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3 Doors Down,
Seventeen Days
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Le Grunge après l’heure
? Les américains de 3 Doors Down fêtent, en 2005, leur douzième année
d’existence, et (uniquement) leur troisième album, après The
Better Life en 2000 et Away
From The Sun en 2002. Sevrés aux Metallica, Soungarden
et autre Pearl Jam, 3 Doors Down revient avec Seventeen Days
et ressuscite (en quelque sorte) le style grunge qui n’est pourtant plus au
sommet… Les deux premiers opus du groupe ont connu le succès dans les bacs,
les critiques restant moitié convaincues, moitié mitigées… (NDLR : Pour ma
part, je connais uniquement le second, qui m’avait fait plutôt bonne
impression, sans révolutionner le genre…). Et Seventeen Days
garde la recette du succès, jouant à la fois sur des mélodies acoustiques
lissées, et des montées en puissance résolument métal. 3 Doors Down a ce don
pour réaliser l’enchaînement parfait, la conjonction de la force et de la
légèreté… les ballades savoureuses et les morceaux agressifs : le parfait « Grunge FM ». Au niveau voix, c’est assez rauque, avec des allures indéniables
de Eddie Vedder (Pearl Jam) et Chad Kroeger (Nickelback),
même si les deux ne sont pas comparables… Quelques morceaux ne manquent
d’ailleurs pas de saveur ("Landing On London", "The Real Life"), et
se laissent largement écouter et, commercialement, le pari semble réussi !
N’allez pas chercher dans 3 Doors Down le nouveau souffle du rock n’ roll, ou
les pionniers d’un genre à part, mais simplement les bons disciples des grands
groupes grunge des 90’s. (avril 2005)
½
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50 Cent,
The Massacre
50 Cent a fait une
entrée remarquée dans le paysage hip hop en 2003, essentiellement grâce au
coup de pouce de Eminem, mais aussi grâce à une personnalité
particulière qui attire les curieux. En effet, ce n'est pas tous les jours
que l'on voit un nouvel artiste se promener avec une horde de gardes du
corps et une veste pare-balles. C'est que ce musicien au lourd passé
criminel est sans cesse poursuivi par d'anciennes relations peu
recommandables. Il affirme que c'est la musique qui lui a permis de se
sortir de ce dangereux milieu, heureusement. La promotion autour de la
sortie de son nouvel album a encore une fois été appuyée sur la réputation
du bonhomme. Il devait être lancé à la St-Valentin et s'intituler
Valentine's Day Massacre, mais on a repoussé sa sortie de quelques
semaines et il s'intitule simplement The Massacre, rien de bien
plus rassurant. Par contre, à part quelques coups de feu à l'occasion dont
l'intro, c'est un album passablement doux que nous offre le gangster, avec
même un peu de soul par moments. On y retrouve de très bonnes pièces comme
le premier simple "Candy Shop", "Disco Inferno" et "In My Hood",
en plus de nombreux collaborateurs comme Olivia, Tony Yayo,
Jamie Foxx, G-Unit (groupe avec qui il a enregistré un
album) et bien sûr Eminem. Mais, malgré ces points forts du disque,
il y manque l'étincelle qui a permis à son premier album, Get
Rich Or Die Tryin', de devenir le meilleur album hip hop de 2003.
Plusieurs pièces se ressemblent et on ne retient pratiquement rien de cet
album beaucoup trop long de 78 minutes (ce qui est souvent le cas dans le
hip hop). C'est tout de même un bon album d'ambiance plutôt relaxant qui
plaira sûrement aux amateurs du genre, sans toutefois révolutionner ce
genre. (critique principale de mai 2005)
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Aerosmith,
Rockin' The Joint
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Même les détracteurs
ont dû reconnaître que le pari osé d'Aerosmith de sortir un album de reprises
avec
Honkin' On Bobo a été assez réussi. De cette tournée n’est extrait
qu’un excellent DVD qui rend hommage à une certaine jeunesse éternelle du
groupe. En voilà pour preuve cette nouvelle leçon de blues rock en 11
chapitres et une intro. Enregistré à Las Vegas en 2002, il est extrait de la
tournée de l’album
Just Push Play (avant
Honkin' On Bobo),
et démontrait déjà le retour en force du groupe ! Seuls deux titres sont tirés
de
Just Push Play.
C'est plutôt une succession de quelques pièces maîtresses de leur répertoire.
Déjà pas mal de lives du groupe sont disponibles, à plusieurs de leurs
époques, les denrées ne sont donc pas rares à ce niveau. Cette fois-ci, Tyler
et sa bande ont volontairement choisi de faire un disque court, très rock,
évitant de nombreux morceaux souvent revus (même si excellents), en ne
conservant que les plus efficaces. Le groupe reste dans sa configuration
habituelle, avec l'ajout d'un clavier. Sincèrement, sur scène on retrouve un
Aerosmith éclatant, criant d'authenticité... Steven Tyler et Joe
Perry, vitrine indiscutable du groupe, tiennent une forme hallucinante,
eux, mega stars du rock n' roll. Le meilleur des cris bestiaux du chanteur et
des solos classieux du guitariste. Content également de les voir finir sur
deux grosses notes de rock, avec les incontournables "Walk This Way" et "Train
Kept A Rollin’" (reprise mais grand classique du groupe !). C’est au final un
très bon live pêchu et énergique livré par les américains ! (décembre 2005)
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Alkaline Trio,
Crimson
J'avoue que je ne
connaissais pas le groupe de Chicago Alkaline Trio, même s'ils existent depuis
presque 10 ans et qu'ils en sont déjà à leur 5e album
(je ne peux quand même pas tous les connaître!). Mais, c'est une belle
découverte à retardement que j'ai faite avec ce nouvel album. Le groupe nous
offre un son qui passe par le pop/rock et le punk. Les 3 gars nous proposent
de solides mélodies et des chansons énergiques à souhait qui peuvent nous
rappeler les bonnes années de Blink 182. L'album a d'ailleurs été
réalisé par Jerry Finn qui a aussi travaillé avec Blink sur le fameux
Enema Of The State. La puissance de la réalisation met parfaitement en
valeur chacune des chansons, surtout pour la section rythmique. On peut aussi
les comparer à Sum 41, Simple Plan et Good Charlotte,
mais j'ai également fait un parallèle à l'occasion avec AFI et certains
côtés un peu plus sombres de la musique punk et gothique, même si le groupe
demeure généralement pop. On sent certaines influences du rock alternatif des
années 80 avec The Cure en tête et quelques moments m'ont rappelé les
Misfits. L'utilisation de piano dans certaines pièces ajoute une belle
richesse aux arrangements. Malgré la qualité de pièces comme "Time To Waste",
"The Poison", "Mercy Me" et "Back To Hell", peu de titres ressortent vraiment
parmi les 13 de l'album et certaines sont un peu plus ordinaires. Mais, en
général, c'est un album qui s'écoute vraiment bien et qui me plaît plus que
beaucoup d'autres dans le genre. Un point non négligeable est qu'on n'y trouve
aucune ballade, même si certaines pièces sont un peu plus lentes. Veuillez
noter que le CD contient une portion multimédia avec un vidéo de 7 minutes sur
l'enregistrement de l'album. (novembre 2005)
Vagrant
½
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Amber Pacific,
The Possibility & The Promise
Amber Pacific est un nouveau groupe pop/punk de Seattle. Ils
s'inspirent de groupes de la nouvelle génération comme Simple Plan,
Matchbook Romance, 1208, Armor For Sleep, Motion City
Soundtrack et plusieurs autres. Jusqu'ici, ils se sont surtout fait
remarquer au Vans Warped Tour en 2004 et 2005, mais le lancement de ce
premier album leur permettra d'étendre leur champ d'action. Avec leurs
mélodies efficaces et accrocheuses à souhait, ils ont tout ce qu'il faut pour
conquérir un public assez large d'adolescents (surtout d'adolescentes). Dirigé
par le blondinet Matt Young au micro, la séduction devrait opérer avec
le jeune public féminin si on leur donne la chance de se présenter sur les
chaînes musicales. Sans être renversant, l'album contient de bien bonnes
pièces incluant l'excellente "Gone So Young" qui risque de devenir
un gros succès radio. Le groupe ose même ajouter un peu de profondeur musicale grâce entre autres à
l'ajout d'une section de cordes dans "Everything We Were Has Become What We
Are". Avec cet album, c'est une excellente carte de visite que nous
présente Amber Pacific qui aura
un futur probablement brillant. Surveillez-les de près dans les années à
venir. (septembre 2005)
Hopeless
½
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American Hi-Fi,
Hearts On Parade
Voici le 3e album du groupe américain American Hi-Fi. Pour cet
album, lancé d’abord au Japon, ils ont eu bien de la difficulté à obtenir
un contrat aux États-Unis. Ils nous offrent encore une fois un pop rock
plutôt commun, un mélange de Cheap Trick, Sugar Ray,
Smash Mouth et Maroon 5. Leur principal problème est le manque
flagrant d’originalité, alors qu’on a l’impression d’entendre tous ces
groupes sans qu’ils n’apportent quoi que ce soit de neuf. On retrouve
quelques bonnes petites chansons pop qu’on peut fredonner facilement, mais
qui sont complètement jetables et interchangeables. La question qu’on doit
se poser c’est : « Pourquoi j’écouterais cet album plutôt que tous les
autres bons qui apparaissent sur le marché semaine après semaine? ». La
réponse est : « Il n’y a aucune raison! ». Donc, si vous ne pouvez vous
passer des chansons que vous avez entendues à la radio, vous pouvez vous
procurer Hearts On Parade, mais je ne peux garantir votre
enchantement tout au long des 11 pièces. Ce qui est certain, c’est qu’on
est bien loin de la qualité de leur
album éponyme paru en 2001 et de leur excellent succès "Flavor Of The
Weak". (septembre 2006)
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Armor For Sleep,
What To
Do When You Are Dead
Le groupe du New
Jersey Armor For Sleep nous présente son 2è album faisant suite à Dream
To Make Believe paru en 2003. Les gars nous proposent un son rock
moderne parfait pour les radios rock grâce à d'excellentes mélodies. Leur
musique intègre quelques éléments de punk, de métal et de progressif, mais
demeure tout de même totalement accessible. Avec ce nouvel album, le groupe va
un peu plus loin et réussit à établir un style qui lui est propre, se
différenciant de plus en plus de la marée de groupes rock qui envahit les
radios. What To Do When You Are Dead est un album de rock bien
fignolé et magnifiquement réalisé par Machine qui a travaillé entre
autres avec Clutch, White Zombie et King Crimson. Chaque
pièce, qui constitue un morceau du casse-tête que représente cet album
concept, peut aussi s'écouter indépendamment du reste de l'ensemble, ce qui
offre un potentiel intéressant pour lancer quelques simples. Par contre, il
manque peut-être la bombe qui pourrait représenter un succès assuré et
permettre au groupe de rejoindre un large public. En effet, peu de titres se
démarquent véritablement parmi les 11 de l'album (qui dure 43 minutes). C'est
tout de même un excellent produit qui plaira à bien des gens. (mars 2005)
Equal Vision
½
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Arseniq33,
Courtepointes
Voici le nouvel album du groupe alternatif québécois
Arseniq33, un groupe aux influences métal qui intègre également du punk et
du ska à sa musique. Entièrement en français, leurs textes constituent
essentiellement une critique sociale, une façon de passer leurs
frustrations (et du même coup les nôtres). On n'a qu'à penser à "Cité
Rock Suicide", un hymne à l'incontournable radio rock détente
impossible à supporter. Leur musique, qui est plutôt difficile à décrire,
se caractérise surtout par des changements fréquents de rythmes et de
tempos. Les cuivres occupent une place importante et contribuent à établir
la personnalité du groupe. L'éclectisme nous rappelle par moments
Voïvod ("Assemblée de cuisine", etc.) et à d'autres moments
Grimskunk ou Groovy Aardvark, les leaders du rock alternatif
québécois. Réalisé par Fred Fortin, Courtepointes est un
album difficile d'approche au premier abord, mais à lequel on s'habitue
avec le temps, à condition évidemment d'aimer la musique lourde et souvent
bizarre. Sans révolutionner le genre, il s'agit d'un album qui sera
assurément plaisant à présenter en spectacle, grâce à des pièces
locomotive comme "Malachop" et "Catherine". À surveiller
dans les festivals à l'été 2005: Arseniq33 y sera certainement! (avril
2005)
Indica
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Atach Tatuq, Deluxxx
Atach Tatuq est un
groupe hip hop québécois qui en est maintenant à son 2e album.
Deluxxx nous offre 21 titres totalisant 64 minutes. Ce qui rend leur son
particulièrement intéressant, c'est un fond musical doux et jazzy. On retrouve
aussi une fille qui vient rapper sur différentes pièces avec sa voix
douce, ce qui donne une atmosphère différente de ce à quoi le hip hop nous a
habitué. Le principal point négatif de l'album est la présence de textes un
peu insignifiants par moments, ce qui a quand même son importance dans le hip
hop. Par exemple, sur plusieurs pièces, on se plaint de l'industrie musicale
au Québec, on dit que le hip hop n'est pas mort, etc. Tout ça est vrai, mais
j'ai toujours eu de la difficulté avec les textes qui parlent de leur style
musical ou mentionnent le nom du groupe, et ça vaut pour tous les styles. Que
ce soit un rappeur qui dit qu'il fait du hip hop ou un chanteur country qui
dit qu'il aime chanter du country, pour moi c'est du pareil au même: c'est un
peu ridicule. Comme le fait qu'on mentionne à plusieurs reprises qu'on
s'appelle Atach Tatuq, ce que je trouve dommage, car ça vient porter ombrage
au fond du propos qui est généralement pertinent et à certaines pièces de très
grande qualité comme "L'homme déçu/HDOO" (digne de Jérôme Minière).
Musicalement, Atach Tatuq nous offre quand même un produit de grande qualité
qui pourrait venir concurrencer Loco Locass en travaillant un peu plus
certains textes et en éliminant certaines pièces moins utiles. Un album de 40
ou 45 minutes ne conservant que le meilleur de ce qui est présenté ici aurait
pu être assez impressionnant... (mars 2006)
Anubis/Indica
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Audioslave,
Out Of Exile
Trois ans après un
premier album qui avait partagé les critiques, certaines parlant d'un Chris
Cornell (ex-Soundgarden) chantant tout simplement sur la musique de
Rage Against The Machine, voilà qu'Audioslave nous revient avec un
deuxième essai. Pour ma part, j'étais plus ou moins d'accord avec les
critiques à l'époque et j'avais plutôt l'impression que le groupe avait su
développer son propre style. C'est encore plus le cas ici. Bon, évidemment on
retrouve quelques éléments des 2 anciens groupes, mais l'ensemble est encore
plus solide que sur leur
album éponyme avec un meilleur amalgame de la voix de Cornell avec la
musique des ex-Rage, dirigés par Tom Morello. Rage nous revient
inévitablement en tête sur la chanson-titre, alors que la pop de "Be Yourself"
nous présente probablement ce qui différencie le plus Audioslave de son
passé. La puissance de "Doesn't Remind Me" en fait une des
pièces les plus solides de l'album, pendant que sur "Drown Me Slowly"
Cornell prend parfois un ton de voix qui nous rappelle Bon Scott de
AC/DC, un autre bon moment. "Man Or Animal" est également une de mes
préférées avec son rock n' roll d'une grande efficacité. Il y en a 12 comme ça
dans le genre rock tout de même assez commun, mais avec de bons moments qu'on
apprécie de plus en plus à chaque écoute. Même si les compositions sont
souvent efficaces, il reste que leur musique est tout de même assez difficile
d'accès pour un nouveau public et ne cadre pas du tout dans les standards rock
actuels. Une fois "Be Yourself" exploitée au maximum par les radios,
celles-ci n'auront rien d'autres répondant à leurs critères pour offrir à
leurs auditeurs. Ce sont donc les fans des 2 groupes précédents Audioslave qui
se procureront à nouveau cet album, qui les dépaysera probablement. Si vous
aimez aussi Pearl Jam et que vous avez apprécié leur premier album,
vous allez probablement aussi apprécier celui-ci. Si vous ne faites partie
d'aucun des groupes de fans mentionnés précédemment, je crois que vous aurez
de la difficulté à entrer dans l'univers de Out Of Exile. (août 2005)
½
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Babaloo - Babaloo International
Le groupe éclectique de Boston
Babaloo existe depuis 1994. Ils
décrivent leur musique comme du mambo punk, mais ils combinent aussi
entre autres la samba, le reggae et le ska. En fait, ce qu’ils nous
offrent, c’est une musique de
party dansante et internationale.
Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre des paroles en français
entre autres dans « Martine », « Logan » et « Rumba pour maman ».
Ils chantent également en espagnol et évidemment en anglais.
Babaloo International nous offre 15 pièces ensoleillées et
divertissantes et vous ne vous ennuierez à aucun moment pendant les
53 minutes du CD. Un très bon disque! (avril 2008) |
½
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Bane, The Note
The Note est le
3e album de ce groupe hardcore de la côte est américaine. Leur son se rapproche plus du
métal que du punk alors que j'ai entendu une ressemblance avec les pionniers
de D.R.I. et Converge, même si on peut aussi les associer à
Death By Stereo. Ce qui les différencie particulièrement des autres
groupes du genre, c'est le positivisme qui remplit leurs chansons. Cette
attitude nous les rend plutôt sympathiques, malgré un son hardcore qui
n'attirera certainement pas la masse. Les rythmes variés de l'album sont
intéressants, mais c'est dommage que le timbre de voix de Aaron Bedard
n'ait pas aussi certaines variations. Personnellement, c'est la seule chose
qui m'a dérangée à partir de la 2e moitié de l'album, parce qu'on en vient à
entendre seulement la voix en oubliant la musique. Par contre, si vous aimez
ce type de voix criardes et toujours sur le même ton, la musique de Bane vous
conquérra probablement. Pour amateurs de musique hardcore seulement. (juin
2005)
Equal Vision
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Bear Vs Shark,
Terrorhawk
Terrorhawk est
le deuxième album du groupe américain Bear Vs Shark et son plus mûr à ce jour.
Le groupe nous propose un son alternatif original avec de bonnes variations
rythmiques qui peuvent nous rappeler Fugazi et Modest Mouse. On
y retrouve des moments doux ("Baraga Embankment") qui viennent atténuer les
élans hardcore du groupe à différentes occasions. Bear Vs Shark est assurément
un des groupes les plus créatifs à faire partie de la famille de Equal Vision
Records et ce nouvel album nécessite quelques bonnes écoutes pour vraiment
entrer dans leur univers. Mais, à partir du moment où on y arrive, on s'en
voit grandement récompensés. Un album qui s'écoute bien pour toute personne
ouverte d'esprit, mais qui aura de la difficulté à attirer l'attention d'un
public plus large. (juillet 2005)
Equal Vision
½
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Beck,
Guero
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Toujours en quête de
nouveau, de REnouveau, de surprise et d'incroyable, Beck revient avec Guero,
trois ans après Sea
Change, un album version "songwriter", entièrement acoustique. La
chronique d'un album de Beck est toujours un exercice très délicat, tant les
styles changent, tant son oeuvre globale est "incohérente". Mais pour la
première fois, le suspense a été relativisé par les quelques informations
divulguées avant la sortie du disque: Guero allait être produit par
les Dust Brothers, déjà artisans et producteurs de l'immense Odelay...
Le spectre de Odelay
planait au dessus de Guero, certains disaient même que ce nouvel
album serait une suite du chef-d’œuvre de 1996... Beck revient donc à une
musique plus rythmée, plus sophistiquée et donc plus contemporaine,
réintégrant les ingrédients qui ont fait le succès de Odelay,
hip-hop, folk, country, un soupçon de funk, rock et sonorités électro. Le
premier morceau de l'album est tellement reconnaissable dans le style, que
l'on se demande s'il n'a pas déjà dix ans! Beck et les Dust Brothers sortent
l'artifice lourd mais qui, au fil des morceaux, donne presque l'impression de
poudre aux yeux, pour brouiller l'auditeur qui, dans son incompréhension la
plus totale, finit par décrire Guero comme un album sensationnel et
historique. Pourtant, pour la première fois depuis longtemps, ce nouveau
disque paraît un peu surfait, sûr de lui, et sans conviction... cet excès
d'originalité en fait au final un disque trop banal, voire lassant. Odelay
devait rester unique! (juin 2005)
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Brendan Benson, The Alternative To Love
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Alors qu’il a déjà
annoncé son projet d’album enregistré avec Jack White (White Stripes),
avec une sortie prévue pour cette année, Brendan Benson vient de sortir son
troisième opus, The Alternative To Love. Vraisemblablement élevé au son
des Beatles
(écoutez "Them And Me" et "Biggest Fan") et autres grands groupes de pop 60’s,
l’américain livre ici un disque très inspiré de ses aînés, avec suffisamment
de conservatisme et de modernisme dans son approche pour en faire un mixage
très audible, de grande qualité même. Doté de quelques titres pop énergiques
(dont l’excellent titre introductif "Spit It Out", "Alternative To Love") et
d’autres plus mélodiques ("Cold Hands"), Benson réanime un genre que l’on
pensait disparu à jamais… avec quelques tentatives déjà ratées auparavant par
d’autres artistes. En résumé, voilà un album réussi, qui doit quasiment tout à
son auteur, compositeur et interprète, même si les nombreuses instrumentations
soutiennent une nouvelle fois ce travail en solo. Un artiste un peu à part, à
surveiller de très près ! (mai 2006)
½
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Blackalicious,
The Craft
Blackalicious est un
duo rap de la côte ouest américaine qui en est à son 3e album complet, même si
le groupe existe depuis 1992 (on peut même remonter jusqu'à l'école secondaire
en 1987). On peut les comparer à The Roots, Busta Rhymes et
Outkast. Ce qui les différencie essentiellement de la mer d'artistes hip
hop qui envahit les canaux spécialisés (50 Cent et compagnie), c'est
leur positivisme et leur spiritisme. Des canaux comme MTV préfèrent
généralement de beaucoup les rappeurs aux propos violents et misogynes, ce qui
malheureusement devient aussi la norme chez les jeunes. Avec Blackalicious, il
n'y a ni bling bling, ni pitounes presque nues se déhanchant derrière
eux dans des vidéoclips insipides. C'est plutôt une musique intelligente que
nous offrent Gift of Gab (Timothy Parker) et Chief Xcel (Xavier
Mosley). Une musique recherchée et travaillée qui ne manque pas de rythme et
de mélodies accrocheuses et qui a tout ce qu'il faut pour connaître autant de
succès que Eminem, The Black Eyed Peas, etc. Malheureusement,
ils ne font pas partie de la clique qui leur permettrait d'avoir autant de
temps d'antenne, même si plusieurs pièces ont un énorme potentiel commercial
("Supreme People", "Powers", "Side To Side", etc.). Selon certaines critiques
que j'ai lues, The Craft ne serait pas le meilleur album que le duo a
produit jusqu'à maintenant. Si c'est le cas, qu'on m'envoie les autres
immédiatement, parce qu'il s'agit possiblement du meilleur album hip hop de
2005! (janvier 2006)
Anti- / Epitaph
½
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The Black Eyed Peas,
Monkey Business
L'arrivée de Fergie
dans le groupe et le lancement d'un album magistral en
Elephunk a permis à The Black Eyed Peas de conquérir le monde en 2003.
Avec Monkey Business, leur 4e album, le groupe tente de répéter les
exploits du précédent, autant sur les palmarès pop que dans le milieu hip hop.
Avec des succès de premier plan comme "Don't Phunk With My Heart", "Don't Lie"
et "My Humps", c'est un succès certain qu'on a entre les mains. Le groupe
mélange encore une fois les styles musicaux allant bien au delà du simple hip
hop. Le funk et le rock viennent s'y fusionner habilement pour créer ce style
qui leur est maintenant propre, le tout demeurant toujours très pop évidemment
(plus d'une demi douzaine de pièces sont des succès radio assurés). En
démarrant l'album avec un échantillonnage tout ce qu'il y a de moins subtil de
la chanson thème du film Pulp Fiction, on s'est assuré d'attirer
l'attention. Par la suite, on tentera de conserver l'intérêt grâce à des
pièces accrocheuses, mais aussi grâce à des propos sexuels à gauche et à
droite, propos typiques au hip hop. Selon moi, c'est le côté le plus décevant
de cet album qui tombe dans les mêmes pièges qu'un grand nombre d'autres
artistes dans le genre. Plus que jamais Fergie apparaît comme la poupée de
service dans un groupe aussi misogyne que bien d'autres groupes hip hop (ce
qui est particulièrement évident sur "My Humps"). C'est certain que
musicalement c'est intéressant, accrocheur et dansant, de quoi plaire à tout
leur jeune public. Mais quand on commence à porter attention aux paroles,
l'intérêt tombe et on trouve dérangeant que les jeunes s'identifient à un
groupe qui a de tels propos. Notons encore une fois la participation de
Justin Timberlake sur "My Style", en plus d'une participation de Sting
et Branford Marsalis sur "Union" qui contient de
l'échantillonnage de "An Englishman in New York" de Sting. Malgré les éléments négatifs, si vous
avez aimé
Elephunk, Monkey Business vous plaira probablement encore. (janvier
2006)
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Bloodhound Gang,
Hefty Fine
Voici le groupe
pipi-caca-queue-vômi par excellence qui nous revient avec son 4e album, le
premier depuis 2000. Je ne connais pas très bien l'emploi du temps du groupe
au cours des 5 dernières années, mais j'ai de la difficulté à croire qu'il a
fallu tout ce temps pour pondre autant de stupidités. Ils avaient mis 4 ans
entre les 2 précédents albums, mais au moins ils étaient arrivés avec leur
meilleur en carrière, même si ce n'est pas le remplissage et les propos
insipides qui manquaient. Mettez quelques amis autour d'une caisse de 24 et
ils peuvent certainement sortir autant de niaiseries en une soirée. Comme vous
le devinez probablement, le groupe n'a pas encore évolué et est toujours
plongé dans ses propos d'adolescents. Généralement, je porte plus attention à
la musique qu'aux textes, mais ici c'est difficile d'éviter les textes
puisqu'ils nous arrivent en plein visage et que la musique ne rachète rien.
Quelques exemples de propos dignes des plus grands poètes, et ce seulement
dans les titres: "Balls Out", "I'm The Least You Could Do", "Farting With A
Walkman On" sans oublier le classique intermède "Diarrhea Runs In The Family".
Quoi de mieux que d'entendre quelqu'un chier? Est-ce qu'ils passeront un jour
la phase anale? Au moins sur leur précédent album, quelques musiques
intéressantes faisaient en sorte qu'on ne détestait pas totalement et quelques
succès ont réussi à survivre. Ici, le premier extrait, "Foxtrot
Uniform Charlie Kilo", est de loin la meilleure de l'album, avec peut-être
"Pennsylvania". Ils reviennent à nouveau avec une pièce dansante, "Uhn Tiss
Uhn Tiss Uhn Tiss", question de tenter de répéter le succès de "Bad Touch" sur
Hooray For Boobies. C'est donc un album à éviter à moins que de tels
propos vous fassent rire énormément. En passant, à entendre la quantité de
mots qui pourraient être censurés sur la version explicite, n'achetez pas la
version éditée, parce que vous y entendrez probablement plus de sonnettes, de
trompettes et autres bruits de toute sorte que de paroles! Remarquez que ce
serait peut-être une bonne chose pour améliorer l'album... (décembre 2005)
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Boy Sets Fire,
Before The Eulogy
Boy Sets Fire est un
groupe punk hardcore progressif du Delaware qui a 3 véritables albums à son
actif en excluant les mini-albums (la sortie d'un 4e est prévue pour mars
2006). Before The Eulogy est un ramassis d'enregistrements démos, 7
pouces et autres raretés. On y trouve aussi le mini-album
In Chrysalis et 2 des 3 pièces du mini-album
Suckerpunch Training. Les fans du genre qui ne connaissent pas encore
le groupe risquent de les découvrir de belle façon ici, ce qui les invitera
peut-être à se procurer leurs autres albums. Sinon, il s'agit essentiellement
d'un disque pour les fans du groupe qui en auront pour leur argent avec 20
pièces pour un total de 64 minutes. (janvier 2006)
Equal Vision
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Boy Sets Fire, The Day The Sun
Went Out (1997) (réédition de 2005)
Boy Sets Fire a été
formé au Delaware il y a plus de 10 ans et a lancé 3 albums depuis ce temps.
The Day The Sun Went Out est leur tout premier et leur plus solide à ce
jour, si je me fie à ce que j'ai lu au sujet du groupe puisque je ne les
connaissais pas avant d'entendre cet album. On en retrouve ici la réédition
puisqu'il n'était plus disponible depuis un certain temps. Le groupe nous
propose un son punk hardcore, parfois emo et parfois progressif. C'est donc un
heureux mélange qu'on peut entendre. Dans plusieurs pièces, la voix de
Nathan Gray est criarde (pas vraiment gutturale), et c'est là que j'aime
moins le son du groupe. Dans les pièces un peu plus mélodiques comme "Swingset"
et "In Hope" par exemple, le groupe reprend son aplomb et du même coup, de
l'intérêt selon moi. La réalisation de l'album fait en sorte que la guitare
est plutôt discrète dans bien des occasions, malgré l'importance qu'elle a sur
l'album. C'est plutôt la basse qui vole très souvent la vedette. Ils ont eu de
la difficulté à obtenir un bon contrat de disques, car paraît-il on ne pouvait
pas entendre de hits parmi leurs compositions. C'est le cas, et à tel
point qu'on n'en retient pas grand-chose non plus. Si vous aimez le genre
hardcore avec une certaine créativité, vous risquez de bien apprécier. (décembre 2005)
Equal Vision
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The Bravery,
The Bravery
The Bravery est un nouveau groupe de New York qui s'inscrit
parfaitement dans la nouvelle vague rock des dernières années. On peut les
comparer à The Killers, Franz Ferdinand, The Stills
et The Strokes, avec des influences de New Order ("An Honest
Mistake"), Duran Duran, The Cure ("Tyrant") et autres
groupes new wave et électro du début des années 80. Compositions
originales, voire même surprenantes compte tenu du grand nombre de groupes
dans ce genre à nous être apparus récemment, ce premier album du groupe ne
vous laissera sûrement pas indifférents si vous appréciez les groupes
nommés précédemment. Leurs rythmes entraînants, jumelés à des mélodies
inoubliables, leur apporteront un succès assuré. J'ai aussi détecté un
petit côté garage tout de même assez discret par moments qui peut nous
rappeler The Hives ("Swollen Summer"). Les 11 pièces de l'album (+
1 boni), qui s'enchaînent magnifiquement pendant 40 minutes, devraient
vous donner de bien bons moments cet été et qui sait, peut-être que The
Bravery attirera autant l'attention en 2005 que l'a fait Franz Ferdinand
en 2004. Malheureusement, ils n'ont comme seul inconvénient que d'arriver
après plusieurs autres groupes et ne risquent donc pas d'éblouir autant
que leurs prédécesseurs. Mais, c'est une valeur sûre pour les amateurs du
genre. (découverte du mois de juillet 2005)
½
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Caïman Fu,
Les charmes du quotidien
Lorsque la comédienne
Isabelle Blais et son groupe Caïman Fu ont lancé leur premier album en
2003, les réactions étaient partagées. Pour certains, il s'agissait simplement
d'une comédienne qui essayait de chanter et ils affirmaient que ce serait
assurément mauvais avant même de l'avoir écouté. Que voulez-vous, il semble
qu'au Québec on ait un gros problème avec la polyvalence et qu'une personne ne
puisse porter qu'un chapeau. Pourtant, Isabelle elle-même affirme avoir trempé
dans la musique bien avant de participer à une première pièce de théâtre et il
était déjà question pour elle et son groupe de faire un album dès le cégep.
Voici maintenant que le groupe nous présente son deuxième album, dont les
textes ont entièrement été écrits par Isabelle (sauf un sur lequel elle a
collaboré avec Stéphane Massicotte). Une touche de maturité
additionnelle vient s'ajouter à ce nouvel album, un album pop rock
extrêmement riche en sonorités diverses. Vous y croiserez du swing ("Bouhoutime"),
du tango (la chanson-titre), du disco ("Wow"), du cabaret ("Pourquoi
l'ennui?") et un peu de funk par-ci par-là ("Get You Back", etc.).
L'utilisation de cuivres et de violons fournit un ajout plus qu'appréciable à
une formation guitare, basse et batterie qui est déjà particulièrement
efficace (comme on peut le constater dans les moments les plus rock). Puis,
Isabelle Blais a une voix magnifique et interprète ses textes d'une façon
unique qui bénéficie de la valeur ajoutée de sa formation de comédienne. Sa
joie de vivre communicative nous change des interprètes sombres et troublés
qui semblent seulement être capables de chanter des textes qui ont été écrits
dans un moment de déprime intense. Les charmes du quotidien, qui
bénéficie d'une réalisation de première qualité, réussit à nous transporter
dans un monde joyeux et varié qui ne vous ennuiera jamais. Peu de pièces
peuvent être qualifiées de faibles parmi les 13 que l'on retrouve ici et les
62 longues minutes de l'album vous offriront un divertissement assuré qui vous
semblera bien plus court. Il s'agit d'un album touchant d'originalité et de
fraîcheur qui fait certainement partie des albums québécois les plus
intéressants de 2005! (octobre 2005)
Voxtone
½
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Chiodos,
All's Well That Ends Well
Voici un nouveau groupe de Flint, Michigan au style plutôt
éclectique incorporant de nombreuses variations rythmiques à l'intérieur
de ses compositions. Par le fait même, All's Well That Ends Well
est passablement difficile à décrire et à comparer. Les 6 gars de Chiodos,
qui ont tourné avec Yellowcard et Coheed & Cambria, ont des
influences de Saves The Day, Queen et At The Drive In,
et on peut les comparer par moments à Faith No More, The Mars
Volta et même System Of A Down par les changements d'ambiance
pouvant passer d'un métal puissant à un simple piano très doux. Des
rythmes électroniques, des élans punks, de l'expérimentation et des
mélodies accrocheuses viennent s'ajouter à cet heureux mélange qui vous
gardera sur le bout de votre siège pendant toutes les 42 minutes de
l'album de 13 pièces. Ils affirment avoir comme règle de ne jamais
respecter une structure couplet-refrain-couplet et je peux vous
dire qu'ils remplissent très bien leurs obligations. Sans demeurer
totalement créatifs tout au long du disque, les gars de Chiodos ne vous
ennuieront assurément pas avec des structures trop répétitives. Les fans
de rock éclectique, énergique et différent devraient y trouver beaucoup
d'éléments satisfaisants et intéressants. (découverte du mois d'août 2005)
Equal Vision
½
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Circa Survive,
Juturna
Circa Survive est un nouveau groupe alternatif américain
regroupant d'anciens membres des groupes Saosin, This Day
Forward et Taken. Leur son renferme certaines influences
progressives et métal, mais demeure particulièrement accessible à un
public plus large, même si on n'y retrouve pas nécessairement de "hits"
instantanés. C'est plutôt un disque qu'on doit écouter à quelques reprises
pour pouvoir en découvrir toutes les subtilités et en venir à l'aimer
vraiment. Malgré une certaine uniformité tout au long de l'album, peu de
pièces affaiblissent l'ensemble qui s'écoute d'un trait. Grâce à une
grande créativité, vous aurez de la difficulté à les identifier à un style
en particulier, même si on peut reconnaître à l'occasion un peu de
Fates Warning, Dream Theater et Mars Volta. Un son rock
des années 70 peut aussi être détecté à l'occasion, même si je les associe
plus facilement au début des années 90. Pour ceux qui disent que le rock
est toujours pareil de nos jours, portez une attention particulière à ce
groupe qui se différencie d'à peu près tout ce que vous avez entendu
récemment. Une bien belle découverte. (découverte du mois de mai 2005)
Equal Vision
½
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Coheed and Cambria,
Good Apollo, I'm Burning Star IV, Volume One:
From Fear Through The Eyes Of Madness
Voici le 3e album de
Coheed and Cambria, qui est en fait la 1re partie de 2 qui conclura le concept
en 4 parties racontant la saga de 2 protagonistes, Coheed et Cambria. Vous n'y
comprenez rien? Ce n'est pas trop grave. Tout ce que vous avez à savoir c'est
que le groupe nous offre un 3e album concept dans le style métal progressif,
le premier sur une étiquette majeure. Ce qui frappe à la première écoute,
c'est le changement dans le son du groupe qui s'éloigne totalement du métal
emo qui nous les avait fait connaître. On se retrouve plutôt ici dans un métal
progressif du milieu des années 80 alors que des groupes comme Queensrÿche
et Rush nous viennent très souvent en tête. On n'est pas très loin non
plus des Fates Warning et Dream Theater qui ont quant à eux
surtout navigué à travers les années 90. Ce changement de son peut être
particulièrement déboussolant pour les fans de la première heure qui auront
l'impression d'entendre une toute nouvelle incarnation de leur groupe préféré.
Ce qui ne change pas par contre, c'est la nécessité d'écouter l'album
attentivement et à plusieurs reprises pour y adhérer totalement. Rien n'est
facile d'approche dans ce disque de 72 minutes et 12 pièces (dont la dernière
a 4 parties). C'est un album très solide qui vous plaira si vous aimez les
structures compliquées. Par contre, il m'a malheureusement un peu trop rappelé
les groupes des années 80 dans le même genre, ce qui a enlevé passablement de
magie. J'ai tout de même hâte au prochain. (janvier 2006)
½
|
Coheed and Cambria,
The Second Stage Turbine Blade
(2002) (réédition de 2005)
Voici un groupe qui
fait de plus en plus jaser, et avec raison. Coheed and Cambria nous présente
un mélange de styles plutôt créatif et intéressant alliant emo, hardcore,
progressif et pop punk. Les mélodies, de très grande qualité et
particulièrement accrocheuses, sont magnifiquement chantées par Claudio
Sanchez qui monte régulièrement dans des tonalités impressionnantes.
The Second Stage Turbine Blade est le premier album officiel du groupe
paru à l'origine en 2002 et réédité ici dans une version allongée de 3 titres.
Les 3 chansons ajoutées sont "Elf Tower New Mexico", une pièce jamais parue
auparavant, ainsi que "Junesong Provision" et "Everything Evil", 2 pièces de
l'album présentées ici dans leur version démo. Les structures généralement
complexes des pièces de Coheed and Cambria semblent grandement simplifiées
grâce à la virtuosité des musiciens pour qui trois accords c'est très loin du
minimum acceptable. Malgré cette complexité, plusieurs pièces auraient pu
devenir des succès commerciaux à l'époque. Ce qui impressionne dès le début et
tout au long de l'album, c'est la qualité de la réalisation. La section
rythmique est mise en valeur de telle sorte que même à un volume tout ce qu'il
a de plus correct, j'ai senti le plancher et les murs vibrer en plusieurs
occasions. Il s'agit définitivement d'un son des années 2000, où tous les
instruments s'entendent clairement sans nuire aux autres ou au chant.
L'équilibre parfait quoi!
(décembre 2005)
Equal Vision
½
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Coldplay,
X & Y
Après nous avoir
présenté le meilleur album de 2002 en
A Rush Of Blood To The Head et avoir conquis le monde entier,
voilà que le quatuor anglais Coldplay nous présente son successeur, X &
Y. Nul besoin de vous dire à quel point la pression était forte tant
les attentes des fans étaient astronomiques. Une première impression dès
l'écoute de "Square One": est-ce que Coldplay nous présenterait un album
avec un peu plus de guitare? La réponse est oui, malgré la présence encore
évidente et efficace du piano sur certains titres (surtout "What If").
Alors qu'avec son album précédent le groupe remplaçait Radiohead
dans le coeur de bien des amateurs de rock britannique, avec cet album
c'est de U2 que Coldplay se rapproche le plus ("White Shadows", "Low",
etc.). X & Y contient une plus grande portion de pièces rythmées
par rapport à
A Rush Of Blood To The Head qui contenait une majorité de pièces
introspectives. La balance est donc parfaite sur cet album qui n'est
jamais ennuyant, même si certaines pièces peuvent un peu trop ressembler à
des compositions de l'album précédent. C'est donc un excellent album que
nous présente à nouveau Coldplay, un album qui n'égale peut-être pas
toutes les qualités créatives du précédent, mais qui vous fera assurément
passer de bons moments. Si vous aimez le succès "Speed Of Sound", soyez
sans crainte, car la chanson représente assez bien le reste du disque.
(critique principale d'août 2005)
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Converge, Petitioning The Empty
Sky (1996) (réédition de 2005)
Converge est un groupe
de métal / punk hardcore qui a changé la face du genre dans l'underground
américain des 10 dernières années. Avec des riffs métal à la Slayer et
Carcass et des structures s'apparentant au nouveau punk hardcore, le
groupe nous propose un son toujours agressif, bruyant et criant qui plaira
assurément aux amateurs de métal qui n'en ont rien à faire du métal
commercial. Petitioning The Empty Sky a été lancé à l'origine en 1996
sur une étiquette indépendante avant d'être réédité en 1998 par Equal
Vision Records. Cette nouvelle édition remixée et remasterisée de 2005,
qui se veut un remerciement
aux fans du groupe qui l'ont suivi depuis ses débuts,
nous propose une pièce en boni qui est une version inédite de "Love As Arson"
parue sur l'album When
Forever Comes Crashing, ainsi qu'une portion multimédia contenant le
vidéoclip "Forsaken". Il ne constitue certainement pas le meilleur
album du groupe avec trop de titres qui nous laissent indifférents, mais
"The Saddest Day", qui ouvre l'album, vaut le prix du disque à elle seule et
est certainement une de leurs plus populaires en spectacle. Le simple "Forsaken"
et la trop courte "Buried But Breathing" sont également
intéressantes. Veuillez aussi noter que les 3 dernières pièces de l'album, "For You",
"Antithesis"
et "Homesong", ont été enregistrées en direct.
(mai 2005)
Equal Vision
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Converge,
When Forever Comes Crashing (1998) (réédition de 2005)
Dès les premiers riffs
de When Forever Comes Crashing, on sent que Converge va un peu plus
loin que sur son précédent album Petitioning
The Empty Sky. Dans les moments les plus rapides, Slayer nous vient
toujours en tête, mais le groupe ajoute un peu plus de profondeur à ses
structures musicales. Des titres comme "My Unsaid Everything", "The High Cost
Of Playing God", "Towing Jehovah", "Love As Arson" et la chanson-titre, bien
éparpillées tout au long du disque de 40 minutes, rendent le groupe tout à
fait intéressant à tout amateur de métal qui se respecte. La ligne directrice,
plus solide que sur l'album précédent, nous propose beaucoup moins de
remplissage et de pièces sans intérêt. Par contre, vous devez toujours avoir
les oreilles aussi résistantes puisque la douceur, vous la chercherez
longtemps sur cet album. Cette nouvelle édition remixée et remasterisée nous
offre en boni un enregistrement démo jamais paru auparavant, "Bitter And
Then Some". Une portion multimédia contient aussi le vidéoclip de la
chanson-titre. Cette réédition d'un des meilleurs albums de Converge vous
permettra de découvrir un excellent groupe de métal underground et vous
donnera probablement envie de vous procurer leur plus récent, You
Fail Me, lancé sur Epitaph à l'automne 2004. (mai 2005)
Equal Vision
½
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Billy Corgan,
The Future Embrace
Voici un bonhomme au
talent immense qui a su l'exploiter au maximum dans la première moitié des
années 90 au sein de The Smashing Pumpkins. Malheureusement, il a
semblé perdre son inspiration par la suite et la fin des Pumpkins était
inévitable au début des années 2000. Corgan est revenu plus heureux que jamais
avec un nouveau groupe, Zwan, et un album, Mary Star Of The Sea,
lancé en 2003. Les critiques avaient été bonnes à son égard, mais ce n'est
certainement pas un album qui passera à l'histoire parce qu'on n'en retient
pratiquement rien. Maintenant, Corgan effectue un retour, mais cette fois-ci
en solo. Première impression à l'écoute de The Future Embrace: on y
retrouve des éléments électroniques intéressants, parfois très années 80, qui
provoquent une coupure avec ce qu'il a fait dans le passé. Par contre, une
fois accoutumé à ce nouveau son, on se retrouve vite avec la même impression
que sur l'album de Zwan, c'est-à-dire qu'on n'en retient pas grand' chose. Le
début de "Mina Loy" et de "The Cameraeye" par exemple semblent de bon augure
et on a hâte d'entendre la suite. Par contre, avant même le milieu de ces
pièces Corgan est à nouveau pris dans de vieilles habitudes et la différence
avec ses oeuvres précédentes devient à peine perceptible. "Tolovesomebody" par
contre, une reprise des Bee Gees, est vraiment très bonne et crée une
atmosphère planante bien agréable, tout comme la techno "A100". En conclusion,
c'est un album avec de bons éléments, mais qui est bien loin du calibre des 3
premiers albums des Smashing Pumpkins. On comprend pourquoi toutes sortes de
rumeurs mentionnent que Corgan cherche désespérément à convaincre les anciens
membres de son groupe légendaire à faire un retour. Tout seul, il semble un
peu perdu. (septembre 2005)
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Crila,
Humaine
Humaine, le premier album de la jeune chanteuse québécoise Crila, a
été produit en direct sur le web, ce qui en fait une des premières
web-réalités au Québec. Même si l’impact n’avait rien à voir avec les
télé-réalités, le concept lui a tout de même permis de se faire découvrir
avant la sortie de son album, avec en plus le premier simple qui
jouait à la radio, "Fast Food Waitress". La jeune femme nous propose
un album résolument rock, un album qui m’a même surpris par son mur de
guitares (grâce à Momo) défiant agréablement la magnifique voix de la chanteuse. On peut
la comparer à Andrée Watters, la récipiendaire de l’album rock de
l’année au dernier gala de l’ADISQ, mais avec plus de guitares et plus de
pièces rock, même si quelques ballades viennent conclure l’album. Son
énergie nous rappelle aussi les bonnes années de France D’Amour du
temps de l’album Animal
(est-ce qu’il faut faire un lien avec Humaine?). Ce qui est
certain, c’est qu’elle va plus loin que la rockeuse actuelle du Québec
Marie-Chantal Toupin et est beaucoup plus assumée que la pseudo-punk
Marie-Mai (qui sent toujours le besoin de se donner un petit air
méchant). Crila nous offre un rock qui demeure suffisamment pop pour
accrocher les radios ainsi que tous leurs auditeurs. L’excellente "Laissez-moi dormir" joue énormément ces temps-ci et surveillez son
nouveau vidéoclip, "Good Girl @ vendre", qui est tout aussi
intéressant. Bon, évidemment les textes ne vont pas toujours au-delà du
premier degré et le son hard rock se rapproche plus d’un son d’il y a 15
ans aux Etats-Unis que d’un son de 2005 (ce qui est très typique du rock
québécois de toute façon), mais l’énergie de Crila est bien
rafraîchissante dans le paysage rock québécois. Enfin, une chanteuse qui
ne joue pas à la rockeuse et demeure elle-même tout en offrant un produit
intéressant. En achetant le CD, vous aurez en boni un généreux DVD
contenant le making of de l'album, le making of du vidéoclip
"Laissez-moi dormir" et les 2 vidéoclips "Laissez-moi dormir"
et "Fast Food Waitress". (avril 2005)
Disques Double
½
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Sheryl Crow,
Wildflower
Après l'album
ensoleillé
C'mon, C'mon paru en 2002, voici que la jolie Sheryl, qui ne fait
toujours pas ses 44 ans, nous revient avec un 5e
album studio beaucoup plus introspectif, pour ne pas dire ennuyant. Depuis un
certain temps déjà, elle nous offre de plus en plus de pièces pop adultes où
le rock devient totalement absent. Sur l'album précédent, la présence de
chansons pop particulièrement efficaces nous les faisait oublier, mais ici les
pièces up tempo se font plus rares que jamais. Ayant toujours trouvé
qu'elle pouvait être assez ennuyante dans des pièces pop adultes comme elle
nous offre ici, je n'ai aucune difficulté à affirmer que Wildflower est
l'album que j'aime le moins de Sheryl Crow. Musicalement, les arrangements
riches sont très intéressants, mais je trouve que la voix de Sheryl rend le
tout passablement monotone. Contrairement à ses enregistrements précédents,
les pièces nécessitent quelques écoutes attentives pour nous accrocher. Le
problème, c'est que je n'ai pas trop envie de prendre ce temps à essayer
d'aimer un album de Sheryl Crow quand d'autres artistes aux ambiances douces
et relaxantes m'attirent beaucoup plus musicalement. Même si certaines
critiques parlent de son album le plus solide à ce jour, je ne peux être
d'accord, malheureusement. (février 2006)
½
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Pauline Croze,
Pauline Croze
Voici une jeune
française dans la mi-vingtaine qui réussit son pari de nous présenter ses
textes en français sur une musique rythmée. Elle nous offre des chansons bien
personnelles avec une couleur parfois folk, parfois sud-américaine et parfois
funk. Le son demeure toujours doux et la musique accompagne magnifiquement sa
voix chaude et mature. Même si son album est éponyme, il aurait très bien pu
s'intituler Mise à nu, comme la première pièce de l'album. En effet,
c'est un thème qu'on retrouve tout au long de l'album autant dans les textes
que dans les photos, mais rassurez-vous car ce ne sont que des photos
artistiques qui n'ont rien de bien choquant. Vous en aurez d'ailleurs un bon
aperçu en visitant son site officiel.
C'est un bon album qui s'écoute merveilleusement bien, créant une atmosphère
toute particulière. Non seulement il plaira aux amateurs de chanson française,
mais il aura en plus l'avantage d'aller plus loin musicalement que la plupart
des interprètes de chansons à textes. À découvrir... (septembre 2005)
Diffusion YFB
½
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The Dandy Warhols,
Odditorium or
Warlord of Mars
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Le standard, le trop
propre, le politiquement correct, le banal... tout cela, ce n'est pas pour les
Dandy Warhols. Odditorium..., leur 5e album, reprend un mix des styles
déjà proposés sur leurs précédents albums (tous très différents), mais bien
moins 80's que sur le précédent. « A Piece Of History... », les premiers mots
prononcés dans l'intro parlée (sur la première piste), résume déjà tout le
décalage qui existe entre les Dandy désinvoltes et le reste du monde musical:
autodérision, mégalomanie? Personne ne sait avec eux! Globalement, les Dandy
Warhols, c'est de la pop atmosphérique, avec ce qu'il faut de rock n' roll
dans les riffs, et de velouté exquis de la musique pop planante, qui tend
souvent à s'éterniser durant plusieurs minutes... Sur fond de musique
acoustique, de quelques beaux effets et autres gimmicks à la guitare
électrique, le groupe compose de longs morceaux bourrés d'instrumentations, de
cuivres et instruments à vent. Ça donne vraiment un goût particulier à cette
musique, qui s'étale derrière un chant un peu masqué, pas très franc à vrai
dire, mais qui colle parfaitement. Ceux qui ont aimé l'album
Thirteen Tales From Urban Bohemia ne seront pas dépaysés parce que des
titres comme "Love Is The New Feel Awful" et "All The Money Or The Simple Life
Honey" se rapprochent largement des tubesques "Get Off" et "Bohemian Like You".
Plus on s'imprègne de l'album, plus on se laisse bercer dans ces morceaux
interminables (que certains qualifieront de trop longs), plus on a
l'impression de retomber dans un univers à la
Pink Floyd,
décoré de tentures psychés et d'un fond rock des
Rolling Stones
(rien n'est inventé, ce sont leurs influences les plus flagrantes...), avec
par exemple, "Easy", long de près de 8 minutes. Avec Odditorium, les
Dandy Warhols hypnotisent une nouvelle fois par une musique dense et
facétieuse, revenant à un album de qualité quasi équivalente à celle de
Thirteen Tales… (novembre 2005)
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The Darkness,
One Way Ticket To Hell... And
Back
Le quatuor britannique
The Darkness sévit à nouveau avec un autre album hard rock typique des années
80 et de la fin des années 70. C'est un album que je craignais considérant que
le groupe avait réussi un tour de force en lançant un premier album solide
même si personne ne pouvait dire s'il s'agissait d'une blague ou d'une réelle
création artistique. Si vous aimiez les riffs de guitare de
Permission To Land, vous ne serez pas trop dépaysé ici, puisqu'on
reprend exactement où on a laissé, sans aucune progression, comme je l'avais
prédit. Serais-je devenu devin? Avec la chanson-titre à succès, les fans de la
première heure se lanceront à nouveau dans leur magasin préféré pour se
procurer cet album. Par contre, le disque de seulement 10 pièces et totalisant
un maigre 35 minutes ne leur donnera pas grand-chose de plus original. Par
moments, j'ai même cru entendre Meat Loaf, ce qui n'est pas de très bon
augure! Il y a encore une paire de ballades ("Seemed Like A Good Idea At The
Time" et "Blind Man"), la bonne vieille recette quoi... Bon, il y a bien 2 ou
3 titres intéressants comme les énergiques "Is It Just Me? et "Girlfriend",
ainsi que la celtique "Hazel Eyes", mais on n'y retrouve rien de mémorable et
d'inoubliable. On a mis le paquet dans les orchestrations, mais ça n'améliore
pas le fond qui fait penser à des pièces rejetées lors des sessions
d'enregistrement pour l'album précédent. Si la solidité de leur premier album
nous faisait oublier qu'il aurait pu avoir été lancé 20 ans plus tôt, ici on
ne peut s'empêcher de penser à tous ces groupes à cheveux crêpés des années 80
qu'on a oubliés depuis longtemps, très souvent volontairement. Les plus grands
fans du premier album trouveront des éléments intéressants sur One Way
Ticket To Hell... And Back, mais c'est loin d'être un disque essentiel...
(mars 2006)
|
Day Of Contempt,
The
Will To Live
Day Of Contempt apporte
un son hardcore moderne à la scène australienne après le punk rockabilly de
The Living End et le hard rock de Jet. Hardcore, en effet, mais
avec aussi de bonnes mélodies par moments, ce qui en fait un son tout de même
accessible. Après un premier album indépendant lancé dans leur Australie
natale en 2003, le groupe nous arrive avec ce mini-album de 6 chansons réalisé
par nul autre que Josh Abraham (Weezer, Velvet Revolver,
Linkin Park, Orgy, Static-X, Coal Chamber). On
retrouve d'ailleurs un peu de Linkin Park et Static-X dans leur côté métal. La
pièce centrale de ce mini-album est "Shattered Deams and Broken Hearts", une
pièce qui allie parfaitement douceur et agressivité dans une structure à la
limite du rock progressif avec des claviers particulièrement bien utilisés.
The Will To Live nous offre un bon aperçu de ce que le groupe est capable
de nous offrir et a l'avantage d'être vendu à bas prix, mais il est
définitivement trop court avec ses 22 minutes. Un album complet de Day Of
Contempt sera probablement plus apprécié. (octobre 2005)
Epitaph
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Death By Stereo,
Death For Life
Sur son quatrième album, le groupe californien Death By Stereo
va plus loin que jamais et nous présente un style de métal extrêmement bien
travaillé qui s'éloigne presque totalement du punk qui était toujours présent
dans leur musique auparavant. On retrouve encore des éléments de Slayer
et du speed metal des années 80, mais avec plus d'éléments de nouveau
métal et d'un métal créatif à la Faith No More. Dès le début, avec
l'excellente "Binge/Purge", on est totalement impressionné et les attentes
sont automatiquement créées pour le reste de cet album qu'on espère supérieur
à
Into The Valley Of Death, leur album le plus solide à ce jour paru il
y a 2 ans. "I Give My Life" est également très impressionnante et, même si la
situation se stabilise par la suite, quelques titres plus qu'intéressants
ressortent du lot ("Forever And A Day", "W.W.J.D." qui est dans le style de
Bad Religion, etc.). Même si quelques pièces nous laissent quelque peu
indifférents, d'autres sont tellement intéressantes que l'ensemble de l'album
devient du même coup leur meilleur à ce jour. Beau travail! (août 2005)
Epitaph
½
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Default,
One Thing Remains
Le groupe de Vancouver
Default a connu un succès fulgurant en 2001 grâce à son album
The Fallout, plus particulièrement grâce au méga-succès "Wasting My
Time" qui a envahi les radios rock en Amérique du Nord. Protégés de Chad
Kroeger de Nickelback dès leurs débuts, ils sont inévitablement
comparés à cet autre groupe canadien et avec raison. Ils nous offrent le même
son rock post-grunge aux mélodies puissantes, parfaites pour plaire aux radios
commerciales. Malheureusement, dans ce genre de rock, l'originalité n'est pas
souvent au rendez-vous. On n'a qu'à parcourir les carrières de Nickelback et
Creed à ce jour pour constater qu'ils n'ont pas eu que des moments
forts du côté créatif. C'est aussi le cas pour Default qui n'a ébloui personne
avec son deuxième album,
Elocation. Voici maintenant le troisième album du groupe, un album qui
se colle encore un peu trop au son de Nickelback. Kroeger vient une fois de
plus mettre son grain de sel pour la réalisation de "Count On Me", une pièce
qui pourrait être interprétée par Nickelback avec très peu de différences
notables. Les ballades sont un peu trop présentes et ce, tôt sur l'album avec
"It Only Hurts" et "The Way We Were", ce qui nous empêche de bien entrer dans
l'album et de l'apprécier vraiment. Malgré ces points que je considère comme
négatifs, mais qui ne le seront probablement pas pour les grands fans de
Nickelback et Creed, il y a de bons moments sur l'album. "Hiding From The Sun"
avec son énergie punk/métal nous réconcilie avec le groupe, alors que "Get Out
Of This Alive" nous propose une structure différente et une puissance
incroyable nous rappelant les bonnes années de Soundgarden. L'énergie
que les gars peuvent avoir par moments est extrêmement bien transportée par
une réalisation de première qualité toute en puissance, un son qui testera
assurément la qualité de vos enceintes acoustiques et vous les fera apprécier
plus que jamais. En résumé, l'album n'a que très peu de matériel pour se
différencier de la masse des groupes du genre, mais si c'est un son que vous
appréciez, Default risque de vous plaire. (novembre 2005)
TVT
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Dengue Fever, Escape From
Dragon House
Voici un album pour les amateurs de musique éclectique et
totalement différente! Dengue Fever est un groupe de Los Angeles qui
chante en Khmer et s'inspire de la musique pop rock cambodgienne des
années 60. Ils sont également fortement influencés par la musique surf
américaine, le rock, le ska, le new wave et le garage psychédélique de la
fin des années 60. Certains spécialistes disent qu'on peut également
entendre dans leur musique des éléments de la musique pop de l'Asie du
Sud-Est, de la musique vietnamienne de l'époque de la guerre, du klezmer,
du jazz éthiopien et du soul éthiopien, mais je ne pourrais aller jusque
là, mes connaissances étant tout de même limitées... Ce qui est certain,
c'est que Dengue Fever ne s'approche pas à grand-chose de populaire en
Amérique ou en Europe. Le seul parallèle que j'ai pu faire est le groupe
pop alternatif japonais Pizzicato Five. Escape From Dragon House
est le 2e album du groupe. Alors que le premier regroupait
essentiellement des classiques cambodgiens, celui-ci contient presque
exclusivement des compositions originales. Leur musique est rythmée,
dansante et extrêmement divertissante. Elle peut autant plaire aux fans de
musique rock alternative, qu'aux fans de surf (à la Pulp Fiction)
et de musiques du monde. Aucune pièce ne ressort véritablement du lot,
mais les 11 titres de l'album s'écoutent merveilleusement bien. Pour
élargir vos horizons musicaux, Dengue Fever est un groupe à découvrir...
(novembre 2006)
M80 /
BRG
½
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Daniel Desnoyers,
Le Nightclub 01
Un des meilleurs DJ du
Québec, Daniel Desnoyers, nous est revenu cette année avec une nouvelle série
de compilations, Le Nightclub. La grande particularité du Nightclub
est que l'album regroupe quelques-uns des plus grands succès techno des
planchers de danse à la mode, ce qui est loin des compilations techno beaucoup
plus underground qu'ils nous a offertes par le passé. Le 1er volume de
la série qui est paru en mars dernier contient tout d'abord l'excellente "Four
To The Floor" de Starsailor qui semble vouloir faire beaucoup plus de
chemin que le groupe lui-même. On retrouve ensuite la fameuse "Call On Me" de
Eric Prydz qui fait surtout jaser à cause de son vidéoclip dans lequel
l'aérobie prend un tout nouveau sens. Grâce à son grand talent pour mixer
toutes les pièces entre elles, Desnoyers réussit habilement à réunir le remix
de Abba, "Gimme! Gimme! Gimme!", par Shana Vanguarde avec celui
de Kiss, "I Was Made For Lovin' You", par les Zoo Rockers. On
retrouve aussi le classique "Born To Be Alive" par les Disco Kings et
le remix d'Elvis, "Suspicious Minds", par P.A.R.C., en plus de
pièces par les célèbres frères Benassi et Armand Van Helden. À
la toute fin, on peut même entendre une pièce de Desnoyers lui-même, "Can You
Hear The Butterflies". On retrouve 18 titres en tout, tous admirablement
assemblés tel un casse-tête par Daniel Desnoyers, ce qui nous procure près de
72 minutes de musique dansante ininterrompue. Vous pouvez maintenant aussi
vous procurer
Le Nightclub 02 qui semble aussi
intéressant. (novembre 2005)
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Dropkick Murphys,
Singles Collection Volume 2: 1998-2004
Le
premier volume de cette série était paru en 2000 et regroupait des
pièces de 1996 et 1997. C'est la suite qu'on retrouve ici avec des pièces
parues sur des 7 pouces et diverses compilations entre 1998 et 2004. On y
trouve une majorité de reprises, les plus célèbres étant "Fortunate Son"
de Creedence Clearwater Revival, "It's A Long Way To The Top
(If You Wanna Rock n' Roll)" de AC/DC, "Rock And Roll" de
Motörhead
et "Halloween" des Misfits. On retrouve 23 pièces en tout,
offrant un bon mélange de punk et de bon vieux rock n' roll, tout ce qu'il
faut pour passer un bon moment, autant pour les fans des Dropkick Murphys
que ceux qui sont moins fans du groupe mais apprécient plusieurs des
pièces présentées ici. Évidemment, ce type de compilation peut parfois
sembler un peu décousu allant dans toutes sortes de directions, mais vous
apprécierez assurément une bonne partie des 56 minutes offertes. Un bon
divertissement! (mai 2005)
Hellcat /
Epitaph
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Dropkick Murphys,
The Warrior's Code
Pour faire suite à leur meilleur album en carrière,
Blackout, les Dropkick Murphys avaient fort à faire pour nous offrir un produit aussi intéressant en nous présentant The Warrior's Code. Comme je le
craignais, ce n'est malheureusement pas le cas. Il y a bien des pièces de
première qualité, énergiques à souhait. Mais, les arrangements traditionnels
avec cornemuse ou les reprises de pièces traditionnelles commencent à perdre
beaucoup de leur originalité, puisqu'on connaît maintenant trop bien la
formule. C'est peut-être une question de goût personnel ici, mais toutes ces
pièces m'ont semblé être les principales faiblesses de l'album, même si
certaines autres, plus punk ou rock n' roll, n'ont rien de renversant non
plus. Pour la deuxième fois, le groupe a eu la permission d'utiliser un texte
de Woody Guthrie pour le mettre en musique. Ils ont choisi un de ses
rares textes un peu plus légers, "I'm Shipping Up To Boston", un texte qui ne
dit pas grand' chose au fond. En bonus, vous trouverez la très médiocre "Tessie",
enregistrée pour motiver les Red Sox de Boston à la Série Mondiale de baseball de
2004, ce qui a semblé fonctionné puisque l'équipe a remporté son premier
championnat en 86 ans. Par contre, les Dropkick Murphys ne gagneront rien avec
cet album, surtout pas de nouveaux fans. Vous en aimerez bien quelques-unes,
mais vous aurez de la difficulté à en supporter plusieurs, à moins que le
mélange rock et musique traditionnelle vous fascine totalement et que vous
soyez déjà un fan invétéré du groupe. (septembre 2005)
Hellcat /
Epitaph
½
|
The Evens,
The Evens
un texte de
Frédéric Gagnon (Crad!)
J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle : Fugazi sera en pause
pendant un bon moment puisque les quatre membres ont d’autres projets et
n’habitent même plus tous dans la même ville. La bonne nouvelle, c’est que
le nouveau groupe de Ian Mackaye est presque aussi bon que Fugazi,
sans être aussi spectaculaire. À la première écoute, on a l’impression que
Mackaye a carrément fait demi-tour : pas de guitares stridentes ni de
cris. La batterie de Amy Farina est feutrée, et la guitare est
acoustique et acoustique. Par contre, on se rend vite compte que les Evens
ne sont que la suite logique de ce que Mackaye a fait dans les dernières
années. Sur le plan des paroles, Mackaye passe encore par quatre chemins
pour nous faire deviner la révolte qui l’anime. Musicalement, le ton est
posé, tout est discret et minimal. Ceux qui ont aimé les derniers albums
de Fugazi y trouveront leur compte, et les autres vont s’endormir. Mackaye
parlait depuis longtemps de son désir de travailler dans un cadre plus
léger que Fugazi, dans une formule qui lui permettrait de voyager seul ou
avec un groupe très restreint, sans amplis et sans les éléments
perturbateurs que Fugazi attirait parfois. Il a donc fondé un duo
acoustique avec sa copine Amy Farina, ex-Warmers, groupe de DC de
la fin des années 90. C’est bon de voir que Mackaye a encore réussi à se
réinventer sans repartir à zéro. (décembre 2005)
Dischord
|
Marianne Faithfull,
Before The Poison
J'ai toujours suivi la
carrière de Marianne Faithfull de loin, comme la plupart des américains
d'ailleurs, mais à part qu'elle ait été l'amoureuse de Mick Jagger
pendant plusieurs années dans les années 60-70, elle a enregistré de nombreux
albums. Ce qui la caractérise est le fait qu'elle a su évoluer avec les années
et a pu conserver l'intérêt de la critique et des intellectuels, malgré
quelques albums médiocres. Elle nous présente maintenant Before The Poison exactement 40 ans après ses deux premiers albums lancés
simultanément, Come My Way et Marianne Faithfull, ce dernier
qui contenait le succès "As Tears Go By" écrit par Mick Jagger et
Keith Richards. Sur ce nouvel enregistrement, elle s'est entourée de
collaborateurs de premier plan en les personnes de PJ Harvey, qui a
écrit 3 chansons paroles et musique (incluant "No Child Of Mine" qui se
retrouvait sur son album Uh
Huh Her) en plus de composer la musique sur 2 autres et de
collaborer aux textes, Nick Cave, qui a composé la musique de 3
chansons, Damon Albarn (de Blur), qui a coécrit une chanson et
en a composé la musique, et Jon Brion, qui a composé la musique d'une
chanson. Les compositions de Harvey et Cave donnent le ton à l'album et vous
donnent en même temps une bonne idée du style qu'on y retrouve. Les 10
chansons plutôt introspectives de l'album sont magnifiquement interprétées par
Marianne qui a la voix plus basse d'au moins un octave par rapport à ses
débuts, résultat de l'âge, mais surtout de la drogue et de l'alcool (elle a
quand même côtoyé les Stones pendant plusieurs années). C'est un album
d'une grande poésie avec des moments rock qui m'ont agréablement surpris.
Marianne Faithfull n'a plus rien à prouver à qui que ce soit et peut se
permettre de se faire plaisir avant tout, mais avec Before The Poison,
elle nous fait plaisir à nous aussi et nous donne l'envie de découvrir
certains de ses albums passés, même si j'ai grandement l'impression que
celui-ci passera à l'histoire comme un de ses grands moments. (février 2005)
Anti- /
Epitaph
|
The Fall Of Troy,
Doppelgänger
The Fall Of Troy est un
trio de Seattle qui nous présente le deuxième album de sa jeune carrière, le
premier sur l'étiquette Equal Vision. Réalisé par Barrett Jones
qui a travaillé avec les Foo Fighters, les Melvins et Jawbox,
l'album nous offre un mélange plutôt éclectique de sons dans le style rock
progressif. Prouesses de guitare de Thomas Erak (qui est aussi le
chanteur), ajoutées à des changements de rythme fréquents font en sorte qu'on
peut les comparer avec un peu d'efforts à At The Drive-In, Yes,
System Of A Down et Faith No More. Les voix peuvent passer de
criardes à mélodiques à l'intérieur d'une seule et même chanson, ce qui n'est
pas ennuyant, mais peut parfois sembler un peu cacophonique. Ceux qui ont les
oreilles sensibles peuvent être facilement irrités, ce qui fait que je ne
crois d'aucune façon que le groupe puisse obtenir un succès commercial.
Certaines mélodies de base sont très bonnes, mais les structures extrêmement
compliquées font en sorte de nous faire parfois décrocher et moins apprécier
les compositions du groupe. Certains passages instrumentaux m'ont même fait
penser que le groupe ne se situait pas si loin du jazz après tout, même si on
parlerait probablement de jazz hardcore. Les fans de nouveau rock progressif
et les fans de musique anti-commerciale risquent d'apprécier l'énergie de The
Fall Of Troy, tout comme les fans de The Mars Volta et de Mike
Patton et ses nombreux projets. (septembre 2005)
Equal Vision
|
Fall Out Boy,
From Under The Cork Tree
Je comble un certain retard ici avec cet album paru il y a
plus d'un an. Que voulez-vous, je deviens parfois tellement saturé en
musique pop punk que j'ignore certains albums d'une façon
quasi-volontaire. Il s'agit ici du 3e album du groupe de
Chicago Fall Out Boy, le 1er sur une étiquette majeure. Et on
peut dire qu'ils ont bénéficié pleinement de la promotion qu'on leur a
faite pour devenir un des groupes les plus populaires dans le genre avec
au moins 4 ou 5 gros succès, incluant "Sugar, We're Going Down" et le plus
récent extrait, l'excellente "Dance, Dance". Le groupe a su s'imposer
grâce à des mélodies accrocheuses à souhait. On peut les comparer à
Jimmy Eat World et à Simple Plan, mais ce qui les différencie
particulièrement est le cynisme qu'on retrouve dans leurs textes et les
titres à n'en plus finir. Pour des exemples, attachez votre tuque: "Our
Lawyer Made Us Change The Name Of This Song So We Wouldn't Get Sued",
"I've Got A Dark Alley And A Bad Idea That Says You Should Shut Your Mouth
(Summer Song)" et "I Slept With Someone In Fall Out Boy And All I Got Was
This Stupid Song Written About Me". Considérant que ça demeure un album de
pop punk accessible sans grandes subtilités, il s'agit tout de même d'un
excellent disque, parmi les meilleurs de l'année 2005 dans le genre. Puis,
From Under The Cork Tree est assurément le meilleur album du groupe
à ce jour, celui à lequel ils seront comparés pour le reste de leur
carrière. Bonne chance pour le futur! (août 2006)
½
|
Fivespeed,
Bella
Fivespeed est un nouveau groupe de Phoenix en Arizona qui
participe au Vans Warped Tour 2005. Le groupe nous présente ici un mini-album
de seulement 4 titres qui nous ouvre la porte sur une carrière qui sera
certainement intéressante à suivre de près. Le leader du groupe, Jared
Woosley cite Jane's Addiction et Deftones parmi ses
influences et ces 2 groupes représentent assez bien le son de Fivespeed qui
nous offre un rock alternatif assez lourd qu'on peut aussi considérer comme du
nouveau métal passablement accessible. Les mélodies accrocheuses disposent de
suffisamment d'efficacité pour attirer l'oreille d'un large public. À
surveiller... Veuillez noter que Bella est seulement disponible sur
leur site web ainsi qu'à leurs spectacles. (septembre 2005)
Equal Vision
|
Foo Fighters, In Your
Honor
Dix ans après une
apparition remarquée dans le paysage musical et après 4 albums à succès,
les Foo Fighters ont décidé d'offrir un cadeau à leurs fans. In Your
Honor est un album double contenant 10 pièces dans leur style habituel
sur le premier CD et 10 pièces acoustiques sur le deuxième. Pour le
premier disque, on peut le comparer à ce que le groupe a fait auparavant
et on y trouve d'excellentes pièces, accrocheuses à souhait ("Best Of You",
"The Last Song", la chanson-titre, etc.). Quant au deuxième, il nous
montre un côté qu'on ne connaissait pas de Dave Grohl et sa bande,
mais un côté qu'on aime bien. La qualité des compositions du groupe n'a
pas besoin d'arrangements à n'en plus finir et on en a la preuve ici. Le
groupe, qui était devenu un des rares dans le style post-grunge à demeurer
efficace, nous prouve qu'il peut aller encore plus loin, ce qui en fait un
des meilleurs dans le rock commercial actuel. Cet album en 2 phases
totalisant 83 minutes peut facilement s'écouter d'un trait, malgré la
variation de style d'un disque à l'autre. Si j'avais bien aimé leur album
précédent,
One By One, je dois dire que celui-ci m'attire particulièrement et
que je l'apprécie de plus en plus à chaque écoute. Sans être le groupe le
plus original et créatif au monde, il sait nous donner des mélodies très
efficaces, extrêmement bien interprétées par un Dave Grohl en parfaite
possession de ses moyens qui chante mieux que jamais. Notons les
participations sur l'album de John Paul Jones (ex-Led
Zeppelin), Norah Jones (duo avec Grohl sur "Virginia Moon")
et Josh Homme de Queens Of The Stone Age qui rend la
pareille à Grohl en jouant la guitare sur "Razor". C'est un album de
qualité qui fera le délice des fans du groupe. Veuillez noter qu'une
version avec DVD est aussi disponible contenant la version surround 5.1
de l'album et un documentaire sur son enregistrement. (critique principale
d'octobre 2005)
|
The Frames,
Burn The Maps
The Frames est un
groupe irlandais qui existe depuis une quinzaine d'années et en est à son 5è
album. Vous pouvez en avoir entendu parler sous le nom de The Frames D.C.,
puisqu'ils ont utilisé ce nom pendant une certaine période pour éviter la
confusion avec un groupe américain du même nom qui n'existe plus aujourd'hui.
Le groupe nous offre un son fortement influencé de la musique britannique à la
Coldplay et Travis. Ce qui fait l'originalité du groupe est sa
capacité à passer d'un son doux à un son presque violent en quelques secondes,
une très belle façon de faire passer l'émotion. Même si je connais mal les
albums précédents du groupe, il semble que Burn The Maps serait leur
meilleur résultat en carrière jusqu'à maintenant. Ce qui est certain, c'est
qu'il s'agit d'un album de première qualité et que le groupe n'a rien à envier
aux plus grands artistes du moment. Les arrangements sont magnifiques, les
orchestrations tout autant et on y trouve une excellente profondeur musicale.
Il y a une belle ligne directrice à l'album qui nous accroche littéralement et
nous oblige à nous rendre à la fin à partir du moment où on s'est laissé
conquérir par leur univers. L'album ne contient aucune faiblesse et étant
lancé par l'étiquette Anti-, vous pouvez être assuré de l'intégrité
artistique du produit. Même si 2005 est encore bien jeune, voilà un album qui
se retrouvera probablement dans mon top 20 de l'année. Une bien belle
découverte! (février 2005)
Anti- /
Epitaph
|
Sage Francis,
A Healthy Distrust
Sage Francis est un
rappeur indépendant de 27 ans du Rhode Island qui nous présente ici son
troisième album, A Healthy Distrust. Il nous propose un hip hop qu'on
peut comparer aux classiques de Public Enemy, Run DMC et les
Beastie Boys. Francis nous offre une poésie fortement politisée où il ne
se gêne aucunement pour nous brosser un portrait pas toujours rose de notre
société, particulièrement de la société américaine. Sa voix puissante est
parfaitement accompagnée d'une musique riche qui se différencie de plusieurs
groupes hip hop actuels. L'ensemble bénéficie d'une réalisation hors du commun
faite par Francis lui-même où la musique, l'échantillonnage et la voix sont
parfaitement mixés. L'album de 15 pièces totalisant 48 minutes nous offre une
belle continuité avec très peu de faiblesses. Même s'il demeure un rappeur
alternatif, il ne manque que la bombe radio pour propulser Sage Francis aux
côtés des rappeurs blancs Eminem et les Beastie Boys. Mais parions
qu'il sera boudé des jeunes noirs américains fans de hip hop puisqu'il ne faut
pas se le cacher: la discrimination raciale est encore très présente aux
États-Unis et le hip hop demeure une musique de noirs, même si Eminem a réussi
à y entrer en s'entourant des bonnes personnes. Ici, ce sont plutôt les fans
des Beastie Boys qu'on ira conquérir puisque l'album n'a rien à envier au plus
récent de ce groupe légendaire. Je n'avais que très peu d'attentes vis-à-vis
Sage Francis et j'ai été agréablement surpris. J'apprécie de plus en plus
A Healthy Distrust, un album mature d'un bonhomme à surveiller.
(février 2005)
Epitaph
½
|
Franz Ferdinand, You
Could Have It So Much Better (CD + DVD)
Après un premier
album qui a impressionné l'an passé et est considéré par plusieurs comme
l'un des meilleurs albums de l'année, les attentes étaient nombreuses
vis-à-vis un nouvel album des Écossais de Franz Ferdinand. Malgré tout,
ils ont décidé de revenir dès cet automne avec You Could Have It So
Much Better, peut-être pour battre le fer pendant qu'il est chaud. Une
chose est certaine, c'est qu'ils ont encore une fois opté pour la laideur
de la pochette, ce qui semble bien fonctionner pour attirer l'attention.
Du côté musical, le groupe utilise encore une fois le son qui l'a rendu
populaire, mais en explorant de nouvelles avenues. Le disque précédent
avait une certaine uniformité qu'on ne retrouve plus ici. Peu de pièces se
ressemblent et on va de la pop dansante, à un son pseudo-punk, en passant
même par quelques ballades particulièrement efficaces. On ne peut donc pas
dire que le quatuor s'est assis sur ce qui l'a rendu célèbre,
contrairement à ce que font d'autres artistes qui ne passent pas le test
du 2e album par manque de créativité. "The Fallen" ouvre assez bien
l'album, mais c'est avec le hit instantané "Do You Want To" qu'il prend
vraiment son envol. Alors que la ballade "Walk Away" vous restera en tête
pour des jours, c'est sur l'autre ballade, "Eleanor Put Your Boots On",
que le groupe impressionne vraiment dans un style fortement influencé par
les Beatles. Avec le succès de "Take Me Out" sur l'album précédent qui
avait la particularité d'avoir un changement total de rythme en plein
milieu, le groupe nous présente à nouveau de tels changements sur quelques
titres de ce nouvel album. C'est le cas entre autres sur "Do You Want To",
mais c'est beaucoup plus déroutant sur "Well That Was Easy". En fait, le
problème avec ce nouvel album, c'est que malgré la présence de pièces de
première qualité, d'excellentes mélodies et de rythmes entraînants, le
tout est entrecoupé de quelques pièces un peu plus faibles qui cassent le
rythme. Plusieurs réussiront à vous faire danser, mais vous aurez plus de
difficulté à écouter l'album en entier sans passer par-dessus certains
titres. Je crois que s'ils avaient moins précipité la sortie de ce nouvel
album, ils auraient pu nous présenter un disque de la qualité du premier
sans le "remplissage" qu'on retrouve ici. Mais, ne vous détrompez pas: il
s'agit quand même d'un très bon album d'un des groupes les plus créatifs
de la scène musicale actuelle. C'est juste que, comme je l'ai dit au
début, les attentes étaient bien grandes. L'album vous est offert en
version CD seulement ou en version dual disc, c'est-à-dire avec un
DVD au verso. Le DVD contient l'album en entier, le vidéoclip de "Do You
Want To", une entrevue, des scènes en studio et une galerie de photos.
Sans être renversant, le côté DVD permet d'ajouter une certaine valeur à
l'album. (critique principale de novembre 2005)
|
Garbage,
Bleed Like Me
Garbage est de
retour avec un 4e album, 4 ans après l'échec commercial de
Beautifulgarbage. Même si l'album apportait des éléments
intéressants, intégrant de l'électronique à leur son post-grunge, le
public ne semblait pas du tout prêt à les suivre. Ayant moi-même perdu
passablement d'intérêt envers ce groupe à travers les années, je n'étais
pas trop pressé de mettre la main sur Bleed Like Me. La première
écoute de l'album a quand même attiré mon attention alors que les mélodies
et les riffs sont particulièrement efficaces et accrocheurs (comme sur
l'excellent premier extrait "Why Do You Love Me"). Il n'y a qu'un
problème: on a l'impression de faire un bond de 10 ans en arrière et
d'entendre un mélange de Stone Temple Pilots, Elastica,
Veruca Salt et Hole, sans oublier Smashing Pumpkins et
L7, 2 groupes pour qui Butch Vig (batteur de Garbage) a
réalisé des albums. Malgré ce manque flagrant d'originalité et cet écart
temporel, c'est tout de même un album qui s'écoute bien jusqu'à la fin
avec des mélodies qui nous restent en tête pour bien longtemps. Par
contre, j'ai l'impression que le groupe ne sera jamais en mesure d'égaler
la qualité de son premier album (Garbage)
paru en 1995. Il faudra se faire à l'idée... (mai 2006)
|
Ariane Gauthier,
Mon coeur est une pomme
Peut-être que vous ne
connaissez pas son nom, mais si je vous dis qu'Ariane Gauthier a joué le rôle
de Juliette dans la comédie musicale Roméo et Juliette et celui de
Maureen dans Rent, peut-être que vous allumerez. Sinon, je peux vous
dire que cette jeune femme de l'Outaouais ne vous laissera pas dans
l'indifférence bien longtemps. Auteure et compositeure de grand talent, elle
nous propose des paroles magnifiques sur une musique douce, mais riche en
sonorités (section de cordes, accordéon, piano, etc.). Dès le début de
l'album, "Moi c'est Ari" (qui en est aussi le premier extrait) nous montre une
interprétation très théâtrale, qui plaira assurément aux amateurs de comédies
musicales. J'imagine la mise en scène qui devrait venir avec lorsqu'elle sera
en spectacle. Elle va puiser à l'occasion ses
influences dans la chanson française, même si elle conserve toujours son
accent bien à elle. Elle nous propose même des valses ("Frida", "Tu te mens",
"En solo") en plus de flirter avec l'opéra ("Je ne t'aime pas"). Sa voix est
toujours magnifique et est certainement le meilleur instrument pour nous
communiquer ses compositions. Veuillez noter qu'il s'agit du premier album
québécois totalement mixé en 5.1, ce qui lui permettra d'aller éventuellement
conquérir la France, là où ce format devient de plus en plus un
incontournable. Mon coeur est une pomme est un album qui plaira
assurément aux amateurs (surtout aux amateures) de chansons à textes, mais qui
apprécient en plus une musique d'une certaine richesse. Et, n'oubliez pas
qu'Ariane les écrit toutes en plus de les interpréter magnifiquement, ce qui
lui donne une bonne longueur d'avance sur la quantité d'interprètes du même
genre qui pullulent au Québec. Finalement, le tout nous est offert dans une
magnifique pochette. Un bon choix si vous aimez le genre... (octobre 2005)
Diffusion YFB
½
|
Gorillaz,
Demon Days
Le premier groupe de
hip hop virtuel, Gorillaz nous est apparu en 2001 avec un excellent
album éponyme, un des meilleurs de l'année, propulsé par le succès "Clint
Eastwood". Ce quatuor virtuel cache un super groupe dirigé par Damon Albarn
de Blur. Les fans attendaient avec beaucoup d'impatience le successeur
à ce premier album et le voici enfin, quatre longues années plus tard. Il faut
noter que Dan The Automator a quitté le groupe, lui qui avait été un
précieux collaborateur au précédent. Mes attentes étaient un peu moins grandes
que pour d'autres, parce que j'avais l'impression que l'effet de surprise
était passé et que le groupe ne pourrait nous présenter rien de neuf. Mais,
comme ce fut le cas lorsque j'ai découvert leur premier album, j'ai été très
agréablement surpris. Encore une fois, le groupe nous offre un amalgame
parfait de styles allant bien au-delà du hip hop avec des touches de pop, de
rock et de R&B. Rythmes et mélodies efficaces avec un son généralement doux,
tout y est pour plaire à un large public, tout en privilégiant les vrais
spécialistes de musique actuelle. L'originalité est toujours au rendez-vous et
avec des succès assurés comme "Dare", "O Green World" et "Feel Good Inc.", on
n'a d'autres choix que de prévoir un autre gros succès pour Gorillaz. Vous
devrez quand même y mettre un minimum d'efforts puisque le groupe ne ressemble
à aucun autre et demandera donc nécessairement une certaine ouverture
d'esprit. Mais, l'efficacité des mélodies devrait vous séduire assez
rapidement. Un excellent album qui réchauffera vos froides soirées d'automne
et d'hiver! (octobre 2005)
|
Groovy Aardvark,
Sévices rendus
Dans les 19
dernières années, aucun autre groupe alternatif québécois n'a autant
attiré les foules que Groovy Aardvark. Leurs spectacles d'une énergie
débordante ont toujours comblé leurs fans. Aujourd'hui, après avoir
annoncé leur séparation, ils nous offrent une compilation de leurs plus
grands succès incluant entre autres "Y'a tu kelkun", "Dérangeant",
"Boisson
d'avril" (avec des membres de La Bottine Souriante), "Ingurgitus" (avec des membres de Anonymus, Overbass et
Colectivo) et "Le p'tit bonheur" (leur reprise bien personnelle
du classique de Félix Leclerc avec Marc Vaillancourt de
B.A.R.F. comme chanteur). En plus de ces succès, le groupe s'assure de
bien boucler la boucle en nous présentant 3 nouvelles pièces, 2 vieilles
pièces jamais parues auparavant et 2 extraits de l'album démo Kitsh en
squatt de 1989. En plus des 19 pièces de l'album, la pochette et le
livret sont magnifiques et regorgent d'informations particulièrement
intéressantes. C'est donc d'une bien belle façon que le groupe nous tire
sa révérence. Pour ceux qui ne les connaîtraient pas encore, avec
Sévices rendus vous n'avez plus aucune excuse. (mai 2005)
Enregistrements D7 / Diffusion YFB
½
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Hedley,
Hedley
Hedley est un groupe canadien dirigé par un finaliste de l’émission
Canadian Idol, Jacob Hoggard, probablement le plus
charismatique et un des plus talentueux à avoir passé dans une émission de
télé-réalité. S’il était déjà un peu fou dans cette émission malgré le
carcan imposé, il est complètement disjoncté maintenant et devient un peu
débile en entrevue alors qu’il semble bien aimer montrer son derrière.
Musicalement, le groupe, qui a fait de nombreux concerts en première
partie de Simple Plan, nous offre un son rock énergique aux
influences un peu punks. Le succès "On My Own", une des meilleures de
l’album, donne aussi un bon aperçu de leur style. Mais, on retrouve aussi
quelques ballades mettant bien en évidence la voix unique de Hoggard
("Trip", "Gunnin", etc.) et des pièces rock originales ("Streetfight", "Villain",
etc.). Quelques pièces sont un peu faibles, mais l’ensemble nous permet
d’envisager un futur intéressant pour le groupe qui ne fera que
s’améliorer, en s’appuyant sur l’immense talent de Hoggard. Rarement
politiquement correct, Hedley plaira à un jeune public un peu rebelle,
mais ne provoquera certainement pas de mouvement de foule parmi les fans
de Canadian Idol. Ils préféreront certainement se tourner vers le
gagnant de la même édition, Kalan Porter qui, avec sa gueule de
jeune premier, sa voix puissante et ses chansons moins dérangeantes,
plaira à des dames un peu plus âgées, public-cible de l’émission. À en
juger par les performances offertes par Hoggard à Canadian Idol,
Hedley risque d’être bien intéressant à voir en spectacle. Donc, s’ils
passent dans votre région, ne les ratez pas. (découverte du mois de
février 2006)
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HorrorPops,
Bring It On!
C'est le retour de ce
super groupe de psychobilly dirigé par la chanteuse et contrebassiste
Patricia Day et le guitariste Kim Nekroman (qui est chanteur et
contrebassiste dans Nekromantix). J'avais bien apprécié leur premier
album paru l'an dernier qui s'intitulait
Hell Yeah!. Cette fois-ci, on a demandé les services de nul autre que
Brett Gurewitz (de Bad Religion) pour réaliser l'album. En
général, la recette demeure la même avec un rockabilly complètement déchaîné,
mais plus accessible qu'avec Nekromantix. Par contre, il y a une direction pop
plus qu'évidente sur Bring It On! avec des tendances ska et pop rock
que ne renierait certainement pas un groupe comme No Doubt ("Hit 'N'
Run", "You vs. Me", "Caught In A Blond" qui est ma préférée, etc.). "Freaks In
Uniforms" démarre très bien l'album dans leur son caractéristique, alors que
la chanson-titre possède un très grand potentiel commercial. Ce mélange de
genres et d'influences nous balance entre le fait d'avoir l'impression que le
groupe deviendra assurément populaire et celui qu'il s'agit d'un groupe
underground qui le demeurera. Seul l'avenir nous le dira, mais malgré toute
son originalité, le groupe ne cadre dans aucune des catégories musicales en
vogue en ce moment. En bout de ligne, c'est un bon album qui plaira aux
amateurs du genre et de leur premier album. Espérons qu'ils réussiront quand
même à aller chercher quelques nouveaux fans. (décembre 2005)
Hellcat / Epitaph
½
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Hot Hot Heat,
Elevator
Hot Hot Heat est un
quatuor indie rock de la côte ouest canadienne qui existe depuis 1999. Ils
nous offrent un son rock passablement pop avec quelques synthétiseurs et une
guitare bien efficace. Elevator est leur 2e véritable album
après
Make Up The Breakdown qui était paru sur l'étiquette Sub Pop en
2002 et avait reçu d'excellentes critiques. Comme vous pourrez le constater
avec les 2 premiers extraits de l'album, "Middle Of Nowhere" et "Goodnight
Goodnight", le groupe nous offre des pièces énergiques aux mélodies
particulièrement efficaces. Vous vous en rendrez aussi compte avec "You Owe Me
An IOU" et "Pickin' It Up" qui font également partie de mes préférées. Le
groupe puise son inspiration en majeure partie dans le rock alternatif des
années 80 (The Cure, etc.) et le new wave / post punk. Certaines
critiques mentionnent la déception de cet album par rapport au précédent.
C'est vrai qu'on y trouve des pièces plus faibles, mais l'ensemble est
divertissant, ensoleillé et entraînant, ce qui est déjà préférable à un album
ennuyant. En plus, l'album dure moins de 40 minutes ce qui ne nous laisse pas
le temps de nous impatienter. 15 pièces sont indiquées sur la pochette de
l'album, mais comme dans un ascenseur (Elevator), il n'y a pas de
numéro 13. On retrouve aussi une introduction faite d'orchestration qui fera
seulement en sorte que vous vous posiez la question si vous vous êtes trompé
de disque. Visitez leur très beau site web (en cliquant leur nom plus haut)
qui est bâti comme un ascenseur. (février 2006)
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Ima,
Pardonne-moi si je t'aime
Après un premier album
paru il y a 2 ans qui a été transporté par un seul succès, "Baila" (mais
quel succès puisqu'il joue encore aujourd'hui sur plusieurs radios), voilà que
la jolie québécoise de 26 ans Ima nous présente Pardonne-moi si je t'aime,
un album beaucoup plus personnel. Ce qui frappe dès l'écoute de la première
chanson et premier extrait "Aum", c'est la qualité des arrangements,
extrêmement léchés, sur un son électro-pop qui n'est pas sans nous rappeler
une Sarah McLachlan. C'est une direction qui sera conservée tout au
long de l'album qui bénéficie définitivement d'une production de premier plan,
grâce encore une fois à la réalisation de Tino Izzo. Le son électro-pop
reviendra aussi à différents moments, avec quelques éléments de rock bien
discrets et un peu de folk. La magnifique voix de Ima est toujours mise en
valeur à travers ces arrangements très riches et elle s'en sert à merveille
pour présenter une majorité de chansons d'amour. Le sujet ayant été déjà
largement surexploité, ce ne sont pas toutes les chansons qui débordent
d'originalité et d'émotions, un gros point négatif pour quelqu'un comme moi
qui, au départ, n'aime pas trop le genre. Par contre, si des chanteuses comme
Isabelle Boulay, Natasha St-Pier et Céline Dion vous touchent, Ima
vous offre une plus grande richesse musicale et sa voix n'a pas à rougir de
ces "compétitrices", même si elle explore plutôt rarement les prouesses
vocales. Dans ce genre, les pièces "Aum", "Pardonne-moi" et "J'existera"
sont de loin les plus intéressantes. Pour ma part, il m'a fallu attendre
les 3 dernières de l'album pour vraiment y trouver mon compte après quelques chansons interminables. Tout d'abord,
"Ivre d'amour",
écrite avec Richard Petit, nous rapproche quelque peu du
côté entraînant de "Baila" qui manque définitivement à cet album.
Ensuite, Ima reprend agréablement le classique de Diane Tell "Si
j'étais un homme". Elle conclut finalement le disque avec un boni en
italien, "Angeli Di Citta", en duo avec Gianluca Grignani.
Ceux qui connaissent et aiment Ima grâce à "Baila" trouveront
probablement peu de moments intéressants sur l'album. Par contre, si les
chanteuses à voix présentant des chansons d'amour introspectives vous attirent
particulièrement, vous devez absolument considérer ce nouvel album de Ima qui
vous séduira par sa richesse musicale. Ce sera une excellente carte de visite
pour lui permettre d'attaquer le marché français éventuellement. (avril 2005)
Novem
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Jamiroquai,
Dynamite
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
"Bon alors, il est
comment?". C'est la première question qui nous vient naturellement à l'esprit
à l'écoute d'un nouvel album. Pour Dynamite, plus que jamais on a envie
de répondre: "Ça dépend des goûts!". C'est con... mais c'est comme ça,
explications: Quatre ans après
A Funk Odyssey, Jamiroquai déboule avec le successeur, Dynamite,
sixième album des anglais. Seul véritable représentant de la musique funk
contemporaine dans les années 90, Jamiroquai s'est vite imposé comme l'un des
groupes phares et originaux de la décennie, surtout grâce aux succès de
Emergency On Planet Earth et
The Return Of The Space Cowboy. Et déjà, quelques jours après la
sortie, les premiers superlatifs sont envoyés par les magazines... Mais, tout
dépend de ce que l'on recherche chez Jay Kay et sa bande. Après tout,
ce Dynamite est incontestablement bourré d'énergie, et semble contenir
de gros hits prêts à faire bouger la planète mais, pour les amateurs des
premiers albums, on ne retrouve pas tout à fait le style. Et même si Jay fait
toujours, et éternellement, référence au grand Stevie Wonder (qui vient
également de sortir un nouvel album), Dynamite manque un peu de
spontanéité... du côté plus brut que l'on trouvait à l'époque de
The Return Of The Space Cowboy.
Musicalement, ça se traduit comment ? Sur Dynamite, on dérive à pleine
vitesse vers le disco funk, un groove électro, (et un peu de rock égaré sur
"Black Devil Car") rongé par quelques sons bizarres de synthé. Peu d'ambiance
magique comme auparavant, de Rhodes et de basse folle. Pas non plus (ou si
peu...) de guitares funky, de pédales Wah Wah... N'exagérons pas non plus, les
musiciens de Jamiroquai restent toujours très adroits et mettent une bonne
claque à la plupart des groupes pop moroses du moment. Mais, c'est le public
qui tranchera une nouvelle fois: après tout,
A Funk Odyssey
a remporté le plus gros succès commercial d'un groupe... qui a dérivé vers le
commercial! Et puis, c'est vrai qu'il faut aussi arrêter de se tourner vers le
passé... alors à chacun son choix, pour celui qui aime la "dance funk", c'est
tapis rouge! (septembre 2005)
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Anik Jean,
Le trashy saloon
Cette jeune chanteuse
originaire de la Gaspésie a vu sa vie transformée le jour où elle a rencontré
Jean Leloup qui allait devenir son mentor. Elle nous offre ici son
premier album qu'elle a réalisé avec Leloup et David A. Sturton (qui a réalisé
La vallée des réputations de Leloup). Elle peut en plus compter sur
des musiciens de renom comme Rick Haworth (qui a travaillé avec
Daniel Bélanger et plusieurs autres), Dan Georgesco (ex-Too Many
Cooks et membre des Porn Flakes), Alec McElcheran (qui a
travaillé avec Leloup) et Stephan Gaudreault (Projet Orange).
Jean Leloup participe lui-même à plusieurs chansons, a fait les arrangements
et lui a offert 4 chansons, incluant le premier succès de l'album, "Je suis
partie", que Leloup avait lui-même popularisé sur
La vallée des réputations. Avec toutes ces
références à Leloup, vous pensez sûrement qu'il s'agit d'une version féminine
de notre célèbre "regretté" chanteur. On peut faire des parallèles c'est
certain, mais la personnalité d'Anik prend rapidement le dessus. Elle nous
propose un son rock assez doux aux influences folk et country, qui peut nous
rappeler encore une fois le dernier album studio de Leloup, mais qui se
différencie avant tout d'à peu près tout ce qui se fait sur la scène musicale
québécoise. En fait, on peut plus facilement la comparer à PJ Harvey et
Nick Cave par l'atmosphère qu'elle réussit à créer. Elle n'a pas une
voix à tout rompre, mais s'en sert magnifiquement bien et possède un certain
charisme sur scène. Malgré quelques chansons un peu plus faibles, celles de
Leloup viennent corriger le tir à la perfection ("Je suis partie", "Pense à
toi", "Junkie de toi" et "Let Me Go"). Il y a aussi "Amour absinthe" qui m'a
complètement fait craquer, une pièce composée par Anik et Alec McElcheran.
L'album de 12 pièces contient 3 textes en anglais, sûrement le résultat de son
exil des dernières années à Los Angeles. Si vous cherchez un produit québécois
intéressant à vous mettre sous la dent, le choix est certainement judicieux
avec Le trashy saloon, même si vous devrez en faire quelques écoutes
avant de l'apprécier à sa juste valeur. (octobre 2005)
Tacca
½
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Kings Of Leon,
Aha Shake Heartbreak
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Après leur premier essai,
Youth And Young Manhood en 2003, assez concluant, les critiques ont
gardé, à l'égard des Kings Of Leon, l'image d'un jeune groupe à la fois mûr et
talentueux. Alors, puisqu'il nous est donné de revivre en partie l'ère du rock
garage et underground, on ne va pas se plaindre d'un manque évident de
renouveau, mais plutôt tenter de faire un constat. Au début, ils avaient
choisi l'option "vieux t-shirt assez moulant, vestes en jeans et coupes de
cheveux ringardes (limite Iggy Pop version old regime) avec
moustaches"... rien à redire, ces quatre gars ont le style qui va bien et
refusent l'esclavagisme de l'éternelle mode (quoi que...?). L'album démarre
par "Slow Night So Long", un rodéo musical assez réussi, énergique mais
contenu. Et ça reste relativement vrai pour le reste de l'album. Ca se
rapproche du style garage des 60's, le son des guitares vintage est également
assez bien rendu... on ressent l'influence blues rock des Stones, avec
la fibre folk rock des Creedence Clearwater Revival. Les morceaux
paraissent un peu plus lisses (quoique encore assez bruts) que sur le premier
opus, un peu plus travaillés encore... Chantés avec une voix nonchalante,
parfois transformée (ça sent la "mode Strokes") qui fait aussi le
charme du groupe, les titres comme "Taper Jean Girl", "Milk" et surtout "Bucket"
survolent le reste de l'album qui manque parfois de relief, tant les chansons
se ressemblent. On tient peut-être là la future relève du rock sudiste, les
descendants de Lynyrd Skynyrd ou du Allman Brothers Band... bon,
c'est encore bien trop tôt pour le dire. Pour les 50 ans du rock, ça fait un
bel hommage d'époque! (août 2005)
½
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Korn,
See You On The Other Side
See You On The Other Side
est déjà
le 7e
album du groupe métal Korn. Le groupe, qui avait connu le succès en 1998
avec l'excellent album
Follow The Leader (le meilleur de l'année), semble se chercher
depuis ce temps. Sans nous présenter de mauvais albums, aucun n'a réussi à
se démarquer vraiment et on les a tous oubliés rapidement. Avec ce nouvel
enregistrement, le groupe évolue vers un style beaucoup plus intéressant,
plus efficace au point de vue des mélodies et des riffs de guitare. "Twisted
Transistor" démarre admirablement l'album qui ne contiendra pas beaucoup
de faiblesses par la suite. On y retrouve un peu moins le son
caractéristique de la basse qui a fait la renommée du groupe depuis plus
de 10 ans et leur a permis de se démarquer de la masse des groupes métal,
mais l'efficacité des compositions qu'on retrouve ici nous le fera oublier
rapidement. La base de leur style est toujours un métal lent mais rythmé,
généralement assez lourd, avec des influences rap core, mais on
retrouve plus que jamais des influences industrielles (à la Nine Inch
Nails). Jonathan Davis et sa bande, qui en passant ne sont
maintenant que 4, le guitariste Brian Welch ayant quitté, évoluent
dans une direction plus qu'intéressante qui ravivera l'intérêt de bien des
gens envers eux. Korn ne risque pas de rejoindre un large public encore
une fois, car il faut bien avouer qu'ils ne sont pas faciles d'approche.
Mais, pour ce qui est de leurs fans des débuts, ils seront complètement
ravis de la direction maintenant empruntée. En passant, pour les amateurs
de System Of A Down qui ne connaissent pas Korn, ce n'est pas parce
qu'on parle de métal dans les 2 cas que vous aimerez nécessairement,
puisque c'est totalement autre chose et que les influences viennent
complètement d'ailleurs. Je ne crois pas non plus que la qualité de ce
nouvel album de Korn puisse égaler celle des 2 albums les plus récents de
SOAD, mais il s'agit tout de même d'un excellent album. À considérer
fortement... (critique principale de février 2006)
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Daniel Lanois,
Belladonna
Après une attente de 10
ans entre ses 2 précédents albums, voilà que Daniel Lanois nous revient avec
un nouvel enregistrement seulement 2 ans après
Shine. Belladonna nous offre à nouveau un son ambiant, mais
encore plus inaccessible que sur
Shine puisque que celui-ci est entièrement instrumental et
généralement dépouillé de grands arrangements. L'album a été créé et
enregistré lors d'un séjour d'un an de Lanois au Mexique et ça s'entend
puisqu'on y trouve une chaleur digne de ce pays. Évidemment, vous n'entendrez
pas de musique latine de la part de Lanois (même si on peut entendre des
influences reggae/dub sur "Frozen"), mais les arrangements vous y
transporteront tout de même. Lanois avait comme objectif de créer une musique
qui nous inspirerait notre propre scénario de film et de ce côté, c'est
parfaitement réussi. Presque exclusivement grâce à sa légendaire guitare
pedal steel, il est en mesure de nous amener dans un univers parallèle. À
part des cuivres sur "Agave", aucun instrument exceptionnel viendra surclasser
sa guitare au son unique. Avec Belladonna, Lanois revient à un son très
près de ce qu'il avait fait avec Brian Eno il y a 25 ans. C'est donc un
album ambiant de 39 minutes qui s'adresse à un public averti seulement. Même
s'il est d'une grande richesse musicale, il ne risque pas de fracasser de
records de ventes et de se retrouver sur les palmarès. (janvier 2006)
Anti- / Epitaph
½
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Mathieu Lavoie,
Avaler le vent
Après avoir gagné le
prix d'interprète au Festival international de la chanson de Granby en
1995 et avoir travaillé au Cirque du Soleil, voilà que le montréalais
Mathieu Lavoie nous offre son premier album, Avaler le vent. Il nous
présente un son jazzy généralement doux avec des éléments de musique
électronique qui créent une atmosphère plutôt planante. On peut le comparer à
Daniel Bélanger, Marc Déry et Ariane Moffatt, mais on
sent aussi de fortes influences des années 70 (Harmonium, Octobre).
Par moments, il m'a aussi fait penser à Yann Perreau par sa façon de
chanter et l'atmosphère créée. Même s'il compose plusieurs des titres
présentés, Mathieu peut aussi compter sur la collaboration de différents
auteurs, les plus connus étant Louise Forestier (sur "Rêves menteurs")
et Marc Larochelle (auteur de Shilvi). Je dois aussi mentionner
la présence de Libert Subirana (ex-Harmonium) qui a composé quelques
musiques. Vous ne trouverez pas de succès radio sur cet album de Mathieu
Lavoie, mais il s'agit d'un très bel album qui nous change agréablement de la
pop québécoise, trop souvent insignifiante musicalement. Ici, la musique
occupe une place de première importance et n'est pas qu'un simple
accompagnement. Ce n'est pas un album qui est facile à écouter et il demande
quelques répétitions avant de l'apprécier, mais si vous aimez le genre, vous
tomberez certainement sous le charme. (novembre 2005)
Diffusion YFB
½
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LCD Soundsystem,
LCD Soundsystem (2 CD)
La musique de LCD
Soundsystem est certainement une des plus hétéroclites que j'ai entendues
depuis longtemps. Le groupe de New York, qui est en fait le groupe d'un
seul homme, James Murphy, réussit à nous présenter des styles
différents pratiquement à chaque pièce. On découvre rapidement que le
bonhomme possède un horizon musical très vaste et qu'il n'hésite pas à
tout explorer sur disque. Il passe d'un son électronique dansant ou
ambiant à un punk hardcore, en passant par de l'indie rock, du rock garage
de l'acid house et de la dance music. Le seul lien qu'on
peut faire entre plusieurs des pièces offertes est la présence des rythmes
électroniques, mais encore là ils disparaissent dans les pièces les plus
rock. Pour le jeu des comparaisons, j'en citerai quelques-unes qui me sont
venues en tête à un moment ou à un autre, mais prenez-ça avec un grain de
sel: Rapture, Scissor Sisters, Peaches, Beck, Moby,
Radiohead et Coldplay. La seule chose qui est certaine est qu'il
s'agit d'un album totalement moderne et original qui devrait plaire à un
public dont l'ouverture d'esprit est sans bornes. Même si plusieurs pièces
sont très accrocheuses et dansantes, le lien n'est pas toujours facile à
faire d'une à l'autre, si bien que des personnes auront tendance à en
sauter quelques-unes. En plus, il y a quelques compositions passablement
longues. Mais, malgré ces éléments qui peuvent être agaçants pour un
public non averti, j'ai trouvé que l'album s'écoutait magnifiquement bien
du début à la fin lorsqu'on on y met l'effort. Les 2 disques s'enchaînent
à la perfection et ce, malgré un total de 100 minutes. Il s'agit
certainement d'un des meilleurs albums électroniques de 2005 et je n'ai
d'autres choix que de l'ajouter au
top 20 de l'année, n'en déplaise à ceux
qui n'y apparaîtront plus. (découverte du mois d'avril 2006)
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Left Alone,
Lonely Starts & Broken
Hearts
Même s'il s'agit ici de son premier album distribué à
grande échelle, le groupe californien Left Alone roule sa bosse depuis
1996 se créant ainsi une banque d'admirateurs toujours de plus en plus
grande. Le groupe est dirigé par le chanteur et guitariste Elvis Cortez
qui a composé la totalité des 13 pièces de l'album en plus de le
réaliser. Influencé par des artistes comme The Clash, Rancid
et Elvis Costello, le groupe a joué avec HorrorPops, 1208,
The Groovie Ghoulies, U.S. Bombs, F-Minus, etc., en
plus de participer à plusieurs tournées Vans Warped. Le groupe
passe d'un son punk assez conventionnel, droit au visage ("Broke
My Heart", "My Whole Life", "Heart Riot", "Wasted Time" et la
chanson-titre), à un ska/reggae de qualité
supérieure ("Another Feeling", "By My Side", "Dead Red Roses"). Quelques
influences rockabilly (plus près du psychobilly) peuvent nous effleurer
l'oreille à l'occasion ("Monday Morning"), alors que les Ramones nous
viennent en tête sur "My 62". Quant à la complètement éclatée "My Way",
elle regroupe un peu de tout. Il s'agit d'un des albums punk les plus
énergiques que j'ai entendu depuis longtemps, un album extrêmement solide
aux faiblesses plutôt rares. Tout amateur de vrai punk, qui a le sentiment
que le punk rock s'en va nulle part, doit absolument tendre l'oreille vers
Left Alone qui risque fortement de l'impressionner. Lonely Starts &
Broken Hearts se retrouvera probablement dans mon top 20 de 2005, aux
côtés des plus grands. Left Alone: un nom à retenir! (découverte du mois
de septembre 2005)
Hellcat /
Epitaph
|
The Lost Patrol
Band, The Lost Patrol Band
The Lost Patrol
a débuté comme un projet solo de l'ex-chanteur du groupe suédois Refused,
Dennis Lyxzen, au même moment qu'il démarrait The (International)
Noise Conspiracy. Le projet solo devient maintenant un véritable groupe
avec The Lost Patrol Band et son album éponyme. On y retrouve un son rock aux
influences punks des années 70 et new wave des années 80, avec une direction
pop plus qu'évidente. Même si le groupe est bien difficile à comparer, on peut
risquer de les associer aux Franz Ferdinand, The Killers, Tom
Petty et Cheap Trick. Peu importe à quel mouvement on décide de les
associer, ce qui est clair est que l'album ne contient pratiquement pas de
faiblesses et que les compositions sont particulièrement efficaces, avec une
énergie hors du commun. De "Feels Like Drowning" à "Can't Stand The Quiet" en
passant par les excellentes "Golden Times", "Hanging On", "Pick Me Up" et "A
Girl Like You", toutes réussiront à vous intéresser d'une façon ou d'une
autre. Lorsque l'album se termine de façon plutôt brusque après seulement 10
chansons et 29 minutes, on se dit qu'elle est là la faiblesse de l'album: il
est trop court! Il s'agit d'un des bons albums de l'année qui fera
certainement partie de mon top 20 de 2005. (novembre 2005)
Burning Heart /
Epitaph
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M,
Live au Spectrum
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Après la sortie du
triomphal Qui De Nous Deux, M est parti sur une gigantesque tournée
traversant la France de long en large (et en travers...), écumant un nombre
impressionnant de scènes dans son costume de super héros cartoonesque. Premier
enregistrement officiel de cette spectaculaire tournée, Live au Spectrum
est pourtant ... un disque import! Enregistré aux Francofolies de Montréal, ce
mini live de 9 titres n'est, en principe, pas dédié au "marché français"...
Première remarque, la track list choisie pour monter ce live est assez
étonnante et écarte toute opération commerciale tant la plupart des singles
sont absents (mis à part "Je dis aime"), et que l'artiste semble laisser libre
cours à sa magie musicale plus qu'aux refrains chantés en chœur... Comme lors
de ses concerts, M arrive sur scène sur le riff très rock de "Mon égo",
puissante remise en question sur sa double personnalité. Ressorti de son
premier album, "Se souvenir du futur" fait un come back funk électrique
(totalement décalé par rapport à la version album) où la guitare se lâche sous
une explosion de pédale Wah Wah et de break de batterie... techniquement c'est
bluffant! Avec "Le complexe du corn flakes", Mathieu balance quelques soli
assassins et provocateurs pour un public prêt à déborder, juste avant
l'atmosphérique "Psycho Bug". "Zénitude", le délire de Cyril Atef et
Vincent Segal, constitue le moment délire pour insomniaque en manque de
création... L'enchaînement se fait sur "C'est pas ta faute", morceau
acoustique, intimiste, comme il les aime. "Gimmick", extrait du dernier opus,
ramène au funk, pendant que M nous gratifie, en plein milieu, d'une version
hyper speed de "Voodoo Child (Slight Return)" de
Jimi Hendrix
avant de péter un dernier plomb sur la populaire "Je dis aime" et
l'excentrique B.O. des Triplettes de Belleville... Un moment de musique
intense... toutefois un peu court, qui semblerait être la mise en appétit
avant la sortie d'un vrai live de la dernière tournée? (juin 2006)
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M,
En tête à tête (2 CD)
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Il est devenu en
quelques années l'un des artistes les plus populaires de l'hexagone. Par son
style décalé, son univers fantasmatique (qui pourrait presque rendre jaloux
Tim Burton), sa double personnalité mystérieuse, et sa musique originale,
il a conquis les foules sur son passage. La scène, c'est une de ses raisons de
vivre, c'est un espace qu'il maîtrise avec sérénité, mais sans aucune prise de
tête. Avec le Tour De M, il avait déjà largement séduit par ses facultés
live, sa côte de guitar hero surnaturel, sa générosité... et ses
performances! Après le succès incroyable de
Qui De Nous Deux, dernier album en date, il a une nouvelle fois
manifesté son envie d'immortaliser ces moments intenses, ces tranches de vie
uniques, par la sortie d'un double live, En tête à tête. Des mois et
des mois passés sur la route, de festivals en salles combles, Mathieu
Chédid et son groupe d' « experts », tous imbriqués dans ce projet fou, se
sont donnés sans jamais s'économiser... A cinq sur scène, avec Cyril Atef
à la batterie, Vincent Segal à la basse (contrebasse...), Seb Martel,
ils sont capables de jouer et jammer pendant des heures, avec un plaisir
débordant et communicatif. Sur le fond, ce nouveau live ressemble à l'ancien,
les musiciens se détachent des morceaux studio (tout en gardant l'esprit) pour
offrir quelques plages rallongées très affutées, souvent très techniques ou,
au contraire, très hypnotiques. L'entente entre les 5 protagonistes est
vraiment parfaite! Côté set list, le répertoire doré des deux derniers disques
de l'artiste est quasi complet, sur deux galettes, avec 23 morceaux, laissant
quand même la part belle au dernier opus, et oubliant au passage
(volontairement?) les classiques du "Baptême". Des ballades chargées
d'émotion, comme "La bonne étoile" et "Ma mélodie", rallongée de quelques
solos mystifiants de l'artiste. Du rock n' roll et du funk dans son "Monde
virtuel" avec son "Onde sensuelle", de la tristesse et du rêve avec "Peau de
fleur" et "C'est pas ta faute"... et une démonstration de blues à l'ancienne
avec "Le Blues De Metz"... M est grand, M est grandiose même, et son live
redonne presque note pour note l'ambiance magique de ses concerts. Mais avant
tout, M, c'est un groupe, c'est une ambiance, c'est un public, c'est une
intensité, c'est un tout... et c'est ce live! Une musique à part, pour un
artiste pas comme les autres... Un énorme disque live! (janvier 2006)
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Madonna,
Confessions On A Dance Floor
Voici le retour de la
reine de la pop au sommet de son art après un échec monumental à tout point de
vue avec son album
American Life en 2003. Sur Confessions On A Dance Floor, elle
revient avec une musique pop dansante innovatrice, comme elle a su nous offrir
tout au long de sa carrière de 25 ans. C'est cette capacité à faire avancer le
genre musical qui lui donne une longueur d'avance sur tous les autres artistes
pop qui apparaissent et disparaissent presque du même souffle. Madonna demeure
plus que jamais la référence que copieront des dizaines de jeunes Britney
Spears et compagnie pendant des années à venir. Comme elle l'avait fait
sur
Ray Of Light en 1998, la madone nous présente ici un album qui intègre
merveilleusement bien la techno à sa musique pop accessible. Elle vient
ajouter à ce mélange une touche de nostalgie tirée de la période disco. Elle
utilise d'ailleurs un échantillonnage du groupe suédois ABBA sur son
premier simple à succès "Hung Up", une véritable bombe. Le deuxième extrait, "Sorry",
est tout aussi intéressant, mais pour le reste, on sent que l'album a été
produit pour les planchers de danse plutôt que pour les radios commerciales.
Les mélodies pop laissent souvent la place a des rythmes un peu plus froids et
le disque s'enchaîne du début à la fin, pendant 56 minutes. Personnellement,
je préfère un album de clubs à des chansons pop légères et insignifiantes, ce
qui fait que si vous êtes comme moi, vous serez totalement comblés avec
Confessions On A Dance Floor. En plus, la réalisation est d'une qualité
parfois étonnante. Par exemple, en écoutant "Future Lovers", vous pourrez
vraiment vérifier la qualité de votre chaîne stéréo avec une basse
impressionnante qui résonnera dans tout votre quartier, même sans accentuer
les graves! Le côté un peu froid de l'album le rend légèrement inférieur à ses
meilleurs en carrière, mais elle s'approche dangereusement de la qualité de
Ray Of Light. Donc, si vous avez aimé cet album, n'hésitez pas 2
secondes. (mars 2006)
½
|
Paule Magnan, Les
Machines
Il est bien loin le temps où Paule Magnan faisait la pluie et
le beau temps avec le groupe métal TSPC. C'était en fait au milieu des
années 90. Depuis ce temps, la charmante guitariste a joué sur différentes
émissions de télévision, surtout en compagnie de l'animateur Normand
Brathwaite. Elle nous présente enfin son premier album solo sur lequel
elle se risque à chanter en français. Sans avoir une grande voix, elle est
plutôt agréable à l'oreille, mais c'est son jeu de guitare qui impressionne.
La réalisation, faite par Paule elle-même, est particulièrement réussie,
mettant bien en évidence la guitare, là où elle est forte. On peut entendre
une partie de son immense talent dans la chanson-titre, le premier extrait du
disque. "Dr. Spoil" nous offre un son à la
Beatles qui est
particulièrement intéressant et agréable et qui en fait l'une des bonnes de
l'album. "Frankiecan" nous présente merveilleusement bien les 2 facettes de la
personnalité de Paule: la douce et la dure. Avec la profonde "Ville fantôme",
l'excellente "Le mystificateur" et l'incontournable "Les décorettes", les
faiblesses sont passablement rares, même si vous devrez faire quelques efforts
d'écoute au premier abord pour bien entrer dans son univers. L'énergique (et
très bonne) "Pride And Madness" est probablement celle qui nous ramène le plus
près de son ancien groupe. Mais, c'est un disque qui demeure essentiellement
pop rock, même si peu de chansons risquent de se retrouver sur les ondes
radiophoniques québécoises. Il s'agit définitivement d'un bien bon album d'une
de nos meilleures guitaristes, le tout présenté dans un magnifique boîtier. À
découvrir... (juin 2005)
Trilogie
½
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The Mars Volta,
Frances The Mute
Après un premier album
concept original en
De-Loused In The Comatorium paru il y a 2 ans, voilà que The Mars
Volta nous revient avec un autre album concept encore plus audacieux. Avec
eux, vous devez absolument oublier les chansons pop et ouvrir totalement votre
esprit puisque ce que vous entendrez sur Frances The Mute constitue une
véritable oeuvre d'art de 77 minutes. Bon, il y a bien "The Widow" qui
a un certain potentiel commercial, mais pour les 4 autres pièces en plusieurs
parties, il s'agit plus souvent qu'autrement d'expérimentations très poussées.
Ils allient encore une fois rock progressif, jazz, punk et métal et on peut
toujours faire un parallèle avec les différentes créations de Mike Patton.
Rush m'est aussi venu en tête à quelques occasions. Frances The Mute
s'écoute d'un bout à l'autre, mais nécessite plusieurs écoutes pour bien en
apprécier chaque passage. Avec cet excellent nouvel album, The Mars Volta est
définitivement en train de s'implanter dans le paysage rock en acquérant la
reconnaissance qu'il mérite. (août 2005)
|
Meesh,
Touch
Voici un nouveau groupe
rock de la scène montréalaise qui risque de faire des vagues dans les mois à
venir, à condition que les médias d'ici en parlent avant que ce soit les
américains qui nous disent que c'est bon comme c'est souvent le cas. Ce
quatuor. qui chante en anglais, nous propose un son rock passablement brut aux
influences variées allant du punk de Green Day au rock un peu sale de
Hole et de Bif Naked, en passant par l'énergie de No Doubt
et de Joan Jett. Après des participations au Vans Warped Tour en
2003 et en 2004, voici enfin un premier album pour Meesh intitulé Touch.
On peut y entendre l'excellente voix de Michelle Morrison qui
communique magnifiquement bien toute sa rage sur des musiques rythmées à
souhait qui ne vous tiendront pas en place bien longtemps. Vous n'avez qu'à
prendre comme exemple l'excellente chanson-titre, le premier extrait de
l'album, qui déménage joyeusement. Je connais bien des groupes rock qui
aimeraient avoir une telle chanson dans leur répertoire. Un autre point fort
de l'album est la qualité de la réalisation de Graeme Humfrey qui a
réussit à bien dégager toute l'énergie du groupe en mettant en évidence autant
la section rythmique que la voix de Michelle. Beau travail! Les mélodies très
efficaces du groupe pourraient facilement leur permettre de suivre les traces
de Simple Plan pour une carrière internationale fructueuse. Il serait
d'ailleurs intéressant de voir Meesh en première partie de Simple Plan,
question de bien réchauffer la salle. D'un point de vue artistique, certains
titres vous laisseront un peu plus indifférents, mais après tout c'est du rock
et tant que ça bouge, il n'y a pas à se plaindre. Pour ceux qui trouvent
qu'au Québec on camoufle un peu trop la guitare, vous serez charmés d'entendre
enfin un groupe où la guitare est bien présente sur disque. C'est un très bon
premier essai d'un groupe qui sera à surveiller de près... (décembre 2005)
Diffusion YFB
½
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Mentake, Mentake
Mentake est un jeune quatuor montréalais qui nous propose un
son pop rock en anglais. Avec des influences de Nickelback et des
mélodies accrocheuses à souhait, le groupe s'est rapidement mérité une place
de choix dans les radios et les chaînes télévisuelles musicales. Les 2
premiers extraits, "There It Goes" et "Moving On", se sont hissés au sommet
des palmarès et ce sera certainement le cas aussi pour le plus récent extrait,
"Spin Me Around". Pas mal pour des jeunes d'à peine 20 ans! Musicalement, le
groupe n'est pas des plus créatifs, utilisant essentiellement des recettes
déjà éprouvées. Sauf que c'est la qualité des mélodies et des arrangements, le
talent des musiciens et la voix incomparable de Jonathan Nathaniel qui
font tout le travail ici. On retrouve beaucoup trop de ballades à mon goût,
mais leurs jeunes fans de l'autre sexe en redemanderont. Avertissement: pour
leurs spectacles, il serait sûrement prudent de vous apporter des bouchons
pour les oreilles, pas tant pour la musique trop forte que pour les jeunes
filles qui crieront de leur voix aiguë tout juste à vos côtés... (mai 2006)
Tox
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Metric,
Live It Out
Metric est un groupe de
Toronto dont les membres se sont rencontrés à New York. Souvent comparé à
Blondie, le quatuor dirigé par Emily Haines nous présente ici son
deuxième album qui offre à nouveau un son inspiré du new wave des années 80,
mais à la sauce des années 2000. Avec Live It Out, le groupe va plus
loin que jamais et n'a à rougir devant aucun groupe indie rock en vogue
présentement, autant au Canada, qu'aux États-Unis et au Royaume-Uni. Les
chansons simples mais très inspirées du groupe possèdent une énergie
débordante, d'excellentes mélodies et des rythmes dansants de première
qualité. Ma préférée est certainement "Monster Hospital", une des plus punks
de l'album, que je n'arrive plus à me sortir de la tête. Parfois assez douce
et parfois beaucoup plus agressive, la musique de Metric vous transportera
dans diverses atmosphères tout au long du disque. Quelques pièces vous
apparaîtront peut-être comme un peu moins intéressantes, mais il s'agira plus
d'une question de goût que d'une véritable faiblesse à l'album. Mon impression
générale après l'écoute totale du CD est plutôt positive. Mais, je considère
qu'avec seulement 10 titres, il manque 1 ou 2 grosses compositions au disque
pour le cimenter complètement et en faire un des meilleurs de l'année, toute
catégorie et tout pays confondus. C'est un gros pas en avant que fait Metric
et j'attendrai impatiemment leur prochain album. (novembre 2005)
Last Gang
½
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Millencolin, Kingwood
Ce qu'on constate
rapidement dès les premiers accords de "Farewell My Hell", c'est le
retour aux sources que nous propose le groupe punk suédois Millencolin, en
plus d'un lien évident avec Bad Religion et les Descendents.
Cette évidence se poursuivra tout au long du disque avec des mélodies
particulièrement efficaces et des rythmes entraînants. Il y a quelques
exceptions dont "Shut You Out" et "Stalemate" qui sont plutôt
communes, voire même ennuyantes. Mais, des titres comme "Cash Or Clash"
(pas très loin du style de
The Clash
justement), "Biftek Supernova", "My Name Is Golden", "Ray" et la très rapide
"Simple Twist Of Hate" vous en donneront beaucoup pour votre argent et
contribueront à votre satisfaction, même si vous êtes un grand connaisseur de
musique punk rock et avez des exigences particulières. Sans égaler Pennybridge
Pioneers, on peut dire que Nikola Sarcevic et sa bande nous
proposent le digne successeur de Home
From Home. Je ne pense pas qu'on puisse compter sur Millencolin pour
révolutionner le genre, mais cet album leur permettra de demeurer parmi les
leaders de la scène punk scandinave. Un album honnête qui plaira autant aux
fans du groupe qu'aux amateurs de punk californien en manque de bons produits
à se mettre sous la dent. (mai 2005)
Burning Heart /
Epitaph
½
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Roger Miret And The Disasters,
1984
Roger Miret est né à La Havane, Cuba et a grandi dans Queens à
New York. Il a été chanteur du groupe hardcore légendaire Agnostic Front
pendant près d'une vingtaine d'années et s'est retrouvé ainsi au coeur de la
scène punk new yorkaise des années 80. Parallèlement à son groupe, il a
commencé à travailler sur du matériel en solo en 2002, ce qui en a résulté l'album
éponyme de Roger Miret and The Disasters, un album qui a laissé la
critique passablement indifférente. Miret et ses désastres nous reviennent
maintenant avec 1984, un album beaucoup plus solide. On peut y
entendre des influences des
Sex Pistols, de
The Clash, des
New York Dolls et des Buzzcocks sur un rock n' roll plutôt
efficace livré comme un direct en plein visage. Beaucoup moins hardcore que ce
qu'a pu nous offrir Agnostic Front, le son de Roger Miret and The Disasters
est accessible, même si vous pouvez parier votre maison qu'ils ne
bénéficieront d'aucun temps d'antenne à la radio et sur les chaînes de
télévision spécialisées. Sans être d'une originalité débordante, pratiquement
toutes les pièces de l'album sont énergiques et satisferont les amateurs de
vrai punk trop souvent déçus par les groupes actuels (surtout de la scène
californienne). (mars 2005)
Hellcat /
Epitaph
½
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Alanis Morissette,
Jagged Little Pill Acoustic
10 ans après sa sortie originale, voilà qu’Alanis Morissette réenregistre
en version acoustique son excellent album
Jagged Little Pill. En
plus d’avoir été le meilleur album de 1995 et d’avoir vendu des millions
d’exemplaires à travers le monde, il s’agit certainement d’un album
marquant des années 90. L’album a également été marquant pour Alanis
puisqu’elle a renié ses enregistrements précédents (des albums pop
dansants insipides) et a tenté sans succès par la suite de revenir avec
des albums d’une aussi grande qualité (et aussi populaires). Donc, quoi de
mieux que de réenregistrer son meilleur album pour renflouer son compte en
banque! On retrouve ici exactement le même contenu que sur la version
originale dans un style à la guitare acoustique très douce. La voix d’Alanis
est mise en valeur sur chacune des chansons et elle ne se gêne pas pour y
aller d’élans vocaux impressionnants de puissance. C’est une excellente
façon de redécouvrir les pièces que vous avez aimées mais,
personnellement, je préfère tout de même les enregistrements originaux un
peu plus énergiques. (février 2006)
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Motion City Soundtrack,
Commit This To Memory
Après un premier album
apprécié des fans de pop/punk (I
Am The Movie), Motion City Soundtrack s'est retrouvé à faire la
première partie de Blink 182 en Europe et au Japon. C'est alors que
Mark Hoppus a manifesté l'intérêt de travailler avec le groupe sur son
futur album. Il est donc le réalisateur de Commit This To Memory, un
album qui tend beaucoup plus vers le pop rock que le punk. En effet, après
avoir apprécié les trois premières pièces, incluant le premier extrait "Everything
Is Alright", j'ai été un peu ennuyé par le côté un peu "boys band" de "Resolution"
et "Feel Like Rain". "Time Turned Fragile" m'a quelque peu réconcilié avec
leur réputation de punks de la nouvelle génération, même si d'autres chansons
un peu trop pop à mon goût se sont ajoutées par la suite. Si au moins on
pouvait sentir qu'une de ces chansons pouvait les propulser et les faire
connaître, ce serait bien. Mais, de la musique pop qui demeure dans
l'underground, c'est plutôt inutile et j'ai bien peur que ce soit ce qui leur
arrive. S'ils connaissent du succès, ça risque plus d'arriver avec leurs
chansons les plus rythmées qui sont plus souvent qu'autrement intéressantes.
La ballade acoustique "Together We'll Ring In The New Year" pourrait être
l'exception. Même si je suis partagé au sujet de ce deuxième album de Motion
City Soundtrack, je peux affirmer qu'il est bien réalisé et risque de plaire à
beaucoup de fans dans le genre. Mais, un certain travail de composition reste
à faire pour nous présenter un prochain album plus constant. (août 2005)
Epitaph
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MXPX,
Panic
Après un séjour de
quelques années dans les ligues majeures de l'industrie du disque, voilà que
le groupe pop/punk de la côte ouest américaine MXPX se retrouve à nouveau avec
une étiquette indépendante, Side One Dummy. Ce qui démontre
certainement une baisse d'intérêt général envers le groupe peut aussi lui
permettre de laisser aller à nouveau sa créativité au maximum. Le résultat sur
Panic est par moments bien intéressant, même s'il ne s'agit pas d'un
des groupes les plus créatifs de la scène punk. Les rythmes et les mélodies
sont toujours aussi efficaces, ce qui leur a permis de se créer une armée de
fans parmi les amateurs de skateboard au cours des dernières années. Le groupe
est aussi reconnu pour aborder des thèmes religieux chrétiens et ils le font
encore une fois ici, même si les fans de punk rock ne sont pas de ceux qui se
préoccupent le plus des paroles de leurs artistes préférés. Sur Panic,
le groupe réussit à se sortir de la fâcheuse position dans laquelle il s'était
placé avec l'album précédent,
Before Everything And After, qui ne présentait aucun élément
intéressant en n'offrant qu'un pop/punk commun sans énergie. On retrouve à
nouveau leur son influencé de Green Day et Social Distortion
ainsi que des compositions rafraîchissantes et énergiques comme "The Darkest
Places", "Young And Depressed", "Cold Streets", "The Story", l'originale "Late
Again" et la hardcore "Get Me Out", même si les thèmes abordés n'y sont pas
toujours roses. MXPX possède donc à nouveau tout ce qu'il faut pour rejoindre
la jeune génération d'amateurs de punk, tout en ayant des propos un peu plus
matures. (septembre 2005)
Side One Dummy
½
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Nekromantix,
Brought Back To Life Again
Brought Back To Life
Again est la réédition de l'album Brought Back To Life enregistré
en 1992 par Nekromantix. Il s'agissait certainement de l'album le plus solide
du groupe avant la parution de
Dead Girls Don't Cry en 2004. Le groupe danois de psychobilly (un
rockabilly en version accélérée) y est complètement déchaîné. Sur cette
réédition, on peut entendre un son repiqué numériquement. On peut aussi y
entendre quelques ajouts comme l'intro originale qui avait été exclue lors de
la première parution du disque, la pièce "Monster Movie Fan" avec une fin
légèrement différente et en boni, la version originale de "Nekrofelia" avec
cloche et orgue. Les amateurs de Kim Nekroman et sa bande apprécieront
certainement cette réédition qui amène l'album à un niveau supérieur. Veuillez
noter que Nekroman est toujours actif avec le supergroupe HorrorPops
qui vient de lancer un nouvel album. (novembre 2005)
Hellcat / Epitaph
½
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The New Pornographers,
Twin Cinema
The New Pornographers
est un super groupe de Vancouver composé de membres de Zumpano, The
Evaporators et Destroyer, en plus de la chanteuse invitée Neko
Case. Twin Cinema est leur 3e album après les
gigantesques
Mass Romantic (2000) et
Electric Version (2003), tous deux acclamés de la critique. Ne
connaissant pas les 2 premiers, je ne peux comparer, mais les spécialistes
parlent de leur album le moins solide à ce jour. Pourtant, j'ai surtout
constaté du positif sur ce disque de 48 minutes. Compositions de qualité,
mélodies simples et efficaces, arrangements d'une grande richesse. Il ne
manque que le succès radio pour en faire un groupe de renommée mondiale. S'ils
provenaient de Montréal, on les aurait probablement déjà projetés au rang de
stars, au même titre que The Arcade Fire. On peut d'ailleurs les
comparer à ce groupe en quelques occasions (comme sur "The Bleeding Heart
Show" par exemple). On peut aussi les comparer au
David Bowie des
meilleures années et aux débuts de Sloan. Ce qui fait peut-être en
sorte que le groupe ne nous offre pas le chef-d'oeuvre auquel s'attendaient
les fans est le fait qu'on retrouve certaines inégalités dues à la
contribution des différents membres de ce qu'on devrait appeler un collectif
plutôt qu'un groupe. Même si la majorité des pièces ont été écrites par
Carl Newman (avec aussi des compositions de Daniel Bejar et John
Collins) les musiciens mettent chacun leur grain de sel et on alterne les
chanteurs. Le produit est donc légèrement dilué et l'album va dans différentes
directions, certaines moins fructueuses que d'autres. Mais, c'est tout de même
un album pop / indie rock de très grande qualité. (mars 2006)
Vidéoclip: "Use
It"
½
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Nickelback,
All The Right Reasons
Puisqu'il le faut,
voici ma critique du plus récent album de Nickelback, qui trône au sommet
des palmarès depuis sa sortie. Le groupe a également attiré les foules
lors de sa présence récente à Montréal en concert. Depuis l'immense succès
de l'album
Silver Side Up, le groupe n'a cessé de réutiliser la même formule
et c'est encore le cas ici. Riffs faciles, ballades criardes, mélodies
prévisibles, même son de guitare et la voix caractéristique de Chad
Kroeger (que je ne suis plus capable de supporter) font encore partie
de cet album qui a tout pour connaître le succès que le groupe a eu
jusqu'à maintenant, mais rien pour s'attirer la sympathie d'un chroniqueur
musical. C'est qu'à travers cette recette, qu'un tas d'autres groupes ont
réutilisée dans les 5 dernières années, on ne retrouve rien d'original ou
d'artistiquement intéressant. Il y a bien quelques pièces qui déménagent
un peu plus sur All The Right Reasons, des pièces issues de leurs
influences de
Metallica qui attirent rapidement notre attention avant que
l'intérêt retombe par manque d'originalité ("Animals", "Side Of A Bullet"
et "Someone That You're With"). Mais, on enrobe le tout dans des ballades
radiophoniques et fredonnables à souhait comme les succès "Photograph", "Savin'
Me" et "Far Away". Ils en viennent même à me rappeler le Bon Jovi
de 1994, alors que les ballades régnaient sur tout ce qui aurait pu avoir
un peu de mordant. Il est intéressant de noter l'hommage que le groupe
fait au regretté Dimebag Darrell (ex-Pantera et
Damageplan) sur "Side Of A Bullet" où on échantillonne même la guitare
de Darrell. On tente d'ajouter de nouveaux éléments au son du groupe,
comme du piano et de la guitare acoustique en quelques occasions, mais ça
ne vient pas changer grand-chose à ce son post-grunge complètement
dépassé. Si vous aimez ce que vous avez entendu à la radio de Nickelback
dans les derniers mois, c'est certain que vous apprécierez parce que vous
en reconnaîtrez la majorité. Mais, d'un point de vue créatif, il est clair
que Kroeger ne peut pas vraiment aller plus loin. Il serait peut-être
temps qu'on arrête de s'occuper de ce groupe canadien sans grand
intérêt... (critique principale d'avril 2006)
½
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Nine
Inch Nails, With
Teeth (CD + DVD)
Nine Inch Nails nous a
offert le printemps dernier ce qui n'est en réalité que le 4e album du groupe
avec With Teeth, malgré une carrière de 16 ans. Il semble toujours
aussi douloureux pour Trent Reznor d'accoucher d'un nouvel album et
encore une fois à travers sa musique on le sent terriblement torturé. Après
The Fragile en 1999 qui était un album double particulièrement
difficile à apprivoiser, voilà que Reznor nous revient avec le digne
successeur de
The Downward Spiral, l'album qui a fait connaître NIN auprès d'un
vaste public à travers le monde en 1994, malgré un style industriel qui
n'avait rien à voir avec le mouvement grunge alors en vogue. Sur With Teeth
on retrouve à nouveau des pièces accessibles pouvant satisfaire un public
plus large que les fans invétérés de musique industrielle. Des pièces comme le
succès "The Hand That Feeds", "You Know What You Are?" et "Only" font en sorte
d'attirer notre attention avant qu'on nous offre des pièces un peu plus
expérimentales dans la plus pure tradition du groupe (comme "All The Love In
The World" qui ouvre l'album, "Love Is Not Enough" et la chanson-titre).
L'album, d'une durée de 56 minutes, nécessite quelques bonnes écoutes et une
certaine ouverture d'esprit pour arriver à vraiment l'apprécier. Mais, en bout
de ligne, c'est un excellent album qui a comme avantage d'être totalement
différent de tout ce qui se fait en ce moment. Bien sûr, quelques mauvaises
langues vous diront que le groupe aurait pu nous présenter cet album 2 ans
après
The Downward Spiral, sauf que comme personne n'a jamais vraiment
réussi à copier ce style, il demeure toujours unique et moderne 10 ans plus
tard. Veuillez noter la participation de Dave Grohl en tant que batteur
sur l'album, même si aucune mention n'est faite dans la pochette qui est
complètement dépouillée d'information, en plus de ressembler à toutes leurs
pochettes précédentes. Ce nouvel album vous est offert en format
CD seul ou en
format dual disc (avec DVD au verso du CD). Le côté DVD contient la
totalité de l'album en version stéréo ou surround, leur discographie, ainsi
que le vidéoclip de "The Hand That Feeds", rien de bien renversant qui ne mérite
probablement pas les quelques dollars additionnels. Mais, le CD à lui seul
vaut son pesant d'or. (janvier 2006)
½
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Noir Désir,
En public (2 CD)
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Pendant plus d'un an
entre 2001 et 2002, Noir Désir a écumé les scènes de France, d'Europe, du
Canada... pour la sortie de leur dernier album en date
Des visages, des figures, nouveau tournant discographique du groupe.
La part belle était laissée aux textes et aux multiples arrangements
mélodiques, en contraste avec la "brutalité" des opus précédents. C'est donc,
à la fois, plus de 25 ans d'histoire et de rock que l'on retrouve sur ces deux
galettes avec, également, cette dualité entre les différents univers de Noir
Désir. Deux ans après les avoirs quittés sur scène, la parution de ce live est
une aubaine pour quiconque a déjà vu le groupe sur scène. "Des bêtes de
scène!"... dit-on à chaque sortie de leurs concerts. Seul
Dies Irae, premier live sorti il y a plus de 10 ans, pour l'album
Tostaky, faisait office de témoignage dans leur carrière. La fougue du
quatuor suintait de leurs morceaux bruts, d'une énergie électrique
incroyable... et d'un son très saturé. Noir Désir a, depuis, évolué et propose
aujourd'hui, avec En public, un nouvel édifice du rock hexagonal, avec
un talent et une interprétation bien au dessus du lot. Première remarque, le
groupe a déclaré avoir mis en boîte les chansons sans les avoir retravaillées
(pratique courante dans les albums live). Avec les années, Noir Désir a
perfectionné son style, et En public est un peu plus "rond" que son
unique prédécesseur, avec bien plus d’instrumentations, notamment sur les
chansons du dernier album. En plus de ces nouveaux ajouts, on remarque
toujours la rythmique singulière de Sergio, qui sort toutes sortes de
son de sa guitare… La voix de Bertrand Cantat, réellement
extraordinaire, vieillit comme le bon vin, se bonifie avec l’âge, et le
personnage sur scène donne une émotion et une puissance incommensurable. Son
implication dans ses textes et dans les mélodies font penser à un Jacques
Brel (dans l’interprétation…) croisé avec un pur chanteur rock. Si bien
que "Des visages, des figures", "Bouquet de nerfs", "À l’envers, à l’endroit"
font frissonner sans arrêt avec, comme point culminant, "À ton étoile" et son
dernier couplet en espagnol… gigantesque ! Mais Noir Désir c’est aussi la
fièvre, l’intensité rock avec les classiques de "Tostaky", "À l’arrière des
taxis" et « L’homme pressé », et, là aussi, rien à redire, c’est la claque.
Alors… en route pour la joie ! (mars 2006)
½
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Nural,
The Weight of the World
À l'écoute de "Tension", la première et excellente pièce de
The Weight of the World, on a l'impression d'entendre en Nural des
vétérans de la scène pop punk californienne. Pourtant, ces 5 gars ont à
peine 20 ans et nous présentent leur tout premier album. Formé il y a 5
ans, alors qu'ils étaient au milieu de l'adolescence, Nural a participé au
Vans Warped Tour dès 2003. Signé chez Hopeless Records, le
groupe a immédiatement commencé à travailler à son premier album avec le
réalisateur Michael Rosen (Rancid, Less Than Jake).
Les mélodies puissantes du groupe nous donnent certains hymnes
incomparables et vous en fredonnerez plusieurs pendant un certain temps,
incluant "Tension", mais aussi "Not Guilty" et "Enlighten Me", pour ne
nommer que celles-là. On peut aussi y entendre quelques bonnes ballades
rock, un fait en voie de disparition, même s'il y en a peut-être un peu
trop. Le groupe se différencie d'à peu près tout ce qui sort de la
Californie, car on a l'impression qu'il a déjà su se trouver son propre
style. Un peu plus d'expérience et le groupe jouera assurément dans la
cour des grands. Il faudra donc les surveiller de près dans les années à
venir, car ils pourraient bien envahir les radios rock. (découverte du
mois d'octobre 2005)
Hopeless
½
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Oasis,
Don't
Believe The Truth
Depuis plusieurs années
déjà, mon intérêt vis-à-vis Oasis était totalement disparu alors que le
groupe, miné par ses conflits internes et les abus de drogues et d'alcool des
frères Gallagher, avait perdu toute sa créativité des débuts. En fait, comme
c'est Noel qui composait tout, c'est plutôt lui et seulement lui qu'on devrait
blâmer pour cette baisse de régime, même si Liam était le plus détestable
depuis qu'il avait atteint le statut de vedette. Il semble que ces problèmes
soient du passé et que les gars se soient assagis et réconciliés. Sur Don't
Believe The Truth, le groupe reprend là où il avait laissé avec
(What's The Story) Morning Glory?. Sans égaler la qualité
incontestable de ce dernier et celle de
Definitely Maybe (leur tout premier), ce nouvel enregistrement bat à
plate couture les 3 albums précédents. Pour la première fois, Noel laisse même
les autres membres du groupe composer quelques pièces, du sang neuf qui est
bien apprécié. Évidemment, le parallèle avec les Beatles se fait encore
naturellement puisqu'il s'agit de la plus grosse influence du groupe. Ils ont
même embauché Zak Starkey comme batteur, le fils de Ringo Starr.
Des pièces comme "Mucky Fingers", "Lyla" et "Love Like A Bomb" nous rappellent
les bonnes années du groupe, même si quelques titres un peu plus faibles
apparaissent dans la deuxième moitié ("Part Of The Queue" et "Keep The Dream
Alive"). Par contre, la finale, l'excellente ballade "Let There Be Love",
magnifiquement interprétée en duo par les frères Gallagher, nous laisse
totalement conquis et nous donne seulement envie de recommencer cet album de
42 minutes. Un excellent album qui vous fera à nouveau apprécier Oasis...
enfin! (juillet 2005)
½
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Orange, Welcome to the World
of... Orange
Recrutés par Tim
Armstrong de Rancid alors qu'ils étaient encore à l'école
secondaire, et signés sur son étiquette, Hellcat Records, voilà que les
gars de Orange nous offrent leur premier album. Ces 4 jeunes de Hollywood en
Californie (dont 2 sont nés en Angleterre) nous présentent un son pop punk qui
peut plaire à tous les jeunes planchistes amateurs de punk californien. Mais,
ce qui les différencie de la masse des groupes du genre est leur forte
influence du punk britannique de 1977,
Sex Pistols et
The Clash en tête.
On peut aussi les comparer à Social Distortion et aux Buzzcocks
en quelques occasions. Tout au long des 11 pièces de l'album (+ 2 en boni), le
groupe n'est jamais ennuyant et on y trouve bien peu de faiblesses. De
"Hollywood" à "Orange" en passant par "Cool Mexicans" (ma préférée), "No Rest
For The Weekend" (le premier extrait) et "Affirmation Song", chacune a un
point d'intérêt, une belle énergie et une fraîcheur plutôt agréable. Les gars
ont beau être encore jeunes, ça ne paraît pas dans leurs compositions et leurs
interprétations qui sont originales, créatives et riches en contenu. Orange
est un ajout plus qu'intéressant à la scène punk californienne qui bat de
l'aile depuis un bon bout de temps déjà. Ils sont à surveiller de près dans
les années à venir. (découverte du mois de novembre 2005)
Hellcat / Epitaph
½
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Ozzy Osbourne,
Under Cover
Qu'est-ce qu'on
fait quand on est en panne d'inspiration? On lance un album sur lequel on
reprend nos pièces préférées. C'est ce que nous offre ici Ozzy qui est
dans un passage à vide depuis une bonne quinzaine d'années, période
pendant laquelle il en a profité pour mettre sur pied le Ozzfest,
devenir une célébrité de la télévision dans The Osbournes et lancer
des albums en concert. Sur Under Cover, Ozzy interprète 13 de ses
pièces préférées des années 60 et 70, dont seulement 4 n'ont jamais été
présentées sur disque auparavant puisque les autres faisaient partie du
coffret
Prince Of Darkness lancé en 2005. C'est donc une compilation des
diverses reprises d'Ozzy. "Rocky Mountain Way" de Joe Walsh débute
assez bien l'album, mais par la suite, plusieurs des chansons offertes
n'arriveront pas à la cheville de la version originale. C'est le cas pour
"In My Life" des
Beatles, "21st Century Schizoid Man" de King Crimson, "Sunshine
Of Your Love" de Cream, "Working Class Hero" de John Lennon
et "Sympathy For The Devil" des
Rolling Stones. D'autres étaient
déjà ordinaires à l'origine et ce n'est ni la voix caractéristique d'Ozzy
ni la guitare de Jerry Cantrell (ex-Alice In Chains qui
remplace ici le virtuose Zakk Wylde, fidèle collaborateur d'Ozzy)
qui réussiront à en faire de meilleures interprétations. Notons entre
autres "Mississippi Queen" de Mountain, "Go Now" des Moody Blues
et "Good Times" de Eric Burdon. On a quand même droit à des
versions honnêtes de "For What It's Worth" de Buffalo Springfield,
"Fire" de The Crazy World Of Arthur Brown, "All The Young
Dudes" de Mott The Hoople (composée par
David Bowie)
et "Woman" de John Lennon dans laquelle Ozzy réussit à faire passer
l'émotion de la chanson d'origine. Mais, en bout de ligne peu de reprises
par cette légende du métal vous renverseront. Les versions demeurent
toujours près de l'originale et il réussit à nous faire découvrir aucune
chanson par une nouvelle version de grande qualité. On a plutôt
l'impression d'assister à une séance de karaoké dans le sous-sol du
prince des ténèbres. Bof... (juin 2006)
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Les Paul & Friends, American
Made World Played
Les Paul est une
véritable légende vivante de la musique contemporaine ayant non seulement
inventé une guitare, mais aussi différentes techniques d'enregistrement
qui ont permis au rock et au blues d'évoluer de la façon qu'on connaît
aujourd'hui. On peut supposer que sans lui, pratiquement rien de la
musique des 50 dernières années n'aurait exister, à commencer par les
Beatles. Du moins,
les techniques d'enregistrement auraient évoluer dans une toute autre
direction. À l'âge de 90 ans, Les Paul a enregistré ce premier album en 27
ans. Il y est accompagné de nombreux grands noms de la musique, dont
évidemment plusieurs guitaristes, pour y interpréter des classiques du
blues et du rock. Les guitaristes présents aux côtés de Paul sont Jeff
Beck, Eric Clapton, Rick Derringer, Peter Frampton,
Billy Gibbons (ZZ Top), Buddy Guy, Steve Miller
(qui signe la préface du livret), Joe Perry (Aerosmith),
Keith Richards (Rolling
Stones), Richie Sambora (Bon Jovi), Neal Schon
(Journey), Kenny Wayne Shepherd et Steve Lukather
(Toto). Ils sont accompagnés par des chanteurs et chanteuses de
renom comme Mick Hucknall (Simply Red), Johnny Rzeznik
(Goo Goo Dolls), Edgar Winter et un excellent duo de
Sting et Joss Stone qui ouvre l'album. Parmi les 16 titres
présentés, on retrouve entre autres "Rock & Roll Hoochie Koo" de Rick
Derringer, le classique de Moon Martin "Bad Case Of Lovin' You"
popularisé par Robert Palmer, "Let Me Roll It" de Paul McCartney
and Wings, "All I Want Is You" de
U2, une version 2005
de "Fly Like An Eagle" de Steve Miller et 2 pièces de Sam Cooke.
Certaines interprétations sont un peu moins réussies que d'autres, mais en
général, c'est un excellent album pour tout amateur de guitare, en plus
d'être pratiquement une leçon d'histoire en soi! (novembre 2006)
½
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Pennywise,
The Fuse
Voici le 8e
album du groupe punk californien Pennywise, un album enregistré en peu de
temps sans trop se poser de questions. Le résultat: un album très rapide et
énergique, comme à leurs débuts. Les deux premières pièces de l'album vous
séduiront totalement et vous rendront impatients pour la suite ("Knocked Down"
et "Yell Out"). Encore une fois, le groupe n'hésite pas à prendre position
politiquement et socialement (par exemple dans l'excellente "Fox TV") et nous
lance le tout directement à la figure. À nous maintenant de l'attraper ou de
le laisser tomber. Avec The Fuse, on en attrape plus qu'on en laisse
tomber puisqu'il s'agit d'un de leurs bons albums en carrière, au moins aussi
bon que
Land
of the Free? paru il y a 4 ans. Comme c'est toujours un
peu le cas avec Pennywise, on décroche à l'occasion, une fois la surprise des
premières pièces passée, parce que plusieurs musiques se ressemblent. Mais,
c'est quand même un album très solide qui satisfera les fans du groupe sans
aucun problème. (octobre 2005)
Epitaph
½
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Pitty Sing,
Pitty Sing
Le groupe Pitty Sing a
été formé à Boston avant de devenir officiellement new yorkais, même si son
leader et compositeur, Paul Holmes, est né à Manchester en Angleterre.
Le son qui en ressort est essentiellement britannique alors qu'on peut les
comparer à The Smiths, Simple Minds et The Cure, même si
Holmes avoue ne jamais avoir écouté leur musique (du moins pour les 2
premiers). Il y a quand même quelques éléments de Talking Heads à
gauche et à droite pour justifier les origines new yorkaises du groupe. Holmes
s'est inspiré d'une compilation alternative sombre des années 80 qu'il a
écouté quelques fois avant de l'abandonner complètement. Cette musique l'a
hanté pendant des années et c'est à partir de ces souvenirs qu'il a composé ce
qui allait devenir le premier album complet de Pitty Sing. Il a affirmé son
désir de ramener des souvenirs dans la tête des gens et c'est essentiellement
ce que nous donne cet album éponyme. C'est que rien de ce disque ressemble à
quelque chose d'actuel. Tout nous fait penser au rock alternatif des années
80, alors que The Cure dominait cette scène. La voix, les rythmes souvent
lents, l'ajout de claviers, les thèmes plutôt sombres, tout nous y ramène.
Malgré tout, le groupe réussit à nous présenter sa musique avec une certaine
originalité et il se distingue totalement dans le décor musical actuel. Sans
être renversant, c'est un album intéressant d'un groupe qui plaira aux
nostalgiques des coupes de cheveux extravagantes de Robert Smith.
(découverte du mois de janvier 2006)
Vidéoclips:
"Radio" - "Bleeding Hearts"
½
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Robert Plant, Mighty Rearranger
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Au fil des années, après le clash de
Led Zeppelin,
ca n'a jamais été évident pour Robert Plant de se remettre à flot dans une
carrière solo en demi teinte... parsemée d'albums moyens voire presque
médiocres pour certains. Le spectre du Zeppelin planait au-dessus de ses
épaules, et les quelques exercices réussis par le talentueux chanteur l'ont
été, en partie, grâce à de nouvelles (et sporadiques) collaborations avec
l'éternel Jimmy Page (sur le live No Quarter). Mais le rideau est enfin
tombé, le génie qui sommeillait en lui depuis quelques années est ressorti
pour réaffirmer toute la dimension d'un artiste tel que Robert Plant. Il
dégage toujours cette force tranquille et cette profondeur d'âme très
appréciable. Libéré, Plant propose un album de 12 titres, supportés par The
Strange Sensation, groupe talentueux qui l'avait déjà accompagné sur
Dreamland. Et au final, les choses sont claires: Mighty Rearranger
est riche de morceaux variés, extrêmement bien composés et joués, dans des
styles pourtant bien différents. Plant revient sur toutes les influences
musicales qui le font vibrer depuis le début de sa "carrière": ses amours du
début, du folk soyeux pimenté par ses éclairs vocaux, du blues électrique, à
mi-chemin entre le classique et le contemporain. Il revient également au rock
pur et dur, avec quelques morceaux agressifs, aux riffs zeppeliniens, qu'il
interprète d'une voix rajeunie de dix ans (avec ces montées aigues et cet
enregistrement du chant qui semble être éloigné, avec un peu d'écho ("Tin Pan
Valley"!). Dans ce pêle-mêle musical on retrouve également quelques rajouts de
sonorités électro, et bien évidemment des titres plus tribaux, aux couleurs du
monde... un mélange raffiné et exceptionnel. Avec un retour en arrière de
quelques années, on peut affirmer objectivement que Robert Plant n'avait pas
chanté aussi bien depuis
Led Zeppelin! Ca
force l'admiration. En définitive, c'est excitant de voir le contraste entre
les anciens artistes et les nouveaux... les nouveaux qui veulent se rapprocher
des 60's - 70's, et les anciens qui, paradoxalement s'aventurent vers de
nouvelles rives... car l'exercice de Plant était à la fois périlleux mais très
haut en expérimentation. (juillet 2005)
½
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Les Porn Flakes, Les Porn Flakes
Les Porn Flakes ont été
formés par Dan Georgesco (ex-Too Many Cooks qui a été aussi
guitariste pour Jean Leloup, Martin Deschamps, Lulu Hughes
et Kevin Parent) et Mike Plant (ex-Too Many Cooks et ex-Sword)
qui voulaient jouer des "tounes le fun" avec des amis. Se sont joints à eux
Alain Quirion (ex-Zébulon qui a aussi été batteur pour Robert
Charlebois et Daniel Bélanger) et Maurice "Soso" Williams
(qui a été entre autres bassiste pour Ariane Moffatt et Garou).
Le concept du groupe était d'inviter des chanteurs et chanteuses à venir faire
une chanson de leur choix sur scène. Leurs spectacles sont devenus rapidement
un "happening" où défilaient un tas de vedettes et des artistes de la relève
remplis de talent. Les voici pour la première fois sur disque avec ce qui
pourrait pratiquement être considéré comme une compilation des meilleurs
interprètes rock au Québec tellement les noms y sont imposants. On y trouve
tout d'abord Jean Leloup (ou plutôt Leclerc puisque l'autre est mort!) sur une
nouvelle composition particulièrement intéressante, "Les corneilles", sa pièce
la plus rock depuis plusieurs années. Kevin Parent vient y faire sa 3e partie
de "Father On The Go", version Porn Flakes, intitulée "Penses-tu", ainsi que
"Down In Mexico" un peu plus tard. Éric Lapointe nous offre "Patof Blue",
un gros succès sur scène alors qu'il troquait la veste de cuir pour le costume
de clown. La pièce de Lulu Hughes, intitulée "Je suis hot", est
certainement une des plus solides de l'album avec un rock n' roll qui déménage
royalement. On retrouve une belle surprise alors que le père et le fils
Bougon, les comédiens Rémy Girard et Antoine Bertrand viennent
reprendre le classique d'Offenbach "Deux autres bières", d'une façon
assez réussie je dois le dire. La très talentueuse Anik Jean nous
interprète "Homewrecker" qui est ma préférée du disque et aurait été tout un
ajout à
son propre album. Quant au non moins talentueux Stefie Shock c'est
"Tout écartillé" qu'il vient chanter. Les autres artistes qui nous offrent
leur voix sont Richard D'Anjou (ex-Too Many Cooks), Jenifer Aubry
et Vicky Martel (la petite boule d'énergie de Vénus 3).
Georgesco nous interprète lui-même une chanson et l'album se complète avec
l'instrumentale "Petit Tom". Avec cette énumération, vous pouvez constater que
les faiblesses sont probablement plutôt rares et vous avez raison. Il y a du
bon dans à peu près toutes les pièces de l'album, même si on retrouve quelques
compositions un peu moins originales. Pour apprécier l'album, vous devez
absolument aimer le rock québécois. Si c'est le cas et que vous aimez au moins
quelques-uns des artistes offerts, vous serez au paradis. Pour ma part, j'ai
adoré, mais j'aurais bien aimé entendre la reprise de "Back In Black" de
AC/DC par Martin Deschamps qui était un des moments fort des spectacles où
la performance a eu lieu. Malgré cet "oubli", il s'agit définitivement d'un
disque de party que je conseille fortement. (novembre 2005)
Novem
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Pressure,
The Hard Way
Pressure est un groupe
de punk rock de Québec qui nous offre aussi des éléments du glam rock et du
hard rock des années 80. On peut donc autant les comparer à New Found Glory
qu'aux débuts de Bon Jovi. J'ai même eu l'impression d'entendre à
l'occasion un groupe glam, sous-produit de Poison qui n'a lancé qu'un
seul album en 1989, du nom de Pretty Boy Floyd. Je dois avouer que je
n'avais pas de très grandes attentes vis-à-vis The Hard Way, mais j'ai
été agréablement surpris. J'ai bien aimé l'énergie qui se dégage de cet album,
ce qui laisse un bon présage pour leurs performances sur scène. Ce qui m'a
surtout impressionné, c'est que le groupe s'est créé un style bien à lui qui
amalgame parfaitement ses différentes influences. J'ai eu beau trouver des
ressemblances avec différents autres groupes, mais je n'ai réussi à les
associer à aucun mouvement musical actuel et les comparaisons sont difficiles
avec les autres groupes présents en 2005. C'est donc un groupe passablement
original qu'on peut se mettre sous la dent avec ces jeunes gars de Québec.
Malgré une certaine uniformité, je peux dire qu'il s'agit d'une belle
découverte. (novembre 2005)
New Horizon
½
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Priestess,
Hello
Master
Priestess est un groupe
de Montréal qui nous offre un rock n' roll passablement heavy, mais très
mélodique. On peut les comparer à Queens Of The Stone Age et Jet,
mais aussi au rock des années 70 allant de
Motörhead (pour
qui ils ont d'ailleurs fait des premières parties) à AC/DC. Ils sont
présentement en tournée un peu partout aux États-Unis où ça semble bien
fonctionner pour eux alors que chez eux au Québec, c'est le néant (mais ça,
c'est pas nouveau!). Avec les 2 premiers extraits de l'album, la rapide "I Am
The Night, Colour Me Black" (qui nous rappelle Queens Of The Stone Age) et "Run
Home", en plus de l'excellente "Lay Down", qui ouvrent toutes les trois
l'album, Priestess réussit à capter définitivement notre attention pour le
reste du disque. Par la suite, il y a bien quelques pièces un peu moins
fortes, mais l'ensemble demeure très solide et nous donne le goût de les voir
performer en spectacle. Veuillez prendre note que l'album a été réalisé par
Gus Van Go (qui a entre autres travaillé avec The Stills) et que la
photo de la pochette a été prise par Melissa Auf Der Maur. Priestess
est un excellent nouveau groupe qui en mettra plein les oreilles aux amateurs
de musique qui brasse! On devrait commencer à en entendre parler bientôt,
quand la vague prendra un peu plus d'ampleur aux États-Unis... (avril 2006)
Indica
½
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Queens Of The Stone Age, Lullabies
To Paralyze
Après le succès
monstre de
Songs For The Deaf, un des meilleurs albums de 2002, Queens Of The
Stone Age nous revient avec un autre album de grande qualité, Lullabies
To Paralyze, son 4e. Ce groupe, qui a vu le jour des cendres du groupe
métal Kyuss, est toujours aussi difficile à décrire et à comparer.
Quelque part entre le métal, le rock n' roll alternatif, le rock
psychédélique de la fin des années 60 et le rock progressif des années 70,
on peut oser des comparaisons plus ou moins justes avec Soundgarden,
Black
Sabbath, Screaming Trees,
Jimi Hendrix et
bien sûr Kyuss. Après l'intro intitulée "This Lullaby", "Medication" n'est
pas sans nous rappeler les bonnes années de
Black Sabbath.
Ensuite, les excellentes "Everybody Knows That You Are Insane" et "Tangled
Up In Plaid" nous amènent admirablement au succès "Burn The Witch".
L'introspective "In My Head" nous fait reprendre notre souffle avant "Little
Sister", une de mes préférées. "I Never Came" commence calmement la
deuxième moitié du disque qui vous tiendra sur le bout de votre siège
jusqu'à la fin des 58 minutes avec "Someone's In The Wolf" (une pièce
particulièrement dense de plus de 7 minutes), "The Blood Is Love", "Skin
On Skin", "Broken Box", "You Got A Killer Scene There, Man..." et "Long
Slow Goodbye". Même si l'album nécessite quelques écoutes pour bien
l'apprivoiser, il reste que QOTSA nous offre encore une fois un album
extrêmement solide qui est assuré d'une place de choix dans mon top 20 de
l'année. Les amateurs de musique originale, créative, voire même bizarre
ne devraient certainement pas lever le nez sur QOTSA qui leur en donnera
encore et toujours pour leur argent. (critique principale de juin 2005)
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Rammstein,
Rosenrot
1 an seulement après
Reise, Reise, le groupe industriel allemand était de retour à la
fin de 2005 avec Rosenrot. Malheureusement, le groupe ne réussit
toujours pas à nous ramener un album de la trempe de
Sehnsucht, paru en 1998, qui a catapulté le groupe au sommet à
travers le monde. À chaque album, on essaie très fort en amenant quelques
nouvelles sonorités. Sauf qu’à chaque fois, le cœur de l’album est calqué
sur ce que le groupe a fait depuis le début de sa carrière. Guitares
lourdes sur une ambiance un peu sombre, des refrains qui explosent… sans
vraiment exploser, des textes en allemand, voilà la recette qu’on retrouve
à nouveau sur ce dernier album. Ici, la petite touche nouvelle qu’on
apporte, c’est une pièce en espagnol avec de la trompette de mariachis,
"Te Quiero Puta!". À part des textes insignifiants, il s’agit certainement
d’une de leurs meilleures pièces depuis le classique "Du Hast". On
retrouve également la dynamique "Zerstören", une pièce industrielle digne
de Ministry. Pour le reste, l’ensemble est beaucoup trop souvent
monotone et ennuyant. Je pense qu’on peut commencer à parler de Rammstein
comme d’un groupe d’un seul album entouré de remplissage. Heureusement que
le groupe offre des performances impressionnantes et uniques sur scène, ce
qui aidera à conserver l’intérêt envers eux. L’album est aussi disponible
en
édition limitée avec un DVD contenant 3 pièces en concert de leur
dernière tournée. Je ne crois pas que ça vaut le coût. (juillet 2006)
½
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Rocketface,
Rocketface
Rocketface est un trio
torontois qui a comme particularité que c'est son batteur qui chante. Le
groupe nous propose un son hard rock des années 2000 dans la lignée des
Britanniques The Darkness, des Australiens Jet et des Canadiens
Danko Jones. Ils ont d'ailleurs performé récemment à Montréal en
compagnie de Danko Jones. Malgré ce côté hard rock fortement inspiré des
années 80, le groupe réussit en plusieurs occasions à nous amener dans un
autre univers. Par exemple, avec "To Take You Home" et "Once You Were Alive",
le groupe nous offre des pièces touchantes dans un style musical qui
s'approche plus du rock planant britannique que du rock n' roll énergique qui
les caractérise. Sur cet album éponyme, le groupe nous offre 12 pièces
totalisant près de 48 minutes et peu d'entre elles vous ennuieront, à l'image
du premier extrait, "Dirty". Bon, comme on parle ici de hard rock, certaines
compositions ne vont pas trop en profondeur, mais comme le dit très bien une
chanson des Rolling
Stones, "It's Only Rock n' Roll, But I Like It". Les amateurs de
guitares énergiques et musiques qui bougent devraient porter une oreille
attentive à ce groupe qui risque de bien leur plaire. (novembre 2005)
Bumstead
½
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The Rolling
Stones, A Bigger Bang
Il y a bien
longtemps que je ne m'étais pas intéressé à un album des Stones, puisque
selon moi ils n'ont été un grand groupe que dans les années 60, malgré
quelques bons albums saupoudrés à gauche et à droite depuis 35 ans. Je
vois déjà les emails de bêtises commencer à entrer dans ma boîte de
réception, étant donné que les Stones font partie de cette catégorie de
groupes intouchables qu'on doit toujours trouver bons même quand ils ne le
sont pas et aller les voir en spectacle à 1 000 $ le billet, même si on
les a déjà vus des dizaines de fois. Moi, je n'embarque pas dans ce type
de vague que je trouve totalement ridicule, désolé... Mais pour revenir à
leur nouvel album, A Bigger Bang, il s'agit de leur premier album
en 8 ans, soit depuis le médiocre
Bridges To Babylon. J'ai été agréablement surpris par l'album de
16 titres qui a attiré mon attention rapidement (avec "Rough Justice") et
qui a su la conserver jusqu'à la fin. Après la solide ballade "Streets Of
Love", un blues surprenant vient nous atteindre en pleine figure, "Back Of
My Hand", qui est ensuite suivi du succès incontournable "She Saw Me
Coming". On retrouve aussi un son folk ou country à l'occasion qui nous
montre que le groupe n'a pas essayé de se copier lui-même, mais qu'ils ont
plutôt réalisé l'album dont ils avaient vraiment envie. Pour la première
fois depuis un bon bout de temps, le groupe se renouvelle quelque peu et
il s'agit certainement de leur meilleur album depuis au moins 25 ans,
peut-être même depuis
Exile On Main Street en 1972 (il y a 33 ans déjà!). Évidemment,
vous les reconnaîtrez tout de suite grâce aux riffs uniques de Keith
Richards et à la voix singulière de Mick Jagger, mais le groupe
nous propose un son plus moderne, moins ancré dans leur son des années 60.
On peut encore faire des parallèles, mais il est beaucoup plus difficile
d'associer une pièce à un classique du groupe, ce qui est un bon pas en
avant. Malgré ce bon album qui plaira autant aux nostalgiques qu'à une
génération plus jeune, je continue de penser qu'il serait temps qu'ils se
retirent avant de devenir pathétiques. Ils ont beau avoir toute une
machine promotionnelle derrière eux, mais ils ont quand même tous passé la
soixantaine (sauf Ron Wood) et ils risquent de ne plus être à la
hauteur de leur réputation. Je croyais bien qu'ils avaient bouclé la
boucle avec la compilation double
Forty Licks parue en 2002 pour souligner le 40e anniversaire du
groupe et le double album souvenir de la tournée qui a suivi en 2004,
Live Licks. Mais, il semble que non comme ils nous le prouvent
avec A Bigger Bang. Réussiront-ils à revenir avec un autre album de
qualité après celui-ci? J'en doute beaucoup, mais c'est à suivre...
(critique principale de décembre 2005)
½
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Santana,
All That I Am
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
En regardant en
arrière, sur les 5 dernières années musicales de Santana, revient toujours la
même question: « Quand on voit ce qu'est devenu Santana, où en serait
Hendrix
aujourd'hui ? »... d'un point de vue extrêmement égoïste, on dira qu'on le
préfère où il est, plutôt qu'à faire de la soupe! En 1999, Carlos Santana,
lance le premier chapitre d'une nouvelle trilogie,
Supernatural. Cet album relègue Santana au simple rang
d'accompagnateur de « nouveaux talents » (pas tous talentueux !) ou de « Guest
Star », du rock, du R&B... c'est un succès, commercial, mais pas réellement
musical. Deuxième chapitre avec
Shaman, puis le troisième aujourd'hui, avec ce All That I Am,
sans aucun doute le plus mauvais encore des trois. Le modèle reste inchangé,
puisque du guitar hero révolutionnaire qu'était Santana dans les années 70, on
est passé à une sorte de bête de foire toujours habile de ses mains mais sans
aucun esprit créatif! L'album démarre en trompe l'œil, avec deux titres fusion
rock salsa, avec de l'orgue Hammond en filigrane, et des solos presque dignes
de son talent... sans être révolutionnaire, on se prend même à croire que
l'album peut être bon! Mais le déballage prétentieux d'invités plus ou moins
respectables, et surtout la soupe poisseuse servie de l'entrée au dessert,
fait rapidement passer l'envie de s'éterniser. Même les venues de Steven
Tyler (pour une ballade mielleuse) et de Kirk Hammett, pour une
instrumentale incohérente sont à oublier... et c'est sans parler des ridicules
morceaux joués avec Mary J. Blige, et le pire, avec Will.I.Am!
Toutes ces chansons se succèdent sans fil conducteur, telle une compilation
des « Hit Awards 2005 »... ca fait mal! La guitare de Santana, son ancienne
arme ultime, sonne trop juste, trop pure, pour redonner la fougue et la
puissance qu'on lui connaît... difficile d'imaginer que c'est le même homme.
(février 2006)
½
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Screeching Weasel, My Brain
Hurts (1991) (réédition de 2005)
un texte de
Frédéric Gagnon (Crad!)
J’aimerais pouvoir dire que My Brain Hurts a été un album
important, mais ça serait une grossière exagération. My Brain Hurts
a été important pour plusieurs personnes sur le plan individuel, mais sur
une grande échelle, l’album a eu autant d’impact qu’une chiure de mouche.
Si cet album avait vraiment été important, le pop punk ne serait pas
devenu la musique insipide qu’elle est maintenant (je ne nommerai personne
parce que Noël s’en vient, mais vous savez de qui je parle). Et pourtant,
que demander de plus : enregistré en 1991 en deux jours au milieu d’une
tournée chaotique, My Brain Hurts est le meilleur exemple du punk
mélodique de l’East Bay de San Fransisco, même si Screeching venait de
Chicago. On devine que Ben Weasel, féroce anti-hippie et
anti-Californie, était sur les nerfs quand il a enregistré l’album. Comme
sur les grands classiques punk, le groupe passe de la critique sociale à
l’humour adolescent sans avertissement. Derrière les murs de guitares, Ben
Weasel tire sur tout ce qui bouge avec sa voix nasillarde et enfile les
mélodies impeccables appuyé par son vieux comparse Danny Vapid. Si
la pièce-titre ne vous fait pas sauter partout, appelez votre médecin :
vous êtes probablement mort, ou pire encore, incapable de reconnaître un
groupe génial quand il y en a un qui vous mord le cul. Asian Man
Records est en train de rééditer (sans pièces bonus, mais avec de
nouvelles notes de pochette intéressantes pour les maniaques) tous les
albums de Screeching de
Boogada à
How To Make Enemies. Ils sont tous essentiels, surtout My Brain
Hurts et
Anthem For A New Tomorrow, l’autre classique de Screeching. Si
vous hésitez, optez donc pour
Weasel Mania, compile qui vient de sortir sur Fat Wreck.
D’ailleurs, si vous ne savez pas quoi offrir à votre jeune frère à Noël,
pensez à Screeching. Quand il verra le logo de Fat Wreck, il va se forcer
pour aimer ça, puis il découvrira alors que le vrai pop punk n’a rien à
voir avec les boys bands à guitares qui sont bien populaires ces jours-ci.
Pour en savoir plus sur Screeching, allez au
www.screechingweasel.com, et pour en savoir vraiment plus (pour ne pas
dire trop) sur Screeching, allez au
www.benweasel.com. (décembre 2005)
Asian Man
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Seemless,
Seemless (2004) (réédition de 2005)
Après que Seemless ait lancé l'album en 2004 sur l'étiquette
indépendante Losing Face Records et ait rapidement vendu toutes les
copies disponibles, Equal Vision Records remet maintenant sur le marché
une version remixée de Seemless avec une nouvelle pochette et une
pièce en boni, "Maintain". Seemless est un groupe métal qui nous provient
de la scène du Massachussetts. Ses membres ont fait partie de groupes
influents de cette scène comme Shadows Fall, Overcast et
Killswitch Engage. Avec des influences blues et un son caractéristique, le
groupe se différencie des groupes de nouveau métal actuels, malgré un
potentiel commercial évident. J'ai pu établir quelques parallèles avec la
scène grunge de Seattle des années 90, particulièrement Soundgarden, en
partie à cause de la voix puissante de Jesse David Leach qui rejoint celle de
Chris Cornell en plusieurs occasions, mais aussi musicalement par des
structures passablement complexes. Faith No More et Fates Warning
me sont également venus en tête à différentes reprises. Bizarrement, j'ai
découvert que je connaissais déjà "Lay My Burden Down" sans savoir où
j'ai bien pu l'entendre auparavant. Cette pièce peut transporter l'album à
elle seule et donner au groupe le souffle qu'il a besoin pour obtenir la
reconnaissance du public. C'est un bien bon album pour ceux qui aiment le rock
lourd et complexe, tout en demeurant accessible, un bien meilleur album que la
plupart des albums métal qu'on retrouve au Billboard. (mars 2005)
Equal Vision
½
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The Soundtrack Of Our Lives,
Origin Vol. 1
Après leur succès de
2001 avec l'album
Behind The Music, The Soundtrack Of Our Lives est de retour avec un 4e
album, Origin Vol. 1. Le groupe suédois nous revient encore une fois
avec un album solide, un album alternatif qui a tout d'un album pop. En effet,
les mélodies sont toujours aussi accrocheuses et les rythmes, efficaces, mais
leur musique est probablement trop créative pour rejoindre un large public...
L'album commence en force avec 3 pièces particulièrement bien construites en "Believe
I've Found", Transcendental Suicide" et le premier extrait, "Big Time". Il est
intéressant de noter que le groupe se permet quelques mots de français dans "Midnight
Children". Tout au long de l'album, on retrouve des pièces fortement
influencées des années 60, de The Who à The Stooges, en passant
par Buffalo Springfield,
The Rolling Stones
et The Beatles. Le
potentiel commercial est présent plus que jamais, mais ils ne semblent pas
être en mesure d'attirer les projecteurs sur eux. D'ailleurs, même s'ils nous
offrent un excellent album, je l'ai laissé traîné des mois avant d'en faire
une chronique ici, ce qui signifie qu'il m'a en quelque sorte laissé
indifférent moi aussi. Pourtant, les faiblesses y sont bien rares... (juin
2006)
½
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Stereophonics, Language.
Sex. Violence. Other?
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Déroutant, explosif...
Pour qui connaît et a aimé les Stereophonics sur l'excellent
Just Enough Education To Perform, ce nouvel et 5e album ne peut
être que déroutant. Alors que sur Just Enough... on découvrait un
groupe de pop rock mélodique, au style assez rond, une pop soyeuse et
parfaitement arrangée avec, pour ne rien gâcher, la voix rauque
(émotionnellement chargée) de Kelly Jones, ce nouveau venu bouscule le
confort de l'auditeur, et projette littéralement un son agressif! Plus rock
encore que les deux premiers albums, Language. Sex. Violence. Other?
provoque une explosion instantanée dès le premier morceau "Superman". Le
rythme est élevé, l'intensité au maximum, les Stereophonics semblent avoir
viré vers une sorte de rock garage, un peu électro... C'est réellement brutal!
Et ce n'est pas le récent changement de batteur qui explique le tout...
D'autant plus que la voix du chanteur vire au rouge, et provoque une révolte,
un chant incendiaire... à peine reconnaissable! A ce moment là, on ne se doute
pas encore que tout l'album reste sur le même ton! Pas un moment de répit, pas
une baisse de régime, les décibels coulent à flots, les guitares se
déchaînent! Leur musique est devenue plus dense, moins aérée, plus
oppressante... avec toutefois, un titre fort qui se démarque, "Dakota".
Au final, on se retrouve avec un album qui gagne en énergie rock, mais qui
perd sensiblement en caractère et originalité, pour un groupe qui avait
développé un style qui lui convenait parfaitement. Sans être un album raté,
Language. Sex. Violence. Other? finit par se fondre dans la nouvelle
mouvance rock un peu garage... (mai 2005)
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Supergrass,
Road To Rouen
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
L’onde de choc fut
terrible lors de la sortie de leur premier opus,
I Should Coco. Depuis, et suite à la confirmation faite par
In It For The Money, les quatre garçons anglais, originaires d’Oxford,
sont qualifiés de génies… un peu marginaux, souvent discrets, mais
terriblement efficaces et inspirés. Road To Rouen est le 5e
album du groupe, qui fête par la même occasion ses 10 années de carrière ! Le
nom choisi cette fois-ci est un « habile » jeu de mot, mélangeant le titre de
l’album
Road To Ruin des
Ramones avec la
région où ils ont enregistré ce dernier disque, en Normandie… Supergrass est
un groupe qui bouge, composé de musiciens imprévisibles qui passent souvent du
coq à l’âne (mais pas n’importe comment…). D’un premier disque pop punk, à un
second plus acoustique, le changement est aussi brutal que jouissif !
Supergrass aurait-il voulu surprendre? En tout cas, musicalement, Road To
Rouen est réellement différent, et novateur pour le groupe... mais
malheureusement pas dans le monde musical. Après avoir joué un punk savant,
bien habillé et de la pop nerveuse bien affûtée, Supergrass revient dans une
configuration musicale trop classique... de la pop trop soft, déjà vue. Le
premier morceau est assez réussi, "Tales Of Endurance" (morceau en plusieurs
parties...), mélange de pop rock (façon Franz Ferdinand sur certains accords),
de pop atmosphérique et de folk. Mais la suite est bien plus convenue avec
ballades traditionnelles ("St Petersburg"), pop rock déjà vu ("Sad Girl",
"Road To Rouen" et "Kick in The Teeth") et tentatives presque infructueuses
("Coffee In The Pot")... Ça manque globalement de pêche et de cette touche de
génie et de grâce qui touchait le groupe sur ses premiers albums. Road To
Rouen n'est pas mauvais en soit... juste décevant. (octobre 2005)
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System Of A Down,
Mezmerize
Quatre ans après le
monstre de
Toxicity, le meilleur album métal des années 2000 jusqu'à
maintenant, System Of A Down nous revient avec Mezmerize alors que
la pression est forte et les attentes, nombreuses. Le groupe a bien fait
de prendre son temps, de laisser retomber la poussière et de nous
présenter un album de pièces inédites en 2002 pour nous faire patienter (Steal
This Album!). Mezmerize est la première partie de ce qui
aurait pu être un album double, mais qu'on a décidé de nous présenter
séparément, la suite, Hypnotize, étant prévue pour septembre. On
retrouve à nouveau le style unique de SOAD avec ses variations rythmiques
toujours inattendues dans lesquelles on peut passer du métal le plus
violent à des genres un peu plus introspectifs ou légers. Malgré ces
variations, les pièces sont bien rythmées et les mélodies sont toujours
aussi efficaces. Le tout débute par une intro d'une minute, bien douce
pour être sûr qu'on fasse le saut quand ça commencera pour vrai.
Heureusement, c'est le premier simple, "B.Y.O.B.", qui suit, ce qui n'est
pas trop épeurant puisque c'est une pièce de la qualité de "Chop Suey!"
qui avait largement contribué à propulser leur album précédent au sommet.
Toutes les pièces qui suivront auront leurs riffs incroyables à un moment
ou à un autre, une énergie hors du commun et, malgré une ligne directrice
bien évidente maintenant très caractéristique au groupe, se distingueront
toutes les unes des autres. "Radio/Video" nous proposera même une espèce
de petit ska un peu vieillot en plein milieu, un style jamais exploré par
le groupe jusque là, du moins sous cette forme. Des moments presque
industriels sur "Violent Pornography" en font une de mes préférées et on
utilisera un traitement électronique de la voix sur "Old School Hollywood"
pour la rendre unique. Les faiblesses sont rares sur cet album de 36
minutes et la seule chose qui peut le rendre inférieur à
Toxicity est l'impact qu'ils auront sur la nouvelle génération qui
sera sûrement moins grand maintenant qu'ils sont déjà bien implantés dans
l'industrie. Les fans du groupe ne peuvent passer à côté de Mezmerize,
tout comme les amateurs de métal de grande qualité, mais n'oubliez pas de
surveiller la sortie de Hypnotize vers la fin de l'été. (critique
principale de juillet 2005)
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System Of A Down,
Hypnotize
Voici la suite tant
attendue de l'excellent
Mezmerize paru 6 mois auparavant. À ce moment, c'était déjà prévu
et annoncé qu'Hypnotize suivrait dès l'automne, un beau travail de
marketing quoi! Surtout que les 2 albums, même s'ils s'écoutent
parfaitement chacun de leur côté, auraient pu former un seul et même album
de 76 minutes. Les boîtiers ont même été conçus pour se joindre ensemble
et ne faire qu'un seul coffret. Encore là, c'est un excellent truc du
département de création pour éviter le téléchargement illégal sur le web,
puisqu'il y a une valeur ajoutée évidente à se procurer les 2 albums.
Musicalement, ce nouveau disque ressemble bien sûr au précédent. Ce qui le
rend peut-être légèrement inférieur est qu'on a déjà découvert certaines
facettes du groupe sur
Mezmerize qui reviennent ici. Vous direz que c'est normal
puisqu'ils ont été créés presque en même temps et vous avez raison. C'est
justement ce qui fait qu'on aurait dû nous présenter tout à la fois, un
peu comme Guns N' Roses l'avait fait avec Use Your Illusion
1 &
2, il y a de cela plus d'une décennie. Mais, ça aurait brisé le
génie marketing... Sur Hypnotize, vous ne trouverez pas de bombes
comme "B.Y.O.B." ou "Question!" sur le précédent, mais "Stealing Society",
"Attack" (qui démarre l'album) et "U-Fig" vous en mettront plein les
oreilles. "Kill Rock 'N Roll" reprend exactement là où "Old School
Hollywood" nous avait laissé avec une tendance rock n' roll que je n'avais
pas entendu chez SOAD auparavant. La chanson-titre et premier extrait de
l'album m'a quelque peu déçu au départ, mais me plaît de plus en plus et
fait partie de ces pièces qu'on apprend à apprivoiser. L'album se termine
avec l'excellente ballade "Lonely Day" et avec "Soldier Side" qui complète
l'intro du même titre de l'album
Mezmerize. La boucle est donc bouclée. J'ai écouté l'album seul,
ainsi qu'à la suite de son jeune prédécesseur et je dois dire que c'est en
les écoutant en continu qu'on en tire le meilleur. Avec ces 2 albums, SOAD
nous présente non seulement le meilleur métal de 2005, mais le meilleur
depuis bien longtemps. Même si Hypnotize est peut-être (je dis bien
peut-être) légèrement inférieur à
Mezmerize, il s'agit d'un album de premier plan d'un groupe qui
est dans une classe à part. Qui pourra les déloger? Veuillez noter qu'Hypnotize
est également disponible en
dual disc avec le côté DVD qui inclut un film sur l'enregistrement
des 2 albums en studio. (critique principale de janvier 2006)
|
Lynda Thalie,
Lynda Thalie
Lynda Thalie est une
québécoise d'origine algérienne qui nous présente ici son 2e
album. Sa voix chaude est enrobée d'arrangements magnifiques sur une musique
qu'on pourrait qualifier d'internationale avec ses rythmes arabo-occidentaux.
L'album a été réalisé par Nicolas
Maranda qui a vraiment su tirer le meilleur de la chanteuse, auteure
et compositeure au talent immense. Elle reprend ici "En équilibre", une pièce
de son premier album,
Sablier, et en fait même le premier extrait de cet album éponyme. Il
s'agit selon moi de la meilleure pièce du disque. Elle reprend aussi une pièce
de Sade, une adaptation en arabe de "Pearls" qui devient "Djouhar".
Elle dit avoir été très touchée par cette pièce, mais là c'est une question de
goût. D'autres pièces sont dignes d'intérêt puisqu'elles captent rapidement
notre attention: "Nomade", "Adieu mon pays" (d'Enrico Macias), "Tout ce
dont j'ai besoin" et "Galouli". Lynda a aussi eu le privilège de recevoir un
texte de Michel Rivard qu'elle a mis en musique et qui s'intitule "De
neige ou de sable". En général, l'album possède un son passablement uniforme,
assez ambiant, qui ne s'écoute pas dans n'importe quelle situation. Par
contre, lorsque les circonstances s'y prêtent bien, c'est un album qui se
déguste littéralement par son atmosphère chaleureuse. Il vous fera assurément
rêver en vous transportant complètement ailleurs. Que c'est agréable
d'entendre une chanteuse québécoise se différencier de la masse des chanteuses
à textes! (février 2006)
Carbone
½
|
Tonik, Last Call
Voici un groupe
québécois que j'ai vu en performance au Bistro à Jojo, célèbre
établissement de Montréal où ce sont produits les meilleurs artistes rock
et blues québécois. Ce qui m'a tout de suite frappé, c'est leur talent et
leur présence sur scène alors qu'ils nous présentaient des classiques
allant de Jimi
Hendrix à AC/DC. Leurs propres compositions ont également
attirer mon attention. Ce sont des gars d'expérience pour qui il ne manque
qu'un contrat de disque et une machine promotionnelle pour les propulser.
Ça ne saurait tarder! Last Call est un mini-album autoproduit de 3
pièces qui nous permet de découvrir leur style de rock à la Éric
Lapointe et Martin Deschamps. "Fleur de Lys" est un succès
instantané, alors que la ballade "Héroïne" nous montre leur côté tendre,
un côté nécessaire pour obtenir une grande visibilité en tant que rockeur
au Québec. Finalement, la pièce-titre nous présente toute l'énergie dont
ils disposent pour brasser la cage en tournée. Le groupe travaille
présentement à son premier album complet. À surveiller... (avril 2006)
|
The Trews,
Den Of Thieves
The Trews est un
groupe ontarien qui nous présente ici son 2e album. Ils nous offrent un
son rock aux influences rock n' roll et blues, un son qu'on pourrait
comparer à Big Sugar, Sam Roberts, Jonas et Sloan.
Gordie Johnson de Big Sugar avait d'ailleurs réalisé le premier
album du groupe,
House Of Ill Fame, paru en 2003 et relancé en 2004 dans une
édition limitée de 2 disques. Même si le groupe joue un style qui commence
à prendre sérieusement de l'âge, il réussit à nous l'offrir avec une
originalité surprenante. Peu de titres vous jetteront à la renverse, mais
une pièce entraînante comme "Fire Up Ahead" qui ouvre l'album risque de
capter votre attention, comme ce sera à nouveau le cas en quelques
occasions au cours de l'écoute de 57 minutes (comme avec les succès "So
She's Leaving" et "Yearning" par exemple). Vous y entendrez même une pièce
de Tracy Bonham, "Naked". Les guitares sont toujours très présentes
et représentent le coeur du son de The Trews, un son très axé sur la
section rythmique. Parmi les 15 pièces de l'album, vous en trouverez
certainement quelques-unes qui vous plairont particulièrement. Sans être
bon également du début à la fin, Den Of Thieves est un album solide
qui trouve parfaitement sa place dans une scène rock canadienne en très
bonne santé ces jours-ci. À quand la disparition de Nickelback pour
laisser la place à de nouveaux talents créatifs? (janvier 2006)
Bumstead
/ Sony BMG
½
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Turbonegro,
Party Animals (CD + DVD)
Dans les années 90,
alors que tout le monde de la musique rock n'en avait que pour le grunge, puis
le post-grunge, un groupe de hard rock norvégien apparaissait et nous offrait
ce que les américains et les britanniques n'étaient plus en mesure de nous
donner dans le genre glam metal et hard rock. Ce groupe c'est Turbonegro qui
nous a présenté le classique
Apocalypse Dudes en 1999. Le groupe est maintenant de retour, 2 ans
après l'excellent
Scandinavian Leather. Ma première impression à l'écoute de ce nouvel
album: ça brasse et c'est bon! Mais, en l'écoutant un peu plus en profondeur,
je me suis plutôt ravisé. C'est que le groupe revient jouer dans les mêmes
clichés qu'il avait si brillamment utilisés sur ses précédents albums, sauf
qu'ici ça sent le réchauffé. Ils tentent de refaire leurs gros albums mais
tombent malheureusement dans de véritables clichés en se copiant eux-mêmes en
plus d'une bonne dizaine de groupes de la fin des années 70 et des années 80.
Voici les groupes qui me sont venus en tête le plus souvent: Judas Priest,
Accept, Scorpions, Guns N' Roses et Hanoi Rocks.
En plus, les thèmes abordés n'ont souvent rien de bien modernes comme vous le
montreront les titres suivants: "City Of Satan" (le nouveau vidéoclip), "Death
From Above", "Stay Free" et "Babylon Forever". Il est vrai que le groupe ne
s'est jamais trop pris au sérieux, mais là c'est la créativité qui en prend
pour son rhume. Certaines mélodies vous plairont quand même et les pièces punk
"All My Friends Are Dead" et "Final Warning" sont très bonnes. Le fait qu'un
DVD est inclus m'a attiré au départ, mais il est totalement inutile. On n'y
voit que le chanteur Hank Von Helvete dans un gymnase qui nous donne
ses trucs pour un bon entraînement. Lui qui n'est pas trop crédible dans ce
rôle peut nous faire sourire au départ, mais on trouve ensuite les 13 minutes
du vidéo bien longues, même si on peut entendre des bouts de quelques pièces
de l'album en certaines occasions. En conclusion, vous apprécierez peut-être
parce que ça brasse et que les groupes hard rock potables sont quand même
rares de nos jours. Mais, Party Animals ne passera pas à l'histoire
comme un grand album de Turbonegro. (décembre 2005)
Burning Heart / Abacus
|
The Unseen,
State Of Discontent
Le groupe punk hardcore
de Boston The Unseen est déjà bien connu dans l'underground américain,
puisqu'il a participé à différentes tournées autant aux États-Unis qu'ailleurs
dans le monde. Il a entre autres fait des premières parties pour
Millencolin, en plus de participer au Vans Warped Tour 2003.
State Of Discontent est le 5e album du groupe en 7 ans et probablement un
de ses plus solides à ce jour, même si le précédent,
Explode, peut
toujours être considéré comme son meilleur. Celui-ci a été réalisé par Ken
Casey des Dropkick Murphys, en plus d'avoir été co-mixé par
Brett Gurewitz de Bad Religion. Tant de gros noms qui donnent un
résultat très énergique, un style qui nous arrive droit au visage et qui
plaira aux fans du vieux punk énergique d'il y a 25 ou 30 ans. Le côté
hardcore du groupe se retrouve essentiellement dans la voix criarde du
chanteur Mark Unseen, puisque pour la musique c'est un rock n' roll
énergique qui n'a que très peu à voir avec le son hardcore habituel. Leur
musique est extrêmement efficace et ne vous ennuiera pas 2 secondes, même si
l'originalité peut parfois manquer au rendez-vous. Les 32 minutes vous
sembleront bien courtes, surtout qu'avec 14 chansons on s'attend à ce que ce
soit un peu plus long. En plus, l'album se termine de bien belle façon avec
une excellente reprise de "Paint It Black" des
Rolling Stones,
rien de moins. C'est une des meilleures versions que j'ai pu entendre de ce
classique des années 60. C'est donc un bon album que nous présente The Unseen,
un album qui plaira non seulement à leurs fans, mais aussi à tous les amateurs
de punk énergique qui n'auraient pas encore eu la chance de découvrir ce
groupe de la côte est américaine. (juin 2005)
Hellcat /
Epitaph
½
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Florent Vollant,
Nipaiamianan (1999)
(réédition de 2005)
Nipaiamianan est
un album de Noël qui était déjà paru en 1999, mais n'était plus disponible
depuis un certain temps déjà. En voici la réédition qui était très attendue.
C'est qu'il s'agit ici d'un album de Noël qui se différencie de la masse des
albums du genre par son style musical plus folk et par la langue employée,
celle des ancêtres de Florent Vollant, l'innu. Il s'entoure de plusieurs
collaborateurs sur cet album, allant de Richard Séguin à Réjean
Bouchard en passant par Ray Bonneville, Zachary Richard,
Luce Dufault et Lucien Gabriel Jourdain. Vous y entendrez certains
classiques de Noël, que Florent adapte librement et vous offre d'une façon
unique que vous ne risquez pas d'entendre très souvent. "Sainte nuit"
devient "Tshitshitua Tepishkat", "Minuit, chrétiens" devient "Nipaiamianan"
(la chanson-titre qui signifie longue nuit), "Les anges dans nos
campagnes" se transforme en "Eku Papa-Petakakut", "Adeste fideles" devient "Metshetiek"
et "Venez, divin Messie" apparaît sous le titre "Eku Nashpit Minuashu".
J'avoue que je n'ai jamais de bien grandes attentes face à un disque de Noël,
mais il était bien difficile ici de ne pas tomber sous le charme. La guitare
acoustique de Florent Vollant est toujours bien enrobée dans de magnifiques
arrangements doux et captivants. Certaines pièces ont même réussi à me faire
oublier que j'écoutais un album de Noël ("Kassinu", "Tshishe Manitu", etc.),
ce qui peut laisser la possibilité d'écouter l'album tout au long de l'année,
en faisant un saut par-dessus les classiques qui risquent d'être moins
pertinents par un bel après-midi de juin. Pour un album de Noël unique et
d'une grande qualité artistique, voici un choix qui vous changera des
classiques éternellement réinterprétés de la même façon. (décembre 2005)
Diffusion YFB
|
Martha Wainwright, Martha
Wainwright
Jeune soeur de
Rufus et fille de Kate McGarrigle, la Montréalaise Martha
Wainwright était définitivement destinée à épouser une carrière de
chanteuse. Après avoir travaillé en tant que choriste pour son frère,
avoir lancé un tas de mini-albums et avoir donné ses propres spectacles
dans des cafés et bars de la région de Montréal, voilà qu'elle nous offre
enfin son premier album complet. Sur ce disque éponyme, l'auteure et
compositeure nous offre un son folk contemporain, généralement basé sur la
guitare acoustique, mais souvent accompagné d'orchestrations magnifiques.
Sa voix douce s'ajoute admirablement à cette musique riche et tout aussi
douce. Même si peu de pièces sont vraiment faibles, je peux dire que j'ai
quelques préférées à travers les 13 de l'album, incluant "Ball & Chain" et
celle qui ouvre le disque, "Far Away". Certaines ballades, comme "These
Flowers" par exemple, ne sont pas sans nous rappeler Joni Mitchell
et dans certains cas, c'est un peu moins convaincant. On peut l'entendre
en duo avec son frère sur "The Maker" et l'album se termine par une belle
interprétation au piano (même si un peu
endormante) du compositeur classique Vaughan Williams, "Whither I
Must Wander". Si vous aimez la musique acoustique introspective
d'auteurs-compositeurs, vous apprécierez certainement ce qu'a à vous
offrir Martha Wainwright. Ne ratez pas son plus récent vidéoclip pour la
chanson "When The Day Is Short", une autre très bonne pièce qui va même
explorer le rock. (découverte du mois de mars 2006)
½
|
Wasted Sunday,
Barely Spoken, Already Understood
Wasted Sunday est un
groupe de Québec composé de 4 jeunes hommes au tout début de la vingtaine. Ils
nous proposent un pop punk énergique et mélodique. Parmi leurs influences
principales, on retrouve NOFX, No Use For A Name, Thrice,
Strung Out et Lagwagon, ce qui donne en même temps un assez bon
aperçu de leur son. On pourrait aussi les comparer à 1208 et Amber
Pacific, avec des traces de Sum 41. Malgré des mélodies très
efficaces et une qualité de réalisation irréprochable, je trouve
malheureusement que le groupe n'a rien pour se démarquer de la mer de groupes
dans le genre qui inonde complètement la planète au point de tous nous noyer.
Bon, dans un festival punk à travers plusieurs autres groupes punks et pop
punks, Wasted Sunday plaira assurément... comme la plupart des autres groupes
présents. Mais, il manque cette étincelle, ces pièces une coche au-dessus de
la moyenne qui feraient que le groupe pourrait aspirer à plus et
éventuellement vivre de sa musique, même si des pièces comme "Quietly Drowning"
et "The Silence" sont très intéressantes. Peut-être que le prochain album les
amènera à ce niveau. Je leur souhaite! En attendant, qu'ils aient du plaisir à
tourner à travers le Québec et en profitent au maximum. Pour ceux qui mangent
du pop punk et n'écoutent que ça, Wasted Sunday aura sa place dans votre
collection. (décembre 2005)
New Horizon
|
Andrée Watters,
À travers
Andrée Watters amenait en 2003 un nouveau vent de fraîcheur
dans la musique pop rock radiophonique avec son premier album,
AW, et ses succès "Dépendre de toi" et "Si exceptionnel", entre
autres. Elle s'est d'ailleurs méritée un Félix pour l'album rock de l'année,
devant Daniel Boucher. En 2005, c'était le moment du lancement de son
fameux 2e album, un 2e
album qui est toujours très craint des artistes, mais encore plus des
chroniqueurs musicaux. C'est donc avec une certaine réticence que j'ai écouté
À travers en espérant ne pas avoir à trop être négatif. Après tout,
j'avais bien aimé son premier album et elle est sympathique. À l'écoute du
premier extrait, j'avais mes doutes, parce que malgré un refrain fort, la
chute était plutôt brusque aux couplets. J'ai tout de suite pensé que ça
ressemblait à ce que j'avais le moins aimé sur son premier album, c'est-à-dire
des pièces pop sans trop de mordant qui ne cadraient pas avec la présentation
de rockeuse qu'on en faisait. Sur À travers, ce style se répand sur
toute la longueur du disque de 45 minutes. Quelques bons refrains avec de la
guitare pour justifier son titre de rockeuse et le reste des chansons est
souvent plutôt ennuyant. C'est aussi un peu le cas avec son nouvel extrait,
"Ce que je perds". En fait, je pense qu'il faut oublier l'étiquette de
rockeuse pour éviter la déception. Elle nous offre une musique pop avec un peu
de guitare, point final. Si on s'en tient à ça, elle offre un produit de
qualité qui bénéficie en plus de la grosse machine promotionnelle de Sony BMG.
Au moins, il y a "Tu pars" qui est vraiment excellente, mais en bout de ligne,
c'est un 2e album très moyen pour Andrée Watters, malgré plusieurs
succès radio. (avril 2006)
|
Weerd Science,
Friends And
Nervous Breakdowns
Weerd
Science est un projet parallèle de Josh Eppard, batteur du groupe
alternatif américain Coheed and Cambria (qui lancera un nouvel
album plus tard cette année). Ce projet présente un style totalement
différent de son travail avec le groupe puisqu’il nous offre un son hip
hop. Des comparaisons se font rapidement avec Eminem et Sage
Francis, d’autres rappeurs blancs qui n’hésitent pas utiliser
d’excellents arrangements allant naviguer dans les eaux d’autres styles
musicaux à l’occasion (soul, R&B, etc.). Vous y trouverez parfois le
langage offensif d’un Eminem avec la poésie et le phrasé d’un Sage
Francis. Un certain côté gangster rap peut à l’occasion ressortir
s’approchant un peu plus de 50 Cent, mais sa musique est
généralement mélodique et plutôt agréable à l’oreille. Ce projet de Weerd
Science demeurera probablement inconnu du grand public, malgré des
chansons avec un excellent potentiel commercial, mais il constitue
assurément un des bons enregistrements hip hop des dernières années. Ceux
qui disent ne pas trop aimer le genre devraient porter une attention
particulière à Friends And Nervous Breakdowns qui les fera
peut-être changer d’opinion. (découverte du mois d'avril 2005)
Equal Vision
½
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Weezer,
Make Believe
Voici un groupe qui
représente définitivement une énigme. Rares sont les groupes qui divisent
autant les critiques et ce, sans jamais avoir lancé un mauvais album. Nous
n'avons qu'à prendre l'exemple de leur 2e
album, Pinkerton.
En 1996, il a été un flop commercial total, en plus d'être démoli par la
critique, la revue Rolling Stone parlant même du pire album de l'année.
Par contre, avec le temps, Pinkerton
est devenu un album culte pour le groupe, un album que plus personne n'oserait
critiquer et qui est considéré par plusieurs comme leur meilleur en carrière,
rien de moins. Ils ont tout
d'abord été faussement associés au punk en présentant leur premier album dans
la foulée des méga-succès de Green Day et The Offspring en 1994.
Par la suite, c'est au rock alternatif qu'on les a associés, alors qu'ils nous
ont toujours offert de bonnes chansons pop rock, tout simplement. Ils ont leur
style bien à eux, donc qu'on cesse d'essayer de les associer à un mouvement en
particulier! Sur Make Believe, le groupe revient aux pièces pop de ses
2 albums éponymes, en laissant de côté le son lourd qu'on retrouvait sur
Maladroit, leur dernier album paru en 2002. Ce n'est donc pas bien
surprenant de voir le succès qu'on eu les pièces "Beverly Hills", "We Are All
On Drugs" et "Perfect Situation". Par contre, ils réussissent à nous
surprendre en quelques occasions avec un son différent, comme c'est le cas
avec "This Is Such A Pity" qui fait très années 80. Elle n'est pas sans nous
rappeler The Cars et on a peut-être arrangé cette chanson en l'honneur
de Ric Ocasek qui a déjà travaillé avec eux comme réalisateur.
Rivers Cuomo, qui a pris le contrôle du groupe il y a déjà bien longtemps,
nous offre encore une fois des compositions de qualité et les faiblesses sont
rares sur Make Believe, malgré quelques ballades un peu superflues.
C'est Rick Rubin qui a eu la responsabilité de le réaliser et le
résultat est efficace, sans que ce soit trop travaillé. Il faut quand même un
son de guitare un peu sale et distorsionné pour bien rendre le son unique à
Weezer. Certains diront que plusieurs pièces ressemblent à ce qu'ils ont fait
dans le passé et ce n'est pas tout à fait faux. Par contre, je n'ai pas eu
l'impression qu'ils se copiaient eux-mêmes, et tant que les pièces sont
efficaces, je ne vois pas le problème. Un autre bon album pour Weezer...
(février 2006)
½
|
Kanye West, Late
Registration
Kanye West a
d'abord été réalisateur pour quelques-uns des plus grands rappeurs
incluant Jay-Z. Mais, lorsqu'il a décidé de lancer son premier
album en 2004,
The College Dropout, son succès a été instantané, en plus d'être
acclamé de la critique. Un an plus tard, il nous revenait avec Late
Registration, considéré par ses fans comme un album inférieur à son
premier, mais encore une fois grandement apprécié de la critique. Pour ma
part, ce que j'ai découvert ici est un album de très grande qualité, parmi
les meilleurs albums hip hop du moment. West nous propose une musique
riche en sonorités qui explore différents styles allant du funk au R&B, en
passant par un fond de jazz en quelques occasions. Ses mélodies sont d'une
efficacité incomparable et plusieurs pièces possèdent un grand potentiel
commercial (incluant bien sûr les méga-succès "Gold Digger" et "Diamonds
From Sierra Leone"). Tous les éléments d'un bon album hip hop sont
présents: 70 minutes de musique, des intermèdes et de nombreux artistes
invités (Adam Levine de Maroon 5, Jamie Foxx,
Brandy, Jay-Z et plusieurs autres). Il y a bien quelques titres qui
m'ont un peu moins intéressé, mais l'ensemble s'écoute tout de même à
merveille, ce qui en fait certainement un des meilleurs albums hip hop de
2005. Late Registration est une excellente façon de nous faire
patienter jusqu'au prochain bon album de Eminem. (critique
principale de mai 2006)
½
|
The White Stripes, Get
Behind Me Satan
Voici le très
attendu 5e album du duo minimaliste de Détroit The White Stripes, un duo
qui continue d'affirmer qu'ils sont frère et soeur même s'ils sont en
réalité ex-conjoints (eh oui, le nom de Jack White est un
pseudonyme). Musicalement, le groupe a réussi à se frayer un chemin dans
le son blues garage underground et à devenir un des groupes les plus
admirés des années 2000. Avec leur précédent album,
Elephant, ils ont battu des records de ventes, principalement
grâce au succès commercial de "Seven Nation Army" qui a même inspiré
plusieurs DJ pour en faire des versions encore plus dansantes. Sur Get
Behind Me Satan, Jack, qui est le seul compositeur, se laisse aller
plus que jamais dans le romantisme, et laisse de côté du même coup la
guitare distorsionnée qui a fait le succès des enregistrements précédents.
Il y en a encore, comme dans la pièce blues "Instinct Blues", mais le
piano prend un espace beaucoup plus important et nous prive quelque peu du
talent immense de Jack en tant que guitariste. On explore différents
styles comme le country sur "Little Ghost" et "I'm Lonely" ainsi que le
disco/métal sur le succès "Blue Orchid", une autre pièce dansante qui se
fera sûrement remixée bien des fois. Mais, en général c'est un son blues
tout à fait unique que nous propose à nouveau ce compositeur à la
créativité sans bornes. On reconnaît le style des White Stripes, mais
l'album va encore une fois un peu plus loin. C'est comme ça depuis leurs
débuts, ce qui fait que de nouveaux fans s'ajoutent et que d'autres
décrochent espérant réentendre ce qu'ils avaient aimé du duo auparavant. Comme
pour "Seven Nation Army" sur le précédent album, les gens qui achèteront
Get Behind Me Satan parce qu'ils aiment "Blue Orchid" seront
assurément déçus, puisque le reste de l'album n'a rien à voir avec
celle-ci. Pour ma part, je le trouve un peu moins satisfaisant que
Elephant, que j'avais considéré comme le
meilleur album de 2003. Ce n'est pas qu'il est moins original, mais plutôt
que le son du piano me rejoint moins que celui de la guitare, donc c'est
purement une question de goût. En conclusion, c'est un autre album solide
que nous offrent The White Stripes, un top 10 assuré de l'année en cours.
(critique principale de septembre 2005)
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Wolf Parade,
Apologies To The Queen Mary
Wolf Parade est un
nouveau groupe montréalais qui est surtout connu pour avoir fait la première
partie de Arcade Fire, la nouvelle sensation de la scène montréalaise,
à plusieurs reprises. C'est d'ailleurs dans ce contexte que je les ai
découverts en avril dernier. Après 2 mini albums, voilà que le groupe nous
offre son premier album complet, un disque très attendu dans la scène
alternative, autant à Montréal qu'ailleurs en Amérique. Le groupe tire ses
influences de David Bowie, des Pixies et de Modest Mouse.
Parmi leurs contemporains, on peut les comparer à Franz Ferdinand et
évidemment à The Arcade Fire. J'ai même entendu Gorillaz à travers la
structure de la première pièce, "You Are A Runner And I Am My Father's Son".
Après avoir attiré l'attention de Isaac Brock de Modest Mouse, Wolf
Parade a été amené chez l'étiquette Sub Pop par le gérant de ce groupe
américain très créatif. Finalement, Brock a réalisé ce premier essai pour les
nouveaux venus. Une des particularités du groupe est qu'il alterne presque
parfaitement le chant entre Dan Boeckner, le guitariste, et Spencer
Krug, le claviériste. Hadji Bakara (claviers et électronique) et
Arlen Thompson (batterie) viennent compléter le quatuor. Il faut aussi
noter la présence de Tim Kingsbury de Arcade Fire sur 2 pièces à la
guitare et sur 1 à la basse. Même si je n'avais pas été totalement renversé
par leur performance sur scène il y a 7 mois, je dois dire que je m'étais créé
de fortes attentes vis-à-vis cet album. Donc, la première écoute m'a laissé
sur mon appétit. Il faut dire qu'il s'agit du genre d'album qu'on doit écouter
à plusieurs reprises pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur. Je ne me suis
donc pas découragé et l'ai réécouté plusieurs fois pour finalement découvrir
un des albums les plus créatifs de 2005. Il y a bien certaines sonorités que
je n'arrive pas à apprécier totalement: parfois la voix, parfois le clavier et
parfois la rythmique un peu particulière. Mais, une fois les opinions
personnelles mises de côté, c'est un album extrêmement solide qu'on peut
entendre avec Apologies To The Queen Mary. Bizarrement, malgré des
mélodies souvent très accrocheuses, je n'ai pas l'impression qu'il s'agit d'un
album pop qui plaira à un vaste public. Peu de chansons sont aussi
accrocheuses que ce que nous a offert Arcade Fire jusqu'à maintenant, sauf
peut-être l'excellente "Shine A Light" et "It's A Curse". Pour les amateurs de
musique originale et différente, Wolf Parade est un choix judicieux. Avec eux,
la continuité du succès de la scène alternative montréalaise est assurée.
(découverte du mois de décembre 2005)
|
Youth Group,
Skeleton Jar
Youth Group est un groupe rock alternatif australien qu'on
pourrait comparer aux Pixies et à The Frame avec en prime
une petite touche britannique. Ils ont aussi un côté un peu plus folk par
moments, un son que n'aurait pas renié Elliott Smith. Skeleton
Jar est leur 2e album, mais le 1er à paraître en Amérique. C'est un
album qu'on doit apprivoiser en quelques écoutes, mais à partir du moment
où on connaît les chansons, on ne peut plus s'en départir et on doit
l'écouter d'un trait. Les mélodies sont agréables sur une musique bien
composée, fignolée et jouée. Les moments faibles sont plutôt rares et
c'est seulement pour une question de goût personnel que vous pourrez
trouver certains moments ennuyants. Une agréable surprise par un groupe à
surveiller dans les années à venir. (découverte du mois de juin 2005)
Epitaph
½
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Compilations :
|
Big Shiny Tunes 10
Depuis 10 ans,
Musique Plus nous offre la compilation Big Shiny Tunes vers la fin
de l'année, juste à temps pour Noël. On retrouve donc à nouveau sur cette 10e
édition quelques-uns des plus gros succès rock de 2005. Je dis quelques-uns
parce qu'il y a toujours certains gros noms dont on ne réussit pas à avoir les
droits des chansons, ce qui fait qu'il ne s'agit pas nécessairement du
meilleur de l'année. Sur cette édition, on retrouve My Chemical Romance,
Coldplay, The Killers, Nickelback, Weezer, Sum
41, Billy Talent, Simple Plan, Gorillaz, Queens Of
The Stone Age et plusieurs autres. C'est encore une fois une bonne
occasion de découvrir de nouveaux talents tout en ayant un bon aperçu de ce
qui a joué cette année du côté rock. Much Music, la version anglophone
de Musique Plus, lance toujours une version légèrement différente de Big
Shiny Tunes. Sur
cette édition, vous entendrez des noms célèbres comme Green Day,
Audioslave, System Of A Down, The Arcade Fire et Beck
qui vont peut-être vous plaire plus que ceux de la version francophone. Big
Shiny Tunes est toujours un bon achat pour faire une récapitulation
efficace de l'année. (janvier 2006)
|
C.R.A.Z.Y.
(musique
originale)
Fait rare dans le
cinéma québécois, on a réussit à aller chercher les droits de très grands noms
de la musique pour la bande originale du film C.R.A.Z.Y.. Cette musique
s'adapte parfaitement au film qui se déroule dans les années 60 et 70. On y
trouve 3 classiques de Patsy Cline, 2 de
Pink Floyd et
2 de Charles Aznavour, en plus de
David Bowie,
The Rolling Stones,
Jefferson Airplane, Roy Buchanan et The Cure. On retrouve
aussi 2 pièces originales de Jean-Christian Arod. Bon, comme c'est
souvent le cas sur les bandes originales de films, les pièces ne vont pas
toutes très bien ensemble, mais au moins elles ont l'avantage d'être de grande
qualité, ce qui en fait un disque au-dessus de la moyenne dans le genre. En
plus, comme la musique a une grande importance dans le film, le CD vous
permettra de revoir des images du film dans votre tête en l'écoutant. C'est un
bien bel album qui vous rappellera de bons souvenirs du film, dont vous pouvez
d'ailleurs lire ma critique sur
Cinémania. (janvier 2006)
½
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The Flaming Lips,
Late Night Tales
Voici
ce qui n’est pas vraiment un nouvel album des Flaming Lips, mais plutôt
une compilation de pièces choisies par le groupe, comme le veut la série
Late Night Tales. Vous y trouverez tout de même comme plat de
résistance une reprise par les Flaming Lips de "Seven Nation Army"
des White Stripes.
Pour le
reste, ce sont toutes des pièces dans le genre ambiant, les plus
intéressantes étant celles de Björk ("Unravel"), Miles
Davis ("My Ship"), Roxy Music ("2HB"), Alfie
("People"), Aphex Twin ("Flim"), Chameleons ("Up
The Down Escalator"), Chemical Brothers ("Playground For A
Wedgeless Firm"), Love And Rockets ("Saudade"), Lush
("Monochrome"), Psychedelic Furs ("Sleep Comes Down"),
Sebadoh ("On Fire"), Radiohead ("Pyramid Song") et
Brian Eno ("Another Green World").
Il y en
a 20 en tout qui vous combleront totalement par leur atmosphère feutrée et
vous feront découvrir l’univers dans lequel vivent les membres des Flaming
Lips et ce qui les fait vibrer. (avril 2005)
Azuli
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Horloge biologique
(musique
originale)
Voilà une bande
originale qui accompagne merveilleusement bien un film de qualité pour en
faire un film de premier plan. La musique a en effet un rôle bien important à
jouer à différents moments du film Horloge biologique et elle vous
reste nécessairement en tête. C'est donc un paquet de souvenirs qui reviennent
en écoutant l'album. Fait rare pour une bande originale de film, le CD de 50
minutes s'écoute bien du début à la fin. Il nous propose un mélange de rock et
d'électro moderne, avec quelques classiques en prime dont "It's My Life" de
Talk Talk. Par contre, vous n'y trouverez pas le fameux succès de
Foreigner "I Want To Know What Love Is" qu'on entend à répétition dans le
film lors des séances d'aquagym. Peut-être qu'elle ne cadrait tout simplement
pas avec le reste du disque qui bouge quand même passablement. Du côté rock,
on retrouve 2 pièces de Poxy, le nouveau groupe de Xavier Caféïne.
Du côté plus dansant, on est très heureux d'entendre la fameuse toune des 5 à
7 qui faisait partie de la bande-annonce, "When Nature Calls" de Mataï,
ainsi que l'excellente "Son Of Bumba Cloth" de Apollo n Sound System.
Entre les deux, les 3 pièces rock/électro de Dee et celle de Echo
Kitty donnent le ton à l'album pour en faire un disque au son des années
2000. Le funk est également présent grâce à "Gee's Up" de Miss Cannonball.
Même si peu d'artistes connus sont présents, on aura assurément envie de
découvrir les nouveaux noms, parce que très peu présentent des pièces
réellement faibles. Si certaines vous plaisent moins, ce sera plutôt une
question de goût qu'un manque de qualité. Peu de pièces ont un potentiel
d'éclatement commercial, mais pour accompagner un film, on ne pouvait trouver
mieux. Un excellent disque! Pour lire ma critique du film, visitez
Cinémania. (mars 2006)
½
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Punk O Rama 10
(CD + DVD)
Eh oui! Il s'agit déjà
de la 10e édition de Punk O Rama qui se veut une compilation des
principaux artistes parus sur l'étiquette Epitaph Records. Et encore
une fois, il s'agit de la meilleure édition à ce jour. La 9e incluait pour la
première fois un DVD avec quelques vidéoclips, mais ici c'est rien de moins
que 21 vidéoclips qu'on y retrouve pour un total de près de 1 heure 30. Parmi
les plus intéressants, on doit noter ceux de From First To Last,
Millencolin, Tiger Army, Bad Religion, The Weakerthans,
Black Keys, Dropkick Murphys, alors qu'on peut aussi y entendre
d'excellentes pièces par The Matches, HorrorPops, Pulley
et Roger Miret & The Disasters. Le DVD en lui-même vaut le prix total,
mais parlons tout de même du CD. Il regroupe 26 pièces totalisant 72 minutes,
toutes des pièces différentes de celles incluses sur le DVD sauf "Riot, Riot,
Riot" de Roger Miret & The Disasters. C'est donc 46 titres au total
qu'on retrouve sur les 2 disques vendus à bas prix! Parmi les pièces incluses
sur le CD, on en retrouve quelques-unes qui ne sont jamais parues auparavant
par The Matches, Bad Religion (un inédit de 1994), This Is Me Smiling,
Scatter The Ashes, The Offspring (un inédit de 1992), Hot
Water Music, The Bouncing Souls (une version en concert de "Anchors
Aweigh"), Pulley et The Special Goodness. Dans les autres pièces, on ne
peut passer sous silence les excellents titres de Sage Francis,
Youth Group, Millencolin, Dropkick Murphys, Rancid, Pennywise,
NOFX et Tiger Army. Les amateurs de punk de tout genre (hardcore, pop,
rap, psychobilly et old school) en auront définitivement pour leur argent avec
cette compilation du meilleur de Epitaph. Un incontournable! (août 2005)
Epitaph
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The Suicide Girls: Black Heart
Retrospective
Suicide Girls
vient d'un site web pornographique dont la marque s'est répandue dans le monde
réel avec un livre et une tournée avant de conclure une entente avec
l'étiquette Epitaph pour la production d'un DVD,
Suicide Girls: The First Tour. Vous ne comprenez rien? C'est pas grave
car moi non plus! Tout ce que je sais, c'est que maintenant on voit apparaître
cette compilation de classiques goth et industriels. On y retrouve 15 titres
en tout de groupes comme Ministry, Nine Inch Nails, The Cure,
Bauhaus, Skinny Puppy, Killing Joke, Love and Rockets,
Joy Division et Siouxsie & The Banshees. On retrouve aussi
l'excellente "Lucretia My Reflection" une pièce inédite de Alkaline Trio
reprise de Sisters of Mercy et le classique de The Cult, "She
Sells Sanctuary". Ce sont les 2 meilleures pièces de cette compilation qui est
idéale pour l'Halloween et vos partys où une autre couleur que le noir n'a pas
sa place. On retrouve aussi une autre pièce inédite, "Don't Know How Much" de
Atmosphere. Comme toute compilation du genre, il y a bien quelques
inégalités, mais comme vous pouvez le juger par quelques-uns des noms
présents, les faiblesses sont plutôt rares. Peut-être que ce disque sera
inutile pour les amateurs du genre qui possèdent probablement déjà tout ce qui
y est inclus, mais pour les autres, les 72 minutes du CD, qui s'enchaînent à
merveille, risquent de vous plaire grandement. (décembre 2005)
Epitaph
½
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Sympathetic Sounds Of Montreal
un texte de
Frédéric Gagnon (Crad!)
C’est drôle que cette compilation qu’on
a longuement attendue sorte quelques années après l’âge d’or de la scène
garage montréalaise. Il y a encore de bons groupes actifs au Québec, mais
c’est impossible de ne pas remarquer qu’une bonne partie des groupes qui y
figurent n’existent plus ou sont en pause, sauf BBQ, CPC
Gangbangs, les Deadly Snakes de Toronto, les Sunday Sinners,
les Royal Routes et peut-être les Cheating Hearts. La
compile est divisée entre, d’une part, le son bruitiste et sombre des
groupes inspirés par les Cheater Slicks et, d’autre part, le son
plus pop inspiré des années 60, que je préfère. J’ai particulièrement aimé
les Sunday Sinners, qui reprennent "Are You Sure" des Staple
Singers pour en faire un excellent morceau garage/gospel/R&B. Les
morceaux des Sexareenos, de BBQ et des Del Gators ne sont
pas mauvais non plus, mais ce sont vraiment les Deadly Snakes qui volent
le show. Leur excellente reprise du classique Stax "Big Bird" d’Eddy
Floyd et leur composition "Talk About My Baby" valent toutes les
deux une centaine d’écoutes. Du côté plus sombre et bruitiste, ce sont les
Scat Rag Boosters qui mènent le bal. Le groupe vient d’ailleurs de
lancer son premier album après des années et des années de 7 pouces.
Notons que si vous aimez ce que vous entendez ici, n’hésitez pas à
chercher A Harem of Hits, sur Sultan Records, qui couvre à
peu près la même scène. (avril 2005)
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Vans Warped Tour '05
La tournée Vans Warped connait un immense succès à chaque année
présentant de nombreux groupes alternatifs, généralement dans le genre punk
rock ou métal. Plusieurs représentent la relève alors que d'autres artistes
sont bien établis dans le circuit. Encore une fois cette année, Side One
Dummy Records nous offre une compilation des artistes présents au cours de
cette tournée. Il s'agit d'un album double présentant des enregistrements en
studio de ces artistes. Il y en a 50 en tout, donc vous aurez une bonne idée
de la scène punk et alternative en 2005. Les artistes les plus connus sont
MXPX, Pennywise, The Offspring, Millencolin et les
Dropkick Murphys. D'autres vous séduiront certainement comme Fall Out
Boy, Gogol Bordello, Atreyu, Amber Pacific, Nural,
Armor For Sleep, Motion City Soundtrack, Youth Group, Go
Betty Go,
Left Alone, Strung Out, The Matches, Tsunami Bomb et plusieurs autres. C'est un beau cadeau à
offrir à un jeune amateur de punk rock qui en aura plein les oreilles avec ce
CD double... (septembre 2005)
Side One Dummy
½
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