|
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A - AC/DC -
AfroCubism -
Against Me! -
Aguilera, Christina - Airbourne -
Akhenaton -
Allison, Mose -
Arcade Fire -
Auf der Maur, Melissa -
Avenged Sevenfold -
B -
Bad Religion - Badu, Erykah -
Band of Horses -
Barlow, Emilie-Claire -
Bélanger, Guy - Bieber, Justin
- Big Boi - Black Box
Revelation, The
- Black Dub -
Black Eyed Peas, The - Black Keys, The -
Bran Van 3000 - Braxton, Toni -
Bring Me The Horizon - Broken Bells -
C -
Cali -
Calliari, Marco -
Carreau, Stéphane -
Celtic Woman -
Charlap, Bill &
Rosnes, Renee - Ciara -
Cirque du Soleil -
Clapton, Eric -
Coheed and Cambria
- Collins, Phil - Crow, Sheryl - Cyrus, Miley -
D -
Damned Things,
The - Danger Mouse and
Sparklehorse - Daran -
Dead Weather, The -
Deftones -
De Temps Antan -
Diddy-Dirty Money -
Disturbed -
Dobson, Fefe -
Dr. Dog -
E - Eels (2) -
Elias, Eliane -
Eminem -
Erickson, Roky -
Evans, Kellylee -
F -
Faccini, Piers -
Factory, The -
Favourite, Johnny -
Fistful of Mercy -
Flaming Lips, The -
Florence K -
Fonseca, Roberto -
Forrest, Angel -
G - Galactic -
Gaslight Anthem, The -
Gorillaz -
Goulding, Ellie -
Greenhornes, The -
Greenwood -
Grinderman -
Guilty Brothers Experience, The -
H -
Heartsounds -
Hendrix, Jimi
- H.I.M. -
Hole - Hollerado -
Hombre -
I - Infected
Mushroom -
Interpol -
J - Jackson,
Michael - Jaheim -
James, Leela -
Jazz Passengers, The -
Jonas & The Massive Attraction -
Jones, Norah -
Jones, Oliver, Ranee Lee
& Montreal Jubilation Gospel Choir -
K - Karkwa - Kent, Stacey
- Ke$ha (2) -
Kings of Leon -
Kole, Hilary -
Kylie -
L - LCD
Soundsystem - Lidell, Jamie
- Linkin Park -
M - Madonna -
Manx, Harry -
Manzanera, Phil - Marina
& The Diamonds - Maroon 5 -
Masri, Mark - Massive
Attack - MC Mario -
MGMT -
Michaels, Bret -
Milow -
Monae, Janelle -
Moran -
Moran, Jason - Motion City Soundtrack
- My Chemical Romance -
N -
Nelly -
Nouvelle Vague -
Nozuka, Justin -
O -
Off With Their Heads
- Opium Baby - Orianthi - Osbourne, Ozzy -
P -
Pacifika -
Parkway Drive -
Perry, Katy -
Pet Shop Boys -
Peyrac, Nicolas -
Plant, Robert -
Plants and Animals -
Popp, Ben -
Posner, Mike -
Presley, Elvis -
R -
Raphaël -
Rihanna -
Robyn -
Rochette, Jeanne -
Rocket To The Moon, A -
S -
Santana -
Scissor Sisters -
Scorpions -
Shakira -
Skunk Anansie -
Slackers, The -
Slash -
Small World Project -
Staples, Mavis -
Stone Temple Pilots -
Story Of The Year -
Stratosphere -
Sullivan, Jazmine -
Superbees, The -
T -
Tankian, Serj -
Tiersen, Yann - Tiësto -
U -
Usher -
V -
Veara -
Vent du Nord, Le -
Viola, Fredo -
W -
Wainwright, Rufus -
Walsh, Bob -
We Are The In Crowd
- Weezer -
West, Kanye -
Wilson, Cassandra - Winston, Charlie - Wintersleep -
Y -
Yanofsky, Nikki -
Z -
Zahra, Hindi -
COMPILATIONS -
Dr. Tom ou la liberté en cavale
|
AC/DC -
Iron Man 2
Après plus de 35 ans de carrière, le groupe rock n’ roll australien
AC/DC semble vouloir éviter à tout prix de nous présenter une
anthologie digne de ce nom qui ne présenterait que le meilleur du
groupe. Une compilation de qualité, qui n’aurait d’autres choix que
d’être un album double, est attendue des fans depuis les années
1980, mais le groupe continue à nous présenter des enregistrements
en concert, des raretés, des compilations de vidéoclips sur DVD,
etc. sans jamais offrir le meilleur des enregistrements studio du
groupe. La bande sonore d’Iron Man 2 est le plus près que le
groupe aura réussi à s’approcher d’une compilation de grands succès
avec 15 titres s’étendant sur l’ensemble de leur carrière. Par
contre, ne vous réjouissez pas trop vite, puisqu’on retrouve bien
quelques classiques incontournables (« Shoot to Thrill », « Back in
Black », « Thunderstruck », « Highway to Hell »), mais ils sont
entourés de pièces avec moins de panache (« Cold Hearted Man », « Evil
Walks », « Rock ‘n’ Roll Damnation »). En fait, le but de ce disque
est d’accompagner le film rempli d’explosions et de testostérone
qu’est
Iron Man 2. Pour ce qui est de la testostérone, il n’y
a pas à chercher longtemps de le répertoire du groupe pour trouver
tout ce qu’il faut. Par contre, le choix de la musique d’AC/DC pour
accompagner ce film d’adolescents de la nouvelle génération peut
être grandement discutable. On voulait peut-être attirer leur père
au cinéma avec eux… En conclusion, on ne peut encore une fois
considérer cette compilation d’AC/DC comme une anthologie et il
faudra continuer de prendre notre mal en patience. (juillet 2010)
Vidéoclips :
« Highway to Hell »
-
« Thunderstruck » |
Columbia
/
Sony
½
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AfroCubism -
AfroCubism
À la fin des années 1990, Ry Cooder a permis de faire
découvrir la musique cubaine au monde entier en assemblant les
meilleurs musiciens cubains au sein du Buena Vista Social Club.
Sauf que le plan de départ devait aussi inclure Bassekou Kouyate
et Djelimady Tounkara, deux des meilleurs musiciens du Mali.
Ils n’ont pu se rendre à Cuba à la dernière minute pour une question
de visas et ont donc été écartés du projet. Finalement, il aura
fallu attendre 2010 pour qu’un amalgame entre Cuba et le Mali ait pu
voir le jour et c’est sous le nom d’AfroCubism. Kouyate et Tounkara
sont accompagnés de deux autres musiciens maliens, Toumani
Diabaté et Lassana Diabaté (aucun lien de parenté). Le
quatuor joint son talent aux Cubains Eliades Ochoa et
Jorge Maturell. Les rythmes des deux cultures se fusionnent à la
perfection pour en faire une musique afro-cubaine extrêmement
efficace, même si la majorité de compositions maliennes font
ressortir la dimension africaine de cette musique du monde. On y
retrouve malgré tout de grands classiques cubains comme « La Culebra »
de Beny Moré et l’incontournable « Guantanamera », dans une
version instrumentale passablement différente de celle qu’on entend
toujours. Voici donc un autre exemple que la fusion des cultures
n’apporte que du positif à la musique. AfroCubism réussira
assurément à réchauffer vos froides soirées d’hiver. (découverte du
mois de décembre 2010)
Vidéoclip :
Introduction |
World Circuit /
Nonesuch
/
Warner
½
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Against Me! -
White Crosses
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
C'est dit, c'est fait et en plus c'est indéniable. Depuis qu'ils
sont passés sur une major (en l'occurrence Sire Records), les
Floridiens ont changé. Et ils ont perdu en
bollocks au
passage... On ne peut décemment pas reprocher au groupe d’évoluer
mais leur rock couillu aux essences punks, gavé de rythmiques
dégénérées, est abandonné au profit d'une pop rock énergique
dégageant à peine quelques vieilles effluves punks. Le virage était
déjà amorcé sur
New Wave qui bénéficiait par contre d'une
brochette de gros titres d'une redoutable efficacité. Ce qui manque
cruellement à ce
White Crosses. Trop aseptisé et taillé pour
les passages FM, l'album n'offre qu'une succession de morceaux un
peu mal branlés, maladroits, enchaînant couplet-refrain avec une
discipline militaire qui peine à fonctionner. Même le chant de
Tom Gabel y perd de sa verve et de sa violence. Comme un lion en
cage. L'exemple le plus édifiant reste le single « I Was a Teenage Anarchist » dont le thème pourrait évoquer un nouvel hymne
fédérateur de la jeunesse rebelle. L'intro est compacte, vivifiante
mais le refrain s'écroule lamentablement. Et une grande partie de
White Crosses est dans la même lignée. Sans véritable
orientation et trop peu de personnalité. Comme si les États-Unis
avaient besoin d'une nouvelle machine à tube post punk.
Green Day
existe déjà Monsieur Gabel ! Et quand on emprunte aux
Stooges
et aux
Sex Pistols (« Rapid Decompression »), on marche sur des oeufs qui souvent se brisent. En
un mot comme en cent, ce
White Crosses déçoit profondément et
donne sans cesse raison à
Jack White et consorts qui, pour
survivre artistiquement, fuient les majors et créent leurs propres
labels, juste pour rester dignes et garder leur liberté. (juillet
2010) |
½
|
Christina Aguilera -
Bionic
Suite à l’excellent
Back to Basics en 2006, la pression était forte sur les
frêles épaules de la chanteuse pop de New York. C’est peut-être ce
qui explique le délai avant la sortie de
Bionic. Alors que
pour le précédent album elle y allait d’un style plutôt rétro de
musique pop, cette fois-ci elle regarde vers l’avenir avec une pop
électronique futuriste. Par contre, elle ne met pas pour autant de
côté les styles qui l’ont fait connaître comme le R&B et la ballade.
J’apprécie beaucoup plus Christina depuis qu’elle a laissé tombé les
effets vocaux abracadabrants et j’aime particulièrement
l’électronique que l’on introduit sur cet album à la production sans
failles. On y retrouve suffisamment de pièces pop entraînantes pour
satisfaire ses fans qui sont aussi amateurs de planchers de danse
(« Not Myself Tonight », « Desnudate », « Glam »). En bout de ligne,
Bionic est un album varié présentant un excellent mélange
entre moments entraînants et moments introspectifs. C’est un album
bien de son époque qui permettra à la diva d’affronter efficacement
le tournant de la nouvelle décennie. (août 2010)
Vidéoclip :
« Not Myself Tonight » |
RCA
/
Sony
½
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Airbourne -
No Guts, No Glory
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Tu veux du gras, tu veux du lourd, tu veux de la sueur et de la
bière gamin ? Tiens prends une goul’ d’Airbourne! Raccourci un
peu rapide mais loin d’être trop caricatural. Car Airbourne en soit
est une caricature. Un cliché du hard, pire encore, Airbourne
ressemble à un tribute d’AC/DC.
Les fans pardonneront (ou pas) la force de ces mots mais malgré le
respect que l’on doit à tout un chacun, Airbourne n’a rien de
sensationnel, strictement rien. L’engouement qu’avait suscité
Runnin’ Wild le premier album était déjà exagéré mais ce
No
Guts, No Glory ne redore pas la blason des Australiens.
Australiens? Eux aussi, comme
AC/DC,
quelle coïncidence (ou pas)? Clairement, Airbourne a été sevré à
AC/DC ce qui, en soit, n’est pas un
défaut bien au contraire. Alors quel est le problème? Dans la
rythmique, dans les mimiques, dans les gimmicks voire dans les tics
(vocaux), tout Airbourne pompe
AC/DC.
Impossible d’être objectif et de se détacher de la bande aux frères
Young. On n’est plus dans l’influence, on frôle le plagiat !
Des formations comme
Wolfmother, clairement influencées par
AC/DC ou autres groupes 70’s (Led
Zeppelin en tête) avaient eu le bon goût de s’appuyer sur le
patrimoine rock pour se forger un style, un vrai. Airbourne n’a pas
nuancé son approche, les frère
O’Keeffe rendant un hommage,
plutôt bien foutu, aux frangins Young. Mais pas de quoi fouetter un
moustachu. Bien que, pour modérer un peu tous propos qui, trop
extrêmes, n’auraient que peu de valeur, il faut bien reconnaître
quelques qualités à ce disque. D’abord, Airbourne sait jouer. Ça va
vite, ça envoie sévère, riffs et solos pleuvent par centaines.
Joel O’Keeffe chante et s’égosille comme un cochon égorgé
m’enfin,
Brian Johnson ne fera pas mieux aujourd’hui. Quant à
la production, elle ne fait pas dans la dentelle, genre
« vlan
dans ta gueule ». En 13 titres, Airbourne offre aux radios de
quoi piocher quelques titres parfaits pour les ondes, de quoi cogner
dur (« Born To Kill », le single « No Way But the Hard Way » ou « Steel Town ») avec refrains à l’appui. Bien, au final, que
pourrait-on lui reprocher à part sa redoutable efficacité ? A peu
près tout.
No Guts, No Glory a tout pour diviser et tant
mieux. Ceux qui ont aimé le premier, aimeront sans doute le second…
Quant à ceux qui n’ont pas trouvé leur compte avec
Runnin’ Wild,
ils risquent d’aller faire tourner
Let There Be Rock fissa.
(avril 2010)
Vidéoclip :
« No Way But the Hard Way » |
½
|
Akhenaton -
La face B (la bande originale du livre) (3 CD)
Le rappeur et
réalisateur marseillais Akhenaton (Philippe Fragione de son vrai
nom), membre du populaire groupe rap français
IAM, a présenté une
autobiographie à ses fans, écrite en collaboration avec
Éric Mandel.
Il a voulu illustrer sa biographie en musique avec cette compilation sur
3 CD. On y retrouve une sélection de titres choisis dans sa carrière
solo, mais aussi au sein de IAM. La compilation contient rien de moins
que 45 pièces pour un total de plus de 200 minutes. Le désordre complet
sur les 3 disques est certainement le point le plus négatif. Par contre,
les fans d’Akhenaton et de IAM pourront assurément y entendre leurs
morceaux favoris. (août 2010) |
EMI
/
SIX
½
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Mose Allison -
The Way of the World
Après plus de 50 ans de
carrière, le chanteur et pianiste Mose Allison est de retour sur disque,
lui qui semblait pourtant à la retraite depuis 12 ans. Il revient sur
l’étiquette Anti-, reconnue pour la créativité des albums qu’elle met en
marché. En plus, Allison peut compter sur le troubadour de grand talent
Joe Henry à la réalisation. C’est d’ailleurs Henry qui l’a
convaincu de s’enfermer à nouveau dans un studio. Mose Allison nous
propose donc 12 titres incluant 5 reprises et totalisant 35 minutes.
Fidèle à lui-même, il navigue encore une fois allégrement entre jazz et
blues. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu le plus de critiques tout au
long de sa carrière puisqu’il se retrouvait boudé par chacun des deux
clans. Sur
The Way of the World, Allison n’a rien perdu de sa
fougue derrière le piano, malgré ses 82 ans. L’album débute en force
avec « My Brain », une réécriture de « My Babe » de
Willie Dixon.
On découvrira des pièces solides tout au long du disque jusqu’à la
finale, « This New Situation » de
Buddy Johnson, sur laquelle Allison nous offre un superbe duo avec sa fille Amy. Voici un
disque d’une impressionnante solidité par une véritable légende vivante…
(juin 2010) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
Arcade
Fire -
The Suburbs
Après nous avoir présenté un album exceptionnel en 2004 avec
Funeral, le groupe montréalais Arcade Fire doit tenter de
progresser avec tout un défi sur les bras, celui de nous offrir à
nouveau un disque d’une telle qualité.
Neon Bible nous amenait totalement ailleurs avec un album
sombre, souvent difficile d’accès. Pour son 3e opus, le groupe
revient à une mélancolie toute « banlieusarde », avec des mélodies
simples, mais tellement efficaces. À l’écoute de la chanson-titre,
on peut entendre une influence évidente des années 1960. La pop des
années 1970 nous vient aussi en tête en plusieurs occasions avec un
David Bowie qui ne se
cache jamais bien loin derrière les influences du groupe. Pas
surprenant que Bowie soit leur fan numéro un. Un peu moins théâtral
que les disques précédents,
The Suburbs présente moins de
grandes envolées orchestrales pour se concentrer sur des
enregistrements plus sobres, centrés sur les guitares et les
mélodies. Malgré la grande mélancolie qui meuble l’album de 64
minutes, l’ensemble demeure lumineux, beaucoup moins sombre que
Neon Bible. En ce sens, on peut le comparer un peu
plus facilement avec leur chef-d’œuvre de 2004. Par contre, les 16
pièces ne sont pas toutes du même calibre et on aurait pu en
retrancher quelques-unes pour donner encore plus de puissance au
disque. On y retrouve tout de même un bon nombre de petits bijoux
comme « Ready to Start », « Suburban War », « Sprawl II (Mountains
Beyond Mountains) », magnifiquement interprétée par
Régine
Chassagne, et bien sûr la chanson-titre en ouverture avec une
reprise en conclusion. Le groupe explore aussi quelques styles qu’on
ne lui connaissait pas vraiment jusque-là : le rock ‘n’ roll (« Month
of May ») et le folk (« Wasted Hours »). Ce 3e enregistrement
d’Arcade Fire constitue encore une fois une très belle réussite et
il figurera assurément parmi les meilleurs de l’année, surtout après
plusieurs écoutes additionnelles. (chronique principale de septembre
2010)
Vidéoclip :
« Ready to Start » |
Merge
|
Melissa Auf
der Maur -
Out of Our Minds
Ancienne bassiste de
Hole et des
Smashing Pumpkins, la
Montréalaise Melissa Auf der Maur nous revient avec un 2e album, 6
ans après son premier essai en solo. À l’époque, elle nous
présentait une musique passablement lourde qui allait régulièrement
piger dans le métal classique. Pour celui-ci, elle explore
différentes textures musicales qui peuvent également s’avérer assez
lourdes, mais généralement plus inspirées.
Out of Our Minds
est un album-concept, mais il va encore plus loin faisant partie
d’un projet multi-plateformes,
OOOM, intégrant un court
métrage, une bande dessinée, un jeu vidéo, un site web, etc. Melissa
laisse donc aller totalement son esprit créatif dans ce projet d’une
grande originalité. Musicalement, l’album présente des pièces très
solides comme la chanson-titre (le premier extrait), « Follow the Map », « 22 Below » et « Meet Me On the Dark Side ». La sombre
« Father’s Grave » est également à souligner, surtout à cause du duo
que nous offre Melissa avec
Glenn Danzig, le légendaire
chanteur des
Misfits et de
Danzig. La créativité de
Out of Our Minds dépasse certainement celle de son premier
disque. Les fans de la grande rousse risquent fort de crier au
génie… (mai 2010)
Vidéoclip :
« Out of Our Minds » |
Phi
½
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Avenged Sevenfold -
Nightmare
Suite au décès de leur batteur
James Sullivan en 2009, Avenged
Sevenfold a demandé l’aide du batteur de
Dream Theater,
Mike
Portnoy, pour l’enregistrement de son 5e album. Le groupe poursuit
dans la même direction que sur ses enregistrements précédents, intégrant
ses influences métal britanniques à son style emo. L’album commence avec
la chanson-titre, une pièce thrash metal d’une grande efficacité avec un
riff qui n’est pas sans nous rappeler
Megadeth. Malgré les
nombreuses variations de styles tout au long du disque, les compositions
ne sont pas toutes très originales et des moments décevants vous feront
passer au titre suivant. « Buried Alive » est carrément un pastiche de
« One » de
Metallica qui
rencontrerait « Cemetary Gates » de
Pantera, avant
d’embarquer dans un autre riff à la Megadeth. Quant à « Victim », c’est
une ballade qui nous amène tout droit vers
Queensrÿche. Par
contre, un point fort toujours bien présent chez Avenged Sevenfold : le
chant de
M. Shadows et le jeu des musiciens sont encore une fois
irréprochables et n’ont rien à envier à tous les grands musiciens qui
les ont inspirés par le passé. D’ailleurs, l’introduction ultra rapide
de « Natural Born Killer » nécessite un talent qu’on ne retrouve pas
toujours même chez les groupes spécialistes en speed metal. L’album se
conclut avec une pièce solide de 11 minutes, « Save Me », en hommage à
leur jeune compagnon disparu. Même si les 67 minutes du disque pourront
vous paraître inégales, il y a suffisamment de points forts sur
Nightmare pour conserver l’intérêt de leurs fans. Mais, comme
c’était le cas pour leurs albums précédents, Avenged Sevenfold ne
révolutionne encore rien. (octobre 2010)
Vidéoclip :
« Nightmare » |
Warner
|
Bad
Religion - The Dissent of Man
2010 marque le 30e anniversaire du groupe punk californien et quel bon
moment pour nous offrir son 15e album. La réalisation est à nouveau
confiée à Joe Barresi (Tool, Queens of the Stone Age)
qui avait aussi travaillé à
New Maps of Hell, leur album précédent incluant des moments
passablement agressifs. Cette fois-ci, on incorpore plusieurs pièces
mid-tempo dans la lignée du premier extrait « The Devil in Stitches ».
C’est donc en quelque sorte une évolution pour le groupe, même si leur
son demeure facilement reconnaissable dès les premiers moments. Peu de
titres réussissent à véritablement attirer notre attention et, malgré
l’effort évident de nous présenter des compositions différentes de
celles de leur passé, la magie d’il y a 20 ans n’y est plus. The
Dissent of Man est un album honnête qui leur permettra sans honte de
partir en tournée, mais il ne passera tout simplement pas à l’histoire.
(décembre 2010)
Vidéoclip :
« The Devil in Stitches (live) » |
Epitaph
|
Erykah
Badu -
New Amerykah Part 2: Return
of the Ankh
Depuis l’excellent
Baduizm paru en 1997, aucun album d’Erykah Badu n’avait
véritablement réussi à attirer mon attention jusqu’à
New Amerykah Part 1: 4th World War en 2008. Deux ans plus
tard, la chanteuse soul / R&B du Texas nous revient avec la suite.
L’essentiel de
Return of the Ankh a été enregistré lors des
sessions pour le précédent disque. Erykah utilise habilement
l’échantillonnage en différentes occasions, ce qui ajoute une belle
richesse musicale à l’album. C’est le cas entre autres dans
l’excellente « Turn Me Away (Get Munny) », qui utilise « You Can’t
Turn Me Away » de
Sylvia Striplin et « Get Money » de
Junior M.A.F.I.A. Dans « Gone Baby, Don’t Be Long », elle
utilise « Arrow Through Me » de
Paul McCartney. Pour les
nostalgiques de
Baduizm, « Window Seat » est probablement celle qui
se rapproche le plus du son de votre album préféré. Le CD se
termine de façon plutôt spectaculaire avec « Out My Mind, Just In
Time », une pièce de plus de 10 minutes en 3 mouvements qui commence
en douceur, au piano, avant de se transformer en un soul / jazz
psychédélique. Lorsque le tout se termine, on se dit qu’Erykah Badu
réussit encore une fois à se renouveler et à nous présenter un album
empreint de créativité. Sans égaler la partie 1,
Return of the
Ankh est un album de grande qualité, pas toujours facile
d’accès, mais grandement intéressant quand même. (juillet 2010)
Vidéoclip :
« Window Seat » |
Universal Motown
½
|
Band of
Horses -
Infinite Arms
Band of Horses est un groupe de rock alternatif de Seattle qui existe
depuis 2004. Il nous propose un son rock généralement mid-tempo qui est
inspiré des
Flaming Lips et de
REM. D’ailleurs, les effets
planants qui meublent la première pièce, « Factory », nous rappellent
aisément les Flaming Lips.
Infinite Arms est leur 3e album et il
présente possiblement un assemblage des meilleurs éléments que le groupe
peut nous offrir. Le changement de personnel est aussi pour quelque
chose dans l’évolution du groupe, puisque le seul membre original
restant est
Ben Bridwell. Les éléments de folk demeurent
présents, mais le disque explore beaucoup plus un univers pop rock
passablement accessible. La qualité des mélodies est tout à fait
remarquable sur
Infinite Arms, et c’est probablement là que le
groupe nous apparaît au sommet de son art. Il se rapproche ainsi de
l’univers de
Brian Wilson. Voici donc un disque ensoleillé qui
apportera un peu de chaleur dans vos soirées froides d’hiver. (novembre
2010)
Vidéoclips :
« Laredo » -
« Blue Beard »
|
Columbia /
Sony
½
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Emilie-Claire Barlow - The Beat Goes On
Après avoir exploré la
musique américaine des années 1930 et 1940 sur ses albums précédents,
voilà que l’interprète et arrangeuse jazz de Toronto s’attaque au
répertoire des années 1960. Ce nouveau disque d’Emilie-Claire Barlow a
l’avantage qu’on connaît un peu plus les titres présentés avec des
succès de Donovan, Neil Sedaka, Bob Dylan, Sonny
and Cher, Carole King, Stevie Wonder, etc. On ne peut
également passer sous silence l’excellente « Raindrops Keep Falling on
My Head » de Burt Bacharach qui ouvre le programme de magnifique
façon et réussit parfaitement à nous convaincre de poursuivre l’écoute.
Par ailleurs, Emilie-Claire se permet de visiter le répertoire québécois
francophone avec le succès « Comme je crie, comme je chante » de
Pauline Julien et « T’es pas un autre » de Claude Gauthier,
une adaptation de « Until It’s Time For You To Go » de Buffy
Sainte-Marie qu’on peut aussi entendre ici. La voix douce et
séduisante d’Emilie-Claire Barlow nous permet de redécouvrir ces
classiques des années 1960 revisités de manière unique. Voici donc un
album de jazz extrêmement efficace, sexy et accessible qui a tout le
potentiel pour atteindre un large auditoire. (février 2011) |
Empress / E1 /
SIX
½
|
Guy Bélanger - Crossroads
Après un premier album
acclamé de la critique en 2008, l’harmoniciste Guy Bélanger est de
retour avec Crossroads. Avec 15 titres de blues alternant entre
pièces instrumentales et chansons, entre compositions originales et
classiques du genre, l’album nous amène dans différents univers
simplement liés par l’harmonica. Parmi les reprises de classiques,
notons « Don’t Try To Explain » de Keb’ Mo, magnifiquement
interprétée par Kim Richardson, « Who’s Been Talkin’ » de
Howlin’ Wolf, ainsi que « Blue » de Lucinda Williams mettant
en vedette la voix d’Éric Lapointe et la guitare de Steve Hill.
Même si quelques compositions ne sont peut-être pas à la hauteur du
virtuose, l’ensemble s’écoute tout doucement jusqu’au bout. Voici donc
un excellent disque pour réchauffer vos froides soirées d’hiver.
(décembre 2010) |
Bros
/
SIX
½
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Justin Bieber -
My
World 2.0
Le jeune Ontarien a été découvert par
Usher et a enregistré
son premier album l’an passé alors qu’il n’était âgé que de 15 ans.
Devenu rapidement la nouvelle sensation pop canadienne, Bieber
revient déjà avec son 2e disque, seulement quelques mois plus tard.
En fait, comme son premier disque ne durait que 25 minutes,
My
World 2.0 sert en quelque sorte de 2e partie au premier disque
pour former un ensemble d’un peu plus de 60 minutes. Il nous offre
une pop adolescente légère, mais grandement efficace avec
d’excellents rythmes aux influences R&B et des mélodies
inoubliables. Certaines ballades plus adultes semblent beaucoup
moins pertinentes lorsqu’on se souvient que c’est un garçon de 16
ans qui les interprète. Par contre, les moments de pop dansante sont
de grande qualité, comme dans l’excellente « Eenie Meenie » qui met
en vedette
Sean Kingston.
(juin 2010)
Vidéoclips :
« Baby » -
« Never Let You Go » -
« Eenie Meenie » |
Island
/
Universal
|
Big Boi -
Sir Lucious Left Foot…
The Son of Chico
Dusty
Il aura fallu quelques années à ce membre d’Outkast pour
produire son véritable premier album. Un changement d’étiquette et
de nombreuses fuites ont en effet retardé tout le processus. Mais le
voici enfin ce disque tant attendu des amateurs de rap.
Sir
Lucious Left Foot… nous présente un rap extrêmement créatif avec
des pièces courtes d’une grande efficacité. Il est très varié et
particulièrement riche musicalement avec un bon mélange de hip hop
et de R&B. « Turns Me On » nous séduit rapidement avant les
excellents succès « Follow Us » et « Shutterbugg ». Le rythme unique
de « Tangerine » en fait également l’une de nos favorites, et elle
possède tout ce qu’il faut pour devenir un grand succès.
Big
Boi
nous présente un album intelligent et divertissant à la fois,
probablement le meilleur disque rap de l’année jusqu’à maintenant.
N’hésitez pas une seconde! (découverte du mois de septembre 2010)
Vidéoclips :
« Follow Us » -
« Shutterbugg » -
« Shine Blockas » |
Def Jam
/
Universal
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The Black Box Revelation -
Silver Threats
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Un binôme garage punk, ça c’est original. Fallait y penser, car de
mémoire de poisson rouge, on n’a pas dû en voir depuis… le mois
dernier ? Trêve de cynisme, c’est vrai que depuis les
White
Stripes, les
Kills, les
Black Keys ou plus
récemment les
Blood Red Shoes, on aura bouffé du binôme pour
un bon paquet d’années. Plus original, les Black Box Revelation,
eux, sont belges. Un bon moyen encore pour nos amis du plat pays de
montrer encore et toujours leur culture rock et leur attachement au
gros son. Passés ces poncifs, le duo, pour son deuxième album,
s’offre une nouvelle fois une incursion dans le monde de la pop
anglaise et du garage américain.
Inutile de préciser, car tout le monde s’en fout, que
Silver
Threats est un casse tête pour le (modeste) rock critic. Que
dire d’un album qui empile les riffs, les hurlements primaires et
chants désinvoltes et les coups de matraque sur fûts de bière ? Un
peu l’impression d’avoir écrit ça cent fois car comme une impression
d’avoir écouté ça cent fois. Mais pas tout à fait. Certes,
Jan
et
Dries servent un rock un peu tiède, crade et légèrement
saccadé, mais ils le servent avec une vraie personnalité et un sens
aigu du garage et du psychédélique. Rien de transcendant, mais
est-ce le but recherché… Tu voulais du rock n’ roll en ouvrant la
galette mon ami ? Tiens ben prends-en et ne gaspille pas. Tu voulais
de l’amuse-gueule pour te mettre en appétit ? Enfile-toi « High On A Wire » et « Where All This Mess Begun ». Tu voulais du lourd et du
bourratif en plat de résistance ? Ne rate pas « You Better Get In Touch With The Devil » et « Run Wild ». Pour finir et t’exploser le
bide, n’oublie pas « 5 O’Clock Turn Back The Time ». Un menu complet
avec un « Here Come The Kicks » au café pour faire passer le tout.
En gros,
Silver Threats est un album pour chérubin ou soixantuitard en mal des années 60.
(mars 2010) |
|
Black
Dub - Black Dub
Black Dub est né de la rencontre entre le musicien et réalisateur
Daniel Lanois et la chanteuse / claviériste Trixie Whitley
(fille du regretté Chris Whitley). Le quatuor est complété
par le bassiste Daryl Johnson et le batteur Brian Blade.
Le projet a dû être reporté de quelques mois à l’été 2010 alors que
Lanois a été victime d’un grave accident de moto. Black Dub nous
propose un rock alternatif aux influences de soul, funk et folk.
Généralement introspective, leur musique met l’accent sur les
atmosphères particulières créées par Lanois accompagnées de la voix
magnifique de Whitley. De nombreux effets et boucles musicales
viennent grandement enrichir la musique du groupe, dans la plus pure
tradition de Daniel Lanois. Malheureusement, l’envergure des
arrangements prend souvent le dessus sur la voix de la chanteuse, et
d’excellentes chansons soul se voient ainsi transformées en purs
exercices de styles. On connaît depuis longtemps la passion de
Lanois pour les expérimentations sonores de toutes sortes, mais
Black Dub aurait grandement bénéficié d’une présence plus appuyée de
sa superbe chanteuse, une très belle découverte. L’ensemble du
disque présente malgré tout d’excellents moments, créatifs et joués
de mains de maître. (découverte du mois de janvier 2011)
Vidéoclip :
« Love Lives (live) » |
Red Ink /
Jive /
Sony
½
|
The Black Eyed Peas - The Beginning
Après la fin (The
E.N.D. en 2009), voici maintenant le commencement (The
Beginning). Un an et demi plus tard, le groupe revient
exactement avec la même recette que pour l’album précédent :
quelques hits monstres entourés de compositions plutôt communes,
voire même insignifiantes. Mais pourquoi changer la recette quand
vous venez d’obtenir le record pour la chanson la plus téléchargée
de l’histoire (« I Gotta Feeling »)… The Beginning débute
avec le succès de l’heure, « The Time (Dirty Bit) » (construite sur
le succès de 1987 tiré du film Dirty Dancing, « (I’ve Had)
The Time of My Life »). Le travail est déjà fait, ils l’auront leur
prochain méga succès en téléchargements, aussi bien fermer boutique
tout de suite… Dans les 11 titres suivants, on retrouve bien
quelques bons moments comme « Someday », « Don’t Stop the Party »,
ainsi qu’une nouvelle collaboration avec David Guetta, « The
Best One Yet (The Boy) ». Par contre, les faiblesses sont plus
longues à énumérer. Encore une fois, ce sont les titres de rap qui
sont les plus faibles, à croire que le groupe ne peut plus rien
faire de bon si ce n’est pas un gros succès pop. On a l’impression
que l’album a été lancé en vitesse parce qu’on sentait qu’on tenait
quelques gros hits. En conclusion, en attendant une superbe
compilation pop de la part des Black Eyed Peas, voici un autre album
médiocre pour ce groupe qui a quand même réussi à pondre
quelques-uns des plus gros succès radio de la dernière décennie.
(chronique principale de janvier 2011)
Vidéoclip :
« The Time (Dirty Bit) » |
Interscope /
Universal
½
|
The
Black Keys -
Brothers
Brothers
est déjà le 6e album du duo minimaliste
The Black
Keys, qui existe pourtant depuis moins de 10 ans. Après leur album
le plus faible avec
Attack & Release en 2008 (possiblement leur seul moment de
faiblesse à ce jour), voilà que le duo revient au sommet de son art.
Les Black Keys laissent quelque peu de côté leurs tendances
psychédéliques pour se concentrer sur les influences blues qui ont
fait leur marque de commerce dès le début de leur carrière. On ne
peut quand même pas parler de retour aux sources puisqu’ils font un
autre pas en avant. Cette fois-ci, ils vont dans une direction un
peu plus accessible et nous présentent enfin un véritable succès en
« Tighten Up », grandement aidé par une publicité. En plus de
plusieurs titres influencés des années 1960 comme « Unknown
Brother »,
le duo reprend la pièce de
Jerry Butler « Never
Gonna
Give
You Up ». Sur
Brothers, les Black
Keys réussissent un
véritable tour de force en fusionnant parfaitement des influences du
passé à une musique moderne d’une grande originalité. Il ne reste
qu’à applaudir… (septembre 2010)
Vidéoclip :
« Tighten Up » |
Nonesuch
/
Warner
|
Bran Van 3000
- The Garden
James Di Salvio et sa bande sont de retour sur disque, 3 ans
après
Rosé. Le collectif reste à nouveau en territoire connu avec un
mélange de hip hop et d’électronique ambiante. Les mélodies demeurent
efficaces et les mauvaises langues pourront affirmer que le groupe n’a
pas véritablement évolué depuis son succès de la fin des années 1990.
Malgré un excellent album avec
Rosé, Bran Van n’a pas obtenu le succès escompté,
et parions que ce sera encore le cas avec The Garden. Tous les
éléments d’un bon album de Bran Van 3000 sont réunis, même un tube
potentiel avec l’excellente « Grace ». Par contre, elle ne peut être
comparée au succès planétaire « Drinking in L.A. ». Le groupe réussit à
créer une superbe ambiance tout au long du disque de 15 titres
totalisant plus de 60 minutes. C’est une atmosphère légère, envoûtante
et tellement agréable qu’on ne peut faire autrement que de sourire à un
moment ou un autre. Bran Van 3000 ne bouscule aucune convention avec
The Garden, mais il nous offre à nouveau un bon disque. Une édition
de luxe inclut un 2e CD présentant toutes les pièces de l’album en
version instrumentale. (décembre 2010)
Vidéoclip :
« Grace (Love On the Block) » |
Audiogram
½
|
Toni
Braxton -
Pulse
Une des chanteuses R&B les plus populaires des années 1990, Toni
Braxton est de retour avec un album de qualité, 5 ans après
Libra. Il faut dire que la sortie de
Pulse a dû être
reportée de plus d’un an à cause de fuites sur Internet qui l’ont
obligée à retourner en studio pour enregistrer plusieurs nouveaux
morceaux. Des collaborations avec des artistes connus ont été
également rejetées pour la version finale de l’album. Il restait
donc bien peu d’espoir d’entendre un album solide avec des
enregistrements disséqués de la sorte. Pourtant, Toni nous présente
possiblement son disque le plus efficace depuis 10 ans.
Pulse
commence en force avec la ballade « Yesterday », un texte de rupture
criant de vérité enrobé d’une mélodie carrément inoubliable. Par la
suite, changement de cap total avec une pièce dansante toute aussi
efficace, « Make My Heart », qui nous permet d’apprécier toutes les
possibilités de sa voix puissante et chaude. L’album présente bien
quelques ballades aux textes qui manquent d’originalité et tombent
rapidement dans l’ennui, par contre l’ensemble demeure cohérent,
mature et professionnel et nous offre des titres de grande qualité.
À notre plus grand plaisir, on a su éviter le désastre tant
anticipé… (juillet 2010)
Vidéoclip :
« Yesterday » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Bring Me
The Horizon - There Is a Hell, Believe
Me I've Seen It, There is a Heaven, Let's Keep It a Secret
Après le très bon
Suicide Season lancé il y a 2 ans et qui a permis au groupe de
se faire connaître des 2 côtés de l’Atlantique, voilà que le groupe de
métal hardcore britannique est de retour avec un titre interminable (à
vous de le lire). Le groupe revient à nouveau avec son mélange créatif
de black metal et de screamo. Il réussit à fusionner parfaitement le
punk hardcore avec la technique précise du métal pour en faire une
musique originale qui réussit à aller au-delà de tout ce qu’on a pu
entendre au cours des 30 dernières années comme musique agressive. Les
arrangements subtils en studio, ainsi que l’ajout de violons et de
chœurs religieux apportent une richesse additionnelle à leur musique qui
est beaucoup moins unidimensionnelle qu’à leurs débuts. Avec There Is
a Hell…, Bring Me The Horizon atteint un nouveau sommet. Le groupe
réussira non seulement à satisfaire ses fans, mais aussi à faire tendre
l’oreille aux amateurs de métal en général. (janvier 2011)
Vidéoclips :
« It Never Ends » -
« Anthem » |
Epitaph
½
|
Broken
Bells -
Broken Bells
Broken Bells est un duo formé des célèbres
James Mercer, chanteur
et guitariste de
The Shins, et
Brian Burton, réalisateur
et homme-orchestre mieux connu sous le nom de
Danger Mouse (Beck,
Gorillaz,
Gnarls Barkley, etc.). Le duo a commencé à
collaborer ensemble dès 2004, mais c’est en 2008 qu’ils ont vraiment
débuté l’écriture et l’enregistrement de leur musique. Contrairement à
ses projets passés, Burton laisse quelque peu de côté les
échantillonnages pour se concentrer sur de vrais instruments. De son
côté, Mercer exploite certaines possibilités de sa voix qu’il ignorait
probablement lui-même jusque là. Le duo nous propose un son généralement indie rock, mais il explore aussi sans gêne la pop, comme par exemple
sur l’excellente « The Ghost Inside » qui nous rappelle ce que Burton
avait fait avec Gnarls Barkley. Le lien entre les deux hommes n’est pas
complètement naturel et ça s’entend un peu trop sur ce 1er album qui va
dans différentes directions. Certaines pistes semblent nous entraîner
vers quelque chose de génial, mais on se perd souvent en route. Avec
encore un peu plus de travail conjoint, le duo risque fort de nous
offrir ce disque génial tant espéré lors de son prochain album. À
surveiller… (juin 2010)
Vidéoclip :
« The High Road » |
Columbia
/
Sony
|
Cali
- La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon cœur
Avec ce 4e album, le Français et Catalan Cali nous propose un album à la
fois plus rock et plus introspectif. Ça pourra vous sembler bizarre,
mais il va en effet un peu plus loin dans le rock d’aréna, grâce
principalement à la guitare du Belge Geoffrey Burton. Par
ailleurs, il s’aventure aussi dans des moments introspectifs très doux,
rendant souvent hommage à un Léo Ferré. C’est dans ces moments
qu’il nous présente un côté bien personnel, mais c’est aussi
malheureusement là qu’il est le plus faible, sa voix ne rendant
aucunement justice aux textes. Les passages rock ont au moins le mérite
d’être généralement divertissants, même s’ils ne révolutionnent
absolument pas le genre par leur originalité. Ils lui permettront tout
de même de mettre de la vie dans l’immense tournée qui suivra. En
conclusion, La vie est une truite… est un disque inégal qui
manque désespérément d’une bonne ligne directrice. (février 2011)
Vidéoclip :
« L’amour fou » |
Virgin
/
EMI
/
SIX
½
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Marco Calliari - Al Faro Est
Après 4 ans d’attente, le Québécois Marco Calliari poursuit son
aventure italienne avec un 3e album inspiré de son pays d’origine.
La principale différence par rapport au disque précédent est que,
cette fois-ci, il n’y présente que de nouvelles compositions, plutôt
que d’explorer les classiques italiens du 19e siècle à aujourd’hui.
Il demeure par contre dans un style classique italien, style qui le
définit maintenant totalement. L’album commence en force avec
« Sierras, Cielo y Almas » et l’excellente « Per Fortuna ». Par la
suite, « Ho un Amico » et quelques autres titres se démarquent
assurément, mais l’ensemble demeure assez prévisible. Calliari se
distingue totalement de tout ce qui se fait en musique dans les
années 2010. Par contre, certaines de ses compositions sont un peu
plus faibles. Al Faro Est demeure malgré tout un album de
grande qualité qui plaira assurément à ses fans, même s’ils seront
peut-être déçus de ne pas entendre de classiques. (mars 2011)
Vidéoclip :
Introduction |
Casa Nostra / Vega
|
Stéphane Carreau -
In From the Cold
Stéphane Carreau était le Stef dans
Bet.e and Stef, le fameux
duo jazz / bossa nova montréalais qui s’est séparé beaucoup trop
prématurément en 2003. Le duo venait alors de nous présenter son
meilleur album en carrière,
Day by Day. Carreau se lance maintenant dans une carrière
solo en tant qu’auteur, compositeur, guitariste, chanteur et même
réalisateur et ingénieur de son. Guitariste jazz de formation, sa
musique laisse encore transparaître ses influences bossa nova, mais
il nous présente ici plusieurs autres influences : soul, électro,
rock acoustique, etc. Il crée un univers à la fois intime et riche
musicalement qui nous permet de découvrir plus que jamais sa voix.
Carreau signe 9 des 12 titres offerts, les 3 autres présentant des
interprétations toutes personnelles de pièces provenant de
différents répertoires : « Protection » de
Massive Attack, « Berimbau-Consolaçao »
de
Sergio Mendes et « Est-ce ainsi que les hommes vivent » de
Léo Ferré. En bout de ligne,
In From the Cold est un
album qu’on apprécie grandement puisqu’il s’écoute bien en
différentes circonstances. Très belle réussite! (découverte du mois
de juillet 2010) |
Papa Flavor
/
Outside /
SIX
½
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Celtic
Woman -
Songs From the Heart
Celtic Woman est un groupe composé de 5 superbes jeunes femmes à la voix
d’anges. Mais, la force créatrice derrière le groupe est en fait le
réalisateur et arrangeur
David Downes qui soude ces femmes
ensemble malgré les changements fréquents de personnel.
Songs From
the Heart est leur 5e album qui nous présente à nouveau un mélange
de chansons pop adulte contemporaines et de chansons traditionnelles
celtiques accompagnées d’instruments d’époque, d’une chorale, de
musiciens contemporains et d’un orchestre classique complet. Dès sa
pièce d’ouverture, le classique de
Sting « Fields of Gold »,
l’album s’annonce prometteur. Par contre, lorsque l’on entend les
premières notes de la superbe « Amazing Grace », on sent une discordance
et les 5 chanteuses sont incapables de rendre justice à cette pièce
traditionnelle si puissante. La discordance entre les différentes pièces
se poursuivra jusqu’à la fin, malgré quelques autres moments
intéressants (« You’ll Be In My Heart » de
Phil Collins). En
fait, on a plutôt l’impression d’entendre un collage de reprises
inégales, comme on pourrait entendre dans une super production sur
scène, une sorte de bande sonore d’un spectacle de Broadway ou de Vegas.
Les moments ennuyants le sont beaucoup trop pour qu’on puisse en arriver
à apprécier l’ensemble. Voici donc un album décousu, surproduit et aux
arrangements léchés à l’extrême. Les fans d’Enya y trouveront
sûrement quelque chose d’intéressant, mais pour les autres, ne perdez
pas votre temps… (novembre 2010)
Vidéoclips :
« Fields of Gold (live) »
-
« Amazing Grace (live) » |
Manhattan
/
EMI
|
Bill Charlap
& Renee
Rosnes - Double Portrait
Bill Charlap et Renee
Rosnes se sont mariés en 2007. Les 2 pianistes de jazz ont souvent joué
ensemble par le passé et voici venu le temps d’immortaliser leurs
performances en duo. Ces artistes de grand talent prouvent ici que leur
chimie ne se limite pas à leur couple. Ils sont tout aussi en symbiose
lorsqu’ils unissent leurs pianos. Rien ne semble forcé et leur
performance présente un naturel incomparable. Charlap et Rosnes
interprètent plusieurs classiques jazz, à commencer par « My Man’s Gone
Now » de Gershwin. Leur arrangement de « Chorinho » de Lyle
Mays en ouverture est vraiment solide et donne le ton à l’album qui
vous transportera dans un univers magique. On peut également entendre
possiblement l’une des plus belles compositions de Renee Rosnes, « The
Saros Cycle ». Finalement, Double Portrait se termine
ironiquement par « Never Will I Marry » pour ce couple qui nous présente
un album fusionnel de grande qualité. Un incontournable pour tout
amateur de jazz instrumental et doux, puis il s’agit certainement de
l’un des meilleurs albums de l’année dans le genre. (novembre 2010) |
Blue Note
/
EMI
½
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Ciara - Basic Instinct
La chanteuse R&B Ciara nous offre son 4e album, Basic Instinct,
avec la ferme intention de faire définitivement sa marque parmi
les meilleures du genre. Elle y travaille principalement avec
Terius « The Dream » Nash et Christopher « Tricky » Stewart,
ceux-là mêmes qui ont contribué aux meilleurs titres de son album
précédent,
Fantasy Ride. Le résultat est son album le plus équilibré à
ce jour alors que chaque morceau semble parfaitement imbriqué dans
l’ensemble. Peu de pièces présentent de véritables faiblesses. Les
arrangements mettent parfaitement en valeur les mélodies, sans
jamais voler la vedette. Le seul reproche qu’on pourrait faire à
Ciara est de ne pas oser suffisamment, alors qu’elle pourrait
aisément amener la séduction et la provocation à un autre niveau. En
ce sens, la majorité des pièces de l’album vous sembleront plutôt
douces et plairont essentiellement aux fans du genre, sans
véritablement capter l’attention d’un public plus large. Elle sort
tout de même des sentiers battus avec l’excellente « Gimme Dat » et
la pop européenne de « Turn It Up », en duo avec Usher.
(février 2011)
Vidéoclips :
« Ride » -
« Basic Instinct » -
« Speechless » -
« Gimme Dat » |
LaFace /
Sony
½
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Cirque du Soleil -
OVO
À l’été 2009, le Cirque du Soleil nous présentait sa nouvelle
création,
OVO, sous le grand chapiteau du Vieux-Port de
Montréal, puis à Québec. La troupe est présentement en tournée dans
l’est américain et on nous offre maintenant l’album contenant la
musique du spectacle. Le disque de 16 titres totalisant 74 minutes a
entièrement été composé par
Berna Ceppas, un compositeur et
réalisateur brésilien qui a composé la musique de plusieurs films.
Il réalise également l’album en compagnie d’Alain Vinet. Pour
la première fois, le Cirque du Soleil explore les sonorités
brésiliennes avec différents rythmes de samba et des sons
électroniques. L’ensemble présente un bon mélange de pièces
énergiques et ambiantes. Il est toujours bien difficile de créer la
musique originale d’un spectacle et qu’elle demeure cohérente par
elle-même sans le spectacle. Avec OVO, malgré quelques moments un
peu plus faibles, on retrouve une certaine ligne directrice qui
réussit à rendre l’ensemble passablement cohérent. Par contre, le
disque est certainement plus efficace pour les gens qui ont déjà vu
le spectacle et qui auront les images en tête en écoutant la
musique. (juin 2010)
Vidéoclip :
bande-annonce du spectacle |
Justin Time /
SIX
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Eric
Clapton - Clapton
Une question nous vient
rapidement en tête avec ce premier album solo de Clapton en 5 ans :
pourquoi un album éponyme alors qu’il nous présente presque entièrement
des reprises? Peut-être que c’est au niveau de l’interprétation vocale
qu’on retrouve le vrai Eric Clapton, puisqu’il nous offre l’une de ses
meilleures performances depuis longtemps. La guitare est plus éteinte
par contre, souvent cachée derrière des arrangements un peu trop léchés.
Clapton nous offre tout de même une interprétation remplie de simplicité
de ces classiques blues et country qui l’ont influencé. Parmi les
artistes invités, on retrouve Steve Winwood (son acolyte du temps
de Blind Faith), Allen Toussaint, Wynton Marsalis,
Sheryl Crow, Derek Trucks, ainsi que des membres du
Preservation Hall Jazz Band. Sans révolutionner la musique, Clapton
nous offre ici des interprétations agréables et tout en douceur qui
risquent de plaire à pas mal de gens. (décembre 2010) |
Reprise
/
Warner
½
|
Coheed and Cambria -
Year of the Black
Rainbow
Le groupe emo / progressif Coheed and Cambria nous présente son 5e album
avec
Year of the Black Rainbow. Leur thème demeurant toujours le
même autour des
Amory Wars, relatées dans les écrits de
science-fiction du chanteur-guitariste
Claudio Sanchez, on peut
considérer qu’il s’agit du 5e volume d’un seul album-concept. Par
contre, comme les 4 précédents disques de la série, l’album s’écoute
très bien par lui-même, ce qui rassurera ceux qui n’ont pas tendu
l’oreille vers les enregistrements précédents du groupe. Coheed and Cambria atteint possiblement le sommet de son art ici dans sa capacité à
nous présenter un métal progressif extrêmement mélodique, un son qui
n’est pas sans nous rappeler
Queensrÿche. Le groupe est à son
meilleur lorsque Sanchez joue la guitare en harmonie avec
Travis
Stever, à la façon des classiques du métal britannique
Iron
Maiden et Judas Priest. L’album débute avec une douce
introduction qui nous conduit directement à l’excellente « The Broken ».
« Here We Are Juggernaut » est un véritable hymne avec des mélodies
inoubliables autant dans le refrain que les couplets. Le disque de 53
minutes se conclut avec la chanson-titre, une pièce de plus de 7 minutes
qui atteint son climax avant la fin. Quelle belle façon de clôturer une
aventure qui aura duré 8 ans à travers 5 albums. La question qu’il faut
maintenant se poser, c’est comment le groupe pourra rebondir avec un
autre projet original par la suite. (juillet 2010)
Vidéoclips :
« The Broken » -
« Here We Are Juggernaut » |
Columbia
/
Sony
½
|
Phil
Collins - Going Back
Avec Going Back,
Phil Collins désirait se replonger dans son influence première, soit la
musique de Motown. En plus, il voulait que le résultat final soit
comparable à un album des années 1960. Il a embauché 3 survivants des
Funk Brothers pour l’accompagner dans un studio en Suisse et il a
joué presque de façon identique des classiques de l’époque et quelques
titres moins connus. On en retrouve 18 au total, 25 dans la version de
luxe. Leur fidélité à l’originale fait en sorte de nous replonger dans
le passé, la seule touche unique à Collins étant sa voix. Les fans de
Motown seront heureux de réentendre ces incontournables de l’histoire de
la musique. Par contre, les reprises étant si semblables aux pièces
originales, pourquoi ne pas simplement ressortir vos vieux disques?
(décembre 2010) |
Atlantic
/
Warner
|
Sheryl
Crow -
100 Miles from Memphis
Avec son nouvel album, Sheryl Crow nous donne l’impression de
boucler la boucle. C’est que pour la première fois depuis son
premier disque,
Tuesday Night Music Club, elle nous présente une musique
légère influencée par la pop des années 1960-70. Un peu de soul et
un peu de reggae meublent ce CD aux couleurs d’une autre époque,
mais qui bénéficie d’une production bien d’aujourd’hui. Le
légendaire
Keith Richards vient accompagner à la guitare la
belle américaine sur « Eye To Eye », l’un des morceaux aux accents
reggae. Elle reprend aussi de très belle façon le classique de
Terence Trent D’Arby, « Sign Your Name », ainsi que celui des
Jackson 5, « I Want You Back », à la toute fin.
100 Miles
from Memphis est un album de 60 minutes extrêmement lumineux et
plaisant à écouter, son meilleur disque depuis longtemps. (octobre
2010)
Vidéoclips :
« Sign Your Name (live) »
-
« Summer Day » |
A&M /
Universal
½
|
Miley
Cyrus -
Can’t Be Tamed
Miley Cyrus est d’abord devenue une vedette dans la série de Disney,
Hannah Montana. Elle est aussi la fille du chanteur country
Billy
Ray Cyrus. Maintenant âgée de 17 ans, l’adolescente nous propose
déjà son 2e album.
Can’t Be Tamed marque un renouveau pour Miley
qui tente désespérément de se dissocier de son image de jeune fille
innocente. C’est donc sexy et plus femme que jamais qu’elle nous arrive,
avec un son qui se veut également plus adulte. La musique demeure pop,
mais un peu plus sombre, et elle s’aventure quelque peu dans des
territoires rock. Elle reprend même efficacement le classique de
Poison de 1988, la ballade « Every Rose Has Its Thorn ».
Malheureusement, ce côté un peu plus sombre enlève du plaisir à l’écoute
de l’album. Ce sont des chansons pop efficaces, mais il semble qu’à trop
essayer de changer de style, elle y perd toute sa joie de vivre. Les
succès potentiels demeurent nombreux et il y a suffisamment de matériel
accessible pour conserver une bonne partie de ses jeunes fans féminins.
Elle possède également une voix solide et toutes les qualités
nécessaires pour attirer l’attention du public de
Ke$ha,
Britney ou
Katy Perry. Lorsqu’elle aura vraiment atteint
cette maturité tant désirée, elle pourra donc aspirer aux grands
honneurs. (septembre 2010)
Vidéoclip :
« Can’t Be Tamed » |
Hollywood
/
Universal
|
The Damned Things - Ironiclast
The Damned Things est un super groupe composé de membres d’Anthrax,
Fall Out Boy et Everytime I Die qui ont décidé de se
regrouper dans leurs temps libres. De prime abord, on a plutôt
l’impression que le résultat sera bizarre avec un thrash metal qui
se fusionnerait à un pop punk. Par contre, les 5 membres ont réussi
le tour de force de faire ressortir les meilleurs éléments de chacun
pour créer un son métal / post-hardcore avec certains éléments de
hard rock, un peu à la Velvet Revolver. Scott Ian
(Anthrax) fournit les riffs puissants au groupe qui présente une
musique rock à la fois énergique et accessible. Keith Buckley
(Everytime I Die) laisse tomber sa voix criarde habituelle pour
plutôt nous offrir d’excellentes mélodies pop. Les compositions ne
sont pas très complexes, mais sont toujours efficaces. De vraies
bonnes chansons rock ‘n’ roll plaisantes à écouter jusqu’au bout…
(découverte du mois de février 2011)
Vidéoclip :
« We’ve Got a Situation Here » |
Island Def Jam /
Universal
½
|
Danger Mouse and
Sparklehorse
-
Dark Night of the Soul
Un projet présentant une musique de Danger Mouse en collaboration avec
Mark Linkous de Sparklehorse et du visuel de
David Lynch
devait voir le jour en 2009. Par contre, des problèmes contractuels ont
créé un délai dans le projet et Linkous a eu le temps de décéder pendant
cette période d’attente. Le projet voit finalement le jour et présente
en quelque sorte un hommage à Linkous, ainsi qu’à
Vic Chesnutt,
lui aussi disparu et qui collabore à une pièce de l’album. Pour chacun
des titres du disque, on retrouve un chanteur invité, qui a aussi écrit
les paroles. On peut donc entendre entre autres
Jason Lytle (sur
2 pièces),
James Mercer,
Suzanne Vega,
Black Francis,
Julian Casablancas,
Iggy Pop et, bien sûr, Vic Chesnutt.
Il ne faut pas oublier non plus
The Flaming Lips qui nous offrent
la pièce d’ouverture, « Revenge ». Linkous et Lynch contribuent
également à certains textes et voix. Les nombreuses collaborations de
grands talents apportent une excellente richesse à l’album qui trouve
son fil conducteur dans la musique de Danger Mouse et Mark Linkous.
C’est donc un très bon album indie rock qui nous est offert ici, un
album à la fois profond et sombre, mais qui nous présente aussi
plusieurs moments grandement lumineux. (octobre 2010)
Vidéoclip :
« Revenge (feat. The Flaming Lips) » |
Parlophone /
EMI
½
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Daran -
Couvert de poussière
Avec Couvert de
poussière, le rockeur français Daran nous présente une toute
première compilation. On y trouve 6 morceaux tirés de ses albums dont
« Via Felicita » et l’excellente « Augustin et Anita », mais on en
trouve également 6 qui ont été réenregistrés en 2009 dont le succès
« Dormir dehors ». On peut aussi entendre une chanson inédite qui n’est
pas vilaine du tout, « Les filles qui font la gueule ». Par contre, la
plus grande et la plus intéressante surprise de ce disque est la
rencontre du musicien avec le bédéiste Michel Alzéal qui illustre
la pochette en plus d’offrir une bande dessinée avec des textes de
Daran. La bande dessinée est disponible dans une version de luxe de
l’album et en ligne. Daran a connu un grand succès en spectacle au cours
des derniers mois alors qu’il était accompagné sur scène par Alzéal qui
réalisait une fresque en direct. Le principal défaut de la compilation
est qu’on aurait préféré n’entendre que ses plus grands succès dans leur
version originale. En plus, on peut détecter une variation de volume
entre certaines pièces originales et les nouveaux enregistrements, ce
qui peut être assez désagréable. (janvier 2011) |
Scherzo /
XIII BIS
/
SIX
|
The Dead Weather -
Sea of Cowards
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Sea of Cowards est arrivé comme
Horehound, son
prédécesseur, sans crier
gard! En attendant un nouveau
Kills,
la remise sur pied des
White Stripes ou des
Raconteurs,
Jack White et
Alisson Mosshart enfoncent le clou,
toujours accompagnés des indéboulonnables
Dean Fertita et
Jack Lawrence. Car en réalité, selon Jack White,
The
Dead
Weather est un groupe, un vrai, une somme de personnalités qui
forment un tout. Sans ego, sans calcul, où chacun écrit et compose.
L’alchimie et le plaisir semblent être tels que le groupe sort déjà
son deuxième disque en dix mois. 10 titres composés quasi
immédiatement après la sortie du premier, durant la tournée et mûri
durant ces mois. Toujours aussi apocalyptique,
Sea of Cowards
confirme que l’on n’avait pas entendu pareille musique vicieuse
depuis
Black Sabbath. Le
chant emmêlé de Jack et
Alisson donne un gros impact à cette musique
déjà singulièrement puissante. Plus varié qu’Horehound,
amenant un peu plus de
groove,
Sea of Cowards conserve des
attributs à la fois modernes tout en valorisant les racines blues et
les influences 70's. En définitive,
Sea of Cowards est dans
la lignée de son prédécesseur mais en plus bestial. Si
Horehound
n’était pas parfait, son successeur ne l’est guère plus. Les
morceaux s’enchaînent même avec moins de surprise et moins de
pertinence. Peut-on reprocher à
Sea of Cowards son manque de
hits? Pas sûr. Mais il lui manque tout de même quelques points
d’ancrages, deux ou trois titres emblèmes… Car on peine parfois à se
retrouver dans ce bordel organisé. (août 2010)
Vidéoclip :
« Die by the Drop » |
|
Deftones
-
Diamond Eyes
Voici le 6e album du groupe métal californien Deftones, un groupe qui
existe depuis plus de 20 ans. Rien de leur part n’avait véritablement
réussi à attirer mon attention depuis l’excellent
White Pony paru il y a 10 ans. Les attentes s’avéraient donc
plutôt grandes envers
Diamond Eyes. Il aura fallu attendre 4
longues années depuis leur dernier disque, mais il faut dire que la
malchance a frappé le groupe au cours de cette période. D’abord, le
bassiste
Chi Cheng a subi des blessures sévères lors d’un
accident de voiture en novembre 2008, ce qui a forcé le groupe à prendre
une pause, avant de poursuivre la tournée avec le bassiste de
Quicksand,
Sergio Vega. Ils ont même enregistré un album
presque complet avec lui avant de le détruire. Sur
Diamond Eyes,
Deftones explore un peu plus les ambiances atmosphériques, même s’il ne
laisse évidemment pas de côté bien longtemps son agressivité et son côté
sombre. Les moments plus lumineux ou profonds viennent balancer
l’agressivité brute caractéristique du groupe depuis le début de sa
carrière. C’est donc un album mature qui amène Deftones ailleurs, dans
un territoire inexploré jusque là. Même si peu de titres ressortent du
lot, l’ensemble est grandement satisfaisant et il plaira aux amateurs
d’une musique métal intelligente. (septembre 2010)
Vidéoclip :
« Diamond Eyes » |
Reprise
/
Warner
½
|
De
Temps Antan -
Les habits de papier
De Temps Antan est un
trio traditionnel composé d’André Brunet,
Éric Beaudry et
Pierre-Luc Dupuis, 3 anciens membres de
La Bottine Souriante.
Formé en 2003, le groupe nous propose une très bonne exploration du
répertoire traditionnel québécois, en plus de nous offrir quelques
compositions originales. La réalisation d’Éloi Painchaud est
irréprochable et contribue à transporter magnifiquement les classiques
dans les années 2010. Cette qualité d’enregistrement, jumelée à la
richesse des instrumentations, n’est pas sans nous rappeler les produits
de qualité que pouvaient nous offrir La Bottine Souriante. La joie de
vivre du trio est contagieuse et leur musique a tout ce qu’il faut pour
animer les partys des Fêtes de nombreuses familles québécoises.
(novembre 2010) |
L-Abe
/
SIX
½
|
Diddy-Dirty Money - Last
Train to Paris
Le producteur Sean Combs (alias Diddy) nous présente pas mal
de nouveautés avec ce nouvel enregistrement. Premièrement, il
introduit en grand le duo féminin Dirty Money, composé de Kalenna
Harper et Dawn Richard. Ensuite, il nous présente un
album de rap sur une base de house, avec des influences européennes.
Finalement, Last Train to Paris est un album-concept autour
des brisures amoureuses. Les 2 filles de Dirty Money agissent plutôt
à titre de chanteuses choristes ici, apportant un appui considérable
au rap plutôt faible de Diddy. Musicalement, le disque se distingue
agréablement de ce qu’a pu faire Diddy (ou P. Diddy ou
Puff Daddy) auparavant, mais il se distingue également du
travail de la plupart des rappeurs actuels. C’est certain qu’on peut
voir cet album comme un simple coup promotionnel pour propulser
Dirty Money au devant de la scène (et ça fonctionnera certainement).
Par contre, l’album de 18 titres totalisant 73 minutes nous offre
une musique de qualité du début à la fin sans grandes faiblesses.
Quelques titres vous laisseront sûrement indifférents, mais
l’ensemble est extrêmement solide et cohérent. Une belle surprise!
(chronique principale de février 2011)
Vidéoclips :
« Angels » -
« Hello Good Morning » -
« Loving You No More » -
« Coming Home » -
« Ass on the Floor » -
« Someone To Love Me » |
Bad Boy /
Universal
½
|
Disturbed
-
Asylum
Le groupe métal de Chicago Disturbed est de retour avec un 5e album en
10 ans. C’est avec un doux instrumental que débute ce nouvel
enregistrement, dans la plus pure tradition de
Metallica. Mais, dès la
chanson-titre, les choses redeviennent sérieuses avec un riff de guitare
efficace sur une section rythmique lourde et originale, le tout
accompagné de la voix unique et saccadée de
David Draiman. La
recette éprouvée de Disturbed est encore bien présente sur
Asylum
avec une musique métal accessible, parfois même radiophonique. Quelques
titres présentent des moments créatifs intéressants pour un groupe qui
n’est pas reconnu pour sa grande originalité (« Asylum », « Another Way
To Die », « Never Again »). Puis, grâce à une production irréprochable,
on en vient à apprécier les pièces moins efficaces d’un point de vue
créatif, puisqu’elles sont interprétées de main de maître. Le groupe se
permet même de reprendre un classique de
U2,
« I Still Haven’t Found What I’m Looking For », qu’il camoufle
habilement dans une pièce sans titre à la toute fin du disque.
Asylum
est un album efficace qui plaira assurément à leurs fans. (novembre
2010)
Vidéoclips :
« Asylum » -
« Another Way To Die »
|
Reprise
/
Warner
½
|
Fefe
Dobson - Joy
Après avoir percé à l’âge d’à peine 18 ans en 2003, la chanteuse
Torontoise nous arrive maintenant avec un 3e album qui possède enfin
tous les éléments pour la projeter à l’avant-scène. Fefe Dobson nous
présente des chansons pop rock avec une belle énergie. Le succès « Ghost »,
réalisé par Kevin Rudolf, donne d’ailleurs très bien le ton à
l’album dès son ouverture. Un peu plus loin, l’immense succès
mid-tempo « Stutterin’ » viendra définitivement placer Fefe parmi
les incontournables chanteuses pop rock des années 2010, aux côtés
de P!nk et de Kelly Clarkson. « You Bitch », le succès
indépendant « Watch Me Move » (enregistré avant son nouveau contrat
de disque) et « I Want You » viennent ajouter à ce portrait déjà
fort révélateur de l’évolution positive de la chanteuse. Fefe Dobson
nous propose des mélodies pop mémorables et chaque pièce apporte un
élément intéressant à l’album, malgré la simplicité de certaines
compositions. Joy représente donc assurément son meilleur
disque à ce jour. (mars 2011)
Vidéoclips :
« Ghost » -
« Stutterin’ » -
« I Want You »
|
Island Def Jam /
Universal
½
|
Dr. Dog
-
Shame, Shame
Après des années de
travail ardu, le groupe de pop / rock alternatif de Philadelphie Dr. Dog
peut enfin compter sur une production de qualité pour son premier album
chez Anti. Musicalement, le groupe poursuit malgré tout dans la
direction déjà bien établie, raffinant encore un peu plus son style basé
sur le rock du début des années 1970. L’ajout d’un réalisateur extérieur
pour la première fois en
Rob Schnapf (Beck,
Elliott
Smith) aide grandement à peaufiner la musique très créative du
groupe. Les harmonies vocales demeurent une force pour Dr. Dog qui nous
offre de véritables petits bijoux de mélodies sur des musiques toujours
originales. Pour les nostalgiques de la musique pop rock des années 1970
qui ont l’impression qu’il ne se fait plus rien de bon aujourd’hui,
voici un album qui vous fera changer d’opinion. Je ne pourrais affirmer
pour l’instant qu’il s’agit du meilleur album du groupe en carrière,
mais avec la maturation, il se pourrait fort bien qu’on en arrive à
cette conclusion. Un excellent disque! (juillet 2010) |
Anti-
/
Epitaph
|
Eels -
Tomorrow Morning
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
En 2010,
Mark Oliver Everett continue son parcours artistique
comme un autiste, oubliant les règles obscures d'une industrie
musicale en pleine déroute. Désinvolte et surtout refermé sur sa vie
et ses travers, E sort en à peine plus d'un an une trilogie composée
de
Hombre Lobo,
End Times avant de se conclure sur
Tomorrow Morning. Certains auraient pu souligner la déroute
marketing d'une telle entreprise en 2010. Mais Everett en aurait
déjà eu quelque chose à foutre? Rien n'est moins sûr. Everett avait
composé les deux premiers en pleine période noire, disséminant
quelques titres garages déchirants et ballades poignantes sur
Hombre Lobo.
End Times était moins reluisant, plus convenu, son
inspiration semblait perdre son souffle. Plus ouvert, plus radieux
et certainement mieux dans son esprit, E tente un virage optimiste
sur cet acte ultime de la trilogie. L'ambiance est différente sur
Tomorrow Morning, l'air y est plus respirable. Côté musique, le
disque amène une nouvelle dimension. Loin de la brutalité de
certains morceaux de
Hombre Lobo, ici le souffle légèrement
électro plane en quasi permanence pour soutenir les habituelles
mélodies légèrement déchirantes de
Eels. Mais Everett ne se limite
pas sur ce disque. Touchant de près ou de loin au funk, au gospel,
au hip hop, au folk et à la pop, il conclut cette trilogie avec un
melting pot de styles donnant accès à une nouvelle palanquée de
belles mélodies. Et même si
Tomorrow Morning ne figure pas
parmi les plus grandes réussites d'un Everett déjà respectable, il
gagne en profondeur et en beauté au fil des écoutes et sans jamais
s'épuiser malgré son
tracklisting long comme le bras.
(septembre 2010)
|
|
Eels -
End Times
Tout juste 7 mois après l’excellent
Hombre Lobo, Eels est déjà de retour avec un nouveau disque. Sur
End Times, Mark « E » Everett s’ouvre totalement pour nous faire
part de sa peur de vieillir, et seul par surcroît. Plusieurs titres sont
interprétés en toute simplicité, guitare acoustique à la main (parfois
au piano). Mais, certaines pièces viennent quand même ajouter un peu
d’énergie à cet album qui pourrait sinon s’avérer passablement
déprimant. Une pièce comme « Gone Man » par exemple n’est pas moins
triste au niveau des textes, mais elle a au moins l’avantage de posséder
un bon rythme rockabilly. Avec
End Times, Everett nous présente
possiblement son album le plus personnel à ce jour, un disque sur lequel
il se donne totalement, malgré la douleur que ça peut lui procurer. Sans
être aussi complet que
Hombre Lobo, ce nouvel opus de Eels possède des qualités
que plusieurs de leurs fans apprécieront. (mars 2010)
Vidéoclips :
« In My Younger Days »
-
« End Times » -
« Little Bird » |
Vagrant
/
Universal
|
Eliane
Elias - Eliane Elias Plays Live
Après plus de 25 ans de
carrière sur disque, la pianiste jazz brésilienne Eliane Elias nous
propose un album en concert. Le disque de 70 minutes a quand même été
enregistré il y a plusieurs années, soit le 31 mai 2002 à Amsterdam aux
Pays-Bas. Elle est accompagnée sur scène du bassiste Marc Johnson
et du batteur Joey Baron. Ce format en trio lui convient
parfaitement, mettant l’accent sur l’émotion qu’elle réussit à dégager
de son piano. L’album ne comprend que 7 morceaux dont plusieurs
s’étendent sur plus de 10 minutes. Elle nous présente un medley de
Gershwin / Lyra / Donato (« Embraceable You / But Not For Me / Jazz
Influence / Who Knows »), une de ses compositions (« Bowing To Bud »),
et complète le tout avec une pièce de 18 minutes de Jobim
évidemment
(« Desafinado »), une de ses muses de toujours. Avec cet enregistrement
en concert, Eliane Elias nous propose un excellent album, qui démontre
tout son talent. (février 2011) |
Somethin' Else /
Blue Note /
EMI
½
|
Eminem
-
Recovery
Tout juste un an après
Relapse, on s’attendait à un
Relapse 2, mais il n’en
est rien.
Marshall Mathers nous présente plutôt un album
passablement différent par rapport aux deux derniers. Il revient aux
sources avec un rap très musical plus comparable à ses gros albums
du début de la dernière décennie. La première chose qui nous frappe
est qu’Eminem laisse finalement tomber les
skits, ces petits
intermèdes généralement inutiles qui ont toujours meublé ses albums
ainsi que ceux de plusieurs rappeurs. Par contre, il nous présente
encore un album long de 77 minutes comptant 17 titres. Les premières
pièces nous font applaudir sa décision de revenir aux sources,
particulièrement avec « Talkin’ 2 Myself » et son excellente
guitare. « Won’t Back Down » présente d’autres éléments de rock,
alors que
P!nk accompagne le rappeur, puis « Going Through
Changes » reprend le classique de
Black Sabbath « Changes »
pour en faire un rap touchant comme seul Mathers peut en produire.
Plus tard, l’ensemble s’essouffle quelque peu avec des morceaux un
peu plus faibles qui viennent malheureusement atténuer l’effet des
pièces qui sont si bonnes. C’est dommage qu’Eminem s’entête à lancer
des albums aussi longs, car si
Recovery était charcuté de
quelques titres, il pourrait probablement se tenir fièrement aux
côtés de ses meilleurs albums en carrière. Il reste que Mathers nous
présente son meilleur disque depuis
The Eminem Show en 2002. (chronique principale d'août 2010)
Vidéoclip :
« Not Afraid » |
Aftermath /
Interscope
/
Universal
½
|
Roky Erickson
with Okkervil River -
True Love Cast Out All
Evil
Le Texan Roky Erickson
est surtout reconnu pour sa folie et ses abus de drogues. Il a connu un
certain succès sur la scène rock garage des années 1960 avant de
disparaître de la circulation pendant une vingtaine d’années. Au cours
de cette période marquée par une consommation de drogues vraiment
abusive et de nombreux signes évidents de maladie mentale, il a passé
plusieurs années en prison et en établissement psychiatrique. Au début
des années 2000, il a finalement réussi à se débarrasser de ses démons
et à laisser tomber la drogue. Il a alors renoué avec les éléments les
plus positifs de son passé et est remonté sur scène. Pour cet album,
Erickson, accompagné du groupe Okkervil River, a choisi et enregistré 12
titres parmi une soixantaine de pièces jamais parues auparavant, dont
plusieurs parmi les meilleures qu’il ait jamais écrites. Le réalisateur
Will Sheff d’Okkervil River a réussi un véritable tour de force
en fusionnant ces pièces écrites à différentes époques, dont certaines
en prison, pour en faire un thème cohérent sur la vie particulière d’Erickson.
Certaines musiques ont été réarrangées totalement dans des
orchestrations plus musclées pour les rendre plus dynamiques. En bout de
ligne, ce qui aurait pu s’avérer être un simple album de raretés
totalement décousu devient plutôt un disque solide du début à la fin,
peut-être le meilleur de sa carrière solo. (août 2010) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
Kellylee Evans - Nina
La chanteuse canadienne
d’origine jamaïcaine Kellylee Evans en est à son 3e album, après avoir
fait sensation avec ses deux précédents. Véritable star en France, celle
qui a élu domicile à Ottawa possède un talent unique lorsqu’il s’agit de
chanter du jazz avec une voix puissante qui met toujours en valeur sa
personnalité. Sur Nina, Kellylee revisite le répertoire de la
grande Nina Simone. Il faut tout de même être culottée pour
s’attaquer à l’œuvre d’une artiste si admirée, sachant que les
comparaisons seront inévitables. Elle réussit pourtant à donner un
nouveau souffle aux chansons, à les mettre au goût du jour, à les faire
siennes. C’est quand même tout un exploit que de réussir à capter notre
intérêt avec des pièces entendues des centaines de fois dans différentes
versions. Les arrangements musicaux sont sobres et parfaitement
réalisés, puis ils laissent toute la place à cette superbe chanteuse au
talent exceptionnel. Voici donc un album qui rend très bien hommage à la
légende que représente Nina Simone. (novembre 2010) |
Plus Loin
/
SIX
½
|
Piers Faccini
-
Two Grains of Sand
Un Britannique né de parents anglo-italiens, Piers Faccini a grandi en
France. Il nous présente ici son 3e album après
Leave No Trace (2004) et
Tearing Sky (2006). Sur
Two Grains of Sand, il travaille
en solitaire, alors qu’il a carrément joué tous les rôles lors de la
création et de l’enregistrement de l’album. Les enregistrements étaient
acoustiques, presque en version démo, et il y a ensuite ajouté les
autres instruments, toujours discrets. Il a tout de même demandé l’aide
de
Renaud Létang pour ajouter un peu de lumière à l’ensemble,
mais plusieurs pièces sont demeurées près de la version originale
dépouillée. C’est donc un album folk rock plutôt dénudé que nous propose
Faccini, un album qui met avant tout en valeur les textes. Ces textes
sont particulièrement poétiques, même s’ils ne sont pas toujours
totalement originaux. Il est donc préférable de se laisser aller à la
douce musique de Faccini qui vous entraînera dans un univers à la
Bob
Dylan du 21e siècle. (octobre 2010)
Vidéoclip :
« The Wind That Blows »
|
Tôt ou Tard /
Warner
/
SIX
|
The Factory - The Factory
The Factory est un
groupe punk / new wave de Washington qui n’a fait que passer dans le
paysage musical à la fin des années 1980. Après des tournées en première
partie d’Iggy Pop, les Ramones,
Public Image Ltd. et Johnny Thunders, le groupe s’est
séparé en 1992, sans avoir pu lancer un album. Le président d’Acetate
Records, Rick Ballard, a conservé un démo du groupe pendant 20
ans. Ayant découvert le groupe en ligne, il l’a immédiatement contacté
pour discuter de la sortie d’un album. Leurs enregistrements ont donc
été dépoussiérés et les voici enfin sur disque. « Self-Submission »
démarre l’album en force avec un rock ‘n’ roll efficace influencé à la
fois des New York Dolls et des
Rolling Stones. On retrouve ce
son en quelques occasions comme sur les très bonnes « Girl That I Want »
et « Six Feet Down », mais on retrouve aussi malheureusement plusieurs
compositions inintéressantes ou avec un son un peu trop démo. Pour les
fans du punk des années 1980 seulement ou par simple curiosité…
(décembre 2010) |
Acetate
/
MVD
½
|
Johnny Favourite - Troubadour
Après 6 ans d’exil à
l’extérieur du Canada, dont une bonne partie comme marchand d’art dans
le sud du Portugal et chanteur sur des bateaux de croisière, le chanteur
crooner est de retour avec Troubadour. Il était parti suite à sa
désillusion face à l’industrie musicale, ainsi qu’une peine d’amour,
mais il espère bien que les choses seront différentes cette fois-ci. Dès
les premières notes de ce nouvel album, on sent que le ténor n’a rien
perdu de sa fougue et qu’il est toujours aussi habile pour interpréter à
sa façon les classiques de la chanson américaine. Parmi les plus
célèbres, notons « I Came So Far For Beauty » de Leonard Cohen et
« The Fever » de Bruce Springsteen, mais on peut aussi entendre
les excellentes « Careless Love » (en duo avec Jill Barber), « Cry
Me a River » et « 22 Steps ». C’est une musique jazz très riche qui nous
est offerte ici avec plusieurs instruments qui viennent accompagner
parfaitement la voix du crooner. Même s’il s’est fait éclipser par
Michael Bublé depuis son départ, Johnny Favourite possède tout
autant de talent et nous présente un album d’une grande efficacité.
(novembre 2010) |
Curve
/
Sony
/
SIX
½
|
Fistful of Mercy -
As I Call You Down
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Un
groupe au nom inconnu mais aux noms connus ? Comment est-ce possible
? Le premier album de
Fistful of Mercy est en fait le fruit de la
collaboration de Joseph Arthur,
Dhani « fils de George »
Harrison et
Ben Harper. Tels des
Crosby, Stills & Nash
du vingt et unième siècle, le trio arbore une pop folk aux relents
sixties où voix et contre-voix s’emmêlent. La légende (oui déjà)
raconte que Ben Harper invite
Dhani Harrison à prêter main forte à
Joseph Arthur pour son nouvel album… Les trois hommes se retrouvent
en studio mais sans aucune matière. Le petit pari de ces grands
hommes sera de pondre un album entier en trois jours. Sans trop y
croire, Harper, Arthur et Harrison deviennent en fait
Fistful of
Mercy et composent les 9 titres de As I Call
You Down. Le projet est
tellement excitant que Joseph Arthur annule sa tournée solo
(notamment en France) pour prendre la route avec
Fistful of Mercy.
Sur le fond, si chacun possède son univers, la rencontre pouvait
paraître surprenante mais pas inopinée. Un super groupe de plus,
peut-être, mais surtout un trio de mecs à la sensibilité sixties
exacerbée et aux références pop avouées. Si les mélodies de
nostalgiques aux ADN hippies reprennent les poncifs du folk et de la
pop d’antan, les voix s’emmêlent inlassablement pour former un tout
homogène d’une grande justesse.
Fistful of Mercy est une nouvelle
entité où les égos de chacun se mettent à la disposition d’un
collectif. Alors en trois jours, se donner une identité avec neufs
morceaux de choix, c’est déjà digne des grands. (décembre 2010) |
½
|
The
Flaming Lips and Stardeath and White Dwarfs with Henry Rollins and Peaches
-
The Dark Side of the Moon
Bien peu d’artistes ont
le courage de s’attaquer à un classique comme
The Dark Side of the Moon de
Pink Floyd. Mais si un groupe peut se le permettre, c’est bien
The Flaming Lips, un des groupes les plus respectés sur la scène
alternative américaine. Accompagnés de Stardeath and White Dwarfs, ainsi
que de Henry Rollins et Peaches, ils s’approprient véritablement ce
chef-d’œuvre progressif et atmosphérique des années 1970. Certains
passages sont plus rocks et plus bruts que l’original. On a même
l’impression par moments (« Breathe ») qu’ils ont tenté de transporter
The Dark Side of the Moon dans la période psychédélique de
Pink Floyd dans les années 1960 alors
qu’ils étaient dirigés par
Syd Barrett. Peaches rend « The Great
Gig in the Sky » unique et un peu bizarre, alors que les méga succès
« Time » et « Money » prennent un tout autre sens. Malgré quelques
écarts de conduite, le groupe réussit à rester fidèle à l’original tout
en y mettant une touche tout à fait personnelle. Sans égaler d’aucune
façon le classique de 1973, cette version de The Flaming Lips mérite
qu’on s’y attarde, au moins par curiosité. (août 2010) |
Warner
½
|
Florence K
- Havana Angels
Avec Havana Angels, la talentueuse chanteuse québécoise nous
offre la conclusion de sa trilogie havanaise amorcée magnifiquement
en 2006 avec
Bossa Blue et poursuivie en 2008 sur
La Historia de Lola. Pour ce 3e disque studio, Florence K
s’est déplacée à La Havane pour l’enregistrer avec de jeunes
musiciens cubains débordants de talent. Ah oui, il faut aussi
mentionner qu’il s’agit d’un album de Noël… Par contre, loin de
tomber dans les interprétations insignifiantes qu’on entend plus
souvent qu’autrement à ce moment de l’année, Florence nous sert un
album de grande qualité dans son style habituel de musique du monde,
aux accents cubains plus qu’évidents. Parmi les 13 titres présentés,
elle nous offre 5 compositions originales dont « Havana Light » en
duo avec le guitariste Jesse Cook, et la seule chanson en
français, « La lune et la neige ». Elle revisite les
classiques « Blue Christmas » et « Santa Baby », en plus d’écrire de
nouveaux arrangements pour « I’ll Be Home for Christmas ». Elle
donne un nouveau souffle à « Ohla Pro Céu » de Tom Jobim en
compagnie de Walter Rios, en plus de s’approprier de belle
façon « Have Yourself a Merry Little Christmas » en compagnie de
Pancho Amat grâce à des arrangements de Juan Manuel Ceruto.
Elle nous offre une version toute personnelle de la complainte
amoureuse du roi Henri VIII, « Greensleeves », sans oublier
une chanson popularisée par Mercedes Sosa, « La Peregrinacion »,
interprétée avec sa mère, la cantatrice Natalie Choquette, et
Osvaldo Montes à la guitare, lui qui coréalise aussi le
disque avec Florence. Finalement, elle nous offre « As I Went Down
in the River to Pray », un chant traditionnel gospel américain
qu’elle interprète avec le groupe Afro-cubain Sintesis. Voici
donc un album de Noël rempli de chaleur (la chaleur cubaine), un
album bien différent de ce à quoi on nous a habitué à cette période
de l’année. En fait, il s’agit peut-être d’un des rares disques de
Noël que l’on peut se permettre de jouer à longueur d’année…
(décembre 2010) |
Red Blues /
Musicor
½
|
Roberto
Fonseca -
Akokan
Roberto Fonseca est un
pianiste virtuose cubain. Surtout connu pour son travail avec le
légendaire
Ibrahim Ferrer, il nous offrait en 2007 le superbe
Zamazu, un album encensé par la critique à travers le monde. Il
nous revient maintenant avec
Akokan, un autre album de jazz
contemporain brillant de maturité. Le disque a été enregistré dans les
célèbres studios Egrem à La Havane avec des musiciens qui l’accompagnent
déjà depuis plus de 12 ans. On peut également entendre les chanteurs
invités
Mayra Andrade et
Raul Midon. Même si Fonseca se
permet de chanter en différentes occasions, le piano demeure au cœur de
cet album unique qui nous permet d’effectuer un véritable tour du monde
en 55 minutes. Le jeu de Fonseca est impressionnant et il réussit à
transmettre parfaitement l’émotion par l’intermédiaire des touches de
son piano. L’album se rapproche plus du jazz contemporain que du jazz
latin, mais le mélange de cultures qu’on y retrouve en fait en bout de
ligne une musique bien personnelle.
Akokan constitue donc encore
une fois un album très réussi pour Roberto Fonseca, un disque qui plaira
à tout amateur de piano contemporain. (octobre 2010) |
Enja /
Justin Time
/
SIX
½
|
Angel Forrest -
Come Alive
Il y a déjà plus de 20
ans que la Québécoise Angel Forrest éblouit les foules avec sa musique
blues et sa voix rauque. Surtout connue pour avoir interpréter
Janis
Joplin dans une comédie musicale à grand déploiement, elle a ensuite
lancé
Angel Sings Janis Live qui lui a permis d’élargir sa banque
d’admirateurs. En 2005, elle nous proposait un premier disque de
chansons originales en anglais,
Here For You, qui s’est écoulé à plus de 15 000 exemplaires et a
conquis le Canada. Elle nous revient 5 ans plus tard avec
Come Alive,
un album qui présente un très bon mélange de folk rock et de pop rock,
et qui est du même coup accessible à un large public. Le blues se
retrouve un peu moins au cœur de cet album, mais il n’est jamais bien
loin. On peut la comparer en partie à
Alannah Myles et à
Melissa Etheridge. Pour
Come Alive, Angel s’entoure à nouveau
des guitaristes
Denis Coulombe et
Rob MacDonald qui
co-écrivent aussi toutes les pièces avec elle. Voici donc un 5e disque
solide de la part de cette excellente chanteuse à la voix puissante et
éraillée. (octobre 2010) |
Wonderland
/
SIX
½
|
Galactic -
Ya-Ka-May
Le groupe de funk
nouveau genre Galactic est de retour avec un nouvel album très attendu
de ses fans, 3 ans après son précédent disque,
From the Corner to the Block. Encore une fois, le groupe nous
propose tout un mélange avec du rock, du hip hop, du jazz et de
l’électronique dans une musique funk intégrant une section de cuivres.
Plus que jamais sur
Ya-Ka-May, le groupe intègre les différents
genres populaires à la Nouvelle-Orléans dans l’ère post-ouragan Katrina.
Le hip hop, déjà bien présent sur le précédent disque, gagne en
importance et on retrouve plus de textes que sur leurs albums
antérieurs. Les artistes invités sont nombreux et viennent ajouter une
certaine richesse à cette musique pourtant déjà très riche. La musique
de Galactic a comme particularité de superposer plusieurs éléments, mais
de tout de même réussir à nous offrir des mélodies simples et
remarquables. L’album est solide et crée une belle atmosphère jusqu’à la
fin. En fait, son principal défaut et ce qu’il manque à Galactic pour
passer à un autre niveau, c’est le manque de quelques succès potentiels
qui ressortiraient à travers l’ensemble. (mai 2010) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
The
Gaslight Anthem -
American Slang
The Gaslight Anthem est un groupe du New Jersey qui existe depuis 5
ans. Le groupe punk nous arrive avec un 3e album qui risque fort de
faire exploser sa carrière. Fortement influencé par
Bruce
Springsteen et d’autres rockeurs avec le cœur sur la main, The
Gaslight Anthem ralentit le rythme sur
American Slang, lui
permettant de se rapprocher plus que jamais de ses influences. On
retrouve encore quelques titres énergiques qui plairont à leur
premier public, mais l’album est surtout constitué de pièces
mid-tempo laissant toute la place au chanteur
Brian Fallon,
même s’il ne possède pas une très grande voix.
American Slang
est un album extrêmement mature qui donnera finalement au groupe la
reconnaissance qu’il mérite. (octobre 2010)
Vidéoclip :
« American Slang » |
Side One Dummy
/
EMI
½
|
Gorillaz -
Plastic Beach
Cinq longues années après
Demon Days, le collectif hip hop Gorillaz est de retour sur
disque pour notre plus grand plaisir. Le premier groupe de hip hop
virtuel, dirigé par
Damon Albarn de
Blur, nous propose
un album à grand déploiement. Il réussit en effet à amener sa
musique à un autre niveau d’envergure, avec une richesse musicale et
une réalisation jamais vues jusque là. Albarn s’efface quelque peu
sur
Plastic Beach
pour laisser toute la place aux artistes
invités de renom qui donnent le ton à l’album. C’est le cas pour
Snoop Dogg,
Mos Def,
Bobby Womack et
Lou Reed,
sans oublier
De La Soul qui font un retour après le succès de
« Feel Good Inc. » sur le disque précédent. Les textures ambiantes
accompagnent magnifiquement les solides mélodies pop. Il en résulte
donc peut-être le meilleur album du groupe pour accompagner un
concept de bande dessinée. Par contre, si on sort l’album du concept
même du groupe, il possède assurément moins de forces que les
disques précédents qui offraient un mélange parfait entre hip hop,
pop et rock. En conclusion,
Plastic Beach constitue un album
difficile à cerner, qui possède de grandes forces en termes
d’exécution et de réalisation, mais qui n’a rien pour véritablement
attirer l’attention d’un large public, tout en ne possédant pas la
même créativité d’ensemble que ce qu'ils nous ont présenté
auparavant. (chronique principale de mai 2010)
Vidéoclip :
« Stylo » |
Parlophone /
EMI
½
|
Ellie
Goulding -
Lights
Ellie Goulding est une chanteuse pop britannique qui s’inspire autant de
l’électro-pop que d’une musique plus alternative. Avec
Lights,
elle nous présente son tout premier album complet, un disque totalisant
41 minutes. Elle co-écrit chacune des 11 pièces réussissant à y intégrer
toutes ses influences,
Imogen Heap étant probablement sa plus
importante. Ellie nous présente de bien bonnes chansons tout au long de
l’album, dont l’incontournable « Starry Eyed ». Certains auditeurs
pourront détecter un manque de cohérence dans l’ensemble du disque. Par
contre, lorsqu’on la compare à d’autres chanteuses pop en vogue, surtout
du côté américain, Ellie Goulding possède une place plus que pertinente
dans le paysage musical. Ce talent unique nous présente un album
rafraîchissant… (juin 2010)
Vidéoclips :
« Starry Eyed » -
« Under the Sheets » -
« Guns and Horses » |
Polydor
/
Universal
½
|
The Greenhornes -
****
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
On imagine bien boire une tasse dans le salon de ces gens-là, assis
dans un vieux canapé en velours, un
jukebox Prodige au fond de la
pièce qui passe du
Kinks en boucle. En clair,
The
Greenhornes
est une bande de mecs restés bloqués à l'époque de la grande pop.
Dans les sixties. Plus précisément,
The
Greenhornes, c'est
Jack
Lawrence à la basse (Dead Weather,
Raconteurs),
Patrick Keeler (Raconteurs) à la batterie et
Craig Fox à
la guitare et au chant. Discret comme un loir,
The
Greenhornes
existe depuis 1996 et sort avec ce
Four Stars son quatrième
album. Malgré les huit ans qui séparent ce disque du précédent, les
membres n'ont pas chômé chacun de leur côté. À croire que tout était
réuni pour remettre le couvert et sortir de leur hiatus. Sans trahir
le secret, Four Stars est un bon album à défaut d'être un
grand album. Bien sûr,
The
Greenhornes sonne bien avec sa rythmique
métronomique et tranchante, ses riffs précieux à la guitare, son
chant versatile et sa production
péchue d'antan. Le problème, c'est
que Four Stars manque un peu d'homogénéité. Le groupe n'est
jamais aussi bon que quand il claque ses
intros musclées à la
Who
(« Saying
Goodbye », «
Underestimator ») et livre son rock lourd aux
refrains Kinksiens. Là, sans tutoyer les sommets de
l'originalité, les trois gars de l'Ohio sont aussi convaincus que
convaincants. Le trio s'en tire encore haut la main avec son rock
garage poussiéreux («
Need
Your Love », « Song 13 ») mais fléchit
quand il tombe dans les travers de la vieille ballade pop éculée («
Better Off
Without
It », «
My
Sparrow ») qui perd toute trace de
fraîcheur pour sombrer en partie dans le cliché. Malgré tout, la
fougue du trio et ses bonnes influences confirment que
Jack White
ne s'est pas trompé en se penchant - il y a quelques années - sur le
sort des Greenhornes.
(janvier 2011) |
½
|
Greenwood - Green Money
Greenwood est un groupe
de blues rock québécois dirigé par le chanteur et guitariste Joé
Boisvert (eh oui! Greenwood). Joé avoue avoir reçu la piqûre du
blues à l’âge de 16 ans lors d’un spectacle de Steve Hill. Cette
influence première du groupe s’entend tout de suite sur ce premier
album, alors que Greenwood nous offre un blues passablement lourd. C’est
le cas dès la pièce d’ouverture, l’excellente chanson-titre, une pièce
tout simplement déchaînée. D’autres titres explorent un peu plus le
blues traditionnel comme c’est le cas avec « You Cut My Wings ». Il ne
faut pas passer sous silence la présence de Kim Richardson qui
prête sa voix comme choriste à plusieurs pièces. Sans déborder
d’originalité jusqu’à la fin, Green Money présente de bons
moments qui plairont aux fans de blues endiablé. (mai 2011) |
SFZ /
Outside / Dacapo
|
Grinderman
- Grinderman 2
Après un premier album en 2007 qui a fait beaucoup de bruit (dans tous
les sens du terme), voilà que le projet parallèle de 4 des membres de
Nick Cave & The Bad Seeds se poursuit. Le projet du premier album a
permis à Cave de revisiter la musique bruyante qui l’avait fait vibrer
dans sa jeunesse, et c’est dans la même direction que s’aventure ce 2e
album. On y trouve une basse lourde qui, jumelée à divers sons
expérimentaux et des boucles musicales, devient totalement hypnotique et
nous force à écouter jusqu’au bout. Pourtant, rien n’est accessible
encore une fois sur cet album aux ambitions purement artistiques. Le
groupe compte à nouveau sur le réalisateur Nick Launay qui nous
offre ici un album un peu plus poli que le précédent. Heureusement,
parce que l’ensemble est encore plus difficile d’approche que le premier
disque. Les fans de Nick Cave et de musique expérimentale originale
seront une fois de plus ravis, même si la patience est de mise avant
d’en arriver à adopter l’album. (décembre 2010)
Vidéoclip :
« Heathen Child » |
Mute
/
Anti- /
Epitaph
½
|
The Guilty Brothers
Experience
-
TGBE!
The Guilty Brothers
Experience est un groupe de Bruxelles en Belgique qui nous offre son
tout premier album complet. Le groupe nous propose une musique rock,
parfois assez lourde, avec de nombreux moments d’expérimentation et
quelques sons d’influence orientale. Difficile à décrire, leur musique
peut être comparée à un mélange entre
Led Zeppelin,
Pink Floyd,
Radiohead,
The Mars Volta et
Queens Of The Stone Age. C’est un rock
intelligent qu’il faut écouter attentivement pour pouvoir véritablement
apprécier. Avec ses 12 pièces totalisant 58 minutes,
TGBE! est un
premier album particulièrement réussi. (septembre 2010) |
½
|
Heartsounds -
Until We Surrender
Heartsounds est un duo de San Francisco qui est né des cendres du
groupe de death metal mélodique
Light This City.
Laura
Nichol et
Ben Murray reviennent à leur influence
première, le punk rock, avec une musique qui cadre parfaitement dans
le son punk de la Californie,
Bad Religion en tête. On
retrouve encore quelques traces de leur goût pour la musique métal
agressive, mais l’ensemble est plutôt mélodique et généralement
accessible, sans rien révolutionner. Les textes peuvent sembler
parfois introspectifs, même s’ils prennent vie à travers une musique
énergique à souhait. Peu de titres ressortent du lot, mais
l’ensemble d’à peine 40 minutes s’écoute très bien jusqu’à la fin.
(découverte du mois d'octobre 2010) |
Epitaph
|
Jimi Hendrix
-
Valleys of Neptune
Quarante ans après son décès, on trouve encore du matériel inédit à nous
offrir de la part de Jimi Hendrix. Dans le cas de
Valleys of Neptune,
on nous le présente rien de moins que comme un nouvel album. Il faut
dire que même les titres bien connus inclus ici le sont dans une version
différente de celle rendue célèbre. Par contre, plusieurs de ces pièces
sont parues à un moment ou à un autre dans un coffret ou sur un disque
de raretés. On retrouve donc très peu de véritable nouveau matériel.
L’élément le plus intéressant de ce disque est un mixage impeccable d’Eddie
Kramer qui réussit à rendre cet album tout ce qu’il y a de plus
contemporain. Certains enregistrements de guitares peuvent paraître
imparfaits ou incomplets, mais ils demeurent extrêmement efficaces grâce
au talent sans bornes d’Hendrix. Il aurait certainement préféré les
retravailler avant de nous les présenter, mais il n’est plus là pour
donner son opinion, malheureusement. Finalement, même si je n’attendais
rien d’exceptionnel de cet album de raretés, il s’agit d’un très bon
disque qui s’écoute bien jusqu’à la fin. Une grande surprise dans les
circonstances et un beau cadeau pour ses fans! (mai 2010)
Vidéoclip :
« Valleys of Neptune » |
Legacy /
Sony
½
|
H.I.M.
-
Screamworks: Love in Theory and Practice, Chapters 1-13
H.I.M. (His Infernal Majesty) est un groupe finlandais aux
influences gothiques qui existe depuis déjà 15 ans. Même si le
groupe tire ses influences premières de
Sisters Of Mercy, il
va dans un son pop très accessible avec ce 7e enregistrement. H.I.M.
se retrouve quelque part entre
Evanescence et
Fall Out Boy.
L’ensemble du disque tourne autour du thème des peines d’amour, un
thème qui nous ennuie déjà après quelques pièces, jusqu’à nous
achever avec la ballade « Disarm Me (With Your Loneliness) » à la 5e
piste. Les fans du groupe ne seront pas trop dépaysés et le
potentiel commercial est définitivement au rendez-vous. Par contre,
Screamworks n’est assurément pas leur album le plus créatif
et il risque de faire grincer des dents les puristes de rock
gothique. (juin 2010)
Vidéoclip :
« Scared To Death » |
Sire /
Reprise /
Warner
½
|
Hole -
Nobody’s Daughter
Il aura fallu attendre 12 ans avant de voir paraître un nouvel album
de Hole. Pendant ce temps,
Courtney Love s’est essayée en
solo, mais sans grand succès. Voilà donc probablement la raison pour
laquelle elle a décidé de réutiliser le nom du groupe qui l’a rendue
célèbre. D’autant plus que ce nouvel album de Hole ne peut pas être
considéré comme des retrouvailles puisqu’on y constate l’absence d’Eric
Erlandson et de
Melissa Auf der Maur, deux piliers aux
côtés de la leader incontestée lors des meilleures années du groupe
dans les années 1990.
Nobody’s Daughter
est donc un nouveau
projet solo de Courtney sans qu’elle y appose son nom. Elle a tout
de même demandé l’aide de fidèles collaborateurs pour l’écriture en
Linda Perry et
Billy Corgan. Courtney semble vouloir
plus que jamais mettre l’accent sur ses textes (pas si intéressants
par ailleurs) avec des pièces mid-tempo souvent plutôt ennuyantes.
Par contre, lorsqu’elle nous arrive avec un rock grinçant plus près
de ses racines punks, c’est sa voix criarde insupportable qui vient
tout saboter. En bout de ligne, que reste-t-il? Un album plat, sans
substance, sans excitation et surtout, sans inspiration. Après tout,
ce n’est pas si surprenant puisque l’on réalise que tous les
compositeurs impliqués n’ont pu transporter leur créativité dans le
nouveau millénaire. (chronique principale de juin 2010) |
Mercury /
Universal
|
Hollerado -
Record in a Bag
Hollerado est un nouveau groupe ontarien, maintenant établi à
Montréal. Mais, avant tout, il s’agit d’un véritable phénomène.
Gagnant d’un concours dans une radio d’Ottawa, le groupe a offert
son album gratuitement en ligne pendant des mois, en plus d’en
vendre des copies dans des sacs Ziplocs à ses concerts. Le groupe a
été retenu par
Jack White pour jouer en première partie de
The Dead Weather l’été dernier, puis ils ont inventé la
« tournée résidence » dans laquelle ils visitaient les 7 mêmes
villes pour les 7 jours de la semaine pendant 4 semaines. On a
d’ailleurs pu les voir au Divan Orange à Montréal tous les samedis
de février. Finalement, ils ont même fait une tournée « demi-mondiale »
visitant la Chine, le Brésil et l’Argentine. Maintenant que le sujet
est placé, parlons un peu de leur musique puisque leur fameux album
est maintenant officiellement en magasin. Réalisé par l’ex-Me Mom
and Morgentaler,
Gus Van Go, aussi réalisateur des
Trois Accords,
The Stills et des
Vulgaires Machins,
Record in a Bag
nous présente une musique pop rock aux
mélodies dangereusement accrocheuses. On peut percevoir certaines
influences de
Franz Ferdinand et de
Weezer, mais
l’originalité de la musique de Hollerado les rend plus souvent
qu’autrement inclassables. Disons que plusieurs des 12 titres de
l’album vous reviendront en tête pour des semaines à venir, les plus
intéressants étant les premiers extraits « Americanarama » et
« Juliette », ainsi que « Fake Drugs », « Got To Lose » et ma
préférée, « Walking on the Sea ». Hollerado nous offre un premier
album d’un peu plus de 40 minutes qui attirera définitivement
l’attention. Voici donc un groupe qu’il faudra surveiller de très
près, un groupe qui pourrait aisément devenir la nouvelle sensation
rock montréalaise. (découverte du mois d'avril 2010)
Vidéoclips :
« Americanarama » -
« Juliette » |
Royal Mountain /
Arts & Crafts
½
|
Hombre -
Hay Que Subir!
Hombre est un groupe dirigé par
Tomas Jensen qui nous propose une
musique aux influences diverses allant du drum ‘n’ bass au reggae punk
en passant par des sonorités électroniques. Le résultat est un rock
latin chaud et énergique, chanté en espagnol et en portugais. Ce premier
album a été réalisé par Jensen et
Éric Rathé (Psychocaravane,
The Blue Seeds), avec la collaboration du conseiller musical
Éric West (Bïa,
Marie Jo Thério,
Thomas Hellman)
et de
Ryan Morey (Karkwa,
Patrick Watson,
Ghislain Poirier,
Lhasa). Jensen réussit à créer un univers
musical unique, à la fois festif et critique. L’énergie débordante de
Hombre est contagieuse et parions que vous ne pourrez plus en décrocher…
(septembre 2010)
Vidéoclip :
« Deixa Tudo (en concert) » |
L-Abe /
SIX
½
|
Infected Mushroom -
The
Legend of the Black Shawarma
Infected Mushroom est un duo israélien établi à Los Angeles qui nous
présente une musique techno trance underground depuis déjà de nombreuses
années.
The Legend of the Black Shawarma
constitue en effet leur 7e album. Plus que
jamais, le duo revient à ses influences rock et métal alors que l’on
peut entendre
Jonathan Davis (Korn) sur « Smashing the
Opponent » et
Perry Farrell (Jane’s Addiction,
Porno
For Pyros) sur « Killing Time ». Il faut dire que leurs influences
rock ont toujours eu une place de choix dans leur musique techno, les
amenant régulièrement dans le terrain de jeu de la musique industrielle.
« Can’t Stop » présente d’ailleurs ce style énergique à souhait avec des
guitares bien présentes et des voix retravaillées électroniquement à la
Ministry. Le long album de 78 minutes se conclut avec un remix de
« Riders on the Storm », un classique de
The Doors. Pour ceux qui aiment la
musique électronique underground originale, Infected Mushroom mérite
qu’on y porte une attention particulière. Les fans de musique
industrielle devraient également tendre l’oreille vers ce duo unique.
(septembre 2010)
Vidéoclip :
« Smashing the Opponent (feat. Jonathan Davis)
» |
Justin Time
/
SIX
½
|
Interpol -
Interpol
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Le rock est un univers sans pitié. Sanctifié logiquement après un
premier album brillant, Interpol a connu son lot de critiques
acerbes par la suite. Une sorte d'effet levier qu'ont connu des
dizaines de groupes après avoir sorti un premier chef-d'oeuvre.
Antics et surtout
Our Love To Admire ont traduit la descente dans l'estime
collective d'un groupe qui avait pourtant conquis dès son premier
essai... Au lieu d'être un fer de lance,
Turn On the Bright Lights est devenu, au fil du temps, un
obstacle sérieux pour la suite de la carrière des new
yorkais.
Eux-mêmes ne se sont pas remis de la puissance de leur album. Après
quelques évolutions passées, leur quatrième album éponyme revient
aux fondamentaux du groupe. Le son et le style se rapprochent de
nouveau de
Turn On the Bright Lights dont il faudra savoir s'éloigner
pour apprécier ce nouvel album. Retombé dans une sorte de beauté
froide, puisant dans la new
wave et les atmosphères gothiques,
Interpol livre une oeuvre qui se nourrit et se développe au fil des
écoutes. Impossible de renier la première moitié des titres de
l'album. « Success » et sa lente montée en puissance, l’hypnotique «
Memory Service », la
dance / new
wave de «
Summer
Well »,
l’enivrante « Lights » et la chevauchée épique de « Barricade ». La
suite se révèle plus aléatoire, perdue dans des directions un peu
plus opaques comme si le groupe se cherchait à nouveau. Le disque
pose au final une question assez édifiante de la situation instable
d’Interpol : que devra faire le groupe pour retrouver un style qui
saura s’affranchir de leur premier opus pour savoir séduire à
nouveau? La réponse risque d’être difficile à trouver… D'autant que
le départ de
Carlos Dengler, bassiste et quasi-leader du
groupe, ne devrait pas faciliter les choses. (octobre 2010) |
|
Michael Jackson - Michael
Un an et demi après son décès, voici un premier album posthume pour
Michael Jackson. Les 10 titres présentés ici ont tous été
enregistrés lors de sessions passées pour un album à venir avant
d’être rejetés. Les arrangements de certains morceaux ont été
complétés après le décès du roi de la pop pour leur donner des
allures des années 2010. C’est le cas pour l’excellent succès « Hold
My Hand » avec Akon, ainsi que pour « Monster » avec 50
Cent. Par contre, la plupart des autres pièces souffrent déjà du
poids des années. Les mélodies les plus intéressantes datent de
l’époque de
Thriller : « (I Like) The Way You Love Me » et « Much Too
Soon ». Le reste ressemble plutôt au style de Jackson dans les
années 1990-2000, soit des rythmiques dynamiques qui manquent
désespérément de mélodies mémorables. L’ensemble manque de cohésion,
tant au niveau de la qualité des compositions, qu’au niveau de la
qualité des mélodies et des arrangements. Mais, au fond, c’était
bien prévisible puisque Michael n’est en fait qu’un album de
raretés, offert au public dans un but purement commercial. (février
2011)
Vidéoclip :
« Hold My Hand » |
Epic /
Sony
½
|
Jaheim
-
Another Round
Jaheim Hoagland est un artiste aux multiples talents. En plus de
chanter du R&B, il a aussi été rappeur, mannequin et acteur. Issu d’une
famille de musiciens (son grand-père,
Victor Hoagland, a même
fait partie des
Drifters), on peut dire que Jaheim avait la
musique dans le sang dès son plus jeune âge.
Another Round
est
déjà son 4e album, un disque qui a obtenu beaucoup de succès
dès sa sortie atteignant les premières positions du palmarès Billboard.
On retrouve peu de changements majeurs par rapport à ses enregistrements
précédents, ce qui plaira de toute façon à ses fans de la première
heure. Sa voix puissante met parfaitement en valeur les mélodies
sensuelles qui accompagnent cette musique chaude directement inspirée du
soul des années 1970. À l’écoute de « Impossible », on a carrément
l’impression d’entendre une version plus moderne du classique de
Percy Sledge, « When a Man Loves a Woman ». Par contre, c’est dans
la plus rythmée « Ain’t Leavin’ Without You » en ouverture d’album que
l’on retrouve le meilleur de Jaheim. On retrouve d’ailleurs un remix de
cette pièce à la toute fin, une version mettant en vedette le rappeur
Jadakiss qui devient tout de suite une favorite de ses fans.
(mai 2010)
Vidéoclip :
« Ain’t Leavin’ Without You (feat. Jadakiss) » |
Atlantic
/
Warner
|
Leela James
- My Soul
La chanteuse soul Leela James a eu un succès mitigé avec son premier
album en 2005,
A Change is Gonna Come. Par contre, elle a gagné de la
crédibilité avec un album de reprises en 2009 intitulé
Let’s Do It Again et lancé sur une étiquette indépendante. Il
était donc temps pour elle de revenir avec un album de compositions
originales et voici My Soul, sur lequel elle a participé à
presque toutes les compositions, dont 4 sont entièrement signées par
elle. Fortement influencée par Aretha Franklin, Mavis Staples
et Tina Turner, Leela nous offre un album de néo-soul efficace
avec une voix puissante digne des plus grandes chanteuses du genre.
L’équilibre entre soul contemporain et sons du passé est excellent et
l’album a tout pour plaire autant aux plus âgés qui ont connu les
meilleures années du genre que les plus jeunes qui n’ont aucune idée de
la signification du mot « soul ». Pour eux, on peut dire qu’il s’agit de
chansons qui viennent du plus profond de son être, et en ce sens, Leela
James nous offre assurément son meilleur album à ce jour. (décembre
2010)
Vidéoclip :
« Tell Me You Love Me »
|
Stax /
Universal
½
|
The
Jazz Passengers - Reunited
Les Jazz Passengers ont
été formés à la fin des années 1980 par Roy Nathanson et
Curtis Fowlkes. Le guitariste Marc Ribot en a également fait
partie et Deborah Harry (Blondie) chante régulièrement
avec eux depuis 1994. Reunited marque un retour pour le groupe de
jazz contemporain qui n’a présenté aucun enregistrement depuis 1998. Il
faut remonter à 1996 pour pouvoir entendre leur dernier album studio.
Pour cette nouvelle rencontre en studio, le groupe a invité de nombreux
artistes dont Ribot sur 6 pièces. Deux prestations en concert (« Think
of Me » et « One Way or Another » de Blondie) sont offertes en boni et
mettent en vedette Deborah Harry. On peut également entendre la voix d’Elvis
Costello sur la première pièce, « Wind Walked By », ainsi que celle
de Susi Hyldgaard sur le classique « Spanish Harlem ». Il faut
aussi noter leur interprétation totalement éclatée de « The National
Anthem » de Radiohead. Les Jazz Passengers nous proposent un jazz
plutôt difficile d’accès qui aura fort à faire pour séduire un public
large. De plus, on retrouve une certaine inégalité dans la qualité de
leurs compositions, surtout quand on les compare aux classiques intégrés
dans l’ensemble de seulement 9 titres. L’album offre tout de même de
bons moments. (février 2011) |
Justin Time /
SIX
|
Jonas & The Massive Attraction - Big
Slice
Le chanteur montréalais Jonas Tomalty nous présente son nouveau groupe,
The Massive Attraction. Dès la chanson-titre, on ne peut s’empêcher des
comparaisons avec Nickelback, même si la pièce offre une belle
énergie et est certainement la plus solide du disque. Les références à
Nickelback reviendront souvent au cours de l’album, autant dans les
pièces énergiques que dans les ballades rock puissantes. « Seize the Day »
est plutôt insignifiante, même si elle est l’une des pièces-phares de ce
disque qui manque nettement d’originalité. Quant aux ballades, elles
sont toutes plus ennuyantes les unes que les autres. Il n’y a que « Exit
Wound », une ballade acoustique, qui réussit à tirer son épingle du jeu.
Parmi les titres plus entraînants, « What Type o’ Ride Are You »
réussira à vous divertir pendant un maigre 2 minutes et demie. C’est
vraiment dommage que l’ensemble ne réussisse pas à présenter plus de
moments intéressants, car Jonas possède une voix puissante et unique, en
plus d’être une véritable bête de scène. Pourquoi alors se camper dans
un rôle de sous-produit de Nickelback? (décembre 2010)
Vidéoclip :
« Big Slice (live) » |
Big
Slice / Roy Turner
½
|
Norah Jones
- …Featuring
Depuis le succès de son premier album en 2002, Norah Jones s’est vu
offrir de nombreuses collaborations sur des bandes sonores de films ou
sur les albums d’autres artistes. …Featuring constitue en fait
une compilation de 18 de ces collaborations enregistrées entre 2001 et
2010 avec des artistes aussi variés que les Foo Fighters,
Outkast, Willie Nelson et Ray Charles. Bizarrement,
même si les styles peuvent sembler différents d’un titre à l’autre, on
retrouve une très bonne ligne directrice sur ce disque. Et cette ligne
directrice, c’est Norah Jones elle-même qui réussit à donner sa
personnalité à chacune des chansons présentées. L’album débute en force
avec « Love Me » d’Elvis Presley
interprétée par les Little Willies, avant de poursuivre avec
« Virginia Moon » des Foo Fighters. Son enregistrement de
« Take
Off Your Cool » avec Andre 3000 d’Outkast fait également
partie des moments forts de cet album surprenant. Voici donc une façon
différente de découvrir cette chanteuse au talent immense. Un excellent
disque! (janvier 2011)
Vidéoclip :
Introduction |
Blue Note /
EMI
|
Oliver Jones,
Ranee Lee
& Montreal Jubilation Gospel Choir - A Celebration in Time
Bon, c’est vrai que ce
n’est pas trop le moment au mois de mars pour parler d’un album de Noël,
mais je dois avouer que j’ai complètement passé à côté de celui-là. Par
contre, je me devais de le mentionner considérant l’importance de la
rencontre sur ce disque et la qualité du produit enregistré. En fait, il
est bien difficile d’obtenir un meilleur album de Noël qu’avec d’aussi
grands personnages du jazz montréalais. Dans un autre sens, j’ai moins
de regrets à l’avoir oublié pour Noël lorsque je réalise qu’au fond,
A Celebration in Time s’écoute aussi bien à n’importe quel moment de
l’année (peut-être en excluant « Silent Night » et « Little Drummer
Boy » qui sont plus typiques de Noël). Il s’agit d’un album dans la plus
pure tradition jazz avec un Oliver Jones en grande forme au piano et
Ranee Lee qui possède toujours une voix aussi exceptionnelle. Tous deux
accompagnés du Montreal Jubilation Gospel Choir dirigé par son fondateur
Trevor W. Payne depuis près de 30 ans, ils peuvent aussi compter
sur la participation du superbe quatuor vocal haïtien Daphnée Louis
Singers. Le disque contient 10 classiques et titres oubliés du
répertoire gospel, dont les pièces rares « Gras Bondye » et « Hymn to
Freedom ». Voici donc un excellent album jazz de Noël, que vous pourrez
apprécier tout au long de l’année. (mars 2011) |
Justin Time
/
SIX
|
Karkwa -
Les chemins de verre
Pour son 4e album, l’excellent groupe québécois Karkwa s’est enfermé
dans un studio en banlieue de Paris. Il en résulte un album plus
accessible que les précédents, un album à lequel on adhère dès la
première écoute, contrairement aux trois autres qui nécessitaient un
minimum d’effort. Le groupe met de l’avant sa capacité à pondre
d’excellentes mélodies, sur une musique rock alternative un peu plus
douce que par le passé. On peut encore les comparer à
Malajube,
mais ils se démarquent ici en ouvrant des possibilités avec un plus
large public. Dès l’ouverture, « Le pyromane », « L’acouphène » et « Moi-Léger »
vous séduiront et vous resteront en tête pour longtemps. Quant à « Dors
mon sang », elle est une douce ballade, extrêmement légère et
mélancolique, avec une superbe mélodie et des voix aériennes. Ce qui est
particulier sur
Les chemins de verre,
c’est que le groupe ne
s’empêche aucunement d’explorer de nouvelles avenues musicales, mais
sans perdre l’auditeur moyen. Certains pourront reprocher au groupe son
manque d’intensité sur ce nouvel album, mais considérant l’exploit que Karkwa réussit en demeurant créatif tout en s’ouvrant à un large public,
on devrait se contenter d’apprécier. (juin 2010)
Vidéoclip :
« Le pyromane » (à l’émission Studio 12) |
Audiogram
|
Stacey
Kent -
Raconte-moi…
Stacey Kent est rapidement devenue une sensation du jazz vocal américain
dans les années 1990. Elle aura finalement été consacrée avec son 6e
album,
Breakfast on the Morning Tram
en 2007, album sur lequel elle
flirtait avec le répertoire francophone dont 2 reprises de
Serge
Gainsbourg. Tout était donc en place pour qu’elle se lance dans
l’aventure de nous proposer un disque entièrement en français. Voici
donc
Raconte-moi…
Stacey nous y présente 12 titres dont des
classiques de la chanson française d’artistes comme
Barbara,
Paul Misraki,
Georges Moustaki,
Henri Salvador,
Michel Jonasz,
Keren Ann et
Benjamin Biolay. Mais, le
disque met aussi en valeur des chansons inédites par de jeunes auteurs
et compositeurs français qui méritent d’être connus comme
Claire
Denamur,
Pierre-Dominique Burgaud et
Émilie Satt, dont
« La Vénus du mélo » est le premier extrait. Stacey réussit des
interprétations magnifiques grâce à sa voix douce et ses accompagnements
musicaux souvent inspirés de la pop brésilienne. Elle nous offre un
album joyeux et ensoleillé qui possède aussi des vertus totalement
relaxantes. C’est donc un album de jazz vocal particulièrement réussi,
qui met en plus en valeur la chanson française. Une belle réussite par
cette Américaine qui réussira à élargir son public. (mai 2010)
Vidéoclip :
« La Vénus du mélo » |
Blue Note
/
EMI /
SIX
½
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Ke$ha
- Cannibal
La dernière année aura été forte en rebondissements pour Ke$ha qui
est passée de l’anonymat à la célébrité le temps d’un hit, « TiK ToK ».
Dans la foulée de cet immense succès, elle nous offrait en janvier
2010 son premier album,
Animal, un disque pop efficace, mais sans grandes surprises.
Autant battre le fer pendant qu’il est chaud, donc en voici
immédiatement la suite, Cannibal. Puisque tous les succès que
contenait
Animal nous ont été présentés, il fallait bien
arriver avec quelque chose de nouveau. Avec seulement 8 nouvelles
pièces et un remix de « Animal » pour une durée totale de tout juste
32 minutes, Cannibal est en fait un mini-album qui ne sert
que de supplément à son premier disque. Pour les surprises, on
repassera puisque vous retrouverez exactement la recette qui a fait
ses succès précédents. La pièce de résistance de l’enregistrement
est sans contredit le succès « We R Who We R », accompagné de
quelques autres titres entraînants comme « Blow », « Grow a Pear »
et la chanson-titre. Lorsqu’elle rap, Ke$ha n’est assurément pas à
son meilleur et on s’en rend vite compte sur « Sleazy ». En bout de
ligne, Cannibal atteint tout simplement son objectif de faire
en sorte qu’on n’oublie pas cette nouvelle pop star trop rapidement
et qu’on continue à avoir ses mélodies inoubliables en tête. Est-ce
que ça vaut le coût? Je ne crois pas puisque de toute façon les
pièces efficaces du disque vous seront jouées en boucle à la radio
jusqu’à écoeurement total. Par contre, il y a des avantages à un
mini-album : il contient nécessairement moins de remplissage et est
vendu à un meilleur prix. (janvier 2011)
Vidéoclip :
« We R Who We R » |
RCA /
Sony
|
Ke$ha
-
Animal
Kesha Rose Sebert est née à Los Angeles, Californie, mais a passé la
majeure partie de son enfance à Nashville, Tennessee, puisque sa mère y
travaillait comme auteure de chansons. Encore adolescente, elle est
retournée à Los Angeles pour démarrer sa carrière de chanteuse. Après le
succès numéro 1 que fut « TiK ToK », voici son premier album qui
contient rien de moins que 14 titres. Elle nous propose une musique pop
dansante idéale pour faire la fête, avec des rythmes électro et un peu
de rap. Peu de pièces possèdent autant de potentiel commercial que « TiK ToK », à part peut-être l’énergique « Ki$$ N Tell », qui nous rappelle
grandement
The Veronicas, et le deuxième extrait, « Blah Blah Blah ». Le principal point négatif du disque est l’inclusion de ballades
franchement ennuyantes qui viennent gâcher un très bon album pour le
défoulement. Party, alcool, drogue et lendemain de veille meublent ce
disque totalement politiquement incorrect. (juin 2010)
Vidéoclips :
« TiK ToK » -
« Blah Blah Blah » -
« Your Love is My Drug » |
RCA
/
Sony
|
Kings of
Leon - Come Around Sundown
D’abord acclamé de la critique avec son 2e album,
Aha Shake Heartbreak en 2005, Kings of Leon s’est ensuite
transformé en l’un des groupes américains les plus populaires. Des
Strokes du sud aux U2 américains,
les comparaisons fusent de toute part. J’y ajouterais aussi Coldplay
qui semble avoir été une grande influence pour la préparation de Come
Around Sundown, leur plus récent disque. Cela dit, le groupe revient
à un son rock très commercial, peut-être même encore plus que sur son
album précédent,
Only by the Night (2008). Il s’agit d’un rock parfait pour
transporter dans les stades à travers le monde et faire chanter la
foule. Si leur objectif était de poursuivre leur conquête du monde
entier, il n’y a pas de doutes que tout y est pour réussir. Par contre,
la famille Followill nous offre possiblement son rock le plus
commun à ce jour, des compositions à lesquelles il manque gravement la
folie créative des débuts. Plusieurs fans de la première heure avaient
quitté le navire à la parution de leur disque précédent et le groupe n’a
rien fait pour les reconquérir avec ce nouvel enregistrement. Come
Around Sundown inclut de bonnes mélodies et plusieurs succès
assurés, mais il contient aussi malheureusement leurs compositions les
plus faibles à ce jour. (janvier 2011)
Vidéoclips :
« Radioactive » -
« Pyro » |
RCA /
Sony
½
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Hilary Kole
- You Are There: Duets
Pour son 2e album, la
talentueuse chanteuse-pianiste Hilary Kole nous propose 13 standards
jazz interprétés en duo piano-voix. On peut entendre plusieurs légendes
dont Hank Jones, Cedar Walton, Freddy Cole,
Kenny Baron, Michel Legrand, Dave Brubeck et Monty
Alexander. En plus de jouer le piano, Freddy Cole chante avec Hilary
sur « It’s Always You », le meilleur moment de ce disque plutôt
unidimensionnel. L’album a été enregistré sur une période de 5 ans et
atteint son objectif d’impressionner par les grosses pointures qui ont
pu être assemblées sur un seul et même disque. Par contre, la douceur
des ballades, toutes des chansons d’amour, peut être lassante après
quelques titres. Si vous aimez votre jazz dans sa plus simple
expression, tout en subtilités, voici l’album qu’il vous faut. Par
contre, quelques changements de rythmes auraient capté l’attention d’un
public un peu plus large. (décembre 2010) |
Justin Time /
SIX
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Kylie -
Aphrodite
Kylie a souvent partagé les critiques et c’est encore le cas avec
son 11e disque,
Aphrodite, pour lequel on peut entendre et
lire le meilleur comme le pire. Pourtant, si son précédent album,
X, s’avérait passablement décousu malgré de bons moments,
Kylie resserre grandement la cohésion de l’ensemble sur
Aphrodite.
Évidemment, elle demeure dans la pop légère qui l’a rendue célèbre,
mais elle est quand même l’une des rares chanteuses pop à pouvoir
produire des albums d’une telle qualité. Plusieurs titres possèdent
le potentiel de brûler les planchers de danse, surtout en Europe,
même si rien ne peut égaler ses méga-succès du début de la dernière
décennie. Pour réaliser ce pas en avant, Kylie s’entoure ici du
réalisateur
Stuart Price (Madonna,
Pet Shop Boys) et des auteurs
Jake Shears (Scissor
Sisters) et
Calvin Harris. Le résultat est surprenant,
mais totalement satisfaisant. Kylie réussit à nous présenter à la
fois des pièces pop grandement efficaces et un album cohésif, ce qui
fait probablement d’Aphrodite l’un de ses meilleurs en
carrière. (septembre 2010)
Vidéoclip :
« All the Lovers » |
Parlophone
/
EMI
½
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LCD
Soundsystem -
This is Happening
James Murphy fait face à tout un défi avec ce nouvel album :
réussir à attirer autant l’attention qu’avec son disque précédent,
Sound of Silver, qui a pratiquement fait l’unanimité chez
les amateurs et les chroniqueurs. Sa réponse aux attentes est toute
simple puisqu’il se contente de présenter un son comparable au
précédent album, sans trop modifier la recette gagnante. Encore une
fois, Murphy nous présente une musique fondamentalement électronique
incluant des éléments de post-punk et de disco. Dans les moments les
plus rock, comme sur « Drunk Girls »,
LCD
Soundsystem se compare
avantageusement à
Franz Ferdinand. Par contre, certaines
compositions purement électroniques font définitivement partie de
l’underground et vous permettront de monter le volume et de danser
dans votre salon (« One
Touch »). On peut également entendre des
ballades mid-tempo introspectives comme la poignante « I Can
Change ». Pour ceux qui désiraient entendre un succès sur l’album,
Murphy leur en a écrit un intitulé « You
Wanted a Hit » (qui
signifie « Vous vouliez un succès »). L’écriture de Murphy continue
d’évoluer sur ce nouvel album et il fait maintenant partie des
meilleurs compositeurs dans son genre.
Sans
égaler
Sound of Silver,
This is Happening est un autre
excellent album de LCD Soundsystem. (août 2010)
Vidéoclip :
« Drunk Girls » |
Parlophone
/
EMI
½
|
Jamie
Lidell -
Compass
Le britannique Jamie Lidell nous propose un amalgame de sons dont le
cœur repose sur le funk, le soul et les rythmes africains. Quelques
guitares distorsionnées discrètes viennent parfois ajouter un
élément de rock non négligeable. Alors que par le passé on pouvait
le considérer comme un bon chanteur soul, sans vraiment pouvoir
aller plus loin, on le sent beaucoup plus en mode création sur
Compass. Lidell peut compter sur des collaborateurs de renom en
Feist,
Gonzales,
Chris Taylor (Grizzly Bear)
et
Pat Sansone (Wilco). On se doit également de
mentionner
Beck, surtout qu’on peut occasionnellement
comparer le son de Lidell à celui de l’Américain. Au cours de la
deuxième moitié de l’album, Lidell nous prouve qu’il peut composer
et interpréter une musique introspective de grande qualité. La voix
soul de Jamie Lidell est incomparable et il réussit à y ajouter une
musique hautement créative qui lui permet enfin de passer au niveau
supérieur. Voici donc son meilleur album à ce jour, un disque qui
risque fort de figurer parmi les meilleurs de l’année. (juillet 2010)
Vidéoclip :
« The Ring » |
Warp
/
SIX
|
Linkin Park -
A Thousand Suns
Linkin Park est de retour avec un 4e véritable album, excluant leurs
remix et enregistrements en concert.
A Thousand Suns fait
suite au très décevant
Minutes To Midnight paru il y a 3 ans et il poursuit
malheureusement dans la même direction. Le groupe délaisse encore
une fois totalement le métal pour se concentrer sur une musique plus
atmosphérique où les guitares se retrouvent carrément enterrées sous
une couche de synthétiseurs. Oubliez les hurlements de
Chester
Bennington et le rap efficace de
Mike Shinoda, car même
s’ils sont parfois présents, ils sont ensevelis dans les textures et
les arrangements mélodiques. En fait, Linkin Park nous donne ici un
exemple parfait de surproduction. Quelques mélodies efficaces comme
sur « Waiting for the End » réussissent tout de même à attirer notre
attention, mais c’est beaucoup trop peu pour nous donner le goût de
réécouter l’album. Il faut attendre aussi loin qu’à la 9e pièce, « Blackout »,
pour enfin entendre une pièce entraînante, mais encore une fois, on
a l’impression qu’elle est coincée dans des arrangements
électroniques et qu’elle ne pourra véritablement vivre que sur
scène. Depuis les 2 derniers albums, le groupe semble complètement
perdu et tente désespérément de se refaire une identité. Pourquoi ne
pas simplement dissoudre le groupe et travailler avec des
collaborateurs créatifs qui pourront donner un souffle nouveau à un
projet distinct de Linkin Park? Ils pourraient alors se laisser
aller totalement dans leurs ambitions atmosphériques et
expérimentales, sans être coincés dans le carcan Linkin Park, qui
s’est fait une renommée grâce à un son rap métal entraînant et
divertissant. (chronique principale de novembre 2010)
Vidéoclip :
« The Catalyst » |
Warner
½
|
Madonna -
Sticky & Sweet Tour
Même si
Hard Candy était loin d’être un album de première qualité pour
Madonna, elle se devait de partir pour une autre tournée monstrueuse.
Après tout, il s’agit de son gagne-pain! Warner a mis sur le marché un
combo CD/DVD tiré de cette autre tournée à succès de la madone. En fait,
c’est probablement le DVD qui fait tout le travail, mais comme je ne
l’ai pas reçu, c’est du CD qu’il sera question aujourd’hui. Le CD
présente malheureusement la moitié moins de titres que le DVD. En plus,
ce sont surtout des medleys que l’on peut y entendre, plutôt que les
chansons à succès de la reine de la pop. On retrouve quand même de
nouvelles versions de quelques-uns de ses succès, comme « Vogue »,
« Music », « La Isla Bonita » et « Like a Prayer ». « Give It 2 Me » et
« She’s Not Me » sont parmi les rares moments intéressants de ce CD
enregistré en concert à Buenos Aires en 2008. (septembre 2010) |
Warner
½
|
Harry Manx
- Isle of Manx: The Desert Island Collection
Après l’excellent retour
de Harry Manx en solo en 2009 avec
Bread and Buddha, quoi de plus naturel que de revenir tout de
suite avec une nouvelle proposition. Par contre, il s’agit plutôt cette
fois-ci d’une compilation de 15 de ses meilleures chansons à ce jour,
extraites de ses 5 albums studio en solo depuis 2001. Le bluesman
canadien nous prouve ici qu’il est certainement l’un des musiciens les
plus polyvalents de sa génération, maniant habilement le banjo, la
sitar, l’harmonica et la guitare lap steel. Dommage que les pièces ne
soient pas présentées chronologiquement et que le livret soit avare
d’informations, car il s’agit ici d’une superbe collection du meilleur
matériel de Harry Manx. À découvrir! (février 2011) |
Dog My Cat
/
SIX
|
Phil
Manzanera - The Music 1972-2008 (2
CD + 1 DVD)
Le guitariste Phil
Manzanera a fait partie de quelques-uns des groupes les plus éclectiques
des 40 dernières années, surtout reconnu pour son travail avec Roxy
Music et Brian Eno. On retrouve ici une réédition du superbe
coffret paru il y a 2 ans et qui fait une rétrospective complète de son
œuvre entre 1972 et 2008. Le premier disque couvre les 20 premières
années avec de nombreux titres de Roxy Music, mais aussi de Brian Eno,
801 et en solo. Sur le deuxième disque, on retrouve plutôt ses
performances des 10 dernières années alors qu’il chante avec des groupes
comme Vozero, 6PM et 50 Minutes Later. Finalement,
le coffret ne serait pas complet sans un DVD contenant un documentaire,
des performances en concert et un vidéoclip. On y trouve même une vidéo
maison captée à Cuba à l’époque de la Révolution, puisque Manzanera y a
passé une partie de sa jeunesse. L’œuvre de Manzanera pourra sembler
obscure au commun des mortels. Par contre, sa créativité en fait l’un
des plus importants guitaristes d’avant-garde. Ce coffret représente
donc une belle façon de le découvrir. (janvier 2011) |
Expression
/
MVD
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Marina & The Diamonds -
The Family
Jewels
Marina Diamandis est née au Pays de Galles en 1985 de parents
gallois et grec. Même si The Diamonds semblent être un groupe
d’après le nom, il s’agit en fait d’un pseudonyme pour Marina qui
travaille essentiellement seule, malgré qu’elle soit évidemment
accompagnée de musiciens en tournée. Elle propose une musique pop
particulièrement originale qui s’inspire à la fois de
Gwen
Stefani et de
Kate Nash. Ce premier album est très varié
et va de la pop dansante des années 1980 au rock des années 1990, en
passant par de la soul contemporaine. Elle possède une voix unique
et des mélodies incomparables. Malgré les mélodies accrocheuses que
l’on retrouve sur l’album,
The Family Jewels n’est pas
nécessairement un album grand public. Il nécessite quelques bonnes
écoutes pour vraiment comprendre l’univers de Marina. Par contre, on
peut dire qu’elle réalise le tour de force d’assembler ses
influences diverses sur un album cohérent pendant 45 minutes. C’est
donc un premier disque de très grande qualité que l’on retrouve ici
de la part de cette chanteuse au talent sans bornes. (découverte du
mois d'août 2010)
Vidéoclips :
« Mowgli’s Road » -
« Obsessions » -
« I Am Not a Robot »
-
« Hollywood » -
« Oh No! » |
Chop Shop /
Warner
|
Maroon 5
- Hands All Over
Après l’immense succès de l’album
It Won’t Be Soon Before Long en 2007, les attentes étaient
particulièrement grandes envers Maroon 5 pour la suite. Ils tentent
donc avec Hands All Over de poursuivre dans la même direction
pop rock créative. Même s’ils travaillent avec le réalisateur rock
Robert John « Mutt » Lange (AC/DC,
Def Leppard,
Foreigner), ils réduisent le rock à sa plus simple expression
sur ce nouvel enregistrement. En fait, l’album met surtout en valeur
les mélodies et la voix d’Adam Levine, toujours accompagnées
de musiques entraînantes. Lange permet également de faire ressortir
le côté soul du groupe, dans de courtes pièces toutes sous la barre
des 4 minutes. C’est donc un album pop de grande qualité qui nous
est offert ici, un disque duquel on entendra sûrement plusieurs
extraits à la radio. (décembre 2010)
Vidéoclips :
« Misery » -
« Give a Little More »
|
A&M /
Octone /
Universal
½
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Mark Masri
- La Voce
Le chanteur torontois
Mark Masri nous offre une musique adulte contemporaine enveloppée dans
de nombreuses orchestrations. Il nous présente des chansons dans
différentes langues incluant surtout l’italien et l’anglais (même une en
français, « Je t’attendrai ») sur une musique pop très adulte, un peu
crooner par moments et avec des accents celtiques. Il s’agit
essentiellement d’un album de ballades mettant en évidence les textes et
sa voix. Il reprend quelques classiques comme « Caruso », « Fragilidad »
(une version espagnole de « Fragile » de Sting) et même « Fix You »
de Coldplay. Par contre, les compositions originales sont
franchement ennuyantes. Pour les amateurs de ballades contemporaines
seulement… (décembre 2010) |
Green
Hill
/
EMI
½
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Massive
Attack -
Heligoland
Formé en 1987 à Bristol en Angleterre, Massive Attack a été la force
de frappe derrière le mouvement trip hop de la fin des années 1990
qui a permis l’éclosion de groupes comme
Portishead,
Morcheeba et plusieurs autres. Plus silencieux depuis quelques
années, le groupe nous a présenté son dernier album en 2004 avec la
bande sonore de
Danny the Dog qui a partagé les critiques.
Heligoland présente inévitablement des similarités avec ce que
le groupe a produit par le passé. Par contre, on peut quand même
apprécier une évolution musicale digne des années 2010. Parmi les
choristes invités, on peut entendre quelques nouvelles voix comme
Damon Albarn (Blur,
Gorillaz),
Hope Sandoval
(Mazzy Star),
Guy Garvey (Elbow) et
Tunde
Adebimpe (TV On The Radio). La performance de Damon
Albarn sur « Saturday Come Slow » est à noter plus particulièrement,
puisqu’il offre peut-être son meilleur matériel depuis Blur. Le
travail des membres du groupe sur des bandes sonores au cours des
dernières années semble affecter le son de Massive Attack sur
Heligoland qui est moins expérimental et pourrait accompagner
plusieurs films sans trop d’adaptations. Même si on reconnaît
aisément le son du groupe,
Heligoland ne réussit
malheureusement pas à nous procurer le même sentiment d’admiration
que l’on pouvait avoir à l’époque où Massive Attack se trouvait au
sommet de son art. C’est un effort plus qu’honnête, mais qui ne peut
égaler le retour de Portishead en 2008 avec son album
Third. (chronique principale de juillet 2010)
Vidéoclip :
« Paradise Circus » |
Virgin
/
EMI
½
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MC Mario
- Live 1234
Le DJ Mario Tremblay, alias MC Mario, est présent dans le décor
des clubs québécois depuis de nombreuses années et il nous a présenté un
nombre incalculable de compilations de pop dansante. Cette fois-ci, il
nous présente une compilation enregistrée directement à son club, le
1234 à Montréal. Cette collection de succès dansants de 72 minutes vous
assurera un divertissement de qualité avec quelques-uns des plus grands
hits de la pop de 2010. Parmi les plus intéressants, mentionnons
Marco Calliari (« L’Italiano » remixé par Montreal House Mafia),
Montreal House Mafia (« Tarantella »), Duck Sauce (« Barbra
Streisand »), Voyer Bros (« Losing My Religion » de R.E.M.),
Usher (« OMG ») et en conclusion, Stromae (« Alors on
danse »). Il faut aussi mentionner la présence d’une nouvelle chanteuse
montréalaise extrêmement talentueuse,
Danyka, qui nous présente « It’s About Now Everybody », un titre
extrait de son mini-album The Love Report remixé pour l’occasion
par Big Joe Bootleg. La pièce fait un malheur un peu partout à
travers le monde. Vous pouvez vous procurer The Love Report en
téléchargement sur
Archambault.ca. En bout de ligne, MC Mario nous offre à nouveau une
compilation de qualité et grandement divertissante, qui vous fera
bouger. (mars 2011)
Vidéoclip :
Introduction |
Sony
½
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MGMT
-
Congratulations
MGMT est un duo new yorkais qui existe déjà depuis plusieurs années.
Leur premier album paru en 2008,
Oracular Spectacular, présentait des succès incontournables
comme « Kids », « Time to Pretend » et « Electric Feel ». Par
contre, le mélange de ces pièces accessibles avec des morceaux
franchement expérimentaux créait une certaine incohérence
d’ensemble. Pour leur 2e album, ils se concentrent principalement
sur le côté exploratoire de leur direction artistique. On retrouve
donc une musique plus difficile d’accès qui se situe quelque part
entre
The Strokes et
The Flaming Lips, avec certains
éléments énergiques, mais aussi des moments plus atmosphériques. En
resserrant ainsi la direction de l’album, il devient du même coup
plus cohérent que le premier. D’un autre côté, on y perd les
superbes succès qu’on pouvait entendre sur le précédent et qui
donnaient le ton à l’album. En bout de ligne, le groupe progresse
tout de même de belle façon avec son 2e disque. (juin 2010)
Vidéoclip :
« Flash Delirium » |
Columbia
/
Sony
½
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Bret
Michaels -
Custom Built
Voici le 3e album solo
de l’ancien leader de
Poison,
Bret Michaels. On dit « nouvel album », mais on retrouve en fait un peu
de tout sur ce disque de 12 pièces. On peut entendre en effet quelques
extraits de ses albums précédents, des remix et même une reprise pas
trop réussie de « What I Got » de
Sublime. Parmi les nouvelles
compositions, on peut entendre la chanson-thème de sa nouvelle
télé-réalité sur MTV,
Bret Michaels: Life as I Know It, intitulée
« Riding Against the Wind ». Le morceau-pilier de
Custom Built
est certainement « Nothing To Lose » avec
Miley Cyrus, dont on
retrouve aussi une version démo à la fin. Le problème est que Miley ne
fait vraiment qu’acte de présence et qu’on aurait certainement pu
exploiter un peu plus sa voix plutôt que ne se servir que de son nom. On
retrouve aussi une version country de son plus gros succès avec
Poison, « Every Rose Has Its Thorn »,
alors que Bret est accompagné de
Brad Arnold de
3 Doors Down,
Chris Cagle et
Mark Willis. Les remix incluent le thème de
Rock of Love, « Go That Far », en version club par
Jason
Miller de
Godhead, ainsi qu’une version rock de « Driven »,
dont les versions originales se retrouvaient sur
Rock My World, son disque précédent paru en 2008. Il semble donc
y avoir sur papier plusieurs éléments dignes d’intérêt sur ce nouvel
album de Bret Michaels. Par contre, lorsque l’on analyse l’ensemble
pièce par pièce, on réalise rapidement que peu d’entre elles sont
vraiment réussies et que les éléments ennuyants sont bien plus nombreux.
On savait tous depuis longtemps que Bret Michaels était en panne
d’inspiration et ça se confirme une fois de plus. (octobre 2010) |
Poor Boy /
North
Fontana
½
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Milow -
Milow
Milow est un chanteur belge (de son vrai nom
Jonathan Vandenbroeck)
qui a d’abord connu le succès en 2007 avec la pièce « You Don’t Know ».
Il aura fallu attendre son album éponyme de 2009 pour que Milow
connaisse véritablement le succès et voici qu’il nous est maintenant
offert en Amérique du Nord. Lors des premières écoutes du succès « Ayo
Technology », j’avais carrément l’impression d’entendre une nouvelle
pièce des
Red Hot Chili Peppers, peut-être parce qu’un peu trop
similaire à « Snow (Hey Oh) » au refrain. C’est ce méga succès qui ouvre
l’album, suivi par une nouvelle version de « You Don’t Know », ainsi que
d’une de ses premières pièces qui date de 2005, « One of It ». Ces 2
pièces, ainsi que « Born in the Eighties » sont parus sur son album de
2006
The Bigger Picture. On peut également entendre les 11 pièces
de son 2e album paru en 2008,
Coming of Age. Il est donc clair
que Milow a décidé de présenter tout son meilleur matériel à ce jour
pour ce premier album distribué internationalement. Le son de Milow est
généralement folk acoustique avec quelques élans un peu plus pop. Les 70
minutes de l’album pourront vous sembler un peu longues considérant
qu’on retrouve quelques pièces parmi les 18 qui sont un peu moins
mémorables et qui viennent servir de remplissage. Par contre, l’ensemble
demeure passablement cohérent malgré le fait qu’on ait en fait une
compilation entre les mains. Voici une belle carte de visite pour que
Milow se fasse connaître à travers le monde. (août 2010)
Vidéoclip :
« Ayo Technology » |
Universal
½
|
Janelle
Monae -
The ArchAndroid
Découverte par
Big Boi d’Outkast au milieu des années
2000, la chanteuse originaire de Kansas City, Janelle Monae, a
participé à de nombreuses compilations, avant d’enregistrer un
premier mini-album.
The Chase est paru en 2007 et consistait
en la première de 4 suites extravagantes présentant le personnage de
Cindi Mayweather en l’an 2719. Elle a ensuite signé un contrat avec
l’étiquette Bad Boy de
Sean « Diddy » Combs et
The Chase
a été relancé avec des titres en boni. Janelle nous présente enfin
son premier album qui contient en fait les suites 2 et 3 de la
grande aventure amorcée il y a 3 ans.
The ArchAndroid
présente 18 titres totalisant près de 70 minutes. Elle y explore
différents univers musicaux sur fond de soul, alors qu’elle va même
jusqu’au rock ‘n’ roll par moments (« Come Alive »). C’est un
album-concept qui suit un chemin plutôt sinueux et peut sembler
difficile à apprivoiser au départ, mais c’est ce qui le rend si
intéressant. Débordante de créativité, Janelle n’hésite aucunement à
briser des préjugés et à explorer librement. Certains albums de rock
progressif des années 1970 n’osaient même pas s’écarter autant de
leur ligne directrice. En fait, ce qui unit chacune des pièces de
cet album, c’est la voix soul unique et puissante de Janelle Monae.
Vous trouverez bien peu de succès radio sur
The ArchAndroid
qui nous présente plutôt un exercice de styles un peu fou, parfois
dérangeant, mais surtout passionnant. Il y a bien quelques titres
accrocheurs comme le premier extrait funky en compagnie de Big Boi,
« Tightrope », ainsi que l’excellente « Cold War », mais l’ensemble
s’adresse essentiellement aux amateurs de musique originale qui en
ont marre des chansons pop jetables. En 2010, peu d’artistes peuvent
se vanter de pouvoir nous offrir autant de créativité sur un même
disque… (découverte du mois de novembre 2010)
Vidéoclip :
« Tightrope (feat. Big Boi) » |
Bad Boy
/
Warner
|
Moran -
Mammifères
Moran a obtenu plusieurs prix et distinctions avec son premier
album,
Tabac. Il est maintenant de retour avec un nouveau
disque, encore meilleur que le premier. Cet incessant créateur nous
offre 13 chansons d’une grande profondeur, enrobées dans un son folk
contemporain. Il s’entoure de fidèles acolytes, dont
Catherine
Major qui vient prêter sa voix à « Los Angeles » et
« Aspirine ». Les deux voix se marient à la perfection permettant
des duos incomparables. Très introspectif,
Mammifères ne
s’adresse définitivement pas à un large public. Par contre, il
ravira les amateurs de textes habilement fignolés. (juillet 2010) |
AdLitteram /
Tandem
½
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Jason
Moran - Ten
Jason Moran est actif
depuis maintenant plus de 10 ans dans le jazz instrumental. Le pianiste
et son trio, The Bandwagon, atteint maintenant le sommet de sa
carrière en présentant possiblement son album le plus mature et le plus
cohérent. Même si l’album se concentre particulièrement sur le trio, la
virtuosité de Moran ressort en différentes occasions. Autant Moran peut
livrer un jazz plutôt standard, autant il peut se permettre
d’expérimenter, intégrant différentes influences comme du hip hop et du
classique, ainsi que des rythmiques bien particulières. L’ensemble
moderne demeure tout de même passablement romantique. Avec Ten,
Moran ne décevra assurément pas ses fans. (janvier 2011) |
Blue Note /
EMI
½
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Motion City Soundtrack -
My Dinosaur Life
Depuis 2 albums, je prêche la patience dans le cas de Motion City Soundtrack, et je crois qu’elle est enfin récompensée avec ce 4e disque.
Le groupe du Minnesota est à son meilleur lorsqu’il penche un peu plus
vers le punk que la pop, et contrairement aux 2 derniers disques qui
étaient beaucoup plus pop, voilà que le quintet nous offre le mélange
parfait entre pop et punk.
Mark Hoppus (Blink 182), qui
avait travaillé sur
Commit This to Memory, revient à la réalisation pour
My
Dinosaur Life. Son travail est phénoménal et il réussit à rendre
l’énergie du groupe totalement contagieuse, et ce, du début à la fin.
Peu de compositions sont faibles et surtout, pratiquement aucune d’entre
elles n’est ennuyante. Avec
My Dinosaur Life, Motion City Soundtrack nous présente peut-être le meilleur album pop punk de 2010,
même si l’année est encore bien jeune… (mars 2010)
Vidéoclips :
« Her Words Destroyed My Planet »
-
« Disappear » |
Columbia
/
Sony
|
My
Chemical Romance - Danger Days: The True
Lives of the Fabulous Killjoys
Le groupe pop punk My Chemical Romance nous a offert son meilleur album
en 2006 avec
The Black Parade. La pression était donc énorme pour la
préparation du disque suivant et le groupe a pris tout son temps. Il
nous arrive finalement avec Danger Days: The True Lives of the
Fabulous Killjoys, un disque qui laisse totalement de côté les
influences gothiques qu’on retrouvait précédemment. Le groupe se
concentre plutôt sur un son pop punk intégrant quelques rares influences
métal et il se rapproche donc encore un peu plus de Green Day et
de Fall Out Boy. Par contre, ce n’est que dans le style général
qu’on peut faire ces comparaisons, puisque le groupe nous présente son
album le plus original à ce jour. Délirant totalement dans des thèmes
futuristes, le groupe nous offre assurément son disque le plus joyeux.
Danger Days démarre en force avec les incontournables « Na Na
Na » et « Bulletproof Heart ». Par la suite, place au défoulement
juvénile avec le plaisir pur de la rock / disco « Planetary (Go!) », un
hymne assuré pendant les prochaines tournées du groupe. On retrouve à
nouveau quelques pièces à tendance emo (« The Only Hope For Me Is You »),
mais on ne tombe jamais bien longtemps dans l’émotion alors qu’une « Party
Poison » nous arrive en pleine gueule, livrée à la façon de The Hives.
Danger Days est définitivement le meilleur album de My Chemical
Romance à ce jour, un disque de pur plaisir… (janvier 2011)
Vidéoclip :
« Na Na Na »
|
Reprise
/
Warner
|
Nelly -
5.0
Comme vous pouvez vous en douter en regardant le titre de son nouvel
album, le rappeur Nelly en est maintenant à son 5e enregistrement
studio, et ce en 10 ans de carrière. La pièce pop de qualité « Just a
Dream » est devenue son premier succès top 10 en 5 ans et représente
assurément la carte de visite de cet album. L’ensemble de 12 titres
présente beaucoup plus de faiblesses que de moments forts. Pour éviter
l’ennui, vous devrez donc nécessairement passer outre plusieurs titres
aux refrains et aux rythmiques sans intérêt pour vous concentrer sur
l’essentiel qui se limite à 4 titres : « Just a Dream », « Long Gone »,
« She’s So Fly » et l’entraînante « Liv Tonight », un succès assuré dans
les clubs. Avec 5.0, Nelly nous présente très certainement son
disque le plus faible à ce jour. Un téléchargement à la pièce s’avérera
beaucoup plus stratégique que d’acheter l’album complet… (février 2011)
Vidéoclips :
« Just a Dream » -
« Move That Body » |
Motown /
Universal
|
Nouvelle Vague -
3
Nouvelle Vague est
dirigé par les réalisateurs et arrangeurs français
Marc Collin et
Olivier Libaux. Accompagné de diverses chanteuses féminines, le
duo nous présente des reprises complètement reconstruites de succès
connus, dans une version pop jazzée et bossa nova d’une grande
efficacité. Leurs reprises de pièces punks ont d’ailleurs fait grincer
bien des dents de puristes à leurs débuts. Nouvelle Vague nous présente
ici son 3e album sur lequel il laisse quelque peu de côté la bossa nova
pour plutôt s’aventurer en territoire teinté de country et de bluegrass,
particulièrement sur la reprise de
Talking Heads, « Road to Nowhere ». Sur ce 3e album, le duo pousse un peu plus loin le concept en
invitant certains compositeurs à venir participer à la reprise de leur
pièce. On retrouve donc
Martin Gore de
Depeche Mode sur
« Master and Servant »,
Ian McCullough de
Echo And The
Bunnymen sur « All My Colors »,
Barry Adamson de
Magazine
sur « Parade » et
Terry Hall de
The Specials sur « Our Lips Are Sealed » (popularisée par
The Go Go’s, mais écrite par
Hall). Cette dernière pièce ainsi que la reprise de « God Save the Queen »
des
Sex Pistols et « So Lonely »
de
The Police (qui vient conclure l’album) sont assurément les
plus surprenantes du disque, s’éloignant grandement des versions
originales énergiques et décapantes. On retrouve également les
excellentes « Blister in the Sun » de
Violent Femmes et « Ça
plane pour moi » de
Plastic Bertrand. Les reconstructions
musicales de Nouvelle Vague sont généralement très réussies et elles
réussissent sur ce nouveau disque à nous faire quelque peu oublier la
version originale. C’est donc un album de reprises grandement efficace,
peut-être leur meilleur disque à ce jour. (mai 2010) |
Peacefrog /
Justin Time /
SIX
½
|
Justin Nozuka -
You I Wind Land and Sea
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Bien sûr, Justin Nozuka a la gueule, la voix, le style et même le
prénom idéal du chanteur à groupies. Et quelque part, ça n'a pas
raté... Mais Nozuka est tout sauf un cliché. En plus d’une
personnalité humble et sympathique, la presse avait déjà unanimement
salué son premier disque
Holly bien avant que la folie ne
s'empare des midinettes écervelées en manque de mâle. Et pour le
coup, la critique internationale ne s'est pas trompée.
Holly
était un disque pur de folkeux, fascinant, d'une maturité incroyable
pour un gamin de 19 ans à l'époque. Nozuka l'avait composé, seul
avec sa gratte et sa voix mi soul, mi r&b. Un album épuré et
introspectif. Trois ans se sont écoulés depuis la sortie de
Holly.
Justin et son band ont bien baroudé. Une tournée mondiale, un succès
grandissant et un background non négligeable en fin de course.
Alors, pas étonnant que
You I Win Land and Sea sonne
réellement différemment de son prédécesseur. Naturellement la patte Nozuka revient au galop, principalement dans sa manière de chanter,
mais le disque est indéniablement plus travaillé. Moins spontané ?
Peut-être oui. Tant dans le concept que dans la production, l'album
marque par une approche plus « professionnelle » et un son plus
électrique. Justin Nozuka n'avait d’ailleurs pas caché son ambition
de jouer plus de guitare électrique. C’est chose faite. La présence
et l’influence de son groupe dans les compos n’est certainement pas
étrangère non plus à l’évolution.
You I Wind Land and Sea ne
laisse pas de place à l’approximation, tout est réglé comme du
papier à musique. Pas un reproche, seulement un constat. Difficile
d’ailleurs de critiquer cette série de bons titres, harmonieux et
immédiats, chantés du fond du cœur par un chanteur au talent
indiscutable. Il n’y a pas de honte à se laisser porter sur les
mélodies remarquablement arrangées de « Heartless » et « My Heart Is Yours » (déclaration à son public ?), sur les poussées vocales de « Souless
Man », sur les hymnes poignants de « Woman Put Your Weapon Down »,
sur le groove de « You I Wind Land and Sea ». À 21 ans et des
brouettes, le canadien flirte une nouvelle fois avec la réussite.
Marqué par le lyrisme et l’éclat inespéré de
Holly,
You I
Win Land and Sea ne pourra paraître qu’un léger ton en dessous
mais sans déshonorer son auteur. (juin 2010) |
½
|
Off With Their Heads -
In Desolation
Off With Their Heads est un groupe punk rock américain qui en est à son
2e album, le premier chez Epitaph,
Brett Gurewitz les ayant
signés parce qu’il les adorait. Ils présentent un son punk brut inspiré
de
Bad Religion et d’autres punk rockers du genre.
In
Desolation inclut 12 titres totalisant moins de 34 minutes.
Plusieurs pièces présentent une énergie hors du commun, dignes des plus
grands groupes punks (« Drive », « Their Own Medicine », « All I Can
Do »). D’autres moments un peu plus lents peuvent nous rappeler les
Ramones des années 1980 (« I Just
Want You To Know »). L’ensemble s’écoute très bien et il plaira
assurément aux nostalgiques du punk des années 1980, soit avant que le
punk devienne pop. (septembre 2010)
Vidéoclip :
« Drive » |
Epitaph
½
|
Opium Baby - Opium Baby
En 2003 est né le groupe Nova, un groupe rock français
extrêmement prometteur qui a remporté de nombreux concours. Après un
changement de nom dû à des problèmes juridiques, le quatuor nous arrive
enfin avec un premier album. Première impression : ce groupe se
distingue nettement de la scène rock française par la richesse de ses
compositions qui n’est pas sans nous rappeler Muse. Des guitares
bien présentes et une rythmique entraînante rendent tout de suite
contagieuse la musique de ce groupe très talentueux. Les mélodies sont
également remarquables sur ce premier opus qui a tout pour se comparer
aux plus grands, autant en Angleterre qu’en Amérique. Quelques ballades
viennent compléter l’album et ce n’est malheureusement pas là leur
force. Le disque possède quelques moments plus faibles, mais il nous
offre dans l’ensemble une musique efficace. Opium Baby va définitivement
dans la bonne direction et il ne reste plus qu’à les suivre dans leur
périple. (janvier 2011)
Vidéoclip :
« Let Me Go » |
LMG
|
Orianthi
- Believe (II)
L’Australienne Orianthi Panagaris s’est fait remarquer dans le film
This Is It de Michael Jackson
alors qu’elle travaillait avec le roi de la pop pour ce qui devait être
sa dernière tournée. Guitariste remarquable, la jolie blonde a présenté
un premier album en 2009,
Believe. Elle remet ça avec Believe (II) qui n’est en
fait qu’une version légèrement améliorée de son premier disque,
présentant presque toutes les mêmes pièces dans un ordre différent. Deux
ajouts intéressants : sa très bonne reprise de « Missing You » de
John Waite, ainsi que l’excellente « Shut Up & Kiss Me ». « According
To You » demeure la pièce incontournable du disque, qui contient encore
une fois plusieurs morceaux pop plutôt communs et sans grand intérêt. En
fait, l’élément différenciateur d’Orianthi est sa capacité à nous offrir
des solos de guitare à la Van Halen ou Steve Vai sur des
mélodies pop extrêmement accrocheuses. On peut d’ailleurs entendre Vai
en duo avec elle sur la pièce rock instrumentale « Highly Strung ».
(décembre 2010)
Vidéoclips :
« According To You » -
« Shut Up & Kiss Me » -
« Highly Strung (feat. Steve Vai) » |
DGC /
Universal
|
Ozzy Osbourne
-
Scream
Le 10e album solo de la légende du métal Ozzy Osbourne devait
s’intituler
Soul Sucka, mais le désaccord des fans fait en sorte
que c’est plutôt
Scream qui nous est offert. On ne s’attend
jamais à un chef-d’œuvre lorsqu’on apprend la sortie d’un nouvel album
d’Ozzy et ce n’est certainement pas encore le cas ici. Par contre, on le
retrouve dans une forme superbe comme si le « prince des ténèbres »
avait encore la quarantaine plutôt que ses 61 ans bien sonnés. On peut
entendre un nouveau guitariste en
Gus G., un guitariste grec de
power metal. Dès la pièce d’ouverture, « Let It Die », on se dit que son
jeu à la 6 cordes est intéressant. Par contre, il se cache rapidement
dans le style de
Zakk Wylde et
Randy Rhoads, les
guitaristes qui ont donné de la personnalité aux albums solo d’Ozzy,
pour laisser toute la place au chanteur. « Let Me Hear You Scream », le
premier extrait, est un hymne instantané clairement composé pour
démarrer les concerts en puissance en faisant participer la foule.
Quelques autres titres méritent notre attention comme « Diggin’ Me
Down » et la ballade « Time ». Par contre, peu d’autres éléments sont
dignes d’intérêt alors qu’on ne peut s’empêcher de penser à ses
meilleurs albums en solo ou avec
Black Sabbath. On se dit donc qu’on est aussi bien de ressortir
ces classiques plutôt que d’écouter
Scream. L’album de 11 pièces
a entièrement été co-écrit par Ozzy et le réalisateur
Kevin Churko.
La réalisation n’est d’ailleurs pas suffisamment colossale pour rendre
les compositions plus intéressantes. (septembre 2010)
Vidéoclip :
« Let Me Hear You Scream » |
Epic
/
Sony
|
Pacifika - Supermagique
Après un premier album encensé de la critique en 2007 (Asuncion),
le trio de Vancouver est de retour avec Supermagique, un album
qui contient des textes en anglais, en espagnol et même en français. Le
groupe, dirigé par la chanteuse d’origine péruvienne Silvana Kane
(ex-West End Girls), nous présente un mélange de pop indépendante
et de musique du monde, avec des mélodies contagieuses. L’album est
généralement doux, mais devient tout de même plus entraînant en
certaines occasions, comme avec l’excellente « Chocolate ». Leur
principal problème est un sérieux manque de focus alors que leurs
diverses influences amène l’album dans toutes sortes de directions, sans
but précis. Des pièces complètement alternatives sont suivies de pop
latine légère, puis de guitares métal distorsionnées. C’est comme si on
avait essayé de tout intégrer sur le même disque, sans trop de
discernement. Plusieurs pièces présentent des facettes intéressantes,
mais elles ne collent malheureusement pas avec l’ensemble. Donc, il ne
reste qu’à espérer que le trio se concentrera la prochaine fois à créer
un tout, plutôt qu’un collage de leurs nombreuses influences. (mars
2011)
Vidéoclips :
« Doce Meses » -
« Le matin » |
Fontana North /
SIX
|
Parkway
Drive -
Deep Blue
Après 2 albums qui m’ont plutôt laissé sur mon appétit, malgré un
potentiel intéressant, le groupe hardcore australien Parkway Drive est
de retour avec un 3e disque. L’intro et la première pièce nous ramènent
directement à leurs œuvres précédentes, mais « Sleepwalker » réussit
enfin à nous faire écarquiller les yeux. Beaucoup plus nuancée que les
pièces entendues précédemment, cette composition nous donne vraiment
l’impression que le groupe a enfin trouvé sa voie. D’autant plus que ça
se poursuit avec la suivante, « Wreckage », ainsi qu’avec l’excellente
« Home Is For the Heartless » un peu plus tard (qui inclut la voix de
Brett Gurewitz de
Bad Religion). On retrouve à nouveau la
voix gutturale de
Winston McCall et la section rythmique rapide
empruntée au death metal. Par contre, une des forces du groupe est sa
capacité à ralentir le rythme pour nous offrir un son encore plus lourd.
Sur
Deep Blue, ils réussissent en plus à ajouter des nuances et
de la profondeur à cette musique qui pouvait devenir repoussante par le
passé pour des non initiés. Il faut dire aussi que le groupe change de
réalisateur pour travailler avec
Joe Barresi (Queens Of The
Stone Age, Bad Religion,
Tool,
Coheed and Cambria).
Barresi réussit à élever le groupe à un autre niveau qu’il n’aurait
probablement pas pu atteindre sinon. Il faut aussi mentionner que
Parkway Drive propose pratiquement un album concept, puisque le thème
qui lie chacun des textes est la recherche de la vérité dans un monde
rempli de mensonges. Après 2 essais, voici donc enfin l’album que nous
attendions tous… (novembre 2010)
Vidéoclip :
« Sleepwalker » |
Resist /
Epitaph
½
|
Katy
Perry -
Teenage Dream
Cette ex-chanteuse chrétienne, devenue frivole sur son disque
précédent,
One of the Boys, n’a d’autres choix que de poursuivre dans
la direction qui lui a permis de se rendre au sommet, avec des
titres comme « I Kissed a Girl » et « Waking Up in Vegas ». Elle
nous offre donc
Teenage Dream avec des titres comme « Peacock »
et « Last Friday Night » dans lesquelles elle essaie encore de nous
convaincre qu’elle n’est pas une fille sage. Le problème, c’est que
Ke$ha est apparue dans le décor depuis son album précédent et
qu’on y croit plus lorsque celle-ci nous dit se brosser les dents au
Jack Daniel’s… En fait, les comparaisons sont difficiles à éviter
dans le cas de Katy Perry puisqu’elle emprunte régulièrement aux
styles d’autres artistes pop rock féminines comme
Alanis
Morissette,
Gwen Stefani,
Britney Spears et
Lady Gaga. Malgré son manque flagrant d’originalité,
Teenage
Dream propose quelques succès radio garantis à commencer par « California
Gurls » (avec
Snoop Dogg) et la chanson-titre, à lesquelles
on peut ajouter « Last Friday Night » et « Firework ». Elle en
vendra donc encore des tonnes de copies, tout en satisfaisant ses
jeunes fans de la première heure. Par contre, j’espère qu’elle ne
s’attend pas à élargir son public… (chronique principale d'octobre
2010)
Vidéoclip :
« California Gurls (feat. Snoop Dogg) » |
½
|
Pet
Shop Boys - Ultimate (CD + DVD)
Les Pet Shop Boys représentent magnifiquement la pop britannique depuis
maintenant 25 ans. Le grand nombre de succès du duo amène donc tout un
défi lorsque vient le temps de préparer une compilation ultime. Sur un
CD plein à craquer, on réussit à présenter chronologiquement leurs 18
plus grands succès, ainsi qu’une pièce inédite, « Together ». Un seul
titre important laissé de côté aurait vraiment dû s’y retrouver : leur
deuxième simple, « Opportunities ». Sinon, vous pourrez entendre tous
leurs autres succès marquants, du classique « West End Girls » au plus
récent « Love etc. », en passant bien sûr par « Suburbia », « What Have
I Done To Deserve This? », « Always On My Mind », « Domino Dancing » et
« Being Boring ». Un autre petit détail fait défaut : une compilation
ultime ne peut être complète sans un livret digne de ce nom avec
biographie, discographie, photos, etc. Par contre, vous pouvez vous
offrir la version de luxe qui ajoute un DVD contenant 27 performances
télévisées sur les ondes de la BBC, ainsi que leur concert de 2010 au
Festival Glastonbury. Le DVD de 183 minutes vaut à lui seul le coût du
combo et viendra compléter à merveille la compilation ultime des Pet
Shop Boys… (février 2011)
Vidéoclips :
« Being Boring » -
« Go West » |
Parlophone /
EMI
½
|
Nicolas Peyrac -
Platinum Collection 3CD
Voici la compilation
ultime essentielle à tout amateur du chanteur français Nicolas Peyrac,
ou à tout amateur de chanson française en général.
Platinum
Collection 3CD contient rien de moins que 56 titres enregistrés
entre 1975 et 2008. Malheureusement, une collection aussi vaste contient
beaucoup de matériel moins intéressant. Aussi, on ne retrouve aucun
ordre chronologique sur les 3 disques qui présentent toutes ces pièces
dans le chaos le plus total. Finalement, le livret pourrait contenir
beaucoup plus d’informations et n’est pas digne d’un tel coffret.
(septembre 2010) |
EMI
/
SIX
|
Robert
Plant -
Band of Joy
Band of Joy était le nom de son groupe folk psychédélique des
années 1960, avant qu’il devienne le chanteur de
Led Zeppelin. Donc, il s’agit
peut-être ici d’un retour aux sources pour Robert Plant. Difficile à
vérifier, puisque ce groupe n’a rien enregistré. Ce qui est certain par
contre, c’est que depuis le superbe retour que Plant a fait en 2007 avec
Alison Krauss pour l’album
Raising Sand, il semble avoir retrouvé sa forme d’antan.
Essentiellement folk rock,
Band of Joy nous présente un excellent
mélange de folk américain et britannique. Même si Plant nous offre
surtout des interprétations de pièces oubliées depuis longtemps, il
réussit à se les approprier vraiment et à leur donner une nouvelle vie.
Sans trop de vérifications, on pourrait croire que la plupart des 12
titres présentés ont été écrits spécifiquement pour ce disque tellement
ils sonnent comme des chansons de 2010. Robert Plant, l’interprète, nous
fait un véritable cadeau avec cet album qui s’écoute d’un trait.
(novembre 2010)
Vidéoclip :
« Angel Dance » |
Decca
/
Universal
½
|
Plants and Animals -
La La Land
Plants and Animals est un trio montréalais formé en 2004 qui en est
maintenant à son 2e album. Il nous propose un son indie rock influencé
du folk, du country et du rock progressif. Le groupe se permet même
l’ajout de cuivres en certaines occasions, comme dans « American Idol ».
Ils avouent eux-mêmes avoir redécouvert les guitares électriques,
l’amplification et les pédales fuzz, et ça s’entend très bien, surtout
dans la première moitié de l’album. Malgré les nombreuses explorations
musicales que l’on retrouve à nouveau sur
La La Land, les
structures des chansons sont beaucoup plus simples que sur leur premier
disque. On peut donc dire que le groupe devient du même coup un peu plus
accessible. Par contre, la créativité débordante du groupe nécessite
quelques bonnes écoutes pour véritablement apprécier l’ensemble. Le
premier extrait, « The Mama Papa », possède une mélodie suffisamment
accrocheuse pour gagner un nouveau public. Mais, il manque malgré tout
la petite étincelle à l’album qui permettrait vraiment d’attirer
l’attention.
La La Land
demeure tout de même un excellent album
par l’un des groupes montréalais les plus créatifs de la nouvelle
génération. (juin 2010)
Vidéoclip :
« The Mama Papa » |
Secret City
/
SIX
½
|
Ben Popp
-
Empreintes digitales
Le Français d’Avignon Benjamin Popp roule sa bosse depuis 1991. Il ne
compte plus le nombre de disques qu’il a autoproduits tellement il en a
fait. Par contre, il nous offre son premier véritable album avec
Empreintes digitales. Produit par
Christian Morfin, le disque
de 14 titres nous présente toute une brochette de musiciens talentueux
incluant
Richard Vecchi aux claviers,
Sidonie Richard à la
basse,
Le 7ième rêveur à la batterie, ainsi que
Christian
Pruneau et
Pierre Walther aux guitares. On peut également
compter sur des musiciens invités :
Éric et
Jacques Parmantier,
deux transfuges de
Malin Plaisir, ainsi que
The Hippie.
Toute cette équipe ajoute de l’envergure à cet album contenant
d’excellentes chansons pop françaises, parfois teintées de rock et
toujours chargées d’une poésie efficace. Ces compositions de qualité
réalisées avec un budget respectable permettent enfin à Ben Popp de
vraiment éclore, presque 20 ans après ses débuts dans le métier. (avril
2010)
Vidéoclip :
« Les chanteurs à textes » |
½
|
Mike Posner -
31 Minutes to Takeoff
Mike Posner est un artiste hip hop qui a démarré sa carrière à
l’université en développant son propre style de rap mélodique. Par
contre, on retrouve bien peu de rap sur ce premier album qui allie
surtout pop légère et dance music entraînante avec quelques élans qui
flirtent avec le techno. En ouverture, « Please Don’t Go » vous
entraînera tout droit vers le plancher de danse, tout comme le succès « Cooler
Than Me ». D’un autre côté, vous entendrez malheureusement un peu trop
de pièces comme « Déjà Vu » qui vous approcheront beaucoup plus de
Boys II Men et autres « boys bands ». Il nous rappelle aussi par
moments
Jason Mraz. Même s’il manque les éléments hip hop
annoncés sur
31 Minutes to Takeoff, il reste que Mike Posner nous
présente un album pop efficace. (octobre 2010)
Vidéoclip :
« Cooler Than Me » |
J
/
Sony
|
Elvis Presley
- Viva Elvis: The Album
40 ans après un début triomphal à Las Vegas, le roi du rock ‘n’ roll a
vu le Cirque du Soleil moderniser sa musique pour en faire un
spectacle à grand déploiement dans la ville du vice. On nous présente
donc l’album inspiré du spectacle qui nous offre des versions toutes
contemporaines d’une dizaine de classiques d’Elvis. C’est avec surprise
qu’on découvre qu’on réussit à nous proposer l’œuvre d’Elvis
chronologiquement par rapport aux enregistrements originaux, débutant
avec « Blue Suede Shoes », « That’s All Right » et « Heartbreak Hotel »
et terminant avec son dernier grand succès, « Suspicious Minds ». Dès « Blue
Suede Shoes », on comprend l’objectif du disque de transporter Elvis en
2010. Tout ce qu’il reste de lui, c’est sa voix, sur une musique urbaine
et hip hop d’aujourd’hui. « Heartbreak Hotel » nous offre un côté plus
rock, mais tout aussi moderne. Une des plus belles réussites du disque
est sans contredit « King Creole » qui prend un son reggae qui lui va à
ravir. Quant à « Suspicious Minds », elle était déjà un succès bien
moderne en 1969 et peu d’efforts ont été nécessaires pour l’amener au
goût du jour. Les autres titres présentés incluent « Bossa
Nova Baby », l’excellente « Burning Love », « Memories », « Can’t Help
Falling In Love » et « You’ll Never Walk Alone ». La version
canadienne nous propose en boni un duo virtuel entre Elvis et la
populaire chanteuse québécoise Marie-Mai sur la ballade « Love Me
Tender ». À 42 minutes, l’album pourra vous paraître trop court, surtout
lorsque vous réaliserez que plusieurs de vos chansons préférées ne s’y
retrouvent pas. En plus, les fans du « king » risquent de crier au
sacrilège, puisque les chansons présentées ont été totalement
reconstruites pour l’occasion. Par contre, la voix d’Elvis a été
magnifiquement utilisée et l’ensemble demeure divertissant. (décembre
2010)
Vidéoclip :
Introduction |
Sony
|
Raphaël
- Pacific 231
Raphaël Haroche est né en banlieue de Paris en 1975 d’un père russe et
d’une mère argentine. Avec Pacific 231, il nous présente son 5e
album studio comprenant des chansons qui sont d’abord nées sur scène
pendant sa dernière tournée à travers la France. Il nous offre une pop
française passablement créative qui n’est pas sans nous rappeler
Alain Bashung. Raphaël devait d’ailleurs travailler avec Bashung sur
le disque qu’il préparait avant son décès. Il avoue avoir été
passablement marqué par son départ et affirme qu’il aurait aimé lui
écrire plusieurs des titres présentés ici. L’album présente une certaine
uniformité, mais quelques titres réussissent quand même à se démarquer,
dont « Le patriote », dans lequel Raphaël sort ses frustrations contre
les Français, ainsi que « Je hais les dimanches ». La ligne directrice
est évidente et on en vient presque à croire que Pacific 231 est
un album-concept. Voici donc un bon disque de pop française. (décembre
2010)
Vidéoclips :
« Bar de l’hôtel » -
« Le patriote »
|
Delabel Hostile /
EMI /
SIX
|
Rihanna -
Loud
Après l’excellent et sombre
Rated R (2009), la chanteuse pop / R&B n’avait d’autre choix que
de revenir avec du matériel un peu plus lumineux. Dès la pièce
d’ouverture de Loud, « S&M », il est clair que Rihanna veut
reprendre sa place sur les planchers de danse avec un rythme incessant.
L’album contient tout de même plusieurs morceaux R&B mid-tempo, mais ils
ne sont pas tous aussi réussis que « What’s My Name ». La pièce de
résistance demeure assurément le méga succès « Only Girl (In the
World) », alors qu’on retrouve plusieurs moments plus faibles
contrairement à ses 2 disques précédents. On peut même entendre une
ballade rock, « California King Bed », que l’on pourrait qualifier
d’insupportable avec un solo de guitare à n’en plus finir. L’album dans
son ensemble manque de cohésion et présente en alternance des rythmes
grandement efficaces et des compositions beaucoup trop pauvres en
créativité, qui ne suscitent aucun intérêt chez l’auditeur. Avec Loud,
Rihanna nous présente très certainement son album le plus faible en
carrière. Il ne reste donc plus qu’à espérer qu’il s’agissait d’une
simple répétition en attendant son prochain opus. (janvier 2011)
Vidéoclips :
« Only Girl (In the World) » -
« What’s My Name? » |
Def Jam /
Universal
½
|
Robyn -
Body Talk, Pt 1 & 2
La chanteuse suédoise Robyn est devenue une véritable star
internationale avec sa pop européenne créative et énergique. Elle
nous a présenté cette année ce qui devrait être un seul album,
Body Talk, mais en 2 parties. Il vous faudra donc assembler les
2 mini-albums de 8 pièces pour en faire un album complet dont une
seule pièce, « Hang With Me », se retrouve sur les 2 parties, mais
en 2 versions différentes. Dans ses textes, Robyn prend
véritablement position et libère ses frustrations. Musicalement,
elle nous propose une musique variée d’une pièce à l’autre,
explorant divers univers musicaux allant du dancehall au hip hop
(grâce à
Snoop Dogg sur « U Should Know Better »), mais le
fond demeure essentiellement électronique et généralement dansant.
Elle complète chacune des parties avec une pièce douce, mais il faut
avouer qu’elle est au maximum de son potentiel lorsque sa musique
bouge suffisamment pour se retrouver sur les planchers de danse.
Même si ces 2 parties de
Body Talk peuvent représenter un
excellent album lorsqu’on les assemble, une troisième partie serait
à venir. Et parions qu’on vous les offrira plus tard dans un seul et
même boîtier. (novembre 2010)
Vidéoclips :
« Dancing On My Own »
-
« Hang With Me » |
Konichiwa
/
Universal
½
|
Jeanne Rochette -
Elle sort
Après des études
théâtrales et musicales à Paris, Jeanne Rochette a adopté le Québec. Sa
rencontre de musiciens chevronnés lui a donné le goût de se consacrer
entièrement à l’écriture et à la composition. Elle nous propose un
premier album rempli de poésie, une poésie simple qui n’est pas sans
nous rappeler
Lynda Lemay en différentes occasions. Ce sont 14
titres qu’elle nous présente ici totalisant près de 53 minutes. Le
premier extrait et pièce d’ouverture de l’album, « Elles », ainsi que
l’excellente et entraînante « 52e étage » servent littéralement de
locomotives à ce disque à l’ambiance bien particulière.
Elle sort
est en effet bien ancré dans la chanson française tout en bénéficiant
d’une musicalité toute québécoise. (octobre 2010) |
Frimousse
/
SIX
|
A Rocket To The Moon
-
On Your Side
Né en 2006 au Massachusetts, A Rocket To The Moon est le groupe d’un
seul homme,
Nick Santino. Après quelques mini-albums, il a
signé un contrat avec Fueled By Ramen et nous offre maintenant son
tout premier album complet. A Rocket To The Moon présente un rock
alternatif contemporain avec certains moments emo et des mélodies
pop résolument accrocheuses. Les guitares acoustiques ne manquent
pas, peut-être parce qu’elles se fusionnent plus facilement aux
textes troublés d’amours déçus. Ces textes peuvent sembler clichés
en plusieurs occasions, mais si on n’y porte pas trop attention, la
justesse du jeu des musiciens nous les fera oublier. Malgré
plusieurs pièces mid-tempo, le groupe présente une belle énergie qui
ravira assurément les jeunes fans de pop/emo. L’album commence en
force avec les excellentes « Annabelle » et « Mr. Right ». Un peu
plus loin, l’énergique « Life of the Party » deviendra assurément
l’une des préférées des fans, tout comme l’excellente « Give a Damn »
avec son refrain inoubliable. Quant à « Where Did You Go? », elle
nous ramène à un son pop rock des années 1970. En bout de ligne,
même si A Rocket To The Moon n’apporte pas grand-chose de neuf au
genre, il réussit à nous présenter un jeu efficace et quelques
compositions de première qualité. C’est un premier essai réussi pour
ce groupe qui n’aura qu’à prendre un peu plus de risques dans le
futur pour s’établir une base importante d’admirateurs. (découverte
du mois de mai 2010)
Vidéoclip :
« Mr. Right »
|
Fueled By Ramen /
Warner
½
|
Santana -
Guitar Heaven: The Greatest Guitar Classics
of All Time
Que fait un artiste
lorsqu’il se retrouve en panne d’inspiration? Il nous offre un album de
reprises. C’est donc ce qui nous arrive de la part du guitariste
Santana. Ici, ce sont des classiques de la guitare rock qui sont
revisités, avec des solos à l’emporte-pièce beaucoup trop nombreux. On
reprend la formule des chanteurs invités qui a si bien fonctionné en
1999 et a permis à Santana de retourner au sommet des palmarès. Parmi
les artistes invités, mentionnons entre autres Chris Cornell,
Scott Weiland, Rob Thomas, Chester Bennington, Ray
Manzarek, Gavin Rossdale, Joe Cocker et Jonny Lang.
La réalisation donne une direction plutôt pop à l’album avec les voix
trop en avant. On a donc malheureusement rapidement la déception du
grand album rock tant attendu. La majorité des pièces ne revivent pas
véritablement et une relecture des chansons à la Santana aurait été
appréciée. Les plus belles réussites sont sans contredit « Whole Lotta
Love » de Led Zeppelin (avec
Chris Cornell), « While My Guitar Gently Weeps » des
Beatles (avec India. Arie
et Yo-Yo Ma), ainsi que « Photograph » de
Def Leppard (avec Chris
Daughtry). Une version rap de « Back in Black » d’AC/DC
avec Nas est assez surprenante, sans être renversante. Quant
à « Riders on the Storm » de The Doors
(avec Chester Bennington et Ray Manzarek lui-même), elle ne possède rien
de bien excitant et ce n’était vraiment pas la peine de déplacer
Manzarek pour reprendre une de ses propres chansons. Pour la majorité
des pièces présentées, la version de Santana n’apporte rien de plus par
rapport à l’originale. Vous pouvez donc vous contenter de ressortir vos
vieux disques de classiques rock. (décembre 2010) |
Arista /
Sony
½
|
Scissor Sisters -
Night Work
Après le succès de
Ta-Dah grâce à « I Don’t Feel Like Dancing », on ne savait
pas trop à quoi s’attendre d’un nouvel album par le groupe de New
York. Surtout que les Scissor Sisters avaient presque complété un
album avant de tout jeter à la poubelle et de repartir à zéro avec
le réalisateur
Stuart Price (Madonna,
Pet Shop Boys). Le groupe laisse tomber le piano qu’on
pouvait entendre sur le précédent disque et revient à un son qui
nous rappelle leur excellent premier album. Il contient en effet un
superbe mélange de rock et de dance music des années 1980, avec
toujours une touche de disco à gauche et à droite. On ne retrouve
pas de succès instantanés comme « I Don’t Feel Like Dancing », mais
c’est la cohérence de l’ensemble qui attire notre attention et nous
séduit. Pourtant, presque chaque pièce du disque possède un
potentiel commercial avec des rythmes entraînants et des mélodies
inoubliables. Encore une fois, les Scissor Sisters visent juste et
nous présentent un album de très grande qualité. (septembre 2010)
Vidéoclip :
« Fire With Fire » |
Universal
|
Scorpions
-
Sting in the Tail
Dès le premier riff de « Raised on Rock », on retient difficilement
notre joie d’entendre le son classique de Scorpions qui a fait sa
renommée à la fin des années 1970 et dans les années 1980. L’énergie est
au rendez-vous et la voix unique de
Klaus Meine est toujours
aussi efficace, malgré une carrière de près de 45 ans derrière la
cravate. Bon, quelques albums de Scorpions au cours des 20 dernières
années présentaient des moments intéressants, mais ça finissait toujours
par s’essouffler rapidement. Avec
Sting in the Tail, à notre
grande surprise, l’énergie demeure bien présente sur la plupart des
pièces, diminuant seulement pour faire place à une bonne grosse ballade
hard rock comme Scorpions sait si bien en faire (« The Good Die Young »,
« Lorelei », « Sly »).
Sting in the Tail a été annoncé comme
l’album final de Scorpions qui tirerait sa révérence ensuite,
certainement après une longue tournée d’envergure. Si c’est bien la fin
pour ce groupe qui a contribué au développement du hard rock (parce
qu’on a déjà entendu de nombreux faux adieux par le passé), on peut dire
qu’il termine en force avec un disque de qualité qui présente ce que le
groupe fait de mieux avec une production de 2010. Ce sera grandement
surprenant pour tous ceux qui croyaient le groupe allemand déjà mort
depuis 20 ans, mais voici un album qui figurera fièrement au côté de ses
meilleurs en carrière. Pour plus de détails sur Scorpions, visitez le
« guide ultime du hard rock ».
(novembre 2010)
Vidéoclip :
« Raised on Rock » |
Universal
½
|
Shakira -
The Sun
Comes Out
Dans la foulée du méga succès de « Waka Waka (This Time for Africa)
» lors du mondial de football, il fallait enregistrer rapidement un
album. Voici donc The Sun Comes Out ou Sale el Sol en
espagnol, à peine un an après
She Wolf, son disque précédent. L’album est presque
entièrement en espagnol avec en boni 3 versions anglaises de « Waka
Waka », l’autre succès « Loca » et l’excellente « Rabiosa ». La
belle Colombienne peut compter sur des artistes invités pour
l’appuyer en certaines occasions. C’est le cas pour Pitbull
sur « Rabiosa », Dizzee Rascal sur « Loca » et Residente
Calle 13 sur « Gordita ». Pour ce qui est de « Waka Waka », la
version incluse sur l’album est malheureusement moins efficace que
celle qui a envahi les ondes radio le printemps dernier. Par contre,
il s’agit là d’une des rares déceptions de l’album qui nous offre
une pop d’une grande efficacité. Il y a évidemment encore quelques
titres plus communs, comme sur tous les disques de Shakira. Mais, on
retrouve une très belle cohésion d’ensemble qui en fait peut-être
l’un de ses enregistrements les plus solides en carrière. (chronique
principale de décembre 2010)
Vidéoclips :
« Waka Waka (This Time for Africa) » -
« Loca (feat. Dizzee Rascal) » |
Epic /
Sony
½
|
Skunk Anansie -
Wonderlustre
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
« Nous avons abordé ce disque avec une certaine fraîcheur. Nous
avons décidé que ce que nous avons fait dans les années 90 devait
rester dans les années 90… ». Ce sont les mots de
Skin
après Rock en Seine à propos de leur nouvel album. Petit retour en
arrière, après trois albums sortis dans les années 90 dont
Stoosh
armé de quelques classiques («
Hedonism », «
Brazen », …), le groupe
se sépare en 2001 pour laisser libre cours aux projets solos de ses
membres. En 2008, Skunk
Anansie se remet autour de la table à la
demande de son label pour préparer la sortie de son
greatest hits.
De là naît l’envie de sortir du nouveau matériel… deux ans plus
tard,
Wonderlustre est dans les bacs. Skin résume les choses
en disant que
Wonderlustre conserve forcément le style
Skunk
Anansie mais avec un
mix nouveau et un son différent. L’analyse
tient la route. Indéniablement,
Wonderlustre est un disque de
Skunk
Anansie. Des titres efficaces, rock et pop à souhait avec un
certain sens de la mélodie qu’il faut leur reconnaître. Les
acrobaties vocales de l’excellente Skin sont toujours d’une rare
intensité. La production est plus léchée, les arrangements plus
modernes et les musiques plus maîtrisées, laissant apparaître
clairement les traits d’une certaine maturité. Mais c’est un peu
l’arbre qui cache la forêt. Objectivement et malgré quelques
morceaux bien sentis,
Wonderlustre
ne devrait pas crever
l’écran. Un peu paresseux dans sa conception, l’album est une
succession de morceaux oscillant entre le bon, le moyen et
l’insipide. Au mieux,
Wonderlustre fera passer un bon moment
avec le plaisir de piocher ici ou là de quoi se boucher une dent
creuse (« Over
The World », « Talk
Too
Much », …) mais pas de quoi
fouetter un canasson. (novembre 2010) |
|
The
Slackers -
The Great Rocksteady Swindle
Depuis près de 20 ans,
le groupe new yorkais The Slackers s’est forgé une réputation sur la
scène internationale pour sa capacité à intégrer les genres musicaux et
en faire un son bien à lui. On peut entendre ska, reggae, dub,
rocksteady, R&B, rock garage et pop des années 1960, dans un style que
le leader
Vic Ruggiero nomme le « rock ‘n’ roll jamaïcain ». Avec
The Great Rocksteady Swindle, le groupe nous propose son 12e
album studio. Chacun des 6 membres du groupe contribue à l’écriture de
ce disque qui présente d’excellentes mélodies pop dignes des années
1960. On y retrouve un son ska à la fois classique et moderne qui rend
l’album particulièrement intéressant parce qu’intemporel. (août 2010) |
Hellcat
/
Epitaph
½
|
Slash -
Slash
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
À 45 ans, Slash s’offre enfin son album solo.
Guitar hero
devenu légende avec
Guns N’ Roses,
Slash a dédié sa vie au rock dont il est l’un des plus fidèles
serviteurs. Depuis des décennies, il multiplie les projets avec plus
ou moins de succès dont le
Slash’s Snakepit, le
Slash
Bluesball et plus récemment le convalescent
Velvet Revolver.
Ce coup-ci, l’ex-Gunner a décidé de se lancer dans sa propre
aventure, sans pression et sans compte à rendre. Slash ne se cache
pas, il a cherché à se faire plaisir en composant ses morceaux et en
recrutant une pléiade de chanteurs et musiciens chevronnés pour
assurer à ses côtés. Et la brochette est alléchante :
Chris
Cornell (Soundgarden,
Audioslave),
Ian Astbury
(The Cult),
Ozzy Osbourne,
Iggy Pop,
Lemmy «
Motörhead » Kilmister ou encore
Andrew Stockdale (Wolfmother).
Le plus incroyable, c’est que chaque titre semble être composé pour
son chanteur, chacun évoluant dans un registre parfaitement adapté.
Bien sûr, en 14 titres et quasiment autant de chanteurs, difficile
de trouver une ligne directrice et une cohérence d’ensemble. Slash a
pondu 14 morceaux qui ne font pas forcément un disque. On est dans
le
one shot, le plaisir non calculé, l’envie de faire ce
qu’il veut en tendant le majeur aux habituels pré-requis de
l’industrie musicale. Ça n’en fera certes pas un grand disque mais
une compilation de titres dont certains valent plus que le détour. À
commencer par le premier single « By The Sword » avec Andrew Stockdale, l’un des plus talentueux chanteurs actuels. Début
acoustique, poussées vocales, riffs et solos d’une redoutable
efficacité. Une vraie réussite. Au tableau des réussites, on compte
aussi « Ghost » avec Astbury au chant et
Izzy Stradlin à la
gratte, « Promise » tirant partie des facultés de Chris Cornell, l’hyperprotéinée
« Dr Alibi » avec Lemmy en maestro, la très
Stoogienne «
We’re All Gonna Die », les incursions de
Myles Kennedy
(chanteur de la tournée) et l’instrumentale « Watch This Feat » avec
Dave Grohl et
Duff McKagan. À l’écoute de ce disque,
on comprend vite pourquoi le tandem Rose – Slash ne fonctionnait
plus. Ce dernier n’effectuant aucune concession quand on parle de
rock. Slash le garde à l’état brut, guitare, basse, batterie et
chant avec une alternance de riffs et solo. Point barre. On prend ou
pas, mais on aurait tort de s’en priver. Après, on pourra pinailler
sur les venues de
Fergie (Black Eyed Peas) ou
Adam
Levine (Maroon 5) dans un univers musclé, mais tout est
affaire de goût. Pour mettre tout le monde d’accord, la Les Paul
envoie sévère et ça c’est bon.
It’s only rock n’ roll.
(mai 2010) |
|
Small World Project - Less is More
Small World Project est
un trio jazz québécois. Avec Less is More, il nous offre son 2e
album après l’excellent
Small is Beautiful en 2008. Le groupe nous présente une musique
du monde particulièrement métissée avec des influences cubaines,
brésiliennes, italiennes, africaines, jamaïcaines et moyen-orientales.
Les trois musiciens nous présentent le tout avec des instruments à
cordes miniatures comme le ukulélé, le charango, le strumstick et le
banjo, ainsi que des mini percussions : tambourin, carillons, batteries
miniatures. Sur Less is More, ils nous offrent 8 pièces
originales et une pièce traditionnelle, en plus de 2 versions uniques de
classiques : « Fire » de Jimi Hendrix
et « I Shot the Sheriff » de Bob Marley. Presque entièrement
instrumental, le disque nous transporte dans un univers totalement
incomparable. Small World Project réussira assurément à vous faire
voyager. (janvier 2011) |
Audience /
SIX
½
|
Mavis
Staples - You Are Not Alone
Après avoir vu Mavis
Staples en performance lors de l’enregistrement de
Live: Hope at the Hideout, Jeff Tweedy (Wilco)
savait qu’il devait pertinemment travailler avec cette grande dame de la
musique soul. Le voici donc en train de réaliser le nouvel album de
cette véritable légende vivante, réussissant à en faire ressortir le
meilleur. Dans un mélange de rock, blues, soul et gospel, Mavis nous
présente certaines pièces traditionnelles qui ont bercé son enfance, des
classiques blues et soul de Allan Toussaint, Little Milton
et Reverend Gary Davis, ainsi que des titres plus contemporains
de Randy Newman, John Fogerty et Jeff Tweedy. L’ensemble
se fusionne à la perfection pour un résultat plutôt impressionnant
considérant l’âge de la chanteuse qui a 70 ans bien sonnés. Les
arrangements sont superbes et rendent l’album au goût du jour. Mavis
possède encore une voix solide qui réussit habilement à transmettre
toute l’émotion. Voici donc un album très réussi qui plaira autant aux
nostalgiques qu’à un nouveau public curieux. (janvier 2011) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Stone Temple Pilots -
Stone Temple
Pilots
Il est toujours un peu bizarre de voir un groupe nous présenter un album
éponyme tard dans sa carrière. C’est comme s’il nous disait : « ce que
nous avons fait avant, ça ne nous représentait pas, mais voici
maintenant qui nous sommes vraiment ». Dans le cas de Stone Temple
Pilots, ils en sont à leur 6e album en 18 ans, le premier depuis 2001.
Pendant ce hiatus,
Scott Weiland en a profité pour se payer un
trip de rock star à la tête de
Velvet Revolver, entouré
d’ex-membres de
Guns N’ Roses.
Sur cet album réunion, on peut noter pour la première fois l’absence du
réalisateur
Brendan O’Brien, celui-là même qui a su donner sa
couleur distincte à Stone Temple Pilots au cours des années. Le groupe
assure plutôt lui-même la réalisation du disque, et c’est peut-être en
ce sens qu’il lui ressemble plus que jamais. Les arrangements sont
grandement simplifiés et on met l’accent sur les guitares lourdes. Stone
Temple Pilots a réussi à amener le rock alternatif issu du grunge dans
un rock d’aréna spectaculaire au milieu des années 1990 et c’est encore
une fois ce qu’on peut entendre ici avec des influences certaines d’Aerosmith.
Peu de titres ressortent véritablement du lot, à part peut-être
l’excellente pièce d’ouverture, « Between the Lines », ainsi que « Huckleberry
Crumble » et « Bagman ». Par contre, STP nous présente un album
énergique et efficace du début à la fin qui, sans révolutionner le
genre, est à la hauteur de la réputation du groupe. (août 2010)
Vidéoclip :
« Between the Lines »
|
Atlantic
/
Warner
½
|
Story Of The Year -
The
Constant
J’avais bien aimé le
disque précédent de Story Of The Year paru en 2008,
The Black Swan. Le groupe revient avec le même réalisateur pour
The Constant,
Elvis Baskette. À l’écoute de ce nouvel
album, on sent que le groupe s’est amusé, qu’il a travaillé sans
pression. Le résultat est un album de pop punk / emo grandement
rafraîchissant, variant entre des riffs passablement agressifs et des
ballades plus introspectives. La force du groupe demeure de nous offrir
des mélodies grandement accrocheuses sur des rythmes efficaces. Par
contre, il se permet de sortir occasionnellement de sa zone de confort.
Entre autres, la ballade romantique au piano « Holding On To You » vient
casser le rythme à la 7e piste, malgré son refrain puissant. Mais, ce
qui surprend le plus, c’est la pièce que l’on retrouve en conclusion, « Eye
For an Eye ». Il s’agit d’une pièce punk rapide et agressive qui a
débuté comme une blague en répétition, avant d’être peaufinée et ajoutée
au disque. Elle vient créer une énergie hors du commun pour boucler
l’album. Encore une fois, Story Of The Year réussit à nous présenter un
album de grande qualité et plaisant à écouter. Un incontournable pour
les fans de musique emo et pop punk.
(juin 2010) |
Epitaph
½
|
Stratosphere
-
Fire Flight
un texte de
Réjean Potvin (cdenligne.ca)
Nouveau groupe scandinave! Entrez dans la Stratosphère, un mélange
rock progressif et mélodique symphonique d'une façon qui ne vous
laissera pas indifférent. Le groupe est l'idée personnelle du
claviériste
Jeppe Lund, lui-même un fan énorme de rock
symphonique et il a rêvé de faire un album comme
Fire Flight.
Avec
Goran Edman aux chants principaux; sa voix propre,
cependant puissante, est unique. Goran se mélange parfaitement dans
un arrangement de musique forte. Il est devenu un nom très connu
chantant avec des groupes
comme
Kharma,
Vindictiv et, bien sûr,
Yngwie Malmsteen. Pour
compléter la ligne, nous avons le guitariste
Jonas Larsen,
dont le rythme solide nous rappelle
Yngwie lui-même et
Richie
Blackmore.
Jim McCarty à la batterie et
Anders Borre
Mathiesen à la basse possèdent tous deux une carrière
expérimentée dans l'industrie de la musique rock.
Stratosphere
possède un grand son avec beaucoup de guitare et le clavier qui
roule tranquillement juste aisément. Ils semblent capturer les
éléments du rock progressif symphonique et les mélanger avec des
notes mélodiques avec une originalité juste pour la bonne mesure. La
première chanson "Russian
Summer" est une chanson énorme avec des
mélodies montantes en flèche, pendant que "The
Battle
Within"
présente des échos avec les jours heureux d'Arc-en-ciel. Les
pièces comme "Enemy of
my Soul" et "Street of
Moscow" sont
d’excellentes pièces bien rythmées, plus commerciales, avec le son
rock juste bien balancé qu’on aime vraiment écouter. La
pièce s'assemble si magistralement. Une autre piste qui est digne
d'attention est "Rendezvous", un instrumental qui est une de ces
pièces avec le son des claviers feuilletés qui s'entrelace avec le
jeu de guitare somptueux. La chanson obsédante "Shining Star" est un
plaisir à écouter et donne une chance pour Goran de poser sa
prouesse vocale à l'effet maximal. La ballade "Princess of
The
Night" est un morceau joliment exécuté, en fait l'album entier est
juste un plaisir complet d'écoute.
Stratosphere est un nouveau
commencement, c'est la musique rock scandinave. (octobre 2010) |
|
Jazmine Sullivan - Love
Me Back
La jeune chanteuse/compositeure de Philadelphie, Jazmine Sullivan, a
d’abord connu le succès en 2008 avec un très bon 1er album,
Fearless, et un premier simple à succès en « Need U Bad ». Sur
Love Me Back, Jazmine explore un peu plus, se permettant de
laisser libre cours à sa créativité. Elle présente donc un son R&B bien
différent de la plupart des chanteuses de sa génération. Elle présente
même des moments plutôt surprenants comme dans le rap provocateur de « Redemption »,
ainsi que dans la romantique « Stuttering ». Parmi les collaborateurs
ayant participé à l’album, notons plus particulièrement Missy Elliott
qui apporte une contribution importante à « Excuse Me », en plus d’avoir
participé à l’écriture de « Luv Back ». Sean « Diddy » Combs et
Luther Vandross ont également participé à l’écriture d’une pièce
chacun, respectivement « Holding You Down (Goin’ in Circles) » et « Don’t
Make Me Wait ». Une autre pièce qui figure parmi les meilleures du
disque est « 10 Seconds ». En conclusion, Jazmine Sullivan met de côté
ses craintes sur Love Me Back et elle nous offre un album créatif
et extrêmement intéressant. (janvier 2011)
Vidéoclips :
« Holding You Down (Goin’ in Circles) » -
« 10 Seconds » |
J /
Sony
½
|
The Superbees -
Top of the Rocks
Le quatuor de Los
Angeles est de retour sur disque, mais avec seulement un mini-album de 6
pièces. C’est certainement trop peu pour satisfaire leurs plus fervents
admirateurs qui en redemandent depuis leur premier album qui date déjà
de 2002. Ces fils spirituels de
MC5 et des
Stooges nous
offrent un rock garage énergique à souhait, même si on peut sentir une
certaine perte de vigueur sur certains titres. En fait,
Top of the
Rocks sert seulement à nous rappeler que le groupe existe toujours,
à garder la flamme allumée pour ses fans. Sauf qu’il faudra un produit
de meilleure qualité pour rallumer cette flamme pour de bon.
L’excellente « Silver Jet » et « S.O.S. (Too Bad) » réussiront tout de
même à vous faire patienter. (novembre 2010) |
Acetate
/
MVD
|
Serj Tankian - Imperfect Harmonies
Après un premier album à
succès en 2007,
Elect the Dead, le fondateur et incomparable chanteur de
System of a Down nous a présenté une version orchestrale en concert
de ce premier opus,
Elect the Dead Symphony. Il est maintenant de retour avec un
nouvel enregistrement studio qui reprend en gros les éléments qui ont
fait le succès de son premier album. Il utilise à nouveau de nombreuses
orchestrations enveloppant un rock progressif. Par contre, il va un peu
plus loin en intégrant de l’opéra, de la musique arménienne et de
l’électronique pour créer une musique qui lui est unique. Par contre,
ces mélanges de genres nous écorchent les oreilles en plusieurs
occasions puisque l’amalgame est loin d’être parfait. L’ensemble est
extrêmement théâtral, mais va un peu trop dans toutes sortes de
directions. La créativité est au rendez-vous, mais il manque
définitivement la ligne directrice clairement établie qu’il pouvait
avoir au sein de System of a Down, même si le groupe allait lui aussi
très souvent dans différentes directions. Les bons moments ne manquent
pas, mais l’ensemble manque de cohésion. Heureusement que l’album ne
dure que 40 minutes… (janvier 2011) |
Reprise
/
Warner
|
Yann
Tiersen - Dust Lane
Le Français Yann Tiersen est surtout reconnu pour son travail sur
différentes bandes originales de films (Le
fabuleux destin d’Amélie Poulain, etc.). Avec Dust Lane,
il nous propose son 6e album studio, le premier sur une étiquette
américaine. C’est un album marqué par la mortalité alors que Tiersen a
dû subir le décès de sa mère et d’un ami proche pendant son
enregistrement. On peut donc sentir ce côté sombre dans la majeure
partie du CD. Par contre, on y trouve aussi une certaine joie à vivre sa
vie lorsqu’elle passe. Avec ce nouvel enregistrement, Tiersen s’éloigne
quelque peu de la structure traditionnelle d’une chanson en y ajoutant
une certaine complexité, avec créativité en effet, mais une complexité
qui peut s’avérer déboussolante par moments. L’album n’est donc pas
vraiment facile d’approche et nécessite un certain apprivoisement.
Dust Lane présente un mélange de rock alternatif et d’électronique
avec de nombreuses textures et atmosphères. C’est une musique riche qui
se situe quelque part entre Serge Gainsbourg et Daniel Lanois
avec une bonne part d’expérimentation. Il réussit à intégrer
parfaitement ses diverses influences musicales allant du classique au
post-punk. Le résultat est donc un album qui pourrait fort bien agir à
titre de bande sonore d’un film plutôt sombre. Ce qui est certain en
tout cas, c’est que la musique à elle seule réussira à vous entraîner
dans un petit monde parallèle et unique. Malgré la difficulté que
certains auront à apprivoiser Dust Lane, il reste qu’il s’agit
d’un album créatif avec une richesse musicale incomparable. Un peu de
courage et vous y arriverez… (février 2011)
Vidéoclip :
Introduction |
Anti- /
Epitaph
½
|
Tiësto -
Magikal Journey: The Hits Collection
Après 4 albums studio et
plus de 10 ans de carrière, voici venu le temps pour le célèbre DJ de
nous présenter une récapitulation de ses meilleurs enregistrements. Pour
véritablement faire le tour, il faut 2 disques totalisant 140 minutes.
Par contre, il est important de mentionner qu’on peut aussi entendre
beaucoup de nouveau matériel de la part du DJ techno le plus connu au
monde. Le premier CD présente le meilleur de ses 2 premiers albums :
In My Memory (2001) et
Just Be (2004). Aux 9 titres s’ajoutent 2 nouvelles pièces : « Goldrush »
et « Magikal Circus ». Le deuxième CD contient 7 morceaux parus sur son
3e album,
Elements of Life (2007), dont certains remix. On peut aussi y
entendre 2 pièces de son plus récent disque,
Kaleidoscope, paru à peine 6 mois plus tôt. En boni, on retrouve
un nouveau remix de « In the Dark ». Le principal inconvénient de cette
double compilation est qu’elle présente des versions écourtées de
certaines pièces par rapport à la version originale parue à l’époque.
Par contre, ça permet de nous offrir plus de contenu pour le même prix.
La compilation pourra donc sembler insignifiante à ses plus grands fans
qui possèdent déjà tous ses albums. D’un autre côté, elle permettra aux
néophytes de découvrir Tiësto en entendant le meilleur de sa carrière à
ce jour. (octobre 2010) |
Black Hole /
Ultra /
DMD
|
Usher
-
Raymond v Raymond
Le chanteur R&B Usher Raymond est de retour sur disque avec son 6e
album studio,
Raymond v Raymond. La fin de son mariage
transparaît fortement sur ce disque particulièrement personnel. Il
semble perturbé et le résultat est plutôt triste. La majeure partie
de l’album est franchement ennuyante, voire même désespérante. Une
des plus entraînantes du lot est « Lil Freak ». Il y a également le
succès « OMG » qui peut grandement attirer l’attention, même si les
paroles sont vraiment insignifiantes. En fait, peu de moments sur
l’album réussiront à se démarquer de l’ensemble, ce qui en fait
peut-être l’un de ses moins bons enregistrements à ce jour. (août
2010)
Vidéoclips :
« Hey Daddy (Daddy’s Home) »
-
« OMG (feat. will.i.am) »
-
« Lil Freak (feat. Nicki Minaj) »
-
« There Goes My Baby »
|
LaFace
/
Sony
½
|
Veara -
What We Left Behind
Veara est un jeune groupe d’Augusta en Georgie qui est né au high school
en 2003. Après un mini-album et un album complet autoproduits, ils ont
obtenu un contrat chez Epitaph, ce qui leur permet maintenant de
présenter leur musique à un auditoire un peu plus large. La réalisation
a été confiée à
Jeremy McKinnon de
A Day To Remember. Le
quatuor nous propose un son pop punk énergique incluant des mélodies
grandement efficaces. Avec 10 pièces totalisant tout juste un peu plus
de 30 minutes, l’album ne laisse que bien peu de répit et va droit au
but. Il n’y manque que quelques compositions d’un niveau supérieur pour
en faire un premier disque exceptionnel. Veara sera définitivement un
groupe à surveiller au cours des prochaines années. (juillet 2010)
Vidéoclip :
« Getting Kicked in the Face Has Never Been So Much
Fun » |
Epitaph
|
Le
Vent du Nord - Symphonique
Le 11 décembre 2009, en pleine tempête de neige, le groupe traditionnel
québécois Le Vent du Nord s’associait à l’Orchestre symphonique de
Québec pour un concert magique à la Salle Louis-Fréchette du Grand
Théâtre de Québec. Ce concert représente possiblement le meilleur
mariage entre musiques traditionnelle et classique. La poésie et les
superbes voix du quatuor traditionnel sont magnifiquement mises en
valeur par leurs propres instruments, mais surtout par le grand
orchestre dirigé par Airat Ichmouratov. Les somptueux
arrangements symphoniques ont été réalisés pour l’occasion par Tom
Myron. L’album Symphonique présente 13 des meilleures
compositions du Vent du Nord, pour un total de 56 minutes. Voici donc un
disque de musique traditionnelle de première classe. (mars 2011)
Vidéoclip :
Extraits du spectacle |
SRC
/
SIX
|
Fredo Viola
-
The Turn (CD + DVD)
Fredo Viola est un chanteur londonien qui s’est passablement promené
entre l’Angleterre et les États-Unis. Artiste créatif aux influences
variées, il a présenté son premier album aux Britanniques en 2009 et il
nous est maintenant offert au Canada. Viola joue avec sa voix à
profusion, grâce aux technologies modernes. Avec l’utilisation de
nombreuses boucles musicales et de chants grégoriens, parfois avec des
paroles inventées, il produit un excellent mélange du plus vieil
instrument du monde (la voix) et d’électronique moderne. Ses influences
variées peuvent se résumer à une fusion entre
Harry Nilsson,
Belle and Sebastian,
Brian Wilson,
Sigur Ros et
Radiohead, un beau melting-pot qui démontre toute la créativité de
Viola. Les effets de voix qu’il réussit à créer sont parfois
hypnotiques, presque mystiques. Les mélodies sont toujours efficaces et
des titres comme « The Turn », « The Sad Song » et « Robinson Crusoe »
vous resteront en tête dès les premières écoutes. L’ensemble demeure
tout de même grandement expérimental, démontrant toute la démarche
artistique derrière le projet. Un DVD est aussi inclus et il contient 8
« vidéoclips » : « The Sad Song », 2 versions de « The Turn », 2
versions de « Moon After Berceuse », « Test of Friendship », « Puss »,
ainsi qu’une excellente version du classique chrétien « Silent Night »
qui n’est malheureusement pas incluse sur l’album. (novembre 2010)
Vidéoclips :
« The Turn » -
« The Sad Song » |
Because
/
SIX
½
|
Rufus
Wainwright -
All Days Are Nights: Songs
for Lulu
Avec ce nouvel album, Rufus Wainwright revient à un son épuré, voix et
piano, qui laisse de côté totalement les grandes orchestrations. Les
arrangements de cet ensemble de chansons introspectives mettent donc
particulièrement en valeur ses textes poétiques. L’album a été
essentiellement composé durant la maladie de sa mère,
Kate McGarrigle,
décédée plus tôt cette année. Il présente donc des pièces hautement
personnelles autour de la maladie, du deuil, de la dépression et de la
tristesse. Cet état de fait atteint son apogée dans la touchante « Martha »
alors qu’il demande à sa sœur,
Martha Wainwright, de rejoindre sa
mère qui a besoin d’elle. Il dédie d’ailleurs l’album à sa sœur. Au
milieu du disque, Rufus adapte de belle façon 3 sonnets de
Shakespeare.
All Days Are Nights est un album extrêmement touchant, mais aussi
triste et sombre. Il faut donc une ambiance bien particulière pour
s’imprégner totalement des mélodies plaintives de Rufus Wainwright, qui
risquent de repousser bien des amateurs de musique pop. (juillet 2010)
Vidéoclips :
« Zebulon » -
« Sonnet 20 » |
Decca /
Universal
½
|
Bob Walsh - Inside I Am All Blue
Bob Walsh est un
véritable monument du blues québécois, un incontournable. Avec Inside
I Am All Blue, cette légende vivante des bars blues enfumés nous
propose son 9e album, 3 ans après
The Only Soul. Le bluesman renoue plus que jamais avec ses
racines rhythm & blues et nous chante avec une rage incomparable sa joie
d’être toujours vivant. Il nous propose quelques moments touchants comme
dans « Slightly Hung Over » et « Cancer Ward Blues », mais l’ensemble
demeure plutôt énergique. À travers tous les titres présentés, on peut
entendre une étonnante version
de
« Angel » de Jimi Hendrix.
Sa voix mature et unique est accompagnée de musiciens très talentueux,
dont l’excellent harmoniciste Guy Bélanger. Voici donc un très
bon album de blues, un disque à la hauteur de la réputation de son
créateur. (janvier 2011) |
Bros /
SIX
½
|
We Are The In Crowd -
Guaranteed To
Disagree
We Are The In Crowd est
un tout jeune groupe qui n’existe que depuis 2009. Ils nous offrent un
premier mini-album, question de faire patienter leurs déjà nombreux fans
qui ont eu la chance de les découvrir sur MTV grâce à leur succès « For
the Win ». Le groupe nous offre un son pop punk énergique et d’une
grande efficacité alternant entre voix féminine et masculine. Les 7
pièces incluses ici pour un total de 22 minutes nous mettent
définitivement l’eau à la bouche en attendant un album complet de leur
part. À découvrir! (septembre 2010) |
Hopeless /
E1
½
|
Weezer -
Hurley
Weezer est de retour avec un 8e album en carrière, un 3e en autant
d’années. Pour ce disque, le groupe fait un retour sur la scène
indépendante, ayant signé un contrat avec Epitaph Records.
Hurley
a été intitulé ainsi en l’honneur du personnage de
Jorge
Garcia qu’on peut voir dans la télésérie
Lost et dont on
retrouve la photo en gros plan sur la pochette. N’en cherchez pas la
raison, mais il semble qu’ils ne voulaient tout simplement pas nous
offrir un 4e album éponyme. Fidèle à ses habitudes, le groupe nous
présente un court album de 34 minutes contenant seulement 10 titres,
mais une version de luxe avec 4 titres additionnels est également
disponible et inclut une reprise de « Viva la Vida » de
Coldplay.
Cuomo collabore à l’écriture avec des noms diversifiés comme
Desmond Child,
Linda Perry,
Ryan Adams, Tony
Kanal (No Doubt) et
Dan Wilson. Il nous présente à
nouveau des pièces pop rock d’une grande efficacité, mais avec des
arrangements un peu moins léchés, un peu plus près de ce que le
groupe peut nous offrir sur scène. Le premier extrait, « Memories »,
est un incontournable, tout comme les excellentes « Ruling Me », « Hang
On » et « Smart Girls », sans oublier la comique « Where’s My Sex? ».
C’est donc encore une fois un bon disque que nous propose Weezer, un
excellent divertissement! (novembre 2010)
Vidéoclip :
« Memories » |
Epitaph
½
|
Kanye West
- My Beautiful Dark Twisted Fantasy
Sur son 4e véritable album, Kanye West va plus loin qu’il avait osé
le faire sur ses 3 premiers enregistrements. Il nous offre un album
de près de 70 minutes complexe à l’extrême. Les couches
d’instruments et d’arrangements n’en finissent plus, alors que les
compositions ne semblent jamais vouloir se terminer et prennent
plutôt de nouvelles directions. En fait, la plupart des morceaux
s’étirent sur une durée variant entre 6 et 9 minutes. Par contre, ce
qui pourrait facilement être perçu comme un sérieux défaut s’avère
plutôt être un exercice de style impressionnant. West met le paquet
pour nous en mettre plein les oreilles et il vous faudra assurément
beaucoup d’efforts, de patience et d’ouverture d’esprit pour en
venir à véritablement adhérer à ce disque hip hop dont la complexité
n’a d’égal que son titre. Les pièces les plus accrocheuses demeurent
évidemment celles qui sont le mieux ramassées, comme « Power » et
« All of the Lights ». D’un autre côté, les mélodies demeurent
efficaces tout au long du disque. Voici donc un album d’envergure
très réussi de la part de ce rappeur controversé, qui réussit à
prouver à nouveau qu’il possède un talent indéniable de compositeur
et sait s’entourer d’excellents collaborateurs. (janvier 2011)
Vidéoclips :
« Power » -
« Runaway »
|
Roc-A-Fella /
Universal
|
Cassandra Wilson - Silver
Pony
Cassandra Wilson est
beaucoup plus qu’une chanteuse jazz. Elle incorpore des éléments de pop,
de funk, de blues et de rock pour faire de sa musique un métissage
unique. Sur Silver Pony, elle reprend non seulement des standards
jazz, mais aussi des morceaux de rock, de blues et de country. On peut
d’ailleurs entendre des pièces d’artistes très variés comme les
Beatles (« Blackbird »),
Stevie Wonder (« If It’s Magic »), Charley Patton (« Saddle
Up My Pony ») et Billie Holiday (« Lover Come Back To Me »).
Entremêlées entre de nouvelles chansons, ces classiques retrouvent ici
une nouvelle vie, toute en douceur. L’album est tiré d’improvisations en
concert en Espagne qui ont été retravaillées et complétées en studio
avec des musiciens chevronnés et John Fischbach à la réalisation.
On retrouve aussi des artistes invités : Ravi Coltrane ajoute du
saxophone à « Beneath a Silver Moon » et John Legend vient
chanter et jouer du piano sur « Watch the Sunrise » de Big Star
en conclusion du disque. Cassandra Wilson apporte véritablement une
couleur personnelle au jazz contemporain et Silver Pony figurera
assurément parmi les moments forts de sa carrière. (février 2011) |
Blue Note /
EMI
½
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Charlie Winston -
Hobo
Charlie Winston est un auteur-compositeur-interprète britannique, frère
de
Tom Baxter, un chanteur underground surtout connu en
Angleterre. Protégé de
Peter Gabriel, Winston est associé avec
son étiquette, Real World Records. Après un premier album autoproduit en
2007,
Make Way, il a connu un premier succès en France en 2009
avec « Like a Hobo », titre d’ouverture de son premier disque qu’on
retrouve à nouveau sur
Hobo. Ensuite, il a véritablement conquis
le monde grâce à « In Your Hands », qui démarre le 2e album de cet
artiste de grand talent. On peut faire plusieurs liens avec Peter
Gabriel par la voix et certaines rythmiques, mais Winston a quand même
su développer un style bien à lui intégrant folk, rock et pop. Certaines
pièces introspectives viennent ralentir le rythme plutôt efficace de ce
disque qui offre un très bon moment de détente et de positivisme.
Parions que ce ne soit qu’une question de temps avant qu’il se fasse
enfin connaître dans son pays natal. (octobre 2010)
Vidéoclips :
« Like a Hobo » -
« In Your Hands » -
« I Love Your Smile » -
« Kick the Bucket »
|
Real
World
/
Universal
½
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Wintersleep -
New Inheritors
Le groupe rock de la Nouvelle-Écosse est de retour avec un 4e album.
Plutôt sombre sur ses disques précédents, Wintersleep laissait présager
un tournant un peu plus léger sur
New Inheritors. C’est vrai en
quelques occasions grâce à un rock un peu plus accessible, un peu moins
torturé, qui n’est pas sans nous rappeler les
Tragically Hip. Par
contre, l’ensemble peut être quelque peu déstabilisant avec un mélange
parfois bizarre de pièces pop rythmées et de morceaux plus expérimentaux
qui peuvent s’étirer en longueur. Leurs fans retrouveront en certaines
occasions le son qui leur plaisait, mais ils risquent de ne pas trop
comprendre la direction que tente de prendre leur groupe préféré.
L’ajout de sections de cordes et de cuivres apporte une certaine
richesse musicale à l’album, mais il vient créer une dissonance avec le
style plutôt brut du groupe. Si « Black Camera » est un succès
incontournable, peu d’autres pièces attirent vraiment notre attention.
Lorsque l’album se conclut, on ne peut faire autrement que de rester
pensif devant
New Inheritors, un disque difficile à analyser qui
devrait tout de même obtenir un certain succès. (septembre 2010)
Vidéoclip :
« Black Camera » |
Labwork /
EMI
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Nikki Yanofsky -
Nikki
Nikki Yanofsky est une jeune montréalaise au talent phénoménal. En
2006, âgée de seulement 12 ans, elle performait dans le cadre du
Festival de jazz de Montréal devant des centaines de milliers de
spectateurs tous ébahis. En 2007, elle a enregistré le classique « Airmail Special » pour l’album hommage à
Ella Fitzgerald,
We All
Love Ella, devenant ainsi la plus jeune artiste à enregistrer
sur l’étiquette Verve Records. Nikki possède une voix qu’on ne peut
comparer qu’aux plus grandes, malgré son jeune âge. Elle possède en
plus une présence sur scène unique et un sens du rythme
incomparable. Après un album en concert en 2008, le temps était venu
de nous présenter enfin son tout premier album studio. L’album a été
réalisé par le légendaire
Phil Ramone et
Jesse Harris,
surtout connu pour son travail avec
Norah Jones sur son
premier album,
Come Away With Me. Harris co-écrit également
la plupart des pièces de l’album avec Nikki et
Ron Sexsmith.
Avant tout une chanteuse de jazz, Nikki explore aussi la musique pop
en différentes occasions. En plus des 7 compositions originales,
elle reprend 6 classiques jazz et pop.
On
retrouve entre autres « I Got Rhythm » de
Gershwin, « God
Bless the Child » de
Billie Holiday, « Try Try Try » de
Feist, le classique américain « Somewhere Over the Rainbow »,
ainsi qu’un medley incluant « Fool in the Rain » de
Led Zeppelin et « On the
Sunny Side of the Street ».
En boni, on peut également
entendre son interprétation de la chanson-thème des Jeux olympiques
d’hiver de 2010 à Vancouver, « I Believe ». Avec ce premier album, Nikki Yanofsky nous prouve définitivement qu’elle fait déjà partie
des plus grandes chanteuses jazz contemporaines. (découverte du mois
de juin 2010)
Vidéoclip :
« I Believe »
|
Decca /
Universal
½
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Hindi Zahra -
Handmade
La Française Hindi Zahra peut déjà être considérée comme la nouvelle
sensation jazz de 2010. Avec un son aux influences folks et orientales,
elle nous propose une musique fascinante qui réussit à créer une
atmosphère unique. Sa voix chaude est seulement accompagnée d’une
guitare acoustique et de percussions discrètes. On peut donc doublement
apprécier la qualité de ses compositions.
Handmade
contient 11
titres totalisant un peu plus de 41 minutes et on y retrouve bien peu de
moments inintéressants. Voici donc une bien belle découverte, totalement
inattendue! (juin 2010)
Vidéoclip :
« Beautiful Tango » |
Blue Note
/
EMI /
SIX
½
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Compilations :
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Dr. Tom ou la liberté en cavale
Suite au décès en 2006
du compositeur français Franck Langolff, son fils Norman
décide de présenter des musiques inédites de son père. Il s’associe à
l’auteure Sylvie Arditi et lui demande d’imaginer l’histoire qui
accompagnera cette musique. Naît alors le personnage de Dr. Tom qui
partira en cavale pendant 13 titres totalisant 45 minutes. Parmi les
artistes qui donnent vie à cette aventure, on retrouve Alain Souchon,
Arthur H., Thomas Dutronc, Yannick Noah, Raphaël
et plusieurs autres. Il faut aussi souligner la présence remarquée de
Vanessa Paradis, une grande admiratrice de Langolff qui a encouragé
Norman dès le départ à aller de l’avant avec ce projet. L’ensemble de ce
disque plutôt divertissant présente une pop française légère. Les
arrangements sont de grande qualité et nous présentent la musique de
Langolff sous son meilleur jour. Un très bon disque pour les amateurs de
pop française contemporaine. (mars 2011) |
Virgin /
EMI /
SIX
½
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