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1208, Turn Of The Screw
Ce deuxième album du groupe pop punk californien 1208 faisait partie de ma pile de disques à critiquer depuis un certain temps déjà et je passais sans cesse par-dessus en me disant que ça ne devait pas intéresser grand monde. Je l'écoutais distraitement et le trouvais intéressant, sans plus. J'aimais bien le vidéoclip de
"Next Big Thing" (contenu dans la portion multimédia du CD). Finalement, en l'écoutant attentivement, j'ai découvert un excellent album. Ils ont le défaut de présenter un style qui s'essouffle depuis quelques années, mais ont la qualité de nous offrir du bon pop punk. Turn Of The Screw contient des mélodies particulièrement réussies, de l'énergie à revendre et pas de ballades d'adolescentes prépubères (enfin!). C'est un album digne des bonnes années de Blink 182, Pennywise, NOFX et les Descendents. Tout en demeurant une musique pour les adolescents, la musique de 1208 représente au moins quelque chose de bon. Les amateurs du genre ne seront certainement pas déçus et préféreront cet album à celui de New Found Glory ou de Good Charlotte.
(décembre 2004)
Epitaph
½
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Alpha, Stargazing
- Special Edition
Alpha est
un duo britannique de Bristol composé de Corin Dingley et Andy Jenks. Les 2
gars nous proposent une musique trip hop, majoritairement instrumentale, mais
à l'occasion, ils invitent chanteurs et
chanteuses à venir prêter leurs voix à certaines compositions du groupe. Stargazing
est leur 3e album et celui qui a connu le plus de succès en Angleterre. Il
nous est présenté en Amérique 1 an plus tard dans une édition spéciale
allongée question de venir capter l'attention des américains, eux qui n'ont
jamais été très attirés vers ce style de musique électronique ambiante. En
regardant les chiffres de ventes du dernier album de Massive Attack en
Amérique, tout porte à croire que le succès d'Alpha sera bien loin de celui
qu'ils ont eu dans leur pays natal. Pourtant, il vaut la peine de tendre
l'oreille vers cet enregistrement des plus réussis. Eux qui se disent
influencés par les bandes originales de films nous présentent une musique
extrêmement riche en sonorités et en textures. Il est vrai qu'on parle de
musique trip hop, mais à un niveau d'évolution bien différent des premiers
albums de Portishead et Massive Attack. En fait, ils réussissent à perpétuer
le genre qui a beaucoup de difficulté à survivre depuis quelques années. Ils
nous offrent une belle profondeur musicale et tout l'album se tient
à la perfection. On peut presque voir des images en écoutant attentivement le
contenu de Stargazing. Vous pourrez même y entendre une chanson en français
("Vers toi"), même si elle ne contient que très peu de textes. Évidemment,
comme la musique d'Alpha est très douce et introspective, il est fortement
recommandé d'écouter l'album en entier à quelques reprises avant de se faire
une opinion. Mais, lorsque vous aurez pris la peine d'y mettre l'effort, vous
en serez grandement récompensé. Si vous êtes fan de Portishead, Massive Attack
et du côté le plus calme de Björk, vous devriez mettre la main sur cet album
qui vous comblera assurément. Une très belle découverte! (juin 2004)
Nettwerk
½
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The Arcade Fire, Funeral
The Arcade Fire est un
groupe montréalais qui attire passablement l'attention depuis la sortie de son
premier album en septembre 2004. Le groupe est formé du couple Win Butler
et Régine Chassagne, accompagnés de Will, le jeune frère de Win,
le tout complété par Richard Parry et Tim Kingsbury. Cette
petite famille nous propose une musique indie rock particulièrement originale
avec des mélodies inoubliables et un amalgame parfait d'introspection et de
rythme. On peut les comparer à leurs cousins montréalais de The Dears,
mais d'autres noms me sont venus en tête: Pixies, Sugarcubes,
Modest Mouse, The Cure. On retrouve dans la musique de The Arcade
Fire une très belle utilisation des cordes et des claviers qui vient ajouter
une richesse musicale incomparable. On a intitulé l'album Funeral
suite aux nombreux décès que plusieurs membres du groupe ont dû vivre dans la
dernière année, mais rassurez-vous, l'album n'a rien d'ennuyant à en mourir.
Au contraire, les 10 pièces de l'album coulent à merveille pendant 48 minutes
sans jamais nous décevoir et chaque nouvelle écoute nous en fait apprécier un
nouvel aspect pas entendu auparavant. C'est un album sans faiblesses qui laisse
présager un avenir hors du commun pour ce nouveau groupe de la scène
montréalaise qui se compare déjà aux plus grands. Cet album, que je me dois
d'ajouter à mon top 20 de 2004, est un excellent
prétexte pour une nouvelle section de cette page intitulée la "découverte du
mois", une section qui reviendra à chaque mois. (découverte du mois de février
2005) (voir aussi les
albums
historiques)
Merge
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Auf Der Maur, Auf
Der Maur
Si le nom de Auf Der Maur ne vous dit rien, pensez à la belle grande rousse qui jouait la basse dans Hole avant de joindre les rangs des Smashing Pumpkins à la fin des années 90. Melissa de son prénom est originaire de Montréal et suite à la dissolution des Smashing Pumpkins, a pu réaliser son projet d'album solo qu'elle nous présente ici avec grande fierté. Elle nous présente une musique passablement lourde qui s'inspire évidemment des 2 groupes qui lui ont permis de se faire connaître, mais aussi de la musique métal à la Black Sabbath. Loin d'avoir une grande voix, ce qui se confirme en spectacle paraît-il, elle interprète quand même bien ses compositions avec beaucoup d'émotion et de rage.
"Followed The Waves" et "Taste You" ont quand même été diffusées passablement à la radio, mais au Québec, c'est la version française de
"Taste You", "Te goûter", qui a le plus joué. Sans être un album incontournable, c'est un album honnête de hard rock. (octobre 2004)
½
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Bad Religion, The
Empire Strikes First
J'avais
bien aimé le précédent album de Bad Religion, The
Process of Belief, qui marquait le retour du guitariste Brett Gurewitz,
sauf qu'avec un peu de recul, je me suis aperçu que je n'en avais pas retenu
grand-chose. Avec The Empire Strikes First, on retrouve encore une fois l'alignement à trois guitaristes, mais cette fois-ci sur de meilleures compositions. Il m'a fallu quelques écoutes pour arriver à totalement apprécier, puisqu'au départ je comparais trop facilement certaines pièces aux albums moins efficaces de la fin des années 90. Par contre, j'ai pu les apprivoiser et je peux maintenant affirmer qu'il n'y a que très peu de faiblesses parmi les 14 compositions de l'album (2 ou 3 tout au plus). En plus, certaines des meilleures pièces ont le potentiel de devenir des classiques du groupe. Qu'on parle de
"Sinister Rouge", "Social Suicide", "Let Them Eat War" ou "God's Love", aucune n'a quoi que ce soit à envier aux
meilleures pièces de Against
The Grain, Generator
ou Recipe
For Hate. En fait, je crois bien qu'il s'agit de leur meilleur album
depuis Stranger
Than Fiction paru il y a 10 ans. Encore une fois, on utilise la formule
gagnante des chansons courtes d'à peine 2 minutes qui représentent la plupart
du temps les meilleures compositions de cet album. Le groupe est toujours
aussi engagé socialement et ne se gêne aucunement pour dénoncer
l'administration américaine. D'ailleurs la pochette en dit long sur leur
opinion de George W. Bush. C'est donc un album particulièrement bien équilibré
que nous offre Bad Religion avec The Empire Strikes First, un album qui
devrait nous rester en tête un peu plus longtemps que le précédent. (critique
principale de juillet 2004)
Epitaph
½
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Bars,
Introducing...
Voici une bien belle découverte que j'ai faite. Bars est un groupe de Boston qui nous offre un rock n' roll hardcore extrêmement énergique. Le communiqué de presse cite des influences des Dead Boys et Entombed et des comparaisons avec les Misfits, Queens of The Stone Age, McLusky, Black Flag et Discharge. Je suis assez d'accord avec toutes ces comparaisons à lesquelles j'ajouterais une touche de Motörhead par moments. À part une ou deux pièces un peu plus ennuyantes, vous en aurez pour votre argent pendant les 29 minutes de l'album. Les 10 pièces s'écoutent à la vitesse de l'éclair et vous voudrez vite en recommencer l'écoute. Des solos de guitare déchaînés nous arrivent un peu partout sur l'album et on imagine facilement le guitariste couvert de fumée dans un bar miteux en train d'entrer en transe. Les amateurs de rock n' roll, qui n'ont pas peur de se faire écorcher les oreilles par la voix criarde du chanteur, devraient porter une attention particulière à ce nouveau groupe qui n'a qu'un peu de fignolage à faire à ses compositions pour devenir un groupe de grande qualité.
(décembre 2004)
Equal Vision
½
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Beastie Boys, To The
5 Boroughs
Il y a de
ces groupes cultes qui soulèvent les passions peu importe la qualité de leur
produit. Beastie Boys est un de ceux-là et une critique négative de leur plus
récent album me mériterait invariablement un nombre incalculable de messages
d'insultes. D'ailleurs, c'est la première fois qu'une nouvelle parution
d'album me permet de recevoir autant de messages de gens demandant ma critique
le plus rapidement possible. Eh bien, la voici! Premier album du groupe en 6
ans, To The 5 Boroughs n'amène rien de vraiment neuf par rapport aux 2
précédents albums, si ce n'est le sujet des attentats de septembre 2001.
Encore une fois, j'ai de la difficulté à accrocher à l'album dans son
ensemble, ce qui a été le cas avec la plupart des albums du groupe de toute
façon, ce qui fait que je suis un assez mauvais juge concernant les Beastie
Boys. Les précédents albums avaient l'avantage d'inclure des classiques
totalement inoubliables ("Body Movin'", "Sabotage", etc.), mais ici ce n'est même pas le cas. Le premier extrait,
"Ch-Check It Out", ne renverse aucune
barrière, ne joue nulle part et ne recevra certainement pas la reconnaissance
à long terme. Le reste de l'album, plutôt uniforme, ne contient rien d'autre
qui pourrait attirer l'attention d'un public néophyte. C'est tout de même un
album qui s'écoute bien, un album qui s'améliore en fonction du nombre
d'écoutes qu'on en fait, sauf qu'il faut avoir la patience de se rendre jusque
là. C'est possible que vous poussiez quelques soupirs de fatigue en cours de
route, mais ne vous en faites pas car vous ne serez certainement pas la seule
personne à qui ça arrivera, puisqu'il y a quelques moments de faiblesses vers
le milieu de l'album. Lorsque les 15 titres totalisant 43 minutes se
termineront, vous aurez tout de même une impression plutôt positive, grâce à
quelques bonnes pièces à partir de la 10e ("All Lifestyles", "An Open Letter
To NYC" et "Crawlspace"). C'est donc un album qui plaira aux fans, mais qui
sera totalement ignoré du grand public moins connaisseur. Il reste que ce sont
tout de même des pionniers du rap qui peuvent assurément donner une leçon à un
grand nombre de pseudo rappers contemporains largement surévalués. To The 5
Boroughs se classe sous la moyenne des autres albums du groupe, mais
au-dessus de la moyenne des albums rap du moment. (critique principale d'août
2004)
½
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Before Today,
A Celebration Of An Ending
Before Today est un groupe punk mélodique de San Diego en Californie. Ils allient la complexité des guitares et des mélodies à ce style de punk reconnu pour sa simplicité. Des éléments de rock progressif viennent aussi enrichir la mixture, ce qui rend le son à la fois simple et complexe et à la fois agressif et propre. Un beau mélange quoi! Le groupe, qui se nommait auparavant Early Times, a changé de nom pour des raisons de droits d'auteur à sa signature avec Equal Vision Records. A Celebration Of An Ending est le premier album complet du groupe et il devrait plaire aux amateurs de punk énergique et différent. Ses principales faiblesses: aucune pièce ne ressort véritablement et on n'en retient que peu de choses. Pourtant, c'est un album qui s'écoute bien et les 35 minutes passent rapidement. Jetez-y une oreille et vous serez peut-être plus conquis que je l'ai été. (novembre 2004)
Equal Vision
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The Beta
Band,
Heroes To Zeros
J'avais adoré le précédent album de The Beta Band, Hot
Shots II, malgré son côté bizarre qui exigeait plusieurs écoutes pour
l'apprivoiser. Avec Heroes To Zeros, le groupe prend une tangente
légèrement plus accessible, même si plusieurs écoutes sont encore nécessaires.
C'est pourquoi j'ai pris autant de temps avant d'en parler. C'est un album
particulièrement original et créatif qui demande un effort d'écoute pour
pouvoir vraiment entrer dans leur univers. Je n'ai pas dû réussir à mettre
suffisamment d'efforts puisque certaines pièces m'ont laissé totalement
indifférent et que je n'arrive pas à retenir quoi que ce soit de l'album, ce
qui ne me donne pas le goût de le réécouter très souvent. Pourtant, j'aurais
bien aimé avoir le goût de le réécouter sans arrêt, mais j'ai l'impression
qu'ici c'est une question de goût et que la majorité des fans du groupe
l'aimeront. Si vous en faites partie, n'hésitez pas à vous le procurer, sans
trop vous préoccuper de mon opinion qui est certainement fausse pour une
fois... (janvier 2005)
½
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Black Cat Music,
October
November
Voici le
deuxième album de Black Cat Music, un groupe indie rock de Oakland en
Californie. Leur précédent enregistrement, Hands In the Estuary Torso In The
Lake, avait été acclamé par la critique, même si son succès a été plutôt
mitigé. Avec October November, le groupe nous présente un album extrêmement
solide ayant sa propre personnalité. Les comparaisons sont quasi-impossibles
et les quelques groupes cités dans le dossier de presse ne s'approchent
d'aucune façon du son de Black Cat Music (Misfits, The Clash, The Cure, Social Distortion, etc.). Leur côté un peu garage peut s'apparenter aux Strokes ou
aux White Stripes. Leur côté punk peut rejoindre Talking Heads, Wire et les
Dead Kennedys, mais ce sont à peu près les seules comparaisons que je peux
faire. Ils ont un son bien à eux ce qui en fait un groupe d'une grande
originalité, un groupe qu'il faudra certainement surveiller dans les années à
venir. Vous adorerez leurs influences blues ("Down Pretty Low") et leurs influences rock n' roll ("Hearts Of Chrome"). Si vous cherchez un nouveau
groupe rock original, regardez du côté de Black Cat Music et vous ferez une
bien belle découverte. (mai 2004)
Lookout!
½
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The Black Keys, Rubber Factory
Après l'excellent Thickfreakness paru en 2003, je ne savais pas trop quoi attendre d'un nouvel album aussi rapide de ce duo blues/garage américain. Par contre, le résultat est tout à fait impressionnant avec un son encore plus ancré dans le blues des années 60 à la Jimi Hendrix et le R&B britannique de la même époque, avec toujours des influences du blues noir du sud des États-Unis. La force des Black Keys est d'amener ces genres musicaux à un autre niveau et d'en faire un son complètement actuel. Leurs arrangements minimalistes les rapprochent toujours inévitablement des White Stripes, mais je dirais que les Black Keys nous font oublier plus facilement qu'ils ne sont que 2 (Dan Auerbach, voix et guitare et Patrick Carney, batterie). Le groupe nous rappelle aussi les débuts blues du trio canadien Big Sugar avant qu'ils deviennent un groupe pop rock plutôt commun. Les pièces rock n' roll qu'on peut entendre sur Rubber Factory
font assurément de cet album un des plus intéressants albums rock n' roll de
l'année. On n'a qu'à penser à la hendrixienne "10 A.M. Automatic", "Just Couldn't Tie Me Down" et
"Stack Shot Billy", qui sont des classiques instantanés du rock n' roll bluesé, et qui me motivent à elles seules à voir le groupe en spectacle. Le groupe reprend agréablement
"Act Nice And Gentle" de The Kinks, en plus de "Grown So Ugly" du premier album de Captain Beefheart and The Magic Band en 1967. Toute personne aimant le blues et le rock n' roll modernes doit absolument découvrir les Black Keys pour pouvoir prétendre connaître le genre. Thickfreakness est un excellent choix pour découvrir le duo, mais je crois que Rubber Factory est encore meilleur. Un album minimaliste colossal! (novembre 2004)
Fat Possum /
Epitaph
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Camera Obscura, Underachievers
Please Try Harder
Camera Obscura est un groupe écossais qui existe depuis
près de 10 ans, mais qui a lancé son premier album en sol américain au
début de 2004 avec Underachievers Please Try Harder, la version
américaine contenant 2 pièces en boni par rapport à l'originale parue 1 an
plus tôt en Europe. Cette formation composée de 6 membres nous
propose un son pop s'apparentant à leurs grands frères de Belle and
Sebastian. Ils ont de nombreuses influences pop des années 60, avec
par moments un petit côté country et en d'autres occasions un côté folk
acoustique. Dans tous les cas, les mélodies demeurent particulièrement
efficaces et les chansons sont extrêmement bien fignolées avec des
arrangements de qualité supérieure. Leurs compositions demandent tout de
même quelques bonnes écoutes pour les apprivoiser officiellement, mais
certaines mélodies vous resteront en tête rapidement. C'est donc un album
à écouter dans son ensemble et qui plaira assurément aux fans de Belle and
Sebastian. (mai 2005)
Merge
½
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Nick Cave & The Bad Seeds,
Abattoir Blues / The Lyre Of Orpheus
Après Nocturama lancé en 2003, que plusieurs considèrent comme leur pire album en carrière, voilà que Nick Cave et ses Bad Seeds nous reviennent avec rien de moins qu'un album double. Un album double un peu tiré par les cheveux tout de même, puisqu'on aurait facilement pu couper une chanson et faire entrer le tout sur un seul CD, quitte à le séparer en 2 parties si on y tenait absolument. Musicalement,
Abattoir Blues est bien différent de The Lyre Of Orpheus, le premier étant un peu plus rock et plus cru avec des rapprochements évidents avec Nocturama. Le deuxième entre beaucoup plus dans le terrain de jeu de Nick Cave, là où il est à son meilleur, avec des chansons introspectives, profondes et extrêmement intelligentes. Sur les 2 disques, on peut entendre une chorale gospel qui vient faire les choeurs dans la majorité des chansons, un ajout intéressant sans être particulièrement renversant. Dès le début du 1er disque,
"Get Ready For Love" m'a désagréablement agressé, sans jamais me reconquérir par la suite, ce qui fait que je dois maintenant invariablement passer par-dessus quand j'écoute l'album. Il s'agit précisément du genre de chanson qui me donne un mauvais sentiment tout à fait inexplicable, mais comme j'écoute surtout de la musique pour la raison inverse, ce n'était pas la meilleure façon de commencer ce disque. Par la suite, la situation se stabilise, même si au moins 3 autres pièces de
Abattoir Blues m'ont laissé totalement indifférent, dont la chanson-titre. Au début de The Lyre Of Orpheus, la nouvelle chanson-titre nous apporte encore une fois une crainte sur ce qui nous attend, mais dès la pièce suivante, l'acoustique
"Breathless", on est complètement conquis. L'ajout de flûte y est particulièrement plaisant et plus tard, l'ajout de piano dans
"Easy Money" et de violon dans "Spell" viendront à leur tour ajouter à la richesse musicale. La chorale gospel, qui se fait plus discrète sur le deuxième disque, passe également plus facilement, même si elle réapparaît clairement sur
"O Children" qui vient magnifiquement clore l'album. En conclusion, on retrouve plus de chansons avec un bon potentiel commercial sur
Abattoir Blues ("There She Goes My Beautiful World" et "Nature Boy", le premier extrait), mais The Lyre Of Orpheus est nettement plus solide et intéressant dans son ensemble. L'album double au total est extrêmement varié, et mis à part les quelques faiblesses qu'on y trouve, il s'agit certainement d'un excellent album pour Nick Cave et sa bande. Amputé de quelques chansons et l'ordre des chansons réarrangé autrement, il aurait pu devenir l'un de ses meilleurs albums en carrière. (novembre 2004)
Anti- /
Epitaph
½
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Champion,
Chill 'Em All
Pour la première fois
au Festival de jazz de Montréal, nous pouvions assister à un spectacle de DJ à
l'événement principal de l'édition de 2005. Ce spectacle était offert par le
DJ montréalais Champion accompagné de ses G-strings. Depuis, il a vendu
des disques comme jamais un DJ original québécois avait réussi à le faire
avant lui et il s'est mérité le prix de l'album de l'année, catégorie musique
électronique ou techno, au dernier gala de l'ADISQ. Champion nous offre un
mélange de nouveau jazz et de musique électronique parfois dansante et parfois
plus atmosphérique, avec quelques intentions rock à gauche et à droite. Son
succès "No Heaven" est certainement une des pièces qui bougent le plus, même
si le rythme est aussi contagieux sur l'instrumentale "NnGg", "The Plow" et
l'excellente "Keep On" qui ne dépaysera pas trop les amateurs de "No Heaven".
Plusieurs pièces offrent une bonne musique d'ambiance qui vous fera oublier
que vous êtes en train d'écouter l'album. Mais, vous vous retrouverez très
souvent à vous laisser aller aux rythmes efficaces qu'il nous propose.
Champion est avant tout un musicien et un compositeur et ça s'entend sur
Chill 'em All qui ne s'approche en rien des compilations techno offertes à
la tonne par d'autres DJ québécois. Un album qui crée une ambiance bien
agréable, un vent de fraîcheur dans le paysage musical québécois. Pourra-t-il
connaître autant de succès dans le futur? J'en doute, puisque le grand public
québécois passe habituellement à côté de tels artistes originaux et il
oubliera probablement par inadvertance le prochain album de Champion. À
suivre... (décembre 2005)
½
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The Clumsy Lovers, After
The Flood
Après
plusieurs albums autoproduits, les ontariens The Clumsy Lovers lancent leur
premier véritable album sur l'étiquette Nettwerk avec After The
Flood. Ils
nous offrent une musique folk rock avec de nombreuses références celtiques, bluegrass et country. On peut établir certaines comparaisons avec les
Clash
des dernières années, The Pogues, Barenaked Ladies, Great Big Sea et Ashley
MacIsaac. On y trouve inévitablement de nombreux instruments traditionnels
habituellement peu utilisés dans la musique rock tels la mandoline, le violon,
le banjo, etc. Selon moi, c'est sur la pièce "Mercy" que le mariage entre la musique traditionnelle et la musique actuelle est le mieux réussi. Pour le reste, c'est très typiquement canadien folklorique et peu d'éléments nouveaux sont intégrés à leur musique. Sur les 15 pièces de l'album, on retrouve 4 chansons traditionnelles reprises à leur façon ("Groove Set",
"Waterbound", "Highland Skip" et "Playera"). J'ai beaucoup de difficulté à juger la qualité d'un album
du genre puisque ce n'est pas un style que j'apprécie particulièrement, mais
c'est tout de même un album joyeux et vivant qui plaira assurément aux
amateurs de musique traditionnelle canadienne. (mai 2004)
Nettwerk
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Codeseven, Dancing Echoes / Dead Sounds
Codeseven est un groupe de la Caroline du Nord composé de 3 frères et 2 bons amis de Winston-Salem. Après avoir débuté sa carrière en tant que groupe punk en 1995, Codeseven a pris un virage métal en 1999 avant de devenir beaucoup plus doux et expérimental en 2002 avec l'album Rescue. Sur Dancing Echoes / Dead Sounds, il ne reste à peu près rien s'approchant du métal. Ils ont en fait suivi à peu près le même chemin que Incubus, mais en conservant leur créativité et en l'exploitant de plus en plus. Ce 4e album du groupe nous présente un rock expérimental, parfois atmosphérique et parfois un peu plus pop, avec des influences de Pink Floyd, Björk et Muse. L'électronique est particulièrement bien utilisée sur cet album et s'amalgame bien au rock, qui reste tout de même bien en évidence. C'est un bien bon album que nous offre Codeseven, en espérant qu'ils ne prennent pas un autre virage au prochain album en conservant toujours le même nom. D'un point de vue marketing, la stratégie est plutôt mauvaise puisqu'ils doivent se refaire une nouvelle base de fans à tous les 3 ou 4 ans. Rien ne les empêche de faire plein de styles différents, mais qu'ils changent de nom en fonction des projets! (novembre 2004)
Equal Vision
½
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Collective Soul, Youth
Je n'étais pas trop pressé de mettre la main sur un nouvel
album de Collective Soul après quelques albums plutôt monotones avec un
peu trop de ballades. Mais voilà que le groupe nous revient avec un son
rock s'approchant un peu plus de ses 2 premiers albums. Un son, qu'on
pourrait considérer "power pop", qui a fait de l'album éponyme de
Collective Soul en 1995 son plus populaire en carrière. Collective Soul
avait repris dans les années 90 là où Bon Jovi ne pouvait plus
aller et c'est encore le cas ici. Rythmes entraînants parfaits pour les
radios sur un album court de 38 minutes: voilà la recette pour un album
réussi de Collective Soul. Évidemment, le groupe ne renverse aucune
barrière et si le son du groupe à ses débuts présentait une certaine
originalité, il semble plutôt vieillot aujourd'hui, comme s'il était resté
collé quelque part entre 1995 et 1998. Donc, les amateurs de musique
originale et moderne devront passer tout droit, mais les fans du groupe
devraient être comblés avec Youth, un album rafraîchissant à
écouter en voiture toutes vitres baissées par un bel après-midi d'été.
(juin 2005)
½
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Communiqué, Poison Arrows
Voici le
premier album complet d'un groupe californien parmi les plus prometteurs.
Communiqué s'inspire autant des années 60 que des années 80 avec un mélange de
Bowie, Duran Duran et U2, saupoudré d'une touche de punk à peine perceptible,
ce qui en fait un son rock bien moderne. On peut les comparer à Franz
Ferdinand et The New Pornographers grâce à leurs mélodies particulièrement
accrocheuses. Il reste à voir s'ils pourront percer le marché comme réussit à
le faire Franz Ferdinand ces temps-ci, sauf que c'est sûr que ce n'est qu'une
question de temps. Même si ce n'est pas avec Poison Arrows, on entendra
certainement parler de Communiqué dans les années à venir. Ce premier album un
peu naïf est d'une grande efficacité, même s'il nécessite quelques écoutes.
Alors, tout porte à croire que l'expérience amènera le groupe à un niveau de
maturité qui leur permettra de figurer parmi les grands de leur époque. Une
bien belle découverte! (juillet 2004)
Lookout!
½
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Converge, You Fail Me
Sixième album du
groupe, You Fail Me est leur premier sur l'étiquette Epitaph qui risque
de permettre à Converge de percer l'underground américain dans lequel il est
reconnu depuis plusieurs années. Par contre, musicalement, il n'y a rien sur
ce dernier album qui peut attirer l'attention d'un public un peu plus large.
Fidèles à leurs habitudes, les gars de Converge nous offrent un son métal
plutôt bruyant qui écorchera bien des oreilles sensibles, sauf avec la toute
douce "In Her Shadow" qui sert d'intermède à la 8e pièce. C'est un album qui
ne m'a pas trop accroché au premier abord et que je n'avais pas nécessairement
envie d'écouter plusieurs fois d'affilée pour l'apprécier, ce qui fait qu'il
m'a plutôt laissé sur mon appétit en bout de ligne. Par contre, comme le
groupe est fidèle à son son, l'album risque de plaire à la majorité de ses
fans qui en apprécieront plus d'une en spectacle pour se défouler. La ligne
directrice du disque est également efficace et ce disque est tout indiqué pour
les amateurs de métal underground aux fortes influences punk hardcore.
(juillet 2005)
Epitaph
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Amy Correia,
Lakeville
Native de la côte est américaine (Lakeville, Massachusetts),
Amy Correia est maintenant établie à Los Angeles en Californie. Lakeville est son
2e album en carrière après Carnival
Love paru en 2000. Auteure et compositeure versatile, elle nous
propose une musique pop adulte et contemporaine, avec certains éléments de
folk moderne et de country à l'occasion. C'est donc une musique douce et
relaxante qu'elle nous présente avec une poésie qui lui est bien particulière.
Les sonorités y sont riches et la coréalisation de Amy et de Mark Howard
est tout à fait impeccable. Le principal défaut de cet album est qu'il n'a pas
l'élément qui attirerait l'attention de quelqu'un comme moi qui n'écoute que
très peu de cette musique très adulte. Mais les amateurs du genre devraient
porter attention à cette chanteuse particulièrement talentueuse qui risque
fort de les séduire par sa voix chaude. (janvier 2005)
Nettwerk
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Les Cowboys Fringants, La Grand-Messe
un texte de
Ghislain Dion
Le lancement de La Grand-Messe, le dernier album
du populaire groupe québécois Les Cowboys Fringants s’est presque fait en
cachette. Pourtant, il était très attendu. Le groupe nous avait offert en
2003 un album en concert enregistré au centre Bell: Attache
ta tuque!. Le dernier album studio datait donc de 2002 (Break
Syndical). J’avais des attentes très élevées concernant cet
album, car j’avais adoré Break
Syndical. Celui-ci lui ressemble, quoique un peu plus calme. On
peut l'écouter de deux façons : sans trop penser, en écoutant seulement la
mélodie, ou en portant notre attention sur les paroles et l’excellente
réalisation. Jean-François Pauzé, le guitariste qui signe
pratiquement tous les textes du groupe, montre une sensibilité et un sens
critique hors du commun. L’album débute par une introduction instrumentale
très calme, qui s’ouvre sur la première chanson "Les étoiles filantes",
un hommage au temps qui passe et à la nostalgie du "bon vieux temps".
"Ti-Cul", probablement une des meilleures de l’album, bouge beaucoup
plus et redonne un peu d’espoir aux jeunes qui ont des rêves et des
projets. Évidemment, ils nous offrent des pièces de critique sociale et
politique ("8 secondes", "La reine", "En attendant", "Si tu penses un peu
comme ça", "Si la vie vous intéresse"). Dans "Lettre à Lévesque",
ils expliquent à René Lévesque comment a évolué son rêve de pays et
les solutions pour rétablir un peu les choses. Ma préférée ("Plus rien")
raconte la vie du dernier humain sur terre après la destruction de notre
planète. Impossible d’écouter cette chanson avec indifférence. Mais, il y
a aussi de l’humour; "Symphonie pour Caza" raconte la vie de
Vincent Caza, un saoulons qui ne vit que pour faire la fête! "Camping Ste-Germaine", quant à elle, raconte la suite de l’histoire de
Gina Pinard et J-P Labrosse commencée dans leurs autres albums. Dans
l’ensemble, je pense que cet album gagne à être écouté. La richesse des
sons et la diversité des instruments utilisés ajoutent une grande
profondeur aux mélodies. Au départ, j’étais craintif après avoir entendu
le premier extrait "La reine", mais après quelques écoutes, je
commence à bien l’aimer. La seule faiblesse de l’album est "Ma belle
Sophie" qui manque de rythme et de continuité. Mais, si tous les
albums québécois n’avaient qu’une moins bonne chanson sur 16, nous serions
des sommités mondiales! En conclusion, La Grand-Messe figure parmi les rares albums québécois qu’il vaut la peine d’acheter.
(février 2005)
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Delerium, The
Best Of
Voici une compilation regroupant les meilleures pièces des 4 albums du duo canadien Delerium depuis 1994, soit depuis leur arrivée chez Nettwerk. On y retrouve 12 classiques du groupe en plus de 2 nouvelles compositions:
"Paris" (avec textes en français interprétés par la française Aude) et
"You And I". Alors que Delerium a commencé en tant que projet parallèle au groupe Front Line Assembly à la fin des années 80, il a su s'établir comme un groupe électro de premier plan au cours des années et vous pourrez le constater ici avec des pièces atmosphériques et dansantes de grande qualité. Plusieurs des pièces offertes sont présentées dans une version différente de l'originale, soit dans une version radio ou un remix dance, ce qui donne une raison supplémentaire aux fans du groupe de se procurer l'album. Les deux principaux défauts de cette compilation sont le désordre des pièces et le manque de détails dans la pochette. Sinon, on y retrouve le meilleur du duo Leeb/Fulber au cours des 10 dernières années et le tout est présenté avec une approche plutôt commerciale grâce aux différents remix, ce qui permet à Delerium de sortir quelque peu de l'ombre du milieu underground. Tous les fans de Sarah McLachlan (qu'on entend sur 2 versions de
"Silence") et les nostalgiques du trip hop des années 90 devraient découvrir Delerium si ce n'est déjà fait. Et cette compilation en est le meilleur moyen. J'avais adoré l'album Chimera paru en 2003 et avec cette compilation, je suis maintenant officiellement un fan de Delerium! (octobre 2004)
Nettwerk
½
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Descendents, Cool
To Be You
Figures
légendaires du punk rock californien les Descendents nous présentent leur 6e
véritable album en 25 ans de carrière (ponctuée de quelques séparations). Eh
oui, ils étaient là avant Bad Religion! Il faut dire qu'ils sont toujours
restés dans l'ombre et très loin des palmarès. Cool To Be You est leur
premier album depuis leur retour de 1996 sur Everything Sucks. Sans égaler
leur classique de 1982 Milo Goes To College (récemment ajouté à mon
top 20 punk rock puisque je
l'avais oublié par inadvertance), ce nouvel enregistrement figure certainement
parmi les meilleurs du groupe. Les 14 pièces totalisant environ 36 minutes
passent à la vitesse de l'éclair avec très peu de faiblesses et de
remplissage. On retrouve à nouveau l'humour de ce groupe qui est probablement
le groupe californien le plus près des Ramones. Les Descendents y vont même de
quelques messages politiques cette fois-ci, entre autres sur "'Merican" où ils
se rapprochent dangereusement de Bad Religion autant dans le propos que dans
le style musical. Si vous voulez savoir ce que c'est que du vrai punk
californien, procurez-vous ce plus récent album des Descendents. Jumelé avec
le plus récent de Bad Religion, vous découvrirez assez rapidement que bon
nombre de groupes pop punk en vogue présentement sont complètement
inintéressants. (août 2004)
½
|
Division of Laura Lee, Das
Not Compute
Division
of Laura Lee est un quatuor suédois, nous proposant une musique garage, et qui
en est à son 2e véritable album. En Suède, on parlait d'eux à leurs débuts
comme d'un groupe punk hardcore underground, mais il n'en est rien. Même si
leur son a des influences punk notables, il est généralement assez accessible
et n'a rien de hardcore. En fait, leur son se rapproche plus de groupes rock
modernes comme Supergrass, Soundtrack of Our Lives, The Strokes et The Hives,
même si on détecte de vieilles influences de Iggy Pop, MC5, les Rolling
Stones, David Bowie et Pink Floyd. Le son garage est
beaucoup moins évident sur Das Not Compute qui bénéficie d'une réalisation de grande qualité. Les
mélodies sont particulièrement réussies et après quelques écoutes, on découvre
avec surprise qu'on les connaît déjà par coeur. Les critiques en général
semblent avoir moins apprécié ce nouvel album que Black City paru en 2002,
mais pour ma part, n'ayant pas entendu le précédent, je peux seulement vous
dire que celui-ci est un bien bon album qui n'a rien à envier aux autres
albums du même genre par des groupes plus populaires. Selon moi, ce n'est
qu'une question de temps avant que le groupe connaisse du succès en Amérique
comme The Hives auparavant. Das Not Compute est un disque qui ne quittera
plus votre chaîne stéréo, sauf pour le transporter dans votre voiture! (juin
2004)
Burning Heart /
Epitaph
½
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DobaCaracol,
Soley
DobaCaracol a été formé
par 2 filles, Doriane Fabreg (Doba) et Carole Facal (Caracol).
Le groupe québécois nous propose une musique du monde à la fois douce et
entraînante, à l'image du simple qui joue passablement depuis un certain temps
déjà, "Étrange comme je t'aime", une pièce totalement envoûtante. Leur
son est toujours très chaud et s'inspire essentiellement des rythmes
sud-américains, même si peu de pièces se ressemblent véritablement. Soley
(prononcer Soleil) est leur deuxième album. Il a été réalisé par
François Lalonde qui a travaillé avec Lhasa de Sela. C'est un album
qui contient très peu de faiblesses et s'écoute en totalité, un album parfait
pour les chaudes soirées estivales et qui vous fera rêver. Si vous aimez les
rythmes du monde, DobaCaracol vous est tout indiqué. (juillet 2005)
Indica
½
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The Donnas, Gold Medal
The Donnas est un groupe de jeunes filles qui ont signé un
contrat de disques dès leur sortie du "high school" et on les a rapidement
comparées à un mélange entre les Runaways et les
Ramones. Les
comparaisons étant plutôt effrayantes par la grosseur des chaussures à
porter, je me suis toujours plutôt tenu loin du groupe. Je les découvre
ici 6 albums plus tard et je me dois d'enlever tout de go la comparaison
avec les Ramones,
si ce n'est de la simplicité des structures musicales. Le parallèle avec
les Runaways n'est pas faux, mais la comparaison qui m'apparaît la plus
évidente est Veruca Salt. La copie est même plus qu'évidente alors
qu'elles nous présentent le même son hard rock et les mêmes harmonies
vocales, le tout enrobé dans des arrangements beaucoup trop léchés. Une
fois ce parallèle digéré, on peut quand même trouver Gold Medal
plaisant à écouter grâce à une belle énergie. Posologie: à écouter
distraitement sans trop penser ni analyser. Ne causera pas de somnolence,
mais pourrait vous laisser indifférent. (juin 2005)
|
Dropkick Murphys, Tessie
Le groupe punk Dropkick Murphys a décidé de réécrire et retravailler l'hymne officiel des Red Sox de Boston du début du 20e siècle,
"Tessie". Les gars nous le présentent ici dans 2 versions différentes sur ce mini-album qui contient aussi 3 autres pièces:
"The Fields Of Athenry" (extrait du plus récent album du groupe, Blackout),
"Nut Rocker" et une version acoustique à WBCN de "The Burden". Une portion multimédia est également incluse et contient le vidéoclip de
"Tessie". Il faut aussi noter que 3 joueurs des Red Sox viennent prêter leur voix à la chanson-titre: Johnny Damon, Bronson Arroyo et Lenny Dinardo. Je ne sais pas à quel point ce mini-album a pu avoir une influence sur le jeu des Red Sox en série mondiale, mais toujours est-il que l'équipe a réussi à combler un déficit de 0-3 contre les Yankees de New York, leurs rivaux de toujours, et a gagné la série mondiale en remportant 8 matchs consécutifs contre New York et St-Louis. Je ne crois pas que ce soit la qualité de ce disque qui ait fait la différence, puisque c'est plutôt pauvre musicalement, mais ça plaira assurément aux fans des Red Sox et de baseball en général qui pourront le conserver en souvenir de la série mondiale 2004. Veuillez aussi noter que les profits tirés des ventes de ce disque iront directement à la Red Sox Foundation. (novembre 2004)
Hellcat /
Epitaph
|
Each On Set, Living For Artificial
Fun
Each On Set est un groupe punk de Québec qui nous présente un son punk plutôt standard, assez près du punk californien. D'ailleurs, dès le début de
"To All My Plastic Friends", avant que la voix commence, on pense à Blink 182. Plus tard, on peut les comparer à Sum 41 et Pennywise avec un petit côté hardcore par moments, principalement grâce à la voix de Samuel Paquin qui est habituellement chantante et mélodique, mais qui crie à l'occasion. L'énergie du quatuor se retrouve tout au long de ce premier album de 34 minutes réparties sur 10 pièces. Un vidéoclip a été tourné pour
"Getting Out" que vous pourrez peut-être visionner à Musique Plus à l'émission 123 Punk où le groupe se retrouvait d'ailleurs en entrevue le 1er décembre à 16:30 (surveillez les rediffusions). Each On Set fait certainement partie des groupes à surveiller de la scène punk québécoise.
(décembre 2004)
New Horizon
|
Eminem, Encore
Après avoir adoré les
3 premiers albums du mauvais garçon du hip hop Eminem, mes attentes étaient
immenses vis-à-vis ce nouvel album. Puis, les réactions plutôt tièdes des
critiques à sa sortie m'ont complètement refroidi, m'enlevant toute envie
d'entendre ce nouvel enregistrement. Finalement, après m'être décidé à y
tendre l'oreille, c'est encore une fois un album solide que j'ai pu découvrir
avec Encore. Solide, mais avec un peu trop d'éléments déjà utilisés
auparavant, ce qui le rend moins intéressant. Premièrement, la structure de
l'album est la même avec une introduction ("Curtains Up"), une conclusion
("Curtains Down"), des intermèdes, 20 titres au total et 77 minutes.
Deuxièmement, les pièces les plus fortes ("Just Lose It", "Like Toy
Soldiers", "Rain Man") sont moins percutantes que celles des
albums précédents. Finalement, on y trouve plus de remplissage inutile
favorisant le saut de chansons. Malgré tout, on peut encore une fois entendre
de l'échantillonnage efficace comme "Crazy On You" de Heart dans
"Crazy In Love" et "Toy Soldiers" de Martika dans "Like Toy
Soldiers". Plus gentil qu'auparavant, Eminem nous présente un album
légèrement plus doux nécessitant quelques bonnes écoutes. Après cet effort,
vous devriez tout de même l'apprécier, mais il est certain que vous n'y
trouverez plus le génie d'avant. Il demeure en tête de liste parmi les
artistes hip hop actuels, mais devra améliorer ses compositions d'un cran au
prochain album pour conserver l'intérêt du public. (critique principale de
mars 2005)
½
|
Endicott, The
Words In Ink Don't Lie
Endicott est un nouveau groupe de Albany, NY qui nous propose un son punk rock aux influences métal et hardcore. On passe régulièrement de voix mélodiques à des voix plus gutturales. Ces dernières représentent probablement le côté le plus négatif de l'album et nous forcent à baisser le volume devenant plutôt intolérables sur plusieurs pièces d'affilée. Sinon, ils ont un style bien énergique qui attirera tout de même votre attention, même si l'album est un peu trop uniforme. Le thème de l'album est un enlèvement vu par l'agresseur sur certaines pièces et par la victime et la famille de la victime sur d'autres pièces. Les comparaisons sont difficiles à faire, mais les moments les plus mélodiques m'ont rappelé les débuts de Incubus. Endicott est le genre de groupe que vous allez soit adorer ou détester. Pour ma part, dès la première pièce je n'ai pas accroché et comme l'album est très uniforme, je n'ai pas accroché à l'album par le fait même. C'est un bon premier essai, mais ils ont encore du travail à faire pour se démarquer d'un tas d'autres groupes et se forger une horde de fans. Prenez note qu'ils ont fait partie cet été du Vans Warped Tour. (septembre 2004)
Equal Vision
|
Engine Down, Engine
Down
Même si Engine Down nous présente son premier album sur l'étiquette Lookout, le groupe est bien loin d'être à ses débuts puisqu'il en est à son 4e album depuis 2000. Ce groupe de la Virginie nous offre une musique indie rock accessible avec quelques élans hardcore plutôt discrets. Leur son est construit sur une ligne de basse constante et particulièrement efficace et les guitares sont évidemment très présentes. L'originalité du groupe les rend indescriptibles et incomparables, mais disons qu'ils se rapprochent surtout de la scène alternative new yorkaise avec quelques éléments de rock progressif. Ils ont également un côté plus pop qui pourrait leur permettre facilement de jouer hors du circuit underground. Étant dans l'incapacité totale de faire des comparaisons, vous devrez aller écouter des extraits en ligne pour vous faire votre propre opinion. Ce qui est clair, c'est que leur musique devient de plus en plus envoûtante après quelques écoutes et, même si peu de chansons ressortent vraiment, vous aurez beaucoup de plaisir à réécouter le CD. Un groupe intéressant à découvrir avec un bon potentiel pour le futur. (septembre 2004)
Lookout!
½
|
Error, Error
Voici un mini-album qui m'a grandement surpris. Provenant d'Epitaph et avec Brett Gurewitz de Bad Religion parmi les membres du trio, je m'attendais à un album punk dans la plus pure tradition de l'étiquette de disques californienne. Eh bien non! Error a plutôt un son industriel, qu'on appelle "punk industriel" chez Epitaph, mais qui est en fait directement influencé de Nine Inch Nails, Ministry et Skinny Puppy. Vous vous demandez certainement qu'est-ce que Brett Gurewitz, fondateur d'Epitaph, fait au sein de ce groupe? Il a surtout généré les idées, composé les mélodies et écrit les textes, en plus de travailler comme ingénieur de son. Les autres membres du trio sont Atticus Ross à la programmation (qui a entre autres travaillé avec Trent Reznor et Rancid et travaille actuellement sur le prochain album de Nine Inch Nails) et son jeune frère Leopold à la guitare, à la basse et à la programmation. Les voix sont faites sur l'album par Gregg Puciato de Dillinger Escape Plan. Le résultat final de ces collaborations est une musique électronique sur une structure punk plutôt rapide. Ce mini-album de 5 titres pour un total de 17 minutes présente une bien bonne introduction au groupe qui travaille présentement à un album complet et qui cherche des musiciens à temps plein pour une tournée éventuelle. Si vous aimez la musique industrielle et êtes insatisfait de ce qu'on vous offre depuis quelques années, vous devriez porter une attention particulière à ce nouveau groupe qui risque de vous intéresser grandement et de répondre à vos attentes. Avec ce mini-album à bas prix, vous risquez peu de toute façon. (septembre 2004)
Epitaph
½
|
Fear Before The March Of Flames,
Art Damage
Directement de Denver au Colorado, Fear Before The March of Flames nous reviennent avec leur 2e album, le 1er avec Equal Vision Records qui a aussi relancé le 1er album du groupe intitulé Odd How People Shake. Ils nous offrent un son punk hardcore et métal avec quelques éléments originaux de la scène alternative de la côte est (Fugazi, Sonic Youth, etc.). Le rythme est effréné et le chanteur David Marion crie avec une voix gutturale la totalité des 11 pièces de l'album, et après une seule chanson, on a mal à la gorge à sa place en plus d'être essoufflé. Même si le fond musical est plutôt original avec de bonnes mélodies, je n'ai pu faire autrement qu'accrocher sur la voix tout au long de l'album, ce qui fait qu'en bout de ligne je n'ai pas vraiment apprécié. En plus, c'est plus facile de baisser le volume que de le monter, ce qui est un autre signe évident que je n'ai pas été trop renversé par
Art Damage. Les amateurs de hardcore et de musique agressive à souhait en auront pour leur argent et apprécieront certainement l'originalité et la fraîcheur de ce jeune groupe, en plus de profiter d'un magnifique livret de grande qualité contenant tous les textes. Mais, pour ma part, ils ont un peu trop égratigné mes oreilles pures... ou presque. (octobre 2004)
Equal Vision
|
The Frames,
Set List (2003) (réédition de 2004)
Après avoir entendu
l'excellent nouvel album de The Frames, Burn
The Maps, et avant d'aller les voir en spectacle le 3 mars au Cabaret
La Tulipe de Montréal, je me devais de chroniquer leur album en concert,
Set List, enregistré à Dublin en Irlande (leur ville d'origine) en
novembre 2002. On y retrouve 14 pièces totalisant près de 74 minutes et
constituant du même coup le meilleur de leurs 4 premiers albums. Le groupe
intègre aussi quelques classiques à travers sa musique: "Pure Imagination"
(un classique jazz), "Redemption Song" (de Bob Marley) et "Ring
Of Fire" (de Johnny Cash). On y retrouve un peu plus d'éléments
traditionnels irlandais que sur Burn
The Maps appuyés par des violons, du banjo, etc., mais ils ne
viennent nous déranger d'aucune façon. Le groupe alterne magnifiquement bien
les pièces énergiques et les chansons un peu plus introspectives pour en faire
un ensemble parfaitement cohérent. Le son est totalement irréprochable avec un
bruit de foule tout juste suffisant pour recréer l'ambiance du spectacle dans
notre salon. Un "must" pour les fans du groupe et une excellente façon de les
découvrir pour les autres, sans oublier de vous procurer leur plus récent
album. (mars 2005)
Anti- /
Epitaph
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Franz Ferdinand,
Franz Ferdinand
Ce groupe
de Glasgow en Écosse nous présente son premier album, un album éponyme
contenant 11 pièces pour une durée totale de moins de 40 minutes. Le groupe
nous propose un son rock moderne particulièrement original influencé de la
musique alternative des années 80 (The Cure), mais aussi des années 60-70
(David Bowie, T-Rex). Ils sont souvent comparés à The Strokes, mais le son
de Franz Ferdinand est beaucoup moins garage et les influences semblent un peu
moins punk et un peu moins new yorkaises. Les mélodies sont toujours remarquablement réussies et vous ne pourrez vous empêcher de fredonner certaines des chansons pendant des jours. Si
"Take Me Out" a su attirer votre
attention depuis qu'on l'entend un peu partout, vous devriez apprécier tout le
reste de l'ensemble qui reste généralement dans ce répertoire pop/rock
dansable et des plus accrocheurs. Ce sera un succès assuré dans les bars
alternatifs et on entendra certainement parler du groupe pour plusieurs années
à venir. L'album de Franz Ferdinand figurera assurément dans les premières
positions de mon top 20 de 2004. Un petit bijou! (juillet 2004)
½
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Lars Frederiksen and The Bastards,
Viking
Lars Frederiksen fait partie de Rancid en tant que
guitariste et son travail avec les Bastards est en fait un projet parallèle.
Viking est le deuxième album de Lars Frederiksen and The Bastards,
encore une fois réalisé par Tim Armstrong qui est également le chanteur
de Rancid et le fondateur de l'étiquette Hellcat Records. Armstrong a
également fourni toutes les photos de la pochette, plusieurs prises à la fin
de la tournée de Rancid au Japon, dont certaines avec de jeunes japonaises pas
trop habillées. Il a également prêté sa voix à la pièce "My Life To Live".
L'album a été mixé par Brett Gurewitz, membre de Bad Religion
et fondateur de Epitaph Records. Comme quoi la convergence est partout!
Toutes ces collaborations d'envergure laissent présager un album de qualité,
surtout que le premier album solo de Frederiksen avait été acclamé de la
critique en 2001. Mais, dans le cas de Viking, le résultat n'est pas
très concluant. Plusieurs pièces manquent d'énergie, et quand il y en a c'est
la mélodie qui fait défaut. C'est un punk très commun qu'on nous offre sans
éléments originaux et surprenants. Par moments, on a l'impression d'entendre
une réplique de Dropkick Murphys ou de
The Clash. En
fait, les moments les plus intéressants de l'album sont 2 reprises: "Marie
Marie" de The Blasters et "For You" de The Anti-Nowhere
League. "Blind Ambition" semble nous apporter une énergie différente,
mais elle ne dure que 20 secondes. C'est la même chose avec "Gods Of War"
qui ne dure qu'un gros 55 secondes. Il faut attendre la 15e et avant-dernière
pièce pour vraiment être satisfait avec "Streetwise Professor".
Viking est essentiellement un album pour les inconditionnels de Rancid
et de Lars Frederiksen qui plaira à bien peu d'autres gens. (avril 2005)
Hellcat /
Epitaph
½
|
From First To Last,
Dear Diary, My Teen Angst Has A Bodycount
From First To Last fait partie de cette nouvelle génération de groupes qu'on appelle post-hardcore. Par contre, leur lien avec le hardcore est de moins en moins perceptible, malgré quelques élans dans le métal. Sur ce premier album complet du groupe, celui-ci nous présente plutôt des mélodies remplies de mélancolie, parfois carrément des cris du coeur, comme sur la pièce acoustique
"Emily" par exemple où on a carrément l'impression que le chanteur, Sonny Moore, commencera à pleurer avant la fin. C'est ce côté qui m'a le plus agacé. Pour le reste, ils nous proposent tout de même un son passablement varié et créatif qui laisse entrevoir une carrière intéressante. Je dois absolument noter la performance incroyable du batteur Derek Bloom qui est tout simplement époustouflant par moments. Et c'est rare que je porte une telle attention à la batterie...
(décembre 2004)
Epitaph
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The Futureheads, The
Futureheads
Dans la foulée de
Franz Ferdinand, voici un nouveau groupe post punk britannique qui nous
offre un son original (ils ont d'ailleurs fait la première partie de Franz
Ferdinand en Amérique). The Futureheads est influencé de la 1re vague punk
britannique (The Clash, The Jam) avec également des éléments du
new wave américain des années 80. Leur côté pop les rend totalement
accessibles à un large public, même si peu de titres ressortent vraiment de
l'album. C'est un disque à écouter totalement plutôt que pièce par pièce et
quelques écoutes seront définitivement nécessaires pour vous acclimater à leur
style un peu brouillon. Une fois cette étape franchie, leur énergie débordante
et leurs courtes pièces de moins de 3 minutes sauront conserver votre intérêt
et votre plaisir pendant les 37 minutes de l'album, même si certaines sont un
peu moins convaincantes et manquent un peu de profondeur. Le groupe réussit à
combler partiellement ce manque grâce à la reprise de Kate Bush "Hounds Of Love" qui viendra vous séduire à la 14e piste (sur un total de
15). C'est encore une fois un bien bon groupe que nous envoie l'Angleterre, un
groupe qu'il faudra surveiller dans les années à venir et qui, avec un peu
plus de maturité, cadrera parmi les plus grands. (découverte du mois de mars
2005)
½
|
Gabriel & Dresden,
Bloom
Avec des remix à succès pour plusieurs artistes de renom comme Annie Lennox, Jewel, Sarah McLachlan et Britney Spears, Josh Gabriel et Dave Dresden auraient simplement pu présenter leurs plus grands succès sur leur 1er album et le public aurait été conquis. Au lieu de ça, ils nous présentent un album double de nouvelles compositions, de nouvelles inclusions d'artistes et de nouveaux remix, toujours dans le genre house progressif. Le tout est parfaitement mixé pendant plus de 150 minutes sans interruption, si ce n'est pour passer du 1er au 2e disque. Comme le veut la tradition dans ce genre musical, la quasi-totalité de l'album est instrumentale, sauf pour quelques rares exceptions. Parmi les remix, notons
"Anything" de la violoniste Lili Haydn et "Don't Leave Home" de Dido, un remix très intéressant de plus de 10 minutes. On retrouve aussi le remix par Junkie XL de
"World On Fire" de Sarah McLachlan, un autre remix de 10 minutes. Évidemment, Gabriel & Dresden nous proposent essentiellement une musique de club et de rave qu'on entendra difficilement en dehors de ce contexte, parce que beaucoup trop underground pour les radios commerciales et le grand public qui préfèrent une merde comme O-Zone et de la pop bonbon de mauvaise qualité. Ici, les vrais amateurs de techno et de house en auront pour leur argent. De l'excellente
"Arcadia" qui ouvre le tout à une version acoustique de "Imagination" de Motorcycle (trio composé par Gabriel, Dresden et JES), vous n'entendrez aucun temps mort et vous n'aurez aucun problème à vous mettre dans l'ambiance du rave qui vous attend (ou à poursuivre le party le lendemain matin). Pour quelqu'un d'un peu moins connaisseur comme moi, c'est l'uniformité de l'ensemble qui agace le plus, mais on en vient à passer par-dessus et à grandement apprécier. Gabriel & Dresden n'ont rien à envier au célèbre DJ Tiësto et méritent toute votre attention. (novembre 2004)
Nettwerk
½
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Good Charlotte, The
Chronicles Of Life And Death
Après le grand succès de The
Young and The Hopeless paru en 2002, Good Charlotte nous revient
avec un album "concept", The Chronicles of Life and Death.
L’album nous est offert en 2 versions, "Life" et "Death", dont la seule et
unique différence est la chanson en boni ("Falling Away" sur la
version "Life" et "Meet My Maker" sur la version "Death"). Le groupe
pop punk de la côte est nous présente un album qui n’a plus rien de punk
en dehors de l’apparence de ses membres. C’est plutôt un disque pop rock
que les gars nous offrent, avec une introduction classique dans le plus
pur style de l’opéra (à la "Carmen"). C’est tellement pop que lorsque
j’ai entendu "I Just Wanna Live" à la radio pour la première fois,
j’ai eu l’impression d’entendre un nouveau "boys band" ou une nouvelle
chanson de Sugar Ray. C’est malgré tout une bonne pièce, qui dirige
l’album (avec "Predictable") et nous reste en tête bien longtemps. À
part celles-ci, il n’y a rien de particulièrement mémorable sur l’album,
qui s’écoute bien mais sans plus. Les 60 minutes pourront vous sembler
longues puisqu’on y retrouve du remplissage et quelques compositions
plutôt ennuyantes, mais les pièces les plus fortes étant bien disposées
sur le disque, elles viendront légèrement corriger la situation. Certains
critiques parlent de leur meilleur album en carrière, peut-être parce que
le groupe ose un peu plus qu’auparavant, mais pour ma part, The
Chronicles of Life and Death n’est pas tellement plus intéressant que
le précédent. En plus, les fans risquent d’être un peu déroutés par
l’évolution de leur style musical. Achetez-le pour les succès que vous
connaissez si vous les aimez, mais n’ayez pas trop d’attentes vis-à-vis le
reste de l’album. (critique principale d'avril 2005)
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Green Day, American
Idiot
Après Warning, paru il y a quatre ans, qui a su nous surprendre par un son plus acoustique que ce à quoi Green Day nous avait habitués, voilà que le groupe nous revient avec American
Idiot, un autre album surprenant. Même si le son nous ramène plus près de ce qu'ils nous avaient offert avant Warning, et malgré la chanson-titre à succès qui nous rappelle les meilleurs moments de l'excellent Dookie, ce nouvel album se veut un album concept de 57 minutes et contient même 2 pièces de 9 minutes en 5 parties chacune:
"Jesus of Suburbia" et "Homecoming". Certaines critiques parlent d'un album à mi-chemin entre Tommy de The Who et l'opéra punk de Hüsker Dü, Zen Arcade. Sans aller jusque là, je me contenterais de dire que Green Day continue son évolution dans le punk rock moderne, une évolution qui laisse perplexe tellement elle est rapide, mais qui sera sûrement reconnue dans quelques années. Il ne faut surtout pas oublier que Green Day n'a jamais présenté de mauvais albums jusqu'à maintenant, même si le public a eu parfois de la difficulté à suivre. Les compositions punks de Billie Joe Armstrong sont encore une fois extrêmement efficaces tout en se distinguant de la masse des groupes dans le genre (la chanson-titre, l'excellente
"St. Jimmy", "She's A Rebel", etc.), mais le groupe va aussi piger dans le rock classique et dans le rock théâtral (Queen, Meat Loaf, David Bowie, etc.). L'album, extrêmement riche en textures, vous plaira probablement dès la première écoute, mais vous comblera totalement après plusieurs écoutes. Même s'il forme un tout et qu'on doit l'écouter en entier, chaque pièce pourrait très bien s'écouter séparément et être tout à fait excellente. C'est un album absolument sans faiblesses, à deux pas de la perfection et qui risque de devenir un chef d'oeuvre en mûrissant. À écouter absolument, mais avec une certaine ouverture d'esprit... (critique principale de novembre 2004) (voir aussi les
albums
historiques)
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Guttermouth, Eat Your
Face
Depuis déjà 15 ans, le groupe punk californien le plus politiquement incorrect, Guttermouth, nous rappelle ce qu'était le punk rock au départ et ce qu'il devrait toujours être: un instrument de dénonciation de notre système. Sur Eat Your
Face, ils distribuent à nouveau les insultes à qui veut les entendre, sur un fond rock n' roll très rapide, parfois un peu plus hardcore. Ils me font penser par moments à
Motörhead, sans la basse de Lemmy. Eux qui n'ont jamais vraiment lancé de grands albums, ils nous présentent ici peut-être un de leurs meilleurs en carrière avec l'avant-dernier, Covered With Ants, lancé en 2001. Mais, ça demeure surtout les textes qui attirent notre attention (qui sont d'ailleurs inclus dans le livret) et qui peuvent par moments nous faire sourire. On peut entre autres noter
"Ticket To Quebec" qui dénonce l'attitude américaine et dit aux américains que s'ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à aller au Québec. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée... C'est un album divertissant qui plaira certainement aux amateurs du groupe sans nécessairement augmenter leur bassin d'admirateurs. (octobre 2004)
Epitaph
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PJ Harvey, Uh Huh Her
Après son album à la fois le plus agressif et le plus accessible en carrière, Stories From The City, Stories From The Sea, l'anglaise Polly Jean Harvey nous revient avec un album beaucoup plus calme, malgré quelques élans punks. L'hétéroclite Uh Huh Her est un mélange entre Patti Smith, Sonic Youth et les Pixies avec des traces de Tori Amos et de Björk. C'est donc un album particulièrement créatif et varié que nous propose Harvey, elle qui n'a jamais lancé deux albums semblables depuis le début de sa carrière il y a 12 ans. À part quelques pièces un peu moins impressionnantes, les 14 titres présentés ici sont d'excellente qualité musicalement, même s'ils ne vous accrocheront certainement pas tous. Personnellement, j'ai eu un peu de difficulté à entrer dans son univers, particulièrement dans la deuxième moitié, mais j'ai l'impression que quelques écoutes additionnelles me permettraient d'y arriver. Donc, écoutez-le à plusieurs reprises avant de vous faire une opinion, car il s'agit probablement de son meilleur album depuis To Bring You My Love qui l'a fait connaître en 1995. (novembre 2004)
½
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The Hives, Tyrannosaurus
Hives
Suite au méga-succès de Veni Vidi Vicious, qui est paru originalement en 2000, mais qui a conquis l'Amérique en 2002, le retour de The Hives était à la fois excitant et inquiétant. Lorsque j'ai entendu pour la première fois
"Walk Idiot Walk", qui allait devenir le premier simple de ce nouvel album, j'ai eu un sérieux doute croyant entendre une vieille composition du groupe pas trop intéressante. Par contre, en écoutant l'album, j'ai découvert qu'il s'agissait d'une des moins bonnes chansons parmi les 12 présentées, même si on s'y habitue quelque peu à la longue. C'était probablement le bon choix pour conquérir les radios commerciales, mais certaines autres pièces la battent à plate couture. On n'a qu'à penser à
"Abra Cadaver", une pièce rapide d'une minute et demie qui ouvre l'album et qui vous montrera précisément quelle est la force du groupe. Parmi mes autres préférées, je dois nommer
"Two-Timing Touch And Broken Bones", "No Pun Intended" et "See Through Head", les plus rock n' roll de l'album. Dans
"A Little More For Little You", on entend des influences de
The Clash, alors que dans "Diabolic Scheme", l'intégration d'orchestrations apporte une nouvelle dimension au groupe, même si je ne trouve pas le résultat particulièrement concluant. Encore une fois, les influences des Stooges et des
Stones sont nombreuses et Tyrannosaurus Hives est tout à fait la suite logique de Veni Vidi Vicious avec de grandes ressemblances, mais aussi une belle évolution. Malgré quelques pièces un peu moins fortes, l'ensemble se marie parfaitement et les 30 minutes de l'album vous paraîtront largement insuffisantes, vous forçant à le recommencer si ce n'est que pour réécouter les meilleures pièces. Un album garage d'une très grande qualité qui figurera certainement parmi mes 10 albums préférés de l'année. (critique principale d'octobre 2004)
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The Hives, a.k.a I-D-I-O-T (1998)
(réédition)
Après leur excellent premier album, Barely
Legal, The Hives nous a présenté ce mini-album d'une énergie
incroyable transporté par la chanson-titre qui se retrouvait sur le premier
album. Vous y reconnaîtrez aussi "Outsmarted" qui se retrouvait sur Veni
Vidi Vicious, l'album à succès paru 2 ans plus tard en Europe et 4
ans plus tard en Amérique. Trois autres pièces viennent compléter
admirablement l'ensemble d'à peine 11 minutes: "Untutored Youth",
"Fever"
et "Mad Man". Ce mini-album, réédité par Epitaph en 2004, est
l'idéal pour quelqu'un qui voudrait découvrir le vieux matériel de The Hives à
moindre coût. (janvier 2005)
Burning Heart /
Epitaph
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The Hives, Barely Legal
(1997) (réédition)
Même si Veni Vidi Vicious, paru en 2000, a fait connaître The Hives à travers le monde (aussi tard qu'en 2002 dans certains pays dont en Amérique), le groupe suédois nous avait présenté un premier album déchaîné en 1997 intitulé Barely Legal. L'étiquette Burning Heart nous offre le bonheur de rééditer cet album qu'on peut maintenant entendre chez-nous. C'est un court album de 27 minutes et de 14 pièces qui vous étourdira complètement. Prenez l'énergie débridée que vous connaissez du groupe sur ses 2 derniers albums et multipliez-la par 10 avec un son un peu plus punk et vous aurez un bon aperçu de ce qui vous attend sur ce premier album du groupe qui ne vous donnera aucun répit avant la fin. Évidemment, les arrangements sont garages, un son très sale, sans fioritures. Ceux qui se seraient procurés la compilation Your New Favourite Band, lancée en 2002 quand le groupe est devenu populaire, connaissent déjà quelques titres ("aka I-D-I-O-T",
"Here We Go Again", "Automatic Schmuck" et "Hail Hail Spit N' Drool"). Les fans du groupe devraient se le procurer pour mieux découvrir d'où est parti ce groupe et les amateurs de punk devraient aussi tendre l'oreille. Un album particulièrement intéressant!
(décembre 2004)
Burning Heart /
Epitaph
½
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HorrorPops, Hell
Yeah!
HorrorPops est un super-groupe danois formé de membres de Peanut Pump Gun,
Nekromantix et Strawberry Slaughterhouse qui se sont rencontrés lors d'un
festival en Allemagne en 1996. Patricia, la chanteuse et guitariste de Peanut
Pump Gun et Kim Nekroman, le chanteur et contrebassiste de Nekromantix se sont
découverts un goût commun pour la musique de Blondie, Depeche Mode et Siouxsie
and The Banshees. Ils ont interchangé leurs instruments, chacun l'enseignant à
l'autre, et ont commencé à écrire des chansons dans aucun style en
particulier. Il en résulte un premier album complet contenant du ska, du punk,
du surf, du psychobilly et du rock n' roll. On peut les comparer aux groupes
nommés précédemment, mais aussi à Reverend Horton Heat, Billy Idol, No Doubt,
les B-52's, les Misfits et même les Ramones. Hell Yeah est un album
extrêmement énergique qui plaira assurément à tout amateur de musique qui
bouge et de bon vieux rock n' roll. En spectacle, il paraît qu'ils offrent une
performance époustouflante, donc ne les ratez pas s'ils passent dans votre
coin. En attendant, sautez sur cet album hors du commun! (juillet 2004)
Hellcat /
Epitaph
½
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Hot Water Music,
The New What Next
Hot Water Music est un groupe post-hardcore de la Floride qui
existe depuis 10 ans et nous présente ici son 6e album en carrière (le 3e sur
l'étiquette Epitaph). Même si plusieurs critiques parlent de leur album
le plus solide à ce jour, je trouve malheureusement qu'on en retient que bien
peu de choses, malgré plusieurs écoutes attentives. Pourtant, tout y est pour
propulser le groupe à l'avant-plan: une réalisation de grande qualité par
Brian McTernan, un son rock accessible qui pourrait plaire à la masse, un
très beau livret, etc. Mais, il manque la petite étincelle, le "hit" qui
ferait tourner tous les regards sur eux. À mi-chemin entre Fugazi et
les Goo Goo Dolls, Hot Water Music n'a rien d'un groupe d'amateurs et
leurs fans seront probablement séduits par l'album, à moins qu'ils
n'apprécient pas le côté pop accrocheur de ces nouvelles compositions. Dans mon cas, non seulement j'ai mis du temps à me décider à en parler, mais
il ne s'agira certainement pas d'un album que je réécouterai beaucoup,
d'autres ayant beaucoup plus ma préférence. (janvier 2005)
Epitaph
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Griffin House, Lost & Found
Griffin House est un jeune auteur-compositeur originaire de l'Ohio qui habite maintenant à Nashville, Tennessee. En plus d'être physiquement un sosie de Bono de
U2, il a une voix qui s'en apparente à l'occasion. Sauf que musicalement, il s'approche plus de Bob Dylan et Neil Young avec des pièces folk rock essentiellement acoustiques. Lost And Found est déjà son 2e album malgré son jeune âge et, pour un gars de seulement 24 ans, il écrit des chansons très introspectives et matures. L'album est particulièrement bien réalisé et les arrangements, tout en demeurant simples, sont absolument magnifiques. Même si on n'y retrouve rien d'absolument renversant, les amateurs de musique folk acoustique et de textes torturés risquent de bien apprécier. (octobre 2004)
Nettwerk
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Jonas,
Jonas
Jonas Tomalty est un
nouveau rockeur sur la scène anglophone montréalaise. Lorsqu'il a sorti son
album, je n'étais pas trop sûr de la qualité des compositions que j'avais
entendues, ce qui fait que j'ai pris autant de temps avant de me le procurer.
Playboy avec une tête à la Jim Morrison, il puise surtout son
inspiration dans le rock commercial des années 70 et compose en compagnie de
son acolyte, le guitariste Corey Diabo. Du moins, c'est le cas pour la
moitié des titres puisque l'autre contient des reprises, les plus
intéressantes étant "When The Rain Stops" d'Aerosmith et le succès "Edge
Of Seventeen" de Stevie Nicks. Disons que Jonas est plus un interprète
qu'un auteur-compositeur même si "Daddy" est excellente. Et pour un
interprète, il en est tout un avec sa voix puissante et son attitude bien
particulière derrière un micro! Notons sur l'album la présence de choristes de
grand talent dont Sass Jordan (sur "Coming Back Again"), Boom
Desjardins et Jenifer Aubry. Finalement, l'album est plutôt inégal
malgré de très bons moments de rock efficace. Pour le prochain album, Jonas
aura fort à faire pour concocter un album solide en entier et devra peut-être
envisager de s'entourer d'auteurs-compositeurs de talent. (novembre 2005)
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Jorane,
The You And The Now
The You And The Now
est le 3e album studio complet de la violoncelliste québécoise
Jorane. Cette fois-ci, elle chante vraiment (en anglais) après s'être inventée
son propre langage sur ses premiers enregistrements. Elle est en train de
séduire complètement les américains depuis la sortie de l'album là-bas en
2005. Veuillez noter que ceux-ci ont droit à une version allongée de l'album
avec 3 pièces de plus tirées de ses enregistrements précédents: "Film III" et
"Pour Gabrielle" de l'album
16 mm, ainsi que "Film IV" du mini-album
Evapore. Les français n'ont pas à se plaindre non plus puisque eux,
c'est à un album double qu'ils ont droit, soit cet album-ci au complet
augmenté du mini-album
Evapore et de la pièce "French Worries". Après avoir collaboré au
dernier album de Sarah McLachlan,
Afterglow, en 2003, c'est un retour en force pour Jorane qui nous
offre probablement son album le plus solide à ce jour. Il y a bien quelques
pièces un peu trop sirupeuses à mon goût, mais si vous aimez les chansons
introspectives ambiantes, l'atmosphère que réussit à créer Jorane vous plaira
certainement. Sur cet album, elle se permet même une reprise très réussie de
"I Feel Love" de Donna Summer, dans une version bien différente de
l'originale, mais largement supérieure. Jorane s'est aussi vu offerte une
chanson de Daniel Lanois ("Pour ton sourire") qu'il vient chanter avec
elle, en plus d'y jouer tous les instruments (à part le violoncelle bien
évidemment). Il faut aussi noter la présence d'Éloi Painchaud (ex-Okoumé)
qui vient jouer la guitare sur quelques pièces. (février 2006)
½
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The
Killers, Hot Fuss
L'été de 2004 nous aura permis de découvrir un nouveau groupe pop rock américain de bien grande qualité. Il s'agit du quatuor de Las Vegas The Killers qui a su conquérir le monde grâce au succès incontournable
"Somebody Told Me". Pour ceux qui trouvent cette chanson un peu trop pop bonbon, je dirais de quand même porter une oreille attentive à l'album qui est passablement différent. Le groupe, qui est fortement influencé des années 80 (Duran Duran, The Cure,
U2, Television), nous présente des pièces accrocheuses particulièrement intelligentes et originales. On peut les comparer à Franz Ferdinand, The Rapture, The Stills et Muse. J'ai même cru entendre The Cranberries au début de
"All These Things That I've Done". C'est donc un groupe polyvalent qui puise son inspiration à différents endroits pour créer un son unique qui peut être déroutant au premier abord (surtout si vous ne connaissez que
"Somebody Told Me"), mais qui vous comblera rapidement après quelques écoutes. Vous deviendrez complètement dépendant de cet album grâce à des pièces magnifiques comme
"Jenny Was a Friend Of Mine", "Mr. Brightside" et "Andy, You're a Star". Il s'agit d'une des meilleures parutions de l'été qui fera assurément partie des premières positions de mon top 20 de l'année. Un nouveau groupe plutôt prometteur! (septembre 2004)
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Éric Lapointe,
Coupable
Voici le 4e véritable
album studio de Lapointe, si on exclut les bandes originales des "Boys" et son
double album en concert Adrénaline.
Il dit lui-même nous présenter son album le plus rock à ce jour et dès les
premiers riffs de guitare de Stéphane Dufour sur la chanson-titre, on a
plutôt tendance à le croire. J'ai même cru entendre le Dufour d'avant Lapointe
alors qu'il faisait partie du groupe hard rock Saints & Sinners en
compagnie de Rick Hughes. Ce côté très rock se répétera sur quelques
titres dont "Crime" (avec un texte de Michel Rivard) et Sans
coeur. Mais, le succès immense qu'a connu la ballade "Mon ange" sur
son précédent album l'a inspiré à placer encore une fois quelques ballades,
question de séduire ses fans féminins. "Reste là", le premier extrait de
l'album montre parfaitement ce désir de refaire un autre "Mon ange". On
retrouve aussi "La bartendresse" (avec un texte de Jamil), "Si
je savais parler aux femmes" (une reprise de Jean-Pierre Ferland), "Le bonheur me tue" et une chanson cachée qui devraient plaire à son
public féminin. D'ailleurs, le nombre de ballades est probablement le point le
plus négatif de l'album, puisque peu d'entre elles sont suffisamment
originales pour venir ajouter à cet album rock. Heureusement, la version de
Lapointe de "Ent'deux joints" de Robert Charlebois (et Pierre
Bourgault) vient nous réconcilier avec cet album qui s'en tire pas si mal
en bout de ligne. Sans égaler la qualité de Invitez
les vautours, Coupable est tout de même un album digne de
notre rockeur québécois. (janvier 2005)
Enregistrements D7 / Diffusion YFB
½
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Hugo Lapointe, Célibataire
Le frère d'Éric
Lapointe nous présente son premier album: Célibataire. À part le
nom et un timbre de voix qui s'y apparente, les comparaisons avec son frère
s'arrêtent là. Hugo nous offre un peu de rock à l'occasion ("J'veux mon clip"), mais avec d'autres influences beaucoup plus variées. On retrouve
des rythmes latins ("On fait l'amour", "Les allumeuses") et swing ("Le fou de
toi", "Vieille bagnole"), avec une sonorité généralement acoustique.
On y retrouve certaines influences des Colocs par moments. Stéphane
Dufour, le guitariste d'Éric Lapointe, a collaboré à la majorité des
musiques, en plus de réaliser l'album en compagnie d'Éric. C'est un album
passablement différent de ce qu'on a l'habitude de nous présenter au Québec,
même si on y trouve toujours les mêmes défauts propres au Québec, comme la
voix trop en avant alors que la musique est excellente. C'est comme une
maladie qu'on a ici. Si vous aimez encore le premier extrait à succès "Célibataire"
malgré le lavage de cerveau que les radios tentent de nous
faire depuis sa sortie en le passant exagérément souvent, vous adorerez
l'album de Hugo. Et même si comme moi vous êtes au bord de la surdose de ce
premier succès, vous devriez tout de même apprécier l'album grâce à son
originalité, malgré un peu de remplissage inutile dans la deuxième moitié.
(janvier 2005)
Enregistrements D7 / Diffusion YFB
½
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The Lashes, The Stupid Stupid
EP
The
Lashes est un nouveau groupe de Seattle qui nous offre ici un mini-album pour
nous faire patienter jusqu'à leur premier véritable album. Le mini-album de 4
titres et de moins de 13 minutes nous offre un son rock avec un grand
potentiel commercial grâce à d'excellentes mélodies. Leurs influences se
situent en partie dans le punk, mais surtout dans le rock des années 80 et le
new wave. Les 6 gars nous présentent le tout avec 2 guitares bien en avant et
une touche de claviers qui n'est pas sans nous rappeler The Cars. Ils marchent
donc dans les traces de groupes tels que Franz Ferdinand et The Killers et
sont grandement à surveiller dans les années à venir. En attendant un album
complet du groupe, vous pouvez mettre la main sur ce mini-album à bas prix et
vous ne serez pas déçu puisqu'il jouera en boucle dans votre lecteur CD. (août
2004)
Lookout!
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Romain Lateltin,
À l'intérieur de soi-même
Romain Lateltin est un jeune chanteur français de 24 ans, qui
possède déjà une vaste expérience musicale, en plus d'une maturité hors du
commun. Après avoir fait partie pendant 5 ans d'un groupe nommé Absolut
à titre de chanteur et pianiste et après avoir collaboré à d'autres groupes (Trijas,
NOZ), il nous présente son premier album, un album concept de chanson
française sur fond de musique électronique. L'histoire contenue sur le disque
présente un étrange personnage sur 14 chansons qui s'enchaînent à merveille
pendant 42 minutes. Le son général de l'ensemble demeure pop et possède un
excellent potentiel commercial. On peut peut-être le comparer à Étienne
Daho (en France) et au côté le plus pop de Jérôme Minière et de
Dumas (au Québec), mais là s'arrêtent les comparaisons puisqu'il a un son
passablement unique. La plupart des compositions sont d'une grande
originalité, même si quelques-unes ont moins intéressé le fan de chanson
française que je ne suis pas trop. L'album commence en force avec "Cette soi
disant bonne étoile" et "La gamme du libertin", mais ma préférée
demeure "Monsieur le prétentieux", un succès assuré. Plus loin, l'album
devient un peu moins pop avec des chansons particulièrement introspectives. La
musique électro conserve une place bien discrète tout au long du disque pour
créer un son très calme et relaxant, malgré quelques chansons pop un peu plus
dansantes. C'est un bien bon album avec un livret magnifique qu'offre Romain
Lateltin à ses compatriotes français, un album qui n'est malheureusement pas
disponible au Québec pour l'instant, mais grâce au web tout est possible. Qui
sait: si vous le demandez, il viendra peut-être nous visiter... (février 2005)
½
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Avril Lavigne, Under My
Skin
La jeune et dynamique ontarienne Avril Lavigne nous présente son très attendu
2e album après le méga-succès de Let Go en 2002. À l'écoute de ce premier album qu'elle avait enregistré à l'âge de seulement 17 ans, j'avais surtout déploré le fait qu'elle nous présentait un produit trop adulte pour son jeune âge. Il y avait presque seulement
"Complicated" et "Sk8er Boi" qui la représentaient bien et ils ont été ses 2 plus grands succès. Encore une fois, sur Under My
Skin, elle nous arrive avec des ballades plutôt monotones incluant le premier extrait
"Don't Tell Me" qui est un très mauvais choix selon moi. Encore plus que sur son précédent album, on sent la présence de la grosse machine de la compagnie Arista qui impose sa direction au disque, ce qui fait que même si Avril a coécrit la totalité des pièces, on ne la reconnaît pas très bien à travers ces chansons. Il faut aussi noter la participation de Chantal Kreviazuk à l'écriture de certaines chansons, ce qui peut aussi orienter en partie le son de l'album. Il y a bien quelques très bonnes pièces pop rock entraînantes ("Take Me Away",
"Together", "He Wasn't"), mais l'originalité est malheureusement totalement absente. Avec la machine promotionnelle à fond, tout est en place pour qu'elle en vende des millions de copies à travers le monde, mais je serais surpris que quelqu'un puisse écouter cet album sans sauter plusieurs titres qui deviennent rapidement agaçants. Avec son premier album, les punks avaient accusé Avril Lavigne de trahison, mais elle avait avoué qu'elle n'avait jamais été une punk. Avec Under My
Skin, on peut confirmer ses aveux sans difficulté. Elle est plus de la catégorie des Tracy Bonham, Michelle Branch, Alanis Morissette et Kelly Osbourne, mais avec un plus grand talent sur scène que ces quatre-là réunies. À moins d'être un fan inconditionnel, vous pouvez certainement vous passer de Under My
Skin, dont vous entendrez plusieurs extraits à la radio de toute façon. Gardez plutôt votre argent pour aller voir son spectacle lorsqu'elle passera dans votre région. (septembre 2004)
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Jean Leloup, Exit
(2 CD + DVD)
Jean Leclerc est
certainement un des auteurs-compositeurs les plus créatifs de l'histoire du
Québec. Sauf qu'il a décidé de tirer sa révérence et de faire "mourir" son
personnage de Jean Leloup. C'est donc son cadeau de départ que nous laisse
Leloup avec l'album Exit, même si beaucoup de gens parieraient sur un
retour éventuel. Ce coffret s'articule en fait autour du DVD qui contient le
film La mygale jaune présentant les derniers moments de Jean Leloup. On
y trouve des extraits de sa dernière prestation sur scène avec son big band,
entrecoupés de commentaires de Leloup alors qu'il se rend en Estrie pour
mourir définitivement. Cette mort est rendue officielle par un rituel
consistant à brûler sa guitare préférée, une magnifique Fender. Ce film de 72
minutes, sans être complètement impressionnant, nous présente tout de même un
moment hautement symbolique. Le premier CD contient toute la musique contenue
sur le DVD alors que sur le deuxième, on retrouve 7 grands succès de Leloup
enregistrés lors du même spectacle, mais non présentés sur le DVD. On y trouve
aussi sa reprise toute personnelle de "Wish You Were Here" de
Pink Floyd,
pour un total de 42 minutes de musique en extra. Même si ce coffret
nous donne un bon aperçu du personnage que "constituait" Jean Leloup et de son
grand talent, il y manque malheureusement beaucoup trop de succès pour en
faire l'anthologie ultime. Il faudra donc attendre une compilation éventuelle
de ses plus grands succès pour pouvoir enfin officiellement boucler la boucle.
En plus, la version big band présentée ici ne convient pas
nécessairement à toutes les compositions de Leloup, surtout les plus rock.
Malgré ces quelques retenues, vous ne vous tromperez certainement pas avec
Exit, comme vous ne vous êtes jamais trompés avec aucun album de Leloup
dans le passé. (octobre 2005)
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Liars Academy,
Demons
Liars Academy est un groupe indie rock de Baltimore, Maryland qui est loin de faire son apparition sur la scène underground. En effet, le groupe existe depuis quelques années et a lancé son
1er album en 2001 intitulé No News Is Good News, suivi par un mini-album en 2002 intitulé Trading My Life. Ce nouvel album, réalisé par J. Robbins (qui a entre autres travaillé avec Jawbox et Jets To Brazil), nous offre un son rock mature et extrêmement accrocheur. Dès la première chanson,
"Microtron", on se demande pourquoi on n'a jamais entendu ce groupe nulle part auparavant. Mais, ne vous inquiétez pas, car le jour où on les entendra partout viendra sûrement. On peut percevoir des influences de The Strokes, mais avec un son beaucoup moins garage. Par moments, le groupe m'a fait penser à Division Of Laura Lee. La voix chaude et puissante de Ryan Shelkett (qui joue aussi de la guitare) se rapproche à l'occasion de celle de Robert Smith de The Cure, groupe à lequel on peut peut-être comparer Liars Academy à l'occasion, même si leurs influences sont surtout new yorkaises. Ils ont aussi des influences de rock classique saupoudrées ici et là à travers leur son. En conclusion, Demons est un album brillant qui plaira assurément aux amateurs de bon rock commercial et, même s'il ne révolutionnera pas le genre, il peut facilement représenter la carte de visite pour le groupe vers un très gros succès éventuel. Bonne chance! (octobre 2004)
Equal Vision
½
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Loco Locass, Amour oral
Depuis la baisse de
popularité de Dubmatique et sa dissolution, le hip hop québécois s'est
à nouveau retrouvé dans l'underground, question de laisser toute la place aux
chanteuses et chanteurs de "matantes", un style qu'on aime tant au Québec
(!?%&!). Heureusement, un groupe réussit à se démarquer, à vendre des disques
et à provoquer des réactions grâce à ses positions politiques et sociales
clairement établies. Loco Locass représente donc cette nouvelle génération qui
n'hésite pas à prendre position, tout en offrant une musique et un propos qui
plaît aux jeunes. Si j'ai un reproche à leur faire en tant que mélomane, c'est
que le propos prend peut-être un peu trop souvent le dessus sur la musique, ce
qui fait que certains amateurs de musique ne seront jamais des fans du groupe
à cause de leurs opinions divergentes. D'un point de vue purement musical, je
trouve ça dommage. Par contre, si vous adhérez aux propos, vous n'aurez
certainement aucune difficulté à apprécier l'originalité musicale de ce groupe
extrêmement créatif et talentueux. Ils nous proposent un son hip hop des
années 2000 qui n'a rien à voir avec ce que les américains nous ont présenté
depuis 20 ans. Il y a peut-être un peu de Eminem dans certains
arrangements, mais les comparaisons américaines s'arrêtent là. Il s'agit
plutôt d'un hip hop francophone aux textes recherchés et travaillés,
essentiellement influencé par des francophones, que ce soit de France ou du
Québec. Si vous les connaissez pour le méga succès "Libérez-nous des
libéraux", vous devrez vous ajuster rapidement à l'écoute de cet album qui est
beaucoup moins dansant en général. En passant, voici des gars qui ont compris
que l'Internet pouvait être un outil de promotion efficace, puisqu'ils ont
d'abord lancé gratuitement "Libérez-nous des libéraux" sur la toile et que
leur succès n'a jamais cessé de croître depuis. Peut-être que la situation
politique dénoncée par le groupe a peut-être aussi contribué à ce succès, mais
s'ils n'avaient pas offert gratuitement cette chanson, ce qui a fait
énormément jasé, la situation aurait pu être totalement différente et ils
n'auraient peut-être pas gagné le prix de l'album hip hop de l'année au
dernier gala de l'ADISQ. (décembre 2005)
½
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Courtney Love, America's Sweetheart
Voici le
très attendu 1er album solo de Courtney Love. Elle y travaillait depuis
longtemps, mais a eu beaucoup de difficulté à le terminer compte tenu de ses
nombreux problèmes de drogues et de ses démêlées avec la justice désormais
légendaires. Pour ce premier album sans le groupe Hole, elle a demandé les
services de Linda Perry (ex-4 Non Blondes) pour participer à l'écriture. On
constate également la présence de Bernie Taupin (scripteur de Elton John) qui a co-écrit
"Uncool" avec Love et Perry, et c'est certainement la pièce la plus introspective de l'album avec
"Never Gonna Be The Same" qui clôture le disque. Courtney a tout de même mis son grain de sel dans chacune des chansons, ce qui
fait que le son général de l'album n'est pas si différent de ce qu'elle a fait
par le passé avec Hole. Toujours la même guitare distortionnée à souhait avec
la voix criarde (souvent désagréable) de Courtney qui nous crache
littéralement ses textes au visage. En fait, America's Sweetheart aurait
très bien pu être un nouvel album de Hole, tout simplement. C'est un album
énergique et divertissant, qui ne transformera pas la face de la musique rock,
mais qui viendra satisfaire les amateurs de rock n' roll sale et brut qui ont
de la difficulté à se satisfaire ces dernières années avec de nombreux groupes
trop propres ou simplement ennuyants. C'est quand même un incontournable pour
les fans de Hole et de Courtney Love. Par contre, ceux qui ont toujours eu de
la difficulté avec son style et sa voix devraient simplement passer leur
chemin sans broncher. (critique principale de mai 2004)
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Made Of Koncentrate, Made
Of Koncentrate
Voici un groupe de la relève qui nous vient de Québec. Ils nous
présentent un ska rempli d'énergie qui capte l'attention dès la première
chanson, "Freak Inc. Society". En plus des influences ska/punk, on peut
deviner une forte influence métal à certains moments, surtout au niveau de la
voix. Le chanteur (Boud) nous crache par instants ses textes à la façon de
certains groupes de métal hardcore et c'est probablement le côté le plus
agressif de Made Of Koncentrate. À l'opposé, leur ska généralement accompagné
de cuivres est plutôt accessible et peut même se comparer avantageusement à
Vénus 3 si on fait abstraction de la voix. L'énergie du groupe, qui
transparaît sur l'album, doit certainement être impressionnante en spectacle
et si vous habitez la région de Québec, vous devriez surveiller leurs dates à
venir. Vous pourrez y entendre "Beauport Beach", l'excellente "Droogskin" (une de mes préférées qui est plutôt propice au défoulement collectif), sans oublier
"Prophylactics". Ce sont 9 titres (+ 2 versions différentes en
chansons cachées) qu'on retrouve sur ce premier album éponyme de 33 minutes
qui passe à la vitesse de l'éclair. En plus, la qualité des arrangements y est
particulièrement réussie pour un album indépendant. C'est donc un bien bon
premier enregistrement d'un groupe à surveiller, qui doit malheureusement
tenter de percer dans un marché québécois plutôt austère au bon rock
anglophone. (mars 2004)
New
Horizon
½
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Marie-Mai,
Inoxydable
Ça fait plus d’un an qu’on me demande ce que je pense de l’album de
Marie-Mai Bouchard, cette « diplômée » québécoise de Star Académie.
Donc, la voici mon opinion. Premièrement, malgré le côté énergique du
premier extrait, "Il faut que tu t’en ailles", je n’avais pas trop été
impressionné. J’avais le sentiment que ça sonnait faux et que Marie-Mai se
forçait pour montrer qu’elle était une vraie rockeuse. Par contre, avec
les extraits suivants, c’était un peu plus convaincant : "Tu t’en fous",
mais surtout "Encore une nuit" et l’excellente "Rien". Cette dernière est
de loin ma préférée sur laquelle Fred St-Gelais, son fidèle
acolyte, réalisateur de l'album et ex-Hépatite B, se déchaîne à la
guitare. On retrouve des pièces intéressantes comme "Take The Money" et
"Salaud!" (de Luc Plamondon) qu’elle reprend alors que c’est la
chanson qui l’avait fait se démarquer dans le cadre de Star Académie.
Pour le reste, il y a malheureusement plusieurs faiblesses qui ressemblent
à du remplissage ou à une tentative de plaire au public de la célèbre
télé-réalité. J’aurais bien aimé y entendre sa version de "Darlin’" de
Roch Voisine qu’elle avait si bien interprétée aux dernières Francofolies
de Montréal dans un spectacle que j’avais trouvé très inégal pour ce que
j’en avais vu. Au moins, la jeune chanteuse très talentueuse a le mérite
d’écrire tout ce qu’elle chante, en plus de nous l’offrir avec sa voix
puissante et sa personnalité unique.
Considérant tout ce qui lui a été imposé depuis son entrée à l’académie,
elle réussit tout de même à présenter un premier album sur lequel elle se
démarque. Elle a certainement un bel avenir devant elle et risque de durer
plus longtemps que la majorité des « star académiciens ». Pour nos cousins
français, veuillez noter que l'album de Marie-Mai sera disponible
chez-vous à compter du 13 mars 2006, question d'aller vous brasser un peu.
(février 2006)
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The Matches, E. Von
Dahl Killed The Locals
The Matches est un quatuor de pop punk de Oakland en Californie qui nous présente son premier album. Dans la lignée de Blink 182 et Sum 41, le groupe nous propose une musique très accrocheuse avec un grand potentiel commercial. On reconnaît d'ailleurs les influences de Blink 182 sur
"The Jack Slap Cheer", une des meilleures du CD avec "Sick Little Suicide". Sur
"Chain Me Free", on peut penser à Simple Plan, alors qu'avec "Borderline Creep", c'est Rancid qui nous vient en tête. Le principal inconvénient de l'album est que peu de titres en ressortent véritablement et que malgré plusieurs écoutes, il est difficile d'accrocher à E. Von Dahl Killed The Locals. On reconnaît pourtant rapidement l'énorme potentiel du groupe, mais il faudra probablement attendre le prochain album pour le voir vraiment éclore. Il s'agit tout de même d'un bon premier effort d'un groupe qui sera à surveiller dans les années à venir. (septembre 2004)
Epitaph
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Sarah McLachlan, Live Acoustic
EP
Suite au
succès de l'album Afterglow paru en 2003,
on a décidé de mettre sur le marché un mini-album de Sarah McLachlan enregistré en concert dans une version acoustique. On y trouve évidemment 2 chansons tirées de son plus récent album (le succès
"Fallen" et "Answer"),
mais aussi quelques-uns de ses classiques ("Building a Mystery", "Adia" et "Angel"). On retrouve donc 5 pièces totalisant un maigre 20 minutes, mais il
s'agit certainement d'une Sarah McLachlan à son mieux puisqu'elle nous montre
vraiment autant la qualité de sa voix que celle de ses compositions, sans
artifices. C'est un beau cadeau pour ses fans, mais si vous la connaissez un
peu moins, il serait préférable de vous procurer Afterglow
ou un autre de ses précédents albums. (juillet 2004)
Nettwerk
½
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Tom McRae, Just Like Blood
Tom McRae est un auteur/compositeur britannique qui nous offre son 2e album en carrière. De tendance rock adulte et folk, il est souvent comparé à Bob Dylan, mais on peut aussi faire un parallèle avec Rufus Wainwright, Elliott Smith, Ron Sexsmith et Leonard Cohen. Just Like Blood commence en force avec l'excellente
"A Day Like Today" dans laquelle on retrouve une très belle richesse musicale avec l'ajout de xylophone.
"You Only Disappear" poursuit également de belle façon, avant qu'un certain confort s'installe et qu'on perde peu à peu l'intérêt. Ses chansons, qui sont totalement axées sur les textes, deviennent passablement ennuyantes à la longue, puisqu'il les présente sur des mélodies plutôt banales et avec une voix complètement endormante. Bon, il est vrai que je ne suis pas un grand fan de chansons à textes, mais d'autres comme Wainwright et Smith réussissent à capter mon attention et à la conserver tout au long de l'album. La très belle atmosphère musicale créée sur la première pièce ne réapparaîtra jamais par la suite, malheureusement. Il y a bien un certain regain de vie aux 7e et 8e pièces ("Mermaid Blues" et
"Karaoke Soul", celle-ci contenant des orchestrations bien réussies) mais là, ce sont les textes qui laissent à désirer. Au moins, le boni au numéro 12,
"Walking 2 Hawaii", enregistrée lors d'une prestation dans une station de radio et incluant du violon, termine le tout sur une bonne note, même si elle est aussi endormante que la majorité de l'album. Malgré tout, c'est un album d'auteur qui est extrêmement bien produit et qui risque d'attirer l'attention des amateurs du genre. Mais si vous voulez découvrir Tom McRae, je crois que son 1er album (un album éponyme) serait un meilleur choix, car il aurait au moins l'avantage de présenter la fraîcheur du premier album. (novembre 2004)
Nettwerk
½
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David Mead,
Indiana
David
Mead est né à New York, mais a passé la majeure partie de sa vie à Nashville.
Avec Indiana, il nous présente son 3e album, un album encore une fois très
introspectif. Son son pop rock acoustique très adulte incorpore des éléments
de folk contemporain. On peut le comparer à Paul Simon, Leonard Cohen, Paul McCartney et Rufus Wainwright. C'est donc essentiellement une poésie
anglophone que nous propose David Mead sur un fond musical contenant souvent
une grande richesse musicale. N'étant pas un grand fan de chanson, l'univers
de Mead ne m'attirait pas tellement au premier abord, mais en écoutant
attentivement, j'ai pu accrocher à certaines de ses mélodies au même titre
qu'à un Rufus Wainwright par exemple. Pour ceux qui aimeraient
particulièrement les chansons à textes, vous serez certainement comblé avec
David Mead qui les interprète de très belle façon. Un album relaxant, à éviter
lorsque vous conduisez votre voiture, mais que vous apprécierez à la maison
devant un feu de foyer. (août 2004)
Nettwerk
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Jérôme Minière,
Chez Herri Kopter
Jérôme Minière fait partie de cette nouvelle génération de
musiciens québécois ouverts aux sons modernes et aux concepts totalement
originaux. Il nous présente déjà son 3e album après Jérôme
Minière présente Herri Kopter et Petit
cosmonaute parus respectivement en 2001 et en 2002 et tous deux
acclamés de la critique. Minière a créé un univers qui lui est propre et
présente non seulement des albums concepts, mais sa carrière est un concept en
soi. Le concept de Chez Herri Kopter présente une critique de notre
société de consommation avec des titres comme "If You Don't Buy You Die",
"Complainte d'un produit de l'imagination", "Un magasin qui n'existe pas",
"Writer
For Sale", etc., mais aussi avec la pochette, le livret (intitulé "Livret
du client" qui inclut même un questionnaire de satisfaction) et le site
web. Musicalement, Minière utilise différentes textures de musiques ambiantes
et sa richesse musicale est incomparable. Il utilise habilement
l'électronique, parfaitement mixée à de magnifiques arrangements de guitares
toujours très doux. On peut le comparer en partie à Dumas et à
Daniel Bélanger, mais il possède définitivement un style bien à lui. C'est
un excellent album qu'il nous présente ici, un album à écouter dans son
ensemble et qui ne comporte que très peu de faiblesses. Vous devez quand même
être friand de musique douce et ambiante. Il s'agit assurément du meilleur
album québécois francophone de 2004. (mars 2005)
La Tribu
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Modest Mouse, Good
News For People Who Love Bad News
Modest Mouse est un groupe de l'état de Washington qui nous
présente son 6e album en 10 ans de carrière, son plus populaire à ce jour. Le
groupe nous offre tout un éventail de contradictions avec un son à la fois pop
et alternatif, à la fois très accessible et complètement underground, à la
fois original et fortement inspiré de groupes comme Talking Heads, The
Flaming Lips et Tom Waits, à la fois américain et très près du brit
pop. C'est un heureux mélange de styles musicaux que nous propose Modest
Mouse, ce qui le rend plutôt indescriptible. Riche en sonorités, leur musique
intègre à l'occasion des cuivres qui sont généralement bien utilisés, sauf
dans l'intro qui est totalement insupportable. Le succès "Float On" fait
partie des pièces les plus rock et les plus accessibles de l'album et donne
une image plus ou moins réaliste du reste de l'ensemble qui est beaucoup plus
éclectique. L'album de 16 titres dure moins de 50 minutes et s'écoute à
merveille du début à la fin (en oubliant l'intro). Un bien bon album qui
figure parmi les meilleurs disques de rock américain parus en 2004. (janvier
2005)
½
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Alanis
Morissette, So-Called
Chaos
Voici le
4e album de l'ontarienne Alanis Morissette (6 si on inclus ses albums "dance"
qu'elle a elle-même reniés). J'avoue que depuis le méga-succès de Jagged
Little Pill en 1995, j'avais un peu de difficulté avec les albums d'Alanis,
trop longs, trop sombres et souvent ennuyants. Avec So-Called Chaos, elle
revient à la formule gagnante de Jagged Little Pill et c'est sans aucun
doute son meilleur album depuis ce temps. Moins tourmentée que sur ses deux
précédents albums, Alanis nous propose un disque rempli de fraîcheur et de
joie de vivre, ce qui constituait la principale force de son album
multi-platine de 95. Les 40 minutes de So-Called Chaos coulent avec une
telle fluidité que vous aurez immédiatement envie de le réécouter (une bien
belle amélioration par rapport aux 2 précédents). Évidemment, elle continue de
nous proposer une musique très pop et elle n'a plus l'originalité qu'on
pouvait retrouver sur Jagged Little Pill, mais les mélodies sont
particulièrement efficaces et sa voix continue de nous charmer. Dans le genre
pop rock radiophonique, Alanis demeure certainement une des meilleures. Ce
nouvel album, en plus de combler ses fans de la première heure, plaira
assurément à un très large public. Une valeur sûre! (août 2004)
½
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Nekromantix, Dead Girls Don't Cry
Nekromantix est un trio dannois dirigé par le chanteur et contrebassiste Kim
Nekroman. Même si le groupe existe depuis 15 ans, il demeure plutôt méconnu du
grand public. Le trio nous propose une musique rockabilly qui aurait fait de
la "coke" et qu'on appelle "psychobilly". C'est donc une version plus lourde
et plus rapide du rockabilly, qui n'a plus beaucoup à voir avec Brian Setzer et The Stray Cats. Dès l'intro,
"Black Wedding", on se doute que ce sera
sombre et lourd, ce qui se concrétise rapidement avec des influences punk
rock, mais aussi heavy metal par moments. La chanson-titre est probablement
une des plus accessibles de l'album, album qui plaira surtout à ceux qui
aiment écouter des trucs différents de la majorité. La principale force de Dead
Girls Don't Cry est qu'on n'y trouve que très peu de faiblesses et que les 13
pièces s'écoutent à merveille du début à la fin sans effort particulier. Ce 6e
album studio de Nekromantix est définitivement le meilleur album du groupe en
carrière, et même s'il ne connaîtra pas de succès commercial, il devrait
augmenter grandement le bassin de fans du groupe et du genre. Prenez note que
Kim Nekroman a participé en tant que guitariste du groupe Horrorpops à
l'album Hell Yeah également paru cette année.
(juin 2004)
Hellcat /
Epitaph
½
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N.E.R.D., Fly
Or Die
Pas facile de revenir avec un nouvel album après l'excellent In Search Of... paru il y a 2 ans. Pourtant, N.E.R.D. relève le défi avec succès. Encore considéré à tort comme un groupe hip hop, le trio nous propose encore une fois tout un amalgame de styles avec un peu plus de rock que sur le précédent. En plus du rock et du hip hop, vous entendrez du funk, du R&B, du soul, du pop et ce qui fait la beauté de la chose, c'est qu'ils réussissent à tout intégrer pour en faire un son qui leur est propre. On peut évidemment établir des parallèles avec les Black Eyed Peas et Outkast, les groupes hip hop les plus créatifs musicalement des dernières années, mais N.E.R.D. demeure dans une classe à part. Après tout, deux des membres du groupes sont eux-mêmes réalisateurs (sous le nom des Neptunes) et ils appliquent à leur musique ce qu'ils ne réussissent pas à aller chercher chez d'autres artistes. Les mélodies sont extrêmement efficaces tout au long de Fly
Or Die et vous aurez simplement envie de le recommencer une fois arrivé à la fin. Sans être supérieur à leur premier album, celui-ci vous comblera complètement. (novembre 2004)
½
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NOFX,
The Greatest Songs Ever Written
(By Us)
NOFX a été formé à Berkeley en Californie en 1983, et même si
le groupe n'a jamais vraiment connu de succès commercial, une compilation
devenait nécessaire pour fêter leurs 20 ans de carrière. Le groupe avait tout
de même réussi à sortir quelque peu de l'ombre dans les années 90 quand leurs
copains de Bad Religion et The Offspring ont réussi à profiter
de la nouvelle vague punk pour se faire connaître d'un public plus large. Mais
là s'arrête le succès. On retrouve donc sur The Greatest Songs Ever
Written (By Us) 26 de leurs meilleures chansons en carrière, même si la
majorité ne sont connues que de leurs fans. Toutes écrites par le chanteur et
bassiste Fat Mike, vous devriez quand même y reconnaître les classiques
"Bob", "Bottles To The Ground", "Party Enema", "Don't Call Me White" et
"It's
My Job To Keep Punk Rock Elite" (qui est utilisée depuis des années comme
thème de l'émission punk de Musique Plus 123 Punk à la
télévision québécoise). Malheureusement, aucun ordre particulier n'est
respecté sur l'album, même si on énumère la carrière de 21 ans du groupe année
par année à l'intérieur du livret, livret qui n'offre peut-être pas une bonne
biographie du groupe, mais présente tout de même un bon survol de leur
carrière. La 27e piste de l'album constitue une pièce inédite intitulée
"Wore Out The Soles Of My Party Boots". Finalement, les fans français seront
peut-être déçus de ne pas y entendre la reprise de Joe Dassin, "Les
Champs Élysées" que le groupe avait habilement repris en 1997. Même
si NOFX n'a pas pondu de grands albums au cours de toutes ces années, le
groupe punk rock, qui nous offre aussi parfois du ska, demeure tout de même un
incontournable de la scène punk californienne, faisant partie de la première
génération. Il s'agit donc ici d'une excellente façon de le découvrir.
(janvier 2005)
Epitaph
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Old Crow Medicine Show, O.C.M.S.
Old Crow
Medicine Show est un groupe américain entièrement acoustique qui nous offre
une musique folk aux inspirations country, blues et rockabilly. On peut
percevoir une certaine influence de Johnny Cash, Woody Guthrie et Willie
Nelson dans le son du groupe. Sur ce premier album éponyme, on retrouve
quelques pièces traditionnelles revisitées par le groupe ("Tell It To Me", "Poor Man",
"Tear It Down", "Hard To Love" et "CC Rider"), une reprise de Bob Dylan
réarrangée avec textes ajoutés ("Wagon Wheel"), ainsi que des pièces
originales du groupe. Le quintette nous propose le tout avec une énergie
remarquable. Les amateurs de musique traditionnelle qui n'ont que très peu de
nouveaux artistes intéressants à se mettre sous la dent seront ravis. Pour
ceux qui apprécient moins le genre (comme c'est mon cas), vous n'accrocherez
certainement pas à cet album qui ne propose rien de bien neuf, si ce n'est que
la qualité d'enregistrement dont bénéficient les artistes d'aujourd'hui
contrairement à ceux de l'époque. C'est purement une question de goût musical
ici. (juillet 2004)
Nettwerk
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Panurge, Throw Down The
Reins
Voici le
premier album d'un groupe de Vancouver qui nous présente un bien drôle de
mélange. Le trio nous propose une musique pop à la manière des années 60, avec
des éléments de folk et de funk, mais le tout saupoudré d'électronique. C'est
donc un mélange parfait entre la musique d'il y a 40 ans et celle
d'aujourd'hui. Une comparaison qui nous vient rapidement est Beck qui est
certainement une grande influence pour Panurge. Une fois cette comparaison
faite, il serait bien difficile d'en trouver d'autres. C'est donc un album
passablement original et créatif qui vous fera passer un bon moment. Le seul
élément que je déplore est qu'on ne retient pas grand' chose de l'album une
fois qu'il est terminé. Aucune pièce ne ressort vraiment et, même si c'est un
album essentiellement pop, peu de titres risquent de connaître de grands
succès à la radio. C'est tout de même un bon album qui devrait plaire aux fans
de Beck, à moins qu'ils crient au sacrilège... (juin 2004)
Nettwerk
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Papa Roach,
Getting Away With Murder
Après avoir trouvé très bon l'album Infest
et avoir trouvé profondément ennuyant Lovehatetragedy,
voilà que Papa Roach réussit à m'ennuyer encore plus avec Getting Away
With Murder. C'est que sur le précédent, on utilisait les éléments qui
avaient fait le succès de
Infest,
mais sans aucune émotion ni énergie et qu'il n'y avait que le succès "She
Loves Me Not" qui pouvait nous apporter un certain intérêt. Ici, même le
premier extrait "Getting Away With Murder" ne réussit pas à nous
accrocher avec sa ligne de basse à la Korn. Pour le reste, on essaie
encore très fort de nous convaincre, mais sans succès. Au début de la pièce
d'ouverture "Blood (Empty Promises)", on a l'impression que ça s'annonce
intéressant, mais le sentiment ne dure pas plus de 30 secondes. Sur "Take Me",
on se dit: "Bon enfin, quelque chose qui a du potentiel!". Mais après une
minute, on n'en peut plus. C'est que le groupe nous présente un métal sans
énergie avec du plagiat à gauche et à droite. La fraîcheur qu'on retrouvait
sur
Infest
et qui nous donnait le goût de le réécouter sans arrêt est complètement
disparue. Après la chanson-titre, il y a un certain regain d'énergie (mais
sans plus d'originalité) avec "Be Free", une pièce rythmée empruntée au
répertoire hard rock de la fin des années 80. "Done With You" peut
également vous porter à tendre l'oreille, mais après, plus rien. Le problème
est que même les pièces les plus intéressantes sont au fond bien ordinaires en
comparaison avec ce qui se fait de bon dans le genre. Linkin Park
demeure une option beaucoup plus intéressante que Papa Roach. (février 2005)
½
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Po' Girl, Vagabond Lullabies
Suite à la séparation temporaire (?) de The Be Good Tanyas en 2003, la canadienne Trish Klein a décidé de former le duo Po' Girl avec Allison Russell. Après un premier album éponyme à l'été de 2003, elles allaient être rejointes plus tard par Diona Davies avec qui elles allaient enregistrer Vagabond Lullabies. Très comparable à The Be Good Tanyas, Po' Girl nous offre un mélange de folk moderne et de country avec des éléments de blues et de jazz. Leur son est essentiellement acoustique et intègre de nombreux instruments qui donnent une excellente richesse musicale. Sur Vagabond Lullabies, on peut entendre, en plus de la guitare acoustique, du banjo, de l'harmonica, de la clarinette, de l'orgue Hammond, du piano, de la guitare slide, etc. Avec leur son doux et leurs excellentes compositions, les filles éblouiront certainement plusieurs amateurs du genre, puisqu'il s'agit d'un album rempli de belles qualités artistiques, même s'il serait inférieur à leur précédent album selon les experts. À part quelques faiblesses et une certaine uniformité qui peut déranger lors des premières écoutes, Po' Girl nous offre un album bien solide aux arrangements et aux harmonies hors du commun. Avis aux fans de folk contemporain et aux admirateurs de The Be Good Tanyas: il vous faut cet album!
(décembre 2004)
Nettwerk
½
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Pulley, Matters
Pulley est un groupe punk rock du sud de la Californie qui nous présente son 5e album avec Matters. N'ayant pas entendu les enregistrements précédents du groupe, je ne suis pas en mesure de comparer, mais les connaisseurs parlent de possiblement leur meilleur disque à ce jour. Pour ma part, je peux dire que je l'aime de plus en plus avec les nouvelles écoutes que j'en fais. Avec les 2 premières pièces ("A Bad Reputation" et
"Blindfold"), on pourrait croire qu'on entend un nouveau groupe pop/punk à la Blink 182. Mais, au fur et à mesure que l'album avance, c'est avec Bad Religion qu'on en vient à comparer le groupe qui est particulièrement énergique. Les harmonies vocales, dirigées par le chanteur Scott Radinsky (qui en passant est un ex-lanceur de baseball des Dodgers de Los Angeles), sont spécialement réussies et la réalisation de Matt Hyde (Slayer, No Doubt, Fu Manchu) est tout à fait grandiose (on est bien loin du son garage si à la mode depuis quelques années. Le son me rappelle d'autres groupes punk californiens comme Lit, mais je préfère de loin les compositions de Pulley. Un bon album de punk californien que devraient apprécier les amateurs du genre. (octobre 2004)
Epitaph
½
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The Reputation,
To Force A Fate
The
Reputation est un groupe indie rock de Chicago qui en est à son 2e album en
carrière, le 1er sur Lookout Records. Ils ont un son rock alternatif avec un
inévitable côté pop, grâce essentiellement à la voix magnifique de Elizabeth Elmore. Leur potentiel commercial est immense et si la revue Rolling Stone en
a parlé comme d'un groupe à surveiller, je peux vous confirmer qu'avec To
Force a Fate, le succès est assuré. Ils ont réalisé l'album eux-mêmes, mais
il a été mixé par Mike Hagler qui a travaillé entre autres avec Billy Bragg, Wilco et The New Pornographers. Le résultat est extrêmement convaincant! Pour
le jeu des comparaisons, j'ai passablement de difficultés à en faire
puisqu'ils nous présentent une musique totalement originale. Le communiqué de
presse mentionnait les noms de The Sundays, Squeeze et Ben Folds. Peut-être,
mais j'y ajouterais quelques éléments de Belle and Sebastian, Sarah McLachlan
et des Pixies. En fait, ils ressemblent à The Reputation, point à la ligne.
Ils marient autant le rock américain que britannique et apportent un vent
frais plus qu'intéressant. Même si 2004 est encore bien jeune, il s'agit du
meilleur album que j'ai eu l'occasion d'entendre depuis le début de l'année.
Définitivement un groupe à surveiller de près! (mai 2004)
Lookout!
½
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Scissor Sisters, Scissor Sisters
Voici peut-être un des groupes les plus originaux à faire son apparition cette année. Scissor Sisters est une formation new yorkaise qui nous offre un mélange total de styles allant du disco au rock en passant par le pop et le techno. Le groupe est surtout reconnu pour sa version disco très originale de
"Comfortably Numb" de Pink Floyd avec une voix qui nous rappelle les Bee Gees. Au début de
"Laura", on pense à Moby, alors qu'avec "Take Your Mama", c'est Elton John qui nous vient en tête. En certains moments, on pense à David Bowie, aux B-52's ou à Duran Duran, mais
en aucun cas c'est ennuyant. Chacune des 12 pièces de l'album est intéressante et divertissante, même pour ceux qui aiment plus ou moins la musique dansante plutôt légère (parce que c'est quand même ce qu'on retrouve au coeur de cet album). Un très bon album d'un groupe à découvrir. Il se retrouvera probablement dans mon top 20 de l'année. (octobre 2004)
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Simple Plan, Still Not Getting Any...
(CD + DVD)
Après un premier album vendu à plusieurs millions d'exemplaires à travers le monde, No Pads, No Helmets... Just Balls, le quintet pop/punk montréalais Simple Plan avait un défi de taille avec son 2e album. Les gars ont donc demandé les services de Bob Rock pour le réaliser pensant possiblement se donner un peu plus de crédibilité. Par contre, après avoir entendu un grand nombre d'albums réalisés par Rock dans le passé qui avaient totalement perdu leur âme sous une surproduction inutile, mes craintes étaient immenses avant l'écoute de Still Not Getting Any.... Mais, malgré quelques ballades totalement insipides qui plairont certainement aux jeunes filles pré-pubères, on retrouve à nouveau leur énergie du début ajoutée à une expérience de 2 ans en tournée mondiale. Bon, on parle encore d'un rock très pop et accrocheur qui n'a plus grand chose à voir avec le punk, mais dans le genre, ils battent un grand nombre de groupes californiens depuis quelques années, eux qui ont pourtant inventé le genre. C'est certain qu'on ne retrouve plus la fraîcheur du premier album et que quelques ballades sont vraiment de trop, ce qui le rend légèrement inférieur, mais on retrouve tout de même de bien bonnes chansons qui plairont certainement à plusieurs ados de votre entourage (et qui joueront possiblement dans plusieurs films d'ados des 2 prochaines années). Ne vous fiez surtout pas au premier extrait,
"Welcome To My Life", qui fait partie des moins intéressantes de l'ensemble. Un DVD est offert en boni et il s'agit d'un disque réversible avec CD d'un côté et DVD de l'autre, une première au Canada mais ce sera bientôt la norme. Une autre version est également disponible avec 2 disques distincts pour le CD et le DVD, puis on retrouve 2 éditions limitées avec des pochettes différentes, donc magasinez bien votre version préférée...
(critique principale de décembre 2004)
½
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Slipknot,
Vol.3: (Subliminal Verses)
Après l'excellent album éponyme de Slipknot en 1999 (qui était en fait leur deuxième), le groupe a su nous épater à nouveau en 2001 avec Iowa, un album qui rivalisait avec le fameux Toxicity de System of a Down au sommet du heavy metal. Trois ans plus tard, les attentes devenaient donc particulièrement grandes pour le nouvel album de cette bande de Des Moines, Iowa et le résultat est encore une fois plutôt impressionnant.
Vol.3: (Subliminal Verses) a même des chances de figurer seul au sommet du métal en 2004. Ces individus bizarres, toujours masqués et en habits de travailleurs d'usine lorsqu'ils sont sur scène, possèdent une énergie créative particulièrement remarquable. Il y en a eu des groupes de métal hardcore par le passé et dieu sait que c'est un style dans lequel il est facile de tomber dans la monotonie en tentant uniquement d'être le plus agressif possible en utilisant des sons trop souvent entendus depuis 25 ans. Donc, de pouvoir conserver une telle originalité tout en demeurant particulièrement agressifs relève de l'exploit. Parce que de l'agressivité, il y en a à revendre encore une fois sur ce nouvel album. La partie rythmique mettra assurément à l'épreuve votre chaîne stéréo qui risque de sautiller dans votre salon si vous osez monter le volume un peu trop. Et je ne parle même pas de vos voisins qui commenceront à vous haïr le jour où vous achèterez cet album. Malgré toutes les pièces déchaînées, on retrouve tout de même une ballade à la 6e piste en
"Circle" ainsi qu'à la 11e avec la 2e partie de "Vermilion", ballades qui me rappellent un peu trop le mauvais tournant qu'à pris Incubus il y a quelques années alors que le groupe représentait la très bonne relève métal avant de s'écrouler complètement au niveau créatif (pour les ventes d'album, c'est autre chose). Selon moi, "ballades" et "heavy metal" ne vont pas ensemble et je ne comprends toujours pas le but de casser le rythme d'un album métal de la sorte. Qui est-ce qui a le goût d'écouter des ballades et qui pense à mettre un album de Slipknot dans son lecteur? Ça va pour l'intro et la conclusion, mais s'ils ont tant le goût de faire des ballades acoustiques, qu'ils lancent un projet parallèle et enregistrent une douzaine de celles-ci et nous les classeront dans la catégorie folk. En attendant, je ne crois pas que beaucoup d'amateurs de Slipknot soient très enchantés de ces inclusions, mais bon, on peut bien leur pardonner ces deux erreurs. Ces ballades passablement monotones ne servent en fait que de pauses avant une suite complètement éclatée et vous serez content d'avoir pu reprendre votre souffle. Même si le premier extrait de l'album,
"Duality", est une excellente pièce (et certainement la plus commerciale de l'ensemble), d'autres morceaux vous captiveront tout autant ("The Blister Exists",
"Three Nil", "Pulse of the Maggots" et la très accessible "Before I Forget"). Slipknot vous rappellera évidemment System of a Down et les bonnes années de Incubus, mais vous vous remémorerez aussi des classiques du métal hardcore dont Slayer et quelques soupçons des débuts de Metallica. L'album de 14 pièces et d'une durée de 60 minutes ne devrait pas vous laisser indifférent, puisque c'est un excellent album qui devrait figurer dans mon top 20 de l'année. (critique principale de septembre 2004)
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Elliott Smith, From A Basement On The
Hill
Elliott Smith s'est enlevé la vie le 21 octobre 2003 alors qu'il travaillait à l'enregistrement de cet album depuis plusieurs années, son précédent remontant à 2000. C'est un enregistrement qui semble avoir été particulièrement pénible si on tient compte du nombre de réalisateurs qui ont été impliqués et dont le matériel a pratiquement tout été rejeté par Smith. David McConnell serait celui à avoir enregistré le plus de chansons sur l'album, alors qu'il était convaincu qu'il tenait entre les mains le prochain
White Album des Beatles. Après le suicide de Smith, ce sont sa famille et ses amis qui ont vu à ce que l'album soit terminé et mis sur le marché. From A Basement On The
Hill, son 6e album, serait bien différent de ce que souhaitaient Smith et McConnell selon ce dernier qui affirme que Smith désirait un son sale et brut. On retrouve plutôt des arrangements propres et léchés, tout en demeurant légers et nostalgiques, un excellent choix selon moi. La voix douce et triste de Smith, qui nous offre quelques textes passablement sombres prémonitoires de son suicide, nous présente tout de même plusieurs chansons joyeuses et mélodiques qui ne sont pas sans nous rappeler les bonnes années des Beatles. Reconnu comme un chanteur folk punk, il nous présente plutôt un côté folk pop sur cet album posthume, une influence qui est toutefois encore puisée directement dans les années 60. Les 58 minutes de l'album, réparties sur 15 titres, se dégustent doucement et sont de plus en plus délicieuses après quelques écoutes. Ne connaissant aucun de ses albums précédents, je ne pourrais pas faire de comparaisons. Sauf que s'il ne s'agit pas de son meilleur enregistrement en carrière, qu'on m'apporte les autres... (novembre 2004)
Anti- /
Epitaph
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The Snake The Cross The Crown,
Mander Salis
The Snake The Cross The Crown est un jeune groupe originaire de l'Alabama, maintenant établi à Santa Barbara en Californie. En lisant "jeune groupe" et "Californie" vous pensez certainement à un nouveau groupe pop punk comme il y en a déjà trop, mais il n'en est rien. Il s'agit plutôt d'un groupe extrêmement mature nous offrant une musique rock introspective bien construite et très originale. Leur côté atmosphérique n'est pas sans nous rappeler les britanniques de Radiohead, Coldplay et Travis. On peut aussi noter quelques ressemblances avec les américains de Guided By Voices et ils ont également un côté plus folk par moments lors de pièces acoustiques ("A Brief Intermission", etc.).
Mander Salis est un album qu'on aime dès la première fois, mais qui nous accroche totalement après quelques écoutes, ce qui fait qu'on ne peut plus s'en passer. L'album est bien balancé, varié, ne contient aucune faiblesse et s'écoute dans des circonstances diverses. J'espère qu'ils pourront bénéficier d'un support promotionnel adéquat pour que le grand public ait une chance de les découvrir dans les prochains mois, parce que pour ma part, il s'agit d'une des plus belles découvertes que j'ai faites depuis le début de l'année. Définitivement un nom à retenir! (septembre 2004)
Equal Vision
½
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Gwen Stefani, Love.Angel.Music.Baby.
Après avoir connu le
succès avec le groupe No Doubt, tout en réussissant à faire connaître
son propre nom, Gwen Stefani décide enfin de nous présenter un album solo.
Love.Angel.Music.Baby. n'a que très peu d'aspects de No Doubt si ce
n'est le côté rock de quelques pièces dont "Danger Zone" et le premier
extrait "What You Waiting For?", une pièce particulièrement énergique qui
a déjà été remixée par de nombreux DJ. Pour le reste, la belle blonde
nous propose plutôt une musique pop et R&B très actuelle. On peut la comparer
par moments à Beyonce Knowles, à Eve et à une version améliorée
de Britney Spears. On peut évidemment y entendre aussi des influences
de Madonna qui semble avoir eu beaucoup d'importance pour Gwen (comme
sur "Serious" par exemple). L'électronique est parfois utilisée et de
bien belle façon, comme par exemple sur "Bubble Pop Electric" et "Long
Way To Go". Le deuxième extrait, "Rich Girl", est aussi
particulièrement réussi. On retrouve de nombreux collaborateurs à l'album
comme Dr. Dre, The Neptunes, Linda Perry (ex-Four Non
Blondes et collaboratrice de Courtney Love sur son album solo),
Andre 3000 (de Outkast), son ex-amoureux et collègue dans No
Doubt Tony Kanal, etc. Sur ce premier album, Gwen Stefani explore
différents horizons de la musique pop, explorations qui ne plairont
probablement pas beaucoup aux inconditionnels de No Doubt et aux gens
anti-pop. Par contre, elle vient jouer solidement du coude dans la catégorie,
autant pour les radios que pour les clubs, même si on y retrouve quelques
pièces un peu moins fortes. C'est un album pop bonbon, d'accord. Mais, c'est
possiblement le meilleur album pop de 2004. Un incontournable pour les
amateurs du genre et un album divertissant à souhait! (critique principale de
février 2005)
½
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Steriogram,
Schmack!
Schmack! est le premier album du quintet de
Nouvelle-Zélande Steriogram. Le groupe nous offre un son rock aux influences
parfois punk, parfois métal et parfois hip hop, même si le groupe ne peut être
classé officiellement dans aucune de ces catégories. Un mélange
particulièrement intéressant, intégrant d'excellentes mélodies accrocheuses,
qui plaira surtout aux jeunes amateurs de rock dû à sa légèreté. Jamais
ennuyante, la musique de Steriogram vous propose un divertissement assuré
pendant les 36 minutes de l'album réparties sur 12 titres. On peut avancer
quelques comparaisons avec Sum 41, 311, Sublime, Red
Hot Chili Peppers, Weezer et Sugar Ray, mais le mieux sera
assurément d'écouter leur musique pour vous en faire une réelle opinion compte
tenu de leur son unique. On a pu entendre abondamment "Walkie Talkie Man"
dans une publicité télévisée et vous la reconnaîtrez immédiatement par son
rythme effréné. Les succès "White Trash", "Road Trip" et "Was The
Day" risquent également de vous rappeler quelque chose puisqu'ils ont jouer
passablement dans certaines stations de radio rock alternatives.
Malheureusement, malgré leur grand potentiel pop, les gars de Steriogram
devront se rendre à l'évidence qu'ils ne pourront percer les grandes radios
commerciales en ces années ou le rock manque de place au détriment d'autres
styles bénéficiant d'une couverture médiatique trop grande. En conclusion,
avec Schmack!, Steriogram constitue un choix plus qu'intéressant dans
le monde du rock pour ados. (janvier 2005)
½
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Sum 41,
Chuck
Chuck est le 4e album du groupe punk canadien Sum 41
et on lui a donné ce titre en l'honneur d'un travailleur des Nations Unies qui
leur a sauvé la vie au Congo, alors que le groupe s'est retrouvé en plein
milieu d'un conflit pendant le tournage d'un documentaire. Le groupe, qui a
toujours aimé intégré des éléments de métal à sa musique, va encore plus loin
avec plusieurs pièces métal. On y retrouve quand même quelques ballades, mais
pour ce qui est du punk, il est définitivement moins présent dans leur
musique. On peut maintenant plus facilement les comparer à Linkin Park
(sans le hip hop de celui-ci) et au côté le plus lourd de Hoobastank
qu'à leurs collègues canadiens de Simple Plan, sauf peut-être sur "Some Say". En fait, ils ont réussi à se construire un son bien à eux. Sur
le premier extrait "We're All To Blame" on peut entendre un son de
guitare comparable au thrash metal du début des années 90, alors que le groupe
passe rapidement d'une atmosphère à l'autre. Quant à "The Bitter End",
elle nous rappelle les bonnes années d'Anthrax. "Open Your Eyes"
est une des rares à nous rappeler les moments passés plus punks du groupe. Ce
qui est toujours plaisant avec Sum 41 c'est de voir à quel point ils sont
habiles à se servir de sons tant utilisés dans le passé et à en fabriquer un
style qui leur est propre, tout en demeurant énergiques et efficaces. Encore
une fois, ils nous offrent un album court qui plaira assurément à leurs fans,
même s'il peut faire hésiter le grand public. Un album solide. (février 2005)
½
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Tiësto,
Parade Of The Athletes
Si vous avez regardé la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d'Athènes cet été, vous avez vu pour la première fois un DJ animer l'entrée des athlètes. Il s'agissait du DJ hollandais mondialement réputé Tiësto, possiblement le meilleur DJ au monde en ce moment. Il avait reçu comme mandat de présenter des compositions personnelles inspirées des Jeux Olympiques et, à part quelques-uns de ses classiques et le fameux
"Adagio For Strings" de Samuel Barber (qui fait un lien magnifique entre les
Jeux classiques et modernes), nous n'avons entendu que de nouvelles compositions parfaitement adaptées à l'atmosphère des Jeux. C'est la version studio de ces pièces qui nous est offerte ici et les 12 pièces sont toutes magnifiquement mixées, comme à son habitude, pour une durée de 72 minutes. C'est évidemment très dansant, parfait pour les clubs, mais on y sent tout de même bien l'atmosphère des Jeux Olympiques modernes. Avec des titres comme
"Heroes", "Ancient History", "Athena", "Olympic Flame" et "Victorious", en plus du titre de l'album, "Parade Of The Athletes", il est plutôt difficile d'oublier les circonstances dans lesquels cet album a été composé. Par contre, sur un plancher de danse, vous ne devriez plus y penser. On retrouve aussi un remix par DJ Montana de
"Breda 8pm", précédemment parue en 2001 sur l'album In My Memory de Tiësto, et qui est une très grande réussite, une de mes préférées. C'est certainement un des bons albums techno de l'année et un des meilleurs albums de Tiësto que j'ai pu entendre, avec une ligne directrice solide et une belle variété. Par contre, est-ce que ce sera encore pertinent dans quelques années lorsque les Jeux Olympiques de 2004 seront plus loin dans nos souvenirs?
(décembre 2004)
Nettwerk
½
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Tiger Army, III: Ghost
Tigers Rise
Ces
californiens du sud nous présentent leur 3e album, nous offrant à nouveau leur psychobilly énergique. Cette version accélérée et plus lourde du rockabilly
nous est présentée par Tiger Army d'une façon qui nous rappelle Reverend
Horton Heat avec qui ils ont d'ailleurs déjà donné des spectacles. On peut
évidemment aussi établir un parallèle avec les groupes danois Nekromantix et
HorrorPops. La principale différence avec les autres groupes du genre est que
Tiger Army compose d'excellentes chansons aux mélodies accrocheuses qui pourraient sans problème jouer dans n'importe quelle radio qui oserait un peu ("Wander Alone" entre autres).
En plus, le chanteur Nick 13 possède d'excellentes qualités vocales. Le son de Tiger Army se dissocie donc de plus en plus de la musique punk, ce qui peut
attirer un public un peu plus large, assoiffé de sons rock différents. Je n'ai
pas entendu leurs 2 précédents albums, mais plusieurs experts s'entendent pour
dire qu'il s'agit de l'album le plus solide du groupe jusqu'à maintenant. Si
vous aimez le genre ou si vous avez une certaine ouverture d'esprit dans le
rock, vous serez certainement intéressé par ce nouvel album de Tiger Army.
(août 2004)
Hellcat /
Epitaph
½
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U2, How To Dismantle An Atomic Bomb
(CD + DVD)
Suite au retour
extrêmement efficace de U2 il y a quatre ans avec l'excellent All
That You Can't Leave Behind, le meilleur album de l'année 2000, le
groupe avait fort à faire sur How To Dismantle An Atomic Bomb pour
nous convaincre qu'il représentait toujours le meilleur groupe rock au monde.
Mais, c'est mission accomplie! Alors que sur le précédent enregistrement ils
nous offraient un son qui se rapprochait un peu plus de leur style des années
80, les gars poursuivent sur cette lancée et semblent avoir totalement oublié
leurs expérimentations techno des années 90. J'étais loin d'être convaincu
lorsque "Vertigo" a commencé à jouer à la radio, malgré un son rock pur
que j'apprécie habituellement. Et, les premières écoutes de l'album m'ont
légèrement laissé sur mon appétit. C'est qu'on fait facilement référence à
leurs meilleurs albums des années 80 (War, The
Unforgettable Fire, The
Joshua Tree) avec le même type de compositions et d'arrangements et
le retour de Steve Lillywhite à la réalisation qui a travaillé avec le
groupe au début des années 80. On peut donc sentir un certain conservatisme en
se tournant plus vers le passé que vers l'avenir, ce que le groupe a toujours
su éviter jusque là. Mais, ici s'arrête le négatif puisque, sans nous faire
oublier All
That You Can't Leave Behind, ce nouvel album de U2 est
particulièrement solide et s'écoute d'un bloc. Mélodies efficaces,
compositions rock de qualité et des arrangements hors du commun caractérisent
encore une fois ce 11e album studio de U2 en 25 ans de carrière sur disque.
Même si lors des premières écoutes vous trouverez l'ensemble plutôt uniforme,
vous aimerez chacune des pièces après un certain temps et n'y trouverez aucune
faiblesse. Il ne lui manque que la petite étincelle pour lui permettre
d'égaler le précédent et contrairement à beaucoup d'autres artistes, le groupe
pourra partir en tournée avec un produit de qualité sous le bras pour fêter
ses 25 ans, plutôt que de n'avoir que de vieux succès à présenter. Trois
versions de l'album sont disponibles: CD, CD + DVD et CD + DVD + livre. Je
vous suggère fortement d'investir 1 ou 2$ de plus pour la version avec DVD
(c'est beaucoup plus pour celle avec le livre), parce que vous y trouverez des
bonis particulièrement intéressants: un documentaire de 20 minutes où on y
découvre la création de 3 pièces de l'album dont l'excellente "Sometimes You
Can't Make It On Your Own" (un succès assuré) et 5 vidéoclips (2 versions
de "Sometimes...", "Crumbs From Your Table" et 2 versions de "Vertigo"). (critique principale de janvier 2005)
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US Roughnecks, Twenty
Bucks and Two Black Eyes
US
Roughnecks est peut-être le seul vrai groupe américain nous présentant encore
du bon vieux punk hardcore. Ils nous présentent ici leur tout premier album, Twenty
Bucks and Two Black Eyes, un album sans compromis et extrêmement énergique.
Les sujets traités sont essentiellement les problèmes qu'a eu à vivre le
chanteur et leader Mike Hennessey dans sa jeunesse. Il nous crache le tout
avec sa voix gutturale, ce qui est probablement le point le plus négatif de
l'album. Par moments, on a l'impression d'entendre un chanteur de "death metal",
ce qui ne cadre pas toujours avec la musique, surtout sur les pièces purement
rock n' roll ("Saturday", "Short Haired Rock n' Roll", etc.). Une fois cet
élément négatif digéré, l'album est quand même très bon et il devrait plaire à
ceux qui s'ennuient des Dead Kennedys ou des bonnes années des Misfits, ainsi
qu'à ceux qui trouvent que la musique punk rock est devenue un peu trop pop
bonbon de nos jours. (août 2004)
Hellcat /
Epitaph
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Vaux, Plague
Music
Formé en 1997 sous le nom de Eiffel, le groupe de Denver au Colorado a dû changer de nom pour Vaux en 2000 pour des raisons légales. Ils nous présentent un mélange de punk et de métal inspiré du grunge du début des années 90. On y trouve en effet quelques éléments du côté le plus débridé de
Nirvana, Helmet et Faith No More. Plague
Music est un mini-album de 5 pièces qui dure 16 minutes et demie. Il vous permettra de découvrir le groupe et son son particulier et varié, ce qui vous donnera peut-être le goût de vous procurer leur album précédent, There Must Be Some Way To Stop Them, et d'attendre impatiemment ceux à venir. Personnellement, je suis resté un peu sur mon appétit, même si j'ai trouvé leur son intéressant. Un album complet m'en donnerait certainement une meilleure opinion. Les amateurs de musique qui brasse en auront tout de même plein les oreilles.
(décembre 2004)
Equal Vision
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Velvet Revolver, Contraband
Depuis le temps qu'on entendait parler de Velvet Revolver qui faisait des ravages en tournée en Californie, voici enfin leur premier album. Il s'agit d'un groupe formé par la majorité des membres de Guns N' Roses (Slash, Duff McKagan et Matt Sorum)
qui ont décidé de former un nouveau groupe en demandant les services de Scott Weiland de Stone Temple Pilots. Le résultat est passablement près du Guns N' Roses des débuts, même s'il y manque la voix très caractéristique de Axl. On y retrouve peu de chansons de qualité supérieure qui ont la possibilité de se démarquer de l'ensemble plutôt uniforme, ce qui en fait un album de hard rock honnête, mais sans plus. Comme tout bon album de hard rock qui se respecte, on a droit aux ballades habituelles en
"Fall To Pieces", qui a bénéficié de passablement de couverture radio pendant l'été, en plus de
"You Got No Right" et "Loving The Alien". Si vous aimez le premier extrait de l'album,
"Slither", vous devriez aimer le reste qui s'en apparente passablement avec un son rock rythmé dans la plus pure tradition des années 80. Rien de renversant, mais tout de même un bon divertissement... (octobre 2004)
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The Vines, Winning Days
C'est le
temps d'un 2e album pour le quatuor australien The Vines qui a connu beaucoup
de succès avec son premier essai, Highly Evolved, et plus particulièrement
grâce au méga-succès "Get Free". Personnellement, je n'avais pas été aussi
renversé que d'autres critiques par ce premier album, car je le trouvais
plutôt inégal. Mais attention: il se retrouve tout de même dans mon
top 20 de 2002! Avec Winning Days, titre
évocateur de leur fulgurant début de carrière, ils nous représentent
essentiellement les mêmes éléments que sur le précédent. L'album de moins de
40 minutes peut donc sentir le réchauffé par moments, et c'est probablement ce
qui justifie les moins bonnes critiques en général. Les mélodies sont toujours
aussi accrocheuses comme on peut s'en rendre compte sur le premier extrait "Ride",
"Animal Machine", ainsi que sur l'excellente "TV Pro". Le principal
problème avec "Ride", même si elle est bien bonne, c'est qu'on l'ait vendue si
rapidement à Apple pour une publicité télévisée, ce qui provoque un
écoeurement généralisé beaucoup trop prématuré. Je déplore encore une fois la
présence de plusieurs ballades voulant saisir l'atmosphère de Radiohead, mais sans grands résultats ("Autumn Shade II",
"Amnesia" et la chanson-titre). Et,
dans les pièces les plus rock, c'est avec Nirvana qu'on fait trop facilement
le lien comme sur "Animal Machine" et "She's Got Something To Say To Me". Ce
n'est donc pas un album d'une originalité à toute épreuve et qui
révolutionnera le rock contemporain, mais c'est tout de même un bon album qui
s'écoute bien, un bon divertissement. (critique principale de juin 2004)
½
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The Von Bondies, Pawn Shoppe Heart
The Von Bondies est un groupe de Détroit, protégé des White Stripes puisque ce sont eux qui leur ont donné leur première chance en leur offrant la première partie de leurs spectacles, en plus que Jack White ait réalisé le premier album du groupe, Lack Of Communication, lancé en 2001. Par ailleurs, le quatuor n'a que très peu de ressemblances musicales avec le duo minimaliste. On les catégorise évidemment dans la même nouvelle vague garage que The Strokes, The Hives et compagnie, mais ils ont un son parfois un peu plus pop, parfois un peu plus rock n' roll, parfois un peu plus blues et parfois un peu plus "heavy". Ils m'ont rappelé par moments les
Rolling Stones des années 70, The Cult (surtout la voix du chanteur Jason Stollsteimer qui joue aussi de la guitare en plus d'écrire toutes les chansons),
Led Zeppelin, The Breeders ("Not That Social" avec une des 2 filles qui chante) et même
The Doors, l'orgue en moins ("Maireed" et
"Right Of Way"). C'est donc un groupe passablement original si on en juge par le problème des comparaisons qu'il nous pose. Les Von Bondies nous présentent une musique alternative énergique et extrêmement variée. Jamais ennuyante, cette musique vous transportera sans problèmes à travers les 41 minutes que dure l'album. Une excellente découverte qui risque fort de trouver une place quelque part dans mon top 20 de 2004.
(décembre 2004)
½
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Rufus Wainwright,
Want Two
Voici le successeur de Want
One, l’excellent album de Rufus Wainwright lancé en 2003. Tout en
étant la suite logique du précédent, l’album va un peu plus loin en
utilisant plus d’éléments classiques et introspectifs. Il y a bien encore
quelques pièces pop dans le style habituel de Wainwright ("The One You
Love", "Crumb By Crumb", etc.), mais vous trouverez un gars qui fouille
un peu plus dans son âme et ses émotions sur des sérénades déchirantes,
voire parfois ennuyantes ("Peach Trees", "The Art Teacher", etc.). L’ouverture de l’album,
"Agnus
Dei",
est totalement interminable et nous rend plutôt nerveux pour la suite du disque. Là où
Want
One m’avait conquis, Want Two m’a plutôt déçu en me
forçant à précipiter la fin de certaines pièces. Je pense que Wainwright
commence à se prendre un peu trop au sérieux, ce qui est plutôt inquiétant
pour le futur. On parle quand même d’un bon album et certains prétendent
même qu’il est meilleur que le précédent, ce qui est sûrement une question
de goût. Ses fans y trouveront certainement suffisamment d’éléments
positifs pour continuer de le suivre sans se poser de questions. Et,
Wainwright demeure toujours au-dessus de la moyenne des artistes en vogue
en ce moment avec une créativité débordante et du talent à revendre. Mais,
il devra légèrement réajuster le tir au prochain essai pour pouvoir
conserver son public qui n’est pas nécessairement amateur de classique.
(avril 2005)
½
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Tom Waits,
Real Gone
On pourra dire
qu'au cours des 30 dernières années, un des artistes qui est demeuré le
plus intègre est Tom Waits. Il n'a jamais tenté de suivre aucun courant
musical et nous a toujours présenté une musique particulièrement
éclectique. Sur Real Gone, il va encore plus loin dans son
univers bien à lui en nous offrant un album qui revient totalement à la
base de la musique sans aucune fioriture. Même les claviers sont
totalement disparus et il ne reste que l'utilisation occasionnelle d'une
table tournante pour nous rappeler qu'on est au 21e siècle. Parfois blues,
parfois folk, parfois country, mais toujours bien sale, Real Gone
aurait pu avoir été enregistré il y a 40 ou 50 ans par un vieux bluesman
du sud des États-Unis, par un Frank Zappa, par un Bob Dylan
ou par un Johnny Cash. Au début de l'album, avec "Top Of The Hill",
je n'étais pas trop sûr que j'allais apprécier, mais il se reprend bien
par la suite avec l'excellente "Hoist That Rag" et la pièce de plus
de 10 minutes "Sins Of My Father". Par la suite, il y aura bien
quelques pièces un peu moins fortes, mais elles ne viendront pas briser la
qualité de l'ensemble qui dure quand même 72 minutes. On y retrouve
quelques rythmes latins et africains, aucune batterie, aucun piano, une
ballade romantique ("Dead And Lovely") et une chanson politique ("Day
After Tomorrow"), un peu de tout quoi... On peut noter la
présence du bassiste Les Claypool (ex-Primus) sur 3 titres
de l'album. Sans être un des meilleurs albums de Waits, il s'agit tout de
même d'un bien bon album qui devrait plaire à ses fans fidèles ainsi
qu'aux amateurs de musique originale et éclatée qui ne souffre pas de
surproduction. (mars 2005)
Anti- /
Epitaph
½
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Wilco,
A Ghost Is Born
Voici la suite très attendue de l'excellent Yankee Hotel Foxtrot paru en 2002 et que j'avais adoré. Encore une fois, le groupe semble avoir laissé de côté le country qu'il incluait invariablement sur ses premiers albums. En fait, A Ghost Is
Born ressemble en plusieurs points à son prédécesseur avec un son alternatif doux et sombre (très britannique) et un côté folk (plus américain). La principale différence est que le groupe ose expérimenter un peu plus en étirant quelques pièces sur plusieurs minutes ("Spiders" dure 10:41 et
"Less Than You Think" s'étend sur 15:00). En effet, la guitare prend parfois certaines envolées à lesquelles ne nous ont pas habitués Wilco lors des précédents albums. Jeff Tweedy et sa bande nous prouvent qu'ils ne tiennent pas à s'asseoir sur leurs lauriers, mais désirent plutôt continuer d'aller de l'avant dans leur oeuvre, au risque de déplaire à certains de leurs fans. Pour ma part, je peux dire que le groupe qui me laissait plutôt indifférent à ses débuts me rejoint de plus en plus et concrétise sa place parmi les meilleurs groupes américains du moment. Alors que Yankee Hotel Foxtrot a une place de choix parmi mes albums préférés de 2002, A Ghost Is
Born figurera certainement dans les premières positions de mon top 20 de 2004. En plus, c'est le genre d'album qui s'améliore grandement avec la maturation... (novembre 2004)
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Brian Wilson, Smile
Smile est un album qui n'avait pas été complété
par les Beach Boys en 1967 alors qu'il se voulait la contre-attaque
au fabuleux Sgt
Pepper... des
Beatles (lui-même une réponse au chef d'oeuvre des Beach Boys Pet
Sounds). 37 ans plus tard, le cerveau derrière les Beach Boys,
Brian Wilson, a décidé de complètement réenregistrer cet album et, cette
fois-ci, de le compléter et de le mettre sur le marché. Il en résulte un
album-concept en 3 parties qui peut nous rappeler les 2 albums mentionnés
plus tôt, mais qui est assurément un des grands albums de la carrière de
Wilson. C'est un album rafraîchissant dans la plus pure tradition des
Beach Boys, un album qui s'écoute d'un trait et qui ne nécessitera pas de
passer outre certaines des 47 minutes. Évidemment, Wilson n'a plus la voix
d'antan et les harmonies vocales présentées ici ne sont pas celles des
Beach Boys, mais vous y trouverez tout de même quelques titres popularisés
par les Beach Boys comme "Good Vibrations" et "Heroes And Villains". Malgré quelques rares titres qui peuvent nous faire ni chaud ni froid,
Smile est définitivement un album extrêmement solide qui ne
plaira pas seulement aux nostalgiques des Beach Boys et de Brian Wilson,
mais aussi aux amateurs de musique pop possédant de grandes qualités
artistiques. Un album que j'ajoute avec plaisir à mon
top 20 de 2004! (mai 2005)
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Compilations :
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Les Aimants (bande
originale)
J'ai toujours un peu de
difficulté avec les disques de musiques originales de films, puisqu'ils sont
bien souvent très inégaux. C'est que, la plupart du temps, plusieurs styles
musicaux s'enchaînent sans vraiment avoir de liens au préalable. En plus, des
pièces plus faibles en font souvent partie, des pièces qui accompagnent bien
les images du film, mais qui n'ont aucune pertinence lorsqu'on les écoute
isolées du visuel. Ce qui m'a donc attiré vers la bande originale du film
québécois Les Aimants, c'est uniquement la présence de Dumas qui
en a composé et interprété la majeure partie. Encore une fois, il sait nous
montrer tout son génie, autant dans les pièces atmosphériques que dans la
rythmée "Tu m'aimes ou tu mens", ainsi que sa suite, "Tiger Lili". L'autre
portion du disque, une portion instrumentale faite d'orchestration, est
l'oeuvre de Carl Bastien. À ce moment-là, on parle de musique de film
un peu plus classique, une musique qui est moins intéressante sur CD. Il faut
aussi noter la présence d'Isabelle Blais, une actrice du film et aussi
chanteuse dans l'excellent groupe Caïman Fu, qui vient prêter sa voix à
"Je t'imagine". En somme, c'est une très bonne compilation de la musique du
film que nous offrent Dumas et Bastien, une musique qui s'écoute bien pendant
les 40 minutes du CD, malgré quelques moments de décrochage inévitable où vous
oublierez que le disque joue en sourdine. Les fans de Dumas apprécieront
certainement, ce qui les fera patienter jusqu'à son prochain album qu'ils
attendent tous impatiemment, moi y compris. Veuillez noter que l'album s'est
mérité le prix de l'album de l'année, catégorie bande sonore originale, au
dernier gala de l'ADISQ, une catégorie où la compétition n'est pas très
féroce, mais tout de même un prix grandement mérité. Visitez
Cinemania pour une critique
du film. (décembre 2005)
½
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Chillout 05: The Ultimate Chillout
Voici la
5e édition de la compilation de Nettwerk Chillout. On retrouve encore une
fois quelques-unes des meilleures pièces électroniques, atmosphériques et lounge mixées à merveille pour égailler vos soupers entre amis et vos partys
relaxes. Cette dernière édition est particulièrement relevée avec de biens
gros noms. Le tout débute en force avec l'excellente "Do You Realize?" des Flaming Lips, suivie d'un remix de
"World On Fire" de Sarah McLachlan. "No Surprises" de Radiohead nous apporte une bien belle surprise avec ce classique
de l'album Ok Computer, le meilleur album du groupe. On retrouve également
d'excellentes pièces de Starsailor (un très bon remix dansant de "Four To The
Floor"), Delerium ("Serenity"), The Cinematic Orchestra (le succès
"All That
You Give") et Goldfrapp ("Deep Honey"). Finalement, il faut noter la présence
de Wax Poetic avec Norah Jones sur un remix de "Angels" par Thievery
Corporation, ainsi que Tiësto avec Kirsty Hawkshaw sur un remix de
"Just Be" par Carmen Rizzo. Le tout se termine magnifiquement avec Bonobo et l'excellente pièce jazzy
"Pick Up". Avec cette compilation de 12 titres pour
une durée totale de près de 60 minutes, vous en aurez définitivement pour
votre argent. Même si j'avais adoré les éditions précédentes de Chillout,
celle-ci est de loin ma préférée! (août 2004)
Nettwerk
½
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The Dreamers
(bande originale)
Le
problème avec les bandes originales de films est souvent que les chansons et
les artistes présentés vont un peu dans toutes les directions et que
l'ensemble manque d'unité. C'est encore une fois un peu le cas avec la bande
originale de The Dreamers de Bernardo Bertolucci. On y trouve mélangées des
pièces américaines de la période hippie de la fin des années 60 (Jimi Hendrix,
The Doors, etc.) et de vieilles chansons françaises du début des années 60
(Françoise Hardy et Edith Piaf) en remontant même jusqu'au années 40 ("La mer"
de Charles Trenet). Il ne faut pas se tromper: il y a de grands classiques
présentés ici, ce qui est déjà beaucoup mieux que d'autres bandes originales
qui présentent essentiellement de nouveaux artistes sans trop d'avenir. Par
contre, le manque d'homogénéité rend le produit moins intéressant et je le
conseille surtout aux amateurs du film. (mai 2004)
Nettwerk
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Give 'Em The Boot Vol. 4
Give 'Em The Boot Vol.4 est la quatrième édition de
cette compilation de l'étiquette Hellcat distribuée par Epitaph.
L'étiquette nous présente des artistes essentiellement punks variant entre le
reggae et le psychobilly en passant par un punk rock un peu plus standard. On
y retrouve Rancid en ouverture qui sert de locomotive à cette
compilation de 26 artistes qui inclut aussi Tiger Army, Nekromantix
et Horrorpops (dans le psychobilly), The Aggrolites, Chris
Murray et Slackers (dans le reggae), Roger Miret & The Disasters,
US Roughnecks, Dropkick Murphys, Lars Frederiksen & The
Bastards et Transplants (dans le punk), sans oublier Joe
Strummer & The Mescaleros (dans une version en concert de "Junco Partner").
Un des points positifs de cette compilation est qu'elle ne contient pas
seulement des succès de chacun des artistes présentés, puisque pour les deux
tiers de l'album il s'agit de pièces inédites. Il s'agit d'une excellente
compilation punk qui, malgré quelques incohérences de style, peut s'écouter en
totalité, en plus de vous donner l'envie de vous procurer l'album de plusieurs
des artistes présentés. 75 minutes qui vous en mettront plein les oreilles.
(janvier 2005)
Hellcat /
Epitaph
½
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Maybe This Christmas T ree
Pour la 3e année consécutive (comme vous pouvez le constater par le jeu de mot dans le titre), nous retrouvons un album de la série Maybe
This Christmas de l'étiquette de disques Nettwerk. Sur cet album de Noël, on ne retrouve que très peu d'artistes connus cette année. The Polyphonic Spree ouvre le tout en force avec le classique de John Lennon
"Happy Xmas (War Is Over)". The Raveonettes continuent de belle façon avec l'excellente
"The Christmas Song". Encore une fois cette année, on retrouve plusieurs compositions originales, même si on ne peut passer à côté du classique
"Jingle Bells" magnifiquement interprété par Lisa Loeb de sa voix chaude et envoûtante. Il est aussi important de noter la reprise de Paul McCartney
"Wonderful Christmastime" par Tom McRae, même si elle est drôlement endormante, ainsi que la présence de Jars Of Clay (présence bien justifiée de ce groupe chrétien) et de Pilate. La Royal Crown Revue nous apporte un teinte de jazz sur cet album variant entre le folk et le pop rock. C'est un album que j'ai trouvé inégal et qui, malgré quelques excellentes pièces, pourra difficilement être écouté en totalité à chaque fois. C'est tout de même un album bien différent de la masse des albums de Noël qu'on nous offre à ce temps-ci de l'année et un album qu'il est possible d'écouter à d'autres moments de l'année sans avoir l'air d'un cinglé.
(décembre 2004)
Nettwerk
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Modern Day Troubadours
Modern Day
Troubadours est une compilation de l'étiquette Nettwerk dont une portion des profits est remise à l'organisme Big Brothers Big Sisters qui vient en aide aux enfants en difficulté aux États-Unis. Cette compilation contient des pièces de quelques-uns des plus grands poètes folk et country de l'histoire. Parmi les plus anciens, on retrouve Johnny Cash (avec
"Give My Love To Rose") et Bob Dylan (avec "One More Cup Of Coffee"). Mais, on retrouve aussi d'autres gros noms plus récents comme Jeff Buckley, Ron Sexsmith, Daniel Lanois, Neil Finn et Sam Roberts, en plus de Matthew Jay, The Devlins, Griffin House, Jay Farrar, Sondre Lerche, Ed Harcourt et David Mead. N'étant pas un grand fan de chansons à textes, j'étais plutôt réticent au premier abord mais, finalement, c'est un album bien balancé qui nous est offert et on y retrouve de très bonnes chansons. Environ 57 minutes relaxantes qui s'écoutent particulièrement bien en fin de soirée. En plus, c'est pour une bonne cause, donc il n'y a pas à hésiter trop longtemps si vous êtes amateur du genre. (septembre 2004)
Nettwerk
½
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Punk-O-Rama Vol. 9
(CD + DVD)
Voici le
9e volume de cette série qui se veut un outil de promotion pour les artistes
distribués par Epitaph Records. Pour la première fois cette fois-ci, on a droit à un
DVD en boni nous permettant de visionner 11 vidéoclips, les plus intéressants
étant ceux de Weakerthans, Bouncing Souls, HorrorPops, Pulley et Randy.
Certains des vidéoclips présentent des pièces offertes sur le CD, mais dans
d'autres cas, il s'agit de pièces différentes du CD et on retrouve même
certains artistes sur le DVD qui sont absents du CD. Ce CD contient 24 titres
des principaux artistes d'Epitaph ayant lancé des albums dans les derniers
mois. Dans le cas de Death By Stereo et Hot Water Music, les pièces offertes
ne sont pas contenues sur le plus récent album de chacun des groupes
puisqu'elles constituent des chansons inédites. Il y a aussi Tiger Army qui
nous présente un extrait de son mini-album Early
Years EP, même si le groupe vient de lancer un nouvel album, III:
Ghost Tigers Rise. Les pièces de résistance de cette compilation punk
(malgré la présence de hip hop avec Atmosphere) sont sans aucun doute les
chansons de Bad Religion, Weakerthans, Pennywise, Rancid, Dropkick Murphys,
Refused et Division of Laura Lee. Il en résulte donc une bonne compilation
punk qui vous permettra de découvrir certains nouveaux artistes intéressants
et faire un choix éclairé sur la meilleure musique d'Epitaph à acheter. Vous
pourrez vous procurer Punk-O-Rama 9 à un très bon prix en cliquant la
pochette. (juillet 2004)
Epitaph
½
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A Winter's Night: The Best Of Nettwerk
Christmas
L'étiquette de disques Nettwerk a lancé de nombreux albums de Noël avec les années incluant surtout de ses artistes. L'avantage avec ces albums était généralement d'offrir un contenu intéressant musicalement, ce qui n'est pas souvent le cas pour ce genre de produit. Avec
A Winter's Night, on retrouve le meilleur de ces albums. Parmi les 15 titres offerts, on peut y entendre l'excellente
"God Rest Ye Merry Gentleman" par les Barenaked Ladies et Sarah McLachlan (qu'on entend chacun de leur côté un peu plus tard),
"Donde Esta Santa Claus!" par Guster, "Christmas Day" par Dido, ainsi qu'une très bonne version de
"O Holy Night" par le duo Avril Lavigne / Chantal Kreviazuk. Lisa Hannigan nous présente
"Silent Night" a capella pendant que les Mediaeval Baebes nous éblouissent encore une fois avec
"Gaudette" dans une version ancienne. Il faut également noter la version plus qu'intéressante de
"Rudolph The Red-Nosed Reindeer" par Jack Johnson. Les autres artistes qui viennent s'ajouter à ce très beau disque sont Ron Sexsmith, Neil Finn, Sixpence None The Richer, Meryn Cadell, The Be Good Tanyas et Martina Sorbara. Voici un disque de Noël essentiellement folk et particulièrement relaxant qui vous changera des enregistrements habituels tombant souvent dans la facilité. C'est un album qui ne comporte à peu près aucune faiblesse et qui, en plus, peut pratiquement s'écouter à l'année longue.
(décembre 2004)
Nettwerk
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