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108, Creation. Sustenance. Destruction. (2 CD)
Les connaisseurs en
métal hardcore savent certainement de qui on parle avec 108, un groupe qui
a existé seulement 4 ans entre 1992 et 1996, le temps d'enregistrer 3
albums et 1 mini-album. Le groupe s'est formé suite à la dissolution de
Inside Out, alors que Zack de la Rocha est allé former Rage
Against The Machine et Vic DiCara, 108. Ce qu'on retrouve ici,
c'est leur discographie complète sur 2 CD pour un grand total de 93
minutes. Rien n'a été laissé de côté et ça plaira certainement aux fans de
hardcore qui avaient beaucoup de difficulté à trouver certains de leurs
albums. Ils nous proposent un métal agressif mais original qui m'a souvent
fait penser au "célèbre" groupe québécois Voivod, avec aussi
certains éléments de Biohazard et de Helmet. Creation.
Sustenance. Destruction. est en quelque sorte une pièce d'anthologie
pour tout fan de musique hardcore. (août 2006)
Equal Vision
½
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400 Lapins,
400 Lapins
Les 400 Lapins nous offrent leur 2e album après
Respirer, lancé indépendamment en 2003 et qui a connu un certain
succès dans l’underground québécois. Le quatuor nous propose un rock
passablement dur sur des textes où l’humour noir sert à dépeindre leurs
inquiétudes concernant l’état de notre planète. Leur musique est plutôt
accessible, sans être un produit automatique pour les radios commerciales.
Ce seront plutôt les stations rock qui feront tourner les pièces des 400
Lapins, comme c’est le cas pour le premier extrait "Narcisse (tu
glisses)". On peut les comparer musicalement par moments à Éric
Lapointe et Noir Désir, mais surtout aux Chiens, à
Daniel Boucher et à Vincent Vallières (qui a une voix très
comparable à Jérôme Turgeon, chanteur des 400 Lapins). Malgré leurs
bons riffs rocks, certaines pièces réussissent moins à attirer notre
attention, mais des titres comme "Panique", "On crève de faim", "À
l’envers" et l’excellente "Hit & Gun" viennent nous convaincre qu’on peut
les considérer au même titre que les noms présentés plus tôt. C’est un
rock sérieux et de qualité qui viendra agréablement tasser les Trois
Accords et toutes leurs copies qui apparaissent déjà en trop grande
quantité (honteux considérant la quantité de musiciens de grand talent
qu’on retrouve au Québec). Au sein des 400 Lapins, on retrouve 3
bacheliers en musique de l’UQAM… Avant de terminer, je ne peux passer sous
silence le fait que l’album a été réalisé par Pascal Desjardins
(Éric Lapointe, Papillon) et mixé par Paul Northfield (Rush,
Moist, Marilyn Manson, Suicidal Tendencies, The
Smashing Pumpkins). Si vous les voyez passer sur une scène près de
chez-vous, n’hésitez pas à y faire un tour, parce que les 400 Lapins y
sont parfaitement à l’aise et ils livreront assurément une performance
énergique et de qualité. (juillet 2006)
Diffusion YFB
½
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ActionReaction,
3 Is The Magic Number
ActionReaction est un nouveau trio du New Jersey dirigé par
Jason Gleason (ex-Further Seems Forever). Attention de ne
pas les confondre avec Action Reaction qui est un groupe de
hardcore chrétien qui a aussi lancé un album quelques semaines plus tôt.
Dans le cas qui nous occupe ici, il s'agit d'un excellent groupe d'indie
rock avec un immense potentiel commercial, un groupe qui est très
différent de ce qu'on a l'habitude d'entendre chez Equal Vision Records.
Les refrains puissants des premières pièces ("Sinner's Algebra" et le
premier extrait "Can You Hear The Sun?") ont tout pour devenir des hymnes
rock fredonnés à travers le monde, même si je doute que la promotion dont
ils bénéficient leur permette d'atteindre un tel niveau de popularité pour
l'instant. Par la suite, le style devient un peu plus introspectif par
moments, ce qui nous fait un peu plus penser au rock britannique de
Radiohead et Travis. Leur habileté à passer du rock d'aréna au
rock introspectif un peu plus réfléchi est plutôt impressionnant et nous
garde hors d'équilibre tout au long du disque. 3 Is The Magic Number
contient quelques petits bijoux, même si certaines rares pièces sont
un peu moins convaincantes et nous laissent un peu plus sur notre appétit.
Ce qui est indéniable, c'est que ce trio, en plus d'être formé de
musiciens particulièrement doués en tant qu'interprètes, possède un très
beau don pour la composition. Ce sera intéressant de les surveiller dans
le futur, surtout avec une étiquette de disques qui ne leur impose aucune
direction musicale. (découverte du mois d'octobre 2006)
Hope Division / Equal Vision
½
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AFI, Decemberunderground
Suite au succès de l'album
Sing The Sorrow en 2003, le groupe punk hardcore californien AFI
est maintenant de retour avec Decemberunderground. Bon, dans leur
cas on parle toujours de groupe hardcore, mais ils sont devenus avec le
temps un groupe pop punk, malgré quelques cris occasionnels qui nous
rappellent leurs racines des Misfits ("Kill Caustic",
"Affliction"). Decemberunderground possède tout ce qu'il faut pour
devenir un album populaire auprès du grand public avec des rythmes et des
mélodies extrêmement efficaces. C'est d'ailleurs déjà bien entamé avec le
succès "Miss Murder" qui bénéficie d'énormément de temps d'antenne dans
toutes les plus grandes radios et chaînes télévisées musicales. C'est le
principal avantage de bénéficier de la machine promotionnelle d'une
étiquette de disques de premier plan, l'autre étant d'avoir en main un
important budget de production qui leur permet d'obtenir une qualité
sonore exceptionnelle. On retrouve ici quelques moments électroniques
("Love Like Winter", qui est le nouvel extrait), du new wave ("37 mm"), un
peu de U2 pas trop réussi ("The Missing Frame") et quelques
ballades ("The Interview", "Endlessly, She Said"), de quoi faire dresser
les cheveux sur la tête des vrais amateurs de punk hadcore! Dans
l'ensemble, c'est tout de même un album pop honnête, même s'il s'écoute
mieux en morceaux que dans sa totalité. En bout de ligne, cet album est
inférieur à leur précédent, mais vous trouverez certainement une pièce
pour vous satisfaire à un moment ou à un autre. (critique principale
d'octobre 2006)
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The Aggrolites,
The Aggrolites
The Aggrolites est né
d'un collectif d'artistes du Sud de la Californie qui agissaient comme
musiciens pour le chanteur ska jamaïcain Derrick Morgan. Suite à un
projet studio de Morgan qui n'a pas abouti, certains des musiciens, faisant
partie de 2 groupes différents, ont décidé de se fusionner pour former The
Aggrolites. Ils nous offrent ici leur 2e album comprenant 19
pièces, essentiellement reggae mais avec quelques élans un peu plus ska. Même
s'ils ont un style bien américain, le son un peu vieillot qu'on a donné à
l'album peut nous donner l'impression qu'il a été enregistré il y a 40 ans au
coeur de Kingston en Jamaïque, avec le légendaire Bob Marley dans le
studio d'à côté. Malgré un son assez dur, ils ont toujours une touche de joie
dans leurs chansons qui les rendent ensoleillées. Avec ces chansons
entrecoupées de pièces instrumentales de qualité, cet album de 66 minutes est
parfait pour les journées chaudes de l'été à venir. Peu de pièces en
ressortent véritablement, mais l'ensemble s'écoute particulièrement bien. Un
groupe à découvrir... (juin 2006)
Hellcat /
Epitaph
½
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Done Anker,
Éblouis-moi
Done Anker est un
jeune Français d'origine suisse allemande qui nous offre ici son 1er
véritable album. La première chose qui frappe dès le début de
Éblouis-moi est le côté résolument rock de l'album, surprenant pour un
Français pour qui les textes sont d'une importance capitale. Les mélodies
sont d'une grande efficacité et la réalisation est parfaite. J'aime
particulièrement le son de la guitare, qui s'impose de belle façon sans
éclipser sa voix. Anker est très bien entouré avec son frère Stikine
à la batterie, sa compagne de vie Tamao à la basse, Julian SX
aux claviers, Baptiste à la guitare et Erwan à la guitare.
Tout y est pour que Done Anker connaisse le succès qu'il mérite, même si
on retrouve peu de hits instantanés sur cet album de 12 pièces
totalisant 48 minutes. Done Anker est définitivement un nom à surveiller
dans les années à venir. L'album est disponible partout en France. (mai
2006)
½
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Richard Ashcroft,
Keys To The World
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Artiste déchiré, chanteur accompli, petit con mégalo, véritable
don juan à la voix d'or, artiste de talent ou compositeur incapable d'avancer
seul... on entend pas mal de bonnes et de moins bonnes choses sur Richard
Ashcroft, ancien chanteur leader de The Verve, un groupe de pop qui a
clairement eu son heure de gloire, avant de splitter. Depuis qu'il est seul,
Richard Ashcroft a déjà sorti 3 albums, avec celui-ci. Il déplore sans arrêt
que, depuis qu'il a quitté The Verve, les médias (ceux de son pays notamment)
tentent de le descendre à chaque fois pour lui faire comprendre qu'il n'aurait
pas du arrêter le groupe, et qu'il est un peu « léger » lorsqu'il est seul.
D'ailleurs, quand on lit la critique de Rock n' Folk ce mois-ci, elle n'est
guère plus élogieuse à son égard, et reste à peu près dans le même ton que la
presse de son pays. Pour ma part, je serai un peu plus modéré... Non pas que
je sois un fan de la pop mielleuse de The Verve, ni de l'attitude très mégalo
du jeune homme, mais il semble assez difficile de ne pas être séduit, au moins
un petit peu, par la voix pleureuse de Richard. Keys To The World reste
dans la même veine que les précédents, de la pop british pas si éloignée de
son ancien groupe. L'intro de "Why Not Nothing" passée, les compositions sont
plutôt calmes, et frisent, pour la majorité d'entre elles, la ballade
pleurnicharde, mais, encore une fois, pas désagréable. Nul doute que des
titres comme "Keys To The World", "Cry Till The Morning" et le single "Break
The Night With Colour" pourront en séduire plus d'un. La preuve, on le voit
beaucoup sur le petit écran en ce moment, et en clip sur MTV (ce qui n'est pas
toujours gage de qualité en effet...). Dans la construction des morceaux et la
tendance pop, on reste quand même loin d'un chanteur à « gonzesse » comme
James Blunt, il faut donc rendre à Richard Ashcroft ce qui lui appartient,
donc un certain talent pour la mélodie, avec quelques belles instrumentations,
et une aura, n'en déplaise à certains, assez importante sur le public. Par
contre, question jeu de scène, après l'avoir vu jouer quelques nouveaux titres
sur Canal +, ca manque un peu de folie, et d'échange avec son groupe... Il
semble être un peu (beaucoup) au centre, et vouloir rester le seul à être en
vue. En bref, à retenir des mélodies assez bien ficelées, assez immédiates, et
forcément appréciables aux premières écoutes. Ce n'est pourtant pas sûr qu'il
reste dans les mémoires durant des années... ou des mois. Richard a encore pas
mal à apprendre d'un Paul McCartney sur la maîtrise de la pop music.
(avril 2006)
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Audioslave,
Revelations
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Soyons un peu
honnête, pour ceux d'entre nous qui attendaient ce nouvel opus
d'Audioslave, on espérait y voir une sacrée dose de renouveau! Si on se
basait sur les dires des membres du groupes (oublions le passage où
Cornell parle des influences de Led Zep, le sujet a été un peu
trop amplifié...), ça devait quand même cogner sec et sonner assez
nouveau... Après un premier opus quand même réussi, et un deuxième
sympathique mais un peu simplissime, le troisième Audioslave méritait sans
doute une évolution plus marquée. Musicalement, le constat est le suivant:
Tom Morello est un guitariste fantastique, peut-être l'un des
meilleurs depuis les années 90, et l'un des plus novateurs. Il a un style
bien personnel, qu'il développe, exploite et régurgite sans arrêt. Mais
l'envers du décor, c'est que son style est tellement particulier qu'il
finit par prendre le dessus sur le reste. Du coup, le constat revient
toujours à dire qu'Audioslave sonne comme Rage Against The Machine
(même s’ils tentent de s’en éloigner)... mais pas tout à fait! Audioslave
sonne comme Morello, et suit ses évolutions. Bien entendu, à la basse et à
la batterie, ça assure sans problème, mais ça ne rajoute pas grand chose.
Morello mène très clairement la danse, c'est une certitude! Devant, pour
mixer le tout, Chris Cornell. Un chanteur de haut vol, lui aussi est l'un
des plus doués de sa génération. Sur ce nouvel opus, il chante vraiment
superbement, usant des plus beaux effets de sa voix. Dans les titres les
plus "Audioslaviens", on peut compter de bons morceaux comme "One And The
Same", "Sound Of A Gun" et "Shape Of Things To Come", on peut aussi
souligner quelques morceaux bien metal funk ou Morello s’arrache
particulièrement, comme par exemple "Somedays". Mais on a quand même
l'impression que ce super groupe patine un peu! L'album est loin d'être
mauvais, ça c'est sûr. Mais le pire, c'est quand on voit la qualité de
certains morceaux, on se dit qu'on peut en attendre plus... Plus de
surprises, plus de renouveau, plus de créativité... Mais sont-ils vraiment
capables ensemble de créer une dynamique nouvelle, un album historiquement
incontournable? Nobody knows! (novembre 2006)
½
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Barenaked Ladies,
Barenaked Ladies Are Me
En septembre 2006,
le groupe torontois Barenaked
Ladies nous offrait son 7e
album studio en carrière,
Barenaked Ladies Are Me.
Comme sur le précédent,
Everything to Everyone,
le groupe nous propose des thèmes remplis de maturité et de positivisme
portant à la réflexion. Les mélodies sont toujours aussi efficaces et le
groupe demeure possiblement le meilleur groupe canadien dans le genre folk
rock mélodique post-REM avec un style qui lui
est propre, toujours en dehors de tout courant musical. Les Barenaked
Ladies réussissent à capter notre attention dès la première pièce, "Adrift".
Par la suite, on peut entendre d’autres bons moments comme dans la plus
électrique "Sound
of Your Voice", les toutes douces "Easy"
et "Vanishing", ainsi que "Peterborough and the Kawarthas". Il y a bien
quelques titres qui m’ont moins intéressé, qui peuvent nous rappeler
peut-être un peu trop ce que le groupe a fait par le passé, mais la
qualité est au rendez-vous et
Barenaked Ladies Are Me
est possiblement leur meilleur
album depuis
Stunt paru en 1998,
l’album qui leur a permis de percer véritablement. Une version de luxe de
ce nouvel album a également été lancée avec 14 titres additionnels. Ces
pièces ont été relancées récemment sur un album simple intitulé
Barenaked Ladies Are Men,
qui contient en plus 2 pièces inédites. Une chronique de cet album sera
ajoutée le mois prochain. (mars 2007)
Warner
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The Beatles,
LOVE (CD + DVD audio)
J’avoue ne pas être très objectif dans le cas de ce « nouvel » album des Beatles, puisque j’ai eu
la chance de voir le spectacle du Cirque du Soleil du même titre à Las
Vegas et qu’il s’agit certainement du meilleur spectacle à lequel j’ai assisté
dans ma vie, toutes catégories confondues. On connaît la tendance du Cirque à
présenter des spectacles grandioses, mais avec la musique des Beatles comme moteur, la
magie s’installe carrément. On peut entendre ici l’intégrale de la musique du
spectacle sur le DVD audio en version 5.1. Le son y est d’une qualité
exceptionnelle, une qualité qui s’approche dangereusement de ce qu’on pouvait
entendre au spectacle grâce à des haut-parleurs dans chacun des sièges de la
salle de l’hôtel Mirage. Le CD contient une version légèrement écourtée en
version stéréo, question de ne pas dépasser les 80 minutes maximales de ce
support, mais bien malin qui pourra dire ce qui a été coupé exactement. Le
côté particulier de ce disque est que la musique des Beatles a été totalement
reconstruite par Sir George Martin (le 5e Beatle) et son
fils Giles à partir de diverses bandes sonores. Chacune des pièces a
été réinventée avec l’ajout d’un tas d’éléments d’autres pistes. Par exemple,
"Get Back" qui démarre véritablement l’album, commence avec un des rares solos
de batterie de Ringo Starr enregistré à l’époque pour "The End", et en
version stéréo en plus! "Within You Without You" et "Tomorrow Never Knows" ont
été combinées à partir du jeu de batterie de Ringo, alors que "Sun King" est
devenue "Gnik Nus" en l’inversant, un truc qu’aurait adoré faire John
Lennon.
Parmi les moments forts du disque, notons principalement "I Want To Hold Your
Hand", "Yesterday", "Strawberry Fields Forever", "Lady Madonna", "Come
Together", "Revolution" et "Hey Jude".
"While
My Guitar Gently Weeps" reprend de la vigueur alors qu’on a ajouté de nouveaux
arrangements de cordes à une version démo. Par contre, ma préférée demeure la
pièce de Ringo "Octopus’s Garden" qui me reste en tête à chaque écoute, comme
ce fut le cas après le spectacle. L’album se termine avec "Sgt. Pepper’s
Lonely Hearts Club Band (Reprise)" et "All You Need is Love" qui viennent
magnifiquement boucler la boucle de ce projet audacieux, qui pourra déplaire à
certains, mais qui est tellement réussi. Même si on connaît déjà toutes les
chansons offertes et qu’elles ne sont généralement pas suffisamment
différentes des versions originales pour qu’on ne puisse les reconnaître, on
peut dire qu’il s’agit du premier nouvel album des Beatles depuis leur
séparation. Les 2 membres restants, Paul McCartney et Ringo, ainsi que
les veuves Yoko Ono Lennon et Olivia Harrison ont en effet
laissé leurs différends de côté pour donner tout leur appui au projet. C’est
d’ailleurs George Harrison qui en avait eu l’idée de départ il y a
quelques années avec son ami Guy Laliberté, le fondateur du Cirque du
Soleil. Les opinions sont partagées concernant ce disque puisque certains
trouvent qu’on n’a pas été assez loin dans la reconstruction des chansons
alors que d’autres crient au sacrilège de transformer de la sorte la musique
du plus grand groupe de tous les temps. Pour ma part, je trouve qu’on a
atteint un point d’équilibre idéal entre les deux qui rend l’album aussi
intéressant pour les fans de la première heure que pour un nouveau public. En
plus, il s’agit du premier disque des Beatles disponible en son
surround 5.1, même si une version contenant seulement le
CD en stéréo est aussi en vente. (critique principale de janvier 2007)
½
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Beck, The Information
(CD + DVD)
Beck a commencé à
travailler sur cet album après
Sea Change lancé en
2002, mais il a interrompu son œuvre pour revenir avec les
Dust Brothers
le temps d’un album,
Guero.
Musicalement, l’album se rapproche principalement de
Midnight Vultures par son côté psychédélique. Le son folk présent sur ses 2 derniers albums
est quelque peu laissé de côté pour faire place à un peu plus
d’électronique. Il nous offre à nouveau un mélange de rock alternatif, de
hip hop et de funk, en plus de placer côte à côte la guitare acoustique et
des sons électroniques plus modernes. C’est ce mélange que j’apprécie le
plus chez Beck, un mélange qui en fait un artiste unique. Des pièces
ressortent définitivement du lot ici pour devenir rapidement nos
préférées. C’est le cas pour "Cellphone’s Dead"
et "Nausea". Dans l’ensemble,
The Information
est un disque solide qui présente une belle cohérence et une énergie
contagieuse en plusieurs occasions. C’est toujours tout un défi de faire
des comparaisons entre les albums de Beck considérant la variation
constante dans les styles qu’il nous offre, mais disons que ce nouveau
disque peut aisément se comparer à quelques-uns de ses grands moments en
carrière. Seulement quelques pièces un peu plus faibles et moins
intéressantes nous empêchent de crier au génie en nous ramenant plutôt les
pieds bien sur terre. The Information nous est présenté dans un « packaging » intéressant alors
qu’on peut bâtir nous-mêmes la pochette à partir des autocollants fournis.
Un DVD nous est aussi offert en boni présentant des vidéoclips pour
chacune des pièces du CD. Ce sont des vidéoclips maison plutôt simplistes,
mais ils sont tout de même intéressants à visionner. Une
version de luxe est également disponible.
(mai 2007)
Interscope /
Universal
½
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Betrayed,
Substance
Le groupe de la
côte ouest américaine Betrayed nous présente son premier album complet.
Ils nous proposent un vrai punk hardcore suivant la tradition de Minor
Threat et des Dead Kennedys, un son qui se perd peu à peu de
nos jours. Les pièces sont agressives et rapides, mais elles réussissent à
conserver une certaine mélodie grâce à la voix de Aram Arslanian,
lui qui crie pourtant tout au long du disque. Les riffs de guitare de
Todd Jones sont tout à fait remarquables et le rythme est
particulièrement entraînant du début à la fin. En somme, Betrayed réussit
à me réconcilier avec le punk hardcore. Je me suis même surpris à monter
le volume en quelques occasions, alors qu'habituellement c'est plutôt le
contraire avec une musique aussi agressive. C'est une très belle
découverte que j'ai faite d'un groupe qui sera à surveiller dans les
années à venir, sur disque comme sur scène. (septembre 2006)
Equal Vision
½
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Billy Talent, Billy Talent
II
En 2003, le nouveau
groupe canadien Billy Talent faisait son apparition dans le milieu pop punk
déjà plutôt saturé. Par contre, avec leur style unique alliant des mélodies
pop, à un punk aux accents hardcore et à des riffs métal, ils ont su sortir
du lot. L'album
Billy Talent a donc connu un grand succès commercial avec une série
de hits explosifs dont "Try Honesty", "River Below", "Nothing To Lose" et "The
Ex". Par contre, j'ai eu l'impression qu'on pressait un peu trop le citron
avec cet album alors qu'on en faisait encore une promotion continuelle plus
de 2 ans après sa sortie. Avec Billy Talent II, le groupe continue
dans la même direction, sans grandes surprises. Il réussit tout de même à
évoluer de belle façon en élargissant quelque peu son spectre musical. Les
fans de la première heure ne seront pas déboussolés puisqu'ils entendront
des pièces énergiques qui leur arriveront en pleine figure. Prenons par
exemple le premier extrait "Devil In A Midnight Mass" qui est un succès
instantané, ainsi que d'autres succès garantis, "Red Flag" et "Perfect
World". Même lorsque le groupe ralentit le rythme, il réussit à conserver
une énergie hors du commun et nous fait même apprécier des ballades comme
"Pins And Needles". La guitare de Ian D'Sa est toujours aussi
puissante, tout comme la voix de Ben Kowalewicz. Et la section
rythmique fait en sorte qu'on accroche facilement à la musique du groupe et
qu'on ne peut plus s'en passer. Billy Talent s'assure certainement une place
de choix dans la scène pop punk canadienne avec cet album qui vient prouver
que le groupe n'était pas qu'un feu de paille. Ils en vendront probablement
encore plus que pour le précédent puisque Billy Talent II
est un très bon album!. Ce qui est spécial avec Billy Talent, qui baigne
pourtant dans un genre qui pullule de groupes, c'est qu'ils ont leur propre
style et qu'on peut reconnaître une pièce de Billy Talent parmi toutes les
autres. Si vous voulez les voir en spectacle, ils font partie de la tournée
Vans Warped cet
été, avant de partir pour une tournée américaine à l'automne. (critique
principale d'août 2006)
Warner
½
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Frank Black,
Fast Man Raider Man
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Honeycomb en 2005, Fast
Man Raider Man en 2006... une reformation des Pixies en prime, le
père Black est un hyperactif de la musique! Sa carrière solo, qui a connu
quelques hauts et quelques bas, sûrement plus que l'étincelante carrière des
Pixies, aura tout de même laissé quelques bons souvenirs. Mais voilà, en 2005,
Frank Black sort un album assez raté, et donc, avec ce nouveau, Fast Man
Raider Man, l'ancien et actuel leader des Pixies, était attendu au
tournant. Quelque part, l'homme n'a que faire des pleurnicheries des vieux
fans de son groupe, il joue maintenant pour lui, pour se faire plaisir... pour
la musique! Et Fast Man Raider Man n'a vraiment plus rien du rock
agressif des Pixies; c'est plus un voyage musical, à travers 27 titres (!!)
pas moins, et un double album. Sur 27 titres, il y a toujours de quoi balancer
par-dessus bord... mais sur cet album, ce n'est pas tout à fait ça. Les
morceaux qu'il joue sont vrais, composés par un personnage qui ne triche pas.
Il montre un côté éclectique que personne ne lui soupçonnait, il y a encore
moins de 20 ans. Frank est-il devenu sage? Moins enragé peut-être, et il
semble bien faire la différence entre sa carrière solo et en groupe. Le chemin
et le message ne sont pas les mêmes. Alors, quand Frank revisite la musique,
ça donne quoi? Un détour vers les rythmes jazzy sur "If, Your Poison Gets You",
de la ballade sur "Fast Man", de la pop jazzy avec "You Can't Crucify Yourself",
ou encore de la country (on lui connaissait cette tendance) avec la reprise "Dirty
Old Town", et encore de la pop beatlesienne sur "Seven Days"... enfin
bref, on ne va pas détailler tout l'album, il y a des morceaux vraiment qui
ressortent du lot même si, globalement, cet album est de bonne qualité et
souligne le caractère "plurimusical" de l'artiste. Un Frank Black, livré à nu,
touchant... j'aime bien ce mec! (août 2006)
½
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The Black Keys,
Magic Potion
Le duo blues garage The Black Keys est de retour avec un
nouvel album, un 4e en 5 ans. Même si le groupe a changé
d'étiquette de disque, Magic Potion demeure la suite logique des 2
précédents albums qui étaient de grande qualité. Encore une fois, le
groupe propose un mélange du blues noir du sud des États-Unis et du R&B
britannique de la fin des années 60, le tout joué seulement à une guitare
et une batterie. L'album ne contient que des chanson originales; il y en a
11 en tout pour un total dépassant les 42 minutes. Vous tomberez tout de
suite sous le charme de "Your Touch" dont la mélodie est inoubliable. Le
reste de l'album est un peu plus uniforme, mais toujours de grande
qualité. En comparaison avec
Rubber Factory, ce nouvel album est peut-être légèrement inférieur
par manque de pièces qui sortent du lot. Mais, il fait partie de la même
catégorie d'albums de premier plan. Les Black Keys demeurent une valeur
sûre et ils ne décevront assurément pas leurs fans. (novembre 2006)
Nonesuch /
Warner
½
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The Bouncing Souls,
The Gold Record
La meilleure façon
d'avoir un disque d'or, c'est d'en faire un, littéralement. Voici donc le
disque d'or du groupe punk du New Jersey The Bouncing Souls. Le pire,
c'est qu'il pourrait bien devenir l'album le plus vendu de leur carrière,
eux qui ont presque 20 ans d'existence. J'avais bien aimé leur album
précédent,
Anchors Aweigh, mais là ils viennent d'augmenter la qualité d'un
cran avec The Gold Record, leur 7e album studio. Enfin
un album de punk efficace et énergique avec des compositions originales et
créatives! Il me semble que c'est de plus en plus rare de nos jours...
Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le groupe, ils se comparent
avantageusement à Screeching Weasel, Descendents et
Pennywise, avec des influences plus californiennes que new yorkaises.
L'album débute en force avec "The Gold Song", un classique instantané du
groupe. "The Pizza Song" présente un côté moins connu des Bouncing Souls
avec de la guitare acoustique et de l'accordéon pour un résultat
impressionnant. Le groupe reprend habilement "Better Things" de The
Kinks, ainsi que "Lean On Sheena" de Avoid One Thing. Il est
bien difficile de trouver des faiblesses parmi les 12 pièces incluses sur
cet excellent disque qui nous offre un mélange à la fois énergique,
mélodique et intelligent. Ils en auront mis du temps, mais le groupe vient
d'entrer dans une classe à part. The Gold Record, qui est
assurément le meilleur album punk rock de 2006 à ce jour, figurera
certainement aussi parmi les meilleurs albums de l'année toutes catégories
confondues. À se procurer absolument! (septembre 2006)
Epitaph
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Boy Sets Fire,
The Misery Index:
Notes From The Plague Years
Voici le 4e album complet du groupe hardcore /
post-hardcore américain Boy Sets Fire. Le groupe délaisse de plus en plus
l'agressivité qui le caractérisait à ses débuts et nous présente plus de
mélodies accrocheuses et d'harmonies vocales époustouflantes. D'autre
part, les gars expérimentent un peu plus sur The Misery Index: Notes
From The Plague Years, essayant des choses qu'ils n'auraient jamais
osé essayer sur leurs enregistrements précédents. Boy Sets Fire nous
surprend sur "So Long... Thanks For The Crutches" et "Dejà Coup" avec une
section de cuivre qui donne un résultat intéressant, même si c'est
difficile à imaginer dans le son du groupe.
Nathan Gray utilise un peu moins sa voix criarde sur cet album, à mon
grand plaisir puisque c'était dans ces moments que je les aimais le moins
auparavant. Ici, les mélodies efficaces donnent au groupe un potentiel
commercial qu'ils n'avaient pas dans le passé. On peut même y entendre
pour la première fois quelques hits possibles, incluant "Dejà Coup" qui a tout ce
qu'il faut pour obtenir du succès. Les nombreux bons côtés de cet album
font en sorte que je le préfère à
The Day The Sun Went Out, leur premier album qui était leur plus
solide à ce jour. (mai 2006)
Equal Vision
½
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Xavier Caféïne,
Gisèle
Après 2 albums du groupe Caféïne (Mal
éduqué mon amour en 1998 et
Pornstar en 2000) et 1 de Poxy (Artificial
Pleasures en 2004), voilà que Xavier Caféïne nous propose
son premier album solo. On ne retrouve pas de changements majeurs au son du
disque alors qu'il continue de nous offrir un rock n' roll garage
énergique. Il y a bien des mélodies pop d'une grande efficacité, mais je
ne crois pas qu'il les ait composées avec un objectif commercial en tête.
C'est donc encore une fois un album alternatif qui demeurera dans
l'underground québécois et ne jouera que dans les radios universitaires et
communautaires. Le premier extrait, "Montréal (Cette ville)", y connaîtra
certainement du succès, tout comme la chanson-titre et "1-2-3-4". Ce sont
toutes des pièces qui nous restent en tête indéfiniment. "La fin du monde"
et "Pékin Love" en séduiront également plus d'un, alors que "Ok" et
"Babylone" deviendront rapidement des classiques en spectacle grâce à une
drive que ne renierait pas Le Nombre. Non seulement
Gisèle est un album solo pour Xavier, mais il y a en plus joué la
majorité des instruments. Il s'engage un peu plus au niveau des textes
mais musicalement, il puise dans ce qu'il connaissait déjà sans amener des
tas d'éléments nouveaux. Faute d'être l'album le plus original de l'année,
il nous présente un disque énergique, divertissant et qui s'écoute bien.
Ce sont déjà des qualités que d'autres artistes semblent incapables
d'assembler sur un même disque... (octobre 2006)
Indica
|
Marco Calliari,
Mia dolce vita
Marco Calliari était un membre du groupe métal montréalais
Anonymus avant de se lancer dans la chanson italienne sur un premier
album solo en 2004,
Che la vita. Il nous a offert un excellent DVD en juin dernier,
Al dente, sur lequel on pouvait autant découvrir un très bon
concert au Lion d'Or que les recettes de sa mère. Calliari récidive
maintenant avec un 2e album rempli de classiques italiens et de
quelques chansons méconnues du répertoire italien du 19e siècle
à aujourd'hui. Parmi les classiques de Mia dolce vita, nommons "L'Americano",
"L'Italiano", "'O sole mio" et "Bella ciao" qu'on retrouvait déjà dans son
spectacle contenu sur le DVD. Les nouveautés intéressantes incluent "Leggenda
di Natale" du chansonnier Fabrizio De André, "Caruso" de Lucio
Dalla, "Cosa nostra" de Nino Rota et "Chi é, e non é" du duo
rock italien Blonde Redhead (une de mes préférées). Encore une
fois, Calliari réussit à magnifiquement faire revivre tous ces classiques
italiens dans un style moderne et des arrangements superbes. Ce disque de
50 minutes a tout pour faire renaître la nostalgie de l'Italie ou pour
plaire à tout amateur de musique du monde traditionnelle. (décembre 2006)
Casa Nostra
½
|
Neko Case, Fox
Confessor Brings the Flood
Américaine de
naissance, Neko Case a déménagé à Vancouver en 1994 pour étudier en arts. Elle
en est maintenant à son 4e album studio en plus de faire partie des
New Pornographers. Elle propose un style de country alternatif à la
Wilco avec d'autres comparaisons possibles avec Elliott Smith. Sur
Fox Confessor Brings The Flood, elle rejoint aussi par moments la
musique folk des années 60 de The Mamas and the Papas, Simon &
Garfunkel et The Byrds, particulièrement sur "Hold On Hold On".
Alors que son album précédent,
Blacklisted, est considéré par plusieurs comme son meilleur à ce jour,
la qualité de Fox Confessor Brings The Flood s'en approche drôlement à
tout point de vue. Mélodies d'une efficacité et d'une précision incroyables,
habilement chantées par sa voix mielleuse et puissante à la fois, et
accompagnées de guitares remplies d'originalité et de subtilité amènent
l'ensemble de 35 minutes dans la catégorie des albums de première classe.
C'est un disque rempli de richesse, de maturité et de profondeur. Généralement
doux, l'album nécessite quelques bonnes écoutes attentives pour se laisser
imprégner de son univers. Mais, par la suite, il devient rapidement un de nos
préférés dans le genre. Peut-être qu'il ne passera pas à l'histoire, mais il
figurera assurément très bien parmi les albums de 2006. J'ai même l'impression
qu'il vieillira à la façon d'un bon vin et qu'on l'appréciera encore plus dans
quelques années. Un album qui était attendu des fans depuis 4 ans, mais qui
répond grandement à ces attentes. Mission accomplie! (août 2006)
Mint
|
Nick Cave and Warren Ellis,
The Proposition (musique
originale)
The Proposition
est un film écrit par Nick Cave qui vient tout juste de prendre l'affiche. Ce
que je vous présente ici c'est le CD de la musique originale de ce film
composée par Nick Cave et Warren Ellis (membre des Bad Seeds, le groupe
de Nick Cave). Pour bien accompagner le film, la
musique devait créer une ambiance du far west, très souvent solennelle et
triste. On y retrouve des éléments de musique classique. Mais en général, on
reconnaît le style de Nick Cave qu'il a souvent utilisé sur ses albums, soit
une musique ambiante très introspective. La principale différence avec le
matériel à lequel il nous a habitué est la présence d'une majorité de pièces
instrumentales. On y utilise souvent un violon plutôt grinçant et monotone sur
un rythme très lent. Même si je n'ai pas vu le film (seulement la
bande-annonce), la musique à elle seule était suffisamment efficace pour
m'imaginer le film. Il s'agit donc d'un CD incontournable après avoir vu
The Proposition, puisqu'il vous en remémorera probablement plusieurs
passages. On reconnaît en partie le style de Nick Cave, mais il ne faut
surtout pas oublier que cette musique a été composée expressément pour le
film. C'est donc quand même toute une différence par rapport à ses albums
réguliers et on n'y trouve qu'une chanson quelque peu accessible, "The Rider
Song", qui arrive à la 15e piste sur 16. Certains moments vous paraîtront un peu bizarres et vous pousseront
peut-être à avancer à la piste suivante, mais il s'agit malgré tout d'une
bande originale avec de grandes qualités artistiques, un fait rare quand même!
Les plus grands fans de Nick Cave et du film seront probablement les seuls
pour qui l'album pourra être réécouté régulièrement, à cause de sa difficulté
d'approche et de son apparente monotonie. Mais, il s'agit d'un très bon album
d'ambiance. (avril 2006)
Mute
½
|
Gregory Charles, I Think
Of You
Après des années
pendant lesquelles Gregory nous a montré à peu près tous ses talents,
voilà qu’il en trouve un nouveau à nous faire découvrir, celui
d’auteur-compositeur. Avec ce premier album entièrement composé de pièces
originales, on découvre que cet homme-orchestre au talent illimité peut en
effet écrire de bonnes chansons. Mélomane assumé, il va puiser dans
quelques-unes de ses principales influences pour nous offrir un album
varié et particulièrement intéressant musicalement. La base demeure très
pop avec des refrains accrocheurs à souhait et des structures simples.
Mais, on retrouve quand même passablement de soul, de jazz, de R&B et de
gospel. On y trouve aussi beaucoup trop de ballades et de chansons
d’amour, le sujet ayant déjà été exploité dans tous les sens possibles.
Malgré ce petit agacement, c’est un disque qui s’écoute particulièrement
bien, en grande partie grâce à sa richesse musicale remplie de piano, de
cuivres, d’orchestrations et des voix puissantes de Kim Richardson, Sylvie Desgroseillers
et Véronic Dicaire.
Gregory est également accompagné de son fidèle compagnon, l’autre
homme-orchestre Guy
St-Onge. Sa voix chaude
est parfaitement adaptée à la majorité de ses chansons, dont plusieurs
sont parfaites devant un feu de foyer. La chanson-titre
a passé plusieurs semaines sur les palmarès permettant à l’album de battre
des records de ventes à sa sortie, mais on y retrouve aussi l’autre succès
"I Put My
Trust In You", ainsi que
l’excellente "Our House", une de mes préférées. Ce sont 10 textes en
anglais qu’il nous offre sur les 11 pièces présentées, la 11e
étant une version espagnole de "I Think
Of You".
Ce premier véritable album de Gregory Charles est un bon disque pop intimiste. Vous pouvez vous le procurer en visitant
la nouvelle boutique Musicomania. (juin 2007)
½
|
La Chicane,
1998-2006
Je dois d’abord avouer que j’ai toujours eu passablement de difficulté
avec la musique de La Chicane. Ce groupe de l’Abitibi, considéré par
plusieurs comme rock, nous présentait beaucoup trop de ballades à mon
goût, dont certaines plutôt douteuses d’un point de vue créatif. Malgré
tout, nous ne pouvons passer sous silence leurs nombreux succès radios,
sur disques et sur scène, en plus d’avoir créé un véritable culte autour
d’eux. Dany Bédard, ancien bassiste du groupe, n’a eu aucune
difficulté à se lancer dans une carrière solo fructueuse, et c’est encore
plus évident pour Boom Desjardins, ce chanteur à la voix unique.
C’est donc avec grand plaisir qu’on reçoit cette compilation de tous les
succès de La Chicane. Il y en a 11 dans leur version originale, 4 en
concert et 1 version inédite de "Tu m’manques" avec la participation
spéciale de Dany Bédard. Vous pourrez y entendre les classiques "Viens
donc m’voir", "Le fil" et "Juste pour voir le monde" (en concert),
sans oublier le premier succès du groupe et le plus connu, "Calvaire",
qu’on retrouve en 2 versions (originale et en prestation au studio
Énergie). Disons que tous ces succès s’enchaînent à la perfection et m’ont
réconcilié avec le groupe, qui nous offre en bout de ligne une musique
folk rock typiquement québécoise intéressante. Les fans seront sans voix…
(octobre 2006)
Déjà
|
Natalie Choquette,
Aeterna
Celesta
Il est bien rare que j'écris à propos d'un disque de
musique classique et encore moins d'un disque d'opéra, mais je ne pouvais
passer à côté de celui-ci. Natalie Choquette, qui s'est surtout fait
connaître en tant que diva fantaisiste, nous présente le 3e
volet d'une superbe trilogie, Aeterna. Démarrée en 2004, ses 2
premiers disques (Aeterna
et
Aeterna Romantica) se sont déjà vendus à plus de 50 000 copies,
permettant ainsi d'amasser au-delà de 20 000 $ pour la Fondation
québécoise du cancer. Elle revient donc avec la conclusion de la trilogie,
Aeterna Celesta, un album majestueux qui célèbre en musique les
cieux, l'espoir et l'éternité. On y retrouve 16 grands classiques des
périodes baroque et romantique avec entre autres des oeuvres de Bach,
Vivaldi, Mozart et Haendel (incluant son fameux "Halleluja"),
sans oublier le célèbre "Canon" de Pachelbel dans lequel la voix de
Natalie remplace les 3 violons. Un des moments les plus émouvants du
disque est certainement son interprétation du "Ave Maria" de Caccini,
une pièce malheureusement trop méconnue. On retrouve aussi le "Notre-Père"
mis en musique par un compositeur et organiste français du XXe
siècle, Maurice Duruflé. La soprano réussit encore à nous
impressionner en plusieurs occasions par sa voix puissante qui se marie
parfaitement à l'ampleur des pièces présentées. C'est rien de moins que 33
musiciens, 18 choristes et ses 2 filles (Florence K. et Éléonore)
qui ont participé à l'enregistrement de cet album, sans oublier la
réalisation, la direction musicale et les arrangements d'Éric Lagacé
qui a fait un travail magistral. Les cordes et les cuivres viennent
magnifiquement compléter la voix de Natalie pour créer un album à grand
déploiement. Contrairement à certains trucs qu'a fait la diva par le
passé, ce disque s'adresse beaucoup moins à un grand public, bien que
certaines pièces célèbres soient connues de tous. Avec la quantité de
disques classiques qui paraissent à chaque année dans tous les formats
possibles et imaginables, il est bien difficile de présenter une oeuvre
qui se démarque réellement. Mais, Natalie Choquette possède cette forte
personnalité qui permet d'offrir ce petit plus qui rend cette oeuvre plus
intéressante que la moyenne. En plus, lorsque vous achetez l'album, vous
contribuez directement à la Fondation québécoise du cancer. Donc, si vous
aimez le genre ou êtes simplement curieux, il n'y a pas à hésiter, car
Natalie Choquette réussira certainement à vous éblouir à un moment ou à un
autre. (janvier 2007)
Isba
½
|
Les Claypool,
Of Whales And Woe
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Les Claypool, le bassiste OVNI des années 90 à aujourd'hui.
Ancien membre de groupes comme Blind Illusion, Oysterhead et
surtout Primus, groupe de métal funk, Les Claypool sort son troisième
album solo studio. Ses influences et intentions sont déjà marquées depuis
longtemps : Monsieur Claypool est très éclectique, et ne cherche à réaliser
aucun standard, aucun single, rien de comparable avec le reste du monde
musical... Dans son biberon devaient déjà couler quelques gênes volés à un
certain Frank Zappa... Définitivement, Les Claypool appartient à
l'univers des musiciens géniaux, mais complètement barrés! Proche du
guitariste Buckethead, il participera d'ailleurs à quelques-uns de ses
albums. Ce nouvel opus est majoritairement orienté vers le funk... Un funk
étrange bien sûr, où la basse pose les bases de la rythmique, mais assure
également les parties solistes. C'est véritablement l'instrument maître de cet
album. D'ailleurs, comme rarement, les parties de guitare sont mises très en
retrait, et ne résonnent que pour quelques accords funky, rien de très
épatant. À la batterie, par contre, la rythmique est énergique, très technique
et très jazz funk, un pur régal! Le plus épatant, c'est que sur la majeure
partie des morceaux, c'est Les Claypool lui-même qui joue des trois
instruments. Pour quelques cuivres, claviers et autres, il s'offre des
invités, amis ou famille Claypool. Dans son ensemble, Of Whales And Woe
est très difficile à décrire, tout autant qu'il est réellement difficile
d'accès. C'est vrai que toutes les parties de basse en slap qui conduisent les
morceaux scotchent et impressionnent (le talent de Les Claypool est
impressionnant). Mais des parties vraiment trop barrées, qui prennent
complètement à rebrousse-poil, avec, en plus, un chant indescriptiblement
psychotique, finissent par ôter tout semblant de cohérence, pour juste
laisser, globalement, une impression de concerto pour basse... Peut-être cet
opus, loin d'être mauvais tout de même, mérite-t-il quelques mois d'écoute en
plus...? (septembre 2006)
|
Converge,
No Heroes
C'est avec 5 pièces de moins de 2 minutes que débute ce
nouvel album du groupe métal hardcore Converge. Même s'il ne s'en est
jamais vraiment dissocié lui qui a toujours eu une grande constance, le
groupe revient à ses racines et nous lance toute sa
rage en pleine figure sans qu'on puisse répliquer. Avec Converge, il n'y a
aucune demi-mesure: les riffs sont lourds et rapides, la voix gutturale
est agressive et les gars ne sont pas là pour vous offrir des berceuses.
Il y a bien quelques ralentissements en de rares occasions, comme sur "Plagues"
par exemple, mais ce n'est pas la norme et ce n'est pas plus léger pour
autant. Le seul véritable contraste de l'album No Heroes se
retrouve à la 8e piste avec l'hymne de près de 10 minutes "Grim
Heart/Black Rose" sur lequel on entend le chanteur invité Jonah Jenkins
dont la voix nous change passablement de celle de Jacob Bannon (que
je trouve généralement insupportable, mais c'est bien personnel). Cette
pièce, qui diffère du son habituel du groupe est selon moi la meilleure de
ce disque qui n'amène pas grand chose de neuf pour le groupe ou pour le
genre. Les fans de hardcore en auront pour leur argent, mais Converge ne
renverse aucune barrière, encore une fois. (décembre 2006)
Epitaph
|
The Coup,
Pick A Bigger Weapon
Le trio rap The Coup
est maintenant un simple duo composé du rappeur Boots Riley et de la DJ
Pam The Funkstress. Ils sont reconnus comme étant extrêmement
préoccupés de politique et, par le fait même, dénonciateurs. Même s'ils ne
sont que deux, de nombreux musiciens participent à l'album. Ils nous proposent
donc une musique très riche teintée de fortes influences funk et de quelques
traces de reggae. On peut les comparer autant à The Roots et à
Outkast qu'à Prince et à Earth, Wind & Fire. On dit que
Pick a Bigger Weapon propose un rythme un peu plus rapide que leurs albums
précédents qui me sont inconnus. Après une introduction de 1:30, l'album
débute en force avec l'excellente "We Are The Ones", un succès assuré. Par la
suite, il y a plus de pièces underground, difficiles d'accès, que de hits
instantanés. Il y a aussi quelques pièces un peu plus ambiantes. Certaines
pièces sont en dessous de la moyenne, mais on en retrouve tout de même de très
bonnes éparpillées à gauche et à droite qui rendent l'album plutôt plaisant à
écouter. (juin 2006)
Anti-
/
Epitaph
½
|
Dashboard Confessional,
Dusk And Summer
Dashboard Confessional,
c'est en fait un gars, Chris Carrabba, qui écrit tout, en plus de
chanter et de jouer de la guitare. Avec sa belle gueule, c'est évidemment son
visage qu'on voit toujours lorsqu'il faut faire de la promotion, que ce soit à
la télévision ou dans les revues. Il est quand même accompagné de 3 musiciens
de grand talent. Originaire de la Floride, le groupe nous présente son 4e
album et je dois avouer que je découvre leur musique, alors que les précédents
albums me sont passés sous le nez sans réussir à me faire broncher. Dusk
and Summer est un album très personnel où le son pop punk à lequel on les
a associés n'est plus du tout présent. Je comparerais plutôt le son de l'album
à un Coldplay de moins bonne qualité. Carrabba écrit de bonnes chansons
qu'on peut aimer lire en les écoutant, sauf que musicalement, il y a une
certaine monotonie qui s'installe rapidement avec des musiques qui se
ressemblent toutes. Sincèrement, je ne suis pas en mesure d'approuver toutes
les critiques positives que je lis au sujet du groupe depuis le début de sa
carrière. Je les ai vus en concert en juin dernier et j'avoue m'être
questionné tout au long du spectacle lorsque je voyais les jeunes filles en
délire qui connaissaient toutes les paroles par coeur. J'ai compris que le
charme du bonhomme y était certainement pour une grande part. Dans mon cas,
les moments de réjouissance ont été plutôt rares lors de ce spectacle, à part
peut-être leur excellente reprise de "Fake Plastic Trees" de Radiohead.
Pour en revenir à l'album, malgré un début en force avec le succès "Don't Wait",
une très bonne participation du chanteur des Counting Crows, Adam
Duritz, sur "So Long, So Long" et la participation de Daniel
Lanois à la réalisation de 2 titres dont l'excellente "Heaven Here", je
n'ai pas eu de grands moments de séduction, preuve que le charme de Carrabba
agit moins sur certaines personnes... Pour les amateurs d'auteurs compositeurs
modernes, vous y trouverez peut-être votre compte. Mais, si comme moi vous
considérez la musique avant les textes, vous risquez de vous servir de votre
télécommande en plusieurs occasions pour passer au titre suivant. Pour leur
part, ceux qui sont déjà fans du groupe apprécieront certainement. (août 2006)
Vagrant
|
The Dears, Gang Of Losers
The Dears est possiblement le plus britannique des groupes
indie rock montréalais. On peut les comparer à leurs compatriotes de
The Arcade Fire, mais surtout à Blur, Travis et
Coldplay. Avec Gang of Losers, le groupe nous offre son 3e
album après
End of a Hollywood Bedtime Story et l'excellent
No Cities Left paru il y a 3 ans. Après les extravagances
orchestrales qu'on pouvait entendre sur l'album précédent, le groupe
revient quelque peu à la base de son son sur ce nouvel opus. Les
arrangements sont grandement simplifiés et l'expérimentation un peu
bizarre, disparue. Chaque composition semble trouver de solides fondations
sur la voix puissante de Murray Lightburn, ainsi que sur les
guitares. On sent encore toute la nostalgie et la tristesse qui
transparaissait à travers les premiers enregistrements du groupe, ce qui
n'en fait définitivement pas un album joyeux et ensoleillé. Il me semble
plutôt qu'on s'imagine facilement une pluie d'automne à l'écoute de ce
disque rempli d'émotion (peut-être une pluie londonienne...). L'album
démarre avec une toute douce introduction d'une minute et demie, "Sinthtro".
Par la suite, on a droit au premier extrait, l'excellente "Ticket to
Immortality", suivie de la toute aussi passionnante "Death of Life We Want
You". Une certaine uniformité s'installe ensuite, une uniformité qui
pourrait s'apparenter à de la monotonie au premier abord, ou pour un
public non averti. Par contre, lorsqu'on écoute toutes les subtilités de
ces compositions de qualité, on découvre une très grande richesse musicale
qu'on retrouve peu de nos jours. Finalement, après plusieurs écoutes
attentives, on réalise que l'uniformité qu'on avait semblé percevoir
n'était qu'une illusion, puisque aucune des 12 pièces de l'album n'est
semblable et que chacune est d'une créativité et d'une originalité
débordantes. Vous n'y trouverez assurément pas de succès radio, sauf que ce
nouvel album est au moins aussi bon que le précédent. Même que considérant
la simplicité des arrangements, j'aurais tendance à dire que je
préfère Gang of Losers à
No Cities Left.
(critique du mois de
décembre 2006)
|
Def Leppard, Yeah!
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Encore un album qui ne mettra pas tout le monde d'accord!
Dans les années 80, Def Leppard était, sans conteste possible, l'un des
grands groupes de british hard rock de la décennie. Sauf que la formation
n'a justement pas réussi à passer cette décennie sans avoir de la casse...
et depuis le
Hysteria de 1987, ils n'ont rien sorti de digne de ce nom!
D'ailleurs, on n'entend plus trop parler de ces gars-là devenus assez
has-been... Ils reviennent donc en 2006, tapant du point sur la
table... mais avec les compos des autres à défaut des leurs. Un album
uniquement composé de reprises donc. Pourquoi pas après tout? Mais en
principe, pour reprendre des titres, il faut leur apporter quelque
chose... Différent mais en gardant l'esprit. C'est là où les avis
diffèrent, certains (comme, notamment, l'excellent Rock n' Folk) adhèrent
et adorent, d'autres sont beaucoup plus mitigés et d'autres sont presque
horrifiés. Je me trouve plutôt dans le deuxième cas. En effet, si Def
Leppard s'en sort plutôt bien avec des titres plus rock, punk, ou hard
comme "20th Century Boy" des T-Rex, "Street Life" de Roxy Music
ou "Don't Believe A Word" de Thin Lizzy, ca devient bien moins bon
sur des ballades comme "Waterloo Sunset" des Kinks... On a parfois
l''impression d'entendre ces vieux classiques des années 70 joués avec du
son années 80 (même si je tire mon chapeau à la production très pêchue de
l'ensemble). C'est pas très frais tout ça, et très concrètement, même si
c'est très correctement interprété, ça manque cruellement d'originalité...
et de feeling! Ca ne sert pas à grand-chose en fait! On n'a pas
l'impression d'acheter un nouvel album avec cette énième compil' de
reprises! Ils prouvent encore qu'ils ont pris un coup de vieux, même si
l'indulgence peut revenir sur une bonne interprétation de "Stay With Me"
des Faces, en fin de disque. (octobre 2006)
½
|
Deftones,
Saturday Night Wrist
Les gars de Deftones ont été parmi les pionniers du
mouvement nu metal avec Korn et Limp Bizkit. Ils nous ont
toujours présentés de solides albums, plus souvent qu'autrement en marge
de l'industrie commerciale. Avec leur album précédent par contre, un
album éponyme, ils avaient réussi à atteindre le #2 du palmarès et à
connaître passablement de succès avec la pièce "Minerva". Sur Saturday
Night Wrist, réalisé par Bob Ezrin (surtout célèbre pour son
travail avec KISS), on retrouve un mélange entre
l'agressivité de leur précédent album et la subtilité de l'excellent
White Pony, leur meilleur album à ce jour. Le mur de guitare est
toujours aussi présent, lui qui représente la marque de commerce du groupe
depuis ses débuts. On retrouve le succès "Hole in the Earth" dès
l'ouverture du disque, une pièce efficace qui donne le goût d'aller plus
loin. Par la suite, on retrouve plusieurs pièces passablement lentes dont
quelques-unes qui m'ont à nouveau rappelé Filter lors de la période
de l'album
Short Bus. On retrouve une certaine uniformité sur le disque qui
ne nous accroche pas facilement au premier abord, mais l'album mérite
qu'on s'y attarde pour en découvrir toutes ses facettes. Sans être
renversant, il s'agit d'un bon album de métal des années 2000, un album
qui satisfera à nouveau les fans du groupe. (décembre 2006)
Maverick /
Warner
½
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Martin Deschamps, Intense
Après un deuxième
séjour dans Offenbach,
Martin Deschamps est de retour avec son 3e disque en solo. Après avoir entendu
tant de gens lui dire qu'il devrait nous présenter des trucs un peu plus rock,
comme il fait sur scène, il a décidé de se laisser aller. Sur Intense,
Deschamps nous présente plus que jamais le son qu'il apprécie le plus, soit le
rock bien lourd rempli de guitares. On peut entendre ses influences de
AC/DC, peut-être même un peu trop par moments puisque par exemple sur
"Calamité", on arrive presque à chanter "TNT". Malgré certains passages
particulièrement énergiques ("Intense", "Adolescent longtemps", "Payés pour
faire le party", "Rêver métal", etc.), Deschamps n'a pas voulu renier ses fans
de la première heure. Il leur sert ici plusieurs ballades concentrées dans la
première moitié du disque ("Envoler", "Pourquoi et comment", etc.), allant
flirter par moments avec le monde de La Chicane. En plus, le premier
extrait du disque, la très bonne pièce "Respire", fait bien la transition
entre son style plus pop d'autrefois et le rock dont on parle ici. On doit
souligner la présence de Plume Latraverse qui vient prêter sa voix à la
pièce "Fais-moi peur", une des plus originales du disque dont il a aussi écrit
les paroles. En boni, on a droit à la reprise de l'excellente chanson "Quand
les hommes vivront d'amour" de Raymond Lévesque, une des meilleures du
répertoire québécois, que Martin interprète de belle façon avec sa voix rauque
et puissante. La réalisation de Glen Robinson (Tea Party,
Tori Amos, Ramones, Voivod, etc.) est particulièrement
solide puisqu'il réussit autant à faire ressortir les guitares que la voix de
Martin. Le point le plus négatif de l'album est la présence de textes plutôt
insipides par moments, très premier degré, surtout sur les pièces les plus
intenses. Musicalement, même si l'album est présenté comme son plus lourd
à ce jour, on sent encore une retenue. Ça semble tellement difficile de se
laisser aller totalement dans le rock en français au Québec! On retrouve donc
suffisamment de matériel pour plaire aux radios commerciales et à un large
public, ce qui lui permettra peut-être d'en vendre un peu plus que son
précédent,
Le désert. Une chose est certaine: il vient maintenant s'aventurer
dans un territoire dominé jusque là par Éric Lapointe. Il pourrait donc
en vendre 300 000 copies... (mars 2006)
Zone 3
½
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The Draft,
In A Million
Pieces
The Draft est le nouveau groupe de 3 ex-membres du groupe
de la Floride Hot Water Music avec le guitariste Todd Rockhill.
Ils nous proposent un style comparable à leur groupe précédent,
c'est-à-dire du punk post hardcore, mais avec moins d'éléments de hardcore
et de meilleures mélodies. On retrouve aussi un peu de ska à l'occasion ("Let It
Go"). La rythmique au début de "Wired" m'a rappelé Queens Of The Stone
Age, alors que le reste de la pièce me faisait surtout penser à
Alkaline Trio. In A Million Pieces est un album plutôt
uniforme, puisque peu de titres ressortent vraiment du paquet. Par contre,
les faiblesses sont rares et plusieurs pièces sont suffisamment
accessibles pour connaître du succès (même si ce ne sera probablement pas
le cas). Certaines m'ont un peu moins intéressé comme "All We Can Count
On", parce que je préfère The Draft dans ses moments les plus rythmés
("Out Of Tune", "Longshot"). En bout de ligne, c'est un bon album que nous
propose The Draft. (novembre 2006)
Epitaph
½
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Dragonforce, Inhuman Rampage
Dragonforce
est un groupe londonien de
power metal
rapide comme l’éclair avec des harmonies de guitare tout simplement
hallucinantes. On y reconnaît entre autres des influences du virtuose de
la guitare Yngwie
Malmsteen, ainsi que d’Iron
Maiden et
Helloween. Inhuman Rampage
est leur 3e
album et, même s’il est toujours aussi fort techniquement, il est bien
loin d’atteindre un niveau acceptable de créativité. Les clichés sont
nombreux et on termine le tout par une ballade hard rock dont on se serait
bien passé. Si vous ne connaissez pas le groupe, vous serez certainement
impressionné à la première écoute par la virtuosité des musiciens. La
vitesse d’exécution des différentes pièces et les duos de guitare
interminables vous donneront carrément des palpitations cardiaques et vous
en serez essoufflés comme si vous aviez couru un sprint. Par contre,
lorsque vous porterez un peu plus attention aux titres et aux paroles des
chansons ("Through The Fire And Flames",
"Revolution Deathsquad", etc.), vous
aurez l’impression que
Dragonforce
est une caricature des groupes métal des années 80. (juillet 2007)
½
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Dumas,
Fixer le temps
Difficile de
revenir à la charge après un album de la qualité de
Le cours des jours, le meilleur album québécois francophone de
2003. Dumas réussit tout de même à nous amener
ailleurs avec Fixer le temps, malgré les nombreuses références à
l'album précédent qui feront en sorte de ne pas trop nous perdre.
L'utilisation de l'électronique ambiante demeure au rendez-vous, mais on
sent un désir d'exploiter un peu plus les guitares, et ce dès la première
pièce, "Nébuleuse". Ce sera aussi le cas plus tard sur "La vie qui bat",
"Alors alors", le succès "Au gré des saisons", "De station en station",
etc. L'album a été enregistré sur rubans et le résultat est plus rock que
sur le précédent. Il a été réalisé par son fidèle collaborateur Carl
Bastien, en compagnie de Louis Legault. En fait, ce que cet
album a de moins que le précédent, c'est simplement la nouveauté. C'est
qu'on n'a plus l'effet de surprise qu'on pouvait avoir en écoutant
Le cours des jours. Mais, ne vous détrompez pas : Steve Dumas
demeure l'un des artistes les plus créatifs et originaux au Québec, un
artiste dans une classe à part. (février 2007)
Tacca
½
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Eliott,
Dans ce monde ou dans l'autre
Eliott est un groupe rock français qui navigue quelque part
entre Jeff Buckley et Radiohead avec des élans pratiquement
métal. On peut aussi les comparer à Muse en version francophone,
mais en fait le nom qui m'est tout de suite venu en tête est le défunt
groupe québécois Okoumé. Le chanteur a en effet une voix qui
s'approche dangereusement de celle de Jonathan Painchaud et leur
musique est proche parente. Dans ce monde ou dans l'autre n'est
qu'un mini album de 6 titres d'une durée de 28 minutes. Il présente tout
de même tout le potentiel de ce groupe qui possède un grand avenir devant
lui. (octobre 2006)
½
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Ramblin' Jack Elliott,
I Stand
Alone
Maintenant âgé de
75 ans, Ramblin' Jack Elliott nous présente quand même un nouvel album, 7
ans après son précédent. Véritable légende vivante, qui en a influencé
plusieurs autres (Mick Jagger, Paul McCartney, Bruce
Springsteen, Bob Dylan, etc.), Elliott nous montre qu'il n'a
rien perdu de son amour de la musique traditionnelle américaine, lui qui a
été influencé au départ par Woody Guthrie. Il nous propose une
musique folk teintée de country et de hillbilly qui se situe quelque part
entre Johnny Cash, Bob Dylan et Tom Waits. Mais
attention, car vous n'entendrez qu'une seule nouvelle composition d'Elliott
ici, les 15 autres étant des pièces appartenant au folklore américain. Je
dirais que c'est le principal point négatif du disque, car j'aurais bien
aimé entendre du nouveau matériel, mais il semble qu'il n'écrit plus
vraiment depuis quelques années. Sauf que cette pièce, "Woody's Last
Ride", vient magnifiquement clôturer l'album alors qu'il nous raconte sa
dernière rencontre avec Woody Guthrie. Pour plusieurs titres de l'album,
Elliott peut compter sur l'appui de musiciens et chanteurs de grand
talent, lui qui est habituellement seul avec sa guitare. Notons entre
autres Lucinda Williams, David Hidalgo et Flea des
Red Hot Chili Peppers. Dans le genre folk américain, explorant les
racines de ce pays, Ramblin' Jack Elliott est probablement la bible à
consulter. Donc, c'est un bon point de départ ici pour le découvrir. (août
2006)
Anti-
/
Epitaph
½
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Eric Panic,
Le combat est au
jardin
Voici le 2e album du groupe punk francophone
Eric Panic, après le succès de
Catharsis qui a été largement diffusé dans certaines radios et à
Musique Plus. Le groupe nous propose à nouveau un album extrêmement
énergique qui sera parfait pour amener sur scène, eux qui sont reconnus
pour présenter des concerts particulièrement déchaînés. Avec Le combat
est au jardin, le groupe nous présente une certaine maturité, mais
attention car maturité n'égale pas ennui ici! Un peu à l'image de leurs
copains des Vulgaires Machins, le groupe nous offre une musique et
des textes intelligents, tout en demeurant plaisants à écouter. Les textes
font réfléchir, mais la musique demeure festive. Le groupe dénonce autant
certaines situations socio-politiques ("Les fleurs poussent en Palestine",
"Welcome to Guantanamo") et la fausse démocratie de l'occident ("Cultiver
la transparence"), que la solitude de nos aînés ("Adélard attend"). Sur
"Déclaration", on peut entendre le poème du même titre de Gaston Miron
et sur "Le jour où ils viendront cracher sur nos tombes", Jacques
Languirand vient interpréter le texte qui se veut une réponse du chef
Seattle de la tribu des Duwamish au président des États-Unis en 1854. On
peut en plus entendre "I Don't Need Society" du groupe thrash metal / punk
rock D.R.I., un groupe qui a brassé pas mal le monde de la musique
dans la 2e moitié des années 80. Le premier extrait du disque,
"L'animal optimal", n'est pas ma préférée et je préfère celle qui conclut
l'album, "Soldat de plomb ou d'argent?", et "Je retourne à la terre", deux
pièces de qualité qui sont des succès assurés. En bout de ligne, c'est un
album plutôt solide que nous proposent les "frères et soeur" Panic, un
album de 13 pièces d'une durée de près de 42 minutes brillamment réalisé
par Pierre Rémillard. Le combat est au jardin vous donnera
envie de l'écouter à répétition, de préférence en lisant les textes. En
plus, ce que j'aime bien d'eux c'est qu'ils alternent la voix masculine et
féminine avec Rick et Julie qui se relaient au chant (et à l'écriture des
textes). (décembre 2006)
Union 2112 /
Warner
½
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Escape The Fate, Dying Is Your Latest Fashion
Après un mini album présenté au printemps, le groupe post
hardcore de Las Vegas Escape The Fate nous offre son premier album
complet. Encore une fois leur son contient des éléments de rock d'aréna
des années 80 aux influences de Mötley Crüe et d'Iron Maiden,
mais les meilleures comparaisons demeurent My Chemical Romance,
From First To Last, The Used et Sum 41. Il y a quand
même des moments où le hardcore est bien au rendez-vous comme dans "The
Guillotine" par exemple qui se termine dans une atmosphère plutôt sombre
avec la voix gutturale de Ronnie Radke. L'album contient son lot de
pièces au grand potentiel commercial comme le succès assuré de
"Situations" et la ballade "Cellar Door". Par contre, d'un point de vue
créatif, il n'y a rien de bien renversant sur cet album qui nous rappelle
beaucoup trop d'autres groupes dans la même catégorie. Rien ne différencie
Escape The Fate de la marée des groupes post hardcore qui nous envahit et
on réalise surtout qu'il commence à y en avoir beaucoup trop. Certains
survivront, mais je n'ai pas l'impression qu'Escape The Fate sera de
ceux-là. Les fans du genre qui ne se créeront pas trop d'attentes seront
quand même satisfaits de ce premier album qui s'écoute assez bien malgré
ses faiblesses. (novembre 2006)
Epitaph
|
Escape The Fate,
There's No
Sympathy For The Dead
Escape The Fate est un nouveau groupe de Las Vegas, Nevada.
Ils ont eu leur première chance lorsqu'ils ont gagné un concours leur
permettant de jouer en première partie de My Chemical Romance et
Alkaline Trio, 2 groupes à lesquels on peut les comparer musicalement
(en plus de Sum 41). Ils nous offrent ici un mini-album de 5 titres
pour nous faire patienter jusqu'à la sortie de leur premier album complet
qui est prévue pour le 26 septembre 2006. Leur son se situe à mi-chemin
entre le rock d'aréna qui a fait la pluie et le beau temps dans les années
80 et le punk moderne dans le genre post hardcore. Harmonies vocales de
qualité, refrains puissants et rythmes d'une grande efficacité
caractérisent le son de Escape The Fate qui a tout pour séduire un large
public. Dans le cas des 2 premières pièces, "Dragging Dead Bodies In Blue
Bags Up Really Long Hills" et la chanson-titre, on peut même parler de
succès potentiels. C'est un mini-album divertissant que nous propose ce
jeune groupe et il reste à voir s'ils pourront garder le rythme tout au
long de leur premier album. À suivre! (juin 2006)
Epitaph
½
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Fear Before The March Of Flames,
The Always Open Mouth
Malgré quelques éléments originaux, je n'avais pas été trop
renversé par le précédent album de Fear Before The March Of Flames,
Art Damage. Sauf qu'on nous a annoncé un changement important pour
le groupe avec The Always Open Mouth, changement que j'ai
rapidement constaté alors que la voix gutturale prend désormais beaucoup
moins de place. On a également ajouté un claviériste qui vient ajouter une
touche totalement différente à ce groupe hardcore. Sur ce nouvel album, le
groupe flirte quelque peu avec le métal progressif, le rock expérimental
et l'industriel. J'ai d'ailleurs bien aimé la comparaison que j'ai lue avec
Mike Patton dirigeant Nine Inch Nails. On peut aussi
les comparer à Faith No More, Voivod et
Korn en quelques occasions. C'est donc un tout nouveau Fear Before The
March Of Flames qu'on peut entendre ici, un groupe qui n'a plus rien à
voir avec celui que vous avez peut-être vu en concert avec Norma Jean
et Underoath. Les fans de punk hardcore risquent de décrocher, mais
si vous appréciez un album lourd et sombre avec une certaine originalité,
The Always Open Mouth vous satisfera beaucoup plus que les 2 albums
précédents du groupe. (octobre 2006)
Equal Vision
½
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Florence K.,
Bossa Blue
Voici une jeune chanteuse au talent bien particulier. Florence K., fille
de la diva fantaisiste Natalie Choquette et du guitariste
compositeur Hany Khoriaty, est tombée dans la musique quand elle
était petite. Après avoir suivi et accompagné sa mère sur différentes
scènes à travers le monde, sa voie était toute tracée. En 2005, elle nous
proposait son premier album, un
CD en concert enregistré au Lion d’Or de Montréal. Bossa Blue
est donc son tout premier album studio, un album sur lequel elle explore
ses influences musicales diverses, en plus de chanter en 4 langues
(français, anglais, espagnol et portugais). On peut y entendre de la bossa
nova et autres rythmes latins, du blues, ainsi que d’autres types de jazz
vocal, le tout magnifiquement interprété avec sa voix sensuelle. Le
dénominateur commun de cet album des plus variés est la douceur et le
calme, même si on retrouve quelques rythmes bien dansants (comme son
succès "Las Calles del Sur"). C’est rien de moins que 15 titres pour un
total dépassant les 60 minutes qu’elle nous offre, et les faiblesses y
sont rares. Je dirais que la seule façon de ne pas aimer les compositions
qu’elle nous propose, c’est que ce soit trop éloigné de nos goûts
personnels, parce que d’un point de vue créatif, il n’y a rien à redire.
Florence K. ne fait que débuter sa carrière, mais on sait déjà qu’elle
sera longue et riche en créativité. À découvrir absolument… (octobre 2006)
|
From First To Last,
Heroine
Après un premier album
qui m'avait laissé quelque peu indifférent
(Dear
Diary, My Teen Angst Has A Bodycount), voilà que le groupe post-hardcore
From First To Last est de retour avec Heroine. L'album a été réalisé
par Ross Robinson (Korn, Limp Bizkit, Sepultura,
Glassjaw, At The Drive In, Slipknot) et il représente un
grand pas en avant pour le groupe de Los Angeles. On retrouve à nouveau les
éléments de hardcore et de métal du premier album avec d'excellentes mélodies
vocales qui nous rappellent par moments Coheed and Cambria. Les
lamentations du jeune Sonny Moore, qui m'ennuyaient profondément sur le précédent
album, prennent une direction beaucoup plus intéressante ici et ne sont plus
aussi agaçantes. On peut désormais les placer à mi-chemin entre le hardcore et
My Chemical Romance. S'ils avaient vendu 100 000 copies de leur premier
album, je n'ai aucune difficulté à prévoir un avenir encore plus brillant pour
Heroine qui est un album d'une solidité impressionnante. Il est
intéressant de noter la présence de Wes Borland (ex-Limp Bizkit)
qui joue la basse sur l'album. Il faut aussi noter encore une fois la
virtuosité de Derek Bloom à la batterie qui nous en met plein les
oreilles, même si les pièces de cet album lui laissent un peu moins de place
que celles du précédent. C'est tout de même à nouveau un délice pour les fans
de batterie. Voici donc un groupe qui prend de plus en plus sa place dans le
paysage musical. (mai 2006)
Epitaph
½
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Gnarls Barkley, St.
Elsewhere
Gnarls Barkley est
le fruit de la collaboration entre le réalisateur Danger Mouse (de
son vrai nom Brian Burton), qui a entre autres travaillé avec
Gorillaz, et le chanteur Cee-Lo Green. Le duo a atteint le
sommet des palmarès avec le simple "Crazy", mais cette pièce pop qui nous
reste inlassablement en tête n'est pas représentative de l'album. St.
Elsewhere nous présente plutôt un mélange très hétéroclite de styles
allant du hip hop, au soul, puis au rock. L'album contient énormément
d'échantillonnage et d'expérimentation et certains moments sont beaucoup
plus difficiles d'accès que "Crazy", ce qui risque d'en déboussoler
plusieurs. La seule pièce qui peut véritablement connaître le même genre
de succès est l'excellente "Gone Daddy Gone", avec peut-être "Storm Coming".
En écoutant cet album, on peut établir certains parallèles avec Outkast,
Gorillaz et des DJ et MC de l'underground, mais Gnarls Barkley demeure
tout de même en marge. Vous aurez probablement de la difficulté à adhérer
à quelques pièces un peu bizarres, mais l'ensemble vaut la peine qu'on s'y
attarde. St. Elsewhere est un album concept dont le thème est la
maladie mentale et les textes peuvent d'ailleurs parfois être un peu durs.
Gnarls Barkley nous offre avec St. Elsewhere un album varié et
riche musicalement, un album unique... (découverte du mois de février
2007)
½
|
Goldfrapp,
Supernature
Voici le retour de
Alison Goldfrapp et son fidèle collaborateur Will Gregory sur leur
3e album, après les critiques élogieuses de leurs 2 premiers. Le duo
britannique nous offre encore une fois sa musique électronique entièrement
fabriquée de synthétiseurs, à part l'ajout d'une guitare, d'une basse et d'une
batterie en quelques rares occasions. Ils ont réalisé eux-mêmes l'album qui a
été mixé par Mark 'Spike' Stent qui a travaillé avec les plus grands
dans le genre (dont Madonna, Björk, Massive Attack et
U2). Généralement dansant, le son de Goldfrapp peut aussi devenir un peu
plus ambiant en venant flirter avec le trip hop de Portishead à
certains moments, comme par exemple avec "Let It Take You" et l'orchestrale
"Time Out From The World". "Satin Chic" vient jouer quant à elle dans les
plates-bandes des Scissor Sisters. Les 3 premiers extraits de l'album
(qui est déjà paru en Europe depuis un certain temps) nous présentent à
nouveau Goldfrapp comme on les connaît bien, soit dans un glam pop entraînant.
Il s'agit des pièces "Ooh La La" (qui ouvre le CD), "Number 1" (qui conclut le
CD) et "Ride A White Horse". "Lovely 2 C U" possède également le même
potentiel commercial. L'imagerie de ce groupe pourrait lui permettre
d'accompagner bien des films, incluant le film de notre vie. Un très bon album
qui ne se termine que trop rapidement avec ses 43 minutes. Veuillez prendre
note que ce CD est un "opendisc" qui vous donne accès à du contenu exclusif en
le plaçant dans votre ordinateur. Une version avec DVD est également
disponible en Europe. (mars 2006)
Mute / EMI
|
Goodbye Tomorrow, Goodbye Tomorrow EP
Goodbye Tomorrow
est un nouveau groupe indie rock de Phoenix en Arizona. Ils nous offrent
ici un mini-album de seulement 3 titres et 12 minutes, mais on peut tout
de même y découvrir leur immense potentiel. Ils proposent des chansons
accrocheuses grâce à des mélodies de grande qualité qui m'ont rappelé
The Cure. Leur musique a également un côté introspectif et
mélancolique. La sortie de leur premier album complet est prévue pour
2007. C'est donc à surveiller de près, puisque là on pourra véritablement
juger leur talent de compositeurs. (septembre 2006)
Equal Vision
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Good Clean Fun,
Between Christian Rock And A Hard Place
Good Clean Fun nous
provient de Washington D.C. et nous offre un son punk hardcore. Leurs
textes sont remplis d'humour et ils ne se gênent pas pour écorcher au
passage tout ce qui les agace. Sur Between Christian And A Hard Place,
leur 1er véritable album, le groupe lance une flèche aux
groupes de rock chrétien qui sont très en vogue aux États-Unis en ce
moment. Même si Good Clean Fun ne nous offre pas grand-chose de
révolutionnaire d'un point de vue musical, leur humour mordant nous les
rend tout de suite sympathiques. De toute façon, si leur musique nous
dérange un peu trop, elle ne risque pas de le faire trop longtemps puisque
seulement 4 des 12 chansons présentées franchissent le cap des 2 minutes.
On retrouve quand même des musiques passablement efficaces à gauche et à
droite. L'album se termine avec "The Myspace Song", une ballade acoustique
qui traite (avec humour évidemment) des ravages de l'Internet sur les
relations humaines. C'est donc un album drôle et sympathique qui offre un
divertissement léger aux fans de punk hardcore qui sont plus habitués
d'entendre des textes sombres et déprimants. (mars 2006)
Equal Vision
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Greg Graffin,
Cold As The Clay
Voici le premier
véritable album solo du chanteur de Bad Religion, Greg Graffin, qui
avait lancé un album sous un pseudonyme à la fin des années 90. Sur
Cold As The Clay, Graffin désirait revenir à ses racines country et
folk, lui qui avait déjà été comparé à un chanteur folk à ses débuts avec
Bad Religion. Le résultat ici est plutôt surprenant alors que les
faiblesses sont rares. Parmi les 11 pièces de l'album, on retrouve 5
compositions de Graffin, les autres étant des réarrangements de pièces
traditionnelles américaines. La réalisation de Brett Gurewitz, son
vieux comparse de Bad Religion, est absolument époustouflante alors qu'on
a l'impression d'être assis aux côtés de musiciens dans une cabane du
mid-west américain il y a 200 ans. Graffin est accompagné de 3 musiciens
des Weakerthans, et on retrouve la voix de Jolie Holland sur
la pièce "Talk About Suffering". L'album commence en force avec la pièce
country/rock "Don't Be Afraid To Run" qu'on a tout de suite envie de
chanter. Par la suite, c'est un peu plus acoustique avec de la guitare et
beaucoup de banjo. Ce qui est particulier à l'album, c'est qu'on n'a qu'à
enlever le banjo et accélérer le rythme pour avoir une version dépouillée
de Bad Religion, ce qui prouve à quel point la musique de ce groupe punk
pouvait être influencée par la musique traditionnelle américaine. C'est un
très bon album folk que nous offre ici un Greg Graffin à la voix toujours
aussi efficace. (août 2006)
Anti-
/
Epitaph
½
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Antoine Gratton,
Il était une fois dans l'est
Antoine Gratton est
un multi-instrumentiste de grand talent qui joue à peu près de tout en
plus de ses instruments de prédilection qui sont la basse et la guitare
acoustique. Il était une fois dans l'est, paru au début de 2006,
est son 2e album. Il lui a permis non seulement d'être encensé
de la critique, mais aussi de se voir récompensé aux Juno Awards (meilleur
album francophone de l'année). Gratton nous propose un son pop et folk
rock particulièrement éclaté, avec un groove funky extrêmement efficace.
Au Québec, on peut le comparer à Vincent Vallières, mais sur la
scène internationale, Beck et les
Beatles peuvent
nous venir en tête en certaines occasions. Ses textes sont souvent remplis
d'ironie et il semble se servir de sa plume comme exutoire. Il a coréalisé
l'album avec Éloi Painchaud, qui signe également deux textes en
plus de jouer plusieurs instruments tout au long du disque. D'autres
artistes viennent aussi faire leur tour : Jorane prête sa voix à 2
pièces, Coral Egan, à 1 pièce (qu'elle a coécrite) et Martin
Léon vient jouer de la tambourine. Quelques titres m'ont un peu moins
allumé que la moyenne, mais dans l'ensemble, il s'agit d'un très bon album
sans grandes faiblesses. Antoine Gratton est un jeune artiste créatif qui
a un très bel avenir devant lui... (mai 2007)
Tacca
½
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Grimskunk,
Fires
Under the Road
Le maintenant légendaire groupe alternatif québécois
Grimskunk est de retour sur disque avec un 8e album studio.
J'avoue ne pas avoir entendu leur album précédent,
The Seventh Wave, mais je peux dire que Fires Under the Road
me ramène là où je les préférais, c'est-à-dire dans ce bon vieux rock
déchaîné où la langue de bois n'a pas sa place. On n'a qu'à penser à "America
Sucks", une critique assez directe de l'Amérique qui ne remportera pas de
prix d'écriture, mais qui réussit à passer toute la rage voulue sur une
musique efficace. Dans "Vive le Québec libre", un des 2 seuls textes en
français, on crache littéralement au visage des "mangeux de marde" qui
croient en un beau pays en se "crissant du voisin d'à côté". Je pense que
la position est assez claire... L'autre texte en français, "Parfait
perdant", est de Vincent Peake, ex-Groovy Aardvark, qui fait
maintenant partie de Grimskunk en tant que bassiste. Vous ne serez pas
tellement dépaysés avec ce nouvel enregistrement de Grimskunk qui allie à
nouveau le rock alternatif lourd à des éléments de punk et de métal. Peu
de groupes osent aller aussi loin dans l'utilisation du mur de guitares au
Québec et c'est probablement ce qui explique qu'ils vendent plus de
disques à l'extérieur du pays (ou devrais-je dire de la province!), le
grand public québécois étant plutôt frileux avec la guitare lourde. Il
s'agit encore une fois d'un bon album d'un groupe qui traîne à lui seul la
scène underground québécoise depuis tant d'années. (décembre 2006)
Indica
½
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Guillemots, Through the Windowpane
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Mojo
dit d'eux que c'est actuellement le groupe britannique le plus
intéressant... c'est pas rien! En même temps, groupe britannique, c'est
vite dit: le chanteur est anglais, le guitariste brésilien, le
percussionniste écossais et la contrebassiste canadienne. Le groupe a
sorti un premier mini album au moi de mai,
From The Cliffs, qui avait déjà fait mouche... Ils sont passés sur
Canal +, en live, et avaient montré une pop assez fascinante, et une
maturité impressionnante. Voici que, quelques mois plus tard, sort leur
véritable premier album: Through the Windowpane, verdict... Dans sa
globalité, l'album est un poil décevant, non pas parce qu'il n'est pas
bon, mais uniquement parce qu'il est irrégulier. Quand on voit ce que ces
gars-là peuvent faire sur certains morceaux immenses, alors on peut
regretter un manque de régularité dans la qualité. La musique de
Guillemots, c'est de la pop, au sens propre. Mais pas la pop de
Coldplay, ou celle d'Oasis, c'est une musique pop qui se veut
très aventureuse, très arrangée, forcément grandiloquente, rappelant
certaines orientations prises par The Arcade Fire ou autre
Divine Comedy. Ils arrivent à provoquer la rencontre de plusieurs
styles, le rock, le jazz, la soul, l'électro... avec différents
instruments comme les guitares, piano, cuivres... tout en y mettant des
formes rondes, pour rendre cohérent le tout, et très pop. L'album prend
vraiment son envol sur le deuxième et excellent titre, "Made Up Lovesong #
43", bien rythmé, et soutenu par le piano. "Redwings" est une superbe
ballade cosmique trimballée par les cuivres, et le double chant voix homme
et femme. Plus loin, le 6e morceau, titre éponyme, est un des
meilleurs de ce premier disque. La mélodie se compose notamment de
différents sons de claviers, qui donnent un côté très planant. Alors c'est
clair, ce premier opus comporte quelques titres proches de la perfection!
Mais malheureusement d'autres restent assez perfectibles... voire certains
inutiles, il faut le dire. Mais honnêtement, il ne faut pas forcément
passer à côté de Guillemots, qui a quand même quelque chose d'essentiel.
(février 2007)
½
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Emily Haines & The Soft Skeleton,
Knives Don’t Have Your Back
En 2006, la
chanteuse du groupe alternatif torontois
Metric
(et de Broken Social
Scene) a décidé de prendre un
chemin parallèle avec un album sous son propre nom (accompagnée de The
Soft Skeleton
qui est composé de membres des 2 groupes nommés précédemment). Alors que Metric
joue essentiellement dans le style indie
rock aux influences new
wave, Haines nous offre ici
un produit beaucoup plus doux (plus « soft »). Elle nous présente une
majorité de pièces introspectives au piano dans le genre indie
pop, avec des influences jazz que n’aurait pas renié son défunt père, le
poète jazz montréalais
Paul Haines. Elle nage
quelque part entre les styles d’auteurs-compositeurs comme
Neil Young, Neko Case,
ainsi que Rufus
et Martha Wainwright.
En bout de ligne, Knives
Don’t Have Your Back est un album engagé et mature qui solidifie encore plus la position d’Emily
Haines dans la musique pop intelligente contemporaine. Le disque nécessite
quelques bonnes écoutes pour capter notre attention et ne s’écoute pas
dans toutes les circonstances compte tenu de son ambiance plutôt calme.
Par contre, il permet de découvrir une chanteuse, auteure et compositeure
de grand talent. Vous pouvez également lire ma chronique d’un mini-album
lancé récemment,
What Is Free To A Good Home?. (septembre 2007)
Last Gang
½
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The Heart Attacks,
Hellbound & Heartless
The Heart Attacks est un groupe de rock n' roll garage
d'Atlanta en Georgie qui a été découvert par Tim Armstrong (Rancid)
et signé sur son étiquette, Hellcat Records, après un premier album lancé
sur un label indépendant en 2005. Hellbound and Heartless a été
réalisé par Lars Frederiksen (un autre de Rancid) et nous propose
un punk rock garage extrêmement énergique quelque part entre les New
York Dolls et les New Bomb Turks. Le groupe s'inspire également
fortement du glam rock des années 80 (Poison, Pretty Boy Floyd,
etc.), particulièrement sur la pièce "Eyes". On peut aussi deviner une
grande admiration envers Joan Jett qui participe d'ailleurs à "Tearstained
Letters", une pièce dans laquelle on retrouve de l'orgue, un instrument
qui reviendra discrètement en certains endroits insolites. Le groupe
reprend admirablement "Travelin' Band" de Creedence Clearwater Revival
et en fait une version rock n' roll particulièrement énergique. Il
s'agit du premier extrait de cet album intense de 40 minutes qui est
définitivement dangereux pour la crise cardiaque. Le disque possède en
plus une grande créativité qui va chercher son inspiration dans tous les
styles et toutes les époques. C'est un album qui ne contient pas vraiment
de faiblesses si ce n'est le fait qu'il ne propose rien de véritablement
nouveau. Ils n'inventent peut-être rien, mais ils s'approprient
parfaitement le mélange qu'ils nous offrent qui est suffisamment réussi
pour en faire un des bons albums de l'année. (découverte du mois de
décembre 2006)
Hellcat /
Epitaph
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Heavens,
Patent Pending
Heavens est un projet de Matt Skiba de Alkaline
Trio et de Josiah Steinbrick de F-Minus. Ce projet leur
permet d'explorer des horizons différents de leurs groupes respectifs et
ils vont plutôt visiter le punk/new wave de la fin des années 70 (Wire,
Television) et le rock alternatif des années 80 (Sisters Of
Mercy, The Cure, The Smiths, Depeche Mode), le
tout avec des synthétiseurs et de la batterie électronique. La
collaboration est née après que Steinbrick ait fait entendre des musiques
à son ami Skiba qui a adoré. Excités par le potentiel musical de ces
compositions, ils ont donc décidé d'embarquer dans l'aventure dans
laquelle Steinbrick a composé la musique et joue les instruments pendant
que Skiba s'est occupé des paroles et chante. Patent Pending a été
entièrement composé en environ 1 semaine en août 2004 et on peut enfin en
entendre le produit final. À l'écoute du premier extrait, la chanson-titre,
j'ai été complètement renversé par sa qualité et elle est de loin ma
préférée. D'autres pièces sont particulièrement efficaces, malgré leur
simplicité, et les faiblesses sont quasi-inexistantes. J'ai le sentiment
que ce projet parallèle des 2 gars pourrait bien se transformer en projet
permanent tellement il est solide. Une très belle découverte... (novembre
2006)
Epitaph
½
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Hell Is For Heroes,
Transmit
Disrupt
Hell Is For Heroes est
un groupe post-hardcore britannique qui nous arrive avec un deuxième album
explosif. Alors que leur premier album,
Neon Handshake, avait obtenu d'excellentes critiques en Angleterre,
c'est le monde entier qui découvre le groupe avec Transmit Disrupt. Ils
tirent leurs influences de Refused et Fugazi, mais Hell Is For
Heroes est beaucoup plus accessible. On peut facilement les comparer à My
Chemical Romance (en beaucoup mieux quand même), avec aussi certains
éléments de grunge bien discrets (Nirvana). Malgré l'accessibilité du
son du groupe, il effraiera certainement les radios commerciales. Par contre,
dans le milieu underground, Hell Is For Heroes risque fort d'avoir l'effet
d'une bombe. La créativité typiquement britannique du groupe fait en sorte que
le quintet se différencie de la masse des groupes américains dans le genre.
Quelques pièces se démarquent par leurs mélodies particulièrement accrocheuses
comme les succès "Kamichi" et "Models For The Programme", sans oublier les
excellentes "One Of Us"
et "Folded Paper Figures". C'est un album qu'on découvre à chaque écoute et
vient un moment où on ne peut plus s'en passer. Un excellent album qui
figurera assurément dans le top 20 de l'année en cours. (mai 2006)
Vidéoclip: "Kamichi"
Burning Heart /
Epitaph
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Lulu Hughes,
Crazy Mama!
4 ans après son tout
premier album qui s'était fait tant attendre, la diva Lulu Hughes est de
retour avec Crazy
Mama!.
Je dis diva parce qu'avec une voix aussi puissante qui se situe
quelque part entre Aretha Franklin et Janis Joplin, c'est
difficile de simplement la qualifier de chanteuse. Elle qui a été choriste
pour de nombreux artistes à travers les années, c'est avec grand plaisir qu'on
écoute sa propre musique. Elle nous propose un mélange de rock bluesé, soul,
funk et swing, le tout avec cette énergie débordante qui la caractérise.
Contrairement à d'autres chanteuses qui ne présentent que le produit qui sera
apprécié des radios commerciales, Lulu fait à sa tête et nous présente la
musique qu'elle aime vraiment. Ouverte sur le monde, on sent rapidement au
début de l'album que ses influences vont bien au-delà des frontières du
Québec. Le premier extrait, "Faut marcher!", risque de connaître autant de
succès que "Rock With Me" de l'album précédent, puisque c'est un boogie
particulièrement entraînant. "Planète funk", la swing "Chien-chat" et la disco
"Dance Floor" sont également des pièces de première qualité. Il n'y a que "On
ne s'aime plus", une ballade qui vient complètement casser le rythme en plein
milieu, qui n'a rien d'exceptionnel. L'album a été réalisé par Éric
Létourneau et elle a su s'entourer de choristes et de musiciens de grand
talent. On retrouve entre autres les choristes Élisabeth Blouin-Brathwaite
et Kim Richardson et le guitariste Dan Georgesco (des Porn
Flakes et ex-Too Many Cooks). Malgré quelques pièces un peu plus
faibles, il s'agit d'un album de premier plan, supérieur à tous les albums
québécois en français parus jusqu'à maintenant en 2006. (juillet 2006)
Novem
½
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I Am Ghost,
Lover's Requiem
I Am Ghost est un groupe californien dans le genre post
hardcore / gothique. On peut les comparer à My Chemical Romance et
Fall Out Boy, même s'ils utilisent une approche légèrement
différente. Le groupe nous propose ici son 2e album complet en
2 ans et il se veut un opéra rock. J'avoue que le résultat est plutôt
impressionnant dans le genre opéra. Même les harmonies à la guitare, qui
m'ont rappelé à certains moments les virtuoses Yngwie Malmsteen et
Steve Vai, nous rapprochent de ce côté classique de l'opéra, en
plus de la présence occasionnelle d'orgue et de violons. Pour ceux qui
commencent à avoir peur, ne vous en faites pas parce que le coeur même de
cet album est totalement punk rock, un punk rock très énergique en plus.
C'est plutôt au niveau des arrangements et de la texture musicale qu'on se
rapproche de l'opéra rock. Le résultat est excellent et Lover's Requiem,
sans révolutionner l'industrie musicale, présente un produit qui réussit à
se différencier quelque peu de tout ce qu'on retrouve dans le marché en ce
moment. C'est un album qui s'écoute bien du début à la fin, malgré le fait
qu'aucun titre n'en ressort véritablement. (décembre 2006)
Epitaph
½
|
The Killers, Sam's
Town
Directement de Las Vegas, voici à nouveau les Killers avec
un 2e album après le succès monstre de
Hot Fuss il y a 2 ans. Ils nous avaient alors offert un album
surprenant par son efficacité et sa créativité, et on les considérait
comme le penchant américain de Franz Ferdinand. Avec Sam's Town,
on doit effacer le tableau et oublier toute opinion préconçue. Je ne
sais pas trop ce qu'ils ont essayé de faire, mais j'ai l'impression que
les gars se sont cherchés quelque peu lors de l'écriture de ce 2e
album, alors que c'était le temps du vrai test. Ils ont tenté d'être plus
"vrais", barbes à l'appui, et le titre de l'album Sam's Town est le
nom d'un casino de Las Vegas qui est considéré comme le vrai visage de la
ville contrairement aux méga casinos qui sont apparus ces dernières
années. Ils ont tenté d'être un peu plus sérieux, mais "plus sérieux"
égale malheureusement "moins divertissant". Musicalement, les comparaisons
se rapprochent essentiellement des "sérieux"
U2 et Bruce
Springsteen, et on doit parler plus de copie que d'inspiration ici.
Avec "My List", j'ai eu l'impression que j'écoutais une collaboration de
Meat Loaf et Styx, ce qui n'est rien pour attirer quelque
mélomane que ce soit! On peut quand même apprécier le succès "When You
Were Young", "For Reasons Unknown" et la chanson-titre, sauf que plusieurs
autres pièces sont carrément monotones et pas trop créatives. C'est donc
un album plutôt décevant que nous offrent The Killers après avoir créé des
attentes considérables avec leur album précédent. Sam's Town ne
fait vraiment pas le poids aux côtés de son colossal prédécesseur...
(critique principale de novembre 2006)
½
|
K-Maro,
Platinum Remixes
Mine de rien, il y a déjà plus de 10 ans que K-Maro fait carrière, lui qui
a fondé le groupe hip hop LMDS alors qu’il n’avait que 13 ans. Il
souligne donc ici son 10e anniversaire sur disque avec cette
compilation regroupant 14 remix de ses meilleures chansons, en plus du
nouveau succès "Let’s Go". Ce rappeur francophone a fracassé des records
en 2004 avec le méga succès "Femme Like U" sur lequel on pouvait entendre
la chanteuse Nancy Martinez. Il a non seulement atteint le sommet
des palmarès au Québec, mais aussi en France et un peu partout dans la
francophonie. On retrouve cette pièce ici dans un remix passablement
différent de la version originale. Vous pourrez également y entendre le
succès "Crazy", sans oublier "Histoires de luv", "Gangsta Party" et bien
d’autres pièces très appréciées des fans. Ceux-ci seront complètement
ravis par cette compilation qui fait un bon survol de sa carrière tout en
présentant les pièces avec une certaine fraîcheur. J’aurais aimé par
contre pouvoir lire un livret un peu plus détaillé avec plus
d’informations sur chacune des chansons. Mais, il s’agit tout de même
d’une bonne introduction au personnage. (janvier 2007)
K.Pone /
Warner
|
Éric Lapointe, N'importe qui
: 1994-2006 (CD + DVD)
En 1994 apparaissait dans le
paysage musical québécois un jeune rockeur sans compromis nommé Éric
Lapointe. Douze ans plus tard, il avait brisé quelques barrières
radiophoniques et avait vendu plus d’un million d’albums. Que ce soit dans
des chansons rock ou des ballades intenses, ses succès sont nombreux et on
les retrouve presque tous regroupés ici. Le CD nous offre ses 17 plus
grands succès, tirés de ses 4 albums studio et de son double disque en
concert,
Adrénaline. On peut aussi entendre la très rock "Tattoo", la
chanson-thème du film à succès
Bon cop, bad cop. Pour ce qui est du DVD, il présente les
vidéoclips des 17 pièces du CD, mais avec en plus les vidéoclips pour les
3 chansons-thèmes des films Les Boys, ainsi que "Loup blanc", un
duo avec Florent Vollant paru sur l’album
Katak de celui-ci. Ce dernier vidéoclip a été réalisé par
Patrick Huard, qui a aussi réalisé par la suite "La bartendresse",
qu'on retrouve également ici. Il est important de noter que pour les 3
succès extraits de son premier album,
Obsession, il s’agit ici de versions inédites (autant pour les
versions audio que pour les vidéoclips) puisque la relation entre Lapointe
et sa première compagnie de disques, Gamma, est plutôt houleuse. Le
CD et le DVD se terminent d’ailleurs avec une toute nouvelle version de
son plus grand succès, "N’importe quoi". Tous ces succès, présentés
chronologiquement, sont dignes des plus grands et il s’agit définitivement
d’une compilation à posséder dans sa collection. (février 2007)
Diffusion YFB
½
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Romain Lateltin,
Elle veut de l'homme
Après un premier
album de qualité présenté il y a 2 ans, Romain Lateltin est de retour avec
un nouvel album concept. Cette fois-ci, il nous raconte l'histoire d'une
femme d'une trentaine d'années, nymphomane, vierge et plutôt laide. Il
utilise un humour parfois provoquant qui égratignera quelques demoiselles
croyant voir du machisme à chaque coin de rue. Musicalement, il continue
dans la pop électro aux influences de Gainsbourg et Daho, un
style qu'il maîtrise à la perfection et qui est totalement adapté à sa
voix. Auteur au talent indiscutable, on peut le comparer plus que jamais à
Jérôme Minière, son penchant québécois. On retrouve sur Elle
veut de l'homme une belle évolution par rapport à l'album précédent.
Quelques pièces sont tout à fait excellentes et ont tout pour connaître du
succès dont la chanson-titre qui est ma préférée. Quelques musiques m'ont
tout de même moins intéressé, mais les textes et le fait que c'est un
album concept nous obligent à écouter jusqu'au bout. Un très bon album
encore une fois pour ce Français de grand talent. (septembre 2006)
½
|
Jean Leclerc,
Mexico
Après une quinzaine
d'années de succès sous le nom de Jean Leloup, Jean Leclerc a
décidé de faire "mourir" le personnage pour ne plus avoir à jouer ses
vieilles chansons. Il a ensuite lancé le double album en concert
Exit qui incluait aussi un DVD sur lequel il présentait la fin de
Jean Leloup et le brûlage de sa guitare. Par la suite, il a publié un
livre sous le pseudonyme de Massoud Al-Rachid,
Noir destin que le mien, et a mis sur le marché la compilation
ultime de Jean Leloup,
1985-2003: Je joue de la guitare. Finalement, voici un nouvel
album, 2 ans à peine après la "mort" de Leloup. On peut donc dire que Jean
"Dead Wolf" Leclerc n'a jamais été aussi actif que depuis qu'il a fait
mourir son personnage. Sur Mexico, Leclerc nous présente un travail
véritablement en solo alors qu'il y joue tous les instruments en plus d'en
faire les arrangements et les mixes. L'album contient beaucoup de pièces
acoustiques dont certaines qui s'apparentent à une lecture de poésie pure
et simple ("Personne I", "L'innocence de l'âme", "Les amours mortes", "L'église" et
"Jarneton et Gringoire"). D'autres, par contre, nous ramènent dans un
univers qui ne nous était pas étranger du temps de Leloup (les succès
"Tangerine" et "Le malheur", etc.). Une de mes préférées est la très
entraînante "Cowboy Groove", juste avant que Leclerc fasse preuve
d'énormément d'ironie sur "Everybody Wants To Leave", une pièce dans
laquelle il semble carrément se vider le coeur au sujet des chanteuses
issues de la télé-réalité Star Académie. Sur ce "premier album",
Jean Leclerc fait preuve d'une explosion de créativité artistique, en
partie à l'image de
Les fourmis de Leloup. Il s'agit d'un album extrêmement solide,
malgré de nombreuses variations qui pourront en déboussoler plusieurs.
Mexico fait certainement partie des meilleurs albums francophones de
l'année. (décembre 2006)
|
Mademoiselle K,
Ça me vexe
Mademoiselle K est une chanteuse parisienne de 25 ans qui
n'est pas sans nous rappeler Chrissie Hynde des Pretenders,
tant par le look que par le style musical. J'ai aussi pu établir un
parallèle avec Patti Smith en certaines occasions. Attitude punk et
voix rauque à cent mille lieues de la chanteuse française typique (avec un
filet de voix) font de Mademoiselle K une rockeuse comme en retrouve peu
en France. L'album débute doucement avec la minimaliste "Reste là". Par
contre, le rythme s'accélère drôlement avec "Ça sent l'été" et la
chanson-titre. La guitare égratigne plus que la moyenne pour un rock
français et elle enlève tous les doutes qu'on pourrait avoir au sujet du
côté résolument rock de l'album. Ses textes sont tout aussi incisifs et
elle ne passe pas par 4 chemins pour faire passer ses messages. Sans être
d'une originalité sans bornes, les chansons de Mademoiselle K sont
généralement accrocheuses et efficaces. Ça me vexe est donc un
album intéressant qui mérite de s'y attarder. (novembre 2006)
Roy /
EMI
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Malade Mantra,
Quatre millions de tounes
Malade Mantra,
c'est avant tout un trio auquel s'ajoutent Igor Bartula (de
Caïman Fu) à la basse en tant que "membre honorifique" et plusieurs
autres invités aux claviers, cuivres, etc. Après avoir remporté un prix au
Festival de la chanson de Granby en 2004, le groupe nous propose son
premier album, Quatre millions de tounes, composé de 11 pièces pour
un total de 46 minutes. Musicalement éclectique, l'album nous présente une
panoplie d'influences du monde entier qui viennent enrichir leur son pop
rock avec du reggae, du ska, du jazz, des rythmes africains, du funk, etc.
Malgré cette richesse musicale incomparable, peu de pièces ont réussi à
m'impressionner réellement. Il semblait toujours manquer la petite
étincelle qui rendrait la pièce intéressante et plusieurs tombent à plat
ou m'ont carrément ennuyé. C'est bizarre considérant l'intégration de tous
ces styles plus joyeux les uns que les autres. Même s'il s'agit d'un album
pop rock, très peu de chansons ont un véritable potentiel commercial en
dehors de la chanson-titre. La grande variété musicale nous force à porter
attention à l'album, mais ce qui nous amène à nous rendre à la fin, c'est
plus la curiosité que le plaisir. C'est bien dommage parce qu'on peut les
comparer à Dobacaracol et Caïman Fu, mais on ne peut
malheureusement pas éprouver le même sentiment de joie en écoutant
l'album. C'est certain que si vous avez une soif insatiable de rythmes
différents dans des chansons en français, vous en aurez plein les oreilles
avec Malade Mantra qui risque fortement de vous plaire. Mais pour ma part,
je ne sais pas combien il faut d'écoutes de l'album avant de réellement
accrocher, mais même si j'ai vraiment essayé d'apprécier, j'ai abandonné
avant d'atteindre le nombre d'écoutes requis. Voyons voir ce que le futur
nous dira à leur sujet, car le potentiel est là. Au moins, ce qu'ils font
se différencie de la masse... (mars 2006)
Voxtone
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Malajube,
Trompe-l'oeil
Trompe-l'oeil est le 2e
album du groupe alternatif québécois Malajube, après
Le compte complet paru en 2004, qui avait connu un certain succès
dans l'underground montréalais, mais sans vraiment en sortir. Avec
Trompe-l'oeil, c'est une toute autre histoire alors que le groupe a
réussi à obtenir du succès avec "Montréal -40oC" et "Pâte filo",
en plus qu'on ait entendu très souvent "Ton plat favori" dans une
publicité télévisée. L'album a même réussi à capter l'attention des
Américains, malgré le fait qu'il soit totalement en français. Parions que
le groupe préparera bientôt quelques titres en anglais pour aller visiter
nos voisins du sud. Leur style est passablement unique au Québec alors
qu'ils nous offrent un rock alternatif varié sans être garage, ni punk, un
son qui est passablement accessible. On peut les comparer aux
Flaming Lips et à Super Furry Animals, avec des éléments de
Radiohead dans leurs moments les plus planants. On retrouve plusieurs
collaborations spéciales sur l'album dont Pierre Lapointe,
Martin Pelland et Simon Proulx qui prêtent leur voix à "Montréal
-40oC", Joe des Breastfeeders qui joue des maracas sur
"Montréal -40oC" et les gars de Loco Locass qui ont
écrit les paroles de l'excellente pièce hip hop "La Russe" en plus d'y
prêter leurs voix. Malajube nous offre ici un album extrêmement solide,
autant par sa créativité que par l'efficacité de ses compositions.
(février 2007)
|
Marabu,
Égo Système
Marabu est un duo composé de 2 jeunes Québécois, Jesse
Proteau et André Simard. Après le premier simple "Si pour vivre",
qui a obtenu passablement de succès dans certaines radios et à Musique Plus,
ils nous ont présenté en janvier 2006 leur tout premier album, Égo Système.
Il s'agit d'un album essentiellement intimiste basé sur la guitare acoustique
et les harmonies vocales. Le duo possède un talent certain pour interpréter
ses textes de qualité. Et avec leur look de jeunes premiers, les gars ont tout
pour s'attirer la sympathie d'un jeune public féminin. Ils font d'ailleurs un
peu trop boys band à mon goût par moments avec des chansons légères à
souhait. En plus, certaines pièces sont particulièrement ennuyantes ("Tu me
manques", "Angel", etc.). Au jeu des comparaisons, un nom m'est rapidement
venu en tête: Wilfred Lebouthillier, notre cher gagnant de la
première édition de Star Académie. Espérons que ce n'est pas le début d'une
génération d'artistes qui sera influencée par le style musical imposé à
l'académie. Comme 2e extrait de l'album, ils ont choisi "Que des
mots", qui n'est pas inintéressante, mais "Fais pas semblant" est largement
supérieure et de loin ma préférée de l'album. Pour le reste, disons que ce
n'est pas trop mon genre, mais que j'avais le doigt attiré régulièrement vers
la télécommande. (juin 2006)
Tox
½
|
The Mars Volta -
Amputechture
Voici le 3e
album du groupe indescriptible The Mars Volta. Encore une fois le groupe
explore différents territoires commençant le tout dans le psychédélisme le
plus total avec "Vicarious Atonement",
une intro de plus de 7 minutes qui met la table pour un autre album rempli
d’expérimentation. "Tetragrammaton" suit avec des élans un peu plus rocks
pendant plus de 16 minutes, alors qu’on entend un peu plus la guitare de John Frusciante
(des Red Hot Chili
Peppers), lui qui joue
la quasi-totalité des guitares sur l’album même si ça personnalité ne
ressort à aucun moment (heureusement que son nom est inscrit dans le
livret). Quant à "Vermicide", elle est possiblement la plus accessible,
alors que le refrain nous reste presque en tête. On retourne immédiatement
ensuite avec une pièce de 11 minutes, "Meccamputechture",
puis les gars nous offrent des textes en espagnol (la ballade acoustique "Asilos
Magdalena" et l’excellente "Viscera Eyes").
Le groupe peut facilement se comparer à
System Of A Down,
surtout dans les moments les plus lourds, mais il réussit plus
difficilement à nous accrocher, surtout avec ses pièces qui avoisinent ou
dépassent régulièrement les 10 minutes et des thèmes plutôt complexes. Il
faut vraiment garder l’esprit ouvert avec The Mars Volta et avoir la
patience de réécouter l’album à quelques reprises avant de se faire une
opinion. Amputechture demeure dans la lignée des 2 précédents albums du groupe, malgré de
grandes différences puisque toutes leurs pièces se distinguent de toute
façon. C’est encore une fois un très bon disque, mais qui ne bénéficie
plus de l’effet de surprise des débuts. (octobre 2007)
½
|
Matchbook Romance, Voices
Matchbook Romance
est un groupe de l'état de New York identifié au départ comme un groupe
punk, post hardcore et emo. Sur Voices, leur 2e album,
on retrouve plutôt un rock assez commercial avec plusieurs power
ballads (des ballades quand même rythmées). On y retrouve une
atmosphère sombre et dramatique, alors que le disque est orchestré à la
façon d'un opéra rock. On a presque l'impression d'écouter la bande
originale d'un drame romantique qui tourne à l'horreur. On peut donc dire
qu'ils ont su grandement innover sur ce 2e essai qui surpasse
certainement le 1er en originalité. Les fans de la première
heure risquent d'être déboussolés au premier abord et c'est certainement
un tout nouveau public qu'ils réussiront à aller chercher grâce à ce
nouvel album. Malgré les grands efforts de créativité que le groupe a su
apporter, je n'ai malheureusement pas été attiré par les pièces de
Voices. C'est certainement plus une question de goût ici, mais j'ai
trouvé que rien ne ressortait vraiment de cet album (à part "Monsters", le
premier extrait du disque). J'ai l'impression que ce type d'album prend
tout son sens dans une mise en scène théâtrale remplie d'artifices, style
drame musical. Si vous avez une attirance pour ce type de musique, vous y
entendrez certainement plusieurs éléments intéressants, mais pour ma part
je suis resté quelque peu sur mon appétit. (mars 2006)
Vidéoclip: "Monsters"
Epitaph
|
The Matches,
Decomposer
Il y a 2 ans, nous voyions apparaître un nouveau groupe pop
punk prometteur et j'affirmais à ce moment qu'il faudrait attendre leur 2e
album pour véritablement voir The Matches éclore. Eh bien, le voici ce 2e
album et je peux dire que j'avais vu juste. C'est en effet un disque d'une
grande originalité qu'on retrouve avec Decomposer. Rien de moins
que 9 réalisateurs ont travaillé sur les 13 pièces du disque de près de 45
minutes. Parmi les plus connus, mentionnons Tim Armstrong, Mark
Hoppus et Brett Gurewitz. Le résultat est un album extrêmement
varié, éclectique, mais qui s'enchaîne tout de même admirablement bien. Le
tout débute avec un orchestre de chambre sur "Salty Eyes", un mélange
surprenant avec le groupe, mais tout de même très réussi. En certains
moments, on retrouve de l'électronique, du breakbeat, presque du hip hop
même. Mais c'est le pop punk qui demeure au coeur de la musique du groupe,
même si ce n'est pas un pop punk comparable à tout ce qui nous a été
présenté dans les dernières années. Vous pourrez entendre l'excellent
succès "Little Maggots" et le nouvel extrait "Papercut Skin", mais ma
préférée est certainement la complètement folle "Lazier Than Furniture",
une pièce punk parfaite pour un défoulement collectif. Il y a aussi
l'excellente "You (Don't) Know Me", réalisée par Tim Armstrong, qui est
incomparable et ne pourra vous laisser indifférents. Decomposer est
un album qui peut nous sembler un peu bizarre au départ et nous tenir sur
nos gardes, sauf qu'on l'apprécie de plus en plus à chaque écoute. Je le
conseille fortement. (octobre 2006)
Epitaph
|
Mercy Killers,
Bloodlove
Voici un trio californien de punk rock n' roll qui
déménage. Leurs influences proviennent essentiellement d'Angleterre alors
qu'on peut les comparer à The Damned, Generation X et aux
débuts de The
Clash. Après un premier mini-album en 2005 et de nombreux concerts
avec Transplants et Lars Frederiksen & The Bastards, le
groupe nous présente son premier album complet, Bloodlove. Avec
moins de 30 minutes, c'est un album qui va droit au but avec des pièces
"rentre dedans" sans aucune hésitation. Pour les amateurs de musique
introspective, vous seriez mieux de passer votre tour, car Mercy Killers
vous offre plutôt un rock n' roll d'une grande efficacité. Au moment où on
a l'impression que le rythme ralentit, au début de "End Transmission", on
se retrouve plutôt avec une des pièces les plus lourdes de l'album grâce à
un refrain à la limite du hardcore. C'est donc un album extrêmement solide
que nous propose ce nouveau groupe qui sera à surveiller dans les années à
venir. (octobre 2006)
Hellcat /
Epitaph
½
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Misstress Barbara,
Come With Me...
Après 4 ans d’absence sur disque, la Montréalaise d’origine sicilienne
Barbara Bonfiglio, alias Misstress Barbara, est de retour avec l’album
Come With Me… La DJ de réputation internationale a eu l’occasion de
perfectionner son style au cours des années grâce à ses performances dans
les meilleurs clubs à travers le monde. Après avoir joué la batterie
durant son adolescence alors que ses goûts musicaux se dirigeaient
uniquement vers le rock, Barbara a découvert la musique techno à notre
plus grand plaisir. Elle a développé son propre style de hard techno
et deep house, que ce soit sous le pseudonyme de Misstress
Barbara ou celui de Barbara Brown. Par contre, Come With Me…
nous présente un côté un peu moins dur. Il y a bien toujours ses
influences rock, punk, latines et jazz qu’on peut percevoir à travers sa
techno bien dansante, mais elle s’approche de plus en plus d’une musique
lounge par moments. On sent plus que jamais une certaine émotivité
dans l’œuvre mixée de Barbara et ce, tout au long des 72 minutes
ininterrompues de l’album. Parmi les 17 titres offerts, on doit noter la
présence de 2 compositions de la belle Sicilienne de 30 ans. Elles
incluent
"I Love You" qui constitue certainement la pièce de résistance de ce disque.
Après un début en force avec la pièce minimaliste "Too Hot" de Sebo K,
il y aura plusieurs bons moments dont "My Wav (club mix)" de Andrea
Bertolini, "Beta Boy" de Trentemoller, "Don’t U Want" de
Zdar et "He-Man" de Boysnoize. La deuxième moitié du CD est
peut-être un peu moins éclatante, devenant plus ambiante (malgré un
groove toujours très efficace pour danser). Les pièces sont
évidemment admirablement mixées, ce qui n’a rien de surprenant considérant
le grand professionnalisme qu’elle a su acquérir à travers les années.
Pour un album techno/house de grande qualité, ce nouveau disque de
Misstress Barbara est à considérer fortement avant bien d’autres. (mars
2006)
Iturnem /
Uncivilized World /
Koch
½
|
Mobile, Tomorrow Starts Today
Mobile est un
groupe originaire de Montréal, mais qui a déménagé à Toronto alors que la
scène musicale montréalaise était en pleine émergence à travers le monde.
Ils sont 5 francophones, mais ils chantent en anglais, alors que leur
musique est complètement internationale. Ils nous proposent une musique
pop rock moderne influencée des années 80, avec des rythmes réguliers
particulièrement efficaces. On peut les comparer à The Killers et
Franz Ferdinand, et on perçoit certaines influences de The Cure
et The Police. Ils avaient déjà connu le succès en 2005 avec "Montreal
Calling", une pièce qu'ils ont incluse sur ce tout premier album. On y
trouve aussi le succès "Out Of My Head", une des meilleures du disque,
ainsi que le nouvel extrait, "See Right Through Me". La chanson-titre est
également de très grande qualité. La réalisation de Matt DeMatteo
est remarquable tout au long du disque et fait en sorte qu'on a toujours
envie de monter le volume en entendant ces pièces énergiques et
fredonnables à souhait. Pour les amateurs de pop rock de qualité,
Mobile est certainement un groupe à découvrir, un groupe qu'on entendra
dans toutes les radios dans les mois à venir. (découverte du mois d'août
2006)
½
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Motion City Soundtrack,
Commit This To Memory: Deluxe Version (CD + DVD)
Motion City Soundtrack nous présentait en 2005 son 2e album,
Commit This To Memory, dont vous pouvez lire ma critique d’août
2005 en
cliquant ici. On nous offre maintenant une version de luxe de ce même
album. On y retrouve une chanson en boni ("Invisible Monsters"), ainsi
qu’un DVD. Particulièrement complet pour un DVD boni, il contient un
documentaire, un concert dans leur ville de Minneapolis au Minnesota, tous
leurs vidéoclips à ce jour incluant le plus récent pour la pièce "L.G.
Fuad" et d’autres contenus inédits. Ce DVD contient plus de 3 heures de
matériel et aurait très bien pu être vendu à lui seul. Il ajoute donc une
très bonne valeur à cet album que j’avais trouvé plutôt moyen. D’ailleurs,
je réalise en visionnant le concert que la majorité des meilleures pièces
du groupe sont les plus punks et qu’elles sont toutes tirées de leur
premier album,
I Am The Movie. Si vous désirez vous procurer
Commit This To Memory, je crois qu’il faut définitivement vous
tourner vers la version de luxe qui vous en donnera beaucoup plus pour
votre argent. (septembre 2006)
Epitaph
½
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Muse, Black Holes
And Revelations
Le trio britannique
Muse est de retour avec son quatrième album, après le grand succès de
Absolution en 2003 qui leur a enfin permis de se faire connaître en
Amérique. Le groupe innove encore une fois en explorant de nouveaux
territoires. Il se différencie de plus en plus de Radiohead, même si
quelques titres nous les ramènent en tête. Alors qu'on pouvait entendre
certaines influences métal sur l'album précédent, on en retrouve encore plus
ici. On y entend de la musique industrielle aux influences de Nine Inch
Nails, ainsi que de l'électronique à la Depeche Mode. Les riffs
de guitare y sont d'une grande efficacité et les solos à l'emporte-pièce ne
manquent pas. Le rythme varie énormément tout au long de l'album soutenant
l'intérêt d'un bout à l'autre. Par la richesse des
arrangements, on n'a plus du tout l'impression d'entendre un trio, mais
plutôt un groupe de 6 ou 7 musiciens. Ce qui est constant par rapport aux
albums précédents c'est le genre de thèmes qui y sont abordés, tournant
toujours autour de l'état de notre planète. On entend ici 11 des meilleures
compositions du groupe à ce jour qui, réunies sur le même disque, nous
donnent assurément le meilleur album de Muse. Les faiblesses sont rares,
l'énergie est impressionnante et, après quelques écoutes attentives, on ne
peut plus s'en séparer. Non seulement Black Holes and Revelations est
certainement le meilleur album du groupe, mais il est probablement le
meilleur album de 2006 pour l'instant. Pour un album rock, intelligent et de
qualité, ce nouvel album de Muse représente une valeur sûre. (critique
principale de septembre 2006)
Warner
½
|
My Chemical Romance,
The
Black Parade
Le groupe pop punk
américain My Chemical Romance est de retour 2 ans après le méga succès de
Three Cheers For Sweet Revenge. Cette fois-ci, le quintet nous
offre un album concept autour du thème de la mort. Ils disent avoir été
inspirés d'albums concepts des
Beatles (Sgt.
Pepper), de Pink
Floyd (The
Wall) et de Queen (A
Night at the Opera). Personnellement, j'ai un peu de difficulté à
détecter la comparaison, à part peut-être dans la structure à l'occasion,
puisqu'ils naviguent beaucoup plus dans les eaux de Green Day,
Fall Out Boy et Good Charlotte. Je n'avais pas été trop
renversé par leur album précédent et j'avoue que je trouve celui-ci
supérieur. C'est un peu long avant qu'on accroche réellement, mais à la 4e
piste, "The Sharpest Lives", on commence à être intéressés, puisque c'est
un succès assuré. Par la suite, on retrouve la pièce à succès "Welcome to
the Black Parade". "House of Wolves" fait certainement partie de mes
préférées avec un rythme effréné et une énergie incomparable. "Mama" nous
offre un rythme particulier et est peut-être celle qui nous amène le plus
près des albums concepts classiques énumérés plus tôt. "Teenagers" semble
avoir été écrite pour une publicité s'adressant aux adolescents avec sa
mélodie facile, mais elle a comme avantage de changer l'énergie du disque
(et du genre en général). À travers ces pièces plutôt originales,
certaines ballades et chansons pop punk standards nous rappellent à qui on
a affaire. Mais en bout de ligne, The Black Parade est un album
suffisamment solide pour faire partie des meilleurs albums du genre parus
en 2006. Un album qui vous surprendra en plusieurs occasions... (décembre
2006)
Reprise /
Warner
½
|
Orgamilk, Fluid
Orgamilk est un projet acoustique de Pedro, un Français
de Nantes, et Fluid est un album autoproduit de 11 pièces que Pedro a
entièrement enregistré chez-lui. On y trouve des pièces interprétées avec une
simple guitare acoustique et sa voix. Sur scène, le duo est complété par
Jean-Phi à la basse. J'avoue que je n'avais pas de grandes attentes
vis-à-vis cet album, mais j'ai été rapidement impressionné. C'est que les
influences de Pedro sont anglo-saxonnes ce qui donne des pièces totalement
anglophones, beaucoup plus près d'un son britannique ou américain que d'un son
français (et j'en étais bien heureux!). Certaines pièces m'ont fait penser à
Nirvana ("One
More Joke", etc.), tandis que d'autres se rapprochent de Jeff Buckley
(la chanson-titre, etc.). Pedro possède une voix rock sans grande puissance,
mais extrêmement efficace pour faire passer ses émotions dans ce type de
chansons. Mais, ce que je retiens surtout de l'album, c'est la qualité des
compositions qu'on peut vraiment apprécier dans ce contexte acoustique sans
fioritures. Il y en a bien quelques-unes qui se démarquent un peu moins par
leur originalité, mais généralement, la satisfaction est au rendez-vous.
Orgamilk est assurément un duo à découvrir et à surveiller dans les années à
venir. (avril 2006)
½
|
Ricky Paquette,
Early For the Show
Ricky Paquette est
un virtuose de la guitare blues âgé de seulement 15 ans (il en avait 14
lors du parachèvement de ce 1er album). Ce jeune homme de
l'Outaouais nous offre essentiellement des classiques blues, mais il nous
présente aussi 3 excellentes compositions: "Schoolboy Blues" (une de mes
préférées), "I'm A Fool" et l'instrumentale "Woodshed Blues". L'album
démarre en trombe avec les classiques "Caledonia" de Fleecie Moore
et "Crossroads" de Robert Johnson. Plus tard, des pièces un peu
plus calmes viennent ralentir ce rythme effréné: "Leave My Little Girl
Alone" de Buddy Guy et "Red House" de Jimi Hendrix. L'album
se termine avec d'autres classiques de Robert Johnson, The
Allman Brothers Band et Jimmie Vaughn. En boni, on retrouve
l'incontournable "Georgia On My Mind" popularisée par Ray Charles.
On dit souvent qu'il faut être torturé et avoir beaucoup souffert pour
être un bon chanteur de blues. Ricky Paquette nous prouve tout à fait le
contraire avec une voix extrêmement mature pour son âge et un jeu de
guitare comparable aux plus grands. J'avoue que je n'avais pas de très
grandes attentes avant d'écouter cet album d'un ado qui joue du blues,
mais Ricky Paquette est beaucoup plus que ça: on peut déjà le considérer
comme un des meilleurs bluesmen au pays et il a tout un avenir devant lui.
Aussi, avec des compositions solides comme on retrouve ici, on risque de
l'entendre assez rapidement nous offrir un album complet de créations
originales, ce qui lui permettra de jouer autre chose que des classiques
du genre. Ce jeune homme plaira rapidement à tous les fans de blues! (août
2006)
Preservation
½
|
Kevin Parent,
Compilation
Après plus de 10 ans de carrière, on retrouve sur un seul CD tous les plus
grands succès du Gaspésien Kevin Parent. Il y en a 14 en tout, la majorité
tirée des albums
Pigeon d’argile et
Grand parleur petit faiseur, ses 2 meilleurs disques. On retrouve
aussi, bien évidemment, son méga succès "Caliente", ainsi que sa très
bonne reprise de "Le petit roi" de Jean-Pierre Ferland. On peut
également entendre le succès anglophone qu’il a enregistré avec les
Porn Flakes pour leur premier album, la très bonne "Down in Mexico",
sans oublier la chanson-thème qu’il avait offerte à Télé-Québec pour
l’émission Pignon sur rue, la première véritable téléréalité au
Québec. On peut noter 2 défauts principaux à cette excellente
compilation : l’absence de chronologie et le manque de notes sur les
pièces présentées, ses albums et sa carrière. C’est dommage parce que le
CD nous est offert avec classe dans un magnifique boîtier. Musicalement,
tout le meilleur de Kevin est inclus, ce qui en fait automatiquement un
disque d’une grande richesse. Cette compilation est parfaite pour les
néophytes, tout en apportant une grande satisfaction à ses fans de la
première heure. (février 2007)
Tacca
|
Parkway Drive,
Killing With A Smile
Parkway Drive est un groupe hardcore australien qui a connu
beaucoup de succès dans son pays avant d'être signé par Epitaph pour une
distribution en Amérique. Ils ont un son qui s'approche plus du thrash
metal ou même du death metal que du punk hardcore. On peut bien sûr les
comparer à des groupes comme Hatebreed et Killswitch Engage,
mais tout au long du disque un tas de souvenirs du métal des années 80 me
sont revenus en tête (car oui j'y étais!). Leur jeu de guitare aux
harmonies parfaites taquinerait certainement les oreilles des gars de
Slayer, Helloween et Iron Maiden. Quant à la voix
gutturale, elle ne serait certainement pas reniée par les chanteurs de
Sepultura, Kreator et Napalm Death. Dans la structure
musicale, on peut déceler des influences punks, mais j'ai eu beaucoup plus
l'impression d'écouter un album métal qu'un album d'héritiers des Dead
Kennedys. Le ralentissement du rythme en certaines occasions pour
rendre la musique encore plus lourde risque de plaire particulièrement aux
fans de vrai heavy metal. Killing With A Smile ne renverse aucune
barrière, puisque celle-ci a déjà été largement piétinée, sauf que le
groupe démontre une certaine fraîcheur qui est intéressante à entendre
pour un style qui date déjà de 3 décennies. Leur créativité les propulsera
probablement dans l'underground mondial du hardcore, malheureusement aux
côtés d'un tas d'autres groupes... (octobre 2006)
Epitaph
|
Pearl Jam,
Pearl Jam
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Nouvel album de Pearl
Jam, 4 ans après le très réussi
Riot Act. L’entre deux
n’a été fait que de compilations et autres
lives
en série. Les américains de Seattle furent d’énormes stars dans les années 90,
l’un des piliers du mouvement grunge qui s’est peu à peu éteint… et que Pearl
Jam a, comme les autres, abandonné. Alors, c’est quoi Pearl
Jam en 2006 ? En quelques mots, c’est un groupe efficace, musicalement
forcément très au point, mais pas forcément courageux, explorateur et novateur
! Mais cet album éponyme est tout de même loin d’être mauvais. On parle de
retour aux sources ? Pas tout à fait d’accord… Ce qui est juste clair c’est
que le groupe sonne fort et puissant, trop lourd pour être du rock et pas
assez hargneux pour être du métal.
Très engagés, les textes de Eddie Vedder dénoncent, et le chanteur
hurle son mécontentement (notamment contre un certain G. W.
Bush…). Les 3 premiers titres sont de véritables tornades ! Les guitares
balancent directement le mur de son, et Vedder
fait encore profiter de sa voix hors du commun. Très clairement, musicalement,
il n’y a pas grand-chose à dire, ni à redire… Pas grand-chose à dire ? En
effet, c’est assez basique comme approche, c’est même très étonnant pour un
groupe qui a autant d’expérience. Pas de cabrioles sonores, pas de morceaux
vraiment très au-dessus du lot… Pas grand-chose à redire ? Non, parce qu’il
faut bien préciser que même si ce n’est pas réellement exceptionnellement
nouveau, c’est tout de même bien joué au carré. Batterie qui claque,
rythmiques de guitare et solos acérés, ce nouvel album ne pêche pas par son
manque de technique… juste cruellement par son manque de renouveau ! Ca
devient donc lassant assez rapidement… (juillet 2006)
½
|
Peezee,
Star Status
Peezee est un rappeur,
producteur et réalisateur montréalais qui nous propose son deuxième album. Il
nous offre un son hip hop extrêmement riche musicalement qui n'a rien à envier
aux Américains. Il chante d'ailleurs en anglais, ce qui le différencie déjà
des autres rappeurs québécois. Il exploite au maximum les clichés déjà établis
dans le genre, n'hésitant pas à présenter de jolies filles au décolleté
profond et au déhanchement abusif dans son premier vidéoclip pour la chanson
"Mr. Fira". Cette pièce, aux influences dance hall à la Sean Paul,
se distingue du reste de l'album, tout comme le 2e extrait,
"Kool Bammaz". C'est dans ce genre que Peezee est à son meilleur selon moi. Le
reste du disque est essentiellement hip hop avec des influences R&B à gauche
et à droite, le tout toujours bien rythmé et magnifiquement arrangé. Peezee
possède tout ce qu'il faut pour atteindre le "statut de star" et être idolâtré
par les jeunes fans qui emplissent les nombreux clubs hip hop et R&B de
Montréal. Si vous aimez le genre, il ne vous décevra assurément pas. Un
artiste à surveiller de très près! (avril 2006)
Diffusion YFB
|
Pete Philly & Perquisite,
Mindstate
Pete Philly et
Perquisite sont 2 gars de Amsterdam qui nous proposent un son hip hop
d'une grande originalité. La richesse musicale m'a frappé dès le départ
alors qu'ils utilisent des éléments de nouveau jazz, de soul et de funk.
On est bien loin de la vieille génération rap où la musique ne faisait
qu'accompagner les textes violents des rappeurs. Ici, la musique est au
coeur de tout et ce n'est pas si unique lorsqu'on parle de hip hop
européen (on n'a qu'à penser aux Anglais de The Streets). En fait,
les 2 gars ont tout un parcours musical derrière eux. Le réalisateur
Perquisite a commencé à jouer du violoncelle à l'âge de 8 ans et a créé
ses premiers beats hip hop à 14 ans. Il a seulement 24 ans et possède sa
propre étiquette de disques, en plus d'avoir collaboré avec différents
artistes de tous les genres. Quant à Philly, avant d'être un rappeur
reconnu aux Pays-Bas, il avait frayé avec différents styles musicaux
allant du métal à Michael Jackson. Mindstate est un album
concept sur lequel chaque pièce nous offre une émotion ou un état d'esprit
particulier. Le tout s'étend sur près de 70 minutes et s'écoute très bien
du début à la fin. Il y a bien une certaine uniformité dans le rythme qui
peut le rendre quelque peu ennuyant par moments, mais jamais pour très
longtemps. Oubliez les succès radio ici (à part peut-être "Cocksure"),
puisque Mindstate demeure alternatif du début à la fin. Ce ne sont
donc pas les fans de hip hop commercial qui consommeront ce très bon
disque, mais plutôt les amateurs de vraie musique, riche, originale et
moderne. À ce moment-ci de l'année, il s'agit certainement du meilleur
album hip hop de l'année. Il ne manque que quelques pièces qui se
démarqueraient vraiment pour assurer à l'album une place dans les
premières positions du top 20 de l'année de Musicomania. (découverte du
mois de mai 2006)
Anti- / Epitaph
½
|
Philosonic,
Y'a rien de facile
Philosonic est un quatuor de Lévis qui a fait son
apparition en 2003 avec un solide
premier album qui a surtout connu du succès avec la pièce "La
couleur". Après plusieurs spectacles très appréciés, la découverte de la
maladie du chanteur, guitariste et leader Philippe Gagnon, qui
souffre de bipolarité, a obligé le groupe à faire une pause. Par la suite,
le guitariste et le bassiste, deux nouveaux papas, ont décidé qu'ils en
avaient assez et ont quitté le groupe. Gagnon n'avait pas dit son dernier
mot et il a décidé de continuer de foncer en compagnie du batteur
Steeve Girouard. Ils nous présentent donc ici ce nouvel album d'un
groupe qui renaît de ses cendres. On a demandé les services de Gilles
Brisebois (Jean Leloup, Les Frères à Ch'val, Yann
Perreau), qui joue la basse et le piano en plus de réaliser et
arranger, et d'Yves Desrosiers (Jean Leloup, Daniel Bélanger,
Sarah McLachlan, Lhasa de Sela, Richard Desjardins),
qui joue la guitare et plusieurs autres instruments. On peut également
constater la présence de Mara Tremblay sur "Ton violon" et de Yann
Perreau sur "À côté du piano" et "Monanémone". Ce sont 14 pièces qui nous
sont présentées ici dans des styles variant entre le ska, le reggae et le
rock. Tous les textes sont de Gagnon et Gilles Brisebois a co-composé le
premier extrait de l'album pour la chanson-titre avec les 2 membres
originaux restants. La meilleure pièce de l'album est selon moi "Monsieur
Boulanger" qui est un succès assuré. Pour les autres, elles jouent à peu
près toutes dans le même registre. Si vous aimez dès le début, vous
aimerez jusqu'à la fin, sinon, vous vous ennuierez peut-être. Les textes
sont intéressants et la musique est riche, mais il manque ce petit quelque
chose pour élever l'album au-dessus de la moyenne. Par contre, si vous
avez apprécié leur
premier album, vous devriez encore aimer le contenu de Y'a rien de
facile. (janvier 2007)
Tox
|
Pink,
I'm Not Dead
Depuis le début de sa jeune carrière, Pink réussit à parfaitement mélanger
la musique pop bonbon et le rock sur chacun de ses albums. C’est encore le
cas ici alors qu’elle nous présente la très pop "Stupid Girls" comme
premier extrait de I’m Not Dead, avant de nous lancer quelques
pièces rock énergiques un peu plus tard. Entre les 2 styles, elle nous
offre des pièces power pop d’une grande efficacité comme "Who Knew" et
"Long Way To Happy", 2 succès assurés. Sur cette dernière, on a presque
l’impression qu’elle pleure en chantant le refrain tellement les cris
viennent du cœur. C’est également le cas lors de ses interprétations de
diverses ballades dans le style le plus pur du slow collé ("Nobody
Knows", "I Got Money Now", etc.). Elle nous offre aussi quelques ballades
folks acoustiques, un style à lequel elle nous a un peu moins habitués ("Dear
Mr. President", "I Have Seen The Rain" qui est une chanson cachée composée
par son père et interprétée avec lui avec beaucoup d’émotion, etc.). C’est
donc encore une fois un album des plus variés que nous offre Pink, un
album qui ne manque pas de succès potentiels et figure certainement parmi
les meilleurs albums pop de l’année, malgré quelques compositions un peu
moins puissantes. Elle semble être une fille aux influences musicales
diverses et j’aime beaucoup ça… (novembre 2006)
½
|
Plain White T's,
Every Second
Counts
Plain White T's est un groupe de Chicago qui roule sa bosse
depuis près d'une décennie déjà. Il nous propose un pop punk assez commun
mais entraînant. Every Second Counts est leur premier album sur
une étiquette majeure et les possibilités de succès ne manquent pas sur
cet album extrêmement accessible. Dès le début, l'énergie débordante de
"Our Time Now" ne peut faire autrement que de vous donner le goût
d'entendre la suite. "Come Back To Me" et le succès "Hate (I Really Don't
Like You)" poursuivent le travail dans une direction qui plaira à tous les
fans du genre. Par la suite, certaines compositions sont un peu moins
intéressantes et peuvent sembler beaucoup trop futiles. Quelques ballades
attireront assurément les allume-cigarettes dans leurs spectacles et il
n'est pas difficile d'imaginer un tas de jeunes filles chanter à tue-tête.
Même si les Plain White T's ne révolutionneront pas le genre, ils offrent
un produit pouvant certainement connaître autant de succès que d'autres
groupes pop punks bien établis. Every Second Counts est un album
pour les fans de Simple Plan, Blink 182, Amber Pacific
et Jimmy Eat World. (novembre 2006)
Hollywood
|
Ben Popp, Même
pas peur
Ben Popp est un chanteur et guitariste français d'une
grande créativité qui s'autoproduit. Depuis 15 ans, il a lancé une
quinzaine d'albums distribués en marge de l'industrie musicale française.
Il nous propose une musique pop aux accents rock à l'occasion. Ses
mélodies sont d'une efficacité remarquable (donc c'est surprenant qu'il
n'ait pas été remarqué par les grandes compagnies de disques). Même pas
peur est une compilation de pièces de 3 mini-albums parus en 2004 et
2005, ainsi que de l'album
Septembre lancé au début de 2006. On en trouve 24 en tout,
totalisant 78 minutes. La qualité de réalisation y est surprenante, tout
comme les arrangements qui sont d'une grande richesse. Des pièces comme
"C'est trop bête", "Septembre est de retour", "Et si tu m'oubliais" et
"Petite gueule d'amour" se démarquent et risquent fort de vous rester en
tête. Ce disque est définitivement la meilleure façon de découvrir cet
artiste de grand talent et il vous donnera le goût d'en écouter plus si
vous aimez la bonne musique pop. (juillet 2006)
½
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Les Porn Flakes,
L'album du
coeur
Après de nombreux spectacles remplis d’invités
(de véritables happenings), et un
premier disque en 2005, voici que les Porn Flakes récidivent avec
L’album du cœur. Cette fois-ci, il s’agit d’un disque bénéfice visant
à venir en aide à Opération Bonne Mine et à S.A.J.E., des
programmes de la Société Saint-Vincent
de Paul
qui viennent
en aide aux enfants de familles démunies. Le principe même des Porn Flakes
d’avoir toujours des chanteurs et chanteuses invités se poursuit, cette
fois-ci essentiellement avec une brochette d’acteurs et actrices connus.
On retrouve Sylvain Marcel sur le premier extrait du disque, "Un
éléphant sur mon balcon", un classique de Roger Whittaker qui est
magnifiquement repris par Marcel et les Porn Flakes, un tandem qui est
toujours efficace en spectacle. On retrouve aussi Marc Labrèche, un
duo de Anne Dorval et Daniel Thomas, Élise Guilbault
(avec "Loin, loin de la ville" de Boule Noire) et Guylaine
Tremblay (dans une interprétation plutôt faible de "Vivre dans la
nuit" de Nuance). Élise Guilbault et Marc Labrèche reviennent en
duo sur le classique de Ginette Reno et Jean-Pierre Ferland
"T’es mon amour, t’es ma maîtresse", puis l’album se termine avec le duo
Macha Grenon et Patrice Coquereau sur "Je t’aime moi non
plus", le classique de Gainsbourg/Birkin. On ne retrouve que
3 véritables chanteurs : le légendaire Plastic Bertrand sur la
seule composition originale de Dan Georgesco (guitariste des Porn
Flakes), la jeune Nikki
sur "Chain of Fools" et le travesti Plastik Patrik, un habitué des
spectacles des Porn Flakes, sur la reprise de Mitsou "Bye bye mon
cowboy". On retrouve sur ce disque un mélange de quelques très bonnes
interprétations (celle de Sylvain Marcel en tête), d’interprétations
correctes sans trop impressionner et de quelques interprétations
douteuses, voire même inutiles. Ce qu’on retient surtout, c’est que
l’album contient beaucoup de ballades et est beaucoup moins rock que ce à
quoi le groupe nous a habitués en spectacle et sur son
premier album. En amenant des acteurs à chanter, on crée un certain
intérêt dans la population, mais j’avoue ne pas trop comprendre ce
phénomène. Il y a tant de bons chanteurs et de bonnes chanteuses au Québec
qui auraient accepté avec plaisir de faire partie d’un tel projet! Le
disque est tout de même intéressant pour redécouvrir de vieilles pièces et
pour la curiosité d’entendre chanter ses acteurs et actrices préférés. En
plus, 1 $ par CD vendu va aux 2 organismes nommés précédemment. (décembre
2006)
Famous Remus
|
The Prize Fighter Inferno,
My Brother's Blood Machine
The Prize Fighter
Inferno est un projet solo du chanteur du groupe progressif Coheed and
Cambria, Claudio Sanchez. On peut y découvrir la résurrection
du personnage Inferno déjà employé par Coheed and Cambria dans ses
histoires précédentes (pour les initiés seulement). Par contre, à part
aborder le même type de thèmes qu'avec son groupe, Sanchez nous présente
un style musical qui n'a rien à voir avec ce qu'on connaît de lui. Vous
n'entendrez ni métal ni punk ici, mais plutôt un mélange de pièces
acoustiques et d'électronique. Généralement plutôt doux, ce nouveau son
que nous propose Sanchez demeure tout de même totalement expérimental,
malgré d'excellentes mélodies et de très bonnes pièces accrocheuses. À
travers ces pièces ambiantes, on en retrouve même quelques-unes plutôt
dansantes. Il paraît que c'était le style qu'il voulait donner au groupe
au départ et il semble qu'après plusieurs années sur les tablettes, c'est
ce qui nous est offert ici. My Brother's Blood Machine est un album
basé avant tout sur la créativité, qui peut vous accrocher ou non, mais
qui peut assurément plaire aux amateurs de sons différents et
d'atmosphères uniques. C'est un album particulièrement intéressant, qui
nous est présenté en plus dans un magnifique boîtier contenant des cartes
de tarot. (décembre 2006)
Equal Vision
½
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Qbanito,
Partir
Neiver Alberto
Alvarez alias Qbanito est né à La Havane, Cuba en 1979. Il a habité juste
à côté du grand Ibrahim Ferrer du Buena Vista Social Club. Il
baigne donc dans la musique dès sa plus tendre enfance et s'intéresse aussi à
la musique hip hop américaine qu'il réussit à capter tant bien que mal par les
stations radiophoniques de Miami (lorsque le temps est favorable). En 1998,
son père, qui était déjà réfugié au Canada, obtient un visa de sortie pour lui
et sa jeune soeur. Il se retrouve donc à Montréal et poursuit la création
artistique déjà entamée à Cuba. Il rencontre d'autres musiciens cubains et
fonde le groupe Convoy Cubano (qui a participé à différents festivals).
Au début de 2005, il quitte le groupe et vient bien près de rejoindre son père
et sa soeur maintenant établis à Miami. Lors d'une dernière soirée à Montréal
avant son départ, il rencontre un producteur et lui fait écouter une maquette
de ses compositions. Trois semaines plus tard, il signe un contrat de disque
pour la France et le Québec. En voici le résultat. Qbanito nous offre une
musique reggaeton très populaire ces temps-ci. Il s'agit d'un mélange de
reggae et de hip hop dansant qui est né à Porto Rico, mais est
particulièrement apprécié des Cubains. La musique de Qbanito a une couleur
particulière alors qu'il mélange l'espagnol et le français. Il va aussi puiser
dans une musique cubaine un peu plus traditionnelle par moments (comme sur "A
mi Mamita" par exemple). Mais, la pièce qui retient l'attention sur l'album
est "Maria", qui est un méga succès instantané et inoubliable. Avec ce très
bon album et des pièces comme "Maria", "Bouge ton culito" et "Poum poum",
Qbanito n'a rien à envier à l'élite mondiale du reggaeton (dirigée par
Daddy Yankee). Il s'agit certainement du meilleur album de musique latine
à provenir du Québec depuis très longtemps. Il sera malheureusement
probablement ignoré à l'Adisq puisqu'il ne cadre dans aucune des catégories de
prix qu'on voudrait faire entrer tous les artistes. (mai 2006)
Vidéoclip: "Maria"
Tox
½
|
The Raconteurs,
Broken Boy Soldiers
The
Raconteurs est un super groupe d’amis dans lequel on retrouve le
guitariste Jack White (The White Stripes), le chanteur
Brendan Benson et 2 membres du groupe garage The Greenhornes,
le batteur Patrick Keeler et le bassiste Jack Lawrence.
Alors que le premier extrait, "Steady, As She Goes", la pièce qui a
démarré le projet, était déjà un succès assuré à la base, le reste de
l’album est beaucoup plus éclectique et difficilement accessible.
Certaines pièces peuvent paraître totalement géniales, pendant que
d’autres nous rappellent qu’on écoute un projet parallèle de gars qui ont
chacun leur carrière. Le génie de White et Benson nous frappe en effet en
plusieurs occasions, mais il n’est pas difficile de réaliser qu’ils ont
enregistré cet album avant tout pour s’amuser. Il s’agit tout de même d’un
album créatif dans l’ensemble, qui pourra en intéresser plusieurs.
½
|
Raised Fist,
Sound Of The Republic
Raised Fist est un groupe suédois au son punk hardcore et métal totalement
unique. Sound Of The Republic est leur 4e album et ils
nous offrent encore une fois un son brutal, lourd et rapide. On peut les
comparer en plusieurs occasions à System Of A Down, ainsi qu’aux
bonnes années de
Motörhead.
La voix distinctive de Alle rend ensuite toute comparaison bien
difficile. Il a en effet une voix criarde, sans être gutturale, qui
s’amalgame parfaitement avec la musique, deux guitares efficaces sur une
section rythmique qui vous traverse le corps. C’est un bien beau travail
de réalisation qu’a fait là Daniel Bergstrand, qui a travaillé dans
le passé avec In Flames et Meshuggah. Malgré le son du
groupe qui ne laisse pas trop de place à la mélodie, certaines pièces sont
tellement solides qu’on a le goût de prendre le livret contenant les
textes et de chanter avec eux. C’est le cas entre autres pour "Perfectly
Broken", "Some Of These Times" et la chanson-titre. Même si je ne suis pas
le fan #1 de hardcore, voilà un album solide qui m’a agréablement surpris
et quelque peu impressionné. Avis aux amateurs du genre : vous ne serez
assurément pas déçus… (juillet 2006)
Vidéoclip :
"Sound Of The Republic"
Burning Heart /
Epitaph
½
|
Red Hot Chili Peppers,
Stadium Arcadium (2 CD)
Les Red Hot Chili Peppers étaient considérés comme un groupe alternatif
totalement anti-commercial dans les années 80. Mais, suite au succès de
l’excellent album
Blood Sugar Sex Magik, le groupe a pris une pause sur disque de 8
ans avant de revenir en tant que groupe commercial sur
Californication. Ça s’est poursuivi sur
By The Way il y a 4 ans et c’est encore le cas ici puisque, même si
le groupe possède toujours son propre style, il nous propose absolument rien
d’alternatif. Stadium Arcadium est un album double contenant le
disque Jupiter et le disque Mars. Le groupe affirme que, même
si les pièces ont été assemblées ici dans cet ordre, on peut fabriquer notre
propre bibliothèque musicale sur notre lecteur MP3 en les plaçant dans
l’ordre qu’on désire. L’album commence quand même en force dans cet ordre
particulier avec l’excellent succès instantané "Dani California" et
l’accrocheuse "Snow (Hey Oh)". "Charlie" nous ramène le côté funky qui a
fait la renommée du groupe. La chanson-titre est bonne mais, par la suite, l’intérêt tombe rapidement et peu
de pièces réussissent à attirer notre attention et à nous rester en tête. 28
titres, c’est beaucoup trop! J’ai toujours eu de la difficulté avec les
albums doubles et c’est encore plus épeurant quand le groupe a de la
difficulté depuis plusieurs années à nous offrir un album régulier solide en
entier. Il y a bien quelques pièces que vous pourrez fredonner à souhait
(comme "Slow Cheetah" par exemple), mais rien de très renversant. Ce ne sont
pas de mauvaises pièces, mais elles varient toutes autour de ce qu’on
connaît du groupe, sans originalité. Les ballades sont beaucoup trop
nombreuses et rendent l’album totalement monotone, une monotonie qui peut
seulement être brisée par une pièce funk occasionnelle. Je ne sais pas s’il
y en a qui ont réussi à trouver un meilleur enchaînement pour les pièces de
l’album, mais je pense que celui-ci est très convenable, toutes les
meilleures pièces étant au début. En fait, c’est faux, puisqu’il y a un
enchaînement qui serait préférable : en coupant la moitié des pièces
présentées... C’est un album audacieux, mais on a déjà vu les Red Hot Chili
Peppers dans une audace beaucoup plus concluante. (critique principale de
juillet 2006)
|
The Red Jumpsuit Apparatus,
Don't You Fake It
The Red Jumpsuit
Apparatus est un nouveau groupe pop punk de la Floride qui nous offre ici
son tout premier album. On peut les comparer à Hoobastank, Jimmy
Eat World et Hawthorne Heights. Le seul problème est que la
ligne est un peu trop mince entre l'inspiration de ces groupes et une
copie pure et simple. Pourtant, à l'écoute de la première pièce, "In
Fate's Hands" (qui était le nom de leur groupe précédent), l'impression
était plutôt positive puisqu'elle est vraiment excellente.
Malheureusement, la qualité allait descendre de plusieurs niveaux assez
rapidement par la suite. Il y a bien le premier extrait, "Face Down", qui
est intéressant, mais la ballade "Cat and Mouse" allait finir de me tuer à
la 6e piste et m'enlever le peu d'intérêt qui me restait. Ce
sont des pièces parfaitement formatées pour les radios, mais sans avoir la
mélodie reconnaissable qui permet de connaître du succès. Leur petit côté
punk (pour le peu qu'il en reste dans ce pop punk des années 2000) leur
permet encore de cadrer dans des festivals comme le Vans Warped Tour, mais
parions que ce n'est pas d'eux que les spectateurs se souviennent en
retournant chez eux après avoir vu et entendu tous ces groupes. Je dois
malheureusement conclure que Don't You Fake It est un album de 2
pièces entourées de remplissage. (septembre 2006)
EMI
½
|
Reset, No Worries No Limits
Reset est un groupe
punk montréalais qui a existé pendant 6 ans dans les années 90. Lors de
l'enregistrement de leur premier véritable album en 1997, No Worries,
le groupe incluait le chanteur Pierre Bouvier et le batteur
Chuck Comeau, désormais célèbres en tant que membres fondateurs de
Simple Plan. Comeau allait quitter avant l'enregistrement de No
Limits en 1999. Un autre futur membre de Simple Plan allait également
faire partie de Reset pendant un certain temps, le chanteur et bassiste
David Desrosiers. Ce qu'on retrouve ici, c'est en fait la réédition de
leurs 2 albums sur un seul CD. On retrouve donc 25 titres dans le genre
punk rock plutôt agressif, un genre qui n'a rien à voir avec le pop punk
d'adolescents que nous propose aujourd'hui Simple Plan. On peut même
entendre des influences métal en différentes occasions avec une section
rythmique et des riffs de guitare qui ne sont pas sans nous rappeler
certains groupes de speed metal comme Slayer et compagnie. On peut
donc affirmer que le groupe ne manquait pas d'énergie, mais il faut aussi
dire qu'ils étaient encore ados à l'époque. La portion No Worries
du CD souffre d'une grande uniformité même si on y retrouve quand même
certains titres intéressants qui possèdent un spectre un peu plus large et
retiennent ainsi notre attention à travers toutes les autres ("Everyday",
"Holy War", "United We Stand Tall"). Sur la portion No Limits, vous
pourrez entendre des pièces qui se rapprochent un peu plus du style de
Simple Plan ("Pollution", "My Dream and I", "Let Me Go", "What Now?").
C'est un CD qui peut être intéressant pour les fans de Simple Plan
qui sont curieux de voir comment ont commencé les gars, mais aussi pour
les fans de punk rock rapide, agressif et efficace. Ceux qui trouvent que
Simple Plan offre un peu trop de ballades devraient porter une attention
particulière à ce disque compilation de Reset. (février 2007)
Union 2112 /
Warner
½
|
Damien Rice, 9
Damien Rice
est un auteur, compositeur et interprète irlandais qui nous propose une
musique folk contemporaine douce et apaisante. On pourrait dire qu’il est
un mélange de Jeff
Buckley et de
Thom Yorke
avec des influences de John Lennon et
Bob Dylan. 9
est son 2e
album, un disque qui continue dans la lignée du précédent, mais avec un
peu moins de fraîcheur. Il nous offre à nouveau un son basé sur la guitare
acoustique avec de timides accompagnements, orchestraux pour la plupart.
Il ose un peu plus sur "Me, My Yoke
& I" qui est une pièce résolument rock, un style qu’il explore aussi sur "Rootless Tree".
Pour le reste, ce peut être assez soporifique par moments et il faudrait
définitivement un avertissement pour ne pas écouter en conduisant, surtout
tard le soir sur une route de campagne… Il faut noter la présence de Lisa Hannigan
qui vient prêter sa magnifique voix en quelques occasions, dont en
ouverture et en fermeture d’album. En bout de ligne, il ne s’agit pas d’un
mauvais album puisqu’il contient tout de même de très solides chansons et
que l’émotion est bien présente en plusieurs occasions. Sauf qu’il ne peut
rivaliser avec son premier album, ainsi qu’avec ceux de plusieurs autres
artistes dans le genre. 9 plaira surtout à ceux qui mangent de la musique folk
acoustique tellement ils aiment ça. Les autres pourront avoir de la
difficulté à embarquer dans l’aventure. (janvier 2007)
Warner
|
Rise Against,
The Sufferer & The Witness
Rise Against
est un groupe post hardcore
de Chicago qui en est à son 4e
album. En entrant au 10e
rang du palmarès Billboard, The Sufferer & The
Witness est devenu leur
disque le plus populaire à ce jour, eux qui n’avaient obtenu que des tas
de bonnes critiques depuis leurs débuts en 2001. Sur ce nouvel album, le
son hardcore
mélodique du groupe est plus accessible que jamais, mais il a l’avantage
de demeurer particulièrement énergique et passionné contrairement à
d’autres groupes dans le genre qui tombent rapidement dans la pop bonbon. Rise Against
demeure un groupe punk avant tout, avec un son parfait pour les amateurs
de skateboard extrême. Il y a bien quelques pièces qui manquent un peu de
mordant ("Chamber the Cartridge",
"Under the Knife"),
mais d’autres viennent totalement nous satisfaire ("Injection", "Ready
to Fall",
"Prayer of the Refugee"). La plupart des
critiques s’entendent pour dire que le groupe nous a présenté son meilleur
album en 2003 avec
Revolutions Per Minute
(avant d’être signé sur une étiquette majeure). Mais,
The Sufferer & The Witness
a bien
peu à envier à cet album, parce que ce qu’il perd avec quelques rares
moments un peu moins exceptionnels, il le gagne en maturité. Le groupe
réussit à prouver aux fans de punk qui crachent sur les compagnies de
disques majeures que l’on peut demeurer authentiques et passionnés à
l’intérieur d’une aussi grosse boîte. (mai 2007)
Geffen /
Universal
½
|
The Robocop Kraus, They Think They Are The
Robocop Kraus
The Robocop Kraus
est un groupe allemand qui existe depuis 1998 et qui nous présente ici son
2e album, du moins en Amérique du Nord. Le quintet nous propose
un son pop/rock/électro dansant qui se situe quelque part entre Franz
Ferdinand, Talking Heads, The Killers, Kraftwerk,
le rock alternatif britannique des années 80 et la musique new wave
du début de la même décennie. Ils cadrent donc parfaitement dans cette
nouvelle vague post-punk qu'on retrouve depuis quelques années. Même s'ils
sont passablement politisés dans leurs propos, ils demeurent généralement
accessibles dans leur son, un son qui a le potentiel d'intéresser un large
public. They Think They Are The Robocop Kraus est un album de 12
titres totalisant 44 minutes qui ne contient pas beaucoup de faiblesses.
Par contre, on ne retrouve pas vraiment de pièces possédant l'étincelle
qui pourrait les propulser dans la célébrité. Un album intéressant pour
tout amateur de pop rock moderne et innovateur, ainsi que tout amateur de
groupes à la Franz Ferdinand. (mars 2006)
Epitaph
½
|
Saint Etienne - Tales From
Turnpike House
Sur ce nouvel album
du trio britannique, ce qui attire rapidement l’attention c’est le retour
que fait le groupe à un son plus naturel. Ils laissent de côté quelque peu
la programmation qu’on pouvait entendre sur certains de leurs derniers
albums, dont l’excellent
Sound Of Water paru
en 2000 qui nous apparaissait comme un disque purement électronique. Leur
son indie
pop devient donc beaucoup plus organique, avec de magnifiques arrangements
et orchestrations. On retrouve en quelques rares occasions des influences
jazz, peut-être pour justifier leur présence sur l’étiquette Savoy
Jazz en Amérique du Nord. Le concept de l’album tourne autour d’une
journée dans la vie de différents personnages qui habitent la même maison.
Il s’agit en général d’un bon album de brit pop/indie
pop qui plaira non seulement à leurs fans, mais aussi aux amateurs de Stereolab, Portishead,
Pizzicato Five et Camera Obscura.
Il est important de noter qu’il existe plusieurs différences entre la
version originale et la version américaine du CD, alors que cette dernière
compte 3 pièces additionnelles, mais 1 en moins. (octobre 2007)
½
|
Scissor Sisters, Ta-Dah
Voici la suite très
attendue au
premier album des Scissor Sisters, une des meilleures découvertes de 2004.
Il s'agit de la suite logique du précédent avec encore une fois un mélange de
disco et de musique pop dansante des années 80, le tout saupoudré d'un nouveau
son des années 2000. Alors que le
premier album surprenait par la solidité de ses compositions, on peut dire
qu'ici la surprise est moins grande, puisqu'on connaît maintenant la recette.
Sur Ta-Dah, on retrouve une direction encore plus pop, même si la
créativité est toujours très importante. Le premier extrait, "I Don't Feel
Like Dancin'" en est la preuve parfaite alors qu'il a totalement envahi les
radios commerciales. Sur le premier disque du groupe new yorkais, il n'y avait
que la reprise de Pink Floyd,
"Comfortably Numb", qui avait fait quelques vagues plutôt discrètes. On peut à
nouveau retrouver de grandes influences d'Elton John, qui collabore
d'ailleurs à quelques pièces dont le succès "I Don't Feel Like
Dancin'". Bizarrement, ce ne sont pas ces pièces qui nous rappellent le plus
le style d'Elton John, une comparaison qu'on peut plutôt faire sur "She's My
Man" entre autres. Parmi les autres références, il faut citer les Bee Gees
et George Michael. Quant à "Kiss You Off", elle possède un rythme qui
nous rapproche un peu plus de Goldfrapp que du disco des années 70.
L'album peut encore compter sur une réalisation de premier plan de
Babydaddy, le claviériste et bassiste du groupe. Même s'il est impossible
de le considérer aussi bon que le premier album étant donné que la surprise
n'y est plus, Ta-Dah nous offre tout de même 12 pièces solides
contenant très peu de faiblesses. La légèreté de certaines pièces pourra en
agacer quelques-uns (des friands de musique underground et bizarre), mais il
ne faut surtout pas oublier qu'avec les Scissor Sisters on se retrouve plutôt
dans l'univers du Studio 54 à la fin des années 70. Donc, ne vous posez pas
trop de questions et laissez-vous aller à cette musique entraînante et
intelligente à la fois. (critique principale de février 2007)
|
Seemless,
What Have We Become
Seemless est de retour avec un 2e album dans le
genre rock n' roll bluesé en version métal. Encore une fois, le premier
nom qui nous vient en tête est Soundgarden, mais on peut aussi les
comparer aisément à Queens Of The Stone Age. Au départ, l'album m'a
grandement intéressé avec les pièces "In My Blood" et "Cast No Shadow", 2
compositions remplies d'énergie où le son brut se rapproche certainement
de leurs performances en spectacle. Malheureusement, la sauce se gâte
totalement avec la très monotone "Numb". Par la suite, les pièces semblent
presque toutes calquées sur les 3 premières... et sur leurs influences
nommées plus tôt. Ils font un bel effort à la dernière pièce, "...Things
Fall Apart", une ballade qui montre un peu plus de créativité, mais c'est
trop peu trop tard puisque le coeur n'y est plus. C'est dommage parce
qu'ils font un style musical que j'aime bien, sauf que je préfère encore
écouter les albums de Soundgarden et de QOTSA, de même que du groupe
montréalais Priestess. Avec What Have We Become, Seemless
n'apporte rien de neuf, rien qui réussisse à conserver notre intérêt
jusqu'à la fin. (octobre 2006)
Equal Vision
½
|
Sierra
Leone's Refugee All Stars,
Living Like A Refugee
En 2002, un documentaire était tourné dans un camp de
réfugiés guinéen et mettait en vedette des musiciens du Sierra Leone.
Suite au documentaire est née l'idée d'enregistrer sur disque la musique
de ces survivants des pires atrocités. On retrouve donc ici le 1er
album des Refugee All Stars, un album alliant le reggae, des musiques
traditionnelles et d'autres rythmes du monde. Les paroles rapportent
évidemment les insanités de la guerre et l'injustice sociale, et parfois
elles semblent être de véritables cris du coeur. Sauf que musicalement, la
majorité des pièces de l'album sont dansantes et laissent place à la fête.
Parmi les 17 pièces de l'album, on retrouve de véritables petits bijoux
comme "Soda Soap", "Big Lesson" et "Let We Do We Own", sans oublier la
chanson-titre. Même si la majorité des chansons présentées ici ont été
enregistrées en studio, quelques-unes ont été enregistrées directement au
camp de réfugiés, ce qui ajoute encore plus d'émotion à leur
interprétation. C'est donc un album d'une grande richesse musicale et
culturelle qui nous est offert ici et Living Like A Refugee aura le
privilège d'immortaliser les souvenirs de tous ces gens dont la vie a été
totalement bouleversée. (découverte du mois de novembre 2006)
Anti- /
Epitaph
½
|
Bob Sinclar, Western Dream
Christophe le Friant,
ou si vous préférez Bob Sinclar, est un DJ parisien qui roule sa bosse
depuis plusieurs années déjà. Son plus récent album, Western Dream,
se ballade allégrement sur les palmarès depuis sa sortie, principalement
grâce aux succès "Love Generation" (la chanson thème du dernier mondial de
soccer), "World, Hold On" et "Rock This Party (Everybody Dance Now)".
Comme le titre l’indique, l’album présente quelques influences de l’ouest
américain avec un peu de country à l’occasion qu’il intègre à sa musique
house très dansante. C’est particulièrement le cas dans "Tennessee", une
de mes pièces préférées qui n’est pas sans nous rappeler les pièces les
plus pop dansantes de Shania Twain. J’aime bien aussi "For You" qui
présente une bonne énergie. Même si on parle de musique house, la facture
de Western Dream est définitivement pop et s’adresse beaucoup plus
à un large public qu’à des amateurs de house pur. Quelques pièces sont
présentées sur l’album dans une version allongée qui peut devenir lassante
(comme "Love Generation" entre autres), mais en général, c’est un album
solide qui n’est pas dénué de créativité. En boni, on retrouve un remix de
"World, Hold On" par Axwell. Il s’agit d’un bon album dans le genre
pop énergique. (février 2007)
½
|
The Slackers,
Peculiar
Peculiar est le
6e album du groupe ska/reggae new yorkais The Slackers et c'est
peut-être leur plus solide à ce jour. Dès les premiers moments, sur "86 The
Mayo", on réalise que le groupe amène son son un peu plus loin, signe d'une
grande maturité. On peut les comparer à
The Clash et
aux moments les moins acoustiques de Bob Marley & The Wailers. Par
contre, le lien se fait de moins en moins instantanément avec les groupes de
ska/punk à la Rancid. Ce que j'apprécie le plus des Slackers, mis à
part la qualité de la majorité de leurs compositions, c'est leur utilisation
extrêmement habile des cuivres qui ne sont jamais trop présents et qui
viennent plutôt magnifiquement ajouter à la richesse musicale. C'est également
le cas pour les quelques utilisations qu'ils font de l'orgue et du piano.
Parmi mes pièces préférées, il y a le premier extrait, "Propaganda" (dont on
retrouve le vidéoclip dans la portion multimédia), ainsi que la chanson-titre.
La presque instrumentale "In Walked Capo" séduira non seulement les amateurs
de reggae, mais aussi tout amateur de musique festive et de jazz. Un grand
moment du disque! L'album se termine avec leur reprise toute personnelle de "I
Shall Be Released" de Bob Dylan. Il y a bien quelques pièces un peu
plus faibles, mais l'ensemble de 13 titres s'écoute à merveille, avec une
qualité de réalisation irréprochable. Tout amateur de musique qui se fout des
grands courants musicaux devrait porter attention à ce groupe qui mélange
habilement les genres pour en faire un style totalement intemporel et
universel. (avril 2006)
Hellcat /
Epitaph
½
|
Sol.illaquists Of Sound, As If We
Existed
Voici un nouveau
groupe hip hop qui a été découvert par le rappeur alternatif Sage
Francis. Ils nous proposent une musique extrêmement riche et variée,
parfois rap (avec Swamburger) et parfois chantée (avec
Alexandrah). Cette musique intègre beaucoup plus que du simple rap
grâce à de nombreux éléments de trip hop et de R&B. En plus, les textes
sont d’une grande intelligence, ce qui peut créer un grand fossé avec le
hip hop commercial tant adulé de nos jours. Sol.illaquists of Sound est un
groupe qui s’adresse beaucoup plus aux amateurs de hip hop underground de
qualité qui sont un peu dégoûtés par ce qu’on leur offre au quotidien. Ils
seront tous ravis d’écouter les 12 pièces de cet album de 51 minutes qui
se rapproche surtout de Pete Philly & Perquisite mélangé avec le
meilleur des Black Eyed Peas et de Outkast. As If We
Existed est un premier album solide pour ce groupe qui risque de
devenir important dans le genre dans un futur pas si éloigné. (découverte
du mois de janvier 2007)
Anti- /
Epitaph
½
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The Sound of Animals
Fighting, Lover, The Lord Has Left Us…
Voici peut-être l’album le plus bizarre de 2006! The Sound of Animals
Fighting est un collectif de musiciens anonymes qui proviendraient des
groupes Circa Survive, Chiodos, Days Away, RX
Bandits et The Autumns. Ils portent tous des masques d’animaux,
d’où le nom du groupe. Lover, The Lord Has Left Us… est le 2e
album du groupe, le premier s’étant vendu à 10 000 copies en 2005,
seulement par le bouche à oreille. Pour l’enregistrement du disque, chacun
des musiciens a travaillé de son côté, sans savoir ce qui avait été fait
par les autres. L’improvisation occupe donc une place importante dans ce
disque totalement expérimental. Certaines pièces sont complètement
cacophoniques, alors que d’autres sont quand même assez bien cimentées.
Dès le début de l’album, avec la douce "Skullflower", le nom qui m’est
venu en tête est Björk, à qui j’ai aussi pensé à différents moments
par la suite. En d’autres occasions, le groupe nous lance une guitare
métal à la figure sur un fond de rythmes ou de sons bizarres en boucles.
C’est donc avec une bien grande ouverture d’esprit qu’il faut aborder
l’écoute de cet album. C’est de l’art à l’état pur, une originalité
totale. Par contre, je ne suis plus trop sûr qu’on peut encore parler de
musique ici, puisque la majorité de l’album est constituée de collages de
bruits divers. Il y a bien une certaine mélodie qu’on peut capter à
l’occasion, mais oubliez la chanson pop. On est dans un autre univers à
des années-lumière! Si vous aimez l’art au sens large et êtes curieux,
vous serez intéressés par cet album. Si c’est la musique qui vous allume,
vous ne risquez pas de l’écouter à répétition. (juillet 2006)
Equal Vision
|
Gwen Stefani, The Sweet Escape
Après un premier album
solo convaincant, la chanteuse de No Doubt se devait de nous en
présenter un deuxième. Les quelques rares traces de rock encore présentes sur
Love.Angel.Music.Baby. sont encore plus rares sur The Sweet Escape
qui offre un mélange entre la pop des années 80 et le R&B des années 2000. Le
meilleur exemple est l’excellente chanson-titre, une chanson estivale qui
intègre autant la Madonna de ses débuts que le R&B actuel. Le principal
problème de ce nouvel enregistrement est la présence de beaucoup trop de
pièces qui ne sont pas à la hauteur. Plusieurs semblent être des pièces
rejetées de la séance précédente en studio, ce qui donne beaucoup de
remplissage inutile. Certaines sont carrément insupportables et viennent
totalement gâcher le disque. Gwen s’entête un peu trop souvent à rapper, ce
qui donne parfois des résultats gênants comme avec "Yummy", une copie bon
marché des Black Eyed Peas mettant en vedette Pharrell. Elle
devrait plutôt se concentrer sur la production de pièces dansantes solides à
la "What You Waiting For?" qu’on pouvait entendre sur son album précédent. Une
pièce de cette envergure manque définitivement à The Sweet Escape qui
n’arrive à nous accrocher qu’en de rares occasions. (mars 2007)
|
Still My Queen,
Make It Happen...
Quel est le lien entre ce nouveau groupe punk de Québec et
Patrick Zabé, le célèbre chanteur des "excellentes" chansons "Agadou"
et "Senior météo" (2 chansons que j'aurai en tête sans être capable de m'en
débarrasser seulement à en écrire le titre)? Eh bien, son fils joue dans ce
groupe... Vous me direz que vous vous en foutez royalement. Moi aussi, mais ça
fait une bonne anecdote! Le groupe nous offre un son punk assez standard qui
pourrait être comparé à un tas de groupes américains. Notons seulement que
depuis leur fondation en 2003, ils ont fait la première partie de groupes
comme Goldfinger, Silverstein, No Use For A Name et
The Weakerthans. Leurs mélodies sont très efficaces et quelques pièces
réussissent à faire leur place dans notre tête ("The Golden Years", "Eighteen
Reasons", "Forever", etc.). Pour les fanatiques de punk moderne qui ne peuvent
s'empêcher d'écouter tout ce qui se fait, Still My Queen vous en donnera pour
votre argent. Pour les autres, la question est: "Pourquoi acheter ce groupe
plutôt que tous les autres qui apparaissent chaque semaine?". La seule réponse
est: "Pour encourager les talents québécois." L'album est présentement en
vente (au magasin Exo et en ligne) et le groupe prévoit partir en tournée à travers le
Canada et les États-Unis. (février 2006)
New Horizon
|
The Stills,
Without Feathers
Suite au succès de l’album
Logic Will Break Your Heart et du
méga succès "Still In Love Song", les attentes étaient
particulièrement grandes par rapport au 2e album du groupe
montréalais The Stills. On peut les comparer à Doves, The
Strokes et Interpol, alors que certaines pièces m’ont ramené 30
ans en arrière avec Elton John et
David Bowie.
L’utilisation abondante de piano et d’orgue Hammond différencie
passablement Without Feathers de leur album précédent, le
rapprochant peut-être un peu de The Arcade Fire par moments,
l’autre groupe montréalais qui fait jaser à travers le monde. L’album ne
contient que très peu de chansons ayant un potentiel commercial et vous
devrez vraiment mettre un certain effort pour l’apprécier, puisqu’il
contient encore plus d’expérimentations que le précédent. Il y a bien
les accrocheuses "Helicopters" et "It Takes Time" qui peuvent nous ramener
à la base qu’on connaissait du groupe et ainsi, nous déstabiliser un peu
moins. Mais sinon, c’est une musique totalement alternative que vous
propose le groupe. C’est un très bon album et The Stills demeure un groupe
original et un joueur important dans la scène alternative montréalaise, si
appréciée à travers le monde. Il faut noter la présence de Emily Haines
(Metric, Broken Social Scene) qui vient prêter sa voix à la
pièce "Baby Blues". Finalement, sur "Oh Shoplifter", c’est toute une
kyrielle d’invités qui viennent jouer et claquer des mains dont Sam
Roberts, Melissa Auf Der Maur, Gus Van Go et Broken
Social Scene. (juillet 2006)
Vice /
Warner
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The Strokes,
First Impressions Of Earth
3e album des New Yorkais de The Strokes, First Impressions Of Earth nous présente un
changement de son important par rapport aux 2 premiers albums du groupe.
Premièrement, exit le son garage qui a fait leur renommée et a carrément
lancé une nouvelle vague au début des années 2000. Ici, on peut compter
sur une production de grande qualité mettant bien en valeur autant les
mélodies que les rythmiques accrocheuses du groupe. Ensuite, la voix de
Julian Casablancas n'est désormais plus modifiée et on peut enfin
l'apprécier totalement. Les critiques sont partagées depuis la sortie de
ce nouvel album et j'avoue avoir eu un peu de difficulté à me forger ma
propre opinion depuis quelques semaines. La première impression est
grandement favorable, mais les pièces de remplissage viennent gâcher un
peu la sauce. C'est que pour la première fois The Strokes nous offrent un
album de plus de 35 minutes, soit un gros 52 minutes réparties sur 14
pièces. L'album débute avec "You Only Live Once", qui semble être une
reprise de "I Want To Break Free" de Queen dans l'introduction,
mais se transforme totalement ensuite pour devenir l'une des meilleures du
disque. Quant au premier extrait, "Juicebox", elle est définitivement la
meilleure de l'album avec une rythmique unique et inoubliable. Même si
elle n'a rien à voir avec ce qu'on connaît du groupe, on l'adopte
instantanément comme une pièce qui représente l'évolution du groupe. "Heart
In A Cage" et la ballade "Razorblade" sont intéressantes, mais par la
suite on est un peu plus partagés. Sur "Ask Me Anything" par exemple, on a
l'impression d'écouter Rufus Wainwright nous dire qu'il n'a rien à
nous dire ("I Have Nothing To Say" est répété en boucle par
Casablancas). En fait, j'ai réalisé qu'il y a 2 façons bien distinctes
d'écouter l'album. Si on l'écoute sans trop se poser de questions, on
découvre un bon album qui s'écoute bien du début à la fin et que je
préfère même à
Room On Fire, leur précédent de lequel je n'avais pas retenu
grand-chose. Si on l'écoute un peu plus attentivement, on y trouve des
défauts, quelques comparaisons agaçantes qui peuvent s'apparenter à du
plagiat et quelques pièces un peu plus ennuyantes ("15 minutes" est
intolérable). C'est un bon album, mais il ne passera pas à l'histoire et
ne s'approche certainement pas de la qualité de
Is This It, leur premier album qui a chambardé le monde de la
musique en 2001. Veuillez noter que vous pouvez aussi vous procurer
l'album dans une
version de luxe, mais ça n'en vaut pas le coût puisque vous n'aurez
qu'une pochette un peu plus créative pour vos dollars additionnels, rien
de bien impressionnant. (critique principale de mars 2006)
½
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Tomi Swick,
Stalled Out In The Doorway
Tomi Swick est né à
Hamilton en Ontario et s'est initié très jeune à la musique. Il a commencé
à réaliser que c'était possible de faire une carrière en musique alors
qu'il jouait dans un groupe local à l'âge de 19 ans. Faute de pouvoir
obtenir un contrat de disque, il a quitté le groupe pour se lancer en
solo. Il nous présente donc ici son tout premier album, Stalled Out In
The Doorway. Il nous propose un son folk rock aux influences
britanniques à la Radiohead, un groupe qu'il dit adorer surtout
avec leur album
The Bends. On peut aussi le comparer à Jeff Buckley, Ron
Sexsmith et James Taylor. Il possède une très belle voix
remplie d'émotion qui n'a rien à envier aux plus grands chanteurs de sa
génération. Il porte une attention particulière aux textes et un de ses
sujets récurrents est l'honnêteté. Ses chansons, souvent introspectives,
possèdent de bonnes mélodies qui peuvent être attirantes pour les radios
commerciales. On retrouve tout de même un peu de rock par-ci par-là
("Habits", etc.) et quelques pièces qui viennent prouver sa grande
admiration pour Radiohead ("Come in 2s", la chanson-titre, etc.). Vous
connaissez peut-être déjà "A Night Like This" qui était parue sur la
compilation
From The Heart parue en janvier dernier sur laquelle il était
entouré de Josh Groban, Michael Bublé, James Blunt,
Simple Plan, Collective Soul, Blue Rodeo et
plusieurs autres. Vous pouvez présentement visionner le vidéoclip de
l'excellente "Everything Is Alright", le plus récent extrait de cet album.
Stalled Out In The Doorway constitue un premier album solide pour
ce nouveau chanteur au talent plus que prometteur. Il y a bien quelques
pièces que j'ai moins aimées, qui m'ont plutôt ennuyé, mais là c'est
purement une question de goût personnel. Si vous aimez le folk rock de
qualité, bien écrit et bien composé, Tomi Swick est un nom à retenir.
(découverte du mois de septembre 2006)
Warner
½
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Third
Eye Blind,
A Collection
Third Eye Blind a d’abord connu le succès avec son
premier album, un album éponyme qui figure parmi les meilleurs disques
pop rock de 1997. On y retrouvait plusieurs simples à succès dont "Semi-Charmed
Life", qui les a lancés, "How’s It Going To Be", "Jumper" et "Losing A
Whole Year". Le groupe a ensuite
récidivé 2 ans plus tard avec
Blue qui n’atteignait pas le même niveau de qualité malgré
l’excellent premier succès "Never Let You Go" et d’autres grands succès
radio. Ensuite, le départ du guitariste Kevin Cadogan a laissé un
grand vide et le groupe a pris une pause avant son troisième album en
2003,
Out Of The Vein, qui allait en laisser plusieurs indifférents.
C’est donc après seulement 3 albums en moins de 10 ans qu’on nous propose
une compilation des plus grands succès de Third Eye Blind. À écouter la
première moitié des 19 pièces offertes, on réalise qu’ils en ont eu des
succès radio puisqu’on les connaît toutes. Par la suite, il s’agit de
succès un peu plus mitigés, mais tout de même de bonnes pièces. On y
retrouve aussi quelques raretés qui seront très appréciées des fans qui
possèdent déjà leurs 3 albums. Le livret contient beaucoup d’informations
et les seuls véritables défauts de cette compilation sont le manque de
chronologie et l’oubli d’un succès, "Anything". Sinon, il s’agit d’une
excellente collection qui nous est offerte ici pour un des
meilleurs groupes pop rock de la fin du siècle dernier. (septembre 2006)
Warner
|
Time Again,
The Stories Are True
Voici un vrai groupe punk comme il s’en fait de moins en moins de nos
jours. Ce nouveau groupe californien nous propose son premier album de 13
pièces qui franchit à peine la barre des 28 minutes. On peut les comparer
à The Unseen et Pennywise, avec quelques éléments de
The Clash.
Mais, c’est vraiment Rancid qui nous vient en tête, un peu trop
d’ailleurs. Même le chanteur Daniel Dart chante comme Tim
Armstrong et on peut s’en rendre compte sur la chanson-titre alors
qu’Armstrong vient accompagner Dart et qu’on peut difficilement les
différencier. On dirait carrément que Time Again est le petit frère qui
copie son grand frère, son idole, parce qu’il a l’air tellement cool…
Malgré ce parallèle gênant par moments, on retrouve de bien bonnes pièces
punks qui nous frappent en plein visage. L’album débute dans un feu
roulant avec "Junkies" et "Say Again", avant de ralentir quelque peu le
rythme sur "Broken Bodies" et la décevante chanson-titre, bien différente
des autres, mais une des moins bonnes de l’album. Par la suite, ce sera
l’accélérateur au tapis qu’on passera à travers les 8 autres pièces de
l’album jusqu’à la pièce ska "Streetwalker" qui conclut l’album, une des
meilleures. Toutes les pièces sont énergiques, mais ne nous restent pas
bien longtemps en tête. Pour les thèmes abordés, reprenez les sujets que
nous ont présentés The Clash au cours de leur carrière et vous aurez une
bonne idée de ce qui les inspire (société pourrie, vive l’anarchie,
enfance difficile dans la criminalité et la drogue, etc.). C’est un album
efficace pour se divertir, mais qu’il ne faut pas écouter trop
attentivement et avec trop d’attentes. (découverte du mois de juillet
2006)
Hellcat /
Epitaph
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Tool, 10,000 Days
Après une pause de
5 ans remplie de projets parallèles, dont A Perfect Circle, Tool
est de retour avec son métal progressif expérimental de qualité. 10,000
Days est le 4e album du groupe depuis 1993 et les fans de la première
heure ne devraient pas être trop déboussolés par ce nouvel album. On
retrouve en effet les mêmes éléments caractéristiques du groupe, soit la
guitare et la basse lourdes, des rythmes particuliers, une atmosphère
plutôt sombre et une créativité sans cesse renouvelée. Encore une fois, ne
perdez pas votre temps à chercher la pièce à succès, car il n'y en aura
pas. Tool nous offre plutôt des albums complets en soit dont aucune pièce
ne ressort véritablement. Avec 10,000 Days,
le groupe réussit à nouveau à transgresser les modes en nous proposant un
produit plutôt difficile d'approche, mais qui mérite quelques écoutes
attentives pour bien en découvrir toutes les subtilités. Le groupe réussit
admirablement à aller puiser dans les origines mêmes du métal avec
quelques éléments de
Black Sabbath
et de Blue Öyster Cult dans cette musique qui est pourtant bien de
son époque. Là où le groupe va un peu plus loin que sur ses albums
précédents, c'est au niveau des thèmes abordés. On sent un peu moins de
colère et un peu plus d'introspection dans les textes de Maynard James
Keenan. Il rend même hommage à sa mère décédée sur la pièce en 2
parties "Wings For Marie / 10,000 Days" qui totalise 17 minutes. Il y a
bien "Vicarious" dans laquelle Keenan nous présente à nouveau ses
frustrations alors qu'il émet un commentaire sur la télé-réalité, le
bombardement d'information qu'on nous envoie et le fait que tout le monde
semble maintenant vivre sa vie à travers les expériences des autres.
Malgré des pièces qui dépassent souvent les 6 minutes, 10,000 Days
nous offre une expérience musicale non seulement intéressante, mais
extrêmement enrichissante. Lorsque les 76 minutes se terminent, on se dit
même que Tool vient combler un trou important dans l'industrie musicale.
Il y a beau avoir des groupes comme The Mars Volta et Coheed and Cambria
qui nous offrent des albums solides, Tool occupe une place à part dans le
métal progressif. On pourrait peut-être dire qu'ils sont le penchant
introspectif de System Of A Down. Comme Tool ne fait jamais les
choses à moitié, l'album nous est offert dans un magnifique boîtier avec
lunettes 3D qui nous permettent d'apprécier la quantité d'oeuvres
visuelles créatives qu'on y trouve. Ce nouvel album de Tool risque fort
d'être l'album métal de 2006. (critique principale de juin 2006)
|
Vincent Vallières,
Le repère tranquille
Chacun dans son espace
a permis à Vincent Vallières de se faire
connaître du grand public en 2003-2004 et de partir en tournée pour 150
spectacles. Il nous revient donc maintenant avec un 4e album
très attendu, Le repère tranquille. Alors que sur
Chacun dans son espace Vincent donnait parfois un ton pop rock à
ses chansons folk rock, on peut dire qu'il revient ici à ses racines folks
aux influences de Bob Dylan et de Tom Petty. Les
arrangements sont simples mais efficaces et ils mettent toujours à
l'avant-plan la voix de Vincent et sa guitare acoustique. Il a réalisé
l'album lui-même en compagnie de son fidèle collaborateur, Éric Goulet,
et les deux acolytes ont aussi effectué les arrangements avec David
Laflèche. Le premier extrait, "Je pars à pied", donne un bon aperçu du
style général qu'on retrouve sur le disque, tandis que "Café Lézard", un
succès assuré, fait le pont avec son album précédent. Quant à "La toune à
Gasse", elle fait partie de ces chansons qui nous restent en tête, même si
on en retrouve un peu moins sur cet album qui peut moins être considéré
comme un disque de route que le précédent. Quelques pièces
particulièrement douces comme la chanson-titre m'ont un peu moins
intéressé, mais il s'agit essentiellement d'une question de goût. On peut
quand même encore entendre un peu de rock avec "Tôt ou tard" et un peu de
country avec "Le bord de l'eau", 2 pièces avec beaucoup d'énergie. Même
s'il est très différent de son album précédent, je considère Le repère
tranquille comme un album dont la qualité s'y compare avantageusement.
Vallières possède une écriture unique, une écriture qui se différencie de
tout ce qu'on peut entendre au Québec. C'est donc un artiste totalement
original qui demeure dans une classe à part. (octobre 2006)
BYC
½
|
Vanna, The Search Party Never
Came
Vanna est un jeune quintet de Boston qui nous présente ici
son premier enregistrement, un mini-album de 6 titres et 22 minutes. On
peut les comparer à Norma Jean et Underoath dans le genre
post hardcore, mais leurs influences sont plutôt variées. Dès le début de
"A Dead Language For A Dying Lady", j'ai cru entendre Coheed and
Cambria, même si par la suite le groupe s'en différencie passablement.
Vanna se distingue par un passage habile de la mélodie aux cris viscéraux.
Le groupe y va parfois de rythmes saccadés et irréguliers qui ne vous
permettront pas trop de taper du pied, surtout sur "That Champagne
Feeling". Si vous aimez le mélange de métal et de punk hardcore, Vanna
vous plaira sûrement et vous pouvez vous procurer ce mini-album en
attendant un premier album complet. (septembre 2006)
Epitaph
|
Versus The Mirror,
Home
Versus The Mirror
est formé de jeunes du début de la vingtaine de Tucson en Arizona. Ils
nous proposent un son post-hardcore où la guitare naturelle sans
distorsion vient contraster avec la voix de David Siebold, un jeune
chanteur-crieur de 19 ans seulement. Musicalement, le groupe crée une
fusion parfaite entre la nouvelle génération et un son un peu plus
vieillot, grâce à l'utilisation de vieux équipements, plutôt que de tout
retravailler à l'ordinateur. Le groupe, qui pratique énormément, a voulu
recréer sur Home le son du direct, sans retouches
artificielles. Le résultat est concluant et j'ai bien aimé la créativité
musicale du groupe. En fait, le seul point qui m'a embêté est la voix
criarde du chanteur qui ne semble pas appropriée à cette musique d'une
certaine profondeur. Il y a peut-être aussi le fait que je ne suis plus
capable d'écouter ce type de voix, mais là c'est mon opinion personnelle.
C'est qu'il me semble que le contraste entre la musique et la voix, qui
peut être parfois intéressant, est plus souvent incompatible. Il s'agit
tout de même d'un premier album réussi pour ce groupe dont le talent est
déjà bien présent et devrait se développer dans le futur. (découverte du
mois de juin 2006)
Equal Vision
|
Vulgaires Machins, Compter les corps
Voici enfin le très
attendu nouvel album du groupe québécois Vulgaires Machins, 4 ans après
Aimer le mal. Il y a déjà plus de 10 ans que le quatuor de Granby
sillonne le Québec avec son punk énergique. On peut les classer comme un
groupe de pop punk social alors qu'ils ne se gênent absolument pas pour
dénoncer les côtés les plus sombres de notre société. C'est le cas pour les 16
textes présentés ici, même dans l'intro! Ces textes sont encore une fois
présentés sur une musique énergique à souhait mise en évidence par la
réalisation solide de Gus van Go qui a travaillé entre autres avec
The Stills et Priestess. Ils ouvrent également leurs horizons
musicaux sur des rythmes différents comme "Je m'appelle Guillaume", "Dans le
vide" et "Lithium" qui ont un rythme beaucoup plus lent que ce à quoi ils nous
ont habitués. Les mélodies sont d'une grande efficacité, avec de belles
harmonies vocales de Guillaume Beauregard et Marie-Eve Roy.
Musicalement, il y a bien quelques pièces qui m'ont laissé quelque peu sur mon
appétit au point de vue de la créativité, mais les textes sont toujours
intéressants et on ne peut les ignorer, même pour quelqu'un comme moi qui ne
porte que très peu attention aux textes habituellement, la musique étant
toujours mon point d'intérêt. Si vous avez entendu leur succès "Puits sans
fond", vous l'avez probablement encore en tête. D'autres pièces sont tout
aussi excellentes comme "Légaliser l'héroïne" (ma préférée), "La télé me
regarde", "Arrachez-moi les yeux" et la chanson-titre. C'est un album de
qualité que nous offre Vulgaires Machins, possiblement le meilleur parmi leurs
5 albums à ce jour. (septembre 2006)
Indica
½
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Tom
Waits, Orphans: Brawlers, Bawlers & Bastards (3 CD)
Tom Waits a une carrière qui couvre 4 décennies et plus de 20 albums. Il
est considéré comme un innovateur dans le sens le plus pur du terme, alors
qu’il a expérimenté tout au long de sa carrière et a influencé des tas
d’artistes, incluant nul autre que Bob Dylan. Orphans : Brawlers,
Bawlers and Bastards est un album de 3 disques sur lesquels on peut
entendre 56 chansons rares ou jamais entendues auparavant. Parmi elles, on
en retrouve une trentaine qui ont été réenregistrées au cours des
dernières années grâce à son épouse et fidèle collaboratrice Kathleen
Brennan. Cette édition limitée de luxe propose en plus un magnifique
livret de 94 pages avec textes et photos rares. Chacun des CD regroupe les
chansons d’un genre particulier. Sur Brawlers, on peut entendre les
pièces les plus rock et blues, le style que je préfère de Waits. On peut y
entendre de très bonnes pièces de blues garage que ne renieraient pas des
groupes actuels comme les Black Keys. Bawlers présente
essentiellement des ballades qui peuvent aller du country à la musique de
crooners. Finalement, Bastards nous offre un ramassis des
pièces les plus expérimentales, souvent particulièrement bizarres, qui me
rendent un peu plus récalcitrant vis-à-vis la musique de Waits, mais qui
l’a en quelque sorte rendu célèbre. À plusieurs moments à travers ces 3
heures de musique vous entendrez un Tom Waits plus chantant et dansant que
jamais. Il y en a donc pour tous les goûts sur cet album qui pourra plaire
autant à ses fans qu’à de nouveaux adeptes en certaines occasions. Le seul
problème, c’est que l’album est beaucoup trop long pour en écouter les 3
disques en une seule fois. Il s’écoute plutôt un CD à la fois et peut
aussi sembler inégal par moments, passant d’une pièce excellente à une
autre beaucoup plus ordinaire. Selon moi, il s’agit essentiellement d’un
album pour collectionneurs et, évidemment, pour les fans invétérés de Tom
Waits. (janvier 2007)
Anti- /
Epitaph
½
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Westbound Train,
Transitions
Westbound Train est un groupe de Boston qui nous offre ici
son 3e album, le 1er sur Hellcat Records. Ils jouent
un mélange de ska et de reggae fortement influencé du reggae jamaïcain des
années 60. On peut aussi y entendre des éléments de jazz (surtout grâce à
l'utilisation des cuivres), de rock, de soul, de R&B, de funk et de Motown.
Dès l'écoute de la pièce "Please Forgive Me", on se retrouve presque déjà
convaincu que ce sera un bon album tellement elle est entraînante et
inoubliable. Ce ne sont évidemment pas toutes les pièces qui possèdent un
tel potentiel commercial, sauf que les faiblesses sont rares et que
l'album s'écoute merveilleusement bien du début à la fin. Rythmes
efficaces et mélodies remarquables représentent une recette gagnante sur
cet album qui pourrait très bien s'adresser à un large public. Il ne
connaîtra malheureusement probablement pas le succès qu'il mérite parce
que son style est en dehors des modes actuelles. Mais, si vous aimez la
musique créative et énergique, Westbound Train représente un
investissement judicieux. (novembre 2006)
Hellcat /
Epitaph
½
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The Who, Endless Wire
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
C’est un événement…
et c’est peu dire. C’est même assez terrifiant de s’attaquer à la
chronique d’un disque qui a une histoire, ou surtout à un disque nouveau
de l’un des plus grands groupes de rock de tous les temps. Le premier
album studio des Who depuis 25 longues années. En 1982 le groupe se
sépare, et ne se retrouvera assez régulièrement qu’à partir de la fin des
années 80. Keith Moon est mort depuis longtemps déjà… Puis c’est
Entwistle, bassiste historique des anglais, qui rend l’âme avant la
tournée américaine de 2002. Mais les Who tiennent encore debout, et les
prestations live de Townshend et Daltrey tiennent encore
grandement la route, et les puissantes versions des hits comme "Won’t Get
Fooled Again" résonnent encore des soirs de Live 8… Townshend
retrouve peu à peu la verve et la plume pour composer de nouveaux titres,
pour un nouvel album… qui fait peur. Difficile de rester objectif, et tout
en essayant d’occulter le lourd passif du groupe, pour rester objectif, on
ne peut définitivement pas s’en détacher. Derrière cette pochette hideuse
(le graphique ne fait pas la musique), c’est bel et bien la galette qui
nous intéresse. Endless Wire est composé d’une partie album
traditionnelle, et d’un mini opéra, Wire & Glass, sorti durant
l’été chez les English. C'est surtout effrayant de devoir ouvrir le
boîtier pour récupérer le disque, pas n'importe quel disque, et pas
n'importe quel groupe... Ce sont bien les créateurs de
Tommy,
My Generation et
Who's Next... rien que ça! Le disque démarre sur un écho proche de
"Baba O’ Riley"… mais la comparaison s’arrête là. Globalement, la section
rythmique est loin d’être celle du duo Entwistle/Moon. Plus ennuyeux
encore, on ne retrouve pas les coups de riffs et accords tranchants de
Pete Townshend et la voix de Daltrey est… particulière. On dirait que le
chanteur s’essouffle et a du mal à suivre. Par contre, "A Man In A Purple
Dress" est une franche réussite. Entièrement joué en acoustique, la voix
de Daltrey ressort mieux, avec plus d'émotion et moins de souffrance
apparente. Et, finalement, tout au long de l'album, ce sont ces titres
acoustiques qui sont les plus réussis, avec "Two Thousand Years" par
exemple. Townshend, lui aussi, tente l'exercice du chant avec une voix
plus bluesy, mais pas très convaincante... On attend toujours l'explosion,
la puissance, la marque de fabrique des Who, mais elle ne viendra pas
réellement. C'est vrai que "It's Not Enough" est un bon titre, plus pêchu,
réussi, mais pas incontournable, et l'album finira par laisser un petit
goût amer, de « peut mieux faire », c'est sûr. Wire & Glass
démarre, pour un mini opéra d'un peu plus de dix minutes. On ressent là un
peu plus de « grandiose », avec une rythmique de batterie, plus fournie,
plus lourde, un peu plus proche de celle de Keith Moon. Mais le soufflet
retombera parce que même si certains passages sont assez réussis, dans sa
globalité, ça manque d'émotion. Difficile donc de tenir la comparaison
avec
Tommy...
Endless Wire est un album qui souffre forcément du passé légendaire
du groupe, et de son principal compositeur de génie. Clairement dit,
impossible d'être objectif quand on connaît tout le reste de l'oeuvre des
Who. Cela dit, c'est loin d'être un raté inécoutable, mais je ne crois pas
que, même avec le temps, il devienne incontournable. (janvier 2007)
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Amy Winehouse, Back To
Black
Amy Winehouse est
une jeune chanteuse londonienne qui est célèbre autant par sa voix soul et
jazz puissante que par ses abus d’alcool. Sa compagnie de gérance lui a
d’ailleurs demandé d’aller en désintoxication en 2006, mais c’est plutôt
devenu le sujet du premier extrait de son nouvel album, le succès "Rehab",
alors qu’elle a laissé tomber la compagnie. C’est cette pièce qui démarre
Back To Black, son 2e disque, et qui marque le pas de
cet album aux influences diverses. Elle tire en effet son inspiration en
partie des classiques jazz et soul et du R&B américain des dernières
années. On peut la comparer à un moment ou à un autre à Lauryn Hill,
Macy Gray, Norah Jones, Joss Stone et Billie
Holiday et sa voix lui donne inévitablement une longueur d’avance sur
ses plus proches compétitrices dans le genre R&B. En plus, cette jeune
femme écrit toutes ses chansons et fait preuve d’une grande créativité. Sa
capacité exceptionnelle à mélanger les styles fait en sorte qu’elle nous
arrive avec une musique totalement originale dans un genre où la formule
préconstruite est généralement la norme. Les succès potentiels sont
nombreux et, malgré quelques moments qui ont moins su attirer mon
attention, je peux affirmer que c’est un album extrêmement solide qui nous
est présenté ici. Son principal défaut : il est trop court avec seulement
10 pièces totalisant 32 minutes… (juin 2007)
Island /
Universal
½
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Wolfmother,
Wolfmother
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Chaque année, on
cherche ce que l'on appelle « les nouvelles sensations de la scène rock
»... Nom à la con! Et bien, pour reprendre l'expression, si on devait en
trouver au moins une parmi d'autres, cette année, ça serait sûrement
Wolfmother. Trio australien créé en 2000, les influences des trois garçons
sont flagrantes, et les intentions musicales sont tout de suite appuyées.
Ces trois gamins sont shootés aux premières gloires du hard rock, de
Led Zeppelin
à Black
Sabbath. Wolmother, ça sonne fort et très lourd. Ce qui fait
penser à Led Zep, c'est un peu ce son, pas horriblement saturé, mais quand
même très lourd et pesant. Le batteur matraque ses fûts, le guitariste
plaque des accords de plomb, le tout chanté avec une voix très puissante
parfois très aigue. 13 titres sur ce premier album, 13 compositions du
groupe! Et pourtant, ils ont du mal à faire dans l'originalité... Ce n'est
pas grave en soit, parce que ce qu'ils font, ils le font bien. Mais quand
même, ils seraient arrivés quelques années avant, le résultat aurait été
sacrément différent. A vouloir faire du nouveau avec de l'ancien, et y
apporter un peu de sang neuf, Wolfmother a trop tendance à se rapprocher
du son White Stripes, la patte de Jack White en moins... Mais les
Wolfmother dégagent une énergie débordante dès le premier morceau,
"Dimension", son riff d’intro et sa montée en puissance à chaque refrain.
"White Unicorn", lui aussi, est un titre plutôt bien foutu, avec une
influence indéniable dans le chant et les sons de guitares de Jack White.
Parmi leurs réussites également, "Where Eagles Have Been", "Joker & The
Thief" et sa rythmique de malade ou "Mind’s Eye", une ballade
crépusculaire avec de superbes incursions de claviers. En définitive, ce
premier disque des australiens est assez réjouissant, bien réalisé, avec
des qualités au chant et dans les compos qu’il ne faut surtout pas
négliger. Dans un autre contexte, il aurait sûrement mérité meilleure
sanction. (décembre 2006)
½
|
Thom Yorke,
The Eraser
Ce premier album
solo par Thom Yorke n'est pas très éloigné de certains albums de son
groupe, Radiohead. Très atmosphérique et essentiellement
électronique, il n'est pas sans nous rappeler les expérimentations de
Kid A avec des éléments comparables à
Ok Computer. La principale différence avec ce dernier, c'est
l'uniformité de The Eraser et le manque d'énergie qu'on y retrouve.
Ce n'est assurément pas un album pour vous donner un "boost" d'énergie si
vous vous sentez amorphe. Il s'agit plutôt d'un album extrêmement relaxant
qu'on pourrait comparer en partie à Björk. Cette uniformité peut
être lassante au départ, surtout lorsqu'on arrive dans la deuxième moitié
du disque, mais après plusieurs écoutes les différences entre chaque pièce
nous semblent plus évidentes et plus intéressantes. C'est tout de même une
version dénudée de ce que nous propose habituellement Radiohead, et on ne
fait qu'espérer un nouvel album du groupe prochainement en écoutant ce
projet solo. Même si Yorke travaille ici sans les autres membres du
groupe, il peut tout de même compter sur la présence du réalisateur
Nigel Godrich, un collaborateur de longue date de Radiohead, qui fait
les arrangements en plus de jouer quelques instruments additionnels.
(février 2007)
½
|
YouInSeries,
Outside We Are Fine
YouInSeries est un
nouveau groupe de Las Vegas composé de 5 jeunes d'à peine 20 ans. Ils nous
proposent une musique post-hardcore qu'on peut comparer à Circa Survive,
Taking Back Sunday et The Mars Volta. Les mélodies sont
efficaces et les rythmes sont plutôt irréguliers, question de nous garder
aux aguets. Malgré tous les éléments intéressants et de qualité qu'on
retrouve sur cet album, il n'a pas vraiment réussi à capter mon attention.
Les pièces se ressemblent toutes, donc vous avez intérêt à apprécier dès
le début pour que les 35 minutes de l'album ne vous paraissent pas trop
longues. C'est un produit de qualité, bien réalisé et on voit que les gars
sont bourrés de talent, mais il faudra patienter un peu pour découvrir
leur véritable potentiel. En attendant, les amateurs du genre apprécieront
tout de même. (août 2006)
Equal Vision
|
Neil Young, Living
With War: Raw
(édition spéciale CD + DVD)
Lancé plus tôt en
2006, l'album de protestation Living with War avait été enregistré
à la vitesse de l'éclair et mis sur le web avant sa parution officielle.
On en retrouve maintenant une nouvelle version avec un DVD en boni. Le DVD
de 82 minutes contient des séquences en studio en alternance avec chaque
pièce de l'album présentée sur des images de guerre et autres dans un
format caricaturant CNN (qui devient LWW pour présenter la guerre en
continu). Toutes les images présentées viennent encore plus appuyer le
thème même de l'album qui est de dénoncer la guerre, mais aussi le
réchauffement de la planète, la surconsommation, etc. Une chose que j'ai
bien aimé est qu'on nous présente tous les présidents américains pendant
la pièce "Lookin' for a Leader". Cet album est possiblement l'album le
plus engagé de Neil Young à ce jour, alors qu'il dit ce qu'il a à dire
sans détour. Il présente 9 pièces avant de conclure avec "America the
Beautiful". Musicalement, le disque demeure dans un genre qui nous est
bien familier, soit le folk rock unique à Neil Young. L'album souffre
d'une certaine uniformité qui fait qu'on finit par s'en lasser (je parle
toujours de la musique). Par contre, les textes ne laisseront personne
indifférent. "After the Garden" dénonce le réchauffement de la planète et
"The Restless Consumer", la surconsommation. La majorité du reste de
l'album traite de la guerre et de tout ce qui l'entoure et on peut sentir
un certain défoulement contre le président Bush sur 2 pièces (au moins) :
"Let's Impeach the President" et "Lookin' for a Leader". Malgré son
uniformité musicale, je dois dire qu'on retrouve de très bonnes pièces
accrocheuses sur Living with War qui en font certainement un de ses
bons albums des 10 ou 15 dernières années. En plus, l'album possède une
dimension instructive intéressante qui pourra conscientiser un grand
nombre de gens. (février 2007)
Reprise /
Warner
½
|
Neil
Young & Crazy Horse, Live At The Fillmore East
Voici le premier
volume à paraître de la série The Neil Young Performance Series
Archives, enregistré les 6 et 7 mars 1970. Il s’agit d’une portion
d’un concert légendaire que nous présente la formation originale de Crazy
Horse avec Ralph Molina, Billy Talbot, le regretté Danny
Whitten (qui allait décéder 2 ans plus tard d’une surdose d’héroïne)
and
Jack Nitzsche. Le groupe n’avait alors qu’un album à son actif,
donc on peut affirmer qu’on retrouve ici pratiquement leurs débuts sur
scène. On n’y trouve que 6 titres, mais qui totalisent tout de même 43
minutes. L’album débute en force avec l’excellente "Everybody Knows This
Is Nowhere" qui est suivie de "Winterlong" et du succès "Down By the
River" (qui s’étire à plus de 12 minutes). La deuxième moitié inclut "Wonderin’",
"Come On Baby Let’s Go Downtown" (écrite par le guitariste Danny Whitten)
et "Cowgirl In the Sand" (16 minutes pour conclure le disque). Le
principal point négatif de l’album est que lors de cette tournée, Young
débutait le spectacle seul sur scène pour quelques pièces acoustiques et
qu’on n’en retrouve aucune ici. La pochette est sobre, mais il est tout de
même intéressant d’y lire les commentaires de l’époque à propos du
concert. Notons que lors de cette performance, le groupe avait été précédé
sur scène par le légendaire jazzman Miles Davis et le Steve
Miller Blues Band. C’est un disque qui intéressera surtout les fans
invétérés de Neil Young et les collectionneurs. C’est très bon, mais
incomplet… (février 2007)
Reprise /
Warner
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Yusuf, An Other Cup
Cat Stevens
a connu passablement de succès dans les années 70 avec un folk rock
inspiré. Après s’être converti à la religion musulmane en 1977, il a
décidé de changer son nom pour
Yusuf Islam.
Le dernier album studio de
Cat Stevens a été lancé à
la fin de 1978 et il s’est ensuite éloigné du monde de la musique pendant
de nombreuses années. Avec
An Other Cup, c'est son premier album en 28 ans qu'on retrouve sur
les tablettes, le premier véritable album sous le nom de Yusuf.
Il reprend exactement là où Cat
Stevens avait laissé avec une musique folk introspective extrêmement riche
musicalement. Il y intègre en plus certains éléments de musique du monde,
surtout avec des percussions, qui viennent enrichir sa musique basée sur
la guitare acoustique. On retrouve aussi du piano et des cuivres qui nous
amènent à l’occasion dans les environs du jazz ("I Think
I See the
Light", etc.). Ses textes sont plutôt positifs et spirituels et traitent
énormément de bonheur, de paix et d’amour. On retrouve une reprise des Animals,
"Don’t
Let Me Be Misunderstood", avec des
orchestrations qui la rendent pratiquement méconnaissable. Sans être un
album époustouflant, An
Other Cup peut tout de
même donner un aperçu du talent de Cat
Stevens à une nouvelle génération qui ne l’aurait pas connu à l’époque.
Quant à ses fans, ils pourront facilement rembarquer dans l’aventure sans
être trop dépaysés. (janvier 2007)
Atlantic /
Warner
½
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Compilations:
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Bon cop, bad cop (musique
originale)
Depuis sa sortie dans les salles de cinéma le 4 août, le film Bon cop,
bad cop, écrit par Patrick Huard, bat tous les records au
guichet. Il faut donc prévoir un grand succès pour la bande originale que
je vous présente ici. La chanson-thème, "Tattoo", est d’Éric
Lapointe
et est une de ses pièces les plus lourdes à ce jour, puisqu’il a avoué
avoir laissé de côté les standards radiophoniques pour son écriture. Sans
être renversante, elle est efficace. Par la suite, on retrouve une
excellente pièce de Jakalope ("Upside Down"), que je ne connaissais
pas et qui m’a agréablement surpris. Sam Roberts nous présente une
chanson en français, "Embrace-moi", et on retrouve des pièces de
Mentake et Mobile. Du heavy metal d’Éric Lapointe, on
passe à la douceur folk de Florent Vollant et jazz de Bet.e and
Stef. Mais, que voulez-vous? Une bande originale de film a
généralement cet inconvénient d’aller dans un peu toutes les directions.
On va même jusqu’au yé-yé des années 60 avec une pièce de la chanteuse
Dany
Aubé.
Les chansons francophones et anglophones se côtoient avant de conclure le
disque avec une version instrumentale de "Tattoo". Malgré les nombreux
changements de directions et de styles, plusieurs excellentes pièces par
de très bons artistes nous sont offertes sur cette compilation qui a tout
pour battre des records de ventes pour une bande originale de film. Il
s’agit d’un bien bon disque dans le genre "touche à tout", qui fera en
sorte que vous y trouverez votre compte à un moment ou à un autre, mais
difficilement d’un bout à l’autre. (septembre 2006)
Diffusion YFB
|
Fiori: Un musicien parmi tant
d'autres
J’avoue que j’étais plutôt craintif à l’écoute d’un album hommage à
Serge Fiori. Leader d’Harmonium,
il est possiblement le compositeur le plus créatif qu’on ait connu au
Québec, produisant avec son groupe une trilogie qui n’a rien à envier aux
plus grands de la planète. Un tel hommage représente souvent une
déception, les artistes présents pouvant difficilement égaler la version
originale. Soit on reprend les chansons tel quel, ce qui n’est d’aucune
utilité, ou soit on les modifie drastiquement, ce qui peut facilement
démolir une pièce qui était de grande qualité au départ. Ici, il y a un
peu des deux, en plus de quelques grandes réussites. Au début du disque,
la version de Marc Déry de "Aujourd’hui, je dis bonjour à la vie",
ainsi que celle de Mes Aïeux de "100 000 raisons" sont plutôt
fidèles aux originales. Par contre, la version en italien de "Dixie" par
Marco Calliari (qui devient "Che la Vita") nous amène dans un autre
univers et nous la fait redécouvrir. Catherine Durand reprend
magnifiquement de sa voix douce le classique "Pour un instant", un des
bons moments du disque. Par contre, on ne peut pas en dire autant de
l’autre grand classique "Un musicien parmi tant d’autres" que Boom
Desjardins reprend en apportant même des modifications à la mélodie
(quel sacrilège!). Sans être inintéressante, elle est bien loin de la
version originale d’Harmonium.
La version de "L’exil" par
Éric Lapointe
est très efficace, alors que les autres artistes présentent des
interprétations correctes, sans être renversantes. On retrouve France
D’Amour ("Viens danser"), Nanette Workman ("Chasseur") et
Bruno Pelletier ("La moitié du monde"). Deux collectifs d’artistes
interprètent "Ça fait du bien" et "Histoire sans paroles". En prime, on
retrouve Diane Dufresne sur une version en spectacle inédite de
1977 de "Un musicien parmi tant d’autres", ainsi que sur un duo avec Serge
Fiori de 1977, "Duodadieu". Finalement, Éric Lapointe
nous offre une version rock de "Folle de nuit". En bout de ligne, rien ne
vous chavirera véritablement sur cet album hommage, les meilleures
versions se trouvant toujours sur les 3 albums d’Harmonium,
ainsi que sur l’album de Fiori avec Richard Séguin. (décembre 2006)
½
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Give 'Em The Boot V
Pour une 5e
fois, l'étiquette punk Hellcat Records nous présente sa compilation de ses
meilleurs artistes. On y trouve 18 pièces en tout dont plusieurs tirées
d'albums récents de ces artistes. Il y a entre autres parmi les plus
intéressantes des pièces de Dropkick Murphys, Time Again,
Tiger Army, The Slackers, The Aggrolites, HorrorPops,
Lars Frederiksen and The Bastards et Nekromantix. Mais, selon
moi, ce qui rend cette compilation vraiment intéressante, ce sont les pièces
inédites qu'on y présente. On trouve une nouvelle pièce de Rancid,
une pièce du prochain album de Left Alone (assez
décevante comparativement aux compositions de leur précédent album qui était
excellent),
ainsi que des titres inédits de The Unseen (une de mes préférées),
Roger Miret and The Disasters et Orange. Il y a aussi un certain
nombre de groupes que je découvre, ce qui est toujours plaisant : The
Heart Attacks, Mercy Killers, Westbound Train, Static
Thought et Los Difuntos. C'est une compilation parfaite pour les
amateurs de la musique de chez
Hellcat Records, ainsi que pour ceux qui voudraient découvrir des groupes
talentueux dans le genre punk rock et ses dérivés. (juillet 2006)
Hellcat /
Epitaph
½
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Revolution Rock: Joe Strummer Memorial Night at Klubi, Tampere Finland
(2006)
Le 29 décembre
2004, un spectacle hommage à Joe Strummer
a eu lieu en Finlande et on le retrouve maintenant sur CD. En ouverture,
on peut entendre 3 pièces de Strummer
par JS & The Strummers :
"Keys
To Your Heart", "Harder They Come"
et "Coma Girl". Mais l’essentiel du disque est par le groupe
Control
qui joue les pièces de
The
Clash
en Finlande depuis une vingtaine d’années. On les retrouve en compagnie de
nombreux artistes invités pour interpréter tous les plus grands classiques
du groupe. Ils offrent même une version de "London’s Burning"
en finlandais qui devient "Kotka palaa".
Le CD se termine avec un méga jam
pour "White Riot".
L’interprétation est quelquefois légèrement déficiente en cours de CD,
mais l’énergie est définitivement au rendez-vous. Une curiosité
intéressante pour les fans de Joe Strummer
et
The
Clash… (juin 2007)
LampLite
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Rogue's Gallery: Pirate Ballads, Sea Songs, & Chanteys
(2 CD)
Dans la foulée du film Pirates des Caraïbes II (Pirates
of the Caribbean II), l'idée de cet album est née dans la tête du
réalisateur du film, Gore Verbinski, et ses amis Johnny Depp
et Brett Gurewitz (de Bad Religion, mais aussi propriétaire
des étiquettes Anti et Epitaph). L'idée était de fouiller à la recherche
de pièces anciennes chantées sur les mers du monde et de les reprendre
avec des artistes contemporains de tout acabit. Le résultat est cet album
double de 43 titres, un album de pièces folk qui en séduira plus d'un. On
y retrouve des interprètes de grande envergure, ainsi que des chanteurs
folk un peu moins connus du grand public. Parmi les noms plus connus,
mentionnons Bono, Sting, Lou Reed, Nick Cave,
Bryan Ferry, Lucinda Williams, Jack Shit, Andrea
Corr, Jolie Holland, Loudon Wainwright III (le père de
Rufus et Martha), ainsi qu'un duo de Rufus Wainwright
avec sa mère Kate McGarrigle. Je dois dire que j'étais un peu
réticent au départ à l'écoute d'un album double de chansons folks pas trop
connues, mais la surprise a été plutôt agréable. C'est que ce sont pour la
plupart des chansons à la mélodie inoubliable, des chansons qui nous
restent inévitablement en tête. C'est certain qu'il ne faut pas être trop
réfractaire à la musique ancienne ainsi qu'aux instruments traditionnels,
mais il est plutôt facile de se laisser accrocher par cette musique douce
mais entraînante à la fois. Malgré quelques pièces un peu moins
impressionnantes, c'est un album que vous adorerez comme musique de fond.
(octobre 2006)
Anti- /
Epitaph
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Salut Joe!
Salut Joe!
est un hommage au regretté chanteur pop français Joe Dassin. Ce
disque entièrement québécois inclut 13 de ses plus grands succès repris
dans des versions tout de même fidèles aux originales, malgré l’ajout de
la personnalité de chacun des interprètes. Stefie Shock nous offre
"Le moustique" dès l’ouverture, lui qui l’interprétait déjà en spectacle.
Par la suite, Les Respectables nous présentent une bonne version de
"Siffler sur la colline", avant que
Pierre Lapointe
reprenne "Dans les yeux d’Émilie", une pièce qui lui colle à la peau. Une
des plus belles surprises de l’album est sans contredit l’excellente
"Salut les amoureux" interprétée par les comédiens et animateurs Guy A.
Lepage et Marc Labrèche. Dobacaracol apporte sa couleur
habituelle à "Et si tu n’existais pas", avant que le rockeur
Éric Lapointe
égratigne quelque peu "À toi" (mais dans le bon sens). Une autre surprise
du disque est la présence du groupe garage Les Breastfeeders sur "Bip-Bip".
Mario Pelchat offre sa voix à "Les Champs Élysées" et le disque se
termine par un excellent duo de Mara Tremblay et Stefie Shock
pour le classique "L’été indien". Les autres interprètes sont Patrick
Norman ("Dans la brume du matin"), Sébastien Lacombe ("Le petit
pain au chocolat"), Mélanie Renaud ("Il était une fois nous deux")
et Raphaël Torr ("L’Amérique"). Si vous n’aimez pas les chansons
pop bonbon de Joe Dassin, vous ne les apprécierez sûrement pas plus après
l’écoute de cet album. Par contre, vous pourrez y découvrir tous ses plus
grands succès avec une saveur un peu plus moderne. Et vous vous
retrouverez à les fredonner pendant des semaines… (décembre 2006)
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Unsound
(CD + DVD)
Après 10 éditions de la compilation
Punk-O-Rama,
une collection des meilleurs artistes de l’étiquette Epitaph, voici
maintenant Unsound qui poursuit dans la même veine. On y retrouve
17 pièces d’artistes en vogue présentement sur Epitaph, essentiellement
dans le genre punk rock, mais avec aussi un peu de hardcore et de hip hop
underground. La compilation est transportée par l’excellente "The Latest
Plague" de From First To Last tirée d’un des meilleurs albums de
l’année chez Epitaph,
Heroine. On en retrouve en plus un remix d’Atticus à la
toute fin. Bad Religion (avec "Los Angeles Is Burning"),
Pennywise et The Bouncing Souls viennent mettre une touche
d’expérience dans cette compilation où les jeunes groupes sont très
présents. Parmi les plus intéressants, notons Escape The Fate,
The Matches et Vanna. On retrouve également un remix de "The
Buzz Kill" du rappeur Sage Francis. Le DVD boni contient 10
vidéoclips de 9 des artistes déjà présentés sur le CD avec des pièces
différentes, sauf dans le cas de From First To Last et Bad Religion dont
on retrouve les vidéoclips des pièces du CD. Le 10e vidéoclip
présenté est celui du très bizarre Robocop Kraus avec "You Don’t Have To
Shout", tirée de l’excellent album
They Think They Are The Robocop Kraus. Unsound va dans
différentes directions ce qui peut être un peu agaçant et faire en sorte
qu’on apprécie seulement certaines portions du CD. Mais, vous aurez quand
même un bon aperçu de ce qui vous est présentement offert par Epitaph.
(septembre 2006)
Epitaph
½
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