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MARS 2025

 

Chronique principale :  tHE wEEKND    Découverte du mois :  bIIG pIIG

 

Février :

Franz Ferdinand - Lambrini Girls

 

 

ARCHIVES :

 

   

 

         

         

         

         

         

 

       

     

 

Légende pour les étoiles

 

 

 

CHRONIQUE PRINCIPALE :

 

The Weeknd – Hurry Up Tomorrow

The Weeknd – Hurry Up Tomorrow

Avec son sixième disque, Hurry Up Tomorrow, The Weeknd présente potentiellement son dernier album. Bien qu'une grande partie du R&B expérimental et de la pop futuriste produits par Abel Tesfaye au cours de son ascension vers la célébrité mondiale ait été lourde, morose et fataliste, un nuage de finalité plane lourdement sur Hurry Up Tomorrow. Presque toutes les chansons se concentrent sur les rigueurs de la célébrité, sur le fait d'être épuisé par les exigences des tournées, de vouloir s'en aller et d'être prêt à en finir avec tout ça. En plein désespoir, The Weeknd profite de chaque occasion pour faire comprendre à son public que c'est la fin. Heureusement, ces thèmes déprimants sont enveloppés dans la même production brillante, pour une écoute quelque peu contradictoire. Les 84 minutes de l'album semblent traiter sans cesse de sa vie d'opulence et de luxe, mais Hurry Up Tomorrow est rythmé avec calcul avec de belles transitions entre les chansons qui rendent l’ensemble cohérent. Les sons lancinants et les mélodies sombres et enchanteresses de « Cry for Me » rappellent les précédents succès de l’artiste, et font rapidement place à l’excellente pièce brésilienne « São Paulo » (avec Anitta). La ballade morose « Reflections Laughing » gagne en intensité jusqu'à devenir une expérience cinématographique. Les quelques rares moments plus légers de l’album arrivent avec le rap de « Timeless » avec Playboi Carti, la pop ensoleillée de « Give Me Mercy » et une réplique du groove de « Thriller » de Michael Jackson dans la deuxième moitié de « Wake Me Up ». Malgré tout, il y a un peu trop de tristesse à gérer alors que Tesfaye décrit la mort métaphorique de The Weeknd sous tous les angles. Un sample de Giorgio Moroder tente d'animer « Big Sleep », mais chaque moment d'excitation se fond dans un ensemble beaucoup plus noir. En fin de compte, Hurry Up Tomorrow atteint son objectif, soit de mettre fin à la carrière de The Weeknd de manière cérémonieuse. L’exécution est parfaite, avec une production impeccable, mais qui s’étend malheureusement un peu trop dans son côté sombre.

Vidéoclips : « Sao Paulo » - « Open Hearts » - « Cry for Me »

½

   

 

DÉCOUVERTE DU MOIS :

 

 Biig Piig – 11:11

Biig Piig – 11:11

La chanteuse irlandaise Jessica Smyth (alias Biig Piig) a fait ses débuts au sein du collectif Nine8, naviguant entre R&B, pop alternative et hip hop. Avec son premier album, 11:11, Biig Piig poursuit dans la même direction, avec en plus une touche jazzy qui s’ajoute à son style électro moderne. Cependant, on peut déceler un certain manque de cohésion entre les 11 pièces de l’ensemble, totalisant moins de 30 minutes. « 4AM » et « Decimal » se distinguent par leur production soignée, malgré leur minimalisme électronique, tandis que « Cynical » explore des sonorités hip hop et garage. Malheureusement, certaines autres pièces ne présentent que peu d’éléments dignes d’intérêt. Biig Piig démontre tout de même un talent mélodique indéniable et une capacité à procurer un groove subtil à ses chansons. L'album vise un large auditoire, mais le manque de succès instantanés risque de conserver Biig Piig en territoire underground.

Vidéoclips : « 4AM » - « Favourite Girl » - « Ponytail » - « 9-5 »

   

 

février :

 

Franz Ferdinand – The Human Fear

Franz Ferdinand – The Human Fear

Franz Ferdinand n'a jamais craint de s'écarter du son qui l'a rendu célèbre, mais les résultats ont été plutôt variables. La pop énergique et les ballades au piano inquiétantes de You Could Have It So Much Better détonnent avec leur premier album éponyme au rock post-punk incisif. Sur The Human Fear, le groupe abandonne toute prétention d’être cool au profit de la mélodie et de la personnalité. Le groupe a travaillé avec le réalisateur Mark Ralph, ingénieur sur Right Thoughts, Right Words, Right Action, et The Human Fear s'inscrit dans la lignée des chansons pleines d'esprit et souvent poignantes de cet album. Après « Audacious » en ouverture (un hommage à « All the Young Dudes » de Mott the Hoople), « Everydaydreamer » est probablement le titre phare de l’album, qui donne un ton d'introspection, devenant plus sombre sur « Bar Lonely » un peu plus tard. Lorsqu'ils reviennent avec des rythmes dansants, ils sont toujours aussi accrocheurs 20 ans plus tard, mais avec une pointe de maturité additionnelle. Les autres moments forts de l’album nous arrivent avec « Hooked » et « Night or Day ». « Tell Me I Should Stay » propose de nouvelles expérimentations avec un reggae doux, un collage de pianos en écho et des refrains à la Beach Boys. « Black Eyelashes » est moins réussie alors qu’Alex Kapranos avance une réflexion un peu exagérée sur son héritage grec en incorporant des influences rebetiko et un bouzouki retentissant. The Human Fear est un album un peu plus engagé que les précédents, mais avec seulement 35 minutes, il semble incomplet, en manque d’une paire de succès mémorables pour en faire un album de premier plan. Un effort respectable, mais sans plus! (chronique principale de février 2025)

Vidéoclips : « Audacious » - « Night or Day »

   

 Lambrini Girls – Who Let the Dogs Out

Lambrini Girls – Who Let the Dogs Out

Après un premier mini-album en 2023, You're Welcome, le duo indie de Brighton en Angleterre Lambrini Girls poursuit à un niveau élevé d'indignation. Sur leur premier album complet, Who Let the Dogs Out, elles abordent l'inégalité des sexes, les atrocités politiques et culturelles, et les mauvais comportements en général. La chanteuse Phoebe Lunny ne mâche pas ses mots lorsqu’elle parle de masculinité toxique, de xénophobie et de pathologisation médicale, et elle nous lance le tout d’une voix agressive (et agressante) plus souvent parlée que chantée sur une musique garage et punk. Les Lambrini Girls, complétées par la bassiste Lilly Macieira et une batteuse officieuse, braquent les projecteurs sur la misogynie liée à la taille et au poids sur « Nothing Tastes as Good as It Feels », un jeu de mots sur la fameuse citation « skinny feels » du mannequin Kate Moss, avec une distorsion de guitare et des paroles enragées qui reflètent leur expérience personnelle de la dysmorphie corporelle et de la culture du régime. Cette pièce se termine par un gémissement prolongé et une série de jurons. Un autre point fort de l'album, « Love », examine le fait d'être attiré par de mauvais acteurs qui n’ont rien à offrir. Ce type de témoignage vulnérable et personnel rend les démonstrations comme la cinglante « Big Dick Energy » d'autant plus pertinentes, et contribue à faire de Who Let the Dogs Out un album à part parmi les disques de punk rock contemporains. (découverte du mois de février 2025)

   

 

JANVIER :

 

Lucinda Williams – Sings the Beatles from Abbey Road

Lucinda Williams – Sings the Beatles from Abbey Road

Lucinda Williams propose depuis la pandémie de COVID-19 une série d'albums, Lu's Jukebox, des collections thématiques dans lesquelles elle reprend l'œuvre d'un artiste ou d'un auteur-compositeur. Après l’hommage à Tom Petty en 2021, elle a présenté cinq autres volumes de cette série, ce qui est un peu spécial pour une auteure-compositrice de sa trempe. Lucinda avait 11 ans en 1964 lorsque les Beatles ont fait leurs débuts américains, ce qui signifie qu’elle a grandi avec leur musique. Bien que son travail, imprégné de blues, de country et de folk, ne semble pas avoir grand-chose à voir avec les Beatles, leur style d’écriture et leur goût pour l'expérimentation sonore l'ont sans aucun doute marquée. Lucinda et ses musiciens se sont donc rendus aux studios Abbey Road de Londres, où les Beatles ont enregistré la plus grande partie de leur catalogue, et ont pondu en trois jours cet hommage au quatuor mythique. Elle laisse de côté leurs plus grands succès pour se concentrer sur des morceaux moins célèbres, bien que « Can't Buy Me Love » et « Something » soient présents. Elle donne un côté sudiste un peu sale à des titres comme « Don't Let Me Down », « I've Got a Feeling » et « Rain ». Puis, elle apporte une tristesse et une amertume sans fin à « I'm Looking Through You ». « While My Guitar Gently Weeps » vole la vedette grâce aux guitares de Marc Ford (ex-Black Crowes) et Doug Pettibone. Le chant de Lucinda est discret sur plusieurs chansons, laissant toute la place à ses musiciens et à l’œuvre emblématique des Beatles. « The Long and Winding Road » et « Let It Be » en souffrent quelque peu, alors qu’elle leur rend mal justice. Son approche de la musique des Beatles peut aussi ne pas faire l’unanimité, mais son désir de rendre hommage à ce groupe incontournable de l’histoire de la musique ne peut qu’être salué. (chronique principale de janvier 2025)

   

 Wyatt Flores – Welcome to the Plains

Wyatt Flores – Welcome to the Plains

Il est rare qu'un artiste connaisse autant de succès que Wyatt Flores dès le début de sa carrière. Avec seulement deux mini-albums à son actif, le jeune homme de 23 ans avait déjà la prestance d'un artiste country chevronné avant même d’avoir sorti un album complet. Les attentes étaient donc très élevées pour Welcome to the Plains, le premier album de ce natif de l'Oklahoma. Flores reste fidèle à ses points forts tout en introduisant de nouveaux éléments rafraîchissants. Il surprend même avec une moitié d’album un peu plus joyeuse que ce qu’il avait présenté jusqu’à maintenant. L'autre moitié reflète tout de même le style poignant et mélancolique caractéristique de ses débuts. La chanson-titre donne immédiatement le ton au disque. Quatre des 14 titres sont parus auparavant, ce qui peut être dérangeant pour ceux qui les connaissaient déjà, surtout qu’ils font une coupure avec le thème général de l’album. La réalisation est plutôt simple, centrée principalement sur la guitare et le violon (par Matt Combs). « Forget Your Voice » est l'une des chansons les plus uniques et accrocheuses de Flores et elle se démarque clairement. Même si la chanson est triste à la base, elle n'en est pas moins entraînante et vous fera taper du pied. « Oh, Susannah », sorti quelques semaines avant l’album, est également l'un des titres les plus émouvants de Welcome to the Plains, relatant ses problèmes de santé mentale du début de l’année 2024. Wyatt Flores est un excellent raconteur, un vrai troubadour, et une grande partie de l'album est basée sur ses expériences personnelles. Même la pochette du disque raconte une histoire. (découverte du mois de janvier 2025)

Vidéoclips : « Oh Susannah » - « Don’t Wanna Say Goodnight » - « Welcome to the Plains »

½

   

 

DécEMBRE :

 

Linkin Park – From Zero

Linkin Park – From Zero

From Zero représente un retour sur disque pour Linkin Park après le suicide de Chester Bennington en 2017. Le groupe peut maintenant compter sur la chanteuse Emily Armstrong (Dead Sara) qui, sans chausser les bottes de Bennington, s’intègre parfaitement dans le style du groupe grâce à sa voix puissante. Trois des quatre premiers simples démontrent un véritable un retour aux sources. « Heavy is the Crown » présentait une excellente carte de visite avant que « The Emptiness Machine ne devienne l’un des plus grands succès rock de l’année, un classique instantané. Quant à « Two faced », on ne peut s'empêcher de penser que le groupe ne fait que copier son style du passé : il y a un mouvement similaire à « Figure 09 », un riff et un découpage comparables à « One Step Closer », sans oublier des scratches déjà entendus. Le reste de l'album s’avère beaucoup moins excitant. « Over Each Other » est tout simplement ennuyante et ne cadre pas dans le style de l’album, pendant que beaucoup d’autres titres ne servent que de remplissage sur ce disque déjà trop court (32 minutes). Et même si Emily est très solide (et originale sur « IGYEIH »), elle semble vouloir imiter Bennington en plusieurs occasions, ce qui ramène inévitablement la comparaison. En conclusion, From Zero nous laisse sur notre appétit. Il nous épate grâce à ses deux premiers simples qui s’ajoutent admirablement au répertoire de Linkin Park, mais nous déçoit par la suite, se terminant en nous transmettant un sentiment de frustration. (chronique principale de décembre 2024)

Vidéoclips : « Heavy is the Crown » - « The Emptiness Machine » - « Over Each Other » - « Two Faced »

½

 

Kim Deal – Nobody Loves You More

Kim Deal – Nobody Loves You More

Grâce à des années de travail avec les Pixies, les Breeders et Amps, Kim Deal est devenue une influence considérable dans la musique alternative depuis la fin des années 1980. Mais avec Nobody Loves You More, son premier album solo, elle révèle qu'elle peut encore surprendre. Deal a écrit et enregistré le disque au cours d'une décennie charnière durant laquelle elle s'est séparée des Pixies, a reformé les Breeders, s'est occupée et a fait le deuil de ses parents, en plus d’avoir eu à faire face au décès de son ami et fidèle collaborateur Steve Albini. Elle présente donc un album résolument personnel. Sur « Summerland », elle gratte un ukulélé offert par Albini et chantonne des vacances avec ses parents dans les Keys de Floride. « Are You Mine », une étonnante ballade aux accents country, glisse entre une chanson d'amour classique et un souvenir émouvant de la démence de sa mère. « Disobedience », et la chanson la plus accrocheuse, « Crystal Breath », avec ses rythmes croustillants, son harmonica et son riff de guitare accrocheur sont deux chansons particulièrement efficaces. Conforme au style de ses groupes passés, Deal s’avère difficile à cerner, son album nécessitant une période d’adaptation. Il lui a peut-être fallu près de 40 ans pour se lancer en solo, mais l'attente en valait la peine : Nobody Loves You More est un très bon album avec d’excellentes chansons de rock alternatif. (découverte du mois de décembre 2024)

½

 

 

 

 

 

       

 

 

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