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CHRONIQUE PRINCIPALE :
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Depuis
Witness en 2017, la vision créative de Katy Perry semble
embrouillée. Ses succès se font de plus en plus rares à chaque album
et sa gloire appartient désormais au passé. Depuis les messages
politiques confus et les tentatives de musique électronique dansante
pas souvent réussies sur
Witness, elle peine à conserver l’intérêt au sein d’une
scène pop en mouvement constant. Ce fut un bel essai avec
Smile en 2020, mais sans arriver à satisfaire les
nostalgiques de l’époque de
Teenage Dream. Avec son septième album, 143, son
déclin se trouve officiellement confirmé. On n’y trouve que des
morceaux sans vie, à commencer par le premier simple quasi-féministe
à la production disco générique « Woman's World ». La réalisation de
Dr. Luke (un choix controversé considérant son passé trouble
avec Kesha) rend les morceaux lumineux et prêts pour la
radio, mais il ajoute également au sentiment général de stagnation.
Il n'y a pas de réelle innovation dans la tentative d'adoption de
sonorités house sur le rythme endiablé de « Lifetimes » ou dans la
lenteur de « I'm His, He's Mine », qui met en scène Doechii
et s'inspire de Crystal Waters. « Nirvana » ressemble à une
réécriture plus faible de « Dark Horse », et « Wonder », la dernière
chanson de l'album réalisée par Stargate, met en place de
nombreux éléments des succès passés (refrains hymniques,
arrangements mélodiques, paroles positives) en espérant que quelque
chose va coller, mais non. Même l'aide de quelques invités
talentueux ne peut pas vraiment sauver les nombreux moments faibles
de l'album. Le rappeur d'Atlanta JID fait de son mieux en
s'exprimant avec lucidité sur « Artificial », mais il n'a pas
grand-chose à faire avec le rythme électro mal adapté et le refrain
lent et sans relief de la chanson. 21 Savage, quant à lui, se
contente d'un flow distrait sur la pop générique de « Gimme
Gimme », et il n’a clairement aucune connexion avec la chanson. Katy
semble en retard sur les nouvelles tendances musicales en plus
d’offrir des chansons franchement ennuyantes, ce qui la rend
dépassée et sans grand intérêt. Il manque définitivement ce côté
frivole, amusant et indéniablement accrocheur que « California
Gurls » pouvait nous apporter.
Vidéoclips :
« Woman’s World » -
« Lifetimes » -
« I’m His, He’s Mine » |
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DÉCOUVERTE DU
MOIS
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The Dare –
What’s Wrong with New York?
The Dare est le nom de scène de l'artiste
new-yorkais Harrison Patrick Smith, né à Los Angeles mais qui
a grandi à Seattle. Il propose un style axé sur les synthétiseurs,
fusionnant le rock indie avec une musique électro-pop dansante.
Après son travail sous le nom de Turtlenecked, Smith a fait
parler de lui en 2022 avec le simple « Girls ». Il écrit ses
chansons pour The Dare sur un ton satirique et pince-sans-rire. Avec
What's Wrong with New York?, Smith présente son premier album
sous le nom de The Dare, après le mini-album
The Sex en 2023. On y retrouve à nouveau son premier simple,
« Girls », ainsi que la pièce post-punk « Perfume » inspirée des
années 1980, sans oublier l’excellente « Good Time ». Plusieurs
titres sont à la fois divertissants et créatifs, mais à seulement 27
minutes, l’album semble assurément incomplet.
Vidéoclips :
« Perfume » -
« You’re Invited » |
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SEPTEMBRE :
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Après avoir flirté avec la musique country l’an
passé sur
Austin, Post Malone s'engage complètement dans cette voie
sur F-1 Trillion, accompagné de nombreux collaborateurs
spécialistes du genre. Et il semble très à l’aise dans cet univers,
qui l’a certainement influencé par le passé dans son environnement
texan. La liste d'invités est époustouflante et l'aide à capturer
l'esprit de liberté et de plaisir pur de la musique country
contemporaine. On peut entendre Tim McGraw en ouverture sur
l’entraînante « Wrong Ones », Chris Stapleton sur
l’excellente « California Sober », Luke Combs sur « Guy for
That », sans oublier Morgan Wallen sur le succès de l’été,
« I Had Some Help ». Les autres invités incluent les légendes
Dolly Parton, Hank Williams Jr. et Blake Shelton.
En plus de l'émouvante « Nosedive » avec Lainey Wilson, deux
pièces en solo (la touchante ode à sa fille, « Yours », et la douce
romance de « What Don't Belong to Me ») présente tout son côté
émotionnel, démontrant à quel point il a mûri et changé les
priorités dans sa vie ces dernières années. 2024 est une année
record pour les artistes qui se sont tournés vers le country (Beyoncé,
Yung Gravy, Lana Del Rey) et les succès country pop
(« A Bar Song [Tipsy] » de Shaboozey), et Post Malone vient
s’inscrire parfaitement dans ce courant, que ce soit calculé ou non.
Dans tous les cas, l’exercice est réussi. À noter qu’en plus des 18
morceaux du disque, Post Malone nous a fait la surprise d’inclure un
deuxième disque à la dernière minute contenant neuf titres
supplémentaires. (chronique principale de septembre 2024)
Vidéoclips :
« I Had Some Help » -
« Pour Me a Drink » -
« Guy for That » |
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L’auteur-compositeur et interprète Mark Ambor
écrit principalement à propos des relations amoureuses, avec des
messages encourageants et rassurants. Mais sa musique pop efficace
possède surtout tout ce qu’il faut pour rejoindre un vaste
auditoire. Après avoir commencé à partager sa musique sur les
réseaux sociaux à la fin des années 2010, et publié la
mini-collection de simples
Hello World en 2022, il a fait ses débuts au Billboard Hot
100 avec la chanson énergique « Belong Together » en 2024. Ce succès
inoubliable se trouve au cœur de son premier album, Rockwood,
qui contient aussi les excellentes « Good to Be », « Our Way » et
« I Hope It All Works Out ». L’album de 12 titres qui ne totalise
que moins de 31 minutes défile à vitesse grand V avec des chansons
pop aux mélodies toujours accrocheuses. Tout s’enchaîne à merveille
sur l’album, nous donnant l’envie de le recommencer dès qu’il
s’achève. On aurait pris quelques titres additionnels, mais il
s’agit tout de même d’un excellent premier album pour cet artiste
immensément talentueux. (découverte du mois de septembre 2024)
Vidéoclip :
« Belong Together » |
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aOÛT :
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Eminem –
The Death of Slim Shady (Coup de Grâce)
Eminem a connu le succès principalement grâce à
son alter ego Slim Shady, le personnage exagéré à qui il passait le
micro lorsque venait le temps de lancer ses paroles les plus
dérangeantes. Slim Shady revient sur l'album conceptuel The Death
of Slim Shady (Coup de Grâce), dans lequel les deux facettes de
la personnalité du rappeur s'affrontent. Il revient avec les mêmes
blagues, références et points de vue un peu dépassés, passant la
première moitié de l'album à cracher autant de menaces que possible,
visant vaguement la culture de l'annulation, la génération Z,
l'utilisation des pronoms et le wokeisme. Eminem fait à
nouveau une excellente démonstration de son flow à plusieurs
niveaux et de sa dextérité. « Habits » possède l'éclat pop qui l'a
fait passer de l'underground à la radio, mais « Brand New Dance »
s’avère plutôt discutable. Mise de côté en 2004, la pièce se moque
de l'acteur tétraplégique Christopher Reeve, décédé la même
année. Pour l'essentiel, The Death of Slim Shady présente un
concept général qui vieillit rapidement, et présente un sévère
manque d'idées nouvelles. Eminem fait ce qu'il a déjà fait par le
passé, soit de recycler un passage de rock classique
(« Abracadabra » du Steve Miller Band) pour le refrain de
« Houdini », une excellente pièce qui nous ramène à ses meilleures
années. Il passe aussi à un flow plus rapide que la moyenne à la fin
de « Lucifer » et termine par une ballade émotive sur « Somebody
Save Me », avec Jelly Roll. Le concept du disque semble
s’arrêter à six titres de la fin, devenant complètement décousu par
la suite. Avec 19 pièces et plus d’une heure de musique, Eminem
étire la sauce sur un sujet un peu trop mince. Quelques bonnes
chansons se retrouvent malheureusement noyées dans un ensemble un
peu futile. Son humour grinçant ne réussit pas à s'installer, les
paroles transphobes et anti-woke s’avèrent plutôt
embarrassantes, et les propos choquants de Slim Shady sont dépassés
et manquent d’inspiration. The Death of Slim Shady (Coup de
Grâce) présente en quelque sorte une réflexion sur l'âge
d'Eminem, sur sa place dans la culture rap et sur sa relation avec
sa propre célébrité et son art après tant d'années. L'album a débuté
au sommet, mais peu de matière lui permettra d’y demeurer longtemps.
(chronique principale d'août 2024)
Vidéoclips :
« Houdini » -
« Tobey (feat. Big Sean & BabyTron) » |
½
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Ice Spice –
Y2K!
Ice Spice est une rappeuse du Bronx âgée de 24
ans. Elle a connu un succès fulgurant, touchant un filon culturel
avec l'effet entraînant de ses premières chansons. Elle propose son
premier album studio avec Y2K!, en référence à sa date de
naissance, le 1er janvier 2000. Elle ne s'éloigne pas de
la formule qui l'a menée au sommet, mais vise simplement à la
répéter avec dix titres de rythmes grondants et d’accroches
insidieuses qu’on ne remarque pas nécessairement à la première
écoute. Les chansons les plus marquantes sont excellentes : « Did It
First » avec Central Cee est d'une fluidité contagieuse,
« Think U the Shit (Fart) » associe des vantardises lyriques
ridicules à un instrumental funky, puis « Gimme a Light » amplifie
un échantillonnage classique de Sean Paul avec un beat
bourdonnant et le flow furieux d'Ice Spice. Les morceaux moins
efficaces se confondent, même avec l'aide de stars du rap comme
Travis Scott sur « Oh Shhh... » ou Gunna sur la terne
« Bitch I'm Packin' ». Avec un peu plus de 23 minutes, Y2K!
s’avère court et incomplet, presqu’un mini-album finalement plutôt
qu’un véritable album. Même si le disque manque de profondeur, de
textes révolutionnaires et d’une musique créative, il offre une
belle énergie et les raps barrés bien connus d'Ice Spice. C'est un
exercice pour les auditeurs pop, et bien qu'il ne soit pas certain
que l'impact de la rappeuse soit durable, ces chansons procurent un
véritable plaisir qu'il vaut mieux vivre dans le présent.
(découverte du mois d'août 2024)
Vidéoclips :
« Think U the Shit (Fart) » -
« Gimmie a Light » -
« Phat Butt » -
« Did it First » -
« Oh Shhh… » |
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JUIllet :
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Après une période d'introspection sur le double
album
Mercury (2022), Imagine Dragons ramènent le rythme sur leur
septième album. Réalisé par le groupe en collaboration avec les
Suédois Mattman & Robin, Loom est un court album de
moins de 32 minutes, 10 chansons qui contiennent tout ce qui a fait
d'Imagine Dragons des vedettes internationales. On y trouve des
mélodies inoubliables et des rythmes endiablés de pop rock, soutenus
par des percussions percutantes. Le groupe touche aussi au hip hop,
surtout sur le premier titre, « Wake Up », qui rappelle Eminem.
Ensuite, on peut entendre les excellents « Nice to Meet You », un
morceau disco pop entraînant, et l’inquiétant succès dubstep « Eyes
Closed » (que l’on retrouve aussi en conclusion avec J Balvin).
La pièce latine « Take Me to the Beach » poursuit le rythme du
disque, qui s’avère en bout de ligne grandement efficace. Dommage
qu’il soit aussi court; on aurait bien pris quelques titres
additionnels. Le quatuor de Las Vegas revient donc en grande forme
avec Loom. (chronique principale de juillet 2024)
Vidéoclip :
« Eyes Closed » |
½
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Né en Géorgie, Travis Denning est un
auteur-compositeur et interprète de country avec un appétit pour le
hard rock et la bière fraîche. Il mélange le country folk sudiste
avec des guitares électriques puissantes, tout en racontant des
histoires de nuits sauvages dans de petites villes. Denning a obtenu
un premier succès numéro un au Billboard Country Airplay en 2019
avec « After a Few ». Il présente ensuite deux mini-albums,
Dirt Road Down (2021) et
Might as Well Be Me (2022). Il lance finalement son premier
album complet avec Roads That Go Nowhere. Le disque de 15
titres propose un bon mélange entre pièces énergiques et morceaux
plus doux et émotifs. Denning est à son meilleur dans les moments
plus dynamiques, notamment l’excellente « Strawberry Wine and a
Cheap Six Pack », ainsi que « Southern Rock », avec Hardy.
Les passages introspectifs présentent quant à eux quelques
longueurs, mais l’ensemble demeure tout de même efficace. Un bon
premier essai pour Travis Denning. (découverte du mois de juillet
2024)
Vidéoclip :
« Southern Rock »
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JUIN :
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Dua Lipa –
Radical Optimism
Quatre ans après son dernier album,
Future Nostalgia, les attentes devenaient de plus en plus
grandes pour un nouveau disque par cette nouvelle star de la pop.
Surtout après des succès immenses comme « Houdini » et « Training
Season ». Même « Illusion » commence à provoquer de sérieuses
réactions. Dua Lipa nous arrive donc enfin avec Radical Optimism,
son troisième enregistrement en carrière. Pour l’occasion, la
chanteuse londonienne a demandé les services de Kevin Parker
de Tame Impala (qu’elle admire particulièrement sur l’album
Currents). Il en résulte de bien bons moments, notamment avec
les succès nommés ci-dessus. Cependant, plusieurs pièces s’avèrent
tout juste sympathiques, avec un manque évident de cohésion entre
elles. En fait, c’est le principal défaut de cet album, qui manque
cruellement d’un fil conducteur ou d’un thème récurrent. On y trouve
quelques chansons plaisantes à l’oreille, mais ce sont les succès
mentionnés plus tôt, et peut-être aussi « These Walls », que vous
risquez fort d’écouter en boucle. Il reste que Dua Lipa représente
parfaitement la nouvelle génération pop et qu’on l’entendra encore
longtemps. (chronique principale de juin 2024)
Vidéoclips :
« Houdini » -
« Training Season » -
« Illusion » |
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L’auteure-compositrice, interprète et
réalisatrice londonienne Nia Archives présente son tout premier
album, après les mini-albums
Headz Gone West en 2021,
Forbidden Feelingz en 2022
et
Sunrise Bang Ur Head Against tha Wall en 2023. Sur
Silence is Loud, elle confirme avoir trouvé le parfait équilibre
entre soul/pop et électronique. Elle propose 13 compositions de
qualité, incluant les excellentes « Forbidden Feelingz » (avec sa
basse bien lourde) et « So Tell Me… », deux titres parus
précédemment qui se présentent comme les pièces de résistance de cet
excellent disque de seulement 35 minutes. La chanson-titre en
ouverture s’avère particulièrement intense et donne le ton au reste
de l’album, laissant la place ensuite à la très efficace « Cards on
the Table ». Le mélange de musique électronique de Nia Archives
inclut des influences jungle et drum n’ bass qui s’avèrent
extrêmement agréables en accompagnement à sa musique néo-soul.
L’album a été coécrit et coréalisé par Ethan P. Flynn, connu
pour son travail avec FKA Twigs, Jockstrap, Black
Country, New Road, et plusieurs autres. Silence is Loud a
l’avantage de présenter une musique qui peut autant se rendre dans
un rave que dans une radio commerciale. Un très bon disque!
(découverte du mois de juin 2024)
Vidéoclips :
« Forbidden Feelingz » -
« So Tell Me… » -
« Cards on the Table »
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½
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mai :
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Beyoncé –
Cowboy Carter
Avant même sa sortie, ce deuxième acte de la
trilogie
Renaissance était attendu comme un album country par cette
icône du R&B. De quoi faire frémir les puristes du genre. Cependant,
il n’en est rien et il s’agit plutôt d’un hommage aux pionniers (et
surtout aux pionnières) de la musique country noire. Ce clin d’œil à
la musique country se dessine principalement par des interventions
de légendes comme Willie Nelson, Linda Martell
(première femme noire à obtenir un succès country dans les années
1960) et Dolly Parton, mais on reconnaît toujours le style
pop, soul, R&B et hip hop de la célèbre chanteuse qui ne fait
qu’intégrer les codes de la musique country. La chanson à succès
« Texas Hold ‘Em » est probablement la plus country parmi les 27
pièces de l’album. Beyoncé propose un mélange de hip hop et de house
sur « Sweet Honey Buckiin’ », rappelant le premier acte de
Renaissance et faisant du même coup un pied de nez aux
puristes en célébrant l’influence afro-américaine dans l’électro. En
fait, c’est ce que l’artiste semble vouloir nous démontrer ici : que
la musique country n’est pas que blanche et qu’elle a été fortement
influencée par la culture afro-américaine. En plus des légendes
nommées plus tôt, Beyoncé s’entoure de jeunes artistes talentueux
comme Miley Cyrus, Post Malone et Tanner Adell.
Elle présente non seulement de nouvelles compositions brillantes
fusionnant les genres et l’histoire, mais aussi des reprises de
classiques : « Jolene » de Dolly Parton, « Blackbird » des
Beatles, ainsi que des extraits de chansons de Chuck Berry.
Dans « Ya Ya », un mélange de soul et de pop dansante, elle réussit
à reprendre à la fois « These Boots Are Made for Walkin’ » de
Nancy Sinatra et les Beach Boys. Cowboy Carter
n’est pas un album country, c’est un album de Beyoncé, tout
simplement! (chronique principale de mai 2024)
Vidéoclip :
« Texas Hold ‘Em » |
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Avant de présenter son premier album éponyme en
2024, Fabiana Palladino publiait des chansons à un rythme plutôt
lent depuis plus de 10 ans et était surtout connue pour son travail
d'accompagnement d’artistes comme Jessie Ware, Laura
Groves et Jai Paul, qui a ajouté la chanteuse à son
label, Paul Institute. L'auteure-compositrice et interprète,
multi-instrumentiste et réalisatrice a présenté une poignée de
simples pop électroniques émotifs entre 2017 et 2023. Le plus
récent, "I Care", en duo avec Jai, inclut aussi son père, le
légendaire bassiste Pino Palladino. L'album a été écrit en
grande partie à la suite d'une séparation et Fabiana y exprime le
chagrin d'amour, la solitude et le désir. Elle fait appel à de
nombreux collaborateurs, dont son collègue réalisateur Harry
Craze, le choriste Jamie Woon, l'arrangeur de cordes
Rob Moose, sa mère Maz, son frère Rocco, sa sœur
Giancarla, etc. Il s'agit d'un album personnel avec une
perspective unique et un environnement sonore qui lui est propre.
Elle cite « Strange Relationship » de Prince, et « Forever »
pourrait être présenté comme un projet perdu de Wendy & Lisa
du milieu des années 1980. L’album culmine avec une empilade de
cordes et de voix de Fabiana, presque surpassées par des ballades
qui semblent défaitistes, « I Can't Dream Anymore » et « Give Me a
Sign ». Deux des meilleures chansons rythmées s'enchaînent également
avec aisance : « Stay with Me Through the Night », mise en évidence
par l'excellent batteur Steve Ferrone, et une autre ligne de
basse efficace de Pino qui cède la place à « Shoulda », une pièce
rock pleine de regrets. Voici un délice pop et R&B créatif,
captivant et confiant par une auteure-compositrice à la très belle
plume. (découverte du mois de mai 2024)
Vidéoclip :
« I Can’t Dream Anymore »
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½
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AVRIL :
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Il aura fallu quatre ans à Ariana Grande pour
qu’elle nous revienne avec un nouvel album, son septième. Eternal
Sunshine présente la fin d’une relation (conclue par un divorce)
et le début d’une nouvelle. Il s’agit d’un court album de 35
minutes, incluant une introduction d’une minute et demie. On peut
bien sûr y entendre le succès disco « Yes, and? », mais aussi les
excellentes « Bye », « Supernatural », « The Boy is Mine », « We
Can’t Be Friends » et la chanson-titre. Sur Eternal Sunshine,
Ariana propose une musique R&B de grande qualité. On y découvre à
nouveau toutes les capacités de sa voix, même si elle ne la pousse
pas toujours à son maximum, mettant plutôt l’accent sur la qualité
des mélodies. Sur ce nouvel enregistrement, la jeune trentenaire
réussit à nous offrir son album le plus cohérent à ce jour.
(chronique principale d'avril 2024)
Vidéoclips :
« Yes, and? » -
« We Can’t Be Friends (Wait for your Love) »
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Tierra Whack a épaté en 2018 avec
Whack World, un premier mini-album rempli d'idées et de
sentiments, difficiles à contenir dans des chansons d'une minute (il
y en avait 15 au total). La rappeuse de Philadelphie a ensuite
publié une série de simples qui lui ont permis de consolider son
expertise en matière de sorties de courte durée, tout en faisant
monter l'attente de son premier album. En équilibrant l'audace de
Whack World avec l'écriture plus expansive de musiques pop, rap
et R&B, World Wide Whack ressemble en effet à un premier
album officiel. Comme toute sa musique, le disque regorge de
productions inventives et de jeux de mots vertigineux. « Ms Behave »
possède ces deux qualités en abondance, alors qu’elle cite Angela
Bassett et OutKast sur une musique électro efficace et
une ligne de basse puissante. Bien que l’album soit plus soigné et
plus direct que ses précédentes œuvres, Tierra n'a pas cherché à
devenir plus accessible à tout prix et elle conserve toute son
unicité. Sur « Chanel Pit », elle est soutenue par un xylophone,
pendant que sur « X », ses pires souhaits pour une ancienne flamme
sont soutenus par un rythme aux accents punks. Son don pour
l'écriture de tranches de vie brille toujours, en particulier sur le
funk lumineux de « Shower Song », une célébration pleine d'espoir
des pouvoirs rajeunissants de la musique, et sur « Moovies », un
morceau de R&B romantique et léger qu’elle nous offre à sa manière.
Les chansons joyeuses s’entourent aussi de pièces plus sombres,
mélancoliques, presque douloureuses, notamment les émouvantes
« Waze » et « Sore Loser ». Tierra met ses sentiments à nu sur la
meurtrie « Difficult » et sur l'éprouvante conclusion « 27 Club »,
où elle raconte son désespoir sur une mélodie qui coule comme des
larmes. Avec World Wide Whack, Tierra Whack s’établit
véritablement sur la scène rap de la côte est américaine,
définissant clairement son style et son approche.
(découverte du mois d'avril 2024)
Vidéoclips :
« Chanel Pit » -
« Shower Song » -
« 27 Club » -
« Two Night » |
½
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Après la
Symphonie #1 en 2019 et les
Symphonies 3 & 4 en 2023, le chef Yannick Nézet-Séguin (en
compagnie de l’Orchestre Métropolitain de Montréal) nous
revient avec les Symphonies 2 & 5 du compositeur finlandais
Jean Sibelius (1865-1957). Enregistrées à la Maison
symphonique de Montréal, ces deux œuvres font partie des plus
appréciées de Sibelius, composées à une quinzaine d’années
d’intervalle. La « Symphonie #2 » marque la conclusion de sa
première phase stylistique caractérisée par le romantisme national.
La « Symphonie #5 » établit quant à elle les bases de ce qui allait
être le langage de la maturité du compositeur. Encore une fois,
voici une grande performance de Nézet-Séguin et l’OM, qui met
parfaitement en valeur l’œuvre de Sibelius.
(avril 2024) |
ATMA Classique
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mars :
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Avec son nouvel album, Jennifer Lopez crée en
quelque sorte une suite à
This Is Me… Then, paru en 2002, qui rendait hommage à son
amoureux de l’époque, Ben Affleck, en plus de contenir le
succès intemporel « Jenny from the Block ». C’est certainement ses
retrouvailles avec Affleck en 2021, suivi de leur mariage à l’été
2022, qui ont inspiré Jennifer pour This Is Me… Now. L’album
de près de 45 minutes est accompagné d’un film complet regroupant
des vidéoclips pour chacune des 13 chansons du disque, de la
chanson-titre à « Greatest Love Story Never Told », en passant par
le succès « Can’t Get Enough ». On peut aussi découvrir un
documentaire intitulé The Greatest Love Story Never Told qui
emprunte son titre à une série de lettres d’amour écrites pour
Jennifer par Affleck. Contrairement au film qui contient plusieurs
caméos (Jane Fonda, Post Malone, etc.), l’album est
beaucoup plus sobre, sans invités et entièrement concentré sur la
chanteuse latine. Peu de titres ressortent du lot, mais l’ensemble
demeure agréable jusqu’à la fin et plaira assurément à ses nombreux
fans. (chronique principale de mars 2024)
Vidéoclip :
« Can’t Get Enough »
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Prelude to Ecstasy
est le tout premier album de ces provocateurs londoniens qui donnent
dans la pop baroque et l'indie rock avec des influences certaines de
Florence + the Machine, Suede, Roxy Music et
David Bowie. Leur ascension rapide est certainement due en
grande partie à une place en première partie des Rolling Stones
à Hyde Park avant même de lancer un premier simple. "Nothing
Matters" est un hymne parfait pour les festivals, et a pris d'assaut
les palmarès britanniques. Le reste de Prelude to Ecstasy
offre un rock alternatif audacieux à tendance gothique, avec en plus
des mélodies mémorables, des paroles intelligentes et romantiques,
et un côté théâtral bien assumé. Voici donc un premier album très
intéressant par un groupe qui risque fort de se démarquer au cours
des prochaines années. (découverte du mois de mars 2024)
Vidéoclip :
« Nothing Matters » |
½
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FÉVRier :
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Après 35 ans de carrière, le trio californien
déborde toujours autant d’énergie et nous arrive avec Saviors,
quatre ans après
Father of All…. Le groupe poursuit dans la même direction
pop punk un peu plus adulte, avec un son plus propre, malgré
l’agressivité caractéristique du trio. Leurs mélodies demeurent
toujours aussi efficaces, et quelques ballades de qualité viennent
confirmer leur polyvalence. Le groupe ne renie pas ses influences du
passé, mais Green Day est toujours en mesure d’en faire ses propres
chansons, son style bien à lui. Les instincts pop de Billie Joe
Armstrong sont incontestables, ce qui fait de Saviors un
album à la fois puissant et inoubliable. Green Day ne propose
peut-être pas un album qui fera oublier ses classiques du passé,
mais suffisamment de chansons parmi les 15 vous donneront envie de
taper du pied ou de chanter à tue-tête. (chronique principale de
février 2024)
Vidéoclips :
« The American Dream Is Killing Me » -
« Dilemma » -
« One Eyed Bastard » -
« Bobby Sox » |
½
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Louis-Pierre Bergeron &
Meagan Milatz –
Bravura (2023)
Pour Bravura, le corniste Louis-Pierre
Bergeron et la pianiste Meagan Milatz s’inspirent de Beethoven.
Sa « Sonate pour cor et piano en fa majeur, op. 17 » (1800) est la
première véritable sonate pour cor et piano de l’histoire de la
musique et elle est l’œuvre centrale de cet album. Ce chef-d’œuvre
est accompagné de pièces pour cor naturel et pianoforte de
Vincenzo Righini (1756-1812), Cipriani Potter
(1792-1871), Franz Xaver Süssmayr (1766-1803) et
Nikolaus Freiherr Von Krufft (1779-1818). Bergeron est le
quatrième cor de l’Orchestre du Centre national des Arts,
après avoir performé avec l’OSM, l’Orchestre Métropolitain
et l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières. Il
collabore aussi régulièrement avec Les Violons du Roy. Quant
à Milatz, elle est lauréate de nombreux concours et se produit en
soliste avec des orchestres à travers le Canada, dont l’Orchestre
symphonique de McGill.
(découverte du mois de février 2024) |
ATMA Classique
½
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