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3 Doors Down, Away
From The Sun
Voici le nouveau
"one hit wonder" des années 2000. Le groupe a connu un immense succès en
1999-2000 grâce à la pièce Kryptonite qui avait une lègère influence du
métal des années 80. Le reste de l'album "The Better Life" tombait
parfaitement dans le créno post-grunge qui est surexploité depuis ce temps.
Sur "Away From The Sun", on retrouve le même style, mais déjà
usé et fatigué, avec absolument aucune originalité et avec Kryptonite en moins. Il ne reste
donc absolument rien d'intéressant. Après quelques secondes d'une chanson, on
se dit que ça va sûrement démarrer à un moment donné ou changer de style. Mais
non! C'est un album sans vie que j'ai écouté en accéléré chez Archambault en
me tenant solidement au mur le plus proche pour ne pas tomber de sommeil. Le
meilleur qualificatif qu'on peut donner à l'album est tout simplement plate!
Pourquoi quand un style devient populaire les maisons de disques
s'entêtent-elles à se lancer sur toutes les copies qui apparaissent par la
suite? Ne sont-ils pas capables de comprendre que le meilleur va toujours
demeurer l'original. Il me semble qu'on a déjà assez de Creed dans ce genre-là
pour ne pas avoir à subir des copies de ce groupe qui est lui-même calqué sur
Pearl Jam, Soundgarden et Alice In Chains. Continuez donc à vous procurer les
albums de Pearl Jam que même s'ils n'ont plus la qualité des débuts, ils
demeurent tout de même à des années-lumière devant 3 Doors Down. (l'album à
éviter de janvier 2003)
½
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Tori Amos,
Scarlet's Walk
Depuis quelques
albums, j'ai l'impression que Tori tourne un peu en rond, sauf pour le
précédent, "Strange Little Girls", qui était entièrement composé de
reprises. Elle n'a jamais pu rejoindre le niveau de "Under The Pink" lancé en 1994. Les fans ne seront pas dépaysés avec cet album qui les
satisfera probablement autant que "From The Choirgirl Hotel" de 1998. On retrouve les mêmes arrangements piano et voix avec des orchestrations
toujours parfaitement placées, peut-être un peu trop d'ailleurs. La
rebelle des débuts semble s'être grandement assagit et le son est très
propre. Si vous aimez ce style, vous apprécierez certainement "Scarlet's Walk"
qui contient 18 chansons pour 74 minutes de musique. La
qualité sonore y est du début à la fin. En plus, le premier extrait,
A Sorta Fairytale est excellent. Pour le reste, je trouve que c'est
beaucoup trop uniforme et que c'en devient monotone à la longue. C'est
très facile de faire le bouton avance rapide sur votre lecteur
CD. Malheureusement, autant Tori avait réussi à attirer mon
attention à ses débuts, autant elle n'a pu conserver mon intérêt. C'est
quand même intéressant comme musique de fond, mais sans plus. Elle devra
se renouveler pour éviter de devenir une chanteuse de pop adulte sans
intérêt. (juin 2003)
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And You Will Know Us By The Trail Of Dead,
Source Tags & Codes
Troisième album de ce groupe indie rock du Texas,
"Source Tags
& Codes" représente une grande évolution pour le groupe qui passe maintenant à
une scène alternative beaucoup plus large. Les gars ont atteint une certaine
maturité et leur signature avec Interscope devrait les propulser à travers le
monde. Évidemment, on ne vendra pas des millions d'exemplaires de l'album,
puisqu'il demeure alternatif dans le sens le plus pur du terme (pas de succès
radio en perspective). Mais, ils devraient réussir à se détacher du peloton
des groupes indies locaux. Une pièce comme Baudelaire a quand même le
potentiel de trouver sa place sur les palmarès alternatifs. Leur son
s'approche parfois de Sonic Youth ou des Pixies, pendant qu'une
pièce comme Homage nous rappelle le côté le plus lourd de Nirvana. Certains éléments de punk hardcore viennent également nous remémorer les
Dead Kennedys. Avec And You
Will Know Us By The Trail Of Dead, à part avoir droit à un nom impossible à se
rappeler chez le disquaire, vous aurez droit à un des groupes alternatifs les
plus originaux en ce moment aux États-Unis. Un groupe à découvrir! (novembre
2002)
½
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Archive,
You All
Look The Same To Me
Voici le
troisième album de ce groupe britannique que l'on qualifie de trip hop,
mais que je considère plus comme un mélange de rock progressif planant
et de brit pop. Ils se situent quelque part entre Pink Floyd, Genesis,
Coldplay et Radiohead. Ils ne se gênent pas pour nous
offrir des pièces de plus de 15 minutes (il y en a 2 sur l'album) et des
pièces de moins de 2 minutes. Autant Archive peut nous offrir une
musique douce et planante, autant on nous surprend avec des guitares
très rock à l'occasion (Meon par exemple). Leurs compositions nous rappellent
beaucoup les années 70, mais arrangées pour les années 2000. En fait,
ils ont repris là où Pink Floyd nous a laissé il y a 10 ans et on
pourrait croire qu'un Pink Floyd en grande forme nous présenterait un
album du genre aujourd'hui. L'album dure rien de moins que 74 minutes
(en incluant 2 pièces en boni dont la version radio de Again) et on s'en rend à peine compte. Il nous transporte merveilleusement jusqu'à la
fin malgré quelques très rares longueurs. C'est certain que si vous
n'aimez pas une des pièces de 15 minutes, vous allez trouver le temps
long. Par contre, si vous êtes un fan de Radiohead et Coldplay et aimiez
le rock progressif des années 70, vous ne serez que ravi par la musique
d'Archive. Ça demande évidemment quelques écoutes avant d'adhérer
complètement à leur musique, mais lorsque ce sera fait, vous n'en serez
que plus heureux. (septembre 2003)
D7 Recordings
½
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Ash,
Free All Angels
Voici le 4è album
de ce trio punk pop irlandais. Ils nous proposent une musique
alternative qui brasse, pas très loin de Supergrass, avec certaines
ressemblances avec Blur du côté britannique et Dandy Warhols du côté
américain. Je n'irai pas plus loin dans le jeu des comparaisons
puisqu'ils nous proposent une musique passablement originale. Rythmes
efficaces, mélodies accrocheuses, le groupe a tout ce qu'il faut pour
connaître le succès. Malheureusement, comme c'est souvent le cas des
groupes européens originaux, ils ont de la difficulté à percer en
Amérique. On n'a qu'à regarder le Billboard pour voir ce que les
américains préfèrent écouter plutôt que de la bonne musique. Vous avez
peut-être eu la chance d'entendre l'excellent succès Burn Baby Burn dans les radios rock. Selon moi, c'est une des bonnes chansons rock
qu'on nous ait offert depuis plusieurs années, la preuve que le rock n'
roll est bien vivant. Même si c'est la meilleure de l'album, vous en
entendrez d'autres dans le même style qui vous plairont certainement.
C'est un excellent album qu'on a le goût de réécouter sans arrêt. Un
must! (mai 2003)
½
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Audioslave, Audioslave
Audioslave est le regroupement des anciens musiciens de
Rage Against The Machine et de Chris Cornell (ex-chanteur de
Soundgarden). Plusieurs disent que le résultat se rapproche plus de Rage Against The Machine que de Soundgarden. Je suis plus ou moins d'accord, parce que le rap core est complètement absent dû au style de Cornell qui est tout autre. Au contraire, j'ai trouvé que plusieurs pièces se rapprochaient passablement du Soundgarden des débuts (jusqu'à l'album
"Badmotorfinger"). Bon, c'est vrai que la section rythmique un peu funky est souvent cousine de Rage Against The Machine. Si on s'entendait plutôt pour dire que Audioslave s'est créé son propre son? Il faut dire que les gars travaillent à ce projet depuis pas mal de temps et que plusieurs des pièces de l'album s'étaient déjà retrouvées sur l'internet dans une version préliminaire. Le résultat final est passablement intéressant sans toutefois révolutionner le genre. Les chansons sont bien construites, le son est de qualité et la voix de Cornell est toujours aussi efficace. Le premier extrait,
Cochise, a connu énormément de succès sur les ondes radio à travers l'Amérique et quelques autres chansons ont le même potentiel. Auront-ils la capacité de demeurer longtemps dans le paysage musical? Pas certain, mais pour l'instant leur musique est largement supérieure à celle de plusieurs groupes actuels, que je tairai pour une fois. Les amateurs de Soundgarden, Rage Against The Machine et
Pearl Jam apprécieront certainement.
(février 2003)
½
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Bad Religion,
The Process Of Belief
Un nouvel album de Bad
Religion, ça laisse toujours un peu froid considérant les parutions plutôt
médiocres qu'ils nous ont fourni depuis quelques années. Mais là arrive la
surprise. Dès la première pièce, Supersonic, on retrouve un peu de l'énergie qui a fait les belles années de ce groupe punk californien. Est-ce le retour de
Brett Gurewitz à la guitare qui apporte ce vent de fraîcheur? Ou le
fait qu'ils ont maintenant 3 guitaristes? Chose certaine, ils semblent avoir
eu plus de plaisir à préparer cet album que les précédents, ce qui donne une
musique simple et efficace. On revient aux chansons de moins de 2 minutes et
on délaisse les chansons punks lentes, même s'il en reste encore
quelques-unes. En plus, le premier extrait radio, Sorrow, est la chanson pop rock par excellence, avec une mélodie très accrocheuse. Le principal défaut de l'album est sa propreté, la production étant un peu trop léchée. Mais, on ne se plaindra pas puisqu'ils réussissent à nous présenter à nouveau des chansons intéressantes, enfin! C'est leur meilleur album depuis 8 ans, malgré un peu de remplissage. (mai 2002)
½
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Beck, Sea
Change
Beck Hansen est certainement un des artistes les plus
prolifiques d'aujourd'hui en plus de déborder d'originalité. D'un album à
l'autre, il réussit à nous surprendre avec un son différent ou une approche
différente. Sur "Sea Change", qu'on peut considérer comme la suite logique de
"Mutations" paru en 1998, on retrouve Beck dans son côté le plus folk.
Plusieurs chansons ne sont pas sans nous rappeler Bob Dylan, autant par le son
de la guitare que par sa voix. Il est clair que Dylan représente une influence
particulière pour Beck. Par contre, là où Beck va beaucoup plus loin, c'est au
niveau des arrangements. Avec énormément d'orchestrations et d'arrangements de
cordes, Beck crée une musique extrêmement riche en sonorités. Il réussit à
créer une musique toujours très moderne malgré l'absence d'échantillonnage et
d'électronique. Le résultat est un album riche et doux avec des mélodies
particulièrement accrocheuses. C'est un délice pour les oreilles dans un
contexte de relaxation. Sans être son meilleur album, il fait partie des
albums de Beck qu'on n'oubliera certainement pas. La réaction est un peu
faible sur les palmarès, mais il ne faut pas s'inquiéter, parce qu'il n'y a
rien de pop ici, avec aucun succès radio potentiel. C'est un album pour les
vrais amateurs de musique intelligente. (critique principale de décembre 2002)
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Bet.e and Stef, Day
by Day
"Day by Day" est
le 2è album du duo montréalais Bet.e & Stef. Leur premier avait créé de
bonnes réactions grâce à leur style unique pour des montréalais. Comme
le dit si bien le titre de leur premier album, "Jazz Bossanova", ils
offrent un mélange parfait de ces deux genres, ce qui est assez unique
pour des non-brésiliens. Leurs chansons sont parfois en anglais, parfois
en français et parfois en portugais. Ils nous transportent dans un
univers tout à fait particulier, quelque part en Amérique du Sud, et
conservent notre attention pendant les 50 minutes de l'album (réparties
sur 13 titres). Les 2 membres du groupe chantent à tour de rôle et ont
tous deux des voix magnifiques. La nonchalance avec laquelle Bet.e
interprète ses textes est très sympathique, même si on ne comprend pas
tout ce qu'elle chante. En effet, à l'occasion on dirait qu'elle mange
ses mots et, même avec le livret de textes, on n'arrive pas à suivre.
Mis à part ce petit point négatif, les arrangements sont parfaits et
mettent merveilleusement en valeur les compositions. Si vous aimez les
rythmes latins et le jazz moderne, il n'y a pas à hésiter et vous
pourrez du même coup encourager des artistes d'ici de grand talent. Un
album chaud qui pourrait coller dangereusement à votre lecteur CD pour
plusieurs semaines. (septembre 2003)
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Bon Jovi, Bounce
Bon Jovi, qui est
encore considéré par certains comme un des grands groupes rock au monde, vit
selon moi seulement grâce au passé. Lui qui a été le leader du mouvement hard
rock dans les années 80 avec Def Leppard n'a jamais pu nous présenter un album
intéressant artistiquement depuis les années 90. Bon Jovi nous offre plutôt un
ramassis de ballades et de chansons plus énergiques toutes aussi clichées les
unes que les autres, copiées directement sur ce qui a fait le succès du groupe
au milieu des années 80. On a senti un regain de vie en 2000 grâce uniquement
au méga-succès It's My Life qui s'approchait un peu de ce que le groupe
nous avait présenté de meilleur dans sa carrière. Le
groupe du New Jersey nous revient maintenant avec un nouvel album en 2002 avec "Bounce", mais avec la locomotive de It's My
Life en moins. Le premier extrait Everyday est même plutôt ennuyant. À
chaque nouvel album du groupe, on entend Jon nous dire à quel point les gars
sont plus matures et qu'ils nous présentent un album plus sérieux et leur
meilleur à ce jour. Je ne sais pas s'il le pense vraiment, mais désolé de le
décevoir: la maturité n'est pas toujours une qualité, surtout dans le monde du
rock n' roll. Un peu de folie ne ferait certainement pas de tort à Bon Jovi.
En attendant, laissez donc ce disque où il se trouve le mieux (comme j'ai
fait): sur la tablette d'un disquaire près de chez-vous. (l'album à éviter de
décembre 2002)
½
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Box Car Racer,
Box Car Racer
Projet parallèle de 2 membres de
Blink 182, Tom Delonge (chanteur et guitariste) et Travis Barker (batterie), Box Car Racer est passablement différent de tout ce qu'on a pu entendre de Blink au cours des dernières années. Alors que Blink 182 est basé sur la vulgarité et le sexe et s'adresse surtout aux ados, Box Car Racer est très sérieux et s'adresse à un public adulte. Il faut croire qu'ils avaient le goût d'être sérieux pour une fois. Même si les sonorités sont assez près de celles de Blink, le style est passablement différent puisqu'il ne reste à peu près rien du punk californien à la base de la musique de Blink
182. Il y a une seule pièce punk, mais plus près de la vieille école que du
punk californien (My First Punk Song). Pour le reste, on parle d'un rock FM accessible, sans avoir un immense potentiel commercial. Je ne crois pas qu'on va entendre autre chose à la radio que le premier extrait,
I Feel So. En fait, je ne crois pas que ça connaîtra un succès phénoménal considérant que le public de Blink 182 sera un peu déboussolé et que les autres ne seront pas nécessairement charmés du premier coup. Pour l'instant ça vend bien, mais on est encore très loin des chiffres des albums de Blink 182. C'est quand même un très bon album, intelligent.
(août 2002)
½
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The Breeders,
Title TK
Retour surprenant et très attendu de cet excellent groupe
alternatif américain qui nous avait présenté l'album "Last Splash"
il y a près de 10 ans. Il s'agissait d'un des bons albums de la dernière
décennie. Malheureusement, les critiques étaient un peu moins enthousiastes
pour cet album-ci et je ne ferai pas exception à la règle. J'avais très hâte
de l'écouter, avant de frapper littéralement un mur. Le début très lent n'est
pas trop inquiétant dans la mesure où on se doute bien que ça va décoller à un
moment donné. Le problème est que ça ne décollera jamais vraiment par la
suite, en tout cas pas avant la dernière de l'album, Huffer, qui est la plus
intéressante. Il y a bien quelques autres titres à surveiller (London Song,
Son Of Three et Forced To Drive), mais trop bien séparés par des pièces
plutôt faibles, à des lieux de ce à quoi les filles nous ont habitués dans le
passé. Neuf ans pour écrire 12 titres dont 3 ou 4 seulement attirent
l'attention et dont le son est resté collé il y a 10 ans: on a de bonnes
raisons d'être déçus. Je pense qu'on peut affirmer que Kim Deal et
compagnie sont en manque évident d'inspiration. Bon, je ne désespère pas et je
vais le réécouter à l'occasion pour voir si je n'ai pas raté quelque chose,
mais je ne pense pas découvrir l'album que j'attendais même après plusieurs
écoutes. Je vais probablement ressortir "Last Splash" très bientôt. (octobre
2002)
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Jerry Cantrell,
Degradation Trip
Jerry Cantrell jouait la guitare dans le groupe grunge
Alice In Chains qui a connu le
succès au début des années 90. Il en était le principal compositeur et a
contribué aux plus grands succès du groupe. Malheureusement les problèmes
de drogues de Layne Staley, le chanteur du groupe, allaient nuire
considérablement à l'avenir du groupe en l'empêchant de partir en tournée
plus souvent qu'à son tour. C'est d'ailleurs d'une surdose d'héroïne et de
cocaïne qu'il allait succomber en avril 2002, 8 ans jour pour jour après
le suicide de Kurt Cobain. Cantrell dédie cet album à son regretté ami.
"Degradation
Trip" a été bizarrement très apprécié de la critique. Je dis bizarrement
car c'est un album de grunge pur qui appartient exclusivement aux années
90. Même si on pourrait le considérer comme un excellent album d'Alice In Chains,
leur meilleur en 10 ans, ça demeure un style qui n'a pas suffisamment
évolué pour se mettre au goût du jour. Ça n'empêche pas la présence de
petits bijoux comme le succès Anger Rising, mais les 14
pièces deviennent un peu trop uniformes à la longue, et à la fin des 72
minutes, on a le goût de changer de style. Ça demeure quand même un bon
mélange d'alternatif/métal, mais 20 minutes de moins auraient été
grandement préférables. Les fans d'Alice In Chains seront comblés. Pour
les autres, passez votre chemin. (mai 2003)
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The Chemical Brothers, Come With
Us
Les Chemical Brothers sont en fait un duo de DJs extrêmement créatifs qui nous présentent à chaque album de nouvelles sonorités tout en restant fidèles à leur son techno. Leur force principale: pouvoir autant séduire les amateurs de
dance music en discothèque que les amateurs de nouvelles musiques originales et underground. À chaque album, je me dis que ça ne devrait pas être trop impressionnant, étant donné que je ne suis pas le plus grand fan de techno. Pourtant, je suis toujours surpris et c'est encore le cas ici. Grâce à un bon mélange de pièces dansables et accrocheuses et de musiques d'ambiance, il s'agit d'un enregistrement très bien équilibré qu'on peut écouter d'un seul trait sans aucun problème. Pendant ce temps, la présence d'artistes invités comme
Beth Orton et Richard Ashcroft vient
ajouter un souffle additionnel à ce duo. Sans être un album supérieur à leur fameux
"Dig Your Own Hole" paru en 1997, il s'agit tout de même d'un très bon album qui satisfera leurs nombreux admirateurs. (avril 2002)
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Coldplay, A Rush
Of Blood To The Head
Le premier album du groupe,
"Parachutes",
et le simple Yellow
ont permis à Coldplay de se faire connaître à travers le monde et de devenir
le nouveau groupe brit pop du moment en 2000. Ici, on retrouve la suite
logique d'un des meilleurs albums de 2000 augmenté de plus de maturité, de
raffinement et d'un travail immense autant au niveau des compositions que des
arrangements et de la réalisation (ils ont participé eux-mêmes à tout le
processus). Le résultat est un album sublime qui nous plonge dans une
atmosphère irréelle de laquelle on ne peut plus sortir. Il faut remonter aux
meilleures années de Radiohead pour découvrir une telle ambiance sur un album.
On passe de la ballade magnifiquement interprétée au piano aux pièces un peu
plus énergiques orchestrées de main de maître. Les mélodies sont toujours
parfaites et la réalisation est une des plus efficaces que j'ai entendues
depuis plusieurs années. Comme dans les meilleures années de Pink Floyd, on a
envie d'éteindre toutes les lumières et de mettre le volume au maximum pour
entrer le plus possible dans l'ambiance de l'album. Le premier extrait, In My
Place, donne un bon aperçu du reste de l'album par l'efficacité de sa
mélodie. "A Rush Of Blood To The Head" est sans contredit le meilleur album de
l'année jusqu'à maintenant et probablement le meilleur album depuis le fameux
"OK Computer" de Radiohead en 1997. Un incontournable! (critique
principale d'octobre 2002)
½
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Phil Collins, Testify
Phil Collins est le gars qui a permis au groupe rock progressif
Genesis de devenir pop après le départ de Peter Gabriel. Malgré le changement,
c'était encore intéressant. Mais, il faut bien avouer que depuis qu'il fait
carrière solo, il n'a pas changé la face de la musique pop, loin de là! Il y a
bien quelques succès dans les années 80 qui peuvent nous revenir en tête, mais
ça s'arrête là. Alors pourquoi s'entêter à lancer un nouvel album en 2002? Il
ne doit pas avoir tellement besoin d'argent pourtant! Il n'y a qu'un mot pour
qualifier cet album: inutile! Ce sont les mêmes thèmes, les mêmes sons, les
mêmes rythmes, les mêmes chansons ennuyantes qu'il nous proposait il y a 20
ans. C'est de la musique pop adulte qui n'intéressera pas beaucoup d'adultes.
Et si je surprends un ado à écouter ça, je pense que je ne pourrai plus
m'arrêter de rire de lui. Le dernier album de Peter Gabriel qui ne semble pas
génial non plus bat probablement "Testify" à plate couture. Certainement un
des pires albums de l'année! (l'album à éviter d'avril 2003)
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Conjure One,
Conjure One
Conjure One, c'est
essentiellement un gars: Rhys Fulber. Son nom ne vous dit probablement pas
grand chose, mais il est l'homme derrière Front Line Assembly, Fear
Factory et Delerium. Ce bonhomme de Vancouver a donc exploré différentes
facettes de la musique techno en naviguant entre la musique industrielle
et la musique lounge. C'est cette dernière qu'on retrouve avec Conjure
One, alors que Fulber a travaillé seul pour la première fois en effectuant
la programmation de toutes les pièces. On y retrouve un grand nombre
d'invités, essentiellement pour faire les voix: Chemda, Poe,
Sinéad
O'Connor (sur le succès Tears From The Moon), Marie-Claire D'Ubaldo et
Jeff Martin de Tea Party. Ce dernier qui chante sur Premonition donne
d'ailleurs le style de Tea Party à la chanson. Martin joue également de la
guitare sur quelques pièces. Il faut aussi noter la collaboration de
Junkie XL à certains mixages de l'album. Ce premier effort sous le
nom de Conjure One contient 11 pièces (+ un remix de Sleep et une
reprise de Premonition). C'est un album calme et relaxant avec une belle ligne directrice qui vous
transportera sans problème jusqu'à la fin, malgré ses 66 minutes. Il n'y a
pas vraiment de faiblesses et on conserve parfaitement l'intérêt tout au
long de l'album. Il n'y a pas beaucoup de chansons pop et vous ne verrez
jamais ce nom sur les palmarès, mais tout amateur de techno légère ou de lounge devrait découvrir ce très bel album. (août 2003)
Nettwerk
½
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Les Cowboys Fringants,
Break syndical
Voici un des seuls groupes digne d'être considéré comme
successeur des Colocs. Les Cowboys Fringants nous proposent une musique rock
aux influences traditionnelles et country, la plupart du temps joyeuse et
idéale pour tout party. Ils ont un humour très particulier, souvent ironique
et ils font généralement une critique sociale plus que pertinente. Le
meilleur exemple est certainement sur Salut mon Ron où on parle des lignes
ouvertes de radios où tout le monde appelle pour ne pas dire grand' chose.
Par contre, ils peuvent aussi avoir leur côté sombre comme sur Mon chum
Rémi qui traite d'un gars suicidaire. L'album "Break syndical" nous
présente 14 chansons, toutes efficaces, en plus d'une chanson cachée (pour
se moquer des artistes qui mettent des chansons cachées à la fin de leur
album!) Si vous aimez les succès En berne et Heavy metal, vous ne
pourrez faire autrement qu'apprécier le reste de l'album qui s'écoute très
bien jusqu'au bout. Les Cowboys Fringants représentent certainement un de
nos bons groupes québécois actuellement. (février 2003)
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Sheryl Crow,
C'mon, C'mon
J'ai pris
beaucoup de temps à mettre la main sur ce nouvel album de la pop
rockeuse Sheryl Crow. C'est qu'au nombre de chansons qui jouent à la
radio sans arrêt, on n'a pas l'impression qu'il nous faut l'album pour
écouter Sheryl Crow. Steve McQueen, Soak Up The Sun,
You're An Original, Over You et la chanson-titre sont entendues sur une base
plus que régulière depuis plus d'un an. Ce 4e album vient rejoindre la
qualité de son album éponyme de 1996 et ses 13 chansons raviront les
mordus de la belle américaine de 41 ans. Même si je considère que c'est
un très bon album, j'ai beaucoup de difficulté avec ses ballades adultes
qui garnissent de plus en plus ses enregistrements. Selon moi, Sheryl
est à son meilleur lorsqu'elle nous offre du rock et non du folk et de
la ballade. En ce sens, les chansons à succès sont très intéressantes,
mais ça se gâte un peu sur certaines autres (Safe And Sound, It's Only
Love, Abilene, Weather, etc.). Sur Diamond Road, j'avais
presque l'impression d'entendre Christina Aguilera sur une petite
ballade insipide. C'est un bon album qui plaira aux fans et à ceux qui
aiment l'entendre à la radio, mais ça demeure de la musique pop. Donc
avis aux anti-pop: Sheryl Crow n'est pas pour vous... (août 2003)
½
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Danko Jones,
Born A Lion
Ce trio torontois
vient nous montrer de quoi on se chauffe du côté de la ville reine. Après
2 mini-albums qui ont connu un certain succès dans le milieu underground,
voici enfin leur premier album complet (même s'il ne dure que 36 minutes).
Ils nous présentent un rock n' roll extrêmement efficace et énergique à
souhait. Pas question de s'ennuyer une seconde. La section rythmique n'est
pas sans nous rappeler les bonnes années d'AC/DC. On entend aussi parfois
quelques influences métal (White Zombie), même si on ne peut parler de
métal ici. D'autres influences punk et new wave ressortent à l'occasion,
même si leur influence principale se situe dans le blues (un blues plutôt
rapide qui n'a rien à voir avec les classiques américains). Le son de
l'album est assez brut, sans fioritures, dans la lignée des nouveaux
groupes garage. Il s'agit d'un groupe de son époque qui saura certainement
attirer l'attention des américains un jour ou l'autre. Ils ne pourront
sûrement pas résister à ces gars remplis d'énergie, tout comme vous ne
pourrez résister au succès Lovercall, etc. C'est un album qui s'écoute à
merveille, le volume dans le tapis, et le mieux à faire quand il se
termine, c'est de le recommencer. Une très belle découverte. (mai 2003)
½
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Marc Déry,
À l'avenir
"À l'avenir" est le
2è album solo de cet ex-Zébulon. On y retrouve un Marc Déry mature, qui
maîtrise son art mieux que jamais et qui réussit à conquérir le Québec
malgré un style moins radiophonique que ce qui se fait habituellement. On
peut évidemment parler d'un méga-succès pour Depuis et Ostie qu'y s'lève tard, mais pour le reste, les chansons très instrospectives voire
même ambiantes ne cadrent pas tellement dans les plans des radios
commerciales ni des radios rock (peut-être plus dans les radios rock
détente). Plusieurs des pièces de cet album demandent quelques écoutes
avant de vraiment les apprécier, mais l'effort en vaut le coût. Vous vous
retrouverez dans un univers assez près de ce que nous offrent Daniel
Bélanger et Ariane Moffatt, alors que Déry expérimente avec différentes
sonorités, ce qui augmente grandement la richesse de l'album par rapport à
ce qu'il faisait du temps de Zébulon. Même par rapport à son premier
album, on retrouve une plus grande profondeur musicale sur "À l'avenir".
Veuillez aussi noter la présence de l'excellente pièce aux accents reggae
T'es où? qui fait de plus en plus sa place dans les radios québécoises
depuis quelques semaines. C'est donc un excellent album que nous offre
Marc Déry et les amateurs de musique relaxe et intelligente seront
parfaitement comblés. (décembre 2003)
½
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Disturbed,
Believe
Il y a 2 ans nous apparaissait Disturbed, un groupe
rafraîchissant dans le paysage musical du nouveau métal. Grâce à la voix
unique de David Draiman et ses effets vocaux particuliers, on pouvait
entendre un album différent des autres du même genre. En plus des quelques
grands succès de l'album, leur version de Shout de Tears For Fears était très
réussie. Avec "Believe", je ne m'attendais pas à grand chose, mais les
réactions de l'album au palmarès Billboard avec une entrée au numéro 1 m'ont
laissé croire qu'il était supérieur au précédent. La réalité est toute autre.
On n'y retrouve aucune originalité, les points forts de l'album précédent sont
disparus et ce groupe métal nous propose maintenant des ballades. Les pièces
les plus heavy ne sont pas complètement dénuées d'intérêt, mais ne se
différencient plus de la compétition. Il y a bien quelques pièces accrocheuses
qui plairont à la masse, mais d'un point de vue artistique, ils tomberont vite
dans l'oubli par rapport à des System Of A Down ou Korn. Pour ceux qui ne
connaîtraient pas encore Disturbed, procurez-vous plutôt "The Sickness" qui
bat "Believe" à plates coutures. (décembre 2002)
½
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Doves,
The Last
Broadcast
Doves est un groupe
brit pop de Manchester qui nous présente son 2è album avec "The Last
Broadcast". On y retrouve encore une fois la fraîcheur qui a fait le
succès de son premier album, même si le succès a été plutôt mitigé en
Amérique. Leur son se situe entre Radiohead et The Verve avec un soupçon
de Travis. On peut dire que le trio composé de Jimi Goodwin et des jumeaux
Jez et Andy Williams sait comment nous proposer des mélodies
accrocheuses. Du premier extrait, There Goes The Fear, à la chanson-titre, en passant
par l'excellente N.Y., les trois gars réussiront à capter votre attention
et à la conserver jusqu'au bout. Il s'agit encore une fois d'un excellent
album qui ne débloquera malheureusement pas en Amérique. Mais, si vous
aimez ce genre et appréciez la musique britannique, vous devriez ouvrir
vos oreilles pour Doves. (décembre 2003)
½
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Eminem,
The Eminem Show
Personnage très
contesté, Eminem ne laisse personne indifférent : on l'aime ou on le déteste.
Mais, ce n'est pas la critique du personnage que je fais ici, mais bien de sa
musique. En plus, je ne m'accroche jamais trop aux textes. C'est le premier
album de Marshall Matters (de son vrai nom) que je me procure, n'étant pas un
grand fan de hip hop, style qui est au coeur de sa musique. J'ai été
grandement surpris par sa musicalité et la qualité de ses mélodies qui sont
assez loin du "gangster rap" ou d'un grand nombre d'autres rappeurs américains.
Évidemment, il "rap" plus qu'il chante. Il n'y a que sur Hailie's Song
(chanson écrite pour sa fille pour lui montrer que son père n'est pas qu'un
mauvais garçon) où il chante en totalité. Le côté très "dance music" ne
se retrouve vraiment que sur le premier succès, Without Me, où il
reprend le beat de Billie Jean de Michael Jackson. Pour le reste, c'est assez doux
musicalement (un peu moins textuellement) et c'est même un album plutôt
relaxant. Il utilise de nombreux instruments, orchestrations et
échantillonnages et les arrangements sont toujours magnifiques. Ces
arrangement me rappellent un peu les bonnes années de Moby,
ironiquement son pire ennemi. Sur Sing For
The Moment, c'est carrément le "bridge" de Dream On de Aerosmith
qui est utilisé comme refrain. Dans Cleanin' Out My Closet, il demande
pardon à sa mère pour tout ce qu'il lui a fait endurer. Finalement, l'album se
termine avec My Dad's Gone Crazy où on entend sa fille Hailie chanter. En tant que rappeur,
Eminem a définitivement un style bien à lui qui n'a
rien à voir avec ce que les américains ont l'habitude de nous proposer. "The
Eminem Show" est un album de 78 minutes extrêmement efficace et complet, un
des bons albums de l'année qui satisfera bien plus que les amateurs de hip
hop. (novembre 2002)
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Face To Face, How To Ruin Everything
Il s'agit déjà du 8è album de ce groupe punk californien qui s'est formé en 1991 dans la foulée de
Bad Religion. Ils ont su à travers les années peaufiner leur style et ne sont jamais tomber dans la pop légère, même si on reconnaît toujours le son californien. Musique de "skate" par excellence, elle ne décevra probablement pas les fans du groupe sur ce nouvel album.
"How To Ruin Everything" est probablement l'album le plus solide et complet de Face To Face depuis leur
album éponyme paru en 1996, même si je n'ai pas écouté attentivement la plupart des albums qu'ils ont fait entre temps. Une énergie débordante, des mélodies accrocheuses, des rythmes déchaînés: voilà la formule gagnante pour Face To Face. Parmi les 15 pièces (plus de 45 minutes de musique), on retrouve des petits bijoux qui nous trottent dans la tête pendant des heures. Certaines compositions peuvent être parfois un peu faibles, sans trop d'originalité, mais c'est leur plus grande faiblesse depuis 10 ans de toute façon. Au moins, ça brasse! Et on ne s'ennuie jamais! Sans être parmi les meilleurs albums punks de l'histoire, on peut quand même parler d'un des bons albums du groupe et d'un des bons albums de punk californien parmi ceux parus depuis quelques années. Les fans du groupe et de punk californien en général ne devraient pas hésiter une seconde. (juillet 2002)
½
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Filter, The Amalgamut
Filter n'a jamais pu atteindre la qualité créative de
l'excellent "Short Bus" paru en 1995. Depuis ce temps,
Richard Patrick (ex-Nine
Inch Nails) et sa bande continuent leur expérimentation, pas nécessairement
dans le but de vendre plus d'albums, mais plutôt dans le but de présenter la
musique qu'ils aiment. Un des premiers groupes à s'afficher officiellement
comme un groupe rock ouvert aux technologies de l'électronique, il continue de
proposer cette mixture d'instruments traditionnels et d'électronique. Sur leur
précédent album, "Title Of Record",
ils avaient connu un succès immense principalement grâce à Take A Picture, une chanson très pop ne cadrant pas
très bien avec le reste de leur oeuvre. Sur "The Amalgamut", on revient aux
sources "heavy" et sombres qui ont fait la marque du groupe à ses débuts.
Ça ne risque pas de vendre beaucoup étant en dehors des courants actuels, mais
c'est quand même un album très solide. Le premier succès Where Do We Go From
Here a été inspiré des événements du 11 septembre 2001 et est certainement la
chanson la plus accrocheuse de l'album. Même si la pochette contient un
avertissement aux parents pour textes explicites, j'aurais tendance à ajouter
un avertissement aux suicidaires: "The Amalgamut" risque d'empirer votre
situation. Le tout se termine par des bruits enregistrés dans le désert alors
que Patrick n'était certainement pas dans un état normal. Il a d'ailleurs dû
annuler récemment une série de spectacles pour aller en thérapie pour une
dépendance inconnue. Je pense qu'on peut facilement deviner laquelle!
(novembre 2002)
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Foo Fighters,
One By One
J'aimerais bien avoir le compte en banque de
Dave Grohl, alors
qu'il a dû avoir une année 2002 particulièrement payante. Premièrement, il a
joué de la batterie avec Queens Of The Stone Age, autant sur leur album (qui
fait partie des meilleurs albums de l'année) qu'en spectacle. On a également
mis sur le marché une compilation de Nirvana très populaire sur laquelle il
jouait évidemment de la batterie. Finalement, les Foo Fighters sont de retour
avec un nouvel album extrêmement populaire. L'influence de Queens Of The Stone Age se
fait d'ailleurs sentir dans le son de ce nouvel album, puisqu'on y retrouve
certains rythmes propres à eux. La voix de Grohl rappelle également QOTSA,
alors qu'il chante mieux que jamais. "One By One" est en fait un album
largement supérieur au précédent, "There Is Nothing Left To Lose", qui prenait
un tournant un peu trop pop et perdait toute son originalité. Ici, les
chansons sont bien construites et se différencient de tout ce qu'ils ont pu
offrir auparavant. La réalisation est irréprochable et le succès All My Life
lance le reste de l'album à fond de train. Même si le groupe a eu un peu de
difficulté à ses débuts à se dissocier de Nirvana, on peut maintenant affirmer
qu'il a su bâtir son propre style, bien différent des autres groupes
post-grunge du moment. "One By One" fait certainement partie des 2 meilleurs
albums des Foo Fighters et il a sa place dans mon
top 20 de l'année 2002. Un achat sûr! (critique principale de janvier
2003)
½
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Goldfinger, Open Your Eyes
Goldfinger
est un de ces nombreux groupes punks californiens qui nous
bombardent d'albums tous plus interchangeables les uns que les
autres. Leur côté ska était le seul élément
différenciateur par rapport aux autres groupes du genre, mais
il est de moins en moins présent sur leur albums. Ils avaient
connu un gros succès avec leur album précédent,
"Stomping Ground", et la reprise de
Nena, 99 Red
Balloons. C'était un album très efficace qui nous redonnait
espoir dans ce style de punk d'adolescents. Avec "Open Your Eyes", le positif est plus difficile à trouver. La chanson-titre à succès, qui n'a plus rien de punk, est de
loin la plus intéressante de l'album. Pour le reste, c'est
plutôt un ramassis de copies de l'album précédent ou de
d'autres groupes punks équivalents. Il y a toujours
l'énergie et les guitares, mais l'originalité n'y est pas et
les mélodies sont sans personnalité. Dans le même genre,
Jimmy Eat World ou Lit nous lancent des mélodies grandement
supérieures et les canadiens Sum 41 sont dans une classe à
part. Si la chanson-titre de l'album "Open Your
Eyes" vous plaît suffisamment, vous pouvez toujours vous
risquer à l'acheter et vous serez peut-être séduit par 2 ou
3 autres titres. Sinon, vous devriez vous abstenir et regarder
ailleurs. (septembre 2002)
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Good Charlotte, The Young And The Hopeless
Good Charlotte se
distingue des groupes skate/punk californiens seulement parce qu'il nous
provient de la côte est. En effet, les 5 gars du Maryland nous offrent un
son assez près de ce que peuvent nous présenter Blink 182 et compagnie. On
peut aussi les comparer allégrement avec les canadiens Sum 41 et Simple
Plan avec qui ils ont d'ailleurs donné de nombreux spectacles. Sur "The
Young And The Hopeless", leur 2è album, on retrouve la même
énergie débordante bien caractéristique du pop/punk américain et canadien.
Quelques ballades bien placées viendront satisfaire leur jeune public
féminin et les arrangements, léchés à souhait, leur ont permis jusqu'à
maintenant d'atteindre un large public et ainsi, de bien performer sur les
palmarès pop. La première moitié de l'album nous présente les meilleures
pièces de l'ensemble, avec des mélodies accrocheuses passablement réussies
(The Anthem, Lifestyles Of The Rich And Famous et Wondering). Par la
suite, la formule s'use rapidement, comme c'est souvent le cas pour ce
genre de groupe, avec des chansons interchangeables qui s'oublient très
rapidement. Sans être un mauvais album, disons qu'il se situe dans la
moyenne des groupes de ce genre avec quelques chansons au-dessus de la
moyenne (exactement comme le plus récent album de Gob). Les fans du
premier album de Good Charlotte découvriront quand même le meilleur album
du groupe à ce jour et l'apprécieront certainement. (novembre 2003)
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The Goo Goo Dolls,
Gutterflower
Un nouvel album des Goo Goo Dolls ne m'excitait pas particulièrement. Il faut dire que ce groupe, autrefois fortement inspiré des
Replacements avec son son entre le punk et le new wave, a évolué dans une direction pas nécessairement intéressante depuis leur méga-succès de 1995
"A Boy Named Goo". La ballade est devenue partie intégrante de leur répertoire et ils semblent vouloir tourner à la radio à tout prix ce qui nuit passablement au côté artistique. En plus, le premier succès de
"Gutterflower", Here Is Gone (qui tourne amplement à la radio) n'est pas de très grande qualité et me fait carrément changer le poste quand je l'entends. Ça commençait mal avant d'entendre l'album! Pour le reste, rien de bien impressionnant non plus. C'est toujours le même son qu'on connaît bien depuis 15 ans et les compositions de bonne qualité appartiennent au passé du groupe, alors qu'on est maintenant dans la phase où on se copie soi-même. Les mélodies sont accrocheuses, les musiciens ont du talent et le potentiel radio est immense, mais la qualité artistique n'y est plus. Ressortez plutôt vos vieux albums du groupe comme
"Superstar Car Wash"
ou "A Boy Named Goo" qui contiennent les mêmes qualités nommées plus haut, mais avec une bonne part d'originalité et de fraîcheur en prime. Vous pouvez aussi découvrir un jeune groupe fougueux plus qu'intéressant sur leur album éponyme de 1987 ou sur
"Hold Me Up". Mais de grâce, passez tout droit devant la section de
"Gutterflower" chez votre disquaire.
(août 2002)
|
Groove Armada, Lovebox
Cinquième album de
ce groupe britannique dont la ligne directrice est essentiellement
électronique et dansante. Autour de cette ligne directrice, l'exploration
est très large et plusieurs styles sont abordés à un moment ou à un autre.
On passe par le rock psychédélique (Purple Haze qui n'a rien à voir avec
le classique de Hendrix), le hip hop (Groove Is On et Madder),
la musique ambiante (Remember), le pop rock (Madder), le house (Final Shakedown), le
soul (Hands Of Time), le disco (Easy), le ska (But I Feel Good),
avec aussi des éléments de trip hop à l'occasion. Sur Remember, qui est
seulement piano et voix, on croirait entendre Norah Jones. Les 11 pièces
sont donc assez différentes, mais c'est ce qui fait l'originalité de cet
album qui ne contient que très peu de mauvaises chansons et qui s'écoute à
merveille dans différentes occasions. Pourtant les critiques sont plutôt
partagées à son sujet. Certains parlent d'un des bons albums électroniques
de 2002, pendant que d'autres parlent du pire album du groupe. Ne
connaissant pas les albums précédents, je ne peux comparer, mais si "Lovebox"
est le pire, j'aimerais bien entendre les autres! Pour moi, c'est un très
bon album original et varié qui ne peut décoller de mon lecteur CD
depuis que je l'ai. Selon les circonstances, il y a toujours un titre
qu'on peut faire jouer et qui sera excellent. Je le conseille fortement.
(juin 2003)
½
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George Harrison, Brainwashed
Voici un album posthume pour Harrison qu'il était sur le
point de compléter à son décès en 2001. On l'a complété par la suite pour
pouvoir le mettre sur le marché comme l'album ultime du plus discret des
Beatles. Il s'agit probablement du meilleur album qu'il ait enregistré
dans les 20 ou 25 dernières années et peut-être même depuis "All Things
Must Pass" en 1970! C'est un album solide sur lequel les faiblesses sont
difficiles à trouver, à part peut-être une ou deux ballades moins utiles.
On peut évidemment entendre des sonorités à lesquelles il nous a habitués
par le passé. L'album contient de la sitar, un de ses instruments de
prédilection, et certaines pièces peuvent autant nous rappeler "All Things
Must Pass" que "Cloud Nine". Même s'il n'a pas une grande voix, elle est
toujours efficace et communique le message sans problème. Il s'agit d'un
album largement supérieur à bien des artistes en vogue en ce moment et on
est aussi bien d'écouter un des pionniers du rock qu'une des nombreuses
copies disponibles sur le marché. "Brainwashed" est également supérieur
aux enregistrements de son comparse McCartney depuis pas mal
d'années. Si vous aimez le succès Stuck Inside A Cloud, n'hésitez surtout pas à vous
le procurer et vous serez enchanté par l'expérience musicale qu'il vous
offrira. Le plus sous-estimé des Beatles commençait à peine à atteindre le
sommet de son art! (mars 2003)
½
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The Hives, Veni Vidi Vicious
The Hives est un groupe punk garage qui nous arrive directement de Suède. Même si on les découvre cette année en Amérique, ça fait déjà quelques années qu'ils roulent leur bosse dans leur pays. Même que l'album
"Veni Vidi Vicious" est paru en 2000 en Suède. Enfin, une étiquette a décidé de le faire paraître aux États-Unis (et au Canada). Ils nous présentent une musique très énergique et sans arrangements trop léchés, ce qui n'a rien à voir avec le nouveau punk californien. On les compare plutôt aux
Strokes et au côté le plus rock des White Stripes. Mais, les comparaisons les plus justes demeurent les bons vieux classiques du punk tels les
Buzzcocks et Iggy Pop. Je fais aussi facilement un lien avec un autre groupe punk, mais plus récent, les
New Bomb Turks. L'album ne dure que 28 minutes, mais est extrêmement efficace en énergie et en mélodie, ce qui en fait mon album préféré de 2002 jusqu'à maintenant. Il contient entre autres
le succès Hate To Say I Told You So qui est excellent. (juillet 2002)
½
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Jéronimo,
Un monde sans moi
Jéronimo est un
trio belge dirigé par Jérôme Mardaga. Il nous propose une poésie bien
particulière sur un fond de rock ou à l'occasion, de musique plus
ambiante. La voix est bien en avant, caractéristique habituelle de la
chanson francophone, mais la guitare occupe tout de même une place
importante dans les arrangements. Parmi les pièces les plus
intéressantes de "Un monde sans moi", on retrouve évidemment le succès
Ma femme me trompe, mais aussi les excellentes La fille sous
l'eau
et L'été inoubliable. Ces 3 pièces un peu plus rock aux arrangements
magnifiques s'éloignent de la chanson française à texte qui est
surexploitée depuis longtemps selon moi. Il reprend la pièce de David
Bowie I'm Afraid Of Americans en version française, qui n'est pas
inintéressante, mais ne fait pas partie des meilleures de l'album. On
peut comparer Jéronimo à Arthur H (en France) ou à Stefie Shock (au
Québec). C'est un son original et distinctif qui plaira aux amateurs de
nouvelle musique francophone. De mon côté, n'étant pas un grand fan de
chansons à texte, quelques-unes m'ont un peu ennuyé, mais il s'agit ici
purement d'une question de goût, puisque l'originalité est
définitivement au rendez-vous. (novembre 2003)
D7 Recordings
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Norah Jones, Come Away With
Me
Voici la grande
gagnante des Grammys 2003, alors qu'elle a gagné de nombreux prix grâce à
l'album "Come Away With Me" et la chanson-titre à succès. J'avoue que
malgré sa présence au sommet des palmarès, je n'étais pas trop pressé de
mettre la main sur cet album, compte tenu du fait que ce n'est pas du tout
mon style. Par contre, j'ai été agréablement surpris. Celle qu'on
considère comme une chanteuse de nouveau jazz nous présente un excellent
album qui va bien au-delà du jazz à lequel on nous a habitué. Elle qui
s'accompagne au piano et n'accueille que très peu de musiciens, nous offre
une musique dépouillée, simple, mais extrêmement efficace. Les mélodies
sont accrocheuses et sa voix mélodieuse ne fait qu'embellir l'ensemble. Au
lieu de jazz, j'aurais plus tendance à parler de pop ambiant ou pop
acoustique. On retrouve aussi des éléments de soul et de country. En fait,
malgré sa simplicité, c'est un album très riche en sonorités et en
textures. Les 45 minutes divisées en 14 titres coulent naturellement et
c'est sans difficulté qu'on se rend du début à la fin. Mais attention: ça
prend une atmosphère bien particulière pour écouter l'album. Ce n'est pas
ce qui va faire lever votre party, ni vous tenir éveillé en voiture sur
l'autoroute. Mais c'est un très bon album pour vos moments de relaxation.
Je n'ai d'autres choix que de l'ajouter dans mon
top 20 de 2002. (juin 2003)
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Korn, Untouchables
Le nouvel album de Korn était grandement attendu de leurs fans, surtout que
"Issues" en avait déçu plus d'un après l'excellent
"Follow The Leader", le meilleur album de 1999. Rassurez-vous, le groupe n'a rien perdu de ce qui a fait sa renommée. Ils ont toujours la basse la plus lourde du milieu métal et vous devrez assurément enlever l'extra bass sur votre système de son pour éviter une visite de la police suite à une plainte d'un de vos voisins. L'évolution de la voix du chanteur
Jonathan Davis est également un élément remarquable de ce nouvel enregistrement. Il met plus l'accent sur la mélodie que sur la voix criarde des 3 premiers albums, ce qui nous permet de découvrir une voix exceptionnelle. Les compositions sont d'une qualité
incomparable et ne vous décevront jamais tout au long de l'album, même si
certaines demandent quelques écoutes pour bien apprécier. En plus de
l'excellent succès Here To Stay, vous y trouverez des petits bijoux
comme Blame, One More Time et ma préférée, Alone I Break.
Après 14 excellents titres, on retrouve une version plus électronique de Here To Stay qui est tout aussi intéressante que l'originale. Il y a aussi une portion multimédia sur l'album qui permet de voir le vidéoclip de ce même succès. En conclusion, c'est un album très complet et une suite logique à leur méga-succès
de "Follow The Leader". Avec
"Untouchables", Korn reprend sa position de leader du nouveau métal dirigé en 2001 par
System Of A Down. Un album à se procurer absolument qui fera assurément partie de mes préférés de l'année 2002.
(août 2002)
½
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Avril Lavigne,
Let Go
Comme ce fut le cas en 1995 pour
Alanis Morissette, c'est toujours agréable de voir une jeune pop rockeuse canadienne aller détrôner les platitudes pop américaines sur leur propre palmarès. C'est encore une fois le cas ici avec l'adolescente de 17 ans Avril Lavigne qui nous arrive d'une toute petite ville de l'Ontario, Napanee. Celle qui ne se gêne pas pour descendre
Britney Spears n'a pas du tout l'intention de suivre le même trajet.
Elle est sur scène ce qu'elle est dans la vie et n'a absolument pas
l'intention de jouer un rôle. Du côté musical, l'album commence de belle façon
avec Losing Grip, le méga-succès Complicated et ma préférée Sk8er Boi où elle semble à son mieux quand ça brasse. Par la suite, malgré quelques bons moments, j'ai été plutôt déçu par la direction très adulte et acoustique que prend l'album, particulièrement dans la 2è moitié. J'aurais espéré une suite aussi rafraîchissante que le début de l'album, surtout venant d'une ado de 17 ans. Par moments, j'avais l'impression d'écouter
Amanda Marshall ou Natalie Imbruglia qui ont surtout un public de 30 ans et plus. Malheureusement, je ne crois pas que tous les adolescents vont se reconnaître à travers sa musique et certains (ou certaines) vont continuer de se tourner vers les Britney Spears de ce monde. Au moins, elle attire l'attention du public et des critiques et occupe une place de choix au
Billboard. Félicitations!
(août 2002)
½
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Layo &
Bushwacka!,
Night Works
Duo de DJs britanniques qui nous proposent une musique électronique des plus originales.
Layo Paskin et Matthew "Bushwacka" B. travaillent comme DJs au club
The End,
un club techno/house réputé en Angleterre. Parfois house et parfois drum n'
bass, le duo nous offre une musique techno complètement instrumentale. Même si
la redondance est souvent un problème dans la musique techno, Layo & Bushwacka!
réussissent toujours à nous surprendre avec des sons nouveaux. Même si leur
musique est passablement uptempo, elle demeure plutôt relaxante en comparaison
avec d'autres groupes du même genre beaucoup plus stressants. Certains liens
musicaux entre les pièces contribuent à créer une atmosphère bien particulière
à l'album et la qualité de réalisation est impressionnante. "Night Works"
est
certainement un des bons albums techno de l'année et surpasse amplement le
dernier effort des Chemical Brothers. Une très belle découverte! (janvier
2003)
½
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Jean Leloup,
La vallée des réputations
Un nouvel album de Jean Leloup est toujours très attendu et c'était encore plus le cas cette fois-ci. Son album précédent
"Les fourmis" datait de 1998 et Leloup avait parlé (peut-être dans un moment de délire) qu'il changerait désormais complètement de style et ne rejouerait plus ses chansons passées. Pour le changement de style, ce n'est rien d'exceptionnel, puisque peu de ses albums se ressemblent de toute façon, mais je doute fort qu'il donne des spectacles sans rejouer ses vieux succès et il n'en a pas reparlé de toute façon. Quant à
"La vallée des réputations", l'album peut faire peur à la première approche par son style généralement acoustique. En plus, Leloup n'aide pas lui-même à cette crainte en affirmant qu'il écoute presque exclusivement du country depuis quelques années. Rassurez-vous tout de suite: l'album n'a rien de country. Même si on le retrouve lui-même à la guitare acoustique sur la totalité de l'album, ça demeure du Leloup et vous ne serez pas tellement dépaysés. C'est plutôt une approche dépouillée de ce qu'on connaît déjà de Jean Leloup, même s'il y a quand même quelques guitares électriques discrètes et que plusieurs pièces demeurent dansables. C'est difficile de comparer avec des pièces précédentes qu'il a pu nous offrir parce que, comme d'habitude, l'originalité est de mise avec Jean Leloup. Mais, vous le reconnaîtrez tout de suite dans sa façon de chanter et de raconter ses textes toujours aussi remplis d'humour. C'est un album doux qui s'écoute d'un trait sans aucun effort particulier. Les arrangements et la réalisation sont sans bavure et je dirais que c'est l'album le plus uniforme de Leloup (dans le sens positif du terme) depuis l'époque de
La Sale Affaire où ça brassait beaucoup plus. Si vous aimez le premier extrait
Ballade à Toronto, vous adorerez le reste de l'album où toutes les pièces ont un potentiel radio. C'est certainement un des meilleurs albums de Leloup en carrière, qui a une place de choix dans mon top 20 de 2002, et il ne reste qu'à souhaiter que le public le suive. Message à la nation: Jean Leloup est l'artiste le plus original au Québec; pourrait-on le suivre dans son univers et laisser tomber nos chanteurs et chanteuses quétaines?
(critique principale de février 2003)
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Maña,
Revolucion de
amor
Voici le plus récent album du groupe rock #1 au Mexique.
Évidemment, le parallèle est facile à faire avec Santana (surtout qu'il
participe à l'album), mais Mana a su se créer un style bien à lui. Les 4
gars nous proposent un excellent mélange de pop rock et de rythmes
latins, le tout interprété entièrement en espagnol. Le principal
problème avec les groupes latinos qui font du rock est qu'ils tombent
très souvent dans le cliché grossier (c'est particulièrement le cas avec
le groupe chilien La Hey que j'ai eu la "chance" de voir sur scène).
C'est un peu moins le cas avec Mana, même si on entend du Bon Jovi
sur quelques pièces un peu plus rock. Dans le cas du simple Angel de amor,
ils réussissent à outrepasser les clichés pour nous présenter une pièce
rock particulièrement efficace (on en retrouve d'ailleurs le vidéo à la
fin du CD). Mais, je les préfère tout de même sur les pièces latines, un
peu moins rock. Musicalement très riche, l'album a en plus l'avantage de jouir
d'une réalisation impeccable (peut-être un peu trop par moments). Les
mélodies sont toujours très efficaces et dès la 1ère écoute vous vous
retrouverez avec des mélodies en tête pour les jours à venir. Avis aux
amateurs de musique rock latine: il vous faut cet album, au moins autant
que le dernier de Santana. À moins que le fait de ne pas comprendre
l'espagnol vous agace, mais on ne parle pas de chansons à textes ici, ce
qui fait que c'est probablement préférable de ne rien comprendre. (avril
2003)
½
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McLusky, McLusky
Do Dallas
Voici un groupe
britannique considéré comme punk, même s'il sort grandement des
standards punks habituels. Il nous propose une musique très garochée,
voire même assez violente. Le son est un peu brutal pour l'oreille et
les gens qui n'ont écouté que du Jacques Brel dans leur vie devraient
oublier ça. On retrouve énormément de distortion et le chanteur ne
chante pas vraiment bien. Ce n'est pas sans nous rappeler Johnny Rotten
et d'ailleurs les Sex Pistols est le parallèle le plus facile à faire en
écoutant l'album. Ils enchaînent les pièces de 2 minutes pour ne finir
qu'avec un total de 34 minutes pour 14 titres. Personnellement, malgré
quelques écoutes, je suis un peu resté sur mon appétit. C'est original
et différent, mais on n'en retient pas grand' chose. Le son agressant de
la guitare ne nous donne pas le goût non plus de recommencer l'album une
fois terminé, malgré sa courte durée. Les critiques sont assez bonnes,
surtout par rapport à leur premier album, mais j'ai de la difficulté à
entrer dans la vague. Si vous aimez la musique bruyante et que le punk
actuel vous ennuie, vous aimerez peut-être, mais pour ma part, ça
demeure un album moyen. (juin 2003)
½
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Mediæval Bæbes, The
Rose
Comme son nom
l'indique, voici un groupe qui nous offre une musique médiévale, mais mise
au goût du jour. Il s'agit d'un ensemble de 9 femmes originaires de
différents pays. Le groupe, basé en Angleterre, est dirigé par Katharine
Blake qui compose la majorité des musiques. Les chansons sont interprétées
dans plusieurs langues différentes (italien, latin, russe, anglais
médiéval, français ancien, etc.) et on utilise essentiellement des
instruments d'époque (dulcimer, harpe, violon, flûte, harmonium, piano,
etc.) qu'on intègre aux arrangements modernes d'une très grande qualité.
L'accent est essentiellement mis sur les voix alors qu'on crée des
harmonies vocales tout à fait hallucinantes. La plupart des textes
proviennent de poèmes anciens et on y a ajouté la musique. On peut y
découvrir la beauté de ces langues anciennes et pour comprendre les
textes, on a placé une traduction anglaise de chacun dans le livret.
N'étant pas très familier avec les musiques médiévales modernisées, je
peux vous dire que c'est toute une découverte que j'ai faite avec les Mediaeval Baebes. Leur musique est complètement envoûtante et crée une
ambiance musicale tout à fait unique. Si vous désirez découvrir de
nouveaux sons et de nouvelles ambiances sonores, c'est un incontournable.
Vous en aurez plein les oreilles! (novembre 2003)
Nettwerk
½
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Millencolin, Home From
Home
Un nouvel album pour ce groupe punk suédois. C'est un album très énergique qui s'éloigne plus de la musique pop que tous leurs comparses de la Californie qui sont leur influence numéro 1, malgré des chansons accrocheuses à souhait. Ils nous rappellent le
Bad Religion des bonnes années, en plus d'une influence de Green Day dans la partie la plus heavy de leur carrière. Par moments, c'est un peu moins punk, mais tout aussi rock n' roll et des noms comme
AC/DC ou Alice Cooper me sont venus en tête pour quelques secondes. J'ai toujours aimé leur différence par rapport aux autres groupes du même genre et c'est encore plus le cas ici. Ils nous proposent un album très solide du début à la fin, sans faiblesses. C'est un
Blink 182 amélioré qui ne vous laissera certainement pas indifférent. Ils nous lancent une musique d'adolescents d'une grande qualité. Évidemment, comme le genre a déjà été traité pas mal sous tous ses angles, Millencolin n'apporte pas grand chose de neuf, mais ils le transforment de belle façon pour nous rendre la vie agréable. Un très bon album! (juin 2002)
½
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Moby,
18
Les attentes étaient immenses vis-à-vis Moby compte tenu de l'immense succès de l'album
"Play"
paru en 1999, qui est un des meilleurs albums de la dernière décennie. Pour
celui-ci, les premières critiques que j'ai entendues parlaient d'une simple
copie de son album à succès. Mon opinion est toute autre: c'est juste mauvais!
C'est vrai qu'on retrouve pas mal de sonorités exploitées sur "Play",
mais le problème n'est pas là. Si c'était une copie de "Play" ça ne serait pas complètement mauvais. Non, ici les compositions ne sont pas très inspirées et sont souvent répétitives. En plus, le choix des chanteurs et chanteuses laisse grandement à désirer et vient très souvent atténuer ce qu'on pourrait apprécier de la musique qui est parfois tout de même intéressante. Même
Sinead O'Connor sur Harbour ne vient rien renverser. Une des pièces les plus intéressantes est d'ailleurs instrumentale, soit la pièce titre
18. C'est facile de comprendre pourquoi la compagnie a choisit de faire
paraître We Are All Made Of Stars comme premier extrait. C'est la seule qui avait un potentiel commercial intéressant (et c'est une excellente chanson). Pour le 2è extrait, je me demande bien laquelle ils vont choisir. Pourtant, l'album en contient 18 (pour un total de 72 minutes). Si vous êtes
maniaque de Moby, ou pour le premier extrait, vous pouvez vous laisser tenter par
"18". Sinon, abstenez-vous en attendant le prochain et en espérant qu'il soit plus instrumental! La triste réalité vient de frapper ce grand artiste: le plus difficile n'est pas de connaître du succès, c'est de durer! (juillet 2002)
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Ariane Moffatt,
Aquanaute
Après un excellent
album trip hop avec le groupe 10 Zen (qui n'a malheureusement pas eu le
succès mérité), Ariane Moffatt est partie en tournée en compagnie de Marc
Déry avant de travailler à l'album "Aquanaute", son premier album en solo.
Grâce à cet excellent album, elle s'est méritée 3 Félix au plus récent Gala de l'Adisq,
dont celui de la révélation de l'année. Il s'agit d'un album
doux et introspectif, donc assez différent de ce à quoi nous sommes
habitués au Québec. Pas de chansons d'amour (du moins pas dans le modèle
habituel, largement surexploité), ni de chansons pop dansantes, ni de
chansons rock à la Éric Lapointe. Seulement des chansons d'une grande
profondeur autant au niveau musical qu'au niveau des textes. Influencée
par Daniel Bélanger et Marc Déry avec qui elle a travaillé, on peut aussi
y entendre des influences internationales, essentiellement britanniques (Radiohead,
Björk, etc.). Elle utilise à merveille la technologie moderne en plus de
la guitare acoustique à l'occasion. Les mélodies sont accrocheuses et vous
transporteront définitivement dans son univers. Les quelques reproches que
j'aurais à faire à l'album sont sa trop longue durée pour un album aussi
introspectif (14 pièces pour 66 minutes) et sa trop grande uniformité. Si
vous accrochez complètement à l'album, vous ne verrez pas ces détails,
mais si c'est plus ou moins votre style musical, vous décrocherez
peut-être avant la fin. Veuillez noter que c'est un album qui ne s'écoute
pas dans n'importe quelle circonstance, mais c'est définitivement un des
meilleurs albums québécois de 2002. Enfin une artiste québécoise qui
laisse aller complètement sa créativité! (novembre 2003)
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Alanis Morissette,
Under Rug Swept
Depuis le méga-succès international de son album de 1995
"Jagged Little Pill", chaque album d'Alanis est attendu avec impatience. C'était encore plus le cas ici étant donné le succès mitigé du précédent
"Supposed Former Infatuation Junkie" qui s'est vendu 10 fois moins que son prédécesseur. Dès le début de
"Under Rug Swept", on retrouve l'énergie débordante d'Alanis qu'on adorait dans le passé, ce qui augure bien pour le reste de l'album. Le rythme n'est évidemment pas conservé et on retrouve un bon nombre de ballades dans le plus pur style d'Alanis qui a un sens inné de la mélodie. Même si je ne suis pas un grand fan de chansons à texte, celles d'Alanis méritent toute notre attention. On y retrouve des textes autobiographiques d'une fille extrêmement tourmentée et insécure.
En résumé, l'album est solide du début à la fin avec peu de faiblesses.
Contrairement au précédent, il n'est pas trop long avec ses 50 minutes, ce
qui évite beaucoup de remplissage. C'est ce qui avait causé la perte de "Supposed Former Infatuation Junkie". C'est un succès garanti qui fera certainement partie des bons albums de l'année. Une valeur sûre! (avril 2002)
½
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N.E.R.D., In Search
Of...
Excellent album de ce collectif hip hop qui s'appelait autrefois
The Neptunes. Ils incarnent parfaitement ce que devrait devenir le hip hop des années 2000. En effet, ils se distinguent de la plupart des groupes de hip hop américains qui ont surtout tendance à proposer un "gangster rap" très violent et sans trop d'originalité. Ici on se rapproche plus des rappeurs français ou britanniques qui nous offrent une musique douce et mélodieuse, tout en conservant une certaine variété et une grande originalité d'une composition à l'autre. Certains éléments de rock, de funk ou de jazz sont intégrés à l'occasion dans le seul but d'enrichir encore plus leur musique. Comme c'est assez différent de la musique américaine habituelle, l'album a plutôt tardé avant de bien se positionner au
Billboard. Mais depuis quelques semaines, l'album de N.E.R.D. remonte, lentement mais sûrement. C'est un des bons albums de l'année jusqu'à maintenant et toutes les critiques sont unanimes à son sujet. (juin 2002)
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New Found Glory, Sticks And
Stones
New Found Glory est probablement un des derniers fleurons du
pop punk californien (même s'ils sont floridiens), style qui a été largement
surexploité depuis une dizaine d'années. Ils sont les seuls américains du
genre (avec Face To Face) à pouvoir encore nous fournir des albums de
"qualité" pouvant intéresser notre oreille du début à la fin. Dans le même
genre, les canadiens de Sum 41, ou même Simple Plan sont en train de
supplanter les américains. Avec "Sticks And Stones", le 3è album du groupe,
ils affirment encore plus leur position de leader. Sur les palmarès, ils sont
à peu près les seuls du genre à bien figurer et les chansons accrocheuses nous
font grandement oublié que le style n'a plus rien à voir avec le punk d'il y a
25 ans. Évidemment, pour l'originalité on repassera, la formule étant
désormais usée à la corde, mais ce sont tout de même 40 minutes agréables. La
principale faiblesse de l'album est certainement la présence de ballades comme
sur Sonny par exemple. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'une
ballade vient faire sur un album punk! Belle contradiction quand même! Mais
bon, c'est une maladie qui se propage sans cesse depuis les années 80, alors
que même les groupes les plus "heavy" trouvaient le tour de nous pousser une
ballade par album. En conclusion, sans rien révolutionner, New Found Glory satisfera les amateurs du genre avec ce nouvel album.
(novembre 2002)
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Le Nombre,
Le Nombre
Le
Nombre est un groupe québécois comprenant des anciens
membres des Secrétaires Volantes et de Caféine. Ils nous
proposent un son rock n' roll influencé de la musique punk
pré-1977. Mur de guitare, look kitsch et mélodies
accrocheuses, voilà la recette qui n'est pas sans nous
rappeler le côté punk de Plastic Bertrand et les bonnes
années du glam (New York Dolls et David Bowie entre autres).
Pour les avoir vu en spectacle aux Francofolies en juillet
dernier, je peux affirmer que ce sont des professionnels de la
scène qui savent mettre la foule dans leur poche arrière. À
part quelques curieux pour qui le rock n' roll appartient à
une autre planète et qui ont quitté après quelques riffs de
guitare (probablement pour aller écouter une copie de Gilbert Bécaud), la foule toujours grandissante semblait sous le
charme. Comme c'est souvent le cas, surtout au Québec, le son
de l'album est un peu moins brut et un peu trop travaillé.
Mais, la qualité des compositions prend rapidement le dessus
et nous fait dévorer les 36 minutes avec plaisir. Le succès
Laissez venir à moi les grandes brunes, qui est excellente,
demeure tout de même la pièce la plus pop de l'album. Il
s'agit certainement du meilleur album de rock n' roll
québécois depuis les Secrétaires Volantes et l'album risque
de se retrouver dans mon top 20 de l'année, parmi les plus
grands. Encouragez nos talents d'ici et faites partie du
"Nombre", comme ils le disent si bien eux-mêmes.
(septembre 2002)
½
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Papa Roach, Lovehatetragedy
Papa Roach nous
avait offert en 2000 un excellent album, un des meilleurs de l'année.
Considéré à tort comme un groupe punk, ils nous proposaient plutôt un nouveau
métal de très bonne qualité avec certains éléments de hip hop. Sur "Lovehatetragedy",
ils n'ont malheureusement pas réussi à répéter l'exploit. On ne trouve plus le côté rafraîchissant du précédent
album qui donnait le goût de le recommencer dès qu'il se terminait. Sur la
majorité de l'album, ça sent le réchauffé avec des sonorités déjà explorées
sur "Infest". Autant la plupart des pièces du premier album étaient
entraînantes, autant sur celui-ci elles sont plutôt ennuyantes. Même le son
métal qui les caractérisait est complètement dissout dans un son FM utilisé à
profusion par un bon nombre d'autres groupes. L'album a l'avantage de nous
faire redécouvrir le bouton "avance rapide" de notre télécommande. Le succès
She
Loves Me Not, qui ne m'impressionnait pas vraiment, s'avère finalement
être la pièce la plus intéressante de l'album et de loin. On retrouve à la
toute fin 2 chansons en boni et 1 pièce cachée et ce sont pratiquement les
plus intéressantes après She Loves Me Not, particulièrement Gouge Away
et Tight
Rope. En résumé, c'est une grande déception pour moi puisque leur album
précédent se retrouve encore fréquemment dans mon lecteur CD, et ce depuis
maintenant 2 ans. (octobre 2002)
½
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Richard Petit, Little
Girl
Deuxième album de
Richard Petit après l'excellent "Hit and Run"
paru en 2000. Encore une fois, il nous propose des chansons pop rock
accrocheuses à souhait. Les 2 premiers extraits, Here We Go et
Niaiseux, ont bénéficié d'une
très large couverture radio et je prédis qu'il en sera de même pour le
nouvel extrait Seul dans ma prison. Malheureusement, les bonnes
réactions à ces chansons ne semblent pas se concrétiser en ventes de
disques et en reconnaissance du grand public. Pourtant, avec "Little
Girl", Petit nous prouve une fois de plus qu'il est un de nos meilleurs
auteurs/compositeurs/interprètes pop rock. Ses influences vont des Colocs à la musique latine, le tout arrangé de façon très chaude
question d'ensoleiller nos journées. Un bon disque d'été quoi et un
excellent disque à écouter en voiture. Les 11 pièces s'enchaînent à
merveille et on pourrait croire qu'il s'agit d'un disque concept
(j'ignore si c'était prévu). Enfin un chanteur québécois qui se situe
entre les chanteurs populaires de "matante" et les groupes alternatifs
obscurs qui arrivent à peine à vivre de leur musique après des années de
travail acharné. Richard Petit est un chanteur populaire divertissant et
intelligent, une denrée rare au Québec! (septembre 2003)
½
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Queens Of The Stone Age, Songs
For The Deaf
Queens Of The Stone Age, c'est l'ancien groupe
Kyuss qui
proposait une musique métal originale. Depuis le changement de nom, ils ont
aussi changé de direction musicale en donnant un peu plus dans le rock
alternatif et le post-grunge, même si on continue d'entendre des éléments de
métal. Je n'ai pas entendu leur album précédent, mais il serait beaucoup plus
éclaté que celui-ci et ils auraient un peu perdu leur côté innovateur, selon
certains critiques. Par contre, en écoutant "Songs For The Deaf", j'ai
découvert un album original, énergique et en dehors des modes actuelles. Ils
ont un son bien à eux et les éléments post-grunge qu'on trouve dans leur
musique n'ont que très peu de liens avec les groupes en vogue comme Creed,
Nickelback, etc. Par moments, on peut entendre certains sons à la Soundgarden
et à la Nirvana, les sons les plus près du grunge. D'ailleurs, Dave Grohl
(ancien batteur de Nirvana et chanteur-guitariste des Foo Fighters) s'est joint
temporairement au groupe pour l'enregistrement de cet album à la batterie.
Peut-être qu'il aimerait que les Foo Fighters évoluent dans le même sens que
Queens Of The Stone Age? De toute façon, il n'est pas faux de dire que les 2
groupes ont une certaine ressemblance, même si l'originalité des Queens est
beaucoup plus intéressante que celle des Fighters. Depuis sa sortie, le
premier extrait de l'album, l'excellente pièce No One Knows, navigue au
sommet des palmarès radios alternatifs. Si vous l'aimez, vous ne serez
certainement pas déçus par le reste de l'album qui est passablement uniforme
et solide du début à la fin. Les 16 pièces et 64 minutes de musique combleront
les amateurs de musique alternative lourde qui n'ont que très peu d'albums
géniaux à se mettre sous la dent par les temps qui courent. Dans le genre, ça
fait partie de la crème de 2002. (critique principale de novembre 2002)
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Joey Ramone, Don't Worry
About Me
Avant son décès il y a un an, Joey Ramone avait enregistré un album. Si on en juge
par les textes de cet album, on peut croire qu'il sentait la fin approcher. Même s'il n'avait jamais rien enregistré auparavant sans les
Ramones, Joey était un élément très important du groupe tant pour les compositions que pour sa présence au micro. C'est donc un beau cadeau qu'il nous a offert avant de partir. L'album contient 10 pièces originales en plus de la reprise de
Louis Armstrong, What A Wonderful World dans un style qu'on n'aurait jamais pu imaginer. L'album, sans être renversant, est quand même assez solide pour qu'on puisse le réécouter avec joie. Ça n'a rien à voir avec les 4 premiers albums des Ramones, mais il aurait pu être un bon album des Ramones des années 80. C'est quand même un album à se procurer, si on est un fan des Ramones et qu'on regrette le décès de Joey. Vous pouvez tout savoir sur Joey et les Ramones en visitant
mon site hommage qui leur est consacré:
(mai 2002)
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The Raveonettes, Whip It
On
Étant donné la
mode garage qu'on retrouve depuis 2001, on a décidé de ne pas attendre
que The Raveonettes aient complété un album pour les lancer sur le
marché. C'est pourquoi on trouve ce mini-album de 8 titres pour un total
de 21 minutes sur les tablettes. Il s'agit d'un groupe danois qui, même
s'il entre dans la même catégorie que The Hives et The Strokes, s'en
différencie grandement. Leur son, tout en demeurant garage, est tout de
même assez propre. La distortion atteint des sommets jamais égalés et
les mélodies obtiennent une place de choix. Ils nous proposent des
pièces rock n' roll endiablées et je me suis rappelé un autre groupe
rock n' roll danois des années 80 nommé D.A.D. à quelques moments
pendant l'album (dont Do You Believe Her et Cops On Our Tail). Au Danemark, on semble avoir un son de guitare assez unique. C'est donc une
musique originale qu'on peut entendre ici, une musique qui peut
atteindre sans problème un large public. Un album complet paraîtra le 12
août (intitulé "Chain Gang Of Love") et espérons qu'ils feront la
promotion nécessaire pour propulser le groupe là où il devrait se
trouver, c'est-à-dire parmi les meilleurs groupes alternatifs de sa
génération. (août 2003)
|
The
Red Hot Chili Peppers, By The Way
Après
l'excellent album "Californication" paru en 1999,
leur meilleur depuis "Blood Sugar Sex Magik" de
1991, les attentes étaient plutôt élevées concernant ce
nouvel enregistrement des Red Hot Chili Peppers. Le premier
extrait, la chanson-titre, qui était déjà paru avant la sortie
de l'album laissait croire que ce serait un autre album aussi
efficace et accessible que le précédent. Et on peut considérer
que c'est le cas, même si certaines pièces sentent parfois le
réchauffé. Pour les sonorités et les mélodies, on est en
territoire connu et il n'y a rien de révolutionnaire ou de
surprenant. Par contre, considérant que l'album contient 16
pièces pour un total de près de 70 minutes, le groupe s'en
tire pas si mal avec très peu de remplissage. C'est un album
passablement uniforme qui s'écoute bien du début à la fin et
qui ne décevra pas les fans de l'album "Californication". En échange, ceux
qui préféraient les débuts plus osés du groupe dans les
années 80 décrocheront probablement avec cet album-ci, si ce
n'est déjà fait depuis quelques années. Sans ébranler les
fondations de la musique rock, c'est un album qui plaira aux
amateurs de bonne musique pop rock. Qu'on le veuille ou non,
les Red Hot Chili Peppers demeurent un groupe innovateur et
intelligent qui continuera d'influencer plusieurs
générations de musiciens. (septembre 2002)
½
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Respectables,
Quadrosonic
Après plusieurs
années de bars, deux albums en anglais et un premier album en français qui
a conquis le Québec tout entier depuis 1999, voici la suite en français
des Respectables. Ils nous présentent un album d'une très grande solidité,
appuyé par la collaboration de Gordie Johnson de Big Sugar à la
réalisation. Le son de Big Sugar fait d'ailleurs partie de cet album,
particulièrement sur le premier extrait On fait c'qu'on aime. Comme ça
avait été le cas sur leur enregistrement précédent, le groupe nous
présente différents styles et influences allant de la musique latine (La
java), à la musique reggae (Fûmer ou travailler), à la ballade (Elle
et Libre) et au bon vieux rock n' roll, leur spécialité (J'arrive).
Ils réussissent encore une fois à parfaitement mélanger les styles pour en
créer un son typique des Respectables. En plus, cet album-ci va un peu
plus en profondeur que leur précédent qui n'offrait que des chansons pop.
Pas que ce n'est pas pop sur "Quadrosonic", mais le quatuor va un peu plus
loin dans ses expérimentations. On sent que les gars se sont amusés en
créant ces chansons et ils nous présentent ce qu'ils aiment vraiment et
non pas ce que la compagnie de disques voulait entendre. En boni, on peut
entendre un Sébastien Plante dans une forme vocale incroyable. Si vous
avez aimé leur album éponyme de 1999, vous ne devriez pas hésiter une
seconde, car celui-ci est supérieur. (octobre 2003)
½
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Rush,
Vapor
Trails
Rush est ce groupe canadien qu'on vient toujours près
d'oublier, mais qui rebondit sans cesse avec un nouvel album au moment où on
s'en attend le moins. Considéré comme le premier groupe "métal" au Canada,
disons qu'ils nous proposent plutôt un rock progressif intemporel. Ça fait
près de 30 ans qu'ils enregistrent des albums et n'ont jamais tenté de suivre
quelque mode que ce soit. Ils font leur musique dans leur coin, bien
tranquilles et réussissent à amener un grand nombre de fans dans leur voyage
extratemporel. Encore une fois avec "Vapor Trails", ils nous surprennent par
leur originalité et leur fraîcheur et n'essayez surtout pas de faire un
parallèle avec un style en vogue ces temps-ci, puisque vous perdrez assurément
votre temps. Ils sont en fait les Pink Floyd canadiens avec un peu plus de
guitare. C'est un album qui vient nous chercher et nous rend complètement
accroché, comme on le serait des meilleures substances illicites. Difficile de
l'écouter une seule fois sans y revenir dans les 24 heures, mais en même
temps, comme tous les enregistrements de Rush, il faut faire un minimum
d'efforts aux premières écoutes. L'effort principal à faire est d'apprécier la
voix du chanteur Geddy Lee, mais une fois cet obstacle franchi, on peut se
laisser aller sans retenue dans le monde de Rush, qui devient plus "heavy" que
jamais sur "Vapor Trails". En passant, la maturité de la voix de Lee le rend
plus facilement tolérable que dans les premières années du groupe où sa voix
criarde pouvait nous repousser facilement. Comme en fait foi le premier
extrait One Little Victory, c'est un Rush en pleine forme qu'on retrouve
après 6 ans d'absence. N'hésitez pas une seconde, car c'est un album superbe!
(octobre 2002)
½
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Santana,
Shaman
Suite à la sortie de ce nouvel album
de Santana, je n'étais pas très pressé de me le procurer pour 2 raisons
principales. Premièrement les premiers extraits ne m'attiraient pas
particulièrement (Why Don't You And I et The Game Of Love). Deuxièmement, on a carrément recopié la formule utilisée sur le méga-succès de 1999
"Supernatural"
avec de nombreux artistes invités en vogue à ce moment. C'est d'ailleurs une
copie carbone de "Supernatural"
autant par la longueur de l'album que par le style et la disposition des
pièces. Pourquoi changer une formule gagnante direz-vous? Parce que
l'originalité n'y est plus. La fraîcheur qu'on retrouvait sur "Supernatural"
et qui a amené ce succès inattendu pour ce vieux routier fait maintenant place
à une formule toute faite dans le but unique de vendre des albums. C'est le
côté artistique qui en prend un coup! Il y a bien quelques pièces
intéressantes, surtout dans son répertoire latino, mais ce n'est
malheureusement pas un grand album de Santana. Si on l'écoute plutôt avec une
oreille commerciale qu'artistique, on découvre quand même un bon album, qui
s'écoute bien et qui est largement supérieur à d'autres artistes pop (après
tout, il est quand même un grand guitariste). 75 minutes, c'est un peu trop
long et on aurait pu en enlever quelques-unes question d'améliorer l'ensemble
(Nothing At All, Since
Supernatural). Certains artistes invités auraient aussi pu être remplacés
comme Musiq, Michelle Branch et Seal, mais ça c'est bien personnel. Par
contre, j'aime bien les prestations de P.O.D. et Macy Gray, sans oublier
Placido Domingo. En conclusion, mon opinion est partagée sur ce plus
récent album de Santana. Le rapprochement trop facile avec son précédent lui
enlève nécessairement des points. Par contre, les mélodies accrocheuses et la
production de grande qualité en font un album qui s'écoute bien. Si vous avez
apprécié "Supernatural", vous ne devriez pas être déçu. (critique
principale de mars 2003)
½
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Simple Plan, No Pads, No Helmets... Just Balls
Simple Plan est un groupe québécois formé d'anciens membres du groupe punk
Reset. Ils nous présentent leur premier album qui contient une musique fortement influencée des groupes pop/punks californiens (Blink 182, etc.). On peut aussi faire un parallèle avec leurs confrères canadiens
de Sum 41. Disons que ça n'a plus grand chose à voir avec le punk de par la production léchée et les mélodies très pop, parfaites pour les radios. C'est plutôt une musique d'adolescents qui irait à merveille dans la bande originale d'un film d'ados. C'est aussi une musique de snowboard et ils ont d'ailleurs participé au dernier Jam des Neiges. Vous connaissez certainement le succès
"I'm Just A Kid" qui a une mélodie tellement accrocheuse qu'on ne peut plus s'en débarrasser. Et bien, le reste de l'album est assez semblable et ne vous décevra certainement pas, si vous appréciez le premier extrait. Ils attireront assurément un public jeune et ils auront donc de la difficulté à durer très longtemps, car ces jeunes vieilliront à un moment donné et se désintéresseront de Simple Plan. Mais, dans le présent, c'est un bon album. (mai 2002)
½
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Sonic Youth, Murray Street
Après 20 ans de
carrière, le groupe alternatif new yorkais Sonic Youth réussit toujours
à nous présenter des albums originaux et innovateurs. Alors qu'ils
passaient pour des illuminés en pleine période new wave, ils ont tout de
même pu traverser les époques et nous présenter un autre album efficace
en 2002 avec "Murray Street". Ils avaient atteint leur summum vers la
fin des années 80 et le début des années 90 avec les albums "Sister",
"Daydream
Nation", "Goo" et
"Dirty", mais ils ont quand même su conserver un
certain standard par la suite en surpassant beaucoup d'autres groupes
alternatifs en vogue. Encore une fois sur "Murray Street", le groupe
nous présente un rock expérimental quand même passablement mélodique,
beaucoup plus à la façon des britanniques que ce que les américains nous
offrent habituellement. Leur influence du punk new yorkais des années 70
continue de se faire sentir, mais ils demeurent dans le style qu'ils ont
su si bien construire eux-mêmes au cours des années. Vous ne trouverez
évidemment rien ayant un potentiel commercial, comme ce fut le cas pour
l'ensemble de leur carrière, sauf peut-être l'album "Dirty"
qui avait créé un peu plus de réactions. L'album contient 7 pièces, dont
certaines très longues, pour un total de 45 minutes. Mais, je trouve
qu'il manque à cet album le petit quelque chose qui le ferait se
démarquer dans le paysage musical. Disons que depuis "Dirty", j'accroche un peu moins aux
albums de Sonic Youth, et c'est encore le cas ici. C'est tout de même un
très bon album. Avis aux amateurs de rock original et underground.
(juillet 2003)
|
Starsailor, Love Is Here
Environ à chaque année, il nous arrive un nouveau groupe brit pop sur lequel tout le monde se lance sans retenue. Après
Radiohead, Blur, Oasis, Travis et Coldplay, voici maintenant Starsailor.
Depuis sa sortie il y a quelques semaines, et le lancement du premier simple
Good Souls, on ne parle que d'eux. Mon opinion est un peu partagée sur le sujet. Une des premières choses qui m'a frappé est le son de la guitare acoustique qui est incroyable. J'ai bien aimé les compositions en général pour le peu de fois que j'ai écouté l'album jusqu'à maintenant, mais j'ai l'impression que je dois aller plus loin dans l'écoute pour pouvoir me faire une meilleure opinion. De l'autre côté, je suis allergique à la voix et surtout à la façon de chanter du chanteur qui me donne la chair de poule, mais dans le sens négatif du terme. C'est un bon album qui mérite une certaine attention c'est vrai. Mais on est très loin de la qualité de Travis par exemple. Comme il y a très peu d'albums de parus depuis le début de l'année, il se hisse certainement au premier rang pour l'instant, mais le dépasser ne devrait être qu'une formalité dans les prochains mois. Il a quand même de très bonnes chances de figurer dans mon top 20 de l'année 2002. À suivre! (mars 2002)
½
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Sum 41, Does This Look Infected?
Les punks canadiens de Sum 41 ont conquis l'Amérique avec leur précédent album
"All Killer, No Filler" et sont devenus les leaders du nouveau punk devant les californiens. Un exploit? Pas tant que ça considérant qu'ils sont les seuls à nous proposer une musique vraiment énergique et des influences différentes. On peut sentir une grande influence du métal des années 80 qu'ils intègrent parfaitement à leur musique pour en faire leur propre son.
"Does This Look Infected?" continue dans la même lignée que le précédent avec un peu plus de maturité en prime. Dans le cas de Sum 41, la maturité ne signifie pas l'ennui, au contraire; l'album brasse encore plus que
"All Killer, No Filler".
Le premier extrait, Still Waiting, est devenu un succès instantané dans les radios rock dès sa sortie, avant même la parution de l'album. Il faut dire qu'avec des
3 Doors Down et des Matchbox 20 qui envahissent les ondes, ça fait du bien d'entendre l'énergie de Sum
41. Vous ne serez pas trop dépaysé par le son de l'album, sauf peut-être sur
Asshole qui nous rappelle Slayer et sur les 2 pièces en boni où on croirait entendre
Iron Maiden. Le son très léché de l'album va un peu à l'encontre de la tendance actuelle qui va plus vers le son garage. Tant que les chansons sont efficaces, ça m'importe peu. Il y a bien quelques pièces qui manquent un peu d'originalité, mais aucune n'est ennuyante. L'album s'écoute en entier sans effort particulier et les 40 minutes passent à la vitesse de l'éclair. En conclusion, c'est un très bon album qui, sans être supérieur à leur précédent, se vendra sûrement bien. Déjà, on peut sentir une bonne réaction du côté américain et britannique.
(février 2003)
½
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Supergrass, Life
On Other Planets
Supergrass est un
très bon groupe brit pop qui nous avait ébloui avec son premier album, mais
qui se répète passablement depuis ce temps. La principale force des albums de
Supergrass est la présence de pièces pop extrêmement accrocheuses,
fredonnables à souhait et même dansables. C'est encore le cas ici avec des
incontournables comme Za, Rush Hour Soul et le succès Grace. Dans bien
des cas, l'influence des Beatles n'est pas très loin. Dans les côtés les plus
calmes de l'album, on ne peut passer sous silence une certaine influence de Radiohead. Les autres comparaisons possibles sont
Blur, Pulp et même The
Replacements. Même si encore une fois on croirait réentendre leur album
précédent, il ne faut pas se tromper: ça demeure un bon album pop qui plaira à
beaucoup de gens. Les 41 minutes passent à la vitesse de l'éclair et on peut
le rejouer à répétition sans se lasser. Ce sont les fans inconditionnels qui
risquent d'être un peu plus déçus d'entendre un son trop familier. (décembre
2002)
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Terranova, Hitchhiking Non-Stop With No Particular
Destination
Terranova est un groupe allemand proposant une musique
entièrement électronique. Je les découvre avec cet album qui serait leur plus
intéressant en carrière selon les experts. On ne peut pas parler de musique
techno pour les discothèques, mais plutôt de musique d'ambiance ou de musique
de film, même si certaines des pièces sont dansables. Instrumental à 90%, "Hitchhiking..."
ne contient souvent que quelques paroles anodines. La présence de guitare
(fabriquée électroniquement) sur certaines pièces (Mongril et Good Bye The
Ferrari) nous rappelle certains groupes industriels comme KMFDM. Tout en
ayant une certaine uniformité, une ligne directrice, l'album peut nous
transporter dans différentes atmosphères. C'est un album d'une très grande
qualité qui pourra égayer vos partys branchés entre amis. Avis aux amateurs de
musique électronique. (décembre 2002)
½
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Text, Text
Il y a un
mot pour décrire la "musique" de Text: bizarre. Ce groupe suédois, qui
comprend la plupart des anciens membres de Refused, même si le son ne s'y
trouve pas, a été formé avant la fin de Refused et leur album éponyme a été
enregistré à cette époque. Il s'agit d'un album purement expérimental, un
exercice de style qui nous propose un amalgame de textes récités, musique
jazz, rock progressif, hardcore, folk rock et reggae, dont souvent plusieurs
de ces genres sont inclus dans la même pièce! La surprise est garantie dès que
vous entendrez les premiers sons, surtout si vous avez ajusté le volume un peu
haut, car les cris de Requiem For Ernst-Hugo (1928-1998) vous feront
assurément sursauter. Par la suite, vous entendrez la meilleure pièce de
l'album avec Sound Is Compressed: Words Rebel and Hiss, une chanson de 11
minutes qui débute avec un rythme reggae, avant de se transformer
graduellement en quelque chose d'un peu plus hardcore. Sur Those Kids Are
Gone, on explore la musique folk, mais avec un très mauvais son de poste de
radio mal syntonisé qui devrait vous décourager avant la fin. Il vous faudra
beaucoup de patience et d'ouverture d'esprit pour écouter en totalité les 8
pièces de l'album qui dure 65 minutes et qui vous emmènera dans toutes sortes
d'univers plus bizarres les uns que les autres. Parfois, c'est intéressant,
mais à d'autres moments c'est un peu trop n'importe quoi. Si vous trouviez
Mike Patton bizarre, ce n'est rien à comparer à Text qu'on doit absolument
écouter en oubliant tout ce qu'on a pu apprendre de la musique auparavant.
Vous trouverez peut-être quelques éléments de comparaison avec Mr. Bungle et
les fans de Mike Patton risquent de bien aimer, tout comme les inconditionnels
de Refused qui voudront cette pièce de collection plus pour la regarder que
pour l'écouter. Pour gens originaux et ouverts d'esprit seulement, ou pour
ceux qui en ont assez de la musique commerciale... (juin 2004)
Buddyhead /
Lookout!
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Theory Of A Deadman, Theory
Of A Deadman
Il y a de ces albums
que j'écoute chez Archambault par curiosité et que je laisse sur la tablette
en quittant le magasin. En voici un. "Theory Of A Deadman" a été enregistré sur
la nouvelle étiquette de Chad Kroeger, leader de Nickelback. Le groupe profite
donc du succès de Nickelback pour se faire découvrir. Même si Nickelback a
lancé un bon album en 2001 avec "Silver Side Up", il ne faut pas se le cacher:
ce n'est pas un groupe débordant d'originalité et ils seront oubliés assez
rapidement dans les années à venir. Le style post-grunge commence à
s'essouffler dangereusement et les sous-produits de Creed (qui est déjà assez
médiocre merci) sont de plus en plus nombreux. Theory Of A Deadman entre
parfaitement dans la description que je viens de faire, et les albums qu'ils
réussiront à vendre seront purement une question de mode. Ce qu'on retrouve
sur cet album fait penser à des essais de Nickelback n'ayant pas été retenus
pour leur album. Ce sont pratiquement toutes des chansons fades, sans
personnalité et sans énergie qui nous invitent assurément à tendre le pouce
vers le bouton "avance rapide". Après Invisible Man et Nothing Could Come
Between Us, qui sont les meilleures de l'album tout en étant très ordinaires,
il ne se passe plus rien pouvant susciter un quelconque intérêt. On se dit à
chaque nouvelle chanson: "Ça va sûrement être meilleur; ça ne peut pas être
pire!". Mais c'est jamais meilleur! Plutôt que de recycler du Nickelback, on
est encore mieux avec l'original. Album complètement inutile! (l'album à
éviter de novembre 2002)
½
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Transplants,
Transplants
Transplants est un
trio punk californien constitué de Rob Aston, Tim Armstrong (de
Rancid) et
Travis Barker (de Blink 182). Le trio nous offre un punk
bien différent de ce à quoi les californiens nous ont habitué,
particulièrement au niveau rythmique où les comparaisons globales sont
difficiles. Le petit côté industriel de la première pièce, Romper Stomper, m'a vaguement rappelé
Ministry. Sur D.J. D.J. et le succès Diamonds And Guns, j'ai reconnu
une ressemblance avec le son pop de David Bowie. Puis, sur California
Babylon, on croirait entendre Beck, autant par la voix de Aston que par
la rythmique. Alors que sur Quick Death on va effleurer le métal de
Slayer et Megadeth (en moins lourd quand même!), sur One Seventeen c'est
l'influence des Sex Pistols qui se fait sentir. Finalement, on
explore le hip hop sur D.R.E.A.M.. Une chose est certaine; c'est que Transplants
nous amène plutôt loin de l'univers des groupes qui ont rendu ses membres
célèbres. Leur musique est beaucoup plus difficile d'approche que Rancid
ou Blink et plusieurs écoutes m'ont été nécessaires pour apprécier cet
album. Finalement, j'ai réussi à m'acclimater à Transplants et je peux
maintenant confirmer que c'est un album très original et intéressant. Il
ne plaira pas nécessairement automatiquement aux fans de Rancid et Blink
182, mais ira chercher un public ouvert d'esprit désireux d'entendre un
nouveau punk intelligent. L'album est paru sur l'étiquette Hellcat,
propriété de Tim Armstrong. (octobre 2003)
Hellcat /
Epitaph
½
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Trik-Turner, Trik-Turner
Excellent nouveau groupe métal qui intègre des éléments de hip hop à la
Crazy Town, mais en mieux fait. Ils se différencient également du rap core en n'abusant pas des mots "fuck" et "motherfucker" contrairement à
Limp Bizkit. Ils connaissent un succès incroyable grâce au premier
extrait de l'album, Friends And Family, qui inonde carrément les ondes radio à travers l'Amérique depuis quelques temps. Par contre, fiez-vous plus ou moins à cette chanson pour établir le style de l'album qui est généralement plus heavy et qui contient plus de hip hop. Dans leurs moments les plus hardcores, ils m'ont rappelé
Bad Brains, mais là s'arrête la comparaison avec le punk. Disons seulement qu'il s'agit d'un excellent groupe rap métal avec une originalité au-dessus de la moyenne. Surveillez de près le deuxième extrait,
Sacrifice, qui atteindra probablement aussi les sommets des palmarès. Ça n'a évidemment rien à voir avec le succès de
Creed du même titre. (mai 2002)
½
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Vénus 3,
Sur quelle planète
Deuxième album de
la formation de Québec Vénus 3, sur lequel on trouve un son parfois plus
rock et parfois plus funk. Le ska est un peu moins au coeur de ce nouvel
enregistrement, même si on en trouve toujours des traces à gauche et à
droite. Un fait demeure: les mélodies sont toujours aussi accrocheuses
et efficaces, ce qui cadre parfaitement dans les objectifs des radios
rock québécoises, qui sont malheureusement trop peu nombreuses.
Plusieurs des pièces de "Sur quelle planète" jouent d'ailleurs
régulièrement sur les ondes. Ça ne se traduit toutefois pas en grandes
ventes de disques, puisqu'on est loin des chanteuses à textes qui ont la
cote au Québec (et qui, en passant, ont bien souvent les pires textes).
Pourtant, ce n'est pas que la qualité n'est pas là avec Vénus 3 qui n'a
rien à envier à des groupes connus mondialement comme No Doubt ou même
les B-52's, qui me sont venus en tête à quelques occasions dans les
moments les plus new wave de l'album. En plus de ses compositions
originales, le groupe nous présente sa version de Eleanor Rigby des
Beatles, une excellente version, très rock, voire même punk, avec un
moment plus reggae. Elle vaut le prix de l'album à elle seule. Donc, si
vous aimez ce que vous entendez régulièrement à la radio, il n'y a pas à
hésiter. (octobre 2003)
D7 Recordings
½
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The
Vines,
Highly Evolved
Premier
album très attendu de ce groupe australien qui s'inscrit dans
la nouvelle vague alternative / punk / garage.
Malheureusement, "Highly Evolved" déçoit
grandement par rapport aux attentes créées. On est très
loin des très bons albums de The Strokes, The Hives ou
The
White Stripes. L'excellent premier extrait Get Free laisse
présager un album à la Nirvana des années 2000. La
réalité est toute autre avec un ramassis de pièces de
différents styles pas souvent très bonnes. Après 5 pièces dont
2 ballades plates, on a déjà décroché et on est bien heureux
d'entendre le succès Get Free qui est de loin la
meilleure de l'album. On aimerait bien une 2è moitié d'album
plus solide, mais à part un ska intéressant (sans plus), on
a plutôt l'impression d'entendre un groupe à la Sloan qui
nous garoche toutes ses influences en pleine face sans aucune
originalité. Si on veut entendre les nouveaux Nirvana, on est
mieux de se tourner du côté de Rival Schools qui nous
propose un son beaucoup plus solide que The Vines qui passent
pour des amateurs en comparaison avec tous les bons groupes
qui poussent depuis quelques années. Sans être complètement
inintéressant ("Highly Evolved" bat certainement le
dernier album de Def Leppard!), The Vines aura de la
difficulté à se bâtir un public et surtout, à le garder.
Ma déception de l'année jusqu'à maintenant. (septembre 2002)
½
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Weezer,
Maladroit
Après nous avoir fait patienter 5 ans entre leur 2e album ("Pinkerton") et leur 3e album ("Weezer"), voilà qu'ils récidivent 1 an plus tard avec leur 4e,
"Maladroit". Si sur l'album de l'an passé on retrouvait la fraîcheur de leur premier album à succès, ici on passe à une autre étape. Beaucoup moins pop, beaucoup plus adulte et sérieux,
"Maladroit" est un album plus équilibré et solide du début à la fin. Encore une fois, ils nous présentent un album court de 33 minutes, mais sans aucun remplissage cette fois. Le son un peu plus lourd des guitares est aussi un élément très positif de ce disque qui ira chercher un public amateur de nouveau métal, même si on ne peut pas vraiment parler de métal dans le cas de Weezer. J'ai l'impression qu'on a lancé toutes les pièces pop légères sur l'album précédent pour rappeler au public qu'on existait toujours et préparer le terrain pour ce qui allait suivre. Ils devaient déjà avoir ces compositions en banque. Intelligemment, ils n'ont pas tout mis sur le même CD pour en faire un album de 70 minutes inégales. Pour moi, Weezer a toujours été un groupe à écouter en souriant sans trop avoir d'attentes sur ce qui allait suivre, mais avec cet album-ci, on peut commencer à les prendre au sérieux. En plus des succès
Dope Nose, Keep Fishin et Slave, l'album nous propose une portion multimédia qui contient 5 extraits en concert et 2 autres séquences vidéo du groupe, un boni très intéressant. Un des bons albums de l'année jusqu'à maintenant!
(août 2002)
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Wilco, Yankee Hotel Foxtrot
Wilco est un groupe alternatif aux influences country qui existe depuis 1994 et en est à son 4è album, en excluant leurs 2 albums avec
Billy Bragg. Leur côté country est certainement la partie qui m'agaçait le plus chez-eux depuis leurs débuts sur l'album
"A.M.". Pour cet album-ci, ils ont un peu délaissé le country, même si la guitare acoustique est toujours aussi présente. Depuis sa sortie, les critiques sont unanimes, ce qui a attiré mon attention. Premièrement, il faut dire que ceux qui cherchent le succès radio à tout prix seront nécessairement déçus, puisque le potentiel commercial de chacune des chansons est nul. C'est l'ensemble de l'album qui est intéressant. Plusieurs écoutes sont nécessaires, mais on en arrive à savourer l'ensemble de l'oeuvre. C'est un album qui rappelle un grand nombre de groupes britanniques (Travis,
Coldplay, Charlatans UK, etc.), mais eux ils sont américains. J'ai pu détecter certaines influences des
Beatles à l'occasion, mais certainement qu'ils ont écouté beaucoup d'albums de
Bob Dylan dans leur jeunesse, parce que dans les moments les plus folks, on entend la suite logique du Dylan des bonnes années. Un excellent album tout en douceur et en profondeur qui fera assurément partie de mon top 5 de 2002. Amateurs de musique intelligente, lancez-vous chez votre disquaire!
(août 2002)
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