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7 Weeks -
All Channels Off
Après 2 mini-albums qui
ont secoué les bases du métal en France, voici enfin un premier
véritable album pour ce quatuor de Limoges. Trois ans de travail ont
permis de créer ce mur de son fusionnant parfaitement le métal stoner de
Kyuss et
Queens Of The Stone Age au grunge d’Alice In
Chains et
Soundgarden, sans oublier des éléments de rock
alternatif à la
Foo Fighters. Une réalisation de qualité et un
enchaînement parfait entre chaque pièce rendent l’écoute de l’album
particulièrement agréable. Sans être d’une grande originalité, les 10
pièces sont solides et nous prouvent qu’il est possible de produire un
rock efficace en France. De plus, le fait qu’ils chantent en anglais
présente un avantage certain à nous dissocier rapidement de leur pays
d’origine et à simplement apprécier la musique pour ce qu’elle est : un
rock énergique qu’on a envie d’entendre en spectacle. À découvrir!
(septembre 2009) |
F2M Planet
/
Anticraft
½
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801 -
Live: Collectors Edition (2
CD)
Pendant une pause de
Roxy Music en 1976,
Phil Manzanera
et
Brian Eno ont décidé de mettre en place un projet
parallèle, le temps de quelques concerts. Complété par différents
musiciens invités (dont
Simon Phillips
à la batterie), 801
(ou The 801) nous offre ici une performance de 55 minutes
enregistrée au Queen Elizabeth Hall de Londres le 3 septembre 1976.
Parmi les 12 pièces présentées, on peut entendre une version
totalement reconstruite de « Tomorrow Never Knows » des
Beatles, ainsi qu’une reprise
de « You Really Got Me » des
Kinks. Le groupe présentait ce
soir-là un concert hors du commun et, heureusement pour nous, le
tout a été enregistré avec qualité. Ce projet parallèle a peut-être
permis d’entendre le dernier véritable groupe psychédélique, même
s’il s’agissait avant tout d’une fusion entre rock progressif et
jazz. Cette réédition de l’album paru à l’époque offre un 2e
disque en boni contenant des enregistrements en répétitions aux
studios Shepperton datant du 23 août 1976. Les fans de Roxy Music en
général et de Brian Eno en particulier devraient définitivement
tendre une oreille attentive vers cet album qui fait partie des
meilleurs disques en concert de la décennie 1970. (septembre 2009) |
Expression /
MVD
½
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AC/DC -
Backtracks (2 CD + DVD)
AC/DC nous fait le magnifique cadeau de nous offrir un tas de
raretés jamais parues auparavant dans un coffret de 2 CD et 1 DVD.
Le premier CD présente 12 raretés enregistrées en studio, mais
jamais parues auparavant ou difficiles à trouver, comme par exemple
« Big Gun » qui est parue en 1993 sur la bande originale de
Last Action Hero. Sept des 12 pièces ont été enregistrées
avec
Bon Scott et ce qui frappe rapidement, c’est à quel
point ces pièces sont différentes de l’œuvre générale du groupe.
C’est peut-être la raison pour laquelle, elles ont été rejetées à
l’époque. Par contre, la plupart sont très bonnes et auraient
certainement eu leur place sur les différents albums du groupe. Le
deuxième CD présente 14 pièces en concert enregistrées entre 1977 et
2000.
Parmi les titres présentés, on retrouve
quelques-uns de leurs plus grands succès : « Dirty Deeds Done Dirt
Cheap », « Back in Black », « Let There Be Rock », « You Shook Me
All Night Long », « Highway To Hell », « For Those About To Rock (We
Salute You) », etc.
Quant au DVD, il présente la très
attendue suite au double DVD
Family Jewels paru en 2005 et il inclut des vidéoclips et
performances en concert datant de 1992 à 2009. Une version de luxe
dans un amplificateur fonctionnel contient beaucoup de matériel
supplémentaire. Cette version est seulement disponible en ligne au
www.acdcbacktracks.com. On y retrouve d’abord un 3e CD
d’enregistrements en concert, ainsi qu’un 2e DVD contenant un
concert capté en 2003 au
Circus
Krone de Munich en Allemagne. On
retrouve également un disque vinyle contenant les 12 raretés en
studio, un superbe livre de photos de 164 pages et différents autres
items de collection. Si vous faites partie des plus grands fans du
groupe, c’est cette version de luxe qui risque le plus d’attirer
votre attention. Par contre, si vous avez un peu moins de moyens
financiers, la version standard contient l’essentiel de la musique
et l’ensemble est de très bonne qualité. (janvier 2010) |
Columbia /
Sony
½
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AFI
-
Crash Love
Reconnu il y a quelques années comme un groupe qui réussissait à amener
un son gothique au punk rock commercial, voilà qu’AFI prend plus que
jamais une direction pop rock. Avec un son particulièrement propre et
bien ficelé,
Crash Love nous présente des mélodies inoubliables
dans un style plutôt glam que goth. Les rythmiques demeurent d’une
grande efficacité, même dans la ballade « Okay, I
Feel
Better
Now ». « Too
Shy To
Scream » présente un rythme tribal unique et vraiment
intéressant. En fait, chacune des pièces du disque présente au moins un
élément digne d’intérêt. Elles sont toutes solides et entraînantes comme
c’est le cas avec le très bon premier extrait « Medicate ». En fait, le
seul point qui risque de faire grincer des dents leurs fans est la
disparition presque totale de leur style gothique. Si certains suivront
peut-être quand même le groupe dans sa nouvelle direction musicale très
propre, plusieurs risquent de décrocher. Pour ma part, j’aime bien le
AFI version 2.0.
(janvier 2010)
Vidéoclip :
« Medicate » |
DGC /
Interscope /
Universal
½
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The
Aggrolites -
IV
Après 3 excellents
albums, le groupe reggae / ska californien The Aggrolites, maintenant
réduit à un quatuor, est de retour sur disque pour notre plus grand
plaisir. Fortement influencé par les légendes jamaïcaines du genre, le
groupe a su développer son propre style au cours des années, le « dirty
reggae » (reggae sale). Encore une fois sur ce 4e album, le
groupe y intègre soul, funk et rock pour créer un métissage musical
unique faisant le pont entre le reggae traditionnel et une musique
moderne et sans frontières.
IV
contient 21 titres totalisant 80
minutes et il s’agit probablement de la plus grande faiblesse du disque.
Un certain nettoyage aurait pu être fait pour n’en garder que le
meilleur. Malgré tout, on y retrouve certains petits bijoux, en plus
d’une certaine maturité due à l’expérience. Sans égaler les 2 CD
précédents du groupe,
IV nous offre de bien bons moments.
(septembre 2009) |
HellCat /
Epitaph
½
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Alice In Chains -
Black Gives
Way To Blue
Après avoir atteint le sommet des palmarès au début des années 1990, en
pleine période d’essor du grunge, Alice In
Chains a vivoté avant de
disparaître quelques années plus tard, en grande partie à cause des
problèmes de drogues du chanteur
Layne Staley. Celui-ci allait
s’éteindre en 2002 sans avoir pu évacuer ses démons. Il aura fallu
plusieurs années avant que les autres membres du groupe décident de se
reformer, mais ils ont finalement embauché
William DuVall et nous
offrent enfin
Black Gives Way To Blue
qui succède à leur album
éponyme paru il y a déjà 14 ans. Si on ne fait pas trop attention, on
pourrait croire que Staley est toujours présent tellement
DuVall possède
une voix similaire. On a également l’impression que leur dernier disque
ne date que de quelques années lorsqu’on entend à quel point le groupe
est fidèle à son style, mélangeant rock alternatif des années 1980 et
métal stoner. C’est donc encore une fois un album sombre et intense qui
nous est offert, un album dans la plus pure tradition d’Alice In
Chains.
Ce qui est surprenant, c’est de lire qu’Elton John
a participé à
la chanson-titre au piano. On ne retrouve pas de hits accrocheurs comme
sur leur classique
Dirt, mais c’est un album solide du début à la fin qui mérite
qu’on l’écoute attentivement à quelques reprises avant de se faire une
opinion. On réalise rapidement que ce groupe nous manquait plus qu’on le
croyait. Avec leurs autres comparses de la première vague de grunge,
Pearl Jam, les seuls parmi les 4 grands groupes qui sont toujours
actifs (les autres ayant été
Nirvana
et
Soundgarden), on pourrait bien voir poindre à l’horizon un
nouvel engouement pour ce genre musical à l’aube de son 20e anniversaire
(puisque les modes musicales reviennent généralement tous les 20 ans).
(décembre 2009)
Vidéoclip :
« Check My Brain »
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Virgin
/
EMI
½
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All Time
Low -
Nothing Personal
Après un premier album qui a fortement attiré l’attention en 2007, le
groupe pop punk de Baltimore All Time Low est de retour avec
Nothing
Personal. Plus en confiance que jamais, le jeune quatuor nous
présente assurément le disque qui leur permettra d’atteindre la
célébrité. Dès le début, on réalise qu’il est encore possible de
produire un excellent album de pop punk / emo. Le groupe enchaîne les
pièces solides et efficaces avec les premiers extraits « Weightless » et
« Damned If I Do Ya (Damned If I Don’t) », ainsi que l’excellente
« Break Your Little Heart » et ma préférée, l’énergique « Lost in Stereo ».
Par la suite, on retrouve quelques pièces mid-tempo en alternance avec
leur style de prédilection, mais elles sont toutes aussi réussies. Le
groupe n’hésite aucunement à nous offrir une musique adolescente qui ne
se prend pas au sérieux et le résultat est ensoleillé et grandement
divertissant. La production est claire et puissante et met parfaitement
en valeur les talents de musiciens des 4 gars. Vous vous surprendrez à
monter graduellement le volume, ce qui vous permettra d’apprécier encore
plus ce superbe disque.
Nothing Personal risque fort de demeurer
au sommet des meilleurs albums de l’année dans le genre pop punk / emo.
Un incontournable! (septembre 2009)
Vidéoclip :
« Weightless »
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Hopeless /
E1
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The Almost -
Monster Monster
The
Almost est un projet
parallèle pour le batteur d’Underoath,
Aaron Gillespie.
Démarré en 2007, il nous présente un son beaucoup plus accessible avec
un mélange de emo et de pop punk qui a tout ce qu’il faut pour rejoindre
un public large, un auditoire amateur de rock commercial. Sur ce 2e
album de The
Almost, Gillespie prend à nouveau le micro. Avec son
excellente voix (un peu nasale toutefois), il nous présente le monstre
qu’il a en lui, nous raconte ses angoisses de vieillir et de perdre son
innocence. Les mélodies sont excellentes tout au long du disque et elles
atteignent leur apogée sur le premier extrait, l’hymne rock « Hands ».
Le groupe explore aussi le country rock sur « Hand Grenade » et la
ballade acoustique sur « Monster » qui vient clôturer l’album. Quant à
« Want To », elle est un succès rock assuré. Voici donc un très bon
disque d’un groupe à découvrir! (janvier 2010) |
Tooth & Nail
/
Virgin
/
EMI
½
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…And You Will Know Us By the Trail
of Dead -
The Century of Self
Voici le 7e album en 15 ans de carrière par ce groupe
texan au nom interminable, 15 ans au cours de lesquels ils n’ont à
peu près pas connu de succès si ce n’est une reconnaissance sur la
scène alternative. Comme ce fut le cas sur les 2 derniers albums du
groupe,
The Century of Self
prend des proportions épiques
avec une atmosphère tout à fait grandiose. Leur son rock indie est
grandement mis en valeur par des arrangements gigantesques qui n’ont
comme seul inconvénient que de camoufler toute émotion. Quelques
pièces et les intermèdes peuvent sembler un peu plus faibles, mais
l’ensemble du disque nous offre des compositions de grande qualité
qui nous transportent littéralement dans l’univers de Trail of Dead
(comme on les nomme familièrement). Il s’agit probablement de leur
meilleur album depuis l’excellent
Source Tags & Codes paru il y a de cela déjà 7 ans.
(mai 2009) |
Justice /
Richter Scale /
Fontana
½
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Anonymus -
XX Métal
Anonymus fait partie des groupes de métal les plus populaires au
Québec. Il fait également partie des plus durables puisqu’il fête
cette année ses 20 ans de carrière. Pour l’occasion, on nous offre
un CD contenant 18 de leurs meilleures pièces, ainsi que 4 bonus
inédits : deux tirés des sessions d’enregistrement de
Daemonium en 2002, un écrit pour le film d’horreur
Goregoyles en 2003, et un enregistré avec
BMC en 2008. Le
principal inconvénient du CD est qu’il ne présente pas les 22 pièces
en ordre chronologique. Par contre, toutes les pièces attendues sur
une telle compilation y sont présentes, au plus grand plaisir de
leurs fans. On nous offre également un DVD incluant un documentaire
sur les 20 ans du groupe, 9 enregistrements en concert, 8 vidéoclips
et un autre documentaire en boni intitulé
Délire métallique.
Voici donc l’album ultime d’Anonymus à vous procurer.
(novembre 2009)
Vidéoclips :
« Démonomane » -
« Feed the Dragon » |
DEP
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Anti-Flag -
The People or the Gun
La présence du groupe punk rock de Pittsburgh Anti-Flag sur une
compagnie de disques majeure pour deux albums pouvait faire froncer les
sourcils, considérant leur anti-conformisme. Mais voilà que les choses
reviennent à la normale alors qu’on les retrouve sur une étiquette punk
indépendante, Side One Dummy. Même si l’administration Bush n’est plus
en place, ils trouvent encore le moyen de se plaindre de son héritage,
la situation économique étant au cœur de ce nouveau disque. Libérés de
toute obligation qu’impose trop souvent une étiquette majeure, les gars
d’Anti-Flag peuvent se permettre de revenir au son brut qu’ils mettaient
de l’avant dans les années 1990. Les fans de l’époque seront donc bien
heureux d’entendre à nouveau le style qui leur plaisait réellement chez
Anti-Flag. L’album débute d’ailleurs tout en puissance avec l’excellente
« Sodom, Gomorrah, Washington D.C. ». D’autres pièces demeurent assez
communes, dans un style de punk rock entendu des dizaines de fois. Par
contre, leurs messages politiques et sociaux particulièrement corrosifs
font d’Anti-Flag un des rares groupes punks américains encore ancrés
dans l’idéologie punk du départ, il y a déjà près de 35 ans. En plus,
ils réussissent à nous faire passer leurs messages avec une énergie
incomparable. (août 2009)
Vidéoclip :
« When All The Lights Go Out » |
Side One Dummy
½
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Arctic Monkeys
-
Humbug
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Les oracles avaient prévu un troisième album plus agressif, avec un
son massif. Et cela parce que les
Monkeys eux-mêmes y avaient pensé
et que
Josh Homme, grand prêtre
Stoner, était annoncé à la
production. Au final, l’histoire est bien moins manichéenne. Rien
n’est tout noir, ni tout blanc sur
Humbug. Certes, la
pochette pourrait faire fuir par sa laideur. Mais le contenu
bouleverse le contenant. Déjà les
Monkeys avaient marqué leur
arrivée d’un premier album plus que correct, mais se faisant
littéralement écraser par un
Favourite Worst Nightmare du feu
de dieu… Et
Humbug d’assurer la réputation de ces quatre
jeunes de Sheffield bien plus talentueux qu’ils n’en ont l’air. Ce
troisième essai est certainement le plus complexe. Il semble déjà
que l’incursion dans l’univers des
Last Shadow Puppets ait
aussi apporté un penchant pop à
Alex Turner, comme une envie
de mieux ficeler les mélodies. Et puis, forcément, l’apport
(majoritaire) de Josh Homme est différent de celui de
James Ford
qui produit une partie des titres de
Humbug. C’est aussi ce
qui constitue au final la particularité de ce disque, varié, partagé
et déchiré entre la violence et l’ivresse de la beauté. Au final,
Humbug est moins rentre-dedans que ses aînés. Moins d’énergie
rock. Mais les Monkeys voyagent entre des titres immédiats («
My
Propeller »), single entêtant («
Crying
Lightning » dont le
contraste entre guitare légère et basse vrombissante est
saisissant), morceaux tendancieux et violents («
Dangerous Animal »
et « Pretty
Visitors » marqués du sceau du leader des
QOTSA).
Mais n’en déplaisent à certains, les anglais frappent un grand coup
sur des morceaux plus fiévreux, avec leurs mélodies travaillées
minutieusement, sentant le désert et la solitude. « Secret
Door », «
Cornerstone », The Jeweller's Hands et l’excellente «
Dance
Little
Liar » en sont les parfaits exemples. Les
Monkeys continuent d’être
sur la bonne voie, sans prendre celle, trop éphémère, de la
facilité. (décembre 2009) |
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Charles Aznavour -
Charles Aznavour & The Clayton-Hamilton Jazz Orchestra
Les chansons de Charles
Aznavour et le jazz orchestral, c’est un mariage parfait, un mariage que
nous n’avons pas eu l’occasion de découvrir suffisamment souvent. En
compagnie de l'orchestre jazz
Clayton-Hamilton, dans les légendaires
studios de Columbia à Hollywood, voilà enfin la réunion tant souhaitée
entre cette légende de la chanson française et le jazz américain.
L’orchestre donne une envergure absolument magnifique aux classiques
d’Aznavour qui prennent une toute autre dimension. On retrouve en plus 2
duos avec
Rachelle Ferrell (« Fier de nous » et « I’ve
Discovered
That I Love
You ») et un autre avec
Dianne Reeves en clôture du
CD (« The Times We’ve
Known »). Les 14 pièces présentées ici vous
permettront définitivement de redécouvrir Charles Aznavour. (mars 2010) |
Capitol /
EMI /
SIX
½
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Backstreet Boys -
This Is Us
Après leurs
méga-succès des années 1990, les
Backstreet Boys ont fait un
retour plus ou moins réussi au milieu des années 2000. Trois albums plus
tard, ils confient les rênes à une équipe solide dirigée par leur fidèle
collaborateur
Max Martin. Ils se contentent alors de chanter
leurs mélodies efficaces sur une musique rythmée et particulièrement
énergique. Ils effectuent en fait un retour vers le style de pop
dansante qui les a rendus célèbres, mais en s’assurant de conserver une
musique contemporaine bien de leur âge. Le résultat est surprenant et
grandement efficace. Les Backstreet Boys nous offrent très certainement
leur disque le plus réussi depuis
Millennium paru 10 ans auparavant.
(février 2010)
Vidéoclips :
« Straight Through My Heart »
-
« Bigger » |
Jive /
Sony
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Emilie-Claire Barlow
-
Haven’t We Met?
Fille d’un musicien
jazz, Emilie-Claire Barlow nous arrive de Toronto avec son 7e
album. Pour celui-ci, elle s’entoure de certains des meilleurs musiciens
de jazz au pays :
Reg Schwager à la guitare,
David Restivo
au piano,
Ross MacIntyre à la basse,
Davide DiRenzo à la
batterie,
Kelly Jefferson au saxophone et
Chase Sanborn à
la trompette. Elle nous offre 13 pièces dont le point commun est la
simplicité, ce qui nous permet de découvrir plus que jamais sa voix
exceptionnelle, en plus du talent immense de ses musiciens. Les
Américains la comparent évidemment à
Diana Krall puisqu’elle est
Canadienne, mais en l’écoutant, on réalise qu’il n’y a que bien peu de
liens à faire entre les deux femmes. Emilie-Claire possède une voix
jeune et naïve, lui permettant d’interpréter des chansons beaucoup plus
légères que Diana Krall avec sa voix chaude et profonde. Voici un donc
un très bon album de jazz de la part de cette Torontoise de grand
talent. (mai 2009) |
Empress /
SIX
½
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Bat
For Lashes -
Two Suns
Bat For Lashes est le
projet d’une fille,
Natasha Khan. Née au Pakistan, cette
britannique nous offre une musique alternative plutôt atmosphérique aux
influences de
Björk,
Siouxsie and The Banshees et
PJ
Harvey.
Two Suns
est son 2e album, après
Fur and Gold paru il y a 3 ans qui avait séduit la critique. Ce
nouvel opus nous offre un mélange agréable de mélodies pop, de musique
folk et d’expérimentations modernes. L’ambiance générale du disque
demeure intimiste et totalement reposante, même dans les moments un peu
plus rythmés comme sur le premier extrait, « Daniel ». À part cette
pièce très accrocheuse, peu de titres capteront immédiatement votre
attention et quelques bonnes écoutes seront nécessaires pour
véritablement adhérer à la musique de
Two Suns. Bat For Lashes
nous offre un 2e album brillant, même si plus difficile
d’accès que le précédent. (juillet 2009) |
Echo /
EMI
½
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Daniel
Bélanger -
Nous
Après des albums atmosphériques (Rêver
mieux) et sombres (L’échec
du matériel), voilà que l’auteur, compositeur et interprète
Daniel Bélanger nous revient avec une pop un peu plus légère sur
Nous, son 6e album studio. Une pop qui peut même être dansante en
certaines occasions. Cette légèreté et cette joie de vivre cadrent
difficilement avec l’œuvre souvent troublée de Bélanger. Mais il ne faut
pas oublier qu’il a quand même évolué dans une pop un peu plus
accessible à ses débuts. En fait,
Nous présente en quelque sorte
un résumé de sa carrière à ce jour avec différents éléments inspirés de
ses albums précédents, même du controversé
Déflaboxe. Ce nouvel album de Daniel Bélanger réussit à nous
enfoncer des mélodies dans le crâne et nous oblige à les fredonner ou à
les siffler dans notre quotidien, à l’image du sifflement entendu dans
« Qui ne suis-je ». Dans un autre ordre d’idée, j’ai une sérieuse
réserve sur le marketing mis en place pour promouvoir l’album, puisqu’on
n’indique que DB sur la pochette du CD. Daniel Bélanger vend beaucoup de
disques au Québec, et on n’utilise même pas son nom pour mousser les
ventes de celui-ci. Ensuite on nous cassera les oreilles avec le fait
qu’on ne vend plus de disques… (février 2010) |
Audiogram
½
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Billy Talent -
Billy
Talent III
Le groupe pop punk torontois
Billy Talent poursuit son évolution musicale avec ce 3e
album éponyme. Réalisé par
Brendan O’Brien
(AC/DC,
Stone Temple
Pilots,
Korn,
Rage Against The
Machine,
Red Hot Chili Peppers)
et enregistré à Atlanta et Los
Angeles, ce nouveau disque nous présente encore une fois de
nouvelles facettes du groupe. O’Brien réussit à insuffler une
énergie nouvelle qui rendra le son unique de Billy Talent encore
plus accessible à un large public. Les moments presque hardcore
qu’on pouvait entendre précédemment disparaissent totalement ici.
Certains pourront reprocher le manque d’énergie par rapport aux
albums précédents, mais la qualité des compositions vient quelque
peu combler le manque. Les mélodies sont plus accrocheuses que
jamais et sont chantées à la perfection par un
Ben Kowalewicz
en grande forme qui laisse les cris de côté. Par contre, la lourde
guitare de l’excellent
Ian D’Sa
demeure bien présente. Un des meilleurs guitaristes dans le genre,
D’Sa nous offre des riffs à donner le frisson. Le disque commence en
force avec l’excellente « Devil
on my Shoulder »,
« Rusted from the Rain »
(le premier extrait) et un autre succès assuré, « Saint Veronika ».
Par la suite, le groupe nous offre un bon mélange de pièces
entraînantes (« Tears into Wine »,
la très efficace « Turn your
Back »), de pièces
mid tempo
(l’excellente « The Dead
Can’t Testify »)
et de ballades (« White Sparrows »).
Le groupe qui fait craquer l’Angleterre depuis son 2e
album a encore une fois entre les mains tout ce qu’il faut pour
séduire les Britanniques. Une édition de luxe de l’album (« Guitar Villain »)
est également disponible avec un 2e
CD contenant les pièces du disque sans la guitare, ce qui permet de
jouer la guitare soi-même avec les partitions qui sont également
incluses. Ce 2e
disque offre aussi 4 versions démo. Sans égaler leur 2e
album en qualité, ce nouvel opus prouve que Billy Talent peut
continuer à aller de l’avant. (chronique principale de septembre
2009)
Vidéoclips :
« Rusted from the Rain »
-
« Devil on my Shoulder » |
Warner
½
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Diane Birch - Bible Belt
L’auteure, compositeure et interprète du Michigan, Diane
Birch, nous
arrive avec un tout premier album. Fortement inspirée de la pop et du
soul des années 1970, elle représente en quelque sorte un amalgame entre
Carole King et
Elton John.
Bible Belt
met avant
tout de l’avant les compositions de
Birch qui, malgré son jeune âge,
présente une maturité hors du commun. C’est comme si elle avait été là,
bien présente, au cœur des années 1970. Sa voix présente également de
belles qualités, même si elle n’a pas l’unicité d’une
Joss Stone.
Diane Birch n’est peut-être qu’une recrue dans le paysage musical, mais
elle présente suffisamment d’éléments intéressants pour qu’on ait envie
d’entendre la suite. (juin 2010)
Vidéoclips :
« Nothing But a Miracle »
-
« Valentino » |
S-Curve
/
EMI
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Jane
Birkin -
Au Palace
Les 13 et 14 mars 2009,
la plus française des chanteuses britanniques performait au Palace de
Paris dans un concert événement mettant essentiellement en vedette des
chansons écrites par
Serge Gainsbourg. En effet, parmi les 20
titres présentés, 13 sont de la plume de la regrettée légende française.
C’est entourée d’un piano et d’un trio à cordes que s’exécute Jane
Birkin sur scène devant une foule vendue d’avance. Parmi les meilleurs
moments du spectacle de 75 minutes, on ne peut passer sous silence « L’anamour »
qui donne le coup d’envoi, ainsi que « Ex-fan des sixties », « Ford
Mustang » et « Pauvre Lola » qui reçoivent les meilleurs
applaudissements. Les fans de Birkin et de Gainsbourg seront comblés par
cette performance unique et intimiste. (janvier 2010) |
Capitol /
EMI /
SIX
½
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Bisso Na Bisso - Africa
Bisso Na Bisso est un collectif de rappeurs d’origine congolaise vivant
à Paris. Actifs depuis 10 ans, ils nous offrent peut-être leur album le
plus solide à ce jour avec Africa. Ils nous présentent un son
afro hip hop extrêmement dynamique, particulièrement grâce à
l’utilisation de rythmes et sonorités africaines (rumba, zouk, soukouss).
Malgré la présence de quelques titres un peu plus sombres, l’ensemble
demeure positif et festif grâce à des incontournables comme « Show ce
soir », « Electrochoc » et « Là-bas ». Les 7 rappeurs s’entourent de
nombreux collaborateurs dont Manu Dibango, Khaled et
Angélique Kidjo. Voici donc un très bon album pour les amateurs de
hip hop original et entraînant. (juillet 2010)
Vidéoclips :
« Show ce soir » -
« Là-bas » |
ISSAP
/
Warner
½
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The Black Eyed Peas -
The
E.N.D. (Energy Never Dies)
Sur les 2 derniers albums des Black Eyed Peas, le groupe a su se
démarquer de la scène hip hop et produire des albums monstrueusement
populaires, peut-être grâce à l’arrivée de
Fergie.
Elephunk (2003) était brillant, alors que les faiblesses
créatives étaient malheureusement un peu trop présentes sur
Monkey Business (2005). Mais, pendant cette période, le groupe a
produit quelques-uns des plus grands succès radio de la décennie.
Après une pause pendant laquelle on a pu entendre les albums solo de Fergie et
will.i.am, voilà que le groupe se retrouve pour
The E.N.D. (Energy Never Dies).
Le premier extrait à succès,
« Boom Boom Pow », ne risque pas de beaucoup impressionner, même
s’il bénéficie d’une machine promotionnelle efficace. En fait, les
deux succès assurés qu’on retrouve sur ce disque sont « Rock That
Body » et la déjà populaire « I Gotta Feeling », certainement les 2
meilleures pièces de l’album. Le groupe nous prouve donc encore une
fois qu’il s’oriente beaucoup plus vers la pop que le hip hop, même
si ce n’est pas toujours très réussi. J’aime bien les
expérimentations sonores sur la pièce rap « Imma Be », mais l’album
offre peu de moments intéressants du genre. La musique n’est
généralement pas suffisamment puissante pour nous faire oublier les
textes ridicules qu’on nous propose. La réalisation de will.i.am est
encore une fois de grande qualité, mais ne peut réussir à nous faire
apprécier les nombreux moments faibles d’un point de vue créatif.
Avec 15 titres et un total de 67 minutes,
The E.N.D. est
beaucoup trop long et contient plusieurs pièces de remplissage ou
carrément mauvaises. Lorsque j’ai vu le titre de l’album la première
fois, je me suis demandé si le groupe nous annonçait sa séparation
après ce nouveau disque. Ce n’est peut-être pas prévu, mais ça
pourrait s’avérer prémonitoire. À moins que les quelques succès qui
en sortiront leur permettent de survivre... (chronique principale
d'août 2009)
Vidéoclips :
« Boom Boom Pow » -
« I Gotta Feeling »
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Interscope /
Universal
½
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Bon
Jovi -
The
Circle
Après un album de country / rock contemporain en 2007 avec
Lost Highway, voilà que Bon
Jovi nous présente
The Circle
sur fond de crise économique mondiale. Le groupe semble en effet
plus que jamais vouloir appuyer le petit travailleur (malgré ses
millions en banque!). À l’écoute du premier extrait, « We
Weren’t
Born To Follow », j’ai eu un certain malaise alors que j’avais
l’impression d’entendre une pâle copie, musicalement du moins, de
« Born To Be
My Baby » parue il y a plus de 20 ans sur
New Jersey. Par la suite, la situation ne s’arrange pas
vraiment puisque « When
We
Were
Beautiful » joue carrément dans les
plates-bandes de
U2, peut-être
pour donner un peu plus de valeur et de sérieux à l’album. « Work
for the
Working Man » représente en quelque sorte le thème du disque
et est peut-être la moins pire de l’ensemble. Ensuite, on retrouve
les mêmes mélodies, les mêmes rythmes que l’on connaît depuis
toujours, mais avec une énergie qui n’est plus au rendez-vous. Le
résultat est que tout tombe à plat, encore une fois… « Bullet »
s’ouvre avec une guitare grinçante prometteuse, mais fausse alerte :
elle est aussi morne que tout le reste. « Thorn in
My
Side »
présente une rythmique efficace, mais ça sent encore une fois le
réchauffé. Si
Lost Highway
présentait certains éléments permettant au groupe d’aller de
l’avant,
The Circle tourne plutôt en rond autour de leur
passé, avec un manque beaucoup trop flagrant de créativité. Pour
ceux qui ne s’en seraient pas encore rendu compte, il faut vraiment
se rendre à l’évidence que le groupe hard rock énergique des années
1980 est tombé avec le grunge et n’a jamais su se relever par la
suite, à part quelques légers soubresauts (l’album
Crush et quelques hits).
(chronique du mois de février 2010)
Vidéoclip :
« We Weren’t Born To Follow » |
Island
/
Universal
|
Brokencyde -
I’m Not a Fan… But the Kids Like it!
Avant même d’avoir lancé un premier album, ce jeune quatuor
d’Albuquerque au Nouveau-Mexique est devenu une véritable sensation sur
Internet avec de nombreux records sur MySpace et YouTube. Le groupe nous
présente finalement son premier album officiel avec un titre prévoyant
probablement ce que la majorité des critiques risquent d’en penser,
I’m Not a Fan… But the Kids Like it!
(je ne suis pas un fan… mais
les jeunes aiment ça). Les gars nous offrent un mélange de pop, de rap
et de screamo (qu’on appelle crunk punk) avec des textes plutôt loin du
politiquement correct. Les femmes et l’alcool sont en effet au cœur de
ce disque provoquant à souhait. Vous connaissez peut-être déjà « Freaxxx »
qui faisait partie de leur mini-album lancé l’an passé. Sans être
véritablement bonne, elle a au moins le mérite d’être entraînante,
malgré les cris insupportables (et inutiles) qui la meublent.
Malheureusement, il s’agit d’un des rares moments divertissants de
l’album, les autres étant « Poppin’ », « Rockstar » et la techno « Tipsy ».
Tout au long du CD vous entendrez ces cris qui vous irriteront
rapidement au plus haut point, surtout qu’ils n’ajoutent rien à la
musique du groupe. Quant aux pièces hip hop, elles sont particulièrement
ennuyantes. Avec cet album, Brokencyde réussit à faire passer
Kevin
Rudolf pour un génie dans le genre. Je ne suis pas un fan, mais les
ados risquent d’aimer… au grand dam de leurs parents. (octobre 2009)
Vidéoclip :
« Freaxxx » |
Breaksilence /
Suburban Noize
/
E1
|
Built To Spill -
There Is No
Enemy
Built To
Spill est un
groupe de l’Idaho qui existe déjà depuis 1992. Peu connu du grand
public, le groupe alternatif a quand même présenté par le passé quelques
très bons albums, surtout avant le tournant du nouveau millénaire.
There Is No Enemy
est
le 7e album studio du groupe.
Pour ce disque,
Doug Martsch
s’est littéralement enfermé en studio jour et nuit pour tenter de
reproduire le sentiment créé lors de l’interprétation live des pièces.
Le résultat constitue la suite logique de
You in Reverse lancé il
y a 3 ans, un album considéré par plusieurs de leurs fans comme leur
meilleur en carrière. Le groupe représente à nouveau un amalgame entre
les
Flaming Lips et
Neil Young, dans un son idéal pour
séduire les amateurs de rock
indie. Aucun titre ne ressort du lot, mais
l’ensemble s’écoute très bien, grâce à une recherche musicale
exemplaire. (décembre 2009) |
Warner
½
|
Chris de
Burgh -
Footsteps
Après 3 décennies de
carrière, de nombreux albums et 3 000 concerts à travers le monde, voilà
que l’homme derrière « Lady in Red » nous offre un album de
quelques-unes de ses chansons préférées, des chansons qui l’ont inspiré
à devenir un bon auteur-compositeur. En temps normal, je serais passé
rapidement puisque selon moi il a composé beaucoup plus de musique
ennuyante que de grandes œuvres au cours de sa carrière. Par contre, les
13 reprises que l’on retrouve ici attirent tout de suite notre
attention.
On retrouve 3 titres des
Beatles (« The Long and Winding
Road », « Blackbird » et « We Can Work It Out »), « Turn, Turn, Turn »
popularisé par
The Byrds, « Africa » de
Toto, « All Along
the Watchtower » de
Bob Dylan, « Polly Von » de
Peter Paul and
Mary, etc. En introduction et en conclusion du disque de 47
minutes, on retrouve 2 nouvelles pièces, « First Steps » et la chanson-titre. Les arrangements sont très bien orchestrés et mettent
parfaitement en valeur la voix chaude de de Burgh. Les reprises incluses
ici ne sont pas très différentes de l’original, mais leur qualité fait
en sorte que le disque peut difficilement être mauvais. Voici donc un
album qui s’écoute particulièrement bien. (septembre 2009) |
Ferryman /
Justin Time /
SIX
|
Busdriver -
Jhelli Beam
Le rappeur alternatif de Los Angeles Busdriver est de retour avec un
nouvel album. Encore une fois, il nous propose un disque créatif et
difficile d’accès qui ne plaira qu’à une portion de la population
appréciant le rap vraiment différent. Ce qui impressionne le plus, c’est
son habileté à jouer avec les mots (pas toujours cohérents) avec une
vitesse et un rythme incroyables. Par contre, cette livraison verbale
excessive devient lassante à la longue et atténue l’intérêt des
arrangements musicaux qui l’accompagnent. Une panoplie de réalisateurs
défile tout au long des 13 titres dont
Daedelus,
Nobody et Busdriver lui-même. La musique de Busdriver contient plusieurs éléments
originaux et intéressants. Malheureusement, encore une fois avec
Jhelli Beam, tous ces éléments assemblés ne donnent pas un résultat
très attirant, puisque rien ne nous accroche véritablement. Ce nouvel
album de Busdriver s’adresse donc exclusivement à ses fans antérieurs.
(août 2009)
Vidéoclip :
« Me-Time (with the Pulmonary Palimpsest) » |
Anti- /
Epitaph
|
Xavier Caféine -
Bushido
Il y a 3 ans, Xavier
Caféine nous présentait son premier album solo,
Gisèle, un disque énergique à souhait. J’avoue m’être
trompé lorsque j’ai affirmé que le disque demeurerait dans
l’underground, puisqu’il a connu un immense succès, même dans les radios
commerciales avec les hits « Gisèle » et « Montréal (Cette ville) ».
Caféine revient à la charge avec
Bushido et cette fois-ci, tout y
est pour que les radios commerciales continuent de jouer sa musique. Le
rock n’ roll garage est de plus en plus loin derrière et on entend
plutôt un album pop rock aux mélodies grandement efficaces. L’énergie
est également encore une fois au rendez-vous alors que le disque ne vous
ennuiera à aucun moment. Il n’a peut-être pas l’instantanéité de
Gisèle, mais
Bushido
plaira assurément à beaucoup de
gens. (février 2010) |
Indica
/
Outside
½
|
Cali
-
Le bruit de ma vie
(2 CD)
Véritable bête de scène,
le Français Cali nous présente ici un double album en concert. Le
premier CD nous présente tous ses plus grands succès enregistrés dans
différentes villes de France et de Belgique au cours de sa tournée 2008.
On peut y entendre « Je ne te reconnais plus », « Paola » et
« Dolorosa », mais c’est surtout la pièce d’ouverture, « 1000 cœurs
debout », qui rejoindra le public québécois, puisqu’elle a été largement
popularisée par la télé-réalité Star Académie. Le 2e CD a été enregistré
en avril 2009 à Tournai et à Mons en Belgique dans le cadre de
spectacles plus intimistes où le piano était le seul accompagnement. Cet
album double nous présente donc les 2 facettes de la personnalité de
Cali. Premièrement, son côté débridé de star du rock avec ses
performances scéniques à l’énergie débordante. Ensuite son côté plus
doux, influencé par la chanson française traditionnelle. (mai 2010) |
Virgin
/
EMI
½
|
Julian Casablancas
-
Phrazes for the Young
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Si l’album d’Albert Hammond Jr n’avait pas prêté à confusion
avec les
Strokes, pas plus que l’aventure psychédélique de
Fabrizio Moretti avec
Megapuss,
Phrazes for the Young,
premier opus de Julian
Casablancas pose un autre débat. Non pas
qu’il faille sans arrêt juger toute tentative solo d’un membre par
rapport à son groupe, mais parce que
Phrazes for the Young a posé bien plus
d’interrogations. Pas rassurés quant à l’avenir des
Strokes, les
fans n’ont pas forcément été réconfortés par l’aventure solitaire du
leader de leur formation fétiche. Quelques semaines après la sortie
de
Phrazes for the Young, l’avenir des petits princes de
New York est toujours trouble. Bref,
Strokes ou pas,
Casablancas est
bel et bien dans les bacs en noir et rouge.
Elégant comme toujours,
l’énigmatique chanteur a décidé de dévoiler sa face expérimentale
new wave cachée. Il recrée un univers où les synthés reprennent le
pouvoir sur des guitares réduites à quelques arrangements de fonds.
Lui qui avait contribué avec ses potes à revitaliser le rock garage
au début du nouveau millénaire. Sacrilège. Traîtrise. Ou pas.
Casablancas use jusqu’au dernier souffle ses expérimentations
persos. Déroutant au départ,
Phrazes for the Young s’ouvre sur le single «
Out of the
Blue » qui sonne définitivement synthétique. Pas
désagréable, « Out of
the
Blue » se bonifie au fil des écoutes et
s’impose clairement comme un hit de qualité finalement pas si
éloigné que ça de l’univers
Strokesien.
Casablancas persiste
et s’enfonce dans les années 1980 avec un
Bowiesque «
Left & Right in
the
Dark » convaincant, tout autant que l’autre hit « 11th Dimension
». Pas de quoi fouetter un tigre mais pas de quoi hurler au
scandale. Malgré tout, le chant nonchalant de Julian
Casablancas et
quelques expériences peu concluantes (la ballade
bluesy « 4
Chords
of the Apocalypse », la country futuriste « Ludlow St. ») ajoutés à
une nuée d’effets un peu lourds peinent à provoquer l’admiration.
Prêt à en découdre, Casablancas sort en son âme et conscience un
album qui va diviser et ajouter de l’huile sur le feu au moment où
son groupe est déjà en pleine tourmente. En bon rocker, Julian se
fout des conséquences. Il a bien raison. Mais, il en reste un album
assez transparent qui n’aurait certainement pas eu le même
buzz sans
le nom de son créateur. (janvier 2010) |
½
|
Neko Case
-
Middle Cyclone
Il y a 3 ans, la folk
rockeuse Neko Case nous offrait un album acclamé de la critique et du
public,
Fox Confessor Brings the Flood. Ayant toujours su évoluer
grandement dans son écriture à chaque album, Neko se retrouvait donc
avec un défi de taille pour ce 5e album studio. Elle a toujours été très
forte pour créer des mélodies accrocheuses et ça se confirme à nouveau
sur
Middle Cyclone. Plus que jamais elle s’aventure dans la
musique pop, un peu à la façon de
Martha Wainwright, laissant le
folk de côté pour une bonne partie du disque. Utilisant la métaphore de
la tornade en différentes occasions, Neko nous offre un album centré sur
notre planète et la nécessité de la protéger. L’album de 14 pièces se
termine même par plus d’une demi-heure de sons des « Marais la nuit ».
La pièce qui représente peut-être le plus le thème du disque est une
reprise du groupe
Sparks intitulée « Never Turn Your Back on Mother Earth ». On retrouve également une autre reprise de cette même
période du milieu des années 70, « Don’t Forget Me » de
Harry Nilsson.
Même si
Middle Cyclone,
très cinématographique, peut sembler plus
difficile d’approche que son disque précédent, Neko Case nous offre
encore une fois un album de grande qualité avec des compositions de
premier plan. Un album à découvrir! (avril 2009) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Champion -
Resistance
Après le succès colossal de l’album
Chill’ em All il y a déjà 5 ans, transporté par « No
Heaven »,
le DJ, musicien et compositeur québécois Champion est enfin de
retour sur disque avec Resistance. Il poursuit dans la
direction qui l’a amené au sommet avec des pièces énergiques mêlant
électronique et rock. L’album commence en douceur avec une sorte de
musique de carrousel refaite à sa façon sur « Clear
Beach ». La
chanson-titre installe véritablement le style de l’album dans une
musique électro énergique, mais c’est le mur de guitares qu’on
retrouve dans l’excellente « Perfect in
Between » qui montrera que
Champion se distingue définitivement de tout autre
DJ. En plusieurs
occasions il plonge effectivement du côté du rock passablement dur.
Ce sera aussi le cas un peu plus tard sur « So
Big », « Backing
Off » et le succès « Alive
Again ». Ces pièces puissantes sont
entrecoupées d’ambiances
lounge beaucoup plus douces où
l’électronique reprend la pôle position, malgré quelques guitares à
gauche et à droite. Autant les nombreux changements de styles
réussissent à prouver la polyvalence de Champion, autant ils peuvent
être déboussolants par moments, ce qui complique donc une écoute en
continu de l’album. J’ai plutôt l’impression que ce sera un album
qui sera écouté par morceaux, selon les goûts personnels de
l’auditeur et l’ambiance dans laquelle il désire se retrouver. Ce
qui est clair par contre, c’est qu’on retrouve à nouveau quelques
succès incontournables sur ce nouveau disque du célèbre
DJ.
(novembre 2009)
Vidéoclip :
« Alive Again » |
Saboteur /
Bonsound
½
|
Ray Charles -
Genius: The
Ultimate Ray Charles Collection
Il est assurément exagéré de parler de compilation ultime dans le
cadre d’une collection de seulement 21 pièces pour un artiste comme
Ray Charles au répertoire particulièrement vaste. Par contre,
Genius est certainement la meilleure compilation d’un seul
disque à être parue jusqu’ici à propos de ce chanteur-pianiste
polyvalent. Les 21 titres incluent tous ses plus grands succès entre
1955 et 1972, soit lorsqu’il trônait au sommet de sa carrière. Avec
63 minutes, on aurait probablement pu en dénicher d’autres pour
remplir le CD, mais le matériel inclus ici et le livret très
détaillé satisferont amplement ceux qui veulent découvrir cette
légende ou qui veulent se rappeler de bons souvenirs sans avoir à se
procurer l’ensemble de son oeuvre. Deux petits points négatifs à
souligner toutefois : l’ordre des pièces n’est pas chronologique et
le volume varie parfois passablement d’une pièce à l’autre, surtout
entre « I’ve Got a Woman » et « You Are My Sunshine ». Mais, ce ne
sont là que des détails qui ne devraient pas trop vous affecter
lorsque vous écouterez tous ces classiques. (juin 2009) |
Concord
/
Universal
|
Chickenfoot
-
Chickenfoot
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Depuis
Blind Faith ou
Derek & The Dominos, il y a une
quarantaine d'années, on n'a plus jamais réellement trouvé notre
compte avec les supergroupes. Mais cette formule plus tape-à-l'oeil
que réellement efficace ne finit jamais de sévir. L'un des derniers
en date s'appelle bêtement Chickenfoot. Parti de quelques jams avant
de devenir un groupe, puis un album, Chickenfoot tient dans ses
rangs deux ex-Van Halen (Sammy Hagar au chant et
Michael Anthony à la basse), un
Red Hot (Chad Smith
à la batterie) et le technicien robotisé
Joe Satriani à la
guitare. De quoi interpeller et faire peur, voire rire ? Le résultat
sent un peu plus la poussière que l'avant-gardisme. Mais comme la
critique est toujours trop facile, force est de constater que ce
premier album n'est pas à jeter, ni foutre au cimetière des disques
ratés. Le problème, eu égard au potentiel des protagonistes, c'est
qu'on en attend toujours trop... sans trop y croire. Or, ce Chickenfoot est un disque de hard rock authentique et respectable
qui lorgne pas mal sur
Led
Zeppelin, gros feeling en moins bien sûr. Mais les gros
riffs (« Soap on a Roap », la très
AC/DCienne
« Sexy Little Thing ») et les hits immédiats (« Oh Yeah ») sont de
sortie. Malgré une légère déception quant au faible caractère groovy
de l'ensemble, ce premier disque est assez rentre dedans. Bien sûr,
c'est propre et bien joué et même bien chanté par un Sammy Hagar qui
a de très beaux restes. Et le Satch lui-même n'en fait pas trop,
évitant le shred à tout bout de champ, tout en restant fidèle avec
quelques envolées techniques (« Down the Drain »). Le problème,
c'est qu'on ne retrouve pas le caractère « jam » du projet initial,
tout est très, trop, carré et manque un peu de spontanéité. Malgré
tout, pas sûr qu'il faille cracher dans la soupe et se priver de
quelques bonnes écoutes à l'occasion. (août 2009) |
|
Cirque du Soleil -
25
(2 CD)
Depuis 25 ans, les productions du Cirque du Soleil se multiplient un
peu partout à travers le monde. La musique a toujours eu une place
importante au cœur de ces spectacles d’envergure et c’est un
compte-rendu de la meilleure musique du Cirque qu’on retrouve sur ce
CD double. On peut entendre 25 pièces divisées en 2 disques de 55
minutes chacun. Le premier disque, intitulé
Poétique,
présente 13 des morceaux les plus touchants du Cirque du Soleil. Il
se conclut par l’excellente « Alegria », la pièce la plus célèbre
des 25 ans du Cirque. Le deuxième disque s’intitule
Dynamique
et présente un côté plus énergique de la musique du Cirque. Cette
musique, composée en grande partie par
René Dupéré,
principalement dans les premiers 10 ans, s’inspire surtout du jazz
et de la musique du monde, mais le CD
Dynamique
vous
présentera une facette un peu plus pop du répertoire du Cirque.
Cette compilation est très complète et inclut même une pièce de
OVO, le tout nouveau spectacle présenté cet été à Montréal et
Québec. Par contre, il faut souligner un manque important, puisque
aucune pièce de
LOVE n’est incluse. Il faut comprendre que ce
spectacle basé sur la musique des
Beatles offre probablement un son un peu trop différent de
l’ensemble présenté ici (il y a peut-être également un problème de
droits d’auteur). Aussi, on aurait certainement pu trouver d’autres
pièces pour emplir les 2 CD à pleine capacité. Malgré ces deux
légers accrochages, voici un excellent survol en musique des 25
premières années du plus grand cirque au monde, preuve que la
musique du Cirque du Soleil peut survivre hors de ses productions de
haut calibre. (juillet 2009) |
Justin Time /
EMI /
SIX
|
Julien Clerc -
Tour 09 (2 CD)
Ce grand interprète
français était parti pour une autre tournée de 110 spectacles en 2009.
On nous présente donc un compte-rendu sur disque de cette tournée avec
un album double comprenant 28 titres. Tous ses plus grands succès s’y
retrouvent évidemment dont « Femmes… je vous aime », « Cœur de rocker »,
« Lili voulait aller danser » et « Ma préférence ». On peut également
entendre la chanson traditionnelle acadienne « Travailler, c’est trop
dur », popularisée par
Zachary Richard. Pour la première fois
lors de cette tournée, on a pu voir Julien Clerc à la guitare sur scène,
lui qui privilégie habituellement le piano. On le retrouve dans la
meilleure forme de sa vie, tout en voix. La qualité d’enregistrement est
telle qu’elle contribue également à mettre de l’avant tout le talent de
ce géant de la chanson française populaire. Voici donc un double album
en concert qui ravira ses nombreux fans à travers la francophonie.
(avril 2010) |
EMI /
SIX
|
The Cliks - Dirty King
The
Cliks est un groupe torontois surtout connu pour sa chanteuse
transgenre devenue homme,
Lucas Silveira (anciennement
Lilia).
Elle vient alors compléter parfaitement ce trio androgyne. Musicalement
(puisque c’est quand même ce qui nous intéresse ici), le groupe nous
propose un son rock passablement pop, mais avec des élans garage, ska,
ou rock ‘n’ roll. On peut les comparer aux
Pretenders,
Joan
Jett,
No Doubt et
Concrete Blonde.
Dirty King
est leur 2e album et il compte quelques très solides compositions,
explorant toujours différents genres musicaux. Ma préférée est
certainement la chanson-titre et premier extrait qui explore le
territoire des Cramps.
(juin 2010)
Vidéoclip :
« Dirty King » |
Kindling
/
Warner
½
|
Alan Coe - Midnight Story
Alan Coe a d’abord été introduit au public sous le pseudonyme mystérieux
de 064027125627. Le chanteur pop originaire du Nouveau-Brunswick
se dévoile enfin et nous présente son tout premier album, réalisé en
collaboration avec le batteur Dominique Messier (Céline Dion).
Coe nous propose une musique pop légère et grandement accrocheuse qui
n’est pas sans nous rappeler Elton John. Ses mélodies
parfaitement fignolées sont magnifiquement interprétées grâce à sa voix
haute et unique, qui nous donne d’abord l’impression d’être une voix de
femme. Bizarrement, malgré la qualité des mélodies, peu d’entre elles
réussissent véritablement à nous accrocher. C’est peut-être simplement
que la pièce suivante nous fait rapidement oublier la précédente, mais
l’album se termine et on semble déjà l’avoir oublié. Midnight Story
présente de très belles qualités, mais Coe devra encore peaufiner
son art. (juillet 2010)
Vidéoclip :
« I’ve Been Known To » |
Audiogram
/
SIX
|
Avishai Cohen -
Aurora
Le contrebassiste Avishai Cohen est né et a grandi à Jérusalem en Israël dans une famille
de mélomanes. Reconnu aujourd’hui partout dans le monde, on l’a
découvert aux côtés de
Chick Corea au sein du groupe
Origin.
Jazzman contemporain de grand talent, il nous présente avec
Aurora
un premier album sur lequel il ose ajouter sa voix à son instrument de
prédilection, la contrebasse. On peut également entendre
Karen Malka
sur quelques titres. Il nous offre ici des textes en hébreu et en
anglais sur des musiques jazz grandement inspirées de la musique
moyen-orientale.
Aurora
crée donc un lien magnifique entre le
jazz traditionnel, le jazz contemporain et les musiques du monde. Les 12
pièces du disque totalisant 53 minutes vous feront assurément voyager.
C’est un album doux et relaxant qui réussit à créer une superbe ambiance
feutrée. (septembre 2009) |
Blue Note
/
EMI /
SIX
½
|
The Color Of Violence
-
Youthanize
The Color Of Violence a
été formé par
Derek Bloom et
Travis Richter dans le seul
but d’improviser en s’inspirant de la musique qui les intéressait.
L’enregistrement d’un mini-album en 2003 leur a permis de signer un
contrat avec Epitaph, mais le groupe a décidé de tout arrêter. Il
revient maintenant avec son tout premier album,
Youthanize,
un
court CD de 10 pièces (plus une cachée) totalisant moins de 29 minutes.
Grandement improvisé en studio, le disque nous présente un son hardcore
particulièrement agressif, surtout en ce qui a trait aux voix. On peut
également détecter une rythmique industrielle en certaines occasions. Le
groupe ne se prend vraiment pas au sérieux et il affirme lui-même que la
meilleure utilisation qu’on pourrait faire de leur album est en tant que
sous-verre. Pour ce faire, ils ont demandé que le boîtier de leur CD
soit étanche à l’eau. Même si un large public aurait tendance à être
d’accord avec cette utilisation alternative, il reste qu’on retrouve ici
un groupe totalement libre dans sa créativité, qui enregistre ce qui lui
plaît sans se poser de plus amples questions. Ce premier album ne
passera certainement pas à l’histoire comme un chef-d’œuvre de la
musique hardcore / grindcore, mais il risque de faire tendre l’oreille
aux plus fervents admirateurs de ce style musical. (août 2009) |
Epitaph
|
Converge -
Axe to Fall
Le groupe métal
hardcore de Boston nous revient avec un 8e album en
presque 20 ans. Converge réussit à aller encore un peu plus loin dans
l’agressivité de ses riffs, même si des moments un peu plus sages
viennent équilibrer le tout. Le groupe nous présente 13 pièces qui
forment un tout particulièrement uniforme et efficace, peut-être le
meilleur ensemble depuis
Jane Doe qui date déjà de 2001. « Dark Horse », qui ouvre
l’album, est très certainement ma préférée avec celle qui clôt le disque
en douceur, « Wretched World ». Par la suite, la voix de
Jacob Bannon
me dérange toujours autant que sur les enregistrements précédents. Plus
que jamais le groupe a fait appel à des musiciens invités. On retrouve
Steve Brodsky,
Adam McGrath et
J.R. Conners de
Cave In qui jouent la guitare et la batterie sur « Effigy »,
Ulf
Cederlund de
Disfear qui est guitariste soliste sur « Wishing
Well »,
Steve Von Till de
Neurosis qui chante sur « Cruel
Bloom » et
Mookie Singerman de
Genghis Tron qui chante sur
« Wretched World ». Converge fait un pas en avant avec
Axe to Fall
grâce à un album original qui plaira assurément à ses fans de longue
date. (janvier 2010)
Vidéoclip :
« Axe to Fall » |
Epitaph
½
|
Jesse
Cook - The Rumba Foundation
La légende veut que dans
les années 1800, des marins soient arrivés en Espagne avec un nouveau
rythme de Cuba, la rumba. Les gypsies espagnols l’auraient mixée avec
leur propre flamenco pour créer la rumba flamenca. Sur ce nouvel album
du guitariste canadien Jesse Cook, il a décidé de ramener en Amérique la
rumba flamenca et il a abouti en Colombie. On retrouve donc 13 titres
magnifiquement interprétés par Cook à la guitare classique. Parmi les
incontournables, nous devons noter la pièce d’ouverture particulièrement
entraînante « Bogota by Bus », ainsi que son excellente reprise du
classique de Simon and Garfunkel, « Cecilia ». Quelques titres
sont un peu plus introspectifs comme « Tuesday’s Child », mais
l’ensemble demeure généralement plutôt dynamique. Voici donc un
excellent album autant pour les fans de guitare classique que pour les
amateurs de musique du monde de grande qualité. (juillet 2010) |
Coach House
/
EMI
½
|
Chris Cornell -
Scream
Chris Cornell a dirigé l’un des groupes les plus influents de la
scène grunge de Seattle,
Soundgarden, avant de créer
Audioslave. Malgré son penchant rock généralement lourd, il a
souvent dit vouloir laisser de côté le rock pour produire autre
chose. C’est ce qu’il réalise avec ce 3e album solo. Il
s’est adjoint les services de
Timbaland pour la réalisation
de
Scream, un album pop électronique. La symbolique autour de
la pochette du disque est d’ailleurs assez claire alors qu’il
détruit sa guitare, une guitare qu’on n’entendra pas sur l’album
sauf en de très rares occasions (trop rares affirmeront ses fans de
la première heure). Qu’il veuille explorer un nouveau style musical
ne me gêne aucunement, d’autant plus que les premiers extraits
entendus en boucle à la radio sont plutôt efficaces (« Part of Me »,
« Time » et « Scream »). Là où ça devient un peu plus gênant, c’est
que la majorité du reste de l’album, en excluant peut-être « Never
Far Away », « Enemy » et « Watch Out », est complètement
inintéressante. En plusieurs occasions, on entend un son
électronique bon marché qui n’est certainement pas digne d’un
artiste de cette importance. De plus, les compositions, qui sont
toutes de Cornell, ne cadrent pas nécessairement dans le style
musical qu’on entend suite à tous les arrangements. En bout de
ligne, si vous aimez ce que vous avez entendu à la radio, vous
pouvez vous risquer à acheter l’album, mais n’ayez pas trop
d’attentes pour le reste. Voici un disque qui vous obligera à
changer les piles de votre télécommande pour mieux passer à la piste
suivante… (chronique principale de mai 2009)
Vidéoclip :
« Part of Me » |
Mosley
/
Interscope /
Universal
|
Creed
-
Full Circle
À la fin des années 1990, un groupe a complètement dominé les ventes
dans le style post-grunge,
Creed. Par contre, son étoile a pâli au
début des années 2000 et c’est
Nickelback qui a saisi la
balle au bond pour devenir le plus grand groupe au monde dans le
genre. Huit ans après son dernier album,
Creed est de retour sur
disque avec le même style qui a fait sa popularité au départ. Des
chansons rock commerciales accrocheuses, des ballades
« poignantes », voilà la recette que l’on retrouve encore une fois.
Même si le groupe s’est éloigné des projecteurs pendant toutes ces
années, on a l’impression qu’il n’a jamais arrêté tellement ce sont
des pièces déjà entendues qu’on retrouve ici, jouées soit par
eux-mêmes il y a 10 ans ou encore par
Nickelback ou
Godsmack.
En fait, le seul point positif, c’est qu’ils réussissent encore à
nous présenter des interprétations solides de leurs compositions
avec un
Scott Stapp à la voix toujours aussi puissante malgré
ses nombreux abus de substances illicites. Pour le reste, oubliez la
subtilité, la créativité ou la fraîcheur puisque vous aurez
carrément l’impression d’écouter un de leurs premiers albums ou un
album de Nickelback. Si vous aimez le genre,
Creed vous en donnera
pour votre argent, mais vous seriez encore mieux de vous tourner
vers leurs 2 premiers disques plutôt que de gaspiller votre argent
sur celui-ci. Les 2 premiers extraits, « Overcome » et « Rain »,
représentent de bons barèmes de comparaison : si vous aimez, vous
risquez d’apprécier l’album, sinon oubliez ça… (janvier 2010)
Vidéoclips :
« Overcome » -
« Rain » |
Wind-up /
Warner
|
Étienne Daho -
Daho Pleyel Paris (2 CD)
Dans la foulée de son
album
L’invitation paru en 2007, le chanteur pop rock français Étienne
Daho a vu sa tournée s’arrêter au Pleyel de Paris le 3 décembre 2008.
C’est ce concert qu’on retrouve ici dans son intégralité sur 2 disques.
On peut entendre 28 pièces englobant entre autres tous ses plus grands
succès. Parmi les participations spéciales, notons celles d’Édith
Fambuena sur « L’adorer »,
Marianne Faithfull sur « Épaule
tattoo » et
Charlotte Gainsbourg sur « If ». Le son du CD double
est absolument excellent et celui-ci comblera assurément ses nombreux
fans. En boni à la fin du 2e CD, on retrouve le
mini-album
Pleased to
Meet You qui regroupe 4 duos (avec
Jane Birkin,
Katerine,
Camille et
Coming Soon), ainsi qu’une nouvelle version
studio de « Mythomane ». Voici un très beau cadeau que
Daho offre à ses
fidèles admirateurs. (février 2010) |
Capitol /
EMI /
SIX
|
The Dead Weather
-
Horehound
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Jack White n’avait pas déjà tout essayé ? Un duo garage rouge
et blanc déjà culte, un premier super groupe qui remet les pendules
de la pop rétro à l’heure, la production d’une chanteuse country
presque tombée aux oubliettes. Et puis la musique d’un James Bond
aussi. A priori, l’hyperactif de Détroit n’est toujours pas rassasié
de musique et ce boulimique de projets a fait l’offense à ces
satanés journaleux de monter un nouveau super groupe avec sa
concurrente ultime (selon ces mêmes journaleux),
Alison Mosshart
des
Kills. Ce coup-là, personne ne l’a vu venir. The Dead Weather est né après la tournée des
Raconteurs et des Kills
aux States durant l’été 2008. Le captain White sait encore
s’entourer, recrutant au passage
Jack Lawrence des
Greenhornes et Raconteurs et
Dean Fertita des
QOTSA.
De cette association de malfaiteurs, et c’est peu dire, est né ce
premier
Horehound. Un disque fou de garage d’une intensité et
d’une noirceur assez intimidantes. Les chants emmêlés,
machiavéliques, de White et Mosshart ne laissent que très peu
reconnaître les passages de l’un et de l’autre. Onze titres fumants
qui ne ressemblent à rien d’autre. Parfois planants pour faire
baisser la garde, les Dead Weather assènent le coup de grâce au
moment où l’on s’y attend le moins. Les premières écoutes sont
presque terrifiantes. A commencer par l'intro en douceur de « 60 Feet Tall » qui finit par se déchaîner.
Horehound est un
disque pesant et puissant où les coups de masses de Jack White à la
batterie croisent les nappes nauséabondes de basses, guitares et
claviers (« Treat Me Like Your Mother », « I Cut Like A Buffalo »).
Aussi intéressant que difficile à appréhender,
Horehound est
original, tombé de nulle part, croisant sans complexe rock, hip hop, stoner et garage. Un album multi facettes qu'on était en droit
d'attendre de ce collectif sans même y avoir pensé. (octobre 2009) |
½
|
Depeche Mode -
Sounds
of the Universe
Après avoir produit un de ses meilleurs albums en carrière en 2005
avec
Playing the Angel, Depeche Mode faisait face au défi de
taille de ne pas simplement reproduire la même formule sur le disque
suivant. D’autant plus que le groupe s’allie à nouveau à
Ben
Hillier pour la réalisation de
Sounds of the Universe. Je
peux déjà confirmer que le défi est relevé avec succès puisque le
groupe réussit à prendre une toute autre direction musicale. Les
trois gars reviennent ici à l’utilisation des équipements de leurs
débuts et utilisent des textures beaucoup plus simplifiées, ce qui
met doublement l’emphase sur la qualité des chansons et la voix
exceptionnelle de
David Gahan. Ne croyez pas toutefois que ce
changement de cap rend le groupe vieillot. Au contraire, le groupe
réussit à produire avec simplicité un album de pop électronique
digne de la fin des années 2000. Après tout, c’est quand même eux
qui ont su le plus développer le genre au cours des 30 dernières
années. Ils réussissent à nouveau à nous offrir des mélodies
particulièrement accrocheuses sur un fond d’électronique riche et
original. Plus que jamais, la collaboration à l’écriture est étroite
entre
Martin Gore et Dave Gahan. Les amateurs du genre
doivent à nouveau accorder tout leur respect à Depeche Mode, et leur
horde de fans criera encore une fois au génie, même si ceux-ci ne
sont plus objectifs depuis bien longtemps envers leur groupe
préféré. Même pour ceux qui seraient de moins grands fans de Depeche
Mode, il faut reconnaître qu’ils nous offrent un autre album solide.
Bravo! (chronique principale de juin 2009) |
Mute /
EMI
½
|
Richard Desjardins -
Symphonique
En 2004, en prélude au
Coup de cœur francophone, le poète Richard Desjardins donnait un concert
accompagné d’un orchestre de 50 musiciens dirigés par le fondateur de l’Orchestre
symphonique de Trois-Rivières,
Gilles Bellemare. Ce concert
de 70 minutes est enfin présenté sur CD, dans sa version intégrale. On y
retrouve bien évidemment des classiques de Desjardins comme « Tu
m’aimes-tu », « Les Yankees » et « Le bon gars ». L’orchestre
symphonique réussit à illuminer la musique discrète de Desjardins et à
la rendre beaucoup plus grandiose. L’effet est frappant et la musique du
célèbre poète prend une autre tangente. Elle peut même rejoindre un
public différent, un public qui n’est pas nécessairement très admiratif
devant l’œuvre unique de Desjardins. C’est un très bon disque qui permet
de redécouvrir le répertoire de ce grand artiste. (février 2010) |
SRC /
SIX
|
Diam’s - S.O.S.
Suite au succès de
Dans ma bulle en 2006, la rappeuse française Diam’s a connu une
panne de création. Elle est maintenant de retour avec
S.O.S., un
album d’une grande intensité sur lequel elle semble vraiment révoltée.
Dans ses moments les plus colériques, sa voix peut être vraiment
agaçante, surtout dans une pièce de 10 minutes comme « I
Am
Somebody ».
Diam’s est à son meilleur lorsqu’elle réussit à doser ses émotions comme
dans le premier extrait, « Enfants du désert », où elle se permet même
de chanter, en plus d’accompagner son texte d’une superbe musique.
Malheureusement, on retrouve peu de compositions de cette qualité sur ce
disque qui risque de ne toucher que ses fans de longue date et de
déprimer les autres. Il y a bien « Cœur de bombe » qui est une bonne
chanson d’amour, mais l’album se termine encore avec un texte de 10
minutes avec « Si c’était le dernier ». C’en est trop… (juin
2010)
Vidéoclip :
« Enfants du désert » |
Hostile
/
EMI /
SIX
½
|
Brandi Disterheft -
Second
Side
Contrebassiste jazz dans
la jeune vingtaine, Brandi
Disterheft nous arrive déjà avec son 2e
album. Cette jeune dame originaire de Vancouver nous propose une musique
jazz plutôt relaxante, parfois avec une touche de pop brésilienne.
Brandi tire ses influences autant de
Joni Mitchell que de
Björk, sans oublier les standards jazz. Sur
Second Side,
elle
signe toutes les paroles et musiques, sauf pour la chanson bonie, « This
Time the
Dreams On Me », mettant en vedette
Ranee Lee. On peut
également entendre
Holly Cole sur l’excellente et entraînante
« He’s Walking ». La présence de pièces instrumentales à travers les
chansons contribue à établir l’ambiance générale du disque qui est
feutrée et extrêmement chaleureuse. Ce ne sont pas toutes les
compositions qui sont totalement originales, mais l’ensemble s’écoute à
merveille. (avril 2010) |
Justin Time /
EMI /
SIX
½
|
D.O.A. -
Kings of Punk, Hockey and Beer
En réponse à la Ligue nationale de hockey qui présente un sport de
plus en plus corporatif, le parrain canadien du punk,
Joe « Shithead »
Keithley, a décidé de nous présenter en musique sa vision du
sport national canadien. On retrouve donc ici un assemblage de
pièces de « hockey rock » d’une grande efficacité, dont plusieurs
pièces du groupe parues sur des albums passés, ainsi que des
reprises. Le disque commence en force avec les excellentes « Donnybrook »
et « Dead
Men Tell No Tales », suivies de la reprise de
Stompin’
Tom Connors, « The Hockey Song ». Plus tard, on retrouve une
adaptation de « Pencil Neck
Geek » du lutteur
Classy Freddie
Blassie. Finalement, l’album se conclut avec le classique de
Bachman-Turner Overdrive « Taking Care of Business », enregistré
sur un démo en 1986 avec le guitariste et compositeur de la pièce,
Randy Bachman. Le concept de l’album est intéressant et
divertissant, mais il ne réussira certainement pas à révolutionner
le punk rock canadien. En plus, il me semble qu’une reprise de
« Blitzkrieg Bop » des
Ramones
aurait été appréciée, puisqu’elle est constamment utilisée pendant
les matchs de la Ligue nationale de hockey, surtout le fameux
passage « Hey, Ho, Let’s Go! ».
(mai 2010) |
Sudden Death
|
Peter Doherty
-
Grace / Wastelands
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Victime d'un syndrome
Black Francis (en groupe) qui, à
l'occasion, se réinvente en
Frank Black
(en solo), le
célébrissime Pete Doherty (en groupe) sort son premier disque sous
son véritable patronyme PeteR Doherty (en solo). Faut suivre.
Décrié, adulé, déchiré ou porté aux nues, le jeune anglais n'est pas
épargné depuis le succès des
Libertines, devenus cultes, sans
débat. Sa personnalité hors du commun, son attitude sex drugs & rock
n' roll, sa silhouette sous perf' de stupéfiants, affichée comme une
pub redondante dans les tabloïds anglais, n'ont pas aidé le gamin à
se faire des amis. Autant dire que ce premier opus studio était
attendu au tournant... Et c'est d'autant plus étonnant que la
critique semble pour une fois presque unanime. Jugement sur pièce.
Seul dans sa barque ou presque, Peter a su s'entourer de ce qu'il
fallait de beau monde pour accoucher d'une oeuvre sincère et plus
belle que jamais.
Stephen Street (New Order,
Blur,
Babyshambles) se retrouve ainsi à la production et
Graham
Coxon (Blur) en soutien et complément sur des parties de
guitare. Un trio gagnant. Peu de types sur cette terre peuvent jouer
et alterner du punk, du garage ou de la pop (suivant ses différents
groupes) avec autant de crédibilité que lui. Et peu de types sur
cette foutue planète peuvent décider de tout plaquer pour chausser
une guitare acoustique dans une main et fredonner des hymnes folks
comme lui. Pete touche droit au coeur par sa simplicité et son
émotion, chantant d'une voix à fleur de peau, avec son habituelle
maladresse et son innocence palpable. Douze titres qui s'enfoncent
dans le crâne à chaque nouvelle écoute, où chaque accord, chaque
corde pincée, chaque hésitation vocale transpercent l'âme. Des
titres minimalistes comme « Arcady », « I'm The Rain », « Sheepskin
» (magnifique duo avec
Dot Allison) touchent par leur
sobriété et leur élégance, d'autres comme « A Little Death », « Salonè » ou « Bocker Love Song » jouissent d'arrangements subtiles
mais jamais ostentatoires. Les interventions de Coxon disséminées
tout au long du disque parachèvent magistralement les 12 actes de
l'oeuvre. Plus introspectif que jamais sur ce disque, Peter semble
dans sa bulle, chantant comme si rien ne pouvait le perturber...
Comme si les médias ne lui étaient jamais tombés dessus, comme si la
réponse aux critiques était d'être soi-même, tout simplement et plus
que jamais. Brillant. (mai 2009) |
|
Eels -
Hombre Lobo: 12 Songs of
Desire
Le groupe californien Eels, dirigé par
E (Mark Oliver Everett),
nous arrive avec un album concept autour du thème du désir. Ce qui
frappe d’abord, c’est le boîtier, parfaitement copié sur les boîtes de
cigares cubains Cohiba. Par la suite, on découvre 12 pièces où on nous
présente en alternance des pièces rock et des ballades ou pièces pop mid-tempo. Les moments énergiques explorent régulièrement le rock garage
(« Prizefighter », l’excellente « Lilac Breeze », etc.) et même le blues
garage (« Tremendous Dynamite »). Dans les moments les plus doux, le
groupe nous offre de véritables petits bijoux, parfois extrêmement
touchants (« In My Dreams », « The Longing », « My Timing is Off »,
etc.). Peu de pièces possèdent des faiblesses et elles ont toutes un
intérêt particulier, peu importe l’atmosphère qu’elles créent. Avec
Hombre Lobo, Eels nous présente possiblement son meilleur album en
10 ans. Une très belle réussite! (août 2009)
Vidéoclip :
« In My Dreams » |
Vagrant /
Universal
|
Eiffel
-
À tout moment
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
« Pour ne pas trop vous faire languir, je ne résiste pas au plaisir
de vous dire que, contre vents et marées, nous commençons
aujourd'hui l'enregistrement de notre quatrième album. ». C'est en
ces mots que Romain Humeau confirmait le retour d'Eiffel dans
les bacs en 2009. Et ces allégations sont tout sauf anecdotiques.
Après la sortie de
Tandoori, excellent troisième album des Bordelais, Eiffel a
vu rouge. Chamboulement et perversion en tout genre de la part d'EMI
et tout vole en éclat.
Tandoori ne connaîtra jamais le destin qui aurait dû
être le sien. Aucun soutien promo de la part de sa maison de disque
et surtout le groupe est remercié… sans merci. Les temps sont plus
que jamais difficiles. Mais ne serait-ce que par conviction, jamais
Romain et les siens n'ont plié. À tout moment est un peu la
conséquence et l'expression de cette révolte. Tant mieux. Pour ses
textes, Romain Humeau doit avoir régurgité une partie de son dégoût,
de la condition humaine à la politique jusqu'à ses dernières
mésaventures avec le groupe… tout y est et finement rédigé. Tout est
abordé avec autant de rage que de poésie. Pas de doute, c'est bien
l'empreinte du groupe. Musicalement, ce nouvel opus est bien
différent de ses aînés et surtout de
Tandoori, disque rock à souhait. À tout moment
ouvre des champs plus larges, explore plus de sons, d'instruments,
de styles. L'album est plus posé, mais pas moins engagé. Eiffel
accouche, d'une part, de mélodies fines et tendues, portées par les
guitares acoustiques et le piano (« Minouche », « Je m'obstine ») ou
le banjo (superbe « Sous ton aile ») et soutenues par quelques
arrangements du plus bel effet. Mais les Bordelais n'abandonnent pas
l'urgence ni la puissance, celles-là mêmes qui frappent d'un
uppercut musical, direct dans le buffet (« Nous sommes du hasard »,
« Ma blonde », « Mille Voix Rauques »). Sans oublier que l'album a
été annoncé par le teaser de luxe « À tout moment la rue » portant
la révolte le point tendu, avec trente maigres secondes d'un duo
anthologique entre Romain et Bertrand Cantat. Romain assure
avec brio le lien entre paroles et musique avec un chant intense,
sur le fil du rasoir… le coeur sur la main. Pur et bestial,
remarquablement juste. L'une des armes redoutables de ce quatrième
album. (juin 2012)
Vidéoclip :
« À tout moment
la rue » |
Pias /
SIX
|
Éléphantine - Le bonheur en 3D
Éléphantine est le groupe du comédien
Maxime Desbiens-Tremblay et
il nous présente son tout premier album avec
Le bonheur en 3D. Le
quatuor nous propose une musique
électro-pop et rock d’une grande
profondeur. Il se situe quelque part entre
Daniel Bélanger et
Coldplay, mais le premier nom qui m’est venu en tête est
Okoumé.
Ce qui est clair, c’est que le groupe possède un talent indiscutable
pour l’écriture de chansons d’une grande efficacité aux mélodies
inoubliables. La créativité est bien présente tout au long de ce disque,
sauf en quelques rares occasions où leur musique peut nous apparaître
comme un peu plus commune. L’atmosphère créée sur
Le bonheur en 3D
réussit à nous captiver et à nous transporter jusqu’à la fin. Une belle
réussite, surtout pour un premier disque! (mai 2010)
Vidéoclip :
« Une clope, un café »
|
Sphère
½
|
Dario Elia -
Vie Impervie
Dario
Elia est un
chanteur et musicien italien. Il nous propose une musique
essentiellement atmosphérique présentant un mélange de nouveau jazz et
d’électronique expérimentale. C’est une musique particulièrement lente
qui intègre discrètement quelques boucles et échantillonnages,
réussissant à rendre l’ensemble assez riche et créatif, malgré sa
simplicité première. Les voix sont douces et langoureuses, mais si on
les retirait de l’enregistrement, plusieurs pièces pourraient nous
sembler carrément dans le style nouvel âge.
Vie Impervie
nous
présente donc une musique d’ambiance triste et lente, passablement
difficile d’accès. Les quelques pièces un peu plus rythmées qui
pourraient venir casser ce rythme ne sont pas tellement plus joyeuses.
On se retrouve en bout de ligne avec un disque pour public averti, qui
pourra ennuyer bien des gens non initiés, mais qui possède de belles
qualités créatives. (mai 2010) |
Vesna Haus
|
Ramblin’ Jack Elliott -
A Stranger Here
Le légendaire troubadour
Ramblin’ Jack
Elliott est de retour avec un nouvel album, le 2e sur
l’étiquette Anti après
I Stand Alone en 2006. Encouragé par le réalisateur de l’album,
Joe Henry,
Elliott laisse de côté son style country folk pour
nous offrir plutôt ses versions uniques de classiques blues datant
d’avant la 2e guerre mondiale, alors que le monde entier était en pleine
dépression. Malgré une carrière de plus de 50 ans derrière lui,
Elliott
nous offre encore une fois une performance solide vocalement. Ses
interprétations sont impeccables et elles nous permettent de découvrir
des pièces uniques de la culture américaine. Voici donc un autre très
bon album par ce maître incontesté des racines de la musique américaine.
(novembre 2009) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Eminem
-
Relapse
Il y a déjà 5 ans que le mauvais garçon du rap nous avait présenté
son dernier album,
Encore. C’est que les problèmes se sont enchaînés
pour lui (encore une fois) depuis ce temps avec un divorce, le décès
de son meilleur ami
Proof, et son problème de dépendance aux
drogues qui a atteint de nouveaux sommets. Il revient donc ici avec
une énergie renouvelée, prêt à bouleverser à nouveau le monde du
rap. Il reprend rapidement ses thèmes de prédilection : sa mère (qui
semble être au cœur de tous ses problèmes), les homosexuels, ainsi
que les starlettes (mettant particulièrement l’accent ici sur
Lindsay Lohan et
Kim Kardashian). Toujours aussi rempli
de rage, il n’a aucunement l’intention de ménager la veuve et
l’orphelin. C’est ce côté provocateur qui a fait sa renommée, mais
c’est aussi le côté le moins intéressant de son œuvre artistique
selon moi, puisque la provocation prend souvent le dessus sur ses
compositions. Justement, musicalement, ce nouvel album suit de façon
assez logique le précédent. Il nous présente une musique
passablement douce laissant toute la place aux textes beaucoup plus
hardcore. Vous ne trouverez pas de pièces dansantes comme ses méga
succès « Without Me » ou « Real
Slim
Shady ». Par contre, l’ensemble
est particulièrement solide et risque de vous plaire jusqu’à la fin
malgré les 77 minutes. (novembre 2009)
Vidéoclip :
« 3 A.M. » |
½
|
Enya
-
The Very Best of
Enya
Reconnue depuis la fin des années 1980 comme l’une des plus grandes
chanteuses de new age et de pop celtique, l’Irlandaise
Enya se devait
donc de nous présenter une compilation de ses plus grands succès. En
fait, les 18 titres retenus ici ont été choisis par
Enya et son
entourage. On peut malgré tout y entendre tous ses plus grands succès et
les pièces préférées du public (« Orinoco
Flow », « Storms in
Africa »,
« Caribbean
Blue », « Book of
Days », « Only Time », etc.), mais elles
sont accompagnées de titres un peu plus obscurs. Des pièces comme « Cursum
Perficio », « Trains
and Winter
Rains » et « Boadicea »
réussisent à
bien s’intégrer à l’ensemble qui est en fin de compte des plus complets.
Il faut aussi noter la présence de 2 titres tirés du premier chapitre de
la trilogie
Lord of the Rings, une version inédite de « Aniron (I
Desire) » et « May
It
Be » à la 18e piste. On peut également entendre
une 19e pièce en boni, « Oiche
Chiuin (Chorale) » (« Sainte Nuit »).
Voici donc la compilation ultime de cette chanteuse unique, même si on
aurait grandement apprécié un livret plus détaillé.
The Very Best of
Enya fera assurément le bonheur de ses fans et de tous ceux qui
pourront enfin la découvrir sans se lancer à la recherche de tous ses
albums. (avril 2010)
Vidéoclips :
« Orinoco Flow »
-
« Book of Days » -
« Only Time » -
« Caribbean Blue » -
« Storms in Africa »
|
Reprise /
Warner
|
Louis Étienne -
Sans se
retourner
Six ans après un premier album éponyme,
Louis-Étienne (Doré) nous
revient sur disque, trait d’union en moins. L’auteur, compositeur et
interprète originaire de Québec nous propose un son folk contemporain
avec un mélange de musiques celtiques, traditionnelles et rock, ainsi
que des influences de chanson française. En fait, il se situe quelque
part entre les
Cowboys Fringants et
Renaud. Sur cet album
de 13 titres, on retrouve un très bon mélange entre musiques qui bougent
et chansons à textes un peu plus introspectives. Les violons et autres
instruments traditionnels occupent une place importante, apportant une
touche festive en plusieurs occasions. Louis Étienne possède un talent
d’écriture évident, mais il se permet également une interprétation toute
personnelle, la traditionnelle « Le temps des fleurs » popularisée par
Dalida et
Vicky Leandros, et plus récemment par
Ima.
Sans se retourner
est un album d’une grande efficacité.
(avril 2010)
Vidéoclip :
« Dans mon univers » |
BrosCanteur /
SIX
½
|
Every Time I Die -
New Junk
Aesthetic
Le groupe
hardcore de Buffalo
Every Time I Die est de retour avec son 5e
album, le premier sur l’étiquette Epitaph. Le groupe qui existe depuis
plus de 10 ans offre le mélange idéal entre punk et métal et c’est
encore le cas sur
New Junk Aesthetic. L’album de 11 titres
totalisant à peine 32 minutes présente une évolution intéressante
jusqu’à son apogée avec « The
Sweet Life ». Basés à l’origine sur
l’humour, les textes du groupe explorent un côté plus sérieux ici,
s’interrogeant sur les nouvelles technologies et la perte de vie privée.
Musicalement, les guitares demeurent lourdes et les structures,
complexes, en accompagnement à la voix criarde de
Keith Buckley.
Tous les éléments sont assemblés encore une fois pour que le groupe
puisse séduire ses fans et tout amateur de
hardcore avec une certaine
originalité.
New Junk Aesthetic
n’est assurément pas un album
facile d’accès et n’est probablement pas le meilleur du groupe à ce
jour, mais il a l’avantage de permettre à
Every Time I Die de se
différencier de la plupart des autres groupes du genre. (février 2010)
Vidéoclip :
« Wanderlust » |
Epitaph
|
Exciter -
Exciter (1988, 1995) (réédition de 2009)
Exciter a été l’un des groupes métal les plus connus au Canada dans
les années 80. Le groupe d’Ottawa a en effet été rapidement associé
à la première vague de thrash metal dès 1983, sans toutefois
rencontrer le niveau de qualité des fondateurs américains du genre (Metallica,
Megadeth,
Anthrax et
Slayer). Leur album
éponyme était le 5e du groupe et il est paru en 1988, après que leur
popularité ait grandement décliné. Le groupe a embauché pour la
première fois un véritable chanteur en
Rob Malnati, le chant
étant assuré précédemment par le batteur
Chuck Beehler.
Complètement dépourvu du thrash metal qui les a fait connaître, cet
album propose plutôt un son métal commun naviguant entre
Judas
Priest et
Accept. Le son est plutôt mauvais et la seule
pièce digne d’intérêt demeure « Scream Bloody Murder », la pièce
d’ouverture. Le groupe s’est séparé peu de temps après, avant de se
reformer dans les années 90. L’album a été réédité en 1995, puis on
en retrouve maintenant une nouvelle édition sur les tablettes. Le
meilleur album du groupe demeure sans contredit
Long Live The Loud paru en 1985.
(mars 2009) |
Magnetic Air /
MVD
|
Marianne Faithfull -
Easy Come Easy Go
Après l’excellent album de 2005
Before the Poison, la très polyvalente Marianne Faithfull se
devait d’emprunter une nouvelle direction. En regardant simplement
la pochette de
Easy Come Easy Go, on devine que c’est vers le
jazz qu’elle s’oriente probablement cette fois-ci. C’est
essentiellement le cas, même s’il reste encore des éléments du rock
de son disque précédent. En fait, le changement majeur ici est
qu’elle revient à un album de reprises avec son vieux complice
Hal Willner comme réalisateur, eux qui ont travaillé ensemble
pour la dernière fois en 1987 pour
Strange Weather, aussi un
disque de reprises. Sur
Easy Come Easy Go, elle interprète de
sa voix chaude des classiques d’un large éventail musical allant de
Dolly Parton (« Down From Dover ») aux
Decemberists,
en passant par
Duke Ellington,
Morrissey,
Smokey
Robinson,
Merle Haggard,
Randy Newman,
Brian
Eno et
Neko Case (l’excellente « Hold On Hold On »). Elle
s’entoure également de musiciens et chanteurs célèbres, avant tout
pour se faire plaisir, mais peut-être un peu aussi pour créer de
l’intérêt autour du disque. On peut donc entendre à un moment ou à
un autre
Sean Lennon,
Nick Cave,
Rufus Wainwright,
Antony Hegarty,
Kate & Anna McGarrigle,
Jarvis
Cocker et
Warren Ellis. Il ne faut pas non plus oublier
son ami de toujours
Keith Richards qui vient jouer de la
guitare et chanter sur « Sing Me Back Home » de Merle Haggard, une
chanson qu’il a enseignée à Marianne. En bout de ligne, l’album peut
sembler quelque peu décousu, mais il représente tout de même un
excellent collage de classiques, généralement doux et introspectifs,
magnifiquement interprétés par une Marianne Faithfull en grande
forme dont la voix est plus précise que jamais. (juin 2009) |
Naïve /
Decca /
Universal
½
|
Farewell
-
Run It Up the Flagpole
Après un premier album qui m’avait laissé de glace, le groupe pop
punk de la Caroline du Nord, Farewell, est de retour avec
Run It
Up the Flagpole. Le groupe semble s’être quelque peu resserré et
nous offre un disque un peu plus cohérent. Les claviers sont plus
rares et, même si les compositions demeurent légères, l’ensemble
s’écoute d’un bloc. Leurs trop rares meilleurs moments demeurent
lorsqu’on peut les comparer à
Green Day, même si c’est un
signe évident de manque de créativité. Je me passerais clairement de
l’ennuyante ballade « Before I Wake », comme de quelques autres
pièces d’ailleurs, mais l’album demeure un tout intéressant pour les
amateurs de pop punk particulièrement léger. (avril 2010)
Vidéoclip :
« Devoid (That’s What I Think About It) » |
Epitaph
|
Jay Farrar & Benjamin Gibbard -
One Fast Move or I’m Gone (Music From Kerouac’s
Big Sur)
Jay
Farrar a été membre fondateur de
Uncle Tupelo et
Son
Volt. Il a grandement contribué au country alternatif des années
1990. Il s’associe ici à Benjamin
Gibbard de
Death Cab For Cutie
pour produire la musique originale d’un film documentaire à propos
de l’écrivain Jack Kerouac et des circonstances troublantes
qui ont inspiré son roman
Big Sur
en 1962. Pour l’écriture
des pièces de cet album,
Farrar a utilisé des extraits du roman et
les a adaptés en musique. Le documentaire ne présente que
quelques-unes des 12 pièces présentées sur le CD qui dure tout de
même près de 39 minutes. Ayant été écrit spécifiquement pour le
film, l’album présente une belle cohérence par rapport aux bandes
originales habituelles souvent beaucoup trop décousues.
One Fast
Move or I’m Gone
présente un son country alternatif généralement
doux dans le plus pur style de
Farrar qui risque de plaire à un
public friand de ce genre musical. Il ne révolutionne rien, mais
offre tout de même un bon moment d’évasion. (juin 2010) |
Atlantic
/
Warner
|
Fever Ray -
Fever Ray
Fever Ray est un projet parallèle de
Karin Dreijer Andersson
du duo
The Knife. Supportée par 4 musiciens, la Suédoise nous
offre une musique essentiellement électronique, mais avec aussi une
tendance organique. La particularité de l’album est qu’il est
extrêmement sombre, à l’image de la pochette noire. L’atmosphère que
réussit à créer Fever Ray nous hypnotise carrément, et ce dès la
première pièce, « If I Had a Heart ». Les influences de
Björk
et du trip hop des années 1990 sont évidentes. Mais par sa
créativité, Fever Ray réussit à nous amener totalement ailleurs,
dans un territoire encore inconnu du monde de la musique. Plus
accessible que The Knife, la musique de Fever Ray s’écoute
attentivement en se laissant littéralement transporter dans cet
univers parallèle. Voici donc un album cohérent jusqu’à la fin qui
réussira à satisfaire tous ceux qui ont soif d’une nouvelle musique
originale. (découverte du mois d'octobre 2009)
Vidéoclips :
« If I Had a Heart »
-
« When I Grow Up »
-
« Triangle Walks » |
Mute
|
A Fine Frenzy -
Bomb in a Birdcage
Derrière A Fine
Frenzy se cache une jeune femme à l’allure fragile,
Alison Sudol. Née à Seattle et ayant grandi à
Los Angeles, elle a
baigné dans le domaine musical depuis sa plus tendre enfance. Dès
l’adolescence, elle écrivait ses propres chansons. Pour un concert où
elle faisait bizarrement la première partie des
Stooges en mars
2007, elle a décidé d’emprunter le pseudonyme A Fine
Frenzy. Elle a
ensuite enregistré son premier album,
One Cell in the Sea, et a
prêté sa musique à plusieurs séries télé. Deux ans plus tard, elle a
décidé de s’éclater sur
Bomb in a Birdcage. Même si on retrouve à
nouveau le son alternatif adulte du précédent disque, A Fine
Frenzy nous
présente aussi des pièces plus énergiques, une musique pop accrocheuse à
souhait. C’est le cas entre autres sur l’excellente « New
Heights »,
ainsi que sur ma préférée, l’électro-pop « Electric Twist ». Elle
explore le son new wave et n’hésite pas à mettre bien en avant des
guitares un peu plus lourdes, diminuant du même coup l’importance du
piano qui meublait totalement son disque précédent. En fait, on sent que
pour ce 2e album elle était bien décidée à se faire plaisir et à faire
abstraction de toute la pression qu’on pouvait bien tenter de lui mettre
sur les épaules. On retrouve à nouveau plusieurs ballades, mais les
pièces plus énergiques seront grandement appréciées en concert. Avec
Bomb in a Birdcage, A Fine
Frenzy sonne enfin comme un véritable
groupe, dirigé en plusieurs occasions par le guitariste
David Levita.
Dans le cas de A Fine Frenzy, l’épreuve du 2e album se transforme en
véritable tremplin pour ce groupe à l’avenir extrêmement prometteur. La
suite risque d’être encore plus intéressante. À surveiller! (décembre
2009)
Vidéoclip :
« Blow Away »
|
Virgin
/
EMI
½
|
Fires Of Rome
-
You Kingdom You
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
New York est en pleine effervescence musicale.
MGMT a
remporté les suffrages l'an dernier et des tonnes de groupes indés
et néo psychédéliques sortent de leur garage avec des albums qui
tiennent méchamment le pavé. Derrière une pochette aussi hallucinée
et multicolore que leur musique, le trio de Fires Of Rome, emmené
par
Andrew Wyatt, risque bien d'agacer et de passionner.
You Kingdom You, premier album de ce groupe pour le moment
légèrement confidentiel, mange à tous les râteliers et marche sur
les plates bandes de pas mal de ses congénères avec une insolence
presque grossière. Andrew Wyatt, déjà connu pour ses collaborations
avec
Mark Ronson ou
Just Jack s'est également collé à
la production de
You Kingdom You. Pas étonnant que l'ensemble
fleure bon le disque de maniaque méticuleux, obsédé par une certaine
perfection. Ce genre d'album pondu par trois musiciens qui
paraissent en être dix tant les couches et touches d'instruments se
superposent mais avec beaucoup d'habileté et de pertinence. Ici, pas
de superflu, juste de l'utile et du bon goût, de la sophistication
au service de l'émotion. Fires Of Rome cultive sans honte ses
influences 70's et 80's, lorgnant sur le hard rock (« I’ll Take You
Down »), sur le glam de
Bowie
(« Monkey in a Cage ») et des T-Rex (« But You’re Such a
Cherry »), sur le dance rock de stade (le single « Set In Stone »),
le tout saupoudré d’un soupçon de grandiloquence et de puissance.
Splendide premier album. (avril 2009) |
|
The
Flaming Lips -
Embryonic
Le groupe alternatif américain est de retour avec un nouvel album à la
créativité débordante. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les
Flaming
Lips ne s’assoient jamais sur leurs lauriers. Malgré quelques
succès importants au tournant du 21e siècle, ils sont toujours revenus
avec des albums totalement originaux par la suite, sans liens apparents
avec
The Soft Bulletin et
Yoshimi Battles the Pink Robots qui leur ont permis de rejoindre
un auditoire un peu plus large. Avec
Embryonic, ils reviennent à
nouveau avec une panoplie d’expérimentations, plus souvent qu’autrement
difficiles à apprivoiser. Moins spatial, que les enregistrements
précédents, le disque offre tout de même des moments planants à souhait
(« Evil », etc.). Par contre, le groupe va plus que jamais dans des
expérimentations brutes et agressives, parfois à la limite de
l’écoutable, avec ce qui semble n’être qu’un amalgame de bruits
improvisés (« Aquarius Sabotage »). La richesse musicale fait en sorte
que l’album prend de la valeur à chaque écoute grâce à la découverte de
nouveaux aspects qui nous avaient échappés au premier abord. La seule
mélodie qu’il est possible de fredonner se trouve à la 11e piste avec
« I Can Be a
Frog », certainement la pièce la plus « pop » du disque, si
on peut attribuer le genre pop à
The
Flaming
Lips. Avec ses 18 titres
totalisant plus de 70 minutes,
Embryonic
est un album complexe,
mais sa richesse en fait une œuvre de très grande qualité. Les
compositions s’enchaînent bien et en bout de ligne on est entièrement
satisfait de l’effet produit. Un public non averti aura évidemment
beaucoup de difficulté à adhérer à un album aussi particulier, mais un
public curieux sera grandement récompensé après quelques écoutes. Une
édition de luxe est disponible avec 2 CD et un DVD audio en boni
contenant tout l’album. Cette édition limitée inclut également un livre
à couverture rigide de 24 pages avec œuvres d’art en couleur, textes des
chansons et photos du groupe. (janvier 2010) |
Warner
|
Flight of the Conchords - I Told You I
Was Freaky
Flight of the Conchords
est un duo rock humoristique de Wellington en Nouvelle-Zélande qui est
actif depuis 2002. En 2007, ils se sont faits offrir une série
humoristique sur les ondes de HBO, ce qui leur a permis d’étendre leur
popularité. Leur album éponyme de 2008 contenant le meilleur de la
première saison de la série avait particulièrement attiré l’attention,
et ils étaient déjà de retour un an plus tard avec le meilleur de la
deuxième saison. La musique incluse sur ce 2e disque ne peut atteindre
le même niveau de qualité que sur le précédent alors que Jemaine
Clement et Bret McKenzie ont dû écrire en mode accéléré. On
retrouve tout de même des éléments intéressants d’un point de vue
musical. Par contre, pour l’humour, il faut vraiment être amateur de
musique humoristique pour arriver à apprécier. (juillet 2010) |
Sub Pop /
HBO /
Warner
|
Florence and The Machine -
Lungs
Florence Mary Leontine Welch est une chanteuse unique du sud
de Londres. Elle nous offre une musique passablement minimaliste
accompagnée d’un piano, d’une guitare occasionnelle et d’une
batterie. On peut la comparer à
Goldfrapp,
Amy Winehouse
et
Feist, grâce à un style musical qui intègre des influences
très diverses allant du new
wave, au blues, en passant par le soul,
le rock et le jazz. Avec le premier extrait, l’excellente « Kiss
with a
Fist », on découvre son côté le plus rock n’ roll avec une
guitare qui rappelle l’âge d’or du rock dans les années 1950, avec
un élément évident des
White Stripes. Même si elle nous offre
une musique généralement pop, Florence a tendance à intégrer des
structures un peu plus complexes que la normale à sa musique. Le
résultat est particulièrement créatif et capte aisément l’attention.
Quelques pièces réussiront moins à vous séduire, mais l’ensemble
présente sans aucun doute de grandes qualités créatives. Pour un
premier album, Florence
and
The Machine nous offre un produit de
grande qualité qui ne fera que faire grandir les attentes pour la
suite. (découverte du mois de janvier 2010)
Vidéoclip :
« Kiss with a Fist » |
Island
/
Universal
½
|
Zaza Fournier -
Zaza
Fournier
Née à Paris il y a 24 ans, Zaza Fournier est une jeune chanteuse à
l’inspiration infinie. Sa pop française va en effet puiser dans le
cabaret, le jazz vocal et le rock n’ roll avec des éléments d’Édith
Piaf,
Elvis Presley et
Charles Aznavour. Sa voix grave et chaude se compare rapidement
avec
Patricia Kaas. Véritable lien entre musique rétro et
contemporaine, cette amoureuse de l’accordéon apporte tout de même un
peu de modernité sur scène en s’accompagnant aussi de son iPod qui
contient ni plus ni moins que son orchestre. L’auteure, compositeure et
interprète a fait des études en art dramatique et s’en sert grandement
pour ajouter une touche théâtrale à son œuvre qui au final est
passablement originale. Zaza Fournier est donc non seulement un nouveau
visage de la pop française, mais elle apporte une couleur et une
personnalité bien à elle, un véritable vent de fraîcheur. Ce premier
album éponyme est en bout de ligne un bon disque pour les amateurs de
pop légère et de variété française. (septembre 2009)
Vidéoclip :
« La vie à deux » |
Warner
|
Franz Ferdinand -
Blood
Quelques mois seulement
après nous avoir présenté
Tonight, le groupe écossais est déjà de retour avec un nouvel
album. Mais attention,
Blood ne nous offre que des
reconstructions des pièces de
Tonight en version dub. Si
Tonight était assurément l’album le plus pop du groupe,
Blood
va à l’autre extrémité du spectre musical avec des expérimentations
électroniques qui ne se démarqueront que dans l’underground. Certaines
pièces demeurent facilement reconnaissables comme « Feeling Kind of Anxious » qui est clairement « Ulysses », « Katherine Hit Me » qui
remplace « No You Girls » et « Die on the Floor » qui est une version un
peu plus éclatée de « Can’t Stop Feeling », une version parfaite pour
les planchers de danse. Par contre, d’autres sont pratiquement
impossibles à identifier comme « Backwards on My Face » dont le seul
indice permettant de reconnaître « Twilight Omens » est le clavier.
Blood nous permet de véritablement découvrir à quel point Franz
Ferdinand est talentueux et versatile. Même s’il offre une musique
plutôt inaccessible à un large public, l’album risque de plaire
grandement aux fans du groupe et de l’album
Tonight, tout en gagnant quelques amateurs de musique
underground. En plus, il permet de réaliser à quel point les
compositions de
Tonight étaient de grande qualité. Un très bon disque! |
Domino
/
Sony
½
|
Franz Ferdinand -
Tonight
Sur son 3e album, le groupe écossais Franz Ferdinand change quelque
peu de direction, s’orientant plus que jamais vers la pop dansante.
Même si les guitares y sont toujours au rendez-vous,
Tonight
inclut énormément de claviers et chacune des pièces vous fera
assurément taper du pied. On retrouve une plus grande uniformité que
sur le disque précédent qui était en quelque sorte coincé entre le
son indie qui les a fait connaître et cette musique pop entraînante.
Ici, c’est carrément un album concept que le groupe nous propose
traitant d’une soirée de party et du lendemain de veille qui
s’ensuivra. Lors des écoutes initiales du premier extrait, « Ulysses »,
je n’étais pas trop sûr qu’on ait fait le meilleur choix. Avec le
temps, j’ai appris à l’apprécier et de toute façon, même si l’album
a une direction résolument pop, peu de pièces en ressortent
véritablement, à part peut-être l’excellente « No You Girls »,
utilisée dans la plus récente publicité pour le iPod touch. En fait,
elles pourraient presque toutes devenir des succès radio, sauf
certainement l’excellente « Lucid Dreams » avec ses 8 minutes et ses
envolées électroniques. Après un parcours sans grandes faiblesses
apparentes, l’album se conclut avec une très bonne pièce acoustique,
« Katherine Kiss Me », qui nous donne simplement le goût de
retourner au début. Encore une fois, Franz Ferdinand nous présente
un album solide qui risque fort de faire partie des meilleurs
disques de l’année. (chronique principale de mars 2009) |
Domino
/
Sony
|
Funeral For A Friend
-
Your History Is Mine: 2002-2009 (2 CD)
Malgré une carrière plutôt récente, le groupe post-hardcore /
emo
Funeral For A
Friend nous offre déjà une compilation de ses
meilleures compositions. On en retrouve 12, en plus de 4 nouvelles
pièces. Un deuxième CD nous présente 20 titres un peu plus rares,
dont des versions démos, acoustiques et
remixées, ainsi que des
reprises.
On retrouve entre autres les classiques
« Sunday Bloody Sunday » de
U2 et
« The Boys Are Back In Town » de
Thin Lizzy.
Les fans
du groupe seront certainement comblés, même si
Funeral For A
Friend
est bien jeune pour nous présenter une récapitulation sur 2 disques.
(février 2010) |
Atlantic
/
Warner
|
Furaya -
Virescit Vulnere Virtus
Furaya est un groupe français qui donne dans un son hip hop
hardcore.
La meilleure comparaison est certainement
Rage Against The
Machine, mais différentes influences de métal
hardcore vous
viendront en tête à un moment ou à un autre.
Virescit Vulnere
Virtus est leur premier album et il contient 13 titres dont une
intro, un intermède et une conclusion. Le groupe chante et rap
essentiellement en français, mais s’essaie aussi en espagnol (« Plaza
de Mayo ») et en latin (« Civis
Pacem Parabellum », ma préférée).
Tout au long du disque, on sent que le groupe a un besoin immense
d’évacuer sa rage, ce qui risque d’être encore plus exutoire sur
scène, là où le groupe est à son meilleur. C’est à compter du 16
novembre que ce premier album de
Furaya ébranlera les colonnes de
l’Hexagone. Soyez prêts! (novembre 2009) |
ID / Mosaic Music
|
Charlotte Gainsbourg -
IRM
Après une collaboration avec le groupe électronique
Air,
voilà que Charlotte Gainsbourg avait le désir de travailler avec
l’Américain
Beck Hansen. Alors qu’il devait simplement
réaliser l’album au départ, Beck l’a finalement mixé, y a composé
toutes les musiques, en plus de chanter en duo avec Charlotte sur « Heaven
Can Wait ». Beck en a également profité pour dépoussiérer une de ses
pièces préférées, « Le chat du café des artistes », un classique de
Jean-Pierre Ferland paru sur son excellent album
Jaune il y a 40 ans. L’atmosphère du disque est
particulièrement feutrée avec un son qui rappelle les années 1990.
On reconnaît évidemment le style de Beck, qui se marie parfaitement
avec la voix douce de Charlotte. La majorité des textes sont en
anglais, malgré quelques incursions francophones. L’ensemble est
solide et crée une belle ambiance. Par contre, peu de titres se
démarquent véritablement pour en arriver à atteindre un large
auditoire. De plus, les mauvaises langues ajouteront que Charlotte
Gainsbourg est bien meilleure actrice que chanteuse. Mais en bout de
ligne, malgré ses quelques défauts,
IRM possède de belles
qualités créatives qui plairont autant à ses fans qu’aux fans de
Beck. Sans être révolutionnaire, il s’agit d’un album efficace.
(février 2010) |
Because /
Warner
½
|
Gallows
-
Grey Britain
En 2006 est apparu en Angleterre un des nouveaux groupes de punk hardcore parmi les plus excitants, Gallows.
Orchestra of Wolves était un excellent disque, original et aux
influences diverses qui amenait un renouveau très apprécié dans un genre
devenu un peu trop commercial. Pour
Grey Britain, le groupe a
décidé d’emprunter un son passablement différent, plus près du métal. On
retrouve à nouveau quelques moments originaux et excitants, mais ce
nouveau disque n’a définitivement pas la même fraîcheur que le premier.
Par sa critique ouverte du Royaume-Uni, le groupe n’est pas sans nous
rappeler les fondements du mouvement punk au milieu des années 1970,
Sex Pistols en tête.
Malheureusement, l’impact n’est plus du tout le même aujourd’hui. Des
hymnes comme « Death Voices » et « The Vulture (Act II) » plairont
assurément aux fans de métal, mais rendront probablement sceptiques ceux
qui croyaient à la fondation d’un nouveau mouvement punk à la sortie de
leur 1er disque.
Grey Britain
est loin d’être mauvais,
mais il ne peut répondre à nos attentes qui étaient probablement
beaucoup trop élevées. (juillet 2009)
Vidéoclip :
« The Vulture (Act II) » |
Warner
|
Selena Gomez & The Scene -
Kiss & Tell
Âgée de seulement 17 ans,
Selena Gomez possède déjà une vaste
expérience télévisuelle pour avoir joué en tant qu’actrice dès sa
plus tendre enfance. Elle a également prêté sa voix de chanteuse à
plusieurs projets de Disney. Sa voix est d’ailleurs une des
premières choses que l’on remarque sur ce premier album puisqu’elle
est puissante et polyvalente. Un autre aspect intéressant de
Kiss
& Tell est l’énergie que l’on retrouve tout au long de l’album.
Mais, ce qui surprend le plus, et ce dès l’ouverture de la
chanson-titre, c’est la présence d’une guitare rock passablement
lourde, une guitare que je n’attendais assurément pas sur l’album
d’une chanteuse pop de cet âge. Habituellement pour ce type de
produit, on réalise l’album de telle façon que la guitare est
reléguée à l’arrière-plan et ce sont les ballades qui dominent
totalement. Ici, même les quelques ballades sont intéressantes et ne
cassent pas le rythme dynamique du disque. Évidemment, la pop
adolescente dansante demeure prioritaire, mais le rock, le new
wave
et certains éléments de pop punk sont également bien présents. Le
premier extrait, « Falling Down », est un incontournable, tout comme
la chanson-titre et l’excellente pièce quasi-techno « Naturally ».
D’autres pièces au rythme déchaîné sont des divertissements assurés
comme « More », « As a Blonde » et « I
Don’t Miss
You
at All ».
L’album présente une belle variété de styles et
Selena ne semble
aucunement déstabilisée de passer de l’un à l’autre. Au contraire,
sa solidité derrière le micro impressionne grandement et il ne nous
reste qu’à souhaiter qu’elle laisse de côté sa carrière d’actrice
pour se concentrer sur la musique. Voici une des belles surprises de
l’année! (découverte du mois de décembre 2009)
Vidéoclip :
« Falling Down » |
Hollywood
/
Universal
|
Gossip
-
Music for Men
Dix ans après des débuts modestes en Arkansas, voilà que le trio
inclassable Gossip réussit à rejoindre un large public grâce à son
premier album chez Columbia Records. Magnifiquement réalisé par
Rick
Rubin, l’album nous présente un mélange parfait des différentes
influences du groupe incluant du post-punk, du new
wave, de
l’électronique, du rock garage, de la
dance music et beaucoup plus. Les
musiques sont généralement simples et mettent bien en évidence la
superbe voix de la chanteuse polyvalente
Beth Ditto. L’album
débute en force avec la minimaliste « Dimestore
Diamond » qui s’appuie
sur une ligne de basse efficace de
Brace Paine pour accompagner
Ditto. Par la suite, on peut entendre les excellents succès « Heavy
Cross » et « Love Long Distance », ainsi que les très bonnes « 8th
Wonder » et « Pop Goes
the World », toutes des pièces avec une mélodie
efficace sur une rythmique entraînante. Avec
Music for Men,
Gossip réussit à nous présenter un album totalement original tout en
étant incontestablement efficace et énergique. C’est un album qui plaira
autant aux fans de
Blondie, des
Scissor Sisters, de
Joan Jett, des
Ting Tings et des
White Stripes, qu’aux
nostalgiques de la pop des années 1980. Un excellent disque! (janvier
2010)
Vidéoclips :
« Heavy Cross » -
« Love Long Distance » |
Columbia /
Sony
|
Antoine Gratton -
Le problème avec Antoine
Le chanteur à l’œil
étoilé est de retour avec son 3e album, 4 ans après l’excellent
Il était une fois dans l’est. Le gars de Montréal nous propose
ici un voyage bien particulier dans son univers musical. Influencé par
différents genres musicaux comme le rock, le funk, le country et la pop,
Antoine s’inspire également de la BD, mais surtout du cinéma. Il
s’entoure ici de son vieux comparse
Éloi Painchaud
qui vient
co-réaliser l’album avec lui. On peut également entendre les voix de
Mara Tremblay (son amoureuse et sa muse),
Jorane,
Marie-Pierre Fournier,
Ginette et
Martin Léon. Les
textes sont simples, mais c’est dans les musiques qu’Antoine s’éclate
véritablement. L’album navigue à travers 5 thèmes, inspirés des 5 sens,
et entrecoupés de courts intermèdes. Le résultat peut sembler un peu
difficile à suivre musicalement, mais comme Antoine l’affirme lui-même,
il s’agit d’un disque qui s’écoute plus comme un film que comme un
album. Et c’est vrai que lorsque change notre perspective, l’œuvre prend
tout son sens. L’album de 43 minutes contient 16 titres, dont les plus
intéressants sont assurément « Malàlavie » et « 500 000 miles ». On
retrouve un deuxième CD présentant « La solution », un montage musical
de 30 minutes qui prouve que la solution pour Antoine Gratton se
retrouve dans le fait de jouer de la musique. Depuis le mois de janvier,
Antoine s’est installé dans 5 villes (Montréal, Québec, Sherbrooke,
Trois-Rivières et Saint-Hyacinthe) pour des concerts chaque mois d’ici
la fin de juin. (avril 2009) |
Sphère
½
|
Green
Day -
21st Century Breakdown
Après le succès immense de
American Idiot en 2004, Green Day a passé pas mal de temps
en tournée, ce qui nous a obligé à patienter avant de pouvoir
entendre la suite. Le groupe est finalement de retour avec son 8e
enregistrement studio, un autre album concept et très politisé.
21st Century Breakdown est un disque en 3 actes (Heroes and
Cons, Charlatans and Saints
et Horseshoes and Handgrenades)
totalisant près de 70 minutes qui a été réalisé par
Butch Vig
(Nirvana,
Smashing
Pumpkins,
Garbage). Cet opéra punk rock présente les
tribulations d’un jeune couple, Christian et Gloria, qui vit les
désillusions liées aux promesses du nouveau millénaire.
Musicalement, le groupe avait déjà expérimenté la partition de
certaines chansons de
American Idiot
en plusieurs mouvements différents et il poursuit dans le même sens
ici, même si la grande majorité des compositions demeurent sous la
barre des 5 minutes. En plus de leur style de prédilection, le punk
rock, le groupe explore le rock des années 1970, la pop accrocheuse
et les ballades romantiques. L’ensemble du disque demeure malgré
tout résolument rock et énergique. Comme le groupe avait si bien
réussi à le faire sur son album précédent, il nous présente à
nouveau des pièces qui peuvent être sorties du contexte de l’album
concept et demeurer excellentes. C’est le cas avec le premier
extrait à succès « Know Your Enemy » et en différentes autres
occasions tout au long du disque. Le groupe réussit le tour de force
de revenir avec un excellent album après la bombe critique et
commerciale qu’a constitué
American Idiot.
(chronique principale de juillet 2009)
Vidéoclip :
« 21 Guns »
|
Reprise /
Warner
|
David
Guetta -
One Love
Le
DJ français de renommée internationale David Guetta semblait bien
décidé avec
One Love à compléter sa conquête du monde. Il nous
présente en effet son album le plus pop à ce jour avec un style house
particulièrement accessible. Il a d’ailleurs déjà atteint les sommets
des palmarès un peu partout avec les succès « When Love
Takes
Over » qui
met en vedette
Kelly Rowland, « Sexy
Bitch » avec
Akon, et
son remix de « I Gotta Feeling » des
Black Eyed Peas, pièce qu’il
avait lui-même réalisée pour l’album du groupe. D’autres incontournables
devraient aussi séduire un large public : « One Love » avec
Estelle
et « Gettin’
Over » avec
Chris Willis. Ces pièces costaudes sont
entourées d’une musique house un peu plus standard qui n’a rien
d’exceptionnel. En fait le principal problème de cet album de 55 minutes
est son manque de cohésion. On a plutôt l’impression d’entendre une
compilation, mais à travers laquelle se seraient glissées des pièces de
remplissage. Malgré tout, la puissance des hits inclus ici vaut le coût
de l’album à elle seule. Les fans de musique house commerciale
entendront ici plusieurs de leurs pièces préférées de l’année. (novembre
2009)
Vidéoclips :
« When Love Takes Over » -
« Sexy Chick » (version propre de « Sexy
Bitch »)
|
Gum Prod
/
Virgin
/
EMI
|
Harley’s War -
Hardcore All-Stars (CD + DVD)
Le légendaire punk
rocker
Harley Flanagan semble aimer répandre la confusion. Membre
des Cro-Mags pendant de nombreuses années, il a intitulé
Cro Mag
le premier album de son projet Harley’s
War en 2003. Six ans plus tard,
on nous présente un combo CD/DVD qui se veut en quelque sorte une
compilation, mais qui montre exactement la même pochette. Le CD nous
offre d’abord 12 pièces, en plus de 4 démos de 1982 et 16 pièces en
concert enregistrées au CBGB de New York. Quant au DVD, il présente un
concert de 21 pièces capté au
CBGB, 2 pièces captées en Allemagne, ainsi
que 5 titres provenant d’un concert au Japon. Des bonis sont également
inclus : des vidéoclips pour les pièces « Who
Survived » et « Hardcore »,
les derniers jours du CBGB, ainsi qu’une entrevue avec Flanagan. Un des
éléments à retenir de Harley’s
War est certainement le fait qu’il inclut
plusieurs vedettes du hardcore new
yorkais, dont des membres de
Bad
Brains,
Warzone,
Suicidal Tendencies,
Agnostic
Front,
Murphy’s Law et
Sick Of It All. Voici donc un
ensemble CD/DVD idéal pour les fans invétérés du punk
hardcore new
yorkais et pour les nostalgiques du
CBGB.
(avril 2010) |
MVD
|
Hatebreed -
Hatebreed
À peine 4 mois après le
lancement d’un album de reprises,
For the Lions, le groupe de métal
hardcore du Connecticut
Hatebreed est de retour avec un nouvel album studio. Ce 5e disque pour
le groupe ne présente plus que 2 membres originaux : le chanteur
Jamey Jasta et le bassiste
Chris Beattie. Le nouveau
guitariste
Wayne Lozinak s’ajoute à
Frank Novinec qui a
joint les rangs de Hatebreed en 2006. Cet album éponyme nous offre un
mélange parfait entre moments rapides dans la plus pure tradition
death
metal et moments plus lents dignes du
doom
metal. On peut également
entendre de nombreux éléments du
thrash
metal des années 1980, dont
Anthrax qui a certainement influencé une pièce comme « Hands of a
Dying Man ». On peut presque y chanter « Be All,
End All » sur la
musique de Hatebreed, même si vocalement la pièce n’a rien à voir.
L’album commence en force avec l’excellente « Become
the Fuse » en plus
de nous présenter plus tard la très efficace « Everyone
Bleeds
Now » et
la pièce instrumentale « Undiminished », interprétée avec une technique
irréprochable. J’aime bien aussi « Every Lasting
Scar » qui nous force
presque à chanter avec le groupe. En boni, on retrouve une nouvelle
version de leur succès « Escape ». Avec cet album éponyme,
Hatebreed
demeure en territoire connu, sans véritablement révolutionner le genre.
Par contre, on y retrouve suffisamment de matériel intéressant pour
satisfaire les fans du groupe et en séduire quelques nouveaux. (février
2010) |
E1
|
Richard Hawley -
Truelove's Gutter
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Un album d’automne, écrit et composé de main de maître par un des
plus crédibles crooners du 21e siècle. Richard
Hawley est un enfant
de la pop, ancien membre fondateur de
Longpigs, formation
britpop, et guitariste intermittent de
Pulp à ses heures
perdues. Hawley sort avec
Truelove’s Gutter un nouvel opus
solo qui fait suite à ses deux derniers succès dans son Angleterre
natale. Ce nouvel essai de Richard
Hawley est une sorte d’écrin de
velours qui contient huit chansons aux mélodies subtiles faites de
sonorités indétectables. Pas véritablement de guitares pour mener la
danse ou de cordes dominantes, les instruments se font discrets et
uniquement utilisés pour créer des ambiances illuminées par la voix
grave de Richard. L’album est posé, d’une sobriété étonnante. Les
lumières sont tamisées, les auditeurs assis en tailleur devant la
beauté mystique de ce recueil magique.
Hawley se fend même de l’une
des plus belles chansons de l’année et certainement l’un des plus
remarquables morceaux qu’un
songwriter ait écrit et chanté ces
dernières années. « Open Up
Your
Door » a tout de la chanson
parfaite. Une mélodie magnifique, un crescendo à couper le souffle
et un final en apothéose. Et puis ce
Truelove’s Gutter
est un
album très théâtral interprété avec magnificence par un chanteur au
talent insoupçonné. On pense de près ou de loin à de grands
songwriters interprètes comme
Roy Orbison,
Johnny Cash
ou
Tom Waits. Naturellement, la joie et la gaieté ne sont pas
légion sur ces disques lents où l’artiste préfère les tempos lents.
C’est aussi la magie de
Truelove’s Gutter.
(février 2010) |
|
Mayer Hawthorne -
A Strange Arrangement
Multi-instrumentiste de
la région de Détroit, Mayer Hawthorne (alias
Andrew Cohen) a
simplement commencé à composer et interpréter de la musique soul pour se
faire plaisir. Rapidement, la rumeur s’est répandue et il s’est retrouvé
avec un contrat de disque en poche. Ce qui charme rapidement dans le
style de Hawthorne, c’est le son des années 1960 et 70 qui nous donne
l’impression d’entendre des classiques soul réenregistrés. Lorsqu’on
apprend que ce premier album ne contient que des compositions
originales, on ne peut faire autrement que d’apprécier l’œuvre créatrice
de ce nouveau venu. On peut entendre certaines influences de
Al Green,
Curtis Mayfield,
Barry White et
The Temptations
dans une musique à l’efficacité soul incomparable. Sur
A Strange
Arrangement, Hawthorne nous propose 12 titres dont une intro pour un
total d’à peine 35 minutes. Malgré leur simplicité, les pièces
présentées nous offrent une grande richesse musicale, d’autant plus
intéressante que Hawthorne y joue la majorité des instruments en plus
d’en avoir effectuer le mixage. Voici donc un premier album réussi qui
laisse présager un futur couvert d’or pour cet artiste talentueux et
complet. (octobre 2009) |
Stones Throw
½
|
Joe Henry -
Blood From Stars
Joe Henry est de retour avec un 11e album. On a pu entendre de
grandes variations de styles au cours de sa carrière et il prend
encore une fois une nouvelle direction avec ce plus récent CD. Le
cœur de l’album se construit autour du blues et du jazz, même si un
certain son folk s’y retrouve une fois de plus. Le piano occupe une
place importante, mais aussi le saxophone. On peut d’ailleurs
entendre un nouveau talent au sax et à la clarinette,
Levon Henry,
le fils de 17 ans de Joe. Sur
Blood From Stars, Henry nous
présente peut-être ses meilleures compositions en carrière, du moins
ses meilleures chansons d’amour. De plus, grâce à la qualité des
musiciens dirigés par le guitariste
Marc Ribot, et une
réalisation de premier plan, on peut entendre une production
sophistiquée et irréprochable mettant parfaitement en valeur les
compositions d’Henry. Même si je ne connais pas toute l’œuvre du
bonhomme, je peux vous assurer que ce nouveau disque de Joe Henry
figure au moins dans son top 3. Voici donc un excellent album qui
pourrait lui permettre de percer auprès d’un nouveau public un peu
plus axé vers le jazz. (octobre 2009) |
Anti- /
Epitaph
|
Steve Hill & The Majestiks -
The Damage Done
Le virtuose de la
guitare Steve Hill a travaillé avec quelques-uns des meilleurs rockeurs
québécois au cours des années dont
Nanette Workman,
Michel
Pagliaro, France D'Amour et
Éric Lapointe. Il assemble maintenant une
nouvelle bande de musiciens, tous talentueux, pour l’accompagner sur
disque et sur scène, The
Majestiks. Avec
The Damage Done, le
groupe nous offre un son rock passablement dur, mais avec évidemment une
touche de blues, le style de prédilection de Hill depuis toujours. Le
son de l’album s’inspire à la fois d’AC/DC, des classiques blues
américains et du blues rock britannique de la fin des années 1960 (Cream,
Jeff Beck, etc.). L’album de 13 titres compte 7 pièces originales
et 6 reprises. Parmi les reprises, notons « Lost
Woman » des
Yardbirds et « The
Fire Down
Below » de
Bob Seger qui vient
clôturer l’album. Sans être d’une grande originalité, le CD nous offre
de bons moments de rock et de blues particulièrement bruts. L’album est
passablement énergique et met très bien en valeur les talents de
musiciens de Hill et sa bande. (novembre 2009) |
Bros / Impérial /
SIX
½
|
Hot Panda -
Volcano… Bloody Volcano
Hot Panda est un groupe
canadien de rock indie formé à Edmonton en 2006. Grandement inspirés par
Television et
The Buzzcocks, on peut surtout les comparer
aux
Talking Heads et aux
New Pornographers. Après un
premier mini-album enregistré en 2007, le groupe a donné plusieurs
concerts à travers le pays avant de se faire remarquer par Mint Records
qui lui a offert un contrat. Voici donc leur tout premier album,
Volcano… Bloody Volcano. Le groupe possède une direction résolument
pop sur des compositions à l’efficacité indiscutable. Une touche de new wave par-ci et de rock garage par-là, accompagnée de claviers et de
cuivres, vient établir le son du groupe. Malgré plusieurs comparaisons
possibles, le groupe réussit à mettre en place rapidement un son qui lui
est propre. Le principal problème du disque se situe au niveau du chant.
Chris Connelly acte plus qu’il ne chante et il chante un peu trop
souvent faux, ce qui peut être particulièrement agaçant. Après un
certain temps, on arrive tout de même à l’oublier et à le prendre comme
faisant partie du style unique de Hot Panda. Malgré ce défaut, qui peut
être inexcusable pour certains, c’est un premier album de grande qualité
que nous offre ce nouveau groupe talentueux. (avril 2009) |
Mint
½
|
Ima
-
A la vida!
Il y a 2 ans, Ima lançait
Smile, son album le plus populaire à ce jour avec plus de
100 000 copies vendues. Alors que sa tournée n’est même pas
terminée, elle nous offre maintenant la suite logique de ce très bon
disque. Réalisé par son fidèle collaborateur, l’homme-orchestre
Guy St-Onge,
A la vida!
nous propose une musique chaude
et ensoleillée, une musique parfaite pour accompagner l’été qui s’en
vient. L’album commence en force avec l’excellente version rythmée
de « Drôle de vie » de
Véronique Sanson, une pièce qui a déjà
pris d’assaut les ondes radio. « Valparaiso » et « Le temps des
fleurs » font également partie de mes préférées. Puis, elle ne
pouvait s’empêcher d’enregistrer « Me & Bobby McGee » popularisée
entre autres par
Janis Joplin, une chanson qu’elle avoue
qu’elle interprètera toute sa vie. On retrouve également « À quoi ça
sert l’amour » d’Édith Piaf, et les plus introspectives « Cucurrucucu Paloma » de
Caetano Veloso, « Mourir dans tes bras » d’Adamo
et « Dis-moi », une adaptation française des
Beatles. L’interprète se
permet de nous présenter une composition personnelle intitulée « Vai »,
en plus de se voir offrir « Matin » par Guy St-Onge. Ima navigue
tout au long de l’album entre les chansons rythmées et des pièces un
peu plus lentes, mais toutes aussi chaudes. Elle semble conserver le
sourire en chantant la majorité des pièces du disque et elle nous
fait assurément voyager, dans des pays où le soleil est éternel.
(avril 2009)
Vidéoclip :
« Drôle de
vie » |
Divine Angel
½
|
Iron Maiden
-
Flight 666: The
Original Soundtrack (2 CD)
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Flight 666: The Original Soundtrack est la bande originale du rockumentaire éponyme, retraçant le gigantesque
Somewhere Back In
Time Tour. Pour faire suite à la sortie de leur best of
1980-1989 («
Somewhere Back In Time »), Maiden prend la route
en 2008, ou plutôt les airs, à bord d’Ed Force One, avion affrété
pour l’occasion et piloté par Monsieur
Bruce Dickinson
lui-même. Faisant le tour de la planète, la tournée est un succès
colossal. Réparti sur deux disques, ce nouvel album live reprend
piste par piste la setlist originelle de la tournée (et donc la même
que celle vue à Bercy). De la première à la dernière piste, ce live
est plus que jamais un best of des incontournables du groupes, tous
enregistrés dans les années 80 (sauf l’immanquable « Fear Of The Dark »). Sans trop s’enflammer, ces 16 morceaux sont parmi les plus
grands titres de métal jamais sortis. 20, 25 ou presque 30 ans
après, la Dame de Fer n’a rien perdu de son énergie et sa
détermination. Les concerts de Maiden sont autant une leçon de
musique qu’une leçon de générosité, un spectacle grandiose et un
instant de communion inouïe avec le public. « Aces High », « 2
Minutes To Midnight », « Revelations », « The Number Of The Beast »,
« Run To The Hills » ou « Fear Of The Dark » sont un mix entre intros démoniaques, riffs dantesques, solo épiques, refrains bétons
et montées en puissance frissonnantes. Les anglais sont dans une
forme absolument jubilatoire. Les cavalcades héroïques de
Steve
Harris à la basse, les échanges de solo des trois virtuoses
guitaristes, les prodigieuses rythmiques de batterie de
Nico
McBrain et les envolées vocales de Dickinson, tout est
absolument parfait. Le public toujours uni et chantant à la gloire
des demi-dieux anglais est aussi fidèle qu’au premier jour. Maiden
est là, encore là et prêt à en découdre ! Le final, avec « Hallowed Be Thy Name », est énorme. Pouvait-il en être autrement ? Cette
compilation de live joués dans différentes villes, lors de la
première partie de la tournée, est une bonne surprise, une sorte de
don du ciel. (juillet 2009) |
|
Islands -
Vapours
Le groupe montréalais
Islands est de retour avec son 3e album,
Vapours. Ce nouveau
disque marque aussi le retour de
Jamie Thompson, une absence
remarquée lors de leur album précédent, qui était noyé dans la
surproduction. Avec
Vapours, le groupe revient à des structures
simples, des pièces pop efficaces meublées de synthétiseurs d’une autre
époque et de boîtes à rythme. De très bonnes mélodies permettent à
l’album de prendre sa place en tant qu’excellent enregistrement d’indie
pop, un disque digne de la scène musicale
indie montréalaise. Seuls
quelques titres un peu plus lourds en substance comme « Shining »
empêchent le disque de rivaliser avec les plus grands dans le genre.
Dans l’ensemble,
Vapours
est un très bon disque. (janvier
2010) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Jackdawg
-
Jackdawg
Jackdawg est un trio de
rock classique composé du chanteur/guitariste/claviériste
John McFee
(Doobie Brothers,
Clover), du bassiste
Stu Cook (Creedence
Clearwater Revival) et du regretté batteur
Keith Knudsen (Doobie Brothers). Ils ont joint leur talent pour composer et enregistrer 13
pièces originales, en plus d’interpréter 2 reprises : « Cold Night For
Alligators » de
Roky Erickson et le classique « Wild Night » de
Van Morrison. L’album a été enregistré en 1990 et il nous est
enfin offert sur CD, 4 ans après le décès de Knudsen. Le groupe demeure
dans un rock plutôt classique encré dans les racines américaines, avec
des influences certaines des groupes qui les ont rendu célèbres, mais
intégrant aussi des sons et influences un peu plus modernes. Même si le
disque a été enregistré il y a près de 20 ans, la qualité y est
irréprochable et il s’écoute encore à merveille aujourd’hui. Sans rien
révolutionner, ce disque éponyme constitue un album parfait pour les
fans de rock américain des années 60 et 70 qui demeurent toujours
nostalgiques. (mars 2009) |
Sonic Past /
Hello Wendy
½
|
Michael Jackson -
Michael Jackson’s
This Is It
This Is It
devait avant tout marquer le retour sur scène du roi
de la pop en 2009, mais son décès tragique le 25 juin a changé les
plans. La demande est devenue immense pour voir les dernières
répétitions et un documentaire a donc été créé. Ce CD double présente la
musique du documentaire. Le premier disque offre 16 titres dans l’ordre
d’apparition dans le film. Pour le 2e disque, il ne contient que 4
pièces : des versions démo quand même intéressantes de « She’s Out of
My
Life », « Wanna
Be
Startin’
Somethin’ » et « Beat
It », ainsi qu’un
poème, « Planet
Earth ». Le premier CD rassemble plusieurs de ses plus
grands succès et quelques pièces un peu moins populaires de son
répertoire. On y retrouve également une nouvelle pièce, « This
Is
It »,
qui avait en fait été écrite dans les années 1980 avec
Paul Anka
et avait seulement vu le jour sous le titre « I
Never Heard » par
Safire en 1990. Présentée en 2 versions dont une avec orchestre, la
pièce semble non complétée et en plus, elle est plutôt médiocre. Le seul
intérêt qu’elle présente est donc le fait d’avoir été la dernière
chanson enregistrée par Michael Jackson. Pour le reste, cette bande
originale présente peu d’intérêt puisque plusieurs compilations faisant
un bien meilleur portrait de Jackson ont déjà été mises sur le marché.
Michael Jackson’s This Is It
s’adresse donc exclusivement à ses
fans inconditionnels et aux plus grands amateurs du documentaire du même
titre. (décembre 2009)
Bande-annonce du documentaire |
Epic /
Sony
½
|
Michael
Jackson -
The Remix Suite
Dans la foulée du décès
de Michael Jackson en juin 2009, le moment était rêvé pour mettre sur le
marché tout le matériel inédit que l’on pouvait trouver à son sujet. Un
des premiers de ces produits posthumes est l’album
The Remix Suite.
Il s’agit d’un disque regroupant des pièces des débuts de Michael, ainsi
que des titres enregistrés par les
Jackson 5. Les 12 pièces
présentées ont été retravaillées par des producteurs actuels, question
de donner une touche actuelle à ces succès Motown. On retrouve donc des
noms comme
The Neptunes,
David Morales et
Akon qui
tentent de donner du lustre à ces classiques. Malheureusement,
l’exercice s’avère plus souvent qu’autrement futile et inutile. Des
modifications parfois majeures aux structures musicales originales
viennent briser le feeling même que ces compositions pouvaient
communiquer à l’époque. C’est vrai que les remix actualisent la musique
de Jackson et ses frères, mais l’intérêt n’y est pas vraiment. (mai
2010) |
Universal Motown
|
Jamie.T - Kings & Queens
Le Londonien
Jamie Treays en est à son 2e album. Il propose un
son éclectique avec un mélange de hip hop, d’indie rock et de pop qui
peut se comparer à The Streets et
Gorillaz, avec
certainement une influence de
Dizzee Rascal
et de
The Clash. Dans la foulée de son
premier album en 2007, il est passé par une phase de folk américain et a
écrit plusieurs pièces acoustiques à la
Bob Dylan. La presque
totalité de ces compositions a été rejetée pour
Kings & Queens,
que Jamie considère en fait comme son 3e album, même si le 2e n’a jamais
vu le jour. Jamie prend de la maturité ici, mais il conserve sa folie
créative des débuts. Par contre, le doute demeure à savoir s’il est
totalement original ou s’il n’est pas plutôt simplement un pastiche de
The
Streets, qui faisait partie du paysage musical bien avant lui.
Malgré les doutes, Kings & Queens
présente de bons moments.
(juin 2010)
Vidéoclips :
« Sticks ‘N’ Stones » -
« Chaka Demus » |
Virgin /
EMI
|
Jet
-
Shaka Rock
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Jet a tout pour dégoûter les jeunes branleurs boutonneux qui
s’essayent au rock n’ roll sans en maîtriser l’essence. Un son qui
décoiffe, des guitares qui accrochent grave, des riffs en béton armé
et un chanteur à la voix puissante. Une certaine forme d’évidence
qui avait valu aux Australiens un succès plus que mérité avec
Get Born en 2003. Un album qui décoiffe jusqu’à la racine.
Trois ans plus tard, Jet évite l’album piège avec un bon
Shine On. Pas de quoi s’en relever dix fois dans la nuit
mais un disque qui tient la route. Attendus au tournant avec ce
troisième opus, les talentueux australiens sont à deux doigts de
l’effondrement. Pas à dire, ça sonne, ça cogne… mais même au
forcing, ça ne passe pas. Les influences d’AC/DC
et des
Stones semblent
maintenant de plus en plus lointaines. Moins de caractères dans les
morceaux, moins de conviction dans ce putain de rock n’ roll, Jet
accouche d’une série de titres moyens sauvés par un peu
d’enthousiasme et des grattes qui crachent toujours (« Black
Hearts
(On Fire) »)… Mais trop peu pour apprendre aux vieux singes à faire
la grimace. Trop pop dans l’âme, avec des refrains en chœurs qui
sentent le souffre, Jet n’envoie pas son rock sans concession, sa
débauche d’énergie habituelle. Où sont ces morceaux qui sonnent de
suite comme des classiques? La plupart des riffs sentent plus
l’obsolescence que le vintage. Et, au final,
Shaka Rock passe
comme une étoile filante, sans grand intérêt et sera surtout vite
oublié. La mayonnaise ne prend pas et Jet déçoit d’autant plus que
les frères
Cester ont montré mieux. Beaucoup mieux.
(novembre 2009)
Vidéoclip :
« She's a
Genius » |
½
|
Jets
Overhead - No Nations
Jets Overhead est un groupe de Victoria en Colombie-Britannique qui
existe depuis 2002. Il nous propose un son pop rock alternatif et
shoegaze généralement accessible grâce à d’excellentes mélodies. Les
voix masculine et féminine d’Adam Kittridge et d’Antonia
Freybe-Smith se fusionnent parfaitement pour un résultat vraiment
intéressant. L’album contient quelques titres
incontournables en ouverture avec « I Should Be Born », « Heading For
Nowhere » et « Weathervanes (In the Way) ». Par contre, on y
retrouve aussi des morceaux beaucoup moins originaux qui semblent
empruntés à d’autres artistes du genre. Malgré ses défauts créatifs,
No Nations nous offre une musique agréable et bien interprétée qui
réussira certainement à plaire. (juillet 2010)
Vidéoclip :
« Heading For Nowhere » |
Microgroove
/
Warner
|
Booker T. Jones -
Potato Hole
Booker T. Jones, mieux connu pour son travail avec les MGs dans les
années 1960 (Booker T. and the MGs), nous offre son premier
album solo en 20 ans. Entouré par
Drive By Truckers et
Neil Young, le spécialiste de l’orgue Hammond B3, maintenant âgé
de 64 ans, nous présente un album de 10 pièces incluant 3 reprises :
« Hey Ya » de
Outkast, « Get Behind the Mule » de
Tom
Waits et « Space City »
de Drive By Truckers eux-mêmes. Totalement instrumental,
l’album nous offre un mélange de rock, de funk et de R&B. Booker T.
y joue non seulement de l’orgue, mais aussi de la guitare acoustique
et électrique. En fait, on y trouve tellement de guitare, avec entre
autres l’excellent jeu de Neil Young, qu’on a plus l’impression
d’écouter un album de guitare qu’un album d’orgue, l’orgue devenant
quelque peu accessoire en plusieurs occasions.
Potato Hole
est un excellent disque pour créer une atmosphère particulière et,
avec ses 44 minutes, il s’écoute à merveille du début à la fin.
(juin 2009) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Norah Jones -
The Fall
Il y a un peu plus de 2 ans, à la sortie de
Not Too Late, je concluais ma chronique du CD en disant
qu’il s’agissait d’un album de transition et que son prochain
pourrait fort bien être son meilleur disque en carrière. Avais-je
raison? D’entrée de jeu, je peux déjà affirmer que oui, mes dons de
voyance se confirment à l’écoute de
The Fall, le 4e album de
la jeune carrière de Norah Jones. Vue à ses débuts comme une
rafraîchissante pianiste de jazz standard, elle s’est dirigée de
plus en plus vers la composition et a mis de côté peu à peu le piano
pour nous présenter plutôt des pièces accompagnées de guitares. Pour
la première fois sur
The Fall,
on voit le résultat très
réussi de cette transformation musicale, peut-être en partie grâce à
la réalisation solide de
Jacquire King (Modest Mouse,
Kings Of Leon).
Norah continue malgré tout de nous offrir des
pièces introspectives toutes en douceur, mais elle réussit plus que
jamais à concocter un album complet et uniforme d’une excellente
musique folk contemporaine basée sur ses textes et sa voix. L’album
commence en force avec l’excellente pièce pop « Chasing Pirates ».
Par la suite, on retrouve 12 autres pièces qui s’enchaînent
merveilleusement pour un total de 46 minutes. L’album ne compte
pratiquement pas de moments faibles ou inintéressants, ce qui en
fait non seulement son meilleur en carrière, mais également un des
meilleurs albums de l’année. Une version de l’album inclut aussi un
CD en boni présentant une performance
de 6 pièces
en concert enregistrée au Living Room de New York. Parmi les pièces
offertes, on retrouve l’excellente « It’s
Gonna
Be » qui est aussi
une de mes préférées de l’album. (chronique principale de janvier
2010)
Vidéoclip :
« Chasing Pirates » |
Blue Note /
EMI
|
Oliver Jones
&
Hank Jones -
Pleased to
Meet You
Lorsque deux grands
comme le Montréalais Oliver Jones et l’Américain
Hank Jones se
rencontrent, le résultat ne peut qu’être brillant. Les deux géants du
jazz joignent leurs pianos pour la première fois sur disque, pour le
plus grand plaisir de leurs admirateurs. Au moment où ils ont commencé à
discuter du projet, leur collègue et ami
Oscar Peterson est
décédé. Ce disque a donc pris un tournant légèrement différent, devenant
en quelque sorte un hommage à cette légende montréalaise du jazz. Ils
interprètent d’ailleurs 2 de ses pièces, « Blues For
Big
Scotia » et « Cakewalk ».
Oliver présente aussi une nouvelle composition en l’honneur de son
mentor et ami, la touchante « I
Remember OP ». Sur les 3 premières
pièces parmi les 11 offertes, les pianistes sont accompagnés d’une
section rythmique :
Brandi Disterheft à la basse et
Jim Doxas
à la batterie. Pour les autres, ce n’est que le piano qui est à
l’honneur. On retrouve surtout des duos entre les deux bonhommes, mais
Hank offre tout de même 2 titres en solo, « Monk’s
Mood » et « Lonely
Woman ». Cette rencontre exceptionnelle entre les 2 piliers du jazz
constitue un moment unique et historique que vous ne voudrez pas avoir
raté. (mars 2010) |
Justin Time /
EMI /
SIX
½
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Kasabian
-
West Ryder Pauper
Lunatic Asylum
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Kasabian a une drôle de position dans le paysage rock britannique.
Souvent planqué derrière
Oasis, peu reconnu pour ses albums
mais souvent plébiscité pour ses prestations scéniques (à plus ou
moins juste titre), le groupe de Leicester revient sans complexe
avec un troisième album un peu plus ambitieux. Il faut dire que Kasabian doit avoir un appétit d'ogre face à une presse qui semble
plus souvent les accueillir comme outsider plutôt que challenger
sérieux. La faute à qui ? Peut-être la leur. Mais ce coup-ci, Kasabian est passé proche du hold up dans une année un peu morne.
Pas forcément connu pour son inventivité, le groupe repousse ses
limites et dès le début,
West Rider Pauper Lunatic Asylum
offre quelques titres surprenants, osés et légèrement décalés. « Underdog »,
premier single de l'album, annonce de bien belle manière une
première partie qualitative. « Where Did All The Love Go » entraîne
un fond pop sur un terrain électro dance aux relents de musiques
orientales. Surprenant mélange qui explose en bouche. « Fast Fuse »
et « Take Aim » n'abdiquent pas et enfoncent le clou dans un mur d'électro.
Toujours impressionnant et légèrement décalé. Sans se rater, Kasabian retombe habillement dans la brit pop sur la ballade « Thick
As Thieves ». C'est après que les choses se gâtent et que Kasabian
tombe dans le moyen, l'anecdotique voire le superflu. Et c'est
d'autant plus dommage que les Anglais réussissaient à convaincre
avant de s'écrouler légèrement. Pas de quoi ranger le disque aux
oubliettes,
West Rider Pauper Lunatic Asylum vaut au moins
les deux précédents, sinon un peu mieux, mais déçoit parce qu'il ne
tient pas la corde jusqu'au bout. Peut-être que Kasabian a encore
trop le cul entre deux chaises, partagé par l’idée de rester dans
l'efficace ou celle de se mouvoir vers le créatif et l'innovant.
Réponse au prochain épisode peut-être. (septembre 2009) |
½
|
Alicia Keys -
The Element of
Freedom
Avec 3 albums solides, Alicia
Keys a su s’établir comme l’une des
chanteuses soul / R&B les plus talentueuses de sa génération.
Contrairement à plusieurs autres, elle écrit elle-même ses chansons
avec une assurance sans égal, en plus de jouer de plusieurs
instruments. Le lancement d’un nouveau disque de la part d’Alicia
Keys devient donc nécessairement un événement particulier et
incontournable. La chanteuse est à son meilleur lorsqu’elle
interprète sobrement des ballades intimistes, car elle a le talent
de les rendre grandioses. C’est essentiellement ce que l’on retrouve
sur
The Element of Freedom,
un 4e album de grande classe pour
cette grande dame de la musique R&B contemporaine. Les 3 premiers
titres (le succès « Love
Is
Blind », « Doesn’t
Mean
Anything » et « Try
Sleeping with a
Broken
Heart ») sont particulièrement réussis avec
des mélodies inoubliables et une production de premier plan qui
procurent ce mélange parfait entre subtilité et envergure.
« That’s How Strong My Love Is » est absolument
sublime, toute en douceur.
Alicia se permet de sortir quelque
peu de son registre vocal sur « Love
Is
My
Disease » présentant une
voix un peu plus rauque. Elle nous présente également un duo avec
Beyoncé sur « Put
It in a Love Song », le moment le plus dansant
du disque. Quelques titres bien répartis tout au long de l’album
vous laisseront possiblement indifférents, mais la façon dont le
tout se termine avec l’excellente « Empire State of
Mind (Part
II)
Broken Down » ne vous laissera que de bons souvenirs du disque et
vous donnera l’envie de le recommencer. On retrouve d’ailleurs une
autre version de cette pièce sur le plus récent opus de
Jay-Z,
The Blueprint 3. Avec
The Element of Freedom, Alicia
Keys ne nous présente peut-être pas son meilleur album, mais elle
réussit tout de même à nous offrir le disque qui lui permettra de
faire avancer sa carrière au prochain niveau. (chronique principale
d'avril 2010)
Vidéoclip :
« Doesn’t Mean Anything » -
« Try Sleeping with a Broken Heart »
|
J
/
Sony
½
|
Kittie
-
In the Black
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