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janvier 2022 :
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Après
ALICIA en 2020, voici maintenant
KEYS, un album double qui se veut évidemment la suite logique
du précédent. Le premier CD de 14 titres contient des chansons
originales, alors que les 12 titres suivants sont des versions
alternatives, parfois un peu plus rythmées, ainsi que deux autres
nouvelles pièces. Après 20 ans de carrière, Alicia Keys semble avoir
de la difficulté à se renouveler depuis quelques années, et c’est
encore le cas sur ce nouveau disque. Quelques pièces ressortent du
lot (« Best of Me », « Skydive », « Love When You Call My Name »),
mais pour la plupart, il s’agit d’une musique R&B plutôt commune,
sans grand intérêt. Le deuxième disque contient aussi sa part de
bons moments (« LALA » avec Swae Lee, « Come For Me » avec
Khalid et Lucky Daye), mais encore là, on retrouve un
manque considérable de constance. Malgré plusieurs collaborateurs de
renom, dont Pusha T, Brandi Carlile et Lil Wayne,
Alicia réussit difficilement à capter notre intérêt et à le
conserver. Il en résulte un album trop long et inégal qui s’écoute
préférablement à la pièce. (chronique principale de janvier 2022)
Vidéoclips :
« LALA » -
« Old Memories » -
« Like Water » -
« Only You » -
« Come For Me » |
½
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Damian Nisenson –
Siestas
Après son album en trio avec Kleyn Kabaret,
sur lequel Damian Nisenson a exploré la culture juive et yiddish, ce
Montréalais d’adoption depuis 2004 propose Siestas, un album
solo qui explore les rythmes traditionnels de son Argentine natale.
Écrit et composé pendant les premiers mois de la pandémie, le disque
présente de toutes nouvelles chansons originales en espagnol, mais
avec un clin d’œil aux traditions sud-américaines. On y découvre une
atmosphère de légèreté, entre jazz et musique du monde, incluant
plusieurs berceuses, à l’image de la pièce d’ouverture, « Noche ».
L’album d’une grande douceur permet de découvrir la voix profonde,
feutrée et légèrement rauque de Nisenson. On y retrouve la plupart
des musiciens qui figuraient sur
Kleyn Kabaret, avec l’ajout d’autres musiciens de grand
talent : Guillaume Martineau (piano Fender Rhodes),
Bernard Falaise (guitare électrique), Caroline Planté
(guitare), Jean-Félix Mailloux (contrebasse), Daniel
Serale (vibraphone), Pierre Tanguay (batterie) et Moe
Clark (voix). Voici un très bel album pour réchauffer vos
froides soirées d’hiver.
(découverte du mois de janvier 2022) |
Malasartes
½
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décembre :
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Après six ans d’attente, Adele présente enfin son
très attendu quatrième album. Il s’agit de son premier disque dans
la trentaine d’où le titre qui souligne ce passage, même si Adele
est maintenant âgée de 33 ans. C’est que la production de ce nouvel
album ne s’est pas faite sans heurts et s’est étirée à la suite de
son divorce en 2019. Malgré tout, 30 n’est pas un album de
peine d’amour. Adele se concentre plutôt sur l’acceptation et la
croissance personnelle, désirant laisser à son fils Angelo un aperçu
figé dans le temps d’où se situait sa mère à cette époque pivot de
sa vie. Elle aborde tout de même sa rupture dans le premier extrait,
« Easy On Me ». Musicalement, Adele propose une pop adulte
extrêmement riche avec une touche de R&B ou de jazz qui met toujours
sa voix puissante en valeur. Alicia Keys peut nous venir en
tête en plusieurs occasions, ou encore Elton John sur « I
Drink Wine ». Mais, Adele rejoint surtout le club sélect des voix
puissantes, Whitney Houston, Mariah Carey et Céline
Dion en tête. Ce qui frappe rapidement à l’écoute de 30,
c’est l’enchaînement efficace des 12 pièces, dont plusieurs d’une
grande créativité. Évidemment, les arrangements léchés et de grande
envergure aident certainement à camoufler certains défauts, mais il
y en a bien peu sur cet album de près d’une heure. On peut bien
entendre quelques ballades vers la fin qu’on aurait pu couper, mais
même elles viennent ajouter une touche intimiste pas si désagréable
en conclusion du disque. Plusieurs considèrent 30 comme le
meilleur album d’Adele à ce jour, celui avec la meilleure cohésion,
mais si ce n’est pas le cas, il s’approche assurément de
21 qui l’a rendue célèbre à travers le monde il y a 10 ans.
(chronique principale de décembre 2021)
Vidéoclip :
« Easy On Me » |
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Simon and the Island est le projet solo de
Simon Ward, membre du groupe torontois The Strumbellas.
Sur ce premier album de neuf pièces (totalisant moins de 29
minutes), Ward propose plusieurs chansons d’amours perdus, mais sur
des mélodies pop assez joyeuses pour nous faire oublier la tristesse
du texte. Il navigue aussi entre la santé mentale et des chansons
d’amour écrites pour son épouse (par exemple, le premier extrait,
« Muse »). Réalisé par Brian Pickett, le disque présente des
arrangements plutôt sommaires avec des cordes délicates ou un piano
discret, pour une musique pure et brute qui met d’abord de l’avant
les mélodies inoubliables. Voici un album très agréable!
(découverte du mois de décembre 2021)
Vidéoclip :
« Muse » |
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Le guitariste virtuose Jesse Cook présente son
12e album avec Libre, un disque composé et enregistré pendant
la pandémie. Les 10 pièces de l’album combinent la guitare espagnole
de Cook et le talent du multi-instrumentiste algérien Fethi
Nadjem, avec des rythmes trap modernes et 808 beats.
L’inspiration derrière ces chansons est venue d’un voyage avec sa
fille de 14 ans pendant lequel elle l’a diverti avec ses listes de
lecture préférées, la plupart inspirées du trap et du 808. Cook
s’est alors demandé ce qui arriverait s’il intégrait ces sons à sa
musique. Le résultat s’avère très réussi et on reconnaît toujours le
style unique à Cook. Il s’agit encore une fois d’un très bon album
pour Jesse Cook, l’un de ses meilleurs des 15 dernières années.
(décembre 2021) |
Coach House
/
SIX
½
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Marc-Olivier Jean
(alias Élémo) est un slameur et poète montréalais d’origine
haïtienne qui performe son art depuis 2009, même si son premier
mini-album n’est paru qu’en 2017. Véritable amoureux des mots, il
réussit à nous surprendre, à nous faire rire, à nous faire pleurer,
à nous inspirer et à nous éduquer. Mais surtout, il propage un
message d’espoir en cette époque de grandes turbulences.
Musicalement, Élémo accompagne ses textes d’une douce mélodie
minimaliste, qui prend un peu plus d’envergure en certaines
occasions seulement, comme dans l’excellente « Un soleil dans le
corps » (en duo avec Mel Pacifico). Élémo collabore avec
Andréanne Martin pour un duo sur « Juste un rythme » et des
chœurs sur « I Can Do It », ainsi qu’avec Éric Charland pour
un duo sur « Parce qu’il y a l’automne ». Notons aussi la
participation de Fred St-Gelais pour le matriçage. Vivre
est un album intéressant pour tout amateur de slam.
(décembre 2021) |
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Le saxophoniste, multi-instrumentiste et
compositeur montréalais Julien Fillion a été couronné Révélation
Radio-Canada 2021-2022 dans la catégorie Jazz. Il vient de faire
paraître un premier album éponyme qui fusionne habilement le jazz et
le rock en format quatuor. Le saxophoniste et claviériste s’entoure
en effet de trois musiciens talentueux : le saxophoniste-claviériste
Philippe Brochu-Pelletier et les batteurs Al Bourgeois
et Thomas Sauvé-Lafrance. Formé en 2019, ce groupe atypique a
su susciter l’intérêt rapidement grâce à son univers hors du commun.
Il en résulte une musique créative, à la fois puissante et rythmée,
et aux mélodies inoubliables. C’est une musique qui demande une
certaine ouverture, mais qui capte rapidement notre attention et
s’avère très agréable en bout de ligne. Un très bon disque par cet
artiste aux talents multiples!
(décembre 2021) |
SIX
½
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Pour son nouvel album, l’auteure-compositrice et
interprète jazz Sonia Johnson propose non pas un disque de Noël,
mais plutôt un album d’hiver. À travers huit pièces, elle témoigne
de son amour profond pour l’hiver et pour son pays. Les titres
évoluent au même rythme que la saison, débutant en novembre avec
« Les peaux de lièvres » (reprise de Tricot Machine) et se
concluant avec « J’aimais l’hiver » de Beau Dommage, qui fait
part des derniers moments de l’hiver. L’album contient quatre autres
reprises : « Jardin d’hiver » de Karen Ann Zeidel et
Benjamin Biolay, « Winter » de Tori Amos, « Soir
d’hiver » d’Émile Nelligan et Claude Léveillée, ainsi
que « Snowbird » de Gene MacLellan (un grand succès d’Anne
Murray). On retrouve en plus deux compositions originales de
Sonia et de son fidèle collaborateur, le pianiste et arrangeur
Luc Beaugrand : « C’est l’hiver de Vivaldi » et « Des diamants
sur la ville » (un texte de Véronique Bellemare Brière).
L’ensemble de 27 minutes est interprété essentiellement en formule
piano-voix, même si on peut entendre quelques ajouts de voix, de
claviers et de percussions mélodiques. La voix de Sonia est toujours
aussi puissante et veloutée, et elle est parfaitement mise en valeur
par les arrangements de Beaugrand. Airs givrés est un bien
beau concept pour la saison hivernale!
(décembre 2021) |
½
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Damian Nisenson
a créé la maison de disques Malasartes en 2006 dans le but premier
de se réapproprier ses origines juives et argentines, soit en solo
ou encore avec le groupe Kleyn Kabaret. C’est en formule trio avec
la chanteuse Antonia Hayward (également d’origine juive
d’Europe de l’Est) et l’accordéoniste Luzio Altobelli (un
complice de longue date) que le Montréalais d’adoption depuis 2004
présente un voyage à travers la culture juive et yiddish grâce à
l’album Kleyn Kabaret (« petit cabaret » en yiddish). Le trio
s’éloigne de la musique klezmer généralement associée à la culture
juive pour plutôt nous offrir une œuvre plus contemplative, chargée
en histoire et en poésie. L’album de 11 titres propose un mélange de
compositions originales et de pièces anciennes méconnues, incluant
chants du ghetto, berceuses et airs populaires chantés dans
l’intimité du foyer. Les arrangements s’avèrent minimalistes et
laissent la place à l’improvisation. Nisenson (voix et saxophone) et
ses deux comparses sont accompagnés de la tubiste Julie Houle,
du percussionniste Marton Maderspach et d’un trio de cordes
formé de Chantal Bergeron (violon), Miranda Nisenson
(violon) et Sheila Hannigan (violoncelle). Avec ce disque
unique, Nisenson souhaite rappeler l’importance du judaïsme dans la
culture montréalaise, de Leonard Cohen aux fameux bagels.
(décembre 2021) |
Malasartes
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L’auteure-compositrice et interprète
franco-ontarienne Céleste Lévis nous revient avec son quatrième
album en carrière. L’artiste s’ouvre complètement sur ce nouveau
disque, avec huit chansons mettant bien en évidence sa voix chaude
et touchante. Elle est appuyée pour l’occasion par le réalisateur et
multi-instrumentiste Marc-Antoine Joly et par le batteur
Simon Joly. Céleste propose une musique pop rock à tendance folk
en plusieurs occasions, mais c’est avec la chanson-titre qu’elle
réussit surtout à nous accrocher, définitivement. Dommage que
l’album se taise après seulement 28 minutes…
(décembre 2021) |
Joly
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Le groupe traditionnel Les Tireux d’Roches
propose un album instrumental inspiré par l’histoire de la rivière
Saint-Maurice (Tapiskwan Sipi en langue atikamekw). Il s’agit
du septième en album en carrière pour le quintette de
Saint-Élie-de-Caxton en Mauricie. Réalisé, sonorisé et mixé par
Davy Gallant, Tapiskwan Sipi est un ouvrage unique
enraciné dans la culture québécoise et fusionnant musique
traditionnelle, folk et musique du monde. Même s’il est complètement
instrumental, l’album inclut la voix de Karine Awashish
(co-fondatrice de la Coop Nitaskinan). Un très bel album!
(décembre 2021) |
Les Faux-Monnayeurs
½
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NOVEMBRE :
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Coldplay –
Music of the Spheres
Sur Music of the Spheres, Coldplay
transporte sa musique pop à grand déploiement dans l’espace, dans un
système solaire imaginaire. Ils ont littéralement créé un monde
rempli d’extraterrestres, de langages inventés et de planètes
fictives. Ça leur laisse donc tout l’espace nécessaire à la
créativité, sans barrières de styles ou de référents à leur passé.
On peut considérer qu’il s’agit de la suite logique de
Mylo Xyloto et
A Head Full of Dreams, mais avec un meilleur focus. Le
travail du réalisateur Max Martin y est peut-être pour
quelque chose dans la cohésion de l’ensemble, et en ce sens le
groupe poursuit l’excellent travail entamé il y a deux ans sur
Everyday Life. Les passages plus ambiants pourront déranger
certains de leurs fans, mais les succès « Higher Power » et « My
Universe » (avec BTS), sans oublier la mid-tempo « Let
Somebody Go » (avec Selena Gomez), devraient les convaincre à
nouveau. Il faut aussi mentionner l’excellente « People of the
Pride », une sorte de collision entre « Uprising » de Muse et
« Personal Jesus » de Depeche Mode. L’album se conclut avec
une immense pièce de 10 minutes qui rappelle Pink Floyd,
« Coloratura ». C’est encore une fois un excellent disque pour
Coldplay, un album créatif et passionnant.
(chronique principale de novembre 2021)
Vidéoclips :
« Higher Power » -
« My Universe » |
½
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Âgée de seulement 22 ans, Joy Crookes nous arrive
avec son tout premier album, qui contient déjà plusieurs extraits :
« Feet Don’t Fail Me Now », « When You Were Mine », « Trouble » et
la chanson-titre. Fière représentante de Londres-Sud, avec des
origines du Bangladesh et de l’Irlande, Joy propose déjà tout un
bagage d’expérience sur Skin. Productrice exécutive de
l’album (en collaboration avec Blue May), elle s’est
impliquée à tous les niveaux de la création de ce très bel
enregistrement de 13 titres qui s’avère particulièrement personnel.
Elle y traite de sujets comme la santé mentale, les relations
personnelles et la politique, toujours avec grâce et sensibilité.
Musicalement, Skin est un album intemporel difficile à
décrire, qui inclut une musique pop, mais avec des éléments de jazz,
de soul et de rock, ajoutés à des influences des années 1960 et
1970. Cette étoile montante nous offre une œuvre de grande qualité
dès son premier essai. À surveiller de près au cours des années à
venir!
(découverte du mois de novembre 2021)
Vidéoclips :
« Feet Don’t Fail Me Now » -
« Skin » -
« When You Were Mine » -
« Trouble » |
½
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Sur son plus récent enregistrement, le pianiste
chinois Sheng Cai se consacre à des œuvres pour piano du plus
célèbre des compositeurs norvégiens, Edvard Grieg
(1843-1907). On peut y entendre notamment la « Sonate pour piano,
op. 7 », composée par Grieg à l’âge de 22 ans pour son maître, le
compositeur danois Niels Gade (1817-1890). Quant à
l’arrangement pour piano de « Peer Gynt, suite no 1, op. 46 »
(certainement l’œuvre la plus célèbre de Grieg), il a été enregistré
dans une combinaison des transcriptions pour piano réalisées par
Grieg et par le pianiste russe Grigori Guinzbourg
(1904-1961). On y trouve finalement la « Ballade en sol mineur, op.
24 » et les trois « Scènes de la vie populaire op. 19 ». Voici
quatre magnifiques œuvres pour piano de Grieg, interprétées de main
de maître par Sheng Cai.
(novembre 2021) |
ATMA Classique
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Impossible à aimer
est déjà le sixième album de la jeune carrière de Béatrice Martin
(alias Cœur de Pirate). Elle démarre le tout avec une chanson
intimiste au piano, « Une chanson brisée », dans un style dépouillé
qu’elle reprendra plus tard pour « Tu ne seras jamais là » (avec
Alexandre Stréliski) et « Le monopole de la douleur ». Mais
c’est avec le succès « On s’aimera toujours » que l’album débute
véritablement, grâce à une mélodie pop parfaite avec de magnifiques
arrangements de cordes. D’autres pièces énergiques s’avèrent
grandement efficaces : « Dans l’obscurité », « Tu peux crever
là-bas » et la disco pop « Crépuscule ». En conclusion, la chanteuse
propose une pièce à capella avec une voix fortement trafiquée
électroniquement (« Hélas »). Accompagnée de son collaborateur de
longue date, le multi-instrumentiste Renaud Bastien, Cœur de
Pirate offre encore une fois plusieurs très bonnes chansons, qui
s’ajoutent à un répertoire déjà bien garni.
(novembre 2021)
Vidéoclip :
« On s’aimera toujours » |
½
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Le prolifique et légendaire Chris de Burgh nous
arrive avec un nouvel album-concept autour de l’histoire de Robin
des Bois. Il y propose une vision très cinématographique jointe
à musique puissante et émouvante. Les orchestrations sont
magnifiques, autour d’influences folks et celtiques. Il s’agit du
27e album studio pour Chris de Burgh et il ne compte rien de moins
que 23 titres pour une durée totale de près de 58 minutes. Le projet
est né de son implication dans la comédie musicale Robin Hood,
qui sera bientôt produite en Allemagne, et à laquelle il
a contribué au scénario et aux mélodies. Un peu à l’image de ce
qu’il avait réalisé en 2010 avec
Moonfleet, de Burgh propose une œuvre unique et audacieuse,
une autre extravagance sonore jouée à la perfection par des
musiciens chevronnés. Malgré divers changements de styles (folk,
médiéval, celtique, rock, classique, chant choral, etc.), on y
reconnaît toujours le style et le son de Chris de Burgh (« Live
Life, Live Well », « Open Your Eyes »). Il revient même avec une
nouvelle version de « Light a Fire » qui était parue sur
The Getaway en 1982. Voici donc une œuvre complexe, mais
complète et d’une grande cohérence.
(novembre 2021) |
Justin Time
/
SIX
½
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The Fretless est un quatuor à cordes canadien qui
revisite depuis bientôt 10 ans la musique traditionnelle, avec une
approche nouvelle et rafraîchissante. Avec Open House, le
quatuor prend une toute nouvelle direction. C’est accompagné de
chanteurs et chanteuses solistes que le groupe propose pour la
première fois 10 chansons. Les collaborateurs incluent Taylor
Ashton, Ruth Moody, Dan Mangan, Rachel Sermanni,
etc. Les pièces plutôt douces profitent des très beaux arrangements
de cordes du groupe, le tout réalisé de main de maître par The
Fretless et Joby Baker. Voici un très bel album pour The
Fretless, qui réussira certainement à élargir son auditoire.
(novembre 2021) |
Birthday Cake
½
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C’est maintenant en tant que quatuor que les
Grands Hurleurs présentent leur cinquième album, Ellipse.
Huit des neuf pièces sont des compositions originales alors que
seule la chanson-titre est une reprise du groupe Väsen. Le
groupe de musique traditionnelle propose des chansons plus
acoustiques et intimistes que par le passé, qui bénéficient de
riches arrangements. Nicolas Pellerin et sa bande intègrent
des influences folks, classiques et bluegrass à leur musique à la
sonorité moderne particulièrement agréable à l’oreille. Quant aux
textes, ils traitent majoritairement d’amour et de cœurs brisés, des
sujets intemporels quoi. Le principal point négatif de cet album est
qu’il nous semble bien court avec seulement 32 minutes.
(novembre 2021)
Vidéoclip :
« Fille au bal » |
La Compagnie du Nord
|
Le Jager est un collectif jazz montréalais, dont
les membres sont originaires du Québec et du Mexique, qui nous
arrive avec son tout premier album. Le quatuor dirigé par le
saxophoniste Damien-Jade Cyr propose une musique originale
qui se déploie sur huit pièces totalisant 48 minutes. Leur son jazz
intègre quelques éléments de rock progressif et de musique
contemporaine. Snow Lotus inspire un voyage intérieur avec
une musique intimiste et riche à la fois. Le disque est accompagné
d’illustrations et photographies signées Frédérick Généreux.
Un bon premier essai!
(novembre 2021) |
Amplitude
|
David Jalbert – Prokofiev Piano
Sonatas Vol. 1
Le pianiste David Jalbert amorce l’intégrale des
Sonates pour piano de Sergueï Prokofiev (1891-1953),
présentant ici le premier de trois volumes. On y trouve les Sonates
nos. 1 à 4 (les sonates russes avant qu’il parte pour l’Amérique en
1918), mais aussi quatre courtes pièces pour piano : la « Marche en
fa mineur, op. 12 no. 1 », la « Gavotte en sol mineur, op. 12 no.
2 », le « Prélude en do majeur, op. 12 no. 7 », ainsi que la célèbre
« Suggestion diabolique, op. 4 no. 4 ». Le virtuose nous propose une
interprétation incomparable de ces œuvres intemporelles.
(novembre 2021) |
ATMA Classique
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Le légendaire auteur-compositeur et guitariste
blues rock canadien Colin James revient avec un nouvel album, au
grand plaisir de ses fans de longue date. Avec un bon nombre de
chansons écrites au cours des deux dernières années, sur la route et
en confinement, le choix des 13 chansons de l’album ne fut pas
facile. En compagnie de son coréalisateur Dave Meszaros,
James a organisé trois sessions d’enregistrement à Vancouver, qui se
sont ajoutées aux sessions à distance dans des studios des deux
côtés de l’Atlantique. Mais surtout, Open Road a été mixé par
Meszaros dans les emblématiques studios Abbey Road de Londres. Il en
résulte un album de blues rock de grande qualité, un album qui
plaira assurément à son fidèle auditoire.
(novembre 2021) |
Stony Plain
/
SIX
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Il y a bientôt 40 ans (en 1983), le chanteur et
guitariste Mike McDonald fondait Jr. Gone Wild à Edmonton,
avant de tirer sa révérence 12 ans plus tard après cinq albums. Le
groupe a alors introduit un style peu connu au Canada, le country
rock alternatif, qui fusionne le folk, le country et le rock avec
une attitude punk. Le trio original formé de McDonald (voix et
guitare), Steve Loree (guitare) et Dave « Dove » Brown
(basse) se réunit aujourd’hui avec le neveu de McDonald, Quinton
Herbert (qui remplace le défunt Larry Shelast à la
batterie) pour présenter Still Got the Jacket. Il s’agit d’un
album à l’énergie incomparable qui nous ramène 25 ans plus tôt,
comme si c’était hier. Jr. Gone Wild ne nous offre rien de moins que
16 chansons qui rappellent leurs premiers albums, mais avec des
textes souvent contemporains. Comme carte de visite, le groupe
propose un double extrait : « Girl in the Crowd », à l’énergie pop,
et la reprise du classique de Chilliwack, « Fly at Night ».
C’est un album extrêmement agréable qui nous est offert ici, parfait
pour taper du pied et chanter à tue-tête.
(novembre 2021) |
Stony Plain
/
Weewerk
½
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Le quintette de musique de chambre pour
instruments à vent Pentaèdre nous propose un album consacré à
Johann Sebastian Bach (1685-1750), intitulé simplement Autour
de Bach. On y découvre des transcriptions pour quintette à vent
de toccates, fugues, sonates, partitas et chorals. En plus des
œuvres de Bach, l’album inclut en conclusion le « Quintette no 3 »
du compositeur américain David Maslanka (1943-2017), inspiré
par Bach. Les amateurs de musique de chambre seront comblés avec ce
très bon album, interprété de main de maître par Ariane Brisson
(flûte), Martin Carpentier (clarinette), Élise Poulin
(hautbois), Mathieu Lussier (basson) et Louis-Philippe
Marsolais (cor).
(novembre 2021) |
ATMA Classique
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Connu au Québec pour ses collaborations avec
Piers Faccini, Hindi Zahra et Brandi Disterheft,
le batteur et percussionniste italien revient avec un nouvel album.
Oriundo, un terme italien qui signifie « originaire de » et
fait référence aux descendants d’immigrants, propose un jazz
contemporain aux couleurs afro-funk et autres influences diverses.
Simone Prattico s’est notamment inspiré de passages à Tanger et dans
les quartiers espagnols pour produire un mélange habile de musiques
swing et contemporaine. Prattico s’est entouré pour l’occasion de
musiciens de premier plan : Klaus Mueller (pianiste,
arrangeur et compositeur), Edward Perez (bassiste) et
Essiet Okon Essiet (contrebassiste), sans oublier pour deux
titres une section de cordes composée de Gregor Huebner
(violon), Carrie Frey (alto) et Rubin Khodeli
(violoncelle). Oriundo présente une musique contemporaine
très colorée.
(novembre 2021) |
Zamora
/
SIX
½
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Avec ce nouvel album, Ed Sheeran présente son
quatrième disque officiel, qu’il débute en soulignant qu’il est
désormais papa et qu’il a pris de la maturité (« I have grown up, I
am a father now »). En plus, il s’est marié depuis son dernier album
il y a quatre ans. Musicalement, il propose plusieurs chansons
douces et intimistes, mais il réussit encore une fois à nous offrir
quelques pièces entraînantes. On retrouve donc à nouveau des
morceaux pop incontournables, à l’image des trois premiers extraits
(« Bad Habits », « Shivers » et « Overpass Graffiti »), ainsi que de
la très efficace « Stop the Rain ». On peut aussi entendre de
subtils rythmes R&B, toujours sur de douces mélodies, le tout
enveloppé d’une atmosphère adulte contemporaine. Les 14 pièces
s’avèrent quelque peu inégales, mais ses fans de longue date y
trouveront certainement encore des points d’intérêt. Dans tous les
cas, nous continuerons d’entendre Sheeran en boucle à la radio.
(novembre 2021)
Vidéoclips :
« Bad Habits » -
« Shivers » -
« Overpass Graffiti » |
|
octobre :
|
Le groupe de Las Vegas présente son cinquième
album avec Mercury – Act 1. Le quatuor a recruté pour
l’occasion le réalisateur Rick Rubin (Tom Petty,
Beastie Boys, Red Hot Chili Peppers, The Cult,
Run-D.M.C., Slayer). On y retrouve toujours les éléments
caractéristiques d’Imagine Dragons, comme des percussions
agressives, une livraison émotive et des variations de styles
désarmantes. Cependant, Dan Reynolds et sa bande explorent de
nouveaux horizons notamment avec des ancrages dans le soul. Le
premier extrait, la douce « Follow You », n’est que très peu
représentative du reste de l’album qui contient des moments beaucoup
plus énergiques, incluant le rock pur de « Dull Knives » dans
laquelle Reynolds pousse sa voix au maximum (tout comme dans
« Giants » et « Cutthroat » d’ailleurs). Les thèmes explorés vont de
la santé mentale à la mort, en passant par les relations brisées.
C’est donc un disque plutôt sombre, mais rempli d’espoir et
d’acceptance. L’ensemble varié peut être déconcertant au premier
abord, mais il est certain que les nombreux fans du groupe y
trouveront leur compte, même si peu de succès radio risquent d’en
ressortir. (chronique
principale d'octobre 2021)
Vidéoclips :
« Follow You » -
« Wrecked » -
« Monday » |
½
|
Caroline Marie Brooks représente un tier du trio
country folk de Toronto Good Lovelies. Elle nous arrive
aujourd’hui avec son tout premier album en solo, Everything at
the Same Time. Caroline propose une musique folk toute en
douceur, 11 pièces intimistes remplies de soleil. Réalisé
conjointement avec Jim Bryson, l’album présente de très
belles mélodies, interprétées de sa voix douce. Les amateurs de
musique folk ensoleillée seront comblés avec ce très beau disque.
(découverte du mois d'octobre 2021) |
Outside
|
Trois ans après ses débuts sur disque, le
quintette québécois est de retour avec un deuxième album. Choses
Sauvages continuent à fusionner habilement le R&B et le funk avec
une musique new wave d’une autre époque. L’album débute avec la
disco-funk « Homme-Machine », qui donne parfaitement le ton à ce qui
va suivre. Leur musique est à la fois douce et énergique, avec des
rythmes grandement efficaces. Plusieurs moments rappellent la
musique new wave des années 1980, notamment Devo et Duran
Duran sur « Chambre d’écho ». David Bowie peut aussi nous
venir en tête sur « Vague », alors que « Dimensions » évoque
Tears For Fears. L’album contient en plus des pièces
instrumentales à la fois planantes et dansantes : « Science du
bruit », « La musique » et « Face D ». Il s’agit donc d’un ensemble
très complet de près d’une heure que nous proposent Choses Sauvages
avec ce nouveau disque. Très agréable!
(octobre 2021) |
Audiogram
½
|
La guitariste originaire d’Ottawa, Sue Foley, est
de retour avec un nouvel album, Pinky’s Blues. Pinky étant le
nom qu’elle donne à sa guitare Fender Telecaster rose, Sue semble se
dégager de toute responsabilité pour le son blues qui nous est
offert ici. Maintenant établie à Austin, Texas, Sue propose un
voyage blues sur les routes secondaires du Texas avec ce très bel
album de 12 titres (10 sur les plateformes numériques) mixant
compositions originales et standards préférés. Le tout a été
enregistré aux Fire Station Studios de San Marcos, Texas avec
Mike Flanigin comme réalisateur (et à l’orgue Hammond B3). Il
n’aura fallu que trois jours pour produire cet album de pur blues
aux sonorités d’une grande clarté et à l’énergie contagieuse. Les
moments forts de l’album comprennent les reprises des classiques
« Stop These Teardrops » (de Lavelle White), « Boogie Real
Low » (de Frankie Lee Sims) et « Think It Over » (de
Lillie Mae Donley). Il y a aussi la plus récente « Two Bit Texas
Town » (d’Angela Strehli) et sa composition personnelle,
« Dallas Man », qui sont dignes d’intérêt. Il faut également noter
la présence remarquée du légendaire Jimmie Vaughan à la
guitare rythmique sur « Hurricane Girl ». Avec ce disque
d’une grande efficacité, sur lequel la guitare nous transporte
littéralement, Sue Foley prouve à nouveau qu’elle figure parmi les
meilleures guitaristes de blues au monde.
(octobre 2021) |
Stony Plain
/
SIX
½
|
Mack & Ro – Playlist (Édition
deluxe)
Après un premier mini-album de cinq titres en
2020, le duo country québécois Mack & Ro présentait récemment
Playlist, vol.2, un nouveau mini-album. Les cousins Kaven
Brassard et André Richard proposent aussi en exclusivité
sur leur site web une édition de luxe de Playlist comprenant
les deux mini-albums, ainsi que deux chansons en boni : « Elle et
moi » et « Reviens-moi ». On peut y entendre un trio avec
Laurence Jalbert pour la pièce « Céleste mélodie », ainsi qu’une
collaboration avec Hert Leblanc, Laurie Leblanc et
Rheal Leblanc pour la pièce « Les Leblanc ». Leur musique
country se marie agréablement à la pop et au rock, toujours avec
beaucoup d’énergie.
(octobre 2021) |
Propagande
|
Sur Préludes et solitudes, la violoniste
Marie Nadeau-Tremblay propose 10 œuvres pour violon seul de
compositeurs baroques, incluant deux « Fantaisies » de Georg
Philipp Telemann (1681-1767). Elle offre aussi des « Préludes »
de Nogueira, Walsh & Torelli, Baltzar,
ainsi que Purcell, en plus d’une courte composition
personnelle, « Prélude improvisé ». Elle présente également
« Assaggi en fa majeur » de Johan Helmich Roman (1694-1758),
« Fantaisie pour violon en do mineur » de Nicola Matteis Jr
(167x-1737), et en conclusion, « Passacaille en sol mineur »
(extrait des Sonates du Rosaire) de Heinrich Ignaz Franz
Biber (1644-1704). Le livret inclut des poèmes inspirés par
chacune des pièces, alors que la couverture est un autoportrait
réalisé par la violoniste, qui est également une artiste visuelle
accomplie. Voici un très bel album par cette artiste en pleine
ascension!
(octobre 2021) |
ATMA Classique
½
|
L’ex-membre du duo Scarlett Jane présente
son cinquième album solo avec Quarantine Dream. Tous ses
disques précédents, incluant les deux avec Scarlett Jane, ont vu le
jour des suites d’un chagrin d’amour. Cependant, ce n’est pas le cas
avec ce nouvel enregistrement qui présente plutôt une rupture de nos
vies d’avant la pandémie. Andrea Ramolo a presque entièrement conçu
ce nouvel album en collaboration avec des femmes. C’est la chanson
de protestation « Free » (avec Kinnie Starr) en conclusion
qui a le plus d’impact alors que l’auteure-compositrice et
interprète y dénonce vigoureusement le sexisme, la violence
sexuelle, le racisme et le mensonge qu’est la « liberté ». Elle
explore aussi des thèmes plus personnels comme le fait de ne pas
avoir d’enfants dans « Morning Glory » et de vouloir disparaître
dans « Carousel ». « Italian Summer » et la chanson-titre présentent
des perspectives plus optimistes sur l’avenir du monde. Réalisé et
mixé par Sarah MacDougall, Quarantine Dream propose de
très bons moments de douceur et d’apaisement.
(octobre 2021) |
SIX
|
Fondateur et leader du groupe cri de la
Baie-James Midnight Shine, Adrian Sutherland se lance en solo
avec When the Magic Hits. Il propose une musique folk rock,
ancrée dans ses racines autochtones. « Politician Man » et « Respect
the Gift » se sont déjà hissées au numéro 1 du palmarès Indigenous
Music Countdown et elles sont incluses sur l’album en tant que
chansons en boni. « Right Here » est le premier extrait officiel de
ce premier disque et il a attiré l’attention grâce à son vidéoclip
constitué de 1 600 autoportraits. L’ensemble est solide et plaira
aux amateurs du genre.
(octobre 2021)
Vidéoclips :
« Politician Man » -
« Respect the Gift » -
« Right Here » |
Midnight Shine
|
L’auteur-compositeur, interprète et leader du
groupe Kaïn, Steve Veilleux, nous arrive avec son troisième
album solo, Les beaux jours. Il y prend du recul par rapport
aux événements tristes qu’il a vécus ces dernières années pour se
tourner vers l’espoir des « beaux jours » à venir. Veilleux fait à
nouveau confiance à Davy Gallant pour la réalisation, lui qui
était derrière la mise en musique des poèmes de Gérald Godin
sur
T’en souviens-tu encore, Godin?. L’album débute avec un pop
rock énergique (« Écrire des chansons »), mais il revient rapidement
à son style folk contemporain caractéristique, incluant des rythmes
country, et même des traces de blues à l’occasion. Le nouvel
extrait, « Laisse-moi pas boire tout seul », présente à peu près
tout ces aspects avec son banjo festif. C’est encore un très bon
album pour Steve Veilleux, qui est fidèle à lui-même sur Les
beaux jours.
(octobre 2021)
Vidéoclip :
« Laisse-moi pas boire tout seul » |
½
|
Avec cet album-concept, le groupe de New York
propose un disque émotif avec des mélodies pop accrocheuses et des
pensées au sujet de la guerre et du pouvoir politique et économique.
La production d’envergure structurée comme un livre audio intègre
des lectures, comme dans « Conversations With My Friends », une
sorte de poème anti-guerre. Quant à « Theater of War », elle semble
être une fusion entre une chanson de protestation et une pièce de
Broadway des années 1930 dans laquelle le chanteur Sam Harris
tente d’imiter de son mieux Jimmy Durante. Les meilleures
chansons de The Beautiful Liar s’avèrent être toutefois « My
Own Monster », « Love is Death » et « Reincarnation », des pièces
qui mélangent le R&B, l’électro et le hip hop à leur son rock plus
grand que nature. L’aspect conceptuel de l’album brise quelque peu
l’enchaînement de chansons pop que l’on retrouvait auparavant.
Cependant, la richesse du disque comblera leur vaste auditoire, même
si un effort d’écoute minimal sera nécessaire. Un très bon disque!
(octobre 2021)
Vidéoclips :
« My Own Monster » -
« Adrenaline » -
« Beautiful Liar » |
½
|
septembre :
|
The Killers reviennent avec leur septième album
studio en carrière, moins d’un an seulement après
Imploding the Mirage qui fut acclamé de la critique. L’album
a d’ailleurs été réalisé par la même équipe que pour le disque
précédent : Shawn Everett, Jonathan Rado (Foxygen),
ainsi que le groupe. Leur tournée mondiale ayant été interrompue à
cause de la pandémie, la formation de Las Vegas s’est retrouvée à
travailler de nouvelles chansons. Pressure Machine contient
11 titres incluant plusieurs compositions plus douces et
introspectives que ce que le groupe nous a offert par le passé. Les
chansons mélancoliques tournent toutes autour des histoires de la
petite communauté où a grandi le chanteur Brandon Flowers :
Nephi, Utah. Chaque pièce débute d’ailleurs par une courte
introduction, un extrait d’entrevue avec une personne de l’endroit.
Même si l’album s’avère bien différent de ce que le groupe a produit
jusque-là, Pressure Machine est un excellent disque sur
lequel les textes de Flowers prennent une importance capitale (à
noter qu’il a écrit les textes avant la musique pour la première
fois). (chronique principale
de septembre 2021)
Vidéoclip :
« Quiet Town » |
Island /
Universal
½
|
CoCo Zandi –
As Simple as a Dream
Alexander Beggins
(alias CoCo Zandi) est la moitié de Wild Child, duo indie
rock / folk du Texas qui possède quatre albums à son actif depuis
2011. Avec As Simple as a Dream, CoCo Zandi présente un
premier album solo à la sonorité unique, qui rappelle une musique
hawaiienne des années 1950. Il s’agit en quelque sorte d’une douce
musique exotique et romantique avec une touche moderne. Il propose
le tout avec son ukulélé bariton, un soupçon d’électro et une
attitude de crooner. CoCo Zandi est accompagné par un trio de
choristes féminines nommées les Coquettes. L’album inclut son
plus récent extrait, « Time to Get Away », mais aussi une pièce
parue en 2019 lorsqu’il a décidé de se lancer en solo, « Angel ».
As Simple as a Dream est un album estival et ensoleillé qui
possède un côté rafraichissant bien agréable. Rien de renversant,
mais très plaisant à découvrir!
(découverte du mois de septembre 2021) |
|
Le pianiste et improvisateur Mathieu Bourret
présente une compilation qui se veut la conclusion d’un projet de
quatre mini-albums. On y retrouve donc les œuvres qui ont traversé
chaque saison depuis l’automne dernier pour un total de 23 titres et
78 minutes. Le Climatologue propose un survol instrumental
des différents climats québécois, question de nous accompagner tout
au long de l’année. Bourret possède un talent sans bornes pour
mettre en musique ses états d’âme et nous les communiquer avec son
piano, qu’il considère bien plus qu’un instrument de musique.
(septembre 2021) |
Origine /
SIX
½
|
Grâce à Lisa Leblanc à la réalisation, la
légendaire Edith Butler présente un nouvel album aux sonorités bien
différentes. La chanteuse folk acadienne prend en effet une tendance
un peu plus rock ‘n’ roll qui lui va bien. Elle propose neuf
chansons ainsi que trois courts intermèdes. On peut y découvrir
notamment « Dans l’bois », une collaboration entre Edith, Lisa et
Lise Aubut, ainsi que trois duos : « Ti-gars », « Marie Mouri »
et « Tit galop pour Mamou ». Presque 50 ans séparent Edith et Lisa,
et Le tour du grand bois représente en quelque sorte une
passation de flambeau entre deux générations d’Acadiennes.
(septembre 2021) |
Aubutler /
Spectra
/
SIX
½
|
Le trio trad québécois De Temps Antan présente
son cinquième album, Pesant. Ils y actualisent des chansons
traditionnelles avec violon, accordéon, harmonica, guitare et
bouzouki. Coréalisé par le groupe et Éloi Painchaud (Okoumé,
Salebarbes), Pesant est un album à la fois engagé et
émouvant. Il démarre en force avec une mise à jour du succès folk
« Réjean Pesant » de Paul Piché. Ils y reprennent aussi plus
tard « Sur l’perron » de Dominique Michel avec une excellente
performance vocale de Pierre-Luc Dupuis. Encore une fois, De
Temps Antan réussira à rejoindre les amateurs de musique
traditionnelle, folk, festive et francophone. Cependant, le disque
semble incomplet avec ses neuf titres totalisant tout juste 32
minutes.
(septembre 2021) |
L-A be
/
SIX
|
JF Girard – Dans ma boîte
à surprises : Hommage à Herbert Ruff
Avec ce nouvel album, le pianiste Jean Fernand
Girard réinterprète dans son style jazz bien à lui des thèmes
musicaux qui ont marqué l’enfance de toute une génération. Il s’agit
de 10 thèmes d’émissions célèbres composés par Herbert Ruff,
des thèmes qui ont influencé le choix de Girard de devenir musicien.
Que ce soit « Sol et Gobelet », « Major Plum Pouding »,
« Fanfreluche », « Le Pirate Maboule », « Picolo », « La
Ribouldingue » ou « Nic et Pic », ce sont tous des thèmes entendus
et réentendus des milliers de fois. Ces nouvelles versions jazzées
vous feront retomber en amour avec ces airs bien connus. Le
compositeur derrière tous ces thèmes empreints de nostalgie, Herbert
Ruff, est plutôt méconnu du grand public. Pianiste et compositeur né
en 1918 en Pologne, il s’est installé à Montréal en 1952 pour
devenir pianiste et compositeur pour la Société Radio-Canada. Il a
composé plus de 2 000 chansons populaires et une trentaine d’œuvres
contemporaines. Voici donc un bel hommage à une partie importante de
son œuvre.
(septembre 2021) |
Bros
½
|
Halsey –
If I Can’t Have Love, I Want Power
Un an et demi après
Manic, Halsey est déjà de retour avec un nouvel album. Pour
ce nouvel enregistrement, elle fait équipe avec Trent Reznor
et Atticus Ross de Nine Inch Nails. Il en résulte un
affrontement entre la pop et l’industriel, un mélange qui peut
sembler incongru voire bizarre, mais qui donne une atmosphère bien
intéressante. Les deux facettes se nourrissent entre elles pour un
ensemble des plus créatifs. L’album débute en douceur avec une
musique plutôt atmosphérique au piano (« The Tradition »), mais la
musique techno plus agressive et les riffs distorsionnés arrivent
rapidement ensuite, toujours en alternance avec des pièces plus
lentes. Halsey plonge tête première dans l’industriel avec « Easier
Than Lying », avant de s’essayer au pop punk avec « Honey » et même
d’embrasser le gothique avec « The Lighthouse ». D’autres titres à
souligner : « Girl is a Gun », une pièce électro-pop avec des
rythmes de Jack Dangers (Meat Beat Manifesto) et
« Bells in Santa Fe », une pièce poétique d’une grande beauté. Mais
la pièce maîtresse nous arrive au 11e titre avec « I Am Not a Woman,
I’m a God » qui représente l’union parfaite du trio. Parmi les
thèmes qu’elle explore, il y a l’enfantement, la vie et la mort,
pendant que la production respire la tension, la frustration et la
rage. Halsey s’entoure de musiciens collaborateurs pour plusieurs
chansons : Lindsey Buckingham (« Darling »), Dave Grohl
(« Honey »), Pino Palladino et Kerriem Riggins
(« Lilith ») et Dave Sitek (« You Asked For This »). En
conclusion, If I Can’t Have Love, I Want Power est un
album-concept cinématographique particulièrement intéressant, une
grande œuvre qui s’ajoute au répertoire de Halsey.
(septembre 2021)
Vidéoclip :
« I Am Not a Woman, I’m a God » |
Universal
|
Jorane – Hemenetset
Pour son 11e album, Jorane propose un projet
ambitieux de 80 minutes sur lequel elle a travaillé depuis six ans.
Il s’agit d’une grande fresque musicale autour du concept de
l’instinct. Jorane y exploite à nouveau sa voix sans mots,
accompagnée de violoncelle et de harpe, ce qui lui permet de
s’exprimer sans se plier aux lois du langage. Coréalisé avec Marc
Bell (Troublemakers, Moment Factory),
Hemenetset est en quelque sorte une symphonie moderne. Jorane
s’entoure d’une dizaine de musiciens incluant des violons, alto,
violoncelle, contrebasse, piano et percussions, mais aussi des
synthétiseurs et de la programmation, sans oublier les voix de
Geneviève Toupin et Chloé Lacasse. Le tout est dirigé de
main de maître par Jorane, véritable chef d’orchestre pour imbriquer
chaque instrument dans l’ensemble. Le premier extrait de près de 10
minutes, « Les tectoniques », a été grandement apprécié des
mélomanes et ajouté à plusieurs listes d’écoute internationales. Six
des huit titres s’étendent sur plus de neuf minutes, incluant la
pièce d’ouverture, la très belle « Nébuleuse I », qui totalise plus
de 15 minutes. Voici un album grandiose par une artiste qui atteint
aujourd’hui sa pleine maturité.
(septembre 2021) |
L-A be
/
SIX
½
|
L’auteur-compositeur et interprète originaire de
Moose Jaw en Saskatchewan, maintenant établi à Vancouver, présente
un premier album complet après quelques mini-albums. Zach Kleisinger
propose une musique folk introspective axée avant tout sur les
textes. Son style doux et personnel à la Leonard Cohen se met
en place dès les premières pièces, que ce soit à la guitare
(« Nothing Special », « Dance For a White ») ou au piano (« Miss You
When You’re Leaving »). C’est cette atmosphère intimiste qui domine
tout au long des 10 titres totalisant 42 minutes. Pour les amateurs
du genre, voici un artiste canadien à découvrir.
(septembre 2021) |
DevilDuck
|
Le compositeur et bassiste montréalais présente
un nouvel album, trois ans après
YUL qui était en quelque sorte un hommage à la
métropole québécoise. Sur Naufragés, Alex Lefaivre propose de
nouvelles compositions, mais aussi trois reprises à souligner :
« Passe-Partout » en hommage à la célèbre émission pour enfants et à
son créateur Pierre F. Brault, « Immigrant Song » de Led
Zeppelin, ainsi qu’une pièce obscure de Miles Davis et
Gil Evans, « Time of the Barracudas ». Son style jazz éclectique
inclut des clins d’œil au disco, au punk, au reggae, et même au
cinéma noir. La pochette créée par Les Microcosmes
(alias Daphnée Côté-Hallé) illustre de belle façon
l’atmosphère de l’album. Enregistré en quatuor, le disque s’avère à
la fois léger et raffiné. Un très bon album de jazz qui rejoindra un
vaste auditoire!
(septembre 2021) |
Arté Boréal
½
|
Après
Le grand départ (en français) et
Leave Tonight (en anglais), David Myles revient avec un
album totalement instrumental. Les arrangements d’une grande
richesse enveloppent une musique intégrant le soul, le jazz, le funk
et le blues. Le titre de l’album, That Tall Distance, est
tiré d’un poème de Mary Oliver. Le disque a été coréalisé par
Myles et Joshua Van Tassel (aussi batteur et percussionniste
sur l’album). Myles et ses talentueux musiciens proposent un album
grandement créatif, peut-être le plus inventif du Néo-Brunswickois à
ce jour.
(septembre 2021) |
Little Tiny
/
SIX
½
|
Après avoir présenté les extraits « Terre
noire », « Il pleut toujours » et « Ballot de lingots », Dany
Nicolas nous arrive avec son premier album, Rockstar municipale.
L’auteur-compositeur, chanteur et guitariste de Tadoussac propose
une musique folk minimaliste sur des textes poétiques livrés avec un
franc-parler indéniable. En plus de ses propres textes, Nicolas
porte les mots du poète français Rémo Gary, ainsi que ceux du
romancier Charles-Philippe Laperrière. Il réalise l’album
avec Tonio Morin-Vargas (Canailles, Mon Doux
Saigneur) dans un contexte d’enregistrement en une seule prise
sans modifications au mixage. Comme collaborateurs, on peut entendre
Fred Fortin à la basse sur « La vie des autres », ainsi que
Martin Lizotte au piano sur « Terre noire ». Musicalement, le
style brut de Dany Nicolas peut nous rappeler un mélange entre
Jean Leloup, Bernard Adamus et Émile Bilodeau. Il
ose en plusieurs occasions avec des lectures de textes sans musique
ou de courts passages instrumentaux. Il ajoute également quelques
sonorités électriques à sa musique dépouillée. C’est donc un premier
essai intéressant pour Dany Nicolas.
(septembre 2021) |
Bonzaï
|
SUUNS –
The Witness
Le groupe montréalais présente un cinquième album
audacieux. En effet, SUUNS sort de sa zone de confort et propose un
virage inusité et ingénieux. Ils adoptent une mentalité jazz tout en
conservant des chapitres distincts. Leur musique est à la fois brute
et intimiste, un son épuré avec une certaine tension dramatique. Les
chansons se développent lentement, à l’image de la pièce d’ouverture
(« Third Stream ») qui s’étend sur plus de sept minutes. Pendant que
certaines pièces peuvent s’avérer plus difficiles d’accès, « Go to
My Head » est d’une beauté pastorale et « The Trilogy », une pièce
de six minutes complexe et lumineuse, complète magnifiquement
l’album. The Witness est assurément le meilleur album du
groupe à ce jour.
(septembre 2021) |
½
|
Connue sous le pseudonyme Oh Susanna,
Suzie Ungerleider présente enfin un album sous son véritable nom, et
ce après plus de 25 ans de carrière. Réalisé par Jim Bryson,
l’album propose une musique folk très douce avec d’excellentes
mélodies pop difficilement oubliables. Majoritairement guitare-voix,
le disque inclut aussi des arrangements de cordes de Kinley
Dowling sur « Baby Blues », lui qui joue aussi le violon et le
violon alto, accompagné de Kevin Fox au violoncelle. Il
s’agit d’un album totalement intimiste qui permet à Suzie de se
dévoiler plus que jamais à son auditoire.
(septembre 2021) |
Stella /
MVKA
|
août :
|
Après le succès de son premier album,
When We All Fall Asleep, Where Do We Go?, dirigé par le hit
« Bad Guy », la jeune chanteuse de Los Angeles est de retour avec un
deuxième disque. Sur Happier Than Ever, l’un des albums les
plus attendus de l’année, Billie Eilish reprend le style électro pop
qui l’a rendue célèbre, mais avec un certain virage en maturité
malgré ses 19 ans seulement. Elle continuera tout de même
certainement à toucher sa génération avec ses thèmes, son audace et
son originalité. Elle aborde notamment la célébrité, la misogynie,
les histoires d’amour et la découverte de soi, sur des musiques
souvent intimistes aux arrangements prudents. Écrit et enregistré en
duo avec son frère Finneas dans son studio maison, l’album
possède une production impeccable, preuve qu’ils n’ont pas besoin
d’une grande équipe. « I Didn’t Change My Number » montre un côté
plus agressif de Billie, alors que « Oxytocin » nous rappelle le son
qui l’a rendue populaire. « Not My Responsibility » propose un texte
qu’elle présentait en interlude en spectacle, alors que la ballade
folk acoustique « Your Power » traite d’abus de pouvoir. Quant à
« NDA » qui nous arrive à la 13e pièce, c’est peut-être la plus
intéressante de ce disque de 16 titres totalisant 56 minutes, sans
oublier évidemment le premier extrait « Therefore I Am ». En plus de
la pop sombre qu’on lui connaissait déjà, on peut entendre du R&B,
de l’électro, et même des passages jazz sur ce deuxième album
particulièrement réussi.
(chronique principale d'août 2021)
Vidéoclips :
« Therefore I Am » -
« Your Power » -
« Lost Cause » -
« NDA » -
« Happier Than Ever » |
|
Cola Boyy –
Prosthetic Boombox
Matthew Urango
(alias Cola Boyy) est un Californien qui contribue à faire renaître
le disco et autre pop dansante des années 1970-80. Il utilise aussi
un mélange de R&B sophistiqué et de soft rock pour une musique riche
et variée. Après un premier mini-album,
Black Boogie Neon, il nous arrive avec son premier album
complet, un disque de 10 titres totalisant près de 37 minutes.
L’album débute en force avec l’excellente et inoubliable « Don’t
Forget Your Neighborhood », réalisée par The Avalanches avec
le clavier de John Carroll Kirby. Les réalisateurs incluent
aussi Nicolas Godin de Air, Andrew VanWyngarden
de MGMT, infinite bisous et Myd. En plus des
pièces pop dansantes, on retrouve quelques chansons plus
introspectives, notamment la ballade soul « One of These Winters
Will Take Me » et la pièce idéale de fin de soirée, « Kid Born in
Space », qui conclut le tout. Malgré des textes majoritairement
profonds, Cola Boyy réussit à présenter une musique légère et très
agréable.
(découverte du mois d'août 2021)
Vidéoclips :
« Kid Born in Space » -
« Don’t Forget Your Neighborhood » |
½
|
JUILLET :
|
Le nouvel album de Maroon 5 est intitulé Jordi
en l’honneur de Jordan Feldstein, un ami de longue date d’Adam
Levine qui était aussi le gérant du groupe. Feldstein est
également le sujet du mégasuccès « Memories » paru bien avant
l’album et qu’on retrouve ici avec en plus un remix mettant en
vedette le regretté Nipsey Hussle et YG. Il faut dire
que le groupe a mis le paquet dans les collaborations sur cet album
avec des noms comme Megan Thee Stallion pour le succès
« Beautiful Mistakes », blackbear (« Echo »), Stevie Nicks
(« Remedy »), H.E.R. (« Convince Me Otherwise »), Bantu
(« One Light »), ainsi que Juice WRLD qui fait une apparition
posthume sur « Can’t Leave You Alone ». En plus du remix de
« Memories », on peut entendre deux titres en boni : « Button »
mettant en vedette Anuel AA et Tainy, ainsi que
« Lifestyle » par Jason Derulo et incluant Adam Levine. La
musique de plus en plus pop de Maroon 5, qui prend même une tangente
R&B notamment sur « Seasons », s’éparpille quelque peu avec tous ces
collaborateurs et s’éloigne de ce qui faisait la force du groupe. Le
résultat, c’est que malgré quelques succès radios incontournables,
l’ensemble s’écoute plus difficilement dans son ensemble et qu’il
est bien facile de sauter des titres. Jordi nous apparaît
comme une compilation d’une panoplie d’artistes auxquels s’ajoutent
Maroon 5 par la bande. Il serait temps que le groupe se recentre un
peu pour retrouver sa cohérence.
(chronique principale du juillet 2021)
Vidéoclips :
« Memories » -
« Beautiful Mistakes » -
« Lost » |
222 /
Interscope /
Universal
½
|
Âgée de seulement 18 ans, la Californienne Olivia
Rodrigo présente son tout premier album, après des participations à
des productions de Disney. Elle propose des textes de sa génération
mais qui peuvent aussi rejoindre tout le monde, notamment quand tout
s’écroule suite à une rupture amoureuse. Olivia présente une musique
pop avec des moments rock, incluant des pièces aux guitares
passablement agressives (« Brutal », « Good 4 U ») et des ballades
puissantes (« Drivers License », « Traitor »). Elle propose aussi un
folk plus introspectif avec « Favorite Crime ». La jeune artiste
tire ses influences de son idole, Taylor Swift, mais aussi de
Lorde et Alanis Morissette. Son sens de la mélodie
rend ses compositions tout de suite attrayantes. Sur Sour,
Olivia Rodrigo propose un très beau mélange musical qui conserve
malgré tout sa cohérence, pour un très bon album pop rock.
(découverte du mois de juillet 2021)
Vidéoclips :
« Drivers License » -
« Deja Vu » -
« Good 4 U »
|
½
|
La chanteuse alternative Lucy Dacus nous revient
avec son troisième album, Home Video. Suite à un album et une
tournée avec son trio Boygenius (avec Julien Baker et
Phoebe Bridgers), elle s’est rendue à Nashville en août 2019
pour enregistrer ce nouveau disque en solo. Plus personnel que ses
précédents, l’album revient sur son passé à Richmond, Virginie.
Remplis de vulnérabilité, de tendresse et même de regrets, les
textes sont tous écrits à la première personne. L’album débute avec
une introduction mid-tempo à la guitare bien présente, « Hot &
Heavy », mais c’est avec « First Time » qu’elle libère totalement
son côté rock, ce qui lui va plutôt bien. L’ensemble propose tout de
même une majorité de pièces acoustiques, dont « Going Going Gone »
pour laquelle Lucy s’est entourée de ses comparses, Baker et
Bridgers, ainsi que des choristes Mitski et Liza Anne.
Mais la pièce centrale de ce très bon album est assurément la
ballade au clavier « Thumbs ». Finalement, c’est une pièce de plus
de sept minutes qui complète Home Video, « Triple Dog Dare ».
Avec ce nouveau disque, Lucy Dacus présente assurément son œuvre la
plus accomplie à ce jour.
(juillet 2021) |
½
|
Styx –
Crash of the Crown
Le légendaire groupe rock présente son 17e album,
Crash of the Crown, qui semble en fait la suite de
The Mission, leur album-concept de 2017. Tommy Shaw
travaille à nouveau avec le multi-instrumentiste Will Evankovich
pour la réalisation. Dans la chanson-titre, Styx innove avec trois
chanteurs qui performent à tour de rôle : d’abord James « JY »
Young, puis Tommy Shaw dans l’héroïque section centrale à voix
multiples, et finalement Lawrence Gowan pour le dernier
couplet. On retrouve sur Crash of the Crown plusieurs
éléments du passé rock progressif du groupe, enregistrés toutefois
avec les technologies d’aujourd’hui. Les nostalgiques de leur passé
glorieux y entendront donc à nouveau des moments intéressants, même
si aucun classique ne ressortira de Crash of the Crown.
(juillet 2021) |
Universal
/
SIX
|
juin :
|
Après 12 ans ensemble, le duo de l’Ohio est de
retour avec son sixième album, Scaled and Icy. Créé en pleine
pandémie, le disque présente les hauts et les bas émotionnels de la
vie en quarantaine. Le tout nous est offert avec certaines des
meilleures mélodies pop jamais produites par les gars de Twenty One
Pilots. Tyler Joseph et Josh Dun ont travaillé chacun
de leur côté dans leur studio maison. Il en résulte un album léger
et simplifié, un peu à l’image de leurs deux premiers
enregistrements. Il s’agit donc en quelque sorte d’un retour aux
sources pour le duo qui est revenu à la liberté créatrice dont il
disposait avant le succès planétaire de
Blurryface (qui incluait le désormais classique « Stressed
Out »). Sur Scaled and Icy, Twenty One Pilots proposent à
nouveau un très bon mélange de pop, de hip hop et d’expérimentation,
pour un autre solide album!
(chronique principale de juin 2021)
Vidéoclips :
« Shy Away » -
« Choker » |
½
|
Dodie –
Build a Problem
L’auteure-compositrice et interprète londonienne
Dorothy Miranda Clark (alias Dodie) présente son tout premier
album avec Build a Problem. Réalisé par Joe Rubel (Ed
Sheeran, James Blunt), le disque propose 12 titres
introspectifs avec de très bonnes mélodies pop. La voix délicate de
Dodie est mise bien en évidence et on a l’impression qu’elle nous
chante directement. Sa musique pop de chambre orchestrale et ses
textes avec une touche féministe ne sont pas sans nous rappeler
Kate Bush ou Tori Amos. Le style minimaliste de Dodie se
fusionne parfaitement aux envolées orchestrales d’envergure qui
ajoutent une belle richesse à l’album. On retrouve en boni deux
autres titres, dont le succès paru il y a un an « Boys Like You »,
réalisé par Pomplamoose. À noter qu’une version de luxe
incluant un CD additionnel de huit versions démos est également
disponible.
(découverte du mois de juin 2021)
Vidéoclips :
« Boys Like You » -
« Cool Girl » -
« Hate Myself » |
½
|
Deux ans après
Let’s Rock, le duo de l’Ohio fait un retour aux sources avec
Delta Kream. Dan Auerbach (voix, guitare) et
Patrick Carney (batterie) reviennent en effet à leur fascination
pour le blues du Mississippi, dans leur style blues rock garage
minimaliste, même si des musiciens additionnels sont présents,
notamment le pianiste de JD McPherson, Ray Jacildo.
Delta Kream inclut 11 reprises de légendes blues du Mississippi
comme Junior Kimbrough, R.L. Burnside et Fred
McDowell. Enregistré en une séance de 10 heures, l’album se veut
en fait une suite à leur mini-album de 2006,
Chulahoma: The Songs of Junior Kimbrough. Dans ce style, les
Black Keys nous rappellent le rock du sud des années 1970 (Allman
Brothers Band, Peter Green). L’album débute en force avec
le classique de John Lee Hooker et Big Joe Williams,
« Crawling Kingsnake », ce qui donne le ton pour les pièces
suivantes. Delta Kream s’avère être un excellent mélange
entre leur style minimaliste guitare-batterie et la tradition blues
du Mississippi.
(juin 2021) |
½
|
Garbage –
No Gods No Masters
Shirley Manson
et sa bande sont de retour avec un premier album en cinq ans, leur
septième en carrière. No Gods No Masters prend une tendance
plus sociopolitique que par le passé, dans la foulée de plusieurs
événements mondiaux soulevant des problèmes de racisme systémique,
d’inégalités de genres, de cupidité corporative et des luttes des
personnes marginalisées. Le quatuor vise l’élimination de la
patriarchie dès le premier titre, « The Men Who Rule the World »,
une pièce électro-funk. L’électro occupe une place prépondérante
tout au long du disque, laissant très souvent de côté les guitares
grinçantes qui ont fait leur renommée. Avec un rythme effleurant
l’industriel, « Godhead » fait penser à une fusion entre Depeche
Mode et Peaches, alors que Garbage dénonce l’égo masculin
démesuré par une image phallique forte. Musicalement, le groupe
explore plusieurs directions, pour un album d’une grande créativité.
L’ensemble s’enchaîne à merveille pour un résultat plus que réussi,
peut-être le meilleur album de Garbage en plus de 20 ans. À noter
qu’une version de luxe inclut un deuxième CD de huit pièces (dont la
reprise de David Bowie, « Starman »), pour un grand total de
plus de 80 minutes.
(juin 2021) |
½
|
David Jacques –
15 histoires de guitares
Le guitariste classique David Jacques revient
avec un deuxième album d’histoires de guitares, après
14 histoires de guitares paru en janvier 2020 et nommé pour
un prix Opus 2021. Il présente cette fois-ci 15 guitares historiques
de sa collection privée, construites pour la plupart par les
meilleurs luthiers du 19e siècle. Il faut dire qu’à cette époque la
guitare est devenue un instrument à la mode et que la collaboration
compositeur-luthier a offert à l’instrument une riche gamme de
modèles, de matériaux et de techniques. Pour chaque guitare, Jacques
propose un répertoire adapté au caractère de l’instrument. On peut
découvrir des œuvres de Mauro Giuliani, Niccolò Paganini,
Vasily Sarenko, Ernest Shand et plusieurs autres.
Chacune des 15 guitares a une histoire à raconter.
(juin 2021) |
ATMA Classique
½
|
Née en Corée du Sud et ayant grandi en Oregon,
Michelle Zauner (alias Japanese Breakfast) nous revient avec son
troisième album d’indie pop exploratoire. Sur Jubilee, elle
semble avoir trouvé son chemin et être maintenant plus ancrée dans
ses origines. Japanese Breakfast propose un très beau mélange entre
indie rock et indie pop avec des sons des années 1980 et une très
belle richesse musicale grâce notamment aux éléments électro et aux
cuivres. Sa musique s’avère donc beaucoup moins minimaliste qu’à ses
débuts, alors qu’elle enregistrait chez elle pendant qu’elle prenait
soin de sa mère. Cependant, même si ses mélodies sont plus
accrocheuses, les sujets demeurent introspectifs. Voici un album
particulièrement créatif et d’une grande beauté, assurément son plus
accompli à ce jour!
(juin 2021) |
½
|
L’organiste canadien Matthew Larkin présente un
album double enregistré sur l’un des plus célèbres orgues d’Amérique
du Nord, le Casavant Opus 550 de l’église anglicane St. Paul de
Toronto. Le récital de plus d’une heure et demie met en valeur
l'étendue et la beauté remarquables de cet orgue incomparable
construit en 1914 par Casavant Frères. Larkin y explore différentes
époques ainsi que des styles variés avec la musique de compositeurs
allant de Bach à Keith Jarrett, incluant des œuvres
contemporaines des Canadiens Healey Willan, Ernest
MacMillan et Andrew Ager. En plus de Bach, parmi les
grands noms du classique notons Mendelssohn, Couperin
et Franck. À l’autre extrémité du spectre, on peut découvrir
une œuvre du jeune compositeur Benjamin David Mallory né en
2002 (« La joie spontanée »). Les amateurs d’orgue en auront plein
les oreilles avec ce double album rempli de surprises.
(juin 2021) |
ATMA Classique
½
|
L’auteur-compositeur et interprète à l’âme
solitaire et contemplative Elliot Maginot est de retour sur disque
avec son troisième album. Réalisé par Maginot et son frère de son,
Connor Seidel, Easy Morning navigue entre une pop
alternative planante inspirée de musique classique et de sonorités
ouest-africaines, et un folk rock dépouillé. Essentiellement
acoustique, l’album crée une atmosphère bien particulière grâce à
une instrumentation variée et des orchestrations hautes en textures.
Les arrangements pour quatuor à cordes signés Antoine Gratton
viennent enrichir « Holy Father » et la chanson-titre. L’album est
issu d’une retraite de création dans les bois, en période de
pandémie alors que Maginot ne savait pas quand il pourrait jouer ses
chansons devant un public. Plus acoustique que par le passé, la
musique contemplative d’Elliot Maginot prend peut-être une nouvelle
direction, mais elle demeure toujours aussi efficace avec une
atmosphère bien à elle.
(juin 2021) |
Audiogram
½
|
Le Nigérian Mdou Moctar est de retour avec un
nouvel album de musique Touareg, Afrique Victime. Un des
innovateurs du genre, Moctar demeure à l’avant-scène de ce style
musical du désert saharien aux influences de l’ouest. Le guitariste
hors-pair influencé tant par Hendrix que Prince
présente un nouvel album de grande qualité, fusionnant parfaitement
le rock et le blues au Touareg (« Chismiten », « Taliat »). Il
explore aussi une musique acoustique plus douce qui vient créer un
bel équilibre sur l’album (« Tala Tannam », « Layla »). Même si
l’ensemble du disque traite surtout de joie et d’amour, la
chanson-titre dénonce la brutalité du colonialisme, le tout pendant
sept minutes et demie. Avec Afrique Victime, Moctar propose
un album cohérent du début à la fin, pour l’un de ses meilleurs en
carrière.
(juin 2021) |
½
|
Née à Montréal, la chanteuse,
auteure-compositrice et multi-instrumentiste Allison Russell
présente son premier album, après avoir fait partie de plusieurs
groupes (Birds of Chicago, Our Native Daughters,
Po’ Girl). Sur ce premier disque, réalisé par Dan Knobler
(Lake Street Dive), elle propose une musique folk rock avec
des influences blues. Elle y décrit sa jeunesse avec des détails
plutôt personnels, en plus de mettre en lumière les couleurs de sa
ville, son paysage et sa langue. Sur le premier extrait « Nightflyer
», elle réfléchit au pouvoir de guérison de la maternité. Outside
Child résonne comme une grande libération pour Allison, mais il
possède surtout de très bonnes chansons aux mélodies inoubliables.
(juin 2021) |
Fantasy
/
SIX
½
|
Québécois d’adoption, mais né à Retford en
Angleterre, Sam Tucker s’est d’abord fait connaître à La Voix,
grâce surtout à sa voix légèrement éraillée. Après un mini-album en
2018, il lance enfin son premier album complet, un disque un peu
plus musclé que ce qu’il nous a offert précédemment, réalisé par
Jesse Mac Cormack. On y retrouve un mélange de rock ‘n’ roll et
de blues, avec tout de même des pièces plus introspectives dans la
deuxième moitié. Tucker propose un voyage à travers l’Amérique
mélangeant les diverses époques, le tout propulsé par l’excellente
pièce d’ouverture, « Holy », et qui se conclut en beauté avec « I
Love My Baby but She Drinks Too Much ». Il réussit en plusieurs
occasions à offrir une balance parfaite entre puissance et émotion,
pour un album d’une grande cohérence tout au long des 13 titres (qui
totalisent quand même près d’une heure). Après une longue attente,
ses fans de la première heure devraient y trouver leur compte sans
problèmes, puisqu’il s’agit d’un excellent disque!
(juin 2021) |
Audiogram
½
|
MAI :
|
Huit ans après sa participation à La Voix,
Charlotte Cardin lance enfin son premier album complet avec
Phoenix. Il aura fallu deux mini-albums et de nombreux simples à
succès pour que Charlotte se sente enfin prête à proposer un
ensemble de 13 titres. Elle explique qu’elle laissait l’inspiration
venir à elle par le passé, mais que cette fois-ci elle s’est
enfermée avec son équipe dans un contexte créatif provoquant
l’inspiration. Elle et Jason Brando, son bras droit, ont misé
sur la patience, ce qui s’avère plutôt payant lorsqu’on écoute
Phoenix. On y retrouve des succès que l’on connaît déjà et que
l’on aime comme « Passive Aggressive », « Daddy » et le plus récent,
« Meaningless ». Mais il y a aussi d’autres pièces variées, de la
chanson-titre atmosphérique, à la ballade au piano « Anyone Who
Loves Me » qui rappelle Adele, en passant par « Sun Goes
Down (Buddy) » accompagnée d’une simple guitare, sans oublier des
moments à la fois sensuels et plus dansants (« Sex To Me »).
Charlotte chante en plus en duo avec elle-même sur « Xoxo » dans
laquelle elle joue aussi le rôle du gars qui lui donne la réplique,
la tonalité d’une piste vocale ayant été baissée. Elle conclut le
tout avec une pièce en français, « Je quitte ». Les chansons de
Phoenix sont peut-être différentes entre elles, mais elles
s’enchaînent à merveille pour un très beau résultat électro-pop à la
fois moderne et créatif. (chronique principale de mai 2021)
Vidéoclips :
« Daddy » -
« Passive Aggressive » -
« Meaningless » -
« Sad Girl » -
« Anyone Who Loves Me » |
|
Le quatuor londonien Dry Cleaning est formé de
Florence Shaw (voix), Tom Dowse (guitare), Lewis
Maynard (basse) et Nick Buxton (batterie). Ils nous
proposent un rock alternatif / post-punk qui n’est pas sans nous
rappeler Sonic Youth, avec une Florence qui récite au lieu de
chanter sur des sujets souvent anodins comme son chat mort ou
Meghan Markle. L’excellente pièce d’ouverture et premier
extrait, « Scratchcard Lanyard », donne un très bon aperçu de ce qui
nous attend pour les neuf pièces suivantes. Grâce à la réalisation
de John Parish (Eels), le groupe réussit sur New
Long Leg à peaufiner son style déjà bien établi sur ses deux
mini-albums précédents. Dry Cleaning éclot véritablement avec ce
premier album de très grande qualité qui plaira à tous les amateurs
de rock alternatif / indie.
(découverte du mois de mai 2021)
Vidéoclip :
« Scratchcard Lanyard » |
½
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Bumarang est un trio montréalais qui rend hommage
à la tradition celtique. Formé de Kate Bevan-Baker (violons,
voix), David Gossage (flûte, sifflet, guitare) et Sarah
Pagé (harpe, harmonium, bouzouki, voix), le super trio présente
son tout premier album avec Echo Land. Ces membres d’Orealis,
Tree Talk et The Barr Brothers se sont d’abord croisés
sur scène en 2015. Leurs influences vont du classique au jazz en
passant par les musiques africaines et indiennes, mais c’est leur
amour des chansons folks celtiques qui les a véritablement unis.
Après plusieurs problèmes qui ont retardé l’enregistrement d’Echo
Land, les membres de Bumarang ont demandé les services de Vid
Cousins pour coréaliser et mixer l’album. Ils ont également
invité le percussionniste Ivan Bamford (Land of Kush),
le batteur Kevin Laing (The Besnard Lakes) et le
guitariste Leif Vollebekk. Le résultat semble nous provenir
tout droit d’Irlande ou d’Écosse à une époque lointaine, mais avec
un son de 2021. Bumarang réussit habilement à faire revivre la
tradition celtique, sans en faire une caricature. Un très beau
disque!
(mai 2021) |
Fallen Tree
½
|
Cordâme – Da Vinci
Inventions
Dirigé par le contrebassiste, compositeur,
arrangeur et directeur musical Jean Félix Mailloux, Cordâme
se situe quelque part entre le jazz et la musique de chambre.
L’ensemble compte aussi dans ses rangs Coral Egan (voix),
Marie Neige Lavigne (violon), Sheila Hannigan
(violoncelle), Éveline Grégoire-Rousseau (harpe) et Isaiah
Ceccarelli (percussions). Sur ce nouvel album, Mailloux et sa
bande rendent en quelque sorte hommage à la renaissance italienne et
au leg de Leonardo Da Vinci, dans un projet ambitieux et
niché. Mailloux a créé des musiques qui reflètent la riche poésie
italienne et l’imagination foisonnante de Da Vinci. Il présente pour
la première fois des musiques accompagnées de paroles et certaines
intègrent d’ailleurs la poésie de Gaspara Stampa et de
Pétrarque. Voici un album unique et très agréable à écouter, un
véritable baume pour l’âme!
(mai 2021) |
Malas Artes
½
|
Pour son troisième album, le groupe montréalais
The Damn Truth a eu la chance de pouvoir travailler avec le
légendaire réalisateur Bob Rock (Metallica, The
Cult, Mötley Crüe, Aerosmith, Bon Jovi)
pour six des neuf pièces, enregistrées à Vancouver. Rock permet au
quatuor de présenter son disque le plus puissant et le plus solide
de sa carrière. Il a fallu compléter l’album à Montréal en raison
des restrictions liées à la pandémie et le groupe a réalisé lui-même
les trois pièces restantes. L’ensemble présente un rock pur aux
influences des années 1970, avec notamment Led Zeppelin qui
nous vient en tête en plusieurs occasions. Il faut noter
l’impressionnante performance vocale de la chanteuse et guitariste
Lee-La Baum. Avec Now or Nowhere, parions que The Damn
Truth seront finalement reconnus même dans leur propre pays, après
de nombreuses performances à travers le monde, notamment à guichet
fermé au mythique Whiskey a Go Go de Los Angeles.
(mai 2021) |
Spectra
/
SIX
½
|
Pour son nouvel album, le multi-instrumentiste,
compositeur et réalisateur Cédric Dind-Lavoie propose une fusion
entre le folklore québécois et ses habituelles musiques ambiantes et
introspectives. Il présente une série de compositions originales
modernes et intimistes en y ajoutant dans leur forme originale des
enregistrements d’archives, de vieux trésors retrouvés. Il s’agit de
chansons et de morceaux instrumentaux des années 1940 et 1950, tirés
notamment des collections des folkloristes Simonne Voyer,
Roger Matton et Luc Lacourcière. Les arrangements
permettent un mariage réussi entre les deux époques, mettant en
évidence les voix de Benoit Benoit, Joseph Larade,
Jeanne Savoie, etc. Notons aussi la participation de
Marie-Pierre Lecault en certaines occasions au violon et à la
mandoline. Le mélange entre les musiques néoclassiques et
traditionnelles peut parfois sembler quelque peu bizarre, mais il
s’agit d’un montage original qui plaira aux amateurs de musiques qui
sortent des sentiers battus.
(mai 2021) |
Corne de brume
/
SIX
|
Eyevin Nonet –
Thomas Chapin III: Unearthed
L’ensemble de jazz Eyevin Nonet, sous la
direction du batteur Ivan Bamford, puise dans les nombreuses
influences et inspirations de ses membres pour nous présenter un
hommage au défunt saxophoniste Thomas Chapin. Parmi les
quatre titres offerts ici, on retrouve trois morceaux de Chapin
jamais enregistrés auparavant, confiés généreusement à Bamford et
son groupe par son épouse, Terri Castillo-Chapin. Eyevin
Nonet donne vie à ces œuvres uniques de Thomas Chapin sur cet album
de près de 37 minutes.
(mai 2021) |
Corne de brume
½
|
Sur son cinquième album, Ô Psychologue,
Sally Folk se livre complètement : sa vulnérabilité, sa sensibilité,
ses peurs, ses maladresses et ses déceptions. Elle revient sur de
vieilles histoires qui l’ont marquée. Heureusement, les arrangements
de Michel Dagenais viennent à nouveau ajouter cette légèreté
à l’album, qui en avait bien besoin pour éviter la déprime. Dès « Le
regard des hommes », les riffs de guitare nous rassurent sur la
direction musicale de l’album, alors que Sally commence son
introspection. Inspirée par la quête amoureuse, elle explore les
relations éphémères (« Les amourettes »), le déni (« Attendu pour
souper ») et l’infidélité (« Pot de miel »). L’amour toxique se
présente sous différents aspects tels l’ignorance de la part de
l’autre (« Que diable m’emporte »), l’abus de pouvoir (« Le règne »)
et la manipulation (« Mea Culpa »), cette dernière pièce étant en
quelque sorte la suite de « Les heures de visites » parue sur
Deuxième Acte. À noter que dans son vidéoclip de « Que
diable m’emporte » on peut découvrir une Sally Folk au naturel, mais
elle nous assure que ça n’arrivera plus, son personnage reprenant
rapidement le dessus (à découvrir d’ailleurs en spectacle avec son
humour corrosif). Musicalement, Sally poursuit dans le style pop
rock qui nous l’a fait connaître avec de bonnes pièces énergiques,
bien appuyées par la guitare. Ô Psychologue est un album très
agréable à écouter et qui vous fera en plus réfléchir sur différents
aspects des relations amoureuses souvent tumultueuses.
(mai 2021)
Vidéoclip :
« Que diable m’emporte » |
Spectra
½
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Le prolifique auteur-compositeur et interprète
nous propose un nouvel album qui porte simplement son nom. Éric
Goulet y poursuit son aventure country débutée en 2011 avec
Country Vol. 1. Sur ce troisième enregistrement country, ses
racines rock ne sont jamais bien loin alors qu’on peut entendre des
pièces énergiques comme l’excellente « Ma tête est mise à prix »,
« L’homme de Maniwaki » et « J’attends l’orage ». Mais il présente
aussi des pièces émouvantes et intimistes comme « Au temps des
adieux » (en duo avec Cindy Bédard), « La ville aux mille
clochers » et « Six heure ». À noter aussi un excellent duo avec
Sara Dufour pour « En dessous du pont ». Finalement, Goulet
conclut ce très bon disque en beauté avec une relecture bien
personnelle de « Aux accords de guitares » du grand Willie
Lamothe.
(mai 2021) |
L-A be /
SIX
½
|
Considérée comme une étoile montante du Fado,
l’auteure-compositrice et chanteuse portugaise Teresinha Landeiro
présente aujourd’hui son nouvel album, Agora. Elle chante
depuis l’âge de 12 ans dans les maisons de Fado de Lisbonne.
Accompagnée de ses parents à ses débuts, elle y chante encore
aujourd’hui. Même si le Fado l’habite, Teresinha fait aussi de la
place au jazz, à la samba et à la chanson. Réalisé de belle façon
par Pedro de Castro, Agora compte aussi les musiciens
de grand talent suivants : Gaspar Varela (guitare), André
Ramos (viola de Fado) et Francisco Gaspar (basse).
Teresinha Landeiro propose un album émouvant et ensoleillé, un album
digne de sa réputation de représentante de la nouvelle génération du
Fado.
(mai 2021) |
Justin Time
/
SIX
|
Le compositeur montréalais Simon Leoza
(auparavant connu sous le pseudonyme Tambour) présente son
premier album avec Albatross. Le disque contient des
compositions accumulées au cours des six dernières années, dont les
premiers extraits « La nuée », « Bloom » et « L’archange ». L’album
a été produit des deux côtés de l’Atlantique, suite à deux
résidences de création au Banff Centre for Arts & Creativity. Il
s’est d’abord envolé pour l’Islande pour entamer la préproduction
avec Snorri Hallgrímsson. Il a ensuite passé quelques temps
aux Iles Féroé, archipel de l’océan Atlantique. De retour au Québec,
il s’est associé avec Blaise Borboën-Léonard (Queen KA,
Lydia Képinski) qui coréalise l’album avec lui, album
enregistré au Studio Makina de Montréal et au Studio Le Nid à
Saint-Adrien. Leoza a en plus exploité l’acoustique de l’église du
village et enregistré avec un quatuor à cordes. Les 10 pièces
cinématographiques de l’album mélangent le grandiose et l’intimiste,
avec une instrumentation riche et des sonorités électroniques.
(mai 2021) |
Rosemarie
/
SIX
½
|
Directement de la Saskatchewan, Jeffery Straker
nous arrive avec un nouvel album, Just Before Sunrise. Il
nous propose une musique folk à forte tendance country. L’album a
été réalisé par Russell Broom (Jann Arden), sauf les
pièces « Light a Fire » et « Heavy is the Burden » réalisées par
Royal Wood. Avec son plus récent extrait, « Ready To Be Brave »,
Straker présente une ballade au piano accompagnée d’orchestrations,
des arrangements passablement différents de ce qu’il offre
habituellement. Cependant, l’ensemble demeure axé sur les racines de
la musique folk, pour un disque très agréable.
(mai 2021) |
Progeny Music
|
Weezer –
Van Weezer
Seulement trois mois après
OK Human, Weezer revient déjà avec un nouveau disque. Suite
au décès d’Eddie Van Halen le 6 octobre 2020, Rivers Cuomo
a décidé de rendre hommage au célèbre guitariste, même s’il avait
déjà en tête depuis longtemps l’idée d’un album hard rock. Voici
donc Van Weezer, un disque axé d’abord sur les guitares et
qui rappelle le rock des années 1980. Le groupe a souvent intégré
des murs de guitares à ses albums, mais il atteint ici de nouveaux
sommets. Les influences de Van Halen sont évidentes, mais
Ozzy Osbourne peut aussi être entendu, notamment dans « Blue
Dream » qui utilise carrément « Crazy Train ». Cependant, les
comparaisons aux années 1980 s’arrêtent là. Cuomo conserve son style
unique au micro et le son de Weezer demeure au cœur de l’album qui
s’inspire finalement habilement du Van Halen du début des années
1980, mais sans en faire un pastiche. L’album débute en force avec
« Hero » et « All the Good Ones », mais c’est avec l’excellente
« The End of the Game » qu’il prend véritablement son envol. Dix
chansons dépassant à peine les 30 minutes, c’est bien peu! Mais
voici un enregistrement énergique et créatif, qui mélange habilement
le rock du passé au style bien actuel de Weezer. Un album très
agréable!
(mai 2021)
Vidéoclip :
« All the Good Ones » |
½
|
Ngoma Zethu –
7 Chapters of Mystery
Ngoma Zethu est d’abord un projet de conférence
sur la révolution culturelle panafricaine. L’expression vient de
différents langages Bantu et signifie soit « notre danse », « notre
chanson », « notre culture », « notre tambour » ou « notre
histoire ». Mais d’une façon plus philosophique, elle signifie
simplement « notre façon de vivre ». Le projet est né de la
tradition orale, l’humanité, la conscience, la philosophie, la
mythologie, la spiritualité et l’histoire africaine. Les sept pièces
sont interprétées par Kamel Zennia, Mongezi & DJ Njuchi,
Lorraine Klaasen, Masauko, Kuku & GPS Lerato,
Mighty Joshua et Vusi Mahlasela. En conclusion du
disque, on retrouve une deuxième version de « You Snooze You Lose »
avec Mighty Joshua. 7 Chapters of Mystery est un très bon
album de musique africaine touchante.
(mai 2021) |
Bantu Entertainment Network
½
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AVRIL :
|
Un an après
Changes, Justin Bieber est déjà de retour avec Justice,
son septième album. Encore une fois, on peut saluer le talent de
Bieber pour offrir des mélodies accrocheuses sur des musiques pop et
R&B légères sur mesure pour les radios. On retrouve en effet sur
Justice plusieurs succès incontournables qui tourneront en
boucles. Ses choix peuvent cependant s’avérer parfois douteux,
notamment l’utilisation de deux extraits de discours de Martin
Luther King Jr. dont un qui crée un certain inconfort en
introduction à une chanson d’amour plutôt insipide. Disons que sa
sympathie à l’égard des Afro-Américains semble plutôt fausse et il
faudrait un peu plus de sincérité pour nous convaincre de ses bonnes
intentions. Si on met de côté ces distractions plutôt inutiles, il
reste qu’il propose des chansons bien de son époque et qui feront
craquer ses nombreux fans, surtout son fidèle auditoire féminin.
Bieber est entouré pour l’occasion par une belle brochette
d’artistes invités : Khalid, Chance the Rapper, The
Kid Laroi, Dominic Fike, Daniel Caesar, Giveon,
Beam, Burna Boy et Benny Blanco. Une version de
luxe de l’album offre six titres additionnels pour un total de 22,
et on peut y entendre d’autres collaborateurs : Lil Uzi Vert,
Jaden, Quavo, DaBaby, et Tori Kelly.
(chronique principale d'avril 2021)
Vidéoclips :
« Holy » -
« Lonely » -
« Anyone » -
« Hold On » -
« Peaches » |
RBMG / Def Jam /
Universal
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Manslaughter 777 –
World Vision Perfect Harmony
Manslaughter 777 est le projet parallèle d’un duo
de batteurs, Lee Buford (The Body) et Zac Jones
(Braveyoung, MSC). Le duo propose un mélange de rock
expérimental et de musique électronique (dub, jungle, trip hop). Ils
explorent constamment différentes rythmiques en intégrant un grand
nombre d’échantillonnages. L’album de huit titres pour 33 minutes
n’est donc pas nécessairement facile d’accès au départ, mais on
arrive à se laisser envahir par l’atmosphère de l’ensemble qui
demeure agréable du début à la fin. Voici un exercice de styles qui
devrait satisfaire tout amateur de musique électronique originale.
(découverte du mois d'avril 2021) |
½
|
Le Chœur de l’Église St. Andrew et St. Paul de
Montréal, dirigé par le chef d’orchestre canado-américain
Jean-Sébastien Vallée, propose une compilation d’œuvres chorales
de toutes les époques. On y retrouve un motet de Johann Sebastian
Bach, « Agnus Dei » de Samuel Barber et « Lux
Aeterna » de Edward Elgar, en plus d’œuvres plus
contemporaines de Trevor Weston (« Magnificat »), Reena
Esmail, James MacMillan et Caroline Shaw. On peut
également découvrir « Ni de l’est ni de l’ouest », une œuvre
commandée au compositeur montréalais (et membre du Chœur) William
Kraushaar et dédiée à la mémoire des victimes de la fusillade de
la mosquée de Québec en 2017. Voici un très bon album pour les
amateurs de chant choral.
(avril 2021) |
ATMA Classique
½
|
CODE Quartet est un super quatuor jazz
montréalais composé de Christine Jensen (saxophone alto et
soprano), Lex French (trompette), Adrian Vedady
(basse) et Jim Doxas (batterie). Ils présentent aujourd’hui
leur tout premier album ensemble contenant huit titres (51 minutes),
incluant la traditionnelle « O Sacred Head, Now Wounded ». La fusion
entre les cuivres et la section rythmique acoustique est
impressionnante, ce qui fait qu’il ne reste aucun instrument
dominant. À écouter avec de bonnes enceintes acoustiques pour un
résultat optimal!
(avril 2021) |
Justin Time
/
SIX
½
|
À peine un an après l’excellent
Quand la nuit tombe, Louis-Jean Cormier remet ça avec Le
ciel est au plancher. C’est que peu de temps après avoir
complété son disque précédent, il a perdu son père Marcel sans avoir
pu lui faire les adieux qu’il aurait souhaités. Pour encaisser le
choc et vivre son deuil, Cormier s’est plongé dans ce qu’il sait
faire de mieux : écrire des chansons. Certaines compositions avaient
été entamées et mises de côté, mais l’émotion vive qui l’habitait a
redonné naissance à ces musiques. L’auteur-compositeur et interprète
avoue présenter son album à la direction artistique la plus aboutie,
un véritable album-concept. La première et l’avant-dernière pièce
portent comme titres les coordonnées géographiques de sa maison
familiale à Sept-Îles et de sa maison actuelle à Montréal. Il fait
l’aller-retour entre les deux villes pendant l’album, avant de
regarder « L’au-delà » à la 12e et dernière piste. Il s’agit à la
fois d’un album personnel et qui rejoindra tout le monde à un moment
ou un autre. Encore une fois, Cormier laisse de côté la guitare pour
se concentrer sur des instrumentations autour du piano, un curieux
mélange entre pop aérienne, électro et jazz. Le ciel est au
plancher est un album qui mérite quelques bonnes écoutes
attentives pour en saisir toutes les subtilités musicales.
Louis-Jean Cormier frappe un grand coup avec ce quatrième album tout
à fait singulier.
(avril 2021) |
|
Grosse Isle –
Le Bonhomme sept heures / The Bonesetter
Le trio Grosse Isle est formé de Sophie Lavoie,
de l’Irlandais Fiachra O’Regan et du légendaire André
Marchand (La Bottine souriante, Les Charbonniers de
l’Enfer). Lancé à la St-Patrick le 17 mars, Le Bonhomme sept
heures fusionne la musique traditionnelle québécoise avec la
musique irlandaise. Il s’agit du premier album du trio alors que
Sophie et Fiachra ont travaillé ensemble auparavant pour deux albums
en plus d’avoir réalisé plusieurs tournées internationales.
L’instrumentation est très variée tout au long de ce disque
bilingue, intégrant uilleann pipes et whistle
d’Irlande, banjo, violon, piano et guitare. Le rythme varie aussi,
de plus doux à plus festif. Le nom du trio fait référence à l’île
sur le St-Laurent où les Irlandais étaient placés en quarantaine
lors de leur arrivée massive au 19e siècle pour fuir la famine. On
découvre donc un beau mélange de cultures entre le Québec et
l’Irlande.
(avril 2021) |
La Compagnie du Nord
|
L’auteur-compositeur et interprète montréalais
Rob Lutes présente son huitième album avec Come Around. Il
fait suite à
Walk in the Dark paru en 2017 qui a été primé aux Canadian
Folk Music Awards dans la catégorie « Chanteur contemporain de
l’année ». Coréalisé avec son collaborateur de longue date Rob
MacDonald, et enregistré dans six studios différents en raison
de la pandémie, ce nouveau disque inclut 11 chansons originales,
ainsi qu’une très belle version de « In My Time of Dyin’ », un
classique de Bob Dylan. D’ailleurs les influences de Dylan se
font sentir à différents moments de l’album, qui inclut aussi des
passages plus blues ou pop. Après un début en force avec « Knives »
et « Lightning », Lutes propose la pièce-phare du disque, « That
Bird Has My Wings », inspirée du livre du même titre de l’écrivain
bouddhiste et condamné à mort Jarvis Jay Masters. Il y
raconte l’espoir de la liberté dans l’imagination et le monde
naturel. Rob Lutes est en effet un excellent raconteur, et c’est ce
qui nous transporte tout au long de Come Around. Il possède
en plus un style guitaristique unique. Mixé par l’ingénieur Rob
Heaney (Patrick Watson, Emilie-Claire Barlow),
l’album met en vedette certains des meilleurs musiciens folks de la
scène canadienne : Rob MacDonald (guitares, dobro, mandoline),
Bob Stagg (piano, orgue, claviers), Solon McDade (basse)
et Mario Telaro (batterie, percussions). À noter aussi la
présence d’Annabelle Chvostek et de Kim Richardson
pour les chœurs. Voici un très bon disque folk à l’ambiance bien
particulière.
(avril 2021) |
Lucky Bear
/
SIX
½
|
Près de 20 ans après
son premier album,
Aquanaute, Ariane Moffatt présente Incarnat, son
septième enregistrement studio. Elle pensait pour l’occasion
revisiter son répertoire en version dépouillée, mais elle s’est
plutôt fait prendre par la créativité et un désir d’introspection.
Il en résulte donc 12 nouvelles chansons généralement douces et
d’une grande beauté, à l’image de la pièce d’ouverture du même titre
(« Beauté »), la chanson-titre et la conclusion (« Nature »). Sa
poésie est directe et sans artifices, puis elle nomme les choses
sans détours : le désir, les questionnements autour de la filialité,
l'envie d'un ailleurs extraordinaire et l'emprise des jours
ordinaires. Pour la réalisation, Ariane a collaboré étroitement avec
Marc-André Gilbert alias MAG (Charlotte Cardin,
Aliocha). Quant à lui, Antoine Gratton a une fois de
plus signé des arrangements de cordes somptueux interprétés par les
Mommies on the Run (Mélanie Bélair, Mélanie
Vaugeois, Ligia Paquin et Annie Gadbois). Il faut
aussi noter une collaboration de renom, celle de Lou Doillon
pour la pièce « Jamais trop tard » (adaptation libre de
« Everybody’s Got To Learn Sometime », popularisée par Beck).
Finalement, Fanny Britt a signé le texte de « Phèdre en
Forêt » sur la musique d’Ariane. Voici donc un très bel album pour
Ariane Moffatt qui s’ouvre totalement pour notre plus grand plaisir.
(avril 2021) |
½
|
Erin Propp & Larry Roy –
We Want All the Same Things
Le duo folk / jazz de Winnipeg plonge dans le
quotidien sur ce nouvel album. Il s’agit de leur premier disque en
neuf ans, soit depuis
Courage, My Love, lauréat de l’album de jazz de l'année aux
Western Canadian Music Awards (2013) en plus d’avoir été nommé aux
Juno dans la catégorie Album de jazz vocal (2014). Le duo propose
ici des chansons à la fois puissantes et douces, des chansons
offrant la vision d’un monde plus beau et plus doux. On peut y
établir des parallèles avec Joni Mitchell, Rickie Lee
Jones, James Taylor et Emilie-Claire Barlow, mais
dans une fusion unique entre la chanteuse et le guitariste. Propp et
Roy se sont entourés pour l’occasion du batteur Larnell Lewis
(Snarky Puppy), des saxophonistes Jimmy Greene, Ken
Gold et Steve Wilson, du percussionniste Rogerio
Boccato (John Patitucci), des bassistes Mike Downes,
Karl Kohut et Julian Bradford, du guitariste Joey
Landreth et du pianiste Will Bonness. Voici un très bel
album plein d’émotion par ce duo bien singulier.
(avril 2021) |
Chronograph
½
|
Sur Hidden Treasures, l’ensemble baroque
canadien Sacabuche!, dirigé par Linda Pearse, présente des
œuvres méconnues mais étonnantes de la musique à la cour des
Habsbourg en Bohême au XVIIe siècle, retrouvées notamment dans les
archives Kroměříž, en République Tchèque. Il s’agit de 18 œuvres
pour violons, cornets, trombones, théorbes et orgues de compositeurs
tels que Giovanni Valentini (1582-1649), Antonio Bertali
(1605-1669) et Giovanni Battista Buonamente (1595-1642).
Sacabuche! célèbre cette année 15 ans à offrir des pièces d’un
répertoire peu connu pour trombones baroques, cordes, luth, orgue et
voix. Ils nous font à nouveau découvrir des trésors cachés
avec ce nouveau disque unique.
(avril 2021) |
ATMA Classique
½
|
Schubert –
Winterreise
Yannick Nézet-Séguin
présente son premier album en tant que pianiste, accompagné de la
cantatrice mezzo-soprano Joyce DiDonato. Le duo s’associe
pour offrir une nouvelle version du fameux Winterreise de
Franz Schubert (1797-1828) avec des textes de Wilhelm Müller
(1794-1827), l’un des plus brillants cycles de chansons jamais
écrits. DiDonato propose une lecture différente de ces 24 chansons,
soit du point de vue de la femme, l’amour perdu. Le disque a été
enregistré au Carnegie Hall de New York en décembre 2019, dans un
élan de créativité de la part du duo.
(avril 2021) |
Parlophone / Erato /
Warner Classics
|
Sur son huitième album, Vallières plonge dans ses
souvenirs d’enfance et d’adolescence. C’est entouré d’un mur de
guitares qu’il présente ces souvenirs sur un fond de rock bien
énergique. Seule l’excellente pièce acoustique « La somme » propose
une version plus dépouillée de ses souvenirs de jeunesse. Sous la
direction artistique de Martin Léon, Vallières a partagé la
réalisation avec André Papanicolaou, son fidèle complice
depuis de nombreuses années. L’album débute en force avec les
incontournables « Heille Vallières », « Homme de rien » et « Elle
n’entend plus battre son cœur ». « La somme » change ensuite
l’énergie, mais il s’agit peut-être ici d’un futur classique du
répertoire de l’auteur-compositeur et interprète. La deuxième moitié
du disque est peut-être un peu moins exceptionnelle, mais présente
tout de même de solides compositions. Notons la présence d’Ingrid
St-Pierre pour chanter en duo avec Vincent sur « On dansera sous
la pluie », une pièce positive et apaisante. L’album se termine dans
un duo poignant et tout en douceur avec Marjo pour la pièce
au piano intitulée « Tout n’est pas pour toujours ».
(avril 2021)
Bande-annonce |
La maison fauve
½
|
MARS :
|
Avant même sa sortie, Dave Grohl avait
décrit le nouvel album des Foo Fighters comme l’album de party du
samedi soir. Sa description s’avère plutôt juste alors que le groupe
propose son album le plus énergique et plaisant à écouter depuis
longtemps, un très bon mélange pop rock de 36 minutes. Le groupe
s’aventure même dans le disco et autres musique dansantes, sans
toutefois rejeter complètement ses guitares grinçantes. On retrouve
tout de même deux ballades en « Waiting On a War » et la presque
soul « Chasing Birds ». Les mélodies accrocheuses sont présentes
tout au long des neuf pièces et il vous faudra aussi peu qu’une
deuxième écoute pour pouvoir chanter avec Grohl et sa bande en
tapant du pied. Voici donc un disque divertissant et d’une grande
efficacité par les Foo Fighters. Très agréable!
(chronique principale de mars 2021)
Vidéoclips :
« Shame Shame » -
« Waiting On a War » -
« No Son of Mine » |
½
|
Jack Kays est un jeune artiste de Cincinnati,
Ohio, qui nous arrive avec un tout premier album. Considéré comme un
album complet, Mixed Emotions se présente plutôt comme un
mini-album avec huit titres totalisants seulement 20 minutes.
Cependant, ce sont huit pièces solides qu’il nous offre, traitant de
dépendance, de solitude et de santé mentale. L’auteur-compositeur,
chanteur et multi-instrumentiste mélange habilement les styles,
explorant tant le hip hop et le R&B, que le folk et le rock, le tout
avec une voix tout à fait distinctive. Souvent passablement lente,
sa musique s’accélère avec plaisir pendant « Morbid Mind », une
pièce pop acoustique contagieuse. Notons aussi son duo avec Mike
Lavi pour « F*cked Up », ainsi que plusieurs pièces qu’il a
partagées avant la parution du disque : « My Head :( », « Gin N
Juice » et « Bottom of the Bottle ». Mixed Emotions s’avère
être un album bien agréable, même si on aurait certainement aimé
entendre quelques morceaux additionnels.
(découverte du mois de mars 2021)
Vidéoclips :
« Morbid Mind » -
« Bottom of the Bottle » -
« Gin N Juice » -
« My Head :( » -
« Hrtbrkn » |
½
|
Barry Paquin Roberge est un supergroupe
montréalais formé à la base d’Étienne Barry des Deuxluxes,
ainsi que de Sébastien Paquin et Alexis Roberge de
Buddy McNeil & the Magic Mirrors, auxquels se sont ajoutés
Jonathan Lafrance (Muscadettes), Jocelyn Gagné (Les
Breastfeeders) et Anna Frances Meyer (Les Deuxluxes). Sur
Exordium to Extasy, BPR propose à nouveau sa musique glam
dansante aux influences néo-disco dans le style des Scissor
Sisters. C’est une musique pop contagieuse qui nous conquiert
rapidement, dès « BPR Strut (Join Us & You’ll Be Fine) », leur
premier extrait. La fusion entre les guitares vivifiantes, les
synthétiseurs et la flûte est sans bavures et nous entraîne dans un
univers ensoleillé qui nous accroche automatiquement un sourire aux
lèvres. Coréalisé par BPR et Félix Petit (Hubert Lenoir,
Les Louanges), Exordium to Extasy est un deuxième
album savoureux pour le groupe, une véritable bouffée de fraîcheur!
(mars 2021)
Vidéoclip :
« BRP Strut (Join Us & You’ll Be Fine) » |
Costume
/
SIX
½
|
Après plus de 15 ans de carrière, le chanteur et
pianiste de la Louisiane nous arrive avec ce qui pourrait s’avérer
son album le plus marquant en carrière. Jon Batiste propose un
mélange plus réussi que jamais entre soul, R&B, pop, gospel et jazz,
réparti sur 13 titres. Batiste a d’abord proposé la chanson-titre en
soutien au mouvement Black Lives Matter, avant de nous offrir
cet assemblage de pièces à la fois intelligentes, originales et
divertissantes. Il semble maîtriser son art plus que jamais, même
s’il peut compter sur plusieurs collaborateurs pour la réalisation,
ainsi que sur les apparitions de Mavis Staples et Quincy
Jones. À noter aussi la présence de son père, Michael Batiste,
et de son grand-père, David Gauthier. We are a été
grandement inspiré par sa jeunesse à la Nouvelle-Orléans et on peut
même entendre le St. Augustine Marching Band sur la
chanson-titre, l’ensemble gospel de son école secondaire. Dans « Boy
Hood », c’est en compagnie de PJ Morton et Trombone Shorty
que Batiste se remémore les familles, la nourriture et la culture de
sa ville natale qui ont façonné leurs vies. Musicalement, le
chanteur s’inspire du meilleur du passé pour imaginer le futur, pour
un amalgame éclectique entre le jazz de la Nouvelle-Orléans et
Outkast. Même si le mélange de styles peut sembler difficile
d’approche au premier abord, il devient vite un petit bijou à polir
jusqu’à la fin.
(mars 2021) |
Verve /
Universal
½
|
L’auteure-compositrice
et interprète torontoise lance son sixième album. Sur String of
Pearls, elle oscille à nouveau entre le folk, le jazz et la pop
indie, avec une forte tendance jazz manouche et swing. Elle se
permet même quelques titres en français (« Je t’ai vue hier soir »
et « D’être humain »), en plus de reprendre « Belleville
Rendez-vous » du film Les Triplettes de Belleville. Elle
propose également sa version de « Just the Right Bullets » de Tom
Waits. Annabelle ajoute une touche sud-américaine à l’ensemble
alors que les chansons ont été arrangées et co-réalisées à
Montevideo par Fernando Rosa, qui a rassemblé certains des
meilleurs musiciens de tango et de musique classique d’Uruguay.
Voici donc un album dynamique aux influences multiples.
(mars 2021) |
MQGV /
SIX
|
À la surprise de tous, les Cowboys Fringants nous
arrivent avec un nouvel album. Les nuits de Repentigny
assemble 23 pièces inédites écrites au cours des 25 dernières
années. Il n’y a donc que bien peu de liens entre toutes ces
chansons, à part peut-être la vie de party dépeinte dans « Épique
Éric » (qui peut rappeler le film Hangover), « Party
d’pouel » et la chanson-titre très fortement inspirée de « Viva Las
Vegas » d’Elvis Presley. Plusieurs chansons d’une minute ou
moins semblent incomplètes, comme des idées qui n’auraient pas été
menées jusqu’au bout. Même si un peu décousu, l’ensemble présente
tout de même de bons moments festifs, qui plairont aux fans de
longue date du groupe.
(mars 2021) |
|
Paul Hindemith –
Musique de chambre pour cor
Avec ce nouvel album, le corniste
Louis-Philippe Marsolais se consacre à la musique de chambre
pour cor du compositeur, violoniste, altiste et chef d’orchestre
allemand Paul Hindemith (1895-1963). Marsolais s’entoure pour
l’occasion du pianiste David Jalbert (Pentaèdre), des
cornistes Simon Bourget, Louis-Pierre Bergeron et
Xavier Fortin de l’Orchestre du Centre national des arts
d’Ottawa, ainsi que du quintette à vent Pentaèdre. On peut y
redécouvrir cinq superbes œuvres de Hindemith très peu jouées
aujourd’hui : « Sonate pour cor et piano », « Sonate pour cor alto
et piano », « Concerto pour cor et orchestre », « Sonate pour quatre
cors » et « Petite musique de chambre pour cinq instruments à
vent ». Voici donc un excellent album qui permet de mettre en valeur
une musique presque oubliée de l’entre-deux-guerres, une musique de
très grande qualité interprétée de main de maître.
(mars 2021) |
ATMA Classique
½
|
Valerie June –
The Moon and Stars: Prescriptions for Dreamers
Après avoir attiré l’attention sur ses deux
premiers albums avec sa voix unique et un style bien à elle, Valerie
June est de retour avec son troisième disque, The Moon and Stars:
Prescriptions for Dreamers. Elle plonge à nouveau dans les
racines de la musique folk américaine en la fusionnant avec un R&B
contemporain, des rythmes africains, des orchestrations de cordes et
une pop psychédélique aérienne quasi-expérimentale. C’est donc un
heureux mélange qu’elle réussit à cimenter de belle façon autour de
sa personnalité plus grande que nature, appuyée par la réalisation
de Jack Splash (Kendrick Lamar, Alicia Keys,
John Legend). Sur ce nouvel album, Valerie semble avoir trouvé
officiellement sa voie, et ce qu’elle nous propose figurera
assurément parmi les meilleurs enregistrements de l’année.
(mars 2021) |
½
|
Le groupe de Boston est de retour avec son
septième album. Lake Street Dive accueillent pour l’occasion un
cinquième membre à temps plein, Akie Bermiss, qui a collaboré
au groupe en tant que claviériste lors de leur tournée de 2017,
ainsi que sur l’album suivant,
Free Yourself Up. Bermiss participe à l’écriture sur
Obviously, en plus de chanter en duo avec Rachael Price
sur l’excellente « Same Old News », qui nous ramène dans les années
1970. Réalisé par Mike Elizondo, Obviously poursuit
dans le style du dernier album avec un très bon mélange de pop rock
et de soul. Le groupe s’inspire du R&B sur « Hypotheticals » et du
blues sur « Hush Money », alors qu’il propose une ballade à la
Phil Collins avec « Anymore ». Tout au long de l’album, le
groupe affronte les problèmes de sa génération avec une certaine
conscience sociale et féministe. Mais il reste surtout un groupe de
compositeurs hors-pair qui réussit à faire évoluer un style d’une
autre époque, nous rappelant par moments Fleetwood Mac, pour
en faire une musique contemporaine tellement agréable à écouter.
Avec Obviously, Lake Street Dive présentent peut-être leur
album le plus solide à ce jour.
(mars 2021) |
½
|
Carl Mayotte –
Pop de ville, Volume 1
Nommé Révélation Radio-Canada Jazz 2020-2021,
le bassiste et compositeur de Québec Carl Mayotte lance son deuxième
album avec Pop de ville, Volume 1, après Fantosme,
co-réalisé par Michel Cusson, qui a reçu une nomination à
l’ADISQ pour l’album jazz de l’année. Pop de ville est en
fait un mini-album de cinq titres totalisant 26 minutes. On y
retrouve une musique jazz fusion totalement instrumentale avec des
influences pop des années 1980. Le groove est hyperprésent tout au
long du disque, avec en plus des compositions particulièrement
originales. En ajout à son quintette habituel, Mayotte a fait appel
à des collaborateurs de renom : le percussionniste Luc Boivin,
le claviériste suédois Lalle Larsson et l’harmoniciste
Lévy Bourbonnais. Avec Pop de ville, Volume 1, Carl
Mayotte prouve à nouveau toute sa virtuosité et sa versatilité. On
en aurait pris plus!
(mars 2021) |
Première Ovation
/
SIX
½
|
Après avoir présenté l’extrait « One Love »,
Laurence Nerbonne nous offre son troisième album. Elle y propose une
musique pop ensoleillée avec des éléments de hip hop, de R&B,
d’électro et même de musique latine, sur « Kawasaki » notamment.
Entièrement autoréalisé, écrit et composé, OMG révèle
plusieurs facettes de la personnalité de l’artiste. Sa force de
caractère et son attitude revendicatrice ressortent assurément,
aussi bien que son côté festif et un peu plus léger. Avec OMG,
Laurence Nerbonne est plus assumée que jamais et propose un album
qui lui ressemble vraiment. Une solide performance!
(mars 2021)
Vidéoclip :
« Première ministre » |
Coyote
½
|
Sur cet album, le pianiste Jean-Philippe
Sylvestre rend hommage à des œuvres pour piano de Maurice Ravel.
Il interprète le tout sur un piano historique, un piano Érard de
1854. Sylvestre nous permet de redécouvrir les œuvres suivantes :
« Miroirs », « Menuet sur le nom de Haydn », « Pavane pour une
infante défunte », « À la manière de Borodine », « Prélude (1913) »,
ainsi que « Le tombeau de Couperin ». Dans le cas de « Menuet sur le
nom de Haydn » et « Le tombeau de Couperin », Sylvestre a voulu
faire ressortir le côté baroque de ces pièces grâce à une
articulation et une conception sonore qui se rapprochent de celle du
clavecin. Le piano Érard contribue également à l’ambiance historique
de l’album, une excellente façon de réentendre l’œuvre de Ravel.
(mars 2021) |
ATMA Classique
½
|
Le groupe de Toronto nous revient avec un nouvel
album fusionnant le folk rock, le country et le blues. Réalisé par
Michael Timmins (Cowboy Junkies), Strange Flight
reproduit l’ambiance en concert avec une chimie évidente entre le
trio principal (Natalie Rogers, Jeff Rogers et
Richard Henderson) et les musiciens invités (le bassiste Dan
Mock et le batteur Kyle Sullivan). Le groupe rend hommage
à la tradition, incluant même un titre de Tom Waits (« Way
Down in the Hole ») et une pièce du répertoire traditionnel
(« Wayfaring Stranger »). Dix-huit ans après ses débuts, The Wanted
semble toujours aussi confortable dans l’industrie folk canadienne.
(mars 2021) |
|
Actif depuis presque 40 ans, l’auteur-compositeur
et interprète canadien revient avec son 16e album. Alfie Zappacosta
prouve qu’il n’a rien perdu de sa passion et de sa voix sur Saved
alors qu’il propose une musique de qualité. Sa musique pop à
tendance parfois jazz et parfois soft rock n’est pas sans nous
rappeler Gino Vannelli et il nous livre le tout d’une voix
riche qui impressionne. Depuis plusieurs années, Zappacosta a pris
en charge sa carrière et il peut ainsi créer sans limitations, ce
qui lui va très bien. Il a même assuré la réalisation du disque qui
présente une musique variée, une musique à son image. Il a collaboré
avec qui il le voulait bien, des co-auteurs et musiciens avec
lesquels il entretient pour la plupart une longue relation de
travail (Gerry Mosby aux arrangements, ainsi que Marco
Luciani, Andrew Glover et Silvio Pupo pour
l’écriture). On peut reprocher à Zappacosta d’aller dans toutes les
directions sur Saved, mais il nous offre tout de même
quelques chansons très efficaces, notamment l’énergique « This Place
in Time » et la chanson-titre.
(mars 2021)
Vidéoclip :
« Saved » |
Alma /
Universal
/
SIX
|
Rob Zombie –
The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy
Pour son septième album solo, Rob Zombie revient
à l’horreur et à la recette de son succès du tournant du 21e siècle.
Mais surtout, il renoue avec son esprit créatif, se laissant aller
dans une folie pure très agréable à retrouver. Ses idées nouvelles
lui permettent de sortir des sentiers battus de la musique lourde et
rythmée qui a fait sa renommée. On retrouve encore tout ça sur
The Lunar Injection…, mais avec de nombreuses variantes, plus en
douceur, acoustiques ou planantes, ou encore avec des élans country
ou dignes d’un film western spaghetti, sans oublier la présence de
synthétiseurs. Il enchaîne le tout magnifiquement avec de courts
intermèdes qui viennent lier l’ensemble dans ce qui s’approche
grandement d’un album-concept. Les pièces énergiques demeurent très
entraînantes, mais Zombie réussit à aller à plusieurs autres
endroits toujours plus intéressants les uns que les autres. C’est
surtout le mélange des genres et le passage d’une atmosphère à
l’autre qui rend ce disque si unique. Voici donc un album
extrêmement plaisant à écouter et fortement addictif qu’il sera
difficile de laisser de côté bien longtemps. À écouter en boucles!
(mars 2021) |
½
|
février :
|
Six ans après
Reality Show, Jazmine Sullivan revient avec Heaux Tales,
qu’elle considère comme un mini-album malgré 14 titres et 32
minutes. Jazmine propose une musique R&B contemporaine originale,
entrecoupée de plusieurs passages parlés, notamment des textes
poétiques par Ari Lennox. On peut entendre un duo avec
Anderson .Paak pour la funky « Price Tags » et un autre avec
H.E.R. pour « Girl Like Me ». Même si on ne compte que 27
véritables minutes de musique au total sur Heaux Tales, le
disque présente un côté rafraîchissant plus qu’intéressant, très
agréable à écouter. (chronique principale de février 2021)
Vidéoclip :
« Girl Like Me » |
½
|
Celeste –
Not Your Muse
La chanteuse R&B Celeste Waite est née en
Californie, mais a grandi au Royaume-Uni. Elle a créé des remous dès
2017 avec son premier mini-album officiel,
The Milk and the Honey, avant de revenir en 2019 avec
Lately. Elle présente enfin son premier album complet de 12
titres, le très attendu Not Your Muse. Le disque débute tout
en douceur avec « Ideal Woman » et « Strange », une excellente idée
pour mettre rapidement en évidence sa très belle voix. Fortement
influencée par ses idoles Aretha Franklin et Billie
Holiday sur ces deux pièces avec une touche de jazz, Celeste
devient ensuite carrément pop sur « Tonight Tonight » et « Stop This
Flame ». Très polyvalente, elle semble s’adapter parfaitement à
chaque rythme et sa voix se fait remarquer dans toutes les
situations. Voici un très bel album de la part d’une étoile montante
qui créera encore plus d’attentes dans le futur. Une très belle
découverte!
(découverte du mois de février 2021)
Vidéoclips :
« Strange » -
« Stop This Flame » -
« A Little Love » -
« Love Is Back » |
Polydor /
Universal
½
|
Adrien Brandeis est un jeune pianiste et
compositeur français qui a remporté plusieurs prix en Europe, dont
le Letter One Rising Stars Jazz Award en 2018 pour son
premier album,
Euforia. Alors que son précédent album était en formule
quintette, c’est en quatuor que Meetings nous est présenté
avec le contrebassiste Damian Nueva, le batteur Arnaud
Dolmen et le percussionniste Inor Sotolongo. On peut
également entendre Orlando Poleo aux percussions latines sur
« Suave ». Les musiciens cubains apportent une rythmique
particulière à l’album qui bénéficie en plus de superbes mélodies et
harmonies, pour un excellent mélange de saveurs et une belle
luminosité.
(février 2021) |
Jazz Family
½
|
Avec Three Little Words, Dominique
Fils-Aimé vient conclure sa trilogie qui explore les racines de la
culture musicale afro-américaine. Elle propose une musique soul dans
sa forme la plus pure, sur un fond de jazz enrobé dans une
atmosphère unique. Elle aborde par ailleurs les thèmes de
l’auto-guérison et de la santé mentale sous une lunette lumineuse.
De sa voix enveloppante et feutrée, Dominique présente des harmonies
chaleureuses sur le style doo-wop des années 50 (« While We Wait »)
et le soul plus traditionnel (« Mind Made Up »). Avec « Love Take
Over » (en deux versions), elle propose un premier extrait de grande
qualité incluant de superbes percussions et synthétiseurs. À noter
aussi sa reprise bien personnelle de « Stand By Me » en conclusion
de l’album. Encore une fois, il faut souligner le travail
incomparable du réalisateur, arrangeur et ingénieur de son
Jacques Roy qui réussit à fusionner parfaitement les musiques
audacieuses, les sonorités multiples et la voix envoûtante de
Dominique. Il s’agit possiblement de son œuvre la plus ambitieuse et
éclectique à ce jour, qui permet de conclure en beauté une trilogie
exceptionnelle.
(février 2021)
Vidéoclip :
« Love Take Over » |
Ensoul /
SIX
|
Voici le troisième album de Pierre-Hervé Goulet,
réalisé par Marc Chartrain (Patrice Michaud, Daniel
Bélanger, Pascale Picard). Le jeu des lumières
présente ses multiples états d’âme qui se contredisent à travers le
jeu des perceptions, sur une musique pop à tendance folk. Les textes
fignolés à souhait sont mis en valeur par de très belles mélodies,
de l’atmosphérique pièce d’ouverture, « Bonnie », en passant par «
Les oiseaux du matin » et « Bye Bye Bye », jusqu’à la finale de «
Amour punk rock » et « La vie est trop courte ». Voici donc un album
très agréable de la part de cet auteur-compositeur et interprète de
grand talent.
(février 2021) |
L-A be /
SIX
½
|
Cassandra Jenkins –
An Overview on Phenomenal Nature
La chanteuse folk alternative de New York
Cassandra Jenkins nous revient avec un nouvel album, cinq ans après
son premier,
Play
Till You Win.
Elle y présente un travail incroyable d’observations, de
contradictions et de connexions avec la nature sur une musique folk
aérienne extrêmement agréable. L’ajout de quelques synthétiseurs
ambiants, d’un saxophone et d’une flûte rend l’atmosphère encore
plus magnifique. L’album de seulement sept titres pour 31 minutes
compte quelques bijoux, notamment « New Bikini » et « Ambiguous
Norway », sans oublier la conclusion avec chants d’oiseaux, « The
Ramble ». An Overview on Phenomenal Nature est un album
intimiste, mais d’une grande beauté, grâce surtout à d’excellents
arrangements et divers sons qui nous tiennent en éveil. Voici un
excellent album de la part de Cassandra Jenkins, un album dont le
principal défaut est d’être trop court.
(février 2021) |
½
|
Un peu plus de trois
ans après son
album éponyme contenant les succès « Fou » et « Ici et
ailleurs », Andréanne A. Malette est de retour avec Sitka. À
la suite d’un voyage en Alaska qui s’est avéré être une quête
intérieure pour elle, Andréanne s’en est très fortement inspiré pour
ce nouvel album, dont l’extrait « Alaska ». Elle y propose aussi une
relecture de son premier extrait, « Le brasier », paru en mars 2020.
En plus d’avoir écrit toutes les chansons, Arianne se lance dans la
réalisation, appuyée par son complice Antoine Lachance.
Sitka présente à nouveau une musique folk pop aux mélodies
inoubliables, une musique douce qui nous fait voyager jusqu’aux
confins de l’Alaska.
(février 2021)
Vidéoclip :
« Alaska » |
½
|
À voir son look sur la pochette, on peut
s’imaginer que Gab Paquet nous arrive tout droit des années 1980.
Mais c’est encore plus le cas lorsqu’on écoute sa musique intégrant
percussions électroniques et synthétiseurs. C’est juste à temps pour
la St-Valentin, sa fête annuelle préférée, qu’il nous a présenté
La force d’Éros, son troisième opus. L’album nous plonge dans un
voyage à la fois temporel et caricatural au cœur de la musique pop
rock des années 1980, moustache et coupe « Longueuil » en prime.
Malgré son côté caricatural, Paquet propose plusieurs compositions
de qualité aux mélodies inoubliables, de la chanson-titre aux succès
« Sexy » et « Magie rose », sans oublier l’énergique
« 1-800-666-SEXE ». Voici donc un très bon disque, qui plaira tant
aux nostalgiques d’une époque révolue qu’à une nouvelle génération
ouverte d’esprit.
(février 2021)
Vidéoclips :
« Magie rose » -
« Sexy » |
Duprince
|
Quatre ans après son
album éponyme, le groupe indie rock de Toronto nous revient avec
Ignorance, son cinquième album. The Weather Station semble
avoir enfin atteint son air d’allée d’un point de vue musical, tout
en prenant position sur l’impact des changements climatiques.
Tamara Lindeman s’est en effet beaucoup informée au sujet de cet
enjeu au cours des dernières années, jusqu’à tenir des discussions
avec d’autres musiciens et activistes. Dans « Atlantic », elle
dépeint son sentiment d’impuissance devant le désastre imminent.
Lindeman et sa bande sortent de leur zone de confort sur
Ignorance avec une musique inspirée des années 1970 qui laisse
de côté leur tendance folk acoustique, ainsi que leur ambiance plus
rock. En fait, Fleetwood Mac et Roxy Music peuvent
nous venir en tête à différentes occasions, tout en intégrant
quelques explorations jazz. La théâtrale « Robber » ouvre l’album
sur une atmosphère bien différente pour The Weather Station, une
atmosphère des plus agréables. Il en résulte un disque de premier
plan pour le groupe, peut-être son plus solide à ce jour.
(février 2021) |
½
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Un clin d’œil au classique
OK Computer de Radiohead, OK Human est le 14e
album en carrière pour le groupe californien. Le disque est plus
humain en effet alors que l’on peut entendre des arrangements de
cordes tout au long des 12 pièces, surtout composées au piano par
Rivers Cuomo. Ce sont donc des sonorités différentes pour Weezer
avec une guitare qui est reléguée à l’arrière-plan. On peut même
entendre des ballades contemplatives avec « Bird With a Broken
Wing » et « Dead Roses ». L’avantage d’avoir des guitares moins
grinçantes c’est de porter un peu plus l’attention sur les mélodies
uniques de Cuomo. Par contre, les fans de la première heure auront
peut-être un peu de difficulté à s’y reconnaître. N’empêche que
Weezer présente à nouveau d’excellentes pièces, incluant « All My
Favorite Songs », « Aloo Gobi » et « Grapes of Wrath ». En plus, le
groupe réussit à se renouveler dans un élan de fraîcheur avec de
très beaux arrangements, parfois un peu Beatlesques. Voici
donc un autre excellent disque de la part d’un groupe qui semble
avoir plusieurs vies différentes.
(février 2021)
Vidéoclip :
« All My Favorite Songs » |
½
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