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A - Adamo, Salvatore - Adamus, Bernard - Aerosmith - Air - Albarn, Damon - All-American Rejects - All Time Low - Alt-J - Amos, Tori - Angry Kids - Apple, Fiona - Arthur, Marie-Pierre - Asia - Avec pas d'casque -

B - Bahamas - Barbara - Barlow, Emilie-Claire - Baron, Frédérick - Barzotti, Claude - Bat For Lashes - Beach Boys - Beatdown - Bélanger, Éric - Bélanger, Guy - Belliard, Alexandre - Bieber, Justin - Big & Rich - Billy Talent - Bingham, Kim - Blood Red Shoes - Bori - Bratsch - Brown, Zac - Bunnett, Jane - Burger, Rodolphe - Burgh, Chris de -

C - Cabrel, Francis - Caracol - Cargnello, Paul - Celleste - Céu - Cherri Bomb - Church, Jarvis - Cirque du Soleil (2) - Clark, Gary Jr. - Clerc, Julien - Cohen, Leonard - Cole, Holly - Color Violeta - Coltrane, Ravi - Compagnie Créole - Connors, Stompin' Tom - Cooder, Ry - Cook, Jesse - Cossette, Sylvain - Coxon, Graham - Coyote Bill - Cranberries - Cult - Curumin -

D - Dahlen, Sienna - Dalida - Daraîche, Paul - Darkness - Dearly Beloved - Deftones - Del Rey, Lana - Descente du Coude - Deschamps, Martin - Desnoyers, Dan (2) - Dexter, Baxter - Diawara, Fatoumata - Dinosaur Jr. - Dirty Projectors - Disterheft, Brandi - Divine Fits - D.O.A. - Doley, Clayton - Dominguez, Chano - Dragonette - Drapeau, Étienne - Dr. John - Dubeau, Angèle - Duffield, Victoria - Dumas - Durand, Catherine - Dylan, Bob -

E - Egan, Coral - Egyptian Project - Electric Guest - Electric Light Orchestra - Elisapie - Empress Hotel - Estelle - Etheridge, Melissa - Evancho, Jackie - Every Time I Die -

F - Fagen, Donald - Fanfarlo - Farmer, Mylène - Fastway - Fiasco, Lupe - Finaldi, Angelo - Fine Frenzy - Finn, Craig - Fiona, Melanie - Fite, Tim - Flaming Lips - Flo Rida - François & The Atlas Mountains - Fugère-Poulin, Stéphanie - Fun. - Furious Swampriders - Furtado, Nelly -

G - Galactic - Garbage - Ghost Inside - Glasper, Robert - Glass Tiger - Gloriana - Godspeed You! Black Emperor - Gossip - Grand Duchy - Grasscut - Great Big Sea - Green Day (3) - Greffard, Sébastien - GrimSkunk - Grinderman - Grizzly Bear - Gros Mené - Gualazzi, Raphael - Gurrumul -

H - Hallyday, Johnny - Hangmen - Hansard, Glen - Hardy, Françoise - Harris, Steve - Harvest Breed - Hellbound Hepcats - Hellman, Thomas - Hives - HK, Alexis - Hogan, Kelly - Hook, Shawn - Hot Chip - Howard, Ben - Hudson, Dominique - Hunger, Sophie -

I - Iglesias, Julio - Ima - Ivy -

J - Jalbert, David - James, Colin - Jarrett, Keith - JEFF the Brotherhood - Jensen, Tomas - Jepsen, Carly Rae - Jethro Tull's Ian Anderson - Johnson, Biddle & Poulain - Jones, Norah - Jorane -

K - Kaas, Patricia - Karp, Peter and Foley, Sue - Killers - Killing Joke - Kimbra - King Charles - KISS - Krall, Diana - Krief -

L - Lacombe, Sébastien - Lacuna Coil - Ladylike Lily - La Havas, Lianne - Lamar, Kendrick - Lambert, Adam - Lambert, Yves - Lamontagne, Julie - Lanegan, Mark - Lavoine, Marc - Led Zeppelin - Lee, Amos - Lee, Ranee - Lemieux, Marie-Nicole - Lenorman, Gérard - Lepage, Lawrence - Léveillée, François - Lindsay-De Larochellière - Linkin Park - Little Willies - Loco Locass - Lopez, Roberto - Loren, Halie (2) - Lost in the Trees -

M - M - Madame Moustache - Mad’MoiZèle GIRAF - Madonna - Magic System - Marcelle, Nini - Marie-Alice - Marie-Mai - Marina and the Diamonds - Maroon 5 - Mars Volta - Martin, Nicole - Matchbox Twenty - Maynard, Conor - McCartney, Paul - McKennitt, Loreena - MC Mario - Men Without Hats - Menzingers - Mercedes Band - Mes Aïeux - Metric - Michaël - Mika - Millencolin - Minaj, Nicki - Minogue, Kylie (2) - Moffatt, Ariane - Moreau, Jean-Guy - Moriarty - Morissette, Alanis - Motion City Soundtrack - Mraz, Jason - Muse - Music Is Not Fun -

N - Nardi, Daniela - Ndegéocello, Meshell - Niyaz - No Doubt - Nossa -

O - Ocean, Frank - O'Connor, Sinéad - Offspring - Of Monsters and Men - Osborne, Joan - Ouellet, Karim - Our Lady Peace -

P - Papa Roach - Paquin, Laurent - Paul, Sean - Pelletier, Bruno - Pennywise - Pepe, Luisa - Perreau, Yann - P!nk - Placard, Dany - Platinum Blonde - Pokora, M. - Pop, Iggy - Presley, Lisa Marie - Prettyman, Tristan - Prima Donna -

R - Radin, Joshua - Ramin Torkian, Loga - Ramone, Joey - Real McKenzies - Renaud, Mélanie - Revolver - Robitaille, Damien - Romero, Pepe - Roxette - Rumer - Rush -

S - Sagapool - Saint-Aubin, Brigitte - Samson, John K. - Santana - Santigold - School of Seven Bells - Scissor Sisters - Shy'm - Simple Plan - Sir Pathétik - Skip the Foreplay - Slash - Smashing Pumpkins - Solveig, Martin - Songz, Trey - Soundgarden - Starr, Ringo - St Germain - Stone, Joss - Sugar - Swans - Swedish House Mafia -

T - Tal - Tame Impala - Tankian, Serj - Temper Trap - Three Days Grace - Tiersen, Yann - Tocadéo - Total Chaos - Toussaint-Léveillé, Sarah - Tragically Hip - Tremblay - Trois Accords - Trust - Twiggy -

U - Ultravox - Used - Usher - Usher, David -

V - Vangelis - Van Halen - Veille, Amélie - Vent du Nord - Villeneuve, Annie - Voisine, Roch -

W - Wainwright, Martha - Wainwright, Rufus - Walsh, Bob - Walsh, Joe - Ward, ZZ - Ware, Jessie - Watson, Patrick - Watters, Andrée - Weller, Paul - Welsman, Carol - White, Jack - Wintersleep - Wolf, Karl - Womack, Bobby -

X - XX -

Y - Yellowcard - Yoakam, Dwight - Young, Neil (2) -

Z - Zucchero - ZZ Top -

ALBUMS DE NOËL : Green, Cee Lo - Jenkins, Katherine - Lady Antebellum - Perri, Christina - Star Académie Noël - Trésors de Noël - L'ultime album de Noël -

ARTISTES VARIÉS : American Idol - Backbeat - Casa - Chansons éternelles, Volume 2 - Dans les souliers d’Elvis - Disque record des slows - Fab Forever - Fifty Shades of Grey - Mixmania 3 - Now! 20 - Now! Country 7 - Perks of Being a Wallflower - Pied de poule - Pour l’instant, j’ai 20 ans! – 1993-2012 - Twilight Saga: Breaking Dawn, Part 2

 

 

Marie-Claude – Mon coffret à surprises

Marie-ClaudeMon coffret à surprises (2012)

La Manitobaine Marie-Claude McDonald est une auteure, compositeure et musicienne de formation. Elle a fait partie pendant 8 ans du groupe vocal Madrigaïa et présente maintenant son premier album pour enfants. Elle propose aux jeunes des chansons qui font appel à leur intelligence et à leur imagination. Le disque de 13 titres totalisant 36 minutes explore différents rythmes et styles musicaux. Parfois riche en sonorités, la musique peut parfois s’avérer enfantine. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 27, 17 août 2013)

APCM

Serge Lama – La balade du poète (2 CD)

Serge LamaLa balade du poète (2 CD) (2012)

Pour souligner ses 50 ans de carrière, le poète a réenregistré plusieurs de ses plus grands succès et en a même réécrit quelques-uns dont les classiques « D’aventures en aventures » et « Je t’aime à la folie ». Il présente aussi « Je suis malade » et « Les p’tites femmes de Pigalle » ensemble pour nous faire comprendre qu’il s’agit en fait de la même chanson. On retrouve 35 de ses succès, en plus de 3 morceaux inédits écrits entre les âges de 11 ans et de 14 ans, dont la chanson-titre, sa toute première chanson. Il nous offre également une nouvelle composition, « Des éclairs et des revolvers ». Avec La balade du poète, Serge Lama nous permet de redécouvrir son répertoire avec une touche de modernité. (février 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 48, 12 janvier 2013)

Warner

½

Enrico Macias – Venez tous mes amis

Enrico MaciasVenez tous mes amis (2012)

Enrico Macias fête 50 ans de carrière et a vendu plus de 50 millions d’albums au cours de toutes ces années. Pour l’occasion, il a réenregistré 14 de ses plus grands succès en duo avec des artistes majoritairement contemporains. Les arrangements sont signés par son fils, le contrebassiste et réalisateur Jean-Claude Ghrenassia, qui permet de donner un nouveau souffle à ces classiques immortels. Parmi les artistes qu’il nous est permis d’entendre en duo avec Enrico, notons plus particulièrement Cali, Carla Bruni, Corneille, Khaled, Natacha St-Pier, ainsi que le vétéran Gérard Darmon. Avec Venez tous mes amis, ses fans pourront renouer avec quelques-uns des meilleurs morceaux du répertoire d’Enrico Macias. (janvier 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 47, 5 janvier 2013)

DEP / Universal

½

Radio Radio – Havre de Grâce

Radio RadioHavre de Grâce (2012)

Radio Radio, c’est le mélange parfait entre hip hop francophone et anglophone, grâce entre autres à l’inclusion du chiac, ce langage unique au sud-est du Nouveau-Brunswick qui fusionne les deux langues. En plus, le groupe intègre de belle façon différentes influences musicales comme l’électronique et le rock pour un résultat d’une grande richesse. Sur ce troisième album, le trio explore de nouveaux horizons pour un mélange parfois difficile d’approche entre un hip hop jazzy et une musique pop originale. Quelques titres comme l’incontournable « Galope » sont des hymnes instantanés pour faire la fête, mais l’ensemble demandera plutôt un certain effort de la part de l’auditeur. Même si moins immédiatement accrocheur, Havre de Grâce demeure un bon disque par un groupe qui ne manque assurément pas de créativité. (janvier 2013)

Vidéoclip : « Galope »

Bonsound

½

Michel Sardou – Best of : Les grands moments (2 CD)

Michel SardouBest of Sardou : Les grands moments (2 CD) (2012)

C’est sur ce CD double que l’on peut entendre tous les plus grands succès de Michel Sardou. Il y en a 28 en tout incluant les incontournables « Comme d’habitude », « Les vieux mariés », « En chantant », « La maladie d’amour » et « Je vais t’aimer ». On peut aussi entendre « Voler » en duo avec Céline Dion et « La rivière de notre enfance » en duo avec Garou. En boni, Sardou nous offre 5 de ses chansons dans une nouvelle version de 2012. Une chronologie et un livret plus détaillé auraient été appréciés, mais il s’agit tout de même d’une excellente compilation du meilleur de Michel Sardou. (décembre 2012)

DEP / Universal

½

Amaury Vassili – Una Parte Di Me

Amaury VassiliUna Parte Di Me (2012)

Le jeune ténor français mélange habilement chant classique et musique pop et c’est encore une fois le cas sur ce 3e album. Il y revisite des morceaux des plus grands compositeurs : Tchaïkovsky, Brahms, Chopin, Fauré, Mozart, Bach, Pachelbel, Debussy et plusieurs autres. Il donne à ces classiques une certaine touche de modernité par des rythmes pop et il y ajoute ses propres textes en italien écrits en collaboration avec Davide Esposito. Il n’y a que « Siamo Noi Il Futuro », inspiré de Borodine, qu’on peut aussi entendre en version française en conclusion du CD, « Tous ensemble pour demain (Nous on rêve) ». (février 2013)

Warner

Richard Séguin – Ma demeure : Anthologie (3 CD + DVD)

Richard SéguinMa demeure : Anthologie (3 CD + DVD) (2012)

Pour souligner les 40 ans de carrière et les 60 ans de vie de Richard Séguin, on nous offre ce superbe coffret de 3 CD et 1 DVD, incluant un livret détaillé de 60 pages. Cette anthologie présente 49 chansons remasterisées s’étendant sur toute sa carrière. Le premier disque couvre la période 1972-1982 et inclut 10 pièces avec sa sœur Marie-Claire (dont « Le train du nord » de Félix Leclerc), ainsi que 2 avec Serge Fiori tirées de l’excellent album Deux cent nuits à l’heure, un classique de la musique québécoise. Le deuxième disque présente ses plus grands succès en carrière, soit ceux produits entre 1982 et 1992 (dont « Double vie », « Journée d’Amérique », « Protest Song » et « Aux portes du matin »). Finalement, le troisième disque inclut 17 titres enregistrés entre 1995 et 2012. Quant au DVD, il présente le concert intégral de Richard dans le cadre des Francofolies de Montréal en 2012, un concert qui s’inscrivait dans sa tournée De colères et d’espoir. Ce coffret sera assurément un objet de collection précieux pour tous les amateurs de Richard Séguin, en plus de permettre à une nouvelle génération de découvrir l’envergure de son répertoire. Pour ceux qui voudraient une version plus allégée d’un seul CD, Les classiques a aussi été mis en marché avec ses 17 plus grands succès entre 1985 et aujourd’hui. (décembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 44, 15 décembre 2012)

Spectra

½

Lynyrd Skynyrd – Last of a Dyin’ Breed

Lynyrd SkynyrdLast of a Dyin’ Breed (2012)

Depuis maintenant 40 ans, Lynyrd Skynyrd représente le groupe de rock sudiste américain par excellence, fusionnant rock ‘n’ roll, blues, country et boogie dans un son plutôt lourd. Sur ce nouvel album par contre, ils délaissent le country et le boogie pour se concentrer sur un hard rock plus pur, flirtant en certaines occasions avec les Canadiens Nickelback. On est donc plutôt loin du son du sud des États-Unis qui a fait leur renommée et qui leur permet de demeurer populaires en concert. Plusieurs pièces sont énergiques et agréables à écouter, mais avec Last of a Dyin’ Breed, Lynyrd Skynyrd risque d’avoir de la difficulté à rallier ses fans de la première heure et devra tenter de séduire un nouveau public de rock contemporain. (janvier 2013)

Roadrunner / Warner

Mo Kenney – Mo Kenney

Mo KenneyMo Kenney (2012)

Mo Kenney est une jeune auteure-compositeure et interprète de la Nouvelle-Écosse qui attire l’attention dans les provinces maritimes depuis déjà quelques années. Elle possède un sens inouï de la mélodie accrocheuse, que ce soit dans un folk minimaliste, une pop très champ gauche ou un rock vieillot bien senti. L’album a été magnifiquement réalisé par Joel Plaskett qui réussit à lui donner une couleur unique. Malgré son jeune âge, Mo a déjà reçu les éloges de nombreux auteurs-compositeurs canadiens de renom dont Ron Sexsmith. C’est donc un très bon premier album que nous propose cette artiste de grand talent qu’il faudra surveiller de près dans les années à venir. (découverte du mois d'avril 2013)

New Scotland / Pheromone / SIX

½

The Sheepdogs – The Sheepdogs

The SheepdogsThe Sheepdogs (2012)

Les Sheepdogs sont un groupe de Saskatoon formé en 2006 qui sonne comme un groupe du sud des États-Unis dans les années 1970. Ils présentent en effet un mélange de rock traditionnel et de boogie, avec des traces de blues, le tout livré avec une facture de rock alternatif des années 2010. Ce 4e album est le premier pour une étiquette majeure. Ils présentent de solides compositions avec des mélodies inoubliables et des passages musicaux savoureux qui les rendent tout de suite sympathiques. Quelques titres se démarquent du lot comme « Feeling Good », « The Way It Is » et « While We’re Young ». Voici donc un album particulièrement réussi par un groupe intemporel à découvrir. (mars 2013)

Vidéoclips : « Feeling Good » - « The Way It Is »

Atlantic / Warner

½

Jonathan Savage – Le très honorable Jonathan Savage

Jonathan SavageLe très honorable Jonathan Savage (2012)

Le Gaspésien Jonathan Savage a d’abord lancé le projet 45 tours en 2010. Son but était de s’inspirer de l’ère des 45 tours pour présenter un extrait à la fois accompagné d’une face B pour éventuellement en arriver à un album de 10 pièces. La conception des pochettes a été confiée à des jeunes de cinq écoles secondaires de la Gaspésie. Malheureusement, la demande de bourse ayant été rejetée, il a fallu couper dans les dépenses et réaliser un projet minimaliste, enregistré rapidement et de façon brute. Le résultat présente un son folk pop quelque peu inégal, mais tout de même plus mature que Faux prophète lancé six ans plus tôt. Son côté fantaisiste est parfois amusant, mais souvent maladroit. (mars 2013)

Bonhomme Jos

Klone – The Dreamer’s Hideaway

KloneThe Dreamer’s Hideaway (2012)

Klone est un groupe de métal alternatif français qui se situe quelque part entre le post-grunge et le hard rock plus commercial. Les six gars présentent des guitares puissantes, mais conservent toujours de très bonnes mélodies. Ils intègrent aussi des guitares plus atmosphériques, des claviers et des saxophones pour en faire une musique plus riche que bien d’autres groupes dans le genre. Peu de compositions ressortent véritablement du lot, mais l’ensemble de 54 minutes s’écoute bien jusqu’à la fin. (mars 2013)

Klonosphere

John Roney – St-Henri

John RoneySt-Henri (2012)

Pour ce 3e album sous la forme d’un trio, le pianiste jazz John Roney se permet une exploration de nouveaux sons et certaines intrusions dans la musique électronique. Il ajoute donc une grande richesse à sa musique déjà bien vivante. Accompagné de Rémi-Jean Leblanc à la basse et Damien Schmitt à la batterie, Roney reprend des œuvres d’Oscar Peterson (« Place St-Henri ») et de Chuck Corea (« Spain »). Par contre, il propose surtout de solides compositions originales dignes de son immense talent. Déjà bien établi à l’international, Roney partira avec un bien beau projet sous le bras pour sa prochaine tournée. (mars 2013)

Effendi / SIX

½

Sinik – La plume et le poignard

SinikLa plume et le poignard (2012)

Le Parisien Sinik est un rappeur de taille en France. Il présente son 5e album avec La plume et le poignard, mais on y trouve malheureusement encore son lot de clichés propres au hip hop. Il y a bien quelques moments musicaux intéressants pour accompagner ses textes, mais avec 18 titres totalisant 68 minutes, c’est tout un défi que de se rendre à la fin. Pour ses plus grands fans seulement. (mars 2013)

Vidéoclips : « Les 16 vérités » - « Pinocchio »

Sixonine / Warner

½

Waves of Fury – Thirst

Waves of FuryThirst (2012)

Waves of Fury est un nouveau groupe britannique fondé par le Londonien Carter Sharp. Le groupe propose des influences de R&B et de funk sur un son indie rock empli de distorsion et de feedbacks. La voix de Sharp peut être franchement désagréable en certaines occasions alors qu’il crie pour se démarquer parmi les instruments plutôt bruyants qui l’accompagnent. L’ensemble présente certains aspects intéressants, mais le résultat risque d’en faire grimacer plusieurs par son aspect brut très prononcé. (mars 2013)

Vidéoclip : « Businessman’s Guide to Witchcraft »

Alive Naturalsound

Alicia Keys – Girl on Fire

Alicia KeysGirl on Fire (2012)

Alicia Keys présente probablement le meilleur mélange contemporain entre R&B et soul. Son talent impressionne depuis plus de 10 ans et elle nous arrive maintenant avec son 5e album studio. Pour les 13 titres de Girl on Fire, Alicia peut compter sur la collaboration d’une vingtaine de compositeurs et d’une douzaine de réalisateurs, en plus de chanter avec Nicki Minaj sur la chanson-titre et avec Maxwell sur « Fire We Make ». Quelques atmosphères jazz en alternance avec des rythmes électro viennent accompagner à merveille la voix d’Alicia tout au long de ce disque qui bénéficie d’une production de première qualité. On peut par contre y entendre une surproduction qui peut devenir agaçante considérant qu’Alicia Keys possède tout le talent nécessaire pour nous donner la chair de poule dans un contexte complètement dépouillé. Après des chansons solides dans la première moitié, le disque s’essouffle quelque peu et nous donne le goût de nous précipiter vers la fin. Mais, on y trouve tout de même de bons moments qui réussiront probablement à satisfaire ses fans les plus fervents. (mars 2013)

Vidéoclip : « Girl on Fire »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 50, 26 janvier 2013)

½

Zaho – Contagieuse

ZahoContagieuse (2012)

Zaho est une chanteuse R&B montréalaise qui est née et a grandi en Algérie. Elle s’est surtout fait connaître sur la scène rap en France au cours des dernières années. Sur ce nouvel album de 15 morceaux dont 2 en boni, elle présente un son R&B énergique et riche qui possède tout le nécessaire pour conquérir la scène pop francophone. Les deux pièces en boni incluent un duo avec Christophe Willem (« Indélébile ») et un remix de « En avant ma musique ». (mars 2013)

Vidéoclips : « Boloss » - « Jardin d’Éden »

Down Lo / EMI / SIX

½

Claire Pelletier – Soleil ardent

Claire PelletierSoleil ardent (2012)

Soleil ardent est déjà le 7e album de Claire Pelletier. Pour ce nouveau disque, la chanteuse pige dans le répertoire traditionnel de la France et du Québec. La poésie et les mélodies de ces vieilles chansons demeurent toujours aussi agréables et pertinentes au 21e siècle. En plus, Claire réussit à les interpréter à sa façon pour en faire des chansons intemporelles. Il faut aussi souligner la réalisation et les arrangements de Pierre Duchesne qui y a effectué un véritable travail d’orfèvre pour transporter ces chansons d’une autre époque en 2012. Il y joue aussi la quasi-totalité des instruments (guitares, claviers, etc.), en plus d’ajouter des atmosphères électroniques recherchées qui donnent cette texture moderne à l’album. Voici donc un très bon disque d’ambiance que nous propose Claire Pelletier. (mars 2013)

Ouïe-Dire

½

Serena Ryder – Harmony

Serena RyderHarmony (2012)

Pour son nouvel album, la chanteuse ontarienne explore son parcours présent, passé et futur. Elle présente de façon bien personnelle les thèmes qui l’influencent, ce qui nous permet de la découvrir un peu plus. L’album a été enregistré en grande partie dans son studio-maison, The Cottage, avec Jerrod Bettis (Better Than Ezra) et Jon Levine (K’naan, Nelly Furtado), mais aussi à Los Angeles, avant d’être mixé par Joe Zook (Modest Mouse, Katy Perry). Il présente de bons moments, comme le premier extrait, « Stompa », mais l’ensemble demeure facilement remplaçable dans l’univers pop rock adulte. (mars 2013)

Vidéoclip : « Stompa »

EMI / SIX

Sylvia – La fuite

SylviaLa fuite (2012)

Sylvia Beaudry est une cowgirl de Québec qui nous arrive avec un premier album dans le style country folk. L’album, réalisé par François Gagnon et Simon Pelletier-Gilbert (Isabeau et les Chercheurs d’or), a été enregistré en direct en studio selon la tradition folk. On peut y entendre parmi les musiciens Francis « Toots » Macbeth aux guitares, dobro et banjo. La fuite présente une belle version contemporaine d’un style qui a été largement surexploité au Québec au cours des dernières décennies. À découvrir! (mars 2013)

Nomade

½

Melissmell – Écoute s’il pleut

MelissmellÉcoute s’il pleut (2012)

Melissmell est une jeune chanteuse française caractérisée par une voix unique qui nous transperce par sa sincérité et son intensité. Sur ce premier album, elle présente une musique pop avec des accents rock parfois particulièrement lourds, grâce à son côté écorché vif. Elle s’entoure de musiciens talentueux et d’expérience, pour un disque solide qui ne laissera personne indifférent. On retrouve en boni une version alternative de son succès « Aux Armes », ainsi que le vidéoclip. Melissmell lancera son nouvel album, Droit dans la gueule du loup, le 9 avril en France. (mars 2013)

Vidéoclips : « Aux Armes » - « Sobre La Muerte » - « Les enfants de la crise »

Discograph / SIX

½

Maïa – Héritage

Maïa – Héritage (2012)

La Montréalaise Maïa Davies a été la cofondatrice du groupe country féminin Ladies of the Canyon. Après une tournée qui l’a menée de New York à Toronto, elle semble avoir le besoin de revenir à ses racines québécoises sur Héritage. Musicalement, l’auteure-compositeure-interprète nous propose un mélange entre pop et folk, entre rock et country, surtout en français, mais avec aussi quelques titres en anglais. C’est principalement sa voix qui se démarque tout au long du disque qui présente de bien belles mélodies. Même si elle écrit constamment, Maïa a tout de même demandé les services de Chip Taylor (Jimi Hendrix, Janis Joplin, Willie Nelson) pour collaborer à l’écriture de All the Best Roses, l’une des très rares collaborations de Taylor. Avec Héritage, c’est un très bel album que nous offre Maïa. (mars 2013)

Strobosonic / Warner

½

St. Ange – Second Nature

St. AngeSecond Nature (2012)

St. Ange est un groupe montréalais aux influences multiples alliant surtout pop et jazz. D’abord lancé en novembre 2011 de façon indépendante, leur premier album, Second Nature, a été remis en marché par l’étiquette Justin Time à l’automne 2012. À l’image de sa chanteuse, Angela Gallupo, le disque présente des sonorités colorées et joyeuses. Le CD s’intègre parfaitement dans la tendance nouveau jazz qui se mélange avec la musique pop intelligente. C’est donc un très bon album que nous propose St. Ange. (mars 2013)

Justin Time / SIX

½

Elizabeth Shepherd – Rewind

Elizabeth ShepherdRewind (2012)

La chanteuse canadienne maintenant installée à Montréal présente son 5e album en carrière, mais un premier disque composé de standards de jazz. Elle réussit à s’approprier complètement ces classiques en les transportant dans l’univers qui lui est propre. Parmi les incontournables que l’on peut entendre sur Rewind, notons « Love For Sale » de Cole Porter, « Sack of Woe » de Cannonball Adderley, « Buzzard Song » de George Gershwin, « Born To Be Blue » de Mel Tormé et « Prelude To a Kiss » de Duke Ellington. On peut aussi entendre une paire de pièces du répertoire francophone dont « Les amoureux des bancs publics » de Georges Brassens. Avec cet album chaleureux, Elizabeth Shepherd crée non seulement des attentes pour son prochain opus, mais donne en plus le goût de la découvrir en concert. (mars 2013)

Linus / SIX

½

Meek Mill – Dreams and Nightmares

Meek MillDreams and Nightmares (2012)

Robert Williams, Meek Mill est un rappeur de Philadelphie qui a commencé à enregistrer autour de 2006. Après avoir attiré l’attention de Rick Ross, il nous offre son tout premier album. Même s’il donne dans le rap hardcore, Meek Mill propose une musique riche très agréable à écouter. En plus, il est accompagné par de nombreux collaborateurs tout au long de l’album comme Rick Ross sur quelques pièces, Kirko Bangz (sur l’excellente « Young and Gettin’ In »), Mary J. Blige (« Who Your Around »), Trey Songz (« Lay Up »), ainsi que John Legend et Nas (« Maybach Curtains »). On retrouve malheureusement plusieurs clichés du rap sur Dreams and Nightmares, mais il y a suffisamment de moments intéressants et de richesse musicale pour nous inciter à porter attention. Meek Mill est un artiste à surveiller. (découverte du mois de mars 2013)

Vidéoclip : « Young & Gettin’ It »

Maybach / Warner

½

Wiz Khalifa – O.N.I.F.C.

Wiz KhalifaO.N.I.F.C. (2012)

Le rappeur de Pittsburgh nous arrive avec un nouvel album après le succès de Rolling Papers en 2011. Malheureusement, ce succès brusque a un effet plus que négatif sur le nouveau disque alors que les textes ne font référence qu’à sa nouvelle situation financière, son amour un peu trop grand pour la marijuana et tout ce qu’il peut s’offrir maintenant qu’il est riche. Après 3 pièces, on espère grandement que ce ne sera pas une tendance généralisée jusqu’à la fin des 74 longues minutes. Mais, cette tendance revient à différents moments tout au long du disque qui est en plus moyennement intéressant musicalement. Ce sont 17 titres mid-tempo qui nous donnent bien peu de moments d’excitation. O.N.I.F.C. est donc un album extrêmement décevant de la part d’un rappeur qui s’avérait grandement prometteur il y a de cela seulement quelques mois. (mars 2013)

Vidéoclip : « Work Hard Play Hard »

Atlantic / Warner

½

Mother Mother – The Sticks

Mother MotherThe Sticks (2012)

Pour son 4e album, le quintette de Vancouver revient avec le son pop rock énergique qu’il a développé au cours des dernières années, surtout sur le disque précédent, Eureka. Les influences folks de ses débuts sont désormais un fait rare et on entend plutôt un excellent son indie pop et rock qui vous obligera à suivre le rythme. Plusieurs des 14 pièces de The Sticks possèdent non seulement la capacité à nous faire taper du pied, mais elles présentent en plus de belles qualités créatives. C’est le cas pour la chanson-titre, « Bit by Bit » et plusieurs autres. Si le groupe se découvrait enfin avec Eureka, il atteint le sommet de son art sur The Sticks. À découvrir! (mars 2013)

Vidéoclip : « Bit by Bit »

Last Gang

½

Bob Mould – Silver Age

Bob MouldSilver Age (2012)

Depuis quelques années, le légendaire Bob Mould présente des albums particulièrement efficaces, presque dignes de ses années les plus créatives, que ce soit en solo ou au sein d’Hüsker Dü ou Sugar. Il poursuit sur sa lancée avec Silver Age, un album énergique qui ne trahit aucunement l’âge de son créateur. Les pièces s’enchaînent à un rythme effréné, sans jamais nous décevoir. On dirait le Bob Mould des beaux jours de Sugar! On peut tout de même entendre plusieurs titres un peu plus lents, mais jamais ennuyants. Que Mould soit empreint de nostalgie ou non, il reste qu’il nous ramène ce que ses fans préféraient de lui à leur plus grand plaisir. Silver Age est encore une fois un excellent album de la part de ce génie du rock alternatif. (mars 2013)

Merge

½

Lee “Scratch” Perry – Master Piece

Lee “Scratch” PerryMaster Piece (2012)

Lee « Scratch » Perry est considéré comme la plus grande légende du reggae après Bob Marley. Il a grandement contribué au développement du dub et a réalisé de nombreux albums importants dans le genre, dont certains des premiers enregistrements de Marley. À l’aube de ses 77 ans, Perry continue de nous offrir du nouveau matériel. Il ne réinvente peut-être plus le genre, mais il présente tout de même de bons moments de dub / lounge, prouvant qu’il demeure une figure dominante du reggae dub. (mars 2013)

Born Free / Megawave / MVD

Therapy? – A Brief Crack of Light

Therapy?A Brief Crack of Light (2012)

Le groupe de métal alternatif nord irlandais a d’abord attiré l’attention en 1994 avec son excellent album Troublegum, dans la vague entraînée par le tsunami post-grunge. Il est par contre retourné rapidement dans l’underground, une place beaucoup plus naturelle pour Therapy?. A Brief Crack of Light est le 13e album du groupe, qui n’a rien perdu de sa puissance d’il y a 20 ans. Le groupe semble décidé à reconquérir les palmarès grâce à « Living in the Shadow of the Terrible Thing ». Par contre, il présente encore des moments expérimentaux plus difficiles d’accès, comme dans l’instrumentale « Marlow ». L’ensemble propose des passages intéressants, mais peu d’éléments s’avèrent véritablement mémorables. (mars 2013)

Blast / MVD

Oxmo Puccino – Roi sans carrosse

Oxmo PuccinoRoi sans carrosse (2012)

Oxmo Puccino est un rappeur malien qui présente son 6e album avec Roi sans carrosse. Il nous offre un hip hop francophone d’une grande richesse et aux refrains inoubliables. Il repousse constamment les limites du genre depuis 15 ans en intégrant différents musiciens et en s’inspirant de la chanson française. Puccino a reçu une nomination au Gala de l’ADISQ en 2010 grâce à son album précédent, L’arme de paix, en tant que L’Artiste francophone s’étant le plus illustré au Québec. Sur Roi sans carrosse, le rappeur va encore un peu plus loin avec un album qui fusionne plus que jamais les genres. Voici donc un album de hip hop différent et d’une richesse incomparable. (mars 2013)

Cinq7 / Wagram

½

Neomythics – New Corporate Resistance

Neomythics – New Corporate Resistance (2012)

Neomythics est un duo composé de Gregory Howe et Matt Montgomery, deux hommes-orchestres qui touchent à de nombreux instruments sur l’album. Réalisé par Howe, New Corporate Resistance est leur premier disque ensemble après qu’ils aient composé plusieurs chansons pour d’autres artistes, surtout funk et jazz. Neomythics présente un son post-punk à la Television et qu’on pourrait aussi comparer à l’occasion aux débuts de U2. Leur musique est riche et présente de belles qualités créatives, même s’ils réussissent rarement à capter véritablement notre attention. À noter, une présence du guitariste Harvey Mandel qui a joué avec les Rolling Stones dans les années 1970. (mars 2013)

Ex-Fed

Brad Mehldau Trio – Where Do You Start

Brad Mehldau TrioWhere Do You Start (2012)

Le pianiste et son trio reprennent ici certains morceaux plutôt éclectiques d’artistes comme Alice In Chains (« Got Me Wrong »), Sufjan Stevens (« Holland »), Jimi Hendrix (« Hey Joe ») et Chico Buarque (« Samba e Amor »). Il se permet tout de même quelques reprises de standards jazz comme « Brownie Speaks » de Clifford Brown et « Airegin » de Sonny Rollins. À noter aussi ses versions retravaillées de la touchante « Baby Plays Around » d’Elvis Costello et Cait O’Riordan, ainsi que de « Time Has Told Me » de Nick Drake. Même s’il est très intéressant d’entendre des reprises jazz de pièces aussi variées, il reste que l’ensemble s’avère quelque peu bizarre en bout de ligne. Le trio n’est donc pas au meilleur de sa forme sur Where Do You Start, mais il apporte un élément de curiosité qui fait tout l’intérêt du disque. (mars 2013)

Nonesuch / Warner

Little Big Town – Tornado

Little Big TownTornado (2012)

Little Big Town est un quatuor vocal de Nashville composé de 2 hommes et 2 femmes. Ils présentent un son country pop basé avant tout sur les harmonies vocales. Tornado est leur 5e album en 10 ans et il constitue assurément leur enregistrement le plus pop à ce jour. Ce n’est pas certain par contre que les puristes country en seront déçus puisqu’ils n’appréciaient déjà pas beaucoup le groupe. En fait, Little Big Town a toujours été perçu comme une version légèrement plus country de Fleetwood Mac, et ça se poursuit avec Tornado. Si on oublie leurs influences country, on peut facilement considérer leur nouvel album comme un excellent disque de musique pop, tout simplement. (février 2013)

Vidéoclips : « Pontoon » - « Tornado »

Capitol / EMI

½

Jimmy Target and The Triggers – Jimmy Target and The Triggers

Jimmy Target and The TriggersJimmy Target and The Triggers (2012)

Pour son 2e album, le groupe rock ‘n’ roll montréalais présente seulement des compositions originales, dont certaines qui brassent dangereusement. Le groupe réalise l’album lui-même et le résultat est un rock ‘n’ roll garage grandement efficace. Certains titres s’approchent un peu plus du western spaghetti comme « Lexie’s Fang », et on retrouve suffisamment de variété sur l’album pour nous garder hors d’équilibre. Mais il reste que ce sont les morceaux franchement rock ‘n’ roll qui s’avèrent les plus intéressants, à l’instar du premier extrait, « Gimme Action ». C’est juste dommage qu’avec seulement neuf titres on ait l’impression d’entendre un album incomplet qui aurait grandement bénéficié de quelques moments additionnels de rock énergique. (février 2013)

C4

Jah Wobble & Keith Levene – Yin & Yang

Jah Wobble & Keith Levene – Yin & Yang (2012)

Jah Wobble et Keith Levene étaient deux des membres originaux de Public Image Limited aux côtés du chanteur John Lydon (Johnny Rotten des Sex Pistols). Le bassiste et le guitariste se réunissent des années plus tard pour nous offrir un album de rock totalement expérimental. Psychédélique à souhait, Yin & Yang nous plonge dans une ambiance fusionnant le rock, le jazz, le punk, le funk et le dub. L’album présente quelques très bons moments alors que Levene demeure en grande forme derrière sa guitare. Par contre, d'autres passages risquent de vous déranger par leur côté bizarre et une réalisation brute parfois agressante à l’oreille. À noter, la reprise passablement psychédélique de « Within You Without You » des Beatles. C’est un album qui demande définitivement un grand effort d’adaptation, mais les nostalgiques de PIL y trouveront probablement leur compte. (février 2013)

Cherry Red / MVD

Machine Head – Machine Fucking Head Live (2 CD)

Machine HeadMachine Fucking Head Live (2 CD) (2012)

Formé il y a 20 ans, le groupe métal californien conserve une horde d’admirateurs depuis ce temps. Pour fêter leurs 20 ans, ils présentent un double album en concert comprenant un assemblage d’enregistrements à divers endroits à travers le monde. Les 15 titres inclus sur les deux disques dressent un bon portrait de la carrière du groupe. Le montage est suffisamment bien fait pour nous faire croire qu’il s’agit d’un seul et même concert, puis la présence de la foule se fait sentir à tel point qu’on a parfois l’impression de se retrouver sur place, à quelques mètres de la scène. Avec Machine Fucking Head Live, le groupe offre un beau cadeau à ses fans qui l’ont suivi en tournée depuis toutes ces années. (février 2013)

Roadrunner / Warner

½

Stone Sour – House of Gold and Bones, pt. 1

Stone SourHouse of Gold and Bones, pt. 1 (2012)

Corey Taylor et Jim Root ont démarré Stone Sour quelques années avant de se joindre à Slipknot et ont toujours poursuivi le groupe en parallèle. Plus mélodique que Slipknot, Stone Sour tire ses influences en grande partie de Metallica et d’Alice In Chains pour un son métal alternatif lourd, mais tout de même accessible. House of Gold and Bones, pt. 1 est le 4e album du groupe et la 1re partie d’un album-concept en deux parties. L’album présente une belle profondeur, autant musicalement qu’au niveau des textes. On y trouve des compositions extrêmement solides, parmi les meilleures que le groupe nous a offertes à ce jour. La ligne directrice est efficace et la transition se fait magnifiquement bien entre les morceaux métal et les chansons plus introspectives, parfois même acoustiques (« The Travelers, part 1 »). Voici donc un très bon album qui nous fera attendre la suite avec impatience. La sortie de la 2e partie est prévue pour le 9 avril. (février 2013)

Vidéoclip : « Gone Sovereign »

Roadrunner / Warner

½

Erik Truffaz Quartet – El Tiempo de la Revolucion

Erik Truffaz QuartetEl Tiempo de la Revolucion (2012)

Le quatuor du trompettiste français (complété par Marcello Giulani à la basse, Marc Erbetta aux percussions et Benoît Corboz aux claviers et à la guitare) a entièrement composé ce 10e album en studio, au rythme de pratiquement un morceau par jour. Suite logique de In Between, l’album navigue entre diverses atmosphères, souvent influencé par leurs différents voyages (« Istanbul Tango », « African Mist »). Parmi les 10 pièces du disque, notons trois chansons, magnifiquement mises en valeur par la voix d’Anna Aaron. Voici un très bon disque de jazz d’ambiance. (février 2013)

Blue Note / EMI / SIX

½

George Perris – Un souhait

George PerrisUn souhait (2012)

George Perris est un chanteur franco-grec qui  a connu un immense succès en Grèce avec ses deux premiers albums. Après avoir assuré la première partie de Lara Fabian en France et avoir chanté au Mexique et au Canada, il présente un premier album francophone destiné au marché québécois. Pour l’occasion, il s’est entouré d’une équipe entièrement québécoise, autant pour la composition que la production. Parmi les auteurs-compositeurs, notons Steve Marin, Frédérick Baron (qui signe plusieurs textes), Jean-François Breau, Louis Côté (qui assure aussi la réalisation en plus de jouer plusieurs instruments), Stephan Moccio, Marc Dupré, Catherine Major, etc. On peut entendre un duo avec Lara Fabian pour « Ma solitude » et elle lui donne même un texte, « Dis-moi comment t’aimer ». Perris possède une voix remarquable avec beaucoup de profondeur. Il interprète donc de belle façon toutes ces chansons d’amour. (février 2013)

EM

Pitbull – Global Warming

PitbullGlobal Warming (2012)

Seulement un an après le succès monstre de Planet Pit, le Cubain d’origine revient avec un nouveau disque concis de 12 titres totalisant seulement 41 minutes. Des échantillonnages célèbres de « Macarena » sur la chanson-titre en introduction et de « Take on Me » sur « Feel this Moment » avec Christina Aguilera viennent renforcer ce qui s’avérait déjà un succès assuré. « Back in Time » a été propulsée par le film Men in Black 3, et avec des hymnes à la fête comme « Don’t Stop the Party », « Party Ain’t Over » (avec Afrojack et Usher) et « Have Some Fun » (avec Afrojack et Wanted), on sait où Pitbull s’en va : directement aux petites heures du matin… À noter aussi les participations de Chris Brown (« Hope We Meet Again »), Jennifer Lopez (« Drinks for You (Ladies Anthem) ») et Enrique Iglesias (« Tchu Tchu Tcha »). Avec une telle collection de hits assurés qui s’enchaînent à un rythme effréné, il serait bien difficile pour ses fans de se plaindre. Même s’il ne contient pas nécessairement ses meilleures compositions en carrière, Global Warming est certainement son album le plus ramassé à ce jour. (chronique principale de février 2013)

Vidéoclips : « Don’t Stop the Party » - « Back in Time »

½

Ke$ha – Warrior

Ke$haWarrior (2012)

Pour son 2e album officiel, la chanteuse pop réussit à assembler avec cohérence une douzaine de pièces pour un disque qui s’écoute bien dans son ensemble. Ce ne sont pas toutes les chansons qui possèdent le potentiel de devenir des succès commerciaux, mais on retrouve tout de même quelques titres incontournables comme la chanson-titre et l’excellente « Die Young ». Ses textes demeurent bien évidemment au premier degré, avec toujours ce petit côté vulgaire qui la différencie de la masse de chanteuses dans le genre. Elle rap encore en certaines occasions, mais il faut préciser que c’est rarement à ce moment qu’elle est à son meilleur. À noter qu’elle invite la légende du punk Iggy Pop à chanter avec elle sur « Dirty Love ». Dans l’ensemble, Warrior est plus solide que son premier disque et elle réussit à nous présenter de bonnes chansons pour faire la fête. (février 2013)

Vidéoclip : « Die Young »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 51, 2 février 2013)

½

Bruno Mars – Unorthodox Jukebox

Bruno MarsUnorthodox Jukebox (2012)

Après avoir écrit plusieurs succès pour d’autres artistes dont Brandy et Flo Rida, Bruno Mars a profité du momentum pour lancer sa propre carrière de chanteur en 2009. Après le succès de son premier album, carrément hissé au sommet grâce aux hits « Grenade » et « Just the Way You Are », il nous revient avec un deuxième disque. Il n’y a qu’un problème avec le chanteur pop sur Unorthodox Jukebox : il semble plutôt amer contre les femmes, alors qu’il avait réussi à les séduire sur son premier opus. Il ne lui reste qu’à espérer qu’elles n’écoutent pas trop les paroles s’il veut conserver son public acquis il y a tout juste deux ans. On retrouve quelques bons moments de R&B comme avec « Treasure », mais l’ensemble est plutôt sombre avec bien peu de passages excitants. Heureusement qu’il y a le premier extrait, « Locked Out of Heaven », le meilleur parmi les 10 petits titres offerts. Pas facile le test du 2e album M. Mars! (février 2013)

Vidéoclip : « Locked Out of Heaven »

Atlantic / Warner

½

Outasight – Nights Like These

OutasightNights Like These (2012)

Outasight est le pseudonyme de Richard Andrew, un chanteur rappeur qui présente un mélange de rap, de rock et de R&B. Il s’est fait connaître en 2011 avec le mégasuccès pop dansant « Tonight is the Night », le morceau au cœur de ce premier disque qui présente bien peu d’autres moments intéressants. Un de ces rares moments dignes de mention est « Shine » qui met en vedette Chiddy Bang, et on peut aussi apprécier « I’ll Drink to That ». Pour le reste, il s’agit d’une musique pop légère sans substance et sans excitation, même dans les moments plus dansants (« Ready Set Go », « Now or Never »). (février 2013)

Vidéoclips : « Tonight is the Night » - « Now or Never » - « Shine »

Warner

½

Redd Kross – Researching the Blues

Redd KrossResearching the Blues (2012)

Formé à la fin des années 1970 en Californie, Redd Kross est devenu un véritable groupe culte de la musique punk et alternative. Après une pause de 15 ans, il nous revient avec son 6e album, Researching the Blues. Les frères McDonald nous présentent non seulement leurs meilleures compositions depuis longtemps, mais aussi de superbes mélodies inoubliables, parfois quasiment dignes des Beatles, rien de moins. Les moments de rock ‘n’ roll ne pourront vous laisser indifférents et leurs pièces mid-tempo ne manqueront pas de vous séduire. Sans oser affirmer que Researching the Blues est le meilleur album en carrière de Redd Kross, disons qu’il est possiblement le plus agréable à écouter. Une véritable bouffée d’air frais par un groupe de 35 ans qui ne semble pas avoir pris une ride! (février 2013)

Vidéoclip : « Stay Away from Downtown »

Merge

½

Debbie Tebbs – Modern Talking

Debbie TebbsModern Talking (2012)

Debbie Tebbs est une DJ native de Montréal qui a tourné un peu partout au Canada au cours des 15 dernières années. Sur ce nouvel album, l’artiste se permet un retour aux sources, délaissant les tables tournantes pour ses synthétiseurs et sa voix, magnifiquement enveloppés dans des arrangements électroniques. Elle nous offre donc une musique électro pop dansante fortement influencée des années 1980. Debbie cadre aussi parfaitement dans la nouvelle vague disco. Pour Modern Talking, elle peut compter sur la participation de Eric Speed, DJ Nerve et Marie-Luce Béland, sans oublier Sylvain Taillefer qui signe plusieurs des textes. Debbie Tebbs est donc particulièrement bien entourée pour ce premier album qui la sort de sa zone de confort et l’amène dans un univers qu’on ne lui connaissait pas. Sa tournée s’arrêtera à Montréal le 13 février à la Casa Del Popolo avec invité surprise. (février 2013)

Cliché / Universal

½

Siem - Siem

SiemSiem (2012)

Le rappeur Siem présente son premier album mélangeant R&B, pop et électro à un son hip hop plutôt dansant. Réalisé par Lion F, l’album possède toute l’énergie nécessaire pour rejoindre un large auditoire. Les morceaux dansants sont solidement appuyés par une basse résonante. Avec le succès « Trop femme », Siem est déjà sur la bonne voie pour se faire découvrir d’un public fan de K-Maro, Sir Pathétik, Karl Wolf et Pitbull. (février 2013)

I-Squad

Pierre Létourneau – Foutue société

Pierre LétourneauFoutue société (2012)

Vétéran de la chanson québécoise, Pierre Létourneau nous arrive avec son 16e album en carrière, six ans après Heures de pointe. Pour l’occasion, il revient à l’écriture et propose 13 chansons originales. Il a demandé à différents amis compositeurs de mettre ses textes en musique : Michel Robidoux (Jean-Pierre-Ferland), Michel Pagliaro, Robert Léger (Beau Dommage) et Gérald Da Sylva. Les musiques sont variées et vont de la pop au jazz en passant par le rock et le folk. Les arrangements sont riches et accompagnent de belle façon sa poésie dans laquelle humour, cynisme et tendresse se côtoient. Parmi les artistes invités, notons Claire Pelletier qui donne sa voix à « Souvenirs de tournée », ainsi que Michel Donato à la contrebasse sur « J’me marie ». Il ne faut donc pas s’arrêter à la pochette plutôt banale, voire même simpliste, et plutôt découvrir la musique riche et variée de Foutue société. (février 2013)

Vu de la lune

Quadro Nuevo – Grand Voyage

Quadro NuevoGrand Voyage (2012)

Le quatuor jazz acoustique allemand est de retour avec un nouvel album. Il transporte cette fois son tango en voyage à travers l’Europe et le reste du monde. Les 18 titres de Grand Voyage ont en effet été enregistrés dans divers emplacements de la planète. Leur musique atmosphérique nous fait inévitablement voyager, et c’est doublement le cas avec ce 6e album pour l’étiquette Justin Time. Bon voyage! (février 2013)

Justin Time / SIX

½

Xavier Rudd – Spirit Bird

Xavier RuddSpirit Bird (2012)

Xavier Rudd est un musicien indépendant australien qui n’hésite pas à explorer les différentes avenues de la musique rock alternative. Dès la pièce d’ouverture de Spirit Bird, « Lioness Eye », il réussit à créer une atmosphère lourde et hypnotique qui peut soit nous captiver totalement, ou nous faire lancer la serviette immédiatement. Par contre, il revient rapidement à un folk acoustique plus standard sur « Comfortable in My Skin » avec une simple guitare et un harmonica. Ce mélange de folk et d’expérimentations indie fait en sorte de conserver notre intérêt, mais Rudd ne renverse aucune barrière et on ne retient que bien peu de choses de ce nouvel album. (janvier 2013)

Side One Dummy / EMI

The Toy Dolls – The Album After the Last One

The Toy DollsThe Album After the Last One (2012)

Les Toy Dolls sont un groupe punk britannique qui existe depuis 1979. Ils donnent dans la comédie et ne se sont jamais vraiment pris au sérieux. Le trio présente son 12e album studio en carrière. Le disque comprend quelques pièces énergiques d’une grande efficacité et de bons moments de rock ‘n’ roll, mais leur côté caricatural prend souvent le devant de la scène ce qui peut devenir agaçant, surtout que ce n’est pas vraiment drôle même si ça se veut de la comédie. L’album offre 3 pièces acoustiques en boni de la part du chanteur et guitariste Olga. (janvier 2013)

Secret / MVD

½

Rihanna – Unapologetic

RihannaUnapologetic (2012)

La chanteuse pop / R&B présente pratiquement un album par année depuis ses débuts en 2005, ce qui fait qu’elle nous arrive déjà avec un 7e disque. Rihanna aimant bien provoquer, elle ne se gêne pas pour se dévêtir sur la pochette d’Unapologetic. Musicalement, elle revient à un style un peu plus sombre et profond, comme ce fut le cas sur Rated R en 2009. On aime bien Rihanna lorsqu’elle ose expérimenter, même si elle se sépare alors d’une partie de son public qui préfère sa pop légère et dansante. Par contre, on retrouve encore une certaine variété tout au long du disque avec tout de même de bonnes chansons pop accrocheuses et des titres dansants efficaces (dont la très bonne « Right Now » avec David Guetta). Les collaborations incluent Eminem (« Numb ») et son copain Chris Brown (« Nobody’s Business »). Avec 14 titres variés, l’album peut sembler quelque peu inégal. Il présente tout de même de très bonnes compositions, solidement interprétées par l’une des artistes les plus complètes de sa génération. (chronique principale de janvier 2013)

Vidéoclips : « Diamonds » - « Right Now »

Def Jam / Universal

½

Milo Greene – Milo Greene

Milo GreeneMilo Greene (2012)

Milo Greene est un quintet de pop rock / indie rock de Los Angeles qui nous arrive avec son tout premier album. Le groupe met de l’avant des harmonies vocales hors du commun autour de la chanteuse Marlana Sheetz, en plus de présenter de superbes orchestrations de guitares et de cordes qui créent une ambiance unique, souvent cinématographique. On peut les comparer à Fleetwood Mac, mais aussi à Sarah McLachlan dans les moments plus atmosphériques. Des titres comme « What’s the Matter », « Don’t You Give Up On Me » et « 1957 » risquent fort de vous rester en tête longtemps. Même si Milo Greene ne révolutionne pas le genre, il réussit à créer une atmosphère enveloppante qui est très agréable à écouter. Voici donc un très beau premier album par un groupe qu’il faudra surveiller de près. (découverte du mois de janvier 2013)

Vidéoclips : « 1957 » - « Silent Way » - « Don’t You Give Up On Me » - « What’s the Matter »

Chop Shop / Atlantic / Warner

½

Kid Rock – Rebel Soul

Kid RockRebel Soul (2012)

Kid Rock semblait s’être calmé quelque peu sur son disque précédent, mais il revient maintenant avec son côté rebelle bien assumé. Il réalise lui-même l’album et c’est peut-être là sa principale erreur alors que Rebel Soul sonne un peu trop bon marché. Ses textes demeurent prévisibles, mais c’est le cas depuis le début de sa carrière de toute façon. Il continue de faire l’apologie des danseuses et de la défonce, comme si l’ex-copain de Pamela Anderson ne connaissait que ça… Ce sont clichés par-dessus clichés qui nous sont lancés par le kid de Detroit, le tout sur une musique rock ‘n’ roll souvent simpliste, une musique d’une autre époque qui manque dangereusement d’originalité. En fait, Kid Rock aurait pu avoir une place importante dans l’histoire de la musique s’il avait plutôt produit ses albums au milieu des années 1970. Quarante ans plus tard, ça sent le réchauffé… (janvier 2013)

Vidéoclips : « Let’s Ride » - « Happy New Year »

Atlantic / Warner

½

Taylor Swift – Red

Taylor SwiftRed (2012)

La jeune chanteuse est venue changer le visage du country en 2006, ce qui faisait un grand bien. Six ans plus tard, elle nous présente son 4e album studio. Malgré encore quelques références au country, il faut dire que Red est avant tout un album pop. Mais c’est une pop de qualité que nous présente Taylor alors qu’elle a vraiment trouvé sa place et son propre style. Les 16 pièces de l’album sont variées et nous permettent d’apprécier les différentes facettes de sa personnalité. Une édition de luxe de l’album est aussi disponible avec un 2e CD contenant des pièces additionnelles, des versions démo et une version acoustique de « State of Grace ». (janvier 2013)

Vidéoclips : « We Are Never Ever Getting Back Together » - « Begin Again » - « I Knew You Were Trouble »

Big Machine / Universal

½

Misstress Barbara – Many Shades of Grey

Misstress BarbaraMany Shades of Grey (2012)

La DJ montréalaise nous arrive avec un nouvel album plus pop que jamais. Elle présente de bien bonnes chansons sur lesquelles elle enregistre tous les instruments. Ce sont toujours des chansons entraînantes, mais beaucoup moins house underground que par le passé. En fait, il s’agit d’une musique électro pop à tendance disco, une musique qui se joue à plein volume. Elle aurait bien pu nous offrir cet album sous son propre nom, Barbara Bonfiglio, puisqu’il s’agit certainement de son album le plus personnel à ce jour et pour lequel elle a littéralement tout fait. Many Shades of Grey est un bon disque qui s’écoute magnifiquement bien jusqu’à la fin. (janvier 2013)

Vidéoclip : « The Right Time »

Energia / Maple

½

Salvatore Adamo – La grande roue

Salvatore AdamoLa grande roue

Après 50 ans de carrière, 500 chansons et plus de 100 millions de disques vendus, Salvatore Adamo présente son 23e album studio. Cet amoureux de la langue possède une poésie bien à lui, qu’il parle d’amour, d’amitié ou de nostalgie. En plus des 10 nouvelles chansons en français, il nous offre un morceau en italien, « Ricordi », et un en anglais, « Golden Years ». Bien réalisé par François Delabrière (Marc Lavoine, Pascal Obispo), l’album possède de très belles orchestrations de cordes qui créent une ambiance plus qu’agréable. (février 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 48, 12 janvier 2013)

DEP / Universal

½

Bernard Adamus – No. 2

Bernard AdamusNo. 2

Avec No. 2, Bernard Adamus peut pousser plus loin son univers blues particulier grâce à un budget de production plus substantiel. Ses textes réalistes et son interprétation brute peuvent donc être mis un peu plus en évidence et demeurent tout aussi efficaces. On ressent presque le lendemain de brosse dans « Les obliques », alors que l’énergique « Entre ici pis chez vous » nous plonge dans un saloon en plein western. Adamus réussit donc encore une fois à nous faire voyager en créant 12 histoires uniques et riches, solidement appuyé par le réalisateur Éric Villeneuve. Ce serait surprenant qu’il obtienne un succès commercial avec ce 2e album, mais Adamus devrait combler ses fans tout en allant chercher quelques adeptes additionnels. (octobre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 37, 27 octobre 2012)

Grosse Boîte

½

Aerosmith – Music From Another Dimension!

AerosmithMusic From Another Dimension!

Le groupe rock de Boston est de retour avec un premier album de matériel original depuis Just Push Play en 2001. La question que l’on peut se poser c’est : est-ce qu’ils nous ont vraiment manqué? Et la réponse pour une majorité de gens risque d’être : non! En fait, depuis une bonne vingtaine d’années, le groupe nous donne peu de bonnes raisons d’attendre avec impatience leurs nouvelles compositions. Sur ce nouvel album, le groupe reprend là où il avait laissé avec un son de grande envergure qui aurait très bien pu être enregistré en 1992. En fait, le groupe nous envoie une musique d’une autre époque, une musique qui n’a rien à voir avec 2012. En plus, il manque la grosse ballade à succès auquel le groupe nous a habitué au cours des derniers albums. La pièce d’ouverture qui devrait donner le ton au disque, « Luv XXX », est plutôt sans saveur et ce n’est certainement pas les chœurs de Julian Lennon qui viendront en augmenter l’intérêt. Quelques moments de rock ‘n’ roll pur nous réconcilieront avec le groupe en apportant au moins une certaine énergie à l’album, même si pour l’originalité il faudra repasser. Carrie Underwood viendra faire un duo avec Steven Tyler sur « Can’t Stop Lovin’ You », un des meilleurs moments du disque. Joe Perry prend également une place un peu plus importante en écrivant seul quelques titres et en s’emparant du micro en certaines occasions. Avec 15 titres totalisant 68 minutes, Music From Another Dimension! est un album beaucoup trop long qui aurait facilement pu être amputé du tiers en nettoyant quelques morceaux inutiles. Cet album se voulait probablement une démonstration que le groupe travaillait encore bien ensemble considérant les différentes rumeurs de mésentente des dernières années. Mais surtout, il s’agit certainement d’un bon prétexte pour une nouvelle tournée. (chronique principale de décembre 2012)

Vidéoclip : « Legendary Child »

Columbia / Sony

Air - Le voyage dans la lune

Air - Le voyage dans la lune

Le duo électronique français avait su impressionner la planète musique en 1998 avec la sortie de Moon Safari. C’est peut-être dans un désir de revenir aux sources qu’Air fait un retour sur la lune 14 ans plus tard, inspiré par Georges Méliès. Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin ont en effet mis en musique la version restaurée du film de Méliès Le voyage dans la lune, un classique de la science-fiction de 1912. Sans suivre les étapes du film, cet album présente 11 des pièces du film. Musicalement, le duo puise dans l’ensemble de ses influences, du trip hop au rock en passant par le new age et l’expérimentation électronique. Des sons de toutes sortes viennent aussi s’ajouter à l’ensemble. La superbe « Moon Fever » est assurément la meilleure pièce de l’album, mais elle est bizarrement entourée de deux pièces pratiquement rock progressives qui sont également de grande qualité, « Parade » et « Sonic Armada ». « Seven Stars » et « Cosmic Trip » sont les autres moments forts du Voyage dans la lune. Trois titres seulement possèdent des textes, et les voix sont assurées par Victoria LeGrand (« Seven Stars ») et Au Revoir Simone (« Who Am I Now? »). L’album présente de très belles qualité en général, mais si on veut y trouver un point négatif, ce serait probablement que les sons électroniques sonnent plutôt vieillots, d’une autre époque. Par contre, considérant que le mandat consistait à mettre en musique un film d’il y a 100 ans, on ne peut pas trop leur en vouloir… La musique d’Air contribue tout de même à bien moderniser le film. (avril 2012)

Virgin / EMI / SIX

½

Damon Albarn – Dr Dee

Damon AlbarnDr Dee

Surtout connu pour son travail avec Blur et Gorillaz, Damon Albarn a redéfini le son britannique contemporain. Sur ce premier album solo officiel, il prend une toute autre direction. Il nous offre un opéra folk inspiré par la vie de John Dee (1527-1608), un mathématicien, alchimiste, philosophe et conseiller d’Elizabeth I. Autour de sa voix, on peut entendre des chœurs et instruments anglais anciens entremêlés avec des instruments plus contemporains d’Afrique de l’Ouest. L’album a été enregistré en partie dans son studio de Londres, mais aussi à Salford avec l’Orchestre philharmonique de la BBC. Il s’agit d’un album passablement bizarre qui demande une grande ouverture d’esprit. C’est un enregistrement théâtral qui prendrait définitivement tout son sens sur scène. Mais sur disque, l’effort aura bien de la difficulté à être récompensé à l’écoute de ces 18 pistes lourdes qui semblent interminables. Dr Dee est un album difficile à écouter jusqu’au bout et encore plus difficile à réécouter… (juillet 2012)

Parlophone / EMI

The All-American Rejects - Kids in the Street

The All-American Rejects - Kids in the Street

Après un très bon premier album éponyme il y a 10 ans, le groupe emo de l’Oklahoma a eu bien de la difficulté à garder la tête hors de l’eau alors qu’il a présenté 2 albums médiocres en 2005 et 2008. L’intérêt a donc grandement diminué à leur sujet. Les All-American Rejects réussissent à faire un retour en force en 2012 avec Kids in the Street, un album pop rock grandement accessible. Des mélodies efficaces et un son pop qui va même jusqu’à des influences du new wave des années 1980 caractérisent ce nouvel album d’une grande maturité. Les musiciens ont pris de l’expérience et de la dextérité et ils ne sont plus les adolescents qu’ils étaient à leurs débuts et qui voulaient simplement brasser la cabane. Ici, on sent un effort particulier vis-à-vis les compositions qui, même si elles empruntent à différents genres, réussissent à se différencier. Il y a bien quelques ballades dont on se serait passé, mais elles démontrent du même coup l’étendue des capacités du groupe qui nous présente son album le plus riche et varié à ce jour. (juin 2012)

Vidéoclips : « Someday’s Gone » - « Beekeeper’s Daughter » - « Kids in the Street »

Interscope / Universal

½

All Time Low – Don’t Panic

All Time LowDon’t Panic

Pour son 4e album studio, le quatuor pop punk de Baltimore va encore un peu plus loin dans son univers pop unique. Il ne reste que bien peu des éléments punks des débuts et le groupe se compare plus facilement au hard rock commercial des années 1980, avec sa touche personnelle de modernité. Sur Don’t Panic, le groupe réussit à présenter de solides compositions et surtout, à équilibrer le tout pour en faire un album qui s’écoute bien jusqu’à la fin. Même si certaines pièces pourront vous sembler communes, on y trouve suffisamment de morceaux énergiques pour rendre l’album grandement intéressant. En fait, il s’agit peut-être ici de leur disque le plus solide à ce jour. (février 2013)

Vidéoclip : « For Baltimore »

Hopeless

½

Alt-J – An Awesome Wave

Alt-JAn Awesome Wave

Alt-J est un quatuor anglais qui s’est formé à l’Université Leeds en 2008. Il nous présente son tout premier album, An Awesome Wave. Plutôt difficile à décrire, disons que le groupe mélange le rock alternatif et le folk avec des rythmes dub et des mélodies pop. Il en résulte une fusion minimaliste bien intéressante et originale. Quelques titres pourront vous sembler un peu prétentieux, mais l’ensemble demeure très solide et divertissant, surtout lorsque l’on considère qu’ils en sont à leurs premières armes en musique. Alt-J constitue donc un groupe à surveiller de près. (découverte du mois de février 2013)

Vidéoclips : « Breezeblocks » - « Tessellate » - « Something Good » - « Fitzpleasure »

Atlantic / Warner

½

Tori Amos – Gold Dust

Tori AmosGold Dust

Vingt ans après Little Earthquakes, Tori Amos nous arrive avec Gold Dust. Elle y revisite 14 pièces de son répertoire avec le Metropole Orchestra dirigé par Jules Buckley. L’album a été enregistré en concert avec cet orchestre symphonique aux Pays-Bas. Même si tous ses succès ne s’y trouvent pas nécessairement, il s’agit d’une excellente façon de redécouvrir quelques-unes des meilleures compositions de l’artiste. L’orchestre joue parfaitement son rôle d’accompagnateur à la voix et au piano de Tori, sans voler la vedette. On réalise alors qu’il s’agit du meilleur environnement qu’aurait pu souhaiter Tori Amos pour ses chansons. Une version de luxe est également en vente avec un DVD en boni présentant un documentaire sur la préparation du disque. (octobre 2012)

Deutsche Grammophon / Universal

½

The Angry Kids – The Angry Kids

The Angry KidsThe Angry Kids

The Angry Kids sont un duo de Toronto qui présentent une musique house dansante, souvent influencée par le rock. Jeff Beck (non, pas celui que vous pensez) et Ryan Wilock sont déjà actifs depuis quelques années dans les clubs, en plus d’être apparus sur de nombreuses compilations de musique électronique. Ce premier album constitue donc en fait une compilation de leurs plus grands succès à ce jour et inclut l’incontournable « Mr. Brown » en deux versions (avec la voix de Bob Marley). On peut aussi entendre la pièce qui les a fait connaître au départ, « I Ran (So Far Away) » (avec A Flock of Seagulls). Aussi au menu, l’excellente « Monkey » (avec Kaysh), « Wouldn’t It Be Good » avec Nik Kershaw et leur reprise de « Blitzkrieg Bop » des Ramones. Les amateurs de musique dansante trouveront de quoi les satisfaire sur cet album énergique. (février 2013)

Vidéoclip : « Mr. Brown »

Warner

½

Fiona Apple – The Idler Wheel Is Wiser Than the Driver of the Screw and Whipping Cords Will Serve You More Than Ropes Will Ever Do

Fiona AppleThe Idler Wheel Is Wiser Than the Driver of the Screw and Whipping Cords Will Serve You More Than Ropes Will Ever Do

Pour son 4e album, il fallait que Fiona Apple nous arrive avec un titre aux apparences de roman. The Idler Wheel (vous permettrez le raccourci) présente une très belle créativité de la part de cette artiste un peu troublée, mais unique. Il faut dire qu’elle aura attendu 7 ans avant de pondre un nouvel album depuis Extraordinary Machine. Le processus créatif aura été long, mais fructueux en bout de ligne. Seule au piano avec le percussionniste Charley Drayton, Fiona nous présente une musique minimaliste avec divers effets sonores (des voix, synthétiseurs et autres sons quelconques). L’ensemble demeure centré sur sa voix et sa personnalité, ce qui en fait peut-être son album le plus pur à ce jour. Mais, ce qui est clair, c’est qu’il s’agit de l’un de ses meilleurs enregistrements en carrière, sinon le meilleur… (décembre 2012)

Vidéoclip : « Every Single Night »

Marie-Pierre Arthur – Aux alentours

Marie-Pierre ArthurAux alentours

La bassiste et chanteuse Marie-Pierre Arthur laisse quelque peu de côté le son folk de son premier album pour présenter un son plus rock sur Aux alentours. Le disque débute en force avec l’excellente « Fil de soie » et la mélodie inoubliable du succès « Si tu savais ». Par la suite, « All Right » est un clin d’œil évident aux Beatles, une influence qu’on pourra percevoir en diverses occasions tout au long du disque. La réalisation un peu brute de François Lafontaine nous replonge dans le pop rock des années 1970. Puis, les influences d’Okoumé et de Karkwa ne sont pas tellement loin dans le style de Marie-Pierre Arthur qui vient combler un vide évident dans le rock québécois de qualité, et au féminin de surcroît. C’est donc un superbe 2e album que nous présente l’artiste de la Gaspésie, l’un des meilleurs disques québécois de l’année. (novembre 2012)

Vidéoclip : « Si tu savais »

Simone / Bonsound

Asia – XXX

AsiaXXX

Asia est un supergroupe britannique de rock progressif formé en 1981 qui inclut John Wetton (King Crimson), Carl Palmer (Emerson, Lake & Palmer), Steve Howe (Yes) et Geoff Downes (The Buggles). Trente ans après le fracassant succès de leur premier album éponyme, les quatre membres originaux se retrouvent pour un nouveau CD, XXX, et une tournée mondiale. Le groupe n’a peut-être pas réussi à recréer la magie de son premier disque sur ses enregistrements suivants, mais il s’en approche peut-être plus que jamais avec ce nouvel album. Il reprend les éléments qui ont fait le succès du groupe à l’époque, ce qui en fait leur meilleur disque depuis 30 ans. Il s’agit donc d’un très bel exploit pour ce groupe légendaire qui pourra partir en tournée avec du nouveau matériel intéressant sous le bras. Une édition avec DVD est également disponible. Leur tournée 30e anniversaire s’arrêtera à Montréal le 12 octobre au Théâtre Corona. (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 26, 11 août 2012)

Frontiers / SIX

½

Avec pas d’casque – Astronomie

Avec pas d’casqueAstronomie

Après 2 albums country folk acclamés de la critique, Avec pas d’casque est de retour en 2012 avec Astronomie. Pour l’occasion, le trio accueille un nouveau membre au baryton, Mathieu Charbonneau (The Luyas, Torngat, Ferriwheel). Sur Astronomie, le groupe abandonne le country pour se concentrer sur un folk intimiste à grande tendance atmosphérique. L’album a été enregistré par le groupe de façon indépendante, mais a été mixé par Mark Lawson (Arcade Fire, Timber Timbre, The Unicorns) qui réussit à offrir une production de très grande qualité, aux arrangements dignes des meilleurs artistes internationaux dans le genre. Les thèmes du disque tournent autour de la nature humaine et il s’agit certainement des textes les plus accomplis de Stéphane Lafleur à ce jour. L’ensemble constitue donc un album de première qualité, un des meilleurs de l’année à sortir de l’usine québécoise. (août 2012)

Vidéoclips : « La journée qui s’en vient est flambant neuve » - « Talent »

Grosse Boîte

Bahamas - Barchords

Bahamas - Barchords

Bahamas est le projet solo du guitariste de Toronto Afie Jurvanen, qui a entre autres travaillé avec Feist. Après un premier album en 2009, il est de retour avec un excellent disque en Barchords. Un maître de la mélodie, Jurvanen ramène la musique à sa plus simple expression, malgré quelques envolées dans des solos à l’emporte-pièce. Bahamas nous propose donc un superbe mélange d’indie folk et de pop rock, avec quelques influences blues. Surtout, il possède un groove des plus communicateurs, accompagné d’un son doux et extrêmement chaleureux. Avec un tel talent pour la mélodie en prime, difficile de ne pas se laisser séduire par Bahamas qui atteint de nouveaux sommets avec Barchords. Voici donc un très bon album, l’une des belles surprises de l’année à ce jour. (juin 2012)

Universal Republic

½

Barbara – Best of (2 CD)

BarbaraBest of (2 CD)

À l’occasion du 15e anniversaire de la disparition de la chanteuse française Barbara, une compilation de 2 disques nous est offerte. Elle compte 40 de ses plus grands succès présentant du même coup une excellente récapitulation de sa carrière. Vous reconnaîtrez ses morceaux les plus célèbres comme « Dis quand reviendras-tu », « L’aigle noir », « Le jour se lève encore », etc. L’intégrale de sa carrière en édition limitée est également disponible incluant 19 CD, plus de 350 titres et un livre de 60 pages richement illustré. (décembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 47, 5 janvier 2013)

DEP / Universal

½

Emilie-Claire Barlow – Seule ce soir

Emilie-Claire BarlowSeule ce soir

Pour la chanteuse jazz de Toronto, l’idée derrière ce projet était d’assembler une compilation des chansons en français qu’elle avait déjà enregistrées. Mais, elle a fini par réenregistrer les chansons et d’en ajouter d’autres lui permettant d’explorer plus en profondeur la chanson française et québécoise. Elle présente donc 14 pièces dont 6 nouvelles incluant « Petit matin » (Sylvain Lelièvre), « Des croissants de soleil » (popularisée par Ginette Reno), « La belle dame sans regret » (Sting), « La plus belle pour aller danser » (Charles Aznavour, popularisée par Sylvie Vartan) et la chanson-titre (Charles Trenet). Les autres titres incluent le classique country québécois « Quand le soleil dit bonjour aux montagnes », « C’est si bon », « Ces bottes sont faites pour marcher », « T’es pas un autre » (Claude Gauthier) et « Jardin d’hiver ». Voici donc un excellent album de jazz qui nous fait redécouvrir tout un éventail de la chanson francophone, parfaitement interprété par l’une des grandes chanteuses jazz au pays. (décembre 2012)

Empress / SIX

½

Frédérick Baron – Humeurs variables

Frédérick BaronHumeurs variables

Franco-espagnol d’origine, l’auteur et chanteur Frédérick Baron s’est installé au Québec il y a 15 ans. Quatre ans après un premier album-concept, il est de retour avec Humeur variables. Il s’agit d’un album de musique électro-pop de grande qualité, qui a été réalisé par Jérôme Minière et Lucie Cauchon (Cirque du Soleil, Cirque Eloize). Les mélodies sont inoubliables alors que Baron s’entoure de complices talentueux pour les musiques : Catherine Major, Jérome Gaillard, Marc Dupré, Alexandre Désilets et plusieurs autres, en plus bien sûr de Jérôme Minière et Lucie Cauchon. Humeurs variables est un album riche qui s’écoute magnifiquement jusqu’à la fin. (septembre 2012)

EM

½

Claude Barzotti – Une autre vie

Claude BarzottiUne autre vie

Neuf ans après son dernier album studio, Claude Barzotti est de retour avec un disque de 14 titres, en plus d’un morceau en boni, « Est-ce qu’on s’aime encore? » en duo avec Ginette Reno. Alors qu’il n’a rien écrit depuis une dizaine d’années, Barzotti en profite pour raconter ses dernières années, incluant ses voyages et le mariage de sa fille. Évidemment, le chanteur de charme ne peut s’empêcher de chanter la pomme, au plus grand plaisir de ces dames, même s’il raconte aussi ses déceptions amoureuses. Musicalement, Barzotti n’apporte rien de neuf, mais les arrangements demeurent de qualité et plairont probablement à ses fans. (février 2013)

Casa / Musicor

½

Bat For Lashes – The Haunted Man

Bat For LashesThe Haunted Man

Natasha Khan est de retour avec un 3e album pour son projet de Bat For Lashes. Si sa musique était généralement douce sur son album précédent, c’est encore le cas sur The Haunted Man avec en plus une tristesse évidente. Elle met plus que jamais l’accent sur sa voix, mais on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi elle a choisi la ballade intimiste « Laura » comme premier extrait, alors que d’autres pièces sont beaucoup plus excitantes. Elle mélange habilement les genres avec une certaine dimension folk jumelée à des arrangements électroniques. On peut encore la comparer à Björk, mais elle réussit à s’en détacher de plus en plus en établissant son propre style. Et il faut l’avouer, sa voix est diablement plus agréable à l’oreille. Elle nous présente quelques titres franchement accrocheurs comme « All Your Gold », et surtout, aucun moment faible et des arrangements magnifiques. Le seul point qui pourra peut-être en déranger certains est le côté intimiste parfois un peu trop calme. Mais sinon, The Haunted Man est un album sans failles, le meilleur de Bat For Lashes à ce jour. (novembre 2012)

Vidéoclips : « Laura » - « All Your Gold »

Parlophone / EMI

The Beach Boys - That's Why God Made the Radio

The Beach Boys - That's Why God Made the Radio

Le célèbre groupe californien fête 50 ans de carrière, ce qui est tout indiqué pour une tournée mondiale. Par contre, là où on n’attendait pas les Beach Boys, c’est en studio pour enregistrer un nouvel album, quelques mois seulement après s’être réunis (avec Brian Wilson comme réalisateur). That’s Why God Made the Radio est un disque en deux parties, d’abord avec des rythmes ensoleillés, puis des ballades portant à la réflexion sur leur passé révolu. Avec des pièces comme la chanson-titre et l’excellente « Isn’t It Time », le groupe nous rappelle son époque de la fin des années 1960, un peu plus travaillée. « From There to Back Again », chantée par Al Jardine, constitue certainement l’une de leurs plus belles ballades depuis longtemps. Par contre, comme sur tout album des Beach Boys depuis 40 ans, on retrouve des titres un peu trop relâchés, voire insipides (« Spring Vacation »). Mais, ces faux-pas sont plutôt rares et le groupe nous présente assurément son meilleur album en 35 ans. À noter la présence de Jon Bon Jovi qui a participé à l’écriture de « Summer’s Gone » en conclusion du disque. (juin 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 20, 30 juin 2012)

Capitol / EMI

½

The Beatdown – Walkin’ Proud

The BeatdownWalkin’ Proud

The Beatdown est un trio reggae montréalais qui nous présente son 2e album. Dans un style qu’on appelle northern reggae (reggae du nord), le groupe intègre divers artistes invités. Les arrangements sont crus, mais vont bien avec l’atmosphère live du groupe. Sur Walkin’ Proud, le trio se permet des escapades dans d’autres styles musicaux : la pop des années 1960 sur « Gone For Good », le surf sur « The Other Side ». Le principal point négatif du groupe est son chanteur Alex Giguère dont la voix rauque manque d’envergure et n’est pas à la hauteur en plusieurs occasions. Malgré les quelques défauts du disque, vous ne pourrez vous empêcher de vous laisser aller aux rythmes du reggae. (février 2013)

Stomp / ULG / Warner

Éric Bélanger – Speedo Tuxedo

Éric BélangerSpeedo Tuxedo

Éric Bélanger est un auteur-compositeur-interprète qui en est à son troisième album. D’abord, la pochette un peu ridicule de Speedo Tuxedo porte quelque peu à confusion avec la poésie de Bélanger. Il nous présente un album parfois minimaliste et parfois aux arrangements un peu plus riches, mais le but demeure de mettre en évidence ses textes. Bélanger a coréalisé l’album avec François Richard (Damien Robitaille, Daniel Boucher) et c’est plutôt réussi. Les instruments possèdent tous leur place bien définie, toujours en appui aux textes. Les compositions d’Éric Bélanger ne réinventent rien, mais il possède tout de même une plume intéressante. Donc, si vous êtes amateurs de textes bien fignolés, faites abstraction de la pochette de Speedo Tuxedo et procurez-vous l’album. (janvier 2013)

Kartel

Guy Bélanger – Dusty Trails

Guy BélangerDusty Trails

Pour son nouvel album, l’harmoniciste québécois a invité plusieurs collaborateurs pour ajouter leur touche personnelle à l’album. On peut entre autres entendre Breen Leboeuf, Nanette Workman, France D’Amour, Antoine Gratton (claviers) et Mélissa Lavergne (percussions). Bélanger présente un mélange de compositions originales et de classiques de la musique blues du sud des États-Unis. Même si Dusty Trails suit les traces de Crossroads paru 2 ans plus tôt, il va encore un peu plus loin et prouve à quel point Guy Bélanger maîtrise son art de belle façon. Voici donc son meilleur album à ce jour. (février 2013)

Bros / SIX

½

Alexandre Belliard – Légendes d’un peuple, tome II

Alexandre BelliardLégendes d’un peuple, tome II

Sur le deuxième tome de son aventure folk Légendes d’un peuple, Alexandre Belliard poursuit son exploration de l’histoire des francophones en Amérique. Cette fois-ci, il se concentre un peu plus sur les obstacles qu’ont eu à surmonter les francophones hors-Québec, entre autres la déportation des Acadiens. Belliard se permet même de reprendre « Un Canadien errant » d’Antoine Gérin-Lajoie, en mémoire des patriotes exilés en Australie. À noter que ce projet artisanal est maintenant accompagné de livres qui illustrent le contexte historique de chaque chanson. (mars 2013)

Gavroche

½

Justin Bieber – Believe

Justin BieberBelieve

Maintenant âgé de 18 ans, Justin Bieber a enfin mué et on peut dire qu’il s’agit ici de son album de passage à l’âge adulte. Il écrit ou coécrit toutes les chansons sauf une, ce qui démontre son désir d’être au cœur du processus créatif et qui est tout à son honneur. L’album débute en force avec la dansante « All Around the World » (avec Ludacris), le succès « Boyfriend » et « As Long As You Love Me » (avec Big Sean). Par la suite, plusieurs ballades deviendront rapidement insupportables et ne plairont qu’à ses jeunes fans féminines. « Take You » réussira à vous faire taper du pied et « Beauty and a Beat » est un autre titre solide (avec Nicki Minaj). Drake fait aussi partie des artistes invités sur « Right Here ». On peut comparer Bieber au Michael Jackson d’avant Thriller, ainsi qu’à Justin Timberlake. Par contre, il lui manque toute la maturité que ces deux artistes ont su acquérir avec les années pour présenter un matériel de bien meilleure qualité. Il s’agit tout de même d’un bon pas en avant pour cette supervedette qui réussit à prouver qu’il peut véritablement chanter. (août 2012)

Vidéoclip : « Boyfriend »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 22, 14 juillet 2012)

Island / Universal

Big & Rich – Hillbilly Jedi

Big & RichHillbilly Jedi

Big Kenny et John Rich forment un duo de Nashville qui a fait irruption en 2004 dans le paysage country. Ils intègrent rock et pop à leur musique country plutôt fantaisiste. Après une pause de 5 ans, ils tentent de donner un nouveau souffle à leur carrière qui semblait déjà tirer à sa fin avec le mauvais Between Raising Hell and Amazing Grace en 2007. Ils ont demandé les services de Jon Bon Jovi et Richie Sambora pour l’écriture de la pièce d’ouverture, « Born Again » (à laquelle participe d’ailleurs Jon), et « Can’t Be Satisfied ». L’album présente quelques titres satisfaisants, mais l’ensemble retombe rapidement dans l’insipidité du dernier disque. Le duo qui est apparu comme une blague dans l’univers country ne peut plus se sortir de cette image, malheureusement. La blague a assez duré… (mars 2013)

Vidéoclips : « Born Again » - « Party Like Cowboyz » - « Lay It All On Me » - « Cheat On You »

Warner

½

Billy Talent – Dead Silence

Billy TalentDead Silence

Après une trilogie d’albums éponymes entre 2003 et 2009, le groupe pop punk de Toronto Billy Talent prend un nouveau départ sur Dead Silence. Le son du groupe est toujours bien reconnaissable, mais en écoutant la qualité des compositions que l’on retrouve ici, on a l’impression qu’ils se sont pratiqués sur leurs premiers albums et que là, ils passent aux choses sérieuses. Le groupe a expérimenté par le passé dans le post-hardcore, le emo et même le métal, mais il semble avoir enfin trouvé son propre son, difficile à qualifier. En plus, le groupe passe habilement ses messages socio-politiques qui s’insèrent à la perfection dans sa musique. Ian D’Sa démontre plus que jamais sa virtuosité à la guitare et en plus, il se permet ici de réaliser l’album. Après une introduction d’une minute, Billy Talent nous présente le premier extrait du disque, « Viking Death March ». On retrouve ensuite un trio vedette avec l’excellente « Surprise Surprise », « Runnin’ Across the Tracks » et « Love Was Still Around ». Le tout se poursuit avec la pop mid-tempo de « Stand Up and Run » et l’intense « Crooked Minds ». C’est alors qu’on réalise qu’on a entendu 7 des 14 pièces de l’album et qu’aucune faiblesse évidente n’est ressortie du lot. La deuxième moitié demeurera aussi solide pour en arriver à la conclusion que Billy Talent présente son meilleur album à ce jour. (octobre 2012)

Vidéoclip : « Viking Death March »

Warner

Kim Bingham – Up!

Kim BinghamUp!

Après Me, Mom & Morgentaler et la musique de la télésérie Les Invincibles, Kim Bingham présente enfin son premier album solo. Coréalisé par John Kastner (Doughboys, Bran Van 3000), Up! compte bon nombre de musiciens de premier plan : Gene Trautmann (Queens of the Stone Age), Jason Falkner (Jellyfish), Christopher Thorn (Blind Melon), ainsi que d’anciens membres de The Dears, George Donoso et Martin Pelland. Kim peut également compter sur le groupe montréalais Creature pour la réalisation du premier extrait, « Party Girl » (le seul morceau en français), et pour le remix de la chanson-titre à la toute fin. Sur ce premier album, Kim présente un son pop rock dont plusieurs pièces possèdent le potentiel nécessaire pour se retrouver à la radio. Grandement influencée du rock classique, elle propose en quelque sorte une version moderne d’une musique des années 1960-70. Les titres les plus intéressants sont les plus énergiques : « Get Lucky », « Hard Act to Follow » et le thème des Invincibles, « The Heroes Take ». Même si elle ne réinvente rien, Kim Bingham réussit à nous offrir un disque qui s’écoute bien jusqu’à la fin. (août 2012)

Vidéoclip : « Up! »

Mudgirl

Blood Red Shoes - In Time To Voices

Blood Red Shoes - In Time To Voices

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Des duos rock ayant émergé ces dernières années, Blood Red Shoes n'a pas encore tiré son épingle du jeu. Le groupe jouit d'une popularité non négligeable mais n'a pas encore la légitimité des Kills et encore moins des Black Keys et des défunts White Stripes. Et ce troisième album depuis 2008 risque de ne pas changer la donne d'un iota. Et pourtant, In Time To Voices n'est pas mauvais, loin s'en faut. Une ligne directrice assez claire, entrechoquant guitare et batterie et mêlant habilement la voix de Steven Ansell et celle de Laura-Mary Carter. En gros, du Blood Red Shoes pur beurre. Et finalement, ce disque nourrit des paradoxes. Une belle énergie, des compos assez solides et un album rock assez malin qui glisse bien. On sent l'osmose entre les deux musiciens et la réelle complémentarité des voix. On est aussi tenté de saluer la cohérence dans la direction artistique, ce choix audacieux de rester sur du rock minimaliste. It's only rock n' roll baby. Mais il manque quelque chose de fondamental : du gros titre. De ceux qui t'envoient sur orbite, ceux qui te trottent dans la tronche sans te laisser de répit, ceux qu'on sifflera encore dans trente piges et que les gosses rétro vintage du futur (vous suivez?) joueront dans les garages. De quoi parle-t-on? Sans même évoquer « Seven Nation Army », on pense à « Tighten Up » ou « Lonely Boy » et un tas d'autres. Voilà ce qui manque à In Time To Voices. Et, arrivé au troisième album, il est donc temps de décoller. (juin 2012)

Bori – Balade

Bori Balade

Avec Balade, Edgar Bori a lancé le premier chapitre d’une trilogie (Balade, Salade, Malade). Il s’est lancé le défi de faire paraître trois albums aux univers musicaux différents en seulement quelques mois. Sur Balade, Bori propose 10 courts métrages intimistes et impressionnistes. La voix chaude de Bori y est accompagnée de musiques et arrangements épurés, puis les harmonies vocales sont assurées sur plusieurs pièces par Monique Fauteux, Judi Richards et Karine Deschamps. Bori réalise lui-même le disque, qui se veut très personnel. Aussi à noter, la présence des magnifiques illustrations de Marie Lafrance dans le livret qui contribuent à ajouter à la richesse créative de cette œuvre unique. (février 2013)

De l'onde

½

Bratsch – Urban Bratsch

BratschUrban Bratsch

Bratsch est un groupe français qui existe depuis le milieu des années 1970 et qui propose une musique métissée entre jazz, musique traditionnelle et musiques du monde. Ce nouvel album s’inspire de villes du monde qui ont eu une forte influence sur le groupe (Odessa, Salonique, Paris, Budapest, Berlin, Lisbonne, Barcelone et plusieurs autres). L’utilisation d’instruments traditionnels comme l’accordéon et les violons donne une connotation tsigane et nomade à la musique du groupe qui semble pouvoir tirer ses origines d’un peu partout à travers le monde. On retrouve quelques chansons, mais la plupart des 16 morceaux sont instrumentaux. En quelques occasions, on peut entendre une certaine cacophonie qui peut agacer. Mais, pour le reste, leur son est plutôt cinématographique et nous fait voyager. (octobre 2012)

World Village / SIX

Zac Brown Band – Uncaged

Zac Brown BandUncaged

Zac Brown est un auteur-compositeur et interprète d’Atlanta qui s’est donné comme mission de faire faire un virage important au country. Il propose une musique country rock contemporaine aux influences bluegrass, reggae et blues qui possède de grandes possibilités commerciales par son dynamisme. Parmi les collaborateurs à l’album, notons Jason Mraz, qui coécrit le premier titre, « Jump Right In », Trombone Shorty sur « Overnight » et Amos Lee sur « Day That I Die ». La production est de qualité, et malgré quelques titres plus typiquement country, l’ensemble prend une direction plutôt pop et accessible à un vaste auditoire. Uncaged est certainement l’album le plus réussi de Zac Brown à ce jour. (août 2012)

Vidéoclip : « The Wind »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 26, 11 août 2012)

Atlantic / Warner

½

Jane Bunnett - Mundo: The World of Jane Bunnett

Jane Bunnett - Mundo: The World of Jane Bunnett

La compositeure et multi-instrumentiste torontoise Jane Bunnett est l’une des grandes du jazz canadien. En tandem avec son partenaire de longue date Larry Cramer, elle a su s’imposer depuis bientôt 25 ans. EMI nous propose ici une compilation double couvrant l’ensemble de sa carrière. On y trouve 23 titres tirés de 16 albums enregistrés entre 1989 et 2008, en plus de 2 nouveaux morceaux, « Gotcha’ » et « After Rain, Comes Sun ». Cette riche compilation nous permet de découvrir la largeur de la palette musicale de cette artiste de grand talent : jazz contemporain, rythmes cubains, blues, gospel, classique, R&B, etc. Voici donc une excellente façon de s’introduire à l’œuvre de Jane Bunnett. (juin 2012)

EMI

½

Rodolphe Burger – This is a Velvet Underground Song That I’d Like to Sing

Rodolphe BurgerThis is a Velvet Underground Song That I’d Like to Sing

Rodolphe Burger est un chanteur de rock français expérimental. Affirmant que le légendaire groupe new yorkais dirigé par Lou Reed, Velvet Underground, lui a sauvé la vie à l’âge de 20 ans, il reprend 12 classiques du groupe. Le reproche qu’on pourrait lui faire est de s’approcher un peu trop des versions originales dans ses interprétations qu’on aurait espérées plus éclatées. En plus, la voix de Burger présente de nombreuses similitudes avec celle de Lou Reed. Il s’agit tout de même d’un bon album et on est heureux de réentendre ces grandes chansons du rock américain. (janvier 2013)

Dernière Bande / L’Autre Distribution / SIX

Chris de Burgh – Footsteps 2

Chris de BurghFootsteps 2

Footsteps 2 fait suite à un premier album de reprises paru en 2009. Ce 19e album studio du chanteur britannique présente encore une fois 11 de ses chansons préférées qui l’ont inspiré pour l’écriture de ses propres chansons. Et une fois de plus, les Beatles sont à l’honneur avec les reprises de « Let It Be » et « Lady Madonna ». Mais, on peut aussi entendre « Blue Bayou » de Roy Orbison, « S.O.S » d’ABBA et « In the Ghetto » popularisée par Elvis Presley. À ces 11 nouvelles versions, de Burgh ajoute 3 nouvelles compositions. Les interprétations sont riches et justes, et elles rendent bien hommage aux chansons et à leurs compositeurs. Comme c’était le cas pour le premier album de la série, sans réinventer les compositions originales, Chris de Burgh réussit à les livrer de belle façon pour un disque qui s’écoute bien jusqu’à la fin. (septembre 2012)

Ferryman / Justin Time / SIX

Francis Cabrel – Vise le ciel (ou Bob Dylan revisité)

Francis CabrelVise le ciel (ou Bob Dylan revisité)

Pour son nouvel album, Francis Cabrel rend hommage à son idole, Bob Dylan. Il reprend et adapte en français 11 compositions de la légende du folk. Il avait déjà eu l’occasion par le passé de revisiter deux de ses morceaux : « Shelter from the Storm » (« S’abriter de l’orage ») et « She Belongs to Me » (« Elle m’appartient »). Mais cette fois-ci, c’est un album complet qu’il consacre à l’artiste américain, un projet qu’il caressait depuis une quinzaine d’années. Le projet est né lorsqu’en piochant dans le répertoire de Dylan, il a réussi à adapter en français la difficile « All Along the Watchtower » (« D’en haut de la tour de guet »). Il s’est par la suite attelé à la tâche pour 10 autres pièces et en voici le résultat. Sept des 11 titres proviennent du répertoire des années 1960 de Dylan, dont le premier extrait, « Comme une femme » (« Just Like a Woman »). Sur Vise le ciel, Cabrel réussit avec brio à présenter les textes de Dylan en français sans qu’ils perdent leur sens et leur esprit. Il a privilégié la fluidité et la rime efficace en évitant le piège de la traduction trop précise. Cabrel atteint son but et rend un vibrant hommage à son idole. (novembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 40, 17 novembre 2012)

Chandelle / Musicor

½

Caracol - Shiver

Caracol - Shiver

Après l’album Blanc mercredi en 2011 qui était majoritairement francophone, voilà que Caracol nous revient avec un disque principalement en anglais avec Shiver. On y retrouve les 3 titres en anglais du disque précédent, ainsi que les succès « Blanc mercredi » et « Certitudes ». Les 6 nouvelles pièces sont en anglais. Avec plusieurs arrangements un peu plus rock que sur son disque précédent, Caracol nous montre un côté plus mature, un style tout en nuances où les chansons folk intimistes ont encore leur place, sans dominer comme c’était le cas sur Blanc mercredi. Offrant un excellent complément à son disque de l’an passé, Shiver possède tout ce qu’il faut pour permettre à Caracol de s’attaquer à l’immense marché anglophone, elle qui est partie dans une courte tournée canadienne avec Amélia Curren. (mai 2012)

Vidéoclips : « Certitudes » - « Blanc mercredi »

Grosse Maman / Indica

½

Paul Cargnello – Papa Paul

Paul CargnelloPapa Paul

Pour son nouvel album, Paul Cargnello a décidé de mettre l’accent sur les textes en français, même si l’anglais n’est jamais bien loin. L’auteur-compositeur et interprète montréalais qui possède déjà près de 15 ans de carrière nous présente un excellent mélange de blues rock plutôt sale, de reggae et de folk. Il exprime à nouveau sa rage, sa révolte et son indignation de la politique dans des textes souvent corrosifs, mais aussi plus matures. Cargnello a participé à toutes les étapes de la production de ce nouvel album, de l’enregistrement chez lui, au mixage, en passant par la réalisation. Papa Paul est donc un album au son étudié qui s’écoute à merveille jusqu’à la fin. Un très bon disque. (novembre 2012)

Vidéoclip : « L’effet que tu me fais »

Silence D’Or

½

Celleste – Join the Infestation

CellesteJoin the Infestation

Pour son 2e disque, la chanteuse travaille à nouveau avec son fidèle collaborateur Eric Dick qui a coécrit le disque avec elle en plus de le réaliser. Il a été masterisé à Hollywood par Bernie Grundman (U2, Sheryl Crow, Jack Johnson). Celleste nous présente 9 morceaux entraînants qui nous permettent de découvrir facilement sa passion pour le rock et les mélodies accrocheuses. Il s’agit d’une musique sur mesure pour se payer un beau trip en spectacle. Sa voix demeure unique et d’une puissance inégalée, ce qui fait qu’elle vole la vedette aux guitares en plusieurs occasions, malgré la capacité des amplis. Avec Join the Infestation, Celleste frappe dans le mille et présente tout ce qu’il faut pour se faire un nom à l’internationale. (décembre 2012)

Vidéoclip : « Join the Infestation »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 46, 29 décembre 2012)

Mighty

½

Céu – Caravana Sereia Bloom

CéuCaravana Sereia Bloom

Céu est une chanteuse brésilienne née à Sao Paulo qui nous arrive avec un 3e album après l’excellent Vagarosa paru en 2009. Caravana Sereia Bloom est moins basé sur l’électronique ambiante dans le style jazz bossa nova et samba. Elle présente plutôt ici des chansons de pop latine grandement accessible, avec des éléments un peu plus expérimentaux, influencés par ses voyages sur la route à travers le Brésil. On peut entendre passablement de samba et de cumbia, parfois mélangés à l’intérieur de la même chanson (« Contravento »). « Amor de Antigos » présente une guitare surf, alors que « You Won’t Regret It », une des 3 pièces en anglais, est une reprise d’un morceau de rocksteady. Pour ceux qui aiment une musique populaire brésilienne riche, vous serez comblés avec ce nouvel enregistrement de Céu. (août 2012)

Six Degrees / SIX

½

Cherri Bomb – This is the End of Control

Cherri BombThis is the End of Control

Cherri Bomb est un jeune quatuor entièrement féminin de Los Angeles dirigé par la chanteuse et guitariste Julia Pierce. Le groupe s’inspire à la fois du hard rock et du rock alternatif, nous rappelant en plusieurs occasions Hole et les Runaways. Ces musiciennes de grand talent nous balancent un rock solide en pleine figure, bien appuyé par une réalisation et des arrangements de qualité. Les compositions sont brillantes et tout est en place pour qu’on ait la chance de découvrir l’un des meilleurs groupes rock des années 2010. On retrouve quelques mélodies un peu plus pop, mais on ne peut entendre qu’une seule ballade sur ce disque de 12 titres, « Heart is a Hole ». This is the End of Control est donc un album divertissant qui brasse joyeusement jusqu’à la fin. Un excellent premier album et une superbe découverte! (découverte du mois d'octobre 2012)

Vidéoclip : « Let It Go »

Hollywood / Universal

½

Jarvis Church and The Soul Station – The Soul Station Vol. 1: The Songs of Sam Cooke, A Tribute

Jarvis Church and The Soul Station – The Soul Station Vol. 1: The Songs of Sam Cooke, A Tribute

Gerald Eaton de son vrai nom, Jarvis Church est un chanteur canadien qui a déjà quelques albums à son actif. Sur The Soul Station Vol. 1, il rend hommage à Sam Cooke en reprenant 8 de ses succès en plus d’ajouter 2 compositions personnelles. L’album a été enregistré live à Toronto et son principal défaut est qu’il est trop court avec moins de 33 minutes. Il s’agit d’un très bon disque de musique soul qui vous permettra en plus de découvrir (ou redécouvrir) le répertoire de Sam Cooke. (décembre 2012)

Rezolute / EMI / SIX

½

Cirque du Soleil – Amaluna

Cirque du SoleilAmaluna

Pour son plus récent spectacle, l’équipe du Cirque du Soleil a encore confié à Bob & Bill (Guy Dubuc et Marc Lessard) la composition de la musique. Leur mission était de créer un son unique et brut et le résultat incorpore des influences de rock lourd, certainement la musique la plus rock que l’on a pu entendre jusqu’à maintenant dans un spectacle du Cirque. Un autre aspect intéressant, c’est que ce sont toutes des femmes qui interprètent cette musique originale (avec Jenifer Aubry au micro), une première pour le Cirque du Soleil. Les guitares occupent une présence importante tout au long du disque, mais elles sont appuyées par de beaux arrangements de cordes, des percussions, etc. qui viennent enrichir agréablement la musique d’Amaluna. Encore une fois. Bob & Bill réussissent à créer une musique qui accompagne parfaitement le spectacle, tout en apportant son lot de surprises. (mars 2013)

½

Cirque du Soleil – Le Best of 2

Cirque du SoleilLe Best of 2

Le Best of 2 présente la meilleure musique produite par le Cirque du Soleil depuis 2005. On peut donc y entendre de la musique tirée des spectacles KOOZA, ZED, Corteo, IRIS, TOTEM, Criss Angel Believe, ZAIA, OVO, Wintuk, Zumanity et le plus récent, Amaluna. On y trouve aussi le choix des fans Facebook, « Pageant » de . Évidemment sont laissés de côté les spectacles thématiques au sujet des Beatles, Elvis Presley et Michael Jackson dont la musique est le sujet même des spectacles. Cette nouvelle compilation du Cirque nous fait découvrir une très bonne musique du monde avec des accents de musique pop, de cabaret, d’ensembles orchestraux et de rock moderne. Même si leur musique est avant tout écrite et arrangée pour accompagner leurs spectacles à grand déploiement, on découvre qu’elle peut vivre par elle-même sur disque. Elle a aussi l’avantage de nous replonger dans l’ambiance des spectacles pour ceux qui ont eu la chance d’y assister. (décembre 2012)

½

Gary Clark Jr. – Blak and Blu

Gary Clark Jr.Blak and Blu

Gary Clark est un guitariste texan qui joue un blues rock mélangé avec du soul et du hip hop plus contemporains. Souvent comparé à Jimi Hendrix et à Stevie Ray Vaughan, il possède en effet un jeu de guitare qui s’en inspire fortement. Ses qualités de guitariste sont indéniables. Après quelques albums indépendants, Clark nous propose un premier album pour une étiquette majeure. Blak and Blu ne risque pas de beaucoup impressionner les fans de Jimi Hendrix, surtout avec sa reprise de « Third Stone from the Sun ». Sans révolutionner le blues rock, il réussit tout de même à moderniser quelque peu le genre. Il faut dire que des pièces soul comme la chanson-titre et « The Life » forment tout un contraste avec les murs de guitare qu’il nous offre sur l’essentiel de l’album de 13 titres. En quelques occasions, comme sur « Numb », Clark peut nous rappeler le blues garages des Black Keys. Par contre, la réalisation de Blak and Blu  est beaucoup trop propre pour pouvoir placer l’album dans cette catégorie. Il nous propose aussi un rock ‘n’ roll pur sur « Travis County ». Peu importe le style qu’il aborde, il ne révolutionne rien, malgré un certain talent pour la composition. Mais, ce qui le démarque véritablement, c’est assurément son immense talent de musicien, l’un des meilleurs guitaristes de la nouvelle génération. (novembre 2012)

Vidéoclips : « Bright Lights » - « Ain’t Messin ‘Round »

Warner

½

Julien Clerc – Symphonique (2 CD)

Julien ClercSymphonique (2 CD)

Le chanteur français vient de compléter une tournée symphonique de 9 mois, incluant un passage remarqué aux Francofolies de Montréal, avec des musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal. Un autre moment marquant de cette tournée est le concert offert à l’Opéra national de Paris Palais Garnier le 29 avril 2012. C’est cette prestation magique qui nous est présentée sur ce CD double avec un Julien Clerc au piano magnifiquement accompagné par un orchestre symphonique d’une quarantaine de musiciens. On peut y entendre la plupart de ses plus grands classiques, en plus de morceaux de son dernier album, Fou, peut-être. Il manque quand même quelques titres populaires pour que l’album soit considéré comme une vraie bonne récapitulation. Le concert est également disponible en formats DVD et Blu-Ray. (décembre 2012)

Vidéoclip : Introduction

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 46, 29 décembre 2012)

Virgin / EMI / SIX

½

Leonard Cohen - Old Ideas

Leonard Cohen - Old Ideas

Le légendaire poète montréalais Leonard Cohen est de retour sur disque avec Old Ideas, un album sur lequel il exploite au maximum ses sujets de prédilection (la spiritualité, l’amour, la mortalité, etc.). Là où le disque surprend quelque peu, c’est qu’il mélange différentes formes musicales avec des arrangements très riches. « Going Home » présente des sons de claviers électroniques, un piano acoustique et un violon. L’excellente pièce jazzy « Amen » est jouée au banjo accompagné d’un violon et de la guitare de Cohen. Ses musiciens de scène viennent l’accompagner sur « Darkness » qui offre un superbe mélange de guitare et d’orgue Hammond B3. « Come Healing » est un autre hymne dans lequel on peut entendre un orgue d’église, alors que « Banjo » est un country blues que ne renierait assurément pas un Hank Williams. Évidemment, on peut encore entendre quelques titres seulement guitare et voix, puisque c’est sa marque de commerce. Par contre, la richesse musicale qu’il réussit à apporter à Old Ideas nous permet d’apprécier encore plus le talent de ce poète incontournable. Et, il s’agit surtout d’un album dont on ne se lasse pas, un disque qui s’écoute à répétitions. Voici donc un des meilleurs disques de Leonard Cohen depuis longtemps, peut-être depuis I’m Your Man paru il y a bientôt 25 ans! (avril 2012)

Holly Cole – Night

Holly ColeNight

Cette superbe voix du jazz canadien nous revient avec un premier album studio en 5 ans et en plus, elle est accompagnée de son trio original. Pour ce disque de 11 titres, elle explore divers territoires, d’un thème de James Bond (« You Only Live Twice ») à Jacques Brel (« If You Go Away »), en passant par Tom Waits (« Walk Away », « Whistlin’ Past the Graveyard »), Mort Shuman (le classique « Viva Las Vegas »), Gordon Lightfoot (« If You Could Read My Mind »), et même Captain Beefheart (« Love Lies »). Elle nous propose en plus une composition originale, « You’ve Got a Secret ». Avec Night, Holly Cole nous montre une fois de plus toute l’ampleur de son talent. (février 2013)

Universal / SIX

½

Color Violeta – Gracias

Color VioletaGracias

Color Violeta est un groupe de 5 musiciens chiliens établis à Montréal. En 2009, Daniel Emden, le leader du groupe, a eu l’idée de revisiter le répertoire d’une des plus célèbres interprètes et compositrices de musique traditionnelle folklorique d’Amérique latine, Violeta Parra (1917-1967). Ses textes rendent hommage aux peuples autochtones du Chili et d’Amérique latine. Le groupe donne un nouveau souffle à cette musique jazz aux rythmes latins en apportant un mélange de sonorités comme le charango de Bolivie, les percussions afro-péruviennes, la contrebasse, la guitare espagnole, la zampona et la flûte indienne des Andes. Color Violeta demeure tout de même fidèle à ses racines chiliennes et nous offre un très bel album de musique traditionnelle folklorique de son pays. (décembre 2012)

Vision Violeta

½

Ravi Coltrane – Spirit Fiction

Ravi ColtraneSpirit Fiction

Le saxophoniste Ravi Coltrane, fils de John et Alice, est actif sur la scène jazz depuis la deuxième moitié des années 1990. Spirit Fiction est son 6e album, le premier pour la célèbre étiquette Blue Note. On y trouve deux groupes de musiciens : le quatuor qui travaille avec Coltrane depuis presque 10 ans, mais aussi le quintette qui a participé à son album From the Round Box, paru en 2000. Coréalisé par Coltrane et Joe Lovano, le disque présente un jazz d’ambiance avec une certaine légèreté, très agréable à l’oreille. Avec Spirit Fiction, Ravi Coltrane semble prêt à prendre une nouvelle direction avec sa carrière. (janvier 2013)

Blue Note / EMI / SIX

½

La Compagnie Créole – En bonne compagnie

La Compagnie CréoleEn bonne compagnie

Pour souligner son 30e anniversaire, le groupe antillais nous propose des réenregistrements plus contemporains de 10 de ses grands succès, ainsi que 3 titres inédits. Tous les succès du groupe ont été réenregistrés avec des voix d’artistes de leur génération, mais aussi des artistes d’aujourd’hui. Ces participations incluent Patrick Sébastien (« Ça fait rire les oiseaux »), Hugues Aufray (« Vive le douanier Rousseau »), J. Philippe Martély de Kassav (« Tiembe Raid En La Vi A ») et plusieurs autres. Il est intéressant d’entendre de nouvelles versions dépoussiérées de ces chansons qui demeurent des classiques pour ensoleiller nos vies. (novembre 2012)

Vidéoclip : « C’est bon pour le moral »

DEP / Universal

Stompin’ Tom Connors – Stompin’ Tom and the Roads of Life

Stompin’ Tom ConnorsStompin’ Tom and the Roads of Life

Le docteur Stompin’ Tom Connors est le chanteur country le plus célèbre au Canada avec une carrière qui s’étend sur plus de 45 ans. Malheureusement, il a toujours souffert de la comparaison avec le géant Johnny Cash. Ce nouvel album présente 17 chansons incluant des originales, des instrumentales, ainsi que des reprises de Wilf Carter (« Rattlin’ Cannonball »), Hank Snow (« My Nova Scotia Home ») et autres légendes du country. The Road of Life présente un voyage intéressant dans le monde de Stompin’ Tom et il réussira certainement à capter l’attention de ses fans. (février 2013)

EMI

Ry Cooder – Election Special

Ry CooderElection Special

À l’approche des élections présidentielles américaines, le légendaire Ry Cooder a senti le besoin de donner son opinion en musique. C’est dans le folk et le vieux blues que Cooder présente 9 chansons politiques très spécifiques à l’époque qui nous occupe, et par le fait même qui risquent fort de mal vieillir. Mise à part la batterie jouée par son fils Joachim, Cooder joue tous les instruments sur ce nouvel album bien particulier. Non seulement il y donne son opinion, mais il affiche clairement sa colère en plusieurs occasions, comme dans « Guantanamo ». Election Special est sûrement son album le plus cru depuis de nombreuses années, mais surtout, il s’agit de son disque le plus politique en carrière. Même si c’est un album intéressant dans le genre, il ne passera probablement pas l’épreuve du temps, malheureusement. (octobre 2012)

Nonesuch / Warner

Jesse Cook – The Blue Guitar Sessions

Jesse CookThe Blue Guitar Sessions

Pour son plus 8e album, le guitariste flamenco prend quelque peu une direction différente et laisse toute la place à ses musiciens pour en faire un environnement particulièrement riche. Même si on peut y entendre essentiellement des compositions originales instrumentales, on retrouve aussi deux reprises de taille. L’album débute avec le classique « I Put a Spell on You » de Screamin’ Jay Hawkins, magnifiquement interprété par la chanteuse torontoise Emma-Lee. L’autre classique incontournable vient du répertoire francophone, « Ne me quitte pas » de Jacques Brel. Le disque a été enregistré avec des micros d’époque pour recréer l’atmosphère du temps de Miles Davis. Le résultat est un album intimiste et mature qui s’écoute magnifiquement aux heures tardives de la nuit. Voici donc un autre album réussi de la part de cet excellent guitariste classique. (mars 2013)

EMI / SIX

½

Sylvain Cossette – Le jour d’après

Sylvain CossetteLe jour d’après

Après 3 albums de reprises de classiques rock des années 1970, Sylvain Cossette remet son chapeau d’auteur-compositeur et nous offre Le jour d’après. Le disque contient 10 chansons plutôt personnelles dans lesquelles l’auteur se livre sur sa vie et ses amours. Musicalement, il ne présente rien de neuf avec la plupart du temps des rythmes mid-tempo et des mélodies efficaces, très radiophoniques. On a même un peu l’impression de toujours entendre la même chanson ou de l’avoir déjà entendue dans le passé. Il n’y a qu’avec « Le monde est fou » que Cossette réussit à nous amener ailleurs, dans un univers un peu plus beatlesque. L’album s’écoute quand même bien et plaira sûrement à ses fans. (octobre 2012)

Vidéoclips : « Je ferai sans toi » - « Pour toujours »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 37, 27 octobre 2012)

S7

Graham Coxon – A+E

Graham CoxonA+E

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Après avoir livré un septième album solo hommage au folk british, Graham Coxon offre un disque émancipé et radicalement différent. Rien d'étonnant lorsqu'on connaît la gourmandise créative du guitariste de Blur. A+E est un disque complexe, résolument brut, cousu de riffs garages et de mélodies escarpées. D’entrée, « Advice » annonce la couleur et la ligne directrice de l’album. Dix titres rugueux ornés d’un son crasseux, d’un chant vicelard et d’une confrontation incessante entre courant pop, essence garage et esprit post-punk. On s’incline tout d’abord devant la créativité et la complexité, voire la brutalité, de ces chansons aussi alambiquées qu’ambitieuses. Mélodiquement, Graham Coxon crée un univers pesant et anxiogène, alternant les styles futuristes (« Meet And Drink And Pollinate ») et conservateurs (« Advice »). On y trouve clairement des coups de génie mélodiques (« Seven Naked Valleys »). Mais au final, A+E a les défauts de ses qualités et inversement. Un poil difficile à la digestion, A+E brille plus par son univers global et son audace que par la véritable qualité intrinsèque de ses chansons qui se perdent parfois dans un tout un peu trop indissociable. Donc, génial aujourd’hui peut-être mais oublié demain… certainement. (août 2012)

½

Coyote Bill – Coyote Bill

Coyote BillCoyote Bill

Coyote Bill est un collectif montréalais totalement éclaté qui présente un mélange de funk, reggae et jazz, toujours dans une ambiance festive et entraînante. Même si c’est sur scène que le groupe de 9 musiciens prend véritablement son envol, il nous propose ici un premier disque extrêmement énergique. Majoritairement instrumental, le CD contient aussi quelques textes d’artistes de renom comme Gilles Vigneault (« Les martiens »), ainsi que Marcel Sabourin et Jean Leclerc (« Sons of Newton »). On peut aussi entendre la voix de Michel Pagliaro. Les cuivres risquent de vous séduire rapidement sur ce premier album éponyme, et la section rythmique vous entraînera à tout coup dans son groove endiablé. Voici donc un disque rafraîchissant qui fait plaisir à entendre. (novembre 2012)

L-Abe / SIX

½

The Cranberries - Roses

The Cranberries - Roses

Les Cranberries sont de retour sur disque après 11 ans d’absence pendant lesquels la chanteuse Dolores O’Riordan nous a présenté deux albums en solo. Le groupe avait surtout connu du succès avec ses deux premiers albums vers la moitié des années 1990, en pleine vague post-grunge. Par contre, les trois enregistrements suivants avaient été beaucoup plus ardus et les « canneberges » se sont retrouvées en hiatus au début des années 2000. Tous les membres originaux se réunifient pour Roses, avec aussi le réalisateur Stephen Street. Sur ce nouvel album, le groupe revient au style qui a fait son succès il y a déjà presque 20 ans, ce qui peut s’avérer intéressant pour les fans de la première heure. Par contre, le son peut par le fait même sembler quelque peu vieillot en différentes occasions avec un rock qui appartient désormais aux années 1990. On retrouve à nouveau leurs influences des Smiths avec quelques éléments de la musique celtique typique à leur Irlande natale. Les mélodies demeurent toujours aussi efficaces et elles sont parfaitement mises en évidence par la voix unique de Dolores, plus solide que jamais. Les Cranberries évitent de tomber dans le piège de tenter de refaire un autre succès à la « Zombie » avec des guitares agressives, ainsi que l’autre piège de tenter de moderniser leur musique en y intégrant des traitements électroniques. Ils optent plutôt pour une musique à tendance plus folk, toute en subtilités, puisant dans les plus belles influences pop légères de leurs premiers enregistrements. Les instruments sont tous organiques et un accordéon ou un violon occasionnel les ramène à leurs racines. « Tomorrow » n’est peut-être pas la locomotive dont aurait besoin l’album pour grimper aux palmarès, mais le disque contient tout de même des pièces solides qui gagnent en intérêt après plusieurs écoutes. Sans rien révolutionner, disons que Roses est un bien bon album de pop adulte à tendance folk. (chronique principale d'avril 2012)

Vidéoclip : « Tomorrow »

Universal

½

The Cult – Choice of Weapon

The CultChoice of Weapon

Cinq ans après Born Into This, le groupe de hard rock britannique The Cult est de retour avec ce qui pourrait bien être son meilleur album en 25 ans. Coréalisé par Chris Goss et Bob Rock, le disque présente en effet une certaine colère refoulée depuis bien longtemps dans des productions trop léchées. La voix plus profonde et sombre de Ian Astbury est même difficile à reconnaître au début de « Honey From a Knife ». Il faut attendre « The Wolf » à la 3e piste pour retrouver le style qui a fait les beaux jours du groupe du temps de « She Sells Sanctuary » avec un Billy Duffy en grande forme à la guitare. Quant au premier extrait, « For the Animals », il présente une superbe énergie et la section rythmique appuie parfaitement le travail de Duffy et Astbury. Même si on n’y croyait plus depuis longtemps, voilà que The Cult nous prouvent qu’ils sont encore bien vivants. (août 2012)

Vidéoclip : « For the Animals »

½

Curumin - Arrocha

Curumin - Arrocha

Curumin (de son vrai nom Luciano Nakata Albuquerque) est un Brésilien né de parents espagnol et japonais. Il propose une musique brésilienne contemporaine aux rythmiques et textures uniques qui trouvent leurs influences dans le funk, le reggae, la bossa nova et le hip hop. Si le rythme est important dans la musique de Curumin, teinté par sa ville natale de Sao Paulo, les mélodies le sont tout autant. Il nous présente donc une musique dansante et joyeuse aux mélodies inoubliables, une musique idéale sous le soleil. Arrocha est un très bon disque. (juin 2012)

Urban Jungle / Six Degrees / SIX

½

Sienna Dahlen – Verglas

Sienna DahlenVerglas

Sienna Dahlen passe son temps entre Toronto et la France. Présente à Montréal en janvier 1998 lors de la tempête de verglas, elle s’en est inspirée pour ce court album de 7 pièces. L’auteure-compositeure-interprète nous présente un album aux ambiances hivernales fusionnant jazz et folk, un son grandement influencé par Jane Siberry et Joni Mitchell. Sienna dédie l’album à Lhasa de Sela qui représente elle aussi une influence majeure pour elle par son magnifique héritage musical. Avec Verglas, Sienna Dahlen nous offre une œuvre unique et émouvante. (mars 2013)

Justin Time / SIX

½

Dalida – Depuis qu’elle est partie…

DalidaDepuis qu’elle est partie…

Depuis le décès de Dalida il y a 25 ans, de nombreux artistes ont enregistré certains de ses succès. Depuis qu’elle est partie… est une compilation de 20 de ces différents enregistrements. On y retrouve des versions de 2012 de chansons de la diva dont « Fini la comédie » par Hélène Segara et « Pour en arriver là » par Ginette Reno. Évidemment, tous ses plus grands succès y sont inclus comme « Paroles, Paroles » par Zap Mama et Vincent Cassel, « Il venait d’avoir 18 ans » par Lara Fabian, « Dernier baiser (Besame Mucho) » par Christophe, « Bambino » en 2 versions par Amanda Lear et par Faudel, ainsi que « Gigi » par François Hadji-Lazaro. Il s’agit d’un album de grande qualité qui rend parfaitement hommage à cette chanteuse légendaire. Veuillez noter que le coffret intégral Les diamants sont éternels est également disponible avec 24 CD, plus de 500 chansons, un livret de 60 pages et 25 photos. (décembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 47, 5 janvier 2013)

Tandem

½

Paul Daraîche – Mes amours, mes amis

Paul DaraîcheMes amours, mes amis

Le chanteur country québécois Paul Daraîche fête 45 ans de carrière et pour l’occasion, il s’offre tout un cadeau, soit celui de présenter ses plus grands succès en compagnie de certains de ses idoles et autres artistes contemporains. Le disque offre 14 de ses succès en duo avec des artistes comme Daniel Lavoie, Richard Desjardins, Mario Pelchat, Yves Lambert, Maxime Landry, Laurence Jalbert, Patrick Norman et plusieurs autres. Il présente également la chanson-titre avec Lynda Lemay et son excellent succès « Ma mère » en trio avec Roch Voisine et Isabelle Boulay, les deux plus grands moments de l’album. En boni, on peut entendre une version en italien de « Ma mère » (« A Mia Madre ») avec Marc Hervieux. La réalisation d’Éloi Painchaud est irréprochable et met parfaitement en valeur les compositions de Daraîche. En plus, on retrouve un magnifique livret avec tous les textes et des photos. Voici donc la meilleure façon de découvrir ce chanteur country trop longtemps oublié dans la scène underground. (octobre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 34, 6 octobre 2012)

MP3

The Darkness – Hot Cakes

The DarknessHot Cakes

En 2003, le groupe anglais The Darkness contribuait à la renaissance du son hard rock de la fin des années 1970. D’abord la risée des critiques, le groupe a su s’imposer rapidement avec son premier album, Permission to Land, qui est devenu extrêmement populaire, et finalement respecté. Par contre, pour leur 2e album deux ans plus tard, l’intérêt n’y était plus et là les critiques s’en sont donnés à cœur joie. Le charismatique chanteur à la voix haut perchée Justin Hawkins a ensuite sombré dans l’enfer de l’alcool et de la cocaïne, et il a quitté, forçant la fin du groupe. C’est donc après un hiatus de 6 ans que The Darkness revient en force sur Hot Cakes. Le groupe propose de très entraînantes pièces de hard rock aux mélodies inoubliables. On peut rapidement faire un lien avec Queen, surtout à cause de la voix de Hawkins, mais AC/DC et Boston ne se trouvent jamais trop loin non plus. Sans égaler les succès incontournables que l’on pouvait entendre sur leur premier enregistrement, Hot Cakes contient quelques titres qui attirent vraiment l’attention. C’est le cas pour le succès « Nothin’s Gonna Stop Us », « Keep Me Hangin’ On » et « Everybody Have a Good Time », alors que « She Just a Girl, Eddie » déménage pas mal, tout en allant fouiller les recoins machos du hard rock. D’ailleurs, les clichés ne manquent pas sur le disque, mais il s’agit après tout de leur côté satyrique qui a tellement plu au départ. En plus, pour bien représenter le hard rock des années 1980, ils ne pouvaient s’empêcher d’inclure deux chansons d’amour mid-tempo, « Forbidden Love » et la passionnée « Love is Not the Answer » en conclusion du CD. Avec Hot Cakes, The Darkness nous présentent l’album qu’ils auraient dû lancer dans la foulée de Permission to Land. (chronique principale de septembre 2012)

Vidéoclip : « Nothin’s Gonna Stop Us »

Wind-Up / EMI

½

Dearly BelovedHawk vs. Pigeon

Dearly Beloved est un trio de rock alternatif de Toronto formé en 2006. Il pige à la fois dans des influences punks et progressives. Par contre, les 2 chanteurs, Rob Higgins et Niva Chow, présentent des mélodies pop souvent accrocheuses. Leur musique parfois un peu bizarre peut d’autre part faire décrocher certains auditeurs, malgré quelques bonnes compositions. (novembre 2012)

eOne

Deftones – Koi No Yokan

DeftonesKoi No Yokan

Le groupe de métal alternatif nous présente son 7e album à ce jour. Deftones continue de repousser ses propres limites en poursuivant son exploration musicale, pour le plus grand plaisir de ses fans fidèles depuis plus d’une quinzaine d’années. Le groupe réussit le tour de force d’amener une certaine chaleur à sa musique tout en conservant son agressivité. Il réussit à envelopper l’auditeur de son ambiance unique, à notre plus grand plaisir. Même si le groupe ne réussit plus à obtenir le succès qu’il avait eu dans les années 1990, il reste qu’il est peut-être le seul groupe de cette vague nu metal à avoir su se renouveler et à demeurer créatif. C’est donc encore un très bon album que nous présente Deftones avec Koi No Yokan. (janvier 2013)

Reprise / Warner

½

Lana Del Rey - Born To Die

Lana Del Rey - Born To Die

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

En ce début d'année 2012, la jeune Américaine a les yeux du monde entier rivés sur sa rousse crinière. Certains médias ne manquant pas de titrer « Lana Del Rey fait mieux que David Guetta », rapport au nombre de ventes de son album en première semaine. Ça fait froid dans le dos. Et les révélations s'enchaînent. Lana Del Rey serait-elle un pur produit marketing? Le buzz outrancier qui a suivi la parution du single « Video Games » sur le net l'an passé n'a pas manqué de séduire et d'agacer. Ce qui est sûr c'est que Lizzy Grant aka Lana Del Rey a subi une véritable transformation depuis son premier maxi sorti en 2009 et passé inaperçu. Ses prestations live plus qu'approximatives ont également donné de quoi écrire à ses détracteurs... Pourtant, peu importe la forme, Born To Die ne laisse pas indifférent. Difficile à manœuvrer, complexe à décortiquer et ce disque est une plaie pour le rock critic. Les directions et influences sont tellement hétéroclites - et parfois antagonistes - qu'il est possible d'adorer Born To Die un instant et de le détester la minute suivante. Bien sûr, on a du mal à imaginer qu'un tel album qui repose sur une production prodigieusement grandiloquente pourrait avoir été entièrement composé dans la minuscule chambre d'une ado introvertie. Quoique, le génie ça existe. Lana déroule donc quinze morceaux très inspirés d'univers cinématographiques mixant dans un écrin de cordes des inspirations soul, r&b, pop, électro et hip hop. Et quinze, c’est trop… Il faudra sans conteste piocher les meilleures idées (« Off The Races », « Blue Jeans », …) en écartant les chansons indigestes (« Lolita », « Dark Paradise »). Et oublier les quelques niaiseries écrites par une ado en mal d’amour. Dans le fond, Born To Die dégage une atmosphère pesante, transpirant une certaine forme de déséquilibre de son auteure - interprète. Comment finiras-tu Lana ? Bien j'espère. (mars 2012)

Vidéoclip : « Video Games »

La Descente du Coude – L’idéal en civière

La Descente du CoudeL’idéal en civière

Après 10 ans dans la marge de l’industrie musicale québécoise, le groupe punk francophone La Descente du Coude nous revient avec un nouvel album, L’idéal en civière. Pour ce 3e disque, Simon Leduc et sa bande tablent sur les bonnes critiques obtenues avec leur précédent disque, Coup de foudre, paru en 2008. Ils nous offrent une musique un peu plus nuancée et accessible avec des mélodies particulièrement accrocheuses. Quelques titres possèdent même autant de potentiel commercial que Les Trois Accords, avec une qualité d’écriture digne de Malajube et des Vulgaires Machins. L’idéal en civière est donc un album extrêmement solide qui permettra peut-être au groupe d’enfin percer au-delà de la scène underground. (octobre 2012)

Grosse Boîte

½

Martin Deschamps - Top 10

Martin Deschamps - Top 10

Après 6 albums, voici le temps venu de nous présenter une compilation des plus grands succès du rockeur Martin Deschamps. Par contre, à l’écoute de Top 10, on réalise rapidement que ses plus grands succès correspondent plus ou moins à son style rock ‘n’ roll avec un grande nombre de ballades. Aussi, comme son titre l’indique, la compilation inclut seulement 10 pièces pour un total de 35 minutes, ce qui est bien peu pour une rétrospective, surtout avec 6 albums à son actif. Quelques pièces avec Offenbach, le groupe qui l’a fait connaître, auraient été des bonis intéressants. Peut-être même avec les Porn Flakes avec qui il a joué régulièrement. Top 10 présente tout de même une bonne récapitulation des succès de l’artiste à ce jour. (mai 2012)

Vidéoclips : « Quand? » - « Ma blonde est tellement » - « Respire »

MDI

½

Dan Desnoyers – In Da House 2013

Dan DesnoyersIn Da House 2013

Dans toutes les séries de compilations que nous a présentées le DJ Dan Desnoyers au cours des années, c’est certainement la série In Da House qui est la plus cohérente. Depuis 2006, cette série nous offre le meilleur de la musique house, mixé de façon très serrée. Cette nouvelle compilation ne fait pas exception à la règle et présente un party dansant incessant de 78 minutes. Les quelques morceaux un peu plus connus se limitent à « Let’s Go » de Calvin Harris (avec Ne-Yo), « The Night Out » de Martin Solveig, « Tonight » des Bodybangers (avec Victoria Kern) et « Free » d’Alex Guesta. Vous reconnaîtrez sûrement aussi « Wherever You Will Go » de Mobin Master and Royaal, une reprise du groupe rock The Calling. Le reste du CD risque d’être seulement connu des plus grands fanatiques de musique house. Fidèle à son habitude, D-Noy nous présente une paire de compositions personnelles : « It Wasn’t Me », remixée par DJs From Mars, et « Tear It Up », avec la voix de Sandy Duperval qui en a écrit les paroles (elle est une ex-académicienne devenue une DJ reconnue à Montréal). Encore une fois, Dan D-Noy nous en met plein les oreilles, un succès assuré pour passer à la nouvelle année. (décembre 2012)

Vidéoclip : Preview Megamix

Sony

½

Dan Desnoyers – Summer Session 2012

Dan DesnoyersSummer Session 2012

Le DJ québécois Daniel Desnoyers nous offre année après année plusieurs séries de compilations de musique de club et de musique pop remixées. Dans la série Summer Session, il présente sa version de 2012 pour animer notre été. D-Noy présente encore un enchaînement parfaitement mixé de 76 minutes. Il inclut plusieurs pièces accrocheuses qui vous resteront en tête longtemps comme « Sunshine » de Btsound, « Ma chérie » de DJ Antoine, « Baila Morena » de Karmin Shiff and Lik & Dak, « Senorita » d’Eddy Wata et « Greyhound » de Swedish House Mafia. Mais par-dessus tout, le CD débute avec le succès de l’été, « Ai Se Eu Te Pego » du Brésilien Michel Telo, un rythme contagieux qui a envahi YouTube bien avant sa sortie en Amérique du Nord. L’édition de 2012 de Summer Session est encore une fois très réussie et vous fera assurément danser. (juillet 2012)

Vidéoclips : « Preview Megamix » - « Ai Se Eu Te Pego » - « Baila Morena » - « Senorita » - « Back to the Hustle » - « You See the Trouble with Me »

Pour plus de vidéoclips, visitez www.youtube.com/user/dnoymuzik

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 23, 21 juillet 2012)

D-Noy / Sony

½

Baxter Dexter – SMS

Baxter DexterSMS

Après plusieurs enregistrements et vidéoclips, le rappeur montréalais nous arrive avec son très attendu premier album. Le disque contient 18 pièces recueillies parmi ses meilleurs enregistrements pour un total de 66 minutes. On peut entre autres y entendre le succès « Insane », mettant en vedette Downline, qui s’est classé dans le top 100 des ondes radios. À son style de hip hop underground, Dexter ajoute des influences d’électro, de R&B et de rock. Ce qui le différencie des autres artistes de la scène hip hop québécoise, c’est qu’il possède un désir évident d’ajouter un peu de professionnalisme à cette scène qui demeure généralement underground. Il présente donc une musique aux arrangements grandioses, en plus d’avoir un très beau livret digne de ce nom, en cette ère du numérique où le livret devient quelque peu facultatif. Quelques morceaux pourront sembler de deuxième ordre parmi les 18 offerts, mais l’ensemble demeure tout de même très solide. (mars 2013)

Vidéoclip : « Insane »

High Life / Intervision

½

Fatoumata Diawara – Fatou

Fatoumata DiawaraFatou

Fatoumata Diawara est née en Côte d’Ivoire de parents maliens et elle vit maintenant en France où elle poursuit une carrière d’actrice. Elle nous présente son tout premier album grandement influencé par la tradition Wassoulou, mais qui inclut aussi des éléments de jazz, de pop et de funk. Elle est définie par plusieurs comme l’une des plus belles découvertes récentes dans la musique du monde. L’album a été réalisé par Fatou et Nick Gold pour un superbe résultat mettant parfaitement en évidence la qualité des compositions. Parmi les collaborations à l’album, notons John Paul Jones (Led Zeppelin) à la basse, Toumani Diabaté au kora et Tony Allen (Fela Kuti) à la batterie. Avec ce premier disque, Fatou impressionne grandement et réussira certainement à vous séduire. Voici donc un très bon disque de musique africaine. (septembre 2012)

Nonesuch / Warner

½

Dinosaur Jr. – I Bet on Sky

Dinosaur Jr.I Bet on Sky

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Une reformation qui tient la marée. C'est un phénomène suffisamment rare pour être signalé.  J Mascis, Lou Barlow et Murph réunis comme une poignée d'anciens combattants qui ne ressassent pas que de vieux souvenirs usés jusqu'à la moelle. Certes la recette est toujours méthodiquement appliquée mais la tambouille ne perd pas en goût. Après deux précédents albums globalement salués par la critique, I Bet on Sky apparaît comme le meilleur depuis la reformation. Dix titres percutants aux ambiances brouillardeuses, aux riffs plaqués et groovy, aux sonorités bruitistes, chantées par un J Mascis toujours sur le fil du rasoir. Inspiré jusque dans les plus petits recoins mélodiques, le trio offre quelques tours de force souvent relevés de soli épiques et de claviers arrondissant les angles. « Don’t Pretend You Didn’t Know » est ce parfait exemple de guitares lourdes et funky, dont la dernière partie est habillée d’un écrin volontairement pop soutenu par les claviers. Une splendeur, tout comme la ballade mid-tempo électrisante « Stick a Toe In », entre autres. Alors quand ce bon vieux rock aux allures de grunge poussiéreux procure encore une jouissance inattendue, c’est encore meilleur. (octobre 2012)

Dirty Projectors – Swing Lo Magellan

Dirty ProjectorsSwing Lo Magellan

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Ils nous avaient habitués à des albums sinueux - des concept albums avec un fil conducteur - constitués autour d'une thématique bien précise. Dirty Projectors prend le contre pied de ses précédents disques dont Bitte Orca, le dernier en date. David Longstreth ne s'en cache pas, Swing Lo Magellan est plus déstructuré et éclaté dans ses thèmes abordés, finalement bien plus personnels et introspectifs qu'auparavant. Un album de songwriter en quelque sorte. Composé quasiment seul durant une grosse année, retranché quelque part dans la campagne New-yorkaise, Longstreth a accouché d’une série de chansons alambiquées et résolument différentes les unes des autres, où toutes les émotions – joie, tristesse, mort et vie – défilent furtivement les unes après les autres. Comme un répertoire éclaté de pop folk expérimental, où se côtoient basse-guitare-cordes et impulsions électro (« Dance For You »), mais qui trouve sa cohérence dans la constante recherche des harmonies de voix entre celle de Longstreth et ses chœurs. Parfois déstabilisantes, ses mélodies s’approchent souvent d’un modèle de perfection comme « Swing Lo Maggelan » et « About To Die ». Et que dire du prodigieux single « Gun Has No Trigger », éclatant petit bijou aux arrangements splendides et au chant envoûtant. Indiscutablement, après six albums studio, Dirty Projectors est toujours en pleine créativité débordante. (septembre 2012)

Brandi Disterheft – Gratitude

Brandi DisterheftGratitude

Avec Gratitude, la jeune contrebassiste jazz canadienne maintenant établie à New York présente son 3e album. Elle y démontre encore une fois une parfaite maîtrise de son instrument, ce qui a fait dire à Oscar Peterson par le passé qu’il pouvait la comparer à son ancien bassiste, le défunt Ray Brown, par sa pulsation rythmique. La talentueuse musicienne capte rapidement notre attention avec « Blues For Nelson Mandela » et la pièce-titre. Interprétée en français et en anglais, « Le regarder la rencontrer encore (Rendez-vous indésirable) » est une superbe chanson d’amour et l’un des plus beaux moments du disque. À noter aussi son interprétation de « The Man I Love » de Gershwin. Tamisez les lumières et Brandi Disterheft vous fera passer une excellente soirée en toute intimité. (mars 2013)

Justin Time / SIX

½

Divine Fits – A Thing Called Divine Fits

Divine FitsA Thing Called Divine Fits

Divine Fits est un supergroupe alternatif formé de Dan Boeckner (Wolf Parade, Handsome Furs), Britt Daniel (Spoon) et Sam Brown (New Bomb Turks). Ils nous présentent un son rock alternatif mélangé avec de l’électro pop de qualité. Même si les trois individus n’avaient pas travaillé conjointement par le passé, leurs liens semblent s’être vite établis puisqu’ils nous offrent une musique de grande qualité avec une solidité surprenante. On pourrait croire qu’ils ont travaillé ensemble toute leur vie. Les rythmes électro pop sont recherchés, les mélodies sont efficaces et chaque chanson présente ce qu’il faut de créativité pour conserver notre intérêt jusqu’au bout. Voici donc un premier album plus qu’intéressant par un supergroupe qui décidera peut-être de prolonger ce simple projet parallèle. (décembre 2012)

Vidéoclip : « Would That Not Be Nice »

Merge / Universal

½

D.O.A. – We Come in Peace

D.O.A.We Come in Peace

Suite à la parution de We Come in Peace, le légendaire groupe punk de Vancouver a annoncé qu’il se retirait et que sa présente tournée serait sa dernière. Ce 14e album de Joe Keithley et sa bande prend alors une toute autre signification. On retrouve à nouveau l’humour et la dénonciation politique qui ont marqué les belles années du groupe, avec encore une belle énergie malgré une carrière de 35 ans. Parmi les artistes invités, notons Hugh Dillon (Headstones), Jello Biafra (Dead Kennedys) et Ben Kowalewicz (Billy Talent). Dans la 2e moitié du disque, Joe Keithley nous présente de solides compositions avec « Lost Souls » et « The Man with No Name ». Le groupe se permet même une reprise très efficace de « Revolution » des Beatles. Finalement, le CD se termine avec une version acoustique de leur classique « General Strike ». Avec We Come in Peace, les pionniers du punk canadien nous offrent certainement leur meilleur album depuis longtemps. (février 2013)

Sudden Death / MVD

½

Clayton Doley – Desperate Times

Clayton DoleyDesperate Times

L’as australien de l’orgue Hammond B3 présente sur son nouvel album une majorité de compositions originales fortement influencées des années 1960, mais aussi quelques classiques du blues comme « Seventh Son » de Willie Dixon et du jazz comme « Misty » d’Erroll Garner. Il se permet aussi de rendre hommage à l’une de ses premières idoles, le légendaire organiste du jazz Jimmy Smith, sur le medley « Chicken Shack / How Blue Can You Get ». Même s’il ne contient que 9 titres, Desperate Times, enregistré à Toronto, offre quelques moments intéressants. (mars 2013)

Hi-Fi-Doley-T / SIX

Chano Dominguez - Flamenco Sketches

Chano Dominguez - Flamenco Sketches

Depuis le début de sa carrière, le pianiste espagnol Chano Dominguez s’est fait un devoir d’explorer les liens entre le jazz et le flamenco. Pour Flamenco Sketches, il s’est attaqué à l’album le plus vendu de l’histoire du jazz, Kind of Blue de Miles Davis paru en 1959. Cette réinterprétation a été enregistrée en concert à New York lors du 50e anniversaire de la parution du classique de Miles Davis. En plus des 5 pièces de Kind of Blue, on peut entendre deux autres titres populaires de Davis : « Nardis » (popularisée par Bill Evans, mais jamais enregistrée par son compositeur) et « Serpent’s Tooth » (une pièce du répertoire de Davis datant d’avant Kind of Blue). Dès la pièce-titre de 16 minutes, le ton est donné à cet album dynamique. Dominguez réussit à apporter une touche dansante à l’album qui le rend extrêmement divertissant. Les claquements de doigts sont très présents, ce qui met l’accent sur le côté flamenco de ce classique du jazz mis au goût du jour. Alors qu’on aurait pu craindre le pire, voici un album extrêmement réussi, qui rend bien hommage à son compositeur. (juin 2012)

Blue Note

½

Dragonette – Bodyparts

DragonetteBodyparts

Tablant sur le succès de leur collaboration avec Martin Solveig pour « Hello » et plusieurs pièces de son plus récent album, Dragonette reviennent avec un 3e album. Le groupe de Toronto dirigé par Martina Sorbara réussit de plus en plus à s’imposer dans l’industrie pop mondiale et Bodyparts a tout ce qu’il faut pour devenir une référence dans le style de mélange pop rock et électronique. L’album contient de nombreux titres dansants, déjà très efficaces, mais qui pourront en plus faire le bonheur des DJ. « Live in this City » et « Let It Go » transportent le disque à elles seules, mais d’autres pièces comme « Right Woman » et « My Legs » remettent non seulement les synthétiseurs de l’avant, mais prouvent qu’on peut en sortir de la bonne musique. Même si le groupe peut aisément être comparé à Gwen Stefani, Goldfrapp et les Scissor Sisters, Dragonette n’a rien à leur envier et présente un album supérieur au dernier de ces trois artistes. Peut-être qu’aux oreilles de certains il manquera un succès instantané de la trempe de « Hello », mais c’est à peu près tout ce qu’on peut reprocher à ce divertissement de qualité. (novembre 2012)

Vidéoclips : « Let It Go » - « Live in this City »

Universal

½

Étienne Drapeau – Le monde est beau

Étienne DrapeauLe monde est beau

Malgré une courte participation à Star Académie 2004, Étienne Drapeau a su s’imposer dans l’industrie grâce à son travail acharné. L’auteur-compositeur-interprète nous arrive donc avec son 4e album qui profite déjà du succès de la chanson titre lancée à l’été. L’artiste de Québec nous présente 12 chansons originales, incluant un duo avec Marie-Élaine Thibert, « Demande-moi (You Can Ask Me) ». Le disque réalisé et arrangé par Guy St-Onge présente une musique pop accessible avec une dominance de la guitare acoustique. Même si l’album livre plusieurs chansons d’amour, dont de nombreuses ballades, on peut aussi entendre certaines autres influences comme le blues (« Le blues de la cruise »), le folk contemporain (« À la brûlerie de mon quartier ») et les musiques du monde (« Tous ensemble (Inch’Allah) »). Avec Le monde est beau, Étienne Drapeau satisfera encore une fois ses fans. (novembre 2012)

Vidéoclip : « Le monde est beau »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 40, 17 novembre 2012)

Musicor

Dr. John – Locked Down

Dr. JohnLocked Down

Dr. John joue de la musique depuis les années 1950 alors qu’il était un talentueux pianiste de blues et de boogie sous le nom de Mac Rebennack à New Orleans. Il s’est surtout fait connaître en 1968 avec le superbe album Gris-Gris, un incontournable de l’époque psychédélique. Il a connu une période creuse à compter des années 1980 avant de revenir en force à la fin des années 1990. Locked Down est son 10e album depuis 1998. Réalisé par Dan Auerbach des Black Keys, le disque présente un son organique et un peu garage dans le style des Black Keys, un style de blues rock exploré par Dr. John il y a bien longtemps. Par contre, le fait de travailler ici avec une équipe de jeunes musiciens et techniciens semble lui donner un second souffle. Locked Down est un excellent album que Dr. John peut placer fièrement aux côtés de ses plus grands enregistrements en carrière. (juillet 2012)

Vidéoclip : « Revolution »

Nonesuch / Warner

½

Angèle Dubeau & La Pietà – Musique de jeux vidéo / Game Music

Angèle Dubeau & La Pietà – Musique de jeux vidéo / Game Music

La violoniste virtuose et son orchestre à cordes féminin nous proposent ici un concept original pour un album de musique classique. Certainement dans le but de rejoindre un public plus jeune, ils reprennent des musiques de jeux vidéo. Les jeux que vous reconnaîtrez sûrement sont « Tom Clancy’s Splinter Cell Conviction » et « Assassin’s Creed » d’Ubisoft, « Chrono Trigger & Chrono Cross », « Angry Birds », « Halo 3: One Final Effort », « Final Fantasy », « Secret of Mana », « Tetris » (un morceau traditionnel russe complété par Bach) et « Heavy Rain ». On retrouve des arrangements de François Vallières, Gilles Ouellet, Anthony Rozankovic, Claude « Mégo » Lemay et Antoine Bareil. Voici une façon bien originale de découvrir la musique classique et surtout, de la faire découvrir à une nouvelle génération rivée aux jeux vidéo. Une idée que seule Angèle Dubeau pouvait avoir… (décembre 2012)

Analekta

Victoria Duffield – Shut Up and Dance

Victoria DuffieldShut Up and Dance

Victoria Duffield est une jeune chanteuse, danseuse et actrice de la Colombie-Britannique. Elle présente son tout premier album qui se limite en fait à un mini-album de 8 titres. On peut y découvrir une musique pop énergique, comme sur les succès « Shut Up and Dance », « Feel » et « Break My Heart ». Victoria flirte aussi avec le R&B sur « They Don’t Know About Us », en duo avec Cody Simpson. Même si son dynamisme est rafraîchissant dans la musique pop canadienne, il lui manque des compositions plus solides pour pouvoir espérer se démarquer et surtout durer. (mars 2013)

Vidéoclips : « Shut Up and Dance » - « Feel » - « Break My Heart » - « They Don’t Know About Us »

Warner

Dumas - L'heure et l’endroit

Dumas - L'heure et l’endroit

Le prolifique Steve Dumas nous présente déjà un 9e album et poursuit son désir d’explorer les différents genres et courants musicaux. Cet artiste au talent infini, et véritable bête de scène, nous propose des pièces influencées du rock des années 1960 et 1970, ainsi que du britpop, avec une touche électronique parfois plus discrète que par le passé. La chanson-titre brasse passablement avec une guitare rock ‘n’ roll très appréciée. Quelques titres nous transportent aussi dans un univers quasi-beatlesque. Par contre, les mélodies sont un peu moins mémorables qu’auparavant et certains morceaux nous laissent plutôt indifférents. La musique de « Près de toi » nous rappelle un peu trop « L’infidèle » de Claude Dubois, un manque d’originalité inexcusable pour un compositeur aussi talentueux. Même si Dumas réussit un peu moins à nous surprendre que par le passé, il nous propose tout de même un bon album. C’est seulement dommage que L’heure et l’endroit soit aussi court avec seulement 9 titres totalisant 36 minutes, comme s’il était inachevé. (mai 2012)

Vidéoclip : « Souvenirs en mitraille »

La Tribu

Catherine Durand – Les murs blancs du nord

Catherine DurandLes murs blancs du nord

Quatre ans après Cœurs migratoires, l’excellente Catherine Durand est de retour en force avec son 5e album. Elle s’entoure de musiciens de renom qui donnent un nouvel élan au son de cette brillante auteure-compositeure : Robbie Kuster (Patrick Watson) à la batterie et aux percussions et François Lafontaine (Karkwa) au piano et aux claviers. Le résultat est moins folk, mais plutôt orienté vers la pop ambiante et vaporeuse, malgré quelques envolées un peu plus lourdes à l’occasion. Elle coréalise à nouveau l’album avec son fidèle complice Jocelyn Tellier pour de très beaux arrangements qui lui collent parfaitement à la peau. Un autre très bon disque de la part de cette artiste accomplie. (septembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 33, 29 septembre 2012)

Spectra

½

Bob Dylan – Tempest

Bob DylanTempest

Bob Dylan présentait son premier album il y a 50 ans, mais il demeure toujours actif et nous offre maintenant Tempest. Il poursuit ici son exploration des plus vieux styles de musique américaine incluant bien sûr le folk, mais aussi le blues, le country et le rockabilly, soit tous des genres qui étaient présents et populaires bien avant lui. Dylan nous présente ses chansons avec passablement d’humour et semble toujours avoir autant de plaisir à faire son métier. Non seulement il est une véritable légende vivante, mais il réussit encore une fois à prouver qu’il demeure toujours aussi pertinent avec des compositions de qualité et de superbes histoires. La chanson-titre de 14 minutes traite de l’aventure du Titanic avec de nombreuses références à l’histoire ainsi qu’au célèbre film de James Cameron. Elle n’est pas la plus réussie du disque et vous apprécierez beaucoup plus le blues énergique de « Narrow Way » qui s’étend sur plus de 7 minutes. Trois autres morceaux s’étirent au-delà des 7 minutes, dont « Roll on John », un hommage à John Lennon en conclusion de l’album. Alors que certains critiques crient au génie, soyons plus réalistes et parlons d’un autre très bon album par cette légende de la musique, un album qui ne peut toutefois pas rivaliser avec ses chefs-d’œuvre des années 1960 et 1970. (septembre 2012)

Columbia / Sony

½

Coral Egan – The Year He Drove Me Crazy

Coral EganThe Year He Drove Me Crazy

Après 5 ans d’absence, l’auteure-compositeure-interprète montréalaise nous revient enfin avec un nouvel album. Pour l’occasion, elle s’entoure des meilleurs musiciens de la scène montréalaise dont le guitariste Warren Spicer de Plants and Animals et la section rythmique de Patrick Watson. Elle ajoute ainsi de la profondeur à sa musique jazz avec des accents soul et certaines influences indie rock. Elle n’hésite pas à livrer des textes personnels empreints de romantisme dans lesquels elle raconte sa nouvelle vie d’amoureuse et de maman. Si The Year He Drove Me Crazy présente un virage important dans la carrière de l’artiste, il s’agit assurément d’un tournant dans la bonne direction avec son œuvre la plus accomplie à ce jour. (février 2013)

Justin Time / SIX

½

Egyptian Project – Ya Amar

Egyptian ProjectYa Amar

Egyptian Project est le projet du Français Jérôme Ettinger qui désirait combiner les instruments traditionnels égyptiens et la musique électronique assistée par ordinateurs. Le résultat est une musique égyptienne contemporaine, même si elle emprunte grandement aux traditions musicales du pays. En fait, l’album s’avère plus organique qu’on pourrait le croire et le travail électronique demeure tout en subtilités. L’ensemble présente de belle façon la puissance des instruments égyptiens, ce qui risque d’attirer un tout nouvel auditoire. (mars 2013)

Six Degrees / SIX

½

Electric Guest - Mondo

Electric Guest Mondo

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Serait-ce un plaisir coupable que d'encenser un album easy listening ? Si tel est le cas alors plaidons coupables tout de suite ! Asa Taccone et Matthew Compton - aka Electric Guest, duo masculin californien de Los Angeles - réussissent le tour de force de créer un premier album de dix titres sans couenne ni rien à dégraisser. L'album passe certes de bout en bout comme une bière un jour de canicule mais n'a rien d'une musique fast food mal dosée et orientée grand public. Le duo parvient au contraire à harmoniser royalement des courants pop, soul, funk et électro. Les bonnes idées bourgeonnent ici comme l’acné sur un visage d’ado et donnent de bons moments pop sucrés et acidulés qui niquent un peu les dents sans provoquer la crise de foie. Et bien vite, « Awake », « This Head I Hold »,  « Waves » ou la très sensuelle « Amber » s'imposent comme quelques-unes des pièces maîtresses d'un album vraiment bien articulé autour d’une pop groovy de très bonne facture. La présence aux manettes de Danger Mouse, le « Monsieur Production » de ce début de millénaire n'a certainement rien du hasard. Aérienne et aérée,  la production donne une texture indéniablement ronde et assez perchée à Mondo. Alors bien sûr, Electric Guest a tout l’attirail du groupe pop mainstream qu’on peut détester, produit en plus par THE « producer », mais ça serait contre-productif. Car Mondo est une vraie réussite et donne un premier échantillon convaincant du talent du duo. (juillet 2012)

Electric Light Orchestra – Mr. Blue Sky: The Very Best of Electric Light Orchestra

Electric Light Orchestra – Mr. Blue Sky: The Very Best of Electric Light Orchestra

Attention, ce n’est pas véritablement une compilation des plus grands succès d’ELO que vous entendrez avec Mr. Blue Sky. Il s’agit plutôt de réenregistrements par Jeff Lynne des succès de son groupe, avec des arrangements de 2012. Ce genre de travail est souvent dangereux et peut donner des résultats gênants en dénaturant les pièces d’origine, mais pas avec le perfectionniste Jeff Lynne qui s’est toujours servi au maximum des capacités d’un studio d’enregistrement. Mr. Blue Sky est de grande qualité et permet de redécouvrir ces classiques d’une autre époque avec une plus grande clarté grâce à la technologie d’aujourd’hui. Il s’agit donc d’un très bon ajout au catalogue d’ELO. (décembre 2012)

Big Trilby / Frontiers

½

Elisapie – Travelling Love

ElisapieTravelling Love

Sur son deuxième album, Élisapie Isaac a clairement l’intention de s’exporter alors qu’elle laisse tomber son nom de famille et laisse toute la place à l’anglais. Seules quelques traces d’inuktitut nous permettent de nous rappeler de ses racines. Musicalement, elle prend une direction résolument pop avec des mélodies inoubliables, des rythmes efficaces et des sonorités électro des années 1980. Les claviers sont rois sur cet album très bien réalisé par Éloi Painchaud et François Lafontaine. Plusieurs titres possèdent un excellent potentiel commercial, mais ses fans de la première heure regretteront certainement le fait qu’Elisapie peut maintenant être comparée à bon nombre d’autres chanteuses dans le genre, surtout celles qui trouvent leur inspiration dans la musique d’il y a 25 ou 30 ans. (février 2013)

Avalanche / Pheromone

½

Empress Hotel – Heavy Halo

Empress HotelHeavy Halo

Empress Hotel est un groupe pop rock éclectique de la Nouvelle-Orléans qui s’inspire à la fois de Prince, de la musique pop des années 1970, de Roxy Music et de Velvet Underground. Leur musique est accessible par ses rythmiques et ses mélodies accrocheuses. Mais, elle présente également une complexité et une créativité bouillonnante. C’est seulement dommage qu’on en retienne que bien peu de choses en bout de ligne. (mars 2013)

Park The Van / MVD

Estelle - All of Me

Estelle - All of Me

La chanteuse londonienne Estelle nous arrive avec un 3e album, 4 ans après le solide Shine qui contenait le mégasuccès « American Boy ». Aucun autre extrait de l’album n’a pu se hisser au sommet et elle vit désormais avec la pression de devenir une « one-hit wonder ». À la première écoute, aucun titre de All of Me ne possède le potentiel d’égaler la popularité de son seul succès. « The Life » en ouverture présente de belles qualités avec un son R&B très contemporain. Les présences de Chris Brown et Trey Songz sur « International (Serious) » ne sont pas suffisantes pour la rendre brillante (et sont surtout inutiles). Rick Ross est un peu plus efficace sur « Break my Heart » et on est toujours heureux d’entendre la fraîcheur de Janelle Monae qui vient agrémenter « Do my Thing » en conclusion du disque, un peu trop tard malheureusement. Estelle est aussi convaincante lorsqu’elle rappe que quand elle chante, mais elle préfère se concentrer sur le chant sur All of Me qui est essentiellement basé sur le R&B. L’album de 42 minutes contient 15 titres incluant quelques intermèdes, mais bien peu de matériel réussira à attirer l’attention sur cette chanteuse pourtant si talentueuse. (avril 2012)

Vidéoclips : « Break my Heart » - « Back to Love » - « Thank You »

Atlantic / Warner

Melissa Etheridge – 4th Street Feeling

Melissa Etheridge4th Street Feeling

Sur son nouvel album, Melissa Etheridge semble vouloir faire un retour sur sa vie au Kansas, avec de nombreuses références au passé et beaucoup de nostalgie. Musicalement, elle nous offre à nouveau un très bon mélange de rock, de blues, de country et de folk, mais ce sont les pièces qui brassent qui sont les plus intéressantes et attirent notre attention. Même « Shout Now » réussit à nous intéresser malgré le fait qu’elle cadre difficilement à travers le reste avec ses riffs à la limite du métal. Pour la première fois, Melissa joue toutes les guitares, en plus de l’harmonica et des claviers. Sans rien révolutionner, 4th Street Feeling est un album honnête qui devrait plaire à ses fans. (septembre 2012)

Vidéoclip : « Falling Up »

Mercury / Universal

Jackie Evancho - Songs from the silver screen

Jackie EvanchoSongs From the Silver Screen

Jackie Evancho n’a que 12 ans, mais elle a une voix superbe de soprano. Elle joue aussi du piano et du violon, et elle a fait craquer tout un public lors de sa participation à l’émission America’s Got Talent. Elle a établi un record en devenant la plus jeune chanteuse d’opéra au monde. En 2011, elle lançait son premier album studio complet, un CD en concert et un disque de Noël. Elle est maintenant de retour avec un album sur lequel elle reprend des classiques du cinéma comme « The Music of the Night » (The Phantom of the Opera), « Can You Feel the Love Tonight » (The Lion King), « What a Wonderful World » (Good Morning, Vietnam), et bien sûr « My Heart Will Go On » (Titanic), un classique de Céline Dion qu’elle interprète avec Joshua Bell. Jackie démontre une grande maturité en interprétant ces incontournables d’Hollywood. (décembre 2012)

Columbia / Sony

Every Time I Die - Ex Lives

Every Time I Die - Ex Lives

Ex Lives est le 6e album du groupe hardcore de Buffalo Every Time I Die. Comme c’était le cas sur leur disque précédent, le groupe poursuit dans une démarche un peu plus sérieuse. Les textes de Keith Buckley sont un véritable exutoire pour se libérer de toute sa colère, et le métal hardcore est un excellent véhicule pour transporter ces textes. Musicalement, le groupe apporte quelques subtilités intéressantes à gauche et à droite, à commencer par quelques claviers. La voix de Buckley explore aussi différents registres, ce qui permet d’en apprécier les possibilités. Après 14 ans, il est intéressant de voir que le groupe peut encore se permettre d’explorer de nouvelles avenues. Quelques pièces sont totalement surprenantes dans le répertoire d’Every Time I Die, et le tout culmine avec « Indian Giver » en conclusion de l’album, un morceau de métal stoner qui ralentit le rythme, mais cadre tout de même parfaitement dans l’atmosphère du disque. Ex Lives est donc un très bon album qui promet encore de belles années à venir pour Every Time I Die. (juin 2012)

Vidéoclips : « Underwater Bimbos From Outer Space » - « Revival Mode »

Epitaph

½

Donald Fagen – Sunken Condos

Donald FagenSunken Condos

Donald Fagen est l’un des deux cerveaux derrière le groupe jazz/pop Steely Dan. Il a aussi lancé quelques albums en solo. Son dernier remontait à 2006, Morph the Cat, et il bouclait une trilogie s’étendant sur 24 ans. Il revient maintenant avec un tout nouveau projet, Sunken Condos. Il nous présente une musique basée sur les rythmes, le plus souvent langoureux, mais toujours dynamiques. On y retrouve des grooves de jazz funky avec une très belle sensualité. Les compositions sont solides, peut-être ses meilleures en 30 ans. À noter aussi sa très bonne reprise de « Out of the Ghetto » d’Isaac Hayes. Sunken Condos est un album qui s’écoute à répétition, toujours avec le sourire. Un véritable plaisir pour les oreilles! (novembre 2012)

Reprise / Warner

Fanfarlo – Rooms Filled with Light

FanfarloRooms Filled with Light

Fanfarlo est un groupe indie rock de Londres qui nous présente son deuxième album. Sur ce nouveau disque, le groupe prend une direction un peu plus pop / new wave intégrant des synthétiseurs à profusion. Le résultat est particulièrement réussi puisqu’il nous offre assurément son meilleur album à ce jour, aux influences d’Arcade Fire. Réalisé par Ben Allen (Animal Collective, Deerhunter, Gnarls Barkley), l’album bénéficie d’une production de très grande qualité. Il n’y manque que quelques titres qui réussiraient à se démarquer un peu plus pour en faire l’un des meilleurs albums de l’année. L’un des moments forts du disque est l’excellente « Deconstruction ». (juillet 2012)

Vidéoclips : « Deconstruction » - « Replicate » - « Shiny Things »

Atlantic / Warner

½

Mylène Farmer – Monkey Me

Mylène Farmer Monkey Me

La chanteuse pop française d’origine québécoise est de retour avec un 9e album, deux ans après Bleu Noir. Véritable superstar en France, elle a encore une fois connu un succès démesuré avec le premier extrait du disque, « À l’ombre », un morceau pop dansant d’une grande efficacité. C’est d’ailleurs la tendance générale de l’album qui présente une certaine énergie musicale. La voix de Mylène continue de s’éclipser derrière ses rythmes dansants tout au long du disque, mais après tout il s’agit maintenant de sa marque de commerce. La réalisation de Laurent Boutonnat présente un son plutôt vieillot, digne des années 1990, qui ne réussit pas à mettre en valeur les compositions parfois réussies de Monkey Me. Le résultat est un ramassis de titres interchangeables joués avec des synthétiseurs bon marché. Les fans de longue date de Mylène ne seront pas déboussolés, mais ils en attendaient certainement un peu plus de la part de leur idole. (mars 2013)

Vidéoclip : « À l’ombre »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 52, 9 février 2013)

DEP / Universal

½

Fastway - Eat Dog, Eat

Fastway - Eat Dog, Eat

Fastway était l’un des supergroupes les plus prometteurs de la scène hard rock britannique des années 1980. Il n’aura pourtant pas réussi à prendre sa place dans ce genre dominé par les groupes de Los Angeles. Fastway, c’est surtout le projet du guitariste « Fast » Eddie Clarke suite à son départ de Motörhead. Il est accompagné au départ du bassiste Pete Way (UFO), du batteur Jerry Shirley (Humble Pie) et d’un chanteur irlandais de grand talent, Dave King. Après plusieurs changements de personnel et seulement des insuccès, Clarke a décidé de tout abandonner au début des années 1990. Mais voilà que le groupe réapparaît 20 ans plus tard avec un nouvel album. En compagnie du nouveau chanteur Toby Jepson (Little Angels), Clarke nous offre peut-être ses meilleures compositions à ce jour. Les mauvaises langues diront que ce n’est pas bien difficile considérant que le groupe a toujours eu des compositions plutôt faibles, figurant plus souvent qu’autrement parmi les sous-produits des meilleurs groupes hard rock de l’époque. Il faut tout de même avouer que le groupe offre ici un album solide qui, s’il avait été lancé 25 ans plus tôt, aurait peut-être permis à Fastway d’atteindre le succès tant espéré. Son principal problème est justement qu’il a un son d’il y a 25 ans, sans aucune évolution, comme si Clarke avait été figé dans le temps depuis 1990. Il s’agit tout de même d’un bon disque pour les nostalgiques du genre. (juin 2012)

MVD

Lupe Fiasco – Food & Liquor II: The Great American Rap Album Pt. 1

Lupe FiascoFood & Liquor II: The Great American Rap Album Pt. 1

Le rappeur de Chicago est de retour avec son 4e album, seulement un an après Lasers qui était probablement son disque le plus faible à ce jour. Le titre de ce nouvel enregistrement porte quelque peu à confusion alors qu’on pourrait croire à la fois à la suite de son premier album, Food & Liquor, et au premier d’une série de Great American Rap Album. Une chose est certaine par contre, le disque ne possède que très peu de liens avec son CD précédent. L’album débute avec un poème de sa sœur, Ayesha Jaco, avant d’aligner quelques bons morceaux : « Strange Fruition », « ITAL (Roses) » et le simple « Around My Way (Freedom Isn’t Free) ». On peut aussi y entendre trois autres extraits de qualité, « Bitch Bad », « Battle Scars » et « Lamborghini Angels ». Fiasco réussit à livrer un hip hop de qualité créant une belle atmosphère tout au long des 69 minutes de l’album. (janvier 2013)

Vidéoclips : « Around My Way (Freedom Isn’t Free) » - « Bitch Bad » - « Battle Scars »

Atlantic / Warner

½

Angelo Finaldi – Désoriented Voyage

Angelo FinaldiDésoriented Voyage

Angelo Finaldi a travaillé avec les plus grands, autant en France qu’au Québec. Il a entre autres écrit des succès pour Nanette Workman (« Danser, danser »), Nicole Martin (« Laisse-moi partir ») et Mario Pelchat (« Reste là »), en plus d’avoir collaboré aux Triplettes de Belleville de Ben Charest et à l’opéra Dioxine de Carbone avec Luc Plamondon (qu’il a ensuite saboté). Avec Désoriented Voyage, Finaldi nous propose une expédition en effet désorientante au cœur de la Petite Italie à Montréal avec différents personnages loufoques. Il décrit lui-même son projet comme un opéra yé-yé dans lequel s’entrechoquent les cultures italienne, amérindienne et québécoise. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un projet créatif, mais combien difficile d’accès! (mars 2013)

Artic

A Fine Frenzy – Pines

A Fine FrenzyPines

Trois ans après l’excellent Bomb in a Birdcage, Alison Sudol est de retour. La jeune chanteuse de Seattle qui performe sous le nom de A Fine Frenzy présente un disque un peu plus intime que le précédent, remettant le piano bien en avant sur plusieurs pièces. Par ailleurs, elle explore des thèmes un peu plus abstraits, racontant l’histoire d’un arbre… Dans cet univers folk introspectif, la voix de la chanteuse prend une importance capitale et elle réussit à nous captiver grâce entre autres à un charisme fou qui transparaît même sur disque (un exploit en soi). Les côtés un peu plus éclatés de l’album précédent pourront manquer à certains de ses fans, mais Pines constitue tout de même un très bon disque. (janvier 2013)

Vidéoclip : « Avalanches »

Virgin / EMI

½

Craig Finn - Clear Heart Full Eyes

Craig Finn - Clear Heart Full Eyes

Craig Finn est le chanteur du groupe indie rock The Hold Steady qui existe depuis une douzaine d’années. Il fait ici ses débuts en solo avec un album de rock alternatif plutôt doux à saveur country. Excellent auteur, Finn nous raconte ses textes avec une très belle voix narrative. Il se trouve plutôt loin du son rock de son groupe, mais il est grandement agréable de découvrir Finn dans ce contexte où il semble s’amuser à la folie. Les fans de The Hold Steady risquent d’être quelque peu déboussolés par ce nouveau style pour Craig Finn, mais s’ils ont la curiosité d’écouter cette autre facette de leur chanteur préféré, ils risquent fort d’en sortir grandis. Voici un très bon premier disque pour Craig Finn, qui risque fort de revenir à la charge dans le futur avec d’autres albums en solo. (découverte du mois d'avril 2012)

Universal

½

Melanie Fiona – The MF Life

Melanie FionaThe MF Life

Melanie Fiona est une chanteuse R&B de Toronto qui nous arrive avec un 2e album. On peut entendre déjà depuis septembre 2011 le premier extrait, la ballade « 4 AM », une superbe production. En quelques occasions, Melanie explore le rock contemporain, avec toujours des influences de soul bien présentes. Elle s’inspire d’ailleurs grandement du soul des années 1960 et 1970. On retrouve plusieurs collaborateurs sur l’album : J. Cole, Nas, B.o.B, John Legend et T-Pain. En plus, la réalisation de premier plan permet de bien mettre en valeur toute la polyvalence vocale de Melanie. Avec The MF Life, la chanteuse nous présente l’étendue de ses capacités dans un album largement supérieur à son précédent. (septembre 2012)

Vidéoclip : « 4 AM »

Universal Republic

½

Tim Fite - Ain't Ain’t Ain’t

Tim Fite - Ain't Ain’t Ain’t

Quatre ans après Fair Ain’t Fair, l’éclectique Tim Fite est de retour avec le 3e album de sa trilogie Ain’t. Il prend un virage drastique sur ce nouveau disque en laissant presque totalement de côté les échantillonnages pour se concentrer sur de véritables instruments. Du même coup, il devient beaucoup plus accessible et perd de l’originalité. Il continue tout de même à disséquer chaque enregistrement pour ensuite recoller les morceaux. Mais en écoutant l’album, on se demande si c’était vraiment nécessaire puisque chacune des 13 pièces du disque s’écoute comme une chanson pop standard enregistrée en une prise. Il semble s’être donné beaucoup de mal inutilement. En bout de ligne, Ain’t Ain’t Ain’t est beaucoup plus facile d’approche que ses 2 albums précédents et risque d’attirer l’attention d’un plus vaste public. Par contre, ses fans de la première heure auront possiblement de la difficulté à le suivre dans son nouveau périple. (juin 2012)

Vidéoclip : « We Are All Teenagers »

Anti- / Epitaph

The Flaming Lips – The Flaming Lips and Heady Fwends

The Flaming LipsThe Flaming Lips and Heady Fwends

Au cours des dernières années, les Flaming Lips se sont lancés dans de nouvelles expérimentations plus psychédéliques que jamais en collaboration avec divers artistes. Lancées sur des mini-albums et vinyles en quantités très limitées (et souvent hors de prix), ces collaborations sont finalement regroupées sur un seul album disponible pour tous. Parmi les noms que l’on retrouve sur The Flaming Lips and Heady Fwends, il y a Ke$ha, Biz Markie, Bon Iver, Nick Cave, Yoko Ono / Plastic Ono Band, Erykah Badu et plusieurs autres. Plusieurs des pièces présentées sembleront un peu trop surréalistes au commun des mortels, mais quelques-unes montrent tout de même une certaine cohésion. C’est le cas pour « The First Time Ever I Saw Your Face » avec Erykah Badu, un morceau de 10 minutes qui constitue assurément le moment fort du disque aussi loin qu’à la 11e piste (sur un total de 13). Les Flaming Lips nous ont habitués à des trucs bizarres par le passé et ce n’est pas avec cette compilation qu’ils pourront changer notre perception. (août 2012)

Vidéoclip : « I’m Working at NASA on Acid »

Warner

½

Flo Rida – Wild Ones

Flo RidaWild Ones

Avec Wild Ones, Flo Rida poursuit dans la direction pop entamée sur ses albums précédents et il nous présente encore une fois un court album de 9 titres totalisant moins de 35 minutes. La majorité des pièces offertes possèdent une énergie dansante et un immense potentiel commercial, à commencer par les succès « Whistle » et « Good Feeling », ainsi que la chanson-titre (avec Sia). Flo Rida semble avoir un goût particulier pour le double sens sexuel très peu subtil. C’est entre autres le cas pour « Whistle » qui ne demandera pas une écoute bien attentive pour en saisir la véritable signification. Ce sont les réalisateurs Dr. Luke et Avicci qui prennent la relève de David Guetta sur ce nouveau disque. Ils s’assurent quand même que l’ensemble demeure dans la pop urbaine qui est maintenant la marque de commerce de Flo Rida. Parmi les artistes invités, notons plus particulièrement Jennifer Lopez sur « Sweet Spot » et RedFoo de LMFAO sur « Run », pièce basée sur « Run To You » de Bryan Adams présentée comme un boni à la toute fin. On peut également entendre un échantillonnage d’Etta James sur « Good Feeling ». Même si Wild Ones a des allures d’album incomplet, il s’agit probablement de son meilleur assemblage de chansons efficaces à ce jour. (juillet 2012)

Vidéoclips : « Wild Ones » - « Good Feeling » - « Whistle » - « Run »

Atlantic / Warner

François & The Atlas Mountains - E Volo Love

François & The Atlas Mountains - E Volo Love

Le groupe de pop indie François & The Atlas Mountains est devenu la première signature française sur l’étiquette Domino, lui ouvrant du même coup la porte du monde entier. François Marry et sa bande nous proposent ici un très bel album aux mélodies inoubliables. Majoritairement en anglais, le disque présente tout de même quelques titres dans la langue de Molière dont le succès « Les plus beaux ». Les harmonies vocales et les doux claviers sont accompagnés de discrètes percussions africaines. Mixé par Jean-Paul Romann qui a travaillé entre autres avec Tinariwen, l’album peut d’ailleurs être quelque peu comparé à ce groupe africain, en y ajoutant des influences de Beck et de Radiohead. Un des éléments les plus agaçants du disque est sans conteste l’accent français à couper au couteau de François lorsqu’il chante les textes en anglais. Sinon, l’atmosphère douce et enveloppante de l’album demeure agréable jusqu’à la fin. (mai 2012)

Vidéoclips : « Les plus beaux » - « Piscine » - « City Kiss »

Domino / SIX

½

Stéphanie Fugère-PoulinStéphanie

Stéphanie Fugère-Poulin a touché tout un public lors des dernières éditions du Téléthon Opération Enfant Soleil. Âgée de seulement 9 ans, elle présente déjà un troisième album. Il s’agit en fait d’un mini-album de 7 pièces enregistrées en duo avec certains artistes de renom. Les moments les plus marquants : « Qui a le droit » (avec Alain Dumas), « À vous » (avec Mario Pelchat) et « Quand les hommes vivront d’amour » (avec Nadja). Les autres artistes que l’on peut entendre avec Stéphanie sont Dan Bigras, Bruno Pelletier, Claude Dubois et Éric Lapointe. Le disque a été produit grâce à la collaboration de Walmart et tous les profits seront versés à Opération Enfant Soleil. Objectif : 20 000 $. (novembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 39, 10 novembre 2012)

Fun. - Some Nights

Fun. - Some Nights

Fun. est un groupe pop rock de New York qui est apparu en 2008. Some Nights est leur deuxième album et il a été réalisé par Jeff Bhasker, celui-là même qui a réalisé My Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye West, et Emile Haynie (Eminem). L’album présente un son pop accessible et grandement efficace qui emprunte aussi au hip hop en différentes occasions par l’envergure des arrangements. Par contre, on peut encore établir des liens avec Queen et ELO. Le premier extrait, « We Are Young », mettant en vedette Janelle Monae, a connu un énorme succès. La chanson-titre est également inoubliable et plusieurs autres pièces du disque risquent fort de vous rester en tête longtemps. Some Nights est chargé de cordes, de cuivres, de claviers, de batteries électroniques et d’harmonies vocales. C’est un album de grande envergure qui possède sa personnalité propre. Il profite de plusieurs moments totalement captivants et surtout, il demeure intéressant jusqu’à la fin. Pour son deuxième disque, Fun. nous offre donc un très bon album de pop rock contemporain. (mai 2012)

Vidéoclip : « We Are Young »

Fueled By Ramen / Warner

½

The Furious Swampriders – The Perc Presents New Rides of The Furious Swampriders

The Furious SwampridersThe Perc Presents New Rides of The Furious Swampriders

The Furious Swampriders est un collectif international d’artistes indépendants qui se rassemblent occasionnellement depuis les années 1990 autour de Tom « The Perc » Redecker. Il s’agit ici de la 4e partie de cette série incluant Deborah Harry (Blondie), Nick Cave, The Raymen, Johnny Dowd (avec Brian Wilson), The Walkabouts, Wovenhand et plusieurs autres. Parmi les chanson les plus célèbres présentées, notons « Enjoy the Silence » par M. Walking on the Water et « Heartbreak Hotel » par Kirschbaum-Weishoff-Trio. Le principal problème de cet album hétéroclite, c’est qu’il va dans toutes les directions avec du punk, du folk, du rockabilly, de l’électro et de la musique plus ambiante. On s’y perd donc rapidement, malgré quelques bons moments de créativité. (février 2013)

Sireena / MVD

½

Nelly Furtado – The Spirit Indestructible

Nelly FurtadoThe Spirit Indestructible

La chanteuse pop canadienne est de retour avec son 5e album, 6 ans après son dernier disque en anglais qui a obtenu un succès monstre, Loose. Même si elle a lancé un album pour le marché latin entre temps, Mi Plan, le momentum ne semble plus de son côté et elle a bien de la difficulté sur The Spirit Indestructible à revenir à des succès radio de la trempe de « Maneater » ou « Promiscuous ». L’album présente un peu plus de pièces introspectives et, en ce sens, on peut le comparer en partie à Folklore. On y trouve quand même quelques pièces pop dansantes dignes d’intérêt comme la chanson-titre, « Bucket List » et « Waiting for the Night ». Même s’il peut sembler quelque peu inégal en certaines occasions, The Spirit Indestructible offre de bien bonnes chansons et confirme le statut de Nelly Furtado comme l’une des plus talentueuses chanteuses pop au pays. (novembre 2012)

Vidéoclips : « Big Hoops (Bigger the Better) » - « Spirit Indestructible » - « Parking Lot »

Interscope / Universal

½

Galactic - Carnivale Electricos

Galactic - Carnivale Electricos

Le groupe funk de la Nouvelle-Orléans Galactic a pris l’habitude de donner des concerts sans fin dans sa ville d’origine la veille du Mardi Gras. Ces spectacles à grand déploiement prennent toujours l’allure d’un grand carnaval. Il allait donc de soi que le groupe nous présente tout un album carnavalesque, même s’il a été enregistré en studio. Le groupe s’entoure encore une fois de nombreux collaborateurs qui viennent s’ajouter avec plaisir à ce contexte unique. L’album contient plusieurs influences brésiliennes, entre autres grâce à la reprise de « Magalenha » popularisée par Sergio Mendes. Une autre reprise représente un titre incontournable dans tout carnaval de la Nouvelle-Orléans : « Carnival Time » d’Al « Carnival Time » Johnson, qui vient d’ailleurs chanter lui-même sur le classique des années 1960, mis au goût du jour pour l’occasion. Ces reprises de classiques sont entourées de 11 compositions solides de la part de Galactic qui réussissent à créer une superbe ambiance sur cet album festif. Mannie Fresh et Mystikal viennent ajouter une touche de hip hop à l’album sur « Move Fast », un des bons moments du disque. Quelques morceaux instrumentaux peuvent aussi être entendus, mais ils ne contribuent aucunement à diminuer l’excitation. Avec Carnivale Electricos, Galactic nous offrent un excellent album pour faire la fête et ensoleiller nos vies. (mai 2012)

Anti- / Epitaph

½

Garbage - Not Your Kind of People

Garbage - Not Your Kind of People

Sept ans se sont écoulés depuis le dernier album studio de Garbage, suffisamment de temps pour parler ici d’un retour. Il y a aussi le fait que le groupe redevient un peu plus pop que sur ses derniers essais. Shirley Manson, Butch Vig et compagnie se paient un beau trip electro-pop avec de bonnes guitares sur Not Your Kind of People, le style qui les a mis sous les projecteurs au milieu des années 1990. L’électronique prend un peu plus les devants en certaines occasions et c’est là que le groupe se différencie quelque peu. C’est le cas avec l’entraînante pièce d’ouverture, « Automatic Systematic Habit », qui nous fait impatiemment attendre la suite, ainsi qu’avec le premier extrait, « I Hate Love ». Leurs mélodies sont toujours aussi efficaces et magnifiquement chantées par Manson, alors que leurs guitares ont juste ce qu’il faut de mordant pour conserver l’intérêt d’un public amateur de rock alternatif costaud. Évidemment, quand un groupe possède parmi ses membres un réalisateur de la trempe de Butch Vig (Nirvana, Sonic Youth, Smashing Pumpkins, L7), il ne peut faire autrement que présenter une réalisation de qualité. C’est le cas sur ce nouvel album avec de très bons arrangements qui contribuent à enrichir leur musique. Il y a bien quelques effets au goût douteux en certaines occasions (notamment dans « Control » alors que la voix vibrante est un peu agaçante), mais l’ensemble s’écoute à merveille. Par contre, alors que le groupe pouvait sembler innovateur en 1995, il nous rend plutôt nostalgique avec ce nouveau disque, nous replongeant dans l’atmosphère de l’époque. En bout de ligne, ce 5e album est assurément le meilleur de Garbage depuis leur premier disque paru il y a 17 ans. (juin 2012)

Universal

½

The Ghost Inside – Get What You Give

The Ghost InsideGet What You Give

Avec ce 3e album, le groupe hardcore de Los Angeles nous présente sans contredit son meilleur enregistrement à ce jour. The Ghost Inside a su trouver son propre son et il nous présente un superbe mélange d’agressivité brute et d’emo. Réalisé par Jeremy McKinnon de A Day To Remember, Get What You Give sonne comme une tonne de briques, est par moments d’une incroyable rapidité, mais réussit surtout à présenter d’excellentes transitions avec des passages plus lents et accrocheurs. Les moments forts du disque sont certainement « Outlive », la mélodique « Engine 45 », ainsi que « Dark Horse ». Mais, l’ensemble du disque s’écoute à merveille et il plaira assurément à tout fan de hardcore contemporain. (janvier 2013)

Vidéoclip : « Engine 45 »

Epitaph

½

Robert Glasper Experiment - Black Radio

Robert Glasper Experiment - Black Radio

Le pianiste jazz de Houston Robert Glasper a fait son apparition au milieu des années 2000 et s’attire depuis ce temps bon nombre de commentaires élogieux. Black Radio est son 5e album, mais le premier complètement enregistré en quatuor avec l’Experiment. Glasper nous propose un superbe mélange de jazz contemporain, de hip hop et de R&B. Il peut compter sur la présence de nombreux invités spéciaux : Erykah Badu, Lupe Fiasco, Bilal, Musiq Soulchild, Me’Shell Ndégeocello, Mos Def, et plusieurs autres. En plus de nombreuses compositions originales, le quatuor reconstruit littéralement quelques classiques. Il reprend entre autres le standard afro-cubain « Afro Blue » avec Erykah Badu (l’un des grands moments du disque), ainsi que « Cherish the Day » de Sade avec Lalah Hathaway. Il revisite de plus de belle façon « Letter to Hermione » de David Bowie avec Bilal, ainsi que le classique de Nirvana « Smells Like Teen Spirit » en conclusion du CD. Le Robert Glasper Experiment réussit un véritable tour de force sur Black Radio en fusionnant parfaitement le jazz aux musiques contemporaines. Les genres se fondent magnifiquement pour créer un son très moderne, voire futuriste. L’atmosphère est chaleureuse tout au long de l’album qui ne présente que bien peu de moments faibles malgré une durée de 65 minutes. Les reprises sont extrêmement bien réussies et représentent plus un clin d’œil à l’originale qu’un simple réenregistrement trop fidèle. Les compositions sont solides et chaque artiste invité ajoute de la richesse à un album déjà bien rempli en moments forts. En somme, Black Radio est un album d’exception de la part du Robert Glasper Experiment, un disque qui deviendra une référence dans l’industrie en donnant une nouvelle vie au jazz contemporain. (mai 2012)

Vidéoclip : « Smells Like Teen Spirit (live) »

Blue Note / EMI / SIX

Glass Tiger – Then…Now…Next

Glass TigerThen…Now…Next

Le groupe ontarien n’a peut-être enregistré que 3 albums en carrière, mais il a obtenu un succès monstre avec son premier en 1986, Thin Red Line (qui a d’ailleurs été réédité cette année avec un 2e CD de raretés, faces B et remix). Si vous vous souvenez seulement de « Don’t Forget Me (When I’m Gone) », leur plus gros succès, vous réaliserez à l’écoute de cette compilation que le groupe a obtenu de nombreux hits au cours de sa courte carrière. Il faut dire que le son pop rock accrocheur d’Alan Frew et sa bande était parfaitement adapté aux radios commerciales de l’époque. Parmi les ajouts intéressants au répertoire du groupe, notons leur nouveau simple « I Take It Back », ainsi que la reprise des Beatles « You’ve Got To Hide Your Love Away ». (décembre 2012)

Vidéoclip : « Don’t Forget Me (When I’m Gone) »

EMI

½

Gloriana – A Thousand Miles Left Behind

GlorianaA Thousand Miles Left Behind

Gloriana est un groupe country de Nashville qui a été formé en 2007 et qui en est maintenant à son 2e album. Suite au départ de Cheyenne Kimball en 2011, le groupe poursuit son chemin en tant que trio. Il nous rappelle encore plus Lady Antebellum avec ses harmonies vocales et son country à tendance pop. En fait, les origines country du groupe proviennent surtout des banjos et de l’harmonica alors que l’ensemble est arrangé dans une facture pop. Malgré cette ambiance sonore très accessible, peu de chansons réussissent à s’ancrer dans nos têtes et A Thousand Miles Left Behind nous laisse plutôt indifférent à la fin. (février 2013)

Vidéoclips : « (Kissed You) Good Night » - « Wanna Take You Home » - « Can’t Shake You »

Emblem / Warner

½

Godspeed You! Black Emperor – Allelujah! Don’t Bend! Ascend!

Godspeed You! Black EmperorAllelujah! Don’t Bend! Ascend!

Dix ans se sont écoulés depuis le dernier album du collectif montréalais, ce qui a certainement contribué à sa reconnaissance de groupe légendaire. Godspeed You! Black Emperor propose une musique rock expérimentale instrumentale plutôt difficile d’approche, mais ils réussissent à créer une atmosphère unique qui prend tout son sens en concert. Sur ce 4e album, Godspeed poursuit sa mission de nous éblouir et de nous tester à la fois avec deux longs morceaux de 20 minutes pour un total de 4 titres seulement. « Mladic » et « We Drift Like Worried Fire », les deux pièces longues du disque, ne seront pas inconnues à leurs fans fidèles puisqu’elles faisaient déjà partie de leurs spectacles depuis 2002. Le collectif, qui compte maintenant 9 musiciens, a par contre su les enrichir pour l’album. Le groupe ne peut s’empêcher de faire référence aux manifestations québécoises du printemps avec « Strung Like Lights at thee Printemps Erable », en plus de faire un pied de nez au Plan Nord et à la Loi 78 sur la pochette. Avec Allelujah! Don’t Bend! Ascend!, Godspeed réussit à nouveau à nous entraîner dans son univers enivrant, nous hypnotisant complètement. Le groupe nous offre encore une fois un album de premier plan, original et unique. Nous pouvons donc affirmer : retour réussi! (décembre 2012)

Constellation

Gossip – A Joyful Noise

GossipA Joyful Noise

Après l’excellent Standing in the Way of Control en 2005 et l’album qui les a fait connaître en 2009 (Music for Men), la pression était forte pour ce trio de l’Arkansas. Il faut dire que depuis ce temps, le groupe indie rock a pris une direction résolument pop avec des pièces dansantes et des mélodies très accrocheuses. Cette direction se confirme encore plus sur A Joyful Noise alors que Gossip s’est tourné vers le réalisateur pop Brian Higgins (Pet Shop Boys, Kylie Minogue, Cher, Sugababes). Il apporte des éléments électroniques intéressants (« Get a Job »), principalement orientés vers les planchers de danse. Et quand le groupe décide de présenter des pièces mid-tempo, ça peut être franchement ennuyant (« Casualties of War »). Le trio tente de créer un lien avec le passé tout en regardant vers le futur, mais à part avec le premier extrait, « Perfect World », c’est plus ou moins réussi. L’inspiration ne semble plus être du côté de leur style d’antan et il en résulte que les pièces pop sont beaucoup plus agréables à écouter (« Move in the Right Direction »). Gossip devrait peut-être se contenter de regarder en avant et faire la musique qui lui plaît, sans tenter de conserver un pied dans un passé révolu. On s’ennuie de leur son rock créatif et divertissant, mais il faut se rendre à l’évidence que le groupe est maintenant ailleurs. (chronique principale de juillet 2012)

Vidéoclips : « Perfect World » - « Move in the Right Direction »

Grand Duchy - Let the People Speak

Grand Duchy - Let the People Speak

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Frank Black n’a pas fini d’animer les débats, de passionner et d’énerver. Jamais là où on l’attend, Black a créé Grand Duchy avec Violet Clarke son épouse. Après un premier album sorti en 2009, le binôme retourne au mastic avec un disque assez déroutant. Le disque est construit comme une émission de radio en direct, les morceaux sont entrecoupés d’interludes vocaux assurés par un véritable animateur radio. Un parti pris étrange qui aurait tendance à casser l’élan d’un album pourtant intéressant et dont on sent deux protagonistes affranchis de toute pression. Black et Clarke semblent bosser à l’envie sans s’imposer de carcan. L’influence de Violet Clarke se fait sentir de plus en plus, ayant eu la lourde tâche de travailler sur Let the People Speak pendant que Black Francis tournait avec les Pixies. Elle mène également habilement le lead vocal sur la majorité du disque. Mais, malgré les teintes électros, les aspects parfois dance-rock (« White Out ») et les relents new wave, on ressent en filigrane la patte alternative de Black servie par une guitare franche et directe et une basse lourde à souhait ( « Where Is John Frum ? », « Shady »). Du riff comme il faut, un vrai côté bestial et irrévérencieux dans le chant du leader des Pixies. Si ce n'est donc les interludes qui font perdre le fil, la vraie diversité des morceaux ne ressemble en rien au foutoir qu'on aurait pu craindre. Au contraire, le duo - en mode prise de risque - réussit un vrai tour de force. (mai 2012)

½

Grasscut – Unearth

GrasscutUnearth

Le duo anglais Grasscut nous propose un son généralement électronique à tendance de pop ambiante. Unearth est leur 2e album sur lequel ils réussissent à démontrer leur capacité à composer de bonnes chansons. Très cinématographiques, les 10 pièces rendent hommage à un lieu différent de l’Angleterre. Andrew Phillips a composé de nombreuses musiques de films et de séries télévisées et ça s’entend. Il y a une certaine perte de focus dans la 2e moitié de l’album, mais l’ensemble s’écoute tout de même à merveille. Voici donc un très bon disque de musique d’ambiance. (octobre 2012)

Ninja Tune

½

Great Big Sea – XX (2 CD)

Great Big SeaXX (2 CD)

Le groupe de rock celtique de Terre-Neuve fait déjà carrière depuis 20 ans. L’occasion est donc idéale pour nous offrir une compilation de ses plus grands succès et autres chansons les plus intéressantes. C’est rien de moins que 2 disques de 20 titres chacun qui nous sont présentés avec XX. Tous les titres préférés de leurs fans y sont évidemment inclus, sans oublier de nombreux morceaux tirés de leurs albums et qui n’ont pas nécessairement été de grands succès. Parmi les plus populaires, on retrouve bien sûr de nombreuses pièces traditionnelles, souvent festives. Tout y est pour satisfaire les amateurs du genre. Une version avec DVD et livre est également disponible. (décembre 2012)

Warner

½

Green Day – iTré!

Green DayiTré!

C’est un peu plus tôt que prévu que nous a été présenté le dernier album de la trilogie pop punk de Green Day. Dans son ensemble, cette trilogie a offert de très bons moments de pop punk, prouvant que le groupe domine encore largement le mouvement. Par contre, on se retrouve plutôt confus à la fin réalisant que le groupe a aussi présenté des ballades langoureuses et quelques morceaux influencés de la musique soul des années 1960, dont la première pièce de iTré!, « Brutal Love ». Alors que les 2 disques précédents avaient tout de même une ligne directrice solide, le troisième ressemble un peu plus à un fourre-tout auquel on a ajouté les 12 titres restants qui avaient été enregistrés. On peut entendre de bons morceaux comme « Missing You », « Sex, Drugs & Violence » et « 99 Revolutions », mais le manque de cohérence de l’ensemble peut être quelque peu dérangeant. « Drama Queen » et « Brutal Love » sont aussi de très bonnes chansons, sauf qu’elles cassent le rythme d’une façon bizarre. En conclusion, le meilleur album de la trilogie est probablement iDos!, avec une mention honorable pour iUno!. Par contre, parions que nous entendrons à nouveau parler de cette trilogie en 2013, avec probablement la parution d’un coffret contenant les 3 albums, peut-être un CD des pièces rejetées (s’il y en a eu) et espérons-le, une compilation du meilleur de cette trilogie. (janvier 2013)

Reprise / Warner

½

Green Day – iDos!

Green DayiDos!

Deux mois après iUno!, voici le deuxième album de la trilogie iUno! iDos! iTré! de Green Day. Cette trilogie se veut un retour aux sources pour le groupe avec un son pop punk digne de Dookie paru il y a déjà 18 ans. Si le premier disque présentait un rock brut parfait pour les arénas, ce deuxième CD de la série débute avec un peu plus de subtilités avec des pièces qui élargissent la palette du pop punk. Il y a bien « Fuck Time » qui annonce les couleurs de l’album, et ces couleurs seront confirmées avec « Wild One », « Makeout Party » et « Wow! That’s Loud » puisqu’il s’agit ici de l’album par excellence pour faire la fête et se défoncer (peut-être un peu trop si on se fie aux problèmes de consommation récents de Billie Joe Armstrong). L’énergie pop punk unique au groupe reprend aussi sa place de choix sur plusieurs titres parmi les 13 présentés, malgré un moment rap avec « Nightlife » sur laquelle on peut entendre Lady Cobra. Ce mélange d’énergie, de mélodies accrocheuses et d’une certaine variété de genres tout au long du disque fait en sorte que iDos! est plus solide d’un point de vue créatif que iUno!. Il conserve tout de même ce son un peu trop propre où la basse est lamentablement absente. Il reste maintenant à voir comment se terminera cette trilogie. À noter que la date de parution de iTré! a été devancée au 11 décembre, plutôt qu’en janvier 2013 tel qu’annoncé précédemment. (novembre 2012)

Vidéoclip : « Stray Heart »

Reprise / Warner

½

Green Day – iUno!

Green DayiUno!

Après des albums-concepts influencés des opéras rock et un spectacle musical sur Broadway inspiré de leur musique, Green Day avait un besoin de retour aux sources. Ce retour au punk énergique allait tout de même se faire de façon grandiose puisque ce n’est pas un, ni deux albums qui allaient ressortir de ces séances d’enregistrement, mais bien trois disques. iUno! est le premier CD de cette trilogie et sera suivi de iDos! en novembre et de iTré! en janvier 2013. À l’intérieur de la pochette de ce premier disque, une quatrième photo intitulée iQuatro! laisse supposer qu’il pourrait aussi y en avoir un quatrième, mais celui-ci n’a pas été annoncé. Pour cette trilogie, le célèbre trio dirigé par Billie Joe Armstrong accueille un quatrième membre, Jason White à la guitare, la tête que l’on voit sur l’image de ce qui pourrait être la pochette de iQuatro!. Rob Cavallo assure la réalisation de l’album de 12 titres qui présente des pièces pop punk d’une grande efficacité et extrêmement énergiques. Par contre, la réalisation est plutôt propre, un peu trop pour confirmer un véritable retour aux sources. Sur la pièce d’ouverture, « Nuclear Family », on sent une influence certaine de The Clash. « Kill the DJ » présente un rythme dansant à la Franz Ferdinand, alors que le premier extrait, « Oh Love », détonne par son romantisme à la toute fin du disque. Pour le reste, le groupe demeure fidèle à lui-même avec des riffs à trois accords mémorables. Ce qui est certain, c’est que toutes les chansons de iUno! seront plaisantes à entendre en spectacle, là où le groupe pourra se déchaîner totalement. Le disque à ses défauts, mais il nous donne tout de même le goût d’entendre la suite de la trilogie. Veuillez noter qu’un coffret contenant tous leurs albums a aussi été mis en marché il y a quelques semaines, The Studio Albums 1990-2009. (chronique principale d'octobre 2012)

Vidéoclip : « Oh Love »

Reprise / Warner

½

Sébastien Greffard – Dans ma talle

Sébastien GreffardDans ma talle

Sébastien Greffard est un auteur-compositeur-interprète de l’Abitibi qui nous présente son premier album, Dans ma talle. Issu d’une famille de musiciens, il semble maîtriser à la perfection l’art de créer et interpréter une bonne chanson. Il dépeint les travers du quotidien avec justesse et assurance. Greffard propose un son folk rock riche et mature, magnifiquement réalisé par Éric Blanchard et mixé par Pierre Rémillard. Dans ma talle est donc un très bon premier album par un artiste talentueux qui plaira aux fans de musique québécoise intelligente. (octobre 2012)

Nomade

½

GrimSkunk – Set Fire!

GrimSkunkSet Fire!

Il y a déjà près de 25 ans que le groupe GrimSkunk s’active au sein de la scène underground québécoise. Avec Set Fire!, ils reviennent à leur son rock alternatif brut et plutôt créatif aux influences parfois punks et parfois métal. C’est un album qui cadre parfaitement dans le climat politique et social actuel du Québec. GrimSkunk va droit au but et ne se gêne pas pour nous cracher son venim au visage (« Fuck Shit Up », « Set Fire to the Nation »). Il s’agit certainement de leur album le plus direct depuis longtemps. On retrouve tout de même quelques titres avec des possibilités commerciales, dont la chanson d’ouverture, « Falling into Shadow », et celle de fermeture, la plutôt calme « Everybody Hates You ». Encore un bon disque de la part de ces géants de l’underground québécois! (août 2012)

Indica

½

Grinderman – Grinderman 2 RMX

GrindermanGrinderman 2 RMX

En 2010, le groupe de Nick Cave, Grinderman, nous offrait un 2e album très apprécié de la critique. Deux ans plus tard, on nous revient avec des remix de pièces de l’album, ainsi que des collaborations inédites. Le disque débute avec « Super Heathen Child » en collaboration avec le légendaire guitariste Robert Fripp (King Crimson, David Bowie, Brian Eno). Une autre collaboration remarquée est celle avec Unkle sur « Hyper Worm Tamer ». Parmi les remix qui attirent l’attention, notons ceux de Nick Zinner (Yeah Yeah Yeahs) pour « Bellringer Blues », de Josh Homme (Queens of the Stone Age) pour « Mickey Bloody Mouse », ainsi que de Barry Adamson (Nick Cave & The Bad Seeds) pour « Palaces of Montezuma ». Quelques pièces se répètent, se qui nous fait nous questionner sur la pertinence d’un aussi long album (60 minutes). Mais surtout, peu des versions présentées apportent véritablement quelque chose de neuf. C’est donc un disque qui s’adresse avant tout aux fans invétérés de Grinderman. (août 2012)

Anti- / Epitaph

½

Grizzly Bear – Shields

Grizzly BearShields

Grizzly Bear était d’abord le projet du musicien Edward Droste qui s’est ensuite adjoint les services de l’homme-orchestre Christopher Bear et d’autres musiciens talentueux. Actif depuis 10 ans, le groupe présente son 5e album. Plus ambitieux et complexe que les albums précédents du groupe, Shields demande un certain effort mental. Le son indie rock prend certaines teintes folk, mais aussi psychédéliques. Les succès immédiats ne font pas partie du disque qui demeure principalement expérimental jusqu’à la fin. Grizzly Bear explore divers univers fascinants et les maîtrise à la perfection. Quelques titres réussiront peut-être moins à vous accrocher, mais l’ensemble demeure de grande qualité. (décembre 2012)

½

Gros Mené – Agnus Dei

Gros MenéAgnus Dei

Le tandem de Fred Fortin et Olivier Langevin a donné une pause à Gros Mené le temps de travailler à divers projets chacun de son côté. « Vieux Brochet » Fortin et « Truite » Langevin sont enfin de retour avec leur rock garage minimaliste, un gros son rock sale à souhait, dans la lignée des White Stripes et Black Keys. Il faut bien peu de temps pour qu’on retombe sous le charme. Dès la chanson-titre, Gros Mené capte notre attention, et avec « Vénus », ça y est, on ne peut plus décrocher jusqu’à la fin. Il y a bien quelques titres moins puissants, mais que c’est plaisant d’entendre un bon album de vrai rock en français, une denrée rare à écouter à plein volume! (février 2013)

Grosse Boîte / Simone

½

Raphael Gualazzi – Reality and Fantasy

Raphael GualazziReality and Fantasy

Raphael Gualazzi est un auteur, compositeur, interprète et pianiste italien qui a produit deux albums à ce jour. Son deuxième, Reality and Fantasy, paru au début de 2011 en Europe, s’est vendu à 100 000 exemplaires en plus d’être certifié disque d’or en Italie. Blue Note réédite cet album avec 6 titres en boni. Gualazzi est un crooner contemporain, débordant de toute son énergie latine et qui présente un excellent mélange de jazz et de soul. Il est un excellent musicien pour reprendre des standards du jazz, mais c’est surtout son talent d’auteur-compositeur qui ressort sur cet album dynamique et efficace. Il chante principalement en anglais, mais on peut aussi entendre quelques titres en italien dont « Follia d’Amore » (aussi en version anglaise : « Madness of Love »). À noter parmi les chansons en boni sa reprise bien personnelle de « Don’t Stop » de Fleetwood Mac. En attendant son nouvel album dont la sortie est prévue pour les prochaines semaines, trempez-vous dans l’univers unique de Raphael Gualazzi. (février 2013)

Vidéoclips : « Follia d’Amore » - « Reality and Fantasy » - « Madness of Love » - « Love Goes Down Slow »

Blue Note / EMI / SIX

½

Gurrumul - Rrakala

Gurrumul - Rrakala

Après un premier album écoulé à plus d’un demi million d’exemplaires à travers le monde, le chanteur d’exception Gurrumul Yunupingu est de retour avec un deuxième disque. Cet aborigène australien, aveugle de naissance, réussit à séduire par le simple son de sa voix alors qu’il chante des chansons poignantes dans son dialecte. Ce deuxième disque se veut encore une fois touchant, grâce à un superbe sens de la mélodie. Cette fois-ci, il a été enregistré à New York et Gurrumul y joue tous les instruments, sauf la contrebasse et quelques guitares additionnelles. Le principal commentaire négatif qui nous vient en tête est que trop de chansons sont bâties sur le même modèle folk et reggae acoustique, et qu’une certaine variété réussirait mieux à conserver notre intérêt jusqu’à la fin. Mais, si comme bien des gens vous êtes tombés sous le charme à l’écoute de son premier album, vous devriez encore apprécier Rrakala qui poursuit dans la même voie. (juin 2012)

Justin Time / SIX

Johnny Hallyday – L’attente

Johnny HallydayL’attente

Le légendaire rockeur français est de retour avec un nouvel album au plus grand plaisir de ses nombreux fans. Après la douce chanson-titre, Hallyday montre qu’il n’a rien perdu de sa fougue sur les énergiques « Refaire l’histoire » et « L’amour à mort ». L’attente contient quand même une majorité de ballades avec plusieurs pièces acoustiques largement dominées par la voix du chanteur. Même s’il fait carrière depuis plus de 50 ans, sa voix est toujours aussi solide et il réussit encore à nous donner quelques frissons. La réalisation de qualité d’Yvan Cassar (Mylème Farmer, Jean-Jacques Goldman, Charles Aznavour, Florent Pagny) y est peut-être pour quelque chose. Sur « L’amour peut prendre froid », celui qu’on considère comme un dieu en France se permet un duo avec la plus grande chanteuse du monde, Céline Dion, une rencontre mémorable. Même s’il s’avère inégal, ce nouveau disque de Johnny Hallyday prouve qu’il est encore en grande forme. (décembre 2012)

Vidéoclip : « L’attente »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 44, 15 décembre 2012)

Warner

The Hangmen – East of Western

The HangmenEast of Western

Le groupe rock ‘n’ roll de Los Angeles nous revient avec un nouvel album, 5 ans après son dernier album studio, In the City, et 1 an après une compilation de ses meilleures compositions. Les Hangmen poursuivent dans la direction qu’ils ont conservée depuis 25 ans, avec des riffs énergiques et des refrains accrocheurs, le tout dans un enrobage plutôt brut qui nous rappelle un son live. Ils peuvent autant présenter un rock lourd à la AC/DC que s’inspirer du vieux punk ou des Cramps. « Big Red Rooster » est d’ailleurs un hommage au défunt Lux Interior des Cramps. Le groupe peut aussi s’adoucir en certaines occasions comme dans « Had a Girl ». Sur East of Western, le groupe ne propose rien de véritablement nouveau, mais plusieurs chansons efficaces vous feront tout de même taper du pied. (octobre 2012)

Acetate / MVD

Glen Hansard – Rhythm and Repose

Glen HansardRhythm and Repose

Glen Hansard est un Irlandais surtout connu pour son travail au sein de The Frames et The Swell Season (avec Marketa Irglova). Il nous présente finalement son premier album solo, Rhythm and Repose. Le disque a été réalisé à New York par Thomas Bartlett (The National, Antony and the Johnsons). L’auteur-compositeur et chanteur / guitariste nous offre un album de rock alternatif essentiellement acoustique qui prend ses racines dans la musique folk britannique (dans le plus pur style de Cat Stevens). Même s’il est entouré de musiciens chevronnés, on ne peut s’empêcher de sentir qu’il s’agit de l’album d’un seul homme, peut-être en fait d’un homme qui se sent seul suite à sa séparation d’avec Marketa Irglova. Certaines envolées mélodramatiques peuvent nous rappeler The Frames, mais l’ensemble demeure essentiellement basé sur des ballades, souvent sombres et ennuyantes. (août 2012)

Vidéoclips : « Love Don’t Leave Me Waiting » - « Philander »

Anti- / Epitaph

Françoise Hardy – L’amour fou

Françoise HardyL’amour fou

Avec L’amour fou, la chanteuse française nous présente un assemblage plutôt homogène de pièces lentes et romantiques bien enveloppées dans des arrangements de piano et de cordes. La réalisation de Dominique Blanc-Francard et Bénédicte Schmitt est impeccable et met parfaitement en valeur la voix douce de la chanteuse. Sur ce 27e album, Françoise Hardy se montre sensible et vulnérable et nous présente un album touchant, même si on en retient peu de choses en bout de ligne. L’amour fou s’adresse avant tout à ses fans qui apprécieront probablement ses manières parfois exagérées lorsqu’elle chante. (février 2013)

Virgin / EMI / SIX

Steve Harris – British Lion

Steve HarrisBritish Lion

Même si le bassiste fondateur d’Iron Maiden est en tournée constante à travers le monde avec son groupe, il a trouvé le temps d’enregistrer son premier album solo en 2012. Le titre de l’album, British Lion, provient du nom d’un groupe que Harris a géré et pour qui il a écrit dans les années 1990. Ce sont ces musiciens qui accompagnent Harris dans cette aventure en solo avec le chanteur Richard Taylor et les guitaristes Graham Leslie et David Hawkins. Musicalement, Harris tire son inspiration du rock des années 1970, nous rappelant grandement UFO, Rainbow ou Deep Purple. Malheureusement, l’originalité est loin d’être au rendez-vous avec une panoplie de clichés du rock des années 1970 et 1980. En plus, la grande majorité des pièces sont franchement ennuyantes et certainement pas dignes d’une légende du métal. Voici donc un disque que tout le monde aura oublié très rapidement… (mars 2013)

EMI

Everything changes

Harvest Breed - Everything Changes

Anciennement nommé Jake and the Leprechauns, Harvest Breed nous offre maintenant son premier album sous ce nom. Enregistré live en studio par Mark Lawson (Arcade Fire), Everything Changes nous présente un son folk rock très inspiré des années 1970, particulièrement de Neil Young qui semble être leur artiste fétiche. Les pièces sont généralement lentes et acoustiques, malgré quelques soubresauts rock où la guitare électrique prend un peu plus de place. Le groupe cadre bien dans le nouveau mouvement de rock montréalais, très axé vers les racines folk et le country. Un peu trop collé aux années 1970, Harvest Breed manque quelque peu d’originalité en général, mais présente malgré tout de bonnes mélodies et une richesse musicale qui risquent de plaire aux amateurs du genre. (juin 2012)

Landlocked

The Hellbound HepcatsNo.2

The Hellbound Hepcats ont débuté en tant que duo faisant partie de la scène rockabilly de Montréal. Alexander Brown (voix et guitare) et Jordan Peddie (contrebasse) ont désormais ajouté un batteur en la présence de Sylvain Lemire, et ils sont donc maintenant prêts à s’attaquer au monde entier avec leur 2e album. Le groupe nous transporte littéralement dans les années 1950 avec de nombreuses références aux premiers balbutiements du rock ‘n’ roll et des influences country. En plus, Alex Brown possède une excellente voix qui n’est pas sans nous rappeler un certain Elvis Presley. Les Hellbound Hepcats sont en fait une version de 2010 des artistes rock ‘n’ roll de l’époque, avec un enregistrement qui bénéficie des technologies d’aujourd’hui. C’est un album qui s’adresse à la fois aux nostalgiques et aux plus jeunes ayant une curiosité envers la musique du passé. Même si on ne peut pas vraiment parler d’originalité dans leur cas, les Hellbound Hepcats nous offrent un très bon disque sur lequel les moments ennuyants sont inexistants parmi les 25 courtes minutes. (mars 2013)

Stomp / ULG / Warner

½

Thomas Hellman – Thomas Hellman chante Roland Giguère (CD + livre)

Thomas HellmanThomas Hellman chante Roland Giguère (CD + livre)

Le Montréalais Thomas Hellman est l’auteur de cinq albums à ce jour et a reçu plusieurs nominations au gala de l’ADISQ 2007. Il tire ses influences à la fois de la chanson française et de la musique folk américaine. Dans ce livre-disque, il interprète l’univers de Roland Giguère, grand poète québécois décédé en 2003. Il y présente 13 chansons adaptées de poèmes des ouvrages L’âge de la parole et Temps et lieux. Son style folk acoustique aux arrangements minimalistes semble sur mesure pour ces poèmes écrits dans les années 1960 et 1970 et qui demeurent d’actualité. Le livre présente non seulement les textes, mais aussi des photos, manuscrits et dessins originaux de Roland Giguère. Un très beau projet! (février 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 1, 16 février 2013)

L’Hexagone

½

The Hives - Lex Hives

The Hives - Lex Hives

Cinq ans après The Black and White Album, le groupe garage suédois est de retour avec sa musique à haute intensité. Dès l’introduction d’une minute, « Come On! », nous sommes réchauffés et prêts à entendre une explosion de rythmes et de guitares pour les 30 prochaines minutes. Ça se poursuit de belle façon avec les énergiques « Go Right Ahead » et « 1000 Answers ». Par contre, un changement de direction se fait sentir sur « I Want More » qui puise dans le vieux rock ‘n’ roll, pas bien loin du AC/DC du début des années 1980. La pop « Wait a Minute » va quant à elle dans une direction plus « grand public », avant que le rock ‘n’ roll soit de nouveau de retour sur « Patrolling Days » et l’excellente « Take Back the Toys ». Ce qui est particulier sur Lex Hives, c’est que le groupe semble vouloir faire un retour aux sources avec des pièces entraînantes qui brassent la cabane, tout en réussissant à surprendre avec quelques compositions vraiment différentes (« Without the Money », etc.). Les Hives réussissent à proposer une belle diversité dans un son qui est plus souvent qu’autrement uniforme. Finalement, on ne s’ennuie en aucun moment à l’écoute des 12 pièces de ce court album de 31 minutes. (juin 2012)

Vidéoclip : « Go Right Ahead »

Universal

½

Alexis HK – Le dernier présent

Alexis HKLe dernier présent

Alexis HK s’inspire des plus grands chanteurs français (Brassens, Brel, Ferré) et nous présente son 4e album studio en 15 ans de carrière. S’inspirant de la prédiction des Mayas prévoyant la fin du monde pour décembre 2012, l’artiste français traite de l’urgence à parler du bonheur, d’une façon sereine et émouvante. Il nous rappelle simplement de profiter de la vie dès maintenant, toujours avec un brin d’humour. Musicalement, Alexis HK offre surtout une musique d’accompagnement à ses textes, sans grandes subtilités. Les chansons plus dynamiques peuvent rappeler quelque peu Joe Dassin, mais l’ensemble demeure axé autour de ses textes polis et interprétés avec précision. (mars 2013)

La Familia / Kartel

Kelly Hogan – I Like To Keep Myself in Pain

Kelly HoganI Like To Keep Myself in Pain

Kelly Hogan est une chanteuse d’Atlanta qui présente un mélange très contemporain de rock alternatif, de country et de soul, le tout enveloppé dans une facture pop particulièrement accrocheuse. Sur I Like To Keep Myself in Pain, elle interprète magnifiquement 12 chansons qui lui ont été offertes par d’excellents auteurs-compositeurs comme Andrew Bird, Robyn Hitchcock, Vic Chesnutt, John Wesley Harding et plusieurs autres. La seule pièce qu’a écrite Kelly Hogan est « Golden », composée pour son amie Neko Case. Pour l’enregistrement de l’album, Kelly s’est entourée de musiciens chevronnés, incluant le légendaire claviériste Booker T. Jones. Le résultat est un album de première classe, peut-être son meilleur à ce jour. (novembre 2012)

Anti- / Epitaph

½

Shawn Hook – Cosmonaut and the Girl

Shawn HookCosmonaut and the Girl

Shawn Hook est un auteur-compositeur et interprète de la Colombie-Britannique qui possède d’excellentes capacités vocales. Au début de « Planet Earth », on a d’ailleurs l’impression d’entendre Bono. Pour son 1er album sur une étiquette majeure, le pianiste et guitariste ajoute des éléments électroniques à sa musique pour lui donner une nouvelle dimension. Très bien réalisé par Jon Levine (The Philosopher Kings, Nelly Furtado, Kreesha Turner), l’album présente une musique pop très variée et riche qui inclut non seulement des sons électroniques, mais aussi des orchestrations. Cosmonaut and the Girl présente de belles qualités au niveau de l’emballage sonore. Par contre, peu de titres réussissent à véritablement se démarquer et l’originalité n’est pas toujours au rendez-vous. (octobre 2012)

Vidéoclips : « Every Red Light » - « So Close »

EMI

Hot Chip – In Our Heads

Hot ChipIn Our Heads

Le groupe électro pop de Londres nous revient avec un 6e album joyeux et dansant, aux airs des Scissor Sisters, mais surtout avec une créativité sans bornes. Les gars semblent fiers de nous présenter à quel point ils sont heureux et que tout va bien, suffisamment pour se laisser aller à danser. Contrairement à leur disque précédent beaucoup plus sombre, ils semblent avoir vraiment eu du plaisir à produire In Our Heads, comme si tout s’était fait naturellement. Si Made in the Dark il y a 4 ans présentait de belles qualités, il avait tout de même des moments un peu plus lourds et quelques ballades ennuyantes. Ici, on parle plus d’une musique pop légère, mais attention : la pop de Hot Chip demeure recherchée et de grande qualité. Sans aucun doute, ils ont réussi à aligner les astres pour finalement produire leur meilleur album en carrière, la référence à laquelle ils seront désormais comparés. De beaux défis à l’horizon… (décembre 2012)

Vidéoclips : « Night and Day » - « How Do You Do? »

Domino

Ben Howard - Every Kingdom

Ben Howard - Every Kingdom

Ben Howard a grandi en Angleterre où il a été initié à la musique folk par sa mère et sa collection de disques de Joni Mitchell, Donovan et Richie Havens. Every Kingdom est son tout premier album et il présente un folk acoustique qui prend bien souvent une direction pop grâce à une section rythmique plutôt dynamique. Son influence des années 1970, Nick Drake en tête, est indéniable. Il possède par ailleurs une voix exceptionnelle facilement reconnaissable, ce qui lui donne déjà une personnalité unique parmi les troubadours de sa génération. Every Kingdom est un excellent premier disque, qui plaira assurément aux nombreux amateurs de folk contemporain. (découverte du mois de mai 2012)

Vidéoclip : « Old Pine »

Universal

½

Dominique Hudson – Danza

Dominique HudsonDanza

On a d’abord connu le chanteur Dominique Hudson alors qu’il interprétait Aladin dans le spectacle musicale Sherazade, les mille et une nuits de Félix Gray. Après un premier album éponyme en 2009, il décide de présenter son amour de la musique cubaine dans un album de pop latine aux rythmes incessants. On trouve sur Danza quatre compositions originales dont la chanson-titre. On peut également entendre six reprises, les plus connues étant « Lolita » popularisée par Joël Denis et « Je t’attendais », le grand classique de Daniel Hétu. « Ta femme » est un succès radio incontournable et parions qu’il en sera de même pour le nouvel extrait, l’excellente pièce d’ouverture « Quand je vois tes yeux ». Danza est un album festif sur lequel les rythmes latins sont admirablement accompagnés d’une instrumentation riche avec piano, violoncelle, accordéon, cuivres, etc. Voici donc une bande sonore idéale pour un été ensoleillé. (septembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 31, 15 septembre 2012)

Musicor

½

Sophie Hunger – The Danger of Light

Sophie HungerThe Danger of Light

Sophie Hunger est une chanteuse de la Suisse qui présente un mélange d’influences à travers sa musique pop adulte. On y trouve en effet des traces de jazz, de rock, de folk et de blues pour un son très riche. En plus, elle mélange habilement les textes en allemand à ceux en anglais (avec aussi quelques rares mots de français). Avec ce 4e album, Sophie Hunger semble prendre un nouvel élan et propose de très bonnes compositions aux mélodies accrocheuses. On remarque aussi que sa musique possède quelque chose d’intemporel. The Danger of Light est un très bon album. (mars 2013)

Two Gentlemen / SIX

½

Julio Iglesias – Numero Uno (2 CD)

Julio IglesiasNumero Uno (2 CD)

Numero Uno n’est pas véritablement une double compilation des plus grands succès du crooner espagnol. Il s’agit plutôt de réenregistrements de certains de ses succès. Dans le cas présent, il s’agit de l’édition pour le marché francophone avec un premier CD de 14 titres en français. Quant aux 15 morceaux que l’on peut entendre sur le deuxième CD, il s’agit de succès en espagnol et de duos en anglais. Les artistes que l’on peut entendre en duo avec Iglesias sont Sting, Willie Nelson, Stevie Wonder, Dolly Parton, Diana Ross, Paul Anka et Frank Sinatra. Les enregistrements sont de qualité, même s’ils se différencient peu des enregistrements originaux. Le principal défaut de cette double compilation de 29 pièces est qu’il y manque un grand nombre de ses plus grands succès. On est donc bien loin de l’anthologie ultime. Numero Uno peut tout de même servir de point de départ pour découvrir l’artiste, pour un public plus jeune par exemple. Une autre version plus internationale est également disponible avec un CD en anglais et un CD en espagnol pour un total de 38 titres. (octobre 2012)

Sony

Ima – Best of 2002-12 (CD + DVD)

Ima Best of 2002-12 (CD + DVD)

Après 10 ans de carrière, voici venu le temps de la rétrospective pour la polyvalente chanteuse québécoise. Best of 2002-12 est un magnifique coffret contenant un CD, un DVD et un livret présentant l’évolution de sa carrière et de nombreuses photos. Le CD, rempli à pleine capacité, inclut ses 22 plus grands succès allant de la musique pop au jazz en passant par des rythmes latins. Du succès qui l’a fait découvrir, « Baila », jusqu’aux extraits de son plus récent album en anglais, tout y est. Le seul défaut est qu’il n’y a pas d’ordre chronologique sur l’album, ce qui peut être quelque peu déstabilisant. Le DVD contient quant à lui 16 vidéoclips et du matériel en boni. (décembre 2012)

Vidéoclips

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 43, 8 décembre 2012)

Divine Angel

Ivy - Hors des sentiers battus

Ivy - Hors des sentiers battus

Hors des sentiers battus est le deuxième album d’Ivy après SLAMÉRICA qui l’a fait connaître dans le monde du slam. Il a d’ailleurs parcouru le Québec et le Canada pour initier le public au slam, ce genre musical parlé. C’est Philippe Brault (Pierre Lapointe) qui assure la direction musicale de ce disque, sur lequel on ne retrouve que des instruments acoustiques et des échantillonnages. Un quatuor à cordes vient également enrichir l’ensemble en créant une très belle atmosphère. Tout en mettant la voix, le texte et le rythme d’Ivy au premier plan, Brault réussit à créer une cohésion parfaite entre la voix et la musique. Sur Hors des sentiers battus, Ivy présente un univers de beauté, d’humour et de sensualité, même si on retrouve toujours quelques moments de révolte. Sa poésie et ses jeux de mots sont tout simplement adorables et la richesse musicale qui accompagne ses textes nous fait quelque peu oublier que la voix est enregistrée très en avant, puisque c’est ce qui prime avant tout. Voici donc un album qui réussira à intéresser les amateurs de musique qui sont moins attirés vers les textes et ne sont assurément pas fans de slam. (avril 2012)

Inty / Productions de l’onde

½

David Jalbert – Y’a pas de bon silence

David JalbertY’a pas de bon silence

Après deux disques qui ont obtenu un succès inespéré, David Jalbert est de retour avec Y’a pas de bon silence. Sur ce nouvel album, il nous présente 14 histoires avec ce talent de raconteur qui lui est unique. Musicalement, il se concentre toujours sur un son folk contemporain qu’on peut comparer à Kaïn et Vincent Vallières. Par contre, il explore aussi le reggae sur « Hey Jack! » et présente quelques élans un peu plus rock en certaines occasions. On peut aussi entendre la version originale de « Si Dieu » écrite il y a 12 ans et interprétée en duo avec le rappeur Sir Pathétik. Les thèmes de David Jalbert sont toujours aussi pertinents et ce nouvel album plaira assurément à ses fans déjà nombreux. (octobre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 35, 13 octobre 2012)

Jupiter

½

Colin James – Fifteen

Colin JamesFifteen

Le bluesman de Regina, établi à Vancouver depuis de nombreuses années, fête déjà 25 ans de carrière et nous présente pour l’occasion son 15e album. Réalisé par Joe Hardy (ZZ Top, Steve Earle), Fifteen replonge le chanteur et guitariste dans ses racines rock. Il présente tout de même encore quelques touches de blues et des mélodies résolument pop. Gordie Johnson (Big Sugar) coécrit « Sweets Gone Sour » et « I Need You Bad » et y laisse une empreinte indélébile. Ron Sexsmith fait la même chose sur « Finally Wrote a Song For You » et « Shoulder to Cry On », mais dans un registre beaucoup plus doux. En plus des 9 compositions originales, on peut entendre 4 reprises remarquables dont « Jealous Guy » de John Lennon et « Sneakin’ Sally Through the Alley », une composition d’Allen Toussaint qui a été un succès pour Robert Palmer au milieu des années 1970. C’est donc un album varié que nous présente Colin James, un disque qui explore plusieurs de ses styles de prédilection allant même jusqu’au gospel. Fifteen présente une belle évolution musicale au cours des 13 pistes, en plus d’une certaine profondeur sûrement en lien avec la maturité de l’artiste. C’est un très bon disque de pop rock aux influences blues. (septembre 2012)

EMI

½

Keith Jarrett – Sleeper (2 CD)

Keith JarrettSleeper (2 CD)

Depuis 45 ans, le pianiste jazz Keith Jarrett nous éblouit et il est encore considéré comme l’un des plus importants jazzmen de sa génération. Il nous offre un nouvel album double d’une durée de 107 minutes enregistré en concert à Tokyo le 16 avril 1979. Il était alors accompagné de trois musiciens de grand talent : Jan Garbarek (saxophone), Jon Christensen (batterie) et Palle Danielsson (basse). Jarrett ne présente que 7 longs morceaux sur cet album double, des morceaux qui s’étirent jusqu’à 28 minutes laissant place à l’improvisation en différentes occasions. Si vous aimez le jazz quelque peu éclaté, Keith Jarrett vous en mettra plein les oreilles avec Sleeper qui présente un musicien au sommet de son art. (septembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 29, 1 septembre 2012)

ECM / Universal

½

JEFF the Brotherhood – Hypnotic Nights

JEFF the BrotherhoodHypnotic Nights

JEFF the Brotherhood est un duo de Nashville composé des frères Jake et Jamin Orrall, fils du chanteur country Robert Ellis Orrall. Formé en 2001, le groupe a déjà présenté plusieurs albums sur une base indépendante, mais il nous arrive maintenant avec son premier disque sur une étiquette majeure, réalisé par Dan Auerbach des Black Keys. Le tandem propose une musique rock à tendance garage inspirée à la fois par Cheap Trick et Weezer. Sur Hypnotic Nights, le groupe laisse quelque peu de côté ses expérimentations psychédéliques des derniers albums pour plutôt se concentrer sur un rock brut aux mélodies accrocheuses digne des meilleures années de Weezer. Le seul moment un peu plus psychédélique qui demeure est leur reprise de « Changes » de Black Sabbath en conclusion du disque. L’album offre quelques pièces grandement intéressantes comme « Country Life » et « Sixpack », dès l’ouverture. On peut aussi entendre une pièce à tendance punk, la ramonesque « Staring at the Wall ». Hypnotic Nights est un excellent album pour ceux qui n’aiment pas leur rock trop propre. (novembre 2012)

Vidéoclips : « Sixpack » - « Leave Me Out »

Warner

½

Tomas Jensen - Face A, Face B

Tomas Jensen - Face A, Face B

Né en Argentine, Tomas Jensen a composé ses premières chansons à l’âge de 19 ans avant de faire partie des Faux-Monnayeurs pendant la majeure partie des années 2000. Sur Face A, Face B, Jensen a décidé de rendre hommage à l’un de ses héros de jeunesse, la légende brésilienne Caetano Veloso. Il propose donc une nouvelle vision acoustique de 6 chansons qui ont bercé son enfance (Face A), avant de remixer lui-même ses propres enregistrements dans un univers électronique (Face B). Même si les versions acoustiques présentent des classiques de Veloso dans une version plus moderne, ce sont définitivement les versions remixées qui impressionnent le plus, donnant une toute nouvelle couleur aux chansons brésiliennes de Veloso. Les interprétations de Jensen sont personnelles, mais permettent tout de même de nous familiariser avec cette légende. C’est seulement dommage qu’il se soit limité à ces 7 titres (dont 5 doublés) qui n’atteignent au total que 33 minutes. Quelques pièces additionnelles auraient été grandement souhaitables pour en faire un album plus complet. (juin 2012)

L-A be / SIX

Carly Rae Jepsen – Kiss

Carly Rae JepsenKiss

Carly Rae Jepsen est une chanteuse de la Colombie-Britannique qui a d’abord terminé 3e dans l’édition de 2007 de Canadian Idol. Elle a ensuite connu un certain succès l’année suivante avec son premier album, Tug of War, mais c’est au début de 2012 avec le succès planétaire « Call Me Maybe » qu’elle s’est finalement fait connaître de la masse. La chanteuse pop a lancé le mini-album Curiosity pour répondre à la forte demande et voici enfin son 2e album complet, un disque de 16 titres qui présente à nouveau « Call Me Maybe » et la chanson-titre de son mini-album. Lorsque l’on voit que Kiss contient 16 pièces, on ne peut s’empêcher d’avoir une grimace d’inquiétude puisqu’il est plutôt difficile de produire un long album de pop légère de qualité, sans se répéter. C’est d’ailleurs le cas pour plusieurs morceaux qui sont interchangeables. Par contre, elle est en mesure d’élargir son spectre musical en quelques occasions avec des musiques plus orientées vers les planchers de danse ou des textes un peu plus réfléchis. Elle compte aussi sur deux duos pour augmenter sa notoriété, même si ce ne sont pas les meilleures compositions du disque : la mid-tempo « Beautiful » avec Justin Bieber et « Good Time » avec Owl City. En bout de ligne, c’est un bon album de pop légère que nous propose Carly, un album qui plaira surtout à un jeune auditoire. (novembre 2012)

Vidéoclips : « Call Me Maybe » - « Good Time » - « This Kiss »

Interscope / Universal

½

Jethro Tull’s Ian Anderson – Thick As A Brick 2

Jethro Tull’s Ian AndersonThick As A Brick 2

Il y a 40 ans paraissait le mythique album rock progressif Thick As A Brick de Jethro Tull. Le leader du groupe, Ian Anderson, a décidé de revenir avec la suite de cet album-concept avant de partir en tournée en Angleterre. À l’époque, les paroles avaient été écrites fictivement par un enfant de 10 ans, Gerald Bostock. Qu’en est-il advenu 40 ans plus tard? Et bien l’homme qui possède maintenant de grandes responsabilités fait un retour sur son passé. Même si la musique constitue une certaine évolution par rapport au premier album, l’ensemble présente à nouveau les éléments caractéristiques qui ont fait la célébrité du groupe, de la flûte aux éléments de folk en passant par les structures progressives complexes. Le principal problème est que l’album aurait pu être intéressant en 1974, mais semble ici quelque peu vieillot. Il s’agit tout de même d’un produit intéressant pour les fans les plus ardents de Jethro Tull et de leur classique de 1972. Une version de 2 CD et 1 DVD est également disponible. (septembre 2012)

EMI / SIX

Johnson, Biddle & Poulain – Triades

Johnson, Biddle & PoulainTriades

Triades constitue un projet vocal regroupant trois chanteurs et un magnifique trio d’instrumentistes, qui enrichissent de textes des compositions jazz du Québec. L’initiatrice du projet et directrice artistique Sonia Johnson s’entoure de Charles Biddle Jr et Annie Poulain, qui sont accompagnés par Marianne Trudel (piano), Morgan Moore (contrebasse) et Jim Doxas (batterie). C’est Charles Biddle qui surprend le plus sur cet album grâce à une voix soul douce qui lui donne un rôle de crooner discret. Triades met parfaitement en valeur le talent des compositeurs du Québec et leurs morceaux prennent pratiquement une dimension de standards du jazz dans ce nouveau contexte. Une bien belle idée de l’équipe d’Effendi! (mars 2013)

Effendi / SIX

½

Norah Jones – Little Broken Hearts

Norah JonesLittle Broken Hearts

Même si elle enregistre encore pour l’étiquette Blue Note, il faut avouer que Norah Jones s’éloigne de plus en plus de son style jazz des débuts. Elle a demandé les services de Danger Mouse (aussi connu sous le nom de Brian Burton) pour réaliser et coécrire son nouvel album. Sur Little Broken Hearts, Norah nous présente 12 pièces plutôt sombres sous le thème des amours déchus, probablement inspirée par ses propres échecs amoureux. La direction musicale est plus pop que jamais, allant puiser son inspiration aussi loin que dans la musique de Fleetwood Mac. Une pièce cadre plus ou moins dans l’ambiance de l’album et c’est la joyeuse « Happy Pills ». Par contre, il s’agit d’un des moments forts du disque et elle se devait d’être là, si ce n’est que pour casser le rythme un peu trop sirupeux et uniforme de l’album. Little Broken Hearts présente de belles qualités créatives, mais peut être quelque peu lassant à la longue. Il ne s’agit assurément pas de son meilleur album. (juillet 2012)

Vidéoclip : « Happy Pills »

Blue Note / EMI

Jorane – L’instant aimé

JoraneL’instant aimé

Pour ce nouvel album, la violoncelliste et chanteuse nous propose un album hétérogène avec du matériel particulièrement varié. On retrouve d’abord des compositions originales parfois pop et parfois beaucoup plus champ gauche ou cinématographiques. Mais, on peut également entendre des reprises : « J’ai rencontré l’homme de ma vie » de Luc Plamondon et François Cousineau et « J’ai demandé à la lune » de Mickaël Furnon. Elle reprend même un poème de 1967 de René Char qu’elle a mis en musique. L’instant aimé présente de bons moments dans le plus pur style de Jorane, mais il souffre malheureusement de grandes inégalités, ce qui le rend difficile à traverser d’un bout à l’autre. (février 2013)

Avalanche

Patricia Kaas – Kaas chante Piaf

Patricia KaasKaas chante Piaf

Enregistré à Londres avec le Royal Philharmonic Orchestra sous la direction d’Abel Korzeniowski, Kaas chante Piaf présente 16 pièces du répertoire d’Édith Piaf avec beaucoup de classe et de distinction. Patricia Kaas est assurément l’une des meilleures interprètes pour s’attaquer à ce répertoire et lui rendre hommage dans le cadre du 50e anniversaire de sa disparition. On y retrouve évidemment ses chansons les plus célèbres comme « Milord », « Hymne à l’amour », « Mon manège à moi », « La vie en rose » et « Non, je ne regrette rien ». Voici un excellent disque pour redécouvrir l’oeuvre de cette légende. (décembre 2012)

Artic

½

Peter Karp & Sue Foley – Beyond the Crossroads

Peter Karp & Sue FoleyBeyond the Crossroads

Pour la 2e fois, le bluesman américain Peter Karp se joint à la chanteuse et guitariste d’origine canadienne Sue Foley pour présenter un excellent album de blues rock contemporain. Alors que leur album précédent paru en 2010, He Said, She Said, était un projet artistiquement audacieux, Beyond the Crossroads présente d’excellentes guitares dans le plus pur style du blues, ainsi qu’un piano énergique. Les 12 compositions sont efficaces, mais sont surtout magnifiquement interprétées par ces deux artistes au talent exceptionnel. Il s’agit d’un album positif et particulièrement divertissant. Un très bon disque! (septembre 2012)

Vidéoclip : « More Than I Bargained For »

Blind Pig / SIX

½

The Killers – Battle Born

The KillersBattle Born

Le groupe de Las Vegas nous arrive avec son 4e album studio, un premier en 4 ans. Day & Age revenait au pop rock grandement influencé des années 1980 et Battle Born poursuit dans la même direction. Le mélange de guitares et de claviers demeure au cœur de leur musique. La production est de grande envergure, sur mesure pour les stades. En plus, on retrouve quelques pièces mémorables comme « Flesh and Bone » et « Runaways ». Il y a bien une certaine inégalité sur l’album avec des pièces mid-tempo plutôt standards, mais l’ensemble présente tout de même de bons moments. C’est donc un autre bon album que réussissent à présenter les Killers, tout ce qu’il faut pour satisfaire leurs nombreux fans et partir dans une immense tournée. (novembre 2012)

Vidéoclip : « Runaways »

Island / Universal

½

Killing Joke – MMXII

Killing JokeMMXII

Killing Joke est un groupe de rock alternatif / post-punk qui existe depuis bientôt 35 ans. À leurs débuts, leur son lourd et parfois lent les amenait presque en territoire métal. On retrouve encore occasionnellement ce son qui peut nous permettre de les comparer à l’industriel ou au doom metal. Ils peuvent nous faire penser à Tool, Kraftwerk et Nine Inch Nails en différentes occasions, mais ce qui est certain, c’est qu’ils ont su évoluer à travers les époques sans se soucier des modes. C’est peut-être qu’ils étaient des précurseurs, mais leur musique semble cadrer parfaitement dans toutes les époques du rock alternatif depuis 30 ans. MMXII ne présente pas beaucoup d’éléments surprenants, mais il nous permet encore de réaliser à quel point le groupe est solide et s’écoute bien en 2012. Les fans ne seront pas déçus et les plus jeunes amateurs de rock risquent de tendre l’oreille. (juillet 2012)

Vidéoclip : « In Cythera »

Spinefarm / Universal

½

Kimbra – Vows

KimbraVows

Kimbra Johnson est née à Hamilton en Nouvelle-Zélande. Elle est particulièrement connue pour avoir participé au succès de Gotye, « Somebody That I Used to Know ». Elle a lancé en 2011 son premier album, Vows, et il est enfin disponible au Canada dans une version passablement modifiée. Kimbra nous propose une musique R&B jazzy aux influences indie rock et indie pop. Des influences des années 1960 nous apparaissent aussi en certaines occasions comme dans « Cameo Lover ». Cette tendance à vouloir toucher un peu à tout fait en sorte que l’album perd quelque peu sa ligne directrice en cours de route. Il présente tout de même de superbes mélodies et de solides compositions, enveloppées dans de riches arrangements. En plus des 12 compositions originales, Kimbra se permet de reprendre un morceau de Nina Simone, « Plain Gold Ring », une très belle réussite. C’est un très bon premier album que nous offre cette artiste de grand talent qu’il faudra surveiller de près. (découverte du mois de septembre 2012)

Vidéoclips : « Settle Down » - « Cameo Lover » - « Good Intent » - « Two Way Street »

Warner

½

King Charles – Loveblood

King CharlesLoveblood

Charles Costa (connu sous le nom de King Charles) est un Londonien plutôt bizarre qui emprunte autant à Prince qu’au rock alternatif avec des éléments psychédéliques, de la pop indie et des rythmes africains. Loveblood est son tout premier album et il montre déjà un talent unique. Le disque bénéficie d’une production élaborée avec bon nombre d’orchestrations qui viennent enterrer complètement la légère tendance folk qu’il peut avoir par moments. King Charles explore plusieurs styles à tel point qu’on s’y perd en certaines occasions. Par contre, son originalité et le fait qu’on peut difficilement le comparer jouent en sa faveur. Il faudra donc le surveiller de très près dans le futur, puisqu’il pourrait fort bien devenir une figure emblématique du rock anglais des années 2010. (découverte du mois d'août 2012)

Vidéoclips : « Love Lust » - « Mississippi Isabel » - « Loveblood » - « Bam Bam » - « Ivory Road » - « Lady Percy »

Island / Universal Republic

½

KISS – Monster

KISSMonster

Le légendaire groupe rock surtout reconnu pour ses performances scéniques fêtera bientôt ses 40 ans et il nous présente son 20e album studio. Paul Stanley et Gene Simmons sont à nouveau accompagnés de Tommy Thayer à la guitare et de Eric Singer à la batterie. À la lumière de la musique qu’ils nous ont offerte depuis une trentaine d’années, le groupe demeure dans un rock prévisible aux textes risibles. En plus, le fait de chanter des textes juvéniles alors qu’ils sont au tournant de la soixantaine devient carrément absurde. Avec son texte machiste, « Take Me Down Below » n’est plus digne d’un groupe aussi expérimenté. Par contre, on les verrait difficilement tenter d’innover à leur âge, eux qui n’ont jamais réussi à le faire depuis le tournant des années 1980. Pour les millions de fans de KISS, les seuls albums dignes d’intérêt demeurent ceux produits entre 1974 et 1978. Alors, une fois bien situés, on ne peut que se réjouir en entendant quelques bonnes pièces de rock ‘n’ roll sur Monster. On fait tout de même rapidement le tour et on rencontre inévitablement sur notre chemin des compositions vraiment médiocres. Encore une fois pour KISS, quand l’album se termine, on se rappelle plus des mauvais moments que des quelques morceaux entraînants. Mais au moins, il y en a quelques-uns à se mettre sous la dent, ce qui n’a pas été souvent le cas avec KISS depuis de nombreuses années. (décembre 2012)

Universal

½

Diana Krall – Glad Rag Doll

Diana KrallGlad Rag Doll

La chanteuse et pianiste jazz de la Colombie-Britannique est de retour avec un nouvel album. Au lieu d’y reprendre ici des standards du jazz, elle explore plutôt des pièces de jazz et de vaudeville des années 1920 et 1930 dont plusieurs sont passablement obscures. Grâce au réalisateur T-Bone Burnett, elle fait revivre ces compositions empoussiérées sur les vieux 78 tours de son père. Un des rares moments plus contemporains est sa relecture de la pièce rockabilly « I’m a Little Mixed Up » de Betty James. D’ailleurs, la guitare de Marc Ribot apporte une belle touche de rock ‘n’ roll et de blues en quelques occasions. Diana est comme à son habitude impeccable au piano, lui donnant juste ce qu’il faut d’importance. Et sa voix se marie parfaitement à ces chansons d’une autre époque. Encore un très bon disque par cette grande dame du jazz! (octobre 2012)

Verve / Universal

½

Krief - Hundred Thousand Pieces

Krief - Hundred Thousand Pieces

Patrick Krief est un musicien et auteur-compositeur montréalais, surtout connu en tant que guitariste pour le collectif The Dears. Il avait déjà présenté un mini-album en solo en 2007, ainsi qu’un album avec le groupe Black Diamond Bay en 2009, mais il nous arrive maintenant avec son premier disque complet sous son propre nom. Il a réalisé et mixé lui-même les 10 pièces présentées ici. Amateur du rock des années 1960 et 1970, Krief s’inspire en partie du rock orchestral un peu planant de cette période comme Genesis et David Bowie. On peut également constater des similarités avec Leonard Cohen, Thom Yorke, Rufus Wainwright et bien sûr The Dears, et il cadre parfaitement dans le son montréalais contemporain, Patrick Watson et Arcade Fire en tête. Sur Hundred Thousand Pieces, Krief possède un aplomb hors du commun et n’a rien à envier au groupe dont il est issu. Voici donc un très bon album! (découverte du mois de juin 2012)

Vidéoclip : « Forever Goodnight »

Pirates Blend

½

Sébastien Lacombe – Territoires

Sébastien LacombeTerritoires

Sur ce troisième album, l’auteur-compositeur-interprète, vidéaste et chroniqueur propose toujours un son folk, mais cette fois-ci influencé de sonorités africaines suite à un voyage au Sénégal. L’album a d’ailleurs été écrit et enregistré en partie à Dakar. Les influences de musique du monde viennent enrichir sa musique, mais elles créent aussi une certaine dichotomie avec ses chansons folks intimistes. Il en est de même avec son exploration trip hop sur « À plein régime » qui semble un peu sortie de nulle part. L’album propose tout de même des moments très intéressants qui vous feront voyager, comme le premier extrait « Mr. Taximan ». (octobre 2012)

Labombe

Lacuna Coil - Dark Adrenaline

Lacuna Coil - Dark Adrenaline

Depuis la fin des années 1990, le groupe italien Lacuna Coil s’impose dans le paysage métal gothique et progressif. Réalisé par Don Gilmore (Bullet for My Valentine, Linkin Park), Dark Adrenaline, leur 6e album, présente ce que le groupe fait de mieux, soit un métal mélodique et mélodramatique extrêmement accessible. Les comparaisons avec Evanescence se font encore de façon bien évidente, mais Lacuna Coil réussit à amener un niveau d’écriture supérieur sur plusieurs compositions. Leur côté théâtral donne également une certaine envergure à leur musique, pour un son d’une grande richesse. Quelques titres se démarquent particulièrement, à commencer par le premier extrait, « Trip the Darkness », mais aussi « I Don’t Believe in Tomorrow » et « The Army Inside ». On peut aussi entendre leur version unique de « Losing My Religion » de R.E.M. Avec Dark Adrenaline, Lacuna Coil nous prouvent qu’ils ont encore leur place bien à eux dans le métal mélodique. (avril 2012)

Vidéoclip : « Trip the Darkness »

Century Media

½

Ladylike Lily – Get Your Soul Washed

Ladylike LilyGet Your Soul Washed

La jeune chanteuse et musicienne française Orianne Marsilli nous présente son tout nouvel album. Mieux connue sous le nom de Ladylike Lily, elle séduit avec sa toute petite voix très agréable à l’oreille. Alors qu’elle présentait auparavant un son folk mélodique, elle s’oriente plutôt ici vers l’indie pop vaporeuse. Il s’agit d’un virage musical surprenant mais tellement agréable. Sans révolutionner le genre, elle propose un album honnête qui s’écoute bien jusqu’à la fin. Voici donc un nom à retenir. (septembre 2012)

L’autre Distribution / SIX

½

Lianne La Havas – Is Your Love Big Enough?

Lianne La HavasIs Your Love Big Enough?

Lianne La Havas est une jeune auteure-compositeure et interprète de Londres qui propose une musique généralement acoustique, un habile mélange entre folk et soul. Is Your Love Big Enough? est son tout premier album qui contient 11 compositions originales et une reprise, « Elusive » de Scott Matthews. Dave Sitek de TV on the Radio coréalise « Forget », alors que Willy Mason vient prêter sa voix à « No Room For Doubt ». Les textes bien fignolés de Lianne ont souvent un ton ironique très agréable à l’oreille. Ce tout premier album de Lianne La Havas est impressionnant à plusieurs points de vue, et il faudra à tout prix suivre sa carrière de près. (découverte du mois de novembre 2012)

Vidéoclips : « No Room For Doubt » - « Is Your Love Big Enough » - « Lost & Found » - « Forget »

Warner

½

Kendrick Lamar – Good Kid, MAAD City

Kendrick LamarGood Kid, MAAD City

Le rappeur californien Kendrick Lamar s’est d’abord fait connaître sous le nom de K. Dot, mais il fait maintenant carrière sous son véritable nom. Good Kid, MAAD City est son deuxième album, mais le premier sur une étiquette majeure. Il s’agit probablement de l’un des albums de hip hop les plus attendus de l’année, étant appuyé par Dr. Dre, et présentant des productions de Pharrell Williams, Just Blaze et Tabu. Il collabore aussi avec Jay Rock pour « Money Trees » et avec Drake pour « Poetic Justice » (avec un échantillonnage de Janet Jackson). Lamar possède un flow unique, extrêmement agréable à l’oreille. Sa musique est riche et jamais ennuyante, avec un rythme R&B entraînant. On retrouve des traces de gangsta rap ici et là au cours de l’album, mais les coups de fusil sont rares et étudiés. Il est très plaisant d’entendre un jeune rappeur présentant une musique aussi riche, un véritable vent de fraîcheur. Bravo! (novembre 2012)

Vidéoclip : « Swimming Pools (Drank) »

Aftermath / Interscope / Universal

Adam Lambert – Trespassing

Adam LambertTrespassing

Il y a 3 ans à peine, Adam Lambert performait dans le cadre de l’émission American Idol. Il en est maintenant à son 2e album et il peut enfin présenter sa vraie personnalité. Sur Trespassing, Lambert se donne à fond dans le disco, avec une production monstre pour rendre ses rythmes dansants encore plus entraînants. Quelques éléments de rock se pointent en certaines occasions, mais c’est la musique pop à haut niveau d’énergie qui domine, du moins pour les deux premiers tiers de l’album. Par contre, il n’a pu s’empêcher de présenter des ballades, toutes concentrées vers la fin du disque. Les pièces les plus solides se trouvent toutes au début et présentent pour la plupart des collaborations de Pharrell Williams et Dr. Luke. Au peut également entendre Nile Rodgers et Sam Sparro sur la funky « Shady ». Les succès potentiels sont nombreux sur Trespassing qui vient prouver qu’Adam Lambert a tout d’une véritable star de la pop. (août 2012)

Vidéoclips : « Never Close Our Eyes » - « Better Than I Know Myself »

½

Yves Lambert Trio – Yves Lambert Trio

Yves Lambert TrioYves Lambert Trio

Né en 2010, le nouveau trio d’Yves Lambert (ex-Bottine Souriante) nous présente un premier album. Accompagné de Tommy Gauthier et Olivier Rondeau, Lambert demeure dans son style habituel, reprenant des chansons traditionnelles et intégrant quelques compositions originales. On peut aussi y entendre deux pièces de Lawrence Lepage, « La chanson pour Félix » et le poème « Le goût de fleur » mis en musique par Olivier Rondeau. Malgré une formation réduite avec comme seules percussions les pieds et des cuillères, ce nouvel enregistrement d’Yves Lambert demeure festif, à l’image de sa carrière de plus de 35 ans. (décembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 45, 22 décembre 2012)

La prûche libre

½

Julie Lamontagne - Opus Jazz

Julie Lamontagne - Opus Jazz

Pour son nouvel album, la pianiste jazz Julie Lamontagne a décidé de revisiter des pièces du répertoire classique qui ont meublé son enfance. Dotée d’une formation classique, c’est vers l’âge de 13 ans qu’elle a décidé d’explorer d’autres styles musicaux. Mais, comme la musique classique est demeurée bien ancrée dans ses souvenirs, elle y revient ici, même si elle prend grand soin d’adapter les pièces à son style. Sur Opus Jazz, c’est seule au piano qu’elle interprète Rachmaninoff, Debussy, Bach, Ravel, Chopin, Haendel, Brahms, Fauré et André Mathieu. Elle fait d’ailleurs une version tout à fait unique du « Prélude romantique » de Mathieu. Élève de Fred Hersch, elle met en pratique son enseignement sur la connexion entre le classique et le jazz dans « Waltz for Fred » de Brahms. Les adaptations de Julie Lamontagne sont toutes grandement réussies et plairont aux amateurs de piano, qu’ils penchent vers le classique ou le jazz. (mai 2012)

Justin Time / SIX

½

Mark Lanegan - Blues Funeral

Mark Lanegan - Blues Funeral

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Le retour du cultissime Mark Lanegan faisait déjà frémir le petit monde du défunt rock alternatif. L'ex-leader des Screaming Trees - qui fût aussi le compositeur de « Where Did You Sleep Last Night » aux côtés de Kurt Cobain, puis responsable de quelques fulgurances avec les Queens Of The Stone Age - accouche enfin d'un successeur au très applaudi Bubblegum sorti en 2004. Entouré d'une palanquée de glorieux musiciens (Josh Homme, Alain Johannes, Jack Irons entre autres), Lanegan offre un Blues Funeral empreint d'une classe lugubre viscéralement ancrée en lui. Sa voix profondément écorchée et crépusculaire, toujours sur le fil, donne un ton irrémédiablement sombre et poétique. Car Blues Funeral est paradoxalement superbe et plombant mais terriblement eurythmique de bout en bout. La beauté glaciale à son sommet en quelques sortes. Et « Gray Goes Black » ou « Saint Louis Elegy » finiront de convaincre les plus sceptiques. De bout en bout, Blues Funeral n’est que la synthèse parfaite du glorieux passé d’un artiste hors norme qui a survécu à la mort du grunge, à l’extinction du rock alternatif et à l’extraordinaire ascension du stoner rock. Lanegan était partout où il fallait être, discret mais terriblement influent. Et son sixième album solo rend hommage aux atmosphères pesantes du grunge et du stoner, aux guitares rêches et aux mélodies très synthétiques des années 80. Il confesse lui même l'avoir écrit sur base de synthés et boîte à rythme. Au final, Blues Funeral est l'idée parfaite que l'on se fait d'un album audacieux, réfléchi qui laisse ivre de beauté. (avril 2012)

Marc Lavoine – Je descends du singe

Marc Lavoine Je descends du singe

Le chanteur pop français Marc Lavoine est de retour avec un nouvel album, tout juste après avoir atteint le cap des 50 ans. Lui qui partage son temps entre sa carrière d’acteur et celle de chanteur, il nous arrive avec un 11e disque. Il demeure dans le style qui l’a fait connaître, soit dans la pop légère, généralement romantique. On peut y entendre une collaboration avec l’actrice Julie Gayet pour « Avec toi ». À part les 2 premiers extraits de l’album, la chanson-titre et « J’ai vu la lumière », peu de titres se démarquent véritablement dans cet ensemble plutôt uniforme. Il s’agit tout de même d’un bon disque dans le genre, un album bien réalisé qui devrait plaire à ses fans. (novembre 2012)

Vidéoclips : « Je descends du singe » - « J’ai vu la lumière »

DEP / Universal

Led Zeppelin – Celebration Day (2 CD + Blu-Ray)

Led ZeppelinCelebration Day (2 CD + Blu-Ray)

Il y a 5 ans, le 10 décembre 2007, Led Zeppelin faisait un retour sur scène le temps d’un spectacle, près de 30 ans après sa dernière prestation. C’est à l’aréna 02 de Londres que le groupe a offert cette performance unique avec Jason Bonham, le fils de John, à la batterie. Pendant 2 heures, le groupe légendaire s’est donné corps et âme, comme s’il ne s’était jamais arrêté. Ce concert est désormais immortalisé sur CD et DVD, qui contiennent les 16 pièces jouées lors de cet événement, soit leurs 16 plus grands succès. De « Good Times Bad Times » à « Rock and Roll », en passant par « Black Dog », « Stairway To Heaven », « Kashmir » et « Whole Lotta Love », tout y est pour le plus grand plaisir de leurs fans. Différentes versions sont disponibles. (décembre 2012)

Atlantic / Warner

Amos Lee - As the Crow Flies

Amos Lee - As the Crow Flies

Un an après Mission Bell, Amos Lee nous revient avec un mini-album de 6 titres. Ces pièces ont été enregistrées avec les membres de Calexico lors des séances pour l’album, mais n’ont pas survécu au tri final. Plus acoustique et discret que Mission Bell, As the Crow Flies agit comme le complément idéal à l’album avec de très solides compositions qui auraient facilement pu être ajoutées à celui-ci. En fait, le côté folk de ce mini-album présente également une direction plus engagée que l’album, ce qui le rend doublement intéressant. Les fans d’Amos Lee voudront assurément avoir ce charmant disque aux côtés de Mission Bell. (avril 2012)

Blue Note / EMI / SIX

½

Ranee Lee – Deep Song: A Tribute to Billie Holiday

Ranee LeeDeep Song: A Tribute to Billie Holiday (1989) (réédition de 2012)

L’album Deep Song a été enregistré au tout début de la carrière de l’excellente chanteuse jazz Ranee Lee. Paru en 1989, il présente un vibrant hommage à la légendaire Billie Holiday en reprenant 12 des classiques de la chanteuse. Sur cette réédition du disque, 2 chansons enregistrées à la même époque ont été ajoutées : « Fine and Mellow » et « Ill Wind ». Il est également important de noter que Ranee Lee est particulièrement bien entourée pour cet album avec le grand Oliver Jones au piano et le vétéran Milt Hinton à la basse. Un très bon disque de jazz qui plaira à tous les amateurs du genre! (décembre 2012)

Justin Time / SIX

½

Marie-Nicole Lemieux – Opera Arias: Gluck Haydn Mozart

Marie-Nicole LemieuxOpera Arias: Gluck Haydn Mozart

C’est accompagnée des Violons du Roy dirigés par Bernard Labadie que la cantatrice contralto Marie-Nicole Lemieux présente sa plus récente œuvre. La native du Lac St-Jean y interprète des extraits d’opéras composés par Gluck, Haydn et Mozart. On peut aussi entendre « Del mio destin tiranno », extrait de l’opéra Montezuma du compositeur allemand Carl Heinrich Graun. Ce sont donc 11 extraits classiques pour une durée totale de 70 minutes que nous propose la cantatrice de classe mondiale. Une bonne façon de la découvrir si vous ne l’avez encore fait, mais aussi un album qui plaira à ses admirateurs de longue date. (octobre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 36, 20 octobre 2012)

Naïve

½

Duos de mes chansons... au Québec

Gérard LenormanDuos de mes chansons… au Québec

Après un premier album de duos chez lui, le chanteur français nous arrive avec une version québécoise mettant en vedette une majorité d’interprètes d’ici. On peut entre autres entendre l’excellente Brigitte Boisjoli dès l’ouverture du disque pour l’un des plus grands succès de Lenorman, « Voici les clés ». Quinze autres des succès de l’artiste sont réenregistrés avec Roch Voisine, Florence K, Diane Tell, Marc Hervieux, Andréanne A. Malette, Maxime Landry, Isabelle Boulay, Marie-Élaine Thibert et plusieurs autres. Parmi ces duos, on compte aussi 5 titres de l’album original français avec Florent Pagny, Maurane, Patrick Fiori, etc. Voici une bonne façon de redécouvrir ces chansons éternelles. (décembre 2012)

Vidéoclip : Enregistrement de « Voici les clés »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 43, 8 décembre 2012)

Play On / Musicor

½

Lawrence Lepage – Le temps

Lawrence LepageLe temps

Le poète de Rimouski Lawrence Lepage est maintenant âgé de 81 ans. Il prouve qu’il peut traverser le temps avec ce nouvel album de 12 titres et une introduction. Grâce aux arrangements d’Olivier Rondeau, certains classiques du poète ont droit à une nouvelle vie (« Mon vieux François », « Salut ti-cœur », « Monsieur Marcoux Labonté »). Mais on peut aussi entendre des titres jamais enregistrés auparavant. C’est toute une partie de notre patrimoine qui est immortalisée dans Le temps. (décembre 2012)

La prûche libre

François Léveillée – Le deuxième rôle de ta vie

François LéveilléeLe deuxième rôle de ta vie

Après une carrière en chanson, François Léveillée s’est tourné vers l’humour et la mise en scène. Par contre, il n’a jamais cessé d’écrire des chansons, de chanter et de jouer de la guitare. Il en a simplement fait le deuxième rôle de sa vie. Après 40 ans de vie artistique, il revient à la chanson, même si on peut encore entendre quelques accents humoristiques à travers ses textes (« Isabelle », « C’est pas facile de s’appeler Dieu »). En plus de présenter 10 compositions originales, Léveillée se permet d’emprunter « Le bal » au répertoire de Félix Leclerc. (décembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 42, 1er décembre 2012)

Orage

Lindsay-De Larochellière – C’est d’l’amour ou c’est comme

Lindsay-De LarochellièreC’est d’l’amour ou c’est comme

Par un heureux hasard, les routes de la Franco-Ontarienne Andrea Lindsay et de Luc De Larochellière se sont croisées et ils ont découvert à quel point ils se complétaient bien artistiquement. Ils nous présentent donc un premier album à deux, parfois avec des chansons en duo, mais aussi avec des morceaux chacun de leur côté. Par contre, ce sont 3 pièces signées par De Larochellière qui sont les plus solides : la pièce pop légère à succès « Le problème avec toi », la superbe ballade acoustique « Comme » et la chanson folk « Tu ne m’aimes pas ». Les morceaux interprétés par Andrea sont moins éclatants, parfois ennuyants. C’est définitivement quand ils travaillent conjointement qu’ils réussissent un peu mieux à attirer notre attention. L’album de 11 chansons d’amour a été très bien réalisé par Marc Pérusse qui réussit à créer de belles ambiances pop folk qui rappellent les années 1960 en plusieurs occasions. (novembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 38, 3 novembre 2012)

GSI

Linkin Park – Living Things

Linkin ParkLiving Things

Après deux albums plus que décevants, il était bien difficile de savoir à quoi s’attendre d’un nouveau disque de Linkin Park. Le groupe laisse quelque peu de côté ses ambitions expérimentales et atmosphériques pour revenir à un bon mélange de rap et de métal avec quelques éléments d’électronique, le tout enveloppé dans une facture pop. En fait, il revient à ce qui a fait le succès de ses deux premiers albums, Hybrid Theory et Meteora. Suffisamment de cris de la part de Chester Bennington et de guitares agressives nous rappellent leurs origines métal, et une parfaite utilisation du rap et de l’électronique nous ramène à l’esprit qu’ils ont été en tête du mouvement nu metal dans les années 2000. La réalisation de Rick Rubin et Mike Shinoda est irréprochable et nous permet de saisir toutes les nuances des différentes textures et couches musicales. Les thèmes abordés par Shinoda et Bennington sont sérieux et la musique réussit à bien présenter leur côté dramatique. Par exemple, la rage de Bennington dans le refrain de « Victimized » vous transpercera avant que la musique s’adoucisse complètement pour vous amener à la réflexion. Si le groupe se cherchait sur ses disques précédents, il semble enfin avoir trouvé sa zone de confort sur Living Things. Voici donc le meilleur album de Linkin Park depuis Meteora paru il y a déjà 9 ans. (chronique principale d'août 2012)

Vidéoclip : « Burn It Down »

Warner

½

The Little Willies - For the Good Times

The Little Willies - For the Good Times

Depuis 2003, les Little Willies constituent un projet parallèle pour tous les membres du groupe : Norah Jones, Richard Julian, Jim Campilongo, Lee Alexander et Dan Rieser. Ils se rencontrent périodiquement pour le seul plaisir d’interpréter leurs chansons country favorites. For the Good Times est leur 2e album, le premier en 6 ans. Parmi les classiques qu’ils nous présentent, notons l’excellente « Diesel Smoke, Dangerous Curves » de Cal Martin, « Fist City » de Loretta Lynn, « Permanently Lonely » de Willie Nelson, « Wide Open Road » de Johnny Cash et la sublime « Jolene » de Dolly Parton (reprise il y a quelques années par les White Stripes). Les 5 musiciens réussissent à donner une nouvelle vie aux pièces qu’ils interprètent, leur donnant une touche un peu plus rock, tout en demeurant fidèles à l’original. Aussi, il faut noter qu’il y a juste ce qu’il faut de variété sur l’album pour conserver notre intérêt jusqu’à la fin. Voici donc un autre très bon disque par les Little Willies, un album qui n’inclut rien de bien surprenant, mais qui demeure grandement divertissant. (avril 2012)

Blue Note / EMI / SIX

½

Loco Locass – Le Québec est mort, vive le Québec!

Loco LocassLe Québec est mort, vive le Québec!

Il en aura fallu du temps à Loco Locass pour nous présenter un 3e album (8 ans se sont écoulés depuis L’amour oral), mais le voici enfin. Le problème, c’est qu’il a été écrit sur plusieurs années et qu’on retrouve donc de grandes différences de styles et d’énergie entre les chansons. Comme toujours, le groupe priorise les textes politiques et les interprète avec une fluidité vocale incomparable. Les rythmes sont souvent particuliers, avec quelques influences électroniques, latines et rock. Le groupe se permet même une version toute contemporaine de « Tout le monde est malheureux » avec Gilles Vigneault. Une des pièces les plus accrocheuses du disque est « La mémoire de Loco Locass » avec une direction pop évidente, un succès assuré. En plus du premier simple, « Wi », sur fond de printemps québécois, l’album inclut « Le but », écrite pour encourager le club de hockey des Canadiens de Montréal. Malgré un certain manque de cohésion générale, la musicalité de Biz, Batlam et Chafiik ne fait aucun doute et demeure d’une grande efficacité. (juillet 2012)

Vidéoclips : « Wi » - « Le but »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 21, 7 juillet 2012)

Audiogram

½

Roberto Lopez Afro-Colombian Jazz Orchestra - Azul

Roberto Lopez Afro-Colombian Jazz Orchestra - Azul

Roberto Lopez est un compositeur et multi-instrumentiste d’origine colombienne maintenant établi à Montréal. Après deux albums avec sa formation nommée le Roberto Lopez Project, voilà qu’il s’entoure d’un orchestre jazz afro-colombien. Il nous présente une musique latine grandement dynamique et toujours ensoleillée qui mélange la musique colombienne de la côte caribéenne avec celle des big bands jazz américains. Ses compositions intègrent des influences jazz et funk, mais il présente aussi des pièces traditionnelles colombiennes. L’ensemble nous est magnifiquement offert sur fond de différents rythmes afro-colombiens. Réalisé par Lopez lui-même, le disque riche en textures est totalement instrumental. Il est éclatant et grandement réjouissant, et il demeure entraînant jusqu’à la fin. Voici donc un superbe album pour vous faire voyager et ensoleiller vos moments les plus sombres. (juin 2012)

Curura

½

Halie Loren – Stages

Halie LorenStages

La chanteuse jazz américaine a présenté en 2010 cet album en concert qui est maintenant réédité au Canada. On y trouve une majorité de standards jazz enregistrés lors de 2 concerts en Oregon en 2009, en plus de 2 pièces en boni enregistrées en 2011 à Séoul en Corée et à Nagoya au Japon. Parmi les titres les plus connus, on retrouve évidemment le célèbre « Summertime » de Gershwin, mais aussi les plus surprenantes « Sunny Afternoon » des Kinks et « I Still Haven’t Found What I’m Looking For » de U2, toutes deux réarrangées à sa façon. (décembre 2012)

Justin Time

½

Halie Loren – Heart First

Halie LorenHeart First

La chanteuse américaine lance son 6e album en carrière, le premier pour l’étiquette montréalaise Justin Time. Elle nous propose une musique jazz à tendance pop. Le disque contient 4 compositions originales dont la chanson-titre et le premier extrait, « A Woman’s Way ». Les 10 autres pièces sont des reprises de classiques comme « Taking a Chance on Love », « C’est si bon » et « Sway (Quien Sera) », ainsi que les très belles versions de « Waiting in Vain » (de Bob Marley), « Smile » (de Charlie Chaplin), « Lotta Love » (de Neil Young) et « Crazy Love » (de Van Morrison). L’ensemble de l’album prend une tournure plutôt intimiste avec une domination des instruments acoustiques, ce qui nous permet doublement d’apprécier la superbe voix d’Halie Loren. Un album en concert, Stages, nous est offert depuis le 10 juillet. (juillet 2012)

Vidéoclip : « A Woman’s Way »

Justin Time / SIX

½

Lost in the Trees – A Church That Fits Our Needs

Lost in the TreesA Church That Fits Our Needs

Lost in the Trees est le projet du guitariste Ari Picker. A Church That Fits Our Needs constitue le 2e album du collectif qui semble vouloir maintenant atteindre le sommet de son art. Le groupe propose une musique folk rock avec de grandes envolées orchestrales. Il s’agit d’une musique d’une grande richesse qui, tout en demeurant alternative, possède le potentiel pour rejoindre un public plus large. Le disque a été mixé par Rob Schnapf (Elliott Smith, Beck) qui lui donne une envergure incomparable. Sur cet album, Picker raconte la vie et la mort de sa mère qui s’est suicidée en 2009. C’est d’ailleurs elle que l’on peut voir sur la pochette. A Church That Fits Our Needs est donc un album bien personnel rendu accessible à un public large, féru de musique originale et riche. Un très bon album pour ce nom à retenir! (septembre 2012)

Anti- / Epitaph

½

M – Îl

MÎl

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Quand on a créé un univers aussi prodigieux et fantasmagorique que celui de M, rien n'est plus compliqué que de se réinventer et de se renouveler au bout d’un moment. Car en une quinzaine d'années, Mathieu Chédid est devenu l'un des artistes les plus en vue et les plus respectés de notre bon vieil hexagone. Incroyable guitariste, fantastique compositeur, poète décalé, chanteur à la voix singulière et bête de scène, M a tout du grand mythe. Et la notoriété lui sied à merveille. N’allez pas croire, ceci n’est pas un manifeste uniquement un avis, un ressenti propre et net. Et pourtant, malgré toutes ces belles paroles et critiques dithyrambiques, Îl est un album décevant et frustrant. Et surtout déboussolant et ce, à plusieurs titres malheureusement. Tout d’abord, M promettait un album animal et son premier single « Mojo » au riff acéré sonnait vraiment comme l’opportunité de découvrir la face rock cachée de M. Rendez-vous manqué. Volontairement, Mathieu provoque comme un retour au ludique, au coup de folie et à la liberté totale mais cette volée de titres hétérogènes au possible forment un album encore plus incohérent qu'un best of... les bonnes chansons en moins. Le constat est certes peu élogieux et les traits un rien forcés mais c'est bien là l'autre regret, Îl manque profondément de vraies bonnes chansons solidement fondées sur des mélodies grisantes et enlevées par des paroles poético-délirantes du plus bel effet. Tout y est trop inconstant, trop éclaté et trop gavé de genres et de clichés pour être crédible. Les chœurs dispensables de Vanessa Paradis sur un « Je suis venu te dire que je m’en vais » latino (« Bahia »), le jazz manouche hors sujet (« La maison de Saraï ») arrive comme un cheveu sur la soupe, le folk hébété (« Laisse aller ») et la variétoche indigeste (« La vie tue ») parachèvent un tableau peu glorieux. Ce grand écart fait mal aux adducteurs. M devrait-il enfin raccrocher le folklore et laisser place à son double? Encore une fois, le constat semble un peu rude, mais on n’est malheureusement plus déçu par ceux qu'on aime... (janvier 2013)

DEP / Universal

½

Madame Moustache – Maison mobile

Madame MoustacheMaison mobile

Madame Moustache est le groupe country folk de la comédienne Geneviève Néron pour lequel elle écrit tous les textes en plus de chanter et de jouer la basse. Comme sur son premier album, le collectif peut sembler un peu trop théâtral en certaines occasions. Geneviève chante juste mais en met parfois un peu trop. En certaines occasions, ça fait sourire et à d’autres moments c’est un peu plus agaçant. On peut quand même entendre une certaine évolution par rapport à leur premier essai alors que le groupe ratisse un peu plus large et met le lo-fi de côté. La chanson-titre est probablement celle qui a le plus de chances de rester en tête, même si plusieurs titres possèdent un son pop accrocheur. À noter, la très bonne reprise de Serge Gainsbourg, « Laisse tomber les filles », ainsi qu’une adaptation de « 1934 », un poème de Germaine Basque. (novembre 2012)

GSI / Sphère

Mad’MoiZèle GIRAF – Capharnaüm

Mad’MoiZèle GIRAFCapharnaüm

Après 3 ans d’attente depuis leur premier album, les gars de Mad’MoiZèle GIRAF sont de retour avec Capharnaüm. Le groupe québécois présente à nouveau un habile mélange de styles allant du rock électro au folk traditionnel en passant par le hip hop, le reggae et autres rythmes latins. Ce qui cimente tous ces genres, ce sont les rythmes festifs qui réunissent différentes cultures. À noter, la qualité exceptionnelle de la réalisation de Marc Bell (Misstress Barbara, Nadja, Bran Van 3000). Parmi les titres les plus intéressants, notons le premier extrait, « Gig Brune », la pièce d’ouverture, « Plein mon cass », la traditionnelle « Le diable au corps », ainsi que l’énergique « La senorita ». Par contre, il y en a pour tous les goûts sur ce disque varié, ce qui vous permettra sûrement d’y trouver votre compte. Capharnaüm est donc un excellent disque, original, rafraîchissant et divertissant. (septembre 2012)

Kartel

½

Madonna - MDNA

Madonna - MDNA

Quatre ans après un Hard Candy difficile à faire passer, la reine de la pop est de retour avec MDNA. Avec une Lady Gaga qui a dominé la scène pop au cours des dernières années, Madonna se devait de revenir avec un album de premier plan pour reprendre sa place au sommet. Pour ce faire, elle s’est entourée de collaborateurs de renom : M.I.A. et Nicki Minaj sur le premier simple à succès « Give Me All Your Luvin’ », mais aussi les frères Benassi (« Girl Gone Wild », « I’m Addicted »), Martin Solveig (« Turn Up the Radio », « Give Me All Your Luvin’ », « I Don’t Give a ») et son plus fidèle comparse, William Orbit (« Gang Bang », « Some Girls », « I’m a Sinner », et plusieurs autres). Plutôt que de tenter des expérimentations électroniques douteuses comme sur son précédent album qui manquait finalement d’originalité, Madonna nous offre simplement ce qu’elle fait de mieux depuis 30 ans, soit une musique pop efficace et énergique aux refrains inoubliables. Il n’y a qu’avec « Gang Bang » qu’elle semble vouloir explorer un chemin différent, un peu plus difficile d’approche. L’euro pop fait à nouveau complètement partie des musiques sur MDNA, à l’image de Confessions on a Dance Floor, son album à succès de 2005. Voici donc un nouvel enregistrement solide de la part de cette géante de la musique pop, un disque qui lui permettra à nouveau de trôner au sommet. (chronique principale de mai 2012)

Vidéoclips : « Give Me All Your Luvin’ » - « Girl Gone Wild » - « Gang Bang »

Live Nation / Interscope / Universal

½

Magic System – D’Abidjan à Paris (2 CD)

Magic SystemD’Abidjan à Paris (2 CD)

Le groupe de la Côte d’Ivoire s’est imposé au cours des 10 dernières années comme l’une des plus grosses machines à hits africaines. Magic System a vendu plus de 400 000 albums en France dont 110 000 de Toutè Kalé qui a aussi conquis le Québec l’été dernier. Ils nous présentent une première compilation de leurs plus grands succès sur deux disques. D’Abidjan à Paris contient 24 succès datant de 2002 à 2011 en plus de 4 morceaux inédits (« Akwaba », « Tango Tango », « Viens faire le show » et « Kélé Magni »). Il y a un point commun entre tous ces succès : ce sont des rythmes dansants pour faire la fête inspirés des racines du groupe, le zouglou. Pour ceux qui les ont découverts avec leur dernier album, Toutè Kalé, vous entendrez évidemment tous les succès tirés de cet album comme « Ambiance à l’africaine », « Chérie Coco » et « La danse des magiciens », sans oublier leur touchant appel à la conscientisation concernant la consommation de l’eau dans « L’eau va manquer ». (juillet 2012)

Vidéoclips : « Ambiance à l’africaine » - « La danse des magiciens »

EMI / SIX

½

Nini Marcelle – Je marche dans mes pas

Nini MarcelleJe marche dans mes pas

Sur son premier album, Nini Marcelle propose une pop électro à saveur rétro influencée à la fois de Dumas et de Gainsbourg, sans oublier des parallèles évidents avec Catherine Major et Mylène Farmer. Dans la plupart des pièces, Nini semble timide au point que sa présence se fait éclipser en plusieurs occasions par ses musiciens. Sa voix douce aurait besoin d’un peu plus d’éclatement pour rayonner véritablement. Il faut attendre le dernier tiers du CD pour qu’elle présente enfin certains éléments de folie qui nous la rendent plutôt sympathique (« Philou », « Au bout de nos bras »). Mais c’est malheureusement trop peu trop tard, et plusieurs auront déjà lancé la serviette par rapport à cet album qui manque passablement de personnalité. (novembre 2012)

Vidéoclip : « Nous serons deux »

Dogger Pond

½

Marie-Alice – Après la tempête

Marie-AliceAprès la tempête

Marie-Alice Depestre a été choriste pour de nombreuses émissions de télévision, en plus de travailler en duo avec Kim Richardson sous le nom des Black Divas. Kim participe d’ailleurs à ce premier album solo de Marie-Alice en tant que choriste. Marie-Alice possède une superbe voix d’une pureté incomparable, un instrument parfait pour interpréter ses chansons pop à saveur soul. Elle écrit 11 des 12 textes en plus de participer aux musiques. Le 12e texte, « I Try », lui a été offert par Jacques Gaines, chanteur du groupe montréalais Soul Attorneys, qui chante aussi en duo avec elle. Il participe également à la composition de « Sous ta lumière ». Le premier extrait, « Reste avec moi », est un succès assuré, alors que plusieurs autres morceaux possèdent un potentiel commercial certain. Malgré une réalisation qui manque parfois de personnalité, l’album possède de grandes qualités, en plus de bien mettre de l’avant l’immense talent de Marie-Alice. (août 2012)

AL

½

Marie-Mai – Miroir

Marie-MaiMiroir

Il s’en est écoulé du temps depuis sa présence dans la première édition de Star Académie! Marie-Mai présente déjà son 4e album, toujours réalisé par son fidèle complice et maintenant mari, Fred St-Gelais. Le tandem a réussi à créer un son unique au Québec au cours des 10 dernières années et il poursuit dans la même direction avec un heureux mélange de rock et d’électro, le tout dans un emballage pop énergique. Là où Marie-Mai innove quelque peu, c’est lorsqu’elle s’essaie au dubstep pour deux chansons. Miroir est un disque aux textes plus personnels qui compte 14 pièces dont le succès « Sans cri ni haine » (une adaptation de « Call your Girlfriend » de Robyn) et le plus récent extrait, l’électro rock « C.O.B.R.A. ». On peut aussi entendre la trilogie Miroir dans la première moitié du CD, soit un trio de pièces un peu plus introspectives (« Différents », « Je rêve de nous » et « Si les mots »). Voici donc un très bon disque par une artiste de plus en plus accomplie. (septembre 2012)

Vidéoclip : « C.O.B.R.A. »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 33, 29 septembre 2012)

Musicor

½

Marina and the Diamonds – Electra Heart

Marina and the DiamondsElectra Heart

Après un excellent premier album il y a 2 ans, c’est le temps du test du 2e album pour Marina Lambrini Diamandis. Electra Heart débute en force avec 2 excellentes pièces électro pop énergiques, « Bubblegum Bitch » et « Primadonna ». Malheureusement, plusieurs autres pièces s’avèrent franchement déprimantes. Même la dansante « Homewrecker » peut être déprimante si on s’arrête au texte. Marina semble se sentir passablement seule sur ce nouvel album, peut-être parce qu’elle ne cadre dans aucun mouvement musical, se situant quelque part entre la pop et le rock commercial. Malgré des moments plus ennuyants, Marina réussit à demeurer suffisamment créative pour conserver notre intérêt pour sa musique. Elle constitue assurément une artiste dans une classe à part. (septembre 2012)

Vidéoclip : « Primadonna »

Atlantic / Warner

½

Maroon 5 – Overexposed

Maroon 5Overexposed

Adam Levine et sa bande ont toute une pression sur les épaules suite au mégasuccès de « Moves Like Jagger » en 2010. Overexposed reprend le son pop dansant qui les a rendus célèbres avec un désir évident de jouer autant dans les radios que dans les clubs. Les rythmes électroniques dominent largement pour une musique entraînante. La production demeure de premier plan et tout est en place pour poursuivre les avancées commerciales amorcées précédemment. L’album est peut-être moins efficace globalement que leur précédent disque, mais les succès potentiels y sont nombreux, à commencer par « Payphone » et « One More Night ». (juillet 2012)

Vidéoclips : « Payphone » - « One More Night »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 23, 21 juillet 2012)

A&M / Universal

The Mars Volta - Noctourniquet

The Mars Volta - Noctourniquet

Le duo progressif The Mars Volta nous arrive déjà avec un 6e album en 9 ans. Par contre, il aura fallu attendre 3 ans depuis Octahedron, qui ne semblait pas être à la hauteur de leurs enregistrements précédents. Sur Noctourniquet, on a l’impression pour la première fois que Cedric Bixler-Zavala et Omar Rodriguez-Lopez ont quelque peu perdu leur connexion fusionnelle. Certains titres semblent aller dans des directions un peu trop improbables, et ce n’est pas dû à leur expérimentation légendaire. Certaines coupures de genres sont souvent dérangeantes, par exemple « The Whip Hand » en ouverture qui se transforme en électronique ronronnante au refrain. De tels revirements font sourciller en plusieurs occasions au cours de l’album. On apprécie plutôt leur rock progressif unique sur des titres comme « Dyslexicon » et « Molochwalker ». Malheureusement, avec 13 morceaux totalisant plus de 64 minutes, Noctourniquet contient trop de matériel ne correspondant pas aux normes de qualité auxquelles le groupe nous a habitué. The Mars Volta nous présentent donc assurément leur pire album à ce jour, et c’est peut-être une bonne nouvelle au fond qu’on apprenne le retour d’At the Drive-In, leur groupe précédent. (mai 2012)

Warner

Nicole Martin – Cocktail Lounge

Nicole MartinCocktail Lounge

Deux ans après Cocktail de douceur, Nicole Martin revient avec un nouvel album ayant la même orientation jazz et bossa nova. Sous la direction musicale de Julie Lamontagne, elle reprend plusieurs standards du jazz, la plupart dans une version française. Elle explore aussi la chanson française avec « Hier encore » de Charles Aznavour et « La vie en rose » d’Édith Piaf, en plus de faire une nouvelle version d’un de ses succès des années 1970, « Tes yeux ». Par contre, c’est dès la pièce d’ouverture, « Besame mucho », que Nicole Martin réussit à nous séduire avec sa voix chaude. Avec Cocktail Lounge, la chanteuse nous offre un excellent album pour une soirée en amoureux devant un feu de foyer. (décembre 2012)

Diva / Musicor

½

Matchbox Twenty – North

Matchbox TwentyNorth

Après une pause de 10 ans sur disque, le groupe pop rock Matchbox Twenty est de retour avec son 4e album en carrière. Le groupe reprend essentiellement là où il a laissé, mis à part quelques pièces dansantes comme « Put Your Hands Up », certainement influencées par Maroon 5. Ce côté plus ancré dans la musique pop rend l’album plus plaisant à écouter, moins torturé comme le groupe pouvait l’être dans la fameuse période post-grunge. North offre plutôt 12 morceaux joyeux pour faire la fête. C’est donc un virage pop réussi que nous proposent Rob Thomas et sa bande. (septembre 2012)

Vidéoclip : « She’s So Mean »

Emblem / Atlantic / Warner

½

Conor Maynard – Contrast

Conor MaynardContrast

Âgé de seulement 19 ans, le chanteur pop britannique Conor Maynard fait déjà tourner toutes les têtes et est considéré comme la réponse au Canadien Justin Bieber. Pour ce premier album, il travaille principalement avec The Invisible Men (Jason Pebworth, George Astasio et Jon Shave) qui sont derrière des succès comme « Do It Like a Dude » de Jessie J et « Hot Right Now » de DJ Fresh. Ne-Yo et Pharrell Williams collaborent aussi à l’album, eux qui ont décidé de prendre Maynard sous leur aile. En plusieurs occasions, le nom de Justin Timberlake nous vient en tête, ce qui peut permettre à ses fans de patienter encore un peu pour un nouvel album de sa part. Malheureusement, malgré des titres intéressants dans la première moitié comme « Animal », « Turn Around », « Vegas Girl », « Can’t Say No » et « Lift Off », on peut entendre plusieurs compositions génériques qui suivent un moule préétabli remontant aussi loin qu’aux boy bands d’il y a 20 ans. Même si son talent est indéniable, Conor Maynard devra s’entourer d’une équipe plus solide de compositeurs s’il veut demeurer parmi les grands. (octobre 2012)

Vidéoclips : « Turn Around » - « Can’t Say No » - « Vegas Girl »

Parlophone / EMI

Paul McCartney - Kisses on the Bottom

Paul McCartney - Kisses on the Bottom

On ne compte plus les albums de cette véritable légende vivante, mais sur ce nouveau disque, Paul McCartney a simplement décidé de se faire plaisir. Il reprend des classiques pop et jazz de la période qui a précédé le R&B et le rock ‘n’ roll, ses deux influences principales. Il interprète donc à sa façon des chansons que risquerait fort de reconnaître sa mère. Pour ce disque, McCartney s’est entouré des musiciens de Diana Krall pour un résultat tout en douceur. En plus des 12 standards présentés, l’ex-Beatle nous offre 2 compositions originales : « My Valentine », avec Eric Clapton à la guitare, et « Only Our Hearts », avec Stevie Wonder à l’harmonica. Ces nouveaux morceaux cadrent bien dans l’atmosphère intimiste du disque. Même si l’album présente certains points d’intérêt, deux questions se posent. D’abord, est-ce qu’un géant qui a composé bon nombre des plus grands classiques de son époque a besoin de reprendre des standards, lui qui n’a plus la voix d’antan? Et ensuite, est-ce qu’un gars de 70 ans qui reprend des standards d’une époque lointaine peut espérer rejoindre un public plus jeune que lui? La réponse est négative dans les deux cas. Le projet peut sembler intéressant à la base, mais l’écoute ne réussit malheureusement pas à nous convaincre totalement de sa pertinence. (avril 2012)

Mercury / Universal

Loreena McKennitt - Troubadours on the Rhine

Loreena McKennitt - Troubadours on the Rhine

L’auteure-compositeure et interprète celtique du Manitoba Loreena McKennitt a visité plusieurs pays au début de 2011, suite à la parution de son album The Wind that Shakes the Barley. Dans le cadre de cette tournée promotionnelle, un concert acoustique unique a été enregistré lors d’une émission radiophonique allemande. Loreena était alors simplement accompagnée de Brian Hughes à la guitare et de Caroline Lavelle au violoncelle. Les 9 pièces présentées incluaient un mélange de chansons traditionnelles, de titres de son dernier album et de quelques-uns de ses succès dont « Bonny Portmore », « The Lady of Shalott » et « The Bonny Swans ». Le CD présente le concert intime tel quel, sans prise de son en studio ni corrections. Suite à la parution de cet album unique dans le catalogue de l’artiste, elle partira en tournée mondiale avec le concert Celtic Footprints. (mai 2012)

Quinlan Road

½

MC Mario – Summer Anthems 2012

MC MarioSummer Anthems 2012

Mario Tremblay (alias MC Mario) demeure l’un des meilleurs DJ au Canada avec une carrière remontant aux années 1980. Il nous présente ici son mix bien personnel des morceaux dansants de l’été 2012. Au programme, un excellent remix par Tiësto de « Somebody That I Used To Know » de Gotye, « Where Have You Been » de Rihanna, ainsi que « Rabiosa » de Shakira et Pitbull. MC Mario assure le lien entre les 17 titres pour un party incessant de 70 minutes. Encore une fois un incontournable pour les fans de musique de club. (août 2012)

Vidéoclip : Publicité télé

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 25, 4 août 2012)

Universal

½

Men Without Hats – Love in the Age of War

Men Without HatsLove in the Age of War

Men Without Hats est un groupe new wave montréalais formé au début des années 1980 par les frères Doroschuk et dirigé par Ivan. Il y a précisément 30 ans, ils connaissaient un succès mondial grâce à l’album Rhythm of Youth et le succès « The Safety Dance ». D’autres succès sont arrivés par la suite, dont « Pop Goes the World », mais le groupe allait rapidement disparaître au début des années 1990. Après un retour infructueux en 2003, Ivan et sa bande reprennent du service 30 ans après leur premier succès. Pour ce 7e album, Men Without Hats ne se posent pas trop de questions et reviennent aux rythmes entraînants et aux synthétiseurs qui les ont fait connaître. Par contre, il est justement là le problème : on a l’impression d’entendre exactement le même son qu’il y a 30 ans. Pourtant, la technologie a grandement évolué depuis le temps et la musique électronique se doit de suivre la vague pour ne pas perdre son sens même. Une touche de modernité aurait été grandement appréciée sur cet album qui présente tout de même de bons rythmes dansants. Les pièces les plus intéressantes sont « Head Above Water » et la chanson-titre. (septembre 2012)

Big Fat Truck

The Menzingers - On the Impossible Past

The Menzingers - On the Impossible Past

Les Menzingers sont un groupe punk de la Pennsylvanie qui a vu le jour au milieu des années 2000. Après avoir signé un contrat avec Epitaph Records, ils nous présentent maintenant leur 3e album. Le disque a été enregistré à Chicago avec leurs fidèles collaborateurs Matt Allison (Alkaline Trio, The Lawrence Arms) et Justin Yates. Ils nous proposent un son punk assez direct aux influences de The Clash, avec toutefois des mélodies grandement accrocheuses et des refrains à chanter en chœur. Le groupe gagne grandement en maturité, et à l’image de l’excellente « Gates », il nous offre un disque rempli d’émotion. D’autres titres ressortent à travers l’ensemble, comme la pièce d’ouverture, « Good Things », et « Mexican Guitars ». Avec On the Impossible Past, les Menzingers font leur entrée dans la même ligue que The Gaslight Anthem, un groupe avec lequel ils ont d’ailleurs joué au cours des derniers mois. Voici donc un très bon disque à découvrir! (mai 2012)

Epitaph

½

Mercedes Band – Post Mortem

Mercedes BandPost Mortem

Au milieu des années 1990, l’humoriste Jean-Marc Parent était au sommet de la gloire avec une émission extrêmement populaire les dimanches soirs, L’heure JMP, et des spectacles à grand déploiement qui s’étiraient sur plusieurs heures. Grand amateur de musique, Jean-Marc s’était alors assuré de s’entourer des meilleurs musiciens lors de ses événements et le groupe qui l’accompagnait à ce moment était le Mercedes Band. Le guitariste et arrangeur Réjean (Rej.E) Lachance et le chanteur à la voix cristalline Alain Couture formaient le cœur de ce groupe rock. Après plusieurs années d’absence sur disque, ils nous proposent enfin un album autoproduit sur lesquels ils reprennent des grands classiques du rock. De Foreigner à Aerosmith, en passant par Pink Floyd, Phil Collins, Billy Idol et Led Zeppelin, le duo présente des versions plutôt fidèles aux originales, mais avec une qualité d’enregistrement exceptionnelle. Le disque s’ouvre avec une excellente relecture de « Maniac » rendue célèbre dans le film Flashdance au début des années 1980. En boni à la toute fin, on peut entendre « Non, je ne regrette rien » de la légendaire Édith Piaf. Un bon album pour se rappeler des souvenirs. (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 22, 14 juillet 2012)

Mes Aïeux - À l’aube du printemps

Mes Aïeux - À l’aube du printemps

Quatre ans après La ligne orange, le groupe néo-traditionnel Mes Aïeux est de retour avec son 5e album studio. Depuis quelques années, le groupe donne un peu moins dans la musique traditionnelle québécoise et présente plutôt des influences des années 1970 avec Beau Dommage en tête. Par contre, À l’aube du printemps présente plusieurs pièces complexes de folk progressif qui ne sont pas sans nous rappeler Harmonium. Les textes de Stéphane Archambault demeurent toujours aussi pertinents pour nous faire réfléchir, se préoccupant des problèmes actuels de notre société (notre culture, nos valeurs, notre identité, nos ressources naturelles, etc.). L’ensemble est interprété de main de maître avec des harmonies vocales incomparables, de superbes arrangements et ambiances, ainsi qu’une réalisation sans failles. À l’aube du printemps est un album riche, varié et d’une grande maturité. Avec un tel disque sous le bras, on ne peut vraiment pas dire que Mes Aïeux sont en perte de vitesse. Au contraire, il semble que le groupe continue de s’améliorer en évoluant dans la bonne direction. Voici donc un autre très bon album de la part de l’un des groupes les plus importants de sa génération. (mai 2012)

Vidéoclip : « Les oies sauvages »

Victoire

½

Metric - Synthetica

Metric - Synthetica

Synthetica est le 4e album de Metric, si on exclut le disque de raretés Grow Up and Blow Away paru en 2007. Suite au succès de Fantasies il y a 3 ans, il était logique que le groupe de Toronto revienne avec la même recette sur son nouveau disque. On retrouve encore une fois les rythmes new wave et électro-pop aux arrangements gigantesques qui ont fait le succès de Fantasies. Emily Haines demeure une chanteuse de catégories supérieure et elle interprète magnifiquement les mélodies inoubliables du disque. Le mélange entre pièces dansantes et ballades à la production surchargée est plutôt efficace et on conserve un équilibre apprécié jusqu’à la fin. Les pièces pop sont légères et mémorables. Le moment le plus surprenant de l’album arrive aussi loin qu’au 10e titre alors qu’on peut entendre Lou Reed sur « The Wanderlust », un morceau qui se démarque grandement de l’ensemble par son côté plus terre-à-terre. Mise à part cette pièce, le reste vous fera assurément oublier tous vos problèmes. (juin 2012)

Vidéoclip : « Youth Without Youth »

Universal

½

Michaël – La belle vie

MichaëlLa belle vie

Le jeune saguenéen Michaël Girard a été découvert par Josélito Michaud qui a été tellement impressionné par le talent exceptionnel du chanteur qu’il a décidé de revenir à la gérance après plusieurs années à explorer d’autres avenues. Après 2 albums, dont le premier qui a été certifié or, Michaël présente un 3e disque pour célébrer la vie. Considéré par plusieurs experts comme l’une des plus belles voix de la francophonie, Michaël interprète magnifiquement les 12 pièces incluses ici. Il présente une musique pop québécoise avec des rythmes latins, enrobée dans de très beaux arrangements orchestraux de Guy St-Onge. Lui qui chante habituellement dans 4 langues (français, anglais, italien et espagnol), il se concentre surtout sur le français sur La belle vie avec seulement quelques détours vers les autres langues. Parmi les chansons les plus connues, notons « La mer » de Charles Trenet, « Caroline » de Neil Diamond dans une adaptation française, et la chanson-titre de Sacha Distel. Ses fans apprécieront probablement. (septembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 32, 22 septembre 2012)

Musicor

Mika – The Origin of Love

MikaThe Origin of Love

Le chanteur pop a présenté plusieurs chansons dansantes sur ses deux albums précédents, mais il s’approche encore un peu plus des planchers de danse sur The Origin of Love avec des collaborateurs comme Benny Benassi et Pharrell Williams. Le côté plus électronique que l’on retrouve ici lui fait malheureusement perdre cette chaleur et cette proximité immédiate qui caractérisait Mika sur ses enregistrements précédents. La musique semble prendre toute la place en plusieurs occasions au détriment de sa voix de falsetto et de ses textes souvent comiques. Ce n’est pas en soit ennuyant, mais c’est que sa personnalité s’en trouve alors cachée dans l’ombre. Plusieurs pièces réussiront à attirer votre attention et à vous faire taper du pied dont le succès francophone « Elle me dit », mais malgré de bonnes chansons, The Origin of Love risque de laisser plusieurs de ses fans sur leur appétit. Une version de luxe est également disponible avec un CD additionnel de 8 chansons. (novembre 2012)

Vidéoclips : « Celebrate » - « Elle me dit »

Island / Universal

Millencolin – The Melancholy Connection (CD + DVD)

MillencolinThe Melancholy Connection (CD + DVD)

Le groupe punk suédois fête 20 ans de carrière et nous offre pour l’occasion la suite de The Melancholy Collection, une compilation lancée en 1999. The Melancholy Connection contient 12 raretés des années 2000, ainsi que 2 très bonnes nouvelles pièces, « Carry You » et « Out From Nowhere ». On y retrouve aussi un DVD de plus de 80 minutes présentant la production de l’album Pennybridge Pioneers avec des archives, des entrevues et des performances en concert de chansons tirées de l’album. Le DVD ne sera d’aucun intérêt à ceux qui n’ont pas entendu Pennybridge Pioneers, et ils devraient définitivement commencer par se procurer l’album. Par contre, les fans du groupe qui sont impatients d’entendre un nouveau disque de la part de Millencolin trouveront suffisamment de matériel intéressant pour se satisfaire en attendant. (octobre 2012)

Epitaph

Nicki Minaj - Pink Friday: Roman Reloaded

Nicki Minaj - Pink Friday: Roman Reloaded

Il est bien difficile d’entreprendre l’écoute d’un album de Nicki Minaj sans un préjugé défavorable, surtout lorsqu’il présente 19 titres pour un total approchant les 70 minutes. Ce deuxième album fait suite à son disque à succès Pink Friday paru il y a 2 ans. Elle y présentait un talent certain en tant que rappeuse et une personnalité se comparant avantageusement aux plus grandes stars de la pop (Madonna, Lady Gaga, Britney Spears, etc.). Dès les débuts de ce nouveau disque, on réalise qu’elle est à son meilleur lorsqu’elle rappe, puisque c’est ce qu’elle fait essentiellement dans la première moitié du disque, et les moments en chanson sont plutôt ratés. En plus, elle expérimente un peu trop en allant du vaudeville à une surproduction dérangeante. En ce sens, des chansons comme la pièce d’ouverture, « Roman Holiday », risquent beaucoup plus de vous agacer que de vous séduire. Les essais sont tous très louables, mais auraient plus de chances de fonctionner à petites doses. À partir du succès « Starships », on peut entendre une deuxième moitié beaucoup plus pop dansante. Nicki présente alors une énergie intéressante, mais encore là, ce ne sont pas ses qualités en tant que chanteuse qui la rendent intéressante. En bout de ligne, l’album est beaucoup trop long et contient nombre de morceaux insupportables n’inspirant que de passer au titre suivant. Nicki Minaj possède assurément du talent, mais elle ne nous présente pas encore le disque qui permettra enfin d’en découvrir toute l’ampleur. (juin 2012)

Vidéoclips : « Stupid Hoe » - « Beez in the Trap » - « Starships »

Cash Money / Universal Republic

½

Kylie – The Abbey Road Sessions

Kylie MinogueThe Abbey Road Sessions

Dans le but de faire un retour sur sa carrière de 25 ans, la diva australienne est entrée aux légendaires studios Abbey Road pour réenregistrer des chansons de son répertoire avec des instruments à cordes et de nombreux choristes. Il en résulte un album avec beaucoup de style et de classe qui nous permet de redécouvrir les plus grands succès de Kylie Minogue, mais aussi quelques-unes de ses très belles chansons un peu moins connues. Même si Kylie n’a pas la plus grande voix, elle transporte énormément d’émotions, un aspect important dans un tel contexte un peu plus dépouillé, moins enveloppé dans des arrangements pop. Ce sont donc des versions bien différentes que nous pouvons entendre de ses mégasuccès « All the Lovers », « The Locomotion », « Can’t Get You Out of My Head » et « I Should Be So Lucky ». The Abbey Road Sessions est un très beau disque qui permet une redécouverte complète de cette populaire artiste. (décembre 2012)

Parlophone / EMI

½

Kylie Minogue – The Best of Kylie Minogue

Kylie MinogueThe Best of Kylie Minogue

La chanteuse australienne fête déjà 25 ans de carrière et pour l’occasion, quoi de mieux que de présenter ses plus grands succès. Il y a déjà eu plusieurs compilations de Kylie par le passé, mais celle-ci est certainement la plus complète avec 21 de ses chansons les plus connues pour un total de 75 minutes. Le principal problème est qu’on présente les 21 succès dans un désordre complet, sans tenir compte de l’époque ou du style, ce qui donne un mélange parfois bizarre. Le livret manque aussi de détails sur l’artiste pour une anthologie digne de ce nom. Une version avec DVD est également disponible et présente les vidéoclips pour tous ces succès. (août 2012)

Vidéoclips

EMI

Ariane Moffatt - MA

Ariane Moffatt - MA

Sur son 4e album, Ariane Moffatt va à fond dans l’électronique ambiante sur un fond tout de même organique. MA est un véritable album solo alors qu’en plus de l’écrire et de chanter, Ariane en assure la réalisation et la quasi-totalité des instruments. L’album propose une dualité entre chansons françaises et anglaises et il s’agit peut-être là de sa seule véritable faiblesse. C’est qu’on sent un certain déséquilibre entre les deux langues. Les pièces en anglais semblent beaucoup plus accomplies et d’un calibre international, dignes du meilleur de la musique électronique britannique, quelque part entre Eno et Goldfrapp. Ce n’est pas que les chansons en français sont inintéressantes, mais Ariane aurait peut-être dû s’assumer complètement et nous présenter son premier album tout en anglais. Elle devrait quand même réussir à faire tendre l’oreille à un public anglophone qui ne la connaissait pas jusqu’à ce jour. Un autre disque de qualité de la part d’une artiste au talent exceptionnel! (avril 2012)

Vidéoclip : « Mon corps »

Audiogram

½

Jean-Guy Moreau – Un jour je serai un océan

Jean-Guy Moreau – Un jour je serai un océan

Avant son décès le 1er mai 2012, le célèbre imitateur travaillait sur un projet de disque de chansons originales avec sa vraie voix. On nous présente donc à titre posthume Un jour je serai un océan, un album intimiste et personnel révélant ses qualités d’auteur et sa voix riche et chaleureuse. Mis en musique par Daniel Mercure (Ginette Reno, Marc Hervieux, Céline Dion), ses textes sont amoureux, sensibles ou engagés. Il offre entre autres « À cœur ouvert » à son amie Clémence DesRochers. Certains textes demeurent tout de même fantaisistes, par exemple dans « Evda », une pièce ensoleillée rendant hommage à la beauté des Haïtiennes dans un mélange de français et de créole, ainsi que dans « Chanson pour Antoine », un jazz rempli d’humour écrit pour son fils Antoine alors adolescent. Antoine Moreau rend à son tour hommage à son père en ayant mis en musique et en interprétant « Pour moi tout seul », un texte récent écrit par Jean-Guy. Un autre moment magique est sans contredit la touchante interprétation de Martin Deschamps de la pièce aux influences blues « Le fun est parti ». En prime, on peut entendre une autre version de « À cœur ouvert » par Marie-Michèle Desrosiers, ainsi que la version de 2007 de « Amoureux des Îles ». Finalement, l’album se conclut avec une berceuse, « Chaque soir ». (novembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 40, 17 novembre 2012)

Vu de la lune

Moriarty - The Missing Room

Moriarty - The Missing Room

Moriarty est un collectif français qui nous propose une musique folk / pop essentiellement organique avec des textes en anglais. Le quintette se définit lui-même comme un « collectif cosmopolite sans leader et sans directeur ». Grâce à un grand nombre de concerts depuis 2008 en France et ailleurs, la formation s’est créée un bassin de fans mondial. Malgré une ambiance acoustique généralement calme, la musique du groupe prend de l’envergure en plusieurs occasions grâce à d’excellents arrangements qui ajoutent une certaine richesse au disque. Rosemary Standley possède une voix unique qui séduit rapidement et, avec des accompagnements aussi riches, elle est grandement mise en évidence. Il s’agit donc d’un très bon 2e album pour le groupe. En plus, il nous est offert dans un très beau livre capitonné, un fait surprenant pour un album produit sur leur propre étiquette. (juin 2012)

Vidéoclip : « Isabella »

Air Rytmo / Space / SIX

½

Alanis Morissette – Havoc and Bright Lights

Alanis MorissetteHavoc and Bright Lights

Après quelques albums de déprime suite à ses séparations amoureuses, voilà que la chanteuse d’Ottawa vient de se marier et d’avoir un enfant, ce qui la pousse à jouer de la musique joyeuse. Il était temps diront certains, mais il faut dire que son meilleur album à ce jour, Jagged Little Pill, en était un de rage expulsée avec puissance. Donc, à quoi s’attendre d’un album plus léger de la part d’Alanis Morissette? Eh bien, on retrouve de très bons morceaux de pop accrocheuse comme l’excellent succès « Guardian », « Woman Down » et « Empathy ». Mais, on peut également entendre de nombreuses pièces de pop adulte qui se fondent passablement dans la masse et ne passeront pas à l’histoire. C’est un album agréable à écouter qui plaira sûrement à ses nombreux fans, mais les chances sont plutôt minces qu’elle parvienne à élargir son public avec Havoc and Bright Lights. On est encore bien loin de la qualité des compositions de Jagged Little Pill, considéré comme l’un des albums les plus influents de la décennie 1990. (septembre 2012)

Vidéoclip : « Guardian »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 32, 22 septembre 2012)

Collective / Universal

Motion City Soundtrack – Go

Motion City SoundtrackGo

Après l’excellent album My Dinosaur Life paru en 2010 sur l’étiquette Columbia, Motion City Soundtrack revient à la maison chez Epitaph pour son 5e album studio. Bizarrement, leur belle énergie punk du dernier disque qui était totalement contagieuse est disparue sur ce nouvel opus plutôt orienté vers les mélodies pop rock des enregistrements précédents et une plus grande profondeur. Les moments les plus intéressants arrivent lorsqu’ils nous offrent une bonne guitare grinçante à la Weezer comme dans « The Coma Kid ». Mais, ces moments sont plutôt rares et quand ils nous offrent une ballade de boy bands franchement ennuyante comme « Everyone Will Die », le décrochage est immédiat. C’est vraiment dommage qu’après nous avoir présenté leur meilleur album en carrière, ils prennent un virage encore plus pop que ce qu’ils avaient offert par le passé en tentant d’explorer avec un peu plus de profondeur. Il faut se rendre à l’évidence que ce n’est pas dans ce style que l’on retrouve leurs forces créatrices. (décembre 2012)

Vidéoclip : « True Romance »

Epitaph

Jason Mraz - Love is a Four Letter Word

Jason Mraz - Love is a Four Letter Word

Le chanteur pop de la Virginie roule déjà sa bosse depuis une dizaine d’années. Mais, c’est avec l’album We Sing, We Dance, We Steal Things en 2008 qu’il est devenu une célébrité mondiale, particulièrement grâce au mégasuccès « I’m Yours ». Il nous revient 4 ans plus tard avec Love is a Four Letter Word. Accompagné de sa guitare acoustique, il présente évidemment un bon nombre de chansons d’amour sur une musique soul et folk grandement influencée des années 1970. Les arrangements sont riches avec énormément de cordes et la production est léchée permettant à l’album de s’imposer dans le monde de la musique pop. Tablant sur le succès obtenu avec « I’m Yours », Mraz prend plus que jamais une attitude de séducteur, même s’il ne semble pas toujours totalement à l’aise dans ce rôle. En ce sens, quelques pièces sont particulièrement réussies, comme l’excellente ballade à succès « I Won’t Give Up ». Avec Love is a Four Letter Word, Mr. A-Z ne révolutionne rien, mais il réussit tout de même à assembler la plupart de ses meilleures compositions à ce jour pour en faire un disque solide jusqu’à la fin. (chronique principale de juin 2012)

Vidéoclip : « I Won’t Give Up »

Atlantic / Warner

½

Muse – The 2nd Law

MuseThe 2nd Law

Dès la première écoute de ce 6e album du groupe britannique, on se retrouve encore une fois complètement déboussolés. Après des murs de guitares et des expérimentations rock progressives sur leurs albums précédents, voilà que le groupe tombe dans des expérimentations électroniques. Le seul lien avec les enregistrements précédents réside dans les orchestrations majestueuses qui viennent envelopper la musique du trio. Ah oui, il y a un autre lien : les ressemblances à Radiohead qui ont hanté le groupe à ses débuts refont leur apparition plus évidentes que jamais sur certains morceaux. Pourtant Muse avait réussi à s’en détacher avec le temps en créant son propre son, mais voilà qu’en écoutant « Explorers » on ressent un vague malaise. Ce malaise se poursuivra sur le titre suivant, « Big Freeze », alors que c’est la guitare de The Edge de U2 qui semble prendre possession de nos enceintes acoustiques. Gênant! Et c’est sans mentionner « Panic Station » qui nous plonge dans la pop dansante des Scissor Sisters. Leurs incursions dans la musique dansante et le dubstep réussiront assurément à vous surprendre sur « Madness » et « Follow Me », mais ce n’est pas ce qu’on espère en démarrant l’écoute d’un album de Muse. Autres moments surprenants : le bassiste Chris Wolstenholme devient auteur-compositeur et remplace Matthew Bellamy au micro sur 2 morceaux, « Save Me » et « Liquid State ». On ne peut certainement pas accuser Muse de ne pas faire d’essais pour tenter d’innover, mais il en résulte malheureusement un melting pot incroyable de différents trucs plus bizarres les uns que les autres, et surtout, qui n’ont aucun lien entre eux. C’est un album exigeant qui demande plusieurs écoutes, mais auquel vous devrez sacrifier quelques titres pour réussir à l’apprécier. Il n’y a qu’un pas à franchir pour oser affirmer qu’il s’agit de leur pire album en carrière, et pourquoi pas le franchir… (chronique principale de novembre 2012)

Vidéoclips : « Madness » - « The 2nd Law: Unsustainable »

Warner

Music Is Not Fun – Nuit et jour

Music Is Not FunNuit et jour

Music Is Not Fun est un groupe français de Lyon qui est assurément nostalgique de la pop britannique des années 1960. Bien décidé à redonner au genre ses lettres de noblesse, le trio nous présente 12 titres pop rock extrêmement accrocheurs, tous en français. M.I.N.F. s’inspire bien sûr des Beatles et des Kinks, mais aussi de Blur, des Rita Mitsouko et d’Étienne Daho. La plupart des morceaux sont entraînants et divertissants, mais ils ne révolutionnent tout de même pas le genre. La chanson-titre et « Le goût des filles » demeurent malgré tout des succès instantanés. (octobre 2012)

Huggy’s / PBOX / SIX

Daniela Nardi – Espresso Manifesto: The Songs of Paolo Conte

Daniela NardiEspresso Manifesto: The Songs of Paolo Conte

Daniela Nardi est une talentueuse chanteuse et musicienne de jazz née à Toronto et fille d’immigrants italiens. Pour son projet Espresso Manifesto, elle a décidé de se replonger dans ses origines par l’intermédiaire de la légende italienne par excellence, Paolo Conte. Elle reprend donc à sa façon 12 classiques de ce grand personnage de la musique italienne. Daniela est particulièrement habile pour donner une touche féminine et sensuelle à ce répertoire. Elle s’est rendue en Italie avec son mari, le compositeur et pianiste renommé Ron Davis, pour enregistrer l’album en compagnie du légendaire réalisateur Pasquale Minieri, ainsi que de nombreux musiciens d’envergure du jazz italien. Le résultat cadre donc parfaitement dans la tradition italienne et on peut dire que Daniela a gagné son pari de présenter un album digne de ses origines et de Paolo Conte. (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 27, 18 août 2012)

Acrönym / EMI / SIX

½

Meshell Ndegéocello – Pour une âme souveraine: A Dedication to Nina Simone

Meshell NdegéocelloPour une âme souveraine: A Dedication to Nina Simone

La chanteuse et bassiste américaine reprend habilement des classiques de la grande Nina Simone qui est en quelque sorte sa mère spirituelle. Par contre, l’album présente beaucoup plus que cela avec d’autres titres qui cadrent avec la complexité du personnage de Simone ou qui ont été écrits pour elle. On retrouve entre autres « Suzanne » de Leonard Cohen et « House of the Rising Sun » dont on connaît surtout la version des Animals et qui est reprise avec un rythme effréné par Meshell. On peut aussi entendre « Please Don’t Let Me Be Misunderstood », « Feeling Good », « Don’t Take All Night » (avec Sinéad O’Connor), « Nobody’s Fault But Mine » (avec Lizz Wright) et « To Be Young, Gifted and Black » (avec Cody Chesnutt). La voix de Meshell est superbe, tout comme la réalisation et les arrangements folks de Chris Bruce, son guitariste. Avec Pour une âme souveraine, Meshell Ndegéocello nous présente un album touchant, digne de Nina Simone. (décembre 2012)

Vidéoclip : Introduction à l’album

Naïve / SIX

½

Niyaz – Sumud

NiyazSumud

Niyaz est un groupe maintenant établi à Montréal, mais d’origines moyen-orientales, qui existe depuis 2005 et qui est composé de la chanteuse Azam Ali, du multi-instrumentiste ultratalentueux Loga Ramin Torkian et du réalisateur / mixeur Carmen Rizzo. Sumud est leur 3e album et il s’agit d’un mot arabe qui signifie « persévérance ». Le disque offre un message d’espoir face à l’injustice et à l’oppression des minorités ethniques et religieuses. Musicalement, le groupe propose un mélange de musiques traditionnelles moyen-orientales avec des expérimentations électroniques plus contemporaines. Même si vous ne comprenez pas les paroles, il y a fort à parier que vous serez hypnotisés par la superbe voix d’Azam Ali et par les grooves contagieux du disque. Voici donc un album à découvrir si vous avez une curiosité pour les musiques d’ailleurs. (octobre 2012)

Terrestrial Lane / Traquen’Art / SIX

½

No Doubt – Push and Shove

No DoubtPush and Shove

Formé il y a déjà 25 ans en Californie, No Doubt est de retour après une absence de 11 ans sur disque. Le groupe ska / new wave présente un côté un peu plus pop que par le passé, plus près du style que nous a proposé Gwen Stefani en solo. La première moitié du disque est particulièrement solide avec des chansons énergiques aux mélodies inoubliables. Notons plus particulièrement la chanson-titre dancehall qui met en vedette Major Lazer et Busy Signal, ainsi que l’excellente « Looking Hot ». Lorsque le groupe se lance dans des ballades, il perd quelque peu de son originalité, mais Gwen réussit tout de même des interprétations de grande qualité. En conclusion, avec ce 5e album, No Doubt propose un autre album de qualité qui n’a rien à envier aux meilleurs du groupe. Voici donc un retour réussi et bien intégré aux années 2010. (novembre 2012)

Vidéoclips : « Settle Down » - « Push and Shove »

Interscope / Universal

½

Nossa – Nossa

NossaNossa

Nossa est un trio de filles superbes et dynamiques qui a emprunté son nom aux paroles du succès brésilien de Michel Telo « Ai se eu te pego ». Elles reprennent quelques-uns des plus grands succès de la pop latine pour vous faire rêver de soleil et de vacances. Très énergique, l’album présente bien sûr « Ai se eu te pego », mais aussi « Balada », « Waka Waka », « Suavemente », « Lambada », « Un Dos Tres Maria », « Vamos a la Playa », « Lelele » et le premier extrait, « Mas que nada ». (décembre 2012)

Vidéoclip : « Mas que nada »

DEP / Universal

½

Frank Ocean – channel ORANGE

Frank Oceanchannel ORANGE

Frank Ocean est un chanteur R&B de la Nouvelle-Orléans qui nous présente un 2e album en autant d’années. Christopher « Lonny » Breaux, de son vrai nom, a laissé tomber l’université après l’ouragan Katrina pour aller s’installer à Los Angeles et se consacrer entièrement à la musique. Il a d’abord écrit pour des artistes comme Justin Bieber, John Legend et Brandy avant d’obtenir son propre contrat de disques en 2009. Son album Nostalgia, Ultra est considéré par plusieurs experts comme l’un des meilleurs de 2011. Channel ORANGE poursuit dans la même direction, mais avec encore plus de cohérence. Ocean écrit tous les titres de l’album, sauf un qui est coécrit avec Pharrell Williams. Il propose un R&B plutôt doux, mais très créatif et bien personnel, avec des moments qui nous rappellent N.E.R.D. Quelques pièces, comme l’excellente « Pyramids », sont plutôt longues et prennent un certain temps avant d’être véritablement lancées. Il faut donc une bonne dose patience de la part de l’auditeur, mais elle sera grandement récompensée. Parmi les collaborateurs, on peut noter André 3000 d’Outkast qui chante et joue la guitare sur « Pink Matter ». (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 27, 18 août 2012)

Def Jam / Universal

Sinéad O’Connor - How About I Be Me (and You Be You)?

Sinéad O’Connor - How About I Be Me (and You Be You)?

Il y a déjà 25 ans que l’Irlandaise Sinéad O’Connor nous présente des albums, même si sa carrière va quelque peu en dents de scie. Ses deux premiers albums demeurent de loin les meilleurs de sa carrière. Ce nouveau disque, son 9e album studio, présente une Sinéad un peu moins provocatrice, qui a décidé de replacer le focus sur sa voix puissante et unique. Les chansons pop sont extrêmement accrocheuses et des titres comme « Old Lady » et « The Wolf is Getting Married » possèdent tout le potentiel de venir s’ajouter à la liste des classiques de la chanteuse. Sinéad est sûrement encore tourmentée, mais à part quelques titres qui peuvent nous le rappeler, l’ensemble est plutôt positif et chargé d’espoir. Avec How About I Be Me, la chanteuse revient à un album de première qualité, certainement son meilleur depuis 1990 alors qu’elle se trouvait au sommet de son art et des palmarès. (avril 2012)

Vidéoclip : « The Wolf is Getting Married »

Universal

½

The Offspring – Days Go By

The OffspringDays Go By

Depuis ses mégasuccès des années 1990, le groupe pop punk The Offspring a eu bien de la difficulté à trouver une direction pour évoluer sans devoir revenir sans cesse au style qui l’a fait connaître. Par exemple, il y a 4 ans sur Rise and Fall, Rage and Grace, les tentatives dans le disco et dans le rock britannique à la Coldplay étaient bien loin d’être fructueuses. Sur Days Go By, le groupe reprend à nouveau la recette du punk plus ou moins original, du moins dans la première moitié, mais cette fois-ci avec un son plus adulte. Le milieu du disque présente quelques essais plus ou moins réussis, comme « Cruising California (Bumpin’ in My Trunk) », une chanson pop à saveur humoristique ratée dans le style de ses gros succès de la fin des années 1990, ainsi que la reggae « Oc Guns ». La deuxième moitié offre une certaine évolution dans le rock accessible (« All I Have Left Is You »), etc. Quant à « Dirty Magic », elle semble tout droit sortie de Nevermind de Nirvana. Sur Days Go By, on peut entendre quelques bons titres, mais l’ensemble présente peu d’éléments excitants et vous invitera encore une fois à vous tourner vers leurs anciens enregistrements. (août 2012)

Vidéoclip : « Days Go By »

½

Of Monsters and Men – My Head is an Animal

Of Monsters and MenMy Head is an Animal

Of Monsters and Men est un sextet indie islandais qui a été qualifié par le magazine Rolling Stone de nouveau Arcade Fire. Sur ce premier album, ils prennent une direction folk acoustique en plusieurs occasions, mais présentent essentiellement une pop de chambre avec de grandes envolées rock (« King and Lionheart »). La richesse des instruments et les arrangements de première qualité sont certainement ce qui les rend cousins avec Arcade Fire. L’excellente « Mountain Sound » nous fait penser à Florence + the Machine, alors que sur « Your Bones », le groupe explore le folk celtique. Malgré leurs influences folks, Of Monsters and Men présentent une musique contemporaine, riche et très originale qui saura plaire à un jeune public exigeant. (découverte du mois de juillet 2012)

Vidéoclip : « Little Talks »

Universal Republic

½

Joan Osborne – Bring It On Home

Joan OsborneBring It On Home

La chanteuse du Kentucky atteindra l’âge de 50 ans le 8 juillet. C’est peut-être ce qui lui a donné le goût de reprendre de vieux classiques du blues et du R&B. Elle avait repris des classiques par le passé, mais jamais avec autant d’aplomb. Accompagnée de son groupe, d’une section de cuivres et des Holmes Brothers aux chœurs, Osborne se fait plaisir mais nous fait du même coup un magnifique cadeau. Elle réalise elle-même l’album avec Jack Petruzzelli et le résultat est tout simplement remarquable. On peut y entendre de superbes adaptations de Ashford & Simpson (« I Don’t Need No Doctor » popularisée par Ray Charles), Willie Dixon, Ike Turner, John Mayall, Allen Toussaint (qui joue aussi du piano sur « Shoorah! Shoorah! »), Bill Withers, Otis Redding et Al Green. On peut également entendre une version de « Shake Your Hips » popularisée par les Rolling Stones sur leur album Exile on Main Street il y a 40 ans. Joan Osborne chante mieux que jamais et réussit à faire siennes les différentes versions incluses ici. Bring It On Home pourrait fort bien être le meilleur album de sa carrière. Une belle réussite! (juillet 2012)

Saguaro Road / Warner

½

Karim Ouellet – Fox

Karim OuelletFox

Sur son 2e album, l’auteur-compositeur-interprète et musicien de grand talent propose une pop accessible et de grande qualité, le tout livré avec sa voix douce et chaude. Les arrangements de Claude Bégin mettent bien en valeur la force créatrice de l’artiste avec une facture musicale à la fois reposante et riche. Les cordes, guitares électriques et autres instruments ajoutés viennent en effet enrichir les rythmiques aux inspirations reggae ou aux influences des Beatles. Fox présente une belle ligne directrice et ne contient que très peu de faiblesses évidentes. Sans révolutionner l’industrie musicale, Karim Ouellet réussit enfin à s’établir comme un artiste de premier plan. (décembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 46, 29 décembre 2012)

Abuzive

½

Our Lady Peace - Curve

Our Lady Peace - Curve

Our Lady Peace a été l’un des groupes canadiens les plus populaires de la période post-grunge des années 1990. Par contre, c’est beaucoup plus difficile pour eux depuis le tournant du millénaire. Curve est leur 8e album studio et représente une énième tentative de revenir à un produit de qualité. Le chanteur Raine Maida le décrit comme plus expérimental et ambitieux, mais bien malin celui qui comprendra de quoi il parle. L’accrocheuse « As Fast as You Can » et le premier extrait, « Heavyweight », sont les seuls titres qui se différencient quelque peu. Pour le reste, on a encore l’impression d’entendre leur rock des années 1990 remâché et servi au goût du jour. Our Lady Peace demeure un groupe de rock commun sans saveur ni texture. (juin 2012)

Vidéoclip : « Heavyweight »

Warner

½

Papa Roach – The Connection

Papa RoachThe Connection

Le groupe de métal alternatif Papa Roach en est déjà à son 7e album avec The Connection. Sur ce nouvel opus, il réussit à concilier le nu metal de ses débuts avec ses intérêts récents pour le hard rock de Los Angeles des années 1980. On retrouve aussi quelques titres qui ne sont pas sans nous rappeler le Linkin Park des meilleures années (« Silence is the Enemy »). Le groupe peut aussi donner dans la ballade passionnée avec une touche d’électronique (« Before I Die »). Malgré quelques petites incartades du genre, l’ensemble demeure centré sur les guitares bruyantes et la voix de Jacoby Shaddix. La réalisation de James Michael (Sixx: A.M.) et de John Feldmann (Goldfinger) est irréprochable et il en résulte leur album au son le plus contemporain depuis longtemps, tout en demeurant dans la tradition nu metal. Malgré quelques compositions qui manquent encore une fois de personnalité, The Connection est le meilleur album de Papa Roach depuis 10 ans. (octobre 2012)

Vidéoclip : « Still Swingin »

Universal

Laurent Paquin – …Chante Laurent Paquin

Laurent Paquin…Chante Laurent Paquin

Depuis longtemps, l’humoriste Laurent Paquin incluait des chansons comiques entre ses monologues. Il obtenait toujours beaucoup de succès avec ces chansons et il se faisait demander constamment quand il pensait lancer un album. Laurent a donc décidé de passer à l’action et de nous offrir un premier disque de chansons humoristiques. On y retrouve 17 pièces dont certaines de quelques secondes à peine (« S’il fallait que je tue quelqu’un », « Depuis un mois », « Tu aurais dû », « Chant sacré »). Parmi les titres présentés, on retrouve quelques-uns de ses plus grands succès sur scène comme « La vie expliquée aux enfants » et « Suzie, pourquoi? ». L’album a été réalisé et arrangé par Éric Desranleau qui réussit à apporter une production de qualité aux textes légers de Laurent. À noter, la présence de France D’Amour qui prête sa voix à « Oui mais ». (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 25, 4 août 2012)

Tandem

½

Sean Paul – Tomahawk Technique

Sean PaulTomahawk Technique

Lorsqu’on écoute le nouvel album de Sean Paul, deux possibilités nous viennent en tête : soit il a perdu tout intérêt pour le dancehall, ou plus probable il ressent un fort besoin de plaire à la masse. Dès la pièce d’ouverture, le succès « Got 2 Luv U » (avec Alexis Jordan), on peut entendre un succès radio instantané digne des Nicki Minaj, Flo Rida et autres artistes aux textes faciles qui ne servent que de prétexte pour une chanson énergique à la mélodie accrocheuse. « She Doesn’t Mind » peut aussi attirer quelque peu l’attention, mais par la suite, on fait face à un sévère creux créatif. Le dancehall est de piètre qualité, les ballades sont franchement ennuyantes et les pièces mid-tempo manquent de personnalité. Il faut donc attendre les 3 dernières pièces pour avoir quelque chose de consistant à se mettre sous la dent. « How Deep Is Your Love » (avec Kelly Rowland) est une pièce mid-tempo qui réussit au moins à nous faire voyager. Mais, c’est avec « Roll Wid Di Don » qu’on retrouve enfin du dancehall de qualité pour celui qui est devenu le héros du genre dans les années 2000. Puis, « Touch the Sky » (avec DJ Ammo) est un morceau électro dansant qui fera fureur sur les planchers de danse. Avec 10 titres totalisant seulement 38 minutes, la version régulière de l’album vous semblera bien courte. Par contre, considérant le remplissage qu’on y trouve déjà, la version de luxe qui ajoute 2 pièces ne vous apportera pas grand-chose de plus que de la frustration additionnelle. (novembre 2012)

Vidéoclips : « Got 2 Luv U » - « She Doesn’t Mind » - « Touch the Sky »

Atlantic / Warner

½

Bruno Pelletier – Rendus là

Bruno PelletierRendus là

Vingt ans se sont écoulés depuis le premier album solo de Bruno Pelletier et il a vendu plus de 2 millions d’unités dans la francophonie à ce jour. Rendus là est son 11e album auquel il assure lui-même la réalisation. Suite à un long processus de peaufinage, il présente un son inspiré de la pop britannique. Pour ce disque bien personnel, il peut compter sur de nombreux collaborateurs aux textes (Roger Tabra, Yves Soutière, Frédérick Baron, Sandrine Roy, Nelson Minville, etc.) et à la musique (Marc Dupré, Corey Hart, Stephan Moccio, Martine St-Clair, Catherine Major, etc.). On peut aussi l’entendre en duo avec Laurence Jalbert sur « L’amour nous reviendra ». « Je m’écris » est déjà un succès incontournable depuis plusieurs mois et il nous présente maintenant un 2e extrait, « J’ai posé des pierres », avec une musique de Stephan Moccio (Céline Dion, Sarah Brightman, Josh Groban). Même s’il s’agit d’un album qui a été passablement travaillé au niveau des textures et des arrangements, vous reconnaîtrez toujours facilement le style de Bruno Pelletier et rien ne risque de déboussoler ses fans de longue date. Un bon album de pop rock. (octobre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 36, 20 octobre 2012)

Artiste / Musicor

Pennywise – All or Nothing

PennywiseAll or Nothing

Il y a déjà plus de 20 ans que le groupe californien trimbale son punk énergique et mélodique sur disque et en concert. Ils nous reviennent après quelques années d’absence avec le même son qui a fait leur popularité. Le chanteur Jim Lindberg a quitté et a été remplacé par Zoli Teglas, mais celui-ci semble amener une énergie rafraîchissante au groupe qui en avait peut-être besoin après toutes ces années. On retrouve encore bon nombre d’hymnes à chanter en cœur, à commencer par la chanson-titre, mais aussi « Revolution », « Stand Strong » et « Let Us Hear Your Voice ». On sait à quoi s’attendre avec Pennywise et en ce sens, All or Nothing ne possède rien de bien original. Par contre, leur énergie est plus contagieuse que jamais et il pourrait bien s’agir de leur meilleur album depuis une quinzaine d’années. (juillet 2012)

Epitaph

½

Luisa Pepe – Lovesick

Luisa PepeLovesick

Née à Montréal et d’origine italienne, la chanteuse pop Luisa Pepe est surnommée la reine du disco avec plusieurs chansons dansantes qui ont obtenu du succès à travers le monde. Un grand nombre de ces titres ont été inclus sur des compilations de MC Mario, dont « My Heart Goes Boom » qu’on retrouve sur Lovesick. L’album contient des chansons pop idéales pour les planchers de danse comme le premier extrait, « My Suicide », « Dance the Night », ainsi que le nouvel extrait, « Turn It Up ». Elle reprend aussi à sa façon le succès de Soft Cell des années 1980 « Tainted Love ». Pour une rare fois, elle nous offre une solide ballade, « Almost Sorry », mais l’ensemble demeure avant tout entraînant et un excellent divertissement. Avec Lovesick, Luisa Pepe nous offre peut-être son disque le plus accompli à ce jour. (septembre 2012)

Vidéoclip : « I Wanna Be the One »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 30, 8 septembre 2012)

La Chapelle

½

Yann Perreau – À genoux dans le désir

Yann PerreauÀ genoux dans le désir

Pour ce nouvel album, Yann Perreau a su dégoter des textes inédits du poète Claude Péloquin. Il s’assure ainsi des textes puissants, crus et sensuels à la fois. Musicalement, Perreau explore divers horizons, de l’électronique au rock brut en passant par des pièces un peu plus dépouillées. La cohérence de l’ensemble laisse par contre quelque peu à désirer alors que le fil conducteur entre les morceaux repose uniquement sur les textes de Péloquin. Plusieurs voix féminines accompagnent Perreau : Catherine Major, Marie-Pierre Arthur, Elisapie Isaac, Lisa Leblanc, Ariane Moffatt et d’autres. Même Péloquin lui-même participe à une pièce, « Au bord du petit lac avec femme fontaine » à la toute fin. Les titres les plus intéressants sont assurément « Les temps sont au galop » avec un rock brut et la collaboration de Marie-Pierre Arthur, « Le cœur a des dents » avec Lisa Leblanc, ainsi que le succès « Acrobates de l’éternité » avec Marie-Pier Veilleux, un véritable ver d’oreille. Quant à « Qu’avez-vous fait de mon pays » avec Salomé Leclerc, il s’agit d’un hymne incontournable qu’on risque d’entendre longtemps. Avec À genoux dans le désir, Yann Perreau présente encore un bon album, mais il doit une fière chandelle à Claude Péloquin dont les textes supportent le disque à bout de bras. (novembre 2012)

Vidéoclip : « Acrobates de l’éternité »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 38, 3 novembre 2012)

Bonsound

½

P!nk – The Truth About Love

P!nkThe Truth About Love

Pour son 6e album, la chanteuse, qui est nouvellement mère, n’hésite pas à donner plus d’envergure à sa musique. Il faut dire qu’elle est l’une des rares chanteuses pop de sa génération à être aussi à l’aise dans le rock, ce qui lui donne déjà plus de possibilités. Elle parle encore de sexe, mais avec un peu moins de provocation et un peu plus de vraies chansons d’amour. Les succès dansants sont encore bien présents, tout comme les ballades puissantes. Ce mélange représente en quelque sorte la marque de commerce de la chanteuse pop avec attitude. On peut entendre un duo avec Nate Ruess de Fun sur la ballade « Just Give Me a Reason », puis Eminem vient participer à « Here Comes the Weekend ». Des liens entre certaines pièces se font un peu moins en douceur, mais l’ensemble s’écoute tout de même à merveille. P!nk nous propose donc un très bon album de pop rock, qui vient encore une fois démontrer tout son talent. (octobre 2012)

Vidéoclips : « Blow Me (One Last Kiss) » - « Try »

RCA / Sony

½

Dany Placard – Démon vert

Dany PlacardDémon vert

Pour ce 3e album studio en solo, le chanteur folk Dany Placard nous propose un album ambitieux et plus personnel. Moins pop rock que le précédent, Démon vert présente des pièces dans la plus pure tradition folk, harmonica à l’appui. On retrouve tout de même quelques élans rock, comme sur l’excellente « Angélique », l’une des meilleures du disque. Il propose aussi quelques superbes chansons d’amour pour sa femme (« Coucher a’c la lune ») et ses fils (« Robin », « Lucky Luke »). Placard peut toujours compter sur son fidèle comparse Toots Macbeth (banjo, dobro, guitare acoustique) et il chante avec Les Sœurs Boulay (Mélanie et Stéphanie) sur 5 titres. Avec Démon vert, Dany Placard présente peut-être son meilleur album à ce jour, un must pour les amateurs de folk rock québécois. (novembre 2012)

Simone

½

Platinum Blonde – Now & Never

Platinum BlondeNow & Never

Au milieu des années 1980, le quatuor pop rock de Toronto Platinum Blonde a lancé 3 albums et a connu un succès monstre avec Alien Shores en 1985. Ils se sont fait plus discrets depuis ce temps, et voilà qu’ils nous reviennent avec 10 nouvelles chansons sur ce premier album de compositions originales en 12 ans. Pour l’occasion, les membres originaux Mark Holmes (voix, claviers et guitare) et Sergio Galli (guitare) sont accompagnés de Robert Laidlaw (basse) et Daniel Todd (batterie). C’est Holmes qui signe les 10 morceaux présents sur Now & Never, un album réalisé par Murray Daigle avec Holmes et Laidlaw. L’album débute en force avec l’excellente pièce électro rock « Valentine », un morceau entraînant. Le groupe revient à l’électro dansante sur « Future Dance », mais plusieurs des autres chansons sont plus lentes et introspectives, très souvent carrément ennuyantes. Même le premier extrait, « Beautiful », n’impressionne pas vraiment. (octobre 2012)

Fontana North

½

M. Pokora – À la poursuite du bonheur

M. PokoraÀ la poursuite du bonheur

M. Pokora (né Matthieu Tota) est un chanteur français de Strasbourg. Il s’est d’abord fait connaître en 2003 en remportant l’émission Popstars. Après 2 albums avec son groupe Linkup, il part en solo et obtient un succès monstre. En 2008, il a lancé l’album MP3 réalisé par Timbaland qui s’est écoulé à 350 000 exemplaires en France. Son album de 2010, Mise à jour, a aussi été lancé en anglais sous le titre Updated. Il s’est d’abord fait remarquer au Québec avec sa reprise de « À nos actes manqués » de Jean-Jacques Goldman, chanson pour laquelle il s’est mérité le prix de la Chanson francophone de l’année aux NRJ Awards de Cannes, en plus de remporter le trophée d’Artiste masculin francophone de l’année. À la poursuite du bonheur est son 5e album et il contient le succès « Juste un instant » qui a atteint le sommet des palmarès radio au Québec. M. Pokora nous présente un style de pop / R&B international à la Justin Timberlake, avec quelques touches de soul. À la poursuite du bonheur bénéficie d’une production de premier plan, extrêmement léchée, même si l’originalité n’est pas toujours au rendez-vous. (juillet 2012)

Vidéoclips : « On est là » - « Merci d’être »

Capitol / EMI / SIX

Iggy Pop – Après

Iggy PopAprès

Après un projet de jazz / pop en 2009 avec Préliminaires, le parrain du punk remet ça et nous propose quelques-unes de ses chansons d’amour préférées. Cinq des dix titres présentés sont des classiques de la chanson française dont « La vie en rose » d’Édith Piaf, « Et si tu n’existais pas » de Joe Dassin et « La javanaise » de Serge Gainsbourg. On peut également entendre « Michelle » des Beatles et « Only the Lonely » de Frank Sinatra. Sa voix grave nous rappelle grandement celle de Leonard Cohen. Son seul problème est son fort accent sur les chansons françaises qui ne peut être camouflé par les guitares plutôt absentes. C’est toujours intéressant d’entendre Iggy Pop dans un autre registre, mais il s’agit plus d’un élément de curiosité que d’un projet incontournable. (octobre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 34, 6 octobre 2012)

L’autre Distribution / SIX

Lisa Marie Presley – Storm & Grace

Lisa Marie PresleyStorm & Grace

Après deux albums qui ont nécessité un combat de tous les jours pour se faire un prénom, il aura fallu 7 ans à Lisa Marie pour qu’elle présente son 3e disque. Alors que ses premiers enregistrements présentaient une musique pop aux arrangements impeccables, elle choisit une approche un peu plus naturelle sur Storm & Grace. Grâce à la réalisation de T-Bone Burnett, l’album prend des accents country et blues qui se marient bien avec sa voix. Parmi les gens qui collaborent à l’écriture, notons les Britanniques Richard Hawley et Ed Harcourt. Lisa Marie semble avoir véritablement développé une passion artistique, alors que ses premiers disques répondaient plus aux attentes des fans de son père. Sur des pièces dynamiques comme « So Long », on se dit que ce nouveau style lui va à merveille. Malheureusement, plusieurs morceaux de l’album peuvent nous mener tout droit vers la dépression, surtout lorsque interprétés avec cette voix neutre sans beaucoup de nuances. C’est un album intéressant, qui montre les désirs artistiques de Lisa Marie, mais qui risque aussi d’en ennuyer plusieurs… (juillet 2012)

Vidéoclip : « You Ain’t Seen Nothin’ Yet »

Island / Universal Republic

Tristan Prettyman – Cedar + Gold

Tristan PrettymanCedar + Gold

Tristan Prettyman est une ex-mannequin qui en est déjà à son 4e album, quatre ans après Hello…x qui l’a fait connaître. Cet album s’inspirait en grande partie par sa rupture avec le chanteur Jason Mraz et c’est encore le cas ici, puisque le couple est revenu ensemble et s’est fiancé avant de se séparer à nouveau. L’auteure-compositeure-interprète nous propose un son pop rock plutôt adulte avec plusieurs ballades ou pièces mid-tempo acoustiques. Par contre, Cedar + Gold présente des styles plus variés avec des pièces pop accrocheuses comme « Second Chance » et « My Oh My » avec quelques influences country. On y retrouve aussi plus d’instruments électriques, ainsi qu’une plus grande utilisation de l’électronique. Cette variété est grandement appréciée, autant que les mélodies qui nous restent en tête. Cedar + Gold est un excellent album et sans contredit son plus intéressant à ce jour. (novembre 2012)

Vidéoclips : « My Oh My » - « I Was Gonna Marry You »

Capitol / EMI

½

Prima Donna - Bless This Mess

Prima Donna - Bless This Mess

Prima Donna est un groupe glam / punk / hard rock de Los Angeles qui existe depuis 2003 et qui est surtout connu pour avoir donné de nombreux concerts en première partie de Green Day au cours des dernières années. Le groupe puise ses influences directement dans le glam rock des années 1970, et ça s’entend rapidement avec un mélange bien peu subtile de Mott The Hoople, T. Rex, New York Dolls et David Bowie. On peut aussi faire des liens avec la scène hard rock de Los Angeles des années 1980, mais le groupe s’éloigne rapidement de ce courant après l’écoute de quelques pièces. Prima Donna présente une belle énergie, mais il ne peut malheureusement pas se dissocier de ses influences. Ce manque de créativité fait en sorte qu’on se lasse rapidement de l’album et qu’il nous donne seulement envie de ressortir nos vieux vinyles poussiéreux d’il y a 40 ans. À ce moment-là, l’originalité bouillonnait pas mal plus… Quand le groupe prend une direction plus moderne, c’est là qu’il est à son meilleur, comme sur la pièce d’ouverture, la pop punk « Sociopath ». Mais, vous n’entendrez plus vraiment de moments du genre tout au long des 11 pièces suivantes. (mai 2012)

Acetate / MVD

½

Joshua Radin – Underwater

Joshua RadinUnderwater

Après 3 albums, le chanteur contemporain Joshua Radin atteint enfin le sommet de son art sur Underwater. Plutôt acoustique et avec quelques légères touches orchestrales, le disque à tendance folk présente de superbes mélodies. Il laisse complètement de côté le virage rock qu’il avait emprunté sur son effort précédent et le résultat est concluant. Radin nous murmure ses textes brillants et on en redemande. Avec ce quatrième disque, l’Américain réussira certainement à vous accrocher un sourire aux lèvres. Un très bon disque léger! (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 28, 25 août 2012)

Universal

½

Loga Ramin Torkian - Mehraab

Loga Ramin Torkian - Mehraab

Compositeur et multi-instrumentiste d’origine iranienne, Loga Ramin Torkian s’est surtout fait connaître grâce à son travail avec Niyaz et Axiom of Choice. Il a également participé à de nombreuses musiques de films dont Body of Lies, Iron Man et Prince of Persia. Maintenant installé à Montréal, il nous offre son premier album solo en compagnie du chanteur classique persan Khosro Ansari qui prête sa voix la majeure partie du disque. Si le génie musical de Torkian ne fait plus de doutes, il le prouvera encore plus avec cet album qui contribue à réinventer la musique traditionnelle iranienne. Il réussit à créer des ambiances riches, presque surréalistes, où on peut découvrir tout un univers qui devient pratiquement visuel. Certains moments nous hypnotisent, alors que d’autres nous font taper du pied. Mais, l’ensemble est toujours intéressant et réussit à conserver notre intérêt jusqu’à la fin. Voici donc un premier album solo très réussi pour ce génie créatif. Avis aux amateurs de musique traditionnelle d’ailleurs… (mai 2012)

Six Degrees / SIX

½

Joey Ramone – …Ya Know?

Joey Ramone…Ya Know?

Dix ans après un premier album posthume, Don’t Worry About Me, voilà qu’on nous offre un nouveau disque solo de la part de Joey Ramone, défunt chanteur des légendaires Ramones. Les 15 pièces de …Ya Know? ont été assemblées à partir de démos et enregistrements maison de Joey. Elles ont été travaillées par plusieurs réalisateurs, principalement Ed Stasium et le frère de Joey, Mickey Leigh. Plusieurs collègues et amis ont ajouté à la musique pour la rendre cohérente. Joey n’avait peut-être pas du tout en tête ce son pour ses compositions, mais il faut avouer que le résultat est de qualité et digne du personnage. On peut y entendre différentes variations dans sa façon de chanter, plus que jamais auparavant. Quelques titres sont particulièrement énergiques, comme l’excellent rock ‘n’ roll de « I Couldn’t Sleep ». Par contre, on comprend facilement pourquoi certains textes ont été laissés de côté par Joey, parce que soit trop clichés ou carrément inintéressants (« Rock ‘n’ Roll is the Answer » et « New York City »). Quant aux deux dernières pièces, « Cabin Fever » et « Life’s a Gas », elles semblent tout simplement incomplètes. …Ya Know? présente plusieurs points d’intérêt, mais aussi des moments beaucoup moins glorieux. Il s’adresse donc avant tout aux plus grands fans de Joey et des Ramones. (août 2012)

The Real McKenzies - Westwinds

The Real McKenzies - Westwinds

The Real McKenzies est un groupe de Vancouver qui fête ses 20 ans cette année et qui tourne de façon incessante depuis ce temps. Ils nous proposent un son punk aux influences traditionnelles écossaises. On peut d’ailleurs entendre de la cornemuse tout au long du disque qui fait un pont parfait entre musique traditionnelle et punk rock contemporain. Le mélange d’instruments acoustiques et électriques contribue grandement à créer ce pont. Cette version canadienne des Dropkick Murphys nous offre une énergie débordante, des mélodies accrocheuses et des textes poignants. Paul McKenzie et sa bande nous présentent 13 pièces pour un total dépassant les 44 minutes, et il s’agit peut-être là de leur meilleur assemblage de chansons depuis leurs débuts il y a 20 ans. Westwinds est un album solide qui rejoindra un public plutôt large. (mai 2012)

Stomp / ULG

½

Mélanie Renaud – What’s Going On

Mélanie Renaud What’s Going On

Après 10 ans de carrière, Mélanie Renaud présente un 4e album et un premier en anglais. What’s Going On contient 13 reprises de classiques de la musique soul et pop. L’album débute avec une très bonne version de « The Greatest Love of All » de la défunte Whitney Houston, suivie de la chanson-titre de Marvin Gaye. On peut également y entendre « Faith » de George Michael, deux pièces de Prince (« Kiss » et « Nothing Compares To You »), deux compositions de Stevie Wonder (« Pastime Paradise » et « Knocks Me Off My Feet »), ainsi que « Will You Be There » de Michael Jackson. Très bien réalisé par Guy St-Onge, l’album présente une Mélanie Renaud quelque peu en retenue dans plusieurs de ses interprétations. On peut tout de même découvrir des moments magiques où sa voix nous donne la chair de poule. Chose certaine, Mélanie est véritablement dans son élément lorsqu’elle interprète tous ces classiques du soul. (octobre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 35, 13 octobre 2012)

Sphère

½

Revolver - Let Go

Revolver - Let Go

Revolver est un trio parisien qui chante en anglais sur une musique pop de chambre mélodique et souvent dansante. Après Music For a While, leur premier album paru en 2009, le groupe récidive avec Let Go. Grandement influencé par les Beatles, autant pour leur musique que pour leur nom, le groupe présente encore quelques compositions plutôt beatlesques. Mais on peut également percevoir d’autres influences des années 1960 et 1970, dont les Beach Boys, Fleetwood Mac, Neil Young, Steely Dan et Simon & Garfunkel. Le groupe passe donc régulièrement d’une musique pop énergique à un son folk acoustique. Leur force demeure dans les harmonies vocales, mais on ne peut pas dire qu’ils sont les plus innovateurs dans leurs compositions. Let Go n’est pas un mauvais album, mais il ne révolutionne rien et contient quelques morceaux plutôt ennuyants qui viennent casser notre enthousiasme. (juin 2012)

Vidéoclip : « Losing You »

Delabel / EMI / SIX

½

Damien Robitaille – Omniprésent

Damien RobitailleOmniprésent

Damien Robitaille possède un côté quétaine bien assumé et c’est tant mieux pour lui parce que son nouvel album va encore un peu plus loin dans le kitsch. Rythmes de synthétiseurs qui rappellent les musiques latines bon marché et des textes sur l’amour et la séduction qui manquent de subtilité peuvent nous faire grimacer lors d’une première écoute. Pourtant, le Franco-Ontarien réussit à nous faire adhérer à son univers unique et à nous accrocher un sourire aux lèvres. C’est avec ce sourire et une envie irrésistible de taper du pied qu’on en reprendra ensuite l’écoute en boucle. Les moments les plus intéressants de ce disque enregistré à Miami sont le succès assuré de « Serpents et échelles », « Au pays de la liberté », « Exotique! » et la funky « Ta maman m’amadoue ». Voici donc un très bon disque de pop légère avec une touche latine sensuelle. Il s’agit d’un pur divertissement, très apprécié en période de grisaille automnale. (novembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 39, 10 novembre 2012)

Audiogram

½

Pepe Romero – Spanish Nights

Pepe RomeroSpanish Nights

Pepe Romero est une véritable légende vivante de la guitare flamenco, la référence en ce domaine. Sur Spanish Nights, il fait une rétrospection sur sa jeunesse en Espagne, avec beaucoup de mélancolie. Il joue des œuvres classiques espagnoles de Turina, Torroba et Rodrigo. Mais surtout, il enregistre pour la première fois la « Suite Madrilena No.1 » écrite par son père, le célèbre Celedonio Romero fondateur de Los Romeros. L’album possède une tendance plus classique que flamenco, ce qui nous permet de découvrir encore plus toute la dextérité du musicien. Voici donc un album essentiel à tout amateur de guitare classique. (septembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 29, 1 septembre 2012)

Deutsche Grammophon / Universal

½

Roxette – Travelling

RoxetteTravelling

Le duo pop rock suédois Roxette a connu un succès monstre à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Par la suite, leur étoile a plutôt pâli et le temps entre les sorties d’albums s’est étiré. En 2011, ils faisaient un retour avec Charm School qui a connu passablement de succès dans des pays comme l’Allemagne et la Suisse et leur a surtout permis de repartir en tournée. Travelling a été écrit et enregistré pendant cette tournée. Plusieurs pièces sont de nouveaux enregistrements en studio, mais l’album contient aussi des enregistrements en concert (dont le succès « It Must Have Been Love ») et de nouvelles versions. On retrouve entre autres 2 versions, électrique et acoustique, du premier extrait, « It’s Possible ». Travelling est en quelque sorte un album fourre-tout pour profiter du succès obtenu récemment en Europe. (août 2012)

Vidéoclip : « It’s Possible »

Capitol / EMI

½

Rumer - Seasons of My Soul

Rumer - Seasons of My Soul

Rumer est une auteure-compositeure-interprète anglo-pakistanaise fortement influencée par la musique pop des années 1960 et 1970. Seasons of My Soul est son tout premier album et il est paru en novembre 2010 en Angleterre. Enfin disponible au Canada, l’album a surtout été populaire grâce au succès « Slow ». Grandement influencée par son héros, Burt Bacharach, Rumer nous propose une musique douce aux mélodies accrocheuses. Ses textes très personnels bénéficient d’une réalisation riche et impeccable de Steve Brown. Même si l’ensemble est plutôt lent, Rumer réussit à conserver notre intérêt jusqu’à la fin grâce à une musique rafraîchissante. Voici donc un très bon premier disque par cette chanteuse à surveiller de très près. (découverte du mois de mars 2012)

Vidéoclips : « Slow » - « Aretha » - « Am I Forgiven » - « Goodbye Girl »

Atlantic / Warner

½

Rush - Clockwork Angels

Rush - Clockwork Angels

Rush se fait attendre depuis un bon moment avec son nouvel album, ayant envoyé aux radios les pièces « BU2B » et « Caravan » aussi loin qu’en 2010. Finalement, Clockwork Angels est mis en vente, avec la gigantesque « Headlong Flight » comme nouveau simple. Le trio nous arrive avec un album-concept qui raconte l’histoire d’un jeune homme qui poursuit ses rêves. Il est même prévu d’en faire un roman écrit par Neil Peart et l’auteur de science-fiction Kevin J. Anderson. Musicalement, Rush continue de nous présenter un rock progressif passablement créatif, avec quelques envolées plutôt lourdes aux frontières du métal. Bizarrement, Alex Lifeson utilise la guitare acoustique plus que jamais, mais la basse de Geddy Lee résonne bien fort. Peart demeure le maître à la batterie, comme si chaque morceau était construit autour de son impressionnante technique. Quant à la voix nasillarde de Lee, elle a gagné en maturité avec les années et est devenue moins agaçante que par le passé, plus en nuances. Une des forces de Rush a toujours été de nous offrir des structures complexes et de nombreuses variations rythmiques, et c’est encore une fois le cas sur Clockwork Angels. Les fans du groupe seront ravis une fois de plus par leur capacité à produire des albums de grande envergure, qui réussissent encore aujourd’hui à repousser les frontières du rock progressif et du métal. Rush vieillit définitivement très bien! (juin 2012)

Vidéoclip : Introduction

Anthem / Universal

½

Sagapool - Sagapool

Sagapool - Sagapool

Le sextuor Sagapool nous propose un nouvel album en prévision d’une tournée au Canada, aux États-Unis et en Europe. Le groupe instrumental réalise lui-même ce deuxième album éponyme, mais il est chapeauté par Jeannot Bournival (Fred Pellerin). Les nombreux instruments (et autres outils) se mélangent agréablement tout au long du disque pour en faire un ensemble plutôt cinématographique. Un chœur d’enfants vient s’ajouter au groupe sur « Marcel », un des titres les plus festifs de l’album. Par ailleurs, plusieurs morceaux présentent les grands espaces froids du nord. Le groupe québécois mélange habilement ses origines hongroises et italiennes aux cultures colorées de la Côte-Nord du St-Laurent et des Îles-de-la-Madeleine pour créer une musique imagée dominée par des mélodies saisissantes. Il s’agit donc d’un excellent album instrumental. (mai 2012)

Coop Les Faux-Monnayeurs

½

Brigitte Saint-Aubin – Glamour

Brigitte Saint-AubinGlamour

Pour son 3e album, l’auteure-compositeure-interprète a travaillé avec le compositeur, musicien, arrangeur et réalisateur François Richard (Damien Robitaille, Catherine Major). Elle coréalise d’ailleurs le disque avec lui en plus de le voir participer à la composition de plusieurs musiques. Parmi les autres collaborations, notons la musique de Luc De Larochellière sur « Minuit moins toi », une collaboration au texte de « Sans rancune » par le Français Nicolas Jules, ainsi qu’un duo avec Alexandre Désilets pour « À force ». Brigitte porte toujours une attention particulière aux textes, mais elle explore aussi différentes sonorités musicales, généralement acoustiques, parfois orchestrales, avec une variété de synthétiseurs. Elle réussit ainsi à créer une atmosphère unique, bien personnelle. Elle qui a été l’instigatrice du « show de salon », elle possède du nouveau matériel intéressant à aller proposer chez les gens de toutes les régions du Québec. (octobre 2012)

L-Abe

½

John K. Samson - Provincial

John K. Samson - Provincial

Le chanteur et compositeur des Weakerthans nous présente enfin son tout premier album après plusieurs disques acclamés de la critique. Enregistré à Toronto au printemps 2011, Provincial se veut avant tout un voyage à travers le Manitoba, la province où vit Samson. L’album débute tout en douceur avec deux pièces acoustiques (seulement guitare et voix). C’est le style qui reviendra constamment tout au long du disque, malgré quelques moments un peu plus rock alors que d’autres musiciens viennent se greffer à l’ensemble avec leurs amplificateurs. La poésie de Samson demeure unique et sa voix douce est le parfait instrument pour la transporter. Parfois revendicateur, il conserve avant tout un grand sentimentalisme. Il présente plusieurs chansons magnifiques qui ne sauraient que faire de grands arrangements. Sa simplicité lui va à merveille, même si les quelques morceaux un peu plus dynamiques apportent un rythme très apprécié à l’album. Voici donc un très bon premier essai en solo pour John K. Samson, un disque qui devrait plaire aux fans des Weakerthans. (avril 2012)

Vidéoclip : « Longitudinal Centre »

Anti- / Epitaph

½

Santana – Shape Shifter

SantanaShape Shifter

Depuis le mégasuccès de Supernatural en 1999, Carlos Santana a réutilisé sans cesse la même formule des nombreux chanteurs invités, mais avec bien peu de succès. Sur ce nouvel album, il a décidé de revenir à ce qu’il fait de mieux, soit jouer de la guitare tout en tentant d’innover. On peut donc entendre 12 pièces instrumentales sur 13, avec de nombreuses envolées musicales, que ce soit dans des solos de guitare ou à l’orgue B-3. La chanson-titre de plus de 6 minutes prépare bien le terrain pour ce qui reste à venir avec de longues improvisations. « Nomad » est une pièce rock puissante comme on n’avait pas entendu depuis longtemps chez Santana. Sur « Melatron », on a l’impression que Bob Dylan viendra chanter, en vain. Puis, sur la ballade « Angelica Faith », Santana fait un rappel de son classique « Samba Pa Ti » dans les premières notes. On retrouve plusieurs compositions mid-tempo, mais on peut dire que Santana réussit à offrir un bon équilibre entre pièces rock puissantes et ballades un peu plus douces. Shape Shifter ne fera peut-être pas partie des grands albums de sa carrière, mais il est tout de même bien agréable d’entendre Santana dans un contexte purement axé vers la guitare. (août 2012)

Santigold – Master of my Make-Believe

SantigoldMaster of my Make-Believe

Santigold était à la base un duo composé de la chanteuse Santi White et de John Hill. Par contre, pour ce nouvel album, Hill se contente d’écrire et laisse tout le devant de la scène à Santi qui l’occupe de belle façon. Une liste de réalisateurs de renom contribuent à Master of my Make-Believe, dont Diplo, Dave Sitek et Q-Tip. Parmi les autres collaborateurs au disque, notons Greg Kurstin (Beck, Flaming Lips) et 2 membres des Yeah Yeah Yeahs, Karen O et Nick Zinner. Santigold fusionne des ballades pop avec des rythmes électroniques souvent entraînants en y mettant occasionnellement une touche de dub et de reggae. Il s’agit d’une musique moderne d’une grande créativité. (septembre 2012)

Vidéoclips : « Big Mouth » - « Disparate Youth » - « The Keepers »

Atlantic / Warner

½

School of Seven Bells – Ghostory

School of Seven BellsGhostory

Ben Curtis a décidé de laisser tomber Secret Machines en 2007 pour former un nouveau trio d’indie pop avec les jumelles Claudia et Alehandra Deheza. Ghostory est le 3e album de School of Seven Bells et il présente une musique électronique passablement dansante. Par contre, Claudia a quitté le groupe et il est donc désormais impossible de recréer les harmonies vocales uniques que pouvaient offrir les jumelles. Malgré tout, le duo restant réussit à nous offrir un album de grande qualité avec de superbes textures et des arrangements de grande envergure. Le travail de la voix d’Alehandra réussira peut-être à vous faire oublier l’absence de sa sœur. Ghostory se veut un album-concept au sujet d’une jeune fille et des fantômes qui l’entourent. C’est donc un album qui s’écoute magnifiquement bien d’un bout à l’autre, avec quelques moments plus atmosphériques (« Reappear »), mais une majorité de morceaux dansants énergiques. Un très bon disque! (juillet 2012)

Vidéoclip : « Lafaye »

Universal

½

Scissor Sisters - Magic Hour

Scissor Sisters - Magic Hour

Le groupe new yorkais Scissor Sisters est de retour avec un 4e album en 8 ans. Suite au succès électronique et dansant de Night Work, l’un des meilleurs albums de 2010, le groupe ne peut s’empêcher de présenter à nouveau quelques titres tout indiqués pour les planchers de danse. Par contre, il alterne ici avec des morceaux pop plus introspectifs, peut-être quelques-uns des meilleurs que le groupe ait jamais produits. Malheureusement, le mélange entre ces moments plus doux, leurs influences disco habituelles d’une autre époque et les pièces électroniques des années 2010 forment un ensemble plutôt hétéroclite. On ne peut s’empêcher de sentir que le groupe tente d’explorer dans toutes les directions, ce qui manque de cohésion en bout de ligne. C’est dommage parce que la plupart des pièces de l’album possèdent de grandes qualités. Mais, après avoir entendu leurs 3 disques précédents, on sait que le groupe est capable de faire mieux. Même s’il constitue un très bon disque, Magic Hour risque fort d’être le premier album des Scissor Sisters à ne pas figurer dans le top 20 des meilleurs de l’année de Musicomania. (juin 2012)

Vidéoclips : « Only the Horses » - « Baby Come Home »

Polydor / Universal

½

Shy’m – Caméléon

Shy’mCaméléon

Tamara Marthe (alias Shy’m) est une chanteuse française de pop / R&B qui a été découverte par K-Maro au milieu des années 2000. Il signe encore une fois les 11 chansons de Caméléon en plus de le réaliser. Enregistré à Paris et mixé entre Paris et Montréal, l’album présente une pop dansante efficace aux influences R&B. Même si Shy’m n’a écrit aucun texte sur ce quatrième disque, elle semble s’assumer plus que jamais et être moins timide. Le résultat est un album lumineux, joyeux et énergique qui réussira assurément à vous divertir. Il s’agit peut-être de son meilleur enregistrement à ce jour. (juillet 2012)

Vidéoclip : « Et alors! »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 24, 28 juillet 2012)

Warner

½

Simple Plan – Get Your Heart On! (2012 Deluxe Edition)

Simple PlanGet Your Heart On! (2011) (2012 Deluxe Edition)

L’an passé, le groupe pop punk montréalais Simple Plan nous offrait son 4e album qui a obtenu énormément de succès, particulièrement grâce à « Jet Lag » avec Marie-Mai dans sa version française (lire la chronique d’août 2011). Une nouvelle édition de l’album nous est maintenant offerte avec en prime 2 nouveaux enregistrements de « Summer Paradise » avec Sean Paul, une version anglaise et une version française. Le succès de l’été! (août 2012)

Vidéoclip : « Summer Paradise » (version anglaise avec Sean Paul)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 27, 18 août 2012)

Atlantic / Warner

Sir Pathétik – 100 000 fois merci : Compilation 2000-2010

Sir Pathétik100 000 fois merci : Compilation 2000-2010

Après 100 000 albums vendus en plus de 10 ans de carrière, le rappeur québécois remercie ses fans en leur offrant une compilation de ses pièces les plus populaires. Onze titres ont été sélectionnés, remontant jusqu’à 2001 avec « L’accro du trip 1 ». On y retrouve bien sûr ses collaborations avec Dany Bédar (« Ta dernière chanson ») et David Jalbert (« Si Dieu »). En plus, Sir Path présente un nouvel enregistrement de 2012 particulièrement de circonstance, « Méchant gros party », mettant en vedette la chanteuse Danyka. Avec cette compilation, Sir Pathétik confirme qu’il réalise une belle carrière jusqu’à maintenant. Une très bonne compilation de hip hop québécois! (décembre 2012)

Vidéoclips : « T’aimes un bad boy » - « Un méchant gros party »

HLM

Skip the Foreplay – Nightlife

Skip the ForeplayNightlife

Skip the Foreplay est un groupe de Montréal qui s’est donné comme mission de réinventer le métal hardcore. Ils intègrent en effet des rythmes électroniques incluant des éléments de dubstep et de hip hop. Marc-André Fillion possède une voix gutturale propre au hardcore, mais les changements de rythme fréquents et le travail du DJ Jean-Michel Aumais rendent leur musique un peu plus dansante. Le groupe a réussi à séduire les décideurs chez Epitaph grâce à l’excellente « This City (We’re Taking Over) ». Ils présentent même la pièce idéale pour se forger un public plus large, puisqu’ils revisitent le succès de LMFAO « Champagne Showers » tout en lui laissant son côté festif. À la première écoute, Skip the Foreplay peut sembler un peu décousu en allant dans toutes les directions, mais lorsque l’on s’habitue à leur style éclectique, on réalise qu’il y a une certaine cohérence entre les différentes variations. Un peu moins de hardcore jumelé à un peu plus d’électronique et le dosage frôlerait la perfection. Même si Skip the Foreplay doit perfectionner son art, il demeure un groupe à découvrir! (juillet 2012)

Vidéoclips : « This City (We’re Taking Over) » - « DJ » - « Champagne Showers »

Epitaph

Slash - Apocalyptic Love

Slash - Apocalyptic Love

Après un premier album solo plutôt décousu en 2010 avec tout un tas de chanteurs invités, Slash nous présente enfin un album avec une certaine ligne directrice. Pour Apocalyptic Love, l’ex-guitariste de Guns N’ Roses a requis les services de l’excellent chanteur Myles Kennedy (avec ses musiciens, les Conspirators) qui coécrit les 13 titres de l’album avec lui. Et le résultat est de qualité, avec un rock ‘n’ roll efficace et énergique, dans le plus pur style de la strip de Los Angeles. C’est donc un hard rock qui ne révolutionne rien, mais qui s’écoute tellement bien avec son mur de guitares, ses solos à l’emporte-pièce et de bonnes mélodies solidement interprétées par Kennedy. Slash n’en est pas à ses premières armes depuis son départ des Guns (Slash’s Snakepit, Velvet Revolver), mais il présente peut-être ici son disque le plus cohérent et le plus plaisant à écouter. C’est comme si tout avait été plus facile, qu’il s’était enfin permis de relaxer. Apocalyptic Love est un très bon disque qui nous fait doublement oublier le suicide professionnel de Guns N’ Roses il y a 4 ans. Axl Rose n’est définitivement plus rien sans Slash! (juin 2012)

Universal

½

The Smashing Pumpkins – Oceania

The Smashing PumpkinsOceania

Suite à un retour raté en 2007 avec Zeitgeist, Billy Corgan aura attendu 5 ans avant de nous offrir un nouvel album des Smashing Pumpkins. Corgan revient ici à de superbes mélodies, abandonnant l’idée du disque précédent de se cacher derrière un mur de guitares. Oceania se rapproche beaucoup plus en fait du style de Siamese Dream, tout en subtilités, que de celui des derniers albums. Par contre, il ne se rabat pas sur le style de l’époque et présente plutôt une fraîcheur toute contemporaine, bien agréable à l’oreille. Il y a longtemps qu’on n’avait pas entendu autant d’inspiration de la part de Billy Corgan. « Quasar » débute l’album en force avec un des titres les plus lourds et psychédéliques. Par la suite, des morceaux tout doux comme « Violet Rays », « One Diamond, One Heart » (qui contient même de la flûte) et « Pinwheels » viendront repositionner complètement le style des Smashing Pumpkins. Il restera tout de même d’autres moments de rock classique, comme avec l’excellente « The Chimera ». Avec Oceania, Billy Corgan nous présente sans aucun doute le meilleur album des Smashing Pumpkins depuis le classique Mellon Collie and the Infinite Sadness paru en 1995. (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 22, 14 juillet 2012)

Martha’s / Universal

½

Martin Solveig – Smash

Martin SolveigSmash

Dans la foulée de son compatriote David Guetta, le DJ français Martin Solveig nous offre à son tour un album rempli de succès faits sur mesure pour les radios plus que pour les clubs de house. « Hello » (avec Dragonette qui participe aussi à 3 autres pièces) démarre d’ailleurs l’album en trombe comme s’il s’agissait d’une nouvelle compilation de succès de pop dansante. « Ready 2 Go » (avec Kele de Bloc Party), « The Night Out » et « Big in Japan » (avec Dragonette) viennent ensuite confirmer cette impression, alors que plusieurs autres pièces possèdent tout le potentiel nécessaire pour jouer en boucle dans les radios commerciales. Il n’y a que l’instrumentale « Racer 21 » qui se différencie quelque peu de l’ensemble avec une tendance plus électronique, plus underground. L’album ne contient que 10 titres originaux et il est complété par 3 remix pour « The Night Out », « Hello » et « Ready 2 Go ». Même s’il semble quelque peu incomplet, le disque devrait plaire aux amateurs de pop dansante aux mélodies inoubliables. (octobre 2012)

Vidéoclips : « Hello » - « Ready 2 Go » - « The Night Out » - « Boys & Girls »

Big Beat / Warner

Trey Songz – Chapter V

Trey SongzChapter V

Fils spirituel de R. Kelly, le chanteur R&B Trey Songz nous arrive déjà avec un 5e album depuis 2005. Encore une fois, il présente des textures et des atmosphères très chaudes enrobées dans de superbes arrangements. C’est plutôt au niveau des thèmes abordés qu’il manque de constance. Alors que les chansons d’amour forment l’essentiel de son œuvre, des textes à connotation purement sexuelle et souvent sexiste, plus orientés vers les clubs, viennent créer une dichotomie évidente tout au long du disque. C’est dommage que de tels textes souvent insignifiants nous frappent de plein fouet et nous sortent ainsi de l’ambiance généralement agréable créée. Si vous réussissez à ne pas vous laisser déconcentrer par ces moments moins glorieux, vous risquez fort d’être conquis (ou surtout conquises) par sa voix et ses rythmes langoureux. Ses fans y trouveront assurément leur compte. (octobre 2012)

Vidéoclips : « Heart Attack » - « 2 Reasons » - « Simply Amazing » - « Hail Mary »

Atlantic / Warner

Soundgarden – King Animal

SoundgardenKing Animal

C’est le grand retour de Soundgarden, 16 ans après leur dernier album studio, et comme Chris Cornell le chante si bien dans le premier titre et premier extrait « Been Away Too Long », ils ont été absents beaucoup trop longtemps. Le groupe faisait partie des 4 géants avec Nirvana, Pearl Jam et Alice in Chains à avoir mis le grunge de Seattle à l’avant-plan au début des années 1990, et on est en droit de se demander si le style est encore pertinent aujourd’hui. Une simple écoute de King Animal vous en convaincra. Le groupe n’a rien perdu de sa fougue, comme si rien ne s’était passé depuis toutes ces années et qu’il reprenait là où il avait laissé. Cornell semble avoir enfin mis de côté ses essais pop plus ou moins réussis des années 2000 pour hurler de nouveau au-dessus du mur de guitares de ce groupe grandement inspiré du métal des années 1970. Les compositions sont inspirées et elles gagnent en qualité après quelques écoutes, le temps de bien apprivoiser les rythmiques particulières et les moments plus psychédéliques. Sans égaler les meilleurs albums de leur carrière, King Animal est un très bon album pour Soundgarden qui peut se vanter d’avoir réussi son retour. (novembre 2012)

Vidéoclip : « Been Away Too Long »

Universal

½

Ringo Starr - Ringo 2012

Ringo Starr - Ringo 2012

L’ex-Beatle Ringo Starr se met de la pression en intitulant son nouvel album Ringo 2012. Espérons qu’il n’avait pas en tête de produire une suite à son très bon disque de 1973, Ringo. Parmi les 9 titres totalisant moins de 30 minutes, on peut entendre 2 reprises de pièces favorites de sa jeunesse, « Rock Island Line » de Lonnie Donegan et « Think It Over » de Buddy Holly. Il reprend aussi 2 de ses propres pièces enregistrées dans les années 1970, « Step Lightly » et « Wings », cette dernière ayant été choisie premier extrait de l’album. Il ne reste donc que 5 compositions originales sur cet album qui manque définitivement de contenu. L’interprétation est solide tout au long du disque et les pièces pop rock accrocheuses demeurent divertissantes, mais on n’a pas besoin de fouiller longtemps sous la surface pour réaliser que ce nouvel album de Ringo manque dangereusement de substance. À quand un réel effort pour présenter du matériel de qualité? (avril 2012)

Hip-O / Universal

½

St Germain – Tourist

St GermainTourist (2000) (réédition de 2012)

En 2000, le Français Ludovic Navarre, l’homme derrière St Germain, nous arrivait avec un deuxième album présentant un hybride entre musiques jazz et house. Personne à ce moment ne pouvait s’imaginer le succès qui l’attendait à travers le monde, et encore moins l’étiquette Blue Note, mythique maison de disques spécialisée dans le jazz qui a pris le risque de signer St Germain avant d’avoir entendu quoi que ce soit de l’album. Écoulé à plus de 3 millions d’exemplaires, Tourist est devenu l’un des disques les plus populaires de l’année, un fait unique pour un album qui n’avait aucune ambition commerciale au départ. Devenu le porte-étendard de la musique branchée au début du nouveau millénaire, le disque s’écoute toujours aussi bien 12 ans plus tard. C’est peut-être ce qui a motivé Blue Note à le rééditer, question de rejoindre une nouvelle génération de fans de musique électronique créative. Malheureusement, on n’y retrouve aucun contenu additionnel par rapport à la version originale. Tourist inclut les succès « Rose Rouge » et « So Flute », ainsi que les excellentes « Montego Bay Spleen » et « Pont des Arts ». Encore considéré comme l’un des meilleurs albums de la cuvée 2000, il s’agit d’un grand disque à redécouvrir pour ceux qui aiment le jazz moderne et dansant. (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 25, 4 août 2012)

Blue Note / EMI / SIX

Joss Stone – The Soul Sessions, Vol. 2

Joss StoneThe Soul Sessions, Vol. 2

Sur son 1er album, The Soul Sessions, la chanteuse anglaise Joss Stone avait attiré l’attention en interprétant des classiques du soul. Neuf ans plus tard, elle remet ça avec le volume 2 en se concentrant surtout des pièces du début des années 1970 de The Dells, The Chi-Lites, Sylvia, etc. La seule exception contemporaine est une reprise de « The High Road » du duo Broken Bells. Elle nous fait donc découvrir toute une partie de la musique soul qui peut sembler bien lointaine ou simplement inconnue pour de nombreuses personnes. Sans égaler ce qu’elle a réussi sur son premier effort, Joss Stone démontre encore tout son talent d’interprète. (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 28, 25 août 2012)

S-Curve / Universal

Sugar – Copper Blue/Beaster

Sugar – Copper Blue/Beaster (1992-1993) (réédition de 2012) (3 CD)

Copper Blue était le premier album du nouveau groupe de Bob Mould qui n’allait durer que 3 ans. Vingt ans après sa parution, on nous offre cette nouvelle version remasterisée de l’excellent album qui contient 4 pièces en boni, dont une version dépouillée de « If I Can’t Change Your Mind ». Elle contient aussi une version remasterisée du mini-album Beaster, paru l’année suivante. Finalement, elle inclut un concert enregistré au Cabaret Metro de Chicago le 22 juillet 1992. À noter que File Under: Easy Listening, leur dernier album paru en 1994, a également été réédité en version remasterisée. (décembre 2012)

Merge

Swans – The Seer

SwansThe Seer

Swans est un groupe de rock expérimental formé il y a 30 ans à New York. Après s’être séparés en 1997, les membres sont revenus ensemble en 2010 et ils présentent maintenant leur 2e album depuis leur retour. Michael Gira et sa bande proposent une musique dense et difficile d’approche avec plusieurs longues pièces. Le résultat est qu’il faut 2 CD pour contenir les 11 titres de The Seer qui s’étendent sur 2 heures. L’album offre un son post-rock à son meilleur avec des atmosphères électroniques et des passages acoustiques, le tout accompagné par une tonne de percussions. On retrouve de nombreuses répétitions à l’intérieur de certaines pièces, ce qui contribue à rendre la musique de Swans hypnotique. C’est souvent ce qui réussit à conserver notre attention, malgré la complexité des compositions qui peut être agaçante pour certains auditeurs. The Seer vous demandera un certain effort, mais vous en serez grandement récompensé puisqu’il s’agit probablement de leur album le plus grandiose en carrière. (décembre 2012)

Young God

½

Swedish House Mafia - Until Now

Swedish House MafiaUntil Now

Swedish House Mafia est un supergroupe de house composé des DJ Axwell, Steve Angello et Sebastian Ingrosso. Ils nous présentent leur deuxième compilation de succès incontournables des clubs à travers le monde après Until One en 2010. On peut y entendre entre autres « Greyhound », « Antidote » (avec Knife Party), « Miami 2 Ibiza » (avec Tinie Tempah), « Save the World », le remix de Coldplay « Every Teardrop Is a Waterfall », ainsi que leur plus récent succès « Don’t You Worry Child » (avec John Martin). Cet album amènera le trio sur la route pour une tournée d’adieu intitulée One Last Tour. (janvier 2013)

Vidéoclips : « Miami 2 Ibiza » - « Save the World » - « Antidote »

Astralwerks / EMI

½

Tal – Le droit de rêver

TalLe droit de rêver

Née en Israël, la jeune chanteuse de presque 23 ans Tal est considérée comme la version française de Rihanna. Elle offre une pop urbaine dansante de première qualité aux influences soul, R&B et dancehall. Elle nous présente en plus des textes emplis de paix et d’espoir, ce qui est particulièrement rafraîchissant. En plus du succès « On avance », l’album nous permet d’entendre une collaboration avec Sean Paul sur « Waya Waya ». En supplément, une deuxième version de « Le sens de la vie » présente une participation du rappeur franco-algérien L’Algérino. C’est un premier album solide que nous propose Tal avec Le droit de rêver, de la pop française à son meilleur. (juillet 2012)

Vidéoclips : « On avance » - « Waya Waya » - « Le sens de la vie » - « Je prends le large »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 23, 21 juillet 2012)

Warner

½

Tame Impala - Lonerism

Tame Impala - Lonerism

Tame Impala est un jeune quatuor indie rock australien qui présente une musique très créative à tendance psychédélique. Avec Lonerism, le groupe dirigé par le génie de Kevin Parker nous offre son 2e album après le solide Innerspeaker paru en 2010. Malgré le côté quelque peu exploratoire que l’on retrouve sur plusieurs titres, l’ensemble inclut de bonnes mélodies accrocheuses. En ce sens, le mélange psychédélique et pop de Tame Impala peut nous rappeler la 2e moitié de la carrière des Beatles. Les arrangements sont superbes et c’est un album admirable jusqu’à la fin qui mérite une place de choix parmi les meilleurs de l’année. À découvrir! (décembre 2012)

Vidéoclip : « Elephant »

Modular / Universal

Serj Tankian – Harakiri

Serj TankianHarakiri

Deux ans après Imperfect Harmonies, le chanteur et fondateur de System of a Down est déjà de retour avec Harakiri, son 3e album solo. Après ses ambitions symphoniques des dernières années qui ont culminé avec un album symphonique en concert, il revient à un son rock plus traditionnel. Il nous arrive avec des textes sociopolitiques dans le plus pur style de System of a Down. Par contre, musicalement, il se perd quelque peu entre les références de ses précédents albums et quelques soubresauts de System of a Down. Plusieurs musiques sont uniformes et tombent quelque peu à plat avec un son rock beaucoup trop conventionnel. À part le premier extrait qui est très efficace, « Figure It Out », les meilleurs moments semblent arriver à la fin avec « Uneducated Democracy » et « Weave On », mais c’est trop peu trop tard. Le mal est fait, en espérant que vous ne vous soyez pas déjà fait hara-kiri. Ce nouvel album de Serj Tankian est assurément son moins réussi à ce jour et il nous fait espérer encore plus que System of a Down retournent en studio bientôt. (juillet 2012)

Vidéoclips : « Figure It Out » - « Harakiri » - « Occupied Tears »

Reprise / Warner

½

The Temper Trap - The Temper Trap

The Temper Trap - The Temper Trap

The Temper Trap est un groupe australien de rock alternatif à tendance pop qui nous arrive avec son 2e album. Et il semble qu’il soit maintenant prêt à s’attaquer au monde entier avec son rock aux harmonies vocales uniques. On peut les comparer à un mélange entre U2 (dans les effets de guitare) et Franz Ferdinand (dans les rythmes plus dansants). Même si le groupe est plutôt orienté vers les guitares, l’utilisation des synthétiseurs est judicieuse et arrive toujours juste à point, avec les bons arrangements. Certaines envolées pop pourraient tout simplement faire rougir Coldplay. Quant à la voix angélique de Dougy Mandagi, elle rend le groupe tout à fait inclassable. The Temper Trap est définitivement un groupe contemporain qui ne manque pas d’originalité et qui risque fort de séduire un large auditoire. (juin 2012)

Vidéoclips : « Need Your Love » - « Trembling Hands »

Columbia / Glass Note / Universal

½

Three Days Grace – Transit of Venus

Three Days GraceTransit of Venus

Le groupe métal alternatif de l’Ontario nous revient avec un 4e album, trois ans après Life Starts Now. Le groupe enrichit ici son style en ajoutant des cordes et des arrangements de qualité. Évidemment, par la même occasion, ils ne durcissent pas leur son qui demeure un rock commercial à la Nickelback, un son qui n’a plus grand-chose de métal. Par contre, les subtilités que le groupe réussit à intégrer dans sa musique avec diverses atmosphères rendent l’ensemble passablement intéressant. Les fans du groupe et les amateurs de hard rock en général y trouveront suffisamment d’éléments de qualité pour faire de Transit of Venus un album qui leur plaira. (octobre 2012)

RCA / Sony

Yann Tiersen – Skyline

Yann TiersenSkyline

Yann Tiersen nous revient avec un 7e album studio, le 2e pour l’étiquette Anti. Le compositeur Français poursuit son exploration musicale, 2 ans après Dust Lane qui l’amenait sur un territoire difficile d’approche. La principale différence sur Skyline est qu’il réussit à proposer une musique un peu plus légère et joyeuse. Sa musique demeure cinématographique, même si elle se retrouve à cent mille lieux du Fabuleux destin d’Amélie Poulin. Les expérimentations de Tiersen l’amènent à utiliser de vieux synthétiseurs et différentes façons de travailler la voix. Certains moments très précis peuvent nous rappeler vaguement d’autres artistes, mais l’ensemble est tellement différent et original que toute comparaison devient rapidement boiteuse. Même si Tiersen explore encore beaucoup sur Skyline, il nous présente un album beaucoup plus agréable à écouter que Dust Lane. (juillet 2012)

Vidéoclip : « Monuments »

Anti- / Epitaph

½

TocadéoAu nom des hommes

Deux ans après un premier album, le quatuor vocal québécois est de retour avec Au nom des hommes. La réalisation et les arrangements de Romano Musumarra (Céline Dion, Roch Voisine, Pavarotti) permettent de mettre en valeur la richesse des harmonies vocales du groupe grâce de belles orchestrations. Le quatuor présente plusieurs chansons originales grâce à des collaborateurs de renom comme Tino Izzo, Luc Plamondon et Mario Pelchat (qui signe la chanson-titre). Par contre, Tocadéo poursuit sa tradition de reprendre des chansons à sa façon. C’est le cas pour « Un peu plus haut (un peu plus loin) » de Jean-Pierre Ferland, « Je n’t’aime plus » de Mario Pelchat et « Un homme ça pleure aussi » de Dan Bigras. À part ces chansons célèbres du répertoire québécois, c’est le succès « Dis-moi comment » qui transporte littéralement l’album. Mesdames, séduction assurée! (décembre 2012)

Bleu 44

Total Chaos - Battered and Smashed

Total Chaos - Battered and Smashed

Le groupe punk californien Total Chaos existe depuis la fin des années 1980 et il continue de nous proposer une musique contestataire, fidèle aux origines du punk rock. Même s’ils ont eu bien de la difficulté à trouver un contrat de disques intéressant depuis leur départ de chez Epitaph au milieu des années 1990, ils ont présenté de nouveaux disques à une cadence régulière. Il reste que leur album Patriotic Shock (1995) demeure l’album le plus solide de leur carrière. Par contre, avec Battered and Smashed, le groupe nous propose un enregistrement grandement efficace dans un monde punk qui en a vu passer bien d’autres. Les 12 titres présentés sont énergiques et présentent suffisamment de variations pour conserver notre intérêt jusqu’à la fin. Évidemment, Total Chaos ne renverse aucune barrière, mais l’album réussit sa mission première, dénoncer et contester sur une musique énergique et attirante pour un jeune public rebelle. (avril 2012)

Stomp / ULG / Warner

Sarah Toussaint-Léveillé – La mal lunée

Sarah Toussaint-LéveilléLa mal lunée

Bien plus que la fille de l’humoriste François Léveillée, Sarah cumule les honneurs depuis qu’elle a remporté la finale nationale de Cégeps en Spectacle en 2008 à titre d’auteure-compositrice-interprète. La multi-instrumentiste triomphe partout où elle passe et elle présente enfin son premier album. Elle avoue avoir écrit ces chansons entre les âges de 15 et 20 ans, et elle propose une musique folk parfois influencée du blues, du jazz et du reggae. La mal lunée présente 10 chansons et autant d’univers. Sarah Toussaint-Léveillé est définitivement une artiste au talent immense que l’on se doit de découvrir. (novembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 38, 3 novembre 2012)

Orage

½

The Tragically Hip – Now For Plan A

The Tragically HipNow For Plan A

Avec Now For Plan A, le populaire groupe ontarien nous présente son 13e album en carrière, 3 ans après We Are the Same. Après être devenus de véritables héros acclamés à la fois de la critique et du public au début des années 1990, il n’a pas été facile pour eux de se réinventer constamment. Réalisé par Gavin Brown, ce nouvel album les replonge littéralement dans le son rock énergique qui les a fait connaître à leurs débuts. En fait, la grande majorité de l’album est up-tempo avec des morceaux rock accrocheurs. En de rares occasions, le groupe ralentit le rythme et débranche ses guitares, comme dans la chanson-titre par exemple. « We Want To Be It » est quant à elle une touchante chanson d’amour perdu. On ne retrouve évidemment pas de succès instantanés comme sur leurs premiers enregistrements, mais les Tragically Hip prouvent qu’ils sont encore bien vivants et capables de jouer avec énergie. (octobre 2012)

Rounder / Universal

½

Tremblay – Ça va, ça va

Tremblay – Ça va, ça va

Après avoir fait partie du groupe Éléphantine, l’acteur, chanteur et multi-instrumentiste Maxime Desbiens-Tremblay se lance dans une carrière solo sous le simple nom de Tremblay. Avec son partenaire d’écriture Kevin Murphy, Tremblay a créé plus d’une vingtaine de chansons sur une période de 2 ans. Le réalisateur Hugo Perreault (Richard Séguin, Alexandre Belliard, Okoumé) est ensuite venu concrétiser le tout sur un album de 11 pièces, avec Éloi Painchaud au mixage. L’album a tendance folk est magnifiquement réalisé, ce qui met parfaitement en valeur la voix de Tremblay et ses superbes mélodies pop. On peut également entendre quelques moments plus rock ou blues (« Comme en Californie »), mais ce sont définitivement les guitares acoustiques qui dominent pour la majeure partie du disque. C’est un très bon album que nous propose Tremblay, un album qui démontre plus que jamais l’ampleur de son talent. (novembre 2012)

Sphère

½

Les Trois Accords – J’aime ta grand-mère

Les Trois AccordsJ’aime ta grand-mère

Sur leur 4e album, les Trois Accords poursuivent l’exploration de différents styles amorcée sur Dans mon corps. On y retrouve des influences certaines de Malajube et Arcade Fire, mais aussi un son un peu plus vieillot inspiré des années 1960 et 1970 avec quelques moments qui rappellent dangereusement un certain quatuor appelé The Beatles. Là où le groupe se différencie grandement de la masse, c’est dans ses textes absurdes. Il réussit habilement à nous les faire chanter en chœur grâce à des mélodies totalement accrocheuses. En plus, le fait que Simon Proulx n’a pas une voix trop riche (c’est le moins que l’on puisse dire!) aide une majorité de gens à pouvoir chanter ses chansons sans trop de difficulté. Si le premier extrait, « Bamboula », est un peu moins accessible, la chanson-titre et « Personne préférée » sont de véritables vers d’oreilles. Aussi à noter, la présence de la légende du country Renée Martel qui vient prêter sa voix à « Sur le bord du lac ». J’aime ta grand-mère est un album court de 10 pièces et de moins de 36 minutes, mais il est encore une fois de qualité et contient de futurs succès inoubliables. (novembre 2012)

Vidéo promotionnelle : « Bamboula »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 41, 24 novembre 2012)

La Tribu

½

Trust - TRST

Trust - TRST

Trust est un duo de Toronto qui fusionne à la perfection le rock alternatif et l’électronique dansante. Dès la pièce d’ouverture de leur premier album, on a l’impression d’entendre un mélange entre The Cure, Depeche Mode et les Pet Shop Boys. Autant, ils peuvent avoir un côté sombre pas si loin de la musique gothique, autant ils présentent de nombreux rythmes techno sexy et très entraînants. Leur excellent simple de l’an passé, « Bulbform », refait son apparition à la 3e piste, faisant en sorte de nous accrocher et nous transporter jusqu’à la fin. Tout en demeurant alternatif, l’album nous propose plusieurs moments grandement accessibles qui vous feront assurément suivre le rythme. Voici un très bon album à écouter dans le noir… (mai 2012)

Vidéoclip : « Bulbform »

Arts & Crafts

½

Twiggy - Romantically Yours

Twiggy - Romantically Yours

Dans les années 1960, la Britannique Twiggy a été l’un des premiers mannequins à obtenir la célébrité mondiale. Elle est ensuite devenue actrice et chanteuse. Avec Romantically Yours, son premier album en 12 ans, elle nous présente une douzaine de classiques revisités. Tout en douceur, l’album débute de belle façon avec « Waterloo Sunset » et « Blue Moon ». Par la suite, on peut entendre le grand classique de Richard Marx « Right Here Waiting » en duo avec celui-ci. Puis, Bryan Adams vient jouer la guitare sur la reprise de son succès « Heaven ». Après d’autres incontournables, dont une paire de pièces de Gershwin, Twiggy reprend « Only Love Can Break Your Heart » de Neil Young en duo avec sa fille Carly Lawson. La principale ligne directrice de ce disque est qu’il s’agit toutes de chansons d’amour (il y en a 12 au total) et qu’elles bénéficient d’arrangements doux et légers pour une atmosphère de romantisme idéale. Amateurs de musique adulte douce et romantique, Twiggy risque fort de vous plaire avec ce nouvel album. (mai 2012)

Vidéoclips : « Waterloo Sunset » - « My Funny Valentine »

EMI / SIX

Ultravox - Brilliant

Ultravox - Brilliant

Ultravox est un légendaire groupe new wave britannique actif entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1980. Ils ont su s’imposer avec une musique électro-pop puissante, même s’ils n’ont eu que bien peu de grands succès. Suite à une tournée à guichets fermés en 2009, le quatuor a décidé de retourner en studio pour enregistrer son premier album en 28 ans. Voici donc Brilliant, un album électro-pop contemporain, mais qui se colle drôlement au matériel passé du groupe. Toujours aussi puissant dans ses arrangements, le groupe nous propose plusieurs compositions de bonne qualité, souvent rythmées, mais aussi un peu plus atmosphériques en certaines occasions. L’ensemble demeure par contre assez froid dans sa livraison et les mélodies ne réussissent pas à nous accrocher autant qu’on l’aurait aimé. La voix de Midge Ure domine l’ensemble, ce qui pourra en agacer plusieurs. Il en fallait du courage pour intituler son premier album en autant d’années Brilliant, et les attentes ainsi créées se changent malheureusement vite en déception. Il s’agit avant tout d’un album pour les nostalgiques du groupe et du genre, un disque qui ne risque pas de leur amener un nouveau public. (juin 2012)

EMI / SIX

½

The Used - Vulnerable

The Used - Vulnerable

Pour son 5e album studio, le groupe emo The Used est plus solide que jamais alors qu’il offre une performance sans bavures. Le groupe réussit à mélanger de belle façon l’insouciance de ses débuts avec sa tournure métallique des dernières années. Les mélodies sont plus efficaces que jamais avec des refrains toujours en puissance. La structure des chansons toujours semblable est d’ailleurs le principal point négatif de l’album. Mais, au moins le groupe réussit à nous accrocher avec ses meilleures compositions pop à ce jour et il les joue en plus de main de maître. Avec Vulnerable, le groupe de l’Utah présente son album le plus accompli en carrière, en plus de contenir le plus de matériel à haut potentiel commercial. (juin 2012)

Vidéoclip : « I Come Alive »

Hopeless

½

Usher – Looking 4 Myself

UsherLooking 4 Myself

Depuis quelques années déjà, Usher oriente son R&B vers la pop énergique ou même la pop européenne, entre autres grâce à la collaboration de David Guetta. C’est encore le cas sur Looking 4 Myself alors qu’il s’entoure de nombreux collaborateurs de grand talent. Usher nous attire dès la pièce d’ouverture, « Can’t Stop Won’t Stop », avec will.i.am et Keith Harris. Les autres moments les plus intéressants sont sa collaboration avec Diplo sur « Climax », « Lemme See » (avec Rick Ross), « Twisted » (avec Pharrell Williams) et la chanson-titre (avec Luke Steele). La production de grande qualité contribue à enrichir autant les rythmes dansants que les pièces plus lentes. Il s’agit probablement de son meilleur album depuis Confessions en 2004. (août 2012)

Vidéoclips : « Climax » - « Lemme See »

½

David Usher – Songs From the Last Day on Earth

David UsherSongs From the Last Day on Earth

Sur ce 7e album studio, le populaire chanteur poursuit son chemin dans son univers pop rock majoritairement acoustique. Usher aime mettre l’accent sur sa voix et ses textes. Par contre, l’émotion ne passe pas toujours efficacement et on en finit par ne pas retenir grand-chose des 12 pièces de l’album. En fait, les seuls moments qui ressortent du lot sont l’inoubliable « Lonely People » et les deux dernières chansons du disque, des pièces en français : « Partir ailleurs » et « Répondez-moi ». Cette dernière lui a été offerte par Marie-Mai et Fred St-Gelais, qui avaient collaboré avec Usher pour le succès « Je repars » en 2010 que l’on pouvait entendre sur son album The Mile End Sessions présentant des versions dépouillées de ses plus grands succès. (décembre 2012)

Maple

Vangelis – Chariots of Fire: Music From the Stage Show

VangelisChariots of Fire: Music From the Stage Show

Le compositeur grec Vangelis est connu pour ses musiques de film à tendance nouvel âge (néo-classique et électronique), mais plus particulièrement pour la pièce-titre du film Chariots of Fire qu’il a réussi à amener au top 10 aux États-Unis en 1982. Il l’a d’ailleurs retravaillée et réenregistrée pour les récents Jeux Olympiques de Londres. La pièce théâtrale inspirée du film qui a débuté à Londres en mai dernier est en plus partiellement inspirée des Jeux de Londres. Sur cette bande originale du spectacle, on peut entendre la musique de la trame sonore de 1982, en plus de nouveaux enregistrements de Vangelis spécifiquement pour les besoins de cette pièce théâtrale. Les nostalgiques du film et de l’album parus il y a 30 ans pourront à nouveau plonger dans l’univers de Chariots of Fire en cette année olympique, même si l’original demeure encore le meilleur enregistrement. (septembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 30, 8 septembre 2012)

Decca / Universal

Van Halen - A Different Kind of Truth

Van Halen - A Different Kind of Truth

Suite à une tournée avec Sammy Hagar en 2004, la guerre a éclaté au sein de Van Halen et Michael Anthony, le bassiste du groupe depuis toujours, a quitté avec Hagar. Donc, même en réussissant à ramener David Lee Roth au micro, il était désormais impossible de ravoir l’alignement original. Eddie a alors décidé d’amener à la basse son fils, Wolfgang Van Halen, pour une tournée et l’enregistrement de A Different Kind of Truth. Il s’agit du premier album en 14 ans pour Van Halen et le premier en 28 ans avec son chanteur original. Plusieurs des 13 compositions de l’album sont issues de vieux démos datant des débuts du groupe qui ont été retravaillés. On peut donc entendre un son passablement près du Van Halen de la fin des années 1970 et du début des années 1980, soit avant que le groupe ajoute des synthétiseurs. C’est un peu avec surprise que l’on peut entendre une interprétation solide de la part de David Lee Roth, lui qui a pourtant une carrière qui vivote depuis les années 1980 et qui semblait s’être totalement perdu dans ses problèmes personnels depuis ce temps. À la guitare, Eddie demeure un virtuose hors pair, même si on aimerait parfois qu’il laisse plus d’espace à ses incroyables solos. Aucun titre ne ressort véritablement de l’album, et le choix de « Tattoo » comme premier extrait est une erreur, puisqu’il s’agit probablement de la pire pièce du disque. L’ensemble demeure tout de même énergique et efficace dans le genre de hard rock qui a fait la réputation du groupe au début de sa carrière. Considérant les disques médiocres que Van Halen nous a présentés dans les années 1990, on peut certainement affirmer qu’il s’agit ici de leur meilleur album en 25 ans. (avril 2012)

Vidéoclip : « Tattoo »

Interscope / Warner

½

Amélie Veille – Mon cœur pour te garder

Amélie VeilleMon cœur pour te garder

Ce troisième album de la chanteuse folk originaire de la Beauce a été réalisé par Éric Goulet (Vincent Vallières, Les Chiens, Possession Simple). L’auteure-compositeure propose 10 chansons originales aux textes bien ficelés, toujours aussi magnifiquement interprétées avec sa voix douce et sa guitare acoustique. Comme premier extrait, elle nous offre une reprise de la Française Noëlle Cordier pour la chanson-titre, une chanson qui connaît déjà un immense succès. Le reste du disque contient une musique folk à tendance pop qui s’écoute magnifiquement bien jusqu’à la fin. Parions qu’Amélie n’aura aucune difficulté à aller séduire les Français à nouveau avec Mon cœur pour te garder sous le bras. (juillet 2012)

Vidéoclip : « Mon cœur pour te garder »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 21, 7 juillet 2012)

Artic

½

Le Vent du Nord – Tromper le temps

Le Vent du NordTromper le temps

Le groupe traditionnel québécois fête 10 ans de carrière et profite de l’occasion pour nous présenter un 7e album. Le Vent du Nord a réussi à s’établir rapidement comme l’un des meilleurs groupes du genre, reconnu à l’échelle mondiale pour sa forte présence scénique. Autoproduit et réalisé par le groupe, Tromper le temps présente des ambiances riches et des harmonies vocales incomparables. Le groupe propose une majorité de compositions originales accompagnées de quelques adaptations de chansons traditionnelles. Avec Tromper le temps, les 4 gars du Vent du Nord s’imposent comme les dignes successeurs de La Bottine Souriante. Un très bon disque! (septembre 2012)

Borealis / SIX

½

Annie Villeneuve – Telle qu’elle

Annie VilleneuveTelle qu’elle

Pour son 3e album, Annie Villeneuve écrit la plupart des textes avec des collaborateurs de renom pour la musique (Marc Dupré, Fred St-Gelais). Il en résulte un disque bien personnel sur lequel elle traite d’amour à distance dans le succès « Le sais-tu? », ainsi que de son grand-père dans la touchante « Chanson pour mon grand-père ». Dans « Rien n’a changé », elle chante en chœur avec ses deux sœurs l’amour qu’elles se portent. L’album contient aussi un texte de Nelson Minville (« La vérité ») et un de Sandrine Roy (« Je t’emporte avec moi »), ainsi qu’une chanson de Lynda Lemay (« Aime-moi pour un jour ») et une autre d’Alexandre Poulin (« Les années passent »). Plus que jamais, la voix d’Annie est mise en évidence avec parfois une puissance insoupçonnée, grâce en partie à la réalisation de Guy Tourville. Avec Telle qu’elle, Annie Villeneuve démontre toute l’ampleur de son talent dans ce qui constitue probablement son meilleur album à ce jour. (octobre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 35, 13 octobre 2012)

Entourage

½

Roch Voisine – Confidences

Roch VoisineConfidences

Après la trilogie Americana sur lequel il reprenait des classiques américains, Roch Voisine est de retour avec un album de compositions originales en français, le premier en 8 ans. Il y signe la plupart des textes et la musique, et la réalisation a été confiée à Chad Carlson qui avait aussi travaillé sur Americana. Roch nous offre un son essentiellement folk rock à tendance pop. Il n’y a qu’avec la pièce « Le chemin », d’une durée de 14 minutes, où il prend une toute nouvelle direction explorant plusieurs styles, dont un rock plutôt lourd. Sinon, il demeure le chanteur charmeur qu’on a bien connu, avec cette fois-ci des textes un peu plus personnels. (septembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 33, 29 septembre 2012)

RV International

Martha Wainwright – Come Home To Mama

Martha WainwrightCome Home To Mama

Pour son 3e album, la Montréalaise maintenant établie à New York a confié les rênes à la réalisatrice Yuka Honda (de Cibo Matto), en plus d’embaucher le guitariste Nels Cline (de Wilco) et Sean Lennon à la basse. Ils apportent une puissance nouvelle en accompagnement à la chanteuse, du moins dans la première moitié du disque. On retrouve plusieurs élans un peu plus rock et moins folk, à part dans sa magnifique interprétation de « Proserpina », une chanson écrite par sa défunte mère Kate McGarrigle et qui se veut en quelque sorte un hommage. Dans l’ensemble Martha continue de nous livrer des textes bien personnels, parfois rageurs. Mais, ce qui est certain, c’est qu’elle continue d’aller de l’avant et de raffiner son style, à notre plus grand plaisir. (novembre 2012)

Vidéoclip : « Proserpina »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 39, 10 novembre 2012)

Maple

½

Rufus Wainwright - Out of the Game

Rufus Wainwright - Out of the Game

Pour son nouvel album, Rufus Wainwright laisse quelque peu de côté sa pop théâtrale pour plutôt se rendre explorer la pop orchestrale et le soft rock des années 1970 dans le style de Todd Rundgren. Par contre, même si on utilise des instruments rétro, le réalisateur Mark Ronson réussit habilement à ramener le son au goût du jour. Moins cérébral et plus accessible que ses derniers enregistrements, Out of the Game permet à nouveau à Wainwright de s’ouvrir des portes, comme à ses débuts. Les mélodies sont extrêmement accrocheuses et plusieurs des pièces risquent fort de vous rester en tête longtemps. Il demeure tout de même personnel dans ses textes en plusieurs occasions, faisant référence à sa mère, la regrettée Kate McGarrigle, à son amoureux et à sa fille née en 2011 de Lorca Cohen, la fille de Leonard Cohen. Out of the Game présente donc un excellent mélange de la pop qui a fait le succès de ses premiers enregistrements et d’un intimisme toujours apprécié chez Wainwright. Cet heureux mélange rend l’album parmi les plus intéressants et agréables à écouter de sa carrière. (juin 2012)

Vidéoclip : Introduction

Decca / Universal

Bob Walsh – There’s a Story Here

Bob WalshThere’s a Story Here

Il aura fallu presque 30 ans de carrière à Bob Walsh pour qu’il se décide enfin à produire un disque et voilà qu’il nous présente son 10e album. Né à Québec il y a 65 ans, celui que l’on surnomme « le bluesman de la rue St-Jean » n’a rien perdu de sa fougue et de son style unique d’interprétation. Il le prouve rapidement grâce aux excellentes « When You Comin’ Over », « Move » et la chanson-titre. On peut aussi entendre la magnifique « Angel from Montgomery » écrite en 1971 par John Prine. Le disque présente un très bon mélange de chansons originales et d’interprétations, mais bien malins ceux qui réussiront à les différencier dès une première écoute rapide. Walsh s’entoure à nouveau de sa fidèle équipe avec Jean Fernand Girard à la direction musicale, aux claviers et aux arrangements, Guy Bélanger à l’harmonica, Christian Martin aux guitares, Jean Cyr à la basse et Bernard Deslauriers à la batterie. Le résultat est un excellent disque de blues, à la hauteur de la réputation du personnage. (octobre 2012)

Bros / SIX

½

Joe Walsh - Analog Man

Joe Walsh - Analog Man

Ancien membre du James Gang et des Eagles, Joe Walsh a aussi une carrière solo active depuis maintenant 40 ans. Plus discret depuis le milieu des années 1990, il nous propose son premier album en 17 ans. Il s’adjoint les services de Jeff Lynne (ELO) pour réaliser un disque qui se veut « analogique » de par son titre, dans une ère digitale. Mais, on découvre plutôt rapidement que les arrangements sont un peu trop ficelés, avec un son définitivement digital. Paradoxalement, le son est à la fois un peu vieillot, comme s’il sortait de la fin des années 1980. Walsh reprend en plus « Funk #49 » du James Gang en lui donnant un boost digital et un nouveau titre, « Funk 50 ». Cet environnement surproduit fait en sorte que le rock ‘n’ roll n’est plus tellement présent. Même ses influences country et blues sont enfouies sous une tonne d’arrangements beaucoup trop polis. Mis à part une réalisation agaçante, Walsh nous présente tout de même un bon album considérant sa longue absence. (juin 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 20, 30 juin 2012)

Fantasy / Universal

ZZ Ward – Til’ the Casket Drops

ZZ WardTil’ the Casket Drops

Zsuzsanna Eva Ward est une auteure-compositeure-interprète et multi-instrumentiste née en Pennsylvanie et qui a grandi en Oregon. Elle a découvert le blues par l’intermédiaire de son père et elle a ensuite été initiée au hip hop par son frère. Elle est déménagée très jeune à Los Angeles pour entreprendre sa propre carrière et elle nous présente maintenant son tout premier album. Elle nous offre un habile mélange de R&B, soul et pop rock, avec bien sûr quelques influences de blues et de hip hop à l’occasion. Elle possède une voix incomparable qui lui permet de naviguer agréablement entre ces différents styles tout en demeurant crédible et en réussissant à nous transporter dans son univers. Til’ the Casket Drops est un album grandement varié, mais cimenté par la personnalité assumée de la jeune chanteuse. On retrouve plusieurs pièces destinées au succès et l’ensemble comporte très peu de faiblesses. Pour ceux qui s’imaginent que musique pop est synonyme de mauvaise musique, quelques écoutes du premier album de ZZ Ward seront suffisantes pour les convertir. Un excellent premier disque par une chanteuse à surveiller de près! (novembre 2012)

Vidéoclip : « Put the Gun Down »

Hollywood / Universal

½

Jessie Ware – Devotion

Jessie WareDevotion

Native de Londres, Jessie Ware nous arrive avec un premier album présentant un mélange très contemporain de pop rock, R&B et soul. Devotion est un album sophistiqué avec une grande profondeur musicale. Les arrangements sont toujours superbes et mettent parfaitement en valeur la voix de la chanteuse et ses textes. « Wildest Moments » et « Running » donnent le ton à cet album de grande qualité qui semble avoir été produit par une artiste beaucoup plus expérimentée. « Night Light » et « Sweet Talk » sont également inoubliables. En fait, les moments faibles sont plutôt rares sur ce disque qui figurera assurément parmi les meilleurs de l’année. C’est seulement un peu inquiétant pour la suite, car elle aura toute une pression sur les épaules lors de la préparation d’un deuxième album. (découverte du mois de décembre 2012)

Vidéoclips : « Running » - « 110% » - « Wildest Moments » - « Night Light »

Island / Universal

Patrick Watson – Adventures in Your Own Backyard

Patrick WatsonAdventures in Your Own Backyard

Réglé comme un métronome, le Montréalais né en Californie Patrick Watson présente un album tous les 3 ans depuis 2003. Avec son groupe, il revient à sa pop de chambre habituelle à tendance atmosphérique. Dès la pièce d’ouverture, « Lighthouse », il se limite à un doux piano qui laisse croire qu’il avait vraiment hâte de se retrouver dans l’intimité d’un studio, loin des projecteurs. Il se déploie ensuite un peu plus sur « Blackwind », mais l’ensemble propose de nombreux moments intimistes. Ce style doux jumelé au son de sa voix haut perché nous rappelle en plusieurs occasions Antony and the Johnsons. On retrouve aussi toujours certaines influences de Radiohead, principalement dans les explorations électroniques, mais aussi dans la façon de chanter. L’album contient de nombreuses subtilités particulièrement intéressantes à découvrir tout au long des 48 minutes. Il faut donc l’écouter attentivement et y revenir à quelques reprises pour réussir à en tirer toute la substance. Voici donc un autre solide album par ce musicien au talent exceptionnel. (juillet 2012)

Vidéoclip : Introduction

Secret City / EMI

½

Andrée Watters – Country Rock Cover

Andrée WattersCountry Rock Cover

Après son album Country Rock sur lequel elle présentait la « country girl » en elle, Andrée Watters nous revient avec des reprises de country, de rock et même de pop. Ce premier disque en anglais compte 9 classiques de Shania Twain, CCR, AC/DC, Cat Stevens, Bonnie Tyler, Johnny Cash & June Carter, Dolly Parton, Cindy Lauper et Nelly Furtado. Elle offre donc un album passablement varié qui plaira à tous. Son principal problème est qu’avec seulement 9 morceaux totalisant tout juste 31 minutes, le disque semble incomplet et on aurait pris volontiers quelques titres additionnels. En plus, les versions d’Andrée ne se démarquent pas tellement des pièces originales et on aurait aimé qu’elle les signe un peu plus de sa personnalité plutôt que de simplement offrir une bonne performance de karaoké. Malgré ces quelques défauts, vous chanterez certainement en cœur en tapant du pied à l’écoute de ces chansons incontournables. (octobre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 34, 6 octobre 2012)

S7 / Universal

Paul Weller – Sonik Kicks

Paul WellerSonik Kicks

En tant que leader du groupe punk The Jam pendant la deuxième invasion britannique, Paul Weller a influencé toute une génération de nouveaux musiciens anglais. Depuis le début des années 1990, il travaille en solo et présente une musique rock alternative très contemporaine. Avec « Green », au tout début de Sonik Kicks, on découvre une direction plus électronique pour Paul Weller et c’est tellement agréable. On sait déjà à ce moment qu’on appréciera le reste de l’album. Malheureusement, il revient rapidement à un son rock un peu plus convenu, plus près de ce qui a fait sa marque de commerce. Malgré tout, il ne se répète pas sur ce 11e album solo et réussit à présenter des compositions à la fois solides et originales. On peut détecter certaines influences berlinoises à la Bowie, mais surtout, Weller réussit à moderniser toutes les influences du passé qu’il peut apporter sur l’album. Le disque qu’il co-réalise avec Simon Dine présente un superbe son des années 2010. Les arrangements sont riches, les orchestrations, parfaitement dosées et l’ensemble est suffisamment varié pour conserver notre intérêt jusqu’à la fin. C’est encore une fois un très bon CD que nous présente un Paul Weller en grande forme. (septembre 2012)

Island / Universal

½

Carol Welsman – Journey

Carol WelsmanJourney

Maintenant installée à Los Angeles, la chanteuse et pianiste jazz canadienne est reconnue pour son style de jazz léger. Sur son plus récent album, elle nous propose des interprétations rafraîchissantes de grands classiques tels « Route 66 » de Bobby Troup, « On the Road Again » de Willie Nelson, ainsi que « Two for the Road » de Henry Mancini. Elle laisse de côté la langue de Shakespeare quelques instants le temps de deux titres en français, « Volons vers la lune » de Bart Howard (version française de « Fly Me to the Moon ») et « Si j’étais un homme » de Diane Tell, ainsi qu’un morceau en portugais, « Samba Do Aviao » d’Antonio Carlos Jobim. L’ensemble de Journey est interprété dans un style sensuel et chaleureux qui lui va à merveille. (août 2012)

Justin Time / SIX

½

Jack White - Blunderbuss

Jack White - Blunderbuss

En duo avec son ex-épouse Meg White, Jack White (de son vrai nom John Anthony Gillis) a réussi à ramener le punk blues minimaliste à l’avant-scène au sein des White Stripes. Il est devenu l’un des guitaristes les plus admirés des années 2000 et a participé à plusieurs projets parallèles dont The Raconteurs et The Dead Weather. Il nous arrive finalement avec son premier album solo, Blunderbuss. Contrairement à ses enregistrements avec les White Stripes, White ne se cache pas derrière un mur de distorsion et la batterie agressive de Meg. Il se livre plus que jamais avec des chansons d’amours perdus accompagnées d’une musique blues généralement douce aux influences parfois country et folk. La guitare acoustique et le piano occupent les devants sur ce disque souvent intimiste. Le seul titre qui ressort véritablement du lot et qui aurait pu être un morceau central sur n’importe quel album des White Stripes est le succès « Sixteen Saltines ». Il n’y manque que la batterie percutante de Meg. En conclusion, Blunderbuss est un excellent album qui nous présente une nouvelle facette de l’immense talent de Jack White. (juin 2012)

Vidéoclips : « Love Interruption » - « Sixteen Saltines »

Wintersleep – Hello Hum

WintersleepHello Hum

Pour son 5e album, le quintette néo-écossais a demandé l’aide de Dave Fridmann (Flaming Lips, Mercury Rev) pour assurer la coréalisation avec Tony Doogan. Le résultat est impressionnant. Non seulement le groupe nous offre peut-être ses meilleures compositions en carrière, mais il présente en plus une richesse musicale inégalée jusque là. Les mélodies sont plus accrocheuses que sur New Inheritors et le son brut du groupe devient un peu plus accessible. Hello Hum est donc assurément l’album de Wintersleep le plus agréable à écouter, et probablement celui qui bénéficiera du plus de reconnaissance. Un très bon disque! (janvier 2013)

Vidéoclip : « In Came the Flood »

EMI

½

Karl Wolf – Finally Free

Karl WolfFinally Free

Originaire du Liban, Karl Wolf (Carl Abou Samah de son vrai nom) est déménagé à Montréal avec ses parents alors qu’il était adolescent. Il a d’abord écrit pour Gabrielle Destroismaisons avant d’être embauché par Sky. Il fait cavalier seul depuis 2006 et c’est sa reprise de « Africa » de Toto (avec le rappeur Culture) qui lui a permis de se faire connaître un peu partout à travers le monde. Sur ce 4e album, Wolf présente un excellent mélange de pop dansante, de R&B et de hip hop. Sa musique est toujours dynamique et un grand nombre des 14 pièces sont toutes indiquées pour les planchers de danse. Le succès « Ghetto Love » y est déjà bien présent depuis un certain temps, en plus de faire partie de nombreuses compilations de dance music. En boni, on peut entendre une 2e version de « DJ Gonna Save Us », un remix dubstep. Finally Free est un très bon album de musique pop rafraîchissante. (septembre 2012)

Vidéoclips : « Ghetto Love » - « Mash It Up » - « DJ Gonna Save Us (Dubstep Version) »

Universal

½

Bobby Womack – The Bravest Man in the Universe

Bobby WomackThe Bravest Man in the Universe

Bobby Womack est une véritable légende de la musique soul, demeurant actif depuis plus de 45 ans. Avec The Bravest Man in the Universe, il nous offre un superbe album, nous prouvant du même coup qu’il est encore très à l’affût des nouvelles tendances musicales. Il faut dire que Womack avait collaboré avec David Albarn sur le dernier album de Gorillaz et qu’Albarn lui rend ici la pareille. Autant on reconnaît le style de Womack, autant les rythmes et les sons sont modernes, dignes de 2012. Pour renforcer encore plus cette touche de modernité, Womack chante en duo avec Lana Del Rey sur la très efficace « Dayglo Reflection », ainsi qu’avec Fatoumata Diawara sur « Nothin’ Can Save Ya ». Il s’agit probablement de son meilleur album depuis ses meilleures années dans la première moitié des années 1970. (décembre 2012)

½

The XX – Coexist

The XXCoexist

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Il ne faut pas se fier aux apparences. Minimaliste ne veut pas dire fainéant. Précisément ici, c'est une marque de fabrique pour les jeunes Londoniens sortis indemnes et sans trop de casse - outre Baria Qureshi restée sur le carreau - de la hype qui enveloppait en 2010 la sortie de leur premier album. Sans parler de la tournée triomphale… Adeptes du DIY, les XX ont une nouvelle fois tout fait eux-mêmes jusqu’à la production du disque. Du coup, la ligne directrice est limpide et la cohérence artistique de Coexist ne laisse planer aucun doute. Dans le sillon de son prédécesseur, l’album est farci de mélodies épurées faites de beats et de broc, d'ambiances brumeuses, hypnotiques et aériennes où se chevauchent les deux voix lymphatiques et sensuelles de Romy Madley Croft et Oliver Sim comme un rituel protocolaire. Trop protocolaire même. Comme si rien ou presque n’avait bougé depuis leurs débuts. Car si l’album est clairement bien maîtrisé, que les mélodies sont aussi glaciales qu’intelligentes (« Angels », « Sunset »), les atours glaciaux à outrances et les rythmes trop flegmatiques ont de quoi interloquer. Et si on finissait par s’emmerder ? Peut-être oui en effet… (novembre 2012)

Yellowcard – Southern Air

YellowcardSouthern Air

Originaire de la Floride, c’est depuis qu’il s’est établi en Californie que le groupe pop punk / emo Yellowcard a pris son envol au début des années 2000. Le groupe a pris une direction un peu plus adulte depuis quelques années, et la tendance se poursuit sur Southern Air. La musique demeure énergique et accrocheuse, mais les thèmes ne sont plus en lien avec les préoccupations adolescentes de leurs débuts. L’album propose en plus une belle richesse musicale, entre autres avec le violon sur plusieurs pièces et des arrangements de grande qualité. Même si le disque offre plusieurs très bonnes compositions, c’est avec « Here I Am Alive » que Ryan Key et sa bande réussiront assurément à capter votre attention. Coécrite avec Patrick Stump de Fall Out Boy et avec aux chœurs Taylor Jardine (We Are the In Crowd), la pièce est un succès instantané. Southern Air constitue possiblement la production la plus solide de Yellowcard à ce jour. (octobre 2012)

Vidéoclip : « Here I Am Alive »

Hopeless

½

Dwight Yoakam – 3 Pears

Dwight Yoakam3 Pears

Pour son premier album de chansons originales en 7 ans, le chanteur country Dwight Yoakam a demandé les services de Beck pour la réalisation de quelques pièces. Celui-ci apporte une approche alternative au son country pop de Yoakam, comme sur « A Heart Like Mine ». En s’inspirant des années 1960, il explore différents genres qui lui permettront de plaire à un public plus large que les habituels inconditionnels de country. Par exemple, l’ajout de cuivres et de cordes dans la ballade bluesy « It’s Never Alright » permet de découvrir une nouvelle dimension au country. Par contre, certaines pièces ne surprendront personne, comme l’excellente et énergique reprise de « Dim Lights, Thick Smoke », un classique honky tonk d’une grande efficacité. 3 Pears est un album varié qui ne contient pas beaucoup de moments faibles. Non seulement Yoakam revient en force, mais il nous présente probablement son meilleur album depuis This Time en 1993. Un disque surprenant, à découvrir! (novembre 2012)

Vidéoclip : « A Heart Like Mine »

Warner

½

Neil Young with Crazy Horse – Psychedelic Pill

Neil Young with Crazy Horse – Psychedelic Pill

Crazy Horse rejoint Neil Young pour un premier album de chansons originales en 16 ans. Il y a bien eu plus tôt cette année Americana qui reprenait de vieux titres de folk, mais la piètre qualité de cet album en faisait pratiquement une répétition pour Psychedelic Pill. Il s’agit ici d’un album double monumental de 88 minutes d’un folk rock dans le plus pur style de Neil Young & Crazy Horse. Par contre, avec seulement 9 titres dont une pièce d’ouverture de près de 28 minutes (« Driftin’ Back »), on ne peut pas parler d’un disque accessible à la majorité. « Ramada Inn » et « Walk Like a Giant » dépassent la marque des 16 minutes et on en retrouve une autre de plus de 8 minutes. Même les morceaux plus courts peuvent être difficiles d’accès, comme par exemple la chanson-titre qui est effectivement psychédélique dans sa facture sonore. « Born in Ontario », qui complète le premier CD, est peut-être la seule pièce qui peut être accessible à un public un peu moins averti. Avec Psychedelic Pill, Neil Young & Crazy Horse présentent un album complexe, mais de grande qualité. (décembre 2012)

Vidéoclip : « Ramada Inn »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 42, 1er décembre 2012)

Reprise / Warner

½

Neil Young & Crazy Horse - Americana

Neil Young with Crazy Horse - Americana

C’est en compagnie de son groupe, Crazy Horse, que Neil Young a décidé de reprendre des classiques folk. Un des moments forts du disque est sa version de « This Land is Your Land » de Woody Guthrie. Il se permet même l’hymne national britannique, le fameux « God Save the Queen », en conclusion du disque, mais était-ce vraiment nécessaire? Musicalement, Crazy Horse ne va pas plus loin que ses trois accords habituels, pour un son garage qui fait même un peu amateur. En fait, on a l’impression d’entendre un démo, comme si on avait enregistré chaque morceau en une seule prise avant de nous le refiler rapidement. C’est dommage parce que plusieurs de ces pièces traditionnelles auraient mérité un meilleur traitement. Avec Americana, Neil Young rate la cible. (juin 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 20, 30 juin 2012)

Reprise / Warner

½

Zucchero – La Sesion Cubana

ZuccheroLa Sesion Cubana

Adelmo Fornaciari, mieux connu sous le pseudonyme de Zucchero (Sucre), est un talentueux chanteur et musicien italien qui fait carrière depuis les années 1970. Au cours des années, il a présenté divers styles musicaux entre rock, blues, folk et pop. Sur La Sesion Cubana, enregistré à La Havane, ce sont essentiellement les rythmes latins qu’il explore, passant inévitablement par des classiques cubains comme « Guantanamera (Guajira) ». On peut aussi entendre son succès « Baila (Sexy Thing) », popularisé au Québec par Ima. (janvier 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 49, 19 janvier 2013)

Universal

½

ZZ Top – La Futura

ZZ TopLa Futura

Pour leur premier album en près de 10 ans, les Texans se sont relevé les manches et semblaient bien décidés à retrouver une formule gagnante. Ils ont demandé les services du réalisateur Rick Rubin qui les a aidés à dépoussiérer leur vieux son blues rock des années 1970. Le résultat est surprenant et ZZ Top nous présente ses meilleures compositions depuis Eliminator paru il y a de cela près de 30 ans. Le trio a pris de l’âge, mais il est bon de voir qu’il ne s’en cache pas. Il laisse tomber les boîtes à rythme et synthétiseurs bon marché pour plutôt se concentrer sur un bon vieux son de blues sale, malgré tout bien réalisé. Même dans le boogie, le groupe nous montre qu’il peut encore swinguer efficacement, « Chartreuse » étant digne de ses plus grands classiques dans le genre. Le groupe nous offre aussi l’hymne de rock d’aréna par excellence avec « Flyin’ High », puis « I Gotsta Get Paid » est un classique instantané. Il y a de ces nouvelles parutions d’albums qui ne provoquent que bien peu d’intérêt, mais que c’est agréable de se faire souffler de la sorte par l’une des meilleures surprises de l’année! La Futura devra être classé aux côtés de leurs meilleurs albums en carrière. (septembre 2012)

Mercury / Universal

 

ALBUMS DE NOËL :

 

Cee Lo Green – Cee Lo’s Magic Moment

Cee Lo GreenCee Lo’s Magic Moment

Le chanteur R&B d’Atlanta nous offre à son tour un album de Noël. Par contre, il s’agit aussi d’un très bon album de R&B. Il y a bien quelques classiques incontournables de la période comme « The Christmas Song », « White Christmas » et « Silent Night », mais on retrouve aussi des pièces moins connues qui pourraient presque être écoutées en d’autres périodes de l’année. L’ensemble est plutôt festif et atteint son apogée avec « All I Need is Love » mettant en vedette les Muppets de Disney. On peut aussi entendre Cee Lo avec Christina Aguilera sur « Baby It’s Cold Outside » et avec Rod Stewart et Trombone Shorty sur « Merry Christmas, Baby ». Avec Magic Moment, Cee Lo présente un excellent album de Noël, original et divertissant, sûrement l’un des meilleurs de l’année. (novembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 45, 22 décembre 2012)

Elektra / Warner

½

Katherine Jenkins – This is Christmas

Katherine JenkinsThis is Christmas

La chanteuse classique du Pays de Galles nous présente un album de Noël légèrement différent de ce à quoi nous sommes habitués. La mezzo-soprano nous offre une musique très bien orchestrée qui met bien sûr en valeur sa voix, à mi-chemin entre l’opéra et le chant populaire. Le résultat fait en sorte qu’on a peine à reconnaître certains des classiques de Noël présentés ici, souvent interprétés avec plus de légèreté. Évidemment, il faut apprécier le chant classique sirupeux, sinon le disque risque de vous lasser rapidement. À noter, un duo avec Placido Domingo pour « « Come What May ». (novembre 2012)

Reprise / Warner

Lady Antebellum – On This Winter’s Night

Lady AntebellumOn This Winter’s Night

Sur cet album de Noël, le groupe country pop donne une facture très contemporaine à 12 classiques de Noël. Leur approche est carrément pop avec de grandes orchestrations en accompagnement. La réalisation est très propre et léchée avec généralement de bons rythmes, mais aussi quelques moments plus doux comme « The First Noel » et la traditionnelle « Silent Night (Lord of my Life) ». Les plus grands passages de l’album sont assurément « This Christmas » de Donny Hathaway et « Blue Christmas » popularisée par Elvis Presley. Pour un Noël un peu plus pop que la moyenne, Lady Antebellum est un bon choix. (novembre 2012)

Capitol / EMI

Christina Perri – A Very Merry Perri Christmas

Christina PerriA Very Merry Perri Christmas

Après un premier album l’an passé, la chanteuse de Philadelphie a déjà ressenti le besoin de nous présenter un album de Noël. Par contre, elle s’est limitée à un mini-album de 6 titres totalisant 22 minutes. Le plat de résistance de ce disque est sans contredit la très belle composition originale « Something About December ». Elle reprend ensuite habilement « Merry Christmas Darling » des Carpenters, un style qui lui va plutôt bien. Les autres titres incluent les incontournables « Ave Maria » de Schubert et « Happy Xmas (War is Over) » de Lennon. C’est un disque de Noël rafraîchissant et très agréable à l’oreille. C’est simplement dommage qu’elle ait coupé ça court plutôt que de nous offrir un album complet. (novembre 2012)

Atlantic / Warner

Star Académie Noël

Star Académie Noël

Après l’immense succès de l’album de Star Académie 2012, les académiciens se réunissent à nouveau, cette fois pour un album de Noël. Le CD de 14 titres commence en force avec un pot-pourri gospel de Mélissa Bédard et Andrée-Anne Leclerc. On peut ensuite entendre un mélange de classiques religieux ou plus populaires, comme « 23 décembre » de Beau Dommage par François Lachance. Les moments forts du disque sont sans contredit « Hallelujah » par Mélissa Bédard (encore elle) et une version unique à la guitare acoustique de « Sainte Nuit » par le grand gagnant, Jean-Marc Couture. À noter aussi la version française de « Blue Christmas » qui devient « Triste à Noël » par Simon Morin. Un album de Noël serait incomplet sans « Minuit! Chrétiens! », magnifiquement interprété ici par Jason Guerrette et Carole-Anne Gagnon-Lafond accompagnés d’une chorale. Sophie Pelletier clôture en beauté l’album de 60 minutes avec « Happy Xmas » de John Lennon. (novembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 41, 24 novembre 2012)

Trésors de Noël

Trésors de Noël (2 CD)

Ce coffret spécial de 2 CD présente 36 enregistrements issus des archives de la radio et de la télévision de Radio-Canada, de 1944 à aujourd’hui. La plus vieille prestation est du Quatuor Alouette qui chante a capella le 25 décembre 1944 dans le cadre du Réveil rural. Parmi les plus vieilles prestations, notons celle de Louis Quilico en 1956 pour « Noël Blanc », une version française de « White Christmas » d’Irving Berlin. Dans la même émission, Airs de Noël, on a pu entendre le célèbre « Minuit, chrétiens » par Richard Verreau. On peut aussi entendre Yoland Guérard l’année suivante interpréter « Le Noël de la rue ». Les années 1960-70 nous amènent Ginette Reno (« Les enfants oubliés »), Fernand Gignac (« Ave Maria ») et Claude Gauthier (« Marie-Noël »). En 1987, Claude Léveillée chante « Le petit renne au nez rouge » et on peut entendre « Ça bergers » interprétée en trio par Jean-Pierre Ferland, Nanette Workman et Véronique Béliveau. Plus de la moitié des deux disques présente des enregistrements des 5 dernières années interprétés par Patrick Norman, Michel Rivard, Damien Robitaille, Bob Walsh, Florence K, Marc Hervieux, Mes Aïeux et plusieurs autres. Le livret bien détaillé présente toutes les prestations et leurs interprètes. Voici donc un très beau coffret souvenir du temps des Fêtes. (novembre 2012)

Radio-Canada / SIX

L’ultime album de Noël (2 CD)

L’ultime album de Noël (2 CD)

Comme son titre l’indique, cette compilation sur 2 disques se veut la collection ultime des enregistrements de Noël au Québec. On y retrouve 50 classiques interprétés par les plus grands artistes des années 1960 incluant Fernand Gignac, Ginette Reno, Renée Martel, Les Classels, Chantal Pary et plusieurs autres. Certains artistes reviennent à plusieurs reprises tout au long des deux disques. Le son analogique a été très bien récupéré pour en faire un son digital de qualité. Le principal problème de cette compilation est qu’elle ne contient aucun livret et que nous n’avons donc aucun détail sur les enregistrements présentés, ni dates ni contexte. C’est dommage parce qu’une compilation aussi complète aurait pu définitivement devenir l’ultime album de Noël. (novembre 2012)

Mérite

½

 

ARTISTES VARIÉS :

 

American Idol Season 11 Top 10 Highlights

American Idol Season 11 Top 10 Highlights

Suite à la 11e saison de l’émission American Idol, on nous présente les meilleures interprétations des 10 finalistes. Par contre, il ne s’agit pas de la version diffusée à la télé, mais plutôt d’une version studio très polie de chaque pièce. Les meilleures performances viennent du gagnant, Phillip Phillips (« Volcano »), de Skylar Laine (« Gunpowder & Lead ») et d’Erika Van Pelt (« New York State of Mind »). Mais, celle qui se démarque véritablement est celle qui a terminé 2e, Jessica Sanchez, avec son excellente version de « I Will Always Love You ». Du côté des déceptions, notons les interprétations gênantes de Joshua Ledet (« It’s a Man’s Man’s Man’s World ») et d’Elise Testone (« Whole Lotta Love »). Malgré quelques bon moments, l’ensemble demeure plutôt moyen. Veuillez noter que des mini-albums sont aussi disponibles pour 5 de ces finalistes, ainsi qu’un mini-album de 5 des meilleurs duos et trios de la saison. (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 26, 11 août 2012)

Interscope / Universal

½

Backbeat: Original Cast Recording

Backbeat: Original Cast Recording

Comédie musicale montée à Londres en 2011, Backbeat présente les débuts des Beatles avec Stuart Sutcliffe à la basse et Pete Best à la batterie. Le groupe reprenait alors des classiques du rock ‘n’ roll, de Chuck Berry, Little Richard, etc. L’album offre 20 pièces de cette époque, incluant aussi leurs premières compositions : « P.S. I Love You », « I Saw Her Standing There », « Love Me Do », « I Want To Hold Your Hand » et « Please Please Me ». Toutes les chansons du disque ont été enregistrées en studio par les musiciens du spectacle. La troupe de Backbeat est à Toronto jusqu’en septembre. (août 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 28, 25 août 2012)

Rhino / Warner

½

Casa

Casa

Cette compilation est un concept de Casa Télé concocté pour créer l’ambiance musicale idéale à la maison. Il s’agit en fait de l’ajout indispensable à une ambiance réussie, au même titre que le décor, l’éclairage, etc. Le disque regroupe 23 titres choisis à travers les époques, autant du côté québécois qu’américain et français. L’album débute avec une toute nouvelle chanson de Lynda Thalie parfaitement de circonstance, « Mi casa es tu casa », une pièce écrite avec Stéphane Carreau (Bet.e & Stef). Parmi les classiques, on retrouve des enregistrements de Nat King Cole, Andy Williams, Françoise Hardy, Serge Gainsbourg, Nina Simone, Marilyn Monroe et Claude Nougaro. Mais on peut aussi entendre de nombreux artistes contemporains comme Bïa, Stéphanie Lapointe, Monogrenade et Alex Nevski. On retrouve également un remix par Chin Chin de « Puttin’ on the Ritz » de Fred Astaire. Malgré une bonne ligne directrice, il reste que les différents morceaux présentés ne vont pas tous bien ensemble. En plus, la qualité d’enregistrement varie en fonction des époques. Il s’agit malgré tout d’une bonne compilation de musique d’ambiance pour un souper entre amis… si vous manquez un peu d’imagination. (décembre 2012)

Musicor

Chansons éternelles, Volume 2

Chansons éternelles, Volume 2

Trois mois après un premier disque de classiques de la chanson française, en voici la deuxième édition. On retrouve à nouveau 14 incontournables qu’on connaît tous par cœur. Ces chansons éternelles vont de « C’est ma vie » d’Adamo aux « Portes du pénitencier » de Johnny Hallyday, en passant par « Aline » de Christophe (live à l’Olympia), « Pour un flirt » de Michel Delpech, « Paroles, paroles » de Dalida et « En chantant » de Michel Sardou. Aussi au programme : Georges Moustaki, Hugues Aufray, Nicoletta, Nana Mouskouri, Sylvie Vartan, Hervé Vilard, Boris Vian et Serge Lama. Comme les amateurs de chanson française possèdent déjà toutes ces grandes chansons, le disque ne leur servira qu’à tout regrouper sur un même CD. Cette collection est plutôt idéale pour les plus jeunes ou les néophytes qui voudraient faire la découverte de ces classiques français. (septembre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 30, 8 septembre 2012)

DEP / Universal

½

Dans les souliers d’Elvis

Dans les souliers d’Elvis

Dans la foulée du 35e anniversaire du décès du King, un concours a été lancé pour trouver les meilleurs interprètes d’Elvis Presley qui performeront en spectacle lors de demi-finales régionales pour espérer se rendre à la grande finale du 30 mars 2013. En parallèle à ce concours, voici l’album Dans les souliers d’Elvis qui nous propose 10 reprises d’Elvis. Réalisé par Toby Gendron, le disque présente la star académicienne Mélissa Bédard, Mario Pelchat, Martin Deschamps, le duo de Marie-Ève Janvier et Jean-François Breau, Éric Lapointe, Nadja, Ima, Marc Dupré, Roch Voisine et Isabelle Boulay. Les performances sont justes et reflètent bien la personnalité de leurs interprètes tout en rendant un bel hommage à Elvis. Le principal problème du disque est qu’il est trop court avec seulement 10 titres totalisant 34 minutes. Quelques pièces additionnelles auraient été grandement appréciées. (octobre 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 37, 27 octobre 2012)

Tandem

½

Le disque record des slows, volume 1 Le disque record des slows, volume 2 Le disque record des slows, volume 3 Le disque record des slows, volume 4

Le disque record des slows, volumes 1 à 4

Sur ces 4 disques contenant chacun 22 chansons, les Disques Mérite nous présentent les meilleures ballades des années 1950, 1960 et 1970. On retrouve autant des succès québécois qu’américains et français, une très grande majorité de numéros 1 ou top 5 au palmarès. Le son remasterisé de l’ensemble est irréprochable et il permet de redécouvrir tous ces succès. Les livrets présentent aussi de nombreux détails intéressants sur les artistes et les chansons présentées. Il s’agit certainement d’une des meilleures collections de ballades de ces années-là jamais assemblées, ce qui rappellera de nombreux souvenirs aux baby boomers. Les 88 succès inclus dans cette collection représentent plus de 5 millions de 45 tours vendus au Québec, tous regroupés sur 4 CD. (décembre 2012)

Mérite

Fab Forever

Fab Forever

Pour souligner le 50e anniversaire du premier simple des Beatles, « Love Me Do », l’équipe de Tandem a regroupé une équipe toute étoile pour rendre hommage au groupe mythique. Réalisé par Toby Gendron, Fab Forever réunit 11 artistes québécois de renom incluant Marie-Mai (« While My Guitar Gently Weeps »), Corneille (« Let It Be »), Gregory Charles (« Come Together »), Daniel Lavoie (« The Long and Winding Road »), France D’Amour (« I’m Only Sleeping »), Florence K (« Lucy in the Sky with Diamonds ») et Marc Déry (« Help! »). On peut également entendre Francis Cabrel en ouverture du disque avec son excellente version de « For No One ». Même si les Beatles ont été revisités des centaines de fois, cette équipe presque entièrement québécoise réussit à insuffler une énergie rafraîchissante à ces chansons que l’on connaît par cœur. Le spectacle Come Together avec les Beatles aura lieu le 6 juillet dans le cadre du Mondial Loto-Québec de Laval et présentera plusieurs artistes figurant sur l’album Fab Forever. (juillet 2012)

Vidéoclip : Vidéo promotionnelle

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 21, 7 juillet 2012)

Tandem

½

Fifty Shades of Grey: The Classical Album

Fifty Shades of Grey: The Classical Album

Il est particulièrement cocasse de voir qu’on en vient à mettre sur le marché la musique qui a inspiré l’auteure de romans célèbres comme la série Fifty Shades of Grey (Cinquante nuances de Grey). C’est pourtant ce qu’on nous offre ici alors qu’EL James a sélectionné les 15 œuvres classiques qui l’ont le plus inspirée pour l’écriture de sa trilogie de romans érotiques. Différents orchestres y interprètent des morceaux célèbres de Delibes, Bach, Villa-Lobos, Verdi, Pachelbel, Chopin, Fauré, Debussy, etc. Même si on ne retrouve pas de véritable lien avec les romans, il s’agit d’une bonne compilation à laisser jouer en sourdine pendant que vous lisez. (décembre 2012)

Capitol / EMI

½

Mixmania 3

Mixmania 3

Après la 3e édition de la très populaire télé-réalité jeunesse Mixmania sur les ondes de Vrak-TV, voici l’album mettant en vedette les 8 jeunes chanteurs et chanteuses. Ces talentueux artistes âgés entre 14 et 17 ans nous présentent un album de pop légère, mais dansante et plutôt divertissante. Les deux cerveaux derrière cette production de qualité sont Louis Côté (K-Maro) et Peya qui assurent l’écriture des 10 chansons, les instruments, la programmation, la prise de son, la réalisation et les arrangements. On retrouve aussi la participation de Julie St-Pierre sur la deuxième version de « Mixmaniaque » à la fin du disque. Évidemment, les textes pourront vous sembler simplistes, mais ils collent bien à la peau de ces jeunes talents en plein développement et emplis de positivisme. Aussi, les 33 minutes du disque sembleront peut-être insuffisantes aux fans de l’émission, mais dites-vous qu’il est parfois préférable de s’arrêter au bon moment… Mixmania 3 est un album efficace dans le genre, qui trône au sommet des palmarès depuis sa sortie. (juillet 2012)

Vidéoclips : « Mixmaniaque » - « Sans mot » - « Prêt pour le party » - « Très haut » - « Vivant »

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 24, 28 juillet 2012)

Zone3

Now! 20

Now! 20

Nous en sommes déjà à la 20e édition de la collection Now! qui présente quelques-uns des plus grands succès pop de l’année, avec quelques incursions un peu plus rock. Depuis ce temps sont apparues d’autres versions comme Now! Country et Now! Dance. Cette nouvelle compilation présente 18 succès de la dernière année, dominés par les incontournables « Wild Ones » par Flo Rida avec Sia, « Starships » par Nicki Minaj, « Where Have You Been » par Rihanna, « Call Me Maybe » par Carly Rae Jepsen, « We Are Young » par Fun. avec Janelle Monae, « Somebody That I Used To Know » par Gotye avec Kimbra et « Summer Paradise » par Simple Plan avec Sean Paul. Aussi au menu, Katy Perry, Maroon 5, David Guetta, Calvin Harris, Justin Bieber, Conor Maynard, Hedley, Kreesha Turner et plusieurs autres. Cette collection de succès permet une récapitulation de certaines des pièces les plus entendues à la radio en 2012. (décembre 2012)

Vidéoclips : « Starships » - « Call Me Maybe » - « Summer Paradise »

EMI

½

Now! Country 7

Now! Country 7

Voici la 7e édition de la compilation de musique country Now! Country qui présente certains des plus gros succès de la dernière année dans le genre. Parmi les artistes présentés, notons Johnny Reid, Dierks Bentley, Keith Urban, Dean Brody, Lady Antebellum, Miranda Lambert, Zac Brown Band, Terri Clark, Alan Jackson, Blake Shelton et plusieurs autres. Pour un non initié au country, il s’agit d’une bonne façon de découvrir le genre et la tendance actuelle. Par contre, pour les amateurs du genre, le disque n’apporte pas grand-chose de plus, si ce n’est que de regrouper les plus grands succès sur un même CD. (décembre 2012)

Vidéoclip : « So You Don’t Have To Love Me Anymore » (Alan Jackson)

EMI

The Perks of Being a Wallflower (Original Motion Picture Soundtrack)

The Perks of Being a Wallflower (bande sonore)

Le film pour adolescents tiré du roman à succès a bénéficié d’une bande sonore plutôt originale. En effet, alors que le film s’adresse à une toute nouvelle génération, sa musique provient essentiellement des années 1980 et 1990. Le son new wave et rock alternatif de l’époque est à l’honneur avec des artistes comme New Order, The Smiths, Sonic Youth, Cracker et Cocteau Twins. On peut aussi entendre l’excellente et entraînante « Come On Eileen » des Dexys Midnight Runners, ainsi que le classique « Heroes » de David Bowie. Il s’agit certainement de l’une des meilleures bandes sonores de l’année, qui permettra en plus de faire découvrir une excellente musique du passé à une génération grandissante. (décembre 2012)

Vidéoclip : Bande annonce du film

Atlantic / Warner

½

Pied de poule

Pied de poule (1982) (réédition de 2012)

Il y a 30 ans, une des comédies musicales les plus originales de l’histoire du Québec voyait le jour, fruit de l’imagination de Marc Drouin. La première version intégrait des artistes qui allaient devenir des incontournables de la télévision québécoise, particulièrement Normand Brathwaite et Marc Labrèche. La musique de cette œuvre unique par Drouin et Robert Léger avait connu un énorme succès, surtout la chanson-titre qui est devenue une chanson culte, un classique de la SOCAN en 2007 avec 25 000 exécutions radiophoniques. On nous offre maintenant une réédition de cet album fétiche, pour la première fois en CD et version numérique. Les sept comédiens et musiciens chantent et jouent eux-mêmes sur l’album, dont Geneviève Lapointe, la fameuse Dolbie Stéréo, qui interprète la chanson-titre, Nathalie Gascon et Mario Légaré du légendaire groupe Octobre. D’autres musiciens s’ajoutent pour l’enregistrement du disque. Une des particularités de cet album est qu’il était déjà précurseur des années 1980 avec une certaine touche techno. Autant l’œuvre théâtrale que le disque se sont mérités de nombreux prix, dont 5 récompenses de l’ADISQ en 1982 et 1983. Il est donc extrêmement intéressant de pouvoir redécouvrir cet album incontournable. (mai 2012)

Audiogram

½

Pour l’instant, j’ai 20 ans! – 1993-2012

Pour l’instant, j’ai 20 ans! – 1993-2012

Depuis 1993, Les Éditions du Collège Ahuntsic publient un recueil intercollégial de poésie présentant chaque année des textes d’étudiants de 50 collèges du Québec. Dans le cadre du 20e anniversaire du projet, 20 poèmes ont été retenus parmi les 2 500 publiés à ce jour et ont été mis en musique dans ce superbe coffret musical. Le coffret a été totalement produit par les étudiants du niveau collégial, autant la composition de la musique que la production du CD et du livre qui l’accompagne. Les interprètes retenus pour livrer ces poèmes mis en musique incluent Martin Deschamps, Alexandre Belliard, Isabelle Cyr, Lynda Thalie, Éric Goulet et Noir Silence. Évidemment, les musiques servent essentiellement d’accompagnement et sont complètement au service des poèmes. Dans certains cas, elles sont plutôt discrètes et le texte est simplement récité. Mais certaines compositions sont extrêmement réussies, ce qui donne de très bonnes chansons. L’ensemble s’adresse avant tout aux amateurs de poésie, mais il montre tout le talent dont peuvent faire preuve les étudiants de niveau collégial. Un très beau coffret! (juillet 2012)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 24, 28 juillet 2012)

Éditions du Collège Ahuntsic

The Twilight Saga: Breaking Dawn, Part 2

The Twilight Saga: Breaking Dawn, Part 2 (bande sonore)

Très souvent, les trames musicales de films sont beaucoup moins intéressantes une fois tous les morceaux alignés sur un album. Par contre, l’atmosphère particulière de la saga Twilight, dont fait partie à part entière sa musique, fait en sorte de créer un intérêt particulier pour celle-ci. On retrouve pourtant de nombreux artistes inconnus et quelques titres plutôt ennuyants, incluant la ballade « The Forgotten » par Green Day (qui viendra conclure leur récente trilogie). Mais au moins, on retrouve une certaine ligne directrice entre Passion Pit, Ellie Goulding, Feist, St. Vincent, etc. Il s’agit avant tout d’un album pour les fans de Twilight, mais le disque présente tout de même certaines belles qualités et une certaine émotion pour conclure cette aventure. (décembre 2012)

Atlantic / Warner

 

 

 

     

     

 

 

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