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0-9 - 7 Weeks - 801 -

A - AC/DC - AFI - The Aggrolites - Alice In Chains - All Time Low - The Almost - …And You Will Know Us By the Trail of Dead - Anonymus - Anti-Flag - Arctic Monkeys - Charles Aznavour -

B - Backstreet Boys - Emilie-Claire Barlow - Bat For Lashes - Daniel Bélanger - Billy Talent - Diane Birch - Jane Birkin - Bisso Na Bisso - The Black Eyed Peas - Bon Jovi - Brokencyde - Built To Spill - Chris de Burgh - Busdriver -

C - Xavier Caféine - Cali - Julian Casablancas - Neko Case - Champion - Ray Charles - Chickenfoot - Cirque du Soleil - Julien Clerc - The Cliks - Alan Coe - Avishai Cohen - The Color Of Violence - Converge - Jesse Cook - Chris Cornell - Creed -

D - Étienne Daho - The Dead Weather - Depeche Mode - Richard Desjardins - Diam's - Brandi Disterheft - D.O.A. - Peter Doherty -

E - Eels - Eiffel - Éléphantine - Dario Elia - Ramblin' Jack Elliott - Eminem - Enya - Louis Étienne - Every Time I Die - Exciter -

F - Marianne Faithfull - Farewell - Jay Farrar & Benjamin Gibbard - Fever Ray - A Fine Frenzy - Fires Of Rome - The Flaming Lips - Flight of the Conchords - Florence and The Machine - Zaza Fournier - Franz Ferdinand (2) - Funeral For A Friend - Furaya -

G - Charlotte Gainsbourg - Gallows - Selena Gomez & The Scene - Gossip - Antoine Gratton - Green Day - David Guetta -

H - Harley's War - Hatebreed - Richard Hawley - Mayer Hawthorne - Joe Henry - Steve Hill & The Majestiks - Hot Panda -

I - Ima - Iron Maiden - Islands -

J - Jackdawg - Michael Jackson (2) - Jamie.T - Jet - Jets Overhead - Booker T. Jones - Norah Jones - Oliver Jones & Hank Jones -

K - Kasabian - Alicia Keys - Kittie - Ko -

L - Lady & Bird - Lamb Of God - Julie Lamontagne Trio - Éric Lapointe - Romain Lateltin - LCD Soundsystem - Leathermouth - Bryan Lee - Ranee Lee - Sébastien Lefebvre - Left Alone - Jean Leloup - The Lost Fingers - Jason Lytle -

M - Malajube - Gucci Mane - Harry Manx - Marco et les Torvis - Marie-Mai - Amanda Martinez - Paul McCartney - Mickey (3d) - Mika - Misstress Barbara - Moby - Modest Mouse - Bob Mould - David Murray and The Gwo Ka Masters - Muse -

N - N.A.S.A. - Willie Nelson - New Boyz - New Found Glory - Nirvana -

O - Emily Osment - Os Mutantes - Our Lady Peace -

P - Papa Roach - Kevin Parent - Sean Paul - Pearl Jam - Pet Shop Boys - Tom Petty & The Heartbreakers - Pink Martini - Pitbull - Placard Macbeth - Placebo - A Place To Bury Strangers - Iggy Pop - The Prodigy - Psychocaravane -

Q - Quartango -

R - Rain Machine - Rancid - Red Rooster - Renaud - The Respectables - Rhino - Rhino Bucket - Yannick Rieu - Rihanna - Omar Rodriguez-Lopez - Le Roi Poisson - Rose - Jonathan Roy -

S - Henri Salvador - Seal - Set Your Goals - Sick Puppies - Sol.illaquists Of Sound - Trey Songz - Stereo Total - Joss Stone - The Swell Season -

T - Tegan and Sara - Them Crooked Vultures - This Providence - George Thorogood and The Destroyers - Thursday - Timbaland - Kristina Train - Trans-Siberian Orchestra - Les Trois Accords - Frank Turner -

U - U2 - Unkle Kracker - The Used -

V - Vincent Vallières - Vanna - Amaury Vassili - Voivod -

W - Patrick Watson - We Are Wolves - Weezer - Westbound Train - William Elliott Whitmore - Wilco - Robbie Williams -

Y - Yelo Molo - Pete Yorn & Scarlett Johansson - You Me At Six - Neil Young (2) - Geoffrey Gurrumul Yunupingu -

COMPILATIONS - Being Erica - Covered, A Revolution In Sound - Génération Passe-Partout - New Moon - Studio 12 - Woodstock 40

 

 

7 Weeks - All Channels Off

7 Weeks - All Channels Off

Après 2 mini-albums qui ont secoué les bases du métal en France, voici enfin un premier véritable album pour ce quatuor de Limoges. Trois ans de travail ont permis de créer ce mur de son fusionnant parfaitement le métal stoner de Kyuss et Queens Of The Stone Age au grunge d’Alice In Chains et Soundgarden, sans oublier des éléments de rock alternatif à la Foo Fighters. Une réalisation de qualité et un enchaînement parfait entre chaque pièce rendent l’écoute de l’album particulièrement agréable. Sans être d’une grande originalité, les 10 pièces sont solides et nous prouvent qu’il est possible de produire un rock efficace en France. De plus, le fait qu’ils chantent en anglais présente un avantage certain à nous dissocier rapidement de leur pays d’origine et à simplement apprécier la musique pour ce qu’elle est : un rock énergique qu’on a envie d’entendre en spectacle. À découvrir! (septembre 2009)

F2M Planet / Anticraft

½

801 - Live: Collectors Edition (2 CD)

801 - Live: Collectors Edition (2 CD)

Pendant une pause de Roxy Music en 1976, Phil Manzanera et Brian Eno ont décidé de mettre en place un projet parallèle, le temps de quelques concerts. Complété par différents musiciens invités (dont Simon Phillips à la batterie), 801 (ou The 801) nous offre ici une performance de 55 minutes enregistrée au Queen Elizabeth Hall de Londres le 3 septembre 1976. Parmi les 12 pièces présentées, on peut entendre une version totalement reconstruite de « Tomorrow Never Knows » des Beatles, ainsi qu’une reprise de « You Really Got Me » des Kinks. Le groupe présentait ce soir-là un concert hors du commun et, heureusement pour nous, le tout a été enregistré avec qualité. Ce projet parallèle a peut-être permis d’entendre le dernier véritable groupe psychédélique, même s’il s’agissait avant tout d’une fusion entre rock progressif et jazz. Cette réédition de l’album paru à l’époque offre un 2e disque en boni contenant des enregistrements en répétitions aux studios Shepperton datant du 23 août 1976. Les fans de Roxy Music en général et de Brian Eno en particulier devraient définitivement tendre une oreille attentive vers cet album qui fait partie des meilleurs disques en concert de la décennie 1970. (septembre 2009)

Expression / MVD

½

AC/DC - Backtracks (2 CD + DVD)

AC/DC - Backtracks (2 CD + DVD)

AC/DC nous fait le magnifique cadeau de nous offrir un tas de raretés jamais parues auparavant dans un coffret de 2 CD et 1 DVD. Le premier CD présente 12 raretés enregistrées en studio, mais jamais parues auparavant ou difficiles à trouver, comme par exemple « Big Gun » qui est parue en 1993 sur la bande originale de Last Action Hero. Sept des 12 pièces ont été enregistrées avec Bon Scott et ce qui frappe rapidement, c’est à quel point ces pièces sont différentes de l’œuvre générale du groupe. C’est peut-être la raison pour laquelle, elles ont été rejetées à l’époque. Par contre, la plupart sont très bonnes et auraient certainement eu leur place sur les différents albums du groupe. Le deuxième CD présente 14 pièces en concert enregistrées entre 1977 et 2000. Parmi les titres présentés, on retrouve quelques-uns de leurs plus grands succès : « Dirty Deeds Done Dirt Cheap », « Back in Black », « Let There Be Rock », « You Shook Me All Night Long », « Highway To Hell », « For Those About To Rock (We Salute You) », etc. Quant au DVD, il présente la très attendue suite au double DVD Family Jewels paru en 2005 et il inclut des vidéoclips et performances en concert datant de 1992 à 2009. Une version de luxe dans un amplificateur fonctionnel contient beaucoup de matériel supplémentaire. Cette version est seulement disponible en ligne au www.acdcbacktracks.com. On y retrouve d’abord un 3e CD d’enregistrements en concert, ainsi qu’un 2e DVD contenant un concert capté en 2003 au Circus Krone de Munich en Allemagne. On retrouve également un disque vinyle contenant les 12 raretés en studio, un superbe livre de photos de 164 pages et différents autres items de collection. Si vous faites partie des plus grands fans du groupe, c’est cette version de luxe qui risque le plus d’attirer votre attention. Par contre, si vous avez un peu moins de moyens financiers, la version standard contient l’essentiel de la musique et l’ensemble est de très bonne qualité. (janvier 2010)

Columbia / Sony

½

AFI - Crash Love

AFI - Crash Love

Reconnu il y a quelques années comme un groupe qui réussissait à amener un son gothique au punk rock commercial, voilà qu’AFI prend plus que jamais une direction pop rock. Avec un son particulièrement propre et bien ficelé, Crash Love nous présente des mélodies inoubliables dans un style plutôt glam que goth. Les rythmiques demeurent d’une grande efficacité, même dans la ballade « Okay, I Feel Better Now ». « Too Shy To Scream » présente un rythme tribal unique et vraiment intéressant. En fait, chacune des pièces du disque présente au moins un élément digne d’intérêt. Elles sont toutes solides et entraînantes comme c’est le cas avec le très bon premier extrait « Medicate ». En fait, le seul point qui risque de faire grincer des dents leurs fans est la disparition presque totale de leur style gothique. Si certains suivront peut-être quand même le groupe dans sa nouvelle direction musicale très propre, plusieurs risquent de décrocher. Pour ma part, j’aime bien le AFI version 2.0. (janvier 2010)

Vidéoclip : « Medicate »

DGC / Interscope / Universal

½

The Aggrolites - IV

The Aggrolites - IV

Après 3 excellents albums, le groupe reggae / ska californien The Aggrolites, maintenant réduit à un quatuor, est de retour sur disque pour notre plus grand plaisir. Fortement influencé par les légendes jamaïcaines du genre, le groupe a su développer son propre style au cours des années, le « dirty reggae » (reggae sale). Encore une fois sur ce 4e album, le groupe y intègre soul, funk et rock pour créer un métissage musical unique faisant le pont entre le reggae traditionnel et une musique moderne et sans frontières. IV contient 21 titres totalisant 80 minutes et il s’agit probablement de la plus grande faiblesse du disque. Un certain nettoyage aurait pu être fait pour n’en garder que le meilleur. Malgré tout, on y retrouve certains petits bijoux, en plus d’une certaine maturité due à l’expérience. Sans égaler les 2 CD précédents du groupe, IV nous offre de bien bons moments. (septembre 2009)

HellCat / Epitaph

½

Alice In Chains - Black Gives Way To Blue

Alice In Chains - Black Gives Way To Blue

Après avoir atteint le sommet des palmarès au début des années 1990, en pleine période d’essor du grunge, Alice In Chains a vivoté avant de disparaître quelques années plus tard, en grande partie à cause des problèmes de drogues du chanteur Layne Staley. Celui-ci allait s’éteindre en 2002 sans avoir pu évacuer ses démons. Il aura fallu plusieurs années avant que les autres membres du groupe décident de se reformer, mais ils ont finalement embauché William DuVall et nous offrent enfin Black Gives Way To Blue qui succède à leur album éponyme paru il y a déjà 14 ans. Si on ne fait pas trop attention, on pourrait croire que Staley est toujours présent tellement DuVall possède une voix similaire. On a également l’impression que leur dernier disque ne date que de quelques années lorsqu’on entend à quel point le groupe est fidèle à son style, mélangeant rock alternatif des années 1980 et métal stoner. C’est donc encore une fois un album sombre et intense qui nous est offert, un album dans la plus pure tradition d’Alice In Chains. Ce qui est surprenant, c’est de lire qu’Elton John a participé à la chanson-titre au piano. On ne retrouve pas de hits accrocheurs comme sur leur classique Dirt, mais c’est un album solide du début à la fin qui mérite qu’on l’écoute attentivement à quelques reprises avant de se faire une opinion. On réalise rapidement que ce groupe nous manquait plus qu’on le croyait. Avec leurs autres comparses de la première vague de grunge, Pearl Jam, les seuls parmi les 4 grands groupes qui sont toujours actifs (les autres ayant été Nirvana et Soundgarden), on pourrait bien voir poindre à l’horizon un nouvel engouement pour ce genre musical à l’aube de son 20e anniversaire (puisque les modes musicales reviennent généralement tous les 20 ans). (décembre 2009)

Vidéoclip : « Check My Brain »

Virgin / EMI

½

All Time Low - Nothing Personal

All Time Low - Nothing Personal

Après un premier album qui a fortement attiré l’attention en 2007, le groupe pop punk de Baltimore All Time Low est de retour avec Nothing Personal. Plus en confiance que jamais, le jeune quatuor nous présente assurément le disque qui leur permettra d’atteindre la célébrité. Dès le début, on réalise qu’il est encore possible de produire un excellent album de pop punk / emo. Le groupe enchaîne les pièces solides et efficaces avec les premiers extraits « Weightless » et « Damned If I Do Ya (Damned If I Don’t) », ainsi que l’excellente « Break Your Little Heart » et ma préférée, l’énergique « Lost in Stereo ». Par la suite, on retrouve quelques pièces mid-tempo en alternance avec leur style de prédilection, mais elles sont toutes aussi réussies. Le groupe n’hésite aucunement à nous offrir une musique adolescente qui ne se prend pas au sérieux et le résultat est ensoleillé et grandement divertissant. La production est claire et puissante et met parfaitement en valeur les talents de musiciens des 4 gars. Vous vous surprendrez à monter graduellement le volume, ce qui vous permettra d’apprécier encore plus ce superbe disque. Nothing Personal risque fort de demeurer au sommet des meilleurs albums de l’année dans le genre pop punk / emo. Un incontournable! (septembre 2009)

Vidéoclip : « Weightless »

Hopeless / E1

The Almost - Monster Monster

The Almost - Monster Monster

The Almost est un projet parallèle pour le batteur d’Underoath, Aaron Gillespie. Démarré en 2007, il nous présente un son beaucoup plus accessible avec un mélange de emo et de pop punk qui a tout ce qu’il faut pour rejoindre un public large, un auditoire amateur de rock commercial. Sur ce 2e album de The Almost, Gillespie prend à nouveau le micro. Avec son excellente voix (un peu nasale toutefois), il nous présente le monstre qu’il a en lui, nous raconte ses angoisses de vieillir et de perdre son innocence. Les mélodies sont excellentes tout au long du disque et elles atteignent leur apogée sur le premier extrait, l’hymne rock « Hands ». Le groupe explore aussi le country rock sur « Hand Grenade » et la ballade acoustique sur « Monster » qui vient clôturer l’album. Quant à « Want To », elle est un succès rock assuré. Voici donc un très bon disque d’un groupe à découvrir! (janvier 2010)

Tooth & Nail / Virgin / EMI

½

…And You Will Know Us By the Trail of Dead - The Century of Self

…And You Will Know Us By the Trail of Dead - The Century of Self

Voici le 7e album en 15 ans de carrière par ce groupe texan au nom interminable, 15 ans au cours de lesquels ils n’ont à peu près pas connu de succès si ce n’est une reconnaissance sur la scène alternative. Comme ce fut le cas sur les 2 derniers albums du groupe, The Century of Self prend des proportions épiques avec une atmosphère tout à fait grandiose. Leur son rock indie est grandement mis en valeur par des arrangements gigantesques qui n’ont comme seul inconvénient que de camoufler toute émotion. Quelques pièces et les intermèdes peuvent sembler un peu plus faibles, mais l’ensemble du disque nous offre des compositions de grande qualité qui nous transportent littéralement dans l’univers de Trail of Dead (comme on les nomme familièrement). Il s’agit probablement de leur meilleur album depuis l’excellent Source Tags & Codes paru il y a de cela déjà 7 ans. (mai 2009)

Justice / Richter Scale / Fontana

½

Anonymus - XX Métal

Anonymus - XX Métal

Anonymus fait partie des groupes de métal les plus populaires au Québec. Il fait également partie des plus durables puisqu’il fête cette année ses 20 ans de carrière. Pour l’occasion, on nous offre un CD contenant 18 de leurs meilleures pièces, ainsi que 4 bonus inédits : deux tirés des sessions d’enregistrement de Daemonium en 2002, un écrit pour le film d’horreur Goregoyles en 2003, et un enregistré avec BMC en 2008. Le principal inconvénient du CD est qu’il ne présente pas les 22 pièces en ordre chronologique. Par contre, toutes les pièces attendues sur une telle compilation y sont présentes, au plus grand plaisir de leurs fans. On nous offre également un DVD incluant un documentaire sur les 20 ans du groupe, 9 enregistrements en concert, 8 vidéoclips et un autre documentaire en boni intitulé Délire métallique. Voici donc l’album ultime d’Anonymus à vous procurer. (novembre 2009)

Vidéoclips : « Démonomane » - « Feed the Dragon »

DEP

Anti-Flag - The People or the Gun

Anti-Flag - The People or the Gun

La présence du groupe punk rock de Pittsburgh Anti-Flag sur une compagnie de disques majeure pour deux albums pouvait faire froncer les sourcils, considérant leur anti-conformisme. Mais voilà que les choses reviennent à la normale alors qu’on les retrouve sur une étiquette punk indépendante, Side One Dummy. Même si l’administration Bush n’est plus en place, ils trouvent encore le moyen de se plaindre de son héritage, la situation économique étant au cœur de ce nouveau disque. Libérés de toute obligation qu’impose trop souvent une étiquette majeure, les gars d’Anti-Flag peuvent se permettre de revenir au son brut qu’ils mettaient de l’avant dans les années 1990. Les fans de l’époque seront donc bien heureux d’entendre à nouveau le style qui leur plaisait réellement chez Anti-Flag. L’album débute d’ailleurs tout en puissance avec l’excellente « Sodom, Gomorrah, Washington D.C. ». D’autres pièces demeurent assez communes, dans un style de punk rock entendu des dizaines de fois. Par contre, leurs messages politiques et sociaux particulièrement corrosifs font d’Anti-Flag un des rares groupes punks américains encore ancrés dans l’idéologie punk du départ, il y a déjà près de 35 ans. En plus, ils réussissent à nous faire passer leurs messages avec une énergie incomparable. (août 2009)

Vidéoclip : « When All The Lights Go Out »

Side One Dummy

½

Arctic Monkeys - Humbug

Arctic Monkeys - Humbug

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Les oracles avaient prévu un troisième album plus agressif, avec un son massif. Et cela parce que les Monkeys eux-mêmes y avaient pensé et que Josh Homme, grand prêtre Stoner, était annoncé à la production. Au final, l’histoire est bien moins manichéenne. Rien n’est tout noir, ni tout blanc sur Humbug. Certes, la pochette pourrait faire fuir par sa laideur. Mais le contenu bouleverse le contenant. Déjà les Monkeys avaient marqué leur arrivée d’un premier album plus que correct, mais se faisant littéralement écraser par un Favourite Worst Nightmare du feu de dieu… Et Humbug d’assurer la réputation de ces quatre jeunes de Sheffield bien plus talentueux qu’ils n’en ont l’air. Ce troisième essai est certainement le plus complexe. Il semble déjà que l’incursion dans l’univers des Last Shadow Puppets ait aussi apporté un penchant pop à Alex Turner, comme une envie de mieux ficeler les mélodies. Et puis, forcément, l’apport (majoritaire) de Josh Homme est différent de celui de James Ford qui produit une partie des titres de Humbug. C’est aussi ce qui constitue au final la particularité de ce disque, varié, partagé et déchiré entre la violence et l’ivresse de la beauté. Au final, Humbug est moins rentre-dedans que ses aînés. Moins d’énergie rock. Mais les Monkeys voyagent entre des titres immédiats (« My Propeller »), single entêtant (« Crying Lightning » dont le contraste entre guitare légère et basse vrombissante est saisissant), morceaux tendancieux et violents (« Dangerous Animal » et « Pretty Visitors » marqués du sceau du leader des QOTSA). Mais n’en déplaisent à certains, les anglais frappent un grand coup sur des morceaux plus fiévreux, avec leurs mélodies travaillées minutieusement, sentant le désert et la solitude. « Secret Door », « Cornerstone », The Jeweller's Hands et l’excellente « Dance Little Liar » en sont les parfaits exemples. Les Monkeys continuent d’être sur la bonne voie, sans prendre celle, trop éphémère, de la facilité. (décembre 2009)

Charles Aznavour - Charles Aznavour & The Clayton-Hamilton Jazz Orchestra

Charles Aznavour - Charles Aznavour & The Clayton-Hamilton Jazz Orchestra

Les chansons de Charles Aznavour et le jazz orchestral, c’est un mariage parfait, un mariage que nous n’avons pas eu l’occasion de découvrir suffisamment souvent. En compagnie de l'orchestre jazz Clayton-Hamilton, dans les légendaires studios de Columbia à Hollywood, voilà enfin la réunion tant souhaitée entre cette légende de la chanson française et le jazz américain. L’orchestre donne une envergure absolument magnifique aux classiques d’Aznavour qui prennent une toute autre dimension. On retrouve en plus 2 duos avec Rachelle Ferrell (« Fier de nous » et « I’ve Discovered That I Love You ») et un autre avec Dianne Reeves en clôture du CD (« The Times We’ve Known »). Les 14 pièces présentées ici vous permettront définitivement de redécouvrir Charles Aznavour. (mars 2010)

Capitol / EMI / SIX

½

Backstreet Boys - This Is Us

Backstreet Boys - This Is Us

Après leurs méga-succès des années 1990, les Backstreet Boys ont fait un retour plus ou moins réussi au milieu des années 2000. Trois albums plus tard, ils confient les rênes à une équipe solide dirigée par leur fidèle collaborateur Max Martin. Ils se contentent alors de chanter leurs mélodies efficaces sur une musique rythmée et particulièrement énergique. Ils effectuent en fait un retour vers le style de pop dansante qui les a rendus célèbres, mais en s’assurant de conserver une musique contemporaine bien de leur âge. Le résultat est surprenant et grandement efficace. Les Backstreet Boys nous offrent très certainement leur disque le plus réussi depuis Millennium paru 10 ans auparavant. (février 2010)

Vidéoclips : « Straight Through My Heart » - « Bigger »

Jive / Sony

Emilie-Claire Barlow - Haven’t We Met?

Emilie-Claire Barlow - Haven’t We Met?

Fille d’un musicien jazz, Emilie-Claire Barlow nous arrive de Toronto avec son 7e album. Pour celui-ci, elle s’entoure de certains des meilleurs musiciens de jazz au pays : Reg Schwager à la guitare, David Restivo au piano, Ross MacIntyre à la basse, Davide DiRenzo à la batterie, Kelly Jefferson au saxophone et Chase Sanborn à la trompette. Elle nous offre 13 pièces dont le point commun est la simplicité, ce qui nous permet de découvrir plus que jamais sa voix exceptionnelle, en plus du talent immense de ses musiciens. Les Américains la comparent évidemment à Diana Krall puisqu’elle est Canadienne, mais en l’écoutant, on réalise qu’il n’y a que bien peu de liens à faire entre les deux femmes. Emilie-Claire possède une voix jeune et naïve, lui permettant d’interpréter des chansons beaucoup plus légères que Diana Krall avec sa voix chaude et profonde. Voici un donc un très bon album de jazz de la part de cette Torontoise de grand talent. (mai 2009)

Empress / SIX

½

Bat For Lashes - Two Suns

Bat For Lashes - Two Suns

Bat For Lashes est le projet d’une fille, Natasha Khan. Née au Pakistan, cette britannique nous offre une musique alternative plutôt atmosphérique aux influences de Björk, Siouxsie and The Banshees et PJ Harvey. Two Suns est son 2e album, après Fur and Gold paru il y a 3 ans qui avait séduit la critique. Ce nouvel opus nous offre un mélange agréable de mélodies pop, de musique folk et d’expérimentations modernes. L’ambiance générale du disque demeure intimiste et totalement reposante, même dans les moments un peu plus rythmés comme sur le premier extrait, « Daniel ». À part cette pièce très accrocheuse, peu de titres capteront immédiatement votre attention et quelques bonnes écoutes seront nécessaires pour véritablement adhérer à la musique de Two Suns. Bat For Lashes nous offre un 2e album brillant, même si plus difficile d’accès que le précédent. (juillet 2009)

Echo / EMI

½

Daniel Bélanger - Nous

Daniel Bélanger - Nous

Après des albums atmosphériques (Rêver mieux) et sombres (L’échec du matériel), voilà que l’auteur, compositeur et interprète Daniel Bélanger nous revient avec une pop un peu plus légère sur Nous, son 6e album studio. Une pop qui peut même être dansante en certaines occasions. Cette légèreté et cette joie de vivre cadrent difficilement avec l’œuvre souvent troublée de Bélanger. Mais il ne faut pas oublier qu’il a quand même évolué dans une pop un peu plus accessible à ses débuts. En fait, Nous présente en quelque sorte un résumé de sa carrière à ce jour avec différents éléments inspirés de ses albums précédents, même du controversé Déflaboxe. Ce nouvel album de Daniel Bélanger réussit à nous enfoncer des mélodies dans le crâne et nous oblige à les fredonner ou à les siffler dans notre quotidien, à l’image du sifflement entendu dans « Qui ne suis-je ». Dans un autre ordre d’idée, j’ai une sérieuse réserve sur le marketing mis en place pour promouvoir l’album, puisqu’on n’indique que DB sur la pochette du CD. Daniel Bélanger vend beaucoup de disques au Québec, et on n’utilise même pas son nom pour mousser les ventes de celui-ci. Ensuite on nous cassera les oreilles avec le fait qu’on ne vend plus de disques… (février 2010)

Audiogram

½

Billy Talent - Billy Talent III

Billy Talent - Billy Talent III

Le groupe pop punk torontois Billy Talent poursuit son évolution musicale avec ce 3e album éponyme. Réalisé par Brendan O’Brien (AC/DC, Stone Temple Pilots, Korn, Rage Against The Machine, Red Hot Chili Peppers) et enregistré à Atlanta et Los Angeles, ce nouveau disque nous présente encore une fois de nouvelles facettes du groupe. O’Brien réussit à insuffler une énergie nouvelle qui rendra le son unique de Billy Talent encore plus accessible à un large public. Les moments presque hardcore qu’on pouvait entendre précédemment disparaissent totalement ici. Certains pourront reprocher le manque d’énergie par rapport aux albums précédents, mais la qualité des compositions vient quelque peu combler le manque. Les mélodies sont plus accrocheuses que jamais et sont chantées à la perfection par un Ben Kowalewicz en grande forme qui laisse les cris de côté. Par contre, la lourde guitare de l’excellent Ian D’Sa demeure bien présente. Un des meilleurs guitaristes dans le genre, D’Sa nous offre des riffs à donner le frisson. Le disque commence en force avec l’excellente « Devil on my Shoulder », « Rusted from the Rain » (le premier extrait) et un autre succès assuré, « Saint Veronika ». Par la suite, le groupe nous offre un bon mélange de pièces entraînantes (« Tears into Wine », la très efficace « Turn your Back »), de pièces mid tempo (l’excellente « The Dead Can’t Testify ») et de ballades (« White Sparrows »). Le groupe qui fait craquer l’Angleterre depuis son 2e album a encore une fois entre les mains tout ce qu’il faut pour séduire les Britanniques. Une édition de luxe de l’album (« Guitar Villain ») est également disponible avec un 2e CD contenant les pièces du disque sans la guitare, ce qui permet de jouer la guitare soi-même avec les partitions qui sont également incluses. Ce 2e disque offre aussi 4 versions démo. Sans égaler leur 2e album en qualité, ce nouvel opus prouve que Billy Talent peut continuer à aller de l’avant. (chronique principale de septembre 2009)

Vidéoclips : « Rusted from the Rain » - « Devil on my Shoulder »

Warner

½

Diane Birch - Bible Belt

Diane Birch - Bible Belt

L’auteure, compositeure et interprète du Michigan, Diane Birch, nous arrive avec un tout premier album. Fortement inspirée de la pop et du soul des années 1970, elle représente en quelque sorte un amalgame entre Carole King et Elton John. Bible Belt met avant tout de l’avant les compositions de Birch qui, malgré son jeune âge, présente une maturité hors du commun. C’est comme si elle avait été là, bien présente, au cœur des années 1970. Sa voix présente également de belles qualités, même si elle n’a pas l’unicité d’une Joss Stone. Diane Birch n’est peut-être qu’une recrue dans le paysage musical, mais elle présente suffisamment d’éléments intéressants pour qu’on ait envie d’entendre la suite. (juin 2010)

Vidéoclips : « Nothing But a Miracle » - « Valentino »

S-Curve / EMI

Jane Birkin - Au Palace

Jane Birkin - Au Palace

Les 13 et 14 mars 2009, la plus française des chanteuses britanniques performait au Palace de Paris dans un concert événement mettant essentiellement en vedette des chansons écrites par Serge Gainsbourg. En effet, parmi les 20 titres présentés, 13 sont de la plume de la regrettée légende française. C’est entourée d’un piano et d’un trio à cordes que s’exécute Jane Birkin sur scène devant une foule vendue d’avance. Parmi les meilleurs moments du spectacle de 75 minutes, on ne peut passer sous silence « L’anamour » qui donne le coup d’envoi, ainsi que « Ex-fan des sixties », « Ford Mustang » et « Pauvre Lola » qui reçoivent les meilleurs applaudissements. Les fans de Birkin et de Gainsbourg seront comblés par cette performance unique et intimiste. (janvier 2010)

Capitol / EMI / SIX

½

Bisso Na Bisso - Africa

Bisso Na Bisso - Africa

Bisso Na Bisso est un collectif de rappeurs d’origine congolaise vivant à Paris. Actifs depuis 10 ans, ils nous offrent peut-être leur album le plus solide à ce jour avec Africa. Ils nous présentent un son afro hip hop extrêmement dynamique, particulièrement grâce à l’utilisation de rythmes et sonorités africaines (rumba, zouk, soukouss). Malgré la présence de quelques titres un peu plus sombres, l’ensemble demeure positif et festif grâce à des incontournables comme « Show ce soir », « Electrochoc » et « Là-bas ». Les 7 rappeurs s’entourent de nombreux collaborateurs dont Manu Dibango, Khaled et Angélique Kidjo. Voici donc un très bon album pour les amateurs de hip hop original et entraînant. (juillet 2010)

Vidéoclips : « Show ce soir » - « Là-bas »

ISSAP / Warner

½

The Black Eyed Peas - The E.N.D. (Energy Never Dies)

The Black Eyed Peas - The E.N.D. (Energy Never Dies)

Sur les 2 derniers albums des Black Eyed Peas, le groupe a su se démarquer de la scène hip hop et produire des albums monstrueusement populaires, peut-être grâce à l’arrivée de Fergie. Elephunk (2003) était brillant, alors que les faiblesses créatives étaient malheureusement un peu trop présentes sur Monkey Business (2005). Mais, pendant cette période, le groupe a produit quelques-uns des plus grands succès radio de la décennie. Après une pause pendant laquelle on a pu entendre les albums solo de Fergie et will.i.am, voilà que le groupe se retrouve pour The E.N.D. (Energy Never Dies). Le premier extrait à succès, « Boom Boom Pow », ne risque pas de beaucoup impressionner, même s’il bénéficie d’une machine promotionnelle efficace. En fait, les deux succès assurés qu’on retrouve sur ce disque sont « Rock That Body » et la déjà populaire « I Gotta Feeling », certainement les 2 meilleures pièces de l’album. Le groupe nous prouve donc encore une fois qu’il s’oriente beaucoup plus vers la pop que le hip hop, même si ce n’est pas toujours très réussi. J’aime bien les expérimentations sonores sur la pièce rap « Imma Be », mais l’album offre peu de moments intéressants du genre. La musique n’est généralement pas suffisamment puissante pour nous faire oublier les textes ridicules qu’on nous propose. La réalisation de will.i.am est encore une fois de grande qualité, mais ne peut réussir à nous faire apprécier les nombreux moments faibles d’un point de vue créatif. Avec 15 titres et un total de 67 minutes, The E.N.D. est beaucoup trop long et contient plusieurs pièces de remplissage ou carrément mauvaises. Lorsque j’ai vu le titre de l’album la première fois, je me suis demandé si le groupe nous annonçait sa séparation après ce nouveau disque. Ce n’est peut-être pas prévu, mais ça pourrait s’avérer prémonitoire. À moins que les quelques succès qui en sortiront leur permettent de survivre... (chronique principale d'août 2009)

Vidéoclips : « Boom Boom Pow » - « I Gotta Feeling »

Interscope / Universal

½

Bon Jovi - The Circle

Bon Jovi - The Circle

Après un album de country / rock contemporain en 2007 avec Lost Highway, voilà que Bon Jovi nous présente The Circle sur fond de crise économique mondiale. Le groupe semble en effet plus que jamais vouloir appuyer le petit travailleur (malgré ses millions en banque!). À l’écoute du premier extrait, « We Weren’t Born To Follow », j’ai eu un certain malaise alors que j’avais l’impression d’entendre une pâle copie, musicalement du moins, de « Born To Be My Baby » parue il y a plus de 20 ans sur New Jersey. Par la suite, la situation ne s’arrange pas vraiment puisque « When We Were Beautiful » joue carrément dans les plates-bandes de U2, peut-être pour donner un peu plus de valeur et de sérieux à l’album. « Work for the Working Man » représente en quelque sorte le thème du disque et est peut-être la moins pire de l’ensemble. Ensuite, on retrouve les mêmes mélodies, les mêmes rythmes que l’on connaît depuis toujours, mais avec une énergie qui n’est plus au rendez-vous. Le résultat est que tout tombe à plat, encore une fois… « Bullet » s’ouvre avec une guitare grinçante prometteuse, mais fausse alerte : elle est aussi morne que tout le reste. « Thorn in My Side » présente une rythmique efficace, mais ça sent encore une fois le réchauffé. Si Lost Highway présentait certains éléments permettant au groupe d’aller de l’avant, The Circle tourne plutôt en rond autour de leur passé, avec un manque beaucoup trop flagrant de créativité. Pour ceux qui ne s’en seraient pas encore rendu compte, il faut vraiment se rendre à l’évidence que le groupe hard rock énergique des années 1980 est tombé avec le grunge et n’a jamais su se relever par la suite, à part quelques légers soubresauts (l’album Crush et quelques hits). (chronique du mois de février 2010)

Vidéoclip : « We Weren’t Born To Follow »

Island / Universal

Brokencyde - I’m Not a Fan… But the Kids Like it!

Brokencyde - I’m Not a Fan… But the Kids Like it!

Avant même d’avoir lancé un premier album, ce jeune quatuor d’Albuquerque au Nouveau-Mexique est devenu une véritable sensation sur Internet avec de nombreux records sur MySpace et YouTube. Le groupe nous présente finalement son premier album officiel avec un titre prévoyant probablement ce que la majorité des critiques risquent d’en penser, I’m Not a Fan… But the Kids Like it! (je ne suis pas un fan… mais les jeunes aiment ça). Les gars nous offrent un mélange de pop, de rap et de screamo (qu’on appelle crunk punk) avec des textes plutôt loin du politiquement correct. Les femmes et l’alcool sont en effet au cœur de ce disque provoquant à souhait. Vous connaissez peut-être déjà « Freaxxx » qui faisait partie de leur mini-album lancé l’an passé. Sans être véritablement bonne, elle a au moins le mérite d’être entraînante, malgré les cris insupportables (et inutiles) qui la meublent. Malheureusement, il s’agit d’un des rares moments divertissants de l’album, les autres étant « Poppin’ », « Rockstar » et la techno « Tipsy ». Tout au long du CD vous entendrez ces cris qui vous irriteront rapidement au plus haut point, surtout qu’ils n’ajoutent rien à la musique du groupe. Quant aux pièces hip hop, elles sont particulièrement ennuyantes. Avec cet album, Brokencyde réussit à faire passer Kevin Rudolf pour un génie dans le genre. Je ne suis pas un fan, mais les ados risquent d’aimer… au grand dam de leurs parents. (octobre 2009)

Vidéoclip : « Freaxxx »

Breaksilence / Suburban Noize / E1

Built To Spill - There Is No Enemy

Built To Spill - There Is No Enemy

Built To Spill est un groupe de l’Idaho qui existe déjà depuis 1992. Peu connu du grand public, le groupe alternatif a quand même présenté par le passé quelques très bons albums, surtout avant le tournant du nouveau millénaire. There Is No Enemy est le 7e album studio du groupe. Pour ce disque, Doug Martsch s’est littéralement enfermé en studio jour et nuit pour tenter de reproduire le sentiment créé lors de l’interprétation live des pièces. Le résultat constitue la suite logique de You in Reverse lancé il y a 3 ans, un album considéré par plusieurs de leurs fans comme leur meilleur en carrière. Le groupe représente à nouveau un amalgame entre les Flaming Lips et Neil Young, dans un son idéal pour séduire les amateurs de rock indie. Aucun titre ne ressort du lot, mais l’ensemble s’écoute très bien, grâce à une recherche musicale exemplaire. (décembre 2009)

Warner

½

Chris de Burgh - Footsteps

Chris de Burgh - Footsteps

Après 3 décennies de carrière, de nombreux albums et 3 000 concerts à travers le monde, voilà que l’homme derrière « Lady in Red » nous offre un album de quelques-unes de ses chansons préférées, des chansons qui l’ont inspiré à devenir un bon auteur-compositeur. En temps normal, je serais passé rapidement puisque selon moi il a composé beaucoup plus de musique ennuyante que de grandes œuvres au cours de sa carrière. Par contre, les 13 reprises que l’on retrouve ici attirent tout de suite notre attention. On retrouve 3 titres des Beatles (« The Long and Winding Road », « Blackbird » et « We Can Work It Out »), « Turn, Turn, Turn » popularisé par The Byrds, « Africa » de Toto, « All Along the Watchtower » de Bob Dylan, « Polly Von » de Peter Paul and Mary, etc. En introduction et en conclusion du disque de 47 minutes, on retrouve 2 nouvelles pièces, « First Steps » et la chanson-titre. Les arrangements sont très bien orchestrés et mettent parfaitement en valeur la voix chaude de de Burgh. Les reprises incluses ici ne sont pas très différentes de l’original, mais leur qualité fait en sorte que le disque peut difficilement être mauvais. Voici donc un album qui s’écoute particulièrement bien. (septembre 2009)

Ferryman / Justin Time / SIX

Busdriver - Jhelli Beam

Busdriver - Jhelli Beam

Le rappeur alternatif de Los Angeles Busdriver est de retour avec un nouvel album. Encore une fois, il nous propose un disque créatif et difficile d’accès qui ne plaira qu’à une portion de la population appréciant le rap vraiment différent. Ce qui impressionne le plus, c’est son habileté à jouer avec les mots (pas toujours cohérents) avec une vitesse et un rythme incroyables. Par contre, cette livraison verbale excessive devient lassante à la longue et atténue l’intérêt des arrangements musicaux qui l’accompagnent. Une panoplie de réalisateurs défile tout au long des 13 titres dont Daedelus, Nobody et Busdriver lui-même. La musique de Busdriver contient plusieurs éléments originaux et intéressants. Malheureusement, encore une fois avec Jhelli Beam, tous ces éléments assemblés ne donnent pas un résultat très attirant, puisque rien ne nous accroche véritablement. Ce nouvel album de Busdriver s’adresse donc exclusivement à ses fans antérieurs. (août 2009)

Vidéoclip : « Me-Time (with the Pulmonary Palimpsest) »

Anti- / Epitaph

Xavier Caféine - Bushido

Xavier Caféine - Bushido

Il y a 3 ans, Xavier Caféine nous présentait son premier album solo, Gisèle, un disque énergique à souhait. J’avoue m’être trompé lorsque j’ai affirmé que le disque demeurerait dans l’underground, puisqu’il a connu un immense succès, même dans les radios commerciales avec les hits « Gisèle » et « Montréal (Cette ville) ». Caféine revient à la charge avec Bushido et cette fois-ci, tout y est pour que les radios commerciales continuent de jouer sa musique. Le rock n’ roll garage est de plus en plus loin derrière et on entend plutôt un album pop rock aux mélodies grandement efficaces. L’énergie est également encore une fois au rendez-vous alors que le disque ne vous ennuiera à aucun moment. Il n’a peut-être pas l’instantanéité de Gisèle, mais Bushido plaira assurément à beaucoup de gens. (février 2010)

Indica / Outside

½

Cali - Le bruit de ma vie (2 CD)

Cali - Le bruit de ma vie (2 CD)

Véritable bête de scène, le Français Cali nous présente ici un double album en concert. Le premier CD nous présente tous ses plus grands succès enregistrés dans différentes villes de France et de Belgique au cours de sa tournée 2008. On peut y entendre « Je ne te reconnais plus », « Paola » et « Dolorosa », mais c’est surtout la pièce d’ouverture, « 1000 cœurs debout », qui rejoindra le public québécois, puisqu’elle a été largement popularisée par la télé-réalité Star Académie. Le 2e CD a été enregistré en avril 2009 à Tournai et à Mons en Belgique dans le cadre de spectacles plus intimistes où le piano était le seul accompagnement. Cet album double nous présente donc les 2 facettes de la personnalité de Cali. Premièrement, son côté débridé de star du rock avec ses performances scéniques à l’énergie débordante. Ensuite son côté plus doux, influencé par la chanson française traditionnelle. (mai 2010)

Virgin / EMI

½

Julian Casablancas - Phrazes for the Young

Julian Casablancas - Phrazes for the Young

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Si l’album d’Albert Hammond Jr n’avait pas prêté à confusion avec les Strokes, pas plus que l’aventure psychédélique de Fabrizio Moretti avec Megapuss, Phrazes for the Young, premier opus de Julian Casablancas pose un autre débat. Non pas qu’il faille sans arrêt juger toute tentative solo d’un membre par rapport à son groupe, mais parce que Phrazes for the Young a posé bien plus d’interrogations. Pas rassurés quant à l’avenir des Strokes, les fans n’ont pas forcément été réconfortés par l’aventure solitaire du leader de leur formation fétiche. Quelques semaines après la sortie de Phrazes for the Young, l’avenir des petits princes de New York est toujours trouble. Bref, Strokes ou pas, Casablancas est bel et bien dans les bacs en noir et rouge. Elégant comme toujours, l’énigmatique chanteur a décidé de dévoiler sa face expérimentale new wave cachée. Il recrée un univers où les synthés reprennent le pouvoir sur des guitares réduites à quelques arrangements de fonds. Lui qui avait contribué avec ses potes à revitaliser le rock garage au début du nouveau millénaire. Sacrilège. Traîtrise. Ou pas. Casablancas use jusqu’au dernier souffle ses expérimentations persos. Déroutant au départ, Phrazes for the Young s’ouvre sur le single « Out of the Blue » qui sonne définitivement synthétique. Pas désagréable, « Out of the Blue » se bonifie au fil des écoutes et s’impose clairement comme un hit de qualité finalement pas si éloigné que ça de l’univers Strokesien. Casablancas persiste et s’enfonce dans les années 1980 avec un Bowiesque « Left & Right in the Dark » convaincant, tout autant que l’autre hit « 11th Dimension ». Pas de quoi fouetter un tigre mais pas de quoi hurler au scandale. Malgré tout, le chant nonchalant de Julian Casablancas et quelques expériences peu concluantes (la ballade bluesy « 4 Chords of the Apocalypse », la country futuriste « Ludlow St. ») ajoutés à une nuée d’effets un peu lourds peinent à provoquer l’admiration. Prêt à en découdre, Casablancas sort en son âme et conscience un album qui va diviser et ajouter de l’huile sur le feu au moment où son groupe est déjà en pleine tourmente. En bon rocker, Julian se fout des conséquences. Il a bien raison. Mais, il en reste un album assez transparent qui n’aurait certainement pas eu le même buzz sans le nom de son créateur. (janvier 2010)

½

Neko Case - Middle Cyclone

Neko Case - Middle Cyclone

Il y a 3 ans, la folk rockeuse Neko Case nous offrait un album acclamé de la critique et du public, Fox Confessor Brings the Flood. Ayant toujours su évoluer grandement dans son écriture à chaque album, Neko se retrouvait donc avec un défi de taille pour ce 5e album studio. Elle a toujours été très forte pour créer des mélodies accrocheuses et ça se confirme à nouveau sur Middle Cyclone. Plus que jamais elle s’aventure dans la musique pop, un peu à la façon de Martha Wainwright, laissant le folk de côté pour une bonne partie du disque. Utilisant la métaphore de la tornade en différentes occasions, Neko nous offre un album centré sur notre planète et la nécessité de la protéger. L’album de 14 pièces se termine même par plus d’une demi-heure de sons des « Marais la nuit ». La pièce qui représente peut-être le plus le thème du disque est une reprise du groupe Sparks intitulée «  Never Turn Your Back on Mother Earth ». On retrouve également une autre reprise de cette même période du milieu des années 70, « Don’t Forget Me » de Harry Nilsson. Même si Middle Cyclone, très cinématographique, peut sembler plus difficile d’approche que son disque précédent, Neko Case nous offre encore une fois un album de grande qualité avec des compositions de premier plan. Un album à découvrir! (avril 2009)

Anti- / Epitaph

½

Champion - Resistance

Champion - Resistance

Après le succès colossal de l’album Chill’ em All il y a déjà 5 ans, transporté par « No Heaven », le DJ, musicien et compositeur québécois Champion est enfin de retour sur disque avec Resistance. Il poursuit dans la direction qui l’a amené au sommet avec des pièces énergiques mêlant électronique et rock. L’album commence en douceur avec une sorte de musique de carrousel refaite à sa façon sur « Clear Beach ». La chanson-titre installe véritablement le style de l’album dans une musique électro énergique, mais c’est le mur de guitares qu’on retrouve dans l’excellente « Perfect in Between » qui montrera que Champion se distingue définitivement de tout autre DJ. En plusieurs occasions il plonge effectivement du côté du rock passablement dur. Ce sera aussi le cas un peu plus tard sur « So Big », « Backing Off » et le succès « Alive Again ». Ces pièces puissantes sont entrecoupées d’ambiances lounge beaucoup plus douces où l’électronique reprend la pôle position, malgré quelques guitares à gauche et à droite. Autant les nombreux changements de styles réussissent à prouver la polyvalence de Champion, autant ils peuvent être déboussolants par moments, ce qui complique donc une écoute en continu de l’album. J’ai plutôt l’impression que ce sera un album qui sera écouté par morceaux, selon les goûts personnels de l’auditeur et l’ambiance dans laquelle il désire se retrouver. Ce qui est clair par contre, c’est qu’on retrouve à nouveau quelques succès incontournables sur ce nouveau disque du célèbre DJ. (novembre 2009)

Vidéoclip : « Alive Again »

Saboteur / Bonsound

½

Ray Charles - Genius: The Ultimate Ray Charles Collection

Ray Charles - Genius: The Ultimate Ray Charles Collection

Il est assurément exagéré de parler de compilation ultime dans le cadre d’une collection de seulement 21 pièces pour un artiste comme Ray Charles au répertoire particulièrement vaste. Par contre, Genius est certainement la meilleure compilation d’un seul disque à être parue jusqu’ici à propos de ce chanteur-pianiste polyvalent. Les 21 titres incluent tous ses plus grands succès entre 1955 et 1972, soit lorsqu’il trônait au sommet de sa carrière. Avec 63 minutes, on aurait probablement pu en dénicher d’autres pour remplir le CD, mais le matériel inclus ici et le livret très détaillé satisferont amplement ceux qui veulent découvrir cette légende ou qui veulent se rappeler de bons souvenirs sans avoir à se procurer l’ensemble de son oeuvre. Deux petits points négatifs à souligner toutefois : l’ordre des pièces n’est pas chronologique et le volume varie parfois passablement d’une pièce à l’autre, surtout entre « I’ve Got a Woman » et « You Are My Sunshine ». Mais, ce ne sont là que des détails qui ne devraient pas trop vous affecter lorsque vous écouterez tous ces classiques. (juin 2009)

Concord / Universal

Chickenfoot - Chickenfoot

Chickenfoot - Chickenfoot

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Depuis Blind Faith ou Derek & The Dominos, il y a une quarantaine d'années, on n'a plus jamais réellement trouvé notre compte avec les supergroupes. Mais cette formule plus tape-à-l'oeil que réellement efficace ne finit jamais de sévir. L'un des derniers en date s'appelle bêtement Chickenfoot. Parti de quelques jams avant de devenir un groupe, puis un album, Chickenfoot tient dans ses rangs deux ex-Van Halen (Sammy Hagar au chant et Michael Anthony à la basse), un Red Hot (Chad Smith à la batterie) et le technicien robotisé Joe Satriani à la guitare. De quoi interpeller et faire peur, voire rire ? Le résultat sent un peu plus la poussière que l'avant-gardisme. Mais comme la critique est toujours trop facile, force est de constater que ce premier album n'est pas à jeter, ni foutre au cimetière des disques ratés. Le problème, eu égard au potentiel des protagonistes, c'est qu'on en attend toujours trop... sans trop y croire. Or, ce Chickenfoot est un disque de hard rock authentique et respectable qui lorgne pas mal sur Led Zeppelin, gros feeling en moins bien sûr. Mais les gros riffs (« Soap on a Roap », la très AC/DCienne « Sexy Little Thing ») et les hits immédiats (« Oh Yeah ») sont de sortie. Malgré une légère déception quant au faible caractère groovy de l'ensemble, ce premier disque est assez rentre dedans. Bien sûr, c'est propre et bien joué et même bien chanté par un Sammy Hagar qui a de très beaux restes. Et le Satch lui-même n'en fait pas trop, évitant le shred à tout bout de champ, tout en restant fidèle avec quelques envolées techniques (« Down the Drain »). Le problème, c'est qu'on ne retrouve pas le caractère « jam » du projet initial, tout est très, trop, carré et manque un peu de spontanéité. Malgré tout, pas sûr qu'il faille cracher dans la soupe et se priver de quelques bonnes écoutes à l'occasion. (août 2009)

Cirque du Soleil - 25 (2 CD)

Cirque du Soleil - 25 (2 CD)

Depuis 25 ans, les productions du Cirque du Soleil se multiplient un peu partout à travers le monde. La musique a toujours eu une place importante au cœur de ces spectacles d’envergure et c’est un compte-rendu de la meilleure musique du Cirque qu’on retrouve sur ce CD double. On peut entendre 25 pièces divisées en 2 disques de 55 minutes chacun. Le premier disque, intitulé Poétique, présente 13 des morceaux les plus touchants du Cirque du Soleil. Il se conclut par l’excellente « Alegria », la pièce la plus célèbre des 25 ans du Cirque. Le deuxième disque s’intitule Dynamique et présente un côté plus énergique de la musique du Cirque. Cette musique, composée en grande partie par René Dupéré, principalement dans les premiers 10 ans, s’inspire surtout du jazz et de la musique du monde, mais le CD Dynamique vous présentera une facette un peu plus pop du répertoire du Cirque. Cette compilation est très complète et inclut même une pièce de OVO, le tout nouveau spectacle présenté cet été à Montréal et Québec. Par contre, il faut souligner un manque important, puisque aucune pièce de LOVE n’est incluse. Il faut comprendre que ce spectacle basé sur la musique des Beatles offre probablement un son un peu trop différent de l’ensemble présenté ici (il y a peut-être également un problème de droits d’auteur). Aussi, on aurait certainement pu trouver d’autres pièces pour emplir les 2 CD à pleine capacité. Malgré ces deux légers accrochages, voici un excellent survol en musique des 25 premières années du plus grand cirque au monde, preuve que la musique du Cirque du Soleil peut survivre hors de ses productions de haut calibre. (juillet 2009)

Justin Time / EMI / SIX

Julien Clerc - Tour 09 (2 CD)

Julien Clerc - Tour 09 (2 CD)

Ce grand interprète français était parti pour une autre tournée de 110 spectacles en 2009. On nous présente donc un compte-rendu sur disque de cette tournée avec un album double comprenant 28 titres. Tous ses plus grands succès s’y retrouvent évidemment dont « Femmes… je vous aime », « Cœur de rocker », « Lili voulait aller danser » et « Ma préférence ». On peut également entendre la chanson traditionnelle acadienne « Travailler, c’est trop dur », popularisée par Zachary Richard. Pour la première fois lors de cette tournée, on a pu voir Julien Clerc à la guitare sur scène, lui qui privilégie habituellement le piano. On le retrouve dans la meilleure forme de sa vie, tout en voix. La qualité d’enregistrement est telle qu’elle contribue également à mettre de l’avant tout le talent de ce géant de la chanson française populaire. Voici donc un double album en concert qui ravira ses nombreux fans à travers la francophonie. (avril 2010)

EMI / SIX

The Cliks - Dirty King

The Cliks - Dirty King

The Cliks est un groupe torontois surtout connu pour sa chanteuse transgenre devenue homme, Lucas Silveira (anciennement Lilia). Elle vient alors compléter parfaitement ce trio androgyne. Musicalement (puisque c’est quand même ce qui nous intéresse ici), le groupe nous propose un son rock passablement pop, mais avec des élans garage, ska, ou rock ‘n’ roll. On peut les comparer aux Pretenders, Joan Jett, No Doubt et Concrete Blonde. Dirty King est leur 2e album et il compte quelques très solides compositions, explorant toujours différents genres musicaux. Ma préférée est certainement la chanson-titre et premier extrait qui explore le territoire des Cramps. (juin 2010)

Vidéoclip : « Dirty King »

Kindling / Warner

½

Alan Coe - Midnight Story

Alan Coe - Midnight Story

Alan Coe a d’abord été introduit au public sous le pseudonyme mystérieux de 064027125627. Le chanteur pop originaire du Nouveau-Brunswick se dévoile enfin et nous présente son tout premier album, réalisé en collaboration avec le batteur Dominique Messier (Céline Dion). Coe nous propose une musique pop légère et grandement accrocheuse qui n’est pas sans nous rappeler Elton John. Ses mélodies parfaitement fignolées sont magnifiquement interprétées grâce à sa voix haute et unique, qui nous donne d’abord l’impression d’être une voix de femme. Bizarrement, malgré la qualité des mélodies, peu d’entre elles réussissent véritablement à nous accrocher. C’est peut-être simplement que la pièce suivante nous fait rapidement oublier la précédente, mais l’album se termine et on semble déjà l’avoir oublié. Midnight Story présente de très belles qualités, mais Coe devra encore peaufiner son art. (juillet 2010)

Vidéoclip : « I’ve Been Known To »

Audiogram / SIX

Avishai Cohen - Aurora

Avishai Cohen - Aurora

Le contrebassiste Avishai Cohen est né et a grandi à Jérusalem en Israël dans une famille de mélomanes. Reconnu aujourd’hui partout dans le monde, on l’a découvert aux côtés de Chick Corea au sein du groupe Origin. Jazzman contemporain de grand talent, il nous présente avec Aurora un premier album sur lequel il ose ajouter sa voix à son instrument de prédilection, la contrebasse. On peut également entendre Karen Malka sur quelques titres. Il nous offre ici des textes en hébreu et en anglais sur des musiques jazz grandement inspirées de la musique moyen-orientale. Aurora crée donc un lien magnifique entre le jazz traditionnel, le jazz contemporain et les musiques du monde. Les 12 pièces du disque totalisant 53 minutes vous feront assurément voyager. C’est un album doux et relaxant qui réussit à créer une superbe ambiance feutrée. (septembre 2009)

Blue Note / EMI / SIX

½

The Color Of Violence - Youthanize

The Color Of Violence - Youthanize

The Color Of Violence a été formé par Derek Bloom et Travis Richter dans le seul but d’improviser en s’inspirant de la musique qui les intéressait. L’enregistrement d’un mini-album en 2003 leur a permis de signer un contrat avec Epitaph, mais le groupe a décidé de tout arrêter. Il revient maintenant avec son tout premier album, Youthanize, un court CD de 10 pièces (plus une cachée) totalisant moins de 29 minutes. Grandement improvisé en studio, le disque nous présente un son hardcore particulièrement agressif, surtout en ce qui a trait aux voix. On peut également détecter une rythmique industrielle en certaines occasions. Le groupe ne se prend vraiment pas au sérieux et il affirme lui-même que la meilleure utilisation qu’on pourrait faire de leur album est en tant que sous-verre. Pour ce faire, ils ont demandé que le boîtier de leur CD soit étanche à l’eau. Même si un large public aurait tendance à être d’accord avec cette utilisation alternative, il reste qu’on retrouve ici un groupe totalement libre dans sa créativité, qui enregistre ce qui lui plaît sans se poser de plus amples questions. Ce premier album ne passera certainement pas à l’histoire comme un chef-d’œuvre de la musique hardcore / grindcore, mais il risque de faire tendre l’oreille aux plus fervents admirateurs de ce style musical. (août 2009)

Epitaph

Converge - Axe to Fall

Converge - Axe to Fall

Le groupe métal hardcore de Boston nous revient avec un 8e album en presque 20 ans. Converge réussit à aller encore un peu plus loin dans l’agressivité de ses riffs, même si des moments un peu plus sages viennent équilibrer le tout. Le groupe nous présente 13 pièces qui forment un tout particulièrement uniforme et efficace, peut-être le meilleur ensemble depuis Jane Doe qui date déjà de 2001. « Dark Horse », qui ouvre l’album, est très certainement ma préférée avec celle qui clôt le disque en douceur, « Wretched World ». Par la suite, la voix de Jacob Bannon me dérange toujours autant que sur les enregistrements précédents. Plus que jamais le groupe a fait appel à des musiciens invités. On retrouve Steve Brodsky, Adam McGrath et J.R. Conners de Cave In qui jouent la guitare et la batterie sur « Effigy », Ulf Cederlund de Disfear qui est guitariste soliste sur « Wishing Well », Steve Von Till de Neurosis qui chante sur « Cruel Bloom » et Mookie Singerman de Genghis Tron qui chante sur « Wretched World ». Converge fait un pas en avant avec Axe to Fall grâce à un album original qui plaira assurément à ses fans de longue date. (janvier 2010)

Vidéoclip : « Axe to Fall »

Epitaph

½

Jesse Cook - The Rumba Foundation

Jesse Cook - The Rumba Foundation

La légende veut que dans les années 1800, des marins soient arrivés en Espagne avec un nouveau rythme de Cuba, la rumba. Les gypsies espagnols l’auraient mixée avec leur propre flamenco pour créer la rumba flamenca. Sur ce nouvel album du guitariste canadien Jesse Cook, il a décidé de ramener en Amérique la rumba flamenca et il a abouti en Colombie. On retrouve donc 13 titres magnifiquement interprétés par Cook à la guitare classique. Parmi les incontournables, nous devons noter la pièce d’ouverture particulièrement entraînante « Bogota by Bus », ainsi que son excellente reprise du classique de Simon and Garfunkel, « Cecilia ». Quelques titres sont un peu plus introspectifs comme « Tuesday’s Child », mais l’ensemble demeure généralement plutôt dynamique. Voici donc un excellent album autant pour les fans de guitare classique que pour les amateurs de musique du monde de grande qualité. (juillet 2010)

Coach House / EMI

½

Chris Cornell - Scream

Chris Cornell - Scream

Chris Cornell a dirigé l’un des groupes les plus influents de la scène grunge de Seattle, Soundgarden, avant de créer Audioslave. Malgré son penchant rock généralement lourd, il a souvent dit vouloir laisser de côté le rock pour produire autre chose. C’est ce qu’il réalise avec ce 3e album solo. Il s’est adjoint les services de Timbaland pour la réalisation de Scream, un album pop électronique. La symbolique autour de la pochette du disque est d’ailleurs assez claire alors qu’il détruit sa guitare, une guitare qu’on n’entendra pas sur l’album sauf en de très rares occasions (trop rares affirmeront ses fans de la première heure). Qu’il veuille explorer un nouveau style musical ne me gêne aucunement, d’autant plus que les premiers extraits entendus en boucle à la radio sont plutôt efficaces (« Part of Me », « Time » et « Scream »). Là où ça devient un peu plus gênant, c’est que la majorité du reste de l’album, en excluant peut-être « Never Far Away », « Enemy » et « Watch Out », est complètement inintéressante. En plusieurs occasions, on entend un son électronique bon marché qui n’est certainement pas digne d’un artiste de cette importance. De plus, les compositions, qui sont toutes de Cornell, ne cadrent pas nécessairement dans le style musical qu’on entend suite à tous les arrangements. En bout de ligne, si vous aimez ce que vous avez entendu à la radio, vous pouvez vous risquer à acheter l’album, mais n’ayez pas trop d’attentes pour le reste. Voici un disque qui vous obligera à changer les piles de votre télécommande pour mieux passer à la piste suivante… (chronique principale de mai 2009)

Vidéoclip : « Part of Me »

Mosley / Interscope / Universal

Creed - Full Circle

Creed - Full Circle

À la fin des années 1990, un groupe a complètement dominé les ventes dans le style post-grunge, Creed. Par contre, son étoile a pâli au début des années 2000 et c’est Nickelback qui a saisi la balle au bond pour devenir le plus grand groupe au monde dans le genre. Huit ans après son dernier album, Creed est de retour sur disque avec le même style qui a fait sa popularité au départ. Des chansons rock commerciales accrocheuses, des ballades « poignantes », voilà la recette que l’on retrouve encore une fois. Même si le groupe s’est éloigné des projecteurs pendant toutes ces années, on a l’impression qu’il n’a jamais arrêté tellement ce sont des pièces déjà entendues qu’on retrouve ici, jouées soit par eux-mêmes il y a 10 ans ou encore par Nickelback ou Godsmack. En fait, le seul point positif, c’est qu’ils réussissent encore à nous présenter des interprétations solides de leurs compositions avec un Scott Stapp à la voix toujours aussi puissante malgré ses nombreux abus de substances illicites. Pour le reste, oubliez la subtilité, la créativité ou la fraîcheur puisque vous aurez carrément l’impression d’écouter un de leurs premiers albums ou un album de Nickelback. Si vous aimez le genre, Creed vous en donnera pour votre argent, mais vous seriez encore mieux de vous tourner vers leurs 2 premiers disques plutôt que de gaspiller votre argent sur celui-ci. Les 2 premiers extraits, « Overcome » et « Rain », représentent de bons barèmes de comparaison : si vous aimez, vous risquez d’apprécier l’album, sinon oubliez ça… (janvier 2010)

Vidéoclips : « Overcome » - « Rain »

Wind-up / Warner

Étienne Daho - Daho Pleyel Paris (2 CD)

Étienne Daho - Daho Pleyel Paris (2 CD)

Dans la foulée de son album L’invitation paru en 2007, le chanteur pop rock français Étienne Daho a vu sa tournée s’arrêter au Pleyel de Paris le 3 décembre 2008. C’est ce concert qu’on retrouve ici dans son intégralité sur 2 disques. On peut entendre 28 pièces englobant entre autres tous ses plus grands succès. Parmi les participations spéciales, notons celles d’Édith Fambuena sur « L’adorer », Marianne Faithfull sur « Épaule tattoo » et Charlotte Gainsbourg sur « If ». Le son du CD double est absolument excellent et celui-ci comblera assurément ses nombreux fans. En boni à la fin du 2e CD, on retrouve le mini-album Pleased to Meet You qui regroupe 4 duos (avec Jane Birkin, Katerine, Camille et Coming Soon), ainsi qu’une nouvelle version studio de « Mythomane ». Voici un très beau cadeau que Daho offre à ses fidèles admirateurs. (février 2010)

Capitol / EMI / SIX

The Dead Weather - Horehound

The Dead Weather - Horehound

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Jack White n’avait pas déjà tout essayé ? Un duo garage rouge et blanc déjà culte, un premier super groupe qui remet les pendules de la pop rétro à l’heure, la production d’une chanteuse country presque tombée aux oubliettes. Et puis la musique d’un James Bond aussi. A priori, l’hyperactif de Détroit n’est toujours pas rassasié de musique et ce boulimique de projets a fait l’offense à ces satanés journaleux de monter un nouveau super groupe avec sa concurrente ultime (selon ces mêmes journaleux), Alison Mosshart des Kills. Ce coup-là, personne ne l’a vu venir. The Dead Weather est né après la tournée des Raconteurs et des Kills aux States durant l’été 2008. Le captain White sait encore s’entourer, recrutant au passage Jack Lawrence des Greenhornes et Raconteurs et Dean Fertita des QOTSA. De cette association de malfaiteurs, et c’est peu dire, est né ce premier Horehound. Un disque fou de garage d’une intensité et d’une noirceur assez intimidantes. Les chants emmêlés, machiavéliques, de White et Mosshart ne laissent que très peu reconnaître les passages de l’un et de l’autre. Onze titres fumants qui ne ressemblent à rien d’autre. Parfois planants pour faire baisser la garde, les Dead Weather assènent le coup de grâce au moment où l’on s’y attend le moins. Les premières écoutes sont presque terrifiantes. A commencer par l'intro en douceur de « 60 Feet Tall » qui finit par se déchaîner. Horehound est un disque pesant et puissant où les coups de masses de Jack White à la batterie croisent les nappes nauséabondes de basses, guitares et claviers (« Treat Me Like Your Mother », « I Cut Like A Buffalo »). Aussi intéressant que difficile à appréhender, Horehound est original, tombé de nulle part, croisant sans complexe rock, hip hop, stoner et garage. Un album multi facettes qu'on était en droit d'attendre de ce collectif sans même y avoir pensé. (octobre 2009)

½

Depeche Mode - Sounds of the Universe

Depeche Mode - Sounds of the Universe

Après avoir produit un de ses meilleurs albums en carrière en 2005 avec Playing the Angel, Depeche Mode faisait face au défi de taille de ne pas simplement reproduire la même formule sur le disque suivant. D’autant plus que le groupe s’allie à nouveau à Ben Hillier pour la réalisation de Sounds of the Universe. Je peux déjà confirmer que le défi est relevé avec succès puisque le groupe réussit à prendre une toute autre direction musicale. Les trois gars reviennent ici à l’utilisation des équipements de leurs débuts et utilisent des textures beaucoup plus simplifiées, ce qui met doublement l’emphase sur la qualité des chansons et la voix exceptionnelle de David Gahan. Ne croyez pas toutefois que ce changement de cap rend le groupe vieillot. Au contraire, le groupe réussit à produire avec simplicité un album de pop électronique digne de la fin des années 2000. Après tout, c’est quand même eux qui ont su le plus développer le genre au cours des 30 dernières années. Ils réussissent à nouveau à nous offrir des mélodies particulièrement accrocheuses sur un fond d’électronique riche et original. Plus que jamais, la collaboration à l’écriture est étroite entre Martin Gore et Dave Gahan. Les amateurs du genre doivent à nouveau accorder tout leur respect à Depeche Mode, et leur horde de fans criera encore une fois au génie, même si ceux-ci ne sont plus objectifs depuis bien longtemps envers leur groupe préféré. Même pour ceux qui seraient de moins grands fans de Depeche Mode, il faut reconnaître qu’ils nous offrent un autre album solide. Bravo! (chronique principale de juin 2009)

Mute / EMI

½

Richard Desjardins - Symphonique

Richard Desjardins - Symphonique

En 2004, en prélude au Coup de cœur francophone, le poète Richard Desjardins donnait un concert accompagné d’un orchestre de 50 musiciens dirigés par le fondateur de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, Gilles Bellemare. Ce concert de 70 minutes est enfin présenté sur CD, dans sa version intégrale. On y retrouve bien évidemment des classiques de Desjardins comme « Tu m’aimes-tu », « Les Yankees » et « Le bon gars ». L’orchestre symphonique réussit à illuminer la musique discrète de Desjardins et à la rendre beaucoup plus grandiose. L’effet est frappant et la musique du célèbre poète prend une autre tangente. Elle peut même rejoindre un public différent, un public qui n’est pas nécessairement très admiratif devant l’œuvre unique de Desjardins. C’est un très bon disque qui permet de redécouvrir le répertoire de ce grand artiste. (février 2010)

SRC / SIX

Diam’s - S.O.S.

Diam’s - S.O.S.

Suite au succès de Dans ma bulle en 2006, la rappeuse française Diam’s a connu une panne de création. Elle est maintenant de retour avec S.O.S., un album d’une grande intensité sur lequel elle semble vraiment révoltée. Dans ses moments les plus colériques, sa voix peut être vraiment agaçante, surtout dans une pièce de 10 minutes comme « I Am Somebody ». Diam’s est à son meilleur lorsqu’elle réussit à doser ses émotions comme dans le premier extrait, « Enfants du désert », où elle se permet même de chanter, en plus d’accompagner son texte d’une superbe musique. Malheureusement, on retrouve peu de compositions de cette qualité sur ce disque qui risque de ne toucher que ses fans de longue date et de déprimer les autres. Il y a bien « Cœur de bombe » qui est une bonne chanson d’amour, mais l’album se termine encore avec un texte de 10 minutes avec « Si c’était le dernier ». C’en est trop… (juin 2010)

Vidéoclip : « Enfants du désert »

Hostile / EMI / SIX

½

Brandi Disterheft - Second Side

Brandi Disterheft - Second Side

Contrebassiste jazz dans la jeune vingtaine, Brandi Disterheft nous arrive déjà avec son 2e album. Cette jeune dame originaire de Vancouver nous propose une musique jazz plutôt relaxante, parfois avec une touche de pop brésilienne. Brandi tire ses influences autant de Joni Mitchell que de Björk, sans oublier les standards jazz. Sur Second Side, elle signe toutes les paroles et musiques, sauf pour la chanson bonie, « This Time the Dreams On Me », mettant en vedette Ranee Lee. On peut également entendre Holly Cole sur l’excellente et entraînante « He’s Walking ». La présence de pièces instrumentales à travers les chansons contribue à établir l’ambiance générale du disque qui est feutrée et extrêmement chaleureuse. Ce ne sont pas toutes les compositions qui sont totalement originales, mais l’ensemble s’écoute à merveille. (avril 2010)

Justin Time / EMI / SIX

½

D.O.A. - Kings of Punk, Hockey and Beer

D.O.A. - Kings of Punk, Hockey and Beer

En réponse à la Ligue nationale de hockey qui présente un sport de plus en plus corporatif, le parrain canadien du punk, Joe « Shithead » Keithley, a décidé de nous présenter en musique sa vision du sport national canadien. On retrouve donc ici un assemblage de pièces de « hockey rock » d’une grande efficacité, dont plusieurs pièces du groupe parues sur des albums passés, ainsi que des reprises. Le disque commence en force avec les excellentes « Donnybrook » et « Dead Men Tell No Tales », suivies de la reprise de Stompin’ Tom Connors, « The Hockey Song ». Plus tard, on retrouve une adaptation de « Pencil Neck Geek » du lutteur Classy Freddie Blassie. Finalement, l’album se conclut avec le classique de Bachman-Turner Overdrive « Taking Care of Business », enregistré sur un démo en 1986 avec le guitariste et compositeur de la pièce, Randy Bachman. Le concept de l’album est intéressant et divertissant, mais il ne réussira certainement pas à révolutionner le punk rock canadien. En plus, il me semble qu’une reprise de « Blitzkrieg Bop » des Ramones aurait été appréciée, puisqu’elle est constamment utilisée pendant les matchs de la Ligue nationale de hockey, surtout le fameux passage « Hey, Ho, Let’s Go! ». (mai 2010)

Sudden Death

Peter Doherty - Grace / Wastelands

Peter Doherty - Grace / Wastelands

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Victime d'un syndrome Black Francis (en groupe) qui, à l'occasion, se réinvente en Frank Black (en solo), le célébrissime Pete Doherty (en groupe) sort son premier disque sous son véritable patronyme PeteR Doherty (en solo). Faut suivre. Décrié, adulé, déchiré ou porté aux nues, le jeune anglais n'est pas épargné depuis le succès des Libertines, devenus cultes, sans débat. Sa personnalité hors du commun, son attitude sex drugs & rock n' roll, sa silhouette sous perf' de stupéfiants, affichée comme une pub redondante dans les tabloïds anglais, n'ont pas aidé le gamin à se faire des amis. Autant dire que ce premier opus studio était attendu au tournant... Et c'est d'autant plus étonnant que la critique semble pour une fois presque unanime. Jugement sur pièce. Seul dans sa barque ou presque, Peter a su s'entourer de ce qu'il fallait de beau monde pour accoucher d'une oeuvre sincère et plus belle que jamais. Stephen Street (New Order, Blur, Babyshambles) se retrouve ainsi à la production et Graham Coxon (Blur) en soutien et complément sur des parties de guitare. Un trio gagnant. Peu de types sur cette terre peuvent jouer et alterner du punk, du garage ou de la pop (suivant ses différents groupes) avec autant de crédibilité que lui. Et peu de types sur cette foutue planète peuvent décider de tout plaquer pour chausser une guitare acoustique dans une main et fredonner des hymnes folks comme lui. Pete touche droit au coeur par sa simplicité et son émotion, chantant d'une voix à fleur de peau, avec son habituelle maladresse et son innocence palpable. Douze titres qui s'enfoncent dans le crâne à chaque nouvelle écoute, où chaque accord, chaque corde pincée, chaque hésitation vocale transpercent l'âme. Des titres minimalistes comme « Arcady », « I'm The Rain », « Sheepskin » (magnifique duo avec Dot Allison) touchent par leur sobriété et leur élégance, d'autres comme « A Little Death », « Salonè » ou « Bocker Love Song » jouissent d'arrangements subtiles mais jamais ostentatoires. Les interventions de Coxon disséminées tout au long du disque parachèvent magistralement les 12 actes de l'oeuvre. Plus introspectif que jamais sur ce disque, Peter semble dans sa bulle, chantant comme si rien ne pouvait le perturber... Comme si les médias ne lui étaient jamais tombés dessus, comme si la réponse aux critiques était d'être soi-même, tout simplement et plus que jamais. Brillant. (mai 2009)

Eels - Hombre Lobo: 12 Songs of Desire

Eels - Hombre Lobo: 12 Songs of Desire

Le groupe californien Eels, dirigé par E (Mark Oliver Everett), nous arrive avec un album concept autour du thème du désir. Ce qui frappe d’abord, c’est le boîtier, parfaitement copié sur les boîtes de cigares cubains Cohiba. Par la suite, on découvre 12 pièces où on nous présente en alternance des pièces rock et des ballades ou pièces pop mid-tempo. Les moments énergiques explorent régulièrement le rock garage (« Prizefighter », l’excellente « Lilac Breeze », etc.) et même le blues garage (« Tremendous Dynamite »). Dans les moments les plus doux, le groupe nous offre de véritables petits bijoux, parfois extrêmement touchants (« In My Dreams », « The Longing », « My Timing is Off », etc.). Peu de pièces possèdent des faiblesses et elles ont toutes un intérêt particulier, peu importe l’atmosphère qu’elles créent. Avec Hombre Lobo, Eels nous présente possiblement son meilleur album en 10 ans. Une très belle réussite! (août 2009)

Vidéoclip : « In My Dreams »

Vagrant / Universal

Eiffel - À tout moment

Eiffel - À tout moment

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

« Pour ne pas trop vous faire languir, je ne résiste pas au plaisir de vous dire que, contre vents et marées, nous commençons aujourd'hui l'enregistrement de notre quatrième album. ». C'est en ces mots que Romain Humeau confirmait le retour d'Eiffel dans les bacs en 2009. Et ces allégations sont tout sauf anecdotiques. Après la sortie de Tandoori, excellent troisième album des Bordelais, Eiffel a vu rouge. Chamboulement et perversion en tout genre de la part d'EMI et tout vole en éclat. Tandoori ne connaîtra jamais le destin qui aurait dû être le sien. Aucun soutien promo de la part de sa maison de disque et surtout le groupe est remercié… sans merci. Les temps sont plus que jamais difficiles. Mais ne serait-ce que par conviction, jamais Romain et les siens n'ont plié. À tout moment est un peu la conséquence et l'expression de cette révolte. Tant mieux. Pour ses textes, Romain Humeau doit avoir régurgité une partie de son dégoût, de la condition humaine à la politique jusqu'à ses dernières mésaventures avec le groupe… tout y est et finement rédigé. Tout est abordé avec autant de rage que de poésie. Pas de doute, c'est bien l'empreinte du groupe. Musicalement, ce nouvel opus est bien différent de ses aînés et surtout de Tandoori, disque rock à souhait. À tout moment ouvre des champs plus larges, explore plus de sons, d'instruments, de styles. L'album est plus posé, mais pas moins engagé. Eiffel accouche, d'une part, de mélodies fines et tendues, portées par les guitares acoustiques et le piano (« Minouche », « Je m'obstine ») ou le banjo (superbe « Sous ton aile ») et soutenues par quelques arrangements du plus bel effet. Mais les Bordelais n'abandonnent pas l'urgence ni la puissance, celles-là mêmes qui frappent d'un uppercut musical, direct dans le buffet (« Nous sommes du hasard », « Ma blonde », « Mille Voix Rauques »). Sans oublier que l'album a été annoncé par le teaser de luxe « À tout moment la rue » portant la révolte le point tendu, avec trente maigres secondes d'un duo anthologique entre Romain et Bertrand Cantat. Romain assure avec brio le lien entre paroles et musique avec un chant intense, sur le fil du rasoir… le coeur sur la main. Pur et bestial, remarquablement juste. L'une des armes redoutables de ce quatrième album. (juin 2012)

Vidéoclip : « À tout moment la rue »

Pias / SIX

Éléphantine - Le bonheur en 3D

Éléphantine - Le bonheur en 3D

Éléphantine est le groupe du comédien Maxime Desbiens-Tremblay et il nous présente son tout premier album avec Le bonheur en 3D. Le quatuor nous propose une musique électro-pop et rock d’une grande profondeur. Il se situe quelque part entre Daniel Bélanger et Coldplay, mais le premier nom qui m’est venu en tête est Okoumé. Ce qui est clair, c’est que le groupe possède un talent indiscutable pour l’écriture de chansons d’une grande efficacité aux mélodies inoubliables. La créativité est bien présente tout au long de ce disque, sauf en quelques rares occasions où leur musique peut nous apparaître comme un peu plus commune. L’atmosphère créée sur Le bonheur en 3D réussit à nous captiver et à nous transporter jusqu’à la fin. Une belle réussite, surtout pour un premier disque! (mai 2010)

Vidéoclip : « Une clope, un café »

Sphère

½

Dario Elia - Vie Impervie

Dario Elia - Vie Impervie

Dario Elia est un chanteur et musicien italien. Il nous propose une musique essentiellement atmosphérique présentant un mélange de nouveau jazz et d’électronique expérimentale. C’est une musique particulièrement lente qui intègre discrètement quelques boucles et échantillonnages, réussissant à rendre l’ensemble assez riche et créatif, malgré sa simplicité première. Les voix sont douces et langoureuses, mais si on les retirait de l’enregistrement, plusieurs pièces pourraient nous sembler carrément dans le style nouvel âge. Vie Impervie nous présente donc une musique d’ambiance triste et lente, passablement difficile d’accès. Les quelques pièces un peu plus rythmées qui pourraient venir casser ce rythme ne sont pas tellement plus joyeuses. On se retrouve en bout de ligne avec un disque pour public averti, qui pourra ennuyer bien des gens non initiés, mais qui possède de belles qualités créatives. (mai 2010)

Vesna Haus

Ramblin’ Jack Elliott - A Stranger Here

Ramblin’ Jack Elliott - A Stranger Here

Le légendaire troubadour Ramblin’ Jack Elliott est de retour avec un nouvel album, le 2e sur l’étiquette Anti après I Stand Alone en 2006. Encouragé par le réalisateur de l’album, Joe Henry, Elliott laisse de côté son style country folk pour nous offrir plutôt ses versions uniques de classiques blues datant d’avant la 2e guerre mondiale, alors que le monde entier était en pleine dépression. Malgré une carrière de plus de 50 ans derrière lui, Elliott nous offre encore une fois une performance solide vocalement. Ses interprétations sont impeccables et elles nous permettent de découvrir des pièces uniques de la culture américaine. Voici donc un autre très bon album par ce maître incontesté des racines de la musique américaine. (novembre 2009)

Anti- / Epitaph

½

Eminem - Relapse

Eminem - Relapse

Il y a déjà 5 ans que le mauvais garçon du rap nous avait présenté son dernier album, Encore. C’est que les problèmes se sont enchaînés pour lui (encore une fois) depuis ce temps avec un divorce, le décès de son meilleur ami Proof, et son problème de dépendance aux drogues qui a atteint de nouveaux sommets. Il revient donc ici avec une énergie renouvelée, prêt à bouleverser à nouveau le monde du rap. Il reprend rapidement ses thèmes de prédilection : sa mère (qui semble être au cœur de tous ses problèmes), les homosexuels, ainsi que les starlettes (mettant particulièrement l’accent ici sur Lindsay Lohan et Kim Kardashian). Toujours aussi rempli de rage, il n’a aucunement l’intention de ménager la veuve et l’orphelin. C’est ce côté provocateur qui a fait sa renommée, mais c’est aussi le côté le moins intéressant de son œuvre artistique selon moi, puisque la provocation prend souvent le dessus sur ses compositions. Justement, musicalement, ce nouvel album suit de façon assez logique le précédent. Il nous présente une musique passablement douce laissant toute la place aux textes beaucoup plus hardcore. Vous ne trouverez pas de pièces dansantes comme ses méga succès « Without Me » ou « Real Slim Shady ». Par contre, l’ensemble est particulièrement solide et risque de vous plaire jusqu’à la fin malgré les 77 minutes. (novembre 2009)

Vidéoclip : « 3 A.M. »

½

Enya - The Very Best of Enya

Enya - The Very Best of Enya

Reconnue depuis la fin des années 1980 comme l’une des plus grandes chanteuses de new age et de pop celtique, l’Irlandaise Enya se devait donc de nous présenter une compilation de ses plus grands succès. En fait, les 18 titres retenus ici ont été choisis par Enya et son entourage. On peut malgré tout y entendre tous ses plus grands succès et les pièces préférées du public (« Orinoco Flow », « Storms in Africa », « Caribbean Blue », « Book of Days », « Only Time », etc.), mais elles sont accompagnées de titres un peu plus obscurs. Des pièces comme « Cursum Perficio », « Trains and Winter Rains » et « Boadicea » réussisent à bien s’intégrer à l’ensemble qui est en fin de compte des plus complets. Il faut aussi noter la présence de 2 titres tirés du premier chapitre de la trilogie Lord of the Rings, une version inédite de « Aniron (I Desire) » et « May It Be » à la 18e piste. On peut également entendre une 19e pièce en boni, « Oiche Chiuin (Chorale) » (« Sainte Nuit »). Voici donc la compilation ultime de cette chanteuse unique, même si on aurait grandement apprécié un livret plus détaillé. The Very Best of Enya fera assurément le bonheur de ses fans et de tous ceux qui pourront enfin la découvrir sans se lancer à la recherche de tous ses albums. (avril 2010)

Vidéoclips : « Orinoco Flow » - « Book of Days » - « Only Time » - « Caribbean Blue » - « Storms in Africa »

Reprise / Warner

Louis Étienne - Sans se retourner

Louis Étienne - Sans se retourner

Six ans après un premier album éponyme, Louis-Étienne (Doré) nous revient sur disque, trait d’union en moins. L’auteur, compositeur et interprète originaire de Québec nous propose un son folk contemporain avec un mélange de musiques celtiques, traditionnelles et rock, ainsi que des influences de chanson française. En fait, il se situe quelque part entre les Cowboys Fringants et Renaud. Sur cet album de 13 titres, on retrouve un très bon mélange entre musiques qui bougent et chansons à textes un peu plus introspectives. Les violons et autres instruments traditionnels occupent une place importante, apportant une touche festive en plusieurs occasions. Louis Étienne possède un talent d’écriture évident, mais il se permet également une interprétation toute personnelle, la traditionnelle « Le temps des fleurs » popularisée par Dalida et Vicky Leandros, et plus récemment par Ima. Sans se retourner est un album d’une grande efficacité. (avril 2010)

Vidéoclip : « Dans mon univers »

BrosCanteur / SIX

½

Every Time I Die - New Junk Aesthetic

Every Time I Die - New Junk Aesthetic

Le groupe hardcore de Buffalo Every Time I Die est de retour avec son 5e album, le premier sur l’étiquette Epitaph. Le groupe qui existe depuis plus de 10 ans offre le mélange idéal entre punk et métal et c’est encore le cas sur New Junk Aesthetic. L’album de 11 titres totalisant à peine 32 minutes présente une évolution intéressante jusqu’à son apogée avec « The Sweet Life ». Basés à l’origine sur l’humour, les textes du groupe explorent un côté plus sérieux ici, s’interrogeant sur les nouvelles technologies et la perte de vie privée. Musicalement, les guitares demeurent lourdes et les structures, complexes, en accompagnement à la voix criarde de Keith Buckley. Tous les éléments sont assemblés encore une fois pour que le groupe puisse séduire ses fans et tout amateur de hardcore avec une certaine originalité. New Junk Aesthetic n’est assurément pas un album facile d’accès et n’est probablement pas le meilleur du groupe à ce jour, mais il a l’avantage de permettre à Every Time I Die de se différencier de la plupart des autres groupes du genre. (février 2010)

Vidéoclip : « Wanderlust »

Epitaph

Exciter - Exciter

Exciter - Exciter (1988, 1995) (réédition de 2009)

Exciter a été l’un des groupes métal les plus connus au Canada dans les années 80. Le groupe d’Ottawa a en effet été rapidement associé à la première vague de thrash metal dès 1983, sans toutefois rencontrer le niveau de qualité des fondateurs américains du genre (Metallica, Megadeth, Anthrax et Slayer). Leur album éponyme était le 5e du groupe et il est paru en 1988, après que leur popularité ait grandement décliné. Le groupe a embauché pour la première fois un véritable chanteur en Rob Malnati, le chant étant assuré précédemment par le batteur Chuck Beehler. Complètement dépourvu du thrash metal qui les a fait connaître, cet album propose plutôt un son métal commun naviguant entre Judas Priest et Accept. Le son est plutôt mauvais et la seule pièce digne d’intérêt demeure « Scream Bloody Murder », la pièce d’ouverture. Le groupe s’est séparé peu de temps après, avant de se reformer dans les années 90. L’album a été réédité en 1995, puis on en retrouve maintenant une nouvelle édition sur les tablettes. Le meilleur album du groupe demeure sans contredit Long Live The Loud paru en 1985. (mars 2009)

Magnetic Air / MVD

Marianne Faithfull - Easy Come Easy Go

Marianne Faithfull - Easy Come Easy Go

Après l’excellent album de 2005 Before the Poison, la très polyvalente Marianne Faithfull se devait d’emprunter une nouvelle direction. En regardant simplement la pochette de Easy Come Easy Go, on devine que c’est vers le jazz qu’elle s’oriente probablement cette fois-ci. C’est essentiellement le cas, même s’il reste encore des éléments du rock de son disque précédent. En fait, le changement majeur ici est qu’elle revient à un album de reprises avec son vieux complice Hal Willner comme réalisateur, eux qui ont travaillé ensemble pour la dernière fois en 1987 pour Strange Weather, aussi un disque de reprises. Sur Easy Come Easy Go, elle interprète de sa voix chaude des classiques d’un large éventail musical allant de Dolly Parton (« Down From Dover ») aux Decemberists, en passant par Duke Ellington, Morrissey, Smokey Robinson, Merle Haggard, Randy Newman, Brian Eno et Neko Case (l’excellente « Hold On Hold On »). Elle s’entoure également de musiciens et chanteurs célèbres, avant tout pour se faire plaisir, mais peut-être un peu aussi pour créer de l’intérêt autour du disque. On peut donc entendre à un moment ou à un autre Sean Lennon, Nick Cave, Rufus Wainwright, Antony Hegarty, Kate & Anna McGarrigle, Jarvis Cocker et Warren Ellis. Il ne faut pas non plus oublier son ami de toujours Keith Richards qui vient jouer de la guitare et chanter sur « Sing Me Back Home » de Merle Haggard, une chanson qu’il a enseignée à Marianne. En bout de ligne, l’album peut sembler quelque peu décousu, mais il représente tout de même un excellent collage de classiques, généralement doux et introspectifs, magnifiquement interprétés par une Marianne Faithfull en grande forme dont la voix est plus précise que jamais. (juin 2009)

Naïve / Decca / Universal

½

Farewell - Run It Up the Flagpole

Farewell - Run It Up the Flagpole

Après un premier album qui m’avait laissé de glace, le groupe pop punk de la Caroline du Nord, Farewell, est de retour avec Run It Up the Flagpole. Le groupe semble s’être quelque peu resserré et nous offre un disque un peu plus cohérent. Les claviers sont plus rares et, même si les compositions demeurent légères, l’ensemble s’écoute d’un bloc. Leurs trop rares meilleurs moments demeurent lorsqu’on peut les comparer à Green Day, même si c’est un signe évident de manque de créativité. Je me passerais clairement de l’ennuyante ballade « Before I Wake », comme de quelques autres pièces d’ailleurs, mais l’album demeure un tout intéressant pour les amateurs de pop punk particulièrement léger. (avril 2010)

Vidéoclip : « Devoid (That’s What I Think About It) »

Epitaph

Jay Farrar & Benjamin Gibbard - One Fast Move or I’m Gone (Music From Kerouac’s Big Sur)

Jay Farrar & Benjamin Gibbard - One Fast Move or I’m Gone (Music From Kerouac’s Big Sur)

Jay Farrar a été membre fondateur de Uncle Tupelo et Son Volt. Il a grandement contribué au country alternatif des années 1990. Il s’associe ici à Benjamin Gibbard de Death Cab For Cutie pour produire la musique originale d’un film documentaire à propos de l’écrivain Jack Kerouac et des circonstances troublantes qui ont inspiré son roman Big Sur en 1962. Pour l’écriture des pièces de cet album, Farrar a utilisé des extraits du roman et les a adaptés en musique. Le documentaire ne présente que quelques-unes des 12 pièces présentées sur le CD qui dure tout de même près de 39 minutes. Ayant été écrit spécifiquement pour le film, l’album présente une belle cohérence par rapport aux bandes originales habituelles souvent beaucoup trop décousues. One Fast Move or I’m Gone présente un son country alternatif généralement doux dans le plus pur style de Farrar qui risque de plaire à un public friand de ce genre musical. Il ne révolutionne rien, mais offre tout de même un bon moment d’évasion. (juin 2010)

Atlantic / Warner

Fever Ray - Fever Ray

Fever Ray - Fever Ray

Fever Ray est un projet parallèle de Karin Dreijer Andersson du duo The Knife. Supportée par 4 musiciens, la Suédoise nous offre une musique essentiellement électronique, mais avec aussi une tendance organique. La particularité de l’album est qu’il est extrêmement sombre, à l’image de la pochette noire. L’atmosphère que réussit à créer Fever Ray nous hypnotise carrément, et ce dès la première pièce, « If I Had a Heart ». Les influences de Björk et du trip hop des années 1990 sont évidentes. Mais par sa créativité, Fever Ray réussit à nous amener totalement ailleurs, dans un territoire encore inconnu du monde de la musique. Plus accessible que The Knife, la musique de Fever Ray s’écoute attentivement en se laissant littéralement transporter dans cet univers parallèle. Voici donc un album cohérent jusqu’à la fin qui réussira à satisfaire tous ceux qui ont soif d’une nouvelle musique originale. (découverte du mois d'octobre 2009)

Vidéoclips : « If I Had a Heart » - « When I Grow Up » - « Triangle Walks »

Mute

A Fine Frenzy - Bomb in a Birdcage

A Fine Frenzy - Bomb in a Birdcage

Derrière A Fine Frenzy se cache une jeune femme à l’allure fragile, Alison Sudol. Née à Seattle et ayant grandi à Los Angeles, elle a baigné dans le domaine musical depuis sa plus tendre enfance. Dès l’adolescence, elle écrivait ses propres chansons. Pour un concert où elle faisait bizarrement la première partie des Stooges en mars 2007, elle a décidé d’emprunter le pseudonyme A Fine Frenzy. Elle a ensuite enregistré son premier album, One Cell in the Sea, et a prêté sa musique à plusieurs séries télé. Deux ans plus tard, elle a décidé de s’éclater sur Bomb in a Birdcage. Même si on retrouve à nouveau le son alternatif adulte du précédent disque, A Fine Frenzy nous présente aussi des pièces plus énergiques, une musique pop accrocheuse à souhait. C’est le cas entre autres sur l’excellente « New Heights », ainsi que sur ma préférée, l’électro-pop « Electric Twist ». Elle explore le son new wave et n’hésite pas à mettre bien en avant des guitares un peu plus lourdes, diminuant du même coup l’importance du piano qui meublait totalement son disque précédent. En fait, on sent que pour ce 2e album elle était bien décidée à se faire plaisir et à faire abstraction de toute la pression qu’on pouvait bien tenter de lui mettre sur les épaules. On retrouve à nouveau plusieurs ballades, mais les pièces plus énergiques seront grandement appréciées en concert. Avec Bomb in a Birdcage, A Fine Frenzy sonne enfin comme un véritable groupe, dirigé en plusieurs occasions par le guitariste David Levita. Dans le cas de A Fine Frenzy, l’épreuve du 2e album se transforme en véritable tremplin pour ce groupe à l’avenir extrêmement prometteur. La suite risque d’être encore plus intéressante. À surveiller! (décembre 2009)

Vidéoclip : « Blow Away »

Virgin / EMI

½

Fires Of Rome - You Kingdom You

Fires Of Rome - You Kingdom You

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

New York est en pleine effervescence musicale. MGMT a remporté les suffrages l'an dernier et des tonnes de groupes indés et néo psychédéliques sortent de leur garage avec des albums qui tiennent méchamment le pavé. Derrière une pochette aussi hallucinée et multicolore que leur musique, le trio de Fires Of Rome, emmené par Andrew Wyatt, risque bien d'agacer et de passionner. You Kingdom You, premier album de ce groupe pour le moment légèrement confidentiel, mange à tous les râteliers et marche sur les plates bandes de pas mal de ses congénères avec une insolence presque grossière. Andrew Wyatt, déjà connu pour ses collaborations avec Mark Ronson ou Just Jack s'est également collé à la production de You Kingdom You. Pas étonnant que l'ensemble fleure bon le disque de maniaque méticuleux, obsédé par une certaine perfection. Ce genre d'album pondu par trois musiciens qui paraissent en être dix tant les couches et touches d'instruments se superposent mais avec beaucoup d'habileté et de pertinence. Ici, pas de superflu, juste de l'utile et du bon goût, de la sophistication au service de l'émotion. Fires Of Rome cultive sans honte ses influences 70's et 80's, lorgnant sur le hard rock (« I’ll Take You Down »), sur le glam de Bowie (« Monkey in a Cage ») et des T-Rex (« But You’re Such a Cherry »), sur le dance rock de stade (le single « Set In Stone »), le tout saupoudré d’un soupçon de grandiloquence et de puissance. Splendide premier album. (avril 2009)

The Flaming Lips - Embryonic

The Flaming Lips - Embryonic

Le groupe alternatif américain est de retour avec un nouvel album à la créativité débordante. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Flaming Lips ne s’assoient jamais sur leurs lauriers. Malgré quelques succès importants au tournant du 21e siècle, ils sont toujours revenus avec des albums totalement originaux par la suite, sans liens apparents avec The Soft Bulletin et Yoshimi Battles the Pink Robots qui leur ont permis de rejoindre un auditoire un peu plus large. Avec Embryonic, ils reviennent à nouveau avec une panoplie d’expérimentations, plus souvent qu’autrement difficiles à apprivoiser. Moins spatial, que les enregistrements précédents, le disque offre tout de même des moments planants à souhait (« Evil », etc.). Par contre, le groupe va plus que jamais dans des expérimentations brutes et agressives, parfois à la limite de l’écoutable, avec ce qui semble n’être qu’un amalgame de bruits improvisés (« Aquarius Sabotage »). La richesse musicale fait en sorte que l’album prend de la valeur à chaque écoute grâce à la découverte de nouveaux aspects qui nous avaient échappés au premier abord. La seule mélodie qu’il est possible de fredonner se trouve à la 11e piste avec « I Can Be a Frog », certainement la pièce la plus « pop » du disque, si on peut attribuer le genre pop à The Flaming Lips. Avec ses 18 titres totalisant plus de 70 minutes, Embryonic est un album complexe, mais sa richesse en fait une œuvre de très grande qualité. Les compositions s’enchaînent bien et en bout de ligne on est entièrement satisfait de l’effet produit. Un public non averti aura évidemment beaucoup de difficulté à adhérer à un album aussi particulier, mais un public curieux sera grandement récompensé après quelques écoutes. Une édition de luxe est disponible avec 2 CD et un DVD audio en boni contenant tout l’album. Cette édition limitée inclut également un livre à couverture rigide de 24 pages avec œuvres d’art en couleur, textes des chansons et photos du groupe. (janvier 2010)

Warner

Flight of the Conchords - I Told You I Was Freaky

Flight of the Conchords - I Told You I Was Freaky

Flight of the Conchords est un duo rock humoristique de Wellington en Nouvelle-Zélande qui est actif depuis 2002. En 2007, ils se sont faits offrir une série humoristique sur les ondes de HBO, ce qui leur a permis d’étendre leur popularité. Leur album éponyme de 2008 contenant le meilleur de la première saison de la série avait particulièrement attiré l’attention, et ils étaient déjà de retour un an plus tard avec le meilleur de la deuxième saison. La musique incluse sur ce 2e disque ne peut atteindre le même niveau de qualité que sur le précédent alors que Jemaine Clement et Bret McKenzie ont dû écrire en mode accéléré. On retrouve tout de même des éléments intéressants d’un point de vue musical. Par contre, pour l’humour, il faut vraiment être amateur de musique humoristique pour arriver à apprécier. (juillet 2010)

Sub Pop / HBO / Warner

Florence and The Machine - Lungs

Florence and The Machine - Lungs

Florence Mary Leontine Welch est une chanteuse unique du sud de Londres. Elle nous offre une musique passablement minimaliste accompagnée d’un piano, d’une guitare occasionnelle et d’une batterie. On peut la comparer à Goldfrapp, Amy Winehouse et Feist, grâce à un style musical qui intègre des influences très diverses allant du new wave, au blues, en passant par le soul, le rock et le jazz. Avec le premier extrait, l’excellente « Kiss with a Fist », on découvre son côté le plus rock n’ roll avec une guitare qui rappelle l’âge d’or du rock dans les années 1950, avec un élément évident des White Stripes. Même si elle nous offre une musique généralement pop, Florence a tendance à intégrer des structures un peu plus complexes que la normale à sa musique. Le résultat est particulièrement créatif et capte aisément l’attention. Quelques pièces réussiront moins à vous séduire, mais l’ensemble présente sans aucun doute de grandes qualités créatives. Pour un premier album, Florence and The Machine nous offre un produit de grande qualité qui ne fera que faire grandir les attentes pour la suite. (découverte du mois de janvier 2010)

Vidéoclip : « Kiss with a Fist »

Island / Universal

½

Zaza Fournier - Zaza Fournier

Zaza Fournier - Zaza Fournier

Née à Paris il y a 24 ans, Zaza Fournier est une jeune chanteuse à l’inspiration infinie. Sa pop française va en effet puiser dans le cabaret, le jazz vocal et le rock n’ roll avec des éléments d’Édith Piaf, Elvis Presley et Charles Aznavour. Sa voix grave et chaude se compare rapidement avec Patricia Kaas. Véritable lien entre musique rétro et contemporaine, cette amoureuse de l’accordéon apporte tout de même un peu de modernité sur scène en s’accompagnant aussi de son iPod qui contient ni plus ni moins que son orchestre. L’auteure, compositeure et interprète a fait des études en art dramatique et s’en sert grandement pour ajouter une touche théâtrale à son œuvre qui au final est passablement originale. Zaza Fournier est donc non seulement un nouveau visage de la pop française, mais elle apporte une couleur et une personnalité bien à elle, un véritable vent de fraîcheur. Ce premier album éponyme est en bout de ligne un bon disque pour les amateurs de pop légère et de variété française. (septembre 2009)

Vidéoclip : « La vie à deux »

Warner

Franz Ferdinand - Blood

Franz Ferdinand - Blood

Quelques mois seulement après nous avoir présenté Tonight, le groupe écossais est déjà de retour avec un nouvel album. Mais attention, Blood ne nous offre que des reconstructions des pièces de Tonight en version dub. Si Tonight était assurément l’album le plus pop du groupe, Blood va à l’autre extrémité du spectre musical avec des expérimentations électroniques qui ne se démarqueront que dans l’underground. Certaines pièces demeurent facilement reconnaissables comme « Feeling Kind of Anxious » qui est clairement « Ulysses », « Katherine Hit Me » qui remplace « No You Girls » et « Die on the Floor » qui est une version un peu plus éclatée de « Can’t Stop Feeling », une version parfaite pour les planchers de danse. Par contre, d’autres sont pratiquement impossibles à identifier comme « Backwards on My Face » dont le seul indice permettant de reconnaître « Twilight Omens » est le clavier. Blood nous permet de véritablement découvrir à quel point Franz Ferdinand est talentueux et versatile. Même s’il offre une musique plutôt inaccessible à un large public, l’album risque de plaire grandement aux fans du groupe et de l’album Tonight, tout en gagnant quelques amateurs de musique underground. En plus, il permet de réaliser à quel point les compositions de Tonight étaient de grande qualité. Un très bon disque!

Domino / Sony

½

Franz Ferdinand - Tonight

Franz Ferdinand - Tonight

Sur son 3e album, le groupe écossais Franz Ferdinand change quelque peu de direction, s’orientant plus que jamais vers la pop dansante. Même si les guitares y sont toujours au rendez-vous, Tonight inclut énormément de claviers et chacune des pièces vous fera assurément taper du pied. On retrouve une plus grande uniformité que sur le disque précédent qui était en quelque sorte coincé entre le son indie qui les a fait connaître et cette musique pop entraînante. Ici, c’est carrément un album concept que le groupe nous propose traitant d’une soirée de party et du lendemain de veille qui s’ensuivra. Lors des écoutes initiales du premier extrait, « Ulysses », je n’étais pas trop sûr qu’on ait fait le meilleur choix. Avec le temps, j’ai appris à l’apprécier et de toute façon, même si l’album a une direction résolument pop, peu de pièces en ressortent véritablement, à part peut-être l’excellente « No You Girls », utilisée dans la plus récente publicité pour le iPod touch. En fait, elles pourraient presque toutes devenir des succès radio, sauf certainement l’excellente « Lucid Dreams » avec ses 8 minutes et ses envolées électroniques. Après un parcours sans grandes faiblesses apparentes, l’album se conclut avec une très bonne pièce acoustique, « Katherine Kiss Me », qui nous donne simplement le goût de retourner au début. Encore une fois, Franz Ferdinand nous présente un album solide qui risque fort de faire partie des meilleurs disques de l’année. (chronique principale de mars 2009)

Domino / Sony

Funeral For A Friend - Your History Is Mine: 2002-2009 (2 CD)

Funeral For A Friend - Your History Is Mine: 2002-2009 (2 CD)

Malgré une carrière plutôt récente, le groupe post-hardcore / emo Funeral For A Friend nous offre déjà une compilation de ses meilleures compositions. On en retrouve 12, en plus de 4 nouvelles pièces. Un deuxième CD nous présente 20 titres un peu plus rares, dont des versions démos, acoustiques et remixées, ainsi que des reprises. On retrouve entre autres les classiques « Sunday Bloody Sunday » de U2 et « The Boys Are Back In Town » de Thin Lizzy. Les fans du groupe seront certainement comblés, même si Funeral For A Friend est bien jeune pour nous présenter une récapitulation sur 2 disques. (février 2010)

Atlantic / Warner

Furaya - Virescit Vulnere Virtus

Furaya - Virescit Vulnere Virtus

Furaya est un groupe français qui donne dans un son hip hop hardcore. La meilleure comparaison est certainement Rage Against The Machine, mais différentes influences de métal hardcore vous viendront en tête à un moment ou à un autre. Virescit Vulnere Virtus est leur premier album et il contient 13 titres dont une intro, un intermède et une conclusion. Le groupe chante et rap essentiellement en français, mais s’essaie aussi en espagnol (« Plaza de Mayo ») et en latin (« Civis Pacem Parabellum », ma préférée). Tout au long du disque, on sent que le groupe a un besoin immense d’évacuer sa rage, ce qui risque d’être encore plus exutoire sur scène, là où le groupe est à son meilleur. C’est à compter du 16 novembre que ce premier album de Furaya ébranlera les colonnes de l’Hexagone. Soyez prêts! (novembre 2009)

ID / Mosaic Music

Charlotte Gainsbourg - IRM

Charlotte Gainsbourg - IRM

Après une collaboration avec le groupe électronique Air, voilà que Charlotte Gainsbourg avait le désir de travailler avec l’Américain Beck Hansen. Alors qu’il devait simplement réaliser l’album au départ, Beck l’a finalement mixé, y a composé toutes les musiques, en plus de chanter en duo avec Charlotte sur « Heaven Can Wait ». Beck en a également profité pour dépoussiérer une de ses pièces préférées, « Le chat du café des artistes », un classique de Jean-Pierre Ferland paru sur son excellent album Jaune il y a 40 ans. L’atmosphère du disque est particulièrement feutrée avec un son qui rappelle les années 1990. On reconnaît évidemment le style de Beck, qui se marie parfaitement avec la voix douce de Charlotte. La majorité des textes sont en anglais, malgré quelques incursions francophones. L’ensemble est solide et crée une belle ambiance. Par contre, peu de titres se démarquent véritablement pour en arriver à atteindre un large auditoire. De plus, les mauvaises langues ajouteront que Charlotte Gainsbourg est bien meilleure actrice que chanteuse. Mais en bout de ligne, malgré ses quelques défauts, IRM possède de belles qualités créatives qui plairont autant à ses fans qu’aux fans de Beck. Sans être révolutionnaire, il s’agit d’un album efficace. (février 2010)

Because / Warner

½

Gallows - Grey Britain

Gallows - Grey Britain

En 2006 est apparu en Angleterre un des nouveaux groupes de punk hardcore parmi les plus excitants, Gallows. Orchestra of Wolves était un excellent disque, original et aux influences diverses qui amenait un renouveau très apprécié dans un genre devenu un peu trop commercial. Pour Grey Britain, le groupe a décidé d’emprunter un son passablement différent, plus près du métal. On retrouve à nouveau quelques moments originaux et excitants, mais ce nouveau disque n’a définitivement pas la même fraîcheur que le premier. Par sa critique ouverte du Royaume-Uni, le groupe n’est pas sans nous rappeler les fondements du mouvement punk au milieu des années 1970, Sex Pistols en tête. Malheureusement, l’impact n’est plus du tout le même aujourd’hui. Des hymnes comme « Death Voices » et « The Vulture (Act II) » plairont assurément aux fans de métal, mais rendront probablement sceptiques ceux qui croyaient à la fondation d’un nouveau mouvement punk à la sortie de leur 1er disque. Grey Britain est loin d’être mauvais, mais il ne peut répondre à nos attentes qui étaient probablement beaucoup trop élevées. (juillet 2009)

Vidéoclip : « The Vulture (Act II) »

Warner

Selena Gomez & The Scene - Kiss & Tell

Selena Gomez & The Scene - Kiss & Tell

Âgée de seulement 17 ans, Selena Gomez possède déjà une vaste expérience télévisuelle pour avoir joué en tant qu’actrice dès sa plus tendre enfance. Elle a également prêté sa voix de chanteuse à plusieurs projets de Disney. Sa voix est d’ailleurs une des premières choses que l’on remarque sur ce premier album puisqu’elle est puissante et polyvalente. Un autre aspect intéressant de Kiss & Tell est l’énergie que l’on retrouve tout au long de l’album. Mais, ce qui surprend le plus, et ce dès l’ouverture de la chanson-titre, c’est la présence d’une guitare rock passablement lourde, une guitare que je n’attendais assurément pas sur l’album d’une chanteuse pop de cet âge. Habituellement pour ce type de produit, on réalise l’album de telle façon que la guitare est reléguée à l’arrière-plan et ce sont les ballades qui dominent totalement. Ici, même les quelques ballades sont intéressantes et ne cassent pas le rythme dynamique du disque. Évidemment, la pop adolescente dansante demeure prioritaire, mais le rock, le new wave et certains éléments de pop punk sont également bien présents. Le premier extrait, « Falling Down », est un incontournable, tout comme la chanson-titre et l’excellente pièce quasi-techno « Naturally ». D’autres pièces au rythme déchaîné sont des divertissements assurés comme « More », « As a Blonde » et « I Don’t Miss You at All ». L’album présente une belle variété de styles et Selena ne semble aucunement déstabilisée de passer de l’un à l’autre. Au contraire, sa solidité derrière le micro impressionne grandement et il ne nous reste qu’à souhaiter qu’elle laisse de côté sa carrière d’actrice pour se concentrer sur la musique. Voici une des belles surprises de l’année! (découverte du mois de décembre 2009)

Vidéoclip : « Falling Down »

Hollywood / Universal

Gossip - Music for Men

Gossip - Music for Men

Dix ans après des débuts modestes en Arkansas, voilà que le trio inclassable Gossip réussit à rejoindre un large public grâce à son premier album chez Columbia Records. Magnifiquement réalisé par Rick Rubin, l’album nous présente un mélange parfait des différentes influences du groupe incluant du post-punk, du new wave, de l’électronique, du rock garage, de la dance music et beaucoup plus. Les musiques sont généralement simples et mettent bien en évidence la superbe voix de la chanteuse polyvalente Beth Ditto. L’album débute en force avec la minimaliste « Dimestore Diamond » qui s’appuie sur une ligne de basse efficace de Brace Paine pour accompagner Ditto. Par la suite, on peut entendre les excellents succès « Heavy Cross » et « Love Long Distance », ainsi que les très bonnes « 8th Wonder » et « Pop Goes the World », toutes des pièces avec une mélodie efficace sur une rythmique entraînante. Avec Music for Men, Gossip réussit à nous présenter un album totalement original tout en étant incontestablement efficace et énergique. C’est un album qui plaira autant aux fans de Blondie, des Scissor Sisters, de Joan Jett, des Ting Tings et des White Stripes, qu’aux nostalgiques de la pop des années 1980. Un excellent disque! (janvier 2010)

Vidéoclips : « Heavy Cross » - « Love Long Distance »

Columbia / Sony

Antoine Gratton - Le problème avec Antoine

Antoine Gratton - Le problème avec Antoine

Le chanteur à l’œil étoilé est de retour avec son 3e album, 4 ans après l’excellent Il était une fois dans l’est. Le gars de Montréal nous propose ici un voyage bien particulier dans son univers musical. Influencé par différents genres musicaux comme le rock, le funk, le country et la pop, Antoine s’inspire également de la BD, mais surtout du cinéma. Il s’entoure ici de son vieux comparse Éloi Painchaud qui vient co-réaliser l’album avec lui. On peut également entendre les voix de Mara Tremblay (son amoureuse et sa muse), Jorane, Marie-Pierre Fournier, Ginette et Martin Léon. Les textes sont simples, mais c’est dans les musiques qu’Antoine s’éclate véritablement. L’album navigue à travers 5 thèmes, inspirés des 5 sens, et entrecoupés de courts intermèdes. Le résultat peut sembler un peu difficile à suivre musicalement, mais comme Antoine l’affirme lui-même, il s’agit d’un disque qui s’écoute plus comme un film que comme un album. Et c’est vrai que lorsque change notre perspective, l’œuvre prend tout son sens. L’album de 43 minutes contient 16 titres, dont les plus intéressants sont assurément « Malàlavie » et « 500 000 miles ». On retrouve un deuxième CD présentant « La solution », un montage musical de 30 minutes qui prouve que la solution pour Antoine Gratton se retrouve dans le fait de jouer de la musique. Depuis le mois de janvier, Antoine s’est installé dans 5 villes (Montréal, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et Saint-Hyacinthe) pour des concerts chaque mois d’ici la fin de juin. (avril 2009)

Sphère

½

Green Day - 21st Century Breakdown

Green Day - 21st Century Breakdown

Après le succès immense de American Idiot en 2004, Green Day a passé pas mal de temps en tournée, ce qui nous a obligé à patienter avant de pouvoir entendre la suite. Le groupe est finalement de retour avec son 8e enregistrement studio, un autre album concept et très politisé. 21st Century Breakdown est un disque en 3 actes (Heroes and Cons, Charlatans and Saints et Horseshoes and Handgrenades) totalisant près de 70 minutes qui a été réalisé par Butch Vig (Nirvana, Smashing Pumpkins, Garbage). Cet opéra punk rock présente les tribulations d’un jeune couple, Christian et Gloria, qui vit les désillusions liées aux promesses du nouveau millénaire. Musicalement, le groupe avait déjà expérimenté la partition de certaines chansons de American Idiot en plusieurs mouvements différents et il poursuit dans le même sens ici, même si la grande majorité des compositions demeurent sous la barre des 5 minutes. En plus de leur style de prédilection, le punk rock, le groupe explore le rock des années 1970, la pop accrocheuse et les ballades romantiques. L’ensemble du disque demeure malgré tout résolument rock et énergique. Comme le groupe avait si bien réussi à le faire sur son album précédent, il nous présente à nouveau des pièces qui peuvent être sorties du contexte de l’album concept et demeurer excellentes. C’est le cas avec le premier extrait à succès « Know Your Enemy » et en différentes autres occasions tout au long du disque. Le groupe réussit le tour de force de revenir avec un excellent album après la bombe critique et commerciale qu’a constitué American Idiot. (chronique principale de juillet 2009)

Vidéoclip : « 21 Guns »

Reprise / Warner

David Guetta - One Love

David Guetta - One Love

Le DJ français de renommée internationale David Guetta semblait bien décidé avec One Love à compléter sa conquête du monde. Il nous présente en effet son album le plus pop à ce jour avec un style house particulièrement accessible. Il a d’ailleurs déjà atteint les sommets des palmarès un peu partout avec les succès « When Love Takes Over » qui met en vedette Kelly Rowland, « Sexy Bitch » avec Akon, et son remix de « I Gotta Feeling » des Black Eyed Peas, pièce qu’il avait lui-même réalisée pour l’album du groupe. D’autres incontournables devraient aussi séduire un large public : « One Love » avec Estelle et « GettinOver » avec Chris Willis. Ces pièces costaudes sont entourées d’une musique house un peu plus standard qui n’a rien d’exceptionnel. En fait le principal problème de cet album de 55 minutes est son manque de cohésion. On a plutôt l’impression d’entendre une compilation, mais à travers laquelle se seraient glissées des pièces de remplissage. Malgré tout, la puissance des hits inclus ici vaut le coût de l’album à elle seule. Les fans de musique house commerciale entendront ici plusieurs de leurs pièces préférées de l’année. (novembre 2009)

Vidéoclips : « When Love Takes Over » - « Sexy Chick » (version propre de « Sexy Bitch »)

Gum Prod / Virgin / EMI

Harley’s War - Hardcore All-Stars (CD + DVD)

Harley’s War - Hardcore All-Stars (CD + DVD)

Le légendaire punk rocker Harley Flanagan semble aimer répandre la confusion. Membre des Cro-Mags pendant de nombreuses années, il a intitulé Cro Mag le premier album de son projet Harley’s War en 2003. Six ans plus tard, on nous présente un combo CD/DVD qui se veut en quelque sorte une compilation, mais qui montre exactement la même pochette. Le CD nous offre d’abord 12 pièces, en plus de 4 démos de 1982 et 16 pièces en concert enregistrées au CBGB de New York. Quant au DVD, il présente un concert de 21 pièces capté au CBGB, 2 pièces captées en Allemagne, ainsi que 5 titres provenant d’un concert au Japon. Des bonis sont également inclus : des vidéoclips pour les pièces « Who Survived » et « Hardcore », les derniers jours du CBGB, ainsi qu’une entrevue avec Flanagan. Un des éléments à retenir de Harley’s War est certainement le fait qu’il inclut plusieurs vedettes du hardcore new yorkais, dont des membres de Bad Brains, Warzone, Suicidal Tendencies, Agnostic Front, Murphy’s Law et Sick Of It All. Voici donc un ensemble CD/DVD idéal pour les fans invétérés du punk hardcore new yorkais et pour les nostalgiques du CBGB. (avril 2010)

MVD

Hatebreed - Hatebreed

Hatebreed - Hatebreed

À peine 4 mois après le lancement d’un album de reprises, For the Lions, le groupe de métal hardcore du Connecticut Hatebreed est de retour avec un nouvel album studio. Ce 5e disque pour le groupe ne présente plus que 2 membres originaux : le chanteur Jamey Jasta et le bassiste Chris Beattie. Le nouveau guitariste Wayne Lozinak s’ajoute à Frank Novinec qui a joint les rangs de Hatebreed en 2006. Cet album éponyme nous offre un mélange parfait entre moments rapides dans la plus pure tradition death metal et moments plus lents dignes du doom metal. On peut également entendre de nombreux éléments du thrash metal des années 1980, dont Anthrax qui a certainement influencé une pièce comme « Hands of a Dying Man ». On peut presque y chanter « Be All, End All » sur la musique de Hatebreed, même si vocalement la pièce n’a rien à voir. L’album commence en force avec l’excellente « Become the Fuse » en plus de nous présenter plus tard la très efficace « Everyone Bleeds Now » et la pièce instrumentale « Undiminished », interprétée avec une technique irréprochable. J’aime bien aussi « Every Lasting Scar » qui nous force presque à chanter avec le groupe. En boni, on retrouve une nouvelle version de leur succès « Escape ». Avec cet album éponyme, Hatebreed demeure en territoire connu, sans véritablement révolutionner le genre. Par contre, on y retrouve suffisamment de matériel intéressant pour satisfaire les fans du groupe et en séduire quelques nouveaux. (février 2010)

E1

Richard Hawley - Truelove's Gutter

Richard Hawley - Truelove's Gutter

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Un album d’automne, écrit et composé de main de maître par un des plus crédibles crooners du 21e siècle. Richard Hawley est un enfant de la pop, ancien membre fondateur de Longpigs, formation britpop, et guitariste intermittent de Pulp à ses heures perdues. Hawley sort avec Truelove’s Gutter un nouvel opus solo qui fait suite à ses deux derniers succès dans son Angleterre natale. Ce nouvel essai de Richard Hawley est une sorte d’écrin de velours qui contient huit chansons aux mélodies subtiles faites de sonorités indétectables. Pas véritablement de guitares pour mener la danse ou de cordes dominantes, les instruments se font discrets et uniquement utilisés pour créer des ambiances illuminées par la voix grave de Richard. L’album est posé, d’une sobriété étonnante. Les lumières sont tamisées, les auditeurs assis en tailleur devant la beauté mystique de ce recueil magique. Hawley se fend même de l’une des plus belles chansons de l’année et certainement l’un des plus remarquables morceaux qu’un songwriter ait écrit et chanté ces dernières années. « Open Up Your Door » a tout de la chanson parfaite. Une mélodie magnifique, un crescendo à couper le souffle et un final en apothéose. Et puis ce Truelove’s Gutter est un album très théâtral interprété avec magnificence par un chanteur au talent insoupçonné. On pense de près ou de loin à de grands songwriters interprètes comme Roy Orbison, Johnny Cash ou Tom Waits. Naturellement, la joie et la gaieté ne sont pas légion sur ces disques lents où l’artiste préfère les tempos lents. C’est aussi la magie de Truelove’s Gutter. (février 2010)

Mayer Hawthorne - A Strange Arrangement

Mayer Hawthorne - A Strange Arrangement

Multi-instrumentiste de la région de Détroit, Mayer Hawthorne (alias Andrew Cohen) a simplement commencé à composer et interpréter de la musique soul pour se faire plaisir. Rapidement, la rumeur s’est répandue et il s’est retrouvé avec un contrat de disque en poche. Ce qui charme rapidement dans le style de Hawthorne, c’est le son des années 1960 et 70 qui nous donne l’impression d’entendre des classiques soul réenregistrés. Lorsqu’on apprend que ce premier album ne contient que des compositions originales, on ne peut faire autrement que d’apprécier l’œuvre créatrice de ce nouveau venu. On peut entendre certaines influences de Al Green, Curtis Mayfield, Barry White et The Temptations dans une musique à l’efficacité soul incomparable. Sur A Strange Arrangement, Hawthorne nous propose 12 titres dont une intro pour un total d’à peine 35 minutes. Malgré leur simplicité, les pièces présentées nous offrent une grande richesse musicale, d’autant plus intéressante que Hawthorne y joue la majorité des instruments en plus d’en avoir effectuer le mixage. Voici donc un premier album réussi qui laisse présager un futur couvert d’or pour cet artiste talentueux et complet. (octobre 2009)

Stones Throw

½

Joe Henry - Blood From Stars

Joe Henry - Blood From Stars

Joe Henry est de retour avec un 11e album. On a pu entendre de grandes variations de styles au cours de sa carrière et il prend encore une fois une nouvelle direction avec ce plus récent CD. Le cœur de l’album se construit autour du blues et du jazz, même si un certain son folk s’y retrouve une fois de plus. Le piano occupe une place importante, mais aussi le saxophone. On peut d’ailleurs entendre un nouveau talent au sax et à la clarinette, Levon Henry, le fils de 17 ans de Joe. Sur Blood From Stars, Henry nous présente peut-être ses meilleures compositions en carrière, du moins ses meilleures chansons d’amour. De plus, grâce à la qualité des musiciens dirigés par le guitariste Marc Ribot, et une réalisation de premier plan, on peut entendre une production sophistiquée et irréprochable mettant parfaitement en valeur les compositions d’Henry. Même si je ne connais pas toute l’œuvre du bonhomme, je peux vous assurer que ce nouveau disque de Joe Henry figure au moins dans son top 3. Voici donc un excellent album qui pourrait lui permettre de percer auprès d’un nouveau public un peu plus axé vers le jazz. (octobre 2009)

Anti- / Epitaph

Steve Hill & The Majestiks - The Damage Done

Steve Hill & The Majestiks - The Damage Done

Le virtuose de la guitare Steve Hill a travaillé avec quelques-uns des meilleurs rockeurs québécois au cours des années dont Nanette Workman, Michel Pagliaro, France D'Amour et Éric Lapointe. Il assemble maintenant une nouvelle bande de musiciens, tous talentueux, pour l’accompagner sur disque et sur scène, The Majestiks. Avec The Damage Done, le groupe nous offre un son rock passablement dur, mais avec évidemment une touche de blues, le style de prédilection de Hill depuis toujours. Le son de l’album s’inspire à la fois d’AC/DC, des classiques blues américains et du blues rock britannique de la fin des années 1960 (Cream, Jeff Beck, etc.). L’album de 13 titres compte 7 pièces originales et 6 reprises. Parmi les reprises, notons « Lost Woman » des Yardbirds et « The Fire Down Below » de Bob Seger qui vient clôturer l’album. Sans être d’une grande originalité, le CD nous offre de bons moments de rock et de blues particulièrement bruts. L’album est passablement énergique et met très bien en valeur les talents de musiciens de Hill et sa bande. (novembre 2009)

Bros / Impérial / SIX

½

Hot Panda - Volcano… Bloody Volcano

Hot Panda - Volcano… Bloody Volcano

Hot Panda est un groupe canadien de rock indie formé à Edmonton en 2006. Grandement inspirés par Television et The Buzzcocks, on peut surtout les comparer aux Talking Heads et aux New Pornographers. Après un premier mini-album enregistré en 2007, le groupe a donné plusieurs concerts à travers le pays avant de se faire remarquer par Mint Records qui lui a offert un contrat. Voici donc leur tout premier album, Volcano… Bloody Volcano. Le groupe possède une direction résolument pop sur des compositions à l’efficacité indiscutable. Une touche de new wave par-ci et de rock garage par-là, accompagnée de claviers et de cuivres, vient établir le son du groupe. Malgré plusieurs comparaisons possibles, le groupe réussit à mettre en place rapidement un son qui lui est propre. Le principal problème du disque se situe au niveau du chant. Chris Connelly acte plus qu’il ne chante et il chante un peu trop souvent faux, ce qui peut être particulièrement agaçant. Après un certain temps, on arrive tout de même à l’oublier et à le prendre comme faisant partie du style unique de Hot Panda. Malgré ce défaut, qui peut être inexcusable pour certains, c’est un premier album de grande qualité que nous offre ce nouveau groupe talentueux. (avril 2009)

Mint

½

Ima - A la vida!

Ima - A la vida!

Il y a 2 ans, Ima lançait Smile, son album le plus populaire à ce jour avec plus de 100 000 copies vendues. Alors que sa tournée n’est même pas terminée, elle nous offre maintenant la suite logique de ce très bon disque. Réalisé par son fidèle collaborateur, l’homme-orchestre Guy St-Onge, A la vida! nous propose une musique chaude et ensoleillée, une musique parfaite pour accompagner l’été qui s’en vient. L’album commence en force avec l’excellente version rythmée de « Drôle de vie » de Véronique Sanson, une pièce qui a déjà pris d’assaut les ondes radio. « Valparaiso » et « Le temps des fleurs » font également partie de mes préférées. Puis, elle ne pouvait s’empêcher d’enregistrer « Me & Bobby McGee » popularisée entre autres par Janis Joplin, une chanson qu’elle avoue qu’elle interprètera toute sa vie. On retrouve également « À quoi ça sert l’amour » d’Édith Piaf, et les plus introspectives « Cucurrucucu Paloma » de Caetano Veloso, « Mourir dans tes bras » d’Adamo et « Dis-moi », une adaptation française des Beatles. L’interprète se permet de nous présenter une composition personnelle intitulée « Vai », en plus de se voir offrir « Matin » par Guy St-Onge. Ima navigue tout au long de l’album entre les chansons rythmées et des pièces un peu plus lentes, mais toutes aussi chaudes. Elle semble conserver le sourire en chantant la majorité des pièces du disque et elle nous fait assurément voyager, dans des pays où le soleil est éternel. (avril 2009)

Vidéoclip : « Drôle de vie »

Divine Angel

½

Iron Maiden - Flight 666: The Original Soundtrack (2 CD)

Iron Maiden - Flight 666: The Original Soundtrack (2 CD)

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Flight 666: The Original Soundtrack est la bande originale du rockumentaire éponyme, retraçant le gigantesque Somewhere Back In Time Tour. Pour faire suite à la sortie de leur best of 1980-1989 (« Somewhere Back In Time »), Maiden prend la route en 2008, ou plutôt les airs, à bord d’Ed Force One, avion affrété pour l’occasion et piloté par Monsieur Bruce Dickinson lui-même. Faisant le tour de la planète, la tournée est un succès colossal. Réparti sur deux disques, ce nouvel album live reprend piste par piste la setlist originelle de la tournée (et donc la même que celle vue à Bercy). De la première à la dernière piste, ce live est plus que jamais un best of des incontournables du groupes, tous enregistrés dans les années 80 (sauf l’immanquable « Fear Of The Dark »). Sans trop s’enflammer, ces 16 morceaux sont parmi les plus grands titres de métal jamais sortis. 20, 25 ou presque 30 ans après, la Dame de Fer n’a rien perdu de son énergie et sa détermination. Les concerts de Maiden sont autant une leçon de musique qu’une leçon de générosité, un spectacle grandiose et un instant de communion inouïe avec le public. « Aces High », « 2 Minutes To Midnight », « Revelations », « The Number Of The Beast », « Run To The Hills » ou « Fear Of The Dark » sont un mix entre intros démoniaques, riffs dantesques, solo épiques, refrains bétons et montées en puissance frissonnantes. Les anglais sont dans une forme absolument jubilatoire. Les cavalcades héroïques de Steve Harris à la basse, les échanges de solo des trois virtuoses guitaristes, les prodigieuses rythmiques de batterie de Nico McBrain et les envolées vocales de Dickinson, tout est absolument parfait. Le public toujours uni et chantant à la gloire des demi-dieux anglais est aussi fidèle qu’au premier jour. Maiden est là, encore là et prêt à en découdre ! Le final, avec « Hallowed Be Thy Name », est énorme. Pouvait-il en être autrement ? Cette compilation de live joués dans différentes villes, lors de la première partie de la tournée, est une bonne surprise, une sorte de don du ciel. (juillet 2009)

Islands - Vapours

Islands - Vapours

Le groupe montréalais Islands est de retour avec son 3e album, Vapours. Ce nouveau disque marque aussi le retour de Jamie Thompson, une absence remarquée lors de leur album précédent, qui était noyé dans la surproduction. Avec Vapours, le groupe revient à des structures simples, des pièces pop efficaces meublées de synthétiseurs d’une autre époque et de boîtes à rythme. De très bonnes mélodies permettent à l’album de prendre sa place en tant qu’excellent enregistrement d’indie pop, un disque digne de la scène musicale indie montréalaise. Seuls quelques titres un peu plus lourds en substance comme « Shining » empêchent le disque de rivaliser avec les plus grands dans le genre. Dans l’ensemble, Vapours est un très bon disque. (janvier 2010)

Anti- / Epitaph

½

Jackdawg - Jackdawg

Jackdawg - Jackdawg

Jackdawg est un trio de rock classique composé du chanteur/guitariste/claviériste John McFee (Doobie Brothers, Clover), du bassiste Stu Cook (Creedence Clearwater Revival) et du regretté batteur Keith Knudsen (Doobie Brothers). Ils ont joint leur talent pour composer et enregistrer 13 pièces originales, en plus d’interpréter 2 reprises : « Cold Night For Alligators » de Roky Erickson et le classique « Wild Night » de Van Morrison. L’album a été enregistré en 1990 et il nous est enfin offert sur CD, 4 ans après le décès de Knudsen. Le groupe demeure dans un rock plutôt classique encré dans les racines américaines, avec des influences certaines des groupes qui les ont rendu célèbres, mais intégrant aussi des sons et influences un peu plus modernes. Même si le disque a été enregistré il y a près de 20 ans, la qualité y est irréprochable et il s’écoute encore à merveille aujourd’hui. Sans rien révolutionner, ce disque éponyme constitue un album parfait pour les fans de rock américain des années 60 et 70 qui demeurent toujours nostalgiques. (mars 2009)

Sonic Past / Hello Wendy

½

Michael Jackson - Michael Jackson’s This Is It

Michael Jackson - Michael Jackson’s This Is It

This Is It devait avant tout marquer le retour sur scène du roi de la pop en 2009, mais son décès tragique le 25 juin a changé les plans. La demande est devenue immense pour voir les dernières répétitions et un documentaire a donc été créé. Ce CD double présente la musique du documentaire. Le premier disque offre 16 titres dans l’ordre d’apparition dans le film. Pour le 2e disque, il ne contient que 4 pièces : des versions démo quand même intéressantes de « She’s Out of My Life », « Wanna Be StartinSomethin’ » et « Beat It », ainsi qu’un poème, « Planet Earth ». Le premier CD rassemble plusieurs de ses plus grands succès et quelques pièces un peu moins populaires de son répertoire. On y retrouve également une nouvelle pièce, « This Is It », qui avait en fait été écrite dans les années 1980 avec Paul Anka et avait seulement vu le jour sous le titre « I Never Heard » par Safire en 1990. Présentée en 2 versions dont une avec orchestre, la pièce semble non complétée et en plus, elle est plutôt médiocre. Le seul intérêt qu’elle présente est donc le fait d’avoir été la dernière chanson enregistrée par Michael Jackson. Pour le reste, cette bande originale présente peu d’intérêt puisque plusieurs compilations faisant un bien meilleur portrait de Jackson ont déjà été mises sur le marché. Michael Jackson’s This Is It s’adresse donc exclusivement à ses fans inconditionnels et aux plus grands amateurs du documentaire du même titre. (décembre 2009)

Bande-annonce du documentaire

Epic / Sony

½

Michael Jackson - The Remix Suite

Michael Jackson - The Remix Suite

Dans la foulée du décès de Michael Jackson en juin 2009, le moment était rêvé pour mettre sur le marché tout le matériel inédit que l’on pouvait trouver à son sujet. Un des premiers de ces produits posthumes est l’album The Remix Suite. Il s’agit d’un disque regroupant des pièces des débuts de Michael, ainsi que des titres enregistrés par les Jackson 5. Les 12 pièces présentées ont été retravaillées par des producteurs actuels, question de donner une touche actuelle à ces succès Motown. On retrouve donc des noms comme The Neptunes, David Morales et Akon qui tentent de donner du lustre à ces classiques. Malheureusement, l’exercice s’avère plus souvent qu’autrement futile et inutile. Des modifications parfois majeures aux structures musicales originales viennent briser le feeling même que ces compositions pouvaient communiquer à l’époque. C’est vrai que les remix actualisent la musique de Jackson et ses frères, mais l’intérêt n’y est pas vraiment. (mai 2010)

Universal Motown

Jamie.T - Kings & Queens

Jamie.T - Kings & Queens

Le Londonien Jamie Treays en est à son 2e album. Il propose un son éclectique avec un mélange de hip hop, d’indie rock et de pop qui peut se comparer à The Streets et Gorillaz, avec certainement une influence de Dizzee Rascal et de The Clash. Dans la foulée de son premier album en 2007, il est passé par une phase de folk américain et a écrit plusieurs pièces acoustiques à la Bob Dylan. La presque totalité de ces compositions a été rejetée pour Kings & Queens, que Jamie considère en fait comme son 3e album, même si le 2e n’a jamais vu le jour. Jamie prend de la maturité ici, mais il conserve sa folie créative des débuts. Par contre, le doute demeure à savoir s’il est totalement original ou s’il n’est pas plutôt simplement un pastiche de The Streets, qui faisait partie du paysage musical bien avant lui. Malgré les doutes, Kings & Queens présente de bons moments. (juin 2010)

Vidéoclips : « Sticks ‘N’ Stones » - « Chaka Demus »

Virgin / EMI

Jet - Shaka Rock

Jet - Shaka Rock

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Jet a tout pour dégoûter les jeunes branleurs boutonneux qui s’essayent au rock n’ roll sans en maîtriser l’essence. Un son qui décoiffe, des guitares qui accrochent grave, des riffs en béton armé et un chanteur à la voix puissante. Une certaine forme d’évidence qui avait valu aux Australiens un succès plus que mérité avec Get Born en 2003. Un album qui décoiffe jusqu’à la racine. Trois ans plus tard, Jet évite l’album piège avec un bon Shine On. Pas de quoi s’en relever dix fois dans la nuit mais un disque qui tient la route. Attendus au tournant avec ce troisième opus, les talentueux australiens sont à deux doigts de l’effondrement. Pas à dire, ça sonne, ça cogne… mais même au forcing, ça ne passe pas. Les influences d’AC/DC et des Stones semblent maintenant de plus en plus lointaines. Moins de caractères dans les morceaux, moins de conviction dans ce putain de rock n’ roll, Jet accouche d’une série de titres moyens sauvés par un peu d’enthousiasme et des grattes qui crachent toujours (« Black Hearts (On Fire) »)… Mais trop peu pour apprendre aux vieux singes à faire la grimace. Trop pop dans l’âme, avec des refrains en chœurs qui sentent le souffre, Jet n’envoie pas son rock sans concession, sa débauche d’énergie habituelle. Où sont ces morceaux qui sonnent de suite comme des classiques? La plupart des riffs sentent plus l’obsolescence que le vintage. Et, au final, Shaka Rock passe comme une étoile filante, sans grand intérêt et sera surtout vite oublié. La mayonnaise ne prend pas et Jet déçoit d’autant plus que les frères Cester ont montré mieux. Beaucoup mieux. (novembre 2009)

Vidéoclip : « She's a Genius »

½

Jets Overhead - No Nations

Jets Overhead - No Nations

Jets Overhead est un groupe de Victoria en Colombie-Britannique qui existe depuis 2002. Il nous propose un son pop rock alternatif et shoegaze généralement accessible grâce à d’excellentes mélodies. Les voix masculine et féminine d’Adam Kittridge et d’Antonia Freybe-Smith se fusionnent parfaitement pour un résultat vraiment intéressant. L’album contient quelques titres incontournables en ouverture avec « I Should Be Born », « Heading For Nowhere » et « Weathervanes (In the Way) ». Par contre, on y retrouve aussi des morceaux beaucoup moins originaux qui semblent empruntés à d’autres artistes du genre. Malgré ses défauts créatifs, No Nations nous offre une musique agréable et bien interprétée qui réussira certainement à plaire. (juillet 2010)

Vidéoclip : « Heading For Nowhere »

Microgroove / Warner

Booker T. Jones - Potato Hole

Booker T. Jones - Potato Hole

Booker T. Jones, mieux connu pour son travail avec les MGs dans les années 1960 (Booker T. and the MGs), nous offre son premier album solo en 20 ans. Entouré par Drive By Truckers et Neil Young, le spécialiste de l’orgue Hammond B3, maintenant âgé de 64 ans, nous présente un album de 10 pièces incluant 3 reprises : « Hey Ya » de Outkast, « Get Behind the Mule » de Tom Waits et « Space City » de Drive By Truckers eux-mêmes. Totalement instrumental, l’album nous offre un mélange de rock, de funk et de R&B. Booker T. y joue non seulement de l’orgue, mais aussi de la guitare acoustique et électrique. En fait, on y trouve tellement de guitare, avec entre autres l’excellent jeu de Neil Young, qu’on a plus l’impression d’écouter un album de guitare qu’un album d’orgue, l’orgue devenant quelque peu accessoire en plusieurs occasions. Potato Hole est un excellent disque pour créer une atmosphère particulière et, avec ses 44 minutes, il s’écoute à merveille du début à la fin. (juin 2009)

Anti- / Epitaph

½

Norah Jones - The Fall

Norah Jones - The Fall

Il y a un peu plus de 2 ans, à la sortie de Not Too Late, je concluais ma chronique du CD en disant qu’il s’agissait d’un album de transition et que son prochain pourrait fort bien être son meilleur disque en carrière. Avais-je raison? D’entrée de jeu, je peux déjà affirmer que oui, mes dons de voyance se confirment à l’écoute de The Fall, le 4e album de la jeune carrière de Norah Jones. Vue à ses débuts comme une rafraîchissante pianiste de jazz standard, elle s’est dirigée de plus en plus vers la composition et a mis de côté peu à peu le piano pour nous présenter plutôt des pièces accompagnées de guitares. Pour la première fois sur The Fall, on voit le résultat très réussi de cette transformation musicale, peut-être en partie grâce à la réalisation solide de Jacquire King (Modest Mouse, Kings Of Leon). Norah continue malgré tout de nous offrir des pièces introspectives toutes en douceur, mais elle réussit plus que jamais à concocter un album complet et uniforme d’une excellente musique folk contemporaine basée sur ses textes et sa voix. L’album commence en force avec l’excellente pièce pop « Chasing Pirates ». Par la suite, on retrouve 12 autres pièces qui s’enchaînent merveilleusement pour un total de 46 minutes. L’album ne compte pratiquement pas de moments faibles ou inintéressants, ce qui en fait non seulement son meilleur en carrière, mais également un des meilleurs albums de l’année. Une version de l’album inclut aussi un CD en boni présentant une performance de 6 pièces en concert enregistrée au Living Room de New York. Parmi les pièces offertes, on retrouve l’excellente « It’s Gonna Be » qui est aussi une de mes préférées de l’album. (chronique principale de janvier 2010)

Vidéoclip : « Chasing Pirates »

Blue Note / EMI

Oliver Jones & Hank Jones - Pleased to Meet You

Oliver Jones & Hank Jones - Pleased to Meet You

Lorsque deux grands comme le Montréalais Oliver Jones et l’Américain Hank Jones se rencontrent, le résultat ne peut qu’être brillant. Les deux géants du jazz joignent leurs pianos pour la première fois sur disque, pour le plus grand plaisir de leurs admirateurs. Au moment où ils ont commencé à discuter du projet, leur collègue et ami Oscar Peterson est décédé. Ce disque a donc pris un tournant légèrement différent, devenant en quelque sorte un hommage à cette légende montréalaise du jazz. Ils interprètent d’ailleurs 2 de ses pièces, « Blues For Big Scotia » et « Cakewalk ». Oliver présente aussi une nouvelle composition en l’honneur de son mentor et ami, la touchante « I Remember OP ». Sur les 3 premières pièces parmi les 11 offertes, les pianistes sont accompagnés d’une section rythmique : Brandi Disterheft à la basse et Jim Doxas à la batterie. Pour les autres, ce n’est que le piano qui est à l’honneur. On retrouve surtout des duos entre les deux bonhommes, mais Hank offre tout de même 2 titres en solo, « Monk’s Mood » et « Lonely Woman ». Cette rencontre exceptionnelle entre les 2 piliers du jazz constitue un moment unique et historique que vous ne voudrez pas avoir raté. (mars 2010)

Justin Time / EMI / SIX

½

Kasabian - West Ryder Pauper Lunatic Asylum

Kasabian - West Ryder Pauper Lunatic Asylum

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Kasabian a une drôle de position dans le paysage rock britannique. Souvent planqué derrière Oasis, peu reconnu pour ses albums mais souvent plébiscité pour ses prestations scéniques (à plus ou moins juste titre), le groupe de Leicester revient sans complexe avec un troisième album un peu plus ambitieux. Il faut dire que Kasabian doit avoir un appétit d'ogre face à une presse qui semble plus souvent les accueillir comme outsider plutôt que challenger sérieux. La faute à qui ? Peut-être la leur. Mais ce coup-ci, Kasabian est passé proche du hold up dans une année un peu morne. Pas forcément connu pour son inventivité, le groupe repousse ses limites et dès le début, West Rider Pauper Lunatic Asylum offre quelques titres surprenants, osés et légèrement décalés. « Underdog », premier single de l'album, annonce de bien belle manière une première partie qualitative. « Where Did All The Love Go » entraîne un fond pop sur un terrain électro dance aux relents de musiques orientales. Surprenant mélange qui explose en bouche. « Fast Fuse » et « Take Aim » n'abdiquent pas et enfoncent le clou dans un mur d'électro. Toujours impressionnant et légèrement décalé. Sans se rater, Kasabian retombe habillement dans la brit pop sur la ballade « Thick As Thieves ». C'est après que les choses se gâtent et que Kasabian tombe dans le moyen, l'anecdotique voire le superflu. Et c'est d'autant plus dommage que les Anglais réussissaient à convaincre avant de s'écrouler légèrement. Pas de quoi ranger le disque aux oubliettes, West Rider Pauper Lunatic Asylum vaut au moins les deux précédents, sinon un peu mieux, mais déçoit parce qu'il ne tient pas la corde jusqu'au bout. Peut-être que Kasabian a encore trop le cul entre deux chaises, partagé par l’idée de rester dans l'efficace ou celle de se mouvoir vers le créatif et l'innovant. Réponse au prochain épisode peut-être. (septembre 2009)

½

Alicia Keys - The Element of Freedom

Alicia Keys - The Element of Freedom

Avec 3 albums solides, Alicia Keys a su s’établir comme l’une des chanteuses soul / R&B les plus talentueuses de sa génération. Contrairement à plusieurs autres, elle écrit elle-même ses chansons avec une assurance sans égal, en plus de jouer de plusieurs instruments. Le lancement d’un nouveau disque de la part d’Alicia Keys devient donc nécessairement un événement particulier et incontournable. La chanteuse est à son meilleur lorsqu’elle interprète sobrement des ballades intimistes, car elle a le talent de les rendre grandioses. C’est essentiellement ce que l’on retrouve sur The Element of Freedom, un 4e album de grande classe pour cette grande dame de la musique R&B contemporaine. Les 3 premiers titres (le succès « Love Is Blind », « Doesn’t Mean Anything » et « Try Sleeping with a Broken Heart ») sont particulièrement réussis avec des mélodies inoubliables et une production de premier plan qui procurent ce mélange parfait entre subtilité et envergure. « That’s How Strong My Love Is » est absolument sublime, toute en douceur. Alicia se permet de sortir quelque peu de son registre vocal sur « Love Is My Disease » présentant une voix un peu plus rauque. Elle nous présente également un duo avec Beyoncé sur « Put It in a Love Song », le moment le plus dansant du disque. Quelques titres bien répartis tout au long de l’album vous laisseront possiblement indifférents, mais la façon dont le tout se termine avec l’excellente « Empire State of Mind (Part II) Broken Down » ne vous laissera que de bons souvenirs du disque et vous donnera l’envie de le recommencer. On retrouve d’ailleurs une autre version de cette pièce sur le plus récent opus de Jay-Z, The Blueprint 3. Avec The Element of Freedom, Alicia Keys ne nous présente peut-être pas son meilleur album, mais elle réussit tout de même à nous offrir le disque qui lui permettra de faire avancer sa carrière au prochain niveau. (chronique principale d'avril 2010)

Vidéoclip : « Doesn’t Mean Anything » - « Try Sleeping with a Broken Heart »

J / Sony

½

Kittie - In the Black

Kittie - In the Black