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OCTOBRE 2024

 

Chronique principale :  kATY pERRY    Découverte du mois :  tHE dARE

 

Septembre :

Post Malone - Mark Ambor

 

 

ARCHIVES :

 

   

       

     

 

       

         

         

         

         

 

       

     

 

Légende pour les étoiles

 

 

 

CHRONIQUE PRINCIPALE :

 

Katy Perry – 143

Katy Perry – 143

Depuis Witness en 2017, la vision créative de Katy Perry semble embrouillée. Ses succès se font de plus en plus rares à chaque album et sa gloire appartient désormais au passé. Depuis les messages politiques confus et les tentatives de musique électronique dansante pas souvent réussies sur Witness, elle peine à conserver l’intérêt au sein d’une scène pop en mouvement constant. Ce fut un bel essai avec Smile en 2020, mais sans arriver à satisfaire les nostalgiques de l’époque de Teenage Dream. Avec son septième album, 143, son déclin se trouve officiellement confirmé. On n’y trouve que des morceaux sans vie, à commencer par le premier simple quasi-féministe à la production disco générique « Woman's World ». La réalisation de Dr. Luke (un choix controversé considérant son passé trouble avec Kesha) rend les morceaux lumineux et prêts pour la radio, mais il ajoute également au sentiment général de stagnation. Il n'y a pas de réelle innovation dans la tentative d'adoption de sonorités house sur le rythme endiablé de « Lifetimes » ou dans la lenteur de « I'm His, He's Mine », qui met en scène Doechii et s'inspire de Crystal Waters. « Nirvana » ressemble à une réécriture plus faible de « Dark Horse », et « Wonder », la dernière chanson de l'album réalisée par Stargate, met en place de nombreux éléments des succès passés (refrains hymniques, arrangements mélodiques, paroles positives) en espérant que quelque chose va coller, mais non. Même l'aide de quelques invités talentueux ne peut pas vraiment sauver les nombreux moments faibles de l'album. Le rappeur d'Atlanta JID fait de son mieux en s'exprimant avec lucidité sur « Artificial », mais il n'a pas grand-chose à faire avec le rythme électro mal adapté et le refrain lent et sans relief de la chanson. 21 Savage, quant à lui, se contente d'un flow distrait sur la pop générique de « Gimme Gimme », et il n’a clairement aucune connexion avec la chanson. Katy semble en retard sur les nouvelles tendances musicales en plus d’offrir des chansons franchement ennuyantes, ce qui la rend dépassée et sans grand intérêt. Il manque définitivement ce côté frivole, amusant et indéniablement accrocheur que « California Gurls » pouvait nous apporter.

Vidéoclips : « Woman’s World » - « Lifetimes » - « I’m His, He’s Mine »

 

 

DÉCOUVERTE DU MOIS :

 

Artwork

The Dare – What’s Wrong with New York?

The Dare est le nom de scène de l'artiste new-yorkais Harrison Patrick Smith, né à Los Angeles mais qui a grandi à Seattle. Il propose un style axé sur les synthétiseurs, fusionnant le rock indie avec une musique électro-pop dansante. Après son travail sous le nom de Turtlenecked, Smith a fait parler de lui en 2022 avec le simple « Girls ». Il écrit ses chansons pour The Dare sur un ton satirique et pince-sans-rire. Avec What's Wrong with New York?, Smith présente son premier album sous le nom de The Dare, après le mini-album The Sex en 2023. On y retrouve à nouveau son premier simple, « Girls », ainsi que la pièce post-punk « Perfume » inspirée des années 1980, sans oublier l’excellente « Good Time ». Plusieurs titres sont à la fois divertissants et créatifs, mais à seulement 27 minutes, l’album semble assurément incomplet.

Vidéoclips : « Perfume » - « You’re Invited »

 

 

SEPTEMBRE :

 

Post Malone – F-1 Trillion

Post Malone – F-1 Trillion

Après avoir flirté avec la musique country l’an passé sur Austin, Post Malone s'engage complètement dans cette voie sur F-1 Trillion, accompagné de nombreux collaborateurs spécialistes du genre. Et il semble très à l’aise dans cet univers, qui l’a certainement influencé par le passé dans son environnement texan. La liste d'invités est époustouflante et l'aide à capturer l'esprit de liberté et de plaisir pur de la musique country contemporaine. On peut entendre Tim McGraw en ouverture sur l’entraînante « Wrong Ones », Chris Stapleton sur l’excellente « California Sober », Luke Combs sur « Guy for That », sans oublier Morgan Wallen sur le succès de l’été, « I Had Some Help ». Les autres invités incluent les légendes Dolly Parton, Hank Williams Jr. et Blake Shelton. En plus de l'émouvante « Nosedive » avec Lainey Wilson, deux pièces en solo (la touchante ode à sa fille, « Yours », et la douce romance de « What Don't Belong to Me ») présente tout son côté émotionnel, démontrant à quel point il a mûri et changé les priorités dans sa vie ces dernières années. 2024 est une année record pour les artistes qui se sont tournés vers le country (Beyoncé, Yung Gravy, Lana Del Rey) et les succès country pop (« A Bar Song [Tipsy] » de Shaboozey), et Post Malone vient s’inscrire parfaitement dans ce courant, que ce soit calculé ou non. Dans tous les cas, l’exercice est réussi. À noter qu’en plus des 18 morceaux du disque, Post Malone nous a fait la surprise d’inclure un deuxième disque à la dernière minute contenant neuf titres supplémentaires. (chronique principale de septembre 2024)

Vidéoclips : « I Had Some Help » - « Pour Me a Drink » - « Guy for That »

   

Mark Ambor – Rockwood

L’auteur-compositeur et interprète Mark Ambor écrit principalement à propos des relations amoureuses, avec des messages encourageants et rassurants. Mais sa musique pop efficace possède surtout tout ce qu’il faut pour rejoindre un vaste auditoire. Après avoir commencé à partager sa musique sur les réseaux sociaux à la fin des années 2010, et publié la mini-collection de simples Hello World en 2022, il a fait ses débuts au Billboard Hot 100 avec la chanson énergique « Belong Together » en 2024. Ce succès inoubliable se trouve au cœur de son premier album, Rockwood, qui contient aussi les excellentes « Good to Be », « Our Way » et « I Hope It All Works Out ». L’album de 12 titres qui ne totalise que moins de 31 minutes défile à vitesse grand V avec des chansons pop aux mélodies toujours accrocheuses. Tout s’enchaîne à merveille sur l’album, nous donnant l’envie de le recommencer dès qu’il s’achève. On aurait pris quelques titres additionnels, mais il s’agit tout de même d’un excellent premier album pour cet artiste immensément talentueux. (découverte du mois de septembre 2024)

Vidéoclip : « Belong Together »

   

 

aOÛT :

 

Eminem – The Death of Slim Shady (Coup de Grâce)

Eminem – The Death of Slim Shady (Coup de Grâce)

Eminem a connu le succès principalement grâce à son alter ego Slim Shady, le personnage exagéré à qui il passait le micro lorsque venait le temps de lancer ses paroles les plus dérangeantes. Slim Shady revient sur l'album conceptuel The Death of Slim Shady (Coup de Grâce), dans lequel les deux facettes de la personnalité du rappeur s'affrontent. Il revient avec les mêmes blagues, références et points de vue un peu dépassés, passant la première moitié de l'album à cracher autant de menaces que possible, visant vaguement la culture de l'annulation, la génération Z, l'utilisation des pronoms et le wokeisme. Eminem fait à nouveau une excellente démonstration de son flow à plusieurs niveaux et de sa dextérité. « Habits » possède l'éclat pop qui l'a fait passer de l'underground à la radio, mais « Brand New Dance » s’avère plutôt discutable. Mise de côté en 2004, la pièce se moque de l'acteur tétraplégique Christopher Reeve, décédé la même année. Pour l'essentiel, The Death of Slim Shady présente un concept général qui vieillit rapidement, et présente un sévère manque d'idées nouvelles. Eminem fait ce qu'il a déjà fait par le passé, soit de recycler un passage de rock classique (« Abracadabra » du Steve Miller Band) pour le refrain de « Houdini », une excellente pièce qui nous ramène à ses meilleures années. Il passe aussi à un flow plus rapide que la moyenne à la fin de « Lucifer » et termine par une ballade émotive sur « Somebody Save Me », avec Jelly Roll. Le concept du disque semble s’arrêter à six titres de la fin, devenant complètement décousu par la suite. Avec 19 pièces et plus d’une heure de musique, Eminem étire la sauce sur un sujet un peu trop mince. Quelques bonnes chansons se retrouvent malheureusement noyées dans un ensemble un peu futile. Son humour grinçant ne réussit pas à s'installer, les paroles transphobes et anti-woke s’avèrent plutôt embarrassantes, et les propos choquants de Slim Shady sont dépassés et manquent d’inspiration. The Death of Slim Shady (Coup de Grâce) présente en quelque sorte une réflexion sur l'âge d'Eminem, sur sa place dans la culture rap et sur sa relation avec sa propre célébrité et son art après tant d'années. L'album a débuté au sommet, mais peu de matière lui permettra d’y demeurer longtemps. (chronique principale d'août 2024)

Vidéoclips : « Houdini » - « Tobey (feat. Big Sean & BabyTron) »

½

   

Ice Spice – Y2K!

Ice Spice est une rappeuse du Bronx âgée de 24 ans. Elle a connu un succès fulgurant, touchant un filon culturel avec l'effet entraînant de ses premières chansons. Elle propose son premier album studio avec Y2K!, en référence à sa date de naissance, le 1er janvier 2000. Elle ne s'éloigne pas de la formule qui l'a menée au sommet, mais vise simplement à la répéter avec dix titres de rythmes grondants et d’accroches insidieuses qu’on ne remarque pas nécessairement à la première écoute. Les chansons les plus marquantes sont excellentes : « Did It First » avec Central Cee est d'une fluidité contagieuse, « Think U the Shit (Fart) » associe des vantardises lyriques ridicules à un instrumental funky, puis « Gimme a Light » amplifie un échantillonnage classique de Sean Paul avec un beat bourdonnant et le flow furieux d'Ice Spice. Les morceaux moins efficaces se confondent, même avec l'aide de stars du rap comme Travis Scott sur « Oh Shhh... » ou Gunna sur la terne « Bitch I'm Packin' ». Avec un peu plus de 23 minutes, Y2K! s’avère court et incomplet, presqu’un mini-album finalement plutôt qu’un véritable album. Même si le disque manque de profondeur, de textes révolutionnaires et d’une musique créative, il offre une belle énergie et les raps barrés bien connus d'Ice Spice. C'est un exercice pour les auditeurs pop, et bien qu'il ne soit pas certain que l'impact de la rappeuse soit durable, ces chansons procurent un véritable plaisir qu'il vaut mieux vivre dans le présent. (découverte du mois d'août 2024)

Vidéoclips : « Think U the Shit (Fart) » - « Gimmie a Light » - « Phat Butt » - « Did it First » - « Oh Shhh… »

 

 

JUIllet :

 

Imagine Dragons – Loom

Imagine Dragons – Loom

Après une période d'introspection sur le double album Mercury (2022), Imagine Dragons ramènent le rythme sur leur septième album. Réalisé par le groupe en collaboration avec les Suédois Mattman & Robin, Loom est un court album de moins de 32 minutes, 10 chansons qui contiennent tout ce qui a fait d'Imagine Dragons des vedettes internationales. On y trouve des mélodies inoubliables et des rythmes endiablés de pop rock, soutenus par des percussions percutantes. Le groupe touche aussi au hip hop, surtout sur le premier titre, « Wake Up », qui rappelle Eminem. Ensuite, on peut entendre les excellents « Nice to Meet You », un morceau disco pop entraînant, et l’inquiétant succès dubstep « Eyes Closed » (que l’on retrouve aussi en conclusion avec J Balvin). La pièce latine « Take Me to the Beach » poursuit le rythme du disque, qui s’avère en bout de ligne grandement efficace. Dommage qu’il soit aussi court; on aurait bien pris quelques titres additionnels. Le quatuor de Las Vegas revient donc en grande forme avec Loom. (chronique principale de juillet 2024)

Vidéoclip : « Eyes Closed »

½

   

Travis Denning – Roads That Go Nowhere

Né en Géorgie, Travis Denning est un auteur-compositeur et interprète de country avec un appétit pour le hard rock et la bière fraîche. Il mélange le country folk sudiste avec des guitares électriques puissantes, tout en racontant des histoires de nuits sauvages dans de petites villes. Denning a obtenu un premier succès numéro un au Billboard Country Airplay en 2019 avec « After a Few ». Il présente ensuite deux mini-albums, Dirt Road Down (2021) et Might as Well Be Me (2022). Il lance finalement son premier album complet avec Roads That Go Nowhere. Le disque de 15 titres propose un bon mélange entre pièces énergiques et morceaux plus doux et émotifs. Denning est à son meilleur dans les moments plus dynamiques, notamment l’excellente « Strawberry Wine and a Cheap Six Pack », ainsi que « Southern Rock », avec Hardy. Les passages introspectifs présentent quant à eux quelques longueurs, mais l’ensemble demeure tout de même efficace. Un bon premier essai pour Travis Denning. (découverte du mois de juillet 2024)

Vidéoclip : « Southern Rock »

   

 

JUIN :

 

Dua Lipa – Radical Optimism

Dua Lipa – Radical Optimism

Quatre ans après son dernier album, Future Nostalgia, les attentes devenaient de plus en plus grandes pour un nouveau disque par cette nouvelle star de la pop. Surtout après des succès immenses comme « Houdini » et « Training Season ». Même « Illusion » commence à provoquer de sérieuses réactions. Dua Lipa nous arrive donc enfin avec Radical Optimism, son troisième enregistrement en carrière. Pour l’occasion, la chanteuse londonienne a demandé les services de Kevin Parker de Tame Impala (qu’elle admire particulièrement sur l’album Currents). Il en résulte de bien bons moments, notamment avec les succès nommés ci-dessus. Cependant, plusieurs pièces s’avèrent tout juste sympathiques, avec un manque évident de cohésion entre elles. En fait, c’est le principal défaut de cet album, qui manque cruellement d’un fil conducteur ou d’un thème récurrent. On y trouve quelques chansons plaisantes à l’oreille, mais ce sont les succès mentionnés plus tôt, et peut-être aussi « These Walls », que vous risquez fort d’écouter en boucle. Il reste que Dua Lipa représente parfaitement la nouvelle génération pop et qu’on l’entendra encore longtemps. (chronique principale de juin 2024)

Vidéoclips : « Houdini » - « Training Season » - « Illusion »

   

Nia Archives – Silence is Loud

L’auteure-compositrice, interprète et réalisatrice londonienne Nia Archives présente son tout premier album, après les mini-albums Headz Gone West en 2021, Forbidden Feelingz en 2022 et Sunrise Bang Ur Head Against tha Wall en 2023. Sur Silence is Loud, elle confirme avoir trouvé le parfait équilibre entre soul/pop et électronique. Elle propose 13 compositions de qualité, incluant les excellentes « Forbidden Feelingz » (avec sa basse bien lourde) et « So Tell Me… », deux titres parus précédemment qui se présentent comme les pièces de résistance de cet excellent disque de seulement 35 minutes. La chanson-titre en ouverture s’avère particulièrement intense et donne le ton au reste de l’album, laissant la place ensuite à la très efficace « Cards on the Table ». Le mélange de musique électronique de Nia Archives inclut des influences jungle et drum n’ bass qui s’avèrent extrêmement agréables en accompagnement à sa musique néo-soul. L’album a été coécrit et coréalisé par Ethan P. Flynn, connu pour son travail avec FKA Twigs, Jockstrap, Black Country, New Road, et plusieurs autres. Silence is Loud a l’avantage de présenter une musique qui peut autant se rendre dans un rave que dans une radio commerciale. Un très bon disque! (découverte du mois de juin 2024)

Vidéoclips : « Forbidden Feelingz » - « So Tell Me… » - « Cards on the Table »

½

   

 

mai :

 

Beyoncé – Cowboy Carter

Beyoncé – Cowboy Carter

Avant même sa sortie, ce deuxième acte de la trilogie Renaissance était attendu comme un album country par cette icône du R&B. De quoi faire frémir les puristes du genre. Cependant, il n’en est rien et il s’agit plutôt d’un hommage aux pionniers (et surtout aux pionnières) de la musique country noire. Ce clin d’œil à la musique country se dessine principalement par des interventions de légendes comme Willie Nelson, Linda Martell (première femme noire à obtenir un succès country dans les années 1960) et Dolly Parton, mais on reconnaît toujours le style pop, soul, R&B et hip hop de la célèbre chanteuse qui ne fait qu’intégrer les codes de la musique country. La chanson à succès « Texas Hold ‘Em » est probablement la plus country parmi les 27 pièces de l’album. Beyoncé propose un mélange de hip hop et de house sur « Sweet Honey Buckiin’ », rappelant le premier acte de Renaissance et faisant du même coup un pied de nez aux puristes en célébrant l’influence afro-américaine dans l’électro. En fait, c’est ce que l’artiste semble vouloir nous démontrer ici : que la musique country n’est pas que blanche et qu’elle a été fortement influencée par la culture afro-américaine. En plus des légendes nommées plus tôt, Beyoncé s’entoure de jeunes artistes talentueux comme Miley Cyrus, Post Malone et Tanner Adell. Elle présente non seulement de nouvelles compositions brillantes fusionnant les genres et l’histoire, mais aussi des reprises de classiques : « Jolene » de Dolly Parton, « Blackbird » des Beatles, ainsi que des extraits de chansons de Chuck Berry. Dans « Ya Ya », un mélange de soul et de pop dansante, elle réussit à reprendre à la fois « These Boots Are Made for Walkin’ » de Nancy Sinatra et les Beach Boys. Cowboy Carter n’est pas un album country, c’est un album de Beyoncé, tout simplement! (chronique principale de mai 2024)

Vidéoclip : « Texas Hold ‘Em »

   

Fabiana Palladino – Fabiana Palladino

Avant de présenter son premier album éponyme en 2024, Fabiana Palladino publiait des chansons à un rythme plutôt lent depuis plus de 10 ans et était surtout connue pour son travail d'accompagnement d’artistes comme Jessie Ware, Laura Groves et Jai Paul, qui a ajouté la chanteuse à son label, Paul Institute. L'auteure-compositrice et interprète, multi-instrumentiste et réalisatrice a présenté une poignée de simples pop électroniques émotifs entre 2017 et 2023. Le plus récent, "I Care", en duo avec Jai, inclut aussi son père, le légendaire bassiste Pino Palladino. L'album a été écrit en grande partie à la suite d'une séparation et Fabiana y exprime le chagrin d'amour, la solitude et le désir. Elle fait appel à de nombreux collaborateurs, dont son collègue réalisateur Harry Craze, le choriste Jamie Woon, l'arrangeur de cordes Rob Moose, sa mère Maz, son frère Rocco, sa sœur Giancarla, etc. Il s'agit d'un album personnel avec une perspective unique et un environnement sonore qui lui est propre. Elle cite « Strange Relationship » de Prince, et « Forever » pourrait être présenté comme un projet perdu de Wendy & Lisa du milieu des années 1980. L’album culmine avec une empilade de cordes et de voix de Fabiana, presque surpassées par des ballades qui semblent défaitistes, « I Can't Dream Anymore » et « Give Me a Sign ». Deux des meilleures chansons rythmées s'enchaînent également avec aisance : « Stay with Me Through the Night », mise en évidence par l'excellent batteur Steve Ferrone, et une autre ligne de basse efficace de Pino qui cède la place à « Shoulda », une pièce rock pleine de regrets. Voici un délice pop et R&B créatif, captivant et confiant par une auteure-compositrice à la très belle plume. (découverte du mois de mai 2024)

Vidéoclip : « I Can’t Dream Anymore »

½

   

 

AVRIL :

 

Ariana Grande – Eternal Sunshine

Ariana Grande – Eternal Sunshine

Il aura fallu quatre ans à Ariana Grande pour qu’elle nous revienne avec un nouvel album, son septième. Eternal Sunshine présente la fin d’une relation (conclue par un divorce) et le début d’une nouvelle. Il s’agit d’un court album de 35 minutes, incluant une introduction d’une minute et demie. On peut bien sûr y entendre le succès disco « Yes, and? », mais aussi les excellentes « Bye », « Supernatural », « The Boy is Mine », « We Can’t Be Friends » et la chanson-titre. Sur Eternal Sunshine, Ariana propose une musique R&B de grande qualité. On y découvre à nouveau toutes les capacités de sa voix, même si elle ne la pousse pas toujours à son maximum, mettant plutôt l’accent sur la qualité des mélodies. Sur ce nouvel enregistrement, la jeune trentenaire réussit à nous offrir son album le plus cohérent à ce jour. (chronique principale d'avril 2024)

Vidéoclips : « Yes, and? » - « We Can’t Be Friends (Wait for your Love) »

   

Tierra Whack – World Wide Whack

Tierra Whack a épaté en 2018 avec Whack World, un premier mini-album rempli d'idées et de sentiments, difficiles à contenir dans des chansons d'une minute (il y en avait 15 au total). La rappeuse de Philadelphie a ensuite publié une série de simples qui lui ont permis de consolider son expertise en matière de sorties de courte durée, tout en faisant monter l'attente de son premier album. En équilibrant l'audace de Whack World avec l'écriture plus expansive de musiques pop, rap et R&B, World Wide Whack ressemble en effet à un premier album officiel. Comme toute sa musique, le disque regorge de productions inventives et de jeux de mots vertigineux. « Ms Behave » possède ces deux qualités en abondance, alors qu’elle cite Angela Bassett et OutKast sur une musique électro efficace et une ligne de basse puissante. Bien que l’album soit plus soigné et plus direct que ses précédentes œuvres, Tierra n'a pas cherché à devenir plus accessible à tout prix et elle conserve toute son unicité. Sur « Chanel Pit », elle est soutenue par un xylophone, pendant que sur « X », ses pires souhaits pour une ancienne flamme sont soutenus par un rythme aux accents punks. Son don pour l'écriture de tranches de vie brille toujours, en particulier sur le funk lumineux de « Shower Song », une célébration pleine d'espoir des pouvoirs rajeunissants de la musique, et sur « Moovies », un morceau de R&B romantique et léger qu’elle nous offre à sa manière. Les chansons joyeuses s’entourent aussi de pièces plus sombres, mélancoliques, presque douloureuses, notamment les émouvantes « Waze » et « Sore Loser ». Tierra met ses sentiments à nu sur la meurtrie « Difficult » et sur l'éprouvante conclusion « 27 Club », où elle raconte son désespoir sur une mélodie qui coule comme des larmes. Avec World Wide Whack, Tierra Whack s’établit véritablement sur la scène rap de la côte est américaine, définissant clairement son style et son approche. (découverte du mois d'avril 2024)

Vidéoclips : « Chanel Pit » - « Shower Song » - « 27 Club » - « Two Night »

½

   

 

Yannick Nézet-Séguin – Sibelius 2 & 5

Après la Symphonie #1 en 2019 et les Symphonies 3 & 4 en 2023, le chef Yannick Nézet-Séguin (en compagnie de l’Orchestre Métropolitain de Montréal) nous revient avec les Symphonies 2 & 5 du compositeur finlandais Jean Sibelius (1865-1957). Enregistrées à la Maison symphonique de Montréal, ces deux œuvres font partie des plus appréciées de Sibelius, composées à une quinzaine d’années d’intervalle. La « Symphonie #2 » marque la conclusion de sa première phase stylistique caractérisée par le romantisme national. La « Symphonie #5 » établit quant à elle les bases de ce qui allait être le langage de la maturité du compositeur. Encore une fois, voici une grande performance de Nézet-Séguin et l’OM, qui met parfaitement en valeur l’œuvre de Sibelius. (avril 2024)

ATMA Classique

   

 

mars :

 

Jennifer Lopez – This Is Me… Now

Jennifer Lopez – This Is Me… Now

Avec son nouvel album, Jennifer Lopez crée en quelque sorte une suite à This Is Me… Then, paru en 2002, qui rendait hommage à son amoureux de l’époque, Ben Affleck, en plus de contenir le succès intemporel « Jenny from the Block ». C’est certainement ses retrouvailles avec Affleck en 2021, suivi de leur mariage à l’été 2022, qui ont inspiré Jennifer pour This Is Me… Now. L’album de près de 45 minutes est accompagné d’un film complet regroupant des vidéoclips pour chacune des 13 chansons du disque, de la chanson-titre à « Greatest Love Story Never Told », en passant par le succès « Can’t Get Enough ». On peut aussi découvrir un documentaire intitulé The Greatest Love Story Never Told qui emprunte son titre à une série de lettres d’amour écrites pour Jennifer par Affleck. Contrairement au film qui contient plusieurs caméos (Jane Fonda, Post Malone, etc.), l’album est beaucoup plus sobre, sans invités et entièrement concentré sur la chanteuse latine. Peu de titres ressortent du lot, mais l’ensemble demeure agréable jusqu’à la fin et plaira assurément à ses nombreux fans. (chronique principale de mars 2024)

Vidéoclip : « Can’t Get Enough »

   

The Last Dinner Party – Prelude to Ecstasy

Prelude to Ecstasy est le tout premier album de ces provocateurs londoniens qui donnent dans la pop baroque et l'indie rock avec des influences certaines de Florence + the Machine, Suede, Roxy Music et David Bowie. Leur ascension rapide est certainement due en grande partie à une place en première partie des Rolling Stones à Hyde Park avant même de lancer un premier simple. "Nothing Matters" est un hymne parfait pour les festivals, et a pris d'assaut les palmarès britanniques. Le reste de Prelude to Ecstasy offre un rock alternatif audacieux à tendance gothique, avec en plus des mélodies mémorables, des paroles intelligentes et romantiques, et un côté théâtral bien assumé. Voici donc un premier album très intéressant par un groupe qui risque fort de se démarquer au cours des prochaines années. (découverte du mois de mars 2024)

Vidéoclip : « Nothing Matters »

½

   

 

FÉVRier :

 

Green Day - Saviors

Green Day – Saviors

Après 35 ans de carrière, le trio californien déborde toujours autant d’énergie et nous arrive avec Saviors, quatre ans après Father of All…. Le groupe poursuit dans la même direction pop punk un peu plus adulte, avec un son plus propre, malgré l’agressivité caractéristique du trio. Leurs mélodies demeurent toujours aussi efficaces, et quelques ballades de qualité viennent confirmer leur polyvalence. Le groupe ne renie pas ses influences du passé, mais Green Day est toujours en mesure d’en faire ses propres chansons, son style bien à lui. Les instincts pop de Billie Joe Armstrong sont incontestables, ce qui fait de Saviors un album à la fois puissant et inoubliable. Green Day ne propose peut-être pas un album qui fera oublier ses classiques du passé, mais suffisamment de chansons parmi les 15 vous donneront envie de taper du pied ou de chanter à tue-tête. (chronique principale de février 2024)

Vidéoclips : « The American Dream Is Killing Me » - « Dilemma » - « One Eyed Bastard » - « Bobby Sox »

½

   

Louis-Pierre Bergeron & Meagan Milatz – Bravura (2023)

Pour Bravura, le corniste Louis-Pierre Bergeron et la pianiste Meagan Milatz s’inspirent de Beethoven. Sa « Sonate pour cor et piano en fa majeur, op. 17 » (1800) est la première véritable sonate pour cor et piano de l’histoire de la musique et elle est l’œuvre centrale de cet album. Ce chef-d’œuvre est accompagné de pièces pour cor naturel et pianoforte de Vincenzo Righini (1756-1812), Cipriani Potter (1792-1871), Franz Xaver Süssmayr (1766-1803) et Nikolaus Freiherr Von Krufft (1779-1818). Bergeron est le quatrième cor de l’Orchestre du Centre national des Arts, après avoir performé avec l’OSM, l’Orchestre Métropolitain et l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières. Il collabore aussi régulièrement avec Les Violons du Roy. Quant à Milatz, elle est lauréate de nombreux concours et se produit en soliste avec des orchestres à travers le Canada, dont l’Orchestre symphonique de McGill. (découverte du mois de février 2024)

ATMA Classique

½

   

 

 

 

 

       

 

 

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