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A -
AlunaGeorge - Arcade Fire -
Arctic Monkeys -
B - Bad Religion -
Barwick, Julianna -
Bélanger, Daniel -
Boards of Canada - Bombino -
Brown, Danny -
C - Case,
Neko -
D - Daft
Punk - Disclosure -
Drake -
E - Eels -
F -
Flaming Lips -
Franz Ferdinand -
G - Garou -
H - Haden, Petra
- Holter, Julia -
Hôtel Morphée -
J - Jensen, Tomas
-
K - Kane, Sylvana
-
L - La Nena, Dom
-
Loren Halie -
M - McCartney,
Paul - Monae, Janelle -
N - Nevsky, Alex
-
P - Paramore -
Q -
Queens Of The Stone Age -
S - Shaka Ponk -
T - Tegan and
Sara -
V -
Vampire Weekend -
W -
West, Kanye
ENFANTS -
AUTRES CHRONIQUES
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AlunaGeorge – Body Music
La chanteuse Aluna Francis et le réalisateur George Reid
unissent leurs forces pour nous présenter ce tout premier album. Le
duo londonien nous offre une musique électro-pop à forte tendance
R&B. Ils ont d’abord connu le succès plus tôt cette année grâce à
leur collaboration à « White Noise » de Disclosure et ils
profitent de ce momentum pour nous arriver avec ce disque d’une
grande efficacité. La musique électro plutôt légère de Reid se
fusionne à la perfection avec la voix douce d’Aluna. Le résultat est
à la fois apaisant et séduisant, ce qui nous transporte
magnifiquement tout au long du disque. Plusieurs des morceaux
présentés étaient déjà parus auparavant, mais les nouvelles
compositions s’y assemblent de belle façon pour un album d’une
grande cohérence. En plus de « You Know You Like It » et « Your
Drums, Your Love », il y a une autre pièce que vous connaissez déjà
certainement, la reprise en boni du succès de Montell Jordan,
« This Is How We Do It ». (découverte du mois de novembre
2013)
Vidéoclips :
« Just a Touch » -
« Your Drums, Your Love » -
« Attracting Flies » -
« You Know You Like It » -
« Best Be Beliving » |
Island
/
Universal
½
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Arcade Fire
– Reflektor (2 CD)
Voici le retour très attendu du groupe montréalais Arcade Fire,
trois ans après
The Suburbs. Sur ce 4e album, le collectif réussit à pondre
quelques-uns de ses morceaux les plus accrocheurs à ce jour, tout en
demeurant créatif et riche musicalement. La chanson-titre, avec son
inclusion de textes en français (gracieuseté de Régine Chassagne),
est d’ailleurs le plus grand succès du groupe à ce jour. Le groupe
s’inspire de différents courants musicaux comme l’afrobeat, l’électro,
le disco et le dub pour nous offrir une musique tout à fait
contemporaine. On retrouve malgré tout de nombreuses références aux
classiques du rock (Rolling
Stones, The Clash,
The Beatles,
U2). Les arrangements sont
magnifiques avec différents effets sonores qui accompagnent les
structures particulières. Le groupe réussit comme toujours à nous
transporter dans son univers bien à lui, qui varie non seulement
d’un album à l’autre, mais d’une pièce à l’autre. Même si le groupe
est à son sommet commercial avec un Grammy en 2011 pour l’album de
l’année, il faut se rendre à l’évidence qu’il n’a rien perdu de sa
créativité et de son originalité incomparable. Malgré 13 titres
totalisant 75 minutes, l’album vous procurera assurément une grande
satisfaction. En fait, Reflektor risque fort de compléter
l’année en tant qu’album rock le plus satisfaisant. Un superbe album
pour Arcade Fire, encore une fois! (chronique principale de décembre
2013)
Vidéoclip :
« Reflektor »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 41, 22 novembre 2013) |
Universal
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Arctic
Monkeys – AM
Le groupe anglais présente déjà son 5e album en 7 ans. Il y présente un
excellent mélange de rock lourd et de mélodies accrocheuses, peut-être
la fusion la plus réussie depuis leurs deux premiers albums. Des
rythmiques extrêmement entraînantes et des guitares fuzz s’ajoutent au
son général de l’album qui a tout pour satisfaire à la fois un large
auditoire et leurs fans exigeants. Les amateurs de Franz Ferdinand
risquent eux aussi de très fortement se reconnaître à travers le rock
dansant des Arctic Monkeys. Malgré ce penchant plus pop, les textes d’Alex
Turner demeurent plutôt tourmentés, mais rien pour rendre l’album
moins intéressant. AM constitue donc très certainement leur
meilleur album depuis 2007. (octobre 2013)
Vidéoclips :
« R U Mine? » -
« Do I Wanna Know? » -
« Why’d You Only Call Me When You’re High? » |
½
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Bad
Religion – True North
Dans le cas du groupe punk californien Bad Religion, c’est difficile
après 30 ans de carrière de pouvoir encore espérer de leur part des
albums aussi porteurs qu’au tournant des années 1990. Le groupe tente
tant bien que mal de renouveler son style album après album, mais il
faut dire qu’il est en quelque sorte emprisonné dans un carcan musical
difficile à briser. Les gars nous lancent quelques solides pièces punks
tout droit à la figure comme la chanson-titre, « Fuck You » et « Vanity ».
On peut aussi entendre des pièces un peu plus lentes mais combien
efficaces, avec un mur de guitares : « Dharma and the Bomb », « Hello
Cruel World », etc. Les textes de Greg Graffin demeurent
dénonciateurs et c’est en ce sens que le groupe conserve toute sa
pertinence après tant d’années. L’ensemble présente encore
malheureusement de nombreuses compositions communes, jetables après
usage. C’est exactement ce qui fait que Bad Religion n’est plus le
groupe d’antan.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« True North » |
Epitaph
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Julianna Barwick – Nepenthe
Originaire de la
Louisiane et maintenant établie à Brooklyn, Julianna Barwick donne le
crédit à une chorale d’église pour son son unique. En réalité, elle
utilise surtout sa voix angélique qu’elle passe en boucles avec
différentes couches, parfois accompagnée d’un simple piano ou d’une
guitare subtile. Elle atteint le sommet de son art sur son 3e album,
Nepenthe, alors qu’elle réussit mieux que jamais à jouer avec sa
voix. Sa musique expérimentale vaporeuse crée rapidement une atmosphère
apaisante incomparable. On se retrouve presque à la frontière de la
musique nouvel âge tellement c’est atmosphérique. Mais c’est diablement
réussi! Julianna a travaillé en Islande avec le réalisateur Alex
Somers, bien connu pour ses collaborations avec Sigur Ros. Si
vous cherchez un album tout en douceur pour créer une ambiance
relaxante, Julianna Barwick vous offre probablement la meilleure option
de l’année. (septembre 2013) |
Dead
Oceans
½
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Daniel Bélanger – Chic de ville
Depuis le lancement de « Je poursuis mon bonheur » sur les ondes radio
au printemps 2012, nous savions que Daniel Bélanger se dirigeait vers un
territoire inconnu jusque là, soit le rockabilly. Il nous présente donc
un album ancré dans cette musique du sud des États-Unis intégrant
country, folk et rock ‘n’ roll. Les structures s’en voient donc
grandement simplifiées par rapport aux derniers enregistrements
enveloppants de l’artiste. On retrouve tout de même de superbes
arrangements de cordes, mais l’ensemble demeure en toute simplicité et
nous accroche immédiatement. Malgré le clin d’œil évident à Johnny
Cash, Bélanger insuffle suffisamment de sa propre personnalité à
l’album pour en faire une œuvre bien à lui. Il exploite à merveille des
thèmes simples de la vie de tous les jours, tout en présentant sa poésie
légendaire, le tout travaillé à la perfection, jusque dans les moindres
détails. Seul Daniel Bélanger peut arriver à jouer une musique du passé
et la rendre à la fois personnelle et intemporelle. Voici donc un autre
excellent disque par l’un de nos plus grands artistes.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Je poursuis mon bonheur »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 6, 23 mars 2013) |
Audiogram
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Boards of
Canada – Tomorrow’s Harvest
Le duo électronique
écossais est de retour avec son 5e album, son premier en 8 ans. Il
reprend exactement là où il avait laissé, comme si le dernier disque
datait d’hier. Par contre, l’album est loin de sonner vieillot et on
sent que les deux acolytes se sont tenus à jour musicalement au cours
des dernières années, un fait important dans la musique électronique. On
reconnaît toujours leurs mélodies mélancoliques et leur son techno
atmosphérique. Le groupe se permet même une escapade un peu plus pop sur
« Palace Posy », mais il s’agit certainement du seul moment qui peut
faire tendre l’oreille à un plus vaste auditoire. Sans offrir de grands
moments d’excitation, Tomorrow’s Harvest présente de solides
compositions qui satisferont un public exigeant.
(août 2013) |
Warp
½
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Bombino
– Nomad
Omara « Bombino » Moctar est un musicien touareg du Niger né le
1er janvier 1980. Pour son deuxième album, il s’est rendu à Nashville
pour enregistrer avec le réalisateur Dan Auerbach (The Black
Keys). Il nous propose une musique fusionnant les traditions de son
pays et le blues pour un très bon mélange de cultures. Excellent
guitariste, Bombino s’inspire autant des guitaristes africains que des
virtuoses occidentaux comme Jimi
Hendrix et Mark Knopfler. Évidemment, le style de blues
garage des Black Keys transparaît dans le son de Nomad, ainsi que
certaines influences funk. L’ensemble demeure très agréable jusqu’à la
fin et après quelques écoutes, on réalise qu’on a peut-être l’un des
meilleurs albums de l’année sous la main. À découvrir!
(mai 2013)
Vidéoclip :
« Azamane Tiliade » |
Nonesuch
/
Warner
½
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Danny Brown
– Old
Même si la ville de Détroit se porte plutôt mal économiquement depuis
quelques temps, il en sort encore des artistes de qualité. C’est le cas
entre autres pour le rappeur Danny Brown. Son nouvel album l’amène à un
autre niveau alors qu’il offre ses meilleures compositions à ce jour.
Brown explore le passé du rap en s’inspirant du temps du disque vinyle,
tout en présentant une production moderne. C’est donc une transition
parfaite entre le rap old school et le rap tourné vers l’avenir.
Plusieurs collaborateurs viennent appuyer Brown, dont Freddie Gibbs,
Purity Ring, ainsi que Charli XCX sur l’excellente « Float
On » en conclusion du CD. Avec ce nouvel album, Danny Brown s’installe
définitivement dans la cour des grands. (décembre 2013)
Vidéoclip :
« Dip » |
Fool's
Gold
½
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Neko Case –
The Worse Things Get, The Harder I Fight,
The Harder I Fight, The More I Love You
Après un virage un peu
plus pop sur
Middle Cyclone, Neko Case revient à un son rock alternatif aux
inspirations folks sur son sixième album. Elle présente encore une fois
de solides compositions magnifiquement enrobées dans des arrangements de
guitares, piano et cuivres. La seule exception, « Nearly Midnight,
Honolulu » est une magnifique pièce a capella qui ne met en valeur que
la superbe voix de la chanteuse. Mis à part ce titre un peu plus
immédiat et des morceaux dépouillés comme « I’m From Nowhere » et « Afraid »
(une reprise de Nico), il vous faudra quelques bonnes écoutes
pour véritablement découvrir toutes les subtilités de l’album d’une
grande richesse. Sur ce nouvel album, Neko ose explorer un peu plus que
sur son précédent disque, ce qui donne un de ses plus inspirés en
carrière. Elle vient donc ajouter une nouvelle œuvre majeure à son
répertoire déjà bien garni. (septembre 2013) |
Domino
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Daft Punk
– Random Access Memories
Après 20 ans de
carrière, le duo house parisien est de retour suite à une absence de 8
ans sur disque. Pour l’occasion, Daft Punk n’hésite pas à rafraîchir son
son en allant piger dans des influences funk et disco des années 1970.
Leur musique électronique est parfois progressive, mais aussi ambiante
en certaines occasions. Le groupe rend un bel hommage à Giorgio
Moroder (« Giorgio by Moroder »), en plus de collaborer avec
certains artistes de renom comme Julian Casablancas (The
Strokes), Paul Williams, Nile Rodgers (Chic),
Panda Bear, etc. On retrouve aussi Pharrell Williams (N.E.R.D.,
The Neptunes) pour deux titres, la dansante « Lose Yourself To
Dance » et bien sûr le succès de l’été, « Get Lucky ». D’autres morceaux
s’avèrent incontournables comme l’excellente pièce d’ouverture qui
deviendra certainement un succès, « Give Life Back to Music ». Sur
Random Access Memories, le duo plonge tête première dans la
nostalgie à travers des ambiances variées et toujours agréables à
écouter. Il s’agit d’un album empreint de créativité, leur meilleur
depuis un bon moment.
(août 2013) |
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Disclosure – Settle
Disclosure est un duo anglais qui existe depuis 2010 et qui est
formé des frères Guy et Howard Lawrence. Ils proposent
une musique house dansante avec des éléments de dubstep, de garage
et aussi de pop grâce à la collaboration de divers chanteurs et
chanteuses. Après avoir fait sensation sur la toile à leurs débuts,
ils ont signé un contrat de disques, ont lancé un mini-album de
leurs premières productions plus dubstep et nous arrivent finalement
avec un album complet. « White Noise » mettant en vedette
AlunaGeorge connaît du succès depuis plusieurs mois déjà et
plusieurs titres de l’album possèdent autant de potentiel, par leur
côté entraînant et leurs mélodies inoubliables. Parmi les autres
collaborations dignes d’intérêt, notons Eliza Doolittle sur
« You & Me », Jessie Ware sur « Confess To Me » et Sam
Smith sur « Latch ». Settle est un album électronique de
grande qualité et divertissant du début à la fin. Les puristes house
le trouveront peut-être un peu trop pop, mais ils se surprendront
quand même à l’apprécier. (découverte du mois de septembre 2013)
Vidéoclips :
« Latch » -
« White Noise » -
« When a Fire Starts to Burn » |
Cherrytree /
Universal
½
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Drake
– Nothing Was the Same
Après deux albums qui l’ont propulsé sur la scène rap américaine, le
Torontois Drake est de retour avec un troisième album très attendu. Il
poursuit dans son style de rap et de R&B plutôt atmosphérique et
introspectif, mais en allant un peu plus loin, plus en profondeur. Ce
sont les chansons créant une ambiance intimiste bien particulière qui
sont les plus intéressantes du disque, comme « Own It » et « 305 to My
City ». Mais, il présente aussi d’autres moments uniques de grande
qualité comme la sombre « Wu-Tang Forever » et la pop/R&B « Hold On,
We’re Going Home » (un des seuls morceaux rythmés du CD). Ce qui demeure
encore une fois exceptionnel dans le cas de Drake, c’est qu’il réussit
toujours à se différencier de la masse des artistes de rap/hip hop que
l’on peut entendre en 2013. (novembre 2013)
Vidéoclips :
« Started From the Bottom » -
« Hold On, We’re Going Home » |
Glassnote
/
Universal
½
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Eels
–
Wonderful, Glorious
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Entre 2008 et 2010, Mark Oliver Everett et Eels avaient été
incroyablement prolifiques, enchaînant bande originale (Yes Man)
et album sur album dont deux pour la seule année 2010. Et depuis,
silence radio. Wonderful, Glorious signe donc un retour attendu
que la plupart des médias assimilent toujours à la relative humeur
positive d'un songwriter auparavant glorifié pour son atmosphère
neurasthénique. Sur chacun de ses disques, Eels arrive à surprendre tout
en gardant cet inébranlable parfum familier et absolument indissociable
du personnage d'Everett. Wonderful, Glorious ne fait pas
exception et pourtant, avec ses treize morceaux, ce disque est de
nouveau très dense et conserve ce style paradoxal, à la fois épuré mais
aux ornements luxuriants. Donc ce Wonderful, Glorious synthétise
bien le parcours sinueux et les chemins de traverse foulés par Eels.
Tout, dans cette collection de chansons aux qualités inégales, renvoie
scrupuleusement à la discographie des Californiens. On y retrouve
clairement les titres bruts de décoffrage dans un esprit garage (« Peach
Blossom », « Open My Present »), les si belles ballades spleenétiques
aux guitares aigrelettes (« The Turnaround », « True Original »), les
blues crasseux (« New Alphabet ») et les trouvailles sonores (« Kinda
Fuzzy »). Mais finalement, ce labyrinthe sonore dégage une impression de
dispersion qui manque d’offrir un voyage cohérent. On s’emballe parfois
mais on décroche souvent. Et c’est toujours la même histoire, avec son
passé discographique glorieux, Eels a le devoir de faire mieux au lieu
de faire bien.
(mars 2013)
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The
Flaming Lips – The Terror
Pour fêter 30 ans de
carrière, la plupart des groupes lancent une compilation, réenregistrent
leurs vieux succès ou partent sur la route pour une tournée monstre.
Dans le cas des Flaming Lips, ils font ce qu’ils savent faire de mieux,
c’est-à-dire nous offrir un album toujours aussi expérimental et
difficile à aborder. Des guitares psychédéliques, des rythmes
hypnotiques et des claviers atmosphériques souvent répétitifs forment la
base du son de ce nouvel album. L’ensemble est planant et sombre, et il
nous transporte au-delà des nuages, là où la gravité a moins
d’importance. En fait, The Terror pourrait être le nouvel album
de Pink Floyd si le groupe
n’avait pas cessé d’enregistrer il y a 20 ans. Il est peut-être
difficile à apprivoiser, mais si on ose y mettre l’effort, on s’en
trouve grandement récompensé. Avec The Terror, les Flaming Lips
ajoutent un autre excellent album à leur impressionnante carrière,
toujours en marge de l’industrie musicale.
(juin 2013) |
Warner
½
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Franz
Ferdinand – Right Thoughts, Right Words,
Right Action
Après 4 ans d’attente, le groupe écossais est enfin de retour sur
disque. Et c’est tout un vent de fraîcheur que nous offrent Franz
Ferdinand, comme s’ils avaient finalement cessé de se creuser les
méninges. La pièce d’ouverture, « Right Action », donne tout de
suite le ton à l’album avec une chanson immédiate de la même trempe
que « Take Me Out » ou « Do You Want To ». Le groupe évolue entre le
rock énergique et la pop accrocheuse tout au long de ce disque qui
ne manque pas de succès potentiels. En plus, avec seulement 10
titres totalisant 35 minutes, on aura assurément un instant de
déception lorsque l’album se terminera. Mais, la meilleure solution
pour contrer sa déception, c’est de retourner immédiatement au début
pour un nouveau tour de piste qui sera encore plus satisfaisant.
D’accord, on aurait bien pris quelques morceaux additionnels, mais
l’ensemble est tellement divertissant et créatif à la fois qu’on ne
peut qu’applaudir. Voici l’album qu’attendaient les fans de la
première heure! Il rassemblera des amateurs de musique de différents
horizons et les fera taper du pied tous ensemble… (chronique
principale d'octobre 2013)
Vidéoclips :
« Right Action » -
« Evil Eye » |
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Garou
– Rhythm and Blues
Pour son nouvel album, Garou revient à ses premières amours, le rhythm
and blues. C’est dans ce style qu’il est le plus à l’aise et c’est comme
si toute sa carrière de chanteur pop n’avait été qu’une longue pause. Il
s’est rendu aux légendaires studios Sanctuary de Londres pour
enregistrer cet album sur lequel il reprend des grands classiques du
genre, mais aussi des pièces du répertoire francophone qu’il adapte à sa
façon. Des classiques comme « I Put a Spell on You » et « Hard to Handle »
sont des naturels dans un tel contexte. Par contre, Garou surprend
beaucoup plus avec ses relectures de « Quand tu danses » de Gilbert
Bécaud, « Cash City » de Luc De Larochellière et « Je
voudrais voir New York » de Daniel Lavoie. Aussi au menu, « If I
Ain’t Got You » d’Alicia Keys, un des grands succès de la
dernière année, « Lonely Boy » des Black Keys et « Bad Day »
de Daniel Powter. Avec Rhythm and Blues, Garou s’approprie
des chansons bien variées pour en faire un ensemble qui comporte par
contre une certaine dichotomie. Les variations sont parfois brusques et
un peu bizarres, même si on tente de créer une ligne directrice grâce au
rhythm and blues. C’est dommage, car prise séparément, chaque chanson
démontre tout le talent de Garou dans ce style musical.
(mars 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 4, 9 mars 2013)
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Wolfgang /
Mercury
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Petra Haden
– Petra Goes To the Movies
Petra est l’une des
trois filles du bassiste jazz Charlie Haden. Elle se sert de sa
voix comme d’un instrument et livre la majorité de ses interprétations a
capella. Elle a surtout attiré l’attention en 2005 en revisitant dans
son intégralité l’album
The Who Sell Out de The Who. Pour son nouveau disque, ce
sont des pièces classiques du cinéma qui sont recréées dans une
atmosphère qui lui est bien personnelle. On peut y entendre des pièces
tirées des films Rebel Without a Cause, Taxi Driver,
Cinema Paradiso, Psycho, Goldfinger, Superman,
My Bodyguard et plusieurs autres. Aussi au menu, l’excellente « Calling
You » de Bagdad Cafe. Petra nous plonge dans une ambiance unique
qui risque de rappeler de nombreux souvenirs aux cinéphiles, à condition
de reconnaître les morceaux présentés bien entendu.
(mars 2013) |
Anti-
/
Epitaph
½
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Julia
Holter – Loud City Song
Pour son 3e album, Julia Holter poursuit ses expérimentations
électroniques, mais réussit à rendre sa musique un peu plus accessible.
Des références parisiennes d’une autre époque mélangées à la vie
contemporaine à Los Angeles tracent le cadre de ce disque très
conceptuel. Elle ajoute toujours magnifiquement des cordes et des
cuivres à sa musique électronique, et le résultat est plus efficace que
jamais. Il faut dire que pour la première fois elle a enregistré dans un
véritable studio, ce qui permet d’ajouter un peu d’envergure et de
professionnalisme à sa musique déjà impressionnante sur ses albums
précédents. Sur les 9 titres de Loud City Song, Julia nous prouve
qu’il est possible de produire une musique à la fois cérébrale et
émotionnelle, qu’il est possible qu’une musique d’avant-garde puisse
rejoindre un auditoire un peu plus large, même si quelques efforts sont
nécessaires pour arriver à vraiment capter l’essence de son œuvre.
(septembre 2013)
Vidéoclips :
« World » -
« In the Green Wild »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 33, 27 septembre 2013) |
Domino
½
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Hôtel
Morphée – Des histoires de fantômes
Il y a déjà quelques années que le groupe Hôtel Morphée roule sa bosse
et ça s’entend sur ce premier album d’une grande maturité. Ils ont un
son résolument rock avec des insertions d’électronique et des mélodies
plutôt froides. La richesse musicale est indéniable alors qu’on découvre
à chaque tournant une nouvelle subtilité intéressante. Les guitares sont
précises et les percussions militaires viennent ajouter du punch à
plusieurs pièces dont la chanson-titre. Le groupe peut nous rappeler
Arcade Fire en plusieurs occasions, et il n’a certainement pas à
rougir de cette comparaison. Avec ce premier album, Hôtel Morphée nous
sert non seulement l’un des meilleurs albums québécois de l’année, mais
aussi l’un des meilleurs albums toutes catégories. Bravo!
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Garde à vous » |
Audiogram
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Tomas
Jensen – Plus personne
Après un disque en hommage à Caetano Veloso,
Face A Face B, le Québécois d’adoption (né en Argentine et ayant
grandi en France) revient avec un premier album de chansons originales
en 5 ans. Coréalisé avec François Lalonde (Jean Leloup,
Lhasa de Sela, Dobacaracol), le CD présente un agréable
mélange de chansons festives, revendicatrices et plus introspectives. On
peut y entendre une grande richesse musicale, avec des cuivres et des
cordes, mais tout en subtilité dans une facture folk pop. En fait, il
s’agit certainement de son album le plus mature à ce jour, moins éclaté
que ses œuvres précédentes. Un disque très réussi!
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Plus personne »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 5, 16 mars 2013) |
L-Abe
/
SIX
½
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Silvana
Kane – La Jardinera
Silvana Kane est principalement connue en tant que chanteuse du groupe
pop Pacifika. Avec La Jardinera, elle présente son premier
album solo. On peut surtout y entendre des reprises de chansons de ses
artistes latino-américaines préférées comme Chabuca Granda,
Mercedes Sosa et Violeta Parra. On y trouve aussi deux
nouvelles compositions : la folk « Cruces » et « Vida Llena » (écrite
pour sa grand-mère). La Jardinera se présente tout en douceur,
avec de belles ballades très touchantes. C’est un album intimiste
qu’elle aura certainement beaucoup de plaisir à jouer en spectacle dans
de petites salles.
(mars 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 1, 16 février 2013) |
Six
Degrees /
SIX
½
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Dom La Nena
– Ela
Réalisé par Piers Faccini, Ela est le tout premier album
de la violoncelliste d’origine brésilienne Dom La Nena. On y retrouve 13
compositions originales en portugais et en espagnol chantées avec sa
douce voix. Les arrangements épurés laissent toute la place à la
puissance des compositions. Après avoir joué avec de nombreuses vedettes
françaises comme Jeanne Moreau, Camille, Étienne Daho
et Jane Birkin, Dom s’est penchée sur ses propres chansons
faisant référence à ses expériences personnelles et s’inspirant
grandement de Lhasa de Sela. Elle traite entre autres du
déracinement dans plusieurs pays, sans nationalité précise, sur un titre
comme « No Meu Pais ». L’ensemble cohérent et intimiste est plutôt
attachant et nous donne le goût de la découvrir en concert.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« No Meu Pais » |
Six
Degrees /
SIX
½
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Halie Loren
– Simply Love
Sur ce nouvel album, la
chanteuse jazz américaine rend un véritable hommage à l’amour avec de
grands classiques romantiques. On retrouve des standards de Carole
King (« I Feel the Earth Move »), Henry Mancini (« Moon
River »), en plus d’un titre en français, « Le premier bonheur du jour »
de Françoise Hardy. En ajout aux 10 reprises incluses sur
l’album, Halie signe 3 titres : « Cuando Bailamos », « Bare Feet » et la
chanson-titre en conclusion. Avec Simply Love, Halie Loren nous
offre un album plein de chaleur qui favorise les rapprochements.
(octobre 2013) |
Justin Time
/
SIX
½
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Paul
McCartney – New
Le légendaire chanteur et ex-Beatle
semble encore loin de la retraite, à voir le rythme auquel il enchaîne
les albums et les tournées. Par contre avec New, il présente son
premier disque de chansons originales en six ans. Après
Kisses on the Bottom l’an passé, qui reprenait des standards des
années 1920, 30 et 40, voilà qu’il se tourne vers l’avenir. Sir Paul
propose un son pop rock qui n’est pas dénué d’originalité. Il faut dire
qu’il a largement contribué au genre lui-même avec les
Beatles, les Wings et son
travail en solo depuis maintenant plus de 50 ans. Il fait d’ailleurs un
clin d’oeil à ses réalisations passées en plusieurs occasions, tout en
conservant un son des années 2010. Pour ce nouveau disque, McCartney a
travaillé avec 4 réalisateurs différents, se disant qu’il ferait un
choix sur celui qui serait le plus à propos pour l’album. Mais
finalement, il a tellement aimé travailler avec chacun qu’il a fini par
conserver le travail des quatre. On retrouve donc des réalisations de
Mark Ronson, Paul Epworth, Ethan Jones et Giles
Martin (le fils du 5e Beatle
George Martin). Martin signe la réalisation de la moitié du disque
et il s’agit des morceaux les plus variés. Il réalise entre autres la
très efficace « Appreciate », une pièce électro quelque peu
expérimentale. McCartney mélange les genres tout au long de l’album, ce
qui est à la fois excitant et déconcertant. Aussi, sa voix de 71 ans
semble fragile en plusieurs occasions. C’est certain qu’il est plutôt
difficile pour cette légende vivante de se réinventer à chaque album,
mais il réussit tout de même à présenter une œuvre contemporaine
intéressante. (novembre 2013)
Vidéoclip :
« Queenie Eye »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 38, 1er novembre 2013) |
MPL
/
Concord
/
Universal
½
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Janelle Monae
– The Electric Lady
En 2010, un véritable vent de fraîcheur nous est parvenu avec l’arrivée
dans le paysage pop de la polyvalente et hétéroclite Janelle Monae. Même
si
The ArchAndroid s’avérait plutôt difficile d’approche, il
démontrait qu’il était possible d’offrir une musique soul / R&B
créative. Avec The Electric Lady, Janelle poursuit son œuvre et
présente les suites IV et V pour un autre album long de près de 68
minutes en deux parties, meublé d’intermèdes. Janelle fusionne toujours
de belle façon musiques pop, rock, soul, R&B et funk, en plus d’intégrer
des orchestrations souvent grandioses et une chorale. Encore une fois,
il vous faudra un peu de patience pour arriver à apprécier l’ensemble du
disque qui peut être déboussolant en plusieurs occasions. Par contre,
l’effort s’en trouvera grandement récompensé. Parmi les collaborateurs à
l’album, quelques noms se démarquent comme Prince, Erykah Badu
et Esperanza Spalding. (octobre 2013)
Vidéoclips :
« Q.U.E.E.N. (feat. Erykah Badu) » -
« Dance Apocalyptic » |
Atlantic
/
Warner
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Alex Nevsky
– Himalaya mon amour
Sur son premier album, Alex Nevsky s’imposait comme l’un des morceaux
importants de la relève dans la pop québécoise nouveau genre. Le disque
était d’ailleurs réalisé par Yann Perreau. Sur Himalaya mon
amour, l’artiste va beaucoup plus loin alors qu’il présente une pop
majestueuse s’inspirant peut-être un peu de Yann Perreau, mais aussi
d’artistes internationaux comme Fun et Edward Sharpe. Il
nous offre des chansons en crescendo dont les refrains démesurés
constituent de véritables hymnes, comme en fait foi le premier extrait,
« On leur a fait croire ». Plus varié que son précédent, l’album va vers
de nouveaux territoires et présente une richesse créative incomparable.
Avec ce deuxième album, non seulement Alex Nevsky découvre son style
bien à lui et atteint sa vitesse de croisière, mais il impose en plus
l’une des œuvres les plus originales et complètes de l’univers québécois
actuel. Chapeau!
(septembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 30, 7 septembre 2013) |
Audiogram
|
Paramore
– Paramore
Pour son 4e album studio, Paramore se permet de nombreux essais tout en
présentant des pièces pop d’une grande efficacité. Les mélodies ont beau
être mémorables, leur musique n’en est pas pour autant simpliste. On
retrouve de l’électronique et des orchestrations à différents moments
sur l’album, qui est pavé de subtilités qu’on découvre graduellement à
chaque nouvelle écoute. Le mélange entre pop et rock est parfaitement
maîtrisé sur cet album qui possède tous les ingrédients d’un grand
disque, et ce malgré une durée totale de 64 minutes. Le réalisateur
Justin Meldal-Johnsen a su tirer le meilleur du groupe qui présente
assurément son meilleur enregistrement à ce jour. Finalement, le grand
remue-ménage qui a eu lieu au sein du groupe ces dernières années aura
donné l’électrochoc nécessaire au présent trio pour le propulser au
sommet de son art.
(juin 2013)
Vidéoclips :
« Now » -
« Still Into You » |
Fueled By Ramen
/
Warner
|
Queens Of The
Stone Age – …Like Clockwork
Après 6 ans d’absence sur disque, le groupe métal alternatif est de
retour avec un 6e album,
…Like Clockwork.
Josh Homme
semble bien décidé à revenir à la recette gagnante du tournant du
millénaire alors qu’il propose quelques morceaux franchement
accessibles comme « I Sat By the Ocean ». Même s’il offre un album
extrêmement varié, Homme réussit à créer une ligne directrice solide
autour de son jeu de guitare et de sa voix. Le résultat est
impressionnant en constance et en créativité. L’une des principales
forces de QOTSA est de pousser à fond dans le métal et de revenir
tout de suite après tout en retenue. Ce côté déstabilisant du groupe
contribue à toujours conserver notre intérêt en nous forçant à
demeurer aux aguets. Pour ajouter un peu de piquant à l’ensemble,
Homme s’entoure de collaborateurs de renom :
Mark Lanegan,
Alex Turner (Arctic Monkeys),
Trent Reznor,
Jake Shears (Scissor Sisters),
Nick Oliveri,
Dave Grohl et
Elton John.
…Like Clockwork
est un
album brillant, à la fois profond et accrocheur, énergique et
introspectif. Une très belle surprise! (chronique principale de
juillet 2013)
Vidéoclip :
« I Appear Missing » |
Matador
/
Beggars
|
Shaka Ponk
– The Geeks and the Jerkin’ Socks
Shaka Ponk a débuté en quelque sorte en tant que le pendant français de
Gorillaz alors qu’en spectacle ils privilégiaient les animations
et qu’ils ont une mascotte virtuelle, Mister GOZ. Musicalement, ils
proposent un mélange entre punk, funk, hip hop et électronique. Paru en
2011 en France, The Geeks and the Jerkin’ Socks présente pour la
première fois la nouvelle chanteuse anglo-égyptienne Samaha Sam.
On y retrouve encore une fois un très bon mélange entre rock et électro,
mais ce sont les moments de rock ‘n’ roll énergique qui attirent le plus
l’attention, comme avec l’excellente « Let’s Bang ». On retrouve une
collaboration avec Bertrand Cantat (Noir Désir) pour la
seule chanson en français, « Palabra Mi Amor ». On peut également
entendre le rappeur Beat Assaillant sur « Old School Rocka ».
D’autres titres qui ne manqueront pas de capter votre attention sont les
très efficaces « I’m Picky » et « Sex Ball ». Voici un album
particulièrement réussi et extrêmement divertissant qui non seulement
vous plaira jusqu’à la fin, mais vous obligera à le jouer en boucles.
(juillet 2013)
Vidéoclips :
« Let’s Bang » -
« My Name is Stain » -
« Sex Ball » -
« I’m Picky » -
« Palabra Mi Amor » |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Tegan
and Sara – Heartthrob
Les jumelles Tegan et Sara Quin font déjà carrière depuis une quinzaine
d’années. Alors que les Canadiennes présentaient un son folk rock à
leurs débuts, elles prennent désormais une direction résolument électro
pop avec un son léché et des claviers à profusion. Elles avaient bien
tenté quelques incursions du genre sur
Sainthood en 2009, mais sur Heartthrob, c’est plus
qu’évident qu’elles ont un désir de devenir populaires. On peut
maintenant les comparer à un mélange entre Robyn et Katy Perry.
La réalisation du disque a été confiée à Greg Kurstin qui a
travaillé avec les chanteuses les plus populaires des dernières années
dont Kelly Clarkson, Ke$ha, Kylie Minogue, Lily
Allen et Natasha Bedingfield. Le résultat est un album propre
des années 2010, sans grands écarts de conduites ni surprises.
Heartthrob s’écoute bien jusqu’à la fin et possède tout ce qu’il
faut de mélodies accrocheuses et de dynamisme pour propulser les
jumelles aux sommets des palmarès. Avec ce nouvel album, Tegan et Sara
réussissent à apporter un peu d’énergie créatrice à la musique pop. Beau
travail!
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Closer » |
Warner
½
|
Vampire Weekend – Modern Vampires of the
City
Pour son troisième
album, le groupe new yorkais laisse tomber les guitares africaines, ce
qui provoque une coupure drastique avec son passé. Il réussit par contre
à proposer encore de bonne compositions, enveloppées d’arrangements
léchés, même si un peu moins chargés qu’auparavant. Il ne fait pas de
doute que Vampire Weekend demeurent des maîtres dans la création
d’atmosphères uniques. Ils ont beau calmer le jeu, ils reviennent tout
de même avec quelques moments à grand déploiement. Ils ont certainement
gagné en maturité sur ce nouvel album, ce qui pourra déplaire à certains
de leurs fans. Par contre, ils réussissent à évoluer de belle façon.
(juillet 2013) |
XL
/
Beggars
½
|
Kanye West
– Yeezus
Pour son 6e album, Kanye West tenait à conserver la plus grande
discrétion, évitant ainsi qu’aucune chanson ne se retrouve sur la
toile avant sa sortie officielle.
Yeezus
est un disque
bizarre et rempli de contradictions, avec une direction souvent
agressive et une musique rap qui intègre du rock et de
l’électronique. Difficile à apprivoiser à la première écoute,
l’album prend tout son sens lorsqu’on lui donne du temps. Plusieurs
compositions sont de grande qualité et l’ensemble demeure créatif
jusqu’à la fin. Des pièces comme « Black Skinhead » et « New
Slaves » deviendront probablement des incontournables du répertoire
de Kanye West. « Blood on the Leaves » est aussi un classique
instantané et contient un échantillonnage de « Strange Fruit » de
Nina Simone. Sur
Yeezus,
West semble bien décidé à
laisser sortir toute sa colère sans retenue, ce qui donne un album
plutôt éloigné de ce qu’on se serait attendu d’un nouveau papa, lui
qui a vu sa copine
Kim Kardashian accoucher quelques jours à
peine avant la sortie du disque. (chronique principale d'août 2013)
Vidéoclip :
« Black Skinhead »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 24, 27 juillet 2013) |
Def Jam
/
Universal
½
|
ENFANTS :
|
Atchoum
– Dans ma tête
Derrière Atchoum se
cache Véronique Gagné. Pour ce quatrième album, elle présente à
nouveau des ritournelles qui plairont aux tout-petits, accompagnées
d’une musique qui attirera aussi l’attention des plus grands. Elle offre
en effet un excellent mélange de rock, pop, ska et folk. Ces rythmes
accompagnent de belle façon ses mélodies accrocheuses. Pour Dans ma
tête, Atchoum est entourée de collaborateurs de grand talent comme
Pépé et sa guitare et Ariel, lauréat des Francouvertes
2009. À travers ses textes qui toucheront assurément les enfants, on
peut aussi entendre une reprise de « Les cornichons », un succès yé-yé
popularisé par Nino Ferrer dans les années 1960. Voici un album
pour enfants qui possède une belle énergie et de grandes qualités
musicales.
(décembre 2013) |
Sphère
½
|
Madame Diva – Viva la Diva!
Jocelyne Baribeau, alias Madame Diva, a étudié le chant et le
piano classiques, en plus de suivre divers ateliers d’interprétation et
d’écriture. Cette auteure, compositeure et interprète manitobaine écrit
autant pour les enfants que pour les adultes. Viva la Diva! est
son 2e album pour enfants, un disque de 14 pièces pour un total de plus
de 45 minutes. On y trouve autant des mélodies amusantes que des textes
réfléchis, mettant en évidence l’environnement et la nature humaine.
Plusieurs des chansons de l’album deviendront rapidement de véritables
vers d’oreille. Il s’agit donc d’un bien bon album par ce personnage
flamboyant qu’est Madame Diva.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 27, 17 août 2013) |
APCM
½
|
Marijo – Quand il pleut… il mouille en masse!
Marijo est une auteure, compositeure et interprète manitobaine qui
possède 7 ans d’expérience en tant qu’enseignante au niveau primaire,
ainsi que 4 ans en montage de spectacles avec le groupe percussionniste
féminin Insisto, sans oublier 12 ans de scène. Avec ce court
album de moins de 20 minutes, elle interprète des chansons du domaine
public s’adressant à de jeunes enfants. Elle présente des versions
uniques de ces chansons dont certaines sont bien connues comme
« Promenons-nous dans le bois » et « Nous n’irons plus au bois ».
Musicalement, le disque est riche en cordes et en percussions, pour un
son de qualité.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 27, 17 août 2013) |
APCM
|
AUTRES CHRONIQUES
:
|
Beyoncé –
Beyoncé (2013)
À quelques jours de Noël, Beyoncé a pris tout le monde par surprise
en présentant un nouvel album qui n’avait pas du tout été annoncé.
Il en a résulté un branle-bas de combat sur les réseaux sociaux où
on a pris l’habitude de devancer les nouvelles et non de se faire
doubler. La stratégie a été payante puisque le disque a rapidement
atteint le sommet des palmarès. Sur ce 5e album, Beyoncé a coécrit
et coréalisé chacune des chansons. Probablement son meilleur disque
depuis
B’day, elle y présente quelques-unes de ses meilleures
chansons, en plus de plusieurs titres sexuellement explicites. Les
collaborateurs incluent son mari
Jay-Z, ainsi que
Drake,
Frank Ocean et
Blue Ivy. Pour la réalisation, elle
travaille avec certains des plus grands dont
Pharrell Williams,
Timbaland et
The-Dream. C’est un album de très grande
qualité que nous offre Beyoncé Knowles avec ce disque éponyme, un
des grands de sa carrière. (chronique principale de février 2014)
Vidéoclips :
« Drunk in Love » -
« XO »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 52, 7 février 2014) |
½
|
Céline Dion
– Loved Me Back to Life
(2013)
Pour son premier album anglophone en six ans, la diva québécoise tente
de rajeunir son public avec une teinte R&B qu’on ne lui connaissait pas
jusque là. Elle fait même un duo avec Ne-Yo pour la pièce
mid-tempo « Incredible ». Céline revient tout de même avec son équipe
d’auteurs-compositeurs et des collaborateurs de renom comme Stevie
Wonder (qui chante avec elle sur sa reprise de « Overjoyed ») et
Diane Warren (qui lui offre « Unfinished Songs »). Elle reprend
aussi un succès de 1975 de Janis Ian, « At Seventeen ». Malgré
quelques tendances à la modernité, l’ensemble demeure fidèle au style
pop adulte de la chanteuse. Grâce à ce nouvel album bien produit, elle
réussira sûrement à satisfaire encore une fois son auditoire. (décembre
2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 42, 29 novembre 2013) |
|
Icona Pop
– This is… Icona Pop
(2013)
Le duo électro-pop suédois présente enfin son premier album après avoir
fait la pluie et le beau temps avec le succès « I Love It » (mettant en
vedette Charli XCX). Ce succès énergique a mis la table pour un
disque tout aussi entraînant où les rythmes dansants s’enchaînent à
merveille pendant 33 petites minutes. Toutes les pièces possèdent un
potentiel intéressant à la fois dans les radios que sur les planchers de
danse. On peut comparer le duo féminin en partie à Katy Perry ou
à Ke$ha, mais le duo russe T.A.T.U. nous vient aussi en
tête par leur façon de chanter en harmonie. Chose certaine, c’est un
album grandement divertissant que nous proposent ces deux jeunes
suédoises qui ont visiblement un désir immense de faire la fête. Voici
donc un bon disque de musique pop. (novembre 2013)
Vidéoclips :
« I Love It » -
« We Got the World » -
« Girlfriend » -
« All Night » |
Big Beat
/ Ten /
Atlantic
/
Warner
½
|
Avril
Lavigne – Avril Lavigne
(2013)
Plus de 10 ans après ses débuts et à la veille de ses 30 ans, Avril
Lavigne présente son 5e album, un album éponyme. L’épouse de Chad
Kroeger (Nickelback) fait confiance à son mari pour
l’écriture de plus de la moitié des titres de ce nouvel opus, en plus de
chanter avec elle sur « Let Me Go ». Avril se permet un autre duo, avec
Marilyn Manson cette fois pour l’énergique « Bad Girl ». Ce
nouveau disque présente de bonnes chansons, mais la chanteuse ontarienne
manque encore une fois de constance, peut-être parce qu’on retrouve un
peu trop de compositions de Kroeger? Ses fans devraient tout de même y
trouver leur compte. (janvier 2014)
Vidéoclips :
« Here’s to Never Growing Up » -
« Rock ‘n’ Roll » -
« Let Me Go » |
|
France
D’Amour – En love majeur (2013)
Après un intermède jazz
avec
Bubble Bath & Champagne, France D’Amour est de retour avec son
pop rock caractéristique sur ce 10e album original en carrière. Le
romantisme de son disque précédent a quand même su trouver son chemin
jusqu’à En love majeur. On peut d’ailleurs le découvrir sur
« Puzzle », le premier extrait qui a tourné dans les radios depuis le
début de l’été. Un autre des moments forts du disque est « Mon cœur
acoustique », une pièce écrite par l’un des principaux collaborateurs de
l’album, Alexandre Poulin. Il s’agit d’un véritable hommage à la
musique et ce qu’elle a pu apporter de beau dans la vie de France. La
chanteuse a coréalisé l’album avec son vieux complice, Guy Tourville,
et le résultat est un disque chaleureux qui présente finalement pas mal
de similarités avec
Bubble Bath & Champagne. (décembre 2013) |
Tandem
|
Édith
Butler – Le retour (2013)
En 50 ans de carrière, Édith Butler a vendu plus de 2 millions d’albums.
Après 10 ans d’absence sur disque, la chanteuse acadienne présente un
nouvel album qui se veut pour elle un retour aux sources. Sur Le
retour, elle aborde les thèmes de ses racines, sa culture, son
expérience de vie et bien sûr, l’amour. Elle présente le tout dans une
facture folk très contemporaine, aux sonorités des années 2010. La
chanteuse s’entoure de collaborateurs de renom avec des textes de
Lise Aubut et Luc Plamondon, la réalisation de Guy
Tourville, Jean-François Beaudet à la guitare, et Yves
Desrosiers aux arrangements et à la réalisation de « La
tourterelle ». En plus, Édith s’offre deux duos avec des Acadiennes de
la relève : « Rue Dufferin » avec Marie-Jo Thério (qu’elles
avaient interprétée ensemble lors des festivités du 400e des Acadiens à
Halifax en 2004) et « Complainte pour Sainte-Catherine » des Sœurs
McGarrigle en duo avec Lisa Leblanc. Il s’agit d’un retour
discographique réussi pour Édith Butler. (décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 42, 29 novembre 2013) |
Tandem
|
Sky Ferreira – Night Time, My Time
(2013)
Même si elle n’est âgée que de 21 ans, la chanteuse pop de Los
Angeles a déjà les pieds solidement plantés dans l’industrie
musicale, d’abord grâce à son amitié passée avec
Michael Jackson, puis par
ses contacts avec des producteurs de Britney Spears. Un peu
provocatrice, Sky Ferreira n’hésite pas à se dénuder pour la
couverture de son premier album, de quoi rendre jalouse celle qui
ressent un profond besoin d’attention médiatique ces temps-ci,
Miley Cyrus. Sur Night Time, My Time, Sky présente un
excellent mélange de pop légère, d’électronique et de rock.
Certaines pièces penchent vers un style new wave (« Love in Stereo »),
alors que des guitares passablement agressives viennent s’ajouter de
belles façon en d’autres occasions (« You’re Not the One », « I Will »).
Ce mélange de légèreté et d’agressivité demeure parfaitement
pertinent tout au long du disque qui offre en bout de ligne une
belle constance. Voici donc un très bon premier essai pour cette
talentueuse chanteuse dont on entendra sûrement parler longtemps.
(découverte du mois de décembre 2013)
Vidéoclip :
« You’re Not the One » |
Capitol
/
Universal
½
|
Haim
– Days Are Gone
(2013)
Les trois sœurs Haim proviennent de la Californie et présentent leur
tout premier album après de nombreuses années à reprendre d’autres
chansons en spectacle. Elles nous offrent un son pop rock fortement
influencé de Fleetwood Mac et de la musique pop électronique
des années 1980. Sans prétention, leur musique est grandement
accessible et très agréable à écouter. Elle vous replongera
assurément dans une ambiance d’il y a 30-35 ans avec des noms comme
Stevie Nicks et Phil Collins qui nous viennent
aisément en tête. Leurs compositions ne sont peut-être pas les plus
originales, mais elles sont extrêmement rafraîchissantes. En plus,
elles sont magnifiquement interprétées par ces sœurs dont les
harmonies vocales sont parfaites. (découverte du mois de janvier
2014)
Vidéoclips :
« Forever » -
« Don’t Save Me » -
« Falling » -
« The Wire » |
Columbia /
Sony
½
|
Lissie –
Back to Forever
(2013)
Lissie Maurus a grandi en Illinois avant de déménager en Californie.
Après un premier album de qualité en 2010, elle nous revient avec
Back to Forever. Réalisé par Jack Knife Lee (R.E.M.,
Weezer, Snow Patrol), ce nouvel album pige allègrement
dans les influences pop rock des années 1980. Mis à part quelques
sonorités, le disque présente moins d’influences country que le premier
de la chanteuse. Un son puissant fait en sorte de rendre l’album
entraînant, malgré la présence de quelques ballades un peu plus
ennuyantes. C’est donc un deuxième opus réussi que nous propose cette
artiste de grand talent. (décembre 2013)
Vidéoclips :
« Shameless » -
« Further Away (Romance Police) » -
« Sleepwalking » |
Columbia /
Sony
½
|
Laurence Hélie – À présent le passé (2013)
Sur ce deuxième album,
Laurence Hélie présente un album intemporel de musique pop aux
influences folks et blues. Les nombreux instruments utilisés créent une
grande richesse musicale dans un univers chaleureux et intimiste. Pour
ce faire, Laurence a pu compter sur des musiciens de premier plan autour
du guitariste et réalisateur Joe Grass (Patrick Watson,
Marie-Pier Arthur), du bassiste Hans Bernhard et du batteur
Mark Wheaton (The Luyas). On peut aussi entendre les voix
d’Andréa Lindsay, d’Alexandre Désilets, de Louis-Jean
Cormier, etc. Puis, des paroliers sont venus greffer leurs mots à
ceux de Laurence : Dave Richard, Brice Homs et
Frédérick Baron. Malgré sa simplicité, ce nouvel album de Laurence
Hélie surprend par son originalité et son audace. (décembre 2013) |
Simone
½
|
Sally
Folk – Sally Folk (2013)
Née à Montréal d’un père algérien et d’une mère québécoise, Sally Folk
aime mélanger les cultures dans son écriture et sa musique. Femme
moderne, elle n’hésite pas à aborder des sujets plus tabous. Avec ce
premier album éponyme, elle présente 12 titres variés naviguant entre la
pop et le rock. Le premier extrait, « Heureux infidèles », a atteint les
sommets des palmarès radio et plusieurs autres morceaux possèdent tout
autant de potentiel. La guitare rock ‘n’ roll de « On dira aux autres »
vous fera assurément suivre le rythme, alors que d’autres pièces
présentent plutôt une atmosphère feutrée et chaleureuse. Découverte par
Marc Déry, elle peut compter sur sa collaboration ainsi que celle
de son acolyte Michel Dagenais, réalisateur et compositeur de
renom (Jean Leloup, Daniel Bélanger, Maxime Landry,
Marc Déry). On peut aussi entendre la voix de Daniel Bélanger dans la
pièce « Les hommes du quartier ». L’univers de Sally Folk est bien
particulier et qu’il est agréable de le découvrir!
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Heureux infidèles » |
Entourage
½
|
Aurélia
O’Leary – Plus dans ma tête (2013)
Protégée de Richard
Desjardins, Aurélia O’Leary présente son deuxième album, Plus
dans ma tête. Née à Gaspé, Aurélia a grandi sous le soleil de la
Provence dans le sud de la France. Elle a fait partie de plusieurs
formations musicales et a exploré le rock, les chansons françaises et le
jazz. Elle a poursuivi ses expériences à Paris où elle a développé un
répertoire de standards réarrangés à sa façon, un spectacle qu’elle a
présenté en France et un peu partout en Europe. C’est suite à son retour
au Québec en 2003 qu’elle a enregistré un premier album, acclamé de la
critique. Elle possède une voix soul unique et des mélodies envoûtantes
qui la placent dans une classe à part. Sur ce deuxième album, elle
compose tous les textes et la musique, en collaboration avec Gilles
Brisebois (qui réalise aussi l’album avec Aurélia). Richard
Desjardins lui a aussi offert la pièce « Love Light ». Plus dans ma
tête est un peu plus accessible que son précédent disque avec un son
pop accrocheur aux influences blues, funk, reggae, rock et jazz. C’est
donc un album d’une grande richesse que nous offre Aurélia O’Leary.
(décembre 2013) |
Artic
½
|
Ladies of the Canyon – Diamond Heart
(2013)
Les quatre Montréalaises
de Ladies of the Canyon sont de retour avec un deuxième album, encore
une fois ancré dans le country rock à la californienne. Par contre, le
quatuor féminin semble plus que jamais s’inspirer des classiques du
rock, de Led Zeppelin à
Fleetwood Mac en passant par Jefferson Airplane. Elles vont
même jusqu’à reprendre le classique de
Led Zeppelin « Babe I’m Gonna Leave You ». Pourtant, elles avaient
manifesté le désir de présenter un album de pur country et s’étaient
même installées temporairement à Nashville. Le projet n’ayant pas
débloqué, les voilà de retour dans le style qu’elles font le mieux, cet
excellent mélange de guitares et d’harmonies country, avec une énergie
plus rock. La réalisation de Mark Howard (Tragically Hip,
Lucinda Williams, Vic Chesnutt) a certainement aussi
contribué à façonner cet assemblage. Malgré de très fortes influences du
passé, le groupe réussit à présenter un album bien intéressant.
(novembre 2013) |
Warner
½
|
Agnes Obel
– Aventine
(2013)
L’auteure-compositrice,
chanteuse et pianiste danoise présente son deuxième album avec
Aventine. Elle propose encore une fois une musique pop alternative
adulte à tendance atmosphérique. Le piano domine toujours, mais l’ajout
du violon et du violoncelle de l’Allemande Anne Müller, ainsi que
la présence de Mika Posen (Timber Timbre) viennent ajouter
de la richesse à son œuvre. Sa musique très cinématographique peut être
comparée à celle de PJ Harvey, Tori Amos ou Joanna
Newsom, mais Agnes s’inspire aussi de la musique classique en
certaines occasions. C’est un album envoûtant que nous offre Agnes Obel
avec Aventine.
(décembre 2013) |
PIAS /
SIX
½
|
Lindi Ortega
– Tin Star
(2013)
L’Ontarienne Lindi
Ortega possède une voix qui rappelle celles de Dolly Parton et de
Emmylou Harris. Musicalement, elle propose une musique country
plutôt contemporaine. Elle possède aussi certaines influences folks,
même si plusieurs morceaux demeurent généralement énergiques avec une
touche très agréable de rock alternatif. Elle présente quelques très
solides compositions et réussit à nous séduire jusqu’à la fin. En fait,
c’est un bien bon troisième album que nous offre la talentueuse
auteure-compositeure et interprète. (décembre 2013) |
Last
Gang
½
|
Dom La Nena
– Golondrina
(2013)
Suite au succès de son
premier album,
Ela, la violoncelliste et chanteuse brésilienne a décidé de
produire un mini-album de 4 titres autour de la nouvelle chanson « Golondrina ».
Les trois autres titres sont des reprises : « Start a War » (de The
National), « Djian’s Waltz » (de Stephan Eicher) et « Con
Toda Palabra » (de Lhasa). Dom donne à ces chansons une toute
nouvelle couleur alors qu’elle les interprète seule au violoncelle. Elle
chante en anglais pour la première fois sur « Start a War », mais elle
chante aussi en français pour la première fois sur « Djian’s Waltz »,
alors qu’elle trouvait trop difficile de chanter dans cette langue
auparavant. En attendant un prochain album de la part de Dom La Nena,
voici quatre chansons pour vous mettre en appétit. (janvier 2014) |
Six
Degrees
/
SIX
½
|
Stacey Kent
– The Changing Lights
(2013)
La chanteuse jazz
originaire du New Jersey présente encore une fois un album séduisant qui
réussit à créer une atmosphère toute particulière. C’est sûrement en
grande partie grâce à la réalisation de Jim Tomlinson (son
saxophoniste et son mari) qui est en mesure de bien mettre en évidence
le talent de Stacey à faire passer l’émotion par sa voix douce et
chaleureuse. Sur cet album, Stacey laisse libre court à son amour de la
musique brésilienne. Elle a travaillé entre autres avec le poète
portugais Antonio Ladeira, ainsi que l’auteur français Bernie
Beaupère. The Changing Lights est un très bon disque de jazz
intégrant de la musique du monde. (novembre 2013) |
Parlophone
/
Warner
½
|
Christine Jensen Jazz Orchestra –
Habitat
(2013)
C’est devant Habitat 67
à Montréal que pose la saxophoniste soprano Christine Jensen pour la
pochette de son deuxième album avec grand orchestre. Habitat
contient 6 pièces, la plupart autour des 10 minutes avec une pointe à 15
minutes pour « Nishiyuu », une pièce inspirée par la marche de plus de
1 500 kilomètres par six jeunes Cree en janvier 2013. Toutes composées
et arrangées par Jensen, elles sont reliées entre elles par des lieux
qui l’ont inspirée : les Prairies canadiennes, Brooklyn, le Pérou,
Port-au-Prince, sans oublier bien sûr Montréal. Elle s’entoure des mêmes
musiciens que sur
Treelines, incluant le pianiste John Roney. On retrouve
aussi des collaborateurs solistes comme sa sœur Ingrid Jensen à
la trompette, Chet Doxas au saxophone ténor sur « Nishiyuu » et
Joel Miller aussi au saxophone ténor sur « Tumbledown ». Voici un
très bel album de jazz instrumental pour un souper entre amis ou un
moment de relaxation en fin de soirée. (décembre 2013) |
Justin
Time
/
SIX
½
|
Les Country Girls – Parties pour la gloire (2013)
Les comédiennes Sylvie Moreau et Sandra Dumaresq offrent
leur spectacle country depuis un bon bout de temps déjà (elles ont donné
plus de 100 représentations en 2007). Par contre, elles présentent leur
tout premier album avec Parties pour la gloire. Elles y
interprètent à leur façon de grands succès du country. On peut même
entendre des classiques américains adaptés en français. Ces classiques
incluent les versions françaises de « On the Road Again », « Bridge Over
Troubled Water », « Only Love Can Break Your Heart » et « Always on my
Mind ». Les Country Girls ne se prennent pas au sérieux, mais elles
offrent tout de même de solides interprétations de ces incontournables
du country. (décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 41, 22 novembre 2013) |
|
Juliette Gréco – Gréco chante Brel (2013)
S’attaquer au répertoire
de Jacques Brel comporte toujours son lot de risques. Par contre,
lorsque l’on s’appelle Juliette Gréco et qu’on a été l’une des premières
à chanter les textes du jeune Belge, l’exercice devient tout ce qu’il y
a de plus naturel. Il s’agit donc ici d’une rencontre au sommet entre
l’un des plus grands auteurs de sa génération et une interprète plus
grande que nature. On retrouve 12 titres parmi les plus célèbres de
Brel, remis en musique par le légendaire pianiste, compositeur et fidèle
compagnon de Jacques Brel, Gérard Jouannest. Gréco interprète ces
textes avec une théâtralité unique qui rendent très bien justice à ces
chansons classiques. (décembre 2013) |
DEP /
Universal
½
|
Gino
Quilico – Serata d’amore
(2013)
Accompagné de l’Ensemble TrioSphère, de l’accordéoniste
Alexander Sevastian et du guitariste Glenn Lévesque, le
baryton lyrique Gino Quilico propose 14 des plus célèbres chansons
d’amour italiennes. Les arrangements de Dominic Bouliane aident à
découvrir l’univers dans lequel a grandi le chanteur. On peut entendre
des pièces classiques de Rossini, Chopin et Mozart,
mais aussi des œuvres plus récentes comme « Lei » de Charles Aznavour.
Parmi les chansons italiennes incontournables, notons « Caruso » en
ouverture du CD et « O Sole Mio » en conclusion. (décembre
2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 49, 17 janvier 2014) |
Analekta
½
|
St.
Lucia – When the Night (2013)
St. Lucia est essentiellement le groupe de Jean-Philip Grobler,
un musicien né en Afrique du Sud qui a étudié à Londres avant de
s’installer à Brooklyn, New York. When the Night est le
premier album de St. Lucia et il présente une musique pop indie dans
laquelle les synthétiseurs occupent une place prédominante. Les
influences des années 1980 sont évidentes, mais leur musique
s’adapte parfaitement aux années 2010. C’est un album accrocheur et
romantique, mais aussi créatif et sophistiqué. Les nostalgiques de
la pop surproduite des années 1980 en auront plein les oreilles avec
ce groupe contemporain qui n’hésite pas à distribuer les clins d’œil
au passé. Ils le font de façon tellement intelligente qu’on ne peut
leur reprocher, surtout lorsqu’on se retrouve à taper du pied sur un
des nombreux rythmes efficaces de ce très bon disque. (découverte du
mois de février 2014)
Vidéoclips :
« September » -
« Elevate » |
Columbia /
Sony
½
|
Britney
Spears – Britney Jean (2013)
Britney parle de son 8e album comme de son plus personnel à ce jour. Le
problème, c’est qu’avec seulement 10 titres totalisant 36 minutes, elle
ne semble pas avoir grand-chose à dire… Dr. Luke, qui avait
produit les plus gros succès de son album précédent, ainsi que son
fidèle collaborateur Max Martin sont désormais absents. Deux gros
trous que n’arrive pas à combler un will.i.am de plus en plus
agaçant, qui réalise 7 des 10 pièces et contribue à façonner une
nouvelle personnalité à la manipulable Britney. Sa participation à « It
Should Be Easy » ressemble plus à une performance de will.i.am mettant
aussi en vedette Britney Spears. L’énergique « Work Bitch » est l’un des
morceaux les plus divertissants du disque, même si le son techno semble
tout droit sorti des années 1990. En fait, la chanson la plus réussie
est sans contredit la pièce pop pure « Passenger », coécrite avec
Katy Perry et réalisée par Diplo. Il s’agit d’un des seuls
moments de ce court CD où l’on sent que Britney est confortable et en
contrôle. À noter qu’elle chante pour la première fois sur disque avec
sa sœur Jamie Lynn sur « Chillin’ With You », mais ces 3 minutes
40 ne passeront certainement pas à l’histoire. Malheureusement pour
Britney, elle semble encore servir de marionnette sur cet album qui ne
lui ressemble certainement pas autant qu’elle l’affirme, malgré quelques
envolées pop accrocheuses. Britney Jean constitue peut-être son
pire album à ce jour!
(février 2014)
Vidéoclips :
« Work Bitch » -
« Perfume » |
|
One
Direction – Midnight Memories (2013)
Le groupe d’adolescents de Londres présente déjà un 3e album en autant
d’années. Leur défi : continuer à produire des hits à la chaîne comme
ils l’ont fait avec régularité depuis 2011. Midnight Memories
contient suffisamment de succès potentiels pour leur permettre
d’atteindre leur objectif. Les pièces acoustiques énergiques cadrent
bien dans le contexte de 2013 et viennent donner une nouvelle direction
musicale à ce groupe prédestiné par son nom à demeurer prévisible d’un
disque à l’autre. En ce sens, il est plus qu’intéressant de découvrir
déjà une évolution dans cette jeune carrière. On retrouve aussi quelques
chansons à tendance plus rock, mais celles-là nous replongent surtout
dans une atmosphère des années 1980 qui peut sembler vieillotte. C’est
le cas entre autres pour la chanson-titre qui aurait pu être interprétée
par Def Leppard en 1987.
Le groupe réussira certainement à rallier ses nombreux fans, encore une
fois, malgré quelques manques d’originalité.
(février 2014)
Vidéoclips :
« Best Song Ever » -
« Story of My Life » -
« Happily » |
|
Simple Plan
– Get Your Heart On – The Second Coming!
(2013)
Deux ans et demi après la parution de son dernier album,
Get Your Heart On!, le populaire groupe pop punk montréalais
revient avec un mini-album de 7 titres, question de faire patienter ses
fans en attendant un nouvel album complet. Suite logique de l’album,
The Second Coming ne va pas vraiment au-delà de ce disque avec des
pièces pop grandement accrocheuses et efficaces, mais qui ne se
démarquent pas vraiment par leur créativité. Il y a bien l’utilisation
de quelques claviers et d’électronique en certaines occasions qui crée
une certaine différenciation avec l’essentiel de leur œuvre, mais rien
pour nous faire parler d’un changement radical. Il s’agit donc
véritablement d’un disque pour nous faire patienter en attendant quelque
chose d’un peu plus senti.
(février 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 47, 3 janvier 2014) |
Atlantic
/
Warner
|
Garou – Au milieu de ma vie (2013)
Un an après
Rhythm and Blues, le chanteur québécois revient avec un album
qui se veut un bilan de sa vie. Il y évoque ses erreurs (« Toutes mes
erreurs »), ses débuts dans les bars (« Le blues dans le sang »), les
amours compliqués (« Avancer ») et ceux qui débutent (« Avec elle »). La
vedette internationale, grâce en grande partie à sa participation à la
version française de The Voice, peut compter sur des
collaborateurs prestigieux pour l’écriture des 11 titres que contient ce
huitième album (en plus de 3 morceaux en boni). Ces collaborateurs
incluent Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Pascal
Obispo, Gérald de Palmas, Daran, Richard Cocciante,
ainsi que Luc Plamondon (pour 3 pièces dont la chanson-titre).
Dans le cas de Goldman, c’est la chanson « Du vent, des mots » qu’il
offre à Garou, un duo rythmé avec Charlotte Cardin, finaliste à
la première édition québécoise de La Voix. Les sonorités de
l’album sont bien intéressantes alors que la musique pop rock
magnifiquement produite met parfaitement en valeur les textes et la voix
de Garou. Avec Au milieu de ma vie, Garou présente un album bien
personnel à ses fans, un album qui risque fort de connaître un immense
succès à travers la francophonie.
(février 2014) |
DEP /
Universal
|
Pierre Lapointe – Les callas (2013)
Le mini-album à édition limitée Les callas ramène Pierre Lapointe
dans une version dépouillée guitare-piano-voix. Ce court disque de 22
minutes présente des pièces simples enregistrées avant et après l’album
Punkt. On y retrouve donc un mélange des déchirements amoureux
du disque
Sentiments humains et des textes plus explicites de
Punkt. Une formule dépouillée convient toujours
parfaitement à Pierre Lapointe qui atteint l’apogée avec la touchante
« Quelques gouttes de sang » et la chanson-titre, un duo romantique avec
Ariane Moffatt.
(février 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 47, 3 janvier 2014) |
Audiogram
½
|
B.o.B –
Underground Luxury (2013)
Le rappeur de la Georgie nous arrive avec un troisième album,
Underground Luxury. Il s’agit pratiquement d’un album-concept alors
que la plupart des textes traitent de consommation et de luxe. L’album
de 15 titres débute lentement avec « All I Want » et « One Day »
(incluant une longue discussion à la fin). Il reprend un peu de vie avec
« Paper Route », mais c’est lorsqu’il est accompagné de collaborateurs
que B.o.B réussit véritablement à s’imposer. C’est le cas avec Future
sur « Ready », Priscilla sur « John Doe » et Chris Brown
sur « Throwback ». On retrouve aussi de bons moments avec T.I. et
Juicy J sur « We Still in this Bitch » et avec 2 Chainz
sur l’hymne idéal pour les clubs de danseuses, « Headband ». On retrouve
de bons moments sur ce nouvel album de B.o.B, mais il présente
malheureusement de nombreuses inégalités.
(février 2014)
Vidéoclips :
« We Still in this Bitch » -
« Headband » -
« Ready » -
« Paper Route » -
« John Doe » |
Atlantic
/
Warner
|
Billie
Joe + Norah – Foreverly (2013)
Le leader de Green
Day, Billie Joe Armstrong, s’associe à Norah Jones pour enregistrer
cet album inspiré de
Songs Our Daddy Taught Us des Everly Brothers. Enregistré
en 1958, il s’agissait d’un album de chansons traditionnelles
américaines réinterprétées à leur façon. Billie Joe et Norah n’ont pris
que 9 jours pour enregistrer cet hommage bien senti aux Everly Brothers
par la qualité des harmonies vocales. Il faut dire qu’une association
entre le punk et la chanteuse jazz n’est pas un match parfait
automatique pour ces chansons folk et country d’une autre époque.
Pourtant, le résultat est plutôt réussi, même si on aurait aimé qu’ils
se les approprient un peu plus plutôt que de ne simplement imiter les
Everly Brothers.
(février 2014) |
Reprise
/
Warner
|
Marilou – Au milieu de mon écart (2013)
Âgée de seulement 23 ans, celle qui a commencé à chanter dès son plus
jeune âge est maintenant libérée de son association avec Sony et peut
voler de ses propres ailes. On sent d’ailleurs ce sentiment de liberté à
l’écoute de ce nouvel album sur lequel Marilou s’épanouit complètement.
Elle présente des chansons personnelles, dans lesquelles l’amour domine,
bien entendu. Ce sont surtout des chansons douces qui se fusionnent
parfaitement avec sa très belle voix. (janvier 2014)
Vidéoclip :
« Tu partages ton corps » |
|
White
Ash Falls – Over the Night
(2013)
White Ash Falls est un
groupe country rock de Vancouver dirigé par Andy Bishop. Grâce à
de nombreux collaborateurs, il est en mesure de présenter un deuxième
album d’une grande richesse avec entre autre une guitare pedal steel
et un orgue. Les personnes qui l’entourent incluent Louise Burns,
James Younger, Erin Passmore (Rah Rah), ainsi que
les membres de Yukon Blonde : Brandon Scott, Graham
Jones et Jeff Innes. L’album présente de bonnes pièces de
country rock avec quelques incursions vers le blues. Sans être
révolutionnaire, Over the Night est un album honnête qui possède
un certain potentiel pour amener le groupe un peu plus loin.
(janvier 2014) |
Light
Organ
/
Universal
|
Mauvaize
Frékentation – Comme dans l’temps (2013)
Les rappeurs Sir Pathétik et Billy Nova sont de retour
avec leurs rythmes hip hop et leurs textes coups de poing. Que ce soit
dans les textes festifs ou dans les moments plus dépressifs, le duo
réussit toujours à faire passer l’émotion en nous l’envoyant droit au
cœur, sans détours. Plusieurs textes sont explicites et crus, et les
sacres font définitivement partie intégrante de leur vocabulaire. Par
contre, ils en sont ainsi encore plus vrais, près des gens.
Musicalement, les deux comparses sont particulièrement forts alors que
les rythmes et les mélodies sont toujours efficaces, avec plusieurs
succès potentiels. Les deux pièces sur lesquelles on peut entendre la
chanteuse Emmanuelle font entre autre partie de ces chansons
incontournables (« Retiens-moi », « Haut »). Les autres classiques
instantanés incluent « Sont où les fuckés? », « Jusqu’ici », « Si un
jour » et « Quand j’boé pas ». Malheureusement, avec 20 titres
totalisant 78 minutes, l’album peut finir par s’essouffler. Il devrait
tout de même satisfaire les fans de Mauvaize Frékentation.
(janvier 2014)
Vidéoclip :
« Jusqu’ici » |
High
Life Music
½
|
Neomythics –
Projectiles
(2013)
Le groupe de rock
alternatif américain Neomythics est de retour avec un nouvel album,
moins de 2 ans après
New Corporate Resistance. Encore une fois, le groupe réussit à
fusionner un son post-rock avec des rythmiques de rock alternatif et des
mélodies plus pop à la U2. C’est donc
un excellent amalgame qu’ils nous offrent, toujours en conservant un
certain niveau de créativité. Par contre, les noms qui nous viennent en
tête comme The Strokes et Television risquent de
malheureusement nous rester un peu trop en tête justement, comme s’ils
n’avaient pas réussi à véritablement imposer leur propre personnalité.
Le duo de Gregory Howe et Matt Montgomery est encore une
fois entouré du guitariste Harvey Mandel pour quatre titres et de
plusieurs autres musiciens. Il nous offrent un disque qui s’écoute bien,
mais qui ne réussit pas encore à se démarquer.
(janvier 2014) |
Ex-Fed
|
Bombay Dub
Orchestra – Tales From the Grand Bazaar
(2013)
Le Bombay Dub Orchestra
a été formé il y a 10 ans par le duo de compositeurs Garry Hughes
et Andrew T. Mackay suite à un voyage à Bombay en Inde. Il s’agit
d’un projet électro-orchestral qui fusionne les musiques du monde,
l’électronique et le dub. Enregistré dans plusieurs grandes villes, ce
troisième album inclut des collaborateurs de renom dont le duo Sly &
Robbie, Asad Khan, Soumik Datta et Tanja Tzar,
en plus d’une panoplie de solistes turques. Tales From the Grand
Bazaar puise non seulement ses influences en Inde, mais aussi dans
la ville d’Istanbul en Turquie où a été complété un grand bazar de 5 000
magasins sur 60 rues en 1461. Le duo réussit à fusionner ces deux
influences pour en faire une musique plus que cohérente, grâce
principalement à l’utilisation des cordes qui viennent cimenter le tout.
(janvier 2014) |
Six Degrees
/
SIX
½
|
Kodaline
– In a Perfect World
(2013)
Kodaline est un quatuor irlandais qui présente un rock accessible dans
le style de Coldplay, Keane et
U2. Ils ont lancé un premier mini-album en 2012 avant de nous
offrir ce premier album complet. Si on comprend aisément leur influence
de U2, c’est surtout Coldplay qui nous vient
en tête tout au long de ce disque, parfois atmosphérique et souvent
larmoyant. Les plus fervents amateurs de ce genre accueilleront avec
bonheur un nouveau joueur dans l’industrie, qui présente tout de même de
belles qualités. Par contre, l’originalité est loin d’être au
rendez-vous et on a l’impression de simplement entendre un nouvel album
de Coldplay.
(janvier 2014)
Vidéoclips :
« High Hopes » -
« Love Like This » |
RCA Victor /
Sony
|
Alter
Ego – Alter Ego (2013)
Alter Ego est composé de
5 gars et 5 filles qui se sont d’abord fait connaître grâce à de
multiples revues musicales des années 1970 à aujourd’hui. Ayant un
talent indéniable pour interpréter des chansons pop inoubliables, le
groupe a présenté ses premières chansons originales en 2012 et a obtenu
un grand succès dans les radios commerciales avec « Catch Me If You
Can », « Déjà oublié » et « Dirty Little Tricks ». Toutes ces chansons
se retrouvent sur ce premier album de 9 titres, en plus de leur plus
récent extrait, « Toi ». Leurs morceaux pop rock accrocheurs et
entraînants possèdent tout ce qu’il faut pour attirer votre attention et
vous faire taper du pied, même s’ils ne débordent pas de créativité.
(janvier 2014) |
|
Mange L’Ours Mange – Loin de l’œil (2013)
Après une pause de 15 ans pendant laquelle le groupe s’est fait oublier,
Mange L’Ours Mange est de retour avec un 4e album. Encore une fois, le
groupe rock évolue dans un univers unique et présente une musique variée
entre rock alternatif aux mélodies pop et métal industriel, avec une
bonne dose de hard rock. Les guitares grafignent à souhait et nous
rappellent que oui, c’est possible de faire du bon rock au Québec. Les
11 compositions originales du duo Franck Lizotte et François
Bruneau présentent de nombreux éléments d’intérêt, d’abord par leur
fusion de différents genres musicaux dans un rock à la fois complexe et
aux mélodies accessibles. Une 12e pièce vient s’ajouter à ce disque
solide, l’excellente reprise de « Nuit Blanche » du groupe belge Vive
La Fête. Le groupe qui s’est surtout fait connaître en 1993 avec le
succès « Poupée Vaudou » fête ses 25 ans de carrière en 2014. Avec ce
très bon album sous le bras, il possède tout ce qu’il faut pour se
lancer dans une tournée des plus stimulantes.
(janvier 2014)
Vidéoclip :
« Terrifié! Terrifier! » |
Attitude
/
SIX
½
|
Pendentif – Mafia douce (2013)
Pendentif est un groupe de pop française qui amène un peu de soleil dans
nos vies. Ils ont déjà su séduire la France avec le simple, « Embrasse
moi », tiré de ce premier album. Mafia douce est empreint de
maturité et on voit rapidement que le groupe n’en est pas à ses
premières armes. Pendentif présente une musique créative aux mélodies
accrocheuses et aux rythmes dansants. Ils réussissent à présenter des
musiques légères, tout en ne sacrifiant aucunement la richesse musicale
et le raffinement. C’est donc un premier album extrêmement agréable à
écouter que nous propose ce groupe qu’il fait bon de découvrir dans une
scène pop française souvent trop sombre.
(janvier 2014)
Vidéoclips :
« Jerricane » -
« Embrasse moi » -
« God Save la France » |
Discograph
/
SIX
½
|
Halestorm – Reanimate 2.0: The Covers EP
(2013)
Le quatuor hard rock de
la Pennsylvanie a été formé en 1997 par Elizabeth Hale (voix,
claviers, guitare) et son frère Arejay (batterie). Malgré un
premier album en 2000, il leur aura fallu attendre 2009 pour enfin
obtenir un contrat de disques intéressant avec Atlantic Records. Après
deux albums pour Atlantic et un mini-album de reprises, les voici de
retour avec un deuxième mini-album nous permettant de découvrir toute la
versatilité de Lzzy et sa bande. Les 6 titres présentés sont en
effet plutôt variés avec des reprises de Judas Priest
(« Dissident Agressor »), Daft Punk (« Get Lucky »),
AC/DC (« Shoot to Thrill »), Pat
Benatar (« Hell is for Children »), Fleetwood Mac (« Gold
Dust Woman ») et Marilyn Manson (« 1996 »).
(janvier 2014) |
Atlantic
/
Warner
½
|
Gavin
DeGraw – Make a Move
(2013)
Le chanteur pop rock de New York nous arrive avec un cinquième album en
7 ans de carrière. Encore une fois, il présente des chansons au
potentiel commercial immense, mais qui ne réussissent pas à
véritablement nous rester en tête. On retrouve bien un certain virage
soul sur quelques morceaux, mais il demeure surtout à l’aise lorsqu’il
se rapproche du style qui l’a rendu populaire. DeGraw demeure un
amalgame entre Jason Mraz et Maroon 5, avec cette fois-ci
une certaine similarité avec Bruno Mars. Il ne réussit
malheureusement pas à se démarquer d’aucun de ces artistes.
(janvier 2014)
Vidéoclip :
« Best I Ever Had » |
RCA /
Sony
½
|
Kenny Rogers
– You Can’t Make Old Friends
(2013)
Le chanteur country du
Texas est actif depuis plus de 50 ans et revient à nouveau avec un
nouvel album malgré ses 75 ans. En plus, il a bénéficié d’un budget
substantiel, ce qui ne fut pas le cas depuis un bon moment pour cette
légende vivante. Il en profite donc pour tenter de rejoindre le public
le plus large possible avec un son country pop qui possède toutes les
qualités pour atteindre sa cible. L’album débute d’ailleurs par un duo
sentimental (la chanson-titre) avec sa complice de longue date Dolly
Parton. Malheureusement, plusieurs chansons tombent à plat et ne
réussiront pas à séduire le vaste auditoire visé par Rogers. Par contre,
le disque a la possibilité de se frayer un chemin parmi les albums
adultes contemporains.
(janvier 2014) |
Warner
½
|
Cats on Trees
– Cats on Trees
(2013)
Cats on Trees est un duo
montréalais formé de Nina Goern (piano, voix) et Yohan
Hennequin (batterie). Ils nous offrent une musique pop rock
accessible, basée sur les sons et le rythme, ce qui attire rapidement
notre attention. Les cordes viennent entre autres ajouter une grande
richesse à l’album qui aurait aisément pu être complètement dépouillé.
La très belle voix de Nina est idéale pour livrer les mélodies
accrocheuses, et elle nous donne envie de chanter à tue-tête. La
rythmique inventive et la chaleur de leur musique les rend tout
simplement irrésistibles. On ne peut donc faire autrement que d’écouter
l’album en boucles. Voici une très belle découverte dans le paysage
musical montréalais.
(janvier 2014) |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Simon
Kearney – Simon Kearney (2013)
Simon Kearney est un
jeune multi-instrumentiste de la région de Québec, un virtuose de la
guitare. Il lance un premier mini-album de 4 chansons qu’il a écrites,
composées et arrangées lui-même, en plus d’y jouer plusieurs
instruments. Réalisé par Antoine Gratton, ce premier disque
présente un son pop rock plutôt brut aux influences rock ‘n’ roll et
blues. Là où il impressionne vraiment, c’est qu’il réussit à obtenir un
son relativement original à la guitare, ce qui n’est pas une mince tâche
après plus de 55 ans d’histoire pour le rock. Une version exclusive de 7
titres est disponible uniquement en téléchargement et vous permettra
d’en découvrir un peu plus de la part de ce jeune talent incomparable.
(janvier 2014) |
Sphère
½
|
Lady Gaga
– ARTPOP
(2013)
La nouvelle reine de la pop tente un virage plus artistique avec
ARTPOP, un virage qui peine malheureusement à convaincre par sa
profondeur. Les chansons demeurent pop, sans grandes innovations,
mais aussi sans les refrains accrocheurs qui ont fait sa renommée
depuis 5 ans. Il n’y a que « Sexxx Dreams », « Do What U Want » (en
duo avec R. Kelly) et le premier extrait, « Applause », qui
réussissent à se démarquer quelque peu et à nous rester en tête.
Pour ce qui est des termes abordés, c’est la sexualité qui l’emporte
avec une majorité de textes en ce sens. L’emphase a certainement été
mise sur la production qui ne manque pas de punch, avec des rythmes
solides et une très bonne intégration de l’électro. Par contre, la
diva ne parvient pas à maintenir le niveau de qualité qu’elle avait
réussi à atteindre jusqu’à ce jour avec une musique pop à la fois
accessible et intelligente. On sent plutôt un certain vide dans ce
ARTPOP duquel il nous reste bien peu de choses à la fin.
(chronique principale de janvier 2014)
Vidéoclip :
« Applause » |
Universal
|
Eminem –
The Marshall Mathers LP 2
(2013)
Treize ans après l’excellent
The Marshall Mathers LP, le rappeur de Détroit remet ça avec le
volume 2. Eminem revient à la recette qui l’a rendu célèbre avec une
bonne dose d’échantillonnages, des rythmes entraînants et des refrains
mémorables. Par contre, on retrouve de nombreuses pièces de remplissage
parmi les 16 que contient le CD de 78 minutes, ainsi que des morceaux
qui s’étirent inutilement dont l’agaçante reprise des Zombies, « Rhyme
of Reason ». Mathers semble faire quelque peu la paix avec son passé,
même si l’album contient encore une bonne dose de colère. Il s’entoure
encore une fois de plusieurs collaborateurs, dont Rihanna sur
l’excellente « The Monster », ainsi que Skylar Grey et
Kendrick Lamar. Malgré les faiblesses évidentes sur l’album, Eminem
présente certaines de ses meilleures compositions depuis longtemps. Il
nous offre donc un album de qualité que l’on doit malheureusement
écouter à la pièce pour l’apprécier pleinement.
(janvier 2014)
Vidéoclips :
« Berzerk » -
« Survival » -
« Rap God » -
« The Monster » |
Aftermath /
Interscope
/
Universal
½
|
Kaïn –
Pleurer pour rire (2013)
Le populaire groupe de
folk contemporain est de retour avec son 5e album en carrière. Comme
toujours, c’est Steve Veilleux qui signe toutes les paroles et
musiques, mais il laisse sa place à son bassiste, Éric Maheux,
pour « La bonne franquette ». Veilleux a de plus composé la musique de
« Voleur de bonheur » en collaboration avec le guitariste Patrick
Lemieux. Le groupe réalise l’album en compagnie de Glen Robinson.
Le son caractéristique de Kaïn est toujours au rendez-vous avec des
chansons grandement accrocheuses à chanter en chœur en spectacle, à
commencer par le premier extrait, « J’sais pu comment t’aimer ».
(janvier 2014) |
Musicor
|
Hedley
– Wild Life
(2013)
Jacob Hoggard et sa bande sont de retour avec leur 5e album
studio, Wild Life. Plus pop que jamais, le groupe canadien
présente plusieurs succès instantanés comme le premier extrait, « Anything »,
« Crazy For You » et « I’ll Be With You ». Des rythmes énergiques et des
refrains puissants demeurent la recette pour Hedley qui ne décevra aucun
de ses fans à ce niveau. Évidemment, le charismatique chanteur ne peut
s’empêcher de lancer quelques ballades, mais il a au moins la voix pour
les rendre suffisamment intéressantes. Hoggard réalise lui-même l’album
en compagnie de Brian Howes qui a travaillé régulièrement avec le
groupe par le passé. Les fans des débuts regretteront peut-être le
manque de guitares électriques, mais Wild Life possède tout le
potentiel pop nécessaire pour enfin séduire les Américains. À suivre!
(janvier 2014)
Vidéoclip :
« Anything » |
Universal
|
Pearl Jam –
Lightning Bolt
(2013)
Lightning Bolt
n’est que le 10e album studio du groupe grunge de Seattle, même si on a
l’impression qu’ils font partie du paysage depuis bien longtemps. 22 ans
se sont écoulés depuis l’incontournable
Ten et le groupe réussit à conserver sa place au soleil, malgré
le passage des modes. Eddie Vedder et sa bande présentent
quelques pièces franchement énergiques sur ce disque que personne ne
semblait attendre vraiment. La voix de Vedder est très bien mise en
évidence, peut-être au détriment de la guitare par contre. Évidemment,
le groupe sent encore le besoin de nous offrir des ballades, mais elles
sont généralement réussies. Les membres de Pearl Jam semblent très à
l’aise dans leur peau et ils présentent une musique qu’ils assument
complètement, sans tenir compte de quelque mode que ce soit.
(janvier 2014) |
Universal
½
|
AFI –
Burials
(2013)
Après des pièces plus accessibles sur
Crash Love, le groupe emo revient à des thèmes et des musiques
beaucoup plus sombres sur Burials. L’album s’ouvre dans une
atmosphère cinématographique avec « The Sinking Night » avant d’avoir
droit à une pièce lente mais grandement efficace avec « I Hope You
Suffer ». Le groupe nous rappelle encore les Misfits par moments,
mais Morrissey et David Bowie
ne sont jamais trop loin non plus. Si plusieurs fans ont pu décrocher
avec leur album précédent, ils risquent fort d’apprécier ce que le
groupe est devenu depuis. En fait, AFI gagne en maturité et ça leur va
particulièrement bien.
(janvier 2014)
Vidéoclips :
« I Hope You Suffer » -
« 17 Crimes » |
Universal
½
|
Blue Rodeo
– In Our Nature
(2013)
Le groupe country rock
torontois approche déjà ses 30 ans de carrière et présente son 13e
album. Malheureusement, leurs disques semblent tous se ressembler depuis
plusieurs années déjà. On retrouve toujours la même formule avec des
guitares acoustiques et une rythmique pop rock accessible, sans être sur
mesure pour les radios commerciales. Blue Rodeo est en fait la version
canadienne des Eagles. Le duo de compositeurs Greg Keelor/Jim
Cuddy ne semble pas trop envahi par l’énergie créatrice, utilisant
toujours la même recette qui a permis au groupe de survivre jusque là.
Ce nouveau disque présente des chansons chaudes et bien produites qui ne
possèdent malheureusement que bien peu d’éléments intéressants qui
pourraient nous rester en tête. À part peut-être « Over Me » et « Tell
Me Again », les 12 autres chansons sont interchangeables et sans grand
intérêt.
(janvier 2014) |
Warner
½
|
Nicola Ciccone – Il Sognatore (2013)
Depuis une quinzaine
d’années, l’artiste italo-québécois présente ses chansons d’amour en
français. Mais il chérissait depuis longtemps le désir de produire un
album en italien. Nicola Ciccone réalise donc son rêve avec son 8e
album, Il Sognatore, sur lequel il propose 10 chansons originales
dans sa langue maternelle. En boni à la fin du CD, il présente des
versions bilingues (français et italien) de « Innamorati noi (Follement
en amour) » (le premier extrait) et « Cè una luce in cielo (L’histoire
d’une très grande femme) ».
(janvier 2014) |
Matita
|
Détroit
– Horizons (2013)
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
La voix résonne, immédiatement, comme une évidence. Comme si, durant
toutes ces années, elle avait toujours été là sans l’être... Les paroles
défilent, précises – c’en est parfois effrayant – sombres, poétiques
mais merveilleusement imagées. Les mélodies, quant à elles, ruissellent,
entêtantes et juste appropriées. Souvent minimaliste, la musique de
Détroit n’a rien de paresseuse, elle est juste dans toutes ses notes,
ses arrangements et ses délicates attentions. Derrière Détroit, comme
chacun sait, Bertrand Cantat, un nom à ne pas mettre entre toutes
les mains. Peut-être pour en atténuer la portée, Pascal Humbert
apparaît en sous-titres. Car la presse aime à décrire Horizons
comme un disque solo maquillé… Mais si Humbert est ici, on n’imagine pas
un instant un rôle de figurant. Ceux qui ont écouté Chœurs,
précédente collaboration entre les deux hommes, comprendront. Noir
Désir n’est donc plus mais Cantat est bel et bien vivant.
Horizons est une œuvre obscure et belle, émaillée de textes
obnubilants – bien sûr autobiographiques (« Parfois la porte s'ouvre
/ Pour aller faire tourner ton fantôme sur lui-même / Sous un ciel
barbelé » tiré du morceau « Horizon »). Horizons paraît sous
tension au premier abord, les textes donnent parfois quelques frissons
dans le dos (« Ange de désolation ») mais vite on se retourne, on
regarde plus loin, au-delà des horizons, sans mauvais jeu de mot. Car ce
disque n’est pas uniquement autobiographique, pour la première fois
d’ailleurs, Bertrand s’entoure de quelques plumes pour co-écrire
certains textes dont « Droit dans le soleil » avec Wajdi Mouawad.
Si quelques fantômes ressurgissent sur certains mots, le malaise ne
s’installe jamais car la puissance de la plume de Cantat va bien plus
loin et les mélodies prennent au corps notamment sur quelques titres
absolument électrisants (splendide « Terre brûlante » et ses chœurs
puissants, l’incandescente « Le creux de ta main » proche d’« Un homme
pressé » ou encore l’hypnotique « Null and Void »). La musique est un
monde à part où on ne juge les poètes qu’au prix de leur plume et les
musiciens au son de leurs instruments. À ce titre, Horizons force
le respect. Et merci pour ça.
(janvier 2014)
|
|
Les
Tireux d’Roches – XO 15 ans d’âge (2013)
Le groupe de musique traditionnelle fête déjà 15 ans d’existence et pour
l’occasion présente un nouvel album. Ces parfaits ambassadeurs de la
culture québécoise sont encensés partout où ils passent, que ce soit en
Allemagne, en France, en Espagne, aux États-Unis ou au Canada anglais.
Encore une fois, le groupe offre une musique riche grâce à l’utilisation
de nombreux instruments : harmonica, accordéon, flûte, saxophone, banjo,
bouzouki, guitare et bien sûr, beaucoup de percussions et de tapage de
pieds. Leur musique du terroir éclatée demeure toujours aussi festive et
survoltée, une musique qui vous fera assurément taper du pied, et même
vous lever de votre siège. (décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 40, 15 novembre 2013) |
Musicor
|
Rafael
& Energia Dominicana – Enamorarse en la
Playa (2013)
Rafael Wilsikin
Medina est un chanteur, merenguero et bachatero québécois d’origine
dominicaine. En compagnie de son groupe, Energia Dominicana, il présente
son premier album, produit à Montréal. Rafael présente 13 compositions
originales, mélangeant les genres de musique latine (merengue, bachata,
salsa et ballade). Ce qui unit ces genres est l’ensoleillement qui ne
nous quitte à aucun moment. C’est un album énergique et très bien
produit qui rivalise avec certains des meilleurs enregistrements de
musique latine au monde.
(décembre 2013) |
Vivo
|
Robert
Glasper Experiment – Black Radio 2
(2013)
Après l’excellent album
Black Radio en 2012, Robert Glasper et son groupe sont de retour
avec la suite. Le jazzman, qui s’inspire autant du R&B que du funk,
présente essentiellement des compositions originales, à part une reprise
de Stevie Wonder en conclusion du CD (« Jesus Children »). Pour
interpréter les 12 chansons du disque, Glasper se tourne encore une fois
vers toute une brochette de chanteuses et chanteurs invités. On peut
entendre entre autres Common, Patrick Stump, Brandy,
Jill Scott, Faith Evans, Norah Jones, Snoop Dogg,
Lupe Fiasco et Emeli Sandé. Glasper présente encore une fois
une musique douce extrêmement agréable à écouter. Le seul point négatif
est qu’il ne va pas nécessairement plus loin que sur l’album précédent
et que nous connaissons maintenant la recette.
(décembre 2013) |
Blue
Note
/
Universal
½
|
Ron
Davis – SymphRONica
(2013)
Pour son plus récent
projet, le pianiste et compositeur torontois de réputation
internationale Ron Davis a décidé de joindre ses deux passions, le jazz
et le classique. En compagnie de l’Orchestre symphonique de Windsor
dirigé par John Morris Russell (du Cincinnati Pops
Orchestra), le trio jazz de Davis réalise un 9e album qui marie
parfaitement les deux genres, sans qu’on ait l’impression qu’il s’agisse
simplement de jazz accompagné d’un orchestre symphonique. Six des 9
pièces offertes sont des compositions originales de Davis. Une autre est
de Bach (« Mache Dich Mein Herze Rein »), alors que l’on retrouve
deux pièces traditionnelles, « Dror Yikrah » et « Le Reel de
Pointe-au-Pic ». Avec SymphRONica, Ron Davis réalise un rêve et
présente un album à l’atmosphère unique.
(décembre 2013) |
Acrönym
/
Universal
/
SIX
½
|
MAZ –
Chasse-Galerie
(2013)
MAZ, c’est un groupe de
musique traditionnelle québécoise qui intègre des éléments de jazz et d’électro
à sa musique instrumentale. Dirigé par Marc Maziade, le quatuor a
reçu des éloges pour son premier album,
Télescope, et il revient à la charge avec Chasse-Galerie.
Le groupe y présente 11 compositions originales inspirées du répertoire
traditionnel, mais le jazz et l’électro ne sont jamais bien loin,
surtout grâce à l’utilisation de claviers qui s’ajoutent aux violons et
au tapage de pieds. Leur musique est plutôt originale et se différencie
grandement de la musique traditionnelle telle qu’on la connaît
habituellement. Un très bon disque dans le genre!
(décembre 2013) |
Bleu44
½
|
Caroline Nadeau – Chansons pour durer toujours (2013)
Pour son troisième album
de jazz en français, Caroline Nadeau reprend 11 chansons du répertoire
québécois. On peut y entendre entre autres « Les choses inutiles » de
Sylvain Lelièvre, « Un air d’été » de Pierre Bertrand,
« C’est dans les chansons » de Jean Lapointe, « Je veux tout » d’Ariane
Moffatt, « Les deux printemps » de Daniel Bélanger, « Lucky,
Lucky » de Richard Desjardins et la chanson-titre de Richard
Séguin. On peut également découvrir deux pièces originales : « Belle
Naïma » avec son style plus country-folk que jazz et « L’étincelle dans
la noirceur », une bossa nova
dansante.
(décembre 2013) |
Jazzazoue /
Ekitable
|
Marc-André Hamelin – Busoni: Late Piano
Music (3 CD) (2013)
Le pianiste montréalais de réputation mondiale Marc-André Hamelin
poursuit son exploration de l’œuvre des grands maîtres du piano avec
Ferruccio Busoni (1866-1924). Sur 3 CD, on peut entendre les
meilleures compositions pour piano de son répertoire. Complexes
techniquement et aux harmonies denses, elles présentent un défi de
taille que seul un virtuose de la trempe de Marc-André-Hamelin peut
relever. Et c’est de main de maître qu’il réussit à livrer ces œuvres
uniques, même si peu connues. L’enregistrement de qualité permet de
saisir toutes les subtilités du jeu du pianiste, note par note. Voici
donc une interprétation magistrale du répertoire de Busoni par un
Marc-André Hamelin en grande forme.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 49, 17 janvier 2014) |
Hyperion
|
Éric
Lapointe – Jour de nuit (2013)
Avec Jour de nuit, c’est son septième album de chansons
originales en carrière que présente notre rockeur national. Aux premiers
riffs de « Donnez-moi du gaz », on se dit que Lapointe et son fidèle
complice Stéphane Dufour (réalisation, arrangements et guitare)
ont mis le paquet pour produire un album de rock pur. Quelques ballades
viendront casser en partie cette atmosphère, mais l’ensemble présente
tout de même plusieurs des chansons les plus rock de Lapointe à ce jour.
Il faut noter le mixage de Paul Northfield qui a travaillé avec
plusieurs grands noms du rock (Rush, Moist, Marilyn
Manson, Ozzy Osbourne, Alice Cooper, etc.). Un autre
élément surprenant de l’album : Lapointe a retrouvé une voix plus claire
que sur ses derniers enregistrements ce qui fait qu’on est en mesure de
bien comprendre la majorité des textes. Cet élément devient surtout
important dans ses nombreuses chansons autobiographiques comme « Homme
sauvage », « Moman » et « Faire et refaire ». Le court album de 10
titres totalisant 42 minutes se conclut avec le premier extrait, « Ça me
manque », qui contient des arrangements de cordes de son vieil acolyte
Scott Price.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 44, 13 décembre 2013) |
Instinct
|
Jonathan Painchaud – Mon cœur collé au tien (2013)
Jonathan Painchaud nous revient avec son 7e album en carrière, trois ans
après
La dernière des arcades. Mon cœur collé au tien présente
encore une fois un excellent mélange entre folk et rock avec plusieurs
pièces passablement énergiques. La réalisation de grande qualité ajoute
aussi de l’envergure aux chansons qui prennent une dimension jusque là
ignorée chez Painchaud. Pourtant, la plupart des morceaux sont plutôt
simples avec des histoires de ruptures (« Fais-toi s’en pas »), d’un
amour naissant (« Pour de vrai »), d’amitiés (« Goéland ») et de l’amour
inconditionnel d’un enfant (« Petite poupée »). On peut aussi entendre
une histoire de fraternité dans « Histoire de frères » qui réunit les
trois frères Painchaud le temps d’une chanson.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« Fais-toi s’en pas » -
« Pour de vrai » |
L-A be
½
|
Amos Lee
– Mountains of Sorrow, Rivers of Song
(2013)
Dans son nouvel album,
le chanteur de Philadelphie s’enfonce encore un peu plus dans le
country, laissant de côté le soul qui le caractérisait à ses débuts.
Pour s’inspirer davantage, Lee est allé s’installer à Nashville pour
enregistrer l’album avec le réalisateur Jay Joyce (Emmylou
Harris, The Wallflowers). Amos Lee s’entoure d’une poignée de
collaborateurs comme Alison Krauss, Patty Griffin et
quelques excellents musiciens en ajout à son groupe. La production est
de grande qualité et met bien en valeur les très bonnes chansons écrites
par Lee qui semble plus inspiré que jamais. C’est donc un album solide
de country folk que nous offre Amos Lee, l’un de ses meilleurs à ce
jour.
(décembre 2013) |
Blue Note
/
Universal
½
|
Martin Barrette – Je m’obstine et signe
(2013)
Martin Barrette s’obstine et signe et présente son tout premier
album au public québécois. Deuxième fils du comédien et humoriste
Michel Barrette, Martin explore l’humour (« Je m’obstine », « Tout
rime avec bière »), la détresse (« Désastre paisible »), l’ivresse
(« Pourboire »), la bêtise (« Hippopotame ») et la tendresse
(« Émilie »). Musicalement, il s’inspire autant du swing des Colocs,
que des textes teintés d’alcool de Plume Latraverse, de la
chanson française et de la chanson québécoise. Les instruments sont
variés (accordéon, trombone, banjo, guitare manouche, etc.) et le
chanteur peut compter sur des musiciens de premier plan comme
Jean-Denis Levasseur (Richard Desjardins) à la contrebasse et
à la clarinette, André Dédé Vander (Colocs) à la basse
électrique, Josiane Laporte aux percussions et Lucie Cauchon
au piano. L’album a été enregistré et mixé par Glen Robinson (Voivod,
Ozzy Osbourne, Éric Lapointe, etc.) au Studio Multisons (Dan
Bigras, Gerry Boulet). Avec ce premier disque, Martin
Barrette propose une musique rafraîchissante, divertissante et riche.
Oui, les Colocs et Plume risquent de vous arriver en tête à différents
moments, mais Martin réussit à présenter une musique et des textes bien
à lui et originaux. Un très bon disque!
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 44, 13 décembre 2013) |
DeSoto / Artic
½
|
Dr. Dog
– B-Room
(2013)
Pour son nouvel album,
le groupe de Philadelphie a carrément construit un studio pour lui
permettre d’enregistrer ses nouvelles compositions. Le fait de se
retrouver dans leur propre chez-soi leur permet de se recentrer et
d’offrir possiblement leur album le plus cohérent à ce jour. On y trouve
d’excellents moments de soul quelque peu nostalgiques qui s’ajoutent à
leur pop psychédélique. Le groupe n’hésite jamais à emprunter au passé,
mais là où il impressionne, c’est dans sa capacité à rendre sa musique
actuelle malgré tout. Un très bon disque encore une fois par ce groupe
original!
(décembre 2013) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Of
Montreal – Lousy with Sylvianbriar
(2013)
Le prolifique groupe
indie pop dirigé par Kevin Barnes présente un énième album en un
peu plus de 15 ans de carrière. Leur musique hypercréative présente
encore des influences des années 1960 et 1970 (Bob Dylan,
George Harrison, Neil Young, les
Rolling Stones, etc.), mais
ils réussissent à créer un son bien à eux, un son plutôt original.
Barnes et sa bande présentent encore une fois une musique de grande
qualité, une musique inspirée et créative. Un très bon disque!
(décembre 2013) |
Polyvinyl
½
|
Daniel Clarke Bouchard – Scènes d’enfants
(2013)
Âgé de seulement 13 ans, Daniel Clarke Bouchard est déjà devenu un
pianiste célèbre en foulant les planches de la Maison symphonique de
Montréal avec l’Orchestre métropolitain et du Carnegie Hall de
New York. Sur ce premier album, il s’attaque aux répertoires de
Schubert, Mendelssohn, Beethoven, Haydn,
Mozart, Schumann et Debussy. On peut également
l’entendre sur deux pièces en duo avec son mentor, Oliver Jones :
la « Fantaisie à deux pianos » de Mozart sur les variations « Ah! vous
dirai-je, maman », ainsi que « La Grande valse fofolle à deux pianos »
de Claude Léveillée. Le jeune prodige impressionne non seulement
par son talent, mais aussi par son intérêt pour la musique classique qui
prouve sa grande maturité. Voici donc un jeune homme dont on entendra
parler longtemps.
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Fantaisie à deux pianos » (avec Oliver Jones lors de
l’enregistrement de l’album)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 44, 13 décembre 2013) |
ATMA
½
|
François Pérusse – L’album du peuple, Tome no 9 (2013)
Sur ce 9e tome de
L’album du peuple, l’incorruptible François Pérusse continue de
manier la langue de chez-nous avec habileté, distribuant les mots
d’esprit plus vite que son ombre. Par contre, il tombe plus que jamais
dans la vulgarité, ce qui est plutôt apprécié. Il n’épargne pas non plus
la classe politique, particulièrement Pauline Marois qui n’apparaît pas
sous son meilleur jour. Les 4 chansons saupoudrées tout au long du
disque humoristique de 72 minutes ne sont malheureusement pas à la
hauteur. Il n’y a que « Danse mal » qui risque d’attirer quelque peu
l’attention, en particulier grâce à l’opération qui l’accompagne visant
à recevoir des vidéos de gens qui dansent mal. Avec ce 9e Album du
peuple, Pérusse présente encore un disque efficacement drôle qui
plaira assurément à ses nombreux fans.
(décembre 2013) |
Zéro /
Universal
½
|
Katy Perry
– Prism
(2013)
Depuis ses débuts pop en 2008, la belle chanteuse californienne cumule
les succès #1. Un nouvel album amène donc son lot d’attentes. Par
contre, ce sera bien difficile de répéter ses exploits commerciaux avec
Prism qui présente un tournant majeur pour la chanteuse à
l’ancien look de pin-up. Elle prend plutôt ici une direction plus
sérieuse, plus adulte, qui risque d’être bien difficile à suivre par son
public d’adolescentes et d’adolescents surexcités. Il reste bien la sexy
« Birthday », mais l’ensemble se tourne surtout vers les relations à
long terme plutôt que sur la surconsommation de sexualité. Musicalement,
on retrouve certaines pièces pop plus adultes, à commencer par le
premier succès, « Roar », et « Unconditionally ». On peut aussi entendre
un retour dans le passé avec la disco « Walking on Air », ainsi qu’un
passage rap sur « Dark Horse », grâce à la collaboration de Juicy J.
Prism contient de bonnes compositions et est passablement
resserré par rapport à ses disques précédents, ce qui fait qu’il s’agit
d’un bon album. Par contre, Katy risque de perdre plusieurs fans dans
l’opération.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« Roar » -
« Unconditionally » |
Capitol /
Universal
|
James Blunt
– Moon Landing
(2013)
Le populaire chanteur anglais est de retour avec son 4e album, Moon
Landing. Égal à lui-même, il propose à nouveau un son pop adulte
tout désigné pour envahir les radios de ce genre. Par contre, on ne
retrouve encore une fois aucun succès de la trempe de la ballade plus
grande que nature qui l’a fait connaître, « You’re Beautiful ». En plus,
il perd un peu de l’énergie qu’on pouvait retrouver sur son précédent
album,
Some Kind of Trouble. On peut quand même entendre de très bonnes
pièces comme « Face the Sun », le succès « Bonfire Heart » et un hommage
à Whitney Houston avec « Miss America ». James Blunt présente à
nouveau un album bien produit qui plaira assurément à ses fans.
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Bonfire Heart » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Miley
Cyrus – Bangerz
(2013)
Avec
Can’t Be Tamed il y a 3 ans, la jeune Miley Cyrus avait déjà
commencé à semer la controverse. Mais, c’est à l’automne 2013, à la
veille de la sortie de son nouvel album qu’elle a véritablement réussi à
enflammer les médias sociaux, principalement suite à sa performance
vulgaire avec Robin Thicke aux MTV Video Music Awards. Depuis,
elle semble en constante recherche d’attention, mais il faut avouer que
c’est le meilleur outil de promotion que son équipe et elle pouvaient
trouver pour vendre des albums et des spectacles, tout en faisant
oublier son passé avec Disney. Sur Bangerz, elle présente une
musique pop aux influences R&B et hip hop qui établit une véritable
coupure avec son passé. En plus de réalisateurs de renom comme
Pharrell Williams, Miley peut compter sur de célèbres collaborateurs
pour lui prêter leurs voix : Britney Spears, Nelly,
Future, Big Sean, etc. Elle présente plusieurs chansons
intéressantes comme les succès « We Can’t Stop » et « Wrecking Ball »,
ainsi que « #GETITRIGHT », mais on retrouve aussi bon nombre de chansons
franchement ennuyantes, dont la pièce d’ouverture, « Adore You ». Si
Bangerz la transporte officiellement dans le monde adulte, Miley a
encore beaucoup à faire pour prouver qu’elle peut y demeurer grâce à sa
musique plutôt qu’à ses frasques devant les caméras.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« We Can’t Stop » -
« Wrecking Ball » |
|
Corneille – Entre
nord et sud (2013)
Seulement un an et demi après
Les inséparables, le chanteur d’origine rwandaise et québécois
d’adoption est de retour avec un nouvel album aux rythmes chauds entre
soul, pop et R&B. Sur ce sixième album en carrière, Corneille offre rien
de moins que 17 titres, incluant « Le récit » qui a été un succès radio
immédiat. Entre nord et sud présente une musique lumineuse,
accrocheuse et entraînante en accompagnement à des textes optimistes.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« Le paradis » -
« Les sommets de nos vies »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 43, 6 décembre 2013) |
Wagram /
Tandem
|
Valérie Carpentier – L’été des orages (2013)
Après avoir remporté la première édition québécoise de La Voix,
Valérie Carpentier nous offre son tout premier album. Pour l’occasion,
elle s’entoure de grands noms pour l’écriture des chansons, incluant
Daniel Bélanger, Ariane Moffatt, Pierre Lapointe,
Alex Nevsky, Marie-Pierre Arthur, Yann Perreau,
Amylie et Moran. On peut évidemment entendre la chanson qui
lui a permis de gagner le concours, « À fleur de peau » de Daniel
Bélanger et Ariane Moffatt. On a également droit à une composition
personnelle de Valérie en ouverture du disque, « La rose rouge ». À
noter aussi un duo avec Daniel Lavoie pour la pièce de Moran, « Los
Angeles ». Valérie Carpentier possède non seulement une excellente voix,
mais en plus une interprétation unique des chansons qui lui sont
offertes.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 43, 6 décembre 2013)
|
Productions J
|
Kings of Leon
– Mechanical Bull
(2013)
Depuis l’excellent
A-Ha Shake Heartbreak en 2005, la tâche semble ardue pour le
groupe de Nashville de nous présenter un autre album original, malgré
les succès obtenus en 2008 avec « Sex on Fire » et « Use Somebody ».
Avec Mechanical Bull, le groupe tente de changer la donne et de
revenir avec des compositions originales. L’exercice semble plutôt
réussi, avec toujours en prime des refrains accrocheurs et des guitares
énergiques. L’album semble avoir été produit avec moins d’efforts que
les précédents, comme si tout coulait naturellement. Il commence avec
une bonne dose d’intensité avec la passionnée « Supersoaker » et la
lourde « Rock City ». Plus tard, le groupe réussit à nous convaincre de
sa réussite avec l’excellente « Wait for Me » et la bluesy « Family Tree »,
puis il nous rappelle les débuts de U2
avec « Coming Back Again ». C’est un assemblage d’excellentes
compositions que nous proposent les Kings of Leon sur ce nouvel album.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« Supersoaker » -
« Beautiful War » |
RCA /
Sony
½
|
Panic! At the Disco – Too Weird to Live,
Too Rare to Die! (2013)
Le groupe de Las Vegas nous revient avec un 4e album studio, qui
poursuit dans la direction aux influences new wave des années 1980
amorcée en 2011 sur
Vices & Virtues. Les fans de la première heure retrouveront des
éléments emo ou pop punk en diverses occasions, mais il est plutôt clair
que le groupe n’a aucun désir de se faire étiqueter à un genre précis.
Il nous présente donc une musique pop rock aux influences plutôt
variées. Dans les moments les plus rythmés, ils peuvent nous rappeler
Hedley (« Vegas Lights »), mais en d’autres occasions, c’est Nine
Inch Nails qui nous vient en tête (« Girl That You Love »). Pour les
amateurs de musique contemporaine imprégnée des synthétiseurs tant
utilisés dans les années 1980, Panic! At the Disco sont en mesure de
satisfaire pleinement leurs intérêts avec un disque qui surprend par son
originalité.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« Miss Jackson » -
« This is Gospel » -
« Girls/Girls/Boys » |
Fueled By Ramen
/
Warner
½
|
Korn –
The Paradigm Shift
(2013)
Après 20 ans de carrière, Korn est passé du statut de leader du nu
metal à un groupe qui tente de conserver sa place dans le monde du
métal des années 2000-10. C’est ce qui explique leur passage
exploratoire dans le dubstep en 2011 sur
The Path of Totality. Avec The Paradigm Shift, Jonathan
Davis et sa bande reviennent à un style qui leur sied mieux. On retrouve
à nouveau quelques traces d’électronique, mais beaucoup plus discrètes.
Il faut aussi noter le retour du guitariste Brian « Head » Welch
qui avait quitté il y a une dizaine d’années. Même si musicalement le
groupe reprend de nombreux éléments de ce qui lui a apporté le succès
dans les années 1990, on retrouve beaucoup moins de voix gutturales et
les mélodies sont plus présentes et efficaces que jamais. Le plus
impressionnant est que Korn réussit encore à nous surprendre avec des
passages franchement créatifs. Le groupe demeure donc un acteur
important au sein de la communauté métal.
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Never Never » |
Universal
½
|
Moby –
Innocents
(2013)
Après ses énormes succès des années 1990, Moby est retourné dans
l’underground de la musique électronique. Il peut donc se permettre
depuis quelques albums d’explorer différentes atmosphères plutôt
planantes et c’est cette quête qu’il poursuit sur Innocents. Ce
qui différencie cet enregistrement de ses précédents, c’est le fait
qu’il a invité des voix passablement connues à venir donner vie à ses
musiques. On peut en effet entendre Mark Lanegan (Queens of
the Stone Age, Screaming Trees), Cold Specks,
Skylar Grey, Damien Jurado, ainsi que Wayne Coyne (Flaming
Lips) pour l’excellente et grandiose « The Perfect Life ». L’album
possède une très bonne ligne directrice qui le rend agréable à écouter
jusqu’à la fin. Par contre, ses amateurs de la première heure qui
aimaient bien ses pièces plus dansantes risquent de s’ennuyer
franchement. Il s’agit tout de même de son album le plus solide en plus
de 10 ans.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« A Case for Shame » -
« The Perfect Life » |
½
|
Randy
Travis – Influence Vol. 1: The Man I Am
(2013)
Randy Travis est en
quelque sorte le chanteur country qui a fait le pont entre les
traditionalistes et les contemporains dans les années 1980. Sur ce
nouvel album, il rend d’ailleurs hommage à certains artistes qui l’ont
influencé. Avec 4 titres de Merle Haggard, il n’est pas
nécessaire de chercher bien loin sa principale influence. On retrouve
aussi des pièces de Billy Joe Shaver, George Jones et même
Louis Armstrong (« Big Butter and Egg Man »). En conclusion du
CD, on peut entendre un duo avec Joe Nichols pour la pièce « Tonight
I’m Playin’ Possum ». Ses interprétations ne renverseront rien, mais il
est tout de même intéressant de découvrir les influences de Randy Travis.
Par contre, il y a un fort risque qu’un deuxième volume étire
inutilement la sauce. Préparons-nous au pire…
(décembre 2013) |
Warner
|
Fuzz
– Fuzz (2013)
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Fuzz est un groupe californien monté par Ty Segall, un
presque-môme de 26 piges qui a déjà envoyé une grosse dizaine de disques
- seulement… - depuis 2008. Ce type, dont l’ADN garage rock n’est même
plus à déterminer, est littéralement obsédé par la distorsion et la
saturation dont il résume l’ensemble de ses penchants dans le premier
disque de son énième projet. Planqué derrière la batterie mais en
première ligne au chant, Segall est épaulé par deux agités, Rolland
Cosio à la basse et Charles Moothart (du Ty Segall Band)
à la guitare dont le travail est absolument colossal. En bon power trio,
cette bande de furax fait honneur à son nom et envoie un concentré de
puissance en huit titres composés et joués sur des charbons ardents
comme un gros jam qui ne s’arrête jamais. Certes, on passe et repasse
sur les sentiers battus en évoquant Black Sabbath ou Jimi
Hendrix en maîtres à penser mais on tape pourtant dans le mille. Les
riffs et soli ont l’agressivité et le feeling emprunté à Hendrix mais la
lourdeur et le caractère vicieux appartiennent clairement à la musique
du Sabbath. Pas complètement défoncés au point d’en oublier la structure
des morceaux, Segall, Moothart et Cosio jouent aussi sur les rythmes et
les ambiances. Capables de muer en cours de route, un morceau comme «
Loose Sutures » passe du métal au psychédélisme, « Earthen Gate »
s’offre une intro planante à la Blind Faith avant de fracasser la
tête ou « Hazemaze » et son intro Sabbathienne qui part en sprint punk
final. Avec Fuzz, Segall parvient à recycler une nouvelle fois son
obsession pour le garage rock et les héros de son âge d’or tout en
réussissant à garder une vraie fraîcheur.
(décembre 2013)
|
½
|
Whitehorse
– The Fate of the World Depends on This Kiss
(2013)
Le duo canadien
Whitehorse est formé du couple de Luke Doucet et Melissa
McClelland. Ils présentaient en 2012 leur deuxième album, The
Fate of the World Depends on This Kiss, qui est de nouveau en marché
depuis le 8 octobre. Le duo offre un son indie rock aux influences
country. L’ensemble est varié, mais demeure tout de même cohérent dans
l’ensemble. Virtuose de la guitare, Luke Doucet réussit à créer des
moments magiques avec son instrument. En plus, les voix du couple
s’entremêlent à la perfection. On peut donc affirmer que la rencontre
des deux artistes est un bien pour leur carrière. Whitehorse prépare un
mini-album en français pour 2014, donc c’est à surveiller.
(décembre 2013) |
Six
Shooter /
SIX
|
Brett
Kissel – Started With a Song
(2013)
L’auteur-compositeur et interprète country de l’Alberta présente son
premier véritable album avec Started With a Song. Il présente 10
chansons d’amour ou de party pour un court album de 38 minutes. Âgé de
seulement 23 ans, Kissel réussit à nous offrir des mélodies extrêmement
accrocheuses qui le rendent automatiquement sympathique. En plus, ses
insertions de pop et de rock en font un artiste plutôt accessible qui
peut rejoindre sans problèmes un vaste auditoire. Brett Kissel ne
réinvente pas le genre, mais il présente un album rafraîchissant dans le
paysage country canadien.
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Started With a Song » |
Warner
|
Fast
Romantics – Afterlife Blues (2013)
Le groupe canadien Fast Romantics en est à son deuxième album avec
Afterlife Blues. Le quatuor indie rock présente encore des
similarités avec Elvis Costello et Blur, mais va un peu
plus loin cette fois-ci dans sa recherche musicale. Ils ont
définitivement gagné en confiance et nous présentent un son pop rock
d’une grande efficacité. Empreint de mélancolie et de romantisme,
Afterlife Blues présente de belles atmosphères. Même si on n’y
réinvente rien, l’album demeure suffisamment varié pour conserver notre
intérêt. Voici donc un disque qui s’écoute bien, pour un agréable
moment.
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Funeral Song » |
Pipe & Hat
|
Krewella
– Get Wet
(2013)
Krewella est un trio de musique électronique de Chicago qui s’est formé
en 2007 avant de présenter son premier matériel en 2011. Get Wet
est leur tout premier album complet. Les sœurs Yousaf et Kris
Trindl (alias Rain Man) offrent avant tout une musique pop
énergique, parfaite pour les planchers de danse, avec des éléments de
dubstep. Il s’agit d’une musique sur mesure pour faire la fête avec les
clichés habituels dans les textes. La production est plus grande que
nature et a tout pour plaire à un vaste auditoire. À noter la
participation de Patrick Stump (Fall Out Boy) et de
Travis Barker (Blink 182) sur l’efficace « Dancing with the
Devil ». Avec ce premier disque, le trio présente un album agréable à
écouter qui plaira assurément aux amateurs de musique à haut niveau
d’énergie. (novembre 2013)
Vidéoclips :
« Killin’ It » -
« Alive » -
« Live for the Night » |
Columbia /
Sony
½
|
Chvrches –
The Bones of What You Believe
(2013)
Chvrches est un trio électro-pop de Glasgow en Écosse. Ils s’inspirent
fortement de la musique des années 1980, largement dominée par les
synthétiseurs. The Bones of What You Believe est leur tout
premier album complet après des mini-albums. En plus de l’utilisation
presque abusive des synthétiseurs, ce qui attire notre oreille, c’est la
voix douce et haut perchée de Lauren Mayberry. Les 12 pièces de
l’album s’enchaînent de belle façon dans une impressionnante cohérence.
En fait, il s’agit avant tout d’un CD à écouter dans son ensemble plutôt
qu’en morceaux alors que peu de titres parviennent à se démarquer du
lot. Il s’agit d’un très bon premier disque par ce groupe à surveiller
de près au cours des prochaines années.
(novembre 2013)
Vidéoclips :
« Gun » -
« The Mother We Share » -
« Lies » |
Glassnote /
Universal
½
|
Dream
Theater – Dream Theater
(2013)
Après plus de 25 ans de carrière, le groupe de métal progressif new
yorkais nous arrive avec un album éponyme, comme s’il venait de
découvrir sa vraie personnalité. Ce 12e album présente pour la première
fois l’implication du nouveau batteur Mike Mangini, recruté en
2011, dans l’écriture et les décisions créatives. Ce sang neuf est le
bienvenu puisque le groupe nous présente un de ses albums les plus
énergiques depuis plusieurs années. Le guitariste John Petrucci
en assure la réalisation. L’album débute en force avec une courte suite
en trois actes, « False Awakening Suite ». Dream Theater présente
ensuite de bonnes compositions dans le genre avant de compléter avec un
morceau en cinq parties totalisant 22 minutes, « Illumination Theory ».
L’utilisation des orchestrations de cordes en diverses occasions
contribue à enrichir de belle façon la musique du groupe qui est déjà
bien touffue à la base. Leurs influences de Rush s’entendent à
différents moments du disque, plus particulièrement dans « The Looking
Glass » dont l’ouverture semble être un hommage à « Spirit of Radio ».
Dans l’ensemble, Dream Theater est un album très réussi, l’un des
plus créatifs du groupe depuis longtemps qui comblera leurs nombreux
fans.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« The Enemy Inside » |
Roadrunner
/
Warner
½
|
Jason Bajada – Le résultat de mes bêtises (2013)
Après quatre albums en anglais, le chanteur folk Montréalais prend une
direction plus pop sur ce premier enregistrement dans la langue de
Molière. À l’image du premier extrait, « Armée de montgolfières », le
disque présente quelques petits bijoux de mélodies pop. Il s’inspire en
partie des années 1980 et s’aventure dans le rock avec le riff
hallucinant de « Tes rêves ». Les arrangements sont superbes et mettent
parfaitement en valeur ces chansons lumineuses. La transition vers le
français est définitivement réussie pour cet excellent
auteur-compositeur et interprète.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Armée de montgolfières » |
Audiogram
½
|
Saule –
Géant (2013)
Baptiste Lalieu (mieux connu sous le pseudonyme de Saule) est
originaire de Belgique. Il présente un troisième album, le fruit d’une
collaboration avec Charlie Winston. Sur ce nouveau disque, Saule
explore quelque peu en allant vers un son à tendance rock plus
anglo-saxon. On peut le comparer en partie à Jeff Buckley et
Radiohead, même s’il demeure assez près de Serge Gainsbourg.
Winston se joint à Saule pour le premier extrait aux accents disco, « Dusty
Men ». À l’image de cet extrait, l’album présente diverses sonorités, ce
qui le rend intéressant à découvrir un morceau à la fois jusqu’à la fin.
Plusieurs textes sont teintés d’humour et il se permet même de
l’autodérision, entre autres dans « Type normal ». C’est un album
particulièrement réussi que nous propose Saule avec Géant, un
album extrêmement agréable à écouter.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Dusty Men » |
30 février /
G1
½
|
Waxahatchee
– Cerulean Salt
(2013)
Le groupe alternatif de
Katie Crutchfield, native de l’Alabama, a été créé en 2011. Mais
en fait, elle travaille essentiellement en solo. Cerulean Salt
est le deuxième album de Waxahatchee. Le passé punk de Crutchfield se
retrouve encore en partie dans le son rock alternatif plutôt lo-fi du
groupe. Moins acoustique que son premier disque, celui-ci présente tout
de même une musique un peu plus riche. Les mélodies pop accrocheuses
font partie intégrante du son du groupe, ce qui fait que plusieurs
titres ont le potentiel de vous rester en tête, même si peu d’entre eux
réussissent véritablement à se démarquer. Les morceaux les plus
intéressants sont certainement « Dixie Cups and Jars » et « Misery Over
Dispute ». Cerulean Salt est un excellent album, particulièrement
original.
(novembre 2013) |
Don
Giovanni
½
|
Thomas
Carbou – Hekatê III
(2013)
Musicien d’exception, le
guitariste jazz Thomas Carbou se spécialise dans la guitare à 8 cordes.
Il présente ici la finale de sa trilogie Hekatê, sur laquelle il
poursuit son expérimentation en trio avec le saxophoniste Erik Hove
et le batteur Jim Doxas. Il transcende les genres en transportant
son jazz aux limites du rock, du folk et de l’électronique ambiante. Le
Français d’origine et Montréalais d’adoption depuis 10 ans complète à
merveille sa trilogie avec un disque débordant de créativité, qui
s’écoute à merveille jusqu’à la fin pour notre plus pur plaisir.
(novembre 2013) |
Kartel /
SIX
½
|
Marie-Pier Perreault –
M’enraciner (2013)
Malgré ses 24 ans,
Marie-Pier Perreault compte déjà 15 ans de carrière. Elle a enregistré
son premier album à l’âge de 12 ans, et un deuxième à 14 ans. Elle
présente maintenant son quatrième album sur sa propre étiquette de
disque. Elle s’entoure de collaborateurs exceptionnels pour des textes
et des musiques en Steve Marin (« Les paroles s’envolent »),
Frédérick Baron (« Il faut que j’apprenne »), Martine Pratte
(« Il fallait fuir ») et Bruno Labrie (« Trop loin » en duo avec
William Deslauriers). Par contre, Marie-Pier écrit elle-même la
majorité des chansons. L’album débute en force avec l’excellente « Ma
voix », mais elle demeure ensuite dans un style de pop très adulte avec
plusieurs titres interchangeables. C’est sa voix cristalline qui assure
la cohésion de l’ensemble.
(novembre 2013) |
Muse-IX
|
Five
For Fighting – Bookmarks
(2013)
Five For Fighting est le groupe d’un seul homme, John Ondrasik.
Originaire de Los Angeles, Ondrasik s’est surtout fait connaître au
début des années 2000 avec quelques ballades à succès comme « Superman
(It’s Not Easy) » et « 100 Years ». Pour son nouvel album, il fait à
nouveau confiance au réalisateur Gregg Wattenberg qui avait
travaillé sur son précédent disque,
Slice, il y a 4 ans. L’album possède quelques-unes des
meilleures compositions d’Ondrasik à ce jour, en plus de bénéficier de
superbes arrangements. Même si Five For Fighting demeure dans le style
qui l’a fait connaître, il présente des pièces avec beaucoup de lustre,
pour un excellent album, certainement son meilleur à ce jour.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« What If » |
Wind-Up /
Universal
½
|
Said the
Whale – Hawaiii
(2013)
Said the Whale est un groupe indie rock de Vancouver qui a été formé par
Ben Worcester et Tyler Bancroft. Avec Hawaiii, le
quintette propose son quatrième album, probablement son meilleur à ce
jour. On y trouve toujours des pièces alternatives plus difficiles
d’accès, mais le groupe fait aussi l’effort de s’ouvrir à la masse grâce
à des pièces pop rock incontournables comme « I Love You ». Autant dans
ce succès instantané que dans quelques autres compositions, on fait un
clin d’œil pas très subtil aux Beach Boys qui semblent avoir été
une influence importante pour les mélodies. Said the Whale présente
aussi certaines influences électro-pop pour compléter ce très beau
mélange musical.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« I Love You » |
Hidden Pony
/
Universal
½
|
Islands
– Ski Mask
(2013)
Pour ce cinquième album, le groupe montréalais est complété par les
frères Evan et Geordie Gordon du groupe ontarien The
Magic. Même si les thèmes demeurent plutôt tristes et sombres, les
très bonnes mélodies qui rappellent occasionnellement les Beach Boys
et les Beatles viennent donner
un peu de vie à ce nouvel album. La présence des frères Gordon y est
sûrement aussi pour quelque chose. Il en résulte un disque extrêmement
solide qui réussit à être divertissant malgré son côté morose. Encore un
très bon opus de la part de Nick Thorburn et compagnie.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Wave Forms » |
Manqué
½
|
Dustin Wong – Mediation of Ecstatic
Energy (2013)
Dustin Wong est un
Hawaïen qui a décidé de se lancer dans une carrière solo en 2009, et
c’est le cas de le dire puisqu’il produit tout complètement seul. Le
guitariste expérimental n’utilise en effet qu’une panoplie de pédales et
une boîte à rythmes occasionnelle. Après une collaboration avec la
Japonaise Takako Minekawa pour l’album
Toropical Circle, Wong est de retour avec son troisième album
solo. Il présente une musique minimaliste expérimentale, majoritairement
instrumentale, qui contribue à créer une atmosphère bien particulière.
Il explore les boucles et répétitions qui peuvent occasionnellement
flirter avec des mélodies pop, même si l’ensemble demeure totalement
underground et difficile d’accès. Avec certains titres autour des 6
minutes, l’album prend parfois une tangente près de l’hypnose,
favorisant la méditation. Malgré son approche qui peut sembler ardue par
moments, Mediation of Ecstatic Energy offre une belle cohérence
jusqu’à la fin. On y retrouve possiblement les meilleures compositions
de Dustin Wong à ce jour.
(novembre 2013) |
Thrill
Jockey
½
|
Phosphorescent – Muchacho
(2013)
Phosphorescent est le
groupe d’un seul homme, Matthew Houck, originaire d’Athens en
Georgie, le patelin de R.E.M. Il a démarré ce projet en 2000 et
il y produit une musique indie rock plutôt minimaliste à tendance folk
et même country. Sur ce sixième album, il expérimente quelque peu, dans
des sonorités parfois ambiantes. Il utilise plus que jamais
l’électronique qu’il mélange habilement aux instruments. Ce mélange nous
fait d’ailleurs réaliser qu’il s’agit peut-être ici de son album le
moins minimaliste alors que les chansons prennent une certaine
envergure, même si elles demeurent généralement calmes. Malgré certains
arrangements excessifs, Houck présente possiblement ses meilleures
compositions depuis ses débuts il y a 10 ans.
(novembre 2013) |
Dead
Oceans
½
|
Mathieu Lippé – Le voyage (2013)
Gagnant du Festival
international de la chanson de Granby en 2011, Mathieu Lippé est à la
fois poète, chanteur et conteur. Il mélange musique et poésie dans un
style qui s’apparente au slam, même si la chanson demeure bien présente.
Ce nouvel album a été réalisé par Jean Massicotte (Patrick
Watson, Arthur H, Pierre Lapointe, Lhasa de Sela,
Jean Leloup) et il présente 10 pièces dans lesquelles les
calembours savants viennent meubler l’ensemble unique. Mathieu Lippé
nous offre un voyage aux couleurs bien particulières.
(novembre 2013) |
Tandem
|
Sidi Touré – Alafia
(2013)
Le Malien Sidi Touré
présente une musique folk typique de son pays. Alafia a été
enregistré en partie à Bamako et à Nantes, France, dû au conflit qui
faisait rage dans sa région du Mali. Il y présente une musique empreinte
des traditions de son pays, avec des influences blues et d’autres
rythmes du monde. Il réussit à créer une atmosphère particulièrement
touchante où on peut ressentir toute la peur que subit son peuple. Les
compositions sont solides et s’enchaînent à merveille jusqu’à la fin du
disque qui dure quand même près d’une heure pour 11 titres. Un très bon
album pour les amateurs de musique africaine!
(novembre 2013) |
Thrill
Jockey
½
|
MonkeyJunk – All Frequencies
(2013)
MonkeyJunk est un trio
d’Ottawa qui existe depuis cinq ans. Il nous propose un son blues rock
plutôt groovy qui ne laisse personne indifférent, malgré l’absence
surprenante de basse. On y trouve des influences de swamp R&B et de
roots qui en font un groupe passablement original. Sur ce troisième
album, ils présentent quelques titres qui seront désormais considérés
comme importants dans leur répertoire (« You Make a Mess », « Yearnin’
for Yesterday », « What I Got To Give », etc.). Si vous trouvez que le
blues rock présente peu de créativité en général, vous changerez
peut-être d’idée en tendant une oreille vers ce nouvel album de
MonkeyJunk.
(novembre 2013) |
Stony Plain /
SIX
|
Marco Calliari – Mi ricordo (2013)
Sur son nouvel album,
l’Italo-québécois Marco Calliari présente quelques-uns des plus grands
classiques de la chanson québécoise, mais en version italienne. On peut
y entendre « Ayoye », « Lindberg », « Si j’avais un char », « Y’a pas
grand-chose dans l’ciel à soir », « Frédéric », « Julie » et plusieurs
autres incontournables interprétés dans la langue de ses parents. Les
arrangements typiquement italiens peuvent sembler parfois un peu
bizarres, surtout dans une pièce émotive comme « Ayoye ». Par contre, il
peut aussi être grandement intéressant de redécouvrir ces classiques
dans un style complètement différent. Et si ces nouveaux arrangements
peuvent permettre à la communauté italienne de découvrir les grandes
chansons québécoises, pourquoi pas?
(novembre 2013) |
Casa Nostra
½
|
Sean Kingston – Back 2 Life
Le jeune Jamaïcain de 23 ans a connu le succès dès 2007 avec son
premier album, avant de faire sauter la banque en 2009 avec
Tomorrow
et son mégasuccès « Fire Burning ». Après une
pause, le voici de retour avec un très attendu troisième album,
propulsé par la chanson-titre à succès (avec
T.I.) et son
échantillonnage de
Soul II Soul. Même si la tendance générale
demeure plutôt pop, Sean Kingston présente de nombreuses pièces de
R&B pur comme « Beat It » (avec Chris Brown et
Wiz Khalifa)
et « Hold That » (avec Yo Gotti). Par contre, comme ce fut le
cas sur son disque précédent, il demeure tout aussi efficace dans
les pièces pop plus énergiques comme la chanson à tendance latine
« Bomba » et la pièce de club par excellence « Smoke Signals ». Pour
la chanson d’amour « Ordinary Girl », il emprunte la mélodie à « Ordinary
World » de Duran Duran et sur « How We Survive », il explore
le dancehall. En plus des invités nommés précédemment, on peut
entendre
Busta Rhymes,
2 Chainz et
Wale.
Pourtant, malgré le fait que le jeune chanteur soit très bien
entouré, il conserve un parfait contrôle sur sa musique, peut-être
pour la première fois. En plus, avec un court album de 11 titres
totalisant moins de 38 minutes, Kingston réussit à offrir un album
concis et efficace jusqu’à la fin, sans grandes faiblesses ni
remplissage inutile. Il en résulte donc son meilleur album à ce
jour, confirmant du même coup qu’il n’est plus un adolescent et
qu’il passe dans la cour des grands… (chronique principale de
novembre 2013)
Vidéoclips :
« Back 2 Life (Live It Up) » -
« Beat It » -
« Seasonal Love » |
Epic /
Sony
½
|
Jason
Derulo – Tattoos
Pour son troisième album, Jason Derulo ne laisse pas de côté les succès
pop monstre et on en a un rapide aperçu avec la pièce d’ouverture, « The
Other Side ». Par contre, il explore d’autres avenues avec du hip hop
mid tempo et des ballades, dont celle au piano en duo avec son amoureuse
Jordin Sparks, « Vertigo ». Les autres collaborateurs incluent
Pitbull, 2 Chainz et The Game. Malgré quelques titres
intéressants, on retrouve malheureusement beaucoup trop de remplissage,
des pièces futiles qui ne vont nulle part. À tel point, que la version
américaine a été réduite à un
mini-album de 5 pièces en format numérique seulement. On devrait
donc se contenter de se procurer les pièces de Tattoos à l’unité
plutôt que de dépenser pour l’album complet de 11 titres. (novembre
2013)
Vidéoclips :
« The Other Side » -
« Talk Dirty » -
« Marry Me » |
Warner
½
|
Florence K –
I’m Leaving You
Suite à sa trilogie cubaine qui s’est conclue l’an passé avec la
compilation
Trilogia (qui reprenait le meilleur des trois albums), Florence
K tourne la page avec I’m Leaving You. Il s’agit d’un album
majoritairement anglophone qui donne un peu plus dans le blues par
moments, tout en conservant son côté jazz / pop chaleureux. Elle
n’abandonne toutefois pas complètement les rythmes latins qu’on retrouve
avec plaisir entre autres sur « No Salgo De Aqui ». Florence continue de
nous séduire avec sa voix douce et surtout, elle continue de prouver son
immense talent d’auteure-compositrice et musicienne. Sa musique nous
fait toujours passer un agréable moment, donc comment ne pas l’aimer?
Elle réussit encore une fois à présenter une musique aux fortes
influences du passé, autant les standards jazz que la pop et la soul des
années 1960 et le blues. Mais, ce qui fait sa force, c’est sa capacité à
seulement s’en inspirer pour nous arriver avec quelque chose de neuf et
actuel, qui en plus colle parfaitement à sa personnalité. Florence K
possède indéniablement un véritable talent brut…
(novembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 37, 25 octobre 2013) |
Red Blues
/
Universal
½
|
Sheryl
Crow – Feels Like Home
Même si elle avait déjà
montré plusieurs influences country par le passé, c’est véritablement
avec Feels Like Home que Sheryl Crow se déclare une chanteuse de
country contemporain. Malgré tout, ses fans de longue date ne seront pas
trop dépaysés puisque plusieurs chansons se comparent à d’autres œuvres
de son répertoire passé, parfois même de façon gênante. Par contre, là
où l’artiste tombe dans un énorme piège, c’est lorsqu’elle tente de
donner vraiment dans le country, musicalement et textuellement. Elle
exploite alors de nombreux clichés et surtout, elle sonne faux, elle
manque de naturel, comme si c’était forcé. C’est comme si elle faisait
un effort particulier pour attirer un nouveau public, mais on ne croit
pas en sa sincérité country. C’est dommage, mais Feels Like Home
finit par tomber à plat et ne réussira pas à rejoindre beaucoup de fans,
anciens comme nouveaux. Peut-être son pire album en 20 ans de carrière!
(novembre 2013) |
Warner
½
|
Cher –
Closer to the Truth
Suite à son dernier album studio en 2002,
Living Proof, la légende vivante de la musique pop se lançait
dans sa tournée d’adieu, qui a résulté en un
album en concert. Pourtant, c’est maintenant âgée de 67 ans que Cher
est de retour sur disque. Ce qui impressionne dès le premier morceau,
« Woman’s World », c’est la voix toujours aussi puissante de la
chanteuse. Les auteurs-compositeurs pullulent sur ce disque, incluant
P!nk et Cher elle-même. Dans la première moitié du CD, on retrouve
une musique pop énergique et dansante, à tendance disco en plusieurs
occasions. Par contre, la deuxième moitié voit le tempo ralentir pour
une musique dans le style adulte contemporain. L’album pique carrément
du nez au moment des 4 ou 5 dernières pièces avec des chansons à
tendance acoustique qui n’ont rien de la qualité de la première moitié.
La réalisation de Mark Taylor est tout ce qu’il y a de plus
moderne et réussit à transporter Cher dans les années 2010, elle qui a
maintenant enregistré des albums dans 6 décennies. C’est seulement
dommage que Cher n’ait pu nous offrir un album constant jusqu’à la fin.
Voici donc encore un CD à consommer en parties.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Woman’s World » |
Warner
|
Sting –
The Last Ship
Sting ne semble pas
souvent happé par l’inspiration depuis plusieurs années déjà, mais il
arrive cette fois-ci avec un album totalement original. The Last Ship
est un album-concept inspiré par un chantier naval britannique dans
les années 1980. Il présente un son folk rock qui nous transporte
directement dans les îles britanniques. L’atmosphère générale est
intimiste et la voix unique de Sting aura rarement eu autant d’impact
que dans un tel contexte. L’ambiance peut s’avérer lourde à la longue,
mais il faut avouer que The Last Ship présente une belle cohésion
du début à la fin. En fait, l’album semble prêt pour être transporté sur
une scène de Broadway dans un spectacle musical à grand déploiement.
Avec The Last Ship, l’auteur-compositeur et interprète présente
son œuvre la plus intéressante depuis longtemps.
(novembre 2013) |
Universal
½
|
Elton John
– The Diving Board
Pour The Diving Board, Sir Elton John revient à ses méthodes de
travail d’antan alors qu’il écrivait rapidement et enregistrait tout
aussi vite avec une équipe réduite de musiciens. Le résultat est donc un
son moins léché et aux arrangements minimalistes, une musique qui
rappelle ses albums du début des années 1970. On y retrouve de très
bonnes chansons qui n’ont besoin que d’un piano et d’une section
rythmique pour nous être livrées avec aplomb. Par contre, on ne retrouve
pas vraiment de succès potentiels, rien qui s’approche de ses grands
classiques en tout cas. Certaines ballades qui se veulent émotionnelles
tombent plutôt à plat et l’album se retrouve donc avec des inégalités
qui peuvent s’avérer frustrantes tellement l’idée de base semblait
bonne. Malgré ses moments intéressants, The Diving Board ne
passera pas à l’histoire à travers le vaste répertoire d’Elton John.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Home Again » |
Capitol /
Universal
|
Joe Bocan – La loupe
La chanteuse et comédienne s’était classée deuxième dans la catégorie
auteur-compositeur-interprète au Festival de la chanson de Granby en
1983 et son dernier album date de près de 20 ans. Pourtant, elle
démontre avec ce nouvel enregistrement qu’elle n’a rien perdu de son
intensité. Elle fait confiance aux Frères Grand (Pascale
Picard, Bran Van 3000, Cirque du Soleil, Kevin
Parent) pour la réalisation. Elle a aussi travaillé avec Pierre
Lapointe pour l’écriture de « Les désordres du coeur », même si elle
a collaboré à l’écriture et la composition de chacune des pièces de
l’album. Vocalement, elle demeure une interprète de grand talent pour
transmettre l’émotion. Musicalement, on retrouve quelques moments
intéressants avec de belles orchestrations et des arrangements
d’envergure qui viennent enrober les compositions. Ces arrangements
contribuent à mieux communiquer l’amour, la colère et l’espoir qui
semblent se retrouver au coeur de l’inspiration de la chanteuse. C’est
un bon album dans le genre pop québécoise légère.
(novembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 38, 1er novembre 2013) |
EDC
|
Claude
Dubois – Clone (2 CD)
Pour son nouvel album, Clone, Claude Dubois nous offre un disque
double. En fait, il présente les dix mêmes chansons sur les deux CD,
mais dans des versions totalement différentes. Un CD contient les
versions pop prêtes pour les radios, alors que l’autre propose plutôt
des versions dépouillées, guitare et voix. Les fans inconditionnels de
Dubois se reconnaîtront probablement plus dans les versions sobres des
chansons, alors qu’un public plus large préférera les versions pop. On
peut y entendre le très efficace succès « Voir plus loin ».
(novembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 39, 8 novembre 2013) |
Pingouin
|
MGMT –
MGMT
Le groupe indie new yorkais est de retour avec son troisième album. Ils
ont prouvé par le passé qu’ils sont en mesure de bien mettre ensemble
des mélodies et des riffs accrocheurs avec des expérimentations plus
psychédéliques. Ils poursuivent leurs explorations musicales sur cet
album éponyme. Pour l’occasion, il ont à nouveau demandé les services du
réalisateur David Fridmann (Flaming Lips, Mercury Rev),
lui qui avait déjà travaillé avec eux sur leur premier album,
Oracular Spectacular. Ce nouveau disque présente des musiques
planantes et de bonnes mélodies en ouverture. Par contre, il devient
beaucoup plus bizarre dans sa deuxième moitié alors que le groupe ne se
gêne aucunement pour explorer des territoires difficiles d’approche. Ce
n’est donc pas encore avec cet album que le groupe sera en mesure de
répéter les succès de « Kids » et « Electric Feel », mais il s’installe
par contre bien confortablement dans le siège du groupe expérimental le
plus en vue après les Flaming Lips.
(novembre 2013)
Vidéoclips :
« Your Life is a Lie » -
« Cool Song No. 2 » -
« Alien Days » |
Columbia /
Sony
½
|
Panache – Vie de velours
Le duo composé de Benoît Fréchette et Carl-Éric Hudon
revient à la charge avec un deuxième album de pop rock à tendance punk
en diverses occasions. On y retrouve aussi de nombreuses touches des
années 1960 et un peu de grunge. Leurs mélodies demeurent extrêmement
accrocheuses et les vers d’oreille ne manquent pas parmi les 12 titres
inclus sur l’album. En plus, ils laissent quelque peu de côté leur côté
intello pour présenter une musique plus accessible, susceptible de
rejoindre un vaste auditoire. Avec des pièces aussi accrocheuses aux
rythmes entraînants, parions qu’ils réussiront à créer toute une
ambiance en spectacle. Chose certaine, c’est un album particulièrement
efficace qu’ils nous proposent avec Vie de velours.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Petit pain » |
Grosse Boîte
½
|
Jonathan Wilson
– Fanfare
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Le premier album de Jonathan Wilson était une pièce maîtresse, déjà. Un
inestimable tour de force qui plaçait immédiatement la barre très haut.
L’Américain démontrait déjà un vrai esprit de synthèse de ses influences
les plus marquantes, tout en traçant sa route avec son identité.
L’attente, encore un peu confidentielle en réalité, était devenue
insoutenable pour les admirateurs de
Gentle Spirit. Fanfare pouvait-il objectivement se hisser
au même niveau que son glorieux prédécesseur? Manifestement, le
Californien a mis toute pression de côté et a tracé son sillon avec une
liberté bienvenue tout en invitant quelques mentors et pairs à se
joindre aux festivités (David Crosby, Graham Nash,
Jackson Browne, Benmont Tench, …). Les treize titres sont
longs, pas un à moins de quatre minutes, voire très longs (huit
approchent ou dépassent les six minutes) et restent fidèles aux
élévations folk-psychédéliques de Jonathan Wilson. Le Californien prouve
avec Fanfare, au fil des ans et des bonnes fréquentations, qu’il
a beaucoup appris. Le disque est chiadé, fort d’une production soignée
et très aboutie, proche d’une perfection presque regrettable tant on
avait vibré sur les quelques égarements frénétiques du premier opus («
The Way I Feel » ou « Desert Raven »). L’autre déception, toute
relative, vient des appartenances un peu trop marquées de certaines
compos dont « Moses Pain » qui respire la discographie de Dylan,
« Future Vision » celle de Lennon et « Illumination » celle de
Neil Young. Au rayon des réjouissances, Wilson a gardé une certaine
appétence pour les morceaux à tiroirs, capable d’intégrer des parties
folk et de virer au progressif ou à la soul (dont l’excellent premier
extrait « Dear Friend », « Lovestrong » ou l’intro cinématographique «
Fanfare »). Une nouvelle fois, le prodige californien fournit un disque
dense, un répertoire d’historien du rock chargé de pépites qui aurait
peut-être mérité d’être amputé de deux ou trois morceaux pour être
encore plus intense.
(novembre 2013)
|
½
|
Pink Martini
– Get Happy
Avec Get Happy, Pink Martini présente peut-être son album le plus
éclectique à ce jour avec un mélange quelque peu étourdissant de jazz,
de musiques du monde et de vieilles chansons françaises et américaines.
En plus, le groupe présente des titres en anglais, en français, en
espagnol, en allemand, et encore plus. L’album débute avec passablement
d’énergie avec « Ich Dich Liebe » et « Quizas, Quizas, Quizas » d’Osvaldo
Farres. Par la suite, plusieurs titres auraient été parfaits pour
fermer une petite boîte de jazz enfumée des années 1930-40. Quelques
pièces se démarquent tout au long du disque, entre autres les célèbres
« Sway » et « Smile » (avec Phyllis Diller), ainsi que « I’m
Waiting For You » (avec Meow Meow), « Je ne t’aime plus » (avec
Philippe Katerine) et « Kitty Come Home » d’Anna McGarrigle
(avec Rufus Wainwright). L’arrivée de la chanteuse Storm
Large n’ajoute que bien peu au son du groupe, mais elle offre tout
de même une bonne performance avec sa voix riche parfaite pour les
standards jazz.
(novembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 35, 11 octobre 2013) |
Audiogram
½
|
Mélissa Bédard – Mélissa Bédard
L’une des vedettes de la plus récente édition de Star Académie, Mélissa
Bédard présente son tout premier album. La jeune chanteuse à la voix
puissante nous offre ses propres versions de classiques de la chanson
populaire incluant « Tu trouveras la paix », « Reste », « Mes blues
passent pus dans porte », « Mamy Blue », « Aimons-nous » et « Hallelujah ».
On peut aussi entendre une chanson originale, « Que Dieu me pardonne ».
La principale particularité de son vaste registre vocal est sa capacité
à descendre dans des graves pratiquement impossibles à atteindre pour
une femme. Elle réussit donc à impressionner en plusieurs occasions et
n’a rien à envier aux plus grandes chanteuses soul. Sous la direction
artistique de Stéphane Laporte, l’album a été réalisé par Toby
Gendron qui réussit à bien mettre en valeur le talent de la
chanteuse.
(novembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 37, 25 octobre 2013) |
Tandem
½
|
Marie-Élaine Thibert –
Cent mille chansons
Après avoir été finaliste à la première édition de Star Académie en
2003, Marie-Élaine Thibert est devenue l’une des plus grandes vedettes
au Québec et elle présente déjà son 5e album. Sur ce CD de 12 titres
réalisé et arrangé par Rémy Malo et Sylvain Quesnel, elle
fête ses 10 ans de carrière en reprenant des grands classiques
francophones, remontant jusqu’aux années 1960. On peut y entendre
« L’amour est bleu » (popularisée par Vicky Leandros en 1967), la
surprenante « Marie Douceur, Marie Colère » (version française de « Paint
It Black » des Rolling Stones),
« Emporte-moi » (du film de Léa Pool), ainsi que « Le plus beau
voyage » (en duo avec son auteur, Claude Gauthier). Elle
interprète aussi « L’amour a pris son temps », chanson thème de La
guerre des tuques. Les arrangements pour cordes sont signés
Antoine Gratton et Marie-Élaine est accompagnée par plusieurs
musiciens invités dont le quatuor à cordes Les Quatr’Ailes, la
pianiste Julie Lamontagne et le claviériste Marco Tessier.
(novembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 39, 8 novembre 2013) |
Musicor
|
Misses
Satchmo – Apple Tree
Après avoir interprété
le répertoire de Louis Armstrong, Misses Satchmo est de retour
avec un nouvel album, Apple Tree. Cette fois-ci, le groupe nous
propose une sélection de pièces de vieux jazz de la période swing.
Certains morceaux moins connus côtoient des classiques tels « Just a
Closer Walk With Thee », « Blue Skies », « Ain’t Misbehavin’ » et « I’m
Gonna Sit Right Down and Write Myself a Letter ». Pour l’accompagner
tout au long du disque, le quatuor peut compter sur des musiciens
invités, dont Yvan Belleau (clarinette) et Simon Marion
(banjo). Apple Tree est un album charmant et léger qui nous
replonge dans une atmosphère d’une autre époque. Un disque très
agréable!
(novembre 2013) |
Bros /
SIX
½
|
Rob Zombie
– Venomous Rat Regeneration Vendor
Après la séparation de White Zombie, Rob Zombie s’est lancé dans
une carrière solo qui a été prolifique au départ. Par contre, depuis une
dizaine d’années, son esprit créatif semble se prêter mieux au cinéma
dans des films de série B qu’à la musique. Ça se concrétise d’ailleurs
sur ce nouvel album qui reprend les mêmes éléments qui l’ont rendu
populaire, sans aucune évolution. Ce sont les mêmes riffs, la même ligne
de basse qui établit le rythme et bien sûr les mêmes thèmes. La section
rythmique qui était unique à Zombie il y a 20 ans semble complètement
dépassée dans les années 2010. Venomous Rat Regeneration Vendor
présente des chansons qui peuvent être entraînantes, mais il présente
aussi et surtout des compositions calquées sur des œuvres du passé de
Zombie. Si bien qu’on peut facilement chanter plusieurs de nos chansons
préférées d’antan sur la musique de la majorité des pièces de l’album.
Quelques moments se différencient tout de même de l’ensemble, dont
« Rock and Roll (In a Black Hole) » avec son rythme électronique. Autre
moment surprenant du disque : sa reprise de « We’re an American Band »
de Grand Funk Railroad, certainement pas l’idée du siècle! En
conclusion, si vous êtes demeurés fan de Rob Zombie jusqu’à ce jour,
vous devriez encore apprécier. Mais si comme beaucoup d’admirateurs vous
aviez lancé la serviette au milieu des années 2000, ce n’est
certainement pas avec ce nouvel album qu’il réussira à vous reconquérir.
(octobre 2013)
Vidéoclip :
« Dead City Radio and the New Gods of Supertown » |
Zodiac Swan /
T-Boy
/
Universal
½
|
Ministry – From Beer to Eternity
From Beer to Eternity est le 13e album du groupe industriel
américain dirigé par Al Jourgensen. Depuis déjà quelques albums
Jourgensen parle du dernier enregistrement de Ministry, mais le groupe
est encore bien présent 30 ans après ses débuts et 25 ans après avoir
connu le succès à l’échelle de la planète. Ce nouveau disque a été écrit
en décembre 2012, avant le décès du guitariste Mike Scaccia, et
cette fois-ci, on risque bien d’entendre le dernier chapitre d’un des
groupes les plus influents de la scène industrielle et métal. L’album
présente un éventail d’à peu près tous les styles explorés par le groupe
au cours de sa carrière. On y retrouve de l’électro dansante et joyeuse
digne de leurs premières années, des textes de haine totalement assumés
qui font suite à la « trilogie Bush » (2004-2007), mais surtout, des
riffs métal qui rappellent agréablement les meilleurs albums du groupe
(et les plus populaires) entre 1988 et 1992. On ne retrouve
malheureusement pas de classiques instantanés comme « N.W.O. » et « Just
One Fix », mais l’ensemble du CD présente tout de même des éléments
intéressants qui laisseront une empreinte indélébile pour leur dernier
enregistrement (s’il s’avérait bien sûr que ce soit véritablement leur
dernier).
(octobre 2013)
Vidéoclip :
« PermaWar » |
AFM
|
Gwar –
Battle Maximus
Le groupe de métal
satyrique de la Virginie est de retour avec un nouvel album, 25 ans
après des débuts remarqués. Même s’ils ont toujours préféré mettre
l’accent sur leurs costumes et leur mise en scène plutôt que sur la
musique, ils ont réussi à présenter quelques bons albums au cours des
années, dont le classique
Scumdogs of the Universe en 1990. Battle Maximus est leur
13e album en carrière et présente 13 titres, donc tant qu’à exploiter
les superstitions, aussi bien y aller à fond. Il s’agit de leur premier
album avec le guitariste Brent Purgason (alias Pustulus
Maximus) qui remplace le défunt Cory Smoot (alias Flattus
Maximus). On peut aussi entendre un nouveau bassiste en Jamison
Land (alias Beefcake the Mighty). Réalisé par Glen
Robinson, Battle Maximus est un album-concept qui présente
quelques bons titres de métal monstrueux. Il s’agit donc d’un CD qui
devrait satisfaire leurs fans de longue date, sans toutefois réussir à
attirer un nouvel auditoire.
(octobre 2013) |
Metal Blade
|
Earl
Sweatshirt – Doris
Le jeune rappeur de Los
Angeles, membre de Odd Future, nous arrive avec un premier
véritable album. La musique ultra basse, les rimes sombres, les paroles
à faire peur et les chœurs semblant provenir d’outre-tombe nous font
rapidement réaliser qu’on a droit à un album rap d’horreur avec
Doris. Tout autour de cet album, incluant la pochette, crée une
atmosphère lugubre qui rend l’album difficile d’écoute. Pourtant, on ne
peut s’empêcher de penser que c’est diablement original. Peu d’artistes
dans le genre réussissent à créer un tel univers. Peu de titres
ressortent du lot et certains risquent plus de vous repousser que de
vous attirer, mais l’ensemble présente de belles qualités qui nous
forceront à tendre l’oreille vers ce que le rappeur aura à nous offrir
dans le futur.
(octobre 2013) |
Tan Cressida /
Columbia /
Sony
½
|
Five Finger Death Punch - The Wrong Side
of Heaven and the Righteous Side of Hell, Vol. 1
En préparation de son
quatrième album, le supergroupe métal de Los Angeles a réalisé qu’il
avait beaucoup trop de nouvelles compositions pour un seul disque. Voici
donc le volume 1, alors que le
volume 2 nous arrivera le 19 novembre. À l’écoute de ce premier
volume, on réalise qu’il est vrai que le groupe semble plus inspiré que
jamais. De solides compositions s’enchaînent sur ce disque pour lequel
Five Finger Death Punch semblent avoir laissé libre cours à leur
exploration musicale. On peut entendre les excellentes « Lift Me Up »
(avec Rob Halford), « Watch You Bleed » et « You », avant que le
groupe impressionne par son agressivité sur « Burn MF » et « Dot Your
Eyes », peut-être les deux meilleurs moments du CD. Le passage le plus
surprenant du disque (et le plus douteux) arrive certainement avec la
reprise de « Mama Said Knock You Out » de LL Cool J mettant en
vedette le rappeur Tech N9ne. En boni, trois pièces se retrouvent
dans de nouvelles versions dont « I.M.Sin » avec la participation de
Max Cavalera. Avec ce nouvel album de qualité, Five Finger Death
Punch nous présentent peut-être leur album le plus cohérent à ce jour.
Surveillons attentivement le
volume 2!
(octobre 2013) |
Prospect Park
/
Universal
½
|
The Devil
Wears Prada – 8:18
Le groupe de métal hardcore chrétien de l’Ohio est de retour avec un 5e
album studio en carrière. Le groupe continue d’alterner entre voix
gutturales et mélodies, mais sur une musique toujours aussi lourde, un
véritable assaut de 44 minutes qui mettra à rude épreuve vos enceintes
acoustiques et les pauvres tympans d’un public non averti. Des riffs
créatifs qui présentent de nombreux défis aux musiciens rendent leur
musique plus intéressante que la moyenne. En plus, le groupe livre
quelques solides refrains qui amènent ce nouvel album à un autre niveau
par rapport à leurs enregistrements précédents. Parmi les morceaux les
plus intéressants, notons plus particulièrement la chanson-titre,
l’industrielle « Care More » et la pièce qui conclut l’album, « In Heart ».
Avec 8:18, The Devil Wears Prada font un pas en avant qui sera
grandement apprécié de leurs fans.
(octobre 2013)
Vidéoclips :
« Martyrs » -
« First Sight » |
Roadrunner
/
Warner
½
|
Tyr –
Valkyrja
Tyr est un groupe métal
scandinave originaire des îles Féroé, un pays constitutif du Royaume du
Danemark. Le groupe a été formé il y a une quinzaine d’années avant de
présenter un premier album en 2002. Ils proposent un son power metal
propre aux pays du nord de l’Europe, avec une inspiration qui provient
tout droit des Vikings. Ils chantent autant en anglais que dans leur
langue maternelle, le féroïen. Parmi les 13 titres offerts sur
Valkyrja, on compte plusieurs chansons traditionnelles adaptées dans
le style du groupe. On peut également reconnaître deux célèbres morceaux
en conclusion du CD : « Where Eagles Dare » d’Iron Maiden et « Cemetery
Gates » de Pantera. Si le métal scandinave vous intéresse, Tyr
risque fort d’attirer votre attention grâce à son mélange de
traditionalisme et de métal joué avec virtuosité.
(octobre 2013) |
Metal Blade
|
Gemini
Syndrome – Lux
Gemini Syndrome est un groupe métal formé à Los Angeles en 2010 autour
de l’ex-chanteur d’Otep, Aaron Nordstrom. Avec Lux,
ils présentent leur premier album et on peut les comparer à Disturbed,
Godsmack et Stone Sour, sans oublier System of a Down.
On ne peut pas dire que le groupe est bien créatif musicalement,
puisqu’il reprend beaucoup trop de riffs, de rythmes et autres éléments
déjà entendus. Par contre, l’exécution est à point et les cinq musiciens
de Gemini Syndrome réussissent à nous en mettre plein les oreilles.
L’album ne passera certainement pas à l’histoire, mais attendons de voir
ce que le groupe pourra produire dans le futur avant de nous prononcer
sur leur avenir.
(octobre 2013)
Vidéoclip :
« Basement » |
Warner
|
Scar
the Martyr – Scar the Martyr
Scar the Martyr est un projet parallèle pour le batteur de Slipknot,
Joey Jordison. Le groupe compte dans ses rangs des membres de
Darkest Hour, Strapping Young Lad et Nine Inch Nails
autour du chanteur Henry Derek. Ce premier album a été réalisé
par Rhys Fulbar (Rob Zombie, Front Line Assembly,
Fear Factory) à Des Moines, Iowa. On y trouve un métal agressif
qui peut rappeler Slipknot en plusieurs occasions dans les moments les
plus violents, mais qui peut aussi s’adoucir régulièrement grâce à des
mélodies accrocheuses et des rythmes plus lents. Le groupe peut aussi
nous rappeler Alice In Chains et Faith No More.
(octobre 2013)
Vidéoclip :
« Blood Host » |
Roadrunner
/
Warner
|
The
Creepshow – Life After Death
The Creepshow est un groupe ontarien qui existe depuis 8 ans et qui
domine maintenant la scène psychobilly canadienne. Avec Life After
Death, le groupe présente son 4e album et poursuit dans la direction
amorcée précédemment. Bien plus que du psychobilly, le groupe intègre du
vieux rock ‘n’ roll, du rockabilly classique et même du country, ce qui
le différencie du même coup de bon nombre d’autres groupes dans le genre
qui ne présentent qu’un visage unidimensionnel fait d’un mélange de punk
et de rockabilly. Comme on peut le deviner avec le titre de l’album,
ainsi que des pièces comme « See You in Hell » et « The Devil’s Son »,
le groupe demeure dans des atmosphères plutôt sombres où il décharge
toute sa rage, à un rythme effréné. Le CD de 32 minutes défile en effet
comme l’éclair et une fois les 11 pièces complétées, on a le goût d’une
deuxième dose malgré notre essoufflement.
(octobre 2013)
Vidéoclips :
« Sinners and Saints » -
« The Devil’s Son » |
Stomp /
ULG
/
Warner
½
|
The
Brains – The Monster Within
Le trio psychobilly
montréalais ne s’assagit pas sur son 6e album. Au contraire, le groupe
se retrouve plus déchaîné et décapant que jamais. La section rythmique
débordante d’énergie réussira à vous faire taper du pied dès le début et
elle ne vous lâchera pas avant la fin des 35 minutes. Et vous en
redemanderez! Évidemment, les Brains ne réinventent pas le genre, mais
ils lui donnent un nouveau souffle extrêmement agréable. Si vous aimez
les films d’horreur de série B, voici la musique d’accompagnement idéale
à cet univers.
(mai 2013) |
Stomp /
ULG
/
Warner
½
|
Michel
Rivard et le Flybin Band – Roi de rien
Même s’il est demeuré très actif ces dernières années, entre autres avec
sa participation à Star Académie, Michel Rivard n’avait pas
présenté de nouvel album studio depuis
Confiance en 2006. Pour Roi de rien, il s’entoure à
nouveau de son Flybin Band composé de Rick Haworth (guitares),
Mario Légaré (basse) et Sylvain Clavette (batterie). À ce
solide trio s’ajoutent les voix de Lana Carbonneau (La Bande
Magnétik) et Audrey-Michèle Simard. La poésie de Rivard n’a
rien perdu de sa précision et il nous l’offre sur fond de musique folk
aux mélodies pop empreintes de mélancolie. L’album comprend uniquement
des instruments organiques et on y entend de superbes arrangements de
guitares et de mandoline. Même si ce sont les textes qui priment, la
qualité des arrangements musicaux ajoute une nouvelle couche d’une
grande richesse à ce très bon album.
(octobre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 36, 18 octobre 2013) |
Spectra
½
|
Lara Fabian
– Le secret (2 CD)
Après huit ans d’attente d’un album original en français, Lara Fabian
est de retour avec rien de moins qu’un disque double. Sur ce onzième
album studio en carrière, on peut entendre 17 titres dont le premier
extrait à succès « Deux ils, deux elles », qu’on retrouve également dans
une version remixée par Misstress Barbara à la toute fin. Lara se
sent totalement libre sur Le secret et il en résulte probablement
son album le plus personnel à ce jour. Sa musique pop, composée
majoritairement par Janey Clewer, bénéficie d’une réalisation
remarquable et de superbes arrangements par Manu Pitois. C’est
donc une ambiance bien particulière qui est créée avec cet album
grandiose.
(octobre 2013)
Vidéoclip :
« Deux ils, deux elles » |
Musicor
|
Avicii –
True
Tim Bergling (alias Avicii) est un jeune DJ et producteur suédois
qui s’est principalement fait connaître ces dernières années après avoir
travaillé dans la Mecque de la musique house, Ibiza. Après plusieurs
simples à succès, il nous présente son tout premier album sur lequel il
prend un virage quelque peu inattendu. À l’image du premier extrait,
« Wake Me Up » (avec Aloe Blacc), il utilise des guitares
acoustiques et ralentit le rythme en plusieurs occasions. True
s’avère donc être beaucoup plus pop que house, ce qui risque de décevoir
les fans invétérés de house underground. On retrouve même des traces de
country en certaines occasions, un bel essai mais quelque peu
déconcertant. L’album demeure généralement dansant, mais pas de la façon
qu’on l’aurait imaginé. Ce sont les remix de ces chansons qui ont le
plus de chances de se frayer un chemin vers les planchers de danse des
plus grands clubs d’Ibiza et de Miami. Avec ce premier album, Avicii
montre sa véritable personnalité et c’est tant mieux. Par contre,
plusieurs amateurs qui le suivaient depuis ses débuts risquent d’être
franchement déçus.
(octobre 2013)
Vidéoclips :
« Wake Me Up » -
« You Make Me » |
Island
/
Universal
|
Goldfrapp –
Tales of Us
Le duo anglais nous a habitués à des changements de styles importants
d’un album à l’autre depuis leurs débuts au tournant du millénaire. Ce
changement est peut-être encore plus drastique entre l’électro-pop de
Head First et Tales of Us. Ce nouveau disque présente
essentiellement des ballades acoustiques et en ce sens, il se rapproche
un peu plus de
Seventh Tree paru en 2008. Par contre, Tales of Us est
plus sombre que cet album ensoleillé et on peut donc le comparer en
partie à
Felt Mountain, leur premier disque. Ce n’est donc pas un si
grand changement pour eux considérant qu’ils ont déjà exploré de tels
horizons auparavant. L’utilisation d’orchestrations et d’éléments
électroniques vient enrichir la musique du duo qui s’en trouve du même
coup moins dépouillée et un peu plus cinématographique. Plus l’album
avance et plus il est touffu. Tales of Us se hisse parmi les
œuvres les plus complètes d’Alison Goldfrapp et Will Gregory.
(octobre 2013)
Vidéoclips :
« Drew » -
« Annabel » |
½
|
Body
Language – Grammar
Body Language est un
groupe de Brooklyn, New York, qui s’inspire de la musique pop, soul et
électronique dansante des années 1980 pour créer une musique plus
futuriste. Après un premier album plein de promesses en 2011,
Social Studies, le quatuor revient à la charge avec Grammar.
Ils poursuivent dans la même direction, mais avec de meilleures
compositions et une réalisation solide. On y retrouve de nombreux
moments de funk et de R&B qui rendent l’album plutôt accessible, moins
indie que précédemment. Des grooves entraînants et un style léger et
lumineux nous font accrocher immédiatement à l’album qui possède tout ce
qu’il faut pour plaire à un vaste auditoire. Voici donc un excellent
album de pop underground!
(octobre 2013) |
Lavish Habits
½
|
Grouplove – Spreading Rumours
Grouplove est un groupe indie rock de Los Angeles qui présente une
musique fortement influencée par Arcade Fire, MGMT et
autres groupes des années 2000 dans le genre. Spreading Rumours
est leur deuxième album et ils raffinent un peu plus leur style avec une
meilleure direction musicale. Le duo vocal composé du guitariste
Christian Zucconi et de la claviériste Hannah Hooper présente
de très belles harmonies et vole la vedette, malgré de très bons
arrangements musicaux. Il ne faut pas oublier non plus la présence
remarquée du batteur et réalisateur Ryan Rabin, fils du
guitariste de Yes Trevor Rabin. Grouplove peuvent rappeler
les Flaming Lips et les Smashing Pumpkins en différentes
occasions, mais surtout, ils présentent une musique énergique,
divertissante et créative. Voici donc un très bon album pour les
amateurs du genre.
(octobre 2013)
Vidéoclips :
« Ways to Go » -
« Borderlines & Aliens » |
Atlantic
/
Warner
½
|
North
Mississippi Allstars – World Boogie is
Coming
Fondés des cendres du
groupe punk DDT par les frères Luther et Cody Dickinson
(fils du légendaire et regretté réalisateur de Memphis Jim Dickinson),
les North Mississippi Allstars oeuvrent déjà depuis plus d’une quinzaine
d’années dans un environnement blues rock aux inspirations country et
folk. Sur ce nouvel album, ils réussissent le véritable tour de force de
créer un pont parfait entre le passé et le présent. Ils proposent en
effet un son blues rock puissant comme on en a entendu beaucoup par le
passé, mais avec une touche moderne très réussie qui permet d’amener
leur musique ailleurs. L’album contient une majorité de reprises, dont
certaines pièces traditionnelles, mais ils réussissent à leur donner ce
qu’il faut de modernité pour les rendre au goût du jour. C’est le cas
entre autres pour « Rollin’ ‘n Tumblin », qui prend une toute nouvelle
dimension, « Snake Drive » de R.-L. Burnside, « Meet Me in the
City » de Junior Kimbrough, ainsi que « My Babe » de Willie
Dixon. On retrouve aussi trois titres originaux parmi les 17 inclus
sur l’album. World Boogie is Coming est un disque divertissant et
extrêmement intéressant sur toute sa longueur.
(octobre 2013) |
Songs of
the South
½
|
Piers
Faccini – Between Dogs and Wolves
Sur son nouvel album,
Piers Faccini va encore un peu plus loin dans son exploration. Il ajoute
en effet des éléments de jazz (« Pieces of Ourselves ») et de musiques
du monde à sa base folk fortement inspirée des années 1960 et 1970. Avec
« Il Cammino », il rend hommage à son héritage italien. Ses thèmes
continuent à tourner autour de l’amour, de la mélancolie et de l’espoir.
Between Dogs and Wolves est encore une fois un album extrêmement
calme et doux, un album qui nécessite toute notre attention pour
véritablement l’apprécier. Si vous aimez le genre, Faccini mérite qu’on
tende l’oreille à sa musique.
(octobre 2013) |
Beating Drum /
Six Degrees
/
SIX
|
Étienne Cousineau
– Ma voie
Dans la première mouture québécoise de l’émission La Voix,
Étienne Cousineau est devenu l’emblème de cette émission grâce à sa voix
unique, même s’il n’a pas remporté le concours. Il possède en effet la
voix la plus aiguë qu’un homme puisse avoir, soit une voix de ténor
aiguë, considérée à l’époque baroque comme une haute-contre. Sa
formation en chant classique lui a permis de développer son registre
vocal entre les aigus et les graves. Sur ce premier album, il reprend
des classiques de la musique pop et de l’opéra pour un mélange réussi
des genres. L’album débute avec le célèbre « Hymne à l’amour » d’Édith
Piaf. On y retrouve aussi « Unchained Melody », « L’amore sei tu »
(la version italienne de « I Will Always Love You » de Whitney
Houston), « Hallelujah » de Leonard Cohen et « Frozen » de
Madonna. On peut aussi bien
évidemment entendre les chansons qui l’ont rendu célèbre à La Voix,
« Aria de la Wally » et son incontournable duo avec Mark Elkes
pour « Miss Sarajevo ».
(octobre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 35, 11 octobre 2013) |
Music
Hall
/
Universal
|
2 Chainz
– B.O.A.T.S. II #Metime
Le rappeur de la Georgie arrive déjà avec un nouvel album qui ne
manquera pas de frapper l’imaginaire des amateurs du genre. Il présente
un album inspiré et s’assure d’offrir le meilleur de lui-même à chaque
chanson. On y trouve de bons moments de R&B, ainsi que de superbes
arrangements qui contribuent grandement à mettre en valeur les
compositions. 2 Chainz s’entoure de plusieurs collaborateurs pour prêter
leurs voix à des pièces du disque. On peut donc entendre Pharrell
Williams, Drake, Lil Wayne, Fergie, T-Pain,
Wiz Khalifa et Mase. Par contre, les textes de 2 Chainz ne
vont pas tellement plus loin que ce que l’on peut entendre
habituellement dans le gangsta rap, avec une fixation certaine sur le
fait qu’il possède maintenant de l’argent. Malgré cet élément agaçant,
le rappeur présente un album particulièrement solide, possiblement son
meilleur à ce jour.
(octobre 2013)
Vidéoclips :
« Feds Watching » -
« Where U Been? » -
« Used 2 » |
Def Jam
/
Universal
½
|
Trombone
Shorty – Say That To Say This
Le joueur de trombone de
la Nouvelle-Orléans Troy Andrews (alias Trombone Shorty) n’hésite
pas à mélanger les genres depuis le début de sa carrière. Il présente un
habile mélange de R&B, de jazz, de funk et de rock qui en fait un
artiste inclassable. On retrouve à nouveau des éléments funky et rock
sur son nouvel album, mais l’ensemble se concentre un peu plus sur le
R&B pour un disque extrêmement solide du début à la fin. En plus, la
réalisation donne l’impression que le tout a été enregistré en direct en
studio, d’une seule prise. À noter que The Meters apparaissent
pour la première fois sur un album depuis 1978 en reprenant leur ballade
« Be My Lady » avec des arrangements plus contemporains. Say That To
Say This s’avère non seulement être certainement l’album le plus
solide de Trombone Shorty à ce jour, mais il risque en plus d’être
l’album qui lui permettra de se faire découvrir par un plus large
auditoire.
(octobre 2013) |
Verve
/
Universal
½
|
Chelsea
Wolfe – Pain is Beauty
Chelsea Wolfe est une
chanteuse indie rock à tendance folk électrique de Los Angeles. Elle
possède un côté sombre qu’on pourrait considérer « doom » et qui lui
donne une couleur bien à elle. Elle a débuté en 2006 et a présenté
depuis trois albums studio, un en concert et une collection de pièces
acoustiques. Pain is Beauty est son quatrième album et elle
semble avoir atteint une certaine maturité musicale. Elle possède
toujours un côté gothique bien assumé, mais elle réussit à évoluer dans
une nouvelle direction avec de nombreux ajouts d’électronique,
particulièrement sur « The Warden » avec son rythme électro dansant.
Elle présente toujours un son pop indie auquel elle ajoute des éléments
baroques et un peu de rock. Elle va donc dans différentes directions
pour un album des plus variés. Cette grande variété fait en sorte que
l’album peut sembler quelque peu décousu. Par contre, chaque avenue
explorée s’avère particulièrement réussie, ce qui en fait probablement
son album le plus complet à ce jour.
(octobre 2013) |
Sargent
House
½
|
The Wild Feathers – The Wild
Feathers
Les Wild Feathers se sont formés à Austin, Texas en 2010 avant de
déménager dans la Mecque du country, Nashville, Tennessee. Ce
premier album éponyme présente un son rock qui reprend des éléments
du passé et intègre du blues, du country et de la musique
traditionnelle américaine. C’est cette fusion qui rend la musique du
groupe particulièrement intéressante alors qu’ils réussissent à en
soutirer leur propre son, au goût du jour. Il y a bien de nombreux
moments pour nous rappeler Petty, Mellencamp ou
Springsteen, mais l’ensemble demeure plutôt contemporain sans
être trop tourné vers le passé. Il est plutôt difficile de
réinventer un genre qui a été exploré sous tous ses angles depuis
des décennies, mais les Wild Feathers réussissent à donner leur
propre personnalité à un album qui aurait pu sembler dépassé par
bien d’autres artistes. Épargnons ces artistes et contentons-nous de
présenter les Wild Feathers comme une alternative moderne beaucoup
plus intéressante. (découverte du mois d'octobre 2013)
Vidéoclips :
« Backwoods Company » -
« The Ceiling » -
« Hard Wind » |
Warner
½
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Vincent Vallières – Fabriquer l’aube
Quatre ans après
Le monde tourne fort qui contenait le mégasuccès « On va s’aimer
encore », Vallières est de retour avec son très attendu sixième album en
carrière. On retrouve à nouveau son folk contemporain et urbain
complètement assumé, mais avec une réalisation et des arrangements de
grande envergure qui ajoutent une dimension pop à Fabriquer l’aube.
Il y a bien encore de nombreuses ballades à la guitare acoustique, mais
le piano est beaucoup plus présent et l’emballage musical ne manque pas.
Il branche sa guitare en quelques occasions comme pour « En regardant
finir le monde » en ouverture du CD et « Pas à vendre ». En plus du
premier extrait, « Stone », l’album contient plusieurs succès potentiels
comme « Avec toi », « L’amour c’est pas pour les peureux » et « Loin ».
Est-ce qu’il pourra répéter les 110 000 copies vendues de son album
précédent? Tout est là pour y arriver; il ne manque qu’une autre chanson
d’amour rassembleuse comme « On va s’aimer encore ».
(octobre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 34, 4 octobre 2013) |
Spectra
½
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Jack
Johnson – From Here to Now to You
Le chanteur hawaïen et ex-champion de surf nous revient avec un sixième
album en carrière, trois ans après
To the Sea. Il poursuit la tendance amorcée sur cet album avec
quelques titres pop un peu plus dynamiques qui l’éloignent des ballades
acoustiques qui ont fait sa renommée. C’est le cas entre autres sur « Shot
Reverse Shot » et « Washing Dishes », ainsi que sur la funky « Radiate ».
Par contre, sa marque de commerce est encore bien présente avec
plusieurs morceaux pop acoustiques parfaits pour la plage qui l’a vu
grandir. Le premier extrait, « I Got You », cadre à merveille dans son
répertoire romantique, tout comme la jolie ballade « Change » (avec
Ben Harper). Il faut se rendre à l’évidence que Johnson n’a rien
perdu de son sens de la mélodie. Avec From Here to Now to You, il
prouve à nouveau que des chansons pop sans prétention peuvent être de
qualité. C’est un album qui s’écoute bien jusqu’à la fin et qui par sa
douceur vous évitera bien des maux de tête.
(octobre 2013)
Vidéoclip :
« I Got You »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 1 No 3, octobre 2013) |
Universal Republic
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Lynda
Lemay – Feutres et pastels
Pour son 13e album en carrière, l’auteure-compositrice et interprète
présente à nouveau ce mélange de chansons comiques et émouvantes. Parmi
les 17 titres, plusieurs pourront vous sembler futiles, mais quelques
textes portent vraiment à réflexion, comme par exemple « Cagoule » qui
dénonce la discrimination raciale. Comme premier extrait, elle présente
une chanson autobiographique à 100 %, « Je tourne, je tourne », relatant
les réalités de la vie d’artiste en déplacement constant. Cette pièce
dynamique donne le ton à l’album qui alterne entre pop énergique et
ballades. Feutres et pastels s’adresse avant tout à ses fans de
longue date qui apprécieront probablement, même si rien ne réussira à
attirer l’attention d’un auditoire moins connaisseur.
(octobre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 34, 4 octobre 2013) |
Warner
½
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Nadja – Des
réponses
Après plus de 150 000 albums vendus, la chanteuse originaire du Lac
St-Jean présente son premier disque en français. Du même coup, la
chanteuse soul qui n’a rien à envier à Aretha Franklin devient
plus pop. À tel point qu’on a presque de la difficulté à la reconnaître,
devenant alors une chanteuse pop à voix comme il y en a tant au Québec.
Nadja présente tout de même quelques bonnes chansons, grâce à la
collaboration d’auteurs-compositeurs de talent comme Frédérick Baron,
Alexandre Désilets, Corneille, Ariane Brunet et
Dorian Sherwood. La réalisation de Toby Gendron est également
de grande qualité et permet de faire ressortir des chansons efficaces
comme « Prenons le large », « Au bord du lac » (en duo avec Corneille),
« Beautiful », « Mes mots » et la chanson-titre. C’est une Nadja
passablement différente qu’on découvre sur Des réponses, ce qui
risque de déboussoler les admirateurs de la chanteuse soul en elle.
(octobre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 34, 4 octobre 2013 et
dans le magazine
Vol. 1 No 3, octobre 2013) |
MP3
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John Mayer
– Paradise Valley
Sur son nouvel album, John Mayer explore quelque peu le blues et revient
au country folk du sud des États-Unis qu’il avait déjà expérimenté sur
son précédent disque,
Born and Raised. Il s’agit donc d’une suite logique à cet album,
même si le contraste avec le reste de sa carrière demeure important. Le
côté blues électrique trouve son apogée avec la reprise de J.J. Cale,
« Call Me the Breeze », alors que l’album demeure majoritairement
acoustique. On y trouve deux duos : « Who You Love » avec sa copine
Katy Perry et « Wildfire » avec Frank Ocean. Sur Paradise
Valley, Mayer tente plus que jamais de chasser ses démons, mais la
tâche semble difficile. Par contre, la hantise de son passé amoureux
donne de très bonnes chansons qui, bien cimentées entre elles, forment
un excellent album, son meilleur depuis le classique
Continuum en 2006.
(octobre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 31, 14 septembre 2013 et
dans le magazine
Vol. 1 No 3, octobre 2013) |
½
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Travis
– Where You Stand
Si le groupe britpop Travis s’est quelque peu cherché depuis ses trois
excellents premiers albums, voilà qu’il retrouve son aplomb sur Where
You Stand. Leur pause de 5 ans depuis leur dernier enregistrement
leur aura donc été salutaire. Plusieurs pièces de Where You Stand
prennent une tangente pop grâce à des mélodies d’une grande efficacité.
Par contre, on retrouve énormément de pièces mid-tempo, reposantes au
départ, mais qui peuvent devenir lassantes à la longue. On retrouve tout
de même de très bons moments alors qu’ils augmentent le tempo ou
l’énergie brute (par exemple avec « On my Wall »). L’ensemble se marie
de belle façon pour un album de grande qualité du début à la fin. Les
compositions sont solides et sont définitivement dignes de leurs
premiers enregistrements. Voici donc un excellent nouvel album pour le
groupe de Glasgow en Écosse.
(octobre 2013)
Vidéoclip :
« Moving » |
Red Telephone Box /
Kobalt
/
Sony
½
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Nine Inch Nails
– Hesitation Marks
Pris par différents
projets, Trent Reznor aura encore mis en veilleuse son groupe
industriel pendant 5 ans. Mais, Nine Inch Nails est maintenant de retour
et c’est un retour en force. Avec Hesitation Marks, le groupe
revient aux rythmes dansants qui ont fait la célébrité du groupe en
1994 (on n’a qu’à penser à « Closer »). On peut aussi entendre des
chansons pop qui rappellent The Cure (comme « Everything » par
exemple). Il s’agit donc très certainement de leur album le plus
accessible depuis 20 ans. Le principal problème du CD, c’est qu’il
manque quelque peu de constance avec des morceaux moins réussis et plus
ennuyants qui viennent casser le rythme. Plusieurs pièces réussiront à
attirer votre attention, mais il manque définitivement une bonne ligne
directrice à l’album qui aurait alors pu se comparer aux plus grands
disques du groupe.
(octobre 2013) |
Polydor
/
Universal
½
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Avenged Sevenfold – Hail to the King
C’est accompagné d’un nouveau batteur, Arin Ilejay, que le groupe
métal est entré en studio pour enregistrer son 6e album. Avenged
Sevenfold avaient un désir clair de revenir aux sources du métal en
laissant tomber les éléments électroniques. Par contre, ils se heurtent
à un sérieux problème, soit celui de se retrouver à copier ces groupes
du passé. Les riffs en plusieurs occasions semblent tout droit sortis
d’un album de Megadeth ou de
Metallica au début des années 1990. « Doing Time » reprend tous
les éléments de Guns N’ Roses
en 1987, alors qu’on peut chanter « Sad But True » de
Metallica sur « This Means War ». C’en
est gênant et connaissant le caractère bouillant de Lars Ulrich
et James Hetfield, on peut s’attendre à des remous! Heureusement,
au cours de la deuxième moitié du CD, le groupe réussit à pondre
quelques morceaux intéressants comme « Heretic » et « Coming Home »,
même si l’inspiration de Megadeth et d’Iron Maiden n’est jamais
bien loin. Aussi, sur « Planets », le groupe intègre des motifs de la
suite « The Planets » du compositeur Gustav Holst, une
expérimentation réussie. On comprend l’idée de vouloir rendre hommage
aux groupes du passé. Par contre, à ce compte-là, il aurait été
préférable de faire un album de reprises plutôt que de simplement copier
ce qui s’est fait avant.
(octobre 2013)
Vidéoclip :
« Hail to the King » |
Warner
½
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Marjolaine Duguay – Tête dans le sable
Formée en littérature,
on a d’abord pu découvrir cette jeune auteure-compositrice et interprète
dans le cadre des Monumentales 2012. Elle présente un premier album pop
saupoudré d’influences folk, jazz, rock et électro. Elle a peaufiné ses
textes avec Christian Frappier (Judi Richards, Bori,
Richard Séguin), collaborateur de la première heure et
réalisateur de l’album. Elle se questionne sur le monde qui l’entoure
(« Intelligence humaine », la chanson-titre), mais elle se moque aussi
de ses travers (« Je veux ton bien »). Marjolaine possède un sens inné
de la mélodie qu’elle nous livre de sa très belle voix, douce et
polyvalente à la fois. Elle présente une belle fraîcheur dans le paysage
pop québécois et surtout, elle nous offre de bonnes compositions
originales. Voici donc un premier album réussi.
(octobre 2013) |
De
l'onde
½
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Black Joe Lewis
– Electric Slave
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
De retour en 2013, Black Joe Lewis sort un album de la catégorie «
claque dans la gueule », le fort bien nommé Electric Slave. Black
Joe Lewis, c'est d'abord, Joseph Lewis, guitariste de blues
autodidacte originaire d'Austin et ... black. Pas forcément un avantage
pour percer au Texas. Mais ce garçon a dû avaler une pile à hydrogène
trempée dans le cuivre en fusion quand il était petit et vue son énergie
et son culot, il serait probablement capable de se faire applaudir à un
congrès du KKK... Nourri au Rhythm & Blues de la grande époque mais
aussi à la Soul, la seule, la vraie, celle des Wilson Pickett,
Curtis Mayfield et autres Jaaaaaaames Brown, les Black Joe
Lewis ne se contentent pas d'en reprendre les codes. La puissance de la
rythmique, les guitares omniprésentes, les cuivres incandescents, une
voix habitée, des textes pas toujours faits pour de chastes oreilles...
Non, ils y ajoutent, en effet, des accents de funk, de rock 'n' roll et
surtout d'énergie brute. Dans un mélange qu'on pourrait qualifier sans
trop se tromper de punk/blues, Black Joe Lewis, nous la joue tantôt
longues chevauchées aux cuivres flamboyants (« Guilty »), tantôt soul («
Come To My Party »), tantôt pur blues électrifié (« Vampire Song »), et
même parfois Lou Reed, époque Magic and Loss dans « My
Blood Ain't Runnin' Right ». Vous l'aurez compris, cet album est un
joyeux bordel continu, envoyé façon bourre-pif par une bande de furieux,
et, nous, à Rocklegends, on aime bien les furieux ! Vivement une tournée
européenne ! Pour ceux qui auraient raté le phénomène : jetez donc une
oreille rétrospective à leur album sorti en 2009, Tell 'Em What Your
Name Is ! : du blues, oui, du rhythm 'n' blues, oui, électrique, oui
et ô combien électrisé!
(octobre 2013)
|
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Typhoon
– White Lighter
Typhoon est un groupe
indie rock de Portland en Oregon qui offre un son à tendance parfois
expérimentale et parfois plus pop. White Lighter est leur
deuxième album complet et leur plus assumé à ce jour. Il faut dire
qu’avec 14 musiciens, ce n’est pas nécessairement facile de canaliser
son énergie vers une même ligne directrice. Mais, le groupe réussit
cette fois-ci à avoir une certaine retenue qui résulte en un très beau
résultat. On retrouve bien évidemment encore des envolées musicales à la
Arcade Fire, mais l’ensemble généralement plus contenu risque de
faire tendre l’oreille à un plus large auditoire. Par contre,
détrompez-vous si vous croyez que vous serez conquis à la toute première
approche. Les changements de rythmes et explorations musicales demandent
un certain effort qui ne risque pas d’être récompensé avant 2 ou 3
bonnes écoutes. Quelques hymnes inoubliables réussiront certainement à
vous accompagner dans cette aventure.
(octobre 2013) |
Roll Call /
Maple
½
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Parquet Courts – Light Up Gold
Parquet Courts est un
groupe indie rock fondé à Brooklyn, New York en 2011. Ils présentaient
au début de l’année ce premier album plutôt bizarre où se mélangeaient
les concepts et expérimentations à la Franz Zappa à un punk rock
beaucoup plus immédiat allant droit au but. Le rock alternatif des
années 1990 semble avoir été une influence importante pour le groupe,
Pavement et Sonic Youth en tête. Plusieurs courtes chansons
s’enchaînent pendant 33 minutes et elles demeurent pour la plupart d’une
grande efficacité. Avec Light Up Gold, Parquet Courts réussissent
à s’inspirer du rock alternatif du passé pour offrir un album plutôt
original.
(octobre 2013) |
What’s Your Rupture?
½
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Mountains – Centralia
Mountains est un duo
expérimental ambiant originaire de Chicago, mais maintenant établi à
Brooklyn. Ils proposent un mélange instrumental de musiques électronique
et acoustique, toujours en douceur. Pour leur troisième album, ils ont
usé d’audace en multipliant les couches musicales et en peaufinant leur
œuvre sur plusieurs mois. Il en résulte un album complexe de 7 titres
totalisant 66 minutes. On peut entendre une grande évolution tout au
long de l’album qui débute dans une extrême douceur pour devenir un peu
plus psychédélique vers la fin, particulièrement avec « Liana ».
Centralia est un album qui s’écoute sans grand effort, un excellent
disque atmosphérique.
(octobre 2013) |
Thrill
Jockey
½
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Goodie Mob
- Age Against the Machine
Goodie Mob existe déjà depuis plus de 20 ans et ils se servent de cet
état de fait pour nous convaincre qu’il n’est pas nécessaire d’être
nouveau dans l’univers rap pour être au goût du jour. Cee Lo Green
n’avait pas enregistré avec le groupe depuis 14 ans et il fait ici un
retour maintenant qu’il est devenu une supervedette. Avec Age Against
the Machine, Goodie Mob présentent possiblement leur album le plus
bizarre à ce jour. Les moments de rap pur sont rares et le disque
explore différentes sonorités qui deviennent parfois cinématographiques.
De nombreux intermèdes gèrent le rythme d’une drôle de façon, ce qui en
fait en bout de ligne un album bien difficile à suivre. On retrouve tout
de même plusieurs éléments créatifs qui nous font apprécier l’effort.
Puis, lorsque Cee Lo s’impose un peu plus vers la fin du disque, les
morceaux deviennent un peu plus accessibles. (septembre 2013)
Vidéoclips :
« I’m Set » -
« Special Education (feat. Janelle Monae) » |
Atlantic
/
Warner
½
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Farfadet – F.A.R.F.
Originaire de Saint-Hyacinthe, l’auteur-compositeur et interprète est
actif sur la scène rap québécoise depuis plus de 10 ans. Sur ce deuxième
album, Farfadet présente 14 pièces plus introspectives dans lesquelles
il démontre tout son talent pour créer des rimes et des métaphores
complexes, des refrains mélodieux et des rythmes variés. Il sort du
genre musical en différentes occasions, entre autres avec la pop « Quoi
d’bon? » (qui met en vedette l’humoriste et beatbox humain
Charlypop) et avec la pièce acoustique « Illusions de paradis » pour
laquelle le rappeur s’installe au piano. Des moments de rock s’ajoutent
aussi à cet album énergique et accrocheur. Farfadet présente un album de
rap comme on en entend peu au Québec, un excellent disque!
(septembre 2013)
Vidéoclips :
« Champion du monde » -
« Quoi d’bon? » |
Silence d’or /
Diasporama
½
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No Age – An Object
Pour son troisième
véritable album, le duo de Los Angeles présente une musique minimaliste
à tendance ambiante à laquelle il réussit toujours à intégrer du bruit
et des guitares grinçantes. Malgré des expérimentations un peu plus
introspectives, le groupe présente toujours un côté punk bien assumé.
Ils présentent encore d’ailleurs un court album qui ne franchit pas les
30 minutes pour 11 morceaux. Les idées ne sont pas trop développées et
c’est ce qui rend leurs expérimentations intéressantes et pertinentes.
Avec An Object, No Age semble trouver l’équilibre parfait entre
simplicité et complexité, entre musique d’ambiance et punk bruyant. Il
en résulte donc leur album le plus mature à ce jour, et certainement le
plus réussi de leur jeune carrière.
(septembre 2013) |
Sub Pop
½
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Guillaume Arsenault –
Oasis station-service
Originaire de Bonaventure en Gaspésie, Guillaume Arsenault suscite de
plus en plus d’intérêt grâce à sa musique métissée. Inspiré des musiques
traditionnelles acadienne et québécoise, Arsenault produit un folk
contemporain avec une touche de rock et d’électro. Avec ce 4e album, il
ouvre encore un peu plus ses horizons grâce à un son qui rappelle
parfois les westerns spaghetti (par la guitare et les cuivres). Il
présente une musique définitivement originale qui accompagne
merveilleusement ses textes réfléchis et bien ficelés. Oasis
station-service est un album solide qui risque de lui permettre de
se faire connaître d’un plus large auditoire.
(septembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 32, 21 septembre 2013) |
De
l'onde
½
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Juicy J –
Stay Trippy
Après avoir connu passablement de succès au sein de Three 6 Mafia,
le rappeur de Memphis, Tennessee est de retour avec un nouvel album
solo. Reconnu pour ses propos misogynes et son inspiration de la porno,
Juicy J n’a jamais obtenu beaucoup de crédit pour ses textes. Et cet
aspect de son œuvre artistique voit bien peu d’améliorations sur Stay
Trippy. Par contre, là où il fait un pas en avant, c’est au niveau
de la musique et la musicalité de sa livraison vocale. Il nous présente
plusieurs pièces franchement accrocheuses, de quoi surprendre ceux qui
écoutent l’album un peu à reculons, sourire en coin. Le rappeur compte
sur une production de qualité en plus de s’exécuter en compagnie de
nombreux collaborateurs de renom comme Trey Songz, Wiz Khalifa,
Big Sean, Young Jeezy, Justin Timberlake, Chris
Brown, Lil Wayne et A$ap Rocky. Finalement, au bout
des 62 minutes d’écoute, on en arrive à se dire que c’est un excellent
album de rap que propose Juicy J, certainement son meilleur à ce jour.
(septembre 2013)
Vidéoclips :
« Show Out » -
« Bounce It » |
Columbia /
Sony
½
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Fevers – No Room For Light
Originaire d’Ottawa, le
quintet présente un premier album complet après un mini-album qui a fait
sensation sur la scène canadienne en 2011. Fevers propose un mélange
très efficace d’indie rock et d’électro-pop, magnifiquement réalisé par
Laurence Currie. Leur musique est dynamique et intelligente à la
fois grâce à de solides compositions. Le groupe peut autant présenter un
disco contemporain prêt pour les planchers de danse qu’un rock
alternatif un peu plus cérébral. Et ce mélange constant des genres est
extrêmement réussi avec en plus un bon mariage entre les instruments
organiques et l’électronique.
(septembre 2013) |
½
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Flaamingos – Flaamingos
Duo de Los Angeles formé
en 2012, Flaamingos présente un son indie rock intégrant de nombreux
éléments d’électronique dont des boîtes à rythmes et des synthétiseurs.
Leur son peut être quelque peu vieillot par contre avec des influences
krautrock et post-punk des années 1980. D’ailleurs, à l’écoute de ce
premier album, on a plutôt l’impression d’écouter un groupe britannique
de cette période. Jerry Narrows (voix et programmation) et
Daniel Koontz (guitare, basse et synthétiseur) avaient travaillé
ensemble par le passé au sein de groupes de shoegaze et il faut dire que
cette influence fait encore partie intégrante de leur musique, malgré un
côté dansant un peu plus évident. Les comparaisons ne manquent pas,
entre Interpol, The Smiths, The Cure et Depeche
Mode, mais le duo réussit à présenter des compositions de qualité
qui réussissent après un moment à nous faire oublier tous les influents
prédécesseurs.
(septembre 2013) |
Felte
/
Last Gang
½
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Rhye –
Woman
Le chanteur et arrangeur
électronique canadien Mike Milosh a rejoint Robin Braun
(aussi connu sous le nom de Robin Hannibal) au Danemark pour
créer le duo Rhye. La voix très féminine de Milosh se fusionne
magnifiquement à l’électro ambiante du duo pour créer une musique qui
intègre des éléments de soul et de R&B. Cette musique d’une grande
richesse incorpore des cuivres, des cordes, des claviers et une basse
funky pour une sonorité qui n’est pas sans nous rappeler la Sade
des années 1980. Contrairement à plusieurs musiques électro qui
s’avèrent plutôt froide, la musique de Rhye crée immédiatement une
ambiance chaleureuse, peut-être en grande partie à cause de la voix
sirupeuse de Milosh, mais aussi grâce aux instruments organiques qui se
mêlent à l’ensemble. Une réalisation de qualité vient boucler la boucle
de ce très bel album tout en douceur. Une bien belle découverte!
(septembre 2013) |
Universal Republic
½
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TGT –
Three Kings
TGT est un supergroupe R&B formé de Tyrese, Ginuwine et
Tank. Sur ce premier album, les trois chanteurs se partagent
l’écriture des 17 pièces, même si Tank est le plus productif du trio, en
plus de compter sur de nombreux collaborateurs. On peut également
entendre des artistes invités comme Black-Ty et Problem.
L’album contient une majorité de pièces mid-tempo et de ballades,
reprenant ainsi la tradition R&B des Isley Brothers et de R.
Kelly. Three Kings se compare aux albums de n’importe quel
des membres du trio, mais peu de titres réussissent à se démarquer. En
fait, le pouvoir du groupe est le seul avantage de cet album par rapport
aux albums solos des trois chanteurs.
(septembre 2013)
Vidéoclips :
« Sex Never Felt Better » -
« I Need » |
Atlantic
/
Warner
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Ariane Brunet – Fusée
Du haut de ses 22 ans, Ariane Brunet a déjà conquis de nombreux
admirateurs avec sa musique pop légère et naïve. Considérée parmi les
meilleurs de sa génération, l’auteure-compositrice et interprète
présente son deuxième album, qui inclut le premier extrait,
« Bagatelle », dans les radios depuis le printemps. Toujours autour du
thème de l’amour, la jeune femme fait preuve de plus de lucidité, sa
candeur cédant la place à l’ironie en plusieurs occasions. L’album a
encore une fois été réalisé par Toby Gendron avec l’aide de
Sylvain Michel. Les textes d’Ariane sont à nouveau bien mis en
évidence et ses mélodies inoubliables risquent de vous suivre longtemps
après l’écoute du disque. Avec Fusée, Ariane Brunet confirme sa
place importante dans l’univers pop québécois.
(septembre 2013)
Vidéoclip :
« Bagatelle »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 31, 14 septembre 2013) |
Victoire
½
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Madchild
– Lawn Mower Man
Après plusieurs années de succès au sein du groupe rap canadien
Swollen Members, Madchild a décidé de se lancer en solo l’an passé
avec un premier album intitulé
Dope Sick. Le succès de l’album et de la tournée qui a suivi l’a
forcé à revenir rapidement et voici donc Lawn Mower Man, un
deuxième album qui présente de très belles qualités. Il présente un rap
plutôt underground, mais avec une musique souvent inspirée qui crée un
mélange hip hop des plus intéressants. On peut le comparer en plusieurs
occasions aux Beastie Boys. Sa voix du nez pourra peut-être en
repousser certains, mais on s’habitue rapidement et après tout, c’est sa
marque de commerce.
(septembre 2013)
Vidéoclip :
« Lawn Mower Man » |
Battle Axe /
Suburban Noize
½
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Medicine – To the Happy Few
Fondé à Los Angeles en
1991, le groupe indie rock Medicine présente son premier album en 10
ans, son 5e en carrière. Dans la plus pure tradition du groupe, To
the Happy Few présente des guitares grinçantes et une pop
underground plutôt bruyante. Le son rock pur est toujours très intense
et ne vous laissera que bien peu de répit. Par contre, la réalisation de
grande qualité met parfaitement en valeur les très bonnes compositions
du groupe qui nous offre l’un des meilleurs assemblages de chansons de
sa carrière. En fait, il y a tellement à découvrir sur ce nouvel album
qu’on en arrive à vouloir le réécouter tout de suite, malgré qu’il
puisse sembler difficile d’accès au premier abord. Medicine nous offre
peut-être son meilleur album depuis son tout premier, l’excellent
Shot Forth Self Living paru en 1992.
(septembre 2013) |
Captured
Tracks
½
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Braids – Flourish//Perish
Originaires de Calgary,
les membres de The Neighborhood Council ont décidé de changer de
nom lorsqu’ils se sont établis à Montréal. Ils présentent un son indie
rock et shoegaze avec de nombreux éléments d’électronique. Ce deuxième
album a été créé sur fond de conflit qui s’est conclu par le départ de
la guitariste Katie Lee. Leur nouvelle formation en trio résulte
en un album plus épuré et avec un objectif plus clair. L’électronique
occupe une place prépondérante et on pourrait dire que Braids vient
finalement de découvrir le son qui le caractérise véritablement. La
chanteuse et claviériste Raphaelle Standell-Preston est en
contrôle total sur ce nouvel album avec une voix toute en retenue
inspirée à la fois de Björk et de son autre projet, Blue
Hawaii. Même si le groupe semble « fleurir » sans Katie Lee, il
reste que les quelques pièces où on la retrouve vers la fin du CD sont
tout aussi solides et viennent confirmer la qualité globale de cet album
extrêmement satisfaisant.
(septembre 2013) |
Bonsound
½
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Jay-Z
– Magna Carta… Holy Grail
Après sa collaboration avec
Kanye West en 2011 sur
Watch the Throne, le légendaire rappeur est de retour en
solo. L’album débute en force avec « Holy Grail » qui fait en
quelque sorte un résumé de ce qui reste à venir. La pièce est
transportée par Justin Timberlake à lui seul et on y trouve
des références aux années 1990 avec entre autres la citation du
refrain de « Smells Like Teen Spirit » de
Nirvana.
Par la suite, on se retrouve assez rapidement en terrain connu avec
un rap sans grands élans rassembleurs.
Timbaland et
J-Roc
réalisent la majorité du disque, mais ils n’arrivent pas à donner le
lustre nécessaire à l’ensemble pour le rendre vraiment intéressant.
Pourtant la qualité de production est au rendez-vous, mais trop peu
de compositions se démarquent parmi les 16 titres qui totalisent
près d’une heure de musique. (chronique principale de septembre
2013)
Vidéoclip :
« Holy Grail » |
Roc Nation
/
Virgin
/
Universal
|
Pet
Shop Boys – Electric
Avec Electric, le groupe vieux de plus de 30 ans semble revenir
en grande forme. On y retrouve en effet un superbe mélange d’électro pop
et de disco. Dès la pièce d’ouverture, « Axis », le ton est donné pour
un album d’une grande efficacité où chacune des pièces est entraînante,
en plus de ramener les fans du groupe dans une zone de confort qu’ils
appréciaient énormément. La réalisation de Stuart Price (Madonna,
Kylie Minogue, Seal) est impeccable et il réussit à
présenter le groupe comme étant actuel, malgré l’utilisation
occasionnelle de synthétiseurs d’une autre époque, un vieux réflexe qui
fait désormais partie du style des Pet Shop Boys. On ne retrouve pas de
pièces mid-tempo sur ce disque qui demeure dansant jusqu’à la fin. Même
la reprise de la chanson anti-guerre « The Last to Die » de Bruce
Springsteen devient ici un incontournable pour les pistes de danse.
En somme, Electric constitue certainement l’album le plus
divertissant des Pet Shop Boys depuis longtemps. Une bonne chose puisque
après tout, c’est ça le but de la musique pop… (septembre 2013)
Vidéoclips :
« Axis » -
« Vocal » |
½
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Backstreet Boys – In a World Like This
Les idoles des adolescentes dans les années 1990 en sont maintenant à
leur 7e album en 20 ans de carrière. Leur âge étant difficile à cacher,
ils sont passés d’une pop dansante à une pop plus adulte. Quelques
titres bougent quand même encore pas mal, comme « Permanent Stain »,
« One Phone Call » et « Soldier ». Par contre, ils semblent dépassés par
bon nombre d’artistes plus jeunes qui sont en mesure d’intégrer les
nouvelles tendances musicales. Puis, lorsque les Backstreet Boys tombent
dans la ballade lente ou mid-tempo, ils perdent définitivement tout
intérêt et ne réussiront à émouvoir personne. On peut toujours applaudir
le fait qu’ils aient réussi à évoluer par rapport à leur passé d’idoles
d’adolescentes, mais la pop adulte pullule d’artistes beaucoup plus
intéressants.
(septembre 2013)
Vidéoclip :
« In a World Like This » |
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Stromae
– Racine carrée
Après avoir fait danser tout le monde avec son mégasuccès « Alors on
danse » tiré de son premier album paru en 2010, le Belge d'origine
rwandaise est de retour avec Racine carrée. Encore une fois, il
présente un habile mélange de musique pop française, de hip hop et de
musique électronique. Des textes recherchés sur une musique entraînante
font de Stromae un artiste dans une classe à part considérant que c'est
plutôt rare dans le monde de la pop. Racine carrée contient
plusieurs succès instantanés qui possèdent tout le potentiel de
fracasser des records d'écoute et de téléchargement. Parmi ceux-ci,
notons plus particulièrement les incontournables « Papaoutai » et
« Formidable ». Avec Racine carrée, Stromae réussit encore à
présenter un album de qualité qui rejoindra un large auditoire.
(septembre 2013)
Vidéoclips :
« Formidable » -
« Papaoutai »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 30, 7 septembre 2013) |
½
|
Robin
Thicke – Blurred Lines
Fils de la chanteuse Gloria Loring et de l’acteur Alan Thicke,
Robin a commencé à écrire des chansons dès l’adolescence. Au cours des
dernières années, il a écrit des succès pour Christina Aguilera,
Mya, Brandy, Marc Anthony et Jordan Knight.
Le chanteur soul s’est rapidement associé à Pharrell Williams et
a lancé plusieurs albums pour son étiquette, Star Trak. Blurred Lines
est son 6e album, complètement dominé par le succès de la chanson-titre
avec T.I. et Pharrell Williams, le succès de l’été. On retrouve
aussi une collaboration avec Kendrick Lamar pour « Give It 2 U ».
Robin Thicke présente une bonne musique soul nouveau genre, mais on peut
tout de même l’associer à de nombreux autres artistes incluant Justin
Timberlake et Michael Jackson. Blurred Lines est un
disque entraînant qui plaira aux amateurs du genre.
(septembre 2013)
Vidéoclip :
« Blurred Lines »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 1 No 2, septembre 2013) |
Star Trak /
Interscope
/
Universal
|
Selena Gomez
– Stars Dance
La jeune Texane de 21 ans est surtout connue pour sa fréquentation avec
Justin Bieber depuis quelques temps. Mais il ne faut pas oublier
qu’elle a déjà 3 albums à son actif malgré son jeune âge. Par contre, ce
4e disque est son premier sous son propre nom, les précédents étant
signés Selena Gomez & the Scene. Après avoir produit des albums
de qualité malgré la rareté de succès instantanés, elle revient cette
fois-ci avec une pop plus dansante, directement orientée vers les clubs.
Ce sont d’ailleurs les pièces qui cadrent le mieux dans ce moule qui
sont les plus efficaces du disque. « Slow Down », « Undercover » et la
disco « Save the Day » seront désormais indissociables du répertoire de
Selena Gomez. « Birthday » et « Like a Champion » (avec un
échantillonnage de « Champion » de Buju Banton) possèdent aussi
des mélodies inoubliables qui vous suivront partout. L’air du temps
oblige, Selena intègre un peu de dubstep à son album, entre autres dans
la chanson-titre. Elle présente donc encore une fois un excellent album,
et avec son orientation plus dansante, parions qu’il sera son plus
populaire à ce jour.
(septembre 2013)
Vidéoclips :
« Come & Get It » -
« Slow Down » |
Hollywood /
Universal
½
|
3OH!3 –
Omens
Le duo du Colorado nous revient avec un quatrième album mélangeant le
rap, l’électronique et la pop. Sean Foreman et Nathaniel Motte
sont très bons lorsqu’il s’agit de mettre ensemble les éléments les plus
populaires du moment. Par contre, le résultat n’est pas toujours
convaincant, leur approche étant généralement plutôt facile. Avec
Omens, le duo poursuit dans la même direction avec des textes
souvent ridicules sur des musiques accrocheuses, mais sans grande
profondeur. Évidemment, on peut les comparer à LMFAO, quoi que
leur humour soit beaucoup moins efficace et que l’on ne retrouve pas
d’hymnes pop incontournables. Passé le stade juvénile, on arrive tout de
même à dénicher des pièces pop à la mélodie inoubliable, comme « Eyes
Closed », « You’re Gonna Love This », la très bonne « Live For the
Weekend » et « Two Girlfriends ».
(septembre 2013)
Vidéoclips :
« You’re Gonna Love This » -
« Back To Life » |
Photo
Finish /
Warner
|
Cody
Simpson – Surfers Paradise
Âgé de 16 ans, Cody Simpson est considéré comme le Justin Bieber
australien. Suite au succès de son album
Paradise en 2012, il récidive avec un court album de 8 pièces
totalisant moins de 28 minutes, question de ne pas perdre le momentum
avec ses nouveaux fans. Surfers Paradise possède un titre très
adéquat puisqu’il présente une musique pop ensoleillée, à l’image de son
coin de pays dans l’est de l’Australie (Surfers Paradise est
d’ailleurs le nom d’une plage à proximité). Autant par sa voix que son
style à la guitare acoustique, on peut plus facilement le comparer à
Jason Mraz qu’à Bieber. On peut aussi entendre certaines influences
reggae à l’occasion, par exemple dans la pièce de clôture, « Love », qui
met en vedette Ziggy Marley, ainsi que dans « No Ceiling ». Même
si on peut considérer au départ que c’est un album trop court, le manque
de morceaux de premier plan nous convainc que c’est peut-être préférable
ainsi.
(septembre 2013)
Vidéoclips :
« Pretty Brown Eyes » -
« Summertime of our Lives » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Ëlla Bens – Un
aller simple
L’auteure, compositeure et interprète, qui étudie aussi en médecine à
l’Université de Montréal, présente son premier album après avoir
participé à plusieurs concours. Elle a entre autres remporté le prix
Georges-Dor en 2006. Elle propose une musique pop / folk
particulièrement rafraîchissante. Sa poésie unique est recherchée et
nous accroche rapidement un sourire aux lèvres. Son premier extrait,
« Les amours débutants », donne parfaitement le ton à l’album. Voici une
nouvelle artiste à découvrir.
(septembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 1 No 2, septembre 2013) |
Musinfo
½
|
Savages
– Silence Yourself
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Si beaucoup lui prêteront les influences de grands classiques du
post-punk, Siouxie & The Banshees et Joy Division en tête,
Savages est avant tout un quartet féminin londonien qui donne, avec
Silence Yourself, une sacrée leçon de rock & roll virile, foutument
VIRILE. Messieurs, rangez poings et queue, les femmes prennent le
pouvoir avec un culot dévastateur. Formé fin 2011 plus ou moins sur les
cendres du duo John & Jehn, Savages livre moins de 2 ans plus
tard ce premier disque, dont la maturité laisse de marbre. Silence
Yourself est la fusion des atmosphères glaçantes de la new wave croisées
à l’incandescente brutalité du punk. Dans un délire de comptoir, on
lâcherait bien une aberration du genre « les Stooges et
Suicide produits par Ian Curtis… ». Bref, une boucherie bien
orchestrée, bien composée, bien produite et magistralement interprétée
par le chant divinement possédé de Camille Berthomier aka
Jehnny Beth (comédienne française, soit dit en passant). Une énorme
baffe aussi forte que rare. Les lignes de basses vrombissent comme des
moteurs de dragsters, les guitares lâchent des riffs gras comme du
saindoux et la batterie tranche comme un hachoir. L’ambiance est à la
démesure, Savages donne un tempo urgent et bestial qui risque de rendre
hystérique plus d’un quidam dans les salles (« City’s Full », « I Am
Here », « No Face »). La pression ne retombe qu’à la der des ders, sur «
Marshal Dear », en guise de repos du guerrier. Formidable morceau jazzy
génial et subtile avec, cerise sur le gâteau, un solo de clarinette de
Duke Garwood. Du coup, on évite totalement le mauvais goût.
Chapeau bas.
(septembre 2013)
|
|
Brett
Eldredge – Bring You Back
Natif de l’Illinois, Brett Eldredge a découvert la musique country au
Tennessee avec son cousin Terry Eldredge (The Grascals) et
il s’y est établi. Il présente ici son premier album, même si son
premier extrait, « Raymond », a été lancé en 2010. Chez Atlantic
Records, on voulait prendre son temps pour bien faire les choses
puisqu’on croyait grandement au potentiel du chanteur. Bring You Back
contient un son country contemporain très accessible avec des
moments pop et rock. Sans révolutionner le genre par des compositions
très originales, Eldredge réussit à présenter un bon divertissement, qui
plaira certainement aux amateurs du genre.
(septembre 2013)
Vidéoclips :
« Raymond » -
« Don’t Ya » |
Atlantic
/
Warner
|
Rudimental – Home
Rudimental est un groupe
électronique de Londres qui existe depuis 2009. Ils produisent un
mélange de dubstep, drum ‘n’ bass et R&B, toujours avec des mélodies
efficaces. On retrouve d’ailleurs plusieurs chanteuses et chanteurs
invités dont Emeli Sandé, John Newman, Elia Eyre et
Sinead Harnett. Généralement excitant sur des pièces drum ‘n’
bass comme le succès « Feel the Love », Rudimental perd quelque peu
notre intérêt dans des moments hip hop comme « Hell Could Freeze » (avec
Angel Haze). Le mélange house et R&B que l’on retrouve sur
certains titres est très intéressant, sur « Spoons » par exemple, mais
peut être quelque peu déconcertant en d’autres circonstances. Bref,
c’est le cas de le dire, avec Home vient un temps où on ne sait
plus sur quel pied danser… Rudimental présente de nombreux éléments
intéressants, mais c’est un peu brouillon pour l’instant. Lorsqu’ils
auront trouvé une ligne directrice solide, ils présenteront assurément
un album de grande qualité.
(septembre 2013) |
Big
Beat /
Warner
|
The Fall –
Re-Mit
Formé à Manchester en
1977, le groupe punk The Fall a connu de nombreux musiciens depuis ce
temps autour du fondateur et chanteur Mark E. Smith, mais il
demeure actif. Le groupe est même tellement prolifique que Re-Mit
est son 30e album studio. Sur ce nouvel album, Smith expérimente plus
que jamais, et surtout, il parle plus que jamais. En fait, plusieurs des
pièces présentées ne sont que des textes récités sur une musique
d’accompagnement franchement ennuyante ou de simples intermèdes. Quand
le groupe nous lance une bonne pièce de rock ‘n’ roll, on pousse un
soupir de soulagement, mais ça arrive trop peu souvent parmi les 12
titres. Re-Mit cadre aisément parmi les pires albums du groupe en
carrière.
(septembre 2013) |
Cherry Red /
MVD
|
The BCASA – Fuck You Shredder
The BCASA est un groupe
punk de Montréal qui s’inspire à la fois des Beastie Boys, de
Rage Against the Machine, de The Hives et… des Teenage Mutant
Ninja Turtles (eh oui, les dessins animés). En fait, c’est la violence
des dessins animés qui semble les inspirer au plus au point.
Musicalement, plusieurs de leurs chansons contiennent du rap et en ce
sens, ils rappellent les Beastie Boys en de nombreuses occasions. Le
groupe possède une énergie hors du commun et le politiquement correct ne
fait pas partie de leur langage. Sans être totalement originale, leur
musique offre un défoulement incomparable et vous en ressortirez avec le
sourire.
(septembre 2013) |
Stomp /
ULG
/
Warner
|
Cirque
du Soleil – Zarkana
Pour son plus récent
spectacle, Zarkana, le Cirque du Soleil a demandé les services de
l’Australien Nick Littlemore pour l’écriture de la musique et la
réalisation du disque. Il a entre autres travaillé au sein des duos
Empire of the Sun et Pnau. En quatre ans de travail,
Littlemore a été en mesure de bien intégrer l’atmosphère du spectacle et
présente donc un album parfaitement représentatif du Cirque avec un
mélange étonnant de musiques du monde, de rock et de pop, encore une
fois dans un langage inventé. Le chef d’orchestre Steve Bach
dirige un groupe de plus d’une douzaine de musiciens, dont la chanteuse
principale, Cassiopée. Même si la musique de Zarkana aura
surtout une signification pour ceux qui ont vu le spectacle, il reste
que le Cirque du Soleil réussit encore une fois à produire un album qui
possède sa propre vie en dehors de la scène. L’ambiance créée est unique
et le disque s’écoute magnifiquement en différentes circonstances.
(septembre 2013) |
½
|
Roger Mooking – Feedback
Roger Mooking est un
réputé chef canadien qui est né à Trinidad et a grandi à Edmonton,
Alberta. En plus de démontrer ses talents culinaires à la télévision, il
est rappeur à ses heures. Il a même fait partie du trio Bass Is Base
sous le pseudonyme de MC Mystic dans les années 1990. Feedback
est son deuxième album solo et il y présente un mélange plutôt
accessible de rap et de R&B. Les sons de synthétiseurs qui
l’accompagnent peuvent parfois sembler un peu vieillots, mais l’ensemble
demeure tout de même bien contemporain. On y retrouve plusieurs
intermèdes alors que l’album de moins de 50 minutes contient 20 titres.
Sans rien révolutionner, Feedback est un bon album dans le
genre. (août 2013) |
Kings Court /
Warner
|
Fight or Flight – A Life By Design?
Fight or Flight est un tout nouveau groupe formé par Dan Donegan,
guitariste de Disturbed. On y retrouve le batteur de Disturbed,
Mike Wengren, ainsi que le chanteur d’Evans Blue, Dan
Chandler. Le groupe propose un mélange de hard rock et de
post-grunge, un peu moins rude que ce qu’ont pu nous présenter Disturbed
au cours des années. La première pièce plutôt énergique, « First of the
Last », nous rappelle le Megadeth de la période « Symphony of
Destruction ». Par contre, c’est le plus près que le groupe s’approche
du métal alors que l’on retrouve plusieurs pièces mid-tempo et de la
guitare acoustique. On peut entendre quelques bons riffs en différentes
occasions, mais plusieurs pièces tombent malheureusement à plat, soit
parce que les compositions ne sont pas à la hauteur des musiciens, soit
parce que la réalisation ne réussit pas à leur rendre justice. En fait,
c’est un bon album de hard rock, mais qui manque d’un peu de punch pour
passer à un niveau supérieur.
(août 2013)
Vidéoclip :
« First of the Last » |
Warner
|
Fur Trade
– Don’t Get Heavy
Fur Trade est un nouveau groupe canadien formé par Steve Bays de
Hot Hot Heat et Parker Bossley de The Gay Nineties.
Le duo propose un son indie rock aux influences électro-pop et new wave
des années 1980. Les synthétiseurs sont abondants et le tandem nous
rappelle la pop légère de Hall and Oates en plusieurs occasions.
Ce mélange d’influences vieillottes et de la qualité de production
d’aujourd’hui crée une musique unique. Par contre, on ne sait trop sur
quel pied danser : est-ce qu’on doit détester parce que ça nous rappelle
un peu trop le moins bon des années 1980 ou si on doit apprécier le
mélange d’influences qui s’avère plutôt contemporain en bout de ligne?
Cette sensation d’incertitude nous tiraille d’une pièce à l’autre tout
au long du disque et nous empêche de crier au génie. Don’t Get Heavy
est un très bon album, mais qui nous amène trop d’images kitch en
tête pour qu’on réussisse vraiment à l’aimer sur toute sa longueur.
(août 2013)
Vidéoclip :
« Kids These Days » |
Last Gang
½
|
Zomby
– With Love (2 CD)
Le mystère plane toujours autour de Zomby, Ce qu’on sait, c’est que
l’artiste en est à son troisième album dans le genre dubstep
underground. Sur With Love, l’homme masqué expérimente pendant 80
minutes et présente essentiellement un album d’ambiance. Certaines
pièces s’arrêtent brusquement et nous tiennent ainsi sur le bout de
notre siège. On retrouve quelques moments un peu plus dansants comme la
funky « Isis », mais l’ensemble aura besoin d’un bon remix pour
conquérir les clubs. Ce sont 33 titres que nous propose le producteur
sur 2 CD, et malgré quelques moments surprenants et déconcertants,
l’ensemble s’écoute à merveille. Un très bon disque dans le genre!
(août 2013)
Vidéoclip :
« With Love » |
4AD
/
Beggars
½
|
Médine –
Protest Song
Avec Protest Song, le rappeur français nous présente un long
album de 68 minutes étendues sur 13 titres. Encore une fois, il s’assure
de dénoncer tout ce qui mérite de l’être. Sa façon de rapper nous donne
d’ailleurs l’impression de cracher sur tout ce qui le répugne. Poing en
l’air, il passera l’album à décharger sa colère. Les arrangements
musicaux sont essentiellement électroniques, souvent élémentaires, et
ils ne servent que d’accompagnements aux textes du rappeur. Sur la
musique de la très bonne « Double audition », on pourrait remplacer le
rap de Médine et le chant de Brav par « Sunday Bloody Sunday » de
U2. C’est quand même quand Médine est accompagné de chanteurs que
l’œuvre prend quelque peu d’ampleur. Les amateurs de rap protestataire
français en auront certainement pour leur argent. Par contre, ceux pour
qui l’originalité et la richesse musicale représentent la clé seront
probablement déçus.
(août 2013)
Vidéoclips :
« Protest Song » -
« Home » -
« Iceberg » |
Because
/
Warner
|
Mavis
Staples – One True Vine
La collaboration de la
légendaire chanteuse soul avec Jeff Tweedy pour l’album
You Are Not Alone a été couronnée de succès. Tweedy reprend du
service pour la réalisation de One True Vine et permet à la
chanteuse de poursuivre sur le même chemin. On retrouve donc peu de
changements d’un point de vue sonore et mis à part quelques changements
de musiciens, l’équipe demeure sensiblement la même. Le changement le
plus notable est l’ajout de Spencer Tweedy à la batterie, le fils
de Jeff. Encore une fois, on retrouve un mélange de reprises et de
nouvelles compositions, mais le disque est un peu plus doux et parfois
plus sombre que son précédent. Cette atmosphère discrète permet de
mettre encore un peu plus l’accent sur la voix incomparable de Mavis. Le
trio de choristes qui l’accompagne donne une touche de gospel à
certaines chansons qui nous rappelle que Mavis Staples a déjà aussi
trempé dans une musique plus religieuse. Parmi les reprises qui se
démarquent, notons « Holy Ghost » de Low en ouverture, « Can You
Get To That » de Funkadelic et « Far Celestial Shore » de Nick
Lowe. Notons aussi une adaptation de « I Like the Things About You »
des Staple Swingers qui devient « I Like the Things About Me ».
Encore un très bon disque par cette grande dame!
(août 2013) |
Anti-
/
Epitaph
½
|
Wale –
The Gifted
Pour son nouvel album, le rappeur de Washington nous présente encore des
hymnes à faire la fête et de parfaites chansons pour les clubs de
danseuses nues. Par contre, il réussit aussi à gagner quelque peu en
maturité, une évolution logique alors qu’il est à l’aube de la
trentaine. Musicalement, The Gifted offre une grande profondeur
et une belle richesse. Cette richesse musicale est accentuée par la
participation de plusieurs artistes de renom dont Rihanna,
Meek Mill, Cee Lo Green, Nicki Minaj, Wiz Khalifa,
Rick Ross, Ne-Yo, et même Jerry Seinfeld. Le
premier extrait, « Bad », sert plus ou moins bien d’exemple pour le
reste de l’album, alors que le morceau est beaucoup plus doux que
l’ensemble plus chargé.
(août 2013)
Vidéoclip :
« Bad » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Trifolia – Le refuge
Trifolia est le nouveau
projet de la pianiste jazz Marianne Trudel. Elle est accompagnée
d’Étienne Lafrance à la contrebasse et de Patrick Graham
aux percussions. Leur univers musical est plutôt large et va du jazz
instrumental pur aux rythmes du monde. En plus du piano, Marianne y joue
d’ailleurs de l’accordéon, du wurlitzer et du glockenspiel. Il s’agit de
son cinquième album et elle offre constamment de nouveaux concerts, que
ce soit en solo ou en diverses formations (trio, quintet, septet, grands
ensembles). Marianne Trudel est certainement l’une des meilleures
pianistes jazz à Montréal en ce moment et la formule offerte par
Trifolia avec 12 solides compositions constitue une excellente façon de
la découvrir.
(août 2013) |
½
|
Joseph
Arthur – The Ballad of Boogie Christ
Le prolifique auteur-compositeur et interprète folk rock originaire de
l’Ohio nous revient déjà avec un troisième album depuis son aventure au
sein de Fistful of Mercy en 2010 avec Dhani Harrison et
Ben Harper. Il qualifie lui-même ce nouvel enregistrement de soul
psychédélique. Dans les faits, quelques morceaux seulement méritent de
se voir accoler cette appellation, mais on peut dire que l’ensemble est
extrêmement varié et riche musicalement. On est loin du folk rock
guitare-voix alors que les cuivres et les cordes viennent meubler
l’ensemble et créer de très belles atmosphères. Il faut par contre
quelques bonnes écoutes pour vraiment réaliser la profondeur de ce qui
est présenté et en découvrir toutes les subtilités. Peu de pièces
possèdent ce pouvoir d’attraction immédiat, malgré de très bonnes
mélodies. Peut-être que c’est dû à sa voix qui peut souvent sembler un
peu monotone. Malgré quelques moments d’agacement, The Ballad of
Boogie Christ est un album d’une grande originalité qui présente
plusieurs bonnes chansons en ajout à son répertoire.
(août 2013)
Vidéoclip :
« Saint of Impossible Causes » |
Lonely
Astronauts /
Bonsound
½
|
Hugh
Laurie – Didn’t It Rain
Après un premier album acclamé de la critique, l’acteur et chanteur
britannique, surtout connu pour son rôle de Dr. House, revient à
la charge en musique. Il laisse de côté le blues de la Nouvelle-Orléans
pour revisiter les racines du blues américain. On retrouve en effet des
pièces remontant aux pionniers du genre, mais on peut aussi entendre des
pièces d’artistes plus contemporains comme Dr. John. Réalisé par
Joe Henry, le disque inclut des voix de Gaby Moreno et
Jean McClain.
(août 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 26, 10 août 2013) |
Warner
|
Scanners – Love is Symmetry
Scanners est un groupe londonien d’indie rock qui en est à son troisième
album. En fait, ils présentent un son plutôt pop, mais particulièrement
sombre, digne des groupes alternatifs britanniques des années 1980. Sur
Love is Symmetry, les synthétiseurs sont utilisés à profusion,
avec d’excellents rythmes dansants, ce qui fait qu’ils présentent
possiblement leur album le plus lumineux à ce jour. Ils passent tout de
même facilement d’un genre à l’autre avec un peu de post-punk (la
chanson-titre) suivi d’un succès pop incontournable (« Control ») et
d’une pièce acoustique en crescendo à la Arcade Fire
(« Mexico »). Ce sont ces différents styles qui s’affrontent tout au
long du disque pour notre plus grand plaisir, avec quand même bon nombre
de ballades. Les compositions sont de qualité et plusieurs mélodies vous
resteront en tête longtemps. Les fans des premiers albums seront
peut-être déçus de ne plus retrouver leur attitude punk, mais c’est un
tout un nouvel auditoire qui s’ouvre au groupe avec Love is Symmetry.
(août 2013)
Vidéoclips :
« State of Wonder » -
« Control » |
Tigertrap
½
|
Surfer
Blood – Pythons
Surfer Blood est un groupe de West Palm Beach en Floride qui existe
depuis 2009. Ils présentent un son indie rock avec de bonnes mélodies
pop qui peuvent rappeler Weezer ou d’autres groupes de la période
post-grunge. Pythons est leur deuxième album et il présente leurs
chansons les plus efficaces et entraînantes à ce jour, comme en fait foi
le premier extrait, « Weird Shapes ». Ce qu’il gagne en accessibilité,
le quintet le perd peut-être par contre en originalité alors que
plusieurs noms nous viennent en tête : Foo Fighters, Breeders,
Pixies, Nirvana, Jimmy
Eat World. Il reste qu’en bout de ligne les gars de Surfer Blood
réussissent à trouver un bon équilibre entre les guitares agressives et
des mélodies pop inoubliables, ce qui leur méritera certainement
plusieurs nouveaux admirateurs.
(août 2013)
Vidéoclip :
« Demon Dance » |
Sire
/
Warner
½
|
Skillet –
Rise
Le quatuor post-grunge chrétien de Memphis, Tennessee présente son 9e
album en carrière avec Rise. Tout au long de l’album, on
accompagne un adolescent qui se rend vers l’âge adulte avec l’immense
défi d’affronter un monde sans pitié. Le CD débute en force avec deux
pièces à tendance métal, la chanson-titre et « Sick of It ». On retrouve
à nouveau ces guitares lourdes en différentes occasions, mais en
alternance avec des morceaux plus doux et des mélodies pop. La
réalisation de grande qualité est un peu trop propre, s’assurant de bien
préparer chaque chanson pour un éventuel passage à la radio, dans le
plus pur style de Nickelback. En plus, d’inutiles intermèdes
entre certaines pièces sont franchement agaçants et ne font que casser
le rythme d’un album qui bouge tout de même pas mal entre les ballades
mid-tempo. Même si quelques titres réussiront assurément à capter votre
attention, il est plutôt difficile de vraiment apprécier un album avec
autant de pièces jetables après usage.
(août 2013)
Vidéoclips :
« Sick of It » -
« American Noise » |
Atlantic
/
Warner
|
Jimmy Roy – Peu
importe
Voici un deuxième album indépendant pour cet
auteur-compositeur-interprète originaire du Saguenay, maintenant établi
en Outaouais. Il poursuit dans la même direction que sur son premier
disque avec des chansons pop rock grandement efficaces aux vagues
influences country. L’album débute en force avec les énergiques « Tu me
tournes le dos » et « Danger », deux pièces qui rappellent le pop rock
des années 1990 ou si vous préférez, les bonnes années de Roch
Voisine. L’album présente aussi plusieurs ballades et on peut
entendre en prime « Californie », une version française de son précédent
vidéoclip, « California ». Jimmy Roy possède définitivement un grand
sens de la mélodie et il réussira ainsi à vous faire fredonner en tapant
du pied.
(août 2013)
Vidéoclip :
« Danger » |
|
A Secret Policeman’s Ball – Teenage
Crimewave
Voici un quatuor de la
banlieue de Nashville, Tennessee qui roule déjà sa bosse depuis quelques
années. Ils proposent un son rock alternatif dans le plus pur sens du
terme, c’est-à-dire qu’on n’entendra leur musique nulle part ailleurs
que dans le milieu underground. A Secret Policeman’s Ball tire ses
influences à la fois du rock alternatif britannique, du shoegaze et du
punk new yorkais, avec une tendance quelque peu expérimentale. Les
amateurs du genre y trouveront certainement des éléments dignes
d’intérêt. Par contre, on comprendra rapidement qu’ils n’ont aucune
ambition d’élargir leur auditoire… et c’est bien comme ça.
(août 2013) |
MVD
|
Capital Cities – In a Tidal Wave of
Mystery
Capital Cities est un groupe électro-pop de Los Angeles qui a
d’abord créé de la frénésie sur le web avec « Safe and Sound ». À
l’image de ce succès, que l’on retrouve en ouverture de l’album, le
groupe nous offre une pop dansante garnie de synthétiseurs. Ils
s’inspirent à la fois du new wave des années 1980 et du disco des
années 1970 pour une musique grandement divertissante. Les sons
électroniques sont généralement plutôt vieillots, et c’est ce qui
fait le charme de Capital Cities. Même si c’est « Safe and Sound »
qui sert de locomotive à ce premier album, il reste que la plupart
des 12 pièces présentées possèdent un grand potentiel commercial et
réussiront à capter votre attention d’une façon ou d’une autre.
En bout de ligne, In a Tidal Wave of Mystery s’avère être
non seulement un premier disque de qualité pour le groupe, mais
aussi un excellent album dans le genre. Capital Cities est donc un
nom à retenir. (découverte du mois d'août 2013)
Vidéoclip :
« Safe and Sound » |
Capitol /
Universal
½
|
Kelly
Rowland – Talk a Good Game
Après avoir connu le succès avec Destiny’s Child, c’est en solo
que la chanteuse pop/R&B s’est fait remarquer, atteignant le sommet il y
a 2 ans avec
Here I Am. Elle revient déjà avec Talk a Good Game et sa
pochette suggestive. En compagnie de plusieurs collaborateurs, elle
présente des pièces provocantes en ouverture du CD, avant d’utiliser un
échantillonnage de Joni Mitchell sur « Gone » (avec Wiz
Khalifa). Elle collabore aussi avec Kevin Cossom, Pusha T
et ses anciennes partenaires de Destiny’s Child, Beyoncé et
Michelle. Même si l’album reprend certains des éléments les plus
intéressants du précédent, il y manque quelques pièces pop dansantes
efficaces pour rendre le disque aussi attrayant que
Here I Am. Par contre, elle offre une solide performance
dans le R&B, ce qui démontre toute son expérience à rejoindre sa base de
fans fidèle.
(août 2013)
Vidéoclip :
« Kisses Down Low »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 23, 20 juillet 2013) |
Universal Republic
|
Goo Goo
Dolls – Magnetic
Il y a déjà près de 30 ans que les Goo Goo Dolls existent. Ils ont
débuté en tant que clones des Replacements avant de trouver leur
propre identité et de devenir monstrueusement populaires. À tel point
qu’ils ont balancé à l’autre extrémité du spectre musical alternatif-pop.
Depuis une dizaine d’années, le groupe se cherche désespérément une
nouvelle identité et cette quête se poursuit avec ce 10e album.
Malheureusement, le groupe tombe encore une fois dans le piège des
chansons d’amour mid-tempo qui se retrouveront inévitablement sur des
bandes sonores de comédies romantiques. Seul élément nouveau, l’ajout de
quelques subtilités électroniques à leur mélange acoustique/électrique.
Malgré des mélodies dangereusement inoubliables, le trio prouve encore
une fois qu’il ne peut se défaire de son image commerciale créée dans la
deuxième moitié des années 1990. Si c’est ce qui vous plaît d’eux,
mesdames vous ne serez pas déçues.
(août 2013)
Vidéoclip :
« Rebel Beat »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 1 No 2, septembre 2013) |
Warner
½
|
Ciara –
Ciara
Après une attente de 3 ans depuis son excellent disque
Basic Instinct, la chanteuse R&B est finalement de retour avec
un album éponyme. Une dispute contractuelle avec son ancienne étiquette
a étiré le délai avant la parution de ce 5e album pour Ciara. Elle en a
profité pour tester différents succès potentiels et lancer des pièces
qui ne se retrouvent finalement pas sur l’album. Elle a même changé le
titre du CD qui devait être One Woman Army. Malgré ces différents
essais et la participation à l’écriture et à la réalisation de nombreux
collaborateurs, le résultat final est plutôt cohérent, avec une suite
logique du début à la fin. On retrouve de bonnes ballades R&B (« Body
Party »), ainsi que des pièces pop plus énergiques et efficaces
(« Overdose »). Sans égaler la qualité de son album précédent, Ciara
nous propose un autre album de premier plan dans le genre.
(août 2013)
Vidéoclips :
« Body Party » -
« I’m Out » (feat. Nicki Minaj)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 25, 3 août 2013) |
½
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Filter
– The Sun Comes Out Tonight
Après 20 ans d’existence, Filter semble faire son grand retour avec
The Sun Comes Out Tonight. Pourtant, le groupe n’a jamais cessé de
produire des albums au cours des années 2000. C’est juste qu’ils
passaient plutôt inaperçus. Sur ce 6e album, Richard Patrick et
sa bande reviennent avec certaines pièces qui se rapprochent un peu plus
de l’industriel et du nu metal, avec des passages qui rappellent
aisément Nine Inch Nails. Par contre, l’ensemble demeure rock
alternatif contemporain, un style qui leur va probablement mieux
considérant leur âge. Par contre, les nostalgiques des premiers albums
préféreront sûrement les moments qui rappellent « Hey Man, Nice Shot »
comme « We Hate It When You Get What You Want », « This Finger’s For You »
et « Self Inflicted ».
(août 2013)
Vidéoclip :
« What Do You Say » |
Wind-Up /
Universal
½
|
Thirty Seconds To Mars – Love, Lust,
Faith + Dreams
Il y a déjà 15 ans que le groupe post-grunge de Jared Leto a vu
le jour. Quatre ans après
This Is War, Thirty Seconds To Mars est de retour avec son 4e
album. Les gars misent à nouveau sur le son qui a permis au disque
précédent d’être reconnu internationalement. Par contre, ils ajoutent
une couche électronique qui leur permet de pousser la machine encore un
peu plus loin et du même coup, de présenter un album de plus grande
envergure, certainement leur meilleur à ce jour. L’apport de Steve
Lillywhite en tant que co-réalisateur avec Leto est certainement
pour quelque chose dans la réussite sonore de ce nouvel album. On y
trouve évidemment encore leurs influences emo et progressives, mais avec
cette utilisation plus intense de l’électronique, ils se rapprochent un
peu plus de Muse dans le style de musique à grand déploiement.
(août 2013)
Vidéoclip :
« Up in the Air » |
Virgin /
Universal
½
|
Andrew Stockdale –
Keep Moving
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Alors que son album est retardé pour des raisons inconnues, Andrew
Stockdale livre un EP en guise d'amuse-gueule. L'ex-leader de
Wolfmother, après maints changements de line-up, a décidé de faire
cavalier seul. De toute façon, Wolfmother, c’était lui, non ? Bref, ce
qui devait donc être le troisième album de son groupe (après trois ans
de travail et d’écriture entre studios et chambres d’hôtel, accompagné
de musiciens divers et variés...) s'est donc transformé comme par magie
en un album solo. Les premiers titres nous amènent incontestablement en
terrain connu : du rock vintage fardé de basse-batterie-guitare, de
riffs et soli et d'une voix vertigineuse, l'une des plus crédibles du
rock contemporain. On navigue donc entre
Led Zeppelin, Free et
tous les fers de lance du rock dur des années 70. Sauf « Everyday Drone
», qui clôt l'EP et qui entraîne Stockdale sur les traces de Dylan
version folk... ce qui ne va pas pour le mieux. Alors bien sûr ce n'est
qu'un avant goût et, bien entendu, l'ex-Wolfmother ne donne pas de
nouveau souffle à sa musique et encore moins au rock en général mais ne
soyons pas ennemi de nos propres intérêts. Ca sonne bien, vintage mais
pas poussiéreux, c'est rythmé comme un match de boxe… et ça annonce du
bon pour l’album. (ndlr : l'album complet de 16 titres est paru le 2
juillet dernier)
(août 2013)
|
½
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Darius Rucker – True Believers
Darius Rucker a profité de ses temps libres pendant une pause de
Hootie & The Blowfish pour se lancer dans une carrière solo il y
a de cela plus de 10 ans. Il a d’abord exploré ses influences R&B
avant de se plonger dans le country. True Believers est son
4e album solo et il s’y remémore encore une fois ses influences
country. Par contre, malgré l’utilisation des violons, banjos et
guitares pedal steel, l’ensemble cadre mieux dans un univers pop
rock que country. L’album offre quelques bons moments comme la
chanson-titre et la reprise d’Old Crow Medicine Show « Wagon
Wheel » (écrite par Bob Dylan). À noter aussi les
participations de Sheryl Crow (« Love Without You ») et
Mallary Hope (« I Will Love You Still »).
(août 2013)
Vidéoclip :
« Wagon Wheel » |
Capitol /
Universal
|
Anarbor –
Burnout
Le groupe pop punk de Phoenix en Arizona présente son deuxième album.
Les 5 jeunes gars semblent vouloir à tout prix prouver qu’ils ont pris
de la maturité avec des thèmes un peu plus sérieux. Musicalement, ils
proposent toujours un son accessible avec des mélodies inoubliables et
des refrains qui ont de l’impact. Les riffs de guitares peuvent
s’approcher en plusieurs occasions d’un son plus hard rock que punk. Là
où Anarbor évoluent grandement par rapport à leur premier album, c’est
dans l’ajout de divers instruments pour augmenter la richesse musicale
de l’ensemble, comme des claviers (« Freaks ») et du ukulélé (« Rock To
My Roll »). Les moments les plus intéressants du CD demeurent par contre
les pièces au son pop punk classique comme « Every High Has a Come
Down », « Damage I’ve Done » et « Whiskey in Hell ».
(août 2013)
Vidéoclip :
« Damage I’ve Done » |
Hopeless
|
Camera
Obscura – Desire Lines
Le groupe de Glasgow en
Écosse est de retour avec son 5e album. Comparés au départ à Belle
and Sebastian, ils ont su créer leur propre son lors des derniers
albums pour devenir pratiquement les maîtres de l’indie pop en Écosse.
Même si des problèmes personnels et de la maladie ont provoqué un retard
de 2 ans dans la préparation de ce nouveau disque, Camera Obscura
poursuivent dans la direction empruntée depuis l’excellent
Let’s Get Out of This Country en 2006. Pour continuer leur
évolution, ils se sont déplacés du côté de Portland en Oregon et ont
travaillé avec le réalisateur Tucker Martine (R.E.M.,
Decemberists, Sufjan Stevens). Sa réalisation franche et
directe permet de redécouvrir l’efficacité du groupe et de la chanteuse
Tracyanne Campbell à présenter d’excellentes mélodies pop.
Parfois romantiques et parfois humoristiques, les textes sont toujours
livrés de façon impeccable. Plus confiants que jamais, les membres de
Camera Obscura nous présentent l’un de leurs enregistrements les plus
solides à ce jour.
(août 2013) |
4AD
/
Beggars
½
|
Jon Davis – Open Shore
Open Shore est le
deuxième album du Montréalais Jon Davis, quatre ans après Golden Hue.
Il nous offre encore une fois ses textes poétiques sur une musique
fusionnant le folk et l’indie rock. Il livre ses textes avec une voix
qui n’est pas sans nous rappeler James Taylor et Nick Drake.
Avec son piano et sa guitare, Davis crée des atmosphères uniques,
généralement intimistes. Là où l’artiste surprend totalement, c’est
lorsqu’il se laisse aller sur
« After
the Birds », qui comporte un magnifique crescendo se terminant en
finale débridée à saveur industrielle. Par contre, les moments purement
intimistes peuvent devenir lassants à la longue.
(août 2013) |
|
Hunter
Hayes – (Encore)
Le jeune Louisianais a atteint la célébrité dès l’âge de 19 ans, mais il
avait déjà enregistré dans sa plus tendre enfance. Avec (Encore),
il présente en fait une version de luxe de son
album éponyme paru en 2011. Le chanteur country à tendance pop
propose sur cette version augmentée 5 pièces additionnelles par rapport
aux 12 originales. En plus, on retrouve des nouvelles versions de
« Everybody’s Got Somebody But Me » (avec Jason Mraz), « What You
Gonna Do » (avec Ashley Monroe) et « More Than I Should ». On
retrouve suffisamment de nouveau matériel sur (Encore) pour
attirer l’attention des fans de son album précédent. Par contre, il
aurait peut-être été préférable d’attendre encore un peu pour pouvoir
découvrir un véritable nouvel album de la part du jeune artiste.
(août 2013)
Vidéoclips :
« Storm Warning » -
« Wanted » -
« Somebody’s Heartbreak » -
« I Want Crazy » |
Atlantic
/
Warner
|
Marco Beltrami -
World War Z (Music From the Motion Picture)
Marco Beltrami compte de nombreuses bandes originales de films à son
actif, les plus célèbres étant The Watcher, Terminator 3,
Hellboy, The Omen, Live Free or Die Hard, Scream
4, et tout récemment, The Wolverine. Complètement
classique, la bande musicale de World War Z réussit à bien faire
ressortir les éléments dramatiques du film, toujours avec beaucoup
d’envergure. Écouté seul, l’album présente une bonne musique d’ambiance,
mais avec de grandes montées dramatiques. Il offrira avant tout bien sûr
de bons souvenirs aux amateurs du film.
(août 2013)
Bande-annonce du
film
|
Warner
|
Portugal. The Man – Evil Friends
Le groupe alternatif de l’Arkansas est de retour avec un 7e album depuis
2006. Cette fois-ci, ils ont eu l’opportunité de travailler avec
l’excellent réalisateur Danger Mouse qui leur a fait presque
recommencer à zéro alors qu’ils avaient déjà une dizaine de compositions
sous le bras. Il en résulte certainement leur album le plus accessible à
ce jour, ce qui risque d’être quelque peu décevant pour leur public
fidèle. Par contre, ce n’est jamais mauvais de s’ouvrir de nouvelles
portes. Leur son psychédélique est toujours présent, mais avec un peu
plus de fini et de punch. Des chœurs et des claquements de mains rendent
l’ensemble plus dynamique et accrocheur, ce qui fait inévitablement
taper du pied et fredonner. En conclusion du disque, « Smile » est
certainement la composition qui se démarque le plus par sa complexité et
elle s’avère également l’une des plus intéressantes de l’album. D’autres
pièces attireront assurément votre attention et permettront au groupe de
conquérir de nouvelles contrées. Par contre, Evil Friends
n’atteint pas le niveau de qualité de leurs deux précédents albums.
(juillet 2013)
Vidéoclips :
« Evil Friends » -
« Purple Yellow Red and Blue » -
« Atomic Man » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Fitz and The Tantrums – More Than Just a
Dream
Michael Fitzpatrick a d’abord démarré son groupe en jouant un
style de néo-soul inspiré de l’ère Motown. Pour son deuxième album, le
groupe, qui a encore augmenté, présente plutôt une pop dansante inspirée
du new wave des années 1980, avec quelques très bons éléments de rock.
Le disque a été réalisé par Tony Hoffer (Beck, M83)
qui a permis au groupe d’ajouter des guitares, synthétiseurs et rythmes
électroniques. Des éléments de soul rétro s’entendent encore par
endroits, mais l’album contient surtout de nombreuses pièces sur mesure
pour les radios d’aujourd’hui. Et la créativité que le groupe réussit à
apporter mérite une mention toute particulière.
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« Out of My League » |
Elektra
/
Warner
½
|
Alice
Russell – To Dust
Alice Russell est une chanteuse soul / R&B britannique fortement
inspirée de légendes comme Chaka Khan et Aretha Franklin.
Elle possède un son moderne qui intègre du hip hop, du funk, du jazz et
de la musique pop. To Dust est son 5e album et elle réussit à
aller encore un peu plus loin dans la fusion des genres, créant du même
coup un album contemporain très original. Elle laisse quelque peu de
côté les inspirations électroniques pour se concentrer sur des
instruments organiques. Ce qui ne change pas par contre, c’est la
puissance de sa voix qui n’a rien à envier à Aretha Franklin et pourrait
faire rougir Adele en plusieurs occasions. Le premier extrait, « Heartbreaker »,
fusionne pop, rock et soul autour d’une mélodie grandement accrocheuse.
De nombreux autres morceaux possèdent les mêmes qualités garantes d’un
succès. On retrouve aussi plusieurs éléments de gospel, surtout dans la
deuxième moitié du CD. La musique occupe une place importante sur
l’album et ne sert pas que d’accompagnement à sa voix. Au contraire, le
mariage entre la musique et la voix est impressionnant.
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« Heartbreaker » |
Tru
Thoughts
½
|
Mikal Cronin – MCII
Mikal Cronin présente un
rock garage passablement influencé du rock alternatif des années 1980 et
1990. Le Californien nous offre son deuxième album solo qui est beaucoup
plus pop avec des mélodies accrocheuses et un son plus accessible et
propre que par le passé. L’album demeure tout de même direct, sans trop
de couches d’arrangements. La réalisation d’Eric Bauer s’avère en
effet plutôt sobre. Mikal Cronin nous rappelle Matthew Sweet,
Sloan et Billy Bragg, donc avis aux amateurs de ces artistes.
(juillet 2013) |
Merge
|
Melodule – Stumped
Benoît Carreau,
alias Melodule, est aussi connu pour son implication dans le groupe
Les Limaces. C'est dans un tout autre univers qu'il nous transporte
dans le cadre de ce premier album de Melodule. Il exploite à merveille
la musique électronique contemporaine, qui s'avère généralement
ambiante, mais qui offre aussi de bien bons moments dansants. Sa musique
enveloppante intègre des synthétiseurs, du piano et de la guitare à ses
nombreuses explorations électroniques. Ayant le désir que non seulement
sa musique s'entende mais aussi se voit, Melodule est appuyé par la
précieuse collaboration de l'artiste VJ Homing, qui crée tout un
aspect visuel sous la forme de projections architecturales. Stumped
est donc non seulement un album électronique très intéressant, mais
il prend en plus une toute autre dimension en spectacle.
(juillet 2013) |
Universal
½
|
Crystal Fighters – Cave Rave
Crystal Fighters présente un habile mélange entre le pop rock, le folk
basque et une musique électronique dansante. Trois ans après un premier
opus, le trio nous revient avec Cave Rave, un album beaucoup plus
cohérent sur toute sa longueur. On y trouve entre autres quelques très
bons rythmes dansants et une musique toujours joyeuse et ensoleillée. Il
y a bien quelques ballades un peu lourdes qui jettent de la grisaille
sur cet hymne à la joie, mais l’ensemble demeure extrêmement agréable à
écouter. Sur Cave Rave, Crystal Fighters réussissent à mettre de
l’avant leurs talents en nous faisant oublier leurs quelques rares
faiblesses. Un très bon disque!
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« You & I » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Iceage – You’re Nothing
Iceage est un jeune
groupe danois qui joue un mélange de punk et de rock expérimental.
You’re Nothing est leur deuxième album et constitue la suite logique
de leur très créatif premier disque,
New Brigade. Grâce à un gain en maturité, l’album est plus
nuancé et cohérent, malgré sa direction parfois hardcore. Il contient
encore de nombreuses explorations musicales qui peuvent le rendre
difficile d’accès au premier abord, donc la patience est de mise. Par
contre, le groupe prouve à nouveau qu’il est possible de produire un
punk rock créatif et différent de ce qui se fait habituellement.
(juillet 2013) |
Matador
/
Beggars
½
|
Mama Rosin
– Bye Bye Bayou
Mama Rosin est un trio originaire de la Suisse qui joue un rock garage
inspiré des Rolling Stones.
Sur ce 4e album, le groupe explore les sonorités traditionnelles de la
Louisianne avec des banjos, mélodéons et planches à laver. En plus, le
groupe se permet des bouts de textes en français. L’album a été réalisé
par Jon Spencer qui a invité le groupe dans son studio de New
York et a même décidé de l’ordre des pistes, en plus de jeter son
empreinte sur le son de l’ensemble. Bye Bye Bayou est un album
différent et extrêmement divertissant. À découvrir!
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« Sorry Ti Monde » |
Bonsound
½
|
Dig It Up – Manners
Dig It Up est un groupe
de punk hardcore québécois qui existe depuis 2008. Après quelques
mini-albums, ils présentent finalement un premier album complet. Pour ce
faire, ils ont demandé les services des réalisateurs Jon Drew (Alexisonfire,
Fucked Up, Career Suicide) et Marc-André Beaudet (The
Sainte Catherines). Leur expérience en concert transparaît sur ce
disque au rythme déchaîné qu'il faut écouter avec le volume au maximum.
Malgré un plaisir évident de jouer de la musique, le groupe présente
malheureusement une trop grande uniformité, lassante à la longue.
(juillet 2013) |
Stomp /
ULG
/
Warner
|
Vanessa Paradis – Love Songs (2 CD)
Pour son nouvel album, l’éternelle enfant s’associe au réalisateur
Benjamin Biolay pour explorer l’amour sous de nouvelles formes. Il
en résulte rien de moins qu’un album double naviguant à travers
différents styles musicaux. Un peu de soul par ci (« La crème ») et un
peu de dub par là (« New Year »), entrecoupé par une pop moderne (la
chanson-titre) et des ballades avec somptueux arrangements de cordes
contribue à créer une bien belle ambiance musicale autour des minces
capacités vocales de la chanteuse. Exploiter le sujet de l’amour en
2013, et à travers 20 pièces de surcroît, comporte un réel défi. Par
contre, elle le relève de main de maître avec un album contemporain,
varié et qui réussit à conserver notre intérêt jusqu’à la fin. Une belle
réussite du tandem Paradis-Biolay! (juillet 2013)
Vidéoclip :
« Love Song »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 18, 15 juin 2013) |
DEP
/
Universal
½
|
Carla Bruni – Little French Songs
Entre son métier de mannequin international et son rôle de première dame
de France, Carla Bruni a su développer une belle carrière en tant qu’auteure-compositeure-interprète.
Elle revient avec un nouveau disque de chansons toutes douces, Little
French Songs. Malheureusement, plusieurs d’entre elles sont
franchement ennuyantes comme la chanson-titre et « Prière », ou bien
insignifiantes comme « Le pingouin » que plusieurs associent à
François Hollande, l’actuel président français. En fait, il n’y a
que le premier extrait, « Chez Keith et Anita », qui se démarque du lot.
En bout de ligne, Carla Bruni déçoit grandement avec ce nouvel opus qui
risque beaucoup plus de vous faire bailler que de vous exciter.
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« Chez Keith et Anita »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 10, 20 avril 2013) |
DEP
/
Universal
½
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Zaz
– Recto verso
La chanteuse française est de retour sur disque après le succès monstre
obtenu en 2010 avec « Je veux ». Zaz poursuit dans la même direction que
celle entamée sur son premier disque en fusionnant avec sa voix rauque
jazz, pop et soul. Elle propose une musique joyeuse toujours aussi
plaisante à écouter. Recto verso présente plusieurs compositions
possédant un excellent potentiel commercial, comme la très efficace
« Comme ci, comme ça » et le premier extrait, « On ira ». Zaz est en
spectacle au Festival d’été de Québec les 13 et 14 juillet.
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« On ira »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 16, 1er juin 2013) |
Play On
/
Musicor
½
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Christophe Maé – Je veux du bonheur
Avec Je veux du bonheur, le chanteur français présente son 3e
album. Avec un titre de circonstance, le disque offre de très bonnes
chansons pop qui ne manqueront pas de vous apporter du bonheur. De très
belles mélodies rendent l’album extrêmement plaisant à écouter et
plusieurs titres risquent fort de vous rester en tête longtemps. Avec
des morceaux comme la chanson-titre, « Tombé sous le charme » et « La
poupée », Christophe Maé frappe dans le mille et réussira à conquérir le
public qui ne l’était pas déjà. Pour un album de pop française de
qualité, voici un choix incontournable, certainement son meilleur album
à ce jour.
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« Tombé sous le charme » |
Warner
½
|
Cali
– Vernet les bains
Pour son 5e album, Bruno Caliciuri laisse tomber le rock pour
plutôt présenter des ballades folk introspectives. Est-ce qu’il est
déprimé ou fatigué? On ne sait pas, mais la photo de la pochette ne
laisse rien présager de bon. D’autant plus qu’il a la voix chevrotante
tout au long du disque qui présente une majorité de chansons franchement
ennuyantes. Quelques chansons se veulent touchantes (comme « Happy End »
à la toute fin), mais elles risquent de passer totalement inaperçues
dans ce mélange de pièces qui ne convient pas du tout au personnage
déchaîné qu’est Cali. L’approche de vouloir se sortir de sa zone de
confort est saluée, mais s’il vous plaît monsieur Cali, revenez à ce que
vous faites de mieux, un rock déjanté qui brasse la cabane…
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« L’amour est éternel » |
Wagram
/
SIX
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Albin de la Simone – Un homme
Sur son 4e album, Albin
de la Simone n’hésite pas à montrer ses faiblesses et sa vulnérabilité
d’homme. Par contre, avec l’humour ironique qu’on lui connaît, c’est
bien possible qu’il s’amuse avec nous, sourire en coin. Avec sa voix
douce et ses orchestrations subtiles, de la Simone n’a jamais été aussi
près de l’univers d’Alain Souchon. En fait, il a été tiraillé
pendant de nombreux mois entre musique pop et chanson et il semble avoir
trouvé sa voie dans la chanson. Donc, avis aux amateurs du genre, Albin
de la Simone représente ce qu’il y a de meilleur chez la nouvelle
génération de chanteurs à textes.
(juillet 2013) |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
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Hubert-Félix Thiéfaine – Suppléments de mensonge
Le 16e album du
chanteur-poète français paraît enfin au Québec, deux ans après avoir été
lancé en Europe. Il a depuis été certifié platine en France. Pourtant
Hubert-Félix Thiéfaine évolue en marge de l’industrie musicale depuis la
parution de son premier album en 1978. Mais, son public lui est toujours
demeuré fidèle. Sur ces suppléments de mensonges, il réussit
encore à pondre des chansons mélancoliques, même si un peu moins sombres
que par le passé. Malgré ses rares visites au Québec, il semble en avoir
gardé un souvenir particulier si on se fie à « Quebec November Hotel ».
Il faut noter la réalisation et les arrangements d’Édith Fambuena
et Jean-Louis Piérot qui réussissent à enrichir de belle façon la
musique de Thiéfaine sans dénaturer ses textes. Un très beau disque!
(juillet 2013) |
Columbia /
Sony /
De
l'onde
½
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Twin Twin – Vive la vie
Twin Twin est un trio
français qui présente une musique électro-pop énergique avec des
influences rock et new wave. On retrouve également des éléments de rap,
ce qui en fait une musique contemporaine. On les compare d’ailleurs
souvent à LMFAO. Les mélodies sont toujours bien en évidence et
plusieurs chansons vous resteront en tête longtemps. Même si Vive la
vie est leur premier album, ils n’en sont pas à leurs premières
armes alors qu’ils ont présenté plus de 200 concerts à guichet fermé. Ce
professionnalisme s’entend d’ailleurs sur ce disque de grande qualité.
Si vous aimez une musique pop énergique, Twin Twin vous offrira un
divertissement assuré.
(juillet 2013) |
Warner
½
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Melissmell – Droit dans la gueule du loup
Pour ce nouvel album,
Mélanie (alias Melissmell) a décidé de n’utiliser que les textes de
Guillaume Favray plutôt que les siens. Le disque n’en est pas moins
empli de colères et de tristesses. Elle nous livre ces chansons en trio
seulement avec le pianiste Matu (Mano Solo, Indochine)
et le guitariste Daniel Jamet (Mano Negra, Mano Solo),
auxquels se greffe pour trois chansons Christine Ott aux ondes
Martenot. Malgré cette formule réduite, on peut sentir toute la
puissance des chansons grâce en partie à la voix unique de Melissmell.
(juillet 2013) |
Discograph
/
SIX
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Keny
Arkana – Tout tourne autour du soleil
Keny Arkana est une
rappeuse marseillaise née en Argentine il y a 30 ans. Sur ce nouvel
album, elle poursuit son œuvre dénonciatrice remplie de rage. Elle
frappe sur à peu près tout ce qui bouge de sa voix monotone.
Musicalement, l’ensemble est intéressant et son flow demeure
extrêmement efficace. Mais, Tout tourne autour du soleil est
encore une fois un album qui s’adresse d’abord à ses fans, puis aux plus
grands amateurs de rap français.
(juillet 2013) |
Because /
Warner
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Phoenix
– Bankrupt!
Phoenix est un collectif
indie rock / électro français qui a connu beaucoup de succès il y a 4
ans avec son album
Wolfgang Amadeus Phoenix. Ils tablent sur ce succès et nous
offrent un album avec de nombreuses similarités. Thomas Mars et
sa bande se plongent à nouveau dans l’univers rempli de synthétiseurs
des années 1980 avec un son new wave souvent vieillot. On peut tout de
même entendre quelques moments plus expérimentaux vers la fin, garants
d’un passé plus axé vers la recherche de nouvelles sonorités. Les fans
de la première heure pourront donc y trouver leur compte. Bankrupt!
s’écoute bien et présente de belles qualités, mais il n’est
certainement pas aussi impressionnant que leur disque précédent qui
avait placé la barre bien haute.
(juillet 2013) |
Atlantic
/
Universal
½
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Eiffel – Foule monstre
Le groupe rock francophone dirigé par Romain Humeau arrive avec un
nouvel album, après avoir écoulé 50 000 exemplaires de son précédent,
À tout moment. Avec ce 5e album, les Bordelais poursuivent sur leur
lancée grâce à un pop rock grandement efficace. Des compositions tissées
serré et des mélodies inoubliables rendent leur musique extrêmement
agréable à écouter. Encore une fois, le groupe peut compter sur la
collaboration de Bertrant Cantat sur « Lust of Power ». Une autre
collaboration remarquée est celle de Phoebe Killdeer sur « Chaos
of Myself ». Les 12 titres de l’album totalisant 56 minutes peuvent
avoir quelques longueurs, mais l’ensemble s’écoute très bien.
(juillet 2013)
Vidéoclips :
« Place de mon cœur » -
« Libre » |
Pias /
SIX
½
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Roseaux – Roseaux
L’homme derrière Roseaux
est Emile Omar, un programmateur radio et DJ, mais surtout un fan
de musique aux larges horizons. Il a contacté des amis musiciens, le
violoncelliste Clément Petit et le multi-instrumentiste Alex
Finkin, pour leur proposer de collaborer à un album basé sur le
réarrangement de 10 pièces de différents genres. Au trio se greffe le
chanteur américain Aloe Blacc. Ils créent ensemble des reprises
soul et jazz uniques et méconnaissables incluant « Walking on the Moon »
de The Police, « Indifference » de Pearl Jam, « More Than
Material » de Patti Labelle, « Try Me » d’Esther Phillips
et « Strange Things » de John Holt. Un album très agréable à
écouter!
(juillet 2013) |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
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Sadek – Les frontières du réel
Sadek est un jeune rappeur français qui présente son premier album
complet avec Les frontières du réel. Son style de rap présente un
bon mélange entre rap de la rue, underground et musique un peu plus
grand public. Parmi les 13 titres de l’album, on peut entre autres
entendre une collaboration très accrocheuse avec le rappeur américain
Meek Mill sur « Pay Me ». On retrouve également des collaborations
de David Lampel (« What’s Love ») et Leslie (« Tonight »).
Le jeune homme réussira certainement à attirer l’attention avec ce
premier album, grâce entre autres à sa livraison unique.
(juillet 2013)
Vidéoclips :
« C’est pas grave » -
« C’est moi qui paye » |
Hostile /
EMI /
SIX
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7 Weeks –
Carnivora
7 Weeks ont fait leurs
débuts en 2006 et ont lancé depuis 2 mini-albums et 2 albums.
Carnivora est donc leur 3e disque de rock agressif aux riffs stoner.
Après un changement de cap avec 7 Weeks plays Dead of Night, le
groupe français revient donc à son style de base aux influences
post-grunge et métal alternatif. Les riffs sont toujours aussi efficaces
et le groupe ne manque pas d’énergie. Il n’y a que d’un point de vue
créatif que le groupe réussit plus difficilement à se démarquer de tous
les groupes américains qui l’ont influencé. Le CD plaira tout de même
aux amateurs du genre, surtout les Français qui n’ont que très peu de
bon matériel de ce type à se mettre sous la dent.
(juillet 2013) |
Klonosphere
|
Indochine –
Black
City Parade
Après des ventes de plus de 10 millions d'albums, le groupe électro pop
français revient avec une sortie majeure mondiale, Black City Parade.
Tous les textes sont écrits par Nicola Sirkis qui se permet
quelques passages en anglais pour son public international. On retrouve
aussi une participation de Lescop pour l'écriture de « Traffic
Girl ». Sirkis signe en plus la réalisation du disque en compagnie d'Oli
de Sat. Le résultat est de grande envergure, digne des meilleures
parutions mondiales. À noter l'excellent premier extrait, « Memoria »,
qui possède tout le potentiel pour devenir un mégasuccès. Leur plus
récent vidéoclip pour « College Boy », réalisé par Xavier Dolan,
a provoqué tout un tollé à cause des images chocs qu'on y trouve.
Black City Parade est un très bon disque pour ces légendes de la pop
française. (mai 2013)
Vidéoclip :
« College Boy » |
G1
½
|
Patrick Bruel – Lequel de nous
Après 6 ans d’absence, le chanteur français nous revient avec un nouvel
album, déjà certifié triple platine en France. Parmi les 12 chansons du
disque, 5 ont été enregistrées avec un orchestre à cordes au Air Studio
de Londres. L’ensemble propose diverses atmosphères musicales avec
toujours une certaine sensibilité. Bruel traite d’histoires d’amour, du
temps qui passe, du destin et même du harcèlement sur Internet avec
« Maux d’enfants » (avec le rappeur La Fouine). Lequel de nous
est un album touchant qui rejoindra certainement ses nombreux
admirateurs, surtout ses admiratrices… (février 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 8 No 51, 2 février 2013) |
14
Productions
/
Musicor
|
Maxime Le Forestier – Le cadeau
L’auteur-compositeur-interprète français nous revient avec un nouvel
album, son 15e en carrière. Pour ce cadeau, il fait à nouveau confiance
à l’arrangeur Patrice Renson, en plus de s’entourer de
collaborateurs de renom. Il retrouve entre autres les compositeurs
Julien Clerc (« Le p’tit air ») et Manu Galvin (la
chanson-titre), en plus d’accueillir un petit nouveau, le
percussionniste virtuose Sebastian Quezada (« Le papillon »).
Pour les textes, il travaille aussi avec de vieilles connaissances comme
Pierre Grosz (« L’averse »), Claude Lemesle (« La folie »)
et Jacques Weber (« Impasse des oiseaux »). Il se permet
également un duo avec Camille pour « La folie ». Avec Le
cadeau, Maxime Le Forestier présente un court album de 10 titres et
33 minutes, mais on y retrouve quelques solides compositions. (mai 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 12, 4 mai 2013) |
Polydor /
Universal
|
Alice In Chains – The Devil Put
Dinosaurs Here
Après une absence prolongée sur disque, le groupe grunge de Seattle
Alice In Chains a fait un retour remarqué en 2009 avec
Black Gives Way To Blue. Il revient 4 ans plus tard avec un
album très similaire en The Devil Put Dinosaurs Here. Même son,
mêmes rythmes, mêmes riffs! Il est plutôt difficile de copier une
formule gagnante sans perdre en créativité et en surprise. Par contre,
quelques titres peuvent sembler un peu plus légers, comme la pièce
acoustique « Scalpel » qui rappelle
Jar of Flies avec sa très bonne mélodie. Les fans du groupe ne
seront assurément pas pris au dépourvu avec ce nouvel album qui aurait
pu paraître à n’importe quelle époque pour le groupe. The Devil Put
Dinosaurs Here contient de bons éléments, mais manque cruellement
d’originalité. (juillet 2013)
Vidéoclip :
« Stone » |
Universal
½
|
Straight No
Chaser – Under the Influence
Straight No Chaser est
un groupe de chanteurs a capella qui existe depuis le milieu des années
1990. Leur particularité est de n’utiliser aucun instrument pour
reprendre des classiques de la musique pop. Sur ce nouvel album, non
seulement ils revisitent des chansons pop contemporaines, mais ils
invitent en plus plusieurs des interprètes originaux à se joindre à eux.
On peut donc entendre « Against All Odds » avec Phil Collins, « Don’t
Let the Sun Go Down On Me » avec Elton John, « I Won’t Give Up »
avec Jason Mraz, « Kiss From a Rose » avec Seal, « Jolene »
avec Dolly Parton, et plusieurs autres. Le groupe reprend en plus
les mégasuccès « Rolling in the Deep » d’Adele, « Some Nights/We
Are Young » de Fun et conclut le disque avec le classique « Hallelujah »
de Leonard Cohen. Ce qui impressionne, c’est qu’on peut
difficilement croire qu’aucun instrument n’a été utilisé tellement les
voix créent une superbe section rythmique. Voici donc un album qui
s’écoute très bien, surtout compte tenu qu’on connaît par cœur toutes
les chansons présentées.
(juillet 2013) |
Atlantic
/
Warner
½
|
Champion
– 01
Pour son nouvel album, le célèbre DJ québécois se transporte dans un
univers beaucoup plus orchestral, grâce entre autres à l’apport du
quatuor à cordes Mommies On The Run et du tromboniste et
arrangeur Jean-Nicolas Trottier. Le calme que l’on retrouve tout
au long de ce nouveau disque présente un son plutôt éloigné du rock de
l’album
Resistance en 2009, pour un son électro lounge orchestral. Ses
fidèles G-Strings sont toujours de la partie même s’ils se font
discrets et Pilou demeure à la voix, avec la participation de
Fab de Random Recipe. Avec ce nouvel album, Champion va
définitivement de l’avant en se frottant aux orchestrations classiques
et à une musique cinématographique. Par contre, le CD risque de vous
sembler long après un certain moment.
(juillet 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 18, 15 juin 2013) |
Bonsound
|
Lynda
Thalie – Nomadia
Après plusieurs voyages, la chanteuse québécoise d’origine algérienne
nous revient avec un 4e album. Tout en demeurant dans les
musiques du monde, Lynda Thalie présente des chansons un peu plus
dansantes qui donnent une touche pop intéressante au disque. Le
réalisateur Louis Côté (K-Maro, Shy’m) a tout mis
en place pour la faire monter au palmarès et, qui sait, devenir la
Shakira québécoise. Lynda a participé à l’écriture de toutes les
chansons et elle s’entoure de collaborateurs de premier plan dont
Yann Perreau et Nicolas Maranda, en plus de son complice des
8 dernières années, Michel Bruno (Les Vikings). Encore une
fois, la citoyenne du monde nous fait littéralement voyager avec sa
musique hybride.
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« Dance Your Pain Away (La tête haute) »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 17, 8 juin 2013 et
dans le magazine
Vol. 1 No 1, juillet 2013) |
Musicor
½
|
Iggy & The Stooges
– Ready To Die
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
L’histoire a bien connu deux Stooges, avec un seul homme à la tête mais
deux guitaristes fondamentaux que presque tout dans leur jeu oppose. The
Stooges avec Ron Asheton et Iggy & The Stooges avec Williamson.
Reformés en 2003, les Stooges attendent 2007 pour sortir The
Weirdness, un disque coup de poing, percutant jusqu’au bout du
manche où les frangins Asheton offrent quelques coups de semonce et
redonnent une vraie leçon de rock 'n' roll à l’état pur. Ron décède deux
ans plus tard d’une crise cardiaque (semble-t-il)… Les Stooges ont un
genou à terre mais pas les deux. Iggy fait ressurgir Williamson et Iggy
& The Stooges ressuscitent de leur belle mort. La colonne vertébrale de
Raw Power est sur pied. Une nouvelle ère des Stooges prend forme
avec ce Ready To Die produit et composé par Williamson lui-même
et écrit par l’Iguane. The Weirdness était brut de décoffrage, la
production massive et les riffs en béton armé. Étonnamment, si le jeu de
James Williamson est plus précis et aiguisé à la pierre, ce Ready To
Die souffre d’un caractère plus sage, brouillon et policé. Les
premiers titres, « Burn », « Sex And Money », « Job » ou « Gun » jouent
le bluff et l’esbroufe mais l’amalgame ne prend pas totalement, même
avec la présence accrue de l’historique saxophoniste Steve MacKay.
Williamson renvoie également Iggy dans son costume de crooner («
Unfriendly World », « Beat That Guy », « The Departed »), chose
impensable dans le giron protopunk de Detroit. Bref, Ready To Die
n’est pas indigne de la légende mais ne retournerait pas Lester Bangs
dans sa tombe. Il faut dire qu’Iggy et ces Stooges-là se frottent au
mythique Raw Power… la vie est parfois injuste.
(juillet 2013) |
|
Airbourne – Black Dog Barking
Le groupe australien Airbourne poursuit la tradition rock ‘n’ roll d’AC/DC.
Peut-être même un peu trop parce qu’on ne peut s’empêcher de les
comparer, et ce depuis leurs débuts en 2004. On ne retrouve donc pas de
grandes surprises sur Black Dog Barking, si ce n’est le fait
qu’on peut entendre de très bons riffs et des rythmes entraînants, ce
qui est déjà mieux que sur leur précédent opus en 2010,
No Guts. No Glory. Le groupe nous surprend agréablement sur
plusieurs titres, dont la pièce d’ouverture, « Ready To Rock », et le
premier extrait, « Live It Up », qui nous remémorent avec plaisir les
bonnes années du rock ‘n’ roll et nous font taper du pied en secouant la
tête. Cette magie opérera à nouveau en plusieurs occasions tout au long
de l’album, ce qui nous fait oublier que le groupe n’invente rien. À
noter qu’une édition spéciale de l’album est également disponible avec
un 2e CD contenant 8 pièces en concert à Wacken.
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« Live It Up » |
Roadrunner
/
Warner
½
|
MS MR
– Secondhand Rapture
MS MR est un nouveau duo d’indie rock / électro qui nous provient de New
York. Ils ont d’abord conquis la planète avec leur succès « Hurricane »
qui se situe quelque part entre Massive Attack et Adele.
Ils nous présentent maintenant leur 1er album qui demeure dans la lignée
de leur succès radio. Leur recette est gagnante en plusieurs occasions,
mais il peut arriver que le mariage entre la voix de MS et la musique de
MR ne soit pas tout à fait au point. Malgré ces quelques légers défauts,
c’est un très bon premier album que nous propose ce duo contemporain, et
si vous aimez « Hurricane », n’hésitez d’aucune façon.
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« Hurricane » |
Creep City /
Columbia /
Sony
½
|
The
Wonder Years – The Greatest Generation
Le groupe pop punk The
Wonder Years a été formé en 2005 à Philadelphie. Ils nous arrivent avec
leur 4e album sur lequel ils traitent surtout de la difficulté de
vieillir et de l’importance des décisions qu’il faut prendre en
vieillissant. Il s’agit donc assurément de leur album le plus mature à
ce jour, mais aussi celui qui contient les compositions les plus
solides. Une des principales forces du groupe est de rejoindre beaucoup
de gens qui se reconnaissent aisément dans leurs chansons. Ce n’est pas
facile de réinventer un genre musical comme le pop punk, mais The Wonder
Years réussissent habilement à y trouver une niche bien à eux. The
Greatest Generation s’avère donc être un très bon album, facile à
apprécier.
(juillet 2013) |
Hopeless
½
|
The
National – Trouble Will Find Me
Trouble Will Find Me est le 6e album du groupe indie rock de New
York. Comme pour leurs disques précédents, celui-ci doit se prendre à
petites doses. C’est que leur musique est plutôt lourde et triste, ce
qui peut devenir déprimant à la longue, malgré la grande qualité de
leurs compositions. Il faut quand même avouer que le groupe a su forger
son propre son au cours des dernières années et qu’il est de plus en
plus difficile de le considérer comme la version américaine de
Coldplay. Il reste que ces derniers sont en mesure de pondre
quelques succès sur chacun de leurs albums, ce qui ne semble pas encore
le cas pour The National, qui demeure totalement alternatif. Le groupe
est égal à lui-même sur Trouble Will Find Me et il devrait
satisfaire ses fans, sans toutefois augmenter son bassin d’amateurs.
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« Sea of Love » |
4AD
/
Beggars
½
|
Atoms For
Peace – Amok
Atoms For Peace a été
créé en 2009 par Thom York (Radiohead) avec son
collaborateur de longue date Nigel Godrich, Flea (Red
Hot Chili Peppers), Joey Waronker et Mauro Refosco. À
leurs débuts, ils jouaient l’ensemble de l’album solo de Thom Yorke,
The Eraser, ainsi que de nouvelles compositions. Le nom du groupe
vient d’ailleurs d’une pièce de The Eraser. Ce premier album est
en fait une session de jam en studio qui présente différents sons
et rythmes électroniques, toujours expérimentaux. Amok devient en
quelque sorte une suite logique à l’album solo de Yorke. Même si
l’ensemble demeure expérimental et ne sera pas très attirant pour un
vaste public, il est très agréable à écouter par son excellente qualité
sonore. Voici donc un autre très bon disque à se mettre sous la dent
pour les nombreux fans de Thom Yorke.
(juillet 2013) |
XL
½
|
Bori
– Malade
Edgar Bori nous arrive
avec le deuxième album de sa trilogie Balade Salade Malade. Il y
présente une musique électronique plus expérimentale, qui ne crée
malheureusement que bien peu d’émois. Les rythmes électroniques
simplistes peuvent s’avérer passablement vieillots et agaçants, ce qui
n’est pas digne d’un contemporain innovateur comme Bori. Les chansons ne
réussissent pas véritablement à capter notre attention et on est plus
souvent dérangé que séduit. Espérons que le 3e chapitre sera plus
réussi, alors que Bori misera sur les collaborations artistiques.
(juillet 2013) |
De
l'onde
½
|
Patty
Griffin – American Kid
Patty Griffin est une chanteuse folk américaine qui fait carrière depuis
une vingtaine d’années. Elle présente son 7e album studio, un disque
qu’elle dédie à son père et qu’elle réalise elle-même en compagnie de
Craig Ross. Elle revient plus près que jamais de ses racines folks,
tout en réussissant à aller encore un peu plus loin dans son exploration
musicale. Faisant partie du Band of Joy depuis quelques temps,
elle invite Robert Plant à chanter sur 3 chansons de l’album,
dont le premier extrait, « Ohio ». Plant appuie aussi la chanteuse sur
la très belle « Highway Song ». Même si l’album est généralement
dépouillé et totalement acoustique, l’artiste se permet de brasser
passablement la cabane sur « Don’t Let Me Die in Florida ». Avec
American Kid, Patty Griffin nous offre un album folk de qualité
supérieure, peut-être son meilleur à ce jour. À découvrir!
(juillet 2013)
Vidéoclip :
« Ohio » |
New
West
½
|
Oliver Jones – Just For My Lady
Pour ajouter une touche
de légèreté et de romantisme à son nouvel album, le légendaire pianiste
jazz montréalais intègre une jeune violoniste classique à son groupe,
Josée Aidans. Celle-ci a accompagné sur scène et sur disque de
nombreux artistes dont Céline Dion, Diana Ross, Diana
Krall, Rod Stewart, Luciano Pavarotti, Josh Groban,
Holly Cole, Yes, Claude Dubois, Ginette Reno
et plusieurs autres. Avec le contrebassiste Éric Lagacé et le
batteur Jim Doxas, Oliver Jones et Josée Aidans interprètent une
majorité de compositions originales de Jones, mais aussi quelques
standards d’Oscar Peterson, Michel Legrand, George
Gershwin, etc. C’est encore une fois un album bien agréable que nous
propose Oliver Jones avec Just For My Lady.
(juillet 2013) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Jane
Monheit – The Heart of the Matter
La new yorkaise Jane
Monheit présente déjà son 9e album. La prolifique et talentueuse
chanteuse nous offre encore une fois une musique à mi-chemin entre le
jazz classique et la musique de cabaret, mais avec une touche pop plus
contemporaine et intimiste. Magnifiquement entourée par son orchestre et
grâce à la réalisation de Gil Goldstein, Jane est en mesure de
démontrer toute sa virtuosité. The Heart of the Matter constitue
donc un important ajout à sa carrière vieille de 15 ans.
(juillet 2013) |
½
|
Barenaked
Ladies – Grinning Streak
Grinning Streak
est le 11e album studio du groupe ontarien Barenaked Ladies et le 2e
depuis le départ du chanteur et auteur-compositeur Steven Page en
2009. Le groupe présente à nouveau un son pop rock aux influences folks
et alternatives et aux mélodies grandement accrocheuses. C’est
particulièrement le cas avec les excellentes « Boomerang » et « Odds
Are ». L’album de 12 titres totalisant 45 minutes risque fort de vous
faire passer un agréable moment, et ce jusqu’à la fin. (juin 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 1 No 1, juillet 2013) |
Vanguard
/
Warner
½
|
Ron
Sexsmith – Forever Endeavour
Le troubadour Ron
Sexsmith est de retour avec un nouvel album, 2 ans après
Long Player Late Bloomer. L’auteur-compositeur exceptionnel nous
offre un album empreint de mélancolie. Il en confie à nouveau la
réalisation à Mitchell Froom qui avait travaillé avec lui sur ses
premiers albums et en 2006. À sa voix et sa guitare acoustique, on
ajoute de très beaux arrangements de cordes et de cuivres qui amènent
une nouvelle richesse à sa musique dépouillée. Sexsmith présente de très
bonnes mélodies comme par exemple dans « Snake Road » et « Sneak Out the
Back Door ». Forever Endeavour est donc encore une fois un très
bon album par Sexsmith qui satisfera totalement ses fans, même s’il
n’obtiendra toujours pas de succès hors de la scène alternative.
(juin 2013) |
Warner
½
|
Raine Maida – We All Get Lighter
Raine Maida est surtout
connu depuis une vingtaine d’années comme la voix du groupe rock Our
Lady Peace. Par contre, il a lancé un mini-album en 2006, suivi d’un
disque complet l’année suivante contenant des pièces acoustiques
majoritairement parlées,
The Hunter’s Lullaby. Il revient cette fois-ci à la chanson avec
un mini-album de 8 titres présentant un son pop rock à tendance folk. Le
moment fort du disque arrive lorsque Maida rend hommage aux vents froids
de Montréal dans la pièce simplement intitulée « Montreal ». Pour le
reste, il semble piger ses influences à gauche et à droite, et malgré
quelques moments énergiques intéressants, plusieurs pièces laissent dans
l’indifférence.
(juin 2013) |
Coalition
/
Warner
½
|
Jadea Kelly – Clover
Pour son deuxième album, Jadea Kelly surprend par ses orchestrations
captivantes et ses percussions dignes de Portishead. Même s’il
s’agit d’un virage important dans sa carrière, elle semble avoir enfin
trouvé un son bien à elle, qui lui colle à la peau. Ce changement de cap
n’aurait certainement pas pu avoir lieu sans l’apport du réalisateur
Stew Crookes (Hawksley Workman, Doug Paisley) qui
réussit à soutirer le meilleur de la voix de Jadea. Les guitares
ambiantes et les superbes arrangements de cordes accompagnent à
merveille les mots de la chanteuse. Avec Clover, la musicienne
maintenant établie à Toronto passe dans la cour des grands et présente
un album de première qualité.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Wild West Rain » |
Darth
Jadea
/
SIX
½
|
Rykka – Kodiak
Christina Maria (alias Rykka) est née à Vancouver et s’est
d’abord fait connaître en présentant des performances acoustiques dans
les cafés. Sur ce premier album, elle prend ses distances par rapport à
ses racines folks en présentant plutôt une musique pop rock originale.
La chanteuse et guitariste nous offre assurément des mélodies
suffisamment accrocheuses pour rejoindre un large public, mais elle
réussit à demeurer plus créative que la moyenne des chanteuses du genre,
ce qui plaira aussi à un auditoire plus exigeant. On peut la comparer à
un mélange entre Nelly Furtado, Feist et Lykke Li.
Sa voix est puissante et séduisante à la fois, et elle risque de ne
laisser personne indifférent. Malgré quelques inégalités en cours
d’album, Kodiak présente des éléments très intéressants pour un
premier album. Rykka est donc une nouvelle artiste à surveiller de près.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Blackie » |
Little Jig
/ Vissen
½
|
Lina
Boudreau – Si fragile univers
Pour son 5e album en
plus de 25 ans de carrière, Lina Boudreau ne présente que des
compositions originales dont elle signe la plupart des musiques en plus
de co-écrire quelques textes. Elle fait aussi confiance à certains
auteurs comme Zachary Richard, Marc Chabot, Stéphane
Côté, Joseph Edgar, etc. L’artiste acadienne propose 12
titres dont 2 en anglais dans un style de folk pop moderne aux
influences soul et blues. Si fragile univers constitue très
certainement son album le plus personnel à ce jour, peut-être sa plus
grande réussite en carrière.
(juin 2013) |
Musicalina
|
Matt Mallet
– Rien que pour te dire
Matt Mallet est un jeune auteur-compositeur interprète originaire de
Shippagan au Nouveau-Brunswick. Il nous présente son tout premier album,
un CD de 12 chansons, après un mini-album en 2011. Mallet propose un son
folk rock qui n’est pas sans nous rappeler le travail d’Éloi et
Jonathan Painchaud. L’album a été réalisé par Blou (Martin
Giroux, Ronald Bourgeois) et Mallet peut compter sur des
musiciens chevronnés : Rick Haworth, Sébastien Dufour,
Jacques Livernoche, Jean-François Déry et Alexandre
Lapointe. L’auteur-compositeur nous offre des chansons qui nous
amènent à l’évasion, loin des grandes villes.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Depuis toi » |
À l’infini
|
Courage
My Love – Becoming
Courage My Love est un jeune trio pop punk de Kitchener en Ontario
composé des jumelles Mercedes Arn-Horn (voix et guitare) et
Phoenix Arn-Horn (voix et batterie), ainsi que de Brandon
Lockwood (basse et voix). Le trio nous arrive avec un nouveau
mini-album de 8 pièces, alors qu’il n’a toujours pas d’album complet à
son actif. Becoming contient quelques titres intéressants et
énergiques dont le premier extrait, « You Don’t Know How », mais
l’ensemble offre bien peu de moments créatifs.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« You Don’t Know How » |
Warner
|
Bear
Mountain – XO
Bear Mountain est un
projet né en 2011 en Colombie-Britannique de la rencontre entre le
chanteur Ian Bevis et le guitariste Kyle Statham. Ils ont
été rejoints depuis par le jumeau de Ian, Greg Bevis, à la
batterie et Kenji Rodriguez en tant que directeur visuel et
créatif. Celui-ci s’assure de créer des ambiances visuelles uniques lors
des performances du groupe sur scène. Sur ce premier mini-album de 7
titres, le groupe propose une musique électronique alternative
généralement dansante. Plusieurs pièces attirent rapidement l’attention
dont la pièce d’ouverture, « Two Step » et l’excellente « Faded ». Avec
XO, Bear Mountain remporte son pari de réussir à nous mettre
l’eau à la bouche pour la suite.
(juin 2013) |
Last Gang
½
|
The Treasures – Bring the Night Home
The Treasures est un
groupe de Toronto qui propose un son folk rock plutôt vieillot aux
fortes influences country et un peu de rock ‘n’ roll. On entend
clairement des influences de The Byrds, The Band, The
Flying Burrito Brothers et Gram Parsons, et le groupe ne
tente même pas de s’en distancier. Il est fier de ses origines et ne
s’en cache d’aucune façon. Les amateurs du genre y trouveront
certainement des éléments intéressants, même si The Treasures
n’apportent que bien peu d’éléments nouveaux à un genre surexploité
depuis longtemps.
(juin 2013) |
Two Cohls
/
Universal
|
Hollerado – White Paint
L’énergique groupe rock alternatif ontarien a su attirer quelque peu
l’attention en 2010 avec
Record in a Bag et une tournée de spectacles ambitieuse.
Hollerado est de retour avec son deuxième album et n’a rien perdu de son
énergie contagieuse qui fait automatiquement taper du pied. Leurs
mélodies pop sont accrocheuses à souhait et restent en tête pour
longtemps. Le groupe s’offre une pause acoustique avec « Lonesome
George », mais c’est de courte durée et le groupe poursuit sur sa lancée
jusqu’à la fin avec le premier simple, « Pick Me Up », pour un album
sans grandes faiblesses et très agréable à écouter.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Pick Me Up » |
Universal
½
|
David Myles
– In the Nighttime (2 CD)
Pour cet album double,
David Myles démontre les deux facettes de sa personnalité, le crooner
sensuel et le showman énergique. Le premier CD, réalisé par Aaron
Davis, contient 11 chansons pop d’une autre époque et ballades folks
romantiques. Parmi les titres présentés, notons plus particulièrement un
morceau en français, « En décembre », écrit par Pascal Lejeune et
mettant en vedette Lisa Leblanc. Quant au deuxième CD, réalisé
par l’artiste hip hop Classified, on peut y entendre 6 pièces
contemporaines et rythmées. Même si les deux disques présentent des
ambiances totalement différentes, ils demeurent unis par la personnalité
du chanteur et sa voix unique.
(juin 2013) |
Turtlemusik /
SIX
½
|
David Gogo
– Come On Down
Le chanteur et
guitariste blues David Gogo est né en Colombie-Britannique et a
travaillé entre autres avec Tom Cochrane à ses débuts. Il fait
carrière depuis bientôt 20 ans et nous offre aujourd’hui son nouvel
album, Come On Down. L’album de 12 pièces contient la moitié de
chansons originales et l’autre moitié de reprises. Parmi les reprises,
notons plus particulièrement la pièce d’ouverture, « Bad ‘n’ Ruin » des
Faces, « Looking For Clues » de Robert Palmer, ainsi que 2
titres de Fleetwood Mac en conclusion, « Spare Me a Little of
Your Love » et « World Turning ». Le style de blues rock de David Gogo
s’écoute particulièrement bien et demeure donc accessible à un public
non averti. Come On Down est un album très agréable à écouter.
(juin 2013) |
Cordova
Bay /
Fontana
North
|
Michael
Kaeshammer – With You in Mind
Pour son 8e album
studio, le pianiste jazz Michael Kaeshammer a décidé de rendre hommage à
Allen Toussaint, ce légendaire musicien, compositeur et arrangeur
de la Nouvelle-Orléans. Il présente donc 9 titres du célèbre artiste,
interprétés de main de maître par le virtuose. On peut y entendre bien
sûr les classiques « Sweet Touch of Love » et « Last Train », en plus de
l’émouvante « Ruler of my Heart ». L’album s’écoute à la vitesse de
l’éclair et c’est là son principal défaut, puisqu’on aurait pris
beaucoup plus que les 31 minutes offertes. Voici un très bel
album-hommage à Allen Toussaint.
(juin 2013) |
E1
/
SIX
½
|
Alex
Pangman – Have a Little Fun
Pour son nouvel album,
la chanteuse jazz canadienne a invité le guitariste Bucky Pizzarelli
à l’accompagner pour la majorité des pièces. Cette légende vivante a
joué avec les grands, de Benny Goodman à Les Paul en
passant par Stéphane Grappelli. Son style unique à la guitare
acoustique en fait pratiquement une section rythmique à lui seul. Alex a
aussi fait appel à l’excellent trompettiste Brigham Phillips, en
plus évidemment de son groupe, The Alleycats. Finalement, on peut
entendre le tromboniste Laurie Bower sur « The Fog Song » et « Melancholy
Lullaby », 2 des 4 compositions originales parmi tous ces classiques
d’une autre époque. Ces classiques incluent des chansons qui ont eu une
grande influence sur la carrière d’Alex Pangman, comme « Stardust »,
« I’m Confessin’ » et « Undecided ». Avec Have a Little Fun, vous
ferez automatiquement un bond en arrière, vers l’âge d’or du jazz.
(juin 2013) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Michael
Bublé – To Be Loved
Sur son nouvel album, le crooner plonge encore un peu plus dans la
musique pop, sans toutefois laisser complètement de côté son style swing
caractéristique. To Be Loved a été réalisé par Bob Rock
qui réussit à créer un son un peu plus accessible pour le chanteur.
Bublé reprend habilement des classiques de la musique pop américaine
dont « To Love Somebody » des Bee Gees et « Who’s Lovin’ You » de
Smokey Robinson. Mais, comme ce fut le cas sur ses derniers
enregistrements, il se permet de cosigner aussi quelques titres dont les
très efficaces « It’s a Beautiful Day » et « After All ». Bublé
s’entoure d’artistes invités incluant l’actrice Reese Whiterspoon,
Bryan Adams et The Puppini Sisters. En bout de ligne,
To Be Loved présente une belle diversité, en plus d’offrir des
chansons qui collent parfaitement à la peau du chanteur. (mai 2013)
Vidéoclip :
« It’s a Beautiful Day »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 13, 11 mai 2013) |
Reprise
/
Warner
½
|
Maxime McGraw –
Maxime McGraw
Né à Tracadie-Sheila au Nouveau-Brunswick, Maxime McGraw a participé à
de nombreux concours incluant les auditions télévisées de Star Académie
en 2008. Suite à son succès radio pour la chanson « Mon éternité » à
l’été 2012, en duo avec Marie-Pier Perrault, il présente son
premier album sur lequel s’enchaînent les chansons d’amour sur une
musique pop à tendance folk. Il interprète les chansons de divers
auteurs-compositeurs dont Marc Dupré, Danny Boudreau,
Sophie Nault, Matt Laurent, Étienne Drapeau,
Richard Turcotte et plusieurs autres. Il a aussi enregistré la
chanson « Jamais voulu » écrite par son ami Wilfred LeBouthillier,
originaire de la même région que lui. Puis, il présente une chanson
personnelle qu’il a écrite suite au décès d’un ami dans un accident de
voiture, « Le ciel à pleurer ». L’album a été enregistré par Guy
Tourville (France D’Amour, Roch Voisine, Bruno
Pelletier) qui n’hésite pas à conserver toute la simplicité des
chansons pour en dévoiler la chaleur et la fragilité. C’est le cas entre
autres pour la pièce de clôture, « L’instant d’après ».
(mars 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 4, 9 mars 2013) |
Passeport
|
Noir
Silence – Plus de mal que de peur
Le groupe de la Beauce fête cette année 20 ans de carrière et pour
l’occasion, il revient au son qui l’a fait connaître. On retrouve en
effet le son pop rock des débuts avec une guitare acoustique plus
présente que sur les derniers enregistrements plus lourds. L’album
présente quatre environnements différents qui reflètent les influences
de leurs 6 albums précédents. La majorité des chansons a été choisie par
le public via les réseaux sociaux. On peut entendre les voix de
Judith Bérard et Breen Leboeuf sur la pièce « Tout ce qu’il
nous reste ». Le premier extrait, « T’es tellement belle », se hisse
déjà au sommet des palmarès et plusieurs titres parmi les 12 possèdent
le même potentiel commercial. Avec Plus de mal que de peur, Noir
Silence présente son album le plus accessible depuis les années 1990. Un
succès assuré!
(juin 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 21, 6 juillet 2013) |
Tribal
|
Mononc’ Serge
– Pourquoi Mononc' Serge joues-tu du rock 'n' roll?
Pour son nouvel album,
l’ex-bassiste des Colocs revient à une version acoustique, ce qui
lui va si bien. Ce style dépouillé permet de mettre encore plus l’accent
sur ses textes revendicateurs, dénonciateurs ou simplement niaiseux…
Encore une fois, la politique passe sous la plume de Mononc’ Serge dans
des pièces comme « Je ne voterai pas ». Il est aussi question des
services policiers (« Les cochons »), de l’empire Quebecor (« Péladeau »)
et de notre sport national (« Team qui gagne »). En fait, comme il nous
l’a habitué par le passé, Mononc’ Serge frappe sur à peu près tout ce
qui bouge. Plusieurs textes réussiront à vous faire sourire, mais on ne
retrouve pas vraiment de grandes surprises.
(juin 2013) |
|
Bon
Débarras – Errance
Quatre ans après leur
premier album, le groupe traditionnel Bon Débarras est de retour sur
disque. Leur musique est joyeuse et pousse tout naturellement à faire la
fête et à giguer. Sur Errance, Bon Débarras repousse un peu plus
les frontières du folk traditionnel en intégrant des influences
diverses : cajun, country, rock, blues et même rap. Les cordes demeurent
au cœur de leur musique, mais on y ajoute aussi de l’harmonica, de
l’accordéon et de la planche à laver. En plus de leurs pièces festives,
le groupe nous propose quelques moments plus doux comme la touchante
« Lettre à mon père » et « Bercitude ». L’album contient aussi quelques
reprises d’importance comme « Ti-Galop pour la Pointe-aux-Pins » du
Louisianais Adam Hébert, « Le reel facile » de Stéphane Venne
(popularisée par Emmanuelle), ainsi que « La chanson du forçat »
de Serge Gainsbourg. Voici un bien bon album pour nous faire
taper du pied.
(juin 2013) |
De
l'onde
|
Albert – Prends tes deux mains
Albert est né en 1925,
s’est marié en 1949 et a élevé sa seule fille à Victoriaville. Lorsqu’il
est devenu grand-père pour la première fois en 1977, il ne se doutait
pas que ses 4 petits-enfants allaient plus tard perpétuer son amour pour
la musique country. Albert, c’est donc aujourd’hui un groupe composé de
trois frères, une sœur, un beau-frère et deux amis qui interprètent une
musique country contemporaine aux accents rock. Leurs mélodies sont
extrêmement accrocheuses et il se peut que vous ne puissiez plus vous en
libérer après seulement une écoute. Même si leur musique ne réinvente
pas le genre, voici un disque qui plaira à de nombreux amateurs de
country.
(juin 2013) |
Iguane
|
Forêt –
Forêt
Composé d’Émilie
Laforest et Joseph Marchand, Forêt propose une musique indie
pop atmosphérique qui nous fera assurément planer au-dessus des nuages.
Le projet est né de la découverte par Émilie Laforest des textes de la
poétesse Kim Doré. Il a donc été décidé que ce serait elle qui
signerait les textes de Forêt, mis en musique par Marchand. Leur style
s’apparente à Tame Impala, Grizzly Bear et Portishead,
mais Forêt possède sa propre personnalité, très créative. Une belle
découverte à faire pour les amateurs de musique créative et hors des
sentiers battus.
(juin 2013) |
Simone
½
|
Oothèque
– Oothèque
Oothèque est un projet
de Francis Mineau, batteur de Malajube et Peter Peter.
Il présente un habile mélange d’indie rock et d’électronique qui peut se
comparer par moments à Malajube, mais plus précisément, c’est Dumas
qui nous vient en tête en de nombreuses occasions. Certains moments un
peu plus rock nous replongent presque dans les meilleures années du
grunge. Mais surtout, Mineau réussit à présenter un album cohérent qui
demeure intéressant sur toute sa longueur. Quelques écoutes devraient
être privilégiées pour bien saisir toutes les subtilités, mais vous en
serez grandement récompensés. Oothèque est un album de grande
qualité, à découvrir!
(juin 2013) |
Bonsound
½
|
Véronique Labbé – Entre ces murs
Véronique Labbé apporte
un nouveau souffle à la musique country québécoise depuis déjà quelques
années. Elle présente maintenant son troisième album indépendant,
Entre ces murs. Elle propose un son country à tendance pop avec
quelques touches de rock. Sa voix charmante est grandement mise en
évidence par la réalisation de Sébastien Dufour, qui joue aussi
la guitare, la basse et le dobro. Un duo attire l’attention sur l’album
alors qu’Irvin Blais se joint à l’auteure-compositeure et
interprète pour la pièce « J’m’en veux d’y croire ». En conclusion du
CD, on peut entendre un remix de « C’est loin là-bas ». En bout de
ligne, c’est un disque très intéressant que nous offre Véronique Labbé,
un album auquel les amateurs de country devraient tendre l’oreille.
(juin 2013) |
|
Jill – Cœur Cobaye
Jill est une jeune auteure-compositeure et interprète originaire de
Port-Cartier sur la Côte-Nord. Elle baigne dans la musique depuis son
enfance, a fait partie de plusieurs chorales, en plus de participer à de
nombreux concours. Elle a ensuite rencontré David Jalbert qui l’a
prise sous son aile, et c’est lui qui coréalise l’album avec Jeff
Grenier. Jill présente avec sa charmante voix douce une musique pop
aux mélodies franchement accrocheuses. On détecte aussi quelques
influences folks et country en certaines occasions. Mais surtout, elle
propose de très bonnes chansons originales, démontrant ainsi tout son
talent d’auteure-compositeure. Avec ce premier album, Jill réussit à
nous séduire, ce qui fait qu’on en veut toujours plus. Une artiste à
suivre de près!
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Cœur Cobaye » |
Jupiter
½
|
Marc Antoine – Je ferai tout
Même si le chanteur de Terrebonne lance sa carrière au Québec avec Je
ferai tout, il est déjà adulé en France où il a été nominé aux NRJ
Music Awards en 2008 et a fait la tournée française en première partie
de Boys II Men. Il a vendu 150 000 albums en France et sera de la
prochaine distribution de Robin des Bois dans le rôle de Petit
Jean. Avec sa voix douce et chaude, il interprète une musique soul pop
contemporaine. Ce deuxième album présente de bonnes pièces rythmées qui
risquent fort de plaire à un public assez diversifié. À noter qu’en plus
des 11 compositions originales on retrouve une reprise célèbre,
« Hélène » de Roch Voisine.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Je ferai tout » |
EDC
|
Guillaume D’Aou – Rêves
Guillaume D’Aou a remporté un prix en 2004 au Festival international de
la chanson de Granby dans la catégorie auteur-compositeur-interprète.
Quatre ans après Humanoïde, il reprend du service avec un album
aux mélodies accrocheuses et aux arrangements soignés. Ses textes
minutieux le rendent peut-être attrayant pour les amateurs de chansons à
textes, mais son énergie pop possède ce qu’il faut pour rejoindre un
plus large auditoire. Il réussit toujours à créer des atmosphères
enveloppantes et intimistes autour de sa voix et de sa musique, grâce
entre autres à la réalisation d’Éric Goulet qui met en valeur
chaque composition. Malheureusement, avec seulement 10 pièces totalisant
34 minutes, Rêves semble incomplet.
(juin 2013)
Vidéoclip :
Introduction |
G1
|
Paule Tremblay – Le lieu
L’auteure-compositeure
et interprète présente son troisième album avec Le lieu. Réalisé
par Boris Petrowski, le disque présente 12 chansons observatrices
et dénonciatrices avec de très belles mélodies et un accompagnement
constant au piano. Plusieurs des pièces présentées sont dynamiques et
vont bien au-delà des chansons à l’eau de rose. Le talent d’écriture de
Paule Tremblay est indéniable et elle écrit régulièrement pour d’autres
interprètes dont Bruno Pelletier, Annie Villeneuve,
Marie-Chantal Toupin et Marc Dupré.
(juin 2013) |
|
Marcie – Marcie
Originaire du Saguenay,
l’auteure-compositeure et interprète tire ses influences de la chanson
française. Par contre, son approche peut parfois s’en éloigner
passablement avec des éléments d’électro et de rock. Après un mini-album
en format numérique, Marcie présente un premier album éponyme réalisé
par Ludo Pin. Le hasard faisant bien les choses, quelques jours
seulement après la sortie de son album, elle participait à la finale des
Francouvertes et terminait au 3e rang. Ses textes poétiques constituent
l’épine dorsale de sa musique, mais c’est lorsqu’elle s’éloigne des
sentiers battus de la chanson française qu’elle se distingue
véritablement et devient alors doublement intéressante à découvrir.
Voici donc un très bon premier disque qui laisse présager une belle
carrière pour cette artiste de talent.
(juin 2013) |
Kézako
½
|
Rainmen –
Comme si c’était hier
Le duo rap québécois
fait un retour après 5 ans d’absence sur disque et présente son
quatrième album, Comme si c’était hier. Il s’agit d’un album
mature qui va bien au-delà du hip hop avec des incursions latines et
R&B. Le groupe qui avait connu un immense succès en France par le passé
possède encore tous les ingrédients pour séduire le public de
l’Hexagone. Nauf et Outra présentent un disque efficace
aux textes accrocheurs, un disque qui risque de plaire autant à leurs
fans qu’à un nouvel auditoire.
(juin 2013) |
HLM
|
Le
Souffleur de Sons – Le Souffleur de Sons
Le Souffleur de Sons,
c’est Jérémie Arrobas, l’un des membres fondateurs de Men
Without Hats. Il murmure les mots et forme des poèmes sur un fond de
musique électronique. Hors du CD, il crée une performance artistique
complète en incorporant des arts visuels modernes pour une aventure
surréaliste et fantastique. Son imaginaire est assurément unique et
éclipse quelque peu sa poésie intrigante. Le Souffleur de Sons nous
offre un album doux et mélodieux comprenant 13 titres dont plusieurs aux
musiques de grande qualité. Le mélange des genres par contre peut nous
sembler déroutant en de nombreuses occasions. Il demeure tout de même un
artiste complet à découvrir.
(juin 2013) |
Orange
|
Marie-Noëlle Claveau – Chansons charmantes
Sur ce deuxième album,
la chanteuse jazz originaire du Saguenay rend hommage à Fernand
Robidoux, un animateur de radio et crooner des années 1940 qui a
adapté en français de nombreux standards américains en plus de présenter
des chansons originales. C’est donc un jazz francophone rétro que nous
offre Marie-Noëlle Claveau sur cet album charmant avec des chansons
méconnues du patrimoine québécois de Fats Waller, Fred Coots,
Raymond Lévesque, etc. Elle se permet un duo avec Michel
Robidoux pour interpréter le plus grand succès de son père, « Je
croyais ». Michel Robidoux est un musicien reconnu qui a travaillé entre
autres avec Jean-Pierre Ferland, Leonard Cohen et, tout
récemment, Pierre Lapointe. Avec Chansons charmantes,
Marie-Noëlle Claveau réussit à nous séduire, tout en nous faisant
découvrir tout un pan de la musique québécoise qui était inconnu jusque
là pour la majorité des gens.
(juin 2013) |
NG
½
|
Yannick Nézet-Séguin &
Orchestre Métropolitain – Bruckner,
Symphonie No 6
Après avoir enregistré les symphonies nos 4, 7, 8 et 9, et avoir
remporté un Félix pour la symphonie no 4, Yannick Nézet-Séguin s’attaque
à la symphonie no 6 du grand maître autrichien Anton Bruckner.
Nézet-Séguin est le directeur artistique et chef principal de
l’Orchestre Métropolitain depuis 2000, en plus de travailler avec
d’autres grands orchestres internationaux (Philadelphie, Rotterdam,
Londres). Pour ce nouvel album consacré à l’œuvre de Bruckner, il
revient donc en territoire confortable avec l’Orchestre Métropolitain.
Pour la plupart de ses symphonies, Bruckner avait l’habitude de les
retoucher régulièrement, ce qui pose aujourd’hui le « problème
Bruckner », c’est-à-dire que plusieurs versions de ses œuvres existent.
Mais pas pour la 6e dont la composition s’est étendue sur presque 2 ans,
jusqu’à la veille de son 57e anniversaire en 1881. Symphonie en la
majeur dite « L’Effrontée » par Bruckner lui-même, elle est la 3e de ses
quatre symphonies en mode majeur. C’est certainement le Scherzo qui a
donné ce surnom à cette œuvre unique, qui présente par ailleurs de
nombreuses hésitations la rendant doublement intéressante. Cette très
belle symphonie, l’une des plus intéressantes du répertoire de Bruckner,
est reprise de main de maître par Nézet-Séguin et l’Orchestre
Métropolitain.
(juin 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 9, 13 avril 2013) |
ATMA
|
Pierre
Lapointe – Punkt
Pour son nouvel album, Pierre Lapointe semble avoir décidé de se laisser
aller franchement dans ses fantasmes sexuels. Il s’agit en effet du
thème qui revient à répétition d’une chanson à l’autre sur Punkt.
Plus de 30 musiciens et choristes ont participé à l’enregistrement de ce
disque très orchestral. Lapointe nous présente, comme à son habitude,
une musique aux influences françaises, mais avec une richesse hors du
commun. Il demeure créatif dans ses compositions et ses textes. Par
contre, son style caricatural risque encore une fois d’en énerver plus
d’un. Il reste qu’il demeure unique en son genre et qu’il plaira à
nouveau à ses fans, ainsi qu’à de nombreux amateurs de musique
québécoise originale. Le premier extrait de l’album, « La sexualité »,
constitue certainement le morceau le plus accessible du disque, une
pièce à chanter en chœur, de préférence en petite tenue…
(mars 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 4, 9 mars 2013) |
Audiogram
½
|
Jérôme Charlebois – Flambant 9
Après 27 et
Jérômanimé, le fils Charlebois revient avec un troisième album,
Flambant 9. Réalisé par Guillaume Chartrain (Damien
Robitaille, Louis-Jean Cormier), le court album de tout juste
30 minutes présente un son pop rock avec quelques influences folks. Les
paroles demeurent au cœur du disque et explorent la quête du bonheur et
l’amour véritable, tout en conservant une touche d’humour qui rappelle
son père en différentes occasions. Il s’engage aussi socialement dans
des morceaux comme « La population vieillit », et aussi la touchante
« Tout seul dans mon coin », une chanson sur l’intimidation écrite pour
la Fondation Jasmin Roy en hommage à Marjorie Raymond. Jérôme
demeure divertissant tout au long du disque qui s’avère beaucoup trop
court en bout de ligne avec ses 10 titres, dont le premier extrait,
« Millionnaire en amour ». On en prendrait plus de la part de cet
excellent auteur-compositeur-interprète. (avril 2013)
Vidéoclip :
« Tout seul dans mon coin »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 11, 27 avril 2013) |
Tandem
½
|
Anik Jean
– Schizophrène
Pour annoncer la sortie prochaine de son 4e album, Anik Jean (avec son
équipe) a concocté une promotion plutôt ambitieuse mais malhabile, qui
aura déplu à de nombreux journalistes et chroniqueurs. C’est qu’elle a
fait parvenir des messages du type intimidation avec le titre et les
paroles du premier extrait, « Minable ». Anik dénonce l’intimidation sur
son disque et elle voulait donner un aperçu de ce qu’elle pouvait faire
aux personnes qui en sont victimes. Même si beaucoup de négatif est
ressorti de cette manœuvre, il reste qu’on en a parlé abondamment et que
ça se reflètera peut-être positivement sur ses chiffres de vente.
Musicalement, Anik présente un album de rock pur et de grande qualité
contenant très certainement quelques-unes de ses meilleures compositions
à ce jour. Elle a imaginé quatre personnages éclatés qui lui ont servi
d’inspiration pour les 10 chansons du disque, et on peut d’ailleurs
choisir notre pochette en fonction de notre personnage préféré. À noter,
la chanson-titre qui a été coécrite avec Lynda Lemay. Anik assure
elle-même la réalisation de Schizophrène, probablement son
meilleur album jusqu’à maintenant.
(mars 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 5, 16 mars 2013) |
Sphère
½
|
3
Gars Su’l Sofa – Couteau Bongo
Sur leurs deux premiers
enregistrements (un mini-album et un album complet), les 3 Gars Su’l
Sofa ont suivi le courant des Trois Accords dans le rock
humoristique, mais dans une version plus acoustique. Ils ont tenté de
s’éloigner de cette tangente sur Cerf-volant il y a 4 ans en
devenant des musiciens « plus sérieux », mais le résultat n’a pas été
bien convaincant. Ils reviennent aux textes qui font sourire sur
Couteau Bongo, mais avec un peu plus d’énergie et de rythme. Dès
l’ouverture, vous ne pourrez plus vous débarrasser de « C’est pas ce que
tu penses » qui donne le goût de l’écouter en boucle. L’ajout du batteur
Maxime Drouin au cœur même du processus créatif donne de
nouvelles possibilités aux 3 gars qui explorent presque le rock ‘n’ roll
en certaines occasions, ou du moins qui se rendent jusqu’aux
Beatles avec « Pendant que tu
danses ». La réalisation est encore une fois confiée à David Brunet
(Tricot Machine, Cœur de Pirate, Daniel Boucher),
lui qui avait travaillé sur leur précédent disque. Leurs textes vous
feront à nouveau sourire, mais dans plusieurs pièces, c’est leur énergie
qui risque de surtout capter votre attention et vous faire taper du
pied. Voici donc un album de qualité et extrêmement divertissant,
certainement le meilleur des 3 Gars Su’l Sofa à ce jour. (avril 2013) |
La Tribu
½
|
Les
Soeurs Boulay – Le poids des confettis
Les sœurs Boulay ont grandi en Gaspésie et ont baigné dans la musique
depuis leur plus jeune âge. Après avoir œuvré en solo et en tant que
choristes un peu partout à travers le Québec, le duo s’est formé,
naturellement. Elles ont lancé un premier mini-album en février 2012, un
disque réalisé par Éric Goulet (Possession Simple, Les
Chiens), et elles ont remporté le premier prix des Francouvertes.
Sur leur premier album complet, les deux sœurs nous offrent une musique
folk dépouillée et d’une grande franchise dans laquelle elles traitent
de nostalgie, de lendemains un peu tristes et de leurs folies. Il s’agit
d’un très bon disque pour les amateurs de musique un peu crue qui parle
des vraies affaires, sans grands artifices. (avril 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 9, 13 avril 2013) |
Grosse
Boîte
½
|
Black Sabbath
– 13
Ce n’est pas les
séparations et les réunions sous diverses formes qui ont manqué dans le
cas de Black Sabbath depuis le départ d’Ozzy Osbourne il y a 35
ans. Par contre, le groupe enregistre son premier album de chansons
originales avec Ozzy depuis cette époque. C’est dommage que le 4e membre
original, Bill Ward, ne soit pas de la partie à cause d’une
mésentente contractuelle. Il est remplacé par Brad Wilk (Audioslave,
Rage Against The Machine). Dès le début de « End of the Beginning »,
on a l’impression de se replonger dans l’atmosphère de leur album
éponyme de 1970. Différents autres sons à gauche et à droite sur l’album
vous rappelleront le passé, mais les inventeurs du heavy metal
réussissent tout de même à présenter plusieurs compositions empreintes
de créativité. Pas facile d’innover quand on a développé un style qui a
trouvé de nombreuses ramifications depuis, mais le groupe prouve qu’il
peut encore se démarquer. Sans revenir au niveau de créativité de ses 6
premiers albums, le groupe réussit à éviter le piège dans lequel il
s’est plongé au cours des dernières décennies, soit celui de tomber dans
une véritable caricature de lui-même.
(juin 2013) |
Vertigo /
Virgin /
EMI /
Universal
½
|
Deep
Purple – Now What?!
Pour leur premier album studio en 8 ans, les légendaires rockeurs
britanniques ont mis le paquet pour demeurer à la hauteur de leur
réputation. À tel point que Now What pourrait fort bien s’aligner
aux côtés des albums classiques du groupe du début des années 1970. La
réalisation de Bob Ezrin permet de nous replonger dans les
meilleures années de la formation, sans toutefois oublier que nous
sommes en 2013, soit 45 ans après leur fondation. L’album débute en
force avec « A Simple Song » et « Weirdistan », deux pièces dans le plus
pur style de Deep Purple. « Out of Hand » est rehaussée d’une section de
cordes pour en faire un morceau hard rock de grande envergure, digne de
« Kashmir » de Led Zeppelin.
« Hell To Pay » est un autre moment incontournable, alors que « Vincent
Price » représente l’apogée de cet album nous rappelant un opéra rock
progressif. Les fans les plus exigeants de Deep Purple seront totalement
comblés avec ce nouveau disque, sans contredit le meilleur du groupe
depuis
Burn en 1974, soit il y a bientôt 40 ans.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Vincent Price » |
½
|
Megadeth
– Super Collider
Pour leur 14e album, les
vétérans du métal californien semblent quelque peu perdus. L’album
débute pourtant convenablement avec « Kingmaker », mais tombe rapidement
ensuite dans les clichés hard rock de la fin des années 1980. On cherche
désespérément les riffs puissants et les rythmes entraînants qui ont
fait les belles années de Dave Mustaine et sa bande, mais en
vain. Ce sont les pièces mid-tempo qui dominent et le thrash metal est
remplacé par un hard rock plutôt commun et surtout pas digne de l’un des
groupes qui dirigeaient la scène thrash il y a 25 ans. Vous direz qu’il
ne reste plus grand-chose des quatre géants de l’époque et c’est vrai.
Mais, il n’empêche qu’on en attendait plus de la part de Megadeth. Un
album décevant pour ne pas dire désolant!
(juin 2013) |
T-Boy
/
Universal
½
|
The
Stranglers – Giants
Giants est le 17e album studio de ces survivants du punk
britannique des années 1970, mais le premier depuis le départ du
chanteur Paul Roberts. Le groupe en profite pour partir en
tournée nord-américaine pour la première fois en 20 ans. Le bassiste
Jean-Jacques Burnel assure désormais la majorité des voix et il nous
rappelle Leonard Cohen. Par contre, c’est avec un instrumental
que l’album débute, « Another Camden Afternoon ». « Adios (Tango) »
n’est pas sans nous rappeler Santana, mais la plupart des pièces
cadrent dans le légendaire style du groupe. La principale différence se
situe au niveau des thèmes abordés, souvent empreints de nostalgie.
C’est certainement normal pour un groupe qui roule sa bosse depuis
bientôt 40 ans! Même si les Stranglers prouvent qu’ils n’ont rien perdu
de leur passion pour la musique, peu de morceaux de Giants
réussissent à capter l’attention.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Mercury Rising » |
All My
People
/
SIX
|
Pat
Metheny – Tap: John Zorn’s Book of
Angels, Vol. 20
Pour ce nouvel album, le
jazzman a décidé de rendre hommage à un compositeur qu’il admire
énormément, John Zorn. The Book of Angels est le 2e livre de
compositions de Zorn basées sur de la musique ancienne, souvent de la
musique juive mystique. Il comporte plus de 300 pièces. Pour l’album, à
part Antonio Sanchez qui prend en charge la batterie, Metheny
joue tous les instruments. Il réussit à faire siennes les compositions
mystérieuses de Zorn et à nous les faire grandement apprécier. Voici un
album différent mais extrêmement intéressant qui s’ajoute au catalogue
de Pat Metheny.
(juin 2013) |
Tzadik /
Nonesuch
/
Warner
½
|
Dawn Tyler Watson & Paul Deslauriers –
Southland
Le duo composé de la
chanteuse Dawn Tyler Watson et du guitariste Paul Deslauriers revient
avec un deuxième album après le succès de
En Duo en 2007. Ils présentent encore une fois un blues
majoritairement acoustique avec des influences de folk et de rock. Le
duo propose quelques compositions originales, mais ce sont ses reprises
qui impressionnent le plus. On peut entendre entre autres « Southland of
the Heart » de Bruce Cockburn, « Crosstown Traffic » de
Jimi Hendrix et « Rain Song » de
Led Zeppelin. La cerise sur
le gâteau nous arrive à la 12e et dernière pièce alors que Tyler Watson
et Deslauriers s’attaquent au classique de Jacques Brel « Ne me
quitte pas » pour en faire une version bluesy de toute beauté. À noter
que Deslauriers laisse un peu plus de place à sa voix sur Southland
et le résultat est de qualité dans ce contexte. Voici donc un très
bon album par ce duo incomparable.
(juin 2013) |
L-Abe /
SIX
½
|
Blues Delight – Working On It
Blues Delight, c’est le groupe du guitariste, chanteur et compositeur
Vincent Beaulne, entouré de quatre vieux routiers du blues
québécois : Laurent Trudel (guitariste et multi-instrumentiste),
Marco Desgagné (bassiste), Dave Turner (saxophoniste) et
Gilles Schetagne (batteur). Ils en sont à leur 3e album, un
premier depuis 2009. Même s’il ne révolutionne pas le genre, le groupe
présente un blues énergique et riche musicalement qui ne manquera
assurément pas de vous faire taper du pied, surtout avec la
chanson-titre.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Working On It » |
Blues Del
/
SIX
|
Eric
Clapton – Old Sock
Pour son 21e album studio en carrière, le vieux routier présente 10 des
chansons favorites de sa jeunesse et deux nouvelles compositions (« Gotta
Get Over », « Every Little Thing »). Il donne une touche ensoleillée à
ces pièces incontournables en en transformant plusieurs en morceaux
reggae. Sur cet album indépendant, le guitariste semble heureux d’être
libéré de toutes obligations commerciales, ce qui lui permet de se faire
plaisir avant tout. Et au passage, il réussira aussi à nous faire
plaisir avec ce bel album. (avril 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 8, 6 avril 2013)
|
Surfdog
|
Justin
Timberlake – The 20/20 Experience
Pour son retour à la musique après 7 ans d’absence sur disque,
Justin Timberlake a décidé d’oser en présentant de longues chansons
aux structures atypiques et différentes influences variant entre
soul, R&B, électro et rythmes africains. Il fait à nouveau confiance
à son fidèle collaborateur
Timbaland pour la réalisation,
mais il s’agit là du seul point en commun avec l’excellent
FutureSex/LoveSounds paru en 2006. On ne retrouve plus les
mélodies pop accrocheuses et les chansons ensoleillées qui rendaient Timberlake divertissant à ce moment-là. Ici, ce sont plutôt des
compositions complexes qui risquent fort de vous faire décrocher
avant la fin de par leur longueur. Dix titres totalisant 70 minutes,
c’est en soi un risque, qui crée de l’espoir au début, mais s’avère
décevant en bout de ligne. L’effort est louable, mais
The 20/20
Experience est un album beaucoup trop lourd à écouter par cette
vedette de la pop accessible. (chronique principale de juin 2013)
Vidéoclips :
« Suit & Tie » -
« Mirrors » |
½
|
Nataly Dawn – How I Knew Her
La chanteuse pop indie Nataly Dawn lance finalement officiellement
un premier album après avoir fait sensation sur le web au sein du
duo Pomplamoose. Elle présente un son fusionnant rock, blues,
folk et jazz dans un style largement acoustique qui s’éloigne
quelque peu de la pop indie de Pomplamoose. On peut la comparer en
partie à Regina Spektor et à Feist, avec des éléments
qui nous rappellent Fiona Apple. How I Knew Her est un
court album de moins de 40 minutes, mais il offre 12 pièces solides
qui risquent de séduire de nombreux auditeurs. Voici donc un très
bon disque pour ceux qui aiment leur musique plutôt intime.
(découverte du mois de juin 2013)
Vidéoclips :
« Araceli » -
« Please Don’t Scream »
-
« How I Knew Her » |
Nonesuch
/
Warner
½
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Will.i.am –
#Willpower
Le réalisateur et leader des Black Eyed Peas nous présente un
premier album solo en 6 ans. Il s’entoure ici d’une pléiade de
collaborateurs, de Chris Brown à Britney Spears en passant
par Miley Cyrus, Justin Bieber, Juicy J, Skylar
Grey, Eva Simons et plusieurs autres. Alors qu’il présentait
une musique R&B plutôt relaxante sur son disque précédent,
Songs About Girls, il nous arrive ici avec des chansons pop
plutôt faciles, parfois même risibles, et surtout remplies de clichés.
On retrouve de bons rythmes dansants et de nombreuses mélodies
inoubliables, mais avec 15 titres totalisant 65 minutes, vous atteindrez
rapidement votre niveau de saturation. C’est bien beau de vouloir faire
la fête sans arrêt, mais il faut savoir s’arrêter à un certain moment.
Un album de pop bonbon qui finit par donner la nausée!
(juin 2013)
Vidéoclips :
« This Is Love » -
« Scream & Shout » -
« #ThatPower » |
Interscope
/
Universal
½
|
Fall Out Boy
– Save Rock and Roll
Après 5 ans d’absence sur disque, le groupe pop punk est de retour dans
le but de « sauver le rock and roll ». Par contre, le power pop de
grande envergure que l’on peut entendre dès la pièce d’ouverture, « The
Phoenix », contraste quelque peu avec cette prétendue volonté. L’énergie
est tout de même très intéressante et nous prend par la main pour nous
faire parcourir avec joie le reste de l’album. Dommage que cette énergie
retombe sur certains morceaux. Fall Out Boy s’appuie sur des
collaborations d’envergure : Big Sean, Courtney Love et
Elton John. Avec Save Rock and Roll, le groupe fait ce qu’il
sait faire de mieux, soit nous offrir un disque énergique et
divertissant, un disque des années 2010 qui plaira encore une fois à
toute une armée de jeunes amateurs conquis d’avance.
(juin 2013)
Vidéoclips :
« My Songs Know What You Did in the Dark »
-
« The Phoenix » |
Island
/
Universal
½
|
Icona Pop
– Iconic EP
Icona Pop est un duo féminin suédois qui présente un son électro-pop
généralement dansant. Elles ont d’abord attiré l’attention en 2010 avec
« Manners », puis à l’automne 2012 avec leur meilleure chanson à ce
jour, « I Love It » (mettant en vedette Charli XCX). Ces 2 pièces
se retrouvent sur ce mini-album du groupe, question de nous faire
patienter avant leur premier album complet plus tard cette année.
Iconic EP contient 6 titres seulement pour un total autour des 18
minutes. Par contre, c’est suffisant pour nous mettre l’eau à la bouche.
On veut en entendre plus de la part de ce dynamique duo qui est à son
meilleur dans les moments les plus énergiques.
(juin 2013)
Vidéoclips :
« I Love It » -
« Manners » |
Big Beat
/
Warner
|
Alkaline
Trio – My Shame Is True
Pour son 8e album, le trio pop punk de Chicago a confié les rênes à
Bill Stevenson (The Descendents, Black Flag) et
Jason Livermore. Le résultat est impressionnant et montre Matt
Skiba (voix, guitare), Dan Andriano (basse, voix) et Derek
Grant (batterie) à leur meilleur. De la mélodique pièce d’ouverture « She Lied
to the FBI » au premier extrait « I Wanna Be a Warhol », le groupe est
plus dynamique que jamais et atteint le sommet de son art. Une
collaboration de poids se fait remarquer sur « I, Pessimist », celle de
Tim Mcllrath de Rise Against. Sans toutefois réinventer le
genre, Alkaline Trio nous prouve avec My Shame Is True qu’on peut
encore réussir à innover après autant d’années et surtout, continuer à
divertir ses amateurs.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« I Wanna Be a Warhol » |
Epitaph
½
|
Iron &
Wine – Ghost on Ghost
Iron & Wine constitue en fait le projet d’un seul homme, Samuel Beam,
originaire de la Caroline du Sud. Actif depuis plus de 10 ans, il nous
présente aujourd’hui son 6e album, Ghost on Ghost. Il s’est
d’abord fait remarquer avec un son indie folk plutôt intimiste avant de
prendre de l’expansion musicalement sur son disque
Kiss Each Other Clean il y a 2 ans. Le résultat ayant eu des
critiques mitigées, il revient à un son plus discret sur Ghost on
Ghost, avec même quelques éléments de jazz. Beam semble plus à l’aise
dans ce style qui rend un bien meilleur service à sa voix douce. L’album
est varié et on y trouve des éléments de country et de très bonnes
pièces d’indie pop. Iron & Wine revient enfin dans les arrangements où
il est le plus confortable, pour un album agréable à écouter jusqu’à la
fin.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Joy » |
Nonesuch
/
Warner
½
|
The Cat
Empire – Steal the Light
The Cat Empire a été formé au tournant du millénaire à Melbourne en
Australie. Le groupe présente un excellent mélange de styles entre rock,
jazz, reggae, ska, latino et funk. Sur Steal the Light, le groupe
réussit à concentrer ses efforts pour présenter un album un peu plus
homogène dans un style de pop rock énergique et mélodique qui lui va
très bien. Le groupe n’a évidemment rien perdu de toutes ses influences,
mais il parvient un peu mieux à développer son propre style. Les pièces
s’enchaînent magnifiquement et sont toutes entraînantes. Steal the
Light représente donc un excellent divertissement.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Brighter Than Gold » |
Two Shoes /
SIX
½
|
The Besnard Lakes
– Until in Excess, Imperceptible UFO
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Le quatrième album des Canadiens n’est pas une sinécure. Légèrement
moins pesantes et ankylosées, les atmosphères éthérées des Besnard Lakes
restent néanmoins très embuées. Mais il faut reconnaître que le groupe a
une faculté indéniable à jongler avec de belles ambiances puissantes et
ombrageuses sur fond de climat pluvieux. Les voix d’Olga Goreas
et Jace Lasek amènent toujours une surbrillance à l’ensemble des
compositions déjà riches en montées en puissance. Délicatement ancrés
dans leur savoir-faire maison, les Besnard Lakes offrent encore ici
quelques éclats d’or noir soutenus par des instrumentations et des jeux
de textures chamarrés. Ces mélodies space rock jouent sans arrêt le
chaud et le froid, alternant un vrai côté rugueux et une délicate beauté
sensuelle. Jamais avare en expérimentations, le groupe a introduit de
nouveaux instruments dont quelques touches de harpe, xylophone ou
vibraphone, entre autres, qui complexifient encore leurs strates
mélodiques mais sans effet superflu. On est dans le travail d’orfèvre où
le nirvana est presque atteint sur les quatre ou cinq premiers titres –
« People Of The Sticks » en apothéose – avant que le soufflet ne retombe
malencontreusement sur la fin… Mais les Besnard Lakes prouvent une
nouvelle fois que Montréal a de la ressource et des musiciens
fantasmagoriques.
(juin 2013) |
½
|
Junip –
Junip
Le groupe indie rock suédois nous présente son 2e album, un disque
éponyme avec des compositions plus complexes que sur son précédent. En effet, alors que le groupe avait capté l’attention du
public avec un mélange agréable de chansons pop, folk et électroniques,
il nous offre cette fois-ci des structures un peu plus riches et des
explorations musicales. La réalisation et les arrangements de grande
envergure amènent toute une variété de sons et d’ambiances à explorer,
ce qui nécessite donc quelques bonnes écoutes pour véritablement
apprécier. Par contre, la richesse de cet album le rend particulièrement
intéressant et en fait un enregistrement de bien grande qualité.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Line of Fire » |
Mute
/
Universal
½
|
Killswitch Engage – Disarm the Descent
Le groupe métal de Boston est de retour avec un 6e album, quatre ans
après son 2e album éponyme. Suite au départ de Howard Jones en
2012, le chanteur original, Jesse Leach, revient au bercail après
plus de 10 ans d’absence. Ce qui ne signifie pas nécessairement un
retour aux sources pour le groupe qui a gagné en maturité depuis le
temps et joue avec plus de précision que jamais. Les fans de la première
heure qui espéraient un tel retour à leur style des débuts seront donc
assurément déçus. Par contre, la qualité des riffs et certaines pièces
jouées à la vitesse de l’éclair réussiront peut-être à les consoler.
Malheureusement, certains passages plus lents et mélodiques s’avèrent
franchement ennuyants, et c’est à ce moment que Disarm the Descent
devient vraiment décevant.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« In Due Time » |
Roadrunner
/
Warner
|
Device –
Device
Device est le nouveau projet de David Draiman, le chanteur de
Disturbed, et de l’ex-guitariste de Filter, Geno Lenardo.
Ils nous offrent un son métal industriel qui n’est pas sans nous
rappeler Nine Inch Nails avec ses couches de guitares, ses
synthétiseurs et ses rythmes électroniques. Pour ce premier album
éponyme, le groupe s’entoure de nombreux collaborateurs de renom dont
Tom Morello (Rage Against The Machine), M. Shadows (Avenged
Sevenfold), Geezer Butler (Black
Sabbath) et Serj Tankian (System Of A Down). En
plus des compositions originales du duo Draiman/Lenardo, on peut
entendre la reprise du classique de Lita Ford et Ozzy Osbourne,
« Close My Eyes Forever », avec la participation de Lizzy Hale.
Device ne réinvente assurément pas l’industriel, mais il propose tout de
même une musique agréable à écouter qui devrait plaire aux amateurs de
Disturbed.
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Vilify » |
Warner
|
Volbeat –
Outlaw Gentlemen & Shady Ladies
Volbeat est un groupe métal danois actif depuis plus de 10 ans. Il en
est maintenant à son 5e album et pour l’occasion, un nouveau guitariste
se joint à la formation en plus de réaliser l’album, Robert Caggiano
(Anthrax). Il a contribué à solidifier le son unique de Volbeat,
c’est-à-dire un heavy metal auquel s’intègre des influences country et
rockabilly. L’ensemble est mieux fusionné se qui rend l’écoute moins
déboussolante qu’auparavant. Certaines pièces sont de véritables
attaques de thrash metal, dignes des bonnes années du genre dans les
années 1980. Par contre, les mélodies accrocheuses dominent cet album
pour en faire assurément le plus accessible du groupe à ce jour. King
Diamond collabore à « Room 24 » et on peut entendre Sarah
Blackwood (Dubstar, Client) sur « Lonesome Rider ». On
peut aussi entendre une reprise sur l’album, soit celle de « My Body »
de Young The Giant. Avec Outlaw Gentlemen & Shady Ladies,
Volbeat nous proposent un album varié et extrêmement agréable à écouter.
Possiblement leur meilleur disque jusqu’à maintenant!
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Cape of Our Hero » |
Megaforce
/
Universal
½
|
Rokia
Traoré – Beautiful Africa
L’auteure-compositrice
et interprète malienne est de retour avec son cinquième album en 15 ans,
5 ans après l’excellent
Tchamantché. Enregistré au Royaume-Uni avec le réalisateur
John Parish, Beautiful Africa présente une musique africaine
avec un peu plus de punch, question de faire ressortir la rockeuse en
Rokia. Les textes sont généralement en bambara, avec des exceptions en
français (« Mélancolie ») et en anglais (la chanson-titre). Même si elle
demeure bien ancrée dans les traditions maliennes, Rokia réussit à
rendre sa musique plus accessible. Il en résulte donc un album qui
risque de plaire à la masse occidentale, malgré la langue dominante et
le folk malien qu’on y retrouve.
(juin 2013) |
Nonesuch
/
Warner
½
|
Éric Khayat
– Arrêter le temps
Le saxophoniste Éric Khayat est bien connu des amateurs de jazz depuis
près de 20 ans. Par contre, il présente cette fois-ci son premier album
en tant qu’auteur-compositeur, chanteur et guitariste. Ses textes sont
poétiques et interprétés d’une belle voix douce. Musicalement, Khayat
présente une musique influencée des rythmes brésiliens, avec une
certaine touche d’Henri Salvador. Il s’agit donc d’une musique
chaude parfaite pour chasser la grisaille.
(juin 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 16, 1er juin 2013) |
Ekitable
½
|
Raphael Gualazzi – Happy Mistake
Le chanteur et pianiste
italien mélange habilement jazz, soul et pop dans une musique toujours
joyeuse et tellement agréable à écouter. Certaines pièces comme « Don’t
Call My Name » constituent de véritables vers d’oreille et risquent de
vous accompagner longtemps. On peut entendre les voix des Puppini
Sisters sur « Welcome To My Hell », ainsi que celle de Camille
sur « L’ami d’un Italien (Rainbows) ». Gualazzi donne aussi
dans la chanson italienne en quelques occasions dont « Un Mare in
Luce ». Happy Mistake contient de très bonnes compositions qui
attireront assurément votre attention. Raphael Gualazzi risque fort de
devenir connu en tant que l’un des meilleurs crooners contemporains.
(mai 2013) |
Blue Note
/
EMI /
SIX
½
|
Stone Sour
– House of Gold and Bones, pt. 2
Après une première partie en 2012, Stone Sour revient avec la deuxième
partie de son album-concept House of Gold and Bones. Malgré son
côté agressif, Stone Sour continue de présenter des mélodies
accrocheuses qui lui donnent la chance de rejoindre un public assez
vaste. Cette deuxième partie présente peu de différences notables par
rapport au premier disque. Les compositions sont encore une fois de
qualité, les textes présentent de bonnes idées et le groupe réussit une
parfaite transition entre pièces énergiques et introspectives. Le disque
plaira donc tout autant que le premier, permettant aux fans de s’en
mettre encore un peu plus sous la dent. Ce fut une sage décision que de
présenter toutes ces chansons en deux CD séparés, car un seul album
double aurait pu s’avérer un peu trop touffu.
(mai 2013)
Vidéoclip :
« Do Me a Favor » |
Roadrunner
/
Warner
½
|
James
Blake – Overgrown
James Blake est un musicien et réalisateur londonien qui propose un son
dubstep intégrant de nombreux échantillonnages de R&B. Overgrown
est son deuxième album et il semble véritablement mettre le grappin sur
son propre style. L’ensemble présente une direction un peu plus pop que
sur son prédécesseur, mais il ne se gêne tout de même pas pour
déconstruire certains morceaux, toujours avec beaucoup de subtilité. Par
exemple, sur « Take a Fall For Me », Blake peut compter sur la
collaboration de RZA de Wu-Tang Clan pour enchaîner les
rimes sur des échantillonnages en boucles et des voix retravaillées, un
peu à la façon de Tricky à ses débuts. Il peut aussi compter sur
une autre collaboration de taille, celle de Brian Eno pour
« Digital Lion », l’une des pièces les plus énergiques de l’album. Blake
n’hésite pas à joindre le piano et sa voix R&B à une musique mélangeant
dub et trip hop meublée d’échantillonnages. Il permet ainsi à sa musique
de prendre de l’envergure. Elle demeure tout de même très intime en
certaines occasions comme dans la plutôt ennuyante « DLM ». En somme,
James Blake propose un très bon deuxième album qui lui permettra d’aller
chercher de nombreux nouveaux fans.
(mai 2013)
Vidéoclips :
« Retrograde » -
« Overgrown » |
Polydor
/
Universal
½
|
Folly & The Hunter – Tragic Care
Folly & The Hunter est un groupe montréalais qui en est à son 2e album
avec Tragic Care. Il a été réalisé par Dave Smith et
Jace Lasek des Besnard Lakes et masterisé par Ryan Morey
(Arcade Fire, Half Moon Run, The Barr Brothers). Le
trio composé d’artistes de divers horizons présente une musique à
mi-chemin entre le folk et l’indie pop. Quelques envolées nous
rappellent grandement Arcade Fire, mais l’ensemble demeure plutôt
intimiste. Le groupe réussit à nous captiver dès le début d’une chanson
pour nous traîner ensuite jusqu’à la fin. Il faut bien l’avouer, nous
avons droit à des musiciens au talent sans bornes avec Folly & The
Hunter!
(mai 2013)
Vidéoclip :
« Moth in the Porch Light » |
Outside
/
SIX
½
|
Bonobo –
The North Borders
Bonobo est le projet du réalisateur britannique Simon Green, un
passionné de musique électronique et de films français des années 1960.
Il produit une musique plutôt ambiante, malgré quelques élans un peu
plus dansants à gauche et à droite. Alors qu’il a produit plusieurs
albums chauds par le passé, avec The North Borders Bonobo demeure
dans un contexte de grisaille automnale avec un album plutôt froid,
parfait pour accompagner vos jours de pluie. Là où il demeure
particulièrement fort, c’est sa façon de créer une transition parfaite
d’un titre à l’autre, pour un album qui se déguste doucement jusqu’à la
fin. Plusieurs artistes collaborent à l’album : Grey Reverend,
Cornelia, Szjerdene (pour 2 pièces), et surtout, Erykah
Badu (pour l’excellente « Heaven for the Sinner »). Voici un très
bon disque pour les amateurs de musique électronique ambiante.
(mai 2013)
Vidéoclip :
« Cirrus » |
Ninja Tune
½
|
Magillah –
Fotografie
Magillah est un projet
d’Henri Oppenheim qui a vu le jour à Montréal en 2008. Après
avoir été leader du groupe instrumental Kleztory pendant de
nombreuses années, Oppenheim a voulu explorer les chansons juives
d’Europe de l’Est en yiddish. Accompagné de musiciens issus du jazz, du
classique et des musiques du monde, il rend donc hommage aux standards
de la chanson yiddish et du klezmer. Plusieurs des 13 pièces présentées
demeurent fidèles à la tradition. Par contre, certains arrangements
originaux incorporent différents styles musicaux comme le reggae, le
blues et même le disco. Oppenheim assure lui-même la réalisation de
l’album en compagnie de Richard Bélanger (Jean-Pierre Ferland,
Gilles Vigneault, UZEB). Un très bon disque pour nous
faire découvrir la musique juive!
(mai 2013) |
½
|
Rachid Taha – Zoom
Zoom est déjà le
9e album pour le chanteur algérien Rachid Taha. Il a été enregistré
entre Paris et l’Angleterre avec le réalisateur et guitariste Justin
Adams (Robert Plant) et compte sur de nombreuses
collaborations dont Mick Jones (The
Clash), Brian Eno et Rodolphe Burger. On peut
aussi entendre la chanteuse Raï Cheba Fadela, ainsi que Jeanne
Added pour une reprise en duo mêlant anglais et arabe du classique
d’Elvis Presley « Now or
Never », adapté du célèbre hymne italien « O Sole Mio ». En plus des
excellentes « Zoom sur Oum » et « Jamila », Taha nous offre en
conclusion du CD une nouvelle version de sa célèbre « Voilà Voilà »
enregistrée d’abord il y a 20 ans. Avec Zoom, Rachid Taha nous
prouve une fois de plus qu’il est l’un des meilleurs artistes pour
fusionner musiques arabes et occidentales, musiques traditionnelles et
contemporaines.
(mai 2013) |
Naïve
/
SIX
½
|
Atlas
Genius – When It Was Now
Le groupe indie rock australien s’est d’abord fait découvrir grâce au
web où « Trojans » a connu un succès instantané. Il n’en fallait pas
plus pour que les frères Jeffery et leur ami Darren Sell
obtiennent un contrat de disques leur permettant de présenter leur
premier album. Voici donc When It Was Now, un disque de rock
passablement accessible grâce à d’excellentes mélodies et des rythmes
entraînants. On peut les comparer en partie à Kings of Leon ou
The Killers, avec un petit quelque chose de britannique à la
Franz Ferdinand. « Trojans » est assurément la meilleure pièce du
disque, même si d’autres morceaux comme « If So », « Through the
Glass », « Back Seat » « Centred On You » et la chanson-titre ne
laisseront personne indifférent. Par contre, certaines compositions sont
un peu moins à la hauteur, ce qui crée des inégalités sur l’album. Il
s’agit malgré tout d’un très bon premier disque pour ce groupe à
découvrir.
(mai 2013)
Vidéoclips :
« Back Seat » -
« Symptoms » -
« Trojans » -
« If So » -
« Centred On You » |
Warner
½
|
Kvelertak –
Meir
Kvelertak est un groupe norvégien qui fusionne parfaitement le black
metal et le rock ‘n’ roll. Il en résulte donc un son agréable à écouter
et accessible, malgré la voix gutturale du chanteur, Erlend Hjelvik
(qui en passant chante dans sa langue maternelle). On y trouve des
influences évidentes de Turbonegro et autres groupes du genre qui
offrent une alternative rock ‘n’ roll au son punk rock. Meir est
leur 2e album et il présente tout un défi considérant les attentes
créées par leur excellent disque éponyme paru en 2010. L’album présente
de très bonnes pièces qui viennent donner un nouveau souffle au métal en
réanimant autant le black metal que le rock des années 1970 (AC/DC,
Thin Lizzy). Motörhead
nous viennent aussi en tête en plusieurs occasions, eux qui présentent
le mélange ultime entre métal et rock ‘n’ roll. Même si Meir ne
réinvente rien par rapport à ce qui a été créé depuis 40 ans, il
contient de très bons moments qui plairont certainement aux amateurs de
métal.
(mai 2013)
Vidéoclips :
« Bruane Brenn » -
« Manelyst » -
« Kvelertak » |
Roadrunner
/
Warner
½
|
Jerusalem In My Heart – Mo7it Al-Mo7it
Projet créé en 2005 par
le Montréalais Radwan Ghazi Moumneh (Libanais d’origine),
Jerusalem In My Heart présente une musique arabe contemporaine et
électronique jumelée à des projections et jeux de lumière. Le trio
s’était refusé jusque là à immortaliser sur disque sa musique, laissant
l’art à l’éphémère de ses rares spectacles. Il nous arrive finalement
avec un premier album déstabilisant dans ses expérimentations. Les
pièces chantées se veulent des appels à la prière, alors que les
morceaux instrumentaux sont garnis de chants d’oiseaux accompagnés de
guitares. Même si on ne comprend pas l’arabe, l’atmosphère lourde laisse
aisément supposer qu’il ne s’agit pas de textes bien joyeux. L’ensemble
est difficilement accessible et vous laissera avec un grand sentiment de
pesanteur pas nécessairement agréable. En plus, il manque toute la
portion visuelle qui nous aiderait assurément dans notre appréciation.
Par contre, c’est diablement original!
(mai 2013) |
Constellation
½
|
Olafur
Arnalds – For Now I Am Winter
L’Islandais Olafur
Arnalds est un compositeur et multi-instrumentiste qui a d’abord œuvré
en tant que batteur pour plusieurs groupes métal dans son pays natal.
Depuis quelques années, il se consacre au néo-classique et à la musique
de films. Sur For Now I Am Winter, il mélange habilement le
néo-classique à l’électronique, en incluant quelques moments plus pop
grâce au chanteur Arnor Dan. Il en résulte une musique d’ambiance
relaxante qui nous amène à rêvasser. C’est un album qui se déguste tout
doucement et qui peut devenir la trame sonore de votre propre vie. Un
très bon album!
(mai 2013) |
Mercury
/
Universal
½
|
Depeche
Mode – Delta Machine
Pour leur 13e album, Dave Gahan, Martin Gore et compagnie
proposent un album plutôt lent et sombre. Le groupe demeure dans des
territoires électroniques passablement profonds et risque fort de
décevoir les amateurs de leurs succès les plus dansants. Pourtant, ils
réussissent encore à innover dans un style qui pullule depuis plusieurs
années déjà. Gore demeure en grande forme alors qu'il signe de très
bonnes compositions comme « Angel » et « Heaven ». L'ensemble crée une
ambiance unique qui nous oblige à écouter jusqu'au bout, même si peu de
titres se démarquent véritablement. Delta Machine ne passera
peut-être pas à l'histoire, mais il s'agit tout de même d'un autre bon
disque pour Depeche Mode.
(mai 2013)
Vidéoclip :
« Heaven » |
½
|
Axelle Red – Rouge ardent
Axelle Red a lancé son
premier album il y a déjà 20 ans. Pour célébrer cet anniversaire, elle a
écrit 40 chansons, en a enregistré 16 pour n’en conserver que 10 pour ce
nouveau disque de soul pop française. Réalisé par Mark Plati (David
Bowie, The Cure, Les Rita Mitsouko, Françoise
Hardy, Alain Bashung), Rouge ardent se veut un album à
grand déploiement avec des cuivres et des violons. Par contre, le
résultat n’est pas toujours réussi et sonne kitsch plus souvent
qu’autrement. On retrouve quelques très bonnes mélodies qui vous
resteront en tête longtemps, et il faut avouer que la voix d’Axelle se
porte plutôt bien. Par contre, la prémisse de l’album laissait entrevoir
de bien plus grandes choses, ce qui s’avère décevant en bout de ligne.
(mai 2013) |
Naïve
/
SIX
|
Pier Béland
– Ce que je suis
À quelques semaines du lancement de son nouvel album, on apprenait que
Pier Béland était en phase terminale du cancer. Par contre, il était
hors de question pour elle de changer les plans pour la parution de son
premier disque en plus de 10 ans. Il a été lancé après son décès et est
devenu en quelque sorte un vibrant hommage à l’auteure-compositeure-interprète.
Sur Ce que je suis, elle partage ses coups de coeur des 20
dernières années, des chansons simples qui séduiront ses fans. Parmi les
moments forts du disque, on retrouve entre autres l’excellente
chanson-titre, ainsi que la country « J’ai fait tes valises ».
(mai 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 12, 4 mai 2013) |
EDC
|
Stéphane Deslauriers –
Stéphane Deslauriers
Stéphane Deslauriers
n’est pas un auteur-compositeur comme les autres. Atteint du syndrome de
la fatigue chronique, il a combattu la maladie pendant des années. Alité
pendant très longtemps, c’est son amour de la musique qui lui a permis
de survivre. Sur ce premier album, il nous offre avec beaucoup d’émotion
12 chansons. Réalisé par Alain Leblanc (Jean-Pierre Ferland),
le disque compte une équipe de musiciens de premier plan : Marc
Langis à la basse, Denis Courchesne à la batterie, Alain
Leblanc à la guitare et aux claviers, ainsi que Paul Picard aux
percussions. Pour ajouter encore un peu plus de richesse aux
arrangements, Deslauriers est appuyé par de magnifiques cordes et des
choristes chevronnés. Le résultat est un très beau disque de chansons
d’amour.
(mai 2013) |
Artic
½
|
Shirley Théroux – Entre Brel et moi…
Après 22 ans d’absence en musique, Shirley Théroux s’attaque au
répertoire de Jacques Brel pour son nouvel album. Elle présente
11 versions bien personnelles des plus grands classiques de son œuvre,
en plus d’une chanson inédite composée au Québec en 1965. « Peut-être
peut-être » a été offerte à Shirley Théroux par Gaétane Létourneau
en 1986, une chanson écrite par Brel à sa première venue au Québec. Il
visitait alors tous les soirs la boîte à chanson Chez Clairette après
ses spectacles à la Comédie-Canadienne et avait écrit cet hymne aux
Québécois. Entre Brel et moi présente en quelque sorte la vision
de Shirley Théroux sur le répertoire de Jacques Brel.
(mai 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 7, 30 mars 2013) |
Musicor
|
Jean Fabi – I’ll See You In My Dreams
Jean Fabi est avant tout
un homme d’affaires et un homme de cœur. Président de FlexGroup, il
s’implique activement dans différentes causes. Dans le but de venir en
aide à la Société pour les enfants handicapés du Québec (SEHQ), il a
enregistré 19 succès incontournables du répertoire américain et réalise
son rêve de présenter un premier album. Il remonte aussi loin qu’en 1924
avec la chanson-titre, popularisée par Pat Boone en 1962, et se
rend jusqu’à la fin des années 1970 avec deux succès de Bob Seger,
« Still the Same » et « Old Time Rock ‘n’ Roll ». Les autres succès
mémorables incluent « Whole Lotta Shakin’ Goin’ On » de Jerry Lee
Lewis, « Can’t Help Falling In Love » et « Stuck On You » d’Elvis
Presley, « Sweet Little Sixteen » de Chuck Berry, « Only
You » des Platters, « Pretty Woman » de Roy Orbison, ainsi
que « Long Cool Woman » des Hollies. Notons la participation de
Dominica Merola qui prête sa voix à deux chansons en duo avec
Fabi. Tous les profits de l’album seront versés à la SEHQ et il est
possible de se le procurer en ligne ici :
www.cdjeanfabi.com.
(mai 2013) |
FlexGroup
½
|
Josh
Groban – All That Echoes
Josh Groban est à la base un chanteur classique qui nous offre une
musique pop accessible, avec des orchestrations très riches. Le
chanteur de Los Angeles a débuté sa carrière alors qu’il était à
peine âgé de 20 ans, ce qui fait qu’il présente déjà son 6e album
studio au tournant de ses 32 ans. Le réalisateur
Rob Cavallo
(Green Day,
Goo Goo Dolls,
Paramore) réussit à
amener Groban un peu plus loin dans l’univers pop rock avec des
arrangements de guitares qui viennent en compétition avec les
orchestrations. Il en résulte donc son album le plus accessible à ce
jour. Par ailleurs, il participe plus qu’avant à l’écriture, ce qui
lui permet de s’approprier un peu plus les chansons pour un album
personnel et intimiste. Parmi les reprises que l’on peut entendre,
notons « Falling Slowly » de Glen Hansard et « I Believe (When
I Fall in Love It Will Be Forever) » de
Stevie Wonder. Il
effectue aussi des relectures bien personnelles de « The Moon Is a Harsh Mistress » de Jimmy Webb, ainsi que d’une pièce
traditionnelle celtique, « She Moved Through the Fair ». Notons la
présence de la chanteuse italienne
Laura Pausini sur « E Ti Promettero » et du trompettiste cubain
Arturo Sandoval sur
« Un Alma Mas ». Avec
All That Echoes, Josh Groban semble
avoir trouvé l’équilibre tant recherché, ce qui en fait très
certainement l’un de ses meilleurs albums à ce jour. (chronique
principale de mars 2013) |
Reprise
/
Warner
½
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Jill
Barber – Chansons
La chanteuse jazz / folk
canadienne se familiarise avec le répertoire francophone sur ce nouvel
album. Elle a d’abord sélectionné 30 chansons françaises et québécoises
avant de réduire à 12 celles qui se retrouveraient sur le disque. On
peut y entendre des classiques de Gainsbourg (« La javanaise »),
Aznavour (« Plus bleu que tes yeux »), Dalida
(« J’attendrai ») et surtout, l’incontournable « Quand les hommes
vivront d’amour » de Raymond Lévesque. Jill prête magnifiquement
sa voix à ces classiques et se les approprie de belle façon, surtout
considérant sa connaissance limitée pour la langue française. Un très
bel album! (mars 2013) |
Outside
/
SIX
½
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David Bowie
– The Next Day
Pour son 1er album en 10 ans, le légendaire David Bowie nous
enseigne d’abord l’art de recycler une pochette, en reprenant celle
de l’album
Heroes
paru il y a 36 ans. Musicalement, on ne retrouve rien
aux antipodes de ses derniers enregistrements, surtout qu’il
travaille avec la même équipe que pour
Reality,
avec son fidèle collaborateur
Tony Visconti
à la réalisation. En fait, avec une carrière qui s’étend sur presque
50 ans parsemée de virages à 90 degrés, il s’avère plutôt naturel
que le Bowie d’antan se soit assagit et qu’il s’engouffre dans ses
pantoufles confortables. Il réussit tout de même à capter notre
attention en plusieurs occasions, d’abord avec la dynamique
chanson-titre, puis avec « The Stars (Are Out Tonight) » et « How Does the Grass Grow ». Quelques pièces un peu trop denses viennent
s’assurer que nous ne tomberons pas sous le charme trop longtemps,
mais il reste que Bowie nous offre une fois de plus un très bon
album, digne de ce qu’il a produit depuis la deuxième moitié des
années 1990. (chronique principale de mai 2013)
Vidéoclips :
« Where Are We Now? » -
« The Stars (Are Out Tonight) » |
½
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Robert
DeLong – Just Movement
Robert DeLong est un musicien d’électronique de Los Angeles qui
apporte son talent d’auteur-compositeur-interprète à la musique
électro dansante. Il nous présente un superbe premier album qui,
tout en demeurant plutôt underground, possède des mélodies
inoubliables et de solides compositions. Le mélange de sons
électroniques et d’instruments organiques est remarquable et chaque
son réussit à capter notre attention. Surtout, il réussit à nous
faire danser tout en nous parlant de politique, de Dieu et de
l’environnement. En soit, il s’agit d’un véritable tour de force et
Robert DeLong représente donc bien plus qu’un simple divertissement.
(découverte du mois de mai 2013)
Vidéoclip :
« Global Concepts » |
Glass Note
/
Universal
½
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The Strokes
– Comedown Machine
Deux ans après
Angles, les Strokes sont de retour avec leur 5e album,
Comedown Machine. Le groupe poursuit dans son exploration des
sonorités des années 1980 avec quantités de synthétiseurs. Cette
fois-ci, la surprise est moins grande, mais surtout, le groupe réussit à
nous offrir un album un peu plus cohérent, avec moins d’expérimentations
dans des directions opposées. À travers les pièces très 80’s sur
lesquelles Julian Casablancas sort sa voix de falsetto (« Tap
Out »), on retrouve quelques bons vieux morceaux un peu plus rock ‘n’
roll à notre plus grand plaisir (comme la chanson-titre). Même si on
peut être quelque peu incertain au départ, en bout de ligne on réalise
que l’album est très agréable à écouter.
(mai 2013)
Vidéoclip :
« All the Time » |
½
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New Kids On The
Block – 10
Mine de rien, avec près de 30 ans de carrière, les New Kids On The Block
constituent certainement le boy band le plus durable (malgré une
longue pause entre 1995 et 2008). Ils sont redevenus un groupe à voir
sur scène, la nostalgie des jeunes filles maintenant devenues mères
aidant. Par contre, leur musique demeure plutôt insignifiante avec tous
les clichés pop et R&B. On retrouve quelques mélodies intéressantes à
gauche et à droite et la pseudo-rock « Remix (I Like The) » risque de
vous faire taper du pied, mais l’ensemble demeure encore une fois
futile. Pour tout gars qui les a connus au sommet de leur carrière, les
New Kids On The Block demeurent un groupe simplement utile à allumer les
jolies filles autour. Plus sûr par contre qu’en 2013 ce soit encore le
cas, malheureusement.
(mai 2013)
Vidéoclip :
« Remix (I Like The) » |
Universal
½
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Dido –
Girl Who Got Away
La chanteuse électro pop londonienne présente son 4e album, un premier
en cinq ans. Moins intimiste que son précédent disque, Girl Who Got
Away pourrait parfaitement servir d’album d’ambiance à tout nouveau
bar lounge à la mode. Il est en effet particulièrement riche
musicalement, en plus de lorgner du côté du hip hop en certaines
occasions. C’est le cas entre autres sur « Let Us Move On » avec la
participation de Kendrick Lamar. Il reste que ce sont les pièces
d’ouverture, « No Freedom » et la chanson-titre, qui agissent en tant
que locomotives à l’album qui s’écoute ensuite très bien jusqu’à la fin.
(mai 2013)
Vidéoclip :
« No Freedom » |
½
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The Band
Perry – Pioneer
The Band Perry est un groupe de country contemporain qui intègre des
éléments de musiques pop et rock. Le trio, composé des frères Reid
et Neil Perry et dirigé par leur grande sœur Kimberly,
provient de l’Alabama et présente une musique dynamique qui possède tout
ce qu’il faut pour plaire à la masse. En fait, il n’y a à peu près que
le violon qui rappelle occasionnellement un son country plus
traditionnel. Le groupe fait régulièrement des juxtapositions de genres
qui pourront paraître bizarres en certaines occasions, dues probablement
à son désir de plaire au plus grand bassin possible de la population. En
ce sens, Pioneer est un album réussi, mais il fera rager les
amateurs de country, en plus d’aller dans plusieurs directions pas
toujours souhaitables.
(mai 2013)
Vidéoclip :
« Better Dig Two »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 11, 27 avril 2013) |
Universal Republic
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Biffy
Clyro – Opposites
Le groupe de rock alternatif écossais nous arrive avec un 6e album,
quatre ans après
Only Revolutions. Encore une fois, les gars prouvent leur
capacité à écrire de très bonnes mélodies pop dans un son alternatif
plutôt hermétique. En plus, on peut deviner une tendance conceptuelle
intéressante sur Opposites, qui est définitivement le genre
d’album à écouter jusqu’au bout, sans raccourcis. Même si le disque
présente plusieurs moments intéressants, l’ensemble n’a rien
d’impressionnant et plusieurs titres risquent de vous laisser
indifférents. Biffy Clyro nous offre donc un bon album avec Opposites,
mais qui risque de tomber rapidement dans l’oubli. À noter que l’album
est disponible en deux versions, 1 ou 2 CD.
(mai 2013)
Vidéoclips :
« Black Chandelier » -
« Biblical » |
Warner
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Black Rebel Motorcycle Club
– Specter at the Feast
un texte de Lanig
(Rocklegends)
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
BRMC fait penser à ce poème de Verlaine : leur musique est à la fois
toujours à peu près la même mais pas complètement, toujours un peu
différente mais pas fondamentalement. On navigue toujours en terre
familière accompagné des mêmes personnages avec toujours le même plaisir
enveloppant : les mêmes paysages mais pas les mêmes chemins. On
fonctionne un peu sur le principe des séries télévisées, des personnages
récurrents, des apparitions, des disparitions, des rebondissements mais
au fond, on est bien au chaud, bien enveloppé dans un certain plaisir
coupable et néanmoins confortable : retrouver chaque fois les fondations
de ce qu'on aime. Alors dans ce nouvel opus (épisode 8), les Black Rebel
nous ressortent tous ces ingrédients propres à nos séries préférées :
des décors familiers avec les grosses rythmiques, les basses
telluriques, les murs de guitares bien sûr, les voix comme noyées dans
du coton électrique, des personnages connus avec les excursions dans les
ballades acoustiques (« Lullaby »), les downtempo rapeux (« Fire walker
», « Loose Yourself »), les chevauchées fantastiques (« Sell it »), les
bons vieux potes bien trash (« Rival », « Teenage desease ») et aussi
parfois des nouveautés, des excursions dans une forme de rythme
dancefloor (« Hate the Taste »), un nouveau batteur (une fille en
l’occurrence, Leah Shapiro) et mêmes des étrangetés soporifiques
(« Sometimes the Light ») . BRMC, parfois répétitif ? Un style pas
toujours inventif ? Oui, certainement. Un son souvent moite, poisseux,
un brin crade ? Oui, jouissivement et définitivement oui. Des paroles
dont on ne saisit pas tout (ni même leurs sens…), sombres comme une
nouvelle d'Edgar Poe ? Oui, indéniablement. Une atmosphère noire comme
la nuit ? Oui, sûrement. Mais au fond, n’est-ce pas là, finalement,
l’essence du rock ? La réponse est bien entendu dans la question. Black
Rebel Motorcycle Club ou une certaine idée du Rock N’ Roll…
(mai 2013) |
½
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A
Rocket To The Moon – Wild & Free
A Rocket To The Moon a d’abord débuté en tant que projet solo pour le
multi-instrumentiste Nick Santino, avant de devenir un groupe
complet. Leur premier album,
On Your Side, présentait plusieurs éléments intéressants, mais
c’est avec Wild & Free qu’on découvre enfin leur vraie nature.
Santino et sa bande proposent un rock accessible aux mélodies
inoubliables, avec une teinte de country en certaines occasions grâce à
la guitare slide et aux guitares acoustiques. De solides compositions
font en sorte de conserver notre intérêt, et contrairement au disque
précédent, c’est avec une facilité déconcertante et beaucoup de plaisir
qu’on écoutera Wild & Free jusqu’au bout. Un très bon disque par
un groupe à surveiller!
(mai 2013)
Vidéoclips :
« Whole Lotta You » -
« Ever Enough » |
Fueled By Ramen
/
Warner
½
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Bring Me The Horizon – Sempiternal
Le groupe de métal
hardcore nous arrive avec un 4e album plutôt surprenant. Leur évolution
était déjà évidente en 2010, mais lorsqu’on entend leur habile mélange
de subtilités sonores et d’agressivité, on ne peut qu’être ravis. « Can
You Feel My Heart » présente un son métal tout en douceur en ouverture
du disque, un beau contraste. Le groupe présente ensuite son lot de
titres agressifs, mais réussit à toujours mettre une touche plus
atmosphérique. « Empire (Let Them Sing) » est certainement une pièce
qu’aurait aimé pondre Korn ces dernières années. Quant à « Shadow
Moses », elle a été un succès instantané à son apparition sur YouTube.
En plus de ces très bonnes compositions, l’album a été réalisé de main
de maître par Terry Date (Deftones, Linkin Park,
Soundgarden), celui-là même qui avait rendu
White Pony des Deftones dans la catégorie des classiques
du métal contemporain il y a déjà 13 ans. Il en résulte sans contredit
le meilleur album de Bring Me The Horizon à ce jour.
(mai 2013) |
Sony
/
Epitaph
½
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Emmylou
Harris & Rodney Crowell – Old Yellow
Moon
Pour Old Yellow Moon,
la chanteuse country Emmylou Harris s’associe à Rodney Crowell pour
produire un album de duos. Même s’il a été enregistré à Nashville,
l’album possède un son un peu plus folk, une atmosphère bien
particulière qui le rend tout de suite intéressant. Le duo reprend « Bluebird
Wine », une composition de Crowell qu’Emmylou avait déjà enregistrée
pour débuter son album
Pieces of the Sky en 1975. On retrouve plusieurs standards sur
l’album d’artistes comme Roger Miller, Allan Reynolds, et
Kris Kristofferson. On peut aussi entendre 3 morceaux de Hank
DeVito (dont la chanson-titre), lui qui a fait partie du groupe de
musiciens d’Emmylou Harris, Hot Band, dans les années 1970, tout
comme Crowell d’ailleurs. C’est un bien bel album que nous offre le duo,
en espérant qu’ils remettent ça par la suite.
(mai 2013) |
Nonesuch
/
Warner
½
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OneRepublic
– Native
Le groupe pop rock du Colorado nous revient avec un troisième album,
près de 4 ans après
Waking Up. Musicalement, le quatuor ne surprendra pas beaucoup
et rassurera plutôt ses fans. Ryan Tedder demeure toujours aussi
efficace pour écrire des chansons accrocheuses à souhait, mais il
réussit cette fois-ci à en pondre quelques-unes qui se démarquent
véritablement par leur qualité. Notons plus particulièrement les 3
pièces en ouverture, « Counting Stars », « If I Lose Myself » et « Feel
Again » qui mettent la barre haute pour la suite. Alors que leurs deux
premiers albums ne contenaient que quelques hits intéressants, Native
présente une belle qualité d’ensemble, en plus de certaines
compositions de premier plan. Il s’agit donc du meilleur album à ce jour
pour OneRepublic. (avril 2013)
Vidéoclips :
« Feel Again » -
« If I Lose Myself » |
Interscope
/
Universal
½
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Sylvie Paquette – Jour de chance
L’auteure-compositeure et interprète montréalaise nous arrive avec un
nouvel album qui poursuit dans cette atmosphère poétique planante, que
l’on peut comparer entre autres à Catherine Durand. Elle peut
compter sur des collaborateurs de grand talent dont Éric Goulet
et Philippe Brault à la réalisation, sans oublier Jipé Dalpé.
Quelques textes sont un peu plus faibles et l’atmosphère planante peut
s’avérer plus lourde et ennuyante en certaines circonstances, mais
l’ensemble demeure tout de même efficace et à la hauteur de son talent.
(avril 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 11, 27 avril 2013) |
Audiogram
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Rameau – Les amants trahis
Le compositeur français
Jean-Philippe Rameau (1683-1764) a consacré la majeure partie de
sa vie à l’art lyrique. Mais, il a d’abord présenté des cantates à
caractère profane dont 6 qui nous sont parvenues. Ce disque présente 4
de ces cantates, dont la plus célèbre, « Les amants trahis ». Les mots
de Rameau sont portés ici par le baryton-basse Philippe Sly et la
soprano Hélène Guilmette. Le duo est accompagné par l’ensemble
Clavecin en concert dirigé par le claveciniste de renommée mondiale
Luc Beauséjour. En présentant ces 4 superbes cantates sur un CD
de 63 minutes, l’étiquette classique Analekta rend un vibrant hommage à
ce géant français de la musique baroque. Une bien belle façon de
découvrir Rameau!
(avril 2013) |
Analekta
½
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Spring Breakers
(musique originale)
Pour la bande originale
du film Spring Breakers, on a fait confiance à Skrillex et
Cliff Martinez pour la composition de la majorité des pièces. Il
en résulte donc un album surtout électronique / dubstep. Par contre,
quelques noms viennent s’intégrer à travers pour offrir une alternative
d’un autre genre. C’est le cas pour Dangeruss et James Franco
avec le morceau rap « Hangin’ With Da Dopeboys », pour Meek Mill,
Pill, Torch et Rick Ross avec « Big Bank », ainsi
que pour Ellie Goulding en conclusion avec son succès « Lights ».
Il reste que c’est la pièce d’ouverture de Skrillex, « Scary Monsters
and Nice Sprites », qui donne non seulement le ton à l’album, mais qui
éclipse totalement tout ce qui va suivre. Malgré quelques bons moments,
la bande originale de Spring Breakers présente trop de passages à
vide pour conserver notre intérêt jusqu’à la fin, ce qui est souvent le
cas avec une bande originale de film de toute façon.
(avril 2013) |
Atlantic
/
Warner
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Mount
Moriah – Miracle Temple
Mount Moriah est un
groupe de rock alternatif à tendance folk qui provient de la Caroline du
Nord. Miracle Temple est leur deuxième album et ils semblent y
prendre véritablement leur air d’aller. Le trio présente en effet des
compositions de qualité enveloppées dans des arrangements de premier
plan et une réalisation irréprochable. La musique de Mount Moriah
présente de superbes subtilités qui rendent leurs chansons riches et
pleinement satisfaisantes. Voici donc un très bon album de rock léger à
la fois accessible et original.
(avril 2013) |
Merge
½
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The
Milk Carton Kids – The Ash & Clay
Les Milk Carton Kids
sont un duo de folk contemporain en provenance de Los Angeles.
Directement influencés par Simon & Garfunkel, Kenneth
Pattengale et Joey Ryan proposent une musique acoustique et
minimaliste où les harmonies vocales dominent. Sur ce deuxième album,
ils apportent tout de même des lignes de guitares inventives et
rafraîchissantes en certaines occasions, ce qui permet de conserver
l’intérêt dans un style qui a largement été surexploité depuis 50 ans.
(avril 2013) |
Anti-
/
Epitaph
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Devendra Banhart – Mala
Né à Houston, Devendra
Banhart a grandi autant à Caracas qu’à Los Angeles, avant de découvrir
les arts à San Francisco. Très actif depuis ses débuts au tournant des
années 2000, Banhart présente un premier album en 4 ans. Sans revenir au
son lo-fi de ses débuts, Banhart nous offre une musique intimiste
intégrant à la fois du folk et de l’électro minimaliste. Il puise
également dans ses origines latines pour produire quelques-uns des
meilleurs morceaux de l’album dont « Mi Negrita ». Les compositions sont
en général très efficaces et Banhart réussit à créer des liens
intéressants entre ces morceaux pourtant si différents. Son univers
demeure particulier, mais il présente de nombreux éléments dignes
d’intérêt pour quiconque désirerait y mettre l’effort.
(avril 2013) |
Nonesuch
/
Warner
½
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We Are
Wolves – La Mort Pop Club
La Mort Pop Club
est le 4e album du trio punk indie montréalais We Are Wolves. Même si la
distorsion occupe une place prépondérante, le groupe n’hésite toujours
pas à explorer en territoire électronique. Les rythmes sont efficaces et
dansants, et sont très bien accompagnés de couches de synthétiseurs,
sans faire rétro. Le groupe propose donc un excellent album de post-rock
aux mélodies pop inoubliables, sur lesquelles il se permet même de
chanter occasionnellement en espagnol. Quant à « Voices », il s’agit
d’une ballade que ne renierait certainement pas Coldplay.
(avril 2013) |
Grosse
Boîte /
Dare To Care
½
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Ludo Pin
– Paris-Montréal
Ce Français d’origine installé à Montréal depuis 3 ans propose une
musique pop électro qui rappelle passablement Jérôme Minière. Sur
son deuxième album, l’auteur-compositeur-interprète présente de
meilleures mélodies. Par contre, il enterre ses compositions dans des
ambiances surchargées où les sons semblent provenir de partout à la
fois. Certains de ses textes étant un peu plus faibles, il peut s’avérer
positif de créer diversion, mais on s’y perd rapidement. Même si
Paris-Montréal présente plusieurs éléments dignes d’intérêt pour les
fans de Jérôme Minière, ils devraient patienter jusqu’au 16 avril pour
écouter son nouvel album.
(avril 2013)
Vidéoclip :
« Sans ça » |
Abuzive
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Shout
Out Louds – Optica
Le groupe indie rock suédois nous présente son 4e album depuis ses
débuts en 2005. Les membres du groupe, amis d’enfance, assurent la
réalisation eux-mêmes pour Optica qui présente d’excellentes
compositions et des mélodies incomparables. Par exemple, « Illusions »
avec son rythme aux influences disco pourra difficilement vous laisser
indifférents. Malgré le côté quelque peu joyeux de plusieurs pièces, la
mélancolie occupe une place importante sur l’album, surtout dans les
ballades comme « Blue Ice ». De nombreux morceaux, dont l’excellent « Sugar »,
nous rappellent les sonorités de The Cure. Avec Optica,
Shout Out Louds revient à la qualité de ses deux premiers
enregistrements après une erreur de parcours en 2010 avec
Work.
(avril 2013)
Vidéoclips :
« Blue Ice » -
« Walking in Your Footsteps » |
Merge
½
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Pissed Jeans – Honeys
Pissed Jeans est un quatuor punk indie de la Pennsylvanie qui propose
une musique plutôt bruyante meublée d’expérimentations sonores. Pour son
4e album, le groupe laisse tomber la voix gutturale de son disque
précédent pour présenter un enregistrement un peu plus accessible, même
si on a toujours besoin d’une bonne dose de patience pour en arriver à
apprécier. Leur frustration par rapport aux détails du quotidien est
toujours bien au rendez-vous et constitue le sujet principal tout au
long du disque. Les morceaux les plus intéressants sont certainement « Romanticize
Me » et « Cafeteria Food », alors que la pièce d’ouverture, « Bathroom
Laughter », pourrait s’avérer beaucoup plus attirante sans les cris
inutiles. Si vous aimez votre musique bruyante à souhait, Pissed Jeans
constitue certainement un bon choix, surtout que le groupe offre ici son
meilleur album à ce jour.
(avril 2013)
Vidéoclip :
« Bathroom Laughter » |
Sub Pop
½
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Bon Jovi –
What About Now
Depuis
Crush en 2000, le meilleur album des 20 dernières années
pour Bon Jovi, nous avons eu bien peu de bon matériel à nous mettre
sous la dent. Il y a bien eu un regain d’énergie avec
Lost Highway
en 2007 et son côté country, mais ce fut le
seul moment digne d’intérêt de la dernière décennie. Avec
What
About Now, le groupe recycle sa recette rock tout à fait à point
en intégrant encore une fois des influences country. Le problème est
que cette recette devient de plus en plus indigeste avec le temps.
Les ballades sont insupportables et ce ne sont pas les cordes qui
viendront les rendre plus tolérables. Quand le groupe tente de
brasser la cabane un peu plus, il ne s’approche pas du tout du son
hard rock énergique qui les a rendus célèbres au milieu des années
1980. Le seul titre à présenter un certain intérêt est le succès
« Because We Can ». Pour le reste, il s’agit de sonorités et
mélodies trop souvent entendues et surtout de contenu inintéressant,
sans énergie. J’avais osé déclarer Bon Jovi cliniquement mort après
Keep the Faith en 1992, et je dois dire que j’avais
peut-être raison finalement… Bonne chance dans votre écoute de
l’album; vous en aurez besoin pour vous rendre à la fin, en espérant
que vous n’ayez pas en plus acheté la version de luxe avec trois
titres additionnels. (chronique principale d'avril 2013)
Vidéoclip :
« Because We Can » |
Island
/
Universal
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Luce
Dufault – Du temps pour moi
Avec Du temps pour moi, Luce Dufault présente son 8e album, mais
le premier de chansons originales depuis 2007. L’interprète à la voix
incomparable s’entoure encore de fidèles complices en tant qu’auteurs et
compositeurs : Richard Séguin (pour 4 titres, dont le duo « Quand
nos rêves » et le 1er extrait, « Que du bonheur »), Marc Chabot,
Daniel Bélanger, Nelson Minville, Sylvie Paquette
et Michel Rivard. Pour apporter des idées fraîches, elle compte
aussi sur de nouveaux collaborateurs comme Frédérick Baron,
Ève Déziel, Catherine Major, Louise Marois, Patrice
Michaud et Moran. Pourtant, malgré cette importante liste
d’auteurs et compositeurs, on a l’impression d’entendre toujours la même
chanson tout au long des 11 titres. Les interprétations tombent à plat
et on attend en vain le morceau qui nous sortira d’une difficile
léthargie. Voici donc un album franchement ennuyant par une interprète
pourtant si talentueuse habituellement.
(avril 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 8, 6 avril 2013) |
Lunou
½
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Kacey Musgraves
– Same Trailer Different Park
La jeune chanteuse country de 24 ans avait déjà lancé trois albums
indépendants avant de se présenter au concours Nashville Star en
2007 où elle a terminé au 7e rang. Avec Same Trailer Different Park
et le premier extrait, « Merry Go ‘Round », Kacey fait son entrée
dans les grandes ligues. Elle propose un son country folk généralement
doux qui présente de belles qualités créatives. Les mélodies sont
efficaces et sa voix réussit à charmer dès les premiers instants.
(avril 2013)
Vidéoclip :
« Merry Go ‘Round »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 8, 6 avril 2013) |
Mercury
/
Universal
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Nick Cave
& The Bad Seeds - Push the Sky Away
Nick Cave est actif avec les Bad Seeds depuis déjà 30 ans, mais il nous
présente son premier album en 5 ans avec eux, après l'intense
Dig, Lazarus, Dig!!!. Sur Push the Sky Away, Cave
présente une musique toute en ambiance alors que les pièces s'enchaînent
magnifiquement en douceur avec de très belles orchestrations. La pièce
d'ouverture et premier extrait « We No Who U R » donne parfaitement le
ton à cet album qui se déguste lentement jusqu'à la fin. C'est à ce
moment que l'ancien bassiste du groupe, Barry Adamson, fait un
retour remarqué pour la chanson-titre à laquelle il donne toute sa
personnalité grâce à sa ligne de basse. À noter qu'il s'agit ici du
premier album des Bad Seeds sans Mick Harvey et c'est peut-être
là ce qu'il manque à l'album, soit ses qualités d'arrangeur. Nick Cave
et Warren Ellis réussissent malgré tout à nous offrir de bien
bonnes chansons pour un album très agréable à écouter.
(avril 2013)
Vidéoclip :
« We No Who U R » |
½
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Voivod –
Target Earth
Le groupe de métal
progressif québécois est de retour avec un 13e album en carrière, 8 ans
après le décès de Denis « Piggy » D’Amour. Par contre, il s’agit
de leur premier album sans aucune contribution de Piggy qui avait laissé
des pistes de guitares pour leur disque précédent,
Infini. Il s’agit donc d’un test ultime pour le groupe qui est
maintenant complété par le guitariste Daniel « Chewy » Mongrain
et salue le retour du bassiste Jean-Yves « Blacky » Thériault
après 20 ans. Malgré l’absence de leur principal compositeur, Voivod
réussit encore une fois à innover sur Target Earth avec
différentes expérimentations à la hauteur de la réputation du groupe. Il
s’agit à nouveau d’une musique difficile d’accès, dense et très intense.
« Kluskap O’Kom » présente le thrash metal que l’on connaissait d’eux
dans les années 1980. Mais c’est avec « Mechanical Mind » que le groupe
a bien l’intention de vous éblouir. En plus de 7 minutes et 30 secondes,
Voivod présente tellement de changements de riffs et de temps, ainsi que
de nombreuses harmonies et expérimentations un peu bizarres, qu’on se
retrouve totalement déstabilisés tout au long de cette pièce de métal
progressif pur. La chanson-titre en ouverture et « Kaleidos » avec son
introduction punk sont d’autres moments forts de l’album, qui vient
confirmer que Voivod peut être encore créatif en 2013. Aussi, il est
intéressant de noter que le quatuor présente une première chanson en
français, « Corps étranger ».
(avril 2013) |
Red Ink
/
SIX
½
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Off With Their Heads – Home
Le groupe punk de Minneapolis présente son troisième album et il
pourrait bien s’agir de son meilleur à ce jour. On est rapidement happé
par l’énergie incroyable du groupe qui nous balance ses compositions les
plus rapides à la figure sans avertissement. On retrouve aussi un bon
nombre de pièces mid-tempo qui viennent créer une balance très appréciée
à l’album. La réalisation de Bill Stevenson (Descendents)
est irréprochable et permet d’apprécier chaque moment du disque, même
dans son côté le plus brut. Home s’avère être un très bon album
de punk rock, agréable à écouter jusqu’à la fin. À
découvrir!
(avril 2013)
Vidéoclips :
« Nightlife » -
« Start Walking » |
Epitaph
½
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Foals –
Holy Fire
Holy Fire est le troisième album du groupe indie rock anglais
Foals. Après une douce introduction toute en progression qui crée des
attentes pour la suite, « Inhaler » ne nous déçoit pas avec une bonne
mélodie pop et un mur de guitares à la Muse au refrain. Avant
même d’entendre la suite, on se doute bien qu’ils ne pourront pas faire
mieux. « My Number » nous amène dans un univers pop plutôt dansant, mais
le groupe réussit tout de même à conserver l’intérêt de son public plus
introspectif. En fait, il s’agit là de l’une des forces du groupe qui
est en mesure de conserver un aspect intellectuel dans une dimension pop
propice au simple défoulement sans trop de réflexion. Peu de groupes
rock possèdent cette capacité que l’on retrouve en de nombreuses
occasions tout au long du disque. En plus, on ne peut passer sous
silence la qualité des musiciens qui est irréprochable, rodée au quart
de tour. Même si on ne retrouve plus d’hymnes de la trempe de
« Inhaler » sur le reste de l’album, et que certains déploreront leur
virage un peu trop pop, Holy Fire présente possiblement le
meilleur équilibre à ce jour pour le groupe d’Oxford.
(avril 2013)
Vidéoclips :
« Inhaler » -
« My Number » -
« Late Night » |
Warner
½
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Frightened Rabbit – Pedestrian Verse
Pedestrian Verse est le 4e album du groupe indie écossais qui a
vu le jour au milieu des années 2000. Pour la première fois, le chanteur
et guitariste Scott Hutchison laisse les autres membres du groupe
participer aux compositions. Le groupe propose un très bon mélange de
mélodies pop, de guitares folk et d’élans rock ‘n’ roll. À l’écoute de
« Holy », on ne peut faire autrement que de penser à Arcade Fire.
The Frames peuvent aussi nous venir en tête en différentes
occasions. Frightened Rabbit avait présenté un mini-album en 2012 et une
seule des pièces de ce CD se retrouve sur Pedestrian Verse, soit
la chanson-titre, l’excellente « State Hospital ». La réalisation de
Leo Abrahams donne de l’envergure aux chansons d’Hutchison qui
pourraient certainement s’avérer aussi efficaces dans un contexte plus
dépouillé. Pedestrian Verse est un excellent album qui risque
fort de permettre au groupe d’obtenir enfin une reconnaissance
internationale.
(avril 2013)
Vidéoclips :
« State Hospital » -
« Dead Now » -
« The Woodpile » -
« Backyard Skulls » |
Atlantic
/
Warner
½
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Jacco Gardner –
Cabinet of Curiosities
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Après les multiples vagues garages ressorties à l'aube des années 2000,
ces derniers mois virent aux sonorités psychotropes et hallucinogènes :
le retour en verve de la pop psychédélique. Tame Impala en tête
de proue, suivi par d'autres aventuriers sonores comme Ducktails,
Temples, Nightlands voire plus récemment Foxygen.
Après un premier single sorti sur le label espagnol Action Weekend, le
buzz du net a porté Jacco Gardner jusqu’à la sortie de Cabinet of
Curiosities. Difficile de penser qu'un jeune Hollandais de 24 ans,
natif d’un pays culturellement peu sensible à ce courant, ait pu
façonner un album entièrement psychédélique, enregistré quasiment seul à
la force du poignet. Et pourtant, renvoyant perpétuellement aux années
1960 dont il est tombé éperdument amoureux, Cabinet of Curiosities
est un album psyché-pop indéniablement authentique tant sur le fond
(rapport à ses influences majeures) que sur la forme avec cette
production aérienne (utilisant autant le numérique que l’analogique) et
ce chant détaché. Globalement, les douze titres de l’album sont
incroyablement fouillés et arrangés. Ambiances éthérées, compositions
ingénieuses, Gardner – qui se reconnaît plus en producteur qu’en
interprète – use et abuse de sonorités bigarrées et d’instruments
multiples (clavecin, orgues, claviers ou mellotron) dont quelques
vieilleries qui donnent un style baroque. Avec quelques perles dans les
tiroirs dont l’insolite et incroyable instrumentale titre « Cabinet of
Curiosities », Jacco Gardner donne un premier avant-goût d’un talent qui
risque de donner quelques spasmes à feu Syd Barrett.
(avril 2013) |
½
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Ballaké Sissoko – At Peace
Ballaké Sissoko est un
musicien malien spécialiste de la kora, cet instrument africain à 21
cordes. Il séduit son public partout où il passe depuis une bonne
dizaine d’années. En 2009, il avait fait tourné des têtes avec son album
Chamber Music en compagnie de Vincent Segal au
violoncelle. Segal prend maintenant le rôle de réalisateur pour ce
nouvel album de cet artiste unique. At Peace porte bien son titre
alors que son côté apaisant vous sera immédiatement agréable. L’album
intimiste va bien au-delà de son précédent. En fait, il nous amène dans
un tout autre univers centré autour de sa kora bien aimée. Sissoko
possède cette force unique de nous transmettre l’émotion par le simple
lien de son instrument. Un bien bel album!
(avril 2013) |
Six Degrees
/
SIX
½
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Buckman Coe – Crow’s Nest
Buckman Coe est un
auteur-compositeur, interprète et multi-instrumentiste de Vancouver qui
a lancé précédemment deux albums en 2010 et 2012. Il nous arrive avec un
mini-album produit en édition limitée présentant 5 pièces pour un total
de près de 25 minutes. Il propose une musique soul et reggae avec une
bonne dose d’attitude hippie, gospel et folk. Les mélodies demeurent
plutôt pop et sont livrées avec une très belle voix remplie de
sensibilité. Il s’agit donc d’un très beau CD qui nous rendra impatients
pour la suite.
(avril 2013) |
Tonic
½
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