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0-9 - 7 Weeks -
A - Active Child
- Adams, Ryan -
Akinmusire, Ambrose - Alesana - Alkaline
Trio - All Time
Low - Amos, Tori - Arctic Monkeys -
Arno -
Asa -
Aznavour, Charles -
B - Bad Meets
Evil - Bang Tango - Beady Eye -
Beastie Boys -
Beyoncé -
Big Sean -
Big Talk -
Biolay, Benjamin (2) -
Björk -
Black Keys, The -
Blige, Mary J. -
blink-182 - Boisjoli,
Brigitte - Bombay Bicycle
Club - Brains, The -
Breaching Vista - Bridges, Jeff - Brown, Chris -
Bublé, Michael -
Burgh, Chris de -
Bush -
Bush, Kate -
Butler, Taurey -
C - Cake -
Camille -
Caracol -
Cars, The -
Casal, Luz -
Cascada -
Chanté, Keshia -
Chase and Status -
Chickenfoot -
Clerc, Julien -
Coldplay -
Cold War Kids -
Cowboys Fringants -
Cruz, Taio -
Cut Copy -
D -
Daho, Étienne - Danger Mouse & Daniele Luppi
- Dangerous! -
The Dears -
Death Cab For Cutie
-
Decemberists, The -
Denamur, Claire -
Dengue Fever -
Derülo, Jason -
Déry, Marc -
Destroyer -
DeVotchKa -
Dø, The -
Doba -
Doolittle, Eliza -
Down with Webster -
Drake -
Duran Duran -
Dwarves -
E -
East Bay Ray and the Killer Smiles
-
Eisley -
Elbow -
Evanescence -
F - Faccini, Piers -
Faithfull, Marianne - Fall, The -
Falling In Reverse - Fersen, Thomas
-
Florence + the Machine
- Foo Fighters -
G - Galactic -
Gallagher, Noel -
Guetta, David (2)
- Gym Class Heroes -
H - Hall, Daryl -
Hangmen, The - Harper, Ben - Harvey, PJ -
Heartsounds -
Hedley -
Henry, Joe -
Holland, Jolie -
Hollywood Undead -
Hudson, Jennifer -
I - Ima -
Irglova, Marketa -
Isaak, Chris -
Isaiah, Daniel -
I Set My Friends On Fire
-
J -
Jane's Addiction
- Jayhawks, The - Jay-Z & Kanye West
-
Jean, Nikki - Jodoin,
Geneviève - Jonas, Joe - Jones, Booker T.
- Jones, Oliver - Jorane -
Joy Formidable, The -
Justice -
K -
Kaeshammer, Michael - Kaiser
Chiefs - Kearney, Mat - Keren Ann
- Kills, The -
Kooks, The -
Kravitz, Lenny -
Kylie -
L - L - Lady Gaga -
Lafontaine, Roxane de -
Lapointe, Éric et l'OSM - Lavigne, Avril
- Lee, Amos -
Lehman, Patrick -
Letlive -
Lights -
Li, Lykke -
Living With Lions -
Lloyd -
LMFAO -
Lopez, Jennifer -
Lott, Pixie -
Lovano, Joe -
Luyas, The -
M - Maestro - Magic System
- Magnan, Paule
- Malajube -
Malkmus, Stephen and the Jicks
-
Man Man - Manzanera,
Phil - Marianas Trench - Marie-Christine -
Mastodon - McKagan's Loaded,
Duff - Metronomy - MG3 -
Milman, Sophie - Milow -
Mindless Behavior -
Misses Satchmo -
Moby -
Modja, Inna - Mogwai -
Mohombi -
Moore, Katie -
Morello, Tom The
Nightwatchman -
Mother Mother - Motörhead -
N - Nada Surf - Naim, Yael -
Ndegéocello, Meshell
- Needtobreathe -
Nekromantix -
Nelson, Willie
& Marsalis, Wynton - New
Found Glory - Nickelback - Nicks,
Stevie -
O - Ok Volca -
P - Pangman, Alex
- Panic!
At The Disco - Papillon - Pearl Jam -
Perri, Christina -
Peter Bjorn and John
-
Picard, Pascale Band -
Pitbull -
Ponty, Clara -
Portugal. The Man -
Potvin, Roxanne -
Protest The Hero -
R - Radiohead -
Red Hot Chili Peppers -
Reed, Lou & Metallica -
R.E.M. -
Rhino Bucket -
Rihanna -
Roberts, Sam Band -
Roots, The -
Rowe, Sean -
Rowland, Kelly -
Royal Bangs -
Rubio, Paulina -
Rue Kétanou, La -
S - Scott, Jill -
Set Your Goals - Sexsmith, Ron
- Shaolin Temple
Defenders - Shock, Stefie -
Simon, Paul -
Simple Plan -
Smashing Pumpkins - Social
Distortion - Souchon, Alain
- Spears, Britney
- Staind -
Stan, Alexandra -
Steel Panther -
Stemm - Stone, Joss - The Streets -
Strokes, The -
Sublime with Rome -
Sum 41 -
SuperHeavy -
T - Tempah, Tinie
- Thursday - Tiësto -
Tinariwen -
Track, Matt -
Turner, Frank -
Turner, Kreesha -
TV On The Radio -
U - UFO -
V - Vedder, Eddie
- Vines, The -
W - Waits, Tom -
Waterboys, The - White Lies -
Whitmore, William Elliott
- Wilco -
Winehouse, Amy -
Y - Yelle -
Yes -
ARTISTES VARIÉS -
Creepersin /
Diemonsterdie /
Others -
Have Yourself a Merry Little Christmas
-
Radio-Canada 1936-2011 : 75 ans, 75
chansons
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7 Weeks
- Dead of Night
Le groupe de métal
français indépendant 7 Weeks s’est inspiré du film de 1972 réalisé par
Bob Clark, Dead of Night, pour écrire la musique de cet
album qui se veut un projet parallèle dans la carrière discographique du
groupe (leur prochain album est prévu pour la mi-2012). La musique prend
une direction plus sombre et lugubre sur ce disque qui inclut aussi des
extraits de dialogues du film. Julien Bernard et sa bande
réussissent le tour de force de nous captiver dans leur univers
d'horreur pendant 45 minutes. Voici donc un album-concept de grande
qualité, le meilleur enregistrement du groupe à ce jour. À découvrir!
(avril 2012)
Vidéoclip :
« Four Again » |
F2M Planet
½
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Active Child - You Are All I See
Active Child est un projet du chanteur et musicien Pat Grossi,
qui a déjà fait partie du Philadelphia Boys Choir. Il
s’inspire de la musique électronique des années 1980, comme New
Order, puis il ajoute sa voix de falsetto et de la harpe. Le
résultat est un mélange d’électronique et de chant choral, sur un
fond de pop alternative plutôt planante. De par la voix de Grossi,
on ne peut s’empêcher de comparer Active Child avec Antony and
the Johnsons, mais aussi avec A-ha pour les plus âgés. Ce
qui est particulièrement remarquable sur ce premier album, c’est que
même si les inspirations viennent directement des années 1980,
Active Child réussit à créer une musique originale et contemporaine,
une musique des années 2010. You Are All I See réussit à
créer une très belle atmosphère à travers ses 10 titres. L’album est
généralement doux et enveloppe magnifiquement les textes
significatifs de Grossi. Le seul bémol à apporter concerne la voix
très haute de Grossi qui peut devenir agaçante à la longue, malgré
un très bel enrobage. En conclusion, Active Child est non seulement
la découverte du mois, mais certainement l’une des plus belles
découvertes de l’année 2011. (découverte du mois de novembre 2011)
Vidéoclip :
« Playing House » |
Vagrant
/
Universal
½
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Ryan Adams
- Ashes & Fire
Depuis l’an 2000, on peut dire que le chanteur folk country alternatif
de la Caroline du Sud a été plutôt prolifique lançant pratiquement un
nouvel album à chaque année. Ashes & Fire représente un retour
pour lui après 3 ans d’absence, puisque son album de 2010,
III/IV, était en fait issu de sessions d’enregistrement
remontant à 2006-2007. Les Cardinals, son ancien groupe,
n’existent plus et c’est véritablement en solo qu’il attaque ce nouveau
disque. Entièrement folk, l’album replonge dans le Bob Dylan du
début des années 1970. L’atmosphère est douce et feutrée mettant
seulement en évidence la voix et la guitare d’Adams. Quelques
arrangements discrets viennent habiller l’ensemble en certaines
occasions, mais le disque se veut avant tout un album d’auteur, sans
grandes envolées musicales. Même si dans le genre on compte de nombreux
artistes qui sont supérieurs à Ryan Adams par leur créativité et leur
émotivité, il reste qu’il nous offre un disque qui s’écoute bien et dont
l’ambiance générale plaira aux amateurs de folk. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Lucky Now » |
Capitol
/
EMI
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Ambrose Akinmusire - When
the Heart Emerges Glistening
Ambrose Akinmusire est
un trompettiste jazz de 28 ans qui a grandi à Oakland en Californie. Son
quintet nous offre un deuxième album (le premier pour Blue Note) qu’Ambrose
coréalise avec Jason Moran, qui l’accompagne aussi au piano sur 2
pistes. Le jeune musicien signe 11 des 13 morceaux présentés, tous
instrumentaux sauf pour « My Name is Oscar » sur lequel il parle. Cette
pièce a été composée en l’honneur d’Oscar Grant, un
afro-américain de 22 ans non armé qui s’est fait tirer et tuer par la
police à Oakland en 2009. Ambrose a la particularité de nous offrir
plusieurs titres intrigants (« Confessions to my Unborn Daughter », « Tear
Stained Suicide Manifesto ») et avoue qu’il écrit toujours le titre
avant de commencer à composer, question de s’inspirer un peu. Il rend
hommage à sa mère dans 2 intermèdes, « Ayneh (Cora) » et « Ayneh
(Campbell) », et comme son nom signifie « miroir », il l’a aussi inversé
pour la pièce « Henya ». Ambrose Akinmusire alterne tout au long du
disque entre moments de pure tendresse et folie intense avec solos à
l’emporte-pièce. Il réussit à véritablement donner une voix unique à son
instrument. Malgré son jeune âge, on peut déjà le comparer aux plus
grands. Voici donc un musicien à suivre de près au cours des prochaines
années. (juillet 2011) |
Blue Note /
EMI
½
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Alesana - A Place Where the Sun is
Silent
Après avoir débuté à Baltimore, c’est en Caroline du Nord que le groupe
post hardcore Alesana s’est véritablement établi en 2004. Fraîchement
signé sur l’étiquette Epitaph, il nous présente maintenant son 4e album.
Son disque précédent,
The Emptiness, était un album-concept basé sur un roman d’Edgar
Allan Poe, Annabel Lee. Toujours aussi théâtral, le groupe
revient encore avec un album-concept, mais cette fois-ci inspiré d’un
poème, la première partie de la Divine Comedy de Dante
Alighieri intitulée Inferno. Pendant 62 minutes, le groupe
nous raconte avec passion une histoire en 2 actes qui n’est pas sans
nous rappeler les œuvres conceptuelles de Green Day, mais surtout
de My Chemical Romance. Les arrangements vont de ballades
discrètes au piano à des grandes envolées orchestrales avec des cordes
et une chorale d’enfants, le tout accompagnant la voix parfois criarde
typique au screamo. A Place Where the Sun is Silent s’écoute
exactement comme on écoute une histoire. L’inconvénient est que l’on a
donc l’obligation d’embarquer dans l’histoire pour être intéressés. Par
conséquent, c’est un album qui plaira à plusieurs tout en laissant un
large public derrière lui. Ceux qui apprécient particulièrement les
albums de rock théâtral risquent fort d’apprécier l’histoire qu’a à nous
offrir Alesana. (mars 2012)
Vidéoclip :
« Lullaby of the Crucified » |
Epitaph
|
Alkaline
Trio - Damnesia
Pour souligner son 15e
anniversaire, le groupe pop punk de Chicago Alkaline Trio nous propose
un album quelque peu différent par rapport à ce qu’il a fait dans le
passé. Il a décidé de présenter quelques-unes de ses pièces favorites
dans une version acoustique plus intime. On y trouve 12 de ces titres
déjà bien connus des fans, en plus d’une reprise des Violent Femmes,
« I Held Her In My Arms », et 2 nouvelles compositions, « Olde English
800 » et « I Remember a Rooftop ». Damnesia a principalement
l’avantage de nous présenter une nouvelle facette de ce groupe pop punk
qui nous a habitués à une énergie constante. Par contre, la plupart de
leurs compositions ne sont pas suffisamment puissantes d’un point de vue
créatif pour conserver notre intérêt dans une version dépouillée. Disons
que l’album leur donne avant tout un nouveau produit à promouvoir lors
de leur tournée du 15e anniversaire qui s’annonce comme la plus
importante de leur carrière. (octobre 2011) |
Heart & Skull
/
Epitaph
|
All
Time Low - Dirty Work
Le groupe pop punk de Baltimore est de retour avec un nouvel album, 2
ans après l’excellent
Nothing Personal qui l’a amené un peu partout à travers le
monde. C’est peut-être le fait d’avoir travaillé comme des forcenés au
cours des dernières années qui leur donne le goût de s’éclater et de
faire la fête sur Dirty Work. Ou bien ils n’ont tout simplement
pas encore perdu leur attitude d’adolescents qui les caractérise depuis
le début de leur carrière. L’hymne de party par excellence se trouve ici
sur « I Feel Like Dancin’ », une pièce co-écrite avec Rivers Cuomo
de Weezer. Par contre, plusieurs pièces de l’album présentent un
côté un peu plus sérieux. Tout au long du disque, l’accent est mis sur
la qualité des mélodies, des riffs et de la rythmique. On retrouve donc
bon nombre de pièces accrocheuses à souhait qui, avec un peu d’appui des
radios, ont tout ce qu’il faut pour devenir de grands succès,
particulièrement l’excellente « Time-Bomb », ma préférée de l’ensemble
qui a été co-écrite avec Pierre Bouvier et Chuck Comeau de
Simple Plan. Dirty Work présente assurément bien peu
d’éléments de punk et constitue plutôt une oeuvre pop de catégorie
supérieure, une production monstre. On n’y trouve peut-être plus les
éléments créatifs qui ont permis à leur album précédent de devenir l’un
des meilleurs dans le genre au cours des dernières années, mais ce
nouveau disque possède tous les éléments nécessaires pour acquérir la
reconnaissance universelle, même chez les moins grands amateurs de rock.
(septembre 2011)
Vidéoclip :
« I Feel Like Dancin’ » |
Interscope
/
Universal
½
|
Tori Amos
- Night of Hunters
Night of Hunters
est un album-concept basé sur des variations d’œuvres classiques par
Bach, Debussy, Satie, Schubert, Schumann,
Mendelssohn et plusieurs autres. Il suit le voyage d’une femme en
détresse alors qu’elle se retrouve à la fin d’une relation. Tori s’est
essayée à des œuvres concepts par le passé, mais il faut avouer que ce
ne fut pas toujours réussi. Sur ce nouvel album, elle réussit à trouver
le ton juste, avec ce qu’il faut de retenue pour ne pas voler la vedette
à l’œuvre musicale derrière elle. L’atmosphère feutrée du disque est
parfaitement maintenue jusqu’à la fin, le tout dans une grande richesse
musicale due à des arrangements de premier plan par John Philip
Shenale. Évidemment, étant fondé avant tout sur des œuvres
classiques, Night of Hunters ne rejoindra pas son public pop. Par
contre, elle met de l’avant ici ses racines classiques pour notre plus
grand plaisir. Le résultat est surprenant, grandement intéressant et
surtout, tellement plaisant à écouter. (novembre 2011) |
Universal
½
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Arctic Monkeys - Suck It and See
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Peu importe l'affection qu'on leur porte, les quatre gars de
Sheffield font partie du petit club fermé de ceux qui comptent.
Inutile donc de rappeler que
Suck It and See faisait partie
des disques les plus attendus de l'année. Heureux de voir que malgré
une popularité toujours au sommet, les
Arctic
Monkeys ne perdent pas
pied. Heureux d'entendre que, même si
Suck It and See est
déjà le quatrième album en cinq ans sorti par les britanniques, rien
ne laisse présager d'un groupe qui finirait en roue libre. Beaucoup
se sont écroulés après un premier opus détonnant, peu ont confirmé
au point de devenir l'un des meilleurs groupes britanniques actuels.
Et les Arctic
Monkeys sont de ceux-là. De ceux qui savent piloter
justement, négociant parfaitement les virages au cordeau,
s'escrimant à évoluer sans cesse sans abandonner ce qu'ils ont déjà
su créer. Alex Turner et sa bande sont donc malins comme des
singes et ça tombe bien. Alors ce
Suck It and See sonne comme
une synthèse du vécu du groupe. Profondément anglais dans le ton et
l'élégance mais qui emprunte un son plus terreux, la rudesse du
désert californien certainement héritée de leur précédente
collaboration avec
Josh Homme. Pour information, le disque a
été enregistré par
James Ford
(comme pour
Humbug) en
Californie dans le mythique studio du
Nevermind de
Nirvana. Exits les guitares
énervées, les rythmes endiablées des jeunes téméraires survoltés.
Suck It and See abrite un florilège de morceaux
mid tempo dont
les guitares misent plus sur la lourdeur et la saturation que sur
l'énervement (« Brick By Brick », « All
My
Own
Stunts », «
Don’t
Sit
Down ’Cause I’ve Moved
Your Chair »).
Humbug annonçait déjà
ce virage... Le jeu de
Matt Helders prend la même direction.
Le batteur troque ses fougueuses rythmiques contre une rythmique
plus lourde et métronomique. Si
Suck It and See prend toute
sa dimension dans la durée, il surprend un peu moins que ses
prédécesseurs. Il n’en reste pas moins que les
Monkeys restent
d’excellents compositeurs de chansons («
Reckless
Serenade », «
She’s Thunderstorm », « The
Hellcat
Spangled
Shalalala ») et Alex
Turner un auteur habile et subtil. (octobre 2011)
|
½
|
Arno -
BRUSSLD
Voici le 18e album de ce
poète et rockeur belge hors du commun. Sur BRUSSLD, il nous
présente 11 chansons originales, en plus d’une reprise au piano de « Get
Up, Stand Up » du légendaire chanteur reggae Bob Marley. Celui
qu’on pourrait considérer comme le Tom Waits belge nous offre un
album bilingue avec presque autant de chansons en français qu’en
anglais. Voix rocailleuse et guitares expérimentales, arrangées à la
façon blues rock et folk, voilà un peu le portrait de cet enregistrement
typique à la discographie hétéroclite d’Arno, mais unique dans le
paysage musical européen. L’originalité est toujours au rendez-vous,
mais il vous faudra tout de même faire un certain effort en écoutant
l’album pour réussir à véritablement entrer dans cette atmosphère bien
particulière qu’est celle d’Arno. (avril 2012) |
Naïve
/
SIX
½
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Asa
- Beautiful Imperfection
Asa est née à Paris et a grandi à Lagos au Nigeria. Elle présente
maintenant son deuxième album, Beautiful Imperfection. Enregistré
à Montreuil en France, le disque nous propose une grande variété de
styles avec des textes en anglais et en yoruba. L’ensemble est un doux
mélange de pop et de soul, mais contient tout de même des rythmes
entraînants de reggae qui réussissent à nous capturer à un moment ou à
un autre. Elle possède assurément de grandes influences du soul et du
R&B des années 1960, et on peut aussi détecter un grand attachement au
gospel en certaines occasions. Asa nous offre donc un album léger et
joyeux qui s’écoute sans grands efforts. Sans révolutionner le genre,
les compositions sont de qualité et à l’image de leur talentueuse
créatrice. Asa progresse donc de belle façon avec ce deuxième album qui
contribue à façonner un peu plus son style. (décembre 2011)
Vidéoclips :
« Why Can’t We » -
« Be My Man » |
Naïve /
Justin Time
/
SIX
½
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Charles Aznavour -
Toujours
Même à 87 ans, rien ne
peut arrêter cette légende vivante de la chanson française. Encore une
fois, Aznavour nous offre 12 compositions puissantes et sentimentales
dans un style qui varie entre des grandes chansons parisiennes et de la
bossa nova brésilienne (« Viens m’emporter »), avec un détour
occasionnel par Broadway et l’Espagne (« Flamenca Flamenco »). Pour ce
ixième album, Aznavour s’entoure de deux arrangeurs de renom : Eumir
Deodato (Frank Sinatra, Aretha Franklin, Astrud
Gilberto, Björk) et Yvan Cassar (Mylène Farmer,
Johnny Hallyday, Claude Nougaro). Il s’offre un superbe
duo avec Thomas Dutronc sur « Elle ». Finalement, la photo de la
pochette est de Karl Lagerfeld. Aznavour n’a rien perdu de sa
fougue et nous offre encore une fois un album solide qui plaira
assurément à ses fans. Toujours est un disque à la hauteur de son
immense réputation. (novembre 2011) |
EMI
/
SIX
½
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Bad
Meets Evil - Hell: The Sequel
En 1997, avant de se lancer dans une carrière solo, Eminem a fait
partie d’un duo de rap pour une courte période en compagnie de Royce
da 5’9’’, Bad Meets Evil. Ils n’avaient à l’époque qu’enregistré
quelques chansons en plus d’offrir des spectacles aux alentours de
Détroit. C’est le rappeur Proof (D12) qui les avait
regroupés à ce moment-là, et son meurtre en 2006 les a ramenés ensemble.
Hell:The Sequel constitue en fait un regroupement de divers
enregistrements du duo, donc le résultat manque quelque peu de
constance. Considéré comme un mini-album avec 9 pièces totalisant 37
minutes, le disque est également offert dans une version de luxe avec 2
titres additionnels, ce qui ressemble un peu plus à un album complet
avec ses 46 minutes. Le côté le plus intéressant de cet album est qu’il
ramène Eminem la superstar dans un rap de rue, un peu plus brut que ce
qu’il a fait depuis ses débuts en solo. Royce présente aussi de belles
qualités en tant que rappeur, des qualités qu’il avait semblé avoir de
la difficulté à présenter dans sa carrière solo. Voici donc un album
présentant quelques points d’intérêt pour les amateurs de rap
underground et de ces 2 rappeurs. (août 2011)
Vidéoclip :
« Fast Lane » |
Shady /
Universal
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Bang Tango
- Psycho Cafe (1989) (réédition de 2011)
En 1989, le hard rock (ou pop metal) était au sommet des palmarès et les
plus importantes compagnies de disques étaient toutes à la recherche du
nouveau groupe aux cheveux longs qui allait franchir de nouvelles
barrières de popularité. Parmi tous ces groupes, l’un des plus
sous-estimés a sans doute été le quintet glam rock de Los Angeles Bang
Tango qui a pourtant lancé cette année-là un album de hard rock très
solide. Grandement influencé par
Aerosmith et Guns N’ Roses,
le groupe présentait aussi des similarités avec Living Colour et
les Red Hot Chili Peppers par les rythmiques funk qu’il intégrait
à son style. Le groupe n’a peut-être pas obtenu le succès escompté, mais
il a tout de même su laisser sa trace dans cette scène musicale de Los
Angeles. Vingt-deux ans après sa sortie, voilà qu’on nous propose une
réédition de Psycho Cafe, une édition limitée à 2 000 copies
numérotées. On peut donc à nouveau entendre les succès « Someone Like
You » et « Breaking Up a Heart of Stone », ainsi que les excellentes « Attack
of Life » et « Wrap My Wings ». Simultanément, on nous offre une
réédition de
Dancin’ on Coals (1991) avec 2 titres en boni, dont un en
concert, ainsi qu’une réédition du mini-album en concert
Ain’t No Jive… Live! (1992). Le temps est donc venu de
redécouvrir l’un des acteurs de la Sunset Strip de la fin des années
1980. (juin 2011)
Vidéoclips :
« Someone Like You » -
« Breaking Up a Heart of Stone » |
MCA /
Metal Mind
/
MVD
½
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Beady Eye - Different Gear,
Still Speeding
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Est-ce bien utile de rappeler que
Beady
Eye est né sur les cendres
encore chaudes d'un
Oasis qui a fini par exploser en vol.
C'était le 28 août 2009, à Saint-Cloud, juste avant de monter sur la
scène du festival Rock En Seine. Depuis ce jour,
Noel Gallagher
a officiellement quitté le groupe et Oasis a mis fin à ses jours...
Les deux frangins séparés n'ont pas manqué de repartir sur des
projets individuels.
Liam n'a pas quitté les siens puisque,
suivi par Gem Archer,
Andy Bell
et
Chris Sharrock,
les ex-Oasis montent Beady
Eye. Un nouveau terrain de jeu tout frais
dont le groupe défend un état d'esprit plus démocratique que jamais,
Liam assurant qu'il n'y a pas de leader. Comme libérés d'un poids,
les ex-Oasis livrent un disque ancré dans la plus pure tradition pop
rock, accompagnés de
Steve Lillywhite
(U2,
Peter Gabriel,
Simple Minds, ...) aux manettes. Et
malgré ses influences toujours très marquées pop 60s/70s (voire
50s), Beady
Eye sonne étonnamment frais, glissant treize titres
assez homogènes et bien ficelés avec une impression de légèreté. De
quoi repartir faire une tournée des salles à taille humaine avec
quelques bons titres dans les valoches (« Four
Letter Word », «
Wind
Up Dream », « Kill For A
Dream »). Mais après ça, tout est dit.
Different Gear, Still Speeding
ne changera pas l’obscure face du
rock et risque de souffrir d’un singulier manque de mordant. Car si
Liam se veut être une légende, il faudra agir en tant que telle. Le
bon devra s’effacer au profit de l’exceptionnel ce qui, pour le
moment est loin d’être le cas. Et lorsqu’on veut convoquer les
légendes – les vraies – («
Beatles
and
Stones »), mieux
vaut être armé jusqu’aux dents. Moins présomptueux et conscient des
faits, Liam résumait lui-même la situation aux
Inrocks : « On
n’avait pas de grande ambition, on voulait simplement continuer à
faire de la musique. Ça ne va pas plus loin. » Alors si c’est lui
qui le dit… (avril 2011) |
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Beastie Boys - Hot Sauce Committee Part Two
En 2009, les Beastie Boys ont dû mettre sur la glace leur projet en
2 parties, Hot Sauce Committee, lorsqu’Adam Yauch a
été diagnostiqué du cancer. Par la suite, ils ont laissé tomber la
première partie pour se concentrer sur la deuxième qui nous est
maintenant offerte. Le groupe rap qui fut très influent dans les
années 1980 ne surprendra que bien peu de gens avec ce nouvel album.
En fait, ils ne nous offrent qu’une nouvelle variation de leur style
déjà bien établi. Là où ils réussissent à surprendre, c’est qu’ils
reviennent à une attitude un peu plus adolescente, ce « je m’en
foutisme » qui les caractérisait si bien sur leurs premiers
enregistrements. Disons que leurs quelques tentatives de se prendre
au sérieux n’ont pas représenté le meilleur de leur carrière et
qu’un tel retour aux sources était grandement souhaitable. Le groupe
nous présente quelques titres mémorables comme « Make Some Noise »,
« Too Many Rappers » (avec NAS), « Say It » et « Don’t Play
No Game That I Can’t Win » (avec Santigold). D’accord, les
Beastie Boys ne sont plus à l’avant-scène du rap, mais Hot Sauce
Committee Part Two nous prouve que le groupe peut encore bien
performer dans le style qu’il a créé et bien utiliser la technologie
d’aujourd’hui. Voici donc un très bon disque qui comblera leurs fans
de longue date… (juillet 2011) |
Capitol /
EMI
½
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Beyoncé - 4
L’ex-membre de Destiny’s Child nous présente son 4e album
depuis qu’elle s’est lancée dans une carrière solo il y a 10 ans. La
chanteuse R&B nous avait présenté un disque plutôt moyen en 2008,
I Am… Sasha Fierce, malgré le méga-succès « Single Ladies
(Put a Ring on It) ». Beyoncé a donc un défi de taille avec 4,
soit celui de nous présenter un album intéressant dans son ensemble.
Dès la ballade d’ouverture, « 1+1 », elle semble décider à nous
convaincre de la puissance de sa voix, mais elle nous laisse
malheureusement indifférents par le manque d’émotion qu’elle réussit
à nous transmettre. Le résultat est qu’on a hâte à la prochaine
pièce et qu’on espère seulement que ce ne sera pas le cas tout au
long du disque. Un bien drôle de choix pour débuter un album… Trois
autres ballades suivront, et feront sûrement perdre patience à ceux
qui préfèrent le côté pop dansant de Beyoncé. Il n’y a que la 4e, «
Best Thing I Never Had », qui risque de capter votre attention et de
vous rester en tête. Par la suite, les pièces alterneront entre des
morceaux rythmés et d’autres plus introspectifs, mais surtout, les
moments mémorables demeureront plutôt rares. On retrouve bien
quelques moments un peu plus originaux que sur le précédent disque
et la performance vocale de Beyoncé demeure solide, mais 4
manque définitivement d’un succès commercial de l’ampleur de
« Single Ladies ». Il risque donc d’être très vite oublié,
malheureusement. (septembre 2011)
Vidéoclips :
« Run the World (Girls) » -
« Best Thing I Never Had » |
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Big
Sean - Finally Famous
Après une série d’enregistrements divers, le protégé de Kanye
West nous arrive avec son premier album officiel, tiré par le
succès « My Last » avec Chris Brown. Le rappeur nous offre un
très bon mélange de rap underground et de musique un peu plus grand
public. « I Do It » est un succès garanti, pendant qu’avec « Dance
(A$$) », sur laquelle il utilise un échantillonnage de MC Hammer,
il espère faire bouger le derrière des plus jolies filles. Big Sean
va dans des territoires un peu plus sensuels sur « Marvin &
Chardonnay », grâce à Kanye West qui pousse l’audace en tant que
réalisateur à ajouter des bruits de lit qui grince à un rythme
plutôt régulier… Excellent rappeur, Sean réussit à donner plusieurs
dimensions à son album en s’entourant de chanteurs et d’excellents
musiciens. Les 12 pièces sont suffisamment variées pour conserver
notre intérêt, tout en étant parfaitement liées. Finally Famous
est un album à la fois créatif et plaisant à écouter,
possiblement l’un des meilleurs albums de rap de 2011. Voici donc un
très bon premier essai par un gars rempli de talent qu’il faudra
surveiller de près. (découverte du mois de septembre 2011)
Vidéoclip :
« My Last » |
Def Jam
/
Universal
½
|
Big Talk - Big Talk
Big Talk est un projet du batteur des Killers, Ronnie
Vannucci Jr, qui nous présente son tout premier album en
compagnie du guitariste Taylor Milne. Réalisé par Vannucci et
Joe Chicarelli (The Strokes), l’album éponyme présente
un mélange de post-punk, new wave et pop rock. Les mélodies sont
toujours excellentes et sont accompagnées de rythmes entraînants.
Vannucci puise beaucoup de son inspiration dans le son new wave du
début des années 1980. Par exemple, le synthétiseur et la section
rythmique du premier extrait, « Getaways », ne sont pas sans nous
rappeler The Cars. Vannucci joue de tous les instruments et
confirme ainsi ses talents multiples. Même comme chanteur il est
plutôt impressionnant, puisqu’il possède une très belle voix,
parfaitement adaptée à sa musique. Voici donc un premier album
solide, avec une ligne directrice claire et qui demeure efficace
jusqu’à la fin. (découverte du mois de décembre 2011)
Vidéoclips :
« Replica » -
« Big Eye » |
Little Oil
/
Epitaph
½
|
Benjamin Biolay
-
Best of
En seulement 10 années de carrière, le chanteur français Benjamin Biolay
a produit 5 albums studio, le projet Home et 2 bandes originales de
films. Le temps est donc venu de faire un bilan de cette jeune carrière
déjà bien décorée. Cette compilation présente ses 18 plus grands succès
en plus d’un titre inédit en ouverture, « L’eau claire des fontaines ».
Parmi les succès que l’on retrouve ici, notons les classiques « Les
cerfs-volants » et « Ton héritage », ainsi que les populaires « Dans la
Merco Benz » et « Padam ». Cette rétrospective de
l’auteur-compositeur-interprète et arrangeur constitue une excellente
façon de le découvrir, si vous n’avez pas encore eu la chance de vous
familiariser avec l’œuvre de Benjamin Biolay. (avril 2012)
Vidéoclip :
« La superbe » |
Naïve
/
Virgin /
SIX
½
|
Benjamin Biolay
- Pourquoi tu pleures?
Souvent comparé au légendaire
Serge Gainsbourg, le Français
Benjamin Biolay nous présente ici la musique inspirée du film
Pourquoi tu pleures?. Il a connu un immense succès en 2010 avec
l’album
La superbe, mais il joue maintenant le rôle principal dans une
comédie romantique, le premier long métrage de
Katia Lewkowicz
aux côtés d’Emmanuelle Devos
et
Nicole Garcia. Bien plus
qu’une bande sonore, le disque nous propose plusieurs chansons écrites
et interprétées par Biolay, ainsi que des versions inédites. Il se
compare donc avantageusement à tout autre album de sa part.
Biolay écrit
et compose l’ensemble des pièces du disque en compagnie du pianiste
Marc Chouarain. Certains morceaux sont même inspirées du film et de
son personnage directement.
Biolay chante en duo avec des vedettes du
film sur deux chansons :
Sarah Adler sur « L’homme de ma vie » et
Emmanuelle Devos sur la
chanson-titre. Aussi, c’est
Ana Zimmer
qui interprète « You Have
Changed », le seul titre en anglais. À part le
premier extrait, « Pas la forme », il y a peu de succès potentiels sur
ce disque qui se veut avant tout un accompagnement au film (ou un rappel
de celui-ci). L’ensemble est plutôt doux et s’écoute magnifiquement
jusqu’à la fin. (janvier 2012)
Vidéoclip :
Introduction |
Naïve
/
SIX
½
|
Björk -
Biophilia
Ce nouvel album de Björk est bien plus qu’un simple album. C’est plutôt
un concept multimédia complet, incluant des applications pour iPad et
iPhone. Même si à ce niveau Björk demeure innovatrice, c’est pas mal
moins le cas avec sa musique. En fait, elle revient avec des sons
électroniques, parfois drum ‘n’ bass, qui ne nous sont pas inconnus,
puisqu’elle les utilisait déjà dans les années 1990. Biophilia,
un album audacieux essentiellement intimiste, présente donc une musique
électronique qui prend de l’âge et n’apporte rien de neuf. Si Björk a
déjà été à l’avant-garde, ce n’est clairement plus le cas aujourd’hui.
En plus, sa voix, toujours trop en avant, agace sérieusement en de
nombreuses occasions et on a tout intérêt à rajuster notre son pour
qu’elle se retrouve un peu moins à l’avant-plan. Ce sera alors moins
désagréable lorsqu’elle se servira de sa voix pour des effets sonores,
très nombreux tout au long du disque. Ses fans de longue date y
retrouveront certainement les éléments qui leur plaisaient, mais ils
devront se tourner vers d’autres créateurs de musique électronique pour
demeurer à l’avant-garde. (novembre 2011)
Vidéoclip :
« Moon » |
Nonesuch
/
Warner
|
The
Black Keys - El Camino
Sur
Brothers en 2010, le duo de l’Ohio réussissait le véritable tour
de force de parfaitement fusionner ses influences blues un peu sales, sa
créativité sans bornes et les mélodies accessibles. D’ailleurs, « Tighten
Up » est devenu leur premier véritable succès en carrière, après
pourtant plusieurs albums de premier plan. Sur El Camino, les
Black Keys font donc encore face au défi de poursuivre leur évolution
dans la bonne direction. Ils reprennent leurs influences du passé, mais
cette fois-ci, c’est dans le R&B des années 1960 qu’ils plongent
littéralement. Ce qui frappe dès la pièce d’ouverture, c’est le son
beaucoup plus chargé du groupe qui a basé sa carrière jusqu’à maintenant
sur une musique généralement minimaliste (guitare et batterie). « Lonely
Boy » présente plutôt une orchestration riche et une chorale. Le son
demeure toujours un peu sale, garage, mais le groupe va définitivement
beaucoup plus loin. C’est cette nouvelle direction musicale qui dominera
tout au long du disque avec des orchestrations et des textures qui
donnent de l’envergure à l’album. Sûrement que le réalisateur Danger
Mouse y est pour quelque chose, lui qui avait déjà travaillé avec
eux sur le raté
Attack & Release. Plus rock ‘n’ roll que blues, El Camino
défile à la vitesse de l’éclair avec 11 titres totalisant à peine plus
de 38 minutes. À part l’acoustique « Little Black Submarines », l’album
est particulièrement énergique, et surtout grandement divertissant.
Attention : El Camino est un album qui crée une dépendance! Non
seulement il peut déjà être considéré comme l’un des meilleurs
enregistrements de leur carrière, mais il figure aisément parmi les
meilleurs disques de l’année. Voici donc un album surprenant et
tellement plaisant à écouter… (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Lonely Boy » |
Nonesuch /
Warner
|
Mary J.
Blige - My Life II…
The Journey Continues (Act 1)
La New Yorkaise Mary Jane Blige fait déjà carrière depuis 20 ans et nous
présente maintenant son 10e album studio. Bizarrement, le titre semble
vouloir référer à son album de 1994,
My Life, comme en étant la suite. Mais, il est bien difficile de
voir comment ce long album rempli de collaborations pourrait être la
suite de l’album troublé et bien personnel présenté à cette époque. En
fait, My Life II semble beaucoup plus être la suite logique de
son précédent,
Stronger with Each Tear, et n’a rien à voir avec la Mary J.
Blige du milieu des années 1990. Elle nous présente toujours son R&B
contemporain avec des accents de rap en différentes occasions. Pour ce
faire, elle peut compter sur la présence de toute une brochette de
collaborateurs : Nas, Busta Rhymes, Drake,
Beyoncé, Diddy, Lil Wayne, etc. Après une introduction
inutile, la première moitié du disque est plutôt dynamique grâce à de
bonnes rythmiques et des mélodies efficaces culminant avec la « Next
Level » de Busta Rhymes. Elle reprend aussi de façon énergique le succès
de Rufus & Chaka Khan « Ain’t Nobody ». Malheureusement, la
deuxième moitié du disque perd de son énergie et c’est un grand nombre
de ballades qu’on nous présente l’une à la suite de l’autre. L’intérêt
diminue grandement et lorsque l’album se termine, on a l’impression
d’être resté sur notre appétit. Les bons moments et la solide production
ne sont pas suffisants pour nous faire oublier les pièces ennuyantes.
(février 2012)
Vidéoclips :
« 25/8 » -
« Mr. Wrong » |
Geffen /
Universal
|
blink-182 - Neighborhoods
Après 8 ans d’absence sur disque et de nombreux projets parallèles,
le désormais légendaire trio pop punk effectue son grand retour. Par
contre, la question se pose à savoir si le groupe peut toujours être
pertinent dans cette scène musicale surchargée de jeunes groupes
énergiques, insouciants et irrévérencieux. Après tout, c’est ce qui
caractérisait principalement blink-182 à ses débuts et en a fait sa
marque de commerce. Le groupe était devenu plus sérieux sur son
album éponyme de 2003 et c’est là que son étoile a commencé à pâlir
face à de nouveaux groupes comme Simple Plan.
Neighborhoods poursuit dans la lignée de leur disque précédent
évitant de revenir à l’attitude adolescente de leurs belles années.
Les rythmiques punks sont encore bien présentes, mais avec un côté
un peu plus atmosphérique, peut-être emprunté au projet parallèle de
Tom DeLonge, Angels & Airwaves. L’énergie et
l’efficacité de titres comme « Ghost on the Dance Floor »,
« Natives » et « Heart’s All Gone » nous prouvent qu’un groupe comme
blink-182 peut encore occuper une place importante dans le paysage
rock. Après tout, ils n’ont plus 20 ans, donc c’est probablement
préférable de les entendre évoluer plutôt que de s’acharner sur
l’humour adolescent de leurs débuts. En plus, ces intégrations
quasi-progressives donnent une nouvelle dimension créative à leur
musique, même si leurs textes demeurent parfois douteux. Sans rien
révolutionner, blink-182 nous prouve qu’il peut encore aller de
l’avant en 2011, ce que beaucoup d’autres groupes dans le genre ne
semblent pas en mesure de réussir. (chronique principale de novembre
2011)
Vidéoclips :
« Up All Night » -
« Heart’s All Gone » |
Interscope
/
Universal
½
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Brigitte Boisjoli - Fruits défendus
Cette ex-participante de Star Académie a créé une certaine attente
vis-à-vis son premier album. C’est que sa voix puissante et polyvalente
en a fait une des meilleures de son édition, même si elle n’a pu
remporter les grands honneurs. Elle nous présente maintenant Fruits
défendus, un album de 12 chansons composées par Nelson Minville
et Dave Richard totalisant tout juste 40 minutes. L’intensité de
la pièce d’ouverture et l’efficacité pop de la chanson-titre rendent
tout de suite l’album prometteur. Malheureusement, Brigitte tombe
ensuite un peu trop dans la chansonnette et la ballade facile, ce qui ne
lui permet pas de montrer toute l’ampleur de son talent vocal. Où sont
les pièces rock ou soul qui lui collent si bien à la peau? On retrouve
bien quelques mélodies sympathiques, mais peu d’éléments lui permettent
de véritablement se démarquer, elle qui a pourtant tout le talent pour
se différencier naturellement. Fruits défendus présente un assez
mauvais choix artistique pour une artiste si talentueuse avec un si
grand potentiel vocal… (mars 2011)
Vidéoclip :
« Fruits défendus » |
Musicor
½
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Bombay Bicycle Club -
A Different Kind of Fix
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Derrière cette étrange appellation et cette non moins curieuse
pochette, se cache en réalité un groupe alternatif du nord de
Londres. Troisième album en autant d'années depuis la parution du
premier opus, Bombay Bicycle Club, joue sans arrêt la carte de la
rupture. Un premier disque pop punk, un second entièrement
acoustique, les quatre Londoniens changent encore leur fusil
d'épaule avec A Different Kind of Fix, une nouvelle fois
produit par Jim Abbiss (Arctic Monkeys,
Kasabian,
...). Résultat, les (très) jeunes anglais livrent un album fouillé
et astucieux qui fleure tout de même pas mal les eighties. Entre pop
new wave, rythmiques légèrement tribales, ambiances aériennes et
psychédéliques, ce troisième essai est incontestablement original
par la mixité de ses courants couplée au chant vacillant et
volontairement distant de Jack
Steadman. Les compositions étonnent
autant par la maturité des mélodies que par les arrangements
pléthoriques qui donnent à l’ensemble une dimension assez spatiale.
Les quatre membres peuvent d’ailleurs se targuer d’offrir de vraies
chansons réussies (« How Can
You
Swallow
So
Much
Sleep », «
Bad
Timing », « Shuffle »,…) qui demanderont certainement de multiples
écoutes attentives. Malgré tout, le disque a les défauts de ses
qualités. À force de vouloir surprendre tout en gardant une
précision d'orfèvre, le groupe oublie parfois de laisser la place au
feeling, ce qui rend l’ensemble un peu froid au final…
L’imperfection a toujours du bon. (décembre 2011) |
|
The Brains - Drunk Not Dead
The Brains est un groupe psychobilly de Montréal qui roule sa bosse
depuis 2003. Sur Drunk Not Dead, le trio à haut niveau d’énergie
semble atteindre un niveau supérieur alors qu’il se compare
avantageusement aux meilleures formations du genre sur la planète. Le
jeu est précis et la réalisation met parfaitement en évidence le
dynamisme dévastateur des Brains. Les influences rockabilly des années
1950 demeurent bien présentes, mais il s’agit bel et bien d’un album
punk, un disque qui risque de surprendre un public non averti par sa
rapidité et son agressivité. La section rythmique de Pat Kadavar
(batterie) et Colin The Dead (contrebasse) martèle
inlassablement, pendant que le chanteur/guitariste Rene De La Muerte
chante mieux que jamais tout en nous offrant une guitare jouée à la
vitesse de l’éclair et distorsionnée à souhait. Dès l’ouverture, vous en
aurez plein les oreilles, particulièrement avec « We Are The Brains » et
« Six Rounds », mais aussi avec la pop « Take What I Want (Souvenir of
Monte Christo) », la pièce en espagnol « Gato Calavera » et la poignante
chanson en français « Pourquoi me laisser ». The Brains atteignent
définitivement un nouveau sommet avec Drunk Not Dead et ils nous
présentent leur album le plus solide à ce jour. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Six Rounds » |
Stomp /
Union Label Group
½
|
Breaching Vista
- Vera City
Breaching Vista est un groupe de Kitchener en Ontario qui a d’abord fait
sensation avec un mini-album, Breaking the View. Ils nous ont
ensuite présenté leur premier album, Vera City, à l’automne 2011.
Le groupe se compare facilement à Simple Plan et Hedley,
mais aussi à Billy Talent et Jimmy Eat World. Ils nous
offrent donc un son rock commercial aux influences pop punk. La plupart
des 12 pièces du disque sont déjà prêtes pour les radios commerciales
avec des mélodies accrocheuses et des rythmes entraînants, même dans les
chansons un peu plus mid-tempo. Elles vous forceront toutes à taper du
pied en fredonnant. Malheureusement, Breaching Vista nous propose un
style de rock largement surexploité au cours de la dernière décennie et
ils ne réussissent pas véritablement à se démarquer de la masse. Ils
devraient tout de même réussir à vous faire passer un bon moment si vous
aimez le genre. (mai 2012)
Vidéoclip :
« Nervous » |
Bright Side
|
Jeff
Bridges - Jeff Bridges
L’acteur Jeff Bridges avait déjà fait paraître un album en 2000 intitulé
Be Here Soon, mais bien peu de gens s’en souvenait lorsqu’il a
joué le rôle d’un chanteur country déchu dans le film Crazy Heart.
Il nous arrive maintenant avec un album éponyme réalisé par T-Bone
Burnett. C’est entouré de musiciens de renom, dont le guitariste
Marc Ribot (Elvis Costello, Tom Waits), que Bridges
nous offre une majorité de classiques du folk et du country américain.
L’album commence en force avec l’excellente « What a Little Bit of Love
Can Do » de Stephen Bruton, l’un des rares moments de
divertissement sur l’album, malheureusement. La plupart de ses
interprétations de pièces de John Goodwin, Greg Brown et
Bo Ramsey sont ennuyantes et sans saveur. Bridges inclut aussi 3
nouvelles compositions, mais qui tombent tout simplement à plat,
manquant totalement de l’authenticité americana. (novembre 2011)
Vidéoclip :
« What a Little Bit of Love Can Do » |
Blue Note /
EMI
/
SIX
|
Chris Brown - F.A.M.E.
Après le fiasco de
Graffiti en 2009 et ses frasques avec Rihanna, le
chanteur pop / R&B Chris Brown n’a qu’un but avec F.A.M.E. :
remettre sa carrière sur les rails. Si on se fie au succès dansant
« Yeah 3X » et au succès R&B « Deuces », on peut considérer que c’est
réussi. Par contre, l’album possède de grands contrastes, passant de la
pop dansante, aux ballades R&B et au rap. Il sera donc plutôt difficile
de conserver l’intérêt du public tout au long de l’album. Si vous aimez
la pop dansante de « Yeah 3X », « Say It With Me » et « Beautiful
People » sont probablement les seuls morceaux qui pourront vous séduire.
Si c’est le rap de « Look At Me Now » qui vous plaît, quelques moments à
gauche et à droite pourront capter votre attention, mais ils vous
sembleront bien rares. Les fans de disco auront un refrain à se mettre
sous la dent avec « Oh My Love », mais ça s’arrêtera là. En fait, ce
sont probablement les fans de ballades R&B qui en auront le plus pour
leur argent avec cet album de Chris Brown. F.A.M.E. présente
d’excellents moments, mais un album trop long et trop diversifié nous
fait perdre le focus et nous force à passer plusieurs titres. En plus,
une version de luxe présente 4 titres additionnels pour un total de 17.
Brown semble tout de même sur la bonne voie pour le futur. (avril 2011)
Vidéoclips :
« Yeah 3X » -
« Deuces » -
« Look At Me Now » -
« No Bullshit »
|
Jive /
Sony
|
Michael
Bublé – Christmas
Peu de chanteurs peuvent
se vanter d’avoir le style parfait pour interpréter des classiques de
Noël, sauf Michael Bublé. Le chanteur jazz / pop réussit tout de même à
apporter une certaine touche de modernité en certaines occasions, par
exemple dans « Jingle Bells » qui met en vedette les Puppini Sisters.
On peut aussi entendre un excellent duo avec
Shania Twain pour
« White Christmas ». L’ensemble demeure tout de même assez traditionnel
avec des interprétations de jazz standard.
Christmas est donc
idéal pour ceux qui préfèrent les chansons de Noël interprétées de
manière un peu plus traditionnelle, sans trop d’inventivité. (novembre
2012) |
Reprise
/
Warner
|
Chris de Burgh - Moonfleet & Other Stories
Après plus de 35 ans
d’activité, Chris de Burgh décide de s’investir dans l’un des projets
les plus ambitieux de sa carrière. À mi-chemin entre le classique et le
folk, avec des éléments de pop et de rock, Moonfleet est une
œuvre-concept avec des orchestrations majestueuses. Elle intègre
également plusieurs narrations, désormais reconnues comme l’une des
forces du célèbre chanteur. Moonfleet est un petit village du
Dorset en Angleterre immortalisé par le romancier et poète anglais
John Meade Falkner. Autant cinématographique que théâtral, l’album
trouvera assurément son meilleur véhicule sur scène, là où l’artiste
pourra enfin présenter visuellement ce qu’il avait en tête lors de son
processus créatif. Même si l’œuvre est audacieuse et grandiose, il reste
que l’ensemble, à l’image d’un opéra rock, va dans toutes sortes de
directions musicales pas toujours heureuses d’un point de vue créatif.
En plus de Moonfleet, le disque se conclut par 6 autres
histoires, allant du sourire de la Mona Lisa à l’histoire de l’Iran, ce
qui en fait un long CD de 71 minutes. Malgré quelques longueurs et
moments moins originaux, Moonfleet risque de plaire à ses fans de
longue date qui apprécieront certainement le courage de leur chanteur
préféré. (avril 2011) |
Ferryman /
Justin Time /
SIX
|
Bush
- The Sea of Memories
Le groupe post-grunge britannique Bush a connu un immense succès dans la
foulée de Nirvana dans les années
1990. Par contre, le passage à l’an 2000 a semblé plutôt difficile pour
Gavin Rossdale et sa bande, alors que le groupe faisait preuve
d’un manque flagrant de créativité. Sûrement en panne d’inspiration, ils
n’ont plus présenté de nouveau matériel depuis
Golden State il y a 10 ans. Ce fut donc toute une surprise que
de voir apparaître un nouveau disque de Bush en 2011! Il s’agit d’une
nouvelle mouture du groupe qui performe ici alors que seuls Rossdale et
le batteur Robin Goodridge sont de retour. Bush a également
acquis les services de Bob Rock en tant que réalisateur. Pour ce
nouvel album, Bush revient donc à un rock un peu plus brut, loin des
expérimentations électroniques de la fin des années 1990. Le groupe nous
propose un rock énergique, prêt pour être présenté dans les arénas. Dès
la première écoute de The Sea of Memories, on a l’impression
d’entendre la suite de leur excellent premier disque,
Sixteen Stone, paru en 1994 (sous le nom de Bush X au Canada).
Les « power ballads » sont laissées de côté, enfin! On nous offre quand
même une ballade au piano en « All Night Doctors », mais il s’agit là
d’un des seuls contrastes avec l’ensemble passablement énergique. En
fait, tout ce qu’il manque à The Sea of Memories pour en faire un
grand album, ce sont quelques titres un peu plus mémorables, quelques
succès instantanés. Pour le reste, voici Bush dans le meilleur de sa
forme. (décembre 2011)
Vidéoclip :
« The Sound of Winter » |
½
|
Kate Bush
- 50 Words for Snow
Kate Bush nous présente
son premier album de matériel original depuis le disque double
Aerial paru en 2005. Mais surtout, il s’agit seulement de son 2e
album depuis
The Red Shoes lancé en 1993 et accueilli froidement par la
critique. Véritable perfectionniste en studio, Kate aime prendre son
temps pour nous offrir un album à la hauteur de nos attentes. Et elle
semble frapper dans le mille avec ce nouvel enregistrement pour
accompagner vos froides soirées d’hiver. Elle nous offre seulement 7
titres s’étirant sur plus de 65 minutes. On retrouve plusieurs longues
pièces sirupeuses et spatiales qui demandent absolument un grand effort
d’écoute. Il faut vraiment se laisser imprégner par cette atmosphère
particulière, et lorsqu’on y arrive, on peut enfin réaliser à quel point
Kate nous présente un album de grande qualité. Par contre, elle risque
fort d’en endormir plusieurs, puisqu’il y a bien peu de contenu
entraînant ou à tendance un peu plus pop sur cet album. Les chansons
sont centrées autour du thème de l’hiver et l’accompagnement se limite
au piano et à une batterie très discrète. Quelques arrangements minimaux
viennent quelque peu ajouter de l’envergure à l’ensemble, mais le son
demeure essentiellement discret, tout en douceur. Kate nous présente un
duo avec Elton John sur « Snowed in at Wheeler Street » et il
s’agit assurément de l’un des moments forts du disque. Pour le reste de
l’album, soit vous adorerez, soit vous aurez de la difficulté à vous
rendre à la fin sans somnoler. Mais dans tous les cas, Kate Bush réussit
à nous offrir un disque solide d’un point de vue artistique. (février
2012) |
Noble & Brite /
EMI
½
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Taurey Butler - Taurey Butler
Taurey Butler est un
pianiste et compositeur de jazz originaire du New Jersey qui est
maintenant installé à Montréal. Dès l’âge de 7 ans, il étudie le piano
qu’il perfectionnera inspiré par Oscar Peterson. Il a collaboré
pendant plusieurs années avec le chanteur et bassiste Eldee Young.
Accompagné d’Éric Lagacé à la basse et de Wali Muhammad à
la batterie, Butler nous présente ici son tout premier album. Il nous
offre des classiques du jazz, mais aussi des compositions originales,
avec une puissante maîtrise technique. Il impressionne par ses mélodies
et la comparaison avec Oscar Peterson n’en est que plus flatteuse.
Taurey Butler est assurément un pianiste de grand talent qui réussit à
nous conquérir rapidement. Voici donc un très bon premier disque par un
musicien qui aura une longue carrière. (mars 2012) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Cake -
Showroom of Compassion
Le groupe rock
alternatif californien Cake n’a plus vraiment connu de grands succès
depuis
Fashion Nugget en 1996 qui contenait leur très bonne relecture
du succès disco « I Will Survive ». Pourtant, ils nous présentent
maintenant leur 4e album depuis ce temps, leur 6e au total en près de 20
ans de carrière. Leur dernier disque,
Pressure Chief, datait tout de même de 2004, donc on peut dire
que Showroom of Compassion représente un retour pour eux, sept
ans plus tard. Cake est la vision d’un seul homme, John McCrea,
qui n’est vraisemblablement entouré que de musiciens d’accompagnement.
Ça s’entend encore une fois sur ce nouvel album alors que la section
rythmique ne vole en aucun moment la vedette à son chanteur étoile,
présentant un groove intéressant sans plus. Pourtant la voix monotone de
McCrea pourrait si facilement se faire damer le pion par des
arrangements musicaux efficaces. Encore une fois, le groupe nous propose
une reprise, « What’s Now Is Now », une pièce quelque peu obscure de
Frank Sinatra. Les titres les plus intéressants du disque s’arrêtent
à « Long Time », « Got To Move », « Mustache Man (Wasted) » et « Sick of
You », même si l’instrumentale « Teenage Pregnancy » n’est pas dénuée
d’intérêt non plus. Malheureusement, on trouve un peu trop de pièces
moyennes pour en faire un album de qualité supérieure. L’ensemble, qui
nous rappelle Beck en plusieurs occasions, possède quand même une
certaine originalité, mais ce n’est pas suffisant pour rendre l’album
excitant. (février 2011) |
Upbeat
/
Warner
|
Camille
- Ilo Veyou
Depuis ses débuts, Camille Dalmais a su attirer l’attention des amateurs
de nouvelle pop française, autant en solo qu’au sein de Nouvelle
Vague. Elle nous revient avec un 4e album solo, Ilo Veyou, 3
ans après
Music Hole qui fut acclamé de la critique. Camille nous offre
ici un album entièrement acoustique, naturel et tout en douceur. Pour
obtenir encore plus de naturel à l’ensemble, les musiciens ont joué
live en studio, sans casque ni métronome. Il n’y a que sa voix
qu’elle a démultipliée pour obtenir une chorale d’enfants. Plusieurs
musiciens et techniciens d’envergure ont collaboré à cet album bien
particulier. Clément Ducol a créé les arrangements pour quatuor à
cordes, en plus de jouer de la guitare et du piano préparé. L’album a
été mixé par Oz Friz (Tom Waits) et ce sont des brodeuses
professionnelles qui ont créé la pochette, Nadège Richer et
Priscille Pulisciano. Ilo Veyou est un album bilingue qui
raconte l’amour sur des ballades folkloriques, ritournelles et hommages
au R&B classique. « Le berger » nous transporte au Moyen-Orient, alors
que « Tout dit » conclut le disque en nous amenant dans l’atmosphère de
Björk. Elle peut aussi demeurer dans la pop classique française,
prenant un accent à la Édith Piaf sur « La France ». L’album de
40 minutes contient 15 titres qui explorent donc diverses influences. Il
s’agit d’un très beau disque, quelque peu hétéroclite, mais qui s’écoute
très bien jusqu’à la fin. (mars 2012)
Vidéoclip :
« L’étourderie » (live) |
Virgin /
EMI
/
SIX
½
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Caracol
- Blanc mercredi
Caracol (Carole Facal), l’une des moitiés de l’ancien duo
Dobacaracol, nous revient avec un 2e album tout en douceur et en
intimité. Blanc mercredi
présente une musique chaude et
réconfortante qui contribuera assurément à réchauffer vos froides
soirées d’hiver. Caracol nous offre de sa voix douce 11 pièces dont
trois en anglais, qui sont les moins intéressantes du disque. Elle
laisse de côté les rythmes reggae pour nous présenter une pop légère et
accrocheuse, parfois à tendance folk. Parmi les incontournables, notons
la chanson-titre, mais aussi les excellentes « Quelque part » et « Feu
d’artifice ». En plus de nous présenter sa quête du bonheur,
Caracol
nous montre aussi un côté gamin, particulièrement avec « Je volerai ton
baiser ». Si son premier album,
L’arbre aux parfums,
présentait de biens bons moments, elle
gagne en assurance sur ce nouvel enregistrement qui est plus solide
jusqu’à la fin. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Certitudes » |
Grosse Maman /
Indica
½
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The Cars -
Move Like This
Après plus de 20 ans d’absence, l’excellent groupe new wave de Boston
profite d’un regain de vie du genre chez de nombreux groupes rock pour
nous revenir avec un nouvel album. Bien sûr, ils ont perdu leur
bassiste, Benjamin Orr, décédé d’un cancer en 2000, mais ça ne
les aura pas empêchés d’effectuer un retour, tant attendu depuis leur
séparation en 1988. Il y avait bien eu une tentative de réunion en 2005
par Elliot Easton et Greg Hawkes, mais Ric Ocasek
et David Robinson avaient décliné l’invitation. Easton et Hawkes
ont quand même poursuivi leur idée sous le nom des New Cars avec
Todd Rundgren, mais cette fois-ci, il s’agit de véritables
retrouvailles pour les 4 membres originaux restants. Ils ont demandé les
services du réalisateur Jacknife Lee, qui prend aussi le poste
vacant de bassiste. Sur Move Like This, le groupe reprend
exactement là où il se trouvait lorsqu’il était au sommet de sa carrière
au milieu des années 1980. En fait, il s’agit peut-être ici de l’album
qui aurait dû être le successeur de
Heartbeat City paru en 1984, plutôt que le médiocre
Door To Door 3 ans plus tard. On retrouve les mêmes riffs et
synthétiseurs efficaces que sur leurs meilleurs enregistrements, et
plusieurs des compositions présentes ici risquent de faire pâlir
quelques groupes new wave des années 2000 (« Blue Tip », « Too Late »,
« Keep On Knocking », « Sad Song »). Les Cars nous présentent donc l’un
des retours les plus réussis de 2011, pour le plus grand plaisir de
leurs nombreux fans nostalgiques. (juillet 2011)
Vidéoclips :
« Blue Tip » -
« Sad Song » |
Hear /
Universal
½
|
Luz Casal -
Un Ramo de Rosas
Luz Casal est
probablement la plus grande voix féminine espagnole d’aujourd’hui, en
plus d’être une grande auteure et compositeure. Depuis le début des
années 1980, elle constitue un véritable symbole de fierté féminine chez
les hispanophones. Avec Un Ramo de Rosas, on peut découvrir 14 de
ses pièces les plus célèbres. Parmi celles-ci, notons plus
particulièrement l’incontournable « Piensa en mi » mis à l’avant-scène
par le film Talons aiguilles de Pedro Almodovar. Même si
la compilation couvre les 30 ans de la carrière de la chanteuse, on peut
entendre 4 titres de son album
La Pasion paru en 2009. On peut aussi entendre 3
morceaux inédits : « Gracias a la Vida » de Violeta Parra, la
chanson-titre, ainsi que « 18 Anos », une version espagnole du classique
de Dalida « 18 ans » mixée par le groupe français Nouvelle
Vague. Une édition spéciale de l’album contient un 2e CD. Un Ramo
de Rosas propose une excellente façon de découvrir cette grande
chanteuse pop espagnole. (avril 2012) |
Blue Note /
EMI
/
SIX
½
|
Cascada - Original Me
Cascada est un trio allemand d’euro-pop dansante dirigé par la chanteuse
Natalie Horler. Après 2 albums médiocres, le groupe a eu son
premier véritable succès planétaire en 2009 avec l’album
Evacuate the Dancefloor et la chanson-titre à succès. Deux ans
plus tard, ils sont de retour avec Original Me. Les principaux
succès du trio ont souvent été des reprises ou des pièces présentant des
ressemblances gênantes avec d’autres chansons connues, « Evacuate the
Dancefloor » se comparant par exemple un peu trop facilement à « Just
Dance » de Lady Gaga. C’est donc avec un certain sourire que l’on
voit apparaître le titre de ce nouvel album. Et on conserve le sourire
lors de la première pièce, « San Francisco », qui se compare
dangereusement à « California Gurls » de Katy Perry. Plusieurs
autres pièces de l’album présentent des ressemblances embarrassantes
avec des artistes en vogue comme Lady Gaga. On retrouve bien quelques
pièces dansantes efficaces, mais l’ensemble manque désespérément
d’originalité et contient beaucoup trop de chansons sans intérêt et
ennuyantes. (septembre 2011)
Vidéoclips :
« Pyromania » -
« San Francisco » |
Universal
|
Keshia
Chanté - Night & Day
Keshia Chanté est une jeune chanteuse pop / R&B ontarienne qui est
fortement influencée par Beyoncé. Elle nous offre une musique pop
à la fois énergique et remplie de sensualité. Plusieurs titres possèdent
un grand potentiel commercial, à commencer par les simples « Table
Dancer », « Test Drive », « Set U Free » et « Shooting Star ».
L’ensemble du disque peut aussi être aisément transporté sur les
planchers de danse. À ses influences R&B, Keshia ajoute des éléments
électroniques et une guitare électrique occasionnelle qui viennent
ajouter à la palette musicale de la chanteuse et enrichissent du même
coup sa musique. L’album de 14 titres contient plusieurs morceaux
solides qui n’ont rien à envier aux meilleures artistes américaines dans
le genre. Avec Night & Day, Keshia Chanté prend définitivement la
place qui lui revient au côté des grands. (mars 2012)
Vidéoclips :
« Table Dancer » -
« Test Drive » -
« Set U Free » -
« Shooting Star » |
Tanjola /
Universal
½
|
Chase and Status -
No More Idols
Chase and Status est un duo électronique de Londres formé des DJ Saul
Milton et Will Kennard. Ils proposent un son drum ‘n’ bass
toujours dansant qui leur a mérité une certaine reconnaissance au cours
des dernières années, surtout en Angleterre. Alors que le drum ‘n’ bass
était plutôt retombé dans l’underground depuis quelques années, Chase
and Status a réussi à le ramener à l’avant-plan avec son premier disque,
More Than Alot, en 2008. No More Idols est leur 2e album
complet et inclut des collaborateurs de renom : Tinie Tempah,
Dizzee Rascal, Cee-Lo Green, White Lies, Plan B
et plusieurs autres. L’album prend donc une tangente encore plus pop que
le précédent et possède tous les ingrédients pour percer à grande
échelle avec des rythmes grandement énergiques et des mélodies
mémorables. L’album démarre véritablement à la 3e pièce avec
l’excellente « Let You Go ». Par la suite, « Blind Faith », mettant en
vedette Liam Bailey, n’est pas sans nous rappeler Moby du
temps de
Play avec un mur de son incroyable. Quant à Cee-Lo Green, il
nous les rend particulièrement intéressants sur l’excellente pièce
dubstep « Brixton Briefcase ». Chase and Status nous offrent un album
très varié avec No More Idols allant de pièces électro
atmosphériques (« Embrace » avec White Lies) à du rap metal (« Hypest
Hype »). Certaines pièces sont faites sur mesure pour les clubs alors
que d’autres demeureront assurément dans l’underground. Mais, ce qui est
certain c’est que Chase and Status nous présentent un album créatif et
différent, sûrement l’un des meilleurs de l’année dans le genre.
(décembre 2011)
Vidéoclips :
« End Credits » -
« Blind Faith » -
« Time » -
« Flashing Lights » |
Mercury
/
Universal
½
|
Chickenfoot
-
Chickenfoot III
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Et de cet album de
Chickenfoot,
que retiendra-t-on au final? Le trait d'esprit foireux qui a poussé
le groupe à appeler son deuxième album
Chickenfoot III?
Comme si Chad
Smith – qui a
perdu son groove
au passage - n'avait déjà pas à rougir de ses dernières livraisons
avec les Red Hot,
comme si Sammy
Hagar et
Michael Anthony
n'avaient pas assez donné dans le hard kitsch et que
Satriani
était en mal de travail en équipe. Déjà pas très intéressant avec
leur première livraison, les vieux de la vieille réussissent à être
encore moins captivants avec ces onze titres poussiéreux sortis d'un
bar miteux pour
bikers
défraîchis. Sans compter les ballades mielleuses que n’auraient pas
reniées
Bon Jovi
(« Different
Devil
») ou les riffs balourds qui ne valent pas une patte de poulet (ça
tombe bien).
Chickenfoot est
peut-être un exutoire, un délire entre potes en fond de cale… Mais
quel intérêt? Même les quelques soli de
Satriani,
pourtant tout en retenue lorsqu’on connaît le mitrailleur, sonnent
comme de vieilles recettes mal ficelées. Mais peut-être que les
nostalgiques du hard
fm des années 1980 y
trouveront leur compte. Coluche disait :
« De tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus agréables sont ceux
qui se taisent ».
À bon entendeur… (janvier
2012) |
½
|
Julien
Clerc - Fou, peut-être
Après un très solide
album en 2008 avec
Où s’en vont les avions?, Julien Clerc est de retour avec
Fou, peut-être. Il y chante les textes de plusieurs gros noms de la
chanson française comme Charles Aznavour (« Les souvenirs »),
Maxime Le Forestier (la chanson-titre) et Gérard Manset (« Le
père dit à son fils », « Sur la plage, une enfant »). Il chante aussi
les textes de chanteurs de la nouvelle génération : Julien Doré,
Alex Beaupain et Mike Ibrahim. Magnifiquement réalisé par
Philippe Uminsky, l’album présente de superbes orchestrations
pour enrichir toutes ces chansons axées vers les mots. On retrouve tout
de même quelques moments piano-voix, particulièrement « L’amour prend
tout ». Enregistré rapidement alors que Julien chantait directement avec
les musiciens, l’album présente un côté naturel très apprécié. La
richesse des arrangements et des instruments donne de l’envergure à
l’album et le rend doublement séduisant. C’est donc encore une fois un
disque de grande qualité que nous offre un Julien Clerc toujours au
sommet de son art. (mars 2012) |
Virgin /
EMI
/
SIX
½
|
Coldplay
- Mylo Xyloto
Le très populaire groupe britannique Coldplay est de retour avec son
5e album, Mylo Xyloto. Il faut bien l’avouer : une parenté a
toujours existé entre Coldplay et U2.
Mais là on pousse un peu la note en demandant les services de
Brian Eno, lui qui a participé à certains des meilleurs albums
de la carrière de U2. Eno a au moins
l’avantage de créer des atmosphères planantes plutôt intéressantes,
ajoutant du même coup une certaine envergure à l’album. Quelques
titres se démarquent véritablement comme « Hurts Like Heaven »,
« Charlie Brown » et « Major Minus ». Les premiers extraits, « Every
Teardrop is a Waterfall » et « Paradise », sont également des pièces
de qualité qui nous habitent rapidement. Pour le reste, Coldplay
demeure dans un style convenu, rien de bien original. Les mélodies
sont efficaces et les atmosphères, grandioses, mais il vient un
moment où on a l’impression d’avoir fait le tour du jardin et la
moitié du disque vient à peine d’être franchie. L’idée d’inviter
Rihanna pour un duo sur « Princess of China » n’était pas
mauvaise en soi pour augmenter les chances de succès, mais la
composition ne permet pas d’exploiter tout le talent de la chanteuse
pop qui ne fait acte que de présence. L’album présente 14 titres
incluant quelques transitions, mais en réalité, on aurait pu se
limiter à un mini-album en le coupant de moitié. On y trouve un
manque évident d’inspiration, ce qui est bien dommage pour un groupe
de cette réputation qui ne nous avait rien présenté de neuf depuis
trois ans. Malgré de bons moments, Mylo Xyloto constitue
assurément l’album le plus faible du groupe à ce jour. (chronique
principale de décembre 2011)
Vidéoclips :
« Every Teardrop is a Waterfall » -
« Paradise » |
|
Cold
War Kids - Mine Is Yours
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Que s'est-il passé avec les Cold War Kids? L'écart entre
Robbers
& Cowards, leur excellent premier album, et
Mine Is Yours,
troisième livraison des Américains, est tel que la lobotomie est une
piste plus que crédible. Désossé de fond en comble, le remarquable
rock indé froid, pesant et habité de
Robbers
& Cowards est
passé à la moulinette. En ressort une pop gorgée du soleil de
Californie, chargée de concessions, taillée proprement pour les
radios et le commerce. Le virage commençait à se faire sentir sur le
deuxième opus mais là, à y regarder de plus près,
Mine Is Yours
est produit par Jacquire King, responsable des dernières
livraisons de Norah Jones et des
Kings of Leon. CQFD.
Mais il n'est pas seul responsable, Cold War Kids a appris à aimer
le travail en studio et ça se sent. Plus de place à l'approximation,
tout est lissé, huilé et ficelé. Le son – mid tempo et guitares à
écho - est digne des groupes de ces dernières années, flirtant donc
avec les Kings of Leon,
Vampire Weekend et
Coldplay.
Et puis cette voix, celle de
Nathan Willet, toujours juste et
profonde mais diablement moins chargée d'émotion qu'auparavant,
lorsqu'elle flirtait avec la fragilité d'un
Jeff Buckley ou
d'un Devendra Banhart. Sans être défaitiste et passer à côté
de quelques morceaux réjouissants (« Royal Blue », « Sensitive Kid
») et surtout sans jouer les nostalgiques anonymes,
Mine Is Yours
ne maintient pas les premières érections du Cold War Kids de
Robbers
& Cowards. Mais nul ne doute que les Californiens
s’auront s’attirer la sympathie d’une autre partie de fans… tant
mieux pour eux. De toute façon, la messe était dite depuis longtemps
et Nathan Willet a reconnu que le groupe souhaitait faire quelque
chose de plus énorme. Quelque part, c’est raté. (février 2011) |
½
|
Les Cowboys Fringants -
Que du vent
Trois ans après
L’expédition, les Cowboys Fringants sont enfin de retour
avec un nouvel album. Les Cowboys étaient tellement attendus que les
fans ont voté pour eux comme groupe de l’année au dernier gala de l’Adisq,
même s’ils avaient passé l’année en écriture. Le disque n’était pas
encore sur les tablettes que la machine à rumeur s’était déjà
emballée à son sujet. Un disque plus rock, avec un nouveau style,
etc. Même s’il est vrai que « Télé » en ouverture du CD et « Party! »
présentent peut-être une énergie rock jamais entendue jusque là, il
reste que l’ensemble demeure dans le style bien connu du groupe,
soit un parfait mélange entre musique traditionnelle et country, le
tout dans un emballage jeune et énergique qui est un gage de
popularité depuis leurs débuts il y a déjà 14 ans. La guitare
acoustique et le violon sont toujours au cœur du son du groupe. Pour
les textes, les Cowboys Fringants ne peuvent évidemment pas
s’empêcher de dénoncer tout ce qui les agace. Ça commence avec les
filles qui veulent passer à la télévision à tout prix dans « Télé »
et ça va jusqu’au cynisme ambiant dans « Classe moyenne (avec
anchois) ». Le premier extrait, « Paris-Montréal », est la pièce
énergique par excellence pour connaître un succès assuré. Le groupe
peut aussi écrire de bonnes chansons d’amour un peu plus légères
(« Comme Joe Dassin »), même s’il ne peut s’empêcher d’y présenter
un côté sombre. L’album de 11 titres totalisant seulement 41 minutes
présente une belle continuité et surtout, un nombre incalculable de
mélodies inoubliables. On y retrouve donc une majorité de succès
potentiels qu’ils pourront trimbaler en tournée au Québec et en
France au cours des 2 ou 3 prochaines années. Que du vent
constitue encore une fois un excellent album de la part de l’un des
meilleurs groupes québécois de sa génération. (janvier 2012) |
La Tribu
½
|
Taio Cruz - Ty.O
Le chanteur pop anglais Taio Cruz est devenu une vedette
internationale avec son 2e album paru en 2010,
Rokstarr, qui incluait les mégasuccès « Dynamite », « Break
Your Heart » et « Higher ». Fort de cette nouvelle reconnaissance,
il revient avec la même recette sur Ty.O, soit des pièces
euro pop énergiques taillées sur mesure pour les planchers de danse.
L’album débute en effet avec un autre succès monstre, « Hangover »
(avec Flo Rida), qui sert véritablement de locomotive à ce
nouveau disque d’à peine 40 minutes. David Guetta a donné une
nouvelle énergie à Cruz qui met de l’avant les rythmes house par
rapport aux chansons R&B tout au long du CD. On peut d’ailleurs
entendre à la toute fin du disque leur collaboration de « Little Bad
Girl » (avec Ludacris) parue plus tôt sur l’album de Guetta,
Nothing But the Beat. Ce 3e album de Taio Cruz peut sembler
rapidement répétitif, puisque l’originalité n’est pas souvent au
rendez-vous. Par contre, l’énergie débordante dont il fait preuve
jusqu’à la fin compensera largement et contribuera à satisfaire
pleinement ses nouveaux fans acquis avec
Rokstarr. (chronique principale de mars 2012)
Vidéoclips :
« Hangover » -
« Troublemaker » -
« Little Bad Girl » |
Universal
|
Cut Copy - Zonoscope
Cut Copy est un groupe d’électro indie australien qui n’hésite pas à
emprunter à la pop dansante des années 1980, avec une grande utilisation
des synthétiseurs. Après un album qui leur a permis de se démarquer en
2008 (In
Ghost Colours), le groupe est de retour avec Zonoscope.
Combinant à la fois le rock dansant et les mélodies pop accrocheuses,
Zonoscope poursuit là où avait laissé leur album précédent, en y
ajoutant un petit côté joyeux que l’on remarque tout de suite à la pièce
d’ouverture, « Need You Now ». Les harmonies vocales sont riches et nous
transportent à merveille vers l’été, la saison idéale pour faire jouer
cet album en boucle. Cut Copy présente tout de même un peu de mélancolie
dans des pièces comme « Strange Nostalgia for the Future » et la ballade
« Hanging Onto Every Heartbeat ». L’ensemble de Zonoscope offre
une belle unité, ce qui en fait un digne successeur de
In Ghost Colours. Il n’y manque peut-être qu’un hit pour
en faire l’un des meilleurs albums de l’année. (mai 2011)
Vidéoclip :
« Need You Now » |
Modular /
Universal
½
|
Étienne
Daho - Monsieur Daho (2 CD)
Pour célébrer ses 30 ans de carrière, Étienne Daho nous offre rien de
moins qu’une compilation double de ses plus grands succès, sa première
compilation depuis 1998. On y trouve 38 succès, titres rares et
collaborations, tous sélectionnés par Daho lui-même. On peut également
entendre 2 morceaux inédits, « Des heures hindoues » (en duo avec
Vanessa Paradis) et « L’adorer » (en duo avec Catherine Deneuve).
Parmi les autres collaborateurs, on peut entendre Charlotte
Gainsbourg, Jacques Dutronc, Alain Bashung,
Françoise Hardy, Jeanne Moreau, Marianne Faithfull,
Air, Jane Birkin et plusieurs autres. Un grand nombre des
pièces présentées le sont dans une version différente de celle que l’on
a tous entendue, soit une version en concert, démo ou remixée. De toute
façon, Monsieur Daho brosse un excellent portrait de ce géant du
pop rock français. Veuillez noter que 3 de ses albums sont également
réédités dans des versions remasterisées de luxe de 2 CD :
Mythomane (1981),
Pop Satori (1986) et
Corps et Armes (2000). (mars 2012)
Vidéoclip :
« If » (en duo avec Charlotte Gainsbourg) |
EMI
/
SIX
½
|
Danger Mouse & Daniele Luppi - Rome
Rome est le
résultat d’une collaboration entre le réalisateur Danger Mouse et le
compositeur italien Daniele Luppi. L’album rend hommage de plein front
au traditionnel western spaghetti du cinéma italien. Pour compléter le
projet, quoi de mieux que d’amener les voix de Jack White (White
Stripes) et Norah Jones! Leur collaboration nous donne rien
de moins que les meilleurs moments de l’album avec Norah Jones sur
« Season’s Trees » et « Black » et Jack White sur « Two Against One » et
« The World ». Le reste de l’album est instrumental et navigue dans des
atmosphères à la Morricone digne des films de Tarantino.
Rome s’écoute avant tout comme une bande originale de film avec
quelques inégalités, mais une grande capacité à créer des images en soi.
C’est un projet intéressant et unique, mais qui ne plaira assurément pas
à un large public. (août 2011) |
Parlophone /
EMI
|
Dangerous! - Teenage Rampage
Une énergie débordante et le désir de s’éclater, voilà ce qui
caractérise le groupe australien Dangerous! Nouvellement signé sur
l’étiquette Epitaph en 2011, le groupe a enfin pu nous présenter son
tout premier album, Teenage Rampage. Le quatuor nous offre un
son punk garage / rock ‘n’ roll particulièrement énergique avec
quelques influences métal lorsqu’il laisse aller son agressivité. En
fait, les membres de Dangerous! sont dans leur musique comme ils
sont dans la vie, soit 4 jeunes qui aiment se saouler et saccager
leurs chambres d’hôtels. Les compositions sont simples et un seul
des 12 morceaux franchit la barre des 3 minutes, soit le dernier,
« D! or Die ». Il s’agit donc d’une musique de défoulement par
excellence. La réalisation de Ulrich Wild (Deftones,
Pantera) est plutôt brute et conserve le côté sale de la
musique de Dangerous! qui peut s’apparenter par moments à The
Hives. Notons aussi que l’album a été mixé par Marc McClusky
qui a travaillé entre autres avec Weezer. Ce premier
enregistrement de Dangerous! ne révolutionne assurément pas le rock
‘n’ roll, mais il présente tout de même un bon divertissement,
extrêmement dynamique. (découverte du mois de février 2012)
Vidéoclip :
« Not One of You » |
Epitaph
|
The
Dears - Degeneration Street
Le groupe de rock indépendant montréalais The Dears nous revient
avec un 5e album. Même si
Missiles, leur précédent disque, avait moins réussi à capter
l’attention, le groupe continuait néanmoins à nous proposer une
musique de qualité, qui sortait des sentiers battus. C’est à nouveau
le cas sur ce nouvel enregistrement, puisque le groupe nous offre
une musique créative et profonde. Malgré un côté certainement
difficile d’approche dans leur musique, les Dears réussissent à tout
coup à nous lancer des mélodies mémorables. Moins atmosphérique que
le disque précédent, Degeneration Street revient à des
orchestrations d’envergure, souvent accompagnées de grandes envolées
vocales (parfois exagérées) de Murray Lightburn. Les
influences des Dears viennent directement de la pop britannique des
années 1990 et c’est ce qui peut parfois agacer. En effet, même si
le groupe demeure créatif, il peut sonner quelque peu vieillot en
certaines occasions. Il faut avouer que si le groupe a influencé
Arcade Fire au départ, ces autres Montréalais ont su beaucoup
plus évoluer que The Dears au cours des dernières années. Avec
Degeneration Street, The Dears nous offrent encore une fois un
album plutôt long (près de 60 minutes), mais qui a le mérite d’être
intéressant jusqu’au bout. Les moments rock sont à la fois créatifs
et énergiques, tandis que les moments plus doux ou mid-tempo
présentent un bon portrait de l’envergure de leur talent. Sans
rivaliser avec
No Cities Left ou
Gang of Losers, Degeneration Street est
définitivement un album de grande qualité, encore une fois…
(chronique principale de mars 2011)
Vidéoclip :
« Omega Dog » |
Pheromone
/ Maple
½
|
Death Cab For Cutie - Codes
and Keys
Après l’excellent
Narrow Stairs il y a 3 ans, le groupe indie rock américain est
de retour avec un 7e album studio. Ce qui frappe d’abord avec Codes
and Keys, c’est qu’il présente un côté beaucoup moins sombre que son
prédécesseur. Les ballades sur les amours perdus semblent derrière
Ben Gibbard, peut-être parce qu’il s’est marié depuis le précédent
disque… Ici, il prend plutôt pratiquement la moitié de l’album à rendre
hommage à la vie, ce qui présente une cassure certaine avec l’œuvre
antérieure du groupe. Un autre changement majeur par rapport au Death
Cab For Cutie qu’on connaissait est l’emploi plus fréquent des claviers
qui prennent les devants sur les guitares en de nombreuses occasions. Le
groupe utilise aussi un peu plus les possibilités du studio et de la
programmation. Les mélodies et le style général demeurent identifiables
à Death Cab For Cutie, mais il s’agit certainement ici de leur album le
plus travaillé en carrière. Même si le contenu demeure intéressant en de
nombreuses occasions, le groupe a définitivement privilégié le contenant
au contenu dans le cas de Codes and Keys. Pas certain que c’était
la bonne direction à emprunter, mais il s’agit tout de même d’un autre
bon album pour ce groupe qui semble collectionner les enregistrements de
qualité depuis le début de sa carrière. (juillet 2011)
Vidéoclip :
« You Are a Tourist » |
Atlantic /
Warner
½
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The Decemberists - The King is Dead
(CD + DVD)
The King is Dead est le 5e album de ce groupe indie rock de
Portland en Oregon. Avec ce nouvel enregistrement, les Decemberists
montrent plus que jamais leur admiration pour R.E.M., Peter
Buck prêtant même son jeu de guitare à 3 pièces dont l’excellente « Calamity
Song » (dans le plus pur style de R.E.M.). Quant au premier extrait,
« Down by the Water », il nous rappelle « The One I Love ». On peut
aussi entendre de nombreuses influences folk et country tout au long du
disque avec de la guitare slide et des harmonies vocales typiques à ces
genres musicaux. Le groupe nous propose possiblement ses chansons les
plus accessibles à ce jour. Par contre, elles ne sont pas toutes aussi
intéressantes, ce qui enlève un peu de qualité à l’ensemble de l’album.
En boni, vous aurez droit à un DVD présentant Pendarvia, un
making of de l’album d’une trentaine de minutes. (mars 2011)
Vidéoclip :
Introduction |
Capitol
/
EMI
½
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Claire Denamur - Vagabonde
Claire Denamur est une jeune chanteuse française qui en est à son 2e
album. Elle présente une musique mélangeant le folk, le blues et le
country, soit une musique beaucoup plus américaine que française.
Enregistré à Montréal, l’album a été réalisé par Jean Massicotte
(Arthur H, Lhasa) et il s’inspire de légendes américaines
comme Johnny Cash, Tom Waits et Crosby Stills & Nash.
Même si elle n’est âgée que de 27 ans, Claire Denamur présente une très
belle maturité dans ce disque. Sa voix est éraillée juste à point et
elle sait autant rendre hommage à ses héros que proposer une musique
bien de son époque. Pour plusieurs pièces du disque, elle collabore à
l’écriture avec Da Silva, qui participe aussi à « Rien à me
foutre en l’air ». Avec Vagabonde, même si elle chante en
français, Claire Denamur se présente comme la plus américaine des
chanteuses folks françaises. (mars 2012)
Vidéoclip :
« Bang Bang Bang » |
Capitol /
EMI
/
SIX
½
|
Dengue Fever - Cannibal Courtship
Après l’excellent
Venus on Earth paru en 2008, le défi est de taille pour Dengue
Fever sur ce nouveau disque. Le sextet revient par contre à ce qui a
fait le succès de l’album précédent, soit seulement des compositions
originales dans lesquelles les éléments de créativité ne manquent pas.
On retrouve à la fois des textes en anglais et en cambodgien, et les
influences orientales sont toujours bien présentes dans leur son indie
rock. Différents instruments viennent s’insérer dans leur musique à un
moment ou un autre, que ce soit de la flûte, de l’orgue ou des cuivres,
toujours dans le but d’apporter un peu plus de richesse à une musique
qui nous en met déjà plein les oreilles. Cannibal Courtship
possède en bout de ligne la plupart des éléments qui ont fait de leur
album précédent l’un des meilleurs disques du genre en 2008. En plus, il
s’agit assurément ici de leur album le plus accessible à ce jour, ce qui
pourrait peut-être enfin les propulser. Espérons-le, car nous méritons
bien d’avoir un groupe aussi créatif sur les palmarès. (août 2011)
Vidéoclip :
« Cement Slippers » |
Fantasy /
Concord /
Universal
½
|
Jason
Derülo - Future History
À peine âgé de 22 ans, le chanteur R&B floridien nous arrive déjà
avec un 2e album, après de nombreuses collaborations. Littéralement
transporté par le mégasuccès « Don’t Wanna Go Home », Future
History possède tout ce qu’il faut pour connaître un succès
monstre avec des pièces pop entraînantes et accrocheuses. Derülo
n’hésite aucunement à utiliser des morceaux d’autres pièces
célèbres, incluant « Africa » de Toto dans « Fight For You ».
Sans être particulièrement originales, ses compositions ont au moins
le mérite d’être efficaces. Par contre, les textes laissent plutôt à
désirer et nous rappellent rapidement le jeune âge de leur auteur.
L’ensemble manque quelque peu de cohérence, mais les succès
incontournables vous plairont lorsque pris séparément. En fait,
Future History poursuit exactement là où nous avait laissé son
premier album éponyme de 2010, sans trop faire de place à
l’évolution. Voici un donc un disque qui s’adresse avant tout à ses
fans. (novembre 2011)
Vidéoclips :
« Don’t Wanna Go Home » -
« It Girl » |
Warner
|
Marc Déry
- Numéro 4
Six ans se sont écoulés depuis
À la figure, mais voici enfin le 4e album de cet excellent
auteur-compositeur. Numéro 4 débute en force avec possiblement
quelques-unes de ses meilleures compositions en carrière (le succès
entraînant « Welcome » et « Le poète »). Il nous offre un peu plus tard
rien de moins qu’une reprise des
Beatles, la psychédélique « Tomorrow Never Knows ». Par la
suite, Déry nous amène dans des territoires un peu plus connus, avec un
habile mélange de folk contemporain, de pop et de rock. Nul doute que
Marc Déry demeure l’un des meilleurs auteurs-compositeurs au Québec, et
il nous offre un album à la hauteur de sa réputation. C’est donc un
retour sur disque réussi que nous propose l’ex-Zébulon. (novembre
2011)
Vidéoclip :
« Welcome » |
Audiogram
½
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Destroyer - Kaputt
Destroyer a débuté en 1995 comme un projet parallèle de Dan Bejar
(New Pornographers). Quinze ans plus tard, le supposé projet
temporaire en est à nous présenter son 9e album. Déjà plutôt indie
expérimental, le groupe nous amène maintenant dans l’électro pop
expérimentale des années 1980. De nombreux synthétiseurs, des
saxophones, de la flûte et des rythmes plutôt doux à la batterie nous
font presque croire que Bejar et sa bande se sont découverts une passion
pour la musique nouvel âge. Mais rassurez-vous, l’album demeure indie
pop avec des mélodies mémorables et des atmosphères enveloppantes. C’est
un album de 9 titres qui s’écoute d’un bloc, sans grandes faiblesses.
Les fans de Destroyer y trouveront assurément leur compte, tout comme
ceux des New Pornographers. (mars 2011)
Vidéoclip :
« Kaputt » |
Merge
½
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DeVotchKa
- 100 Lovers
Le groupe de Denver nous arrive avec son 5e album en 14 ans de carrière.
Enregistré dans la foulée de concerts à grand déploiement en première
partie de Muse, l’album tend à nous transporter dans cette
atmosphère majestueuse avec de grandes envolées musicales. Les
expériences cinématographiques récentes du groupe et de son leader,
Nick Urata, influencent également l’album. C’est le cas dès la pièce
d’ouverture, la ballade grandiose « The Alley », qui n’est pas sans nous
rappeler le rock spatial des Flaming Lips. Le rock alternatif
gypsy de DeVotchKa prend définitivement une nouvelle tangente, amenant
la pop de chambre à un tout autre niveau, tout en conservant ses
influences d’Europe de l’est. La richesse musicale est indéniable sur
100 Lovers, mais la créativité n’est pas toujours au rendez-vous. On
a l’impression d’entendre un mélange de différents artistes allant de
Coldplay aux Flaming Lips en passant par The Frames,
Arcade Fire et Muse. Le problème est que les ressemblances peuvent
parfois être gênantes. En plus, le groupe semble mettre tous ses efforts
dans les atmosphères en oubliant de nous offrir des mélodies de qualité.
Avec 100 Lovers, le groupe réussit assurément à évoluer, mais ce
n’est malheureusement pas dans la bonne direction. L’album a beau
présenter des moments grandement intéressants, il ne réussit pas égaler
leurs enregistrements précédents, plus en subtilité et en finesse. (mai
2011)
Vidéoclip :
Introduction |
Anti- /
Epitaph
|
The Dø - Both Ways Open Jaws
The Dø est un duo qui a débuté en France en 2005 alors qu’ils
travaillaient sur la musique d’un film. Dan Levy et Olivia
Merilahti ont ensuite poursuivi leur chemin dans la musique indie
rock continuant à composer pour différents films, pièces de théâtre et
spectacles de danse. Ils ont présenté leur premier album en 2008,
A Mouthful, un disque qui a obtenu beaucoup de succès en France
même s’il était totalement en anglais. En 2011, le duo est de retour
avec Both Ways Open Jaws, un album qui fusionne l’indie rock, le
folk et l’électronique avec de nombreux éléments d’exploration plus ou
moins faciles d’accès. Il réussit tout de même à conserver suffisamment
d’éléments pop accrocheurs pour capter l’attention d’un certain
auditoire non initié. La richesse musicale doit être soulignée, car ce
duo semble apprécier particulièrement explorer diverses sonorités et
utiliser tous les instruments à sa disposition, même les plus bizarres.
Le résultat est un album extrêmement riche et original qui, bien qu’il
exige plusieurs bonnes écoutes, nous en met plein les oreilles. (mars
2012)
Vidéoclips :
« Slippery Slope » -
« Too Insistent » |
Siamese Squids /
Six Degrees
/
SIX
½
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Doba -
Doba
Voici un premier album
éponyme pour une des moitiés du duo Dobacaracol, Doriane
Fabreg. Pour ce premier disque en solo, Doba puise dans ses
influences R&B, rock et folk des années 1960, tout en y ajoutant des
sonorités nouvelles. Elle présente donc un album d’une grande richesse
et d’une fraîcheur étonnante. À part un titre en français, « Le pont »,
et la fin de « Wings », l’ensemble du disque est en anglais. L’album a
été réalisé par le multi-instrumentiste François Lalonde (Lhasa
De Sela, Dobacaracol, Marco Calliari) qui réussit à donner
une touche plus internationale au disque même s’il s’adresse avant tout
au marché québécois. On y trouve une bonne cohésion d’ensemble et peu de
titres peuvent nous laisser totalement indifférents. Il s’agit donc d’un
premier album très réussi pour cette excellente chanteuse, auteure et
compositeure. (décembre 2011) |
L-Abe /
SIX
½
|
Eliza Doolittle - Eliza Doolittle
La jeune chanteuse londonienne
Eliza
Doolittle se dit à la fois
influencée par les
Arctic Monkeys et
Stevie Wonder. On
peut définitivement dire en tout cas que ses influences sont
extrêmement variées lorsque l’on écoute ce premier album, paru en
Europe à l’été 2010 et enfin disponible en Amérique.
Eliza passe de
la pop rétro à la pop moderne, en passant par du folk et du ska.
Quelques comparaisons avec sa compatriote
Amy Winehouse sont
possibles, mais elle possède surtout un style bien à elle, un
mélange parfait de musiques rétro et moderne. Elle va même piger
dans des influences de standards jazz des années 1920 à 1940, nous
rappelant par moments
Nina Simone ou
Ella Fitzgerald.
Par exemple, la contrebasse du premier extrait, « Pack Up », nous
ramène tout droit en 1930. Plusieurs pièces représentent des hymnes
estivaux incontournables, comme c’est le cas avec l’excellente « Rollerblades »,
un morceau léger et ensoleillé de grande qualité. La pièce
d’ouverture, « Moneybox », et « Mr.
Medicine » sont également dignes
de mention. Eliza
Doolittle nous présente peut-être seulement son
premier album, mais on peut déjà prévoir un bel avenir pour cette
chanteuse de grand talent qui n’aura assurément pas de difficulté à
progresser. (découverte du mois de mars 2011)
Vidéoclip :
« Pack Up » |
Parlophone /
EMI
½
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Down with Webster - Time to Win,
Vol. II
Down with Webster est un groupe de Toronto qui fusionne parfaitement
le rock et le rap en une musique plutôt énergique et accessible. Sur
ce 2e album, vous comprendrez qu’ils nous présentent la suite
logique à leur premier disque,
Time to Win, Vol. I, paru en 2009. Le principal problème
avec Down with Webster est qu’ils manquent dramatiquement de
constance tout au long de leurs albums. Ils peuvent nous présenter
des succès instantanés et inoubliables comme « Big Wheels » et
« Professional », et enchaîner avec des morceaux insipides et
jetables après usage qui n’amènent strictement rien de neuf et sont
même parfois franchement ennuyants. Ce volume 2 présente tout de
même suffisamment de moments intéressants pour qu’on puisse
considérer l’album comme étant supérieur à leur premier essai. Avis
aux amateurs du genre… (mars 2012)
Vidéoclips :
« Big Wheels » -
« She’s Dope » |
Universal
|
Drake
- Take Care
D’abord connu en tant qu’acteur, le rappeur de Toronto Drake a fait sa
place dans l’industrie musicale dans la deuxième moitié des années 2000.
Il a obtenu un immense succès aux États-Unis en 2010 avec son premier
album complet,
Thank Me Later. Il est maintenant de retour avec un deuxième
disque d’une grande efficacité. Take Care débute en douceur avec
des pièces R&B et hip hop légères qui installent lentement l’ambiance du
disque. Il faudra attendre la 5e pièce, la chanson-titre mettant en
vedette Rihanna, pour que l’album soit officiellement lancé.
L’atmosphère feutrée du disque a alors déjà fait son œuvre et on se
retrouve conquis. Même si Drake est avant tout un rappeur, il est en
mesure de chanter de belle façon avec une voix douce et envoûtante. Les
arrangements sirupeux viennent compléter cette atmosphère de fin de
soirée pour la majorité de l’album qui contient tout de même quelques
élans un peu plus pop. Drake peut compter sur quelques collaborateurs
importants comme The Weeknd, André 3000, Lil Wayne
et Nicky Minaj. Par contre, ils ont comme inconvénient de
souligner le fait que Drake n’est pas parmi les meilleurs rappeurs au
monde. Il nous offre malgré tout un 2e album de qualité, un pas en avant
par rapport à son précédent. Mais attention : Take Care est avant
tout un disque de fin de soirée qui pourrait vous décevoir dans une
ambiance un peu plus festive… (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Headlines » |
Universal Republic
½
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Duran Duran - All You Need Is Now
La parution d’un nouvel album par le groupe pop anglais Duran Duran ne
capte plus l’attention depuis longtemps déjà. En fait, il faut remonter
à 1993 pour entendre un album intéressant de leur part,
Duran Duran (The Wedding Album), et au début des années 1980
pour entendre leurs seuls véritables chefs-d’œuvre,
Rio en étant l’incontournable. C’est donc sans grandes attentes
qu’on tend l’oreille vers All You Need Is Now. L’album commence
en force avec la chanson-titre, « Blame the Machines » et « Being
Followed » qui n’ont rien à envier à leurs plus grands succès en
carrière. Plus tard, ce sera aussi le cas pour les excellentes « Girl
Panic » et « Too Bad You’re So Beautiful ». En fait, le groupe est dans
une si grande forme qu’il donne l’impression de nous présenter le
successeur de
Seven and the Ragged Tiger de 1983. L’énergie est au rendez-vous
et les synthétiseurs n’ont jamais été aussi bien utilisés par le groupe
depuis les années 1980 pour en faire un très bon mélange de pop et de
rock. En tant que réalisateur, Mark Ronson réussit le tour de
force de faire ressortir le meilleur de ce groupe qui a eu toutes les
difficultés du monde à survivre à ses coups de génie des années 1981 à
1983. Évidemment, ce serait grandement exagéré que d’affirmer que tout
est bon sur All You Need Is Now, puisque que certaines ballades
et chansons pop insipides nous apparaissent en différentes occasions.
Mais les moments forts sont suffisamment intéressants pour nous laisser
une opinion positive de l’ensemble du disque. (mai 2011)
Vidéoclip :
« All You Need Is Now » |
S-Curve /
Universal
½
|
Dwarves - The Dwarves Are Born Again (CD + DVD)
Les Dwarves sont apparus
dans le paysage underground de Chicago au milieu des années 1980. 25 ans
plus tard le groupe punk / garage est toujours actif et continue de
propager ses méfaits dans les clubs les plus miteux des États-Unis.
Reconnus comme de parfaits fauteurs de trouble, ils donnent toujours des
performances à l’extrême, incluant du sexe et de la nudité, de la drogue
et de la violence. Après être « morts » en 2004 avec
The Dwarves Must Die, voilà qu’ils renaissent avec The
Dwarves Are Born Again. Ils nous présentent ici rien de moins que 18
titres en moins de 32 minutes. On retrouve quelques pièces punks
énergiques et efficaces, mélangées avec des morceaux un peu plus
accessibles. L’édition de luxe propose un DVD en boni contenant des
vidéoclips et de nombreux extraits en concert. On retrouve aussi des
extraits de concerts qui ont tourné à la bagarre, souvent entre le
groupe et des spectateurs, terminant le concert abruptement, dans la
violence et la confusion la plus totale. (août 2011) |
Greedy
/
MVD
|
East Bay Ray and the Killer Smiles -
East Bay Ray and the Killer Smiles
East Bay Ray a été l’un
des guitaristes les plus influents de la scène punk des années 1980,
grâce à son travail au sein des Dead Kennedys. Il nous présente
maintenant son tout nouveau groupe, les Killer Smiles. Le groupe met
aussi en vedette le chanteur et auteur Skip McSkipster des
Wynona Riders et qui a aussi fait partie des tournées récentes des
Dead Kennedys. Ce premier album éponyme a été réalisé par Paul Leary,
guitariste des Butthole Surfers bien connu pour sa réalisation de
l’album éponyme de Sublime dans les années 1990. Le son de ce
premier album se promène allègrement entre rock alternatif et punk, et
se rend même jusqu’à la ballade acoustique sur « The Heart is Something ».
Sans renverser aucune barrière, ce nouvel album de East Bay Ray nous
prouve qu’il peut encore présenter un produit intéressant plus de 30 ans
après ses débuts. (novembre 2011) |
MVD
|
Eisley - The Valley
Après deux albums grandement appréciés de la critique au milieu des
années 2000, il aura fallu attendre 4 ans pour entendre la suite de la
part du groupe indie rock texan Eisley. La famille DuPree nous
arrive donc avec The Valley, un album sombre qui reflète assez
bien les différentes ruptures qu’ont eu à vivre plusieurs des membres du
groupe, incluant la fin de leur contrat avec Warner Bros. Parmi ces
séparations, notons particulièrement le divorce rapide de Sherri
après seulement 10 mois de mariage avec Chad Gilbert de New
Found Glory. Heureusement que les harmonies vocales des filles
demeurent légères et accrocheuses, car les textes prennent une direction
beaucoup plus lourde sur The Valley avec des titres comme « Watch
It Die », « Sad », « I Wish » et « Ambulance ». Stacy prend de
plus en plus de place dans la création musicale du groupe, elle qui
n’était qu’une adolescente à leurs débuts. Elle ajoute donc un élément
de plus dans le processus créatif qui se matérialise ici sur
l’excellente chanson-titre et la conclusion, la toute douce
« Ambulance ». On ressent un sentiment d’urgence et une certaine
frustration tout au long du disque, mais le sens inné d’Eisley pour les
mélodies inoubliables fait en sorte que l’album demeure accessible. Le
remariage de Sherri 2 ans après son divorce, suivi de ceux de Stacy, de
Chauntelle et de leur frère Weston en 2010, laisse
présager que le prochain disque sera un peu plus joyeux. Mais, j’avoue
ne pas détester Eisley lorsqu’ils sont un peu troublés… (avril 2011)
Vidéoclip :
« The Valley » (version acoustique) |
Equal Vision
½
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Elbow
- Build a Rocket Boys!
Elbow est un groupe britpop de Manchester qui existe depuis déjà 14 ans
et nous présente maintenant son 5e album. Le groupe nous propose une
musique généralement grandiose avec des envolées musicales s’étendant
sur de nombreuses minutes. Avec Build a Rocket Boys!, le groupe
poursuit son ascension et nous présente une musique riche possédant
toute l’envergure nécessaire pour remplir des stades, un peu dans la
lignée de Coldplay. On retrouve des mélodies pop avec un
excellent potentiel commercial, mais le groupe axe surtout sa musique
sur l’innovation et les textures. Avec des arrangements incluant des
orgues anciens, de l’électronique, des percussions orchestrales et
différents échos, Elbow nous propose une musique d’une richesse
incomparable qui réussit à nous hypnotiser en cours de route. Le
principal point négatif de l’album est qu’on y retrouve plusieurs pièces
longues qui deviennent un peu répétitives et semblent ainsi
interminables. Ce sera ce qui empêchera Elbow de conquérir un nouveau
public un peu plus large. Par contre, leurs fans apprécieront encore une
fois ce nouvel album du groupe qui va un peu plus loin dans
l’utilisation de textures musicales. (juin 2011)
Vidéoclip :
« Open Arms » |
Polydor /
Universal
½
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Evanescence - Evanescence
En 2003, un groupe de l’Arkansas offrant un métal alternatif à la
Linkin Park avec une voix féminine nous est apparu, Evanescence. Le
groupe a atteint le sommet des palmarès grâce à un succès
incontournable, « Bring Me To Life ». Par la suite, comme prévu par la
majorité des critiques, le groupe a vivoté et n’a plus jamais été
l’ombre de lui-même. Amy Lee et sa bande nous reviennent
maintenant avec un album éponyme, 5 ans après
The Open Door. On y retrouve bien peu d’éléments surprenants :
mêmes riffs métal sans grand intérêt, même voix « émotive » d’Amy Lee
qui ne réussit pourtant pas à faire passer l’émotion, et des
orchestrations de grande envergure à la Meat Loaf. Pourtant, il
devrait s’agir de l’album du renouveau pour Evanescence alors que le
groupe accueille de nouveaux membres et un nouveau réalisateur en
Nick Raskulinecz. L’atmosphère dramatique demeure bien présente,
mais on se retrouve plutôt loin des influences gothiques du groupe.
Evanescence nous offre en fait rien de plus qu’un album de pop rock bien
enregistré, bien arrangé et bien réalisé. Malheureusement, on n’y trouve
aucune évolution et en plus, aucun titre ne ressort véritablement du
lot, à part peut-être « The Change » et le simple « What You Want » qui
restent un peu plus longtemps en tête que la moyenne des autres pièces
du disque. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« What You Want » |
Wind-up /
EMI
½
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Piers
Faccini - My Wilderness
Le chanteur folk rock britannique Piers Faccini nous revient avec un 4e
album, après le très doux
Two Grains of Sand en 2010. Pour ce nouvel enregistrement,
Faccini s’entoure finalement de musiciens, plutôt que de travailler en
solo. On retrouve donc Jules Bikoko à la basse, Rodrigo d’Erasmo
au violon et Simone Prattico à la batterie et aux percussions. On
peut également entendre des collaborations de Vincent Ségal,
Ibrahim Maalouf et Makan Tounkara. Poète né, Faccini nous
raconte à nouveau des histoires mais, cette fois-ci, sur une musique
beaucoup plus riche qui puise ses influences à la fois dans le blues et
dans la musique africaine, surtout malienne. Ben Harper dit de
Piers Faccini qu’il est le plus grand chanteur du monde. Sans aller
jusque là, disons qu’il est non seulement un poète de premier plan, mais
qu’il possède en plus une grande musicalité. Sa façon de chuchoter ses
textes est incomparable et il laisse ainsi toute la place aux
magnifiques orchestrations, toutes en douceur. My Wilderness
présente assurément plus de qualités que son disque précédent. (février
2012)
Vidéoclip :
« Tribe » |
Tôt ou
Tard
/
Six Degrees
/
SIX
½
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Marianne Faithfull - Horses and High
Heels
Horses and High Heels
est le 19e album studio de Marianne Faithfull, mais il aura seulement
fallu attendre 2 ans depuis le précédent,
Easy Come Easy Go. Moins jazz que son prédécesseur, ce nouveau
disque revient à un son plus rock avec des éléments de folk. Elle
travaille à nouveau avec son fidèle complice, le réalisateur Hal
Willner, qui réussit toujours à mettre parfaitement en valeur les
qualités de Marianne. Sur ce nouvel album, elle reprend 8 classiques
dont « Love Song » de Lesley Duncan, « Goin’ Back de Dusty
Springfield et « Past, Present and Future » de The Shangri-Las.
Elle présente aussi plusieurs nouvelles compositions pour un total de 13
titres totalisant 52 minutes. Parmi les artistes invités, on retrouve
Lou Reed, Dr. John et Wayne Kramer (des MC5).
Malheureusement, elle ne semble pas toujours en mesure de bien rendre
justice aux compositions qu’elle interprète sur ce nouveau disque, dont
certaines tombent tout simplement à plat. Elle ne réussit donc pas à
recréer une nouvelle version de
Easy Come Easy Go. (octobre 2011) |
Naïve
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The Fall
- Ersatz G.B.
The Fall a été formé en
1976 à Manchester, au cœur du mouvement punk britannique. Ersatz G.B.
est rien de moins que leur 29e album en carrière, soit presque un
par année. Concentré autour du chanteur Mark E. Smith, The Fall a
connu plusieurs changements de personnel au cours de toutes ces années.
Le groupe a également su se renouveler constamment, malgré une ligne
directrice axée vers les guitares cacophoniques, les nombreuses
répétitions et les paroles parlées plus souvent que chantées. Ce nouveau
disque poursuit dans la même direction, avec toujours une certaine
densité qui peut être agaçante à la longue. L’album va dans certains
territoires plus lourds que jamais, comme sur « Greenway », une
adaptation de « To Gameboy » du groupe métal grec Anorimoi, qui
nous amène bien près du « mosh pit ». Sur « Monocard », le groupe
explore le sludge rock expérimental. Question de nous déstabiliser un
peu plus, The Fall s’essaie au rockabilly sur « Mask Search » et fait
même référence à un personnage de Gossip Girl sur « Nate Will Not
Return ». Avec la pièce d’ouverture à tendance garage, « Cosmos 7 », et
la toute douce « Happi Song », chantée par la claviériste Eleni
Poulou, on retrouve de bons moments sur l’album. Malheureusement,
l’ensemble va vraiment trop dans toutes les directions. C’est bien beau
vouloir se réinventer à tout prix, mais une certaine ligne directrice
serait grandement appréciée sur Ersatz G.B. qui est bien loin de
figurer parmi les meilleurs albums de cette longue feuille de route.
(avril 2012) |
Cherry Red
/
MVD
½
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Falling In Reverse - The Drug In
Me Is You
Trois ans après avoir quitté Escape The Fate, le chanteur
Ronnie Radke est de retour avec un nouveau groupe, Falling In
Reverse. L’essentiel de l’album a été écrit pendant un séjour de plus de
2 ans en prison pour bris de conditions, et le groupe a même été créé
alors qu’il était toujours derrière les barreaux. Même si Radke demeure
dans le style post-hardcore qui l’a fait connaître, Falling In Reverse
prend une direction un peu plus pop punk en différentes occasions avec
d’accrocheuses mélodies. Radke nous offre un ensemble de pièces plutôt
personnelles, toujours accompagnées d’un mur de guitares. Les musiciens
sont extrêmement solides et apportent tout le dynamisme et l’intensité
dramatique nécessaires aux textes de Radke. « Raised by Wolves » tire
carrément l’album, même si elle est accompagnée de quelques autres
pièces de premier plan (« Don’t
Mess with Ouija Boards », « Good Girls Bad Guys », la
chanson-titre). L’ensemble ne révolutionne rien, mais demeure tout de
même agréable jusqu’à la fin. (janvier 2012)
Vidéoclips :
« The Drug In Me Is You » -
« I’m Not a Vampire » |
Epitaph
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Thomas
Fersen - Je suis au paradis
Voici déjà le 8e album
studio de celui qu’on considère très souvent comme l’instigateur de la
nouvelle pop française, Thomas Fersen. Sur Je suis au paradis, il
nous présente à nouveau tout un lot de personnages bizarres et de fables
fantastiques. Et évidemment, il s’accompagne encore et toujours de son
fameux ukulélé soprano, même si de superbes orchestrations viennent bien
souvent atténuer sa présence. En fait, dès les premiers moments de
l’album (« Dracula », « La barbe bleue »), on réalise que Fersen nous
offre peut-être son album le plus riche musicalement depuis longtemps.
Le premier extrait du disque, « Parfois au clair de lune », nous montre
à quel point Fersen est en pleine possession de son art. Il demeure
assurément le chanteur pop français le plus constant et le plus créatif
de sa génération. (avril 2011) |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
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Florence + the Machine - Ceremonials
Directement de Londres, Florence nous revient avec sa Machine, 2 ans
après son premier enregistrement,
Lungs. Dès la pièce d’ouverture, « Only If for a Night », on
constate un contraste majeur avec le premier disque qui se voulait
plutôt minimaliste. Ceremonials nous propose plutôt un mur de
son, des arrangements à n’en plus finir, des violons, des chœurs, de
l’écho… la totale quoi! Par contre, ce qui ne change pas, c’est la
créativité des compositions. Et les arrangements ne font que mettre en
évidence la qualité de ces compositions dans des morceaux comme le
premier extrait, « Shake It Out », la magistrale « What the Water Gave
Me » et « Leave My Body » en conclusion du disque. Il y a bien quelques
pièces au piano comme « Never Let Me Go », mais elles sont beaucoup plus
enrobées que sur l’album précédent. Et si vous cherchez une pièce rock
‘n’ roll aux influences des White Stripes, vous seriez mieux de
ressortir leur premier album et d’écouter le succès « Kiss with a Fist ».
Même si les arrangements de Ceremonials peuvent faire peur au
premier abord, la richesse musicale qu’on y trouve est vraiment
intéressante. Le résultat dépasse donc le premier album, même s’il
risque de rebuter de nombreux fans de la première heure. (décembre 2011)
Vidéoclip :
« Shake It Out » |
Universal Republic
½
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Foo
Fighters - Wasting Light
Wasting Light est déjà le 8e album des Foo Fighters en 16 ans
de carrière. Difficile de croire qu’autant de temps s’est écoulé
pour Dave Grohl dans l’ère post-Nirvana.
Pour ce nouvel album, on a confié la réalisation à Butch Vig
qui travaille avec Grohl pour la première fois depuis
Nirvana. Dès le début du disque avec
« Bridge Burning », on se rend compte que le groupe va un peu plus
loin dans l’agressivité des guitares, l’influence de Josh Homme,
le comparse de Grohl au sein de Queens Of The Stone Age,
n’étant pas bien loin. Sur « White Limo », il n’y a pas que les
guitares et la section rythmique qui poussent le son à l’extrême,
mais aussi la voix d’un Dave Grohl complètement déchaîné. Bob
Mould participe à l’excellente « Dear Rosemary », certainement
l’une des meilleures compositions de l’album. On peut également
réentendre 2 ex-membres de Nirvana :
Pat Smear qui est de retour à la guitare pour la première
fois depuis
The Colour
and the Shape en 1997, ainsi que
Krist Novoselic qui joue la basse sur « I Should Have Known »,
une autre des favorites du disque. En fait, aucune pièce de l’album
ne peut être considérée comme inintéressante. Wasting Light
présente certainement le meilleur collage de pièces efficaces depuis
leurs 2 premiers albums. En boni, la maturité dont bénéficient
aujourd’hui Grohl et sa bande fait peut-être en sorte que l’on
puisse considérer Wasting Light comme leur meilleur album en
carrière, rien de moins… Voici donc définitivement un incontournable
de 2011. (chronique principale de juin 2011)
Vidéoclips :
« White Limo » -
« Rope » |
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Galactic - The Other Side of
Midnight: Live in New
Orleans
Le groupe funk
contemporain Galactic a profité d’un concert incomparable dans un club
de sa ville d’origine, le Tipitina de la Nouvelle-Orléans, pour
l’enregistrer et nous le présenter sur CD. Voici donc une belle suite à
leur très bon album de 2010,
Ya-Ka-May. L’amalgame incroyable de styles que nous propose
Galactic prend tout son sens sur scène, avec une section de cuivre bien
à l’avant-scène. Ce qui frappe dès les premiers moments de cet album,
c’est la qualité sonore exceptionnelle. Certains enregistrements studio
possèdent moins d’envergure musicale que cet enregistrement en concert
dans un club! Comme c’est souvent le cas sur leurs albums studio,
Galactic s’entoure de plusieurs collaborateurs : Trombone Shorty,
Soul Rebels Brass Band, Corey Henry, Big Freedia et
Cyril Neville. Malgré un album de 13 titres totalisant 64
minutes, il semble incomplet. On en aurait entendu plus, surtout qu’il
manque quelques titres importants de leur répertoire. Malgré tout,
Galactic nous présente ici pourquoi il aime jouer de la musique. C’est
un disque idéal pour faire la fête et on n’a aucune difficulté à
s’imaginer l’ambiance de l’endroit ce soir d’octobre 2010. (juillet
2011) |
Anti-
/
Epitaph
½
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Noel
Gallagher - High Flying Birds
Alors qu’il était le génie créatif derrière le succès d’Oasis, il
était tout à fait normal que l’aîné des frères Gallagher poursuive son
chemin lorsque la tension entre les deux frères est devenue
irréconciliable. Même si Noel a produit de bonnes chansons dans les
années 1990, il faut bien avouer que la comparaison d’Oasis avec les
Beatles a été plutôt gênante tout
au long de la carrière du groupe. Il n’est donc pas bien surprenant que
le premier album solo de Noel, High Flying Birds, poursuive
exactement dans la même direction. Il s’agit en quelque sorte de
variations sur un même thème, et cet album solo pourrait sans problèmes
être un nouveau disque d’Oasis. D’autant plus qu’il y a bien peu de
différences entre la voix des deux frères (Noel a d’ailleurs souvent
remplacé Liam au micro lors de concerts quand ce dernier n’avait
pas envie d’y être). Finalement, là où Liam manque à Noel sur cet album
solo (Andy Bell aussi), c’est pour l’ajout de quelques pièces
solides comme il avait su nous servir sur les derniers enregistrements
d’Oasis. Même s’il s’écoute bien, High Flying Birds semble
incomplet et à court de pièces mémorables. Finalement, il faudrait
peut-être que les frères se rendent à l’évidence qu’ils sont meilleurs
ensemble, mêmes si leurs égos démesurés ne peuvent cohabiter. (janvier
2012)
Vidéoclips :
« The Death of You and Me » -
« If I Had a Gun… » |
Sour Mash
/
Universal
|
Gorillaz -
The Singles Collection 2001-2011
En 2001 nous est apparu un groupe totalement unique, le premier groupe
de hip hop virtuel dirigé par Damon Albarn et Dan The
Automator. Après 3 albums et quantités de remix, il était bien
logique qu’on nous présente un résumé de la décennie de Gorillaz. Ce
sont les simples du groupe qui sont mis de l’avant ici, 13 titres
présentés chronologiquement. À cela nous ajoutons 2 remix, de leur
premier succès, « Clint Eastwood », et de « 19-2000 ». Le principal
défaut de cette compilation est que le livret ne contient aucun détail
sur le groupe, le projet, etc. D’accord qu’on a toujours voulu laisser
planer le mystère au-dessus de ce groupe hors de l’ordinaire, mais on
aurait tout de même apprécié en apprendre un peu plus et une
rétrospective de ce type en est l’occasion idéale. La version de luxe
réussira peut-être à satisfaire ceux qui en veulent plus. On y retrouve
un DVD contenant les vidéoclips du groupe, un documentaire, deux
performances aux Brit Awards, etc. (mars 2012)
Vidéoclips :
« Clint Eastwood » -
« Feel Good Inc. » -
« Dare » |
Parlophone /
EMI
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David Guetta - Nothing But the Beat
Son album
One Love en 2009 et ses nombreuses collaborations avec des
vedettes R&B d’envergure comme les Black Eyed Peas et
Rihanna ont permis au DJ français d’atteindre un niveau de
popularité inégalé à travers le monde au cours des dernières années.
Ce n’est donc pas bien surprenant que Guetta reprenne exactement la
même formule pour son nouveau disque, Nothing But the Beat.
Les 13 pièces de ce nouvel album s’écoutent encore une fois comme
une compilation alors que chacune possède l’énergie qu’il faut pour
devenir un succès potentiel. Il y a bien quelques titres de
remplissage, comme le mélange ballade/dance music de « Without You »
avec Usher, mais la plupart des titres se retrouveront
probablement sur les planchers de danse, dans les radios pop et à
plein volume dans votre casque d’écoute au cours des prochaines
années. On connaît déjà très bien les succès « Where Them Girls At »
(avec Flo Rida et Nicki Minaj) et « Sweat » (avec
Snoop Dogg). Mais il faudra aussi surveiller de près « Little
Bad Girl » (avec Taio Cruz et Ludacris), « Turn Me
On » (avec Nicki Minaj) et « Crank It Up » (avec Akon). En
conclusion, l’album de David Guetta manque encore une fois de
cohérence et de constance, mais il possède tout le matériel
nécessaire pour lui permettre de poursuivre sur sa lancée populaire
à travers la planète. Une
version de luxe est également disponible, le 2e disque contenant
seulement des pièces électroniques instrumentales. (octobre 2011)
Vidéoclips :
« Where Them Girls At » -
« Sweat » -
« Little Bad Girl » |
EMI
|
David Guetta - One More Love
Suite à un méga succès comme l’album
One Love en 2009, il était normal qu’on presse le citron au
maximum pour le désormais célèbre DJ français. C’est pourquoi on a vu
différentes rééditions de l’album en y ajoutant des titres inédits ou
des remix. Maintenant, ce qu’on nous propose est une mini-compilation de
27 minutes des plus gros succès de l’album avec quelques ajouts. On peut
y entendre les succès monstres « Sexy Bitch », « Memories », « I Gotta
Feeling » (la version de Guetta du succès des Black Eyed Peas),
« When Love Takes Over » et « On the Dancefloor ». On peut aussi y
entendre la version du single de « Gettin’ Over You » avec Chris
Willis, Fergie et LMFAO, ainsi qu’une nouvelle version
de « Missing You ». Finalement, le seul élément véritablement nouveau
sur ce disque est « Who’s That Chick? » avec Rihanna (la personne
à inviter ces temps-ci pour obtenir un hit!). En fait, le principal
avantage de ce mini-album est de contenir le meilleur de l’album
One Love
sur un court CD à bas prix. C’est donc parfait pour ceux qui n’auraient
pas encore toute cette collection de succès sur leurs lecteurs MP3. Et
c’est assurément énergique et divertissant! (mars 2011)
Vidéoclips : « Who’s That Chick? » (feat.
Rihanna) :
Version de jour –
Version de nuit |
Virgin /
EMI
½
|
Gym Class
Heroes
- The Papercut Chronicles II
Le groupe Gym Class Heroes nous vient de l’état de New York et a été
fondé il y a 15 ans. Le groupe mélange à la perfection le rap, le rock,
le R&B et le funk pour un son qui à la base présente de nombreux
éléments intéressants. Avec ce nouvel album, Gym Class Heroes nous offre
la suite de leur album de 2005, soit la première partie de The
Papercut Chronicles. Comparativement à leur plus récent disque,
The Quilt, paru en 2008, ils reviennent ici avec un album un peu
plus organique. Ils présentent en fait une musique pop accrocheuse plus
près de ce qu’ils sont en mesure d’offrir sur scène. Plusieurs pièces
possèdent un immense potentiel commercial, à commencer par l’excellente
« Stereo Hearts » et « Solo Discotheque (Whiskey Bitness) ». Le groupe
fait appel à quelques collaborateurs, dont Adam Levine pour « Stereo
Hearts », ce qui pourrait contribuer à transporter leur album à un autre
niveau. L’efficacité pop de l’album a tout ce qu’il faut pour séduire,
même si l’originalité des compositions n’est définitivement pas au
rendez-vous. (février 2012)
Vidéoclip :
« Stereo Hearts » |
Fueled
By Ramen
/
Warner
|
Daryl Hall - Laughing Down Crying
Daryl Hall est surtout
connu pour avoir été la moitié du duo Hall & Oates dans les
années 1970 et 1980. Il faut dire qu’il a obtenu bien peu de succès en
solo. Il nous offre seulement son 5e album solo en carrière, le 4e
depuis la fin de Hall & Oates au milieu des années 1980 et son premier
depuis 1997. Seulement quelques jours après le début des enregistrements
pour Laughing Down Crying en 2010, son réalisateur et meilleur
ami T-Bone Wolk est décédé subitement d’un infarctus. L’album lui
est donc dédié et contient ses derniers enregistrements. Hall présente
ce qu’il fait de mieux en musique, soit un son pop rock adulte
passablement personnel et tout en subtilités. Dès la pièce d’ouverture,
la chanson-titre, on découvre une pièce acoustique à tendance plus folk
que ce à quoi il nous a habitué par le passé. Par contre, malgré
l’utilisation fréquente de la guitare acoustique, l’ensemble demeure
beaucoup plus pop, avec des synthétiseurs, des arrangements en douceur
et certains rythmes entraînants à tendance funk. Le son de Hall & Oates
n’est jamais bien loin non plus! Là où Hall surprend véritablement,
c’est lorsqu’on réalise à quel point sa voix gagne en aplomb et en
pureté avec le temps. Il n’a jamais chanté aussi bien… Sur Laughing
Down Crying, Daryl Hall présente toute la largeur de sa palette
musicale jusqu’à la fin, alors qu’il conclut le disque en blues sur « Problem
With You (Bone’s Last Ride) ». Voici donc un bien bon album de pop
adulte que nous propose un Daryl Hall en grande forme, incontestablement
son meilleur disque des 25 dernières années. (décembre 2011) |
Verve Forecast
/
Universal
½
|
The
Hangmen - Lost Rocks: Best of The
Hangmen
La scène rock de Los Angeles était complètement axée sur l’apparence
dans les années 1980, ce qui fait que certains groupes rock ‘n’ roll ont
été mis en marge du reste de l’industrie. C’est le cas pour The Hangmen
qui ont pourtant émergé en 1986, une période où le hard rock dominait
les palmarès. Leur attitude un peu plus punk et leur refus à entrer dans
la vague maquillage et coiffures spectaculaires les a automatiquement
éjectés de la manne que constituait la scène de Los Angeles à cette
époque. Ils ont donc roulé leur bosse pendant toutes ces années dans des
petits bars miteux à jouer bien souvent pour leurs amis et une poignée
de fans inconditionnels. Ils ont tout de même produit quelques très
bonnes chansons au cours de toutes ces années et on retrouve les 15
meilleures sur cette compilation ultime. Parmi ces 15 titres, notons 3
pièces de l’album
In the City paru en 2007 qui a été réalisé par Mike Ness
de Social Distortion. Notons aussi la présence de Eddie
Spaghetti (Supersuckers) sur « Coal Mine ». En boni, on
retrouve 3 démos de 1985-86 jamais parus auparavant. Ces 3 pièces
inédites ont été réalisées par le chanteur-guitariste et compositeur
Bryan Small avec la collaboration de Keith Morris de
Circle Jerks. Voici donc l’album idéal pour découvrir ce très bon
groupe de rock ‘n’ roll, qui est malheureusement trop longtemps demeuré
dans l’ombre. (février 2012)
Vidéoclip :
« Wild Beast » |
Acetate
/
MVD
½
|
Ben
Harper - Give Till It’s Gone
Le chanteur folk alternatif contemporain californien est de retour avec
un nouvel album studio après l’excellent combo CD/DVD paru l’an passé et
enregistré en concert au Festival international de jazz de Montréal.
Give Till It’s Gone est aussi son premier album depuis le projet
parallèle de Fistful of Mercy avec Dhani Harrison et
Joseph Arthur. Encore une fois, Harper se balade entre les pièces
intimistes, souvent acoustiques, et les moments un peu plus rock ‘n’
roll, comme sur « Rock ‘n’ Roll is Free » et « Clearly Severely » par
exemple alors qu’il se laisse totalement aller. C’est dans ces moments
plus lourds et énergiques qu’il est définitivement à son meilleur,
puisqu’il peut véritablement exploiter tout son talent de guitariste. On
retrouve évidemment plusieurs moments personnels alors qu’il se confie
tout simplement à son auditeur comme dans la pièce d’ouverture, « Don’t
Give Up On Me Now ». Par contre, il nous offre aussi de nombreuses
pièces mid-tempo qui alternent entre guitares acoustiques et électriques
(« I Will Not Be Broken »), souvent avec un petit côté funky pas
désagréable du tout (« Waiting on a Sign »). L’ex-Beatle
Ringo Starr a collaboré à l’écriture de 2 chansons en plus d’y jouer
la batterie : « Spilling Faith » et « Get There From Here » (l’une des
meilleures du disque). L’album contient plusieurs bons moments. Par
contre, l’incohérence entre les différents titres et quelques ballades
ou autres pièces mid-tempo franchement ennuyantes nous font décrocher à
un moment ou à un autre. Il faut dire que Ben Harper a eu ce genre de
problèmes tout au long de sa carrière. Il semble avoir beaucoup de
difficulté à produire un album solide et cohérent du début à la fin. Ses
fans devraient tout de même y trouver leur compte. (juillet 2011)
Vidéoclips :
« Rock ‘n’ Roll is Free » -
« Don’t Give Up On Me Now » |
Virgin /
EMI
|
PJ Harvey - Let
England Shake
La chanteuse alternative britannique Polly Jean Harvey (PJ pour les
intimes) est de retour avec un album sur lequel elle raconte sa
relation avec son pays natal. Toutes les chansons tournent autour du
thème de la guerre, qui fut particulièrement désastreuse pour
l’Angleterre lors de la Première Guerre Mondiale. PJ nous présente
des pièces généralement douces tout au long du disque. Pour la voix,
elle nous offre un registre très haut qui pourra déplaire à
plusieurs. Par contre, la qualité des compositions est irréprochable
et PJ nous offre encore une fois un excellent disque, tout en
subtilités. Les arrangements éclectiques et la réalisation de
premier plan viennent enrober ce superbe album qui présente bien peu
de moments faibles. (avril 2011)
Vidéoclips :
« The Last Living Rose » -
« The Words That Maketh Murder » -
« Let England Shake » |
Vagrant /
Universal
|
Heartsounds - Drifter
Après un premier album
de punk rock en 2010,
Until We Surrender,
les ex-membres du groupe
death
metal
Light This City,
Laura Nichol et
Ben Murray, ont
décidé de solidifier leur nouveau groupe. Ils s’entourent de deux
membres permanents en
Kyle Camarillo (basse) et
Trey Derbes
(batterie). Avec Drifter,
Heartsounds poursuit dans la même
direction que sur son disque précédent avec un punk rock rapide,
mélodique et hautement technique. Pour la réalisation, le groupe fait à
nouveau confiance à Zack Ohren avec de l’aide de la part de
Brett Gurewitz (Bad Religion). Leur musique est basée avant
tout sur les riffs de guitare, qui peuvent impressionner en certaines
occasions (comme l’ouverture de « Every Second
Counts »), mais aussi
passer quelque peu inaperçu. En fait, les compositions demeurent
généralement plutôt faibles. Une seule pièce ressort véritablement du
lot et c’est la chanson-titre à tendance pop punk qui aura peut-être
comme effet de faire tendre l’oreille à un public friand de ce genre de
punk plus accessible.
Drifter
permet à
Heartsounds de faire un
pas en avant, mais il reste encore un bon bout de chemin à franchir
avant de véritablement s’établir. (novembre 2011) |
Epitaph
|
Hedley - Storms
Le quatuor de Vancouver Hedley est de retour avec un 4e album après
l’immense succès du précédent,
The Show Must Go, transporté par la dynamique « Cha-Ching ».
Même si le groupe a eu quelques tendances pop punk par le passé, il
a toujours penché un peu plus du côté pop que du côté punk. En plus,
les ballades ont souvent occupé une place importante sur leurs
albums. Mais c’est avec Storms que la bande à Jacob
Hoggard (un ex-candidat de Canadian Idol) prend un véritable
virage pop. L’album s’ouvre en effet avec une série de ballades qui,
même si elles sont de qualité, nous amènent un peu trop dans le
territoire des Backstreet Boys. Il faudra attendre la 4e
piste, « We Are Unbreakable », pour entendre une pièce pop rock un
peu plus rythmée. Mais c’est avec la suivante, « Young », que le
groupe poursuit sur sa lancée entamée avec « Cha-Ching », grâce à un
refrain inoubliable et énergique accompagné de claquements de mains.
« Bullet for your Dreams » et « Hot Mess » sont les autres pièces
entraînantes par excellence qui nous présentent le groupe à son
meilleur et nous donnent envie de les voir sur scène, là où Hoggard
est le plus à l’aise. Sur Storms, Hedley ne se gêne pas pour
sortir les synthétiseurs du placard et nous présenter des
arrangements léchés à souhait. Même si l’album est un peu trop
propret et qu’on s’ennuie du côté trash complètement
disjoncté d’Hoggard, Storms risque fort de permettre au
groupe de finalement rejoindre le reste de la planète. (chronique
principale de février 2012)
Vidéoclips :
« Invincible » -
« One Life » |
Universal
|
Joe Henry - Reverie
L’auteur, compositeur,
interprète et réalisateur est de retour sur disque, 2 ans après
l’excellent
Blood From Stars. Reverie est le 12e album de Joe Henry
et il ne tente pas de reproduire le disque précédent. Il nous offre
plutôt un album totalement acoustique issu d’une exploration de 3 jours
dans son studio à la maison avec ses musiciens. Essentiellement jazz, le
disque présente également quelques éléments de folk. Mais ce qui est
certain, c’est que l’ensemble demeure extrêmement doux jusqu’à la fin.
Il est tellement doux qu’il pourrait facilement vous endormir par
moments. La pochette en noir et blanc donne aussi un bon aperçu de ce
qu’on peut entendre. L’enregistrement live présente en certaines
occasions les sons de tous les jours dans l’environnement de la maison
de Henry, comme des voitures, des chiens qui jappent, etc. C’est donc un
album très brut et naturel que nous offre Henry, un album complètement
différent du précédent qui ne risque pas de rejoindre un auditoire aussi
large. (décembre 2011) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
Jolie
Holland + The Grand Chandeliers - Pint
of Blood
Trois ans après
The Living and the Dead, Jolie Holland est de retour avec un
nouvel album, Pint of Blood. Accompagnée de ses fidèles
collaborateurs les Grand Chandeliers (Shahzad Ismaily, Greg
Gersten et Marc Ribot), elle nous propose un album folk à
tendance un peu plus rock, inspiré de Zuma de Neil Young,
avec des références aux Velvet Underground,
Rolling Stones et
David Bowie. Ce son quelque peu
différent pour Holland s’entend rapidement sur la pièce d’ouverture,
« All Those Girls », une pièce folk rock plutôt brute dans laquelle la
guitare électrique joue un rôle important. On retrouve tout de même par
la suite plusieurs pièces dans le pur répertoire de Jolie Holland, mais
la pièce centrale de ce disque est certainement la country rock « Gold
and Yellow ». L’album se termine en beauté avec une relecture à tendance
gospel de « Rex’s Blues » de Townes Van Zandt, une très belle
interprétation. Les thèmes abordés sont uniques à Jolie et elle ajoute
même sa touche personnelle à la pochette alors qu’elle a peint le dessin
qu’on y retrouve. L’album a été enregistré dans plusieurs petits
studios, mais toujours dans le souci de conserver l’approche live
que l’on retrouvait dans les années 1960-70. Alors que son disque
précédent était possiblement son album avec le son le plus moderne,
Pint of Blood réussit habilement à nous ramener aux origines du folk
rock, tout en conservant toute la personnalité de Jolie Holland. C’est
donc encore une fois un album de grande qualité que nous offre cette
artiste à la sensibilité incomparable. (octobre 2011) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
Hollywood Undead - American Tragedy
Le groupe rap / rock Hollywood Undead a connu passablement de succès
avec son premier album,
Swan Songs, après s’être fait découvrir sur le web, plus
particulièrement sur MySpace. Malgré une certification or, l’album
présentait peu d’intérêt musicalement. Trois ans plus tard, les 6 gars
masqués remettent ça, comptant maintenant sur une nouvelle recrue,
Daniel « Danny » Murillo (un candidat d’American Idol), qui
vient en remplacement d’Aron « Deuce » Erlichman. Don Gilmore
est de retour à la réalisation, mais 4 autres réalisateurs dont Kevin
Rudolf se joignent à l’aventure, question de faire progresser le son
d’Hollywood Undead. American Tragedy est donc plus varié que
l’album précédent, mais n’est pas plus créatif pour autant. Le groupe
nous lance encore une fois tous les clichés misogynes de gangsters, tels
de véritables caricatures de rappeurs. Évidemment, les comparaisons sont
plutôt faciles à faire, de Good Charlotte à Kid Rock, en
passant par Linkin Park et Kevin Rudolf. On retrouve
plusieurs moments pop passablement accrocheurs, mais peu de pièces
réussissent à conserver notre intérêt jusqu’à la fin. La seule qui nous
fait véritablement tendre l’oreille est la très efficace « Hear Me Now »,
une pièce que ne renierait certainement pas Linkin Park. Les ballades « Coming
Back Down » et « Pour Me » les font sortir de leur machisme habituel et
possèdent aussi un certain pouvoir de séduction. Par contre, l’ensemble
des 14 pièces ne réussit pas encore à nous prouver que le groupe peut se
sortir de ses habituels clichés pour nous offrir quelque chose d’un peu
plus intéressant d’un point de vue créatif. (juin 2011)
Vidéoclips :
« Been To Hell » -
« Hear Me Now » |
Octone /
Universal
|
Jennifer Hudson - I Remember Me
La chanteuse et actrice Jennifer Hudson a remporté le Grammy du meilleur
album R&B en 2009 pour son premier album, qui n’avait pourtant rien de
bien exceptionnel. Elle nous présente maintenant I Remember Me,
un album beaucoup plus solide et qui peut vraiment rivaliser avec les
plus grands du genre. On y retrouve bien évidemment quelques
compositions moins impressionnantes qui ne sont là que pour mettre en
valeur la voix exceptionnelle de la chanteuse. Mais le disque présente
une belle uniformité et une certaine maturité le rendant intéressant
jusqu’à la fin. Il est important de mentionner l’apport d’Alicia Keys
à l’écriture de 3 pièces, dont 2 des meilleures de l’album,
l’excellente « Angel » et la disco « Everybody Needs Love ». R. Kelly
lui offre aussi « Where You At », le premier extrait et une autre des
bonnes pièces du disque. Avec I Remember Me, Jennifer Hudson nous
prouve qu’elle mérite une place de choix dans le R&B contemporain. Un
très bon disque! (juin 2011)
Vidéoclip :
« Where You At » |
Arista /
Sony
½
|
Ima -
Precious
Après
Smile et
A la Vida!, 2 disques qui ont connu un immense succès, la
chanteuse québécoise nous arrive avec son premier album en anglais.
Totalement constitué de reprises, Precious nous plonge en
quelques occasions, surtout au début, dans un style disco unique,
surtout populaire à la fin des années 1970. Par contre, on retrouve à
nouveau plusieurs ballades jazz et soul. Ima est encore une fois
supportée par son fidèle collaborateur Guy St-Onge qui joue de
tous les instruments en plus de co-réaliser l’album avec Tino Izzo.
St-Onge est en effet le maître derrière la qualité musicale d’Ima depuis
de nombreuses années. Avec cet album, Ima ne se cache pas de viser le
marché américain, elle qui rêve depuis bien longtemps d’une carrière
internationale. Le disque commence en force avec le premier extrait,
« Do Ya Think I’m Sexy » de Rod Stewart, une pièce qui lui colle
parfaitement à la peau. Les Bee Gees l’ont également grandement
inspirée puisqu’elle en interprète 2 titres : « How Deep Is Your Love »
et « To Love Somebody ». Ima explore aussi le folk en quelques occasions
incluant une pièce de Simon and Garfunkel (« Feelin’ Groovy »).
« Stuck in the Middle with You », popularisée à l’époque par Stealers
Wheel et reprise depuis par des dizaines d’artistes, fait partie de
mes préférées. Mais, la pièce qui a le plus influencé Ima sur cet album,
au point d’en inspirer le titre, est « For Your Precious Love » de
Jerry Butler. Sur Precious, Ima chante véritablement avec ses
tripes, laissant du même coup de côté l’atteinte de la perfection
vocale. On peut en effet entendre de sa part une voix un peu plus rauque
qu’à l’habitude, une voix mieux adaptée aux compositions qu’elle
interprète. J’aurais bien aimé qu’elle reprenne un peu plus de disco
jusqu’à la fin du disque, puisque celui-ci tombe passablement dans la
douceur extrême dans la 2e moitié. Mais bon, c’est ce que la plupart de
ses fans aiment d’elle avant tout. En bout de ligne, Precious est
un album plutôt inégal, qui présente d’excellents moments et quelques
succès garantis, mais aussi des pièces qui feront s’impatienter certains
auditeurs. (mai 2011)
Vidéoclip :
« Do Ya Think I’m Sexy » |
Divine Angel
|
Marketa Irglova - Anar
Marketa Irglova est une musicienne tchèque qui s’est fait découvrir dès
l’âge de 13 ans par Glen Hansard de The Frames. Ils
allaient enregistrer plus tard un album ensemble sous le nom de The
Swell Season, un
album éponyme lancé en 2006. Ils ont ensuite attiré l’attention de
la planète en participant au film Once qui s’est mérité un Oscar,
un film de John Carney, un ancien bassiste de The Frames. En plus
d’enregistrer un autre album avec The Swell Season en 2009,
Strict Joy, Marketa chante au sein d’Iron and Wine. Avec
Anar, elle fait donc ses débuts en solo. L’auteure-compositeure-interprète
nous présente 12 chansons dominées par le piano et sa voix. L’ensemble
demeure dans la ballade adulte contemporaine, ce qui peut créer une
atmosphère intéressante, mais peut aussi être franchement ennuyant après
un certain temps. Les arrangements sont minimalistes et l’album
demeurera introspectif jusqu’à la fin. Même s’il est plaisant de
découvrir Marketa Irglova sans entendre Hansard à ses côtés, celui-ci
semble lui manquer dramatiquement, du moins d’un point de vue musical.
L’album manque d’envergure, de caractère. Le talent est là, mais il
semble qu’un coup de pouce pour les compositions ne pourrait que mieux
la servir et peut-être la faire sortir de sa coquille. (février 2012)
Vidéoclip :
« Crossroads » |
Anti-
/
Epitaph
|
Chris
Isaak - Beyond the Sun
L’auteur-compositeur-interprète californien Chris Isaak fait carrière
depuis plus de 25 ans. Mais c’est en 1989 qu’il a obtenu son plus grand
succès avec « Wicked Game » et le magnifique vidéoclip qui
l’accompagnait. En 2011, il a décidé de se faire plaisir et de rendre
hommage à la légendaire étiquette rock ‘n’ roll Sun Records. En fait,
c’est un choix naturel pour celui qui ne s’est jamais caché d’avoir été
grandement influencé par Roy Orbison et
Elvis Presley. Plusieurs
classiques d’Elvis sont d’ailleurs bien présents ici, même « Can’t Help
Falling in Love » qui n’avait pas été enregistré par Elvis au cours de
ses années chez Sun Records. Il faut dire que, sans l’imiter, Isaak est
peut-être le chanteur dont le style vocal s’approche le plus de celui du
« king » (vous en aurez un bon aperçu sur « It’s Now or Never »). Parmi
les autres reprises incontournables, notons l’excellente pièce
d’ouverture, « Ring of Fire » de Johnny Cash, l’électrisante « Great
Balls of Fire » de Jerry Lee Lewis, ainsi que « Dixie Fried » de
Carl Perkins. Isaak enregistre aussi une de ses chansons, « Live
It Up ». Une
version de luxe de l’album contient un deuxième disque avec 11
titres additionnels pour un total de 25. Sur ce 2e CD, on peut entre
autres entendre « Oh, Pretty Woman » de Roy Orbison. Sur Beyond the
Sun, Chris Isaak réussit à reproduire avec authenticité la musique
de toute une époque avec les méthodes d’enregistrement d’aujourd’hui. Un
très bon album! (février 2012) |
Wicked Game /
Vanguard
/
SIX
½
|
Daniel Isaiah - High Twilight
Cinéaste accompli, le
Montréalais Daniel Isaiah est également un auteur-compositeur de talent
qui a fait partie de plusieurs groupes avant de lancer sa carrière solo
en 2010. Il nous propose un son folk rock atmosphérique qui s’inspire à
la fois de Daniel Lanois et de la chanson française. Il inclut
même 2 chansons en français : « J’habite un pays » et « Mélissa ».
Isaiah nous présente une musique contemporaine avec de fortes racines
dans le folklore américain et dans le country. Quelques moments plus
énergiques viennent changer la dynamique de l’ensemble du disque, comme
c’est le cas avec la 4e piste, « The Naked Night », qui nous surprend
avec sa batterie rythmée après 3 longues pièces intimistes. Sa voix ne
semble pas toujours à la hauteur de sa musique et il semble plutôt être
encore en mode exploration de ce côté. Avec l’expérience, il pourra
certainement trouver la bonne orientation à donner à sa voix pour
qu’elle fasse partie intégrante de sa musique. Si on sent encore le
projet parallèle d’un cinéaste avec High Twilight, Daniel Isaiah
possède tout le talent nécessaire pour se consacrer entièrement à la
musique, en s’assurant de s’entourer des bonnes personnes. (septembre
2011) |
Secret City /
SIX
|
I Set My Friends On Fire - Astral
Rejection
Trois ans après un
premier album qui présentait de nombreux points d’intérêt, le duo post-hardcore
expérimental de Miami est de retour avec Astral Rejection. I Set
My Friends On Fire poursuit son expérimentation et va même encore un peu
plus loin, alternant le chaos métal à des mélodies pop et des moments
électroniques. D’accord, c’était aussi le cas sur leur premier album,
mais on semble vouloir nous déstabiliser à tout prix sur ce nouveau
disque et c’est un peu trop bien réussi. À tel point qu’il est difficile
d’adhérer à cet exercice de style, même en y mettant tous les efforts
possibles. Les contradictions sont constantes, non seulement à
l’intérieur d’une même pièce, mais parfois dans un intervalle de
quelques secondes à peine. On sent vraiment un effort de leur part de
vouloir fusionner ces différents genres, mais le problème c’est que peu
de moments sont intéressants. Le groupe n’est pas à son meilleur
lorsqu’il se lance dans le métal guttural, n’est pas très créatif dans
la pop et présente une musique électronique d’une autre époque. Il reste
donc bien peu de raisons de trouver l’album intéressant. En fait, il
faut être un grand fan de musique différente et surtout, déstabilisante.
Les fans de leur premier album réussiront peut-être à se faire
conquérir, mais Astral Rejection constitue assurément un pas en
arrière pour le groupe. (octobre 2011) |
Epitaph
½
|
Jane’s
Addiction - The Great Escape Artist
Jane’s Addiction fait un ixième retour en nous présentant son
premier album depuis 2003. Dave Navarro reprend du service à
la guitare et c’est Dave Sitek de TV on the Radio qui
assure la basse pour la majorité de l’album. L’ex-Guns
N’ Roses Duff McKagan participe quant à lui à 3
pièces. Jane’s Addiction faisait partie des groupes alternatifs les
plus créatifs à la fin des années 1980, mais il faut bien avouer que
cette époque est révolue. Perry Farrell a réussi à poursuivre
sa mission dans les années 1990 grâce à Porno For Pyros, mais
Jane’s Addiction ne pourra jamais plus être le groupe innovateur
qu’il a déjà été. Lorsque l’on débute l’écoute de The Great
Escape Artist, on se dit qu’on se trouve devant un solide album
de rock. Les premiers titres sont intéressants (« Underground », « Curiosity
Kills ») et on atteint un sommet avec l’excellente « Irresistible
Force (Met the Immovable Object) ». Malheureusement, la plupart des
titres suivants se ressemblent et on tombe rapidement dans une
routine plutôt déconcertante considérant que Jane’s Addiction a
toujours été plutôt du genre à nous garder sur le bout de notre
siège. L’ennui s’installe rapidement dans la deuxième moitié et,
même si on tente désespérément de résister, on finit par décrocher.
Et le pire, c’est qu’il y a bien peu de choses pour nous convaincre
d’y revenir. Dommage! The Great Escape Artist est pourtant un
bon album de rock alternatif, mais il n’est pas digne de la
réputation de Jane’s Addiction. Si vous arrivez à l’écouter en
oubliant le passé de ses créateurs, vous l’apprécierez probablement
un peu plus. Veuillez noter qu’une
version de luxe inclut un 2e CD avec 11 classiques du groupe
enregistrés en concert lors d’un festival à Mexico City. Cet ajout
intéressant donnera assurément un peu plus de lustre à l’album.
(décembre 2011)
Vidéoclip :
« Irresistible Force (Met the Immovable Object) » |
Capitol /
EMI
|
The
Jayhawks - Mockingbird Time
Le
groupe rock alternatif du Minnesota existe déjà depuis plus de 25 ans et
si le compte est juste, il en serait seulement à son 8e album studio
avec Mockingbird Time. Même si les Jayhawks ne sont pas les plus
prolifiques, ils ont quand même su offrir quelques albums de grande
qualité au cours de ces années, particulièrement dans la première moitié
des années 1990 avec
Hollywood Town Hall et
Tomorrow the Green Grass. Par contre, depuis une quinzaine
d'années,
soit depuis le départ de Mark Olson,
le groupe semble en panne d'inspiration. Mockingbird Time marque
la réunification du groupe original avec Olson et devient peut-être du
même coup leur meilleur enregistrement depuis leur sommet de cette
époque révolue. Le groupe nous offre à nouveau un son rock
majoritairement axé sur la guitare acoustique, avec des claviers et
quelques sonorités country.
On retrouve, pour notre plus grand plaisir, les superbes harmonies
vocales qui ont fait la réputation du groupe.
À la pièce d'ouverture, « Hide Your Colors »,
on a l'impression d'entendre un vieux morceau oublié du répertoire des
Beatles. Par contre, on
retrouve des titres un peu plus originaux comme
« Tiny Arrows », « She Walks in So Many Ways », « Cinnamon Love » et la
chanson-titre. Avec Mockingbird Time, les Jayhawks nous
présentent peut-être le meilleur retour de l'année, pour le bonheur de
leurs fans. (décembre 2011) |
Rounder
/
Universal
½
|
Jay-Z &
Kanye West
- Watch the Throne
Jay-Z et Kanye West assemblés sur un seul album; il y a de quoi tendre
l’oreille! Jay-Z nous arrive avec ce qu’il y a de mieux en matière de
fusion entre provocation gratuite et musique exploratoire, le tout dans
un mélange plutôt pompeux. Quant à Kanye West, il semble plutôt nous
offrir ses fonds de tiroir de son album
My Beautiful Dark Twisted Fantasy paru l’an passé, à commencer
par « Lift Off » qui est complètement ratée. Le mélange des deux
rappeurs donne une musique plutôt bizarre, souvent expérimentale (« Otis »
avec un échantillonnage d’Otis Redding et « Gotta Have It »),
mais parfois chaude (« New Day »). « Niggas in Paris » est certainement
l’un des moments forts du disque, qui prend tout son sens lorsque les
compositions de qualité sont solidement appuyées par une grande richesse
musicale. Malgré quelques moments intéressants dans la deuxième moitié
avec « Murder To Excellence » et « Welcome to the Jungle », l’abus du
mot « black » devient quelque peu agaçant à la longue. Cette
autoinspection se poursuit sur « Made in America », un morceau
autobiographique de West. L’ensemble de Watch the Throne s’écoute
à merveille grâce à une belle musicalité, malgré beaucoup
d’expérimentation. Les compositions majoritairement recherchées nous
permettent d’apprécier doublement cet amalgame de Jay-Z et Kanye West.
La version standard de l’album contient 12 titres, mais plusieurs
éditions de luxe sont disponibles contenant des pièces additionnelles,
un livret en téléchargement, etc. (octobre 2011)
Vidéoclip :
« Otis » |
Def Jam
/
Universal
½
|
Nikki Jean - Pennies in a Jar
Native du Minnesota, Nikki Jean n’a jamais été en mesure de percer
avec son groupe précédent, Nouveau Riche. Elle nous arrive
maintenant avec son tout premier album solo, un album pop rock aux
couleurs soul et hip hop. En fait, Nikki nous propose un véritable
voyage exploratoire au cœur du son pop et soul des années 1960 et
1970, avec une légère touche de country. Pourtant, tout le matériel
présenté ici est nouveau, composé par Nikki avec l’aide de toute une
panoplie de gens. Ces compositeurs incluent des noms célèbres comme
Burt Bacharach, Carole King et Carly Simon. On
retrouve même une œuvre inachevée de Bob Dylan, « Steel and
Feathers (Don’t Ever) », qui est restée sur les tablettes pendant 30
ans avant que Dylan donne son accord à Nikki Jean pour la compléter
et l’enregistrer. La réalisation de Sam Hollander et Dave
Katz est fidèle au son d’il y a 40 ans, ce qui rendra bien des
gens nostalgiques à l’écoute de cette toute jeune chanteuse.
Pennies in a Jar est un album ensoleillé et divertissant jusqu’à
la fin, un album qui nous fait réaliser à quel point la musique pop
a déjà été de grande qualité, même s’il s’agit ici de musique
totalement nouvelle. (découverte du mois d'octobre 2011) |
S-Curve
/
Universal
½
|
Geneviève Jodoin - Amis chemin
Geneviève Jodoin est
surtout reconnue comme l’une des choristes à l’émission télévisée
Belle et Bum, mais elle représente aussi certainement l’une des plus
belles voix du Québec. Après un premier album très personnel en 2009,
« G », elle est de retour cette fois-ci dans des interprétations
d’autres artistes. On y retrouve surtout des grandes chansons
québécoises et françaises, mais elle se lance également dans le rock de
Led Zeppelin sur « Going to
California ». Toutes les chansons sont réarrangées et épurées, puis sont
interprétées tout en douceur en duo avec la pianiste Nadine Turbide.
Elle nous présente des chansons de Vincent Vallières (la superbe
« On va s’aimer encore »), Jean-Pierre Ferland (« Que veux-tu que
j’te dise »), Leonard Cohen (« Bird on a Wire »), Patrick
Norman (son classique « Quand on est en amour »), Gilles
Vigneault (« Pendant que »), Jacques Brel (« Un enfant »),
etc. Pour 2 chansons, elle est également accompagnée de leur créateur :
Richard Desjardins (« L’étoile du nord ») et Richard Séguin
(« Chanson pour durer toujours »). Les autres collaborations à l’album
incluent Simon Godin et Frédéric Boudreault (qui en assure
aussi la réalisation). Les amateurs de grandes chansons interprétées en
douceur par une superbe voix seront comblés avec cet album de 11 titres.
Geneviève Jodoin incarne Simone, le premier rôle féminin dans la
comédie musicale Le petit Roy qui prend l’affiche au Théâtre St-Denis de Montréal
depuis le 5 juillet. (juillet 2011) |
Musi Art
/
SIX
½
|
Joe Jonas
- Fastlife
Le jeune chanteur pop Joe Jonas a connu la célébrité dès l’adolescence
en tant que leader des Jonas Brothers. Il fait ses débuts en solo
avec Fastlife et nous propose une pop contemporaine avec des
rythmes R&B et de l’électro. On peut rapidement le comparer à Justin
Timberlake puisqu’il nous présente une musique sur mesure pour les
radios et les clubs. Il a d’ailleurs embauché le réalisateur Danja
qui a travaillé avec Timbaland sur FutureSex/LoveSounds de
Timberlake. Même si les compositions peuvent paraître simples, Jonas
réussit à y injecter ce qu’il faut de sa personnalité et de son
émotivité pour faire siennes les compositions. Appuyées par une solide
production, les interprétations de Jonas ont l’effet désiré, autant dans
les pièces dansantes que dans les chansons plus émotives. Le premier
extrait, « Just in Love », n’a rien à envier aux plus grands artistes
dans le genre et a tout ce qu’il faut d’efficacité pour rendre
Timberlake jaloux. L’album se termine avec une autre version de la
chanson intégrant Lil Wayne et ses textes un peu plus crus, par
contre, l’original demeure supérieur. C’est un bien bon album que nous
offre Joe Jonas, plus adulte que ce qu’il a fait avec ses frères. Il
entre donc par la grande porte dans le monde adulte… (février 2012)
Vidéoclips :
« See No More » -
« Just in Love » |
Hollywood /
Universal
½
|
Booker T.
Jones - The Road From Memphis
Pour faire suite au très
bon
Potato Hole paru il y a 2 ans, Booker T. a décidé de nous
présenter un survol de sa vie en musique, de Memphis à Détroit en
passant par Philadelphie et Los Angeles. Celui qu’on surnomme
l’architecte du soul de Memphis va encore un peu plus loin sur ce
disque. Le fameux orgue Hammond B3 prend évidemment beaucoup de place,
mais l’album n’est pas qu’instrumental. Jones s’entoure en effet de
chanteurs qui viennent prêter leurs voix à 3 des 11 pièces, dont Lou
Reed qui fait une présence remarquée sur « The Bronx » à la toute
fin du disque. Les collaborateurs incluent aussi le légendaire
guitariste funk de Détroit Dennis Coffey. L’autre guitariste qui
apporte une couleur plus jazz à l’ensemble est Captain Kirk Douglas
de The Roots. Booker T. se lance dans la chanson sur « Down in
Memphis », une pièce toute personnelle interprétée de belle façon. C’est
par contre dans les moments instrumentaux que Booker T. Jones demeure à
son meilleur, comme sur la pièce d’ouverture, « Walking Papers ». Un
autre moment à souligner est sa reprise instrumentale à la B3 de « Crazy »,
un succès fulgurant de Gnarls Barkley en 2006. L’album est
co-réalisé par Jones et The Roots et le résultat est brillant, au point
de surpasser son précédent disque, qui était, faut-il le rappeler, son
premier album solo en 20 ans. (août 2011) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
Oliver Jones -
Live in Baden, Switzerland
Le Montréalais Oliver
Jones fait assurément partie des meilleurs pianistes de jazz au monde.
Mais le 20 mai 1990, il était au sommet de son art lorsqu’il est monté
sur les planches du Kurtheater à Baden, une petite ville de Suisse près
de Zurich reconnue pour la qualité de ses concerts jazz. C’est lors de
cette soirée que l’énergie communicatrice de Jones que l’on peut
entendre sur ce disque a été enregistrée. Il était accompagné du
bassiste Reggie Johnson et du batteur Ed Thigpen. Le
pianiste interprète des standards du jazz et du blues, ainsi que
quelques compositions originales. Parmi les 10 titres présentés, on
retrouve un medley de George Gershwin incluant les célèbres « Rhapsody
in Blue », « I Loves You Porgy » et l’incontournable « Summertime ». Un
autre moment fort du disque est assurément la conclusion, « Hymn to
Freedom » du légendaire Oscar Peterson. Lors de ce concert,
Oliver Jones semble véritablement avoir réussi à conquérir le public
suisse. Voici donc un très bon enregistrement en concert, qui bénéficie
en plus d’une qualité sonore irréprochable. (février 2012) |
Justin Time
/
SIX
|
Jorane - Une sorcière comme les autres
Pour ce nouvel album, la
chanteuse et violoncelliste québécoise Jorane a décidé de nous présenter
des reprises de quelques-unes de ses chansons préférées. Elle ose donc
nous offrir une version toute personnelle de pièces de Serge Fiori,
Gilles Vigneault, Richard Desjardins, Patrick Watson
et Leonard Cohen (une adaptation française de « Suzanne »). Elle
nous présente aussi « Pendant que les champs brûlent » du duo français
Niagara, « Le baiser » d’Indochine et « Marilyn et John »
popularisée par Vanessa Paradis. Mais surtout, l’auteure qui a le
plus influencé Jorane pour cet album est Anne Sylvestre de qui
elle interprète 2 chansons dont la chanson-titre. Jorane a pratiquement
tout fait elle-même pour ce disque, puisqu’elle y joue la majorité des
instruments en plus de le réaliser. Il n’y a qu’Alex McMahon qui
vient donner un coup de main pour la section rythmique et Éloi
Painchaud qui joue quelques guitares, les deux gars travaillant
également comme co-réalisateurs. Les talents d’arrangeuse de Jorane
permettent à toutes ces chansons d’obtenir une nouvelle vie,
complètement différente de celle que nous avons connue dans le passé. À
l’image de la violoncelliste, l’album présente une belle atmosphère
intimiste, propice à l’introspection. Un album de reprises peut souvent
être décevant, avec de nouvelles versions beaucoup trop proches de
l’originale. Ce n’est pas le cas sur Une sorcière comme les autres,
alors que Jorane s’approprie totalement les chansons qu’elle a décidé
d’interpréter. Voici donc un bon exemple d’un album de reprises très
réussi. (avril 2011) |
Vega
½
|
The Joy Formidable - The
Big Roar
Le trio du Pays de Galles, The Joy Formidable, se fait remarquer
déjà depuis quelques années grâce à sa présence dans divers
festivals à travers le Royaume-Uni. Après un mini-album en 2009,
voilà que le groupe nous présente enfin un premier album complet.
The Joy Formidable nous propose un son indie rock / shoegaze aux
guitares souvent bruyantes. La voix douce de Ritzy Bryan
vient contraster agréablement avec ce mur de guitares distorsionnées.
Le groupe part en certaines occasions dans des envolées
instrumentales comme dans « The Everchanging Spectrum of a Lie » et
« Whirring » qui jouent avec la barre des 7 minutes. Par contre, le
groupe donne une solide performance dans des chansons brèves et
énergiques comme « The Magnifying Glass » et « Austere ». « I Don’t
Want To See You Like This » représente certainement quant à elle le
meilleur compromis entre les deux et constitue probablement la
meilleure pièce du disque. The Big Roar présente 4 pièces de
leur mini-album dans une version complètement retravaillée et 8
nouvelles compositions pour un total de 50 minutes sans grandes
faiblesses. Le plus impressionnant avec The Joy Formidable est
qu’ils soient en mesure de nous offrir un son format géant à la
Arcade Fire, même s’ils ne sont qu’un trio. Voici donc un très
bon premier essai d’un groupe à surveiller de près. (découverte du
mois de juin 2011)
Vidéoclips :
« Austere » -
« I Don’t Want To See You Like This » |
Atlantic /
Warner
½
|
Justice - Audio, Video, Disco
Le duo électronique français Justice est de retour avec un nouvel album.
Ils avaient réussi à obtenir un certain succès avec leur très bon
premier disque paru en 2007 et contenant le hit « D.A.N.C.E. ».
Gaspard Augé
et Xavier de Rosnay poursuivent dans la même veine sur Audio,
Video, Disco, un album qui présente une musique house à la Daft
Punk avec certains éléments un peu plus pop ou rock. Les
synthétiseurs dominent toujours, mais on retrouve quelques riffs de
guitare un peu plus présents que sur leur opus précédent. Les rythmes
dansants demeurent évidemment une partie essentielle de l’album, surtout
dans les excellentes pièces « Civilization », « Helix » et la
chanson-titre. Encore une fois, le duo réussit à nous présenter un
parfait mélange de genres qui demeure très solide au final. (janvier
2012)
Vidéoclips :
« Civilization » -
« Audio, Video, Disco » |
Because
/
Warner
½
|
Michael
Kaeshammer - Kaeshammer
Originaire d’Allemagne, Michael Kaeshammer (prononcer case-hammer)
est un pianiste virtuose canadien. Après le succès de
Lovelight en 2009, il est de retour avec cet album éponyme, un
court CD de 10 pièces et 36 minutes. Il nous propose une pop aux
influences jazz, incluant des éléments de soul et de R&B.
Majoritairement composé à Nashville et enregistré à Toronto, l’album
comprend plusieurs collaborations. Entre autres, on retrouve la
chanteuse soul / R&B Divine Brown sur « Heartbeat », ainsi que
Jill Barber sur la ballade « Shalimar Wind ». L’album débute avec le
premier extrait, la dynamique « Rendezvous », avant de se poursuivre
avec l’excellente « Kisses in Zanzibar ». Même si Kaeshammer signe la
plupart des compositions (avec divers collaborateurs), il nous présente
aussi 2 reprises dont l’excellent instrumental « People Get Ready » de
Curtis Mayfield, qui nous permet d’apprécier tout son talent au
piano. Kaeshammer nous présente définitivement un album d’une grande
efficacité, peut-être son meilleur en carrière. Avis aux amateurs de pop
jazzy… (mai 2011)
Vidéoclip :
« Rendezvous (live) » |
Alert /
SIX
½
|
Kaiser Chiefs - The Future is
Medieval
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Quatrième album en six ans pour Kaiser
Chiefs, ça ne traîne pas.
Comme toujours, les albums des gars de Leeds sont difficiles à
chroniquer. Le groupe, si explosif sur scène, peine encore à
convaincre en studio malgré une série impressionnante de hits dont «
Everyday I Love
You
Less
and
Less », « I
Predict a
Riot », «
The
Angry Mob » et «
Ruby ». Sans être de purs chefs-d’œuvre, les trois
premiers albums se défendent et ne se renient pas. Les Anglais ont
une vraie capacité à mixer leur tambouille avec un tas d'ingrédients
souvent réchauffés mais bigrement efficaces.
The Future is
Medieval ne fait pas exception mais semble aller plus loin, les
Anglais affichent comme une volonté de sophistiquer leur musique.
Mais d'abord, pour remettre les choses dans leur contexte, les
Kaiser Chiefs ont pris l'initiative de poster vingt titres sur leur
site. Chaque internaute est laissé libre de choisir dix morceaux
afin de composer son propre album et personnaliser sa pochette, le
tout pour une dizaine d'euros. Marketing quand tu nous tiens... Mais
pour s'afficher dans les bacs, le groupe a lui aussi dû faire ses
propres choix (chroniqués ici). Donc, les Kaiser
Chiefs ont décidé
d'évoluer, tout en restant en terrain connu piochant allègrement
dans la britpop, le courant new
wave, parfois dans l'électro et en
affichant plus précisément ses influences («
Things Change »
convoque
Bowie).
Déroutant, voire indigeste à la première écoute, et surtout moins
immédiat que les précédents,
The Future is Medieval
est au
final une bonne surprise. Avec ses sonorités plus futuristes, ses
grosses lignes de basse, son chant maquillé et ses chansons plus
alambiquées, l’album est clairement moins accessible mais aussi
moins paresseux que ses prédécesseurs. De quoi laisser sur le bord
de la route ceux qui louaient leur spontanéité. Mais c’est avec un
plaisir coupable que les autres – ceux qui tendent l’oreille –
profiteront des « Little
Shocks », «
Starts
with
Nothing », « Man on
Mars » et des popesques «
When All
Is Quiet » et «
Coming Up For Air
» en oubliant les quelques ratés (« Heard
It Break »). À écouter
avant même de condamner. (septembre 2011)
|
½
|
Mat
Kearney - Young Love
Mat Kearney est un auteur-compositeur de l’Oregon, maintenant installé à
Nashville, qui nous propose un solide mélange de rock alternatif, folk,
pop et hip hop. Avec Young Love, Kearney nous arrive déjà avec
son 4e album depuis 2004. Après différents essais, il semble maintenant
avoir véritablement découvert son propre style et nous présente donc son
album le plus accompli à ce jour. Il nous propose de douces mélodies pop
sur des rythmiques toujours efficaces. Son talent de raconteur est
indéniable et ce style de pop adulte lui va particulièrement bien. Il
peut nous rappeler à l’occasion le côté séducteur de Bruno Mars
et la capacité à fusionner le hip hop de Jason Mraz, mais Mat
Kearney nous présente avant tout une musique originale avec des
compositions de grande qualité. Peu de titres ressortent du lot, mais
l’ensemble de 10 morceaux s’écoute magnifiquement du début à la fin. Sur
Young Love, Mat Kearney nous offre une musique ensoleillée,
parfaite pour vous faire oublier la grisaille automnale. (novembre 2011)
Vidéoclip :
« Hey Mama » |
Universal
½
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Keren Ann
- 101
Originaire d’Israël et ayant grandi en France, l’Américaine d’adoption
poursuit son parcours dans la pop adulte atmosphérique. Pour son sixième
album, Keren Ann choisit comme titre son chiffre fétiche, le 101.
L’album a été créé suite au décès de son père et on peut en effet
entendre cette influence tout au long du disque. On retrouve peut-être
ici ses chansons les plus personnelles à ce jour, des chansons
généralement douces qui tendent vers le folk en certaines occasions.
Après le premier extrait, « My Name Is Trouble », bien peu de titres
présentent un certain rythme. Heureusement qu’il y a « Sugar Mama » pour
créer une certaine coupure un peu plus légère et nous faire pousser un
soupir de soulagement, puisque l’album aurait pu sembler vraiment long
sans elle. Keren Ann a non seulement écrit chacune des 10 pièces, mais
elle réalise en plus l’album, conservant le contrôle complet de la
préparation de son disque. Le résultat présente une belle intériorité et
c’est précisément cette introspection qui peut rapidement devenir
lassante. Même si l’album présente de bons moments, il y manque
dramatiquement d’énergie, question d’éviter de nous endormir et de nous
forcer à sauter certains titres. (mai 2011)
Vidéoclip :
« My Name Is Trouble » |
Blue Note
/
EMI /
SIX
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The Kills -
Blood
Pressures
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
The
Kills tient la cadence. En bon gestionnaire, le duo sort un
album environ tous les trois ans sans plantage manifeste.
Contrairement à
Midnight Boom,
Blood Pressures renvoie aux fondations
du duo. Du rock garage, pesant avec un côté obsessionnel, un son
rugueux et une atmosphère sombre certainement renforcée par la
participation d’Alison Mosshart au sein des
Dead Weather.
Premier élément frappant, la complémentarité des deux chants croisés
de VV (dont l’assurance est indéniable) et
Jamie est
saisissante. La sensualité est à son paroxysme, tel un couple
d’amants libérés qui s’enflamment comme des torches humaines. C’est
le point fort de ce
Blood Pressures. Musicalement, les
mélodies lancinantes et les riffs secs et tranchants de
Jamie
Hince côtoient une production plus massive et enrobée (« Baby
Says », « Future
Starts
Now » ou «
DNA »…). On ressent sans effort
le côté monomaniaque de Jamie aux manettes… Mais
Blood Pressures
laisse au final une impression étrange. L’album est bien produit
mais un peu trop lissé, les chansons sont bonnes et peu critiquables
musicalement mais loin d’êtres géniales et le tout laisse une
impression d’emprisonnement. Comme une voiture avec un gros moteur
sous le capot, une sorte de bête féroce prête à rugir qui, au final,
aurait été muselée. Et ça, ça laisse un léger goût amer… (juin 2011) |
½
|
The Kooks
- Junk of the Heart
Le groupe indie rock The Kooks est né à Brighton en Angleterre en 2005.
Après un deuxième album acclamé de la critique en 2008,
Konk, voilà que le quatuor est de retour avec son 3e essai. Le
mot essai est particulièrement bien choisi alors que le groupe sort
définitivement de sa zone de confort sur Junk of the Heart. « Taking
Pictures of You » expérimente avec la pop ambiante, alors que « Time
Above the Earth » est une pièce totalement orchestrale. Les mélodies new
wave et les rythmes reggae de « Runaway » ne sont pas sans nous rappeler
The Police, pendant que « Eskimo Kiss » nous remémore les
harmonies de The Kinks. Toutes ces comparaisons peuvent sembler
bien intéressantes au premier abord, mais vous risquez malheureusement
de ne pas écarquiller les yeux pour les bonnes raisons. Tout ce mélange
de pop classique manque de cohérence et est surtout entouré de plusieurs
compositions médiocres. Peu de titres réussiront véritablement à
conserver votre intérêt. L’idée d’un virage pop ne semble pas être une
mauvaise idée sur papier, mais le résultat est loin d’être convaincant.
The Kooks viennent de tomber pour la première fois… (février 2012)
Vidéoclip :
« Junk of the Heart (Happy) » |
Virgin /
EMI
½
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Lenny Kravitz - Black and White America
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Contrairement à ce qui traîne ici ou là dans les médias,
Black &
White America n'est en aucun cas une version édulcorée du projet
funk Negrophilia sur lequel
Lenny travaille depuis quelques
années. Kravitz lui-même dément et confirme que son nouvel album est
un disque tout à fait différent de
Negrophilia. Consensuel
pour certains, ambitieux pour d'autres, il faut reconnaître que
Black & White America est surtout un album audacieux. Plus
hétéroclite encore qu'à l'accoutumé, l'album - le premier chez
Roadrunner Records - compile 16 titres qui font le grand écart entre
la pop, le rock, le funk, la soul et même le rap. Durant deux ans,
Lenny s'est enfermé entre sa résidence des Bahamas et Paris pour
composer et enregistrer ce neuvième album studio. Un disque très
personnel, reflet de sa vie et son vécu, un « hommage à ma vie »
confie-t-il. Le titre n'est pas innocent,
Black & White America
ne prend pas de détour pour aborder notamment le thème du racisme
mais tout en gardant son optimisme mesuré. Musicalement, le disque
est un paradoxe. Il recèle de morceaux vraiment réussis, exploitant
le meilleur de la soul et du funk. Définitivement, lorsqu'il sort
les cuivres et le groove,
Kravitz est convaincant et foutrement
inspiré (« Black & White
America », la sensuelle «
Superlove », «
Looking Back On Love »). Ses velléités de rock star lui vont
toujours tellement bien que les classiques «
Come On
Get
It » et «
Everything » sonnent justes. Si l'éclectisme musical est plutôt une
bonne nouvelle, l'album souffre d'une inconstance dans la qualité
des titres choisis. Les insipides « Rock City Life » et « In
The
Black » et, plus encore, l'incursion ratée dans l'univers hip hop
avec Jay-Z («
Boongie Drop ») plombent considérablement la
crédibilité et la cohérence de l'ensemble.
Lenny tombe dans ses
travers et expose ici son profil d'artiste schizophrène, souvent
génial mais parfois capable de sombrer dans la banalité. (novembre
2011) |
|
Kylie -
Aphrodite (2010) (2011 Experience
Edition) (CD + DVD)
En 2010, Kylie Minogue nous présentait un album plus cohérent que son
précédent avec Aphrodite (lire la
chronique de septembre 2010).
Comme on le fait de plus en plus, EMI nous propose maintenant une
version améliorée de l’album, une édition Expérience. Cette
réédition propose en prime un DVD contenant des performances en concert
captées lors de sa tournée de 2009 en Amérique du Nord. Il inclut aussi
le making of de son vidéoclip pour le succès « All the Lovers »,
l’arrière-scène de la séance de photos pour la pochette de l’album,
ainsi qu’une galerie de photos. Le combo CD/DVD nous est présenté dans
un superbe livre de 28 pages rempli de photos, incluant un autocollant
en souvenir de l’album. Finalement, l’expérience se complète avec un
accès exclusif en ligne incluant une entrevue avec Kylie. Le seul
inconvénient de cette superbe édition est que le CD ne contient aucun
contenu additionnel par rapport à l’édition originale. Les fans de Kylie
apprécieront tout de même cette édition spéciale à ajouter à leur
discographie. (mars 2012)
Vidéoclips :
« All the Lovers » -
« Get Outta My Way » |
Parlophone /
EMI
½
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L - Initiale
Le premier album de la
chanteuse française Raphaële Lannadère (mieux connue sous son
initiale L) est finalement disponible au Québec, après avoir remporté le
prix Félix-Leclerc aux dernières Francofolies de La Rochelle. Alors
qu’elle nous propose un son dans la plus pure tradition de la grande
chanson française, très poétique, L aime s’inspirer de rock, de trip
hop, de tango et de jazz. Même si elle nous offre ici son premier
véritable album, L fait ses classes en solo depuis le début des années
2000, ayant repris de vénérables classiques de Piaf, Ferré,
Brel, Barbara, etc. Par contre, elle se découvre vraiment
à travers ses propres textes. Les arrangements d’Initiale sont
toujours doux et mettent bien en évidence la voix et les textes de la
chanteuse. On retrouve tout de même une certaine richesse musicale qui
est plutôt agréable à l’oreille et crée une atmosphère particulière tout
au long du disque. Pour les amateurs de chanson française, voici un
album moderne qui risque fort de vous séduire. (novembre 2011) |
Tôt ou Tard /
SIX
½
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Lady
Gaga - Born This Way
Voici assurément l’un des albums les plus attendus de 2011, le 2e de
Joanne Stefani Germanotta, mieux connue sous le pseudonyme de
Lady Gaga.
The Fame a en effet connu un succès planétaire en 2008-2009
avec des hits comme « Just Dance » et « Poker Face ». Par la suite,
on a fait une surexploitation de l’excentrique chanteuse, lançant
coup sur coup
The Fame Monster (une version plus musclée de son premier
disque incluant le succès « Bad Romance ») et
The Remix (incluant des versions de club de ses succès).
Faisant régulièrement parler d’elle par ses tenues théâtrales
surprenantes, sa notoriété a atteint un sommet rarement égalé pour
une artiste qui ne nous a en fait présenté qu’un seul véritable
album. L’annonce dès janvier de la sortie de Born This Way en
mai a donc créé une véritable hystérie chez ses fans. Elle leur a
offert 3 simples pour les faire patienter (la chanson-titre,
« Judas » et « The Edge of Glory »), mais ils n’ont qu’attiser la
flamme, jusqu’à l’explosion finale, à moins que ce ne soit un pétard
mouillé… Born This Way présente assurément la meilleure
collection de hits de l’année par une seule et même chanteuse. Elle
réussit son pari de présenter un mélange de disco et de rock sur des
pièces à l’énergie inépuisable, basées sur une rythmique grandement
entraînante. Par contre, le côté provocateur de la chanteuse que
l’on retrouve constamment sur scène semble avoir été laissé de côté
pour ce disque qui ne renverse aucune véritable barrière. Les
influences des années 1980 sont plus qu’évidentes,
Madonna en tête. Même que la
mélodie de « Express Yourself » de la madone nous apparaît
comme par magie dans rien de moins que 3 morceaux, dont la
chanson-titre à succès. Chacune des pièces du disque a le potentiel
de devenir un succès radio, mais l’ensemble manque juste ce qu’il
faut de cohérence et de provocation pour répondre aux attentes
immenses que l’on pouvait avoir envers ce nouvel album de Lady Gaga.
Il demeure malgré tout l’un des meilleurs disques pop de l’année
jusqu’à maintenant. (chronique principale de juillet 2011)
Vidéoclips :
« Born This Way » -
« Judas » -
« The Edge of Glory » |
Streamline /
Interscope /
Universal
½
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Roxane de Lafontaine - Django Bell
Roxane de Lafontaine est
une violoniste chevronnée qui possède une solide formation classique et
qui a fait partie, de l’OSQ, de l’Orchestre métropolitain
et de l’OSM. Elle nous offre ici un album jazz de Noël aux
influences manouches. Django Bell est un court disque de 8 titres
et 28 minutes qui comprend un mélange de classiques de la chanson
française et québécoise, traitant surtout de l’hiver et du temps des
Fêtes, ainsi que des classiques de Noël. L’album débute au violon avec
la pièce-titre instrumentale en l’honneur de Django Reinhardt. On
peut déjà voir une coupure de style avec la chanson suivante, « Père
Noël, envoie-moi du pognon », une composition personnelle plutôt légère.
On peut également entendre « Le Train du Nord » de Félix Leclerc
au violon, suivie de la légèreté de « J’haïs l’hiver », popularisée par
Dominique Michel. Les 3 dernières pièces du disque sont
instrumentales, mais dans des styles passablement différents, du
classique léger de Noël « Rockin’ Around the Christmas Tree » à
l’incontournable « Amazing Grace » en passant par un titre de Michel
Fugain, « Tout va changer ». On retrouve de très bons moments sur ce
disque de Noël rafraîchissant. Le principal problème est qu’il semble
aller dans toutes les directions sans uniformité. On y retrouve de
grandes coupures de styles, ce qui devient rapidement agaçant. Django
Bell est donc un album à écouter par morceaux. (décembre 2011) |
Private
Club /
SIX
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Éric
Lapointe et l’OSM - Lapointe
Symphonique
Dans le cadre des
Francofolies de Montréal le 10 juin 2011, Éric Lapointe a réalisé un
vieux rêve, soit celui d’interpréter ses chansons accompagné par
l’Orchestre symphonique de Montréal, un des meilleurs orchestres
symphoniques au monde. Enregistré à la salle Wilfrid-Pelletier de la
Place des Arts, ce concert unique nous est présenté sur disque, juste à
temps pour les cadeaux des Fêtes. On peut y entendre 13 des plus grands
succès de Lapointe, arrangés par Scott Price, lui qui assure
aussi la direction de l’OSM pour l’occasion. À notre plus grand plaisir,
notre rockeur national est tout en voix pour cette performance, ce qui
lui est plus difficile depuis quelques années. Les ballades et pièces
mid-tempo de Lapointe semblent s’adapter parfaitement aux arrangements
fusionnant le rock et l’orchestre symphonique. Ce sont évidemment ces
chansons qui sont privilégiées ici par rapport aux pièces rock plus
énergiques. Il n’y a que « Invitez les vautours » qui vient casser la
baraque à l’avant-dernière pièce. L’album dure 60 minutes et l’émotion
est bien présente jusqu’au bout. C’est donc un excellent disque que nous
offrent Lapointe et l’OSM. Son seul défaut est qu’on ne peut y voir les
images et qu’un DVD aurait été encore plus apprécié. (décembre 2011) |
Instinct
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Avril Lavigne - Goodbye Lullaby
Suite à son divorce avec Deryck Whibley de Sum 41,
Avril Lavigne sentait le besoin de revenir à la réflexion avec un
album plus introspectif. Elle l’avait déjà fait sur
Under My Skin en 2004, mais elle pousse l’expérience un peu
plus loin sur Goodbye Lullaby. Elle présente en effet toute
une série de ballades et de pièces mid-tempo acoustiques. En fait,
quelques rares moments nous ramènent à une ambiance festive et
énergique telle qu’on pouvait retrouver sur l’excellent
The Best Damn Thing. C’est le cas pour le premier extrait,
« What the Hell », avec une belle énergie qui rappelle la période
new wave des années 1980. « Smile » se différencie aussi du lot,
alors que la meilleure ballade est certainement « Wish You Were Here ».
Le problème avec Goodbye Lullaby, c’est qu’Avril est à son
meilleur lorsqu’elle lâche son fou. Sa créativité descend d’un cran
lorsqu’elle présente des pièces mid-tempo et des ballades et on a
seulement envie d’ignorer certaines pièces pour avancer plus
rapidement. C’est ce que beaucoup d’admirateurs feront à l’écoute de
ce nouvel album, même s’il présente quelques bons moments. Je
demeure convaincu qu’Avril Lavigne est encore trop jeune pour
explorer la pop adulte, ce qu’elle avait déjà tenté dès son tout
premier album. (chronique principale d'avril 2011)
Vidéoclip :
« What the Hell » |
|
Amos Lee - Mission Bell
Le chanteur et auteur-compositeur de Philadelphie nous revient avec un
nouvel album, Mission Bell, 3 ans après
Last Days at the Lodge. Il nous présente encore une fois un
mélange parfait de néo-soul et de jazz contemporain, avec sa touche folk
bien personnelle. Raconteur hors pair, Lee nous livre ses textes avec
fluidité tout en séduisant son auditoire avec sa voix unique. C’est
Joey Burns de
Calexico qui assure la réalisation de
Mission Bell, et les autres musiciens du groupe accompagnent Lee
dans cette nouvelle aventure. Il peut également compter sur de nombreux
collaborateurs dont Lucinda Williams et
Willie Nelson. Les
orchestrations sont riches sur ce nouvel album, ce qui permet de lui
donner une ampleur qu’on connaissait peu jusque là de la part d’Amos
Lee. Les mélodies demeurent évidemment d’une grande efficacité et Lee
nous offre quelques solides compositions sur
Mission Bell. Tous
ces éléments mis en place ont permis à l’album d’atteindre le sommet du
top 200 du Billboard à sa première semaine sur le marché, donnant du
même coup les meilleurs résultats de la carrière de l’artiste.
Malheureusement, le côté crooner de Lee passe parfois devant la qualité
des compositions qui ne sont pas toujours à la hauteur de la créativité
attendue. L’ensemble est extrêmement bien ficelé et plaira assurément à
ses fans, mais Amos Lee aurait aussi tout intérêt à s’entourer de
collaborateurs pour l’aider dans l’écriture musicale.
Mission Bell
représente malgré tout un pas dans la bonne direction par rapport à
l’album précédent. (mars 2011)
Vidéoclip :
« Windows Are Rolled Down » |
Blue Note /
EMI
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Patrick Lehman - The Electric
Soul Kitchen Vol. 1
Diplômé en chant classique et détenteur d’un baccalauréat en musique, le
Montréalais Patrick Lehman est avant tout un amoureux de la musique. Ses
influences sont très variées et vont du gospel au rock ‘n’ roll en
passant par le soul, le R&B, le jazz, le blues, et même le funk. Lehman
a remporté en 2010 la première place au concours de la relève du
Festiblues international de Montréal, avant de signer un contrat avec
Justin Time Records. Il nous présente ici un premier mini-album de 5
pièces plus une intro totalisant moins de 25 minutes. Sur cet
enregistrement, Lehman met surtout de l’avant ses influences soul
classiques, solidement appuyées par sa voix remplie d’assurance. Il
possède un talent indéniable pour nous livrer des mélodies chaudes et
inoubliables. Un premier album de sa part risque d’être grandement
attendu. Voici un nouveau talent à surveiller de très près… (mai 2011)
Vidéoclips :
« Pain Free » -
« Prove Myself To You » |
Justin Time /
SIX
½
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Letlive - Fake History
Letlive est un groupe post-hardcore de Los Angeles qui existe depuis
presque 10 ans. Après 2 albums indépendants, Fake History est
paru en 2010 sur l’étiquette Tragic Hero, avant que le groupe ne signe
un contrat avec Epitaph. On nous présente donc ici une nouvelle édition
de Fake History avec des pièces en boni. Ce qui différencie
quelque peu Letlive de tous les autres groupes du genre, c’est leur
utilisation de structures différentes et originales pour leurs
compositions, plus inspirées du rock progressif que du punk, un peu à la
façon de At the Drive-in. C’est donc un album qui vous tiendra
hors d’équilibre du début à la fin. Cette nouvelle édition de Fake
History contient 3 pièces en boni : « Hollywood, and she Did », « Lemon
Party » et « This Mime (A Sex Symbol) ». Cette dernière a été réalisée
par Brett Gurewitz, guitariste de Bad Religion, ainsi que
président et cofondateur d’Epitaph Records. Letlive constitue assurément
un groupe post-hardcore très intéressant dans le spectre musical de
2011. (juillet 2011)
Vidéoclip :
« The Sick, Sick, 6.8 Billion » |
Tragic Hero /
Epitaph
½
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Lights
- Siberia
Lights, de son vrai nom Valerie Poxleitner, est une jeune
chanteuse de Toronto qui en est maintenant à son 2e album après le très
bon
The Listening paru il y a 2 ans. Elle va un peu plus loin sur
Siberia ajoutant des éléments de hip hop, d’électro et de dubstep à
sa pop mélodique et accrocheuse. L’ensemble du disque tourne autour des
synthétiseurs, même si la rythmique rock est toujours bien présente en
certaines occasions. L’ensemble est dynamique et riche, ce qui procure à
Lights un large éventail musical grandement intéressant. La réalisation
des membres de Holy Fuck, Brian Borcherdt et Graham
Walsh, est sans bavures et permet à la fois d’enrichir la musique de
Lights tout en mettant en valeur sa douce voix angélique. Les moments
forts du disque se trouvent au début avec la chanson-titre, suivie de
l’excellente « Where the Fence Is Low » et du classique instantané « Toes ».
Par contre, l’ensemble des 14 pièces totalisant près d’une heure
contient bien peu de faiblesses évidentes et s’écoute très bien jusqu’à
la fin. Voici donc le meilleur album de cette jeune carrière extrêmement
prometteuse. (janvier 2012)
Vidéoclips :
« Siberia » -
« Toes » |
Last Gang
/
Universal
½
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Lykke Li
- Wounded Rhymes
La chanteuse indie pop suédoise Lykke Li s’est d’abord fait remarquer
sur la toile au début des années 2000 grâce à des chansons pop
accrocheuses, entre autres sur MySpace. Elle a lancé un premier
mini-album en 2007,
Little Bit, avant de présenter un premier album complet en 2008,
Youth Novels, qui a été acclamé de la critique. Trois ans plus
tard, la jeune chanteuse maintenant âgée de 25 ans récidive avec
Wounded Rhymes. Ce nouveau disque demeure totalement alternatif,
malgré une sensibilité pop certaine. Sa voix généralement douce peut
prendre une tangente un peu plus dure en certaines occasions, solidement
appuyée par une musique à tendance rock, par exemple sur l’excellente « Rich
Kids Blues ». Elle montre aussi sa grande influence des groupes de
filles des années 1960, comme sur « Sadness is a Blessing », une pièce
grandiose à la Phil Spector. La voix de Li est parfois
multipliée, ce qui crée carrément l’effet d’une chorale. Même si le son
de l’ensemble du disque est beaucoup plus rempli que sur son précédent,
la réalisation de Bjorn Yttling (de Peter Bjorn and John)
peut sembler un peu trop sobre en différentes occasions, nous forçant
même à monter le volume pour mieux l’entendre chanter. Malgré quelques
moments un peu moins marquants, ce 2e album de Lykke Li présente une
musique de qualité qui lui permettra de faire un pas en avant. (mai
2011)
Vidéoclip :
« Sadness is a Blessing » |
Atlantic /
Warner
½
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Living With Lions - Holy Shit
Dès sa sortie, le nouvel album du groupe punk de Vancouver Living With
Lions a causé bien des remous avec son titre et sa pochette. Holy
Shit fait en effet directement référence à la bible (Holy Bible), ce
qui a choqué plus d’un citoyen de la droite religieuse. L’avantage que
cette controverse aura eu, c’est de donner une certaine visibilité au
groupe qui demeurait enfermé dans l’underground depuis ses débuts. Le
groupe nous propose une musique punk mélodique plutôt moyenne qui
ressemble à des dizaines d’autres groupes du genre, sans vraiment
réussir à s’en distinguer. Le principal problème de l’album est qu’il
n’y a aucun lien entre la pochette et le contenu, qui demeure plutôt
dans les thèmes habituels du pop punk (les filles, l’adolescence, la
nostalgie de la jeunesse). Living With Lions nous offre donc un pop punk
commun, qui est dynamique et bien joué, mais qui ne révolutionne rien et
qui sera vite oublié. C’est dommage, parce qu’ils avaient créé des
attentes avec leur pochette provocatrice… (septembre 2011)
Vidéoclip :
« Honesty, Honestly » |
Adeline
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Lloyd -
King of Hearts
Lloyd est un chanteur R&B grandement influencé par
Michael Jackson (en plus
d’avoir une voix qui nous le rappelle bien souvent). King of Hearts
est son 4e album et assurément son plus solide à ce jour. Le succès
« Lay It Down » a été lancé à la fin de l’été 2010, 10 mois avant la
sortie de son nouvel album. Le disque contient aussi d’autres pièces
remarquables comme « Jigsaw », « Cupid » (dans le plus pur style des
ballades de Michael Jackson) et
ma préférée, l’énergique « Dedication To My Ex (Miss That) ». Les
compositions sont efficaces et originales, et l’ensemble du disque est
parfaitement équilibré pour en faire un album solide jusqu’à la fin.
Voici donc un très bon disque de R&B, un disque qui se retrouve
certainement parmi les meilleurs de l’année. (octobre 2011)
Vidéoclips :
« Lay It Down » -
« Dedication To My Ex (Miss That) » -
« Cupid » |
Interscope
/
Universal
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LMFAO - Sorry for Party Rocking
LMFAO est un duo de Los Angeles qui a débuté en 2007 en proposant un rap
humoristique. Après un premier album qui a réussi à capter quelque peu
l’attention, LMFAO nous offre la bombe commerciale par excellence avec
son nouveau disque, Sorry for Party Rocking et l’immense succès
radio « Party Rock Anthem ». Son électronique à l’européenne est appuyée
par des rythmes particulièrement dansants, une musique idéale pour faire
la fête. L’humour fait toujours évidemment partie intégrante de leur
musique et pour les textes intelligents, vous devrez assurément vous
tourner vers un autre groupe. Par contre, les rythmes incessants du duo
réussiront certainement à vous délier les jambes. En fait, la plupart
des titres inclus sont tout désignés pour les clubs de nuit et ont ce
qu’il faut pour enflammer les planchers de danse. Will.i.am agit
à titre de producteur exécutif pour Sorry for Party Rocking, qui
constitue peut-être l’album dance de l’année jusqu’à maintenant.
(août 2011)
Vidéoclips :
« Party Rock Anthem » -
« Champagne Showers » |
Interscope /
Universal
½
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Jennifer Lopez - LOVE?
Ce nouvel album de Jennifer Lopez n’était pas encore sur les
tablettes qu’on nous envoyait en boucle le succès « On the Floor »
avec Pitbull, basé sur la fameuse danse brésilienne, la
lambada. Grandement accrocheuse, cette pièce dansante avait tout
pour attirer l’attention envers ce nouvel album de la belle new
yorkaise. Le fameux succès ouvre bien évidemment l’album et est
suivi par l’intéressante « Good Hit ». Par la suite, les moments
forts sont beaucoup plus rares. Les compositions ne sont pas à la
hauteur de la forte personnalité de Jennifer, et elle n’est pas en
mesure d’en rehausser le niveau. Sans mélodies efficaces, Jennifer
ne peut absolument pas rivaliser avec d’autres chanteuses pop à la
voix beaucoup plus puissante. La plupart des chansons sont axées sur
le rythme, mais même celui-ci n’est pas vraiment entraînant dans
bien des cas. En fait, à part « Papi » qui possède un potentiel
dansant intéressant, vous ne réentendrez rien de comparable à « On
the Floor ». Voici donc le typique album commercial : 2 ou 3 hits
entourés de remplissage insipide pour réussir à offrir un disque de
47 minutes. (juin 2011)
Vidéoclips :
« On the Floor (feat. Pitbull) » -
« I’m Into You (feat. Lil Wayne) » |
Def Jam /
Universal
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Pixie Lott
- Young Foolish Happy
Pixie Lott est une jeune chanteuse pop qui nous provient d’Angleterre.
Elle s’est fait connaître sur MySpace dès l’âge de 15 ans et elle nous
présente maintenant son 2e album, 2 ans après
Turn It Up. Sur Young Foolish Happy, Pixie est bien
décidée à passer au monde adulte avec une musique R&B contemporaine.
Elle présente tout de même des moments un peu plus disco ou euro pop et
elle n’hésite pas à se laisser habiter par le soul rétro, comme dans la
très bonne « Stevie on the Radio ». L’album débute timidement avec peu
de morceaux intéressants. Il n’y a que « All About Tonight » qui réussit
à capter notre attention, assurément le passage le plus réussi de cet
album plutôt inégal. C’est qu’on peut comparer Pixie Lott à un mélange
entre Natasha Bedingfield et Joss Stone, mais sans le même
talent. (mars 2012)
Vidéoclips :
« All About Tonight » -
« What Do You Take Me For? » -
« Kiss the Stars » |
Universal
½
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Joe Lovano / Us Five - Bird Songs
Avec ce 22e album, le
saxophoniste jazz américain nous présente le répertoire du légendaire
Charlie Parker. Pour ce faire, il est accompagné de son dynamique
jeune groupe, Us Five. Sans vouloir véritablement rendre hommage à
Parker, Lovano s’est donné comme mission de transmettre toute l’émotion
que contenait la musique. Et il le réussit parfaitement avec son
saxophone ténor. Lovano, dont le père était lui-même un saxophoniste
jazz et grand admirateur de Charlie « Bird » Parker, a décidé de
principalement se concentrer sur ce qui a influencé Parker dans sa
création musicale. Le résultat est très réussi et fait un excellent
survol de l’œuvre de cette légende, décédée malheureusement trop jeune à
l’âge de seulement 34 ans. Lovano réalise lui-même le disque qui lui
permet de célébrer de belle façon ses 20 ans de partenariat avec Blue
Note Records. (avril 2011) |
Blue Note
/
EMI
½
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The Luyas - Too Beautiful
To Work
The Luyas est un groupe de rock alternatif québécois qui nous arrive
dans la lignée de Arcade Fire. On peut également entendre une
influence évidente de Stereolab. La voix toute douce de
Jessie Stein est enveloppée par de nombreux instruments, dont
diverses percussions. Le groupe emploie à profusion les boucles
musicales créant ainsi des atmosphères uniques. La richesse musicale
de ce groupe est absolument incomparable, différents sons nous
arrivant de partout à la fois. Même s’il s’agit de leur premier
album, on sent déjà une grande maturité chez ce groupe qui a
assurément un bel avenir devant lui. The Luyas est définitivement
une formation à surveiller, une formation qui pourrait fort bien
nous offrir quelques chefs-d’œuvre dans les années à venir.
(découverte du mois de mai 2011)
Vidéoclip :
« Tiny Head » |
Dead Oceans
½
|
Maestro - Blue Note Trip: Heat Up,
Simmer Down (2 CD)
Maestro est un DJ jazz
bien connu, originaire des Pays-Bas. Il présente ici le 9e volume de la
série Blue Note Trip, deux ans après le volume 8. Blue Note
Trip constitue en une compilation sur 2 disques de certains des
meilleurs artistes à avoir présenté un album sur la célèbre étiquette
jazz Blue Note. Maestro s’assure que chacune des pièces soit
parfaitement mixée avec la suivante, ce qui en fait un montage incessant
de nouveau jazz, seulement interrompu par le passage au 2e CD. La
compilation inclut des artistes légendaires tels qu’Ella Fitzgerald,
Horace Silver, Cannonball Adderley et Bobby Womack,
mais aussi des contemporains comme Raul Midon et Amos Lee
qui permettent à Blue Note de poursuivre sa tradition de qualité. Parmi
les pièces classiques incontournables entendues ici, on retrouve deux
titres d’Otis Redding, « (Sittin’ On) The Dock of the Bay »
interprétée par Peggy Lee et « Hard to Handle » par Patti Drew,
puis on retrouve « California Dreamin’ » des Mamas and the Papas
interprétée par Bobby Womack. La compilation double compte 37 titres en
tout pour un total de près de 140 minutes. Ce montage de musique jazz de
qualité réussira à créer une superbe ambiance feutrée pour vos soupers
entre amis ou vos fins de soirées plus intimistes. (octobre 2011) |
Blue Note /
EMI
½
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Magic System - Toutè Kalé
Magic System est avant tout le groupe qui nous a offert le succès
francophone de l’été, « Ambiance à l’africaine ». Mais, c’est surtout un
groupe de pop africaine de la Côte d’Ivoire qui existe depuis plus de 15
ans. Il s’est d’abord fait connaître un peu partout en Afrique grâce à
d’énergiques performances sur scène, avant de conquérir la France et les
Antilles. Grâce à « Ambiance à l’africaine », le Québec entre maintenant
dans la danse. Le groupe nous offre d’excellents rythmes, toujours très
dansants, tirés directement des racines du groupe, le zouglou. Les
textes sont parfois insignifiants, comme dans leur dernier succès et
dans « Soleil d’été » où le groupe intègre son nom à répétition (ce qui
n’est jamais un signe de grande profondeur). Par contre, Magic System
nous offre une musique pour faire la fête, sans trop réfléchir. En ce
sens, le quatuor domine assurément la scène afro pop, puisque peu de
pièces parmi les 15 sont ennuyantes. On peut aussi entendre quelques
pièces plus intimistes et qui portent à la réflexion comme la touchante
« L’eau va manquer », à la guitare acoustique, et « Ça va aller » avec
Tiken Jah Fakoly, un grand artiste de la Côte d’Ivoire. Parmi les
autres succès incontournables, notons « La danse des magiciens », ainsi
que « Chérie Coco », qu’on retrouve ici en 2 versions dont la version
originale mettant en vedette le Marseillais Soprano. (septembre
2011)
Vidéoclips :
« Ambiance à l’africaine » -
« La danse des magiciens » |
EMI
/
SIX
½
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Paule Magnan - Futile résistance
En 2005, la guitariste québécoise nous offrait un premier album solo en
français, exactement 10 ans après l’album du groupe métal TSPC
qui l’a fait connaître. Six ans plus tard, la belle rockeuse récidive
avec un album autoproduit, qu’elle réalise également elle-même. On
entend tout de suite une différence marquée avec son disque précédent
alors qu’elle n’hésite d’aucune façon à nous offrir un rock plutôt
corrosif, un rock de qualité en plus. Le premier extrait, « Rock Star »,
brasse passablement et présente assurément une énergie qui a tout pour
plaire à la masse. Paule retrouve ses vieux complices de TSPC, Daniel
Thibault et Jean-François Lemieux, qui ont coécrit « Neons in
the Sky » avec elle. Elle reprend aussi le classique français « Dormir
dehors » de Daran, dans un des moments mid-tempo du disque. Sur
« Les moutons », les chroniqueurs se font habilement dire leurs quatre
vérités, mais pas autant que leurs lecteurs… On n’a plus de doutes
depuis longtemps sur les talents de guitariste de Paule Magnan, mais sa
voix prend vraiment un aplomb surprenant sur Futile résistance.
Elle semble aussi à l’aise dans les pièces rock énergiques que dans les
moments un peu plus doux.
Les machines présentait de belles qualités pour un premier
album, mais Paule Magnan avance d’un cran avec ce nouveau disque
grandement intéressant. À découvrir… (août 2011)
Vidéo du lancement |
Olea /
SIX
½
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Malajube - La caverne
Pour son 4e album, le groupe indie rock québécois laisse tomber les
structures complexes, presque progressives, qu’on pouvait retrouver
sur son précédent disque,
Labyrinthes. Même si la signature de Malajube est toujours
bien présente, plusieurs pièces explorent la pop de plein front
(« Synesthésie », « Cro-Magnon »), avec même quelques escapades
électroniques (« Le blizzard »). Malgré son succès aux États-Unis
depuis
Trompe-l’œil en 2006, le groupe demeure fidèle à lui-même et
continue de chanter totalement en français. C’est encore le cas ici
pour les 10 pièces de l’album. D’une durée de seulement 33 minutes,
La caverne présente une musique efficace et accrocheuse
jusqu’à la fin avec bien peu de faiblesses apparentes. En fait, le
disque est supérieur à
Labyrinthes et n’a absolument rien à envier à
Trompe-l’œil. C’est donc encore une fois un
album de premier plan que nous propose Malajube, un album québécois
qui peut rivaliser avec ceux de bon nombre d’autres artistes dans le
genre sur la planète. (juin 2011)
Vidéoclip :
« Synesthésie » |
Dare To Care /
Bonsound
|
Stephen
Malkmus and the Jicks - Mirror Traffic
Un an après la réunion
de Pavement le temps d’une tournée mondiale, Stephen Malkmus est
de retour avec les Jicks pour un très attendu nouvel album, suite à
l’excellent
Real Emotional Trash en 2008. Par contre, il était déjà en
studio pour travailler avec Beck lors de la réunification de son
ancien groupe. La réalisation de Beck permet à Malkmus et ses musiciens
de retrouver un style des années 1990 qui peut être comparé par moments
à Pavement, mais avec un son de 2011. Mirror Traffic alterne
magnifiquement bien les compositions introspectives et les pièces plus
rock ‘n’ roll. Mais, peu importe le rythme de la chanson, la guitare est
toujours à point, avec un dosage parfait de subtilité et d’envergure.
L’ensemble semble couler d’une pièce à l’autre en toute simplicité.
Pourtant, les compositions sont bien campées et possèdent une belle
profondeur musicale. Malkmus est l’un des rares musiciens de sa
génération à passer si facilement d’un folk de grande qualité à un rock
‘n’ roll énergique solide. Par sa large palette et son efficacité pop,
Mirror Traffic vient coiffer son album précédent au fil d’arrivée
pour en faire un grand album dans la carrière de Stephen Malkmus.
(octobre 2011) |
Matador /
Beggars /
Select
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Man Man - Life Fantastic
Le groupe de rock
expérimental Man Man est de retour avec son 4e album, 3 ans après
l’excellent
Rabbit Habits qui était leur album le plus accessible à ce jour.
Dirigé par Ryan Kattner et sa folie créative, le groupe pousse
l’audace encore un peu plus loin sur Life Fantastic. Pourtant
Kattner avoue que l’inspiration lui est venue moins facilement pour ce
nouvel enregistrement. Il a dû s’exiler de la côte est vers Los Angeles,
Austin et Portland pour trouver de nouvelles sources d’inspiration. Il
évacue quelques démons sur ce nouvel album, par exemple dans des pièces
comme « Dark Arts ». Par contre, l’ensemble demeure assez joyeux par les
rythmiques efficaces et certains instruments utilisés comme le
xylophone. On peut évidemment entendre
encore une fois un mélange de styles hétéroclites et difficiles d’accès,
mais ce nouvel album réussit moins à capter notre attention que le
précédent. La réalisation de Mike Mogis (Saddle Creek) est
efficace et ajoute un peu d’ordre dans le chaos de Man Man, mais le
changement d’atmosphères (sombre et joyeuse) entre les différents
morceaux nous paraît souvent bizarre. Life Fantastic est donc un
album qui s’adresse exclusivement aux plus grands fans du groupe et de
rock expérimental. (septembre 2011) |
Anti-
/
Epitaph
|
Phil
Manzanera - Diamond Head (1975) (réédition de 2011)
Alors guitariste de
Roxy Music, Phil Manzanera présentait un premier album solo en 1975,
Diamond Head. Grandement inspiré de la musique latine qui avait
bercé sa jeunesse, le disque allait enfin mettre de l’avant tout le
talent de l’un des guitaristes les plus importants et uniques de
l’époque. 36 ans plus tard, on nous offre une réédition de l’album
ajoutant 2 titres en boni aux 9 morceaux originaux, « Carhumba » et « Corazon
y Alma ». Plusieurs artistes de renom participent à ce disque, dont
Brian Eno, Robert Wyatt, John Wetton (Asia) et
Doreen Chanter (Joe Cocker). Le livret détaillé présente
non seulement les notes originales, mais aussi de nouveaux commentaires
de Manzanera au sujet de cet album qui lui aura enfin permis de
s’épanouir totalement en tant que musicien. Voici donc un très bon
disque à redécouvrir pour les amateurs du rock intelligent des années
1970. (mai 2011) |
Expression
/
MVD
½
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Marianas Trench - Ever After
Marianas Trench nous arrive de Vancouver et est le fruit du
chanteur/guitariste Josh Ramsay qui baigne depuis son plus jeune
âge dans la musique. Son père possédait un studio d’enregistrement où
ont enregistré des groupes comme
Aerosmith et AC/DC, et sa
mère, professeur de chant, a enregistré et tourné avec Leonard Cohen.
Après un solide 2e album en 2009 qui a conquis de jeunes amateurs de pop
rock,
Masterpiece Theatre, Marianas Trench est de retour avec Ever
After. Le disque revient encore une fois avec la recette qui a fait
le succès du précédent, soit des mélodies accrocheuses sur des
rythmiques entraînantes, interrompues par quelques ballades. Même si on
leur trouve des points de comparaison avec les groupes pop punk
contemporains, ils présentent essentiellement une musique pop avec
suffisamment de guitares pour attirer un jeune public de rockeurs. Par
contre, chacune des pièces de Ever After est interchangeable et
c’est là la principale lacune de l’album par rapport au précédent qui
contenait quelques titres plus mémorables. Ici, les moments réellement
forts sont plutôt rares et leur musique risque surtout de servir de fond
musical à un début de party d’adolescents, qui devra passer à quelque
chose d’un peu plus « punché » pour espérer véritablement décoller.
Marianas Trench offre aussi une musique qui peut bien servir de bande
originale pour un film d’ados. (mars 2012)
Vidéoclips :
« Haven’t Had Enough » -
« Fallout » |
604 /
Universal
½
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Marie-Christine - Walk in
Beauty
Marie-Christine DePestre est une chanteuse montréalaise bien connue
dans l’industrie musicale pour avoir été choriste pour de nombreux
artistes et émissions télévisées, en plus d’avoir participé à des
revues musicales. Découverte par Corey Hart, chanteur
montréalais populaire mondialement au milieu des années 1980, elle
nous offre maintenant son premier album, Walk in Beauty, qui
contient 6 chansons de Hart. Et quelle bonne façon de se présenter
que de faire une version complètement nouvelle du plus grand succès
de Corey Hart, « Sunglasses at Night ». La nouvelle mouture très
dansante s’intitule « Girl in Shades » et ouvre l’album tout en
énergie. On peut ensuite entendre l’excellente « Totally Random »,
une pièce pop ensoleillée à la mélodie inoubliable. Par la suite,
les morceaux pop / R&B s’enchaînent à merveille grâce à la voix
suave de Marie-Christine qui séduit rapidement ses auditeurs. Elle
reprend le classique « Tempted » en compagnie de GoldenChyl,
ainsi que « I Wanna Be Your Lover » de Prince. Elle est même
accompagnée de Stevie Wonder sur la disco « Keep On
Running ». Marie-Christine est d’une grande polyvalence étant aussi
efficace dans les pièces dansantes (« In Your Sweater ») que dans
les moments soul plus intimistes (la chanson-titre) et les rythmes
haïtiens, son pays d’origine (« Port au Prince » avec Luck Mervil).
Malgré les variations de rythme tout au long du disque,
Marie-Christine réussit le tour de force de bien ficeler les
morceaux pour en faire un tout cohérent qui s’écoute bien jusqu’à la
fin. Voici donc un très bon premier album de la part d’une chanteuse
de grand talent qu’il faudra surveiller de près, puisqu’elle
pourrait fort bien aller battre les Américaines du genre sur leur
propre terrain… (découverte du mois de juillet 2011)
Vidéoclip :
« Totally Random » |
Siena /
Warner
½
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Mastodon - The Hunter
Voici le 5e album du groupe de métal alternatif d’Atlanta Mastodon. Le
groupe laisse finalement de côté les concepts progressifs extravagants
pour se concentrer sur des riffs efficaces, plus près de ce qu’ils
avaient offert sur leur excellent album de 2004,
Leviathan. Les trois premières pièces (« Black Tongue », « Curl
of the Burl » et « Blasteroid ») présentent donc un métal plutôt
accessible, mais grandement efficace grâce à une section rythmique
incomparable. Par la suite, on retrouve tout de même quelques tendances
progressives, mais elles ne s’égarent jamais au-delà de la barre des 5
minutes. Le groupe n’a peut-être toujours pas de visées commerciales,
mais il pourrait quand même réussir à élargir son auditoire avec cet
excellent album, leur meilleur depuis
Leviathan. (décembre 2011)
Vidéoclip :
« Curl of the Burl » |
Reprise
/
Warner
½
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Duff McKagan's Loaded - The
Taking
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Le
Velvet Revolver est en suspend, la réunion du
line-up
original de
Guns N' Roses
reste une utopie et son aventure avec
Jane's Addiction a pris
fin. Malgré tout, Duff
McKagan ne reste pas les bras ballants. Après
Slash et son album solo l'an dernier,
Duff retrouve une
nouvelle fois son groupe
Loaded qui sort une fois le temps d'un
disque de rock pour buveurs de whisky. Certes
Duff est sobre depuis
des années et s'en vante à qui veut bien l'entendre, mais sa musique
reste corrosive et recommandée aux tatoués. Le cliché est un peu
facile mais The Taking est un peu la synthèse de ce que
Duff
a toujours joué et revendiqué. Le métal, le hard rock et le punk
naturellement. Rien que l'énumération de ces styles peut faire
frémir (surtout quand
Duff la joue un poil néo-métal et hard rock
radiophonique sur « We Win ») mais globalement, sans sortir l'album
de l'année, Duff garde ce côté attachant et authentique. Sa voix
punk ne vieillit pas d'un poil et
Duff est parfaitement crédible
quand il chante « Lords Of
Abaddon » et «
Dead Skin ». Et c'est
toute cette crédibilité qui lui évite de tomber dans l'énième
gouffre d'un style trop passéiste et d'une identité usurpée. Et
même quand Duff et ses sbires ne gardent pas le pied au plancher de
bout en bout (« Easier
Lying », «
Cocaine »), le groupe reste dans
la mesure du respectable, voire même de l'agréable. Le
mid-tempo n'a
jamais rebuté l'ex-bassiste - ici guitariste - qui nous avait déjà
gratifiés de perles comme «
So Fine » avec les
Gunners. Bref,
Duff
avec Loaded reste le
McKagan que l'on aime. Juste, honnête, couillu
et foutrement rock 'n' roll. (mai 2011) |
|
Metronomy - The English Riviera
Metronomy est un projet du multi instrumentiste anglais Joseph Mount.
Il propose un habile mélange d’indie rock et d’électronique dansante,
majoritairement axé sur les claviers et la programmation, mais qui
intègre aussi des instruments organiques. Metronomy s’inspire
principalement de Devo et David
Bowie, et son style représente une fusion entre Bloc Party,
Gorillaz, LCD Soundsystem et Klaxons. The
English Riviera est le 3e album de Metronomy et représente un
tournant important compte tenu du changement de personnel autour de
Mount. Il continue d’intégrer différents genres musicaux à la perfection
et c’est ce qu’il fait de mieux. Mount est donc un excellent
représentant de la musique des années 2010 qui se doit de plus en plus
de fusionner différents genres pour pouvoir créer du matériel original.
Même si les rythmes y sont bien présents, l’album est plutôt mid-tempo
et présente plusieurs morceaux à tendance plus atmosphérique. Les
influences anglaises s’entendent aisément alors que l’on retrouve
certains éléments de trip hop et de brit pop. The English Riviera
présente une belle évolution tout au long des 11 pièces et il constitue
en bout de ligne un album de grande qualité qui s’écoute bien jusqu’à la
fin. (septembre 2011)
Vidéoclip :
« The Bay » |
Because /
Warner
½
|
MG3
(Montréal Guitare Trio) - Cambria
Le trio guitaristique de
Montréal nous présente son 4e album, Cambria, tout juste après
avoir remporté le prix Opus 2011 du concert de l’année Jazz / Musique du
monde. Ce nouvel enregistrement est le fruit d’une longue introspection
musicale et de nombreux voyages à travers le monde. On y trouve 7
compositions originales et 3 reprises d’Ennio Morricone, Luiz
Bonfa et George Harrison. L’album commence en force avec la
célèbre « The Mexican » de Morricone, avant d’entrer dans l’excellente
« Marikéro ». « Surf sur l’Orient » mélange subtilement guitares
californiennes et musiques orientales, alors que « Caminando » nous
présente une fusion entre flamenco, tango argentin et musique cubaine.
Le trio a une pensée pour les problèmes en Haïti dans « 5 min. pour
Haïti », puis il est toujours intéressant d’entendre un trio de guitare
reprendre le classique des Beatles
écrit par Harrison « While My Guitar Gently Weeps ». Le trio poursuit
son mélange des genres sur « Le peuple des glaces » alors qu’on y entend
de la samba brésilienne et du rock progressif. Après une courte
composition originale de 2 minutes, « Tarantos », le groupe termine le
tout en beauté avec « Manha de Carnaval » de Luiz Bonfa. Les
amateurs de guitare acoustique en auront plein les oreilles avec cet
excellent trio montréalais qui nous offre pratiquement un tour du monde
en 45 minutes. (juillet 2011) |
SIX
½
|
Sophie
Milman -
In the Moonlight
Sophie Milman est une
jeune chanteuse jazz de Toronto d’origine russe. Même si elle est encore
dans la vingtaine, elle possède déjà une renommée exceptionnelle grâce à
3 albums d’une grande maturité. In the Moonlight a été enregistré
à New York avec le réalisateur Matt Pierson, un réalisateur
reconnu récompensé aux Grammys. Au piano de ses disques précédents,
Sophie ajoute ici un orchestre à cordes qui amène une certaine richesse
et donne de l’envergure à l’album. Elle peut également compter sur de
nombreux collaborateurs, vétérans et nouveaux artistes jazz. De sa voix
riche et sensuelle, Sophie Milman revisite de grands classiques du genre
tout en y apportant sa touche personnelle de modernité. Elle s’approprie
carrément les pièces de légendes comme June Christy, Carmen
MacRae, Serge Gainsbourg, Duke Ellington et plusieurs
autres. Elle se permet même de nous présenter un classique de
Gershwin, « Do It Again ». L’ensemble est plutôt sobre et fait très
bar enfumé, mais elle réussit tout de même à ajouter un peu de
vie à l’ensemble en quelques occasions, notamment avec la bossa nova
sensuelle de « Speak Low » de Billie Holiday. Elle touche aussi à
la musique moderne avec une reprise de Feist, « So Sorry », et on
découvre alors qu’elle aurait tout intérêt à explorer plus souvent de ce
côté puisque c’est une réussite. Sophie Milman ne présente rien de bien
original sur In the Moonlight, ni dans le contenu offert, ni dans
son interprétation. Par contre, elle réussira assurément à en séduire
plus d’un grâce à sa voix chaleureuse. (janvier 2012) |
eOne
/
SIX
|
Milow -
North and South
Après avoir réussi à se faire connaître de l’ensemble de la planète en
2010, le Belge Milow est de retour avec un album un peu plus cohérent
que son premier disque international, qui était en fait une compilation
de ses meilleures pièces à ce jour. Avec North and South, il peut
véritablement installer son atmosphère mélangeant le folk et la pop, et
nous présenter ses talents de compositeur. Le décès récent de son père
influence quelques titres sur ce nouvel album (« Son », « Burning
Bridges »). Par contre, il peut aussi nous présenter des succès
garantis, grâce à une pop grandement accrocheuse, et il nous le prouve
encore avec le premier extrait « You and Me (In My Pocket) ». Milow ne
possède pas l’originalité d’autres contemporains dans le genre comme
Jack Johnson ou Jason Mraz, mais son charme ne dément pas et
il réussira à tout coup à capter votre attention grâce à de bonnes
mélodies inoubliables. (juin 2011)
Vidéoclip :
« You and Me (In My Pocket) » |
Universal
½
|
Mindless Behavior - #1 Girl
Mindless Behavior est un nouveau boys band des années 2010.
Les quatre adolescents ont été regroupés par les réalisateurs
Vincent Herbert (Lady Gaga) et Walter Millsap (Alicia
Keys) et se sont retrouvés à faire la première partie de
Janet Jackson avant de se lancer dans leur propre tournée. Leur
premier succès date déjà du début de 2011, alors que « My Girl » a
séduit plus d’une adolescente. Ils demeurent dans une un style pop /
R&B plutôt propre, parfait pour rejoindre un public adolescent ou
même préadolescent. L’équipe de compositeurs est assez vaste, mais
inclut principalement Lakeisha Gamble, Walter Millsap et
Candice Nelson (qui a travaillé entre autres avec Timbaland).
Mindless Behavior présente une alternative intéressante à Justin
Bieber pour ceux (et surtout celles) qui veulent une pop de
qualité qui n’écorchera pas trop leurs oreilles chastes et pures…
(découverte du mois de janvier 2012)
Vidéoclips :
« My Girl » -
« Mrs. Right » -
« Girls Talkin’ Bout » |
Streamline
/
Universal
|
Misses Satchmo - The Sun Will Shine
Pour les amateurs de
jazz, et plus particulièrement de l’œuvre de Louis Armstrong, un
nouveau groupe québécois devrait vous faire tendre l’oreille. Nommé du
surnom d’Armstrong, Satchmo, le quatuor dirigé par la chanteuse
et trompettiste Lysandre Champagne propose une musique
ensoleillée et pétillante à tendance swing. Dès la première pièce, « On
the Sunny Side of the Street », on sait que l’on ne s’ennuiera pas au
cours de cette aventure de 12 chansons totalisant près de 45 minutes.
Misses Satchmo nous offre une musique toujours divertissante qui
réussira à faire taper du pied un public de tous âges. Voici donc un
très bon premier disque par un excellent quatuor jazz de chez-nous.
(octobre 2011) |
Bros /
SIX
½
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Moby -
Destroyed
Moby a contribué à rendre populaire la musique électronique dans les
années 1990. Par contre, la rançon de la gloire est qu’il a, par le fait
même, créé des attentes immenses à son égard. Les années 2000 auront
prouvé qu’il n’est pas facile de continuer à faire des albums créatifs
après un succès tel que celui de l’album
Play en 1999, tant auprès du public que des critiques. Il nous
présente donc maintenant son premier album de la décennie 2010 en
espérant qu’il pourra partir sur de nouvelles bases et réussir à
reconquérir ses nombreux fans perdus en cours de route. Destroyed
poursuit par contre dans la même direction que
Wait For Me paru il y a 2 ans. Orienté sur le thème de la
solitude dans une ville désormais déserte, l’album revient tout de même
à un style électronique plus pur, laissant tomber les guitares. Le
disque connaît une belle montée au départ avec l’excellente « The Broken
Places », « Be The One », la dansante « Sevastopol » et « The Low Hum »
chantée par Emily Zuzik (qui l’a aussi co-écrite avec Moby). Par
la suite, on retrouve quelques moments intéressants, dont « The Day »
aux influences du David Bowie
de sa période berlinoise. Par contre, l’ensemble tombe rapidement dans
la routine déjà bien établie par Moby au cours des 20 dernières années.
Un peu trop de pièces atmosphériques et surtout un album trop long à 72
minutes risquent de vous faire perdre patience à un moment ou à un
autre. Il n’y a que les inconditionnels de Moby qui réussiront à se
laisser envelopper par sa musique jusqu’à la fin. (juillet 2011)
Vidéoclip :
« The Day » |
Little Idiot /
EMI
|
Inna Modja - Love Revolution
Amenée à l’avant-scène par le légendaire Salif Keita, la
chanteuse malienne Inna Modja a fini par délaisser la musique de ses
racines africaines pour plutôt se concentrer sur une musique pop et soul
accessible à un large auditoire. Après un premier album en 2009,
Everyday is a New World, elle est de retour en 2011 avec le
disque qui pourrait fort bien l’amener à travers le monde. Love
Revolution présente une musique soul et R&B très moderne sans
toutefois renier les vastes influences de la chanteuse issues de ses
nombreux voyages. Les 12 titres offerts bénéficient d’une réalisation de
premier plan mettant parfaitement en évidence la qualité des
compositions. En plus d’une occasion, Inna réussit à nous entraîner dans
des rythmes agréables. C’est particulièrement le cas avec le premier
extrait, « French Cancan », qui présente une musique pop d’envergure
mondiale avec un refrain en français. Elle reprend cette recette un peu
plus tard dans « La fille du Lido », une mélodie inoubliable. Avec
Love Revolution, Inna Modja nous présente un album pop
impressionnant avec peu de véritables faiblesses. (mars 2012)
Vidéoclips :
« French Cancan » -
« La fille du Lido » -
« Life » -
« You Love Me » |
Warner
½
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Mogwai - Hardcore Will Never Die, But You Will
Le groupe de rock alternatif écossais Mogwai existe depuis déjà 15 ans.
Avec Hardcore Will Never Die, But You Will, le groupe post-rock
fait en quelque sorte un retour sur sa carrière en remontant à ses
racines. L’album débute avec une excellente introduction instrumentale,
« White Noise », qui réussit parfaitement à mettre la table pour la
suite en nous hypnotisant totalement. L’utilisation de mélodies au
clavier sera d’ailleurs se qui construira la trame de l’album,
réussissant à nous accrocher jusqu’à la fin des 53 minutes. Le disque de
10 pièces est très bien structuré et nous présente le rock planant à son
meilleur, véritablement digne des Américains The Flaming Lips.
Une tension demeure tout au long des pièces, ce qui provoque presque un
soupir de soulagement lorsque arrive la pause avant la suivante. Les
moments rock de « Mexican Grand Prix » et « San Pedro » sont tout
simplement excellents, mais l’album atteint son apogée à la toute fin
avec « You’re Lionel Richie », un hymne de plus de 8 minutes.
Hardcore Will Never Die, But You Will est certainement l’album le
plus simple qu’ait enregistré Mogwai depuis plusieurs années. Ce retour
à la base est particulièrement apprécié et en fait l’un de mes préférés
depuis leur excellent premier album,
Young Team. (avril 2011)
Vidéoclips :
« Rano Pano » -
« Mexican Grand Prix » |
Sub Pop
½
|
Mohombi - MoveMeant
Mohombi est un jeune chanteur, auteur, compositeur et réalisateur
aux origines congolaises et suédoises maintenant établi aux
États-Unis. Cet afro-viking, comme il se définit lui-même, est
apparu dans le paysage musical avec le méga succès dancehall « Bumpy
Ride », appuyé par le producteur RedOne (Lady Gaga,
Usher). Ce premier album nous présente un excellent assemblage
de pièces pop entraînantes, des rythmes sur mesure pour les
planchers de danse. Habile mélange de dancehall et de R&B, les 10
pièces de l’album présentent peu de moments faibles, sauf peut-être
la ballade franchement ennuyante « Match Made in Heaven ». Sinon,
les excellentes « Dirty Situation », « Coconut Tree », « Say Jambo »
et « Do Me Right » satisferont complètement votre appétit de
dance music. En boni, on peut entendre des versions françaises
de « Bumpy Ride » et « Dirty Situation », ainsi qu’une autre version
de « Bumpy Ride » avec Pitbull. (août 2011)
Vidéoclips :
« Bumpy Ride » -
« Dirty Situation » |
Interscope /
Universal
½
|
Katie Moore -
Montebello
Katie Moore est une
chanteuse montréalaise qui présente un mélange de folk, country et
bluegrass. Sur Montebello, son 2e album, les arrangements simples
mettent sa voix en évidence tout au long des 10 pièces. La production de
l’album a été rendue possible grâce aux dons des admirateurs qui peuvent
maintenant entendre le résultat de leur contribution. Montebello
présente de très belles mélodies folk et country. Même s’il demeure
essentiellement alternatif, l’album présente de très efficaces chansons
à potentiel pop, transportées par la voix d’ange de Katie. En plus des
compositions de la chanteuse, on retrouve des reprises, dont « Heart
Like a Wheel » de Kate & Anna McGarrigle, une des pièces
les plus intéressantes du disque. Sans atteindre la célébrité, Katie
Moore risque de faire tendre l’oreille à beaucoup de gens avec
Montebello. (avril 2011) |
Purple Cat / Bonsound
½
|
Tom Morello
The Nightwatchman -
World Wide Rebel Songs
Après Rage Against The Machine et Audioslave, ainsi que
différents projets en solo, voilà que le guitariste Tom Morello forme un
nouveau groupe. Le quintet nous propose une musique extrêmement
politique et en ce sens, il s’agit peut-être du projet le plus engagé de
Morello en carrière. Musicalement, l’album est un mélange électrique et
acoustique, un peu à l’image de son premier extrait, la mid-tempo « Save
the Hammer for the Man », mettant en vedette Ben Harper. Par
contre, une pièce comme « It Begins Tonight » nous ramène à l’énergie de
Rage Against The Machine, ce qui fait toujours plaisir à entendre. Ce
qui est particulièrement agréable avec Morello sur World Wide Rebel
Songs est qu’il ne se contente pas de bêtement accuser les
politiques américaines (ce qui en soit serait un peu trop facile). Il
s’intéresse plutôt aussi à ce qui se passe ailleurs comme dans « The
Dogs of Tijuana » et « Facing Mount Kenya ». Avec ce nouvel album,
Morello élargit encore une fois sa palette en tant que compositeur, ce
qui lui permet de présenter un album folk politique du 21e siècle.
World Wide Rebel Songs constitue un très bon disque pour les
amateurs de rock dénonciateur. Par contre, il se pourrait que les fans
de Rage Against The Machine qui n’ont pas trop suivi sa carrière depuis
ce temps soient un peu déboussolés par ce nouveau disque de Tom Morello.
(novembre 2011)
Vidéoclip :
« Black Spartacus Heart Attack Machine » |
Universal
½
|
Mother Mother - Eureka
Le quintet de Vancouver est de retour avec un 3e album. Le groupe qui a
toujours présenté un mélange d’indie pop et de folk rock un peu bizarre
prend une nouvelle direction sur Eureka. Les membres de Mother
Mother ont peut-être intitulé l’album ainsi parce qu’ils ont trouvé
l’éclair de génie pour enfin éclore. Cet éclair vient principalement du
fait que le son folk acoustique est complètement absent ici, laissant
toute la place a des pièces rock énergiques, solidement appuyées par la
section rythmique. On retrouve bien quelques moments expérimentaux à
gauche et à droite, mais au moins la moitié des 12 pièces du disque
pourraient trouver leur place dans les palmarès radio. Finalement, l’indie
pop de Mother Mother perd quelque peu son côté indie pour le remplacer
par un son rock grandement intéressant, avec en boni de bons moments
créatifs. Euréka! Mother Mother a enfin trouvé le son qui lui va le
mieux et nous présente son meilleur album à ce jour! (juin 2011)
Vidéoclip :
« The Stand » |
Last Gang
½
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Motörhead - The Wörld Is Yours (CD + DVD)
Même si Motörhead a produit peu d’albums importants depuis 30 ans, il
reste que les classiques
Bomber,
Overkill et
Ace of Spades
à eux seuls ont pavé la voie pour un grand nombre
de groupes métal, hard rock, et même punk rock. Un nouvel album du trio,
même s’il est à prendre avec un grain de sel, attire toujours une
certaine curiosité. Surtout, un nouveau disque signifie que le groupe
partira encore une fois en tournée et voilà une bonne raison de se
frotter les mains, puisque le trio demeure toujours aujourd’hui l’un des
groupes rock les plus énergiques en spectacle.
The Wörld Is Yours
représente rien de moins que le 22e album studio de Motörhead depuis ses
débuts. Sans figurer parmi les classiques, disons qu’il se situe
probablement dans la bonne moyenne. On y trouve quelques pièces rock ‘n’
roll grandement efficaces comme « Rock ‘n’ Roll Music » et l’excellente
« Get Back In Line », sans oublier « Bye Bye
Bitch Bye Bye » en
conclusion. Les fans du groupe seront assurément ravis d’entendre enfin
un album de rock ‘n’ roll de la part de leur groupe préféré qui a
toujours eu un talent certain pour mettre de l’avant des pièces rock ‘n’
roll énergiques, mais qui les éparpillait trop timidement sur ses
disques. Malgré tout, l’ensemble continue de sonner comme du Motörhead
classique, le son qui les caractérise depuis 35 ans et qui n’a jamais
véritablement pu être copié. En boni, nous avons droit à un DVD
présentant 28 minutes de concert à
Wacken en 2006 et incluant 6 pièces.
(mars 2011)
Vidéoclip :
« Get Back In Line » |
EMI /
SIX
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Nada Surf - The Stars
Are Indifferent To Astronomy
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Premier album de compos propres au groupe depuis
Lucky en 2008 (après un disque de reprises en 2010), The
Stars Are Indifferent to Astronomy ne redistribuera certainement pas
les cartes. La recette restant exactement la même depuis au moins quatre
albums. Power pop lissée aux mélodies pêchues, le septième album de Nada
Surf démontre une nouvelle fois toute l'habileté du combo new yorkais
lorsqu'il s'agit de pondre des titres accrocheurs et d'une fraîcheur
incontestable. Malheureusement, comme pour
Lucky, le disque souffre de la comparaison avec
The Weight Is a Gift et surtout le formidable
Let Go dont les morceaux étaient autrement plus brillants et
marquants. Non pas que le disque soit dénué de bons titres. Au
contraire, cette quête de simplicité, d’efficacité et d'instantanéité
colle parfaitement à la peau du trio new yorkais. Et « Waiting For
Something », « The Moon Is Calling » ou « Teenage Dream » s’en sortent
remarquablement. Nada Surf arrive même à renouveler l’exploit d’offrir
un disque compact et régulier aux mélodies enjouées, toujours définies
par les guitares claires et la voix cristalline de Matthew qui
respire la jeunesse éternelle. Et malgré tout le respect et la sympathie
qu’on leur porte, l’adage « on prend les mêmes et on recommence » risque
rapidement de leur porter préjudice. Rendez-vous au prochain épisode.
(février 2012)
|
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Yael
Naim & David Donatien - She Was a Boy
En 2008, la chanteuse parisienne Yael Naim a connu un succès inespéré,
particulièrement grâce à la pièce « New Soul » achetée par Apple pour
une publicité diffusée à grande échelle. Elle nous revient maintenant
avec un 3e album, She Was a Boy, toujours avec son fidèle
collaborateur David Donatien. L’album présente à nouveau un habile
mélange de folk, de jazz et de pop, toujours rempli de cette sensibilité
que Yael réussit à porter de sa voix chaude. Les musiques sont
minimalistes, mais toujours ce qu’il faut pour bien supporter la
mélodie. Sur She Was a Boy, Yael ne chante qu’en anglais,
peut-être pour profiter des différentes ouvertures qu’elle s’est vue
offrir sur le monde avec son dernier disque. Les 13 titres totalisant
près de 52 minutes vous transporteront dans toutes sortes d’ambiances
qui font bel et bien partie de son univers musical unique. On n’y trouve
peut-être pas la bombe commerciale de « New Soul » (quoi que « Go to the
River » en accrochera plus d’un), mais l’ensemble est parfaitement lié
et vous fera assurément passer un bon moment. Encore un très bon disque
par cette artiste de grand talent! (juillet 2011)
Vidéoclip :
« Go to the River » |
Tôt ou Tard /
SIX
½
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Meshell
Ndegéocello - Weather
Le moins que l’on puisse
dire, c’est que l’Américaine née en Allemagne Meshell Ndegéocello n’a
pas un parcourt musical uniforme. Après avoir obtenu quelques succès en
début de carrière dans les années 1990 en fusionnant hip hop, funk et
rock, elle a ensuite bifurqué vers des projets plus imprévisibles, se
souciant pas mal des étiquettes que l’on pouvait lui apposer. Elle nous
arrive maintenant avec un album acoustique à tendance folk sur lequel
elle nous fait part avec douceur de ses sentiments. Réalisé par Joe
Henry, Weather possède un côté plus spontané, alors que la
majorité des pièces ont été enregistrées en quelques prises seulement.
Parmi les 13 morceaux offerts, Meshell nous offre 2 reprises. On peut
d’abord entendre une très belle version de « Chelsea Hotel » de
Leonard Cohen. Puis, l’album se conclut avec une interprétation
délicate de « Don’t Take My Kindness For Weakness » des Soul Children,
datant de 1972. Plus mature que jamais, Meshell nous propose un album
personnel et touchant, probablement l’un des meilleurs de sa carrière.
(décembre 2011) |
Naïve /
SIX
½
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Needtobreathe -
The Reckoning
Needtobreathe est un groupe de rock alternatif chrétien de la Caroline
du Sud dirigé par les frères Bear et Bryant « Bo » Rinehart,
des fils de pasteur. The Reckoning est leur 4e album. À l’image
de Switchfoot, ils réussissent autant à rejoindre un public
religieux qu’un auditoire plus large qui écoute plutôt leur musique que
leurs textes. Il faut dire qu’encore une fois le groupe fait de
nombreuses références aux textes sacrés de la bible, en plus de
présenter quelques paraboles. Par contre, si c’est avant tout la musique
qui vous allume, le groupe risque de vous plaire avec un rock plutôt
accessible et énergique qui présente une grande richesse musicale. En
plus, leur son va quelque peu puiser dans les racines américaines avec
certaines guitares acoustiques, du banjo et de l’harmonica qui apportent
une touche un peu vieillotte à un style de rock qui appartient déjà un
peu plus aux années 1990 qu’aux années 2010. Les moments les plus
agaçants du disque sont assurément lorsque le groupe tombe un peu trop
dans la sentimentalité. Par contre, les grandes envolées peuvent
rappeler en certaines occasions Arcade Fire ou The Frames,
même si on n’oserait aller jusqu’à comparer leur créativité. À part
quelques exemples plus dépouillés, comme « A Place Only You Can Go »,
Needtobreathe nous présentent un album de grande envergure qui fera
tendre l’oreille à bien des nouveaux amateurs. (décembre 2011)
Vidéoclips :
« Slumber » -
« Drive All Night » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Nekromantix -
What Happens in Hell, Stays in Hell!
Les maîtres du
psychobilly, les Danois de Nekromantix, sont de retour avec un nouvel
album plus de 20 ans après leurs débuts. Kim Nekroman s’entoure
encore une fois de nouveaux musiciens en Francisco Mesa (guitare
et chœurs) et Lux (batterie). Par contre, Nekroman étant le cœur
et l’âme du groupe, celui-ci nous offre encore une fois son style
énergique de rockabilly dans sa version punk. On retrouve tout de même
quelques titres se rapprochant un peu plus des origines du genre (« Nekrotastic
Extasy » par exemple). « Crazy » possède presque une consonance country,
alors que « Sleepwalker with a Gun » est un classique instantané pour le
groupe. Quelques titres manquent de punch et on a parfois l’impression
que la contrebasse en forme de cercueil de Kim Nekroman n’a plus
l’agressivité qu’elle avait. Même si l’album contient quelques pièces de
qualité, What Happens in Hell, Stays in Hell ne passera
assurément pas à l’histoire comme l’un des grands albums de psychobilly,
ni même de Nekromantix. (janvier 2012) |
Hellcat
/
Epitaph
|
Willie Nelson & Wynton Marsalis
- Here We Go Again: Celebrating the Genius of Ray Charles
Après une première collaboration impressionnante en 2008 pour l’album
Two Men With the Blues, il était tout naturel de réentendre
Willie Nelson et Wynton Marsalis dans le cadre d’un nouveau projet.
Cette fois, ils rendent hommage au légendaire Ray Charles en
réinterprétant 12 de ses classiques. Pour ce faire, ils peuvent compter
sur la participation de l’excellente Norah Jones qui vient
ajouter une voix féminine des plus agréables à l’ensemble. L’album a été
enregistré en concert au Rose Theater de New York en février 2009 dans
le cadre de l’événement Jazz at Lincoln Center. Le duo formé de
la légende du country et du maître du jazz peut sembler bizarre au
premier abord, mais ils nous apparaissent rapidement comme des
partenaires naturels. Les chansons de Ray Charles sont offertes ici dans
des arrangements originaux, souvent bien différents des versions
connues. Le principal point négatif de l’album est le chant off-beat de
Nelson qui peut devenir agaçant à la longue. De plus, comme il ne
bénéficie pas de la plus grande voix, on en découvre malheureusement
tous les défauts en concert. Malgré tout, il s’agit d’un très bel album
pour redécouvrir le répertoire du grand Ray Charles. Le concert est
également disponible sur DVD. (juin 2011)
Vidéoclip :
Introduction au DVD |
Blue Note /
EMI
½
|
New
Found Glory - Radiosurgery
Il y a déjà 14 ans qu’est apparu le groupe pop punk de la Floride New
Found Glory dans le paysage musical. Pour son 7e album, Radiosurgery,
le groupe fait à nouveau confiance au réalisateur Neal Avron, lui
qui avait travaillé sur l’album
Catalyst en 2004. Le son du groupe demeure donc tout à fait
reconnaissable, avec un haut niveau d’énergie leur permettant de
proclamer bien fort que le pop punk n’est pas mort. La formule est
simple et les mélodies, inoubliables, ce qui fait que l’album de 34
minutes défile à toute vitesse sans qu’on ait trop le temps de s’en
rendre compte. Peu de titres ressortent véritablement du lot, si ce
n’est le premier extrait, la chanson-titre, qui agit comme locomotive au
disque. Sans renverser aucune barrière, Radiosurgery prouve que
le pop punk n’est pas mort et que New Found Glory est encore bien
présent. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Radiosurgery » |
Epitaph
|
Nickelback - Here and Now
Depuis son succès de 2001, Nickelback réutilise inlassablement la
même formule éprouvée, et ça fonctionne si on se fie à leur position
toujours enviable sur les palmarès. Il y a longtemps que Creed
a plié bagages, mais la réponse canadienne au groupe floridien est
encore bien présente et exploite le genre post-grunge au maximum.
Here and Now est leur 4e album depuis la bombe de
Silver Side Up parue il y a 10 ans et il s’agit peut-être du
meilleur depuis cette époque. Ce qui rend l’album intéressant, c’est
d’abord la présence de quelques riffs vraiment efficaces comme dans
la pièce d’ouverture, « This Means War ». C’est aussi Chad
Kroeger qui semble quelque peu se retirer ici et dont la voix
criarde est moins en évidence (il faut dire qu’il chante mieux aussi
en plusieurs occasions). Mais, c’est surtout le fait que Nickelback
ose plus que jamais avec des explorations quelques peu différentes.
Par exemple, « Kiss It Goodbye » présente un disco-rock entraînant,
alors que l’excellent succès « When We Stand Together » est une
pièce power pop acoustique inoubliable. L’autre succès, « Bottoms
Up », est également très efficace. Par contre, le reste de l’album
poursuit dans le style bien connu du groupe, avec des pièces rock
sans grand mordant et des ballades franchement ennuyantes. Pourquoi
ne tablent-ils pas sur les bons moments de créativité pour
enregistrer un excellent album pour une fois? Je crois vraiment
qu’ils en sont incapables, malheureusement… Here and Now est
donc un album a écouter par morceaux, en passant d’une bonne pièce à
l’autre, en s’assurant d’ignorer les chansons insipides encore
beaucoup trop nombreuses. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« When We Stand Together » |
Roadrunner
/
Universal
|
Stevie Nicks - In Your Dreams
Stevie Nicks a d’abord été une figure de proue du pop rock dans les
années 1970 alors qu’elle a permis à Fleetwood Mac d’atteindre la
célébrité mondiale. Elle s’est par la suite lancée dans une carrière
solo réussie, obtenant quelques succès et l’approbation de la critique.
Maintenant âgée de 63 ans, elle nous arrive avec son 7e album studio en
30 ans, 10 ans après son dernier disque,
Trouble in Shangri-La. Malgré sa longue carrière, Stevie nous
revient avec sa voix d’ange qui n’a rien perdu de son aplomb.
Musicalement, elle nous offre à nouveau un son pop rock adulte, avec
quelques bribes occasionnelles de country, particulièrement dans la
chanson-titre et la suivante, « Wide Sargasso Sea ». En fait, quand on
écoute le son de l’ensemble de l’album, on réalise qu’il s’agit
peut-être ici de son disque qui s’approche le plus du son de Fleetwood
Mac dans ses meilleures années. La présence de son fidèle compagnon
Lindsey Buckingham sur « Soldier’s Angel » y est peut-être pour
quelque chose. Elle ramène également une pièce de 1976, « Secret Love »,
qui vient ouvrir ce nouvel enregistrement. Le réalisateur David A.
Stewart vient polir à merveille cet album riche en sonorités. C’est
peut-être là que le disque se détache du son des années 1970, soit par
la surproduction qu’on y retrouve, qui peut être agréable ou agaçante
selon le point de vue. Ce qui est certain, c’est que Stevie Nicks
réussit à nous offrir un album de qualité, avec des compositions solides
bien assemblées jusqu’à la fin. (septembre 2011)
Vidéoclips :
« Secret Love » -
« For What It’s Worth » |
Reprise /
Warner
½
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Ok Volca - Fréquence / Trémor
Ok Volca est un groupe métal hardcore de Saint-Jean-sur-Richelieu qui
chante et crie en français. Fréquence / Trémor est leur 2e album
qui nous arrive 5 ans après leur
disque éponyme. L’album débute en force avec l’excellente « Facteur
temps » qui présente le mélange idéal entre métal et refrains pop. Par
contre, dites-vous qu’il s’agit de la pièce la plus accessible du disque
avec « Parasomnolique » et la ballade « Volte-face » qui nous arrivent
un peu plus tard. Pour le reste, vous entendrez essentiellement un
hardcore rapide, agressif et guttural, qui peut devenir agaçant après
quelques titres. Quelques expérimentations électroniques qui donnent un
côté industriel sombre intéressant nous arrivent vers la fin du disque
(« Probophobie », « L’éphémère »), mais c’est trop peu trop tard. On en
aurait pris un peu plus tout au long du CD. Ok Volca nous offrent tout
de même un album grandement intéressant, surtout pour un groupe de métal
hardcore en français. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Facteur temps » |
Slam
|
Alex Pangman - 33
Alex Pangman est une
chanteuse jazz / swing ontarienne qui s’est faite découvrir avec son
premier album,
They Say. Après un autre album studio, suivi plus tard d’un
disque de Noël et d’un album en concert, voilà qu’elle nous offre enfin
un nouvel album. Il y avait 2 raisons pour l’intituler 33.
Premièrement, Alex avait 33 ans au moment de son enregistrement, et
deuxièmement, les 11 standards jazz enregistrés ici ont connu la
popularité en 1933. Parmi les titres présentés, on en retrouve 2 de
Bing Crosby, une des grandes vedettes de l’époque. Alex Pangman est
particulièrement efficace pour interpréter le swing de cette ère, grâce
à une voix juste et une énergie digne des plus grandes interprètes des
années folles. Non seulement entourée de musiciens de grand talent, les
Alleycats, elle a aussi demandé l’aide de chanteurs pour
l’accompagner sur 2 pièces : Ron Sexsmith sur « I Surrender Dear »
de Bing Crosby et Denzal Sinclaire sur « You Brought a New Kind
of Love To Me ». Lorsqu’on ferme les yeux en écoutant l’album, il est
bien difficile de croire qu’on écoute un album enregistré en 2011, si ce
n’est que la qualité sonore du CD. Alex Pangman confirme définitivement
avec 33 qu’elle est l’une des meilleures artistes au Canada pour
nous faire revivre les années 1930. Avis aux nostalgiques de cette
époque… (juin 2011) |
Justin Time /
SIX
½
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Panic! At The Disco - Vices
and Virtues
Après l’excellent
Pretty.Odd. paru en 2008, les attentes étaient particulièrement
grandes vis-à-vis un nouvel album du groupe pop punk Panic! At The
Disco. En plus, on ne savait pas trop à quoi s’attendre de ce groupe qui
est désormais réduit à un duo (Brendon Urie et Spencer Smith).
Avec Vices and Virtues, Panic! At The Disco poursuit sur son élan
de l’album précédent avec des mélodies inoubliables et une richesse
musicale incomparable. L’album démarre en force avec les excellentes « The
Ballad of Mona Lisa » (le premier extrait), « Let’s Kill Tonight » et
« Hurricane ». Par la suite, ce ne sont pas toutes les pièces qui
débordent d’originalité, mais l’ensemble s’écoute bien jusqu’à la fin.
Le groupe se retrouve en maintes occasions dans un territoire new wave
des années 1980, mais grâce à une production de grande envergure, il
réussit à en faire un son résolument moderne. Sans égaler son album
précédent, Panic! At The Disco nous offre un disque extrêmement solide
qui plaira à ses fans. (mai 2011)
Vidéoclip :
« The Ballad of Mona Lisa » |
Fueled By Ramen /
Atlantic /
Warner
½
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Papillon - As-tu peur d’la mort?
As-tu peur d’la mort?
contient 10 titres tirés de ses albums
Mal élevé et
Pop Rop. Réenregistrés, ils sont complétés par 2 morceaux
inédits, « Ams Tram Gram » et la provocante « C’est ça j’ai dit ». Le
disque se veut avant tout destiné au marché français qui aura la chance
de découvrir enfin Papillon. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas
encore, Papillon est probablement le rockeur québécois le moins
politiquement correct. La vulgarité est au cœur même de ses textes,
accompagnés par une musique rock garage grandement énergique. Cette
énergie se communique d’ailleurs magnifiquement au public sur scène
alors que Papillon se transforme en véritable bête inépuisable. Les
pièces les plus connues qui nous sont offertes ici sont la chanson-titre,
« Ingrédients violents », « Câlisse », « Accro », « Histoire de pêche »,
« B.B.Q. » et « V-8 ». Il manque malheureusement quelques titres
incontournables de son premier album qu’on aurait vraiment aimé
réentendre comme « Kung fu minou », « Hibou » et « A fait d’la mousse ».
Malgré ces malencontreux oublis, l’ensemble est solide et risque de
plaire à tout un nouveau public, autant français que québécois.
(novembre 2011) |
Big Fat Truck
½
|
Pearl Jam -
Live on Ten Legs
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
La discographie live de
Pearl
Jam frise l'opulence. Il faut dire
que, côté quantité, on est rassasié, car depuis plusieurs années les
Américains proposent l'ensemble de leurs dates de concert en
bootlegs officiels sur leur site Internet. De quoi stocker des gigas
octets de versions live diverses et variées. À cela s'ajoute
notamment le Live on Two Legs sorti en 1998, compilation de
concerts nord-américains donnés la même année. Pour autant, si leurs
prestations scéniques filent un bon coup de trique, leurs albums
live restent une énigme et aucun ne fait office de référence
absolue. Live on Ten Legs
arrive presque à point : fin de la
tournée de Backspacer, célébration de leurs 20 ans, mise en
hiatus momentané du groupe, cette nouvelle galette semble clore une
période avant un éventuel nouveau départ. Et malgré l'amertume
laissée par le précédent
Live on Two Legs, le groupe opte une
nouvelle fois pour le principe de la compilation live. Ce coup-ci,
les 18 titres ont été enregistrés par
John Burton entre 2003
et 2010 et remasterisés ensuite par
Brett Eliason. Au menu,
une alternance des premiers grands classiques du groupe («
Alive »,
« Animal », « Jeremy ») et de titres fraîchement démoulés de
Backspacer («
Unthought
Known », «
Just
Breathe » ou «
The Fixer
»). Malgré tout, cette
setlist laisse à désirer. Et, outre le manque
de cohérence d'ensemble logiquement dû à cette notion de compilation
de concerts, le choix arbitraire des titres retenus nous prive d'un
certain nombre d'incontournables pourtant bien présents sur la
tournée 2010. Pas de « Once », «
Even
Flow » ou « Black » ni de «
Red Mosquito » et encore moins de «
Betterman » qui reste
indéniablement l'un des formidables moments de communion entre
Pearl
Jam et son public sur scène. Au final, tout est affaire de choix et
de point de vue – comme toujours - mais si personne ne remettra en
doute les qualités de
Pearl
Jam, ce live donne une impression
d’inachevé, sorte de cadeau de Saint-Valentin pour un amour
platonique. Pas de ça chez-nous. (mars 2011) |
|
Christina Perri - Lovestrong
Originaire de Philadelphie, Christina Perri est la sœur de Nick Perri,
guitariste de Shinedown. Elle est une jeune auteure-compositeure
et interprète qui tente de percer depuis plusieurs années déjà, depuis
qu’elle s’est installée à Los Angeles. Elle a enfin vu le vent tourner
en 2010 grâce au succès de l’excellente ballade au piano « Jar of Hearts ».
Elle nous présente maintenant son tout premier album, Lovestrong.
Christina nous offre une pop adulte particulièrement recherchée au
niveau des textes. Malgré quelques élans de rock, c’est la guitare
acoustique et le piano qui dominent l’album. Elle possède une voix douce
et séduisante, une voix idéale pour transporter efficacement ses textes.
Lovestrong ne fait pas que tabler sur le succès de « Jar of
Hearts ». On y trouve plusieurs titres efficaces, surtout en début
d’album avec « Bluebird », « Arms » et « Bang Bang Bang ». C’est un
premier essai réussi pour cette jeune artiste talentueuse. Il reste à
voir si elle pourra évoluer convenablement au cours des prochaines
années, dans un genre où la compétition est féroce. (août 2011)
Vidéoclips :
« Jar of Hearts » -
« Arms » |
Atlantic /
Warner
½
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Peter Bjorn and John - Gimme
Some
Le trio indie rock suédois Peter Bjorn and John existe déjà depuis 12
ans et il nous présente maintenant son 5e album, Gimme Some.
Après des enregistrements sombres, bizarres et expérimentaux, ils ont
décidé de nous présenter une musique plus pop, lumineuse et entraînante.
On a même l’impression d’entendre un tout nouveau groupe à l’écoute des
3 premières pièces, « Tomorrow Has to Wait », « Dig a Little Deeper » et
« Second Chance », avec des mélodies mémorables et des rythmes dansants.
Un peu plus loin, ils nous offrent même de courtes chansons de 1 minute
30 à tendance punk : « Breaker Breaker » et « Black Book ». En fait,
avec seulement 37 minutes, c’est un album efficace qui va droit au but
que nous propose ce trio hautement créatif. Le réalisateur Per
Sunding y est probablement pour quelque chose alors que c’est la
première fois que le groupe se tourne vers une expertise extérieure pour
la réalisation d’un album. Voici enfin un disque de Peter Bjorn and John
accessible qui a le potentiel de séduire un large public, un album idéal
pour les découvrir si vous ne l’avez pas encore fait. (juillet 2011)
Vidéoclip :
« Second Chance » |
Columbia /
Sony
½
|
Pascale Picard Band - A
Letter To No One
L’auteure-compositeure-interprète Pascale Picard a connu un succès
aussi soudain qu’inattendu avec son premier album en 2007,
Me, Myself & Us, ce qui lui a mérité de faire la première
partie de Paul McCartney, rien de moins. Pour son 2e disque,
Pascale (et son groupe) a fait confiance à Jean-François Lemieux
pour la réalisation (Daniel Bélanger, Robert Charlebois).
Elle nous présente à nouveau quelques pièces folks dans la lignée de
son premier album, dont le duo mélancolique avec Damien
Robitaille, « Nobody’s Here To Break Your Heart ». Par contre,
l’ensemble du disque présente un son un peu plus rock que son
précédent. On peut faire des comparaisons fréquentes avec Alanis
Morissette, autant dans le style de pop rock que dans la couleur
de sa voix. Quelques incursions country et celtiques viennent
compléter le portrait de ce 2e essai plutôt réussi pour Pascale et
sa bande. On sent une plus grande maturité de la part de cette jeune
artiste de Québec, mais les comparaisons sont plus faciles à faire
sur A Letter To No One, ce qui prouve du même coup une légère
baisse de créativité par rapport au disque précédent. Il s’agit
malgré tout d’un excellent album qui produira sûrement son lot de
succès radio et mènera encore une fois le Pascale Picard Band en
concert un peu partout… (juillet 2011)
Vidéoclip :
« The Gap (live) » |
Tandem /
Universal
½
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Pitbull - Planet Pit
Le pop rappeur de Miami, Pitbull, a obtenu la reconnaissance
planétaire en 2009 avec son album
Rebelution grâce aux succès « Hotel Room Service », « Shut
It Down » et surtout, « I Know You Want Me (Calle Ocho) ». Deux ans
plus tard, après un album en espagnol (Armando),
il est prêt pour un succès encore plus grand alors qu’il s’entoure
de plusieurs grosses pointures dont Marc Anthony, Enrique
Iglesias, Sean Paul, Chris Brown, Kelly Rowland
et Jamie Foxx. L’album n’était même pas encore disponible que
2 pièces envahissaient les ondes radio et les planchers de danse :
« Hey Baby (Drop It to the Floor) » (avec T-Pain) et le
succès de l’heure, « Give me Everything » (avec Ne-Yo,
Afrojack et Nayer). Planet Pit est une production
de grande envergure, taillée sur mesure pour les meilleurs clubs de
Miami ou d’ailleurs à travers le monde. Pratiquement chacune des 12
pièces du disque possède ce qu’il faut d’énergie et de mélodies
efficaces pour devenir un succès top 10, même l’introduction d’un
peu plus d’une minute « Mr. Worldwide » (mettant en vedette Vein).
Seulement quelques titres viennent casser le rythme incessant de
l’album : la reprise de Harry Belafonte « Shake Senora »
(avec T-Pain et Sean Paul) et la ballade « Castle Made
of Sand » (avec Kelly Rowland). Une version de luxe est
également disponible avec 4 pièces additionnelles : « Mr. Right Now »
(avec Akon), un remix de « Shake Senora » (auquel vient
s’ajouter Ludacris), « Oye Baby » (avec Nicola Fasano)
et « My Kinda Girl » (avec Nelly). Avec Planet Pit,
Pitbull vise assurément les plus hauts sommets et il n’aura
visiblement aucune difficulté à atteindre son but. Un album dansant
qui plaira à un large auditoire… (chronique principale de septembre
2011)
Vidéoclips :
« Hey Baby (Drop It to the Floor) » -
« Give me Everything »
|
½
|
Clara
Ponty - Into the Light
Fille du violoniste
Jean-Luc Ponty, Clara Ponty a grandi dans un milieu musical entre
Paris et Los Angeles. Pianiste new age, elle a présenté auparavant 4
albums essentiellement instrumentaux. Pour ce 5e disque, elle nous offre
11 titres originaux dont 9 chantés, incluant une chanson en français,
« Ses racines sur la route ». Musicalement, Clara évolue dans une
direction un peu plus pop à tendance jazz et soul. Réalisé par Stuart
Bruce (Roy Orbison, Stevie Wonder, Barry White,
Bob Marley), Into the Light est un album raffiné et
séduisant sur lequel on découvre une auteure-compositeure de talent.
Elle s’entoure en plus d’invités prestigieux en Vincent Segal,
Nigel Kennedy, Stéphane Guillaume et son père. Ce nouvel
album de Clara Ponty, sans rien révolutionner, s’adresse à un auditoire
amateur de pop adulte toute en douceur et risque d’en séduire plus d’un.
(février 2012) |
Eden /
Le Chant
du Monde /
SIX
|
Portugal. The Man - In the
Mountain in the Cloud
Le groupe de l’Arkansas Portugal. The Man est né au milieu des années
2000 des cendres de la formation post-hardcore Anatomy of a Ghost
alors que John Gourley et Zach Carothers ont décidé de
continuer à travailler ensemble. Ce prolifique groupe nous offre un
album par année depuis 2006. In the Mountain in the Cloud est
donc leur 6e album, le premier sur une étiquette majeure et peut-être
leur plus solide à ce jour. Portugal. The Man nous offre un son rock
alternatif néo-psychédélique, souvent associé aux Flaming Lips.
Le glam des années 1970 de David Bowie
n’est pas non plus étranger à leur son. Par contre, sur ce nouveau
disque, Portugal. The Man semble avoir enfin trouvé son propre style,
après une évolution constante au cours des 5 dernières années. L’album
de 11 titres et de près de 45 minutes présente une parfaite cohésion du
début à la fin, même si peu de morceaux ressortent véritablement du lot.
Voici un donc un très bon disque, à découvrir! (décembre 2011)
Vidéoclips :
« Got It All (This Can’t Be Living Now) » -
« Sleep Forever » |
Atlantic
/
Warner
½
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Roxanne Potvin - Play
Roxanne Potvin est une
auteure-compositeure et guitariste de grand talent. Née à Regina,
Saskatchewan, elle a grandi à Ottawa, avant de démarrer sa carrière à
Toronto où elle a enregistré 3 albums à saveur blues et folk. Roxanne a
ensuite senti le besoin de se réinventer. Elle a donc quitté Toronto, sa
maison de disques et son gérant pour déménager à Montréal et se
rapprocher de sa famille. Avec Play, l’artiste prend une toute
autre direction, laissant de côté le blues qui l’a si bien caractérisée
depuis ses débuts. Elle nous présente plutôt un folk rock contemporain
aux accents rock bien évidents, et même quelques moments punks que ne
renierait pas une Patti Smith (« Let Me Go », « Dis-moi que tu
m’aimes »). Enregistré à Vancouver en 5 jours seulement, l’album possède
un son brut plutôt représentatif d’une performance live de Roxanne.
Parmi les 12 titres présentés, qui totalisent tout juste 36 minutes, on
peut entendre 2 titres en français : la pop punk énergique « Dis-moi que
tu m’aimes » et « Donnes ton mal ». Sur « Pretty Girls », elle se moque
littéralement de notre culture axée sur la beauté, alors qu’un peu plus
loin, elle reprend la célèbre chanson pop de 1992 de Right Said Fred,
« I’m Too Sexy », la transformant dans une version folk rock bien
personnelle. Même si Play présente essentiellement le côté folk
de Roxanne Potvin, elle nous montre qu’elle est une rockeuse hors pair.
Elle décevra possiblement certains fans de blues qui la suivaient depuis
ses débuts, par contre elle développera assurément un nouveau public.
Mais surtout, Roxanne nous prouve avec Play qu’elle peut aller de
l’avant et se réinventer. (juin 2011) |
Black Hen /
SIX
½
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Protest The Hero - Scurrilous
Actif depuis plus de 5 ans, le groupe ontarien Protest The Hero nous
présente maintenant son 3e album studio. Le groupe nous propose un
excellent mélange de métal progressif extrêmement technique et de post-hardcore.
Sur Scurrilous, le groupe laisse de côté les cordes et les
claviers utilisés pour son précédent disque. Aussi, contrairement à
Fortress, on ne retrouve pas qu’un seul thème pour l’ensemble de
l’album, ce qui peut lui faire perdre de la cohérence par rapport au
précédent. Par contre, la musique complexe et précise, ainsi que les
mélodies variées et de qualité font en sorte que Scurrilous n’a
rien à envier à l’album de 2008 qui les a fait connaître. Les thèmes
abordés demeurent quand même sérieux, allant du cancer à la santé
mentale, en passant par la dépendance à la cigarette et la vie sur la
route. Musicalement, il reste bien des traces de ce mélange de Coheed
and Cambria et d’Iron Maiden qui a toujours caractérisé
Protest The Hero, mais le groupe tend à se détacher peu à peu de cette
comparaison. Malgré les nombreuses différences avec leur album
précédent, les gars de Protest The Hero nous proposent encore une fois
un album de grande qualité et exécuté à la perfection. Ils s’assurent
ainsi de conserver leur nouvelle place de leaders dans le genre au
Canada. (juillet 2011)
Vidéoclip :
« C’est la vie » |
Victory /
Universal
½
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Radiohead - The King of Limbs
Depuis sa sortie en ligne sur le site du groupe, tout a été dit au sujet
de ce nouvel album de Radiohead. The King of Limbs revient à un
son plus aérien que sur le dernier disque du groupe,
In Rainbows. Yorke et sa bande donnent ici dans
l’exploration musicale, un style qui nous rappelle
Kid A, mais surtout
Amnesiac. Les boucles musicales sont utilisées à profusion,
créant des atmosphères bien particulières. Seules les excellentes « Morning
Mr Magpie » et « Little By Little » s’en différencient dès le départ
avec une rythmique un peu plus conventionnelle. L’album de seulement 8
titres totalisant 37 minutes pourrait vous sembler court, mais vous
n’aurez pas cette impression en l’écoutant tellement sa musique est
dense et difficile d’accès. En fait, un album plus long aurait
certainement été une mauvaise idée de leur part. The King of Limbs
est un disque solide, mais qui ne peut rivaliser avec les meilleurs du
groupe, dont
Kid A qui, dans le même genre, y est largement
supérieur. (mai 2011)
Vidéoclip :
« Lotus Flower » |
½
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Red Hot Chili Peppers - I'm With You
Après 5 ans d’absence sur disque, le groupe californien est de
retour avec I’m With You. Même si le groupe a perdu son
guitariste John Frusciante pour la 2e fois, il ne perd rien
de sa texture musicale grâce au nouveau guitariste Josh
Klinghoffer, un ami de longue date de Frusciante qui a travaillé
avec le groupe lors de sa dernière tournée. Par contre, celui-ci
s’efface un peu plus dans le style des Red Hot Chili Peppers, sans
véritablement apporter une nouvelle personnalité à leur musique. On
peut entendre une différence majeure sur I’m With You par
rapport à
Stadium Arcadium : l’album est plus cohérent. Avec
ses 28 titres, l’album précédent allait dans toutes les directions,
alors que celui-ci présente un meilleur focus, se concentrant sur 14
morceaux pour une durée totale de 60 minutes. Pendant la longue
pause du groupe, le bassiste Flea est allé perfectionner son
art en prenant des cours de musique à l’université. C’est
possiblement ce qui explique la plus grande précision dans les
compositions sur I’m With You. Des pièces comme « Happiness
Loves Company », fortement inspirée des années 1960 (Beach Boys,
Kinks), n’auraient jamais pu se retrouver sur un album des
Red Hot Chili Peppers auparavant. Par contre, on s’ennuie quelque
peu de la folie qui les caractérisait dans les années 1980 jusqu’à
Blood Sugar Sex Magik.
(chronique principale d'octobre 2011)
Vidéoclip :
« The Adventures of Rain Dance Maggie » |
Warner
½
|
Lou Reed &
Metallica -
Lulu
Sur papier, une collaboration entre Lou Reed et Metallica peut sembler
intéressante et amener un certain élément de curiosité. Par contre, dès
la pièce d’ouverture, « Bradenburg Gate », on sait que ce sera long,
très long… D’autant plus qu’il s’agit d’un album double de 87 minutes,
pour seulement 10 morceaux! « Bradenburg Gate » nous donne l’impression
qu’on est déjà rendu à la fin puisqu’elle ressemble plus à une pièce de
conclusion que d’introduction. Mais ce n’est que le début! On reconnaît
bien les riffs métal de Metallica, mais Lulu est avant tout un
album du poète rock Lou Reed. Le lourd accompagnement pourrait être
intéressant si les deux ne se battaient pas autant. On n’y retrouve
aucune synergie et l’album demeure un mélange de deux styles qui ne se
marient à aucun moment. Les fans de Metallica se demanderont elle est à
qui cette voix de vieil homme qui parle tout au long du disque sur la
musique de leur groupe préféré. Puis les fans de Lou Reed se demanderont
c’est quoi ce bruit de fond qui empêche de bien comprendre les paroles
de leur poète préféré. D’accord, on peut prendre Lulu comme un
album expérimental et se dire que ça s’améliore à chaque nouvelle
écoute. Le problème c’est qu’il faut se rendre jusque là… Tout un défi
puisque c’est insupportable! Voici l’exemple parfait qu’une bonne idée
sur papier devrait peut-être parfois demeurer sur papier… (janvier 2012)
Vidéoclip :
« The View » |
Vertigo
/
Warner
|
R.E.M. - Collapse Into Now
Après le résolument rock
Accelerate en 2008, voilà que le légendaire groupe
alternatif américain est de retour avec un album plus acoustique.
Ils reviennent donc à un son qui se rapproche un peu plus de leurs
canons du début des années 1990 (Out
of Time,
Automatic For the People). La pièce d’ouverture, « Discoverer »,
va complètement en ce sens, tout comme la très bonne ballade « ÜBerlin ».
Par contre, le groupe nous offre encore des moments plus énergiques
comme avec les excellentes « Mine Smell Like Honey » et « Alligator_Aviator_Autopilot_Antimatter »,
mes préférées. Plusieurs pièces à la guitare acoustique et à la
mandoline présentent une intériorité qu’on retrouvait moins de leur
part depuis quelques années. En fait, Collapse Into Now
présente possiblement pour la première fois depuis le départ de
Bill Berry en 1997 le son caractéristique de R.E.M. En plus, on
y trouve des mélodies inoubliables qui rendent l’écoute d’autant
plus agréable. D’un point de vue créatif, sans se comparer à leurs
plus grands albums en carrière, ce nouvel opus offre de bons moments
dignes de ce groupe dont la feuille de route s’étend sur plus de 30
ans. (avril 2011)
Vidéoclips :
« ÜBerlin » -
« Mine Smell Like Honey » -
« It Happened Today » -
« Alligator_Aviator_Autopilot_Antimatter » -
« Oh My Heart »
|
Warner
½
|
Rhino Bucket - Who’s Got Mine?
On sait à quoi s’attendre d’un nouvel album du groupe hard rock Rhino
Bucket : une relecture d’AC/DC du
temps de Bon Scott. C’est encore le cas sur Who’s Got Mine?,
même si la qualité de la réalisation de Doug Boehm réussit à
amener l’album dans une époque un peu plus récente. Le groupe nous offre
donc sa recette habituelle de rock ‘n’ roll bluesé, avec des textes
toujours aussi sexistes, à la limite de la caricature. Malgré les
nombreux clichés et un style qui a été largement exploité depuis 35 ans,
Rhino Bucket réussit à nous envoyer quelques titres qui nous font taper
du pied. C’est le cas pour « Lifeline » et « Drive Thru Liquor ». On ne
peut définitivement pas parler de grande originalité dans leur cas, mais
ils nous offrent tout de même quelques bons moments de divertissement.
Les fans du groupe y trouveront donc leur compte. (avril 2011) |
Acetate /
MVD
|
Rihanna - Talk That Talk
Un an après le plutôt faible
Loud, la très populaire chanteuse Rihanna nous revient avec
Talk That Talk. Véritable machine à produire des hits radios,
la chanteuse pop / R&B nous offre ici un autre succès dansant de
premier plan et inoubliable avec « We Found Love », une solide
production de Calvin Harris. Pourtant l’album débute un peu
plus lentement avec « You Da One », un titre R&B tout de même
efficace, avant la plus rythmée « Where Have You Been ». La
chanson-titre présente un rap de qualité, mais c’est sur « Cockiness
(Love It) » que Rihanna pousse l’audace un peu plus loin avec des
textes sexuellement explicites, malgré la subtilité des jeux de
mots. Elle présente quelques titres un peu plus sombres, et ce sont
souvent les plus efficaces, comme ce fut le cas sur
Rated R en 2009. La sensuelle « Watch n’ Learn » demeure
quand même l’une des meilleures pièces du disque. Encore une fois,
Rihanna nous propose un album varié entre pièces dansantes et
ballades, entre chansons joyeuses et sombres. Par contre, ce qui
différencie Talk That Talk par rapport à son enregistrement
précédent, c’est la capacité à cimenter l’ensemble pour en faire un
album complet et cohérent. Quelques pièces vous laisseront
assurément indifférents, mais l’ensemble demeure solide malgré tout.
(chronique principale de janvier 2012)
Vidéoclips :
« We Found Love » -
« You Da One » |
Def Jam
/
Universal
½
|
Sam
Roberts Band - Collider
Le Montréalais Sam
Roberts est de retour avec son 4e album. En voyant que la pochette
contenait maintenant le « Band » pour Sam Roberts Band, j’ai eu un doute
que Roberts prenait probablement une direction un peu plus rock dans
laquelle il serait lui-même un peu moins impliqué. Par contre, sauf en
de rares occasions, la musique demeure plutôt intimiste et personnelle
avec plusieurs pièces mid-tempo et des ballades, dans le plus pur style
de Sam Roberts. Son groupe ne prend donc pas tant de place, ce qui n’est
pas mauvais en soi puisque c’est dans ce contexte que Roberts est à son
meilleur. Par contre, pour l’évolution tant attendue, il faudra encore
patienter. Le Sam Roberts Band demeure en territoire connu, sans grands
éclats. Il y a bien quelques essais hors des sentiers battus avec des
cuivres sur « The Last Crusade » et un essai au funk sur « Let It In »,
mais ce ne sont définitivement pas les pièces les plus réussies de
l’album. Malgré quelques solides compositions et des mélodies efficaces,
peu de titres ressortent du lot et ont des chances d’atteindre le sommet
des palmarès. Sam Roberts nous propose donc encore une fois un bon
album, mais sans réussir à se démarquer. (juillet 2011) |
Zoë /
Universal
|
The Roots -
Undun
On ne compte plus les
albums du groupe rap The Roots depuis ses débuts discrets à Philadelphie
il y a 25 ans. Par contre, les gars ont plus souvent qu’autrement été en
mesure de nous offrir des albums de premier plan. Ils remettent ça avec
Undun, un court album de 39 minutes qui contient pourtant 14
titres. Il s’agit d’un album-concept autour d’un personnage fictif new
yorkais, Redford Stephens. Alors que plusieurs des albums du groupe
contiennent des influences jazz, Undun baigne plutôt dans le hip
hop et nous présente un son doux et très agréable sur des grooves
captivants. Des influences soul (« Make My ») et funk (« Kool On »)
viennent tout de même prouver que le groupe conserve son intérêt pour la
vieille musique organique. L’album profite de nombreux collaborateurs,
MC et chanteurs, mais celui qui attire le plus l’attention est Sufjan
Stevens qui signe le premier mouvement d’une suite instrumentale
finale en 4 mouvements. Le dernier mouvement de la « Redford Suite » (« Finality »)
présente tout simplement le dernier souffle du personnage. Voici donc
une œuvre audacieuse de la part de l’un des groupes rap les plus
originaux des 20 dernières années. Encore une fois, un très bon disque
de la part de The Roots… (février 2012) |
Def Jam /
Universal
½
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Sean Rowe - Magic
Sean Rowe est un nouvel artiste folk rock qui nous présente une
musique à la fois intense et intimiste. Avec sa voix de baryton, il
nous offre sur Magic des chansons touchantes vues de son œil
d’enfant. Sa voix profonde capte tout de suite notre attention et
nous ensorcelle complètement. Accompagné d’une guitare acoustique et
de très légers arrangements musicaux, Rowe met l’accent sur ses
textes, parfaitement transportés par cette voix unique. Cet apôtre
de Leonard Cohen et de Van Morrison possède
incontestablement un sens inné pour la mélodie sombre. Par contre, à
la 4e piste (« Jonathan »), il accélère le rythme pour nous offrir
un rock bien nourri qui change agréablement l’ambiance du disque.
Des variations du genre nous aident à mieux apprécier l’album
jusqu’à la fin, puisqu’il aurait pu devenir monotone à la longue
sinon, une fois la surprise passée. Sur ce premier album de Sean
Rowe, la magie de l’enfance prend tout son sens avec une voix
d’adulte… et toute une voix! (découverte du mois d'avril 2011)
Vidéoclip :
« Jonathan » (version acoustique) |
Anti- /
Epitaph
½
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Kelly Rowland - Here I Am
Il en est passé du temps depuis Destiny’s Child! Kelly Rowland en
est maintenant à son 3e album solo depuis 2002, alors qu’elle vient tout
juste d’atteindre ses 30 ans. Ce nouveau disque représente un certain
renouveau pour la chanteuse R&B alors qu’elle a changé d’agent et de
compagnie de disque depuis
Ms. Kelly en 2007. Pour ce nouvel album, Kelly fait plus que
jamais un lien avec le hip hop, grâce à l’invitation de plusieurs MC
dont Lil Wayne sur le simple « Motivation ». On retrouve aussi
quelques-unes de ses performances pop les plus énergiques, certainement
influencées par le succès qu’elle a obtenu en compagnie de David
Guetta sur « When Love Takes Over » il y a 2 ans. On retrouve
d’ailleurs une production de Guetta, « Commander », qui a été lancée en
2010 et a connu un vaste succès en Angleterre et aux États-Unis. « Down
for Whatever » est également une pièce euro / dance qui mérite toute
notre attention, une production cette fois de RedOne, Jimmy
Joker and The WAVs qui vient conclure la version régulière de
l’album de 10 titres. Une version de luxe ajoute 4 titres à l’ensemble
dont des versions remixées de « Motivation » et « Commander ». L’album
présente une certaine variété, mais Kelly réussit habilement à lier
toutes ces pièces différentes pour en faire un album R&B original et
complet. Here I Am est donc son enregistrement le plus accompli à
ce jour. (octobre 2011)
Vidéoclips :
« Motivation » -
« Commander » |
Universal Motown
½
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Royal
Bangs - Flux Outside
Le trio indie rock du
Tennessee Royal Bangs a été formé au milieu des années 2000 avant d’être
découvert par Patrick Carney des Black Keys. Flux
Outside est le 3e album du groupe qui nous propose un son rock à
tendance souvent expérimentale. Le trio explore en effet différentes
sonorités qui viennent parfois contraster de façon bizarre avec
l’ensemble. Malgré ce côté psychédélique de leur son, ils réussissent à
nous offrir une musique rock dansante. Réalisé par Scott Minor
(ex-Sparklehorse) et mixé par Dave Fridmann (fidèle
collaborateur des Flaming Lips), Flux Outside poursuit
dans la direction amorcée précédemment tout en élargissant les horizons
du groupe. Leur musique est non seulement énergique, mais elle est aussi
assez lourde et prendra littéralement d’assaut vos enceintes
acoustiques. Royal Bangs ne risque pas de beaucoup vous relaxer avec cet
album; ce sont plutôt vos neurones qui travailleront à grande vitesse
pour tenter d’attraper tous les sons qui passent. Flux Outside
constitue certainement leur album le plus accompli à ce jour et
permettra au groupe de se faire définitivement connaître des fans de
musique alternative créative et expérimentale. (juillet 2011) |
Glass
Note /
Universal
½
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Paulina Rubio - Brava!
Même si c’est difficile à croire en la regardant, la Mexicaine Paulina
Rubio fait déjà carrière depuis 20 ans, alignant les albums à un rythme
régulier. Pour ce 10e album, elle a recruté RedOne (Lady Gaga)
pour la réalisation de 3 pièces à haut niveau d’énergie : « Me Gustas
Tanto », « All Around the World » et « Heat of the Night », les deux
dernières étant les seuls titres en anglais du CD. Même si l’ensemble
demeure à tendance latine, les nombreuses explorations techno et euro
pop donnent une direction plus pop internationale à l’album en plus
d’offrir quelques gros succès potentiels. Par contre, Paulina demeure
assurément à son meilleur lorsqu’elle propose ce qu’elle fait de mieux,
soit une musique latine aux rythmes dansants. (février 2012)
Vidéoclip :
« Me Gustas Tanto » |
Universal
|
La Rue
Kétanou - La Rue Kétanou et le JOSEM
La Rue Kétanou est un
groupe français plutôt éclectique qui oscille entre pop française,
reggae, gypsy et musique théâtrale. Pour cet album enregistré en
concert, le groupe s’entoure d’un orchestre symphonique, le
Jeune Orchestre Symphonique de l’Entre-deux-Mers
(le JOSEM). Dirigé par Nicolas Lescombe et Éloi Tembremande,
il s’agit d’un orchestre dont l’âge de la quarantaine de musiciens varie
entre 12 et 25 ans. L’orchestre se démarque par l’inclusion de sonorités
et d’instruments différents. Le livret nous mentionne que le joueur de
timbale se met torse nu et que l’une des violonistes va slamer
dans le public pendant que le chef d’orchestre danse. Ça donne une idée
de l’atmosphère sur scène, mais c’est malheureusement difficile à
entendre sur CD… Par contre, ce qui s’entend bien, c’est la richesse
musicale qui nous est présentée. L’orchestre symphonique vient en effet
ajouter beaucoup au trio de musiciens de La Rue Kétanou, un
enrichissement qui donne une deuxième vie intéressante à certaines des
compositions du groupe qui n’avaient rien de bien impressionnant à la
base. Le résultat est donc surprenant et plus que satisfaisant.
(novembre 2011) |
L’autre /
SIX
½
|
Jill
Scott - The Light of the Sun
La chanteuse soul / R&B et actrice de Philadelphie Jill Scott est de
retour avec un nouvel album, suite à sa trilogie Words and Sounds.
Nouvellement mère, Jill écrit plusieurs chansons en lien avec son
enfant tout au long de ce disque plutôt positif qu’elle coécrit et
coréalise en grande partie avec Lee Hutson Jr. Sur le premier
extrait, « So In Love », la chanteuse nous offre un duo plus
qu’intéressant avec Anthony Hamilton. En compagnie de Eve
et The A Group, Jill fait de « Shame » une pièce funk
traditionnelle. Les autres collaborations incluent Doug E. Fresh
et Paul Wall. Elle revient à son intérêt pour la poésie sur
« Womanifesto », une pièce parlée dans le plus pur style de Jill
Scott. The Light of the Sun contient quelques classiques
instantanés du soul qui rendent la chanteuse doublement
intéressante. Avis aux amateurs de soul traditionnel : Jill Scott
réussit habilement à transporter le genre dans les années 2010.
(août 2011)
Vidéoclips :
« So In Love » -
« Shame » |
Blues Babe /
Warner
½
|
Set Your
Goals - Burning at Both Ends
Le groupe pop punk de San Francisco est de retour avec un 3e album, deux
ans après l’excellent
This Will Be the Death of Us. Avec Burning at Both Ends,
Set Your Goals poursuit exactement dans la direction du précédent,
laissant totalement de côté le son hardcore de ses débuts pour plutôt
nous présenter une musique grandement accessible. Le groupe penche même
encore un peu plus du côté des mélodies accrocheuses. Il semble plus à
l’aise que jamais, sûrement grâce à une expérience qu’on ne peut
désormais plus lui enlever. Des pièces comme « Start the Reactor » et
« Happy New Year » risquent de leur permettre d’attraper certains
nouveaux fans au passage. Par contre, certaines pièces semblent trop
faciles ou forcées, comme « Product of the 80’s » par exemple qui est un
peu trop caricaturale au sujet des années 1980. C’est donc un disque
moins intéressant que le précédent que nous présente Set Your Goals,
mais il possède tout de même quelques titres qui attireront l’attention
de leurs fans et des amateurs de pop punk. (novembre 2011)
Vidéoclip :
« Certain » |
Epitaph
|
Ron Sexsmith - Long Player Late
Bloomer
Le chanteur, auteur et
compositeur canadien Ron Sexsmith nous présente son 12e album en 20 ans
de carrière. Long Player Late Bloomer a été enregistré à l’hiver
2010 à Los Angeles, Toronto et Vancouver avec le célèbre réalisateur
Bob Rock (Metallica,
Mötley Crüe,
Bon Jovi, Simple Plan,
Michael Bublé). Pour l’enregistrement, Sexsmith s’est entouré d’un
tas de musiciens célèbres : le guitariste Rusty Anderson (Paul
McCartney), le guitariste Travis Good (The Sadies), le
bassiste Paul Bushnell (Elton John, No Doubt), le
claviériste Jamie Edwards (Aimee Mann) et le batteur
Josh Freese (Devo, Nine Inch Nails). Tout est donc en
place pour un album de grande qualité et c’est ce à quoi nous avons
droit avec Long Player Late Bloomer. Sexsmith a écrit de grandes
chansons pop au cours des années, sans véritablement réussir à se
démarquer, particulièrement hors Canada. Par contre, sur ce nouvel
album, il présente possiblement son meilleur assemblage de chansons pop
à ce jour. En plus, le travail de Bob Rock permet à ces chansons de
ressortir du lot, avec une certaine luminosité très appréciée
considérant le côté sombre de plusieurs des textes de Sexsmith. Avec
Long Player Late Bloomer, Ron Sexsmith possède l’œuvre qu’il faut
pour enfin élargir son public. (avril 2011) |
Warner
|
Shaolin Temple Defenders - Take It Slow
Shaolin Temple Defenders
est un groupe Français qui revitalise le son soul et funk des années
1960 et 1970. Après un retentissant succès au Festival de Jazz de
Montréal, leur 3e album, Take It Slow, est enfin disponible au
Québec. L’album est littéralement tiré par le premier extrait, la
chanson-titre, sur laquelle on peut entendre le MC Gift of Gab de
Blackalicious. L’ensemble du disque présente un son soul / funk
plutôt traditionnel, malgré un certain groove urbain qui nous ramène
dans les années 2010. Quelques compositions sont un peu moins fortes sur
l’album et n’ont rien à voir avec les classiques soul et funk d’une
autre époque. Mais, l’énergie des Shaolin Temple Defenders est
indiscutable et elle nous donne seulement envie de les voir sur scène.
Avis aux amateurs du genre qui seront ravis d’entendre un groupe
perpétuer la tradition soul funk d’il y a 40 ans. (octobre 2011) |
Soulbeats
/ M’A Prod /
SIX
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Stefie
Shock - La mécanique de l’amour
Il aura fallu attendre 5
ans pour enfin entendre le 4e album du créatif Stefie Shock. Avec ses 3
premiers enregistrements Stefie avait su amener la musique pop
québécoise à un autre niveau, propre aux années 2000. Il poursuit sa
mission sur La mécanique de l’amour, un court album de 11 pièces
totalisant 35 minutes. Le disque débute en quelque sorte avec une
introduction de 2 minutes en « L’amour est pur l’amour est dur » avant
de passer au succès instantané « Un jour sur deux », une pièce énergique
extrêmement efficace. On retrouve à nouveau la chaleur du dancehall et
autres rythmes latins, mais Stefie se permet aussi de s’accompagner de
synthétiseurs un peu plus froids, comme sur la reprise de Brigitte
Fontaine, « Dévaste-moi ». Il nous offre une autre reprise en « Zobi
la mouche » des Négresses Vertes, une pièce qui s’intègre à la
perfection dans le répertoire de Stefie Shock. Stefie se permet aussi de
nous présenter des pièces en anglais, peut-être pour tenter une percée
dans un nouveau marché (« Bright Side of the Moon », « Middle of a Dream »
et un bonus iTunes très électronique, « I Dig You »). En bout de ligne,
La mécanique de l’amour nous propose des pièces très solides,
mais l’ensemble manque quelque peu d’uniformité et semble plutôt aller
dans différentes directions. Lorsque l’album se termine, on a
l’impression qu’il lui manque quelques compositions d’impact pour en
faire un disque de qualité supérieure. Après 5 ans d’attente, on en
aurait sûrement attendu un peu plus de la part d’un artiste du talent de
Stefie Shock. (juin 2011) |
Tacca
½
|
Paul Simon - So Beautiful or So What
Il est loin le temps des classiques de Simon and Garfunkel, ainsi
que celui de ses excellents albums solo du début des années 1970, et
même celui de
Graceland, son classique de 1986. Pourtant, Paul Simon qui
atteindra les 70 ans en octobre, continue de nous prouver qu’il peut
nous offrir de la bonne musique. Ce fut le cas en 2006 avec le
surprenant
Surprise réalisé par Brian Eno, et Simon remet ça avec
So Beautiful or So What. Pour ce nouvel album, il revient à
l’écriture traditionnelle (un crayon et une guitare), plutôt que de
construire les chansons autour de boucles rythmiques, méthode qu’il
utilisait depuis
Graceland. Par contre, là où Simon réussit un véritable
tour de force, c’est que l’album ne nous ramène pas dans la nostalgie
des années 1970, mais présente plutôt un son folk moderne, un véritable
son de 2011. Les arrangements sont d’une finesse incomparable et mettent
parfaitement en évidence les très bonnes compositions de cette légende
vivante. Simon présente de plus un mélange de chansons simples et
mémorables (« Love & Hard Times », « Questions For the Angels ») et de
pièces aux influences blues plus énergiques (« Getting Ready For
Christmas Day », « Love Is Eternal Sacred Light »). Sans révolutionner
la musique d’aujourd’hui, Paul Simon réussit avec So Beautiful or So
What à ajouter un autre album de qualité à sa longue carrière qui
remonte aussi loin qu’aux années 1950. (juin 2011)
Vidéoclip :
« Getting Ready For Christmas Day » |
Universal
½
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Simple Plan - Get Your Heart On!
Il y a 3 ans, Simple Plan nous présentait un
album éponyme en dents de scie, avec de belles explorations
musicales dans le rock des années 1980 et dans le R&B, mais gâché
par de trop nombreuses ballades. Avec Get Your Heart On!, le
groupe corrige le tir et revient à un style adolescent qui a marqué
les meilleurs moments de ses 2 premiers albums. Avec un titre à
double sens (une bonne blague d’érection, c’est toujours payant!)
tout comme de nombreux textes, on peut dire que Simple Plan vieillit
plutôt bien pour un groupe qui s’adresse avant tout à un public de
moins de 20 ans. Musicalement, on retrouve plusieurs pièces
mid-tempo, mais peu de véritables ballades et l’ensemble revient à
leur son pop punk des débuts. La production est solide et les
compositions, sans être géniales, sont un peu plus recherchées que
celles d’autres groupes plus jeunes. Riffs efficaces et mélodies
inoubliables sont désormais la marque de commerce de Simple Plan et
en ce sens, l’album contient un tas de hits assurés. « You Suck at
Love » et « Can’t Keep My Hands Off You » (avec Rivers Cuomo
de Weezer) ouvrent le tout de belle façon pour le succès
« Jet Lag ». Sur cet immense succès radio inspiré de leurs
nombreuses tournées à travers le monde, on peut entendre Natasha
Bedingfield sur la version anglaise et Marie-Mai sur la
version française (qui est incluse à la fin de l’édition
canadienne). « Astronaut » sera le prochain extrait et parions qu’on
l’entendra partout, puisqu’elle fait partie des pièces mid-tempo les
plus mémorables de l’album. D’autres chansons possèdent un potentiel
commercial intéressant : « Loser of the Year », « Freaking Me Out »
(avec Alex Gaskarth d’All Time Low) et « This Song
Saved My Life ». En fait, c’est encore une fois un album rempli de
succès radio que nous propose Simple Plan, mais avec un peu plus
d’énergie que le dernier. Si vous regrettez le côté adolescent de
leurs premiers albums, Get Your Heart On! réussira assurément
à vous replonger dans cette ambiance. L’album ne figurera peut-être
pas parmi les meilleurs de l’année, mais il a au moins l’avantage
d’être moins ennuyant que leur précédent. (chronique principale
d'août 2011)
Vidéoclips : « Jet Lag » (version
anglaise et
version française) |
Atlantic /
Warner
|
Smashing Pumpkins - Siamese Dream
(1993) (réédition de 2011)
Après que
Gish ait attiré l’attention vers les Smashing Pumpkins, Billy
Corgan et sa bande nous ont présenté en 1993 ce qui allait devenir
le meilleur disque de leur carrière, Siamese Dream. Avec des
succès comme « Today », la ballade « Disarm », « Cherub Rock » et
« Rocket », ils ont su véritablement établir leur nom dans l’industrie
et faire connaître cet album incontournable des années 1990 (voir le top
20 de la décennie 1990). Pourtant l’album ne s’est pas fait sans
difficultés alors que les problèmes personnels des 4 membres créaient de
grandes tensions entre eux. Corgan a fini par enregistrer tous les
instruments lui-même, sauf les percussions. Il a même avoué par la suite
que si l’album n’avait pas fonctionné, il aurait probablement défait les
Smashing Pumpkins après ce disque. Réalisé par Corgan et Butch Vig
(Nirvana, Sonic Youth),
l’album propose un véritable mur de guitares distorsionnées et de
nombreux solos de rock progressif à des années-lumière du grunge de
Nirvana
plus influencé par le punk. Virgin Records a eu la superbe idée de
rééditer ce disque devenu pratiquement introuvable dans une version
remasterisée, 18 ans après sa sortie originale. Le seul défaut de cette
réédition est qu’elle ne contient aucun contenu inédit dans sa version
régulière, aucun ajout aux 13 pièces originales. Par contre, était-ce
vraiment nécessaire d’en ajouter puisque l’on a droit à 62 minutes
extrêmement solides du début à la fin, sans faiblesses. Le livret de son
côté est très détaillé avec de nombreuses explications au sujet de
l’album et une présentation de chacune des chansons. Pour ceux qui
veulent plus de matériel, une
version de luxe est aussi disponible. En plus du CD régulier
remasterisé, on trouve un 2e disque de raretés et de versions inédites,
ainsi qu’un DVD contenant un concert capté en 1993, des cartes postales,
un livret de 24 pages, etc. Veuillez noter que leur premier album paru
en 1991,
Gish, a également été réédité et remasterisé. L’album de
45 minutes qui a introduit le groupe contient les classiques « I Am
One », « Siva » et « Rhinoceros ». Il est aussi disponible dans une
version de luxe de 3 disques. Veuillez finalement noter que les
Smashing Pumpkins se sont réunis récemment et devraient nous présenter
un nouvel album au mois de mars, Oceania. (février 2012)
Vidéoclips :
« Today » -
« Disarm » -
« Cherub Rock » -
« Rocket » |
Virgin /
EMI
½
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Social Distortion - Hard
Times and Nursery Rhymes
Voici un premier album en 7 ans pour ces vieux pros du punk californien.
Ils risquent de ne surprendre personne avec un nouveau disque qui
réutilise la recette déjà bien établie par le groupe depuis 30 ans,
intégrant des influences blues, country et rockabilly. Le disque débute
avec un très bon instrumental, « Road Zombie », avant de poursuivre avec
une pièce grandement influencée du rock ‘n’ roll britannique des
Rolling Stones et Faces,
« California (Hustle and Flow) ». « Gimme the Sweet and Lowdown » pige
dans les racines américaines, alors que « Diamond in the Rough » semble
arriver tout droit du répertoire de John Mellencamp. Le groupe
reprend aussi une composition de Hank Williams, « Alone and
Forsaken ». En fait, ce qu’on retrouve le moins sur ce nouvel
enregistrement de Social Distortion c’est du punk rock. Même s’ils n’ont
jamais été les plus grands punks en Californie, loin derrière Bad
Religion et les Dead Kennedys, il me semble que leur musique
avait passablement plus de mordant dans les années 1980. Hard Times
and Nursery Rhymes présente assurément des moments intéressants,
mais quelques titres plutôt ennuyants vous feront vite passer à autre
chose. (mars 2011)
Vidéoclip :
Entrevue |
Crime Don’t Pay /
Epitaph
|
Alain
Souchon - À cause d’elles
Sur À cause d’elles,
la légende française Alain Souchon revient aux premières chansons
qui l’ont influencé dans son enfance. Il nous offre en effet les pièces
que sa mère lui chantait et qu’il a à son tour chanté à ses enfants.
Parmi les chansons offertes, notons « Memphis Tennessee » composée par
Chuck Berry, « La mort de l’ours » de Félix Leclerc et un
nouvel enregistrement de sa pièce de 1974 « J’ai dix ans ». En ouverture
du disque, on peut entendre une pièce inédite, « Le jour et la nuit »,
écrite avec son fils Pierre Souchon. À cause d’elles a été
réalisé par Renaud Letang (Émilie Simon, Feist) qui
réussit à créer une très belle atmosphère autour de ces chansons
enfantines. Quand au livret, il est illustré par Sempé. Une
partie des profits générés par la vente de l’album sera versée à la
Ligue contre le cancer. (avril 2012) |
Virgin /
EMI
/
SIX
½
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Britney Spears - Femme Fatale
Depuis l’album
Blackout en 2007, la superstar pop se cache littéralement
derrière des réalisateurs de classe mondiale qui font de ses albums
des machines commerciales immenses basées surtout sur les rythmes
entraînants. Britney semble avoir quelque peu perdu sa personnalité
et n’est désormais plus la vedette sur ses propres albums. En fait,
tous ces succès pourraient être interprétés par n’importe qui
d’autre, même si le nom et le visage de Britney aident
nécessairement à en faire la promotion. Sur Femme Fatale, la
belle blonde reprend là où elle avait laissé avec
Blackout, mais dans une version un peu plus propre et
moins sombre. L’album contient déjà des succès dansants
incontournables en « Hold It Against Me » et « Till the World Ends ».
Par contre, plusieurs autres titres vous feront assurément bouger et
possèdent tout ce qu’il faut pour s’ajouter à la liste déjà longue
de succès de l’artiste. C’est le cas pour les dynamiques « I Wanna
Go » et « (Drop Dead) Beautiful », ainsi que la « Big Fat Bass » de
will.i.am. Malheureusement, quelques ballades viennent casser
le rythme comme « Inside Out » et en conclusion, « Criminal ». Même
s’il manque quelque peu de cohésion, Femme Fatale présente
des productions de grande qualité qui permettront à la chanteuse de
demeurer au sommet. (chronique principale de mai 2011)
Vidéoclips :
« Hold It Against Me »
-
« Till the World Ends » |
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Staind -
Staind
Aaron Lewis et sa bande sont de retour avec un 7e album, 10 ans
après le mégasuccès de
Break the Cycle qui avait atteint le sommet des palmarès en plus
d’y demeurer pendant de nombreuses semaines. Que reste-t-il de ce groupe
métal alternatif, 15 ans après ses débuts discrets dans le
Massachusetts? Eh bien, il nous offre peut-être ici son album le plus
solide en carrière, revenant à un son un peu plus agressif et surtout
beaucoup moins ennuyant que sur ses récents albums. Il y a bien des
pièces passablement lentes, mais elles demeurent agressives et
extrêmement efficaces. Après une aventure un peu plus folk, Lewis
expérimente à nouveau avec la voix gutturale et criarde, parfaitement
accompagné par les guitares efficaces du groupe. Dans les moments plus
doux, le groupe nous rappelle Alice In Chains, alors que dans ses
incartades véritablement métal, il nous met en tête Tool. J’avoue
qu’il y a bien longtemps que j’avais décroché et perdu tout intérêt en
Staind, mais avec ce nouvel album, ils ont réussi à me faire tendre
l’oreille et j’ai été agréablement surpris. Il aura finalement été
nécessaire d’attendre un album éponyme de leur part pour réellement
pouvoir découvrir de quoi ils sont capables. Voici donc un excellent
album de métal par un groupe qui aura peut-être une deuxième vie.
(novembre 2011)
Vidéoclip :
« Not Again » |
Atlantic
/
Warner
½
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Alexandra Stan - Saxobeats
Alexandra Stan est une jeune chanteuse roumaine qui a conquis la planète
en 2011 avec son incontournable succès radio « Mr. Saxobeat ». Elle nous
présente ici son premier album contenant 8 morceaux originaux, incluant
évidemment « Mr. Saxobeat », mais aussi son tout premier simple, « Lollipop
(Param Pam Pam) », et « Get Back (ASAP) ». À ces 8 titres, on ajoute 5
remix de ses 3 succès, donc on peut dire qu’il s’agit en réalité d’un
mini-album en version plus musclée. Saxobeats présente une
musique pop dansante qui fera le bonheur autant des DJ que des oiseaux
de nuit sur les planchers de danse. (février 2012)
Vidéoclips :
« Lollipop (Param Pam Pam) »
-
« Mr. Saxobeat » -
« Get Back (ASAP) » -
« 1,000,000 » |
Ultra /
EMI /
DMD
|
Steel
Panther - Balls Out
Le groupe satyrique Steel Panther sévit à nouveau avec un deuxième
album, Balls Out. Ils poursuivent parfaitement dans la lignée du
précédent en se moquant du hard rock des années 1980 sur la Sunset Strip
à Los Angeles. Malgré le côté caricatural de leur look et de leurs
textes, il reste que techniquement le groupe peut être tout de même
assez solide, et se comparer avantageusement à Spinal Tap, les
meilleurs dans le genre rock satyrique. On a même l’impression par
moments que leur cheminement se veut un hommage aux groupes de l’époque.
Évidemment, d’un point de vue créatif, on n’y retrouve rien de bien
original et toutes les comparaisons sont possibles. « 17 Girls in a Row »
par exemple, même si elle est l’une des meilleures pièces de l’album,
aurait très bien pu nous être présentée par Warrant en 1989.
Mötley Crüe et
Poison nous viennent aussi souvent
en tête. Quelques pièces un peu plus rapides penchent un peu plus du
côté métal, comme « Supersonic Sex Machine » et « It Won’t Suck Itself ».
Coécrite avec Chad Kroeger de Nickelback (qui chante
aussi), cette dernière nous rappelle particulièrement Skid Row.
Il y a un thème commun à l’ensemble des 14 pièces, le sexe, et à ce
titre, l’album pourrait fort bien jouer en boucle dans les clubs de
danseuses de la Sunset Strip ou accompagner une bande d’étudiants
pendant leur spring break. Plusieurs risquent de se lasser
rapidement de ces variations sur un même thème et ces nombreux propos
sexistes, mais l’album demeure tout de même solide musicalement, est
bien réalisé et représente fidèlement la deuxième moitié des années 1980
où l’apparence primait sur la qualité des compositions. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« If You Really Really Love Me » |
Universal
½
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Stemm -
Cross Roads
Après
Blood Scent en 2008 qui présentait de belles qualités, le groupe
métal de Buffalo est de retour avec Cross Roads. Plusieurs
concerts en soutien à leur précédent disque ont donné au groupe une
confiance renouvelée pour l’écriture de ce plus récent enregistrement.
Sa collaboration avec le UFC et sa participation à de nombreux jeux
vidéo lui ont également donné une visibilité hors du commun. Par contre,
le son de Cross Roads ne va pas véritablement plus loin que sur
leur disque précédent. On retrouve en effet les mêmes influences du
thrash metal du début des années 1990 avec Pantera qui nous vient
en tête rapidement. Ils lorgnent aussi du côté du métal alternatif avec
un son qui peut se rapprocher occasionnellement d’Alice In Chains.
L’agressivité demeure bien présente jusqu’à la fin, même si on explore
la ballade métal en différentes occasions, les faisant pencher
dangereusement du côté de Nickelback, en version tout de même
moins pop. Le moment le plus captivant du disque est assurément leur
reprise du classique de Black
Sabbath, « Supernaut ». L’ensemble demeure intéressant avec de
bons riffs, mais peu de titres réussissent à se démarquer du lot et rien
ne nous pousse à revenir constamment à cet album qui risque fort de
tomber rapidement dans l’oubli. (mars 2012)
Vidéoclip :
« Left Behind » |
Catch 22
/
MVD
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Joss
Stone - LP1
Joss Stone n’a peut-être que 24 ans, mais elle nous présente quand même
déjà son 5e album en carrière après avoir vendu 11 millions de copies à
travers le monde de ses enregistrements précédents. Après 2 albums
moyens, elle tente maintenant de repartir à zéro en créant sa propre
étiquette et en travaillant sans aucune contrainte créative. LP1
est donc le premier album de ce renouveau, enregistré à Nashville,
Tennessee. Dès l’écoute des premières pièces, on sent une tendance un
peu plus forte vers le rock, tout en y intégrant bien évidemment le son
soul qui la caractérise depuis ses débuts. L’album a été réalisé par
Dave Stewart (Eurythmics) et il réussit à amener la chanteuse
britannique dans des territoires moins connus comme le funk, le folk, le
blues et la pop. « Newborn », « Karma » et « Don’t Start Lying To Me Now »
débutent l’album en force dans un habile mélange de soul et de rock, qui
rappelle par moments Melissa Etheridge. Par la suite, Joss
s’installe un peu plus dans sa zone de confort, grandement inspirée du
soul des années 1960. Mais heureusement que Stewart est là pour la tirer
vers d’autres directions à différents moments du disque, ce qui crée un
album varié musicalement, tout en mettant toujours en valeur la voix
exceptionnelle de la chanteuse. Contrairement à
Colour Me Free! en 2009, Joss est en mesure sur LP1 de
bien faire passer l’émotion, jusqu’à nous donner la chair de poule en
certaines occasions. Ce nouvel album représente donc une belle évolution
par rapport aux derniers disques de l’artiste. Joss Stone réussit son
pari de redémarrer sa carrière. C’est seulement dommage qu’elle ne
bénéficie plus de la machine promotionnelle d’autrefois… (septembre
2011)
Vidéoclip :
« Karma » |
Stone’d /
Surfdog /
SIX
½
|
The
Streets - Computers and Blues
Mike Skinner est de retour avec un 5e album, qui serait son
dernier sous le nom de The Streets. Encore une fois, le Britannique
présente son mélange de rap garage et d’électronique. Il n’hésite pas à
expérimenter et à utiliser de nombreux effets sonores et de voix. Les
rythmiques particulières sont parfois déstabilisantes, ce qui rend la
musique de The Streets plutôt difficile d’accès pour un public non
initié. Skinner propose néanmoins quelques mélodies mémorables, dont
l’excellente rockeuse « Going through Hell » avec son mur de guitares.
Il réussit à rapper toujours aussi efficacement. Par contre, on sent
qu’il commence à avoir épuisé son sujet, ce qui explique sûrement sa
décision de passer à un autre projet.
Computers and Blues
est
quand même un autre album de qualité pour The Streets qui permettra à
Skinner de partir la tête haute. (mars 2011)
Vidéoclip :
« Going through Hell » |
Warner
½
|
The
Strokes - Angles
Après un hiatus de 5 ans pendant lequel les membres du groupe ont
réalisé des projets parallèles, The Strokes est de retour avec son
4e album, 10 ans après le fameux
Is This It. En jetant un coup d’œil à la pochette du disque,
on a l’impression de voir un album de The Cars en 1985.
Encore plus surprenant, la même impression nous vient en l’écoutant,
avec plusieurs morceaux plutôt rétro et une production comparable à
la période new wave du début des années 1980. C’est particulièrement
évident sur « Two Kinds of Happiness ». « Under Cover of Darkness »
est possiblement celle qui se rapproche le plus de leur son des
débuts, alors qu’on peut pratiquement y placer les paroles de « Last
Night », leur premier succès. « Machu Picchu » ouvre très bien
l’album, alors que « Taken For a Fool » est un succès instantané.
Par contre, l’expérimentation de « You’re So Right » nous laisse
quelque peu perplexes. Avec Angles, on réalise que les
membres du groupe peuvent encore jouer de la musique ensemble, à
notre plus grand plaisir. Mais en 2011, bien d’autres groupes
ressemblent plus à The Strokes que le groupe lui-même, qui semble
plutôt vouloir s’orienter ailleurs pour la suite des événements. En
soi, ce n’est pas une mauvaise chose qu’ils réussissent à innover
sans rester prisonniers du style qu’ils ont créé et qui a influencé
toute une génération de musiciens. (mai 2011)
Vidéoclip :
« Under Cover of Darkness » |
RCA /
Sony
½
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Sublime with Rome - Yours Truly
Le groupe ska alternatif Sublime est disparu prématurément dans
les années 1990 suite au décès de Bradley Nowell. Les membres
restants se sont finalement retrouvés en 2009 avec le
chanteur/guitariste Rome Ramirez, le temps de quelques concerts.
Un an plus tard, le trio changeait de nom pour des raisons légales et se
retrouvait en studio pour plancher sur du nouveau matériel. Yours
Truly en est le résultat et il amène un vent de fraîcheur dans un
son ska qui peinait à garder la tête hors de l’eau depuis le retour en
force du genre au milieu des années 1990. Pour les fans inconditionnels
du groupe, Nowell en représentait la figure emblématique et ne peut être
remplacé. Ils considèrent donc Ramirez comme un imposteur. Il est vrai
qu’il possède certainement moins de personnalité que son prédécesseur,
mais il demeure tout de même un chanteur de grand talent. À part pour
quelques incursions dans le monde électronique et du rap, le groupe
demeure fidèle au son original de Sublime. La réalisation de Paul
Leary (Butthole Surfers) est de première qualité et met bien
en valeur la musique du groupe qui se balade entre le reggae et le punk.
D’un point de vue créatif, cette nouvelle mouture de Sublime ne peut
assurément pas être comparée à l’ancienne. Par contre, Sublime with Rome
réussit à nous présenter une musique entraînante, divertissante et
ensoleillée, des conditions essentielles à tout album de ska. (septembre
2011)
Vidéoclip :
« Panic » |
Fueled By Ramen /
Warner
|
Sum 41
- Screaming Bloody Murder
Le groupe pop punk ontarien Sum 41 existe déjà depuis 15 ans et il
nous présente ici son 5e album, 4 ans après le peu intéressant
Underclass Hero. Pour Screaming Bloody Murder, le
nouveau divorcé d’Avril Lavigne, Deryck Whibley, a
décidé de prendre en charge la réalisation de l’album. Whibley
ajoute au disque un élément dramatique jamais entendu chez Sum 41.
Il ne manque pas d’ambition en élargissant grandement la palette
musicale du groupe, en plus d’introduire des instruments à cordes et
du piano. Cette nouvelle direction moins unidimensionnelle peut
sembler intéressante au premier abord, mais on s’y perd
malheureusement bien rapidement. Sum 41 ne possède assurément pas le
même talent que My Chemical Romance pour présenter de
nombreux changements de rythme à l’intérieur d’une même pièce. Les
moments les plus intéressants demeurent quand le groupe effleure le
métal, mais ils ne sont pas suffisamment nombreux pour assurer le
succès de l’album. En bout de ligne, malgré quelques idées
intéressantes, Screaming Bloody Murder ne va pas tellement
au-delà de la qualité de leur enregistrement précédent. (mai 2011) |
Mercury /
Universal
½
|
SuperHeavy - SuperHeavy
SuperHeavy est un supergroupe mettant en vedette le légendaire chanteur
des Rolling Stones Mick Jagger,
la chanteuse soul Joss Stone, le guitariste et réalisateur
Dave Stewart (Eurythmics), le chanteur reggae Damian
Marley (fils de Bob Marley), ainsi que le musicien et
compositeur indien A.R. Rahman. L’ensemble s’est regroupé avant
tout pour son goût pour la musique indienne. SuperHeavy nous propose
donc une fusion de rythmes du monde incluant surtout du reggae et de la
pop indienne. Intéressante au premier abord, la musique du groupe
possède malheureusement quelques défauts agaçants. D’abord, la voix
caractéristique de Jagger vient quelque peu briser l’harmonie d’ensemble
en certaines occasions parce que trop remarquable à travers le reste.
Les pièces reggae comme la chanson-titre et le premier extrait,
« Miracle Worker », donnent le ton à l’album et piquent notre curiosité.
Par contre, le désir par la suite d’offrir un peu de tout pour tous les
goûts devient totalement déroutant. Par exemple, le rock de « Energy »
ne cadre d’aucune façon avec les rythmes du monde qui semblent être le
seul point de référence ici. En fait, à vouloir trop en faire on finit
par perdre le fil conducteur et c’est la cohérence de l’ensemble qui en
souffre grandement. SuperHeavy présente des idées intéressantes dans un
contexte de mondialisation de la musique, mais un meilleur focus serait
tout de même grandement souhaitable. Ce premier album représente donc
avant tout un élément de curiosité. (décembre 2011)
Vidéoclip :
« Miracle Worker » |
Universal Republic
|
Tinie Tempah - Disc-Overy
En 2010, le MC Tinie Tempah est devenu rapidement la nouvelle star
de la musique urbaine britannique, éclipsant sa principale influence
Dizzee Rascal. Paru en octobre 2010 en Angleterre, son
premier album nous est enfin offert en Amérique, transporté par le
méga succès « Written in the Stars ». Cette pièce rap prend tout son
sens au refrain avec l’excellent apport d’Eric Turner qui la
rend accessible aux amateurs de rock. Tempah est plus efficace en
tant que rappeur sur d’autres titres de l’album, grâce à son débit
rapide et ses lignes accrocheuses. Mais, ce qui impressionne
particulièrement sur Disc-Overy, c’est la qualité et la
richesse des arrangements électroniques. Sur la plupart des pièces
de l’album Tempah est accompagné d’un chanteur, ou plus souvent
d’une chanteuse. Sans égaler la performance de Turner, ces voix
ajoutent une nouvelle dimension essentielle à la musique du jeune
MC. Plusieurs morceaux possèdent un grand potentiel commercial, mais
celle qui s’approche le plus de « Written in the Stars » est sans
contredit la house « Miami 2 Ibiza » réalisée par le super groupe
Swedish House Mafia. Voici donc un excellent album par un jeune
artiste britannique de grand talent. (août 2011)
Vidéoclips :
« Written in the Stars » -
« Till I’m Gone » |
Capitol /
EMI
½
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Thursday -
No Devolución
Après l’excellent
Common Existence en 2009, le groupe du New Jersey semble enfin
avoir trouvé sa voie, lui qui a longtemps souffert des comparaisons et
attentes élevées. Avec No Devolución, Thursday semble finalement
installé dans sa niche bien à lui avec un son post-punk mélodique et
orchestral de qualité. Leur son n’a définitivement plus grand-chose de
hardcore et c’est tant mieux. Le groupe nous propose des compositions de
qualité, écrites en seulement 7 jours, un record pour eux. Dave
Fridmann (The Flaming Lips, Mogwai, MGMT)
assure à nouveau la réalisation du disque, lui qui a permis à leur
album précédent d’évoluer grandement par rapport à leur passé.
L’influence de Fridmann se fait à nouveau sentir dans l’atmosphère
globale de No Devolución, qui va encore un peu plus loin que son
prédécesseur. On peut en effet entendre un album produit par couches
superposées présentant diverses ambiances, une approche beaucoup moins
directe que par le passé. Cette nouvelle direction ajoute une certaine
richesse musicale à Thursday qui semble maintenant dans une catégorie
différente de l’ensemble des groupes post-hardcore et post-punk. Les
fans de la première heure auront peut-être de la difficulté à suivre
l’évolution du groupe sur No Devolución. Par contre, il s’agit
assurément de leur meilleur enregistrement à ce jour, qui devrait leur
permettre d’obtenir un nouveau départ et de se construire une nouvelle
base solide d’admirateurs. (juin 2011)
Vidéoclip :
« Magnets Caught in a Metal Heart » |
Epitaph
½
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Tiësto - Club Life Volume One:
Las Vegas
Le très prolifique DJ techno nous arrive avec le premier volume d’une
nouvelle série, Club Life, un premier disque inspiré de Las
Vegas. Le DJ trance nous présente sur ce nouveau disque plusieurs pièces
aux atmosphères un peu plus douces, tout en demeurant bien évidemment
dansantes. La house qu’on retrouve ici est plutôt accessible avec même
quelques chansons pop ayant un grand potentiel commercial. C’est
particulièrement le cas pour l’excellent remix de Tiësto de « Girls with
Bangs » de Lune, ainsi que pour le club mix de « Bullets »
de Rebecca & Fiona. Il faut dire aussi que la pièce d’ouverture
de Henrik B (« Now & Forever ») met bien la table pour la suite
du CD de 15 titres rempli à pleine capacité (78 minutes). L’album nous
offre une très belle conclusion alors que deux géants s’affrontent (Tiësto
et Diplo) dans la pièce de party ultime, « C’mon ». Avec Tiësto,
on sait que nous aurons droit à de la qualité, puisqu’il est un maître
dans le genre. C’est encore le cas ici alors que l’ensemble du disque
pourra sans problèmes se transporter sur les planchers de danse des
meilleurs clubs de Las Vegas… ou d’ailleurs. (mai 2011)
Vidéoclips :
Introduction –
« Zero 76 (feat. Hardwell) »
-
« C’mon (live feat. Diplo) » |
Musical Freedom /
Fontana North
½
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Tinariwen
- Tassili
Tinariwen est un groupe
de rebelles Touareg Maliens qui se sont surtout fait connaître pour leur
utilisation de la guitare électrique. Par contre, ils la laissent de
côté sur Tassili, mettant plutôt de l’avant la guitare
acoustique. Enregistré en plein cœur du désert du sud de l’Algérie, qui
demeure leur source d’inspiration numéro un,
Tassili
présente un
superbe mélange de rock, de blues, de rythmes africains et de diverses
musiques du monde. Tinariwen s’entoure ici de quelques collaborateurs
surprenants dont des membres de
TV On The Radio (Tunde
Adebimpe et
Kyp Malone), ainsi que
Nels Cline, le
guitariste de Wilco. Le
Dirty Dozen Brass Band vient aussi
ajouter des cuivres à l’ensemble. Plus poussiéreux que ce que le groupe
a offert par le passé, ce nouvel album présente
Tinariwen plus près que
jamais de ses origines. Un très bon disque à découvrir! (décembre 2011) |
Anti-
/
Epitaph
½
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Matt Track - Leaf & Frost
Matt Track est un chanteur folk rock originaire de Victoriaville, Québec
qui chante en anglais accompagné de sa guitare acoustique et aussi d’une
basse et d’une batterie. Peut-être inspiré par son compatriote Dumas,
il a décidé de nous offrir un mini-album par saison, à commencer par
l’automne. Ce premier mini-album de 4 titres, Leaf, nous propose
un folk rock efficace qui cadre bien avec le contexte de l’automne.
C’est seul à la guitare qu’il débute le tout sur la douce « Altitude »,
avant d’ajouter les autres musiciens sur l’enivrante « Drunk ».
« Plane » est un peu plus planante, alors que « Come On Come On » vient
clore ce premier chapitre en nous rendant impatient pour la suite.
L’hiver nous apporte Frost qui lui contient 5 pièces. « It’s
Going Down » présente un côté un peu plus rock et froid, alors que
« Chalet » est là pour nous réchauffer. Le CD se poursuit dans la
froidure de « Frost » et « Timing », alors que finalement « Envelope »
termine le tout en toute simplicité, suivie d’une chanson cachée.
Spring est disponible depuis le 26 mai en téléchargement et sera
bientôt en magasin. Il restera ensuite le mini-album de l’été à venir
pour clore l’aventure et parions qu’un album complet suivra par la
suite. La musique de Matt Track est assurément efficace, mais avec de
courts enregistrements, il est bien difficile de se faire une opinion.
Ce sera plutôt à la fin du projet qu’on pourra juger de sa pertinence et
de sa qualité. (juin 2011)
Vidéoclip :
Introduction à Frost |
SFZ /
Outside / Dacapo
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Frank Turner - England Keep My Bones
Poetry of the Deed a permis au Britannique Frank Turner de
percer en Amérique en 2009, et il remet ça 2 ans plus tard avec encore
une fois un bon amalgame entre folk et rock. Nostalgique de son
Angleterre natale lorsqu’il voyage à travers le monde, Turner a décidé
de rendre hommage à sa patrie sur England Keep My Bones. On y
retrouve donc un son folk plus anglais que jamais, encore plus axé sur
la guitare acoustique que son précédent disque et laissant de côté le
punk. La production de ce nouvel album est supérieure au précédent et
contribue à donner de l’envergure au disque, surtout dans ses passages
plutôt minimalistes. On peut même entendre une pièce a capella en « English
Curse ». On retrouve malgré tout quelques moments de rock un peu plus
chargés musicalement, comme dans l’excellente « One Foot Before the
Other ». Quant à « Peggy Sang the Blues » (dédiée à la mémoire de sa
grand-mère), elle constitue assurément la locomotive de ce nouvel album.
Turner demeure engagé politiquement, mais ne se prend tout de même pas
trop au sérieux. Il se permet quand même de dénoncer la religion dans « Glory
Hallelujah ». En bout de ligne, il réussit à poursuivre son évolution
musicale et à nous offrir un album de grande qualité qui présente
plusieurs très bonnes compositions. (septembre 2011)
Vidéoclip :
« If Ever I Stray » |
Xtra Mile
/
Epitaph
½
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Kreesha
Turner - Tropic / Electric (2 CD)
Moitié Canadienne et moitié Jamaïcaine, Kreesha Turner est une chanteuse
R&B née à Edmonton en Alberta. Après un premier album en 2008,
Passion, elle est de retour sur disque. Par contre, Tropic /
Electric se présente sous la forme d’un collage de 2 mini-albums
plutôt qu’un album complet. On retrouve en effet 2 CD de 5 pièces
chacun, pour un maigre total n’atteignant pas 34 minutes. Le premier
disque, Tropic, est dominé par le simple dansant « Rock Paper
Scissors ». L’autre moment intéressant est certainement l’énergique « My
Kryptonite » avec ses accents techno. On retrouve aussi une
collaboration avec Courtney John sur la pièce « I Feel My
Darling ». Le disque Electric débute quant à lui avec la chanson
pop « I Could Stay » avant de poursuivre dans l’euro pop sur « Love
Again » et « Away From You ». L’ensemble est réalisé par The Wizard
avec quelques collaborateurs, dont Shawn Desman. Avec
Tropic / Electric, Kreesha Turner ne risque pas de surprendre
beaucoup d’amateurs de R&B. Elle réussit tout de même à présenter son
large spectre musical entre soul, pop et techno. (mars 2012)
Vidéoclips :
« Rock Paper Scissors » -
« I Could Stay » |
EMI
|
TV On
The Radio - Nine Types of Light
Après l’excellent
Dear Science en 2008, les New Yorkais de TV On The Radio ont
créé bien malgré eux de nouvelles attentes à leur égard. Ces
inclassables de la musique post-rock sont en effet désormais scrutés à
la loupe lorsque l’on recherche le prochain groupe qui révolutionnera
l’industrie par sa créativité. Les critiques étaient donc bien vite à
leurs crayons à la sortie de Nine Types of Light. Pendant ce
hiatus de 3 ans, les membres du groupe ont travaillé à divers projets,
dont un album solo de David Sitek fraîchement déménagé à Los
Angeles. C’est donc dans son studio de la côte ouest que le groupe s’est
retrouvé pour travailler à ce 4e album. Le soleil de la Californie leur
va bien puisqu’ils nous offrent probablement leur album le plus lumineux
à ce jour. La première pièce, bizarrement intitulée « Second Song »,
présente un rythme funky, et la chaleureuse « Keep Your Heart » est
enveloppante et réconfortante, avant que le groupe nous offre
l’excellente « You ». Un autre morceau qui capte tout de suite notre
attention est la pièce pop / soul « Will Do », un superbe passage au
milieu du disque et peut-être l’une des meilleures compositions du
groupe à ce jour. Il faut dire que cette pièce est magnifiquement
introduite par la soul psychédélique « Killer Crane ». Le seul moment de
colère qui nous rappellera les enregistrements précédents du groupe
arrive à la toute fin avec « Caffeinated Consciousness ». C’est donc un
album totalement différent que nous offre TV On The Radio, un album qui
semble être une pause dans la carrière d’un groupe qui promet encore
beaucoup pour les prochaines années. Sans rivaliser avec le disque
précédent, Nine Types of Light réussit à prouver que le groupe
peut nous présenter quelque chose de différent. Une 2e version de
l’album présente 3 pièces en boni : « All Falls Down » et 2 remix de « Will
Do ». Quelques jours seulement après le lancement de l’album, nous
apprenions le décès du bassiste Gerard Smith suite à des
complications associées à son cancer du poumon. Toutes nos sympathies
vont à sa famille et au groupe. (juin 2011)
Vidéoclip :
Introduction |
Interscope /
Universal
½
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UFO - All the Hits & More: The
Early Days
UFO est un groupe de
hard rock qui a été formé en Angleterre à la fin des années 1960. Il est
surtout connu pour avoir eu dans ses rangs le guitariste Michael
Schenker (ex-membre de Scorpions
et frère de Rudolf) au cours des années 1970. Même si le groupe
n’a obtenu que bien peu de succès, il a quand même réussi à conserver
une bonne base de fans, à tel point qu’il donne encore des spectacles à
ce jour. Cette compilation de 10 titres totalisant moins de 40 minutes
propose des enregistrements originaux du début de leur carrière,
incluant les classiques « (Come Away) Melinda », « Follow You Home » et
« Who Do You Love ». Le CD contient aussi des enregistrements moins
mémorables, ce qui en fait une compilation de bien piètre qualité. De
nombreuses collections de succès de UFO ont vu le jour au cours des
années et sont beaucoup plus complètes, rendant celle-ci tout simplement
insignifiante. Les fans les plus fervents du groupe et les
collectionneurs sont les seuls qui devraient y voir un certain intérêt…
(juillet 2011) |
XXL
/
MVD
|
Eddie Vedder -
Ukulele Songs
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Pearl Jam fêtera ses vingt ans cette année à l'occasion d'une
série de concerts et d'un festival spécifiquement créé par le groupe
à cette occasion. Malgré un agenda qui commence à se charger
sérieusement et au milieu des marées humaines que provoque chaque
sortie de Pearl
Jam, Eddie
Vedder sort en toute quiétude un
surprenant Ukulele Songs... Étrange certes mais pas
suicidaire. Le ukulélé n'est pas la nouvelle lubie d'Eddie, il
pratique l'instrument, acheté à Hawaï, depuis près d'une quinzaine
d'années. Déjà sur l'excellente
BO d'Into The Wild, il
donnait quelques préludes de ses possibilités, un ukulélé entre les
mains. Il ne faut pas s'en cacher, rien que le titre du disque qui
plantait le décor donnait des frissons dans le dos. Eddie
Vedder
chantant sur une plage avec une chemise à fleurs sur les épaules,
des Hawaïens tapant des pieds et des mains tout autour. Une sorte de
vision cauchemardesque qui frisait le dégoût. Le ukulélé a encore
tendance à ne pas être pris au sérieux... Et c'est là que
Vedder
frappe fort. En faisant volte face avec son habituelle stature de
chanteur énergique, l'album brille par sa sobriété, sa finesse et
invite indéniablement au voyage.
Ukulele Songs est un
répertoire composé de vieilles reprises et de compositions
originales quasi exclusivement jouées au ukulélé donc, mais chantées
avec une réelle sensibilité faisant ressortir l’inimitable grain de
la voix d’Eddie. Alors, malgré une certaine redondance parfois dans
des mélodies minimalistes forcément limitées par l’instrument, ce
nouvel effort solo du grand
Vedder confirme une nouvelle fois toute
la prestance de son auteur… (juillet 2011) |
½
|
The Vines - Future Primitive
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Près de 10 années après la sortie de
Highly Evolved, les Vines sortent leur cinquième album
studio, Future Primitive, produit pour la première fois par
Chris Colonna. Si le groupe a éclos, comme beaucoup d'autres,
durant les années fastes du garage revival aux côtés des Hives,
Strokes, White Stripes et autre Libertines, il
n'a pourtant pas l'aura de ses contemporains. Future Primitive
marque un tournant dans le son des Vines, certes toujours ancré dans
les 60's mais certainement moins rageur, moins emprunté aux
Stooges ou aux MC5. Bien entendu, les Australiens
n'abdiquent pas complètement et assènent quelques gros coups de
machette (une entrée en matière détonante avec le single « Gimme
Love », puis des titres nerveux comme « Weird Animals » et « Future
Primitive »). Mais dès le deuxième titre, « Leave Me In the Dark »,
les premiers relents de folk et surtout de psychédélisme émergent…
Puis Future Primitive se découvre au fur et à mesure. Le
groupe prend plus d’espace et introduit même quelques sonorités plus
modernes, limite électro mais de manière relativement discrète.
Clairement, les australiens cherchent à évoluer mais n’ont pas
encore trouvé leur marque. Les titres sont parfois désarticulés et
globalement le disque manque de cohérence, dans l’esprit et dans la
qualité. Bien sûr, les Vines en ont sous la pédale et ne tombent pas
dans les bas fonds du rock mais Future Primitive ne peut pas
s’empêcher de laisser l’auditeur sur sa faim… (août 2011) |
|
Tom Waits
- Bad As Me
Voilà bientôt 40 ans que
Tom Waits fait carrière, toujours en marge de l’industrie musicale. Il
est de retour sur disque, 7 ans après
Real Gone. Toujours en compagnie de sa femme, Kathleen
Brennan, qui co-écrit et co-réalise avec lui, ils ont décidé de
présenter un recueil de courtes pièces qui ne se laissent pas emporter
dans un excès d’expérimentation (ce que Waits a souvent fait par le
passé). Il revient plutôt ici à la base de son inspiration dans le
blues, le rhythm and blues, le rockabilly et le jazz. Les pièces
offertes sur Bad As Me s’en trouvent simplifiées, ce qui leur
donne une plus grande accessibilité, sans dire quand même que Tom Waits
est devenu pop… Il est accompagné ici par son fils Casey Waits à
la batterie et Marc Ribot à la guitare, sans compter plusieurs
apparitions de Keith Richards à la guitare et de Charlie
Musselwhite à l’harmonica. On peut également entendre les
participations spéciales à la basse de Flea (Red Hot Chili
Peppers) et de Les Claypool (Primus). L’album débute
en force avec l’excellente « Chicago », ce qui donne le ton à cet album
rythmé et hautement divertissant. « Get Lost » présente un rockabilly
nous rappelant les années 1950, alors que plusieurs morceaux nous
ramènent aux racines du blues. À part la pièce jazz de bar enfumé « Kiss
Me », la deuxième moitié du disque présente des pièces rock et blues un
peu plus musclées, dont « Satisfied » qui met en vedette la guitare de
Keith Richards et la basse de Les Claypool. Le CD de 45 minutes défile à
bon train et arrivera à la conclusion, « New Year’s Eve », avant même
que vous ne le réalisiez. C’est donc encore une fois un très bon album
que nous propose cette véritable légende vivante. (décembre 2011) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
The Waterboys - An Appointment with Mr.
Yeats
Les Waterboys ont été
formés à Londres il y a 30 ans par Mike Scott. Ils ont pris une
pause dans les années 1990, avant de ressusciter en 2000. Le groupe nous
propose un rock alternatif à tendance celtique. An Appointment with
Mr. Yeats est leur premier album depuis 2007 et il était grandement
attendu de leurs fans. Sa particularité est qu’il marie la musique des
Waterboys avec 14 textes de WB Yeats, le plus grand poète
d’Irlande. Il faut dire que Scott avait déjà mis de ces poèmes en
musique, mais il réalise maintenant son rêve de produire tout un album.
Pour interpréter ces textes uniques, le groupe s’entoure de fidèles
collaborateurs tels que Steve Wickham (violon), Katie Kim
(chant), Kate St. John (divers instruments), Sarah Allen
(flûte) et Blaise Margail (trombone). Le résultat est d’une
grande richesse musicale, une richesse idéale pour accompagner ces
poèmes magistraux. Les amateurs de poésie et des Waterboys seront
comblés avec ce très bon disque. (janvier 2012) |
Proper /
EMI
/
SIX
½
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White Lies - Ritual
White Lies est un trio londonien qui est apparu dans le paysage musical
au milieu des années 2000. Il nous propose un son indie rock fortement
influencé du new wave et du rock alternatif des années 1980. Les
premiers noms qui nous viennent en tête sont d’ailleurs
The Cure,
Joy Division et
The Smiths, avec des mélodies et une voix
qui peuvent aussi nous rappeler
Duran Duran. Après un début plus
ou moins intéressant en 2009 avec l’album
To Lose My Life…, le groupe est de retour avec
Ritual,
qui répond un peu plus aux attentes. Il présente un son post-rock
beaucoup plus sombre et contient des compositions de grande qualité. Les
synthétiseurs occupent une place de choix tout au long du disque. Malgré
le côté mélancolique de l’album, quelques pièces réussissent à apporter
un peu de luminosité à l’ensemble (« Strangers », « Holy Ghost »). Par
contre, le moment fort du disque arrive seulement à la 9e piste avec « Bad
Love », une pièce en crescendo avec un refrain puissant. Grâce à
Ritual, White Lies réussit enfin à s’imposer dans la bouillonnante
industrie musicale anglaise. (avril 2011)
Vidéoclip :
« Strangers » |
Geffen /
Universal
½
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William Elliott Whitmore - Field Songs
Après une trilogie d’albums orientée vers la vie dans la ruralité
américaine, Whitmore s’est attaqué à l’administration Bush sur
Animals in the Dark. Avec Field Songs, il revient aux
propos de ses débuts, toujours armé de son banjo ou de sa guitare
acoustique, et de sa voix unique de prêcheur. Par contre, le disque va
bien au-delà de la ferme typique américaine. Il propose plutôt un
véritable voyage à travers le monde, pour ensuite nous ramener à la
nécessité de nous rapprocher des valeurs de base de la société
américaine. Musicalement, Whitmore demeure dans un style minimaliste
avec quelques chants d’oiseaux agrémentant plusieurs des pièces. D’un
autre côté, la réalisation possède une envergure certaine qui donne une
impression de grandeur surprenante compte tenu que l’instrumentation se
limite à une guitare acoustique et une occasionnelle batterie discrète.
Whitmore représente parfaitement le chanteur folk contemporain, autant
dans ses arrangements musicaux que dans son propos. Le principal
inconvénient de Field Songs est qu’il se limite à 8 pièces
totalisant 34 minutes. On en aurait certainement écouté un peu plus…
(novembre 2011)
Vidéoclip :
« Field Song » |
Anti-
/
Epitaph
½
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Wilco
- The Whole Love
Après 7 albums, de nombreuses collaborations et des tournées
incessantes, voilà que Jeff Tweedy et sa bande se sont permis
pour la première fois une pause de plusieurs mois à la fin de 2010.
Cette pause a permis à Tweedy de se rafraîchir l’esprit et de repartir
son processus créatif à zéro, en mettant de côté tout ce qu’il avait
fait depuis 15 ans. Le résultat est surprenant alors que le groupe nous
présente plusieurs de ses pièces les plus solides depuis le passage à
l’an 2000. L’album commence avec l’époustouflante « Art of Almost » qui
s’étend sur plus de 7 minutes et donne le ton. Par la suite, on retrouve
un habile mélange de pièces pop accrocheuses, de rock musclé et de
sombres ballades acoustiques. L’album de 12 titres se conclut avec une
pièce méditative de 12 minutes, « One Sunday Morning ». Pour un 3e album
consécutif, on ne retrouve aucun changement de personnel chez Wilco, ce
qui explique peut-être la plus grande cohérence par rapport aux
précédents. Le groupe de Chicago continue à prendre de la maturité album
après album, et il atteint un nouveau sommet avec The Whole Love.
Il s’agit peut-être ici de son meilleur disque depuis l’excellent
Summerteeth paru il y déjà 12 ans. (novembre 2011)
Vidéoclip :
« Born Alone » |
dBpm
/
Anti-
/
Epitaph
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Amy
Winehouse - Lioness: Hidden
Treasures
Malgré une courte carrière de deux albums, la chanteuse britannique
Amy Winehouse a su s’imposer rapidement comme l’une des meilleures
chanteuses soul de sa génération. Malheureusement, elle n’aura pu
vaincre ses nombreux démons et nous a quitté prématurément en
juillet dernier à l’âge fatidique de 27 ans. Avant son décès, elle
avait déjà enregistré plusieurs chansons en prévision d’un album à
venir. Nous retrouvons ici ces « trésors cachés », alors que
Salaam Remi et Mark Ronson ont assuré la réalisation
virtuelle de ce disque. L’album de 12 titres dont 9 reprises est
plutôt surprenant par sa cohérence, malgré la piètre qualité de
plusieurs des chansons proposées. La réalisation est de premier
plan, alors qu’Amy chante aussi bien que sur ses enregistrements
précédents. Elle réussit de façon convaincante à s’approprier les
pièces qu’elle interprète et à les présenter à sa façon. Les 3
chansons originales que l’on retrouve ici (« Between the Cheats »,
« Half Time » et « Best Friends, Right? ») ne sont pas à la hauteur
et il y a peu de chances qu’elles se seraient retrouvées sur cet
album si Amy avait pu donner son opinion. Par
contre, sa performance est impressionnante sur « Our Day Will
Come », « Will You Still Love Me Tomorrow? » et « The Girl from
Ipanema ». On peut l’entendre avec Tony Bennett sur
« Body and Soul », mais ce n’est pas là qu’elle passera à
l’histoire. Malgré quelques faiblesses flagrantes, il faut se rendre
à l’évidence qu’il s’agit d’un solide album posthume qui nous
laissera de bons souvenirs d’Amy Winehouse. (février 2012)
Vidéoclips :
« Our Day Will Come »
-
« Body & Soul » |
Universal Republic
½
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Yelle - Safari Disco Club
Le succès obtenu par
Pop-Up en 2007, et qui a propulsé le trio français à
l’international, était bien inattendu. Comment un groupe qui ne chante
qu’en français a pu séduire les Américains à ce point? Peut-être que
c’est un avantage au fond de chanter en français quand on présente une
pop dansante très européenne et idéale pour les clubs. Après une immense
tournée, le trio de Bretagne est revenu à la maison et a pris un an à
concocter son 2e album. Safari Disco Club nous est maintenant
offert avec un superbe mélange de pièces festives, parfois
provocatrices, et de textes un peu plus profonds. Mélodies accrocheuses
et rythmes électroniques entraînants sont encore une fois au cœur de ce
disque qui vous transportera avec plaisir jusqu’à la fin des 11 pièces
totalisant un peu plus de 42 minutes. Dès les pièces d’ouverture, la
chanson-titre et « Que veux-tu », on sait qu’on a affaire à une musique
électro-pop de grande qualité, aux inspirations des années 1980 mais
tout de même bien de son époque. Plusieurs pistes sont taillées sur
mesure pour les pistes de danse. Les synthétiseurs peuvent être
occasionnellement froids et nous ramener dans le new wave des années
1980, mais l’ensemble demeure passablement chaleureux malgré tout. Le
premier extrait choisi, « La musique », est loin d’être la meilleure
pièce de l’album qui contient d’autres succès plus instantanés. Même si
l’ensemble de Safari Disco Club est un peu plus sérieux que leur
premier enregistrement, il demeure un album extrêmement plaisant à
écouter. (juin 2011)
Vidéoclips :
« La musique » -
« Safari Disco Club » -
« Que veux-tu » |
Recreation Center /
Cooperative /
SIX
½
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Yes - In the Present: Live from Lyon
(2CD + DVD)
Même s’il suit l’album
Fly from Here, ce coffret a été enregistré en concert le 1er
décembre 2009 à Lyon en France, soit plus d’un an et demi avant leur
premier album studio en 10 ans. Il s’agit en fait ici de l’accueil
officiel du nouveau chanteur Benoît David, un Montréalais dont la
voix peut aisément être comparée à celle de Jon Anderson. On peut
aussi y entendre le claviériste Oliver Wakeman, fils de Rick
Wakeman. Sur 2 disques, on peut redécouvrir le meilleur de la
carrière de ce légendaire groupe de rock progressif, auquel David donne
un second souffle. En prime, on nous offre un DVD de 55 minutes
contenant des extraits du concert, des entrevues et des scènes inédites
dans les coulisses du spectacle. En fait, lorsque l’on voit les extraits
de la prestation sur DVD, on réalise qu’on aurait grandement préféré un
DVD présentant le spectacle complet. Depuis l’avènement du DVD, le CD en
concert a en effet passablement perdu de son intérêt. En plus, tous les
classiques présentés ici ont été entendus dans des dizaines, voire des
centaines de versions différentes au cours de toutes ces années. Malgré
tout, les fans de Yes en auront plein les oreilles avec cet excellent
double album, dont le son est impeccable. (mars 2012) |
Frontiers
/
SIX
½
|
ARTISTES VARIÉS
:
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Creepersin /
Diemonsterdie /
Others - Triple Threat of Terror
Triple Threat of Terror constitue en fait un assemblage de 3
mini-albums de 5 pièces chacun de la part de groupes américains de rock
d’horreur, mélange de métal et de punk rock principalement influencé par
les Misfits. On retrouve d’abord Creepersin, un groupe de la côte
ouest. Leur énergie contagieuse est parfaite pour démarrer le CD, même
si le groupe ralentit passablement le rythme sur la déprimante « I Need
a Mate ». Après 5 ans d’absence sur disque, le groupe nous présentera un
nouvel album en novembre. Diemonsterdie, du mid-west, est le deuxième
groupe à être mis en vedette sur ce CD. Très certainement celui qui
s’approche le plus des Misfits, autant par la voix que par la rythmique
punk, le groupe nous propose 5 chansons efficaces qui nous donnent le
goût d’en entendre plus. Le 3e et dernier groupe à figurer sur ce CD
concept nous provient de la côte est. Others est le plus lourd des trois
groupes présentés, mais la qualité de réalisation n’est malheureusement
pas au rendez-vous pour permettre au groupe de rivaliser avec les
précédents. L’ensemble du CD vous permettra de vous familiariser avec le
genre, mais sans plus. (octobre 2011)
Vidéoclip :
« All Covered in Blood, and Dressed Like a Whore » (Diemonsterdie) |
MVD
½
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Have Yourself a Merry Little Christmas
Parmi tous les albums de
Noël qui paraissent chaque année, les disques de jazz demeurent
assurément les plus intéressants. Justin Time Records nous offrent ici
une compilation de pièces enregistrées entre 1993 et 2011 par plusieurs
gros noms du jazz. Parmi les 13 titres offerts, 3 sont nouvellement
enregistrés et 3 autres n’ont jamais été lancés auparavant. L’album
débute en force avec « Let It Snow » par Hilary Kole, un des
nouveaux enregistrements avec la chanson-titre, aussi par Hilary, à la
toute fin. Le 3e enregistrement de 2011 appartient à Taurey Butler
sur « Little Drummer Boy », un instrumental au piano. Quant aux autres
enregistrements inédits, ils incluent 2 titres d’Oliver Jones, « It
Came Upon a Midnight Clear » et « A Chrismas Day » (avec Ranee Lee),
ainsi que « Mon beau sapin » par Johanne Blouin. On peut entendre
2 chansons par Diana Krall : « Jingle Bells » et « The Christmas
Song ». Ce dernier classique est aussi présenté dans une version
instrumentale par Hank Jones. Coral Egan interprète
« You’re a Mean One Mr. Grinch », alors que Quartango nous
présente un medley instrumental des classiques « Minuit Chrétien » et
« O Holy Night ». Finalement, on retrouve 2 autres medleys : l’excellent
« Christmas Calypso Medley » d’une durée de près de 8 minutes par le
Montreal Jubilation Gospel Choir, un des moments forts du disque, et
le « Christmas Medley » par le Rob McConnell Tentet. Même si la
ligne directrice du disque est le jazz, Have Yourself a Merry Little
Christmas est un album varié présentant à la fois des pièces
instrumentales et des chansons, des classiques et des morceaux moins
célèbres, ainsi que des pièces intimistes et certaines plus
entraînantes. Voici donc possiblement le meilleur album de Noël de
l’année pour vos ambiances des Fêtes! (décembre 2011) |
Justin Time
/
SIX
½
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Radio-Canada 1936-2011 : 75 ans, 75
chansons (5 CD)
Pour souligner les 75
ans de Radio-Canada, d’abord à la radio et ensuite à la télévision à
compter des années 1950, Espace Musique a regroupé 75 chansons
enregistrées dans les studios de Radio-Canada par 75 artistes
francophones. Ces précieuses archives présentent l’évolution de tout un
peuple. Le magnifique coffret présente 5 CD accompagnés d’un superbe
livret d’une soixantaine de pages avec la description de chaque chanson,
son interprète, ainsi que des photos. Le premier CD présente 17 chansons
datant de 1936 à 1960 et inclut des légendes incontournables comme
Alys Robi, Willie Lamothe, Félix Leclerc, Raymond
Lévesque, Lucille Dumont, Clémence Desrochers et
Dominique Michel. Le deuxième disque met en évidence la décennie
1960 incluant 14 titres par des vedettes comme Pierre Lalonde,
Donald Lautrec, Les Classels, Fernand Gignac,
Claude Léveillée, Gilles Vigneault, Yvon Deschamps,
Jean-Pierre Ferland et Robert Charlebois. Le CD numéro 3
présente quant à lui la décennie 1970 incluant 15 titres d’artistes
comme Louise Forestier, Michel Louvain,
Harmonium,
Offenbach, Beau Dommage,
Paul Piché, Ginette Reno et Octobre. Le 4e disque
compte 16 pièces de 1980 à 2000 et inclut entre autres Daniel Lavoie,
Marjo, Diane Dufresne, Richard Séguin, Michel
Rivard, Richard Desjardins, Céline Dion, Daniel
Bélanger, Les Colocs, Kevin Parent et Jean Leloup.
Finalement, le 5e CD présente les années 2000 à 2011 avec 13 pièces par
Daniel Boucher, Pierre Lapointe, Yann Perreau,
Ariane Moffatt, Karkwa, Mes Aïeux, Mara Tremblay,
Cœur de Pirate et plusieurs autres, sans oublier un boni, une 76e
chanson par Stéphanie Lapointe. Évidemment, plusieurs chansons
importantes du répertoire manquent au rendez-vous, ainsi que plusieurs
artistes marquants, mais le coffret présente tout de même un excellent
portrait de 75 ans d’histoire. Voici donc le coffret ultime de la
chanson canadienne française qui allait devenir plus tard la chanson
québécoise. Un très beau cadeau à offrir! (décembre 2011) |
Radio-Canada /
SIX
½
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