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0-9 - 108 - 400 Lapins -

A - ActionReaction - AFI - The Aggrolites - Done Anker - Richard Ashcroft - Audioslave -

B - Barenaked Ladies - The Beatles - Beck - Betrayed - Billy Talent - Frank Black - The Black Keys - The Bouncing Souls - Boy Sets Fire -

C - Xavier Caféïne - Marco Calliari - Neko Case - Nick Cave & Warren Ellis - Gregory Charles - La Chicane - Natalie Choquette - Les Claypool - Converge - The Coup -

D - Dashboard Confessional - The Dears - Def Leppard - Deftones - Martin Deschamps - The Draft - Dragonforce - Dumas -

E - Eliott - Ramblin' Jack Elliott - Eric Panic - Escape The Fate (2) -

F - Fear Before The March Of Flames - Florence K. - From First To Last -

G - Gnarls Barkley - Goldfrapp - Goodbye Tomorrow - Good Clean Fun - Greg Graffin - Antoine Gratton - Grimskunk - Guillemots -

H - Emily Haines & The Soft Skeleton - The Heart Attacks - Heavens - Hell Is For Heroes - Lulu Hughes -

I - I Am Ghost -

K - The Killers - K-Maro -

L - Éric Lapointe - Romain Lateltin - Jean Leclerc -

M - Mademoiselle K - Malade Mantra - Malajube - Marabu - The Mars Volta - The Matches - Matchbook Romance - Mercy Killers - Misstress Barbara - Mobile - Motion City Soundtrack - Muse - My Chemical Romance -

O - Orgamilk -

P - Ricky Paquette - Kevin Parent - Parkway Drive - Pearl Jam - Peezee - Pete Philly & Perquisite - Philosonic - Pink - Plain White T's - Ben Popp - Les Porn Flakes - The Prize Fighter Inferno -

Q - Qbanito -

R - The Raconteurs - Raised Fist - Red Hot Chili Peppers - The Red Jumpsuit Apparatus - Reset - Damien Rice - Rise Against - The Robocop Kraus -

S - Saint Etienne - Scissor Sisters - Seemless - Sierra Leone's Refugee All Stars - Bob Sinclar - The Slackers - Sol.illaquists of Sound - The Sound of Animals Fighting - Gwen Stefani - Still My Queen - The Stills - The Strokes - Tomi Swick -

T - Third Eye Blind - Time Again - Tool -

V - Vincent Vallières - Vanna - Versus The Mirror - Vulgaires Machins -

W - Tom Waits - Westbound Train - The Who - Amy Winehouse - Wolfmother -

Y - Thom Yorke - YouInSeries - Neil Young - Neil Young & Crazy Horse - Yusuf -

COMPILATIONS - Bon cop, bad cop - Fiori: Un musicien parmi tant d'autres - Give 'Em The Boot V - Revolution Rock - Rogue's Gallery - Salut Joe! - Unsound

 

 

108 - Creation. Sustenance. Destruction (2 CD)

108, Creation. Sustenance. Destruction. (2 CD)

Les connaisseurs en métal hardcore savent certainement de qui on parle avec 108, un groupe qui a existé seulement 4 ans entre 1992 et 1996, le temps d'enregistrer 3 albums et 1 mini-album. Le groupe s'est formé suite à la dissolution de Inside Out, alors que Zack de la Rocha est allé former Rage Against The Machine et Vic DiCara, 108. Ce qu'on retrouve ici, c'est leur discographie complète sur 2 CD pour un grand total de 93 minutes. Rien n'a été laissé de côté et ça plaira certainement aux fans de hardcore qui avaient beaucoup de difficulté à trouver certains de leurs albums. Ils nous proposent un métal agressif mais original qui m'a souvent fait penser au "célèbre" groupe québécois Voivod, avec aussi certains éléments de Biohazard et de Helmet. Creation. Sustenance. Destruction. est en quelque sorte une pièce d'anthologie pour tout fan de musique hardcore. (août 2006)

Equal Vision

½

400 Lapins - 400 Lapins

400 Lapins, 400 Lapins

Les 400 Lapins nous offrent leur 2e album après Respirer, lancé indépendamment en 2003 et qui a connu un certain succès dans l’underground québécois. Le quatuor nous propose un rock passablement dur sur des textes où l’humour noir sert à dépeindre leurs inquiétudes concernant l’état de notre planète. Leur musique est plutôt accessible, sans être un produit automatique pour les radios commerciales. Ce seront plutôt les stations rock qui feront tourner les pièces des 400 Lapins, comme c’est le cas pour le premier extrait "Narcisse (tu glisses)". On peut les comparer musicalement par moments à Éric Lapointe et Noir Désir, mais surtout aux Chiens, à Daniel Boucher et à Vincent Vallières (qui a une voix très comparable à Jérôme Turgeon, chanteur des 400 Lapins). Malgré leurs bons riffs rocks, certaines pièces réussissent moins à attirer notre attention, mais des titres comme "Panique", "On crève de faim", "À l’envers" et l’excellente "Hit & Gun" viennent nous convaincre qu’on peut les considérer au même titre que les noms présentés plus tôt. C’est un rock sérieux et de qualité qui viendra agréablement tasser les Trois Accords et toutes leurs copies qui apparaissent déjà en trop grande quantité (honteux considérant la quantité de musiciens de grand talent qu’on retrouve au Québec). Au sein des 400 Lapins, on retrouve 3 bacheliers en musique de l’UQAM… Avant de terminer, je ne peux passer sous silence le fait que l’album a été réalisé par Pascal Desjardins (Éric Lapointe, Papillon) et mixé par Paul Northfield (Rush, Moist, Marilyn Manson, Suicidal Tendencies, The Smashing Pumpkins). Si vous les voyez passer sur une scène près de chez-vous, n’hésitez pas à y faire un tour, parce que les 400 Lapins y sont parfaitement à l’aise et ils livreront assurément une performance énergique et de qualité. (juillet 2006)

Diffusion YFB

½

ActionReaction - 3 Is The Magic Number

ActionReaction, 3 Is The Magic Number

ActionReaction est un nouveau trio du New Jersey dirigé par Jason Gleason (ex-Further Seems Forever). Attention de ne pas les confondre avec Action Reaction qui est un groupe de hardcore chrétien qui a aussi lancé un album quelques semaines plus tôt. Dans le cas qui nous occupe ici, il s'agit d'un excellent groupe d'indie rock avec un immense potentiel commercial, un groupe qui est très différent de ce qu'on a l'habitude d'entendre chez Equal Vision Records. Les refrains puissants des premières pièces ("Sinner's Algebra" et le premier extrait "Can You Hear The Sun?") ont tout pour devenir des hymnes rock fredonnés à travers le monde, même si je doute que la promotion dont ils bénéficient leur permette d'atteindre un tel niveau de popularité pour l'instant. Par la suite, le style devient un peu plus introspectif par moments, ce qui nous fait un peu plus penser au rock britannique de Radiohead et Travis. Leur habileté à passer du rock d'aréna au rock introspectif un peu plus réfléchi est plutôt impressionnant et nous garde hors d'équilibre tout au long du disque. 3 Is The Magic Number contient quelques petits bijoux, même si certaines rares pièces sont un peu moins convaincantes et nous laissent un peu plus sur notre appétit. Ce qui est indéniable, c'est que ce trio, en plus d'être formé de musiciens particulièrement doués en tant qu'interprètes, possède un très beau don pour la composition. Ce sera intéressant de les surveiller dans le futur, surtout avec une étiquette de disques qui ne leur impose aucune direction musicale. (découverte du mois d'octobre 2006)

Hope Division / Equal Vision

½

AFI - Decemberunderground

AFI, Decemberunderground

Suite au succès de l'album Sing The Sorrow en 2003, le groupe punk hardcore californien AFI est maintenant de retour avec Decemberunderground. Bon, dans leur cas on parle toujours de groupe hardcore, mais ils sont devenus avec le temps un groupe pop punk, malgré quelques cris occasionnels qui nous rappellent leurs racines des Misfits ("Kill Caustic", "Affliction"). Decemberunderground possède tout ce qu'il faut pour devenir un album populaire auprès du grand public avec des rythmes et des mélodies extrêmement efficaces. C'est d'ailleurs déjà bien entamé avec le succès "Miss Murder" qui bénéficie d'énormément de temps d'antenne dans toutes les plus grandes radios et chaînes télévisées musicales. C'est le principal avantage de bénéficier de la machine promotionnelle d'une étiquette de disques de premier plan, l'autre étant d'avoir en main un important budget de production qui leur permet d'obtenir une qualité sonore exceptionnelle. On retrouve ici quelques moments électroniques ("Love Like Winter", qui est le nouvel extrait), du new wave ("37 mm"), un peu de U2 pas trop réussi ("The Missing Frame") et quelques ballades ("The Interview", "Endlessly, She Said"), de quoi faire dresser les cheveux sur la tête des vrais amateurs de punk hadcore! Dans l'ensemble, c'est tout de même un album pop honnête, même s'il s'écoute mieux en morceaux que dans sa totalité. En bout de ligne, cet album est inférieur à leur précédent, mais vous trouverez certainement une pièce pour vous satisfaire à un moment ou à un autre. (critique principale d'octobre 2006)

The Aggrolites - The Aggrolites

The Aggrolites, The Aggrolites

The Aggrolites est né d'un collectif d'artistes du Sud de la Californie qui agissaient comme musiciens pour le chanteur ska jamaïcain Derrick Morgan. Suite à un projet studio de Morgan qui n'a pas abouti, certains des musiciens, faisant partie de 2 groupes différents, ont décidé de se fusionner pour former The Aggrolites. Ils nous offrent ici leur 2e album comprenant 19 pièces, essentiellement reggae mais avec quelques élans un peu plus ska. Même s'ils ont un style bien américain, le son un peu vieillot qu'on a donné à l'album peut nous donner l'impression qu'il a été enregistré il y a 40 ans au coeur de Kingston en Jamaïque, avec le légendaire Bob Marley dans le studio d'à côté. Malgré un son assez dur, ils ont toujours une touche de joie dans leurs chansons qui les rendent ensoleillées. Avec ces chansons entrecoupées de pièces instrumentales de qualité, cet album de 66 minutes est parfait pour les journées chaudes de l'été à venir. Peu de pièces en ressortent véritablement, mais l'ensemble s'écoute particulièrement bien. Un groupe à découvrir... (juin 2006)

Hellcat / Epitaph

½

Done Anker - Éblouis-moi

Done Anker, Éblouis-moi

Done Anker est un jeune Français d'origine suisse allemande qui nous offre ici son 1er véritable album. La première chose qui frappe dès le début de Éblouis-moi est le côté résolument rock de l'album, surprenant pour un Français pour qui les textes sont d'une importance capitale. Les mélodies sont d'une grande efficacité et la réalisation est parfaite. J'aime particulièrement le son de la guitare, qui s'impose de belle façon sans éclipser sa voix. Anker est très bien entouré avec son frère Stikine à la batterie, sa compagne de vie Tamao à la basse, Julian SX aux claviers, Baptiste à la guitare et Erwan à la guitare. Tout y est pour que Done Anker connaisse le succès qu'il mérite, même si on retrouve peu de hits instantanés sur cet album de 12 pièces totalisant 48 minutes. Done Anker est définitivement un nom à surveiller dans les années à venir. L'album est disponible partout en France. (mai 2006)

½

Richard Ashcroft - Keys To The World

Richard Ashcroft, Keys To The World

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Artiste déchiré, chanteur accompli, petit con mégalo, véritable don juan à la voix d'or, artiste de talent ou compositeur incapable d'avancer seul... on entend pas mal de bonnes et de moins bonnes choses sur Richard Ashcroft, ancien chanteur leader de The Verve, un groupe de pop qui a clairement eu son heure de gloire, avant de splitter. Depuis qu'il est seul, Richard Ashcroft a déjà sorti 3 albums, avec celui-ci. Il déplore sans arrêt que, depuis qu'il a quitté The Verve, les médias (ceux de son pays notamment) tentent de le descendre à chaque fois pour lui faire comprendre qu'il n'aurait pas du arrêter le groupe, et qu'il est un peu « léger » lorsqu'il est seul. D'ailleurs, quand on lit la critique de Rock n' Folk ce mois-ci, elle n'est guère plus élogieuse à son égard, et reste à peu près dans le même ton que la presse de son pays. Pour ma part, je serai un peu plus modéré... Non pas que je sois un fan de la pop mielleuse de The Verve, ni de l'attitude très mégalo du jeune homme, mais il semble assez difficile de ne pas être séduit, au moins un petit peu, par la voix pleureuse de Richard. Keys To The World reste dans la même veine que les précédents, de la pop british pas si éloignée de son ancien groupe. L'intro de "Why Not Nothing" passée, les compositions sont plutôt calmes, et frisent, pour la majorité d'entre elles, la ballade pleurnicharde, mais, encore une fois, pas désagréable. Nul doute que des titres comme "Keys To The World", "Cry Till The Morning" et le single "Break The Night With Colour" pourront en séduire plus d'un. La preuve, on le voit beaucoup sur le petit écran en ce moment, et en clip sur MTV (ce qui n'est pas toujours gage de qualité en effet...). Dans la construction des morceaux et la tendance pop, on reste quand même loin d'un chanteur à « gonzesse » comme James Blunt, il faut donc rendre à Richard Ashcroft ce qui lui appartient, donc un certain talent pour la mélodie, avec quelques belles instrumentations, et une aura, n'en déplaise à certains, assez importante sur le public. Par contre, question jeu de scène, après l'avoir vu jouer quelques nouveaux titres sur Canal +, ca manque un peu de folie, et d'échange avec son groupe... Il semble être un peu (beaucoup) au centre, et vouloir rester le seul à être en vue. En bref, à retenir des mélodies assez bien ficelées, assez immédiates, et forcément appréciables aux premières écoutes. Ce n'est pourtant pas sûr qu'il reste dans les mémoires durant des années... ou des mois. Richard a encore pas mal à apprendre d'un Paul McCartney sur la maîtrise de la pop music. (avril 2006)

Audioslave - Revelations

Audioslave, Revelations

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Soyons un peu honnête, pour ceux d'entre nous qui attendaient ce nouvel opus d'Audioslave, on espérait y voir une sacrée dose de renouveau! Si on se basait sur les dires des membres du groupes (oublions le passage où Cornell parle des influences de Led Zep, le sujet a été un peu trop amplifié...), ça devait quand même cogner sec et sonner assez nouveau... Après un premier opus quand même réussi, et un deuxième sympathique mais un peu simplissime, le troisième Audioslave méritait sans doute une évolution plus marquée. Musicalement, le constat est le suivant: Tom Morello est un guitariste fantastique, peut-être l'un des meilleurs depuis les années 90, et l'un des plus novateurs. Il a un style bien personnel, qu'il développe, exploite et régurgite sans arrêt. Mais l'envers du décor, c'est que son style est tellement particulier qu'il finit par prendre le dessus sur le reste. Du coup, le constat revient toujours à dire qu'Audioslave sonne comme Rage Against The Machine (même s’ils tentent de s’en éloigner)... mais pas tout à fait! Audioslave sonne comme Morello, et suit ses évolutions. Bien entendu, à la basse et à la batterie, ça assure sans problème, mais ça ne rajoute pas grand chose. Morello mène très clairement la danse, c'est une certitude! Devant, pour mixer le tout, Chris Cornell. Un chanteur de haut vol, lui aussi est l'un des plus doués de sa génération. Sur ce nouvel opus, il chante vraiment superbement, usant des plus beaux effets de sa voix. Dans les titres les plus "Audioslaviens", on peut compter de bons morceaux comme "One And The Same", "Sound Of A Gun" et "Shape Of Things To Come", on peut aussi souligner quelques morceaux bien metal funk ou Morello s’arrache particulièrement, comme par exemple "Somedays". Mais on a quand même l'impression que ce super groupe patine un peu! L'album est loin d'être mauvais, ça c'est sûr. Mais le pire, c'est quand on voit la qualité de certains morceaux, on se dit qu'on peut en attendre plus... Plus de surprises, plus de renouveau, plus de créativité... Mais sont-ils vraiment capables ensemble de créer une dynamique nouvelle, un album historiquement incontournable? Nobody knows! (novembre 2006)

½

Barenaked Ladies - Barenaked Ladies Are Me

Barenaked Ladies, Barenaked Ladies Are Me

En septembre 2006, le groupe torontois Barenaked Ladies nous offrait son 7e album studio en carrière, Barenaked Ladies Are Me. Comme sur le précédent, Everything to Everyone, le groupe nous propose des thèmes remplis de maturité et de positivisme portant à la réflexion. Les mélodies sont toujours aussi efficaces et le groupe demeure possiblement le meilleur groupe canadien dans le genre folk rock mélodique post-REM avec un style qui lui est propre, toujours en dehors de tout courant musical. Les Barenaked Ladies réussissent à capter notre attention dès la première pièce, "Adrift". Par la suite, on peut entendre d’autres bons moments comme dans la plus électrique "Sound of Your Voice", les toutes douces "Easy" et "Vanishing", ainsi que "Peterborough and the Kawarthas". Il y a bien quelques titres qui m’ont moins intéressé, qui peuvent nous rappeler peut-être un peu trop ce que le groupe a fait par le passé, mais la qualité est au rendez-vous et Barenaked Ladies Are Me est possiblement leur meilleur album depuis Stunt paru en 1998, l’album qui leur a permis de percer véritablement. Une version de luxe de ce nouvel album a également été lancée avec 14 titres additionnels. Ces pièces ont été relancées récemment sur un album simple intitulé Barenaked Ladies Are Men, qui contient en plus 2 pièces inédites. Une chronique de cet album sera ajoutée le mois prochain. (mars 2007)

Warner

The Beatles - Love

The Beatles, LOVE (CD + DVD audio)

J’avoue ne pas être très objectif dans le cas de ce « nouvel » album des Beatles, puisque j’ai eu la chance de voir le spectacle du Cirque du Soleil du même titre à Las Vegas et qu’il s’agit certainement du meilleur spectacle à lequel j’ai assisté dans ma vie, toutes catégories confondues. On connaît la tendance du Cirque à présenter des spectacles grandioses, mais avec la musique des Beatles comme moteur, la magie s’installe carrément. On peut entendre ici l’intégrale de la musique du spectacle sur le DVD audio en version 5.1. Le son y est d’une qualité exceptionnelle, une qualité qui s’approche dangereusement de ce qu’on pouvait entendre au spectacle grâce à des haut-parleurs dans chacun des sièges de la salle de l’hôtel Mirage. Le CD contient une version légèrement écourtée en version stéréo, question de ne pas dépasser les 80 minutes maximales de ce support, mais bien malin qui pourra dire ce qui a été coupé exactement. Le côté particulier de ce disque est que la musique des Beatles a été totalement reconstruite par Sir George Martin (le 5e Beatle) et son fils Giles à partir de diverses bandes sonores. Chacune des pièces a été réinventée avec l’ajout d’un tas d’éléments d’autres pistes. Par exemple, "Get Back" qui démarre véritablement l’album, commence avec un des rares solos de batterie de Ringo Starr enregistré à l’époque pour "The End", et en version stéréo en plus! "Within You Without You" et "Tomorrow Never Knows" ont été combinées à partir du jeu de batterie de Ringo, alors que "Sun King" est devenue "Gnik Nus" en l’inversant, un truc qu’aurait adoré faire John Lennon. Parmi les moments forts du disque, notons principalement "I Want To Hold Your Hand", "Yesterday", "Strawberry Fields Forever", "Lady Madonna", "Come Together", "Revolution" et "Hey Jude". "While My Guitar Gently Weeps" reprend de la vigueur alors qu’on a ajouté de nouveaux arrangements de cordes à une version démo. Par contre, ma préférée demeure la pièce de Ringo "Octopus’s Garden" qui me reste en tête à chaque écoute, comme ce fut le cas après le spectacle. L’album se termine avec "Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (Reprise)" et "All You Need is Love" qui viennent magnifiquement boucler la boucle de ce projet audacieux, qui pourra déplaire à certains, mais qui est tellement réussi. Même si on connaît déjà toutes les chansons offertes et qu’elles ne sont généralement pas suffisamment différentes des versions originales pour qu’on ne puisse les reconnaître, on peut dire qu’il s’agit du premier nouvel album des Beatles depuis leur séparation. Les 2 membres restants, Paul McCartney et Ringo, ainsi que les veuves Yoko Ono Lennon et Olivia Harrison ont en effet laissé leurs différends de côté pour donner tout leur appui au projet. C’est d’ailleurs George Harrison qui en avait eu l’idée de départ il y a quelques années avec son ami Guy Laliberté, le fondateur du Cirque du Soleil. Les opinions sont partagées concernant ce disque puisque certains trouvent qu’on n’a pas été assez loin dans la reconstruction des chansons alors que d’autres crient au sacrilège de transformer de la sorte la musique du plus grand groupe de tous les temps. Pour ma part, je trouve qu’on a atteint un point d’équilibre idéal entre les deux qui rend l’album aussi intéressant pour les fans de la première heure que pour un nouveau public. En plus, il s’agit du premier disque des Beatles disponible en son surround 5.1, même si une version contenant seulement le CD en stéréo est aussi en vente. (critique principale de janvier 2007)

½

Beck - The Information (CD + DVD)

Beck, The Information (CD + DVD)

Beck a commencé à travailler sur cet album après Sea Change lancé en 2002, mais il a interrompu son œuvre pour revenir avec les Dust Brothers le temps d’un album, Guero. Musicalement, l’album se rapproche principalement de Midnight Vultures par son côté psychédélique. Le son folk présent sur ses 2 derniers albums est quelque peu laissé de côté pour faire place à un peu plus d’électronique. Il nous offre à nouveau un mélange de rock alternatif, de hip hop et de funk, en plus de placer côte à côte la guitare acoustique et des sons électroniques plus modernes. C’est ce mélange que j’apprécie le plus chez Beck, un mélange qui en fait un artiste unique. Des pièces ressortent définitivement du lot ici pour devenir rapidement nos préférées. C’est le cas pour "Cellphone’s Dead" et "Nausea". Dans l’ensemble, The Information est un disque solide qui présente une belle cohérence et une énergie contagieuse en plusieurs occasions. C’est toujours tout un défi de faire des comparaisons entre les albums de Beck considérant la variation constante dans les styles qu’il nous offre, mais disons que ce nouveau disque peut aisément se comparer à quelques-uns de ses grands moments en carrière. Seulement quelques pièces un peu plus faibles et moins intéressantes nous empêchent de crier au génie en nous ramenant plutôt les pieds bien sur terre. The Information nous est présenté dans un « packaging » intéressant alors qu’on peut bâtir nous-mêmes la pochette à partir des autocollants fournis. Un DVD nous est aussi offert en boni présentant des vidéoclips pour chacune des pièces du CD. Ce sont des vidéoclips maison plutôt simplistes, mais ils sont tout de même intéressants à visionner. Une version de luxe est également disponible. (mai 2007)

Interscope / Universal

½

Betrayed - Substance

Betrayed, Substance

Le groupe de la côte ouest américaine Betrayed nous présente son premier album complet. Ils nous proposent un vrai punk hardcore suivant la tradition de Minor Threat et des Dead Kennedys, un son qui se perd peu à peu de nos jours. Les pièces sont agressives et rapides, mais elles réussissent à conserver une certaine mélodie grâce à la voix de Aram Arslanian, lui qui crie pourtant tout au long du disque. Les riffs de guitare de Todd Jones sont tout à fait remarquables et le rythme est particulièrement entraînant du début à la fin. En somme, Betrayed réussit à me réconcilier avec le punk hardcore. Je me suis même surpris à monter le volume en quelques occasions, alors qu'habituellement c'est plutôt le contraire avec une musique aussi agressive. C'est une très belle découverte que j'ai faite d'un groupe qui sera à surveiller dans les années à venir, sur disque comme sur scène. (septembre 2006)

Equal Vision

½

Billy Talent - Billy Talent II

Billy Talent, Billy Talent II

En 2003, le nouveau groupe canadien Billy Talent faisait son apparition dans le milieu pop punk déjà plutôt saturé. Par contre, avec leur style unique alliant des mélodies pop, à un punk aux accents hardcore et à des riffs métal, ils ont su sortir du lot. L'album Billy Talent a donc connu un grand succès commercial avec une série de hits explosifs dont "Try Honesty", "River Below", "Nothing To Lose" et "The Ex". Par contre, j'ai eu l'impression qu'on pressait un peu trop le citron avec cet album alors qu'on en faisait encore une promotion continuelle plus de 2 ans après sa sortie. Avec Billy Talent II, le groupe continue dans la même direction, sans grandes surprises. Il réussit tout de même à évoluer de belle façon en élargissant quelque peu son spectre musical. Les fans de la première heure ne seront pas déboussolés puisqu'ils entendront des pièces énergiques qui leur arriveront en pleine figure. Prenons par exemple le premier extrait "Devil In A Midnight Mass" qui est un succès instantané, ainsi que d'autres succès garantis, "Red Flag" et "Perfect World". Même lorsque le groupe ralentit le rythme, il réussit à conserver une énergie hors du commun et nous fait même apprécier des ballades comme "Pins And Needles". La guitare de Ian D'Sa est toujours aussi puissante, tout comme la voix de Ben Kowalewicz. Et la section rythmique fait en sorte qu'on accroche facilement à la musique du groupe et qu'on ne peut plus s'en passer. Billy Talent s'assure certainement une place de choix dans la scène pop punk canadienne avec cet album qui vient prouver que le groupe n'était pas qu'un feu de paille. Ils en vendront probablement encore plus que pour le précédent puisque Billy Talent II est un très bon album!. Ce qui est spécial avec Billy Talent, qui baigne pourtant dans un genre qui pullule de groupes, c'est qu'ils ont leur propre style et qu'on peut reconnaître une pièce de Billy Talent parmi toutes les autres. Si vous voulez les voir en spectacle, ils font partie de la tournée Vans Warped cet été, avant de partir pour une tournée américaine à l'automne. (critique principale d'août 2006)

Warner

½

Frank Black - Fast Man Raider Man

Frank Black, Fast Man Raider Man

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Honeycomb en 2005, Fast Man Raider Man en 2006... une reformation des Pixies en prime, le père Black est un hyperactif de la musique! Sa carrière solo, qui a connu quelques hauts et quelques bas, sûrement plus que l'étincelante carrière des Pixies, aura tout de même laissé quelques bons souvenirs. Mais voilà, en 2005, Frank Black sort un album assez raté, et donc, avec ce nouveau, Fast Man Raider Man, l'ancien et actuel leader des Pixies, était attendu au tournant. Quelque part, l'homme n'a que faire des pleurnicheries des vieux fans de son groupe, il joue maintenant pour lui, pour se faire plaisir... pour la musique! Et Fast Man Raider Man n'a vraiment plus rien du rock agressif des Pixies; c'est plus un voyage musical, à travers 27 titres (!!) pas moins, et un double album. Sur 27 titres, il y a toujours de quoi balancer par-dessus bord... mais sur cet album, ce n'est pas tout à fait ça. Les morceaux qu'il joue sont vrais, composés par un personnage qui ne triche pas. Il montre un côté éclectique que personne ne lui soupçonnait, il y a encore moins de 20 ans. Frank est-il devenu sage? Moins enragé peut-être, et il semble bien faire la différence entre sa carrière solo et en groupe. Le chemin et le message ne sont pas les mêmes. Alors, quand Frank revisite la musique, ça donne quoi? Un détour vers les rythmes jazzy sur "If, Your Poison Gets You", de la ballade sur "Fast Man", de la pop jazzy avec "You Can't Crucify Yourself", ou encore de la country (on lui connaissait cette tendance) avec la reprise "Dirty Old Town", et encore de la pop beatlesienne sur "Seven Days"... enfin bref, on ne va pas détailler tout l'album, il y a des morceaux vraiment qui ressortent du lot même si, globalement, cet album est de bonne qualité et souligne le caractère "plurimusical" de l'artiste. Un Frank Black, livré à nu, touchant... j'aime bien ce mec! (août 2006)

½

The Black Keys - Magic Potion

The Black Keys, Magic Potion

Le duo blues garage The Black Keys est de retour avec un nouvel album, un 4e en 5 ans. Même si le groupe a changé d'étiquette de disque, Magic Potion demeure la suite logique des 2 précédents albums qui étaient de grande qualité. Encore une fois, le groupe propose un mélange du blues noir du sud des États-Unis et du R&B britannique de la fin des années 60, le tout joué seulement à une guitare et une batterie. L'album ne contient que des chanson originales; il y en a 11 en tout pour un total dépassant les 42 minutes. Vous tomberez tout de suite sous le charme de "Your Touch" dont la mélodie est inoubliable. Le reste de l'album est un peu plus uniforme, mais toujours de grande qualité. En comparaison avec Rubber Factory, ce nouvel album est peut-être légèrement inférieur par manque de pièces qui sortent du lot. Mais, il fait partie de la même catégorie d'albums de premier plan. Les Black Keys demeurent une valeur sûre et ils ne décevront assurément pas leurs fans. (novembre 2006)

Nonesuch / Warner

½

The Bouncing Souls - The Gold Record

The Bouncing Souls, The Gold Record

La meilleure façon d'avoir un disque d'or, c'est d'en faire un, littéralement. Voici donc le disque d'or du groupe punk du New Jersey The Bouncing Souls. Le pire, c'est qu'il pourrait bien devenir l'album le plus vendu de leur carrière, eux qui ont presque 20 ans d'existence. J'avais bien aimé leur album précédent, Anchors Aweigh, mais là ils viennent d'augmenter la qualité d'un cran avec The Gold Record, leur 7e album studio. Enfin un album de punk efficace et énergique avec des compositions originales et créatives! Il me semble que c'est de plus en plus rare de nos jours... Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le groupe, ils se comparent avantageusement à Screeching Weasel, Descendents et Pennywise, avec des influences plus californiennes que new yorkaises. L'album débute en force avec "The Gold Song", un classique instantané du groupe. "The Pizza Song" présente un côté moins connu des Bouncing Souls avec de la guitare acoustique et de l'accordéon pour un résultat impressionnant. Le groupe reprend habilement "Better Things" de The Kinks, ainsi que "Lean On Sheena" de Avoid One Thing. Il est bien difficile de trouver des faiblesses parmi les 12 pièces incluses sur cet excellent disque qui nous offre un mélange à la fois énergique, mélodique et intelligent. Ils en auront mis du temps, mais le groupe vient d'entrer dans une classe à part. The Gold Record, qui est assurément le meilleur album punk rock de 2006 à ce jour, figurera certainement aussi parmi les meilleurs albums de l'année toutes catégories confondues. À se procurer absolument! (septembre 2006)

Epitaph

Boy Sets Fire - Misery Index: Notes From The Plague Years

Boy Sets Fire, The Misery Index: Notes From The Plague Years

Voici le 4e album complet du groupe hardcore / post-hardcore américain Boy Sets Fire. Le groupe délaisse de plus en plus l'agressivité qui le caractérisait à ses débuts et nous présente plus de mélodies accrocheuses et d'harmonies vocales époustouflantes. D'autre part, les gars expérimentent un peu plus sur The Misery Index: Notes From The Plague Years, essayant des choses qu'ils n'auraient jamais osé essayer sur leurs enregistrements précédents. Boy Sets Fire nous surprend sur "So Long... Thanks For The Crutches" et "Dejà Coup" avec une section de cuivre qui donne un résultat intéressant, même si c'est difficile à imaginer dans le son du groupe. Nathan Gray utilise un peu moins sa voix criarde sur cet album, à mon grand plaisir puisque c'était dans ces moments que je les aimais le moins auparavant. Ici, les mélodies efficaces donnent au groupe un potentiel commercial qu'ils n'avaient pas dans le passé. On peut même y entendre pour la première fois quelques hits possibles, incluant "Dejà Coup" qui a tout ce qu'il faut pour obtenir du succès. Les nombreux bons côtés de cet album font en sorte que je le préfère à The Day The Sun Went Out, leur premier album qui était leur plus solide à ce jour. (mai 2006)

Equal Vision

½

Xavier Caféïne - Gisèle

Xavier Caféïne, Gisèle

Après 2 albums du groupe Caféïne (Mal éduqué mon amour en 1998 et Pornstar en 2000) et 1 de Poxy (Artificial Pleasures en 2004), voilà que Xavier Caféïne nous propose son premier album solo. On ne retrouve pas de changements majeurs au son du disque alors qu'il continue de nous offrir un rock n' roll garage énergique. Il y a bien des mélodies pop d'une grande efficacité, mais je ne crois pas qu'il les ait composées avec un objectif commercial en tête. C'est donc encore une fois un album alternatif qui demeurera dans l'underground québécois et ne jouera que dans les radios universitaires et communautaires. Le premier extrait, "Montréal (Cette ville)", y connaîtra certainement du succès, tout comme la chanson-titre et "1-2-3-4". Ce sont toutes des pièces qui nous restent en tête indéfiniment. "La fin du monde" et "Pékin Love" en séduiront également plus d'un, alors que "Ok" et "Babylone" deviendront rapidement des classiques en spectacle grâce à une drive que ne renierait pas Le Nombre. Non seulement Gisèle est un album solo pour Xavier, mais il y a en plus joué la majorité des instruments. Il s'engage un peu plus au niveau des textes mais musicalement, il puise dans ce qu'il connaissait déjà sans amener des tas d'éléments nouveaux. Faute d'être l'album le plus original de l'année, il nous présente un disque énergique, divertissant et qui s'écoute bien. Ce sont déjà des qualités que d'autres artistes semblent incapables d'assembler sur un même disque... (octobre 2006)

Indica

Marco Calliari - Mia dolce vita

Marco Calliari, Mia dolce vita

Marco Calliari était un membre du groupe métal montréalais Anonymus avant de se lancer dans la chanson italienne sur un premier album solo en 2004, Che la vita. Il nous a offert un excellent DVD en juin dernier, Al dente, sur lequel on pouvait autant découvrir un très bon concert au Lion d'Or que les recettes de sa mère. Calliari récidive maintenant avec un 2e album rempli de classiques italiens et de quelques chansons méconnues du répertoire italien du 19e siècle à aujourd'hui. Parmi les classiques de Mia dolce vita, nommons "L'Americano", "L'Italiano", "'O sole mio" et "Bella ciao" qu'on retrouvait déjà dans son spectacle contenu sur le DVD. Les nouveautés intéressantes incluent "Leggenda di Natale" du chansonnier Fabrizio De André, "Caruso" de Lucio Dalla, "Cosa nostra" de Nino Rota et "Chi é, e non é" du duo rock italien Blonde Redhead (une de mes préférées). Encore une fois, Calliari réussit à magnifiquement faire revivre tous ces classiques italiens dans un style moderne et des arrangements superbes. Ce disque de 50 minutes a tout pour faire renaître la nostalgie de l'Italie ou pour plaire à tout amateur de musique du monde traditionnelle. (décembre 2006)

Casa Nostra

½

Neko Case - Fox Confessor Brings The Flood

Neko Case, Fox Confessor Brings the Flood

Américaine de naissance, Neko Case a déménagé à Vancouver en 1994 pour étudier en arts. Elle en est maintenant à son 4e album studio en plus de faire partie des New Pornographers. Elle propose un style de country alternatif à la Wilco avec d'autres comparaisons possibles avec Elliott Smith. Sur Fox Confessor Brings The Flood, elle rejoint aussi par moments la musique folk des années 60 de The Mamas and the Papas, Simon & Garfunkel et The Byrds, particulièrement sur "Hold On Hold On". Alors que son album précédent, Blacklisted, est considéré par plusieurs comme son meilleur à ce jour, la qualité de Fox Confessor Brings The Flood s'en approche drôlement à tout point de vue. Mélodies d'une efficacité et d'une précision incroyables, habilement chantées par sa voix mielleuse et puissante à la fois, et accompagnées de guitares remplies d'originalité et de subtilité amènent l'ensemble de 35 minutes dans la catégorie des albums de première classe. C'est un disque rempli de richesse, de maturité et de profondeur. Généralement doux, l'album nécessite quelques bonnes écoutes attentives pour se laisser imprégner de son univers. Mais, par la suite, il devient rapidement un de nos préférés dans le genre. Peut-être qu'il ne passera pas à l'histoire, mais il figurera assurément très bien parmi les albums de 2006. J'ai même l'impression qu'il vieillira à la façon d'un bon vin et qu'on l'appréciera encore plus dans quelques années. Un album qui était attendu des fans depuis 4 ans, mais qui répond grandement à ces attentes. Mission accomplie! (août 2006)

Mint

Nick Cave & Warren Ellis - The Proposition

Nick Cave and Warren Ellis, The Proposition (musique originale)

The Proposition est un film écrit par Nick Cave qui vient tout juste de prendre l'affiche. Ce que je vous présente ici c'est le CD de la musique originale de ce film composée par Nick Cave et Warren Ellis (membre des Bad Seeds, le groupe de Nick Cave). Pour bien accompagner le film, la musique devait créer une ambiance du far west, très souvent solennelle et triste. On y retrouve des éléments de musique classique. Mais en général, on reconnaît le style de Nick Cave qu'il a souvent utilisé sur ses albums, soit une musique ambiante très introspective. La principale différence avec le matériel à lequel il nous a habitué est la présence d'une majorité de pièces instrumentales. On y utilise souvent un violon plutôt grinçant et monotone sur un rythme très lent. Même si je n'ai pas vu le film (seulement la bande-annonce), la musique à elle seule était suffisamment efficace pour m'imaginer le film. Il s'agit donc d'un CD incontournable après avoir vu The Proposition, puisqu'il vous en remémorera probablement plusieurs passages. On reconnaît en partie le style de Nick Cave, mais il ne faut surtout pas oublier que cette musique a été composée expressément pour le film. C'est donc quand même toute une différence par rapport à ses albums réguliers et on n'y trouve qu'une chanson quelque peu accessible, "The Rider Song", qui arrive à la 15e piste sur 16. Certains moments vous paraîtront un peu bizarres et vous pousseront peut-être à avancer à la piste suivante, mais il s'agit malgré tout d'une bande originale avec de grandes qualités artistiques, un fait rare quand même! Les plus grands fans de Nick Cave et du film seront probablement les seuls pour qui l'album pourra être réécouté régulièrement, à cause de sa difficulté d'approche et de son apparente monotonie. Mais, il s'agit d'un très bon album d'ambiance. (avril 2006)

Mute

½

Gregory Charles - I Think Of You

Gregory Charles, I Think Of You

Après des années pendant lesquelles Gregory nous a montré à peu près tous ses talents, voilà qu’il en trouve un nouveau à nous faire découvrir, celui d’auteur-compositeur. Avec ce premier album entièrement composé de pièces originales, on découvre que cet homme-orchestre au talent illimité peut en effet écrire de bonnes chansons. Mélomane assumé, il va puiser dans quelques-unes de ses principales influences pour nous offrir un album varié et particulièrement intéressant musicalement. La base demeure très pop avec des refrains accrocheurs à souhait et des structures simples. Mais, on retrouve quand même passablement de soul, de jazz, de R&B et de gospel. On y trouve aussi beaucoup trop de ballades et de chansons d’amour, le sujet ayant déjà été exploité dans tous les sens possibles. Malgré ce petit agacement, c’est un disque qui s’écoute particulièrement bien, en grande partie grâce à sa richesse musicale remplie de piano, de cuivres, d’orchestrations et des voix puissantes de Kim Richardson, Sylvie Desgroseillers et Véronic Dicaire. Gregory est également accompagné de son fidèle compagnon, l’autre homme-orchestre Guy St-Onge. Sa voix chaude est parfaitement adaptée à la majorité de ses chansons, dont plusieurs sont parfaites devant un feu de foyer. La chanson-titre a passé plusieurs semaines sur les palmarès permettant à l’album de battre des records de ventes à sa sortie, mais on y retrouve aussi l’autre succès "I Put My Trust In You", ainsi que l’excellente "Our House", une de mes préférées. Ce sont 10 textes en anglais qu’il nous offre sur les 11 pièces présentées, la 11e étant une version espagnole de "I Think Of You". Ce premier véritable album de Gregory Charles est un bon disque pop intimiste. Vous pouvez vous le procurer en visitant la nouvelle boutique Musicomania. (juin 2007)

½

La Chicane - 1998-2006

La Chicane, 1998-2006

Je dois d’abord avouer que j’ai toujours eu passablement de difficulté avec la musique de La Chicane. Ce groupe de l’Abitibi, considéré par plusieurs comme rock, nous présentait beaucoup trop de ballades à mon goût, dont certaines plutôt douteuses d’un point de vue créatif. Malgré tout, nous ne pouvons passer sous silence leurs nombreux succès radios, sur disques et sur scène, en plus d’avoir créé un véritable culte autour d’eux. Dany Bédard, ancien bassiste du groupe, n’a eu aucune difficulté à se lancer dans une carrière solo fructueuse, et c’est encore plus évident pour Boom Desjardins, ce chanteur à la voix unique. C’est donc avec grand plaisir qu’on reçoit cette compilation de tous les succès de La Chicane. Il y en a 11 dans leur version originale, 4 en concert et 1 version inédite de "Tu m’manques" avec la participation spéciale de Dany Bédard. Vous pourrez y entendre les classiques "Viens donc m’voir", "Le fil" et "Juste pour voir le monde" (en concert), sans oublier le premier succès du groupe et le plus connu, "Calvaire", qu’on retrouve en 2 versions (originale et en prestation au studio Énergie). Disons que tous ces succès s’enchaînent à la perfection et m’ont réconcilié avec le groupe, qui nous offre en bout de ligne une musique folk rock typiquement québécoise intéressante. Les fans seront sans voix… (octobre 2006)

Déjà

Natalie Choquette - Aeterna Celesta

Natalie Choquette, Aeterna Celesta

Il est bien rare que j'écris à propos d'un disque de musique classique et encore moins d'un disque d'opéra, mais je ne pouvais passer à côté de celui-ci. Natalie Choquette, qui s'est surtout fait connaître en tant que diva fantaisiste, nous présente le 3e volet d'une superbe trilogie, Aeterna. Démarrée en 2004, ses 2 premiers disques (Aeterna et Aeterna Romantica) se sont déjà vendus à plus de 50 000 copies, permettant ainsi d'amasser au-delà de 20 000 $ pour la Fondation québécoise du cancer. Elle revient donc avec la conclusion de la trilogie, Aeterna Celesta, un album majestueux qui célèbre en musique les cieux, l'espoir et l'éternité. On y retrouve 16 grands classiques des périodes baroque et romantique avec entre autres des oeuvres de Bach, Vivaldi, Mozart et Haendel (incluant son fameux "Halleluja"), sans oublier le célèbre "Canon" de Pachelbel dans lequel la voix de Natalie remplace les 3 violons. Un des moments les plus émouvants du disque est certainement son interprétation du "Ave Maria" de Caccini, une pièce malheureusement trop méconnue. On retrouve aussi le "Notre-Père" mis en musique par un compositeur et organiste français du XXe siècle, Maurice Duruflé. La soprano réussit encore à nous impressionner en plusieurs occasions par sa voix puissante qui se marie parfaitement à l'ampleur des pièces présentées. C'est rien de moins que 33 musiciens, 18 choristes et ses 2 filles (Florence K. et Éléonore) qui ont participé à l'enregistrement de cet album, sans oublier la réalisation, la direction musicale et les arrangements d'Éric Lagacé qui a fait un travail magistral. Les cordes et les cuivres viennent magnifiquement compléter la voix de Natalie pour créer un album à grand déploiement. Contrairement à certains trucs qu'a fait la diva par le passé, ce disque s'adresse beaucoup moins à un grand public, bien que certaines pièces célèbres soient connues de tous. Avec la quantité de disques classiques qui paraissent à chaque année dans tous les formats possibles et imaginables, il est bien difficile de présenter une oeuvre qui se démarque réellement. Mais, Natalie Choquette possède cette forte personnalité qui permet d'offrir ce petit plus qui rend cette oeuvre plus intéressante que la moyenne. En plus, lorsque vous achetez l'album, vous contribuez directement à la Fondation québécoise du cancer. Donc, si vous aimez le genre ou êtes simplement curieux, il n'y a pas à hésiter, car Natalie Choquette réussira certainement à vous éblouir à un moment ou à un autre. (janvier 2007)

Isba

½

Les Claypool - Of Whales & Woe

Les Claypool, Of Whales And Woe

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Les Claypool, le bassiste OVNI des années 90 à aujourd'hui. Ancien membre de groupes comme Blind Illusion, Oysterhead et surtout Primus, groupe de métal funk, Les Claypool sort son troisième album solo studio. Ses influences et intentions sont déjà marquées depuis longtemps : Monsieur Claypool est très éclectique, et ne cherche à réaliser aucun standard, aucun single, rien de comparable avec le reste du monde musical... Dans son biberon devaient déjà couler quelques gênes volés à un certain Frank Zappa... Définitivement, Les Claypool appartient à l'univers des musiciens géniaux, mais complètement barrés! Proche du guitariste Buckethead, il participera d'ailleurs à quelques-uns de ses albums. Ce nouvel opus est majoritairement orienté vers le funk... Un funk étrange bien sûr, où la basse pose les bases de la rythmique, mais assure également les parties solistes. C'est véritablement l'instrument maître de cet album. D'ailleurs, comme rarement, les parties de guitare sont mises très en retrait, et ne résonnent que pour quelques accords funky, rien de très épatant. À la batterie, par contre, la rythmique est énergique, très technique et très jazz funk, un pur régal! Le plus épatant, c'est que sur la majeure partie des morceaux, c'est Les Claypool lui-même qui joue des trois instruments. Pour quelques cuivres, claviers et autres, il s'offre des invités, amis ou famille Claypool. Dans son ensemble, Of Whales And Woe est très difficile à décrire, tout autant qu'il est réellement difficile d'accès. C'est vrai que toutes les parties de basse en slap qui conduisent les morceaux scotchent et impressionnent (le talent de Les Claypool est impressionnant). Mais des parties vraiment trop barrées, qui prennent complètement à rebrousse-poil, avec, en plus, un chant indescriptiblement psychotique, finissent par ôter tout semblant de cohérence, pour juste laisser, globalement, une impression de concerto pour basse... Peut-être cet opus, loin d'être mauvais tout de même, mérite-t-il quelques mois d'écoute en plus...? (septembre 2006)

Converge - No Heroes

Converge, No Heroes

C'est avec 5 pièces de moins de 2 minutes que débute ce nouvel album du groupe métal hardcore Converge. Même s'il ne s'en est jamais vraiment dissocié lui qui a toujours eu une grande constance, le groupe revient à ses racines et nous lance toute sa rage en pleine figure sans qu'on puisse répliquer. Avec Converge, il n'y a aucune demi-mesure: les riffs sont lourds et rapides, la voix gutturale est agressive et les gars ne sont pas là pour vous offrir des berceuses. Il y a bien quelques ralentissements en de rares occasions, comme sur "Plagues" par exemple, mais ce n'est pas la norme et ce n'est pas plus léger pour autant. Le seul véritable contraste de l'album No Heroes se retrouve à la 8e piste avec l'hymne de près de 10 minutes "Grim Heart/Black Rose" sur lequel on entend le chanteur invité Jonah Jenkins dont la voix nous change passablement de celle de Jacob Bannon (que je trouve généralement insupportable, mais c'est bien personnel). Cette pièce, qui diffère du son habituel du groupe est selon moi la meilleure de ce disque qui n'amène pas grand chose de neuf pour le groupe ou pour le genre. Les fans de hardcore en auront pour leur argent, mais Converge ne renverse aucune barrière, encore une fois. (décembre 2006)

Epitaph

The Coup - Pick a Bigger Weapon

The Coup, Pick A Bigger Weapon

Le trio rap The Coup est maintenant un simple duo composé du rappeur Boots Riley et de la DJ Pam The Funkstress. Ils sont reconnus comme étant extrêmement préoccupés de politique et, par le fait même, dénonciateurs. Même s'ils ne sont que deux, de nombreux musiciens participent à l'album. Ils nous proposent donc une musique très riche teintée de fortes influences funk et de quelques traces de reggae. On peut les comparer autant à The Roots et à Outkast qu'à Prince et à Earth, Wind & Fire. On dit que Pick a Bigger Weapon propose un rythme un peu plus rapide que leurs albums précédents qui me sont inconnus. Après une introduction de 1:30, l'album débute en force avec l'excellente "We Are The Ones", un succès assuré. Par la suite, il y a plus de pièces underground, difficiles d'accès, que de hits instantanés. Il y a aussi quelques pièces un peu plus ambiantes. Certaines pièces sont en dessous de la moyenne, mais on en retrouve tout de même de très bonnes éparpillées à gauche et à droite qui rendent l'album plutôt plaisant à écouter. (juin 2006)

Anti- / Epitaph

½

Dashboard Confessional - Dusk and Summer

Dashboard Confessional, Dusk And Summer

Dashboard Confessional, c'est en fait un gars, Chris Carrabba, qui écrit tout, en plus de chanter et de jouer de la guitare. Avec sa belle gueule, c'est évidemment son visage qu'on voit toujours lorsqu'il faut faire de la promotion, que ce soit à la télévision ou dans les revues. Il est quand même accompagné de 3 musiciens de grand talent. Originaire de la Floride, le groupe nous présente son 4e album et je dois avouer que je découvre leur musique, alors que les précédents albums me sont passés sous le nez sans réussir à me faire broncher. Dusk and Summer est un album très personnel où le son pop punk à lequel on les a associés n'est plus du tout présent. Je comparerais plutôt le son de l'album à un Coldplay de moins bonne qualité. Carrabba écrit de bonnes chansons qu'on peut aimer lire en les écoutant, sauf que musicalement, il y a une certaine monotonie qui s'installe rapidement avec des musiques qui se ressemblent toutes. Sincèrement, je ne suis pas en mesure d'approuver toutes les critiques positives que je lis au sujet du groupe depuis le début de sa carrière. Je les ai vus en concert en juin dernier et j'avoue m'être questionné tout au long du spectacle lorsque je voyais les jeunes filles en délire qui connaissaient toutes les paroles par coeur. J'ai compris que le charme du bonhomme y était certainement pour une grande part. Dans mon cas, les moments de réjouissance ont été plutôt rares lors de ce spectacle, à part peut-être leur excellente reprise de "Fake Plastic Trees" de Radiohead. Pour en revenir à l'album, malgré un début en force avec le succès "Don't Wait", une très bonne participation du chanteur des Counting Crows, Adam Duritz, sur "So Long, So Long" et la participation de Daniel Lanois à la réalisation de 2 titres dont l'excellente "Heaven Here", je n'ai pas eu de grands moments de séduction, preuve que le charme de Carrabba agit moins sur certaines personnes... Pour les amateurs d'auteurs compositeurs modernes, vous y trouverez peut-être votre compte. Mais, si comme moi vous considérez la musique avant les textes, vous risquez de vous servir de votre télécommande en plusieurs occasions pour passer au titre suivant. Pour leur part, ceux qui sont déjà fans du groupe apprécieront certainement. (août 2006)

Vagrant

The Dears - Gang of Losers

The Dears, Gang Of Losers

The Dears est possiblement le plus britannique des groupes indie rock montréalais. On peut les comparer à leurs compatriotes de The Arcade Fire, mais surtout à Blur, Travis et Coldplay. Avec Gang of Losers, le groupe nous offre son 3e album après End of a Hollywood Bedtime Story et l'excellent No Cities Left paru il y a 3 ans. Après les extravagances orchestrales qu'on pouvait entendre sur l'album précédent, le groupe revient quelque peu à la base de son son sur ce nouvel opus. Les arrangements sont grandement simplifiés et l'expérimentation un peu bizarre, disparue. Chaque composition semble trouver de solides fondations sur la voix puissante de Murray Lightburn, ainsi que sur les guitares. On sent encore toute la nostalgie et la tristesse qui transparaissait à travers les premiers enregistrements du groupe, ce qui n'en fait définitivement pas un album joyeux et ensoleillé. Il me semble plutôt qu'on s'imagine facilement une pluie d'automne à l'écoute de ce disque rempli d'émotion (peut-être une pluie londonienne...). L'album démarre avec une toute douce introduction d'une minute et demie, "Sinthtro". Par la suite, on a droit au premier extrait, l'excellente "Ticket to Immortality", suivie de la toute aussi passionnante "Death of Life We Want You". Une certaine uniformité s'installe ensuite, une uniformité qui pourrait s'apparenter à de la monotonie au premier abord, ou pour un public non averti. Par contre, lorsqu'on écoute toutes les subtilités de ces compositions de qualité, on découvre une très grande richesse musicale qu'on retrouve peu de nos jours. Finalement, après plusieurs écoutes attentives, on réalise que l'uniformité qu'on avait semblé percevoir n'était qu'une illusion, puisque aucune des 12 pièces de l'album n'est semblable et que chacune est d'une créativité et d'une originalité débordantes. Vous n'y trouverez assurément pas de succès radio, sauf que ce nouvel album est au moins aussi bon que le précédent. Même que considérant la simplicité des arrangements, j'aurais tendance à dire que je préfère Gang of Losers à No Cities Left. (critique du mois de décembre 2006)

Def Leppard - Yeah!

Def Leppard, Yeah!

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Encore un album qui ne mettra pas tout le monde d'accord! Dans les années 80, Def Leppard était, sans conteste possible, l'un des grands groupes de british hard rock de la décennie. Sauf que la formation n'a justement pas réussi à passer cette décennie sans avoir de la casse... et depuis le Hysteria de 1987, ils n'ont rien sorti de digne de ce nom! D'ailleurs, on n'entend plus trop parler de ces gars-là devenus assez has-been... Ils reviennent donc en 2006, tapant du point sur la table... mais avec les compos des autres à défaut des leurs. Un album uniquement composé de reprises donc. Pourquoi pas après tout? Mais en principe, pour reprendre des titres, il faut leur apporter quelque chose... Différent mais en gardant l'esprit. C'est là où les avis diffèrent, certains (comme, notamment, l'excellent Rock n' Folk) adhèrent et adorent, d'autres sont beaucoup plus mitigés et d'autres sont presque horrifiés. Je me trouve plutôt dans le deuxième cas. En effet, si Def Leppard s'en sort plutôt bien avec des titres plus rock, punk, ou hard comme "20th Century Boy" des T-Rex, "Street Life" de Roxy Music ou "Don't Believe A Word" de Thin Lizzy, ca devient bien moins bon sur des ballades comme "Waterloo Sunset" des Kinks... On a parfois l''impression d'entendre ces vieux classiques des années 70 joués avec du son années 80 (même si je tire mon chapeau à la production très pêchue de l'ensemble). C'est pas très frais tout ça, et très concrètement, même si c'est très correctement interprété, ça manque cruellement d'originalité... et de feeling! Ca ne sert pas à grand-chose en fait! On n'a pas l'impression d'acheter un nouvel album avec cette énième compil' de reprises! Ils prouvent encore qu'ils ont pris un coup de vieux, même si l'indulgence peut revenir sur une bonne interprétation de "Stay With Me" des Faces, en fin de disque. (octobre 2006)

½

Deftones - Saturday Night Wrist

Deftones, Saturday Night Wrist

Les gars de Deftones ont été parmi les pionniers du mouvement nu metal avec Korn et Limp Bizkit. Ils nous ont toujours présentés de solides albums, plus souvent qu'autrement en marge de l'industrie commerciale. Avec leur album précédent par contre, un album éponyme, ils avaient réussi à atteindre le #2 du palmarès et à connaître passablement de succès avec la pièce "Minerva". Sur Saturday Night Wrist, réalisé par Bob Ezrin (surtout célèbre pour son travail avec KISS), on retrouve un mélange entre l'agressivité de leur précédent album et la subtilité de l'excellent White Pony, leur meilleur album à ce jour. Le mur de guitare est toujours aussi présent, lui qui représente la marque de commerce du groupe depuis ses débuts. On retrouve le succès "Hole in the Earth" dès l'ouverture du disque, une pièce efficace qui donne le goût d'aller plus loin. Par la suite, on retrouve plusieurs pièces passablement lentes dont quelques-unes qui m'ont à nouveau rappelé Filter lors de la période de l'album Short Bus. On retrouve une certaine uniformité sur le disque qui ne nous accroche pas facilement au premier abord, mais l'album mérite qu'on s'y attarde pour en découvrir toutes ses facettes. Sans être renversant, il s'agit d'un bon album de métal des années 2000, un album qui satisfera à nouveau les fans du groupe. (décembre 2006)

Maverick / Warner

½

Martin Deschamps - Intense

Martin Deschamps, Intense

Après un deuxième séjour dans Offenbach, Martin Deschamps est de retour avec son 3e disque en solo. Après avoir entendu tant de gens lui dire qu'il devrait nous présenter des trucs un peu plus rock, comme il fait sur scène, il a décidé de se laisser aller. Sur Intense, Deschamps nous présente plus que jamais le son qu'il apprécie le plus, soit le rock bien lourd rempli de guitares. On peut entendre ses influences de AC/DC, peut-être même un peu trop par moments puisque par exemple sur "Calamité", on arrive presque à chanter "TNT". Malgré certains passages particulièrement énergiques ("Intense", "Adolescent longtemps", "Payés pour faire le party", "Rêver métal", etc.), Deschamps n'a pas voulu renier ses fans de la première heure. Il leur sert ici plusieurs ballades concentrées dans la première moitié du disque ("Envoler", "Pourquoi et comment", etc.), allant flirter par moments avec le monde de La Chicane. En plus, le premier extrait du disque, la très bonne pièce "Respire", fait bien la transition entre son style plus pop d'autrefois et le rock dont on parle ici. On doit souligner la présence de Plume Latraverse qui vient prêter sa voix à la pièce "Fais-moi peur", une des plus originales du disque dont il a aussi écrit les paroles. En boni, on a droit à la reprise de l'excellente chanson "Quand les hommes vivront d'amour" de Raymond Lévesque, une des meilleures du répertoire québécois, que Martin interprète de belle façon avec sa voix rauque et puissante. La réalisation de Glen Robinson (Tea Party, Tori Amos, Ramones, Voivod, etc.) est particulièrement solide puisqu'il réussit autant à faire ressortir les guitares que la voix de Martin. Le point le plus négatif de l'album est la présence de textes plutôt insipides par moments, très premier degré, surtout sur les pièces les plus intenses. Musicalement, même si l'album est présenté comme son plus lourd à ce jour, on sent encore une retenue. Ça semble tellement difficile de se laisser aller totalement dans le rock en français au Québec! On retrouve donc suffisamment de matériel pour plaire aux radios commerciales et à un large public, ce qui lui permettra peut-être d'en vendre un peu plus que son précédent, Le désert. Une chose est certaine: il vient maintenant s'aventurer dans un territoire dominé jusque là par Éric Lapointe. Il pourrait donc en vendre 300 000 copies... (mars 2006)

Zone 3

½

The Draft - In A Million Pieces

The Draft, In A Million Pieces

The Draft est le nouveau groupe de 3 ex-membres du groupe de la Floride Hot Water Music avec le guitariste Todd Rockhill. Ils nous proposent un style comparable à leur groupe précédent, c'est-à-dire du punk post hardcore, mais avec moins d'éléments de hardcore et de meilleures mélodies. On retrouve aussi un peu de ska à l'occasion ("Let It Go"). La rythmique au début de "Wired" m'a rappelé Queens Of The Stone Age, alors que le reste de la pièce me faisait surtout penser à Alkaline Trio. In A Million Pieces est un album plutôt uniforme, puisque peu de titres ressortent vraiment du paquet. Par contre, les faiblesses sont rares et plusieurs pièces sont suffisamment accessibles pour connaître du succès (même si ce ne sera probablement pas le cas). Certaines m'ont un peu moins intéressé comme "All We Can Count On", parce que je préfère The Draft dans ses moments les plus rythmés ("Out Of Tune", "Longshot"). En bout de ligne, c'est un bon album que nous propose The Draft. (novembre 2006)

Epitaph

½

Dragonforce - Inhuman Rampage

Dragonforce, Inhuman Rampage

Dragonforce est un groupe londonien de power metal rapide comme l’éclair avec des harmonies de guitare tout simplement hallucinantes. On y reconnaît entre autres des influences du virtuose de la guitare Yngwie Malmsteen, ainsi que d’Iron Maiden et Helloween. Inhuman Rampage est leur 3e album et, même s’il est toujours aussi fort techniquement, il est bien loin d’atteindre un niveau acceptable de créativité. Les clichés sont nombreux et on termine le tout par une ballade hard rock dont on se serait bien passé. Si vous ne connaissez pas le groupe, vous serez certainement impressionné à la première écoute par la virtuosité des musiciens. La vitesse d’exécution des différentes pièces et les duos de guitare interminables vous donneront carrément des palpitations cardiaques et vous en serez essoufflés comme si vous aviez couru un sprint. Par contre, lorsque vous porterez un peu plus attention aux titres et aux paroles des chansons ("Through The Fire And Flames", "Revolution Deathsquad", etc.), vous aurez l’impression que Dragonforce est une caricature des groupes métal des années 80. (juillet 2007)

½

Dumas - Fixer Le Temps

Dumas, Fixer le temps

Difficile de revenir à la charge après un album de la qualité de Le cours des jours, le meilleur album québécois francophone de 2003. Dumas réussit tout de même à nous amener ailleurs avec Fixer le temps, malgré les nombreuses références à l'album précédent qui feront en sorte de ne pas trop nous perdre. L'utilisation de l'électronique ambiante demeure au rendez-vous, mais on sent un désir d'exploiter un peu plus les guitares, et ce dès la première pièce, "Nébuleuse". Ce sera aussi le cas plus tard sur "La vie qui bat", "Alors alors", le succès "Au gré des saisons", "De station en station", etc. L'album a été enregistré sur rubans et le résultat est plus rock que sur le précédent. Il a été réalisé par son fidèle collaborateur Carl Bastien, en compagnie de Louis Legault. En fait, ce que cet album a de moins que le précédent, c'est simplement la nouveauté. C'est qu'on n'a plus l'effet de surprise qu'on pouvait avoir en écoutant Le cours des jours. Mais, ne vous détrompez pas : Steve Dumas demeure l'un des artistes les plus créatifs et originaux au Québec, un artiste dans une classe à part. (février 2007)

Tacca

½

Eliott - Dans ce monde ou dans l'autre

Eliott, Dans ce monde ou dans l'autre

Eliott est un groupe rock français qui navigue quelque part entre Jeff Buckley et Radiohead avec des élans pratiquement métal. On peut aussi les comparer à Muse en version francophone, mais en fait le nom qui m'est tout de suite venu en tête est le défunt groupe québécois Okoumé. Le chanteur a en effet une voix qui s'approche dangereusement de celle de Jonathan Painchaud et leur musique est proche parente. Dans ce monde ou dans l'autre n'est qu'un mini album de 6 titres d'une durée de 28 minutes. Il présente tout de même tout le potentiel de ce groupe qui possède un grand avenir devant lui. (octobre 2006)

½

Ramblin' Jack Elliott - I Stand Alone

Ramblin' Jack Elliott, I Stand Alone

Maintenant âgé de 75 ans, Ramblin' Jack Elliott nous présente quand même un nouvel album, 7 ans après son précédent. Véritable légende vivante, qui en a influencé plusieurs autres (Mick Jagger, Paul McCartney, Bruce Springsteen, Bob Dylan, etc.), Elliott nous montre qu'il n'a rien perdu de son amour de la musique traditionnelle américaine, lui qui a été influencé au départ par Woody Guthrie. Il nous propose une musique folk teintée de country et de hillbilly qui se situe quelque part entre Johnny Cash, Bob Dylan et Tom Waits. Mais attention, car vous n'entendrez qu'une seule nouvelle composition d'Elliott ici, les 15 autres étant des pièces appartenant au folklore américain. Je dirais que c'est le principal point négatif du disque, car j'aurais bien aimé entendre du nouveau matériel, mais il semble qu'il n'écrit plus vraiment depuis quelques années. Sauf que cette pièce, "Woody's Last Ride", vient magnifiquement clôturer l'album alors qu'il nous raconte sa dernière rencontre avec Woody Guthrie. Pour plusieurs titres de l'album, Elliott peut compter sur l'appui de musiciens et chanteurs de grand talent, lui qui est habituellement seul avec sa guitare. Notons entre autres Lucinda Williams, David Hidalgo et Flea des Red Hot Chili Peppers. Dans le genre folk américain, explorant les racines de ce pays, Ramblin' Jack Elliott est probablement la bible à consulter. Donc, c'est un bon point de départ ici pour le découvrir. (août 2006)

Anti- / Epitaph

½

Eric Panic - Le combat est au jardin

Eric Panic, Le combat est au jardin

Voici le 2e album du groupe punk francophone Eric Panic, après le succès de Catharsis qui a été largement diffusé dans certaines radios et à Musique Plus. Le groupe nous propose à nouveau un album extrêmement énergique qui sera parfait pour amener sur scène, eux qui sont reconnus pour présenter des concerts particulièrement déchaînés. Avec Le combat est au jardin, le groupe nous présente une certaine maturité, mais attention car maturité n'égale pas ennui ici! Un peu à l'image de leurs copains des Vulgaires Machins, le groupe nous offre une musique et des textes intelligents, tout en demeurant plaisants à écouter. Les textes font réfléchir, mais la musique demeure festive. Le groupe dénonce autant certaines situations socio-politiques ("Les fleurs poussent en Palestine", "Welcome to Guantanamo") et la fausse démocratie de l'occident ("Cultiver la transparence"), que la solitude de nos aînés ("Adélard attend"). Sur "Déclaration", on peut entendre le poème du même titre de Gaston Miron et sur "Le jour où ils viendront cracher sur nos tombes", Jacques Languirand vient interpréter le texte qui se veut une réponse du chef Seattle de la tribu des Duwamish au président des États-Unis en 1854. On peut en plus entendre "I Don't Need Society" du groupe thrash metal / punk rock D.R.I., un groupe qui a brassé pas mal le monde de la musique dans la 2e moitié des années 80. Le premier extrait du disque, "L'animal optimal", n'est pas ma préférée et je préfère celle qui conclut l'album, "Soldat de plomb ou d'argent?", et "Je retourne à la terre", deux pièces de qualité qui sont des succès assurés. En bout de ligne, c'est un album plutôt solide que nous proposent les "frères et soeur" Panic, un album de 13 pièces d'une durée de près de 42 minutes brillamment réalisé par Pierre Rémillard. Le combat est au jardin vous donnera envie de l'écouter à répétition, de préférence en lisant les textes. En plus, ce que j'aime bien d'eux c'est qu'ils alternent la voix masculine et féminine avec Rick et Julie qui se relaient au chant (et à l'écriture des textes). (décembre 2006)

Union 2112 / Warner

½

Escape The Fate - Dying Is Your Latest Fashion

Escape The Fate, Dying Is Your Latest Fashion

Après un mini album présenté au printemps, le groupe post hardcore de Las Vegas Escape The Fate nous offre son premier album complet. Encore une fois leur son contient des éléments de rock d'aréna des années 80 aux influences de Mötley Crüe et d'Iron Maiden, mais les meilleures comparaisons demeurent My Chemical Romance, From First To Last, The Used et Sum 41. Il y a quand même des moments où le hardcore est bien au rendez-vous comme dans "The Guillotine" par exemple qui se termine dans une atmosphère plutôt sombre avec la voix gutturale de Ronnie Radke. L'album contient son lot de pièces au grand potentiel commercial comme le succès assuré de "Situations" et la ballade "Cellar Door". Par contre, d'un point de vue créatif, il n'y a rien de bien renversant sur cet album qui nous rappelle beaucoup trop d'autres groupes dans la même catégorie. Rien ne différencie Escape The Fate de la marée des groupes post hardcore qui nous envahit et on réalise surtout qu'il commence à y en avoir beaucoup trop. Certains survivront, mais je n'ai pas l'impression qu'Escape The Fate sera de ceux-là. Les fans du genre qui ne se créeront pas trop d'attentes seront quand même satisfaits de ce premier album qui s'écoute assez bien malgré ses faiblesses. (novembre 2006)

Epitaph

Escape The Fate - There's No Sympathy For The Dead

Escape The Fate, There's No Sympathy For The Dead

Escape The Fate est un nouveau groupe de Las Vegas, Nevada. Ils ont eu leur première chance lorsqu'ils ont gagné un concours leur permettant de jouer en première partie de My Chemical Romance et Alkaline Trio, 2 groupes à lesquels on peut les comparer musicalement (en plus de Sum 41). Ils nous offrent ici un mini-album de 5 titres pour nous faire patienter jusqu'à la sortie de leur premier album complet qui est prévue pour le 26 septembre 2006. Leur son se situe à mi-chemin entre le rock d'aréna qui a fait la pluie et le beau temps dans les années 80 et le punk moderne dans le genre post hardcore. Harmonies vocales de qualité, refrains puissants et rythmes d'une grande efficacité caractérisent le son de Escape The Fate qui a tout pour séduire un large public. Dans le cas des 2 premières pièces, "Dragging Dead Bodies In Blue Bags Up Really Long Hills" et la chanson-titre, on peut même parler de succès potentiels. C'est un mini-album divertissant que nous propose ce jeune groupe et il reste à voir s'ils pourront garder le rythme tout au long de leur premier album. À suivre! (juin 2006)

Epitaph

½

Fear Before The March Of Flames - The Always Open Mouth

Fear Before The March Of Flames, The Always Open Mouth

Malgré quelques éléments originaux, je n'avais pas été trop renversé par le précédent album de Fear Before The March Of Flames, Art Damage. Sauf qu'on nous a annoncé un changement important pour le groupe avec The Always Open Mouth, changement que j'ai rapidement constaté alors que la voix gutturale prend désormais beaucoup moins de place. On a également ajouté un claviériste qui vient ajouter une touche totalement différente à ce groupe hardcore. Sur ce nouvel album, le groupe flirte quelque peu avec le métal progressif, le rock expérimental et l'industriel. J'ai d'ailleurs bien aimé la comparaison que j'ai lue avec Mike Patton dirigeant Nine Inch Nails. On peut aussi les comparer à Faith No More, Voivod et Korn en quelques occasions. C'est donc un tout nouveau Fear Before The March Of Flames qu'on peut entendre ici, un groupe qui n'a plus rien à voir avec celui que vous avez peut-être vu en concert avec Norma Jean et Underoath. Les fans de punk hardcore risquent de décrocher, mais si vous appréciez un album lourd et sombre avec une certaine originalité, The Always Open Mouth vous satisfera beaucoup plus que les 2 albums précédents du groupe. (octobre 2006)

Equal Vision

½

Florence K. - Bossa Blue

Florence K., Bossa Blue

Voici une jeune chanteuse au talent bien particulier. Florence K., fille de la diva fantaisiste Natalie Choquette et du guitariste compositeur Hany Khoriaty, est tombée dans la musique quand elle était petite. Après avoir suivi et accompagné sa mère sur différentes scènes à travers le monde, sa voie était toute tracée. En 2005, elle nous proposait son premier album, un CD en concert enregistré au Lion d’Or de Montréal. Bossa Blue est donc son tout premier album studio, un album sur lequel elle explore ses influences musicales diverses, en plus de chanter en 4 langues (français, anglais, espagnol et portugais). On peut y entendre de la bossa nova et autres rythmes latins, du blues, ainsi que d’autres types de jazz vocal, le tout magnifiquement interprété avec sa voix sensuelle. Le dénominateur commun de cet album des plus variés est la douceur et le calme, même si on retrouve quelques rythmes bien dansants (comme son succès "Las Calles del Sur"). C’est rien de moins que 15 titres pour un total dépassant les 60 minutes qu’elle nous offre, et les faiblesses y sont rares. Je dirais que la seule façon de ne pas aimer les compositions qu’elle nous propose, c’est que ce soit trop éloigné de nos goûts personnels, parce que d’un point de vue créatif, il n’y a rien à redire. Florence K. ne fait que débuter sa carrière, mais on sait déjà qu’elle sera longue et riche en créativité. À découvrir absolument… (octobre 2006)

From First To Last - Heroine

From First To Last, Heroine

Après un premier album qui m'avait laissé quelque peu indifférent (Dear Diary, My Teen Angst Has A Bodycount), voilà que le groupe post-hardcore From First To Last est de retour avec Heroine. L'album a été réalisé par Ross Robinson (Korn, Limp Bizkit, Sepultura, Glassjaw, At The Drive In, Slipknot) et il représente un grand pas en avant pour le groupe de Los Angeles. On retrouve à nouveau les éléments de hardcore et de métal du premier album avec d'excellentes mélodies vocales qui nous rappellent par moments Coheed and Cambria. Les lamentations du jeune Sonny Moore, qui m'ennuyaient profondément sur le précédent album, prennent une direction beaucoup plus intéressante ici et ne sont plus aussi agaçantes. On peut désormais les placer à mi-chemin entre le hardcore et My Chemical Romance. S'ils avaient vendu 100 000 copies de leur premier album, je n'ai aucune difficulté à prévoir un avenir encore plus brillant pour Heroine qui est un album d'une solidité impressionnante. Il est intéressant de noter la présence de Wes Borland (ex-Limp Bizkit) qui joue la basse sur l'album. Il faut aussi noter encore une fois la virtuosité de Derek Bloom à la batterie qui nous en met plein les oreilles, même si les pièces de cet album lui laissent un peu moins de place que celles du précédent. C'est tout de même à nouveau un délice pour les fans de batterie. Voici donc un groupe qui prend de plus en plus sa place dans le paysage musical. (mai 2006)

Epitaph

½

Gnarls Barkley - St. Elsewhere

Gnarls Barkley, St. Elsewhere

Gnarls Barkley est le fruit de la collaboration entre le réalisateur Danger Mouse (de son vrai nom Brian Burton), qui a entre autres travaillé avec Gorillaz, et le chanteur Cee-Lo Green. Le duo a atteint le sommet des palmarès avec le simple "Crazy", mais cette pièce pop qui nous reste inlassablement en tête n'est pas représentative de l'album. St. Elsewhere nous présente plutôt un mélange très hétéroclite de styles allant du hip hop, au soul, puis au rock. L'album contient énormément d'échantillonnage et d'expérimentation et certains moments sont beaucoup plus difficiles d'accès que "Crazy", ce qui risque d'en déboussoler plusieurs. La seule pièce qui peut véritablement connaître le même genre de succès est l'excellente "Gone Daddy Gone", avec peut-être "Storm Coming". En écoutant cet album, on peut établir certains parallèles avec Outkast, Gorillaz et des DJ et MC de l'underground, mais Gnarls Barkley demeure tout de même en marge. Vous aurez probablement de la difficulté à adhérer à quelques pièces un peu bizarres, mais l'ensemble vaut la peine qu'on s'y attarde. St. Elsewhere est un album concept dont le thème est la maladie mentale et les textes peuvent d'ailleurs parfois être un peu durs. Gnarls Barkley nous offre avec St. Elsewhere un album varié et riche musicalement, un album unique... (découverte du mois de février 2007)

½

Goldfrapp - Supernature

Goldfrapp, Supernature

Voici le retour de Alison Goldfrapp et son fidèle collaborateur Will Gregory sur leur 3e album, après les critiques élogieuses de leurs 2 premiers. Le duo britannique nous offre encore une fois sa musique électronique entièrement fabriquée de synthétiseurs, à part l'ajout d'une guitare, d'une basse et d'une batterie en quelques rares occasions. Ils ont réalisé eux-mêmes l'album qui a été mixé par Mark 'Spike' Stent qui a travaillé avec les plus grands dans le genre (dont Madonna, Björk, Massive Attack et U2). Généralement dansant, le son de Goldfrapp peut aussi devenir un peu plus ambiant en venant flirter avec le trip hop de Portishead à certains moments, comme par exemple avec "Let It Take You" et l'orchestrale "Time Out From The World". "Satin Chic" vient jouer quant à elle dans les plates-bandes des Scissor Sisters. Les 3 premiers extraits de l'album (qui est déjà paru en Europe depuis un certain temps) nous présentent à nouveau Goldfrapp comme on les connaît bien, soit dans un glam pop entraînant. Il s'agit des pièces "Ooh La La" (qui ouvre le CD), "Number 1" (qui conclut le CD) et "Ride A White Horse". "Lovely 2 C U" possède également le même potentiel commercial. L'imagerie de ce groupe pourrait lui permettre d'accompagner bien des films, incluant le film de notre vie. Un très bon album qui ne se termine que trop rapidement avec ses 43 minutes. Veuillez prendre note que ce CD est un "opendisc" qui vous donne accès à du contenu exclusif en le plaçant dans votre ordinateur. Une version avec DVD est également disponible en Europe. (mars 2006)

Mute / EMI

Goodbye Tomorrow - Goodbye Tomorrow EP

Goodbye Tomorrow, Goodbye Tomorrow EP

Goodbye Tomorrow est un nouveau groupe indie rock de Phoenix en Arizona. Ils nous offrent ici un mini-album de seulement 3 titres et 12 minutes, mais on peut tout de même y découvrir leur immense potentiel. Ils proposent des chansons accrocheuses grâce à des mélodies de grande qualité qui m'ont rappelé The Cure. Leur musique a également un côté introspectif et mélancolique. La sortie de leur premier album complet est prévue pour 2007. C'est donc à surveiller de près, puisque là on pourra véritablement juger leur talent de compositeurs. (septembre 2006)

Equal Vision

Good Clean Fun - Between Christian Rock And A Hard Place

Good Clean Fun, Between Christian Rock And A Hard Place

Good Clean Fun nous provient de Washington D.C. et nous offre un son punk hardcore. Leurs textes sont remplis d'humour et ils ne se gênent pas pour écorcher au passage tout ce qui les agace. Sur Between Christian And A Hard Place, leur 1er véritable album, le groupe lance une flèche aux groupes de rock chrétien qui sont très en vogue aux États-Unis en ce moment. Même si Good Clean Fun ne nous offre pas grand-chose de révolutionnaire d'un point de vue musical, leur humour mordant nous les rend tout de suite sympathiques. De toute façon, si leur musique nous dérange un peu trop, elle ne risque pas de le faire trop longtemps puisque seulement 4 des 12 chansons présentées franchissent le cap des 2 minutes. On retrouve quand même des musiques passablement efficaces à gauche et à droite. L'album se termine avec "The Myspace Song", une ballade acoustique qui traite (avec humour évidemment) des ravages de l'Internet sur les relations humaines. C'est donc un album drôle et sympathique qui offre un divertissement léger aux fans de punk hardcore qui sont plus habitués d'entendre des textes sombres et déprimants. (mars 2006)

Equal Vision

Greg Graffin - Cold As The Clay

Greg Graffin, Cold As The Clay

Voici le premier véritable album solo du chanteur de Bad Religion, Greg Graffin, qui avait lancé un album sous un pseudonyme à la fin des années 90. Sur Cold As The Clay, Graffin désirait revenir à ses racines country et folk, lui qui avait déjà été comparé à un chanteur folk à ses débuts avec Bad Religion. Le résultat ici est plutôt surprenant alors que les faiblesses sont rares. Parmi les 11 pièces de l'album, on retrouve 5 compositions de Graffin, les autres étant des réarrangements de pièces traditionnelles américaines. La réalisation de Brett Gurewitz, son vieux comparse de Bad Religion, est absolument époustouflante alors qu'on a l'impression d'être assis aux côtés de musiciens dans une cabane du mid-west américain il y a 200 ans. Graffin est accompagné de 3 musiciens des Weakerthans, et on retrouve la voix de Jolie Holland sur la pièce "Talk About Suffering". L'album commence en force avec la pièce country/rock "Don't Be Afraid To Run" qu'on a tout de suite envie de chanter. Par la suite, c'est un peu plus acoustique avec de la guitare et beaucoup de banjo. Ce qui est particulier à l'album, c'est qu'on n'a qu'à enlever le banjo et accélérer le rythme pour avoir une version dépouillée de Bad Religion, ce qui prouve à quel point la musique de ce groupe punk pouvait être influencée par la musique traditionnelle américaine. C'est un très bon album folk que nous offre ici un Greg Graffin à la voix toujours aussi efficace. (août 2006)

Anti- / Epitaph

½

Antoine Gratton - Il était une fois dans l'est

Antoine Gratton, Il était une fois dans l'est

Antoine Gratton est un multi-instrumentiste de grand talent qui joue à peu près de tout en plus de ses instruments de prédilection qui sont la basse et la guitare acoustique. Il était une fois dans l'est, paru au début de 2006, est son 2e album. Il lui a permis non seulement d'être encensé de la critique, mais aussi de se voir récompensé aux Juno Awards (meilleur album francophone de l'année). Gratton nous propose un son pop et folk rock particulièrement éclaté, avec un groove funky extrêmement efficace. Au Québec, on peut le comparer à Vincent Vallières, mais sur la scène internationale, Beck et les Beatles peuvent nous venir en tête en certaines occasions. Ses textes sont souvent remplis d'ironie et il semble se servir de sa plume comme exutoire. Il a coréalisé l'album avec Éloi Painchaud, qui signe également deux textes en plus de jouer plusieurs instruments tout au long du disque. D'autres artistes viennent aussi faire leur tour : Jorane prête sa voix à 2 pièces, Coral Egan, à 1 pièce (qu'elle a coécrite) et Martin Léon vient jouer de la tambourine. Quelques titres m'ont un peu moins allumé que la moyenne, mais dans l'ensemble, il s'agit d'un très bon album sans grandes faiblesses. Antoine Gratton est un jeune artiste créatif qui a un très bel avenir devant lui... (mai 2007)

Tacca

½

Grimskunk - Fires Under the Road

Grimskunk, Fires Under the Road

Le maintenant légendaire groupe alternatif québécois Grimskunk est de retour sur disque avec un 8e album studio. J'avoue ne pas avoir entendu leur album précédent, The Seventh Wave, mais je peux dire que Fires Under the Road me ramène là où je les préférais, c'est-à-dire dans ce bon vieux rock déchaîné où la langue de bois n'a pas sa place. On n'a qu'à penser à "America Sucks", une critique assez directe de l'Amérique qui ne remportera pas de prix d'écriture, mais qui réussit à passer toute la rage voulue sur une musique efficace. Dans "Vive le Québec libre", un des 2 seuls textes en français, on crache littéralement au visage des "mangeux de marde" qui croient en un beau pays en se "crissant du voisin d'à côté". Je pense que la position est assez claire... L'autre texte en français, "Parfait perdant", est de Vincent Peake, ex-Groovy Aardvark, qui fait maintenant partie de Grimskunk en tant que bassiste. Vous ne serez pas tellement dépaysés avec ce nouvel enregistrement de Grimskunk qui allie à nouveau le rock alternatif lourd à des éléments de punk et de métal. Peu de groupes osent aller aussi loin dans l'utilisation du mur de guitares au Québec et c'est probablement ce qui explique qu'ils vendent plus de disques à l'extérieur du pays (ou devrais-je dire de la province!), le grand public québécois étant plutôt frileux avec la guitare lourde. Il s'agit encore une fois d'un bon album d'un groupe qui traîne à lui seul la scène underground québécoise depuis tant d'années. (décembre 2006)

Indica

½

Guillemots - Through The Windowpane

Guillemots, Through the Windowpane

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Mojo dit d'eux que c'est actuellement le groupe britannique le plus intéressant... c'est pas rien! En même temps, groupe britannique, c'est vite dit: le chanteur est anglais, le guitariste brésilien, le percussionniste écossais et la contrebassiste canadienne. Le groupe a sorti un premier mini album au moi de mai, From The Cliffs, qui avait déjà fait mouche... Ils sont passés sur Canal +, en live, et avaient montré une pop assez fascinante, et une maturité impressionnante. Voici que, quelques mois plus tard, sort leur véritable premier album: Through the Windowpane, verdict... Dans sa globalité, l'album est un poil décevant, non pas parce qu'il n'est pas bon, mais uniquement parce qu'il est irrégulier. Quand on voit ce que ces gars-là peuvent faire sur certains morceaux immenses, alors on peut regretter un manque de régularité dans la qualité. La musique de Guillemots, c'est de la pop, au sens propre. Mais pas la pop de Coldplay, ou celle d'Oasis, c'est une musique pop qui se veut très aventureuse, très arrangée, forcément grandiloquente, rappelant certaines orientations prises par The Arcade Fire ou autre Divine Comedy. Ils arrivent à provoquer la rencontre de plusieurs styles, le rock, le jazz, la soul, l'électro... avec différents instruments comme les guitares, piano, cuivres... tout en y mettant des formes rondes, pour rendre cohérent le tout, et très pop. L'album prend vraiment son envol sur le deuxième et excellent titre, "Made Up Lovesong # 43", bien rythmé, et soutenu par le piano. "Redwings" est une superbe ballade cosmique trimballée par les cuivres, et le double chant voix homme et femme. Plus loin, le 6e morceau, titre éponyme, est un des meilleurs de ce premier disque. La mélodie se compose notamment de différents sons de claviers, qui donnent un côté très planant. Alors c'est clair, ce premier opus comporte quelques titres proches de la perfection! Mais malheureusement d'autres restent assez perfectibles... voire certains inutiles, il faut le dire. Mais honnêtement, il ne faut pas forcément passer à côté de Guillemots, qui a quand même quelque chose d'essentiel. (février 2007)

½

Emily Haines & The Soft Skeleton - Knives Don’t Have Your Back

Emily Haines & The Soft Skeleton, Knives Don’t Have Your Back

En 2006, la chanteuse du groupe alternatif torontois Metric (et de Broken Social Scene) a décidé de prendre un chemin parallèle avec un album sous son propre nom (accompagnée de The Soft Skeleton qui est composé de membres des 2 groupes nommés précédemment). Alors que Metric joue essentiellement dans le style indie rock aux influences new wave, Haines nous offre ici un produit beaucoup plus doux (plus « soft »). Elle nous présente une majorité de pièces introspectives au piano dans le genre indie pop, avec des influences jazz que n’aurait pas renié son défunt père, le poète jazz montréalais Paul Haines. Elle nage quelque part entre les styles d’auteurs-compositeurs comme Neil Young, Neko Case, ainsi que Rufus et Martha Wainwright. En bout de ligne, Knives Don’t Have Your Back est un album engagé et mature qui solidifie encore plus la position d’Emily Haines dans la musique pop intelligente contemporaine. Le disque nécessite quelques bonnes écoutes pour capter notre attention et ne s’écoute pas dans toutes les circonstances compte tenu de son ambiance plutôt calme. Par contre, il permet de découvrir une chanteuse, auteure et compositeure de grand talent. Vous pouvez également lire ma chronique d’un mini-album lancé récemment, What Is Free To A Good Home?. (septembre 2007)

Last Gang

½

The Heart Attacks - Hellbound & Heartless

The Heart Attacks, Hellbound & Heartless

The Heart Attacks est un groupe de rock n' roll garage d'Atlanta en Georgie qui a été découvert par Tim Armstrong (Rancid) et signé sur son étiquette, Hellcat Records, après un premier album lancé sur un label indépendant en 2005. Hellbound and Heartless a été réalisé par Lars Frederiksen (un autre de Rancid) et nous propose un punk rock garage extrêmement énergique quelque part entre les New York Dolls et les New Bomb Turks. Le groupe s'inspire également fortement du glam rock des années 80 (Poison, Pretty Boy Floyd, etc.), particulièrement sur la pièce "Eyes". On peut aussi deviner une grande admiration envers Joan Jett qui participe d'ailleurs à "Tearstained Letters", une pièce dans laquelle on retrouve de l'orgue, un instrument qui reviendra discrètement en certains endroits insolites. Le groupe reprend admirablement "Travelin' Band" de Creedence Clearwater Revival et en fait une version rock n' roll particulièrement énergique. Il s'agit du premier extrait de cet album intense de 40 minutes qui est définitivement dangereux pour la crise cardiaque. Le disque possède en plus une grande créativité qui va chercher son inspiration dans tous les styles et toutes les époques. C'est un album qui ne contient pas vraiment de faiblesses si ce n'est le fait qu'il ne propose rien de véritablement nouveau. Ils n'inventent peut-être rien, mais ils s'approprient parfaitement le mélange qu'ils nous offrent qui est suffisamment réussi pour en faire un des bons albums de l'année. (découverte du mois de décembre 2006)

Hellcat / Epitaph

Heavens - Patent Pending

Heavens, Patent Pending

Heavens est un projet de Matt Skiba de Alkaline Trio et de Josiah Steinbrick de F-Minus. Ce projet leur permet d'explorer des horizons différents de leurs groupes respectifs et ils vont plutôt visiter le punk/new wave de la fin des années 70 (Wire, Television) et le rock alternatif des années 80 (Sisters Of Mercy, The Cure, The Smiths, Depeche Mode), le tout avec des synthétiseurs et de la batterie électronique. La collaboration est née après que Steinbrick ait fait entendre des musiques à son ami Skiba qui a adoré. Excités par le potentiel musical de ces compositions, ils ont donc décidé d'embarquer dans l'aventure dans laquelle Steinbrick a composé la musique et joue les instruments pendant que Skiba s'est occupé des paroles et chante. Patent Pending a été entièrement composé en environ 1 semaine en août 2004 et on peut enfin en entendre le produit final. À l'écoute du premier extrait, la chanson-titre, j'ai été complètement renversé par sa qualité et elle est de loin ma préférée. D'autres pièces sont particulièrement efficaces, malgré leur simplicité, et les faiblesses sont quasi-inexistantes. J'ai le sentiment que ce projet parallèle des 2 gars pourrait bien se transformer en projet permanent tellement il est solide. Une très belle découverte... (novembre 2006)

Epitaph

½

Hell Is For Heroes - Transmit Disrupt

Hell Is For Heroes, Transmit Disrupt

Hell Is For Heroes est un groupe post-hardcore britannique qui nous arrive avec un deuxième album explosif. Alors que leur premier album, Neon Handshake, avait obtenu d'excellentes critiques en Angleterre, c'est le monde entier qui découvre le groupe avec Transmit Disrupt. Ils tirent leurs influences de Refused et Fugazi, mais Hell Is For Heroes est beaucoup plus accessible. On peut facilement les comparer à My Chemical Romance (en beaucoup mieux quand même), avec aussi certains éléments de grunge bien discrets (Nirvana). Malgré l'accessibilité du son du groupe, il effraiera certainement les radios commerciales. Par contre, dans le milieu underground, Hell Is For Heroes risque fort d'avoir l'effet d'une bombe. La créativité typiquement britannique du groupe fait en sorte que le quintet se différencie de la masse des groupes américains dans le genre. Quelques pièces se démarquent par leurs mélodies particulièrement accrocheuses comme les succès "Kamichi" et "Models For The Programme", sans oublier les excellentes "One Of Us" et "Folded Paper Figures". C'est un album qu'on découvre à chaque écoute et vient un moment où on ne peut plus s'en passer. Un excellent album qui figurera assurément dans le top 20 de l'année en cours. (mai 2006)

Vidéoclip: "Kamichi"

Burning Heart / Epitaph

Lulu Hughes - Crazy Mama!

Lulu Hughes, Crazy Mama!

4 ans après son tout premier album qui s'était fait tant attendre, la diva Lulu Hughes est de retour avec Crazy Mama!. Je dis diva parce qu'avec une voix aussi puissante qui se situe quelque part entre Aretha Franklin et Janis Joplin, c'est difficile de simplement la qualifier de chanteuse. Elle qui a été choriste pour de nombreux artistes à travers les années, c'est avec grand plaisir qu'on écoute sa propre musique. Elle nous propose un mélange de rock bluesé, soul, funk et swing, le tout avec cette énergie débordante qui la caractérise. Contrairement à d'autres chanteuses qui ne présentent que le produit qui sera apprécié des radios commerciales, Lulu fait à sa tête et nous présente la musique qu'elle aime vraiment. Ouverte sur le monde, on sent rapidement au début de l'album que ses influences vont bien au-delà des frontières du Québec. Le premier extrait, "Faut marcher!", risque de connaître autant de succès que "Rock With Me" de l'album précédent, puisque c'est un boogie particulièrement entraînant. "Planète funk", la swing "Chien-chat" et la disco "Dance Floor" sont également des pièces de première qualité. Il n'y a que "On ne s'aime plus", une ballade qui vient complètement casser le rythme en plein milieu, qui n'a rien d'exceptionnel. L'album a été réalisé par Éric Létourneau et elle a su s'entourer de choristes et de musiciens de grand talent. On retrouve entre autres les choristes Élisabeth Blouin-Brathwaite et Kim Richardson et le guitariste Dan Georgesco (des Porn Flakes et ex-Too Many Cooks). Malgré quelques pièces un peu plus faibles, il s'agit d'un album de premier plan, supérieur à tous les albums québécois en français parus jusqu'à maintenant en 2006. (juillet 2006)

Novem

½

I Am Ghost - Lovers' Requiem

I Am Ghost, Lover's Requiem

I Am Ghost est un groupe californien dans le genre post hardcore / gothique. On peut les comparer à My Chemical Romance et Fall Out Boy, même s'ils utilisent une approche légèrement différente. Le groupe nous propose ici son 2e album complet en 2 ans et il se veut un opéra rock. J'avoue que le résultat est plutôt impressionnant dans le genre opéra. Même les harmonies à la guitare, qui m'ont rappelé à certains moments les virtuoses Yngwie Malmsteen et Steve Vai, nous rapprochent de ce côté classique de l'opéra, en plus de la présence occasionnelle d'orgue et de violons. Pour ceux qui commencent à avoir peur, ne vous en faites pas parce que le coeur même de cet album est totalement punk rock, un punk rock très énergique en plus. C'est plutôt au niveau des arrangements et de la texture musicale qu'on se rapproche de l'opéra rock. Le résultat est excellent et Lover's Requiem, sans révolutionner l'industrie musicale, présente un produit qui réussit à se différencier quelque peu de tout ce qu'on retrouve dans le marché en ce moment. C'est un album qui s'écoute bien du début à la fin, malgré le fait qu'aucun titre n'en ressort véritablement. (décembre 2006)

Epitaph

½

The Killers - Sam's Town

The Killers, Sam's Town

Directement de Las Vegas, voici à nouveau les Killers avec un 2e album après le succès monstre de Hot Fuss il y a 2 ans. Ils nous avaient alors offert un album surprenant par son efficacité et sa créativité, et on les considérait comme le penchant américain de Franz Ferdinand. Avec Sam's Town, on doit effacer le tableau et oublier toute opinion préconçue. Je ne sais pas trop ce qu'ils ont essayé de faire, mais j'ai l'impression que les gars se sont cherchés quelque peu lors de l'écriture de ce 2e album, alors que c'était le temps du vrai test. Ils ont tenté d'être plus "vrais", barbes à l'appui, et le titre de l'album Sam's Town est le nom d'un casino de Las Vegas qui est considéré comme le vrai visage de la ville contrairement aux méga casinos qui sont apparus ces dernières années. Ils ont tenté d'être un peu plus sérieux, mais "plus sérieux" égale malheureusement "moins divertissant". Musicalement, les comparaisons se rapprochent essentiellement des "sérieux" U2 et Bruce Springsteen, et on doit parler plus de copie que d'inspiration ici. Avec "My List", j'ai eu l'impression que j'écoutais une collaboration de Meat Loaf et Styx, ce qui n'est rien pour attirer quelque mélomane que ce soit! On peut quand même apprécier le succès "When You Were Young", "For Reasons Unknown" et la chanson-titre, sauf que plusieurs autres pièces sont carrément monotones et pas trop créatives. C'est donc un album plutôt décevant que nous offrent The Killers après avoir créé des attentes considérables avec leur album précédent. Sam's Town ne fait vraiment pas le poids aux côtés de son colossal prédécesseur... (critique principale de novembre 2006)

½

K-Maro - Platinum Remixes

K-Maro, Platinum Remixes

Mine de rien, il y a déjà plus de 10 ans que K-Maro fait carrière, lui qui a fondé le groupe hip hop LMDS alors qu’il n’avait que 13 ans. Il souligne donc ici son 10e anniversaire sur disque avec cette compilation regroupant 14 remix de ses meilleures chansons, en plus du nouveau succès "Let’s Go". Ce rappeur francophone a fracassé des records en 2004 avec le méga succès "Femme Like U" sur lequel on pouvait entendre la chanteuse Nancy Martinez. Il a non seulement atteint le sommet des palmarès au Québec, mais aussi en France et un peu partout dans la francophonie. On retrouve cette pièce ici dans un remix passablement différent de la version originale. Vous pourrez également y entendre le succès "Crazy", sans oublier "Histoires de luv", "Gangsta Party" et bien d’autres pièces très appréciées des fans. Ceux-ci seront complètement ravis par cette compilation qui fait un bon survol de sa carrière tout en présentant les pièces avec une certaine fraîcheur. J’aurais aimé par contre pouvoir lire un livret un peu plus détaillé avec plus d’informations sur chacune des chansons. Mais, il s’agit tout de même d’une bonne introduction au personnage. (janvier 2007)

K.Pone / Warner

Éric Lapointe - N'importe qui : 1994-2006

Éric Lapointe, N'importe qui : 1994-2006 (CD + DVD)

En 1994 apparaissait dans le paysage musical québécois un jeune rockeur sans compromis nommé Éric Lapointe. Douze ans plus tard, il avait brisé quelques barrières radiophoniques et avait vendu plus d’un million d’albums. Que ce soit dans des chansons rock ou des ballades intenses, ses succès sont nombreux et on les retrouve presque tous regroupés ici. Le CD nous offre ses 17 plus grands succès, tirés de ses 4 albums studio et de son double disque en concert, Adrénaline. On peut aussi entendre la très rock "Tattoo", la chanson-thème du film à succès Bon cop, bad cop. Pour ce qui est du DVD, il présente les vidéoclips des 17 pièces du CD, mais avec en plus les vidéoclips pour les 3 chansons-thèmes des films Les Boys, ainsi que "Loup blanc", un duo avec Florent Vollant paru sur l’album Katak de celui-ci. Ce dernier vidéoclip a été réalisé par Patrick Huard, qui a aussi réalisé par la suite "La bartendresse", qu'on retrouve également ici. Il est important de noter que pour les 3 succès extraits de son premier album, Obsession, il s’agit ici de versions inédites (autant pour les versions audio que pour les vidéoclips) puisque la relation entre Lapointe et sa première compagnie de disques, Gamma, est plutôt houleuse. Le CD et le DVD se terminent d’ailleurs avec une toute nouvelle version de son plus grand succès, "N’importe quoi". Tous ces succès, présentés chronologiquement, sont dignes des plus grands et il s’agit définitivement d’une compilation à posséder dans sa collection. (février 2007)

Diffusion YFB

½

Romain Lateltin - Elle veut de l'homme

Romain Lateltin, Elle veut de l'homme

Après un premier album de qualité présenté il y a 2 ans, Romain Lateltin est de retour avec un nouvel album concept. Cette fois-ci, il nous raconte l'histoire d'une femme d'une trentaine d'années, nymphomane, vierge et plutôt laide. Il utilise un humour parfois provoquant qui égratignera quelques demoiselles croyant voir du machisme à chaque coin de rue. Musicalement, il continue dans la pop électro aux influences de Gainsbourg et Daho, un style qu'il maîtrise à la perfection et qui est totalement adapté à sa voix. Auteur au talent indiscutable, on peut le comparer plus que jamais à Jérôme Minière, son penchant québécois. On retrouve sur Elle veut de l'homme une belle évolution par rapport à l'album précédent. Quelques pièces sont tout à fait excellentes et ont tout pour connaître du succès dont la chanson-titre qui est ma préférée. Quelques musiques m'ont tout de même moins intéressé, mais les textes et le fait que c'est un album concept nous obligent à écouter jusqu'au bout. Un très bon album encore une fois pour ce Français de grand talent. (septembre 2006)

½

Jean Leclerc - Mexico

Jean Leclerc, Mexico

Après une quinzaine d'années de succès sous le nom de Jean Leloup, Jean Leclerc a décidé de faire "mourir" le personnage pour ne plus avoir à jouer ses vieilles chansons. Il a ensuite lancé le double album en concert Exit qui incluait aussi un DVD sur lequel il présentait la fin de Jean Leloup et le brûlage de sa guitare. Par la suite, il a publié un livre sous le pseudonyme de Massoud Al-Rachid, Noir destin que le mien, et a mis sur le marché la compilation ultime de Jean Leloup, 1985-2003: Je joue de la guitare. Finalement, voici un nouvel album, 2 ans à peine après la "mort" de Leloup. On peut donc dire que Jean "Dead Wolf" Leclerc n'a jamais été aussi actif que depuis qu'il a fait mourir son personnage. Sur Mexico, Leclerc nous présente un travail véritablement en solo alors qu'il y joue tous les instruments en plus d'en faire les arrangements et les mixes. L'album contient beaucoup de pièces acoustiques dont certaines qui s'apparentent à une lecture de poésie pure et simple ("Personne I", "L'innocence de l'âme", "Les amours mortes", "L'église" et "Jarneton et Gringoire"). D'autres, par contre, nous ramènent dans un univers qui ne nous était pas étranger du temps de Leloup (les succès "Tangerine" et "Le malheur", etc.). Une de mes préférées est la très entraînante "Cowboy Groove", juste avant que Leclerc fasse preuve d'énormément d'ironie sur "Everybody Wants To Leave", une pièce dans laquelle il semble carrément se vider le coeur au sujet des chanteuses issues de la télé-réalité Star Académie. Sur ce "premier album", Jean Leclerc fait preuve d'une explosion de créativité artistique, en partie à l'image de Les fourmis de Leloup. Il s'agit d'un album extrêmement solide, malgré de nombreuses variations qui pourront en déboussoler plusieurs. Mexico fait certainement partie des meilleurs albums francophones de l'année. (décembre 2006)

Mademoiselle K - Ça me vexe

Mademoiselle K, Ça me vexe

Mademoiselle K est une chanteuse parisienne de 25 ans qui n'est pas sans nous rappeler Chrissie Hynde des Pretenders, tant par le look que par le style musical. J'ai aussi pu établir un parallèle avec Patti Smith en certaines occasions. Attitude punk et voix rauque à cent mille lieues de la chanteuse française typique (avec un filet de voix) font de Mademoiselle K une rockeuse comme en retrouve peu en France. L'album débute doucement avec la minimaliste "Reste là". Par contre, le rythme s'accélère drôlement avec "Ça sent l'été" et la chanson-titre. La guitare égratigne plus que la moyenne pour un rock français et elle enlève tous les doutes qu'on pourrait avoir au sujet du côté résolument rock de l'album. Ses textes sont tout aussi incisifs et elle ne passe pas par 4 chemins pour faire passer ses messages. Sans être d'une originalité sans bornes, les chansons de Mademoiselle K sont généralement accrocheuses et efficaces. Ça me vexe est donc un album intéressant qui mérite de s'y attarder. (novembre 2006)

Roy / EMI

Malade Mantra - Quatre millions de tounes

Malade Mantra, Quatre millions de tounes

Malade Mantra, c'est avant tout un trio auquel s'ajoutent Igor Bartula (de Caïman Fu) à la basse en tant que "membre honorifique" et plusieurs autres invités aux claviers, cuivres, etc. Après avoir remporté un prix au Festival de la chanson de Granby en 2004, le groupe nous propose son premier album, Quatre millions de tounes, composé de 11 pièces pour un total de 46 minutes. Musicalement éclectique, l'album nous présente une panoplie d'influences du monde entier qui viennent enrichir leur son pop rock avec du reggae, du ska, du jazz, des rythmes africains, du funk, etc. Malgré cette richesse musicale incomparable, peu de pièces ont réussi à m'impressionner réellement. Il semblait toujours manquer la petite étincelle qui rendrait la pièce intéressante et plusieurs tombent à plat ou m'ont carrément ennuyé. C'est bizarre considérant l'intégration de tous ces styles plus joyeux les uns que les autres. Même s'il s'agit d'un album pop rock, très peu de chansons ont un véritable potentiel commercial en dehors de la chanson-titre. La grande variété musicale nous force à porter attention à l'album, mais ce qui nous amène à nous rendre à la fin, c'est plus la curiosité que le plaisir. C'est bien dommage parce qu'on peut les comparer à Dobacaracol et Caïman Fu, mais on ne peut malheureusement pas éprouver le même sentiment de joie en écoutant l'album. C'est certain que si vous avez une soif insatiable de rythmes différents dans des chansons en français, vous en aurez plein les oreilles avec Malade Mantra qui risque fortement de vous plaire. Mais pour ma part, je ne sais pas combien il faut d'écoutes de l'album avant de réellement accrocher, mais même si j'ai vraiment essayé d'apprécier, j'ai abandonné avant d'atteindre le nombre d'écoutes requis. Voyons voir ce que le futur nous dira à leur sujet, car le potentiel est là. Au moins, ce qu'ils font se différencie de la masse... (mars 2006)

Voxtone

Malajube - Trompe-l'oeil

Malajube, Trompe-l'oeil

Trompe-l'oeil est le 2e album du groupe alternatif québécois Malajube, après Le compte complet paru en 2004, qui avait connu un certain succès dans l'underground montréalais, mais sans vraiment en sortir. Avec Trompe-l'oeil, c'est une toute autre histoire alors que le groupe a réussi à obtenir du succès avec "Montréal -40oC" et "Pâte filo", en plus qu'on ait entendu très souvent "Ton plat favori" dans une publicité télévisée. L'album a même réussi à capter l'attention des Américains, malgré le fait qu'il soit totalement en français. Parions que le groupe préparera bientôt quelques titres en anglais pour aller visiter nos voisins du sud. Leur style est passablement unique au Québec alors qu'ils nous offrent un rock alternatif varié sans être garage, ni punk, un son qui est passablement accessible. On peut les comparer aux Flaming Lips et à Super Furry Animals, avec des éléments de Radiohead dans leurs moments les plus planants. On retrouve plusieurs collaborations spéciales sur l'album dont Pierre Lapointe, Martin Pelland et Simon Proulx qui prêtent leur voix à "Montréal -40oC", Joe des Breastfeeders qui joue des maracas sur "Montréal -40oC" et les gars de Loco Locass qui ont écrit les paroles de l'excellente pièce hip hop "La Russe" en plus d'y prêter leurs voix. Malajube nous offre ici un album extrêmement solide, autant par sa créativité que par l'efficacité de ses compositions. (février 2007)

Marabu - Égo Système

Marabu, Égo Système

Marabu est un duo composé de 2 jeunes Québécois, Jesse Proteau et André Simard. Après le premier simple "Si pour vivre", qui a obtenu passablement de succès dans certaines radios et à Musique Plus, ils nous ont présenté en janvier 2006 leur tout premier album, Égo Système. Il s'agit d'un album essentiellement intimiste basé sur la guitare acoustique et les harmonies vocales. Le duo possède un talent certain pour interpréter ses textes de qualité. Et avec leur look de jeunes premiers, les gars ont tout pour s'attirer la sympathie d'un jeune public féminin. Ils font d'ailleurs un peu trop boys band à mon goût par moments avec des chansons légères à souhait. En plus, certaines pièces sont particulièrement ennuyantes ("Tu me manques", "Angel", etc.). Au jeu des comparaisons, un nom m'est rapidement venu en tête: Wilfred Lebouthillier, notre cher gagnant de la première édition de Star Académie. Espérons que ce n'est pas le début d'une génération d'artistes qui sera influencée par le style musical imposé à l'académie. Comme 2e extrait de l'album, ils ont choisi "Que des mots", qui n'est pas inintéressante, mais "Fais pas semblant" est largement supérieure et de loin ma préférée de l'album. Pour le reste, disons que ce n'est pas trop mon genre, mais que j'avais le doigt attiré régulièrement vers la télécommande. (juin 2006)

Tox

½

The Mars Volta - Amputechture

The Mars Volta - Amputechture

Voici le 3e album du groupe indescriptible The Mars Volta. Encore une fois le groupe explore différents territoires commençant le tout dans le psychédélisme le plus total avec "Vicarious Atonement", une intro de plus de 7 minutes qui met la table pour un autre album rempli d’expérimentation. "Tetragrammaton" suit avec des élans un peu plus rocks pendant plus de 16 minutes, alors qu’on entend un peu plus la guitare de John Frusciante (des Red Hot Chili Peppers), lui qui joue la quasi-totalité des guitares sur l’album même si ça personnalité ne ressort à aucun moment (heureusement que son nom est inscrit dans le livret). Quant à "Vermicide", elle est possiblement la plus accessible, alors que le refrain nous reste presque en tête. On retourne immédiatement ensuite avec une pièce de 11 minutes, "Meccamputechture", puis les gars nous offrent des textes en espagnol (la ballade acoustique "Asilos Magdalena" et l’excellente "Viscera Eyes"). Le groupe peut facilement se comparer à System Of A Down, surtout dans les moments les plus lourds, mais il réussit plus difficilement à nous accrocher, surtout avec ses pièces qui avoisinent ou dépassent régulièrement les 10 minutes et des thèmes plutôt complexes. Il faut vraiment garder l’esprit ouvert avec The Mars Volta et avoir la patience de réécouter l’album à quelques reprises avant de se faire une opinion. Amputechture demeure dans la lignée des 2 précédents albums du groupe, malgré de grandes différences puisque toutes leurs pièces se distinguent de toute façon. C’est encore une fois un très bon disque, mais qui ne bénéficie plus de l’effet de surprise des débuts. (octobre 2007)

½

Matchbook Romance - Voices

Matchbook Romance, Voices

Matchbook Romance est un groupe de l'état de New York identifié au départ comme un groupe punk, post hardcore et emo. Sur Voices, leur 2e album, on retrouve plutôt un rock assez commercial avec plusieurs power ballads (des ballades quand même rythmées). On y retrouve une atmosphère sombre et dramatique, alors que le disque est orchestré à la façon d'un opéra rock. On a presque l'impression d'écouter la bande originale d'un drame romantique qui tourne à l'horreur. On peut donc dire qu'ils ont su grandement innover sur ce 2e essai qui surpasse certainement le 1er en originalité. Les fans de la première heure risquent d'être déboussolés au premier abord et c'est certainement un tout nouveau public qu'ils réussiront à aller chercher grâce à ce nouvel album. Malgré les grands efforts de créativité que le groupe a su apporter, je n'ai malheureusement pas été attiré par les pièces de Voices. C'est certainement plus une question de goût ici, mais j'ai trouvé que rien ne ressortait vraiment de cet album (à part "Monsters", le premier extrait du disque). J'ai l'impression que ce type d'album prend tout son sens dans une mise en scène théâtrale remplie d'artifices, style drame musical. Si vous avez une attirance pour ce type de musique, vous y entendrez certainement plusieurs éléments intéressants, mais pour ma part je suis resté quelque peu sur mon appétit. (mars 2006)

Vidéoclip: "Monsters"

Epitaph

The Matches - Decomposer

The Matches, Decomposer

Il y a 2 ans, nous voyions apparaître un nouveau groupe pop punk prometteur et j'affirmais à ce moment qu'il faudrait attendre leur 2e album pour véritablement voir The Matches éclore. Eh bien, le voici ce 2e album et je peux dire que j'avais vu juste. C'est en effet un disque d'une grande originalité qu'on retrouve avec Decomposer. Rien de moins que 9 réalisateurs ont travaillé sur les 13 pièces du disque de près de 45 minutes. Parmi les plus connus, mentionnons Tim Armstrong, Mark Hoppus et Brett Gurewitz. Le résultat est un album extrêmement varié, éclectique, mais qui s'enchaîne tout de même admirablement bien. Le tout débute avec un orchestre de chambre sur "Salty Eyes", un mélange surprenant avec le groupe, mais tout de même très réussi. En certains moments, on retrouve de l'électronique, du breakbeat, presque du hip hop même. Mais c'est le pop punk qui demeure au coeur de la musique du groupe, même si ce n'est pas un pop punk comparable à tout ce qui nous a été présenté dans les dernières années. Vous pourrez entendre l'excellent succès "Little Maggots" et le nouvel extrait "Papercut Skin", mais ma préférée est certainement la complètement folle "Lazier Than Furniture", une pièce punk parfaite pour un défoulement collectif. Il y a aussi l'excellente "You (Don't) Know Me", réalisée par Tim Armstrong, qui est incomparable et ne pourra vous laisser indifférents. Decomposer est un album qui peut nous sembler un peu bizarre au départ et nous tenir sur nos gardes, sauf qu'on l'apprécie de plus en plus à chaque écoute. Je le conseille fortement. (octobre 2006)

Epitaph

Mercy Killers - Bloodlove

Mercy Killers, Bloodlove

Voici un trio californien de punk rock n' roll qui déménage. Leurs influences proviennent essentiellement d'Angleterre alors qu'on peut les comparer à The Damned, Generation X et aux débuts de The Clash. Après un premier mini-album en 2005 et de nombreux concerts avec Transplants et Lars Frederiksen & The Bastards, le groupe nous présente son premier album complet, Bloodlove. Avec moins de 30 minutes, c'est un album qui va droit au but avec des pièces "rentre dedans" sans aucune hésitation. Pour les amateurs de musique introspective, vous seriez mieux de passer votre tour, car Mercy Killers vous offre plutôt un rock n' roll d'une grande efficacité. Au moment où on a l'impression que le rythme ralentit, au début de "End Transmission", on se retrouve plutôt avec une des pièces les plus lourdes de l'album grâce à un refrain à la limite du hardcore. C'est donc un album extrêmement solide que nous propose ce nouveau groupe qui sera à surveiller dans les années à venir. (octobre 2006)

Hellcat / Epitaph

½

Misstress Barbara - Come With Me...

Misstress Barbara, Come With Me...

Après 4 ans d’absence sur disque, la Montréalaise d’origine sicilienne Barbara Bonfiglio, alias Misstress Barbara, est de retour avec l’album Come With Me… La DJ de réputation internationale a eu l’occasion de perfectionner son style au cours des années grâce à ses performances dans les meilleurs clubs à travers le monde. Après avoir joué la batterie durant son adolescence alors que ses goûts musicaux se dirigeaient uniquement vers le rock, Barbara a découvert la musique techno à notre plus grand plaisir. Elle a développé son propre style de hard techno et deep house, que ce soit sous le pseudonyme de Misstress Barbara ou celui de Barbara Brown. Par contre, Come With Me… nous présente un côté un peu moins dur. Il y a bien toujours ses influences rock, punk, latines et jazz qu’on peut percevoir à travers sa techno bien dansante, mais elle s’approche de plus en plus d’une musique lounge par moments. On sent plus que jamais une certaine émotivité dans l’œuvre mixée de Barbara et ce, tout au long des 72 minutes ininterrompues de l’album. Parmi les 17 titres offerts, on doit noter la présence de 2 compositions de la belle Sicilienne de 30 ans. Elles incluent "I Love You" qui constitue certainement la pièce de résistance de ce disque. Après un début en force avec la pièce minimaliste "Too Hot" de Sebo K, il y aura plusieurs bons moments dont "My Wav (club mix)" de Andrea Bertolini, "Beta Boy" de Trentemoller, "Don’t U Want" de Zdar et "He-Man" de Boysnoize. La deuxième moitié du CD est peut-être un peu moins éclatante, devenant plus ambiante (malgré un groove toujours très efficace pour danser). Les pièces sont évidemment admirablement mixées, ce qui n’a rien de surprenant considérant le grand professionnalisme qu’elle a su acquérir à travers les années. Pour un album techno/house de grande qualité, ce nouveau disque de Misstress Barbara est à considérer fortement avant bien d’autres. (mars 2006)

Iturnem / Uncivilized World / Koch

½

Mobile - Tomorrow Starts Today

Mobile, Tomorrow Starts Today

Mobile est un groupe originaire de Montréal, mais qui a déménagé à Toronto alors que la scène musicale montréalaise était en pleine émergence à travers le monde. Ils sont 5 francophones, mais ils chantent en anglais, alors que leur musique est complètement internationale. Ils nous proposent une musique pop rock moderne influencée des années 80, avec des rythmes réguliers particulièrement efficaces. On peut les comparer à The Killers et Franz Ferdinand, et on perçoit certaines influences de The Cure et The Police. Ils avaient déjà connu le succès en 2005 avec "Montreal Calling", une pièce qu'ils ont incluse sur ce tout premier album. On y trouve aussi le succès "Out Of My Head", une des meilleures du disque, ainsi que le nouvel extrait, "See Right Through Me". La chanson-titre est également de très grande qualité. La réalisation de Matt DeMatteo est remarquable tout au long du disque et fait en sorte qu'on a toujours envie de monter le volume en entendant ces pièces énergiques et fredonnables à souhait. Pour les amateurs de pop rock de qualité, Mobile est certainement un groupe à découvrir, un groupe qu'on entendra dans toutes les radios dans les mois à venir. (découverte du mois d'août 2006)

½

Motion City Soundtrack - Commit This To Memory: Deluxe Version (CD + DVD)

Motion City Soundtrack, Commit This To Memory: Deluxe Version (CD + DVD)

Motion City Soundtrack nous présentait en 2005 son 2e album, Commit This To Memory, dont vous pouvez lire ma critique d’août 2005 en cliquant ici. On nous offre maintenant une version de luxe de ce même album. On y retrouve une chanson en boni ("Invisible Monsters"), ainsi qu’un DVD. Particulièrement complet pour un DVD boni, il contient un documentaire, un concert dans leur ville de Minneapolis au Minnesota, tous leurs vidéoclips à ce jour incluant le plus récent pour la pièce "L.G. Fuad" et d’autres contenus inédits. Ce DVD contient plus de 3 heures de matériel et aurait très bien pu être vendu à lui seul. Il ajoute donc une très bonne valeur à cet album que j’avais trouvé plutôt moyen. D’ailleurs, je réalise en visionnant le concert que la majorité des meilleures pièces du groupe sont les plus punks et qu’elles sont toutes tirées de leur premier album, I Am The Movie. Si vous désirez vous procurer Commit This To Memory, je crois qu’il faut définitivement vous tourner vers la version de luxe qui vous en donnera beaucoup plus pour votre argent. (septembre 2006)

Epitaph

½

Muse - Black Holes And Revelations

Muse, Black Holes And Revelations

Le trio britannique Muse est de retour avec son quatrième album, après le grand succès de Absolution en 2003 qui leur a enfin permis de se faire connaître en Amérique. Le groupe innove encore une fois en explorant de nouveaux territoires. Il se différencie de plus en plus de Radiohead, même si quelques titres nous les ramènent en tête. Alors qu'on pouvait entendre certaines influences métal sur l'album précédent, on en retrouve encore plus ici. On y entend de la musique industrielle aux influences de Nine Inch Nails, ainsi que de l'électronique à la Depeche Mode. Les riffs de guitare y sont d'une grande efficacité et les solos à l'emporte-pièce ne manquent pas. Le rythme varie énormément tout au long de l'album soutenant l'intérêt d'un bout à l'autre. Par la richesse des arrangements, on n'a plus du tout l'impression d'entendre un trio, mais plutôt un groupe de 6 ou 7 musiciens. Ce qui est constant par rapport aux albums précédents c'est le genre de thèmes qui y sont abordés, tournant toujours autour de l'état de notre planète. On entend ici 11 des meilleures compositions du groupe à ce jour qui, réunies sur le même disque, nous donnent assurément le meilleur album de Muse. Les faiblesses sont rares, l'énergie est impressionnante et, après quelques écoutes attentives, on ne peut plus s'en séparer. Non seulement Black Holes and Revelations est certainement le meilleur album du groupe, mais il est probablement le meilleur album de 2006 pour l'instant. Pour un album rock, intelligent et de qualité, ce nouvel album de Muse représente une valeur sûre. (critique principale de septembre 2006)

Warner

½

My Chemical Romance - The Black Parade

My Chemical Romance, The Black Parade

Le groupe pop punk américain My Chemical Romance est de retour 2 ans après le méga succès de Three Cheers For Sweet Revenge. Cette fois-ci, le quintet nous offre un album concept autour du thème de la mort. Ils disent avoir été inspirés d'albums concepts des Beatles (Sgt. Pepper), de Pink Floyd (The Wall) et de Queen (A Night at the Opera). Personnellement, j'ai un peu de difficulté à détecter la comparaison, à part peut-être dans la structure à l'occasion, puisqu'ils naviguent beaucoup plus dans les eaux de Green Day, Fall Out Boy et Good Charlotte. Je n'avais pas été trop renversé par leur album précédent et j'avoue que je trouve celui-ci supérieur. C'est un peu long avant qu'on accroche réellement, mais à la 4e piste, "The Sharpest Lives", on commence à être intéressés, puisque c'est un succès assuré. Par la suite, on retrouve la pièce à succès "Welcome to the Black Parade". "House of Wolves" fait certainement partie de mes préférées avec un rythme effréné et une énergie incomparable. "Mama" nous offre un rythme particulier et est peut-être celle qui nous amène le plus près des albums concepts classiques énumérés plus tôt. "Teenagers" semble avoir été écrite pour une publicité s'adressant aux adolescents avec sa mélodie facile, mais elle a comme avantage de changer l'énergie du disque (et du genre en général). À travers ces pièces plutôt originales, certaines ballades et chansons pop punk standards nous rappellent à qui on a affaire. Mais en bout de ligne, The Black Parade est un album suffisamment solide pour faire partie des meilleurs albums du genre parus en 2006. Un album qui vous surprendra en plusieurs occasions... (décembre 2006)

Reprise / Warner

½

Orgamilk, Fluid

Orgamilk est un projet acoustique de Pedro, un Français de Nantes, et Fluid est un album autoproduit de 11 pièces que Pedro a entièrement enregistré chez-lui. On y trouve des pièces interprétées avec une simple guitare acoustique et sa voix. Sur scène, le duo est complété par Jean-Phi à la basse. J'avoue que je n'avais pas de grandes attentes vis-à-vis cet album, mais j'ai été rapidement impressionné. C'est que les influences de Pedro sont anglo-saxonnes ce qui donne des pièces totalement anglophones, beaucoup plus près d'un son britannique ou américain que d'un son français (et j'en étais bien heureux!). Certaines pièces m'ont fait penser à Nirvana ("One More Joke", etc.), tandis que d'autres se rapprochent de Jeff Buckley (la chanson-titre, etc.). Pedro possède une voix rock sans grande puissance, mais extrêmement efficace pour faire passer ses émotions dans ce type de chansons. Mais, ce que je retiens surtout de l'album, c'est la qualité des compositions qu'on peut vraiment apprécier dans ce contexte acoustique sans fioritures. Il y en a bien quelques-unes qui se démarquent un peu moins par leur originalité, mais généralement, la satisfaction est au rendez-vous. Orgamilk est assurément un duo à découvrir et à surveiller dans les années à venir. (avril 2006)

½

Ricky Paquette - Early For The Show

Ricky Paquette, Early For the Show

Ricky Paquette est un virtuose de la guitare blues âgé de seulement 15 ans (il en avait 14 lors du parachèvement de ce 1er album). Ce jeune homme de l'Outaouais nous offre essentiellement des classiques blues, mais il nous présente aussi 3 excellentes compositions: "Schoolboy Blues" (une de mes préférées), "I'm A Fool" et l'instrumentale "Woodshed Blues". L'album démarre en trombe avec les classiques "Caledonia" de Fleecie Moore et "Crossroads" de Robert Johnson. Plus tard, des pièces un peu plus calmes viennent ralentir ce rythme effréné: "Leave My Little Girl Alone" de Buddy Guy et "Red House" de Jimi Hendrix. L'album se termine avec d'autres classiques de Robert Johnson, The Allman Brothers Band et Jimmie Vaughn. En boni, on retrouve l'incontournable "Georgia On My Mind" popularisée par Ray Charles. On dit souvent qu'il faut être torturé et avoir beaucoup souffert pour être un bon chanteur de blues. Ricky Paquette nous prouve tout à fait le contraire avec une voix extrêmement mature pour son âge et un jeu de guitare comparable aux plus grands. J'avoue que je n'avais pas de très grandes attentes avant d'écouter cet album d'un ado qui joue du blues, mais Ricky Paquette est beaucoup plus que ça: on peut déjà le considérer comme un des meilleurs bluesmen au pays et il a tout un avenir devant lui. Aussi, avec des compositions solides comme on retrouve ici, on risque de l'entendre assez rapidement nous offrir un album complet de créations originales, ce qui lui permettra de jouer autre chose que des classiques du genre. Ce jeune homme plaira rapidement à tous les fans de blues! (août 2006)

Preservation

½

Kevin Parent - Compilation

Kevin Parent, Compilation

Après plus de 10 ans de carrière, on retrouve sur un seul CD tous les plus grands succès du Gaspésien Kevin Parent. Il y en a 14 en tout, la majorité tirée des albums Pigeon d’argile et Grand parleur petit faiseur, ses 2 meilleurs disques. On retrouve aussi, bien évidemment, son méga succès "Caliente", ainsi que sa très bonne reprise de "Le petit roi" de Jean-Pierre Ferland. On peut également entendre le succès anglophone qu’il a enregistré avec les Porn Flakes pour leur premier album, la très bonne "Down in Mexico", sans oublier la chanson-thème qu’il avait offerte à Télé-Québec pour l’émission Pignon sur rue, la première véritable téléréalité au Québec. On peut noter 2 défauts principaux à cette excellente compilation : l’absence de chronologie et le manque de notes sur les pièces présentées, ses albums et sa carrière. C’est dommage parce que le CD nous est offert avec classe dans un magnifique boîtier. Musicalement, tout le meilleur de Kevin est inclus, ce qui en fait automatiquement un disque d’une grande richesse. Cette compilation est parfaite pour les néophytes, tout en apportant une grande satisfaction à ses fans de la première heure. (février 2007)

Tacca

Parkway Drive - Killing With A Smile

Parkway Drive, Killing With A Smile

Parkway Drive est un groupe hardcore australien qui a connu beaucoup de succès dans son pays avant d'être signé par Epitaph pour une distribution en Amérique. Ils ont un son qui s'approche plus du thrash metal ou même du death metal que du punk hardcore. On peut bien sûr les comparer à des groupes comme Hatebreed et Killswitch Engage, mais tout au long du disque un tas de souvenirs du métal des années 80 me sont revenus en tête (car oui j'y étais!). Leur jeu de guitare aux harmonies parfaites taquinerait certainement les oreilles des gars de Slayer, Helloween et Iron Maiden. Quant à la voix gutturale, elle ne serait certainement pas reniée par les chanteurs de Sepultura, Kreator et Napalm Death. Dans la structure musicale, on peut déceler des influences punks, mais j'ai eu beaucoup plus l'impression d'écouter un album métal qu'un album d'héritiers des Dead Kennedys. Le ralentissement du rythme en certaines occasions pour rendre la musique encore plus lourde risque de plaire particulièrement aux fans de vrai heavy metal. Killing With A Smile ne renverse aucune barrière, puisque celle-ci a déjà été largement piétinée, sauf que le groupe démontre une certaine fraîcheur qui est intéressante à entendre pour un style qui date déjà de 3 décennies. Leur créativité les propulsera probablement dans l'underground mondial du hardcore, malheureusement aux côtés d'un tas d'autres groupes... (octobre 2006)

Epitaph

Pearl Jam - Pearl Jam

Pearl Jam, Pearl Jam

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Nouvel album de Pearl Jam, 4 ans après le très réussi Riot Act. L’entre deux n’a été fait que de compilations et autres lives en série. Les américains de Seattle furent d’énormes stars dans les années 90, l’un des piliers du mouvement grunge qui s’est peu à peu éteint… et que Pearl Jam a, comme les autres, abandonné. Alors, c’est quoi Pearl Jam en 2006 ? En quelques mots, c’est un groupe efficace, musicalement forcément très au point, mais pas forcément courageux, explorateur et novateur ! Mais cet album éponyme est tout de même loin d’être mauvais. On parle de retour aux sources ? Pas tout à fait d’accord… Ce qui est juste clair c’est que le groupe sonne fort et puissant, trop lourd pour être du rock et pas assez hargneux pour être du métal. Très engagés, les textes de Eddie Vedder dénoncent, et le chanteur hurle son mécontentement (notamment contre un certain G. W. Bush…). Les 3 premiers titres sont de véritables tornades ! Les guitares balancent directement le mur de son, et Vedder fait encore profiter de sa voix hors du commun. Très clairement, musicalement, il n’y a pas grand-chose à dire, ni à redire… Pas grand-chose à dire ? En effet, c’est assez basique comme approche, c’est même très étonnant pour un groupe qui a autant d’expérience. Pas de cabrioles sonores, pas de morceaux vraiment très au-dessus du lot… Pas grand-chose à redire ? Non, parce qu’il faut bien préciser que même si ce n’est pas réellement exceptionnellement nouveau, c’est tout de même bien joué au carré. Batterie qui claque, rythmiques de guitare et solos acérés, ce nouvel album ne pêche pas par son manque de technique… juste cruellement par son manque de renouveau ! Ca devient donc lassant assez rapidement… (juillet 2006)

½

Peezee - Star Status

Peezee, Star Status

Peezee est un rappeur, producteur et réalisateur montréalais qui nous propose son deuxième album. Il nous offre un son hip hop extrêmement riche musicalement qui n'a rien à envier aux Américains. Il chante d'ailleurs en anglais, ce qui le différencie déjà des autres rappeurs québécois. Il exploite au maximum les clichés déjà établis dans le genre, n'hésitant pas à présenter de jolies filles au décolleté profond et au déhanchement abusif dans son premier vidéoclip pour la chanson "Mr. Fira". Cette pièce, aux influences dance hall à la Sean Paul, se distingue du reste de l'album, tout comme le 2e extrait, "Kool Bammaz". C'est dans ce genre que Peezee est à son meilleur selon moi. Le reste du disque est essentiellement hip hop avec des influences R&B à gauche et à droite, le tout toujours bien rythmé et magnifiquement arrangé. Peezee possède tout ce qu'il faut pour atteindre le "statut de star" et être idolâtré par les jeunes fans qui emplissent les nombreux clubs hip hop et R&B de Montréal. Si vous aimez le genre, il ne vous décevra assurément pas. Un artiste à surveiller de très près! (avril 2006)

Diffusion YFB

Pete Philly & Perquisite - Mindstate

Pete Philly & Perquisite, Mindstate

Pete Philly et Perquisite sont 2 gars de Amsterdam qui nous proposent un son hip hop d'une grande originalité. La richesse musicale m'a frappé dès le départ alors qu'ils utilisent des éléments de nouveau jazz, de soul et de funk. On est bien loin de la vieille génération rap où la musique ne faisait qu'accompagner les textes violents des rappeurs. Ici, la musique est au coeur de tout et ce n'est pas si unique lorsqu'on parle de hip hop européen (on n'a qu'à penser aux Anglais de The Streets). En fait, les 2 gars ont tout un parcours musical derrière eux. Le réalisateur Perquisite a commencé à jouer du violoncelle à l'âge de 8 ans et a créé ses premiers beats hip hop à 14 ans. Il a seulement 24 ans et possède sa propre étiquette de disques, en plus d'avoir collaboré avec différents artistes de tous les genres. Quant à Philly, avant d'être un rappeur reconnu aux Pays-Bas, il avait frayé avec différents styles musicaux allant du métal à Michael Jackson. Mindstate est un album concept sur lequel chaque pièce nous offre une émotion ou un état d'esprit particulier. Le tout s'étend sur près de 70 minutes et s'écoute très bien du début à la fin. Il y a bien une certaine uniformité dans le rythme qui peut le rendre quelque peu ennuyant par moments, mais jamais pour très longtemps. Oubliez les succès radio ici (à part peut-être "Cocksure"), puisque Mindstate demeure alternatif du début à la fin. Ce ne sont donc pas les fans de hip hop commercial qui consommeront ce très bon disque, mais plutôt les amateurs de vraie musique, riche, originale et moderne. À ce moment-ci de l'année, il s'agit certainement du meilleur album hip hop de l'année. Il ne manque que quelques pièces qui se démarqueraient vraiment pour assurer à l'album une place dans les premières positions du top 20 de l'année de Musicomania. (découverte du mois de mai 2006)

Anti- / Epitaph

½

Philosonic - Y'a rien de facile

Philosonic, Y'a rien de facile

Philosonic est un quatuor de Lévis qui a fait son apparition en 2003 avec un solide premier album qui a surtout connu du succès avec la pièce "La couleur". Après plusieurs spectacles très appréciés, la découverte de la maladie du chanteur, guitariste et leader Philippe Gagnon, qui souffre de bipolarité, a obligé le groupe à faire une pause. Par la suite, le guitariste et le bassiste, deux nouveaux papas, ont décidé qu'ils en avaient assez et ont quitté le groupe. Gagnon n'avait pas dit son dernier mot et il a décidé de continuer de foncer en compagnie du batteur Steeve Girouard. Ils nous présentent donc ici ce nouvel album d'un groupe qui renaît de ses cendres. On a demandé les services de Gilles Brisebois (Jean Leloup, Les Frères à Ch'val, Yann Perreau), qui joue la basse et le piano en plus de réaliser et arranger, et d'Yves Desrosiers (Jean Leloup, Daniel Bélanger, Sarah McLachlan, Lhasa de Sela, Richard Desjardins), qui joue la guitare et plusieurs autres instruments. On peut également constater la présence de Mara Tremblay sur "Ton violon" et de Yann Perreau sur "À côté du piano" et "Monanémone". Ce sont 14 pièces qui nous sont présentées ici dans des styles variant entre le ska, le reggae et le rock. Tous les textes sont de Gagnon et Gilles Brisebois a co-composé le premier extrait de l'album pour la chanson-titre avec les 2 membres originaux restants. La meilleure pièce de l'album est selon moi "Monsieur Boulanger" qui est un succès assuré. Pour les autres, elles jouent à peu près toutes dans le même registre. Si vous aimez dès le début, vous aimerez jusqu'à la fin, sinon, vous vous ennuierez peut-être. Les textes sont intéressants et la musique est riche, mais il manque ce petit quelque chose pour élever l'album au-dessus de la moyenne. Par contre, si vous avez apprécié leur premier album, vous devriez encore aimer le contenu de Y'a rien de facile. (janvier 2007)

Tox

Pink - I'm Not Dead

Pink, I'm Not Dead

Depuis le début de sa jeune carrière, Pink réussit à parfaitement mélanger la musique pop bonbon et le rock sur chacun de ses albums. C’est encore le cas ici alors qu’elle nous présente la très pop "Stupid Girls" comme premier extrait de I’m Not Dead, avant de nous lancer quelques pièces rock énergiques un peu plus tard. Entre les 2 styles, elle nous offre des pièces power pop d’une grande efficacité comme "Who Knew" et "Long Way To Happy", 2 succès assurés. Sur cette dernière, on a presque l’impression qu’elle pleure en chantant le refrain tellement les cris viennent du cœur. C’est également le cas lors de ses interprétations de diverses ballades dans le style le plus pur du slow collé ("Nobody Knows", "I Got Money Now", etc.). Elle nous offre aussi quelques ballades folks acoustiques, un style à lequel elle nous a un peu moins habitués ("Dear Mr. President", "I Have Seen The Rain" qui est une chanson cachée composée par son père et interprétée avec lui avec beaucoup d’émotion, etc.). C’est donc encore une fois un album des plus variés que nous offre Pink, un album qui ne manque pas de succès potentiels et figure certainement parmi les meilleurs albums pop de l’année, malgré quelques compositions un peu moins puissantes. Elle semble être une fille aux influences musicales diverses et j’aime beaucoup ça… (novembre 2006)

½

Plain White T's - Every Second Counts

Plain White T's, Every Second Counts

Plain White T's est un groupe de Chicago qui roule sa bosse depuis près d'une décennie déjà. Il nous propose un pop punk assez commun mais entraînant. Every Second Counts est leur premier album sur une étiquette majeure et les possibilités de succès ne manquent pas sur cet album extrêmement accessible. Dès le début, l'énergie débordante de "Our Time Now" ne peut faire autrement que de vous donner le goût d'entendre la suite. "Come Back To Me" et le succès "Hate (I Really Don't Like You)" poursuivent le travail dans une direction qui plaira à tous les fans du genre. Par la suite, certaines compositions sont un peu moins intéressantes et peuvent sembler beaucoup trop futiles. Quelques ballades attireront assurément les allume-cigarettes dans leurs spectacles et il n'est pas difficile d'imaginer un tas de jeunes filles chanter à tue-tête. Même si les Plain White T's ne révolutionneront pas le genre, ils offrent un produit pouvant certainement connaître autant de succès que d'autres groupes pop punks bien établis. Every Second Counts est un album pour les fans de Simple Plan, Blink 182, Amber Pacific et Jimmy Eat World. (novembre 2006)

Hollywood

Ben Popp - Même pas peur

Ben Popp, Même pas peur

Ben Popp est un chanteur et guitariste français d'une grande créativité qui s'autoproduit. Depuis 15 ans, il a lancé une quinzaine d'albums distribués en marge de l'industrie musicale française. Il nous propose une musique pop aux accents rock à l'occasion. Ses mélodies sont d'une efficacité remarquable (donc c'est surprenant qu'il n'ait pas été remarqué par les grandes compagnies de disques). Même pas peur est une compilation de pièces de 3 mini-albums parus en 2004 et 2005, ainsi que de l'album Septembre lancé au début de 2006. On en trouve 24 en tout, totalisant 78 minutes. La qualité de réalisation y est surprenante, tout comme les arrangements qui sont d'une grande richesse. Des pièces comme "C'est trop bête", "Septembre est de retour", "Et si tu m'oubliais" et "Petite gueule d'amour" se démarquent et risquent fort de vous rester en tête. Ce disque est définitivement la meilleure façon de découvrir cet artiste de grand talent et il vous donnera le goût d'en écouter plus si vous aimez la bonne musique pop. (juillet 2006)

½

Les Porn Flakes - L'album du coeur

Les Porn Flakes, L'album du coeur

Après de nombreux spectacles remplis d’invités (de véritables happenings), et un premier disque en 2005, voici que les Porn Flakes récidivent avec L’album du cœur. Cette fois-ci, il s’agit d’un disque bénéfice visant à venir en aide à Opération Bonne Mine et à S.A.J.E., des programmes de la Société Saint-Vincent de Paul qui viennent en aide aux enfants de familles démunies. Le principe même des Porn Flakes d’avoir toujours des chanteurs et chanteuses invités se poursuit, cette fois-ci essentiellement avec une brochette d’acteurs et actrices connus. On retrouve Sylvain Marcel sur le premier extrait du disque, "Un éléphant sur mon balcon", un classique de Roger Whittaker qui est magnifiquement repris par Marcel et les Porn Flakes, un tandem qui est toujours efficace en spectacle. On retrouve aussi Marc Labrèche, un duo de Anne Dorval et Daniel Thomas, Élise Guilbault (avec "Loin, loin de la ville" de Boule Noire) et Guylaine Tremblay (dans une interprétation plutôt faible de "Vivre dans la nuit" de Nuance). Élise Guilbault et Marc Labrèche reviennent en duo sur le classique de Ginette Reno et Jean-Pierre Ferland "T’es mon amour, t’es ma maîtresse", puis l’album se termine avec le duo Macha Grenon et Patrice Coquereau sur "Je t’aime moi non plus", le classique de Gainsbourg/Birkin. On ne retrouve que 3 véritables chanteurs : le légendaire Plastic Bertrand sur la seule composition originale de Dan Georgesco (guitariste des Porn Flakes), la jeune Nikki sur "Chain of Fools" et le travesti Plastik Patrik, un habitué des spectacles des Porn Flakes, sur la reprise de Mitsou "Bye bye mon cowboy". On retrouve sur ce disque un mélange de quelques très bonnes interprétations (celle de Sylvain Marcel en tête), d’interprétations correctes sans trop impressionner et de quelques interprétations douteuses, voire même inutiles. Ce qu’on retient surtout, c’est que l’album contient beaucoup de ballades et est beaucoup moins rock que ce à quoi le groupe nous a habitués en spectacle et sur son premier album. En amenant des acteurs à chanter, on crée un certain intérêt dans la population, mais j’avoue ne pas trop comprendre ce phénomène. Il y a tant de bons chanteurs et de bonnes chanteuses au Québec qui auraient accepté avec plaisir de faire partie d’un tel projet! Le disque est tout de même intéressant pour redécouvrir de vieilles pièces et pour la curiosité d’entendre chanter ses acteurs et actrices préférés. En plus, 1 $ par CD vendu va aux 2 organismes nommés précédemment. (décembre 2006)

Famous Remus

The Prize Fighter Inferno - My Brother's Blood Machine

The Prize Fighter Inferno, My Brother's Blood Machine

The Prize Fighter Inferno est un projet solo du chanteur du groupe progressif Coheed and Cambria, Claudio Sanchez. On peut y découvrir la résurrection du personnage Inferno déjà employé par Coheed and Cambria dans ses histoires précédentes (pour les initiés seulement). Par contre, à part aborder le même type de thèmes qu'avec son groupe, Sanchez nous présente un style musical qui n'a rien à voir avec ce qu'on connaît de lui. Vous n'entendrez ni métal ni punk ici, mais plutôt un mélange de pièces acoustiques et d'électronique. Généralement plutôt doux, ce nouveau son que nous propose Sanchez demeure tout de même totalement expérimental, malgré d'excellentes mélodies et de très bonnes pièces accrocheuses. À travers ces pièces ambiantes, on en retrouve même quelques-unes plutôt dansantes. Il paraît que c'était le style qu'il voulait donner au groupe au départ et il semble qu'après plusieurs années sur les tablettes, c'est ce qui nous est offert ici. My Brother's Blood Machine est un album basé avant tout sur la créativité, qui peut vous accrocher ou non, mais qui peut assurément plaire aux amateurs de sons différents et d'atmosphères uniques. C'est un album particulièrement intéressant, qui nous est présenté en plus dans un magnifique boîtier contenant des cartes de tarot. (décembre 2006)

Equal Vision

½

Qbanito - Partir

Qbanito, Partir

Neiver Alberto Alvarez alias Qbanito est né à La Havane, Cuba en 1979. Il a habité juste à côté du grand Ibrahim Ferrer du Buena Vista Social Club. Il baigne donc dans la musique dès sa plus tendre enfance et s'intéresse aussi à la musique hip hop américaine qu'il réussit à capter tant bien que mal par les stations radiophoniques de Miami (lorsque le temps est favorable). En 1998, son père, qui était déjà réfugié au Canada, obtient un visa de sortie pour lui et sa jeune soeur. Il se retrouve donc à Montréal et poursuit la création artistique déjà entamée à Cuba. Il rencontre d'autres musiciens cubains et fonde le groupe Convoy Cubano (qui a participé à différents festivals). Au début de 2005, il quitte le groupe et vient bien près de rejoindre son père et sa soeur maintenant établis à Miami. Lors d'une dernière soirée à Montréal avant son départ, il rencontre un producteur et lui fait écouter une maquette de ses compositions. Trois semaines plus tard, il signe un contrat de disque pour la France et le Québec. En voici le résultat. Qbanito nous offre une musique reggaeton très populaire ces temps-ci. Il s'agit d'un mélange de reggae et de hip hop dansant qui est né à Porto Rico, mais est particulièrement apprécié des Cubains. La musique de Qbanito a une couleur particulière alors qu'il mélange l'espagnol et le français. Il va aussi puiser dans une musique cubaine un peu plus traditionnelle par moments (comme sur "A mi Mamita" par exemple). Mais, la pièce qui retient l'attention sur l'album est "Maria", qui est un méga succès instantané et inoubliable. Avec ce très bon album et des pièces comme "Maria", "Bouge ton culito" et "Poum poum", Qbanito n'a rien à envier à l'élite mondiale du reggaeton (dirigée par Daddy Yankee). Il s'agit certainement du meilleur album de musique latine à provenir du Québec depuis très longtemps. Il sera malheureusement probablement ignoré à l'Adisq puisqu'il ne cadre dans aucune des catégories de prix qu'on voudrait faire entrer tous les artistes. (mai 2006)

Vidéoclip: "Maria"

Tox

½

The Raconteurs - Broken Boy Soldiers

The Raconteurs, Broken Boy Soldiers

The Raconteurs est un super groupe d’amis dans lequel on retrouve le guitariste Jack White (The White Stripes), le chanteur Brendan Benson et 2 membres du groupe garage The Greenhornes, le batteur Patrick Keeler et le bassiste Jack Lawrence. Alors que le premier extrait, "Steady, As She Goes", la pièce qui a démarré le projet, était déjà un succès assuré à la base, le reste de l’album est beaucoup plus éclectique et difficilement accessible. Certaines pièces peuvent paraître totalement géniales, pendant que d’autres nous rappellent qu’on écoute un projet parallèle de gars qui ont chacun leur carrière. Le génie de White et Benson nous frappe en effet en plusieurs occasions, mais il n’est pas difficile de réaliser qu’ils ont enregistré cet album avant tout pour s’amuser. Il s’agit tout de même d’un album créatif dans l’ensemble, qui pourra en intéresser plusieurs.

½

Raised Fist - Sound Of The Republic

Raised Fist, Sound Of The Republic

Raised Fist est un groupe suédois au son punk hardcore et métal totalement unique. Sound Of The Republic est leur 4e album et ils nous offrent encore une fois un son brutal, lourd et rapide. On peut les comparer en plusieurs occasions à System Of A Down, ainsi qu’aux bonnes années de Motörhead. La voix distinctive de Alle rend ensuite toute comparaison bien difficile. Il a en effet une voix criarde, sans être gutturale, qui s’amalgame parfaitement avec la musique, deux guitares efficaces sur une section rythmique qui vous traverse le corps. C’est un bien beau travail de réalisation qu’a fait là Daniel Bergstrand, qui a travaillé dans le passé avec In Flames et Meshuggah. Malgré le son du groupe qui ne laisse pas trop de place à la mélodie, certaines pièces sont tellement solides qu’on a le goût de prendre le livret contenant les textes et de chanter avec eux. C’est le cas entre autres pour "Perfectly Broken", "Some Of These Times" et la chanson-titre. Même si je ne suis pas le fan #1 de hardcore, voilà un album solide qui m’a agréablement surpris et quelque peu impressionné. Avis aux amateurs du genre : vous ne serez assurément pas déçus… (juillet 2006)

Vidéoclip : "Sound Of The Republic"

Burning Heart / Epitaph

½

Red Hot Chili Peppers - Stadium Arcadium (2 CD)

Red Hot Chili Peppers, Stadium Arcadium (2 CD)

Les Red Hot Chili Peppers étaient considérés comme un groupe alternatif totalement anti-commercial dans les années 80. Mais, suite au succès de l’excellent album Blood Sugar Sex Magik, le groupe a pris une pause sur disque de 8 ans avant de revenir en tant que groupe commercial sur Californication. Ça s’est poursuivi sur By The Way il y a 4 ans et c’est encore le cas ici puisque, même si le groupe possède toujours son propre style, il nous propose absolument rien d’alternatif. Stadium Arcadium est un album double contenant le disque Jupiter et le disque Mars. Le groupe affirme que, même si les pièces ont été assemblées ici dans cet ordre, on peut fabriquer notre propre bibliothèque musicale sur notre lecteur MP3 en les plaçant dans l’ordre qu’on désire. L’album commence quand même en force dans cet ordre particulier avec l’excellent succès instantané "Dani California" et l’accrocheuse "Snow (Hey Oh)". "Charlie" nous ramène le côté funky qui a fait la renommée du groupe. La chanson-titre est bonne mais, par la suite, l’intérêt tombe rapidement et peu de pièces réussissent à attirer notre attention et à nous rester en tête. 28 titres, c’est beaucoup trop! J’ai toujours eu de la difficulté avec les albums doubles et c’est encore plus épeurant quand le groupe a de la difficulté depuis plusieurs années à nous offrir un album régulier solide en entier. Il y a bien quelques pièces que vous pourrez fredonner à souhait (comme "Slow Cheetah" par exemple), mais rien de très renversant. Ce ne sont pas de mauvaises pièces, mais elles varient toutes autour de ce qu’on connaît du groupe, sans originalité. Les ballades sont beaucoup trop nombreuses et rendent l’album totalement monotone, une monotonie qui peut seulement être brisée par une pièce funk occasionnelle. Je ne sais pas s’il y en a qui ont réussi à trouver un meilleur enchaînement pour les pièces de l’album, mais je pense que celui-ci est très convenable, toutes les meilleures pièces étant au début. En fait, c’est faux, puisqu’il y a un enchaînement qui serait préférable : en coupant la moitié des pièces présentées... C’est un album audacieux, mais on a déjà vu les Red Hot Chili Peppers dans une audace beaucoup plus concluante. (critique principale de juillet 2006)

The Red Jumpsuit Apparatus - Don't You Fake It

The Red Jumpsuit Apparatus, Don't You Fake It

The Red Jumpsuit Apparatus est un nouveau groupe pop punk de la Floride qui nous offre ici son tout premier album. On peut les comparer à Hoobastank, Jimmy Eat World et Hawthorne Heights. Le seul problème est que la ligne est un peu trop mince entre l'inspiration de ces groupes et une copie pure et simple. Pourtant, à l'écoute de la première pièce, "In Fate's Hands" (qui était le nom de leur groupe précédent), l'impression était plutôt positive puisqu'elle est vraiment excellente. Malheureusement, la qualité allait descendre de plusieurs niveaux assez rapidement par la suite. Il y a bien le premier extrait, "Face Down", qui est intéressant, mais la ballade "Cat and Mouse" allait finir de me tuer à la 6e piste et m'enlever le peu d'intérêt qui me restait. Ce sont des pièces parfaitement formatées pour les radios, mais sans avoir la mélodie reconnaissable qui permet de connaître du succès. Leur petit côté punk (pour le peu qu'il en reste dans ce pop punk des années 2000) leur permet encore de cadrer dans des festivals comme le Vans Warped Tour, mais parions que ce n'est pas d'eux que les spectateurs se souviennent en retournant chez eux après avoir vu et entendu tous ces groupes. Je dois malheureusement conclure que Don't You Fake It est un album de 2 pièces entourées de remplissage. (septembre 2006)

EMI

½

Reset - No Worries No Limits

Reset, No Worries No Limits

Reset est un groupe punk montréalais qui a existé pendant 6 ans dans les années 90. Lors de l'enregistrement de leur premier véritable album en 1997, No Worries, le groupe incluait le chanteur Pierre Bouvier et le batteur Chuck Comeau, désormais célèbres en tant que membres fondateurs de Simple Plan. Comeau allait quitter avant l'enregistrement de No Limits en 1999. Un autre futur membre de Simple Plan allait également faire partie de Reset pendant un certain temps, le chanteur et bassiste David Desrosiers. Ce qu'on retrouve ici, c'est en fait la réédition de leurs 2 albums sur un seul CD. On retrouve donc 25 titres dans le genre punk rock plutôt agressif, un genre qui n'a rien à voir avec le pop punk d'adolescents que nous propose aujourd'hui Simple Plan. On peut même entendre des influences métal en différentes occasions avec une section rythmique et des riffs de guitare qui ne sont pas sans nous rappeler certains groupes de speed metal comme Slayer et compagnie. On peut donc affirmer que le groupe ne manquait pas d'énergie, mais il faut aussi dire qu'ils étaient encore ados à l'époque. La portion No Worries du CD souffre d'une grande uniformité même si on y retrouve quand même certains titres intéressants qui possèdent un spectre un peu plus large et retiennent ainsi notre attention à travers toutes les autres ("Everyday", "Holy War", "United We Stand Tall"). Sur la portion No Limits, vous pourrez entendre des pièces qui se rapprochent un peu plus du style de Simple Plan ("Pollution", "My Dream and I", "Let Me Go", "What Now?"). C'est un CD qui peut être intéressant pour les fans de Simple Plan qui sont curieux de voir comment ont commencé les gars, mais aussi pour les fans de punk rock rapide, agressif et efficace. Ceux qui trouvent que Simple Plan offre un peu trop de ballades devraient porter une attention particulière à ce disque compilation de Reset. (février 2007)

Union 2112 / Warner

½

Damien Rice - 9

Damien Rice, 9

Damien Rice est un auteur, compositeur et interprète irlandais qui nous propose une musique folk contemporaine douce et apaisante. On pourrait dire qu’il est un mélange de Jeff Buckley et de Thom Yorke avec des influences de John Lennon et Bob Dylan. 9 est son 2e album, un disque qui continue dans la lignée du précédent, mais avec un peu moins de fraîcheur. Il nous offre à nouveau un son basé sur la guitare acoustique avec de timides accompagnements, orchestraux pour la plupart. Il ose un peu plus sur "Me, My Yoke & I" qui est une pièce résolument rock, un style qu’il explore aussi sur "Rootless Tree". Pour le reste, ce peut être assez soporifique par moments et il faudrait définitivement un avertissement pour ne pas écouter en conduisant, surtout tard le soir sur une route de campagne… Il faut noter la présence de Lisa Hannigan qui vient prêter sa magnifique voix en quelques occasions, dont en ouverture et en fermeture d’album. En bout de ligne, il ne s’agit pas d’un mauvais album puisqu’il contient tout de même de très solides chansons et que l’émotion est bien présente en plusieurs occasions. Sauf qu’il ne peut rivaliser avec son premier album, ainsi qu’avec ceux de plusieurs autres artistes dans le genre. 9 plaira surtout à ceux qui mangent de la musique folk acoustique tellement ils aiment ça. Les autres pourront avoir de la difficulté à embarquer dans l’aventure. (janvier 2007)

Warner

Rise Against - The Sufferer & The Witness

Rise Against, The Sufferer & The Witness

Rise Against est un groupe post hardcore de Chicago qui en est à son 4e album. En entrant au 10e rang du palmarès Billboard, The Sufferer & The Witness est devenu leur disque le plus populaire à ce jour, eux qui n’avaient obtenu que des tas de bonnes critiques depuis leurs débuts en 2001. Sur ce nouvel album, le son hardcore mélodique du groupe est plus accessible que jamais, mais il a l’avantage de demeurer particulièrement énergique et passionné contrairement à d’autres groupes dans le genre qui tombent rapidement dans la pop bonbon. Rise Against demeure un groupe punk avant tout, avec un son parfait pour les amateurs de skateboard extrême. Il y a bien quelques pièces qui manquent un peu de mordant ("Chamber the Cartridge", "Under the Knife"), mais d’autres viennent totalement nous satisfaire ("Injection", "Ready to Fall", "Prayer of the Refugee"). La plupart des critiques s’entendent pour dire que le groupe nous a présenté son meilleur album en 2003 avec Revolutions Per Minute (avant d’être signé sur une étiquette majeure). Mais, The Sufferer & The Witness a bien peu à envier à cet album, parce que ce qu’il perd avec quelques rares moments un peu moins exceptionnels, il le gagne en maturité. Le groupe réussit à prouver aux fans de punk qui crachent sur les compagnies de disques majeures que l’on peut demeurer authentiques et passionnés à l’intérieur d’une aussi grosse boîte. (mai 2007)

Geffen / Universal

½

Robocop Kraus - They Think They Are The Robocop Kraus

The Robocop Kraus, They Think They Are The Robocop Kraus

The Robocop Kraus est un groupe allemand qui existe depuis 1998 et qui nous présente ici son 2e album, du moins en Amérique du Nord. Le quintet nous propose un son pop/rock/électro dansant qui se situe quelque part entre Franz Ferdinand, Talking Heads, The Killers, Kraftwerk, le rock alternatif britannique des années 80 et la musique new wave du début de la même décennie. Ils cadrent donc parfaitement dans cette nouvelle vague post-punk qu'on retrouve depuis quelques années. Même s'ils sont passablement politisés dans leurs propos, ils demeurent généralement accessibles dans leur son, un son qui a le potentiel d'intéresser un large public. They Think They Are The Robocop Kraus est un album de 12 titres totalisant 44 minutes qui ne contient pas beaucoup de faiblesses. Par contre, on ne retrouve pas vraiment de pièces possédant l'étincelle qui pourrait les propulser dans la célébrité. Un album intéressant pour tout amateur de pop rock moderne et innovateur, ainsi que tout amateur de groupes à la Franz Ferdinand. (mars 2006)

Epitaph

½

Saint Etienne - Tales From Turnpike House

Saint Etienne - Tales From Turnpike House

Sur ce nouvel album du trio britannique, ce qui attire rapidement l’attention c’est le retour que fait le groupe à un son plus naturel. Ils laissent de côté quelque peu la programmation qu’on pouvait entendre sur certains de leurs derniers albums, dont l’excellent Sound Of Water paru en 2000 qui nous apparaissait comme un disque purement électronique. Leur son indie pop devient donc beaucoup plus organique, avec de magnifiques arrangements et orchestrations. On retrouve en quelques rares occasions des influences jazz, peut-être pour justifier leur présence sur l’étiquette Savoy Jazz en Amérique du Nord. Le concept de l’album tourne autour d’une journée dans la vie de différents personnages qui habitent la même maison. Il s’agit en général d’un bon album de brit pop/indie pop qui plaira non seulement à leurs fans, mais aussi aux amateurs de Stereolab, Portishead, Pizzicato Five et Camera Obscura. Il est important de noter qu’il existe plusieurs différences entre la version originale et la version américaine du CD, alors que cette dernière compte 3 pièces additionnelles, mais 1 en moins. (octobre 2007)

½

Scissor Sisters - Ta-Dah

Scissor Sisters, Ta-Dah

Voici la suite très attendue au premier album des Scissor Sisters, une des meilleures découvertes de 2004. Il s'agit de la suite logique du précédent avec encore une fois un mélange de disco et de musique pop dansante des années 80, le tout saupoudré d'un nouveau son des années 2000. Alors que le premier album surprenait par la solidité de ses compositions, on peut dire qu'ici la surprise est moins grande, puisqu'on connaît maintenant la recette. Sur Ta-Dah, on retrouve une direction encore plus pop, même si la créativité est toujours très importante. Le premier extrait, "I Don't Feel Like Dancin'" en est la preuve parfaite alors qu'il a totalement envahi les radios commerciales. Sur le premier disque du groupe new yorkais, il n'y avait que la reprise de Pink Floyd, "Comfortably Numb", qui avait fait quelques vagues plutôt discrètes. On peut à nouveau retrouver de grandes influences d'Elton John, qui collabore d'ailleurs à quelques pièces dont le succès "I Don't Feel Like Dancin'". Bizarrement, ce ne sont pas ces pièces qui nous rappellent le plus le style d'Elton John, une comparaison qu'on peut plutôt faire sur "She's My Man" entre autres. Parmi les autres références, il faut citer les Bee Gees et George Michael. Quant à "Kiss You Off", elle possède un rythme qui nous rapproche un peu plus de Goldfrapp que du disco des années 70. L'album peut encore compter sur une réalisation de premier plan de Babydaddy, le claviériste et bassiste du groupe. Même s'il est impossible de le considérer aussi bon que le premier album étant donné que la surprise n'y est plus, Ta-Dah nous offre tout de même 12 pièces solides contenant très peu de faiblesses. La légèreté de certaines pièces pourra en agacer quelques-uns (des friands de musique underground et bizarre), mais il ne faut surtout pas oublier qu'avec les Scissor Sisters on se retrouve plutôt dans l'univers du Studio 54 à la fin des années 70. Donc, ne vous posez pas trop de questions et laissez-vous aller à cette musique entraînante et intelligente à la fois. (critique principale de février 2007)

Seemless - What Have We Become

Seemless, What Have We Become

Seemless est de retour avec un 2e album dans le genre rock n' roll bluesé en version métal. Encore une fois, le premier nom qui nous vient en tête est Soundgarden, mais on peut aussi les comparer aisément à Queens Of The Stone Age. Au départ, l'album m'a grandement intéressé avec les pièces "In My Blood" et "Cast No Shadow", 2 compositions remplies d'énergie où le son brut se rapproche certainement de leurs performances en spectacle. Malheureusement, la sauce se gâte totalement avec la très monotone "Numb". Par la suite, les pièces semblent presque toutes calquées sur les 3 premières... et sur leurs influences nommées plus tôt. Ils font un bel effort à la dernière pièce, "...Things Fall Apart", une ballade qui montre un peu plus de créativité, mais c'est trop peu trop tard puisque le coeur n'y est plus. C'est dommage parce qu'ils font un style musical que j'aime bien, sauf que je préfère encore écouter les albums de Soundgarden et de QOTSA, de même que du groupe montréalais Priestess. Avec What Have We Become, Seemless n'apporte rien de neuf, rien qui réussisse à conserver notre intérêt jusqu'à la fin. (octobre 2006)

Equal Vision

½

Sierra Leone's Refugee All Stars - Living Like A Refugee

Sierra Leone's Refugee All Stars, Living Like A Refugee

En 2002, un documentaire était tourné dans un camp de réfugiés guinéen et mettait en vedette des musiciens du Sierra Leone. Suite au documentaire est née l'idée d'enregistrer sur disque la musique de ces survivants des pires atrocités. On retrouve donc ici le 1er album des Refugee All Stars, un album alliant le reggae, des musiques traditionnelles et d'autres rythmes du monde. Les paroles rapportent évidemment les insanités de la guerre et l'injustice sociale, et parfois elles semblent être de véritables cris du coeur. Sauf que musicalement, la majorité des pièces de l'album sont dansantes et laissent place à la fête. Parmi les 17 pièces de l'album, on retrouve de véritables petits bijoux comme "Soda Soap", "Big Lesson" et "Let We Do We Own", sans oublier la chanson-titre. Même si la majorité des chansons présentées ici ont été enregistrées en studio, quelques-unes ont été enregistrées directement au camp de réfugiés, ce qui ajoute encore plus d'émotion à leur interprétation. C'est donc un album d'une grande richesse musicale et culturelle qui nous est offert ici et Living Like A Refugee aura le privilège d'immortaliser les souvenirs de tous ces gens dont la vie a été totalement bouleversée. (découverte du mois de novembre 2006)

Anti- / Epitaph

½

Bob Sinclar - Western Dream

Bob Sinclar, Western Dream

Christophe le Friant, ou si vous préférez Bob Sinclar, est un DJ parisien qui roule sa bosse depuis plusieurs années déjà. Son plus récent album, Western Dream, se ballade allégrement sur les palmarès depuis sa sortie, principalement grâce aux succès "Love Generation" (la chanson thème du dernier mondial de soccer), "World, Hold On" et "Rock This Party (Everybody Dance Now)". Comme le titre l’indique, l’album présente quelques influences de l’ouest américain avec un peu de country à l’occasion qu’il intègre à sa musique house très dansante. C’est particulièrement le cas dans "Tennessee", une de mes pièces préférées qui n’est pas sans nous rappeler les pièces les plus pop dansantes de Shania Twain. J’aime bien aussi "For You" qui présente une bonne énergie. Même si on parle de musique house, la facture de Western Dream est définitivement pop et s’adresse beaucoup plus à un large public qu’à des amateurs de house pur. Quelques pièces sont présentées sur l’album dans une version allongée qui peut devenir lassante (comme "Love Generation" entre autres), mais en général, c’est un album solide qui n’est pas dénué de créativité. En boni, on retrouve un remix de "World, Hold On" par Axwell. Il s’agit d’un bon album dans le genre pop énergique. (février 2007)

½

The Slackers - Peculiar

The Slackers, Peculiar

Peculiar est le 6e album du groupe ska/reggae new yorkais The Slackers et c'est peut-être leur plus solide à ce jour. Dès les premiers moments, sur "86 The Mayo", on réalise que le groupe amène son son un peu plus loin, signe d'une grande maturité. On peut les comparer à The Clash et aux moments les moins acoustiques de Bob Marley & The Wailers. Par contre, le lien se fait de moins en moins instantanément avec les groupes de ska/punk à la Rancid. Ce que j'apprécie le plus des Slackers, mis à part la qualité de la majorité de leurs compositions, c'est leur utilisation extrêmement habile des cuivres qui ne sont jamais trop présents et qui viennent plutôt magnifiquement ajouter à la richesse musicale. C'est également le cas pour les quelques utilisations qu'ils font de l'orgue et du piano. Parmi mes pièces préférées, il y a le premier extrait, "Propaganda" (dont on retrouve le vidéoclip dans la portion multimédia), ainsi que la chanson-titre. La presque instrumentale "In Walked Capo" séduira non seulement les amateurs de reggae, mais aussi tout amateur de musique festive et de jazz. Un grand moment du disque! L'album se termine avec leur reprise toute personnelle de "I Shall Be Released" de Bob Dylan. Il y a bien quelques pièces un peu plus faibles, mais l'ensemble de 13 titres s'écoute à merveille, avec une qualité de réalisation irréprochable. Tout amateur de musique qui se fout des grands courants musicaux devrait porter attention à ce groupe qui mélange habilement les genres pour en faire un style totalement intemporel et universel. (avril 2006)

Hellcat / Epitaph

½

Solillaquists Of Sound - As If We Existed

Sol.illaquists Of Sound, As If We Existed

Voici un nouveau groupe hip hop qui a été découvert par le rappeur alternatif Sage Francis. Ils nous proposent une musique extrêmement riche et variée, parfois rap (avec Swamburger) et parfois chantée (avec Alexandrah). Cette musique intègre beaucoup plus que du simple rap grâce à de nombreux éléments de trip hop et de R&B. En plus, les textes sont d’une grande intelligence, ce qui peut créer un grand fossé avec le hip hop commercial tant adulé de nos jours. Sol.illaquists of Sound est un groupe qui s’adresse beaucoup plus aux amateurs de hip hop underground de qualité qui sont un peu dégoûtés par ce qu’on leur offre au quotidien. Ils seront tous ravis d’écouter les 12 pièces de cet album de 51 minutes qui se rapproche surtout de Pete Philly & Perquisite mélangé avec le meilleur des Black Eyed Peas et de Outkast. As If We Existed est un premier album solide pour ce groupe qui risque de devenir important dans le genre dans un futur pas si éloigné. (découverte du mois de janvier 2007)

Anti- / Epitaph

½

The Sound Of Animals Fighting - Lover, The Lord Has Left Us...

The Sound of Animals Fighting, Lover, The Lord Has Left Us…

Voici peut-être l’album le plus bizarre de 2006! The Sound of Animals Fighting est un collectif de musiciens anonymes qui proviendraient des groupes Circa Survive, Chiodos, Days Away, RX Bandits et The Autumns. Ils portent tous des masques d’animaux, d’où le nom du groupe. Lover, The Lord Has Left Us… est le 2e album du groupe, le premier s’étant vendu à 10 000 copies en 2005, seulement par le bouche à oreille. Pour l’enregistrement du disque, chacun des musiciens a travaillé de son côté, sans savoir ce qui avait été fait par les autres. L’improvisation occupe donc une place importante dans ce disque totalement expérimental. Certaines pièces sont complètement cacophoniques, alors que d’autres sont quand même assez bien cimentées. Dès le début de l’album, avec la douce "Skullflower", le nom qui m’est venu en tête est Björk, à qui j’ai aussi pensé à différents moments par la suite. En d’autres occasions, le groupe nous lance une guitare métal à la figure sur un fond de rythmes ou de sons bizarres en boucles. C’est donc avec une bien grande ouverture d’esprit qu’il faut aborder l’écoute de cet album. C’est de l’art à l’état pur, une originalité totale. Par contre, je ne suis plus trop sûr qu’on peut encore parler de musique ici, puisque la majorité de l’album est constituée de collages de bruits divers. Il y a bien une certaine mélodie qu’on peut capter à l’occasion, mais oubliez la chanson pop. On est dans un autre univers à des années-lumière! Si vous aimez l’art au sens large et êtes curieux, vous serez intéressés par cet album. Si c’est la musique qui vous allume, vous ne risquez pas de l’écouter à répétition. (juillet 2006)

Equal Vision

Gwen Stefani - The Sweet Escape

Gwen Stefani, The Sweet Escape

Après un premier album solo convaincant, la chanteuse de No Doubt se devait de nous en présenter un deuxième. Les quelques rares traces de rock encore présentes sur Love.Angel.Music.Baby. sont encore plus rares sur The Sweet Escape qui offre un mélange entre la pop des années 80 et le R&B des années 2000. Le meilleur exemple est l’excellente chanson-titre, une chanson estivale qui intègre autant la Madonna de ses débuts que le R&B actuel. Le principal problème de ce nouvel enregistrement est la présence de beaucoup trop de pièces qui ne sont pas à la hauteur. Plusieurs semblent être des pièces rejetées de la séance précédente en studio, ce qui donne beaucoup de remplissage inutile. Certaines sont carrément insupportables et viennent totalement gâcher le disque. Gwen s’entête un peu trop souvent à rapper, ce qui donne parfois des résultats gênants comme avec "Yummy", une copie bon marché des Black Eyed Peas mettant en vedette Pharrell. Elle devrait plutôt se concentrer sur la production de pièces dansantes solides à la "What You Waiting For?" qu’on pouvait entendre sur son album précédent. Une pièce de cette envergure manque définitivement à The Sweet Escape qui n’arrive à nous accrocher qu’en de rares occasions. (mars 2007)

Still My Queen - Make It Happen

Still My Queen, Make It Happen...

Quel est le lien entre ce nouveau groupe punk de Québec et Patrick Zabé, le célèbre chanteur des "excellentes" chansons "Agadou" et "Senior météo" (2 chansons que j'aurai en tête sans être capable de m'en débarrasser seulement à en écrire le titre)? Eh bien, son fils joue dans ce groupe... Vous me direz que vous vous en foutez royalement. Moi aussi, mais ça fait une bonne anecdote! Le groupe nous offre un son punk assez standard qui pourrait être comparé à un tas de groupes américains. Notons seulement que depuis leur fondation en 2003, ils ont fait la première partie de groupes comme Goldfinger, Silverstein, No Use For A Name et The Weakerthans. Leurs mélodies sont très efficaces et quelques pièces réussissent à faire leur place dans notre tête ("The Golden Years", "Eighteen Reasons", "Forever", etc.). Pour les fanatiques de punk moderne qui ne peuvent s'empêcher d'écouter tout ce qui se fait, Still My Queen vous en donnera pour votre argent. Pour les autres, la question est: "Pourquoi acheter ce groupe plutôt que tous les autres qui apparaissent chaque semaine?". La seule réponse est: "Pour encourager les talents québécois." L'album est présentement en vente (au magasin Exo et en ligne) et le groupe prévoit partir en tournée à travers le Canada et les États-Unis. (février 2006)

New Horizon

The Stills - Without Feathers

The Stills, Without Feathers

Suite au succès de l’album Logic Will Break Your Heart et du méga succès "Still In Love Song", les attentes étaient particulièrement grandes par rapport au 2e album du groupe montréalais The Stills. On peut les comparer à Doves, The Strokes et Interpol, alors que certaines pièces m’ont ramené 30 ans en arrière avec Elton John et David Bowie. L’utilisation abondante de piano et d’orgue Hammond différencie passablement Without Feathers de leur album précédent, le rapprochant peut-être un peu de The Arcade Fire par moments, l’autre groupe montréalais qui fait jaser à travers le monde. L’album ne contient que très peu de chansons ayant un potentiel commercial et vous devrez vraiment mettre un certain effort pour l’apprécier, puisqu’il contient encore plus d’expérimentations que le précédent. Il y a bien les accrocheuses "Helicopters" et "It Takes Time" qui peuvent nous ramener à la base qu’on connaissait du groupe et ainsi, nous déstabiliser un peu moins. Mais sinon, c’est une musique totalement alternative que vous propose le groupe. C’est un très bon album et The Stills demeure un groupe original et un joueur important dans la scène alternative montréalaise, si appréciée à travers le monde. Il faut noter la présence de Emily Haines (Metric, Broken Social Scene) qui vient prêter sa voix à la pièce "Baby Blues". Finalement, sur "Oh Shoplifter", c’est toute une kyrielle d’invités qui viennent jouer et claquer des mains dont Sam Roberts, Melissa Auf Der Maur, Gus Van Go et Broken Social Scene. (juillet 2006)

Vice / Warner

Strokes - First Impressions Of Earth

The Strokes, First Impressions Of Earth

3e album des New Yorkais de The Strokes, First Impressions Of Earth nous présente un changement de son important par rapport aux 2 premiers albums du groupe. Premièrement, exit le son garage qui a fait leur renommée et a carrément lancé une nouvelle vague au début des années 2000. Ici, on peut compter sur une production de grande qualité mettant bien en valeur autant les mélodies que les rythmiques accrocheuses du groupe. Ensuite, la voix de Julian Casablancas n'est désormais plus modifiée et on peut enfin l'apprécier totalement. Les critiques sont partagées depuis la sortie de ce nouvel album et j'avoue avoir eu un peu de difficulté à me forger ma propre opinion depuis quelques semaines. La première impression est grandement favorable, mais les pièces de remplissage viennent gâcher un peu la sauce. C'est que pour la première fois The Strokes nous offrent un album de plus de 35 minutes, soit un gros 52 minutes réparties sur 14 pièces. L'album débute avec "You Only Live Once", qui semble être une reprise de "I Want To Break Free" de Queen dans l'introduction, mais se transforme totalement ensuite pour devenir l'une des meilleures du disque. Quant au premier extrait, "Juicebox", elle est définitivement la meilleure de l'album avec une rythmique unique et inoubliable. Même si elle n'a rien à voir avec ce qu'on connaît du groupe, on l'adopte instantanément comme une pièce qui représente l'évolution du groupe. "Heart In A Cage" et la ballade "Razorblade" sont intéressantes, mais par la suite on est un peu plus partagés. Sur "Ask Me Anything" par exemple, on a l'impression d'écouter Rufus Wainwright nous dire qu'il n'a rien à nous dire ("I Have Nothing To Say" est répété en boucle par Casablancas). En fait, j'ai réalisé qu'il y a 2 façons bien distinctes d'écouter l'album. Si on l'écoute sans trop se poser de questions, on découvre un bon album qui s'écoute bien du début à la fin et que je préfère même à Room On Fire, leur précédent de lequel je n'avais pas retenu grand-chose. Si on l'écoute un peu plus attentivement, on y trouve des défauts, quelques comparaisons agaçantes qui peuvent s'apparenter à du plagiat et quelques pièces un peu plus ennuyantes ("15 minutes" est intolérable). C'est un bon album, mais il ne passera pas à l'histoire et ne s'approche certainement pas de la qualité de Is This It, leur premier album qui a chambardé le monde de la musique en 2001. Veuillez noter que vous pouvez aussi vous procurer l'album dans une version de luxe, mais ça n'en vaut pas le coût puisque vous n'aurez qu'une pochette un peu plus créative pour vos dollars additionnels, rien de bien impressionnant. (critique principale de mars 2006)

½

Tomi Swick - Stalled Out In The Doorway

Tomi Swick, Stalled Out In The Doorway

Tomi Swick est né à Hamilton en Ontario et s'est initié très jeune à la musique. Il a commencé à réaliser que c'était possible de faire une carrière en musique alors qu'il jouait dans un groupe local à l'âge de 19 ans. Faute de pouvoir obtenir un contrat de disque, il a quitté le groupe pour se lancer en solo. Il nous présente donc ici son tout premier album, Stalled Out In The Doorway. Il nous propose un son folk rock aux influences britanniques à la Radiohead, un groupe qu'il dit adorer surtout avec leur album The Bends. On peut aussi le comparer à Jeff Buckley, Ron Sexsmith et James Taylor. Il possède une très belle voix remplie d'émotion qui n'a rien à envier aux plus grands chanteurs de sa génération. Il porte une attention particulière aux textes et un de ses sujets récurrents est l'honnêteté. Ses chansons, souvent introspectives, possèdent de bonnes mélodies qui peuvent être attirantes pour les radios commerciales. On retrouve tout de même un peu de rock par-ci par-là ("Habits", etc.) et quelques pièces qui viennent prouver sa grande admiration pour Radiohead ("Come in 2s", la chanson-titre, etc.). Vous connaissez peut-être déjà "A Night Like This" qui était parue sur la compilation From The Heart parue en janvier dernier sur laquelle il était entouré de Josh Groban, Michael Bublé, James Blunt, Simple Plan, Collective Soul, Blue Rodeo et plusieurs autres. Vous pouvez présentement visionner le vidéoclip de l'excellente "Everything Is Alright", le plus récent extrait de cet album. Stalled Out In The Doorway constitue un premier album solide pour ce nouveau chanteur au talent plus que prometteur. Il y a bien quelques pièces que j'ai moins aimées, qui m'ont plutôt ennuyé, mais là c'est purement une question de goût personnel. Si vous aimez le folk rock de qualité, bien écrit et bien composé, Tomi Swick est un nom à retenir. (découverte du mois de septembre 2006)

Warner

½

Third Eye Blind - A Collection

Third Eye Blind, A Collection

Third Eye Blind a d’abord connu le succès avec son premier album, un album éponyme qui figure parmi les meilleurs disques pop rock de 1997. On y retrouvait plusieurs simples à succès dont "Semi-Charmed Life", qui les a lancés, "How’s It Going To Be", "Jumper" et "Losing A Whole Year". Le groupe a ensuite récidivé 2 ans plus tard avec Blue qui n’atteignait pas le même niveau de qualité malgré l’excellent premier succès "Never Let You Go" et d’autres grands succès radio. Ensuite, le départ du guitariste Kevin Cadogan a laissé un grand vide et le groupe a pris une pause avant son troisième album en 2003, Out Of The Vein, qui allait en laisser plusieurs indifférents. C’est donc après seulement 3 albums en moins de 10 ans qu’on nous propose une compilation des plus grands succès de Third Eye Blind. À écouter la première moitié des 19 pièces offertes, on réalise qu’ils en ont eu des succès radio puisqu’on les connaît toutes. Par la suite, il s’agit de succès un peu plus mitigés, mais tout de même de bonnes pièces. On y retrouve aussi quelques raretés qui seront très appréciées des fans qui possèdent déjà leurs 3 albums. Le livret contient beaucoup d’informations et les seuls véritables défauts de cette compilation sont le manque de chronologie et l’oubli d’un succès, "Anything". Sinon, il s’agit d’une excellente collection qui nous est offerte ici pour un des meilleurs groupes pop rock de la fin du siècle dernier. (septembre 2006)

Warner

Time Again - The Stories Are True

Time Again, The Stories Are True

Voici un vrai groupe punk comme il s’en fait de moins en moins de nos jours. Ce nouveau groupe californien nous propose son premier album de 13 pièces qui franchit à peine la barre des 28 minutes. On peut les comparer à The Unseen et Pennywise, avec quelques éléments de The Clash. Mais, c’est vraiment Rancid qui nous vient en tête, un peu trop d’ailleurs. Même le chanteur Daniel Dart chante comme Tim Armstrong et on peut s’en rendre compte sur la chanson-titre alors qu’Armstrong vient accompagner Dart et qu’on peut difficilement les différencier. On dirait carrément que Time Again est le petit frère qui copie son grand frère, son idole, parce qu’il a l’air tellement cool… Malgré ce parallèle gênant par moments, on retrouve de bien bonnes pièces punks qui nous frappent en plein visage. L’album débute dans un feu roulant avec "Junkies" et "Say Again", avant de ralentir quelque peu le rythme sur "Broken Bodies" et la décevante chanson-titre, bien différente des autres, mais une des moins bonnes de l’album. Par la suite, ce sera l’accélérateur au tapis qu’on passera à travers les 8 autres pièces de l’album jusqu’à la pièce ska "Streetwalker" qui conclut l’album, une des meilleures. Toutes les pièces sont énergiques, mais ne nous restent pas bien longtemps en tête. Pour les thèmes abordés, reprenez les sujets que nous ont présentés The Clash au cours de leur carrière et vous aurez une bonne idée de ce qui les inspire (société pourrie, vive l’anarchie, enfance difficile dans la criminalité et la drogue, etc.). C’est un album efficace pour se divertir, mais qu’il ne faut pas écouter trop attentivement et avec trop d’attentes. (découverte du mois de juillet 2006)

Hellcat / Epitaph

Tool - 10,000 Days

Tool, 10,000 Days

Après une pause de 5 ans remplie de projets parallèles, dont A Perfect Circle, Tool est de retour avec son métal progressif expérimental de qualité. 10,000 Days est le 4e album du groupe depuis 1993 et les fans de la première heure ne devraient pas être trop déboussolés par ce nouvel album. On retrouve en effet les mêmes éléments caractéristiques du groupe, soit la guitare et la basse lourdes, des rythmes particuliers, une atmosphère plutôt sombre et une créativité sans cesse renouvelée. Encore une fois, ne perdez pas votre temps à chercher la pièce à succès, car il n'y en aura pas. Tool nous offre plutôt des albums complets en soit dont aucune pièce ne ressort véritablement. Avec 10,000 Days, le groupe réussit à nouveau à transgresser les modes en nous proposant un produit plutôt difficile d'approche, mais qui mérite quelques écoutes attentives pour bien en découvrir toutes les subtilités. Le groupe réussit admirablement à aller puiser dans les origines mêmes du métal avec quelques éléments de Black Sabbath et de Blue Öyster Cult dans cette musique qui est pourtant bien de son époque. Là où le groupe va un peu plus loin que sur ses albums précédents, c'est au niveau des thèmes abordés. On sent un peu moins de colère et un peu plus d'introspection dans les textes de Maynard James Keenan. Il rend même hommage à sa mère décédée sur la pièce en 2 parties "Wings For Marie / 10,000 Days" qui totalise 17 minutes. Il y a bien "Vicarious" dans laquelle Keenan nous présente à nouveau ses frustrations alors qu'il émet un commentaire sur la télé-réalité, le bombardement d'information qu'on nous envoie et le fait que tout le monde semble maintenant vivre sa vie à travers les expériences des autres. Malgré des pièces qui dépassent souvent les 6 minutes, 10,000 Days nous offre une expérience musicale non seulement intéressante, mais extrêmement enrichissante. Lorsque les 76 minutes se terminent, on se dit même que Tool vient combler un trou important dans l'industrie musicale. Il y a beau avoir des groupes comme The Mars Volta et Coheed and Cambria qui nous offrent des albums solides, Tool occupe une place à part dans le métal progressif. On pourrait peut-être dire qu'ils sont le penchant introspectif de System Of A Down. Comme Tool ne fait jamais les choses à moitié, l'album nous est offert dans un magnifique boîtier avec lunettes 3D qui nous permettent d'apprécier la quantité d'oeuvres visuelles créatives qu'on y trouve. Ce nouvel album de Tool risque fort d'être l'album métal de 2006. (critique principale de juin 2006)

Vincent Vallières - Le repère tranquille

Vincent Vallières, Le repère tranquille

Chacun dans son espace a permis à Vincent Vallières de se faire connaître du grand public en 2003-2004 et de partir en tournée pour 150 spectacles. Il nous revient donc maintenant avec un 4e album très attendu, Le repère tranquille. Alors que sur Chacun dans son espace Vincent donnait parfois un ton pop rock à ses chansons folk rock, on peut dire qu'il revient ici à ses racines folks aux influences de Bob Dylan et de Tom Petty. Les arrangements sont simples mais efficaces et ils mettent toujours à l'avant-plan la voix de Vincent et sa guitare acoustique. Il a réalisé l'album lui-même en compagnie de son fidèle collaborateur, Éric Goulet, et les deux acolytes ont aussi effectué les arrangements avec David Laflèche. Le premier extrait, "Je pars à pied", donne un bon aperçu du style général qu'on retrouve sur le disque, tandis que "Café Lézard", un succès assuré, fait le pont avec son album précédent. Quant à "La toune à Gasse", elle fait partie de ces chansons qui nous restent en tête, même si on en retrouve un peu moins sur cet album qui peut moins être considéré comme un disque de route que le précédent. Quelques pièces particulièrement douces comme la chanson-titre m'ont un peu moins intéressé, mais il s'agit essentiellement d'une question de goût. On peut quand même encore entendre un peu de rock avec "Tôt ou tard" et un peu de country avec "Le bord de l'eau", 2 pièces avec beaucoup d'énergie. Même s'il est très différent de son album précédent, je considère Le repère tranquille comme un album dont la qualité s'y compare avantageusement. Vallières possède une écriture unique, une écriture qui se différencie de tout ce qu'on peut entendre au Québec. C'est donc un artiste totalement original qui demeure dans une classe à part. (octobre 2006)

BYC

½

Vanna - The Search Party Never Came

Vanna, The Search Party Never Came

Vanna est un jeune quintet de Boston qui nous présente ici son premier enregistrement, un mini-album de 6 titres et 22 minutes. On peut les comparer à Norma Jean et Underoath dans le genre post hardcore, mais leurs influences sont plutôt variées. Dès le début de "A Dead Language For A Dying Lady", j'ai cru entendre Coheed and Cambria, même si par la suite le groupe s'en différencie passablement. Vanna se distingue par un passage habile de la mélodie aux cris viscéraux. Le groupe y va parfois de rythmes saccadés et irréguliers qui ne vous permettront pas trop de taper du pied, surtout sur "That Champagne Feeling". Si vous aimez le mélange de métal et de punk hardcore, Vanna vous plaira sûrement et vous pouvez vous procurer ce mini-album en attendant un premier album complet. (septembre 2006)

Epitaph

Versus The Mirror - Home

Versus The Mirror, Home

Versus The Mirror est formé de jeunes du début de la vingtaine de Tucson en Arizona. Ils nous proposent un son post-hardcore où la guitare naturelle sans distorsion vient contraster avec la voix de David Siebold, un jeune chanteur-crieur de 19 ans seulement. Musicalement, le groupe crée une fusion parfaite entre la nouvelle génération et un son un peu plus vieillot, grâce à l'utilisation de vieux équipements, plutôt que de tout retravailler à l'ordinateur. Le groupe, qui pratique énormément, a voulu recréer sur Home le son du direct, sans retouches artificielles. Le résultat est concluant et j'ai bien aimé la créativité musicale du groupe. En fait, le seul point qui m'a embêté est la voix criarde du chanteur qui ne semble pas appropriée à cette musique d'une certaine profondeur. Il y a peut-être aussi le fait que je ne suis plus capable d'écouter ce type de voix, mais là c'est mon opinion personnelle. C'est qu'il me semble que le contraste entre la musique et la voix, qui peut être parfois intéressant, est plus souvent incompatible. Il s'agit tout de même d'un premier album réussi pour ce groupe dont le talent est déjà bien présent et devrait se développer dans le futur. (découverte du mois de juin 2006)

Equal Vision

Vulgaires Machins - Compter les corps

Vulgaires Machins, Compter les corps

Voici enfin le très attendu nouvel album du groupe québécois Vulgaires Machins, 4 ans après Aimer le mal. Il y a déjà plus de 10 ans que le quatuor de Granby sillonne le Québec avec son punk énergique. On peut les classer comme un groupe de pop punk social alors qu'ils ne se gênent absolument pas pour dénoncer les côtés les plus sombres de notre société. C'est le cas pour les 16 textes présentés ici, même dans l'intro! Ces textes sont encore une fois présentés sur une musique énergique à souhait mise en évidence par la réalisation solide de Gus van Go qui a travaillé entre autres avec The Stills et Priestess. Ils ouvrent également leurs horizons musicaux sur des rythmes différents comme "Je m'appelle Guillaume", "Dans le vide" et "Lithium" qui ont un rythme beaucoup plus lent que ce à quoi ils nous ont habitués. Les mélodies sont d'une grande efficacité, avec de belles harmonies vocales de Guillaume Beauregard et Marie-Eve Roy. Musicalement, il y a bien quelques pièces qui m'ont laissé quelque peu sur mon appétit au point de vue de la créativité, mais les textes sont toujours intéressants et on ne peut les ignorer, même pour quelqu'un comme moi qui ne porte que très peu attention aux textes habituellement, la musique étant toujours mon point d'intérêt. Si vous avez entendu leur succès "Puits sans fond", vous l'avez probablement encore en tête. D'autres pièces sont tout aussi excellentes comme "Légaliser l'héroïne" (ma préférée), "La télé me regarde", "Arrachez-moi les yeux" et la chanson-titre. C'est un album de qualité que nous offre Vulgaires Machins, possiblement le meilleur parmi leurs 5 albums à ce jour. (septembre 2006)

Indica

½

Tom Waits - Orphans: Brawlers, Bawlers & Bastards

Tom Waits, Orphans: Brawlers, Bawlers & Bastards (3 CD)

Tom Waits a une carrière qui couvre 4 décennies et plus de 20 albums. Il est considéré comme un innovateur dans le sens le plus pur du terme, alors qu’il a expérimenté tout au long de sa carrière et a influencé des tas d’artistes, incluant nul autre que Bob Dylan. Orphans : Brawlers, Bawlers and Bastards est un album de 3 disques sur lesquels on peut entendre 56 chansons rares ou jamais entendues auparavant. Parmi elles, on en retrouve une trentaine qui ont été réenregistrées au cours des dernières années grâce à son épouse et fidèle collaboratrice Kathleen Brennan. Cette édition limitée de luxe propose en plus un magnifique livret de 94 pages avec textes et photos rares. Chacun des CD regroupe les chansons d’un genre particulier. Sur Brawlers, on peut entendre les pièces les plus rock et blues, le style que je préfère de Waits. On peut y entendre de très bonnes pièces de blues garage que ne renieraient pas des groupes actuels comme les Black Keys. Bawlers présente essentiellement des ballades qui peuvent aller du country à la musique de crooners. Finalement, Bastards nous offre un ramassis des pièces les plus expérimentales, souvent particulièrement bizarres, qui me rendent un peu plus récalcitrant vis-à-vis la musique de Waits, mais qui l’a en quelque sorte rendu célèbre. À plusieurs moments à travers ces 3 heures de musique vous entendrez un Tom Waits plus chantant et dansant que jamais. Il y en a donc pour tous les goûts sur cet album qui pourra plaire autant à ses fans qu’à de nouveaux adeptes en certaines occasions. Le seul problème, c’est que l’album est beaucoup trop long pour en écouter les 3 disques en une seule fois. Il s’écoute plutôt un CD à la fois et peut aussi sembler inégal par moments, passant d’une pièce excellente à une autre beaucoup plus ordinaire. Selon moi, il s’agit essentiellement d’un album pour collectionneurs et, évidemment, pour les fans invétérés de Tom Waits. (janvier 2007)

Anti- / Epitaph

½

Westbound Train - Transitions

Westbound Train, Transitions

Westbound Train est un groupe de Boston qui nous offre ici son 3e album, le 1er sur Hellcat Records. Ils jouent un mélange de ska et de reggae fortement influencé du reggae jamaïcain des années 60. On peut aussi y entendre des éléments de jazz (surtout grâce à l'utilisation des cuivres), de rock, de soul, de R&B, de funk et de Motown. Dès l'écoute de la pièce "Please Forgive Me", on se retrouve presque déjà convaincu que ce sera un bon album tellement elle est entraînante et inoubliable. Ce ne sont évidemment pas toutes les pièces qui possèdent un tel potentiel commercial, sauf que les faiblesses sont rares et que l'album s'écoute merveilleusement bien du début à la fin. Rythmes efficaces et mélodies remarquables représentent une recette gagnante sur cet album qui pourrait très bien s'adresser à un large public. Il ne connaîtra malheureusement probablement pas le succès qu'il mérite parce que son style est en dehors des modes actuelles. Mais, si vous aimez la musique créative et énergique, Westbound Train représente un investissement judicieux. (novembre 2006)

Hellcat / Epitaph

½

The Who - Endless Wire

The Who, Endless Wire

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

C’est un événement… et c’est peu dire. C’est même assez terrifiant de s’attaquer à la chronique d’un disque qui a une histoire, ou surtout à un disque nouveau de l’un des plus grands groupes de rock de tous les temps. Le premier album studio des Who depuis 25 longues années. En 1982 le groupe se sépare, et ne se retrouvera assez régulièrement qu’à partir de la fin des années 80. Keith Moon est mort depuis longtemps déjà… Puis c’est Entwistle, bassiste historique des anglais, qui rend l’âme avant la tournée américaine de 2002. Mais les Who tiennent encore debout, et les prestations live de Townshend et Daltrey tiennent encore grandement la route, et les puissantes versions des hits comme "Won’t Get Fooled Again" résonnent encore des soirs de Live 8… Townshend retrouve peu à peu la verve et la plume pour composer de nouveaux titres, pour un nouvel album… qui fait peur. Difficile de rester objectif, et tout en essayant d’occulter le lourd passif du groupe, pour rester objectif, on ne peut définitivement pas s’en détacher. Derrière cette pochette hideuse (le graphique ne fait pas la musique), c’est bel et bien la galette qui nous intéresse. Endless Wire est composé d’une partie album traditionnelle, et d’un mini opéra, Wire & Glass, sorti durant l’été chez les English. C'est surtout effrayant de devoir ouvrir le boîtier pour récupérer le disque, pas n'importe quel disque, et pas n'importe quel groupe... Ce sont bien les créateurs de Tommy, My Generation et Who's Next... rien que ça! Le disque démarre sur un écho proche de "Baba O’ Riley"… mais la comparaison s’arrête là. Globalement, la section rythmique est loin d’être celle du duo Entwistle/Moon. Plus ennuyeux encore, on ne retrouve pas les coups de riffs et accords tranchants de Pete Townshend et la voix de Daltrey est… particulière. On dirait que le chanteur s’essouffle et a du mal à suivre. Par contre, "A Man In A Purple Dress" est une franche réussite. Entièrement joué en acoustique, la voix de Daltrey ressort mieux, avec plus d'émotion et moins de souffrance apparente. Et, finalement, tout au long de l'album, ce sont ces titres acoustiques qui sont les plus réussis, avec "Two Thousand Years" par exemple. Townshend, lui aussi, tente l'exercice du chant avec une voix plus bluesy, mais pas très convaincante... On attend toujours l'explosion, la puissance, la marque de fabrique des Who, mais elle ne viendra pas réellement. C'est vrai que "It's Not Enough" est un bon titre, plus pêchu, réussi, mais pas incontournable, et l'album finira par laisser un petit goût amer, de « peut mieux faire », c'est sûr. Wire & Glass démarre, pour un mini opéra d'un peu plus de dix minutes. On ressent là un peu plus de « grandiose », avec une rythmique de batterie, plus fournie, plus lourde, un peu plus proche de celle de Keith Moon. Mais le soufflet retombera parce que même si certains passages sont assez réussis, dans sa globalité, ça manque d'émotion. Difficile donc de tenir la comparaison avec Tommy... Endless Wire est un album qui souffre forcément du passé légendaire du groupe, et de son principal compositeur de génie. Clairement dit, impossible d'être objectif quand on connaît tout le reste de l'oeuvre des Who. Cela dit, c'est loin d'être un raté inécoutable, mais je ne crois pas que, même avec le temps, il devienne incontournable. (janvier 2007)

Amy Winehouse - Back To Black

Amy Winehouse, Back To Black

Amy Winehouse est une jeune chanteuse londonienne qui est célèbre autant par sa voix soul et jazz puissante que par ses abus d’alcool. Sa compagnie de gérance lui a d’ailleurs demandé d’aller en désintoxication en 2006, mais c’est plutôt devenu le sujet du premier extrait de son nouvel album, le succès "Rehab", alors qu’elle a laissé tomber la compagnie. C’est cette pièce qui démarre Back To Black, son 2e disque, et qui marque le pas de cet album aux influences diverses. Elle tire en effet son inspiration en partie des classiques jazz et soul et du R&B américain des dernières années. On peut la comparer à un moment ou à un autre à Lauryn Hill, Macy Gray, Norah Jones, Joss Stone et Billie Holiday et sa voix lui donne inévitablement une longueur d’avance sur ses plus proches compétitrices dans le genre R&B. En plus, cette jeune femme écrit toutes ses chansons et fait preuve d’une grande créativité. Sa capacité exceptionnelle à mélanger les styles fait en sorte qu’elle nous arrive avec une musique totalement originale dans un genre où la formule préconstruite est généralement la norme. Les succès potentiels sont nombreux et, malgré quelques moments qui ont moins su attirer mon attention, je peux affirmer que c’est un album extrêmement solide qui nous est présenté ici. Son principal défaut : il est trop court avec seulement 10 pièces totalisant 32 minutes… (juin 2007)

Island / Universal

½

Wolfmother - Wolfmother

Wolfmother, Wolfmother

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Chaque année, on cherche ce que l'on appelle « les nouvelles sensations de la scène rock »... Nom à la con! Et bien, pour reprendre l'expression, si on devait en trouver au moins une parmi d'autres, cette année, ça serait sûrement Wolfmother. Trio australien créé en 2000, les influences des trois garçons sont flagrantes, et les intentions musicales sont tout de suite appuyées. Ces trois gamins sont shootés aux premières gloires du hard rock, de Led Zeppelin à Black Sabbath. Wolmother, ça sonne fort et très lourd. Ce qui fait penser à Led Zep, c'est un peu ce son, pas horriblement saturé, mais quand même très lourd et pesant. Le batteur matraque ses fûts, le guitariste plaque des accords de plomb, le tout chanté avec une voix très puissante parfois très aigue. 13 titres sur ce premier album, 13 compositions du groupe! Et pourtant, ils ont du mal à faire dans l'originalité... Ce n'est pas grave en soit, parce que ce qu'ils font, ils le font bien. Mais quand même, ils seraient arrivés quelques années avant, le résultat aurait été sacrément différent. A vouloir faire du nouveau avec de l'ancien, et y apporter un peu de sang neuf, Wolfmother a trop tendance à se rapprocher du son White Stripes, la patte de Jack White en moins... Mais les Wolfmother dégagent une énergie débordante dès le premier morceau, "Dimension", son riff d’intro et sa montée en puissance à chaque refrain. "White Unicorn", lui aussi, est un titre plutôt bien foutu, avec une influence indéniable dans le chant et les sons de guitares de Jack White. Parmi leurs réussites également, "Where Eagles Have Been", "Joker & The Thief" et sa rythmique de malade ou "Mind’s Eye", une ballade crépusculaire avec de superbes incursions de claviers. En définitive, ce premier disque des australiens est assez réjouissant, bien réalisé, avec des qualités au chant et dans les compos qu’il ne faut surtout pas négliger. Dans un autre contexte, il aurait sûrement mérité meilleure sanction. (décembre 2006)

½

Thom Yorke - The Eraser

Thom Yorke, The Eraser

Ce premier album solo par Thom Yorke n'est pas très éloigné de certains albums de son groupe, Radiohead. Très atmosphérique et essentiellement électronique, il n'est pas sans nous rappeler les expérimentations de Kid A avec des éléments comparables à Ok Computer. La principale différence avec ce dernier, c'est l'uniformité de The Eraser et le manque d'énergie qu'on y retrouve. Ce n'est assurément pas un album pour vous donner un "boost" d'énergie si vous vous sentez amorphe. Il s'agit plutôt d'un album extrêmement relaxant qu'on pourrait comparer en partie à Björk. Cette uniformité peut être lassante au départ, surtout lorsqu'on arrive dans la deuxième moitié du disque, mais après plusieurs écoutes les différences entre chaque pièce nous semblent plus évidentes et plus intéressantes. C'est tout de même une version dénudée de ce que nous propose habituellement Radiohead, et on ne fait qu'espérer un nouvel album du groupe prochainement en écoutant ce projet solo. Même si Yorke travaille ici sans les autres membres du groupe, il peut tout de même compter sur la présence du réalisateur Nigel Godrich, un collaborateur de longue date de Radiohead, qui fait les arrangements en plus de jouer quelques instruments additionnels. (février 2007)

½

YouInSeries - Outside We Are Fine

YouInSeries, Outside We Are Fine

YouInSeries est un nouveau groupe de Las Vegas composé de 5 jeunes d'à peine 20 ans. Ils nous proposent une musique post-hardcore qu'on peut comparer à Circa Survive, Taking Back Sunday et The Mars Volta. Les mélodies sont efficaces et les rythmes sont plutôt irréguliers, question de nous garder aux aguets. Malgré tous les éléments intéressants et de qualité qu'on retrouve sur cet album, il n'a pas vraiment réussi à capter mon attention. Les pièces se ressemblent toutes, donc vous avez intérêt à apprécier dès le début pour que les 35 minutes de l'album ne vous paraissent pas trop longues. C'est un produit de qualité, bien réalisé et on voit que les gars sont bourrés de talent, mais il faudra patienter un peu pour découvrir leur véritable potentiel. En attendant, les amateurs du genre apprécieront tout de même. (août 2006)

Equal Vision

Neil Young - Living With War: Raw

Neil Young, Living With War: Raw (édition spéciale CD + DVD)

Lancé plus tôt en 2006, l'album de protestation Living with War avait été enregistré à la vitesse de l'éclair et mis sur le web avant sa parution officielle. On en retrouve maintenant une nouvelle version avec un DVD en boni. Le DVD de 82 minutes contient des séquences en studio en alternance avec chaque pièce de l'album présentée sur des images de guerre et autres dans un format caricaturant CNN (qui devient LWW pour présenter la guerre en continu). Toutes les images présentées viennent encore plus appuyer le thème même de l'album qui est de dénoncer la guerre, mais aussi le réchauffement de la planète, la surconsommation, etc. Une chose que j'ai bien aimé est qu'on nous présente tous les présidents américains pendant la pièce "Lookin' for a Leader". Cet album est possiblement l'album le plus engagé de Neil Young à ce jour, alors qu'il dit ce qu'il a à dire sans détour. Il présente 9 pièces avant de conclure avec "America the Beautiful". Musicalement, le disque demeure dans un genre qui nous est bien familier, soit le folk rock unique à Neil Young. L'album souffre d'une certaine uniformité qui fait qu'on finit par s'en lasser (je parle toujours de la musique). Par contre, les textes ne laisseront personne indifférent. "After the Garden" dénonce le réchauffement de la planète et "The Restless Consumer", la surconsommation. La majorité du reste de l'album traite de la guerre et de tout ce qui l'entoure et on peut sentir un certain défoulement contre le président Bush sur 2 pièces (au moins) : "Let's Impeach the President" et "Lookin' for a Leader". Malgré son uniformité musicale, je dois dire qu'on retrouve de très bonnes pièces accrocheuses sur Living with War qui en font certainement un de ses bons albums des 10 ou 15 dernières années. En plus, l'album possède une dimension instructive intéressante qui pourra conscientiser un grand nombre de gens. (février 2007)

Reprise / Warner

½

Neil Young & Crazy Horse - Live At The Fillmore East

Neil Young & Crazy Horse, Live At The Fillmore East

Voici le premier volume à paraître de la série The Neil Young Performance Series Archives, enregistré les 6 et 7 mars 1970. Il s’agit d’une portion d’un concert légendaire que nous présente la formation originale de Crazy Horse avec Ralph Molina, Billy Talbot, le regretté Danny Whitten (qui allait décéder 2 ans plus tard d’une surdose d’héroïne) and Jack Nitzsche. Le groupe n’avait alors qu’un album à son actif, donc on peut affirmer qu’on retrouve ici pratiquement leurs débuts sur scène. On n’y trouve que 6 titres, mais qui totalisent tout de même 43 minutes. L’album débute en force avec l’excellente "Everybody Knows This Is Nowhere" qui est suivie de "Winterlong" et du succès "Down By the River" (qui s’étire à plus de 12 minutes). La deuxième moitié inclut "Wonderin’", "Come On Baby Let’s Go Downtown" (écrite par le guitariste Danny Whitten) et "Cowgirl In the Sand" (16 minutes pour conclure le disque). Le principal point négatif de l’album est que lors de cette tournée, Young débutait le spectacle seul sur scène pour quelques pièces acoustiques et qu’on n’en retrouve aucune ici. La pochette est sobre, mais il est tout de même intéressant d’y lire les commentaires de l’époque à propos du concert. Notons que lors de cette performance, le groupe avait été précédé sur scène par le légendaire jazzman Miles Davis et le Steve Miller Blues Band. C’est un disque qui intéressera surtout les fans invétérés de Neil Young et les collectionneurs. C’est très bon, mais incomplet… (février 2007)

Reprise / Warner

Yusuf - An Other Cup

Yusuf, An Other Cup

Cat Stevens a connu passablement de succès dans les années 70 avec un folk rock inspiré. Après s’être converti à la religion musulmane en 1977, il a décidé de changer son nom pour Yusuf Islam. Le dernier album studio de Cat Stevens a été lancé à la fin de 1978 et il s’est ensuite éloigné du monde de la musique pendant de nombreuses années. Avec An Other Cup, c'est son premier album en 28 ans qu'on retrouve sur les tablettes, le premier véritable album sous le nom de Yusuf. Il reprend exactement là où Cat Stevens avait laissé avec une musique folk introspective extrêmement riche musicalement. Il y intègre en plus certains éléments de musique du monde, surtout avec des percussions, qui viennent enrichir sa musique basée sur la guitare acoustique. On retrouve aussi du piano et des cuivres qui nous amènent à l’occasion dans les environs du jazz ("I Think I See the Light", etc.). Ses textes sont plutôt positifs et spirituels et traitent énormément de bonheur, de paix et d’amour. On retrouve une reprise des Animals, "Don’t Let Me Be Misunderstood", avec des orchestrations qui la rendent pratiquement méconnaissable. Sans être un album époustouflant, An Other Cup peut tout de même donner un aperçu du talent de Cat Stevens à une nouvelle génération qui ne l’aurait pas connu à l’époque. Quant à ses fans, ils pourront facilement rembarquer dans l’aventure sans être trop dépaysés. (janvier 2007)

Atlantic / Warner

½

Compilations:

 

 

Bon cop, bad cop (musique originale)

Bon cop, bad cop (musique originale)

Depuis sa sortie dans les salles de cinéma le 4 août, le film Bon cop, bad cop, écrit par Patrick Huard, bat tous les records au guichet. Il faut donc prévoir un grand succès pour la bande originale que je vous présente ici. La chanson-thème, "Tattoo", est d’Éric Lapointe et est une de ses pièces les plus lourdes à ce jour, puisqu’il a avoué avoir laissé de côté les standards radiophoniques pour son écriture. Sans être renversante, elle est efficace. Par la suite, on retrouve une excellente pièce de Jakalope ("Upside Down"), que je ne connaissais pas et qui m’a agréablement surpris. Sam Roberts nous présente une chanson en français, "Embrace-moi", et on retrouve des pièces de Mentake et Mobile. Du heavy metal d’Éric Lapointe, on passe à la douceur folk de Florent Vollant et jazz de Bet.e and Stef. Mais, que voulez-vous? Une bande originale de film a généralement cet inconvénient d’aller dans un peu toutes les directions. On va même jusqu’au yé-yé des années 60 avec une pièce de la chanteuse Dany Aubé. Les chansons francophones et anglophones se côtoient avant de conclure le disque avec une version instrumentale de "Tattoo". Malgré les nombreux changements de directions et de styles, plusieurs excellentes pièces par de très bons artistes nous sont offertes sur cette compilation qui a tout pour battre des records de ventes pour une bande originale de film. Il s’agit d’un bien bon disque dans le genre "touche à tout", qui fera en sorte que vous y trouverez votre compte à un moment ou à un autre, mais difficilement d’un bout à l’autre. (septembre 2006)

Diffusion YFB

Fiori: Un musicien parmi tant d'autres

Fiori: Un musicien parmi tant d'autres

J’avoue que j’étais plutôt craintif à l’écoute d’un album hommage à Serge Fiori. Leader d’Harmonium, il est possiblement le compositeur le plus créatif qu’on ait connu au Québec, produisant avec son groupe une trilogie qui n’a rien à envier aux plus grands de la planète. Un tel hommage représente souvent une déception, les artistes présents pouvant difficilement égaler la version originale. Soit on reprend les chansons tel quel, ce qui n’est d’aucune utilité, ou soit on les modifie drastiquement, ce qui peut facilement démolir une pièce qui était de grande qualité au départ. Ici, il y a un peu des deux, en plus de quelques grandes réussites. Au début du disque, la version de Marc Déry de "Aujourd’hui, je dis bonjour à la vie", ainsi que celle de Mes Aïeux de "100 000 raisons" sont plutôt fidèles aux originales. Par contre, la version en italien de "Dixie" par Marco Calliari (qui devient "Che la Vita") nous amène dans un autre univers et nous la fait redécouvrir. Catherine Durand reprend magnifiquement de sa voix douce le classique "Pour un instant", un des bons moments du disque. Par contre, on ne peut pas en dire autant de l’autre grand classique "Un musicien parmi tant d’autres" que Boom Desjardins reprend en apportant même des modifications à la mélodie (quel sacrilège!). Sans être inintéressante, elle est bien loin de la version originale d’Harmonium. La version de "L’exil" par Éric Lapointe est très efficace, alors que les autres artistes présentent des interprétations correctes, sans être renversantes. On retrouve France D’Amour ("Viens danser"), Nanette Workman ("Chasseur") et Bruno Pelletier ("La moitié du monde"). Deux collectifs d’artistes interprètent "Ça fait du bien" et "Histoire sans paroles". En prime, on retrouve Diane Dufresne sur une version en spectacle inédite de 1977 de "Un musicien parmi tant d’autres", ainsi que sur un duo avec Serge Fiori de 1977, "Duodadieu". Finalement, Éric Lapointe nous offre une version rock de "Folle de nuit". En bout de ligne, rien ne vous chavirera véritablement sur cet album hommage, les meilleures versions se trouvant toujours sur les 3 albums d’Harmonium, ainsi que sur l’album de Fiori avec Richard Séguin. (décembre 2006)

½

Give 'Em The Boot Vol. 5

Give 'Em The Boot V

Pour une 5e fois, l'étiquette punk Hellcat Records nous présente sa compilation de ses meilleurs artistes. On y trouve 18 pièces en tout dont plusieurs tirées d'albums récents de ces artistes. Il y a entre autres parmi les plus intéressantes des pièces de Dropkick Murphys, Time Again, Tiger Army, The Slackers, The Aggrolites, HorrorPops, Lars Frederiksen and The Bastards et Nekromantix. Mais, selon moi, ce qui rend cette compilation vraiment intéressante, ce sont les pièces inédites qu'on y présente. On trouve une nouvelle pièce de Rancid, une pièce du prochain album de Left Alone (assez décevante comparativement aux compositions de leur précédent album qui était excellent), ainsi que des titres inédits de The Unseen (une de mes préférées), Roger Miret and The Disasters et Orange. Il y a aussi un certain nombre de groupes que je découvre, ce qui est toujours plaisant : The Heart Attacks, Mercy Killers, Westbound Train, Static Thought et Los Difuntos. C'est une compilation parfaite pour les amateurs de la musique de chez Hellcat Records, ainsi que pour ceux qui voudraient découvrir des groupes talentueux dans le genre punk rock et ses dérivés. (juillet 2006)

Hellcat / Epitaph

½

Revolution Rock: Joe Strummer Memorial Night at Klubi, Tampere Finland

Revolution Rock: Joe Strummer Memorial Night at Klubi, Tampere Finland (2006)

Le 29 décembre 2004, un spectacle hommage à Joe Strummer a eu lieu en Finlande et on le retrouve maintenant sur CD. En ouverture, on peut entendre 3 pièces de Strummer par JS & The Strummers : "Keys To Your Heart", "Harder They Come" et "Coma Girl". Mais l’essentiel du disque est par le groupe Control qui joue les pièces de The Clash en Finlande depuis une vingtaine d’années. On les retrouve en compagnie de nombreux artistes invités pour interpréter tous les plus grands classiques du groupe. Ils offrent même une version de "London’s Burning" en finlandais qui devient "Kotka palaa". Le CD se termine avec un méga jam pour "White Riot". L’interprétation est quelquefois légèrement déficiente en cours de CD, mais l’énergie est définitivement au rendez-vous. Une curiosité intéressante pour les fans de Joe Strummer et The Clash… (juin 2007)

LampLite

Various Artists - Rogue's Gallery: Pirate Ballads, Sea Songs & Chanteys (2 CD)

Rogue's Gallery: Pirate Ballads, Sea Songs, & Chanteys (2 CD)

Dans la foulée du film Pirates des Caraïbes II (Pirates of the Caribbean II), l'idée de cet album est née dans la tête du réalisateur du film, Gore Verbinski, et ses amis Johnny Depp et Brett Gurewitz (de Bad Religion, mais aussi propriétaire des étiquettes Anti et Epitaph). L'idée était de fouiller à la recherche de pièces anciennes chantées sur les mers du monde et de les reprendre avec des artistes contemporains de tout acabit. Le résultat est cet album double de 43 titres, un album de pièces folk qui en séduira plus d'un. On y retrouve des interprètes de grande envergure, ainsi que des chanteurs folk un peu moins connus du grand public. Parmi les noms plus connus, mentionnons Bono, Sting, Lou Reed, Nick Cave, Bryan Ferry, Lucinda Williams, Jack Shit, Andrea Corr, Jolie Holland, Loudon Wainwright III (le père de Rufus et Martha), ainsi qu'un duo de Rufus Wainwright avec sa mère Kate McGarrigle. Je dois dire que j'étais un peu réticent au départ à l'écoute d'un album double de chansons folks pas trop connues, mais la surprise a été plutôt agréable. C'est que ce sont pour la plupart des chansons à la mélodie inoubliable, des chansons qui nous restent inévitablement en tête. C'est certain qu'il ne faut pas être trop réfractaire à la musique ancienne ainsi qu'aux instruments traditionnels, mais il est plutôt facile de se laisser accrocher par cette musique douce mais entraînante à la fois. Malgré quelques pièces un peu moins impressionnantes, c'est un album que vous adorerez comme musique de fond. (octobre 2006)

Anti- / Epitaph

Salut Joe!

Salut Joe!

Salut Joe! est un hommage au regretté chanteur pop français Joe Dassin. Ce disque entièrement québécois inclut 13 de ses plus grands succès repris dans des versions tout de même fidèles aux originales, malgré l’ajout de la personnalité de chacun des interprètes. Stefie Shock nous offre "Le moustique" dès l’ouverture, lui qui l’interprétait déjà en spectacle. Par la suite, Les Respectables nous présentent une bonne version de "Siffler sur la colline", avant que Pierre Lapointe reprenne "Dans les yeux d’Émilie", une pièce qui lui colle à la peau. Une des plus belles surprises de l’album est sans contredit l’excellente "Salut les amoureux" interprétée par les comédiens et animateurs Guy A. Lepage et Marc Labrèche. Dobacaracol apporte sa couleur habituelle à "Et si tu n’existais pas", avant que le rockeur Éric Lapointe égratigne quelque peu "À toi" (mais dans le bon sens). Une autre surprise du disque est la présence du groupe garage Les Breastfeeders sur "Bip-Bip". Mario Pelchat offre sa voix à "Les Champs Élysées" et le disque se termine par un excellent duo de Mara Tremblay et Stefie Shock pour le classique "L’été indien". Les autres interprètes sont Patrick Norman ("Dans la brume du matin"), Sébastien Lacombe ("Le petit pain au chocolat"), Mélanie Renaud ("Il était une fois nous deux") et Raphaël Torr ("L’Amérique"). Si vous n’aimez pas les chansons pop bonbon de Joe Dassin, vous ne les apprécierez sûrement pas plus après l’écoute de cet album. Par contre, vous pourrez y découvrir tous ses plus grands succès avec une saveur un peu plus moderne. Et vous vous retrouverez à les fredonner pendant des semaines… (décembre 2006)

Unsound

Unsound (CD + DVD)

Après 10 éditions de la compilation Punk-O-Rama, une collection des meilleurs artistes de l’étiquette Epitaph, voici maintenant Unsound qui poursuit dans la même veine. On y retrouve 17 pièces d’artistes en vogue présentement sur Epitaph, essentiellement dans le genre punk rock, mais avec aussi un peu de hardcore et de hip hop underground. La compilation est transportée par l’excellente "The Latest Plague" de From First To Last tirée d’un des meilleurs albums de l’année chez Epitaph, Heroine. On en retrouve en plus un remix d’Atticus à la toute fin. Bad Religion (avec "Los Angeles Is Burning"), Pennywise et The Bouncing Souls viennent mettre une touche d’expérience dans cette compilation où les jeunes groupes sont très présents. Parmi les plus intéressants, notons Escape The Fate, The Matches et Vanna. On retrouve également un remix de "The Buzz Kill" du rappeur Sage Francis. Le DVD boni contient 10 vidéoclips de 9 des artistes déjà présentés sur le CD avec des pièces différentes, sauf dans le cas de From First To Last et Bad Religion dont on retrouve les vidéoclips des pièces du CD. Le 10e vidéoclip présenté est celui du très bizarre Robocop Kraus avec "You Don’t Have To Shout", tirée de l’excellent album They Think They Are The Robocop Kraus. Unsound va dans différentes directions ce qui peut être un peu agaçant et faire en sorte qu’on apprécie seulement certaines portions du CD. Mais, vous aurez quand même un bon aperçu de ce qui vous est présentement offert par Epitaph. (septembre 2006)

Epitaph

½

 

 

 

     

     

 

 

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