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AC/DC -
Black Ice
Dès qu’on déballe ce nouvel
album d’AC/DC, leur premier en 8 ans, on peut sentir une certaine
nostalgie de l’époque de
Back In Black.
Emballage et
titre similaires, les 5 mêmes musiciens et évidemment un style
musical qui n’a pas trop évolué depuis l’époque vous renverront
assez facilement au sommet de leur carrière en 1980. Le succès
« Rock N Roll Train » démarre l’album en trombe, suivi des très
bonnes « Skies On
Fire » et « Big
Jack ». Ces 3 pièces qui sont dans le plus pur style d’AC/DC
réussiront assurément à conserver l’intérêt de leurs nombreux fans.
Par la suite, le groupe réussit à surprendre avec « Anything
Goes » qui semble plutôt empruntée au répertoire de
Van Halen.
Mais, pour les purs et durs, rassurez-vous puisque le groupe revient
rapidement avec son rock n’ roll unique sur « War
Machine », une de mes préférées. Par la suite, on retrouve un peu
trop de pièces mid-tempo à la
créativité douteuse. C’est précisément ce qui vient nuire à cet
album de 15 titres qui était pourtant sans faille lors du premier
tiers. Le groupe nous sert encore quelques titres efficaces comme « Spoilin’
For A Fight »
et « Wheels »,
mais il va un peu trop dans la facilité puisque ces pièces semblent
faire partie de leur répertoire depuis toujours. Le groupe peut
compter ici sur le réalisateur
Brendan O’Brien
pour rendre son son plus grand que nature. De ce côté, c’est réussi,
même si j’aimerais entendre un son un peu plus cru de la part de ce
groupe rock n’ roll incomparable. Le principal problème de
Black Ice
est simplement qu’il est
trop long avec 15 pièces totalisant plus de 55 minutes. 4 ou 5
titres en moins auraient consolidé ce disque qui contient de très
bonnes compositions. (chronique principale de février 2009) |
Columbia /
Sony BMG
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Alkaline Trio - Agony & Irony
Après 5 albums sur des
étiquettes mineures, voilà que le groupe pop punk de Chicago
Alkaline
Trio se retrouve avec son premier album pour une étiquette majeure, 10
ans après ses débuts. Évidemment, on devait s’attendre à un album plutôt
poli et surproduit, mais comme le groupe avait déjà pris un tel virage
il y a déjà quelques années, le contraste n’est pas si insupportable
qu’il a pu l’être pour beaucoup d’autres groupes punks qui se sont
retrouvés avec de gros contrats en poche. En fait,
Agony & Irony
poursuit parfaitement dans la lignée de
Crimson
paru il y a 3 ans, mais en y enlevant les côtés un peu
plus crus et sombres. Le son est beaucoup plus pop que punk et les
références se rapprochent davantage du rock alternatif des années 80 que
du punk des années 90 et 2000. Parmi leurs contemporains, on peut tout
de même les comparer à des groupes comme
Panic At The Disco et
Good Charlotte qui ont pris passablement le même type de virage sur
leurs derniers enregistrements. Dès les premiers moments de « Calling
All Skeletons », on sait qu’on ne pourra plus se débarrasser de la
mélodie. Elle est certainement parmi les plus efficaces du disque, avec
l’énergique « I Found
Away » (à la
Bon Jovi) et l’excellente
« Love Love, Kiss
Kiss », ma préférée. Certaines autres pièces sont
intéressantes, sans être trop excitantes (« Help Me », « In
Vein »,
etc.), ce qui ne rend pas l’album à la hauteur de nos attentes. On ne
peut s’empêcher de tomber dans la nostalgie de l’album précédent alors
que le groupe réussissait à nous présenter son côté sombre tout en
demeurant pop et accrocheur. (novembre 2008) |
Epic /
Sony BMG
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American Speedway -
Ship Of Fools
American
Speedway est un groupe de Philadelphie formé au début de
2007 et qui fait renaître de ses cendres le punk rock n’ roll, un
rock n’ roll extrême avec une énergie incomparable dans la lignée de
groupes comme les
New Bomb Turks. L’album
Ship Of Fools
était paru auparavant en version vinyle, mais il est maintenant
disponible mondialement en CD avec 2 pièces en boni, « Pennsylvania »
et « Watch
Your
Step ». On peut également y entendre le succès « One
Foot In, One Foot Out » et la
chanson-titre qui démarre l’album en
trombe dans un style qui n’est pas sans nous rappeler les
Ramones dans leurs bonnes
années. La pièce « American
Speedway » est aussi très solide, tout
comme l’excellente « Cocaine », ma préférée du disque qu’aurait
certainement aimé interpréter
Motörhead. La voix criarde de
Michael Thursby Speedway
rapproche quelque peu le groupe de la scène métal, mais leur
attitude demeure essentiellement punk. Le groupe se fout d’ailleurs
pas mal de sa responsabilité sociale avec des textes comme dans « Drinkin’
And
Drivin’ » et « Make
Some Noise ». En somme, les gars d’American
Speedway jouent ce qu’ils ont envie de jouer avec une énergie hors
du commun. Leur musique n’a absolument aucun potentiel commercial,
mais elle ne laissera personne indifférent. Voici donc un très bon
premier disque par un groupe qu’on a le goût de suivre de près.
Plaisir assuré! (janvier 2009) |
Prophase /
MVD
½
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Ersi Arvizu -
Friend For Life
La carrière de la chanteuse
Ersi
Arvizu ne date pas d’hier
puisqu’elle chantait déjà au milieu des années 60 avec ses sœurs
dans un groupe qui s’appelait de façon originale
The Sisters.
Elle a également fait partie, dans les années 70, de
El Chicano,
un groupe de rock latin important à
Los Angeles. Elle s’est par la
suite complètement retirée de la musique avant de recevoir un appel
de Ry Cooder
en 2004. Il avait besoin d’une voix unique pour
participer à son album
Chavez Ravine. Elle nous présente maintenant son tout
premier album solo avec
Friend For Life. Réalisé par
Cooder,
le disque nous propose un mélange très réussi de genres musicaux.
Essentiellement constitué de musique latine, il intègre des éléments
de R&B, jazz, rock et pop. La ligne directrice demeure la voix basse
et puissante d’Ersi qui nous fait passer par toute une gamme
d’émotions. Friend For Life
est un album unique et intemporel
qui n’entre dans aucun courant musical actuel. Il contient des
moments doux, mais aussi quelques morceaux énergiques qui vous
feront taper du pied malgré vous (« Soledad », « Cruisin’ To
The
Hop », etc.). C’est un très bon disque qui plaira à la fois aux fans
de rock latin et aux amateurs de musique originale et différente.
(découverte du mois de juin 2008) |
Anti- /
Epitaph
½
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Charles Aznavour - Duos
Voici un projet audacieux pour le légendaire chanteur français
Charles Aznavour.
Duos
a été enregistré sur 3 ans entre New
York, Londres, Paris, Bologne et Cologne avec l’aide de 3
réalisateurs, Erik Benzi,
Phil Ramone et
Patrick
Shart. Les plus grands succès d’Aznavour y ont été enregistrés
en duo avec différents artistes internationaux. Le premier des 2
disques contient 13 duos en français. Il s’ouvre avec l’excellente
« Toi et moi » dans un duo impressionnant avec
Céline Dion.
On peut également l’entendre avec
Julio Iglesias,
Placido
Domingo,
Laura Pausini,
Elton John,
Johnny
Hallyday,
Nana Mouskouri,
Sting,
Josh Groban
(« La bohème »),
Carole King,
Paul Anka et
Herbert Grönemeyer. Le disque se conclut sur un duo virtuel
inédit avec Édith Piaf pour la pièce « C’est un gars ». Quant
au deuxième disque, il inclut 11 pièces du premier CD, interprétées
cette fois-ci dans la langue du duettiste et dans un ordre
différent. On y ajoute 4 titres additionnels : « Quiet Love » avec
Liza Minnelli, « She » avec
Bryan Ferry, un duo
virtuel avec Frank Sinatra (« Young
At
Heart ») et un autre
avec Dean Martin (« Everybody Loves
Somebody
Sometime »). Une
des idées de base de l’album était d’offrir ces succès avec des
arrangements différents de ceux d’origine. Par contre, le mélange
des genres et des voix est parfois plutôt bizarre (Placido Domingo)
et certains arrangements sont carrément ratés (entre autres ceux
avec Johnny Hallyday et Nana
Mouskouri). Puis, certains chanteurs ne
sont pas trop convaincants en français, particulièrement
Elton John
et Sting. En bout de ligne, c’est un projet totalement hétérogène
qui nous est offert et on peut facilement faire ressortir quelques
pièces intéressantes qui valent le coût à travers ces 28 versions.
Aussi, les francophones risquent d’être agacés par le deuxième
disque alors que les anglophones ne trouveront rien d’intéressant au
premier CD. Même si seulement Charles Aznavour pouvait se permettre
un tel projet à ce moment-ci de sa carrière, il reste qu’il était
beaucoup trop audacieux pour être totalement réussi. (février 2009) |
Capitol /
EMI France /
Fusion3
½
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Charles Aznavour - Charles Aznavour et ses amis à l’Opéra Garnier
Ce CD double présente une soirée de gala qui a eu lieu le 17 février
2007 au profit de l’opération « 1000 Enfants d’Arménie », pays
d’origine du légendaire Charles Aznavour. Un groupe impressionnant
d’artistes défilent tout au long des 26 pièces pour accompagner
Aznavour sur scène ou interpréter ses plus grands classiques en
solo. Parmi eux, notons
Bénabar,
Patrick Bruel,
Gérard Darmon,
Michel Delpech,
Liane Foly,
Grand Corps Malade,
Nolwenn Leroy,
Florent Pagny,
Axelle Red,
Hélène Ségara et plusieurs autres. Le
principal inconvénient de ce CD est que comme il a été enregistré
dans le cadre d’un gala, les pièces sont entrecoupées de
présentations de l’artiste à venir. De plus, un gala de ce type
serait plus intéressant à visionner qu’à écouter, donc il serait
préférable de vous procurer la
version DVD qui est également offerte.
(novembre 2008) |
EMI France /
Fusion3
½
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The B-52s
- Funplex
Le groupe new
wave
The
B-52s nous offre un premier nouvel album depuis 1992. Bizarrement,
Funplex
est leur premier disque à atteindre le numéro 1 dès sa
sortie. Avec la pièce d’ouverture, « Pump », on réalise que le groupe
peut encore nous offrir de bonnes chansons, grâce à une ligne de basse
solide et de belles harmonies vocales de la part des chanteuses
Kate
Pierson et
Cindy Wilson. « Hot Corner » poursuit encore de
belle façon, nous rappelant les meilleures années du groupe, tout comme
la chanson-titre. Le disco futuriste de « Eyes
Wide Open » nous prouve
que le groupe peut encore se réinventer en 2008 avec une pièce dansante
qui fera le délice des DJ. L’énergique « Love In
The
Year 3000 » peut
également atteindre les mêmes objectifs de divertissement assuré. Les
arrangements modernes de l’album, incluant une batterie électronique,
nous indiquent que le groupe peut attaquer avec confiance le 21e
siècle. Il est généralement plutôt difficile de poursuivre une longue
carrière lorsqu’on appartient à un mouvement musical très précis comme
ce fut le cas pour eux dans la vague de musique new
wave du début des
années 80. Ils avaient d’ailleurs jusque là été incapables de survivre à
ces années 80. Mais, avec cette production efficace, ils réussissent à
nous divertir en 2008 sans nous ramener sans cesse la nostalgie du
sommet de leur carrière. On retrouve malheureusement des pièces moins
intéressantes d’un point de vue créatif (parfois même totalement
ennuyantes), question de remplir tout un album de 48 minutes. Malgré ces
quelques moments plus faibles,
Funplex
constitue un album
divertissant qui nous montre qu’on apprécierait certainement des séances
d’enregistrement plus régulières de leur part dans les années à venir.
(mai 2008) |
Astralwerks /
EMI
|
BB
Brunes - Blonde comme moi
BB Brunes est un groupe de la nouvelle vague punk garage française.
Le trio a présenté ce premier album dans sa France natale au
printemps 2007 et il aura fallu attendre 1 an et demi pour pouvoir
enfin l’entendre au Québec, avant que le groupe y vienne pour une
tournée. Dès la pièce d’ouverture, « J’écoute les
Cramps », le
groupe nous séduit par son énergie contagieuse et on sait déjà qu’on
aimera. Le succès « Le gang » est tout aussi efficace, tout comme la
chanson-titre. Les textes sont simples et très adolescents, mais on
n’en demande pas plus de musiciens oeuvrant dans ce style musical.
BB Brunes s’inspire grandement de la fin des années 70 avec des
éléments des
Clash et de la
punk française de l’époque, sans oublier la nouvelle vague des
années 2000 dirigée par
The Hives et
The White Stripes.
Malheureusement, le milieu du disque réussit moins à conserver notre
attention. On cesse de taper du pied, alors que les compositions
deviennent plus quelconques. Malgré tout, c’est un album qu’on a
envie de réécouter souvent, en sautant par-dessus quelques titres.
Cette nouvelle version de l’album inclut 5 pièces en boni : une
pièce inédite en version maquette (« Confusions printanières »),
deux pièces du disque en version acoustique (« Dis-moi » et « Mr
Hyde ») et deux versions en concert (« J’écoute les
Cramps » et « BB
baise »). On retrouve également une portion multimédia avec le
vidéoclip de « Le gang », une version alternative de ce vidéoclip,
les coulisses de son tournage et des fonds d’écran. Ces ajouts sont
particulièrement intéressants et augmentent notre intérêt envers le
disque. (février 2009) |
Kurtis /
Warner
½
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Alex Beaupain -
33 tours
Le Français Alex
Beaupain a composé plusieurs musiques de films, entre autres pour la
chanteuse
Lily Margot. Il a enregistré son premier album en 2005,
Garçon d’honneur, un album inspiré de
Serge Gainsbourg et
Étienne Daho,
mais aussi du rock alternatif des années 80,
entre autres
The Smiths. Il poursuit dans la même veine avec
33 tours. Sa musique, qui intègre des éléments d’électronique, cadre
parfaitement dans la nouvelle pop française. Ses textes sont bien
fignolés et il les livre avec une voix chaude et suave qui séduira bien
des dames. Avec une musique généralement douce et apaisante, Alex
Beaupain nous offre un son qui peut facilement plaire à un large public.
Voici donc un très bon album à découvrir, particulièrement pour les fans
d’Étienne Daho.
(avril 2009) |
Naïve
/
Fusion3
½
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Elvin Bishop - The Blues
Rolls On
Le légendaire guitariste
de blues Elvin Bishop est de retour avec un nouvel album sur lequel il
rend en quelque sorte hommage aux légendes du genre. Il s’entoure ici de
nombreux artistes invités dont
John Németh, qui chante sur 3
pièces en plus de jouer de l’harmonica sur la dernière, « Honest I Do »
de Jimmy Reed. On peut également entendre les guitares de
B.B.
King (sur « Keep A Dollar In
Your
Pocket » de
Roy Milton) et
des membres du Allman Brothers Band,
Derek Trucks et
Warren Haynes, ainsi que les voix et les guitares de
George
Thorogood (sur « Send
You Back To Georgia » de
Hound Dog Taylor)
et Ronnie Baker Brooks. On peut finalement entendre l’excellent
James Cotton à l’harmonica sur « I
Found Out » de
Junior Wells.
Les 12 pièces offertes sur
The Blues Rolls On
ont été
enregistrées à différentes occasions et elles représentent ensemble un
collage de certaines des pièces préférées de Bishop avec divers
musiciens qui sont pour la plupart ses amis. L’album présente donc un
certain manque d’uniformité qui pourra déplaire à certains. Par contre,
les classiques présentés ici, tous interprétés par de vieux pros, ne
pourront laisser personne indifférent. Malgré ses quelques défauts,
The Blues Rolls On
est un disque solide, avec une bien belle
énergie, et qui en plus présente pratiquement une leçon d’histoire sur
la musique blues. Il s’agit donc d’un must pour les amateurs du genre.
(janvier 2009) |
Delta Groove /
Fusion3
½
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The Black Crowes
-
Warpaint
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Qui n’avait pas déclaré les Black
Crowes définitivement morts ? A
commencer par eux-mêmes… Quand on sait le mal que les frangins
Robinson ont à bosser ensemble et que le guitariste
Marc Ford
et le clavier Eddie Harsch ont mis les voiles, qui pouvait
donner cher de leur peau ? Mais la résurrection du corbeau est plus
terrible que celle du phénix. Les Black
Crowes n’ont jamais plus
sonné comme ça depuis
Amorica.
Warpaint est musicalement quasi parfait.
D’aucuns pourraient hurler au plagiat tant ce nouvel opus creuse
l’énorme sillon tracé par les
Stones, mais quand c’est fait avec un tel talent, il faut
savoir s’incliner. Les parties de guitares de
Rich Robinson
et du nouveau Luther Dickinson s’entremêlent, l’alchimie et
la synergie sont incroyables («
Movin’ On Down
The Line » par
exemple). Chaque riff, chaque accord, chaque solo sont choisis et
calés très minutieusement.
Chris Robinson se dépasse et
chante admirablement de sa voix éraillée, jonglant avec les émotions
et la puissance. Le tout enveloppé de claviers, piano et autre orgue
Hammond (chers aux Black
Crowes). Outre «
Goodbye
Daughters Of
The
Revolution », «
Whe
Who
See
The
Deep » (merveilleusement
Stonien) ou
« Wounded
Bird » très rock, l’album garde une tendance plus soft,
plus ralentie et scrupuleusement mélodique. Du blues très sudiste
sur « Walk
Believer
Walk », des ballades country blues (« Oh
Josephine », «
Locust
Street »), du
rhythm n’ blues authentique («
God’s Got
It »)… et tout cela administré avec une cohérence à toute
épreuve. Warpaint
a toute les qualités des albums qui
s’apprécient dès la première gorgée, tout en se bonifiant avec le
temps. Alors pour un groupe à moitié mort, à moitié renouvelé, à
moitié sur le retour, la réussite est plus que totale. Qu’en
serait-il si le groupe était vraiment en forme Messieurs les
détracteurs ? (mai 2008) |
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The
Black Halos - We Are Not Alone
Le groupe punk de
Vancouver The Black Halos est de retour sur disque avec son 4e
album. La bande à Billy Hopeless est bien décidée à nous offrir
son album le plus solide à ce jour. Le groupe fait à nouveau confiance
au réalisateur Jack Endino (Nirvana,
Soundgarden, Mudhoney) qui avait réalisé leurs albums
précédents. La production de
We Are Not Alone est solide, tout en
laissant l’espace nécessaire au son plutôt sale et imparfait des Black
Halos. Le groupe se détache quelque peu de ses influences
glam rock new
yorkaises (New York Dolls
et compagnie), et semble avoir plus
confiance que jamais en sa propre identité.
We Are Not Alone
n’est peut-être pas leur meilleur album à ce jour, mais il offre
assurément de bonnes compositions : « Holes », « Slick City », « Dreamboat »,
la chanson-titre, etc. La voix de
Hopeless peut encore une fois être
agaçante par moments, mais après tout elle fait partie intégrante de la
personnalité du groupe. (juillet 2008) |
Acetate /
MVD
½
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The Black Keys - Attack & Release
Le duo blues garage
The Black
Keys en est déjà à son 5e
album en 7 ans d’existence. Cette fois-ci, ils ont demandé les
services du réalisateur
Danger Mouse (Gorillaz,
Gnarls Barkley), un choix qui peut sembler bizarre au premier
abord, mais qui vient ajouter une certaine profondeur à la musique
du duo minimaliste. Leur musique blues généralement sale prend ici
une nouvelle dimension, toute en « envergure ». Même si l’évolution
est certaine, on ne pourrait affirmer que le résultat est vraiment
réussi. On retrouve des titres blues classiques de qualité comme « I
Got Mine » et des mélodies inoubliables comme dans « Psychotic
Girl » et « Remember
When (Side B) », mais d’autres pièces nous
laissent quelque peu sur notre appétit (la pièce d’ouverture « All
You
Ever
Wanted », « Lies », « Remember
When (Side A) », etc.). Il
est intéressant de voir que le groupe tente d’évoluer, mais il ne
réussit malheureusement pas à aller dans une direction qui nous fera
oublier la qualité de leurs albums
Thickfreakness et
Rubber Factory.
(juin 2008) |
Nonesuch
/
Warner
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Black Kids - Partie
Traumatic
Black Kids est un nouveau groupe de Jacksonville en Floride qui
s’est fait connaître rapidement grâce à Internet et sa page
MySpace.
Le quintet nous propose un son
indie rock / new
wave qui n’est pas
sans nous rappeler
Franz Ferdinand et
The Killers,
sans oublier des influences évidentes de
The Cure. La voix du
chanteur Reggie Youngblood contribue certainement à renforcer
cette comparaison puisqu’il chante dans un registre qui se rapproche
grandement de celui de
Robert Smith. Les pièces possèdent une
belle énergie, généralement dansante, qui les rend plutôt
accessibles malgré une approche créatrice passablement alternative.
Le groupe puise essentiellement ses influences dans les années 80,
mais réussit à merveille à créer un son de 2008 avec des mélodies
toujours efficaces. Les 10 pièces offertes sont toutes solides avec
quelques petits bijoux qui ressortent du lot. Notons la pièce
d’ouverture « Hit
The
Heartbrakes », « Listen To
Your Body
Tonight »,
« I’m Not Gonna
Teach
Your
Boyfriend How To
Dance
With
You » et
« Look At Me (When I Rock
Wichoo) ». C’est un album de grande
qualité que nous offrent les Black Kids, un disque à la hauteur des
attentes créées sur Internet. Le défi sera de répéter l’exploit et
de continuer à aller de l’avant. (découverte du mois de novembre
2008) |
Columbia /
Sony BMG
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Blackmore’s Night -
Secret Voyage
Après une carrière fructueuse en tant que guitariste de hard rock,
particulièrement au sein de
Deep Purple et
Rainbow,
Ritchie Blackmore a pris une toute autre direction musicale à la
fin des années 90 en compagnie de sa fiancée,
Candice Night.
Blackmore a décidé d’approfondir son amour de la musique de la
Renaissance en intégrant des instruments de l’époque avec des
instruments plus contemporains, mettant bien évidemment en avant la
guitare (acoustique et électrique). Grâce à la superbe voix et aux
textes de Candice Night, cette musique possède un style unique
fusionnant la musique de la Renaissance avec du folk et du rock. Le
mélange des styles et des instruments rend
Secret Voyage
totalement unique et différent. Je ne peux pas comparer avec ce
qu’ils ont produit précédemment, mais je peux dire que c’est un
album qui s’écoute à merveille en nous transportant dans des univers
variés. On peut même y entendre une reprise du classique d’Elvis
Presley, « Can’t Help
Falling In Love », une bien belle
surprise, même si elle cadre plus ou moins dans l’ambiance générale
du disque. On ne retrouve pas véritablement de pièces qui se
démarquent du lot, mais l’ensemble est riche musicalement et plaira
aux amateurs de rock qui ont un intérêt pour la musique des siècles
passés. (septembre 2008) |
Steamhammer
/
SPV
/
Fusion3
½
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Blackstars United
- Blackstars United
Blackstars
United est un groupe de Bordeaux en France qui nous offre
un premier mini-album de 5 titres. Quelle ne fut pas ma surprise
d’entendre un groupe rock au son beaucoup plus américain que
français. Des guitares bien en évidence accompagnent les textes en
anglais parfois lancés dans des cris de rage. L’ensemble n’est pas
sans nous rappeler
Pearl Jam,
Soundgarden, Queens
Of The Stone Age, Incubus et autres groupes de rock
alternatif lourd. On ne retrouve aucune faiblesse parmi les 5 pistes
offertes et on peut décidément affirmer que ce maxi effectue son
travail à la perfection : nous rendre impatients d’en entendre plus
de leur part. Si le groupe réussit à garder le cap pendant un album
complet et qu’il réussit à attirer l’attention d’une compagnie de
disque importante, il pourrait fort bien être le prochain groupe
rock français à conquérir le monde… Un seul mot :
wow!
(avril 2008) |
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Bloc
Party -
Intimacy
Le groupe
indie rock londonien Bloc
Party est de retour avec un 3e
album. Tout aussi éclectique que le précédent, le disque permet à
nouveau de les comparer à
Muse, mais en y ajoutant cette fois-ci
des influences électroniques à la
Chemical Brothers, surtout dans
la première pièce, « Ares ». L’expérimentation se poursuit sur le
premier extrait, « Mercury », alors que le groupe pousse un peu plus
loin que jamais dans son exploration des côtés sombres de la musique
rock alternative. Heureusement pour les fans de la première heure, le
groupe reviendra ensuite avec des titres un peu plus conventionnels
(« Halo ») et un peu plus légers (« Biko »). Mais, autant le groupe
semble pousser un peu trop loin par moments, en d’autres occasions il
paraît vouloir répéter ce qui a fait le succès de son premier album.
Malgré cette observation, ce nouvel album de Bloc
Party nous offre de
bien bons moments, avec une énergie hors du commun. (mars 2009)
Vidéoclip :
« Mercury » |
Warner
½
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Billy Bragg - Mr. Love & Justice
Le légendaire auteur-compositeur folk punk britannique Billy Bragg
est de retour sur disque avec
Mr. Love & Justice, son premier
album sur l’étiquette
Anti. Après ses incursions dans le monde de
Woody Guthrie accompagné du groupe américain
Wilco, Bragg
nous revient enfin avec un album de nouvelles compositions solide et consistant, possiblement
son meilleur depuis
Don’t Try This At Home lancé il y a déjà 17 ans. Dès la
pièce d’ouverture, « I
Keep
Faith », on se retrouve avec une mélodie
inoubliable en tête, un classique instantané. Des pièces comme « Sing
Their Souls Back Home » et « Farm Boy » nous offrent une véritable
méditation sur la guerre en Irak, pendant que « I
Almost
Killed
You »
et « Something
Happened » nous prouvent qu’il est encore possible
d’écrire de bonnes chansons autour du thème de l’amour. L’importance
pour Bragg de parler des libertés individuelles et des droits
humains se matérialise à nouveau dans l’excellente « O
Freedom », en
plus d’être saupoudrée tout au long du disque. Billy Bragg possède
une façon unique de mettre en musique ses préoccupations et sur
Mr. Love & Justice,
il réussit à le faire tout en nous
divertissant avec des compositions de grande qualité. (juin 2008) |
Anti- /
Epitaph
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The
Briggs - Come All You Madmen
The Briggs est un groupe punk de
Los Angeles qui existe depuis
bientôt 10 ans. Ils s’inspirent de
The Clash et on peut parler d’eux comme la version
californienne des
Dropkick Murphys. On peut détecter
certaines influences folk à travers leur son punk, ce qui les place
dans une classe à part, surtout en Californie. Sur
Come All You
Madmen, le groupe réussit une belle fusion entre des mélodies
efficaces et une certaine agressivité. Les frères
Joey
et
Jason LaRocca se complètent à la perfection au chant (malgré une
voix rauque qui pourra déplaire à certains) et le groupe interprète
avec une solidité hors du commun les 12 pièces incluses ici qui
totalisent 42 minutes. En dépit d’un son qui écorche passablement,
le groupe nous lance ses textes à caractère social sur une musique
extrêmement efficace qui rend l’écoute particulièrement agréable
jusqu’à la fin. À l’image du premier extrait, « Charge
Into
The
Sun », Come All You Madmen nous apparaît ici comme le
meilleur album des Briggs à ce jour.
Vidéoclip : « Charge
Into The Sun » |
Side One Dummy
½
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Sarah Brightman - A
Winter Symphony
Sarah
Brightman, cette vedette de Broadway née en Angleterre, a
toujours connu plus de succès sur scène que sur disque. Après
l’album
Symphony
présenté au début de 2008, elle et son
collaborateur Frank Peterson nous reviennent avec
A Winter
Symphony pour le temps des Fêtes. On y retrouve quelques
classiques de Noël comme « Silent Night » et 2 versions de « Ave
Maria » (une en duo avec
Fernando Lima), entourés de pièces
plus modernes. On peut également y entendre l’excellente « Amazing
Grace », toujours un moment fort sur un CD. Malheureusement, le
disque va un peu dans toutes les directions. Entre les doux
classiques de Noël et les grosses orchestrations rock à la
Meat
Loaf, le seul lien qu’on peut faire c’est la performance sur
scène de Sarah Brightman. Mais,
oups! C’est un album studio qu’on a
ici donc il n’y a aucun visuel. On a beau l’imaginer effectuer une
chorégraphie dans des costumes extravagants, mais l’effet est plutôt
raté, à moins que votre imagination réussisse à prendre le dessus.
En plus, certaines pièces présentées sont franchement ennuyantes et
sa voix extrêmement douce n’arrange rien. Quelques moments
intéressants et un très beau boîtier ne sont pas suffisants pour
rendre l’album véritablement attrayant. (décembre 2008) |
Manhattan
/
EMI
½
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Bring Me The Horizon -
Suicide Season
Bring Me
The Horizon est un groupe de métal
hardcore formé à
Sheffield en Angleterre en 2004. Lors du dernier Vans
Warped Tour,
ils sont arrivés à faire l’unanimité autant chez les jeunes amateurs
de screamo que chez les fans purs et durs de métal un peu plus âgés.
Après un premier album en 2006 qui a obtenu des critiques mitigées,
Count Your Blessings,
le groupe est allé s’enfermer en
studio dans un endroit isolé de la Suède en compagnie du réalisateur
Fredrik Norstrom (Arch Enemy,
In Flames,
At
The Gates) pour enregistrer
Suicide Season. Lancé en
novembre 2008, ce nouvel album a tout pour définitivement propulser
la carrière de ce jeune groupe talentueux. Ils réussissent à amener
le métal hardcore à un autre niveau de créativité. On voit
rapidement les intentions brutales du groupe sur la pièce
d’ouverture, « The
Comedown », mais on revient tout de suite avec
une composition aux atmosphères changeantes, l’excellente « Chelsea
Smile ». Le groupe nous fait même chanter avec lui sur la très
efficace pièce screamo progressive « The
Sadness
Will
Never
End ».
On est donc bien loin du
death
metal unidimensionnel qu’on
retrouvait essentiellement sur leur premier disque. Ici on emprunte
plutôt les meilleurs éléments du black
metal et du
screamo pour
créer une musique métal d’une grande originalité. (avril 2009)
Vidéoclip :
« The Comedown » |
Visible Noise /
Epitaph
½
|
Bye Horus
- Locomotive (Histoires marines)
Bye Horus est un jeune trio de post-rock français qui existe depuis
tout juste 2 ans. Dirigé par le chanteur, bassiste et auteur
Alexis Paul, le groupe nous présente ici son premier album,
entièrement autoproduit.
Locomotive
est en fait un véritable
voyage autour du monde avec des passages sur la « Banquise » et
l’océan (« Océan », « Océan, bois dense, hiver », « Océan
(printemps) »), avec une affection particulière pour les
« Bermudes » avant de « Revenir en gare ». Non seulement les textes
poétiques vous feront voyager, mais aussi la musique qui est d’une
grande richesse. Généralement doux et lent, leur rock nous propose
des élans progressifs bien sentis, allant même jusqu’aux solos de
guitare à l’emporte-pièce en différentes occasions. Il s’agit d’une
musique d’ambiance parfaite (surtout dans les moments instrumentaux)
et elle vous fera assurément rêver. Bye Horus nous offre donc une
musique à l’atmosphère bien particulière, qui nécessite d’y adhérer
totalement, mais lorsque c’est fait, on peut se laisser transporter
facilement jusqu’à la fin du disque. Par contre, si vous avez de la
difficulté à accrocher à leur style dès les premières pièces, vous
trouverez peut-être les 62 minutes bien longues. C’est qu’il s’agit
en surface d’un disque passablement uniforme, même si on y trouve de
nombreuses subtilités lorsqu’on s’y attarde. (mai 2008) |
½
|
Glen Campbell - Meet
Glen Campbell
Glen Campbell est un chanteur country / pop qui roule sa bosse
depuis plus de 45 ans. On ne peut pas dire qu’il a obtenu beaucoup
de succès depuis les années 70, et c’est peut-être la raison pour
laquelle il sent le besoin de s’introduire à nouveau avec cet album
intitulé Meet Glen Campbell. Il nous offre ici 10 reprises de
chansons pop rock des années 60 à 90 par des célébrités du moment.
L’album débute en force avec l’excellente « Sing » de
Travis,
même si Campbell n’y apporte que très peu de nouveaux éléments. Par
la suite, on peut entendre 2 pièces de
Tom Petty, « Walls »
et « Angel Dream ». L’aventure se poursuit avec « Times
Like
These »
des Foo Fighters et la magnifique interprétation de « These
Days » de
Jackson Browne. Les
Replacements sont à
l’honneur avec « Sadly,
Beautiful », avant que Campbell attaque
« All I Want
Is
You » de
U2. Sa
version de « Jesus » de
Velvet Underground est tout
simplement superbe avant qu’il nous arrive avec « Good
Riddance
(Time Of Your Life) » de
Green Day, une autre excellente
pièce interprétée à sa façon. Finalement, ce court disque de 34
minutes se termine avec « Grow
Old
With Me » de
John Lennon
et Yoko Ono. L’ambiance générale du disque demeure
acoustique, même si les orchestrations et les arrangements sont
riches. On peut percevoir occasionnellement les racines country et
bluegrass de Campbell, mais il s’agit ici essentiellement d’un album
pop rock qui vise une nouvelle génération de fans. Un très bon
disque dont le principal défaut est qu’on aurait pris volontiers
quelques pièces additionnelles. (décembre 2008) |
Capitol
/
EMI
|
Nick Cave & The Bad Seeds
- Dig, Lazarus, Dig!!!
Même si Nick Cave est
demeuré actif au cours des 2 dernières années avec les bandes originales
de
The Proposition
et de
The
Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford (avec
Warren Ellis), ainsi que le projet parallèle
Grinderman,
il reste que ce 14e disque avec les
Bad
Seeds est le premier
du groupe depuis l’excellent album double
Abattoir Blues / The Lyre Of Orpheus, dont le principal défaut
était justement d’être un peu trop long. L’album débute avec un son
résolument rock avant de se calmer quelque peu sur « Moonland » à la 3e
piste et de devenir totalement soporifique sur « Night of
the Lotus
Eaters ». Par la suite, les premiers accords de « Albert Goes West »
vous feront assurément sursauter alors que le groupe revient avec un
rock n’ roll pur dans lequel la guitare est reine. La nouvelle énergie
fournie par Grinderman semble s’être propagée à ce nouvel album du
groupe complet des Bad
Seeds. Les textes de Cave demeurent au centre de
chacune des pièces, mais le groupe réussit habilement à les envelopper
d’une musique riche et généralement énergique. En bout de ligne, c’est
encore une fois un excellent disque que nous offrent Nick Cave et sa
bande, un disque à la hauteur des attentes de leurs fans. (juin 2008) |
Anti- /
Epitaph
|
The Chemical Brothers -
Brotherhood
Seulement 5 ans après une première compilation qui faisait un bon
résumé de leur carrière, voilà qu’on nous revient avec un nouvel
assemblage des plus grands succès des
Chemical
Brothers. On y
retrouve 9 pièces qui était incluses sur
Singles 93-03
à lesquelles on a ajouté 4 titres produits
depuis ce temps et 2 compositions inédites.
Brotherhood
se
veut donc un remplacement à la collection précédente du duo
électronique en ressortant le meilleur de chacun de leurs albums,
sauf qu’on n’y retrouve pas la même chronologie et que le désordre
est donc total ici. Pour que l’achat en vaille vraiment le coût, je
crois qu’il faut se procurer l’édition de luxe, puisque celle-ci
contient un CD boni plutôt intéressant. D’une durée de 72 minutes,
ce disque nous présente les 10 pièces d’Electronic Battle Weapons,
produit avant leur signature pour une étiquette majeure. Il s’agit
d’un album dansant aux ambiances tout de même variées, assez près
malgré tout de ce qu’on a connu d’eux depuis. (novembre 2008) |
Virgin
/
EMI
½
|
Civet
- Hell Hath No Fury
Civet est un quatuor
féminin de Long Beach en Californie qui en est à son 2e
album. Elles nous offrent un son punk de rue aux influences
hardcore, un
son hardcore qui n’est renforcé que par les cris de la chanteuse et
l’impression qu’elle est dans une colère constante (le meilleur exemple
se trouve certainement dans l’excellente « Son Of A
Bitch »). Sinon, la
musique de Civet demeure un punk rock assez mélodique avec des pièces
inoubliables. Des comparaisons avec
Joan Jett, les
Runaways
et Hole nous viennent facilement en tête. On peut également les
comparer à Rancid sur des titres comme « All I
Want », une pièce
qui a d’ailleurs été coécrite par
Tim Armstrong. Mais, ce qui est
clair avec Civet, c’est que le groupe possède une énergie débordante du
début à la fin, une énergie plus masculine que chez bien des
boys
bands. Musicalement, on ne révolutionne évidemment pas grand-chose
puisque le genre a déjà été exploré de fond en comble trois fois plutôt
qu’une, mais si vous cherchez un groupe punk rock offrant une certaine
fraîcheur, Civet risque de grandement vous séduire. (février 2009) |
HellCat
/
Epitaph
½
|
Julien Clerc - Où s’en vont les avions?
Sur son plus récent album, Julien Clerc joue lui-même le piano pour
la première fois, ce qui contribue à ajouter une touche plus
personnelle au disque. Sa voix y est tout à fait remarquable,
permettant une interprétation irréprochable des textes de
Maxime
Le Forestier,
Carla Bruni,
Gérard Manset, etc. Les
orchestrations sont magnifiques et la réalisation de
Benjamin
Biolay permet d’assembler tous les morceaux pour créer un
ensemble cohérent et particulièrement solide. La pop mélodique de
Julien Clerc atteint ici de nouveaux sommets d’efficacité et
Où
s’en vont les avions?
est assurément son meilleur album depuis
longtemps. Si vous êtes fan de Julien Clerc ou de chanson française
de qualité, ce nouvel album risque de grandement vous plaire.
(décembre 2008) |
EMI France
/
Fusion3
½
|
Coldplay
- Viva La Vida
Coldplay est enfin de retour, 3 ans après
X & Y! Ce nouvel album, dont le titre complet est
Viva La
Vida or Death And All His Friends, a été réalisé par
Markus
Dravs,
Brian Eno et
Rik Simpson et enregistré dans
une pâtisserie, un couvent, une boutique de magie et une église. Le
groupe poursuit dans la même direction que celle amorcée pour le
précédent album en laissant de côté le piano de
Chris Martin
pour plutôt mettre l’accent sur une guitare souvent toute en douceur
dans un style qui nous rappelle à nouveau
U2. Avec plusieurs pièces à tendance atmosphérique (qui ne
tombent jamais dans la monotonie quand même), le résultat peut
sembler expérimental et ne contient que bien peu de succès
potentiels. Le premier extrait, « Violet Hill », ainsi que « Strawberry
Swing » sont les seules qui réussissent à véritablement casser le
rythme méditatif du disque. C’est un album qui nécessite plusieurs
bonnes écoutes attentives pour arriver à en saisir toutes les
subtilités dans les compositions et les arrangements. Malgré une
durée de seulement 46 minutes, vous aurez l’impression d’entendre un
album beaucoup plus vaste de par son spectre musical.
Viva La
Vida ne possède pas la même instantanéité que
X & Y, mais il deviendra assurément beaucoup plus
satisfaisant sur le long terme. Un point négatif à noter : le
livret, qui se veut artistique, est plutôt dépourvu d’un point de
vue informationnel. (chronique principale de juillet 2008) |
Parlophone /
EMI
½
|
Ry Cooder - I, Flathead
Avec
I, Flathead,
Ry
Cooder complète sa trilogie californienne débutée avec
Chavez Ravine (2005) et
My Name Is Buddy (2007). Pour accompagner ce nouvel album,
Cooder a écrit une nouvelle de 104 pages, incluse dans la version de
luxe du CD. Par contre, le disque s’écoute très bien par lui-même. Plus
varié que le disque précédent qui était presque totalement folk,
I,
Flathead explore le rock, la pop, le country, le blues, la musique
latine et même la narration. Ce sont tous des styles que
Cooder a
exploités à un moment ou à un autre de sa carrière, mais ici, il mélange
le tout. Il s’agit d’ailleurs précisément du principal problème du
disque qui semble aller dans tous les sens. Les compositions sont
efficaces, mais elles s’enchaînent parfois bizarrement. I, Flathead
est tout de même un autre excellent album de
Ry
Cooder.
(octobre 2008) |
Nonesuch /
Warner
½
|
Alice
Cooper - Along Came A Spider
Le maître de l’épouvante
musicale, Alice Cooper, 60 ans, est de retour avec son 25e
album studio en carrière. J’avoue que je n’avais pas d’attentes
particulières considérant la carrière du bonhomme qui a su présenté
quelques albums géniaux à travers des disques beaucoup moins créatifs.
Il faut tout de même avouer qu’il en a inspirés plus d’un en apportant
une théâtralité unique sur scène. Il est d’ailleurs régulièrement cité
comme une influence majeure pour des artistes comme
Marilyn Manson,
Rob Zombie et
KISS. Sur
Along Came A Spider Alice nous offre un album concept alors que les
11 pièces sont racontées par un tueur en série appelé Spider.
Musicalement, on retrouve une guitare lourde et une ambiance sinistre,
digne des meilleurs films d’horreur. Sur l’excellente « Catch Me If
You
Can », on retrouve un son hard rock rythmé qui se rapproche passablement
de ce qu’il a produit à la fin des années 80. Quant à « Vengeance
Is
Mine », on peut y entendre la guitare de
Slash (ex-Guns
N’ Roses).
Quelques pièces n’apportent rien de grandiose et ne font que poursuivre
l’histoire. Par contre, l’ensemble contient suffisamment de moments
excitants pour faire de cet album un disque intéressant. (octobre 2008) |
SPV /
Fusion3
|
Deborah Cox - The Promise
La chanteuse R&B originaire de Toronto Deborah
Cox est de retour sur
disque après une pause de 6 ans (si on exclut son album hommage à
Dinah Washington paru en 2007). Elle nous en promet beaucoup si
on se fie au titre de ce nouveau disque. Par contre, la chanteuse de
34 ans ne semble pas avoir beaucoup progressé vocalement et
musicalement depuis son méga succès de 1998 « Nobody’s
Supposed To
Be
Here ». Même si son atout numéro un demeure sa voix, elle
l’utilise bien peu sur cet album, peut-être parce que la majorité
des compositions ne sont tout simplement pas à la hauteur. Il faut
en effet attendre la 4e pièce pour enfin entendre une
mélodie intéressante (« Saying
Goodbye »). Les rythmées « Beautiful
U R » et « Down 4 U » sont également efficaces. Par contre, vous
trouverez rapidement le sommeil, avec la
chanson-titre, au piano.
Deborah semble retenir sa voix en plusieurs occasions, elle qu’on
comparait par le passé à
Whitney Houston. Quelques moments
aux cours de ces 10 pièces totalisant 40 minutes pourront
possiblement attirer l’attention de ses plus grands fans, mais en
général, The Promise
ne réussit pas à répondre aux grandes
attentes. (janvier 2009) |
Deco /
Koch
½
|
Crash Parallel -
World We Know
Crash
Parallel est un groupe pop rock de Toronto qui nous a présenté en
2008 ce premier album. Véritablement transporté par la
chanson-titre et
l’autre excellent succès « Rain
Delays », l’album a su s’attirer
l’attention d’un public amateur de musique commerciale de qualité. On
peut les comparer à
Coldplay,
Counting Crows et
Dashboard Confessional, grâce à des mélodies puissantes et
inoubliables sur des musiques généralement introspectives et sombres.
Plusieurs pièces se ressemblent créant une uniformité qui peut être
lassante à la longue. Heureusement que certains titres ressortent à
travers le lot et nous donnent envie de chanter. Sans être d’une
originalité débordante,
World We Know
est un premier album
honnête pour un groupe dont on entendra assurément parler dans le futur.
(mars 2009)
Vidéoclips :
« World We Know » -
« Rain Delays » |
Sony BMG
|
Counting Crows
-
Saturday Nights
& Sunday Mornings
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Six années de passées, et plus rien à espérer ?
Hard Candy,
sorti en 2002, était un bon album… mais peut-être trop effacé, comme
une bonne partie de la carrière du groupe. Une carrière en
filigrane, un groupe relativement discret et une popularité peu
développée. Qui peut s’enorgueillir de citer plus d’un titre des
Counting Crows (« Mr Jones » en l’occurrence…) ? Certainement peu de
gens. Mais on n’a jamais dit (ou alors un soir d’alcoolémie élevée)
que popularité était synonyme de talent et d’importance. Non, les
Counting Crows sont au dessus de ça. D’ailleurs, peu de médias
relayent la sortie de leur cinquième album… miraculé et miraculeux.
Saturday Nights, Sunday
Mornings, deux moments différents, qui
marquent clairement deux esprits séparés dans le disque. Le samedi
soir sonne la fougue (la claque rock n’
rollesque dès « 1492 »), la
sueur (« Hanging
Tree »), le blues fiévreux («
Los Angeles », «
Sundays »), le rock émotionnel («
Insignificant »), l’urgence et le
déchaînement (« Cowboys »). Le dimanche matin, aspirine en prime,
sonne le feu de cheminée (« Washington Square »), le réveil amoureux
(« Anything But
You »), les regrets («
You Can’t Count On Me »), la
guitare sur la plage («
When I
Dream Of
Michelangelo »). Mais sur
toutes ces tranches de vie, le chant extrêmement émouvant d’Adam
Duritz fait mouche ! Une sorte de main de fer dans un gant de
velours… une voix qui s’adapte totalement et joue même un rôle
prépondérant dans la réussite de ce
Saturday Nights & Sunday
Mornings. Et si c’était le meilleur album des
Counting Crows ?
(août 2008) |
|
Alex Cuba -
Agua Del Pozo (2007) (réédition de 2008)
Alex Cuba (de son vrai nom
Alexis Puentes) est né près de La
Havane à Cuba. Multi instrumentiste, il a commencé à jouer dans le
groupe de son père dès son plus jeune âge. Il est déménagé au Canada
(en Colombie-Britannique) en 1999 et a formé le
Alex Cuba Band
avec son frère Adonis. Le duo s’est rapidement fait connaître
sous le nom The Puentes Brothers et a lancé un album en 2000
qui s’est mérité une nomination pour un prix
Juno. Alex Cuba
travaille en solo depuis 2003 et
Agua Del Pozo, son 2e
album, est d’abord paru au début de 2007 avant d’être remis sur le
marché par EMI en 2008. On y trouve une musique latine fortement
influencée par son Cuba natal, mais il y intègre de nombreux
éléments nord-américains, dont une guitare électrique bien présente.
Cette guitare crée d’ailleurs un lien naturel avec la musique de
Santana, tout en conservant des points de comparaison certains
avec des classiques cubains comme le
Buena Vista Social Club.
La basse occupe également une place de choix dans sa musique, créant
du même coup une rythmique entraînante. Les compositions d’Alex Cuba
sont efficaces et la richesse musicale qu’on retrouve sur l’album
fait en sorte que peu de pièces sont faibles et inintéressantes.
C’est un album qui ne laissera personne indifférent. (découverte du
mois d'août 2008) |
Caracol /
EMI
|
Les Dales Hawerchuk -
Les Dales Hawerchuk 2
Le groupe nommé en l’honneur du joueur de hockey et dirigé par les
frères Sébastien et
Sylvain Séguin est de retour après
le succès inattendu du premier en 2005, tiré par l’hymne au fameux
joueur de hockey. Le groupe nous offre à nouveau un rock totalement
déjanté aux influences punks et rock n’ roll. Ils explorent même le
country sur le premier extrait, « À soir on sort ». Ce sont 16
titres qui nous sont offerts sur ce deuxième effort, pour un total
qui dépasse à peine les 33 minutes. Quelques compositions attirent
rapidement l’attention comme « Le
reel du
p’tit minou », « Le
retour », « 2e galette », « Swomp », « T’es-tu un
Dales? »,
etc. D’autres par contre vous laisseront probablement indifférent.
L’album a été réalisé par
Olivier Langevin qui a su mettre en
valeur le son brut et cru du groupe, alors que l’album a été
enregistré en direct en studio. Les
Dales
Hawerchuk nous présentent
encore une fois un disque énergique qui sera parfait pour trimballer
sur scène tout l’été dans les festivals. (juillet 2008) |
C4 /
DEP
|
Jipé
Dalpé - Les Préliminaires
Jipé
Dalpé est un jeune auteur-compositeur-interprète qui s’est fait
remarquer ces dernières années dans les différents festivals de la
chanson du Québec. Dès les débuts de son premier album,
Les
Préliminaires, on peut se rendre compte qu’il possède un talent
brut, autant de compositeur que de chanteur et de musicien
multi-instrumentiste. Musicalement,
Dalpé peut être comparé à
Dumas et
Antoine Gratton avec une musique qui se veut
simple tout en étant riche et en intégrant de l’électronique. Pour
les textes, il aime bien utiliser des jeux de mots et son style peut
s’apparenter à Vincent Vallières.
Dalpé compte ici sur la
précieuse collaboration d’Éloi Painchaud
à titre de
réalisateur et de musicien principal. Ce premier album s’avère être
solide, même s’il pourra vous paraître un peu trop long vers la fin.
Voici un artiste à surveiller… (novembre 2008) |
Sphère /
DEP
½
|
D’Angelo - The Best So Far… (CD + DVD)
Cette compilation du chanteur soul/R&B D’Angelo n’a qu’un seul but :
offrir quelque chose à ses fans alors que son dernier album remonte
à 2000. En effet, avec une discographie composée seulement de 2
albums,
Brown Sugar (1995) et
Voodoo (2000), D’Angelo possède bien peu de matériel pour
une compilation de 17 titres totalisant 74 minutes.
The Best So
Far… fait donc un résumé de sa carrière jusqu’à maintenant avant
qu’il revienne avec du nouveau matériel éventuellement. La portion
la plus intéressante de cette compilation est l’ajout d’un DVD
contenant 7 vidéoclips. Cet ajout est le seul élément qui risque
d’attirer l’attention de ses fans, puisqu’ils possèdent déjà les 2
premiers albums, qui sont considérés parmi les meilleurs albums R&B
des 15 dernières années. (octobre 2008) |
Virgin
/
EMI
|
Danny Twang - Stereo
Danny
Twang est un groupe québécois qui nous propose une musique
surf instrumentale, dans la plus pure tradition de ce genre musical
américain du début des années 60. Le groupe est formé de membres des
Jaguars, des
Baronics, des
400 Lapins et du
Hot Club de ma Rue (Django Reinhardt). Dirigé par les
guitares remplies d’écho de
Jérôme Turgeon et
François
Rousseau, le groupe nous présente 13 pièces originales qui
rappelleront de bons souvenirs aux plus âgés ayant aimé cette
musique avant même l’apparition des
Beach Boys. Les plus
jeunes auront maintenant la possibilité de se faire initier à ce
rock n’ roll unique, une musique festive et chaude qui ne peut faire
autrement qu’amener notre imagination sur les plages du sud de la
Californie. Réalisé par les 2 cerveaux du groupe et mixé par
l’excellent Glen Robinson, le disque demeure simple et
reflète bien l’atmosphère de l’époque, avec l’avantage stéréo
d’aujourd’hui, d’où le titre. Peu de pièces se démarquent du lot, à
part peut-être « Pyramide folle », mais il s’agit d’un très bon
disque qui réchauffera assurément vos soirées d’hiver. (décembre
2008) |
D7 /
Diffusion YFB /
DEP
½
|
Death Cab For Cutie - Narrow Stairs
Le groupe
indie rock
Death Cab For
Cutie compte déjà plus de 10 ans d’existence et nous offre
son 6e album. Après avoir reçu l’éloge des critiques pour
leurs disques précédents, les membres du groupe auraient bien pu
s’enfler la tête, mais ce n’est pas le cas.
Narrow Stairs
poursuit dans la direction qui a permis au groupe d’atteindre lentement
mais sûrement la reconnaissance. La principale différence ici est que
les compositions de Benjamin Gibbard sont plus sombres que
jamais. Certaines musiques demeurent malgré tout énergiques, voire même
pop, apportant un certain contraste dans l’atmosphère du disque. Les 11
pièces de l’album sont particulièrement solides et les fans du groupe
seront assurément comblés. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore
Death Cab For
Cutie, voici le CD idéal pour découvrir l’un des meilleurs
groupes américains des dernières années dans son genre, un groupe qui
n’a rien à envier aux Britanniques. (août 2008) |
Atlantic /
Warner
|
Dengue Fever
- Venus On Earth
Le groupe de
Los Angeles
Dengue Fever est de retour avec son 3e album. Alors que leur
premier CD contenait seulement des classiques cambodgiens et que le 2e
nous présentait pour la première fois plusieurs compositions originales,
Venus On Earth
ne contient que des pièces signées du groupe. Ils
réussissent ici à resserrer quelque peu leur style pour en faire un tout
complet et particulièrement intéressant. La base de leur son se trouve
toujours dans la musique cambodgienne des années 60, avec des influences
surf, rock, pop et africaines, mais ils réussissent ici à définir
véritablement leur propre style de musique pop alternative. La voix de
la chanteuse Chhom Nimol, née au Cambodge, peut encore une fois
agacer sérieusement lorsqu’elle atteint les notes les plus hautes, mais
les ballades « Monsoon Of
Perfume » et « Tooth
And
Nail » nous montrent
un autre aspect de son répertoire vocal et nous réconcilient quelque peu
avec sa voix unique. L’album débute en force avec le premier extrait du
disque, « Seeing Hands ». D’autres pièces aux mélodies particulièrement
efficaces conservent notre intérêt tout au long de l’album, dont « Tiger
Phone Card » et « Sober Driver », 2 pièces sur lesquelles on peut
entendre la voix du guitariste
Zac Holtzman. Avec l’instrumentale
« Oceans Of Venus », on a carrément l’impression de se replonger dans la
musique des B-52’s à leurs débuts. Le son new
wave américain de
la fin des années 70 occupe d’ailleurs une place importante sur cet
album coloré et varié. J’avais bien aimé leur opus précédent paru il y a
3 ans,
Escape From Dragon House, mais le coup de barre que le groupe
donne ici l’amène véritablement à un autre niveau, bien au-delà de la
simple curiosité. Venus On Earth
est un album original qui a le
potentiel de plaire au monde entier… (avril 2008) |
M80 /
It’s Alive!
|
Die Mannequin -
Unicorn Steak
Dès le départ, précisons que
Unicorn Steak n’est pas encore le premier album tant attendu du
groupe torontois Die Mannequin. Il s’agit plutôt d’un assemblage des
2 premiers mini-albums du groupe, How To Kill (2006) et
Slaughter Daughter (2007), qui ne seront désormais plus
disponibles. Une pièce de ce dernier maxi n’est pas incluse ici
(« Open Season »), mais on compte 2 titres additionnels, « Empty’s
Promise (Early Demo) » et « Hand In Hand ». Le groupe, dirigé par la
chanteuse Care Failure, nous montre à nouveau tout son
potentiel et son énergie, ce qui nous rend encore plus impatient
d’entendre un véritable premier album de leur part. (mai 2008) |
How To Kill
/
Warner
½
|
Dirty Pretty Things
-
Romance At Short
Notice
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Carl Barât semble avoir définitivement le cul entre deux
chaises. Sans vouloir éternellement se référer à son passé, il est
pourtant clair que Barât n'a pas trouvé la clé pour enfermer à
jamais les démons rescapés des
Libertines qui rôdent encore
tout autour de lui. Il est comme bancal... comme un estropié qui
aurait perdu une partie de ses appuis (en l'occurrence
Pete
Doherty). Musicalement, c'est flagrant. Alors qu'à l'inverse,
Pete
Doherty s'est complètement émancipé, tant sur le plan du vécu
que de la musique. La première aventure des
Dirty
Pretty
Things
avait entrouvert les portes de l'espoir.
Waterloo To Anywhere avec, certes, quelques
relans bien
sentis des Libertines, mais aussi un caractère immédiat et
relativement punk.
Romance At Short Notice se perd un peu…
Rarement punk (« Buzzards
And Crows », « Kicks Or
Consumption »),
souvent pop (« Truth
Begins », « Hippy’s Son », « Plastic
Hearts »)
et folk (« Come
Closer », «
Faultlines »),
Barât et les siens
dérivent et semblent avoir perdu le nord. Du coup ce deuxième essai
ressemble plus à un dérapage incontrôlé qu’à un virage souhaité et
réussi. Le problème finalement c’est
Barât… et son passé.
Romance
At Short Notice n’est pas un mauvais album et comporte même de
bonnes chansons, mais rien d’exceptionnel… Quand on connaît les
aptitudes du garçon, ça laisse un goût d’inachevé. (octobre 2008) |
|
Does It Offend You, Yeah? -
You Have No Idea What You’re Getting Yourself Into
Le nom du groupe est bel et bien
Does
It
Offend
You, Yeah?. Le
quatuor nous provient d’Angleterre et présente un son électronique
dansant mélangeant new
wave et
indie rock. On peut les comparer à
LCD Soundsystem,
Daft Punk et
The Chemical Brothers.
Ils nous offrent ici leur premier album contenant 10 pièces pour un
total de 38 minutes. Une bonne partie de l’album est instrumentale
ou contient des voix retravaillées électroniquement (« Battle
Royale », le simple « We Are
Rockstars », etc.). Cette portion est
idéale pour les planchers de danse et sera un véritable délice pour
les DJ aimant intégrer différentes musiques à leur montage musical.
D’un autre côté, certaines chansons dans le genre new
wave aux
mélodies inoubliables sont parfaitement formatées pour les radios
commerciales comme « With A
Heavy
Heart (I Regret To
Inform
You) »
et « Dawn Of
The
Dead ». C’est un album énergique et dansant qui
intègre parfaitement musique électronique et rock alternatif. Il
contient bien peu de faiblesses et il ne laissera personne
indifférent. Il s’agit simplement de s’adapter à leur folie créative
pour vivre une aventure inoubliable. Une bien belle découverte!
(découverte du mois de décembre 2008) |
Chrysalis /
Red Ink /
Sony BMG
½
|
The Duhks
- Fast Paced World
The
Duhks est un groupe
folk rock / bluegrass de Winnipeg qui possède des influences latines et
soul. Le groupe a connu un changement de personnel en 2007 accueillant
la chanteuse Sarah Dugas, ainsi que son frère
Christian à
la batterie. Le quintet est donc maintenant fin prêt à nous offrir son 4e
album, Fast Paced World. Pour ce disque, ils étaient bien décidés
à réinventer leur son et à nous surprendre. C’est donc un album parfois
plus rock et parfois plus pop qui nous est présenté, un disque qui
contient plusieurs succès potentiels pouvant rejoindre un large public.
Le banjo en filigrane ainsi que des pièces plus traditionnelles comme
« New Rigged
Ship » nous rappellent leurs influences premières, et les
rythmes latins sont encore bien présents. On peut entendre de la pop
brésilienne sur l’excellente « Magalenha », et on peut également
entendre Sarah chanter en français sur « Toujours vouloir ».
Fast
Paced World est un superbe disque qui ne présente que bien peu de
faiblesses. Une très belle découverte… (octobre 2008) |
Sugar Hill /
Welk /
Tacca
|
Catherine Durand - Cœurs migratoires
C’est sur fond de peine
d’amour que nous revient Catherine Durand après le succès de
Diaporama.
Cœurs migratoires
est déjà le 4e
album de cette auteure-compositeure et interprète au talent sans bornes.
Elle poursuit dans ce style folk contemporain qui lui va si bien, mais
elle ajoute cette fois-ci une certaine richesse musicale par de
nouvelles sonorités et orchestrations. Cette musique enveloppante se
fusionne parfaitement à sa voix douce et apaisante. Même si le thème du
disque n’est pas très joyeux, elle réussit par son environnement musical
à créer une atmosphère ensoleillée qui tombe rarement dans la monotonie.
Elle réussit plutôt bien à conserver l’intérêt tout au long des 12
pièces totalisant 52 minutes, à condition bien sûr d’avoir un intérêt à
la base pour une musique aussi introspective. Il faut noter la présence
du chanteur de Karkwa,
Louis-Jean Cormier, qui vient
donner la réplique à Catherine dans « Le bonheur est parfois
maladroit », son premier duo. (octobre 2008) |
Tandem /
Select
½
|
Eagles of Death Metal
-
Heart On
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
On pensait que la beauf attitude (la vraie!) était une quasi
exclusivité de
Ted Nugent, mais il semblerait que
Jesse
Hughes en ait racheté la franchise. Tatouages en masse, nuque
longue et cheveux gras, lunettes du flic motard
Poncherello, bottes
en cuir et moustache… Bref, la classe, la vraie. Pour la troisième
fois,
Josh Homme, leader des désormais imposants
Queens Of
The Stone Age, revient avec son ami Jesse Hugues pour une
nouvelle partie de rigolade. Derrière ce nom à la con (qu’Axl
Rose aura plaisir à requalifier de Pigeons Of Shit
Metal), Homme
et Hugues reviennent certes sans prise de tête, mais avec un minimum
de sérieux. Autant le dire de suite,
Heart On tient le pavé.
Avec sa production froide (c’est Homme lui-même qui s’en est chargé)
et son caractère garage, le disque ne sort pas vraiment du moule de
ce nouveau millénaire… Alors non, il n’invente rien, jamais, mais il
repose sur une douzaine de compos allant du sympathique au plus
réussi. Outre le premier single « Wanna
Be In LA », frais et léger
sans être incontournable, les
EODM touchent au mythe des
Stones avec des riffs
efficaces (« Anything ‘cept
The
Truth », «
Heart On ») et des tics
vocaux incontestables (« (I
Used To
Couldn’t
Dance)
Tight Pants », «
Now I’m A
Fool ») tout en tutoyant le
boogie rock sans complexe («
Secret Plans »). Et puis avec des morceaux comme « Cheap
Thrills »,
on comprend vraiment que les
EODM ne sont pas qu’une vieille blague
de potache mais un outsider crédible du rock. Dommage que les 4
derniers morceaux s’essoufflent un peu et atténuent cette première
bonne surprise de l’année. Au moins, on a le droit à du bon vieux
rock ludique qui sent le Jack Daniel’s, la poudre et les gonzesses…
En même temps, Jesse Hugues n’a jamais caché ses vices. (mars 2009) |
½
|
Elephant Man - Let’s Get Physical
Le
DJ jamaïcain
Elephant Man roule sa bosse depuis déjà quelques
années. Par contre, son style de
dancehall souvent cru a pu
repousser beaucoup de fans de R&B et de hip hop jusqu’ici. Avec
Let’s Get Physical, il nous offre son premier album pour
l’étiquette de Sean « P. Diddy » Combs,
Bad Boy Records.
Après 2 pièces à la rythmique quelque peu agaçante en ouverture, le
disque démarre véritablement avec « Feel
The
Steam » mettant en
vedette Chris Brown. L’efficacité du mélange entre le reggae
et le R&B se poursuivra ensuite sur « Throw
Your Hands Up » avec
Rihanna, ainsi que sur la rafraîchissante « Five-O » avec
Wyclef et P.
Diddy (une pièce qui reviendra en version
remixée à
la 13e piste). L’apport de
Swizz Beatz à « Jump »,
avec une structure rythmique totalement originale, permettra à cette
pièce de se démarquer du reste du disque. Une de mes préférées est
certainement l’énergique « The
Way
We Roll (Remix) » avec
Busta
Rhymes et
Shaggy,
et l’intégration du classique
« Let’s Get
Physical » (d’Olivia Newton-John) dans « Body
Talk » rend celle-ci tout aussi intéressante. L’ensemble peut
sembler quelque peu inégal avec certaines pièces qui
n’impressionneront à peu près personne, mais dans l’ensemble,
Elephant Man nous offre un album solide, probablement le meilleur de
sa carrière jusqu’à maintenant. (juillet 2008) |
Bad Boy /
Warner
½
|
Escape The Fate -
This War Is Ours
Suite à son controversé premier album en 2006, le groupe post-punk
de Las Vegas, Escape The Fate, a dû procéder à certains changements.
Premièrement, ils ont perdu un guitariste en pleine tournée. Puis,
le chanteur
Ronnie Radke a eu sa part de problèmes avec la
drogue et la justice, forçant le groupe à lui montrer la porte. Pour
le remplacer, on a fait appel à
Craig Mabbitt, mais on a
décidé de continuer à un seul guitariste.
Mabbitt apporte une
énergie nouvelle particulièrement appréciée. Il possède une voix
puissante qui ne va qu’en de rares occasions du côté guttural (entre
autres sur la très bonne
chanson-titre), ce qui représente un
changement de son pour le groupe. Le premier extrait de l’album,
« The Flood », est tout à fait excellent, avec une énergie hors du
commun qui n’est pas sans nous rappeler le rock d’aréna des années
80,
Mötley Crüe en tête. Malheureusement, encore une fois le
groupe nous propose beaucoup trop de compositions ordinaires,
banales autant musicalement que textuellement. Ces pièces ne
permettent pas de bien mettre en valeur l’énergie unique que possède
le groupe et nous donnent plutôt envie de passer certaines pistes du
disque.
This War Is Ours
représente probablement un pas en
avant pour Escape The Fate, mais il manque ce petit extra qui
permettra au groupe de se différencier parmi tous les groupes
emo
qui envahissent les États-Unis. (mars 2009)
Vidéoclips :
« The Flood » -
« Something » |
Epitaph
|
Fall Out Boy - Folie à
deux
Après le très moyen
Infinity On High paru en 2007, le défi du groupe pop punk
Fall Out Boy était de revenir à ce qui leur avait permis de sortir
de l’ombre en 2005 sur
From Under The Cork Tree.
Folie à deux
doit donc
remplir cette difficile tâche. Le groupe avait déjà laissé tomber le
côté punk dans sa musique sur son dernier album et il poursuit dans
la même direction ici avec des influences un peu plus près de la fin
des années 60. Ils empruntent un peu le même chemin que
Panic At
The Disco sur son excellent dernier album. On inclut des
orchestrations à gauche et à droite qui viennent enrichir la musique
du groupe, une musique qui est particulièrement créative par
moments. Des pièces hard rock sont parfaitement formatées pour les
arénas et les gars n’auront pas à les retravailler avant de partir
en tournée. Certaines pièces sont vraiment efficaces en ce sens
comme « Headfirst
Slide
Into
Cooperstown On A
Bad
Bet » et
« (Coffee’s For Closers) ». Par contre, ces pièces puissantes ultra
rythmées alternent avec des titres soul, R&B et new
wave, créant un
mélange plutôt hétéroclite, mais grandement réussi. En fait, ce qui
s’avérait maladroit sur leur album précédent colle ici de belle
façon pour en faire un amalgame intéressant. Certaines pièces
déplairont assurément à certains auditeurs, surtout leurs premiers
fans. Par contre,
Folie à deux
mérite quelques écoutes
attentives pour réaliser que
Fall Out Boy est encore un des
meilleurs groupes dans son genre. (février 2009) |
Island Def Jam
/
Universal
½
|
Fat
Joe - The Elephant In The Room
Fat
Joe est productif depuis plus d’une quinzaine d’années dans le
milieu du rap new yorkais. Pour son 8e album,
The
Elephant In The Room, il met le paquet en intégrant tout ce qui
a fait sa force au cours des années. Il possède un sens inestimable
de la mélodie, même s’il peut être parfois monotone. Fat
Joe demeure
généralement dans des thèmes plutôt durs. Ici, il semble avoir une
véritable obsession pour la cocaïne, alors que c’est un thème
récurrent dans plusieurs des pièces. Peu de titres possèdent un réel
potentiel commercial, mais plusieurs plairont à un public averti,
amateur de rap de qualité.
The Elephant In The Room
est
probablement le meilleur album de sa carrière à ce jour. (août 2008) |
EMI
½
|
Fear Before - Fear Before
Le groupe post
hardcore
Fear Before The March Of Flames a
profité d’un changement important de son pour raccourcir son nom. La
principale différence se situe au niveau des voix alors que le
groupe laisse complètement tomber la voix de gorge pour plutôt
utiliser des mélodies. Elles ne sont pas toujours efficaces, mais
l’effort est notable. En réalisant ce virage, le groupe se rapproche
du même coup de certains classiques du métal. À plusieurs moments on
croirait entendre
Ozzy Osbourne
ou
Mike Patton, alors
qu’en d’autres occasions un peu plus théâtrales, c’est
King
Diamond qui nous vient aux oreilles. On peut même entendre
plusieurs chanteurs invités de groupes comme
The Fall Of Troy,
Heavy Heavy Low Low et
Portugal. Le principal problème
de cet album éponyme est que les mélodies ne semblent pas du tout
cadrer avec l’expérimentation musicale du groupe qui paraît tout à
fait cacophonique en arrière-plan sur plusieurs pièces. Sur d’autres
compositions plutôt lentes comme « Jabberwocky » et « Tycho »,
l’ensemble se mélange de façon plus acceptable. C’est dommage que
leur musique devienne alors si ennuyante! Finalement, il reste bien
peu d’éléments intéressants sur ce disque pourtant prometteur. Les
plus grands fans du groupe seront peut-être enchantés de voir que
Fear
Before est encore capable d’évoluer. Par contre, j’ai déjà vu
de bien plus belles évolutions chez d’autres artistes… (janvier
2009) |
Equal Vision
|
Ferras -
Aliens & Rainbows
Ferras (né Ferras
Alquasi) est un nouveau chanteur pop rock de
Los
Angeles. L’Amérique l’a d’abord découvert à l’émission
American
Idol grâce à sa chanson « Hollywood’s Not
America ». Par contre,
c’est son intense ballade « Take
My
Lips » (qu’on retrouve ici en
fermeture d’album) qui lui a permis d’obtenir son premier contrat de
disque. Ferras, qui est avant tout pianiste, joue énormément dans le
répertoire des ballades. En différentes occasions, on peut saisir
des influences certaines de
David
Bowie et d’Elton John. On peut également le comparer
en partie à Dashboard Confessional. Ses compositions sont
solides et les arrangements, exceptionnels. Les faiblesses sont
plutôt rares, ce qui fait peut-être d’Aliens & Rainbows
un
des meilleurs albums pop de l’année. Évidemment, avec plusieurs
ballades, vos goûts personnels vous dicteront peut-être de passer
votre chemin. Par contre, elles sont toutes extrêmement efficaces.
Une bien belle surprise! (découverte du mois de juillet 2008) |
Capitol /
EMI
½
|
Thomas Fersen -
Trois petits tours
Le créatif chanteur français est de retour sur disque, ukulélé à la
main, pour nous offrir sa poésie unique. Il nous présente 11 pièces
à la mélodie inoubliable. Même si les arrangements sont généralement
d’une grande simplicité, Fersen réussit à intégrer différents sons,
souvent subtils, augmentant grandement la richesse musicale de
l’album. Ses influences sont variées et il les intègre toutes
parfaitement. Une guitare hawaïenne par ci, un rythme jamaïcain par
là, sans oublier des influences congolaises, font en sorte d’élargir
le spectre musical de Fersen, malgré des textes toujours simples.
J’aime un peu moins la musique de Fersen dans ses moments les plus
intimistes. Par contre, j’adore les pièces bien remplies
d’instruments et d’arrangements divers, créant une musique colorée
et riche. C’est donc encore une fois un très bon disque que nous
propose Thomas Fersen, un album sur lequel il réussit à poursuivre
son évolution musicale. (janvier 2009) |
Tôt ou Tard
/
Warner
½
|
Tim
Fite - Fair Ain’t Fair
Après avoir offert gratuitement son album
Over The Counter
Culture sur Internet, l’éclectique
Tim
Fite nous revient avec un
3e album qui est vendu chez les disquaires cette fois. Il
laisse de côté le hip hop de l’album précédent, mais il continue à
utiliser de l’échantillonnage et différents montages avec sa voix,
construisant d’excellentes harmonies vocales et une musique bien
particulière autour de la batterie. Généralement difficile d’accès,
la musique de Fite prend tout de même un tournant pop sur « Big
Mistake », une excellente pièce qui est probablement sa plus
accessible en carrière, ainsi que sur « Sing Along ». Chaque album
de Tim
Fite s’avère être un exercice de style et c’est encore une
fois le cas sur Fair Ain’t Fair. Il s’agit donc d’un disque
pour les fans de musique originale et expérimentale, qui possède
pour la première fois la possibilité de rejoindre un public un peu
plus large. Les amateurs de
Beck y trouveront probablement
aussi leur compte. (août 2008) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Florence
K - La historia de Lola
Son premier album
studio,
Bossa Blue,
a obtenu un succès inattendu, ce qui a augmenté la
pression sur les épaules de cette jeune chanteuse talentueuse. Sauf que
pour une fille comme Florence Khoriaty, ce n’est pas une pression
de la part du public qui allait ralentir son processus créatif. Au
contraire, La historia de Lola a été composé et enregistré en
quelques semaines seulement. Elle nous offre à nouveau un mélange de
chansons personnelles à consonance jazz, de rythmes latins
(particulièrement cubains) et de blues, en français, en anglais, en
espagnol et en portugais. L’album débute avec « Et si jamais », un duo
avec Bernard Lavilliers. Par la suite, on plonge au cœur de La
Havane grâce à « Hija de Cuba », avant d’entendre une pièce coécrite par
sa tante Marie-Claude Choquette, « Sonho de
Mulher ». Celle-ci a
également coécrit « Ma rose » qu’on retrouvera un peu plus tard. « Such
a Shame » est un blues unique et « Les épaves » nous présente de
superbes arrangements de cordes en accompagnement à la mélodie charmante
de Florence. « Estalla el
viento en la calle » est un poème de
Rolando Escardo mis en musique par Florence K. La
chanson-titre est
probablement la pièce la plus complète de ce disque avec une
introduction à la guitare flamenco et de très bons arrangements de
cuivres pour accompagner ces rythmes latins dansants et cette mélodie
inoubliable. Le piano y joue également un rôle important. « Santiago » a
été coécrite par le romancier
Georges-Hébert Germain. Finalement,
Florence nous offre un classique blues, « I’d
Rather Go
Blind » et un
succès de Christopher Cross, « Sailing ». Encore une fois,
Florence K nous propose un album varié et envoûtant, un album de 13
pièces qui compte bien peu de faiblesses et comblera ses nombreux fans.
(février 2009) |
|
Foreigner - No End In
Sight: The Very Best Of Foreigner
La première question qui nous vient à l’esprit lorsqu’on voit cette
nouvelle compilation double de
Foreigner c’est : « Pourquoi? ».
C’est que l’étiquette Rhino a déjà mis sur le marché une compilation
similaire en 2000 intitulée
Jukebox Heroes, avant de nous arriver avec une compilation
simple quasi-parfaite de 20 titres en 2002,
Complete Greatest Hits. La principale différence qu’on
retrouve sur No End In Sight
par rapport à
Jukebox Heroes
est qu’on se concentre exclusivement sur
Foreigner, sans offrir de
pièces de Lou Gramm et
Mick Jones en solo. Quant à la
différence avec l’album simple de 2002, on retrouve ici 12 pièces de
plus, surtout des pistes de leurs albums qui n’ont pas connu
beaucoup de succès, 1 pièce inédite et 3 en concert. Il s’agit donc
d’une version un peu plus élaborée de cette excellente compilation,
pour ceux qui en voudraient un peu plus. Le livret est encore une
fois très détaillé avec une biographie et une discographie
complètes. Les fans qui désirent une compilation exhaustive de leur
groupe préféré devraient être amplement satisfaits avec
No End In
Sight. Par contre, ceux qui voudraient seulement leurs plus
grands succès sauraient certainement se satisfaire de
Complete Greatest Hits, qui a l’avantage de tenir sur
un seul disque. (septembre 2008) |
Rhino /
Warner
½
|
Michael Franti & Spearhead - All Rebel Rockers
Le rappeur alternatif
Michael Franti et son groupe sont de retour avec un tout nouvel album
particulièrement attendu,
All Rebel Rockers. Il fait suite à
l’album très politique et anti-guerre de 2006,
Yell Fire. On peut entendre un changement de son drastique sur
ce nouvel album alors que
Franti et sa bande ont été s’installer à
Kingston en Jamaïque pour la majeure partie des enregistrements en
compagnie des réalisateurs
Sly Dunbar et
Robbie Shakespeare.
Le reggae, le dub et le
dancehall sont donc bien présents tout au long
du disque, ce qui donne un album particulièrement varié et énergique.
Une célébrité jamaïcaine du
dancehall,
Cherine Anderson, vient
prêter sa voix à 3 pièces, ce qui ajoute encore plus à cette ambiance
jamaïcaine. On peut également entendre
Zap Mama sur « High
Low ».
Franti se permet de chanter ici plus que jamais, une nouvelle façon de
faire passer ses textes, toujours engagés même si un peu plus personnels
cette fois-ci. L’album a été arrangé de telle sorte qu’il présente bien
ce que doit offrir le groupe en concert. Peu d’ajustements devront donc
être apportés pour transporter ces chansons sur scène. Michael
Franti et
Spearhead nous offrent peut-être leur meilleur album en carrière avec
All Rebel Rockers.
(novembre 2008) |
Anti- /
Epitaph
|
Garou
- Piece Of My Soul
Après 3 albums en
français qui lui ont permis de conquérir l’Europe entière, voilà que le
Québécois Pierre Garand (alias Garou) nous présente son premier
disque de langue anglaise. Plusieurs de ses fans de la première heure
attendaient impatiemment qu’il revienne à un style un peu plus près du
rhythm & blues qu’il interprétait si bien en spectacle à ses débuts. À
l’annonce de cet album en anglais, tous les espoirs étaient donc permis,
mais ce ne sera pas encore le CD qui les comblera. Garou demeure
toujours dans un style pop adulte où la ballade occupe une place
particulièrement importante. Il y a bien quelques moments un peu plus
rock intégrant une guitare électrique qu’on peut enfin entendre, mais
ses fans des derniers albums ne risquent pas de s’y perdre.
Piece Of
My Soul inclut des collaborations de premier plan comme
Rob
Thomas (Matchbox 20) qui a écrit le premier extrait, « Stand
Up ». On retrouve également des textes d’Aldo Nova
(« Coming
Home » et la chanson-titre) et d’Enrique Iglesias (« First
Day Of
My Life »), sans oublier de nombreux collaborateurs de
Céline Dion
au cours des dernières années. Ce 4e album de Garou est
assurément son plus calculé à ce jour, parfaitement formaté pour les
radios adultes. Sa réalisation est tellement polie qu’on en perd même
les caractéristiques uniques de sa voix qui l’ont rendu célèbre. Les
quelques éléments blues qu’on pouvait percevoir à l’occasion
disparaissent complètement ici dans un disque sans personnalité,
beaucoup trop propre pour passer l’épreuve du temps. Quelques pièces
accrocheuses séduiront certainement son public malgré tout, mais on
aurait souhaité beaucoup mieux de son premier album en anglais. C’est
bien dommage… (septembre 2008) |
Columbia /
Sony BMG
½
|
Gilberto Gil
- Banda Larga Cordel
Le légendaire Brésilien Gilberto
Gil nous a présenté une musique
particulièrement métissée depuis le début de sa carrière dans les
années 60, fusionnant des rythmes de samba, de salsa et de bossa
nova au rock et au folk.
Banda Larga Cordel
poursuit dans la
même direction alors que le style musical évolue d’une pièce à
l’autre. On y retrouve une musique pop latine ensoleillée qui n’est
jamais ennuyante. À travers ses textes en portugais qui traitent de
technologie, de politique, etc., on peut entendre une pièce en
français, « La renaissance africaine ». C’est un album plaisant à
écouter que nous offre ici Gilberto
Gil, un album parfait pour une
ambiance estivale. (septembre 2008) |
Warner
½
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Glasvegas -
Glasvegas
Glasvegas est un groupe indie rock de Glasgow en Écosse dont le nom
est un mélange de leur ville d’origine et de Las Vegas. Leur premier
album éponyme est paru à la fin de 2008. Il intègre diverses
influences essentiellement britanniques avec plusieurs passages nous
rappelant les hymnes colossaux de
U2,
Coldplay
et
The Frames. L’album débute avec une pièce
qui annonce toutes les couleurs du reste de l’album, « Flowers and
Football Tops ». Avec une durée de 7 minutes, on y retrouve
probablement tout ce que le groupe pense nous offrir par la suite,
des influences rock des années 60, aux percussions très riches, le
tout enrobé dans une production majestueuse, à la limite de
l’exagération. Malheureusement, cette première pièce s’étire en
longueur et nous enlève dès le départ un élément d’excitation qu’on
aurait grandement préféré pouvoir conserver. La première moitié du
disque propose un certain dynamisme dans un son rock qui installe à
la base des atmosphères particulières. Par la suite, on retrouve
plus de moments introspectifs qui selon moi sont un peu moins
réussis. Même si le groupe ne révolutionne pas la musique avec ce
premier album, plusieurs éléments sont intéressants et laissent
présager un futur intéressant pour le groupe. (découverte du mois
d'août 2009)
Vidéoclip :
« Geraldine » |
Columbia
/
Sony BMG
½
|
Gnarls Barkley -
The Odd Couple
Après le méga succès de
« Crazy » et les critiques positives de l’album
St. Elsewhere, il
fallait bien revenir à la charge pour
Gnarls
Barkley. La collaboration
entre le DJ et réalisateur
Danger Mouse (Gorillaz) et le
rappeur/chanteur versatile
Cee-Lo Green se poursuit donc à
nouveau sur The Odd Couple. Le duo continue dans la même
direction, sans grandes surprises, alors qu’on retrouve les mêmes
sonorités et rythmes entendus précédemment. On peut à nouveau faire un
parallèle avec Outkast et les
Black Eyed Peas, même si la
voix unique de Cee-Lo rend
Gnarls
Barkley facilement reconnaissable
entre tous. Le principal défaut du disque est qu’il y manque un hit
instantané de la trempe de « Crazy ». L’autre défaut, c’est que les
moments les plus créatifs du disque, ceux qui se distinguent de l’album
précédent, sont difficiles à adopter. « Who’s
Gonna Save
My Soul » par
exemple est certainement leur composition la plus poignante, mais
devient rapidement plutôt lassante. Quant à « Open Book », elle possède
une rythmique totalement déconstruite qui la rend pratiquement
inécoutable. Finalement, ce sont les moments les plus comparables au
disque qui les a fait connaître qui réussissent le mieux à nous
divertir, malgré une sensation de déjà vu (« Run (I’m A
Natural
Disaster) »,
« Surprise », etc.). En bout de ligne, l’album offre de bons moments,
mais rien permettant de rivaliser avec leur disque précédent. (mai 2008) |
Atlantic /
Warner
|
Goldfrapp -
Seventh Tree
Après les albums plutôt
dansants
Black Cherry et
Supernature, le duo britannique composé d’Allison Goldfrapp
et Will Gregory nous revient avec un album totalement différent.
Cette fois-ci, on ralentit le rythme considérablement, question de nous
transporter dans un tout autre univers. Les moments électroniques nous
rapprochent à nouveau du trip hop qu’on pouvait retrouver sur leurs
albums précédents. Par contre, le duo nous offre une musique beaucoup
plus organique avec une guitare acoustique bien présente par moments qui
ne nous ramène pas bien loin de la musique folk. Ce tournant plus calme
permet d’explorer un côté émotionnel qui était auparavant caché par le
glamour des rythmes incessants. Il permet aussi à
Allison d’amener sa
voix à un niveau de nuances jamais atteint jusque là. Par contre, il est
certain que les fans de Goldfrapp seront déstabilisés au premier abord.
Mais une fois le choc passé, on apprécie grandement cet album tout en
douceur qui nous sort des clubs de nuit pour nous amener en plein milieu
d’un champ par un après-midi ensoleillé.
Seventh Tree
est un
disque solide qui attirera un tout nouveau public auprès de
Goldfrapp.
(juin 2008) |
Mute /
EMI
½
|
Goo Goo Dolls - Volume 2 (CD + DVD)
Après
Greatest Hits, Vol. 1: The Singles, une compilation parue
l’an passé se concentrant surtout sur les ballades à succès des
dernières années, voici le volume 2. En fait, « greatest hits »
n’apparaît nulle part sur l’album et avec raison, puisque ce sont
plutôt des pièces moins connues, raretés et reprises qu’on retrouve
ici. L’avantage principal est qu’on peut entendre un peu plus du
rock n’ roll des Goo
Goo
Dolls, même si leurs premières années sont
passablement ignorées. C’est quand même rafraîchissant que de se
voir offrir les presque punks « Torn
Apart » (de l’album éponyme de
1987) et « No Way Out » (de l’album
Jed paru en 1989). On retrouve enfin sur ce volume 2
l’excellente « Long
Way Down » qui avait honteusement été oubliée
lors de l’édition précédente. On peut également entendre une rareté
intéressante pour les fans des dernières années, la version démo de
« Iris ». Pour le reste des 15 premières pièces, rien n’attire
véritablement l’attention, si ce n’est que l’ensemble démontre un
peu plus d’énergie que tous leurs albums des 10 dernières années
réunis. Pour compléter le CD, on peut entendre 7 reprises, efficaces
pour la plupart. Un DVD est également inclus présentant 17
vidéoclips, ainsi que 6 pièces en concert à
Red Rocks. En bout de
ligne, ce coffret CD/DVD vient compléter à merveille le volume 1 qui
lui, servait véritablement de compilation. |
Warner
½
|
Guns N' Roses
- Chinese Democracy
Dès 1994,
Axl Rose a commencé à travailler à ce nouvel album.
Mais la direction qu’il désirait lui donner, avec un son peu plus
industriel, a créé de la dissension au sein du groupe, ce qui a
provoqué le départ de tous les autres membres sauf le claviériste
Dizzy Reed. Depuis ce temps, différentes dates de sorties ont
été annoncées, des versions démos sont apparues sur le web et le
groupe s’est produit en spectacle en plusieurs occasions, surtout à
Los Angeles. Beaucoup de fans avaient jeté la serviette, moi y
compris, ne croyant jamais pouvoir entendre cet album qui était
devenu une véritable moquerie. Finalement, il aura fallu attendre la
fin de 2008 pour voir sur les tablettes le fameux
Chinese
Democracy. L’album serait le plus cher de l’histoire considérant
toutes les heures passées en studio. Il
est donc le premier
album studio de Guns N’ Roses depuis 1993 alors que le groupe nous
avait présenté un album de reprises en
The Spaghetti Incident?. Et il faut remonter à 1991 pour
retrouver les dernières compositions originales du groupe sur les 2
albums Use Your Illusion. J’avoue que je n’avais pas trop
d’attentes vis-à-vis ce nouveau disque fantôme, mais j’ai été
agréablement surpris dès la première écoute. Le son n’est pas aussi
industriel qu’annoncé, même si on en retrouve des soupçons à gauche
et à droite nous rappelant le son nu
metal de la fin des années 90.
On reconnaît assez facilement le son de Guns N’ Roses (de la période
Use Your Illusion), pas seulement à cause de la voix unique
d’Axl, mais aussi de toute la musique interprétée par une panoplie
de musiciens. En fait, à travers les 14 pièces incluses ici
totalisant plus de 71 minutes, on entend carrément la suite logique
des deux Use Your Illusion. Je crois que si l’album était
paru il y a 10 ans, il aurait pu devenir un des meilleurs albums de
1998. Malheureusement, en 2008, la scène musicale est passablement
différente et il en est apparu des nouveaux artistes de talent
depuis ce temps. D’un autre côté, tout le travail qui a été mis à
peaufiner chacune des pièces fait en sorte que la production est de
grande qualité. Et, il ne faut pas se le cacher, on retrouve des
compositions extrêmement solides sur
Chinese Democracy, dont
la plupart deviennent plus intéressantes à chaque nouvelle écoute.
Le disque manque quelque peu d’uniformité, mais je pensais la même
chose des deux Use Your Illusion à l’époque et ils sont
devenus de véritables classiques. Même si ce ne sera pas le cas pour
Chinese Democracy d’un point de vue artistique, il reste que
nous avons entre les mains un album surprenant, un album de grande
qualité. (chronique principale de janvier 2009) |
½
|
Hercules And Love Affair -
Hercules And Love Affair
Le producteur derrière Hercules
And Love
Affair est
Andrew Butler,
un DJ du Colorado. En 2007, il a décidé de s’entourer de musiciens
et chanteurs pour créer sa propre musique. Le groupe nous présente
ici son tout premier album, un disque offrant un divertissement
garanti. Mélange parfait entre le house et le disco, entre les
cuivres et les rythmes électroniques, cet album éponyme nous
présente une musique énergique et dansante. L’électro ambiante est
explorée en certaines occasions (« Time
Will », « Iris », « Easy »),
mais c’est le disco qui domine, un disco des années 2000 qui peut
difficilement se comparer à celui de la fin des années 70 malgré
quelques clins d’oeil. Le son moderne bénéficie d’une production
hors du commun qui met évidemment l’accent sur le rythme, mais qui
réussit aussi à bien mettre en valeur les différents instruments,
créant du même coup une grande richesse musicale. L’album est tout
en subtilités et en nuances, et c’est un véritable plaisir que de
l’écouter attentivement pour tenter de tout détecter, sans cesser de
taper du pied. Contrairement à beaucoup d’autres albums de musique
électronique, celui-ci n’a pas été réalisé spécifiquement pour les
planchers de danse. Il peut donc vivre complètement dans votre
chaîne stéréo, même si certaines pièces ont tout ce qu’il faut pour
satisfaire les danseurs dans les clubs, dont le premier succès,
l’excellente « Blind ». Non seulement le groupe réussit à
magnifiquement faire évoluer le disco, mais il nous présente un
album totalement original et unique. Un véritable tour de force pour
ce nouveau groupe à l’avenir pavé d’or! La version américaine de
l’album contient 2 pièces en boni (« Classique #2 » et « Roar »),
ainsi qu’une portion multimédia présentant le vidéoclip de « Blind ».
(découverte du mois de janvier 2009) |
DFA /
EMI
½
|
Jolie Holland - The Living
And The Dead
Après 3 albums résolument folks, ancrés solidement dans les racines
américaines, voilà que Jolie
Holland prend un virage plus urbain
avec un son et des sujets des années 2000. Sa voix douce est encore
une fois absolument magnifique et elle est accompagnée par la toute
aussi superbe guitare de
M. Ward et de
Marc Ribot (un
collaborateur de Tom Waits et
Elvis Costello). Malgré
sa simplicité folk,
The Living And The Dead possède une
richesse musicale certaine et procure un sentiment chaleureux
particulièrement agréable. Elle nous offre encore quelques moments
de jazz, de country et de blues. Elle s’essaie même au rock sur « Your
Big Hands », que n’auraient certainement pas renié les
Rolling Stones. Malgré
cette direction plus moderne,
Holland interprète à nouveau des
standards folks : la traditionnelle « Love Henry » et, en conclusion
du CD, « Enjoy
Yourself ». Jolie
Holland nous présente probablement
ici son album le plus complet à ce jour, même si certains moments
pourront ennuyer certains auditeurs moins connaisseurs de sa
musique. (décembre 2008) |
Anti- /
Epitaph
½
|
HorrorPops - Kiss Kiss Kill Kill
Patricia Day et
Kim Nekroman (de
Nekromantix) sont de retour avec le 3e
album de HorrorPops. J’avais adoré leurs 2 premiers disques parus en
2004 et 2005 alors que les Danois nous offraient un mélange très
intéressant de styles autour du
psychobilly, leur style de prédilection.
Kiss Kiss Kill Kill
poursuit dans la même direction, cette
fois-ci en faisant un clin d’œil au cinéma. Le quintet est redevenu un
trio pour ce disque qui comporte encore une fois son lot de pièces
énergiques et efficaces. Parmi les plus intéressantes, on retrouve la
pièce d’ouverture, « Thelma & Louise », l’excellente « MissFit » (qui
contient un bout de « Our House » de
Madness remise au goût du
jour), « Boot2boot », « Heading For
The Disco? », « Everything’s
Everything » et la
chanson-titre. La deuxième moitié contient quelques
titres un peu moins captivants qui peuvent contribuer à nous faire
décrocher, mais l’ensemble demeure tout de même solide. (avril 2008) |
HellCat /
Epitaph
½
|
Hot
Chip - Made In The Dark
Hot Chip est un groupe de Londres qui en est déjà à son 4e
album. Il nous propose un mélange parfait de rock et d’électronique
pour en faire une musique énergique et extrêmement efficace.
Certains rythmes techno nous rapprochent quelque peu d’un son
industriel, ce qui rend du même coup le groupe un peu moins
accessible. Par contre, en général le groupe nous offre de bonnes
pièces pop qui peuvent être passablement accrocheuses, comme c’est
le cas avec le succès « Ready For
The
Floor » par exemple. L’album
est varié et particulièrement créatif. Par contre, il contient des
ballades franchement ennuyantes et endormantes comme « Whistle For
Will », « In
The
Privacy Of Our Love », « We’re
Looking For A Lot Of
Love » et la chanson-titre. Ces 4 pièces en moins feraient de
Made In The Dark
un album de première qualité, même s’il demeure
divertissant et plaisant à écouter. Le groupe a très certainement
atteint ici le sommet de sa carrière. (juillet 2008) |
EMI
½
|
I Am Ghost - Those We Leave
Behind
Sur ce 3e
album, le groupe du sud de la Californie I
Am
Ghost nous propose une
réorientation certaine. Le groupe, qui a subi différents changements de
personnel en 2007 derrière le chanteur
Steve Juliano, laisse
tomber le côté opéra rock de l’excellent
Lover’s Requiem. Le groupe se concentre sur un son punk /
screamo / gothique avec de très efficaces mélodies et une énergie
incomparable. Quant aux solos de guitare à l’emporte-pièce, ils sont
directement empruntés au mouvement power
metal. Tout ça enrobant des
textes sombres et tragiques, typiques au goth
metal. C’est donc toute
une panoplie d’influences qu’I
Am
Ghost nous présente encore une fois.
L’excellente « Don’t Wake Up » donne le ton à ce disque incomparable qui
contient bien des mélodies inoubliables. Au milieu de l’album, la très
bonne « So, I
Guess This
Is
Goodbye » est un succès assuré.
Those We
Leave Behind est complètement différent de l’album précédent, mais
il est aussi très solide. I
Am
Ghost demeure selon moi une longueur en
avant des autres groupes screamo grâce à une créativité particulière.
(janvier 2009) |
Epitaph
½
|
Zaki Ibrahim - Eclectica (Episodes In Purple)
Zaki Ibrahim est une jeune chanteuse née à Vancouver et qui a grandi
entre l’ouest canadien et l’Afrique du Sud. Elle nous présente
maintenant son premier album complet, après un
mini-album qui a fait
jaser dans l’underground canadien,
Igra In Orange.
Zaki nous
offre une musique unique inspirée à la fois de hip hop, soul et R&B,
mais enrobée d’arrangements électroniques particulièrement bien
fignolés. Elle possède une très jolie voix, mais les arrangements
favorisent avant tout l’ensemble musical, une décision que
j’applaudis grandement. L’éclectisme de l’album pourra en
décontenancer certains, mais selon moi, la richesse musicale et les
influences diverses qu’on retrouve sur
Eclectica représentent
la force brute de l’album. Évidemment le jeune âge de
Zaki fait en
sorte qu’elle pourra perfectionner son art dans les années à venir
en polissant un peu plus ses compositions et en raffinant les
arrangements pour construire un ensemble plus consistant.
Eclectica est tout de même un excellent premier disque par une
artiste à découvrir pour ceux qui apprécient une musique différente.
(décembre 2008) |
Red Ink /
Sony BMG
½
|
Billy Idol - The Very Best Of Billy Idol: Idolize Yourself
Il y a peu de différences entre cette nouvelle compilation de Billy
Idol et celle parue en 2001. On retrouve tout de même 2 titres de
plus pour un total de 18, présentés dans un ordre presque
chronologique. En plus de ses 14 plus grands succès en carrière, on
retrouve « Speed » du film du même titre, ainsi que « World
Comin’
Down » tirée de son dernier album paru en 2005,
Devil’s
Playground. Pour compléter le tout, on retrouve 2 nouvelles
pièces qui ne sont pas inintéressantes : « John Wayne » et « New
Future Weapon ». Un livret plus détaillé aurait probablement été la
seule chose qu’on aurait pu ajouter pour améliorer cette collection
de succès de Billy Idol. En plus, une
version avec DVD est disponible permettant de visionner la
quasi-totalité de ses vidéoclips, lui qui a su bénéficier dès le
début de sa carrière de l’apport de
MTV.
(septembre 2008) |
Capitol
/
EMI
½
|
Iron Maiden - Somewhere Back In Time, The Best Of: 1980-1989
Plusieurs compilations du meilleur matériel du groupe métal
Iron
Maiden ont été mis sur le marché au cours des dernières années et en
voici une nouvelle. Sa particularité est qu’elle ne couvre que les
années 80, soit les années les plus créatives du groupe. Elle se
veut essentiellement un accompagnement à leur tournée de 2008 pour
faire connaître à leurs plus jeunes fans la musique de leurs
meilleures années. Par contre, ce n’est pas encore la compilation
ultime pour plusieurs raisons. Premièrement, des classiques ont été
rejetés (« Running Free », « Flight Of
Icarus », « Heaven Can
Wait »,
« The Clairvoyant ») et ce, même s’il restait de l’espace sur le CD
(9 minutes). Ensuite, on retrouve 4 pièces dans leur version en
concert de l’album
Live After Death (« Aces
High », « Phantom
Of The
Opera », « Wrathchild » et « Iron
Maiden »), alors qu’on
aurait bien aimé les entendre dans leur version studio. Finalement,
le tout nous est offert dans un ordre quelconque que le gérant du
groupe, Rod Smallwood, définit dans le livret comme l’ordre
qu’on s’attendrait à voir sur scène. Selon moi, un ordre
chronologique aurait été beaucoup plus logique pour une compilation
de ce genre. C’est vrai qu’il est difficile de faire une compilation
complète d’Iron
Maiden, mais en se concentrant sur les années 80, on
aurait certainement pu nous offrir beaucoup mieux.
Somewhere Back
In Time peut tout de même servir de point de départ aux nouveaux
fans. (juillet 2008) |
EMI
½
|
I Set My Friends On Fire
-
You Can’t Spell Slaughter Without Laughter
I Set
My
Friends On
Fire est un duo de Miami en Floride qui avant
tout ne se prend pas trop au sérieux. Ils nous offrent un son
screamo / post
hardcore, mais avec diverses insertions de pop et
d’électronique. À l’intérieur d’une même pièce, ils peuvent pousser
la voix gutturale à l’extrême, à la limite du
death
metal, et
enchaîner tout de suite avec une petite voix pop toute douce à la
Mika accompagnée de synthétiseurs presque enfantins. Le groupe
s’est d’abord fait connaître sur
MySpace grâce à sa version
grindcore de « Crank
Dat » de
Soulja Boy. Fort de millions
d’écoutes en ligne, le groupe a ajouté quelques titres originaux sur
sa page et est devenu célèbre avant même d’avoir lancé un album.
Après avoir signé un contrat avec Epitaph Records, ces deux jeunes
créateurs nous ont présenté leur premier album à l’automne 2008.
Inutile de souligner la grande variété musicale contenue sur l’album
qui va bien au-delà du
screamo. Un thème revient du début à la fin :
l’ironie.
Nabil Moo et
Matt Mihana ont du plaisir à
créer de la musique et ça se sent. Pas question de se torturer
l’esprit; on s’amuse, tout simplement. Le résultat est créatif et
divertissant, même si quelques bonnes écoutes sont nécessaires pour
adhérer à tous ces changements fréquents d’ambiances. Un album à
découvrir! (découverte du mois d'avril 2009)
|
Epitaph
½
|
Islands - Arm’s Way
Islands est un groupe montréalais né en 2005 des cendres de
The
Unicorns. Ils avaient attiré l’attention de la presse
indépendante américaine en 2006 avec leur premier album,
Return
To The Sea. Deux ans plus tard, le groupe nous revient avec
Arm’s Way, toujours dans un son
indie rock et pop. La pièce
d’ouverture et premier extrait, « The
Arm », est un succès assuré et
la locomotive de cet album qui laisse bien des gens sceptiques. Il
commence pourtant en force avec de bonnes mélodies pop. Ça se gâte
malheureusement à partir de la 3e piste, « Abominable
Snow », alors qu’on retrouve des moments franchement ennuyants
enrobés dans des orchestrations et une surproduction à n’en plus
finir. Il y a bien la disco/rock « Creeper » qui est solide, mais
pas beaucoup d’autres pièces réussissent à capter positivement notre
attention. Je voulais à tout prix aimer le disque et l’ai réécouté jusqu’à
satiété, mais plusieurs pièces m’obligent à me rendre à l’évidence :
les gars se sont un peu trop pris au sérieux ici. Malgré cette
déception, on peut tout de même voir le potentiel de ce jeune groupe
qui pourrait fort bien surprendre dès son prochain disque. (juillet
2008) |
Anti- /
Epitaph
|
Jack’s
Mannequin - The Glass Passenger
L’ancien leader de
Something Corporate,
Andrew McMahon, œuvre maintenant sous le
nom de Jack’s Mannequin. Pour l’occasion, l’auteur-compositeur, pianiste
et chanteur s’est entouré de nombreux collaborateurs et a lancé un
premier album en 2005 intitulé
Everything In Transit. La leucémie l’a tenu à l’écart par la
suite, mais il est de retour avec un des albums les plus attendus de
2008. The Glass Passenger
nous présente à nouveau des mélodies
pop rock parfaitement formatées pour les radios, mais à la différence
près que l’on retrouve beaucoup moins le côté ensoleillé du premier
album. On peut comprendre, avec ce qu’il vient de vivre, que
McMahon ait
écrit des chansons un peu moins joyeuses. Par contre, cette nouvelle
ambiance n’ajoute rien de bien positif au disque.
McMahon est
définitivement à son meilleur dans les pièces les plus énergiques comme
« Spinning », « American Love », « Suicide Blonde » et « Bloodshot »,
toutes des pièces au refrain puissant et inoubliable. Malheureusement,
des ballades plaintives viennent carrément gâcher la sauce et nous
donner le goût de revenir à son premier album ou d’attendre le suivant.
Vous trouverez de bons moments, mais aussi plusieurs occasions de perdre
patience à travers les 14 pièces du disque. (décembre 2008) |
Sire /
Warner
|
Jackson United - Harmony and Dissidence
Jackson
United a été formé en 2004 par le guitariste des
Foo
Fighters et de
Me First and the Gimme Gimmes,
Chris
Shiflett. Il est accompagné du guitariste
Doug Sangalang
et du bassiste Scott Shiflett (Face To Face). Sur
l’album Harmony and Dissidence, le 2e du groupe,
la batterie est assurée par
Dave Grohl (Nirvana,
Foo
Fighters) et
Taylor Hawkins (Foo
Fighters), mais
Joe
Kid (Mighty Mighty Bosstones) fait maintenant partie du
groupe. Jackson United nous propose un son rock énergique et
accessible qui se situe quelque part entre les
Foo
Fighters et
Blink 182, avec quelques éléments occasionnels de ska. La pièce
d’ouverture, « 21st
Century
Fight Song », est un succès assuré avec
son effet rassembleur. Quelques pièces vous laisseront un peu plus
indifférents en certaines occasions, mais le groupe termine l’album
en force avec une excellente reprise de
Billy Bragg, « Help
Save The Youth Of
America » et « Loose
Ends », 2 pièces offertes en
boni. (novembre 2008) |
Acetate /
MVD
½
|
Scarlett Johansson -
Anywhere I Lay My Head
La jeune et talentueuse
actrice Scarlett
Johansson possède également un talent de chanteuse
qu’elle a décidé d’exploiter en enregistrant ce premier album,
Anywhere I Lay My Head. Réalisé par
David Andrew Sitek de
TV On The Radio, l’album nous présente un son pop alternatif adulte
qui peut être quelque peu difficile d’approche au premier abord, mais
qui réussit à créer en bout de ligne une ambiance toute particulière. Il
faut dire que le disque contient presque exclusivement des pièces de
Tom Waits. L’album débute lentement et il faut attendre la 3e
piste, « Falling Down » pour véritablement assister au décollage de ce
disque. La participation de
David
Bowie et une mélodie inoubliable en font la pièce maîtresse de
cet album. Bowie reviendra un peu plus tard pour prêter à nouveau sa
voix à « Fannin
Street ». « Song For Jo » est la seule pièce qui n’est
pas de la plume de Waits, mais plutôt de
Scarlett et
Sitek. Les
réarrangements uniques de ces pièces de
Waits sont intéressants, surtout
sur « I Don’t
Wanna
Grow Up », mais quelque chose nous agace tout au
long du disque. C’est que l’univers de
Waits est réarrangé ici à la
manière de Sitek, ce qui laisse bien peu de place à la voix et à la
personnalité de Scarlett. Elle semble être simplement utilisée comme un
instrument à l’intérieur du projet, alors que c’est son nom qu’on
retrouve en page frontispice. Un album contenant des compositions d’un
bonhomme comme Tom Waits peut difficilement être totalement mauvais,
mais il faut absolument l’écouter comme musique d’ambiance en oubliant
le nom de la chanteuse dont on entend la voix. C’est dommage car
Scarlett aurait pu nous proposer un projet bien plus solide mettant
véritablement de l’avant son talent. (juillet 2008) |
Rhino
/
Warner
|
Tom
Jones - 24 Hours
Le chanteur pop et soul britannique Tom Jones est de retour sur
disque pour le plus grand plaisir de ses fans. Il s’entoure ici du
réalisateur Future Cut, ainsi que de compositeurs de renom
comme Bono et
The Edge de
U2
sur « Sugar
Daddy » (à laquelle ils participent également en tant
qu’interprètes), en plus de
Bruce Springsteen sur « The
Hitter ». Sur
24 Hours, on retrouve un Tom Jones en grande
forme, autant vocalement que musicalement. Avec un son
d’aujourd’hui, il réussit à nous offrir des pièces originales dans
un style qui ne devrait pas prendre au dépourvu les fans de ses plus
grands classiques. L’atmosphère chaude et sensuelle est toujours au
rendez-vous sur des rythmes entraînants et des mélodies efficaces.
Autant le premier extrait, « If
He
Should
Ever
Leave
You », que les
excellentes « I’m
Alive » et « Give A
Little Love » ont tout ce
qu’il faut pour satisfaire ses fans de longue date, tout en
réussissant à en conquérir de nouveaux. C’est un album surprenant
qui nous est offert ici, un album d’une très grande qualité.
(février 2009) |
S-Curve /
EMI
½
|
Jorane
- Dix
La chanteuse et violoncelliste
Jorane œuvre déjà depuis 10 ans dans
le milieu artistique québécois. Pour l’occasion, on nous présente 10
de ses meilleures pièces, telles que sélectionnées par ses fans.
Même si elles ne sont pas présentées en ordre chronologique, on peut
entendre des pièces tirées de chacun de ses albums, de
Vent fou
en 1999 jusqu’à son plus récent,
Vers à soi. L’album démarre en force avec l’excellente
« Pour Gabrielle » et la pièce écrite par
Daniel Lanois,
« Pour ton sourire ». On peut aussi y entendre « Stay », tirée de
The You And The Now, album qui a fait une percée aux
États-Unis en 2004. En boni, on retrouve un deuxième disque
présentant des enregistrements inédits pour des bandes originales de
films. Encore une fois, on en compte 10, composés par
Jorane et
enregistrés pour différents films et documentaires produits entre
2002 et 2008. Cet album double nous offre donc le meilleur de
Jorane
depuis le début de sa carrière. Il s’agit d’un must pour ses fans et
d’une excellente façon de la découvrir pour les autres. (janvier
2009) |
Tacca
|
Kellarissa -
Flamingo
La fille derrière
Kellarissa est
Larissa Loyva, une chanteuse
expérimentale de Vancouver qui a œuvré au sein de
P:ano et
The Choir Practice. Avec
Flamingo,
elle nous offre son
tout premier album solo. Il s’agit d’un disque en 2 parties : une
enregistrée en studio et l’autre dans son sous-sol. Dans les deux
cas, les arrangements sont simples (voire même simplistes) avec une
pop électronique qui nous atteint directement sans aucun détour
inutile. Les compositions sont originales et les harmonies sont
toujours d’une efficacité incomparable. L’album réussit à nous
séduire rapidement et le charme opérera ainsi jusqu’à la fin, soit
35 minutes plus tard. Malgré tout, on retrouve une évolution
certaine entre la première et la deuxième partie, la première étant
remplie d’une musique pop passablement accessible alors que la
deuxième tombe dans des expérimentations vocales qui pourront
repousser certains auditeurs. Certaines envolées vocales (comme dans
« Carrying On ») ne sont pas sans nous rappeler
Björk. Le
pouvoir de la nature est un thème récurrent sur l’album et les
arrangements très « naturels » cadrent bien dans ce thème. Voici un
album tout en douceur qui s’écoute à merveille! (découverte du mois
de mai 2009) |
Mint
½
|
The Killers
-
Day & Age
Le groupe de Las Vegas
The
Killers nous avait offert un premier
album très ancré dans le rock des années 1980 avec
Hot Fuss. Puis, ce sont les racines américaines qui étaient
au cœur de
Sam’s Town. Avec
Day & Age, le groupe délaisse les
barbes et revient à un son propre aux arrangements très léchés. On
peut faire quelques comparaisons avec leur premier disque, mais le
son présenté ici est beaucoup plus pop qu’indie rock. Avec des
mélodies inoubliables comme dans le succès « Human », les
Killers se
font à peine reconnaître par leurs fans passés. C’est à croire
qu’ils ont décidé de jouer aux caméléons pour nous garder sur le
qui-vive. Là où il faut leur rendre hommage, c’est qu’ils s’adaptent
avec brio à différents styles musicaux. La production grandiose sert
magnifiquement les compositions pop rock du groupe sur
Day & Age.
Les faiblesses sont rares et les moments ennuyeux, tout autant.
C’est un album court de 10 pièces totalisant 42 minutes et il est
efficace du début à la fin. Parmi les titres les plus intéressants,
mentionnons la pièce d’ouverture « Losing
Touch », « Spaceman » et
la disco « Joy Ride ». Voici un disque très réussi par un groupe qui
nous réserve on ne sait trop quoi dans le futur… (juillet 2009) |
|
Kings
Of Leon -
Only by the Night
Le groupe du Tennessee
Kings of
Leon nous a déjà présenté son 4e
album en 2008 avec
Only by the Night. L’album a connu un succès
intéressant tout en s’éloignant de leur style du sud des États-Unis qui
avait fait de
Aha Shake Heartbreak, leur 2e album, un disque de
grande qualité alliant leurs racines et le modernisme.
Only by the
Night est un disque résolument de son époque et qui n’a pas de
frontières. Il a connu un regain de vie au Canada en 2009 grâce au
succès radio de « Use
Somebody » et plusieurs ont alors découvert le
groupe. L’album nous offre des pièces solides de rock contemporain avec
un soupçon de mélancolie présent de façon constante. On joue plus ici
sur le terrain de
U2 que sur celui du
Allman Brothers Band.
Malheureusement, les pièces les plus solides se trouvent toutes dans la
première moitié et la deuxième contient différentes explorations
musicales pas toujours réussies. Malgré ces faiblesses,
Only by the
Night rivalise certainement avec
Aha Shake Heartbreak
en tant que meilleur album du
groupe. (juin 2009)
Vidéoclips :
« Sex on Fire » -
« Use Somebody » |
Red Ink /
RCA /
Sony BMG
½
|
Lenny Kravitz
-
It
Is Time For A Love Revolution
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Près de vingt ans après la sortie de
Let Love Rule,
Lenny
Kravitz divise parfois, mais surprend
toujours. L’image people, son attachement à la mode, ses
tribulations affectives et la relative faiblesse de son album
Baptism ont parfois poussé ses détracteurs à le mettre à six
pieds sous terre. Mais l’un des fils spirituels de
Hendrix, de
Prince et
de Lennon, n’a pas d’états d’âme et revient à ses premiers
amours sur It Is Time For A Love Revolution. Soul, funk,
blues, rock, Lenny joue de tous les instruments, guitare, basse,
batterie, claviers… comme au bon vieux temps. Dès le premier titre
éponyme, la leçon de rock est lancée. Riff plaqué, offensif et solo
hendrixien.
Kravitz voulait revenir à une représentation plus
épurée du rock, plus directe, plus brute. Les influences restent
toujours très seventies mais se rapprochent plus de
Led Zeppelin sur « If
You
Want
It » et le funky rock « Love Love Love » (avec son riff à
casser la baraque) ou des
Rolling Stones avec la
groovy « Dancin’
Til
Dawn » (très «
Miss You » dans l’esprit) avec un majestueux final au saxo. Pop sur
« Good
Morning », émouvant sur « This Moment
Is All
There
Is », funk
groovy sur «
Will
You Mary Me » (Stevie Wonder n’est pas
loin), renversant et intimiste sur « A Long
And
Sad
Goodbye » (une
intro à pleurer, un solo à mourir…) et poignant sur le single « I’ll
Be
Waiting »…
Kravitz a donné de son être, y a mis toute son âme.
Alors que peut-on lui reprocher ? Un son un peu trop propre ? A la
rigueur… Un manque d’innovation ? En même temps, il avait promis un
retour aux sources, et tout le monde l’attendait sur ce terrain… et
là, c’est parfait. Et puis, surtout, ne jamais oublier, outre la
performance musicale,
Lenny balance une interprétation vocale des
plus énormes depuis le début de sa carrière, avec une justesse et
des paquets de nuances inédites.
It’s definitively time for a
love revolution ! (avril 2008) |
|
Lady Antebellum -
Lady Antebellum
Lady
Antebellum est un trio formé à Augusta en Georgie en 2006. Ils
nous offrent une musique country contemporaine avec une direction
pop évidente, par les mélodies et les harmonies vocales, et rock,
par les nombreuses guitares et le rythme entraînant. Le mélange de
la voix de baryton de Charles Kelley avec celle toute
féminine d’Hillary Scott
crée une richesse vocale unique.
Même si le groupe a totalement écrit et composé ce premier album, il
demeure dans des thèmes propres au country, et en ce sens, les fans
du genre ne seront pas trop pris au dépourvu. L’album s’écoute à
merveille du début à la fin, mais il reste que c’est le simple
« Love Don’t Live
Here » qui en constitue la locomotive. Le trio ne
révolutionne certainement pas le nouveau country pour l’instant,
mais on peut facilement croire qu’il pourrait le faire dans le futur
considérant toutes les qualités que l’on retrouve ici. Un groupe à
surveiller! (mars 2009)
Vidéoclip :
« Love Don’t Live Here » |
Capitol Nashville /
EMI
½
|
Ladytron - Velocifero
Voici le 4e
album du quatuor électro pop
Ladytron. Alors que le groupe a su
grandement évoluer à chacun de ses albums se distinguant toujours du
précédent, voilà qu’on retrouve plutôt ici un mélange de ce qui a fait
le « succès » des enregistrements précédents.
Velocifero nous
présente définitivement un côté sombre avec des rythmes frôlant
l’industriel par moments, des sons de synthétiseurs souvent inquiétants
à l’arrière-plan et une guitare bien présente. Le groupe a réalisé
lui-même l’album, mais peut-être que la collaboration d’Alessandro
Cortini (ex-Nine Inch Nails) n’est pas étrangère à cette
atmosphère plutôt lourde. « Black
Cat » et « Ghosts » commencent l’album
en force, et elles seront appuyées plus tard par d’autres pièces de
qualité comme « Runaway », « Kletva » (une reprise d’un film bulgare
pour enfants), et « They Gave
You A
Heart,
They Gave
You A
Name ». Par
contre, comparativement aux albums précédents de
Ladytron, on détecte un
certain manque de créativité par moments. Ce manque ne vient tout de
même pas trop affecter l’atmosphère de l’ensemble du disque qui demeure
efficace. De plus, il se termine de belle façon avec l’excellente
« Versus », un duo pop dominé par la guitare acoustique.
(juillet 2008) |
Nettwerk
½
|
Éric Lapointe
- Ma peau
Il y a plusieurs mois,
Lapointe nous annonçait que son prochain album ne
contiendrait que des chansons écrites par des femmes. Sauf que la sortie
de l’album
D’elles
par
Céline Dion l’a forcé à changer ses plans.
Peut-être que sa séparation d’avec son épouse y est aussi pour quelque
chose puisqu’il nous offre ici un disque entièrement basé sur les
ruptures amoureuses. Un autre changement important : le départ de son
fidèle guitariste de toujours,
Stéphane Dufour, qui désirait se
concentrer sur sa carrière solo et accorder plus de temps à sa famille.
L’essentiel des guitares est joué ici par le virtuose
Steve Hill,
Bruce Cameron et
Dan Georgesco
(Les Porn Flakes,
Too Many Cooks). C’est seulement dommage que la réalisation fasse en
sorte que la voix rauque du chanteur éclipse complètement les guitares.
D’ailleurs cette voix devient de plus en plus basse avec les années, à
tel point que lorsqu’il ne crie pas, on perd pratiquement les paroles
dans un bourdonnement sourd. Étant donné le sujet de l’album, on devine
facilement la présence d’un grand nombre de ballades. Les textes sont
venus de fidèles collaborateurs comme
Roger Tabra,
Jamil
et Luc Plamondon, mais on retrouve aussi
Michel Rivard
(« Avalanche »), ainsi que
Louise Forestier et
Daniel Lavoie
(« 1500 miles »), qui viennent également participer en tant que
chanteurs. Lapointe semble vouloir passer un message clair à son
ex-épouse (et toute future amoureuse) dans « Le mari pop », alors qu’il
lui dit en gros qu’elle sait comment il est dans son mode de vie rock n’
roll et que si ça ne lui plaît pas, elle n’a qu’à ne pas le marier.
« Toucher » a été un gros succès malgré son style un peu trop adulte
pour les radios commerciales, et
Lapointe récidivera certainement avec
« 1500 miles ». Après plusieurs pièces plutôt lentes et sombres, l’album
change quelque peu d’atmosphère à la 9e piste avec « Les
malheureux », la plus rythmée du disque. Par la suite, on retrouve sa
version bien personnelle de « L’amour existe encore » de
Plamondon,
ainsi que le méga succès en duo avec
Dennis DeYoung (Styx),
« One Hundred
Years
From
Now ». Quand l’album de près de 53 minutes se
termine, on réalise qu’il s’agit peut-être ici d’un des albums les plus
complets de Lapointe, malgré quelques ballades qui nous laissent
indifférents en cours de route. Il s’est déjà écoulé à plus de 65 000
exemplaires et parions que la tournée qui suivra dans la prochaine année
et demie fera rapidement doubler ces chiffres. Le CD nous est offert
dans un beau coffret métallique avec un écrin de velours. (juin 2008) |
D7 /
Diffusion YFB /
DEP
½
|
The Last Shadow Puppets
-
The Age Of The
Understatement
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Fantasme «
Bowien », exutoire d’un génie débordé par le succès ou
caprice de star en mal de reconnaissance profondément artistique,
nul n’a d’explication rationnelle à l’existence de
The Last
Shadow
Puppets. Et pourtant, succès et consécration ont déjà frappé à la
porte d’Alex Turner, chanteur et
songwriter des
Arctic
Monkeys avec notamment l’excellent
Favorite Worst Nightmare.
Avec son copain des
Rascals,
Miles Kayne, ils montent
un projet parallèle, The Last
Shadow
Puppets, co-écrit par leurs
deux plumes, qui s’inscrit dans la lignée d’un
David Bowie (époque
Space
Oddity), de l’avant-gardiste
Scott Walker et de
Jacques Brel (dixit les deux intéressés…). La première écoute
déstabilise, provoque une onde de choc. La voix d’Alex Turner, si
particulière et tellement associée au rock alternatif des
Monkeys,
ne semble pas coller d’entrée de jeu. Mais au fil des écoutes, les
chants croisés du duo se fondent royalement dans le décor très
théâtral de cette pop multi arrangée. Turner et
Kayne ont affiché la
volonté d’écrire un grand album de pop grandiloquente, à l’ancienne,
avec ses multi orchestrations. Promesse tenue, puisque chacune des
douze compositions est transportée par un flot d’arrangements très
raffinés, omniprésents mais jamais oppressants. En ressortent des
bijoux au cachet intemporel, perdus dans un monde parallèle, entre
fiction cinématographique et poésie. «
The Age Of
Understatement »,
« Standing Next To Me », «
Calm
Like
You », «
My
Mistakes
Were Made
For You », autant de belles réussites qui font mouche avec le temps.
Alex Turner et Miles Kayne sont transportés loin de leur base mais
ne se perdent pas. Au contraire, cet album contraste avec une sorte
d'image de post adolescent effronté qui colle parfois à la peau de
Turner. Et clairement, les deux anglais entrent dans une autre
dimension, avec une victoire : celle d'avoir réussi à faire un bon
album de pop 60's. (juin 2008) |
|
Amos Lee
- Last Days At The Lodge
Ce nouvel album du
chanteur soul Amos Lee a été réalisé par
Don Was. Sur la pièce
d’ouverture, « Listen », Lee s’essaie au rock, mais il demeure à son
meilleur dans des pièces soul typiques. Il explore également le blues en
quelques occasions (« Truth », « Street Corner
Preacher ») avec succès.
Il n’exploite malheureusement pas suffisamment toutes les possibilités
de sa voix, alors que plusieurs pièces lui en offriraient pourtant
l’opportunité. Malgré de très bons moments, l’album nous présente
plusieurs pièces facilement oubliables dû à un manque flagrant
d’originalité. De plus, le manque d’équilibre tout au long du disque
fait en sorte qu’on s’y perd quelque peu. C’est dommage car Lee possède
un style unique et une voix incomparable. De meilleures compositions et
une direction plus nette devront être visées lors d’un prochain disque.
(août 2008) |
Blue Note /
EMI
½
|
Lillian Axe - Love + War (1989) (réédition de 2008)
Un an après son premier album, le groupe hard rock
Lillian Axe est
revenu à la charge avec
Love + War. Le groupe, dirigé par le
virtuose de la guitare
Stevie Blaze, nous offrait à nouveau
un métal mélodique aux solos de guitare mémorables. Comme ce fut le
cas pour leur album éponyme de 1988, on réédite maintenant l’album
pour le plus grand plaisir des fans du groupe et du hard rock des
années 80. Le seul problème, c’est que si leur premier album
manquait de créativité, c’est encore plus le cas sur celui-ci où
l’on rapplique la recette du précédent. Le manque de subtilité des
textes et la voix de
Ron Taylor peuvent être souvent
agaçants. Par contre, il est encore intéressant d’écouter
Love +
War presque 20 ans plus tard.
(mai 2008) |
Metal Mind
/
MVD
½
|
Lillian Axe - Lillian Axe (1988) (réédition de 2008)
Vers la fin du règne du hard rock des années 80 est apparu un groupe
au style de guitare unique,
Lillian Axe, dirigé par le
guitariste Stevie Blaze. Malgré des compositions souvent
banales en termes de créativité et d’originalité, le groupe a su
attirer l’attention des fans de métal classique et de guitare
électrique aux solos à l’emporte-pièce dans la lignée de
Van
Halen et
White Lion. Leur album éponyme de 1988 a été le
premier disque à être présenté au public et on le réédite maintenant
20 ans plus tard, au grand plaisir des nostalgiques de l’époque. Il
est vrai que les compositions du groupe ont plutôt mal vieilli, mais
il est toujours intéressant d’entendre un virtuose de la guitare à
l’œuvre. C’est seulement malheureux qu’il ne se laisse pas aller un
peu plus souvent, comme le font si bien
Yngwie Malmsteen,
Eddie Van Halen et
Joe Satriani.
(avril 2008) |
Metal Mind
/
MVD
|
Living Colour -
CBGB OMFUG Masters: Live
August 19, 2005, The Bowery Collection
À la fin des années 80, le groupe
new yorkais Living Colour a apporté un vent de fraîcheur dans un son
hard rock qui s’essoufflait grandement. Ils ont réussi à produire
des succès inoubliables comme « Type », « Cult Of Personality »,
« Love Rears Its Ugly Head » et plusieurs autres. Après 2 excellents
albums, le groupe a eu beaucoup de difficulté à demeurer créatif et
s’est finalement séparé au milieu des années 90. Au début des années
2000, les gars se sont retrouvés pour une nouvelle tournée et ils
sont finalement revenus au fameux CBGB de New York le 19 août 2005
pour une performance incomparable. C’est cet événement qu’on
retrouve ici sur CD alors que le groupe y interprète tous ses plus
grands succès, incluant l’excellente « Glamour Boys », ma préférée.
Le groupe débute avec beaucoup d’énergie sur « Type », alors qu’il
l’accélère passablement. Par la suite, on retrouve de
l’improvisation et de l’expérimentation dans un son plutôt lourd où
la guitare de Vernon Reid est plus présente que jamais. Le
groupe n’a jamais été aussi efficace au cours de sa carrière et les
12 pièces présentées ici vous donneront certainement le goût de
redécouvrir leur œuvre. Un excellent disque par un groupe qu’on a
oublié beaucoup trop rapidement. (décembre 2008) |
MVD
|
Lyrics
Born - Everywhere At Once
Lyrics Born est un rappeur de la côte ouest américaine, né au Japon.
Même s’il demeure plutôt méconnu du grand public, il constitue une
force incomparable du hip hop underground. Il a prêté sa musique à
plusieurs publicités, séries télévisées et films et il présente
environ 150 concerts par année à guichet fermé.
Everywhere At
Once est son 4e album. Il y présente un rap,
intégrant funk et pop, qui peut se rapprocher quelque peu de
Gnarls Barkley. Durant la première moitié de l’album, les
musiques s’enchaînent de belle façon alors que les 4 premières
pièces sont très efficaces avec des mélodies accrocheuses et des
rythmes qui vous garderont difficilement en place bien longtemps.
Par la suite, la formule s’essouffle quelque peu et on retrouve
différents éléments largement exploités par d’autres artistes ces
dernières années. Des moments intéressants vous arriveront en
différentes occasions, mais rien de totalement original. J’ai bien
aimé le reggaeton de « Top
Shelf (Anything U
Want) », mais on n’y
distingue pratiquement pas la personnalité de Lyrics Born. « Do U
Buy
It? » est passablement différente de l’ensemble, mais elle
ressemble un peu trop à un mariage entre
Outkast et
The
B-52s. Lyrics Born est reconnu pour sa créativité débordante et
pour ne pas écrire 2 fois la même chanson, mais on peut dire qu’il
dévie de sa route sur
Everywhere At Once. Malgré 56 minutes
qui vous paraîtront assurément trop longues, l’album contient tout
de même suffisamment de succès potentiels pour capter l’attention
d’un large public. (juillet 2008) |
Anti- /
Epitaph
|
Mademoiselle K
- Jamais la paix
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Mademoiselle K était une femme, un rock… le rock. Quelques centaines
de scènes plus loin, l’osmose s’est créée et décuplée avec les
autres membres. Mademoiselle K est devenu un groupe, enchaînant
directement sur un deuxième opus qui a la lourde tâche de prendre la
relève de
Ça Me Vexe, véritable succès. Agaçante, tête à claque, rock
n’ roll et désinvolte,
Katerine peut énerver au départ et séduire à
l’arrivée (j’en parle en connaissance de cause), ou l’inverse… mais
son influence n’est pas neutre dans une France en manque de Chaman
rock. À peine revenu d’une tournée définitivement sportive, le
groupe ne reprend même pas son souffle avant de s’enfermer en studio
pour enregistrer Jamais La Paix. Bien entendu, le titre de
l’album résume à merveille l’hyper activité des Mademoiselle K. Et
c’est peut-être cette urgence qui amène la fougue sur le premier
titre « Le Vent La Fureur » ou sur « Jamais La Paix »… Ça commence
fort, ça sonne brut et dur, non sans emprunter quelques influences
en fond à Noir Désir ou
Eiffel, mais avec une
puissance doublée d’une rage intacte. Alors, quand «
ASD » et sa
basse « Pixiesienne » apportent une touche suave et la chanson
écorchée « Maman
XY » touche au plus profond, on sent venir l’énorme
réussite… Le single groovy « Grave » et « Pas Des Carrés » sentent M
à plein nez mais sans contrefaire pour autant. Une voix légèrement
éraillée, des textes chargés en émotion et en vécu, un son qui ne se
cache pas derrière des artifices inutiles… c’est bien du rock, du
vrai. Seul bémol, passés les six premiers titres, la deuxième partie
de l’album est plus inégale avec des morceaux moins forts. Il semble
manquer une certaine cohérence dans l’ensemble. Mais globalement,
l’examen est passé avec succès. (décembre 2008) |
½
|
Madonna
- Hard Candy
Après le dansant
Confessions on a Dance Floor,
qui a connu un
immense succès, Madonna est de retour avec son 11e album,
Hard Candy. Cette fois-ci, elle a décidé de faire appel aux
réalisateurs les plus en vue :
Timbaland,
Justin
Timberlake,
Pharrell Williams et
Nate « Danja » Hills.
On retrouve donc un peu plus de hip hop et de R&B dans sa musique.
Par contre, alors qu’on s’attendrait à un son très actuel, c’est
plutôt l’inverse. Elle qui a toujours su devancer les modes, voilà
qu’elle arrive quelques années en retard dans un style
particulièrement bien développé par des filles comme
Nelly
Furtado et
Rihanna. Plusieurs pièces nous semblent déjà
complètement dépassées et par le fait même, totalement
inintéressantes. Le premier extrait, « 4 Minutes » (avec Justin
Timberlake et
Timbaland) est quand même efficace, tout comme « Heartbeat ».
Par contre, la locomotive de cet album demeure l’énergique « Give
It
2 Me » qui fait habilement le pont avec son album précédent. C’est
triste à dire, mais plusieurs pièces de
Hard Candy
ne sont
pas dignes de la reine de la pop. Les mauvaises langues diront
qu’elle a simplement voulu se débarrasser de ce dernier album pour
l’étiquette Warner. Je ne crois pas que ce soit le cas, mais il
reste qu’elle aurait pu continuer dans une direction beaucoup plus
créative et innovatrice pour fêter ses 25 ans de carrière et sa
nomination récente au temple de la renommée du rock n’ roll.
Hard
Candy constitue peut-être la déception de l’année.
(chronique principale de juin 2008) |
Warner
½
|
France Maisonneuve
- Le bonheur
tranquille
France Maisonneuve est
une auteure-compositeure-interprète qui roule sa bosse depuis un certain
temps déjà. Après avoir remporté le coup de cœur du public au Festival
international de la chanson de Granby, elle participe au Festival en
chanson de Petite-Vallée en 1998 où elle décroche le prix du public. En
2004, elle accepte un rôle dans la production
Broadway
au Théâtre
du Casino du Lac-Leamy de Gatineau. En 2005, elle se lance en solo,
avant de se voir offrir l’opportunité de reprendre des classiques jazz
au Tropicana Casino
Hotel d’Atlantic City. Il ne restait plus qu’à
concrétiser son rêve d’album, qu’elle matérialise ici avec
Le bonheur
tranquille. France nous offre une musique pop plutôt douce mettant
bien en valeur sa voix puissante et polyvalente. Le premier extrait, la
chanson-titre, séduit rapidement et nous convainc à lui seul de son
grand talent. D’autres titres comme « Peur du passé » et « Plus rien »
sont absolument excellents et constituent des succès assurés. La pièce
d’ouverture, « Le goût de vivre (Fallait pas) », est également de très
grande qualité. Vous reconnaîtrez peut-être aussi « Dehors » qui faisait
partie de la compilation
Loft Story 2. En plus d'avoir écrit plusieurs des 11 pièces de
son album, France peut compter sur la présence de collaborateurs de
renom : Éric Maheu de
Kaïn (« Le bonheur tranquille »),
Andrée Watters et
Pascal Dufour des
Respectables
(« Peur du passé ») et
Sophie Nault
(« L’aveu »
de Garou). Même si la deuxième moitié du disque possède moins de
morceaux accrocheurs, l’ensemble de ce premier album de France
Maisonneuve demeure solide et sait mettre en évidence tout son talent.
(mars 2008) |
Sphère /
DEP
½
|
Stephen Malkmus & The
Jicks - Real Emotional Trash
Ancien membre du groupe alternatif Pavement, Stephen Malkmus
s’est lancé dans une carrière solo lorsque le groupe a décidé de
prendre une pause en 1999. Malkmus a d’abord lancé un album éponyme
remarquable en 2001 et il en est maintenant à son 4e
album, toujours accompagné par les Jicks. Real Emotional Trash
nous présente plusieurs pièces longues s’apparentant à de
véritables jams en studio entre Malkmus et son groupe (la
chanson-titre atteint même les 10 minutes). On retrouve malgré tout
quelques pièces pop accrocheuses comme il peut si bien faire (« Gardenia »,
« We Can’t Help You »). Malkmus possède une voix plus claire que
jamais et il s’amuse inlassablement à la guitare la faisant grincer
dans un style qui n’est pas sans nous rappeler Sonic Youth,
une de ses influences majeures. La section rythmique des Jicks
bénéficie d’un vent de fraîcheur et d’une nouvelle énergie sur cet
album grâce à la présence à la batterie de Janet Weiss, ex-Sleater-Kinney.
Stephen Malkmus nous présente ici un album mature et d’une grande
richesse, qui nécessite quelques bonnes écoutes, mais qui récompense
admirablement ceux qui prendront le temps de l’apprivoiser. (août 2009) |
|
Man Man - Rabbit Habits
Man Man est un dérivé de différents genres musicaux demeurant
essentiellement expérimental et psychédélique. Dès le début, un nom
nous vient en tête,
Frank Zappa. Même si la comparaison
demeure juste jusqu’à la fin, d’autres parallèles doivent également
être faits :
Tom Waits,
Captain Beefheart,
Mike
Patton, etc. Le groupe est surtout reconnu pour ses performances
exceptionnelles sur scène et il a été invité à jouer en première
partie de groupes comme
Arcade Fire et
Modest Mouse.
On retrouve ici leur 3e album,
Rabbit Habits, le
premier pour l’étiquette
Anti. On y retrouve un vaste spectre
d’instruments (orgue, cuivres, xylophone et percussions diverses)
venant ajouter une grande richesse aux expérimentations du groupe.
Malgré des moments totalement éclatés, Man Man possède de solides
influences rock et blues qui viennent créer une certaine base
musicale rassurante. Par contre, l’ouverture d’esprit est
définitivement une caractéristique essentielle à avoir avant de
débuter l’écoute de l’album. En différentes occasions, ils créent
une ambiance carnavalesque ou de cirque à travers laquelle on
s’attend presque à voir apparaître des clowns pas trop rassurants,
dignes des meilleurs films d’horreur. Je ne connais pas leurs albums
précédents, mais Rabbit Habits serait leur plus accessible à
ce jour. Si c’est vraiment le cas, leurs 2 premiers albums devaient
être particulièrement bizarres… (juin 2008) |
Anti- /
Epitaph
½
|
The
Mars Volta - The Bedlam In Goliath
Pour son 4e
album, The Mars Volta a décidé d’y aller à fond avec un style qui
demeure lourd et fort du début à la fin, contrairement aux disques
précédents qui alternaient avec des moments un peu plus doux. Tout en
demeurant progressif et expérimental,
The Bedlam In Goliath
puise
un peu plus dans les influences premières du groupe, soit le
thrash et
le funk metal. On reconnaît des accents de
Faith No More et
Mike Patton en différentes occasions, mais le style unique que
The
Mars Volta a réussi à créer depuis ses débuts n’est pas trahi pour
autant. Avec 12 pièces qui s’enchaînent à un rythme effréné pendant 76
minutes, on pourrait croire qu’on perdra patience avant la fin, mais ce
n’est pas le cas. Le groupe réussit à conserver notre attention tout au
long de l’album grâce à sa créativité débordante et une énergie qu’on ne
lui connaissait que trop peu jusque là.
The Bedlam In Goliath
est
un excellent disque, un des meilleurs du genre en 2008. (janvier 2009) |
|
The Matches -
A Band In Hope
Après un superbe album
en 2006,
Decomposer, la pression s’avérait particulièrement forte sur les
épaules des 4 membres du groupe pop punk
The Matches. Il semble que
cette pression leur ait coupé l’inspiration puisque le groupe semble
complètement perdu sur
A Band In Hope. Les expérimentations
solides du dernier disque se transforment ici en essais divers allant
piger dans différents styles qui n’ont rien à voir avec les influences
du groupe. Après la solide « AM Tilts », « Their City » va un peu trop
dans le hard rock des années 80, « Wake
The Sun » dans la pop légère des
années 2000, « Darkness
Rising » dans un mauvais fond de tiroir de
Queen et « To
Build A
Mountain » est
tout simplement ennuyante à l’extrême, comme ce sera le cas un peu plus
tard avec « From 24C ». La guitare dans « We Are One » vient directement
du hard rock des années 80, mais ce n’est malheureusement pas le cas de
la rythmique et de la mélodie. Sur « Clouds Crash », ils réussissent un
véritable tour de force en rendant une pièce de 2:12 trop longue pour
qu’on puisse l’écouter jusqu’au bout. On dirait une version ratée d’une
vieille toune de
Bowie.
Insupportable! Heureusement qu’il reste « Point Me
Toward
The
Morning »,
« Future Tense » et « Yankee In A Chip Shop » pour nous raccrocher à
leur passé et nous rassurer quelque peu. Je ne sais vraiment pas ce que
le groupe avait en tête, mais ils ont définitivement raté leur coup.
Donnons-leur une chance de se reprendre la prochaine fois, mais j’avoue
avoir de sérieux doutes sur la capacité du groupe à revenir avec un
album de la qualité de
Decomposer.
(mai 2008) |
Epitaph
|
Megapuss
- Surfing
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Pas la peine de te cacher, on t'a vu ! Peu importe sous quel
nom il compose et sort des disques,
Devendra Banhart est
toujours très identifiable.
Megapuss est en fait un projet
parallèle, pas encore un
supergroupe, monté par
Banhart et le
percussionniste Gregory Rogove, assistés de quelques copains
comme Fabrizio Moretti, batteur des
Strokes. À force
d'avoir les projecteurs rivés sur lui,
Devendra
Banhart se sent
peut-être un peu plus coincé pour se permettre toutes ses
digressions. Encore à l'état de petit groupe
indé, pas des masses
médiatisé, Megapuss s'inscrit dans un délire garage psychédélique où
rien n'est interdit... surtout pas de sortir quelques foutues bonnes
chansons. « Crop
Circle Jerk ’94 » régale, «
The
From Hollywood »
fait voyager dans un esprit très
Velvetien, «
Hamman » ravive les
Doors et « A Gun On
His Hip
and a Rose On
His
Chest » sent les
Stones à plein nez… Marqué par d’excellentes références, ce premier
essai de Megapuss n’est pas pour autant du plagiat. C’est juste un
bon vieux disque de nostalgiques qui remontent le temps avec une
certaine habileté. Le son est lui aussi complètement périmé, aussi
délirant que les compos : ça sent la vieille console huit pistes et
les drogues par camions entiers… Malheureusement,
Surfing
manque d’un certain équilibre et pèche par quelques interludes
superflus et très dispensables… Des titres comme «
Lavender
Blimp »,
« Mister
Meat » et « Older
Lives » n’apportent que peu d’intérêt
pour l’auditeur. Et finalement, ce
Surfing plutôt
encourageant ne se hisse pas au niveau des meilleures productions de
Devandra. À surveiller sans s’extasier pour autant…
(janvier 2009) |
|
Arman Méliès - Casino
Le chanteur pop
indie français Arman Méliès est de retour sur disque
avec son 3e album intitulé simplement
Casino.
Ce
comparse d’Alain Bashung
nous revient avec un disque créatif
sur lequel la rythmique et l’électrique reprennent quelque peu leur
place. On retrouve à nouveau des arrangements et des orchestrations
particulièrement riches et le son très cinématographique de Méliès
est encore bien présent. À travers ses compositions de qualité, il
nous offre ici une version toute personnelle de « Amoureux
solitaires », le succès d’Elli et Jacno
popularisé par
Lio.
Arman Méliès possède de fortes influences anglo-saxonnes et ça
s’entend par moments, surtout dans les arrangements. Par contre, il
fait bel et bien partie de la nouvelle génération pop française aux
côtés de Thomas Fersen.
(octobre 2008) |
Warner
½
|
Mes Aïeux
- La ligne orange
Le groupe québécois
néo-traditionnel Mes Aïeux est de retour avec son 5e album en
12 ans de carrière, La ligne orange. Intitulé ainsi en l’honneur
du métro de Montréal, le disque représente tout un défi pour le groupe
après le méga succès de
En famille.
Cet album, paru en 2004, s’est en effet maintenu sur
les palmarès pendant 3 ans, grâce entre autres au succès monstre de
« Dégénérations ». Ce nouveau disque nous propose 16 titres : 15
nouvelles pièces dont 2 instrumentales et 1 en prime, une chanson
interprétée par le Grand Antonio, « Pourquoi donc as-tu brisé mon
cœur? (The
Great Antonio
Sings) », retrouvée dans ses archives. Mes
Aïeux lui font même honneur dans une autre pièce, « Antonio », en plus
de nous faire entendre ses bottes et la chaîne avec laquelle il tirait
des autobus dans la chanson-titre. Le populaire groupe nous offre à
nouveau un mélange idéal de musique intimiste et festive. L’album
commence avec un succès instantané, « Le déni de l’évidence », qui, sans
être géniale, est d’une efficacité pop indéniable, dans le plus pur
style de Mes Aïeux. Par la suite, on ralentit le rythme avec
l’excellente « Notre-Dame-du-Bon-Conseil », une quête incessante de son
identité québécoise. Le groupe réussit ensuite à bien alterner les
styles pour en faire un album équilibré. La pièce « Le vieux pont » est
une version écourtée du poème de
Louis-Joseph Doucet de 1910,
alors que « Le fantôme du Forum » rend hommage au légendaire joueur des
Canadiens de Montréal,
Howie Morenz. J’ai perçu en différentes
occasions des influences plus marquées que par le passé de la musique
pop québécoise des années 70,
Beau Dommage
en tête. Le groupe
réussit donc encore une fois à évoluer et à puiser dans différentes
influences pour en faire un album solide, qui se tient en un morceau
pendant 67 minutes. Peut-être qu’on retrouve ici un peu moins de succès
potentiels et de pièces qui se démarquent, mais Mes Aïeux nous offre
assurément un autre excellent disque. Veuillez noter que le magnifique
livret a été entièrement dessiné par le bédéiste
Michel Rabagliati.
Le groupe est en tournée partout au Québec jusqu’en mai 2009 (au moins).
(décembre 2008) |
Victoire /
DEP
½
|
Metallica
- Death Magnetic
Il aura fallu 20 ans à Metallica pour réaliser ce qui s’avère être
en quelque sorte la suite logique de
…And Justice For All. Le groupe a en effet pris un tournant
pop (particulièrement fructueux) avec
l’album noir, avant de connaître sa période sombre avec
Load et
Reload.
St. Anger revenait à des structures de la complexité des
années 80, mais le son garage du disque nous rendait plutôt
réticents. Avec Death Magnetic, le groupe revient
définitivement au son qui a prévalu sur leurs meilleurs
enregistrements, entre
Ride The Lightning et
…And Justice For All en passant par le révolutionnaire
Master Of Puppets. Dès la première pièce, « That Was Just
Your Life », nous voilà réconciliés définitivement avec le groupe
qui a dominé la scène métal pendant de nombreuses années. Nous
retrouvons la rythmique de guitare unique de James Hetfield,
solidement appuyée par la batterie lourde de Lars Ulrich et
la basse de Robert Trujillo. Quant à Kirk Hammett, il
lance un défi à tout guitariste de reproduire ses solos à
l’emporte-pièce, un élément qui faisait défaut sur les 3 derniers
disques du groupe. Hammett est particulièrement énergique ici et
vient pratiquement éclipser ses collègues. Après 4 albums réalisés
par Bob Rock, le groupe a finalement décidé de tourner la
page et de confier les rênes à Rick Rubin (Slayer,
Beastie Boys) qui a su faire ressortir le meilleur du groupe. Ce
qui est particulièrement plaisant avec Death Magnetic, c’est
que même s’il replonge le groupe dans un son et une structure qu’il
utilisait il y a 20 ans, il s’agit véritablement d’un album de 2008
qui ne verse aucunement dans la nostalgie. Dans la scène métal
actuelle qui est grandement fragmentée, Metallica réussit à
présenter un style unique à travers un produit de qualité qui
poussera peut-être d’autres groupes à se surpasser pour demeurer à
l’avant-garde du métal des années 2000. Ce sont essentiellement des
pièces de plus de 7 minutes qu’on retrouve ici pour une durée totale
de 75 minutes. Le seul bémol que je puisse avoir est qu’on nous
présente « The Unforgiven III », une pièce symphonique qui est
intéressante, mais était-ce vraiment nécessaire de refaire une
nouvelle suite à cette pièce d’abord présentée sur
l’album noir? En fin de compte, Metallica nous lance à la figure
un album que plus personne n’osait espérer. Death Magnetic
est certainement la surprise de l’année jusqu’à maintenant.
(chronique principale d'octobre 2008) |
Warner
|
Metro Station - Metro Station
Metro Station est un
jeune groupe de Los Angeles qui nous offre son tout premier album. Le
quatuor nous propose une musique pop rock dansante intégrant de nombreux
éléments d’électronique grâce aux synthétiseurs de
Blake Healy.
La recette est bien simple : des chansons de 3 minutes aux refrains
puissants, énergiques et inoubliables. Malheureusement, les couplets
tombent régulièrement dans la simplicité et l’ennui. En plus, on se
limite à un disque de 10 pièces totalisant à peine plus de 30 minutes,
ce qui est une honte au support CD qui peut contenir jusqu’à 80 minutes
de matériel. Par contre, la créativité n’étant pas toujours au
rendez-vous, on réalise assez rapidement que c’est suffisant. De toute
façon, on réécoutera toujours les 2 ou 3 mêmes titres, incluant
l’excellente pièce d’ouverture « Seventeen
Forever » et le méga succès
énergique « Shake
It ». Ils sont jeunes, et leur public le sera
certainement encore plus… (novembre 2008) |
Columbia /
Sony BMG
|
MGMT
-
Oracular Spectacular
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Sur le premier semestre 2008, la palme de la
hype revient sans aucun
doute à MGMT et leur
Oracular Spectacular. Sans réelle
raison… à priori. Mais les premières écoutes sont criminelles.
S’éprendre d’un album
hype ? C’est à la limite de la décence, du
raisonnable voire du respectable. Mais dans le cas présent, ce fût
l’occasion de découvrir un ovni «
spectacular », un album néo
psychédélique à la beauté complètement hypnotique.
Ben Goldwasser
et Andrew Van Wyngarden, les deux artisans de
MGMT, d’une
moyenne d’âge d’à peine plus de 20 ans, se sont rencontrés en 2002
lorsqu’ils étaient étudiants dans le Connecticut. Six années plus
tard, Oracular Spectacular envahit les bacs après que le
groupe ait signé chez Sony
BMG pour 4 albums… Pour ce premier opus,
les deux américains ont choisi le producteur
Dave Fridmann,
également producteur des
Flaming Lips et de
Mercury Rev.
Combinaison gagnante, car la créativité de Ben et Andrew alliée à la
production de Fridmann, donne une atmosphère unique, un univers
bordé de psychédélisme, d’électro et même de proto punk (ils ne
cachent pas leur faible pour les New
Yorkais de
Suicide). Les
cinq premiers titres sont proches de la perfection avec la «
Mercury
Revienne » « Time To Pretend », l’électro planante «
Week
End
Wars »,
l’atmosphérique « The
Youth », la disco
groovy «
Electric
Feel » et
la cosmique « Kids ». Et même si la deuxième partie, un peu plus
inégale, propose aussi son lot de moments orgasmiques, les premiers
titres sont autant de raisons valables à eux seuls de souligner
toutes les éloges que mérite cet
Oracular Spectacular.
(juillet 2008) |
|
Mikoto - We Are The
Architects
Mikoto est un nouveau groupe de
hardcore mélodique californien.
We Are The Architects,
leur premier album, montre une belle
maturité alors que le groupe réussit habilement à fusionner voix
gutturale et harmonies vocales.
Mikoto nous offre plusieurs moments
intéressants, même si le groupe évolue dans un genre largement
surexploité depuis quelques années. Je les préfère grandement dans
leurs moments les plus mélodiques, tout en demeurant dans un style
lourd et rapide. Le groupe devra mieux définir sa propre
personnalité au cours des prochaines années s’il espère se démarquer
du lot de groupes similaires qui apparaissent régulièrement. C’est à
surveiller… (novembre 2008) |
Torque /
Victory
|
Millencolin - Machine 15
Avec
Machine 15,
le groupe skate punk suédois
Millencolin fête 15 ans de carrière sur
disque. Pour l’occasion, ils ont demandé à nouveau les services de
Lou Giordano (Sugar,
Taking Back Sunday,
Plain
White T’s) en tant que réalisateur, lui qui avait travaillé sur
Home From Home
en 2002. Un autre revirement de situation
important pour ce nouvel album est la découverte par les membres du
groupe du plaisir à jouer de la musique pop. Même s’ils avaient déjà
exploré le pop punk sur la plupart de leurs albums précédents, ici ils
laissent pratiquement complètement le punk de côté pour nous offrir une
musique pop totalement accessible et mélodique. Ils explorent le rock
des années 60 et 70 en différentes occasions et réussissent
admirablement à conserver l’énergie tout au long du disque. Il en
résulte donc un album divertissant et plaisant à écouter, même s’il
risque de faire grincer les dents des puristes punks qui appréciaient
dans le passé leurs influences de
Bad Religion. C’est un disque
déboussolant, mais tout de même grandement intéressant et divertissant.
(juin 2008) |
Burning Heart /
Epitaph
½
|
Mobile - Tales From The City
Le groupe pop rock
originaire de Montréal est de retour suite au succès de
Tomorrow Starts Today
il y a 2 ans. Des problèmes contractuels
ont retardé le processus, mais
Universal Music nous offre maintenant
Tales From The City. Le quintet va un peu plus loin en puisant dans
diverses influences rock alternatives des années 80 (U2,
David Bowie,
The Cure,
etc.). À tel point que j’ai été quelque peu déboussolé à l’écoute des 2
premières pièces, alors que je n’entendais plus l’énergie qui
caractérisait leur album précédent. Heureusement pour les fans passés,
ils retrouveront leur musique pop rock dansante sur « Hit
The
Floor #7 »
et l’excellente « No
Tomorrow ». « The Killer » est également une pièce
rock remarquable par son énergie, une de mes préférées du disque.
Ariane Moffatt a été invitée à prêter sa voix à « Sweet Light », une
pièce intéressante. Sur
Tales From The City, on retrouve de
bonnes compositions, des mélodies efficaces et des rythmes
irrésistibles. Même si les pièces varient passablement, on a su créer un
ensemble cohérent. Mais en bout de ligne, l’album ne provoque pas le
même sentiment que le précédent qui nous forçait presque à l’écouter en
boucle. Mobile nous offre tout de même un excellent disque. (décembre
2008) |
Universal
½
|
Moby
- Last Night
Après le désastre
critique et commercial de l’album
Hotel
il y a 3 ans, la pression que subissait
Moby depuis le
méga succès de
Play s’est enfin estompée. Pour
Last Night, il pouvait
donc à nouveau se laisser aller sans tenter de plaire à qui que ce soit.
Il s’est donc inspiré de nombreuses soirées dans les bars et clubs de
New York pour nous proposer un album techno simple mais extrêmement
efficace. Même si l’album nous est présenté avec une structure d’album
pop, sans mixage entre les pièces, il nous ramène tout de même plus près
de son style techno des années 90. Après « Ooh Yeah » et « I Love To
Move In
Here » qui ne dépayseront pas trop ses fans,
Moby va piger dans
ses influences disco des années 80 pour les dansantes « 257.zero » et « Everyday
It’s 1989 ». Il revient aussi avec des pièces un peu plus ambiantes qui
auraient certainement eu leur place sur
Play. « Hyenas » par exemple contient des textes
en français sur une musique ambiante caractéristique à
Moby. « Alice »
est peut-être la moins réussie de l’album avec une intégration de hip
hop pas trop intéressante. Il revient avec d’autres pièces dansantes
dans la 2e moitié du disque avec le succès « Disco Lies » et
« The Stars ». Le disque de 63 minutes se termine dans une véritable
musique d’ambiance pour les 4 dernières pièces. En bout de ligne,
Moby a
réussi son pari et nous revient avec un album solide qui satisfera
grandement ses fans. (juillet 2008) |
Mute /
EMI
½
|
Erik Mongrain - Equilibrium
Erik
Mongrain est un virtuose de la guitare acoustique de 28 ans
originaire de Montréal. Il a découvert la guitare classique grâce
aux mélodies de Bach et a ensuite été grandement influencé
par des légendes du nouvel âge et du jazz comme
Stanley Jordan
et Michael Hedges. Il a développé sa propre technique, le « lap
tapping », consistant à taper à 2 mains sur les cordes comme sur un
piano. Il a connu passablement de succès à travers le monde avec son
premier album,
Fates, et est une véritable sensation sur
You Tube (www.youtube.com/user/erikmongrain).
Equilibrium
est son 2e album et il nous offre 9
pièces instrumentales. On peut y entendre tout son talent à utiliser
la guitare non seulement comme instrument à cordes, mais aussi comme
percussion. Sans révolutionner le genre musicalement, son talent
inégalé de musicien mérite qu’on tende l’oreille. (février 2009) |
Alter Ego /
Prophase /
MVD
½
|
The Mooney Suzuki - CBGB
OMFUG Masters: Live June 29, 2001, The Bowery Collection
Voici le premier d’une série de disques que je vous présenterai dans
les prochains mois, enregistrés en concert au légendaire club punk
CBGB de New York. Le groupe punk garage local
The
Mooney Suzuki y
était pour une solide performance d’un peu plus de 32 minutes le 29
juin 2001. C’est cette performance qu’on retrouve ici dans son
intégralité et sans retouches en studio. Une des particularités du
CBGB était qu’il avait un système de son hors du commun et ça
s’entend bien ici avec ce concert enregistré directement à la
console. Au moment de cette performance,
The
Mooney Suzuki existait
depuis 4 ans et n’avait qu’un seul album à son actif,
People Get Ready,
paru au mois de septembre précédent. Par
contre, ils interprètent aussi plusieurs pièces de leur album à
paraître en 2002,
Electric Sweat, qui serait leur meilleur disque en carrière
selon les experts. Personnellement, je ne suis pas un spécialiste du
groupe, mais je peux clairement affirmer qu’il nous offre ici une
prestation de qualité, digne des meilleurs concerts du légendaire
CBGB. Veuillez prendre note qu’une partie des profits récoltés par
la vente des disques de la série
CBGB OMFUG Masters
sera
remise à la fondation
Hilly Kristal pour les musiciens et les
artistes (il était le propriétaire du
CBGB jusqu’à sa fermeture en
octobre 2006 et il est décédé l’an passé). (mai 2008) |
MVD
½
|
Morcheeba -
Dive Deep
À part avec leur album
Big Calm
lancé en 1998, je ne peux pas dire que le groupe trip
hop britannique Morcheeba a su capter mon attention. N’empêche qu’ils
nous présentent ici leur 7e album en 13 ans de carrière. Les
critiques sont souvent partagées vis-à-vis
Morcheeba, car le groupe nous
offre un son trip hop typique de la fin des années 90 avec une sauce
soul des années 60, deux styles qui ne se marient pas toujours bien. Sur
Dive Deep, le groupe revient à un son trip hop ambiant plus près
de ce qu’il nous a offert au début de sa carrière. Certains des
chanteurs invités (Judie Tzuke,
Bradley Burgess) apportent
une couleur un peu plus folk et pop (« Enjoy
The Ride », « Run
Honey
Run »,
« Blue Chair »). Le groupe explore aussi le hip hop sur « One Love
Karma », grâce à la présence du rappeur
Cool Calm Pete. Malgré
ces mélanges de genres, les frères
Godfrey ont réussi à créer sur
Dive Deep une belle uniformité dont la ligne directrice est une
musique relaxante d’une grande richesse. C’est donc un album solide qui
nous est offert ici, peut-être leur meilleur depuis 10 ans. (juin 2008) |
Ultra /
EMI
½
|
Alanis Morissette
- Flavors Of Entanglement
Pour son 1er album en 4 ans,
Alanis nous offre une
transformation importante sur
Flavors Of Entanglement.
Premièrement, « Citizen Of
The
Planet » surprend par l’utilisation
d’une guitare lourde et d’orchestrations qui nous l’amènent presque
dans l’univers d’Evanescence. « Underneath » est beaucoup
plus près de son style de toujours. Par la suite, l’utilisation de
rythmes en boucles et d’électronique, parfois même pour modifier la
voix, est surprenante mais grandement appréciée. La réalisation de
Guy Sigsworth (Madonna,
Björk) y est certainement pour quelque chose. Les textes
sombres d’Alanis jumelés à ces textures complexes forment un tout
extrêmement intéressant. Certains moments sont même dansables (« Strait
Jacket », « Giggling
Again For No
Reason »), un fait rare pour
Alanis Morissette.
Flavors Of Entanglement
constitue un album
d’une grande richesse musicale sur lequel les rebondissements
inattendus ne manquent pas. Peu d’albums d’Alanis ont su attirer et
conserver mon attention au cours des 10 dernières années, mais voici
un disque qui me réconcilie avec cette artiste de grand talent.
(chronique principale d'août 2008) |
Maverick /
Warner
½
|
Bob Mould
- District Line
Bob
Mould est un vieux
routier de la musique alternative alors qu’il approche les 30 ans de
carrière, avec Hüsker Dü,
Sugar et en solo. Après
l’excellent
Body Of Song, acclamé de la critique en 2005, voilà que
Mould
est de retour, pour la première fois sur l’étiquette
Anti.
District
Line est véritablement la suite logique de
Body Of Song
qui représentait un retour à ses racines rock en
laissant de côté les expérimentations électroniques. Avec ce nouvel
album, il reprend les éléments rock du dernier disque, tout en
incorporant quelques éléments électroniques plutôt discrets. Par contre,
il se laisse aller complètement dans le disco sur « Shelter Me »,
influencé par ses années post-Sugar. L’album nous apporte d’excellents
riffs de guitare en accompagnement aux mélodies pop toujours efficaces,
des mélodies généralement calmes et rassurantes. En fait, on a
l’impression qu’il réussit ici à fusionner les riffs de
Hüsker
Dü avec
les mélodies de Sugar, tout en continuant d’explorer les différents
éléments qui l’intéressent dans la musique. Une fois assemblé en 10
pièces, le produit final représente un des plus cohésifs qu’il nous ait
présenté depuis des années.
Mould a atteint une maturité hors du commun
qui lui permet de composer et interpréter la musique qui l’intéresse
sans aucune pression.
District Line
constitue donc un fruit mûr
qu’on n’a plus qu’à cueillir et à déguster lentement. (mars 2008) |
Anti- /
Epitaph
|
MSG - In The Midst
Of Beauty
Le guitariste allemand
Michael Schenker a contribué à la
fondation de
Scorpions en compagnie de son frère
Rudolf
avant de rapidement partir de son côté. Il a fait partie de
UFO,
puis a formé le Michael Schenker Group. Ce nouvel album de
MSG permet de retrouver presque complètement l’alignement original
du groupe, incluant le chanteur et auteur
Gary Barden.
Schenker et
Barden sont entourés de
Don Airey (Deep Purple)
aux claviers, Simon Phillips (Toto) à la batterie et
Neil Murray (Whitesnake) à la basse. Ce rassemblement
de légendes permet au groupe de retrouver sa forme d’antan et de
nous présenter un album digne de ses 2 premiers enregistrements. En
effet, In The Midst Of Beauty
présente 12 solides
compositions hard rock, mettant bien en évidence la virtuosité de
Schenker qui demeure toujours au cœur du son de
MSG. Je n’aime pas
particulièrement la réalisation qui me semble étouffée, comme si on
avait tenté de camoufler des défauts. Pourtant, je suis convaincu
que le jeu ne devait pas en contenir beaucoup compte tenu de la
réputation de tous ces musiciens. Malgré ce léger défaut, il s’agit
d’un disque efficace qui plaira aux nostalgiques du hard rock
bluesé
des années 70 et 80, tout en réussissant à impressionner une plus
jeune génération captivée par la guitare électrique. (octobre 2008) |
In-Akustik /
MVD
½
|
Anne Murray - Anne Murray’s Christmas Album
Cette légende canadienne de la musique country pop nous présente son
album de Noël. Dès la première pièce, « Joy To
The World », on sent
une certaine intimité s’installer grâce aux arrangements de piano.
Les orchestrations s’ajouteront ensuite, mais on conserve une grande
proximité avec la chanteuse tout au long du disque. Anne Murray nous
offre sa version de certains des plus grands classiques de Noël :
« Let It
Snow, Let
It
Snow, Let
It
Snow », « Rockin’
Around
The
Christmas Tree », « Silver
Bells », « Winter
Wonderland », « Jingle
Bell Rock », « White Christmas », ainsi que les excellentes « O
Holy
Night », « Silent Night » et plusieurs autres. On peut aussi
entendre un duo avec le crooner
Michael Bublé sur « Baby,
It’s Cold Outside ». Finalement, une pièce en boni nous présente
Anne en duo avec Diana Krall dans « Have
Yourself A
Merry
Little Christmas », enregistrée en concert en 2001 à Vancouver. Je
n’ai jamais été un grand fan d’Anne Murray, mais le mélange entre sa
voix chaude, les orchestrations riches et ces grands classiques du
temps des Fêtes est plutôt réussi. La magie s’installe rapidement et
on se retrouve plongé dans l’ambiance de Noël, même en l’écoutant un
peu trop tôt pour l’être véritablement (ce que j’ai dû faire ici).
Veuillez noter qu’un DVD nous est offert en boni. Le DVD de 45
minutes fait suite à son album
Duets: Friends & Legends
paru au début de 2008 et nous
présente des montages de ces duos avec des entrevues. (décembre
2008) |
EMI
½
|
Yael Naim - Yael Naim
Yael Naim est une Israélienne née à Paris, mais qui a passé la
majeure partie de sa jeunesse à Tel Aviv. Initiée tôt à la musique
classique, elle a découvert la musique pop vers l’âge de 12 ans
grâce aux
Beatles, puis
par la suite a été imprégnée de folk. Elle nous offre ici son
deuxième album, mais le premier avec une porte grande ouverte sur le
monde. Elle travaille avec le multi instrumentaliste et arrangeur
David Donatien qui a largement contribué à donner une direction
solide au disque. Yael nous propose une musique folk contemporaine
avec des éléments de jazz et de pop. On peut la comparer à
Tori
Amos,
Fiona Apple,
Sarah McLachlan et la
Québécoise Jorane. Elle alterne les textes en hébreu et en
anglais, avec quelques moments en français, particulièrement dans la
très bonne pièce d’ouverture, « Paris ». Vous connaissez
certainement « New Soul » qui a été entendue dans la publicité de MacBook Air et qui est absolument excellente. Une autre pièce qui
arrivera plus tard vous fera réagir. Il s’agit de la reprise
surprenante de « Toxic » de
Britney Spears, présentée ici
dans des arrangements totalement différents, tout en douceur. Dans
l’ensemble, il s’agit d’un très bon album, idéal pour la relaxation.
Sa voix chaude vous séduira rapidement et vous gardera à un certain
niveau d’ivresse tout au long du CD de 52 minutes. Une bien belle
découverte! (découverte du mois de mars 2008) |
Tôt ou Tard
/
Warner
½
|
Nickelback - Dark Horse
Vient un temps où on ne
sait plus trop quoi dire au sujet de
Nickelback, ce groupe rock canadien
qui est l’incarnation même du rock commercial. Leur album précédent,
All The Right Reasons,
constituait probablement leur pire album
en carrière, mais il a tout de même réussi à devenir leur disque le plus
vendu à ce jour avec 8 millions de copies aux États-Unis (11 millions au
total) et 112 semaines consécutives dans le top 30 du
Billboard 200.
Pour ce très attendu successeur, les 4 gars ont décidé de confier la
réalisation au légendaire
Robert John « Mutt » Lange (AC/DC,
Def Leppard,
Foreigner). On entend rapidement son
influence alors que certaines pièces auraient pu être enregistrées par
Def
Leppard il y a 20 ans. On retrouve entre autres sur « Burn
It To
The
Ground » et « Shakin’ Hands » des chœurs complètement similaires à ce
que le groupe britannique nous a offert sur
Pyromania
et
Hysteria,
2 albums réalisés par Lange en 1983 et 1987. Mis à
part ces comparaisons qui peuvent être considérées comme un clin d’œil
ou une copie tout dépendant quel point de vue on prend, l’apport de
Lange aide à cimenter le son du groupe et à l’amener à un autre niveau.
Les pièces rythmées possèdent un peu plus de puissance et les ballades
contiennent plus de subtilités. Par contre, la grande majorité des
compositions demeurent moyennes, voire médiocres. Des succès garantis
sont évidemment présents, mais passé les 3 premières pièces (« Something
In Your
Mouth », « Burn
It To
The
Ground » et le succès « Gotta
Be
Somebody »), vous risquez de vous ennuyer grandement. Quoi qu’on en
dise, Nickelback a su prendre la place laissée vacante par
Creed
dans les années 2000 pour devenir un groupe d’envergure mondiale.
(janvier 2009) |
EMI
½
|
Oasis
- Dig Out Your Soul
Après un creux créatif de 3 albums, Oasis semblait sur la bonne voie
en 2005 avec
Don’t Believe The Truth
qui nous offrait de bien bons
moments. Par contre, de là à revenir à la qualité de leurs 2
premiers albums, plus personne n’y croyait vraiment. C’est pourtant
ce que les frères
Gallagher réussissent sur
Dig Out Your
Soul. Les excès et conflits faisant maintenant partie du passé,
le groupe peut enfin se concentrer totalement sur sa musique. Bien
décidé à faire évoluer le son de son groupe,
Noel compose ici
ses pièces les plus énergiques et efficaces depuis longtemps. Il
nous en offre 6 parmi les 11, les autres étant de
Liam (3
pièces dont l’excellente ballade « I’m
Outta Time »), du guitariste
Gem (« To
Be
Where There’s Life ») et du bassiste
Andy
Bell (« The Nature Of
Reality »). C’est toujours
Zak Starkey,
le fils de Ringo Starr, qui se charge de la batterie.
L’influence des
Beatles
est encore une fois perceptible, mais c’est plutôt le côté rock des
Beatles
avec des guitares lourdes qu’on retrouve ici. Quant à « I’m
Outta
Time », elle n’est pas sans nous rappeler le
John Lennon
post-Beatles
(on y trouve d’ailleurs un extrait d’entrevue de
Lennon). Les
pièces de Dig Out Your Soul s’enchaînent à merveille et les
faiblesses sont quasi-inexistantes. Le groupe nous offre donc
définitivement son meilleur disque depuis le chef-d’œuvre de
(What’s The Story) Mourning Glory? paru il y a déjà 13 ans.
Grâce à ce qu’on entend ici, on peut facilement imaginer ce
qu’aurait pu être
Be Here Now
si le succès ne leur était pas monté à la tête
et s’ils n’étaient pas tomber dans tous leurs excès.
Dig Out Your
Soul pourrait fort bien être nommé comme l’album de l’année
2008. Une version avec DVD est également disponible présentant le
processus de production de l’album et du vidéoclip pour « The
Shock
Of The
Lightning ».
(chronique principale de novembre 2008) |
Reprise /
Warner
|
The
Offspring - Rise And Fall, Rage And Grace
J’avais bien aimé leur
dernier album,
Splinter, paru il y a déjà 5 ans. Leur retour aux sources me
semblait intéressant, avec toujours quelques pièces pop accrocheuses
comme celles qui les ont rendus célèbres sur
MTV. On pourrait dire
exactement la même chose de
Rise And Fall, Rage And Grace qui
nous présente des compositions qu’on aurait pu entendre sur leurs albums
d’il y a 15 ans. Mais, le problème est justement là : le groupe semble
carrément tourner en rond et se copier lui-même. Bon, l’énergie et la
folie sont toujours au rendez-vous, mais ça sent le réchauffé. On a bien
tenté d’intégrer de nouveaux sons, comme du disco dans « You’re
Gonna Go
Far, Kid », mais sans grand succès. Sur la ballade « A Lot
Like Me », le
groupe s’inspire un peu trop de
Coldplay, ce qui en devient
presque gênant. Ce sera aussi le cas un peu plus tard sur « Fix
You »,
qui n’a rien à voir avec la pièce du même titre de
Coldplay parue sur
X&Y, mais qui est totalement dans le même esprit. La réalisation
de Bob Rock assure un son de qualité mettant en valeur l’énergie
du groupe. C’est seulement dommage que
The
Offspring ait perdu sa
créativité d’il y a 15 ans. (septembre 2008) |
Sony BMG
½
|
One Day As A Lion - One Day As A Lion
One
Day As A Lion est une collaboration entre
Zack de la Rocha
(Rage Against The Machine) et
Jon Theodore (ex-Mars
Volta). Ils travaillent ensemble depuis 2006 et nous offrent ici
un mini-album nous permettant de les connaître un peu mieux avant
qu’ils présentent un album complet. À travers les 5 titres offerts,
on retrouve des éléments de rap et de métal qui peuvent nous
rappeler Rage Against
The Machine en certaines occasions. Par
contre, l’ensemble du disque semble principalement influencé par
Led Zeppelin dans leurs
moments les plus expérimentaux. Les rythmes particuliers créés par
la batterie de Theodore, jumelés aux claviers plaintifs de
Zack,
résultent en un son tout à fait unique, difficilement comparable.
C’est donc en bout de ligne un
mini-album extrêmement créatif qui
nous est offert ici et il vous rendra simplement impatient d’en
entendre plus. (découverte du mois de septembre 2008) |
Anti- /
Epitaph
|
One Second 2 Late -
World Time
Bomb
One Second 2
Late est un groupe de la banlieue de Toronto formé en 2002.
Ils se sont fait remarquer par le réalisateur
Greig Nori (Sum
41,
Hedley,
Treble Charger) en 2006 et ont alors
commencé à travailler à ce premier album.
Nori a demandé l’aide de
Ian D’sa (Billy Talent) en 2007 et ils ont réalisé ensemble
World Time Bomb
qui allait paraître en août 2008. Dès les
premières écoutes de l’album, c’est Billy Talent qui nous vient tout de
suite en tête avec un son rock énergique naviguant quelque part entre le
punk et le métal, mais avec des mélodies résolument pop. La pièce
d’ouverture et premier extrait, « Fear of a Nation », est une pièce pop
punk efficace et cette énergie débordante, sur de belles harmonies, se
poursuivra jusqu’à la fin, avec une bonne évolution d’un titre à
l’autre. Sans être d’une grande originalité, cet album a tout ce qu’il
faut pour permettre au groupe d’atteindre le sommet des palmarès dans la
catégorie rock commercial. Un disque solide! (avril 2009)
Vidéoclip :
« Fear of a Nation » |
Red Ink /
Sony BMG
½
|
Our Last Night -
The Ghosts Among Us
Our Last Night est un nouveau groupe
screamo du New Hampshire. Nous
offrant un mélange parfait entre le
emo et le
hardcore, le quintet
réussit à nous présenter une musique à la fois accessible et
underground, à la fois dansable et brutale. Vous vous demanderez
comment c’est possible, mais c’est justement ce qui fait la force du
groupe que de rendre ce mélange non seulement possible, mais
intéressant. Disons que j’ai eu une bonne frousse en entendant le
début de « Symptoms Of A
Failing System », parce que le groupe
débute véritablement en plein cœur du
hardcore le plus agressif et
que j’ai automatiquement pensé que ce serait ainsi jusqu’à la fin.
Heureusement, on arrive rapidement à une alternance avec un style
beaucoup plus mélodique grâce au duel vocal entre les 2 frères
Trevor et
Matt Wentworth. Alors que les gars installent
lentement leur style au début du disque, ils prennent véritablement
leur envol à la 4e pièce, l’excellente « Recovery »,
poursuivant ensuite avec le succès « Escape ». La réalisation de
Steve Evetts (qui a travaillé avec
Senses Fail et
Every Time I Die) est de première qualité, ce qui permet de
mettre bien en évidence les principales forces du groupe, soit leur
talent de musiciens et leur capacité à fabriquer de bonnes harmonies
vocales. Sans révolutionner le genre, ce premier album nous laisse
croire que Our Last Night sera assurément un groupe à surveiller
dans les années à venir. (découverte du mois de mai 2008) |
Epitaph
|
Panic At The Disco -
Pretty.Odd.
Le groupe pop punk /
emo de Las Vegas, Panic
At
The Disco, a fait
son apparition en 2005 avec
A Fever You Can’t Sweat Out,
un album plutôt médiocre dans
un genre déjà largement surexploité. Trois ans plus tard, le groupe
nous revient avec
Pretty.Odd., un disque complètement
différent qui nous oblige à enlever de notre tête ce qu’on
connaissait d’eux. Le quatuor a gagné de la maturité et va
maintenant puiser dans la pop psychédélique des années 60, avec les
Beatles en tête. Il y a
même un moment folk assez surprenant et extrêmement efficace sur « Folkin’
Around ». Ce qui est difficile à comprendre avec
Pretty.Odd.,
c’est que le groupe utilise des sonorités maintes fois exploitées,
mais réussit malgré tout à conserver une certaine fraîcheur grâce à
son humour et sa joie de vivre. En plus, en s’inspirant de cette pop
accrocheuse, on ne peut faire autrement que de pondre des mélodies
inoubliables, ce que réussit Panic
At
The Disco à la perfection. De
magnifiques orchestrations viennent ajouter une grande richesse à la
musique pop rock efficace du groupe. Si vous appréciez le premier
extrait, « Nine In
The
Afternoon », vous passerez assurément un bon
moment tout au long du disque de 15 titres totalisant au-delà de 48
minutes. Les moments faibles sont vraiment très rares, ce qui fait
de Pretty.Odd.
une des belles surprises de l’année jusqu’à
maintenant. (mai 2008) |
Atlantic /
Warner
|
Pendulum - In Silico
Pendulum est un groupe australien installé en Angleterre, qui œuvre
depuis le début de la décennie, mais qui est présenté pour la
première fois en Amérique avec
In Silico. Le son du groupe se
base sur le drum n’
bass, mais il intègre différents styles allant
du rock à l’électronique ambiant en passant par l’industriel.
Certaines pièces de cet album possèdent également une direction pop
évidente qui n’est pas sans nous rappeler
Depeche Mode
(« Different »).
Des éléments sont comparables à
Moby et aux
Chemical
Brothers, mais le nom qui nous vient le plus rapidement en tête
est The Prodigy. Leurs rythmes techno dansants sont tout à fait
contagieux. Mixés avec leur énergie rock puissante faite d’un
parfait mélange entre guitares et synthétiseurs, ils nous accrochent
automatiquement pour nous transporter jusqu’à la fin du disque de
près d’une heure. Chaque pièce est unique et on a vraiment
l’impression de faire un voyage exploratoire au cœur de l’industrie
musicale underground. Déjà le succès « Propane
Nightmares » crée de
nombreux remous dans les clubs, mais la plupart des 9 autres pièces
du CD possèdent tout autant de potentiel, de l’excellente pièce
d’ouverture, « Showdown », à la superbe conclusion, « The
Tempest ».
Voici un album incomparable qui vous apportera de bien bons moments.
(janvier 2009) |
Warner
|
Katy Perry
- One Of The Boys
Après une enfance où
elle chantait à l’église et un album chrétien sous le nom de
Katy
Hudson il y a quelques années, voilà que la jeune chanteuse de
Los
Angeles nous arrive avec un premier véritable album sur lequel elle se
laisse aller totalement. On pourrait même dire qu’elle se dévergonde
racontant ses lendemains de veille à Las Vegas (« Waking Up In Vegas »)
et ses expériences lesbiennes (« I
Kissed A Girl »). Est-ce que ces
histoires sont véridiques ou bien si elle tente simplement d’attirer
l’attention? La question demeure, mais je penche pour la deuxième
possibilité. Curieusement, même si on parlait déjà d’elle en 2004 comme
d’une chanteuse à surveiller (« the
next
big
thing »), il a fallu
attendre juin 2008 pour voir apparaître ce premier album,
One Of The
Boys. Elle s’était déjà attirée plusieurs fans avec son premier
simple « UR So Gay », mais c’est « I
Kissed A Girl » qui a déclenché le
raz-de-marée médiatique. La pièce tourne à répétition dans la plupart
des radios pop et rock et elle obtient une réaction incomparable de la
part du public. Pour cet album, Katy s’entoure de quelques-uns des
meilleurs réalisateurs :
Glen Ballard (Alanis Morissette,
No Doubt),
Dr. Luke (Kelly Clarkson,
Avril
Lavigne),
Butch Walker (Pink,
The Donnas),
Greg Wells (Mika,
Natasha Bedingfield,
Rufus
Wainwright),
Dave Stewart (Eurythmics), ainsi que
Sam Hollander & Dave Katz (Gym Class Heroes). Il s’agit
peut-être ici du principal problème du CD qui contient un peu de tout,
pour tous les goûts, ce qui va nécessairement dans toutes les directions
et crée du même coup un album très inégal. « I
Kissed A Girl » domine
totalement le CD et est entourée de pièces pop rock énergiques qui se
situent quelque part entre
Pink et
Alanis, des compositions qui nous
laissent souvent indifférents à part peut-être « Waking Up In Vegas » et
le prochain extrait, « Hot N Cold » que j’aime bien. Lorsqu’elle visite la ballade (« Lost »,
« I’m Still
Breathing »), il n’y a pas de meilleur somnifère. En fait,
j’ai l’impression qu’on a voulu présenter à peu près tout ce qu’elle
pouvait faire sur le même album pour attirer l’attention, et le truc a
fonctionné puisqu’on en parle aujourd’hui… (septembre 2008) |
Capitol /
EMI
½
|
Pete Möss - Pete Möss Presents
Sober On Strike Episode 3
Pete
Möss est un quintet de Sherbrooke qui casse la baraque avec un
son rock énergique à souhait. Ils nous offrent ici leur 2e
album, un court CD de 24 minutes qui fait partie d’un concept plus
global donnant accès à énormément de matériel en boni (vidéos, fonds
d’écran, photos, accès VIP au site officiel du groupe, etc.). Même
si l’album est bien court, on nous promet une sortie d’albums plus
fréquente à travers ce concept. Le groupe nous présente un rock n’
roll efficace dans le plus pur style de
Jonas et
Danko
Jones, un rock énergique à découvrir sur scène. On peut
particulièrement apprécier le premier extrait du disque, « Dance
With
The
Devil », ainsi que ma préférée, « 24
Women ». La
bluesée
chanson-titre revient en 3 différentes parties tout au long du
disque, servant d’introduction, d’intermède et de conclusion à ce
disque qui au fond ne contient que 6 véritables pièces. L’album est
donc beaucoup trop court pour véritablement le considérer comme tel.
C’est un bon disque, mais il faudra définitivement y ajouter
d’autres morceaux dans un futur rapproché pour rendre le groupe au
niveau où on devrait le trouver, soit au sommet des groupes rock n’
roll canadiens. Veuillez noter que le groupe a pu compter en studio
sur les collaborations de
Nick Blagona (Alexisonfire,
The Tea Party,
Deep Purple) et
Matt DeMatteo (Mobile,
Danko Jones).
(décembre 2008) |
Kay /
Universal
/
DEP
|
Pink
- Funhouse
Avant même d’entendre les premières notes de ce nouvel album de
Pink, son cinquième, on découvre déjà un beau paradoxe. Alors que le
disque s’intitule
Funhouse
(maison du plaisir), son thème
s’appuie sur le divorce de
Pink d’avec le champion de
motocross
Carey Hart. On retrouve donc plusieurs pièces tristes traitant
de séparation, de perte de confiance, etc., à commencer par « I
Don’t
Believe
You », avant de poursuivre avec « Please
Don’t
Leave
Me ». Heureusement, des pièces un peu plus joyeuses comme « Bad
Influence » et le succès (trop entendu) « So
What » viennent agir
comme contrepoids et rendre l’album passablement divertissant en
bout de ligne. La chanson-titre est également intéressante alors
qu’elle explore à nouveau la séparation, mais sur une mélodie pop
inoubliable. Quant à la pièce aux accents blues « Mean », elle amène
la pop rockeuse sur un terrain moins connu jusque là, à notre plus
grand plaisir. Quand l’album se termine, on est un peu partagés,
pour ne pas dire mélangés. Des chansons efficaces poursuivent dans
la lignée de ce qu’elle a fait par le passé, lui permettant de
demeurer l'une des artistes les plus créatives de la musique pop.
Par contre, l’ambiance sombre de plusieurs pièces de
Funhouse
le rend ennuyant en différentes occasions. Il ne s’agit
définitivement pas ici de son meilleur album, mais il devrait tout
de même satisfaire ses fans. (chronique principale de décembre 2008) |
LaFace /
Zomba /
Sony BMG
|
Stéphane Pompougnac
-
Hôtel Costes 11
Dès l’âge de 18 ans,
Stéphane Pompougnac était
DJ dans les clubs de Bordeaux en France. Après
un séjour à Londres, il est revenu dans l’hexagone, performant dans les
clubs les plus branchés de Paris. Il s’est alors fait offrir un poste de
DJ permanent au fameux Hôtel Costes où on le retrouve toujours, près de
25 ans après ses débuts dans le métier.
Pompougnac a lancé plusieurs
disques depuis ce temps et voici le 11e de la série
Hôtel Costes.
On y retrouve une musique house
downtempo dansante qui crée rapidement
une atmosphère chaude et enveloppante, une musique parfaite pour votre
bar lounge préféré ou un 5 à 7 branché.
Pompougnac intègre diverses
influences, tantôt acoustiques, tantôt électroniques. Il visite aussi
différents pays, passant par l’Italie, le Brésil et l’Angleterre.
L’ensemble est tellement bien mixé qu’aucune pièce ne ressort
véritablement du lot, ce qui peut être en bout de ligne un point
négatif. Pour ma part, j’aime bien le voyage de 70 minutes que nous
permet de faire Stéphane Pompougnac.
(mars 2009) |
Pschent
/
Fusion3
½
|
Portishead - Third
Après deux excellents
albums en 1994 et 1997 qui ont permis au trip hop d’être popularisé en
Amérique, Portishead semblait avoir complètement disparu du portrait.
Les revoici pourtant 11 ans plus tard avec l’album qui poursuit à la
perfection l’œuvre déjà entamée et complète du même coup de belle façon
leur trilogie. Même si le trip hop fait maintenant partie de l’histoire,
le trio de Bristol en Angleterre nous présente à nouveau un style
atmosphérique, construit sur des boucles, avec une mélodie pop
mélancolique et chaleureuse interprétée par une des meilleures
chanteuses du genre, Beth Gibbons, maintes fois copiée mais
jamais égalée depuis 15 ans. Ce qui est particulier avec
Third,
c’est que même s’il s’agit de la suite logique de leur album éponyme de
1997 et qu’on retrouve de façon évidente la signature de
Portishead, on
peut entendre des compositions totalement originales et complètement
intemporelles. Ces compositions, qui cadrent parfaitement dans le style
trip hop, sont pourtant toujours aussi pertinentes aujourd’hui. Si
Portishead réussit ce véritable tour de force, c’est tout simplement que
ses membres sont des créateurs hors pair. Après un début d’album plutôt
conventionnel pour Portishead, des pièces comme « We Carry On » et
« Machine Gun » nous approchent de la musique électronique allemande
avec une tension unique renforcée par la guitare grinçante d’Adrian
Utley. Bizarrement, ces 2 pièces passablement expérimentales sont
entrecoupées par la courte « Deep
Water », une pièce folk un peu
simpliste. Comme c’était le cas pour les 2 premiers albums du groupe,
Third
est un disque qui doit être écouté attentivement et qui
demande un minimum d’efforts de la part de l’auditeur. Mais celui qui
osera y mettre le temps n’en sortira que grandi puisqu’il s’agit ici
d’un des meilleurs albums de 2008. (février 2009) |
½
|
Omara Portuondo - Gracias
La légendaire chanteuse
cubaine Omara
Portuondo est de retour avec un nouvel album,
Gracias.
Celle qui a permis à la musique cubaine d’être reconnue à travers le
monde nous offre maintenant des rythmes brésiliens et du jazz vocal qui
pourrait bien être américain s’il n’était pas chanté en espagnol. Âgée
de 78 ans, Omara semble en avoir 30 de moins lorsqu’on entend sa voix
puissante et solide. Elle est brillamment entourée ici de musiciens d’un
peu partout à travers le monde, avec bien sûr quelques Cubains. Elle
peut également compter sur une section de cordes sur plusieurs pièces
qui contribue grandement à enrichir la portion musicale, une musique qui
est bien loin de ne servir que d’accompagnement. L’album débute en force
avec une chanson d’Henri Salvador, « Yo
vi », avant de poursuivre
avec les excellentes « Adios
felicidad » et « O que sera » (qui met en
vedette Chico Buarque). Je préfère grandement
Omara dans ses
moments les plus rythmés, mais elle demeure une chanteuse incomparable
dans les pièces lyriques (« Vuela
pena », « Tu mi
desengano », etc.).
Omara a la chance d’interpréter une chanson presque a cappella avec sa
petite-fille Rossio Jimenez, la pièce « Cachita ». On retrouve
d’autres artistes invités :
Pablo Milanes (« Amame
como
soy »),
Jorge Drexler (la
chanson-titre),
Cachaito Lopez et
Chucho Valdes (« Nuestro
gran
amor »), ainsi que
Richard Bona
(« Drume
negrita »).
Gracias
est un album riche et varié qu’on
pourrait facilement considérer parmi les meilleurs enregistrements de la
carrière d’Omara
Portuondo.
(février 2009) |
Montuno /
Fusion3
½
|
Quadro Nuevo
- Ciné Passion
Quadro
Nuevo est un quatuor allemand qui œuvre dans le jazz
acoustique instrumental. Leur son intègre énormément de tango et
d’autres styles à l’italienne.
Ciné Passion
est un album
regroupant des classiques musicaux du cinéma. On peut entre autres
entendre « Calling
You » de
Bagdad Café, « Gelsomina » de
La Strada, « Plus fort que nous » de
Un Homme et une Femme,
« Georgia » de
The Gold Rush et plusieurs autres. On peut
aussi entendre les thèmes de différents films dont
Lawrence Of
Arabia, The Hit, Jean De Florette
et
Spartacus.
Ciné
Passion est paru à l’origine en 2002, mais grâce à Justin Time
Records, il est enfin disponible au Canada. Il s’agit d’un excellent
disque d’ambiance! (décembre 2008) |
Justin Time
/
Fusion3
½
|
The Queers -
CBGB OMFUG Masters:
Live February 3, 2003, The Bowery Collection
Forts d’une carrière de 20 ans, les
légendes du punk rock de la Nouvelle-Angleterre, The Queers, ont
offert une performance hors du commun dans la Mecque du punk, le
défunt CBGB de New York. Ils ont présenté rien de moins que 31
pièces pour un concert de plus de 53 minutes, entièrement enregistré
à la console. Ils débutent avec un classique des
Ramones, « Rockaway Beach »,
avant d’interpréter toutes leurs pièces les plus appréciées de leurs
fans. Une partie des profits
récoltés par la vente des disques de la série CBGB OMFUG Masters
sera remise à la fondation Hilly Kristal pour les
musiciens et les artistes. (juillet 2008) |
MVD
|
The
Raconteurs - Consolers Of The Lonely
Après un premier album
surprenant en 2006, le supergroupe
The Raconteurs est de retour sans
avertissement en 2008 avec
Consolers Of The Lonely. L’album
inattendu contient rien de moins que 14 pièces totalisant plus de 55
minutes. Le groupe dirigé par
Jack White et
Brendan Benson
nous avait offert un album quelque peu inégal 2 ans plus tôt, malgré de
très solides pièces. Cette fois-ci, les faiblesses sont rares et l’album
constitue un ensemble uniforme et solide jusqu’à la fin. Les
compositions font preuve d’une créativité hors du commun et tous les
styles de rock sont explorés à un moment ou à un autre, la ligne
directrice demeurant des mélodies pop accrocheuses. White peut se
permettre avec un groupe complet d’optimiser l’apport de chacun des
instruments et des voix de tous, un plus par rapport aux limites
imposées par son duo minimaliste au sein des
White Stripes.
Consolers Of The Lonely
est donc un excellent album à ajouter à la
liste des meilleurs de l’année 2008. (janvier 2009) |
|
Radiohead - The
Best Of
Une compilation de Radiohead est en soi passablement bizarre puisque
le groupe présente avant tout des albums, et non des succès radio.
Donc, comment arriver à choisir ce qui devrait être inclus sur une
telle collection? On a bien évidemment assemblé tous leurs succès,
en les entourant de ce qui pourrait être considéré comme les
meilleures pièces de leurs 6 premiers albums. Vous y trouverez donc
le « meilleur » de leur carrière depuis leur premier véritable
succès, « Creep », jusqu’à « 2+2=5 » de l’album
Hail To The Thief. Les 17 pièces offertes nous sont
présentées dans le désordre total, ce qui peut être plutôt frustrant
avec un groupe comme Radiohead qui a connu une évolution certaine
depuis 15 ans. Il s’agit donc d’un album inutile pour les fans du
groupe qui possèdent déjà tous leurs albums. Il ne servira que de
première approche aux plus jeunes qui ne connaissent pas encore le
groupe. (août 2008) |
Parlophone /
EMI
½
|
Radiohead - In Rainbows
Sans contrat de
disque, Radiohead a décidé d’innover et de nous offrir son nouvel album
seulement en téléchargement à partir de son site web. En plus, le prix est
à la discrétion de chacun en livres anglaises (attention de ne pas oublier
que 1 livre égale environ 2 $). Cela dit, que nous offrent-ils exactement
sur ce 7e
album studio? Eh bien, ils continuent simplement leur évolution musicale,
suite à
Hail To The Thief,
leur album de 2003 que
j’avais adoré. C’est un album qui n’avait pas fait l’unanimité alors que
certaines personnes le trouvaient par moments inaudible et inégal. Pour ma
part, c’était clairement le meilleur album depuis
OK Computer. Partant de ces prémisses, In Rainbows va
encore un peu plus loin, intégrant aussi au passage des éléments de
l’album solo de Thom Yorke lancé en 2006,
The Eraser. L’album, encore une fois majoritairement électronique,
se divise en 2 styles distincts pour former un tout solide : des chansons
romantiques comme jamais Radiohead nous en a présentées, et des pièces un
peu plus rythmées avec des éléments intéressants de rock. Certains
pourront trouver la dimension romantique du groupe un peu déprimante avec
la voix pleureuse de Yorke, mais le groupe nous offre ici quelques-unes de
ses plus belles chansons à ce jour (« Nude », « All I Need », « Reckoner »,
« House Of Cards », etc.). Les plus énergiques « 15 Step », « Bodysnatchers »
et « Jigsaw Falling Into Place » viendront quelque peu casser le rythme
lent et sirupeux de l’ensemble, mais elles s’y fusionnent parfaitement. En
plus d’une plus grande solidité d’ensemble par rapport à
Hail To The Thief,
In Rainbows s’étend seulement sur 42 minutes avec 10 pièces
extrêmement efficaces, ce qui le place un pas devant le précédent disque.
C’est un album qui se classe aisément parmi les meilleurs du groupe et qui
fera se mordre les doigts les maisons de disques qui n’ont pu mettre le
grappin sur le groupe avant qu’il ne prenne l’initiative de le distribuer
lui-même. L'album paraîtra finalement sur CD le 1er janvier
2008. (critique principale de décembre 2007) |
½
|
R.E.M.
- Accelerate
Pour son premier album en 4 ans, le légendaire groupe rock
alternatif R.E.M. a fait appel au réalisateur
Jacknife Lee (U2,
The Hives,
Snow Patrol). Le résultat est
impressionnant puisque le groupe nous ramène au son rock énergique
de ses meilleures années.
Accelerate
contient 11 pièces
tournant généralement autour des 3 minutes pour un total
n’atteignant même pas les 35 minutes. C’est donc un album court,
mais extrêmement efficace, qui ne prend pas de détours inutiles pour
atteindre son but. On ne retrouve pas ici les arrangements léchés et
superflus des derniers enregistrements, ce qui permet au groupe de
revenir à la base du style qu’il a créé dès les premiers
balbutiements des années 80. Après un enchaînement très réussi des 3
premières pièces se terminant par le succès « Supernatural
Superserious », le trio reprend quelque peu son souffle avec « Hollow
Man », même si elle contient elle aussi un refrain énergique. En
quelques occasions, l’utilisation de guitares acoustiques nous
rappelle leurs années d’exploration folk, comme c’est le cas entre
autres avec « Until The
Day
Is
Done ». Pendant l’écoute du disque,
on en vient presque à oublier que c’est un tout nouvel album qu’on
écoute et non un album paru alors qu’ils se trouvaient au sommet de
leur carrière. Avec
Accelerate, R.E.M. nous présente
peut-être son meilleur album depuis
Automatic For The People
lancé il y a 16 ans déjà…
(chronique principale de mai 2008) |
Warner
|
Mélanie Renaud -
Feux d'artifice
Après quelques succès importants dans le paysage de la chanson
québécoise (« J’m’en veux », « Mon pays », etc.), voilà que la chanteuse
d’origine haïtienne nous offre un album différent. Pour
Feux
d’artifice, elle a décidé de nous proposer un album clairement ancré
dans le R&B. Sa voix est encore à l’honneur, mais on met un peu plus
l’accent sur la musique qui l’accompagne, avec l’ajout d’un chanteur hip
hop en certaines occasions. On retrouve encore quelques ballades, mais
un peu moins que par le passé. La jeune chanteuse au talent exceptionnel
nous apparaît ici plus sexy que jamais. En plus de sa présence qui crève
l’écran dans le vidéoclip « Hors-la-loi », premier extrait de l’album,
elle s’est aussi permise une séance de photos dans le magazine sexy
Summum. Avec
Feux d’artifice, Mélanie Renaud fait non seulement
un pas en avant, mais se crée aussi une niche qui n’est pas trop bien
occupée dans le R&B populaire québécois. (juillet 2009)
Vidéoclips :
« Hors-la-loi » -
« Je reviens chez moi » |
Sphère
½
|
Les Respectables - Le Best
Of – Depuis 1991
L’heure est aux bilans pour Les Respects et, après le méga show au
Centre Bell pour leur 15e anniversaire qui a donné un
superbe DVD, voici une compilation des succès du groupe dans leur
version studio. On en retrouve 14 plus une pièce inédite, « Belle
comme avant », une des plus rock du disque. Votre chanson préférée
des Respectables s’y retrouve assurément, même si certaines nous
sont offertes dans des versions légèrement différentes de celles
entendues sur les albums du groupe. Il faut noter la présence des
reprises de 2 pièces d’Harmonium,
« Comme un fou » et « Le premier ciel », que le groupe a fusionné
pour l’album bénéfice
Groupes de Pamplemousse
en 2007. Un
détail sur l’album peut être parfois agaçant : c’est que le volume
varie en certaines occasions d’une pièce à l’autre, surtout avec
« L’argent fait le bonheur ». Sinon, cette compilation de 55 minutes
fait une excellente rétrospective de la carrière du groupe, même si
on aurait peut-être pu en ajouter quelques-unes, surtout de leurs
premiers albums. Le disque nous est offert dans une très belle
pochette de jeans, ce qui en fait un item unique. (août 2008) |
Sphère /
DEP
½
|
Dick Rivers - L’homme sans âge
J’avais un préjugé négatif vis-à-vis le chanteur français Dick
Rivers ne connaissant de lui que son rock n’ roll à la
Elvis Presley futile et pas
trop inspiré. Sauf que ces années semblent bien loin derrière lui.
Il a confié l’écriture des 12 pièces de
L’homme sans âge à
Joseph d’Anvers, un jeune auteur-compositeur particulièrement
talentueux. Le résultat est un album de country / rock / folk
introspectif et intelligent qui met magnifiquement en valeur le
talent d’interprète de Rivers et sa voix basse unique. Les textes de
d’Anvers lui collent parfaitement à la peau. Les arrangements
musicaux sont riches et créent une atmosphère sombre bien
particulière. L’homme sans âge
n’est définitivement pas un
album à écouter dans un moment de déprime, un jour de pluie. Par
contre, il est très intéressant de l’écouter attentivement en
portant une attention spéciale aux textes matures et réalistes de
Joseph d’Anvers qui traitent d’amours perdus, de solitude et de
vieillesse. Certains moments nous rappellent
Johnny Cash,
d’autres Leonard Cohen, mais en bout de ligne c’est un Dick
Rivers à son meilleur que l’on doit découvrir.
L’homme sans âge
peut certainement être considéré comme l’un des meilleurs albums
français de l’année, une bien belle surprise! (novembre 2008) |
EMI France /
Fusion3
½
|
Kevin Rudolf
-
In The City
Kevin Rudolf est un chanteur, guitariste et compositeur qui a grandi
à New York et habite maintenant à Miami. Artiste aux influences
diverses, il a collaboré à plusieurs artistes hip hop et R&B au
cours des dernières années. Il nous offre maintenant son premier
album,
In The City,
véritablement propulsé par le méga succès
« Let It Rock » mettant en vedette
Lil Wayne. Ce mélange de
rock et de rap donne le ton à l’album qui navigue entre différents
genres musicaux. Le rock domine largement, mais les moments hip hop
et pop, auxquels viennent s’ajouter des sons électroniques, rendent
l’album totalement inclassable. On peut le comparer en partie à
Kid Rock (en plus pop) et en partie à
Simple Plan (sur
leur dernier album). L’album offre plusieurs titres intéressants (« Welcome
To The World », la
chanson-titre, etc.), mais rien qui s’approche de
la bombe que constitue « Let
It Rock ».
(mars 2009)
Vidéoclip :
« Let It Rock » |
Cash Money
/
Universal Republic
/
Universal
|
Serena Ryder -
Is It O.K
Voici le 3e album de la chanteuse ontarienne
Serena
Ryder. Elle nous
sert en quelque sorte un mélange entre
Joss Stone et
Melissa Etheridge, grâce à sa voix puissante et rauque. Elle
s’accompagne toujours d’une guitare acoustique, ce qui amène
certains éléments de folk et de country à un son rock plutôt
commercial. On peut entendre sur ce disque des pièces
particulièrement efficaces grâce à une énergie hors du commun (« Sweeping
The
Ashes », le simple « Little Bit Of
Red » et « All For Love »).
Par contre, d’un point de vue créatif, l’auteure-compositeure ne
réussit pas suffisamment à se différencier d’autres artistes qu’elle
a sûrement admirées par le passé (Alanis Morissette,
Alannah Myles,
Stevie Nicks,
Bonnie Raitt, en plus
de celles nommées précédemment).
Serena
Ryder est une interprète de
grand talent à qui il ne manque qu’une touche créative additionnelle
pour la rendre unique dans le paysage pop rock canadien. (mars 2009) |
EMI
|
Ron
Sexsmith - Exit Strategy Of The Soul
Pour son 10e
album, Ron
Sexsmith s’entoure de musiciens cubains. Par contre, ne vous
attendez pas à un son jazz latin, puisqu’il demeure dans un style
alternatif adulte. Comme le titre peut nous le suggérer,
Exit
Strategy Of The Soul
va puiser un peu plus dans la musique soul,
tout en conservant des similarités avec les
Beatles
dans leurs
moments les plus doux. Après une intro instrumentale, « Spiritude »,
Sexsmith nous offre peut-être une de ses meilleures compositions depuis
plusieurs années, « This
Is How I Know », que vous fredonnerez sans fin.
Cette excellente pièce donne donc le coup d’envoi à cet album qui
présente une belle évolution pour
Sexsmith alors qu’il semble plus
confiant que jamais. L’album a encore une fois été réalisé par
Martin
Terefe et on peut entendre une collaboration avec
Leslie Feist
sur « Brandy Alexander ». Il s’agit d’un album solide qui réussira à
convaincre ses détracteurs que
Sexsmith est non seulement un excellent
compositeur mais aussi un très bon chanteur. (septembre 2008) |
Warner
½
|
Shy’m - Reflets
Après avoir été
découverte en tant que chanteuse invitée aux côtés de
K-Maro sur
son succès de 2005 « Histoires de
luv », la jeune chanteuse pop / R&B
française Shy’m nous a offert 2 grands succès radio, « Femme de
couleur » et « Victoire ». Ces deux pièces étaient tirées de son tout
premier album,
Mes fantaisies, paru en 2006 grâce à l’apport de
K-Maro. On
reprend exactement la même formule sur ce nouveau disque alors que
K-Maro a co-écrit toutes les pièces en plus d’être le producteur
exécutif et le co-réalisateur de l’album (avec son fidèle collaborateur
Louis Côté). Il prête même sa voix à la pièce R&B « À l’abri ».
Une autre collaboration à noter est celle d’Odessa Thornhill
qui
vient chanter sur « Step Back ».
Shy’m ose écrire sur seulement un titre
ici, « L’unique ». L’album de 14 pièces, incluant en conclusion un remix
de son simple « La première fois » qui ouvre le disque, nous propose une
musique pop douce et efficace aux mélodies inoubliables. Par contre,
l’album devient rapidement redondant, et ce sans tenir compte des textes
qui ne révolutionneront assurément pas la poésie dans la musique pop. La
production est solide et la timide chanteuse prend de l’assurance, mais
elle est encore bien loin du sommet. (décembre 2008) |
K.Pone /
Warner
|
Sic Fucks -
CBGB OMFUG Masters: Live October 13, 2006,
The Bowery Collection
Dans la série de concerts au célèbre
CBGB de New York, on ne pouvait passer outre une performance des Sic
Fucks, un des groupes originaux de la scène glam / thrash / punk new
yorkaise. Le groupe a été formé par
Russell Wolinsky qui
s’est adjoint les services des sœurs Tish et
Snooky
alors choristes pour
Blondie. Maintenant installés à
Baltimore, ils continuent de rouler leur bosse, mais totalement en
marge de l’industrie musicale. C’est d’ailleurs presque impossible
de mettre la main sur leurs albums. Heureusement, cette performance
de 30 minutes nous permet d’entendre leurs pièces les plus connues,
incluant leur reprise de « Blitzkrieg Bop » des
Ramones. Le son est correct et
on aurait bien aimé avoir du visuel, mais on ne se plaindra pas
ayant la chance d’avoir entre les mains un CD des Sic Fucks… (avril
2009) |
MVD
|
Simple Plan - Simple Plan
Le groupe montréalais Simple Plan nous offre enfin son 3e
album, un disque que leurs fans attendaient depuis longtemps, suite
au succès retentissant et planétaire de
Still Not Getting Any… qui date déjà de 4 ans. On réalise
dès la première impression que les 5 gars ont acquis une grande
maturité au cours des dernières années et que leur musique s’en
ressent. Ils replongent avec plaisir dans leurs influences de
jeunesse en se laissant inspirer par les groupes rock des années 80
comme Bon Jovi et
Def Leppard. C’est particulièrement
évident sur la pièce power pop « Take
My Hand », une pièce très
énergique qui constitue certainement ma préférée du disque. Elle
arrive dès la 2e piste, soit tout de suite après le méga
succès « When I’m Gone » qui jouait déjà en boucle dans les radios
des mois avant la sortie de l’album. Un autre aspect grandement
présent sur l’album est l’utilisation de mélodies pop et R&B très
contemporaines (et surtout très éloignées de leurs influences
punks!), probablement insufflées par de nouveaux collaborateurs
comme Nate « Danja » Hills (Timbaland,
Justin
Timberlake,
Duran Duran,
Nelly Furtado),
Max
Martin (James Blunt,
Kelly Clarkson,
Avril
Lavigne) et
Dave Fortman (Evanescence,
Mudvayne).
Dans cette nouvelle direction, « The
End » utilise beaucoup
d’électronique, avec la voix de
Pierre Bouvier qui est
transformée et pratiquement impossible à reconnaître. La présence
d’un grand nombre de ballades insipides demeure encore une fois la
faiblesse principale du disque, même si c’est ce qui attire une
grande portion de leur auditoire. Après 2 ballades consécutives
comme « Your Love
Is A Lie » et « Save You », on applaudit
grandement l’arrivée de l’excellente « Generation » et d’une pièce
dans un style un peu plus classique pour Simple Plan, « Time To Say
Goodbye ». Après une autre ballade beaucoup trop longue à mon goût
intitulée ironiquement « I Can
Wait
Forever », on a l’impression
d’entendre la guitare de
The Edge de
U2 au début de « Holding On », une
autre ballade, mais un peu plus énergique et solide celle-là.
Lorsque débute ensuite « No Love », encore une ballade, c’est un
sentiment de dépit qui nous envahit et on se dit simplement :
« Assez, c’est assez! ». Si malgré tout vous avez le courage de vous
rendre à la 11e et dernière piste, « What If », vous
entendrez une excellente orchestration en introduction à une pièce
rock solide, une autre de ces pièces influencées quelque peu par le
hard rock des années 80. En conclusion, ce nouvel album de Simple
Plan contient quelques compositions efficaces et c’est bien dommage
qu’elles soient noyées dans autant de ballades sans grand intérêt (à
moins que ce soit l’aspect qui vous attire le plus chez eux). Une
édition de luxe de l’album est également disponible avec 2
pièces en boni (« Running Out Of Time » et une version acoustique de
« When I’m Gone ») ainsi qu'un DVD.
(chronique principale d'avril 2008) |
Atlantic /
Warner
|
Guilty Simpson -
Ode To The Ghetto
Le MC de Détroit de 31 ans
Guilty Simpson roule sa bosse depuis un
certain temps déjà, mais
Ode To The Ghetto
est son premier
album officiel. Il prétend être en mesure de nous offrir un hip hop
plus dure que la moyenne, même s’il adore aussi l’art de créer des
rimes. Son propos est en effet passablement dur, mais il réussit à
l’adoucir grandement grâce à des mélodies efficaces. Une certaine
richesse musicale enveloppe le tout pour en faire un album qu’on
peut écouter seulement avec son oreille musicale, sans trop porter
attention à ses textes. Il n’est pas sans nous rappeler
50 Cent
en plusieurs occasions.
Ode To The Ghetto
est un très bon
premier album à lequel il ne manque que le hit percutant qui
pourrait lui permettre d’être projeté sur
MTV. L’excellente « Getting
Bitches » pourrait peut-être jouer ce rôle, si ce n’était du propos.
(découverte du mois d'avril 2008) |
Stones Throw /
Koch
½
|
Sing It Loud - Come
Around
Sing
It
Loud est un jeune groupe de Minneapolis qui a été découvert
en 2007 et signé sur l’étiquette Epitaph Records. Le groupe n’avait
alors performé que 7 fois en concert.
Sing
It
Loud nous offre un son
pop rock aux timides influences punk rock et hard rock, un fait rare
pour un groupe de cette étiquette punk réputée. Ne pouvant même pas
parler de pop punk ici, ce n’est certainement pas un groupe qui
attirera l’attention des punks puristes. L’album possède par contre
une production de premier plan et c’est le guitariste de
Motion
City Soundtrack,
Josh Cain, qui en assure la réalisation,
alors que Mark Trombino (Jimmy Eat World,
Blink 182)
prend en charge le mixage. On peut entendre des invités sur 2 pièces
du CD : Justin Pierre de Motion City
Soundtrack sur « We’re
Not Afraid » et
Alex Gaskarth de
All Time Low
sur « No
One Can Touch Us ». L’album possède des refrains particulièrement
efficaces qui vous obligeront à chanter avec eux comme nous le
laisse entendre le nom du groupe.
Sing
It
Loud ne révolutionnera
certainement pas le monde de la musique avec ce album, mais le
groupe nous présente tout de même des compositions efficaces qui
plairont à un public jeune, un public fan de
Metro Station,
Plain White T’s, etc.
(découverte du mois de février 2009) |
Epitaph
½
|
The Sound of Animals
Fighting - The Ocean and the Sun
J’avais eu passablement
de difficulté à accrocher au précédent disque du collectif expérimental
The
Sound of
Animals
Fighting, parce qu’un peu trop cacophonique à mon
goût. Ce 3e album est un peu plus structuré musicalement, ce
qui le rend donc légèrement plus « accessible ». Mais il ne faut pas se
tromper : le quatuor anonyme demeure avant tout un concept créatif
totalement débridé. Sur
The Ocean and the Sun, ils explorent
l’immensité de la nature dans un essai visionnaire hautement inventif.
Le fait d’ajouter une certaine structure à leur musique n’enlève rien à
leur créativité et rend au contraire le son du collectif doublement
intéressant. Évidemment, vous aurez besoin de quelques bonnes écoutes
attentives pour saisir toutes les subtilités de l’album, mais l’effort
vous permettra d’être grandement récompensé. Un très bon album de rock
expérimental bruyant! (février 2009) |
Epitaph
½
|
Britney Spears - Circus
Blackout a été lancé il y a un peu plus d’un an alors que
Britney était plongée dans un tas de problèmes personnels. L’album est
donc passé quelque peu inaperçu, malgré le méga succès de « Gimme More »
et de très solides pièces dansantes parfaites pour les clubs. Elle nous
revient maintenant avec
Circus
et on insiste (peut-être un peu
trop) pour nous dire qu’elle va bien et qu’elle s’est reprise en main.
Contrairement aux nombreux journaux à potins, ce qui m’intéresse c’est
ce qu’elle nous présente sur CD, donc je m’en tiendrai à cet aspect.
L’album s’ouvre en force avec le succès « Womanizer » et la
chanson-titre. « Out
From Under » est une ballade franchement ennuyante,
mais elle est heureusement suivie d’une des meilleures pièces que
Britney ait jamais enregistrées, « Kill
The
Lights », un succès assuré.
« Shattered Glass » est une pièce techno s’approchant quelque peu de son
album précédent, mais à laquelle il manque ce petit je ne sais quoi que
les DJ trouveront assurément en la
remixant.
Britney s’est fait voler la
vedette par Katy Perry au cours de la dernière année et elle
tente assurément de reprendre son dû sur « If U
Seek Amy », une de ses
pièces les plus sexuellement explicites jusqu’à maintenant. La ballade
« Unusual
You » est certainement la plus solide de l’album avec son fond
rythmé d’une grande efficacité. Le reste du disque navigue entre des
pièces ennuyantes, ou simplement moyennes, du remplissage quoi… Malgré
quelques titres de grande qualité,
Circus
n’arrive pas à
rejoindre la qualité musicale de
Blackout.
(février 2009) |
Jive /
Zomba /
Sony BMG
|
Mavis Staples - Live: Hope
At The Hideout
Native de Chicago, la légende de la musique soul
Mavis
Staples,
maintenant âgée de 69 ans, est revenue dans sa ville natale le 23
juin 2008 pour une performance intime au
Hideout. Accompagnée de
seulement 3 musiciens et autant de choristes, elle enchaîne ce
soir-là les classiques de son répertoire et des pièces
traditionnelles. Plusieurs des pièces offertes proviennent de son
plus récent album
We’ll Never Turn Back. Le concert débute avec une version
bien personnelle de « For
What It’s Worth » de
Buffalo
Springfield, une bonne façon de réchauffer la foule. Par la
suite, elle offre un excellent mélange de soul, de gospel et de
rock, un peu à la manière de
Creedence Clearwater Revival
en
version un peu plus dépouillée. Évidemment, sa voix n’est plus aussi
puissante que dans ses jeunes années dans les notes hautes, mais
elle joue encore magnifiquement avec les notes plus basses. C’est
toute l’histoire de la musique noire américaine qu’on sent derrière
la performance de Mavis
Staples sur scène, comme si elle
transportait à elle seule les souvenirs de toute une époque. Le
principal défaut de cet album est que j’aurais préféré pouvoir
visionner la performance sur DVD. (décembre 2008) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Static Thought - The Motive For Movement
J’avais adoré leur
premier album paru l’an passé,
In The Trenches,
puisqu’il apportait une énergie nouvelle à la
musique punk. On retrouvait enfin un groupe créatif et énergique qui ne
tombait dans aucun piège pour vendre plus d’albums ou s’attirer la
sympathie d’un large public. Le groupe de la baie de San Francisco
Static
Thought est de retour un an plus tard, au grand plaisir de ses
nouveaux fans. Les gars poursuivent dans la même direction que sur leur
disque précédent avec une énergie incroyable et des influences diverses
qu’ils insèrent habilement dans leur son punk
hardcore unique. Ils nous
présentent 12 pièces pour un total franchissant à peine la barre des 30
minutes. Le seul inconvénient de
The Motive For Movement
par
rapport à leur premier album est que cette fois-ci on sait un peu plus à
quoi s’attendre. Des moments réussiront tout de même à vous surprendre,
comme par exemple dans « Ambivalence » où on réalise qu’ils ont réussi à
intégrer une guitare rock n’ roll des années 50 à la
Chuck Berry
à l’intérieur de leur son punk
hardcore. D’autres clins d’œil
historiques du genre pourront capter votre attention à un moment ou à un
autre. Static
Thought nous offre encore une fois un très bon album, pour
les amateurs de vrai punk original. (novembre 2008) |
HellCat /
Epitaph
½
|
Stemm -
Blood
Scent
Stemm est un groupe métal de Buffalo qui en est à son deuxième
album. Avec
Blood Scent, le
chanteur-guitariste
Joe
Cafarella ose affirmer que le groupe nous offre son
Vulgar Display of Power (de
Pantera). J’aurais
tendance à dire qu’il a raison puisque la comparaison la plus
évidente à faire avec Stemm est effectivement
Pantera et que le
groupe nous offre ici un album de
thrash
metal rafraîchissant comme
on n’en a pas entendu beaucoup depuis les meilleures années de
Pantera. Le groupe est surtout connu pour avoir fourni la
chanson-thème de l’UFC où on peut encore l’entendre régulièrement.
Stemm peut autant nous offrir des pièces énergiques particulièrement
agressives que des ballades métal. Sur
Blood Scent,
ce
mélange est particulièrement réussi et l’album de 11 pièces
totalisant 56 minutes est très efficace dans l’ensemble. Il a
l’avantage de nous replonger dans le métal du début des années 1990
tout en bénéficiant d’une production des années 2000. Les fans de ce
genre musical devraient définitivement porter attention à ce groupe
extrêmement talentueux. (juin 2009)
Vidéoclip :
« Awake » |
Catch 22 /
MVD
½
|
The Stills -
Oceans Will Rise
Voici le 3e album du groupe de rock
indie montréalais
The
Stills. Paru à
la fin de l’été dernier,
Oceans Will Rise nous présente ce que le
groupe fait de meilleur dans la fusion entre rock alternatif et pop.
Moins expérimental que leur 2e album, ce nouvel opus utilise la
dimension la plus intéressante du pop rock du premier disque et la
couple avec une maturité hors du commun pour un résultat plus
qu’intéressant. Le disque commence en force avec l’excellente et très
accrocheuse « Don’t Talk Down ». Trois pistes plus tard, on retrouve
possiblement leur chanson la plus commerciale en carrière avec « Being
Here ». Un peu partout sur le disque des moments nous rappellent
U2 avec des compositions d’une solidité
incomparable enrobées d’arrangements magnifiques. Les gars de
The
Stills
nous présentent certainement ici leur album le plus accompli à ce jour.
(avril 2009) |
|
Story Of The Year - The Black Swan
Anciennement nommé
Big Blue Monkey alors que leur son se rapprochait beaucoup plus du
nu metal, Story Of The
Year a fait son apparition en 2002 sur
l’étiquette Maverick. Après 2 albums studio et 1 en concert, le groupe a
décidé de confier sa destinée à une plus petite maison de disques,
Epitaph Records. Bizarrement, le groupe nous offre peut-être son album
le plus grandiose et accessible avec
The Black Swan. L’album
débute avec des élans hardcore évidents sur « Choose
Your Fate » qui
n’est définitivement pas représentative du reste du disque. Le premier
extrait, l’excellente « Wake Up », ainsi que « The Antidote » viennent
établir véritablement les assises du groupe et c’est ce style
emo aux
mélodies particulièrement efficaces qui prévaudra pour tout le reste du
CD. Les variations et crescendos sont très présents dans la plupart des
pièces du groupe. Le travail sur plusieurs titres du réalisateur
John
Feldmann, un fidèle collaborateur du groupe, sera certainement
apprécié de leurs fans, mais c’est la réalisation d’« Elvis »
Baskette (Chevelle,
Escape The Fate) qui vient
cimenter le son du groupe. Quelques pièces sont interchangeables et vous
laisseront plutôt indifférent, mais
The Black Swan
est quand même
certainement leur album le plus solide à ce jour. Malgré cette belle
évolution de Story Of The
Year, les fans du groupe devraient facilement
s’y retrouver. (août 2008) |
Epitaph
½
|
Street
Dogs - State Of Grace
Street
Dogs est un
groupe punk de Boston avec certaines influences folks et celtiques. On
peut les comparer en partie aux
Dropkick Murphys
et le chanteur,
Michael McColgan, a d’ailleurs déjà fait partie du groupe
jusqu’en 1998. State Of Grace est leur 4e album en 5
ans et il fait suite à
Fading American Dream,
une véritable destruction du régime
politique de George W. Bush. Le registre change complètement cette
fois-ci alors que le groupe nous offre son album le plus personnel. Ils
incluent également une solide reprise de
The Skids, « Into
The
Valley », une des pièces les plus accrocheuses du disque. « Guns » est
quant à elle possiblement leur pièce originale la plus inoubliable
puisqu’une seule écoute est nécessaire pour qu’elle nous poursuive
pendant des heures. Le reste du disque est intéressant, mais n’a pas su
me captiver comme je l’aurais apprécié. Les fans de
The Clash
et du punk celtique
américain devraient y trouver leur compte en bout de ligne, même si ce
n’est certainement pas un album qui passera à l’histoire. (octobre 2008) |
HellCat /
Epitaph
|
The Streets - Everything Is Borrowed
The
Streets est en fait un gars,
Mike Skinner, un britannique
qui nous offre un mélange d’électronique et de hip hop. J’avais bien
aimé son album de 2004,
A Grand Don’t Come For Free et il en est maintenant à son 4e
album, Everything Is Borrowed. L’instrumentation est
passablement différente sur ce nouveau disque, à commencer par une
véritable batterie jouée par
Johnny « Drum Machine » Jenkins.
On retrouve également beaucoup de guitare électrique et de basse et
on y ajoute occasionnellement des cordes et des cuivres. La
réalisation fait en sorte que tous ces instruments ne sonnent pas si
différemment tout de même de ce qu’il a fait dans le passé, ce qui
fait que peu de ses fans seront totalement dépaysés. Skinner nous
propose ici un album plus léger et ensoleillé que ce qu’il a produit
précédemment, même s’il ne plonge toujours pas dans la musique pop.
Il s’agit plutôt d’un disque qui s’adresse exclusivement aux fans de
hip hop britannique en quête de créativité. Les fans de
Gorillaz
risquent également d’y trouver leur compte. (novembre 2008) |
Warner
½
|
Supergrass
- Diamond Hoo Ha
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Supergrass, même de son vivant, n’est sûrement pas à sa bonne place
au Panthéon du Rock. Même le succès de son excellent premier EP,
I Should Coco, n’a pas garanti aux Oxfordiens une place de choix
dans le rang des légendes anglaises. La faute à « pas de bol » ? Ils
émergent au milieu des années 90, lorsque
Blur,
Oasis
et Radiohead raflent la mise et tentent une nouvelle percée
au début des années 2000 quand les
Arctic Monkeys et consorts
prennent le pouvoir. D’ailleurs, c’est en première partie des
Singes de l’Arctique et de
Coldplay que
Supergrass est
remonté sur scène à l’été 2007. Le monde à l’envers… il n’y a
décidément pas de justice au pays de la Reine. Et pourtant nul
aficionado ne doute que
Supergrass est l’un des groupes
brit pop les
plus talentueux depuis 15 ans. Et c’est d’autant plus vrai qu’ils
accouchent, soyons clair, d’un fabuleux 6e album. Après la sortie
d’un
Road To Rouen assez marginal dans leur carrière (une sorte
d’hommage, avec des textes sombres, suite au décès de la mère des
Coombes),
Supergrass reprend le chemin de la grande classe.
Jamais placés là où on les attend, les Oxfordiens sont de
redoutables musiciens, éclectiques, ingénieux et souvent parfaits
sur scène. Diamond Hoo Ha ne fait pas exception à la règle,
tant dans sa diversité que dans son potentiel scénique. Punk
grinçant plaquant au sol les
White Stripes sur le premier
titre éponyme, avec son refrain monstrueux,
Supergrass alterne le
mode expéditif (« Bad
Blood »), la power pop (« 345 »), le
sophistiqué groovy (« Rough
Knuckles »), la pop d’école et les
accents dylanesques (magnifique «
Ghost Of A
Friend », ses chœurs
d’or et son piano électrique démentiel). Bel hommage à
Bowie, dont le parfum
glam
devait encore enivrer le studio berlinois,
Hansa (où
Bowie
a enregistré quelques uns de ses albums, bien avant
Supergrass) sur
« Rebel In You », «
When I
Needed
You » ou «
Butterfly ».
Diamond
Hoo Ha ne détient peut-être pas LE single à brouiller les ondes,
mais il possède beaucoup plus : 11 titres inépuisables qui se
découvrent à chaque nouvelle écoute. Les petits Princes de la
brit
pop n’ont qu’à bien se tenir,
Supergrass est en passe d’exploser la
baraque. (septembre 2008) |
|
Terror -
CBGB OMFUG Masters: Live
June 10, 2004, The Bowery Collection
Avec 2 albums à son actif, le groupe
métal hardcore de Los Angeles, Terror, s’est produit au célèbre CBGB
de New York en juin 2004. C’est cette performance qu’on retrouve ici
sur CD. Le groupe nous offre 11 pièces pour un total de tout juste
30 minutes. C’est violent, cru et intense, ce qui nous rend presque
heureux d’être simplement assis dans notre salon plutôt qu’au beau
milieu de la foule dans un tourbillon incessant. Il s’agit d’un
album qui s’adresse exclusivement aux fans avertis de hardcore.
(août 2008) |
MVD
|
Tiësto
- In Search Of Sunrise 7: Asia
Voici la 7e
édition des albums compilations de
Tiësto inspirés des lieux qu’il a
visités à travers le monde. Cette fois, c’est l’Asie qui est à l’honneur
avec ce double album enregistré et mixé en Thaïlande. Encore une fois,
il nous présente rien de moins que 140 minutes de musique techno
trance
interrompue seulement par le passage du 1er au 2e
disque. Le mixage est bien évidemment d’un professionnalisme exemplaire
et il réussit à nous transporter dans l’ambiance asiatique avec
l’intégration occasionnelle de sonorités typiques à l’Extrême-Orient,
entre autres certains sons de claviers. L’album double est assez
clairement divisé en deux parties : le premier disque est surtout axé
sur l’ambiance (et est peut-être mon préféré de
Tiësto depuis
longtemps), alors que le deuxième mise sur l’énergie.
Tiësto est en
tournée nord-américaine tout l’été avec 36 performances dans des clubs
des États-Unis et du Canada. Il sera d’ailleurs de passage à Québec pour
un méga party au Centre de foires
Expo-Cité le 30 août 2008. Qui sait,
il en résultera peut-être un 8e volume de la série
In
Search Of Sunrise pour l’an prochain…
(août 2008) |
Black Hole /
Fusion3
½
|
Time Again - Darker Days
Avec son 2e album, le groupe punk de Los Angeles Time Again poursuit exactement dans la même direction qu’avec son premier
opus. Le groupe nous offre un mélange de pièces punks rapides et
intenses dignes de
Black Flag et des meilleurs moments de
Rancid, ainsi que de pièces qui se veulent un peu plus pop punk.
Malheureusement, le côté pop tombe souvent à plat, à part peut-être
dans « Lines Are Faded » où la mélodie est efficace. Pour le reste,
le groupe demeure à son meilleur dans les pièces ne franchissant pas
la barre des 2 minutes et nous offrant un punk rock de rue de
qualité. Les compositions les plus intéressantes sont la pièce
d’ouverture « Day Like This », « Montreal (Street Kids) », « You’re Goin’ Down », « TV Static » et la chanson-titre, cette dernière
étant la seule pièce de plus de 2 minutes dans cette liste. 32
minutes plus tard, vous aurez une opinion partagée au sujet de cet
album qui vise 2 publics différents : les véritables fans de punk
rock classique et les fans de pop punk contemporain qui ne
connaissent que vaguement les classiques du genre. L’album ne
réussira malheureusement à satisfaire pleinement aucun de ces 2
groupes. (avril 2008) |
HellCat /
Epitaph
|
The Ting Tings - We Started
Nothing
The
Ting
Tings est un
duo pop / new wave britannique de Manchester. Ils nous offrent des
mélodies pop inoubliables sur des rythmes dansants d’une grande
efficacité. We Started Nothing
est leur premier album, contenant
leur premier succès remontant à 2007, « That’s Not
My
Name », ainsi que
les excellentes « Great
DJ » et « Shut Up
And Let Me Go », toutes deux
utilisées dans des publicités. Structures en boucles et mélodies
accrocheuses ne manquent pas sur ce disque qui a tout pour emplir les
ondes radio et plaire à un large public. Certaines pièces deviennent
rapidement répétitives et la voix un peu trop aigue de
Katie White
peut repousser bon nombre de gens et les forcer à baisser le volume
malgré la qualité des mélodies. Des pièces comme la jazzy « Traffic
Light » viennent heureusement changer le rythme, même si elle est loin
du chef-d’œuvre. La simplicité peut souvent être bénéfique à un album,
mais ici on la pousse un peu trop loin. Bien sûr, vous taperez du pied
et aurez les refrains en tête pendant des jours, mais vous devrez y
aller à petite dose pour éviter de vous retrouver blasés prématurément.
We Started Nothing
représente selon moi simplement une carte de
visite pour ce groupe qui a le potentiel d’aller beaucoup plus loin.
(décembre 2008) |
Columbia /
Sony BMG
|
Toasters -
CBGB
OMFUG Masters: Live June 28, 2002, The Bowery Collection
Après 20 ans d'existence, le très important groupe ska américain
Toasters se retrouvait au fameux
CBGB de New York pour une
performance inoubliable. C'est ce concert qu'on retrouve ici pour la
première fois sur CD. Le groupe nous offre 11 pièces pour un total
de 56 minutes, mais il ne vous faudra qu'une seule chanson pour
arriver à vous captiver. En effet, dès la pièce d'ouverture, « Shocker »,
le groupe de Rob Hingley réussit à nous piéger grâce à son
énergie contagieuse, particulièrement efficace sur scène. J'aurais
certainement pris une autre heure de cette musique entraînante, et
un DVD sur lequel on pourrait les voir sur scène serait certainement
bien apprécié. En attendant, profitez au maximum de ce CD qui
pourrait servir de référence à bien des artistes pour leur montrer
comment performer. (septembre 2008) |
MVD
|
TV On The Radio
- Dear Science
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Depuis le début du nouveau millénaire, New York n’a de cesse
d’enfanter de groupes tous plus intéressants les uns que les autres.
Les Strokes pour le garage,
Interpol pour le rock new
wave et plus récemment, la vague néo-psychédélique avec des
formations comme MGMT. En trois albums, TV On
The Radio s’est
déjà taillé une réputation solide dans le petit monde du rock
expérimental. Toujours aussi influent et autant à l’affût,
David Bowie avait déclaré en
2004, juste après la sortie de
Desperate Youth, Blood Thirsty
Babe que TV On
The Radio était le meilleur groupe new
yorkais du
moment. Dear Science est donc le troisième opus de ces drôles
d’oiseaux. Qui se risquerait à décrire dans le détail la musique des
New Yorkais se trouverait confronté à plusieurs obstacles de taille.
D’abord, parce que le style de TV On
The Radio ne ressemble à aucun
autre. Ni dans la voix, ni dans le jeu, ni dans le ton. Ensuite
parce que le groupe revendique clairement sa liberté musicale, son
refus d’être enfermé dans des cases stéréotypées. Au final,
Dear
Science est un
melting pot assumé de différents courants
musicaux qui peuvent rendre hommage à
David Bowie (« Dancing
Choose ») ou au rock bruitiste des
Pixies et
Sonic Youth («
Shout Me Out ») mais avec
suffisamment de détachement pour éviter le plagiat. Rock, pop, hip
hop, jazz, funk, electro, tout est passé à la moulinette et
remarquablement structuré.
Dear Science peut laisser un peu
frustré tant les chansons s’enchaînent sans jamais se ressembler,
tant l’ensemble est complexe et un peu barré… Mais c’est volontaire,
chacune des personnalités du groupe laisse libre cours à ses envies
et ses passions. C’est parfois déstabilisant, mais souvent brillant.
(février 2009) |
|
Underoath -
Lost In The Sound Of Separation – Special Edition CD/DVD
Après une tournée qui nous a donné plus tôt cette année un très beau
combo CD/DVD,
Survive, Kaleidoscope, le groupe de métal
hardcore chrétien
Underoath est entré en studio pour produire son 6e album
en 10 ans de carrière. Les 6 gars de Tampa en Floride sont au sommet
de leur art, et ils ont mis tous les efforts pour faire de ce
nouveau disque leur plus accompli à ce jour. Le résultat est
impressionnant. Bizarrement, l’album commence probablement avec ses
2 pièces les plus faibles, « Breathing In A New
Mentality » et « Anyone
Can Dig A
Hole But
It
Takes A Real Man To Call
It Home ». Elles
semblent toutes deux sorties d’un de leurs albums précédents, sans
originalité ni grandes surprises, donc du
hardcore monotone plutôt
standard. Une fois ces 6 minutes passées, vous pouvez monter le
volume et apprécier. Vous entendrez 9 autres pièces beaucoup plus en
nuances et en subtilités. Le groupe expérimente un peu plus et les
changements de rythmes sont fréquents. Les mélodies sont également
plus présentes et efficaces. L’album de 42 minutes se termine en
beauté avec la presque ballade « Too Bright To
See,
Too
Loud To
Hear »
et l’épique « Desolate
Earth:
The
End
Is
Here », essentiellement
instrumentale. L’album aux compositions originales est
magnifiquement appuyé par une réalisation et des arrangements
solides. Avec Lost In The Sound Of Separation,
Underoath
poursuit sa progression et nous présente son meilleur album à ce
jour, un des meilleurs de 2008 dans son genre. Le DVD offert en boni
dans l’édition spéciale nous offre un documentaire de 38 minutes sur
la production de l’album en studio. Il est très intéressant, mais ne
justifie pas de payer plus cher, donc cette édition spéciale
s’adresse aux fans seulement. (décembre 2008) |
Solid State /
Tooth & Nail
/
EMI
½
|
Underoath - Survive, Kaleidoscope (CD + DVD)
Survive, Kaleidoscope
est le premier CD/DVD en concert du
groupe métal hardcore chrétien
Underoath. Enregistrées dans
différentes villes à l’automne 2007, les 12 pièces du CD incluent 9
titres de leur album le plus récent,
Define The Great Line. Le DVD est beaucoup plus intéressant,
puisqu’il s’agit d’un concert complet capté le 28 octobre 2007 au
Electric
Factory de Philadelphie. Le concert de 14 titres totalisant
65 minutes est présenté avec une très bonne qualité d’image en
format panoramique. Il met bien en valeur les éclairages utilisés
pour le spectacle, tout comme la performance des musiciens.
L’énergie dépensée sur scène est impressionnante et le groupe semble
être véritablement arrivé au sommet de sa carrière. Au lieu de nous
présenter le tout comme un CD avec un DVD en boni, je crois qu’il
aurait été grandement préférable de mettre l’accent sur le DVD qui
est de loin la pièce maîtresse de
Survive, Kaleidoscope. Le 4e
album du groupe, intitulé
Lost In The Sound Of Separation,
sera en magasin à compter du 2 septembre. (septembre 2008) |
Solid State /
Tooth & Nail
/
EMI
½
|
The
Verve - Forth
En 1997, l’album
Urban Hymns, propulsé par le méga succès « Bitter
Sweet
Symphony »,
aura permis à l’excellent groupe britannique
The Verve de sortir de
l’ombre. Par contre, le groupe y est retourné rapidement puisqu’il s’est
désintégré et n’a plus réenregistré depuis. Onze ans plus tard, le
groupe nous présente finalement son 4e album au titre
évocateur. Malgré les années qui se sont écoulées et le monde de la
musique qui a grandement évolué, le groupe nous présente ici la suite
logique de
Urban Hymns. Mêmes riffs et même ambiance font en sorte
que les fans s’y retrouveront rapidement. « Love
Is Noise » est un
succès naturel avec sa rythmique dansable. Pour le reste,
The Verve
demeure plutôt dans une musique ambiante très britannique, quelque part
entre Coldplay et
Travis, avec un petit quelque chose des
Flaming Lips. Certaines pièces s’étirent inutilement, ce qui les
rend désagréables à la longue. En fait, si l’album reprend là où
s’arrêtait le précédent, il ne va pas plus loin par contre. Pendant
certains moments, j’avais l’impression d’entendre le travail solo
(souvent médiocre) de
Richard Ashcroft qui se serait un peu mieux
entouré. Finalement, on réalise rapidement qu’on n’avait pas
nécessairement besoin d’un nouvel album de
The Verve et la trilogie
présentait une belle évolution qui nous suffisait amplement. Certains
moments sont quand même intéressants, mais l’ensemble représente un pas
en arrière pour le groupe. (octobre 2008) |
Virgin
/
EMI
|
Martha Wainwright -
I Know You're Married But I've Got Feelings Too
La montréalaise
Martha
Wainwright nous avait offert un excellent premier
album de folk contemporain en 2005. Elle nous revient maintenant avec un
disque qui prend une toute autre direction. Même si on peut encore
entendre le son folk acoustique du premier disque en différentes
occasions, Martha explore plus amplement la musique pop sur
I Know
You’re Married But I’ve Got Feelings Too. À travers 14 pièces, dont
12 compositions personnelles, elle aborde des thèmes pas toujours joyeux
autour de la séparation et divers autres problèmes de couples. Malgré
tout, elle réussit, grâce à une musique généralement dynamique, à mettre
un rayon de soleil dans cet album qui aurait facilement pu tomber dans
le mélodramatique. C’est donc un enregistrement qui s’écoute à merveille
du début à la fin. En plus de ses 12 compositions originales,
Martha
nous offre 2 reprises : « See
Emily
Play », un classique de la première
période de
Pink Floyd avec
Syd Barrett au micro, et « Love
Is A
Stranger » d’Eurythmics.
Si son premier album a permis au monde de savoir que
Rufus avait
une petite sœur de grand talent,
Martha prend véritablement ici son
envol avec sa voix unique et un son qui lui est propre. Voici un album
de très grande qualité. (mars 2009)
Vidéoclip :
« You Cheated Me » |
|
Weezer
- Weezer (The Red Album)
Puisque les seuls albums de
Weezer à avoir véritablement connu du
succès étaient éponymes (l’album bleu et l’album vert), pourquoi ne
pas revenir à la recette gagnante avec l’album rouge? Sur celui-ci,
Rivers Cuomo brise la formule de la chanson pop de 3 minutes
en plusieurs occasions. Il s’essaie à la pièce en plusieurs
mouvements, entre autres sur « The
Greatest Man
That
Ever
Lived »,
comme l’avait si bien fait
Green Day sur son dernier album.
Il se permet même d’explorer le rap dans « Everybody
Get
Dangerous »,
qui n’est pas sans nous rappeler les
Red Hot Chili Peppers.
Malgré ces « expérimentations », le groupe nous offre à nouveau des
pièces pop efficaces, à commencer par le premier extrait,
l’excellente « Pork
and
Beans ».
Cuomo laisse toute la place au
guitariste Brian Bell pour qu’il interprète la chanson qu’il
a composée, « Thought I
Knew ». Il fait de même avec le bassiste
Scott Shriner qui a coécrit « Cold
Dark World », ainsi qu’avec
le batteur Pat Wilson qui a écrit « Automatic ». Le résultat
est un album extrêmement varié qui se promène dans toutes sortes
d’ambiances à travers les 10 pièces qui le composent. Par contre,
peu de chansons sont inintéressantes et le talent indéniable de
Cuomo pour pondre des mélodies inoubliables atteint encore une fois
l’objectif. L’album rouge de
Weezer est le meilleur album du groupe
depuis l’album vert paru il y a 7 ans. (chronique principale de
septembre 2008) |
|
WE the Kings - WE the
Kings
Le quatuor pop punk de Floride a été formé en 2005 alors qu’ils
étaient tous encore au
high
school. Deux ans plus tard est apparu
leur premier album (en octobre 2007), qui est maintenant disponible
au Canada. Le groupe œuvre dans un secteur de l’industrie musicale
qui a été passablement surexploité au cours des dernières années et
il ne réussit nullement à nous surprendre par sa créativité. Tout a
déjà été entendu des dizaines de fois. Par contre, les 4 jeunes gars
de WE
the
Kings réussissent à offrir une performance de qualité les
rendant plus intéressants que bien d’autres dans le genre. Il est
certain qu’en écoutant l’album distraitement, vous aurez
l’impression que toutes les pièces sont identiques tellement
l’enchaînement est parfait. Par contre, en vous arrêtant un peu plus
aux chansons individuellement, vous découvrirez de très bonnes
pièces énergiques aux mélodies inoubliables. Aussi, un point non
négligeable est que le groupe ne tombe pas dans le piège de la
ballade, sauf pour la dernière pièce, « This
Is Our
Town ». Un
premier album de WE
the
Kings qui plaira aux jeunes fans du genre.
(découverte du mois d'octobre 2008) |
S-Curve /
EMI
½
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Brian
Wilson - That Lucky Old Sun
Brian Wilson est de
retour avec un nouvel album thématique. Il y rend un hommage particulier
à sa Californie natale, souvent avec beaucoup de nostalgie.
Malheureusement, comme c’est à peu près ce qu’il a fait tout au long de
sa carrière, ça ne paraît pas trop original au premier abord. Sans
revenir à des compositions de la trempe de ce qu’il a fait avec les
Beach Boys ou sur
Smile, on peut dire qu’il est dans une forme superbe, prêt à
nous présenter de solides compositions. Malheureusement, ces pièces
efficaces sont entrecoupées de narrations qui cassent le rythme
passablement. Finalement, on se retrouve plutôt partagés, même si Wilson
offre ici certaines compositions de premier plan (« Morning Beat », « Good
Kind Of Love », « Surfer Girl », etc.). Il demeure qu’il s’agit d’un bon
album par le plus grand compositeur de l’histoire de la musique pop
américaine. (novembre 2008) |
Capitol
/
EMI
½
|
Young Knives - Superabundance
Les Young
Knives sont un
trio anglais composé des frères
Dartnall accompagnés de leur ami
d’enfance Oliver Askew. Après un premier album qui a attiré
l’attention de la presse musicale britannique en 2006,
Voices Of
Animals And Men, le groupe espère conquérir le monde avec
Superabundance. Les 3 compères nous présentent un son post punk /
indie rock extrêmement énergique dans lequel la guitare occupe une place
d’une grande importance. Les thèmes abordés sont généralement sombres
alors qu’on dépeint un bien triste portrait de la société britannique,
nous amenant même à croire que le suicide pourrait être la solution (« Counters »).
Bizarrement, lorsqu’on fait abstraction des textes, on a plutôt
l’impression d’entendre une musique joyeuse, légère et divertissante.
Ils réussissent donc parfaitement à passer leurs messages déprimants à
l’intérieur d’une musique qui sait éviter la complainte et le
larmoiement. Au jeu des comparaisons, on doit absolument parler de
Franz Ferdinand et des
Futureheads, sans oublier le groupe
canadien Hot Hot Heat. Ils nous offrent un deuxième album d’une
grande solidité dont le principal défaut est de ne pas avoir
véritablement de pièces qui se démarquent du lot. Cet excellent disque
est disponible en 3 versions : une de 12 titres, une contenant 6 pièces
additionnelles en boni et une avec DVD. (juillet 2008) |
Warner
½
|
Neil Young -
Sugar
Mountain: Live At Canterbury House 1968
Reprise Records continue sa mission de nous faire découvrir
d’anciens enregistrements en concert du folk rockeur canadien Neil
Young. Cette fois-ci, il s’agit d’une performance enregistrée le 9
novembre 1968 à la Canterbury House de
Ann
Arbor, Michigan. Ce
concert a donc été enregistré avant même le lancement de son premier
album solo et il contient essentiellement des pièces de
Buffalo
Springfield. On retrouve un Neil Young seul avec sa guitare pour
un concert de 70 minutes au cours duquel il ne se gêne pas pour
raconter des histoires entre les pièces. En bout de ligne, c’est une
excellente performance intimiste qui nous est présentée ici, même si
on aurait certainement préféré le voir sur scène plutôt que de
seulement l’entendre. Un DVD est offert en boni et on y retrouve à
nouveau la version audio de l’album. (février 2009) |
Reprise /
Warner
|
Compilations :
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15 Years of Paradise: 15 DJs Recap 15
Years…
King Street
Sounds est une étiquette new
yorkaise de musique house
qui fêtait ses 15 ans d’existence en 2008. Pour l’occasion, on a mis
sur le marché cette compilation double présentant 15 des meilleures
pièces parues sur cette étiquette au cours des années telles que
choisies par 15 DJ incluant
David Morales,
Louie Vega,
etc. À travers ces 15 pièces dansantes, on peut aisément considérer
que cette compilation présente le meilleur de la musique house new
yorkaise des 15 dernières années. Le seul inconvénient que j’ai
trouvé en écoutant les deux disques est qu’on nous offre les 15
morceaux complètement coupés l’un de l’autre. Il me semble qu’il
aurait été naturel pour une compilation de ce genre musical de
demander les services d’un DJ pour mixer le tout. Malgré ce détail,
15 Years of Paradise vous offre 130 minutes d’une musique
house de première classe. C’est donc un incontournable pour tout fan
du genre. (avril 2009) |
King Street /
MVD
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Big Shiny Tunes 13
Pour la 13e fois en autant d’années, les stations de télé
musicales canadiennes Musique Plus et
Much Music nous offrent la
compilation Big Shiny Tunes.
L’objectif de cette compilation
est de présenter quelques-uns des plus grands succès rock de la
dernière année. Cette nouvelle édition débute en force avec « Pork
And
Beans » de
Weezer et « Violet Hill » de
Coldplay,
tirées de 2 des meilleurs albums de 2008. Parmi les autres
incontournables, on se doit de noter « Given Up » de
Linkin Park,
la ballade « Sorry » de
Buckcherry, « Nine In
The
Afternoon »
de Panic At The Disco (tirée de l’excellent album
Pretty.Odd.), « Them Kids » de
Sam Roberts, la dansante
« Love Is Noise » de
The Verve, ainsi que « Saved By
Strangers » de
Die Mannequin. L’album de 67 minutes et 19
pistes fait encore une fois cette année un excellent survol musical
de la scène rock alternative populaire depuis un an.
Voici les autres groupes qu’on peut entendre sur
cette 13e édition : Disturbed, Tokyo Police
Club, Queens Of The Stone Age, Wintersleep,
Seether, U.S.S., Protest The Hero, The Kooks,
The Raconteurs, Saving Abel et The Mission District.
(décembre 2008) |
Capitol /
EMI
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Cafe Fuego Volume 1
Cafe Fuego, c’est le projet du mannequin montréalais
Gabriel Aubry, mieux connu en tant que conjoint de l’actrice
Halle Berry et père de son enfant. En 2006, il ouvrait le
restaurant Cafe
Fuego à New York, un endroit où l’ambiance cubaine
régnait. Il l’a vendu depuis, puisqu’il passe la majeure partie de
son temps à Los Angeles. Il n’est pas impossible qu’il répète
l’expérience, mais à Montréal cette fois. En attendant, sa passion
pour la musique lui a donné l’idée de ce projet, un disque
essentiellement instrumental de musique du monde à forte influence
cubaine. Il s’est entouré des
Troublemakers (Marc Bell
et
Cristobal Tapia de Veer) et d’un tas d’autres excellents
musiciens. En fait, Aubry ne participe qu’à 3 pièces avec sa guitare
acoustique, en plus d’en avoir coécrit une. Il est surtout
l’instigateur et le producteur du projet.
Cafe Fuego Volume 1
présente 11 pièces totalisant au-delà de 60 minutes d’une très bonne
musique d’ambiance chaude et moderne. Le disque risque d’être très
populaire dans les cafés et 5 à 7 branchés de Montréal. (novembre
2008) |
Sphère /
DEP
½
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Justin Time Records 25th Anniversary
Collection
L’étiquette de disques québécoise Justin Time fête ses 25 ans.
Spécialisée dans le jazz, cette étiquette a été depuis ses débuts la
machine derrière des artistes de renom comme
Oliver Jones,
Ranee Lee, ainsi que
Trevor Payne
et le Montreal
Jubilation Gospel Choir. Tous ces artistes se retrouvent sur
cette compilation double faisant un survol des 25 ans d’existence de
Justin Time Records. Avec 27 titres, on y retrouve aussi plusieurs
artistes connus mondialement comme
Hank Jones,
Diana Krall,
Oscar Peterson,
Coral Egan,
David Clayton-Thomas
et plusieurs autres. Ces 2 disques font donc du même coup une très
bonne rétrospective du jazz des 25 dernières années. On peut
également entendre des moments un peu plus blues (avec
Bryan Lee)
ou world beat (avec
Intakto et
Quartango). Il s’agit
d’une excellente compilation, quelque peu éclectique, mais parfaite
pour une ambiance feutrée. Les amateurs de jazz seront comblés.
(octobre 2008) |
Justin Time /
Fusion3
|
My Blueberry Nights
(bande originale)
My Blueberry Nights
est le premier film de langue anglaise de
Wong Kar Wai. Il présente également pour la première fois la
chanteuse Norah Jones en tant qu’actrice. Par contre, la
bande originale nous offre bizarrement une seule pièce de Jones,
« The Story », la pièce d’ouverture du CD. La bande originale met
plutôt en vedette
Ry Cooder qui interprète 3 pièces en plus
d’en réaliser quelques-unes. On retrouve également 2 titres de
Cat Power. Il faut aussi noter la présence de
Cassandra
Wilson dans une reprise bien personnelle de « Harvest Moon » de
Neil Young, ainsi que celle d’Otis Redding
avec « Try
A Little Tenderness » et d’Amos Lee
avec « Skipping Stone ».
En bout de ligne, la bande originale de
My Blueberry Nights
est surtout composée de musique R&B, jazz et folk plutôt douce, qui
crée une atmosphère bien particulière même lorsqu’on l’écoute seule,
sans avoir vu le film. Par contre, pour ceux qui ont vu le film,
elle réussira certainement à vous replonger dans son ambiance.
(juillet 2008) |
Blue Note /
EMI
½
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Now! 13
La série Now!
se veut une
compilation des plus grands succès de l’heure. Sur Now! 13,
on retrouve donc à nouveau le meilleur de la musique pop actuelle.
La première moitié du CD a une tendance plutôt R&B, alors que la
deuxième moitié passe au rock, même si la ligne directrice demeure
pop jusqu’à la fin. L’ordre des pièces a été particulièrement bien
déterminé permettant une belle évolution tout au long des 20 titres
offerts. Le disque commence en force avec la reine de la pop,
Madonna, sur « 4 Minutes ». Par la suite, on retrouve les succès
numéro 1 de Katy Perry (« I Kissed A Girl ») et Rihanna
(« Don’t Stop The Music »). La première moitié se conclut avec
Fergie, Kylie Minogue et Estelle, alors que c’est
Amy Winehouse (avec « Rehab ») qui lance la deuxième moitié.
Le segment rock du disque inclut Simple Plan (avec la ballade
« Your Love Is A Lie »), Hedley (« For The Nights I Can’t
Remember ») et Lenny Kravitz (« I’ll Be Waiting »). On peut
également entendre les méga succès des Jonas Brothers (« When
You Look Me In The Eyes »), de OneRepublic (« Stop And Stare »)
et de James Blunt (« 1973 »). Malgré quelques titres un peu
moins intéressants, vous aurez certainement envie de réécouter le CD
en boucle. Pour entendre sur un seul album tous les plus grands
succès radio des derniers mois, Now! 13 est définitivement la
compilation à se procurer. (septembre 2008) |
Warner
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