|
|
A - Adamo,
Salvatore - Adamus,
Bernard -
Aerosmith
- Air -
Albarn, Damon -
All-American Rejects
-
All
Time Low - Alt-J - Amos, Tori -
Angry Kids -
Apple, Fiona -
Arthur, Marie-Pierre - Asia -
Avec pas d'casque -
B - Bahamas -
Barbara -
Barlow, Emilie-Claire -
Baron, Frédérick -
Barzotti, Claude -
Bat
For Lashes -
Beach Boys -
Beatdown - Bélanger, Éric -
Bélanger, Guy -
Belliard, Alexandre -
Bieber, Justin -
Big &
Rich -
Billy
Talent -
Bingham, Kim -
Blood Red Shoes -
Bori -
Bratsch -
Brown, Zac -
Bunnett, Jane -
Burger, Rodolphe -
Burgh, Chris de -
C - Cabrel,
Francis - Caracol -
Cargnello, Paul -
Celleste
-
Céu -
Cherri Bomb -
Church, Jarvis -
Cirque du Soleil (2) -
Clark, Gary Jr. -
Clerc, Julien - Cohen, Leonard
-
Cole, Holly - Color Violeta -
Coltrane, Ravi - Compagnie Créole -
Connors, Stompin' Tom - Cooder, Ry -
Cook, Jesse -
Cossette, Sylvain - Coxon, Graham -
Coyote Bill - Cranberries -
Cult -
Curumin -
D -
Dahlen, Sienna -
Dalida - Daraîche, Paul
- Darkness -
Dearly Beloved -
Deftones - Del Rey, Lana
- Descente du Coude - Deschamps, Martin -
Desnoyers, Dan (2) -
Dexter, Baxter -
Diawara, Fatoumata -
Dinosaur Jr. -
Dirty Projectors -
Disterheft, Brandi -
Divine Fits -
D.O.A. -
Doley, Clayton -
Dominguez, Chano -
Dragonette -
Drapeau, Étienne -
Dr. John -
Dubeau, Angèle -
Duffield, Victoria -
Dumas -
Durand, Catherine -
Dylan, Bob -
E -
Egan,
Coral -
Egyptian Project -
Electric
Guest -
Electric Light Orchestra
- Elisapie -
Empress Hotel - Estelle -
Etheridge, Melissa -
Evancho, Jackie -
Every Time I Die -
F -
Fagen,
Donald -
Fanfarlo -
Farmer, Mylène - Fastway -
Fiasco,
Lupe -
Finaldi, Angelo - Fine Frenzy
- Finn, Craig -
Fiona, Melanie -
Fite, Tim -
Flaming Lips -
Flo Rida -
François & The Atlas Mountains
- Fugère-Poulin, Stéphanie
- Fun.
-
Furious Swampriders - Furtado, Nelly -
G - Galactic -
Garbage -
Ghost Inside -
Glasper, Robert -
Glass
Tiger - Gloriana -
Godspeed You! Black Emperor
-
Gossip -
Grand Duchy -
Grasscut -
Great Big Sea -
Green Day (3) -
Greffard, Sébastien -
GrimSkunk -
Grinderman -
Grizzly
Bear - Gros Mené -
Gualazzi, Raphael -
Gurrumul -
H - Hallyday,
Johnny - Hangmen - Hansard, Glen
- Hardy, Françoise -
Harris, Steve - Harvest Breed
-
Hellbound Hepcats -
Hellman, Thomas - Hives -
HK, Alexis -
Hogan, Kelly -
Hook, Shawn -
Hot Chip - Howard, Ben -
Hudson, Dominique -
Hunger, Sophie -
I - Iglesias,
Julio - Ima - Ivy -
J - Jalbert, David
- James, Colin
- Jarrett, Keith -
JEFF the Brotherhood - Jensen, Tomas
- Jepsen, Carly Rae - Jethro Tull's Ian
Anderson -
Johnson, Biddle & Poulain
- Jones, Norah -
Jorane -
K - Kaas, Patricia
- Karp,
Peter and Foley, Sue - Killers
- Killing Joke
- Kimbra - King Charles -
KISS -
Krall, Diana - Krief -
L - Lacombe,
Sébastien - Lacuna Coil
- Ladylike Lily -
La Havas, Lianne -
Lamar, Kendrick - Lambert, Adam -
Lambert, Yves - Lamontagne, Julie - Lanegan, Mark -
Lavoine, Marc -
Led
Zeppelin -
Lee, Amos -
Lee,
Ranee -
Lemieux, Marie-Nicole -
Lenorman, Gérard -
Lepage, Lawrence -
Léveillée, François -
Lindsay-De Larochellière
-
Linkin Park -
Little Willies -
Loco Locass -
Lopez, Roberto -
Loren, Halie (2) -
Lost in the Trees -
M -
M - Madame Moustache
- Mad’MoiZèle GIRAF
-
Madonna -
Magic System -
Marcelle, Nini -
Marie-Alice -
Marie-Mai -
Marina and the Diamonds
-
Maroon 5 -
Mars Volta -
Martin, Nicole -
Matchbox Twenty -
Maynard, Conor - McCartney,
Paul - McKennitt, Loreena
- MC Mario -
Men Without Hats - Menzingers -
Mercedes Band -
Mes Aïeux -
Metric -
Michaël -
Mika -
Millencolin -
Minaj, Nicki -
Minogue, Kylie (2) - Moffatt, Ariane -
Moreau, Jean-Guy -
Moriarty -
Morissette, Alanis -
Motion City Soundtrack
-
Mraz, Jason -
Muse -
Music Is Not Fun -
N - Nardi, Daniela
-
Ndegéocello, Meshell - Niyaz -
No Doubt -
Nossa -
O - Ocean, Frank
- O'Connor,
Sinéad - Offspring - Of Monsters and
Men - Osborne, Joan -
Ouellet, Karim - Our Lady Peace -
P - Papa Roach - Paquin,
Laurent - Paul, Sean -
Pelletier, Bruno - Pennywise -
Pepe, Luisa -
Perreau, Yann -
P!nk -
Placard, Dany -
Platinum Blonde -
Pokora, M. -
Pop, Iggy -
Presley, Lisa Marie -
Prettyman, Tristan - Prima Donna
-
R - Radin, Joshua
- Ramin
Torkian, Loga - Ramone, Joey -
Real
McKenzies -
Renaud, Mélanie -
Revolver -
Robitaille, Damien -
Romero, Pepe -
Roxette - Rumer -
Rush -
S - Sagapool -
Saint-Aubin, Brigitte - Samson, John
K. - Santana -
Santigold - School of Seven
Bells - Scissor Sisters -
Shy'm -
Simple Plan -
Sir Pathétik -
Skip the Foreplay -
Slash -
Smashing Pumpkins -
Solveig, Martin -
Songz, Trey -
Soundgarden - Starr, Ringo -
St Germain -
Stone, Joss -
Sugar -
Swans - Swedish House
Mafia -
T - Tal -
Tame
Impala -
Tankian, Serj - Temper Trap
- Three Days Grace - Tiersen, Yann -
Tocadéo - Total Chaos
- Toussaint-Léveillé,
Sarah - Tragically Hip -
Tremblay -
Trois Accords - Trust -
Twiggy -
U - Ultravox - Used -
Usher -
Usher,
David -
V - Vangelis - Van Halen -
Veille, Amélie -
Vent du Nord -
Villeneuve, Annie -
Voisine, Roch -
W -
Wainwright, Martha - Wainwright,
Rufus - Walsh, Bob - Walsh, Joe -
Ward, ZZ -
Ware, Jessie -
Watson, Patrick -
Watters, Andrée -
Weller, Paul -
Welsman, Carol - White, Jack -
Wintersleep -
Wolf, Karl -
Womack, Bobby -
X - XX -
Y - Yellowcard -
Yoakam, Dwight -
Young, Neil (2) -
Z - Zucchero - ZZ Top -
ALBUMS DE NOËL : Green,
Cee Lo
-
Jenkins,
Katherine
-
Lady Antebellum
-
Perri, Christina
-
Star Académie Noël -
Trésors de Noël -
L'ultime album de Noël
-
ARTISTES VARIÉS :
American Idol -
Backbeat -
Casa -
Chansons éternelles, Volume 2
-
Dans les souliers d’Elvis
-
Disque
record des slows
-
Fab Forever -
Fifty Shades
of Grey -
Mixmania 3 -
Now! 20 -
Now! Country 7
-
Perks of Being a Wallflower
-
Pied de poule -
Pour l’instant, j’ai 20 ans! – 1993-2012
- Twilight Saga: Breaking Dawn, Part 2
|
Marie-Claude – Mon coffret à surprises (2012)
La Manitobaine Marie-Claude McDonald est une auteure,
compositeure et musicienne de formation. Elle a fait partie pendant 8
ans du groupe vocal Madrigaïa et présente maintenant son premier
album pour enfants. Elle propose aux jeunes des chansons qui font appel
à leur intelligence et à leur imagination. Le disque de 13 titres
totalisant 36 minutes explore différents rythmes et styles musicaux.
Parfois riche en sonorités, la musique peut parfois s’avérer enfantine.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 27, 17 août 2013) |
APCM
|
Serge
Lama – La balade du poète (2 CD) (2012)
Pour souligner ses 50 ans de carrière, le poète a réenregistré plusieurs
de ses plus grands succès et en a même réécrit quelques-uns dont les
classiques « D’aventures en aventures » et « Je t’aime à la folie ». Il
présente aussi « Je suis malade » et « Les p’tites femmes de Pigalle »
ensemble pour nous faire comprendre qu’il s’agit en fait de la même
chanson. On retrouve 35 de ses succès, en plus de 3 morceaux inédits
écrits entre les âges de 11 ans et de 14 ans, dont la chanson-titre, sa
toute première chanson. Il nous offre également une nouvelle
composition, « Des éclairs et des revolvers ». Avec La balade du
poète, Serge Lama nous permet de redécouvrir son répertoire avec une
touche de modernité. (février 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 48, 12 janvier 2013) |
Warner
½
|
Enrico Macias – Venez tous mes amis (2012)
Enrico Macias fête 50 ans de carrière et a vendu plus de 50 millions
d’albums au cours de toutes ces années. Pour l’occasion, il a
réenregistré 14 de ses plus grands succès en duo avec des artistes
majoritairement contemporains. Les arrangements sont signés par son
fils, le contrebassiste et réalisateur Jean-Claude Ghrenassia,
qui permet de donner un nouveau souffle à ces classiques immortels.
Parmi les artistes qu’il nous est permis d’entendre en duo avec Enrico,
notons plus particulièrement Cali, Carla Bruni,
Corneille, Khaled, Natacha St-Pier, ainsi que le
vétéran Gérard Darmon. Avec Venez tous mes amis,
ses fans pourront renouer avec quelques-uns des meilleurs morceaux du
répertoire d’Enrico Macias. (janvier 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 47, 5 janvier 2013) |
DEP
/
Universal
½
|
Radio
Radio – Havre de Grâce
(2012)
Radio Radio, c’est le mélange parfait entre hip hop francophone et
anglophone, grâce entre autres à l’inclusion du chiac, ce langage unique
au sud-est du Nouveau-Brunswick qui fusionne les deux langues. En plus,
le groupe intègre de belle façon différentes influences musicales comme
l’électronique et le rock pour un résultat d’une grande richesse. Sur ce
troisième album, le trio explore de nouveaux horizons pour un mélange
parfois difficile d’approche entre un hip hop jazzy et une musique pop
originale. Quelques titres comme l’incontournable « Galope » sont des
hymnes instantanés pour faire la fête, mais l’ensemble demandera plutôt
un certain effort de la part de l’auditeur. Même si moins immédiatement
accrocheur, Havre de Grâce demeure un bon disque par un groupe
qui ne manque assurément pas de créativité.
(janvier 2013)
Vidéoclip :
« Galope » |
Bonsound
½
|
Michel Sardou – Best of Sardou : Les grands moments (2 CD) (2012)
C’est sur ce CD double
que l’on peut entendre tous les plus grands succès de Michel Sardou. Il
y en a 28 en tout incluant les incontournables « Comme d’habitude »,
« Les vieux mariés », « En chantant », « La maladie d’amour » et « Je
vais t’aimer ». On peut aussi entendre « Voler » en duo avec Céline
Dion et « La rivière de notre enfance » en duo avec Garou. En
boni, Sardou nous offre 5 de ses chansons dans une nouvelle version de
2012. Une chronologie et un livret plus détaillé auraient été appréciés,
mais il s’agit tout de même d’une excellente compilation du meilleur de
Michel Sardou. (décembre 2012) |
DEP
/
Universal
½
|
Amaury
Vassili – Una Parte Di Me (2012)
Le jeune ténor français
mélange habilement chant classique et musique pop et c’est encore une
fois le cas sur ce 3e album. Il y revisite des morceaux des plus grands
compositeurs : Tchaïkovsky, Brahms, Chopin,
Fauré, Mozart, Bach, Pachelbel, Debussy
et plusieurs autres. Il donne à ces classiques une certaine touche de
modernité par des rythmes pop et il y ajoute ses propres textes en
italien écrits en collaboration avec Davide Esposito. Il n’y a
que « Siamo Noi Il Futuro », inspiré de Borodine, qu’on peut
aussi entendre en version française en conclusion du CD, « Tous ensemble
pour demain (Nous on rêve) ».
(février 2013) |
Warner
|
Richard Séguin – Ma demeure : Anthologie (3 CD + DVD) (2012)
Pour souligner les 40 ans de carrière et les 60 ans de vie de Richard
Séguin, on nous offre ce superbe coffret de 3 CD et 1 DVD, incluant un
livret détaillé de 60 pages. Cette anthologie présente 49 chansons
remasterisées s’étendant sur toute sa carrière. Le premier disque couvre
la période 1972-1982 et inclut 10 pièces avec sa sœur Marie-Claire
(dont « Le train du nord » de Félix Leclerc), ainsi que 2 avec
Serge Fiori tirées de l’excellent album
Deux cent nuits à l’heure, un classique de la musique
québécoise. Le deuxième disque présente ses plus grands succès en
carrière, soit ceux produits entre 1982 et 1992 (dont « Double vie »,
« Journée d’Amérique », « Protest Song » et « Aux portes du matin »).
Finalement, le troisième disque inclut 17 titres enregistrés entre 1995
et 2012. Quant au DVD, il présente le concert intégral de Richard dans
le cadre des Francofolies de Montréal en 2012, un concert qui
s’inscrivait dans sa tournée De colères et d’espoir. Ce coffret
sera assurément un objet de collection précieux pour tous les amateurs
de Richard Séguin, en plus de permettre à une nouvelle génération de
découvrir l’envergure de son répertoire. Pour ceux qui voudraient une
version plus allégée d’un seul CD,
Les classiques a aussi été mis en marché avec ses 17 plus grands
succès entre 1985 et aujourd’hui. (décembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 44, 15 décembre 2012) |
Spectra
½
|
Lynyrd
Skynyrd – Last of a Dyin’ Breed
(2012)
Depuis maintenant 40
ans, Lynyrd Skynyrd représente le groupe de rock sudiste américain par
excellence, fusionnant rock ‘n’ roll, blues, country et boogie dans un
son plutôt lourd. Sur ce nouvel album par contre, ils délaissent le
country et le boogie pour se concentrer sur un hard rock plus pur,
flirtant en certaines occasions avec les Canadiens Nickelback. On
est donc plutôt loin du son du sud des États-Unis qui a fait leur
renommée et qui leur permet de demeurer populaires en concert. Plusieurs
pièces sont énergiques et agréables à écouter, mais avec Last of a
Dyin’ Breed, Lynyrd Skynyrd risque d’avoir de la difficulté à
rallier ses fans de la première heure et devra tenter de séduire un
nouveau public de rock contemporain. (janvier 2013) |
Roadrunner
/
Warner
|
Mo Kenney – Mo Kenney (2012)
Mo Kenney est une jeune auteure-compositeure et interprète de la
Nouvelle-Écosse qui attire l’attention dans les provinces maritimes
depuis déjà quelques années. Elle possède un sens inouï de la
mélodie accrocheuse, que ce soit dans un folk minimaliste, une pop
très champ gauche ou un rock vieillot bien senti. L’album a été
magnifiquement réalisé par Joel Plaskett qui réussit à lui
donner une couleur unique. Malgré son jeune âge, Mo a déjà reçu les
éloges de nombreux auteurs-compositeurs canadiens de renom dont
Ron Sexsmith. C’est donc un très bon premier album que nous
propose cette artiste de grand talent qu’il faudra surveiller de
près dans les années à venir. (découverte du mois d'avril 2013) |
New Scotland /
Pheromone
/
SIX
½
|
The
Sheepdogs – The Sheepdogs (2012)
Les Sheepdogs sont un groupe de Saskatoon formé en 2006 qui sonne comme
un groupe du sud des États-Unis dans les années 1970. Ils présentent en
effet un mélange de rock traditionnel et de boogie, avec des traces de
blues, le tout livré avec une facture de rock alternatif des années
2010. Ce 4e album est le premier pour une étiquette majeure. Ils
présentent de solides compositions avec des mélodies inoubliables et des
passages musicaux savoureux qui les rendent tout de suite sympathiques.
Quelques titres se démarquent du lot comme « Feeling Good », « The Way
It Is » et « While We’re Young ». Voici donc un album particulièrement
réussi par un groupe intemporel à découvrir. (mars 2013)
Vidéoclips :
« Feeling Good » -
« The Way It Is » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Jonathan Savage – Le très
honorable Jonathan Savage (2012)
Le Gaspésien Jonathan
Savage a d’abord lancé le projet 45 tours en 2010. Son but était de
s’inspirer de l’ère des 45 tours pour présenter un extrait à la fois
accompagné d’une face B pour éventuellement en arriver à un album de 10
pièces. La conception des pochettes a été confiée à des jeunes de cinq
écoles secondaires de la Gaspésie. Malheureusement, la demande de bourse
ayant été rejetée, il a fallu couper dans les dépenses et réaliser un
projet minimaliste, enregistré rapidement et de façon brute. Le résultat
présente un son folk pop quelque peu inégal, mais tout de même plus
mature que
Faux prophète lancé six ans plus tôt. Son côté fantaisiste est
parfois amusant, mais souvent maladroit.
(mars 2013) |
Bonhomme Jos
|
Klone – The Dreamer’s Hideaway
(2012)
Klone est un groupe de
métal alternatif français qui se situe quelque part entre le post-grunge
et le hard rock plus commercial. Les six gars présentent des guitares
puissantes, mais conservent toujours de très bonnes mélodies. Ils
intègrent aussi des guitares plus atmosphériques, des claviers et des
saxophones pour en faire une musique plus riche que bien d’autres
groupes dans le genre. Peu de compositions ressortent véritablement du
lot, mais l’ensemble de 54 minutes s’écoute bien jusqu’à la fin.
(mars 2013) |
Klonosphere
|
John
Roney – St-Henri (2012)
Pour ce 3e album sous la
forme d’un trio, le pianiste jazz John Roney se permet une exploration
de nouveaux sons et certaines intrusions dans la musique électronique.
Il ajoute donc une grande richesse à sa musique déjà bien vivante.
Accompagné de Rémi-Jean Leblanc à la basse et Damien Schmitt
à la batterie, Roney reprend des œuvres d’Oscar Peterson (« Place
St-Henri ») et de Chuck Corea (« Spain »). Par contre, il propose
surtout de solides compositions originales dignes de son immense talent.
Déjà bien établi à l’international, Roney partira avec un bien beau
projet sous le bras pour sa prochaine tournée.
(mars 2013) |
Effendi
/
SIX
½
|
Sinik
– La plume et le poignard (2012)
Le Parisien Sinik est un rappeur de taille en France. Il présente son 5e
album avec La plume et le poignard, mais on y trouve
malheureusement encore son lot de clichés propres au hip hop. Il y a
bien quelques moments musicaux intéressants pour accompagner ses textes,
mais avec 18 titres totalisant 68 minutes, c’est tout un défi que de se
rendre à la fin. Pour ses plus grands fans seulement.
(mars 2013)
Vidéoclips :
« Les 16 vérités » -
« Pinocchio » |
Sixonine /
Warner
½
|
Waves
of Fury – Thirst (2012)
Waves of Fury est un nouveau groupe britannique fondé par le Londonien
Carter Sharp. Le groupe propose des influences de R&B et de funk
sur un son indie rock empli de distorsion et de feedbacks. La voix de
Sharp peut être franchement désagréable en certaines occasions alors
qu’il crie pour se démarquer parmi les instruments plutôt bruyants qui
l’accompagnent. L’ensemble présente certains aspects intéressants, mais
le résultat risque d’en faire grimacer plusieurs par son aspect brut
très prononcé.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Businessman’s Guide to Witchcraft » |
Alive Naturalsound
|
Alicia Keys
– Girl on Fire (2012)
Alicia Keys présente probablement le meilleur mélange contemporain entre
R&B et soul. Son talent impressionne depuis plus de 10 ans et elle nous
arrive maintenant avec son 5e album studio. Pour les 13 titres de
Girl on Fire, Alicia peut compter sur la collaboration d’une
vingtaine de compositeurs et d’une douzaine de réalisateurs, en plus de
chanter avec Nicki Minaj sur la chanson-titre et avec Maxwell
sur « Fire We Make ». Quelques atmosphères jazz en alternance avec
des rythmes électro viennent accompagner à merveille la voix d’Alicia
tout au long de ce disque qui bénéficie d’une production de première
qualité. On peut par contre y entendre une surproduction qui peut
devenir agaçante considérant qu’Alicia Keys possède tout le talent
nécessaire pour nous donner la chair de poule dans un contexte
complètement dépouillé. Après des chansons solides dans la première
moitié, le disque s’essouffle quelque peu et nous donne le goût de nous
précipiter vers la fin. Mais, on y trouve tout de même de bons moments
qui réussiront probablement à satisfaire ses fans les plus fervents.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Girl on Fire »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 50, 26 janvier 2013) |
½
|
Zaho
– Contagieuse (2012)
Zaho est une chanteuse R&B montréalaise qui est née et a grandi en
Algérie. Elle s’est surtout fait connaître sur la scène rap en France au
cours des dernières années. Sur ce nouvel album de 15 morceaux dont 2 en
boni, elle présente un son R&B énergique et riche qui possède tout le
nécessaire pour conquérir la scène pop francophone. Les deux pièces en
boni incluent un duo avec Christophe Willem (« Indélébile ») et
un remix de « En avant ma musique ».
(mars 2013)
Vidéoclips :
« Boloss » -
« Jardin d’Éden » |
Down Lo /
EMI /
SIX
½
|
Claire Pelletier – Soleil ardent (2012)
Soleil ardent est
déjà le 7e album de Claire Pelletier. Pour ce nouveau disque, la
chanteuse pige dans le répertoire traditionnel de la France et du
Québec. La poésie et les mélodies de ces vieilles chansons demeurent
toujours aussi agréables et pertinentes au 21e siècle. En plus, Claire
réussit à les interpréter à sa façon pour en faire des chansons
intemporelles. Il faut aussi souligner la réalisation et les
arrangements de Pierre Duchesne qui y a effectué un véritable
travail d’orfèvre pour transporter ces chansons d’une autre époque en
2012. Il y joue aussi la quasi-totalité des instruments (guitares,
claviers, etc.), en plus d’ajouter des atmosphères électroniques
recherchées qui donnent cette texture moderne à l’album. Voici donc un
très bon disque d’ambiance que nous propose Claire Pelletier.
(mars 2013) |
Ouïe-Dire
½
|
Serena Ryder
– Harmony (2012)
Pour son nouvel album, la chanteuse ontarienne explore son parcours
présent, passé et futur. Elle présente de façon bien personnelle les
thèmes qui l’influencent, ce qui nous permet de la découvrir un peu
plus. L’album a été enregistré en grande partie dans son studio-maison,
The Cottage, avec Jerrod Bettis (Better Than Ezra)
et Jon Levine (K’naan, Nelly Furtado), mais aussi à
Los Angeles, avant d’être mixé par Joe Zook (Modest Mouse,
Katy Perry). Il présente de bons moments, comme le premier
extrait, « Stompa », mais l’ensemble demeure facilement remplaçable dans
l’univers pop rock adulte.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Stompa » |
EMI /
SIX
|
Sylvia
– La fuite (2012)
Sylvia Beaudry
est une cowgirl de Québec qui nous arrive avec un premier album dans le
style country folk. L’album, réalisé par François Gagnon et
Simon Pelletier-Gilbert (Isabeau et les Chercheurs d’or), a
été enregistré en direct en studio selon la tradition folk. On peut y
entendre parmi les musiciens Francis « Toots » Macbeth aux
guitares, dobro et banjo. La fuite présente une belle version
contemporaine d’un style qui a été largement surexploité au Québec au
cours des dernières décennies. À découvrir!
(mars 2013) |
Nomade
½
|
Melissmell – Écoute s’il pleut (2012)
Melissmell est une jeune chanteuse française caractérisée par une voix
unique qui nous transperce par sa sincérité et son intensité. Sur ce
premier album, elle présente une musique pop avec des accents rock
parfois particulièrement lourds, grâce à son côté écorché vif. Elle
s’entoure de musiciens talentueux et d’expérience, pour un disque solide
qui ne laissera personne indifférent. On retrouve en boni une version
alternative de son succès « Aux Armes », ainsi que le vidéoclip.
Melissmell lancera son nouvel album, Droit dans la gueule du loup,
le 9 avril en France.
(mars 2013)
Vidéoclips :
« Aux Armes » -
« Sobre La Muerte » -
« Les enfants de la crise » |
Discograph
/
SIX
½
|
Maïa – Héritage (2012)
La Montréalaise Maïa
Davies a été la cofondatrice du groupe country féminin Ladies of
the Canyon. Après une tournée qui l’a menée de New York à Toronto,
elle semble avoir le besoin de revenir à ses racines québécoises sur
Héritage. Musicalement, l’auteure-compositeure-interprète nous
propose un mélange entre pop et folk, entre rock et country, surtout en
français, mais avec aussi quelques titres en anglais. C’est
principalement sa voix qui se démarque tout au long du disque qui
présente de bien belles mélodies. Même si elle écrit constamment, Maïa a
tout de même demandé les services de Chip Taylor (Jimi
Hendrix, Janis Joplin, Willie Nelson) pour
collaborer à l’écriture de All the Best Roses, l’une des très
rares collaborations de Taylor. Avec Héritage, c’est un très bel
album que nous offre Maïa.
(mars 2013) |
Strobosonic
/
Warner
½
|
St. Ange
– Second Nature (2012)
St. Ange est un groupe
montréalais aux influences multiples alliant surtout pop et jazz.
D’abord lancé en novembre 2011 de façon indépendante, leur premier
album, Second Nature, a été remis en marché par l’étiquette
Justin Time à l’automne 2012. À l’image de sa chanteuse, Angela
Gallupo, le disque présente des sonorités colorées et joyeuses. Le
CD s’intègre parfaitement dans la tendance nouveau jazz qui se mélange
avec la musique pop intelligente. C’est donc un très bon album que nous
propose St. Ange.
(mars 2013) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Elizabeth Shepherd – Rewind (2012)
La chanteuse canadienne
maintenant installée à Montréal présente son 5e album en carrière, mais
un premier disque composé de standards de jazz. Elle réussit à
s’approprier complètement ces classiques en les transportant dans
l’univers qui lui est propre. Parmi les incontournables que l’on peut
entendre sur Rewind, notons « Love For Sale » de Cole Porter,
« Sack of Woe » de Cannonball Adderley, « Buzzard Song » de
George Gershwin, « Born To Be Blue » de Mel Tormé et « Prelude
To a Kiss » de Duke Ellington. On peut aussi entendre une paire
de pièces du répertoire francophone dont « Les amoureux des bancs
publics » de Georges Brassens. Avec cet album chaleureux,
Elizabeth Shepherd crée non seulement des attentes pour son prochain
opus, mais donne en plus le goût de la découvrir en concert.
(mars 2013) |
Linus /
SIX
½
|
Meek Mill – Dreams and Nightmares
(2012)
Né Robert Williams, Meek Mill est un rappeur de Philadelphie
qui a commencé à enregistrer autour de 2006. Après avoir attiré
l’attention de Rick Ross, il nous offre son tout premier
album. Même s’il donne dans le rap hardcore, Meek Mill propose une
musique riche très agréable à écouter. En plus, il est accompagné
par de nombreux collaborateurs tout au long de l’album comme Rick
Ross sur quelques pièces, Kirko Bangz (sur l’excellente
« Young and Gettin’ In »), Mary J. Blige (« Who Your Around »),
Trey Songz (« Lay Up »), ainsi que John Legend et
Nas (« Maybach Curtains »). On retrouve malheureusement
plusieurs clichés du rap sur Dreams and Nightmares, mais il y
a suffisamment de moments intéressants et de richesse musicale pour
nous inciter à porter attention. Meek Mill est un artiste à
surveiller. (découverte du mois de mars 2013)
Vidéoclip :
« Young & Gettin’ It » |
Maybach
/
Warner
½
|
Wiz
Khalifa – O.N.I.F.C. (2012)
Le rappeur de Pittsburgh nous arrive avec un nouvel album après le
succès de
Rolling Papers en 2011. Malheureusement, ce succès brusque a un
effet plus que négatif sur le nouveau disque alors que les textes ne
font référence qu’à sa nouvelle situation financière, son amour un peu
trop grand pour la marijuana et tout ce qu’il peut s’offrir maintenant
qu’il est riche. Après 3 pièces, on espère grandement que ce ne sera pas
une tendance généralisée jusqu’à la fin des 74 longues minutes. Mais,
cette tendance revient à différents moments tout au long du disque qui
est en plus moyennement intéressant musicalement. Ce sont 17 titres
mid-tempo qui nous donnent bien peu de moments d’excitation.
O.N.I.F.C. est donc un album extrêmement décevant de la part d’un
rappeur qui s’avérait grandement prometteur il y a de cela seulement
quelques mois.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Work Hard Play Hard » |
Atlantic
/
Warner
½
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Mother
Mother – The Sticks (2012)
Pour son 4e album, le quintette de Vancouver revient avec le son pop
rock énergique qu’il a développé au cours des dernières années, surtout
sur le disque précédent,
Eureka. Les influences folks de ses débuts sont désormais un
fait rare et on entend plutôt un excellent son indie pop et rock qui
vous obligera à suivre le rythme. Plusieurs des 14 pièces de The
Sticks possèdent non seulement la capacité à nous faire taper du
pied, mais elles présentent en plus de belles qualités créatives. C’est
le cas pour la chanson-titre, « Bit by Bit » et plusieurs autres. Si le
groupe se découvrait enfin avec Eureka, il atteint le sommet de
son art sur The Sticks. À découvrir!
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Bit by Bit » |
Last Gang
½
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Bob Mould –
Silver Age (2012)
Depuis quelques années,
le légendaire Bob Mould présente des albums particulièrement efficaces,
presque dignes de ses années les plus créatives, que ce soit en solo ou
au sein d’Hüsker Dü ou Sugar. Il poursuit sur sa lancée
avec Silver Age, un album énergique qui ne trahit aucunement
l’âge de son créateur. Les pièces s’enchaînent à un rythme effréné, sans
jamais nous décevoir. On dirait le Bob Mould des beaux jours de Sugar!
On peut tout de même entendre plusieurs titres un peu plus lents, mais
jamais ennuyants. Que Mould soit empreint de nostalgie ou non, il reste
qu’il nous ramène ce que ses fans préféraient de lui à leur plus grand
plaisir. Silver Age est encore une fois un excellent album de la
part de ce génie du rock alternatif.
(mars 2013) |
Merge
½
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Lee
“Scratch” Perry – Master Piece
(2012)
Lee « Scratch » Perry
est considéré comme la plus grande légende du reggae après Bob Marley.
Il a grandement contribué au développement du dub et a réalisé de
nombreux albums importants dans le genre, dont certains des premiers
enregistrements de Marley. À l’aube de ses 77 ans, Perry continue de
nous offrir du nouveau matériel. Il ne réinvente peut-être plus le
genre, mais il présente tout de même de bons moments de dub / lounge,
prouvant qu’il demeure une figure dominante du reggae dub.
(mars 2013) |
Born Free
/
Megawave /
MVD
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Therapy? – A Brief Crack of Light
(2012)
Le groupe de métal
alternatif nord irlandais a d’abord attiré l’attention en 1994 avec son
excellent album
Troublegum, dans la vague entraînée par le tsunami post-grunge.
Il est par contre retourné rapidement dans l’underground, une place
beaucoup plus naturelle pour Therapy?. A Brief Crack of Light est
le 13e album du groupe, qui n’a rien perdu de sa puissance d’il y a 20
ans. Le groupe semble décidé à reconquérir les palmarès grâce à « Living
in the Shadow of the Terrible Thing ». Par contre, il présente encore
des moments expérimentaux plus difficiles d’accès, comme dans
l’instrumentale « Marlow ». L’ensemble propose des passages
intéressants, mais peu d’éléments s’avèrent véritablement mémorables.
(mars 2013) |
Blast /
MVD
|
Oxmo Puccino
– Roi sans carrosse (2012)
Oxmo Puccino est un
rappeur malien qui présente son 6e album avec Roi sans carrosse.
Il nous offre un hip hop francophone d’une grande richesse et aux
refrains inoubliables. Il repousse constamment les limites du genre
depuis 15 ans en intégrant différents musiciens et en s’inspirant de la
chanson française. Puccino a reçu une nomination au Gala de l’ADISQ en
2010 grâce à son album précédent,
L’arme de paix, en tant que L’Artiste francophone s’étant le
plus illustré au Québec. Sur Roi sans carrosse, le rappeur va
encore un peu plus loin avec un album qui fusionne plus que jamais les
genres. Voici donc un album de hip hop différent et d’une richesse
incomparable.
(mars 2013) |
Cinq7 /
Wagram
½
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Neomythics –
New Corporate Resistance (2012)
Neomythics est un duo
composé de Gregory Howe et Matt Montgomery, deux
hommes-orchestres qui touchent à de nombreux instruments sur l’album.
Réalisé par Howe, New Corporate Resistance est leur premier
disque ensemble après qu’ils aient composé plusieurs chansons pour
d’autres artistes, surtout funk et jazz. Neomythics présente un son
post-punk à la Television et qu’on pourrait aussi comparer à
l’occasion aux débuts de U2. Leur
musique est riche et présente de belles qualités créatives, même s’ils
réussissent rarement à capter véritablement notre attention. À noter,
une présence du guitariste Harvey Mandel qui a joué avec les
Rolling Stones dans les années
1970.
(mars 2013) |
Ex-Fed
|
Brad
Mehldau Trio – Where Do You Start
(2012)
Le pianiste et son trio
reprennent ici certains morceaux plutôt éclectiques d’artistes comme
Alice In Chains (« Got Me Wrong »), Sufjan Stevens (« Holland »),
Jimi Hendrix (« Hey Joe ») et
Chico Buarque (« Samba e Amor »). Il se permet tout de même
quelques reprises de standards jazz comme « Brownie Speaks » de
Clifford Brown et « Airegin » de Sonny Rollins. À noter aussi
ses versions retravaillées de la touchante « Baby Plays Around » d’Elvis
Costello et Cait O’Riordan, ainsi que de « Time Has Told Me »
de Nick Drake. Même s’il est très intéressant d’entendre des
reprises jazz de pièces aussi variées, il reste que l’ensemble s’avère
quelque peu bizarre en bout de ligne. Le trio n’est donc pas au meilleur
de sa forme sur Where Do You Start, mais il apporte un élément de
curiosité qui fait tout l’intérêt du disque.
(mars 2013) |
Nonesuch
/
Warner
|
Little
Big Town – Tornado (2012)
Little Big Town est un quatuor vocal de Nashville composé de 2 hommes et
2 femmes. Ils présentent un son country pop basé avant tout sur les
harmonies vocales. Tornado est leur 5e album en 10 ans et il
constitue assurément leur enregistrement le plus pop à ce jour. Ce n’est
pas certain par contre que les puristes country en seront déçus
puisqu’ils n’appréciaient déjà pas beaucoup le groupe. En fait, Little
Big Town a toujours été perçu comme une version légèrement plus country
de Fleetwood Mac, et ça se poursuit avec Tornado. Si on
oublie leurs influences country, on peut facilement considérer leur
nouvel album comme un excellent disque de musique pop, tout simplement.
(février 2013)
Vidéoclips :
« Pontoon » -
« Tornado » |
Capitol /
EMI
½
|
Jimmy Target and The Triggers – Jimmy
Target and The Triggers (2012)
Pour son 2e album, le
groupe rock ‘n’ roll montréalais présente seulement des compositions
originales, dont certaines qui brassent dangereusement. Le groupe
réalise l’album lui-même et le résultat est un rock ‘n’ roll garage
grandement efficace. Certains titres s’approchent un peu plus du western
spaghetti comme « Lexie’s Fang », et on retrouve suffisamment de variété
sur l’album pour nous garder hors d’équilibre. Mais il reste que ce sont
les morceaux franchement rock ‘n’ roll qui s’avèrent les plus
intéressants, à l’instar du premier extrait, « Gimme Action ». C’est
juste dommage qu’avec seulement neuf titres on ait l’impression
d’entendre un album incomplet qui aurait grandement bénéficié de
quelques moments additionnels de rock énergique.
(février 2013) |
C4
|
Jah Wobble & Keith
Levene – Yin & Yang (2012)
Jah Wobble et Keith
Levene étaient deux des membres originaux de Public Image Limited
aux côtés du chanteur John Lydon (Johnny Rotten des
Sex Pistols). Le bassiste et le
guitariste se réunissent des années plus tard pour nous offrir un album
de rock totalement expérimental. Psychédélique à souhait, Yin & Yang
nous plonge dans une ambiance fusionnant le rock, le jazz, le punk,
le funk et le dub. L’album présente quelques très bons moments alors que
Levene demeure en grande forme derrière sa guitare. Par contre, d'autres
passages risquent de vous déranger par leur côté bizarre et une
réalisation brute parfois agressante à l’oreille. À noter, la reprise
passablement psychédélique de « Within You Without You » des
Beatles. C’est un album qui
demande définitivement un grand effort d’adaptation, mais les
nostalgiques de PIL y trouveront probablement leur compte.
(février 2013) |
Cherry Red
/
MVD
|
Machine
Head – Machine Fucking Head Live (2
CD) (2012)
Formé il y a 20 ans, le
groupe métal californien conserve une horde d’admirateurs depuis ce
temps. Pour fêter leurs 20 ans, ils présentent un double album en
concert comprenant un assemblage d’enregistrements à divers endroits à
travers le monde. Les 15 titres inclus sur les deux disques dressent un
bon portrait de la carrière du groupe. Le montage est suffisamment bien
fait pour nous faire croire qu’il s’agit d’un seul et même concert, puis
la présence de la foule se fait sentir à tel point qu’on a parfois
l’impression de se retrouver sur place, à quelques mètres de la scène.
Avec Machine Fucking Head Live, le groupe offre un beau cadeau à
ses fans qui l’ont suivi en tournée depuis toutes ces années.
(février 2013) |
Roadrunner
/
Warner
½
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Stone Sour
– House of Gold and Bones, pt. 1 (2012)
Corey Taylor et Jim Root ont démarré Stone Sour quelques
années avant de se joindre à Slipknot et ont toujours poursuivi
le groupe en parallèle. Plus mélodique que Slipknot, Stone Sour tire ses
influences en grande partie de
Metallica et d’Alice In Chains pour un son métal
alternatif lourd, mais tout de même accessible. House of Gold and
Bones, pt. 1 est le 4e album du groupe et la 1re partie d’un
album-concept en deux parties. L’album présente une belle profondeur,
autant musicalement qu’au niveau des textes. On y trouve des
compositions extrêmement solides, parmi les meilleures que le groupe
nous a offertes à ce jour. La ligne directrice est efficace et la
transition se fait magnifiquement bien entre les morceaux métal et les
chansons plus introspectives, parfois même acoustiques (« The Travelers,
part 1 »). Voici donc un très bon album qui nous fera attendre la suite
avec impatience. La sortie de la
2e partie est prévue pour le 9 avril.
(février 2013)
Vidéoclip :
« Gone Sovereign » |
Roadrunner
/
Warner
½
|
Erik
Truffaz Quartet – El Tiempo de la
Revolucion (2012)
Le quatuor du
trompettiste français (complété par Marcello Giulani à la basse,
Marc Erbetta aux percussions et Benoît Corboz aux claviers
et à la guitare) a entièrement composé ce 10e album en studio, au rythme
de pratiquement un morceau par jour. Suite logique de
In Between, l’album navigue entre diverses atmosphères, souvent
influencé par leurs différents voyages (« Istanbul Tango », « African
Mist »). Parmi les 10 pièces du disque, notons trois chansons,
magnifiquement mises en valeur par la voix d’Anna Aaron. Voici un
très bon disque de jazz d’ambiance.
(février 2013) |
Blue Note
/
EMI /
SIX
½
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George
Perris – Un souhait (2012)
George Perris est un
chanteur franco-grec qui a connu un immense succès en Grèce avec ses
deux premiers albums. Après avoir assuré la première partie de Lara
Fabian en France et avoir chanté au Mexique et au Canada, il
présente un premier album francophone destiné au marché québécois. Pour
l’occasion, il s’est entouré d’une équipe entièrement québécoise, autant
pour la composition que la production. Parmi les auteurs-compositeurs,
notons Steve Marin, Frédérick Baron (qui signe plusieurs
textes), Jean-François Breau, Louis Côté (qui assure aussi
la réalisation en plus de jouer plusieurs instruments), Stephan
Moccio, Marc Dupré, Catherine Major, etc. On peut
entendre un duo avec Lara Fabian pour « Ma solitude » et elle lui donne
même un texte, « Dis-moi comment t’aimer ». Perris possède une voix
remarquable avec beaucoup de profondeur. Il interprète donc de belle
façon toutes ces chansons d’amour.
(février 2013) |
EM
|
Pitbull
– Global Warming
(2012)
Seulement un an après le succès monstre de
Planet Pit, le Cubain d’origine revient avec un nouveau
disque concis de 12 titres totalisant seulement 41 minutes. Des
échantillonnages célèbres de « Macarena » sur la chanson-titre en
introduction et de « Take on Me » sur « Feel this Moment » avec
Christina Aguilera viennent renforcer ce qui s’avérait déjà un
succès assuré. « Back in Time » a été propulsée par le film
Men
in Black 3, et avec des hymnes à la fête comme « Don’t Stop the Party », « Party Ain’t Over » (avec Afrojack et
Usher)
et « Have Some Fun » (avec Afrojack et Wanted), on sait où
Pitbull s’en va : directement aux petites heures du matin… À noter
aussi les participations de
Chris Brown (« Hope We Meet Again »),
Jennifer Lopez (« Drinks for You (Ladies Anthem) ») et
Enrique Iglesias (« Tchu Tchu Tcha »). Avec une telle collection
de hits assurés qui s’enchaînent à un rythme effréné, il serait bien
difficile pour ses fans de se plaindre. Même s’il ne contient pas
nécessairement ses meilleures compositions en carrière,
Global
Warming est certainement son album le plus ramassé à ce jour.
(chronique principale de février 2013)
Vidéoclips :
« Don’t Stop the Party » -
« Back in Time » |
½
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Ke$ha
– Warrior
(2012)
Pour son 2e album officiel, la chanteuse pop réussit à assembler avec
cohérence une douzaine de pièces pour un disque qui s’écoute bien dans
son ensemble. Ce ne sont pas toutes les chansons qui possèdent le
potentiel de devenir des succès commerciaux, mais on retrouve tout de
même quelques titres incontournables comme la chanson-titre et
l’excellente « Die Young ». Ses textes demeurent bien évidemment au
premier degré, avec toujours ce petit côté vulgaire qui la différencie
de la masse de chanteuses dans le genre. Elle rap encore en certaines
occasions, mais il faut préciser que c’est rarement à ce moment qu’elle
est à son meilleur. À noter qu’elle invite la légende du punk Iggy
Pop à chanter avec elle sur « Dirty Love ». Dans l’ensemble,
Warrior est plus solide que son premier disque et elle réussit à
nous présenter de bonnes chansons pour faire la fête.
(février 2013)
Vidéoclip :
« Die Young »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 51, 2 février 2013) |
½
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Bruno Mars
– Unorthodox Jukebox
(2012)
Après avoir écrit plusieurs succès pour d’autres artistes dont Brandy
et Flo Rida, Bruno Mars a profité du momentum pour lancer sa
propre carrière de chanteur en 2009. Après le succès de son premier
album, carrément hissé au sommet grâce aux hits « Grenade » et « Just
the Way You Are », il nous revient avec un deuxième disque. Il n’y a
qu’un problème avec le chanteur pop sur Unorthodox Jukebox : il
semble plutôt amer contre les femmes, alors qu’il avait réussi à les
séduire sur son premier opus. Il ne lui reste qu’à espérer qu’elles
n’écoutent pas trop les paroles s’il veut conserver son public acquis il
y a tout juste deux ans. On retrouve quelques bons moments de R&B comme
avec « Treasure », mais l’ensemble est plutôt sombre avec bien peu de
passages excitants. Heureusement qu’il y a le premier extrait, « Locked
Out of Heaven », le meilleur parmi les 10 petits titres offerts. Pas
facile le test du 2e album M. Mars!
(février 2013)
Vidéoclip :
« Locked Out of Heaven » |
Atlantic
/
Warner
½
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Outasight
– Nights Like These
(2012)
Outasight est le pseudonyme de Richard Andrew, un chanteur
rappeur qui présente un mélange de rap, de rock et de R&B. Il s’est fait
connaître en 2011 avec le mégasuccès pop dansant « Tonight is the
Night », le morceau au cœur de ce premier disque qui présente bien peu
d’autres moments intéressants. Un de ces rares moments dignes de mention
est « Shine » qui met en vedette Chiddy Bang, et on peut aussi
apprécier « I’ll Drink to That ». Pour le reste, il s’agit d’une musique
pop légère sans substance et sans excitation, même dans les moments plus
dansants (« Ready Set Go », « Now or Never »).
(février 2013)
Vidéoclips :
« Tonight is the Night » -
« Now or Never » -
« Shine » |
Warner
½
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Redd Kross
– Researching the Blues
(2012)
Formé à la fin des années 1970 en Californie, Redd Kross est devenu un
véritable groupe culte de la musique punk et alternative. Après une
pause de 15 ans, il nous revient avec son 6e album, Researching the
Blues. Les frères McDonald nous présentent non seulement
leurs meilleures compositions depuis longtemps, mais aussi de superbes
mélodies inoubliables, parfois quasiment dignes des Beatles, rien
de moins. Les moments de rock ‘n’ roll ne pourront vous laisser
indifférents et leurs pièces mid-tempo ne manqueront pas de vous
séduire. Sans oser affirmer que Researching the Blues est le
meilleur album en carrière de Redd Kross, disons qu’il est possiblement
le plus agréable à écouter. Une véritable bouffée d’air frais par un
groupe de 35 ans qui ne semble pas avoir pris une ride!
(février 2013)
Vidéoclip :
« Stay Away from Downtown » |
Merge
½
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Debbie
Tebbs – Modern Talking
(2012)
Debbie Tebbs est une DJ
native de Montréal qui a tourné un peu partout au Canada au cours des 15
dernières années. Sur ce nouvel album, l’artiste se permet un retour aux
sources, délaissant les tables tournantes pour ses synthétiseurs et sa
voix, magnifiquement enveloppés dans des arrangements électroniques.
Elle nous offre donc une musique électro pop dansante fortement
influencée des années 1980. Debbie cadre aussi parfaitement dans la
nouvelle vague disco. Pour Modern Talking, elle peut compter sur
la participation de Eric Speed, DJ Nerve et Marie-Luce
Béland, sans oublier Sylvain Taillefer qui signe plusieurs
des textes. Debbie Tebbs est donc particulièrement bien entourée pour ce
premier album qui la sort de sa zone de confort et l’amène dans un
univers qu’on ne lui connaissait pas. Sa tournée s’arrêtera à Montréal
le 13 février à la Casa Del Popolo avec invité surprise.
(février 2013) |
Cliché
/
Universal
½
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Siem – Siem
(2012)
Le rappeur Siem présente
son premier album mélangeant R&B, pop et électro à un son hip hop plutôt
dansant. Réalisé par Lion F, l’album possède toute l’énergie
nécessaire pour rejoindre un large auditoire. Les morceaux dansants sont
solidement appuyés par une basse résonante. Avec le succès « Trop
femme », Siem est déjà sur la bonne voie pour se faire découvrir d’un
public fan de K-Maro, Sir Pathétik, Karl Wolf et
Pitbull.
(février 2013) |
I-Squad
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Pierre Létourneau – Foutue société
(2012)
Vétéran de la chanson
québécoise, Pierre Létourneau nous arrive avec son 16e album en
carrière, six ans après Heures de pointe. Pour l’occasion, il
revient à l’écriture et propose 13 chansons originales. Il a demandé à
différents amis compositeurs de mettre ses textes en musique : Michel
Robidoux (Jean-Pierre-Ferland), Michel Pagliaro,
Robert Léger (Beau Dommage) et Gérald Da Sylva. Les
musiques sont variées et vont de la pop au jazz en passant par le rock
et le folk. Les arrangements sont riches et accompagnent de belle façon
sa poésie dans laquelle humour, cynisme et tendresse se côtoient. Parmi
les artistes invités, notons Claire Pelletier qui donne sa voix à
« Souvenirs de tournée », ainsi que Michel Donato à la
contrebasse sur « J’me marie ». Il ne faut donc pas s’arrêter à la
pochette plutôt banale, voire même simpliste, et plutôt découvrir la
musique riche et variée de Foutue société.
(février 2013) |
Vu de la lune
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Quadro
Nuevo – Grand Voyage
(2012)
Le quatuor jazz
acoustique allemand est de retour avec un nouvel album. Il transporte
cette fois son tango en voyage à travers l’Europe et le reste du monde.
Les 18 titres de Grand Voyage ont en effet été enregistrés dans
divers emplacements de la planète. Leur musique atmosphérique nous fait
inévitablement voyager, et c’est doublement le cas avec ce 6e album pour
l’étiquette Justin Time. Bon voyage!
(février 2013) |
Justin Time
/
SIX
½
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Xavier
Rudd – Spirit Bird
(2012)
Xavier Rudd est un
musicien indépendant australien qui n’hésite pas à explorer les
différentes avenues de la musique rock alternative. Dès la pièce
d’ouverture de Spirit Bird, « Lioness Eye », il réussit à créer
une atmosphère lourde et hypnotique qui peut soit nous captiver
totalement, ou nous faire lancer la serviette immédiatement. Par contre,
il revient rapidement à un folk acoustique plus standard sur « Comfortable
in My Skin » avec une simple guitare et un harmonica. Ce mélange de folk
et d’expérimentations indie fait en sorte de conserver notre intérêt,
mais Rudd ne renverse aucune barrière et on ne retient que bien peu de
choses de ce nouvel album.
(janvier 2013) |
Side One
Dummy
/
EMI
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The Toy
Dolls – The Album After the Last One
(2012)
Les Toy Dolls sont un
groupe punk britannique qui existe depuis 1979. Ils donnent dans la
comédie et ne se sont jamais vraiment pris au sérieux. Le trio présente
son 12e album studio en carrière. Le disque comprend quelques pièces
énergiques d’une grande efficacité et de bons moments de rock ‘n’ roll,
mais leur côté caricatural prend souvent le devant de la scène ce qui
peut devenir agaçant, surtout que ce n’est pas vraiment drôle même si ça
se veut de la comédie. L’album offre 3 pièces acoustiques en boni de la
part du chanteur et guitariste Olga.
(janvier 2013) |
Secret /
MVD
½
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Rihanna
– Unapologetic
(2012)
La chanteuse pop / R&B présente pratiquement un album par année
depuis ses débuts en 2005, ce qui fait qu’elle nous arrive déjà avec
un 7e disque. Rihanna aimant bien provoquer, elle ne se gêne pas
pour se dévêtir sur la pochette d’Unapologetic. Musicalement,
elle revient à un style un peu plus sombre et profond, comme ce fut
le cas sur
Rated R
en 2009. On aime bien Rihanna lorsqu’elle ose
expérimenter, même si elle se sépare alors d’une partie de son
public qui préfère sa pop légère et dansante. Par contre, on
retrouve encore une certaine variété tout au long du disque avec
tout de même de bonnes chansons pop accrocheuses et des titres
dansants efficaces (dont la très bonne « Right Now » avec
David
Guetta). Les collaborations incluent
Eminem (« Numb ») et
son copain Chris Brown (« Nobody’s Business »). Avec 14
titres variés, l’album peut sembler quelque peu inégal. Il présente
tout de même de très bonnes compositions, solidement interprétées
par l’une des artistes les plus complètes de sa génération.
(chronique principale de janvier 2013)
Vidéoclips :
« Diamonds » -
« Right Now » |
Def Jam
/
Universal
½
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Milo
Greene – Milo Greene
(2012)
Milo Greene est un quintet de pop rock / indie rock de Los Angeles
qui nous arrive avec son tout premier album. Le groupe met de
l’avant des harmonies vocales hors du commun autour de la chanteuse
Marlana Sheetz, en plus de présenter de superbes
orchestrations de guitares et de cordes qui créent une ambiance
unique, souvent cinématographique. On peut les comparer à
Fleetwood Mac, mais aussi à Sarah McLachlan dans les
moments plus atmosphériques. Des titres comme « What’s the Matter »,
« Don’t You Give Up On Me » et « 1957 » risquent fort de vous rester
en tête longtemps. Même si Milo Greene ne révolutionne pas le genre,
il réussit à créer une atmosphère enveloppante qui est très agréable
à écouter. Voici donc un très beau premier album par un groupe qu’il
faudra surveiller de près. (découverte du mois de janvier 2013)
Vidéoclips :
« 1957 » -
« Silent Way » -
« Don’t You Give Up On Me » -
« What’s the Matter » |
Chop
Shop /
Atlantic
/
Warner
½
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Kid Rock
– Rebel Soul
(2012)
Kid Rock semblait s’être calmé quelque peu sur son disque précédent,
mais il revient maintenant avec son côté rebelle bien assumé. Il réalise
lui-même l’album et c’est peut-être là sa principale erreur alors que
Rebel Soul sonne un peu trop bon marché. Ses textes demeurent
prévisibles, mais c’est le cas depuis le début de sa carrière de toute
façon. Il continue de faire l’apologie des danseuses et de la défonce,
comme si l’ex-copain de Pamela Anderson ne connaissait que ça… Ce
sont clichés par-dessus clichés qui nous sont lancés par le kid de
Detroit, le tout sur une musique rock ‘n’ roll souvent simpliste, une
musique d’une autre époque qui manque dangereusement d’originalité. En
fait, Kid Rock aurait pu avoir une place importante dans l’histoire de
la musique s’il avait plutôt produit ses albums au milieu des années
1970. Quarante ans plus tard, ça sent le réchauffé…
(janvier 2013)
Vidéoclips :
« Let’s Ride » -
« Happy New Year » |
Atlantic
/
Warner
½
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Taylor Swift
– Red
(2012)
La jeune chanteuse est venue changer le visage du country en 2006, ce
qui faisait un grand bien. Six ans plus tard, elle nous présente son 4e
album studio. Malgré encore quelques références au country, il faut dire
que Red est avant tout un album pop. Mais c’est une pop de
qualité que nous présente Taylor alors qu’elle a vraiment trouvé sa
place et son propre style. Les 16 pièces de l’album sont variées et nous
permettent d’apprécier les différentes facettes de sa personnalité. Une
édition de luxe de l’album est aussi disponible avec un 2e CD contenant
des pièces additionnelles, des versions démo et une version acoustique
de « State of Grace ».
(janvier 2013)
Vidéoclips :
« We Are Never Ever Getting Back Together » -
« Begin Again » -
« I Knew You Were Trouble » |
Big Machine /
Universal
½
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Misstress Barbara – Many Shades of Grey
(2012)
La DJ montréalaise nous arrive avec un nouvel album plus pop que jamais.
Elle présente de bien bonnes chansons sur lesquelles elle enregistre
tous les instruments. Ce sont toujours des chansons entraînantes, mais
beaucoup moins house underground que par le passé. En fait, il s’agit
d’une musique électro pop à tendance disco, une musique qui se joue à
plein volume. Elle aurait bien pu nous offrir cet album sous son propre
nom, Barbara Bonfiglio, puisqu’il s’agit certainement de son
album le plus personnel à ce jour et pour lequel elle a littéralement
tout fait. Many Shades of Grey est un bon disque qui s’écoute
magnifiquement bien jusqu’à la fin.
(janvier 2013)
Vidéoclip :
« The Right Time » |
Energia /
Maple
½
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Salvatore Adamo – La grande roue
Après 50 ans de carrière, 500 chansons et plus de 100 millions de
disques vendus, Salvatore Adamo présente son 23e album studio. Cet
amoureux de la langue possède une poésie bien à lui, qu’il parle
d’amour, d’amitié ou de nostalgie. En plus des 10 nouvelles chansons en
français, il nous offre un morceau en italien, « Ricordi », et un en
anglais, « Golden Years ». Bien réalisé par François Delabrière (Marc
Lavoine, Pascal Obispo), l’album possède de très belles
orchestrations de cordes qui créent une ambiance plus qu’agréable.
(février 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 48, 12 janvier 2013) |
DEP
/
Universal
½
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Bernard Adamus – No. 2
Avec
No. 2, Bernard Adamus peut pousser plus loin son univers
blues particulier grâce à un budget de production plus substantiel. Ses
textes réalistes et son interprétation brute peuvent donc être mis un
peu plus en évidence et demeurent tout aussi efficaces. On ressent
presque le lendemain de brosse dans « Les obliques », alors que
l’énergique « Entre ici pis chez vous » nous plonge dans un saloon en
plein western. Adamus réussit donc encore une fois à nous faire voyager
en créant 12 histoires uniques et riches, solidement appuyé par le
réalisateur
Éric Villeneuve. Ce serait surprenant qu’il obtienne
un succès commercial avec ce 2e album, mais Adamus devrait combler ses
fans tout en allant chercher quelques adeptes additionnels. (octobre
2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 37, 27 octobre 2012) |
Grosse Boîte
½
|
Aerosmith
– Music From Another Dimension!
Le groupe rock de Boston est de retour avec un premier album de
matériel original depuis
Just Push Play en 2001. La question que l’on peut se poser
c’est : est-ce qu’ils nous ont vraiment manqué? Et la réponse pour
une majorité de gens risque d’être : non! En fait, depuis une bonne
vingtaine d’années, le groupe nous donne peu de bonnes raisons
d’attendre avec impatience leurs nouvelles compositions. Sur ce
nouvel album, le groupe reprend là où il avait laissé avec un son de
grande envergure qui aurait très bien pu être enregistré en 1992. En
fait, le groupe nous envoie une musique d’une autre époque, une
musique qui n’a rien à voir avec 2012. En plus, il manque la grosse
ballade à succès auquel le groupe nous a habitué au cours des
derniers albums. La pièce d’ouverture qui devrait donner le ton au
disque, « Luv XXX », est plutôt sans saveur et ce n’est certainement
pas les chœurs de Julian Lennon qui viendront en augmenter
l’intérêt. Quelques moments de rock ‘n’ roll pur nous réconcilieront
avec le groupe en apportant au moins une certaine énergie à l’album,
même si pour l’originalité il faudra repasser. Carrie Underwood
viendra faire un duo avec Steven Tyler sur « Can’t Stop Lovin’
You », un des meilleurs moments du disque. Joe Perry prend
également une place un peu plus importante en écrivant seul quelques
titres et en s’emparant du micro en certaines occasions. Avec 15
titres totalisant 68 minutes, Music From Another Dimension!
est un album beaucoup trop long qui aurait facilement pu être amputé
du tiers en nettoyant quelques morceaux inutiles. Cet album se
voulait probablement une démonstration que le groupe travaillait
encore bien ensemble considérant les différentes rumeurs de
mésentente des dernières années. Mais surtout, il s’agit
certainement d’un bon prétexte pour une nouvelle tournée. (chronique
principale de décembre 2012)
Vidéoclip :
« Legendary Child » |
Columbia
/
Sony
|
Air -
Le voyage dans la lune
Le duo électronique
français avait su impressionner la planète musique en 1998 avec la
sortie de
Moon Safari. C’est peut-être dans un désir de revenir aux
sources qu’Air fait un retour sur la lune 14 ans plus tard, inspiré par
Georges Méliès. Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin
ont en effet mis en musique la version restaurée du film de Méliès Le
voyage dans la lune, un classique de la science-fiction de 1912.
Sans suivre les étapes du film, cet album présente 11 des pièces du
film. Musicalement, le duo puise dans l’ensemble de ses influences, du
trip hop au rock en passant par le new age et l’expérimentation
électronique. Des sons de toutes sortes viennent aussi s’ajouter à
l’ensemble. La superbe « Moon Fever » est assurément la meilleure pièce
de l’album, mais elle est bizarrement entourée de deux pièces
pratiquement rock progressives qui sont également de grande qualité,
« Parade » et « Sonic Armada ». « Seven Stars » et « Cosmic Trip » sont
les autres moments forts du Voyage dans la lune. Trois titres
seulement possèdent des textes, et les voix sont assurées par
Victoria LeGrand (« Seven Stars ») et Au Revoir Simone (« Who
Am I Now? »). L’album présente de très belles qualité en général, mais
si on veut y trouver un point négatif, ce serait probablement que les
sons électroniques sonnent plutôt vieillots, d’une autre époque. Par
contre, considérant que le mandat consistait à mettre en musique un film
d’il y a 100 ans, on ne peut pas trop leur en vouloir… La musique d’Air
contribue tout de même à bien moderniser le film. (avril 2012) |
Virgin /
EMI
/
SIX
½
|
Damon Albarn – Dr Dee
Surtout connu pour son
travail avec Blur et Gorillaz, Damon Albarn a redéfini le
son britannique contemporain. Sur ce premier album solo officiel, il
prend une toute autre direction. Il nous offre un opéra folk inspiré par
la vie de John Dee (1527-1608), un mathématicien, alchimiste, philosophe
et conseiller d’Elizabeth I. Autour de sa voix, on peut entendre des
chœurs et instruments anglais anciens entremêlés avec des instruments
plus contemporains d’Afrique de l’Ouest. L’album a été enregistré en
partie dans son studio de Londres, mais aussi à Salford avec l’Orchestre
philharmonique de la BBC. Il s’agit d’un album passablement bizarre
qui demande une grande ouverture d’esprit. C’est un enregistrement
théâtral qui prendrait définitivement tout son sens sur scène. Mais sur
disque, l’effort aura bien de la difficulté à être récompensé à l’écoute
de ces 18 pistes lourdes qui semblent interminables. Dr Dee est
un album difficile à écouter jusqu’au bout et encore plus difficile à
réécouter… (juillet 2012) |
Parlophone
/
EMI
|
The All-American Rejects - Kids in the Street
Après un très bon premier
album éponyme il y a 10 ans, le groupe emo de l’Oklahoma a eu bien
de la difficulté à garder la tête hors de l’eau alors qu’il a présenté 2
albums médiocres en 2005 et 2008. L’intérêt a donc grandement diminué à
leur sujet. Les All-American Rejects réussissent à faire un retour en
force en 2012 avec Kids in the Street, un album pop rock
grandement accessible. Des mélodies efficaces et un son pop qui va même
jusqu’à des influences du new wave des années 1980 caractérisent ce
nouvel album d’une grande maturité. Les musiciens ont pris de
l’expérience et de la dextérité et ils ne sont plus les adolescents
qu’ils étaient à leurs débuts et qui voulaient simplement brasser la
cabane. Ici, on sent un effort particulier vis-à-vis les compositions
qui, même si elles empruntent à différents genres, réussissent à se
différencier. Il y a bien quelques ballades dont on se serait passé,
mais elles démontrent du même coup l’étendue des capacités du groupe qui
nous présente son album le plus riche et varié à ce jour. (juin 2012)
Vidéoclips :
« Someday’s Gone » -
« Beekeeper’s Daughter » -
« Kids in the Street » |
Interscope
/
Universal
½
|
All Time
Low – Don’t Panic
Pour son 4e album studio, le quatuor pop punk de Baltimore va encore un
peu plus loin dans son univers pop unique. Il ne reste que bien peu des
éléments punks des débuts et le groupe se compare plus facilement au
hard rock commercial des années 1980, avec sa touche personnelle de
modernité. Sur Don’t Panic, le groupe réussit à présenter de
solides compositions et surtout, à équilibrer le tout pour en faire un
album qui s’écoute bien jusqu’à la fin. Même si certaines pièces
pourront vous sembler communes, on y trouve suffisamment de morceaux
énergiques pour rendre l’album grandement intéressant. En fait, il
s’agit peut-être ici de leur disque le plus solide à ce jour.
(février 2013)
Vidéoclip :
« For Baltimore » |
Hopeless
½
|
Alt-J
– An Awesome Wave
Alt-J est un quatuor anglais qui s’est formé à l’Université Leeds en
2008. Il nous présente son tout premier album,
An Awesome Wave.
Plutôt difficile à décrire, disons que le groupe mélange le rock
alternatif et le folk avec des rythmes dub et des mélodies pop. Il
en résulte une fusion minimaliste bien intéressante et originale.
Quelques titres pourront vous sembler un peu prétentieux, mais
l’ensemble demeure très solide et divertissant, surtout lorsque l’on
considère qu’ils en sont à leurs premières armes en musique. Alt-J
constitue donc un groupe à surveiller de près. (découverte du mois
de février 2013)
Vidéoclips :
« Breezeblocks » -
« Tessellate » -
« Something Good » -
« Fitzpleasure » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Tori Amos
– Gold Dust
Vingt ans après
Little Earthquakes, Tori Amos nous arrive avec
Gold Dust.
Elle y revisite 14 pièces de son répertoire avec le
Metropole
Orchestra dirigé par
Jules Buckley. L’album a été enregistré
en concert avec cet orchestre symphonique aux Pays-Bas. Même si tous ses
succès ne s’y trouvent pas nécessairement, il s’agit d’une excellente
façon de redécouvrir quelques-unes des meilleures compositions de
l’artiste. L’orchestre joue parfaitement son rôle d’accompagnateur à la
voix et au piano de Tori, sans voler la vedette. On réalise alors qu’il
s’agit du meilleur environnement qu’aurait pu souhaiter Tori Amos pour
ses chansons. Une version de luxe est également en vente avec un DVD en
boni présentant un documentaire sur la préparation du disque. (octobre
2012) |
Deutsche Grammophon
/
Universal
½
|
The
Angry Kids – The Angry Kids
The Angry Kids sont un duo de Toronto qui présentent une musique house
dansante, souvent influencée par le rock. Jeff Beck (non, pas
celui que vous pensez) et Ryan Wilock sont déjà actifs depuis
quelques années dans les clubs, en plus d’être apparus sur de nombreuses
compilations de musique électronique. Ce premier album constitue donc en
fait une compilation de leurs plus grands succès à ce jour et inclut
l’incontournable « Mr. Brown » en deux versions (avec la voix de Bob
Marley). On peut aussi entendre la pièce qui les a fait connaître au
départ, « I Ran (So Far Away) » (avec A Flock of Seagulls). Aussi
au menu, l’excellente « Monkey » (avec Kaysh), « Wouldn’t It Be
Good » avec Nik Kershaw et leur reprise de « Blitzkrieg Bop » des
Ramones. Les amateurs de musique
dansante trouveront de quoi les satisfaire sur cet album énergique.
(février 2013)
Vidéoclip :
« Mr. Brown » |
Warner
½
|
Fiona
Apple – The Idler Wheel Is Wiser Than
the Driver of the Screw and Whipping Cords Will Serve You More Than Ropes Will
Ever Do
Pour son 4e album, il fallait que Fiona Apple nous arrive avec un titre
aux apparences de roman. The Idler Wheel (vous permettrez le
raccourci) présente une très belle créativité de la part de cette
artiste un peu troublée, mais unique. Il faut dire qu’elle aura attendu
7 ans avant de pondre un nouvel album depuis
Extraordinary Machine. Le processus créatif aura été long, mais
fructueux en bout de ligne. Seule au piano avec le percussionniste
Charley Drayton, Fiona nous présente une musique minimaliste avec
divers effets sonores (des voix, synthétiseurs et autres sons
quelconques). L’ensemble demeure centré sur sa voix et sa personnalité,
ce qui en fait peut-être son album le plus pur à ce jour. Mais, ce qui
est clair, c’est qu’il s’agit de l’un de ses meilleurs enregistrements
en carrière, sinon le meilleur… (décembre 2012)
Vidéoclip :
« Every Single Night » |
|
Marie-Pierre Arthur – Aux alentours
La bassiste et chanteuse Marie-Pierre Arthur laisse quelque peu de côté
le son folk de son premier album pour présenter un son plus rock sur
Aux alentours. Le disque débute en force avec l’excellente « Fil de
soie » et la mélodie inoubliable du succès « Si tu savais ». Par la
suite, « All Right » est un clin d’œil évident aux
Beatles, une influence qu’on
pourra percevoir en diverses occasions tout au long du disque. La
réalisation un peu brute de
François Lafontaine nous replonge
dans le pop rock des années 1970. Puis, les influences d’Okoumé
et de Karkwa ne sont pas tellement loin dans le style de
Marie-Pierre Arthur qui vient combler un vide évident dans le rock
québécois de qualité, et au féminin de surcroît. C’est donc un superbe
2e album que nous présente l’artiste de la Gaspésie, l’un des meilleurs
disques québécois de l’année. (novembre 2012)
Vidéoclip :
« Si tu savais » |
Simone
/
Bonsound
|
Asia – XXX
Asia est un supergroupe britannique de rock progressif formé en 1981
qui inclut John Wetton (King Crimson), Carl Palmer
(Emerson, Lake & Palmer), Steve Howe (Yes) et
Geoff Downes (The Buggles). Trente ans après le
fracassant succès de leur premier
album éponyme, les quatre membres originaux se retrouvent pour
un nouveau CD, XXX, et une tournée mondiale. Le groupe n’a
peut-être pas réussi à recréer la magie de son premier disque sur
ses enregistrements suivants, mais il s’en approche peut-être plus
que jamais avec ce nouvel album. Il reprend les éléments qui ont
fait le succès du groupe à l’époque, ce qui en fait leur meilleur
disque depuis 30 ans. Il s’agit donc d’un très bel exploit pour ce
groupe légendaire qui pourra partir en tournée avec du nouveau
matériel intéressant sous le bras. Une édition avec DVD est
également disponible. Leur tournée 30e anniversaire s’arrêtera à
Montréal le 12 octobre au Théâtre Corona. (août 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 26, 11 août 2012)
|
Frontiers
/
SIX
½
|
Avec pas d’casque – Astronomie
Après 2 albums country folk acclamés de la critique, Avec pas
d’casque est de retour en 2012 avec Astronomie. Pour
l’occasion, le trio accueille un nouveau membre au baryton,
Mathieu Charbonneau (The Luyas, Torngat,
Ferriwheel). Sur Astronomie, le groupe abandonne le
country pour se concentrer sur un folk intimiste à grande tendance
atmosphérique. L’album a été enregistré par le groupe de façon
indépendante, mais a été mixé par Mark Lawson (Arcade Fire,
Timber Timbre, The Unicorns) qui réussit à offrir une
production de très grande qualité, aux arrangements dignes des
meilleurs artistes internationaux dans le genre. Les thèmes du
disque tournent autour de la nature humaine et il s’agit
certainement des textes les plus accomplis de Stéphane Lafleur
à ce jour. L’ensemble constitue donc un album de première qualité,
un des meilleurs de l’année à sortir de l’usine québécoise. (août
2012)
Vidéoclips :
« La journée qui s’en vient est flambant neuve » -
« Talent » |
Grosse Boîte
|
Bahamas - Barchords
Bahamas est le projet
solo du guitariste de Toronto Afie Jurvanen, qui a entre autres
travaillé avec Feist. Après un premier album en 2009, il est de
retour avec un excellent disque en Barchords. Un maître de la
mélodie, Jurvanen ramène la musique à sa plus simple expression, malgré
quelques envolées dans des solos à l’emporte-pièce. Bahamas nous propose
donc un superbe mélange d’indie folk et de pop rock, avec quelques
influences blues. Surtout, il possède un groove des plus communicateurs,
accompagné d’un son doux et extrêmement chaleureux. Avec un tel talent
pour la mélodie en prime, difficile de ne pas se laisser séduire par
Bahamas qui atteint de nouveaux sommets avec Barchords. Voici
donc un très bon album, l’une des belles surprises de l’année à ce jour.
(juin 2012) |
Universal Republic
½
|
Barbara – Best of (2
CD)
À l’occasion du 15e anniversaire de la disparition de la chanteuse
française Barbara, une compilation de 2 disques nous est offerte. Elle
compte 40 de ses plus grands succès présentant du même coup une
excellente récapitulation de sa carrière. Vous reconnaîtrez ses morceaux
les plus célèbres comme « Dis quand reviendras-tu », « L’aigle noir »,
« Le jour se lève encore », etc. L’intégrale de sa carrière en édition
limitée est également disponible incluant 19 CD, plus de 350 titres et
un livre de 60 pages richement illustré. (décembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 47, 5 janvier 2013) |
DEP
/
Universal
½
|
Emilie-Claire Barlow – Seule ce soir
Pour la chanteuse jazz
de Toronto, l’idée derrière ce projet était d’assembler une compilation
des chansons en français qu’elle avait déjà enregistrées. Mais, elle a
fini par réenregistrer les chansons et d’en ajouter d’autres lui
permettant d’explorer plus en profondeur la chanson française et
québécoise. Elle présente donc 14 pièces dont 6 nouvelles incluant
« Petit matin » (Sylvain Lelièvre), « Des croissants de soleil »
(popularisée par Ginette Reno), « La belle dame sans regret » (Sting),
« La plus belle pour aller danser » (Charles Aznavour,
popularisée par Sylvie Vartan) et la chanson-titre (Charles
Trenet). Les autres titres incluent le classique country québécois
« Quand le soleil dit bonjour aux montagnes », « C’est si bon », « Ces
bottes sont faites pour marcher », « T’es pas un autre » (Claude
Gauthier) et « Jardin d’hiver ». Voici donc un excellent album de
jazz qui nous fait redécouvrir tout un éventail de la chanson
francophone, parfaitement interprété par l’une des grandes chanteuses
jazz au pays. (décembre 2012) |
Empress
/
SIX
½
|
Frédérick Baron – Humeurs variables
Franco-espagnol
d’origine, l’auteur et chanteur Frédérick Baron s’est installé au Québec
il y a 15 ans. Quatre ans après un premier album-concept, il est de
retour avec
Humeur variables. Il s’agit d’un album de musique électro-pop de grande qualité, qui a été réalisé par
Jérôme Minière
et Lucie Cauchon (Cirque du Soleil,
Cirque Eloize).
Les mélodies sont inoubliables alors que Baron s’entoure de complices
talentueux pour les musiques :
Catherine Major,
Jérome
Gaillard,
Marc Dupré,
Alexandre Désilets et plusieurs
autres, en plus bien sûr de Jérôme Minière et Lucie Cauchon.
Humeurs
variables est un album riche qui s’écoute magnifiquement jusqu’à la
fin. (septembre 2012) |
EM
½
|
Claude Barzotti – Une autre vie
Neuf ans après son
dernier album studio, Claude Barzotti est de retour avec un disque de 14
titres, en plus d’un morceau en boni, « Est-ce qu’on s’aime encore? » en
duo avec Ginette Reno. Alors qu’il n’a rien écrit depuis une
dizaine d’années, Barzotti en profite pour raconter ses dernières
années, incluant ses voyages et le mariage de sa fille. Évidemment, le
chanteur de charme ne peut s’empêcher de chanter la pomme, au plus grand
plaisir de ces dames, même s’il raconte aussi ses déceptions amoureuses.
Musicalement, Barzotti n’apporte rien de neuf, mais les arrangements
demeurent de qualité et plairont probablement à ses fans. (février 2013) |
Casa
/
Musicor
½
|
Bat For
Lashes – The Haunted Man
Natasha Khan
est de retour avec un 3e album pour son projet de
Bat For Lashes. Si sa musique était généralement douce sur son album
précédent, c’est encore le cas sur
The Haunted Man
avec en plus
une tristesse évidente. Elle met plus que jamais l’accent sur sa voix,
mais on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi elle a choisi la
ballade intimiste « Laura » comme premier extrait, alors que d’autres
pièces sont beaucoup plus excitantes. Elle mélange habilement les genres
avec une certaine dimension folk jumelée à des arrangements
électroniques. On peut encore la comparer à
Björk, mais elle
réussit à s’en détacher de plus en plus en établissant son propre style.
Et il faut l’avouer, sa voix est diablement plus agréable à l’oreille.
Elle nous présente quelques titres franchement accrocheurs comme « All Your Gold », et surtout, aucun moment faible et des arrangements
magnifiques. Le seul point qui pourra peut-être en déranger certains est
le côté intimiste parfois un peu trop calme. Mais sinon,
The Haunted
Man est un album sans failles, le meilleur de Bat For Lashes à ce
jour. (novembre 2012)
Vidéoclips :
« Laura » -
« All Your Gold » |
Parlophone
/
EMI
|
The
Beach Boys - That's Why God Made the
Radio
Le célèbre groupe californien fête 50 ans de carrière, ce qui est
tout indiqué pour une tournée mondiale. Par contre, là où on
n’attendait pas les Beach Boys, c’est en studio pour enregistrer un
nouvel album, quelques mois seulement après s’être réunis (avec
Brian Wilson comme réalisateur). That’s Why God Made the
Radio est un disque en deux parties, d’abord avec des rythmes
ensoleillés, puis des ballades portant à la réflexion sur leur passé
révolu. Avec des pièces comme la chanson-titre et l’excellente « Isn’t
It Time », le groupe nous rappelle son époque de la fin des années
1960, un peu plus travaillée. « From There to Back Again », chantée
par Al Jardine, constitue certainement l’une de leurs plus
belles ballades depuis longtemps. Par contre, comme sur tout album
des Beach Boys depuis 40 ans, on retrouve des titres un peu trop
relâchés, voire insipides (« Spring Vacation »). Mais, ces faux-pas
sont plutôt rares et le groupe nous présente assurément son meilleur
album en 35 ans. À noter la présence de
Jon Bon Jovi qui a participé
à l’écriture de « Summer’s Gone » en conclusion du disque.
(juin 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 20, 30 juin 2012) |
Capitol
/
EMI
½
|
The Beatdown – Walkin’ Proud
The Beatdown est un trio
reggae montréalais qui nous présente son 2e album. Dans un style qu’on
appelle northern reggae (reggae du nord), le groupe intègre divers
artistes invités. Les arrangements sont crus, mais vont bien avec
l’atmosphère live du groupe. Sur Walkin’ Proud, le trio se permet
des escapades dans d’autres styles musicaux : la pop des années 1960 sur
« Gone For Good », le surf sur « The Other Side ». Le principal point
négatif du groupe est son chanteur Alex Giguère dont la voix
rauque manque d’envergure et n’est pas à la hauteur en plusieurs
occasions. Malgré les quelques défauts du disque, vous ne pourrez vous
empêcher de vous laisser aller aux rythmes du reggae.
(février 2013) |
Stomp
/ ULG
/
Warner
|
Éric
Bélanger – Speedo Tuxedo
Éric Bélanger est un
auteur-compositeur-interprète qui en est à son troisième album. D’abord,
la pochette un peu ridicule de Speedo Tuxedo porte quelque peu à
confusion avec la poésie de Bélanger. Il nous présente un album parfois
minimaliste et parfois aux arrangements un peu plus riches, mais le but
demeure de mettre en évidence ses textes. Bélanger a coréalisé l’album
avec François Richard (Damien Robitaille, Daniel
Boucher) et c’est plutôt réussi. Les instruments possèdent tous leur
place bien définie, toujours en appui aux textes. Les compositions
d’Éric Bélanger ne réinventent rien, mais il possède tout de même une
plume intéressante. Donc, si vous êtes amateurs de textes bien fignolés,
faites abstraction de la pochette de Speedo Tuxedo et
procurez-vous l’album.
(janvier 2013) |
Kartel
|
Guy
Bélanger – Dusty Trails
Pour son nouvel album,
l’harmoniciste québécois a invité plusieurs collaborateurs pour ajouter
leur touche personnelle à l’album. On peut entre autres entendre
Breen Leboeuf, Nanette Workman, France D’Amour,
Antoine Gratton (claviers) et Mélissa Lavergne (percussions).
Bélanger présente un mélange de compositions originales et de classiques
de la musique blues du sud des États-Unis. Même si Dusty Trails
suit les traces de
Crossroads paru 2 ans plus tôt, il va encore un peu plus loin et
prouve à quel point Guy Bélanger maîtrise son art de belle façon. Voici
donc son meilleur album à ce jour.
(février 2013) |
Bros /
SIX
½
|
Alexandre Belliard – Légendes d’un peuple, tome II
Sur le deuxième tome de
son aventure folk
Légendes d’un peuple, Alexandre Belliard poursuit son
exploration de l’histoire des francophones en Amérique. Cette fois-ci,
il se concentre un peu plus sur les obstacles qu’ont eu à surmonter les
francophones hors-Québec, entre autres la déportation des Acadiens.
Belliard se permet même de reprendre « Un Canadien errant » d’Antoine
Gérin-Lajoie, en mémoire des patriotes exilés en Australie. À noter
que ce projet artisanal est maintenant accompagné de livres qui
illustrent le contexte historique de chaque chanson.
(mars 2013) |
Gavroche
½
|
Justin Bieber – Believe
Maintenant âgé de 18 ans, Justin Bieber a enfin mué et on peut dire
qu’il s’agit ici de son album de passage à l’âge adulte. Il écrit ou
coécrit toutes les chansons sauf une, ce qui démontre son désir
d’être au cœur du processus créatif et qui est tout à son honneur.
L’album débute en force avec la dansante « All Around the World »
(avec Ludacris), le succès « Boyfriend » et « As Long As You
Love Me » (avec Big Sean). Par la suite, plusieurs ballades
deviendront rapidement insupportables et ne plairont qu’à ses jeunes
fans féminines. « Take You » réussira à vous faire taper du pied et
« Beauty and a Beat » est un autre titre solide (avec Nicki Minaj).
Drake fait aussi partie des artistes invités sur « Right Here ».
On peut comparer Bieber au
Michael Jackson d’avant
Thriller, ainsi qu’à Justin Timberlake. Par contre,
il lui manque toute la maturité que ces deux artistes ont su
acquérir avec les années pour présenter un matériel de bien
meilleure qualité. Il s’agit tout de même d’un bon pas en avant pour
cette supervedette qui réussit à prouver qu’il peut véritablement
chanter. (août 2012)
Vidéoclip :
« Boyfriend »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 22, 14 juillet 2012) |
Island
/
Universal
|
Big & Rich
– Hillbilly Jedi
Big Kenny et John Rich forment un duo de Nashville qui a
fait irruption en 2004 dans le paysage country. Ils intègrent rock et
pop à leur musique country plutôt fantaisiste. Après une pause de 5 ans,
ils tentent de donner un nouveau souffle à leur carrière qui semblait
déjà tirer à sa fin avec le mauvais
Between Raising Hell and Amazing Grace en 2007. Ils ont demandé
les services de Jon Bon Jovi et Richie Sambora pour
l’écriture de la pièce d’ouverture, « Born Again » (à laquelle participe
d’ailleurs Jon), et « Can’t Be Satisfied ». L’album présente quelques
titres satisfaisants, mais l’ensemble retombe rapidement dans
l’insipidité du dernier disque. Le duo qui est apparu comme une blague
dans l’univers country ne peut plus se sortir de cette image,
malheureusement. La blague a assez duré…
(mars 2013)
Vidéoclips :
« Born Again » -
« Party Like Cowboyz » -
« Lay It All On Me » -
« Cheat On You » |
Warner
½
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Billy
Talent – Dead Silence
Après une trilogie d’albums éponymes entre 2003 et 2009, le groupe pop
punk de Toronto Billy Talent prend un nouveau départ sur Dead Silence.
Le son du groupe est toujours bien reconnaissable, mais en écoutant la
qualité des compositions que l’on retrouve ici, on a l’impression qu’ils
se sont pratiqués sur leurs premiers albums et que là, ils passent aux
choses sérieuses. Le groupe a expérimenté par le passé dans le post-hardcore,
le emo et même le métal, mais il semble avoir enfin trouvé son propre
son, difficile à qualifier. En plus, le groupe passe habilement ses
messages socio-politiques qui s’insèrent à la perfection dans sa
musique. Ian D’Sa démontre plus que jamais sa virtuosité à la
guitare et en plus, il se permet ici de réaliser l’album. Après une
introduction d’une minute, Billy Talent nous présente le premier extrait
du disque, « Viking Death March ». On retrouve ensuite un trio vedette
avec l’excellente « Surprise Surprise », « Runnin’ Across the Tracks »
et « Love Was Still Around ». Le tout se poursuit avec la pop mid-tempo
de « Stand Up and Run » et l’intense « Crooked Minds ». C’est alors
qu’on réalise qu’on a entendu 7 des 14 pièces de l’album et qu’aucune
faiblesse évidente n’est ressortie du lot. La deuxième moitié demeurera
aussi solide pour en arriver à la conclusion que Billy Talent présente
son meilleur album à ce jour. (octobre 2012)
Vidéoclip :
« Viking Death March » |
Warner
|
Kim Bingham – Up!
Après Me, Mom & Morgentaler et la musique de la télésérie
Les Invincibles, Kim Bingham présente enfin son premier album
solo. Coréalisé par John Kastner (Doughboys, Bran
Van 3000), Up! compte bon nombre de musiciens de premier
plan : Gene Trautmann (Queens of the Stone Age),
Jason Falkner (Jellyfish), Christopher Thorn (Blind
Melon), ainsi que d’anciens membres de The Dears,
George Donoso et Martin Pelland. Kim peut également
compter sur le groupe montréalais Creature pour la
réalisation du premier extrait, « Party Girl » (le seul morceau en
français), et pour le remix de la chanson-titre à la toute fin. Sur
ce premier album, Kim présente un son pop rock dont plusieurs pièces
possèdent le potentiel nécessaire pour se retrouver à la radio.
Grandement influencée du rock classique, elle propose en quelque
sorte une version moderne d’une musique des années 1960-70. Les
titres les plus intéressants sont les plus énergiques : « Get
Lucky », « Hard Act to Follow » et le thème des Invincibles,
« The Heroes Take ». Même si elle ne réinvente rien, Kim Bingham
réussit à nous offrir un disque qui s’écoute bien jusqu’à la fin.
(août 2012)
Vidéoclip :
« Up! » |
Mudgirl
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Blood Red Shoes
- In Time To Voices
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Des duos rock ayant émergé ces dernières années, Blood Red Shoes n'a pas
encore tiré son épingle du jeu. Le groupe jouit d'une popularité non
négligeable mais n'a pas encore la légitimité des
Kills et encore
moins des Black Keys et des défunts
White Stripes. Et ce
troisième album depuis 2008 risque de ne pas changer la donne d'un iota.
Et pourtant, In Time To Voices n'est pas mauvais, loin s'en faut.
Une ligne directrice assez claire, entrechoquant guitare et batterie et
mêlant habilement la voix de
Steven Ansell et celle de
Laura-Mary Carter. En gros, du Blood Red Shoes pur beurre. Et
finalement, ce disque nourrit des paradoxes. Une belle énergie, des
compos assez solides et un album rock assez malin qui glisse bien. On
sent l'osmose entre les deux musiciens et la réelle complémentarité des
voix. On est aussi tenté de saluer la cohérence dans la direction
artistique, ce choix audacieux de rester sur du rock minimaliste.
It's only rock n' roll baby. Mais il manque quelque chose de
fondamental : du gros titre. De ceux qui t'envoient sur orbite, ceux qui
te trottent dans la tronche sans te laisser de répit, ceux qu'on
sifflera encore dans trente piges et que les gosses rétro vintage du
futur (vous suivez?) joueront dans les garages. De quoi parle-t-on? Sans
même évoquer « Seven Nation Army », on pense à « Tighten Up » ou « Lonely Boy » et un tas d'autres. Voilà ce qui manque à In Time To
Voices. Et, arrivé au troisième album, il est donc temps de
décoller. (juin 2012)
|
|
Bori –
Balade
Avec Balade,
Edgar Bori a lancé le premier chapitre d’une trilogie (Balade,
Salade, Malade). Il s’est lancé le défi de faire paraître trois
albums aux univers musicaux différents en seulement quelques mois. Sur
Balade, Bori propose 10 courts métrages intimistes et
impressionnistes. La voix chaude de Bori y est accompagnée de musiques
et arrangements épurés, puis les harmonies vocales sont assurées sur
plusieurs pièces par Monique Fauteux, Judi Richards et
Karine Deschamps. Bori réalise lui-même le disque, qui se veut très
personnel. Aussi à noter, la présence des magnifiques illustrations de
Marie Lafrance dans le livret qui contribuent à ajouter à la
richesse créative de cette œuvre unique.
(février 2013) |
De
l'onde
½
|
Bratsch
– Urban Bratsch
Bratsch est un groupe
français qui existe depuis le milieu des années 1970 et qui propose une
musique métissée entre jazz, musique traditionnelle et musiques du
monde. Ce nouvel album s’inspire de villes du monde qui ont eu une forte
influence sur le groupe (Odessa, Salonique, Paris, Budapest, Berlin,
Lisbonne, Barcelone et plusieurs autres). L’utilisation d’instruments
traditionnels comme l’accordéon et les violons donne une connotation
tsigane et nomade à la musique du groupe qui semble pouvoir tirer ses
origines d’un peu partout à travers le monde. On retrouve quelques
chansons, mais la plupart des 16 morceaux sont instrumentaux. En
quelques occasions, on peut entendre une certaine cacophonie qui peut
agacer. Mais, pour le reste, leur son est plutôt cinématographique et
nous fait voyager. (octobre 2012) |
World
Village
/
SIX
|
Zac
Brown Band – Uncaged
Zac Brown est un auteur-compositeur et interprète d’Atlanta qui
s’est donné comme mission de faire faire un virage important au
country. Il propose une musique country rock contemporaine aux
influences bluegrass, reggae et blues qui possède de grandes
possibilités commerciales par son dynamisme. Parmi les
collaborateurs à l’album, notons Jason Mraz, qui coécrit le
premier titre, « Jump Right In », Trombone Shorty sur « Overnight »
et Amos Lee sur « Day That I Die ». La production est de
qualité, et malgré quelques titres plus typiquement country,
l’ensemble prend une direction plutôt pop et accessible à un vaste
auditoire. Uncaged est certainement l’album le plus réussi de
Zac Brown à ce jour. (août 2012)
Vidéoclip :
« The Wind »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 26, 11 août 2012) |
Atlantic
/
Warner
½
|
Jane Bunnett -
Mundo: The World of Jane Bunnett
La compositeure et
multi-instrumentiste torontoise Jane Bunnett est l’une des grandes du
jazz canadien. En tandem avec son partenaire de longue date Larry
Cramer, elle a su s’imposer depuis bientôt 25 ans. EMI nous propose
ici une compilation double couvrant l’ensemble de sa carrière. On y
trouve 23 titres tirés de 16 albums enregistrés entre 1989 et 2008, en
plus de 2 nouveaux morceaux, « Gotcha’ » et « After Rain, Comes Sun ».
Cette riche compilation nous permet de découvrir la largeur de la
palette musicale de cette artiste de grand talent : jazz contemporain,
rythmes cubains, blues, gospel, classique, R&B, etc. Voici donc une
excellente façon de s’introduire à l’œuvre de Jane Bunnett. (juin 2012) |
EMI
½
|
Rodolphe Burger – This is a Velvet Underground Song That I’d Like to
Sing
Rodolphe Burger est un
chanteur de rock français expérimental. Affirmant que le légendaire
groupe new yorkais dirigé par Lou Reed, Velvet Underground,
lui a sauvé la vie à l’âge de 20 ans, il reprend 12 classiques du
groupe. Le reproche qu’on pourrait lui faire est de s’approcher un peu
trop des versions originales dans ses interprétations qu’on aurait
espérées plus éclatées. En plus, la voix de Burger présente de
nombreuses similitudes avec celle de Lou Reed. Il s’agit tout de même
d’un bon album et on est heureux de réentendre ces grandes chansons du
rock américain.
(janvier 2013) |
Dernière Bande
/ L’Autre Distribution
/
SIX
|
Chris de Burgh
– Footsteps 2
Footsteps 2 fait
suite à un premier album de reprises paru en 2009. Ce 19e album studio
du chanteur britannique présente encore une fois 11 de ses chansons
préférées qui l’ont inspiré pour l’écriture de ses propres chansons. Et
une fois de plus, les Beatles
sont à l’honneur avec les reprises de « Let It Be » et « Lady Madonna ».
Mais, on peut aussi entendre « Blue Bayou » de Roy Orbison,
« S.O.S » d’ABBA et « In the Ghetto » popularisée par
Elvis Presley. À ces 11
nouvelles versions, de Burgh ajoute 3 nouvelles compositions. Les
interprétations sont riches et justes, et elles rendent bien hommage aux
chansons et à leurs compositeurs. Comme c’était le cas pour le premier
album de la série, sans réinventer les compositions originales, Chris de
Burgh réussit à les livrer de belle façon pour un disque qui s’écoute
bien jusqu’à la fin. (septembre 2012) |
Ferryman /
Justin Time
/
SIX
|
Francis Cabrel – Vise le ciel (ou Bob Dylan revisité)
Pour son nouvel album, Francis Cabrel rend hommage à son idole, Bob
Dylan. Il reprend et adapte en français 11 compositions de la légende du
folk. Il avait déjà eu l’occasion par le passé de revisiter deux de ses
morceaux : « Shelter from the Storm » (« S’abriter de l’orage ») et « She Belongs to Me » (« Elle m’appartient »). Mais cette fois-ci, c’est un
album complet qu’il consacre à l’artiste américain, un projet qu’il
caressait depuis une quinzaine d’années. Le projet est né lorsqu’en
piochant dans le répertoire de Dylan, il a réussi à adapter en français
la difficile « All Along the Watchtower » (« D’en haut de la tour de
guet »). Il s’est par la suite attelé à la tâche pour 10 autres pièces
et en voici le résultat. Sept des 11 titres proviennent du répertoire
des années 1960 de Dylan, dont le premier extrait, « Comme une femme »
(« Just Like a Woman »). Sur Vise le ciel, Cabrel réussit avec
brio à présenter les textes de Dylan en français sans qu’ils perdent
leur sens et leur esprit. Il a privilégié la fluidité et la rime
efficace en évitant le piège de la traduction trop précise. Cabrel
atteint son but et rend un vibrant hommage à son idole. (novembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 40, 17 novembre 2012) |
Chandelle /
Musicor
½
|
Caracol - Shiver
Après l’album
Blanc mercredi en 2011 qui était majoritairement francophone,
voilà que Caracol nous revient avec un disque principalement en anglais
avec Shiver. On y retrouve les 3 titres en anglais du disque
précédent, ainsi que les succès « Blanc mercredi » et « Certitudes ».
Les 6 nouvelles pièces sont en anglais. Avec plusieurs arrangements un
peu plus rock que sur son disque précédent, Caracol nous montre un côté
plus mature, un style tout en nuances où les chansons folk intimistes
ont encore leur place, sans dominer comme c’était le cas sur
Blanc mercredi. Offrant un excellent complément à son disque de
l’an passé, Shiver possède tout ce qu’il faut pour permettre à
Caracol de s’attaquer à l’immense marché anglophone, elle qui est partie
dans une courte tournée canadienne avec Amélia Curren. (mai 2012)
Vidéoclips :
« Certitudes » -
« Blanc mercredi » |
Grosse Maman /
Indica
½
|
Paul
Cargnello – Papa Paul
Pour son nouvel album, Paul Cargnello a décidé de mettre l’accent sur
les textes en français, même si l’anglais n’est jamais bien loin.
L’auteur-compositeur et interprète montréalais qui possède déjà près de
15 ans de carrière nous présente un excellent mélange de blues rock
plutôt sale, de reggae et de folk. Il exprime à nouveau sa rage, sa
révolte et son indignation de la politique dans des textes souvent
corrosifs, mais aussi plus matures. Cargnello a participé à toutes les
étapes de la production de ce nouvel album, de l’enregistrement chez
lui, au mixage, en passant par la réalisation.
Papa Paul
est donc
un album au son étudié qui s’écoute à merveille jusqu’à la fin. Un très
bon disque. (novembre 2012)
Vidéoclip :
« L’effet que tu me fais » |
Silence D’Or
½
|
Celleste –
Join the Infestation
Pour son 2e disque, la chanteuse travaille à nouveau avec son fidèle
collaborateur Eric Dick qui a coécrit le disque avec elle en plus
de le réaliser. Il a été masterisé à Hollywood par Bernie Grundman
(U2, Sheryl Crow, Jack
Johnson). Celleste nous présente 9 morceaux entraînants qui nous
permettent de découvrir facilement sa passion pour le rock et les
mélodies accrocheuses. Il s’agit d’une musique sur mesure pour se payer
un beau trip en spectacle. Sa voix demeure unique et d’une puissance
inégalée, ce qui fait qu’elle vole la vedette aux guitares en plusieurs
occasions, malgré la capacité des amplis. Avec Join the Infestation,
Celleste frappe dans le mille et présente tout ce qu’il faut pour se
faire un nom à l’internationale. (décembre 2012)
Vidéoclip :
« Join the Infestation »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 46, 29 décembre 2012) |
Mighty
½
|
Céu –
Caravana Sereia Bloom
Céu est une chanteuse
brésilienne née à Sao Paulo qui nous arrive avec un 3e album après
l’excellent
Vagarosa paru en 2009. Caravana Sereia Bloom est moins
basé sur l’électronique ambiante dans le style jazz bossa nova et samba.
Elle présente plutôt ici des chansons de pop latine grandement
accessible, avec des éléments un peu plus expérimentaux, influencés par
ses voyages sur la route à travers le Brésil. On peut entendre
passablement de samba et de cumbia, parfois mélangés à l’intérieur de la
même chanson (« Contravento »). « Amor de Antigos » présente une guitare
surf, alors que « You Won’t Regret It », une des 3 pièces en anglais,
est une reprise d’un morceau de rocksteady. Pour ceux qui aiment une
musique populaire brésilienne riche, vous serez comblés avec ce nouvel
enregistrement de Céu. (août 2012) |
Six
Degrees
/
SIX
½
|
Cherri Bomb – This is the End of
Control
Cherri Bomb est un jeune quatuor entièrement féminin de Los Angeles
dirigé par la chanteuse et guitariste Julia Pierce. Le groupe
s’inspire à la fois du hard rock et du rock alternatif, nous
rappelant en plusieurs occasions Hole et les Runaways.
Ces musiciennes de grand talent nous balancent un rock solide en
pleine figure, bien appuyé par une réalisation et des arrangements
de qualité. Les compositions sont brillantes et tout est en place
pour qu’on ait la chance de découvrir l’un des meilleurs groupes
rock des années 2010. On retrouve quelques mélodies un peu plus pop,
mais on ne peut entendre qu’une seule ballade sur ce disque de 12
titres, « Heart is a Hole ». This is the End of Control est
donc un album divertissant qui brasse joyeusement jusqu’à la fin. Un
excellent premier album et une superbe découverte! (découverte du
mois d'octobre 2012)
Vidéoclip :
« Let It Go » |
Hollywood
/
Universal
½
|
Jarvis Church and The Soul Station – The
Soul Station Vol. 1: The Songs of Sam Cooke, A Tribute
Gerald Eaton de
son vrai nom, Jarvis Church est un chanteur canadien qui a déjà quelques
albums à son actif. Sur The Soul Station Vol. 1, il rend hommage
à Sam Cooke en reprenant 8 de ses succès en plus d’ajouter 2
compositions personnelles. L’album a été enregistré live à
Toronto et son principal défaut est qu’il est trop court avec moins de
33 minutes. Il s’agit d’un très bon disque de musique soul qui vous
permettra en plus de découvrir (ou redécouvrir) le répertoire de Sam
Cooke. (décembre 2012) |
Rezolute /
EMI /
SIX
½
|
Cirque
du Soleil – Amaluna
Pour son plus récent
spectacle, l’équipe du Cirque du Soleil a encore confié à Bob & Bill
(Guy Dubuc et Marc Lessard) la composition de la musique.
Leur mission était de créer un son unique et brut et le résultat
incorpore des influences de rock lourd, certainement la musique la plus
rock que l’on a pu entendre jusqu’à maintenant dans un spectacle du
Cirque. Un autre aspect intéressant, c’est que ce sont toutes des femmes
qui interprètent cette musique originale (avec Jenifer Aubry au
micro), une première pour le Cirque du Soleil. Les guitares occupent une
présence importante tout au long du disque, mais elles sont appuyées par
de beaux arrangements de cordes, des percussions, etc. qui viennent
enrichir agréablement la musique d’Amaluna. Encore une fois. Bob
& Bill réussissent à créer une musique qui accompagne parfaitement le
spectacle, tout en apportant son lot de surprises.
(mars 2013) |
½
|
Cirque
du Soleil – Le Best of 2
Le Best of 2
présente la meilleure musique produite par le Cirque du Soleil depuis
2005. On peut donc y entendre de la musique tirée des spectacles
KOOZA, ZED, Corteo, IRIS, TOTEM,
Criss Angel Believe, ZAIA, OVO, Wintuk,
Zumanity et le plus récent, Amaluna. On y trouve aussi le
choix des fans Facebook, « Pageant » de KÀ. Évidemment sont
laissés de côté les spectacles thématiques au sujet des
Beatles,
Elvis Presley et
Michael Jackson dont la
musique est le sujet même des spectacles. Cette nouvelle compilation du
Cirque nous fait découvrir une très bonne musique du monde avec des
accents de musique pop, de cabaret, d’ensembles orchestraux et de rock
moderne. Même si leur musique est avant tout écrite et arrangée pour
accompagner leurs spectacles à grand déploiement, on découvre qu’elle
peut vivre par elle-même sur disque. Elle a aussi l’avantage de nous
replonger dans l’ambiance des spectacles pour ceux qui ont eu la chance
d’y assister. (décembre 2012) |
½
|
Gary
Clark Jr. – Blak and Blu
Gary Clark est un guitariste texan qui joue un blues rock mélangé avec
du soul et du hip hop plus contemporains. Souvent comparé à
Jimi Hendrix et à
Stevie Ray
Vaughan, il possède en effet un jeu de guitare qui s’en inspire
fortement. Ses qualités de guitariste sont indéniables. Après quelques
albums indépendants, Clark nous propose un premier album pour une
étiquette majeure. Blak and Blu ne risque pas de beaucoup
impressionner les fans de Jimi Hendrix, surtout avec sa reprise de « Third
Stone from the Sun ». Sans révolutionner le blues rock, il réussit tout
de même à moderniser quelque peu le genre. Il faut dire que des pièces
soul comme la chanson-titre et « The Life » forment tout un contraste
avec les murs de guitare qu’il nous offre sur l’essentiel de l’album de
13 titres. En quelques occasions, comme sur « Numb », Clark peut nous
rappeler le blues garages des
Black Keys. Par contre, la
réalisation de Blak and Blu
est beaucoup trop propre pour
pouvoir placer l’album dans cette catégorie. Il nous propose aussi un
rock ‘n’ roll pur sur « Travis County ». Peu importe le style qu’il
aborde, il ne révolutionne rien, malgré un certain talent pour la
composition. Mais, ce qui le démarque véritablement, c’est assurément
son immense talent de musicien, l’un des meilleurs guitaristes de la
nouvelle génération. (novembre 2012)
Vidéoclips :
« Bright Lights » -
« Ain’t Messin ‘Round » |
Warner
½
|
Julien
Clerc – Symphonique (2 CD)
Le chanteur français vient de compléter une tournée symphonique de 9
mois, incluant un passage remarqué aux Francofolies de Montréal, avec
des musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal. Un autre
moment marquant de cette tournée est le concert offert à l’Opéra
national de Paris Palais Garnier le 29 avril 2012. C’est cette
prestation magique qui nous est présentée sur ce CD double avec un
Julien Clerc au piano magnifiquement accompagné par un orchestre
symphonique d’une quarantaine de musiciens. On peut y entendre la
plupart de ses plus grands classiques, en plus de morceaux de son
dernier album,
Fou, peut-être. Il manque quand même quelques titres populaires
pour que l’album soit considéré comme une vraie bonne récapitulation. Le
concert est également disponible en formats DVD et Blu-Ray. (décembre
2012)
Vidéoclip :
Introduction
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 46, 29 décembre 2012) |
Virgin
/
EMI /
SIX
½
|
Leonard Cohen - Old Ideas
Le légendaire poète
montréalais Leonard Cohen est de retour sur disque avec Old Ideas,
un album sur lequel il exploite au maximum ses sujets de prédilection
(la spiritualité, l’amour, la mortalité, etc.). Là où le disque surprend
quelque peu, c’est qu’il mélange différentes formes musicales avec des
arrangements très riches. « Going Home » présente des sons de claviers
électroniques, un piano acoustique et un violon. L’excellente pièce
jazzy « Amen » est jouée au banjo accompagné d’un violon et de la
guitare de Cohen. Ses musiciens de scène viennent l’accompagner sur « Darkness »
qui offre un superbe mélange de guitare et d’orgue Hammond B3. « Come
Healing » est un autre hymne dans lequel on peut entendre un orgue
d’église, alors que « Banjo » est un country blues que ne renierait
assurément pas un Hank Williams. Évidemment, on peut encore
entendre quelques titres seulement guitare et voix, puisque c’est sa
marque de commerce. Par contre, la richesse musicale qu’il réussit à
apporter à Old Ideas nous permet d’apprécier encore plus le
talent de ce poète incontournable. Et, il s’agit surtout d’un album dont
on ne se lasse pas, un disque qui s’écoute à répétitions. Voici donc un
des meilleurs disques de Leonard Cohen depuis longtemps, peut-être
depuis
I’m Your Man paru il y a bientôt 25 ans! (avril 2012) |
|
Holly Cole
– Night
Cette superbe voix du
jazz canadien nous revient avec un premier album studio en 5 ans et en
plus, elle est accompagnée de son trio original. Pour ce disque de 11
titres, elle explore divers territoires, d’un thème de James Bond (« You
Only Live Twice ») à Jacques Brel (« If You Go Away »), en
passant par Tom Waits (« Walk Away », « Whistlin’ Past the
Graveyard »), Mort Shuman (le classique « Viva Las Vegas »),
Gordon Lightfoot (« If You Could Read My Mind »), et même Captain
Beefheart (« Love Lies »). Elle nous propose en plus une composition
originale, « You’ve Got a Secret ». Avec Night, Holly Cole nous
montre une fois de plus toute l’ampleur de son talent.
(février 2013) |
Universal
/
SIX
½
|
Color Violeta – Gracias
Color Violeta est un
groupe de 5 musiciens chiliens établis à Montréal. En 2009, Daniel
Emden, le leader du groupe, a eu l’idée de revisiter le répertoire
d’une des plus célèbres interprètes et compositrices de musique
traditionnelle folklorique d’Amérique latine, Violeta Parra
(1917-1967). Ses textes rendent hommage aux peuples autochtones du Chili
et d’Amérique latine. Le groupe donne un nouveau souffle à cette musique
jazz aux rythmes latins en apportant un mélange de sonorités comme le
charango de Bolivie, les percussions afro-péruviennes, la contrebasse,
la guitare espagnole, la zampona et la flûte indienne des Andes. Color
Violeta demeure tout de même fidèle à ses racines chiliennes et nous
offre un très bel album de musique traditionnelle folklorique de son
pays. (décembre 2012) |
Vision Violeta
½
|
Ravi
Coltrane – Spirit Fiction
Le saxophoniste Ravi
Coltrane, fils de John et Alice, est actif sur la scène
jazz depuis la deuxième moitié des années 1990. Spirit Fiction
est son 6e album, le premier pour la célèbre étiquette Blue Note. On y
trouve deux groupes de musiciens : le quatuor qui travaille avec
Coltrane depuis presque 10 ans, mais aussi le quintette qui a participé
à son album
From the Round Box, paru en 2000. Coréalisé par Coltrane et
Joe Lovano, le disque présente un jazz d’ambiance avec une certaine
légèreté, très agréable à l’oreille. Avec Spirit Fiction, Ravi
Coltrane semble prêt à prendre une nouvelle direction avec sa carrière.
(janvier 2013) |
Blue
Note /
EMI /
SIX
½
|
La Compagnie Créole – En bonne compagnie
Pour souligner son 30e anniversaire, le groupe antillais nous propose
des réenregistrements plus contemporains de 10 de ses grands succès,
ainsi que 3 titres inédits. Tous les succès du groupe ont été
réenregistrés avec des voix d’artistes de leur génération, mais aussi
des artistes d’aujourd’hui. Ces participations incluent Patrick
Sébastien (« Ça fait rire les oiseaux »), Hugues Aufray
(« Vive le douanier Rousseau »), J. Philippe Martély de Kassav
(« Tiembe Raid En La Vi A ») et plusieurs autres. Il est intéressant
d’entendre de nouvelles versions dépoussiérées de ces chansons qui
demeurent des classiques pour ensoleiller nos vies. (novembre 2012)
Vidéoclip :
« C’est bon pour le moral » |
DEP
/
Universal
|
Stompin’
Tom Connors – Stompin’ Tom and the Roads
of Life
Le docteur Stompin’ Tom
Connors est le chanteur country le plus célèbre au Canada avec une
carrière qui s’étend sur plus de 45 ans. Malheureusement, il a toujours
souffert de la comparaison avec le géant Johnny Cash. Ce nouvel
album présente 17 chansons incluant des originales, des instrumentales,
ainsi que des reprises de Wilf Carter (« Rattlin’ Cannonball »),
Hank Snow (« My Nova Scotia Home ») et autres légendes du
country. The Road of Life présente un voyage intéressant dans le
monde de Stompin’ Tom et il réussira certainement à capter l’attention
de ses fans.
(février 2013) |
EMI
|
Ry Cooder – Election Special
À l’approche des
élections présidentielles américaines, le légendaire Ry Cooder a senti
le besoin de donner son opinion en musique. C’est dans le folk et le
vieux blues que Cooder présente 9 chansons politiques très spécifiques à
l’époque qui nous occupe, et par le fait même qui risquent fort de mal
vieillir. Mise à part la batterie jouée par son fils Joachim,
Cooder joue tous les instruments sur ce nouvel album bien particulier.
Non seulement il y donne son opinion, mais il affiche clairement sa
colère en plusieurs occasions, comme dans « Guantanamo ». Election
Special est sûrement son album le plus cru depuis de nombreuses
années, mais surtout, il s’agit de son disque le plus politique en
carrière. Même si c’est un album intéressant dans le genre, il ne
passera probablement pas l’épreuve du temps, malheureusement. (octobre
2012) |
Nonesuch
/
Warner
|
Jesse Cook
– The Blue Guitar Sessions
Pour son plus 8e album,
le guitariste flamenco prend quelque peu une direction différente et
laisse toute la place à ses musiciens pour en faire un environnement
particulièrement riche. Même si on peut y entendre essentiellement des
compositions originales instrumentales, on retrouve aussi deux reprises
de taille. L’album débute avec le classique « I Put a Spell on You » de
Screamin’ Jay Hawkins, magnifiquement interprété par la chanteuse
torontoise Emma-Lee. L’autre classique incontournable vient du
répertoire francophone, « Ne me quitte pas » de Jacques Brel. Le
disque a été enregistré avec des micros d’époque pour recréer
l’atmosphère du temps de Miles Davis. Le résultat est un album
intimiste et mature qui s’écoute magnifiquement aux heures tardives de
la nuit. Voici donc un autre album réussi de la part de cet excellent
guitariste classique.
(mars 2013) |
EMI /
SIX
½
|
Sylvain Cossette – Le jour d’après
Après 3 albums de reprises de classiques rock des années 1970, Sylvain
Cossette remet son chapeau d’auteur-compositeur et nous offre
Le jour
d’après. Le disque contient 10 chansons plutôt personnelles dans
lesquelles l’auteur se livre sur sa vie et ses amours. Musicalement, il
ne présente rien de neuf avec la plupart du temps des rythmes mid-tempo
et des mélodies efficaces, très radiophoniques. On a même un peu
l’impression de toujours entendre la même chanson ou de l’avoir déjà
entendue dans le passé. Il n’y a qu’avec « Le monde est fou » que
Cossette réussit à nous amener ailleurs, dans un univers un peu plus
beatlesque. L’album s’écoute quand même bien et plaira sûrement à
ses fans. (octobre 2012)
Vidéoclips :
« Je ferai sans toi » -
« Pour toujours »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 37, 27 octobre 2012) |
S7
|
Graham Coxon
– A+E
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Après avoir livré un septième album solo hommage au folk british, Graham Coxon offre un disque émancipé et radicalement différent. Rien
d'étonnant lorsqu'on connaît la gourmandise créative du guitariste de
Blur.
A+E est un disque complexe, résolument brut, cousu de
riffs garages et de mélodies escarpées. D’entrée, « Advice » annonce la
couleur et la ligne directrice de l’album. Dix titres rugueux ornés d’un
son crasseux, d’un chant vicelard et d’une confrontation incessante
entre courant pop, essence garage et esprit post-punk. On s’incline tout
d’abord devant la créativité et la complexité, voire la brutalité, de
ces chansons aussi alambiquées qu’ambitieuses. Mélodiquement, Graham Coxon crée un univers pesant et anxiogène, alternant les styles
futuristes (« Meet And Drink And Pollinate ») et conservateurs (« Advice
»). On y trouve clairement des coups de génie mélodiques (« Seven Naked Valleys »). Mais au final,
A+E
a les défauts de ses qualités et
inversement. Un poil difficile à la digestion,
A+E brille plus
par son univers global et son audace que par la véritable qualité
intrinsèque de ses chansons qui se perdent parfois dans un tout un peu
trop indissociable. Donc, génial aujourd’hui peut-être mais oublié
demain… certainement. (août 2012)
|
½
|
Coyote
Bill – Coyote Bill
Coyote Bill est un
collectif montréalais totalement éclaté qui présente un mélange de funk,
reggae et jazz, toujours dans une ambiance festive et entraînante. Même
si c’est sur scène que le groupe de 9 musiciens prend véritablement son
envol, il nous propose ici un premier disque extrêmement énergique.
Majoritairement instrumental, le CD contient aussi quelques textes
d’artistes de renom comme
Gilles Vigneault (« Les martiens »),
ainsi que Marcel Sabourin et
Jean Leclerc (« Sons of
Newton »). On peut aussi entendre la voix de
Michel Pagliaro. Les
cuivres risquent de vous séduire rapidement sur ce premier album
éponyme, et la section rythmique vous entraînera à tout coup dans son
groove endiablé. Voici donc un disque rafraîchissant qui fait
plaisir à entendre. (novembre 2012) |
L-Abe
/
SIX
½
|
The
Cranberries - Roses
Les Cranberries sont de retour sur disque après 11 ans d’absence
pendant lesquels la chanteuse Dolores O’Riordan nous a
présenté deux albums en solo. Le groupe avait surtout connu du
succès avec ses deux premiers albums vers la moitié des années 1990,
en pleine vague post-grunge. Par contre, les trois enregistrements
suivants avaient été beaucoup plus ardus et les « canneberges » se
sont retrouvées en hiatus au début des années 2000. Tous les membres
originaux se réunifient pour Roses, avec aussi le réalisateur
Stephen Street. Sur ce nouvel album, le groupe revient au
style qui a fait son succès il y a déjà presque 20 ans, ce qui peut
s’avérer intéressant pour les fans de la première heure. Par contre,
le son peut par le fait même sembler quelque peu vieillot en
différentes occasions avec un rock qui appartient désormais aux
années 1990. On retrouve à nouveau leurs influences des Smiths
avec quelques éléments de la musique celtique typique à leur Irlande
natale. Les mélodies demeurent toujours aussi efficaces et elles
sont parfaitement mises en évidence par la voix unique de Dolores,
plus solide que jamais. Les Cranberries évitent de tomber dans le
piège de tenter de refaire un autre succès à la « Zombie » avec des
guitares agressives, ainsi que l’autre piège de tenter de moderniser
leur musique en y intégrant des traitements électroniques. Ils
optent plutôt pour une musique à tendance plus folk, toute en
subtilités, puisant dans les plus belles influences pop légères de
leurs premiers enregistrements. Les instruments sont tous organiques
et un accordéon ou un violon occasionnel les ramène à leurs racines.
« Tomorrow » n’est peut-être pas la locomotive dont aurait besoin
l’album pour grimper aux palmarès, mais le disque contient tout de
même des pièces solides qui gagnent en intérêt après plusieurs
écoutes. Sans rien révolutionner, disons que Roses est un
bien bon album de pop adulte à tendance folk. (chronique principale
d'avril 2012)
Vidéoclip :
« Tomorrow » |
Universal
½
|
The Cult –
Choice of Weapon
Cinq ans après
Born Into This, le groupe de hard rock britannique The Cult est
de retour avec ce qui pourrait bien être son meilleur album en 25 ans.
Coréalisé par Chris Goss et Bob Rock, le disque présente
en effet une certaine colère refoulée depuis bien longtemps dans des
productions trop léchées. La voix plus profonde et sombre de Ian
Astbury est même difficile à reconnaître au début de « Honey From a
Knife ». Il faut attendre « The Wolf » à la 3e piste pour retrouver le
style qui a fait les beaux jours du groupe du temps de « She Sells
Sanctuary » avec un Billy Duffy en grande forme à la guitare.
Quant au premier extrait, « For the Animals », il présente une superbe
énergie et la section rythmique appuie parfaitement le travail de Duffy
et Astbury. Même si on n’y croyait plus depuis longtemps, voilà que The
Cult nous prouvent qu’ils sont encore bien vivants. (août 2012)
Vidéoclip :
« For the Animals » |
½
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Curumin - Arrocha
Curumin (de son vrai nom Luciano Nakata Albuquerque) est un
Brésilien né de parents espagnol et japonais. Il propose une musique
brésilienne contemporaine aux rythmiques et textures uniques qui
trouvent leurs influences dans le funk, le reggae, la bossa nova et
le hip hop. Si le rythme est important dans la musique de Curumin,
teinté par sa ville natale de Sao Paulo, les mélodies le sont tout
autant. Il nous présente donc une musique dansante et joyeuse aux
mélodies inoubliables, une musique idéale sous le soleil. Arrocha
est un très bon disque. (juin 2012) |
Urban Jungle
/
Six Degrees
/
SIX
½
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Sienna
Dahlen – Verglas
Sienna Dahlen passe son
temps entre Toronto et la France. Présente à Montréal en janvier 1998
lors de la tempête de verglas, elle s’en est inspirée pour ce court
album de 7 pièces. L’auteure-compositeure-interprète nous présente un
album aux ambiances hivernales fusionnant jazz et folk, un son
grandement influencé par Jane Siberry et Joni Mitchell.
Sienna dédie l’album à Lhasa de Sela qui représente elle aussi
une influence majeure pour elle par son magnifique héritage musical.
Avec Verglas, Sienna Dahlen nous offre une œuvre unique et
émouvante.
(mars 2013) |
Justin Time
/
SIX
½
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Dalida
– Depuis qu’elle est partie…
Depuis le décès de Dalida il y a 25 ans, de nombreux artistes ont
enregistré certains de ses succès. Depuis qu’elle est partie… est
une compilation de 20 de ces différents enregistrements. On y retrouve
des versions de 2012 de chansons de la diva dont « Fini la comédie » par
Hélène Segara et « Pour en arriver là » par Ginette Reno.
Évidemment, tous ses plus grands succès y sont inclus comme « Paroles,
Paroles » par Zap Mama et Vincent Cassel, « Il venait
d’avoir 18 ans » par Lara Fabian, « Dernier baiser (Besame Mucho) »
par Christophe, « Bambino » en 2 versions par Amanda Lear
et par Faudel, ainsi que « Gigi » par François Hadji-Lazaro.
Il s’agit d’un album de grande qualité qui rend parfaitement hommage à
cette chanteuse légendaire. Veuillez noter que le coffret intégral
Les diamants sont éternels est également disponible avec 24 CD,
plus de 500 chansons, un livret de 60 pages et 25 photos. (décembre
2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 47, 5 janvier 2013) |
Tandem
½
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Paul
Daraîche – Mes amours, mes amis
Le chanteur country québécois Paul Daraîche fête 45 ans de carrière et
pour l’occasion, il s’offre tout un cadeau, soit celui de présenter ses
plus grands succès en compagnie de certains de ses idoles et autres
artistes contemporains. Le disque offre 14 de ses succès en duo avec des
artistes comme Daniel Lavoie, Richard Desjardins, Mario
Pelchat, Yves Lambert, Maxime Landry, Laurence
Jalbert, Patrick Norman et plusieurs autres. Il présente
également la chanson-titre avec Lynda Lemay et son excellent
succès « Ma mère » en trio avec Roch Voisine et Isabelle
Boulay, les deux plus grands moments de l’album. En boni, on peut
entendre une version en italien de « Ma mère » (« A Mia Madre ») avec
Marc Hervieux. La réalisation d’Éloi Painchaud est
irréprochable et met parfaitement en valeur les compositions de Daraîche.
En plus, on retrouve un magnifique livret avec tous les textes et des
photos. Voici donc la meilleure façon de découvrir ce chanteur country
trop longtemps oublié dans la scène underground. (octobre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 34, 6 octobre 2012)
|
MP3
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The Darkness – Hot Cakes
En 2003, le groupe anglais The Darkness contribuait à la renaissance
du son hard rock de la fin des années 1970. D’abord la risée des
critiques, le groupe a su s’imposer rapidement avec son premier
album,
Permission to Land, qui est devenu extrêmement populaire, et
finalement respecté. Par contre, pour leur 2e album deux ans plus
tard, l’intérêt n’y était plus et là les critiques s’en sont donnés
à cœur joie. Le charismatique chanteur à la voix haut perchée
Justin Hawkins a ensuite sombré dans l’enfer de l’alcool et de
la cocaïne, et il a quitté, forçant la fin du groupe. C’est donc
après un hiatus de 6 ans que The Darkness revient en force sur
Hot Cakes. Le groupe propose de très entraînantes pièces de hard
rock aux mélodies inoubliables. On peut rapidement faire un lien
avec Queen, surtout à cause de
la voix de Hawkins, mais AC/DC
et Boston ne se trouvent jamais trop loin non plus. Sans
égaler les succès incontournables que l’on pouvait entendre sur leur
premier enregistrement, Hot Cakes contient quelques titres
qui attirent vraiment l’attention. C’est le cas pour le succès
« Nothin’s Gonna Stop Us », « Keep Me Hangin’ On » et « Everybody
Have a Good Time », alors que « She Just a Girl, Eddie » déménage
pas mal, tout en allant fouiller les recoins machos du hard rock.
D’ailleurs, les clichés ne manquent pas sur le disque, mais il
s’agit après tout de leur côté satyrique qui a tellement plu au
départ. En plus, pour bien représenter le hard rock des années 1980,
ils ne pouvaient s’empêcher d’inclure deux chansons d’amour
mid-tempo, « Forbidden Love » et la passionnée « Love is Not the
Answer » en conclusion du CD. Avec Hot Cakes, The Darkness
nous présentent l’album qu’ils auraient dû lancer dans la foulée de
Permission to Land. (chronique principale de
septembre 2012)
Vidéoclip :
« Nothin’s Gonna Stop Us » |
Wind-Up
/
EMI
½
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Dearly
Beloved – Hawk vs. Pigeon
Dearly Beloved est un
trio de rock alternatif de Toronto formé en 2006. Il pige à la fois dans
des influences punks et progressives. Par contre, les 2 chanteurs,
Rob Higgins et
Niva Chow, présentent des mélodies pop souvent
accrocheuses. Leur musique parfois un peu bizarre peut d’autre part
faire décrocher certains auditeurs, malgré quelques bonnes compositions.
(novembre 2012) |
eOne
|
Deftones
– Koi No Yokan
Le groupe de métal
alternatif nous présente son 7e album à ce jour. Deftones continue de
repousser ses propres limites en poursuivant son exploration musicale,
pour le plus grand plaisir de ses fans fidèles depuis plus d’une
quinzaine d’années. Le groupe réussit le tour de force d’amener une
certaine chaleur à sa musique tout en conservant son agressivité. Il
réussit à envelopper l’auditeur de son ambiance unique, à notre plus
grand plaisir. Même si le groupe ne réussit plus à obtenir le succès
qu’il avait eu dans les années 1990, il reste qu’il est peut-être le
seul groupe de cette vague nu metal à avoir su se renouveler et à
demeurer créatif. C’est donc encore un très bon album que nous présente
Deftones avec Koi No Yokan.
(janvier 2013) |
Reprise
/
Warner
½
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Lana Del Rey - Born To Die
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
En ce début d'année 2012, la
jeune Américaine a les yeux du monde entier rivés sur sa rousse
crinière. Certains médias ne manquant pas de titrer « Lana
Del Rey fait mieux que
David Guetta
», rapport au nombre de ventes de son album en première semaine. Ça fait
froid dans le dos. Et les révélations s'enchaînent. Lana
Del Rey serait-elle un pur produit marketing? Le buzz
outrancier qui a suivi la parution du single « Video Games » sur le net
l'an passé n'a pas manqué de séduire et d'agacer. Ce qui est sûr c'est
que
Lizzy Grant aka Lana
Del Rey a subi une véritable transformation depuis son premier maxi
sorti en 2009 et passé inaperçu. Ses prestations live plus
qu'approximatives ont également donné de quoi écrire à ses
détracteurs... Pourtant, peu importe la forme,
Born To Die
ne laisse pas indifférent.
Difficile à manœuvrer, complexe à décortiquer et ce disque est une plaie
pour le rock critic.
Les directions et influences sont tellement hétéroclites - et parfois
antagonistes - qu'il est possible d'adorer
Born To Die
un instant et de le détester la minute suivante. Bien sûr, on a du mal à
imaginer qu'un tel album qui repose sur une production prodigieusement
grandiloquente pourrait avoir été entièrement composé dans la minuscule
chambre d'une ado introvertie. Quoique, le génie ça existe. Lana
déroule donc quinze morceaux très inspirés d'univers cinématographiques
mixant dans un écrin de cordes des inspirations soul, r&b, pop, électro
et hip hop. Et quinze, c’est trop… Il faudra sans conteste piocher les
meilleures idées (« Off The Races », « Blue
Jeans », …) en écartant les chansons indigestes (« Lolita », « Dark Paradise
»). Et oublier les quelques niaiseries écrites par une ado en mal
d’amour. Dans le fond,
Born To Die dégage
une atmosphère pesante, transpirant une certaine forme de déséquilibre
de son auteure - interprète. Comment finiras-tu Lana
? Bien j'espère. (mars 2012)
Vidéoclip :
« Video Games »
|
|
La Descente du Coude –
L’idéal en civière
Après 10 ans dans la
marge de l’industrie musicale québécoise, le groupe punk francophone La
Descente du Coude nous revient avec un nouvel album, L’idéal en
civière. Pour ce 3e disque, Simon Leduc et sa bande tablent
sur les bonnes critiques obtenues avec leur précédent disque,
Coup de foudre, paru en 2008. Ils nous offrent une musique un
peu plus nuancée et accessible avec des mélodies particulièrement
accrocheuses. Quelques titres possèdent même autant de potentiel
commercial que Les Trois Accords, avec une qualité d’écriture
digne de Malajube et des Vulgaires Machins. L’idéal en
civière est donc un album extrêmement solide qui permettra peut-être
au groupe d’enfin percer au-delà de la scène underground. (octobre 2012) |
Grosse Boîte
½
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Martin Deschamps - Top 10
Après 6 albums, voici le temps venu de nous présenter une compilation
des plus grands succès du rockeur Martin Deschamps. Par contre, à
l’écoute de Top 10, on réalise rapidement que ses plus grands
succès correspondent plus ou moins à son style rock ‘n’ roll avec un
grande nombre de ballades. Aussi, comme son titre l’indique, la
compilation inclut seulement 10 pièces pour un total de 35 minutes, ce
qui est bien peu pour une rétrospective, surtout avec 6 albums à son
actif. Quelques pièces avec Offenbach,
le groupe qui l’a fait connaître, auraient été des bonis intéressants.
Peut-être même avec les Porn Flakes avec qui il a joué
régulièrement. Top 10 présente tout de même une bonne
récapitulation des succès de l’artiste à ce jour. (mai 2012)
Vidéoclips :
« Quand? » -
« Ma blonde est tellement » -
« Respire » |
MDI
½
|
Dan Desnoyers
– In Da House 2013
Dans toutes les séries de compilations que nous a présentées le DJ Dan
Desnoyers au cours des années, c’est certainement la série In Da
House qui est la plus cohérente. Depuis 2006, cette série nous offre
le meilleur de la musique house, mixé de façon très serrée. Cette
nouvelle compilation ne fait pas exception à la règle et présente un
party dansant incessant de 78 minutes. Les quelques morceaux un peu plus
connus se limitent à « Let’s Go » de Calvin Harris (avec Ne-Yo),
« The Night Out » de Martin Solveig, « Tonight » des
Bodybangers (avec Victoria Kern) et « Free » d’Alex Guesta.
Vous reconnaîtrez sûrement aussi « Wherever You Will Go » de Mobin
Master and Royaal, une reprise du groupe rock The Calling. Le
reste du CD risque d’être seulement connu des plus grands fanatiques de
musique house. Fidèle à son habitude, D-Noy nous présente une paire de
compositions personnelles : « It Wasn’t Me », remixée par DJs From
Mars, et « Tear It Up », avec la voix de Sandy Duperval qui
en a écrit les paroles (elle est une ex-académicienne devenue une DJ
reconnue à Montréal). Encore une fois, Dan D-Noy nous en met plein les
oreilles, un succès assuré pour passer à la nouvelle année. (décembre
2012)
Vidéoclip :
Preview Megamix |
Sony
½
|
Dan
Desnoyers – Summer Session 2012
Le DJ québécois Daniel Desnoyers nous offre année après année
plusieurs séries de compilations de musique de club et de musique
pop remixées. Dans la série Summer Session, il présente sa
version de 2012 pour animer notre été. D-Noy présente encore un
enchaînement parfaitement mixé de 76 minutes. Il inclut plusieurs
pièces accrocheuses qui vous resteront en tête longtemps comme « Sunshine »
de Btsound, « Ma chérie » de DJ Antoine, « Baila
Morena » de Karmin Shiff and Lik & Dak, « Senorita » d’Eddy
Wata et « Greyhound » de Swedish House Mafia. Mais
par-dessus tout, le CD débute avec le succès de l’été, « Ai Se Eu Te
Pego » du Brésilien Michel Telo, un rythme contagieux qui a
envahi YouTube bien avant sa sortie en Amérique du Nord. L’édition
de 2012 de Summer Session est encore une fois très réussie et
vous fera assurément danser. (juillet 2012)
Vidéoclips :
« Preview Megamix » -
« Ai Se Eu Te Pego » -
« Baila Morena » -
« Senorita » -
« Back to the Hustle » -
« You See the Trouble with Me »
Pour plus de vidéoclips, visitez
www.youtube.com/user/dnoymuzik
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 23, 21 juillet 2012) |
D-Noy
/
Sony
½
|
Baxter
Dexter – SMS
Après plusieurs enregistrements et vidéoclips, le rappeur montréalais
nous arrive avec son très attendu premier album. Le disque contient 18
pièces recueillies parmi ses meilleurs enregistrements pour un total de
66 minutes. On peut entre autres y entendre le succès « Insane »,
mettant en vedette Downline, qui s’est classé dans le top 100 des
ondes radios. À son style de hip hop underground, Dexter ajoute des
influences d’électro, de R&B et de rock. Ce qui le différencie des
autres artistes de la scène hip hop québécoise, c’est qu’il possède un
désir évident d’ajouter un peu de professionnalisme à cette scène qui
demeure généralement underground. Il présente donc une musique aux
arrangements grandioses, en plus d’avoir un très beau livret digne de ce
nom, en cette ère du numérique où le livret devient quelque peu
facultatif. Quelques morceaux pourront sembler de deuxième ordre parmi
les 18 offerts, mais l’ensemble demeure tout de même très solide.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Insane » |
High Life /
Intervision
½
|
Fatoumata Diawara – Fatou
Fatoumata Diawara est
née en Côte d’Ivoire de parents maliens et elle vit maintenant en France
où elle poursuit une carrière d’actrice. Elle nous présente son tout
premier album grandement influencé par la tradition Wassoulou, mais qui
inclut aussi des éléments de jazz, de pop et de funk. Elle est définie
par plusieurs comme l’une des plus belles découvertes récentes dans la
musique du monde. L’album a été réalisé par Fatou et Nick Gold
pour un superbe résultat mettant parfaitement en évidence la qualité des
compositions. Parmi les collaborations à l’album, notons John Paul
Jones (Led Zeppelin) à la
basse, Toumani Diabaté au kora et Tony Allen (Fela Kuti)
à la batterie. Avec ce premier disque, Fatou impressionne grandement et
réussira certainement à vous séduire. Voici donc un très bon disque de
musique africaine. (septembre 2012) |
Nonesuch
/
Warner
½
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Dinosaur
Jr.
– I Bet on Sky
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Une reformation qui tient la marée. C'est un phénomène suffisamment rare
pour être signalé.
J Mascis,
Lou Barlow et
Murph
réunis comme une poignée d'anciens combattants qui ne ressassent pas que
de vieux souvenirs usés jusqu'à la moelle. Certes la recette est
toujours méthodiquement appliquée mais la tambouille ne perd pas en
goût. Après deux précédents albums globalement salués par la critique,
I Bet on Sky apparaît comme le meilleur depuis la reformation.
Dix titres percutants aux ambiances brouillardeuses, aux riffs plaqués
et groovy, aux sonorités bruitistes, chantées par un J Mascis toujours
sur le fil du rasoir. Inspiré jusque dans les plus petits recoins
mélodiques, le trio offre quelques tours de force souvent relevés de
soli épiques et de claviers arrondissant les angles. « Don’t Pretend You Didn’t Know » est ce parfait exemple de guitares lourdes et funky, dont
la dernière partie est habillée d’un écrin volontairement pop soutenu
par les claviers. Une splendeur, tout comme la ballade mid-tempo
électrisante « Stick a Toe In », entre autres. Alors quand ce bon vieux
rock aux allures de grunge poussiéreux procure encore une jouissance
inattendue, c’est encore meilleur. (octobre 2012)
|
|
Dirty Projectors
– Swing Lo
Magellan
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Ils nous avaient habitués à des albums sinueux - des concept albums avec
un fil conducteur - constitués autour d'une thématique bien précise. Dirty Projectors prend le contre pied de ses précédents disques dont
Bitte Orca, le dernier en date.
David Longstreth ne s'en
cache pas, Swing Lo Magellan est plus déstructuré et éclaté dans
ses thèmes abordés, finalement bien plus personnels et introspectifs
qu'auparavant. Un album de songwriter en quelque sorte. Composé
quasiment seul durant une grosse année, retranché quelque part dans la
campagne New-yorkaise, Longstreth a accouché d’une série de chansons
alambiquées et résolument différentes les unes des autres, où toutes les
émotions – joie, tristesse, mort et vie – défilent furtivement les unes
après les autres. Comme un répertoire éclaté de pop folk expérimental,
où se côtoient basse-guitare-cordes et impulsions électro (« Dance For You »), mais qui trouve sa cohérence dans la constante recherche des
harmonies de voix entre celle de Longstreth et ses chœurs. Parfois
déstabilisantes, ses mélodies s’approchent souvent d’un modèle de
perfection comme « Swing Lo Maggelan » et « About To Die ». Et que dire
du prodigieux single « Gun Has No Trigger », éclatant petit bijou aux
arrangements splendides et au chant envoûtant. Indiscutablement, après
six albums studio, Dirty Projectors est toujours en pleine créativité
débordante. (septembre 2012)
|
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Brandi Disterheft – Gratitude
Avec Gratitude,
la jeune contrebassiste jazz canadienne maintenant établie à New York
présente son 3e album. Elle y démontre encore une fois une parfaite
maîtrise de son instrument, ce qui a fait dire à Oscar Peterson
par le passé qu’il pouvait la comparer à son ancien bassiste, le défunt
Ray Brown, par sa pulsation rythmique. La talentueuse musicienne
capte rapidement notre attention avec « Blues For Nelson Mandela » et la
pièce-titre. Interprétée en français et en anglais, « Le regarder la
rencontrer encore (Rendez-vous indésirable) » est une superbe chanson
d’amour et l’un des plus beaux moments du disque. À noter aussi son
interprétation de « The Man I Love » de Gershwin. Tamisez les
lumières et Brandi Disterheft vous fera passer une excellente soirée en
toute intimité.
(mars 2013) |
Justin Time
/
SIX
½
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Divine Fits
– A Thing Called Divine Fits
Divine Fits est un supergroupe alternatif formé de Dan Boeckner (Wolf
Parade, Handsome Furs), Britt Daniel (Spoon) et
Sam Brown (New Bomb Turks). Ils nous présentent un son
rock alternatif mélangé avec de l’électro pop de qualité. Même si les
trois individus n’avaient pas travaillé conjointement par le passé,
leurs liens semblent s’être vite établis puisqu’ils nous offrent une
musique de grande qualité avec une solidité surprenante. On pourrait
croire qu’ils ont travaillé ensemble toute leur vie. Les rythmes électro
pop sont recherchés, les mélodies sont efficaces et chaque chanson
présente ce qu’il faut de créativité pour conserver notre intérêt
jusqu’au bout. Voici donc un premier album plus qu’intéressant par un
supergroupe qui décidera peut-être de prolonger ce simple projet
parallèle. (décembre 2012)
Vidéoclip :
« Would That Not Be Nice » |
Merge
/
Universal
½
|
D.O.A.
– We Come in Peace
Suite à la parution de
We Come in Peace, le légendaire groupe punk de Vancouver a
annoncé qu’il se retirait et que sa présente tournée serait sa dernière.
Ce 14e album de Joe Keithley et sa bande prend alors une toute
autre signification. On retrouve à nouveau l’humour et la dénonciation
politique qui ont marqué les belles années du groupe, avec encore une
belle énergie malgré une carrière de 35 ans. Parmi les artistes invités,
notons Hugh Dillon (Headstones), Jello Biafra (Dead
Kennedys) et Ben Kowalewicz (Billy Talent). Dans la 2e
moitié du disque, Joe Keithley nous présente de solides compositions
avec « Lost Souls » et « The Man with No Name ». Le groupe se permet
même une reprise très efficace de « Revolution » des
Beatles. Finalement, le CD se
termine avec une version acoustique de leur classique « General Strike ».
Avec We Come in Peace, les pionniers du punk canadien nous
offrent certainement leur meilleur album depuis longtemps.
(février 2013) |
Sudden
Death
/
MVD
½
|
Clayton
Doley – Desperate Times
L’as australien de
l’orgue Hammond B3 présente sur son nouvel album une majorité de
compositions originales fortement influencées des années 1960, mais
aussi quelques classiques du blues comme « Seventh Son » de Willie
Dixon et du jazz comme « Misty » d’Erroll Garner. Il se
permet aussi de rendre hommage à l’une de ses premières idoles, le
légendaire organiste du jazz Jimmy Smith, sur le medley « Chicken
Shack / How Blue Can You Get ». Même s’il ne contient que 9 titres,
Desperate Times, enregistré à Toronto, offre quelques moments
intéressants.
(mars 2013) |
Hi-Fi-Doley-T /
SIX
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Chano Dominguez -
Flamenco Sketches
Depuis le début de sa
carrière, le pianiste espagnol Chano Dominguez s’est fait un devoir
d’explorer les liens entre le jazz et le flamenco. Pour Flamenco
Sketches, il s’est attaqué à l’album le plus vendu de l’histoire du
jazz,
Kind of Blue de Miles Davis paru en 1959. Cette
réinterprétation a été enregistrée en concert à New York lors du 50e
anniversaire de la parution du classique de Miles Davis. En plus des 5
pièces de
Kind of Blue, on peut entendre deux autres titres
populaires de Davis : « Nardis » (popularisée par Bill Evans,
mais jamais enregistrée par son compositeur) et « Serpent’s Tooth » (une
pièce du répertoire de Davis datant d’avant
Kind of Blue). Dès la pièce-titre de 16 minutes, le ton
est donné à cet album dynamique. Dominguez réussit à apporter une touche
dansante à l’album qui le rend extrêmement divertissant. Les claquements
de doigts sont très présents, ce qui met l’accent sur le côté flamenco
de ce classique du jazz mis au goût du jour. Alors qu’on aurait pu
craindre le pire, voici un album extrêmement réussi, qui rend bien
hommage à son compositeur. (juin 2012) |
Blue Note
½
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Dragonette – Bodyparts
Tablant sur le succès de leur collaboration avec
Martin Solveig
pour « Hello » et plusieurs pièces de son plus récent album, Dragonette
reviennent avec un 3e album. Le groupe de Toronto dirigé par
Martina
Sorbara réussit de plus en plus à s’imposer dans l’industrie pop
mondiale et Bodyparts
a tout ce qu’il faut pour devenir une
référence dans le style de mélange pop rock et électronique. L’album
contient de nombreux titres dansants, déjà très efficaces, mais qui
pourront en plus faire le bonheur des DJ. « Live in this City » et « Let It Go » transportent le disque à elles seules, mais d’autres pièces
comme « Right Woman » et « My Legs » remettent non seulement les
synthétiseurs de l’avant, mais prouvent qu’on peut en sortir de la bonne
musique. Même si le groupe peut aisément être comparé à
Gwen Stefani,
Goldfrapp et les
Scissor Sisters, Dragonette n’a rien à
leur envier et présente un album supérieur au dernier de ces trois
artistes. Peut-être qu’aux oreilles de certains il manquera un succès
instantané de la trempe de « Hello », mais c’est à peu près tout ce
qu’on peut reprocher à ce divertissement de qualité. (novembre 2012)
Vidéoclips :
« Let It Go » -
« Live in this City » |
Universal
½
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Étienne Drapeau – Le
monde est beau
Malgré une courte participation à Star Académie 2004, Étienne Drapeau a
su s’imposer dans l’industrie grâce à son travail acharné.
L’auteur-compositeur-interprète nous arrive donc avec son 4e album qui
profite déjà du succès de la chanson titre lancée à l’été. L’artiste de
Québec nous présente 12 chansons originales, incluant un duo avec
Marie-Élaine Thibert, « Demande-moi (You Can Ask Me) ». Le disque
réalisé et arrangé par
Guy St-Onge présente une musique pop
accessible avec une dominance de la guitare acoustique. Même si l’album
livre plusieurs chansons d’amour, dont de nombreuses ballades, on peut
aussi entendre certaines autres influences comme le blues (« Le blues de
la cruise »), le folk contemporain (« À la brûlerie de mon quartier »)
et les musiques du monde (« Tous ensemble (Inch’Allah) »). Avec Le
monde est beau, Étienne Drapeau satisfera encore une fois ses fans.
(novembre 2012)
Vidéoclip :
« Le monde est beau »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 40, 17 novembre 2012)
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Musicor
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Dr. John
– Locked Down
Dr. John joue de la musique depuis les années 1950 alors qu’il était un
talentueux pianiste de blues et de boogie sous le nom de Mac
Rebennack à New Orleans. Il s’est surtout fait connaître en 1968
avec le superbe album
Gris-Gris, un incontournable de l’époque psychédélique. Il a
connu une période creuse à compter des années 1980 avant de revenir en
force à la fin des années 1990. Locked Down est son 10e album
depuis 1998. Réalisé par Dan Auerbach des Black Keys, le
disque présente un son organique et un peu garage dans le style des
Black Keys, un style de blues rock exploré par Dr. John il y a bien
longtemps. Par contre, le fait de travailler ici avec une équipe de
jeunes musiciens et techniciens semble lui donner un second souffle.
Locked Down est un excellent album que Dr. John peut placer
fièrement aux côtés de ses plus grands enregistrements en carrière.
(juillet 2012)
Vidéoclip :
« Revolution » |
Nonesuch
/
Warner
½
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Angèle
Dubeau & La Pietà – Musique de jeux
vidéo / Game Music
La violoniste virtuose
et son orchestre à cordes féminin nous proposent ici un concept original
pour un album de musique classique. Certainement dans le but de
rejoindre un public plus jeune, ils reprennent des musiques de jeux
vidéo. Les jeux que vous reconnaîtrez sûrement sont « Tom Clancy’s
Splinter Cell Conviction » et « Assassin’s Creed » d’Ubisoft, « Chrono
Trigger & Chrono Cross », « Angry Birds », « Halo 3: One Final Effort »,
« Final Fantasy », « Secret of Mana », « Tetris » (un morceau
traditionnel russe complété par Bach) et « Heavy Rain ». On
retrouve des arrangements de François Vallières, Gilles
Ouellet, Anthony Rozankovic, Claude « Mégo » Lemay et
Antoine Bareil. Voici une façon bien originale de découvrir la
musique classique et surtout, de la faire découvrir à une nouvelle
génération rivée aux jeux vidéo. Une idée que seule Angèle Dubeau
pouvait avoir… (décembre 2012) |
Analekta
|
Victoria Duffield – Shut Up and Dance
Victoria Duffield est une jeune chanteuse, danseuse et actrice de la
Colombie-Britannique. Elle présente son tout premier album qui se limite
en fait à un mini-album de 8 titres. On peut y découvrir une musique pop
énergique, comme sur les succès « Shut Up and Dance », « Feel » et
« Break My Heart ». Victoria flirte aussi avec le R&B sur « They Don’t
Know About Us », en duo avec Cody Simpson. Même si son dynamisme
est rafraîchissant dans la musique pop canadienne, il lui manque des
compositions plus solides pour pouvoir espérer se démarquer et surtout
durer.
(mars 2013)
Vidéoclips :
« Shut Up and Dance » -
« Feel » -
« Break My Heart » -
« They Don’t Know About Us » |
Warner
|
Dumas - L'heure et l’endroit
Le prolifique Steve Dumas nous présente déjà un 9e album et poursuit son
désir d’explorer les différents genres et courants musicaux. Cet artiste
au talent infini, et véritable bête de scène, nous propose des pièces
influencées du rock des années 1960 et 1970, ainsi que du britpop, avec
une touche électronique parfois plus discrète que par le passé. La
chanson-titre brasse passablement avec une guitare rock ‘n’ roll très
appréciée. Quelques titres nous transportent aussi dans un univers
quasi-beatlesque. Par contre, les mélodies sont un peu moins mémorables
qu’auparavant et certains morceaux nous laissent plutôt indifférents. La
musique de « Près de toi » nous rappelle un peu trop « L’infidèle » de
Claude Dubois, un manque d’originalité inexcusable pour un
compositeur aussi talentueux. Même si Dumas réussit un peu moins à nous
surprendre que par le passé, il nous propose tout de même un bon album.
C’est seulement dommage que L’heure et l’endroit soit aussi court
avec seulement 9 titres totalisant 36 minutes, comme s’il était
inachevé. (mai 2012)
Vidéoclip :
« Souvenirs en mitraille » |
La Tribu
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Catherine Durand – Les murs blancs du nord
Quatre ans après
Cœurs migratoires, l’excellente Catherine Durand est de
retour en force avec son 5e album. Elle s’entoure de musiciens de renom
qui donnent un nouvel élan au son de cette brillante
auteure-compositeure : Robbie Kuster (Patrick Watson) à la
batterie et aux percussions et François Lafontaine (Karkwa)
au piano et aux claviers. Le résultat est moins folk, mais plutôt
orienté vers la pop ambiante et vaporeuse, malgré quelques envolées un
peu plus lourdes à l’occasion. Elle coréalise à nouveau l’album avec son
fidèle complice Jocelyn Tellier pour de très beaux arrangements
qui lui collent parfaitement à la peau. Un autre très bon disque de la
part de cette artiste accomplie. (septembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 33, 29 septembre 2012)
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Spectra
½
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Bob Dylan
– Tempest
Bob Dylan présentait son
premier album il y a 50 ans, mais il demeure toujours actif et nous
offre maintenant Tempest. Il poursuit ici son exploration des
plus vieux styles de musique américaine incluant bien sûr le folk, mais
aussi le blues, le country et le rockabilly, soit tous des genres qui
étaient présents et populaires bien avant lui. Dylan nous présente ses
chansons avec passablement d’humour et semble toujours avoir autant de
plaisir à faire son métier. Non seulement il est une véritable légende
vivante, mais il réussit encore une fois à prouver qu’il demeure
toujours aussi pertinent avec des compositions de qualité et de superbes
histoires. La chanson-titre de 14 minutes traite de l’aventure du
Titanic avec de nombreuses références à l’histoire ainsi qu’au célèbre
film de James Cameron. Elle n’est pas la plus réussie du disque
et vous apprécierez beaucoup plus le blues énergique de « Narrow Way »
qui s’étend sur plus de 7 minutes. Trois autres morceaux s’étirent
au-delà des 7 minutes, dont « Roll on John », un hommage à John
Lennon en conclusion de l’album. Alors que certains critiques crient
au génie, soyons plus réalistes et parlons d’un autre très bon album par
cette légende de la musique, un album qui ne peut toutefois pas
rivaliser avec ses chefs-d’œuvre des années 1960 et 1970. (septembre
2012) |
Columbia
/
Sony
½
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Coral Egan – The Year He Drove Me Crazy
Après 5 ans d’absence,
l’auteure-compositeure-interprète montréalaise nous revient enfin avec
un nouvel album. Pour l’occasion, elle s’entoure des meilleurs musiciens
de la scène montréalaise dont le guitariste Warren Spicer de
Plants and Animals et la section rythmique de Patrick Watson.
Elle ajoute ainsi de la profondeur à sa musique jazz avec des accents
soul et certaines influences indie rock. Elle n’hésite pas à livrer des
textes personnels empreints de romantisme dans lesquels elle raconte sa
nouvelle vie d’amoureuse et de maman. Si The Year He Drove Me Crazy
présente un virage important dans la carrière de l’artiste, il
s’agit assurément d’un tournant dans la bonne direction avec son œuvre
la plus accomplie à ce jour.
(février 2013) |
Justin Time
/
SIX
½
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Egyptian Project – Ya Amar
Egyptian Project est le
projet du Français Jérôme Ettinger qui désirait combiner les
instruments traditionnels égyptiens et la musique électronique assistée
par ordinateurs. Le résultat est une musique égyptienne contemporaine,
même si elle emprunte grandement aux traditions musicales du pays. En
fait, l’album s’avère plus organique qu’on pourrait le croire et le
travail électronique demeure tout en subtilités. L’ensemble présente de
belle façon la puissance des instruments égyptiens, ce qui risque
d’attirer un tout nouvel auditoire.
(mars 2013) |
Six Degrees
/
SIX
½
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Electric Guest
–
Mondo
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Serait-ce un plaisir coupable que d'encenser un album
easy listening
? Si tel est le cas alors plaidons coupables tout de suite !
Asa
Taccone et
Matthew Compton - aka Electric Guest, duo masculin
californien de Los Angeles - réussissent le tour de force de créer un
premier album de dix titres sans couenne ni rien à dégraisser. L'album
passe certes de bout en bout comme une bière un jour de canicule mais
n'a rien d'une musique fast food mal dosée et orientée grand public. Le
duo parvient au contraire à harmoniser royalement des courants pop,
soul, funk et électro. Les bonnes idées bourgeonnent ici comme l’acné
sur un visage d’ado et donnent de bons moments pop sucrés et acidulés
qui niquent un peu les dents sans provoquer la crise de foie. Et bien
vite, « Awake », « This Head I Hold », « Waves » ou la très sensuelle « Amber » s'imposent comme quelques-unes des pièces maîtresses d'un album
vraiment bien articulé autour d’une pop groovy de très bonne facture. La
présence aux manettes de
Danger Mouse, le « Monsieur Production »
de ce début de millénaire n'a certainement rien du hasard. Aérienne et
aérée, la production donne une texture indéniablement ronde et assez
perchée à Mondo. Alors bien sûr, Electric Guest a tout l’attirail
du groupe pop mainstream qu’on peut détester, produit en plus par THE « producer », mais ça serait contre-productif. Car
Mondo est une
vraie réussite et donne un premier échantillon convaincant du talent du
duo. (juillet 2012)
|
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Electric Light
Orchestra – Mr. Blue Sky: The Very Best of
Electric Light Orchestra
Attention, ce n’est pas
véritablement une compilation des plus grands succès d’ELO que vous
entendrez avec Mr. Blue Sky. Il s’agit plutôt de
réenregistrements par Jeff Lynne des succès de son groupe, avec
des arrangements de 2012. Ce genre de travail est souvent dangereux et
peut donner des résultats gênants en dénaturant les pièces d’origine,
mais pas avec le perfectionniste Jeff Lynne qui s’est toujours servi au
maximum des capacités d’un studio d’enregistrement. Mr. Blue Sky
est de grande qualité et permet de redécouvrir ces classiques d’une
autre époque avec une plus grande clarté grâce à la technologie
d’aujourd’hui. Il s’agit donc d’un très bon ajout au catalogue d’ELO.
(décembre 2012) |
Big Trilby /
Frontiers
½
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Elisapie
– Travelling Love
Sur son deuxième album,
Élisapie Isaac a clairement l’intention de s’exporter alors qu’elle
laisse tomber son nom de famille et laisse toute la place à l’anglais.
Seules quelques traces d’inuktitut nous permettent de nous rappeler de
ses racines. Musicalement, elle prend une direction résolument pop avec
des mélodies inoubliables, des rythmes efficaces et des sonorités
électro des années 1980. Les claviers sont rois sur cet album très bien
réalisé par Éloi Painchaud et François Lafontaine.
Plusieurs titres possèdent un excellent potentiel commercial, mais ses
fans de la première heure regretteront certainement le fait qu’Elisapie
peut maintenant être comparée à bon nombre d’autres chanteuses dans le
genre, surtout celles qui trouvent leur inspiration dans la musique d’il
y a 25 ou 30 ans.
(février 2013) |
Avalanche
/
Pheromone
½
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Empress Hotel – Heavy Halo
Empress Hotel est un
groupe pop rock éclectique de la Nouvelle-Orléans qui s’inspire à la
fois de Prince, de la musique pop des années 1970, de Roxy
Music et de Velvet Underground. Leur musique est accessible
par ses rythmiques et ses mélodies accrocheuses. Mais, elle présente
également une complexité et une créativité bouillonnante. C’est
seulement dommage qu’on en retienne que bien peu de choses en bout de
ligne.
(mars 2013) |
Park The
Van
/
MVD
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Estelle
- All of Me
La chanteuse londonienne Estelle nous arrive avec un 3e album, 4 ans
après le solide
Shine qui contenait le mégasuccès « American Boy ». Aucun autre
extrait de l’album n’a pu se hisser au sommet et elle vit désormais avec
la pression de devenir une « one-hit wonder ». À la première écoute,
aucun titre de All of Me ne possède le potentiel d’égaler la
popularité de son seul succès. « The Life » en ouverture présente de
belles qualités avec un son R&B très contemporain. Les présences de
Chris Brown et Trey Songz sur « International (Serious) » ne
sont pas suffisantes pour la rendre brillante (et sont surtout
inutiles). Rick Ross est un peu plus efficace sur « Break my
Heart » et on est toujours heureux d’entendre la fraîcheur de Janelle
Monae qui vient agrémenter « Do my Thing » en conclusion du disque,
un peu trop tard malheureusement. Estelle est aussi convaincante
lorsqu’elle rappe que quand elle chante, mais elle préfère se concentrer
sur le chant sur All of Me qui est essentiellement basé sur le
R&B. L’album de 42 minutes contient 15 titres incluant quelques
intermèdes, mais bien peu de matériel réussira à attirer l’attention sur
cette chanteuse pourtant si talentueuse. (avril 2012)
Vidéoclips :
« Break my Heart » -
« Back to Love » -
« Thank You » |
Atlantic /
Warner
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Melissa Etheridge – 4th Street Feeling
Sur son nouvel album, Melissa Etheridge semble vouloir faire un retour
sur sa vie au Kansas, avec de nombreuses références au passé et beaucoup
de nostalgie. Musicalement, elle nous offre à nouveau un très bon
mélange de rock, de blues, de country et de folk, mais ce sont les
pièces qui brassent qui sont les plus intéressantes et attirent notre
attention. Même « Shout Now » réussit à nous intéresser malgré le fait
qu’elle cadre difficilement à travers le reste avec ses riffs à la
limite du métal. Pour la première fois, Melissa joue toutes les
guitares, en plus de l’harmonica et des claviers. Sans rien
révolutionner, 4th Street Feeling est un album honnête qui
devrait plaire à ses fans. (septembre 2012)
Vidéoclip :
« Falling Up » |
Mercury
/
Universal
|
Jackie
Evancho – Songs From the Silver Screen
Jackie Evancho n’a que
12 ans, mais elle a une voix superbe de soprano. Elle joue aussi du
piano et du violon, et elle a fait craquer tout un public lors de sa
participation à l’émission America’s Got Talent. Elle a établi un
record en devenant la plus jeune chanteuse d’opéra au monde. En 2011,
elle lançait son premier album studio complet, un CD en concert et un
disque de Noël. Elle est maintenant de retour avec un album sur lequel
elle reprend des classiques du cinéma comme « The Music of the Night » (The
Phantom of the Opera), « Can You Feel the Love Tonight » (The
Lion King), « What a Wonderful World » (Good Morning, Vietnam),
et bien sûr « My Heart Will Go On » (Titanic), un classique de
Céline Dion qu’elle interprète avec Joshua Bell. Jackie
démontre une grande maturité en interprétant ces incontournables
d’Hollywood. (décembre 2012) |
Columbia
/
Sony
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Every Time I Die - Ex Lives
Ex Lives est le 6e album du groupe hardcore de Buffalo Every Time
I Die. Comme c’était le cas sur leur disque précédent, le groupe
poursuit dans une démarche un peu plus sérieuse. Les textes de Keith
Buckley sont un véritable exutoire pour se libérer de toute sa
colère, et le métal hardcore est un excellent véhicule pour transporter
ces textes. Musicalement, le groupe apporte quelques subtilités
intéressantes à gauche et à droite, à commencer par quelques claviers.
La voix de Buckley explore aussi différents registres, ce qui permet
d’en apprécier les possibilités. Après 14 ans, il est intéressant de
voir que le groupe peut encore se permettre d’explorer de nouvelles
avenues. Quelques pièces sont totalement surprenantes dans le répertoire
d’Every Time I Die, et le tout culmine avec « Indian Giver » en
conclusion de l’album, un morceau de métal stoner qui ralentit le
rythme, mais cadre tout de même parfaitement dans l’atmosphère du
disque. Ex Lives est donc un très bon album qui promet encore de
belles années à venir pour Every Time I Die. (juin 2012)
Vidéoclips :
« Underwater Bimbos From Outer Space » -
« Revival Mode » |
Epitaph
½
|
Donald
Fagen – Sunken Condos
Donald Fagen est l’un
des deux cerveaux derrière le groupe jazz/pop
Steely Dan. Il a
aussi lancé quelques albums en solo. Son dernier remontait à 2006,
Morph the Cat, et il bouclait une trilogie s’étendant sur 24
ans. Il revient maintenant avec un tout nouveau projet,
Sunken Condos.
Il nous présente une musique basée sur les rythmes, le plus souvent
langoureux, mais toujours dynamiques. On y retrouve des grooves de jazz
funky avec une très belle sensualité. Les compositions sont solides,
peut-être ses meilleures en 30 ans. À noter aussi sa très bonne reprise
de « Out of the Ghetto » d’Isaac Hayes.
Sunken Condos est
un album qui s’écoute à répétition, toujours avec le sourire. Un
véritable plaisir pour les oreilles! (novembre 2012) |
Reprise
/
Warner
|
Fanfarlo
– Rooms Filled with Light
Fanfarlo est un groupe indie rock de Londres qui nous présente son
deuxième album. Sur ce nouveau disque, le groupe prend une direction un
peu plus pop / new wave intégrant des synthétiseurs à profusion. Le
résultat est particulièrement réussi puisqu’il nous offre assurément son
meilleur album à ce jour, aux influences d’Arcade Fire. Réalisé
par Ben Allen (Animal Collective, Deerhunter,
Gnarls Barkley), l’album bénéficie d’une production de très grande
qualité. Il n’y manque que quelques titres qui réussiraient à se
démarquer un peu plus pour en faire l’un des meilleurs albums de
l’année. L’un des moments forts du disque est l’excellente « Deconstruction ».
(juillet 2012)
Vidéoclips :
« Deconstruction » -
« Replicate » -
« Shiny Things » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Mylène Farmer –
Monkey Me
La chanteuse pop française d’origine québécoise est de retour avec un 9e
album, deux ans après
Bleu Noir. Véritable superstar en France, elle a encore une fois
connu un succès démesuré avec le premier extrait du disque, « À
l’ombre », un morceau pop dansant d’une grande efficacité. C’est
d’ailleurs la tendance générale de l’album qui présente une certaine
énergie musicale. La voix de Mylène continue de s’éclipser derrière ses
rythmes dansants tout au long du disque, mais après tout il s’agit
maintenant de sa marque de commerce. La réalisation de Laurent
Boutonnat présente un son plutôt vieillot, digne des années 1990,
qui ne réussit pas à mettre en valeur les compositions parfois réussies
de Monkey Me. Le résultat est un ramassis de titres
interchangeables joués avec des synthétiseurs bon marché. Les fans de
longue date de Mylène ne seront pas déboussolés, mais ils en attendaient
certainement un peu plus de la part de leur idole.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« À l’ombre »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 52, 9 février 2013) |
DEP
/
Universal
½
|
Fastway - Eat Dog, Eat
Fastway était l’un des
supergroupes les plus prometteurs de la scène hard rock britannique des
années 1980. Il n’aura pourtant pas réussi à prendre sa place dans ce
genre dominé par les groupes de Los Angeles. Fastway, c’est surtout le
projet du guitariste « Fast » Eddie Clarke suite à son départ de
Motörhead. Il est accompagné au
départ du bassiste Pete Way (UFO), du batteur Jerry
Shirley (Humble Pie) et d’un chanteur irlandais de grand
talent, Dave King. Après plusieurs changements de personnel et
seulement des insuccès, Clarke a décidé de tout abandonner au début des
années 1990. Mais voilà que le groupe réapparaît 20 ans plus tard avec
un nouvel album. En compagnie du nouveau chanteur Toby Jepson (Little
Angels), Clarke nous offre peut-être ses meilleures compositions à
ce jour. Les mauvaises langues diront que ce n’est pas bien difficile
considérant que le groupe a toujours eu des compositions plutôt faibles,
figurant plus souvent qu’autrement parmi les sous-produits des meilleurs
groupes hard rock de l’époque. Il faut tout de même avouer que le groupe
offre ici un album solide qui, s’il avait été lancé 25 ans plus tôt,
aurait peut-être permis à Fastway d’atteindre le succès tant espéré. Son
principal problème est justement qu’il a un son d’il y a 25 ans, sans
aucune évolution, comme si Clarke avait été figé dans le temps depuis
1990. Il s’agit tout de même d’un bon disque pour les nostalgiques du
genre. (juin 2012) |
MVD
|
Lupe
Fiasco – Food & Liquor II: The Great
American Rap Album Pt. 1
Le rappeur de Chicago est de retour avec son 4e album, seulement un an
après Lasers qui était probablement son disque le plus faible à
ce jour. Le titre de ce nouvel enregistrement porte quelque peu à
confusion alors qu’on pourrait croire à la fois à la suite de son
premier album,
Food & Liquor, et au premier d’une série de Great American
Rap Album. Une chose est certaine par contre, le disque ne possède
que très peu de liens avec son CD précédent. L’album débute avec un
poème de sa sœur, Ayesha Jaco, avant d’aligner quelques bons
morceaux : « Strange Fruition », « ITAL (Roses) » et le simple « Around
My Way (Freedom Isn’t Free) ». On peut aussi y entendre trois autres
extraits de qualité, « Bitch Bad », « Battle Scars » et « Lamborghini
Angels ». Fiasco réussit à livrer un hip hop de qualité créant une belle
atmosphère tout au long des 69 minutes de l’album.
(janvier 2013)
Vidéoclips :
« Around My Way (Freedom Isn’t Free) » -
« Bitch Bad » -
« Battle Scars » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Angelo Finaldi – Désoriented Voyage
Angelo Finaldi a
travaillé avec les plus grands, autant en France qu’au Québec. Il a
entre autres écrit des succès pour Nanette Workman (« Danser,
danser »), Nicole Martin (« Laisse-moi partir ») et Mario
Pelchat (« Reste là »), en plus d’avoir collaboré aux Triplettes
de Belleville de Ben Charest et à l’opéra Dioxine de
Carbone avec Luc Plamondon (qu’il a ensuite saboté). Avec
Désoriented Voyage, Finaldi nous propose une expédition en effet
désorientante au cœur de la Petite Italie à Montréal avec différents
personnages loufoques. Il décrit lui-même son projet comme un opéra
yé-yé dans lequel s’entrechoquent les cultures italienne, amérindienne
et québécoise. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un
projet créatif, mais combien difficile d’accès!
(mars 2013) |
Artic
|
A Fine Frenzy
– Pines
Trois ans après l’excellent
Bomb in a Birdcage, Alison Sudol est de retour. La jeune
chanteuse de Seattle qui performe sous le nom de A Fine Frenzy présente
un disque un peu plus intime que le précédent, remettant le piano bien
en avant sur plusieurs pièces. Par ailleurs, elle explore des thèmes un
peu plus abstraits, racontant l’histoire d’un arbre… Dans cet univers
folk introspectif, la voix de la chanteuse prend une importance capitale
et elle réussit à nous captiver grâce entre autres à un charisme fou qui
transparaît même sur disque (un exploit en soi). Les côtés un peu plus
éclatés de l’album précédent pourront manquer à certains de ses fans,
mais Pines constitue tout de même un très bon disque.
(janvier 2013)
Vidéoclip :
« Avalanches » |
Virgin
/
EMI
½
|
Craig Finn - Clear Heart Full Eyes
Craig Finn est le chanteur du groupe indie rock The Hold Steady
qui existe depuis une douzaine d’années. Il fait ici ses débuts en
solo avec un album de rock alternatif plutôt doux à saveur country.
Excellent auteur, Finn nous raconte ses textes avec une très belle
voix narrative. Il se trouve plutôt loin du son rock de son groupe,
mais il est grandement agréable de découvrir Finn dans ce contexte
où il semble s’amuser à la folie. Les fans de The Hold Steady
risquent d’être quelque peu déboussolés par ce nouveau style pour
Craig Finn, mais s’ils ont la curiosité d’écouter cette autre
facette de leur chanteur préféré, ils risquent fort d’en sortir
grandis. Voici un très bon premier disque pour Craig Finn, qui
risque fort de revenir à la charge dans le futur avec d’autres
albums en solo. (découverte du mois d'avril 2012) |
Universal
½
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Melanie
Fiona – The MF Life
Melanie Fiona est une chanteuse R&B de Toronto qui nous arrive avec un
2e album. On peut entendre déjà depuis septembre 2011 le premier
extrait, la ballade « 4 AM », une superbe production. En quelques
occasions, Melanie explore le rock contemporain, avec toujours des
influences de soul bien présentes. Elle s’inspire d’ailleurs grandement
du soul des années 1960 et 1970. On retrouve plusieurs collaborateurs
sur l’album : J. Cole, Nas, B.o.B, John Legend
et T-Pain. En plus, la réalisation de premier plan permet de bien
mettre en valeur toute la polyvalence vocale de Melanie. Avec The MF
Life, la chanteuse nous présente l’étendue de ses capacités dans un
album largement supérieur à son précédent. (septembre 2012)
Vidéoclip :
« 4 AM » |
Universal Republic
½
|
Tim Fite -
Ain't Ain’t Ain’t
Quatre ans après
Fair Ain’t Fair, l’éclectique Tim Fite est de retour avec le 3e
album de sa trilogie Ain’t. Il prend un virage drastique sur ce
nouveau disque en laissant presque totalement de côté les
échantillonnages pour se concentrer sur de véritables instruments. Du
même coup, il devient beaucoup plus accessible et perd de l’originalité.
Il continue tout de même à disséquer chaque enregistrement pour ensuite
recoller les morceaux. Mais en écoutant l’album, on se demande si
c’était vraiment nécessaire puisque chacune des 13 pièces du disque
s’écoute comme une chanson pop standard enregistrée en une prise. Il
semble s’être donné beaucoup de mal inutilement. En bout de ligne,
Ain’t Ain’t Ain’t est beaucoup plus facile d’approche que ses 2
albums précédents et risque d’attirer l’attention d’un plus vaste
public. Par contre, ses fans de la première heure auront possiblement de
la difficulté à le suivre dans son nouveau périple. (juin 2012)
Vidéoclip :
« We Are All Teenagers » |
Anti- /
Epitaph
|
The
Flaming Lips – The Flaming Lips and
Heady Fwends
Au cours des dernières années, les Flaming Lips se sont lancés dans
de nouvelles expérimentations plus psychédéliques que jamais en
collaboration avec divers artistes. Lancées sur des mini-albums et
vinyles en quantités très limitées (et souvent hors de prix), ces
collaborations sont finalement regroupées sur un seul album
disponible pour tous. Parmi les noms que l’on retrouve sur The
Flaming Lips and Heady Fwends, il y a Ke$ha, Biz
Markie, Bon Iver, Nick Cave, Yoko Ono / Plastic
Ono Band, Erykah Badu et plusieurs autres. Plusieurs des
pièces présentées sembleront un peu trop surréalistes au commun des
mortels, mais quelques-unes montrent tout de même une certaine
cohésion. C’est le cas pour « The First Time Ever I Saw Your Face »
avec Erykah Badu, un morceau de 10 minutes qui constitue assurément
le moment fort du disque aussi loin qu’à la 11e piste (sur un total
de 13). Les Flaming Lips nous ont habitués à des trucs bizarres par
le passé et ce n’est pas avec cette compilation qu’ils pourront
changer notre perception. (août 2012)
Vidéoclip :
« I’m Working at NASA on Acid » |
Warner
½
|
Flo Rida – Wild Ones
Avec Wild Ones, Flo Rida poursuit dans la direction pop
entamée sur ses albums précédents et il nous présente encore une
fois un court album de 9 titres totalisant moins de 35 minutes. La
majorité des pièces offertes possèdent une énergie dansante et un
immense potentiel commercial, à commencer par les succès « Whistle »
et « Good Feeling », ainsi que la chanson-titre (avec Sia).
Flo Rida semble avoir un goût particulier pour le double sens sexuel
très peu subtil. C’est entre autres le cas pour « Whistle » qui ne
demandera pas une écoute bien attentive pour en saisir la véritable
signification. Ce sont les réalisateurs Dr. Luke et Avicci
qui prennent la relève de David Guetta sur ce nouveau
disque. Ils s’assurent quand même que l’ensemble demeure dans la pop
urbaine qui est maintenant la marque de commerce de Flo Rida. Parmi
les artistes invités, notons plus particulièrement Jennifer Lopez
sur « Sweet Spot » et RedFoo de LMFAO sur « Run »,
pièce basée sur « Run To You » de Bryan Adams présentée comme
un boni à la toute fin. On peut également entendre un
échantillonnage d’Etta James sur « Good Feeling ». Même si
Wild Ones a des allures d’album incomplet, il s’agit
probablement de son meilleur assemblage de chansons efficaces à ce
jour. (juillet 2012)
Vidéoclips :
« Wild Ones » -
« Good Feeling » -
« Whistle » -
« Run » |
Atlantic
/
Warner
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François & The Atlas Mountains - E Volo
Love
Le groupe de pop indie François & The Atlas Mountains est devenu la
première signature française sur l’étiquette Domino, lui ouvrant du même
coup la porte du monde entier. François Marry et sa bande nous
proposent ici un très bel album aux mélodies inoubliables.
Majoritairement en anglais, le disque présente tout de même quelques
titres dans la langue de Molière dont le succès « Les plus beaux ». Les
harmonies vocales et les doux claviers sont accompagnés de discrètes
percussions africaines. Mixé par Jean-Paul Romann qui a travaillé
entre autres avec Tinariwen, l’album peut d’ailleurs être quelque
peu comparé à ce groupe africain, en y ajoutant des influences de
Beck et de Radiohead. Un des éléments les plus agaçants du
disque est sans conteste l’accent français à couper au couteau de
François lorsqu’il chante les textes en anglais. Sinon, l’atmosphère
douce et enveloppante de l’album demeure agréable jusqu’à la fin. (mai
2012)
Vidéoclips :
« Les plus beaux » -
« Piscine » -
« City Kiss » |
Domino
/
SIX
½
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Stéphanie Fugère-Poulin –
Stéphanie
Stéphanie Fugère-Poulin a touché tout un public lors des dernières
éditions du Téléthon Opération Enfant Soleil. Âgée de seulement 9 ans,
elle présente déjà un troisième album. Il s’agit en fait d’un mini-album
de 7 pièces enregistrées en duo avec certains artistes de renom. Les
moments les plus marquants : « Qui a le droit » (avec Alain Dumas),
« À vous » (avec Mario Pelchat) et « Quand les hommes vivront
d’amour » (avec Nadja). Les autres artistes que l’on peut
entendre avec Stéphanie sont Dan Bigras, Bruno Pelletier,
Claude Dubois et Éric Lapointe. Le disque a été produit
grâce à la collaboration de Walmart et tous les profits seront versés à
Opération Enfant Soleil. Objectif : 20 000 $. (novembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 39, 10 novembre 2012) |
|
Fun.
- Some Nights
Fun. est un groupe pop rock de New York qui est apparu en 2008. Some
Nights est leur deuxième album et il a été réalisé par Jeff
Bhasker, celui-là même qui a réalisé
My Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye West, et
Emile Haynie (Eminem). L’album présente un son pop accessible
et grandement efficace qui emprunte aussi au hip hop en différentes
occasions par l’envergure des arrangements. Par contre, on peut encore
établir des liens avec Queen et
ELO. Le premier extrait, « We Are Young », mettant en vedette
Janelle Monae, a connu un énorme succès. La chanson-titre est
également inoubliable et plusieurs autres pièces du disque risquent fort
de vous rester en tête longtemps. Some Nights est chargé de
cordes, de cuivres, de claviers, de batteries électroniques et
d’harmonies vocales. C’est un album de grande envergure qui possède sa
personnalité propre. Il profite de plusieurs moments totalement
captivants et surtout, il demeure intéressant jusqu’à la fin. Pour son
deuxième disque, Fun. nous offre donc un très bon album de pop rock
contemporain. (mai 2012)
Vidéoclip :
« We Are Young » |
Fueled By Ramen /
Warner
½
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The Furious Swampriders – The Perc
Presents New Rides of The Furious Swampriders
The Furious Swampriders
est un collectif international d’artistes indépendants qui se
rassemblent occasionnellement depuis les années 1990 autour de Tom « The
Perc » Redecker. Il s’agit ici de la 4e partie de cette série
incluant Deborah Harry (Blondie), Nick Cave, The
Raymen, Johnny Dowd (avec Brian Wilson), The
Walkabouts, Wovenhand et plusieurs autres. Parmi les chanson
les plus célèbres présentées, notons « Enjoy the Silence » par M.
Walking on the Water et « Heartbreak Hotel » par
Kirschbaum-Weishoff-Trio. Le principal problème de cet album
hétéroclite, c’est qu’il va dans toutes les directions avec du punk, du
folk, du rockabilly, de l’électro et de la musique plus ambiante. On s’y
perd donc rapidement, malgré quelques bons moments de créativité.
(février 2013) |
Sireena
/
MVD
½
|
Nelly
Furtado – The Spirit Indestructible
La chanteuse pop canadienne est de retour avec son 5e album, 6 ans après
son dernier disque en anglais qui a obtenu un succès monstre,
Loose. Même si elle a lancé un album pour le marché latin entre
temps,
Mi Plan, le momentum ne semble plus de son côté et elle a bien
de la difficulté sur
The Spirit Indestructible à revenir à des
succès radio de la trempe de « Maneater » ou « Promiscuous ». L’album
présente un peu plus de pièces introspectives et, en ce sens, on peut le
comparer en partie à
Folklore. On y trouve quand même quelques pièces pop dansantes
dignes d’intérêt comme la chanson-titre, « Bucket List » et « Waiting
for the Night ». Même s’il peut sembler quelque peu inégal en certaines
occasions, The Spirit Indestructible
offre de bien bonnes
chansons et confirme le statut de Nelly Furtado comme l’une des plus
talentueuses chanteuses pop au pays. (novembre 2012)
Vidéoclips :
« Big Hoops (Bigger the Better) » -
« Spirit Indestructible » -
« Parking Lot » |
Interscope
/
Universal
½
|
Galactic -
Carnivale Electricos
Le groupe funk de la
Nouvelle-Orléans Galactic a pris l’habitude de donner des concerts sans
fin dans sa ville d’origine la veille du Mardi Gras. Ces spectacles à
grand déploiement prennent toujours l’allure d’un grand carnaval. Il
allait donc de soi que le groupe nous présente tout un album
carnavalesque, même s’il a été enregistré en studio. Le groupe s’entoure
encore une fois de nombreux collaborateurs qui viennent s’ajouter avec
plaisir à ce contexte unique. L’album contient plusieurs influences
brésiliennes, entre autres grâce à la reprise de « Magalenha »
popularisée par Sergio Mendes. Une autre reprise représente un
titre incontournable dans tout carnaval de la Nouvelle-Orléans : « Carnival
Time » d’Al « Carnival Time » Johnson, qui vient d’ailleurs
chanter lui-même sur le classique des années 1960, mis au goût du jour
pour l’occasion. Ces reprises de classiques sont entourées de 11
compositions solides de la part de Galactic qui réussissent à créer une
superbe ambiance sur cet album festif. Mannie Fresh et
Mystikal viennent ajouter une touche de hip hop à l’album sur « Move
Fast », un des bons moments du disque. Quelques morceaux instrumentaux
peuvent aussi être entendus, mais ils ne contribuent aucunement à
diminuer l’excitation. Avec Carnivale Electricos, Galactic nous
offrent un excellent album pour faire la fête et ensoleiller nos vies.
(mai 2012) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Garbage -
Not Your Kind of People
Sept ans se sont écoulés depuis le dernier album studio de Garbage,
suffisamment de temps pour parler ici d’un retour. Il y a aussi le
fait que le groupe redevient un peu plus pop que sur ses derniers
essais. Shirley Manson, Butch Vig et compagnie se
paient un beau trip electro-pop avec de bonnes guitares sur
Not Your Kind of People, le style qui les a mis sous les
projecteurs au milieu des années 1990. L’électronique prend un peu
plus les devants en certaines occasions et c’est là que le groupe se
différencie quelque peu. C’est le cas avec l’entraînante pièce
d’ouverture, « Automatic Systematic Habit », qui nous fait
impatiemment attendre la suite, ainsi qu’avec le premier extrait,
« I Hate Love ». Leurs mélodies sont toujours aussi efficaces et
magnifiquement chantées par Manson, alors que leurs guitares ont
juste ce qu’il faut de mordant pour conserver l’intérêt d’un public
amateur de rock alternatif costaud. Évidemment, quand un groupe
possède parmi ses membres un réalisateur de la trempe de Butch Vig (Nirvana,
Sonic Youth, Smashing Pumpkins, L7), il ne peut
faire autrement que présenter une réalisation de qualité. C’est le
cas sur ce nouvel album avec de très bons arrangements qui
contribuent à enrichir leur musique. Il y a bien quelques effets au
goût douteux en certaines occasions (notamment dans « Control »
alors que la voix vibrante est un peu agaçante), mais l’ensemble
s’écoute à merveille. Par contre, alors que le groupe pouvait
sembler innovateur en 1995, il nous rend plutôt nostalgique avec ce
nouveau disque, nous replongeant dans l’atmosphère de l’époque. En
bout de ligne, ce 5e album est assurément le meilleur de
Garbage depuis leur premier disque paru il y a 17 ans. (juin 2012) |
Universal
½
|
The Ghost
Inside – Get What You Give
Avec ce 3e album, le groupe hardcore de Los Angeles nous présente sans
contredit son meilleur enregistrement à ce jour. The Ghost Inside a su
trouver son propre son et il nous présente un superbe mélange
d’agressivité brute et d’emo. Réalisé par Jeremy McKinnon de A
Day To Remember, Get What You Give sonne comme une tonne de
briques, est par moments d’une incroyable rapidité, mais réussit surtout
à présenter d’excellentes transitions avec des passages plus lents et
accrocheurs. Les moments forts du disque sont certainement « Outlive »,
la mélodique « Engine 45 », ainsi que « Dark Horse ». Mais, l’ensemble
du disque s’écoute à merveille et il plaira assurément à tout fan de
hardcore contemporain.
(janvier 2013)
Vidéoclip :
« Engine 45 » |
Epitaph
½
|
Robert
Glasper Experiment - Black Radio
Le pianiste jazz de Houston Robert Glasper a fait son apparition au
milieu des années 2000 et s’attire depuis ce temps bon nombre de
commentaires élogieux. Black Radio est son 5e album, mais le
premier complètement enregistré en quatuor avec l’Experiment. Glasper
nous propose un superbe mélange de jazz contemporain, de hip hop et de
R&B. Il peut compter sur la présence de nombreux invités spéciaux :
Erykah Badu, Lupe Fiasco, Bilal, Musiq Soulchild,
Me’Shell Ndégeocello, Mos Def, et plusieurs autres. En
plus de nombreuses compositions originales, le quatuor reconstruit
littéralement quelques classiques. Il reprend entre autres le standard
afro-cubain « Afro Blue » avec Erykah Badu (l’un des grands moments du
disque), ainsi que « Cherish the Day » de Sade avec Lalah
Hathaway. Il revisite de plus de belle façon « Letter to Hermione »
de David Bowie avec Bilal,
ainsi que le classique de Nirvana
« Smells Like Teen Spirit » en conclusion du CD. Le Robert Glasper
Experiment réussit un véritable tour de force sur Black Radio en
fusionnant parfaitement le jazz aux musiques contemporaines. Les genres
se fondent magnifiquement pour créer un son très moderne, voire
futuriste. L’atmosphère est chaleureuse tout au long de l’album qui ne
présente que bien peu de moments faibles malgré une durée de 65 minutes.
Les reprises sont extrêmement bien réussies et représentent plus un clin
d’œil à l’originale qu’un simple réenregistrement trop fidèle. Les
compositions sont solides et chaque artiste invité ajoute de la richesse
à un album déjà bien rempli en moments forts. En somme, Black Radio
est un album d’exception de la part du Robert Glasper Experiment, un
disque qui deviendra une référence dans l’industrie en donnant une
nouvelle vie au jazz contemporain. (mai 2012)
Vidéoclip :
« Smells Like Teen Spirit (live) » |
Blue Note /
EMI
/
SIX
|
Glass Tiger
– Then…Now…Next
Le groupe ontarien n’a peut-être enregistré que 3 albums en carrière,
mais il a obtenu un succès monstre avec son premier en 1986,
Thin Red Line (qui a d’ailleurs été réédité cette année avec un
2e CD de raretés, faces B et remix). Si vous vous souvenez seulement de
« Don’t Forget Me (When I’m Gone) », leur plus gros succès, vous
réaliserez à l’écoute de cette compilation que le groupe a obtenu de
nombreux hits au cours de sa courte carrière. Il faut dire que le son
pop rock accrocheur d’Alan Frew et sa bande était parfaitement
adapté aux radios commerciales de l’époque. Parmi les ajouts
intéressants au répertoire du groupe, notons leur nouveau simple « I
Take It Back », ainsi que la reprise des
Beatles « You’ve Got To Hide Your
Love Away ». (décembre 2012)
Vidéoclip :
« Don’t Forget Me (When I’m Gone) » |
EMI
½
|
Gloriana
– A Thousand Miles Left Behind
Gloriana est un groupe country de Nashville qui a été formé en 2007 et
qui en est maintenant à son 2e album. Suite au départ de Cheyenne
Kimball en 2011, le groupe poursuit son chemin en tant que trio. Il
nous rappelle encore plus Lady Antebellum avec ses harmonies
vocales et son country à tendance pop. En fait, les origines country du
groupe proviennent surtout des banjos et de l’harmonica alors que
l’ensemble est arrangé dans une facture pop. Malgré cette ambiance
sonore très accessible, peu de chansons réussissent à s’ancrer dans nos
têtes et A Thousand Miles Left Behind nous laisse plutôt
indifférent à la fin.
(février 2013)
Vidéoclips :
« (Kissed You) Good Night » -
« Wanna Take You Home » -
« Can’t Shake You » |
Emblem
/
Warner
½
|
Godspeed You! Black Emperor – Allelujah!
Don’t Bend! Ascend!
Dix ans se sont écoulés
depuis le dernier album du collectif montréalais, ce qui a certainement
contribué à sa reconnaissance de groupe légendaire. Godspeed You! Black
Emperor propose une musique rock expérimentale instrumentale plutôt
difficile d’approche, mais ils réussissent à créer une atmosphère unique
qui prend tout son sens en concert. Sur ce 4e album, Godspeed poursuit
sa mission de nous éblouir et de nous tester à la fois avec deux longs
morceaux de 20 minutes pour un total de 4 titres seulement. « Mladic »
et « We Drift Like Worried Fire », les deux pièces longues du disque, ne
seront pas inconnues à leurs fans fidèles puisqu’elles faisaient déjà
partie de leurs spectacles depuis 2002. Le collectif, qui compte
maintenant 9 musiciens, a par contre su les enrichir pour l’album. Le
groupe ne peut s’empêcher de faire référence aux manifestations
québécoises du printemps avec « Strung Like Lights at thee Printemps
Erable », en plus de faire un pied de nez au Plan Nord et à la Loi 78
sur la pochette. Avec Allelujah! Don’t Bend! Ascend!, Godspeed
réussit à nouveau à nous entraîner dans son univers enivrant, nous
hypnotisant complètement. Le groupe nous offre encore une fois un album
de premier plan, original et unique. Nous pouvons donc affirmer : retour
réussi! (décembre 2012) |
Constellation
|
Gossip
– A Joyful Noise
Après l’excellent
Standing in the Way of Control
en 2005 et l’album qui les a
fait connaître en 2009 (Music
for Men), la pression était forte pour ce trio de
l’Arkansas. Il faut dire que depuis ce temps, le groupe indie rock a
pris une direction résolument pop avec des pièces dansantes et des
mélodies très accrocheuses. Cette direction se confirme encore plus
sur
A Joyful Noise
alors que Gossip s’est tourné vers le
réalisateur pop
Brian Higgins (Pet Shop Boys,
Kylie
Minogue,
Cher,
Sugababes). Il apporte des éléments
électroniques intéressants (« Get a Job »), principalement orientés
vers les planchers de danse. Et quand le groupe décide de présenter
des pièces mid-tempo, ça peut être franchement ennuyant (« Casualties
of War »). Le trio tente de créer un lien avec le passé tout en
regardant vers le futur, mais à part avec le premier extrait, « Perfect
World », c’est plus ou moins réussi. L’inspiration ne semble plus
être du côté de leur style d’antan et il en résulte que les pièces
pop sont beaucoup plus agréables à écouter (« Move in the Right
Direction »). Gossip devrait peut-être se contenter de regarder en
avant et faire la musique qui lui plaît, sans tenter de conserver un
pied dans un passé révolu. On s’ennuie de leur son rock créatif et
divertissant, mais il faut se rendre à l’évidence que le groupe est
maintenant ailleurs. (chronique principale de juillet 2012)
Vidéoclips :
« Perfect World » -
« Move in the Right Direction » |
|
Grand Duchy
- Let the People
Speak
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Frank Black n’a pas fini d’animer les débats, de passionner et
d’énerver. Jamais là où on l’attend, Black a créé Grand Duchy avec
Violet Clarke son épouse. Après un premier album sorti en 2009, le
binôme retourne au mastic avec un disque assez déroutant. Le disque est
construit comme une émission de radio en direct, les morceaux sont
entrecoupés d’interludes vocaux assurés par un véritable animateur
radio. Un parti pris étrange qui aurait tendance à casser l’élan d’un
album pourtant intéressant et dont on sent deux protagonistes affranchis
de toute pression. Black et Clarke semblent bosser à l’envie sans
s’imposer de carcan. L’influence de Violet Clarke se fait sentir de plus
en plus, ayant eu la lourde tâche de travailler sur
Let the People
Speak pendant que
Black Francis
tournait avec les
Pixies.
Elle mène également habilement le lead vocal sur la majorité du disque.
Mais, malgré les teintes électros, les aspects parfois dance-rock («
White Out ») et les relents new wave, on ressent en filigrane la patte
alternative de Black servie par une guitare franche et directe et une
basse lourde à souhait ( « Where Is John Frum ? », « Shady »). Du riff
comme il faut, un vrai côté bestial et irrévérencieux dans le chant du
leader des Pixies. Si ce n'est donc les interludes qui font perdre le
fil, la vraie diversité des morceaux ne ressemble en rien au foutoir
qu'on aurait pu craindre. Au contraire, le duo - en mode prise de risque
- réussit un vrai tour de force. (mai 2012)
|
½
|
Grasscut – Unearth
Le duo anglais Grasscut
nous propose un son généralement électronique à tendance de pop
ambiante. Unearth est leur 2e album sur lequel ils réussissent à
démontrer leur capacité à composer de bonnes chansons. Très
cinématographiques, les 10 pièces rendent hommage à un lieu différent de
l’Angleterre. Andrew Phillips a composé de nombreuses musiques de
films et de séries télévisées et ça s’entend. Il y a une certaine perte
de focus dans la 2e moitié de l’album, mais l’ensemble s’écoute tout de
même à merveille. Voici donc un très bon disque de musique d’ambiance.
(octobre 2012) |
Ninja Tune
½
|
Great Big
Sea – XX (2 CD)
Le groupe de rock
celtique de Terre-Neuve fait déjà carrière depuis 20 ans. L’occasion est
donc idéale pour nous offrir une compilation de ses plus grands succès
et autres chansons les plus intéressantes. C’est rien de moins que 2
disques de 20 titres chacun qui nous sont présentés avec XX. Tous
les titres préférés de leurs fans y sont évidemment inclus, sans oublier
de nombreux morceaux tirés de leurs albums et qui n’ont pas
nécessairement été de grands succès. Parmi les plus populaires, on
retrouve bien sûr de nombreuses pièces traditionnelles, souvent
festives. Tout y est pour satisfaire les amateurs du genre. Une version
avec DVD et livre est également disponible. (décembre 2012) |
Warner
½
|
Green Day
– iTré!
C’est un peu plus tôt
que prévu que nous a été présenté le dernier album de la trilogie pop
punk de Green Day. Dans son ensemble, cette trilogie a offert de très
bons moments de pop punk, prouvant que le groupe domine encore largement
le mouvement. Par contre, on se retrouve plutôt confus à la fin
réalisant que le groupe a aussi présenté des ballades langoureuses et
quelques morceaux influencés de la musique soul des années 1960, dont la
première pièce de iTré!, « Brutal Love ». Alors que les 2 disques
précédents avaient tout de même une ligne directrice solide, le
troisième ressemble un peu plus à un fourre-tout auquel on a ajouté les
12 titres restants qui avaient été enregistrés. On peut entendre de bons
morceaux comme « Missing You », « Sex, Drugs & Violence » et « 99
Revolutions », mais le manque de cohérence de l’ensemble peut être
quelque peu dérangeant. « Drama Queen » et « Brutal Love » sont aussi de
très bonnes chansons, sauf qu’elles cassent le rythme d’une façon
bizarre. En conclusion, le meilleur album de la trilogie est
probablement
iDos!, avec une mention honorable pour
iUno!. Par contre, parions que nous entendrons à nouveau parler
de cette trilogie en 2013, avec probablement la parution d’un coffret
contenant les 3 albums, peut-être un CD des pièces rejetées (s’il y en a
eu) et espérons-le, une compilation du meilleur de cette trilogie.
(janvier 2013) |
Reprise
/
Warner
½
|
Green Day
– iDos!
Deux mois après
iUno!,
voici le deuxième album de la trilogie
iUno! iDos!
iTré! de Green Day. Cette trilogie se veut un retour aux sources
pour le groupe avec un son pop punk digne de
Dookie
paru il y a déjà 18 ans. Si le premier disque présentait
un rock brut parfait pour les arénas, ce deuxième CD de la série débute
avec un peu plus de subtilités avec des pièces qui élargissent la
palette du pop punk. Il y a bien « Fuck Time » qui annonce les couleurs
de l’album, et ces couleurs seront confirmées avec « Wild One », « Makeout Party » et « Wow! That’s Loud » puisqu’il s’agit ici de l’album par
excellence pour faire la fête et se défoncer (peut-être un peu trop si
on se fie aux problèmes de consommation récents de
Billie Joe
Armstrong). L’énergie pop punk unique au groupe reprend aussi sa
place de choix sur plusieurs titres parmi les 13 présentés, malgré un
moment rap avec « Nightlife » sur laquelle on peut entendre Lady
Cobra. Ce mélange d’énergie, de mélodies accrocheuses et d’une
certaine variété de genres tout au long du disque fait en sorte que
iDos!
est plus solide d’un point de vue créatif que
iUno!. Il conserve tout de même ce son un peu trop propre
où la basse est lamentablement absente. Il reste maintenant à voir
comment se terminera cette trilogie. À noter que la date de parution de
iTré!
a été devancée au 11 décembre, plutôt qu’en janvier 2013
tel qu’annoncé précédemment. (novembre 2012)
Vidéoclip :
« Stray Heart » |
Reprise
/
Warner
½
|
Green
Day – iUno!
Après des albums-concepts influencés des opéras rock et un spectacle
musical sur Broadway inspiré de leur musique, Green Day avait un
besoin de retour aux sources. Ce retour au punk énergique allait
tout de même se faire de façon grandiose puisque ce n’est pas un, ni
deux albums qui allaient ressortir de ces séances d’enregistrement,
mais bien trois disques. iUno! est le premier CD de cette
trilogie et sera suivi de
iDos! en novembre et de
iTré! en janvier 2013. À l’intérieur de la pochette de ce
premier disque, une quatrième photo intitulée iQuatro! laisse
supposer qu’il pourrait aussi y en avoir un quatrième, mais celui-ci
n’a pas été annoncé. Pour cette trilogie, le célèbre trio dirigé par
Billie Joe Armstrong accueille un quatrième membre, Jason
White à la guitare, la tête que l’on voit sur l’image de ce qui
pourrait être la pochette de iQuatro!. Rob Cavallo
assure la réalisation de l’album de 12 titres qui présente des
pièces pop punk d’une grande efficacité et extrêmement énergiques.
Par contre, la réalisation est plutôt propre, un peu trop pour
confirmer un véritable retour aux sources. Sur la pièce d’ouverture,
« Nuclear Family », on sent une influence certaine de
The Clash. « Kill the DJ »
présente un rythme dansant à la Franz Ferdinand, alors que le
premier extrait, « Oh Love », détonne par son romantisme à la toute
fin du disque. Pour le reste, le groupe demeure fidèle à lui-même
avec des riffs à trois accords mémorables. Ce qui est certain, c’est
que toutes les chansons de iUno! seront plaisantes à entendre
en spectacle, là où le groupe pourra se déchaîner totalement. Le
disque à ses défauts, mais il nous donne tout de même le goût
d’entendre la suite de la trilogie. Veuillez noter qu’un coffret
contenant tous leurs albums a aussi été mis en marché il y a
quelques semaines,
The Studio Albums 1990-2009. (chronique principale d'octobre
2012)
Vidéoclip :
« Oh Love » |
Reprise
/
Warner
½
|
Sébastien Greffard – Dans ma talle
Sébastien Greffard est
un auteur-compositeur-interprète de l’Abitibi qui nous présente son
premier album, Dans ma talle. Issu d’une famille de musiciens, il
semble maîtriser à la perfection l’art de créer et interpréter une bonne
chanson. Il dépeint les travers du quotidien avec justesse et assurance.
Greffard propose un son folk rock riche et mature, magnifiquement
réalisé par Éric Blanchard et mixé par Pierre Rémillard.
Dans ma talle est donc un très bon premier album par un artiste
talentueux qui plaira aux fans de musique québécoise intelligente.
(octobre 2012) |
Nomade
½
|
GrimSkunk – Set Fire!
Il y a déjà près de 25 ans que le groupe GrimSkunk s’active au sein
de la scène underground québécoise. Avec Set Fire!, ils
reviennent à leur son rock alternatif brut et plutôt créatif aux
influences parfois punks et parfois métal. C’est un album qui cadre
parfaitement dans le climat politique et social actuel du Québec.
GrimSkunk va droit au but et ne se gêne pas pour nous cracher son
venim au visage (« Fuck Shit Up », « Set Fire to the Nation »). Il
s’agit certainement de leur album le plus direct depuis longtemps.
On retrouve tout de même quelques titres avec des possibilités
commerciales, dont la chanson d’ouverture, « Falling into Shadow »,
et celle de fermeture, la plutôt calme « Everybody Hates You ».
Encore un bon disque de la part de ces géants de l’underground
québécois! (août 2012) |
Indica
½
|
Grinderman – Grinderman 2 RMX
En 2010, le groupe de Nick Cave, Grinderman, nous offrait un
2e album très apprécié de la critique. Deux ans plus tard, on nous
revient avec des remix de pièces de l’album, ainsi que des
collaborations inédites. Le disque débute avec « Super Heathen
Child » en collaboration avec le légendaire guitariste Robert
Fripp (King Crimson,
David Bowie, Brian Eno). Une autre collaboration
remarquée est celle avec Unkle sur « Hyper Worm Tamer ».
Parmi les remix qui attirent l’attention, notons ceux de Nick
Zinner (Yeah Yeah Yeahs) pour « Bellringer Blues », de
Josh Homme (Queens of the Stone Age) pour « Mickey Bloody
Mouse », ainsi que de Barry Adamson (Nick Cave & The Bad
Seeds) pour « Palaces of Montezuma ». Quelques pièces se
répètent, se qui nous fait nous questionner sur la pertinence d’un
aussi long album (60 minutes). Mais surtout, peu des versions
présentées apportent véritablement quelque chose de neuf. C’est donc
un disque qui s’adresse avant tout aux fans invétérés de Grinderman.
(août 2012) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
Grizzly Bear
– Shields
Grizzly Bear était
d’abord le projet du musicien Edward Droste qui s’est ensuite
adjoint les services de l’homme-orchestre Christopher Bear et
d’autres musiciens talentueux. Actif depuis 10 ans, le groupe présente
son 5e album. Plus ambitieux et complexe que les albums précédents du
groupe, Shields demande un certain effort mental. Le son indie
rock prend certaines teintes folk, mais aussi psychédéliques. Les succès
immédiats ne font pas partie du disque qui demeure principalement
expérimental jusqu’à la fin. Grizzly Bear explore divers univers
fascinants et les maîtrise à la perfection. Quelques titres réussiront
peut-être moins à vous accrocher, mais l’ensemble demeure de grande
qualité. (décembre 2012) |
½
|
Gros
Mené – Agnus Dei
Le tandem de Fred
Fortin et Olivier Langevin a donné une pause à Gros Mené le
temps de travailler à divers projets chacun de son côté. « Vieux
Brochet » Fortin et « Truite » Langevin sont enfin de retour avec leur
rock garage minimaliste, un gros son rock sale à souhait, dans la lignée
des White Stripes et Black Keys. Il faut bien peu de temps
pour qu’on retombe sous le charme. Dès la chanson-titre, Gros Mené capte
notre attention, et avec « Vénus », ça y est, on ne peut plus décrocher
jusqu’à la fin. Il y a bien quelques titres moins puissants, mais que
c’est plaisant d’entendre un bon album de vrai rock en français, une
denrée rare à écouter à plein volume!
(février 2013) |
Grosse Boîte
/
Simone
½
|
Raphael Gualazzi – Reality and Fantasy
Raphael Gualazzi est un auteur, compositeur, interprète et pianiste
italien qui a produit deux albums à ce jour. Son deuxième, Reality
and Fantasy, paru au début de 2011 en Europe, s’est vendu à 100 000
exemplaires en plus d’être certifié disque d’or en Italie. Blue Note
réédite cet album avec 6 titres en boni. Gualazzi est un crooner
contemporain, débordant de toute son énergie latine et qui présente un
excellent mélange de jazz et de soul. Il est un excellent musicien pour
reprendre des standards du jazz, mais c’est surtout son talent
d’auteur-compositeur qui ressort sur cet album dynamique et efficace. Il
chante principalement en anglais, mais on peut aussi entendre quelques
titres en italien dont « Follia d’Amore » (aussi en version anglaise :
« Madness of Love »). À noter parmi les chansons en boni sa reprise bien
personnelle de « Don’t Stop » de Fleetwood Mac. En attendant son
nouvel album dont la sortie est prévue pour les prochaines semaines,
trempez-vous dans l’univers unique de Raphael Gualazzi.
(février 2013)
Vidéoclips :
« Follia d’Amore » -
« Reality and Fantasy » -
« Madness of Love » -
« Love Goes Down Slow » |
Blue Note
/
EMI /
SIX
½
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Gurrumul -
Rrakala
Après un premier album
écoulé à plus d’un demi million d’exemplaires à travers le monde, le
chanteur d’exception Gurrumul Yunupingu est de retour avec un deuxième
disque. Cet aborigène australien, aveugle de naissance, réussit à
séduire par le simple son de sa voix alors qu’il chante des chansons
poignantes dans son dialecte. Ce deuxième disque se veut encore une fois
touchant, grâce à un superbe sens de la mélodie. Cette fois-ci, il a été
enregistré à New York et Gurrumul y joue tous les instruments, sauf la
contrebasse et quelques guitares additionnelles. Le principal
commentaire négatif qui nous vient en tête est que trop de chansons sont
bâties sur le même modèle folk et reggae acoustique, et qu’une certaine
variété réussirait mieux à conserver notre intérêt jusqu’à la fin. Mais,
si comme bien des gens vous êtes tombés sous le charme à l’écoute de son
premier album, vous devriez encore apprécier Rrakala qui poursuit
dans la même voie. (juin 2012) |
Justin Time
/
SIX
|
Johnny
Hallyday – L’attente
Le légendaire rockeur français est de retour avec un nouvel album au
plus grand plaisir de ses nombreux fans. Après la douce chanson-titre,
Hallyday montre qu’il n’a rien perdu de sa fougue sur les énergiques
« Refaire l’histoire » et « L’amour à mort ». L’attente contient
quand même une majorité de ballades avec plusieurs pièces acoustiques
largement dominées par la voix du chanteur. Même s’il fait carrière
depuis plus de 50 ans, sa voix est toujours aussi solide et il réussit
encore à nous donner quelques frissons. La réalisation de qualité d’Yvan
Cassar (Mylème Farmer, Jean-Jacques Goldman,
Charles Aznavour, Florent Pagny) y est peut-être pour quelque
chose. Sur « L’amour peut prendre froid », celui qu’on considère comme
un dieu en France se permet un duo avec la plus grande chanteuse du
monde, Céline Dion, une rencontre mémorable. Même s’il s’avère
inégal, ce nouveau disque de Johnny Hallyday prouve qu’il est encore en
grande forme. (décembre 2012)
Vidéoclip :
« L’attente »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 44, 15 décembre 2012) |
Warner
|
The Hangmen – East of Western
Le groupe rock ‘n’ roll
de Los Angeles nous revient avec un nouvel album, 5 ans après son
dernier album studio,
In the City, et 1 an après une compilation de ses meilleures
compositions. Les Hangmen poursuivent dans la direction qu’ils ont
conservée depuis 25 ans, avec des riffs énergiques et des refrains
accrocheurs, le tout dans un enrobage plutôt brut qui nous rappelle un
son live. Ils peuvent autant présenter un rock lourd à la
AC/DC que s’inspirer du vieux punk ou
des Cramps. « Big Red Rooster » est d’ailleurs un hommage au
défunt Lux Interior des Cramps. Le groupe peut aussi s’adoucir en
certaines occasions comme dans « Had a Girl ». Sur East of Western,
le groupe ne propose rien de véritablement nouveau, mais plusieurs
chansons efficaces vous feront tout de même taper du pied. (octobre
2012) |
Acetate
/
MVD
|
Glen Hansard – Rhythm and Repose
Glen Hansard est un Irlandais surtout connu pour son travail au sein
de The Frames et The Swell Season (avec Marketa
Irglova). Il nous présente finalement son premier album solo,
Rhythm and Repose. Le disque a été réalisé à New York par
Thomas Bartlett (The National, Antony and the Johnsons).
L’auteur-compositeur et chanteur / guitariste nous offre un album de
rock alternatif essentiellement acoustique qui prend ses racines
dans la musique folk britannique (dans le plus pur style de Cat
Stevens). Même s’il est entouré de musiciens chevronnés, on ne
peut s’empêcher de sentir qu’il s’agit de l’album d’un seul homme,
peut-être en fait d’un homme qui se sent seul suite à sa séparation
d’avec Marketa Irglova. Certaines envolées mélodramatiques peuvent
nous rappeler The Frames, mais l’ensemble demeure essentiellement
basé sur des ballades, souvent sombres et ennuyantes. (août 2012)
Vidéoclips :
« Love Don’t Leave Me Waiting » -
« Philander » |
Anti-
/
Epitaph
|
Françoise Hardy – L’amour fou
Avec L’amour fou,
la chanteuse française nous présente un assemblage plutôt homogène de
pièces lentes et romantiques bien enveloppées dans des arrangements de
piano et de cordes. La réalisation de Dominique Blanc-Francard et
Bénédicte Schmitt est impeccable et met parfaitement en valeur la
voix douce de la chanteuse. Sur ce 27e album, Françoise Hardy se montre
sensible et vulnérable et nous présente un album touchant, même si on en
retient peu de choses en bout de ligne. L’amour fou s’adresse
avant tout à ses fans qui apprécieront probablement ses manières parfois
exagérées lorsqu’elle chante.
(février 2013) |
Virgin
/
EMI
/
SIX
|
Steve Harris – British
Lion
Même si le bassiste
fondateur d’Iron Maiden est en tournée constante à travers le
monde avec son groupe, il a trouvé le temps d’enregistrer son premier
album solo en 2012. Le titre de l’album, British Lion, provient
du nom d’un groupe que Harris a géré et pour qui il a écrit dans les
années 1990. Ce sont ces musiciens qui accompagnent Harris dans cette
aventure en solo avec le chanteur Richard Taylor et les
guitaristes Graham Leslie et David Hawkins. Musicalement,
Harris tire son inspiration du rock des années 1970, nous rappelant
grandement UFO, Rainbow ou Deep Purple.
Malheureusement, l’originalité est loin d’être au rendez-vous avec une
panoplie de clichés du rock des années 1970 et 1980. En plus, la grande
majorité des pièces sont franchement ennuyantes et certainement pas
dignes d’une légende du métal. Voici donc un disque que tout le monde
aura oublié très rapidement…
(mars 2013) |
EMI
|
Harvest
Breed - Everything Changes
Anciennement nommé
Jake and the Leprechauns, Harvest Breed nous offre maintenant son
premier album sous ce nom. Enregistré live en studio par Mark Lawson
(Arcade Fire), Everything Changes nous présente un son
folk rock très inspiré des années 1970, particulièrement de Neil
Young qui semble être leur artiste fétiche. Les pièces sont
généralement lentes et acoustiques, malgré quelques soubresauts rock où
la guitare électrique prend un peu plus de place. Le groupe cadre bien
dans le nouveau mouvement de rock montréalais, très axé vers les racines
folk et le country. Un peu trop collé aux années 1970, Harvest Breed
manque quelque peu d’originalité en général, mais présente malgré tout
de bonnes mélodies et une richesse musicale qui risquent de plaire aux
amateurs du genre. (juin 2012) |
Landlocked
|
The
Hellbound Hepcats – No.2
The Hellbound Hepcats
ont débuté en tant que duo faisant partie de la scène rockabilly de
Montréal. Alexander Brown (voix et guitare) et Jordan Peddie
(contrebasse) ont désormais ajouté un batteur en la présence de
Sylvain Lemire, et ils sont donc maintenant prêts à s’attaquer au
monde entier avec leur 2e album. Le groupe nous transporte littéralement
dans les années 1950 avec de nombreuses références aux premiers
balbutiements du rock ‘n’ roll et des influences country. En plus, Alex
Brown possède une excellente voix qui n’est pas sans nous rappeler un
certain Elvis Presley. Les
Hellbound Hepcats sont en fait une version de 2010 des artistes rock ‘n’
roll de l’époque, avec un enregistrement qui bénéficie des technologies
d’aujourd’hui. C’est un album qui s’adresse à la fois aux nostalgiques
et aux plus jeunes ayant une curiosité envers la musique du passé. Même
si on ne peut pas vraiment parler d’originalité dans leur cas, les
Hellbound Hepcats nous offrent un très bon disque sur lequel les moments
ennuyants sont inexistants parmi les 25 courtes minutes.
(mars 2013) |
Stomp /
ULG
/
Warner
½
|
Thomas Hellman – Thomas Hellman chante Roland Giguère (CD + livre)
Le Montréalais Thomas Hellman est l’auteur de cinq albums à ce jour et a
reçu plusieurs nominations au gala de l’ADISQ 2007. Il tire ses
influences à la fois de la chanson française et de la musique folk
américaine. Dans ce livre-disque, il interprète l’univers de Roland
Giguère, grand poète québécois décédé en 2003. Il y présente 13 chansons
adaptées de poèmes des ouvrages
L’âge de la parole et
Temps et lieux. Son style folk acoustique aux arrangements
minimalistes semble sur mesure pour ces poèmes écrits dans les années
1960 et 1970 et qui demeurent d’actualité. Le livre présente non
seulement les textes, mais aussi des photos, manuscrits et dessins
originaux de Roland Giguère. Un très beau projet!
(février 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 1, 16 février 2013) |
L’Hexagone
½
|
The Hives - Lex Hives
Cinq ans après
The Black and White Album, le groupe garage suédois est de
retour avec sa musique à haute intensité. Dès l’introduction d’une
minute, « Come On! », nous sommes réchauffés et prêts à entendre une
explosion de rythmes et de guitares pour les 30 prochaines minutes.
Ça se poursuit de belle façon avec les énergiques « Go Right Ahead »
et « 1000 Answers ». Par contre, un changement de direction se fait
sentir sur « I Want More » qui puise dans le vieux rock ‘n’ roll,
pas bien loin du AC/DC du début
des années 1980. La pop « Wait a Minute » va quant à elle dans une
direction plus « grand public », avant que le rock ‘n’ roll soit de
nouveau de retour sur « Patrolling Days » et l’excellente « Take
Back the Toys ». Ce qui est particulier sur Lex Hives, c’est
que le groupe semble vouloir faire un retour aux sources avec des
pièces entraînantes qui brassent la cabane, tout en réussissant à
surprendre avec quelques compositions vraiment différentes (« Without
the Money », etc.). Les Hives réussissent à proposer une belle
diversité dans un son qui est plus souvent qu’autrement uniforme.
Finalement, on ne s’ennuie en aucun moment à l’écoute des 12 pièces
de ce court album de 31 minutes. (juin 2012)
Vidéoclip :
« Go Right Ahead » |
Universal
½
|
Alexis HK
– Le dernier présent
Alexis HK s’inspire des
plus grands chanteurs français (Brassens, Brel, Ferré)
et nous présente son 4e album studio en 15 ans de carrière. S’inspirant
de la prédiction des Mayas prévoyant la fin du monde pour décembre 2012,
l’artiste français traite de l’urgence à parler du bonheur, d’une façon
sereine et émouvante. Il nous rappelle simplement de profiter de la vie
dès maintenant, toujours avec un brin d’humour. Musicalement, Alexis HK
offre surtout une musique d’accompagnement à ses textes, sans grandes
subtilités. Les chansons plus dynamiques peuvent rappeler quelque peu
Joe Dassin, mais l’ensemble demeure axé autour de ses textes polis
et interprétés avec précision.
(mars 2013) |
La
Familia / Kartel
|
Kelly Hogan
– I Like To Keep Myself in Pain
Kelly Hogan est une
chanteuse d’Atlanta qui présente un mélange très contemporain de rock
alternatif, de country et de soul, le tout enveloppé dans une facture
pop particulièrement accrocheuse. Sur
I Like To Keep Myself in Pain,
elle interprète magnifiquement 12 chansons qui lui ont été offertes par
d’excellents auteurs-compositeurs comme
Andrew Bird,
Robyn
Hitchcock,
Vic Chesnutt,
John Wesley Harding et
plusieurs autres. La seule pièce qu’a écrite Kelly Hogan est « Golden »,
composée pour son amie
Neko Case. Pour l’enregistrement de
l’album, Kelly s’est entourée de musiciens chevronnés, incluant le
légendaire claviériste
Booker T. Jones. Le résultat est un album
de première classe, peut-être son meilleur à ce jour. (novembre 2012) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
Shawn Hook
– Cosmonaut and the Girl
Shawn Hook est un auteur-compositeur et interprète de la
Colombie-Britannique qui possède d’excellentes capacités vocales. Au
début de « Planet Earth », on a d’ailleurs l’impression d’entendre
Bono. Pour son 1er album sur une étiquette majeure, le pianiste et
guitariste ajoute des éléments électroniques à sa musique pour lui
donner une nouvelle dimension. Très bien réalisé par Jon Levine (The
Philosopher Kings, Nelly Furtado, Kreesha Turner),
l’album présente une musique pop très variée et riche qui inclut non
seulement des sons électroniques, mais aussi des orchestrations.
Cosmonaut and the Girl présente de belles qualités au niveau de
l’emballage sonore. Par contre, peu de titres réussissent à
véritablement se démarquer et l’originalité n’est pas toujours au
rendez-vous. (octobre 2012)
Vidéoclips :
« Every Red Light » -
« So Close » |
EMI
|
Hot Chip –
In Our Heads
Le groupe électro pop de Londres nous revient avec un 6e album joyeux et
dansant, aux airs des Scissor Sisters, mais surtout avec une
créativité sans bornes. Les gars semblent fiers de nous présenter à quel
point ils sont heureux et que tout va bien, suffisamment pour se laisser
aller à danser. Contrairement à leur disque précédent beaucoup plus
sombre, ils semblent avoir vraiment eu du plaisir à produire In Our
Heads, comme si tout s’était fait naturellement. Si
Made in the Dark il y a 4 ans présentait de belles qualités, il
avait tout de même des moments un peu plus lourds et quelques ballades
ennuyantes. Ici, on parle plus d’une musique pop légère, mais
attention : la pop de Hot Chip demeure recherchée et de grande qualité.
Sans aucun doute, ils ont réussi à aligner les astres pour finalement
produire leur meilleur album en carrière, la référence à laquelle ils
seront désormais comparés. De beaux défis à l’horizon… (décembre 2012)
Vidéoclips :
« Night and Day » -
« How Do You Do? » |
Domino
|
Ben Howard - Every Kingdom
Ben Howard a grandi en Angleterre où il a été initié à la musique
folk par sa mère et sa collection de disques de Joni Mitchell,
Donovan et Richie Havens. Every Kingdom est son
tout premier album et il présente un folk acoustique qui prend bien
souvent une direction pop grâce à une section rythmique plutôt
dynamique. Son influence des années 1970, Nick Drake en tête,
est indéniable. Il possède par ailleurs une voix exceptionnelle
facilement reconnaissable, ce qui lui donne déjà une personnalité
unique parmi les troubadours de sa génération. Every Kingdom
est un excellent premier disque, qui plaira assurément aux nombreux
amateurs de folk contemporain. (découverte du mois de mai 2012)
Vidéoclip :
« Old Pine » |
Universal
½
|
Dominique Hudson – Danza
On a d’abord connu le chanteur Dominique Hudson alors qu’il interprétait
Aladin dans le spectacle musicale Sherazade, les mille et une nuits
de Félix Gray. Après un premier album éponyme en 2009, il décide
de présenter son amour de la musique cubaine dans un album de pop latine
aux rythmes incessants. On trouve sur Danza quatre compositions
originales dont la chanson-titre. On peut également entendre six
reprises, les plus connues étant « Lolita » popularisée par Joël
Denis et « Je t’attendais », le grand classique de Daniel Hétu.
« Ta femme » est un succès radio incontournable et parions qu’il en sera
de même pour le nouvel extrait, l’excellente pièce d’ouverture « Quand
je vois tes yeux ». Danza est un album festif sur lequel les
rythmes latins sont admirablement accompagnés d’une instrumentation
riche avec piano, violoncelle, accordéon, cuivres, etc. Voici donc une
bande sonore idéale pour un été ensoleillé. (septembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 31, 15 septembre 2012) |
Musicor
½
|
Sophie
Hunger – The Danger of Light
Sophie Hunger est une
chanteuse de la Suisse qui présente un mélange d’influences à travers sa
musique pop adulte. On y trouve en effet des traces de jazz, de rock, de
folk et de blues pour un son très riche. En plus, elle mélange
habilement les textes en allemand à ceux en anglais (avec aussi quelques
rares mots de français). Avec ce 4e album, Sophie Hunger semble prendre
un nouvel élan et propose de très bonnes compositions aux mélodies
accrocheuses. On remarque aussi que sa musique possède quelque chose
d’intemporel. The Danger of Light est un très bon album.
(mars 2013) |
Two Gentlemen
/
SIX
½
|
Julio Iglesias – Numero Uno (2 CD)
Numero Uno n’est
pas véritablement une double compilation des plus grands succès du
crooner espagnol. Il s’agit plutôt de réenregistrements de certains de
ses succès. Dans le cas présent, il s’agit de l’édition pour le marché
francophone avec un premier CD de 14 titres en français. Quant aux 15
morceaux que l’on peut entendre sur le deuxième CD, il s’agit de succès
en espagnol et de duos en anglais. Les artistes que l’on peut entendre
en duo avec Iglesias sont Sting, Willie Nelson, Stevie
Wonder, Dolly Parton, Diana Ross, Paul Anka et
Frank Sinatra. Les enregistrements sont de qualité, même s’ils se
différencient peu des enregistrements originaux. Le principal défaut de
cette double compilation de 29 pièces est qu’il y manque un grand nombre
de ses plus grands succès. On est donc bien loin de l’anthologie ultime.
Numero Uno peut tout de même servir de point de départ pour
découvrir l’artiste, pour un public plus jeune par exemple. Une autre
version plus internationale est également disponible avec un CD en
anglais et un CD en espagnol pour un total de 38 titres. (octobre 2012) |
Sony
|
Ima –
Best of 2002-12 (CD + DVD)
Après 10 ans de carrière, voici venu le temps de la rétrospective pour
la polyvalente chanteuse québécoise. Best of 2002-12 est un
magnifique coffret contenant un CD, un DVD et un livret présentant
l’évolution de sa carrière et de nombreuses photos. Le CD, rempli à
pleine capacité, inclut ses 22 plus grands succès allant de la musique
pop au jazz en passant par des rythmes latins. Du succès qui l’a fait
découvrir, « Baila », jusqu’aux extraits de son plus récent album en
anglais, tout y est. Le seul défaut est qu’il n’y a pas d’ordre
chronologique sur l’album, ce qui peut être quelque peu déstabilisant.
Le DVD contient quant à lui 16 vidéoclips et du matériel en boni.
(décembre 2012)
Vidéoclips
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 43, 8 décembre 2012) |
Divine Angel
|
Ivy
- Hors des sentiers battus
Hors des sentiers
battus est le deuxième album d’Ivy après
SLAMÉRICA qui l’a fait connaître dans le monde du slam. Il a
d’ailleurs parcouru le Québec et le Canada pour initier le public au
slam, ce genre musical parlé. C’est Philippe Brault (Pierre
Lapointe) qui assure la direction musicale de ce disque, sur lequel
on ne retrouve que des instruments acoustiques et des échantillonnages.
Un quatuor à cordes vient également enrichir l’ensemble en créant une
très belle atmosphère. Tout en mettant la voix, le texte et le rythme
d’Ivy au premier plan, Brault réussit à créer une cohésion parfaite
entre la voix et la musique. Sur Hors des sentiers battus, Ivy
présente un univers de beauté, d’humour et de sensualité, même si on
retrouve toujours quelques moments de révolte. Sa poésie et ses jeux de
mots sont tout simplement adorables et la richesse musicale qui
accompagne ses textes nous fait quelque peu oublier que la voix est
enregistrée très en avant, puisque c’est ce qui prime avant tout. Voici
donc un album qui réussira à intéresser les amateurs de musique qui sont
moins attirés vers les textes et ne sont assurément pas fans de slam.
(avril 2012) |
Inty /
Productions de l’onde
½
|
David
Jalbert – Y’a pas de bon silence
Après deux disques qui ont obtenu un succès inespéré, David Jalbert est
de retour avec Y’a pas de bon silence. Sur ce nouvel album, il
nous présente 14 histoires avec ce talent de raconteur qui lui est
unique. Musicalement, il se concentre toujours sur un son folk
contemporain qu’on peut comparer à Kaïn et Vincent Vallières.
Par contre, il explore aussi le reggae sur « Hey Jack! » et présente
quelques élans un peu plus rock en certaines occasions. On peut aussi
entendre la version originale de « Si Dieu » écrite il y a 12 ans et
interprétée en duo avec le rappeur Sir Pathétik. Les thèmes de
David Jalbert sont toujours aussi pertinents et ce nouvel album plaira
assurément à ses fans déjà nombreux. (octobre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 35, 13 octobre 2012)
|
Jupiter
½
|
Colin
James – Fifteen
Le bluesman de Regina,
établi à Vancouver depuis de nombreuses années, fête déjà 25 ans de
carrière et nous présente pour l’occasion son 15e album. Réalisé par
Joe Hardy (ZZ Top, Steve Earle), Fifteen
replonge le chanteur et guitariste dans ses racines rock. Il présente
tout de même encore quelques touches de blues et des mélodies résolument
pop. Gordie Johnson (Big Sugar) coécrit « Sweets Gone Sour »
et « I Need You Bad » et y laisse une empreinte indélébile. Ron
Sexsmith fait la même chose sur « Finally Wrote a Song For You » et
« Shoulder to Cry On », mais dans un registre beaucoup plus doux. En
plus des 9 compositions originales, on peut entendre 4 reprises
remarquables dont « Jealous Guy » de John Lennon et « Sneakin’
Sally Through the Alley », une composition d’Allen Toussaint qui
a été un succès pour Robert Palmer au milieu des années 1970.
C’est donc un album varié que nous présente Colin James, un disque qui
explore plusieurs de ses styles de prédilection allant même jusqu’au
gospel. Fifteen présente une belle évolution musicale au cours
des 13 pistes, en plus d’une certaine profondeur sûrement en lien avec
la maturité de l’artiste. C’est un très bon disque de pop rock aux
influences blues. (septembre 2012) |
EMI
½
|
Keith Jarrett – Sleeper (2 CD)
Depuis 45 ans, le pianiste jazz Keith Jarrett nous éblouit et il est
encore considéré comme l’un des plus importants jazzmen de sa
génération. Il nous offre un nouvel album double d’une durée de 107
minutes enregistré en concert à Tokyo le 16 avril 1979. Il était alors
accompagné de trois musiciens de grand talent : Jan Garbarek
(saxophone), Jon Christensen (batterie) et Palle Danielsson
(basse). Jarrett ne présente que 7 longs morceaux sur cet album double,
des morceaux qui s’étirent jusqu’à 28 minutes laissant place à
l’improvisation en différentes occasions. Si vous aimez le jazz quelque
peu éclaté, Keith Jarrett vous en mettra plein les oreilles avec
Sleeper qui présente un musicien au sommet de son art. (septembre
2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 29, 1 septembre 2012) |
ECM
/
Universal
½
|
JEFF the Brotherhood – Hypnotic Nights
JEFF the Brotherhood est un duo de Nashville composé des frères
Jake
et Jamin Orrall, fils du chanteur country
Robert Ellis Orrall.
Formé en 2001, le groupe a déjà présenté plusieurs albums sur une base
indépendante, mais il nous arrive maintenant avec son premier disque sur
une étiquette majeure, réalisé par
Dan Auerbach des
Black Keys.
Le tandem propose une musique rock à tendance garage inspirée à la fois
par Cheap Trick et
Weezer. Sur
Hypnotic Nights, le
groupe laisse quelque peu de côté ses expérimentations psychédéliques
des derniers albums pour plutôt se concentrer sur un rock brut aux
mélodies accrocheuses digne des meilleures années de Weezer. Le seul
moment un peu plus psychédélique qui demeure est leur reprise de
« Changes » de
Black Sabbath
en conclusion du disque. L’album offre quelques pièces grandement
intéressantes comme « Country Life » et « Sixpack », dès l’ouverture. On
peut aussi entendre une pièce à tendance punk, la
ramonesque « Staring at the Wall ». Hypnotic Nights est un excellent album pour ceux
qui n’aiment pas leur rock trop propre. (novembre 2012)
Vidéoclips :
« Sixpack » -
« Leave Me Out » |
Warner
½
|
Tomas
Jensen - Face A, Face B
Né en Argentine, Tomas
Jensen a composé ses premières chansons à l’âge de 19 ans avant de faire
partie des Faux-Monnayeurs pendant la majeure partie des années
2000. Sur Face A, Face B, Jensen a décidé de rendre hommage à
l’un de ses héros de jeunesse, la légende brésilienne Caetano Veloso.
Il propose donc une nouvelle vision acoustique de 6 chansons qui ont
bercé son enfance (Face A), avant de remixer lui-même ses propres
enregistrements dans un univers électronique (Face B). Même si les
versions acoustiques présentent des classiques de Veloso dans une
version plus moderne, ce sont définitivement les versions remixées qui
impressionnent le plus, donnant une toute nouvelle couleur aux chansons
brésiliennes de Veloso. Les interprétations de Jensen sont personnelles,
mais permettent tout de même de nous familiariser avec cette légende.
C’est seulement dommage qu’il se soit limité à ces 7 titres (dont 5
doublés) qui n’atteignent au total que 33 minutes. Quelques pièces
additionnelles auraient été grandement souhaitables pour en faire un
album plus complet. (juin 2012) |
L-A be
/
SIX
|
Carly
Rae Jepsen – Kiss
Carly Rae Jepsen est une chanteuse de la Colombie-Britannique qui a
d’abord terminé 3e dans l’édition de 2007 de Canadian Idol. Elle a
ensuite connu un certain succès l’année suivante avec son premier album,
Tug of War, mais c’est au début de 2012 avec le succès
planétaire « Call Me Maybe » qu’elle s’est finalement fait connaître de
la masse. La chanteuse pop a lancé le mini-album
Curiosity
pour répondre à la forte demande et voici enfin son 2e
album complet, un disque de 16 titres qui présente à nouveau « Call Me Maybe » et la chanson-titre de son mini-album. Lorsque l’on voit que
Kiss contient 16 pièces, on ne peut s’empêcher d’avoir une grimace
d’inquiétude puisqu’il est plutôt difficile de produire un long album de
pop légère de qualité, sans se répéter. C’est d’ailleurs le cas pour
plusieurs morceaux qui sont interchangeables. Par contre, elle est en
mesure d’élargir son spectre musical en quelques occasions avec des
musiques plus orientées vers les planchers de danse ou des textes un peu
plus réfléchis. Elle compte aussi sur deux duos pour augmenter sa
notoriété, même si ce ne sont pas les meilleures compositions du disque
: la mid-tempo « Beautiful » avec Justin Bieber et « Good Time »
avec Owl City. En bout de ligne, c’est un bon album de pop légère
que nous propose Carly, un album qui plaira surtout à un jeune
auditoire. (novembre 2012)
Vidéoclips :
« Call Me Maybe » -
« Good Time » -
« This Kiss » |
Interscope
/
Universal
½
|
Jethro
Tull’s Ian Anderson – Thick As A Brick 2
Il y a 40 ans paraissait
le mythique album rock progressif
Thick As A Brick de Jethro Tull. Le leader du groupe, Ian
Anderson, a décidé de revenir avec la suite de cet album-concept avant
de partir en tournée en Angleterre. À l’époque, les paroles avaient été
écrites fictivement par un enfant de 10 ans, Gerald Bostock. Qu’en
est-il advenu 40 ans plus tard? Et bien l’homme qui possède maintenant
de grandes responsabilités fait un retour sur son passé. Même si la
musique constitue une certaine évolution par rapport au premier album,
l’ensemble présente à nouveau les éléments caractéristiques qui ont fait
la célébrité du groupe, de la flûte aux éléments de folk en passant par
les structures progressives complexes. Le principal problème est que
l’album aurait pu être intéressant en 1974, mais semble ici quelque peu
vieillot. Il s’agit tout de même d’un produit intéressant pour les fans
les plus ardents de Jethro Tull et de leur classique de 1972. Une
version de 2 CD et 1 DVD est également disponible. (septembre 2012) |
EMI
/
SIX
|
Johnson, Biddle & Poulain – Triades
Triades constitue
un projet vocal regroupant trois chanteurs et un magnifique trio
d’instrumentistes, qui enrichissent de textes des compositions jazz du
Québec. L’initiatrice du projet et directrice artistique Sonia
Johnson s’entoure de Charles Biddle Jr et Annie Poulain,
qui sont accompagnés par Marianne Trudel (piano), Morgan Moore
(contrebasse) et Jim Doxas (batterie). C’est Charles Biddle qui
surprend le plus sur cet album grâce à une voix soul douce qui lui donne
un rôle de crooner discret. Triades met parfaitement en valeur le
talent des compositeurs du Québec et leurs morceaux prennent
pratiquement une dimension de standards du jazz dans ce nouveau
contexte. Une bien belle idée de l’équipe d’Effendi!
(mars 2013) |
Effendi
/
SIX
½
|
Norah
Jones – Little Broken Hearts
Même si elle enregistre encore pour l’étiquette Blue Note, il faut
avouer que Norah Jones s’éloigne de plus en plus de son style jazz des
débuts. Elle a demandé les services de Danger Mouse (aussi connu
sous le nom de Brian Burton) pour réaliser et coécrire son nouvel
album. Sur Little Broken Hearts, Norah nous présente 12 pièces
plutôt sombres sous le thème des amours déchus, probablement inspirée
par ses propres échecs amoureux. La direction musicale est plus pop que
jamais, allant puiser son inspiration aussi loin que dans la musique de
Fleetwood Mac. Une pièce cadre plus ou moins dans l’ambiance de
l’album et c’est la joyeuse « Happy Pills ». Par contre, il s’agit d’un
des moments forts du disque et elle se devait d’être là, si ce n’est que
pour casser le rythme un peu trop sirupeux et uniforme de l’album.
Little Broken Hearts présente de belles qualités créatives, mais
peut être quelque peu lassant à la longue. Il ne s’agit assurément pas
de son meilleur album. (juillet 2012)
Vidéoclip :
« Happy Pills » |
Blue Note
/
EMI
|
Jorane
– L’instant aimé
Pour ce nouvel album, la
violoncelliste et chanteuse nous propose un album hétérogène avec du
matériel particulièrement varié. On retrouve d’abord des compositions
originales parfois pop et parfois beaucoup plus champ gauche ou
cinématographiques. Mais, on peut également entendre des reprises :
« J’ai rencontré l’homme de ma vie » de Luc Plamondon et
François Cousineau et « J’ai demandé à la lune » de Mickaël
Furnon. Elle reprend même un poème de 1967 de René Char
qu’elle a mis en musique. L’instant aimé présente de bons moments
dans le plus pur style de Jorane, mais il souffre malheureusement de
grandes inégalités, ce qui le rend difficile à traverser d’un bout à
l’autre.
(février 2013) |
Avalanche
|
Patricia Kaas – Kaas chante Piaf
Enregistré à Londres
avec le Royal Philharmonic Orchestra sous la direction d’Abel
Korzeniowski, Kaas chante Piaf présente 16 pièces du
répertoire d’Édith Piaf avec beaucoup de classe et de
distinction. Patricia Kaas est assurément l’une des meilleures
interprètes pour s’attaquer à ce répertoire et lui rendre hommage dans
le cadre du 50e anniversaire de sa disparition. On y retrouve évidemment
ses chansons les plus célèbres comme « Milord », « Hymne à l’amour »,
« Mon manège à moi », « La vie en rose » et « Non, je ne regrette
rien ». Voici un excellent disque pour redécouvrir l’oeuvre de cette
légende. (décembre 2012) |
Artic
½
|
Peter Karp & Sue Foley – Beyond the
Crossroads
Pour la 2e fois, le bluesman américain Peter Karp se joint à la
chanteuse et guitariste d’origine canadienne Sue Foley pour présenter un
excellent album de blues rock contemporain. Alors que leur album
précédent paru en 2010,
He Said, She Said, était un projet artistiquement audacieux,
Beyond the Crossroads présente d’excellentes guitares dans le plus
pur style du blues, ainsi qu’un piano énergique. Les 12 compositions
sont efficaces, mais sont surtout magnifiquement interprétées par ces
deux artistes au talent exceptionnel. Il s’agit d’un album positif et
particulièrement divertissant. Un très bon disque! (septembre 2012)
Vidéoclip :
« More Than I Bargained For » |
Blind Pig
/
SIX
½
|
The
Killers – Battle Born
Le groupe de Las Vegas nous arrive avec son 4e album studio, un premier
en 4 ans.
Day & Age
revenait au pop rock grandement influencé des années
1980 et Battle Born
poursuit dans la même direction. Le mélange
de guitares et de claviers demeure au cœur de leur musique. La
production est de grande envergure, sur mesure pour les stades. En plus,
on retrouve quelques pièces mémorables comme « Flesh and Bone » et « Runaways ».
Il y a bien une certaine inégalité sur l’album avec des pièces mid-tempo
plutôt standards, mais l’ensemble présente tout de même de bons moments.
C’est donc un autre bon album que réussissent à présenter les Killers,
tout ce qu’il faut pour satisfaire leurs nombreux fans et partir dans
une immense tournée. (novembre 2012)
Vidéoclip :
« Runaways » |
Island
/
Universal
½
|
Killing
Joke – MMXII
Killing Joke est un groupe de rock alternatif / post-punk qui existe
depuis bientôt 35 ans. À leurs débuts, leur son lourd et parfois lent
les amenait presque en territoire métal. On retrouve encore
occasionnellement ce son qui peut nous permettre de les comparer à
l’industriel ou au doom metal. Ils peuvent nous faire penser à Tool,
Kraftwerk et Nine Inch Nails en différentes occasions,
mais ce qui est certain, c’est qu’ils ont su évoluer à travers les
époques sans se soucier des modes. C’est peut-être qu’ils étaient des
précurseurs, mais leur musique semble cadrer parfaitement dans toutes
les époques du rock alternatif depuis 30 ans. MMXII ne présente
pas beaucoup d’éléments surprenants, mais il nous permet encore de
réaliser à quel point le groupe est solide et s’écoute bien en 2012. Les
fans ne seront pas déçus et les plus jeunes amateurs de rock risquent de
tendre l’oreille. (juillet 2012)
Vidéoclip :
« In Cythera » |
Spinefarm
/
Universal
½
|
Kimbra
– Vows
Kimbra Johnson est née à Hamilton en Nouvelle-Zélande. Elle est
particulièrement connue pour avoir participé au succès de Gotye,
« Somebody That I Used to Know ». Elle a lancé en 2011 son premier
album, Vows, et il est enfin disponible au Canada dans une
version passablement modifiée. Kimbra nous propose une musique R&B
jazzy aux influences indie rock et indie pop. Des influences des
années 1960 nous apparaissent aussi en certaines occasions comme
dans « Cameo Lover ». Cette tendance à vouloir toucher un peu à tout
fait en sorte que l’album perd quelque peu sa ligne directrice en
cours de route. Il présente tout de même de superbes mélodies et de
solides compositions, enveloppées dans de riches arrangements. En
plus des 12 compositions originales, Kimbra se permet de reprendre
un morceau de Nina Simone, « Plain Gold Ring », une très
belle réussite. C’est un très bon premier album que nous offre cette
artiste de grand talent qu’il faudra surveiller de près. (découverte
du mois de septembre 2012)
Vidéoclips :
« Settle Down » -
« Cameo Lover » -
« Good Intent » -
« Two Way Street » |
Warner
½
|
King
Charles – Loveblood
Charles Costa (connu sous le nom de King Charles) est un
Londonien plutôt bizarre qui emprunte autant à Prince qu’au rock
alternatif avec des éléments psychédéliques, de la pop indie et des
rythmes africains. Loveblood est son tout premier album et il
montre déjà un talent unique. Le disque bénéficie d’une production
élaborée avec bon nombre d’orchestrations qui viennent enterrer
complètement la légère tendance folk qu’il peut avoir par moments.
King Charles explore plusieurs styles à tel point qu’on s’y perd en
certaines occasions. Par contre, son originalité et le fait qu’on
peut difficilement le comparer jouent en sa faveur. Il faudra donc
le surveiller de très près dans le futur, puisqu’il pourrait fort
bien devenir une figure emblématique du rock anglais des années
2010. (découverte du mois d'août 2012)
Vidéoclips :
« Love Lust » -
« Mississippi Isabel » -
« Loveblood » -
« Bam Bam » -
« Ivory Road » -
« Lady Percy »
|
Island
/
Universal Republic
½
|
KISS –
Monster
Le légendaire groupe
rock surtout reconnu pour ses performances scéniques fêtera bientôt ses
40 ans et il nous présente son 20e album studio. Paul Stanley et
Gene Simmons sont à nouveau accompagnés de Tommy Thayer à
la guitare et de Eric Singer à la batterie. À la lumière de la
musique qu’ils nous ont offerte depuis une trentaine d’années, le groupe
demeure dans un rock prévisible aux textes risibles. En plus, le fait de
chanter des textes juvéniles alors qu’ils sont au tournant de la
soixantaine devient carrément absurde. Avec son texte machiste, « Take
Me Down Below » n’est plus digne d’un groupe aussi expérimenté. Par
contre, on les verrait difficilement tenter d’innover à leur âge, eux
qui n’ont jamais réussi à le faire depuis le tournant des années 1980.
Pour les millions de fans de KISS, les seuls albums dignes d’intérêt
demeurent ceux produits entre 1974 et 1978. Alors, une fois bien situés,
on ne peut que se réjouir en entendant quelques bonnes pièces de rock
‘n’ roll sur Monster. On fait tout de même rapidement le tour et
on rencontre inévitablement sur notre chemin des compositions vraiment
médiocres. Encore une fois pour KISS, quand l’album se termine, on se
rappelle plus des mauvais moments que des quelques morceaux entraînants.
Mais au moins, il y en a quelques-uns à se mettre sous la dent, ce qui
n’a pas été souvent le cas avec KISS depuis de nombreuses années.
(décembre 2012) |
Universal
½
|
Diana
Krall – Glad Rag Doll
La chanteuse et pianiste
jazz de la Colombie-Britannique est de retour avec un nouvel album. Au
lieu d’y reprendre ici des standards du jazz, elle explore plutôt des
pièces de jazz et de vaudeville des années 1920 et 1930 dont plusieurs
sont passablement obscures. Grâce au réalisateur
T-Bone Burnett,
elle fait revivre ces compositions empoussiérées sur les vieux 78 tours
de son père. Un des rares moments plus contemporains est sa relecture de
la pièce rockabilly « I’m a Little Mixed Up » de
Betty James.
D’ailleurs, la guitare de
Marc Ribot apporte une belle touche de
rock ‘n’ roll et de blues en quelques occasions. Diana est comme à son
habitude impeccable au piano, lui donnant juste ce qu’il faut
d’importance. Et sa voix se marie parfaitement à ces chansons d’une
autre époque. Encore un très bon disque par cette grande dame du jazz!
(octobre 2012) |
Verve
/
Universal
½
|
Krief - Hundred Thousand Pieces
Patrick Krief est un musicien et auteur-compositeur montréalais,
surtout connu en tant que guitariste pour le collectif The Dears.
Il avait déjà présenté un
mini-album en solo en 2007, ainsi qu’un album avec le groupe
Black Diamond Bay en 2009, mais il nous arrive maintenant avec
son premier disque complet sous son propre nom. Il a réalisé et mixé
lui-même les 10 pièces présentées ici. Amateur du rock des années
1960 et 1970, Krief s’inspire en partie du rock orchestral un peu
planant de cette période comme Genesis et
David Bowie. On peut
également constater des similarités avec Leonard Cohen,
Thom Yorke, Rufus Wainwright et bien sûr The Dears, et il
cadre parfaitement dans le son montréalais contemporain, Patrick
Watson et Arcade Fire en tête. Sur Hundred Thousand
Pieces, Krief possède un aplomb hors du commun et n’a rien à
envier au groupe dont il est issu. Voici donc un très bon album!
(découverte du mois de juin 2012)
Vidéoclip :
« Forever Goodnight » |
Pirates Blend
½
|
Sébastien Lacombe – Territoires
Sur ce troisième album,
l’auteur-compositeur-interprète, vidéaste et chroniqueur propose
toujours un son folk, mais cette fois-ci influencé de sonorités
africaines suite à un voyage au Sénégal. L’album a d’ailleurs été écrit
et enregistré en partie à Dakar. Les influences de musique du monde
viennent enrichir sa musique, mais elles créent aussi une certaine
dichotomie avec ses chansons folks intimistes. Il en est de même avec
son exploration trip hop sur « À plein régime » qui semble un peu sortie
de nulle part. L’album propose tout de même des moments très
intéressants qui vous feront voyager, comme le premier extrait « Mr.
Taximan ». (octobre 2012) |
Labombe
|
Lacuna Coil
- Dark Adrenaline
Depuis la fin des années 1990, le groupe italien Lacuna Coil s’impose
dans le paysage métal gothique et progressif. Réalisé par Don Gilmore
(Bullet for My Valentine, Linkin Park), Dark
Adrenaline, leur 6e album, présente ce que le groupe fait de mieux,
soit un métal mélodique et mélodramatique extrêmement accessible. Les
comparaisons avec Evanescence se font encore de façon bien
évidente, mais Lacuna Coil réussit à amener un niveau d’écriture
supérieur sur plusieurs compositions. Leur côté théâtral donne également
une certaine envergure à leur musique, pour un son d’une grande
richesse. Quelques titres se démarquent particulièrement, à commencer
par le premier extrait, « Trip the Darkness », mais aussi « I Don’t
Believe in Tomorrow » et « The Army Inside ». On peut aussi entendre
leur version unique de « Losing My Religion » de R.E.M. Avec
Dark Adrenaline, Lacuna Coil nous prouvent qu’ils ont encore leur
place bien à eux dans le métal mélodique. (avril 2012)
Vidéoclip :
« Trip the Darkness » |
Century Media
½
|
Ladylike
Lily – Get Your Soul Washed
La jeune chanteuse et
musicienne française Orianne Marsilli nous présente son tout
nouvel album. Mieux connue sous le nom de Ladylike Lily, elle séduit
avec sa toute petite voix très agréable à l’oreille. Alors qu’elle
présentait auparavant un son folk mélodique, elle s’oriente plutôt ici
vers l’indie pop vaporeuse. Il s’agit d’un virage musical surprenant
mais tellement agréable. Sans révolutionner le genre, elle propose un
album honnête qui s’écoute bien jusqu’à la fin. Voici donc un nom à
retenir. (septembre 2012) |
L’autre Distribution /
SIX
½
|
Lianne La Havas – Is Your Love Big
Enough?
Lianne La Havas est une jeune auteure-compositeure et interprète de
Londres qui propose une musique généralement acoustique, un habile
mélange entre folk et soul.
Is Your Love Big Enough?
est son
tout premier album qui contient 11 compositions originales et une
reprise, « Elusive » de Scott Matthews.
Dave Sitek de
TV on the Radio coréalise « Forget », alors que Willy
Mason vient prêter sa voix à « No Room For Doubt ». Les textes
bien fignolés de Lianne ont souvent un ton ironique très agréable à
l’oreille. Ce tout premier album de Lianne La Havas est
impressionnant à plusieurs points de vue, et il faudra à tout prix
suivre sa carrière de près. (découverte du mois de novembre 2012)
Vidéoclips :
« No Room For Doubt » -
« Is Your Love Big Enough » -
« Lost & Found » -
« Forget » |
Warner
½
|
Kendrick
Lamar – Good Kid, MAAD City
Le rappeur californien Kendrick Lamar s’est d’abord fait connaître sous
le nom de
K. Dot, mais il fait maintenant carrière sous son
véritable nom. Good Kid, MAAD City
est son deuxième album, mais
le premier sur une étiquette majeure. Il s’agit probablement de l’un des
albums de hip hop les plus attendus de l’année, étant appuyé par
Dr.
Dre, et présentant des productions de
Pharrell Williams,
Just Blaze et
Tabu. Il collabore aussi avec
Jay Rock
pour « Money Trees » et avec Drake pour « Poetic Justice » (avec
un échantillonnage de
Janet Jackson). Lamar possède un
flow
unique, extrêmement agréable à l’oreille. Sa musique est riche
et jamais ennuyante, avec un rythme R&B entraînant. On retrouve
des traces de gangsta rap ici et là au cours de l’album, mais les
coups de fusil sont rares et étudiés. Il est très plaisant d’entendre un
jeune rappeur présentant une musique aussi riche, un véritable vent de
fraîcheur. Bravo! (novembre 2012)
Vidéoclip :
« Swimming Pools (Drank) » |
Aftermath
/
Interscope
/
Universal
|
Adam
Lambert – Trespassing
Il y a 3 ans à peine, Adam Lambert performait dans le cadre de
l’émission American Idol. Il en est maintenant à son 2e album et
il peut enfin présenter sa vraie personnalité. Sur Trespassing,
Lambert se donne à fond dans le disco, avec une production monstre pour
rendre ses rythmes dansants encore plus entraînants. Quelques éléments
de rock se pointent en certaines occasions, mais c’est la musique pop à
haut niveau d’énergie qui domine, du moins pour les deux premiers tiers
de l’album. Par contre, il n’a pu s’empêcher de présenter des ballades,
toutes concentrées vers la fin du disque. Les pièces les plus solides se
trouvent toutes au début et présentent pour la plupart des
collaborations de Pharrell Williams et Dr. Luke. Au peut
également entendre Nile Rodgers et Sam Sparro sur la funky
« Shady ». Les succès potentiels sont nombreux sur Trespassing
qui vient prouver qu’Adam Lambert a tout d’une véritable star de la pop.
(août 2012)
Vidéoclips :
« Never Close Our Eyes » -
« Better Than I Know Myself » |
½
|
Yves
Lambert Trio – Yves Lambert Trio
Né en 2010, le nouveau trio d’Yves Lambert (ex-Bottine Souriante)
nous présente un premier album. Accompagné de Tommy Gauthier et
Olivier Rondeau, Lambert demeure dans son style habituel,
reprenant des chansons traditionnelles et intégrant quelques
compositions originales. On peut aussi y entendre deux pièces de
Lawrence Lepage, « La chanson pour Félix » et le poème « Le goût de
fleur » mis en musique par Olivier Rondeau. Malgré une formation réduite
avec comme seules percussions les pieds et des cuillères, ce nouvel
enregistrement d’Yves Lambert demeure festif, à l’image de sa carrière
de plus de 35 ans. (décembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 45, 22 décembre 2012) |
La prûche libre
½
|
Julie Lamontagne -
Opus Jazz
Pour son nouvel album,
la pianiste jazz Julie Lamontagne a décidé de revisiter des pièces du
répertoire classique qui ont meublé son enfance. Dotée d’une formation
classique, c’est vers l’âge de 13 ans qu’elle a décidé d’explorer
d’autres styles musicaux. Mais, comme la musique classique est demeurée
bien ancrée dans ses souvenirs, elle y revient ici, même si elle prend
grand soin d’adapter les pièces à son style. Sur Opus Jazz, c’est
seule au piano qu’elle interprète Rachmaninoff, Debussy,
Bach, Ravel, Chopin, Haendel, Brahms,
Fauré et André Mathieu. Elle fait d’ailleurs une version
tout à fait unique du « Prélude romantique » de Mathieu. Élève de
Fred Hersch, elle met en pratique son enseignement sur la connexion
entre le classique et le jazz dans « Waltz for Fred » de Brahms. Les
adaptations de Julie Lamontagne sont toutes grandement réussies et
plairont aux amateurs de piano, qu’ils penchent vers le classique ou le
jazz. (mai 2012) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Mark Lanegan
- Blues Funeral
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Le retour du cultissime Mark Lanegan faisait déjà frémir le petit monde
du défunt rock alternatif. L'ex-leader des
Screaming Trees - qui
fût aussi le compositeur de « Where Did You Sleep Last Night » aux côtés
de
Kurt Cobain, puis responsable de quelques fulgurances avec les
Queens Of The Stone Age - accouche enfin d'un successeur au très
applaudi
Bubblegum sorti en 2004. Entouré d'une palanquée de glorieux
musiciens (Josh Homme,
Alain Johannes,
Jack Irons
entre autres), Lanegan offre un Blues Funeral empreint d'une
classe lugubre viscéralement ancrée en lui. Sa voix profondément
écorchée et crépusculaire, toujours sur le fil, donne un ton
irrémédiablement sombre et poétique. Car
Blues Funeral
est
paradoxalement superbe et plombant mais terriblement eurythmique de bout
en bout. La beauté glaciale à son sommet en quelques sortes. Et « Gray
Goes Black » ou « Saint Louis Elegy » finiront de convaincre les plus
sceptiques. De bout en bout,
Blues Funeral
n’est que la synthèse
parfaite du glorieux passé d’un artiste hors norme qui a survécu à la
mort du grunge, à l’extinction du rock alternatif et à l’extraordinaire
ascension du stoner rock. Lanegan était partout où il fallait être,
discret mais terriblement influent. Et son sixième album solo rend
hommage aux atmosphères pesantes du grunge et du stoner, aux guitares
rêches et aux mélodies très synthétiques des années 80. Il confesse lui
même l'avoir écrit sur base de synthés et boîte à rythme. Au final,
Blues Funeral est l'idée parfaite que l'on se fait d'un album
audacieux, réfléchi qui laisse ivre de beauté. (avril 2012)
|
|
Marc Lavoine –
Je descends du singe
Le chanteur pop français Marc Lavoine est de retour avec un nouvel
album, tout juste après avoir atteint le cap des 50 ans. Lui qui partage
son temps entre sa carrière d’acteur et celle de chanteur, il nous
arrive avec un 11e disque. Il demeure dans le style qui l’a fait
connaître, soit dans la pop légère, généralement romantique. On peut y
entendre une collaboration avec l’actrice
Julie Gayet pour « Avec
toi ». À part les 2 premiers extraits de l’album, la chanson-titre et
« J’ai vu la lumière », peu de titres se démarquent véritablement dans
cet ensemble plutôt uniforme. Il s’agit tout de même d’un bon disque
dans le genre, un album bien réalisé qui devrait plaire à ses fans.
(novembre 2012)
Vidéoclips :
« Je descends du singe » -
« J’ai vu la lumière » |
DEP
/
Universal
|
Led Zeppelin
– Celebration Day (2 CD + Blu-Ray)
Il y a 5 ans, le 10
décembre 2007, Led Zeppelin faisait un retour sur scène le temps d’un
spectacle, près de 30 ans après sa dernière prestation. C’est à l’aréna
02 de Londres que le groupe a offert cette performance unique avec
Jason Bonham, le fils de John, à la batterie. Pendant 2
heures, le groupe légendaire s’est donné corps et âme, comme s’il ne
s’était jamais arrêté. Ce concert est désormais immortalisé sur CD et
DVD, qui contiennent les 16 pièces jouées lors de cet événement, soit
leurs 16 plus grands succès. De « Good Times Bad Times » à « Rock and
Roll », en passant par « Black Dog », « Stairway To Heaven », « Kashmir »
et « Whole Lotta Love », tout y est pour le plus grand plaisir de leurs
fans. Différentes versions sont disponibles. (décembre 2012) |
Atlantic
/
Warner
|
Amos Lee
- As the Crow Flies
Un an après
Mission Bell, Amos Lee nous revient avec un mini-album de 6
titres. Ces pièces ont été enregistrées avec les membres de Calexico
lors des séances pour l’album, mais n’ont pas survécu au tri final. Plus
acoustique et discret que
Mission Bell, As the Crow Flies agit comme le
complément idéal à l’album avec de très solides compositions qui
auraient facilement pu être ajoutées à celui-ci. En fait, le côté folk
de ce mini-album présente également une direction plus engagée que
l’album, ce qui le rend doublement intéressant. Les fans d’Amos Lee
voudront assurément avoir ce charmant disque aux côtés de
Mission Bell. (avril 2012) |
Blue Note /
EMI
/
SIX
½
|
Ranee Lee – Deep Song: A Tribute to
Billie Holiday (1989) (réédition de 2012)
L’album Deep Song
a été enregistré au tout début de la carrière de l’excellente chanteuse
jazz Ranee Lee. Paru en 1989, il présente un vibrant hommage à la
légendaire Billie Holiday en reprenant 12 des classiques de la
chanteuse. Sur cette réédition du disque, 2 chansons enregistrées à la
même époque ont été ajoutées : « Fine and Mellow » et « Ill Wind ». Il
est également important de noter que Ranee Lee est particulièrement bien
entourée pour cet album avec le grand Oliver Jones au piano et le
vétéran Milt Hinton à la basse. Un très bon disque de jazz qui
plaira à tous les amateurs du genre! (décembre 2012) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Marie-Nicole Lemieux – Opera Arias:
Gluck Haydn Mozart
C’est accompagnée des
Violons du Roy dirigés par
Bernard
Labadie que la cantatrice contralto Marie-Nicole Lemieux présente sa
plus récente œuvre. La native du Lac St-Jean y interprète des extraits
d’opéras composés par Gluck, Haydn et Mozart. On peut aussi entendre
« Del mio destin tiranno », extrait de l’opéra Montezuma
du
compositeur allemand Carl Heinrich Graun. Ce sont donc 11
extraits classiques pour une durée totale de 70 minutes que nous propose
la cantatrice de classe mondiale. Une bonne façon de la découvrir si
vous ne l’avez encore fait, mais aussi un album qui plaira à ses
admirateurs de longue date. (octobre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 36, 20 octobre 2012)
|
Naïve
½
|
Gérard Lenorman – Duos de mes
chansons… au Québec
Après un premier album de duos chez lui, le chanteur français nous
arrive avec une version québécoise mettant en vedette une majorité
d’interprètes d’ici. On peut entre autres entendre l’excellente
Brigitte Boisjoli dès l’ouverture du disque pour l’un des plus
grands succès de Lenorman, « Voici les clés ». Quinze autres des succès
de l’artiste sont réenregistrés avec Roch Voisine, Florence K,
Diane Tell, Marc Hervieux, Andréanne A. Malette,
Maxime Landry, Isabelle Boulay, Marie-Élaine Thibert
et plusieurs autres. Parmi ces duos, on compte aussi 5 titres de l’album
original français avec Florent Pagny, Maurane, Patrick
Fiori, etc. Voici une bonne façon de redécouvrir ces chansons
éternelles. (décembre 2012)
Vidéoclip :
Enregistrement de « Voici les clés »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 43, 8 décembre 2012) |
Play On /
Musicor
½
|
Lawrence Lepage – Le
temps
Le poète de Rimouski
Lawrence Lepage est maintenant âgé de 81 ans. Il prouve qu’il peut
traverser le temps avec ce nouvel album de 12 titres et une
introduction. Grâce aux arrangements d’Olivier Rondeau, certains
classiques du poète ont droit à une nouvelle vie (« Mon vieux
François », « Salut ti-cœur », « Monsieur Marcoux Labonté »). Mais on
peut aussi entendre des titres jamais enregistrés auparavant. C’est
toute une partie de notre patrimoine qui est immortalisée dans Le
temps. (décembre 2012) |
La prûche libre
|
François Léveillée – Le deuxième rôle de ta vie
Après une carrière en chanson, François Léveillée s’est tourné vers
l’humour et la mise en scène. Par contre, il n’a jamais cessé d’écrire
des chansons, de chanter et de jouer de la guitare. Il en a simplement
fait le deuxième rôle de sa vie. Après 40 ans de vie artistique, il
revient à la chanson, même si on peut encore entendre quelques accents
humoristiques à travers ses textes (« Isabelle », « C’est pas facile de
s’appeler Dieu »). En plus de présenter 10 compositions originales,
Léveillée se permet d’emprunter « Le bal » au répertoire de Félix
Leclerc. (décembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 42, 1er décembre 2012) |
Orage
|
Lindsay-De Larochellière – C’est d’l’amour ou c’est comme
Par un heureux hasard, les routes de la Franco-Ontarienne
Andrea
Lindsay et de
Luc De Larochellière se sont croisées et ils
ont découvert à quel point ils se complétaient bien artistiquement. Ils
nous présentent donc un premier album à deux, parfois avec des chansons
en duo, mais aussi avec des morceaux chacun de leur côté. Par contre, ce
sont 3 pièces signées par De Larochellière qui sont les plus solides :
la pièce pop légère à succès « Le problème avec toi », la superbe
ballade acoustique « Comme » et la chanson folk « Tu ne m’aimes pas ».
Les morceaux interprétés par Andrea sont moins éclatants, parfois
ennuyants. C’est définitivement quand ils travaillent conjointement
qu’ils réussissent un peu mieux à attirer notre attention. L’album de 11
chansons d’amour a été très bien réalisé par
Marc Pérusse qui
réussit à créer de belles ambiances pop folk qui rappellent les années
1960 en plusieurs occasions. (novembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 38, 3 novembre 2012) |
GSI
|
Linkin
Park – Living Things
Après deux albums plus que décevants, il était bien difficile de
savoir à quoi s’attendre d’un nouveau disque de Linkin Park. Le
groupe laisse quelque peu de côté ses ambitions expérimentales et
atmosphériques pour revenir à un bon mélange de rap et de métal avec
quelques éléments d’électronique, le tout enveloppé dans une facture
pop. En fait, il revient à ce qui a fait le succès de ses deux
premiers albums,
Hybrid Theory et
Meteora. Suffisamment de cris de la part de
Chester
Bennington et de guitares agressives nous rappellent leurs
origines métal, et une parfaite utilisation du rap et de
l’électronique nous ramène à l’esprit qu’ils ont été en tête du
mouvement nu metal
dans les années 2000. La réalisation de
Rick Rubin et
Mike Shinoda est irréprochable et nous
permet de saisir toutes les nuances des différentes textures et
couches musicales. Les thèmes abordés par Shinoda et Bennington sont
sérieux et la musique réussit à bien présenter leur côté dramatique.
Par exemple, la rage de Bennington dans le refrain de « Victimized »
vous transpercera avant que la musique s’adoucisse complètement pour
vous amener à la réflexion. Si le groupe se cherchait sur ses
disques précédents, il semble enfin avoir trouvé sa zone de confort
sur
Living Things.
Voici donc le meilleur album de Linkin
Park depuis
Meteora
paru il y a déjà 9 ans.
(chronique principale d'août 2012)
Vidéoclip :
« Burn It Down » |
Warner
½
|
The
Little Willies
- For the Good Times
Depuis 2003, les Little
Willies constituent un projet parallèle pour tous les membres du
groupe : Norah Jones, Richard Julian, Jim Campilongo,
Lee Alexander et Dan Rieser. Ils se rencontrent
périodiquement pour le seul plaisir d’interpréter leurs chansons country
favorites. For the Good Times est leur 2e album, le premier en 6
ans. Parmi les classiques qu’ils nous présentent, notons l’excellente
« Diesel Smoke, Dangerous Curves » de Cal Martin, « Fist City »
de Loretta Lynn, « Permanently Lonely » de Willie Nelson,
« Wide Open Road » de Johnny Cash et la sublime « Jolene » de
Dolly Parton (reprise il y a quelques années par les White
Stripes). Les 5 musiciens réussissent à donner une nouvelle vie aux
pièces qu’ils interprètent, leur donnant une touche un peu plus rock,
tout en demeurant fidèles à l’original. Aussi, il faut noter qu’il y a
juste ce qu’il faut de variété sur l’album pour conserver notre intérêt
jusqu’à la fin. Voici donc un autre très bon disque par les Little
Willies, un album qui n’inclut rien de bien surprenant, mais qui demeure
grandement divertissant. (avril 2012) |
Blue Note /
EMI
/
SIX
½
|
Loco
Locass – Le Québec est mort, vive le Québec!
Il en aura fallu du temps à Loco Locass pour nous présenter un 3e album
(8 ans se sont écoulés depuis
L’amour oral), mais le voici enfin. Le problème, c’est qu’il a
été écrit sur plusieurs années et qu’on retrouve donc de grandes
différences de styles et d’énergie entre les chansons. Comme toujours,
le groupe priorise les textes politiques et les interprète avec une
fluidité vocale incomparable. Les rythmes sont souvent particuliers,
avec quelques influences électroniques, latines et rock. Le groupe se
permet même une version toute contemporaine de « Tout le monde est
malheureux » avec Gilles Vigneault. Une des pièces les plus
accrocheuses du disque est « La mémoire de Loco Locass » avec une
direction pop évidente, un succès assuré. En plus du premier simple, « Wi »,
sur fond de printemps québécois, l’album inclut « Le but », écrite pour
encourager le club de hockey des Canadiens de Montréal. Malgré un
certain manque de cohésion générale, la musicalité de Biz,
Batlam et Chafiik ne fait aucun doute et demeure d’une grande
efficacité. (juillet 2012)
Vidéoclips :
« Wi » -
« Le but »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 21, 7 juillet 2012) |
Audiogram
½
|
Roberto
Lopez Afro-Colombian Jazz Orchestra -
Azul
Roberto Lopez est un compositeur et multi-instrumentiste d’origine
colombienne maintenant établi à Montréal. Après deux albums avec sa
formation nommée le Roberto Lopez Project, voilà qu’il
s’entoure d’un orchestre jazz afro-colombien. Il nous présente une
musique latine grandement dynamique et toujours ensoleillée qui
mélange la musique colombienne de la côte caribéenne avec celle des
big bands jazz américains. Ses compositions intègrent des
influences jazz et funk, mais il présente aussi des pièces
traditionnelles colombiennes. L’ensemble nous est magnifiquement
offert sur fond de différents rythmes afro-colombiens. Réalisé par
Lopez lui-même, le disque riche en textures est totalement
instrumental. Il est éclatant et grandement réjouissant, et il
demeure entraînant jusqu’à la fin. Voici donc un superbe album pour
vous faire voyager et ensoleiller vos moments les plus sombres.
(juin 2012) |
Curura
½
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Halie Loren
– Stages
La chanteuse jazz
américaine a présenté en 2010 cet album en concert qui est maintenant
réédité au Canada. On y trouve une majorité de standards jazz
enregistrés lors de 2 concerts en Oregon en 2009, en plus de 2 pièces en
boni enregistrées en 2011 à Séoul en Corée et à Nagoya au Japon. Parmi
les titres les plus connus, on retrouve évidemment le célèbre « Summertime »
de Gershwin, mais aussi les plus surprenantes « Sunny Afternoon »
des Kinks et « I Still Haven’t Found What I’m Looking For » de
U2, toutes deux réarrangées à sa façon.
(décembre 2012) |
Justin Time
½
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Halie Loren
– Heart First
La chanteuse américaine lance son 6e album en carrière, le premier pour
l’étiquette montréalaise Justin Time. Elle nous propose une musique jazz
à tendance pop. Le disque contient 4 compositions originales dont la
chanson-titre et le premier extrait, « A Woman’s Way ». Les 10 autres
pièces sont des reprises de classiques comme « Taking a Chance on
Love », « C’est si bon » et « Sway (Quien Sera) », ainsi que les très
belles versions de « Waiting in Vain » (de Bob Marley), « Smile »
(de Charlie Chaplin), « Lotta Love » (de Neil Young) et « Crazy
Love » (de Van Morrison). L’ensemble de l’album prend une
tournure plutôt intimiste avec une domination des instruments
acoustiques, ce qui nous permet doublement d’apprécier la superbe voix
d’Halie Loren. Un album en concert,
Stages, nous est offert depuis le 10 juillet. (juillet 2012)
Vidéoclip :
« A Woman’s Way » |
Justin Time
/
SIX
½
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Lost in the
Trees – A Church That Fits Our Needs
Lost in the Trees est le projet du guitariste Ari Picker. A
Church That Fits Our Needs constitue le 2e album du collectif qui
semble vouloir maintenant atteindre le sommet de son art. Le groupe
propose une musique folk rock avec de grandes envolées orchestrales. Il
s’agit d’une musique d’une grande richesse qui, tout en demeurant
alternative, possède le potentiel pour rejoindre un public plus large.
Le disque a été mixé par Rob Schnapf (Elliott Smith,
Beck) qui lui donne une envergure incomparable. Sur cet album,
Picker raconte la vie et la mort de sa mère qui s’est suicidée en 2009.
C’est d’ailleurs elle que l’on peut voir sur la pochette. A Church
That Fits Our Needs est donc un album bien personnel rendu
accessible à un public large, féru de musique originale et riche. Un
très bon album pour ce nom à retenir! (septembre 2012) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
M
– Îl
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Quand on a créé un univers aussi prodigieux et fantasmagorique que celui
de M, rien n'est plus compliqué que de se réinventer et de se renouveler
au bout d’un moment. Car en une quinzaine d'années, Mathieu Chédid
est devenu l'un des artistes les plus en vue et les plus respectés
de notre bon vieil hexagone. Incroyable guitariste, fantastique
compositeur, poète décalé, chanteur à la voix singulière et bête de
scène, M a tout du grand mythe. Et la notoriété lui sied à merveille.
N’allez pas croire, ceci n’est pas un manifeste uniquement un avis, un
ressenti propre et net. Et pourtant, malgré toutes ces belles paroles et
critiques dithyrambiques, Îl est un album décevant et frustrant.
Et surtout déboussolant et ce, à plusieurs titres malheureusement. Tout
d’abord, M promettait un album animal et son premier single « Mojo » au
riff acéré sonnait vraiment comme l’opportunité de découvrir la face
rock cachée de M. Rendez-vous manqué. Volontairement, Mathieu provoque
comme un retour au ludique, au coup de folie et à la liberté totale mais
cette volée de titres hétérogènes au possible forment un album encore
plus incohérent qu'un best of... les bonnes chansons en moins. Le
constat est certes peu élogieux et les traits un rien forcés mais c'est
bien là l'autre regret, Îl manque profondément de vraies bonnes
chansons solidement fondées sur des mélodies grisantes et enlevées par
des paroles poético-délirantes du plus bel effet. Tout y est trop
inconstant, trop éclaté et trop gavé de genres et de clichés pour être
crédible. Les chœurs dispensables de Vanessa Paradis sur un « Je
suis venu te dire que je m’en vais » latino (« Bahia »), le jazz
manouche hors sujet (« La maison de Saraï ») arrive comme un cheveu sur
la soupe, le folk hébété (« Laisse aller ») et la variétoche indigeste
(« La vie tue ») parachèvent un tableau peu glorieux. Ce grand écart
fait mal aux adducteurs. M devrait-il enfin raccrocher le folklore et
laisser place à son double? Encore une fois, le constat semble un peu
rude, mais on n’est malheureusement plus déçu par ceux qu'on aime...
(janvier 2013)
|
DEP
/
Universal
½
|
Madame Moustache
– Maison mobile
Madame Moustache est le
groupe country folk de la comédienne Geneviève Néron pour lequel
elle écrit tous les textes en plus de chanter et de jouer la basse.
Comme sur son premier album, le collectif peut sembler un peu trop
théâtral en certaines occasions. Geneviève chante juste mais en met
parfois un peu trop. En certaines occasions, ça fait sourire et à
d’autres moments c’est un peu plus agaçant. On peut quand même entendre
une certaine évolution par rapport à leur premier essai alors que le
groupe ratisse un peu plus large et met le lo-fi de côté. La
chanson-titre est probablement celle qui a le plus de chances de rester
en tête, même si plusieurs titres possèdent un son pop accrocheur. À
noter, la très bonne reprise de Serge Gainsbourg, « Laisse tomber
les filles », ainsi qu’une adaptation de « 1934 », un poème de
Germaine Basque. (novembre 2012) |
GSI /
Sphère
|
Mad’MoiZèle GIRAF – Capharnaüm
Après 3 ans d’attente
depuis leur premier album, les gars de Mad’MoiZèle GIRAF sont de retour
avec Capharnaüm. Le groupe québécois présente à nouveau un habile
mélange de styles allant du rock électro au folk traditionnel en passant
par le hip hop, le reggae et autres rythmes latins. Ce qui cimente tous
ces genres, ce sont les rythmes festifs qui réunissent différentes
cultures. À noter, la qualité exceptionnelle de la réalisation de
Marc Bell (Misstress Barbara, Nadja, Bran Van 3000).
Parmi les titres les plus intéressants, notons le premier extrait, « Gig
Brune », la pièce d’ouverture, « Plein mon cass », la traditionnelle
« Le diable au corps », ainsi que l’énergique « La senorita ». Par
contre, il y en a pour tous les goûts sur ce disque varié, ce qui vous
permettra sûrement d’y trouver votre compte. Capharnaüm est donc
un excellent disque, original, rafraîchissant et divertissant.
(septembre 2012) |
Kartel
½
|
Madonna -
MDNA
Quatre ans après un
Hard Candy difficile à faire passer, la reine de la pop est
de retour avec MDNA. Avec une Lady Gaga qui a dominé
la scène pop au cours des dernières années, Madonna se devait de
revenir avec un album de premier plan pour reprendre sa place au
sommet. Pour ce faire, elle s’est entourée de collaborateurs de
renom : M.I.A. et Nicki Minaj sur le premier simple à
succès « Give Me All Your Luvin’ », mais aussi les frères Benassi
(« Girl Gone Wild », « I’m Addicted »), Martin Solveig (« Turn
Up the Radio », « Give Me All Your Luvin’ », « I Don’t Give a ») et
son plus fidèle comparse, William Orbit (« Gang Bang », « Some
Girls », « I’m a Sinner », et plusieurs autres). Plutôt que de
tenter des expérimentations électroniques douteuses comme sur son
précédent album qui manquait finalement d’originalité, Madonna nous
offre simplement ce qu’elle fait de mieux depuis 30 ans, soit une
musique pop efficace et énergique aux refrains inoubliables. Il n’y
a qu’avec « Gang Bang » qu’elle semble vouloir explorer un chemin
différent, un peu plus difficile d’approche. L’euro pop fait à
nouveau complètement partie des musiques sur MDNA, à l’image
de
Confessions on a Dance Floor, son album à succès de 2005.
Voici donc un nouvel enregistrement solide de la part de cette
géante de la musique pop, un disque qui lui permettra à nouveau de
trôner au sommet. (chronique principale de mai 2012)
Vidéoclips :
« Give Me All Your Luvin’ » -
« Girl Gone Wild » -
« Gang Bang » |
Live
Nation /
Interscope /
Universal
½
|
Magic
System – D’Abidjan à Paris (2 CD)
Le groupe de la Côte d’Ivoire s’est imposé au cours des 10 dernières
années comme l’une des plus grosses machines à hits africaines. Magic
System a vendu plus de 400 000 albums en France dont 110 000 de
Toutè Kalé qui a aussi conquis le Québec l’été dernier. Ils nous
présentent une première compilation de leurs plus grands succès sur deux
disques. D’Abidjan à Paris contient 24 succès datant de 2002 à
2011 en plus de 4 morceaux inédits (« Akwaba », « Tango Tango », « Viens
faire le show » et « Kélé Magni »). Il y a un point commun entre tous
ces succès : ce sont des rythmes dansants pour faire la fête inspirés
des racines du groupe, le zouglou. Pour ceux qui les ont découverts avec
leur dernier album, Toutè Kalé, vous entendrez évidemment tous
les succès tirés de cet album comme « Ambiance à l’africaine », « Chérie
Coco » et « La danse des magiciens », sans oublier leur touchant appel à
la conscientisation concernant la consommation de l’eau dans « L’eau va
manquer ». (juillet 2012)
Vidéoclips :
« Ambiance à l’africaine » -
« La danse des magiciens » |
EMI
/
SIX
½
|
Nini
Marcelle – Je marche dans mes pas
Sur son premier album, Nini Marcelle propose une pop électro à saveur
rétro influencée à la fois de
Dumas et de
Gainsbourg, sans
oublier des parallèles évidents avec
Catherine Major et
Mylène
Farmer. Dans la plupart des pièces, Nini semble timide au point que
sa présence se fait éclipser en plusieurs occasions par ses musiciens.
Sa voix douce aurait besoin d’un peu plus d’éclatement pour rayonner
véritablement. Il faut attendre le dernier tiers du CD pour qu’elle
présente enfin certains éléments de folie qui nous la rendent plutôt
sympathique (« Philou », « Au bout de nos bras »). Mais c’est
malheureusement trop peu trop tard, et plusieurs auront déjà lancé la
serviette par rapport à cet album qui manque passablement de
personnalité. (novembre 2012)
Vidéoclip :
« Nous serons deux » |
Dogger Pond
½
|
Marie-Alice – Après la tempête
Marie-Alice Depestre a été choriste pour de nombreuses émissions de
télévision, en plus de travailler en duo avec Kim Richardson
sous le nom des Black Divas. Kim participe d’ailleurs à ce
premier album solo de Marie-Alice en tant que choriste. Marie-Alice
possède une superbe voix d’une pureté incomparable, un instrument
parfait pour interpréter ses chansons pop à saveur soul. Elle écrit
11 des 12 textes en plus de participer aux musiques. Le 12e texte,
« I Try », lui a été offert par Jacques Gaines, chanteur du
groupe montréalais Soul Attorneys, qui chante aussi en duo
avec elle. Il participe également à la composition de « Sous ta
lumière ». Le premier extrait, « Reste avec moi », est un succès
assuré, alors que plusieurs autres morceaux possèdent un potentiel
commercial certain. Malgré une réalisation qui manque parfois de
personnalité, l’album possède de grandes qualités, en plus de bien
mettre de l’avant l’immense talent de Marie-Alice. (août 2012) |
AL
½
|
Marie-Mai
– Miroir
Il s’en est écoulé du temps depuis sa présence dans la première édition
de Star Académie! Marie-Mai présente déjà son 4e album, toujours réalisé
par son fidèle complice et maintenant mari, Fred St-Gelais. Le
tandem a réussi à créer un son unique au Québec au cours des 10
dernières années et il poursuit dans la même direction avec un heureux
mélange de rock et d’électro, le tout dans un emballage pop énergique.
Là où Marie-Mai innove quelque peu, c’est lorsqu’elle s’essaie au
dubstep pour deux chansons. Miroir est un disque aux textes
plus personnels qui compte 14 pièces dont le succès « Sans cri ni
haine » (une adaptation de « Call your Girlfriend » de Robyn) et
le plus récent extrait, l’électro rock « C.O.B.R.A. ». On peut aussi
entendre la trilogie Miroir dans la première moitié du CD, soit
un trio de pièces un peu plus introspectives (« Différents », « Je rêve
de nous » et « Si les mots »). Voici donc un très bon disque par une
artiste de plus en plus accomplie. (septembre 2012)
Vidéoclip :
« C.O.B.R.A. »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 33, 29 septembre 2012) |
Musicor
½
|
Marina and the Diamonds – Electra Heart
Après un excellent premier album il y a 2 ans, c’est le temps du test du
2e album pour Marina Lambrini Diamandis. Electra Heart
débute en force avec 2 excellentes pièces électro pop énergiques, « Bubblegum
Bitch » et « Primadonna ». Malheureusement, plusieurs autres pièces
s’avèrent franchement déprimantes. Même la dansante « Homewrecker » peut
être déprimante si on s’arrête au texte. Marina semble se sentir
passablement seule sur ce nouvel album, peut-être parce qu’elle ne cadre
dans aucun mouvement musical, se situant quelque part entre la pop et le
rock commercial. Malgré des moments plus ennuyants, Marina réussit à
demeurer suffisamment créative pour conserver notre intérêt pour sa
musique. Elle constitue assurément une artiste dans une classe à part.
(septembre 2012)
Vidéoclip :
« Primadonna » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Maroon 5
– Overexposed
Adam Levine et sa bande ont toute une pression sur les
épaules suite au mégasuccès de « Moves Like Jagger » en 2010.
Overexposed reprend le son pop dansant qui les a rendus célèbres
avec un désir évident de jouer autant dans les radios que dans les
clubs. Les rythmes électroniques dominent largement pour une musique
entraînante. La production demeure de premier plan et tout est en
place pour poursuivre les avancées commerciales amorcées
précédemment. L’album est peut-être moins efficace globalement que
leur précédent disque, mais les succès potentiels y sont nombreux, à
commencer par « Payphone » et « One More Night ».
(juillet 2012)
Vidéoclips :
« Payphone » -
« One More Night »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 23, 21 juillet 2012) |
A&M
/
Universal
|
The
Mars Volta - Noctourniquet
Le duo progressif The Mars Volta nous arrive déjà avec un 6e album
en 9 ans. Par contre, il aura fallu attendre 3 ans depuis
Octahedron, qui ne semblait pas être à la hauteur de leurs
enregistrements précédents. Sur Noctourniquet, on a
l’impression pour la première fois que Cedric Bixler-Zavala
et Omar Rodriguez-Lopez ont quelque peu perdu leur connexion
fusionnelle. Certains titres semblent aller dans des directions un
peu trop improbables, et ce n’est pas dû à leur expérimentation
légendaire. Certaines coupures de genres sont souvent dérangeantes,
par exemple « The Whip Hand » en ouverture qui se transforme en
électronique ronronnante au refrain. De tels revirements font
sourciller en plusieurs occasions au cours de l’album. On apprécie
plutôt leur rock progressif unique sur des titres comme « Dyslexicon »
et « Molochwalker ». Malheureusement, avec 13 morceaux totalisant
plus de 64 minutes, Noctourniquet contient trop de matériel
ne correspondant pas aux normes de qualité auxquelles le groupe nous
a habitué. The Mars Volta nous présentent donc assurément leur pire
album à ce jour, et c’est peut-être une bonne nouvelle au fond qu’on
apprenne le retour d’At the Drive-In, leur groupe précédent.
(mai 2012) |
Warner
|
Nicole Martin – Cocktail Lounge
Deux ans après
Cocktail de douceur, Nicole Martin revient avec un nouvel album
ayant la même orientation jazz et bossa nova. Sous la direction musicale
de Julie Lamontagne, elle reprend plusieurs standards du jazz, la
plupart dans une version française. Elle explore aussi la chanson
française avec « Hier encore » de Charles Aznavour et « La vie en
rose » d’Édith Piaf, en plus de faire une nouvelle version d’un
de ses succès des années 1970, « Tes yeux ». Par contre, c’est dès la
pièce d’ouverture, « Besame mucho », que Nicole Martin réussit à nous
séduire avec sa voix chaude. Avec Cocktail Lounge, la chanteuse
nous offre un excellent album pour une soirée en amoureux devant un feu
de foyer. (décembre 2012) |
Diva /
Musicor
½
|
Matchbox
Twenty – North
Après une pause de 10 ans sur disque, le groupe pop rock Matchbox Twenty
est de retour avec son 4e album en carrière. Le groupe reprend
essentiellement là où il a laissé, mis à part quelques pièces dansantes
comme « Put Your Hands Up », certainement influencées par Maroon 5.
Ce côté plus ancré dans la musique pop rend l’album plus plaisant à
écouter, moins torturé comme le groupe pouvait l’être dans la fameuse
période post-grunge. North offre plutôt 12 morceaux joyeux pour
faire la fête. C’est donc un virage pop réussi que nous proposent Rob
Thomas et sa bande. (septembre 2012)
Vidéoclip :
« She’s So Mean » |
Emblem /
Atlantic
/
Warner
½
|
Conor
Maynard – Contrast
Âgé de seulement 19 ans, le chanteur pop britannique Conor Maynard fait
déjà tourner toutes les têtes et est considéré comme la réponse au
Canadien Justin Bieber. Pour ce premier album, il travaille
principalement avec The Invisible Men (Jason Pebworth,
George Astasio et Jon Shave) qui sont derrière des succès
comme « Do It Like a Dude » de Jessie J et « Hot Right Now » de
DJ Fresh. Ne-Yo et Pharrell Williams collaborent
aussi à l’album, eux qui ont décidé de prendre Maynard sous leur aile.
En plusieurs occasions, le nom de Justin Timberlake nous vient en
tête, ce qui peut permettre à ses fans de patienter encore un peu pour
un nouvel album de sa part. Malheureusement, malgré des titres
intéressants dans la première moitié comme « Animal », « Turn Around »,
« Vegas Girl », « Can’t Say No » et « Lift Off », on peut entendre
plusieurs compositions génériques qui suivent un moule préétabli
remontant aussi loin qu’aux boy bands d’il y a 20 ans. Même si
son talent est indéniable, Conor Maynard devra s’entourer d’une équipe
plus solide de compositeurs s’il veut demeurer parmi les grands.
(octobre 2012)
Vidéoclips :
« Turn Around » -
« Can’t Say No » -
« Vegas Girl » |
Parlophone
/
EMI
|
Paul
McCartney - Kisses on the Bottom
On ne compte plus les
albums de cette véritable légende vivante, mais sur ce nouveau disque,
Paul McCartney a simplement décidé de se faire plaisir. Il reprend des
classiques pop et jazz de la période qui a précédé le R&B et le rock ‘n’
roll, ses deux influences principales. Il interprète donc à sa façon des
chansons que risquerait fort de reconnaître sa mère. Pour ce disque,
McCartney s’est entouré des musiciens de Diana Krall pour un
résultat tout en douceur. En plus des 12 standards présentés, l’ex-Beatle
nous offre 2 compositions originales : « My Valentine », avec Eric
Clapton à la guitare, et « Only Our Hearts », avec Stevie Wonder
à l’harmonica. Ces nouveaux morceaux cadrent bien dans l’atmosphère
intimiste du disque. Même si l’album présente certains points d’intérêt,
deux questions se posent. D’abord, est-ce qu’un géant qui a composé bon
nombre des plus grands classiques de son époque a besoin de reprendre
des standards, lui qui n’a plus la voix d’antan? Et ensuite, est-ce
qu’un gars de 70 ans qui reprend des standards d’une époque lointaine
peut espérer rejoindre un public plus jeune que lui? La réponse est
négative dans les deux cas. Le projet peut sembler intéressant à la
base, mais l’écoute ne réussit malheureusement pas à nous convaincre
totalement de sa pertinence. (avril 2012) |
Mercury /
Universal
|
Loreena
McKennitt - Troubadours on the Rhine
L’auteure-compositeure
et interprète celtique du Manitoba Loreena McKennitt a visité plusieurs
pays au début de 2011, suite à la parution de son album
The Wind that Shakes the Barley. Dans le cadre de cette tournée
promotionnelle, un concert acoustique unique a été enregistré lors d’une
émission radiophonique allemande. Loreena était alors simplement
accompagnée de Brian Hughes à la guitare et de Caroline
Lavelle au violoncelle. Les 9 pièces présentées incluaient un
mélange de chansons traditionnelles, de titres de son dernier album et
de quelques-uns de ses succès dont « Bonny Portmore », « The Lady of
Shalott » et « The Bonny Swans ». Le CD présente le concert intime tel
quel, sans prise de son en studio ni corrections. Suite à la parution de
cet album unique dans le catalogue de l’artiste, elle partira en tournée
mondiale avec le concert Celtic Footprints. (mai 2012) |
Quinlan
Road
½
|
MC Mario
– Summer Anthems 2012
Mario Tremblay (alias MC Mario) demeure l’un des meilleurs DJ au
Canada avec une carrière remontant aux années 1980. Il nous présente ici
son mix bien personnel des morceaux dansants de l’été 2012. Au
programme, un excellent remix par Tiësto de « Somebody That I
Used To Know » de Gotye, « Where Have You Been » de Rihanna,
ainsi que « Rabiosa » de Shakira et Pitbull. MC Mario
assure le lien entre les 17 titres pour un party incessant de 70
minutes. Encore une fois un incontournable pour les fans de musique de
club. (août 2012)
Vidéoclip :
Publicité télé
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 25, 4 août 2012)
|
Universal
½
|
Men
Without Hats – Love in the Age of War
Men Without Hats est un
groupe new wave montréalais formé au début des années 1980 par les
frères Doroschuk et dirigé par Ivan. Il y a précisément 30
ans, ils connaissaient un succès mondial grâce à l’album
Rhythm of Youth et le succès « The Safety Dance ». D’autres
succès sont arrivés par la suite, dont « Pop Goes the World », mais le
groupe allait rapidement disparaître au début des années 1990. Après un
retour infructueux en 2003, Ivan et sa bande reprennent du service 30
ans après leur premier succès. Pour ce 7e album, Men Without Hats ne se
posent pas trop de questions et reviennent aux rythmes entraînants et
aux synthétiseurs qui les ont fait connaître. Par contre, il est
justement là le problème : on a l’impression d’entendre exactement le
même son qu’il y a 30 ans. Pourtant, la technologie a grandement évolué
depuis le temps et la musique électronique se doit de suivre la vague
pour ne pas perdre son sens même. Une touche de modernité aurait été
grandement appréciée sur cet album qui présente tout de même de bons
rythmes dansants. Les pièces les plus intéressantes sont « Head Above
Water » et la chanson-titre. (septembre 2012) |
Big Fat
Truck
|
The Menzingers - On the Impossible Past
Les Menzingers sont un
groupe punk de la Pennsylvanie qui a vu le jour au milieu des années
2000. Après avoir signé un contrat avec Epitaph Records, ils nous
présentent maintenant leur 3e album. Le disque a été enregistré à
Chicago avec leurs fidèles collaborateurs Matt Allison (Alkaline
Trio, The Lawrence Arms) et Justin Yates. Ils nous
proposent un son punk assez direct aux influences de
The Clash, avec toutefois des
mélodies grandement accrocheuses et des refrains à chanter en chœur. Le
groupe gagne grandement en maturité, et à l’image de l’excellente
« Gates », il nous offre un disque rempli d’émotion. D’autres titres
ressortent à travers l’ensemble, comme la pièce d’ouverture, « Good
Things », et « Mexican Guitars ». Avec On the Impossible Past,
les Menzingers font leur entrée dans la même ligue que The Gaslight
Anthem, un groupe avec lequel ils ont d’ailleurs joué au cours des
derniers mois. Voici donc un très bon disque à découvrir! (mai 2012) |
Epitaph
½
|
Mercedes Band – Post Mortem
Au milieu des années 1990, l’humoriste Jean-Marc Parent était
au sommet de la gloire avec une émission extrêmement populaire les
dimanches soirs, L’heure JMP, et des spectacles à grand
déploiement qui s’étiraient sur plusieurs heures. Grand amateur de
musique, Jean-Marc s’était alors assuré de s’entourer des meilleurs
musiciens lors de ses événements et le groupe qui l’accompagnait à
ce moment était le Mercedes Band. Le guitariste et arrangeur
Réjean (Rej.E) Lachance et le chanteur à la voix cristalline
Alain Couture formaient le cœur de ce groupe rock. Après
plusieurs années d’absence sur disque, ils nous proposent enfin un
album autoproduit sur lesquels ils reprennent des grands classiques
du rock. De Foreigner à
Aerosmith, en passant par
Pink Floyd, Phil Collins, Billy Idol et
Led Zeppelin, le duo
présente des versions plutôt fidèles aux originales, mais avec une
qualité d’enregistrement exceptionnelle. Le disque s’ouvre avec une
excellente relecture de « Maniac » rendue célèbre dans le film
Flashdance au début des années 1980. En boni à la toute fin, on
peut entendre « Non, je ne regrette rien » de la légendaire Édith
Piaf. Un bon album pour se rappeler des souvenirs. (août 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 22, 14 juillet 2012) |
|
Mes Aïeux - À l’aube du printemps
Quatre ans après
La ligne orange, le groupe néo-traditionnel Mes Aïeux est de
retour avec son 5e album studio. Depuis quelques années, le groupe
donne un peu moins dans la musique traditionnelle québécoise et
présente plutôt des influences des années 1970 avec Beau Dommage
en tête. Par contre, À l’aube du printemps présente plusieurs
pièces complexes de folk progressif qui ne sont pas sans nous
rappeler Harmonium. Les
textes de Stéphane Archambault demeurent toujours aussi
pertinents pour nous faire réfléchir, se préoccupant des problèmes
actuels de notre société (notre culture, nos valeurs, notre
identité, nos ressources naturelles, etc.). L’ensemble est
interprété de main de maître avec des harmonies vocales
incomparables, de superbes arrangements et ambiances, ainsi qu’une
réalisation sans failles. À l’aube du printemps est un album
riche, varié et d’une grande maturité. Avec un tel disque sous le
bras, on ne peut vraiment pas dire que Mes Aïeux sont en perte de
vitesse. Au contraire, il semble que le groupe continue de
s’améliorer en évoluant dans la bonne direction. Voici donc un autre
très bon album de la part de l’un des groupes les plus importants de
sa génération. (mai 2012)
Vidéoclip :
« Les oies sauvages » |
Victoire
½
|
Metric
- Synthetica
Synthetica est le 4e album de Metric, si on exclut le disque
de raretés
Grow Up and Blow Away paru en 2007. Suite au succès de
Fantasies il y a 3 ans, il était logique que le groupe de
Toronto revienne avec la même recette sur son nouveau disque. On
retrouve encore une fois les rythmes new wave et électro-pop aux
arrangements gigantesques qui ont fait le succès de
Fantasies. Emily Haines demeure une chanteuse
de catégories supérieure et elle interprète magnifiquement les
mélodies inoubliables du disque. Le mélange entre pièces dansantes
et ballades à la production surchargée est plutôt efficace et on
conserve un équilibre apprécié jusqu’à la fin. Les pièces pop sont
légères et mémorables. Le moment le plus surprenant de l’album
arrive aussi loin qu’au 10e titre alors qu’on peut entendre Lou
Reed sur « The Wanderlust », un morceau qui se démarque
grandement de l’ensemble par son côté plus terre-à-terre. Mise à
part cette pièce, le reste vous fera assurément oublier tous vos
problèmes. (juin 2012)
Vidéoclip :
« Youth Without Youth » |
Universal
½
|
Michaël – La belle vie
Le jeune saguenéen Michaël Girard a été découvert par Josélito
Michaud qui a été tellement impressionné par le talent exceptionnel
du chanteur qu’il a décidé de revenir à la gérance après plusieurs
années à explorer d’autres avenues. Après 2 albums, dont le premier qui
a été certifié or, Michaël présente un 3e disque pour célébrer la vie.
Considéré par plusieurs experts comme l’une des plus belles voix de la
francophonie, Michaël interprète magnifiquement les 12 pièces incluses
ici. Il présente une musique pop québécoise avec des rythmes latins,
enrobée dans de très beaux arrangements orchestraux de Guy St-Onge.
Lui qui chante habituellement dans 4 langues (français, anglais, italien
et espagnol), il se concentre surtout sur le français sur La belle
vie avec seulement quelques détours vers les autres langues. Parmi
les chansons les plus connues, notons « La mer » de Charles Trenet,
« Caroline » de Neil Diamond dans une adaptation française, et la
chanson-titre de Sacha Distel. Ses fans apprécieront
probablement. (septembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 32, 22 septembre 2012) |
Musicor
|
Mika –
The Origin of Love
Le chanteur pop a présenté plusieurs chansons dansantes sur ses deux
albums précédents, mais il s’approche encore un peu plus des planchers
de danse sur The Origin of Love
avec des collaborateurs comme
Benny Benassi et
Pharrell Williams. Le côté plus électronique
que l’on retrouve ici lui fait malheureusement perdre cette chaleur et
cette proximité immédiate qui caractérisait Mika sur ses enregistrements
précédents. La musique semble prendre toute la place en plusieurs
occasions au détriment de sa voix de
falsetto et de ses textes
souvent comiques. Ce n’est pas en soit ennuyant, mais c’est que sa
personnalité s’en trouve alors cachée dans l’ombre. Plusieurs pièces
réussiront à attirer votre attention et à vous faire taper du pied dont
le succès francophone
« Elle me dit », mais
malgré de bonnes chansons,
The Origin of Love
risque de laisser
plusieurs de ses fans sur leur appétit. Une version de luxe est
également disponible avec un CD additionnel de 8 chansons. (novembre
2012)
Vidéoclips :
« Celebrate » -
« Elle me dit » |
Island
/
Universal
|
Millencolin – The Melancholy Connection
(CD + DVD)
Le groupe punk suédois
fête 20 ans de carrière et nous offre pour l’occasion la suite de
The Melancholy Collection, une compilation lancée en 1999.
The Melancholy Connection contient 12 raretés des années 2000, ainsi
que 2 très bonnes nouvelles pièces, « Carry You » et « Out From Nowhere ».
On y retrouve aussi un DVD de plus de 80 minutes présentant la
production de l’album
Pennybridge Pioneers avec des archives, des entrevues et des
performances en concert de chansons tirées de l’album. Le DVD ne sera
d’aucun intérêt à ceux qui n’ont pas entendu
Pennybridge Pioneers, et ils devraient définitivement
commencer par se procurer l’album. Par contre, les fans du groupe qui
sont impatients d’entendre un nouveau disque de la part de Millencolin
trouveront suffisamment de matériel intéressant pour se satisfaire en
attendant. (octobre 2012) |
Epitaph
|
Nicki Minaj - Pink Friday: Roman Reloaded
Il est bien difficile d’entreprendre l’écoute d’un album de Nicki
Minaj sans un préjugé défavorable, surtout lorsqu’il présente 19
titres pour un total approchant les 70 minutes. Ce deuxième album
fait suite à son disque à succès
Pink Friday paru il y a 2 ans. Elle y présentait un talent
certain en tant que rappeuse et une personnalité se comparant
avantageusement aux plus grandes stars de la pop (Madonna,
Lady Gaga, Britney Spears, etc.). Dès les débuts de ce
nouveau disque, on réalise qu’elle est à son meilleur lorsqu’elle
rappe, puisque c’est ce qu’elle fait essentiellement dans la
première moitié du disque, et les moments en chanson sont plutôt
ratés. En plus, elle expérimente un peu trop en allant du vaudeville
à une surproduction dérangeante. En ce sens, des chansons comme la
pièce d’ouverture, « Roman Holiday », risquent beaucoup plus de vous
agacer que de vous séduire. Les essais sont tous très louables, mais
auraient plus de chances de fonctionner à petites doses. À partir du
succès « Starships », on peut entendre une deuxième moitié beaucoup
plus pop dansante. Nicki présente alors une énergie intéressante,
mais encore là, ce ne sont pas ses qualités en tant que chanteuse
qui la rendent intéressante. En bout de ligne, l’album est beaucoup
trop long et contient nombre de morceaux insupportables n’inspirant
que de passer au titre suivant. Nicki Minaj possède assurément du
talent, mais elle ne nous présente pas encore le disque qui
permettra enfin d’en découvrir toute l’ampleur. (juin 2012)
Vidéoclips :
« Stupid Hoe » -
« Beez in the Trap » -
« Starships » |
Cash Money /
Universal Republic
½
|
Kylie
Minogue
–
The Abbey Road Sessions
Dans le but de faire un
retour sur sa carrière de 25 ans, la diva australienne est entrée aux
légendaires studios Abbey Road pour réenregistrer des chansons de son
répertoire avec des instruments à cordes et de nombreux choristes. Il en
résulte un album avec beaucoup de style et de classe qui nous permet de
redécouvrir les plus grands succès de Kylie Minogue, mais aussi
quelques-unes de ses très belles chansons un peu moins connues. Même si
Kylie n’a pas la plus grande voix, elle transporte énormément
d’émotions, un aspect important dans un tel contexte un peu plus
dépouillé, moins enveloppé dans des arrangements pop. Ce sont donc des
versions bien différentes que nous pouvons entendre de ses mégasuccès
« All the Lovers », « The Locomotion », « Can’t Get You Out of My Head »
et « I Should Be So Lucky ». The Abbey Road Sessions est un très
beau disque qui permet une redécouverte complète de cette populaire
artiste. (décembre 2012) |
Parlophone /
EMI
½
|
Kylie
Minogue – The Best of Kylie Minogue
La chanteuse australienne fête déjà 25 ans de carrière et pour
l’occasion, quoi de mieux que de présenter ses plus grands succès.
Il y a déjà eu plusieurs compilations de Kylie par le passé, mais
celle-ci est certainement la plus complète avec 21 de ses chansons
les plus connues pour un total de 75 minutes. Le principal problème
est qu’on présente les 21 succès dans un désordre complet, sans
tenir compte de l’époque ou du style, ce qui donne un mélange
parfois bizarre. Le livret manque aussi de détails sur l’artiste
pour une anthologie digne de ce nom. Une version avec DVD est
également disponible et présente les vidéoclips pour tous ces
succès. (août 2012)
Vidéoclips |
EMI
|
Ariane
Moffatt - MA
Sur son 4e album, Ariane Moffatt va à fond dans l’électronique ambiante
sur un fond tout de même organique. MA est un véritable album
solo alors qu’en plus de l’écrire et de chanter, Ariane en assure la
réalisation et la quasi-totalité des instruments. L’album propose une
dualité entre chansons françaises et anglaises et il s’agit peut-être là
de sa seule véritable faiblesse. C’est qu’on sent un certain
déséquilibre entre les deux langues. Les pièces en anglais semblent
beaucoup plus accomplies et d’un calibre international, dignes du
meilleur de la musique électronique britannique, quelque part entre
Eno et Goldfrapp. Ce n’est pas que les chansons en français
sont inintéressantes, mais Ariane aurait peut-être dû s’assumer
complètement et nous présenter son premier album tout en anglais. Elle
devrait quand même réussir à faire tendre l’oreille à un public
anglophone qui ne la connaissait pas jusqu’à ce jour. Un autre disque de
qualité de la part d’une artiste au talent exceptionnel! (avril 2012)
Vidéoclip :
« Mon corps » |
Audiogram
½
|
Jean-Guy Moreau – Un jour je serai un
océan
Avant son décès le 1er mai 2012, le célèbre imitateur travaillait sur un
projet de disque de chansons originales avec sa vraie voix. On nous
présente donc à titre posthume
Un jour je serai un océan,
un
album intimiste et personnel révélant ses qualités d’auteur et sa voix
riche et chaleureuse. Mis en musique par
Daniel Mercure (Ginette
Reno,
Marc Hervieux,
Céline Dion), ses textes sont
amoureux, sensibles ou engagés. Il offre entre autres « À cœur ouvert »
à son amie Clémence DesRochers. Certains textes demeurent tout de
même fantaisistes, par exemple dans « Evda », une pièce ensoleillée
rendant hommage à la beauté des Haïtiennes dans un mélange de français
et de créole, ainsi que dans « Chanson pour Antoine », un jazz rempli
d’humour écrit pour son fils Antoine alors adolescent.
Antoine Moreau
rend à son tour hommage à son père en ayant mis en musique et en
interprétant « Pour moi tout seul », un texte récent écrit par Jean-Guy.
Un autre moment magique est sans contredit la touchante interprétation
de Martin Deschamps de la pièce aux influences blues « Le fun est
parti ». En prime, on peut entendre une autre version de « À cœur
ouvert » par Marie-Michèle Desrosiers, ainsi que la version de
2007 de « Amoureux des Îles ». Finalement, l’album se conclut avec une
berceuse, « Chaque soir ». (novembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 40, 17 novembre 2012)
|
Vu de la lune
|
Moriarty
- The Missing Room
Moriarty est un collectif français qui nous propose une musique folk
/ pop essentiellement organique avec des textes en anglais. Le
quintette se définit lui-même comme un « collectif cosmopolite sans
leader et sans directeur ». Grâce à un grand nombre de concerts
depuis 2008 en France et ailleurs, la formation s’est créée un
bassin de fans mondial. Malgré une ambiance acoustique généralement
calme, la musique du groupe prend de l’envergure en plusieurs
occasions grâce à d’excellents arrangements qui ajoutent une
certaine richesse au disque. Rosemary Standley possède une
voix unique qui séduit rapidement et, avec des accompagnements aussi
riches, elle est grandement mise en évidence. Il s’agit donc d’un
très bon 2e album pour le groupe. En plus, il nous est offert dans
un très beau livre capitonné, un fait surprenant pour un album
produit sur leur propre étiquette. (juin 2012)
Vidéoclip :
« Isabella » |
Air Rytmo
/ Space
/
SIX
½
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Alanis
Morissette – Havoc and Bright Lights
Après quelques albums de déprime suite à ses séparations amoureuses,
voilà que la chanteuse d’Ottawa vient de se marier et d’avoir un enfant,
ce qui la pousse à jouer de la musique joyeuse. Il était temps diront
certains, mais il faut dire que son meilleur album à ce jour,
Jagged Little Pill, en était un de rage expulsée avec puissance.
Donc, à quoi s’attendre d’un album plus léger de la part d’Alanis
Morissette? Eh bien, on retrouve de très bons morceaux de pop
accrocheuse comme l’excellent succès « Guardian », « Woman Down » et « Empathy ».
Mais, on peut également entendre de nombreuses pièces de pop adulte qui
se fondent passablement dans la masse et ne passeront pas à l’histoire.
C’est un album agréable à écouter qui plaira sûrement à ses nombreux
fans, mais les chances sont plutôt minces qu’elle parvienne à élargir
son public avec Havoc and Bright Lights. On est encore bien loin
de la qualité des compositions de
Jagged Little Pill, considéré comme l’un des albums les plus
influents de la décennie 1990. (septembre 2012)
Vidéoclip :
« Guardian »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 32, 22 septembre 2012) |
Collective
/
Universal
|
Motion City Soundtrack – Go
Après l’excellent album
My Dinosaur Life paru en 2010 sur l’étiquette Columbia, Motion
City Soundtrack revient à la maison chez Epitaph pour son 5e album
studio. Bizarrement, leur belle énergie punk du dernier disque qui était
totalement contagieuse est disparue sur ce nouvel opus plutôt orienté
vers les mélodies pop rock des enregistrements précédents et une plus
grande profondeur. Les moments les plus intéressants arrivent lorsqu’ils
nous offrent une bonne guitare grinçante à la Weezer comme dans
« The Coma Kid ». Mais, ces moments sont plutôt rares et quand ils nous
offrent une ballade de boy bands franchement ennuyante comme « Everyone
Will Die », le décrochage est immédiat. C’est vraiment dommage qu’après
nous avoir présenté leur meilleur album en carrière, ils prennent un
virage encore plus pop que ce qu’ils avaient offert par le passé en
tentant d’explorer avec un peu plus de profondeur. Il faut se rendre à
l’évidence que ce n’est pas dans ce style que l’on retrouve leurs forces
créatrices. (décembre 2012)
Vidéoclip :
« True Romance » |
Epitaph
|
Jason Mraz - Love
is a Four Letter Word
Le chanteur pop de la Virginie roule déjà sa bosse depuis une
dizaine d’années. Mais, c’est avec l’album
We Sing, We Dance, We Steal Things en 2008 qu’il est devenu
une célébrité mondiale, particulièrement grâce au mégasuccès « I’m
Yours ». Il nous revient 4 ans plus tard avec Love is a Four
Letter Word. Accompagné de sa guitare acoustique, il présente
évidemment un bon nombre de chansons d’amour sur une musique soul et
folk grandement influencée des années 1970. Les arrangements sont
riches avec énormément de cordes et la production est léchée
permettant à l’album de s’imposer dans le monde de la musique pop.
Tablant sur le succès obtenu avec « I’m Yours », Mraz prend plus que
jamais une attitude de séducteur, même s’il ne semble pas toujours
totalement à l’aise dans ce rôle. En ce sens, quelques pièces sont
particulièrement réussies, comme l’excellente ballade à succès « I
Won’t Give Up ». Avec Love is a Four Letter Word, Mr. A-Z ne
révolutionne rien, mais il réussit tout de même à assembler la
plupart de ses meilleures compositions à ce jour pour en faire un
disque solide jusqu’à la fin. (chronique principale de juin 2012)
Vidéoclip :
« I Won’t Give Up » |
Atlantic /
Warner
½
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Muse –
The 2nd Law
Dès la première écoute de ce 6e album du groupe britannique, on se
retrouve encore une fois complètement déboussolés. Après des murs de
guitares et des expérimentations rock progressives sur leurs albums
précédents, voilà que le groupe tombe dans des expérimentations
électroniques. Le seul lien avec les enregistrements précédents
réside dans les orchestrations majestueuses qui viennent envelopper
la musique du trio. Ah oui, il y a un autre lien : les ressemblances
à Radiohead qui ont hanté le groupe à ses débuts refont leur
apparition plus évidentes que jamais sur certains morceaux. Pourtant
Muse avait réussi à s’en détacher avec le temps en créant son propre
son, mais voilà qu’en écoutant « Explorers » on ressent un vague
malaise. Ce malaise se poursuivra sur le titre suivant, « Big Freeze »,
alors que c’est la guitare de
The Edge de
U2 qui semble prendre possession de
nos enceintes acoustiques. Gênant! Et c’est sans mentionner « Panic
Station » qui nous plonge dans la pop dansante des
Scissor
Sisters. Leurs incursions dans la musique dansante et le dubstep
réussiront assurément à vous surprendre sur « Madness » et « Follow
Me », mais ce n’est pas ce qu’on espère en démarrant l’écoute d’un
album de Muse. Autres moments surprenants : le bassiste
Chris
Wolstenholme devient auteur-compositeur et remplace
Matthew
Bellamy au micro sur 2 morceaux, « Save Me » et « Liquid
State ». On ne peut certainement pas accuser Muse de ne pas faire
d’essais pour tenter d’innover, mais il en résulte malheureusement
un melting pot incroyable de différents trucs plus bizarres
les uns que les autres, et surtout, qui n’ont aucun lien entre eux.
C’est un album exigeant qui demande plusieurs écoutes, mais auquel
vous devrez sacrifier quelques titres pour réussir à l’apprécier. Il
n’y a qu’un pas à franchir pour oser affirmer qu’il s’agit de leur
pire album en carrière, et pourquoi pas le franchir… (chronique
principale de novembre 2012)
Vidéoclips :
« Madness » -
« The 2nd Law: Unsustainable » |
Warner
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Music Is Not Fun – Nuit et jour
Music Is Not Fun est un
groupe français de Lyon qui est assurément nostalgique de la pop
britannique des années 1960. Bien décidé à redonner au genre ses lettres
de noblesse, le trio nous présente 12 titres pop rock extrêmement
accrocheurs, tous en français. M.I.N.F. s’inspire bien sûr des
Beatles et des Kinks, mais
aussi de Blur, des Rita Mitsouko et d’Étienne Daho.
La plupart des morceaux sont entraînants et divertissants, mais ils ne
révolutionnent tout de même pas le genre. La chanson-titre et « Le goût
des filles » demeurent malgré tout des succès instantanés. (octobre
2012) |
Huggy’s / PBOX /
SIX
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Daniela Nardi – Espresso Manifesto:
The Songs of Paolo Conte
Daniela Nardi est une talentueuse chanteuse et musicienne de jazz
née à Toronto et fille d’immigrants italiens. Pour son projet
Espresso Manifesto, elle a décidé de se replonger dans ses
origines par l’intermédiaire de la légende italienne par excellence,
Paolo Conte. Elle reprend donc à sa façon 12 classiques de ce grand
personnage de la musique italienne. Daniela est particulièrement
habile pour donner une touche féminine et sensuelle à ce répertoire.
Elle s’est rendue en Italie avec son mari, le compositeur et
pianiste renommé Ron Davis, pour enregistrer l’album en
compagnie du légendaire réalisateur Pasquale Minieri, ainsi
que de nombreux musiciens d’envergure du jazz italien. Le résultat
cadre donc parfaitement dans la tradition italienne et on peut dire
que Daniela a gagné son pari de présenter un album digne de ses
origines et de Paolo Conte. (août 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 27, 18 août 2012) |
Acrönym /
EMI
/
SIX
½
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Meshell
Ndegéocello – Pour une âme souveraine: A
Dedication to Nina Simone
La chanteuse et bassiste américaine reprend habilement des classiques de
la grande Nina Simone qui est en quelque sorte sa mère spirituelle. Par
contre, l’album présente beaucoup plus que cela avec d’autres titres qui
cadrent avec la complexité du personnage de Simone ou qui ont été écrits
pour elle. On retrouve entre autres « Suzanne » de Leonard Cohen
et « House of the Rising Sun » dont on connaît surtout la version des
Animals et qui est reprise avec un rythme effréné par Meshell. On
peut aussi entendre « Please Don’t Let Me Be Misunderstood », « Feeling
Good », « Don’t Take All Night » (avec Sinéad O’Connor),
« Nobody’s Fault But Mine » (avec Lizz Wright) et « To Be Young,
Gifted and Black » (avec Cody Chesnutt). La voix de Meshell est
superbe, tout comme la réalisation et les arrangements folks de Chris
Bruce, son guitariste. Avec Pour une âme souveraine, Meshell
Ndegéocello nous présente un album touchant, digne de Nina Simone.
(décembre 2012)
Vidéoclip :
Introduction à l’album |
Naïve
/
SIX
½
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Niyaz
– Sumud
Niyaz est un groupe
maintenant établi à Montréal, mais d’origines moyen-orientales, qui
existe depuis 2005 et qui est composé de la chanteuse Azam Ali,
du multi-instrumentiste ultratalentueux Loga Ramin Torkian et du
réalisateur / mixeur Carmen Rizzo. Sumud est leur 3e album
et il s’agit d’un mot arabe qui signifie « persévérance ». Le disque
offre un message d’espoir face à l’injustice et à l’oppression des
minorités ethniques et religieuses. Musicalement, le groupe propose un
mélange de musiques traditionnelles moyen-orientales avec des
expérimentations électroniques plus contemporaines. Même si vous ne
comprenez pas les paroles, il y a fort à parier que vous serez
hypnotisés par la superbe voix d’Azam Ali et par les grooves
contagieux du disque. Voici donc un album à découvrir si vous avez une
curiosité pour les musiques d’ailleurs. (octobre 2012) |
Terrestrial Lane /
Traquen’Art /
SIX
½
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No Doubt
– Push and Shove
Formé il y a déjà 25 ans en Californie, No Doubt est de retour après une
absence de 11 ans sur disque. Le groupe ska / new wave présente un côté
un peu plus pop que par le passé, plus près du style que nous a proposé
Gwen Stefani en solo. La première moitié du disque est
particulièrement solide avec des chansons énergiques aux mélodies
inoubliables. Notons plus particulièrement la chanson-titre dancehall
qui met en vedette
Major Lazer et
Busy Signal, ainsi que
l’excellente « Looking Hot ». Lorsque le groupe se lance dans des
ballades, il perd quelque peu de son originalité, mais Gwen réussit tout
de même des interprétations de grande qualité. En conclusion, avec ce 5e
album, No Doubt propose un autre album de qualité qui n’a rien à envier
aux meilleurs du groupe. Voici donc un retour réussi et bien intégré aux
années 2010. (novembre 2012)
Vidéoclips :
« Settle Down » -
« Push and Shove » |
Interscope
/
Universal
½
|
Nossa
– Nossa
Nossa est un trio de filles superbes et dynamiques qui a emprunté son
nom aux paroles du succès brésilien de Michel Telo « Ai se eu te
pego ». Elles reprennent quelques-uns des plus grands succès de la pop
latine pour vous faire rêver de soleil et de vacances. Très énergique,
l’album présente bien sûr « Ai se eu te pego », mais aussi « Balada »,
« Waka Waka », « Suavemente », « Lambada », « Un Dos Tres Maria », « Vamos
a la Playa », « Lelele » et le premier extrait, « Mas que nada ».
(décembre 2012)
Vidéoclip :
« Mas que nada » |
DEP
/
Universal
½
|
Frank
Ocean – channel ORANGE
Frank Ocean est un chanteur R&B de la Nouvelle-Orléans qui nous
présente un 2e album en autant d’années. Christopher « Lonny »
Breaux, de son vrai nom, a laissé tomber l’université après
l’ouragan Katrina pour aller s’installer à Los Angeles et se
consacrer entièrement à la musique. Il a d’abord écrit pour des
artistes comme Justin Bieber, John Legend et Brandy
avant d’obtenir son propre contrat de disques en 2009. Son album
Nostalgia, Ultra est considéré par plusieurs experts comme l’un
des meilleurs de 2011. Channel ORANGE poursuit dans la même
direction, mais avec encore plus de cohérence. Ocean écrit tous les
titres de l’album, sauf un qui est coécrit avec Pharrell Williams.
Il propose un R&B plutôt doux, mais très créatif et bien personnel,
avec des moments qui nous rappellent N.E.R.D. Quelques
pièces, comme l’excellente « Pyramids », sont plutôt longues et
prennent un certain temps avant d’être véritablement lancées. Il
faut donc une bonne dose patience de la part de l’auditeur, mais
elle sera grandement récompensée. Parmi les collaborateurs, on peut
noter André 3000 d’Outkast qui chante et joue la
guitare sur « Pink Matter ». (août 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 27, 18 août 2012) |
Def Jam
/
Universal
|
Sinéad O’Connor - How About I Be Me
(and You Be You)?
Il y a déjà 25 ans que l’Irlandaise Sinéad O’Connor nous présente
des albums, même si sa carrière va quelque peu en dents de scie. Ses
deux premiers albums demeurent de loin les meilleurs de sa carrière.
Ce nouveau disque, son 9e album studio, présente une Sinéad un peu
moins provocatrice, qui a décidé de replacer le focus sur sa voix
puissante et unique. Les chansons pop sont extrêmement accrocheuses
et des titres comme « Old Lady » et « The Wolf is Getting Married »
possèdent tout le potentiel de venir s’ajouter à la liste des
classiques de la chanteuse. Sinéad est sûrement encore tourmentée,
mais à part quelques titres qui peuvent nous le rappeler, l’ensemble
est plutôt positif et chargé d’espoir. Avec How About I Be Me,
la chanteuse revient à un album de première qualité, certainement
son meilleur depuis 1990 alors qu’elle se trouvait au sommet de son
art et des palmarès. (avril 2012)
Vidéoclip :
« The Wolf is Getting Married » |
Universal
½
|
The
Offspring – Days Go By
Depuis ses mégasuccès des années 1990, le groupe pop punk The Offspring
a eu bien de la difficulté à trouver une direction pour évoluer sans
devoir revenir sans cesse au style qui l’a fait connaître. Par exemple,
il y a 4 ans sur
Rise and Fall, Rage and Grace, les tentatives dans le disco et
dans le rock britannique à la Coldplay étaient bien loin d’être
fructueuses. Sur Days Go By, le groupe reprend à nouveau la
recette du punk plus ou moins original, du moins dans la première
moitié, mais cette fois-ci avec un son plus adulte. Le milieu du disque
présente quelques essais plus ou moins réussis, comme « Cruising
California (Bumpin’ in My Trunk) », une chanson pop à saveur
humoristique ratée dans le style de ses gros succès de la fin des années
1990, ainsi que la reggae « Oc Guns ». La deuxième moitié offre une
certaine évolution dans le rock accessible (« All I Have Left Is You »),
etc. Quant à « Dirty Magic », elle semble tout droit sortie de
Nevermind de Nirvana. Sur
Days Go By, on peut entendre quelques bons titres, mais
l’ensemble présente peu d’éléments excitants et vous invitera encore une
fois à vous tourner vers leurs anciens enregistrements. (août 2012)
Vidéoclip :
« Days Go By » |
½
|
Of
Monsters and Men – My Head is an
Animal
Of Monsters and Men est un sextet indie islandais qui a été qualifié
par le magazine Rolling Stone de nouveau Arcade Fire. Sur ce
premier album, ils prennent une direction folk acoustique en
plusieurs occasions, mais présentent essentiellement une pop de
chambre avec de grandes envolées rock (« King and Lionheart »). La
richesse des instruments et les arrangements de première qualité
sont certainement ce qui les rend cousins avec Arcade Fire.
L’excellente « Mountain Sound » nous fait penser à Florence + the
Machine, alors que sur « Your Bones », le groupe explore le folk
celtique. Malgré leurs influences folks, Of Monsters and Men
présentent une musique contemporaine, riche et très originale qui
saura plaire à un jeune public exigeant. (découverte du mois de
juillet 2012)
Vidéoclip :
« Little Talks » |
Universal Republic
½
|
Joan
Osborne – Bring It On Home
La chanteuse du Kentucky
atteindra l’âge de 50 ans le 8 juillet. C’est peut-être ce qui lui a
donné le goût de reprendre de vieux classiques du blues et du R&B. Elle
avait repris des classiques par le passé, mais jamais avec autant
d’aplomb. Accompagnée de son groupe, d’une section de cuivres et des
Holmes Brothers aux chœurs, Osborne se fait plaisir mais nous fait
du même coup un magnifique cadeau. Elle réalise elle-même l’album avec
Jack Petruzzelli et le résultat est tout simplement remarquable.
On peut y entendre de superbes adaptations de Ashford & Simpson
(« I Don’t Need No Doctor » popularisée par Ray Charles),
Willie Dixon, Ike Turner, John Mayall, Allen
Toussaint (qui joue aussi du piano sur « Shoorah! Shoorah! »),
Bill Withers, Otis Redding et Al Green. On peut
également entendre une version de « Shake Your Hips » popularisée par
les Rolling Stones sur leur
album
Exile on Main Street il y a 40 ans. Joan Osborne chante mieux
que jamais et réussit à faire siennes les différentes versions incluses
ici. Bring It On Home pourrait fort bien être le meilleur album
de sa carrière. Une belle réussite! (juillet 2012) |
Saguaro
Road
/
Warner
½
|
Karim
Ouellet – Fox
Sur son 2e album, l’auteur-compositeur-interprète et musicien de grand
talent propose une pop accessible et de grande qualité, le tout livré
avec sa voix douce et chaude. Les arrangements de Claude Bégin
mettent bien en valeur la force créatrice de l’artiste avec une facture
musicale à la fois reposante et riche. Les cordes, guitares électriques
et autres instruments ajoutés viennent en effet enrichir les rythmiques
aux inspirations reggae ou aux influences des
Beatles. Fox présente une
belle ligne directrice et ne contient que très peu de faiblesses
évidentes. Sans révolutionner l’industrie musicale, Karim Ouellet
réussit enfin à s’établir comme un artiste de premier plan. (décembre
2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 46, 29 décembre 2012) |
Abuzive
½
|
Our
Lady Peace - Curve
Our Lady Peace a été l’un des groupes canadiens les plus populaires de
la période post-grunge des années 1990. Par contre, c’est beaucoup plus
difficile pour eux depuis le tournant du millénaire. Curve est
leur 8e album studio et représente une énième tentative de revenir à un
produit de qualité. Le chanteur Raine Maida le décrit comme plus
expérimental et ambitieux, mais bien malin celui qui comprendra de quoi
il parle. L’accrocheuse « As Fast as You Can » et le premier extrait, « Heavyweight »,
sont les seuls titres qui se différencient quelque peu. Pour le reste,
on a encore l’impression d’entendre leur rock des années 1990 remâché et
servi au goût du jour. Our Lady Peace demeure un groupe de rock commun
sans saveur ni texture. (juin 2012)
Vidéoclip :
« Heavyweight » |
Warner
½
|
Papa Roach
– The Connection
Le groupe de métal alternatif Papa Roach en est déjà à son 7e album avec
The Connection. Sur ce nouvel opus, il réussit à concilier le nu metal de ses débuts avec ses intérêts récents pour le hard rock de Los
Angeles des années 1980. On retrouve aussi quelques titres qui ne sont
pas sans nous rappeler le
Linkin Park des meilleures années
(« Silence is the Enemy »). Le groupe peut aussi donner dans la ballade
passionnée avec une touche d’électronique (« Before I Die »). Malgré
quelques petites incartades du genre, l’ensemble demeure centré sur les
guitares bruyantes et la voix de
Jacoby Shaddix. La réalisation
de James Michael (Sixx: A.M.) et de
John Feldmann (Goldfinger)
est irréprochable et il en résulte leur album au son le plus
contemporain depuis longtemps, tout en demeurant dans la tradition nu metal. Malgré quelques compositions qui manquent encore une fois de
personnalité,
The Connection
est le meilleur album de Papa Roach
depuis 10 ans. (octobre 2012)
Vidéoclip :
« Still Swingin » |
Universal
|
Laurent Paquin – …Chante Laurent Paquin
Depuis longtemps, l’humoriste Laurent Paquin incluait des chansons
comiques entre ses monologues. Il obtenait toujours beaucoup de succès
avec ces chansons et il se faisait demander constamment quand il pensait
lancer un album. Laurent a donc décidé de passer à l’action et de nous
offrir un premier disque de chansons humoristiques. On y retrouve 17
pièces dont certaines de quelques secondes à peine (« S’il fallait que
je tue quelqu’un », « Depuis un mois », « Tu aurais dû », « Chant
sacré »). Parmi les titres présentés, on retrouve quelques-uns de ses
plus grands succès sur scène comme « La vie expliquée aux enfants » et
« Suzie, pourquoi? ». L’album a été réalisé et arrangé par Éric
Desranleau qui réussit à apporter une production de qualité aux
textes légers de Laurent. À noter, la présence de France D’Amour
qui prête sa voix à « Oui mais ». (août 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 25, 4 août 2012) |
Tandem
½
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Sean Paul
– Tomahawk Technique
Lorsqu’on écoute le nouvel album de Sean Paul, deux possibilités nous
viennent en tête : soit il a perdu tout intérêt pour le dancehall, ou
plus probable il ressent un fort besoin de plaire à la masse. Dès la
pièce d’ouverture, le succès « Got 2 Luv U » (avec
Alexis Jordan),
on peut entendre un succès radio instantané digne des
Nicki Minaj,
Flo Rida et autres artistes aux textes faciles qui ne servent que
de prétexte pour une chanson énergique à la mélodie accrocheuse. « She Doesn’t Mind » peut aussi attirer quelque peu l’attention, mais par la
suite, on fait face à un sévère creux créatif. Le dancehall est de
piètre qualité, les ballades sont franchement ennuyantes et les pièces mid-tempo manquent de personnalité. Il faut donc attendre les 3
dernières pièces pour avoir quelque chose de consistant à se mettre sous
la dent. « How Deep Is Your Love » (avec Kelly Rowland) est une
pièce mid-tempo qui réussit au moins à nous faire voyager. Mais, c’est
avec « Roll Wid Di Don » qu’on retrouve enfin du dancehall de qualité
pour celui qui est devenu le héros du genre dans les années 2000. Puis,
« Touch the Sky » (avec DJ Ammo) est un morceau électro dansant
qui fera fureur sur les planchers de danse. Avec 10 titres totalisant
seulement 38 minutes, la version régulière de l’album vous semblera bien
courte. Par contre, considérant le remplissage qu’on y trouve déjà, la
version de luxe qui ajoute 2 pièces ne vous apportera pas grand-chose de
plus que de la frustration additionnelle. (novembre 2012)
Vidéoclips :
« Got 2 Luv U » -
« She Doesn’t Mind » -
« Touch the Sky » |
Atlantic
/
Warner
½
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Bruno Pelletier – Rendus là
Vingt ans se sont écoulés depuis le premier album solo de Bruno
Pelletier et il a vendu plus de 2 millions d’unités dans la francophonie
à ce jour. Rendus là est son 11e album auquel il assure lui-même
la réalisation. Suite à un long processus de peaufinage, il présente un
son inspiré de la pop britannique. Pour ce disque bien personnel, il
peut compter sur de nombreux collaborateurs aux textes (Roger Tabra,
Yves Soutière, Frédérick Baron, Sandrine Roy,
Nelson Minville, etc.) et à la musique (Marc Dupré, Corey
Hart, Stephan Moccio, Martine St-Clair, Catherine
Major, etc.). On peut aussi l’entendre en duo avec Laurence
Jalbert sur « L’amour nous reviendra ». « Je m’écris » est déjà un
succès incontournable depuis plusieurs mois et il nous présente
maintenant un 2e extrait, « J’ai posé des pierres », avec une musique de
Stephan Moccio (Céline Dion, Sarah Brightman, Josh
Groban). Même s’il s’agit d’un album qui a été passablement
travaillé au niveau des textures et des arrangements, vous reconnaîtrez
toujours facilement le style de Bruno Pelletier et rien ne risque de
déboussoler ses fans de longue date. Un bon album de pop rock. (octobre
2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 36, 20 octobre 2012) |
Artiste /
Musicor
|
Pennywise
– All or Nothing
Il y a déjà plus de 20
ans que le groupe californien trimbale son punk énergique et mélodique
sur disque et en concert. Ils nous reviennent après quelques années
d’absence avec le même son qui a fait leur popularité. Le chanteur
Jim Lindberg a quitté et a été remplacé par Zoli Teglas, mais
celui-ci semble amener une énergie rafraîchissante au groupe qui en
avait peut-être besoin après toutes ces années. On retrouve encore bon
nombre d’hymnes à chanter en cœur, à commencer par la chanson-titre,
mais aussi « Revolution », « Stand Strong » et « Let Us Hear Your Voice ».
On sait à quoi s’attendre avec Pennywise et en ce sens, All or
Nothing ne possède rien de bien original. Par contre, leur énergie
est plus contagieuse que jamais et il pourrait bien s’agir de leur
meilleur album depuis une quinzaine d’années. (juillet 2012) |
Epitaph
½
|
Luisa Pepe – Lovesick
Née à Montréal et d’origine italienne, la chanteuse pop Luisa Pepe est
surnommée la reine du disco avec plusieurs chansons dansantes qui ont
obtenu du succès à travers le monde. Un grand nombre de ces titres ont
été inclus sur des compilations de MC Mario, dont « My Heart Goes
Boom » qu’on retrouve sur Lovesick. L’album contient des chansons
pop idéales pour les planchers de danse comme le premier extrait, « My
Suicide », « Dance the Night », ainsi que le nouvel extrait, « Turn It
Up ». Elle reprend aussi à sa façon le succès de Soft Cell des
années 1980 « Tainted Love ». Pour une rare fois, elle nous offre une
solide ballade, « Almost Sorry », mais l’ensemble demeure avant tout
entraînant et un excellent divertissement. Avec Lovesick, Luisa
Pepe nous offre peut-être son disque le plus accompli à ce jour.
(septembre 2012)
Vidéoclip :
« I Wanna Be the One »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 30, 8 septembre 2012) |
La Chapelle
½
|
Yann
Perreau – À genoux dans le désir
Pour ce nouvel album, Yann Perreau a su dégoter des textes inédits du
poète
Claude Péloquin. Il s’assure ainsi des textes puissants,
crus et sensuels à la fois. Musicalement, Perreau explore divers
horizons, de l’électronique au rock brut en passant par des pièces un
peu plus dépouillées. La cohérence de l’ensemble laisse par contre
quelque peu à désirer alors que le fil conducteur entre les morceaux
repose uniquement sur les textes de
Péloquin. Plusieurs voix
féminines accompagnent Perreau : Catherine Major,
Marie-Pierre
Arthur,
Elisapie Isaac,
Lisa Leblanc,
Ariane
Moffatt et d’autres. Même Péloquin lui-même participe à une pièce,
« Au bord du petit lac avec femme fontaine » à la toute fin. Les titres
les plus intéressants sont assurément « Les temps sont au galop » avec
un rock brut et la collaboration de Marie-Pierre Arthur, « Le cœur a des
dents » avec Lisa Leblanc, ainsi que le succès « Acrobates de
l’éternité » avec
Marie-Pier Veilleux, un véritable ver
d’oreille. Quant à « Qu’avez-vous fait de mon pays » avec
Salomé
Leclerc, il s’agit d’un hymne incontournable qu’on risque d’entendre
longtemps. Avec À genoux dans le désir, Yann Perreau présente
encore un bon album, mais il doit une fière chandelle à Claude Péloquin
dont les textes supportent le disque à bout de bras. (novembre 2012)
Vidéoclip :
« Acrobates de l’éternité »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 38, 3 novembre 2012) |
Bonsound
½
|
P!nk –
The Truth About Love
Pour son 6e album, la chanteuse, qui est nouvellement mère, n’hésite pas
à donner plus d’envergure à sa musique. Il faut dire qu’elle est l’une
des rares chanteuses pop de sa génération à être aussi à l’aise dans le
rock, ce qui lui donne déjà plus de possibilités. Elle parle encore de
sexe, mais avec un peu moins de provocation et un peu plus de vraies
chansons d’amour. Les succès dansants sont encore bien présents, tout
comme les ballades puissantes. Ce mélange représente en quelque sorte la
marque de commerce de la chanteuse pop avec attitude. On peut entendre
un duo avec Nate Ruess de
Fun sur la ballade « Just Give
Me a Reason », puis Eminem vient participer à « Here Comes the Weekend ». Des liens entre certaines pièces se font un peu moins en
douceur, mais l’ensemble s’écoute tout de même à merveille. P!nk nous
propose donc un très bon album de pop rock, qui vient encore une fois
démontrer tout son talent. (octobre 2012)
Vidéoclips :
« Blow Me (One Last Kiss) » -
« Try » |
RCA
/
Sony
½
|
Dany Placard – Démon vert
Pour ce 3e album studio
en solo, le chanteur folk Dany Placard nous propose un album ambitieux
et plus personnel. Moins pop rock que le précédent,
Démon vert
présente des pièces dans la plus pure tradition folk, harmonica à
l’appui. On retrouve tout de même quelques élans rock, comme sur
l’excellente « Angélique », l’une des meilleures du disque. Il propose
aussi quelques superbes chansons d’amour pour sa femme (« Coucher a’c la
lune ») et ses fils (« Robin », « Lucky Luke »). Placard peut toujours
compter sur son fidèle comparse
Toots Macbeth (banjo, dobro,
guitare acoustique) et il chante avec
Les Sœurs Boulay
(Mélanie
et Stéphanie) sur 5 titres. Avec
Démon vert,
Dany Placard
présente peut-être son meilleur album à ce jour, un
must pour les
amateurs de folk rock québécois. (novembre 2012) |
Simone
½
|
Platinum Blonde – Now & Never
Au milieu des années
1980, le quatuor pop rock de Toronto Platinum Blonde a lancé 3 albums et
a connu un succès monstre avec Alien Shores en 1985. Ils se sont
fait plus discrets depuis ce temps, et voilà qu’ils nous reviennent avec
10 nouvelles chansons sur ce premier album de compositions originales en
12 ans. Pour l’occasion, les membres originaux Mark Holmes (voix,
claviers et guitare) et Sergio Galli (guitare) sont accompagnés
de Robert Laidlaw (basse) et Daniel Todd (batterie). C’est
Holmes qui signe les 10 morceaux présents sur Now & Never, un
album réalisé par Murray Daigle avec Holmes et Laidlaw. L’album
débute en force avec l’excellente pièce électro rock « Valentine », un
morceau entraînant. Le groupe revient à l’électro dansante sur « Future
Dance », mais plusieurs des autres chansons sont plus lentes et
introspectives, très souvent carrément ennuyantes. Même le premier
extrait, « Beautiful », n’impressionne pas vraiment. (octobre
2012) |
Fontana
North
½
|
M.
Pokora – À la poursuite du bonheur
M. Pokora (né Matthieu Tota) est un chanteur français de
Strasbourg. Il s’est d’abord fait connaître en 2003 en remportant
l’émission Popstars. Après 2 albums avec son groupe Linkup,
il part en solo et obtient un succès monstre. En 2008, il a lancé
l’album
MP3 réalisé par Timbaland qui s’est écoulé à 350 000
exemplaires en France. Son album de 2010,
Mise à jour, a aussi été lancé en anglais sous le titre
Updated. Il s’est d’abord fait remarquer au Québec avec sa
reprise de « À nos actes manqués » de Jean-Jacques Goldman,
chanson pour laquelle il s’est mérité le prix de la Chanson francophone
de l’année aux NRJ Awards de Cannes, en plus de remporter le trophée
d’Artiste masculin francophone de l’année. À la poursuite du bonheur
est son 5e album et il contient le succès « Juste un instant » qui a
atteint le sommet des palmarès radio au Québec. M. Pokora nous présente
un style de pop / R&B international à la Justin Timberlake, avec
quelques touches de soul. À la poursuite du bonheur bénéficie
d’une production de premier plan, extrêmement léchée, même si
l’originalité n’est pas toujours au rendez-vous. (juillet 2012)
Vidéoclips :
« On est là » -
« Merci d’être » |
Capitol
/
EMI /
SIX
|
Iggy Pop
– Après
Après un projet de jazz / pop en 2009 avec
Préliminaires, le parrain du punk remet ça et nous propose
quelques-unes de ses chansons d’amour préférées. Cinq des dix titres
présentés sont des classiques de la chanson française dont « La vie en
rose » d’Édith Piaf, « Et si tu n’existais pas » de Joe Dassin
et « La javanaise » de Serge Gainsbourg. On peut également
entendre « Michelle » des Beatles
et « Only the Lonely » de Frank Sinatra. Sa voix grave nous
rappelle grandement celle de Leonard Cohen. Son seul problème est
son fort accent sur les chansons françaises qui ne peut être camouflé
par les guitares plutôt absentes. C’est toujours intéressant d’entendre
Iggy Pop dans un autre registre, mais il s’agit plus d’un élément de
curiosité que d’un projet incontournable. (octobre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 34, 6 octobre 2012) |
L’autre
Distribution /
SIX
|
Lisa
Marie Presley – Storm & Grace
Après deux albums qui ont nécessité un combat de tous les jours pour se
faire un prénom, il aura fallu 7 ans à Lisa Marie pour qu’elle présente
son 3e disque. Alors que ses premiers enregistrements présentaient une
musique pop aux arrangements impeccables, elle choisit une approche un
peu plus naturelle sur Storm & Grace. Grâce à la réalisation de
T-Bone Burnett, l’album prend des accents country et blues qui se
marient bien avec sa voix. Parmi les gens qui collaborent à l’écriture,
notons les Britanniques Richard Hawley et Ed Harcourt.
Lisa Marie semble avoir véritablement développé une passion artistique,
alors que ses premiers disques répondaient plus aux attentes des fans de
son père. Sur des pièces dynamiques comme « So Long », on se dit que ce
nouveau style lui va à merveille. Malheureusement, plusieurs morceaux de
l’album peuvent nous mener tout droit vers la dépression, surtout
lorsque interprétés avec cette voix neutre sans beaucoup de nuances.
C’est un album intéressant, qui montre les désirs artistiques de Lisa
Marie, mais qui risque aussi d’en ennuyer plusieurs… (juillet 2012)
Vidéoclip :
« You Ain’t Seen Nothin’ Yet » |
Island /
Universal Republic
|
Tristan
Prettyman – Cedar + Gold
Tristan Prettyman est une ex-mannequin qui en est déjà à son 4e album,
quatre ans après
Hello…x
qui l’a fait connaître. Cet album s’inspirait en grande
partie par sa rupture avec le chanteur
Jason Mraz et c’est encore
le cas ici, puisque le couple est revenu ensemble et s’est fiancé avant
de se séparer à nouveau. L’auteure-compositeure-interprète nous propose
un son pop rock plutôt adulte avec plusieurs ballades ou pièces mid-tempo acoustiques. Par contre, Cedar + Gold
présente des
styles plus variés avec des pièces pop accrocheuses comme « Second
Chance » et « My Oh My » avec quelques influences country. On y retrouve
aussi plus d’instruments électriques, ainsi qu’une plus grande
utilisation de l’électronique. Cette variété est grandement appréciée,
autant que les mélodies qui nous restent en tête.
Cedar + Gold
est un excellent album et sans contredit son plus intéressant à ce jour.
(novembre 2012)
Vidéoclips :
« My Oh My » -
« I Was Gonna Marry You » |
Capitol
/
EMI
½
|
Prima
Donna - Bless This Mess
Prima Donna est un
groupe glam / punk / hard rock de Los Angeles qui existe depuis 2003 et
qui est surtout connu pour avoir donné de nombreux concerts en première
partie de Green Day au cours des dernières années. Le groupe
puise ses influences directement dans le glam rock des années 1970, et
ça s’entend rapidement avec un mélange bien peu subtile de Mott The
Hoople, T. Rex, New York Dolls et
David Bowie. On peut aussi faire
des liens avec la scène hard rock de Los Angeles des années 1980, mais
le groupe s’éloigne rapidement de ce courant après l’écoute de quelques
pièces. Prima Donna présente une belle énergie, mais il ne peut
malheureusement pas se dissocier de ses influences. Ce manque de
créativité fait en sorte qu’on se lasse rapidement de l’album et qu’il
nous donne seulement envie de ressortir nos vieux vinyles poussiéreux
d’il y a 40 ans. À ce moment-là, l’originalité bouillonnait pas mal
plus… Quand le groupe prend une direction plus moderne, c’est là qu’il
est à son meilleur, comme sur la pièce d’ouverture, la pop punk « Sociopath ».
Mais, vous n’entendrez plus vraiment de moments du genre tout au long
des 11 pièces suivantes. (mai 2012) |
Acetate
/
MVD
½
|
Joshua
Radin – Underwater
Après 3 albums, le chanteur contemporain Joshua Radin atteint enfin
le sommet de son art sur Underwater. Plutôt acoustique et
avec quelques légères touches orchestrales, le disque à tendance
folk présente de superbes mélodies. Il laisse complètement de côté
le virage rock qu’il avait emprunté sur son effort précédent et le
résultat est concluant. Radin nous murmure ses textes brillants et
on en redemande. Avec ce quatrième disque, l’Américain réussira
certainement à vous accrocher un sourire aux lèvres. Un très bon
disque léger! (août 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 28, 25 août 2012)
|
Universal
½
|
Loga Ramin
Torkian - Mehraab
Compositeur et
multi-instrumentiste d’origine iranienne, Loga Ramin Torkian s’est
surtout fait connaître grâce à son travail avec Niyaz et Axiom
of Choice. Il a également participé à de nombreuses musiques de
films dont Body of Lies, Iron Man et Prince of Persia.
Maintenant installé à Montréal, il nous offre son premier album solo en
compagnie du chanteur classique persan Khosro Ansari qui prête sa
voix la majeure partie du disque. Si le génie musical de Torkian ne fait
plus de doutes, il le prouvera encore plus avec cet album qui contribue
à réinventer la musique traditionnelle iranienne. Il réussit à créer des
ambiances riches, presque surréalistes, où on peut découvrir tout un
univers qui devient pratiquement visuel. Certains moments nous
hypnotisent, alors que d’autres nous font taper du pied. Mais,
l’ensemble est toujours intéressant et réussit à conserver notre intérêt
jusqu’à la fin. Voici donc un premier album solo très réussi pour ce
génie créatif. Avis aux amateurs de musique traditionnelle d’ailleurs…
(mai 2012) |
Six Degrees
/
SIX
½
|
Joey
Ramone – …Ya Know?
Dix ans après un premier
album posthume,
Don’t Worry About Me, voilà qu’on nous offre un nouveau disque
solo de la part de Joey Ramone, défunt chanteur des légendaires
Ramones. Les 15 pièces de …Ya
Know? ont été assemblées à partir de démos et enregistrements maison
de Joey. Elles ont été travaillées par plusieurs réalisateurs,
principalement Ed Stasium et le frère de Joey, Mickey Leigh.
Plusieurs collègues et amis ont ajouté à la musique pour la rendre
cohérente. Joey n’avait peut-être pas du tout en tête ce son pour ses
compositions, mais il faut avouer que le résultat est de qualité et
digne du personnage. On peut y entendre différentes variations dans sa
façon de chanter, plus que jamais auparavant. Quelques titres sont
particulièrement énergiques, comme l’excellent rock ‘n’ roll de « I
Couldn’t Sleep ». Par contre, on comprend facilement pourquoi certains
textes ont été laissés de côté par Joey, parce que soit trop clichés ou
carrément inintéressants (« Rock ‘n’ Roll is the Answer » et « New York
City »). Quant aux deux dernières pièces, « Cabin Fever » et « Life’s a
Gas », elles semblent tout simplement incomplètes. …Ya Know?
présente plusieurs points d’intérêt, mais aussi des moments beaucoup
moins glorieux. Il s’adresse donc avant tout aux plus grands fans de
Joey et des Ramones. (août 2012) |
|
The Real
McKenzies - Westwinds
The Real McKenzies est
un groupe de Vancouver qui fête ses 20 ans cette année et qui tourne de
façon incessante depuis ce temps. Ils nous proposent un son punk aux
influences traditionnelles écossaises. On peut d’ailleurs entendre de la
cornemuse tout au long du disque qui fait un pont parfait entre musique
traditionnelle et punk rock contemporain. Le mélange d’instruments
acoustiques et électriques contribue grandement à créer ce pont. Cette
version canadienne des Dropkick Murphys nous offre une énergie
débordante, des mélodies accrocheuses et des textes poignants. Paul
McKenzie et sa bande nous présentent 13 pièces pour un total
dépassant les 44 minutes, et il s’agit peut-être là de leur meilleur
assemblage de chansons depuis leurs débuts il y a 20 ans. Westwinds
est un album solide qui rejoindra un public plutôt large. (mai 2012) |
Stomp /
ULG
½
|
Mélanie Renaud –
What’s Going On
Après 10 ans de carrière, Mélanie Renaud présente un 4e album et un
premier en anglais. What’s Going On contient 13 reprises de
classiques de la musique soul et pop. L’album débute avec une très bonne
version de « The Greatest Love of All » de la défunte Whitney Houston,
suivie de la chanson-titre de Marvin Gaye. On peut également y
entendre « Faith » de George Michael, deux pièces de Prince
(« Kiss » et « Nothing Compares To You »), deux compositions de
Stevie Wonder (« Pastime Paradise » et « Knocks Me Off My Feet »),
ainsi que « Will You Be There » de
Michael Jackson. Très bien
réalisé par Guy St-Onge, l’album présente une Mélanie Renaud
quelque peu en retenue dans plusieurs de ses interprétations. On peut
tout de même découvrir des moments magiques où sa voix nous donne la
chair de poule. Chose certaine, Mélanie est véritablement dans son
élément lorsqu’elle interprète tous ces classiques du soul. (octobre
2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 35, 13 octobre 2012)
|
Sphère
½
|
Revolver - Let Go
Revolver est un trio parisien qui chante en anglais sur une musique pop
de chambre mélodique et souvent dansante. Après
Music For a While, leur premier album paru en 2009, le groupe
récidive avec Let Go. Grandement influencé par les
Beatles, autant pour leur musique
que pour leur nom, le groupe présente encore quelques compositions
plutôt beatlesques. Mais on peut également percevoir d’autres influences
des années 1960 et 1970, dont les Beach Boys, Fleetwood Mac,
Neil Young, Steely Dan et Simon & Garfunkel. Le
groupe passe donc régulièrement d’une musique pop énergique à un son
folk acoustique. Leur force demeure dans les harmonies vocales, mais on
ne peut pas dire qu’ils sont les plus innovateurs dans leurs
compositions. Let Go n’est pas un mauvais album, mais il ne
révolutionne rien et contient quelques morceaux plutôt ennuyants qui
viennent casser notre enthousiasme. (juin 2012)
Vidéoclip :
« Losing You » |
Delabel /
EMI
/
SIX
½
|
Damien
Robitaille – Omniprésent
Damien Robitaille possède un côté quétaine bien assumé et c’est tant
mieux pour lui parce que son nouvel album va encore un peu plus loin
dans le kitsch. Rythmes de synthétiseurs qui rappellent les musiques
latines bon marché et des textes sur l’amour et la séduction qui
manquent de subtilité peuvent nous faire grimacer lors d’une première
écoute. Pourtant, le Franco-Ontarien réussit à nous faire adhérer à son
univers unique et à nous accrocher un sourire aux lèvres. C’est avec ce
sourire et une envie irrésistible de taper du pied qu’on en reprendra
ensuite l’écoute en boucle. Les moments les plus intéressants de ce
disque enregistré à Miami sont le succès assuré de « Serpents et
échelles », « Au pays de la liberté », « Exotique! » et la funky « Ta
maman m’amadoue ». Voici donc un très bon disque de pop légère avec une
touche latine sensuelle. Il s’agit d’un pur divertissement, très
apprécié en période de grisaille automnale. (novembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 39, 10 novembre 2012) |
Audiogram
½
|
Pepe Romero
– Spanish Nights
Pepe Romero est une véritable légende vivante de la guitare flamenco, la
référence en ce domaine. Sur Spanish Nights, il fait une
rétrospection sur sa jeunesse en Espagne, avec beaucoup de mélancolie.
Il joue des œuvres classiques espagnoles de Turina, Torroba
et Rodrigo. Mais surtout, il enregistre pour la première fois la
« Suite Madrilena No.1 » écrite par son père, le célèbre Celedonio
Romero fondateur de Los Romeros. L’album possède une tendance
plus classique que flamenco, ce qui nous permet de découvrir encore plus
toute la dextérité du musicien. Voici donc un album essentiel à tout
amateur de guitare classique. (septembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 29, 1 septembre 2012) |
Deutsche Grammophon /
Universal
½
|
Roxette –
Travelling
Le duo pop rock suédois Roxette a connu un succès monstre à la fin des
années 1980 et au début des années 1990. Par la suite, leur étoile a
plutôt pâli et le temps entre les sorties d’albums s’est étiré. En 2011,
ils faisaient un retour avec
Charm School qui a connu passablement de succès dans des pays
comme l’Allemagne et la Suisse et leur a surtout permis de repartir en
tournée. Travelling a été écrit et enregistré pendant cette
tournée. Plusieurs pièces sont de nouveaux enregistrements en studio,
mais l’album contient aussi des enregistrements en concert (dont le
succès « It Must Have Been Love ») et de nouvelles versions. On retrouve
entre autres 2 versions, électrique et acoustique, du premier extrait,
« It’s Possible ». Travelling est en quelque sorte un album
fourre-tout pour profiter du succès obtenu récemment en Europe. (août
2012)
Vidéoclip :
« It’s Possible » |
Capitol
/
EMI
½
|
Rumer
- Seasons of My Soul
Rumer est une auteure-compositeure-interprète anglo-pakistanaise
fortement influencée par la musique pop des années 1960 et 1970.
Seasons of My Soul est son tout premier album et il est paru en
novembre 2010 en Angleterre. Enfin disponible au Canada, l’album a
surtout été populaire grâce au succès « Slow ». Grandement
influencée par son héros, Burt Bacharach, Rumer nous propose
une musique douce aux mélodies accrocheuses. Ses textes très
personnels bénéficient d’une réalisation riche et impeccable de
Steve Brown. Même si l’ensemble est plutôt lent, Rumer réussit à
conserver notre intérêt jusqu’à la fin grâce à une musique
rafraîchissante. Voici donc un très bon premier disque par cette
chanteuse à surveiller de très près. (découverte du mois de mars
2012)
Vidéoclips :
« Slow » -
« Aretha » -
« Am I Forgiven » -
« Goodbye Girl » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Rush -
Clockwork Angels
Rush se fait attendre depuis un bon moment avec son nouvel album,
ayant envoyé aux radios les pièces « BU2B » et « Caravan » aussi
loin qu’en 2010. Finalement, Clockwork Angels est mis en
vente, avec la gigantesque « Headlong Flight » comme nouveau simple.
Le trio nous arrive avec un album-concept qui raconte l’histoire
d’un jeune homme qui poursuit ses rêves. Il est même prévu d’en
faire un roman écrit par Neil Peart et l’auteur de
science-fiction Kevin J. Anderson. Musicalement, Rush
continue de nous présenter un rock progressif passablement créatif,
avec quelques envolées plutôt lourdes aux frontières du métal.
Bizarrement, Alex Lifeson utilise la guitare acoustique plus
que jamais, mais la basse de Geddy Lee résonne bien fort.
Peart demeure le maître à la batterie, comme si chaque morceau était
construit autour de son impressionnante technique. Quant à la voix
nasillarde de Lee, elle a gagné en maturité avec les années et est
devenue moins agaçante que par le passé, plus en nuances. Une des
forces de Rush a toujours été de nous offrir des structures
complexes et de nombreuses variations rythmiques, et c’est encore
une fois le cas sur Clockwork Angels. Les fans du groupe
seront ravis une fois de plus par leur capacité à produire des
albums de grande envergure, qui réussissent encore aujourd’hui à
repousser les frontières du rock progressif et du métal. Rush
vieillit définitivement très bien! (juin 2012)
Vidéoclip :
Introduction |
Anthem
/
Universal
½
|
Sagapool
- Sagapool
Le sextuor Sagapool nous
propose un nouvel album en prévision d’une tournée au Canada, aux
États-Unis et en Europe. Le groupe instrumental réalise lui-même ce
deuxième album éponyme, mais il est chapeauté par Jeannot Bournival
(Fred Pellerin). Les nombreux instruments (et autres outils) se
mélangent agréablement tout au long du disque pour en faire un ensemble
plutôt cinématographique. Un chœur d’enfants vient s’ajouter au groupe
sur « Marcel », un des titres les plus festifs de l’album. Par ailleurs,
plusieurs morceaux présentent les grands espaces froids du nord. Le
groupe québécois mélange habilement ses origines hongroises et
italiennes aux cultures colorées de la Côte-Nord du St-Laurent et des
Îles-de-la-Madeleine pour créer une musique imagée dominée par des
mélodies saisissantes. Il s’agit donc d’un excellent album instrumental.
(mai 2012) |
Coop Les Faux-Monnayeurs
½
|
Brigitte Saint-Aubin – Glamour
Pour son 3e album, l’auteure-compositeure-interprète
a travaillé avec le compositeur, musicien, arrangeur et réalisateur
François Richard (Damien Robitaille, Catherine Major).
Elle coréalise d’ailleurs le disque avec lui en plus de le voir
participer à la composition de plusieurs musiques. Parmi les autres
collaborations, notons la musique de Luc De Larochellière sur
« Minuit moins toi », une collaboration au texte de « Sans rancune » par
le Français Nicolas Jules, ainsi qu’un duo avec Alexandre
Désilets pour « À force ». Brigitte porte toujours une attention
particulière aux textes, mais elle explore aussi différentes sonorités
musicales, généralement acoustiques, parfois orchestrales, avec une
variété de synthétiseurs. Elle réussit ainsi à créer une atmosphère
unique, bien personnelle. Elle qui a été l’instigatrice du « show de
salon », elle possède du nouveau matériel intéressant à aller proposer
chez les gens de toutes les régions du Québec. (octobre 2012) |
L-Abe
½
|
John K.
Samson - Provincial
Le chanteur et compositeur des Weakerthans nous présente enfin
son tout premier album après plusieurs disques acclamés de la critique.
Enregistré à Toronto au printemps 2011, Provincial se veut avant
tout un voyage à travers le Manitoba, la province où vit Samson. L’album
débute tout en douceur avec deux pièces acoustiques (seulement guitare
et voix). C’est le style qui reviendra constamment tout au long du
disque, malgré quelques moments un peu plus rock alors que d’autres
musiciens viennent se greffer à l’ensemble avec leurs amplificateurs. La
poésie de Samson demeure unique et sa voix douce est le parfait
instrument pour la transporter. Parfois revendicateur, il conserve avant
tout un grand sentimentalisme. Il présente plusieurs chansons
magnifiques qui ne sauraient que faire de grands arrangements. Sa
simplicité lui va à merveille, même si les quelques morceaux un peu plus
dynamiques apportent un rythme très apprécié à l’album. Voici donc un
très bon premier essai en solo pour John K. Samson, un disque qui
devrait plaire aux fans des Weakerthans. (avril 2012)
Vidéoclip :
« Longitudinal Centre » |
Anti-
/
Epitaph
½
|
Santana –
Shape Shifter
Depuis le mégasuccès de
Supernatural en 1999, Carlos Santana a réutilisé sans cesse la
même formule des nombreux chanteurs invités, mais avec bien peu de
succès. Sur ce nouvel album, il a décidé de revenir à ce qu’il fait de
mieux, soit jouer de la guitare tout en tentant d’innover. On peut donc
entendre 12 pièces instrumentales sur 13, avec de nombreuses envolées
musicales, que ce soit dans des solos de guitare ou à l’orgue B-3. La
chanson-titre de plus de 6 minutes prépare bien le terrain pour ce qui
reste à venir avec de longues improvisations. « Nomad » est une pièce
rock puissante comme on n’avait pas entendu depuis longtemps chez
Santana. Sur « Melatron », on a l’impression que Bob Dylan
viendra chanter, en vain. Puis, sur la ballade « Angelica Faith »,
Santana fait un rappel de son classique « Samba Pa Ti » dans les
premières notes. On retrouve plusieurs compositions mid-tempo, mais on
peut dire que Santana réussit à offrir un bon équilibre entre pièces
rock puissantes et ballades un peu plus douces. Shape Shifter ne
fera peut-être pas partie des grands albums de sa carrière, mais il est
tout de même bien agréable d’entendre Santana dans un contexte purement
axé vers la guitare. (août 2012) |
|
Santigold –
Master of my Make-Believe
Santigold était à la base un duo composé de la chanteuse Santi White
et de John Hill. Par contre, pour ce nouvel album, Hill se
contente d’écrire et laisse tout le devant de la scène à Santi qui
l’occupe de belle façon. Une liste de réalisateurs de renom contribuent
à Master of my Make-Believe, dont Diplo, Dave Sitek
et Q-Tip. Parmi les autres collaborateurs au disque, notons
Greg Kurstin (Beck, Flaming Lips) et 2 membres des
Yeah Yeah Yeahs, Karen O et Nick Zinner. Santigold
fusionne des ballades pop avec des rythmes électroniques souvent
entraînants en y mettant occasionnellement une touche de dub et de
reggae. Il s’agit d’une musique moderne d’une grande créativité.
(septembre 2012)
Vidéoclips :
« Big Mouth » -
« Disparate Youth » -
« The Keepers » |
Atlantic
/
Warner
½
|
School of Seven
Bells – Ghostory
Ben Curtis a décidé de laisser tomber Secret Machines en
2007 pour former un nouveau trio d’indie pop avec les jumelles
Claudia et Alehandra Deheza. Ghostory est le 3e album
de School of Seven Bells et il présente une musique électronique
passablement dansante. Par contre, Claudia a quitté le groupe et il est
donc désormais impossible de recréer les harmonies vocales uniques que
pouvaient offrir les jumelles. Malgré tout, le duo restant réussit à
nous offrir un album de grande qualité avec de superbes textures et des
arrangements de grande envergure. Le travail de la voix d’Alehandra
réussira peut-être à vous faire oublier l’absence de sa sœur.
Ghostory se veut un album-concept au sujet d’une jeune fille et des
fantômes qui l’entourent. C’est donc un album qui s’écoute
magnifiquement bien d’un bout à l’autre, avec quelques moments plus
atmosphériques (« Reappear »), mais une majorité de morceaux dansants
énergiques. Un très bon disque! (juillet 2012)
Vidéoclip :
« Lafaye » |
Universal
½
|
Scissor Sisters - Magic Hour
Le groupe new yorkais Scissor Sisters est de retour avec un 4e album
en 8 ans. Suite au succès électronique et dansant de
Night Work, l’un des meilleurs albums de 2010, le groupe ne
peut s’empêcher de présenter à nouveau quelques titres tout indiqués
pour les planchers de danse. Par contre, il alterne ici avec des
morceaux pop plus introspectifs, peut-être quelques-uns des
meilleurs que le groupe ait jamais produits. Malheureusement, le
mélange entre ces moments plus doux, leurs influences disco
habituelles d’une autre époque et les pièces électroniques des
années 2010 forment un ensemble plutôt hétéroclite. On ne peut
s’empêcher de sentir que le groupe tente d’explorer dans toutes les
directions, ce qui manque de cohésion en bout de ligne. C’est
dommage parce que la plupart des pièces de l’album possèdent de
grandes qualités. Mais, après avoir entendu leurs 3 disques
précédents, on sait que le groupe est capable de faire mieux. Même
s’il constitue un très bon disque, Magic Hour risque fort
d’être le premier album des Scissor Sisters à ne pas figurer dans le
top 20 des meilleurs de l’année de Musicomania. (juin 2012)
Vidéoclips :
« Only the Horses » -
« Baby Come Home » |
Polydor
/
Universal
½
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Shy’m – Caméléon
Tamara Marthe (alias Shy’m) est une chanteuse française de
pop / R&B qui a été découverte par K-Maro au milieu des
années 2000. Il signe encore une fois les 11 chansons de Caméléon
en plus de le réaliser. Enregistré à Paris et mixé entre Paris
et Montréal, l’album présente une pop dansante efficace aux
influences R&B. Même si Shy’m n’a écrit aucun texte sur ce quatrième
disque, elle semble s’assumer plus que jamais et être moins timide.
Le résultat est un album lumineux, joyeux et énergique qui réussira
assurément à vous divertir. Il s’agit peut-être de son meilleur
enregistrement à ce jour. (juillet 2012)
Vidéoclip :
« Et alors! »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 24, 28 juillet 2012) |
Warner
½
|
Simple Plan
– Get Your Heart On! (2011) (2012
Deluxe Edition)
L’an passé, le groupe pop punk montréalais Simple Plan nous offrait
son 4e album qui a obtenu énormément de succès, particulièrement
grâce à « Jet Lag » avec Marie-Mai dans sa version française
(lire la chronique d’août
2011). Une nouvelle édition de l’album nous est maintenant
offerte avec en prime 2 nouveaux enregistrements de « Summer
Paradise » avec Sean Paul, une version anglaise et une
version française. Le succès de l’été! (août 2012)
Vidéoclip :
« Summer Paradise » (version anglaise avec Sean Paul)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 27, 18 août 2012) |
Atlantic
/
Warner
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Sir Pathétik – 100 000
fois merci : Compilation 2000-2010
Après 100 000 albums vendus en plus de 10 ans de carrière, le rappeur
québécois remercie ses fans en leur offrant une compilation de ses
pièces les plus populaires. Onze titres ont été sélectionnés, remontant
jusqu’à 2001 avec « L’accro du trip 1 ». On y retrouve bien sûr ses
collaborations avec Dany Bédar (« Ta dernière chanson ») et
David Jalbert (« Si Dieu »). En plus, Sir Path présente un nouvel
enregistrement de 2012 particulièrement de circonstance, « Méchant gros
party », mettant en vedette la chanteuse Danyka. Avec cette
compilation, Sir Pathétik confirme qu’il réalise une belle carrière
jusqu’à maintenant. Une très bonne compilation de hip hop québécois!
(décembre 2012)
Vidéoclips :
« T’aimes un bad boy » -
« Un méchant gros party » |
HLM
|
Skip the Foreplay – Nightlife
Skip the Foreplay est un groupe de Montréal qui s’est donné comme
mission de réinventer le métal hardcore. Ils intègrent en effet des
rythmes électroniques incluant des éléments de dubstep et de hip hop.
Marc-André Fillion possède une voix gutturale propre au hardcore,
mais les changements de rythme fréquents et le travail du DJ
Jean-Michel Aumais rendent leur musique un peu plus dansante. Le
groupe a réussi à séduire les décideurs chez Epitaph grâce à
l’excellente « This City (We’re Taking Over) ». Ils présentent même la
pièce idéale pour se forger un public plus large, puisqu’ils revisitent
le succès de LMFAO « Champagne Showers » tout en lui laissant son
côté festif. À la première écoute, Skip the Foreplay peut sembler un peu
décousu en allant dans toutes les directions, mais lorsque l’on
s’habitue à leur style éclectique, on réalise qu’il y a une certaine
cohérence entre les différentes variations. Un peu moins de hardcore
jumelé à un peu plus d’électronique et le dosage frôlerait la
perfection. Même si Skip the Foreplay doit perfectionner son art, il
demeure un groupe à découvrir! (juillet 2012)
Vidéoclips :
« This City (We’re Taking Over) » -
« DJ » -
« Champagne Showers » |
Epitaph
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Slash
- Apocalyptic Love
Après un premier album solo plutôt décousu en 2010 avec tout un tas
de chanteurs invités, Slash nous présente enfin un album avec une
certaine ligne directrice. Pour Apocalyptic Love,
l’ex-guitariste de Guns N’
Roses a requis les services de l’excellent chanteur Myles
Kennedy (avec ses musiciens, les Conspirators) qui
coécrit les 13 titres de l’album avec lui. Et le résultat est de
qualité, avec un rock ‘n’ roll efficace et énergique, dans le plus
pur style de la strip de Los Angeles. C’est donc un hard rock
qui ne révolutionne rien, mais qui s’écoute tellement bien avec son
mur de guitares, ses solos à l’emporte-pièce et de bonnes mélodies
solidement interprétées par Kennedy. Slash n’en est pas à ses
premières armes depuis son départ des
Guns (Slash’s Snakepit, Velvet Revolver), mais il
présente peut-être ici son disque le plus cohérent et le plus
plaisant à écouter. C’est comme si tout avait été plus facile, qu’il
s’était enfin permis de relaxer. Apocalyptic Love est un très
bon disque qui nous fait doublement oublier le suicide professionnel
de Guns N’ Roses il y a 4 ans.
Axl Rose n’est définitivement plus rien sans Slash! (juin 2012) |
Universal
½
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The Smashing Pumpkins – Oceania
Suite à un retour raté en 2007 avec
Zeitgeist, Billy Corgan aura attendu 5 ans avant de
nous offrir un nouvel album des Smashing Pumpkins. Corgan revient
ici à de superbes mélodies, abandonnant l’idée du disque précédent
de se cacher derrière un mur de guitares. Oceania se
rapproche beaucoup plus en fait du style de
Siamese Dream, tout en subtilités, que de celui des derniers
albums. Par contre, il ne se rabat pas sur le style de l’époque et
présente plutôt une fraîcheur toute contemporaine, bien agréable à
l’oreille. Il y a longtemps qu’on n’avait pas entendu autant
d’inspiration de la part de Billy Corgan. « Quasar » débute l’album
en force avec un des titres les plus lourds et psychédéliques. Par
la suite, des morceaux tout doux comme « Violet Rays », « One
Diamond, One Heart » (qui contient même de la flûte) et « Pinwheels »
viendront repositionner complètement le style des Smashing Pumpkins.
Il restera tout de même d’autres moments de rock classique, comme
avec l’excellente « The Chimera ». Avec Oceania, Billy Corgan
nous présente sans aucun doute le meilleur album des Smashing
Pumpkins depuis le classique
Mellon Collie and the Infinite Sadness paru en 1995. (août
2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 22, 14 juillet 2012) |
Martha’s
/
Universal
½
|
Martin
Solveig – Smash
Dans la foulée de son compatriote David Guetta, le DJ français
Martin Solveig nous offre à son tour un album rempli de succès faits sur
mesure pour les radios plus que pour les clubs de house. « Hello » (avec
Dragonette qui participe aussi à 3 autres pièces) démarre
d’ailleurs l’album en trombe comme s’il s’agissait d’une nouvelle
compilation de succès de pop dansante. « Ready 2 Go » (avec Kele
de Bloc Party), « The Night Out » et « Big in Japan » (avec
Dragonette) viennent ensuite confirmer cette impression, alors que
plusieurs autres pièces possèdent tout le potentiel nécessaire pour
jouer en boucle dans les radios commerciales. Il n’y a que
l’instrumentale « Racer 21 » qui se différencie quelque peu de
l’ensemble avec une tendance plus électronique, plus underground.
L’album ne contient que 10 titres originaux et il est complété par 3
remix pour « The Night Out », « Hello » et « Ready 2 Go ». Même s’il
semble quelque peu incomplet, le disque devrait plaire aux amateurs de
pop dansante aux mélodies inoubliables. (octobre 2012)
Vidéoclips :
« Hello » -
« Ready 2 Go » -
« The Night Out » -
« Boys & Girls » |
Big Beat
/
Warner
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Trey Songz
– Chapter V
Fils spirituel de R. Kelly, le chanteur R&B Trey Songz nous
arrive déjà avec un 5e album depuis 2005. Encore une fois, il présente
des textures et des atmosphères très chaudes enrobées dans de superbes
arrangements. C’est plutôt au niveau des thèmes abordés qu’il manque de
constance. Alors que les chansons d’amour forment l’essentiel de son
œuvre, des textes à connotation purement sexuelle et souvent sexiste,
plus orientés vers les clubs, viennent créer une dichotomie évidente
tout au long du disque. C’est dommage que de tels textes souvent
insignifiants nous frappent de plein fouet et nous sortent ainsi de
l’ambiance généralement agréable créée. Si vous réussissez à ne pas vous
laisser déconcentrer par ces moments moins glorieux, vous risquez fort
d’être conquis (ou surtout conquises) par sa voix et ses rythmes
langoureux. Ses fans y trouveront assurément leur compte. (octobre 2012)
Vidéoclips :
« Heart Attack » -
« 2 Reasons » -
« Simply Amazing » -
« Hail Mary » |
Atlantic
/
Warner
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Soundgarden – King Animal
C’est le grand retour de Soundgarden, 16 ans après leur dernier album
studio, et comme
Chris Cornell le chante si bien dans le premier
titre et premier extrait « Been Away Too Long », ils ont été absents
beaucoup trop longtemps. Le groupe faisait partie des 4 géants avec
Nirvana,
Pearl Jam et
Alice in Chains à avoir mis le grunge de Seattle à l’avant-plan au
début des années 1990, et on est en droit de se demander si le style est
encore pertinent aujourd’hui. Une simple écoute de
King Animal
vous en convaincra. Le groupe n’a rien perdu de sa fougue, comme si rien
ne s’était passé depuis toutes ces années et qu’il reprenait là où il
avait laissé. Cornell semble avoir enfin mis de côté ses essais pop plus
ou moins réussis des années 2000 pour hurler de nouveau au-dessus du mur
de guitares de ce groupe grandement inspiré du métal des années 1970.
Les compositions sont inspirées et elles gagnent en qualité après
quelques écoutes, le temps de bien apprivoiser les rythmiques
particulières et les moments plus psychédéliques. Sans égaler les
meilleurs albums de leur carrière,
King Animal est un très bon
album pour Soundgarden qui peut se vanter d’avoir réussi son retour.
(novembre 2012)
Vidéoclip :
« Been Away Too Long » |
Universal
½
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Ringo
Starr - Ringo 2012
L’ex-Beatle
Ringo Starr se met de la pression en intitulant son nouvel album
Ringo 2012. Espérons qu’il n’avait pas en tête de produire une suite
à son très bon disque de 1973,
Ringo. Parmi les 9 titres totalisant moins de 30 minutes, on
peut entendre 2 reprises de pièces favorites de sa jeunesse, « Rock
Island Line » de Lonnie Donegan et « Think It Over » de Buddy
Holly. Il reprend aussi 2 de ses propres pièces enregistrées dans
les années 1970, « Step Lightly » et « Wings », cette dernière ayant été
choisie premier extrait de l’album. Il ne reste donc que 5 compositions
originales sur cet album qui manque définitivement de contenu.
L’interprétation est solide tout au long du disque et les pièces pop
rock accrocheuses demeurent divertissantes, mais on n’a pas besoin de
fouiller longtemps sous la surface pour réaliser que ce nouvel album de
Ringo manque dangereusement de substance. À quand un réel effort pour
présenter du matériel de qualité? (avril 2012) |
Hip-O /
Universal
½
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St Germain – Tourist (2000)
(réédition de 2012)
En 2000, le Français Ludovic Navarre, l’homme derrière St
Germain, nous arrivait avec un deuxième album présentant un hybride
entre musiques jazz et house. Personne à ce moment ne pouvait s’imaginer
le succès qui l’attendait à travers le monde, et encore moins
l’étiquette Blue Note, mythique maison de disques spécialisée dans le
jazz qui a pris le risque de signer St Germain avant d’avoir entendu
quoi que ce soit de l’album. Écoulé à plus de 3 millions d’exemplaires,
Tourist est devenu l’un des disques les plus populaires de
l’année, un fait unique pour un album qui n’avait aucune ambition
commerciale au départ. Devenu le porte-étendard de la musique branchée
au début du nouveau millénaire, le disque s’écoute toujours aussi bien
12 ans plus tard. C’est peut-être ce qui a motivé Blue Note à le
rééditer, question de rejoindre une nouvelle génération de fans de
musique électronique créative. Malheureusement, on n’y retrouve aucun
contenu additionnel par rapport à la version originale. Tourist
inclut les succès « Rose Rouge » et « So Flute », ainsi que les
excellentes « Montego Bay Spleen » et « Pont des Arts ». Encore
considéré comme l’un des meilleurs albums
de la cuvée 2000, il s’agit d’un grand disque à redécouvrir pour
ceux qui aiment le jazz moderne et dansant. (août 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 25, 4 août 2012)
|
Blue Note
/
EMI
/
SIX
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Joss
Stone – The Soul Sessions, Vol. 2
Sur son 1er album,
The Soul Sessions, la chanteuse anglaise Joss Stone avait
attiré l’attention en interprétant des classiques du soul. Neuf ans
plus tard, elle remet ça avec le volume 2 en se concentrant surtout
des pièces du début des années 1970 de The Dells, The
Chi-Lites, Sylvia, etc. La seule exception contemporaine
est une reprise de « The High Road » du duo Broken Bells.
Elle nous fait donc découvrir toute une partie de la musique soul
qui peut sembler bien lointaine ou simplement inconnue pour de
nombreuses personnes. Sans égaler ce qu’elle a réussi sur son
premier effort, Joss Stone démontre encore tout son talent
d’interprète. (août 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 28, 25 août 2012) |
S-Curve
/
Universal
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Sugar –
Copper Blue/Beaster (1992-1993)
(réédition de 2012) (3 CD)
Copper Blue était
le premier album du nouveau groupe de Bob Mould qui n’allait
durer que 3 ans. Vingt ans après sa parution, on nous offre cette
nouvelle version remasterisée de l’excellent album qui contient 4
pièces en boni, dont une version dépouillée de « If I Can’t Change Your
Mind ». Elle contient aussi une version remasterisée du mini-album
Beaster, paru l’année suivante. Finalement, elle inclut un concert
enregistré au Cabaret Metro de Chicago le 22 juillet 1992. À noter que
File Under: Easy Listening, leur dernier album paru en 1994, a
également été réédité en version remasterisée. (décembre 2012) |
Merge
|
Swans –
The Seer
Swans est un groupe de
rock expérimental formé il y a 30 ans à New York. Après s’être séparés
en 1997, les membres sont revenus ensemble en 2010 et ils présentent
maintenant leur 2e album depuis leur retour. Michael Gira et sa
bande proposent une musique dense et difficile d’approche avec plusieurs
longues pièces. Le résultat est qu’il faut 2 CD pour contenir les 11
titres de The Seer qui s’étendent sur 2 heures. L’album offre un
son post-rock à son meilleur avec des atmosphères électroniques et des
passages acoustiques, le tout accompagné par une tonne de percussions.
On retrouve de nombreuses répétitions à l’intérieur de certaines pièces,
ce qui contribue à rendre la musique de Swans hypnotique. C’est souvent
ce qui réussit à conserver notre attention, malgré la complexité des
compositions qui peut être agaçante pour certains auditeurs. The Seer
vous demandera un certain effort, mais vous en serez grandement
récompensé puisqu’il s’agit probablement de leur album le plus grandiose
en carrière. (décembre 2012) |
Young God
½
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Swedish
House Mafia – Until Now
Swedish House Mafia est un supergroupe de house composé des DJ Axwell,
Steve Angello et Sebastian Ingrosso. Ils nous présentent
leur deuxième compilation de succès incontournables des clubs à travers
le monde après
Until One en 2010. On peut y entendre entre autres « Greyhound »,
« Antidote » (avec Knife Party), « Miami 2 Ibiza » (avec Tinie
Tempah), « Save the World », le remix de Coldplay « Every
Teardrop Is a Waterfall », ainsi que leur plus récent succès « Don’t You
Worry Child » (avec John Martin). Cet album amènera le trio sur
la route pour une tournée d’adieu intitulée One Last Tour.
(janvier 2013)
Vidéoclips :
« Miami 2 Ibiza » -
« Save the World » -
« Antidote » |
Astralwerks /
EMI
½
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Tal – Le droit de rêver
Née en Israël, la jeune chanteuse de presque 23 ans Tal est
considérée comme la version française de Rihanna. Elle offre
une pop urbaine dansante de première qualité aux influences soul,
R&B et dancehall. Elle nous présente en plus des textes emplis de
paix et d’espoir, ce qui est particulièrement rafraîchissant. En
plus du succès « On avance », l’album nous permet d’entendre une
collaboration avec Sean Paul sur « Waya Waya ». En
supplément, une deuxième version de « Le sens de la vie » présente
une participation du rappeur franco-algérien L’Algérino.
C’est un premier album solide que nous propose Tal avec Le droit
de rêver, de la pop française à son meilleur. (juillet 2012)
Vidéoclips :
« On avance » -
« Waya Waya » -
« Le sens de la vie » -
« Je prends le large »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 23, 21 juillet 2012) |
Warner
½
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Tame Impala
- Lonerism
Tame Impala est un jeune quatuor indie rock australien qui présente une
musique très créative à tendance psychédélique. Avec Lonerism, le
groupe dirigé par le génie de Kevin Parker nous offre son 2e
album après le solide
Innerspeaker paru en 2010. Malgré le côté quelque peu
exploratoire que l’on retrouve sur plusieurs titres, l’ensemble inclut
de bonnes mélodies accrocheuses. En ce sens, le mélange psychédélique et
pop de Tame Impala peut nous rappeler la 2e moitié de la carrière des
Beatles. Les arrangements sont
superbes et c’est un album admirable jusqu’à la fin qui mérite une place
de choix parmi les meilleurs de l’année. À découvrir! (décembre 2012)
Vidéoclip :
« Elephant » |
Modular
/
Universal
|
Serj
Tankian – Harakiri
Deux ans après
Imperfect Harmonies, le chanteur et fondateur de System
of a Down est déjà de retour avec Harakiri, son 3e album
solo. Après ses ambitions symphoniques des dernières années qui ont
culminé avec un album symphonique en concert, il revient à un son
rock plus traditionnel. Il nous arrive avec des textes
sociopolitiques dans le plus pur style de System of a Down. Par
contre, musicalement, il se perd quelque peu entre les références de
ses précédents albums et quelques soubresauts de System of a Down.
Plusieurs musiques sont uniformes et tombent quelque peu à plat avec
un son rock beaucoup trop conventionnel. À part le premier extrait
qui est très efficace, « Figure It Out », les meilleurs moments
semblent arriver à la fin avec « Uneducated Democracy » et « Weave
On », mais c’est trop peu trop tard. Le mal est fait, en espérant
que vous ne vous soyez pas déjà fait hara-kiri. Ce nouvel
album de Serj Tankian est assurément son moins réussi à ce jour et
il nous fait espérer encore plus que System of a Down retournent en
studio bientôt. (juillet 2012)
Vidéoclips :
« Figure It Out » -
« Harakiri » -
« Occupied Tears » |
Reprise
/
Warner
½
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The
Temper Trap - The Temper Trap
The Temper Trap est un groupe australien de rock alternatif à
tendance pop qui nous arrive avec son 2e album. Et il semble qu’il
soit maintenant prêt à s’attaquer au monde entier avec son rock aux
harmonies vocales uniques. On peut les comparer à un mélange entre
U2 (dans les effets de guitare) et
Franz Ferdinand (dans les rythmes plus dansants). Même si le
groupe est plutôt orienté vers les guitares, l’utilisation des
synthétiseurs est judicieuse et arrive toujours juste à point, avec
les bons arrangements. Certaines envolées pop pourraient tout
simplement faire rougir Coldplay. Quant à la voix angélique
de Dougy Mandagi, elle rend le groupe tout à fait
inclassable. The Temper Trap est définitivement un groupe
contemporain qui ne manque pas d’originalité et qui risque fort de
séduire un large auditoire. (juin 2012)
Vidéoclips :
« Need Your Love » -
« Trembling Hands » |
Columbia
/ Glass
Note
/
Universal
½
|
Three
Days Grace – Transit of Venus
Le groupe métal
alternatif de l’Ontario nous revient avec un 4e album, trois ans après
Life Starts Now. Le groupe enrichit ici son style en ajoutant
des cordes et des arrangements de qualité. Évidemment, par la même
occasion, ils ne durcissent pas leur son qui demeure un rock commercial
à la Nickelback, un son qui n’a plus grand-chose de métal. Par
contre, les subtilités que le groupe réussit à intégrer dans sa musique
avec diverses atmosphères rendent l’ensemble passablement intéressant.
Les fans du groupe et les amateurs de hard rock en général y trouveront
suffisamment d’éléments de qualité pour faire de
Transit of Venus
un album qui leur plaira. (octobre 2012) |
RCA
/
Sony
|
Yann
Tiersen – Skyline
Yann Tiersen nous revient avec un 7e album studio, le 2e pour
l’étiquette Anti. Le compositeur Français poursuit son exploration
musicale, 2 ans après
Dust Lane qui l’amenait sur un territoire difficile d’approche.
La principale différence sur Skyline est qu’il réussit à proposer
une musique un peu plus légère et joyeuse. Sa musique demeure
cinématographique, même si elle se retrouve à cent mille lieux du
Fabuleux destin d’Amélie Poulin. Les expérimentations de Tiersen
l’amènent à utiliser de vieux synthétiseurs et différentes façons de
travailler la voix. Certains moments très précis peuvent nous rappeler
vaguement d’autres artistes, mais l’ensemble est tellement différent et
original que toute comparaison devient rapidement boiteuse. Même si
Tiersen explore encore beaucoup sur Skyline, il nous présente un
album beaucoup plus agréable à écouter que
Dust Lane. (juillet 2012)
Vidéoclip :
« Monuments » |
Anti-
/
Epitaph
½
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Tocadéo
– Au nom des hommes
Deux ans après un
premier album, le quatuor vocal québécois est de retour avec Au nom
des hommes. La réalisation et les arrangements de Romano
Musumarra (Céline Dion, Roch Voisine, Pavarotti)
permettent de mettre en valeur la richesse des harmonies vocales du
groupe grâce de belles orchestrations. Le quatuor présente plusieurs
chansons originales grâce à des collaborateurs de renom comme Tino
Izzo, Luc Plamondon et Mario Pelchat (qui signe la
chanson-titre). Par contre, Tocadéo poursuit sa tradition de reprendre
des chansons à sa façon. C’est le cas pour « Un peu plus haut (un peu
plus loin) » de Jean-Pierre Ferland, « Je n’t’aime plus » de
Mario Pelchat et « Un homme ça pleure aussi » de Dan Bigras. À
part ces chansons célèbres du répertoire québécois, c’est le succès
« Dis-moi comment » qui transporte littéralement l’album. Mesdames,
séduction assurée! (décembre 2012) |
Bleu 44
|
Total Chaos - Battered and Smashed
Le groupe punk
californien Total Chaos existe depuis la fin des années 1980 et il
continue de nous proposer une musique contestataire, fidèle aux origines
du punk rock. Même s’ils ont eu bien de la difficulté à trouver un
contrat de disques intéressant depuis leur départ de chez Epitaph au
milieu des années 1990, ils ont présenté de nouveaux disques à une
cadence régulière. Il reste que leur album
Patriotic Shock (1995) demeure l’album le plus solide de leur
carrière. Par contre, avec Battered and Smashed, le groupe nous
propose un enregistrement grandement efficace dans un monde punk qui en
a vu passer bien d’autres. Les 12 titres présentés sont énergiques et
présentent suffisamment de variations pour conserver notre intérêt
jusqu’à la fin. Évidemment, Total Chaos ne renverse aucune barrière,
mais l’album réussit sa mission première, dénoncer et contester sur une
musique énergique et attirante pour un jeune public rebelle. (avril
2012) |
Stomp
/ ULG
/
Warner
|
Sarah Toussaint-Léveillé – La mal lunée
Bien plus que la fille de l’humoriste
François Léveillée, Sarah
cumule les honneurs depuis qu’elle a remporté la finale nationale de
Cégeps en Spectacle en 2008 à titre d’auteure-compositrice-interprète.
La multi-instrumentiste triomphe partout où elle passe et elle présente
enfin son premier album. Elle avoue avoir écrit ces chansons entre les
âges de 15 et 20 ans, et elle propose une musique folk parfois
influencée du blues, du jazz et du reggae.
La mal lunée
présente
10 chansons et autant d’univers. Sarah Toussaint-Léveillé est
définitivement une artiste au talent immense que l’on se doit de
découvrir. (novembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 38, 3 novembre 2012) |
Orage
½
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The Tragically
Hip – Now For Plan A
Avec
Now For Plan A,
le populaire groupe ontarien nous présente son 13e album en carrière, 3
ans après
We Are the Same. Après être devenus de véritables héros acclamés
à la fois de la critique et du public au début des années 1990, il n’a
pas été facile pour eux de se réinventer constamment. Réalisé par
Gavin Brown, ce nouvel album les replonge littéralement dans le son
rock énergique qui les a fait connaître à leurs débuts. En fait, la
grande majorité de l’album est up-tempo avec des morceaux rock
accrocheurs. En de rares occasions, le groupe ralentit le rythme et
débranche ses guitares, comme dans la chanson-titre par exemple. « We Want To Be It » est quant à elle une touchante chanson d’amour perdu. On
ne retrouve évidemment pas de succès instantanés comme sur leurs
premiers enregistrements, mais les Tragically Hip prouvent qu’ils sont
encore bien vivants et capables de jouer avec énergie. (octobre 2012) |
Rounder
/
Universal
½
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Tremblay
– Ça va, ça va
Après avoir fait partie
du groupe Éléphantine, l’acteur, chanteur et multi-instrumentiste
Maxime Desbiens-Tremblay se lance dans une carrière solo sous le
simple nom de Tremblay. Avec son partenaire d’écriture
Kevin Murphy,
Tremblay a créé plus d’une vingtaine de chansons sur une période de 2
ans. Le réalisateur Hugo Perreault (Richard Séguin,
Alexandre Belliard,
Okoumé) est ensuite venu concrétiser le
tout sur un album de 11 pièces, avec
Éloi Painchaud au mixage.
L’album a tendance folk est magnifiquement réalisé, ce qui met
parfaitement en valeur la voix de Tremblay et ses superbes mélodies pop.
On peut également entendre quelques moments plus rock ou blues (« Comme
en Californie »), mais ce sont définitivement les guitares acoustiques
qui dominent pour la majeure partie du disque. C’est un très bon album
que nous propose Tremblay, un album qui démontre plus que jamais
l’ampleur de son talent. (novembre 2012) |
Sphère
½
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Les Trois Accords – J’aime ta grand-mère
Sur leur 4e album, les Trois Accords poursuivent l’exploration de
différents styles amorcée sur
Dans mon corps. On y retrouve des
influences certaines de
Malajube et
Arcade Fire, mais
aussi un son un peu plus vieillot inspiré des années 1960 et 1970 avec
quelques moments qui rappellent dangereusement un certain quatuor appelé
The Beatles. Là où le groupe
se différencie grandement de la masse, c’est dans ses textes absurdes.
Il réussit habilement à nous les faire chanter en chœur grâce à des
mélodies totalement accrocheuses. En plus, le fait que
Simon Proulx
n’a pas une voix trop riche (c’est le moins que l’on puisse dire!) aide
une majorité de gens à pouvoir chanter ses chansons sans trop de
difficulté. Si le premier extrait, « Bamboula », est un peu moins
accessible, la chanson-titre et « Personne préférée » sont de véritables
vers d’oreilles. Aussi à noter, la présence de la légende du country
Renée Martel qui vient prêter sa voix à « Sur le bord du lac ».
J’aime ta grand-mère
est un album court de 10 pièces et de moins de
36 minutes, mais il est encore une fois de qualité et contient de futurs
succès inoubliables. (novembre 2012)
Vidéo promotionnelle :
« Bamboula »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 41, 24 novembre 2012) |
La Tribu
½
|
Trust
- TRST
Trust est un duo de
Toronto qui fusionne à la perfection le rock alternatif et
l’électronique dansante. Dès la pièce d’ouverture de leur premier album,
on a l’impression d’entendre un mélange entre The Cure,
Depeche Mode et les Pet Shop Boys. Autant, ils peuvent avoir
un côté sombre pas si loin de la musique gothique, autant ils présentent
de nombreux rythmes techno sexy et très entraînants. Leur excellent
simple de l’an passé, « Bulbform », refait son apparition à la 3e piste,
faisant en sorte de nous accrocher et nous transporter jusqu’à la fin.
Tout en demeurant alternatif, l’album nous propose plusieurs moments
grandement accessibles qui vous feront assurément suivre le rythme.
Voici un très bon album à écouter dans le noir… (mai 2012)
Vidéoclip :
« Bulbform » |
Arts &
Crafts
½
|
Twiggy
- Romantically Yours
Dans les années 1960, la Britannique Twiggy a été l’un des premiers
mannequins à obtenir la célébrité mondiale. Elle est ensuite devenue
actrice et chanteuse. Avec Romantically Yours, son premier album
en 12 ans, elle nous présente une douzaine de classiques revisités. Tout
en douceur, l’album débute de belle façon avec « Waterloo Sunset » et « Blue
Moon ». Par la suite, on peut entendre le grand classique de Richard
Marx « Right Here Waiting » en duo avec celui-ci. Puis, Bryan
Adams vient jouer la guitare sur la reprise de son succès « Heaven ».
Après d’autres incontournables, dont une paire de pièces de Gershwin,
Twiggy reprend « Only Love Can Break Your Heart » de Neil Young
en duo avec sa fille Carly Lawson. La principale ligne directrice
de ce disque est qu’il s’agit toutes de chansons d’amour (il y en a 12
au total) et qu’elles bénéficient d’arrangements doux et légers pour une
atmosphère de romantisme idéale. Amateurs de musique adulte douce et
romantique, Twiggy risque fort de vous plaire avec ce nouvel album. (mai
2012)
Vidéoclips :
« Waterloo Sunset » -
« My Funny Valentine » |
EMI
/
SIX
|
Ultravox
- Brilliant
Ultravox est un légendaire groupe new wave britannique actif entre
le milieu des années 1970 et le milieu des années 1980. Ils ont su
s’imposer avec une musique électro-pop puissante, même s’ils n’ont
eu que bien peu de grands succès. Suite à une tournée à guichets
fermés en 2009, le quatuor a décidé de retourner en studio pour
enregistrer son premier album en 28 ans. Voici donc Brilliant,
un album électro-pop contemporain, mais qui se colle drôlement
au matériel passé du groupe. Toujours aussi puissant dans ses
arrangements, le groupe nous propose plusieurs compositions de bonne
qualité, souvent rythmées, mais aussi un peu plus atmosphériques en
certaines occasions. L’ensemble demeure par contre assez froid dans
sa livraison et les mélodies ne réussissent pas à nous accrocher
autant qu’on l’aurait aimé. La voix de Midge Ure domine
l’ensemble, ce qui pourra en agacer plusieurs. Il en fallait du
courage pour intituler son premier album en autant d’années
Brilliant, et les attentes ainsi créées se changent
malheureusement vite en déception. Il s’agit avant tout d’un album
pour les nostalgiques du groupe et du genre, un disque qui ne risque
pas de leur amener un nouveau public. (juin 2012) |
EMI
/
SIX
½
|
The Used
- Vulnerable
Pour son 5e album studio, le groupe emo The Used est plus solide que
jamais alors qu’il offre une performance sans bavures. Le groupe réussit
à mélanger de belle façon l’insouciance de ses débuts avec sa tournure
métallique des dernières années. Les mélodies sont plus efficaces que
jamais avec des refrains toujours en puissance. La structure des
chansons toujours semblable est d’ailleurs le principal point négatif de
l’album. Mais, au moins le groupe réussit à nous accrocher avec ses
meilleures compositions pop à ce jour et il les joue en plus de main de
maître. Avec Vulnerable, le groupe de l’Utah présente son album
le plus accompli en carrière, en plus de contenir le plus de matériel à
haut potentiel commercial. (juin 2012)
Vidéoclip :
« I Come Alive » |
Hopeless
½
|
Usher –
Looking 4 Myself
Depuis quelques années déjà, Usher oriente son R&B vers la pop énergique
ou même la pop européenne, entre autres grâce à la collaboration de
David Guetta. C’est encore le cas sur Looking 4 Myself alors
qu’il s’entoure de nombreux collaborateurs de grand talent. Usher nous
attire dès la pièce d’ouverture, « Can’t Stop Won’t Stop », avec
will.i.am et Keith Harris. Les autres moments les plus
intéressants sont sa collaboration avec Diplo sur « Climax »,
« Lemme See » (avec Rick Ross), « Twisted » (avec Pharrell
Williams) et la chanson-titre (avec Luke Steele). La
production de grande qualité contribue à enrichir autant les rythmes
dansants que les pièces plus lentes. Il s’agit probablement de son
meilleur album depuis
Confessions en 2004. (août 2012)
Vidéoclips :
« Climax » -
« Lemme See » |
½
|
David Usher
– Songs From the Last Day on Earth
Sur ce 7e album studio,
le populaire chanteur poursuit son chemin dans son univers pop rock
majoritairement acoustique. Usher aime mettre l’accent sur sa voix et
ses textes. Par contre, l’émotion ne passe pas toujours efficacement et
on en finit par ne pas retenir grand-chose des 12 pièces de l’album. En
fait, les seuls moments qui ressortent du lot sont l’inoubliable « Lonely
People » et les deux dernières chansons du disque, des pièces en
français : « Partir ailleurs » et « Répondez-moi ». Cette dernière lui a
été offerte par Marie-Mai et Fred St-Gelais, qui avaient
collaboré avec Usher pour le succès « Je repars » en 2010 que l’on
pouvait entendre sur son album
The Mile End Sessions présentant des versions dépouillées de ses
plus grands succès. (décembre 2012) |
Maple
|
Vangelis – Chariots of Fire: Music From
the Stage Show
Le compositeur grec Vangelis est connu pour ses musiques de film à
tendance nouvel âge (néo-classique et électronique), mais plus
particulièrement pour la pièce-titre du film Chariots of Fire
qu’il a réussi à amener au top 10 aux États-Unis en 1982. Il l’a
d’ailleurs retravaillée et réenregistrée pour les récents Jeux
Olympiques de Londres. La pièce théâtrale inspirée du film qui a débuté
à Londres en mai dernier est en plus partiellement inspirée des Jeux de
Londres. Sur cette bande originale du spectacle, on peut entendre la
musique de la trame sonore de 1982, en plus de nouveaux enregistrements
de Vangelis spécifiquement pour les besoins de cette pièce théâtrale.
Les nostalgiques du film et de l’album parus il y a 30 ans pourront à
nouveau plonger dans l’univers de Chariots of Fire en cette année
olympique, même si l’original demeure encore le meilleur enregistrement.
(septembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 30, 8 septembre 2012) |
Decca
/
Universal
|
Van
Halen - A Different Kind of Truth
Suite à une tournée avec Sammy Hagar en 2004, la guerre a éclaté
au sein de Van Halen et Michael Anthony, le bassiste du groupe
depuis toujours, a quitté avec Hagar. Donc, même en réussissant à
ramener David Lee Roth au micro, il était désormais impossible de
ravoir l’alignement original. Eddie a alors décidé d’amener à la
basse son fils, Wolfgang Van Halen, pour une tournée et
l’enregistrement de A Different Kind of Truth. Il s’agit du
premier album en 14 ans pour Van Halen et le premier en 28 ans avec son
chanteur original. Plusieurs des 13 compositions de l’album sont issues
de vieux démos datant des débuts du groupe qui ont été retravaillés. On
peut donc entendre un son passablement près du Van Halen de la fin des
années 1970 et du début des années 1980, soit avant que le groupe ajoute
des synthétiseurs. C’est un peu avec surprise que l’on peut entendre une
interprétation solide de la part de David Lee Roth, lui qui a pourtant
une carrière qui vivote depuis les années 1980 et qui semblait s’être
totalement perdu dans ses problèmes personnels depuis ce temps. À la
guitare, Eddie demeure un virtuose hors pair, même si on aimerait
parfois qu’il laisse plus d’espace à ses incroyables solos. Aucun titre
ne ressort véritablement de l’album, et le choix de « Tattoo » comme
premier extrait est une erreur, puisqu’il s’agit probablement de la pire
pièce du disque. L’ensemble demeure tout de même énergique et efficace
dans le genre de hard rock qui a fait la réputation du groupe au début
de sa carrière. Considérant les disques médiocres que Van Halen nous a
présentés dans les années 1990, on peut certainement affirmer qu’il
s’agit ici de leur meilleur album en 25 ans. (avril 2012)
Vidéoclip :
« Tattoo » |
Interscope /
Warner
½
|
Amélie Veille – Mon cœur
pour te garder
Ce troisième album de la chanteuse folk originaire de la Beauce a été
réalisé par Éric Goulet (Vincent Vallières, Les Chiens,
Possession Simple). L’auteure-compositeure propose 10 chansons
originales aux textes bien ficelés, toujours aussi magnifiquement
interprétées avec sa voix douce et sa guitare acoustique. Comme premier
extrait, elle nous offre une reprise de la Française Noëlle Cordier
pour la chanson-titre, une chanson qui connaît déjà un immense succès.
Le reste du disque contient une musique folk à tendance pop qui s’écoute
magnifiquement bien jusqu’à la fin. Parions qu’Amélie n’aura aucune
difficulté à aller séduire les Français à nouveau avec Mon cœur pour
te garder sous le bras. (juillet 2012)
Vidéoclip :
« Mon cœur pour te garder »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 21, 7 juillet 2012)
|
Artic
½
|
Le Vent du Nord – Tromper le temps
Le groupe traditionnel
québécois fête 10 ans de carrière et profite de l’occasion pour nous
présenter un 7e album. Le Vent du Nord a réussi à s’établir rapidement
comme l’un des meilleurs groupes du genre, reconnu à l’échelle mondiale
pour sa forte présence scénique. Autoproduit et réalisé par le groupe,
Tromper le temps présente des ambiances riches et des harmonies
vocales incomparables. Le groupe propose une majorité de compositions
originales accompagnées de quelques adaptations de chansons
traditionnelles. Avec Tromper le temps, les 4 gars du Vent
du Nord s’imposent comme les dignes successeurs de La Bottine Souriante.
Un très bon disque! (septembre 2012) |
Borealis
/
SIX
½
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Annie Villeneuve – Telle qu’elle
Pour son 3e album, Annie Villeneuve écrit la plupart des textes avec des
collaborateurs de renom pour la musique (Marc Dupré, Fred
St-Gelais). Il en résulte un disque bien personnel sur lequel elle
traite d’amour à distance dans le succès « Le sais-tu? », ainsi que de
son grand-père dans la touchante « Chanson pour mon grand-père ». Dans
« Rien n’a changé », elle chante en chœur avec ses deux sœurs l’amour
qu’elles se portent. L’album contient aussi un texte de Nelson
Minville (« La vérité ») et un de Sandrine Roy (« Je
t’emporte avec moi »), ainsi qu’une chanson de Lynda Lemay
(« Aime-moi pour un jour ») et une autre d’Alexandre Poulin
(« Les années passent »). Plus que jamais, la voix d’Annie est mise en
évidence avec parfois une puissance insoupçonnée, grâce en partie à la
réalisation de Guy Tourville. Avec Telle qu’elle, Annie
Villeneuve démontre toute l’ampleur de son talent dans ce qui constitue
probablement son meilleur album à ce jour. (octobre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 35, 13 octobre 2012) |
Entourage
½
|
Roch
Voisine – Confidences
Après la trilogie Americana sur lequel il reprenait des
classiques américains, Roch Voisine est de retour avec un album de
compositions originales en français, le premier en 8 ans. Il y signe la
plupart des textes et la musique, et la réalisation a été confiée à
Chad Carlson qui avait aussi travaillé sur Americana. Roch
nous offre un son essentiellement folk rock à tendance pop. Il n’y a
qu’avec la pièce « Le chemin », d’une durée de 14 minutes, où il prend
une toute nouvelle direction explorant plusieurs styles, dont un rock
plutôt lourd. Sinon, il demeure le chanteur charmeur qu’on a bien connu,
avec cette fois-ci des textes un peu plus personnels. (septembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 33, 29 septembre 2012) |
RV International
|
Martha Wainwright – Come Home To Mama
Pour son 3e album, la Montréalaise maintenant établie à New York a
confié les rênes à la réalisatrice
Yuka Honda (de
Cibo Matto),
en plus d’embaucher le guitariste
Nels Cline (de
Wilco) et
Sean Lennon à la basse. Ils apportent une puissance nouvelle en
accompagnement à la chanteuse, du moins dans la première moitié du
disque. On retrouve plusieurs élans un peu plus rock et moins folk, à
part dans sa magnifique interprétation de « Proserpina », une chanson
écrite par sa défunte mère
Kate McGarrigle et qui se veut en
quelque sorte un hommage. Dans l’ensemble Martha continue de nous livrer
des textes bien personnels, parfois rageurs. Mais, ce qui est certain,
c’est qu’elle continue d’aller de l’avant et de raffiner son style, à
notre plus grand plaisir. (novembre 2012)
Vidéoclip :
« Proserpina »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 39, 10 novembre 2012) |
Maple
½
|
Rufus Wainwright - Out of the Game
Pour son nouvel album, Rufus Wainwright laisse quelque peu de côté sa
pop théâtrale pour plutôt se rendre explorer la pop orchestrale et le
soft rock des années 1970 dans le style de Todd Rundgren. Par
contre, même si on utilise des instruments rétro, le réalisateur Mark
Ronson réussit habilement à ramener le son au goût du jour. Moins
cérébral et plus accessible que ses derniers enregistrements, Out of
the Game permet à nouveau à Wainwright de s’ouvrir des portes, comme
à ses débuts. Les mélodies sont extrêmement accrocheuses et plusieurs
des pièces risquent fort de vous rester en tête longtemps. Il demeure
tout de même personnel dans ses textes en plusieurs occasions, faisant
référence à sa mère, la regrettée Kate McGarrigle, à son amoureux
et à sa fille née en 2011 de Lorca Cohen, la fille de Leonard
Cohen. Out of the Game présente donc un excellent mélange de
la pop qui a fait le succès de ses premiers enregistrements et d’un
intimisme toujours apprécié chez Wainwright. Cet heureux mélange rend
l’album parmi les plus intéressants et agréables à écouter de sa
carrière. (juin 2012)
Vidéoclip :
Introduction |
Decca
/
Universal
|
Bob Walsh – There’s a Story Here
Il aura fallu presque 30
ans de carrière à Bob Walsh pour qu’il se décide enfin à produire un
disque et voilà qu’il nous présente son 10e album. Né à Québec il y a 65
ans, celui que l’on surnomme « le bluesman de la rue St-Jean » n’a rien
perdu de sa fougue et de son style unique d’interprétation. Il le prouve
rapidement grâce aux excellentes « When You Comin’ Over », « Move » et
la chanson-titre. On peut aussi entendre la magnifique « Angel from
Montgomery » écrite en 1971 par John Prine. Le disque présente un
très bon mélange de chansons originales et d’interprétations, mais bien
malins ceux qui réussiront à les différencier dès une première écoute
rapide. Walsh s’entoure à nouveau de sa fidèle équipe avec Jean
Fernand Girard à la direction musicale, aux claviers et aux
arrangements, Guy Bélanger à l’harmonica, Christian Martin
aux guitares, Jean Cyr à la basse et Bernard Deslauriers à
la batterie. Le résultat est un excellent disque de blues, à la hauteur
de la réputation du personnage. (octobre 2012) |
Bros /
SIX
½
|
Joe
Walsh - Analog Man
Ancien membre du James Gang et des Eagles, Joe Walsh a
aussi une carrière solo active depuis maintenant 40 ans. Plus
discret depuis le milieu des années 1990, il nous propose son
premier album en 17 ans. Il s’adjoint les services de Jeff Lynne
(ELO) pour réaliser un disque qui se veut « analogique »
de par son titre, dans une ère
digitale. Mais, on découvre plutôt rapidement que les arrangements
sont un peu trop ficelés, avec un son définitivement digital.
Paradoxalement, le son est à la fois un peu vieillot, comme s’il
sortait de la fin des années 1980. Walsh reprend en plus « Funk
#49 » du James Gang en lui donnant un boost digital et un
nouveau titre, « Funk 50 ». Cet environnement surproduit fait en
sorte que le rock ‘n’ roll n’est plus tellement présent. Même ses
influences country et blues sont enfouies sous une tonne
d’arrangements beaucoup trop polis. Mis à part une réalisation
agaçante, Walsh nous présente tout de même un bon album considérant
sa longue absence. (juin 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 20, 30 juin 2012)
|
Fantasy
/
Universal
|
ZZ Ward –
Til’ the Casket Drops
Zsuzsanna Eva Ward est une auteure-compositeure-interprète et
multi-instrumentiste née en Pennsylvanie et qui a grandi en Oregon. Elle
a découvert le blues par l’intermédiaire de son père et elle a ensuite
été initiée au hip hop par son frère. Elle est déménagée très jeune à Los Angeles pour entreprendre sa propre carrière et elle nous présente
maintenant son tout premier album. Elle nous offre un habile mélange de
R&B, soul et pop rock, avec bien sûr quelques influences de blues et de
hip hop à l’occasion. Elle possède une voix incomparable qui lui permet
de naviguer agréablement entre ces différents styles tout en demeurant
crédible et en réussissant à nous transporter dans son univers.
Til’
the Casket Drops est un album grandement varié, mais cimenté par la
personnalité assumée de la jeune chanteuse. On retrouve plusieurs pièces
destinées au succès et l’ensemble comporte très peu de faiblesses. Pour
ceux qui s’imaginent que musique pop est synonyme de mauvaise musique,
quelques écoutes du premier album de ZZ Ward seront suffisantes pour les
convertir. Un excellent premier disque par une chanteuse à surveiller de
près! (novembre 2012)
Vidéoclip :
« Put the Gun Down » |
Hollywood
/
Universal
½
|
Jessie
Ware – Devotion
Native de Londres, Jessie Ware nous arrive avec un premier album
présentant un mélange très contemporain de pop rock, R&B et soul.
Devotion est un album sophistiqué avec une grande profondeur
musicale. Les arrangements sont toujours superbes et mettent
parfaitement en valeur la voix de la chanteuse et ses textes. « Wildest
Moments » et « Running » donnent le ton à cet album de grande
qualité qui semble avoir été produit par une artiste beaucoup plus
expérimentée. « Night Light » et « Sweet Talk » sont également
inoubliables. En fait, les moments faibles sont plutôt rares sur ce
disque qui figurera assurément parmi les meilleurs de l’année. C’est
seulement un peu inquiétant pour la suite, car elle aura toute une
pression sur les épaules lors de la préparation d’un deuxième album.
(découverte du mois de décembre 2012)
Vidéoclips :
« Running » -
« 110% » -
« Wildest Moments » -
« Night Light » |
Island
/
Universal
|
Patrick Watson – Adventures in Your Own
Backyard
Réglé comme un métronome, le Montréalais né en Californie Patrick Watson
présente un album tous les 3 ans depuis 2003. Avec son groupe, il
revient à sa pop de chambre habituelle à tendance atmosphérique. Dès la
pièce d’ouverture, « Lighthouse », il se limite à un doux piano qui
laisse croire qu’il avait vraiment hâte de se retrouver dans l’intimité
d’un studio, loin des projecteurs. Il se déploie ensuite un peu plus sur
« Blackwind », mais l’ensemble propose de nombreux moments intimistes.
Ce style doux jumelé au son de sa voix haut perché nous rappelle en
plusieurs occasions Antony and the Johnsons. On retrouve aussi
toujours certaines influences de Radiohead, principalement dans
les explorations électroniques, mais aussi dans la façon de chanter.
L’album contient de nombreuses subtilités particulièrement intéressantes
à découvrir tout au long des 48 minutes. Il faut donc l’écouter
attentivement et y revenir à quelques reprises pour réussir à en tirer
toute la substance. Voici donc un autre solide album par ce musicien au
talent exceptionnel. (juillet 2012)
Vidéoclip :
Introduction |
Secret City
/
EMI
½
|
Andrée
Watters – Country Rock Cover
Après son album
Country Rock sur lequel elle présentait la « country girl » en
elle, Andrée Watters nous revient avec des reprises de country, de rock
et même de pop. Ce premier disque en anglais compte 9 classiques de
Shania Twain, CCR, AC/DC,
Cat Stevens, Bonnie Tyler, Johnny Cash & June Carter,
Dolly Parton, Cindy Lauper et Nelly Furtado. Elle
offre donc un album passablement varié qui plaira à tous. Son principal
problème est qu’avec seulement 9 morceaux totalisant tout juste 31
minutes, le disque semble incomplet et on aurait pris volontiers
quelques titres additionnels. En plus, les versions d’Andrée ne se
démarquent pas tellement des pièces originales et on aurait aimé qu’elle
les signe un peu plus de sa personnalité plutôt que de simplement offrir
une bonne performance de karaoké. Malgré ces quelques défauts, vous
chanterez certainement en cœur en tapant du pied à l’écoute de ces
chansons incontournables. (octobre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 34, 6 octobre 2012) |
S7
/
Universal
|
Paul Weller
– Sonik Kicks
En tant que leader du
groupe punk The Jam pendant la deuxième invasion britannique,
Paul Weller a influencé toute une génération de nouveaux musiciens
anglais. Depuis le début des années 1990, il travaille en solo et
présente une musique rock alternative très contemporaine. Avec
« Green », au tout début de Sonik Kicks, on découvre une
direction plus électronique pour Paul Weller et c’est tellement
agréable. On sait déjà à ce moment qu’on appréciera le reste de l’album.
Malheureusement, il revient rapidement à un son rock un peu plus
convenu, plus près de ce qui a fait sa marque de commerce. Malgré tout,
il ne se répète pas sur ce 11e album solo et réussit à présenter des
compositions à la fois solides et originales. On peut détecter certaines
influences berlinoises à la Bowie,
mais surtout, Weller réussit à moderniser toutes les influences du passé
qu’il peut apporter sur l’album. Le disque qu’il co-réalise avec
Simon Dine présente un superbe son des années 2010. Les arrangements
sont riches, les orchestrations, parfaitement dosées et l’ensemble est
suffisamment varié pour conserver notre intérêt jusqu’à la fin. C’est
encore une fois un très bon CD que nous présente un Paul Weller en
grande forme. (septembre 2012) |
Island
/
Universal
½
|
Carol Welsman – Journey
Maintenant installée à Los Angeles, la chanteuse et pianiste jazz
canadienne est reconnue pour son style de jazz léger. Sur son plus
récent album, elle nous propose des interprétations rafraîchissantes
de grands classiques tels « Route 66 » de Bobby Troup, « On
the Road Again » de Willie Nelson, ainsi que « Two for the
Road » de Henry Mancini. Elle laisse de côté la langue de
Shakespeare quelques instants le temps de deux titres en français,
« Volons vers la lune » de Bart Howard (version française de
« Fly Me to the Moon ») et « Si j’étais un homme » de Diane Tell,
ainsi qu’un morceau en portugais, « Samba Do Aviao » d’Antonio
Carlos Jobim. L’ensemble de Journey est interprété dans
un style sensuel et chaleureux qui lui va à merveille. (août 2012) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Jack
White - Blunderbuss
En duo avec son ex-épouse Meg White, Jack White (de son vrai
nom John Anthony Gillis) a réussi à ramener le punk blues
minimaliste à l’avant-scène au sein des White Stripes. Il est
devenu l’un des guitaristes les plus admirés des années 2000 et a
participé à plusieurs projets parallèles dont The Raconteurs
et The Dead Weather. Il nous arrive finalement avec son
premier album solo, Blunderbuss. Contrairement à ses
enregistrements avec les White Stripes, White ne se cache pas
derrière un mur de distorsion et la batterie agressive de Meg. Il se
livre plus que jamais avec des chansons d’amours perdus accompagnées
d’une musique blues généralement douce aux influences parfois
country et folk. La guitare acoustique et le piano occupent les
devants sur ce disque souvent intimiste. Le seul titre qui ressort
véritablement du lot et qui aurait pu être un morceau central sur
n’importe quel album des White Stripes est le succès « Sixteen
Saltines ». Il n’y manque que la batterie percutante de Meg. En
conclusion, Blunderbuss est un excellent album qui nous
présente une nouvelle facette de l’immense talent de Jack White.
(juin 2012)
Vidéoclips :
« Love Interruption » -
« Sixteen Saltines » |
|
Wintersleep
– Hello Hum
Pour son 5e album, le quintette néo-écossais a demandé l’aide de Dave
Fridmann (Flaming Lips, Mercury Rev) pour assurer la
coréalisation avec Tony Doogan. Le résultat est impressionnant.
Non seulement le groupe nous offre peut-être ses meilleures compositions
en carrière, mais il présente en plus une richesse musicale inégalée
jusque là. Les mélodies sont plus accrocheuses que sur
New Inheritors et le son brut du groupe devient un peu plus
accessible. Hello Hum est donc assurément l’album de Wintersleep
le plus agréable à écouter, et probablement celui qui bénéficiera du
plus de reconnaissance. Un très bon disque! (janvier 2013)
Vidéoclip :
« In Came the Flood » |
EMI
½
|
Karl Wolf – Finally Free
Originaire du Liban, Karl Wolf (Carl Abou Samah de son vrai nom) est
déménagé à Montréal avec ses parents alors qu’il était adolescent. Il a
d’abord écrit pour Gabrielle Destroismaisons avant d’être
embauché par Sky. Il fait cavalier seul depuis 2006 et c’est sa
reprise de « Africa » de Toto (avec le rappeur Culture)
qui lui a permis de se faire connaître un peu partout à travers le
monde. Sur ce 4e album, Wolf présente un excellent mélange de pop
dansante, de R&B et de hip hop. Sa musique est toujours dynamique et un
grand nombre des 14 pièces sont toutes indiquées pour les planchers de
danse. Le succès « Ghetto Love » y est déjà bien présent depuis un
certain temps, en plus de faire partie de nombreuses compilations de
dance music. En boni, on peut entendre une 2e version de « DJ Gonna Save
Us », un remix dubstep. Finally Free est un très bon album de
musique pop rafraîchissante. (septembre 2012)
Vidéoclips :
« Ghetto Love » -
« Mash It Up » -
« DJ Gonna Save Us (Dubstep Version) » |
Universal
½
|
Bobby Womack
– The Bravest Man in the Universe
Bobby Womack est une
véritable légende de la musique soul, demeurant actif depuis plus de 45
ans. Avec The Bravest Man in the Universe, il nous offre un
superbe album, nous prouvant du même coup qu’il est encore très à
l’affût des nouvelles tendances musicales. Il faut dire que Womack avait
collaboré avec David Albarn sur le dernier album de Gorillaz
et qu’Albarn lui rend ici la pareille. Autant on reconnaît le style de
Womack, autant les rythmes et les sons sont modernes, dignes de 2012.
Pour renforcer encore plus cette touche de modernité, Womack chante en
duo avec Lana Del Rey sur la très efficace « Dayglo Reflection »,
ainsi qu’avec Fatoumata Diawara sur « Nothin’ Can Save Ya ». Il
s’agit probablement de son meilleur album depuis ses meilleures années
dans la première moitié des années 1970. (décembre 2012) |
½
|
The XX
– Coexist
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Il ne faut pas se fier aux apparences. Minimaliste ne veut pas dire
fainéant. Précisément ici, c'est une marque de fabrique pour les jeunes
Londoniens sortis indemnes et sans trop de casse - outre
Baria
Qureshi restée sur le carreau - de la hype qui enveloppait en 2010
la sortie de leur premier album. Sans parler de la tournée triomphale…
Adeptes du
DIY, les XX ont une nouvelle fois tout fait
eux-mêmes jusqu’à la production du disque. Du coup, la ligne directrice
est limpide et la cohérence artistique de
Coexist ne laisse
planer aucun doute. Dans le sillon de son prédécesseur, l’album est
farci de mélodies épurées faites de beats et de broc, d'ambiances
brumeuses, hypnotiques et aériennes où se chevauchent les deux voix
lymphatiques et sensuelles de
Romy Madley Croft et
Oliver Sim
comme un rituel protocolaire. Trop protocolaire même. Comme si rien ou
presque n’avait bougé depuis leurs débuts. Car si l’album est clairement
bien maîtrisé, que les mélodies sont aussi glaciales qu’intelligentes (« Angels », « Sunset »), les atours glaciaux à outrances et les rythmes
trop flegmatiques ont de quoi interloquer. Et si on finissait par
s’emmerder ? Peut-être oui en effet… (novembre 2012)
|
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Yellowcard
– Southern Air
Originaire de la Floride, c’est depuis qu’il s’est établi en Californie
que le groupe pop punk / emo Yellowcard a pris son envol au début des
années 2000. Le groupe a pris une direction un peu plus adulte depuis
quelques années, et la tendance se poursuit sur Southern Air. La
musique demeure énergique et accrocheuse, mais les thèmes ne sont plus
en lien avec les préoccupations adolescentes de leurs débuts. L’album
propose en plus une belle richesse musicale, entre autres avec le violon
sur plusieurs pièces et des arrangements de grande qualité. Même si le
disque offre plusieurs très bonnes compositions, c’est avec « Here I Am
Alive » que Ryan Key et sa bande réussiront assurément à capter
votre attention. Coécrite avec Patrick Stump de Fall Out Boy
et avec aux chœurs Taylor Jardine (We Are the In Crowd),
la pièce est un succès instantané. Southern Air constitue
possiblement la production la plus solide de Yellowcard à ce jour.
(octobre 2012)
Vidéoclip :
« Here I Am Alive » |
Hopeless
½
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Dwight
Yoakam – 3 Pears
Pour son premier album de chansons originales en 7 ans, le chanteur
country Dwight Yoakam a demandé les services de Beck
pour la
réalisation de quelques pièces. Celui-ci apporte une approche
alternative au son country pop de Yoakam, comme sur « A Heart Like
Mine ». En s’inspirant des années 1960, il explore différents genres qui
lui permettront de plaire à un public plus large que les habituels
inconditionnels de country. Par exemple, l’ajout de cuivres et de cordes
dans la ballade bluesy « It’s Never Alright » permet de découvrir une
nouvelle dimension au country. Par contre, certaines pièces ne
surprendront personne, comme l’excellente et énergique reprise de « Dim Lights, Thick Smoke », un classique honky tonk d’une grande efficacité.
3 Pears
est un album varié qui ne contient pas beaucoup de
moments faibles. Non seulement Yoakam revient en force, mais il nous
présente probablement son meilleur album depuis
This Time en 1993. Un disque surprenant, à découvrir!
(novembre 2012)
Vidéoclip :
« A Heart Like Mine » |
Warner
½
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Neil Young
with Crazy Horse – Psychedelic Pill
Crazy Horse rejoint Neil Young pour un premier album de chansons
originales en 16 ans. Il y a bien eu plus tôt cette année
Americana qui reprenait de vieux titres de folk, mais la piètre
qualité de cet album en faisait pratiquement une répétition pour
Psychedelic Pill. Il s’agit ici d’un album double monumental de 88
minutes d’un folk rock dans le plus pur style de Neil Young & Crazy
Horse. Par contre, avec seulement 9 titres dont une pièce d’ouverture de
près de 28 minutes (« Driftin’ Back »), on ne peut pas parler d’un
disque accessible à la majorité. « Ramada Inn » et « Walk Like a Giant »
dépassent la marque des 16 minutes et on en retrouve une autre de plus
de 8 minutes. Même les morceaux plus courts peuvent être difficiles
d’accès, comme par exemple la chanson-titre qui est effectivement
psychédélique dans sa facture sonore. « Born in Ontario », qui complète
le premier CD, est peut-être la seule pièce qui peut être accessible à
un public un peu moins averti. Avec Psychedelic Pill, Neil Young
& Crazy Horse présentent un album complexe, mais de grande qualité.
(décembre 2012)
Vidéoclip :
« Ramada Inn »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 42, 1er décembre 2012) |
Reprise
/
Warner
½
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Neil
Young with Crazy Horse - Americana
C’est en compagnie de son groupe, Crazy Horse, que Neil Young a
décidé de reprendre des classiques folk. Un des moments forts du
disque est sa version de « This Land is Your Land » de Woody
Guthrie. Il se permet même l’hymne national britannique, le
fameux « God Save the Queen », en conclusion du disque, mais
était-ce vraiment nécessaire? Musicalement, Crazy Horse ne va pas
plus loin que ses trois accords habituels, pour un son garage qui
fait même un peu amateur. En fait, on a l’impression d’entendre un
démo, comme si on avait enregistré chaque morceau en une seule prise
avant de nous le refiler rapidement. C’est dommage parce que
plusieurs de ces pièces traditionnelles auraient mérité un meilleur
traitement. Avec Americana, Neil Young rate la cible. (juin
2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 20, 30 juin 2012)
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Reprise
/
Warner
½
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Zucchero
– La Sesion Cubana
Adelmo Fornaciari, mieux connu sous le pseudonyme de Zucchero
(Sucre), est un talentueux chanteur et musicien italien qui fait
carrière depuis les années 1970. Au cours des années, il a présenté
divers styles musicaux entre rock, blues, folk et pop. Sur La Sesion
Cubana, enregistré à La Havane, ce sont essentiellement les rythmes
latins qu’il explore, passant inévitablement par des classiques cubains
comme « Guantanamera (Guajira) ». On peut aussi entendre son succès « Baila
(Sexy Thing) », popularisé au Québec par Ima. (janvier 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 49, 19 janvier 2013) |
Universal
½
|
ZZ Top –
La Futura
Pour leur premier album
en près de 10 ans, les Texans se sont relevé les manches et semblaient
bien décidés à retrouver une formule gagnante. Ils ont demandé les
services du réalisateur Rick Rubin qui les a aidés à dépoussiérer
leur vieux son blues rock des années 1970. Le résultat est surprenant et
ZZ Top nous présente ses meilleures compositions depuis
Eliminator paru il y a de cela près de 30 ans. Le trio a pris de
l’âge, mais il est bon de voir qu’il ne s’en cache pas. Il laisse tomber
les boîtes à rythme et synthétiseurs bon marché pour plutôt se
concentrer sur un bon vieux son de blues sale, malgré tout bien réalisé.
Même dans le boogie, le groupe nous montre qu’il peut encore swinguer
efficacement, « Chartreuse » étant digne de ses plus grands classiques
dans le genre. Le groupe nous offre aussi l’hymne de rock d’aréna par
excellence avec « Flyin’ High », puis « I Gotsta Get Paid » est un
classique instantané. Il y a de ces nouvelles parutions d’albums qui ne
provoquent que bien peu d’intérêt, mais que c’est agréable de se faire
souffler de la sorte par l’une des meilleures surprises de l’année!
La Futura devra être classé aux côtés de leurs meilleurs albums en
carrière. (septembre 2012) |
Mercury
/
Universal
|
ALBUMS DE NOËL
:
|
Cee Lo
Green – Cee Lo’s Magic Moment
Le chanteur R&B
d’Atlanta nous offre à son tour un album de Noël. Par contre, il s’agit
aussi d’un très bon album de R&B. Il y a bien quelques classiques
incontournables de la période comme « The Christmas Song », « White
Christmas » et « Silent Night », mais on retrouve aussi des pièces moins
connues qui pourraient presque être écoutées en d’autres périodes de
l’année. L’ensemble est plutôt festif et atteint son apogée avec « All I Need is Love » mettant en vedette les Muppets de Disney. On peut aussi
entendre Cee Lo avec Christina Aguilera sur « Baby It’s Cold Outside » et avec
Rod Stewart et
Trombone Shorty sur « Merry
Christmas, Baby ». Avec
Magic Moment, Cee Lo présente un
excellent album de Noël, original et divertissant, sûrement l’un des
meilleurs de l’année. (novembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 45, 22 décembre 2012) |
Elektra
/
Warner
½
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Katherine Jenkins – This is Christmas
La chanteuse classique
du Pays de Galles nous présente un album de Noël légèrement différent de
ce à quoi nous sommes habitués. La mezzo-soprano nous offre une musique
très bien orchestrée qui met bien sûr en valeur sa voix, à mi-chemin
entre l’opéra et le chant populaire. Le résultat fait en sorte qu’on a
peine à reconnaître certains des classiques de Noël présentés ici,
souvent interprétés avec plus de légèreté. Évidemment, il faut apprécier
le chant classique sirupeux, sinon le disque risque de vous lasser
rapidement. À noter, un duo avec
Placido Domingo pour « « Come What May ».
(novembre 2012) |
Reprise
/
Warner
|
Lady
Antebellum – On This Winter’s Night
Sur cet album de Noël,
le groupe country pop donne une facture très contemporaine à 12
classiques de Noël. Leur approche est carrément pop avec de grandes
orchestrations en accompagnement. La réalisation est très propre et
léchée avec généralement de bons rythmes, mais aussi quelques moments
plus doux comme « The First Noel » et la traditionnelle « Silent Night
(Lord of my Life) ». Les plus grands passages de l’album sont assurément
« This Christmas » de
Donny Hathaway et « Blue Christmas »
popularisée par
Elvis Presley.
Pour un Noël un peu plus pop que la moyenne, Lady Antebellum est un bon
choix.
(novembre 2012) |
Capitol
/
EMI
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Christina Perri – A Very Merry Perri
Christmas
Après un premier album
l’an passé, la chanteuse de Philadelphie a déjà ressenti le besoin de
nous présenter un album de Noël. Par contre, elle s’est limitée à un mini-album de 6 titres totalisant 22 minutes. Le plat de résistance de
ce disque est sans contredit la très belle composition originale « Something
About December ». Elle reprend ensuite habilement « Merry Christmas
Darling » des
Carpenters, un style qui lui va plutôt bien. Les
autres titres incluent les incontournables « Ave Maria » de
Schubert
et « Happy Xmas (War is Over) » de Lennon. C’est un disque de
Noël rafraîchissant et très agréable à l’oreille. C’est simplement
dommage qu’elle ait coupé ça court plutôt que de nous offrir un album
complet.
(novembre 2012) |
Atlantic
/
Warner
|
Star
Académie Noël
Après l’immense succès de l’album de Star Académie 2012, les
académiciens se réunissent à nouveau, cette fois pour un album de Noël.
Le CD de 14 titres commence en force avec un pot-pourri gospel de
Mélissa Bédard et
Andrée-Anne Leclerc. On peut ensuite
entendre un mélange de classiques religieux ou plus populaires, comme
« 23 décembre »
de
Beau Dommage par
François Lachance.
Les moments forts du disque sont sans contredit « Hallelujah » par Mélissa Bédard (encore elle) et une version unique à la guitare
acoustique de « Sainte Nuit » par le grand gagnant,
Jean-Marc Couture.
À noter aussi la version française de « Blue Christmas » qui devient
« Triste à Noël » par
Simon Morin. Un album de Noël serait
incomplet sans « Minuit! Chrétiens! », magnifiquement interprété ici par
Jason Guerrette et
Carole-Anne Gagnon-Lafond accompagnés
d’une chorale. Sophie Pelletier clôture en beauté l’album de 60
minutes avec « Happy Xmas » de
John Lennon.
(novembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 41, 24 novembre 2012) |
|
Trésors de Noël
(2 CD)
Ce coffret spécial de 2
CD présente 36 enregistrements issus des archives de la radio et de la
télévision de Radio-Canada, de 1944 à aujourd’hui. La plus vieille
prestation est du Quatuor Alouette qui chante a capella le 25
décembre 1944 dans le cadre du
Réveil rural. Parmi les plus
vieilles prestations, notons celle de
Louis Quilico en 1956 pour
« Noël Blanc », une version française de « White Christmas » d’Irving
Berlin. Dans la même émission,
Airs de Noël, on a pu entendre
le célèbre « Minuit, chrétiens » par
Richard Verreau. On peut
aussi entendre Yoland Guérard
l’année suivante interpréter « Le
Noël de la rue ». Les années 1960-70 nous amènent
Ginette Reno
(« Les enfants oubliés »),
Fernand Gignac (« Ave Maria ») et
Claude Gauthier (« Marie-Noël »). En 1987, Claude Léveillée
chante « Le petit renne au nez rouge » et on peut entendre « Ça
bergers » interprétée en trio par
Jean-Pierre Ferland,
Nanette
Workman et
Véronique Béliveau. Plus de la moitié des deux
disques présente des enregistrements des 5 dernières années interprétés
par Patrick Norman,
Michel Rivard,
Damien Robitaille,
Bob Walsh,
Florence K,
Marc Hervieux,
Mes Aïeux
et plusieurs autres. Le livret bien détaillé présente toutes les
prestations et leurs interprètes. Voici donc un très beau coffret
souvenir du temps des Fêtes.
(novembre 2012) |
Radio-Canada
/
SIX
|
L’ultime album de Noël
(2 CD)
Comme son titre
l’indique, cette compilation sur 2 disques se veut la collection ultime
des enregistrements de Noël au Québec. On y retrouve 50 classiques
interprétés par les plus grands artistes des années 1960 incluant
Fernand Gignac,
Ginette Reno,
Renée Martel,
Les
Classels,
Chantal Pary et plusieurs autres. Certains artistes
reviennent à plusieurs reprises tout au long des deux disques. Le son
analogique a été très bien récupéré pour en faire un son digital de
qualité. Le principal problème de cette compilation est qu’elle ne
contient aucun livret et que nous n’avons donc aucun détail sur les
enregistrements présentés, ni dates ni contexte. C’est dommage parce
qu’une compilation aussi complète aurait pu définitivement devenir
l’ultime album de Noël.
(novembre 2012) |
Mérite
½
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ARTISTES VARIÉS
:
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American Idol Season 11 Top 10 Highlights
Suite à la 11e saison de l’émission American Idol, on nous
présente les meilleures interprétations des 10 finalistes. Par
contre, il ne s’agit pas de la version diffusée à la télé, mais
plutôt d’une version studio très polie de chaque pièce. Les
meilleures performances viennent du gagnant, Phillip Phillips
(« Volcano »), de Skylar Laine (« Gunpowder & Lead ») et d’Erika
Van Pelt (« New York State of Mind »). Mais, celle qui se
démarque véritablement est celle qui a terminé 2e, Jessica
Sanchez, avec son excellente version de « I Will Always Love You ».
Du côté des déceptions, notons les interprétations gênantes de
Joshua Ledet (« It’s a Man’s Man’s Man’s World ») et d’Elise
Testone (« Whole Lotta Love »). Malgré quelques bon moments,
l’ensemble demeure plutôt moyen. Veuillez noter que des mini-albums
sont aussi disponibles pour 5 de ces finalistes, ainsi qu’un
mini-album de 5 des
meilleurs duos et trios de la saison. (août 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 26, 11 août 2012)
|
Interscope
/
Universal
½
|
Backbeat: Original Cast Recording
Comédie musicale montée à Londres en 2011, Backbeat présente
les débuts des Beatles
avec Stuart Sutcliffe à la basse et Pete Best à la
batterie. Le groupe reprenait alors des classiques du rock ‘n’ roll,
de Chuck Berry, Little Richard, etc. L’album offre 20
pièces de cette époque, incluant aussi leurs premières
compositions : « P.S. I Love You », « I Saw Her Standing There »,
« Love Me Do », « I Want To Hold Your Hand » et « Please Please
Me ». Toutes les chansons du disque ont été enregistrées en studio
par les musiciens du spectacle. La troupe de Backbeat est à
Toronto jusqu’en septembre. (août 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 28, 25 août 2012) |
Rhino
/
Warner
½
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Casa
Cette compilation est un
concept de Casa Télé concocté pour créer l’ambiance musicale idéale à la
maison. Il s’agit en fait de l’ajout indispensable à une ambiance
réussie, au même titre que le décor, l’éclairage, etc. Le disque
regroupe 23 titres choisis à travers les époques, autant du côté
québécois qu’américain et français. L’album débute avec une toute
nouvelle chanson de Lynda Thalie parfaitement de circonstance,
« Mi casa es tu casa », une pièce écrite avec Stéphane Carreau (Bet.e
& Stef). Parmi les classiques, on retrouve des enregistrements de
Nat King Cole, Andy Williams, Françoise Hardy,
Serge Gainsbourg, Nina Simone, Marilyn Monroe et
Claude Nougaro. Mais on peut aussi entendre de nombreux artistes
contemporains comme Bïa, Stéphanie Lapointe,
Monogrenade et Alex Nevski. On retrouve également un remix
par Chin Chin de « Puttin’ on the Ritz » de Fred Astaire.
Malgré une bonne ligne directrice, il reste que les différents morceaux
présentés ne vont pas tous bien ensemble. En plus, la qualité
d’enregistrement varie en fonction des époques. Il s’agit malgré tout
d’une bonne compilation de musique d’ambiance pour un souper entre amis…
si vous manquez un peu d’imagination. (décembre 2012) |
Musicor
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Chansons éternelles, Volume 2
Trois mois après un premier disque de classiques de la chanson
française, en voici la deuxième édition. On retrouve à nouveau 14
incontournables qu’on connaît tous par cœur. Ces chansons éternelles
vont de « C’est ma vie » d’Adamo aux « Portes du pénitencier » de
Johnny Hallyday, en passant par « Aline » de Christophe
(live à l’Olympia), « Pour un flirt » de Michel Delpech,
« Paroles, paroles » de Dalida et « En chantant » de Michel
Sardou. Aussi au programme : Georges Moustaki, Hugues
Aufray, Nicoletta, Nana Mouskouri, Sylvie Vartan,
Hervé Vilard, Boris Vian et Serge Lama. Comme les
amateurs de chanson française possèdent déjà toutes ces grandes
chansons, le disque ne leur servira qu’à tout regrouper sur un même CD.
Cette collection est plutôt idéale pour les plus jeunes ou les néophytes
qui voudraient faire la découverte de ces classiques français.
(septembre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 30, 8 septembre 2012) |
DEP
/
Universal
½
|
Dans les souliers d’Elvis
Dans la foulée du 35e anniversaire du décès du King, un concours a été
lancé pour trouver les meilleurs interprètes d’Elvis
Presley
qui performeront en spectacle lors de demi-finales
régionales pour espérer se rendre à la grande finale du 30 mars 2013. En
parallèle à ce concours, voici l’album
Dans les souliers d’Elvis
qui nous propose 10 reprises d’Elvis. Réalisé par
Toby Gendron,
le disque présente la star académicienne
Mélissa Bédard,
Mario
Pelchat,
Martin Deschamps, le duo de
Marie-Ève Janvier
et Jean-François Breau,
Éric Lapointe,
Nadja,
Ima,
Marc Dupré,
Roch Voisine et
Isabelle Boulay.
Les performances sont justes et reflètent bien la personnalité de leurs
interprètes tout en rendant un bel hommage à Elvis. Le principal
problème du disque est qu’il est trop court avec seulement 10 titres
totalisant 34 minutes. Quelques pièces additionnelles auraient été
grandement appréciées. (octobre 2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 37, 27 octobre 2012)
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Tandem
½
|
Le disque record des slows, volumes 1 à 4
Sur ces 4 disques
contenant chacun 22 chansons, les Disques Mérite nous présentent les
meilleures ballades des années 1950, 1960 et 1970. On retrouve autant
des succès québécois qu’américains et français, une très grande majorité
de numéros 1 ou top 5 au palmarès. Le son remasterisé de l’ensemble est
irréprochable et il permet de redécouvrir tous ces succès. Les livrets
présentent aussi de nombreux détails intéressants sur les artistes et
les chansons présentées. Il s’agit certainement d’une des meilleures
collections de ballades de ces années-là jamais assemblées, ce qui
rappellera de nombreux souvenirs aux baby boomers. Les 88 succès
inclus dans cette collection représentent plus de 5 millions de 45 tours
vendus au Québec, tous regroupés sur 4 CD. (décembre 2012) |
Mérite
|
Fab Forever
Pour souligner le 50e anniversaire du premier simple des
Beatles, « Love Me Do », l’équipe
de Tandem a regroupé une équipe toute étoile pour rendre hommage au
groupe mythique. Réalisé par Toby Gendron, Fab Forever
réunit 11 artistes québécois de renom incluant Marie-Mai (« While
My Guitar Gently Weeps »), Corneille (« Let It Be »), Gregory
Charles (« Come Together »), Daniel Lavoie (« The Long and
Winding Road »), France D’Amour (« I’m Only Sleeping »),
Florence K (« Lucy in the Sky with Diamonds ») et Marc Déry
(« Help! »). On peut également entendre Francis Cabrel en
ouverture du disque avec son excellente version de « For No One ». Même
si les Beatles ont été revisités des
centaines de fois, cette équipe presque entièrement québécoise réussit à
insuffler une énergie rafraîchissante à ces chansons que l’on connaît
par cœur. Le spectacle Come Together avec les Beatles aura lieu
le 6 juillet dans le cadre du Mondial Loto-Québec de Laval et présentera
plusieurs artistes figurant sur l’album Fab Forever. (juillet
2012)
Vidéoclip :
Vidéo promotionnelle
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 21, 7 juillet 2012)
|
Tandem
½
|
Fifty Shades of Grey:
The Classical Album
Il est particulièrement
cocasse de voir qu’on en vient à mettre sur le marché la musique qui a
inspiré l’auteure de romans célèbres comme la série Fifty Shades of
Grey (Cinquante nuances de Grey). C’est pourtant ce qu’on
nous offre ici alors qu’EL James a sélectionné les 15 œuvres
classiques qui l’ont le plus inspirée pour l’écriture de sa trilogie de
romans érotiques. Différents orchestres y interprètent des morceaux
célèbres de Delibes, Bach, Villa-Lobos, Verdi,
Pachelbel, Chopin, Fauré, Debussy, etc. Même
si on ne retrouve pas de véritable lien avec les romans, il s’agit d’une
bonne compilation à laisser jouer en sourdine pendant que vous lisez.
(décembre 2012) |
Capitol /
EMI
½
|
Mixmania 3
Après la 3e édition de la très populaire télé-réalité jeunesse
Mixmania sur les ondes de Vrak-TV, voici l’album mettant en
vedette les 8 jeunes chanteurs et chanteuses. Ces talentueux
artistes âgés entre 14 et 17 ans nous présentent un album de pop
légère, mais dansante et plutôt divertissante. Les deux cerveaux
derrière cette production de qualité sont Louis Côté (K-Maro)
et Peya qui assurent l’écriture des 10 chansons, les
instruments, la programmation, la prise de son, la réalisation et
les arrangements. On retrouve aussi la participation de Julie
St-Pierre sur la deuxième version de « Mixmaniaque » à la fin du
disque. Évidemment, les textes pourront vous sembler simplistes,
mais ils collent bien à la peau de ces jeunes talents en plein
développement et emplis de positivisme. Aussi, les 33 minutes du
disque sembleront peut-être insuffisantes aux fans de l’émission,
mais dites-vous qu’il est parfois préférable de s’arrêter au bon
moment… Mixmania 3 est un album efficace dans le genre, qui
trône au sommet des palmarès depuis sa sortie. (juillet 2012)
Vidéoclips :
« Mixmaniaque » -
« Sans mot » -
« Prêt pour le party » -
« Très haut » -
« Vivant »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 24, 28 juillet 2012) |
Zone3
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Now! 20
Nous en sommes déjà à la 20e édition de la collection Now! qui
présente quelques-uns des plus grands succès pop de l’année, avec
quelques incursions un peu plus rock. Depuis ce temps sont apparues
d’autres versions comme Now! Country et Now! Dance. Cette
nouvelle compilation présente 18 succès de la dernière année, dominés
par les incontournables « Wild Ones » par Flo Rida avec Sia,
« Starships » par Nicki Minaj, « Where Have You Been » par
Rihanna, « Call Me Maybe » par Carly Rae Jepsen, « We Are
Young » par Fun. avec Janelle Monae, « Somebody That I
Used To Know » par Gotye avec Kimbra et « Summer Paradise »
par Simple Plan avec Sean Paul. Aussi au menu, Katy
Perry, Maroon 5, David Guetta, Calvin Harris,
Justin Bieber, Conor Maynard, Hedley, Kreesha
Turner et plusieurs autres. Cette collection de succès permet une
récapitulation de certaines des pièces les plus entendues à la radio en
2012. (décembre 2012)
Vidéoclips :
« Starships » -
« Call Me Maybe » -
« Summer Paradise » |
EMI
½
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Now! Country 7
Voici la 7e édition de la compilation de musique country Now! Country
qui présente certains des plus gros succès de la dernière année dans le
genre. Parmi les artistes présentés, notons Johnny Reid,
Dierks Bentley, Keith Urban, Dean Brody, Lady
Antebellum, Miranda Lambert, Zac Brown Band, Terri
Clark, Alan Jackson, Blake Shelton et plusieurs
autres. Pour un non initié au country, il s’agit d’une bonne façon de
découvrir le genre et la tendance actuelle. Par contre, pour les
amateurs du genre, le disque n’apporte pas grand-chose de plus, si ce
n’est que de regrouper les plus grands succès sur un même CD. (décembre
2012)
Vidéoclip :
« So You Don’t Have To Love Me Anymore » (Alan Jackson) |
EMI
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The Perks of Being a
Wallflower
(bande sonore)
Le film pour adolescents tiré du roman à succès a bénéficié d’une bande
sonore plutôt originale. En effet, alors que le film s’adresse à une
toute nouvelle génération, sa musique provient essentiellement des
années 1980 et 1990. Le son new wave et rock alternatif de l’époque est
à l’honneur avec des artistes comme New Order, The Smiths,
Sonic Youth, Cracker et Cocteau Twins. On peut
aussi entendre l’excellente et entraînante « Come On Eileen » des
Dexys Midnight Runners, ainsi que le classique « Heroes » de
David Bowie. Il s’agit
certainement de l’une des meilleures bandes sonores de l’année, qui
permettra en plus de faire découvrir une excellente musique du passé à
une génération grandissante. (décembre 2012)
Vidéoclip :
Bande annonce du film |
Atlantic
/
Warner
½
|
Pied de poule
(1982) (réédition de 2012)
Il y a 30 ans, une des
comédies musicales les plus originales de l’histoire du Québec voyait le
jour, fruit de l’imagination de Marc Drouin. La première version
intégrait des artistes qui allaient devenir des incontournables de la
télévision québécoise, particulièrement Normand Brathwaite et
Marc Labrèche. La musique de cette œuvre unique par Drouin et
Robert Léger avait connu un énorme succès, surtout la chanson-titre
qui est devenue une chanson culte, un classique de la SOCAN en 2007 avec
25 000 exécutions radiophoniques. On nous offre maintenant une réédition
de cet album fétiche, pour la première fois en CD et version numérique.
Les sept comédiens et musiciens chantent et jouent eux-mêmes sur
l’album, dont Geneviève Lapointe, la fameuse Dolbie Stéréo, qui
interprète la chanson-titre, Nathalie Gascon et Mario Légaré
du légendaire groupe Octobre. D’autres musiciens s’ajoutent pour
l’enregistrement du disque. Une des particularités de cet album est
qu’il était déjà précurseur des années 1980 avec une certaine touche
techno. Autant l’œuvre théâtrale que le disque se sont mérités de
nombreux prix, dont 5 récompenses de l’ADISQ en 1982 et 1983. Il est
donc extrêmement intéressant de pouvoir redécouvrir cet album
incontournable. (mai 2012) |
Audiogram
½
|
Pour l’instant, j’ai 20 ans! – 1993-2012
Depuis 1993, Les Éditions du Collège Ahuntsic publient un recueil
intercollégial de poésie présentant chaque année des textes
d’étudiants de 50 collèges du Québec. Dans le cadre du 20e
anniversaire du projet, 20 poèmes ont été retenus parmi les 2 500
publiés à ce jour et ont été mis en musique dans ce superbe coffret
musical. Le coffret a été totalement produit par les étudiants du
niveau collégial, autant la composition de la musique que la
production du CD et du livre qui l’accompagne. Les interprètes
retenus pour livrer ces poèmes mis en musique incluent Martin
Deschamps, Alexandre Belliard, Isabelle Cyr,
Lynda Thalie, Éric Goulet et Noir Silence.
Évidemment, les musiques servent essentiellement d’accompagnement et
sont complètement au service des poèmes. Dans certains cas, elles
sont plutôt discrètes et le texte est simplement récité. Mais
certaines compositions sont extrêmement réussies, ce qui donne de
très bonnes chansons. L’ensemble s’adresse avant tout aux amateurs
de poésie, mais il montre tout le talent dont peuvent faire preuve
les étudiants de niveau collégial. Un très beau coffret! (juillet
2012)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 24, 28 juillet 2012) |
Éditions du Collège Ahuntsic
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The Twilight Saga:
Breaking Dawn, Part 2
(bande sonore)
Très souvent, les trames
musicales de films sont beaucoup moins intéressantes une fois tous les
morceaux alignés sur un album. Par contre, l’atmosphère particulière de
la saga Twilight, dont fait partie à part entière sa musique,
fait en sorte de créer un intérêt particulier pour celle-ci. On retrouve
pourtant de nombreux artistes inconnus et quelques titres plutôt
ennuyants, incluant la ballade « The Forgotten » par Green Day
(qui viendra conclure leur récente trilogie). Mais au moins, on retrouve
une certaine ligne directrice entre Passion Pit, Ellie
Goulding, Feist, St. Vincent, etc. Il s’agit avant
tout d’un album pour les fans de Twilight, mais le disque
présente tout de même certaines belles qualités et une certaine émotion
pour conclure cette aventure. (décembre 2012) |
Atlantic
/
Warner
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