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7 Weeks -
All Channels Off
Après 2 mini-albums qui
ont secoué les bases du métal en France, voici enfin un premier
véritable album pour ce quatuor de Limoges. Trois ans de travail ont
permis de créer ce mur de son fusionnant parfaitement le métal stoner de
Kyuss et
Queens Of The Stone Age au grunge d’Alice In
Chains et
Soundgarden, sans oublier des éléments de rock
alternatif à la
Foo Fighters. Une réalisation de qualité et un
enchaînement parfait entre chaque pièce rendent l’écoute de l’album
particulièrement agréable. Sans être d’une grande originalité, les 10
pièces sont solides et nous prouvent qu’il est possible de produire un
rock efficace en France. De plus, le fait qu’ils chantent en anglais
présente un avantage certain à nous dissocier rapidement de leur pays
d’origine et à simplement apprécier la musique pour ce qu’elle est : un
rock énergique qu’on a envie d’entendre en spectacle. À découvrir!
(septembre 2009) |
F2M Planet
/
Anticraft
½
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801 -
Live: Collectors Edition (2
CD)
Pendant une pause de
Roxy Music en 1976,
Phil Manzanera
et
Brian Eno ont décidé de mettre en place un projet
parallèle, le temps de quelques concerts. Complété par différents
musiciens invités (dont
Simon Phillips
à la batterie), 801
(ou The 801) nous offre ici une performance de 55 minutes
enregistrée au Queen Elizabeth Hall de Londres le 3 septembre 1976.
Parmi les 12 pièces présentées, on peut entendre une version
totalement reconstruite de « Tomorrow Never Knows » des
Beatles, ainsi qu’une reprise
de « You Really Got Me » des
Kinks. Le groupe présentait ce
soir-là un concert hors du commun et, heureusement pour nous, le
tout a été enregistré avec qualité. Ce projet parallèle a peut-être
permis d’entendre le dernier véritable groupe psychédélique, même
s’il s’agissait avant tout d’une fusion entre rock progressif et
jazz. Cette réédition de l’album paru à l’époque offre un 2e
disque en boni contenant des enregistrements en répétitions aux
studios Shepperton datant du 23 août 1976. Les fans de Roxy Music en
général et de Brian Eno en particulier devraient définitivement
tendre une oreille attentive vers cet album qui fait partie des
meilleurs disques en concert de la décennie 1970. (septembre 2009) |
Expression /
MVD
½
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AC/DC -
Backtracks (2 CD + DVD)
AC/DC nous fait le magnifique cadeau de nous offrir un tas de
raretés jamais parues auparavant dans un coffret de 2 CD et 1 DVD.
Le premier CD présente 12 raretés enregistrées en studio, mais
jamais parues auparavant ou difficiles à trouver, comme par exemple
« Big Gun » qui est parue en 1993 sur la bande originale de
Last Action Hero. Sept des 12 pièces ont été enregistrées
avec
Bon Scott et ce qui frappe rapidement, c’est à quel
point ces pièces sont différentes de l’œuvre générale du groupe.
C’est peut-être la raison pour laquelle, elles ont été rejetées à
l’époque. Par contre, la plupart sont très bonnes et auraient
certainement eu leur place sur les différents albums du groupe. Le
deuxième CD présente 14 pièces en concert enregistrées entre 1977 et
2000.
Parmi les titres présentés, on retrouve
quelques-uns de leurs plus grands succès : « Dirty Deeds Done Dirt
Cheap », « Back in Black », « Let There Be Rock », « You Shook Me
All Night Long », « Highway To Hell », « For Those About To Rock (We
Salute You) », etc.
Quant au DVD, il présente la très
attendue suite au double DVD
Family Jewels paru en 2005 et il inclut des vidéoclips et
performances en concert datant de 1992 à 2009. Une version de luxe
dans un amplificateur fonctionnel contient beaucoup de matériel
supplémentaire. Cette version est seulement disponible en ligne au
www.acdcbacktracks.com. On y retrouve d’abord un 3e CD
d’enregistrements en concert, ainsi qu’un 2e DVD contenant un
concert capté en 2003 au
Circus
Krone de Munich en Allemagne. On
retrouve également un disque vinyle contenant les 12 raretés en
studio, un superbe livre de photos de 164 pages et différents autres
items de collection. Si vous faites partie des plus grands fans du
groupe, c’est cette version de luxe qui risque le plus d’attirer
votre attention. Par contre, si vous avez un peu moins de moyens
financiers, la version standard contient l’essentiel de la musique
et l’ensemble est de très bonne qualité. (janvier 2010) |
Columbia /
Sony
½
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AFI
-
Crash Love
Reconnu il y a quelques années comme un groupe qui réussissait à amener
un son gothique au punk rock commercial, voilà qu’AFI prend plus que
jamais une direction pop rock. Avec un son particulièrement propre et
bien ficelé,
Crash Love nous présente des mélodies inoubliables
dans un style plutôt glam que goth. Les rythmiques demeurent d’une
grande efficacité, même dans la ballade « Okay, I
Feel
Better
Now ». « Too
Shy To
Scream » présente un rythme tribal unique et vraiment
intéressant. En fait, chacune des pièces du disque présente au moins un
élément digne d’intérêt. Elles sont toutes solides et entraînantes comme
c’est le cas avec le très bon premier extrait « Medicate ». En fait, le
seul point qui risque de faire grincer des dents leurs fans est la
disparition presque totale de leur style gothique. Si certains suivront
peut-être quand même le groupe dans sa nouvelle direction musicale très
propre, plusieurs risquent de décrocher. Pour ma part, j’aime bien le
AFI version 2.0.
(janvier 2010)
Vidéoclip :
« Medicate » |
DGC /
Interscope /
Universal
½
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The
Aggrolites -
IV
Après 3 excellents
albums, le groupe reggae / ska californien The Aggrolites, maintenant
réduit à un quatuor, est de retour sur disque pour notre plus grand
plaisir. Fortement influencé par les légendes jamaïcaines du genre, le
groupe a su développer son propre style au cours des années, le « dirty
reggae » (reggae sale). Encore une fois sur ce 4e album, le
groupe y intègre soul, funk et rock pour créer un métissage musical
unique faisant le pont entre le reggae traditionnel et une musique
moderne et sans frontières.
IV
contient 21 titres totalisant 80
minutes et il s’agit probablement de la plus grande faiblesse du disque.
Un certain nettoyage aurait pu être fait pour n’en garder que le
meilleur. Malgré tout, on y retrouve certains petits bijoux, en plus
d’une certaine maturité due à l’expérience. Sans égaler les 2 CD
précédents du groupe,
IV nous offre de bien bons moments.
(septembre 2009) |
HellCat /
Epitaph
½
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Alice In Chains -
Black Gives
Way To Blue
Après avoir atteint le sommet des palmarès au début des années 1990, en
pleine période d’essor du grunge, Alice In
Chains a vivoté avant de
disparaître quelques années plus tard, en grande partie à cause des
problèmes de drogues du chanteur
Layne Staley. Celui-ci allait
s’éteindre en 2002 sans avoir pu évacuer ses démons. Il aura fallu
plusieurs années avant que les autres membres du groupe décident de se
reformer, mais ils ont finalement embauché
William DuVall et nous
offrent enfin
Black Gives Way To Blue
qui succède à leur album
éponyme paru il y a déjà 14 ans. Si on ne fait pas trop attention, on
pourrait croire que Staley est toujours présent tellement
DuVall possède
une voix similaire. On a également l’impression que leur dernier disque
ne date que de quelques années lorsqu’on entend à quel point le groupe
est fidèle à son style, mélangeant rock alternatif des années 1980 et
métal stoner. C’est donc encore une fois un album sombre et intense qui
nous est offert, un album dans la plus pure tradition d’Alice In
Chains.
Ce qui est surprenant, c’est de lire qu’Elton John
a participé à
la chanson-titre au piano. On ne retrouve pas de hits accrocheurs comme
sur leur classique
Dirt, mais c’est un album solide du début à la fin qui mérite
qu’on l’écoute attentivement à quelques reprises avant de se faire une
opinion. On réalise rapidement que ce groupe nous manquait plus qu’on le
croyait. Avec leurs autres comparses de la première vague de grunge,
Pearl Jam, les seuls parmi les 4 grands groupes qui sont toujours
actifs (les autres ayant été
Nirvana
et
Soundgarden), on pourrait bien voir poindre à l’horizon un
nouvel engouement pour ce genre musical à l’aube de son 20e anniversaire
(puisque les modes musicales reviennent généralement tous les 20 ans).
(décembre 2009)
Vidéoclip :
« Check My Brain »
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Virgin
/
EMI
½
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All Time
Low -
Nothing Personal
Après un premier album qui a fortement attiré l’attention en 2007, le
groupe pop punk de Baltimore All Time Low est de retour avec
Nothing
Personal. Plus en confiance que jamais, le jeune quatuor nous
présente assurément le disque qui leur permettra d’atteindre la
célébrité. Dès le début, on réalise qu’il est encore possible de
produire un excellent album de pop punk / emo. Le groupe enchaîne les
pièces solides et efficaces avec les premiers extraits « Weightless » et
« Damned If I Do Ya (Damned If I Don’t) », ainsi que l’excellente
« Break Your Little Heart » et ma préférée, l’énergique « Lost in Stereo ».
Par la suite, on retrouve quelques pièces mid-tempo en alternance avec
leur style de prédilection, mais elles sont toutes aussi réussies. Le
groupe n’hésite aucunement à nous offrir une musique adolescente qui ne
se prend pas au sérieux et le résultat est ensoleillé et grandement
divertissant. La production est claire et puissante et met parfaitement
en valeur les talents de musiciens des 4 gars. Vous vous surprendrez à
monter graduellement le volume, ce qui vous permettra d’apprécier encore
plus ce superbe disque.
Nothing Personal risque fort de demeurer
au sommet des meilleurs albums de l’année dans le genre pop punk / emo.
Un incontournable! (septembre 2009)
Vidéoclip :
« Weightless »
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Hopeless /
E1
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The Almost -
Monster Monster
The
Almost est un projet
parallèle pour le batteur d’Underoath,
Aaron Gillespie.
Démarré en 2007, il nous présente un son beaucoup plus accessible avec
un mélange de emo et de pop punk qui a tout ce qu’il faut pour rejoindre
un public large, un auditoire amateur de rock commercial. Sur ce 2e
album de The
Almost, Gillespie prend à nouveau le micro. Avec son
excellente voix (un peu nasale toutefois), il nous présente le monstre
qu’il a en lui, nous raconte ses angoisses de vieillir et de perdre son
innocence. Les mélodies sont excellentes tout au long du disque et elles
atteignent leur apogée sur le premier extrait, l’hymne rock « Hands ».
Le groupe explore aussi le country rock sur « Hand Grenade » et la
ballade acoustique sur « Monster » qui vient clôturer l’album. Quant à
« Want To », elle est un succès rock assuré. Voici donc un très bon
disque d’un groupe à découvrir! (janvier 2010) |
Tooth & Nail
/
Virgin
/
EMI
½
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…And You Will Know Us By the Trail
of Dead -
The Century of Self
Voici le 7e album en 15 ans de carrière par ce groupe
texan au nom interminable, 15 ans au cours de lesquels ils n’ont à
peu près pas connu de succès si ce n’est une reconnaissance sur la
scène alternative. Comme ce fut le cas sur les 2 derniers albums du
groupe,
The Century of Self
prend des proportions épiques
avec une atmosphère tout à fait grandiose. Leur son rock indie est
grandement mis en valeur par des arrangements gigantesques qui n’ont
comme seul inconvénient que de camoufler toute émotion. Quelques
pièces et les intermèdes peuvent sembler un peu plus faibles, mais
l’ensemble du disque nous offre des compositions de grande qualité
qui nous transportent littéralement dans l’univers de Trail of Dead
(comme on les nomme familièrement). Il s’agit probablement de leur
meilleur album depuis l’excellent
Source Tags & Codes paru il y a de cela déjà 7 ans.
(mai 2009) |
Justice /
Richter Scale /
Fontana
½
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Anonymus -
XX Métal
Anonymus fait partie des groupes de métal les plus populaires au
Québec. Il fait également partie des plus durables puisqu’il fête
cette année ses 20 ans de carrière. Pour l’occasion, on nous offre
un CD contenant 18 de leurs meilleures pièces, ainsi que 4 bonus
inédits : deux tirés des sessions d’enregistrement de
Daemonium en 2002, un écrit pour le film d’horreur
Goregoyles en 2003, et un enregistré avec
BMC en 2008. Le
principal inconvénient du CD est qu’il ne présente pas les 22 pièces
en ordre chronologique. Par contre, toutes les pièces attendues sur
une telle compilation y sont présentes, au plus grand plaisir de
leurs fans. On nous offre également un DVD incluant un documentaire
sur les 20 ans du groupe, 9 enregistrements en concert, 8 vidéoclips
et un autre documentaire en boni intitulé
Délire métallique.
Voici donc l’album ultime d’Anonymus à vous procurer.
(novembre 2009)
Vidéoclips :
« Démonomane » -
« Feed the Dragon » |
DEP
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Anti-Flag -
The People or the Gun
La présence du groupe punk rock de Pittsburgh Anti-Flag sur une
compagnie de disques majeure pour deux albums pouvait faire froncer les
sourcils, considérant leur anti-conformisme. Mais voilà que les choses
reviennent à la normale alors qu’on les retrouve sur une étiquette punk
indépendante, Side One Dummy. Même si l’administration Bush n’est plus
en place, ils trouvent encore le moyen de se plaindre de son héritage,
la situation économique étant au cœur de ce nouveau disque. Libérés de
toute obligation qu’impose trop souvent une étiquette majeure, les gars
d’Anti-Flag peuvent se permettre de revenir au son brut qu’ils mettaient
de l’avant dans les années 1990. Les fans de l’époque seront donc bien
heureux d’entendre à nouveau le style qui leur plaisait réellement chez
Anti-Flag. L’album débute d’ailleurs tout en puissance avec l’excellente
« Sodom, Gomorrah, Washington D.C. ». D’autres pièces demeurent assez
communes, dans un style de punk rock entendu des dizaines de fois. Par
contre, leurs messages politiques et sociaux particulièrement corrosifs
font d’Anti-Flag un des rares groupes punks américains encore ancrés
dans l’idéologie punk du départ, il y a déjà près de 35 ans. En plus,
ils réussissent à nous faire passer leurs messages avec une énergie
incomparable. (août 2009)
Vidéoclip :
« When All The Lights Go Out » |
Side One Dummy
½
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Arctic Monkeys
-
Humbug
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Les oracles avaient prévu un troisième album plus agressif, avec un
son massif. Et cela parce que les
Monkeys eux-mêmes y avaient pensé
et que
Josh Homme, grand prêtre
Stoner, était annoncé à la
production. Au final, l’histoire est bien moins manichéenne. Rien
n’est tout noir, ni tout blanc sur
Humbug. Certes, la
pochette pourrait faire fuir par sa laideur. Mais le contenu
bouleverse le contenant. Déjà les
Monkeys avaient marqué leur
arrivée d’un premier album plus que correct, mais se faisant
littéralement écraser par un
Favourite Worst Nightmare du feu
de dieu… Et
Humbug d’assurer la réputation de ces quatre
jeunes de Sheffield bien plus talentueux qu’ils n’en ont l’air. Ce
troisième essai est certainement le plus complexe. Il semble déjà
que l’incursion dans l’univers des
Last Shadow Puppets ait
aussi apporté un penchant pop à
Alex Turner, comme une envie
de mieux ficeler les mélodies. Et puis, forcément, l’apport
(majoritaire) de Josh Homme est différent de celui de
James Ford
qui produit une partie des titres de
Humbug. C’est aussi ce
qui constitue au final la particularité de ce disque, varié, partagé
et déchiré entre la violence et l’ivresse de la beauté. Au final,
Humbug est moins rentre-dedans que ses aînés. Moins d’énergie
rock. Mais les Monkeys voyagent entre des titres immédiats («
My
Propeller »), single entêtant («
Crying
Lightning » dont le
contraste entre guitare légère et basse vrombissante est
saisissant), morceaux tendancieux et violents («
Dangerous Animal »
et « Pretty
Visitors » marqués du sceau du leader des
QOTSA).
Mais n’en déplaisent à certains, les anglais frappent un grand coup
sur des morceaux plus fiévreux, avec leurs mélodies travaillées
minutieusement, sentant le désert et la solitude. « Secret
Door », «
Cornerstone », The Jeweller's Hands et l’excellente «
Dance
Little
Liar » en sont les parfaits exemples. Les
Monkeys continuent d’être
sur la bonne voie, sans prendre celle, trop éphémère, de la
facilité. (décembre 2009) |
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Charles Aznavour -
Charles Aznavour & The Clayton-Hamilton Jazz Orchestra
Les chansons de Charles
Aznavour et le jazz orchestral, c’est un mariage parfait, un mariage que
nous n’avons pas eu l’occasion de découvrir suffisamment souvent. En
compagnie de l'orchestre jazz
Clayton-Hamilton, dans les légendaires
studios de Columbia à Hollywood, voilà enfin la réunion tant souhaitée
entre cette légende de la chanson française et le jazz américain.
L’orchestre donne une envergure absolument magnifique aux classiques
d’Aznavour qui prennent une toute autre dimension. On retrouve en plus 2
duos avec
Rachelle Ferrell (« Fier de nous » et « I’ve
Discovered
That I Love
You ») et un autre avec
Dianne Reeves en clôture du
CD (« The Times We’ve
Known »). Les 14 pièces présentées ici vous
permettront définitivement de redécouvrir Charles Aznavour. (mars 2010) |
Capitol /
EMI /
SIX
½
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Backstreet Boys -
This Is Us
Après leurs
méga-succès des années 1990, les
Backstreet Boys ont fait un
retour plus ou moins réussi au milieu des années 2000. Trois albums plus
tard, ils confient les rênes à une équipe solide dirigée par leur fidèle
collaborateur
Max Martin. Ils se contentent alors de chanter
leurs mélodies efficaces sur une musique rythmée et particulièrement
énergique. Ils effectuent en fait un retour vers le style de pop
dansante qui les a rendus célèbres, mais en s’assurant de conserver une
musique contemporaine bien de leur âge. Le résultat est surprenant et
grandement efficace. Les Backstreet Boys nous offrent très certainement
leur disque le plus réussi depuis
Millennium paru 10 ans auparavant.
(février 2010)
Vidéoclips :
« Straight Through My Heart »
-
« Bigger » |
Jive /
Sony
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Emilie-Claire Barlow
-
Haven’t We Met?
Fille d’un musicien
jazz, Emilie-Claire Barlow nous arrive de Toronto avec son 7e
album. Pour celui-ci, elle s’entoure de certains des meilleurs musiciens
de jazz au pays :
Reg Schwager à la guitare,
David Restivo
au piano,
Ross MacIntyre à la basse,
Davide DiRenzo à la
batterie,
Kelly Jefferson au saxophone et
Chase Sanborn à
la trompette. Elle nous offre 13 pièces dont le point commun est la
simplicité, ce qui nous permet de découvrir plus que jamais sa voix
exceptionnelle, en plus du talent immense de ses musiciens. Les
Américains la comparent évidemment à
Diana Krall puisqu’elle est
Canadienne, mais en l’écoutant, on réalise qu’il n’y a que bien peu de
liens à faire entre les deux femmes. Emilie-Claire possède une voix
jeune et naïve, lui permettant d’interpréter des chansons beaucoup plus
légères que Diana Krall avec sa voix chaude et profonde. Voici un donc
un très bon album de jazz de la part de cette Torontoise de grand
talent. (mai 2009) |
Empress /
SIX
½
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Bat
For Lashes -
Two Suns
Bat For Lashes est le
projet d’une fille,
Natasha Khan. Née au Pakistan, cette
britannique nous offre une musique alternative plutôt atmosphérique aux
influences de
Björk,
Siouxsie and The Banshees et
PJ
Harvey.
Two Suns
est son 2e album, après
Fur and Gold paru il y a 3 ans qui avait séduit la critique. Ce
nouvel opus nous offre un mélange agréable de mélodies pop, de musique
folk et d’expérimentations modernes. L’ambiance générale du disque
demeure intimiste et totalement reposante, même dans les moments un peu
plus rythmés comme sur le premier extrait, « Daniel ». À part cette
pièce très accrocheuse, peu de titres capteront immédiatement votre
attention et quelques bonnes écoutes seront nécessaires pour
véritablement adhérer à la musique de
Two Suns. Bat For Lashes
nous offre un 2e album brillant, même si plus difficile
d’accès que le précédent. (juillet 2009) |
Echo /
EMI
½
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Daniel
Bélanger -
Nous
Après des albums atmosphériques (Rêver
mieux) et sombres (L’échec
du matériel), voilà que l’auteur, compositeur et interprète
Daniel Bélanger nous revient avec une pop un peu plus légère sur
Nous, son 6e album studio. Une pop qui peut même être dansante en
certaines occasions. Cette légèreté et cette joie de vivre cadrent
difficilement avec l’œuvre souvent troublée de Bélanger. Mais il ne faut
pas oublier qu’il a quand même évolué dans une pop un peu plus
accessible à ses débuts. En fait,
Nous présente en quelque sorte
un résumé de sa carrière à ce jour avec différents éléments inspirés de
ses albums précédents, même du controversé
Déflaboxe. Ce nouvel album de Daniel Bélanger réussit à nous
enfoncer des mélodies dans le crâne et nous oblige à les fredonner ou à
les siffler dans notre quotidien, à l’image du sifflement entendu dans
« Qui ne suis-je ». Dans un autre ordre d’idée, j’ai une sérieuse
réserve sur le marketing mis en place pour promouvoir l’album, puisqu’on
n’indique que DB sur la pochette du CD. Daniel Bélanger vend beaucoup de
disques au Québec, et on n’utilise même pas son nom pour mousser les
ventes de celui-ci. Ensuite on nous cassera les oreilles avec le fait
qu’on ne vend plus de disques… (février 2010) |
Audiogram
½
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Billy Talent -
Billy
Talent III
Le groupe pop punk torontois
Billy Talent poursuit son évolution musicale avec ce 3e
album éponyme. Réalisé par
Brendan O’Brien
(AC/DC,
Stone Temple
Pilots,
Korn,
Rage Against The
Machine,
Red Hot Chili Peppers)
et enregistré à Atlanta et Los
Angeles, ce nouveau disque nous présente encore une fois de
nouvelles facettes du groupe. O’Brien réussit à insuffler une
énergie nouvelle qui rendra le son unique de Billy Talent encore
plus accessible à un large public. Les moments presque hardcore
qu’on pouvait entendre précédemment disparaissent totalement ici.
Certains pourront reprocher le manque d’énergie par rapport aux
albums précédents, mais la qualité des compositions vient quelque
peu combler le manque. Les mélodies sont plus accrocheuses que
jamais et sont chantées à la perfection par un
Ben Kowalewicz
en grande forme qui laisse les cris de côté. Par contre, la lourde
guitare de l’excellent
Ian D’Sa
demeure bien présente. Un des meilleurs guitaristes dans le genre,
D’Sa nous offre des riffs à donner le frisson. Le disque commence en
force avec l’excellente « Devil
on my Shoulder »,
« Rusted from the Rain »
(le premier extrait) et un autre succès assuré, « Saint Veronika ».
Par la suite, le groupe nous offre un bon mélange de pièces
entraînantes (« Tears into Wine »,
la très efficace « Turn your
Back »), de pièces
mid tempo
(l’excellente « The Dead
Can’t Testify »)
et de ballades (« White Sparrows »).
Le groupe qui fait craquer l’Angleterre depuis son 2e
album a encore une fois entre les mains tout ce qu’il faut pour
séduire les Britanniques. Une édition de luxe de l’album (« Guitar Villain »)
est également disponible avec un 2e
CD contenant les pièces du disque sans la guitare, ce qui permet de
jouer la guitare soi-même avec les partitions qui sont également
incluses. Ce 2e
disque offre aussi 4 versions démo. Sans égaler leur 2e
album en qualité, ce nouvel opus prouve que Billy Talent peut
continuer à aller de l’avant. (chronique principale de septembre
2009)
Vidéoclips :
« Rusted from the Rain »
-
« Devil on my Shoulder » |
Warner
½
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Diane Birch - Bible Belt
L’auteure, compositeure et interprète du Michigan, Diane
Birch, nous
arrive avec un tout premier album. Fortement inspirée de la pop et du
soul des années 1970, elle représente en quelque sorte un amalgame entre
Carole King et
Elton John.
Bible Belt
met avant
tout de l’avant les compositions de
Birch qui, malgré son jeune âge,
présente une maturité hors du commun. C’est comme si elle avait été là,
bien présente, au cœur des années 1970. Sa voix présente également de
belles qualités, même si elle n’a pas l’unicité d’une
Joss Stone.
Diane Birch n’est peut-être qu’une recrue dans le paysage musical, mais
elle présente suffisamment d’éléments intéressants pour qu’on ait envie
d’entendre la suite. (juin 2010)
Vidéoclips :
« Nothing But a Miracle »
-
« Valentino » |
S-Curve
/
EMI
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Jane
Birkin -
Au Palace
Les 13 et 14 mars 2009,
la plus française des chanteuses britanniques performait au Palace de
Paris dans un concert événement mettant essentiellement en vedette des
chansons écrites par
Serge Gainsbourg. En effet, parmi les 20
titres présentés, 13 sont de la plume de la regrettée légende française.
C’est entourée d’un piano et d’un trio à cordes que s’exécute Jane
Birkin sur scène devant une foule vendue d’avance. Parmi les meilleurs
moments du spectacle de 75 minutes, on ne peut passer sous silence « L’anamour »
qui donne le coup d’envoi, ainsi que « Ex-fan des sixties », « Ford
Mustang » et « Pauvre Lola » qui reçoivent les meilleurs
applaudissements. Les fans de Birkin et de Gainsbourg seront comblés par
cette performance unique et intimiste. (janvier 2010) |
Capitol /
EMI /
SIX
½
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Bisso Na Bisso - Africa
Bisso Na Bisso est un collectif de rappeurs d’origine congolaise vivant
à Paris. Actifs depuis 10 ans, ils nous offrent peut-être leur album le
plus solide à ce jour avec Africa. Ils nous présentent un son
afro hip hop extrêmement dynamique, particulièrement grâce à
l’utilisation de rythmes et sonorités africaines (rumba, zouk, soukouss).
Malgré la présence de quelques titres un peu plus sombres, l’ensemble
demeure positif et festif grâce à des incontournables comme « Show ce
soir », « Electrochoc » et « Là-bas ». Les 7 rappeurs s’entourent de
nombreux collaborateurs dont Manu Dibango, Khaled et
Angélique Kidjo. Voici donc un très bon album pour les amateurs de
hip hop original et entraînant. (juillet 2010)
Vidéoclips :
« Show ce soir » -
« Là-bas » |
ISSAP
/
Warner
½
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The Black Eyed Peas -
The
E.N.D. (Energy Never Dies)
Sur les 2 derniers albums des Black Eyed Peas, le groupe a su se
démarquer de la scène hip hop et produire des albums monstrueusement
populaires, peut-être grâce à l’arrivée de
Fergie.
Elephunk (2003) était brillant, alors que les faiblesses
créatives étaient malheureusement un peu trop présentes sur
Monkey Business (2005). Mais, pendant cette période, le groupe a
produit quelques-uns des plus grands succès radio de la décennie.
Après une pause pendant laquelle on a pu entendre les albums solo de Fergie et
will.i.am, voilà que le groupe se retrouve pour
The E.N.D. (Energy Never Dies).
Le premier extrait à succès,
« Boom Boom Pow », ne risque pas de beaucoup impressionner, même
s’il bénéficie d’une machine promotionnelle efficace. En fait, les
deux succès assurés qu’on retrouve sur ce disque sont « Rock That
Body » et la déjà populaire « I Gotta Feeling », certainement les 2
meilleures pièces de l’album. Le groupe nous prouve donc encore une
fois qu’il s’oriente beaucoup plus vers la pop que le hip hop, même
si ce n’est pas toujours très réussi. J’aime bien les
expérimentations sonores sur la pièce rap « Imma Be », mais l’album
offre peu de moments intéressants du genre. La musique n’est
généralement pas suffisamment puissante pour nous faire oublier les
textes ridicules qu’on nous propose. La réalisation de will.i.am est
encore une fois de grande qualité, mais ne peut réussir à nous faire
apprécier les nombreux moments faibles d’un point de vue créatif.
Avec 15 titres et un total de 67 minutes,
The E.N.D. est
beaucoup trop long et contient plusieurs pièces de remplissage ou
carrément mauvaises. Lorsque j’ai vu le titre de l’album la première
fois, je me suis demandé si le groupe nous annonçait sa séparation
après ce nouveau disque. Ce n’est peut-être pas prévu, mais ça
pourrait s’avérer prémonitoire. À moins que les quelques succès qui
en sortiront leur permettent de survivre... (chronique principale
d'août 2009)
Vidéoclips :
« Boom Boom Pow » -
« I Gotta Feeling »
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Interscope /
Universal
½
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Bon
Jovi -
The
Circle
Après un album de country / rock contemporain en 2007 avec
Lost Highway, voilà que Bon
Jovi nous présente
The Circle
sur fond de crise économique mondiale. Le groupe semble en effet
plus que jamais vouloir appuyer le petit travailleur (malgré ses
millions en banque!). À l’écoute du premier extrait, « We
Weren’t
Born To Follow », j’ai eu un certain malaise alors que j’avais
l’impression d’entendre une pâle copie, musicalement du moins, de
« Born To Be
My Baby » parue il y a plus de 20 ans sur
New Jersey. Par la suite, la situation ne s’arrange pas
vraiment puisque « When
We
Were
Beautiful » joue carrément dans les
plates-bandes de
U2, peut-être
pour donner un peu plus de valeur et de sérieux à l’album. « Work
for the
Working Man » représente en quelque sorte le thème du disque
et est peut-être la moins pire de l’ensemble. Ensuite, on retrouve
les mêmes mélodies, les mêmes rythmes que l’on connaît depuis
toujours, mais avec une énergie qui n’est plus au rendez-vous. Le
résultat est que tout tombe à plat, encore une fois… « Bullet »
s’ouvre avec une guitare grinçante prometteuse, mais fausse alerte :
elle est aussi morne que tout le reste. « Thorn in
My
Side »
présente une rythmique efficace, mais ça sent encore une fois le
réchauffé. Si
Lost Highway
présentait certains éléments permettant au groupe d’aller de
l’avant,
The Circle tourne plutôt en rond autour de leur
passé, avec un manque beaucoup trop flagrant de créativité. Pour
ceux qui ne s’en seraient pas encore rendu compte, il faut vraiment
se rendre à l’évidence que le groupe hard rock énergique des années
1980 est tombé avec le grunge et n’a jamais su se relever par la
suite, à part quelques légers soubresauts (l’album
Crush et quelques hits).
(chronique du mois de février 2010)
Vidéoclip :
« We Weren’t Born To Follow » |
Island
/
Universal
|
Brokencyde -
I’m Not a Fan… But the Kids Like it!
Avant même d’avoir lancé un premier album, ce jeune quatuor
d’Albuquerque au Nouveau-Mexique est devenu une véritable sensation sur
Internet avec de nombreux records sur MySpace et YouTube. Le groupe nous
présente finalement son premier album officiel avec un titre prévoyant
probablement ce que la majorité des critiques risquent d’en penser,
I’m Not a Fan… But the Kids Like it!
(je ne suis pas un fan… mais
les jeunes aiment ça). Les gars nous offrent un mélange de pop, de rap
et de screamo (qu’on appelle crunk punk) avec des textes plutôt loin du
politiquement correct. Les femmes et l’alcool sont en effet au cœur de
ce disque provoquant à souhait. Vous connaissez peut-être déjà « Freaxxx »
qui faisait partie de leur mini-album lancé l’an passé. Sans être
véritablement bonne, elle a au moins le mérite d’être entraînante,
malgré les cris insupportables (et inutiles) qui la meublent.
Malheureusement, il s’agit d’un des rares moments divertissants de
l’album, les autres étant « Poppin’ », « Rockstar » et la techno « Tipsy ».
Tout au long du CD vous entendrez ces cris qui vous irriteront
rapidement au plus haut point, surtout qu’ils n’ajoutent rien à la
musique du groupe. Quant aux pièces hip hop, elles sont particulièrement
ennuyantes. Avec cet album, Brokencyde réussit à faire passer
Kevin
Rudolf pour un génie dans le genre. Je ne suis pas un fan, mais les
ados risquent d’aimer… au grand dam de leurs parents. (octobre 2009)
Vidéoclip :
« Freaxxx » |
Breaksilence /
Suburban Noize
/
E1
|
Built To Spill -
There Is No
Enemy
Built To
Spill est un
groupe de l’Idaho qui existe déjà depuis 1992. Peu connu du grand
public, le groupe alternatif a quand même présenté par le passé quelques
très bons albums, surtout avant le tournant du nouveau millénaire.
There Is No Enemy
est
le 7e album studio du groupe.
Pour ce disque,
Doug Martsch
s’est littéralement enfermé en studio jour et nuit pour tenter de
reproduire le sentiment créé lors de l’interprétation live des pièces.
Le résultat constitue la suite logique de
You in Reverse lancé il
y a 3 ans, un album considéré par plusieurs de leurs fans comme leur
meilleur en carrière. Le groupe représente à nouveau un amalgame entre
les
Flaming Lips et
Neil Young, dans un son idéal pour
séduire les amateurs de rock
indie. Aucun titre ne ressort du lot, mais
l’ensemble s’écoute très bien, grâce à une recherche musicale
exemplaire. (décembre 2009) |
Warner
½
|
Chris de
Burgh -
Footsteps
Après 3 décennies de
carrière, de nombreux albums et 3 000 concerts à travers le monde, voilà
que l’homme derrière « Lady in Red » nous offre un album de
quelques-unes de ses chansons préférées, des chansons qui l’ont inspiré
à devenir un bon auteur-compositeur. En temps normal, je serais passé
rapidement puisque selon moi il a composé beaucoup plus de musique
ennuyante que de grandes œuvres au cours de sa carrière. Par contre, les
13 reprises que l’on retrouve ici attirent tout de suite notre
attention.
On retrouve 3 titres des
Beatles (« The Long and Winding
Road », « Blackbird » et « We Can Work It Out »), « Turn, Turn, Turn »
popularisé par
The Byrds, « Africa » de
Toto, « All Along
the Watchtower » de
Bob Dylan, « Polly Von » de
Peter Paul and
Mary, etc. En introduction et en conclusion du disque de 47
minutes, on retrouve 2 nouvelles pièces, « First Steps » et la chanson-titre. Les arrangements sont très bien orchestrés et mettent
parfaitement en valeur la voix chaude de de Burgh. Les reprises incluses
ici ne sont pas très différentes de l’original, mais leur qualité fait
en sorte que le disque peut difficilement être mauvais. Voici donc un
album qui s’écoute particulièrement bien. (septembre 2009) |
Ferryman /
Justin Time /
SIX
|
Busdriver -
Jhelli Beam
Le rappeur alternatif de Los Angeles Busdriver est de retour avec un
nouvel album. Encore une fois, il nous propose un disque créatif et
difficile d’accès qui ne plaira qu’à une portion de la population
appréciant le rap vraiment différent. Ce qui impressionne le plus, c’est
son habileté à jouer avec les mots (pas toujours cohérents) avec une
vitesse et un rythme incroyables. Par contre, cette livraison verbale
excessive devient lassante à la longue et atténue l’intérêt des
arrangements musicaux qui l’accompagnent. Une panoplie de réalisateurs
défile tout au long des 13 titres dont
Daedelus,
Nobody et Busdriver lui-même. La musique de Busdriver contient plusieurs éléments
originaux et intéressants. Malheureusement, encore une fois avec
Jhelli Beam, tous ces éléments assemblés ne donnent pas un résultat
très attirant, puisque rien ne nous accroche véritablement. Ce nouvel
album de Busdriver s’adresse donc exclusivement à ses fans antérieurs.
(août 2009)
Vidéoclip :
« Me-Time (with the Pulmonary Palimpsest) » |
Anti- /
Epitaph
|
Xavier Caféine -
Bushido
Il y a 3 ans, Xavier
Caféine nous présentait son premier album solo,
Gisèle, un disque énergique à souhait. J’avoue m’être
trompé lorsque j’ai affirmé que le disque demeurerait dans
l’underground, puisqu’il a connu un immense succès, même dans les radios
commerciales avec les hits « Gisèle » et « Montréal (Cette ville) ».
Caféine revient à la charge avec
Bushido et cette fois-ci, tout y
est pour que les radios commerciales continuent de jouer sa musique. Le
rock n’ roll garage est de plus en plus loin derrière et on entend
plutôt un album pop rock aux mélodies grandement efficaces. L’énergie
est également encore une fois au rendez-vous alors que le disque ne vous
ennuiera à aucun moment. Il n’a peut-être pas l’instantanéité de
Gisèle, mais
Bushido
plaira assurément à beaucoup de
gens. (février 2010) |
Indica
/
Outside
½
|
Cali
-
Le bruit de ma vie
(2 CD)
Véritable bête de scène,
le Français Cali nous présente ici un double album en concert. Le
premier CD nous présente tous ses plus grands succès enregistrés dans
différentes villes de France et de Belgique au cours de sa tournée 2008.
On peut y entendre « Je ne te reconnais plus », « Paola » et
« Dolorosa », mais c’est surtout la pièce d’ouverture, « 1000 cœurs
debout », qui rejoindra le public québécois, puisqu’elle a été largement
popularisée par la télé-réalité Star Académie. Le 2e CD a été enregistré
en avril 2009 à Tournai et à Mons en Belgique dans le cadre de
spectacles plus intimistes où le piano était le seul accompagnement. Cet
album double nous présente donc les 2 facettes de la personnalité de
Cali. Premièrement, son côté débridé de star du rock avec ses
performances scéniques à l’énergie débordante. Ensuite son côté plus
doux, influencé par la chanson française traditionnelle. (mai 2010) |
Virgin
/
EMI
½
|
Julian Casablancas
-
Phrazes for the Young
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Si l’album d’Albert Hammond Jr n’avait pas prêté à confusion
avec les
Strokes, pas plus que l’aventure psychédélique de
Fabrizio Moretti avec
Megapuss,
Phrazes for the Young,
premier opus de Julian
Casablancas pose un autre débat. Non pas
qu’il faille sans arrêt juger toute tentative solo d’un membre par
rapport à son groupe, mais parce que
Phrazes for the Young a posé bien plus
d’interrogations. Pas rassurés quant à l’avenir des
Strokes, les
fans n’ont pas forcément été réconfortés par l’aventure solitaire du
leader de leur formation fétiche. Quelques semaines après la sortie
de
Phrazes for the Young, l’avenir des petits princes de
New York est toujours trouble. Bref,
Strokes ou pas,
Casablancas est
bel et bien dans les bacs en noir et rouge.
Elégant comme toujours,
l’énigmatique chanteur a décidé de dévoiler sa face expérimentale
new wave cachée. Il recrée un univers où les synthés reprennent le
pouvoir sur des guitares réduites à quelques arrangements de fonds.
Lui qui avait contribué avec ses potes à revitaliser le rock garage
au début du nouveau millénaire. Sacrilège. Traîtrise. Ou pas.
Casablancas use jusqu’au dernier souffle ses expérimentations
persos. Déroutant au départ,
Phrazes for the Young s’ouvre sur le single «
Out of the
Blue » qui sonne définitivement synthétique. Pas
désagréable, « Out of
the
Blue » se bonifie au fil des écoutes et
s’impose clairement comme un hit de qualité finalement pas si
éloigné que ça de l’univers
Strokesien.
Casablancas persiste
et s’enfonce dans les années 1980 avec un
Bowiesque «
Left & Right in
the
Dark » convaincant, tout autant que l’autre hit « 11th Dimension
». Pas de quoi fouetter un tigre mais pas de quoi hurler au
scandale. Malgré tout, le chant nonchalant de Julian
Casablancas et
quelques expériences peu concluantes (la ballade
bluesy « 4
Chords
of the Apocalypse », la country futuriste « Ludlow St. ») ajoutés à
une nuée d’effets un peu lourds peinent à provoquer l’admiration.
Prêt à en découdre, Casablancas sort en son âme et conscience un
album qui va diviser et ajouter de l’huile sur le feu au moment où
son groupe est déjà en pleine tourmente. En bon rocker, Julian se
fout des conséquences. Il a bien raison. Mais, il en reste un album
assez transparent qui n’aurait certainement pas eu le même
buzz sans
le nom de son créateur. (janvier 2010) |
½
|
Neko Case
-
Middle Cyclone
Il y a 3 ans, la folk
rockeuse Neko Case nous offrait un album acclamé de la critique et du
public,
Fox Confessor Brings the Flood. Ayant toujours su évoluer
grandement dans son écriture à chaque album, Neko se retrouvait donc
avec un défi de taille pour ce 5e album studio. Elle a toujours été très
forte pour créer des mélodies accrocheuses et ça se confirme à nouveau
sur
Middle Cyclone. Plus que jamais elle s’aventure dans la
musique pop, un peu à la façon de
Martha Wainwright, laissant le
folk de côté pour une bonne partie du disque. Utilisant la métaphore de
la tornade en différentes occasions, Neko nous offre un album centré sur
notre planète et la nécessité de la protéger. L’album de 14 pièces se
termine même par plus d’une demi-heure de sons des « Marais la nuit ».
La pièce qui représente peut-être le plus le thème du disque est une
reprise du groupe
Sparks intitulée « Never Turn Your Back on Mother Earth ». On retrouve également une autre reprise de cette même
période du milieu des années 70, « Don’t Forget Me » de
Harry Nilsson.
Même si
Middle Cyclone,
très cinématographique, peut sembler plus
difficile d’approche que son disque précédent, Neko Case nous offre
encore une fois un album de grande qualité avec des compositions de
premier plan. Un album à découvrir! (avril 2009) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Champion -
Resistance
Après le succès colossal de l’album
Chill’ em All il y a déjà 5 ans, transporté par « No
Heaven »,
le DJ, musicien et compositeur québécois Champion est enfin de
retour sur disque avec Resistance. Il poursuit dans la
direction qui l’a amené au sommet avec des pièces énergiques mêlant
électronique et rock. L’album commence en douceur avec une sorte de
musique de carrousel refaite à sa façon sur « Clear
Beach ». La
chanson-titre installe véritablement le style de l’album dans une
musique électro énergique, mais c’est le mur de guitares qu’on
retrouve dans l’excellente « Perfect in
Between » qui montrera que
Champion se distingue définitivement de tout autre
DJ. En plusieurs
occasions il plonge effectivement du côté du rock passablement dur.
Ce sera aussi le cas un peu plus tard sur « So
Big », « Backing
Off » et le succès « Alive
Again ». Ces pièces puissantes sont
entrecoupées d’ambiances
lounge beaucoup plus douces où
l’électronique reprend la pôle position, malgré quelques guitares à
gauche et à droite. Autant les nombreux changements de styles
réussissent à prouver la polyvalence de Champion, autant ils peuvent
être déboussolants par moments, ce qui complique donc une écoute en
continu de l’album. J’ai plutôt l’impression que ce sera un album
qui sera écouté par morceaux, selon les goûts personnels de
l’auditeur et l’ambiance dans laquelle il désire se retrouver. Ce
qui est clair par contre, c’est qu’on retrouve à nouveau quelques
succès incontournables sur ce nouveau disque du célèbre
DJ.
(novembre 2009)
Vidéoclip :
« Alive Again » |
Saboteur /
Bonsound
½
|
Ray Charles -
Genius: The
Ultimate Ray Charles Collection
Il est assurément exagéré de parler de compilation ultime dans le
cadre d’une collection de seulement 21 pièces pour un artiste comme
Ray Charles au répertoire particulièrement vaste. Par contre,
Genius est certainement la meilleure compilation d’un seul
disque à être parue jusqu’ici à propos de ce chanteur-pianiste
polyvalent. Les 21 titres incluent tous ses plus grands succès entre
1955 et 1972, soit lorsqu’il trônait au sommet de sa carrière. Avec
63 minutes, on aurait probablement pu en dénicher d’autres pour
remplir le CD, mais le matériel inclus ici et le livret très
détaillé satisferont amplement ceux qui veulent découvrir cette
légende ou qui veulent se rappeler de bons souvenirs sans avoir à se
procurer l’ensemble de son oeuvre. Deux petits points négatifs à
souligner toutefois : l’ordre des pièces n’est pas chronologique et
le volume varie parfois passablement d’une pièce à l’autre, surtout
entre « I’ve Got a Woman » et « You Are My Sunshine ». Mais, ce ne
sont là que des détails qui ne devraient pas trop vous affecter
lorsque vous écouterez tous ces classiques. (juin 2009) |
Concord
/
Universal
|
Chickenfoot
-
Chickenfoot
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Depuis
Blind Faith ou
Derek & The Dominos, il y a une
quarantaine d'années, on n'a plus jamais réellement trouvé notre
compte avec les supergroupes. Mais cette formule plus tape-à-l'oeil
que réellement efficace ne finit jamais de sévir. L'un des derniers
en date s'appelle bêtement Chickenfoot. Parti de quelques jams avant
de devenir un groupe, puis un album, Chickenfoot tient dans ses
rangs deux ex-Van Halen (Sammy Hagar au chant et
Michael Anthony à la basse), un
Red Hot (Chad Smith
à la batterie) et le technicien robotisé
Joe Satriani à la
guitare. De quoi interpeller et faire peur, voire rire ? Le résultat
sent un peu plus la poussière que l'avant-gardisme. Mais comme la
critique est toujours trop facile, force est de constater que ce
premier album n'est pas à jeter, ni foutre au cimetière des disques
ratés. Le problème, eu égard au potentiel des protagonistes, c'est
qu'on en attend toujours trop... sans trop y croire. Or, ce Chickenfoot est un disque de hard rock authentique et respectable
qui lorgne pas mal sur
Led
Zeppelin, gros feeling en moins bien sûr. Mais les gros
riffs (« Soap on a Roap », la très
AC/DCienne
« Sexy Little Thing ») et les hits immédiats (« Oh Yeah ») sont de
sortie. Malgré une légère déception quant au faible caractère groovy
de l'ensemble, ce premier disque est assez rentre dedans. Bien sûr,
c'est propre et bien joué et même bien chanté par un Sammy Hagar qui
a de très beaux restes. Et le Satch lui-même n'en fait pas trop,
évitant le shred à tout bout de champ, tout en restant fidèle avec
quelques envolées techniques (« Down the Drain »). Le problème,
c'est qu'on ne retrouve pas le caractère « jam » du projet initial,
tout est très, trop, carré et manque un peu de spontanéité. Malgré
tout, pas sûr qu'il faille cracher dans la soupe et se priver de
quelques bonnes écoutes à l'occasion. (août 2009) |
|
Cirque du Soleil -
25
(2 CD)
Depuis 25 ans, les productions du Cirque du Soleil se multiplient un
peu partout à travers le monde. La musique a toujours eu une place
importante au cœur de ces spectacles d’envergure et c’est un
compte-rendu de la meilleure musique du Cirque qu’on retrouve sur ce
CD double. On peut entendre 25 pièces divisées en 2 disques de 55
minutes chacun. Le premier disque, intitulé
Poétique,
présente 13 des morceaux les plus touchants du Cirque du Soleil. Il
se conclut par l’excellente « Alegria », la pièce la plus célèbre
des 25 ans du Cirque. Le deuxième disque s’intitule
Dynamique
et présente un côté plus énergique de la musique du Cirque. Cette
musique, composée en grande partie par
René Dupéré,
principalement dans les premiers 10 ans, s’inspire surtout du jazz
et de la musique du monde, mais le CD
Dynamique
vous
présentera une facette un peu plus pop du répertoire du Cirque.
Cette compilation est très complète et inclut même une pièce de
OVO, le tout nouveau spectacle présenté cet été à Montréal et
Québec. Par contre, il faut souligner un manque important, puisque
aucune pièce de
LOVE n’est incluse. Il faut comprendre que ce
spectacle basé sur la musique des
Beatles offre probablement un son un peu trop différent de
l’ensemble présenté ici (il y a peut-être également un problème de
droits d’auteur). Aussi, on aurait certainement pu trouver d’autres
pièces pour emplir les 2 CD à pleine capacité. Malgré ces deux
légers accrochages, voici un excellent survol en musique des 25
premières années du plus grand cirque au monde, preuve que la
musique du Cirque du Soleil peut survivre hors de ses productions de
haut calibre. (juillet 2009) |
Justin Time /
EMI /
SIX
|
Julien Clerc -
Tour 09 (2 CD)
Ce grand interprète
français était parti pour une autre tournée de 110 spectacles en 2009.
On nous présente donc un compte-rendu sur disque de cette tournée avec
un album double comprenant 28 titres. Tous ses plus grands succès s’y
retrouvent évidemment dont « Femmes… je vous aime », « Cœur de rocker »,
« Lili voulait aller danser » et « Ma préférence ». On peut également
entendre la chanson traditionnelle acadienne « Travailler, c’est trop
dur », popularisée par
Zachary Richard. Pour la première fois
lors de cette tournée, on a pu voir Julien Clerc à la guitare sur scène,
lui qui privilégie habituellement le piano. On le retrouve dans la
meilleure forme de sa vie, tout en voix. La qualité d’enregistrement est
telle qu’elle contribue également à mettre de l’avant tout le talent de
ce géant de la chanson française populaire. Voici donc un double album
en concert qui ravira ses nombreux fans à travers la francophonie.
(avril 2010) |
EMI /
SIX
|
The Cliks - Dirty King
The
Cliks est un groupe torontois surtout connu pour sa chanteuse
transgenre devenue homme,
Lucas Silveira (anciennement
Lilia).
Elle vient alors compléter parfaitement ce trio androgyne. Musicalement
(puisque c’est quand même ce qui nous intéresse ici), le groupe nous
propose un son rock passablement pop, mais avec des élans garage, ska,
ou rock ‘n’ roll. On peut les comparer aux
Pretenders,
Joan
Jett,
No Doubt et
Concrete Blonde.
Dirty King
est leur 2e album et il compte quelques très solides compositions,
explorant toujours différents genres musicaux. Ma préférée est
certainement la chanson-titre et premier extrait qui explore le
territoire des Cramps.
(juin 2010)
Vidéoclip :
« Dirty King » |
Kindling
/
Warner
½
|
Alan Coe - Midnight Story
Alan Coe a d’abord été introduit au public sous le pseudonyme mystérieux
de 064027125627. Le chanteur pop originaire du Nouveau-Brunswick
se dévoile enfin et nous présente son tout premier album, réalisé en
collaboration avec le batteur Dominique Messier (Céline Dion).
Coe nous propose une musique pop légère et grandement accrocheuse qui
n’est pas sans nous rappeler Elton John. Ses mélodies
parfaitement fignolées sont magnifiquement interprétées grâce à sa voix
haute et unique, qui nous donne d’abord l’impression d’être une voix de
femme. Bizarrement, malgré la qualité des mélodies, peu d’entre elles
réussissent véritablement à nous accrocher. C’est peut-être simplement
que la pièce suivante nous fait rapidement oublier la précédente, mais
l’album se termine et on semble déjà l’avoir oublié. Midnight Story
présente de très belles qualités, mais Coe devra encore peaufiner
son art. (juillet 2010)
Vidéoclip :
« I’ve Been Known To » |
Audiogram
/
SIX
|
Avishai Cohen -
Aurora
Le contrebassiste Avishai Cohen est né et a grandi à Jérusalem en Israël dans une famille
de mélomanes. Reconnu aujourd’hui partout dans le monde, on l’a
découvert aux côtés de
Chick Corea au sein du groupe
Origin.
Jazzman contemporain de grand talent, il nous présente avec
Aurora
un premier album sur lequel il ose ajouter sa voix à son instrument de
prédilection, la contrebasse. On peut également entendre
Karen Malka
sur quelques titres. Il nous offre ici des textes en hébreu et en
anglais sur des musiques jazz grandement inspirées de la musique
moyen-orientale.
Aurora
crée donc un lien magnifique entre le
jazz traditionnel, le jazz contemporain et les musiques du monde. Les 12
pièces du disque totalisant 53 minutes vous feront assurément voyager.
C’est un album doux et relaxant qui réussit à créer une superbe ambiance
feutrée. (septembre 2009) |
Blue Note
/
EMI /
SIX
½
|
The Color Of Violence
-
Youthanize
The Color Of Violence a
été formé par
Derek Bloom et
Travis Richter dans le seul
but d’improviser en s’inspirant de la musique qui les intéressait.
L’enregistrement d’un mini-album en 2003 leur a permis de signer un
contrat avec Epitaph, mais le groupe a décidé de tout arrêter. Il
revient maintenant avec son tout premier album,
Youthanize,
un
court CD de 10 pièces (plus une cachée) totalisant moins de 29 minutes.
Grandement improvisé en studio, le disque nous présente un son hardcore
particulièrement agressif, surtout en ce qui a trait aux voix. On peut
également détecter une rythmique industrielle en certaines occasions. Le
groupe ne se prend vraiment pas au sérieux et il affirme lui-même que la
meilleure utilisation qu’on pourrait faire de leur album est en tant que
sous-verre. Pour ce faire, ils ont demandé que le boîtier de leur CD
soit étanche à l’eau. Même si un large public aurait tendance à être
d’accord avec cette utilisation alternative, il reste qu’on retrouve ici
un groupe totalement libre dans sa créativité, qui enregistre ce qui lui
plaît sans se poser de plus amples questions. Ce premier album ne
passera certainement pas à l’histoire comme un chef-d’œuvre de la
musique hardcore / grindcore, mais il risque de faire tendre l’oreille
aux plus fervents admirateurs de ce style musical. (août 2009) |
Epitaph
|
Converge -
Axe to Fall
Le groupe métal
hardcore de Boston nous revient avec un 8e album en
presque 20 ans. Converge réussit à aller encore un peu plus loin dans
l’agressivité de ses riffs, même si des moments un peu plus sages
viennent équilibrer le tout. Le groupe nous présente 13 pièces qui
forment un tout particulièrement uniforme et efficace, peut-être le
meilleur ensemble depuis
Jane Doe qui date déjà de 2001. « Dark Horse », qui ouvre
l’album, est très certainement ma préférée avec celle qui clôt le disque
en douceur, « Wretched World ». Par la suite, la voix de
Jacob Bannon
me dérange toujours autant que sur les enregistrements précédents. Plus
que jamais le groupe a fait appel à des musiciens invités. On retrouve
Steve Brodsky,
Adam McGrath et
J.R. Conners de
Cave In qui jouent la guitare et la batterie sur « Effigy »,
Ulf
Cederlund de
Disfear qui est guitariste soliste sur « Wishing
Well »,
Steve Von Till de
Neurosis qui chante sur « Cruel
Bloom » et
Mookie Singerman de
Genghis Tron qui chante sur
« Wretched World ». Converge fait un pas en avant avec
Axe to Fall
grâce à un album original qui plaira assurément à ses fans de longue
date. (janvier 2010)
Vidéoclip :
« Axe to Fall » |
Epitaph
½
|
Jesse
Cook - The Rumba Foundation
La légende veut que dans
les années 1800, des marins soient arrivés en Espagne avec un nouveau
rythme de Cuba, la rumba. Les gypsies espagnols l’auraient mixée avec
leur propre flamenco pour créer la rumba flamenca. Sur ce nouvel album
du guitariste canadien Jesse Cook, il a décidé de ramener en Amérique la
rumba flamenca et il a abouti en Colombie. On retrouve donc 13 titres
magnifiquement interprétés par Cook à la guitare classique. Parmi les
incontournables, nous devons noter la pièce d’ouverture particulièrement
entraînante « Bogota by Bus », ainsi que son excellente reprise du
classique de Simon and Garfunkel, « Cecilia ». Quelques titres
sont un peu plus introspectifs comme « Tuesday’s Child », mais
l’ensemble demeure généralement plutôt dynamique. Voici donc un
excellent album autant pour les fans de guitare classique que pour les
amateurs de musique du monde de grande qualité. (juillet 2010) |
Coach House
/
EMI
½
|
Chris Cornell -
Scream
Chris Cornell a dirigé l’un des groupes les plus influents de la
scène grunge de Seattle,
Soundgarden, avant de créer
Audioslave. Malgré son penchant rock généralement lourd, il a
souvent dit vouloir laisser de côté le rock pour produire autre
chose. C’est ce qu’il réalise avec ce 3e album solo. Il
s’est adjoint les services de
Timbaland pour la réalisation
de
Scream, un album pop électronique. La symbolique autour de
la pochette du disque est d’ailleurs assez claire alors qu’il
détruit sa guitare, une guitare qu’on n’entendra pas sur l’album
sauf en de très rares occasions (trop rares affirmeront ses fans de
la première heure). Qu’il veuille explorer un nouveau style musical
ne me gêne aucunement, d’autant plus que les premiers extraits
entendus en boucle à la radio sont plutôt efficaces (« Part of Me »,
« Time » et « Scream »). Là où ça devient un peu plus gênant, c’est
que la majorité du reste de l’album, en excluant peut-être « Never
Far Away », « Enemy » et « Watch Out », est complètement
inintéressante. En plusieurs occasions, on entend un son
électronique bon marché qui n’est certainement pas digne d’un
artiste de cette importance. De plus, les compositions, qui sont
toutes de Cornell, ne cadrent pas nécessairement dans le style
musical qu’on entend suite à tous les arrangements. En bout de
ligne, si vous aimez ce que vous avez entendu à la radio, vous
pouvez vous risquer à acheter l’album, mais n’ayez pas trop
d’attentes pour le reste. Voici un disque qui vous obligera à
changer les piles de votre télécommande pour mieux passer à la piste
suivante… (chronique principale de mai 2009)
Vidéoclip :
« Part of Me » |
Mosley
/
Interscope /
Universal
|
Creed
-
Full Circle
À la fin des années 1990, un groupe a complètement dominé les ventes
dans le style post-grunge,
Creed. Par contre, son étoile a pâli au
début des années 2000 et c’est
Nickelback qui a saisi la
balle au bond pour devenir le plus grand groupe au monde dans le
genre. Huit ans après son dernier album,
Creed est de retour sur
disque avec le même style qui a fait sa popularité au départ. Des
chansons rock commerciales accrocheuses, des ballades
« poignantes », voilà la recette que l’on retrouve encore une fois.
Même si le groupe s’est éloigné des projecteurs pendant toutes ces
années, on a l’impression qu’il n’a jamais arrêté tellement ce sont
des pièces déjà entendues qu’on retrouve ici, jouées soit par
eux-mêmes il y a 10 ans ou encore par
Nickelback ou
Godsmack.
En fait, le seul point positif, c’est qu’ils réussissent encore à
nous présenter des interprétations solides de leurs compositions
avec un
Scott Stapp à la voix toujours aussi puissante malgré
ses nombreux abus de substances illicites. Pour le reste, oubliez la
subtilité, la créativité ou la fraîcheur puisque vous aurez
carrément l’impression d’écouter un de leurs premiers albums ou un
album de Nickelback. Si vous aimez le genre,
Creed vous en donnera
pour votre argent, mais vous seriez encore mieux de vous tourner
vers leurs 2 premiers disques plutôt que de gaspiller votre argent
sur celui-ci. Les 2 premiers extraits, « Overcome » et « Rain »,
représentent de bons barèmes de comparaison : si vous aimez, vous
risquez d’apprécier l’album, sinon oubliez ça… (janvier 2010)
Vidéoclips :
« Overcome » -
« Rain » |
Wind-up /
Warner
|
Étienne Daho -
Daho Pleyel Paris (2 CD)
Dans la foulée de son
album
L’invitation paru en 2007, le chanteur pop rock français Étienne
Daho a vu sa tournée s’arrêter au Pleyel de Paris le 3 décembre 2008.
C’est ce concert qu’on retrouve ici dans son intégralité sur 2 disques.
On peut entendre 28 pièces englobant entre autres tous ses plus grands
succès. Parmi les participations spéciales, notons celles d’Édith
Fambuena sur « L’adorer »,
Marianne Faithfull sur « Épaule
tattoo » et
Charlotte Gainsbourg sur « If ». Le son du CD double
est absolument excellent et celui-ci comblera assurément ses nombreux
fans. En boni à la fin du 2e CD, on retrouve le
mini-album
Pleased to
Meet You qui regroupe 4 duos (avec
Jane Birkin,
Katerine,
Camille et
Coming Soon), ainsi qu’une nouvelle version
studio de « Mythomane ». Voici un très beau cadeau que
Daho offre à ses
fidèles admirateurs. (février 2010) |
Capitol /
EMI /
SIX
|
The Dead Weather
-
Horehound
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Jack White n’avait pas déjà tout essayé ? Un duo garage rouge
et blanc déjà culte, un premier super groupe qui remet les pendules
de la pop rétro à l’heure, la production d’une chanteuse country
presque tombée aux oubliettes. Et puis la musique d’un James Bond
aussi. A priori, l’hyperactif de Détroit n’est toujours pas rassasié
de musique et ce boulimique de projets a fait l’offense à ces
satanés journaleux de monter un nouveau super groupe avec sa
concurrente ultime (selon ces mêmes journaleux),
Alison Mosshart
des
Kills. Ce coup-là, personne ne l’a vu venir. The Dead Weather est né après la tournée des
Raconteurs et des Kills
aux States durant l’été 2008. Le captain White sait encore
s’entourer, recrutant au passage
Jack Lawrence des
Greenhornes et Raconteurs et
Dean Fertita des
QOTSA.
De cette association de malfaiteurs, et c’est peu dire, est né ce
premier
Horehound. Un disque fou de garage d’une intensité et
d’une noirceur assez intimidantes. Les chants emmêlés,
machiavéliques, de White et Mosshart ne laissent que très peu
reconnaître les passages de l’un et de l’autre. Onze titres fumants
qui ne ressemblent à rien d’autre. Parfois planants pour faire
baisser la garde, les Dead Weather assènent le coup de grâce au
moment où l’on s’y attend le moins. Les premières écoutes sont
presque terrifiantes. A commencer par l'intro en douceur de « 60 Feet Tall » qui finit par se déchaîner.
Horehound est un
disque pesant et puissant où les coups de masses de Jack White à la
batterie croisent les nappes nauséabondes de basses, guitares et
claviers (« Treat Me Like Your Mother », « I Cut Like A Buffalo »).
Aussi intéressant que difficile à appréhender,
Horehound est
original, tombé de nulle part, croisant sans complexe rock, hip hop, stoner et garage. Un album multi facettes qu'on était en droit
d'attendre de ce collectif sans même y avoir pensé. (octobre 2009) |
½
|
Depeche Mode -
Sounds
of the Universe
Après avoir produit un de ses meilleurs albums en carrière en 2005
avec
Playing the Angel, Depeche Mode faisait face au défi de
taille de ne pas simplement reproduire la même formule sur le disque
suivant. D’autant plus que le groupe s’allie à nouveau à
Ben
Hillier pour la réalisation de
Sounds of the Universe. Je
peux déjà confirmer que le défi est relevé avec succès puisque le
groupe réussit à prendre une toute autre direction musicale. Les
trois gars reviennent ici à l’utilisation des équipements de leurs
débuts et utilisent des textures beaucoup plus simplifiées, ce qui
met doublement l’emphase sur la qualité des chansons et la voix
exceptionnelle de
David Gahan. Ne croyez pas toutefois que ce
changement de cap rend le groupe vieillot. Au contraire, le groupe
réussit à produire avec simplicité un album de pop électronique
digne de la fin des années 2000. Après tout, c’est quand même eux
qui ont su le plus développer le genre au cours des 30 dernières
années. Ils réussissent à nouveau à nous offrir des mélodies
particulièrement accrocheuses sur un fond d’électronique riche et
original. Plus que jamais, la collaboration à l’écriture est étroite
entre
Martin Gore et Dave Gahan. Les amateurs du genre
doivent à nouveau accorder tout leur respect à Depeche Mode, et leur
horde de fans criera encore une fois au génie, même si ceux-ci ne
sont plus objectifs depuis bien longtemps envers leur groupe
préféré. Même pour ceux qui seraient de moins grands fans de Depeche
Mode, il faut reconnaître qu’ils nous offrent un autre album solide.
Bravo! (chronique principale de juin 2009) |
Mute /
EMI
½
|
Richard Desjardins -
Symphonique
En 2004, en prélude au
Coup de cœur francophone, le poète Richard Desjardins donnait un concert
accompagné d’un orchestre de 50 musiciens dirigés par le fondateur de l’Orchestre
symphonique de Trois-Rivières,
Gilles Bellemare. Ce concert
de 70 minutes est enfin présenté sur CD, dans sa version intégrale. On y
retrouve bien évidemment des classiques de Desjardins comme « Tu
m’aimes-tu », « Les Yankees » et « Le bon gars ». L’orchestre
symphonique réussit à illuminer la musique discrète de Desjardins et à
la rendre beaucoup plus grandiose. L’effet est frappant et la musique du
célèbre poète prend une autre tangente. Elle peut même rejoindre un
public différent, un public qui n’est pas nécessairement très admiratif
devant l’œuvre unique de Desjardins. C’est un très bon disque qui permet
de redécouvrir le répertoire de ce grand artiste. (février 2010) |
SRC /
SIX
|
Diam’s - S.O.S.
Suite au succès de
Dans ma bulle en 2006, la rappeuse française Diam’s a connu une
panne de création. Elle est maintenant de retour avec
S.O.S., un
album d’une grande intensité sur lequel elle semble vraiment révoltée.
Dans ses moments les plus colériques, sa voix peut être vraiment
agaçante, surtout dans une pièce de 10 minutes comme « I
Am
Somebody ».
Diam’s est à son meilleur lorsqu’elle réussit à doser ses émotions comme
dans le premier extrait, « Enfants du désert », où elle se permet même
de chanter, en plus d’accompagner son texte d’une superbe musique.
Malheureusement, on retrouve peu de compositions de cette qualité sur ce
disque qui risque de ne toucher que ses fans de longue date et de
déprimer les autres. Il y a bien « Cœur de bombe » qui est une bonne
chanson d’amour, mais l’album se termine encore avec un texte de 10
minutes avec « Si c’était le dernier ». C’en est trop… (juin
2010)
Vidéoclip :
« Enfants du désert » |
Hostile
/
EMI /
SIX
½
|
Brandi Disterheft -
Second
Side
Contrebassiste jazz dans
la jeune vingtaine, Brandi
Disterheft nous arrive déjà avec son 2e
album. Cette jeune dame originaire de Vancouver nous propose une musique
jazz plutôt relaxante, parfois avec une touche de pop brésilienne.
Brandi tire ses influences autant de
Joni Mitchell que de
Björk, sans oublier les standards jazz. Sur
Second Side,
elle
signe toutes les paroles et musiques, sauf pour la chanson bonie, « This
Time the
Dreams On Me », mettant en vedette
Ranee Lee. On peut
également entendre
Holly Cole sur l’excellente et entraînante
« He’s Walking ». La présence de pièces instrumentales à travers les
chansons contribue à établir l’ambiance générale du disque qui est
feutrée et extrêmement chaleureuse. Ce ne sont pas toutes les
compositions qui sont totalement originales, mais l’ensemble s’écoute à
merveille. (avril 2010) |
Justin Time /
EMI /
SIX
½
|
D.O.A. -
Kings of Punk, Hockey and Beer
En réponse à la Ligue nationale de hockey qui présente un sport de
plus en plus corporatif, le parrain canadien du punk,
Joe « Shithead »
Keithley, a décidé de nous présenter en musique sa vision du
sport national canadien. On retrouve donc ici un assemblage de
pièces de « hockey rock » d’une grande efficacité, dont plusieurs
pièces du groupe parues sur des albums passés, ainsi que des
reprises. Le disque commence en force avec les excellentes « Donnybrook »
et « Dead
Men Tell No Tales », suivies de la reprise de
Stompin’
Tom Connors, « The Hockey Song ». Plus tard, on retrouve une
adaptation de « Pencil Neck
Geek » du lutteur
Classy Freddie
Blassie. Finalement, l’album se conclut avec le classique de
Bachman-Turner Overdrive « Taking Care of Business », enregistré
sur un démo en 1986 avec le guitariste et compositeur de la pièce,
Randy Bachman. Le concept de l’album est intéressant et
divertissant, mais il ne réussira certainement pas à révolutionner
le punk rock canadien. En plus, il me semble qu’une reprise de
« Blitzkrieg Bop » des
Ramones
aurait été appréciée, puisqu’elle est constamment utilisée pendant
les matchs de la Ligue nationale de hockey, surtout le fameux
passage « Hey, Ho, Let’s Go! ».
(mai 2010) |
Sudden Death
|
Peter Doherty
-
Grace / Wastelands
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Victime d'un syndrome
Black Francis (en groupe) qui, à
l'occasion, se réinvente en
Frank Black
(en solo), le
célébrissime Pete Doherty (en groupe) sort son premier disque sous
son véritable patronyme PeteR Doherty (en solo). Faut suivre.
Décrié, adulé, déchiré ou porté aux nues, le jeune anglais n'est pas
épargné depuis le succès des
Libertines, devenus cultes, sans
débat. Sa personnalité hors du commun, son attitude sex drugs & rock
n' roll, sa silhouette sous perf' de stupéfiants, affichée comme une
pub redondante dans les tabloïds anglais, n'ont pas aidé le gamin à
se faire des amis. Autant dire que ce premier opus studio était
attendu au tournant... Et c'est d'autant plus étonnant que la
critique semble pour une fois presque unanime. Jugement sur pièce.
Seul dans sa barque ou presque, Peter a su s'entourer de ce qu'il
fallait de beau monde pour accoucher d'une oeuvre sincère et plus
belle que jamais.
Stephen Street (New Order,
Blur,
Babyshambles) se retrouve ainsi à la production et
Graham
Coxon (Blur) en soutien et complément sur des parties de
guitare. Un trio gagnant. Peu de types sur cette terre peuvent jouer
et alterner du punk, du garage ou de la pop (suivant ses différents
groupes) avec autant de crédibilité que lui. Et peu de types sur
cette foutue planète peuvent décider de tout plaquer pour chausser
une guitare acoustique dans une main et fredonner des hymnes folks
comme lui. Pete touche droit au coeur par sa simplicité et son
émotion, chantant d'une voix à fleur de peau, avec son habituelle
maladresse et son innocence palpable. Douze titres qui s'enfoncent
dans le crâne à chaque nouvelle écoute, où chaque accord, chaque
corde pincée, chaque hésitation vocale transpercent l'âme. Des
titres minimalistes comme « Arcady », « I'm The Rain », « Sheepskin
» (magnifique duo avec
Dot Allison) touchent par leur
sobriété et leur élégance, d'autres comme « A Little Death », « Salonè » ou « Bocker Love Song » jouissent d'arrangements subtiles
mais jamais ostentatoires. Les interventions de Coxon disséminées
tout au long du disque parachèvent magistralement les 12 actes de
l'oeuvre. Plus introspectif que jamais sur ce disque, Peter semble
dans sa bulle, chantant comme si rien ne pouvait le perturber...
Comme si les médias ne lui étaient jamais tombés dessus, comme si la
réponse aux critiques était d'être soi-même, tout simplement et plus
que jamais. Brillant. (mai 2009) |
|
Eels -
Hombre Lobo: 12 Songs of
Desire
Le groupe californien Eels, dirigé par
E (Mark Oliver Everett),
nous arrive avec un album concept autour du thème du désir. Ce qui
frappe d’abord, c’est le boîtier, parfaitement copié sur les boîtes de
cigares cubains Cohiba. Par la suite, on découvre 12 pièces où on nous
présente en alternance des pièces rock et des ballades ou pièces pop mid-tempo. Les moments énergiques explorent régulièrement le rock garage
(« Prizefighter », l’excellente « Lilac Breeze », etc.) et même le blues
garage (« Tremendous Dynamite »). Dans les moments les plus doux, le
groupe nous offre de véritables petits bijoux, parfois extrêmement
touchants (« In My Dreams », « The Longing », « My Timing is Off »,
etc.). Peu de pièces possèdent des faiblesses et elles ont toutes un
intérêt particulier, peu importe l’atmosphère qu’elles créent. Avec
Hombre Lobo, Eels nous présente possiblement son meilleur album en
10 ans. Une très belle réussite! (août 2009)
Vidéoclip :
« In My Dreams » |
Vagrant /
Universal
|
Eiffel
-
À tout moment
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
« Pour ne pas trop vous faire languir, je ne résiste pas au plaisir
de vous dire que, contre vents et marées, nous commençons
aujourd'hui l'enregistrement de notre quatrième album. ». C'est en
ces mots que Romain Humeau confirmait le retour d'Eiffel dans
les bacs en 2009. Et ces allégations sont tout sauf anecdotiques.
Après la sortie de
Tandoori, excellent troisième album des Bordelais, Eiffel a
vu rouge. Chamboulement et perversion en tout genre de la part d'EMI
et tout vole en éclat.
Tandoori ne connaîtra jamais le destin qui aurait dû
être le sien. Aucun soutien promo de la part de sa maison de disque
et surtout le groupe est remercié… sans merci. Les temps sont plus
que jamais difficiles. Mais ne serait-ce que par conviction, jamais
Romain et les siens n'ont plié. À tout moment est un peu la
conséquence et l'expression de cette révolte. Tant mieux. Pour ses
textes, Romain Humeau doit avoir régurgité une partie de son dégoût,
de la condition humaine à la politique jusqu'à ses dernières
mésaventures avec le groupe… tout y est et finement rédigé. Tout est
abordé avec autant de rage que de poésie. Pas de doute, c'est bien
l'empreinte du groupe. Musicalement, ce nouvel opus est bien
différent de ses aînés et surtout de
Tandoori, disque rock à souhait. À tout moment
ouvre des champs plus larges, explore plus de sons, d'instruments,
de styles. L'album est plus posé, mais pas moins engagé. Eiffel
accouche, d'une part, de mélodies fines et tendues, portées par les
guitares acoustiques et le piano (« Minouche », « Je m'obstine ») ou
le banjo (superbe « Sous ton aile ») et soutenues par quelques
arrangements du plus bel effet. Mais les Bordelais n'abandonnent pas
l'urgence ni la puissance, celles-là mêmes qui frappent d'un
uppercut musical, direct dans le buffet (« Nous sommes du hasard »,
« Ma blonde », « Mille Voix Rauques »). Sans oublier que l'album a
été annoncé par le teaser de luxe « À tout moment la rue » portant
la révolte le point tendu, avec trente maigres secondes d'un duo
anthologique entre Romain et Bertrand Cantat. Romain assure
avec brio le lien entre paroles et musique avec un chant intense,
sur le fil du rasoir… le coeur sur la main. Pur et bestial,
remarquablement juste. L'une des armes redoutables de ce quatrième
album. (juin 2012)
Vidéoclip :
« À tout moment
la rue » |
Pias /
SIX
|
Éléphantine - Le bonheur en 3D
Éléphantine est le groupe du comédien
Maxime Desbiens-Tremblay et
il nous présente son tout premier album avec
Le bonheur en 3D. Le
quatuor nous propose une musique
électro-pop et rock d’une grande
profondeur. Il se situe quelque part entre
Daniel Bélanger et
Coldplay, mais le premier nom qui m’est venu en tête est
Okoumé.
Ce qui est clair, c’est que le groupe possède un talent indiscutable
pour l’écriture de chansons d’une grande efficacité aux mélodies
inoubliables. La créativité est bien présente tout au long de ce disque,
sauf en quelques rares occasions où leur musique peut nous apparaître
comme un peu plus commune. L’atmosphère créée sur
Le bonheur en 3D
réussit à nous captiver et à nous transporter jusqu’à la fin. Une belle
réussite, surtout pour un premier disque! (mai 2010)
Vidéoclip :
« Une clope, un café »
|
Sphère
½
|
Dario Elia -
Vie Impervie
Dario
Elia est un
chanteur et musicien italien. Il nous propose une musique
essentiellement atmosphérique présentant un mélange de nouveau jazz et
d’électronique expérimentale. C’est une musique particulièrement lente
qui intègre discrètement quelques boucles et échantillonnages,
réussissant à rendre l’ensemble assez riche et créatif, malgré sa
simplicité première. Les voix sont douces et langoureuses, mais si on
les retirait de l’enregistrement, plusieurs pièces pourraient nous
sembler carrément dans le style nouvel âge.
Vie Impervie
nous
présente donc une musique d’ambiance triste et lente, passablement
difficile d’accès. Les quelques pièces un peu plus rythmées qui
pourraient venir casser ce rythme ne sont pas tellement plus joyeuses.
On se retrouve en bout de ligne avec un disque pour public averti, qui
pourra ennuyer bien des gens non initiés, mais qui possède de belles
qualités créatives. (mai 2010) |
Vesna Haus
|
Ramblin’ Jack Elliott -
A Stranger Here
Le légendaire troubadour
Ramblin’ Jack
Elliott est de retour avec un nouvel album, le 2e sur
l’étiquette Anti après
I Stand Alone en 2006. Encouragé par le réalisateur de l’album,
Joe Henry,
Elliott laisse de côté son style country folk pour
nous offrir plutôt ses versions uniques de classiques blues datant
d’avant la 2e guerre mondiale, alors que le monde entier était en pleine
dépression. Malgré une carrière de plus de 50 ans derrière lui,
Elliott
nous offre encore une fois une performance solide vocalement. Ses
interprétations sont impeccables et elles nous permettent de découvrir
des pièces uniques de la culture américaine. Voici donc un autre très
bon album par ce maître incontesté des racines de la musique américaine.
(novembre 2009) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Eminem
-
Relapse
Il y a déjà 5 ans que le mauvais garçon du rap nous avait présenté
son dernier album,
Encore. C’est que les problèmes se sont enchaînés
pour lui (encore une fois) depuis ce temps avec un divorce, le décès
de son meilleur ami
Proof, et son problème de dépendance aux
drogues qui a atteint de nouveaux sommets. Il revient donc ici avec
une énergie renouvelée, prêt à bouleverser à nouveau le monde du
rap. Il reprend rapidement ses thèmes de prédilection : sa mère (qui
semble être au cœur de tous ses problèmes), les homosexuels, ainsi
que les starlettes (mettant particulièrement l’accent ici sur
Lindsay Lohan et
Kim Kardashian). Toujours aussi rempli
de rage, il n’a aucunement l’intention de ménager la veuve et
l’orphelin. C’est ce côté provocateur qui a fait sa renommée, mais
c’est aussi le côté le moins intéressant de son œuvre artistique
selon moi, puisque la provocation prend souvent le dessus sur ses
compositions. Justement, musicalement, ce nouvel album suit de façon
assez logique le précédent. Il nous présente une musique
passablement douce laissant toute la place aux textes beaucoup plus
hardcore. Vous ne trouverez pas de pièces dansantes comme ses méga
succès « Without Me » ou « Real
Slim
Shady ». Par contre, l’ensemble
est particulièrement solide et risque de vous plaire jusqu’à la fin
malgré les 77 minutes. (novembre 2009)
Vidéoclip :
« 3 A.M. » |
½
|
Enya
-
The Very Best of
Enya
Reconnue depuis la fin des années 1980 comme l’une des plus grandes
chanteuses de new age et de pop celtique, l’Irlandaise
Enya se devait
donc de nous présenter une compilation de ses plus grands succès. En
fait, les 18 titres retenus ici ont été choisis par
Enya et son
entourage. On peut malgré tout y entendre tous ses plus grands succès et
les pièces préférées du public (« Orinoco
Flow », « Storms in
Africa »,
« Caribbean
Blue », « Book of
Days », « Only Time », etc.), mais elles
sont accompagnées de titres un peu plus obscurs. Des pièces comme « Cursum
Perficio », « Trains
and Winter
Rains » et « Boadicea »
réussisent à
bien s’intégrer à l’ensemble qui est en fin de compte des plus complets.
Il faut aussi noter la présence de 2 titres tirés du premier chapitre de
la trilogie
Lord of the Rings, une version inédite de « Aniron (I
Desire) » et « May
It
Be » à la 18e piste. On peut également entendre
une 19e pièce en boni, « Oiche
Chiuin (Chorale) » (« Sainte Nuit »).
Voici donc la compilation ultime de cette chanteuse unique, même si on
aurait grandement apprécié un livret plus détaillé.
The Very Best of
Enya fera assurément le bonheur de ses fans et de tous ceux qui
pourront enfin la découvrir sans se lancer à la recherche de tous ses
albums. (avril 2010)
Vidéoclips :
« Orinoco Flow »
-
« Book of Days » -
« Only Time » -
« Caribbean Blue » -
« Storms in Africa »
|
Reprise /
Warner
|
Louis Étienne -
Sans se
retourner
Six ans après un premier album éponyme,
Louis-Étienne (Doré) nous
revient sur disque, trait d’union en moins. L’auteur, compositeur et
interprète originaire de Québec nous propose un son folk contemporain
avec un mélange de musiques celtiques, traditionnelles et rock, ainsi
que des influences de chanson française. En fait, il se situe quelque
part entre les
Cowboys Fringants et
Renaud. Sur cet album
de 13 titres, on retrouve un très bon mélange entre musiques qui bougent
et chansons à textes un peu plus introspectives. Les violons et autres
instruments traditionnels occupent une place importante, apportant une
touche festive en plusieurs occasions. Louis Étienne possède un talent
d’écriture évident, mais il se permet également une interprétation toute
personnelle, la traditionnelle « Le temps des fleurs » popularisée par
Dalida et
Vicky Leandros, et plus récemment par
Ima.
Sans se retourner
est un album d’une grande efficacité.
(avril 2010)
Vidéoclip :
« Dans mon univers » |
BrosCanteur /
SIX
½
|
Every Time I Die -
New Junk
Aesthetic
Le groupe
hardcore de Buffalo
Every Time I Die est de retour avec son 5e
album, le premier sur l’étiquette Epitaph. Le groupe qui existe depuis
plus de 10 ans offre le mélange idéal entre punk et métal et c’est
encore le cas sur
New Junk Aesthetic. L’album de 11 titres
totalisant à peine 32 minutes présente une évolution intéressante
jusqu’à son apogée avec « The
Sweet Life ». Basés à l’origine sur
l’humour, les textes du groupe explorent un côté plus sérieux ici,
s’interrogeant sur les nouvelles technologies et la perte de vie privée.
Musicalement, les guitares demeurent lourdes et les structures,
complexes, en accompagnement à la voix criarde de
Keith Buckley.
Tous les éléments sont assemblés encore une fois pour que le groupe
puisse séduire ses fans et tout amateur de
hardcore avec une certaine
originalité.
New Junk Aesthetic
n’est assurément pas un album
facile d’accès et n’est probablement pas le meilleur du groupe à ce
jour, mais il a l’avantage de permettre à
Every Time I Die de se
différencier de la plupart des autres groupes du genre. (février 2010)
Vidéoclip :
« Wanderlust » |
Epitaph
|
Exciter -
Exciter (1988, 1995) (réédition de 2009)
Exciter a été l’un des groupes métal les plus connus au Canada dans
les années 80. Le groupe d’Ottawa a en effet été rapidement associé
à la première vague de thrash metal dès 1983, sans toutefois
rencontrer le niveau de qualité des fondateurs américains du genre (Metallica,
Megadeth,
Anthrax et
Slayer). Leur album
éponyme était le 5e du groupe et il est paru en 1988, après que leur
popularité ait grandement décliné. Le groupe a embauché pour la
première fois un véritable chanteur en
Rob Malnati, le chant
étant assuré précédemment par le batteur
Chuck Beehler.
Complètement dépourvu du thrash metal qui les a fait connaître, cet
album propose plutôt un son métal commun naviguant entre
Judas
Priest et
Accept. Le son est plutôt mauvais et la seule
pièce digne d’intérêt demeure « Scream Bloody Murder », la pièce
d’ouverture. Le groupe s’est séparé peu de temps après, avant de se
reformer dans les années 90. L’album a été réédité en 1995, puis on
en retrouve maintenant une nouvelle édition sur les tablettes. Le
meilleur album du groupe demeure sans contredit
Long Live The Loud paru en 1985.
(mars 2009) |
Magnetic Air /
MVD
|
Marianne Faithfull -
Easy Come Easy Go
Après l’excellent album de 2005
Before the Poison, la très polyvalente Marianne Faithfull se
devait d’emprunter une nouvelle direction. En regardant simplement
la pochette de
Easy Come Easy Go, on devine que c’est vers le
jazz qu’elle s’oriente probablement cette fois-ci. C’est
essentiellement le cas, même s’il reste encore des éléments du rock
de son disque précédent. En fait, le changement majeur ici est
qu’elle revient à un album de reprises avec son vieux complice
Hal Willner comme réalisateur, eux qui ont travaillé ensemble
pour la dernière fois en 1987 pour
Strange Weather, aussi un
disque de reprises. Sur
Easy Come Easy Go, elle interprète de
sa voix chaude des classiques d’un large éventail musical allant de
Dolly Parton (« Down From Dover ») aux
Decemberists,
en passant par
Duke Ellington,
Morrissey,
Smokey
Robinson,
Merle Haggard,
Randy Newman,
Brian
Eno et
Neko Case (l’excellente « Hold On Hold On »). Elle
s’entoure également de musiciens et chanteurs célèbres, avant tout
pour se faire plaisir, mais peut-être un peu aussi pour créer de
l’intérêt autour du disque. On peut donc entendre à un moment ou à
un autre
Sean Lennon,
Nick Cave,
Rufus Wainwright,
Antony Hegarty,
Kate & Anna McGarrigle,
Jarvis
Cocker et
Warren Ellis. Il ne faut pas non plus oublier
son ami de toujours
Keith Richards qui vient jouer de la
guitare et chanter sur « Sing Me Back Home » de Merle Haggard, une
chanson qu’il a enseignée à Marianne. En bout de ligne, l’album peut
sembler quelque peu décousu, mais il représente tout de même un
excellent collage de classiques, généralement doux et introspectifs,
magnifiquement interprétés par une Marianne Faithfull en grande
forme dont la voix est plus précise que jamais. (juin 2009) |
Naïve /
Decca /
Universal
½
|
Farewell
-
Run It Up the Flagpole
Après un premier album qui m’avait laissé de glace, le groupe pop
punk de la Caroline du Nord, Farewell, est de retour avec
Run It
Up the Flagpole. Le groupe semble s’être quelque peu resserré et
nous offre un disque un peu plus cohérent. Les claviers sont plus
rares et, même si les compositions demeurent légères, l’ensemble
s’écoute d’un bloc. Leurs trop rares meilleurs moments demeurent
lorsqu’on peut les comparer à
Green Day, même si c’est un
signe évident de manque de créativité. Je me passerais clairement de
l’ennuyante ballade « Before I Wake », comme de quelques autres
pièces d’ailleurs, mais l’album demeure un tout intéressant pour les
amateurs de pop punk particulièrement léger. (avril 2010)
Vidéoclip :
« Devoid (That’s What I Think About It) » |
Epitaph
|
Jay Farrar & Benjamin Gibbard -
One Fast Move or I’m Gone (Music From Kerouac’s
Big Sur)
Jay
Farrar a été membre fondateur de
Uncle Tupelo et
Son
Volt. Il a grandement contribué au country alternatif des années
1990. Il s’associe ici à Benjamin
Gibbard de
Death Cab For Cutie
pour produire la musique originale d’un film documentaire à propos
de l’écrivain Jack Kerouac et des circonstances troublantes
qui ont inspiré son roman
Big Sur
en 1962. Pour l’écriture
des pièces de cet album,
Farrar a utilisé des extraits du roman et
les a adaptés en musique. Le documentaire ne présente que
quelques-unes des 12 pièces présentées sur le CD qui dure tout de
même près de 39 minutes. Ayant été écrit spécifiquement pour le
film, l’album présente une belle cohérence par rapport aux bandes
originales habituelles souvent beaucoup trop décousues.
One Fast
Move or I’m Gone
présente un son country alternatif généralement
doux dans le plus pur style de
Farrar qui risque de plaire à un
public friand de ce genre musical. Il ne révolutionne rien, mais
offre tout de même un bon moment d’évasion. (juin 2010) |
Atlantic
/
Warner
|
Fever Ray -
Fever Ray
Fever Ray est un projet parallèle de
Karin Dreijer Andersson
du duo
The Knife. Supportée par 4 musiciens, la Suédoise nous
offre une musique essentiellement électronique, mais avec aussi une
tendance organique. La particularité de l’album est qu’il est
extrêmement sombre, à l’image de la pochette noire. L’atmosphère que
réussit à créer Fever Ray nous hypnotise carrément, et ce dès la
première pièce, « If I Had a Heart ». Les influences de
Björk
et du trip hop des années 1990 sont évidentes. Mais par sa
créativité, Fever Ray réussit à nous amener totalement ailleurs,
dans un territoire encore inconnu du monde de la musique. Plus
accessible que The Knife, la musique de Fever Ray s’écoute
attentivement en se laissant littéralement transporter dans cet
univers parallèle. Voici donc un album cohérent jusqu’à la fin qui
réussira à satisfaire tous ceux qui ont soif d’une nouvelle musique
originale. (découverte du mois d'octobre 2009)
Vidéoclips :
« If I Had a Heart »
-
« When I Grow Up »
-
« Triangle Walks » |
Mute
|
A Fine Frenzy -
Bomb in a Birdcage
Derrière A Fine
Frenzy se cache une jeune femme à l’allure fragile,
Alison Sudol. Née à Seattle et ayant grandi à
Los Angeles, elle a
baigné dans le domaine musical depuis sa plus tendre enfance. Dès
l’adolescence, elle écrivait ses propres chansons. Pour un concert où
elle faisait bizarrement la première partie des
Stooges en mars
2007, elle a décidé d’emprunter le pseudonyme A Fine
Frenzy. Elle a
ensuite enregistré son premier album,
One Cell in the Sea, et a
prêté sa musique à plusieurs séries télé. Deux ans plus tard, elle a
décidé de s’éclater sur
Bomb in a Birdcage. Même si on retrouve à
nouveau le son alternatif adulte du précédent disque, A Fine
Frenzy nous
présente aussi des pièces plus énergiques, une musique pop accrocheuse à
souhait. C’est le cas entre autres sur l’excellente « New
Heights »,
ainsi que sur ma préférée, l’électro-pop « Electric Twist ». Elle
explore le son new wave et n’hésite pas à mettre bien en avant des
guitares un peu plus lourdes, diminuant du même coup l’importance du
piano qui meublait totalement son disque précédent. En fait, on sent que
pour ce 2e album elle était bien décidée à se faire plaisir et à faire
abstraction de toute la pression qu’on pouvait bien tenter de lui mettre
sur les épaules. On retrouve à nouveau plusieurs ballades, mais les
pièces plus énergiques seront grandement appréciées en concert. Avec
Bomb in a Birdcage, A Fine
Frenzy sonne enfin comme un véritable
groupe, dirigé en plusieurs occasions par le guitariste
David Levita.
Dans le cas de A Fine Frenzy, l’épreuve du 2e album se transforme en
véritable tremplin pour ce groupe à l’avenir extrêmement prometteur. La
suite risque d’être encore plus intéressante. À surveiller! (décembre
2009)
Vidéoclip :
« Blow Away »
|
Virgin
/
EMI
½
|
Fires Of Rome
-
You Kingdom You
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
New York est en pleine effervescence musicale.
MGMT a
remporté les suffrages l'an dernier et des tonnes de groupes indés
et néo psychédéliques sortent de leur garage avec des albums qui
tiennent méchamment le pavé. Derrière une pochette aussi hallucinée
et multicolore que leur musique, le trio de Fires Of Rome, emmené
par
Andrew Wyatt, risque bien d'agacer et de passionner.
You Kingdom You, premier album de ce groupe pour le moment
légèrement confidentiel, mange à tous les râteliers et marche sur
les plates bandes de pas mal de ses congénères avec une insolence
presque grossière. Andrew Wyatt, déjà connu pour ses collaborations
avec
Mark Ronson ou
Just Jack s'est également collé à
la production de
You Kingdom You. Pas étonnant que l'ensemble
fleure bon le disque de maniaque méticuleux, obsédé par une certaine
perfection. Ce genre d'album pondu par trois musiciens qui
paraissent en être dix tant les couches et touches d'instruments se
superposent mais avec beaucoup d'habileté et de pertinence. Ici, pas
de superflu, juste de l'utile et du bon goût, de la sophistication
au service de l'émotion. Fires Of Rome cultive sans honte ses
influences 70's et 80's, lorgnant sur le hard rock (« I’ll Take You
Down »), sur le glam de
Bowie
(« Monkey in a Cage ») et des T-Rex (« But You’re Such a
Cherry »), sur le dance rock de stade (le single « Set In Stone »),
le tout saupoudré d’un soupçon de grandiloquence et de puissance.
Splendide premier album. (avril 2009) |
|
The
Flaming Lips -
Embryonic
Le groupe alternatif américain est de retour avec un nouvel album à la
créativité débordante. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les
Flaming
Lips ne s’assoient jamais sur leurs lauriers. Malgré quelques
succès importants au tournant du 21e siècle, ils sont toujours revenus
avec des albums totalement originaux par la suite, sans liens apparents
avec
The Soft Bulletin et
Yoshimi Battles the Pink Robots qui leur ont permis de rejoindre
un auditoire un peu plus large. Avec
Embryonic, ils reviennent à
nouveau avec une panoplie d’expérimentations, plus souvent qu’autrement
difficiles à apprivoiser. Moins spatial, que les enregistrements
précédents, le disque offre tout de même des moments planants à souhait
(« Evil », etc.). Par contre, le groupe va plus que jamais dans des
expérimentations brutes et agressives, parfois à la limite de
l’écoutable, avec ce qui semble n’être qu’un amalgame de bruits
improvisés (« Aquarius Sabotage »). La richesse musicale fait en sorte
que l’album prend de la valeur à chaque écoute grâce à la découverte de
nouveaux aspects qui nous avaient échappés au premier abord. La seule
mélodie qu’il est possible de fredonner se trouve à la 11e piste avec
« I Can Be a
Frog », certainement la pièce la plus « pop » du disque, si
on peut attribuer le genre pop à
The
Flaming
Lips. Avec ses 18 titres
totalisant plus de 70 minutes,
Embryonic
est un album complexe,
mais sa richesse en fait une œuvre de très grande qualité. Les
compositions s’enchaînent bien et en bout de ligne on est entièrement
satisfait de l’effet produit. Un public non averti aura évidemment
beaucoup de difficulté à adhérer à un album aussi particulier, mais un
public curieux sera grandement récompensé après quelques écoutes. Une
édition de luxe est disponible avec 2 CD et un DVD audio en boni
contenant tout l’album. Cette édition limitée inclut également un livre
à couverture rigide de 24 pages avec œuvres d’art en couleur, textes des
chansons et photos du groupe. (janvier 2010) |
Warner
|
Flight of the Conchords - I Told You I
Was Freaky
Flight of the Conchords
est un duo rock humoristique de Wellington en Nouvelle-Zélande qui est
actif depuis 2002. En 2007, ils se sont faits offrir une série
humoristique sur les ondes de HBO, ce qui leur a permis d’étendre leur
popularité. Leur album éponyme de 2008 contenant le meilleur de la
première saison de la série avait particulièrement attiré l’attention,
et ils étaient déjà de retour un an plus tard avec le meilleur de la
deuxième saison. La musique incluse sur ce 2e disque ne peut atteindre
le même niveau de qualité que sur le précédent alors que Jemaine
Clement et Bret McKenzie ont dû écrire en mode accéléré. On
retrouve tout de même des éléments intéressants d’un point de vue
musical. Par contre, pour l’humour, il faut vraiment être amateur de
musique humoristique pour arriver à apprécier. (juillet 2010) |
Sub Pop /
HBO /
Warner
|
Florence and The Machine -
Lungs
Florence Mary Leontine Welch est une chanteuse unique du sud
de Londres. Elle nous offre une musique passablement minimaliste
accompagnée d’un piano, d’une guitare occasionnelle et d’une
batterie. On peut la comparer à
Goldfrapp,
Amy Winehouse
et
Feist, grâce à un style musical qui intègre des influences
très diverses allant du new
wave, au blues, en passant par le soul,
le rock et le jazz. Avec le premier extrait, l’excellente « Kiss
with a
Fist », on découvre son côté le plus rock n’ roll avec une
guitare qui rappelle l’âge d’or du rock dans les années 1950, avec
un élément évident des
White Stripes. Même si elle nous offre
une musique généralement pop, Florence a tendance à intégrer des
structures un peu plus complexes que la normale à sa musique. Le
résultat est particulièrement créatif et capte aisément l’attention.
Quelques pièces réussiront moins à vous séduire, mais l’ensemble
présente sans aucun doute de grandes qualités créatives. Pour un
premier album, Florence
and
The Machine nous offre un produit de
grande qualité qui ne fera que faire grandir les attentes pour la
suite. (découverte du mois de janvier 2010)
Vidéoclip :
« Kiss with a Fist » |
Island
/
Universal
½
|
Zaza Fournier -
Zaza
Fournier
Née à Paris il y a 24 ans, Zaza Fournier est une jeune chanteuse à
l’inspiration infinie. Sa pop française va en effet puiser dans le
cabaret, le jazz vocal et le rock n’ roll avec des éléments d’Édith
Piaf,
Elvis Presley et
Charles Aznavour. Sa voix grave et chaude se compare rapidement
avec
Patricia Kaas. Véritable lien entre musique rétro et
contemporaine, cette amoureuse de l’accordéon apporte tout de même un
peu de modernité sur scène en s’accompagnant aussi de son iPod qui
contient ni plus ni moins que son orchestre. L’auteure, compositeure et
interprète a fait des études en art dramatique et s’en sert grandement
pour ajouter une touche théâtrale à son œuvre qui au final est
passablement originale. Zaza Fournier est donc non seulement un nouveau
visage de la pop française, mais elle apporte une couleur et une
personnalité bien à elle, un véritable vent de fraîcheur. Ce premier
album éponyme est en bout de ligne un bon disque pour les amateurs de
pop légère et de variété française. (septembre 2009)
Vidéoclip :
« La vie à deux » |
Warner
|
Franz Ferdinand -
Blood
Quelques mois seulement
après nous avoir présenté
Tonight, le groupe écossais est déjà de retour avec un nouvel
album. Mais attention,
Blood ne nous offre que des
reconstructions des pièces de
Tonight en version dub. Si
Tonight était assurément l’album le plus pop du groupe,
Blood
va à l’autre extrémité du spectre musical avec des expérimentations
électroniques qui ne se démarqueront que dans l’underground. Certaines
pièces demeurent facilement reconnaissables comme « Feeling Kind of Anxious » qui est clairement « Ulysses », « Katherine Hit Me » qui
remplace « No You Girls » et « Die on the Floor » qui est une version un
peu plus éclatée de « Can’t Stop Feeling », une version parfaite pour
les planchers de danse. Par contre, d’autres sont pratiquement
impossibles à identifier comme « Backwards on My Face » dont le seul
indice permettant de reconnaître « Twilight Omens » est le clavier.
Blood nous permet de véritablement découvrir à quel point Franz
Ferdinand est talentueux et versatile. Même s’il offre une musique
plutôt inaccessible à un large public, l’album risque de plaire
grandement aux fans du groupe et de l’album
Tonight, tout en gagnant quelques amateurs de musique
underground. En plus, il permet de réaliser à quel point les
compositions de
Tonight étaient de grande qualité. Un très bon disque! |
Domino
/
Sony
½
|
Franz Ferdinand -
Tonight
Sur son 3e album, le groupe écossais Franz Ferdinand change quelque
peu de direction, s’orientant plus que jamais vers la pop dansante.
Même si les guitares y sont toujours au rendez-vous,
Tonight
inclut énormément de claviers et chacune des pièces vous fera
assurément taper du pied. On retrouve une plus grande uniformité que
sur le disque précédent qui était en quelque sorte coincé entre le
son indie qui les a fait connaître et cette musique pop entraînante.
Ici, c’est carrément un album concept que le groupe nous propose
traitant d’une soirée de party et du lendemain de veille qui
s’ensuivra. Lors des écoutes initiales du premier extrait, « Ulysses »,
je n’étais pas trop sûr qu’on ait fait le meilleur choix. Avec le
temps, j’ai appris à l’apprécier et de toute façon, même si l’album
a une direction résolument pop, peu de pièces en ressortent
véritablement, à part peut-être l’excellente « No You Girls »,
utilisée dans la plus récente publicité pour le iPod touch. En fait,
elles pourraient presque toutes devenir des succès radio, sauf
certainement l’excellente « Lucid Dreams » avec ses 8 minutes et ses
envolées électroniques. Après un parcours sans grandes faiblesses
apparentes, l’album se conclut avec une très bonne pièce acoustique,
« Katherine Kiss Me », qui nous donne simplement le goût de
retourner au début. Encore une fois, Franz Ferdinand nous présente
un album solide qui risque fort de faire partie des meilleurs
disques de l’année. (chronique principale de mars 2009) |
Domino
/
Sony
|
Funeral For A Friend
-
Your History Is Mine: 2002-2009 (2 CD)
Malgré une carrière plutôt récente, le groupe post-hardcore /
emo
Funeral For A
Friend nous offre déjà une compilation de ses
meilleures compositions. On en retrouve 12, en plus de 4 nouvelles
pièces. Un deuxième CD nous présente 20 titres un peu plus rares,
dont des versions démos, acoustiques et
remixées, ainsi que des
reprises.
On retrouve entre autres les classiques
« Sunday Bloody Sunday » de
U2 et
« The Boys Are Back In Town » de
Thin Lizzy.
Les fans
du groupe seront certainement comblés, même si
Funeral For A
Friend
est bien jeune pour nous présenter une récapitulation sur 2 disques.
(février 2010) |
Atlantic
/
Warner
|
Furaya -
Virescit Vulnere Virtus
Furaya est un groupe français qui donne dans un son hip hop
hardcore.
La meilleure comparaison est certainement
Rage Against The
Machine, mais différentes influences de métal
hardcore vous
viendront en tête à un moment ou à un autre.
Virescit Vulnere
Virtus est leur premier album et il contient 13 titres dont une
intro, un intermède et une conclusion. Le groupe chante et rap
essentiellement en français, mais s’essaie aussi en espagnol (« Plaza
de Mayo ») et en latin (« Civis
Pacem Parabellum », ma préférée).
Tout au long du disque, on sent que le groupe a un besoin immense
d’évacuer sa rage, ce qui risque d’être encore plus exutoire sur
scène, là où le groupe est à son meilleur. C’est à compter du 16
novembre que ce premier album de
Furaya ébranlera les colonnes de
l’Hexagone. Soyez prêts! (novembre 2009) |
ID / Mosaic Music
|
Charlotte Gainsbourg -
IRM
Après une collaboration avec le groupe électronique
Air,
voilà que Charlotte Gainsbourg avait le désir de travailler avec
l’Américain
Beck Hansen. Alors qu’il devait simplement
réaliser l’album au départ, Beck l’a finalement mixé, y a composé
toutes les musiques, en plus de chanter en duo avec Charlotte sur « Heaven
Can Wait ». Beck en a également profité pour dépoussiérer une de ses
pièces préférées, « Le chat du café des artistes », un classique de
Jean-Pierre Ferland paru sur son excellent album
Jaune il y a 40 ans. L’atmosphère du disque est
particulièrement feutrée avec un son qui rappelle les années 1990.
On reconnaît évidemment le style de Beck, qui se marie parfaitement
avec la voix douce de Charlotte. La majorité des textes sont en
anglais, malgré quelques incursions francophones. L’ensemble est
solide et crée une belle ambiance. Par contre, peu de titres se
démarquent véritablement pour en arriver à atteindre un large
auditoire. De plus, les mauvaises langues ajouteront que Charlotte
Gainsbourg est bien meilleure actrice que chanteuse. Mais en bout de
ligne, malgré ses quelques défauts,
IRM possède de belles
qualités créatives qui plairont autant à ses fans qu’aux fans de
Beck. Sans être révolutionnaire, il s’agit d’un album efficace.
(février 2010) |
Because /
Warner
½
|
Gallows
-
Grey Britain
En 2006 est apparu en Angleterre un des nouveaux groupes de punk hardcore parmi les plus excitants, Gallows.
Orchestra of Wolves était un excellent disque, original et aux
influences diverses qui amenait un renouveau très apprécié dans un genre
devenu un peu trop commercial. Pour
Grey Britain, le groupe a
décidé d’emprunter un son passablement différent, plus près du métal. On
retrouve à nouveau quelques moments originaux et excitants, mais ce
nouveau disque n’a définitivement pas la même fraîcheur que le premier.
Par sa critique ouverte du Royaume-Uni, le groupe n’est pas sans nous
rappeler les fondements du mouvement punk au milieu des années 1970,
Sex Pistols en tête.
Malheureusement, l’impact n’est plus du tout le même aujourd’hui. Des
hymnes comme « Death Voices » et « The Vulture (Act II) » plairont
assurément aux fans de métal, mais rendront probablement sceptiques ceux
qui croyaient à la fondation d’un nouveau mouvement punk à la sortie de
leur 1er disque.
Grey Britain
est loin d’être mauvais,
mais il ne peut répondre à nos attentes qui étaient probablement
beaucoup trop élevées. (juillet 2009)
Vidéoclip :
« The Vulture (Act II) » |
Warner
|
Selena Gomez & The Scene -
Kiss & Tell
Âgée de seulement 17 ans,
Selena Gomez possède déjà une vaste
expérience télévisuelle pour avoir joué en tant qu’actrice dès sa
plus tendre enfance. Elle a également prêté sa voix de chanteuse à
plusieurs projets de Disney. Sa voix est d’ailleurs une des
premières choses que l’on remarque sur ce premier album puisqu’elle
est puissante et polyvalente. Un autre aspect intéressant de
Kiss
& Tell est l’énergie que l’on retrouve tout au long de l’album.
Mais, ce qui surprend le plus, et ce dès l’ouverture de la
chanson-titre, c’est la présence d’une guitare rock passablement
lourde, une guitare que je n’attendais assurément pas sur l’album
d’une chanteuse pop de cet âge. Habituellement pour ce type de
produit, on réalise l’album de telle façon que la guitare est
reléguée à l’arrière-plan et ce sont les ballades qui dominent
totalement. Ici, même les quelques ballades sont intéressantes et ne
cassent pas le rythme dynamique du disque. Évidemment, la pop
adolescente dansante demeure prioritaire, mais le rock, le new
wave
et certains éléments de pop punk sont également bien présents. Le
premier extrait, « Falling Down », est un incontournable, tout comme
la chanson-titre et l’excellente pièce quasi-techno « Naturally ».
D’autres pièces au rythme déchaîné sont des divertissements assurés
comme « More », « As a Blonde » et « I
Don’t Miss
You
at All ».
L’album présente une belle variété de styles et
Selena ne semble
aucunement déstabilisée de passer de l’un à l’autre. Au contraire,
sa solidité derrière le micro impressionne grandement et il ne nous
reste qu’à souhaiter qu’elle laisse de côté sa carrière d’actrice
pour se concentrer sur la musique. Voici une des belles surprises de
l’année! (découverte du mois de décembre 2009)
Vidéoclip :
« Falling Down » |
Hollywood
/
Universal
|
Gossip
-
Music for Men
Dix ans après des débuts modestes en Arkansas, voilà que le trio
inclassable Gossip réussit à rejoindre un large public grâce à son
premier album chez Columbia Records. Magnifiquement réalisé par
Rick
Rubin, l’album nous présente un mélange parfait des différentes
influences du groupe incluant du post-punk, du new
wave, de
l’électronique, du rock garage, de la
dance music et beaucoup plus. Les
musiques sont généralement simples et mettent bien en évidence la
superbe voix de la chanteuse polyvalente
Beth Ditto. L’album
débute en force avec la minimaliste « Dimestore
Diamond » qui s’appuie
sur une ligne de basse efficace de
Brace Paine pour accompagner
Ditto. Par la suite, on peut entendre les excellents succès « Heavy
Cross » et « Love Long Distance », ainsi que les très bonnes « 8th
Wonder » et « Pop Goes
the World », toutes des pièces avec une mélodie
efficace sur une rythmique entraînante. Avec
Music for Men,
Gossip réussit à nous présenter un album totalement original tout en
étant incontestablement efficace et énergique. C’est un album qui plaira
autant aux fans de
Blondie, des
Scissor Sisters, de
Joan Jett, des
Ting Tings et des
White Stripes, qu’aux
nostalgiques de la pop des années 1980. Un excellent disque! (janvier
2010)
Vidéoclips :
« Heavy Cross » -
« Love Long Distance » |
Columbia /
Sony
|
Antoine Gratton -
Le problème avec Antoine
Le chanteur à l’œil
étoilé est de retour avec son 3e album, 4 ans après l’excellent
Il était une fois dans l’est. Le gars de Montréal nous propose
ici un voyage bien particulier dans son univers musical. Influencé par
différents genres musicaux comme le rock, le funk, le country et la pop,
Antoine s’inspire également de la BD, mais surtout du cinéma. Il
s’entoure ici de son vieux comparse
Éloi Painchaud
qui vient
co-réaliser l’album avec lui. On peut également entendre les voix de
Mara Tremblay (son amoureuse et sa muse),
Jorane,
Marie-Pierre Fournier,
Ginette et
Martin Léon. Les
textes sont simples, mais c’est dans les musiques qu’Antoine s’éclate
véritablement. L’album navigue à travers 5 thèmes, inspirés des 5 sens,
et entrecoupés de courts intermèdes. Le résultat peut sembler un peu
difficile à suivre musicalement, mais comme Antoine l’affirme lui-même,
il s’agit d’un disque qui s’écoute plus comme un film que comme un
album. Et c’est vrai que lorsque change notre perspective, l’œuvre prend
tout son sens. L’album de 43 minutes contient 16 titres, dont les plus
intéressants sont assurément « Malàlavie » et « 500 000 miles ». On
retrouve un deuxième CD présentant « La solution », un montage musical
de 30 minutes qui prouve que la solution pour Antoine Gratton se
retrouve dans le fait de jouer de la musique. Depuis le mois de janvier,
Antoine s’est installé dans 5 villes (Montréal, Québec, Sherbrooke,
Trois-Rivières et Saint-Hyacinthe) pour des concerts chaque mois d’ici
la fin de juin. (avril 2009) |
Sphère
½
|
Green
Day -
21st Century Breakdown
Après le succès immense de
American Idiot en 2004, Green Day a passé pas mal de temps
en tournée, ce qui nous a obligé à patienter avant de pouvoir
entendre la suite. Le groupe est finalement de retour avec son 8e
enregistrement studio, un autre album concept et très politisé.
21st Century Breakdown est un disque en 3 actes (Heroes and
Cons, Charlatans and Saints
et Horseshoes and Handgrenades)
totalisant près de 70 minutes qui a été réalisé par
Butch Vig
(Nirvana,
Smashing
Pumpkins,
Garbage). Cet opéra punk rock présente les
tribulations d’un jeune couple, Christian et Gloria, qui vit les
désillusions liées aux promesses du nouveau millénaire.
Musicalement, le groupe avait déjà expérimenté la partition de
certaines chansons de
American Idiot
en plusieurs mouvements différents et il poursuit dans le même sens
ici, même si la grande majorité des compositions demeurent sous la
barre des 5 minutes. En plus de leur style de prédilection, le punk
rock, le groupe explore le rock des années 1970, la pop accrocheuse
et les ballades romantiques. L’ensemble du disque demeure malgré
tout résolument rock et énergique. Comme le groupe avait si bien
réussi à le faire sur son album précédent, il nous présente à
nouveau des pièces qui peuvent être sorties du contexte de l’album
concept et demeurer excellentes. C’est le cas avec le premier
extrait à succès « Know Your Enemy » et en différentes autres
occasions tout au long du disque. Le groupe réussit le tour de force
de revenir avec un excellent album après la bombe critique et
commerciale qu’a constitué
American Idiot.
(chronique principale de juillet 2009)
Vidéoclip :
« 21 Guns »
|
Reprise /
Warner
|
David
Guetta -
One Love
Le
DJ français de renommée internationale David Guetta semblait bien
décidé avec
One Love à compléter sa conquête du monde. Il nous
présente en effet son album le plus pop à ce jour avec un style house
particulièrement accessible. Il a d’ailleurs déjà atteint les sommets
des palmarès un peu partout avec les succès « When Love
Takes
Over » qui
met en vedette
Kelly Rowland, « Sexy
Bitch » avec
Akon, et
son remix de « I Gotta Feeling » des
Black Eyed Peas, pièce qu’il
avait lui-même réalisée pour l’album du groupe. D’autres incontournables
devraient aussi séduire un large public : « One Love » avec
Estelle
et « Gettin’
Over » avec
Chris Willis. Ces pièces costaudes sont
entourées d’une musique house un peu plus standard qui n’a rien
d’exceptionnel. En fait le principal problème de cet album de 55 minutes
est son manque de cohésion. On a plutôt l’impression d’entendre une
compilation, mais à travers laquelle se seraient glissées des pièces de
remplissage. Malgré tout, la puissance des hits inclus ici vaut le coût
de l’album à elle seule. Les fans de musique house commerciale
entendront ici plusieurs de leurs pièces préférées de l’année. (novembre
2009)
Vidéoclips :
« When Love Takes Over » -
« Sexy Chick » (version propre de « Sexy
Bitch »)
|
Gum Prod
/
Virgin
/
EMI
|
Harley’s War -
Hardcore All-Stars (CD + DVD)
Le légendaire punk
rocker
Harley Flanagan semble aimer répandre la confusion. Membre
des Cro-Mags pendant de nombreuses années, il a intitulé
Cro Mag
le premier album de son projet Harley’s
War en 2003. Six ans plus tard,
on nous présente un combo CD/DVD qui se veut en quelque sorte une
compilation, mais qui montre exactement la même pochette. Le CD nous
offre d’abord 12 pièces, en plus de 4 démos de 1982 et 16 pièces en
concert enregistrées au CBGB de New York. Quant au DVD, il présente un
concert de 21 pièces capté au
CBGB, 2 pièces captées en Allemagne, ainsi
que 5 titres provenant d’un concert au Japon. Des bonis sont également
inclus : des vidéoclips pour les pièces « Who
Survived » et « Hardcore »,
les derniers jours du CBGB, ainsi qu’une entrevue avec Flanagan. Un des
éléments à retenir de Harley’s
War est certainement le fait qu’il inclut
plusieurs vedettes du hardcore new
yorkais, dont des membres de
Bad
Brains,
Warzone,
Suicidal Tendencies,
Agnostic
Front,
Murphy’s Law et
Sick Of It All. Voici donc un
ensemble CD/DVD idéal pour les fans invétérés du punk
hardcore new
yorkais et pour les nostalgiques du
CBGB.
(avril 2010) |
MVD
|
Hatebreed -
Hatebreed
À peine 4 mois après le
lancement d’un album de reprises,
For the Lions, le groupe de métal
hardcore du Connecticut
Hatebreed est de retour avec un nouvel album studio. Ce 5e disque pour
le groupe ne présente plus que 2 membres originaux : le chanteur
Jamey Jasta et le bassiste
Chris Beattie. Le nouveau
guitariste
Wayne Lozinak s’ajoute à
Frank Novinec qui a
joint les rangs de Hatebreed en 2006. Cet album éponyme nous offre un
mélange parfait entre moments rapides dans la plus pure tradition
death
metal et moments plus lents dignes du
doom
metal. On peut également
entendre de nombreux éléments du
thrash
metal des années 1980, dont
Anthrax qui a certainement influencé une pièce comme « Hands of a
Dying Man ». On peut presque y chanter « Be All,
End All » sur la
musique de Hatebreed, même si vocalement la pièce n’a rien à voir.
L’album commence en force avec l’excellente « Become
the Fuse » en plus
de nous présenter plus tard la très efficace « Everyone
Bleeds
Now » et
la pièce instrumentale « Undiminished », interprétée avec une technique
irréprochable. J’aime bien aussi « Every Lasting
Scar » qui nous force
presque à chanter avec le groupe. En boni, on retrouve une nouvelle
version de leur succès « Escape ». Avec cet album éponyme,
Hatebreed
demeure en territoire connu, sans véritablement révolutionner le genre.
Par contre, on y retrouve suffisamment de matériel intéressant pour
satisfaire les fans du groupe et en séduire quelques nouveaux. (février
2010) |
E1
|
Richard Hawley -
Truelove's Gutter
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Un album d’automne, écrit et composé de main de maître par un des
plus crédibles crooners du 21e siècle. Richard
Hawley est un enfant
de la pop, ancien membre fondateur de
Longpigs, formation
britpop, et guitariste intermittent de
Pulp à ses heures
perdues. Hawley sort avec
Truelove’s Gutter un nouvel opus
solo qui fait suite à ses deux derniers succès dans son Angleterre
natale. Ce nouvel essai de Richard
Hawley est une sorte d’écrin de
velours qui contient huit chansons aux mélodies subtiles faites de
sonorités indétectables. Pas véritablement de guitares pour mener la
danse ou de cordes dominantes, les instruments se font discrets et
uniquement utilisés pour créer des ambiances illuminées par la voix
grave de Richard. L’album est posé, d’une sobriété étonnante. Les
lumières sont tamisées, les auditeurs assis en tailleur devant la
beauté mystique de ce recueil magique.
Hawley se fend même de l’une
des plus belles chansons de l’année et certainement l’un des plus
remarquables morceaux qu’un
songwriter ait écrit et chanté ces
dernières années. « Open Up
Your
Door » a tout de la chanson
parfaite. Une mélodie magnifique, un crescendo à couper le souffle
et un final en apothéose. Et puis ce
Truelove’s Gutter
est un
album très théâtral interprété avec magnificence par un chanteur au
talent insoupçonné. On pense de près ou de loin à de grands
songwriters interprètes comme
Roy Orbison,
Johnny Cash
ou
Tom Waits. Naturellement, la joie et la gaieté ne sont pas
légion sur ces disques lents où l’artiste préfère les tempos lents.
C’est aussi la magie de
Truelove’s Gutter.
(février 2010) |
|
Mayer Hawthorne -
A Strange Arrangement
Multi-instrumentiste de
la région de Détroit, Mayer Hawthorne (alias
Andrew Cohen) a
simplement commencé à composer et interpréter de la musique soul pour se
faire plaisir. Rapidement, la rumeur s’est répandue et il s’est retrouvé
avec un contrat de disque en poche. Ce qui charme rapidement dans le
style de Hawthorne, c’est le son des années 1960 et 70 qui nous donne
l’impression d’entendre des classiques soul réenregistrés. Lorsqu’on
apprend que ce premier album ne contient que des compositions
originales, on ne peut faire autrement que d’apprécier l’œuvre créatrice
de ce nouveau venu. On peut entendre certaines influences de
Al Green,
Curtis Mayfield,
Barry White et
The Temptations
dans une musique à l’efficacité soul incomparable. Sur
A Strange
Arrangement, Hawthorne nous propose 12 titres dont une intro pour un
total d’à peine 35 minutes. Malgré leur simplicité, les pièces
présentées nous offrent une grande richesse musicale, d’autant plus
intéressante que Hawthorne y joue la majorité des instruments en plus
d’en avoir effectuer le mixage. Voici donc un premier album réussi qui
laisse présager un futur couvert d’or pour cet artiste talentueux et
complet. (octobre 2009) |
Stones Throw
½
|
Joe Henry -
Blood From Stars
Joe Henry est de retour avec un 11e album. On a pu entendre de
grandes variations de styles au cours de sa carrière et il prend
encore une fois une nouvelle direction avec ce plus récent CD. Le
cœur de l’album se construit autour du blues et du jazz, même si un
certain son folk s’y retrouve une fois de plus. Le piano occupe une
place importante, mais aussi le saxophone. On peut d’ailleurs
entendre un nouveau talent au sax et à la clarinette,
Levon Henry,
le fils de 17 ans de Joe. Sur
Blood From Stars, Henry nous
présente peut-être ses meilleures compositions en carrière, du moins
ses meilleures chansons d’amour. De plus, grâce à la qualité des
musiciens dirigés par le guitariste
Marc Ribot, et une
réalisation de premier plan, on peut entendre une production
sophistiquée et irréprochable mettant parfaitement en valeur les
compositions d’Henry. Même si je ne connais pas toute l’œuvre du
bonhomme, je peux vous assurer que ce nouveau disque de Joe Henry
figure au moins dans son top 3. Voici donc un excellent album qui
pourrait lui permettre de percer auprès d’un nouveau public un peu
plus axé vers le jazz. (octobre 2009) |
Anti- /
Epitaph
|
Steve Hill & The Majestiks -
The Damage Done
Le virtuose de la
guitare Steve Hill a travaillé avec quelques-uns des meilleurs rockeurs
québécois au cours des années dont
Nanette Workman,
Michel
Pagliaro, France D'Amour et
Éric Lapointe. Il assemble maintenant une
nouvelle bande de musiciens, tous talentueux, pour l’accompagner sur
disque et sur scène, The
Majestiks. Avec
The Damage Done, le
groupe nous offre un son rock passablement dur, mais avec évidemment une
touche de blues, le style de prédilection de Hill depuis toujours. Le
son de l’album s’inspire à la fois d’AC/DC, des classiques blues
américains et du blues rock britannique de la fin des années 1960 (Cream,
Jeff Beck, etc.). L’album de 13 titres compte 7 pièces originales
et 6 reprises. Parmi les reprises, notons « Lost
Woman » des
Yardbirds et « The
Fire Down
Below » de
Bob Seger qui vient
clôturer l’album. Sans être d’une grande originalité, le CD nous offre
de bons moments de rock et de blues particulièrement bruts. L’album est
passablement énergique et met très bien en valeur les talents de
musiciens de Hill et sa bande. (novembre 2009) |
Bros / Impérial /
SIX
½
|
Hot Panda -
Volcano… Bloody Volcano
Hot Panda est un groupe
canadien de rock indie formé à Edmonton en 2006. Grandement inspirés par
Television et
The Buzzcocks, on peut surtout les comparer
aux
Talking Heads et aux
New Pornographers. Après un
premier mini-album enregistré en 2007, le groupe a donné plusieurs
concerts à travers le pays avant de se faire remarquer par Mint Records
qui lui a offert un contrat. Voici donc leur tout premier album,
Volcano… Bloody Volcano. Le groupe possède une direction résolument
pop sur des compositions à l’efficacité indiscutable. Une touche de new wave par-ci et de rock garage par-là, accompagnée de claviers et de
cuivres, vient établir le son du groupe. Malgré plusieurs comparaisons
possibles, le groupe réussit à mettre en place rapidement un son qui lui
est propre. Le principal problème du disque se situe au niveau du chant.
Chris Connelly acte plus qu’il ne chante et il chante un peu trop
souvent faux, ce qui peut être particulièrement agaçant. Après un
certain temps, on arrive tout de même à l’oublier et à le prendre comme
faisant partie du style unique de Hot Panda. Malgré ce défaut, qui peut
être inexcusable pour certains, c’est un premier album de grande qualité
que nous offre ce nouveau groupe talentueux. (avril 2009) |
Mint
½
|
Ima
-
A la vida!
Il y a 2 ans, Ima lançait
Smile, son album le plus populaire à ce jour avec plus de
100 000 copies vendues. Alors que sa tournée n’est même pas
terminée, elle nous offre maintenant la suite logique de ce très bon
disque. Réalisé par son fidèle collaborateur, l’homme-orchestre
Guy St-Onge,
A la vida!
nous propose une musique chaude
et ensoleillée, une musique parfaite pour accompagner l’été qui s’en
vient. L’album commence en force avec l’excellente version rythmée
de « Drôle de vie » de
Véronique Sanson, une pièce qui a déjà
pris d’assaut les ondes radio. « Valparaiso » et « Le temps des
fleurs » font également partie de mes préférées. Puis, elle ne
pouvait s’empêcher d’enregistrer « Me & Bobby McGee » popularisée
entre autres par
Janis Joplin, une chanson qu’elle avoue
qu’elle interprètera toute sa vie. On retrouve également « À quoi ça
sert l’amour » d’Édith Piaf, et les plus introspectives « Cucurrucucu Paloma » de
Caetano Veloso, « Mourir dans tes bras » d’Adamo
et « Dis-moi », une adaptation française des
Beatles. L’interprète se
permet de nous présenter une composition personnelle intitulée « Vai »,
en plus de se voir offrir « Matin » par Guy St-Onge. Ima navigue
tout au long de l’album entre les chansons rythmées et des pièces un
peu plus lentes, mais toutes aussi chaudes. Elle semble conserver le
sourire en chantant la majorité des pièces du disque et elle nous
fait assurément voyager, dans des pays où le soleil est éternel.
(avril 2009)
Vidéoclip :
« Drôle de
vie » |
Divine Angel
½
|
Iron Maiden
-
Flight 666: The
Original Soundtrack (2 CD)
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Flight 666: The Original Soundtrack est la bande originale du rockumentaire éponyme, retraçant le gigantesque
Somewhere Back In
Time Tour. Pour faire suite à la sortie de leur best of
1980-1989 («
Somewhere Back In Time »), Maiden prend la route
en 2008, ou plutôt les airs, à bord d’Ed Force One, avion affrété
pour l’occasion et piloté par Monsieur
Bruce Dickinson
lui-même. Faisant le tour de la planète, la tournée est un succès
colossal. Réparti sur deux disques, ce nouvel album live reprend
piste par piste la setlist originelle de la tournée (et donc la même
que celle vue à Bercy). De la première à la dernière piste, ce live
est plus que jamais un best of des incontournables du groupes, tous
enregistrés dans les années 80 (sauf l’immanquable « Fear Of The Dark »). Sans trop s’enflammer, ces 16 morceaux sont parmi les plus
grands titres de métal jamais sortis. 20, 25 ou presque 30 ans
après, la Dame de Fer n’a rien perdu de son énergie et sa
détermination. Les concerts de Maiden sont autant une leçon de
musique qu’une leçon de générosité, un spectacle grandiose et un
instant de communion inouïe avec le public. « Aces High », « 2
Minutes To Midnight », « Revelations », « The Number Of The Beast »,
« Run To The Hills » ou « Fear Of The Dark » sont un mix entre intros démoniaques, riffs dantesques, solo épiques, refrains bétons
et montées en puissance frissonnantes. Les anglais sont dans une
forme absolument jubilatoire. Les cavalcades héroïques de
Steve
Harris à la basse, les échanges de solo des trois virtuoses
guitaristes, les prodigieuses rythmiques de batterie de
Nico
McBrain et les envolées vocales de Dickinson, tout est
absolument parfait. Le public toujours uni et chantant à la gloire
des demi-dieux anglais est aussi fidèle qu’au premier jour. Maiden
est là, encore là et prêt à en découdre ! Le final, avec « Hallowed Be Thy Name », est énorme. Pouvait-il en être autrement ? Cette
compilation de live joués dans différentes villes, lors de la
première partie de la tournée, est une bonne surprise, une sorte de
don du ciel. (juillet 2009) |
|
Islands -
Vapours
Le groupe montréalais
Islands est de retour avec son 3e album,
Vapours. Ce nouveau
disque marque aussi le retour de
Jamie Thompson, une absence
remarquée lors de leur album précédent, qui était noyé dans la
surproduction. Avec
Vapours, le groupe revient à des structures
simples, des pièces pop efficaces meublées de synthétiseurs d’une autre
époque et de boîtes à rythme. De très bonnes mélodies permettent à
l’album de prendre sa place en tant qu’excellent enregistrement d’indie
pop, un disque digne de la scène musicale
indie montréalaise. Seuls
quelques titres un peu plus lourds en substance comme « Shining »
empêchent le disque de rivaliser avec les plus grands dans le genre.
Dans l’ensemble,
Vapours
est un très bon disque. (janvier
2010) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Jackdawg
-
Jackdawg
Jackdawg est un trio de
rock classique composé du chanteur/guitariste/claviériste
John McFee
(Doobie Brothers,
Clover), du bassiste
Stu Cook (Creedence
Clearwater Revival) et du regretté batteur
Keith Knudsen (Doobie Brothers). Ils ont joint leur talent pour composer et enregistrer 13
pièces originales, en plus d’interpréter 2 reprises : « Cold Night For
Alligators » de
Roky Erickson et le classique « Wild Night » de
Van Morrison. L’album a été enregistré en 1990 et il nous est
enfin offert sur CD, 4 ans après le décès de Knudsen. Le groupe demeure
dans un rock plutôt classique encré dans les racines américaines, avec
des influences certaines des groupes qui les ont rendu célèbres, mais
intégrant aussi des sons et influences un peu plus modernes. Même si le
disque a été enregistré il y a près de 20 ans, la qualité y est
irréprochable et il s’écoute encore à merveille aujourd’hui. Sans rien
révolutionner, ce disque éponyme constitue un album parfait pour les
fans de rock américain des années 60 et 70 qui demeurent toujours
nostalgiques. (mars 2009) |
Sonic Past /
Hello Wendy
½
|
Michael Jackson -
Michael Jackson’s
This Is It
This Is It
devait avant tout marquer le retour sur scène du roi
de la pop en 2009, mais son décès tragique le 25 juin a changé les
plans. La demande est devenue immense pour voir les dernières
répétitions et un documentaire a donc été créé. Ce CD double présente la
musique du documentaire. Le premier disque offre 16 titres dans l’ordre
d’apparition dans le film. Pour le 2e disque, il ne contient que 4
pièces : des versions démo quand même intéressantes de « She’s Out of
My
Life », « Wanna
Be
Startin’
Somethin’ » et « Beat
It », ainsi qu’un
poème, « Planet
Earth ». Le premier CD rassemble plusieurs de ses plus
grands succès et quelques pièces un peu moins populaires de son
répertoire. On y retrouve également une nouvelle pièce, « This
Is
It »,
qui avait en fait été écrite dans les années 1980 avec
Paul Anka
et avait seulement vu le jour sous le titre « I
Never Heard » par
Safire en 1990. Présentée en 2 versions dont une avec orchestre, la
pièce semble non complétée et en plus, elle est plutôt médiocre. Le seul
intérêt qu’elle présente est donc le fait d’avoir été la dernière
chanson enregistrée par Michael Jackson. Pour le reste, cette bande
originale présente peu d’intérêt puisque plusieurs compilations faisant
un bien meilleur portrait de Jackson ont déjà été mises sur le marché.
Michael Jackson’s This Is It
s’adresse donc exclusivement à ses
fans inconditionnels et aux plus grands amateurs du documentaire du même
titre. (décembre 2009)
Bande-annonce du documentaire |
Epic /
Sony
½
|
Michael
Jackson -
The Remix Suite
Dans la foulée du décès
de Michael Jackson en juin 2009, le moment était rêvé pour mettre sur le
marché tout le matériel inédit que l’on pouvait trouver à son sujet. Un
des premiers de ces produits posthumes est l’album
The Remix Suite.
Il s’agit d’un disque regroupant des pièces des débuts de Michael, ainsi
que des titres enregistrés par les
Jackson 5. Les 12 pièces
présentées ont été retravaillées par des producteurs actuels, question
de donner une touche actuelle à ces succès Motown. On retrouve donc des
noms comme
The Neptunes,
David Morales et
Akon qui
tentent de donner du lustre à ces classiques. Malheureusement,
l’exercice s’avère plus souvent qu’autrement futile et inutile. Des
modifications parfois majeures aux structures musicales originales
viennent briser le feeling même que ces compositions pouvaient
communiquer à l’époque. C’est vrai que les remix actualisent la musique
de Jackson et ses frères, mais l’intérêt n’y est pas vraiment. (mai
2010) |
Universal Motown
|
Jamie.T - Kings & Queens
Le Londonien
Jamie Treays en est à son 2e album. Il propose un
son éclectique avec un mélange de hip hop, d’indie rock et de pop qui
peut se comparer à The Streets et
Gorillaz, avec
certainement une influence de
Dizzee Rascal
et de
The Clash. Dans la foulée de son
premier album en 2007, il est passé par une phase de folk américain et a
écrit plusieurs pièces acoustiques à la
Bob Dylan. La presque
totalité de ces compositions a été rejetée pour
Kings & Queens,
que Jamie considère en fait comme son 3e album, même si le 2e n’a jamais
vu le jour. Jamie prend de la maturité ici, mais il conserve sa folie
créative des débuts. Par contre, le doute demeure à savoir s’il est
totalement original ou s’il n’est pas plutôt simplement un pastiche de
The
Streets, qui faisait partie du paysage musical bien avant lui.
Malgré les doutes, Kings & Queens
présente de bons moments.
(juin 2010)
Vidéoclips :
« Sticks ‘N’ Stones » -
« Chaka Demus » |
Virgin /
EMI
|
Jet
-
Shaka Rock
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Jet a tout pour dégoûter les jeunes branleurs boutonneux qui
s’essayent au rock n’ roll sans en maîtriser l’essence. Un son qui
décoiffe, des guitares qui accrochent grave, des riffs en béton armé
et un chanteur à la voix puissante. Une certaine forme d’évidence
qui avait valu aux Australiens un succès plus que mérité avec
Get Born en 2003. Un album qui décoiffe jusqu’à la racine.
Trois ans plus tard, Jet évite l’album piège avec un bon
Shine On. Pas de quoi s’en relever dix fois dans la nuit
mais un disque qui tient la route. Attendus au tournant avec ce
troisième opus, les talentueux australiens sont à deux doigts de
l’effondrement. Pas à dire, ça sonne, ça cogne… mais même au
forcing, ça ne passe pas. Les influences d’AC/DC
et des
Stones semblent
maintenant de plus en plus lointaines. Moins de caractères dans les
morceaux, moins de conviction dans ce putain de rock n’ roll, Jet
accouche d’une série de titres moyens sauvés par un peu
d’enthousiasme et des grattes qui crachent toujours (« Black
Hearts
(On Fire) »)… Mais trop peu pour apprendre aux vieux singes à faire
la grimace. Trop pop dans l’âme, avec des refrains en chœurs qui
sentent le souffre, Jet n’envoie pas son rock sans concession, sa
débauche d’énergie habituelle. Où sont ces morceaux qui sonnent de
suite comme des classiques? La plupart des riffs sentent plus
l’obsolescence que le vintage. Et, au final,
Shaka Rock passe
comme une étoile filante, sans grand intérêt et sera surtout vite
oublié. La mayonnaise ne prend pas et Jet déçoit d’autant plus que
les frères
Cester ont montré mieux. Beaucoup mieux.
(novembre 2009)
Vidéoclip :
« She's a
Genius » |
½
|
Jets
Overhead - No Nations
Jets Overhead est un groupe de Victoria en Colombie-Britannique qui
existe depuis 2002. Il nous propose un son pop rock alternatif et
shoegaze généralement accessible grâce à d’excellentes mélodies. Les
voix masculine et féminine d’Adam Kittridge et d’Antonia
Freybe-Smith se fusionnent parfaitement pour un résultat vraiment
intéressant. L’album contient quelques titres
incontournables en ouverture avec « I Should Be Born », « Heading For
Nowhere » et « Weathervanes (In the Way) ». Par contre, on y
retrouve aussi des morceaux beaucoup moins originaux qui semblent
empruntés à d’autres artistes du genre. Malgré ses défauts créatifs,
No Nations nous offre une musique agréable et bien interprétée qui
réussira certainement à plaire. (juillet 2010)
Vidéoclip :
« Heading For Nowhere » |
Microgroove
/
Warner
|
Booker T. Jones -
Potato Hole
Booker T. Jones, mieux connu pour son travail avec les MGs dans les
années 1960 (Booker T. and the MGs), nous offre son premier
album solo en 20 ans. Entouré par
Drive By Truckers et
Neil Young, le spécialiste de l’orgue Hammond B3, maintenant âgé
de 64 ans, nous présente un album de 10 pièces incluant 3 reprises :
« Hey Ya » de
Outkast, « Get Behind the Mule » de
Tom
Waits et « Space City »
de Drive By Truckers eux-mêmes. Totalement instrumental,
l’album nous offre un mélange de rock, de funk et de R&B. Booker T.
y joue non seulement de l’orgue, mais aussi de la guitare acoustique
et électrique. En fait, on y trouve tellement de guitare, avec entre
autres l’excellent jeu de Neil Young, qu’on a plus l’impression
d’écouter un album de guitare qu’un album d’orgue, l’orgue devenant
quelque peu accessoire en plusieurs occasions.
Potato Hole
est un excellent disque pour créer une atmosphère particulière et,
avec ses 44 minutes, il s’écoute à merveille du début à la fin.
(juin 2009) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Norah Jones -
The Fall
Il y a un peu plus de 2 ans, à la sortie de
Not Too Late, je concluais ma chronique du CD en disant
qu’il s’agissait d’un album de transition et que son prochain
pourrait fort bien être son meilleur disque en carrière. Avais-je
raison? D’entrée de jeu, je peux déjà affirmer que oui, mes dons de
voyance se confirment à l’écoute de
The Fall, le 4e album de
la jeune carrière de Norah Jones. Vue à ses débuts comme une
rafraîchissante pianiste de jazz standard, elle s’est dirigée de
plus en plus vers la composition et a mis de côté peu à peu le piano
pour nous présenter plutôt des pièces accompagnées de guitares. Pour
la première fois sur
The Fall,
on voit le résultat très
réussi de cette transformation musicale, peut-être en partie grâce à
la réalisation solide de
Jacquire King (Modest Mouse,
Kings Of Leon).
Norah continue malgré tout de nous offrir des
pièces introspectives toutes en douceur, mais elle réussit plus que
jamais à concocter un album complet et uniforme d’une excellente
musique folk contemporaine basée sur ses textes et sa voix. L’album
commence en force avec l’excellente pièce pop « Chasing Pirates ».
Par la suite, on retrouve 12 autres pièces qui s’enchaînent
merveilleusement pour un total de 46 minutes. L’album ne compte
pratiquement pas de moments faibles ou inintéressants, ce qui en
fait non seulement son meilleur en carrière, mais également un des
meilleurs albums de l’année. Une version de l’album inclut aussi un
CD en boni présentant une performance
de 6 pièces
en concert enregistrée au Living Room de New York. Parmi les pièces
offertes, on retrouve l’excellente « It’s
Gonna
Be » qui est aussi
une de mes préférées de l’album. (chronique principale de janvier
2010)
Vidéoclip :
« Chasing Pirates » |
Blue Note /
EMI
|
Oliver Jones
&
Hank Jones -
Pleased to
Meet You
Lorsque deux grands
comme le Montréalais Oliver Jones et l’Américain
Hank Jones se
rencontrent, le résultat ne peut qu’être brillant. Les deux géants du
jazz joignent leurs pianos pour la première fois sur disque, pour le
plus grand plaisir de leurs admirateurs. Au moment où ils ont commencé à
discuter du projet, leur collègue et ami
Oscar Peterson est
décédé. Ce disque a donc pris un tournant légèrement différent, devenant
en quelque sorte un hommage à cette légende montréalaise du jazz. Ils
interprètent d’ailleurs 2 de ses pièces, « Blues For
Big
Scotia » et « Cakewalk ».
Oliver présente aussi une nouvelle composition en l’honneur de son
mentor et ami, la touchante « I
Remember OP ». Sur les 3 premières
pièces parmi les 11 offertes, les pianistes sont accompagnés d’une
section rythmique :
Brandi Disterheft à la basse et
Jim Doxas
à la batterie. Pour les autres, ce n’est que le piano qui est à
l’honneur. On retrouve surtout des duos entre les deux bonhommes, mais
Hank offre tout de même 2 titres en solo, « Monk’s
Mood » et « Lonely
Woman ». Cette rencontre exceptionnelle entre les 2 piliers du jazz
constitue un moment unique et historique que vous ne voudrez pas avoir
raté. (mars 2010) |
Justin Time /
EMI /
SIX
½
|
Kasabian
-
West Ryder Pauper
Lunatic Asylum
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Kasabian a une drôle de position dans le paysage rock britannique.
Souvent planqué derrière
Oasis, peu reconnu pour ses albums
mais souvent plébiscité pour ses prestations scéniques (à plus ou
moins juste titre), le groupe de Leicester revient sans complexe
avec un troisième album un peu plus ambitieux. Il faut dire que Kasabian doit avoir un appétit d'ogre face à une presse qui semble
plus souvent les accueillir comme outsider plutôt que challenger
sérieux. La faute à qui ? Peut-être la leur. Mais ce coup-ci, Kasabian est passé proche du hold up dans une année un peu morne.
Pas forcément connu pour son inventivité, le groupe repousse ses
limites et dès le début,
West Rider Pauper Lunatic Asylum
offre quelques titres surprenants, osés et légèrement décalés. « Underdog »,
premier single de l'album, annonce de bien belle manière une
première partie qualitative. « Where Did All The Love Go » entraîne
un fond pop sur un terrain électro dance aux relents de musiques
orientales. Surprenant mélange qui explose en bouche. « Fast Fuse »
et « Take Aim » n'abdiquent pas et enfoncent le clou dans un mur d'électro.
Toujours impressionnant et légèrement décalé. Sans se rater, Kasabian retombe habillement dans la brit pop sur la ballade « Thick
As Thieves ». C'est après que les choses se gâtent et que Kasabian
tombe dans le moyen, l'anecdotique voire le superflu. Et c'est
d'autant plus dommage que les Anglais réussissaient à convaincre
avant de s'écrouler légèrement. Pas de quoi ranger le disque aux
oubliettes,
West Rider Pauper Lunatic Asylum vaut au moins
les deux précédents, sinon un peu mieux, mais déçoit parce qu'il ne
tient pas la corde jusqu'au bout. Peut-être que Kasabian a encore
trop le cul entre deux chaises, partagé par l’idée de rester dans
l'efficace ou celle de se mouvoir vers le créatif et l'innovant.
Réponse au prochain épisode peut-être. (septembre 2009) |
½
|
Alicia Keys -
The Element of
Freedom
Avec 3 albums solides, Alicia
Keys a su s’établir comme l’une des
chanteuses soul / R&B les plus talentueuses de sa génération.
Contrairement à plusieurs autres, elle écrit elle-même ses chansons
avec une assurance sans égal, en plus de jouer de plusieurs
instruments. Le lancement d’un nouveau disque de la part d’Alicia
Keys devient donc nécessairement un événement particulier et
incontournable. La chanteuse est à son meilleur lorsqu’elle
interprète sobrement des ballades intimistes, car elle a le talent
de les rendre grandioses. C’est essentiellement ce que l’on retrouve
sur
The Element of Freedom,
un 4e album de grande classe pour
cette grande dame de la musique R&B contemporaine. Les 3 premiers
titres (le succès « Love
Is
Blind », « Doesn’t
Mean
Anything » et « Try
Sleeping with a
Broken
Heart ») sont particulièrement réussis avec
des mélodies inoubliables et une production de premier plan qui
procurent ce mélange parfait entre subtilité et envergure.
« That’s How Strong My Love Is » est absolument
sublime, toute en douceur.
Alicia se permet de sortir quelque
peu de son registre vocal sur « Love
Is
My
Disease » présentant une
voix un peu plus rauque. Elle nous présente également un duo avec
Beyoncé sur « Put
It in a Love Song », le moment le plus dansant
du disque. Quelques titres bien répartis tout au long de l’album
vous laisseront possiblement indifférents, mais la façon dont le
tout se termine avec l’excellente « Empire State of
Mind (Part
II)
Broken Down » ne vous laissera que de bons souvenirs du disque et
vous donnera l’envie de le recommencer. On retrouve d’ailleurs une
autre version de cette pièce sur le plus récent opus de
Jay-Z,
The Blueprint 3. Avec
The Element of Freedom, Alicia
Keys ne nous présente peut-être pas son meilleur album, mais elle
réussit tout de même à nous offrir le disque qui lui permettra de
faire avancer sa carrière au prochain niveau. (chronique principale
d'avril 2010)
Vidéoclip :
« Doesn’t Mean Anything » -
« Try Sleeping with a Broken Heart »
|
J
/
Sony
½
|
Kittie
-
In the Black
Le quatuor féminin ontarien nous présente son 5e album. Après son disque
le plus commercial 2 ans plus tôt, voilà que
Kittie ose un peu plus sur
ce nouvel opus avec des structures plus complexes.
In the Black
est assurément leur album le plus lourd à ce jour allant puiser
allégrement dans les riffs de
Metallica
et accompagnant le tout d’une voix gutturale qui alterne avec de bonnes
mélodies vocales. On se plaît à nous les présenter comme le seul groupe
métal entièrement féminin et il faut avouer que les filles n’ont rien à
envier aux groupes masculins de la même catégorie (Slipknot,
Mudvayne,
Static-X). Rythmes énergiques, riffs lourds et
mélodies puissantes font de ce groupe l’un des plus accomplis de sa
génération. Les compositions ne sont pas toujours à la hauteur, mais qui
dans le genre peut se vanter en 2009-2010 d’arriver avec quelque chose
de véritablement nouveau?
Kittie nous présente un très bon disque métal…
(mars 2010)
Vidéoclip :
« Cut Throat » |
E1
½
|
Ko -
Let’s Blaze
Ko
Kapches a eu une enfance difficile dans la métropole canadienne de
Toronto. Maintenant réhabilité de ses nombreux démons, il nous propose
une musique folk urbaine dans laquelle il chante et
rappe selon
l’ambiance du moment. Son style est en quelque sorte un recoupement
entre
Everlast,
Badly Drawn Boy,
Unkle Kracker et
Kid Rock. Le son d’ensemble est passablement organique avec une
guitare acoustique qui accompagne à tout moment sa voix mature.
Let’s
Blaze est un album personnel dans lequel Ko n’hésite aucunement à
dévoiler ses problèmes et mauvais coups du passé. Les rythmes lents ou
mid-tempo permettent d’apprécier les textes qui sont véritablement au
cœur de cet album qui possède de bonnes qualités créatives. (avril 2010)
Vidéoclip :
« Capable » |
Castle Hill /
Warner
|
Lady & Bird -
La
Ballade of Lady & Bird
Lady &
Bird est un projet parallèle de la chanteuse d’origine
israélienne
Keren Ann Zeidel et du musicien islandais
Bardi
Johannsson, membre de
Bang Gang, qui a travaillé pour le
cinéma et la télévision. Le 5 juin 2008, ils se produisaient en clôture
du festival Artfests de Reykjavik accompagnés d’un orchestre de 80
musiciens,
l’Orchestre symphonique d’Islande, dirigé par
Daniel Kawka. Leur succès a été tel que le directeur du festival a
souhaité leur commander une nouvelle création pour 2010. Le programme
musical du spectacle comprend des compositions du duo, ainsi que des
pièces de leurs répertoires respectifs réarrangées par
Thorvaldur
Bjarni Thorvaldsson. Suite à l’enregistrement du spectacle, le duo a
produit cet album dont l’envergure va bien au-delà du simple album en
concert. Il s’agit plutôt d’une production grandiose qui n’a rien à
envier aux meilleurs albums studio avec grand orchestre. C’est un disque
à l’atmosphère bien particulière que nous proposent ici Lady &
Bird, un
album tout en douceur qui explore toutes les subtilités entre la musique
classique et la musique moderne. (mars 2010) |
EMI /
SIX
½
|
Lamb Of God -
Wrath
Le groupe death metal de la Virginie est de retour avec un nouvel
album. Cet ancien groupe black metal connu sous le nom de
Burn
The Priest est maintenant converti au christianisme, mais
demeurait tout aussi agressif jusqu’à maintenant. Par contre, avec
Wrath le groupe délaisse quelque peu son style de prédilection
pour expérimenter un peu plus dans les zones du thrash metal
californien. Malheureusement, à part quelques riffs accrocheurs,
rien ne mérite vraiment la comparaison avec le son de la Baie de San
Francisco. Avec ce nouvel album, Lamb Of God se fond plus que jamais
à la masse des groupes death metal américains ne présentant pas trop
d’intérêt. (juillet 2009) |
Epic /
Sony
½
|
Julie Lamontagne Trio -
Now What
Cette pianiste de jazz remarquable est finalement de retour avec son
2e album faisant suite à
Facing the Truth paru en 2005. Elle s’entoure à nouveau de
ses fidèles collaborateurs
Dave Watts (contrebasse) et
Richard Irwin (batterie). En plus, elle a demandé les services
du virtuose new-yorkais du saxophone
Donny McCaslin. La
talentueuse compositrice nous présente 8 titres originaux totalisant
60 minutes. L’album est évidemment entièrement instrumental et nous
offre une musique jazz toute douce, idéale pour une ambiance feutrée
et très chaleureuse. C’est un album mature qui nous est offert ici,
un disque qui positionne plus que jamais Julie Lamontagne parmi les
plus grands noms du jazz contemporain. (juillet 2009) |
Justin Time /
EMI /
SIX
½
|
Éric Lapointe -
Ailleurs, volume 2
Lapointe remet ça avec
un deuxième volume de raretés, collaborations et reprises, toutes des
pièces qui ne sont pas parues sur ses précédents albums. On retrouve 6
duos : avec
Martin Fontaine (« Suspicious
Mind » d’Elvis
Presley), avec
Yves Lambert (« L’ivrogne et le
pénitent »), avec
Les Porn Flakes (« Patof
Blue » et « C’était
l’hiver »), avec
Florent Vollant (« Loup blanc ») et avec
Natalie Choquette (« Caruso »). Les 5 dernières pièces sont des
reprises en solo, incluant le nouvel enregistrement « Les Pauvres » de
Plume Latraverse. Comme ce fut le cas avec le
volume 1 paru plus tôt en 2009, le principal inconvénient du disque
est qu’il va un peu dans toutes les directions alternant rock,
traditionnel, classique, etc. Les liens entre les pièces peuvent donc
être passablement surprenants, voire même troublants en certaines
occasions. Par contre, Lapointe nous permet à nouveau de découvrir sur
un seul disque tous ces enregistrements parus à gauche et à droite
précédemment. C’est un complément essentiel au
volume 1, ainsi qu’à la carrière sur disque d’Éric
Lapointe.
(mars 2010) |
Diffusion YFB
|
Romain Lateltin -
Le râleur made in France
L’auteur-compositeur-interprète français Romain Lateltin est de retour
avec un 3e album. Cette fois-ci, il laisse de côté l’électro qui
caractérisait ses 2 premiers disques pour un son acoustique
particulièrement riche en instruments et en onomatopées de toutes
sortes. L’utilisation du ukulélé en certaines occasions peut le
rapprocher de
Thomas Fersen, mais là s’arrête la comparaison. Sa
richesse musicale lui permet même d’explorer le reggae, sur « Je dis oui
comme je dis non ».
Le râleur made in France est un autre album
concept (l’histoire d’un misogyne) rempli d’humour et de joie de vivre.
En plus, c’est un court album de 32 minutes qui s’écoute à merveille
d’un trait tout en nous faisant sourire. Le premier extrait du CD est
« Le misogyne ». Dans « Chaleur, c’est bonheur », il favorise le
réchauffement climatique, car « pour déshabiller les femmes c’est plus
pratique ». Encore une fois, Lateltin réussit à nous séduire avec des
mélodies accrocheuses à souhait. Un autre très bon album de ce gars au
talent sans bornes. (octobre 2009) |
½
|
LCD Soundsystem -
45:33
Remixes
James Murphy
(l’homme derrière LCD
Soundsystem) a obtenu un contrat avec Nike en 2006
pour lequel il a écrit « 45:33 », une pièce de près de 46 minutes.
Disponible exclusivement sur
iTunes à l’origine, elle a finalement été
présentée sur CD en novembre 2007, divisée en 6 parties et complétée par
3 autres titres. Deux ans plus tard, voici des versions
remixées de
« 45:33 » par
Runaway,
Prince Language,
Prins Thomas,
Theo Parrish,
Trus’ Me,
Padded Cell,
Pilooski
et
Riley Reinhold. Les plus réussies parmi ces 8 versions sont
assurément les 4 premières, incluant le remix de
Prins Thomas qui est le
plus énergique, malgré ses 13 minutes. En bout de ligne, il n’y a que
très peu d’intérêt à avoir sous la main de telles nouvelles versions, à
moins que vous ayez été fanatique de la version originale. (avril 2010) |
DFA /
EMI
|
Leathermouth -
XO
Leathermouth est un projet parallèle du guitariste de
My Chemical
Romance, Frank Iero, qui prend ici le micro accompagné de
son ami guitariste du New Jersey
Rob Hughes. Aidés de divers
autres musiciens, ils nous offrent un son punk hardcore
particulièrement agressif et défoulant. On sent qu’ils avaient
vraiment envie de passer leurs frustrations envers la société et le
monde qui les entoure. On peut entendre des influences de
Black
Flag, mais les comparaisons s’arrêtent là considérant le niveau
d’agressivité qu’on retrouve ici. Très peu de groupes hardcore
réussissent à aller aussi loin dans leur colère qui semble plus
souvent qu’autrement fausse. Avec Leathermouth, on reçoit presque
les crachats de Iero à travers les haut-parleurs lorsqu’il nous
lance tout son dégoût. Voici enfin un vrai album de hardcore
efficace.
XO est une bien belle découverte qui vous fera
passer 24 minutes totalement libératrices. (découverte du mois de
juin 2009)
Vidéoclip :
« Bodysnatchers 4 Ever » |
Epitaph
½
|
Bryan Lee - My Lady Don’t Love My
Lady
Figure légendaire de
Bourbon Street à la Nouvelle-Orléans, le bluesman aveugle Bryan Lee nous
présente peut-être ici son meilleur album en carrière. Pour l’occasion,
il peut compter sur son fidèle collaborateur
Kenny Wayne Shepherd
qui vient ajouter sa guitare à celle de Lee sur « Let Me Up I’ve
Had
Enough ». On retrouve aussi un autre personnage légendaire sur « Early
in the
Morning », le grand
Buddy Guy. Pour la réalisation, Lee
confie les rênes à Duke Robillard, rien de moins, avec qui il
avait déjà travaillé auparavant. Tout est donc en place pour un album de
blues de grande envergure. Lee revisite plusieurs classiques du blues,
en plus de présenter quelques morceaux originaux. Il possède une voix
soul unique et son jeu de guitare demeure tout ce qu’il y a de plus
précis. L’album contient 12 titres qui vous feront voyager dans
l’univers blues et vous rappelleront de bons moments du passé. Voici
donc un album très solide qui fera le délice des fans de blues. (juillet
2010) |
Justin Time
/
EMI
/
SIX
½
|
Ranee Lee -
Lives Upstairs
D’origine new yorkaise, Ranee Lee a passé les 35 dernières années à
Montréal et est devenue l’une des chanteuses jazz les plus
respectées au pays. Les 26 et 27 novembre 2007, elle offrait une
excellente performance au club de jazz Upstairs de Montréal,
accompagnée de son mari
Richard Ring à la guitare,
Morgan
Moore à la basse,
John Sadowy au piano et
Dave Laing
à la batterie. Ce sont 10 pièces tirées de ces 2 spectacles qu’on
peut entendre ici pour une durée de 62 minutes. Elle y interprète
bien évidemment de grands standards du jazz (par des artistes comme
Miles Davis,
George Gershwin et
Johnny Mercer),
mais offre aussi des interprétations uniques de « Fire and Rain » de
James Taylor et « A Crooked Road » de
Pat Metheny.
Elle nous offre également une composition personnelle de blues, « The
Storm ». Pour les néophytes, voici une excellente façon de découvrir
une chanteuse exceptionnelle lorsqu’elle est à son meilleur. Pour
ses fans de longue date,
Lives Upstairs est un cadeau qu’ils
apprécieront assurément. (juin 2009) |
Justin Time /
EMI /
SIX
|
Sébastien Lefebvre -
You Are Here / Vous êtes ici
Dans ses quelques temps
libres au sein du groupe pop punk
Simple Plan, le guitariste
Sébastien Lefebvre écrit et enregistre de la musique. Il nous offre ici
un premier mini-album en solo, un disque qui risque de surprendre
passablement les fans de son groupe. Lefebvre nous présente 7 chansons
en anglais et en français, toutes interprétées seul avec sa guitare
acoustique. Le son de l’ensemble est donc bien différent de ce à quoi il
nous a habitué par le passé.
You Are
Here / Vous êtes ici emprunte en
effet une tendance beaucoup plus folk, malgré des influences bien
contemporaines. Le CD nous offre une belle évolution toute en douceur et
son principal défaut est en fait d’être trop court. Mais, on peut
considérer ce premier essai comme un test pour voir l’intérêt du public
envers un éventuel album complet. Parions qu’il viendra assez
rapidement, dès que Simple Plan se permettra une pause suffisamment
longue. (février 2010) |
Coalition
/
Warner
½
|
Left Alone -
Left Alone
Après 2 excellents
albums en 2005 et 2006, le groupe punk californien Left Alone est de
retour avec un album éponyme.
Elvis Cortez était bien déterminé à
présenter son produit le plus solide en carrière et peut-être qu’il
s’est un peu trop posé de questions ici. Left Alone fait partie de ces
groupes à l’efficacité instantanée, droit au visage, et c’est cette
naïveté qui rendait si intéressants les 2 premiers enregistrements du
groupe. Il ne faut pas se tromper : le groupe nous offre encore des
morceaux punks et skas avec un impact certain, mais l’ensemble semble un
peu trop calculé. Le premier extrait, « 3 Bottles of Wine », est
certainement une de leurs pires compositions à ce jour et ce sont des
moments comme ça qui nous renvoient automatiquement à l’écoute de leurs
disques précédents. Compte tenu des débuts impressionnants du groupe,
cet album éponyme de Left Alone est franchement décevant.
(juillet 2009) |
HellCat /
Epitaph
|
Jean
Leloup -
Mille excuses Milady
Après avoir fait mourir symboliquement son personnage de Jean Leloup en
2003,
Jean Leclerc nous a offert son très bon disque
Mexico en 2006. Lorsqu’il s’est remis au travail pour produire
un nouvel album, voilà qu’il avait oublié toute l’épopée de la mort de
Jean Leloup. C’est donc ce pseudonyme qu’on retrouve à nouveau pour
l’album
Mille excuses Milady. Dès l’écoute de la première pièce
et premier extrait de l’album, « La plus belle fille de la prison », on
peut entendre les mêmes guitares rock qu’on retrouvait à ses débuts il y
a 20 ans. Par la suite par contre, on entend plutôt les arrangements
sobres à la guitare acoustique qu’on pouvait découvrir sur
La vallée des réputations, avec quelques éléments de
Mexico. Leloup nous présente des arrangements bruts et
une voix souvent fausse mettant surtout en évidence ses textes par
rapport à l’habillage. Le principal problème est qu’on ne retrouve pas
les meilleurs textes de Leloup sur ce nouvel album, certains étant
quelque peu insignifiants (comme « Laisse toi haller » par exemple).
Avec 17 titres totalisant plus de 60 minutes, un certain effort de
triage pour resserrer l’album aurait certainement été bénéfique.
Certaines pièces par contre sont dignes de Jean Leloup comme « Old Lady
Wolf », la touchante « Les moments parfaits », « Lucie », la chanson-titre et les sarcastiques « Les anges » et « Célérats ». Après
avoir fait un peu de débroussaillage, télécommande à la main, on peut
entendre un autre très bon album de l’enfant terrible de la musique
québécoise. (juin 2009)
Performance à
Bons baisers de France :
« La plus belle fille de la prison » |
Grosse Boîte /
Dare To Care
½
|
The
Lost Fingers -
Rendez-vous rose
Suite au succès
inattendu de leur album
Lost in the 80s, les Lost Fingers sont de retour avec
Rendez-vous rose. Ils poursuivent dans leur interprétation jazz
manouche de classiques de la musique, mais cette fois-ci, des classiques
francophones connus au Québec. En plus, ils réussissent à s’entourer de
plusieurs des interprètes qui ont popularisé les chansons. On peut donc
entendre
Plastic Bertrand (« Ça plane pour moi »),
La
Compagnie Créole (« Ça fait rire les oiseaux »),
Philippe
Lafontaine (« Cœur de loup »),
Nanette Workman (« Lady Marmalade »),
Martine St-Clair (« On va s’aimer »),
Daniel
Lavoie (« Ils s’aiment ») et même
Michel Louvain (« La dame
en bleu »). Une des interprétations les plus réussies est celle de
« Aimes-tu la vie » de
Boule Noire avec la participation d’Éric
Lapointe et du virtuose de la guitare
Steve Hill. Les autres
pièces présentées sont « Où aller? » (de
Kathleen), « J’t’aime
comme un fou » (de
Robert Charlebois), « Oxygène » (de
Diane
Dufresne), « Illégal » (de
Corbeau) et « Belleville
Rendez-vous » (de
Benoît Charest). Évidemment, on connaît
maintenant la recette avec les Lost Fingers, et si le jazz manouche vous
laisse indifférent,
Rendez-vous rose
ne risque pas de vous plaire
plus que l’album précédent. Par contre, une des forces des disques du
groupe est qu’on connaît par cœur chacune des chansons présentées et en
plus, elles sont interprétées avec grand talent. (août 2009) |
Tandem
½
|
Jason Lytle -
Yours Truly, the Commuter
Jason Lytle s’est d’abord fait connaître en tant que chanteur de
Grandaddy pendant de nombreuses années. Il nous offre maintenant
son tout premier album,
Yours Truly, the Commuter, même si le
dernier album de Grandaddy avait été complété par Lytle seul suite à
l’éclatement du groupe. Il est par la suite déménagé au Montana et
s’est imprégné de la culture de la région pour créer ce nouveau
disque. On retrouve donc un folk rock mélodique d’une grande
efficacité. Ce qui impressionne dès le départ, c’est la fusion
parfaite entre électronique et instruments acoustiques. On peut le
comparer en partie à
Elliott Smith et
Matthew Sweet,
avec des influences certaines de
Jeff Buckley. Sur
Yours
Truly, the Commuter, Lytle nous offre un heureux mélange entre
les influences de sa Californie natale et celles de la campagne du
Montana. Voici un album qui est particulièrement agréable à écouter.
(découverte du mois de juillet 2009)
Vidéoclip :
« I Am Lost (and the Moment Cannot Last) » |
Anti- /
Epitaph
½
|
Malajube -
Labyrinthes
Le titre de ce 3e album du groupe de rock indie québécois Malajube est
tout indiqué. Après 2 disques au son rock possédant une certaine
uniformité, voilà que le groupe prend ici différents virages,
expérimentant plusieurs structures musicales. Cette expérimentation
provoque divers changements de rythmes, parfois même à l’intérieur d’une
même pièce. On peut sentir une certaine influence de rock progressif, ce
qui vient enrichir grandement la musique du groupe (pourtant déjà très
riche). Malgré cette évolution certaine, le groupe ne devrait pas
prendre ses fans au dépourvu, puisque leur signature est toujours bien
présente avec de très bonnes harmonies et une musique magnifiquement
mise de l’avant par rapport aux voix. Les Américains qui ont craqué pour
Trompe l’œil trouveront à nouveau tous les éléments qui les ont
intéressés et devraient encore tendre l’oreille du côté de ces Québécois
qui ne chantent pourtant qu’en français. De toute façon, les textes sont
vraiment relégués au second plan pour ce groupe qui s’affaire avant tout
à composer une musique de grande qualité.
Labyrinthes
ne contient
assurément pas les succès instantanés de l’album précédent et quelques
bonnes écoutes sont nécessaires pour arriver à l’apprivoiser. Sauf
qu’une fois cet effort accompli, vous pourrez découvrir un album de
première qualité, digne des plus grands groupes de la planète. (mars
2009)
Vidéoclip :
« Porté disparu » |
Dare To Care
|
Gucci
Mane - The State vs Radric Davis
Le rappeur originaire de l’Alabama Gucci
Mane (Radric Davis de son vrai
nom) a connu des débuts en montagne russe en 2005. Il a lancé son
premier album et a obtenu son premier succès avec « Icy ». Par contre,
il a aussi été accusé de meurtre. Pour cet album paru en décembre 2009,
Mane met le paquet et s’entoure d’un tas de collaborateurs, autant à la
réalisation qu’aux voix. Le résultat est probablement son album le plus
accompli à ce jour. Il revient évidemment sur son passé tumultueux, mais
en concluant qu’il doit dorénavant regarder devant. Musicalement, il
nous présente encore une fois ce que le rap sudiste peut produire de
meilleur, mais en intégrant des éléments quelque peu différents, dont
l’intro « Classical » qui introduit du chant classique à son
gangsta
rap.
« Lemonade » inclut par ailleurs une chorale d’enfants, un autre
élément offrant un contraste intéressant avec son attitude de dur à
cuire. Avec 20 titres totalisant 74 minutes, cet album de Gucci
Mane
s’avère extrêmement complet. Malgré la créativité de l’album, son
principal défaut est de présenter plusieurs clichés du
gangsta rap : des
interludes parlées dont on se passerait grandement et cette fixation à
nommer son nom. Si vous n’avez aucune difficulté à digérer ce genre de
clichés, vous apprécierez certainement ce CD de grande qualité. (juillet
2010)
Vidéoclips :
« Wasted » (avec
Plies) –
« Spotlight » (avec
Usher) –
« Lemonade » |
Asylum
/
Warner
½
|
Harry Manx
- Bread and Buddha
Le Canadien d’adoption
Harry Manx a toujours réussi à créer un lien parfait entre le blues
américain et la musique de l’Est, particulièrement la musique indienne.
Bread and Buddha
constitue son premier album studio en 5 ans. Il
présente 10 pièces blues et folk avec à nouveau des influences
indiennes. Par contre, il délaisse quelque peu sa
Mohan
Veena, une
guitare / sitar de 20 cordes qui est devenue sa marque de commerce. On
peut tout de même l’entendre en quelques occasions dont dans la pièce
instrumentale qui clôt l’album, « The
Unspoken
Quest », qui présente en
quelque sorte une forme de dialogue entre la voix de la chanteuse
canadienne Samidha Joglekar et sa
Mohan
Veena. Comme à son
habitude, Manx reprend quelques pièces à sa façon. C’est le cas pour
« Humble Me » que
Kevin Breit a écrite pour
Norah Jones,
« Moon Goin’ Down » de
Charley Patton et « Long Black Veil »,
interprétée par différents artistes au cours des années dont
Johnny
Cash. Il est intéressant de noter la participation de la chanteuse
Geneviève Jodoin sur 2 morceaux (« Love
is
the
Fire » et « Humble
Me ») et du guitariste
Simon Godin (« Love
is
the
Fire »), deux
rencontres faites lors de ses passages à l’émission
Belle & Bum.
Manx nous propose un disque particulièrement solide, un album qui plaira
assurément à ses fans. (juillet 2010) |
Dog My Cat
/
SIX
½
|
Marco et les Torvis -
Per Sylvam
Né à Forestville sur la Côte-Nord,
Marco Bouchard est presque
musicien depuis toujours. Après différents projets,
l’auteur-compositeur-interprète a fait la rencontre d’une bande de
joyeux lurons avec qui il a créé Marco et les Torvis. Le groupe a
signé un contrat avec Sphère Musique, et il nous offre son tout
premier album intitulé
Per Sylvam. On peut y entendre une
musique festive et extrêmement énergique intégrant du swing, du
country, du rock et de la musique traditionnelle. On peut les situer
quelque part entre les
Colocs et les
Cowboys Fringants,
avec des éléments de
Johnny Cash et de
Brian Setzer.
Les cuivres occupent une place importante et amènent l’essentiel de
la richesse musicale du groupe qui est basé avant tout sur la
guitare acoustique. Même si les compositions ne révolutionneront pas
le genre et qu’on retrouve quelques titres un peu plus faibles, il
reste que Marco et les Torvis offrent un excellent divertissement à
l’énergie contagieuse. Ils n’ont rien à envier à
Mes Aïeux,
aux Cowboys Fringants et autres groupes dont la popularité sur scène
est indéniable. (août 2009) |
Sphère
½
|
Marie-Mai -
Version 3.0
Après l’immense succès obtenu grâce à
Dangereuse attraction,
Marie-Mai est de retour avec un 3e album
simplement intitulé
Version 3.0. Alors qu’elle a su enfin établir
son style sur le disque précédent, elle poursuit ici dans la même
lignée. Elle nous propose à nouveau des pièces rock énergiques intégrant
des éléments électroniques, avec quelques ballades puissantes. La
recette étant la même, on sent déjà le manque d’originalité. En plus,
les pièces les plus puissantes de
Version 3.0
(les succès « C’est
moi » et « Déjà loin », ainsi que les énergiques « Plaisirs amers » et
« Rebâtir notre histoire ») semblent plutôt insignifiantes en
comparaison avec les incontournables et nombreux succès de
Dangereuse attraction, dont plusieurs tournent encore
régulièrement à la radio. Seul élément véritablement nouveau et
intéressant : la pièce en anglais « Do
You » en conclusion du disque.
Elle nous présente un son rock et new
wave extrêmement entraînant
inspiré du début des années 1980 et pourrait fort bien servir de carte
de visite à une éventuelle carrière au Canada anglais et aux États-Unis.
C’est excellent que Marie-Mai ait trouvé un style bien à elle, mais elle
devra aller de l’avant sur son prochain disque et se réinventer, sinon
l’intérêt de son jeune public pourrait s’effriter rapidement. (avril
2010)
Vidéoclips :
« C’est moi » -
« Déjà loin » |
½
|
Amanda Martinez - Amor
Amanda Martinez est née
au Canada d’un père mexicain et d’une mère sud-africaine. Elle nous
présente son 2e album, un disque en espagnol contenant 12 pièces dont 8
ont été écrites par elle et son groupe dans son appartement du
centre-ville de Toronto. Parmi les compositions originales les plus
intéressantes, notons « Gitana », qui débute l’album en force, « Tomalo »,
qui démontre les influences cubaines du groupe, ainsi que « Lupe’s
Song », en mémoire du défunt
Lupe Rodriguez. Parmi les reprises
dignes de mention, on retrouve « Alcoba
Azul », chantée par
Lila
Downs sur la bande sonore de
Frida, ainsi que le classique de
Tomas Mendez Sosa, « Cucurrucucu
Paloma », qui vient conclure le
CD tout en douceur. L’album a été réalisé par
George Seara (Holly
Cole,
Sting,
Herbie Hancock). Amanda nous offre un
jazz latin d’une grande efficacité qui voyage magnifiquement bien entre
morceaux dansants et chansons d’amour. Sa voix douce vous séduira à tout
coup et le charme opérera immédiatement.
Amor est un album
ensoleillé à découvrir… (juin 2010) |
SIX
½
|
Paul
McCartney - Good Evening New York City
Contrairement à
plusieurs autres albums en concert de Paul
McCartney qui présentaient
les moments marquants d’une tournée,
Good Evening New York City
constituait un concert unique à l’été 2009 pour l’inauguration du
Citi
Field de New York, qui remplace désormais le
Shea Stadium où les
Beatles ont performé en 1965. Le
principal inconvénient de ce double album en concert est qu’il est très
similaire à
Back in the US que
McCartney a présenté seulement 7 ans
auparavant. Par contre, tous les grands succès y sont, autant ses succès
avec les
Beatles qu’en solo. On
retrouve 2 surprises agréables en « Mrs.
Vanderbilt » et « I’m Down »,
sans oublier la présence de
Billy Joel
sur « I
Saw
Her Standing
There ». La qualité d’enregistrement est irréprochable et on entend
suffisamment la foule pour sentir quelque peu l’ambiance du spectacle.
Sans être un album incontournable, il est efficace, même s’il sera
totalement inutile pour ceux qui ont acheté son précédent album en
concert. (juin 2010) |
Universal
|
Mickey
(3d) -
La grande évasion
Après une escapade en solo sous le nom de
Mick est tout seul,
Mickaël Furnon recrée Mickey (3d). Sauf que cette fois-ci il
s’accompagne de 2 nouveaux musiciens, d’où la nouvelle façon d’écrire le
nom du groupe avec les parenthèses. Le mélodiste français revient à
nouveau avec des chansons pop rock d’une grande efficacité. Avec des
pièces comme « Je m’appelle Joseph » et « Méfie-toi l’escargot »,
Furnon
nous prouve encore une fois qu’il peut nous pondre des chansons
dynamiques à la mélodie inoubliable. Dans « La footballeuse de
Sherbrooke », il se remémore une Québécoise qui semble l’avoir marqué,
mais il se rapproche ensuite un peu plus de chez-lui en rendant hommage
à Paris dans « Paris t’es belle ». Tout au long de l’album, on retrouve
une bonne alternance entre pièces énergiques et pièces un peu plus
lentes. La cohésion est excellente et le disque s’écoute à merveille
d’un bout à l’autre. Même si on retrouve peu de compositions
exceptionnelles, on retrouve aussi peu de faiblesses. C’est donc un
retour réussi pour Mickey (3d). (décembre 2009)
Vidéoclip :
« Méfie-toi l’escargot »
|
Virgin
/
EMI
½
|
Mika
-
The Boy Who Knew Too Much
Après un 1er album rempli de succès radio immenses, le chanteur pop Mika
est de retour sur disque avec
The Boy Who Knew Too Much. L’album
commence à nouveau en force avec le succès inoubliable « We Are
Golden », suivi des excellentes « Blame
It on
the Girls » et « Rain ».
On retrouve à nouveau bon nombre de mélodies accrocheuses et
ensoleillées sur des rythmes disco pop aux influences variant entre
Elton John, les
Bee Gees et les
Scissor Sisters. Mais,
là où Mika s’améliore grandement, c’est qu’il réussit à créer un
véritable album cohésif, beaucoup moins décousu que le précédent qui
pouvait ressembler à un ramassis de différents pastiches pop. Il semble
avoir véritablement découvert son style ici et réussit à nous le
présenter dans un ensemble cohérent, tout en demeurant agréable et
facile à écouter. Sa folie et sa joie de vivre transparaissent à nouveau
dans la majorité des pièces. Les ballades ne sont pas nécessairement sa
marque de commerce, mais il réussit à nous offrir une pièce solide avec
la collaboration de la chanteuse
Imogen Heap, « By
the Time ».
Mika passe donc avec succès le test du 2e album et, grâce à son grand
talent pour écrire des mélodies mémorables, il risque de faire partie du
paysage musical pendant encore plusieurs années. (novembre 2009)
Vidéoclips :
« We Are Golden » -
« Blame It on the
Girls » -
« Rain » |
Universal
½
|
Misstress Barbara
-
I’m No Human
Misstress Barbara nous avait offert un album de grande qualité en
2006 avec
Come With Me…, un album qui amenait un côté un peu plus doux
à sa musique techno toujours très dansante. Avec
I’m No Human,
la DJ de renommée internationale franchit une autre étape
importante dans sa carrière. Pour la première fois, elle compose 10
des 11 pièces du disque, en plus de chanter tout au long de l’album.
Musicalement, elle demeure dans le style techno house pour la
plupart des pièces du CD, mais elle explore aussi une électro plus
ambiante en certaines occasions (l’instrumentale « Ouais »,
« Etna », etc.). Ma préférée demeure toutefois l’énergique « Four on the Floor », une pièce techno / power pop qui contient des
influences rock. La Montréalaise d’origine sicilienne nous offre une
reprise pour les pistes de danse de « Dance Me to the End of Love »
de
Leonard Cohen, un moment surprenant et agréable du disque.
Barbara s’entoure de plusieurs collaborateurs pour ce disque visant
un public plus large que par le passé. On peut évidemment entendre
Sam Roberts sur le succès « I’m Running », qu’on retrouve ici
en 2 versions, régulière et mix radio. On peut également entendre
les
Brazilian Girls sur « Talk to Me », ainsi que
Bjorn
Yttling (de
Peter Bjorn & John) sur l’excellente « It It
Ok ». On découvre une belle évolution tout au long du disque avec
des moments énergiques et des moments plus doux. Les compositions ne
sont pas nécessairement des bombes et sa voix demeure timide, mais
I’m No Human demeure tout de même un album agréable à écouter
du début à la fin. Un autre beau pas en avant pour cette fille de
grand talent! (juillet 2009)
Vidéoclip :
« I’m Running » |
Energia /
Maple
/
Bonsound
½
|
Moby -
Wait For Me
Un an après nous avoir
offert un album dansant idéal pour les clubs (malgré certains
moments plus ambiants), Moby nous revient avec un disque intimiste.
Complètement enregistré chez-lui avec de vieux équipements, il
voulait nous présenter un son vieillot, loin de la musique moderne
souvent surproduite. Le résultat est plutôt réussi, même si les
nombreuses expérimentations ne plairont pas nécessairement à tous.
Certains moments vous sembleront passablement déprimants, mais
d’autres possèdent une touche un peu plus légère comme
l’instrumentale « Slow Light ». En différentes occasions on
reconnaît le style de synthétiseurs qu’il a rendu populaire avec son
album
Play
en 1999.
On retrouve même une pièce qui cadrerait parfaitement dans cet
album, « Study War ».
Avec
Wait For Me,
Moby désirait avant tout se faire plaisir en expérimentant seul
chez-lui sans se soucier de l’opinion des gens ou des critiques. En
ce sens, il a parfaitement gagné son pari de nous offrir un album
différent qui lui a certainement procuré une grande satisfaction
pendant le processus de création. (septembre 2009)
Vidéoclips :
« Pale Horses »
-
« Shot in the Back of the Head » |
Mute /
EMI
½
|
Modest
Mouse -
No One’s First, and You’re Next
No One’s First, and You’re Next est un
mini-album regroupant des
pièces rejetées lors des sessions d’enregistrement des 2 derniers albums
de Modest Mouse. Ces pièces étaient parues sur des vinyles 7 pouces en
éditions limitées. Par contre, on les retrouve ici dans une version
réenregistrée, même si le son demeure assez brut. En écoutant ces 8
titres, on réalise rapidement qu’ils auraient difficilement pu se
retrouver sur les 2 derniers albums du groupe puisqu’ils cadrent
beaucoup plus dans le son underground des débuts. L’ensemble manque
passablement de cohésion, malgré de bonnes pièces, la meilleure étant
possiblement « King Rat » qui était parue en tant que chanson en boni
sur
We Were Dead Before the Ship Even Sank, leur dernier disque paru
en 2007. Ce mini-album sert avant tout à faire patienter les fans de
Modest Mouse en attendant un nouvel album complet de leur part.
(novembre 2009)
Vidéoclips :
« King Rat » -
« Satellite Skin » |
Epic /
Sony
|
Bob Mould
-
Life and Times
L’année 2009 marque
plusieurs anniversaires pour Bob Mould. Il y a 30 ans, on assistait aux
débuts sur scène de son premier groupe,
Hüsker Dü. Puis, il y a
20 ans, Mould nous offrait son premier album solo, le classique
Workbook. En 2008, il nous avait présenté l’excellent
District Line, un des meilleurs albums de l’année. Il est déjà de
retour avec un nouvel album,
Life and Times, un disque enregistré
seul chez-lui, sauf pour la batterie qui est assurée par
Jon Wurster
(Superchunk). L’album contient 10 pièces pour un total dépassant
à peine les 36 minutes. Parfois électrique et parfois acoustique, il
nous propose des mélodies extrêmement accrocheuses et efficaces comme
seul Bob Mould peut en composer. Il nous offre peut-être ici son album
solo qui s’approche le plus de ce qu’il a fait avec
Sugar par des
mélodies pop rock inoubliables et une énergie contagieuse. Malgré son
titre,
Life and Times
n’est pas une autobiographie, même s’il
travaille présentement à une véritable autobiographie qui paraîtra en
2010. Sans être de l’ampleur du disque précédent,
Life and Times
est encore une fois un excellent disque de la part de Bob Mould.
(juin 2009) |
Anti- /
Epitaph
½
|
David Murray
and The Gwo Ka Masters - The Devil Tried To
Kill Me
Le saxophoniste jazz
David Murray s’associe à nouveau aux Gwo Ka Masters, après les critiques
dithyrambiques reçues pour l’album
Gwotet en 2004. Leurs percussions africaines se marient
parfaitement à la musique de Murray. The Devil Tried To Kill Me
représente également le 3e album de Murray plongeant dans la culture de
l’île de la Guadeloupe, une aventure démarrée en 1996. Pour compléter le
tableau, deux artistes de renom viennent prêter leurs voix à certaines
pièces de l’album : Taj Mahal et Sista Kee. L’album
contient six morceaux et on retrouve en boni une version radio des
pièces « Africa » et « Southern Skies ». Le son de l’album est souvent
funky, avec une chaleur et un rythme uniques aux Caraïbes. C’est un
disque intéressant pour tout amateur de jazz, sans toutefois avoir le
potentiel de passer à l’histoire. (septembre 2010) |
Justin Time
/
EMI
/
SIX
|
Muse -
The Resistance
Un mot servira à définir ce 5e album du groupe britannique Muse :
extravagance. Après nous avoir offert son meilleur album en carrière
il y a 3 ans avec
Black Holes and Revelations, autant musicalement que
commercialement, le groupe va plus loin dans les orchestrations, les
expérimentations rock progressives et les contrastes. Sur
The
Resistance, Muse passe en effet de solos de guitares
hallucinants sur des orchestrations complexes, à un piano classique
tout doux, parfois même à l’intérieur de la même pièce (« United
States of Eurasia », etc.). La pièce d’ouverture, l’excellent succès
« Uprising », fait le pont avec l’album précédent dans le style de
« Supermassive Black
Hole » qui avait été tant appréciée du public.
La chanson-titre nous présente une superbe progression, commençant
presque religieuse, avant que ne s’ajoutent la batterie et le piano,
puis qu’elle se transforme en pièce rock énergique plus typique à
Muse. « Undisclosed
Desires » contient des éléments électroniques
nous rappelant
Depeche Mode, alors que « United States of
Eurasia (+
Collateral Damage) » nous ramène directement au
Queen de la période « Bohemian
Rhapsody ». En fait,
Queen semble représenter une influence plus
importante que jamais pour
Matthew Bellamy qui s’en inspire
autant pour la voix, que pour la guitare, le piano et les
orchestrations. « Guiding Light » est une autre pièce de qualité qui
cette fois-ci nous amène dans l’univers de
Radiohead, une des
influences premières du groupe.
Bellamy se permet même une pièce
bilingue avec « I
Belong to
You / Mon cœur s’ouvre à ta voix ».
Finalement, l’album se clôture de façon colossale avec une symphonie
en 3 parties, « Exogenesis ». Avec
The Resistance, Muse nous
prouve qu’il est meilleur que quiconque lorsqu’il s’agit de
construire des structures complexes et plus grandes que nature. Pour
bien d’autres artistes, j’aurais pu dire qu’ils en avaient trop mis
et qu’il aurait été préférable de demeurer dans la simplicité. Mais,
pas pour Muse : plus ils voient grand, meilleurs ils sont!
(chronique principale de novembre 2009)
Vidéoclip :
« Uprising » |
Warner
|
N.A.S.A. -
The Spirit of Apollo
N.A.S.A. est une
collaboration créative entre deux amis de longue date, l’Américain
Sam Spiegel (Squeak E. Clean) et le Brésilien
Ze Gonzales
(DJ Zegon), qui s’entourent ici de nombreux amis et artistes
reconnus dont
David Byrne,
Method Man,
John Frusciante,
KRS-One,
Karen O,
Ol’ Dirty Bastard,
Tom Waits,
Kanye West,
George Clinton et un tas d’autres. Leur
musique se base sur le funk brésilien, mais à partir de là, elle n’a
plus aucune frontière. Le duo se laisse totalement aller dans une
créativité hip hop incomparable intégrant aussi soul, R&B, rock, jazz,
etc. Le principal problème de l’album est qu’il va un peu dans toutes
les directions avec ce mélange d’artistes invités. On a l’impression
d’entendre un collage musical de différentes idées, avec un peu trop de
monde pour les interpréter, comme si on avait voulu tout inclure sur le
même disque. Il manque définitivement une ligne directrice à laquelle se
raccrocher, question d’éviter l’étourdissement qui nous envahit
rapidement après quelques pièces. C’est dommage car l’originalité est
grandement au rendez-vous ici. Un resserrement de toutes ces idées sur
un prochain album pourrait donner un résultat vraiment impressionnant.
(mai 2009) |
Anti- /
Epitaph
|
Willie
Nelson -
American Classic
En 1978, ce hors-la-loi
du country américain bouleversait l’industrie musicale en lançant un
album de standards du jazz,
Stardust. Cet album allait devenir son plus populaire, le
mieux vendu et le plus récompensé de sa carrière. Trente ans plus tard,
Willie Nelson récidive avec
American Classic,
la suite logique de
Stardust.
On y retrouve 12 classiques
incluant « Fly Me to the Moon » et « Always on my Mind ».
De
plus, Nelson chante en duo avec 2 grandes du jazz :
Diana Krall
sur « If I Had You » et
Norah Jones sur « Baby, It’s Cold Outside ».
Pour l’occasion, Nelson troque son orchestre habituel pour des musiciens
jazz de grand talent :
Joe Sample au piano,
Christian McBride
à la basse et
Lewis Nash à la batterie. Cet univers jazz
intimiste permet de découvrir tout le talent d’interprète de Willie
Nelson dont la voix demeure extrêmement solide malgré ses 66 ans. Voici
donc un album particulièrement intéressant pour tout amateur de jazz.
(septembre 2009) |
Blue Note
/
EMI /
SIX
½
|
New Boyz -
Skinny Jeanz
and a Mic
Ben J et
Legacy se sont rencontrés dans un
high
school
en banlieue de Los Angeles. Rapidement identifiés comme les nouveaux
adolescents du hip hop, ils se sont créés une réputation sur
MySpace
avec un premier simple, « Colorz ». Par la suite, « You’re a Jerk »
est devenu un succès autant sur la scène hip hop que sur les
palmarès pop. Tout était alors en place pour que les New
Boyz nous
présentent un premier album, incluant évidemment ces 2 pièces
incontournables.
Skinny Jeanz and a Mic nous a donc été
offert à l’automne 2009. Le duo nous présente un hip hop sur fond de
rythmes électroniques qui pourrait s’avérer vraiment intéressant.
Malheureusement, plusieurs pièces similaires créent non seulement
une uniformité sur l’album, mais une certaine monotonie. Par contre,
les succès nommés précédemment, ainsi que « Bunz », une sorte
d’hommage à
Sir Mix-A-Lot, brisent le rythme d’ensemble et
amènent suffisamment de variations à l’album pour le rendre
intéressant. Sans être un album de première qualité dans le milieu
hip hop, cet album des New Boys réussit à créer un intérêt autour du
jeune duo qui sera surveillé de près dans le futur. (mai 2010)
Vidéoclips :
« You’re a Jerk » -
« Dot Com » -
« So Dope » -
« Tie Me Down (feat. Ray J) » |
Asylum /
Warner
|
New Found Glory -
Not
Without a Fight
Le groupe pop punk de la Floride, New Found Glory, est de retour avec
son 7e album en 12 ans de carrière. Le groupe, qui fait
maintenant partie de l’écurie d’Epitaph Records, ne semble pas
s’essouffler, même si les gars peuvent être considérés comme des
vétérans du genre. Malgré la pluie de jeunes groupes pop punk qui nous
est tombée dessus ces dernières années, New Found Glory réussit encore à
se démarquer par son expérience. Le groupe reprend un nouveau souffle
grâce à la réalisation de
Mark Hoppus
(Blink 182,
Motion City Soundtrack), et le chanteur
Jordan Pundik est
meilleur que jamais. Sans être mémorable, le premier extrait, « Listen
To Your Friends », est efficace, tout comme le reste du disque qui
présente un bon mélange d’expérience et d’énergie adolescente.
Not
Without a Fight ne révolutionne certainement pas le genre, mais il
représente peut-être le meilleur que le pop punk peut encore nous offrir
en 2009. (mai 2009)
Vidéoclip :
« Listen To Your Friends » |
Epitaph
|
Nirvana -
Live at Reading
Le 30 août 1992, Nirvana
donnait une performance incomparable au festival de Reading. Le groupe
était alors au sommet de sa carrière et possédait une énergie hors du
commun sur scène. C’est ce concert qu’on retrouve ici dans son
intégralité : 24 titres totalisant 78 minutes et présentant le meilleur
de ce groupe marquant des années 1990 et de l’histoire du rock. Même si
la voix de
Kurt Cobain fait grandement défaut dans « Breed » en
ouverture de spectacle, elle se replace passablement ensuite. Ce qui ne
l’empêche pas de fausser régulièrement, mais c’est ce qui fait son
charme de toute façon. Au début de « Sliver », incapable de trouver la
bonne note, il en rit, tout simplement. Musicalement, le groupe n’a
jamais été aussi efficace et cohérent. Les pièces s’enchaînent avec un
naturel déconcertant et le plaisir de jouer ensemble semble au
rendez-vous tout au long du concert. Voici donc l’enregistrement ultime
de Nirvana, celui que les fans attendaient impatiemment depuis si
longtemps. Il s’agit possiblement de l'un des meilleurs enregistrements
en concert de l’histoire du rock. Un DVD est également disponible, qui
est certainement encore plus intéressant. (avril 2010) |
DGC
/
Universal
½
|
Emily
Osment -
All the Right Wrongs
Emily
Osment a débuté une carrière d’actrice dès son plus jeune âge
alors que tout juste âgée de 7 ans elle jouait dans le film
The Secret Life of Girls en 1999.
Elle a par la suite performé dans divers films, ainsi que dans la série
Hannah Montana. Elle fait ses
débuts en chanson en 2007 aux côtés de
Billy Ray Cyrus, avant de rencontrer des membres de
Eve 6 et de
Plain White T’s. Ces rencontres
lui auront permis de donner un virage rock à sa jeune carrière de
chanteuse et elle nous présente ici ses premiers enregistrements du
genre sur ce mini-album de 6 pièces. On retrouve bien une certaine
énergie sur
All the Right Wrongs,
mais on sent la copie à plein nez de pop rockeuses d’aujourd’hui, d’Avril
Lavigne à
Katy Perry.
Emily
nous présente tout de même une voix puissante et riche pour ses 17 ans,
mais les compositions sans originalité et la surproduction rendent la
majorité des pièces plutôt banales. Le premier extrait, « All
the
Way
Up », fait très pop adolescente et dégage une certaine énergie, mais il
faut attendre la 5e pièce pour entendre un potentiel vraiment
intéressant avec « You Are
the
Only One ». Elle devra définitivement
s’entourer de meilleurs compositeurs dans le futur pour réussir à se
différencier de la masse. (novembre 2009)
Vidéoclip :
« All the Way Up » |
Wind-up /
Warner
½
|
Os Mutantes -
Haih… or Amortecedor…
Os Mutantes est un groupe brésilien qui était actif dans les années
1960, en plein cœur du mouvement
Tropicalia aux côtés de
Gilberto Gil
et
Caetano Veloso. Le groupe au style psychédélique s’est éteint
lentement au cours des années 1970 avant de se séparer officiellement en
1978. Os Mutantes est demeuré une influence majeure pour plusieurs
artistes contemporains dont les
Flaming Lips,
David Byrne,
Devendra Banhart,
Kurt Cobain et
Beck. Plus de 30
ans après leur séparation, les voici de retour sur disque grâce à
l’étiquette Anti. Malheureusement, les deux tiers du trio original (Rita
Lee et
Arnaldo Batista) sont absents de cette nouvelle
mouture dont le flambeau est uniquement porté par
Sergio Dias, le
principal compositeur. Sur ce nouvel album, le groupe est constitué de 7
membres, qui font une mise à jour du son
Tropicalia traditionnel dans un
mélange de rock psychédélique, de samba et de bossa nova. Cette fusion
d’influences latines et nord-américaines, de musique des années 1960 et
de musique moderne, crée un son unique. Le groupe réussit à nous offrir
des compositions rafraîchissantes même si l’expérimentation est beaucoup
moins présente qu’il y a 40 ans. Ce nouvel album a au moins l’avantage
de faire découvrir Os Mutantes à une nouvelle génération d’amateurs de
musique originale et métissée. (décembre 2009)
Bande-annonce de l’album |
Anti- /
Epitaph
½
|
Our
Lady Peace -
Burn Burn
Le groupe canadien Our Lady Peace transporte son son post grunge depuis
déjà 15 ans, même si le groupe a connu plus de bas que de hauts. Il faut
dire qu’en 2009 le son post grunge est passablement dépassé. Le groupe
s’oriente un peu plus ici vers un son rock alternatif adulte. L’album
débute avec une chanson pop efficace, « All You Did Was Save My Life »,
le premier extrait de
Burn Burn. Par contre, le groupe
s’essouffle rapidement par la suite avec des mélodies pas trop
accrocheuses sur des pièces sans énergie ni originalité. Depuis ses
débuts solides au milieu des années 1990, Our Lady Peace n’a cessé de
perdre des fans et ce sera certainement encore le cas ici. Depuis
Spiritual Machines, paru en 2000, le groupe semble avoir perdu
toute inspiration et est incapable de nous offrir une musique
divertissante et énergique comme à ses débuts. C’est dommage, mais la
disette se poursuit avec
Burn Burn…
(septembre 2009)
Vidéoclip :
« All You Did Was Save My Life » |
Coalition /
Sony
½
|
Papa
Roach -
Metamorphosis
Même si le groupe a su grandement tirer son épingle du jeu sur la scène
métal au tournant du nouveau millénaire, Papa Roach a bien du mal à
demeurer créatif depuis quelques années. Le groupe californien nous
revient maintenant avec
Metamorphosis qui nous les présente avec
une nouvelle énergie sur la pochette et avec un look qui n’est pas sans
nous rappeler le hard rock de Los Angeles dans les années 80.
Malheureusement, cette énergie ne se transpose pas sur le disque qui
nous présente encore une fois plusieurs compositions ternes et sans
personnalité. Pourtant le retour du réalisateur
Jay Baumgardner
(qui a travaillé avec eux sur l’album
Infest paru en 2000) aurait dû redonner un peu de punch à ce
groupe qui en a bien besoin. Mais non! À peine arrivé à la moitié du
disque on en arrive même à se dire que la pochette est carrément de la
fausse représentation. Ce n’est clairement pas avec les pièces de ce
nouvel album qu’ils pourront exciter les foules en tournée. Les moments
les plus intéressants : « Live This Down », « Into the Light » et
« Change Or Die ». (mai 2009)
Vidéoclip :
« Hollywood Whore » |
DGC /
Interscope /
Universal
½
|
Kevin
Parent -
Kevin Parent
Il aura fallu et 8 ans
avant que ne nous revienne Kevin Parent avec un album original en
français. Dans l’intervalle, on a eu droit à un disque en concert (Retrouvailles),
une compilation (intitulée simplement
Compilation) et un album en anglais (Fangless
Wolf Facing Winter). Sur ce 4e album en français, rien ne
dépaysera véritablement ses fans. Il nous offre à nouveau une musique
folk teintée de pop et de rock dans laquelle il traite abondamment de sa
Gaspésie natale. Une grande portion de l’album est acoustique, à l’image
de « Mon pays » qui démarre le tout en douceur. On retrouve tout de même
des moments un peu plus entraînants comme les excellentes « Cachemire »
(ma préférée) et « Prends-moi comme chus ». Un autre des bons moments du
disque est certainement le succès « Besoin d’amour ». Là où j’adhère un
peu moins, c’est dans ses pièces folks acoustiques très douces dans
lesquelles il nous parle sans cesse de son coin de pays, ce qui devient
quelque peu répétitif à la longue, d’autant plus qu’il l’a déjà fait
amplement par le passé. Ça sent donc parfois le réchauffé. D’un autre
côté, on ne trouve rien à redire de la qualité de réalisation des frères
Grand (Pascale Picard,
Cirque du Soleil,
Rufus
Wainwright) qui réussissent à mettre en valeur les compositions de
Kevin. Alors, si vous aimez le côté folk intimiste de Kevin Parent, vous
ne serez assurément pas déçus puisque le produit est de grande qualité.
Kevin sera en tournée partout au Québec à compter de février 2010, avec
une rentrée montréalaise prévue pour le 4 mars au Club Soda. (décembre
2009) |
Tandem
|
Sean Paul -
Imperial Blaze
La superstar jamaïcaine du dancehall, Sean Paul, est de retour avec
son 4e album,
Imperial Blaze. Après le succès planétaire de
Dutty Rock en 2002 qui a obtenu des ventes dépassant les 6
millions de copies, il nous a offert un album un peu plus faible
d’un point de vue créatif avec
The Trinity en 2005, un disque qui s’est quand même écoulé à
4 millions d’exemplaires. Quatre ans plus tard, Paul fait donc face
à un défi de taille, soit celui de capter à nouveau l’attention des
critiques, tout en conservant l’intérêt de ses fans. La première
partie du disque est solide et nous offre des compositions qui
gagnent en intérêt à chaque écoute subséquente. C’est le cas pour le
premier extrait « So Fine », mais aussi pour « Now That I’ve Got Your Love », « Birthday Suit », « Press It Up » et ma préférée, « Hold My Hand ». On ne retrouve rien de bien surprenant avec ces pièces dancehall dans le plus pur style de Sean Paul, mais elles ont au
moins le mérite de nous rester en tête. Par la suite, l’album
s’étire malheureusement beaucoup trop en longueur avec des pièces
moins remarquables qui représentent souvent du simple remplissage.
L’album de 67 minutes aurait facilement pu être amputé de 20 minutes
et aurait été ainsi beaucoup plus intéressant sur le long terme. La
majorité des auditeurs risquent de commencer à sauter des titres
après quelques écoutes pour finalement en arriver à écouter tout au
plus une dizaine des 20 pièces offertes. Malgré ses faiblesses,
Imperial Blaze propose de grandes améliorations musicales par
rapport à
The Trinity. Il reste à espérer que Sean Paul vise encore
plus haut avec le prochain disque pour enfin prouver à tous qu’il
peut répéter l’exploit de
Dutty Rock, soit un album aussi fort musicalement que
commercialement. (chronique principale d'octobre 2009)
Vidéoclip :
« So Fine » |
Atlantic
/
Warner
|
Pearl
Jam -
Backspacer
En 2006,
Pearl
Jam nous a offert un album éponyme qui présentait en
quelque sorte un retour aux sources pour le groupe, même si on
pouvait noter l’absence d’un certain renouveau musical. Trois ans
plus tard, voici enfin un véritable renouveau avec
Backspacer.
Le groupe semble cesser de se casser la tête et se contente de
jouer un rock n’ roll brut et efficace. En fait, à part en quelques
occasions sur leurs 2 premiers albums, je n’ai jamais entendu
Pearl
Jam déplacer autant d’air et casser la baraque de la sorte. Dès la
pièce d’ouverture, « Gonna
See
My
Friend », on a l’impression
d’entendre
Guns N’ Roses
en 1992 (soit avant le départ de tout le monde). Ce rythme
quasi-infernal se poursuit sur les 3 prochains titres, avant que la
toute douce « Just
Breathe » ne vienne nous permettre de reprendre
notre souffle. « Amongst
the
Waves » et « Unthought
Known », situées
au milieu de l’album, sont quant à elles plus typiques du
Pearl
Jam
des 15 dernières années. Pour la première fois depuis longtemps, les
gars de Pearl
Jam semblent avoir du plaisir à jouer et le résultat
est probablement leur album le plus joyeux et festif à ce jour. Le
groupe enchaîne 11 pièces d’une durée autour des 3 minutes pour un
court album de moins de 37 minutes. (décembre 2009)
Vidéoclip :
« The Fixer » |
Universal
|
Pet Shop Boys -
Yes
Les Pet Shop Boys arrivent à un stade de leur carrière où ils ont de
plus en plus de difficulté à se renouveler. On retrouve donc sur
Yes plusieurs pièces qui nous rappellent certains de leurs
classiques du passé. Malgré tout, le groupe demeure efficace dans le
genre pop énergique. L’album commence en force avec « Love etc. » et
« All Over the World ». Par la suite, la ballade « Beautiful
People », qui n’est pas totalement mauvaise, m’a profondément
ennuyé, comme c’est souvent le cas avec leurs pièces lentes ou mid-tempo. Mais il s’agit purement d’une question de goût ici et les
fans du duo rejetteront cette affirmation du revers de la main.
Parmi les autres pièces intéressantes de l’album, notons « Did You See Me Coming? », « Building a Wall » et la conclusion, « Legacy ».
Sur les 2 dernières en particulier, le groupe se permet quelques
essais avec un peu de rap dans « Building a Wall » et une structure
toute particulière dans la grandiose « Legacy », certainement la
composition la plus originale du disque. Les Pet Shop Boys nous
offrent donc encore une fois un très bon album, malgré certaines
limites créatives. (octobre 2009)
Vidéoclip :
« Love etc. » |
Parlophone /
EMI
½
|
Tom Petty & The Heartbreakers -
The
Live Anthology (4 CD)
Voici enfin le coffret
de performances en concert qui était attendu depuis si longtemps par les
fans de Tom Petty et ses Heartbreakers. On y retrouve 48 pièces sur 4
CD, couvrant évidemment les plus grands succès du groupe, mais
présentant aussi de nombreuses pièces plus obscures de leur répertoire
et des reprises. Le coffret inclut des performances enregistrées entre
1978 et 2007, tous des enregistrements alors que le groupe était au
sommet de sa forme. En fait, le principal problème de ces 4 disques est
que les pièces ne sont présentées dans aucun ordre précis. Un ordre
chronologique aurait été grandement préférable au saut continuel entre
1980 et 2000. Par ailleurs, les 48 pièces combleront certainement leurs
fans les plus exigeants, mais elles risquent de décourager le néophyte
qui ne connaît que les plus grands succès et quelques-uns des classiques
repris. Malgré ces légers accrochages,
The Live Anthology
offre
des enregistrements de qualité dans un coffret à la valeur inestimable.
Un incontournable pour les fans de Petty et sa bande. (février 2010) |
Reprise
/
Warner
|
Pink Martini -
Splendor in the Grass
Pink Martini est de
retour après l’excellent
Hey Eugene! paru en 2007, un des meilleurs albums de l’année. Le
groupe demeure toujours aussi éclectique mélangeant allégrement pop
cabaret, musique latine et jazz. Il intègre en plus des éléments de
musique classique à un son déjà bien assez riche. Le groupe de Portland
explore carrément un nouvel univers dans chacune de ses pièces. Sur
Splendor in the Grass, on retrouve 9 compositions originales et 4
reprises, interprétées dans 5 langues (anglais, français, espagnol,
italien et napolitain). On retrouve également plusieurs collaborateurs :
le chanteur de 90 ans
Chavela Vargas interprète « Piensa En Mi »
d’Agustin Lara,
Emilio Delgado chante en duo avec
China
Forbes sur « Sing » de
Joe Raposo, et
Ari Shapiro
interprète « But Now I’m Back ». On retrouve également la guitare de
Courtney Taylor des
Dandy Warhols sur la
chanson-titre. Il
faut noter la pièce « New Amsterdam » qui a été écrite par le sans-abri
aveugle
Moondog, une magnifique chanson sur la ville de New York.
Ce nouvel album de Pink Martini présente encore une fois d’excellentes
pièces très colorées. Le seul recul que l’on peut noter par rapport au
disque précédent est une ligne directrice moins efficace pour l’album
qui va un peu plus dans différentes directions d’une pièce à l’autre.
Mais, il s’agit d’un bien petit problème pour un orchestre aussi créatif
et intéressant… (janvier 2010) |
Heinz /
Audiogram /
SIX
½
|
Pitbull -
Rebelution
Le rappeur de Miami d’origine cubaine
Armando Perez (alias
Pitbull) nous arrive avec un 4e album littéralement transporté par
le méga succès « I Know
You
Want Me (Calle
Ocho) ». À l’image de son
concitoyen
Flo Rida, Pitbull plonge ici tête baissée dans le
rap de clubs et le dancehall avec une musique extrêmement énergique
qui fera le plaisir des danseurs dans les meilleurs clubs du monde
(pas seulement à South
Beach). On retrouve plusieurs hits
incontournables et particulièrement efficaces comme « Shut
It Down »
avec
Akon, « Full of Shit » avec
Nayer et
Bass Ill
Euro, « Can’t Stop Me
Now » avec
The New Royales, « Hotel
Room Service », et « Krazy » avec
Lil Jon. Les puristes
diront qu’il renie ses origines, mais on peut difficilement lui
reprocher de produire une musique joyeuse et dansante, sans
prétention, qui lui permettra de devenir célèbre à travers le monde.
Après tout, il s’agit d’un des meilleurs albums de l’année dans le
genre. (décembre 2009)
Vidéoclips :
« I Know You Want Me (Calle Ocho) »
-
« Hotel Room Service » |
RCA /
Sony
½
|
Placard Macbeth -
Placard Macbeth
(CD + DVD)
Placard Macbeth est un
duo formé de
Dany Placard (ex-Plywood 3/4), à la voix et à
la guitare, et
Toots Macbeth, au
dobro et au banjo. Le duo est
parfois accompagné de
Jean-François Mineau, aux percussions et à
la batterie, et
Michel-Olivier Gasse, à la contrebasse et à la
voix. Les 2 comparses nous présentent 70 minutes de musique enregistrée
live dans un chalet en avril 2009 et au cours de différentes autres
performances. On y retrouve donc 16 pièces folk à tendance country, sans
amplificateurs ni autres artifices. Les chansons à textes sont
interprétées avec un accent québécois très prononcé, sur une musique
épurée mais de grande qualité. En boni, on nous offre un DVD présentant
9 pièces captées lors de diverses performances en concert, ainsi qu’un
documentaire. En conclusion, voici un album de grand intérêt pour tout
amateur de musique folk. (mars 2010) |
Indica
/
Outside
½
|
Placebo -
Battle for the
Sun
Le groupe anglais Placebo poursuit sa démarche artistique quelque
part hors des sentiers battus de la musique rock populaire.
Brian
Molko et sa bande nous offrent à nouveau de bonnes compositions
de rock alternatif influencé par la musique alternative des années
1980 et le
David Bowie des
années 1970. Le groupe aux tendances androgynes nous présente encore
une fois des compositions à la fois solides et entraînantes (« Ashtray Heart », « For What It’s Worth », la chanson-titre, etc.), mais il
réussira probablement encore difficilement à percer les radios
commerciales, autant en Europe qu’en Amérique. C’est un phénomène
particulièrement bizarre puisque le groupe nous présente toujours
des succès potentiels de qualité, tout en cadrant parfaitement dans
les créneaux des radios rock. Disons donc que le groupe s’adresse à
nouveau exclusivement à ses fans avec
Battle for the Sun et
qu’il risque fortement de les satisfaire une fois de plus. On
retrouve quelques pièces un peu plus banales qu’on pourrait
considérer comme du remplissage, mais l’ensemble s’écoute bien. Les
fans de
Muse et de
Suede devraient peut-être aussi
tenter leur chance avec Placebo, puisqu’ils y trouveront une
alternative intéressante à leur groupe préféré. (août 2009)
Vidéoclip :
« For What It’s Worth » |
Vagrant /
Universal
½
|
A Place To Bury Strangers - Exploding
Head
En produisant leur premier album, A Place To Bury Strangers n’avait
qu’un seul but : créer l’enregistrement le plus fou et le plus bizarre
de tous les temps. Sur Exploding Head, le trio new yorkais nous
présente une musique un peu plus accessible, mais l’album demeure
bruyant aux guitares distorsionnées et aux rythmes agressifs. Leur
mélange d’industriel, de shoegaze et de garage n’est pas sans nous
rappeler Sonic Youth et Jesus and Mary Chain. Ils
réussissent magnifiquement bien à fusionner un son particulièrement dur
avec des mélodies accrocheuses, grâce à de belles nuances. C’est donc
une belle évolution que l’on peut constater par rapport à leur disque
précédent qui se voulait beaucoup plus brut. Avec ce plus récent album,
A Place To Bury Strangers s’installe définitivement dans la scène
musicale des années 2000. (juillet 2010)
Vidéoclips :
« In Your Heart » -
« Keep Slipping Away » |
Mute
½
|
Iggy
Pop -
Préliminaires
Voici un projet bien particulier pour le parrain du punk, Iggy Pop.
Inspiré par le roman controversé
La possibilité d’une île de
Michel Houellebecq et dégoûté par les musiciens de rock sans
talent, il décide de nous offrir un album inspiré du jazz et de la
pop française. La guitare électrique y est presque totalement
absente et il se permet même de chanter en français sur « Les
feuilles mortes », pièce interprétée auparavant par
Yves Montand
et
Édith Piaf. Sur
Préliminaires, Iggy nous présente
sa voix de crooner et il nous rappelle par moments
Serge
Gainsbourg et
Leonard Cohen. Évidemment, ses fans
risquent d’être passablement déboussolés à l’écoute de ce disque
totalement différent pour Iggy Pop. Par contre, la ligne directrice
est solide, ce qui en fait un ensemble parfaitement cohérent. Le CD
nous est offert dans une pochette écologique dont le visuel a été
créé par
Marjane Satrapi, auteure de bande dessinée et
réalisatrice française. Elle a rencontré Iggy lorsqu’elle lui a
demandé de faire la voix d’un des personnages de son film
d’animation
Persepolis. Si vous aimez la musique
introspective originale, voici un album qui risque de vous
satisfaire. (août 2009) |
Virgin /
EMI /
SIX
½
|
The
Prodigy -
Invaders Must Die
Le groupe électronique britannique The Prodigy existe déjà depuis
près de 20 ans. Pourtant, à moins d’être mordu de musique rave
plutôt underground, peu de gens en ont entendu parler en dehors de
leur méga succès de 1997,
The Fat of the Land qui
contenait entre autres les
inoubliables « Smack My Bitch Up » et « Firestarter ».
Invaders
Must Die est leur 6e album et se veut quelque peu
nouveau dans le genre électronique dansant. On retrouve les mêmes
éléments qui ont amené le groupe au sommet, mais avec un peu moins
de moments captivants. Le premier extrait, « Omen », est quelque peu
bizarre et exigera de vous quelques bonnes écoutes. Ce nouvel album
présente des rythmes toujours aussi efficaces, mais l’originalité
des compositions laisse souvent à désirer, ce qui pourra en laisser
plusieurs sur leur appétit. Par contre, si vous êtes de véritables
fans du groupe, vous risquez de bien apprécier encore une fois, même
si le groupe tente de faire un pas vers le futur de la musique rave.
(mai 2009)
Vidéoclips :
« Omen »,
« Invaders Must Die » |
E1
|
Psychocaravane -
Twist
Psychocaravane est un
trio montréalais qui nous présente son 3e album.
Twist
marque un
changement de cap pour le groupe instrumental. D’abord qualifié d’alterno
country rock, le groupe prend une direction plus psychédélique et
rockabilly avec
Twist. Un style qu’on pourrait qualifier en fait
d’alterno twist et qui flirte allégrement avec l’univers
cinématographique de
Quentin Tarantino. La pochette montre aussi
le côté psychédélique du groupe, côté que l’on retrouve en plusieurs
occasions dans leur musique, dont la première pièce, « Fait vécu ».
Psychocaravane possède une énergie incomparable et un style unique,
surtout dans le paysage musical québécois. Voici donc un disque très
intéressant rempli de moments magiques! (mai 2010) |
L-A be /
Sélect
½
|
Quartango -
El Fuego
Pour souligner son 25e
anniversaire, le quatuor québécois
Quartango nous propose
El Fuego,
un autre plongeon dans l’univers bouillant du tango. Depuis toutes
ces années, le groupe fondé par
René Gosselin et
Richard Hunt
nous offre en effet une musique jazz entraînante, d’inspiration
classique, sur laquelle les danseurs de tango ne peuvent que frétiller
de plaisir. Avec
El Fuego,
les 4 musiciens réussissent à nouveau
à nous transporter au cœur de
Buenos Aires pour nous faire découvrir
l’un des styles musicaux les plus appréciés dans le monde de la danse.
Le groupe présente plusieurs compositions originales, entourées malgré
tout de certains classiques. L’album n’apporte rien de plus à ce genre
musical déjà riche, mais il présente tout de même une musique efficace
qui risque fort de plaire aux amateurs de tango argentin. (février 2010) |
Justin Time /
EMI /
SIX
|
Rain Machine -
Rain
Machine
Rain Machine est un projet solo pour le chanteur et guitariste de
TV On The Radio,
Kyp Malone, aussi membre de
Iran.
Il nous propose une musique totalement éclatée, expérimentale et
originale qui inclut des éléments de jazz, de
bluegrass, de funk et
de rock. Cet album éponyme présente donc une œuvre purement
artistique complètement dépouillée d’éléments commerciaux, malgré de
très bonnes mélodies en plusieurs occasions.
Malone joue à peu près
tous les instruments sur les 11 titres présentés qui totalisent plus
de 60 minutes. L’atmosphère généralement douce du disque se prête
bien à une ambiance chaleureuse, et dans ce contexte, l’album ne
paraîtra pas si inaccessible après tout. Voici donc un très bon
disque en solo par un artiste complet et de grand talent. Une bien
belle découverte! (découverte du mois de février 2010)
Vidéoclip :
« Give Blood » |
Anti- /
Epitaph
½
|
Rancid -
Let the Dominoes Fall
Après une pause de 6 ans remplie de projets parallèles et en solo
(par
Tim Armstrong et
Lars Frederiksen), le groupe
ska/punk Rancid est de retour avec son 7e album. Le
groupe poursuit exactement dans la même direction que précédemment
avec des compositions de punk et de ska puissantes et politisées qui
n’ambitionnent aucun but commercial. En quelques occasions, j’ai
regretté l’énergie de leurs débuts, mais l’ensemble demeure
dynamique. Armstrong, Frederiksen et
Matt Freeman se
partagent le chant, ce qui peut représenter le principal point
négatif du disque considérant qu’Armstrong a définitivement la voix
la plus puissante du trio. Encore une fois sur
Let the Dominoes
Fall, les pièces de 2 minutes s’enchaînent à merveille pour un
total de 19 pièces et 46 minutes. Même si les compositions du groupe
sont généralement plutôt solides, je préfère les moments de ska,
comme sur « Up To No Good », co-écrite par Rancid et
Brett
Gurewitz, le réalisateur de l’album et membre de
Bad Religion.
On retrouve également une poignante ballade sur le retour à la
maison d’un militaire, « Civilian Ways », un moment surprenant et
particulièrement intéressant du CD. Sans révolutionner le genre,
Rancid nous offre encore une fois un album solide, un album qui
plaira certainement aux nombreux fans du groupe. (août 2009) |
Epitaph
½
|
Red Rooster -
Walk
Red Rooster est un
collectif country folk alternatif dirigé par le chanteur
Jay Erickson
et le guitariste
Nat Zilkha. Né à New York il y a 10 ans, le
collectif nous présente son 3e album avec
Walk. Dès le début, on
ne peut faire autrement que de remarquer la magnifique voix de
Susannah Hornsby, la nièce de
Bruce. Elle joue aussi
l’accordéon à différents moments du disque. L’album est dédié à la
mémoire de son frère
R.S. Hornsby. Erickson et Zilkha nous
présentent des compositions efficaces dans le genre country urbain et la
production est suffisamment réussie pour rendre les pièces plus grandes
que nature. Sans être totalement renversant,
Walk nous présente
une musique efficace dans le genre et les fans de country moderne
devraient y porter une attention particulière. (octobre 2009) |
|
Renaud -
Molly Malone : Balade irlandaise
Depuis son enregistrement de « La ballade
nord-irlandaise » en 1991,
une adaptation très personnelle de « The
Water
Is
Wide », Renaud
Séchan nourrissait le désir de consacrer un album complet à
l’Irlande. Il réalise finalement son rêve avec
Molly Malone,
un projet ambitieux qui aura nécessité 2 ans de travail pour adapter
13 chansons traditionnelles irlandaises. Lorsqu’on entend Renaud
chanter sur ces musiques populaires dans les pubs d’Irlande depuis
des siècles, on réalise que le mariage est parfait. Comme si ces
mélodies avaient été écrites pour lui. Ce n’est pas si surprenant au
fond considérant que Renaud a été grandement influencé par la
musique folk anglo-saxonne. Les textes ont parfois été adaptés
fidèlement, mais dans d’autres cas, il les a complètement remaniés
dans une réinterprétation totalement libre. Pour la réalisation, il
fait confiance à de fidèles collaborateurs : l’Irlandais
Pete
Briquette (ex-Boomtown Rats et réalisateur de
Bob
Geldof) et l’Écossais
Thomas Davidson Noton. L’album a
été enregistré à Dublin au studio
Windmill
Lane en compagnie de
musiciens de l’endroit :
Geoffrey Richardson (Caravan,
Bob Geldof,
Murray Head,
Chris de Burgh),
Terry
Woods (Pogues),
Paul Harrigan,
Emer Mayock
(Alan Stivell) et
Robbie Harris (Riverdance).
Renaud s’approprie tellement bien ces classiques qu’on a
l’impression qu’il est carrément un Irlandais
relocalisé à Paris.
Une belle réussite! (mars 2010)
Vidéoclip :
Making of de l’album |
Virgin
/
EMI /
SIX
½
|
The Respectables -
Sweet Mama
Les Respectables ont
senti le besoin de retourner aux sources avec leur nouvel album. Ils
nous offrent donc leur premier album en anglais depuis 1997, le premier
depuis qu’ils ont atteint le statut de superstars au Québec grâce à
leurs chansons pop rock accrocheuses et énergiques. Avec
Sweet Mama,
ils nous présentent le son rock classique qui les caractérisait à leurs
débuts. Fortement influencés par les
Rolling Stones et les
Faces,
les Respectables nous offrent ce qu’ils font de mieux, c’est-à-dire un
rock n’ roll direct et sans fioritures. On peut les comparer aux
Black Crowes et à
Big Sugar, rien de surprenant puisque
l’album a été réalisé par
Gordie Johnson (ex-Big Sugar). Il faut
également noter les collaborations de
Ian McLagan (ex-Faces) sur
4 chansons, ainsi que celle du claviériste
Antoine Gratton qui
prenait déjà un malin plaisir à venir jammer avec le groupe en spectacle
depuis un bon moment. L’enregistrement de l’album a présenté un défi
supplémentaire puisque le guitariste
Pascal Dufour a quitté en
plein milieu du processus pour se lancer dans une carrière solo.
Enregistré en partie à Austin au Texas dans le studio de
Willie
Nelson,
Sweet Mama
débute en force avec 3 titres qui n’ont
rien à envier à leurs idoles. « Serves You Right » pourrait aisément
faire partie des meilleures pièces sur un nouvel album des
Stones, alors que la chanson-titre
pourrait rendre un retour des Faces intéressant. Quant à « Got More Than
I Wanted From Honky Tonkin’ and Rock n’ Roll », elle représente l’hymne
rock n’ roll idéal, tout comme le fut il y a 35 ans « It’s Only Rock n’
Roll » pour les
Rolling Stones. Le
premier extrait, « Sugar », a rapidement conquis les radios du Canada
anglais, même si elle est très loin de figurer parmi les meilleures
pièces du disque. Par la suite, on retrouve moins de pièces mémorables,
rien qui ne ressort vraiment du lot, mais l’ensemble est tout de même
solide, avec quelques incursions dans le honky tonk, le country et le
rock du sud des États-Unis. Le disque se conclut en force avec deux de
mes préférées, « Quick As Thieves » et « Devil in the Launderette », et
on réalise alors que 37 minutes c’est bien peu et qu’on en voudrait
plus. Évidemment, ceux qui recherchent le « hit », comme ceux que le
groupe a pu nous offrir dans son escapade pop en français, seront
probablement déçus. Par contre, si leurs origines vous ont toujours fait
tendre l’oreille, surtout en spectacle, les quelques petits bijoux que
vous entendrez ici vous plairont assurément. Faisant partie des
meilleurs performeurs au Québec sur scène, « The » Respectables pourront
certainement viser d’autres horizons avec cet excitant album sous le
bras. (juin 2009) |
Sphère
|
Rhino -
Dead Throne Monarch
Rhino est un trio
espagnol qui existe depuis 2004. Ils nous proposent un son métal doom
avec des éléments de thrash, un métal sombre et particulièrement lourd.
Dead Throne Monarch
est leur premier album à paraître en
Amérique, 2 ans après
Breed The Chosen One
qui avait été acclamé
par la critique en Europe. Difficile à comparer, la musique du groupe se
situe quelque part entre
Kyuss,
Danzig et
Kreator.
Le rythme est souvent lent, mais le son est toujours lourd. La voix de
Javier Galvez est criarde sans être véritablement gutturale, mais
elle ajoute assurément à l’atmosphère sombre que nous propose le groupe.
Leur musique est passablement originale, même si elle peut être plutôt
difficile d’accès pour un large public. Par contre, les amateurs de ce
genre musical y trouveront assurément leur compte. (mai 2009) |
Arctic /
MVD
|
Rhino Bucket -
The Hardest Town
Rhino Bucket est carrément calqué sur le
AC/DC de la période
Bon Scott.
Le groupe californien n’en semble pas du tout gêné et il pousse même
l’audace en 1994 jusqu’à embaucher l’ex-batteur d’AC/DC,
Simon Wright, lui qui fait un retour ici. Comme autre nouvel
ajout à l’alignement, on retrouve l’ex-guitariste de
Kix,
Brian Forsythe, qui remplit assez bien son mandat de reproduire
le son d’Angus Young.
The Hardest Town
débute plutôt
bien avec l’efficace chanson-titre. Par contre, malgré quelques
pièces entraînantes à divers moments (« Street To Street », « She’s With Me »), le groupe s’essouffle rapidement et nous offre plusieurs
pièces sans énergie, comme si
AC/DC
s’était mis à se bourrer de calmants. Déjà que l’originalité faisait
défaut à Rhino Bucket depuis son 2e album en 1992, voilà
qu’on a l’impression que le groupe atteint les bas-fonds. Parfois,
il est bon de savoir quand s’arrêter et je considère qu’après 20 ans
de carrière il est peut-être temps que le groupe tire sa révérence.
Même si
The Hardest Town
offre quelques bons moments pour
satisfaire les fans d’AC/DC,
il reste que l’original demeure largement supérieur. Le seul album
de Rhino Bucket qui devrait attirer votre attention demeure leur
disque éponyme de 1990.
(juillet 2009) |
Acetate /
MVD
½
|
Yannick Rieu -
Spectrum
Yannick
Rieu est un
saxophoniste et compositeur reconnu depuis 25 ans dans le milieu du
jazz, non seulement au Québec, mais un peu partout à travers le monde.
Grâce à un talent de musicien incomparable, ce saxophoniste ténor et
soprano impressionne son auditoire à chaque performance. En 2007, il a
assemblé un nouveau groupe de musiciens sous le nom de
Spectrum et
l’ensemble nous propose ici son premier album. Les 8 pièces du CD
(totalisant 50 minutes) ont été enregistrées en concert au
Dieze Onze à
Montréal à l’automne 2007, ainsi qu’au Studio Victor en juillet 2008. On
y trouve un free jazz réinventé, grâce à son approche particulière de la
musique qui le rend si intéressant. Il crée une musique d’ambiance
chaude et intimiste qui permettra de découvrir l’improvisation jazz sous
un nouveau jour. En plus du CD, un DVD nous est offert présentant
Rieu
et son ensemble sur scène au
Forbidden City Concert Hall de Pékin dans
le cadre du NineGates Jazz Festival en mai 2008. La performance présente
5 pièces dont 4 se retrouvent aussi sur le CD. (décembre 2009) |
Justin Time
/
EMI
/
SIX
½
|
Rihanna -
Rated R
Après le méga succès de
Good Girl Gone Bad deux ans plus tôt,
Rihanna a décidé de
vraiment mettre de côté le personnage de la bonne fille sur
Rated
R. Plus provocante que jamais, et ce même sur la pochette,
Rihanna nous montre une nouvelle facette de sa personnalité. On
retrouve même quelques touches de rock à travers son R&B qui demeure
malgré tout accessible. C’est le cas dans « Hard », « Rockstar 101 »
et « Fire Bomb », toutes des pièces très réussies. Peu de chansons
pop dansantes se retrouvent ici, et celle qui s’en approche le plus
est très certainement l’excellente « Rude Boy ». Les deux premiers
extraits du disque, « Russian Roulette » et « Wait
Your Turn », sont
intéressants, sans avoir toutefois l’impact de « Don’t Stop
the
Music » et « Umbrella », les plus grands succès tirés de son disque
précédent. Pour ce qui est des textes, Rihanna semble plus enragée
que jamais. Elle est sur la défensive tout au long du CD et nous
offre des propos particulièrement durs. Elle relâche seulement la
tension sur « Photographs » aussi loin qu’à la 9e piste. En bout de
ligne, Rihanna nous offre un album d’une solidité exceptionnelle, un
disque qui contient moins de succès instantanés que son précédent,
mais qui a l’avantage de posséder une excellente ligne directrice.
(chronique principale de mars 2010)
Vidéoclips :
« Russian Roulette » -
« Wait Your Turn » |
Island Def Jam
/
Universal
½
|
Omar Rodriguez-Lopez
-
Old Money
Un des deux cerveaux derrière
The Mars Volta, Omar Rodriguez-Lopez n’a jamais cessé d’expérimenter en parallèle avec
son groupe. En tant que guitariste, Omar peut être comparé à
Frank Zappa par sa recherche constante de nouveaux sons et de
nouvelles atmosphères. Sur
Old Money,
il se laisse aller
totalement, de façon encore plus décontractée qu’il peut se le
permettre avec The Mars Volta. Même si l’expérimentation est
constante et peut sembler aller dans toutes les directions, elle
demeure grandement travaillée en studio et ne laisse pas vraiment de
place pour l’improvisation. Nous ne pouvons dire qu’une chose de
cette musique instrumentale indescriptible : totalement originale!
Voici un album extrêmement réussi, même s’il est très difficile
d’accès et demande une grande ouverture d’esprit. (juillet 2009) |
Stones Throw /
E1
½
|
Le Roi Poisson -
Le Roi Poisson
Le Roi Poisson est un groupe de rock québécois formé à Montréal. Ils
possèdent un son qui frôle parfois le rock progressif et qui se
distingue par une utilisation abondante de claviers. Après un mini-album qui a fait sensation dans les radios universitaires
depuis un an, voilà que le groupe nous offre son premier album
éponyme, sans subvention ni distributeur. Bon, l’album ne contient
que 9 titres, incluant une introduction, pour un total de seulement
32 minutes, sauf que l’on y retrouve bien peu de faiblesses. Dès
« Le con », on découvre un style plaisant à écouter, qui se
poursuivra sur « Banni », ainsi que la pièce qui s’est mérité un
vidéoclip, « Mon robot ». Certains titres vous sembleront peut-être
un peu plus ordinaires à travers le lot, mais n’oubliez pas que vous
avez entre les mains un premier album autoproduit par un nouveau
groupe inexpérimenté. C’est donc un premier disque qui laisse
présager de bonnes choses pour eux dans le futur. À découvrir! (mai
2009)
Vidéoclip :
« Mon robot » |
La Guérilla
|
Rose
-
Les souvenirs sous ma frange
Après un premier album vendu à plus de 500 000 exemplaires,
Les
souvenirs sous ma frange devenait inévitablement très attendu.
L’album répond parfaitement aux attentes avec une écriture précise mise
en valeur par des arrangements élaborés, même si le cœur de la musique
de Rose demeure simple et met les textes en évidence. Rose nous présente
des mélodies extrêmement accrocheuses, à l’image du premier extrait, « Yes
We
Did », qui nous force presque à chanter sans cesse les fameux « la la
la la la ». La pièce représente en quelque sorte un bilan de l’année
2008 avec l’arrivée de
Carla Bruni, l’élection de
Barack Obama
et la crise financière. Rose réussit donc à passer admirablement des
thèmes socio-politiques dans une musique qui semble pourtant si légère à
première écoute. Les arrangements riches constituent un autre élément
surprenant et tellement intéressant de cet album de pop française de
qualité. Un très bon disque pour les amateurs du genre! (mai 2010)
Vidéoclip :
« Yes We Did » |
Source Etc. /
EMI /
SIX
½
|
Jonathan Roy -
What I’ve Become
Avant de se lancer en chanson, Jonathan Roy était déjà connu en tant
que fils du légendaire gardien de but
Patrick Roy. Il a
lui-même joué au hockey jusqu’au junior majeur québécois avant de
démarrer officiellement sa carrière de chanteur. Avec des intérêts
d’abord dans le hip hop, Roy nous offre maintenant son premier
album, un disque de pop anglophone. On y trouve des éléments de
folk, de rock et de hip hop, sans oublier des influences américaines
certaines, ce qui est logique puisqu’il a passé une bonne partie de
sa jeunesse au Colorado. Roy n’a pas la voix la plus puissante, mais
il est solidement appuyé ici par deux choristes incomparables en
Sylvie Desgroseilliers et
Kim Richardson. Le point qui
m’a le plus agacé sur l’album est l’inégalité de la réalisation
entre plusieurs pièces. Certaines chansons sont plus grandes que
nature alors que d’autres nous obligent à monter le volume pour ne
rien rater. En tant qu’auteur-compositeur, Roy nous présente des
pièces efficaces, même si elles ne sont pas toujours des plus
originales. Il reste que c’est un jeune homme qui nous présente un
tout premier disque particulièrement personnel avec des mélodies
accrocheuses à souhait et un son qui se différencie totalement de ce
qui se fait au Québec. Ça augure donc très bien pour le futur,
puisque avec un peu plus d’expérience Roy pourra certainement nous
présenter un produit de qualité supérieure. (juillet 2009) |
Impérial /
Torpille
|
Henri Salvador -
Best of (3 CD)
Un an après son décès, voilà qu’on nous offre la compilation ultime
de ce chanteur de charme français originaire de la Guyane Française.
À travers ses 51 meilleures chansons, on parcourt la carrière de
près de 50 ans de ce chanteur incomparable. Il a touché à tous les
styles à un moment ou à un autre : pop, jazz, blues, rythmes
brésiliens, disco, humour, etc. On retrouve donc un peu de tout sur
cette compilation de 3 disques, incluant évidemment tous ses succès
dont « Le travail c’est la santé », « Une chanson douce (le loup, la
biche et le chevalier) », « Syracuse », « Zorro est arrivé »,
« Count Basie » et « Jardin d’hiver ». On retrouve également des
pièces des années 2000 dont une inédite, « C’est étonnant c’est
Cannes ». Ses fans en auront pour leur argent avec cette compilation
très complète, mais ceux qui sont moins familiers avec le personnage
risquent de trouver ces 3 disques un peu lourds. Deux autres détails
pourront agacer grandement : pas de chronologie (ce qui fait qu’on
peut passer de 1962 aux années 2000 d’une pièce à l’autre), et un
livret beaucoup trop mince pour une compilation de cette envergure
(une biographie aurait été très appréciée). (juillet 2009) |
EMI /
SIX
½
|
Seal -
Hits
Le chanteur pop britannique un peu crooner aux accents R&B en est à
faire le point sur sa carrière de près de 20 ans. Après 2 premiers
albums de qualité (2 disques éponymes), il a eu bien de la
difficulté à faire sa marque et il aura fallu attendre 2008 et son
album
Soul
pour qu’il revienne à un niveau de qualité
respectable. Ce qui nous est offert ici est une compilation très
complète de 18 titres totalisant 79 minutes. Parmi ces titres,
notons 2 nouvelles pièces en ouverture et en fermeture du disque :
« I Am
Your Man » (écrite par les célèbres
Nickolas Ashford
et
Valerie Simpson) et « Thank
You ». On y retrouve
évidemment tous ses plus grands succès, les plus célèbres étant
extraits de ses 2 premiers essais (« Crazy », « Killer », « Kiss
From a Rose » et « Prayer For
the
Dying »). On peut également
entendre son excellente reprise du
Steve Miller Band, « Fly
Like an
Eagle ». La compilation n’apporte pas grand-chose de neuf
par rapport à celle qui avait été mise en marché en 2004, si ce
n’est l’inclusion de pièces de
System et de
Soul dont
son excellente reprise du classique « If
You
Don’t Know Me By
Now ».
Le principal inconvénient de cette excellente collection de succès
est le désordre complet qui règne dans la chronologie des chansons.
Malgré tout, voici un disque essentiel pour regrouper la carrière de
l’artiste en un morceau. Il s’agit également de la meilleure façon
de découvrir Seal.
(mars 2010)
Vidéoclips :
« Crazy » -
« Kiss From a Rose » |
Warner
|
Set Your Goals -
This Will Be the Death of Us
Set Your Goals est un jeune groupe pop punk de San Francisco qui existe
depuis 5 ans. Ils ont déjà fait le tour du monde en première partie de
groupes comme
New Found Glory, All Time Low, Anti-Flag
et
Paramore, sans oublier des participations au Vans Warped Tour.
Leur premier album paru en 2006,
Mutiny!, présentait des influences hardcore à travers leur son
pop punk énergique. Ce côté hardcore disparaît presque totalement sur ce
nouvel album, le premier sur l’étiquette Epitaph Records, même si on en
retrouve des traces en certaines occasions comme dans « Gaia Bleeds (Make Way for Man) ». On peut également entendre une production de meilleure
qualité qui met parfaitement en évidence les compositions énergiques du
groupe. Une particularité à l’album est qu’il gagne en énergie et en
intérêt au cours de la première moitié pour atteindre son apogée avec
les excellentes « The Few that Remain » et « Equals ». Avec ce 2e album,
Set Your Goals nous prouve qu’il est définitivement un des nouveaux
groupes pop punk les plus excitants. (octobre 2009)
Vidéoclip :
« This Will Be the Death of Us » |
Epitaph
½
|
Sick
Puppies -
Tri-Polar
Le groupe australien
Sick
Puppies est installé à
Los Angeles depuis
quelques années et il nous offre maintenant son 3e album,
Tri-Polar.
La musique du groupe n’a jamais autant ressemblé à
Nickelback
et ce n’est rien pour augmenter l’intérêt envers eux. On retrouve
également des éléments d’Alice In Chains
et de
Stabbing
Westward, tout en s’éloignant de
My Chemical Romance. Leur
musique devient donc un rock commercial plutôt banal qui n’a plus rien à
voir avec le emo qui colorait leur musique il y a quelques années. En
plus, on ne retrouve aucun succès potentiel comparable à « All
the
Same »
qu’on pouvait entendre sur leur disque précédent. Le seul véritable
moment intéressant du disque est probablement « Master of
the
Universe »
qui possède une très bonne intro à la basse et inclut du sitar.
(novembre 2009)
Vidéoclip :
« You’re Going Down » |
Virgin
/
EMI
½
|
Sol.illaquists Of Sound -
No More Heroes
Le groupe hip hop
d’Orlando en Floride est de retour sur disque, 3 ans après un très bon
premier album.
DiViNCi et sa bande nous proposent encore une fois
un excellent mélange de genres autour de leur son de prédilection. Un
peu de funk, de rock, de reggae et de pop viennent en effet enrichir
grandement le style de ces rappeurs alternatifs nouveau genre. Par
exemple, sur le premier extrait « New Sheriff in
Town », la guitare
ajoute un dynamisme grandement apprécié. Sur
No More Heroes,
Sol.illaquists Of
Sound nous présente 16 titres pour un grand total de
60 minutes. C’est un disque avec beaucoup de moments forts et peu de
faiblesses, même s’il s’adresse à un public plutôt bien ciblé, soit les
fans d’un hip hop qui marche en dehors des sentiers battus. (mars 2010) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
Trey Songz -
Ready
Trey
Songz est un chanteur R&B un peu crooner grandement inspiré par
R. Kelly. Il nous présente ici son 3e album qui poursuit dans la
lignée des précédents. Il nous offre encore une fois une musique douce
et sensuelle entièrement basée sur son excellente voix de ténor. Sur
Ready, non seulement il joue dans la sensualité, mais il devient
même sexuellement explicite en plusieurs occasions, malgré l’absence
d’avertissement parental. Les 3 premières pièces en sont la preuve : « Panty
Droppa », « Neighbors Know
My
Name » et « I
Invented
Sex ». Malgré une
ligne directrice qui peut sembler futile, ce nouvel album par
Trey
Songz
risque de plaire à ses fans, aux fans de R. Kelly et à tous les couples
amateurs de R&B qui veulent ajouter un peu de sensualité à leur vie de
couple. (décembre 2009)
Vidéoclip :
« I Need a Girl »
|
Atlantic
/
Warner
|
Stereo
Total -
Carte postale de Montréal
Stereo Total est un duo
berlinois composé de
Brezel Göring et
Françoise Cactus qui
existe depuis 1992. Le groupe a joué dans tous les pays du monde,
peut-être grâce au fait qu’il chante en plusieurs langues. Il nous offre
une pop indie aux influences new
wave, rock n’ roll et post-punk.
Carte postale de Montréal est exclusif au Canada et présente 17
pièces, toutes en français. Parmi les titres offerts, on retrouve des
pièces qui font partie de leur répertoire depuis plusieurs années déjà
comme « Musique automatique », mais aussi quelques morceaux inédits. On
retrouve entre autres des classiques québécois comme « Illégal » de
Corbeau et « Larmes de métal » de
Soupir (avec
Normand
Brathwaite). On peut même entendre une pièce d’un groupe obscur du
Québec des années 1970 nommé
La bande à Benny. Il faut également
noter la présence de leur version française de « Drive
My Car » des
Beatles, intitulée « Tu peux
conduire ma bagnole ». L’album nous présente généralement une pop
énergique aux mélodies accrocheuses, mais quelques titres se démarquent
de l’ensemble comme leur reprise rock presque punk de « Comme un
garçon » et « Nationale 7 », alors que la guitare se
distorsionne
admirablement. Même si le disque prend principalement une allure de
compilation plutôt que celle d’un véritable album, il contient de bien
bonnes chansons.
Carte postale de Montréal
peut également
représenter une bonne introduction au groupe pour un public francophone
qui ne les connaîtrait pas déjà. (mai 2010) |
Dare To Care
/
Grosse Boîte
½
|
Joss Stone -
Colour Me Free!
La chanteuse soul britannique
Joss Stone est de retour avec son 4e
album. Elle revient ici à un son soul qui se rapproche grandement du
son rétro des années 1960. Certains moments s’inspirent également de
la musique funk. Encore une fois, Stone réussit à nous impressionner
avec sa voix puissante et chaude. Par contre, elle semble avoir un
peu plus de difficulté à faire passer l’émotion sur ce nouvel album.
De plus, le son rétro semble parfois s’entrechoquer avec un style un
peu plus moderne, comme si elle avait de la difficulté à marier les
deux époques. On retrouve heureusement quelques titres
incontournables, comme « Free Me », qui viennent créer un enrobage
intéressant autour de cet album qui semble à la recherche d’une
ligne directrice en plusieurs occasions.
Colour Me Free!
n’est assurément pas son album le plus réussi à ce jour, mais il
présente tout de même d’agréables moments. (février 2010) |
Virgin
/
EMI
|
The
Swell Season -
Strict Joy
The
Swell
Season est un duo formé de
Glen Hansard (The Frames)
et de la chanteuse tchèque
Marketa Irglova. Ils nous offrent une
musique indie rock /
indie pop d’une grande qualité créative. La bande
originale
Once a propulsé le duo en 2007, en plus de faire
connaître un peu plus The
Frames. Deux ans plus tard, malgré leur
séparation en tant que couple, le duo est de retour avec un album encore
plus cohésif.
Strict Joy
nous offre de superbes mélodies
séductrices et toujours intéressantes à écouter. Le premier extrait, « Low
Rising », démarre magnifiquement l’ensemble qui bénéficiera ensuite
d’une uniformité parfaite jusqu’à la fin. C’est d’ailleurs peut-être là
le principal point négatif de l’album qui ne présente pas vraiment de
variations. Peu de titres ressortiront véritablement à travers ce disque
qui s’écoute sans pause de la première à la dernière pièce. L’intimité
créée par l’album est totalement réussie et c’est un disque qui risque
fort de faire en sorte que vous ne puissiez plus vous en séparer.
(janvier 2010)
Vidéoclip :
« Low Rising » |
Anti- /
Epitaph
½
|
Tegan and
Sara -
Sainthood
Les jumelles canadiennes
Tegan
et
Sara Quin sont de retour avec un 6e album en un
peu plus de 10 ans. Un duo folk rock à la base, elles nous offrent
maintenant une musique à plus grande dimension.
Sainthood nous
présente un son pop rock énergique et d’excellente qualité. Du même
coup, l’attraction est beaucoup plus immédiate et les mélodies
accrocheuses ont tout ce qu’il faut pour vous attraper rapidement, dès
une première écoute de l’album. Malgré une première pièce efficace
(« Arrow »), il faut attendre les 6e et 7e titres (« The Cure » et le
succès « Northshore ») pour que le disque prenne véritablement son
envol. Certaines pièces moins créatives risquent moins de vous
accrocher, mais l’ensemble est tout de même de bonne qualité. De plus,
avec la plupart des 13 titres sous la barre des 3 minutes, vous n’aurez
pas trop le temps de vous ennuyer. En bout de ligne,
Sainthood
est un excellent divertissement. (février 2010) |
Vapor /
Sire
/
Warner
½
|
Them Crooked Vultures -
Them Crooked Vultures
Them
Crooked
Vultures est un
super-groupe constitué du
chanteur/guitariste
Josh Homme (Kyuss,
Queens Of
The Stone Age), du batteur
Dave Grohl (Nirvana,
Foo Fighters) et du légendaire bassiste
John Paul Jones
(Led Zeppelin). Après
avoir discuté de la possibilité de collaborer ensemble dès 2005, le
trio nous arrive finalement avec un premier album enregistré à
Los
Angeles. Leur son puise inévitablement dans le style des groupes
auxquels ils ont tous fait partie, avec en boni une bonne grosse
couche du grunge d’il y a 20 ans. Par contre, les influences de
Kyuss et de Queens Of
The Stone Age sont plus évidentes et mettent
ainsi Homme de l’avant par rapport à ses collègues. Les 13 pièces
présentées ici semblent sorties tout droit de différentes séances
d’improvisation desquelles on n’aurait conservé que les meilleurs
moments en les resserrant passablement. Malgré cet effort
d’épuration, quelques titres s’étirent encore quelque peu, dépassant
les 7 minutes. Le psychédélisme délirant qu’on retrouve en certaines
occasions risque de rebuter plusieurs auditeurs. Il s’agit donc d’un
album qui s’adresse essentiellement aux fans de
Josh Homme qui
adorent tous ses projets. Quant à ceux de Dave
Grohl et de John Paul
Jones, ils auront inévitablement une certaine curiosité, qui sera
grandement récompensée à l’écoute de ce trio puissant et extrêmement
cohérent. Un match parfait! (découverte du mois de mars 2010)
Vidéoclip :
« Elephants » |
Interscope /
Universal
½
|
This Providence -
Who Are You
Now?
This Providence est un jeune groupe de Seattle qui en est à son 3e
album depuis ses débuts en 2003 alors que les gars étaient encore tous à
l’école.
Who Are You Now?
présente possiblement le premier
véritable départ pour ce groupe de pop rock énergique. Avec quelques
influences punk et emo, le groupe nous offre un son assurément
accrocheur, tant par les mélodies que les rythmes entraînants. Le groupe
peut passer d’ambiances acoustiques (« My Beautiful Rescue », « Chasing the Wind ») à des pièces favorites de planchers de danse (« Squeaking Wheels and White Light », « That Girl’s a Trick »), sans oublier des
pièces pop rock d’une grande efficacité (« Letdown »). Les moments
faibles sont rares ici. Même si certaines compositions vous donneront
assurément une impression de déjà vu, le groupe réussit à les livrer
avec une énergie hors du commun qui les distingue rapidement de
plusieurs autres artistes du genre. Le groupe a ouvert plusieurs
concerts pour
Paramore et j’aurais tendance à dire qu’il s’en
rapproche énormément pour ce qui est de l’énergie et de la qualité
d’interprétation. Un très bon disque d’un jeune groupe à découvrir!
(juin 2009)
Vidéoclips :
« Letdown » -
« My Beautiful Rescue » |
Fueled by Ramen
/
Warner
½
|
George Thorogood and The Destroyers -
The Dirty Dozen
Ce nouvel album de Thorogood et ses Destroyers regroupe 12 reprises de
classiques blues. Présenté comme s’il avait 2 côtés, comme un disque
vinyle, le CD contient 6 nouveaux enregistrements (« côté 1 ») et 6
enregistrements datant des années 1980 et 90 (« côté 2 »). Dès la
première écoute du « côté 1 », on ne peut faire autrement que de
remarquer à quel point le groupe a bien vieilli, puisqu’il nous propose
ses reprises avec une énergie hors du commun. Malheureusement, la
qualité de production baisse d’un cran lors du passage au « côté 2 ».
Par le fait même, malgré la qualité des pièces choisies, l’intérêt est
moins au rendez-vous. Selon moi, il aurait été préférable de tout
réenregistrer pour assurer une qualité uniforme. Il reste que c’est un
bon disque de reprises pour ces vieux routiers. Il risque fort de plaire
non seulement aux fans du groupe, mais aussi aux amateurs de blues rock
et de boogie en général.
(octobre 2009)
Vidéoclip :
« Hello Little Girl » |
Capitol
/
EMI
½
|
Thursday -
Common Existence
Thursday est un groupe du New Jersey qui existe depuis une douzaine
d’années. Ils ont su se bâtir une certaine crédibilité au cours des
années dans le genre emo / post hardcore grâce à des compositions
solides. Depuis quelques années, le groupe met un peu plus l’accent
sur les mélodies, et c’est encore le cas sur ce nouvel album.
Common Existence a été réalisé par
Dave Fridmann, surtout
célèbre pour son travail avec
The Flaming Lips, mais aussi
avec
Mogwai et
MGMT. L’album navigue entre un retour
aux sources pour Thursday et une exploration de nouveaux horizons
comme dans « As He Climbed The Dark Mountain ». Le disque débute en
force avec le premier extrait, « Resuscitation of a Dead Man », sur
lequel la voix de
Geoff Rickly nous rappelle celle de
Dexter Holland de
The Offspring. D’ailleurs le fait
d’utiliser sa voix de façon plus mélodique que hardcore donne une
toute autre dimension au groupe qui peut ainsi être associé à
différents styles musicaux allant du brit pop au rock progressif en
passant par un rock alternatif plus traditionnel. Le groupe nous
offre également sur
Common Existence
un véritable hymne post hardcore avec l’excellente « Friends In The Armed Forces ». Avec ses
structures variées et riches, ce nouvel album de Thursday vient
peut-être s’installer au sommet des enregistrements du groupe à ce
jour. (avril 2009)
Vidéoclip :
« Resuscitation of a Dead Man » |
Epitaph
½
|
Timbaland -
Shock Value II
Deux ans après
Shock Value,
Timbaland remet ça avec une suite à son album
le plus célèbre en carrière. Il s’agissait à l’époque d’un disque
plutôt moyen, mais qui contenait quelques hits de premier plan (« Give
It To Me », « The
Way I Are », etc.). Sur le volume 2, les
collaborations sont un peu moins nombreuses, mais encore plus
surprenantes avec des noms comme
Chad Kroeger,
Daughtry
et l’alter ego rap de
Brandy nommé
Bran’ Nu. On
retrouve également
Myley Cyrus et
Jojo, sans oublier
son fidèle acolyte
Justin Timberlake sur le succès « Carry
Out », l’une des pièces les plus efficaces du disque. Les autres
titres qui peuvent attirer l’attention sont « Lose Control », « Morning
After
Dark » et le succès « If
We
Ever
Meet
Again ». Musicalement,
« Tomorrow in
the
Bottle » et « We
Belong To
the Music » pourraient
être intéressantes, mais comme la majorité de l’ensemble, elles
possèdent des textes totalement insignifiants. Pour un artiste qui
se veut un compromis entre rap et R&B,
Timbaland nous présente un
disque avec une direction résolument pop, un peu trop souvent
insipide. L’album continue vraiment dans la lignée de son précédent,
sans toutefois pouvoir compter sur le même type de succès monstres.
Encore une fois, Timbaland déçoit plus qu’il
n’impressionne. (avril 2010)
Vidéoclips :
« Carry Out » -
« Morning After Dark »
-
« If We Ever Meet Again »
|
Blackground /
Interscope
/
Universal
½
|
Kristina Train -
Spilt
Milk
Née à New York,
Kristina
Train a grandi à Savannah, Georgie, un coin des États-Unis qui a
présenté de nombreux chanteurs soul et pop au cours des années. Elle
nous propose ici son tout premier disque qui s’inspire de la culture
soul, mais aussi du jazz et du R&B. L’album s’ouvre en force avec
l’inoubliable chanson-titre, un succès incontournable à faire jouer en
boucle. Plusieurs pièces offrent aussi ce type de refrains intenses que
l’on fredonne à souhait comme « No Man’s Land », « Don’t
Remember » et
« It’s Over
Now ». Quant à « Don’t
Beg For Love », elle nous ramène pas
si loin de l’univers d’Aretha Franklin
et
Dusty Springfield,
certainement ses principales influences. Les compositions sont
puissantes, mais c’est la voix de
Kristina qui domine totalement cet
album lumineux. Kristina Train nous propose définitivement un très fort
premier essai et il faudra la surveiller de près dans le futur. Une
belle découverte! (mai 2010) |
Blue Note
/
EMI
½
|
Trans-Siberian Orchestra -
Night Castle
Le Trans-Siberian
Orchestra est un collectif de métal / rock progressif entouré d’un
orchestre symphonique et de nombreux choristes. Établi à New York, le
groupe s’est surtout fait connaître grâce à ses albums de Noël et ses
concerts à grand déploiement. On compte dans ses rangs quelques
musiciens reconnus comme
Jon Oliva (Savatage),
Alex
Skolnick (Testament,
Savatage) et
Al Pitrelli (Asia,
Megadeth,
Savatage). Après 5 ans d’absence sur disque, la
formation est de retour avec rien de moins qu’un album double. Album
concept de 26 titres réalisé par
Paul O’Neill, le cerveau du
groupe,
Night Castle
présente le mélange parfait entre musique
rock et classique. Il s’agit seulement de leur 2e album à ne pas être
enregistré spécifiquement pour Noël, le dernier remontant à 2000. On y
retrouve des pièces rock sans grand intérêt qu’on pourrait comparer à
Meat Loaf ou au groupe hard rock chrétien
Stryper. Très
théâtrale, la musique du Trans-Siberian Orchestra prend certainement
tout son sens sur scène, mais sur disque l’intérêt n’y est pas très
souvent. On retrouve en plusieurs occasions des extraits de pièces
classiques reconnues, mais elles ne cadrent pas toujours très bien dans
l’ensemble qui, en bout de ligne, est plutôt décousu et beaucoup trop
long… Le 2e CD se conclut avec 5 classiques en boni incluant « Child of
the Night », « Nutrocker » et « Carmina
Burana ».
(avril 2010) |
Atlantic
/
Warner
½
|
Les Trois Accords -
Dans mon
corps
Pour son 3e album, le groupe de Drummondville a fait confiance au
réalisateur
Gus Van Go (Me, Mom & Morgentaler) pour monter
la qualité d’enregistrement d’un cran. Il réussit à rendre la musique
des Trois Accords beaucoup plus riche et complexe grâce à l’ajout de
cuivres, de mélotrons et de violons, ainsi qu’à des arrangements de très
grande qualité. Ce qui ne change pas par rapport aux albums précédents
du groupe, c’est l’absurdité des textes qui atteint de nouveaux sommets.
On joue également sur l’image en présentant ce qui semble être un
chanteur soul des années 1960 sur la pochette du disque et dans le
vidéoclip pour la chanson-titre. Une tromperie qui risque de faire faire
le saut à quelqu’un qui ne connaîtrait pas le groupe et qui entendrait
la voix de
Simon Proulx pour la première fois, une voix à des
années-lumière d’une voix soul… Ce 3e opus du groupe marque aussi un
autre changement : le départ du 2e chanteur et co-fondateur,
Olivier
Benoît, qui a décidé de se consacrer entièrement à la gérance du
groupe. Le quatuor nous propose encore une fois des succès mémorables
comme « Caméra vidéo » et la
chanson-titre, sans oublier d’autres titres
accrocheurs comme « Ton pantalon est plein » et « Elle s’appelait
Serge ». Le groupe brasse passablement sur des pièces comme « Croquer
des cous » et « Pas capable d’arrêter », la dernière qui deviendra
certainement un classique en concert. Avec un album musicalement
supérieur aux précédents, les Trois Accords réussissent en certaines
occasions à nous faire oublier la stupidité de leurs textes. Alors que
le groupe se balance depuis le début de sa carrière sur un fil de fer
entre musique et humour, on peut dire qu’il gagne en crédibilité
musicale sur celui-ci sans pour autant gagner en maturité dans ses
textes. C’est donc un album qui plaira à la fois aux fans de la première
heure et à un public plus large qui appréciera peut-être pour la
première fois le style musical unique des Trois Accords. (janvier 2010)
Vidéoclips :
« Dans mon corps » -
« Caméra vidéo » (live aux Sessions Bande à Part) |
Phonoscope /
Outside /
Indica
½
|
Frank
Turner -
Poetry of the Deed
Frank Turner est un chanteur et guitariste qui réside à Londres. Après 4
ans au sein du groupe punk
Million Dead, il a décidé de se
réorienter vers un son un peu plus acoustique aux influences folk, un
peu dans le style de
Billy Bragg. Il a lancé 2 albums qui ont
connu un certain succès en Angleterre et il tente maintenant une percée
en Amérique grâce à un contrat de distribution avec Epitaph Records.
Pour cet album, les instruments ont été enregistrés en direct avec très
peu de retouches, sauf pour la voix. Le résultat est donc un album
naturel sur lequel le résultat final n’est pas si loin de la composition
originale. La fusion entre la guitare électrique et la guitare
acoustique est parfaite et nous entendons par le fait même un bon
mélange entre folk rock alternatif et pop punk. Les mélodies sont
toujours efficaces et peu de pièces parmi les 13 peuvent être
considérées comme faibles. Les textes sont toujours très recherchés et
vous vous retrouverez souvent à les chanter tellement ils vous resteront
immanquablement en tête. Ce nouvel album de Frank Turner permettra
autant aux punks de découvrir le folk qu’aux fans de musique folk de
découvrir le punk rock. Un très bon disque à découvrir! (novembre 2009)
Vidéoclip :
« The Road » |
Xtra Mile /
Epitaph
½
|
U2 -
No Line On the Horizon
Voici un nouvel album particulièrement attendu de U2, 5 ans après le
très bon
How To Dismantle an Atomic Bomb. C’est que non seulement le
groupe nous a fait patienter tout ce temps, mais en plus le
réalisateur
Daniel Lanois a affirmé pendant l’enregistrement
que le groupe travaillait à son meilleur matériel depuis longtemps. Lanois (ici présenté en tant que Danny Lanois) est en effet de
retour à la réalisation et à l’écriture avec
Brian Eno, eux
qui ont contribué aux meilleures productions du groupe dont le
chef-d’œuvre de
The Joshua Tree.
Steve Lillywhite
revient tout de
même sur quelques titres. L’album s’ouvre de façon passablement
solide avec une atmosphère et des textures qui nous rappellent
celles de
The Joshua Tree et
The Unforgettable Fire. La meilleure pièce du disque est
certainement « Magnificent ». « Moment of Surrender » et « Unknown
Caller » sont également très efficaces. La deuxième moitié du disque
s’essouffle quelque peu avec des couplets un peu plus faibles. Le
premier extrait, « Get On Your Boots », n’a pas encore réussi à
véritablement capter mon attention, et c’est un peu ce qui se passe
lorsqu’on écoute les 4 derniers titres du disque de 11 pièces
totalisant 54 minutes. Ce serait le type d’album qui devrait
augmenter en intérêt après plusieurs écoutes, mais rien ne semble y
faire et notre opinion de départ demeure : il s’agit d’un album
inégal avec de bons clins d’œil au passé, mais aussi des moments
facilement oubliables. Malgré le négatif qu’on peut trouver à ce
nouvel opus, un album de U2 reste à la base un disque de qualité, et
No Line On the Horizon
ne fait pas exception. Son atmosphère
particulière risque d’en séduire plusieurs, même si le disque ne
s’approche pas vraiment des meilleurs enregistrements du groupe.
(chronique principale d'avril 2009)
Vidéoclip :
« Get on Your Boots » |
Interscope /
Universal
½
|
Unkle
Kracker -
Happy Hour
Après 5 ans d’attente, l’ancien acolyte de
Kid Rock est de retour
avec un nouvel album. Encore une fois,
Uncle
Kracker explore à peu près
tous les styles, du hard rock au hip hop avec quelques influences
country. Il nous propose une musique généralement douce et agréable à
l’oreille. Par contre, pour l’originalité, il faudra repasser. On a par
moments l’impression d’entendre un ramassis de clichés plus
insignifiants les uns que les autres, autant dans les textes que dans
les mélanges musicaux plutôt incongrus.
Sur « Livin’
the Dream », il reconstruit carrément « Here I Go Again » du groupe hard
rock
Whitesnake.
« My
Girlfriend » apparaît comme une
réponse beaucoup trop facile à « I
Kissed a Girl » de
Katy Perry.
« Good To
Be Me », réalisée par Kid Rock, possède une certaine
efficacité, mais elle semble appartenir à une autre époque. En fait, on
retrouve quelques moments du genre, des moments agréables à l’oreille
tant qu’on ne porte pas trop attention. C’est un album sans grande
inspiration qui est bien décevant, surtout après 5 ans de travail. (mars
2010)
Vidéoclips :
« Smile » -
« My Girlfriend » |
Atlantic
/
Warner
½
|
The Used
-
Artwork
Les premiers commentaires que j’ai entendus à la sortie de ce nouvel
album du groupe pop punk /
emo
The
Used étaient carrément incroyables :
« meilleur album de l’année », « meilleur album du groupe à ce jour »,
« ils redéfinissent le genre », etc. J’étais donc plutôt impatient
d’écouter ce « chef-d’œuvre ». L’excitation a malheureusement rapidement
fait place à l’incompréhension. Qu’est-ce que ce nouvel album peut bien
avoir de si différent par rapport à ses prédécesseurs? Encore une fois
le groupe nous offre une pochette créative (et intitule le disque de
façon à ce qu’on n’oublie pas de l’admirer). Mais musicalement,
The
Used
ne va pas véritablement en territoire inconnu. Le groupe continue à
naviguer entre le pop rock accessible et le
screamo un peu plus
agressif, effleurant le métal en certaines occasions (plutôt rares quand
même). Les mélodies sont efficaces sans être mémorables, les
compositions sont bonnes sans être géniales, l’album n’est pas vraiment
créatif, et surtout, rien ne nous accroche. Les fans du groupe ne seront
vraisemblablement pas trop dépaysés, mais on risque difficilement
d’aller rejoindre un nouveau public.
Artwork
est définitivement
bien loin du chef-d’œuvre tant attendu. (novembre 2009)
Vidéoclip :
« Blood on my Hands » |
Reprise
/
Warner
|
Vincent Vallières -
Le monde tourne fort
Déjà le 5e album pour
Vallières, comme quoi « le monde tourne
fort »! Il nous arrive à nouveau avec son folk urbain écrit avec une
précision chirurgicale dans lequel il nous présente ses états d’âme
sur un plateau d’argent. Le sous-titre du disque pourrait fort bien
être « L’espace et le temps », la première pièce de la supposée
« face B » (rassurez-vous, il n’y a toujours qu’une face à un CD).
Un peu plus urbain que
Le repère tranquille,
Le monde tourne fort
peut être
plus facilement comparé à
Chacun dans son espace. On y retrouve évidemment encore des
chansons d’amour incomparables (« L’espace qui reste », « On va
s’aimer encore »), exemples parfaits qu’avec du talent on peut
encore écrire de bonnes chansons en reprenant un thème utilisé en
surabondance depuis des décennies, voire des siècles.
Vallières est
toujours aussi efficace lorsqu’on le retrouve seul avec sa guitare
acoustique, mais je l’aime particulièrement lorsqu’il branche
l’ampli et brasse la baraque, comme dans l’excellente « Le temps est
long », le nouvel extrait de l’album et ma préférée. Le premier
extrait, « En attendant le soleil », est également très efficace et
nous reste indéfiniment en tête. En bout de ligne, avec ses 13
pièces totalisant seulement 38 minutes,
Le monde tourne fort
est encore une fois un excellent album pour Vincent
Vallières. Il
fera sa rentrée montréalaise le 11 février 2010 au
Métropolis.
(janvier 2010)
Vidéoclips :
« Le temps est long » -
« En attendant le soleil » (live à Belle et
Bum) |
Spectra
½
|
Vanna
-
A New Hope
Le groupe post hardcore de Boston Vanna est de retour avec un 2e
album faisant suite à
Curses paru en 2007. Les gars poursuivent dans la même direction
en nous offrant un très bon équilibre entre punk hardcore et emo, entre
voix gutturales et mélodiques. Certains moments donnant un peu plus dans
le métal sont également très intéressants (« Trashmouth », etc.). Même
si le groupe trouve probablement plus que jamais sa véritable
personnalité avec
A New Hope, il reste que peu de moments
réussissent véritablement à capter notre attention. Vanna est un groupe
intéressant dans le genre, mais ne ressort pas encore suffisamment du
lot. (juillet 2009)
Vidéoclip :
« Safe To Say » |
Epitaph
|
Amaury Vassili -
Vincero
Amaury Vassili est un
ténor français autodidacte de seulement 20 ans. Ce jeune virtuose peut
non seulement évoluer dans le chant lyrique, mais peut aussi faire des
incursions dans la musique pop. C’est ce qu’il tente de nous prouver
avec ce premier album. Il interprète des arrangements de grands
classiques comme la Marche No 1, Op. 39/1 « Pomp
and
Circumstance » d’Edward
Elgar (dans « Lucente Stella ») et « La sonate pathétique » de
Beethoven (dans « Fragile »). Mais d’un autre côté, il peut nous
présenter des adaptations bien personnelles de pièces contemporaines
comme « Who
Wants To Live
Forever » de
Queen et « Hallelujah » de
Leonard Cohen. Une autre des
pièces intéressantes de l’album est sa reprise de la célèbre « Parla Piu
Piano » du film
Le Parrain. Évidemment, cet album n’est basé que
sur le talent exceptionnel d’interprète du jeune ténor et ne tient pas
compte de l’originalité du répertoire qui demeure classique, sans trop
de moments de folie. Malgré tout, l’achat de cet album dans le seul but
de découvrir ce jeune talent en vaut le coût… à condition bien sûr
d’apprécier le chant lyrique. (novembre 2009) |
Warner
|
Voivod -
Infini
Plus de 25 ans après ses
débuts modestes sur la scène métal underground québécoise, Voivod est
toujours bien présent et nous offre son 15e album. Malheureusement, le
groupe a perdu son âme à l’été 2005 avec le décès du guitariste
Denis
« Piggy » D’amour, qui a perdu sa lutte contre un cancer du colon à
l’âge de 45 ans.
Infini
présente donc l’œuvre ultime de ce
guitariste sous-estimé qui avait enregistré les pistes de guitares
présentées ici avant sa mort. Le groupe, toujours accompagné par le
bassiste
Jason Newsted (ex-Metallica),
a complété les 13 pièces par la suite et c’est ce qui nous est offert
dans cet hommage musical au regretté guitariste. Le style unique de Piggy aux influences jazz et progressives aura été déterminant sur la
scène métal progressive, non seulement au Canada, mais un peu partout à
travers le monde, particulièrement en Europe. Avec
Infini,
le
groupe laisse quelque peu de côté le son progressif qu’il a exploré à
différents moments de sa carrière pour se concentrer sur le métal brut.
Les pièces ne sont pas pour autant plus faciles d’accès et demandent un
certain effort pour arriver à les apprécier, ce qui caractérise
l’ensemble de la carrière du groupe de toute façon. Il se pourrait qu’Infini
soit le dernier album de Voivod compte tenu des circonstances, et si
c’est le cas, on peut dire que c’est une sortie réussie. (octobre 2009) |
Sonic Unyon /
SIX
½
|
Patrick Watson -
Wooden Arms
En 2006, le Montréalais Patrick Watson (et son groupe du même nom) a
connu un grand succès critique avec l’album
Close to Paradise, créant du même coup un buzz immense
autour de sa musique. L’album suivant était donc très attendu. Après
2 ans en tournée, on peut dire que
Wooden Arms
représente en
quelque sorte la bande sonore de cette tournée d’un groupe qui se
réveille dans différents endroits bizarres chaque matin. Watson
poursuit dans son style initial mêlant indie rock et musique
ambiante tout en intégrant du folk, des orchestrations et des
boucles électroniques. Les influences sont encore une fois variées
allant de
Coldplay à
Jeff Buckley, et la richesse
musicale demeure à nouveau une force indéniable.
Wooden Arms
est exactement le type d’album qu’il faut écouter calmement,
attentivement et à plusieurs reprises pour en saisir toutes les
subtilités et en arriver à l’apprécier véritablement. Le principal
point négatif ici est que Watson réussit moins à nous surprendre,
reprenant la recette déjà établie sur
Close to Paradise. L’autre est qu’un public non averti
pourrait grandement s’endormir avant la moitié du disque, puisqu’il
faut oublier les pièces énergiques ici. Malgré tout, si vous aimez
la musique originale, riche et introspective, vous vous devez de
tendre une oreille vers le talentueux Patrick Watson. (juin 2009)
Vidéoclip :
« Fireweed » |
Secret City
/
EMI /
SIX
½
|
We Are Wolves - Invisible Violence
We Are
Wolves est un trio montréalais qui nous présente un son à la
frontière entre le punk rock et l’électro. Après 2 albums qui leur ont
permis de se faire remarquer un peu partout, le groupe était de retour
avec Invisible Violence
à l’automne 2009. Le disque commence en
force avec l’excellent succès « Paloma » et la très énergique « Holding
Hands ». Par la suite, on retrouve une alternance entre pièces
électro-punks de qualité et un son pop rock un peu plus standard. La
voix du chanteur peut parfois agacer et se rapprocher un peu trop de
celle d’Ozzy Osbourne. Mais, ce détail mis à part,
We Are
Wolves
nous présente une musique créative et énergique qui a tout pour plaire.
(juin 2010)
Vidéoclips :
« Holding Hands » -
« Blue » |
Dare To Care
½
|
Weezer -
Raditude
Au cours de sa carrière,
Weezer a lancé 3 albums éponymes avec une
direction passablement pop (bleu,
vert et
rouge) et a pris l’habitude de revenir rapidement ensuite avec
un disque un peu plus sombre, moins accessible mais plus recherché
musicalement. Un an après l’excellent
album rouge, la sortie d’un nouveau disque portait à croire que
Weezer suivrait la même direction. Au contraire,
Raditude
présente 10 chansons résolument pop tournant autour des 3 minutes
pour un total de moins de 35 minutes, ce qui fait passer l’album
rouge
pour leur disque expérimental des 2 dernières années. Alors que le
précédent album présentait une certaine maturité,
Rivers Cuomo
fait ici un bon vers le passé se rappelant probablement son
adolescence, mais surtout les années 1990. Quelques pièces font un
lien musical direct avec « Buddy Holly » et leur premier album. Les
thèmes sont simples mais tellement efficaces qu’ils apportent une
fraîcheur extraordinaire à la musique du groupe. Avec des titres
comme « (If You’re
Wondering If I
Want
You To) I
Want
You To » (le
premier extrait), « The Girl
Got Hot » et « Can’t Stop
Partying »,
ce n’est pas nécessaire de fouiller bien longtemps pour trouver le
sens des thèmes abordés.
Weezer nous propose donc un autre excellent
album rempli de pièces pop rock énergiques influencées des années
1950 à 1970 sur lesquelles la guitare occupe une place de choix. Les
compositions sont directes et atteignent aisément leur but : nous
divertir. En fait, il n’y a qu’un seul problème avec ce 7e album :
il est trop court!
On en veut encore!
(chronique principale de décembre 2009)
Vidéoclip :
« (If You’re Wondering If I Want You To) I Want
You To » |
DGC /
Universal
|
Westbound Train -
Come and
Get It
Le groupe de Boston Westbound Train nous a offert un très bon disque
il y a 3 ans avec
Transitions, un album présentant un bon mélange de reggae et
de ska intégrant également rock, soul, R&B, funk et Motown. Avec
Come and Get It, la première chose qui nous frappe est que le
groupe va plus que jamais puiser dans le R&B et le Motown des années
1960. Mais, fans de reggae et de ska, soyez rassurés; le groupe
demeure fidèle à son style de prédilection. Leurs compositions
rendent donc à nouveau hommage aux pionniers du genre comme les
Wailers et les
Specials amenant leur son au goût du jour.
Les 7 membres de Westbound Train nous prouvent encore une fois tout
leur talent de musiciens sur un album généralement mid-tempo aux
atmosphères variées mais toujours efficaces. Ils ont un style bien à
eux qu’ils réussissent à parfaitement mettre en valeur sur ce CD de
15 pièces totalisant 55 minutes. C’est un album intemporel, qui ne
contient aucun succès radio potentiel, mais qui vous fera assurément
passer un bon moment et décrocher de votre quotidien. Un disque qui
pousse à la rêverie en vous faisant taper du pied! (juin 2009) |
HellCat /
Epitaph
½
|
William Elliott Whitmore -
Animals in the Dark
William Elliott Whitmore possède une voix de prêcheur gospel du début du
siècle dernier, qui n’est pas sans nous rappeler
Tom Waits. Il
nous présente un blues / folk particulier au sud des États-Unis, un
style unique plutôt minimaliste. Après une trilogie acclamée de la
critique, Whitmore nous revient avec
Animals in the Dark. Dès la
pièce d’ouverture, « Mutiny », il prend position sur l’abandon de la
campagne par le gouvernement, le tout sur un rythme militaire. Par la
suite, on retrouve à nouveau plusieurs titres interprétés au banjo ou à
la guitare acoustique accompagnés de percussions discrètes. Mais pour la
première fois, certaines pièces bénéficient d’arrangements complets,
sans perdre l’essence même du son caractéristique à Whitmore. Si vous
aimez un son acoustique original et une voix puissante et poignante,
William Elliott Whitmore est un choix naturel. De plus, ceux qui le
connaissaient déjà avec la trilogie précédente découvriront ici une
belle évolution qui devrait leur plaire. Un disque solide! (septembre
2009)
Vidéoclip :
« Hell or High Water » |
Anti- /
Epitaph
½
|
Wilco -
Wilco (the album)
Après un album
majoritairement expérimental (A
Ghost is Born, 2004) et un album essentiellement acoustique (Sky
Blue Sky, 2007), Wilco est de retour avec un disque pop rock. Ce
7e album du groupe américain est probablement en effet son plus
accessible à ce jour, malgré quelques touches expérimentales à gauche et
à droite. Il nous séduit immédiatement avec « Wilco (the song) ». « Bull
Black Nova » nous offre une superbe montée, alors que la douce « You and
I » nous présente un magnifique duo composé de
Jeff Tweedy (le
chanteur du groupe) et
Feist. Le premier extrait de l’album, « You Never Know », est probablement leur pièce la plus pop en carrière et est
d’une grande efficacité. Autant dans cette pièce qu’en quelques autres
occasions (comme dans l’excellente « I’ll Fight » par exemple), j’ai eu
l’impression d’entendre de grandes influences de
George Harrison,
surtout de la période
All Things Must Pass. Wilco a toujours été
un groupe plutôt difficile d’accès nous présentant des albums demandant
plusieurs écoutes attentives. Avec
Wilco (the album), le groupe
change la tendance et nous présente une musique facile d’accès, tout en
conservant la grande créativité qui l’a toujours caractérisé. Compte
tenu de l’équilibre qu’ils ont su créer ici, je considère que Wilco nous
offre peut-être son meilleur album depuis
Summerteeth paru il y a déjà 10 ans. À découvrir!
(octobre 2009) |
Nonesuch
/
Warner
|
Robbie Williams -
Reality
Killed the Video Star
Chanteur de ballades par excellence dans la musique pop britannique,
Robbie Williams nous revient avec un de ces albums si facilement
oubliables et remplaçables. C’est dommage parce qu’il commence
solidement avec la très bonne « Morning Sun » et « Bodies », le
premier extrait. Par la suite, les compositions sont souvent faibles
et sans intérêt, malgré une réalisation de premier plan de la part
de
Trevor Horn. La pièce rock « Do
You
Mind » et la dansante
« Difficult for
Weirdos » amènent un certain dynamisme au disque,
même si elles ne sont pas plus fortes en termes de créativité. Pour
le reste, la majorité des titres offerts sont franchement ennuyants.
Reality Killed the Video Star
n’est définitivement pas un
album qui enrichira l’œuvre de cet artiste à la carrière en dents de
scie. (mars 2010)
Vidéoclip :
« Bodies » |
Virgin
/
EMI
|
Yelo
Molo -
Emmène-moi kekpart
Yelo Molo s’est surtout fait connaître il y a 10 ans avec l’album
Écoute! qui contenait entre autres les immenses succès
« Gros zéro » et « Sabrina ». Deux ans plus tard, le groupe nous
offrait sur
Méli-Molo des versions ska uniques de thèmes d’émissions
populaires pour enfants comme « Goldorak » et « Le petit castor ».
Par la suite, Yelo Molo nous a présenté 2 autres disques qui ont
fait un peu moins de vagues. Pour
Emmène-moi kekpart,
on a
mis le paquet en lançant l’album dans le cadre des Francofolies,
suivi d’un spectacle gratuit sur scène extérieure. Puis le premier
extrait, « Voyage », est devenu le succès de l’été sur les radios
commerciales québécoises. Le groupe s’est surtout fait remarquer à
ses débuts avec de bons rythmes de ska sur une musique tout de même
grandement accessible. En 2009, on retrouve à nouveau quelques
éléments de ska à gauche et à droite, mais on peut surtout parler de
musique pop. Avec beaucoup de guitares acoustiques, on retrouve même
sur quelques pièces un peu de folk urbain à la
Vincent Vallières.
Le groupe a réalisé l’album lui-même et il s’entoure pour l’occasion
de musiciens de grand talent comme
Patrick Lemieux (Kaïn)
qui joue la guitare sur « Le bonheur dans une fleur »,
Bernard
Quessy (Martin Deschamps) au piano, ainsi qu’André
Brunet (La Bottine Souriante) qui joue le violon sur
« J’espère encore ». Accompagné d’autant de talent, le sextet ne
peut faire autrement que nous offrir une musique encore plus riche
que par le passé, créant différentes textures musicales. Yelo Molo
nous offre donc un album varié qui plaira à un large public.
(septembre 2009) |
Phaneuf /
Tox
½
|
Pete Yorn & Scarlett Johansson -
Break Up
Pete
Yorn avait grandement impressionné avec son premier album en 2001,
Musicforthemorningafter. Par contre, il n’a pas trop réussi à se
démarquer depuis avec des albums souvent d’une grande banalité. De son
côté, l’actrice Scarlett
Johansson s’est essayée en musique en 2008 avec
l’album de reprises de
Tom Waits
Anywhere I Lay My Head, sans trop de succès. Les deux s’unissent
ici dans ce qui aurait pu être la rencontre permettant aux deux
chanteurs de véritablement éclore.
Break Up avait été enregistré
en 2006 par Yorn avant d’être relégué aux oubliettes. Il présente 9
titres totalisant moins de 30 minutes et nous offre une série de duos
sur fond acoustique. Johansson offre une performance vocale intéressante
et elle éclipse totalement son partenaire en plusieurs occasions. Les
pièces sont toutes dans le même registre, soit une musique acoustique et
douce à la frontière entre le folk contemporain et le rock alternatif
adulte. Peu de titres ressortent du lot et lorsque le disque se termine,
on a plutôt l’impression de rester sur notre appétit, comme si l’album
ne réussissait pas à combler les attentes créées par ce duo célèbre. Un
disque intéressant, mais qui ne passera pas à l’histoire… (décembre
2009)
Vidéoclip :
« Relator »
|
Atco /
Rhino
/
Warner
|
You Me At Six -
Take
Off Your Colours
You
Me At
Six est un groupe anglais qui existe depuis 2005. Après avoir lancé
un mini-album,
ils se sont surtout fait connaître en tournée en première partie de
groupes comme
Fall
Out Boy,
New Found Glory
et
Angels &
Airwaves. Leur
premier album,
Take Off Your Colours,
est paru en Angleterre à la
fin de 2008. Le groupe a ensuite signé un contrat avec Epitaph qui a
relancé le CD en Amérique en juillet 2009 avec 5 titres en boni. Il
dure donc maintenant plus de 73 minutes avec un total de 19 pièces.
Le groupe nous présente un son pop punk largement influencé par
Fall Out Boy
et
Blink 182. YM@6
a un sens indéniable de la mélodie permettant de nous offrir des
pièces efficaces dans le genre. Malheureusement, le groupe a
tendance à se répéter en plusieurs occasions, en plus d’agir dans
une catégorie déjà grandement surexploitée. Vous aurez donc une
impression de déjà vu pendant la majeure partie du disque.
J’espérais une approche différente par ces britanniques jouant une
musique typiquement américaine, mais ce n’est pas le cas et vous
aurez l’impression d’entendre un nouveau groupe sud-californien.
Par contre, si vous aimez le genre, YM@6
interprète ses chansons pop rock accrocheuses avec une solidité
irréprochable. (découverte du mois de septembre 2009) |
Epitaph
|
Neil Young
- Dreamin’ Man Live ’92
Voici le disque #12 dans
la série des archives performance que Reprise Records lance depuis 2006
à propos du folk rockeur canadien Neil Young. Contrairement aux autres
albums de la série, ce CD ne présente pas une performance spécifique en
concert. Il présente plutôt les meilleurs moments de la tournée de Young
qui a précédé l’enregistrement de l’album
Harvest Moon. Toutes les pièces ont été enregistrées alors que
Young était seul à la guitare (ou exceptionnellement avec son piano ou
son banjo). On y retrouve les 10 pièces qu’on allait réentendre sur
Harvest Moon, mais dans un ordre différent. L’album permet donc
de redécouvrir ce classique de Neil Young qui représentait pour lui un
retour efficace au country rock. Et c’est tout en douceur que vous
pourrez refaire cette découverte. (août 2010) |
Reprise
/
Warner
½
|
Neil Young
-
Fork in the Road
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Comme sa vieille Lincoln Continental 1959, Neil Young est
increvable. De vieux lives du chanteur ressortent miraculeusement
chaque année, tous mieux critiqués les uns que les autres, tout en
maintenant les sorties régulières d'albums studio dont l'excellent
dernier en date Chrome Dreams II. 64 piges au compteur (sans parler
des kilomètres) et le moteur est comme neuf. Bien sûr, pour être
objectif,
Fork In The Road ne tient pas la marrée face aux
disques qui ont fait la légende du loner, ni face à
Chrome Dreams
II, un cran au dessus. Mais l'album ne fait pas pâle figure dans
la discographie longue comme la route 66 du chanteur.
Fork In The
Road est engagé, comme souvent, Neil Young a pris l'option de
ruer dans les brancards. Un long trip à travers les States, comme un
concept album consacré au plaisir de rouler, mais avec de vraies
revendications.
« Truth is fiction, Truth is lies, Strange things
happen, When worlds collide ». Sur fond d'esprit folk (bien
feutré), le Canadien lâche en fait une dizaine de brûlots rock n'
roll avec un son garage à souhait. Riffs mastocs, son dégueulasse et
contours à peine dessinés, Neil Young cravache dur pour sortir des
titres aussi abrupts que groovy (« Fuel Line », « Hit The Road »).
Du son sans fioriture, sec comme un coup de trique. Comme sa
pochette, presque moche, en tout cas sans effet de style. Réponse
immédiate à la crise ? Peut-être. Avec quelques bonnes chansons (« Just Singing A Song », « Cough Up The Bucks ») et sans être
transcendant, Neil Young démontre une nouvelle fois qu'il ne sait
pas faire dans le mauvais. Il propose avec
Fork In The Road,
un album plaisant avec quelques rythmiques prenantes et des paroles
toujours chantées sur le fil du rasoir. (juin 2009) |
½
|
Geoffrey Gurrumul Yunupingu -
Gurrumul
Gurrumul est un véritable phénomène de la musique australienne.
Aveugle de naissance, cet Australien d’origine aborigène a remporté
2 prix dans son pays natal pour cet album éponyme paru initialement
en février 2008. On peut heureusement le découvrir à notre tour.
Auteur, compositeur, interprète et
multi-instrumentiste,
Gurrumul
chante essentiellement en
yolngu, une langue indigène du nord du
pays. Il possède une voix exceptionnelle, extrêmement poignante, et
il paraît que sa présence scénique est tout à fait impressionnante.
Dès la pièce d’ouverture, « Wiyathul », on se retrouve complètement
hypnotisés et séduits. Il nous raconte son histoire unique dans « Gurrumul
History (I
Was Born
Blind) », la seule pièce majoritairement en
anglais. Toute la puissance de ses compositions n’est transportée
que par sa voix, une guitare acoustique et une contrebasse. Chaque
pièce est donc toute en douceur, ce qui peut être quelque peu
lassant à la longue, surtout que l’album dure plus de 60 minutes.
Par contre, le talent exceptionnel de
Gurrumul reprendra toujours le
dessus à un moment ou à un autre pour vous séduire à nouveau. C’est
un excellent disque d’un talent unique à découvrir absolument!
(novembre 2009)
Vidéoclip en concert :
« Wiyathul » |
Skinnyfish
/
Justin Time /
EMI /
SIX
½
|
Compilations :
|
Being Erica
(musique de la
série originale)
Being Erica est une émission de télévision canadienne
diffusée sur les ondes de la
CBC. Ce disque de 57 minutes présente
la meilleure musique qui a accompagné la série tout au long de ses
épisodes. On retrouve toujours le même problème avec les bandes
originales de films ou de séries : il n’y a aucune ligne directrice
entre les différentes pièces proposées. On retrouve bien quelques
classiques intéressants comme « No
Rain » de
Blind Melon et
« Right Here Right
Now » de
Jesus Jones. Sauf que lorsque
l’on entend à quelques pistes d’intervalle la toute douce « Don’t
Know Why » de
Norah Jones et le monstrueux succès dansant des
années 1990 « I’m
Too Sexy » de
Right Said Fred, on se dit
qu’on a un problème. D’autres noms sortis des boules à mites :
M.C. Hammer avec « U Can’t
Touch This » et le défunt groupe
canadien
The Northern Pikes avec « Girl
With a
Problem ». On
retrouve tout de même l’excellente « Yesterday Man (I’m
So
Lonely) »
de
Roz Bell, mais l’ensemble demeure totalement décousu,
surtout qu’on intègre des bouts de dialogues de la série. En fait,
les pièces les plus intéressantes présentées ici font probablement
déjà partie de votre collection de disques. Donc, à moins que vous
soyez mordus de la série et qu’un souvenir de celle-ci soit associé
avec chacune des pièces, l’intérêt pour ce disque est passablement
nul. (avril 2010) |
EMI
½
|
Covered, A Revolution In Sound:
Warner Bros. Records
Pour souligner le 50e anniversaire de l’étiquette Warner Bros., on a demandé à une douzaine d’artistes présentement sous
contrat avec eux d’interpréter des classiques des 50 dernières
années parus sur cette étiquette. Parmi les reprises les plus
intéressantes, on ne peut passer sous silence « Like a Hurricane »
de
Neil Young par
Adam Sandler, « Burning Down the
House » de
Talking Heads par
The Used, « Midlife Crisis » de
Faith No More par
Disturbed, « Paranoid »
de
Black Sabbath par
Avenged Sevenfold, et en conclusion, « Borderline » de
Madonna par
The Flaming Lips.
Après une première partie plutôt acoustique (et passablement
ennuyante), le disque prend véritablement son envol avec Adam Sandler et brasse un peu plus vers la fin. La plupart des reprises
sont solides, même si certains choix de chansons peuvent être
discutables, surtout lorsqu’on pense à l’envergure du catalogue de
Warner. Malgré tout, il s’agit d’un disque intéressant offrant de
bons moments. (mai 2009) |
Warner
|
Génération Passe-Partout
L’émission de télévision culte pour enfants des années 1970,
Passe-Partout, a conquis toute une génération de jeunes
québécois. Cette légende se poursuit aujourd’hui avec la sortie de
coffrets en format DVD, mais il reste que c’est la vraie génération
Passe-Partout qui demeure la plus intéressée par l’émission. Plus de
30 ans après les premiers balbutiements de
Passe-Partout, des
artistes se sont retrouvés en studio pour reprendre des classiques
de cette émission en les mettant au goût du jour. Sous la
supervision des réalisateurs
Pierre F. Brault, le compositeur
des musiques à l’époque, et
Charles-Antoine Gosselin, les
différents artistes invités réussissent non seulement à donner aux
chansonnettes un son des années 2000, mais aussi à les rendre
parfois intéressantes pour un public adulte, malgré les textes
enfantins. Parmi les interprétations les plus réussies, notons le
1er extrait, « Laisser sa trace » par
Patrick Groulx et les Bas
Blancs, « Monsieur le chat » par
Marie-Élaine Thibert,
« Berceuse créole » par
Florence K, « Les grenouilles » par
Lynda Thalie, « Bon dodo, mon ami » par
Kaïn et « Dans
le poulailler » par
Les Denis Drolet. Les autres artistes
présents incluent
Cœur de Pirate,
Alfa Rococo,
The
Lost Fingers,
Martin Deschamps,
Tricot Machine,
Stéphanie Lapointe,
Fred Pellerin et
Madame Moustache.
Même pour les gens de la génération
Passe-Partout, certaines pièces
vous toucheront moins, comme c’était le cas à l’époque. Puis,
certaines interprétations tombent à plat et n’ont pas l’impact
souhaité. Malgré tout, c’est un disque qui rappellera bien des
souvenirs aux gens de la génération
Passe-Partout, tout en
conquérant les enfants de la nouvelle génération. (novembre 2009) |
Tandem
|
New Moon
(bande originale)
L’engouement pour
Twilight
a créé un véritable phénomène
cinématographique au cours de la dernière année. La bande sonore du
premier film, malgré ses faiblesses évidentes, a débuté au sommet du
palmarès Billboard et s’est maintenue dans le top 10 pendant 10
semaines consécutives la menant à des ventes totales de 3,3 millions
d’exemplaires à travers le monde, un véritable exploit pour une
bande originale de film. La 2e partie de la saga,
New Moon,
est sur nos écrans depuis le 20 novembre. Plus cohérente que la
bande sonore du premier film, celle-ci ne contient que des pièces
originales écrites spécifiquement pour le film. Elle débute en force
avec le premier extrait, « Meet Me on
the
Equinox » par
Death Cab
For Cutie. Parmi les autres titres incontournables, notons
l’excellent « Hearing Damage » par
Thom Yorke, « A White
Demon Love Song » par
The Killers et « I
Belong To
You (New
Moon Remix) » par
Muse. Malheureusement, comme toute bande
originale, on retrouve un certain nombre de pièces moins solides,
qui cadrent bien dans le contexte du film, mais sont moins
intéressantes sur disque et deviennent du remplissage pour l’album.
Malgré ces quelques faiblesses, la bande originale de
New Moon
est une des plus pertinentes que j’ai entendues depuis longtemps.
(décembre 2009)
Vidéoclip :
« Meet Me on the Equinox »
(par Death Cab For Cutie)
Bande-annonce du film |
Atlantic
/
Warner
½
|
Studio
12 -
Duos
Studio 12 est une émission de la Société Radio-Canada, la seule à
être diffusée sur toutes les plateformes (radio, télé générale, télé
spécialisée, web). L’émission en est maintenant à sa 3e saison et la SRC a décidé de lancer un disque regroupant les meilleurs duos des 2
premières saisons. On peut donc entendre 23 artistes québécois de
différents horizons musicaux mélanger leurs styles sur 12 pièces
interprétées souvent de façon surprenante, mais jamais banale. Parmi
les plus intéressantes, notons « Tous les sens » par
Ariane
Moffat et
Beast, « Le temps passe » par
Vincent
Vallières et
Daniel Boucher, « Jardim » par
Bïa et
Coral Egan, « Prince-Arthur » par
Pierre Flynn et
Catherine Durand et « Le bruit des bottes » par
Yann Perreau
et
Loco Locass. Les variations de genres pouvant être souvent
grandes d’une pièce à l’autre feront nécessairement en sorte que le
disque ne plaira pas à tous de la même façon, ce qui forcera
assurément le saut de quelques titres, en fonction de ses goûts
personnels. Par contre, l’idée de regrouper les meilleurs moments de
l’émission sur un seul CD plaira certainement aux fans de Studio 12.
(octobre 2009) |
SRC /
Radio-Canada
/
SIX
½
|
Woodstock 40
(2 CD)
Pour souligner le 40e anniversaire du festival de Woodstock, Rhino
nous offre un coffret de 6 CD présentant 95 des pièces présentées
pendant les 3 jours du festival en août 1969. Les pièces sont
présentées chronologiquement et ce coffret présente la meilleure
compilation de Woodstock à ce jour. Pour ceux qui auraient un peu
moins de moyens financiers ou qui voudraient seulement avoir la
crème de la crème, une autre version de 2 CD a été lancée et elle
inclut 21 pièces. Il s’agit de la meilleure performance des 21
artistes principaux qui ont participé au festival. Ces pièces sont
encore une fois présentées chronologiquement et un livret très
détaillé décrivant le cours des événements est également inclus. Les
artistes présentés vont de
Richie Havens
(en ouverture de
festival le vendredi après-midi) à
Jimi Hendrix (en conclusion
le lundi matin), en passant par
Joan Baez,
Santana,
Creedence Clearwater Revival,
Janis Joplin,
Sly & The
Family Stone (dans un excellent medley),
The Who,
Jefferson Airplane,
Joe Cocker,
Crosby Stills & Nash
et plusieurs autres. Évidemment, les 21 performances présentées ici
ne font qu’un bref survol de ce week-end historique, mais elles
permettent tout de même de se replonger dans l’ambiance de l’époque.
Il ne faut pas oublier que le festival de Woodstock est un jalon
important de l’histoire de la musique.
Vidéoclips en concert :
« Soul Sacrifice » (par Santana) –
« Star Spangled Banner » (par Jimi Hendrix) |
Rhino /
Warner
½
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