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janvier 2020 :
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Le légendaire groupe britannique fête les 55 ans
de sa formation en présentant un nouvel album de chansons
originales, leur premier depuis 2006 et seulement le deuxième depuis
leur première séparation en 1982. Roger Daltrey et Pete
Townshend sont désormais accompagnés d’une nouvelle section
rythmique composée de Pino Palladino à la basse et de Zak
Starkey (le fils de Ringo Starr) à la batterie. Cette
paire donne assurément un nouveau souffle au groupe lui permettant
d’affronter 2020 de belle façon. Même si le groupe n’a plus
l’énergie d’antan, on peut encore découvrir quelques bons moments
sur Who avec des compositions de qualité. Ils réussissent
même à encore nous surprendre, notamment avec la pièce soul
romantique « I’ll Be Back ». Le tandem Daltrey-Townshend demeure
donc encore pertinent en 2020, même s’il s’agit fort probablement de
leur dernier album. (chronique principale de janvier 2020) |
Polydor
/
Universal
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Fyrhtu –
No More Days in the Light
Fyrhtu est un duo d’Oakland en Californie formé des
multi-instrumentistes Leila Abdul-Rauf (Vastum,
Hammers of Misfortune, Ionophore) et Nathan A. Verrill
(Cardinal Wyrm). Sur ce premier album, ils nous proposent une
musique ambiante fusionnant le folk et l’électro. Il s’agit en
quelque sorte d’une musique mystique avec des passages
quasi-religieux. Les synthétiseurs analogiques et numériques se
superposent pour créer une musique à la fois organique et
électronique qui nous transporte dans une atmosphère bien
particulière. On retrouve des improvisations expérimentales qui ne
sont pas nécessairement faciles d’accès, mais l’originalité est
toujours présente alors que chacune des sept pièces se différencie
de la précédente. Le seul fil conducteur à l’album est son
atmosphère très singulière, donc si vous voulez découvrir un groupe
différent, Fyrhtu est tout désigné pour vous. (découverte du mois de
janvier 2020)
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Black Horizons
½
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Junkyard –
Old Habits Die Hard
Le groupe hard rock de Los Angeles a fait
paraître deux albums en 1989 et 1991, avant d’être largué par sa
compagnie de disques, Geffen, plus intéressée par la nouvelle
tendance (le grunge). Junkyard avaient donc un album de prêt en 1992
qui n’a jamais vu le jour. C’est 27 ans plus tard que Old Habits
Die Hard nous est finalement offert. On y retrouve évidemment la
recette qui avait été appréciée sur les disques précédents du
groupe, avec un rock ‘n’ roll énergique à tendance blues qui se
situe quelque part entre AC/DC et Lynyrd Skynyrd. À
noter que la formation originale à l’époque comprenait, en plus de
David Roach au micro, un certain Brian Baker, ex-Dag
Nasty/Minor Threat et futur guitariste de Bad Religion.
Même si les nostalgiques retrouveront quelques moments intéressants
leur rappelant leur adolescence, disons que Geffen a assurément pris
la bonne décision à l’époque en misant tout sur Nirvana…
(janvier 2020) |
Acetate
½
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décembre :
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Après le virage pop des dernières années, plus
particulièrement sur
A Head Full of Dreams en 2015, Coldplay aborde une nouvelle
direction sur Everyday Life. On pourrait qualifier l’album de
retour aux sources, même s’il s’agit plutôt d’une évolution quelque
peu différente pour le groupe qui expérimente avec diverses
sonorités organiques du monde entier. Coldplay explore même le
gospel sur « BrokEn » et « When I Need a Friend », en plus de
plonger dans une sorte de jazz indescriptible avec la superbe
« Arabesque », un rythme poignant mettant les cuivres à l’honneur.
Les arrangements sont crus et purs, sans fioritures exagérées.
Everyday Life se retrouve donc à l’autre extrémité du spectre
musical en comparaison avec leur précédent disque à la production
léchée. Aussi, le groupe prend plus que jamais position
politiquement et socialement avec des pièces traitant de brutalité
policière (« Trouble in Town »), de contrôle des armes à feu
(« Guns ») et de la crise des migrants (« Orphans »). L’album de 16
titres est considéré comme un album double, même s’il ne totalise
que 52 minutes. À l’heure du mini-album, c’est donc plus un EP
double que le groupe nous propose. Everyday Life sera
peut-être considéré comme une anomalie dans la discographie du
groupe, mais il s’agit d’un superbe disque qui s’écoute avec
beaucoup de plaisir malgré les diverses explorations musicales qui
peuvent sembler moins attirantes au premier abord. Si vous avez
découvert Coldplay avec l’album précédent et ses succès accrocheurs,
vous devriez peut-être passer votre chemin pour éviter une
déception. Mais si vous suivez leur carrière depuis bientôt 20 ans,
voici un nouveau chapitre poignant et d’une grande richesse créative
qui vous plaira assurément.
(chronique principale de décembre 2019) |
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Konradsen –
Saint and Sebastian Stories
Konradsen est un duo norvégien formé de Jenny
Marie Sabel et du multi-instrumentaliste Eirik Vildgren.
Ils proposent une musique indie pop toute en douceur, transportée
par la voix séduisante de Sabel. Le tout est accompagné par un piano
discret et des arrangements électro minimalistes intégrant des sons
de la vie de tous les jours, à l’image du second extrait, « Dice ».
Avec Saint and Sebastian Stories, Konradsen offrent un
premier album captivant qui donne simplement envie d’en découvrir
plus. Il faudra donc les surveiller de près dans leurs nouvelles
explorations musicales au cours des prochaines années.
(découverte du mois de décembre 2019)
Vidéoclip :
« Television Land » |
Cascine
½
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Trois ans après son décès, voici un retour
posthume pour Leonard Cohen, son deuxième, grâce à son fils Adam.
Celui-ci a mis en musique les neuf derniers enregistrements vocaux
de son père. Même s’il a été écrit et composé à la même période que
You Want It Darker, ce nouveau disque s’avère beaucoup moins
sombre. À l’image de la chanson-titre, l’album lumineux complète
joyeusement l’œuvre magistrale de Leonard Cohen.
(décembre 2019) |
½
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La chanteuse country pop texane nous arrive avec
son septième album en carrière. Elle laisse de côté l’introspection
un peu sombre de son disque précédent,
The Weight of These Wings, pour présenter un album plus
lumineux avec Wildcard. Plus pop que jamais, avec des
éléments de rock (« Mess with My Head », « Locomotive », « Track
Record »), l’album laisse présager le début d’une nouvelle ère pour
Miranda Lambert. Le disque s’avère particulièrement varié et riche
en sonorités diverses. On retrouve encore quelques ballades (« Dark
Bars »), mais l’ensemble vous paraîtra plus énergique que tout ce
qu’elle a fait dans le passé. C’est un album complet et plus
qu’intéressant que nous offre ici Miranda Lambert.
(décembre 2019)
Vidéoclip :
« It All Comes Out in the Wash » |
½
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Chris Landry est un chanteur folk qui se livre
complètement dans des histoires très personnelles. Accompagné de son
groupe de musiciens, les Seasick Mommas, il propose une musique
roots particulièrement poignante. Après un premier disque en 2017
intitulé
One Fifty Five, le groupe d’Ottawa est de retour avec Two
Ninety Three. Les deux titres représentent les adresses où
Landry résidait pendant qu’il les écrivait. Sur Two Ninety Three,
Landry s’inspire à nouveau de Neil Young, Willie Nelson,
John Prine, Wilco et Blue Rodeo, avec une
musique tout de même assez variée en bout de ligne.
(décembre 2019) |
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novembre :
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Après le très efficace
The Afterlove paru il y a deux ans, James Blunt revient avec
un nouvel album, son sixième. C’est encore une fois une production
pop très polie que nous offre celui qui a connu la célébrité grâce à
des pièces plus folk aux mélodies mémorables. La principale
différence sur Once Upon a Mind par rapport au précédent,
c’est qu’il n’y a plus beaucoup de matériel créatif. Il ne reste que
la voix facilement reconnaissable de Blunt pour le différencier d’un
nouveau groupe pop qui pourrait apparaître à tout moment. Après
l’excellente pièce d’ouverture, « The Truth », on se retrouve donc à
être rapidement distrait et à ne plus porter attention à une musique
un peu trop insipide, entre Mumford and Sons, OneRepublic,
Maroon 5, 5 Seconds of Summer et même Imagine
Dragons. C’est bien beau avoir une voix distinctive, mais ce
n’est malheureusement pas suffisant. De bonnes chansons comme il
nous en a offertes auparavant seraient plus appréciées que cet
ensemble plutôt commun et prudent.
(chronique principale de novembre 2019)
Vidéoclip :
« Cold » |
Atlantic /
Warner
½
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Après du succès sur la toile et un mini-album en
2017, l’Irlandais Dermot Kennedy est en pleine éclosion. Il nous
offre en effet son premier album, Without Fear, incluant
l’immense succès « Power Over Me ». Kennedy propose un très bon
mélange entre le folk et le rock, avec des mélodies résolument pop.
Par contre, il ne faut surtout pas s’attendre à des pièces
énergiques comme « Power Over Me » tout au long du disque. Au
contraire, on peut entendre une majorité de pièces introspectives
plutôt lentes, parfois au piano. Dans plusieurs des chansons
offertes, on peut ressentir toute son intensité à travers sa voix
parfois rugueuse. Il y a évidemment des parallèles à faire avec
James Blunt et Vance Joy, mais Kennedy possède déjà une
personnalité bien à lui qu’il lui faudra seulement développer pour
demeurer à l’avant-garde dans le genre. Voici donc un premier essai
plutôt réussi pour Dermot Kennedy, et qui établit le standard pour
la suite.
(découverte du mois de novembre 2019)
Vidéoclips :
« Power Over Me » -
« Outnumbered » |
Island
/
Universal
½
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Nick Cave and the Bad Seeds –
Ghosteen
La légende australienne poursuit son
impressionnante expérience de 35 ans sur disque avec un nouvel album
exceptionnel. Le plus surprenant, c’est que Nick Cave réussit à
aller encore un peu plus loin dans le thème de la mort, un des rares
à avoir exploré aussi souvent ce thème avec succès. Avec Ghosteen,
c’est rien de moins qu’un album double que Cave et sa bande nous
proposent. La première partie parle des enfants alors que la
deuxième s’attarde aux parents. En de nombreuses occasions, Cave
récite les textes de sa voix grave plus qu’il ne les chante, mais la
musique en accompagnement apporte toujours une grande profondeur
musicale et une atmosphère unique. Oubliez les moments plus rock ‘n’
roll de la carrière du groupe, puisque c’est l’ambiance qui est la
clé sur Ghosteen, une ambiance sombre mais tellement
enrichissante émotionnellement et agréable à écouter. Encore un
autre excellent disque pour Nick Cave and the Bad Seeds.
(novembre 2019) |
Ghosteen
½
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Avec son cinquième album, le groupe de Jimmy
Hunt fait un pari audacieux. Chocolat propose un album de 21
titres qui expose le processus créatif d’un album à la manière d’un
mixtape rock. Le disque a été enregistré dans cinq studios
différents avec autant de coréalisateurs pour accompagner
Emmanuel Éthier. Les influences sont plutôt éclectiques allant
de Black Sabbath à Dave Brubeck, en passant par
Alice Cooper, Pat Benatar, Pierre Harel, Serge
Fiori et Corridor. Les références au vieux rock ‘n’ roll
sont nombreuses, mais avec aussi des moments plus jazzy, plus doux.
Les clins d’œil manquent souvent de subtilités, à la limite de la
copie, mais l’ensemble est tellement disparate qu’il en devient
original. Voici une œuvre intéressante, complexe et définitivement
osée pour Chocolat, qui nous en met plein les oreilles en allant
dans toutes les directions. À noter les collaborations de Jackson
Macintosh, Hubert Lenoir, Serge Brideau (des
Hôtesses d’Hilaire) et Dominic Berthiaume (de Corridor).
(novembre 2019) |
Dare To Care
½
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Cofondateur de Blackie and the Rodeo Kings
et gagnant de plusieurs prix Juno, Stephen Fearing nous arrive avec
son 13e album solo. Acclamé pour son écriture et en tant que
guitariste depuis les années 1980, il propose aujourd’hui un nouveau
chapitre à son œuvre déjà bien vaste. Il présente une musique folk
avec des envolées pop et des arrangements musicaux riches contenant
plusieurs couches d’instruments. Il a travaillé pour l’occasion avec
le réalisateur et arrangeur de Winnipeg Scott Nolan, ainsi
que des musiciens d’expérience, dont le légendaire
multi-instrumentiste de Nashville Jim Hoke. The
Unconquerable Past nous offre une richesse musicale grandement
appréciée, sur des mélodies inoubliables.
(novembre 2019) |
Fearing and Loathing
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Garou –
Soul City
Reconnu pour ses interprétations remarquables de
classiques du rhythm and blues, Garou s’approprie cette fois le
répertoire soul de Motown. Sur Soul City, on peut redécouvrir
13 incontournables du genre, de légendes comme Stevie Wonder,
Marvin Gaye, The Temptations et The Supremes.
Tous ces classiques incluent évidemment « My Girl », « You Can’t
Hurry Love », « Signed Sealed Delivered », « Ain’t Too Proud to
Beg », « I Heard it Through the Grapevine » et « Dancing in the
Street ». On peut entendre un duo avec Aloe Blacc sur
« Money » et un autre avec Marie-Mai sur « Ain’t No Mountain
High Enough ». Les versions de Garou sont toujours de qualité et
permettent de redécouvrir ces classiques avec un son d’aujourd’hui.
(novembre 2019) |
Panthéon / Wolfgang
½
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La gagnante de la dernière édition de La Voix,
Geneviève Jodoin, présente son quatrième album, mais son premier
depuis le couronnement. Avec sa voix exceptionnelle, elle chante les
mots de Frédéric Boudreault, David Portelance,
Frédéric Baron, Marc Séguin et Nicolas Boulerice.
Elle propose une musique folk pop enveloppante, arrangée et réalisée
par Frédéric Boudreault. Puis, elle s’entoure de musiciens et
compositeurs de renom comme Simon Godin, Alexis Martin,
Nadine Turbide, ainsi que l’incomparable Antoine Gratton.
Voici l’album de la renaissance pour celle qui s’était éloignée des
projecteurs depuis quelques années.
(novembre 2019) |
Musicor
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Pour son nouvel album, Pierre Lapointe voulait
des chansons s’inspirant des grands classiques de la chanson
francophone. Il présente donc 12 pièces toutes en douceur, des
berceuses pour adultes en quelque sorte. En plus du réalisateur
Albin de la Simone, Lapointe s’entoure de plusieurs
collaborateurs de renom pour les textes et la musique : Hubert
Lenoir, Julien Chiasson, Daniel Bélanger,
Philippe B, Félix Dyotte, Amélie Mandeville et
Clara Luciani. C’est un très beau huitième album que nous
propose Pierre Lapointe avec Pour déjouer l’ennui.
(novembre 2019) |
Audiogram
½
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Jerry Leger –
Time Out For Tomorrow
L’auteur-compositeur et interprète de Toronto
Jerry Leger présente rien de moins que son neuvième album solo
depuis ses débuts en 2005 (sans compter trois projets parallèles).
Réalisé à nouveau par Michael Timmins des Cowboy Junkies,
l’album propose un son folk rock aux influences country, avec une
inspiration certaine de Roy Orbison qui n’est jamais bien
loin, tant dans son style musical que sa façon de chanter. Avec 36
minutes, le disque s’avère plus concentré que le double album de
2017,
Nonsense and Heartache, et c’est pour notre plus grand
plaisir.
(novembre 2019) |
Latent
|
Simon Morin s’était fait remarquer il y a
quelques années à La Voix, notamment grâce à une version
explosive de « Come With Me Now » de Kongos. Après avoir fait
paraître plusieurs extraits radio au cours des dernières années
(« Elle veut », « Reste », « C’est écrit dans le ciel » et
« Ailleurs »), il les a réenregistrés pour qu’ils cadrent dans ce
premier album pop rock aux sonorités électro. On peut aussi y
découvrir ses premiers pas dans l’écriture avec « Les pieds dans le
vide » en collaboration avec Kevin Goudreault. Avec Ébène,
Morin propose un album tout en puissance et complètement en français
qui met parfaitement en valeur sa voix.
(novembre 2019)
Vidéoclip :
« Noir » |
MP3
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Obsédé par le voyage, la liberté et l’amour, Alex
Nevsky est rentré pour enregistrer ce quatrième album. Il s’est
entouré de nombreux collaborateurs, dont la chanteuse et comédienne
Claudia Bouvette, l’artiste montréalaise Sophia Bel,
le rappeur et producteur Benny Adam, ainsi que le collectif
rap Alaclair Ensemble, qui l’accompagnent chacun pour une
chanson. Chemin sauvage a été réalisé par Gabriel Gagnon
et Clément Leduc, deux réalisateurs reconnus pour leur
habileté à fusionner le synthétique et l’organique. Ruffsound
et Realmind, deux mélodistes et arrangeurs d’exception,
collaborent aussi à certains moments du disque. Il en résulte un
album qui offre tant des sonorités folk et pop intégrant des cordes,
que de l’électro et même du hip hop. Les mélodies demeurent toujours
aussi efficaces, avec quelques succès radio garantis, mais plusieurs
pièces acoustiques ou électros sont empreintes de douceur, sortant
du même coup du style flamboyant qui nous l’a fait connaître. On
pourrait dire que Nevsky prend un chemin audacieux avec Chemin
sauvage, mais l’expérience s’avère encore une fois plutôt
réussie.
(novembre 2019) |
Musicor
½
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Pour souligner ses 50 ans de carrière, Patrick
Norman s’est offert tout un cadeau. Il s’est rendu à Nashville pour
enregistrer avec les meilleurs musiciens de studio du berceau de la
musique country. Il présente six nouvelles chansons en plus de
reprendre six de ses plus grands succès dans une version folk
modernisée. On peut redécouvrir notamment « Quand on est en amour »,
« La guitare de Jérémie » et « Mon cœur est à toi ». Il interprète
aussi deux chansons avec la femme de sa vie, Nathalie Lord,
qui l’accompagne d’ailleurs en tournée depuis quelques années déjà.
Avec ce 33e album en carrière, Patrick Norman nous offre un album
qui lui ressemble vraiment, un album dont il peut être très fier.
(novembre 2019) |
Gestions Patrick Norman
½
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Trois ans après
Les temps sauvages et après une tournée de plus de 100
spectacles à guichets fermés, Alexandre Poulin revient avec son
cinquième album en carrière. L’auteur-compositeur et interprète y
développe ses réflexions personnelles à propos de la quête du grand
amour, la perte d’un enfant, nos remises en question et nos destins
discrets. Ces tranches de vie sont livrées avec la poésie unique
qu’on lui connaît, si simple et touchante à la fois. Sa musique folk
devient plus mélodique et même doucement électrique par moments, ce
qui supporte magnifiquement ses textes construits comme de petites
histoires. Poulin réalise lui-même l’album qui semble sur mesure
pour donner un nouvel envol à une carrière qui continue d’évoluer
constamment à chaque nouvelle œuvre. Nature humaine : un
album d’une grande douceur qui touche droit au cœur.
(novembre 2019) |
Bleu Cardinal
/
SIX
½
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Avec Sumach Roots, c’est un projet
multimédia que nous propose Jason Wilson. Il présente une musique
folk rock ancrée dans la musique traditionnelle britannique, avec
des éléments de jazz et des sonorités reggae. Sur ce fond musical,
il raconte les histoires derrière la construction de Toronto, des
grands incendies de 1902 et 1904 à la construction de la tour du CN
au début des années 1970. C’est donc un projet métissé et d’une
grande richesse qui nous est offert sur Sumach Roots.
(novembre 2019) |
Wheel
|
octobre :
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Lana Del Rey –
Norman Fucking Rockwell!
Deux ans après
Lust for Life, Lizzy Grant (alias Lana Del Rey) est
de retour avec son sixième album en moins de huit ans. Elle revient
avec sa pop adulte mélancolique, mais plus vulnérable que jamais.
Lana propose en effet une musique dépouillée, toute en douceur. On
peut entendre des influences de classiques du rock et de la pop des
années 1970, mais le tout est mis au goût du jour et à la façon de
Lana Del Rey. Par exemple, la relecture de « Doin’ Time » de
Sublime qui intègre « Summertime » de Gershwin s’avère
particulièrement réussie, mélangeant habilement le classique et le
moderne. Parmi les autres pièces dignes de mention, on ne peut
passer sous silence l’excellente « Venice Bitch », une chanson de
près de 10 minutes qui débute avec des cordes toutes douces avant de
voir sa mélodie grandir et de se terminer dans un mur de guitares.
Un grand moment parmi tant d’autres sur un album savoureux à
découvrir! Son meilleur à ce jour, sans contredit…
(chronique principale d'octobre 2019)
Vidéoclips :
« Fuck It I Love You & The Greatest » -
« Doin’ Time » |
Interscope /
Universal
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Membre d’Alabama Shakes depuis 10 ans,
Brittany Howard nous arrive avec son premier album solo. Jaime
était le prénom de sa sœur qui est décédée d’un cancer rare à l’âge
de 13 ans. Brittany propose une musique soul contemporaine, avec des
éléments de rock, de blues et de funk. On est rapidement séduit par
sa voix unique, et l’album gagne en profondeur à chaque nouvelle
écoute. En fait, c’est un disque d’une grande originalité qu’elle
nous propose, une œuvre unique et incomparable. Difficile de faire
un lien avec Alabama Shakes, et cet enregistrement solo de Brittany
risque de nous habiter encore longtemps.
(découverte du mois d'octobre 2019) |
ATO
½
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Le Gaspésien Guillaume Arsenault revient avec son
sixième album, réalisé par Mathieu Pelletier-Gagnon. Il
propose un voyage intérieur empreint de nostalgie et d’espoir sur
fond de musique folk atmosphérique avec des claviers et rythmes
électro. Différents autres sons du quotidien et de la nature
viennent meubler le tout qui n’en devient que plus riche et
contemporain. Voici donc un album folk nouveau genre, un disque bien
de son époque.
(octobre 2019) |
Les Faux-Monnayeurs
/
SIX
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C’est son huitième album que présente Guy
Bélanger avec Eldorado. Toujours ancré dans le blues, le
disque inclut aussi des touches de funk et de folk, sans oublier des
pièces instrumentales cinématiques. Comme sur ses enregistrements
précédents, Bélanger propose plusieurs chansons originales, mais
aussi des reprises exceptionnelles, comme « Bright Side of the
Road » de Van Morrison et « Sign O’ the Times » de Prince
(en collaboration avec le chanteur et guitariste franco-allemand
Mathis Haug). Avec Eldorado, Guy Bélanger réussit à
nous faire passer par toute une gamme d’émotions.
(octobre 2019) |
Bros /
SIX
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Avec Two Hands, le groupe indie new
yorkais revient avec un deuxième album en cinq mois, soit depuis le
très solide
U.F.O.F.. Enregistré au Texas pratiquement en direct, sans
ajouts à la production, ce quatrième album de Big Thief lui permet
de revenir au sol, plus près de la terre. On retrouve en effet moins
d’envolées et d’effets sonores, pour un son parfois folk et parfois
rock grinçant. L’album demeure indie rock, mais avec une atmosphère
chaleureuse et enveloppante. Même si Two Hands peut être
considéré comme le petit frère de son prédécesseur, il s’agit à
nouveau d’un très bon album, que l’on peut difficilement abandonner
avant la fin.
(octobre 2019) |
4AD
½
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Après un premier album qui a fait tourner bien
des têtes, surtout grâce au succès « J’en
ai plein mon cass », le jeune auteur-compositeur et
interprète effectue son grand retour sur disque avec Grandeur
mature. Émile Bilodeau propose une musique pop rock plutôt
entraînante, avec des accents country (« Échec et mat »), des
rythmes chauds (« Candy ») et du folk plus intimiste (« Colin »).
Interprétée en duo avec Caroline Savoie, « Candy » représente
très bien le désir de Bilodeau de divertir tout en faisant passer
ses messages sociaux. En plus d’être l’un des meilleurs
auteurs-compositeurs de sa génération, il porte bien haut le
flambeau de sa fierté envers son peuple, tout en mettant de l’avant
ses travers et les problèmes de la société. Émile Bilodeau risque
fort de réussir à nouveau à attirer l’attention avec Grandeur
mature.
(octobre 2019)
Vidéoclip :
« Robin des bois » |
Grosse Boîte
½
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Comet Gain –
Fireraisers Forever
Après une absence de cinq ans, le groupe indie
rock londonien est de retour avec Fireraisers Forever. Il
s’agit d’un album puissant aux guitares grinçantes, mais aux
mélodies drôlement efficaces malgré tout. Et c’est ce mélange entre
colère et luminosité qui rend ce nouveau disque de Comet Gain si
intéressant encore aujourd’hui, malgré une carrière qui s’étend sur
25 ans. Avec Fireraisers Forever, le groupe nous offre un
album d’une rare intensité, même dans ses moments plus doux. Mais
l’exercice s’avère particulièrement réussi et permettra au groupe de
briller à nouveau en 2019, comme s’il n’avait pas pris une ride.
Bien joué!
(octobre 2019) |
Tapete
½
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Le violoniste et chef d’orchestre Alexandre Da
Costa présente un nouvel album bien particulier. Sur Stradivarius
BaROCK, il propose une relecture passionnée et unique d’œuvres
de plusieurs compositeurs du 17e siècle. Il reprend notamment des
pièces de Bach, Vivaldi, Gounod et Pachelbel
avec un regard moderne, se demandant ce que ces immortels auraient
fait avec les outils d’aujourd’hui. Da Costa est entouré pour
l’occasion de plusieurs musiciens et interprètes, dont Bruno
Pelletier, Mario Pelchat, Gregory Charles, La
Bronze, QW4RTZ et Giorgia Fumanti. À noter aussi
qu’il rend hommage à Maurane sur un prélude de Bach. Voici
une façon bien originale de redécouvrir des classiques d’une autre
époque, le tout interprété de main de maître par Alexandre Da Costa
qui a le privilège de jouer sur le Stradivarius « Deveault » de
1701.
(octobre 2019) |
Martin Leclerc
½
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Kim Gordon –
No Home Record
Après plusieurs décennies au sein de Sonic
Youth et des collaborations avec d’autres artistes, voici le
tout premier album solo de Kim Gordon, l’une des leaders du rock
alternatif américain. L’album inclut d’ailleurs son premier simple
en solo, « Murdered Out », paru en 2016. On peut aussi y entendre un
nouvel extrait, « Sketch Artist », qui est accompagné d’un
vidéoclip complètement déjanté. Majoritairement réalisé par
Justin Raisen (Charli XCX, Sky Ferreira), No
Home Record s’inscrit bien dans le style de son ancien groupe
avec des moments expérimentaux plutôt déroutants qui pourraient
faire décrocher les moins patients. C’est un album qui gagne à être
redécouvert à quelques reprises et qui prend de la valeur à chaque
fois d’un point de vue artistique. Voici donc un disque très réussi
pour cette artiste hors du commun, qui demeure à l’avant-garde
malgré ses 66 ans.
(octobre 2019)
Vidéoclip :
« Sketch Artist » |
Matador
½
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Laurence Jalbert a découvert Nana Mouskouri par
sa mère qui lui vouait une grande admiration. Avec ce nouvel album,
elle rend donc hommage à Nana tout en ayant une pensée pour sa mère,
reprenant 13 de ses chansons dans un style folk acoustique aux
influences parfois pop et parfois country. On peut entendre des
incontournables du répertoire de Nana Mouskouri comme « L’amour
c’est comme l’été », « Voici le mois de May », « Le temps qu’il nous
reste », etc. Laurence nous offre deux pièces en duo : « Dans le
soleil et dans le vent » avec Mario Pelchat et « Mille
raisons de vivre » avec Paul Daraîche. Au pays de Nana
Mouskouri constitue une très belle façon de redécouvrir l’œuvre
de cette légende grecque connue non seulement dans la francophonie,
mais à travers le monde!
(octobre 2019) |
MP3
½
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Kaïn – Je viens d’ici (2 CD)
Pour célébrer leur 20e anniversaire, Kaïn
proposent rien de moins qu’un album double de 20 chansons. La
première moitié contient 10 nouvelles compositions, dans le style
folk contemporain du groupe que l’on reconnaît aisément, avec une
touche de country (« Cœur d’homme », la chanson-titre) et de rock
(« On attend quoi »). Ils surprennent aussi avec « Suis ton cœur »
qui allie la pop et le rap, une première pour eux. On peut aussi y
entendre le premier extrait à succès « Yé midi kek part ». La
deuxième moitié inclut 10 de leurs plus grands succès revisités en
compagnie d’artistes invités. On peut donc redécouvrir des
incontournables comme « Parle-moi d’toi », « Mexico », « Comme dans
l’temps », « Embarque ma belle », etc. Les invités comptent Paul
Daraîche, 2Frères, les frères Éloi et Jonathan
Painchaud, La Chicane, Renée Martel, Matt Lang,
Stephen Faulkner, Yves Lambert et Laurence Jalbert.
Voici un album très agréable qui souligne à merveille le 20e
anniversaire de Kaïn.
(octobre 2019) |
Musicor
½
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LaF – Citadelle
Voici le premier album officiel du groupe rap
québécois LaF. Les trois rappeurs aux voix distinctes (Bkay,
Jah Maaz et Mantisse) accompagnés de leurs concepteurs
rythmiques (Bnjmn.lloyd, Oclaz et BLVDR)
proposent 14 titres hip hop hétéroclites aux sonorités riches. Ils
intègrent de l’électronique et de la pop francophone à leur style
pour une musique qui crée une atmosphère chaude bien particulière.
C’est donc un solide album de hip hop que proposent LaF, avec des
mélodies qui nous restent en tête indéfiniment.
(octobre 2019) |
7ième Ciel
/
SIX
½
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L’Ontarien Neil Little présente un premier
mini-album solo de sept titres, après plusieurs années au sein du
groupe Chrome Hearts. Il propose une musique folk ambiante et
intimiste, très zen. L’album a été enregistré au studio The Cottage
à Guelph avec le réalisateur Scott Merritt, qui a fait
beaucoup pour la musique folk canadienne depuis plus de 30 ans.
Little présente des chansons personnelles qui vous toucheront
assurément, pour une raison ou une autre.
(octobre 2019) |
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Fondé en 2009, le groupe Mazacote présente une
musique latine inspirée des sons de la Colombie, du Mozambique et du
Nicaragua. Le sextet dirigé par le chanteur et compositeur David
Lopez propose des rythmes entraînants et un groove puissant qui
ne laisseront personne indifférent. Avec Patria, le groupe
nous offre son troisième album qui représentera une superbe carte de
visite pour leurs nombreux concerts à venir à travers le monde.
(octobre 2019) |
Justin Time
/
Nettwerk /
SIX
½
|
Maria Mendes est une chanteuse jazz portugaise
maintenant établie à Rotterdam aux Pays-Bas. Avec Close to Me,
elle présente son troisième album, enregistré en compagnie de
certains des meilleurs musiciens néerlandais : Karel Boehlee
(piano), Jasper Somsen (contrebasse) et Jaspert van Hulten
(batterie et percussions). Mais surtout, Maria a collaboré avec le
célèbre Metropole Orkest en formation de chambre d’une
trentaine de musiciens dirigés par le pianiste et compositeur
John Beasley, qui a réalisé l’album, joué les claviers et écrit
les orchestrations. Sur Close to Me, Maria Mendes exprime la
touche créative moderne du fado, le plus célèbre style de musique
portugais dans lequel les histoires d’amour sont teintées de drame
et de nostalgie. Parmi toutes les compositions originales, notons un
fado spécialement écrit pour elle par l’un de ses gourous musicaux,
la légende brésilienne Hermeto Pascoal. Voici un album de
première classe par une des voix à surveiller du jazz européen.
(octobre 2019) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Après plusieurs relectures de ses plus grands
succès au cours des dernières années, voici un premier album de
chansons originales en 35 ans pour Jacques Michel. Pour l’occasion,
il a demandé les services du réalisateur et multi-instrumentiste
Andre Papanicolaou, dont il avait apprécié le travail avec
Patrice Michaud, qui lui permet d’offrir un enregistrement au
goût du jour. Sur ce nouveau disque, Michel jette un regard à la
fois critique, compatissant et lucide sur le monde qui l’entoure. On
peut y redécouvrir ses talents de mélodiste et sa voix toujours
aussi belle.
(octobre 2019) |
Audiogram
|
La chanteuse alternative revient avec un
cinquième album intitulé All Mirrors. Elle s’entoure pour
l’occasion d’un orchestre de cordes dirigé par Jherek Bischoff,
ce qui ajoute une belle richesse à sa musique qui n’a plus rien du
lo-fi de ses débuts. Les arrangements de qualité possèdent une
sonorité unique avec une certaine réverbération qui peut rappeler
l’intérieur d’une église. La voix d’Angel demeure toutefois au cœur
de l’œuvre et elle réussit à nous conquérir rapidement. L’objectif
de départ était de produire un album double qui aurait contenu les
versions solos des mêmes chansons, mais le résultat grandiose des
orchestrations l’a fait changer d’avis. Voici donc l’album le plus
riche et complet d’Angel Olsen à ce jour!
(octobre 2019) |
Jagjaguwar
|
La chanteuse canadienne présente un premier album
sous l’étiquette montréalaise Justin Time. Sweetest Thing
contient une musique soul contemporaine de grande classe, avec des
influences jazz et pop. La voix de Katherine Penfold peut être
comparée à une jeune Billie Holiday. Elle travaille ici avec
des collaborateurs de renom : Amber Navran (Moonchild),
Eyelovebrandon, Chin Injeti (Drake, Eminem)
et William Bowers, sans oublier le réalisateur David
Sikula. Katherine propose une interprétation bien personnelle du
classique « Feel Like Makin’ Love » de Roberta Flack, un des
grands moments du disque. Avec Sweetest Thing, Katherine
Penfold nous offre un album chaleureux et extrêmement agréable à
écouter.
(octobre 2019) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Après un premier album qui avait fait écarquiller
bien des paires d’yeux en 1996,
A Certain Smile, A Certain Sadness, le défi était de taille
pour Rocketship pour son deuxième enregistrement. C’est possiblement
ce qui les a fait patienter tout ce temps, soit 23 ans, avant que
l’on puisse finalement entendre Thanks to You. Le groupe
propose une musique indie pop souvent planante, mais avec aussi des
moments entraînants ou plus expérimentaux. Le groupe reprend où il
nous avait laissé en 1996, mais avec cette touche de modernité, pour
une musique intemporelle en quelque sorte. Voici donc certainement
l’un des plus grands retours de l’année!
(octobre 2019) |
Darla
½
|
Le pianiste, compositeur et arrangeur Martin
Roussel s’adjoint les services de la chanteuse MJ Cyr pour présenter
ces sept morceaux de jazz impressionniste. Le duo propose des
compositions originales contrastées, des standards aux arrangements
inventifs, ainsi que deux surprenantes (et méconnaissables)
adaptations de classiques du rock : « Have You Ever Seen the Rain »
de Creedence Clearwater Revival et « Great Gig in the Sky »
de Pink Floyd. Voici un album surprenant d’originalité qui
nous amène sur différents territoires.
(octobre 2019) |
Note Musik
|
Skydiggers –
Let’s Get Friendship Right
Plus de 30 ans de carrière ne semblent pas
vouloir ralentir le groupe de Toronto qui revient avec un nouveau
disque, deux ans après
Warmth of the Sun. Les vétérans du folk rock canadien
présentent un album autoproduit de neuf titres, sur lequel ils
tentent de faire la paix avec les nombreux disparus qu’ils ont eu
dans leur entourage au cours des dernières années. Il en résulte un
album positif qui trouve ses racines dans l’amitié. Même si peu de
pièces se démarquent du lot, l’ensemble demeure efficace et devrait
satisfaire leurs fans.
(octobre 2019) |
|
L’auteure-compositrice et interprète de Vancouver
présente son premier album avec One of My Friends. Elle
propose 11 chansons folk rock dans lesquelles elle fait des
observations sur le monde qui l’entoure, sur les conditions
humaines. Sa poésie accompagnée de sa très belle voix ont tôt fait
de nous envoûter et on oublie rapidement que les arrangements
demeurent minimalistes. Sa positivité est irrésistible, ce qui fait
de One of My Friends un album qui nous accroche un sourire.
Bien agréable!
(octobre 2019) |
|
Huit ans après le riche album folk rock
Rideaux ouverts, Diane Tell fait preuve d’audace et revient
avec un album de chansons originales très contemporain. Réalisé à
nouveau par Fred Fortin, le disque compte une équipe de
brillants iconoclastes comme François Lafontaine, Olivier
Langevin, Samuel Joly et Joe Grass qui ont permis
aux paroles et aux musiques d’éclater comme des feux d’artifices.
Diane a aussi recruté un nouveau collaborateur, l’écrivain suisse
d’origine serbe Slobodan Despot, qui a signé trois titres.
Diane signe elle-même quatre chansons de cet album concept, avec un
point de départ et un point d’arrivée, autour de l’impermanence des
sentiments humains. Les pièces majoritairement douces tirent leurs
influences du rock alternatif et du folk, le tout dans une facture
très moderne. Un très bel album!
(octobre 2019) |
Tuta
/
SIX
½
|
Après une séparation de 22 ans, le groupe
alternatif that dog. est de retour sur disque, mais en trio (sans
Petra Haden). Anna Waronker et sa bande proposent
toujours un rock énergique aux guitares grinçantes et aux harmonies
vocales efficaces. Par contre, on peut découvrir un peu plus de
subtilités et de recherche par moments, plutôt qu’une musique aux
influences purement punk. On peut toujours les comparer aux
Breeders et à Veruca Salt, mais le groupe a su évoluer
agréablement, malgré toutes ces années hors du circuit. Voici donc
un excellent album, peut-être le meilleur retour de l’année!
(octobre 2019) |
Universal
½
|
Après quatre ans d’absence, Patrick Watson
effectue son retour sur disque avec Wave, son sixième album.
Suite à la perte de sa mère, sa séparation d’avec sa compagne et le
départ de son batteur de longue date, il a réalisé que des êtres
chers peuvent vite disparaître. C’est ce qui a été à la base de
l’inspiration de ces chansons mélancoliques qui s’additionnent en un
album très personnel et intime, tant pour l’homme que pour le groupe
Patrick Watson (complété par Joe Grass à la guitare,
Mishka Stein à la basse et Evan Tighe à la batterie).
L’excellent album de pop indie planant à souhait contient les
extraits « Broken » et « Melody Noir » lancés plus tôt en 2017 et en
2018, pendant la création du disque. « Broken » a été diffusée dans
plusieurs séries télévisées dont Grey’s Anatomy, The Good
Doctor et Burden of Truth. À noter que le vinyle sera
disponible en édition limitée sous la forme d’un disque bleu
translucide.
(octobre 2019) |
Secret City /
SIX
½
|
septembre :
|
Sur son septième album, la chanteuse de 29 ans
(et meilleure vendeuse de l’industrie) revient au romantisme qui l’a
rendu célèbre. Elle laisse tomber le côté sombre de Reputation
(son album le moins réussi à ce jour) pour plutôt présenter
des chansons d’amour, une musique pop à l’eau de rose comme seule
peut le faire Taylor Swift sans tomber dans le cliché et en
demeurant au sommet des palmarès. Bravo pour ça, mais il reste qu’on
aimerait la voir exploiter des sujets plus originaux. Musicalement,
il faut dire qu’elle a tout pour demeurer au sommet avec une pop de
qualité, qui se distingue rapidement de la masse. Sans être
complètement original, Lover présente d’excellents moments de
musique pop, qui permettront encore une fois à Taylor de se
maintenir au top pour de nombreuses semaines. À noter les
participations des Dixie Chicks (« Soon You’ll Get Better »)
et de Brendon Urie de Panic! At the Disco (« ME! »).
(chronique principale de septembre 2019)
Vidéoclips :
« ME! » -
« You Need to Calm Down » |
Republic
/
Universal
½
|
Groupe formé en 2012 à Melbourne en Australie,
Possible Humans nous arrive avec son tout premier album. Les cinq
gars proposent un son indie rock et post-punk, un mélange entre
Guided By Voices et leurs confrères de Melbourne, Rolling
Blackouts Coastal Fever. The Strokes peuvent aussi nous
venir en tête à l’occasion. Everybody Split possède une
structure solide et une belle évolution musicale, tout en conservant
des refrains accrocheurs malgré le style plutôt alternatif du
quintet. C’est un album qui n’offre pas nécessairement de grandes
surprises, mais qui réussit à conserver notre intérêt jusqu’à la fin
grâce à une ligne directrice efficace.
(découverte du mois de septembre 2019) |
Trouble in Mind
|
Baritone Madness est un quintet albertain formé
en 2016 et qui nous offre son tout premier album. Il s’agit d’une
formation unique composée de trois saxophonistes baryton (Pat
Belliveau, Keith O’Rourke et Gareth Bane), d’un
contrebassiste (Kodi Hutchinson) et d’un batteur (Tyler
Hornby). Ils transposent de façon originale des pièces de
Gerry Mulligan, Pepper Adams et Hamiett Bluiett
qui semblent faites sur mesure pour la sonorité du saxophone
baryton. Le groupe propose en plus plusieurs compositions
originales. Voici un album de jazz différent et grandement
intéressant par sa sonorité singulière.
(septembre 2019) |
Chronograph /
SIX
½
|
Trois ans après Née country, Manon Bédard
présente un album de chansons originales, en collaboration avec
l’auteur-compositeur, musicien et réalisateur Pascal Allard,
qui a écrit des chansons sur mesure pour la chanteuse originaire de
Saint-Tite. On y découvre un mélange lumineux entre rétro et
modernité, avec de belles harmonies. Le tout est enveloppé dans
chaque chanson par le violon de Stéphanie Labbé.
(septembre 2019) |
Hook
/
SIX
|
Bellflower est le projet de
l’auteure-compositrice, chanteuse et guitariste Em Pompa.
C’est accompagnée de sept musiciens chevronnés qu’elle présente un
deuxième album, après
The Season Spell paru il y a trois ans. Le groupe propose
une musique vaste et qui demande un effort de la part de l’auditeur.
Il s’agit d’une pop alternative aux mélodies efficaces, saupoudrée
d’électro, de progressif et de jazz planant, le tout enveloppé dans
des arrangements atmosphériques et cinématographiques. À noter que
la pochette de l’album est l’œuvre de l’artiste visuelle
Alexandra Levasseur.
(septembre 2019) |
La Tanière /
SIX
½
|
Après l’hiver, le printemps et l’été, Bon Iver
nous présente l’automne sur ce quatrième album. Justin Vernon
et compagnie proposent à nouveau cet excellent mélange de folk et
d’indie rock avec une touche d’électro qui les différencie de la
masse. Quelques cuivres et chœurs viennent habilement s’ajouter à
l’ensemble pour apporter une richesse musicale grandement appréciée.
On réalise rapidement qu’il s’agit certainement de leur album le
plus mature à ce jour; peut-être aussi le plus complet alors que le
tout se tient pendant les 13 titres. Mais surtout, voici un album
parfait pour l’automne qui est à nos portes, un album à déguster
lentement et à quelques reprises. Avec I,i, Bon Iver nous
sert possiblement son meilleur album en 12 ans de carrière. À
découvrir absolument!
(septembre 2019) |
Jagjaguwar
|
Évelyne Brochu – Objets perdus
Après trois extraits, l’actrice présente son tout
premier album, Objets perdus. Évelyne Brochu a toujours eu un
goût (et un talent) pour la chanson, et elle décide de s’assumer
totalement sur ces 11 pièces. Appuyée par son ami Félix Dyotte,
elle propose une pop légère à tendance française, avec des mélodies
mémorables qu’elle interprète de sa voix douce et séduisante. On y
retrouve tout de même une certaine diversité musicale avec des
éléments discrets de rock et de disco, aux fortes influences des
années 1960 et 1970. Malgré quelques inégalités, Objets perdus
réussit à donner un bon aperçu de la personnalité d’Évelyne en tant
que chanteuse.
(septembre 2019) |
Grosse Boîte
|
Annoncé comme son dernier album en carrière,
Threads a créé une certaine attente chez les fans de Sheryl
Crow. Elle s’est entourée pour l’occasion par de nombreux artistes,
dont plusieurs pour qui elle voue un grand respect depuis longtemps,
tant pour l’écriture que pour chanter en duo avec elle. On la
retrouve donc aux côtés de Stevie Nicks, Bonnie Raitt,
Mavis Staples, Eric Clapton, Sting, Johnny
Cash, Neil Young, Keith Richards, Willie Nelson,
Kris Kristofferson, Joe Walsh, Emmylou Harris,
James Taylor, Vince Gill, et plusieurs autres. Parmi
les 17 titres offerts, notons des pièces écrites par des légendes,
comme « Beware of Darkness » par George Harrison,
« Everything is Broken » par Bob Dylan et « The Worst » par
Mick Jagger et Keith Richards. Alors que certaines chansons
s’y démarquent dès le début (« Prove You Wrong », « Live Wire »,
« Tell Me When It’s Over »), l’album possède quelques passages à
vide avec des duos moins intéressants et des ballades qui manquent
d’efficacité. Mais dans l’ensemble, Threads pourrait conclure
efficacement une carrière de plus de 25 ans, même si on doute fort
que Sheryl mette vraiment un terme à sa carrière à seulement 57 ans.
(septembre 2019) |
The Valory Music Co. /
Big Machine
/
Universal
|
Après huit ans d’absence sur disque, Marc Déry
effectue un nouvel « atterrissage ». Sur ce cinquième album solo,
Déry propose une fusion entre musiques pop, rock et reggae, avec des
arrangements électro. L’auteur-compositeur et interprète semble
s’être grandement inspiré de ses voyages récents, qu’il a multipliés
au cours des dernières années. Il y a puisé diverses influences
qu’il colle habilement dans un tout qui s’enchaîne de façon
agréable, malgré quelques transitions moins réussies. Il interprète
la pièce « Au secours » de deux façons totalement distinctes, en
opposition. Sur Atterrissage, on reconnaît aisément le
mélodiste hors-pair avec ses grooves entraînants, même si le collage
sonore peut aller dans toutes les directions à certains moments.
(septembre 2019) |
Audiogram
|
Amina Cadelli
(alias Flèche Love) est une Suissesse d’origine algérienne qui
mélange les influences autant que les langues. Naga propose
en effet un peu de français et d’espagnol, mais surtout de
l’anglais, sur un mélange de soul et d’électro aux influences jazz
et R&B. Cette musique métissée, chantée avec une très belle voix
rapidement reconnaissable, ne s’identifie à aucune culture ou
musique du monde. Il s’agit simplement de l’œuvre unique de Flèche
Love, qui nous offre un très beau premier disque, à la fois original
et envoûtant…
(septembre 2019) |
Musique Sauvage / L-A
be
/
SIX
½
|
C’est dans la plus grande surprise que Fred
Fortin lance son sixième album, Microdose. Il s’agit d’un
disque artisanal de rock brut, garroché, sans fioritures ni finesse.
En fait, il s’agit certainement du meilleur prétexte pour que
l’homme-orchestre puisse repartir en tournée au plus vite. Il
propose tout de même des moments plus intimistes, où il effleure son
noyau familial. La chanson-titre, avec sa flûte qui vole la vedette,
n’est pas sans nous rappeler les années 1970, avec une influence
certaine d’Harmonium. Mais, il s’agit en fait d’une parodie
des hippies californiens. On retrouve aussi des influences de
vieille musique country, même si l’essentiel se situe dans un rock
garage sale plus contemporain. On retrouve plusieurs très bons riffs
qui donnent assurément le goût d’aller l’entendre en spectacle dans
sa formule en solo.
(septembre 2019) |
Grosse Boîte
½
|
Emma Frank est originaire de Boston, mais elle
s’est installée à Montréal en 2006 pour se donner la chance
d’étudier la littérature à l’Université McGill. C’est là qu’elle a
débuté sa carrière musicale avec les groupes She’s Got a Habit
et Malcolm Sailor’s Songs, en plus de produire deux albums en
solo. Elle a ensuite décidé de déménager à Brooklyn, New York et
elle présente aujourd’hui son quatrième album. La chanteuse folk
d’avant-garde propose neuf chansons toutes en douceur, qui côtoient
à l’occasion le jazz et le R&B. Elle semble à la découverte
d’elle-même tout au long de cet album très personnel. Le tout nous
est offert avec cette voix chaude que l’auteur-compositeur Leif
Vollebekk a qualifié de « cuir sur soie ». À noter sa version
très réussie de « Either Way » de Wilco. Avec Come Back,
Emma Frank s’ouvre complètement à nous et dévoile magnifiquement
son intimité.
(septembre 2019) |
Justin Time
/
Nettwerk /
SIX
|
Après 20 ans d’absence sur disque, les Frères à
Ch’val reviennent avec un album de chansons originales. On y
retrouve avec plaisir leurs mélodies inoubliables sur des rythmes
country, rock ou reggae, avec une touche traditionnelle. Parmi les
10 titres contenus sur Ast’heure, on peut entendre deux
adaptations par Polo de pièces découvertes au début du 20e
siècle : d’abord « Paye-moé » (« Pay Me My Money Down »), un chant
traditionnel d’esclaves sauvé de l’oubli par Lydia Parrish,
puis « Essaye-lé donc » (« Salty Dog Blues »), un classique
bluegrass. Après plusieurs moments entraînants comme dans les années
1990, l’album se conclut avec une pièce instrumentale, « Elle
passa », un « concerto pour égoïne et violon ». Notons deux
collaborations à l’écriture de l’album : Yvon Lebrun (« La
chanson du gitan ») et Dédé Traké, le frère de Polo (« Mon
petit quartier »). Ast’heure est un album surprenant, qui
nous ramène tout de suite dans les années 1990 alors que le groupe
atteignait les sommets. Le principal défaut du disque est qu’il est
trop court avec à peine 33 minutes…
(septembre 2019) |
Martin Leclerc
½
|
Leela Gilday est une chanteuse de Yellowknife aux
Territoires du Nord-Ouest. Sur ce cinquième album, elle propose une
musique folk parfois énergique à travers laquelle le rock ressort
particulièrement, avec des moments plus pop (dès l’ouverture avec
« Rolling Thunder ») et quelques touches de country. Mais c’est sa
voix qui domine tout au long des 10 pièces du disque. À noter la
participation de Jadea Kelly, qui a coécrit « Hard Ground »
avec Leela, ainsi que celle de Logan Staats, qui chante en
duo avec elle sur « One Thing ». Des cordes viennent accompagner la
chanteuse et ses musiciens en quelques occasions, principalement
dans la chanson-titre. North Star Calling est un album qui
fusionne de très belle façon les racines autochtones et canadiennes
de Leela Gilday.
(septembre 2019) |
Diva Sound
|
Hua Li est une artiste multidisciplinaire et
rappeuse montréalaise d’origine chinoise qui présente aujourd’hui
son nouvel album après un mini-album acclamé, Za Zhong.
Dynasty raconte son parcours bien personnel en tant que
Canadienne de deuxième génération. On y retrouve notamment le
premier extrait, « Mastery », une déclaration de puissance et de
grâce féminine. L’album réalisé par Hua Li et Alexander Thibault
(alias Gloze) propose un très beau mélange de rythmes R&B
lo-fi avec une touche de jazz et de rap. Les 12 morceaux
s’enchaînent à merveille dans un ensemble cinématographique
captivant. À noter aussi la pochette de l’album qui est l’œuvre du
Montréalais Charlie Twitch.
(septembre 2019) |
Next Door /
SIX
½
|
Après
Les métamorphoses (2014) et
Les millésimes (2017), le duo électro-traditionnel québécois
revient avec Les myriades. Mélisande et Alexandre de
Grosbois-Garand poursuivent leur œuvre fusionnant tradition et
modernité avec des chansons collectées auprès d’aînés le long du
Richelieu au cours de 2018. On peut y découvrir des personnages
colorés, à l’image de Ti-Pétard Allard qui donne son nom au premier
extrait. Ces chansons traditionnelles prennent une sonorité plus
moderne que jamais avec une musique électro presque futuriste. Il
s’agit certainement du seul groupe qui peut superposer de la
guimbarde à des rythmes synthétiques et demeurer pertinent. Voici
donc encore une fois une très belle réussite pour Mélisande.
(septembre 2019) |
Productions du Moulin /
Borealis
/
SIX
½
|
L’Oumigmag (« le bœuf musqué » en inuktitut) est
un groupe de jazz d’avant-garde québécois dirigé par le compositeur,
guitariste et poète Sébastien Sauvageau. Avec Habitant,
le sextuor poursuit sa quête entamée avec Territoires en
2017. L’album double de près de 94 minutes propose une exploration
géographique et spirituelle du Québec avec un jazz acoustique
audacieux qui intègre de la musique traditionnelle, ainsi que de la
musique contemporaine classique. L’Oumigmag ne possède assurément
pas d’égal dans le paysage musical québécois avec un son bien à lui,
très cinématographique. Il suffit ensuite d’y adhérer, ce qui ne
sera tout de même pas donné à tous.
(septembre 2019) |
SIX
|
Le groupe de Québec revient avec son troisième
album, deux ans après l’excellent Le sens du vent. Raton
Lover a depuis changé de maison de disque, et l’album a été réalisé
cette fois par André Papanicolaou (Patrice Michaud,
Joseph Edgar, Pascale Picard). Dès les premières
chansons, on détecte un peu moins d’explorations progressives que
sur le disque précédent. Le folk se fait également plus discret.
C’est plutôt un son pop rock plus conventionnel qui nous est offert,
à l’image du premier extrait, « J’crache du sens ». Par contre, les
influences des années 1970 sont toujours bien présentes; elles sont
simplement légèrement différentes. C’est possible que les fans de la
première heure soient quelque peu perdus à la première écoute, mais
même si leur groupe préféré a passablement évolué en deux ans, il
demeure l’un des meilleurs pour faire le pont entre la musique
d’aujourd’hui et celle d’il y a 45 ans.
(septembre 2019) |
Rosemarie
|
Après une pause du duo, le temps d’un bébé pour
Mélanie et d’un album solo pour Stéphanie, voilà que
les Sœurs Boulay sont de retour avec un album complet. Sur La
mort des étoiles, les sœurs se paient tout un « trip »,
intégrant de très belles et riches orchestrations à leur toute douce
musique folk. Les harmonies vocales demeurent au cœur de leur œuvre,
mais avec un soutien musical hors du commun. Leur musique prend
ainsi une toute autre dimension. L’album débute en force avec
l’excellente « Nous après nous » et les sœurs réussissent ensuite à
nous faire naviguer agréablement à travers les 40 minutes du disque
de 13 titres ponctué de deux interludes. Voici donc un autre album
qui s’écoute à merveille de la part des Sœurs Boulay, un album qui
fait du bien…
(septembre 2019)
Vidéoclip :
« Nous après nous » |
Grosse Boîte
½
|
Tool –
Fear Inoculum
Après 13 ans d’absence, le groupe de métal
progressif / expérimental est enfin de retour sur disque avec
Fear Inoculum. Sur ce cinquième album, Tool nous en met plein
les oreilles avec 10 morceaux totalisant presque une heure et demie
(dont « 7empest » qui culmine à près de 16 minutes). On s’entend que
la construction doit être particulièrement réussie pour proposer
d’aussi longues pièces qui conserveront notre attention, mais c’est
mission accomplie dès la chanson-titre en ouverture, avant de se
poursuivre avec l’exceptionnelle « Pneuma ». Des arrangements
magistraux viennent ajouter au plaisir de découvrir de longues
envolées créatrices en plusieurs parties toutes aussi intéressantes
les unes que les autres. En plus, les musiciens semblent avoir
atteint le summum de leur carrière, comme en fait foi la performance
à la batterie de Danny Carey dans « Chocolate Chip Trip ».
Maynard James Keenan et sa bande ont pris le temps d’élaborer
leur nouveau produit et il en résulte leur disque le plus mature à
ce jour. Le groupe propose assurément son meilleur album depuis le
chef-d’œuvre que fut
Aenima en 1996.
(septembre 2019) |
|
août :
|
Ed Sheeran –
No. 6 Collaborations Project
Suite au mini-album No. 5 Collaborations
en 2011, l’idée a continué de faire son chemin chez Ed Sheeran pour
un album complet de collaborations. Il présente donc maintenant 15
nouvelles collaborations avec des artistes de tous les horizons dans
des styles qui passent de la pop au folk, au R&B et au hip hop. On
peut y entendre des artistes comme Khalid, Camila Cabello,
Cardi B, Chance the Rapper, Justin Bieber,
Travis Scott, Eminem, 50 Cent, Meek Mill,
Skrillex, Chris Stapleton, Bruno Mars, et
plusieurs autres. Même si on retrouve des traces du style singulier
de Sheeran en certaines occasions, l’essentiel de l’album va un peu
trop dans toutes les directions, avec une forte tendance vers le hip
hop et le R&B. En bout de ligne, on y reconnaît assez peu le
chanteur pop minimaliste que l’on a aimé avec « Shape of You ». Et
en plus, plusieurs des compositions s’avèrent sans intérêt.
Décevant! (chronique principale d'août 2019) |
Atlantic /
Warner
½
|
Purple Mountains est le nouveau projet de
David Berman (Silver Jews), lui qui est demeuré à l’écart
de l’industrie musicale pendant une décennie, soit depuis la fin des
Silver Jews. Berman réussit à nous ramener rapidement dans son
univers, même après tout ce temps. On peut en effet réentendre ce
mélange de rock alternatif et de country qui a fait sa marque de
commerce. Là où la différence est majeure, c’est qu’il semble plus
inspiré que jamais avec un ensemble serré de 10 pièces qui se
tiennent comme un tout. Alors qu’il était en panne d’inspiration
depuis plusieurs années, surtout pour les textes, il propose ici une
très belle poésie, livrée avec aplomb. Avec Purple Mountains,
on assiste carrément à la renaissance d’un excellent
auteur-compositeur et interprète. À noter aussi sa collaboration
avec Dan Auerbach (Black Keys) pour l’écriture de la
chanson en conclusion du disque, « Maybe I'm the Only One for Me ».
(découverte du mois d'août 2019) |
Drag City
½
|
Pour le troisième album de Florist, Emily
Sprague passe à un style plus dépouillé, qui s’éloigne de la
version complète du groupe. La musique indie pop devient donc
essentiellement folk sur Emily Alone, alors que l’artiste se
retrouve seule à la guitare (parfois au clavier). Le résultat
s’avère surprenant et crée une agréable atmosphère de quiétude. La
voix douce d’Emily est superbement mise en évidence et nous captive
rapidement, même si elle est plutôt plaintive par moments. La nature
n’est jamais bien loin à travers la musique de cet album qui nous
ramène à la base. C’est donc un disque doux qui nous est proposé par
Florist, un album qui ne laissera personne indifférent.
(août 2019) |
Double Double Whammy
½
|
Le groupe Monkey House est de retour avec sa
musique sophistiquée et ses mélodies efficaces sur ce cinquième
album. Après plus de 25 ans à tourner à travers le monde le groupe a
su créer un intérêt sans cesse croissant pour sa formule, qui
intègre du rock, du jazz et du funk. Le R&B, le soul et le blues
ressortent aussi tout au long de Friday. Don Breithaupt
et sa bande proposent une œuvre riche de 12 titres avoisinant les 57
minutes. Les cuivres occupent une place importante dans la musique
du quatuor, et ils sont joués ici par des artistes renommés de
Toronto. Breithaupt a composé lui-même l’ensemble de l’album, sauf
« Say It For the Last Time » qui a été coécrite avec Chris Smith
(ex-Regatta) et Guido Luciani. On peut aussi entendre
une reprise, « Book of Liars », une pièce de 1994 de Walter
Becker avec Steely Dan. Il en résulte un album cohésif
qui contient plusieurs chansons plus rythmées que par le passé.
C’est un album solide qui donne envie de les découvrir en concert.
(août 2019) |
Alma
/
SIX
½
|
Depuis bientôt 35 ans, le groupe suisse The Young
Gods nous propose son mélange bien à lui de rock, d’électronique et
de musique ambiante, qui tend souvent vers l’industriel. Avec
Data Mirage Tangram, ils présentent leur premier album en huit
ans, et ils en profiteront pour revenir au Québec après 20 ans
d’absence. C’est donc un album de seulement sept titres totalisant
plus de 53 minutes qui nous est offert ici, un disque sur lequel
l’improvisation et l’expérimentation sont au rendez-vous pour une
musique d’avant-garde hors du commun. Certaines pièces s’étirent
quelque peu, comme « All My Skin Standing » qui s’étend sur plus de
11 minutes, mais ces longueurs font partie de leur univers après
tout. Data Mirage Tangram est un album d’ambiance qui ne
laissera personne indifférent lors d’un souper entre amis, certains
osant même aventurer un « c’est ben bizarre ta musique »!
(août 2019) |
Two Gentlemen
/
SIX
½
|
juillet :
|
La reine de la pop est de retour sur disque avec
Madame X, son 14e album en carrière. La soixantaine ne semble
pas la ralentir et Madonna s’entoure de jeunes collaborateurs latins
(Maluma, Anitta) et rap (Quavo, Swae Lee).
Elle travaille avec de talentueux réalisateurs comme son vieux
comparse Mirwais, ainsi que Mike Dean et Diplo.
Il en résulte une musique métissée au goût du jour. Après avoir
passé les dernières années à Lisbonne au Portugal, on sent qu’elle
s’en est grandement influencé, avec des textes en portugais en plus
de l’espagnol et de l’anglais. Les rythmes latins l’ont toujours
inspirée et c’est encore plus le cas sur Madame X, même si on
y trouve aussi plusieurs influences hip hop. Encore une fois,
Madonna trouve le moyen de se renouveler et de demeurer au top de la
pop. Il y a bien quelques pièces moins intéressantes parmi les 15,
mais on ne peut qu’admirer son audace. À noter qu’une version de
luxe de Madame X est aussi disponible. (chronique principale
de juillet 2019)
Vidéoclips :
« Medellin » -
« Crave » -
« Dark Ballet » -
« God Control » |
Live Nation /
Interscope /
Maverick
/
Universal
½
|
La Texane Lauren Jenkins nous arrive avec un tout
premier album, dans un style country contemporain. Par contre, il
faut dire que plusieurs pièces, dont « Give Up the Ghost » en
ouverture, ne conservent que bien peu de la musique country et
pourraient simplement être cataloguées dans le pop rock. Seule une
guitare slide bien discrète vient leur donner ce petit
élément caractéristique au country. Puis, l’ensemble est enveloppé
dans une production de grande envergure qui vise certainement à
séduire un vaste auditoire. La voix de Lauren possède une belle
maturité qui ne semble par coller à ses 27 ans, et on sent qu’elle
possède une grande expérience de vie et de tournée. L’album de 10
pièces, sur lequel alternent chansons énergiques et ballades,
possède une très belle ligne directrice. Surtout, il permet de
découvrir un nouveau talent dont on entendra parler longtemps.
(découverte du mois de juillet 2019)
Vidéoclips :
« Give Up the Ghost » -
« Running Out of Road (Short Film) » |
Big Machine
/
Universal
½
|
Laura Anglade –
I’ve Got Just About Everything
Laura Anglade est originaire d’un petit village
du sud de la France, mais a été élevée dans le Connecticut et est
maintenant établie à Montréal. À 23 ans, elle présente son premier
album, dans un style jazz qui évoque Julie London, Helen
Merrill et Cyrille Aimée. Laura présente des standards du
genre, mais d’une façon rafraichissante. Sa voix unique, presque
d’une autre époque, nous fait rapidement craquer, dès les premiers
moments de l’album dans « A Beautiful Friendship ». Elle démontre
une maturité hors du commun qui nous fait rapidement oublier son
âge. Parierons qu’elle s’établira dans l’industrie pour de
nombreuses années, aux côtés des plus grandes chanteuses jazz.
(juillet 2019) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Après cinq ans d’absence, voici déjà le neuvième
album pour Dan Auerbach et Patrick Carney, alors
qu’ils reviennent à un son de guitare pur, plus près de ce qu’ils
offraient au début de leur carrière. Le duo de l’Ohio présente tout
de même encore des mélodies accrocheuses à souhait, comme certains
hits des dernières années qui ont réussi à faire leur place auprès
de vastes auditoires. Let’s Rock est un album lumineux avec
une énergie contagieuse. Très agréable!
(juillet 2019)
Vidéoclip :
« Go » |
Easy Eye Sound /
Nonesuch /
Warner
½
|
Pour son 20e album en carrière, le bluesman Mike
Goudreau a décidé de présenter 14 chansons acoustiques avec une
instrumentation épurée. On y retrouve 10 pièces originales, ainsi
que quatre titres réarrangés. En plus des guitares acoustiques, on
peut entendre du banjo, de la contrebasse, de la guitare dobro
slide, de l’harmonica, du violoncelle, du saxophone baryton et de
l’accordéon. Majoritairement blues, la musique de Goudreau inclut
aussi des éléments de country, de gospel, et même une pièce de jazz
manouche. Enregistré à Sherbrooke avec son ami David Elias,
Acoustic Sessions bénéficie d’une qualité sonore haut de
gamme, même s’il a été produit de façon indépendante.
(juillet 2019) |
½
|
Après une pause de neuf ans et des projets en
solo (incluant le populaire DNCE de Joe), les frères
Jonas sont de retour pour l’enregistrement d’un nouveau disque.
Kevin, Nick et Joe proposent donc Happiness Begins,
un nouvel album pop qui inclut plusieurs succès radio potentiels, à
commencer par l’incontournable « Sucker ». Les mélodies demeurent
mémorables tout au long du disque, appuyées par les excellentes
harmonies vocales du trio du New Jersey. Ce ne sont pas toutes les
pièces qui sont énergiques et on retrouve un bon nombre de pièces
mid-tempo, souvent un peu plus tristes. Par contre, la qualité des
arrangements et la modernité du son font en sorte qu’il est bien
difficile de leur reprocher quoi que ce soit. C’est ensemble que les
trois frères demeurent à leur meilleur et seulement pour ça, on ne
peut que se réjouir de les voir à nouveau réunis pour nous offrir un
album pop de grande qualité.
(juillet 2019)
Vidéoclip :
« Sucker » |
Republic
/
Universal
½
|
juin :
|
La chanteuse pop canadienne est de retour avec
son quatrième album, quatre ans après
E-MO-TION. Carly a travaillé pour l’occasion avec une
panoplie d’auteurs-compositeurs et de réalisateurs, incluant John
Hill, Jack Antonoff, Captain Cuts, Patrik
Berger, sans oublier son fidèle collaborateur, Tavish Crowe.
Elle a fait paraître un premier extrait à l’automne 2018, « Party
for One », qui allait donner le ton au disque. Elle est revenue
depuis avec une série d’extraits : l’énergique « Now That I Found
You », « No Drug Like Me », « Julien », et plus récemment, « Too
Much ». Sur Dedicated, on ne retrouve pas encore un succès à
la hauteur de « Call Me Maybe » qui nous l’a fait découvrir en 2012.
Par contre, il s’agit d’un album solide du début à la fin, dans un
style qui peut rappeler parfois une musique des années 1970 ou 1980,
tout en conservant une touche électro contemporaine. Voici donc à
nouveau un album pop de qualité et intelligent pour Carly Rae
Jepsen. (chronique principale de juin 2019)
Vidéoclips :
« Party for One » -
« Now That I Found You » -
« Too Much » |
604
½
|
L’auteure-compositrice et chanteuse de Toronto,
d’origine canado-guyanaise-ukrainienne, présente son tout premier
album avec Let Me Show You. Lydia Persaud propose une musique
folk pop douce et agréable qui met parfaitement en valeur sa très
belle voix. Enregistré à Toronto avec le réalisateur Robbie
Grunwald (Jill Barber), le disque inclut 11 chansons
tantôt romantiques et tantôt socialement engagées, avec des
influences soul et country. Lydia s’inspire de ses héros musicaux :
Donny Hathaway, Bill Withers, Stevie Wonder et
Carole King. Avec ce premier enregistrement, elle démontre
qu’elle a su créer son propre style et nous l’offre en primeur.
(découverte du mois de juin 2019) |
Next Door /
SIX
½
|
L’auteur-compositeur et interprète de Toronto
Patrick Ballantyne présente son quatrième album avec Sky.
Après une courte introduction, le disque débute en force avec
« Beneath Your Skin », qui n’est pas sans nous rappeler Pink
Floyd. Plus tard, c’est Paul McCartney qui nous vient en
tête en écoutant « Dominos », puis Warren Zevon avec la
ballade « A Bit of Make Believe ». Il propose donc un rock
alternatif qui s’inspire grandement des années 1970, surtout du rock
progressif. Plusieurs moments réussissent à capter notre attention,
mais il y a malheureusement un peu trop de pièces qui nous semblent
familières, preuve d’un certain manque de créativité. Sky
s’écoute tout de même très bien.
(juin 2019) |
Northwood
|
Trois ans après
Relentless, le trio de Paul Deslauriers revient avec
Bounce. On peut y découvrir 12 chansons originales et une seule
reprise, « Jumpin’ at Shadows » d’Anthony « Duster » Bennett
popularisée par Peter Green et Fleetwood Mac. Le
guitariste est entouré d’une section rythmique puissante avec Sam
Harrisson à la batterie et le nouveau venu, Alec McElcheran
à la basse. Les trois musiciens chevronnés nous offrent un blues
rock qui décoiffe. Bounce est peut-être l’album le plus
solide du trio à ce jour.
(juin 2019) |
Bros /
SIX
½
|
Après un hommage à Lew Soloff en formule
trio, le pianiste Matt Herskowitz revient seul au piano pour
Mirror Image. Lui qui a toujours un peu oscillé entre jazz et
classique, on peut dire qu’il explore définitivement les deux styles
sur ce nouveau disque. En réfléchissant à ce qu’il voulait
enregistrer, des pièces lui sont venues en tête rapidement qui
provenaient de sa transition du classique à la composition jazz et
qu’il n’avait jamais enregistrées. Elles représentent une approche
naïve et organique du jazz contemporain dans un style classique. Il
y intègre aussi une bonne dose d’improvisation. Mirror Image
représente donc une fusion quasi-parfaite entre jazz et classique,
entre ancien et nouveau.
(juin 2019) |
Justin Time
/
SIX
½
|
La Galloise Cate Le Bon revient avec un cinquième
album intitulé Reward. C’est seule au piano qu’elle a créé la
structure de ce disque de 10 pièces. Au lieu des guitares rock
habituelles, Cate a plutôt enveloppé ses chansons de synthétiseurs,
de saxophone et de percussions. Il en résulte donc un tout autre
univers, très intimiste, pour cette artiste éclectique. L’ensemble
s’avère beaucoup plus près du folk, de l’indie pop ou de la pop de
chambre que de l’indie rock qu’elle nous a offert précédemment.
Certains passages peuvent sembler un peu bizarres et plutôt
difficiles d’accès, mais ça fait partie du personnage de Cate Le
Bon : une artiste créative à part entière qui est toujours prête à
prendre des risques. Reward est un album incomparable,
peut-être son plus original à ce jour. Par contre, on aime ou pas;
tout est une question de goût.
(juin 2019) |
Mexican Summer
½
|
Pour son nouvel album, Jean Leloup a décidé
d’enregistrer chacune des 13 chansons en extérieur, de son balcon
montréalais, de Charlevoix, et même du Costa Rica. Il a voulu
produire un enregistrement le plus naturel possible avec de simples
microphones. Les seuls effets ajoutés ont été un peu de
réverbération. Sinon, on peut entendre sa voix et sa guitare dans
son expression la plus simple. Du même coup, L’étrange pays
concentre toute notre attention sur les textes de Leloup, qu’ils
soient poétiques, fantasmagoriques ou complètement éclatés, à
l’image du personnage. Dès l’ouverture, avec « Le sentier » et la
chanson-titre, Leloup nous emporte dans son univers particulier et
il est bien difficile de s’en sortir avant la fin, même si certains
morceaux s’avèrent un peu moins efficaces en cours de route. Leloup
en solo avec sa guitare demeure dans une classe à part dans
l’industrie musicale québécoise!
(juin 2019) |
Grosse Boîte
½
|
Kedr Livanskiy est une artiste russe qui nous
arrive avec un deuxième album. Elle présente une musique
électronique généralement rythmée, entre musique house dansante et
ambiante. Sur Your Need, les mélodies pop pointent aussi le
bout du nez en plusieurs occasions, sur des chansons plus courtes et
moins difficiles d’accès. Kedr semble avoir trouvé sa voie et
propose une musique plus ensoleillée que précédemment. En bout de
ligne, voici un album cohérent et très agréable à écouter. Son
principal défaut : il ne dure que 32 minutes!
(juin 2019) |
2MR
½
|
Loud – Tout ça
pour ça
Suite à l’immense succès de son album
Une année record, principalement grâce au hit « Toutes les
femmes savent danser », le rappeur québécois revient avec un
deuxième disque qu’il entend projeter au sommet. Loud veut à nouveau
faire danser et chanter le public en français sur des compositions à
l’américaine. D’ailleurs, avec son premier extrait, « Fallait y
aller », il n’a rien à envier à ce que nous proposent les
Américains. Loud présente encore des pièces mémorables, de
véritables vers d’oreilles, et parions que « Fallait y aller » fera
partie de nombreuses listes d’écoute pendant l’été. Loud s’entoure
de collaborateurs pour prêter leurs voix à deux chansons :
Charlotte Cardin pour « Sometimes All the Time » et Lary Kidd
pour « Off the Grid ». Avec Tout ça pour ça, Loud passe à
merveille le test du deuxième album, à tel point que celui-ci est
peut-être encore plus solide que son précédent.
(juin 2019)
Vidéoclip :
« Fallait y aller » |
Joy Ride
|
L’Ontarien Justin Rutledge présente son huitième
album avec Passages. C’est entouré de nouveaux musiciens,
dont le guitariste Rob Baker (Tragically Hip), qu’il a
concocté ce nouveau disque aux chansons enveloppées d’arrangements
riches. Enregistré live en studio à Toronto et co-réalisé par
Rutledge et Chris Stinger, Passages ne contient que
très peu de surimpression sonore. Il propose toujours, bien
évidemment, des pièces aux racines country et Roots, mais avec un
mélange de rock alternatif et de musique ambiante. Avec la
chanson-titre, Rutledge nous offre une chanson d’amour hors du
commun, l’une de ses meilleures à ce jour. En fait, il s’agit d’un
album d’une grande efficacité dans son ensemble, possiblement son
plus cohérent en carrière.
(juin 2019) |
Outside /
SIX
½
|
C’est accompagné de musiciens de renom que
Jacques Kuba Séguin propose son nouvel album, Migrations. On
retrouve notamment le pianiste Jean-Michel Pilc et le
saxophoniste Yannick Rieu pour accompagner le trompettiste,
qui assure aussi la composition et l’orchestration. Sur
Migrations, on retrouve des compositions basées sur des
entretiens avec des gens de différentes communautés culturelles du
Québec. Il s’agit d’un véritable métissage des cultures. L’album a
été mixé et matricé par l’ingénieur Klaus Scheuermann aux
studios Emil Berliner à Berlin. Les sept pièces du disque
(totalisant 49 minutes) sont à la fois imagées, énergiques et
touchantes. Elles permettent à Séguin de revenir à un jazz plus pur,
plus standard. Voici donc un très bel enregistrement pour Jacques
Kuba Séguin!
(juin 2019) |
ODD Sound /
SIX
½
|
Vice E Roi – Les heures
maladives
Le duo Vice E Roi, formé de Jayana Auger
et Guillaume Lessard, a été fondé en 2013 à Saguenay. Il nous
offre un son folk pop parfois entraînant et parfois plus
introspectif, mais l’atmosphère demeure toujours colorée et
ensoleillée. Arrangé et réalisé par Gabriel Desjardins (Philippe
Brach), Les heures maladives est un mini-album de cinq
titres qui fait suite à leur efficace album éponyme. Les thèmes y
sont parfois lourds, inspirés des maladies du siècle, mais
interprétés avec une certaine légèreté.
(juin 2019) |
UniForce
|
Dawn Tyler Watson présente son cinquième album,
le deuxième avec le Ben Racine Band. Sous la direction de
Frankie Thiffault, Dawn propose une musique majoritairement
blues, mais avec aussi des traces de rock, de gospel et de jazz.
Elle laisse sa créativité s’exprimer plus que jamais dans des
chansons personnelles, mais qui s’inspirent de standards du genre.
Elle est accompagnée par deux invités de marque en Steve Marriner
(Monkeyjunk) et Steve Hill. Forte d’avoir été la
première Canadienne et la deuxième femme à avoir été couronnée
championne à l’International Blues Challenge de Memphis en 2017, la
chanteuse propose un album qui surfe sur ses récents succès
artistiques, tout en étant teinté d’un échec amoureux récent. Il en
résulte son album le plus abouti à ce jour.
(juin 2019) |
½
|
Wellbad est le pseudonyme du bluesman allemand
Daniel Welbat. Il présente son quatrième album avec
Heartbeast, réalisé par Stephan Gade (Udo Lindenberg,
Therion). Il s’agit en quelque sorte d’un hommage au cinéma,
lui qui est né dans une famille d’artistes et de cinéastes. Il
affirme lui-même que « Heartbeast est la bande originale d’un
film qui n’a jamais été réalisé ». En plus du blues rock, Wellbad
propose des éléments de roots, de jazz et de hip hop, le tout avec
un groove hors du commun. À découvrir sur scène le 1er
juillet dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal.
(juin 2019) |
Blue Central /
SIX
|
mai :
|
Pour son quatrième album solo, Rob Thomas a fait confiance aux
réalisateurs Butch Walker (Panic! At
the Disco, P!nk) et Benny
Blanco (Ed Sheeran). Il s’agit de l’album de la
maturité pour le populaire auteur-compositeur et interprète qui y
traite de sujets personnels comme sa famille, son fils et ses
responsabilités, sans oublier son obligation de faire face à la
mort. L’album est propulsé par le premier extrait, « One Day Less
(Dying Young) », suivi des entraînantes « Timeless » et « Can’t Help
Me Now ». On y retrouve aussi la rythmée « I Love It », utilisée
dans le cadre des séries 2019 de la NBA. À l’image de ces chansons,
le disque propose plusieurs mélodies inoubliables et rythmes
énergiques, entrecoupés de ballades ou pièces mid-tempo moins
intéressantes. Moins solide de façon constante que The
Great Unknown paru il y a quatre ans, Chip Tooth Smile
propose tout de même des chansons pop rock de qualité, faites
sur mesure pour les radios. Thomas ne réussira sûrement pas à
reconquérir son auditoire du temps de Matchbox Twenty, mais
il propose un produit intéressant. (chronique principale de mai
2019)
Vidéoclip :
« One Day Less (Dying Young) » |
Emblem /
Atlantic /
Warner
|
Après plusieurs mini-albums, la Londonienne
Nilüfer Yanya présente enfin un premier album complet avec Miss
Universe. Cette passionnée de guitare propose une musique indie
pop avec des éléments de rock aux influences des années 1990 et de
soul. Nilüfer suggère un album-concept (du moins en bonne partie)
alors qu’elle fait la promotion d’un faux programme de soins
personnels appelé « WWAY Health ». Dans la deuxième moitié, le
disque prend une teinte un peu plus jazzy, même si toutes les
compositions reposent avant tout sur la guitare électrique. Nilüfer
nous offre une musique majoritairement douce et introspective, mais
avec toujours une grande richesse de styles et d’originalité.
(découverte du mois de mai 2019)
Vidéoclips :
« Heavyweight Champion of the Year » -
« In Your Head » -
« Bay Blu » |
ATO
½
|
Voici le quatrième album en carrière pour Bernard
Adamus, quatre ans après
Sorel Soviet So What. Sur C’qui nous reste du Texas,
il présente à nouveau son folk rock bluesy un peu cru aux influences
diverses. Il intègre ici des rythmiques qui rappellent les années
1960 et 1970, même les Doors sur « Entre les lignes ». Adamus
réussit à nouveau à nous surprendre en plusieurs occasions tout au
long de l’album de 10 pièces. Il nous offre donc un autre
divertissement de grande qualité qui nous laisse un sourire aux
lèvres permanent.
(mai 2019) |
Grosse Boîte
½
|
Dramatik – Le phénix, il était
plusieurs fois
Avec Le phénix, il était plusieurs fois,
il s’agit d’une renaissance pour le rappeur québécois, un moment
phare de sa carrière. Dramatik est entouré pour l’occasion par des
collaborateurs de renom dont Malika Tirolien, Fouki &
Loussa, Muzion, et même Dan Bigras (qui vient
prêter sa voix unique à « Épicentre jeunesse »). Le rappeur propose
un album puissant de 12 pièces dont il a assuré presque l’entièreté
de la réalisation. Son flow hors du commun accompagne à
merveille ses rimes complexes. Avec ce nouvel album, Dramatik
démontre plus que jamais toute sa persévérance et sa résilience.
(mai 2019) |
7ième Ciel
/
SIX
½
|
Forest Boys – Boys Like Having Fun
Forest Boys est un projet parallèle de deux
membres de The Seasons, dont Julien Chiasson, le grand
frère d’Hubert Lenoir. Le groupe présente un mini-album de
six titres qui met l’accent sur les mélodies pop rock accrocheuses,
avec une bonne dose de funk. Boys Like Having Fun propose
donc une musique estivale entraînante, qui possède tout ce qu’il
faut pour conquérir les radios commerciales, à l’image du premier
extrait, « Electrify ».
(mai 2019)
Vidéoclip :
« Electrify » |
Spectra
½
|
Après l’album
Zay l’an passé, le rappeur québécois FouKi et son producteur
QuietMike sont de retour avec un disque de près d’une heure
intitulé ZayZay. Il contient 18 nouvelles pièces et de
nombreuses collaborations au micro, dont le rappeur belge ISHA,
le Parisien Lord Esperanza, Koriass, Vendou,
Obia le Chef, Brown Family et Alaclair Ensemble.
FouKi navigue toujours entre humour et introspection avec un habile
mélange entre rap, reggae et pop. Il présente donc un hip hop
différent et énergique qui s’inspire de diverses cultures. Voici
peut-être l’album hip hop de l’année au Québec.
(mai 2019) |
7ième Ciel
/
SIX
½
|
Basée à Halifax, NS, Leanne Hoffman présente son
tout premier album avec What Remains. L’auteure-compositrice
et interprète y propose une musique pop rock aux rythmes efficaces
et aux mélodies inoubliables. Réalisé par Erin Costelo,
l’album semble rendre hommage tant aux artistes contemporains (Metric)
qu’aux plus grands auteurs-compositeurs et mélodistes (Randy
Newman, Paul Simon). Malgré des guitares efficaces, c’est
la voix de Leanne qui demeure au cœur de son œuvre, avec des
accompagnements discrets de claviers. Voici un album très agréable à
écouter, qui démontre tout le talent de l’artiste pour la
composition.
(mai 2019) |
Venue
|
En 2018, Norah Jones a entrepris de lancer une
série d’extraits en version numérique, avec la collaboration de
Jeff Tweedy (Wilco) et Thomas Bartlett. Les sept
pièces incluses sur Begin Again (dont une seule jamais
entendue) proviennent de ce projet, ce qui en fait non seulement un
album court, mais aussi plutôt disparate. Malgré la grande
différence de styles entre chaque chanson, Norah réussit à créer une
certaine cohérence grâce à sa voix unique et son jeu de piano
caractéristique. Elle donne assurément une touche charmante à
l’ensemble pour lequel les attentes n’étaient pas si grandes. Mais
Begin Again demeure avant tout un assemblage sans trop de
liens d’expérimentations jazz pop, saupoudrées de folk, de soul et
même d’électro.
(mai 2019) |
Capitol
/
Universal
|
Après avoir ému et bouleversé les téléspectateurs
de La Voix 6 avec sa voix grave et ses interprétations
divines, Yama Laurent offre son premier album éponyme. La grande
gagnante de cette sixième édition propose 11 chansons dont neuf
reprises, majoritairement en français. On retrouve tout de même les
titres en anglais « I Say a Little Prayer » (interprétée tant par
Dionne Warwick que par Aretha Franklin), « I Want to Know
What Love Is » (de Foreigner) et « Let It Be » (des
Beatles, interprétée en duo avec Nanette Workman). On
peut aussi entendre un duo avec son coach, Garou, pour la
pièce « Un peu de nous », que celui-ci lui avait écrite pour lui
permettre de gagner la finale (on ne comprend pas trop comment
d’ailleurs). En conclusion, on peut entendre une toute nouvelle
chanson, « Chanter est ma couleur », écrite et composée par
Didier Golemanas et Rick Allison. Malgré une
interprétation unique, le choix de plusieurs chansons peut apporter
son lot de questionnements, comme si elles n’étaient pas adaptées à
sa voix incomparable. Il en résulte qu’on ne retient pas grand-chose
de cet album par une chanteuse qui devrait pourtant se présenter
comme plus grande que nature.
(mai 2019) |
Musicor
½
|
Alain Lefèvre –
My Paris Years: French Music for Piano
Sur ce nouvel album, le pianiste québécois rend
en quelque sorte hommage à la ville où il a passé une partie de sa
jeunesse, Paris. Lefèvre rend surtout hommage à des compositeurs
d’envergure comme Debussy (Arabesque, L’Isle
Joyeuse, Suite Bergamasque), Ravel (Sonatine,
Pavane pour une infante défunte), Satie (Trois
Gymnopédies) et Franck (Prélude). Le répertoire du
piano français s’avère donc superbement mis en évidence par le
doigté impeccable d’Alain Lefèvre.
(mai 2019) |
Warner Classics /
SIX
|
Marco – La vie devant moi
Marco Bocchicchio
a été découvert à l’émission La cour des grands il y a plus
de 10 ans. Maintenant âgé de 22 ans, Marco revient sur disque avec
La vie devant moi, incluant les participations spéciales de
Mario Pelchat, Bruno Pelletier et Éléonore Lagacé.
Il propose cinq grands succès de la francophonie, ainsi que cinq
compositions originales, le tout réalisé par Peter Ranallo (Nicola
Ciccone, Mario Pelchat, Bobby Bazini). Dès
l’ouverture, on peut entendre dans « La prière » (de Ginette Reno)
un duo entre le jeune Marco de 11 ans et celui à la voix mature
d’aujourd’hui. Dans « En manque de toi » de Bruno Pelletier,
celui-ci vient prêter sa voix, tout comme le fait Mario Pelchat dans
sa chanson « Je me souviendrai ». Les autres succès que l’on
reconnaîtra sont « Tu reviendras » de Sylvain Cossette et
« Un jour tu reviendras » popularisée par Mireille Mathieu.
Le futur diplômé en chant classique de l’Université McGill propose
un album de pop adulte qui devrait plaire aux amateurs de Nicola
Ciccone et Mario Pelchat.
(mai 2019) |
Peter Ranallo
½
|
Tim Moxam –
Marlborough Hall
Avec son deuxième album, le Canadien Tim Moxam présente à nouveau
son mélange de folk pop, country et rock, avec toujours de très
belles mélodies. Propulsé par le premier extrait, « Rich Man »,
Marlborough Hall contient encore une fois des refrains
franchement accrocheurs qui nous attirent littéralement vers sa voix
unique. L’album propose aussi des moments plus hypnotiques, voire
ennuyants, comme c’est le cas dans la sirupeuse « All I Feel » grâce
à un fond de musique ambiante au saxophone et synthétiseur.
Heureusement, cette pièce qui risque de diviser son auditoire est
suivie de « Honesty » qui propose une progression constante, d’une
simple valse jusqu’à son apogée vocale digne d’une finale de
concert. On retrouve donc des moments grandement intéressants sur
Marlborough Hall, mais c’est la constance qui fait
malheureusement défaut.
(mai 2019) |
Roaring Girl
|
Voici déjà le huitième album studio pour ce
groupe de Brooklyn formé il y a 20 ans. The National proposent à
nouveau leur son unique de rock alternatif plutôt doux aux
influences country et indie pop. Ils réussissent à créer une
ambiance enveloppante très agréable qui peut rappeler la musique
brit pop ou U2. L’album est né suite à un projet de film avec
le cinéaste Mike Mills, un court-métrage de 25 minutes à
propos de la durée émotionnelle de la vie d’une femme, de sa
naissance à la mort. Même si le disque a été produit séparément, il
s’en inspire complètement. Le groupe laisse libre court au grandiose
sur I Am Easy to Find avec des orchestrations majestueuses et
des choristes parmi les plus belles voix féminines : Lisa
Hannigan, Sharon Van Etten, Mina Tindle, Gail
Ann Dorsey, Eve Owen, Kate Stables, ainsi que le
Brooklyn Youth Chorus. L’album de 16 pièces s’étend sur 64
minutes et possède tout pour plaire jusqu’à la fin. Il n’y a que
quelques moments où le groupe tente de trop en faire, sur des
compositions moins réussies. Mais dans l’ensemble, I Am Easy to
Find demeure un très bel album qui fera certainement partie des
plus remarquables pour The National.
(mai 2019)
Vidéoclip :
« Hairpin Turns » |
4AD
½
|
Mario Pelchat – Pelchat
Aznavour désormais
Après Michel Legrand et Gilbert Bécaud,
Mario Pelchat rend maintenant hommage à une autre idole européenne,
Charles Aznavour. Il s’agit ici d’une « modeste » compilation
de 14 chansons revisitées parmi les 1 000 et plus qu’Aznavour a
composées et enregistrées au cours de sa carrière. On peut y
entendre évidemment ses plus grands classiques comme « Hier
encore », « La bohème », « Que c’est triste Venise »,
« Emmenez-moi », ainsi que le premier extrait, « Désormais ». La
voix puissante de Pelchat, accompagnée de très belles
orchestrations, rend bien justice à ces compositions indémodables de
ce géant de la chanson francophone, l’un des rares à s’être fait un
nom sur la scène mondiale.
(mai 2019) |
MP3
½
|
Après avoir pris de l’expérience de scène en tant
que musicien accompagnateur, Léo Piché présente un mini-album de
quatre titres (près de 15 minutes). Le fils de Paul est donc
prêt à prendre son envol à l’avant-scène. Il propose une musique pop
rock contemporaine avec de nombreux éléments d’électronique. Réalisé
par Maxime Lalanne, l’album a aussi bénéficié de l’appui de
Jean-François Lemieux à la préproduction et de Yan Faraire
à la direction artistique. Le robot nous donne le goût d’en
entendre plus de la part de ce jeune artiste talentueux, formé en
percussions et en composition. À noter que Léo Piché est aussi le
fondateur de l’école de percussions brésiliennes Baturica et il
s’est produit avec l’ensemble du même nom dans divers événements.
(mai 2019) |
Audiogram
½
|
L’auteur-compositeur et interprète qui s’est d’abord fait remarquer
à La Voix présente un premier album en anglais. Réalisé par
David Laflèche et Connor Seidel (Charlotte Cardin,
Matt Holubowski, Soran), Blind contient neuf
chansons folks à tendance pop. On peut y découvrir deux titres en
français, incluant l’excellent extrait « Panorama ». À noter aussi,
les deux premiers extraits à succès : « On My Own », « A Place to
Call Home ». Même si Piton semble préférer le côté dépouillé de la
musique, il nous sert quelques envolées pop savoureuses,
interprétées avec sa voix unique.
(mai 2019) |
Artifice
/
SIX
½
|
Depuis une vingtaine d’années, le Torontois John
Southworth propose son style unique de folk rock avec une touche
parfois de jazz et parfois de pop. Avec Miracle in the Night,
il présente son 12e album en carrière. Encore une fois, il semble
avoir sa propre recette de chansons d’amour comme on n’en a pas
entendues souvent. Certains pourront reconnaître des éléments qui
ont fait le succès de son album incontournable
Niagara paru en 2014. Son style folk prend une forte
tendance pop de chambre sur Miracle in the Night, avec
toujours des éléments jazzy grandement intéressants. Il chuchote et
chantonne plus souvent qu’autrement, mais c’est ce qui le
caractérise. Southworth ne présente certainement pas un album facile
d’accès, mais sait tout de même faire preuve d’une grande
créativité.
(mai 2019) |
Tin Angel
½
|
Le guitariste torontois Julian Taylor, riche de son bagage mohawk et
africain, présente une musique métissée à souhait. On trouve donc
sur Avalanche un mélange unique de rock, R&B, funk et même
reggae. À 40 ans, l’artiste qui a exploré tous les recoins de
l’industrie musicale semble retrouver une créativité enfouie il y a
longtemps, alors qu’il sévissait dans les bars de Toronto en
interprétant des reprises. Taylor propose un court album de huit
pièces totalisant 33 minutes, mais dont la solidité est
impressionnante. En fait, ce sont les faiblesses qui sont
pratiquement inexistantes sur cet album varié, divertissant et
agréable à écouter jusqu’au bout. Une belle surprise!
(mai 2019) |
Howling Turtle /
Gypsy Soul /
Fontana North
½
|
Le groupe new yorkais Vampire Weekend est de
retour avec son quatrième album, son premier en 6 ans. Plusieurs
changements ont eu lieu au cours de cette période au sein du groupe.
D’abord, le membre fondateur Rostam Batmanglij a quitté pour
poursuivre une carrière solo, pendant qu’Ezra Koenig
s’exilait vers Los Angeles, puis il y a eu un changement de maison
de disque. Vampire Weekend arrive donc avec une nouvelle perspective
de la côte ouest pour ce nouvel album, ce qui ajoute une touche de
fraîcheur au disque. L’écriture de Koenig est plus créative que
jamais, avec des structures complexes, mais à la fois des mélodies
inoubliables. C’est un album audacieux qui explore différents
styles, entre folk et électro, entre country et pop, le tout
fusionné dans leur style rock unique. Parmi les 18 pièces du disque
(qui frôle les 60 minutes), on peut entendre trois participations de
Danielle Haim : pour la pièce d’ouverture, « Hold You Now »,
pour « Married in a Gold Rush », ainsi que pour « We Belong
Together ». On peut aussi découvrir deux collaborations de Steve
Lacy dans « Sunflower » et « Flower Moon ». Father of the
Bride est un album à la fois rafraîchissant et d’une grande
originalité, un album extrêmement satisfaisant!
(mai 2019) |
|
avril :
|
Le groupe de Toronto a connu un succès fou avec
son dernier album,
Hope, qui, il faut l’avouer, contenait de bien bonnes
chansons dont le méga hit « Spirits ». Trois ans plus tard, les
Strumbellas reviennent avec un nouveau disque, tentant de continuer
de surfer sur le succès du précédent. Rattlesnake débute avec
un autre succès incontournable, « Salvation », à saveur plutôt pop.
En fait, le groupe prend une tendance plus pop pendant la majeure
partie du court CD de 32 minutes, laissant de côté ses influences
folk. L’album propose une musique joyeuse et ensoleillée, mais sans
grande substance. En plus, l’abus de certains clichés, comme des
claquements de pieds et de mains amplifiés, détourne notre attention
sur la partie la moins originale de leur musique. D’accord les
mélodies réussiront à vous accrocher, mais l’ensemble manque de
profondeur et de créativité, ce qu’on retrouvait sur
Hope. Voici donc un album à écouter à la pièce en extrayant
vos quelques chansons préférées. (chronique principale d'avril 2019)
Vidéoclips :
« Salvation » -
« I’ll Wait » |
½
|
The Stroppies est un groupe australien qui présente son premier
album. Il propose un son indie rock avec de belles mélodies pop.
Précédemment, ils avaient enregistré quelques pièces en lo-fi, mais
ils ont décidé ici de se payer le grand studio, pour une meilleure
qualité de son. Leur musique est généralement up-tempo et possède
une énergie contagieuse et des riffs d’une grande efficacité. À
certains moments, on peut les comparer à Rolling Blackouts
Coastal Fever, un autre groupe de Melbourne. Non seulement les
Stroppies suivront leurs traces, mais ils pourraient fort bien se
rendre encore plus loin grâce à cette capacité créatrice
incomparable. (découverte du mois d'avril 2019)
Vidéoclips :
« Cellophane Car » -
« Nothing at All » -
« Entropy » |
Tough Love
½
|
Après le succès de son album en hommage à
Patsy Cline il y a 4 ans, Brigitte Boisjoli rend maintenant
hommage à diverses légendes féminines de la musique country.
Enregistré entre Nashville et Montréal à l’automne 2018 et à l’hiver
2019, Women a été réalisé et arrangé par Carl Marsh.
On peut y redécouvrir des classiques de Loretta Lynn,
Tammy Wynette, Brenda Lee, Connie Francis,
Skeeter Davis, Lynn Anderson, Wanda Jackson,
Patti Page et bien évidemment, Patsy Cline. La voix de Brigitte
semble toujours parfaite pour interpréter des succès comme « Stand
By Your Man », « Stupid Cupid », « Mean Mean Man », etc. Elle prend
un malin plaisir à revisiter ces chansons et à les faire siennes.
Sans être renversant, Women s’avère plutôt agréable. À noter
qu’une version de luxe est également disponible en CD édition
limitée avec cinq titres bonus en concert enregistrés lors du
spectacle Patsy Cline présenté le 21 septembre 2016 au
Théâtre St-Denis à Montréal.
(avril 2019) |
Martin Leclerc
|
Sara Dufour s’est fait remarquer avec son premier
album en 2016, Dépanneur Pierrette. Elle remet ça avec cet
album éponyme, réalisé par Dany Placard, alors qu’elle lâche
à nouveau son fou dans un style folk trash et country rock. Elle se
démarque rapidement par son franc-parler et ses expressions assumées
du Lac-Saint-Jean. Elle propose donc une musique sans compromis, un
coup de poing en plein visage. Cela étant, on aime ou non, mais on
ne peut rester indifférent. Sara possède assurément une personnalité
pétillante qui se transmet rapidement jusqu’à nous dans un vent de
fraîcheur.
(avril 2019)
Vidéoclip :
« Chez Té Mille » |
B-12
/
SIX
½
|
Après plus de 60 ans de carrière, le crooner
québécois revient avec son 32e album qui sera suivi d’une nouvelle
tournée. Louvain y reprend plusieurs classiques de la chanson
française et américaine des années 1950 et 1960, incluant « C’est
magnifique », « L.O.V.E. », « N’oublie jamais », « Quando Quando
Quando » et « Besame Mucho ». Plus crooner que jamais, il y chante
en français, en anglais, en italien et en espagnol, accompagné de
très belles orchestrations. Avec ce nouvel album, Michel Louvain
célèbre la belle vie.
(avril 2019) |
Martin Leclerc
|
Robert
Nelson – Nul n'est roé en son royaume
Après avoir parcouru les scènes du Québec et de
la francophonie avec le collectif Alaclair Ensemble, Robert
Nelson présente son premier album solo. Il s’entoure pour l’occasion
de fidèles acolytes : Vlooper, Caro Dupont, KNLO,
Koriass et Eman. Nelson propose un hip hop plus
introspectif et personnel, dans lequel la poésie occupe une place de
choix. Des grooves contagieux viennent compléter le tout, qui
demeure très agréable à écouter.
(avril 2019) |
7ième Ciel
/
SIX
|
Pour son deuxième album, coréalisé avec
Philippe Brault, Laurence Nerbonne prend un certain virage
musical. On retrouve toujours son mélange électro-pop, mais avec une
bonne injection de hip hop, son influence première. Dans le premier
extrait, « Fausses idoles », elle semble décocher une flèche vers
Marie-Mai, même dans le vidéoclip. Mais ironiquement, à
plusieurs moments au cours de l’album on peut faire des parallèles
entre les deux chanteuses. Finalement, Laurence s’en est peut-être
inspirée malgré elle… Dans le deuxième extrait, « Semblant », elle
raconte une histoire d’amour inachevée oscillant entre désir et
raison. Puis, dans « Back Off », elle lance un clin d’œil à
Louis-Jean Cormier dont elle avait reproché les propos sur les
quotas féminins dans les festivals. Plusieurs titres de hip hop pur
apportent un vent de fraîcheur dans la musique pop québécoise,
souvent hermétique aux styles émergents. Feu se présente donc
comme un deuxième album réussi pour Laurence Nerbonne.
(avril 2019)
Vidéoclips :
« Fausses idoles » -
« Semblant » |
Coyote
½
|
L’une des trois membres des Good Lovelies, l’Ontarienne Kerri
Ough présente son tout premier album solo avec One Day Soon.
Elle propose une musique folk qui repose essentiellement sur sa voix
et sa guitare acoustique. Kerri nous offre des chansons toutes
personnelles qu’elle nous susurre à l’oreille, comme si elle se
confiait. On retrouve tout de même quelques moments un peu plus pop,
dont la très efficace « How is This Going to End », rythmée par des
claquements de doigts et de langues. Ce ne sont que neuf pièces
totalisant 35 minutes qui nous sont offertes, mais Kerri réussit à
nous tenir bien captifs jusqu’à la fin. Un très beau disque pour les
amateurs d’un style dépouillé à l’extrême!
(avril 2019) |
|
Jonathan Personne est le projet solo de
Jonathan Robert du groupe montréalais Corridor, qui est
aussi artiste visuel. Après s’être fait remarquer avec l’extrait
« Comme personne », voilà qu’il présente son premier album avec
Histoire naturelle. Jonathan propose un style lo-fi avec une
prise de son analogique sur un huit pistes. Ce sont les guitares qui
dominent l’ensemble, avec un mélange de pop aérienne, de rock,
d’Americana et de western spaghetti. Le tout n’est pas sans nous
rappeler les textures musicales des années 1970. Malgré la
production qui semble bon marché au premier abord, il aura tout de
même fallu quatre ans à Jonathan Personne pour peaufiner ces 10
pièces à l’atmosphère unique qui s’avèrent empreintes de
sensibilité.
(avril 2019) |
Michel
½
|
Après une absence de cinq ans, Stefie Shock est
de retour sur disque avec Le fruit du hasard. Il propose à
nouveau son pop rock énergique et dansant, accompagné de sa voix
unique et profonde. Le premier extrait, « Avec ou sans toi »
(mettant en vedette Mello G), avec son mélange dancehall,
rock et surf, présente une version revampée et améliorée de l’œuvre
à la fois dynamique et créative de Stefie. Les cuivres que l’on
retrouve presque tout au long de l’album ajoutent une belle richesse
à l’ensemble qui s’avère empli de subtilités. En plus de la
collaboration avec Mello G, on retrouve celles avec Nini Leinad
et Sonia Cordeau (pour deux chansons). Dans le cadre de la
journée Bell Cause pour la cause, dont Stefie est le porte-parole
depuis neuf ans, le chanteur a décidé de présenter un deuxième
extrait du disque, « As-tu deux minutes », qui traite de l’anxiété.
Il s’agit d’un échantillonnage d’une chanson de Pauline Julien
sur des mots de Michel Tremblay. Avec Le fruit du hasard,
Stefie Shock présente un nouvel album de qualité avec plusieurs
grands succès potentiels aux influences pop, funk, rock, hip hop, et
même country. Une très bonne façon de célébrer son 50e anniversaire
de naissance et ses 20 ans de carrière!
(avril 2019) |
Coyote
½
|
À peine plus d’un an après
Subduction, la compositrice, pianiste et peintre Julie
Thériault est déjà de retour avec Projections. Elle est à
nouveau accompagnée par les cordes de l’Orchestre symphonique de
Bratislava qui réunit 31 musiciens dirigés par David Hernando
Rico, ainsi que la violoniste québécoise Annie Guénette (I
Musici). Malgré ces instrumentistes virtuoses, la pianiste prend
ici le pari de l’intériorité, créant une musique cinématographique
hors du commun. L’album s’ouvre d’ailleurs tout en introspection
avec « Mirage », une pièce qui se déploie lentement. Dans « Pour M.
Éthier », elle rend un hommage touchant à un élève disparu pendant
la production de l’album, un professeur de latin à la retraite grand
amateur de valse. Mais surtout, elle nous fait voyager : dans le
désert du Sahara (« Sirocco »), aux frontières de l’univers
(« Mutation plutonique ») et dans les mystères de l’au-delà
(« Volupté spectrale »). Voici un autre album instrumental colossal
de la part de Julie Thériault!
(avril 2019) |
Audiogram
½
|
mars :
|
Tout juste six mois après
Sweetener, Ariana Grande nous offre déjà le cinquième album
de sa jeune carrière. Propulsé par les extraits « Imagine », « 7
Rings » et la chanson-titre, Thank U, Next propose 12
chansons de pop moderne et originale. On y trouve le parfait dosage
entre pop dansante et ballades, entre chansons sombres et joyeuses,
avec quelques éléments de R&B sensuel. On peut dire qu’à 25 ans,
Ariana a déjà trouvé son style et son univers, et qu’elle en a le
parfait contrôle. Les épreuves n’ont pas manqué pour elle au cours
des dernières années et elles auront sûrement servi de sources
d’inspiration. On n’a qu’à penser à l’attaque de Manchester lors de
son concert en 2017, sans oublier le décès prématuré de son
ex-copain Mac Miller. Ariana aura réussi à canaliser son
énergie en énergie créatrice et elle présente aujourd’hui sans
contredit son album le plus solide à ce jour. Thank U, Next
se présente donc comme l’album d’une star de la pop au sommet de son
art.
(chronique principale de mars 2019)
Vidéoclips :
« Thank U, Next » -
« 7 Rings » -
« Break Up With Your Girlfriend, I’m Bored » |
Republic
/
Universal
½
|
Sheila Soares nous arrive tout droit de Toronto avec finalement un
premier album de chansons originales. L’auteure-compositrice et
interprète (et ancienne enseignante) propose un jazz léger intégrant
des éléments de soul, de blues et de folk. On peut la comparer à
Norah Jones, Diana Krall et Alison Krauss. Le
court disque de sept titres totalisant moins de 26 minutes a été
réalisé par Eric St-Laurent, qui y joue aussi la guitare.
St-Laurent accompagne magnifiquement Sheila avec l’aide du
claviériste Jeff McLeod et d’une solide section rythmique
formée de Jordan O’Connor (basse) et Chris Wallace
(batterie). All There Is contient une musique envoûtante qui
nous rejoint rapidement grâce à la très belle voix de l’artiste. Le
principal défaut de l’album, c’est qu’il est franchement incomplet
(presqu’un mini-album finalement).
(découverte du mois de mars 2019) |
½
|
Shine a Light est le 14e album en carrière pour le Canadien
Bryan Adams. Il y reprend les différents éléments qui ont été la
recette de son succès par le passé avec un excellent mélange de rock
‘n’ roll, de rhythm ‘n’ blues et de pop, avec quelques ballades à
travers. On peut entendre plusieurs pièces franchement entraînantes
(« All or Nothing », « No Time For Love »). Mais ce qui frappe
rapidement dès les premiers moments avec la chanson-titre et
« That’s How Strong Our Love Is », c’est la qualité de la
production. C’est un album solide que nous propose Bryan Adams avec
Shine a Light, bien plus qu’une simple excuse pour repartir
en tournée.
(mars 2019) |
Polydor
/
Universal
½
|
L’auteur-compositeur, chanteur et guitariste du Nouveau-Brunswick
présente un nouvel album de blues rock énergique, son 10e en
carrière. Il a déjà accumulé plus de 120 000 écoutes sur Spotify
avec les extraits « Free Man » et « Quarter on the Ground (A Song
for Uncle Joe) ». On peut aussi entendre sur l’album un très beau
duo avec Amy Helm pour la pièce « Something to Lose »,
magnifiquement enrichie par des cuivres. Enregistré à Nashville,
Halfway Home by Morning propose des moments de soul et de folk
en plus de son son caractéristique. On découvre des passages
grandement intéressants sur ce nouveau disque de Matt Andersen.
(mars 2019) |
True North
/
SIX
|
L’auteur-compositeur et interprète de Terre-Neuve
Don Brownrigg revient après l’album acclamé de la critique
It Takes All Kinds (To Make This World I Find). Sur
Fireworks, il propose à nouveau son style folk rock poétique,
avec quelques envolées plus pop, comme dans le premier extrait,
« Bad Timing ». À ses neuf compositions originales, notons l’ajout
de sa reprise bien personnelle de « Tom’s Diner » de Suzanne Vega
qui remonte à 1982. Voici un album intéressant pour cet artiste
talentueux.
(mars 2019) |
|
Lou-Adriane Cassidy – C’est la fin du monde à tous les jours
Découverte à La Voix, Lou-Adriane Cassidy
(fille de Paule-Andrée Cassidy) a été choriste pour Hubert
Lenoir. Après les succès de « Ce qu’il reste » et « Ça va ça
va » sur les plateformes d’écoute, l’auteure-compositrice et
interprète présente son premier album, ainsi qu’un nouvel extrait,
« Poussière ». Lou-Adriane propose une musique aux influences pop
des années 1970 et de la chanson française, le tout dans une facture
tout à fait contemporaine. On y découvre de très beaux arrangements
de cordes, gracieuseté de Gabriel Desjardins (Philippe
Brach, Dany Placard) et c’est Simon Pedneault (Louis-Jean
Cormier, Gabrielle Shonk) qui signe la coréalisation avec
Lou-Adriane. L’artiste risque fort de vous séduire avec sa voix et
son atmosphère intimiste.
(mars 2019) |
Grosse Boîte
|
À bientôt 75 ans, Robert Charlebois propose son
25e album en carrière, enregistré à Brooklyn et réalisé par Gus
Van Go et Werner F. Il demeure toujours aussi pertinent
et cool avec des musiques énergiques et des textes fusionnant
humour, mélancolie et poésie. Il fait une rétrospective sur sa vie,
réalisant que les années filent. Les 10 chansons incluent deux
textes perdus et retrouvés : un de Réjean Ducharme (« Le
manque de confiance en soi ») et un de Daniel Thibon (« La
divine »). Charlebois renoue avec Louise Forestier le temps
d’un duo pour l’excellente « Monsieur l’ingénieur ». On peut aussi
entendre un retour au rock ‘n’ roll pour lui dans « Musique de
chambre » (sur un texte de Simon Proulx des Trois Accords).
Il rend hommage à la littérature (« Des livres et moi ») et à
Johnny Hallyday (« Johnny »). Puis, il fait une adaptation
française de « Can’t Help Falling in Love » popularisée par Elvis
Presley, qui devient « Fou amoureux de vous ». Charlebois se
fait plaisir en présentant un album varié qui inclut un peu de tout
ce qui a fait sa carrière. Une sorte de rétrospective, mais avec des
chansons originales. Et voilà! Une bien belle réussite!
(mars 2019) |
La
tribu
½
|
Comme dans un film – La lune est passée par ici
Comme dans un film est le nouveau projet d’Isabelle
Blais et Pierre-Luc Brillant, qui poursuivent où ils
avaient laissé avec leur dernier album ensemble en 2016, intitulé
justement Comme dans un film. Le duo de chanteurs, musiciens
et acteurs propose un mélange de folk rock et de country, avec des
textes souvent passablement crus. Les neuf titres de La lune est
passée par ici présentent des personnages hauts en couleurs pas
tellement bienveillants aux destins plus ou moins heureux. Très
cinématographique, leur musique nous apporte automatiquement des
images, ce qui crée un très bel album à l’atmosphère unique.
(mars 2019) |
B12 / Virago
/
SIX
½
|
Corneille –
Parce qu’on aime
Après l’échec monumental de son premier album en
anglais,
Love & Soul, Corneille revient rapidement avec un nouveau
disque de chansons originales en français, son huitième
enregistrement en carrière. Coécrit avec sa femme, Sofia de
Medeiros, Parce qu’on aime contient plusieurs succès
incontournables dans le style R&B qui nous l’a fait connaître, dont
« Tout le monde ». Corneille a réalisé lui-même l’album, qui a été
arrangé avec la collaboration de Marco Volcy. Les 11 titres
du disque possèdent le même fil conducteur : l’histoire du couple
Corneille-Sofia et de leur amour. Parce qu’on aime est un
album lumineux et bien personnel pour Corneille.
(mars 2019) |
Musicor
|
Après un album en anglais il y a un peu plus d’un
an,
Camouflage, Lara Fabian revient avec son 14e album studio en
carrière, cette fois en français. Entièrement conçu à Montréal,
Papillon a été réalisé par Moh Denebi, l’un des
réalisateurs les plus talentueux du nouveau son pop suédois.
L’auteure-compositrice américaine Sharon Vaughn a coécrit la
majorité des chansons avec Lara et Denebi. Ses deux comparses ont
d’ailleurs également été impliqués sur son disque précédent. À
l’image du premier extrait, « Je suis à toi », et de la
chanson-titre, Papillon présente une musique pop passablement
rythmée avec des arrangements très européens. Là où Lara surprend le
plus, c’est vocalement. Elle demeure dans un registre plutôt bas,
laissant du même coup de côté les grandes envolées vocales, sauf en
de rares occasions.
(mars 2019) |
9
Productions / Musicor
|
Si Justin Bieber est à jamais associé au
monstrueux succès de 2017 « Despacito », c’est Luis Fonsi qui est
pourtant derrière cette chanson, et Bieber n’était qu’un
collaborateur (avec Daddy Yankee) pour la version anglaise.
Le Portoricain présente finalement un album qui inclut ce hit
planétaire dans ses deux versions. Il s’agit du premier album en
cinq ans pour Luis Fonsi qui compte tout de même 20 ans de carrière
et huit albums. Il propose une musique latine à tendance pop, avec
certains rythmes particulièrement efficaces, mais aussi des ballades
contemporaines. « Despacito » n’est pas le seul succès que l’on peut
réentendre sur Vida puisqu’on retrouve aussi « Imposible »
(avec Ozuna) et « Calypso » (avec Stefflon Don, en
plus d’une version avec Karol G). Mais surtout, le moment le
plus intéressant et entraînant du disque demeure l’incontournable
« Échame la Culpa » (avec Demi Lovato). Avec Vida,
Fonsi présente plusieurs immenses succès et quelques bons moments,
mais aussi des ballades ou pièces mid-tempo moins captivantes, pour
un album en dents de scie. Et si en plus vous avez déjà trop entendu
« Despacito », il faudra à nouveau passer à travers deux fois plutôt
qu’une.
(mars 2019)
Vidéoclips :
« Despacito » -
« Échame la Culpa » -
« Calypso » -
« Imposible » -
« Sola » |
Polydor
/
Universal
|
Voici un projet audacieux pour le bassiste Steve
Haines. En compagnie de la chanteuse Becca Stevens, du
saxophoniste soprano Chad Eby, du pianiste Joey Calderazzo
et d’un orchestre symphonique dirigé par Kevin Geraldi, il
reprend des classiques de grands auteurs-compositeurs et interprètes
canadiens tels Gordon Lightfoot, Neil Young,
Leonard Cohen et Kim Mitchell. On peut aussi entendre des
pièces originales écrites par Haines et par Becca. On peut même
entendre du Chopin! En fait, Haines et son orchestre
proposent un mélange parfait entre jazz et folk, entre classique et
musique celtique, pour un magnifique album d’une grande élégance.
L’album culmine avec l’excellente « Hallelujah » de Cohen, même s’il
s’agit d’une énième reprise de ce classique presque trop entendu.
(mars 2019) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Hanorah –
For the Good Guys and the Bad Guys
Harorah s’est rendue jusqu’aux quarts de finale lors de la cinquième
édition de La Voix en 2017. L’auteure-compositrice et
interprète montréalaise présente un premier mini-album de cinq
titres, réalisé par Alexandre Lapointe (The Brooks).
Elle offre un son pop rock aux très fortes influences soul, Amy
Winehouse et Joss Stone en tête. Hanorah propose
plusieurs thèmes qui lui sont chers, dont de grands moments
d’optimisme, mais aussi le récit traumatique de l’agression sexuelle
qu’elle a vécue en 2012. Elle présente une musique solide sur cette
première carte de visite qui ne nous met que l’eau à la bouche en
espérant plus de matériel de sa part.
(mars 2019) |
Dare To Care
½
|
Yves Jarvis –
The Same But By Different Means
Yves Jarvis est le nouveau pseudonyme de Jean-Sébastien Audet,
mieux connu sous le nom d’Un Blonde. Il s’agit en fait de son
deuxième prénom et du nom de famille de sa mère. Le Montréalais se
libère donc de son ancien alter-ego pour nous proposer un tout
nouvel univers musical. The Same But By Different Means ne
contient rien de moins que 22 titres, mais qui varient entre 15
secondes et huit minutes. On y trouve un mélange exploratoire
fascinant entre folk noir, envolées R&B et musiques d’ambiance.
Certaines pièces peuvent sembler finir un peu trop abruptement, mais
l’ensemble demeure d’une grande originalité. Même si elle peut
s’avérer quelque peu difficile d’accès, c’est une belle œuvre d’art
que nous offre Yves Jarvis avec The Same But By Different Means.
(mars 2019)
Vidéoclip :
« Fruits of Disillusion » |
Flemish Eye /
SIX
½
|
Après six ans d’absence pour cause de maladie,
l’Ontarienne Avril Lavigne est de retour sur disque. Ce combat se
répercute grandement dans les chansons offertes sur Head Above
Water. Elle y présente un ensemble de pièces mid-tempo, qui
n’ont plus rien à voir avec son pop punk des débuts. Il s’agit
plutôt ici d’une musique pop rock adulte qui aura bien de la
difficulté à reconquérir le jeune auditoire perdu il y a longtemps.
La production colossale demeure de grande qualité avec de très beaux
arrangements de cordes pour accompagner ses refrains puissants.
Avril sort tout de même de cet environnement sirupeux en quelques
occasions, notamment avec la divertissante « Dumb Blonde » (mettant
en vedette Nicki Minaj). L’ensemble présente de bons moments,
mais qui ne figureront assurément pas parmi les plus grands de sa
carrière.
(mars 2019) |
|
Le duo féminin canadien, formé des
multi-instrumentistes Brenley MacEachern et Lisa MacIsaac,
revient avec son septième album studio. Madison Violet présente à
nouveau son folk pop aux harmonies vocales impeccables. Les
arrangements orchestraux y sont léchés et enrichissent de très belle
façon la musique des deux artistes. C’est un album envoûtant qui
nous captive rapidement et nous donne envie d’aller les voir
performer sur scène, là où Brenley et Lisa sont à leur meilleur.
(mars 2019) |
Passenger Sounds
½
|
Paule Tremblay a cosigné la réalisation de son cinquième album avec
Boris Petrowski (Michel Legrand, Jean Leloup,
Zachary Richard). Celui-ci a aussi créé les arrangements de
violoncelle. Turbulence contient 11 chansons originales, en
plus d’une version radio de « Aller vers toi » en boni. Paule
s’entoure de collaborateurs de renom, notamment Guy Kaye (Cirque
du Soleil, Daniel Bélanger), Dominic Cloutier (Jean-Pierre
Ferland, Dan Bigras) et Sheila Hannigan (Pierre
Lapointe, Orchestre Métropolitain).
L’auteure-compositrice, chanteuse et pianiste nous offre encore une
fois des chansons intimistes qui mettent l’accent sur ses textes.
Par contre, elle présente aussi quelques chansons à grand
déploiement, avec des arrangements soignés.
(mars 2019) |
PUR
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Weezer –
Weezer (The Black Album)
Le Black Album de Weezer était dans les plans dès 2016, tout
de suite après la sortie du
White Album. Le voici enfin, quelques semaines seulement
après un album de reprises (The
Teal Album). Sur ce nouveau disque à tendance plutôt sombre,
Rivers Cuomo se permet plus que jamais de jurer et de
blasphémer. Musicalement cependant, on retrouve des musiques pop
légères aux rythmes efficaces et aux mélodies inoubliables. Il en
résulte donc un album beaucoup plus ensoleillé qu’annoncé, avec
seulement 10 chansons, mais toutes très intéressantes. Encore un
très bon disque par Weezer!
(mars 2019) |
Crush /
Atlantic /
Warner
½
|
Weezer –
Weezer (The Teal Album)
Au cours de leur tournée en 2018, Weezer ont commencé à intégrer à
leurs concerts quelques reprises comme « Take On Me » de A-Ha
ou « Happy Together » des Turtles. Ils ont alors eu envie
d’enregistrer un album de reprises et voici donc leur énième album
éponyme, sous-titré cette fois-ci « The Teal Album ». Il a précédé
de quelques semaines à peine leur nouvel album éponyme,
« The Black Album ». En plus des chansons mentionnées
précédemment, on retrouve huit autres succès : « Africa » de Toto,
« Everybody Wants To Rule the World » de Tears For Fears,
« Sweet Dreams » de Eurythmics, « Paranoid » de Black
Sabbath, « Mr. Blue Sky » de ELO, la surprenante « No
Scrubs » de TLC, « Billie Jean » de Michael Jackson et
« Stand By Me » de Ben E. King. C’est toujours agréable
d’entendre de grands succès du passé et les gars de Weezer semblent
trouver bien du plaisir à les interpréter. Cependant, plusieurs des
versions offertes ne se différencient pas tellement des originales.
On aurait aimé qu’ils osent un peu plus, comme ils l’ont fait par
exemple avec « No Scrubs » de TLC. Deux ou trois chansons de plus
auraient aussi été très appréciées.
(mars 2019) |
Crush /
Atlantic /
Warner
|
février :
|
Après les méga-succès « Cooler Than Me » et « I Took a Pill in
Ibiza », Mike Posner revient avec son très attendu troisième album.
Le natif du Michigan a eu à vivre avec la maladie et le décès de son
père au cours des derniers mois et c’est ce qui ressort le plus sur
l’album. Dès la pièce d’ouverture, « Jan 11th », Posner raconte que
c’est suite au décès de son père qu’il est véritablement devenu un
homme. Il présente donc un album bien personnel qui devient émouvant
en plusieurs occasions. Posner propose une musique pop un peu plus
introspective que par le passé, avec toujours des éléments de rap et
d’électro. On n’y retrouve peut-être pas de succès radio
instantanés, mais l’ensemble s’avère très solide par sa cohésion.
Mike Posner propose possiblement son album le plus réussi en
carrière avec A Read Good Kid. (chronique principale de
février 2019) |
Island
/
Universal
½
|
L’auteure-compositrice et interprète américaine
présente son tout premier album complet avec Heard It in a Past
Life. Après des explorations à tendance folk, Maggie Rogers
s’est laissé entraîner vers la musique électronique qui l’avait
toujours intéressée et elle prend une direction beaucoup plus pop
sur ce premier disque. On peut y entendre un bon mélange de pop, de
rock et d’électro, avec des mélodies grandement accrocheuses et des
rythmes qui font rapidement taper du pied. On peut tout de même
entendre encore quelques influences de folk, saupoudrées ici et là.
On peut d’ailleurs découvrir un bon mélange de ses styles de
prédilection dans le premier extrait à succès, « Alaska ». Voici un
excellent premier album pour Maggie Rogers qui démontre toute
l’étendue de son talent. (découverte du mois de février 2019)
Vidéoclips :
« Alaska » -
« Light On » |
Capitol
/
Universal
½
|
Pour son nouvel album, le groupe alternatif australien a dévoilé une
chanson par mois tout au long de 2018. En voici l’assemblage sur
Stolen Diamonds qui contient un mélange de leurs influences
diverses : ska, reggae, musique du monde, etc. « Kila » débute même
l’album avec un petit rythme disco pour accompagner son refrain
puissant. On retrouve des cuivres tout au long du disque pour
ajouter de la richesse aux arrangements. Les rythmes demeurent
efficaces et la joie de vivre est toujours au rendez-vous, même sur
des titres plus sombres comme « Ready Now » ou « Anybody ». Le
groupe expérimente un peu plus sur « Barricades », l’une des pièces
les plus complexes du disque. Toujours bien accueilli au Québec, le
groupe présente une chanson majoritairement en français, « La
sirène », avec la collaboration d’Éloïse Mignon. De la même
façon, The Cat Empire offre « Sola » à ses fans hispanophones en
collaboration avec le musicien espagnol Depedro. C’est un
album varié et solide du début à la fin que nous offre The Cat
Empire, qui semble au sommet de sa forme.
(février 2019) |
Two Shoes
/
SIX
½
|
Le très polyvalent Mehdi Cayenne revient avec un
quatrième album déjanté mélangeant une douceur poétique avec des
grooves créatifs. Enregistré entre Ottawa, Montréal, Vancouver et
Paris, Radio Batata a été coréalisé avec Olivier Fairfield
(Timber Timbre), Mark Lawson (Arcade Fire,
Colin Stetson, Peter Gabriel) et Nico Quéré (Arctic
Monkeys, Nick Cave). L’auteur-compositeur et interprète
fait preuve d’une liberté totale alors qu’il présente une pop
moderne totalement inclassable, intégrant du hip hop, du funk, du
rock et du post-punk. Les rythmes s’avèrent contagieux, mais ils
demeurent au service des mots de ce poète des temps modernes. Voici
un album d’une très grande créativité, peut-être le plus intéressant
à ce jour pour Mehdi Cayenne!
(février 2019) |
L-A
be
/
SIX
½
|
Avec Fun noir, Jérôme Charlebois présente
son cinquième album en carrière, offert en version numérique
seulement. Propulsé par le premier extrait à saveur pop,
« Neverland », et la dynamique « Bégaye », l’album réalisé par
Hugo Perreault propose une musique pop rock aux mélodies
inoubliables et aux rythmes efficaces. Il explore le rap, et même le
zouk créole dans « Le zouk » qui s’est retrouvée dans quelques
radios des Antilles françaises. Il revisite en plus à sa façon le
succès « Fruit de la passion » avec l’accord de Francky Vincent.
C’est donc un album grandement varié et très agréable que nous
propose Charlebois. Son principal défaut, c’est qu’avec seulement
neuf titres totalisant 26 minutes, il s’approche pratiquement du
mini-album. On en aurait écouté beaucoup plus!
(février 2019) |
Productions Garou
½
|
La chanteuse alternative franco-britannique
revient avec son troisième album. Lou Doillon avait un désir de se
parler à elle-même comme le dit le titre, mais heureusement, elle a
décidé de nous partager ces 12 chansons. L’auteure-compositrice
présente des pièces d’une grande sensualité, même sexuelles à
l’occasion. On reconnaît bien l’artiste, mais on la redécouvre aussi
puisqu’elle possède toujours ce désir de se mettre au défi, de
sortir des sentiers battus. Par exemple, pour préparer cet album,
elle a enregistré une série de démos en version dépouillée avec
seulement une guitare et une batterie, dans la lignée des White
Stripes et Black Keys. En bout de ligne, les arrangements
se sont ajoutés, souvent de façon discrète mais grandement réussie.
Les guitares s’avèrent souvent grinçantes et sa voix est plus solide
que jamais. Lou semble avoir une totale confiance en elle, à 36 ans.
Il en résulte donc un album d’une grande créativité pour cette
artiste incomparable.
(février 2019) |
Barclay
/
Universal
France
½
|
Après sa participation à La Voix et un
premier album en 2018,
Nameless, Dominique Fils-Aimé est de retour avec le deuxième
disque d’une trilogie. Sans s’accrocher à aucun style précis, elle
conserve sa liberté de création en présentant un mélange de soul, de
jazz, de R&B, de gospel et de musique ambiante, des styles qui
contribuent tous à mettre en valeur sa voix à la fois émouvante et
puissante. Dominique a écrit les 14 pièces d’une grande originalité,
qui se veulent un appel à la révolution. Plus complet que son
enregistrement précédent, Stay Tuned! demeure passionnant du
début à la fin.
(février 2019) |
Ensoul /
SIX
½
|
La chanteuse et harpiste montréalaise Emilie Kahn, aussi connue sous
le pseudonyme Emilie & Ogden (Ogden étant le nom de sa
harpe), présente son deuxième album mais le premier sous son vrai
nom. Réalisé en collaboration avec Warren C. Spicer (Plants
and Animals), Outro propose une musique indie pop avec
quelques accents de rock qui se fusionnent à la perfection avec sa
harpe. Emilie y fait un retour sur son passé, questionnant certaines
décisions, et elle semble habitée par une certaine mélancolie face à
l’âge adulte. L’artiste réussit à créer un univers qui lui est
propre et qui nous ensorcelle rapidement.
(février 2019) |
Secret City /
SIX
½
|
Murray Lightburn savait pertinemment que les
chansons qu’il avait écrites pour ce deuxième album solo n’étaient
pas faites pour The Dears, le groupe qui nous l’a fait
connaître. Cependant, loin d’enregistrer l’album seul, il s’est
entouré d’une équipe solide, ce qui donne une musique pop d’une
grande richesse, avec des envolées soul et des cordes classiques.
Lightburn s’est inspiré des crooners des années 1950 et de la
musique Motown des années 1960, sans oublier le gospel. La majeure
partie du disque a été créée pendant ce qu’il appelle son « été
mouvementé de 2016 », entre les deux volumes de Times Infinity
de The Dears alors que lui et sa conjointe, Natalia Yanchak
(aussi membre de The Dears), ont remis en question leur avenir.
L’album a été enregistré à Montréal avec le réalisateur Howard
Bilerman (Arcade Fire, Leonard Cohen, Godspeed
You! Black Emperor) et des musiciens de jazz chevronnés. Il en
résulte un disque tout en finesse, qui nous fait découvrir un nouvel
aspect du talent de Murray Lightburn, et qui est très agréable à
écouter de A à Z.
(février 2019) |
Dangerbird /
SIX
½
|
Le Torontois Colin Linden (Blackie and the Rodeo Kings) s’est
associé à un autre brillant guitariste de blues, l’Américain Luther
Dickinson (North Mississippi Allstars, Black Crowes),
pour créer Amour. Ils sont en plus entourés des musiciens des
Tennessee Valentines, ainsi que des choristes Rachael
Davis, Ruby Amanfu, Billy Swan, Sam Palladio
et Jonathan Jackson de la populaire émission Nashville.
Le duo propose une collection de chansons d’amour du répertoire
americana, plusieurs ballades, mais aussi de bonnes chansons de
blues intenses ou plus joyeuses à tendance country.
(février 2019) |
Stony Plain
/
SIX
|
Pour son troisième album, Jessica Pratt avoue que pour la première
fois elle a approché l’écriture avec l’idée en tête d’une cohésion
tout au long de l’album. Quiet Signs est aussi son premier
enregistrement dans un studio professionnel, la sortant du même coup
de sa chambre à coucher où elle avait enregistré
On Your Own Love Again il y a quatre ans. Sa voix haut
perché est toujours accompagnée d’une guitare douce, mais s’ajoutent
aussi de délicats arrangements de flûte, de synthétiseur, d’orgue et
de piano qui viennent enrichir sa musique minimaliste. Il en résulte
donc un disque plus près de la pop de chambre que du folk. C’est le
premier extrait, « This Time Around », qui se démarque le plus,
alors que l’ensemble du disque suit une excellente ligne directrice,
jusqu’à sa chute avec la très belle conclusion de « Aeroplane ».
L’album de neuf titres ne dure peut-être que 28 minutes, mais il
nous entraîne rapidement dans son univers captivant. Résultat : on a
envie de le rejouer en boucles.
(février 2019) |
Mexican Summer
½
|
Suite à son premier album paru en 2015, le duo
formé de Gabriel Prieur et d’Eliot Landry est de
retour avec Surreal Memories. Les deux comparses nous offrent
un rock grinçant qui fusionne le stoner métal de Queens of the
Stone Age avec le grunge d’Alice in Chains et Nirvana.
La distorsion de la guitare est ce qui impressionne dès la première
pièce, « Never Mind Your Loss », et une certaine touche blues fait
son apparition occasionnellement. On reste aussi abasourdi par la
puissance de la musique de ce duo guitare-batterie. Surreal
Memories s’avère sombre et lourd du début à la fin, avec un son
toujours aussi sale et cru. C’est Ryan Battistuzzi (Breastfeeders,
Malajube, We Are Wolves) qui assure la réalisation, la
prise de son et le mixage. Voici un très bon album pour Prieur &
Landry qui demeurent à leur meilleur sur scène.
(février 2019) |
Spectacles Bonzaï /
Propagande
/
SIX
|
Amanda Rheaume a grandi à Ottawa, mais est
maintenant établie à Toronto. Avec The Skin I’m In, elle
présente son cinquième album, qui démontre à quel point elle est
maintenant bien dans sa peau. On y trouve neuf chansons country pop
plutôt joyeuses, avec des moments de rock, de folk et d’Americana.
Sa voix puissante trône au cœur de ces chansons solides.
L’auteure-compositrice a coécrit toutes les pièces avec des
collaborateurs, dont Melanie Brulee, Jason Blaine et
Jim Bryson. C’est un album très agréable que nous propose
Amanda Rheaume.
(février 2019) |
|
L’auteure-compositrice et interprète du
Nouveau-Brunswick est de retour avec son deuxième album qui présente
un nouveau départ dans sa carrière. Alors qu’elle proposait
précédemment un son plutôt folk pop, Caroline Savoie met de l’avant
une guitare un peu plus lourde en plusieurs occasions pour un disque
plus rock. Ses textes demeurent tout de même bien à l’avant-plan,
avec des mélodies pop toutes en douceur. La réalisation de ce voyage
intense, poétique et intimiste revient à Philippe Brault qui
réussit à faire ressortir le meilleur de cette artiste incomparable.
Le premier extrait, « Mille et un », donne un bon aperçu de
l’ensemble de cet excellent album.
(février 2019)
Vidéoclip :
« Mille et un » |
Spectra
½
|
Pour son premier album en quatre ans, l’auteure-compositrice et
interprète canadienne Elizabeth Shepherd rend hommage à sa ville
d’adoption, Montréal. Elle a composé, réalisé et arrangé toutes les
pièces de cet ambitieux projet. L’album de jazz vocal avec de très
bonnes mélodies pop est né d’entrevues qu’Elizabeth a faites dans la
rue avec divers Montréalais, leur demandant de raconter quelque
chose sur leur histoire avec Montréal. Elle a rassemblé des
histoires drôles, tragiques et bizarres, et en a conservé 11 qu’elle
a transformées en chansons, majoritairement en français, mais aussi
en anglais. Puisque toutes les histoires évoquées se déroulaient à
distance de marche, elle a décidé de créer une promenade de 50
minutes permettant de parcourir l’album en se déplaçant à travers la
ville. Un livre sera lancé plus tard ce printemps avec des histoires
laissées de côté en grande partie du récit officiel, comme
l’histoire du jazz, les réalisations de la communauté noire et le
mouvement des droits des homosexuels. C’est un excellent album que
propose Elizabeth Shepherd alors qu’elle rend un très bel hommage à
Montréal.
(février 2019) |
Pinwheel
/
SIX
½
|
Le groupe traditionnel québécois est de retour
avec son 10e album en carrière. Le quintet présente 13 nouvelles
chansons et pièces instrumentales racontant les histoires du Québec.
Les arrangements demeurent d’une grande richesse et ajoutent souvent
une dimension nouvelle aux chansons, se frottant parfois à d’autres
styles musicaux comme le honky-tonk, le disco-funk, etc. Le Vent du
Nord propose donc à nouveau une musique aux accents modernes, tout
en s’inspirant du passé du Québec baignant dans les reels,
les chansons à répondre et le tapage de pied. Un coup de chapeau
particulier va à la chanson « Louisbourg », interprétée a capella
avec de très belles harmonies vocales. Voici donc un excellent
disque pour faire le pont entre les générations!
(février 2019) |
La Compagnie du Nord /
Borealis
/
SIX
½
|
janvier :
|
Mike Boguski –
Blues for the Penitent
Mike Boguski est principalement connu en tant que
claviériste de Blue Rodeo depuis 2008. Il présente son nouvel
album solo, Blues for the Penitent, un disque instrumental de
12 pièces qu’il interprète seul au piano. Grandement improvisé,
l’album offre un mélange de jazz et de musique d’avant-garde.
Plusieurs titres s’avèrent grandement émotifs, tels « Madawaska
Moonlight », « Eva » et « Memorial ». Il
reprend aussi des pièces de Townes Van Zandt (« To Live is to
Fly ») et Neil Young (« On the Beach »).
(janvier 2019) |
|
Tout comme pour son mini-album
Années lumière paru à la fin de 2017, Alicia Deschênes a
demandé à Daran de réaliser son premier album complet.
L’auteure-compositrice et interprète assume plus que jamais son côté
folk mélancolique, même si on détecte encore quelques pointes rock
occasionnelles. L’album s’ouvre avec le premier extrait, la douce et
personnelle « J’trouve ça beau ». Plusieurs autres pièces au piano
donnent le ton à l’album.
(janvier 2019) |
Le mouvement des marées
|
Jordane Labrie est une auteure-compositrice et
interprète originaire des Escoumins qui s’est fait découvrir à La
Voix VI, après avoir remporté de nombreux concours de chant.
Récemment, elle assurait la première partie de Serena Ryder
dans le cadre de sa tournée québécoise. Pour son album 12 jours,
l’artiste a tiré son inspiration d’une tournée pancanadienne faite à
bord des trains, 12 jours étant la durée de la traversée du pays
d’est en ouest. Mais, ces 12 jours ont aussi été le temps de
création des 11 chansons du disque, réalisé par Jeannot Bournival
(Fred Pellerin) au studio de Saint-Élie-de-Caxton. Toutes les
chansons ont été écrites par Jordane avec le guitariste Clément
Desjardins. C’est un album de folk pop qui respire les grands
espaces, à commencer par le premier extrait, « Regarder devant ».
Jordane possède une voix chaude qui est mise en valeur tout au long
du disque, même si on ne peut pas vraiment en apprécier la
puissance. 12 jours est en effet un album plutôt doux, qui
crée une atmosphère chaleureuse très agréable.
(janvier 2019) |
Vega /
SIX
|
Le groupe de Los Angeles présente déjà son
sixième album en 10 ans avec Feral Roots, le premier depuis
2016. Rival Sons propose un mélange de rock alternatif et de
rock ‘n’ roll, avec des inspirations tant métal que blues. Le
premier extrait à succès, « Do Your Worst », est d’ailleurs un
hybride entre Led Zeppelin et les Black Keys. On peut
aussi les comparer à Wolfmother, Jet et même les
Black Crowes en plusieurs occasions. La principale différence
sur Feral Roots réside dans le fait que le groupe semble
avoir enfin réussi à définir clairement son style bien à lui. Il
s’agit donc d’un excellent disque de rock ‘n’ roll, suffisamment
varié et inspiré pour nous permettre de l’apprécier dans son
ensemble. Les fans du premier extrait ne devraient donc pas être
déçus, surtout qu’il s’agit certainement du meilleur album de Rival
Sons à ce jour.
(janvier 2019)
Vidéoclip :
« Do Your Worst » |
Low Country Sound /
Atlantic /
Warner
½
|
Ingrid St-Pierre nous revient avec un nouvel
album tout en douceur, son quatrième à ce jour. Sa très belle voix
s’accompagne encore une fois d’un piano et de subtils arrangements
musicaux. On a déjà pu en avoir un bon aperçu avec les trois
premiers extraits, « La lumineuse », « L’enneigée » et « Les
joailliers ». Les mélodies demeurent tout à fait inoubliables et
sont parfaites pour chantonner à l’infini. Mais surtout, Ingrid
reste l’une des chanteuses les plus touchantes au Québec par sa
façon d’interpréter ses textes souvent bien personnels. Petite
plage est un album lumineux présentant une musique pop candide
unique à Ingrid St-Pierre.
(janvier 2019) |
Simone
½
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Avec son premier album en cinq ans, Sharon Van
Etten vient nous chercher au plus profond de notre âme avec une
musique lente et lourde. Il s’agit en fait d’une musique que l’on
ressent avant tout, qui nous transperce. Les arrangements du
réalisateur John Congleton sont puissants, en plus d’apporter
une certaine énergie à l’ensemble. Il s’agit en quelque sorte d’un
mélange entre Portishead et Nick Cave, avec des
influences punk/new wave new-yorkaises. Sharon laisse passablement
de côté la guitare sur Remind Me Tomorrow en faisant plus de
place aux claviers et aux percussions. Malgré tout, les
amplificateurs demeurent exploités à leur maximum en certaines
occasions. Même si chaque chanson se présente comme une histoire
distincte, Sharon réussit à établir une bonne ligne directrice, pour
un album d’une grande cohésion. Très efficace!
(janvier 2019) |
Jagjaguwar
½
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