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50 Cent - Curtis
Curtis
(qui est son
véritable prénom) est sorti simultanément avec
Graduation de
Kanye West
et 50 Cent a affirmé que s’il ne vendait pas plus d’albums que West, il
prendrait sa retraite. Si on se fie aux chiffres de ventes à ce jour, on ne
reverra plus 50 Cent puisqu’il n’a même pas encore atteint la certification or
(500 000 copies) alors que le disque de Kanye
West a dépassé la certification double platine (2 millions de copies). Moins
doux que
The Massacre, Curtis semble renouer avec son passé criminel alors qu’il ne peut s’empêcher de
parler de tuer. En fait, les deux thèmes récurrents du disque, autant dans les
textes que sur les photos du livret, sont les armes de poing et le sexe. Je
trouve toujours aussi inquiétant de voir de tels sujets violents et sexistes
dans une musique qui s’adresse surtout aux adolescents, même s’ils diront tous
ne pas porter attention aux sujets. Je souhaite que ce soit vraiment le cas,
parce qu’un jeune mal intentionné qui déciderait de prendre les textes de 50
Cent comme mode de vie risquerait rapidement de visiter la prison. Ses textes
sont tellement typiques du style gangsta
rap qu’une des pièces, « Man Down », est censurée même dans la version non
censurée du disque, sûrement une première… C’est qu’elle traite du meurtre
d’un policier, un sujet frileux pour la maison de disque. L’album contient de
très bonnes pièces aux mélodies inoubliables (« My
Gun Go Off », « I Get
Money ») en plus de nombreuses collaborations permettant à plusieurs pièces
d’augmenter leur qualité d’un cran :
Akon
(« I’ll Still Kill »), Justin Timberlake &
Timbaland (« Ayo Technology »), Robin Thicke
(« Follow My Lead »), Eminem
(« Peep
Show »), Young Buck & Nicole
Scherzinger (« Fire »), Mary J. Blige
(« All Of Me ») et Tony Yayo
(« Touch The Sky »).
Malgré de bons moments, le disque de 56 minutes et 17 titres semble durer une
éternité. Les plus grands fans de 50 Cent y trouveront leur compte, mais Curtis
ne marquera certainement pas le monde du rap. (décembre 2007)
Interscope /
Universal
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7 Weeks - B(l)ack Days
7 Weeks
est un jeune groupe de Limoges en France qui nous propose un son métal stoner.
Ils nous présentent ici un tout premier mini-album
indépendant de 31 minutes comptant 8 titres. Oubliez le fait qu’ils soient
nouveaux dans l’industrie et qu’ils soient Français (ce n’est pas le pays
par excellence pour le métal) et écoutez ce disque sans aucune idée
préconçue. Vous verrez rapidement qu’on peut les comparer avec les plus
grands et qu’ils n’ont rien à envier à
Queens Of The Stone Age.
On peut également les comparer au son de Seattle de
Soundgarden
et Alice In Chains.
La production de qualité met parfaitement en valeur la musique aux
mélodies efficaces de Julien Bernard, le
leader du groupe. Un
mini-album
de cette solidité par un groupe aussi récent est surprenant et
rafraîchissant. La suite est à surveiller de très près, en espérant qu’ils
puissent mettre la main sur un contrat de disques. (novembre 2007)
½
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Victoria Abril
- Putcheros do Brasil
Victoria Abril est
une actrice espagnole réputée, la muse de Pedro Almodovar. À 47
ans, elle a 86 films à son actif et nous présente son tout premier disque,
sorti en mai 2005 en Europe et maintenant disponible au Québec. Sur ce
disque, elle a voulu nous présenter son amour de toujours pour la bossa
nova brésilienne, elle qui s'est fait bombarder les oreilles de flamenco
depuis sa tendre enfance. On sent rapidement dans sa voix qu'elle est tout
ce qu'il y a de plus sincère, qu'elle ne joue aucun rôle ici et qu'elle
aime profondément cette musique sur fond de jazz. Sans avoir une grande
voix, sa chaleur toute espagnole s'adapte parfaitement à cette musique
toute aussi chaude et sensuelle. La comparaison se fait rapidement avec
Bet.e & Stef et Florence K., mais la différence principale est
que Putcheros do Brasil est un peu plus uniforme et constant,
demeurant toujours accroché à la bossa nova, contrairement aux autres
artistes qui explorent un peu plus d'autres styles musicaux. Il y a tout
de même une certaine exploration dans la 2e moitié de l'album,
premièrement avec un titre en anglais, "Baubles, Bangles and Beads",
ensuite avec l'excellente "Aguas de Março", puis avec la très efficace
adaptation française "Tu verras" par Claude Nougaro. Il y a
aussi un peu de rap à la toute fin sur "O barquinho" avec la présence de
Lord Kossity. Bon, c'est certain qu'on ne retrouve sur cet album
que des classiques du genre, qu'elle n'y présente aucune composition
personnelle. Sauf que sa personnalité éclatante fait en sorte qu'elle se
les approprie totalement. C'est un album doux, qui réchauffe le coeur et
nous accroche un sourire au visage, grâce au rayon de soleil qu'est
Victoria Abril... (mars 2007)
Remstar
½
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Against Me! - New Wave
Après 3 albums sur
des étiquettes indépendantes, voici le premier album du groupe de la
Floride Against
Me! sur une étiquette majeure. Le groupe a pu compter sur le travail du
légendaire Butch Vig
pour la réalisation du disque, lui qui a travaillé avec
Nirvana,
Smashing Pumpkins, Sonic Youth
et Garbage. Against
Me! nous offre un son folk et punk qui est plutôt difficile à comparer,
qu’on pourrait peut-être associer à
Rise Against
et Billy Bragg,
avec quelques éléments de
Tom Waits
et Bruce Springsteen.
Sur "Stop!" par contre, le groupe nous propose un son power pop qui peut
se rapprocher de Franz
Ferdinand. On peut donc
dire qu’il s’agit d’un groupe original qui possède un style unique
fusionnant différentes influences. L’album commence en force avec la chanson-titre
et "Up The Cuts".
Par la suite, on a droit au premier extrait, "Thrash Unreal". Un peu plus tard,
la chanteuse canadienne Tegan Quin (Tegan
And Sara) vient prêter
sa jolie voix à "Borne On
The FM Waves
Of The Heart",
question de faire un contrepoids à la voix rauque de
Tom Gabel,
le leader et auteur-compositeur du groupe. Against
Me! nous présente des textes engagés sur une musique originale. C’est donc
un groupe qui mérite toute notre attention. (novembre 2007)
Sire /
Warner
½
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The Aggrolites - Reggae Hit L.A.
Pour ceux qui
croyaient le reggae mort avec le décès du légendaire Bob Marley,
c’est qu’ils n’ont pas entendu The Aggrolites.
Le groupe de Los
Angeles nous revient à peine un an après leur très bon
album éponyme pour nous offrir un disque possiblement encore meilleur,
Reggae Hit L.A.
Huit mois de tournée intensive
auront permis au groupe de peaufiner son style et de composer des petits
bijoux de reggae contemporain, évidemment influencé par les racines du
genre. On retrouve ici 15 pièces énergiques et variées, sans grandes
faiblesses apparentes. La créativité est au rendez-vous dans un style qui
comporte pourtant ses limites et qui a des décennies d’histoire. L’orgue
occupe une place importante dans plusieurs des pièces offertes ici,
particulièrement dans la très bonne chanson-titre.
Avec
Reggae Hit L.A., The Aggrolites
rendent hommage aux initiateurs du genre, tout en mettant à l’avant-plan
leurs origines sud
californiennes.
Un très bon disque d’un groupe à découvrir, si vous ne l’avez pas encore
fait… (juillet 2007)
Hellcat /
Epitaph
½
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Alfa Rococo
- Lever l'ancre
Alfa Rococo est un
duo québécois formé par
Justine Laberge
(Ève
Cournoyer) et
David Bussières
(DobaCaracol, André, Dralion
du
Cirque du Soleil),
appuyé entre autres par Mathieu Dandurand (Stefie
Shock,
Mes Aïeux).
Le duo nous offre une musique ensoleillée qui fusionne différents styles
allant du rock au pop en passant par du ska, du reggae, du hip hop et des
rythmes du monde. On peut les comparer à DobaCaracol,
Jean Leloup
et Stefie Shock
avec des influences des années 60 et 80. Leur musique est assurément
accrocheuse, dansante et joyeuse, un anti-dépresseur grandement efficace.
Dès le premier extrait, "Les jours de pluie", ainsi que la chanson-titre,
on peut sentir la fraîcheur de l’été qui transparaît. Il y a bien quelques
pièces qui peuvent sembler un peu trop légères, à la limite du futile,
mais il demeure que c’est cette légèreté qui fait le charme de l’album. La
richesse musicale accompagne magnifiquement bien les voix douces du duo,
particulièrement sur des pièces comme "Je pense à toi", "Horribles gens"
et "Plus rien à faire" qui sont parmi mes préférées. Voici certainement
l’album de l’été au Québec… Deux pochettes différentes sont disponibles
selon vos goûts personnels. (août 2007)
Tacca
½
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Antibalas
- Security
Antibalas est un
groupe de 12 musiciens formé à New York il y a presque 10 ans. Il nous
propose une musique afrobeat et funk, une musique festive et dansante tout
en ayant ses côtés ambiants. Security est leur 4e album,
le premier sur l’étiquette Anti. Il comprend 7 pièces dont 2 autour de 12
minutes et 2 de 8 minutes. Ce sont des pièces du type sans fin qui nous
embarquent dans le rythme sans qu’on puisse en ressortir. La musique
d’Antibalas se concentre autour de la trompette, ce qui peut être parfois
répétitif et agaçant (comme dans "Beaten Metal"), mais qui est
généralement parfaitement adapté au son du groupe. Avec autant de
musiciens, vous devinerez qu’il s’agit ici d’une musique riche en
sonorités et en textures diverses. On arrive difficilement à les comparer
à qui que ce soit, mais disons qu’ils pourraient représenter un mélange
entre James Brown et TV On The Radio, 2 artistes avec qui
ils ont d’ailleurs donné des spectacles, sans oublier que 2 musiciens du
groupe ont participé au dernier album de TV On The Radio,
Return to Cookie Mountain. Security est un album qui se
déguste lentement et qui s’écoute merveilleusement bien comme musique de
fond. Un très bon album d’un groupe à découvrir, particulièrement si vous
aimez les rythmes du monde. (mai 2007)
Anti- /
Epitaph
½
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The Arcade Fire - Neon
Bible
Voici possiblement
l’album le plus attendu de l’année, le 2e du groupe indie
rock/post rock montréalais The Arcade Fire. Le groupe a connu une
ascension fulgurante en 2005 grâce à un premier album magnifique qui a été
acclamé de la critique un peu partout à travers le monde. Neon Bible
reprend véritablement là où avait laissé
Funeral, avec ses côtés sombres et théâtraux enveloppés d’envolées
musicales irrésistibles. Le groupe de 7 musiciens (qui réussit encore à en
ajouter en spectacle) nous présente à nouveau une musique d’une richesse
incomparable ajoutant de nombreuses orchestrations aux guitares, cordes,
percussions et claviers déjà bien présents dans sa musique. Le groupe a
enregistré une partie de l’album dans des églises à Bedford et Montréal et
a pu utiliser les orgues présents sur place pour en ajouter encore un peu
plus à ce son déjà bien riche. Malgré tous ces instruments, on n’a jamais
l’impression qu’ils en mettent trop. Tout est bien calculé et chaque
instrument à son importance, sans voler la vedette ni restreindre
l’importance des compositions. J’avoue que j’étais passablement excité à
la première écoute de l’album, mais je suis rapidement revenu sur terre.
C’est que le chant de Win Butler sur la première pièce, "Black Mirror", et sur la chanson-titre
m’a profondément agacé, parce qu’un peu répétitif et monocorde.
Heureusement, ce sentiment ne m’est revenu à aucun autre moment de
l’album, qui totalise 47 minutes. Le premier extrait, "Keep
the Car Running", et "The Well and the Lighthouse" seront assurément
des pièces favorites en spectacle, alors que "Intervention" et "Ocean of
Noise" nous ramènent en territoire connu et apprécié. Vous entendrez
quelques phrases en français à l’occasion et c’est beaucoup plus plaisant
de les entendre chantées par la voix agréable de Régine Chassagne,
comme dans "Black Wave / Bad Vibrations", que par Win Butler dans
"Black Mirror". "(Antichrist Television Blues)" démarre de manière
surprenante avec une guitare acoustique presque country, mais on s’y
habitue rapidement et on en vient à se dire que ce n’est pas si country
finalement. Cette pièce offre 3 pages de texte que Butler nous chante sans
pause pendant 5 minutes. Neon Bible est encore une fois un album
qui nécessite plusieurs écoutes, puisque les facettes sont nombreuses et
que la richesse musicale cache de nombreuses subtilités. L’album est
excellent, mais je suis dans l’impossibilité de le trouver aussi bon que
le précédent, les effets de surprise et de nouveauté n’étant plus au
rendez-vous. La version de luxe de l’album offre un très beau boîtier 3D
et des cartes permettant de faire des animations. C’est plaisant de
déballer le tout comme un cadeau, mais après 5 minutes il ne reste plus
aucun intérêt pour cette version de luxe sur laquelle on retrouve
exactement le même contenu musical que sur la
version régulière, évidemment moins chère. Avec ce nouvel opus,
créatif à souhait, The Arcade Fire passe admirablement le test du 2e
album. (critique principale d'avril 2007)
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Arctic Monkeys
-
Favourite Worst Nightmare
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Les Arctic Monkeys
déchaînent, passionnent, excitent, énervent, fatiguent… Un groupe de très
jeunes musiciens de Sheffield connus, à leurs départs, grâce au phénomène Myspace
sur le net. Les Monkeys
explosent directement tous les records de vente avec leur premier opus,
ils deviennent le nouveau centre d’intérêt des anglais. Certains estiment
que le groupe s’est creusé un sillon dans la hype,
sans que ce succès ne soit fondé dans leur musique. Le mieux, c’est de
juger clairement sur pièce! Dès leurs débuts, la presse leurs prête les
influences des Clash, et des plus
récents Libertines, enfants terribles disparus trop tôt. Les Arctic Monkeys
ne sont donc, ni hier, ni aujourd’hui, une révolution pop ou rock n’ roll,
mais ils s’inscrivent plutôt dans une sorte de course relais, pour porter
le témoin d’une nouvelle époque. Et dans ce cadre, Favourite Worst Nightmare
assume le statut du groupe. Un brûlot gorgé d’énergie punk sur « Brianstrom
» et « D For Dangerous
», de caractère rock sur l’excellente « Teddy Picker
», ou de authenticité pop sur « Fluorescent Adolescent ». Les temps ont un
peu changé, il y a dix années encore, la brit
pop était toujours emmenée par les mélodies des guitares, mais
aujourd’hui, à l’écoute des Libertines, ou des plus récents Monkeys,
les rythmiques de batterie (avec d’excellents batteurs) mènent la danse et
imposent la structure et la vitesse. Le rock reprend donc les armes avec
les Arctic Monkeys,
leur insouciance, leur insolence, leur retenue face aux médias. Malgré ce
manque cruel de renouveau dans les rythmes et les sons, Favourite Worst Nightmare
est un album qui frappe par le nombre de hits qu’il contient… presque la
plupart d’entre eux
peut finir en single sur les ondes radio. Un album urgent, révolté mais
travaillé et bien composé qui se termine en apothéose sur la montée en
puissance de « 505 » comme derniers pleurs avant de rendre les armes…
(décembre 2007)
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Tim Armstrong
-
A Poet's Life (CD + DVD)
Après avoir fondé
les groupes
Operation Ivy, Rancid
et Transplants,
en plus de l’étiquette de disques Hellcat
Records, voilà que Tim
Armstrong nous présente un premier album solo. C’est accompagné du groupe
reggae
The Aggrolites
qu’il nous a concocté un album d’une grande simplicité intégrant surtout
du reggae, mais aussi du ska. Par contre, oubliez les élans punks de Rancid
avec des guitares puissantes. Ici, on retrouve surtout des guitares
discrètes, souvent acoustiques, enrobées d’arrangements sobres. Ma
préférée du disque est certainement la ska/pop "Into
Action", une pièce rythmée à la mélodie inoubliable qui met en vedette la
chanteuse Skye Sweetnam.
Armstrong impressionne tout au long du disque par sa voix. C’est dommage
que le disque diminue en intérêt dans la deuxième moitié, à cause de
quelques clichés et d’une certaine répétition, parce qu’il aurait pu
devenir un superbe album. Les fans d’Armstrong y trouveront tout de même
leur compte, surtout grâce à un DVD en boni qui contient des vidéoclips
pour chacune des pièces du CD. Tous les clips ont été créés à partir du
même modèle en noir et blanc et n’ont rien de bien impressionnant
visuellement, mais c’est tout de même plus intéressant que d’écouter le CD
sans images. (juillet 2007)
Hellcat /
Epitaph
½
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Ash - Twilight Of The
Innocents
Le groupe rock
alternatif d’Irlande du Nord Ash
est de retour avec un nouvel album, 15 ans après ses débuts. Ash
revient sous la forme d’un trio pour nous présenter ce qu’il affirme être
son dernier album, compte tenu des changements qui surviennent dans
l’industrie musicale qui sont plus propices à la mise en marché de
« singles ». S’il s’agit bel et bien de leur dernier album, on peut dire
que c’est réussi, puisqu’on retrouve ici leur meilleur disque depuis
longtemps. Bon, c’est vrai que Ash
a toujours évolué dans un style qui a été largement surexploité depuis une
douzaine d’années et que leur son se différencie très peu de la masse.
N’empêche que les gars nous présentent ici quelques bien bonnes chansons,
dont le succès "You Can’t
Have It
All" avec sa très bonne rythmique, la ballade "Polaris"
avec ses orchestrations grandioses et "End
Of The
World". Certaines pièces sont un peu moins à la hauteur et nous laissent
quelque peu indifférents, mais l’ensemble s’écoute à merveille. (novembre
2007)
Infectious /
Warner
½
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Avenged Sevenfold - Avenged Sevenfold
Après que l’album
City Of Evil les ait
amené au stade de vedettes, les gars d’Avenged Sevenfold
étaient très excités d’entrer en studio pour enregistrer un nouvel album. Ils
se sont enfermés seuls en studio pour travailler un disque qui servirait de
défoulement à leurs jeunes fans. On retrouve donc cet album éponyme tout
simple qui se veut un retour aux bases du métal avec de nombreux clins d’œil
aux années 80, tout en conservant leur rythmique unique et leurs solos à la Yngwie Malmsteen.
Après les excellentes « Critical Acclaim »
et « Almost Easy »
qui démarrent le disque en force, on perd par contre certains éléments de
métal qui les rendaient si uniques sur leur précédent enregistrement.
Certaines pièces, beaucoup trop polies, nous amènent plutôt dans une musique
pop rock assez commune. L’inclusion occasionnelle de violon, piano, cuivres et
même d’un chœur d’enfants (sur « Unbound
(The
Wild Ride) ») peut donner l’impression d’enrichir leur musique, mais elle a
plutôt l’effet contraire alors qu’on sent une discordance avec la base de leur
style. On retrouve une pièce un peu bizarre à la
Mr. Bungle,
« A Little Piece
Of Heaven »,
qui est assurément différente, mais pas trop réussie. La voix de M. Shadows
présente sur ce nouveau CD une grande évolution par rapport au passé,
principalement parce qu’il a dû être opéré aux cordes vocales et travailler
avec un professeur de chant. Sa voix nous rappelle par moments
Chris Cornell
et en d’autres occasions Mike Patton. Malgré une
énergie intéressante et une évolution certaine, ce nouvel album d’Avenged Sevenfold
ne présente malheureusement pas d’aussi bonnes compositions que sur le
précédent disque. (critique principale de janvier 2008)
Warner
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Babyshambles
-
Shotter's Nation
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Quasiment en même
temps que la sortie du premier best of des Libertines, Pete Doherty
l’un des anciens auteurs, chanteurs, compositeurs et guitaristes du
groupe, livre son deuxième opus avec les Babyshambles. Le premier, paru
deux ans auparavant avait largement partagé le public, estimant, pour la
plupart, que le cœur et le talent n’y était pas encore tout à fait… la
flamme de Pete
ne s’était pas rallumée depuis son expulsion et la dissolution du groupe.
Depuis, et malgré des frasques toujours affichées dans la plupart des
journaux (et surtout les tabloïds anglais), Pete
semble avoir approché le bout du tunnel. Peut-être de manière éphémère…
Ces derniers temps, Pete
était apparu aux côtés de Carl Barat,
son ancien compère, et semblait reprendre goût à la musique. Les maintes
cures de désintoxication lui auront certainement apporté quelques rares
éclairs de lucidités qui lui ont permis, non seulement de composer cet
album avec son groupe mais aussi de pouvoir le mettre en boîte avec le
producteur Stephen Street
(non sans mal !), la première fois sans Mick Jones. Le titre de
l’album, Shotter’s Nation, semble être une sorte de rédemption de Doherty,
l’un des artistes les plus spleenétiques et poétiques de ces dernières
années. Globalement, ce deuxième album est une aubaine, une forme de
matérialisation de l’excellence de Pete Doherty,
qui se sous-estime de trop. On y reconnaît forcément des traits de
caractère des Libertines, avec un côté punk, un côté
Clash, et cette guitare toujours
déchirée et magnifiquement approximative. Le premier morceau, « Carry On
Up The Morning
», aurait pu être enregistré par les Libertines, un esprit punk incroyable
(comme sur « Crumb Begging Baghead
»). La triplette de départ, avec, en plus, le single « Delivery
» et l’excellente « You
Talk » témoignent déjà de la grande forme des Babyshambles. Doherty
est aussi touchant sur des chansons comme « Unbilo Titled
» ou « There She
Goes ». Parfois bluesy,
parfois punk et parfois pop, avec d’autres morceaux superbes comme «
Baddie’s Booggie
» et « Deft Left
Hand », les Babyshambles
confirment, avec Shotter’s Nation, qu’ils sont entrés dans une
autre dimension. (janvier 2008)
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Bad Religion
- New Maps Of Hell
New Maps Of Hell est le 14e
album du groupe punk californien Bad Religion en 25 ans. On y retrouve peu de
différences notables par rapport à leurs enregistrements précédents, si ce
n'est une section rythmique grandement améliorée. L'apport du nouveau venu à
la batterie, Brooks Wackerman, un jeune prodige, y est sûrement pour
quelque chose. Mais aussi, la réalisation de Joe Barresi (Tool,
Queens Of The Stone Age) qui réussit à faire ressortir l'énergie de
leurs débuts avec de toutes nouvelles sonorités de basse et de batterie. C'est
particulièrement évident à l'écoute des 4 premières pièces du disque alors
qu'on découvre un Bad Religion plus agressif que jamais. Par contre, cette
agressivité se limite à la rythmique unique et ne s'applique pas du tout à la
voix de Greg Graffin qui manque trop souvent d'énergie, comme ce fut le
cas pour la majorité des derniers disques du groupe depuis une quinzaine
d'années. Autant sa voix caractérise le son du groupe, autant elle semble trop
souvent mécanique, sans passion. Heureusement, il y a quelques exceptions de
poids comme la déchaînée "Murder" qui vient nous réveiller à la 10e
piste, et ce en à peine plus d'une minute. Sur les 16 pièces présentées ici,
plus de la moitié ont l'énergie et la créativité pour être aisément comparées
aux meilleurs enregistrements du groupe. Il y a malheureusement quelques
titres qui rappellent un peu trop la période creuse du groupe dans les années
90 et qui viennent à nouveau gâcher la sauce. C'est dommage que ces moments
moins solides nous accrochent autant, parce que New Maps Of Hell est
peut-être leur meilleur disque depuis
Against The Grain en 1990... (août 2007)
Epitaph
½
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Bang Lime - Best Friends In
Love
Bang Lime est un
duo formé de la section rythmique de
Metric,
soit le batteur Joules
Scott-Key et le
bassiste Joshua Winstead (ici guitariste et
chanteur). Les deux amis se connaissent depuis 16 ans et se sont toujours
retrouvés à jouer dans les mêmes groupes au cours des années. Ils ont
profité d’une pause de
Metric (alors qu’Emily
Haines désirait
travailler en solo) pour concocter cet album qui se veut différent du son
de Metric
parce que plus lourd. Ils explorent plutôt ici le punk garage et le blues
des années 60 avec un son
indie rock aux mélodies
accrocheuses et à la rythmique efficace qu’on peut comparer surtout aux Strokes
et aux Yeah Yeah Yeahs.
Leur musique est particulièrement originale et les faiblesses sont plutôt
rares sur Best Friends
In Love. En fait, le
seul point négatif que j’ai pu trouver, c’est une trop grande uniformité
alors que certaines pièces se ressemblent un peu trop. La voix de Winstead
y est aussi pour quelque chose, puisqu’on est bien loin des possibilités
vocales d’Emily
Haines, même s’il a une voix solide. En bout de ligne, Bang Lime nous
offre malgré tout un album énergique qui s’écoute extrêmement bien du
début à la fin. C’est un des bons projets parallèles que j’ai entendus
depuis longtemps et il pourrait fort bien vivre pendant plusieurs années
indépendamment de Metric. (découverte du mois de septembre 2007)
Last Gang
½
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Barenaked Ladies
-
Barenaked Ladies Are Men
Après l’album
Barenaked Ladies Are Me
paru en septembre 2006, le groupe torontois récidive avec
Barenaked Ladies Are Men.
14 des 16 titres offerts ici étaient parus sur une édition spéciale du
précédent qui contenait un CD en boni. On y a ajouté 2 titres inédits pour en
faire un album d’une grande solidité, peut-être même supérieur à
Barenaked Ladies Are Me.
Les mélodies sont encore une fois d’une grande efficacité et des pièces comme
"Serendipity", "One and Only", "Angry
People", "Down to Earth" et
"Running out of Ink" vous
accrocheront à coup sûr. Le disque possède une direction généralement plus pop
et énergique que le précédent et les succès potentiels ne manquent pas. On
peut donc dire pour conclure au sujet de ces 2 nouveaux albums des Barenaked
Ladies qu’ils ne représentent peut-être pas le point culminant de leur
carrière en termes de créativité, mais peuvent être considérés comme un bon
album double, avec l’avantage d’être vendu en 2 morceaux distincts. Donc, ceux
qui auraient un budget restreint peuvent choisir l’un ou l’autre, mais je leur
conseille celui-ci. (avril 2007)
Warner
½
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Marie-Luce Béland - À
l'envers
Marie-Luce Béland
est une jeune chanteuse à la voix unique qui a eu la chance de croiser par
hasard Steve Veilleux,
chanteur et auteur-compositeur de
Kaïn. Veilleux
a tout de suite apprécié son « grain de voix » et il lui a proposé
d’écrire quelques chansons pour elle. Finalement, ce sont 10 chansons
qu’il lui a offertes, des pièces qui lui collaient toutes à la peau et
qu’elle n’a pas hésité à enregistrer pour son tout premier album. Marie-Luce
s’est tout de même permise d’ajouter une de ses propres compositions,
« Regarde-moi », composée en hommage à son père. Elle a été invitée à
faire partie de la tournée « Nulle part ailleurs » de Kaïn
et a interprété quelques-unes de ses chansons en différentes occasions
question d’amorcer son opération séduction. Avec la sortie de ce premier
album, elle pourra enfin voler de ses propres ailes et montrer à tous son
talent naturel de chanteuse. Marie-Luce
s’accapare magnifiquement de ces pièces de Veilleux
et en fait siennes. Sa personnalité lumineuse rend les compositions
joyeuses et ensoleillées. Il s’agit essentiellement d’une musique pop rock
aux accents de folk et de soul. Dès la première piste, « Je ne
t’appartiens pas », qui est aussi le premier extrait, on croirait
reconnaître un petit quelque chose de
Caïman Fu.
Par la suite, sa personnalité s’impose lentement mais sûrement et les
comparaisons deviennent de plus en plus difficiles. La deuxième pièce,
« Pleine lune », est également le deuxième extrait de l’album et est
certainement ma préférée avec une mélodie qui ne nous quitte plus jamais
sur un rythme reggae entraînant. Par la suite, « Tout l’monde
se plaint et tout l’monde
se tait » est également particulièrement efficace, tout comme plusieurs
autres titres qui viendront par la suite. On retrouve beaucoup de guitares
acoustiques qui se mêlent aux guitares électriques, dans le plus pur style
de Kaïn,
et les arrangements musicaux sont particulièrement riches.
À l’envers est un très bon
premier album pour cette jeune artiste au talent illimité. (décembre 2007)
Passeport
½
|
Roz
Bell - The First Sunbeams
Kevin Rosaire Bellemare (Roz
Bell) a grandi dans un petit village au nord de Toronto. Dès son plus
jeune âge, il a baigné dans la musique country, écoutant quelques-uns des
plus grands classiques. The First Sunbeams est son tout premier
album et on y retrouve un son pop rock avec des influences de folk,
country, reggae et hip hop. On peut le comparer en partie à James Blunt
et Jack Johnson, mais bien d’autres noms peuvent vous venir en tête
tout au long du disque. Vous connaissez déjà certainement les succès « Yesterday
Man (I’m So Lonely) » et « Papercut » qui jouent en boucle à la radio. Si
vous les aimez, vous apprécierez assurément l’ensemble de cet album qui
n’a rien de révolutionnaire mais est plutôt agréable à l’oreille. Le
chanteur possède une voix chaleureuse qui est idéale pour nous livrer ses
mélodies pop légères, accrocheuses à souhait. Sa musique contient une
certaine richesse tout en demeurant simple et facile d’accès. C’est un bon
premier essai par cet artiste qu’il faudra surveiller de près. (janvier
2008)
Enacy / Universal
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Benny Benassi
-
Cooking for Pump-Kin - Special Menu
Benny Benassi
est un DJ
italien qui a surtout connu le succès en 2003 avec la bombe
"Satisfaction". "Able to Love" a ensuite aussi fait vibrer les pistes de
danse, à une autre échelle toutefois. Le célèbre DJ
techno/house nous revient maintenant avec un nouvel album de remixes.
Il s’agit d’une compilation spéciale pour accompagner sa tournée
canadienne de janvier et février. Contrairement à l’album
Hypnotica, celui-ci
est un peu plus varié et on peut difficilement tout comparer à
"Satisfaction". Celle qui s’en approche le plus est l’instrumentale "First Stroke" de
John Acquavina
avec des synthétiseurs très présents sur un rythme froid. On y retrouve de
nouvelles versions de pièces de
Moby
("Go"), Fedde le Grand, Chris Lake, Sono, Paul Oakenfold
("Sex
N Money" avec la voix du chanteur hip hop
Pharrell Williams)
et Depeche Mode
("Everything Counts") qui ouvre l’album.
Benassi nous présente
également à la toute fin du disque une version inédite de "Love is Gonna
Save Us" incluse à l’origine sur
Hypnotica. Cooking for Pump-Kin
est un album particulièrement bien fignolé, parfaitement mixé pendant plus
de 68 minutes. Par contre, je dois dire qu’on a la fâcheuse tendance à
chercher la bombe, un hit de l’envergure de "Satisfaction", sauf qu’il
n’en existe pas ici. Même si de nombreux titres en feront danser plus
d’un, aucun de ces titres ne sortira du club pour se retrouver dans les
radios commerciales. Parmi les plus intéressants, notons ceux de Moby, Bodyrox, TV Rock, Fedde
le Grand et Sharam.
C’est un album qui plaira aux fans de musique techno, sans renverser
aucune barrière. (mars 2007)
Sphère
|
Biffy Clyro -
Puzzle
Biffy Clyro
est un groupe pop punk écossais qui existe déjà depuis près de 10 ans. Par
contre, ils n’ont pas été en mesure d’attirer l’attention avant
aujourd’hui malgré l’enregistrement de 3 albums avant
Puzzle.
Ce nouveau disque, enregistré à Vancouver et mixé à New York, leur a enfin
permis de partir en tournée avec un groupe de renom comme
Bloc Party,
en plus de faire des concerts en première partie de
Muse,
des
Rolling Stones
et de The Who.
Le groupe a pu également présenté son propre concert, particulièrement
dans des festivals. En Amérique du Nord, le groupe a fait partie du Vans Warped
Tour et s’est arrêté à Toronto et Montréal.
Puzzle
est un album qui amène
définitivement le groupe à un autre niveau, s’éloignant passablement de la
musique punk pour plutôt rejoindre
Franz Ferdinand, Weezer,
les Foo Fighters
et le brit
pop de la fin des années 90. Le trio nous présente des compositions
solides qui n’ont rien à envier aux plus grands de la scène pop rock
actuelle. On réalise rapidement qu’elles sont interprétées par des
musiciens de grand talent qui possèdent une vaste expérience. Les mélodies
sont efficaces et certaines vous demeureront en tête longtemps. Le groupe
nous a déjà offert 5 extraits de
Puzzle :
« Semi-Mental »,
« Saturday Superhouse »,
« Living Is
A Problem
Because Everything
Dies », « Folding
Stars » et « Machines ». C’est un très bon album, d’un groupe à découvrir.
(janvier 2008)
14th Floor
/
Warner
½
|
Björk
- Volta
C’est toujours
passablement compliqué de faire une chronique sur un album de Björk puisqu’on
y trouve toujours tellement d’expérimentation et de créativité complètement
éclatée que c’est impossible de trouver le disque musicalement inintéressant.
C’est le cas une fois de plus avec
Volta,
son 5e
album (excluant ses bandes originales et compilations). Elle a voulu revenir à
un disque un peu plus joyeux après les trucs sérieux qu’elle a fait dans les
dernières années. Elle ramène aussi les rythmes dansants qui ont fait la force
de ses 2 premiers albums. Volta représente donc un
heureux mélange entre l’électronique dansante qu’elle a fait dans les années
90 et l’expérimentation des années 2000. Les cuivres occupent aussi une grande
importance à différents moments du disque, alors que des intermèdes de bruits
de bateaux viennent créer les liens entre chacune des pièces. Plusieurs
invités collaborent au disque dont
Timbaland
et Konono No 1
sur le premier titre, "Earth Intruders", qui est aussi le
premier extrait, la pièce la plus dansante et la meilleure du CD. Timbaland
revient un peu plus tard sur la très bonne "Innocence", alors qu’une de mes
préférées est certainement la presque punk "Declare Independence" qui aurait été
moins surprenante si elle était venue du répertoire de
Peaches.
On peut entendre à différents moments un autre invité,
Antony
de
Antony And The Johnsons, principalement sur la
ballade "The Dull Flame
Of Desire"
sur laquelle les deux chantent en duo. Pour la première fois depuis longtemps,
Björk chante réellement plutôt que de murmurer. Musicalement, je suis assez
partagé puisque autant elle nous offre des pièces de première qualité, autant
ses ballades où elle n’est accompagnée que de cuivres qui semblent se lamenter
à l’arrière-plan peuvent nous fatiguer assez rapidement. Aussi, j’ai toujours
eu passablement de difficulté à la suivre dans son expérimentation. Si ce
n’est pas votre cas et que vous avez toujours été fascinés par sa voix, son
expérimentation et son univers, vous n’aurez certainement aucun problème à
sauter à pieds joints dans ce nouvel enregistrement de grande qualité. (juin
2007)
Atlantic
/
Warner
½
|
Black Francis
- Bluefinger
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Difficile de suivre
les aventures (ou parfois tribulations) du prolifique Frank Black.
Il faut déjà s’y retrouver entre ses tournées avec les
Pixies, celles en tant que
Frank Black, et son retour sous le pseudo de Black Francis (pseudo utilisé
avec les Pixies)…
mais en solo ! Non content de s’y retrouver, il faut également faire état
des mouvements discographiques de l’artiste ces dernières années :
Bluefinger
est son quatrième album studio depuis 2005 ! Quand on sait que Frank avait
pas mal viré folk sur ses derniers essais, de qualité moyenne à correct, à
quoi fallait-il s’attendre? En même temps, en reprenant son pseudo de
fortune, Francis annonçait un peu la couleur : retour au rock alternatif,
au punk. Est-ce pour effacer sa frustration de ne pouvoir rentrer en
studio avec les Pixies?
Dieu seul le sait (et Frank bien sûr!). Toujours est-il que
Bluefinger
a clairement des consonances de ses aînés des Pixies.
Inutile de garder le suspense plus longtemps. Ce dernier est un bon album
mais pas au niveau des
Doolittle ou des deux
premiers albums solo de l’artiste. Pourtant, les premières incursions de
guitares, les premiers égosillements et la basse lourde à souhait, donnent
un premier aperçu alléchant de
Bluefinger
sur "Captain Pasty". Globalement, le
disque sonne bien, entre rock alternatif et pop puissante. Si le fantôme
des Pixies
("Threshold Apprehension", "You
Can’t Break A Heart And
Have It")
laisse parfois sa place à du pur Frank Black ("Lolita", "Discotheque
36"), avec toujours ce ton à contrepied,
légèrement dépressif et
rebelle, l’ensemble perd
parfois un peu en cohérence. Mais finalement, sur le fond, pas grand-chose
à redire, avec de bonnes compos, et un Black Francis très en voix,
Bluefinger
est un bon album qui n’a qu’un seul gros défaut : Frank Black a fait mieux
avant. (novembre 2007)
½
|
Black Sabbath
-
The Dio Years
Les mauvaises
langues diront que les seuls albums potables de Black Sabbath
après le départ d’Ozzy
Osbourne ont été
enregistrés avec Ronnie
James Dio (ex-Elf
et Rainbow).
Je suis assez d’accord même si Dio
n’a enregistré que 3 albums studio avec le groupe. Des compilations de
Black Sabbath,
il y en a eu plusieurs au cours des années, mais peu réussissaient à faire
ressortir le meilleur des albums avec Dio.
Voici donc enfin une compilation de Black Sabbath
avec exclusivement Dio
comme chanteur. On y retrouve 5 pièces de
Heaven And Hell, 4
de
Mob Rules et 3 de
Dehumanizer (enregistré lors du retour de Dio
avec le groupe en 1992). On peut également entendre une version en concert
de "Children
Of The Sea" parue sur l’album en
spectacle de 1982
Live Evil.
Finalement, le groupe s’est réuni à nouveau dernièrement pour donner des
spectacles (sous le nom de Heaven And Hell cette fois) et on nous
présente 3 pièces nouvellement enregistrées. C’est un excellent album qui
présente chronologiquement tout ce que le groupe a fait de meilleur avec Dio
au micro. Le livret détaillé reprend en plus chacune des étapes de cette
collaboration. (juin 2007)
Rhino /
Warner
½
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Bloc Party -
A Weekend in the City
A Weekend in the
City
est le 2e
album du groupe indie
rock londonien Bloc Party.
Leur premier album,
Silent Alarm, avait
été acclamé de la critique et avait connu un immense succès en Angleterre
en 2005. Avec ce nouveau disque, le quatuor désirait aller dans une toute
autre direction, avec un son qui ne ressemblerait en rien à Bloc Party.
Leur musique demeure tout de même totalement éclectique avec des rythmes
uniques pas nécessairement faciles d’approche. On peut les comparer à Muse
et The Cure,
avec des éléments de Sonic Youth et
Aphex Twin.
Les riffs de guitare sont efficaces, même s’ils peuvent parfois sembler
répétitifs, et la section rythmique (basse et batterie) est lourde. Le
groupe réussit admirablement bien à mélanger les sons lourds avec les
textes émotifs de Kele
Okereke. L’album débute
en force avec "Song for Clay (Disappear Here)"
et "Hunting Witches".
Par la suite, peu de titres ressortent véritablement du paquet à part le
premier extrait, "The Prayer", et le succès
assuré "I Still Remember".
C’est un album qui, bizarrement, offre une certaine uniformité malgré son
éclectisme. Plusieurs écoutes sont nécessaires avant de pouvoir réellement
se faire une opinion, sauf que l’effort est largement récompensé. Alors
que
Silent Alarm nous présentait une belle
fraîcheur, A Weekend in
the City nous montre plutôt que le groupe a atteint une certaine
maturité, sûrement le résultat de leur tournée intense de 2 ans qui les a
tous épuisés. Je ne pourrais dire que ce nouvel album atteint le niveau de
créativité de leur premier, sauf qu’il s’agit tout de même d’un disque
extrêmement solide avec de grands moments. (mars 2007)
Vice /
Warner
½
|
Blue Rodeo - Small Miracles
Le groupe country
rock canadien Blue Rodeo
a été fondé en 1987 à Toronto par
Jim Cuddy
et Greg Keelor.
Vingt ans plus tard et après avoir vendu plus de 3 millions d’albums, le
groupe nous offre son 11e
disque, Small Miracles.
Ce nouvel opus nous offre peu de grandes surprises, demeurant dans un
style country/folk rock qui nous rappelle
Buffalo Springfield, Bob Dylan
et The Byrds,
mais qui inclut aussi des influences britanniques de la fin des années 60.
Parmi leurs contemporains à qui ils peuvent le plus se comparer, il y a Wilco
et Tom Petty
qui nous viennent en tête en différentes occasions. Même si
Small Miracles
demeure dans le style qui les a fait connaître sans grands écarts de
conduite (à part peut-être la bossa nova de « Together »),
il reste qu’il nous offre de très bonnes compositions à la mélodie
inoubliable (« This Town »,
« Blue House »,
« 3 Hours Away »,
etc.). Le premier extrait, la dynamique « C’mon », arrive aussi loin qu’à
la 10e
pièce et elle sera suivie par 3 pièces plus introspectives pour conclure
le CD. Avec ce nouvel album, les gars de Blue Rodeo
nous prouvent qu’ils sont toujours en grande forme et ils nous offrent
leur meilleur disque depuis une bonne quinzaine d’années. (décembre 2007)
Warner
½
|
James Blunt -
All The Lost Souls
Grâce à son premier
album,
Back To Bedlam, en
2005, le chanteur britannique James Blunt est devenu l’un des artistes les
plus populaires au monde en un temps record. C’est donc avec énormément de
pression sur les épaules qu’il nous propose son nouveau disque,
All The Lost Souls.
Ses fans ne seront pas trop pris
au dépourvu, puisqu’il poursuit dans la lignée du précédent, malgré une
très belle évolution. Il demeure dans le genre pop rock adulte, mais il
flirte quelque peu avec la musique folk, ce qui permet de le comparer avec Neil Young, Cat Stevens
et Elton John.
Les mélodies sont de première qualité et il peut compter sur de
magnifiques arrangements orchestraux pour bien envelopper sa musique. Vous
connaissez certainement déjà le succès "1973" qui joue dans toutes les
radios à travers le monde depuis sa sortie. Plusieurs autres pièces ont le
potentiel de connaître autant de succès dont "One Of The Brightest
Stars" et "I’ll Take Everything".
All The Lost Souls est au moins aussi bon que son précédent et il n’y a aucune raison pour
qu’il ne connaisse pas autant de succès. (critique principale de novembre
2007)
Atlantic /
Warner
½
|
Bon Jovi - Lost Highway
Depuis 20 ans, on ne peut pas dire que Bon
Jovi a été
particulièrement efficace d’un point de vue créatif, puisque à part
peut-être
Crush
lancé en 2000, peu d’albums ont vraiment réussi à
attirer l’attention de la critique. Malgré tout, le groupe a
continué de vendre des millions d’albums et de remplir des arénas en
tournée (avec des spectacles basés sur leur matériel des années 80
bien sûr). La sortie de
Lost Highway
me laissait donc plutôt
indifférent et c’est pourquoi j’ai attendu un creux dans la sortie
d’albums majeurs pour écrire quelques lignes à son sujet. Au premier
abord, ce nouveau disque peut sembler aventureux alors que le groupe
fait un croisement entre son style hard rock habituel et la musique
country contemporaine. C’est un mélange intéressant qui fait
progresser le groupe de belle façon. Par contre, Bon
Jovi demeure à
son meilleur lorsqu’il nous présente des mélodies pop accrocheuses à
souhait comme c’est le cas avec la
chanson-titre, la ballade « (You
Want To)
Make A
Memory » et « Whole Lot Of
Leavin’ ». Évidemment, on
retrouve encore son lot de ballades insupportables qui sont devenues
leur marque de commerce. Dans l’ensemble,
Lost Highway
est
loin d’être un mauvais album, mais il ne permettra pas encore au
groupe de renverser de nouvelles barrières. Au moins, ils ont tenté
d'évoluer. (chronique principale de février 2008) |
|
The Book Of Knots
-
Traineater
The
Book Of Knots
est un collectif de New York qui a vu le jour en 2003. Il est composé de Matthias Bossi, Joel Hamilton, Tony Maimone
et Carla Kihlstedt,
des musiciens qui ont joué (ou jouent toujours) avec des artistes comme Elvis Costello, Unsane, Pere Ubu, Frank Black, They Might Be Giants, Tom Waits
et
Sleepytime Gorilla Museum.
Le quatuor a prévu lancer 3 albums conceptuels et en voici le 2e.
Celui-ci dépeint le triste portrait des villes industrielles américaines
comme Cleveland, Youngstown, Toledo et Detroit. Ces villes, qui ont été
très prospères dans le passé, se retrouvent aujourd’hui avec des quartiers
industriels pratiquement à l’abandon. Le groupe nous offre un son post
rock expérimental et plutôt difficile d’approche qui peut passer du métal
le plus lourd à un pop rock alternatif tout doux, en passant par du
free
jazz et de l’industriel. On peut évidemment les comparer à Tom Waits,
même si la jolie voix de
Carla Kihlstedt
se situe à des années-lumière de celle de Waits.
Il fait d’ailleurs partie des artistes invités sur le disque, en plus de
Mike Watt, David Thomas, Jon Langford
et Carla Bozulich.
Malgré une deuxième moitié un peu plus faible, c’est un album très créatif
que nous propose The
Book Of Knots
dans cette seconde partie de leur trilogie. Par contre, leur musique n’est
définitivement pas accessible à tous et il faut être soit un grand fan de
musique expérimentale ou soit une personne ouverte d’esprit prête à faire
l’effort d’écouter l’album à quelques reprises avant de véritablement
l’apprécier. (juin 2007)
Anti- /
Epitaph
|
Bran
Van 3000
- Rosé
Le réalisateur
de films montréalais
James Di Salvio
n’a jamais vraiment voulu former un groupe. Il a tout de même décidé de
regrouper plusieurs musiciens et choristes pour concrétiser certaines de ses
inspirations musicales. Le collectif Bran Van 3000 a donc vu le jour au milieu
des années 90, avant de connaître un succès inespéré avec l’album
Glee en 1998 tiré par
son succès « Drinking
in L.A. ».
Le groupe ne devait plus enregistrer d’albums par la suite, mais est tout de
même revenu en 2001 avec l’excellent
Discosis. Depuis, on
n’en avait plus entendu parler et on pouvait aisément supposer que le groupe
avait définitivement tiré sa révérence compte tenu du fait qu’il ne devait
qu’être temporaire au départ. Pourtant, les rumeurs d’un retour devenaient de
plus en plus fréquentes en 2006 et les fans se sont mis à espérer un nouveau
disque de leur groupe préféré. En 2007, la nouvelle était confirmée : Bran Van
3000, maintenant basé à Los
Angeles, travaillait sur un nouvel album. En voici donc le résultat, Rosé,
un album de rien de moins que 21 titres (certains ne sont que des intermèdes)
totalisant 70 minutes. Le groupe nous propose à nouveau un mélange de trip
hop, d’ambiance électronique et d’indie
rock, mais réussit à évoluer de belle façon, alors que le monde qui l’entoure
a bien changé depuis le disque précédent. On retrouve en quelques occasions
des sonorités reggae et latines qui apportent une chaleur particulièrement
appréciée à l’album qui se veut ensoleillé. On peut également entendre un peu
de hip hop et de R&B à certains moments. Dès la pièce d’ouverture et premier
extrait, « Call Me », avec ses bruits de vagues, on entre dans l’atmosphère de
vacances et de soleil de l’album. L’ensemble du disque naviguera entre cette
atmosphère et une ambiance un peu plus urbaine de lounge.
Malgré les différents styles explorés tout au long du disque, Bran Van 3000 a
su créer un album uniforme avec une très belle ligne directrice. On ne
retrouve aucun remplissage et chacun des morceaux inclus sur l’album vient
ajouter à l’ensemble. C’est donc un excellent disque qui contient bien peu de
faiblesses. (janvier 2008)
|
Michael Bublé
-
Call Me Irresponsible (édition spéciale)
Michael Bublé,
c’est ce crooner de Vancouver qui nous propose depuis 4 ans une panoplie
de classiques revisités dans le genre jazz vocal avec orchestrations. Il
réussit tout de même à donner une saveur pop moderne à ces
enregistrements, remontant aussi loin qu’à 1932 sur Call Me
Irresponsible, son plus récent disque. Parmi les classiques les plus
mémorables, on se doit de mentionner "It Had Better Be Tonight (Meglio
Stasera)" de Henry Mancini, "Me And Mrs. Jones" de Billy Paul,
"I’m Your Man" de Leonard Cohen, "Wonderful Tonight" de Eric
Clapton (en duo avec Ivan Lins dans une version unique) et "Always
On My Mind" de Willie Nelson. D’autres standards des années 60 ne
peuvent passer sous silence comme la chanson-titre et "Comin’ Home Baby"
(avec les voix de Boyz II Men). C’est le grand David Foster
qui assure la réalisation et les arrangements qui sont de première
qualité. J’ai été surpris de voir apparaître le nom du réalisateur rock
Bob Rock sur "Everything", mais rassurez-vous car il passe inaperçu
dans le son de la pièce. Parmi les 14 titres du disque, on retrouve
seulement 2 nouvelles compositions de Bublé, "Lost" et "Everything". Si
vous aimez le genre crooner moderne, Bublé est définitivement le gars à
découvrir et il réussira à vous faire apprécier à nouveau tous ces
classiques. Cette édition spéciale contient une chanson en prime ("Love")
et un livret de 24 pages. Une
version régulière est également disponible. (août 2007)
Reprise /
Warner
½
|
Buck 65
- Situation (CD + DVD)
Richard Terfry, mieux connu
sous le nom de Buck 65, est de retour avec un nouvel album, Situation.
Le rappeur de la Nouvelle-Écosse nous offre maintenant un disque autour de
l’année 1957, incluant la pièce d’entrée de ce titre. Selon lui, les
événements de 1957 ont tout déterminé sur ce que l’on vit aujourd’hui, 50
ans plus tard. D’Elvis Presley,
qui a rendu le rock n’ roll populaire, aux premiers essais nucléaires
américains, tout semble avoir pris un tournant important à ce moment
précis de l’histoire. Le titre de l’album est inspiré de l’organisation
Situationist International fondée en Italie en 1957. Musicalement, il nous
offre le même type de rap alternatif qui l’a fait connaître jusqu’à
maintenant, sans trop d’évolution. Après la très bonne « 1957 », « Dang »
est presque embarrassante alors que son refrain nous rappelle un peu trop
« Bawitdaba » de Kid Rock. Tout au long du disque, on retrouve une
musique groovy qui s’écoute bien, mais ne renverse aucune barrière. Ses
fans ne seront pas trop dépaysés et apprécieront encore, mais je doute
fort qu’il puisse accueillir un nouveau public avec Situation.
L’édition limitée avec DVD est totalement inutile alors qu’on retrouve un
court film de moins de 10 minutes autour du thème de 1957, ainsi qu’une
entrevue et autres extras pour remplir le DVD et tenter de justifier sa
présence. Contentez-vous définitivement de la
version régulière sans DVD.
(janvier 2008)
Warner
½
|
Busdriver
-
RoadKillOvercoat
Regan Farquhar,
mieux connu sous le nom de Busdriver, joue dans l'underground hip
hop de Los Angeles depuis le début de son adolescence. Après un 2e
album apprécié des fans et de la critique (Temporary
Forever), Busdriver a eu un peu plus de difficulté alors qu'il a
été boudé par bien des fans de hip hop. Ce nouvel album ramènera peut-être
ces fans perdus, même si l'expérimentation est encore bien présente.
L'album commence en force avec l'excellente "Casting Agents and Cowgirls",
une pièce qui nous reste en tête bien longtemps. Par la suite, on se
retrouve bel et bien dans le hip hop indie alors qu'il faut plusieurs
écoutes pour pouvoir réellement apprécier. La musique de Busdriver est
assurément créative, mais difficilement accessible, malgré de bien bons
rythmes. Il y a "Secret Skin" qui nous amène dans une direction légèrement
plus pop qui pourra rejoindre un public un peu plus large, ainsi que "Sun
Shower" qui possède un rythme dansant intéressant à la Depeche Mode.
En gros, c'est un bon album qu'il nous propose, un album qui attire une
certaine curiosité, mais qui ne passera pas à l'histoire. (février 2007)
Anti- /
Epitaph
|
Caribou
- Andorra
Caribou est en fait un seul gars en studio,
Dan Snaith, et
devient un quatuor sur scène. Il nous offre un son
indie pop /
électronique généralement doux et plutôt créatif qui nous rappelle le
son pop californien des années 60 (Beach Boys,
The Mamas & The
Papas). Nommé auparavant
Manitoba, Caribou en est maintenant
à son 2e album, son plus accompli à ce jour. Dès la pièce
d’ouverture, « Melody
Day », on peut entendre certainement la meilleure
composition de Snaith en carrière. L’atmosphère toute particulière du
disque nous entraînera sans problèmes jusqu’à l’autre bout des 9
excellentes chansons totalisant 43 minutes. J’avoue que je n’avais pas
d’attentes particulières à l’écoute d’Andorra, mais il m’a
grandement surpris. À découvrir… (février 2008) |
Merge
|
Manu Chao - La Radiolina
Voici un nouvel
album de cet ancien de
Mano Negra
qui poursuit une carrière solo depuis déjà une dizaine d’années. Le
Français d’origine espagnole nous propose à nouveau un album aux couleurs
latines avec des éléments de rock surtout évidents sur des pièces comme "Rainin
In Paradize" et "The Bleedin
Clown". Il chante essentiellement en espagnol, mais avec des textes
occasionnels en anglais, italien et français. La majeure partie du disque
est très chaude, typiquement méditerranéenne, une musique qui ne
déplairait certainement pas en Amérique latine. Toujours énergique, même
dans ses moments les plus doux, la musique de Manu Chao a l’avantage
d’être sans cesse entraînante. Une musique du monde qui se veut un
rapprochement idéal entre les peuples. Malgré un manque d'originalité
occasionnelle, La Radiolina est un album extrêmement efficace
avec peu de moments ennuyants, un album qui risque fort de tourner en
boucle dans votre salon. En boni, on peut entendre 5 pièces additionnelles
et une portion multimédia nous présente le vidéoclip de "Rainin
In Paradize"
qui nous montre des images touchantes des atrocités de la guerre en
Afrique. (novembre 2007)
Warner
½
|
Chiodos - Bone Palace Ballet
Après un premier
album de qualité avec
All’s Well That Ends Well,
Chiodos
est de retour avec Bone
Palace Ballet. Alors
que le premier enregistrement était extrêmement éclectique, presque
difficile à suivre par moments, ce nouvel album amène le groupe beaucoup
plus loin avec une plus grande cohésion. Ils se retrouvent dans un
territoire habilement occupé par
Coheed and Cambria
et My Chemical Romance,
mais leur musique d’une originalité sans bornes fait en sorte de les
différencier de la masse des groupes post hardcore
et emo.
Le groupe tente peut-être de faire compétition à
Fall Out Boy
avec des titres époustouflants comme "Is It
Progression If A Cannibal
Uses A Fork?",
"Bulls Make
Money, Bears Make
Money, Pigs Get Slaughtered"
et "If I Cut My Hair,
Hawaii Will Sink",
mais de toute façon, il s’en approche quelque peu musicalement en
certaines occasions. Bone Palace Ballet a
causé toute une surprise à sa sortie atteignant le #5 du Billboard
Top 200 avec des ventes de 39 000 copies à sa première semaine sur les
tablettes. C’est une performance exceptionnelle pour un groupe inconnu du
grand public qui n’a pas de contrat avec une étiquette majeure. Il s’agit
d’un excellent album aux orchestrations grandioses qui risque fort de
plaire à tout amateur de musique emo
et post hardcore. (novembre 2007)
Equal Vision
|
Circa Survive - On Letting Go
Après un premier
album que j’avais bien aimé et qui a connu un succès étonnant, voilà que
le groupe de Philadelphie Circa
Survive est de retour avec un disque encore plus solide. Ils nous offrent
encore une fois un très bon mélange de emo,
post hardcore
et progressif, ce qui leur donne un son unique plutôt difficile à
comparer. On peut bien tenter de les associer à
My Chemical Romance, Coheed and Cambria
et The Mars Volta,
mais il reste qu’ils ont un style qui leur est propre qu’ils développent
encore un peu plus sur On Letting Go. Si
Juturna représentait un bon premier album, celui-ci les amène pratiquement au
sommet de leur carrière. Pas mal pour un groupe qui n’existe que depuis 3
ans. Circa
Survive est définitivement un groupe à découvrir puisqu’on entendra parler
d’eux encore longtemps. (septembre 2007)
Equal Vision
½
|
Danny Cohen - Shades
of Dorian Gray
Danny Cohen a fait
partie d’un groupe « punk » aussi loin qu’au début des années 60, Charleston Grotto. Par
la suite, il a connu une carrière hors des feux de la rampe, demeurant
toujours totalement en marge de l’industrie musicale. Il nous offre un son
rock et folk complètement expérimental et généralement difficile d’accès.
Par contre, avec Shades
of Dorian Gray, les
experts parlent sans hésitations de son album le plus accessible à ce
jour. Je ne suis pas de ces spécialistes, mais j’avoue avoir de la
difficulté à considérer cette musique comme accessible. Bon, il est vrai
que sa voix est plus mélodieuse qu’un
Tom Waits
par exemple, mais cette musique construite autour de l’orgue et
accompagnée par une machine à rythme et une guitare acoustique discrète ne
m’a pas montré beaucoup d’éléments susceptibles d’atteindre une certaine
popularité. Certains passages m’ont plutôt fait penser à de la musique
composée pour un film sombre, du type drame psychologique. Je ne suis pas
du genre à m’émouvoir devant ce style musical un peu bizarre et j’ai donc
eu beaucoup de difficulté à apprécier autant que certaines critiques que
j’ai eu l’occasion de lire laissaient sous-entendre. Les fans de Tom Waits
ou de toute autre musique en dehors des sentiers battus y trouveront
probablement plus d'intérêt que moi. (avril 2007)
Anti- /
Epitaph
|
Holly Cole
- Holly Cole
Après de nombreux
albums enregistrés en trio (Holly Cole Trio), la chanteuse jazz
canadienne Holly Cole est passée en solo au début de la décennie, même si
ses comparses David Piltch et Aaron Davis ont continué à
travailler avec elle. Elle nous revient maintenant sans ses collègues de
longue date et travaille avec toute une bande de nouveaux musiciens, dont
le pianiste Gil Goldstein, pour cet album éponyme. Encore une fois,
elle reprend des standards jazz et les rend magnifiques grâce à sa voix
incomparable, habilement mise en valeur par la réalisation impeccable de
Greg Cohen qui co-réalise avec elle. Peu de ces standards sont très
connus du grand public, mais on doit tout de même mentionner la reprise de
pièces de Henry Mancini ("Charade", co-écrite par Johnny Mercer),
Cole Porter (l’excellente "It’s Alright With Me") et Irving
Berlin ("Be Careful, It’s My Heart" et "Reaching For The Moon"). Parmi
les 11 titres de l’album, on ne retrouve qu’une chanson originale qu’elle
a composée elle-même, la très bonne "Larger Than Life". La voix chaude de
Holly Cole demeure toujours un choix judicieux pour une musique d’ambiance
enveloppante et romantique, avec les lumières tamisées et un feu de foyer.
Sans réinventer le genre, elle en offre tout de même une version bien à
elle qui plaira non seulement à ses fans, mais aux amateurs de jazz en
général. (août 2007)
Alert
/
Universal
½
|
Collective Soul -
Afterwords
Avec
Youth, leur précédent album paru en 2004, le groupe de la Georgie
Collective Soul nous amenait dans un univers qu’on ne lui connaissait pas
en flirtant avec le glam rock. Le résultat était à la fois surprenant et
plutôt intéressant. Afterwords nous ramène maintenant dans un
territoire plus connu, un territoire exploré il y a 10 ans non seulement
par eux, mais aussi par plusieurs autres groupes pop rock issus de la
période post grunge. Les rythmes et les guitares sont toujours aussi
efficaces, mais avec une plus grande intimité sur la majorité des pièces,
qui sont, il faut le dire, à peu près toutes des chansons d’amour. Parmi
celles qui ressortent du lot, notons la pièce d’ouverture, la puissante
"New Vibration", qui a la qualité d’attirer notre attention pour la suite
du disque. Après quelques titres efficaces mais sans plus, "I Don’t Need
Anymore Friends", composée et chantée par le guitariste Joel Kosche,
nous offre une facette différente de celle de Ed Roland qui a
composé tout le reste, comme d’habitude. Un peu plus tard, on retrouve le
très bon succès power pop "Hollywood" qui est un classique instantané du
groupe à ajouter à leur liste déjà longue de succès en carrière. Kosche a
également participé à la musique sur celle-ci, ce qui nous fait dire que
Roland devrait peut-être laisser un peu plus la place à son guitariste
soliste pour l’écriture. J’aime bien aussi la pièce suivante, "Persuasion
Of You", mais dans l’ensemble, c’est un album qui rappelle un peu trop le
passé du groupe sans trop d’évolution. Les fans de Collective Soul sauront
encore une fois apprécier, mais sans grand surprise. Afterwords est
un bon album pop rock, mais qui ne passera pas à l’histoire. (critique
principale d'octobre 2007)
El Music /
Warner
|
John Coltrane - The Very
Best Of The Atlantic Years
John Coltrane est
une véritable légende du jazz, bien qu’il n’ait été actif que pendant une
courte période, soit de 1955 à son décès en 1967 (sa carrière solo n’a
débuté qu’en 1960). Après avoir travaillé avec des grands noms comme Miles Davis et
Milt Jackson,
il s’est lancé en solo avant de former son propre quatuor légendaire en
compagnie de McCoy Tyner
(piano), Steve Davis
(basse) et Elvin Jones
(batterie). Ce sont ces 2 périodes qu’on retrouve ici alors qu’on explore
les années 1959 à 1964. On retrouve plusieurs pièces du classique
Giant Steps (1959).
En une semaine seulement, en octobre 1960, le quatuor a enregistré
suffisamment de matériel pour faire 3 albums : l’excellent
My Favorite Things (1961),
Coltrane Plays The Blues
(1962) et
Coltrane’s Sound (1964). On retrouve également ici des pièces de l’album
Coltrane Jazz (1961). Finalement, on peut entendre la bossa nova de "Aisha"
parue sur
Olé! (1962), ainsi
qu’une pièce avec Milt
Jackson, "Stairway To The
Stars", enregistrée en 1959 pour l’album
Bags & Trane qui n’allait
paraître qu’en 1961. Même si cette compilation ne couvre pas totalement la
carrière de Coltrane, on peut y entendre tout son meilleur matériel. En
plus, avec ses 15 titres remplissant le CD à pleine capacité, c’est une
compilation jazz de grande valeur qui nous est offerte ici. Il s’agit
définitivement de la meilleure façon de découvrir ce grand du jazz.
(octobre 2007)
Warner
|
Ry Cooder - My Name Is
Buddy
Après plusieurs années à travailler avec des légendes
cubaines, voilà que Ry Cooder revient au style de ses débuts dans les
années 70, la musique folk. Il nous offre ici un album brillant qui
dépeint les déboires des États-Unis dans les années 30. C’est sur le ton
de l’humour qu’il nous présente ces années difficiles à travers différents
personnages : Buddy Red Cat, Lefty Mouse et Reverend Tom Toad. Ce CD nous
est offert dans un magnifique livre à couverture rigide d’une cinquantaine
de pages présentant chacune des 17 pièces du disque à l’aide d’un court
texte et d’une illustration. Les faiblesses sont rares sur cet excellent
disque qui viendra rivaliser de belle façon avec ses meilleurs albums en
carrière, parus au début des années 70. Il s’agit probablement aussi d’un
des meilleurs albums de musique folk créative à avoir été mis sur le
marché au cours des dernières années. (septembre 2007)
Nonesuch /
Warner
|
Corneille - The Birth of
Cornelius
Après 2 albums qui
ont connu un immense succès autant en France qu’au Québec, voilà que
Corneille nous arrive avec un premier album en anglais, espérant sûrement
conquérir de nouveaux territoires. Il a non seulement écrit les 12 pièces
du disque, mais l’a en plus réalisé. Il a demandé les services de Russel
Elevado (Alicia
Keys,
Erykah Badu)
pour l’enregistrement, le mixage et l’ingénierie du son, ainsi que de Larry Gold
(Whitney Houston, R. Kelly, Justin Timberlake)
pour les arrangements de cordes. Avec
The Birth of Cornelius,
Corneille demeure dans le style qui l’a fait connaître, même s’il va
peut-être puiser un peu plus dans ses racines soul et R&B (Stevie
Wonder,
Marvin Gaye, Nat King Cole).
L’album débute en force avec l’excellente "Back To Life", mais c’est la 3e
du disque, "Too Much
Of Everything",
qui a réussi à me séduire totalement. Parmi les autres, peu ont su créer
une impression similaire, alors qu’il faut vraiment être fan de soul, de
R&B et/ou de Corneille pour véritablement apprécier, ce qui n’est pas trop
mon cas. Corneille a assurément tout ce qu’il faut pour plaire aux
Américains et nous lui souhaitons de tout cœur qu’il réussisse à se faire
connaître d’eux. (septembre 2007)
Déjà /
Warner
½
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The Cribs - Men’s Needs, Women’s
Needs, Whatever
The Cribs est un
groupe indie
rock anglais qui impressionne dans son pays natal depuis ses débuts en
2005. Le trio est composé des jumeaux
Ryan
et Gary Jarman
accompagnés de leur petit frère
Ross
à la batterie. Men’s
Needs, Women’s Needs, Whatever
leur permet enfin de se faire
connaître en Amérique. L’album a été réalisé par
Alex Kapranos
de Franz Ferdinand.
Il représente un mélange entre
The Strokes, The Futureheads, Weezer
et Bloc Party,
un bon amalgame d’indie
rock américain et de brit
pop finalement. Le principal problème avec The Cribs, c’est qu’ils
oeuvrent dans un genre qui a été exploité à son plein potentiel au cours
des dernières années et qu’ils ne réussissent pas vraiment à se démarquer
des autres artistes similaires. Il y a bien quelques très bons moments
avec des rythmiques particulières et d’excellentes mélodies, mais on ne
trouve en réalité qu’une pièce qui est dans une classe à part, "Be Safe",
qui arrive aussi loin qu’à la 10e
pièce (sur un total de 12). C’est quand même un bon album qui risque de
plaire grandement aux fans de Franz Ferdinand, The Strokes
et Weezer,
mais ce n’est malheureusement pas le groupe créatif que les Britanniques
prétendaient nous envoyer. (octobre 2007)
Warner
|
Crimson Glory - Astronomica
(2 CD) (1999) (réédition de 2007)
Après s’être
désintégré au début des années 90, le groupe métal progressif Crimson Glory
a fait un retour en 1999 avec plusieurs nouveaux visages. Plus personne
n’avait d’attentes, mais ils ont réussi à surprendre avec un album
particulièrement solide. Il y a bien la voix du nouveau chanteur,
Wade Black,
qui peut en repousser plusieurs alors qu’il nous rappelle un peu trop King Diamond
lorsqu’il monte dans les notes les plus hautes. Mais musicalement, les
influences variées du groupe nous donnent un album au vaste spectre et
avec une très belle énergie. On peut toujours les comparer à
Queensrÿche,
mais on doit ajouter Judas Priest,
Iron Maiden, Rush, Alice Cooper
et Rob Zombie.
Le CD contient même la reprise d’Enya
"March To Glory"
en ouverture. Cette réédition de l’album nous propose un 2e
disque contenant une version différente de "War
Of The Worlds",
des démos de "Touch The
Sun" et de la chanson-titre,
ainsi que 5 versions en concert de leurs classiques enregistrées en 1989
("Dragon Lady", "Eternal
World", "Painted
Skies", "Queen
Of The Masquerade"
et "Lost Reflection").
Vous en aurez donc beaucoup pour votre argent… (juillet 2007
Metal Mind /
MVD
½
|
Crimson Glory
-
Strange And Beautiful (1991) (réédition de 2007)
Crimson Glory
est certainement l’un des plus importants groupes de métal progressif des
années 80 aux côtés de Queensrÿche. Ils ont
connu leur apogée avec
Transcendence en
1988 qui a connu un certain succès dans le milieu underground. Lorsque le
temps est venu d’enregistrer son successeur,
Strange And Beautiful,
la pression était forte et le
groupe y a laissé des plumes. Ils ont tenté d’évoluer, mais le résultat
est plutôt faible. Plus accessible, leur musique a perdu ce côté
progressif expérimental qui les rendait si intéressants auparavant. Ils
sont devenus sur ce disque un groupe hard rock parmi tant d’autres de la
même époque. On retrouve ici la réédition de cet album avec un son repiqué
numériquement, un son des années 2000. Par la suite, le groupe s’est
rapidement désintégré avant de réapparaître en 1999 avec plusieurs
nouveaux visages. Je vous présenterai le mois prochain la réédition de cet
autre album beaucoup plus intéressant,
Astronomica. C’est à surveiller… (juin 2007)
Metal Mind /
MVD
½
|
Daft
Punk - Alive 2007
Voici le 2e album en concert de
Daft Punk, 10 ans après
Alive 1997
qui était possiblement le meilleur album
électronique en concert jamais paru. Enregistré au Palais Omnisport
de Paris Bercy en juin 2007, ce nouvel album du duo français nous
présente évidemment tous leurs plus grands succès (« Around
The
World », « Harder
Better
Faster
Stronger », « One More Time », « Da
Funk », etc.). Ils sont tous admirablement mixés pendant 74 minutes
sur lesquelles on entend la foule réagir en plusieurs occasions au
concert qui leur est offert. Alors que le précédent album en concert
présentait une poignée de pièces seulement mais étirées à souhait,
ici on en compte 5 fois plus, très souvent écourtées et servant
seulement de transition vers une autre. Les pièces de l’album
Human After All
semblent reprendre une place de choix dans
ce contexte, même si peu d’entre elles se démarquent véritablement
du lot. Les quelques titres un peu plus faibles qu’on retrouve,
éparpillés un peu partout tout au long du concert, font en sorte qu’Alive
2007 ne peut entrer dans la même catégorie que le premier disque
de la série, mais il s’agit tout de même d’un très bon album en
concert. L’édition de luxe inclut un 2e CD contenant le
rappel du spectacle d’une durée de 10 minutes (avec « Human
After
All », « Together », « One More Time (Reprise) » et « Music
Sounds
Better
With
You »). On y retrouve aussi un vidéoclip en boni pour la
pièce « Harder Better
Faster
Stronger ». Le tout nous est offert
dans un très beau livre à couverture rigide contenant plusieurs
photos du concert. (février 2008) |
Virgin /
EMI
|
Damiera
-
M(us)ic
Damiera est un
nouveau groupe alternatif de Buffalo, NY. Après un démo en 2005, le groupe
a enregistré son premier album, M(us)ic (prononcé "Us in Music")
en 2006. Ils l'ont vendu en main à main et le bouche à oreille leur a
permis d'offrir près de 200 concerts en 2006 et d'attirer l'attention de
l'étiquette Equal Vision Records qui les ont signés à l'été 2006. On nous
présente donc à nouveau ce premier album de Damiera, sa porte d'entrée
dans l'industrie musicale. Le disque a été réalisé par Jayson DeZuzio
(Coheed and Cambria et My Chemical Romance) qui a permis à
l'album de se solidifier et d'avoir un peu plus de cohésion. On peut
comparer Damiera à At The Drive-In et The Fall Of Troy, avec
aussi des éléments de Coheed and Cambria, surtout la voix haute et
criarde. Le groupe nous offre des rythmes saccadés plutôt difficiles à
apprivoiser. Leur style de rock progressif m'a même donné à certains
moments des soubresauts du groupe canadien Rush. Techniquement,
c'est clairement très réussi, mais il reste du travail à faire au point de
vue créatif pour nous donner envie d'en découvrir un peu plus. Le
principal problème est qu'on ne retient strictement rien de l'album, à
part peut-être la bonne mélodie de "Broken Hands" aussi loin qu'à la 9e
piste. On a beau écouter le CD 1 fois, 2 fois, 3 fois, il ne semble y
avoir rien de plus à en tirer. C'est peut-être simplement un peu trop
éclectique avec par moments des éléments presque "free jazz". C'est un
groupe qui a de l'avenir, mais qui n'intéressera pas beaucoup de gens avec
ce premier enregistrement. (mars 2007)
Equal Vision
|
Miles Davis
-
The Very Best Of Miles
Davis: The Warner Bros. Sessions 1985-1991
Il est pratiquement
impossible de présenter une compilation complète et efficace du meilleur
matériel de la légende du jazz Miles Davis. Avec plus de 40 ans de
carrière et un nombre incalculable d’albums qui se sont empilés avec les
années, la seule façon de compiler le tout sur 1 ou 2 disques est de
choisir une portion de sa carrière. C’est ce qui a été fait ici alors que
Warner nous présente le
meilleur de ce qu’il a enregistré sur cette étiquette entre 1985 et 1991,
soit les dernières années de sa vie. On y retrouve 15 titres tirés de 3
albums studio (dont l’excellent
Amandla), 2 bandes
originales et 2 albums en concert (dont 1 avec
Quincy Jones).
Ce qui est particulier dans cette période est l’utilisation de hip hop
(sur son dernier enregistrement,
Doo-Bop). Il ajoute
donc une nouvelle corde à son arc lui qui n’avait jamais hésité à intégrer
du funk, du blues et du rock à un son jazz plutôt standard. Un autre
élément qui est particulier au célèbre trompettiste, c’est que peu importe
la période qu’on choisit de nous présenter, le résultat est toujours
intéressant. Davis a certainement produit la meilleure musique d’ambiance
de l’histoire et elle ne vieillit absolument pas. Cette compilation
présente d’autres éléments intéressants comme les enregistrements en
concert avec Quincy
Jones, incluant le classique de
George Gershwin
"Summertime", puis la
reprise de Cyndi Lauper
"Time After
Time". Cet excellent aperçu de ses derniers enregistrements, enrichi d’un
livret bien détaillé, fait de cette compilation un véritable petit bijou
et ce, même si elle ne couvre qu’une infime fraction de l’œuvre immense de
Davis. (mai 2007)
Warner
½
|
Dear And The Headlights
-
Small Steps, Heavy Hooves
Voici un nouveau
quintet de Phoenix en Arizona, nouvellement signé chez Equal
Vision Records, et qui peut enfin nous présenter son premier album
enregistré en avril 2006. Le groupe nous propose un son indie
rock plutôt accrocheur qu’on pourrait comparer à
The Arcade Fire
et
Radiohead.
De biens gros noms ici pour qualifier ce groupe reconnu seulement sur la
scène locale de Phoenix, mais des spectacles en première partie de
The Bravery, matt pond PA, Make Believe, Idlewild
et The Hold Steady leur ont tout de même
permis de se faire connaître à plus grande échelle.
Small Steps, Heavy Hooves
nous présente selon moi
seulement un vague aperçu de tout le potentiel de ce groupe. Les
compositions sont solides, les mélodies, efficaces, et l’énergie qu’ils
présentent dans leur jeu promet énormément pour la scène. La guitare
acoustique occupe une place de choix dans le son pourtant bien rock de Dear and the Headlights.
C’est un album qui plaira autant aux amateurs de The Arcade Fire
que The Frames,
mais le meilleur reste définitivement à venir. Un groupe à surveiller de
près… (avril 2007)
Equal Vision
½
|
Vincent
Delerm -
Les
piqûres d'araignée
C’est en Suède, au
paradis de la musique pop, que Vincent Delerm
a produit ce nouvel album, son 3e
en carrière. La première chose qui frappe à l’écoute du disque, c’est la
présence d’une basse lourde qui vient appuyer la voix basse de Delerm.
L’album nous présente une pop française des années 2000 à la
Thomas Fersen,
celui-là même qui lui a permis d’obtenir un contrat de disques. En plus du
premier extrait, "Sous les avalanches", d’autres titres attirent notre
attention, comme la romantique "Marine" et le succès assuré "Sépia plein
les doigts". Même si Delerm
nous offre un album moderne, il faut clairement aimer la chanson française
classique pour être attiré par ce disque où la poésie prend encore une
fois le dessus sur la profondeur de la musique. (avril 2007)
Tôt ou tard
/
Warner
|
Cachao
Descargas - The Havana Sessions
Il y a quelques jours à peine, nous apprenions le décès à Miami du
musicien cubain Israel « Cachao » Lopez à l’âge de 89 ans. Exilé de
Cuba en 1962, le célèbre contrebassiste a été un des pionniers du
mambo dès 1937 (avec son frère
Orestes « Macho » Lopez). Ce
CD double paru il y a quelques mois présente pour la première fois
sur un seul album ses enregistrements à La Havane avec différents
musiciens lors de ses dernières années à Cuba (entre 1957 et 1961).
Un nouveau courant musical était alors créé, la « descarga »
(décharge), des improvisations informelles et interminables
intégrant différents styles déjà populaires à Cuba. On peut y
entendre du piano, de la flûte, de la trompette, des bongos, du
conga et des échanges vocaux africains inspirés de la rumba, ainsi
que du saxophone et du trombone tirés du jazz cubain des dernières
années. Évidemment, le mambo occupe une place importante tout au
long des 2 disques, qui regroupent en fait 5 sessions
d’enregistrement. On retrouve donc ici 39 pièces totalisant 152
minutes d’une musique latine extrêmement riche et variée, qui
bénéficie en plus d’une qualité d’enregistrement irréprochable.
C’est tout un pan de l’histoire de la musique cubaine qu’on découvre
avec cet excellent album. (avril 2008) |
Disconforme /
MVD
½
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Die Mannequin - Slaughter
Daughter
Die Mannequin est
un groupe de Toronto qui a débuté en tant que groupe hommage à Iggy &
The Stooges avant de se
transformer. Il est dirigé par l’énergique chanteuse
Care Failure,
une Courtney Love
avec plus de voix… Slaughter Daughter est
le 2e mini-album
du groupe. Il débute en force avec « Do It
Or Die » qui nous montre rapidement le potentiel du groupe et pourquoi il
a été engagé pour tourner en première partie de
Billy Talent, Guns N’ Roses, Buckcherry
et
Deftones.
« Saved
By Strangers »
n’est pas sans nous rappeler la rythmique unique de
Queens Of The Stone Age,
alors que Sonic Youth
nous vient en tête à différents moments du disque. Évidemment, 5 pièces
totalisant un peu plus de 20 minutes vous sembleront bien insuffisantes,
mais le disque fait parfaitement son travail de nous mettre l’eau à la
bouche en attendant un premier album complet de leur part. (décembre 2007)
How To Kill /
Warner
½
|
Dinosaur Jr. -
Beyond
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
La « reformation
»... Plus qu'une opportunité, c'est devenu une véritable institution
depuis le début des années 2000. On n'avait jamais vécu pareille
prolifération d'anciennes grandes gloires du rock n' roll! C'est
fascinant, on peut voir des formations séparées depuis plus de 30 ans, sur
le retour, ou d'autres plus récentes. Dans les plus surprenantes, on peut
compter les New York Dolls...
et Dinosaur Jr.! Qui s'y attendait?
Mais c'est avec une différence fondamentale: Dinosaur Jr. revient avec le line-up
original, et peu de reformations peuvent s'en vanter. Jay Mascis
reprend donc les choses en main... Et Dieu sait qu'à la fin des années 80, début
des années 90, le trio a été influent, l'une des pierres angulaires du
rock indé.
On prend donc les mêmes et on recommence, parfois à la limite du rock indé
avec des relans
de grunge, les guitares saturées, la voix de Mascis
(qui semble un peu épuisée…) n'est pas sans rappeler Vedder,
la section rythmique fracassante. Le Dino
est de retour, et sur des bases solides! Si le groupe représentait un
retour certain du rock à guitare, fin des 80's, il en conserve l'esprit
aujourd'hui. Passé la rythmique de guitare brouillonne et la voix éraillée
de "Almost Ready", Dinosaur Jr. reprend le chemin d'un
rock épuré et véritablement puissant. "Pick
Me Up" ou "Been There
All The
Time" par exemple, sont des concentrés de riffs enflammés, de batteries matraquantes
et de solos offensifs. Plus lourde, l’ambiance de titres comme "It’s Me"
renvoie à la frontière du
heavy metal.
Plus étonnant, Dinosaur Jr. se lance dans quelques
exercices de pop électrisante ("We’re Not Alone", "This Is
All I Came To Do"). Le fil conducteur de tout cela ? Jouer haut et fort,
avec de la saturation à foison ! Dinosaur Jr. démontre une nouvelle
fois que c’est dans les vieux pots qu’on envoie le plus la sauce.
Finalement,
Beyond,
après quelques bonnes écoutes, se révèle être un bon album de retour, qui
n’effacera pas les albums mythiques de leur passé, mais qui s’en tire
largement avec les honneurs. (septembre 2007)
½
|
The Doors
- The
Very Best of The Doors
The Doors a connu une carrière fulgurante avec 6 albums en autant d’années
d’existence entre 1965 et 1971 (leur premier album est paru en 1967). Le
décès prématuré de Jim Morrison en juillet 1971 allait mettre fin
au quatuor. Par la suite, le mythe autour du groupe a perduré, tout comme
la légende de Morrison. Les compilations et coffrets se sont empilés avec
les années, mais voici sans aucun doute la meilleure compilation de succès
à tenir sur un seul disque. D’autres versions similaires ont été
présentées au cours des 10 dernières années, mais The Very Best of The
Doors présente rien de moins que 20 titres, grâce à une version
écourtée de "The End" (celle qu’on pouvait entendre dans le film
Apocalypse Now). On peut y trouver leurs succès les plus célèbres dès
l’ouverture avec "Break on Through (To the Other Side)", "Light My Fire",
"Love Me Two Times" et "Hello, I Love You". En plus, cette nouvelle
collection de succès souligne le 40e anniversaire de The Doors
avec des versions rafraîchies des célèbres pièces du groupe californien et
elles s’y trouvent toutes. Évidemment, les fans de la première heure ne
découvriront rien de neuf, mais ils pourront tout de même se rappeler de
bons souvenirs. Si vous êtes trop jeunes pour avoir connu l’époque, voici
le disque idéal pour découvrir tout un côté de la culture américaine de la
fin des années 60. Cette nouvelle compilation de The Doors serait tout
simplement parfaite si on avait pu nous présenter les pièces en ordre
chronologique… (avril 2007)
Rhino /
Warner
½
|
Dragonette -
Galore
Dragonette a été formé à Toronto en 2005 par la chanteuse
pop Martina Sorbara et son mari, le bassiste Dan Kurtz, avec
le guitariste Simon Craig et le batteur Joel Stouffer. Le
groupe s’est vu offrir un contrat en Angleterre et Craig a été remplacé
par le britannique Will Stapleton. Galore est leur premier
disque et il a été mis sur le marché après les simples à succès « I Get
Around », « Competition » et « Take It Like A Man », qu’on retrouve tous
ici dans cet ordre en début de disque, et l’adaptation de Calvin Harris,
« The Girls », qui devient « The Boys » (malheureusement absente sur
Galore). Le groupe nous offre essentiellement une musique pop
énergique avec des influences rock et électroniques. Leur style new wave
peut se comparer aux Scissor Sisters, Fergie, Pink,
Hot Hot Heat et The Killers. « I Get Around » et « Jesus
Doesn’t Love Me » sont assurément les plus dynamiques du disque avec leur
mélange de rock et d’électronique très dansante. Mais, cette énergie se
retrouve tout au long du disque, car peu importe le style qui est mis à
l’avant-plan, chaque pièce est dansante. D’autres moments forts : « Black
Limousine », « Gold Rush » et « Marvellous ». Il s’agit certainement d’un
des bons disques pop de l’année avec bien peu de faiblesses. (découverte
du mois de décembre 2007)
Mercury /
Universal
|
The Drifters
- The Greatest
Hits
The
Drifters est un groupe R&B qui existe depuis 1953 et qui a vu 57 membres
différents en faire partie, sûrement un record. Donc, les 4 membres
actuels n’ont évidemment plus rien à voir avec le groupe qui a connu un
immense succès dans les années 50 et 60. Cette compilation contient les
plus grands succès du groupe à travers sa carrière, mais réenregistrés par
les membres actuels en février 2006. On retrouve 20 classiques incluant
les méga succès "Save The
Last Dance
For Me", "Sweet
Caroline" et "Kissin’
In The
Back Row
Of The Movies".
En boni, on peut visionner 3 vidéoclips en concert : "A World Of Love"
(avec Gary Brooker
comme invité spécial), "Stand By Me" (dans une nouvelle version gospel) et
"White Christmas". La qualité de l’enregistrement est exceptionnelle et
rend bien justice à ces classiques, mais si vous voulez entendre la
version originale, ce n’est certainement pas la compilation qu’il vous
faut. Vous pouvez également vous procurer le DVD
Greatest Hits Live. (août 2007)
MVD
|
Eiffel -
Tandoori
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Pour remettre
d’entrée les pendules à l’heure, ceux qui ne comparent Eiffel qu’à une
pâle copie de Noir Désir, ou Humeau (Romain) à un
Cantat dégradé, n’ont certainement pas pris la peine d’écouter ce
disque (ou du moins pas avec une écoute objective…) ! Non, Eiffel n’a
strictement rien à voir avec l’opportunisme honteux et la musique insipide
de Luke. Certes Humeau écrit des textes forts et piquants, certes
sa voix légèrement rocailleuse et son coffre profond peuvent rappeler
l’immense Cantat. Certes, aussi, l’émotion, la rage et l’engagement qu’il
met dans son chant sont dénominateurs communs avec le leader de Noir
Désir. Et alors ? L’intouchable (et aussi grand soit-il) Cantat a-t-il le
monopole de tout cela ? Très sincèrement non, surtout quand un artiste
comme Humeau, qui porte clairement à bout de bras son groupe, a autant de
talent. D’ailleurs, critique-t-on sans arrêt les White Stripes pour
leurs influences 70’s plus qu’omniprésentes, ou Oasis pour tout ce
qu’ils doivent au
Beatles ? Après ces quelques pré requis, précisons que Tandoori
est le 3e opus d’Eiffel, qui arrive cinq ans après Le ¼
d’heure des ahuris et surtout après un break qui a vu accoucher Romain
Humeau d’un très bon album solo. Ce nouvel album dégage immédiatement une
urgence et une intensité rare dans le rock hexagonal. D’ailleurs, tout de
suite après un premier titre d’intro en anglais, déjà excellent, dans la
mélodie et dans le chant, l’enchaînement de feu sur le single "Ma part
d’ombre" et "Saoul" est quasi parfait. Ce dernier est d’ailleurs l’un des
meilleurs titres de l’album. Une rythmique engagée, une tempête de
guitares, un chant sans faille… c’est l’extase ! Le groupe sait aussi
casser le rythme effréné, avec quelques titres plus au ralenti comme
"Belle de jour" ou la superbe "Dispersés" et son faux rythme lent… Très
honnêtement, Romain Humeau maîtrise à la perfection la gestion des
mélodies immédiates, les refrains à hurler et les intonations grisantes.
Entre poussées vocales frissonantes sur "Rien n’est pour de vrai" et le
puissant refrain de "Tes vanités", ou l’émotion sans appel du titre
éponyme, on oublie rapidement les quelques morceaux moins indispensables,
qui ne plombent pas pour autant la qualité de Tandoori. D’ailleurs
le disque peut attendre sans soucis sa promo sur scène car les morceaux
devraient y prendre une dimension incroyable. Eiffel prend la direction de
l’électricité intense… dommage que tout le monde ne soit pas encore « au
courant » de leurs qualités ! (mars 2007)
|
The Fall Of Troy
-
Manipulator
Voici la suite
logique de
Doppelgänger,
leur 2e
album paru il y a 2 ans. Le jeune groupe de Seattle nous revient avec un
album tout aussi déstabilisant qui menace de défoncer les barrières du
rock progressif à tout moment. Malgré des mélodies souvent accrocheuses
rendant la musique quelque peu accessible, les changements de rythme
fréquents, les envolées à la guitare et l’expérimentation constante de ces
jeunes musiciens de 21 ans rendent le disque plutôt rebutant pour un
public non averti. On navigue encore une fois quelque part entre
Faith No More
et Yes
avec certains moments métal que ne renieraient certainement pas les gars
de System Of A Down.
Le groupe expérimente un peu plus que sur son disque précédent, mais le
résultat n’est pas meilleur et aucune pièce ne nous accroche
véritablement. C’est encore un bon album pour les amateurs du genre avec
une belle créativité, mais ce sera difficile de gagner la faveur d’un
public plus large. (juillet 2007)
Equal Vision
|
Fall Out Boy - Infinity On High
Avec
From Under the Cork Tree,
le groupe pop punk de Chicago Fall
Out Boy est non seulement sorti de l’ombre, mais a connu un succès
incomparable devenant un des groupes les plus adulés du genre. Le défi
devenait ainsi d’autant plus grand que le groupe devait tenter de satisfaire
tout ce nouveau public qui le suivait désormais.
Infinity On High
a donc été produit dans une certaine
tension et ça se sent. Dès la première écoute, on a en quelque sorte un choc
en ayant l’impression d’entendre un nouveau groupe pop rock. Vous ne voyez pas
le mot "punk", mais c’est que vous ne l’entendrez pas non plus sur cet album
de Fall
Out Boy, à part quelques rares influences. On retrouve tout de même quelques
pièces énergiques, dont le premier succès "This Ain’t a Scene,
It’s an Arms
Race", mais plus souvent qu’autrement, c’est un rock bien commun qu’ils nous
présentent. À part les jeunes adolescentes, très peu de gens risquent d’être
touchés par ce nouvel album qui n’a plus rien de l’efficacité du précédent. Et
même ces adolescentes risquent de perdre patience en entendant la ballade au
piano "Golden". Heureusement qu’elle est suivie par "Thnks fr
th Mmrs" avec sa section
rythmique puissante au refrain. D’autres titres viendront plus tard nous
réconcilier avec le groupe ("Bang the
Doldrums", "Fame
≤ Infamy", etc.). Mais, nous
aurons quand même l’impression en arrivant à la fin du disque que Fall
Out Boy a échoué dans sa mission de poursuivre adéquatement la vague lancée
par
From Under the Cork Tree.
Si par bonheur vous réussissez à accrocher à cet album, le plaisir devrait
être malheureusement de courte durée. Une
version de luxe est également disponible.
(mai 2007)
Island /
Universal
|
Farewell - Isn’t This
Supposed To Be Fun!?
Farewell est un
groupe de la Caroline du Nord composé de 6 gars qui ont décidé qu’ils
auraient comme mission de ramener le plaisir dans la musique rock. Issus
d’une petite ville saturée de métal hardcore,
ils ont décidé de se démarquer avec une musique power pop aux influences
allant des Beach Boys
à Green Day.
Ils intègrent des claviers à leur musique, ce qui fera grincer des dents
leurs comparses à la musique beaucoup plus sombre.
Isn’t This Supposed To Be Fun!? est leur premier album
et il regroupe leurs 13 pièces préférées des dernières années. J’ai écouté
le disque à quelques reprises et j’avoue avoir eu de la difficulté à
trouver quelque chose à écrire à son sujet. Le groupe est visiblement
expérimenté et solide, mais les compositions pop sont quelque peu
insipides et on n’en retient rien. Pourtant les mélodies sont bonnes et
devraient nous accrocher, mais ce n’est pas le cas. Il y a peut-être « Stay Pretty »
qui se démarque du lot, mais c’est à peu près tout. On peut comparer le
groupe à Motion City
Soundtrack et
Simple Plan,
mais vous préférerez toujours ressortir un album de ces groupes plutôt que
celui de Farewell. Donc, leur mission est réussie à moitié seulement.
C’est certain que leur musique est plus lumineuse que le hardcore
qui les a entourés toutes ces années, mais je ne peux pas dire que j’ai eu
beaucoup de plaisir à son écoute... La question du titre se pose donc plus
que jamais : « Est-ce que ce n’est pas supposé être plaisant!? ».
(décembre 2007)
Epitaph
½
|
Ibrahim Ferrer
-
Mi Sueno
Lors de son décès
en août 2005 à l’âge de 78 ans, la légende cubaine Ibrahim Ferrer avait
commencé à travailler sur son rêve, soit de réaliser un album entièrement
composé de pièces de boléro. Il avait heureusement déjà enregistré des
démos d’assez bonne qualité des pièces qu’il désirait enregistrer pour
l’album, ce qui a miraculeusement permis de compléter le projet en
récupérant ces enregistrements vocaux. Voici donc Mi Sueno (Mon
rêve), un album de 12
morceaux de boléro. Les arrangements sont sobres avec
Roberto Fonseca
au piano, Manuel Galban
à la guitare et Orlando
Lopez à la basse. Une
batterie est ajoutée occasionnellement par
Ramses Rodriguez.
L’album a été réalisé par Fonseca et
Nick Gold,
sauf "Melodia del rio"
de Ruben Gonzalez
qui a été réalisée en 1998 par
Ry Cooder
avec Gonzalez au piano. C’est toujours un peu spécial d’écouter un album
posthume et c’est particulièrement le cas ici. C’est qu’il s’agit
évidemment des derniers enregistrements que Ferrer a laissé avant de nous
quitter et qu’en plus, il était à un cheveu de réaliser son rêve ultime et
n’a malheureusement pas réussi de son vivant. On ne peut donc faire
autrement que de penser à lui en écoutant cet album touchant qui n’est
rien de moins que son testament. Un très bon disque dans le genre jazz
vocal cubain… (juin 2007)
Nonesuch
/
Warner
½
|
Thomas
Fersen - Gratte moi la puce :
Best Of de Poche
Après plusieurs albums acclamés de la critique, voilà que Thomas
Fersen a décidé de réenregistrer ses 20 plus grands succès. On
retrouve ces pièces en version totalement dépouillée alors qu’elles
ont été enregistrées en duo (avec
Pierre Sangra) au ukulélé.
Au premier abord, une telle idée peut sembler quelque peu bizarre,
sauf que la qualité des chansons de Fersen fait en sorte que le
projet prend tout son sens. On n’a qu’à écouter l’efficacité de la
pièce d’ouverture, « Les papillons », ainsi que celle de
« Hyacinthe », « Le chat botté », « Zaza » et du classique italien
« Bella Ciao » pour comprendre qu’une bonne chanson peut subir
n’importe quelle transformation en termes d’arrangements et demeurer
tout de même intéressante. Même si ce disque s’adresse
essentiellement à ses fans, il s’agit tout de même d’une bonne façon
d’avoir un premier rendez-vous avec le personnage. (février 2008) |
Tôt ou tard
/
Warner
|
Fields - Everything Last Winter
Fields est un
quintet de Birmingham en Angleterre qui nous propose un son indie
rock aux influences folk.
Everything Last Winter
est leur 1er
album complet après le
mini-album
7 From The Village
lancé l’an passé. J’ai surtout reconnu des influences de
Fleetwood Mac
et de My Bloody
Valentine dans ces
chansons contenant énormément de textures et aux arrangements léchés. Il y
a aussi un peu de Simon
& Garfunkel dans les
moments les plus acoustiques. Les harmonies vocales féminines et
masculines de Thorunn
Antonia et
Nick Peill
créent un son particulièrement intéressant. Les mélodies sont remarquables
et les compositions, solides. Plusieurs chansons contenues ici n’ont rien
à envier aux meilleurs enregistrements de
Travis, Coldplay
et Radiohead,
même si les harmonies vocales et la guitare acoustique nous rapprochent
plus souvent de la musique folk californienne des années 60. Voici une
bien belle découverte que je conseille fortement. (découverte du mois de
juillet 2007)
Atlantic
/
Warner
½
|
Valdy & Gary Fjellgaard -
Contenders Two : Still In The Running
C’est la réunion de
2 légendes canadiennes de la musique country/folk qu’on retrouve ici, le
temps d’un court album de 33 minutes qui se veut la suite d’un disque paru
à la fin de 1999,
Contenders.
Les 11 pièces présentées sont un mélange de compositions originales et de
classiques du genre. Ce qui frappe dès la première pièce, "For The
Love Of It",
c’est le naturel avec lequel ces 2 personnages évoluent ensemble, leurs
voix se fusionnant à la perfection. Ils nous offrent des chansons
nostalgiques ("The Fever", "Seven Spanish Angels",
etc.), ainsi que des pièces légères et joyeuses ("VLT",
etc.). L’album dans son ensemble s’écoute bien et il risque fort de
séduire les fans de country contemporain. (septembre 2007)
Stony Plain
|
Foo Fighters -
Echoes, Silence, Patience & Grace
Après leur album du 10e anniversaire,
In Your Honor,
qui nous présentait une moitié acoustique et
une moitié rock, voilà que les
Foo
Fighters intègrent à nouveau les
2 styles à l’intérieur du même album. On pourrait même dire à
l’intérieur d’une seule chanson puisque certaines possèdent une
structure similaire. Elles débutent tout en douceur, à tel point
qu’on monte le volume pour ne rien manquer, puis elles se déchaînent
complètement pour devenir particulièrement lourdes et débridées avec
une guitare grinçante. Il y a bien quelques exceptions comme
l’excellente pièce acoustique « Stranger
Things Have
Happened ».
J’aime bien aussi « Erase/Replace » et les mélodiques « Long Road To
Ruin » et « Summer’s
End ». L’instrumentale « Ballad of
the
Beaconsfield Miners » ne possède rien de bien exceptionnel, si ce
n’est le fait qu’elle nous présente un côté jusque là inconnu des
Foo
Fighters. Les pièces rock sont généralement assez planes et sans
grands rebondissements, bien loin du grunge énergique de leurs
débuts. La seule qui nous rappelle quelque peu cette époque est
peut-être « Cheer Up, Boys (Your
Make Up
Is Running) ». En fait, le
principal problème de ce nouvel album est qu’il n’apporte rien de
véritablement neuf. Tout semble avoir déjà été entendu et rien ne
nous demeure en tête bien longtemps. J’ai bien peur qu’après ce
sixième album, les Foo
Fighters approchent de la croisée des
chemins. Ils devront faire de sérieux ajustements dans le futur pour
pouvoir conserver la lentille dans leur direction. Pour l’instant,
ils ne risquent pas d’exciter bien des gens. (chronique principale
de mars 2008) |
|
Foreign Born - On The
Wing Now
Foreign
Born a été formé à Los
Angeles en 2003 et nous présente ici son tout premier disque,
On The Wing Now.
On peut les comparer à
The Arcade Fire, Echo & The Bunnymen
et Radiohead.
Ils ont un son indie
rock avec parfois des éléments acoustiques (intimistes) ou planants (plus
grandioses). Les compositions sont solides sans toutefois renverser de
barrières. Puis, on retrouve quelques pièces que j’ai trouvées plutôt
ennuyantes, ce qui vient quelque peu gâcher la sauce. Foreign
Born est tout de même un bon groupe qu’il faudra surveiller dans le futur.
(novembre 2007)
Dim Mak /
Earshot
|
The Frames -
The Cost
Le groupe irlandais
The Frames est de retour après l’excellent
Burn the Maps paru il y a 2 ans. Il s’agissait à ce moment de leur
album le plus solide en carrière, un disque qui figure dans le
top 20 des meilleurs albums de 2005. La
barre était donc plutôt haute pour ce groupe qui semble avoir atteint sa
véritable maturité après 15 ans de carrière. Quelle ne fut pas ma surprise
en écoutant The Cost de découvrir un album tout simplement sublime.
Le groupe continue dans la même direction avec un son folk rock très
britannique (Coldplay, Radiohead), mais avec aussi des
influences montréalaises (The Dears, The Arcade Fire). Les
orchestrations sont magnifiques et toujours parfaitement intégrées.
L’enregistrement live en studio rend très bien justice aux
compositions solides et inspirées du groupe, tout en recréant l’ambiance
incomparable de ses concerts. Le charme opère dès la première pièce, "Song
for Someone", avant de se poursuivre sur "Falling Slowly" (le premier
extrait) et l’épique "People Get Ready". L’acoustique "Rise" vient nous
arracher le cœur, avant que "When Your Mind’s Made Up" s’élève
littéralement devant nos yeux par une progression comme seul The Frames
peuvent en faire. Dès les premières notes de "Sad Songs", on sait qu’on
l’aimera et la chanson-titre est une autre de ces pièces qui rendent
l’album incontournable. En fait, les faiblesses sont quasi-inexistantes
sur The Cost alors que chaque composition est grandiose. Il reste à
voir quel genre de vie aura l’album, mais il demeurera probablement
l’album de leur carrière. Le nouvel album de The Arcade Fire n’aura qu’à
bien se tenir parce que la compétition sera sans pitié dans ce genre
musical. Qui l’emportera? Lisez la chronique de
Neon Bible de The Arcade Fire pour le savoir. (critique principale de mars 2007)
Anti- /
Epitaph
|
Sage Francis
-
Human The Death Dance
J’avais beaucoup
aimé l’album précédent du rappeur alternatif Sage Francis,
A Healthy Distrust.
J’étais donc bien curieux d’entendre son nouvel enregistrement et ma
curiosité a été grandement récompensée. Avec
Human The Death Dance,
Francis amène son art un peu plus
loin et nous prouve qu’il est non seulement un des meilleurs rappeurs de
sa génération, mais aussi un auteur dans une classe à part. C’est dommage
qu’il ne soit toujours pas reconnu en dehors de l’underground, le milieu
du hip hop étant un des cercles les plus fermés aux États-Unis. Les bons
moments sont nombreux sur ce 4e
album de Sage Francis (en fait ce sont les mauvais moments qui sont
rares). Selon moi, la pièce centrale de l’album est la pièce blues "Got
Up This Morning" construite
sur un rythme de son ami
Buck 65
et avec la voix de
Jolie Holland.
Un peu plus loin, "Clickety Clack" est certainement une
des meilleures pièces qu’il ait écrites, ma préférée de cet album. La
deuxième moitié du disque de 55 minutes présente également ses moments
forts avec coup sur coup les excellentes "Keep Moving",
"Waterline" et "Black Out On White Night", sans oublier un peu plus loin
"Call Me Francois"
et ses excellents échantillonnages. Finalement, l’album se termine en
beauté avec "Going Back To Rehab".
Francis fait tout sur cet album incluant les arrangements et la
réalisation. Certains parlent de son album le plus personnel, mais je
n’embarquerai pas dans le cliché. Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit
de son meilleur album à ce jour. Je suis déjà prêt à faire une prédiction
et à affirmer qu’il s’agit peut-être ici du meilleur album rap de 2007. À
suivre… (juin 2007)
Anti- /
Epitaph
|
Galactic - From The Corner To
The Block
Galactic
est un groupe de funk nouveau genre qui existe depuis 1994. Il allie le
funk, le rock, le hip hop, l’electronica
et le jazz. From The
Corner To The Block est
leur premier album sur l’étiquette Anti
et il fait suite à
Ruckus paru il y a
4 ans et qui avait été acclamé de la critique. On retrouve à nouveau tous
les éléments qui ont fait la réputation du groupe avec encore une fois un
heureux mélange de styles.
Gorillaz
et les Beastie Boys
nous viennent en tête en quelques occasions, tout comme
The Coup
et Blackalicious,
leurs nouveaux collègues pour l’étiquette Anti.
Ce qui est certain, c’est qu’on est plutôt loin de
James Brown
avec Galactic
et qu’ils nous offrent plutôt un funk futuriste. Difficile d’en dire plus
sur un groupe qu’il faut simplement écouter pour comprendre toute sa
créativité. Disons seulement que
From The Corner To The Block n’est peut-être pas aussi exceptionnel que leur précédent, mais est tout
de même un excellent album. (décembre 2007)
Anti- /
Epitaph
½
|
Gallows - Orchestra Of Wolves
La presse
britannique considère Gallows comme le groupe le plus excitant à avoir
fait son apparition sur la scène punk hardcore britannique depuis des
années. Le quintet tire surtout ses influences des groupes hardcore des
années 80 Minor Threat et Black Flag, ainsi que du groupe
suédois Refused, mais on retrouve aussi l'attitude punk britannique
de 1977 (Sex Pistols,
The Clash). Ce qui frappe dès la
première écoute de Orchestra Of Wolves, c'est l'énergie dégagée et
le bon vieux son rock n' roll brut. Même si les voix demeurent hardcore,
il y a toujours une certaine mélodie et peu de pièces sont ennuyantes. "Kill
The Rhythm" passe à l'assaut dès le début du disque et ce sera un flot
continu jusqu'à la fin, malgré plusieurs changements de rythme en cours de
route. La chanson-titre n'est pas sans nous rappeler d'une certaine façon
The Stooges, alors que "Will Someone Shoot That Fucking Snake" nous
présente une version hardcore de ce qu'auraient pu faire The Specials.
"In The Belly Of A Shark" est en quelque sorte un mélange de psychobilly
et de punk hardcore. L'album était paru en Angleterre à l'automne 2006,
mais nous pouvons enfin l'entendre en Amérique grâce à Epitaph Records.
Cette version américaine inclut 3 pièces en prime : "Sick Of Feeling Sick",
"Black Heart Queen" (qui a un petit quelque chose des
Sex Pistols) et la reprise de Black
Flag, "Nervous Breakdown". Je peux affirmer sans hésitation que
Gallows éclipse tout groupe hardcore américain actuel, puisque
Orchestra Of Wolves est définitivement dans une classe à part.
(découverte du mois d'août 2007)
Epitaph
½
|
The Good, The Bad & The
Queen - The Good, The Bad & The Queen
Alors que
Gorillaz travaillait à son 2e album,
Demon Days, son leader,
Damon Albarn, a débuté ce
projet parallèle pour lui permettre de revenir à ses racines
londoniennes. Par le fait même, on retrouve plus de liens avec le
groupe qui l’a rendu célèbre,
Blur. Il s’entoure ici du
légendaire bassiste de
The Clash,
Paul Simonon, du guitariste de
The Verve,
Simon
Tong, ainsi que du batteur
Tony Allen.
Danger Mouse,
un ex-collaborateur de
Gorillaz, assure quant à lui la réalisation
de ce disque qui pique déjà la curiosité avant même d’en avoir
entendu un seul accord. Musicalement, le disque offre un rythme
plutôt lent, rempli de mélancolie, où le piano d’Albarn occupe une
place importante. Peu de titres se distinguent véritablement à
travers le lot qui peut sembler endormant au premier abord et ainsi
décourager certains auditeurs. Par contre, il s’agit d’un excellent
album qui plaira assurément aux fans de
Damon
Albarn
et de ses différents projets. (découverte du mois de février 2008) |
½
|
Gorguts - The Erosion Of Sanity
(1993) (réédition de 2007)
Avec son 2e
album, The Erosion Of
Sanity, le groupe de death metal
québécois Gorguts
a réussi à impressionner bien des fans du genre et plusieurs parlent même
d’un des meilleurs albums
death metal
de tous les temps. Sans aller jusque là, je dirais que le groupe a réussi
à évoluer par rapport à son premier disque, qu’on aime ou non. Ce qui est
clair, c’est que l’étiquette Roadrunner
n’a sûrement pas apprécié puisqu’elle les a laissé tomber peu de temps
après. Cette réédition de l’album nous présente en boni 2 pièces
additionnelles. Il s’agit de la version démo de "A Path Beyond Premonition",
ainsi que d’une pièce non parue sur l’album, "Disecting the Adopted".
(juillet 2007)
Metal Mind /
MVD
½
|
Gorguts
- Considered Dead
(1991) (réédition de 2007)
Le groupe québécois
Gorguts est considéré comme un des secrets les mieux gardés du death metal.
Il faut dire qu’ils sont arrivés à une période où le death metal
commençait déjà à perdre de la vigueur.
Considered Dead
est leur premier album, réalisé
par Scott Burns, et il impressionne par
son expérimentation et sa créativité dans un genre où bien des groupes
n’ont fait que copier ce qui avait déjà été fait. On y trouve des invités
de renom comme James
Murphy de
Death
qui vient jouer la guitare sur "Inoculated
Life", ainsi que Chris
Barnes de
Cannibal Corpse
qui prête sa voix à "Bodily Corrupted",
"Rottenatomy" et "Hematological Allergy". Cette réédition
offre 2 démos en boni, la
chanson-titre et "Rottenatomy".
C’est une excellente façon de se replonger dans les bonnes années du death metal
en découvrant le meilleur groupe québécois dans le genre. Le mois
prochain, je vous présenterai la réédition de leur 2e
album, The Erosion Of
Sanity. (juin 2007)
Metal Mind /
MVD
|
Gorillaz - D-Sides
Le groupe virtuel Gorillaz a produit suffisamment de matériel lors
de l’enregistrement de l’album
Demon Days
pour nous offrir un album de faces B de rien de
moins que 13 titres. Ces pièces incluent la version démo originale
de « Don’t
Get
Lost In
Heaven », mais tout le reste aurait pu être
inclus sur un véritable album sans aucune gêne. Il y a bien des
morceaux moins efficaces qui n’auraient servi que de remplissage,
mais l’ensemble est tout de même solide pour un album de pièces
rejetées. L’album nous offre un mélange de hip hop, trip hop, new
wave,
dub et rock qui peut créer une excellente musique d’ambiance
moderne. Même s’il y manque une certaine cohésion, c’est un disque
qui offre de biens bons moments. Un 2e CD est inclus et
il contient des remix de quelques pièces de l’album
Demon Days. On en retrouve 3 pour « Dare », 3 pour « Kids
With Guns », en plus de « Feel
Good
Inc. », « El
Manana » et « Dirty
Harry ». Avec presque 2 heures de musique au total, les fans de
Gorillaz et Damon Albarn en auront certainement pour leur
argent avec D-Sides.
(mars 2008) |
Parlophone
/
EMI
½
|
The
Great Kat -
Beethoven On Speed
(1990)
(réédition de 2007)
Sur son 2e album,
Beethoven On Speed,
Katherine
Thomas a été encore un peu plus loin dans son désir de
transformer la musique classique en métal. Séparé en 2 opus, cet
album présente différents extraits d’œuvres de Beethoven en version
speed metal typique à
The
Great Kat. Sa musique débridée demeure
cacophonique, mais on retrouve un peu plus d’éléments intéressants
ici par rapport à son premier disque,
Worship Me Or Die! Sa virtuosité ne peut être mise en doute
et le défoulement est garanti. Par contre, ce n’est pas automatique
que vous apprécierez sous prétexte que vous êtes un grand admirateur
de Beethoven. On ne peut même pas prétendre que ce soit un album
pour permettre d’initier de nouvelles recrues fans de métal à la
musique classique. Un des bons moments du disque, en excluant les
« reprises » de Beethoven, est « Funeral March », un instrumental
extrêmement efficace. Supérieur à son 1er album,
Beethoven On Speed aura permis à
The
Great Kat de se faire un
nom, même si on l’a perdue de vue ensuite. (mars 2008) |
Metal Mind
/
MVD
|
The
Great Kat - Worship Me Or Die! (1987) (réédition de 2007)
Katherine Thomas est née en Angleterre, mais a grandi à Long
Island, New York. Après avoir pris très jeune des cours de piano et
de violon, elle a étudié la musique classique avant de se convertir
au heavy
metal. Virtuose de la guitare, elle s’est rapidement
spécialisée en speed metal avec pour ambition de transformer la
musique classique en métal. Son premier album,
Worship Me Or Die!,
paru en 1987 mais réédité 20 ans plus tard, nous offre une musique
qui décoiffe véritablement. Entièrement basée sur les solos de
guitare à l’emporte-pièce, sa musique peut devenir rapidement
cacophonique avec de nombreux changements de rythmes, une batterie
bruyante et une voix de gorge pas trop séduisante. Ses textes aiment
provoquer (« Death To
You », « Satan Goes To Church », « Kill
The
Mothers ») et tout au long du disque on a vraiment l’impression
qu’elle cherchait à tout prix un moyen de se défouler et qu’elle l’a
trouvé sans prendre la peine d’aller dans la subtilité. C’est donc
un album qui se situe quelque part entre le hard rock de
Yngwie
Malmsteen et
Lillian Axe, le
thrash
metal de
Metal
Church et
Anthrax et la folie éclatée de
Green Jellÿ
et Gwar. Musicalement, on ne peut pas dire que c’est
véritablement réussi, mais pour un mélange intéressant de virtuosité
et de défoulement débridé,
Worship Me Or Die!
risque de faire le travail.
(février 2008) |
Metal Mind
/
MVD
|
Grinderman -
Grinderman
Grinderman est un
projet parallèle de Nick Cave & The Bad Seeds, incluant Nick
Cave, Warren Ellis, Martyn Casey et Jim Sclavunos.
Le quatuor nous propose une musique expérimentale au son plutôt lourd
incluant du blues punk et du rock garage. On a rarement entendu Cave
pousser autant au micro, ce qui nous donne une nouvelle facette plus
qu’intéressante (surtout dans le premier extrait "No Pussy Blues").
L’atmosphère créée tout au long du disque est extrêmement sombre, voire
même troublante. On peut détecter des influences psychédéliques et garage
de la fin des années 60 (Pink
Floyd, The
Doors, The Stooges, MC5). En bout de ligne, le
résultat est particulièrement intéressant avec une musique extrêmement
originale, qui ne plaira pas nécessairement à un large public, mais qui
ravira les fans de Nick Cave. Un album surprenant! (découverte du mois de
mai 2007)
Anti- /
Epitaph
½
|
Emily Haines & The Soft Skeleton
-
What Is Free To A Good Home?
Un an après son
premier album solo,
Knives Don’t Have Your Back, Emily
Haines nous offre un
mini-album qui se veut la
suite logique de l’album. En fait, 5 des 6 pièces présentées ici ont été
enregistrées au même moment que l’album, mais elles ont été laissées de
côté quand est venu le temps de décider du contenu final du disque, même
si elles avaient toutes les qualités nécessaires pour y figurer. Elles
demeurent donc exactement dans la même atmosphère que celles du disque
précédent et ne risquent de surprendre personne. Ce sont des pièces toutes
douces, essentiellement au piano, mettant grandement en évidence la voix
de Haines et ses textes. La 6e
pièce du disque de 20 minutes est un remix de "Mostly Waving" qu’on retrouvait
sur
Knives Don’t Have Your Back.
Ce mini-album
devrait aller conjointement avec son précédent disque, donc n’achetez pas
l'un sans l’autre. (octobre 2007)
Last Gang
|
Johnny Hallyday - Flashback
Tour : Palais des Sports 2006 (2 CD)
Le légendaire
rockeur français Johnny Hallyday a donné 2 excellentes performances sur
scène au Palais des Sports de Paris les 14 et 15 juin 2006. Le meilleur de
ces 2 concerts a été assemblé pour en faire un seul de 28 titres qui est
présenté sur 2 CD pour un total de plus de 2 heures et 15 minutes. On y
trouve évidemment tous ses plus grands succès ("Ma gueule", "Le
pénitencier", "Que je t’aime", "Gabrielle" et beaucoup d’autres), ainsi
que des classiques américains et britanniques qui l’ont influencé ("Proud
Mary" de CCR,
"Honky Tonk Woman"
des
Rolling Stones),
sans oublier des adaptations françaises de classiques ("Hey Joe"
de
Jimi Hendrix,
"O Carole" de Chuck
Berry, etc.). On peut
aussi entendre 3 pièces inédites : "La loi du silence", "Seul au beau
milieu d’un lac" et "La quête" de
Jacques Brel.
Il faut noter la présence parmi les musiciens de 2 québécois de grand
talent, Réjean Lachance
à la guitare et Alain
Couture à la guitare
acoustique et aux voix, qui se sont surtout fait connaître au sein du Mercedes Band, qui
accompagnait l’humoriste
Jean-Marc Parent
dans les années 90. Finalement, je
ne peux passer sous silence les magnifiques voix des choristes
Johanna Manchec
et Amy Keys
qu’on peut surtout entendre sur les pièces "Proud
Mary", "Honky Tonk Woman"
et "J’oublierai ton nom". Cet excellent album en concert présente un bon
aperçu de la vaste carrière qu’a eu Hallyday en explorant ses différentes
époques. Il est plus en forme que jamais et n’a rien perdu de sa fougue,
ce qui plaira particulièrement à ses fans de longue date. Veuillez noter
qu’une
version en format DVD est également disponible. (juillet 2007)
Warner
|
Mick Harvey
-
Two Of Diamonds
Mick Harvey est de
retour après le très bon
One Man’s Treasure
paru il y a 2 ans. Alors qu’il avait travaillé seul à cet album, il
revient maintenant avec un groupe complet. L’album a été enregistré
live
en studio et une contrebasse remplace la basse, ce qui offre de nouvelles
possibilités au son de Harvey. On retrouve une majorité de compositions
originales, mais il y a aussi des classiques obscurs comme ceux provenant
de PJ Harvey
avec qui Mick a beaucoup travaillé dans la dernière décennie. Certaines
pièces ne sont pas si éloignées du style de
Nick Cave & The Bad Seeds,
le groupe qu’il a co-fondé. Mais là où je l’ai préféré, c’est dans les
pièces dans lesquelles il revient à ses racines, comme par exemple ses
racines blues dans "I Don’t Want You
On My Mind". La pièce
d’ouverture, "Photograph", est également excellente, tout comme "Everything Is Fixed",
mais quelques ballades acoustiques m’ont quelque peu ennuyé en cours de
route. Par contre, les fans de Mick Harvey en auront grandement pour leur
argent avec ce très bon disque. (juillet 2007)
Mute
½
|
Mick Harvey
- Motion Picture
Music '94-'05
Mick Harvey est un
véritable homme-orchestre, en plus d’être arrangeur, réalisateur,
compositeur de musique de film et co-fondateur de Nick Cave and
the Bad Seeds et
The Birthday Party.
Il a été acclamé de la critique pour ses musiques de film, en plus de
remporter des prix prestigieux. Harvey nous présente ici sa deuxième
compilation de musique de film. On y retrouve des extraits composés pour
le film australien Chopper, en plus
d’extraits d’un vaste spectre de productions internationales incluant des
documentaires, courts métrages, etc. Il y a 27 pièces en tout, toutes
instrumentales sauf une, et plutôt atmosphériques, de la vraie musique de
film quoi! La seule pièce chantée, "The
Farewell Song", vient conclure l’album. Elle a été co-écrite par Nick
Cave qui en est également le chanteur. Même si ce n’est pas trop mon
genre d’écouter de la musique de film en dehors de son contexte, il faut
avouer que ce sont ici de bien bonnes compositions qui nous sont offertes.
Mais, cet album s’adresse essentiellement à ses fans de longue date.
(avril 2007)
Mute
|
Kate Havnevik - Melankton
Norvégienne d’origine
et maintenant établie à Londres, Kate Havnevik
nous présente son tout premier album avec
Melankton.
Elle nous propose une musique trip hop plutôt lente et atmosphérique qui peut
être comparée à Portishead, Moby
et Sarah McLachlan.
Mais, le nom qui nous vient tout de suite en tête, c’est celui de
Björk.
Elle n’est pas très éloignée musicalement et sa voix s’en approche aussi
beaucoup, surtout à certains moments précis où c’est carrément frappant. On a
pu entendre plusieurs de ses chansons dans les émissions télévisées
Grey’s Anatomy
et
The O.C.,
ce qui en a fait presque instantanément des succès. C’est le cas pour "Travel
In Time", "Nowhere
Warm", "Not Fair"
et "Unlike Me". Le mélange
d’arrangements électroniques et d’orchestrations crée une très belle
profondeur musicale à sa musique. C’est une musique douce et enveloppante qui
s’écoute admirablement bien et crée une ambiance particulière. La musique de Kate Havnevik
est plus accessible que celle de Björk
et elle permet de garder vivante la musique trip hop qui a perdu des plumes
depuis le début de la décennie. Un bien bon disque d’une artiste à découvrir…
(juillet 2007)
Universal
½
|
Joe Henry -
Civilians
Après
Tiny Voices paru en
2003 et considéré par plusieurs spécialistes comme son meilleur album en
carrière, la pression était forte sur Joe
Henry pour l’écriture de son 10e
album. L’auteur, compositeur, interprète et réalisateur a tenté de revenir
à un style un peu plus dépouillé sur
Civilians
et le résultat est plutôt
efficace. La qualité des mélodies étant indéniable, les artifices sont
superflus. Il nous offre à nouveau un son country/rock et folk aux
influences de Neil Young
et Bob Dylan
et qu’on pourrait comparer en partie à
Ron Sexsmith
et Wilco.
Henry travaille ici avec les musiciens de l’album
Strange Weirdos de Loudon Wainwright III,
album co-réalisé par Joe
Henry qui est paru en mai dernier comme bande originale du film
Knocked Up.
Il reprend d’ailleurs ici une des pièces de cet album, "You
Can’t Fail Me Now".
En plus de cette excellente inclusion, il nous offre quelques petits
bijoux comme "Civil War",
"Scare Me To Death",
"Our Song" et la
chanson-titre. Le début de
"Time Is
A Lion" n’est pas sans nous rappeler "Money" de
Pink
Floyd, ce qui nous
fait hésiter entre l’intérêt et la gêne. Quelques autres titres sortent un
peu moins de l’ordinaire, mais
Civilians
est tout de même un album de
première qualité pour ceux qui aiment la musique introspective. On peut
certainement considérer ce 10e
album comme faisant partie de la moitié supérieure de ses enregistrements.
(novembre 2007)
Anti- /
Epitaph
½
|
The Higher
-
On Fire
Directement de Las
Vegas nous arrive le groupe The
Higher, un quintet composé de jeunes gars d’à peine 20 ans.
On Fire
est leur 2e
album, mais le premier sur l’étiquette Epitaph Records. On peut y entendre
un son pop rock dansant aux influences R&B, et ce dès le premier extrait,
"Insurance?". Leur musique
peut tout de même être comparée aux groupes pop punk les plus en vogue (Simple
Plan,
The Matches, Fall Out Boy,
etc.). Leur son peut donc autant rejoindre les fans de punk purs et durs
que les admirateurs de Justin Timberlake. Si
les 11 premières pièces du disque ne réussissent pas à faire lever les
danseurs de leur siège, la 12e
et dernière fera assurément le travail. En effet, "Pace Yourself"
a été remixée
par Patrick Stump
de Fall
Out Boy pour en faire une version purement R&B. Dans l’ensemble, il s’agit
ici d’un album léger qui s’adresse essentiellement aux adolescents,
particulièrement ceux qui seraient ambivalents entre le rock et le R&B. On Fire
ne renverse aucune barrière, mais ses mélodies accrocheuses et ses rythmes
efficaces font en sorte qu’il est agréable à écouter. (mai 2007)
Epitaph
|
The Honorary Title -
Scream & Light Up The Sky
Le duo de Brooklyn,
New York a évolué en un quatuor au cours des dernières années et il nous
offre ici son 2e album, le 1er pour une étiquette
majeure. Le groupe est donc passé en un mode un peu moins intimiste, moins
centré sur le chanteur, guitariste, auteur et compositeur Jarrod Gorbel.
Je trouvais un peu bizarre qu'on nous présente un mini-album de 4 titres
quelques semaines seulement avant la sortie de ce nouveau disque, mais je
dois avouer que l'idée était très bonne compte tenu de l'évolution de leur
style depuis leur premier opus. Le mini-album,
Untouched & Intact, nous offrait 2 nouvelles pièces ("Untouched
and Intact" et "Along The Way" qu'on retrouve aussi ici), ainsi que 2
faces B datant de leurs débuts ("Finally Understand" et "7 Blocks"), ce
qui nous permettait de bien faire le pont entre le duo et le quatuor et de
préparer les fans mentalement pour leur nouveau style. C'est donc sans
grande surprise qu'on retrouve ce son indie pop de grande ampleur avec des
influences brit pop évidentes. On peut les comparer à Dashboard
Confessional, Muse et Jimmy Eat World. Lorsqu'on entend
des pièces comme "Thin Layer", "Untouched and Intact", "The City's Summer"
et le premier extrait "Stuck At Sea", on applaudit le courage de Gorbel
d'avoir accepté de s'effacer quelque peu dans un groupe axé sur la guitare
avec une section rythmique puissante. Selon moi, c'est avec Scream &
Light Up The Sky que The Honorary Title prend véritablement son envol.
(octobre 2007)
Reprise /
Warner
½
|
The Honorary Title -
Untouched & Intact
The Honorary Title
est un duo de Brooklyn, New York qui existe depuis 5 ans. Le duo indie
rock a un seul album a son actif et il nous offre ici un mini-album
pour attirer notre attention sur le groupe avant la sortie de son 2e
album,
Scream & Light Up The Sky
(qui est sur les tablettes depuis quelques jours à peine). Sur ce mini-album
de 4 pièces totalisant 16 minutes, on retrouve 2 pièces du nouvel album,
l’excellente "Untouched and
Intact" et "Along The Way",
ainsi que 2 faces B parues précédemment, "Finally Understand" et "7 Blocks".
On peut déjà entendre la différence entre les compositions les plus
récentes et les plus vieilles alors que les nouvelles pièces ont un son
beaucoup plus complet et enveloppant, moins centré sur la guitare
acoustique. Un des premiers noms qui nous vient en tête est
Dashboard Confessional.
Ce mini-album,
même s’il est beaucoup trop court, réussit parfaitement sa mission de
promouvoir le nouvel album du groupe puisqu’on a tout de suite le goût
d’en entendre plus. (septembre 2007)
Reprise /
Warner
|
Hot Hot Heat - Happiness Ltd.
(CD + DVD)
Pour son album
précédent,
Elevator, son
premier pour une étiquette majeure, le groupe canadien Hot Hot Heat
a produit un son propre plus orienté vers la musique pop. Ils tentent
maintenant sur Happiness
Ltd. de revenir à
l’énergie des débuts qui permettait de les comparer à
The Strokes,
tout en conservant la production léchée d’Elevator.
Le résultat est intéressant alors que des noms comme
Franz Ferdinand
et The Killers
nous viennent rapidement en tête. Les 4 premières pièces sont excellentes,
de la chanson-titre
à « Harmonicas & Tambourines » en passant par « Let Me In » et « 5 Times
Out Of 100 ». Par contre, la ballade « Outta Heart »
nous ramène sur terre assez abruptement à la 5e
piste alors que je l’ai trouvée franchement ennuyante. Par la suite, le
groupe revient avec la dynamique « My
Best Fiend »,
qui est divertissante mais reprend les mêmes éléments entendus
précédemment. Ce sera un peu le cas jusqu’à la fin alors qu’on sent que la
créativité du groupe a quelque peu tourné en rond. Un peu comme sur le
précédent disque, la musique de Hot Hot Heat
demeure entraînante, mais ne va pas au-delà des barrières créatives. En
bout de ligne, c’est donc un album qui s’écoute bien mais qui ne
révolutionne rien musicalement. La version avec DVD permet de voir un
documentaire de 55 minutes sur l’évolution de leur travail en studio, mais
la version avec CD seul est amplement suffisante. (décembre 2007)
Sire /
Warner
|
Ill Scarlett
- All Day With It
Ill
Scarlett est un groupe pop punk de Toronto aux influences ska et
reggae. Après un mini-album qui a connu passablement de succès en
2006, le groupe est revenu avec son tout premier album l’année
suivante, All Day With It.
Réalisé par
Matthew Wilder
(No Doubt), l’album possède une énergie hors du commun grâce
à des compositions solides arrangées avec une envergure
incomparable. Quelques moments un peu plus doux sont tout aussi
intéressants (« Pacino ») et les mélodies sont totalement
inoubliables. Ill Scarlett peut nous rappeler
Sublime par
moments, mais il demeure un groupe de rock commercial parfaitement
formaté pour les radios. Même si certaines compositions attireront
certainement moins votre attention, cet album varié demeure un
premier disque efficace pour ce groupe qui possède un avenir
prometteur. (février 2009) |
Sony BMG
|
The John Butler Trio
-
Grand National
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Que les choses
soient dites, John Butler est un excellent musicien, un fin compositeur,
un bon chanteur. En 2004, il émerge peu à peu et sort la tête de l'eau
grâce à l'excellent
Sunrise Over Sea.
Depuis cette époque, John Butler tourne avec son groupe, vient souvent en
France, et devient l'une des têtes d'affiches secondaires les plus prisées
dans les festivals. Dans le fond, sa musique n'est pas novatrice, et tend
vers le folk tout en draguant les dieux du reggae. Bien entendu, à ce
moment-là, personne ne peut s'empêcher, et à juste titre, d'évoquer Ben
Harper. Trois années plus tard, avec ce Grand National, que
faut-il en attendre? Une continuité? Un revirement de situation? Plutôt la
première option en fait… Musicalement, le John Butler Trio est toujours
affûté mais a manqué un peu s’insuffler un nouveau souffle.
Malheureusement, Harper est bel et bien passé par là avant… Cela s’entend
clairement sur le premier titre "Better Than".
Comme son aîné, John Butler s’aventure dans le funk sur "Used
To Get High", dans une sorte de
reggae approximatif sur "Gov Did Nothin'"
ou dans l’univers du folk sur "Losing You".
Globalement, Grand National est loin d’être un mauvais album, mais
il manque un peu de saveur, d’aventure, de risque… C’est une musique
tellement immédiate qu’elle en devient trop accessible. Et tout
l’éclectisme et la maîtrise technique dont font preuve les australiens
sont mangés par un sentiment rageur de déjà vu et digéré. Le combo
australien semble s’être laisser aller dans la facilité qui fait
immédiatement chuter l’appréciation de ce disque qui est bon, mais dont on
aurait pu attendre le très bon aux vues des possibilités du groupe. (juin
2007)
|
Norah Jones
-
Not Too Late
La chanteuse jazz
Norah Jones est de retour avec un 3e album, un album qui a
connu un immense succès dès sa sortie en atteignant le numéro 1 des plus
importants palmarès du monde. Il s’agit ici du premier disque pour lequel
elle signe la totalité des compositions, en plus d’être le premier album à
ne pas avoir été réalisé par le légendaire Arif Mardin, décédé à
l’été 2006. Not Too Late représente donc un point tournant
important dans la carrière de cette jeune chanteuse qui a déjà vendu plus
de 30 millions de disques à travers le monde. C’est à son fidèle
collaborateur, bassiste et compagnon de vie, Lee Alexander, qu’elle
a confié la réalisation de ce nouvel album. On peut toujours établir des
parallèles avec ses deux premiers disques avec son style jazzy incluant
beaucoup de piano. Sauf qu’ici, elle va un peu plus loin dans des pièces
folk et country laissant le piano de côté pour faire toute la place à la
guitare. On peut établir certaines comparaisons avec Neko Case et
Tori Amos, toujours dans un style calme, enveloppant, introspectif
et relaxant. Sa marque de commerce quoi… L’album a été enregistré de façon
plutôt minimaliste et on sent une certaine retenue de la part de Jones qui
a voulu garder les chansons simples et sans artifices. C’est bien, mais on
aimerait parfois qu’elle pousse un peu plus la machine, surtout quand on
commence à somnoler dans la deuxième moitié. Je comprends très bien que
c’est un album personnel, mais elle aurait tout de même pu exploiter un
peu plus sa voix unique plutôt que de simplement chanter pour son amoureux
en le regardant dans les yeux, lui demandant probablement son approbation
du regard. Les compositions sont loin d’être mauvaises, mais il m’a semblé
entendre un album incomplet, comme si on l’avait lancé alors qu’il était
encore en cours de travail. Les fans de Norah vont sûrement y trouver leur
compte, mais Not Too Late représente selon moi une transition vers
quelque chose de mieux. Elle pourrait fort bien nous offrir son meilleur
album en carrière la prochaine fois… (mars 2007)
Blue Note
/ EMI
|
Jorane
- Vers à soi
Depuis ses débuts en 1999, Jorane en a fait du chemin,
parcourant le monde avec son violoncelle « sous le bras ». En plus de son
style musical unique, ce qui l’a surtout fait connaître au départ c’est ce
langage universel qu’elle a créé avec sa voix plutôt que de chanter de
vraies paroles. Par la suite, elle nous a offert des textes en français et
en anglais, mais la plupart lui provenaient de collaborateurs. Cette
fois-ci, les 11 pièces en français sont toutes de la plume de Jorane, sauf
« Éléphant blanc » qu’elle a écrite avec Jonathan Painchaud.
Musicalement, elle demeure dans le style qui l’a fait connaître avec un
son planant à la tendance néo-classique créant une atmosphère toute
particulière. On peut encore une fois la comparer à la pop adulte d’une
Sarah McLachlan, mais on sent que l’effort a été surtout concentré ici
vers la création des textes plutôt que vers les expérimentations
musicales. Il reste que Jorane ne tombe pas dans le panneau de ne se
servir de sa musique qu’en guise d’accompagnement. La richesse musicale
est encore au rendez-vous, mais moins surprenante que du temps de son
fameux langage inventé. Ici, c’est une poésie très bien écrite qu’elle
nous propose, parfois aussi subtile et difficile à décoder que ses textes
sans mots. Elle en invente encore quelques-uns et joue avec la langue
française d’une très belle façon, d’une façon qui cadre parfaitement avec
son univers. Avec Vers à soi, Jorane démontre qu’elle n’a rien
perdu de sa créativité débordante, même si elle réussit moins à nous
surprendre qu’il y a quelques années. C’est un album qui plaira encore à
ses fans et qui risque d’aller en chercher de nouveaux, soit les
francophones pour qui il est important d’avoir des textes à écouter.
(décembre 2007)
Tacca
½
|
Justice - †
Justice est un duo français composé de Gaspard Augé
et Xavier de Rosnay. Les 2 gars nous proposent un son électronique
aux frontières entre la musique house et la musique pop. Même si l’album
est majoritairement instrumental, on retrouve des voix en certaines
occasions, comme sur le succès "D.A.N.C.E." alors qu’on peut entendre un
chœur d’enfants accompagner un jeune garçon de 8 ans prénommé Félix. La
musique de Justice peut être comparée à Daft Punk et aux
Chemical Brothers avec certains éléments que ne renierait pas
Michael Jackson. Celui-ci semble d’ailleurs avoir eu une grande
influence sur le duo qui s’en est inspiré pour l’écriture de "D.A.N.C.E.".
Même si cette pièce a connu un succès immense sur Internet, elle est bien
loin d’être la meilleure du disque. "Phantom", "Phantom Pt II" et "Stress"
sont beaucoup plus intéressantes faisant partie de la descendance de Daft
Punk. Avec †,
Justice
réussit admirablement à fusionner les styles qui l’ont influencé pour
créer un son pouvant rejoindre un public large. (septembre 2007)
Warner
½
|
Kaïn - Les saisons s’tassent
Avec
Nulle part ailleurs,
son 2e
album paru en 2005, le groupe folk rock québécois Kaïn
a atteint la célébrité, ce qui l’a amené à faire une immense tournée à
travers la province. Le groupe nous revient maintenant avec un nouvel
album, un album qui était particulièrement attendu. Rassurez-vous tout de
suite : vous ne serez pas trop pris au dépourvu puisque
Les saisons s’tassent
continue dans la même direction
que le précédent. Même son mi-acoustique et mi-électrique, mêmes mélodies
accrocheuses, plaisantes à chanter en concert, voilà la recette gagnante
de ce groupe qui rejoint un large public. La grande majorité des pièces
nous provient encore une fois de la plume de
Steve Veilleux,
le chanteur et guitariste, qui est un auteur-compositeur extrêmement
prolifique trouvant même le temps d’écrire pour d’autres artistes (dont Marie-Luce Béland
que je chroniquerai le mois prochain). Il n’y que le bassiste
Éric Maheu
qui a collaboré avec
Veilleux sur "Le bruit qui
court" et qui a écrit seul "On dormira demain", ainsi que
Yanick Blanchette,
le batteur, qui a composé la musique de "L’homme-grenouille". En fait, le
principal problème de Kaïn
est peut-être justement que ce soit Veilleux
qui écrive tout. Il a beau être un de nos meilleurs auteurs-compositeurs,
mais il me semble que certaines autres collaborations pourraient amener
plus de profondeur au son du groupe. Vous n’avez quand même pas à vous
inquiéter, car vous entendrez quelques petits bijoux comme le premier
extrait "L’amour du jour", la pièce d’ouverture et futur succès assuré
"Alléluia", ainsi que "Le bonheur au large". Sans être de la même
catégorie que
Nulle part ailleurs, Les saisons s’tassent est tout de même un
très bon disque qui plaira assurément à leurs nombreux « kaïnomanes ».
(novembre 2007)
Passeport
½
|
Kaiser Chiefs
-
Yours Truly, Angry Mob
J’avais déjà inclus
la chronique de
Jean Jean
de Rocklegends
en avril dernier, mais je sentais le besoin de faire mon propre texte à
propos du plus récent album de Kaiser Chiefs,
un groupe que je découvre à peine. Premièrement, après avoir lu des tas
d’éloges à leur sujet, j’avoue que je croyais avoir entre les mains le
nouveau groupe britannique incontournable. Je ne considère pas que ce soit
le cas, loin de là! L’album commence en force avec "Ruby"
et son refrain inoubliable. Sans être géniale, cette pièce est
définitivement efficace. Par la suite, plusieurs pièces m’ont paru
communes et sans grande créativité, malgré de toujours bonnes mélodies. "The Angry
Mob" est plutôt passable, mais elle est suivie de la très bonne "Heat
Dies Down". Par la suite, "Highroyds"
est particulièrement énergique, mais elle aurait pu avoir été écrite et
interprétée par Collective Soul. Plus
tard, j’aime bien "My Kind
Of Guy", une de celles qui me sont le plus restées en tête. À différents
moments du disque on découvre des similarités avec
Franz Ferdinand, Blur, The Futureheads
et The Killers,
alors qu’on sent assurément la forte influence de
The Jam
tout au long du CD de 45 minutes.
C’est le test du 2e
album pour Kaiser Chiefs
avec Yours Truly, Angry
Mob et je dois dire que
le groupe va à peine chercher la note de passage. La pression sera forte
pour leur 3e
album s’ils veulent éviter de tomber rapidement dans l’oubli comme
plusieurs autres groupes britanniques l’ont fait avant eux.
Cliquez ici pour
lire la chronique de Jean Jean de
Rocklegends. (juin 2007)
Universal
|
Klaxons - Myths Of The Near Future
Klaxons est un trio indie
rock britannique qui nous présente son tout premier album. Ils nous
proposent un son rock aux influences
dance
et on peut les comparer en partie
à Bloc Party
et aux Stone Roses.
On peut aussi percevoir des influences de
David Bowie et de Gary Numan.
En Angleterre, on les considère comme les membres d’un nouveau courant
musical qu’on appelle « new rave » mélangeant un son punk rock et un son
dansant. Le groupe présente en effet des pièces qui ont un son
passablement nouveau, mais d’autres ne réinventent rien ce qui fait que
l’album est plutôt inégal. C’est un bon premier album, mais c’est la suite
qu’on devra surveiller de bien près. (juillet 2007)
Geffen /
Universal
½
|
Charles
Lamontagne - Free Bass
Charles Lamontagne
est un bassiste québécois qui nous présente ici un album autoproduit. Il
propose un mélange de nouveau jazz et de rock instrumental avec des influences
occasionnelles de blues. "Portrait of Genny"
m’a rappelé les ballades de
Joe Satriani
de la fin des années 80 ou du
début des années 90, alors que d’autres moments font plus musique de film.
Évidemment, la musique demeure essentiellement une musique d’ambiance,
mais le potentiel est là pour la rendre plus éclatante grâce à de
meilleurs moyens de production. Les arrangements sont en effet parfois
quelque peu simplistes, surtout pour ce qui est des claviers. Il nous
offre quand même un album généreux de 13 pièces totalisant plus de 56
minutes, un album qui contient quelques compositions un peu plus faibles,
mais qui montre bien son potentiel. (juillet 2007)
|
Hugo Lapointe
-
La trentaine
À l'écoute de ce 2e
album de Hugo Lapointe, lancé le jour de ses 30 ans, on réalise rapidement
que la trentaine lui a amené un certain changement de style. Fini les
rythmes latins qu'on retrouvait à profusion sur
Célibataire, l'album qui a donné le méga succès du même titre.
Ici, il se concentre un peu plus sur les ballades rock et les pièces folk
acoustiques. L'album s'ouvre d'ailleurs avec une chanson d'amour pour sa
blonde enceinte, "Tant que tu m'aimes". "208, rue St-Amant" est
certainement une des meilleures du disque, alors que "Comme un trou"
présente le côté sombre d'un alcoolique qui retombe tout le temps. "Dorianne"
est une chanson d'amour... pour sa chatte, une mélodie inoubliable. La
pièce la plus énergique du disque est "Tant que le rideau n'est pas
tombé", une chanson racontant la vie de tournée aux 4 coins du Québec.
Elle est dans le style des Colocs et sera un succès assuré en
spectacle, en plus d'être parfaite pour la Fête nationale du Québec. Parmi
les 11 titres de l'album, on peut entendre 2 reprises: "23 décembre" de
Beau Dommage (qu'il a déjà interprété à plusieurs reprises en
spectacle et à la télévision) et "Le frigidaire" de
Tex Lecor. C'est un album un peu déstabilisant à la première
approche pour ceux qui connaissaient
Célibataire, sauf qu'on y trouve des pièces
de grande qualité qui en font encore une fois un album solide. (mars 2007)
Diffusion YFB
½
|
Bettye LaVette - The Scene Of The Crime
La légende de la musique soul Bettye LaVette est maintenant
âgée de 61 ans mais n’a rien perdu de son énergie et de son attitude. 35
ans après avoir enregistré un album aux studios Fame de Muscle Shoals,
Alabama, qui a été jeté aux oubliettes jusqu’aux années 2000, Bettye est
de retour sur « la scène du crime » pour enregistrer ce nouvel album. Il
fait suite au succès de
I’ve Got My Own Hell To Raise, son premier album pour l’étiquette
Anti lancé en 2005. Sur les 10 pièces offertes, 9 sont des reprises,
puisque Bettye est avant tout une interprète, dans la plus pure tradition
soul. Elle est magnifiquement accompagnée des musiciens de Drive-By
Truckers. L’album débute en force avec l’excellente pièce R&B « I
Still Want To Be Your Baby (Take Me Like I Am) ». Par la suite, elle nous
offre un mélange efficace de pièces lentes et rythmées pour notre plus
grand plaisir. Il faut noter l’interprétation impressionnante de Bettye
sur « Somebody Pick Up My Pieces » de Willie Nelson, une
interprétation qui transforme littéralement cette chanson aux racines
country en une pièce soul passionnante. Une autre qui impressionne est sa
reprise d’une vieille ballade triste d’Elton John, « Talking Old
Soldiers », qu’elle transforme complètement. Je ne suis pas un grand
connaisseur de l’œuvre de Bettye LaVette, mais plusieurs critiques parlent
de son meilleur album en carrière et j’aurais tendance à les croire
puisque The Scene Of The Crime est un excellent disque avec bien
peu de faiblesses. (décembre 2007)
Anti- /
Epitaph
|
Avril Lavigne
- The Best Damn Thing
Il aura fallu à
Avril Lavigne 3 albums pour qu’elle présente enfin un disque à la hauteur
de son talent et qui la représente bien. Sur son 1er, plus de
la moitié du disque était beaucoup trop adulte pour ses 17 ans et sur le 2e,
on pouvait entendre une musique sombre sans grande originalité. Avec
The Best Damn Thing, elle nous offre plutôt des pièces pop punk
énergiques à l’image de ses plus grands succès. L’album contient encore
quelques ballades, mais elles sont particulièrement efficaces et n’ont
rien à voir avec celles des albums précédents. Elle laisse de côté sa
personnalité fabriquée de bonne petite fille et nous crache plutôt son
venin en plein visage en n’hésitant pas à utiliser tous les jurons
possibles. Avec le succès "Girlfriend", le ton est donné pour un album de
40 minutes sans temps morts et avec bien peu de faiblesses, dans un style
qui se veut toujours léger après tout. Le disque se conclut avec l’autre
succès, "Keep Holding On", et on a immédiatement le goût de le recommencer
du début. Toutes les comparaisons qu’on a pu faire auparavant ne tiennent
plus et on doit maintenant parler de la version féminine de Simple Plan.
C’est un très bon disque dans le genre pop punk bonbon, un disque qu’elle
pourra enfin assumer entièrement. Il s’agit ici de la bande originale
idéale pour la vie de tout adolescent qui préfère encore le rock au R&B
(et oui, il y en a encore!). La version régulière du CD est malheureusement
passée dans la machine à censure, mais si vous achetez la version avec DVD,
le CD sera un peu moins propre. À vous de faire le bon choix… (critique
principale de juin 2007)
|
LCD Soundsystem
- Sound Of
Silver
James Murphy
est de retour avec son 2e
album après l’excellent
disque double éponyme paru en 2005, un des bons albums électroniques
de l’année. Sur ce nouvel enregistrement, le talentueux musicien et
arrangeur nous prouve à nouveau qu’il est aussi un excellent compositeur.
Il reprend peut-être là où
Moby
nous a laissé depuis qu’il est en panne d’inspiration. Sur
Sound Of Silver,
on peut entendre une musique plus joyeuse, mais toujours aussi éclectique
avec un mélange de post punk, de disco et de
David Bowie.
Malgré toute cette bouillie musicale, les mélodies demeurent toujours
accrocheuses et une fois qu’on a su entrer dans l’univers du disque, c’est
bien difficile d’en ressortir. Les rythmes efficaces permettent à la
musique de LCD Soundsystem
de sortir de la maison pour atteindre les lounges
et les clubs. Sans le savoir, vous en avez peut-être déjà entendu à
beaucoup d’endroits que vous fréquentez régulièrement.
Sound Of Silver
réussit à poursuivre habilement l’excellent travail amorcé par Murphy sur
le précédent album et fait en sorte qu’il faut désormais considérer ce nom
parmi les meilleurs artistes électroniques actuels. (mai 2007)
EMI
|
Led Zeppelin -
Mothership
Plus d’une compilation de grands succès a été lancée pour Led Zeppelin au
cours des années, mais peu ont réussi à remplir les exigences des fans.
Les plus pertinentes demeuraient à ce jour les compilations
Early Days et
Latter Days couvrant chacune la moitié de leur carrière. Les 2
disques ont ensuite été réédités ensemble pour une compilation double
couvrant l’ensemble de la carrière du groupe. Mothership vient ici
remplir le même mandat à quelques différences près. On présente comme
principal avantage de cette nouvelle collection de succès qu’ils ont été
choisis par les membres du groupe (c’est Jimmy Page qui en a assuré
la réalisation), mais en bout de ligne on retrouve à peu près les mêmes
succès habituels. On retrouve 24 titres en tout, présentés
chronologiquement : 13 sur le premier CD couvrant les 4 premiers albums du
groupe et 11 sur le deuxième CD faisant un résumé des 4 derniers albums.
D’excellentes pièces adorées des fans (comme « Moby Dick » par exemple)
ont été laissées de côté, tout comme la totalité de l’album de raretés
Coda paru après la séparation du groupe. On aurait certainement pu en
ajouter quelques-unes alors que près de 25 minutes demeurent disponibles,
mais on retrouve tout de même la crème de la crème de ce groupe qui est
considéré comme l’un des plus influents de l’histoire du rock. Les 2
disques sont solidement appuyés par un livret très complet contenant une
biographie détaillée et des informations sur chacune des pièces
présentées. Avec Mothership, autant les fans que les néophytes
auront entre les mains la compilation ultime tant attendue faisant un
résumé complet de la carrière de Led Zeppelin. (janvier 2008)
Atlantic /
Warner
½
|
Linkin Park
- Minutes To Midnight
J’avais bien aimé
le premier album du groupe,
Hybrid Theory, et à
ma grande surprise, j’avais encore plus apprécié leur suivant,
Meteora, un album
particulièrement énergique. Sauf qu’on pouvait difficilement s’attendre à
une suite encore aussi bonne pour un groupe commercial comme Linkin
Park, surtout que les 4 ans d’attente depuis le précédent laissaient
présager une panne d’inspiration. Le premier extrait de Minutes To Midnight, "What
I’ve Done", ne m’a pas trop
impressionné à sa sortie, mais il n’a pas empêché le groupe d’atteindre
les sommets des palmarès dès le lancement du disque. L’écoute de l’album
nous amène un seul mot en tête : maturité. Le rap métal adolescent de
leurs premiers enregistrements est jeté aux oubliettes ici et c’est
Mike Shinoda
qui en paie le prix puisqu’il ne
rap plus que sur 2 pièces, dont la très moyenne "Hands Held High". Malgré ce changement
de cap, on retrouve quelques titres intéressants comme "Given
Up", "Bleed It
Out" et "No More Sorrow".
Ces pièces sont malheureusement entourées de ballades ennuyantes à souhait
comme "Leave Out All The Rest", "In Between"
et "The Little Things Give You Away". "Shadow
Of The Day"
est encore pire et lorsque "What
I’ve Done" suit, elle
paraît tout simplement géniale et on finit par considérer ce premier
extrait comme la pièce centrale du CD. Les guitaristes aussi semblent
avoir été mis de côté en plusieurs occasions, alors que le rock devient
plutôt atmosphérique. Le problème, c’est que Linkin
Park est à son meilleur lorsque
Chester Bennington
hurle pour enterrer le son
déchaîné des guitares. Ici, on les retrouve plutôt dans le territoire de Bon Jovi, Incubus
et Staind
alors qu’eux aussi étaient dans leur passe d’être « matures » à tout prix. Minutes To Midnight représente définitivement un changement majeur pour le groupe, mais
malheureusement pas pour le mieux… (critique principale de juillet 2007)
Warner
½
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The Locust - New Erections
The Locust
est un groupe plutôt hétéroclite, innovateur et bruyant qui mélange
habilement le punk hardcore,
le métal, l’industriel, le rock progressif et le rock expérimental. On
peut difficilement les comparer mais disons qu’on peut entendre à
différents moments un peu de
Faith No More, Fall Of Troy, Mars Volta, Fantômas
et System Of A Down.
Le groupe existe depuis 1995 et il en est à son 4e
album. Une fois de plus avec
New Erections le groupe ne manque
pas de créativité et d’expérimentation. Le bruit est également toujours au
rendez-vous rendant l’album souvent cacophonique, et c’est ce qui m’a le
plus repoussé de ce disque. Pour ce qui est des textes, ils présentent de
l’ironie, du ridicule, de l’effrayant et de l’intelligent, mais
rassurez-vous, pas tous dans la même pièce. Malgré des sonorités
intéressantes et quelques essais particulièrement réussis, je dois avouer
que le groupe m’a laissé plutôt de glace. C’est vraiment un disque pour
les amateurs de musique totalement disjonctée aux antipodes de la musique
pop… pour les amateurs de bruit quoi! (septembre 2007)
Anti- /
Epitaph
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Malville -
Malville
Malville est un groupe indépendant de Limoges en France qui existe
depuis 7 ans. Il nous propose un son rock, renforcé par la voix de
Laurent Poingt, mais adouci par la guitare acoustique d’Alexandre
Moreau. Le groupe présente ici un
mini-album de 6 titres
s’arrêtant à la 27e minute. Parfaitement autonome, le
groupe demeure fidèle à ce qui l’inspire, et ça s’entend sur ces 6
pièces. Ils réussissent à mettre en place un son unique, difficile à
comparer. Voici un groupe français qu’il faudra surveiller de près.
(novembre 2008) |
½
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Marie-Mai
- Dangereuse attraction
Après un premier album
qui s’est écoulé à plus de 120 000 exemplaires et qui a réussi à attirer
l’attention des Français, surtout grâce à des spectacles en première partie de
Garou, Marie-Mai est de retour avec un album totalement assumé. Elle y
est maintenant auteure et compositeure, en plus de posséder une voix encore
plus puissante qu’auparavant.
Fred St-Gelais,
le réalisateur du disque et guitariste, a donc dû en rajouter un peu au niveau
des guitares pour ne pas se retrouver complètement éclipsé par la voix de sa
chanteuse. Le résultat est un album plus rock n’ roll que le précédent avec un
véritable mur de guitare, un fait rare dans le Québec francophone. Marie-Mai
explore aussi l’électronique ("Emmène-moi") et le hip hop ("Tôt ou tard"). Le
disque débute en force avec l’excellente "Mentir", un futur succès assuré.
"Qui prendra ma place" se maintient dans les premières positions des
différents palmarès depuis plusieurs semaines déjà et parions que ce sera le
cas pour tous les autres extraits du disque qui contient plusieurs pièces
explosives, quoique peut-être un peu trop rocks pour certaines radios. Ma
préférée du disque est la pièce hard rock "Cauchemar" que j’avais découverte
sur le DVD
La tournée Inoxydable.
À travers ces pièces particulièrement énergiques, qui viennent prouver que
c’est possible de faire du bon rock en français, on retrouve tout de même
quelques ballades qui viennent casser le rythme, surtout vers la fin, mais
elles sont de première qualité pour la plupart ("Mille jours", etc.). Quelques
titres capteront peut-être un peu moins votre attention, mais l’ensemble
s’écoute à merveille. Si elle avait tenté de ne pas trop déplaire à son
premier public de Star Académie avec
Inoxydable, ici les
compromis sont terminés et elle risque de faire défriser pas mal de ses
premiers fans. Ce 2e
album de Marie-Mai représente définitivement une « dangereuse attraction ».
(octobre 2007)
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Matmatah
- La cerise
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Peu de groupes de
rock en France ont mangé de la scène et usé des planches comme Matmatah.
Une histoire de plus de onze années, avec un départ tonitruant, qui aurait
pu leur coller une sacrée pression qu'ils ont su gérer, malgré un deuxième
album passé assez inaperçu. En 2004, Matmatah revient avec ce qui est, à
ce jour, la plus belle perle de leur discographie, Archie Kramer.
Les quatre brestois assoient leurs influences de rock 60's et 70's, de la
pop des Beatles
jusqu'à l'inévitable Gainsbourg. Si à l'époque le single "Au
Conditionnel" (non représentatif de l'album) avait de nouveau propulsé les
« Ti Zef' » sur le devant de la scène, c'est ici le titre éponyme "La
cerise" qui réintroduit les brestois sur les ondes. Quand on connaît le
groupe, on doit s'y attendre : chaque album prend une couleur différente,
des styles variés, en gardant l'esprit Matmatah en filigrane. La cerise
n'y échappe pas. L'album est même, sans aucun doute possible, le plus
éclectique jamais proposé par les Brestois. Si les textes conservent
toutes leurs pointes d'humour, d'autodérision, et parfois de lyrisme, les
musiques, elles, traversent différentes influences. Rock, pop, hard, punk,
salsa, ... les musiciens prouvent encore leurs qualités à jongler sans
complexes de l'un à l'autre. Pour commencer par les choses qui fâchent,
cet éclectisme à outrance paraît également parfois désorganisé... Passer
d'un riff hard façon Jimmy Page, pour le "Festin de Bianca" à un
morceau pop moelleux, "Entrez dans ce lit", pour rebondir sur la salsa
déjantée de "La Serpeta Del Barrio"... ça fait drôle! Mais à côté de ça,
le groupe continue à s'essayer avec succès au rock anglosaxon, sur "She's
Had A Hold On Me", et la Strokesienne "Now We Have A Pen". Stan, parolier,
chanteur et guitariste, confie dans ses interviews que l'anglais est, pour
eux, un instrument de plus à utiliser. On retrouve avec plaisir des textes
fins sur "La cerise" et une autodérision sur rythmique rock avec
l'excellente "Crépuscule Dandy". Et Matmatah de conclure son album sur la
très 70's "Pony The Pra" et la noirceur poétique de "La fleur de l'âge",
adaptée à partir d'un texte de Jack Kerouac. Merci et clin d'oeil
également à Jacky Bouillol pour le piano sur la "Serpeta Del Barrio"...
Le printemps arrive à peine, il reste à faire mûrir La Cerise sur
les routes, jusqu'à l'été. Bon courage! (mai 2007)
½
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Paul McCartney - Memory
Almost Full
un texte de
Nounours (Rocklegends)
Il y a deux ans à
peine, sortait
Chaos And Creation In The Backyard de Sir Paul McCartney, l’un des
derniers dieux des 60’s encore vivant et encore prolifique de la pop et du
rock.
Chaos and Creation avait été vu par les critiques comme le disque
de la maturité ! Enfin, Paul se prenait un peu au sérieux, enfin, celui-ci
livrait des textes personnels, enfin, la vieillesse aidant il se montrait
à nu dans un disque beau et fragile. Pour Memory Almost Full on
attendait le bis de
Chaos and Creation.
Et bien c’est loupé ! Le vieux Paul, nous donne un disque de l’éternel
adolescent qu’il est ! Adieu la soi-disante maturité du précédent, retour
aux sucreries pop et aux petits bijoux de rock, le tout avec un sourire de
gosse extasié devant le beau tour qu’il vient encore de jouer à tout le
monde ! C’est pas tout a fait le genre de disque que l’on écoute assis
dans un fauteuil, un café à la main. Tout commence par "Dance tonight".
Une mandoline, une mélodie sans prétention et un texte aussi naïf, candide
et digne des mièvreries les plus belles des
Beatles. Paul en
vieil aigri qu’il n’est pas, nous offre 2 minutes 30 d’une petite joie
simple. Et on enchaîne avec "Ever Present Past", un pop rock aux accents
légèrement années 80, qui n’est pas la meilleure période de McCartney mais
là, pourtant, le morceau passe bien avec des paroles qui laissent poindre
la vieillesse : « When I Was A Kid
»
nous chante t-il, et tout ça sonne finalement comme un morceau commercial
qu’on entend au quotidien. Arrive "See Your Sunshine", un peu d’amour et
une petite histoire pour le texte et une superbe ligne de basse pour ce
morceau, c’est à peu près tout, les couplets sans grand relief, sont assez
bien compensés par un refrain et des chœurs à la Wings qui sauve le
truc. Sûrement le plus mauvais morceau de l’album. Et là déboulent les
cordes de "Only Mama Knows", on sent la resucée d’"Eleanor Rigby" arriver
à grande vitesse quand d’un coup, d’un seul, et sans prévenir, une guitare
incisive et une ligne de basse bien cinglante coupent la paroles aux
cordes. Paul nous offre là, un bon rock plein de punch avec des chœurs,
qui là encore ne sont pas sans rappeler les Wings. Du rock McCartien pur
jus, comme il ne nous en avait pas fait depuis un bon moment. Une voix en
grande forme donne le volume nécessaire à ce morceau qui promet d’être
l’un des grands moments des futurs concerts du Sir. Puis, comme pour
calmer le jeu, "You Tell Me" montre le bout de son nez, arrivant à petit
pas. Une simple ballade, que McCartney chante, au bord de la fragilité,
comme si sa voix allait partir à la fin de chaque phrase. Soutenu par
quelques chœurs. Que dire de plus, il connaît son métier, une ballade
impeccable. C’est au tour de "Mr. Bellamy" d’arriver avec son piano,
McCartney sert là encore une histoire comme lui seul sait les faire, avec
un bijou de pop incroyable teinté d’un petit quelque chose du Electric
Light Orchestra. Variation rythmique au programme, des instruments dans
tout les sens, une construction complexe qui vous rentre dans le crâne.
Encore un tour de magie du vieux Paul, qui arrive à vous coller un morceau
dans la tête pour des heures et des heures entières. Et c’est pour cela,
que nous aussi on voudrait lui dire notre « Gratitude », qui est le titre
du morceau suivant. Une belle ballade pop, avec une basse soignée aux
petits oignons, des chœurs tout droits surgit des Wings, on s’attendrait
presque à entendre Linda. Et d’ailleurs à qui s’adresse cette
chanson ? « I Want To Show My Gratitude To Be Loved By You ». Qui remercie
t-il ainsi, son ex-épouse Heather ? Ou la regrettée Linda qu’il n’a
jamais vraiment remplacée ? C’est maintenant l’heure de ce qui a été
abusivement intitulé le medley du disque. Trois morceaux qui s’enchaînent,
liés par une certaine évocation des souvenirs, ceux de Liverpool, ceux de
la jeunesse et des fringues hallucinantes qu’il portait. "Vintage Clothes"
parle de ça, sur un piano un peu nostalgique, des chœurs enchanteurs, une
guitare simplement efficace, un petit rock nostalgique mais entraînant,
qui est tout de suite suivi dans la foulée par "That Was Me" sur un rythme
de rock ’n’ roll, McCartney nous dit qui il est, depuis Liverpool à ici.
Et s’offre même un petit tour de prouesse vocale en nous la chantant bien
en rogne sur la fin. Dur à croire que c’est la voix d’un bonhomme de 65
ans. Mais le rock retombe et nous découvre une petite ballade détendue et
rigolote : "Feet In The Clouds" Paul s’amuse, des cordes, un son de
clavier tout droit échappé du "Because" des
Beatles,
un vocoder bien maîtrisé. Un petit nuage pop avant d’entrer dans une drôle
de maison de cire. "House of Wax" est le titre du morceau suivant. Un
poème mis en musique, c’est sombre, la batterie sonne comme l’éclatement
des obus, et Paul pose là-dessus un solo qui vous taillade méchamment. Un
rock comme une balle qui vous touche en plein cœur. Après cette première
baffe, Paul nous sert "The End Of The End" et oui Paul nous parle de la
mort, de la sienne, sur un piano à la « Let It Be » il nous demande de ne
pas être trop triste, et pourtant elle nous collerait presque le cafard
cette chanson, tant elle est belle. Heureusement pour nous Paul ne nous
laisse pas sur cette note à fendre le cœur des pierres, il plit l’album
avec "Nod Your Head" un rock sans sens, absurde, simple, tonitruant et au
final assez bateau mais qui a l’avantage de nous faire bouger un peu, au
moins la tête. Une
version de 2 disques est également disponible. (août 2007)
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Metric
-
Grow Up And Blow Away
Attention, puisque
ceci n'est pas un nouvel album du groupe torontois Metric, mais plutôt un
album enregistré entre 1999 et 2001 (par Emily Haines et James
Shaw) qui n'est jamais paru auparavant, sauf sur Internet où on
pouvait retrouver la plupart de ces chansons. Bizarrement, Grow Up And
Blow Away s'intègre parfaitement à ce point-ci de leur carrière,
offrant une suite logique à l'excellent
Live It Out paru il y a 2 ans. On retrouve à nouveau un son pop
rock alternatif aux influences new wave. Toutefois, on peut entendre un
peu moins d'élans rock comparables à "Monster Hospital", alors que le
groupe demeure dans une électro/pop mélodique et légère. Haines nous
prouve encore une fois tout son talent dès la chanson-titre, alors que "Hardwire"
nous amène dans l'univers des Cardigans. L'électronique "Rock Me
Now" est moins intéressante avec son poème mis en musique, mais le tout
revient rapidement à un certain niveau d'excellence avec la presque R&B "The
Twist". "Soft Rock Star" est une de mes préférées et on en retrouve un
remix en conclusion de l'album. En excluant ce remix, c'est seulement 9
pièces que nous offre Grow Up And Blow Away, ce qui en fait encore
une fois un album trop court.
En attendant un vrai nouvel album de Metric, on peut se consoler en
écoutant les autres projets des membres du groupe, Bang Lime et
Emily Haines & The Soft Skeleton. (août 2007)
Last Gang
½
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Raul
Midon - A World Within A World
Raul Midon est un
chanteur et guitariste aveugle du Nouveau-Mexique qui en est à son 3e
album. Il nous offre un son soul contemporain avec des influences jazz
et pop. Dès la pièce d’ouverture, l’excellente « Pick Somebody Up », on
est saisi par l’atmosphère chaleureuse et on sait déjà qu’on appréciera
la suite. Sa voix chaude contribue grandement à cette atmosphère
intimiste qui favorise assurément les rapprochements. On peut rapidement
établir un parallèle avec
Stevie Wonder, et musicalement, il se
rapproche en plusieurs occasions de
Norah Jones. À la guitare
acoustique, Midon a un style unique alors qu’il l’utilise parfois autant
comme guitare que comme percussion. Ce jeu de guitare impressionnant
fait en sorte qu’on se retrouve quelque peu déboussolé avec une pièce
comme « Ain’t Happened Yet » qui laisse la guitare de côté pour une
interprétation a capella faite seulement d’arrangements de voix et de
claquements de mains (à part un solo de guitare discret au deuxième
tiers). Malheureusement, certaines pièces peuvent sembler plus
répétitives, incluant des compositions parfois ennuyantes. Mais malgré
ces faiblesses, l’ensemble demeure chaleureux et risque de plaire à un
public admirateur de soul. (avril 2008) |
Manhattan /
EMI
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Mika
- Life In Cartoon Motion
Depuis la sortie de l’album il y a un an, et de son premier extrait, « Grace
Kelly », le chanteur pop britannique d’origine libanaise Mika connaît un
succès incroyable un peu partout à travers le monde. Ce succès s’est
poursuivi avec les extraits suivants : « Love
Today », « Big Girl (You
Are Beautiful) » et « Relax (Take
It
Easy) », certainement les
meilleures pièces du disque avec « My
Interpretation ». Mélange parfait
entre Elton John et les
Scissor Sisters, Mika nous offre
une musique joyeuse, énergique et dansante, une musique qui est donc
parfaite pour les radios commerciales. Même s’il nous offre de très bons
moments de créativité surprenante, il reste que quelques pièces peinent
quelque peu à suivre les autres dans ce territoire. Malgré tout, il
s’agit d’un album particulièrement plaisant à écouter et qui possède de
très bons moments pop. (février 2008) |
½
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Kylie Minogue
- X
Même si elle fait
carrière depuis une vingtaine d’années, les meilleurs albums de Kylie
Minogue ont vu le jour dans les années 2000, alors qu’elle a atteint un
niveau de maturité lui permettant d’offrir la musique qu’elle aime, tout
simplement. C’est ainsi qu’elle a pu avoir quelques-uns de ses plus
grands succès en carrière en Amérique, elle qui avait été
essentiellement confinée jusque là à son Australie natale et à l’Europe
où son style euro dance cadrait beaucoup mieux. Avec
X,
elle va
piger dans à peu près toutes les périodes musicales, remontant jusqu’au
disco des années 70 (« In My Arms »), en passant par la pop bonbon des
années 80, la techno européenne des années 90 (« Like A Drug », « Speakerphone »)
et le R&B des années 2000 (« Heart Beat Rock »). L’excellente pièce
d’ouverture et premier extrait, « 2 Hearts », nous rappelle quant à elle
Roxy Music
et
David Bowie. « Like A Drug »
est ensuite une de mes préférées du disque et le sera sûrement aussi
auprès des DJ dans les clubs. « Speakerphone » est également très
efficace, alors que « Sensitized » est une pièce plus personnelle qui
est un succès assuré. Malgré ces très bonnes pièces,
X
manque de
constance, contrairement à ses derniers enregistrements. Les virages
presque à 180 degrés d’un titre à l’autre sont plus souvent qu’autrement
déboussolants. On peut encore la comparer à
Madonna par moments (c’en est même
un peu gênant sur « No More Rain »), mais celle-ci a l’habitude de nous
offrir des albums qui forment un tout, contrairement à
X
qui est
un collage de pièces pop qui tente de rejoindre un peu tout le monde.
Elle accrochera assurément l’oreille de bien des gens avec une pièce ou
une autre, mais le problème sera le même pour tous : réussir à apprécier
l’album du début à la fin. Les bonnes pièces sont vraiment de grande
qualité, mais la futilité qui les entoure vient malheureusement gâcher
la sauce. Un album à écouter par morceaux… (mars 2008) |
Parlophone /
EMI
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Miossec
-
Brest Of : Tout ça pour ça
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Artiste à fleur de peau, personnage atypique dans le paysage et
controversé, Miossec célèbre plus de 12 années de carrière menée
contre vents et marée, et 6 albums accouchés, parfois, dans la
douleur, avec ce best of… ce Brest Of. Parolier hors pair, chanteur
tendu, émouvant au paraître fragile,
Miossec est l’une des sommités
du rock français. Dans un répertoire fourni, il aura bien fallu
choisir une vingtaine de titres… pas évident ! Musicalement, le
brestois a réellement connu deux périodes, la première avec
Guillaume Jouan (guitariste et compositeur influent), sur les trois
premiers opus, et « l’après » Guillaume
Jouan. De ses premiers
albums, Miossec en a retenu des titres écrits et composés à vifs, à
cœur ouvert. Souvent maltraités à la guitare acoustique, ces
morceaux sont de superbes tranches de vie (pas forcément les siennes
d’ailleurs), bruts à souhait, des merveilles comme « Non, Non, Non
(Je Ne Suis Plus Saoûl) », « Recouvrance » ou la rock n’
rollesque «
Les Bières » (seule représentante de A Prendre). Seule déception,
l’absence de « Le Cul Par Terre ». A partir de « Brûle », le «
Mio »
change à plusieurs reprises de musiciens, mais tous sont
d’excellents techniciens. Les chansons sont plus instrumentées, plus
arrangées, un poil moins punk dans l’âme mais d’une beauté
inaltérable. En ressortent, par exemple, « Le Défroqué », « Brest »,
« Madame », « Tonnerre » et les plus récentes « La Facture d’Electricité
» et autre « La Mélancolie ». Mais un best of n’aurait que peu
d’intérêt pour le fan assidu s’il ne présentait pas quelques
nouveautés. Et maintenant que
Miossec semble avoir trouvé un groupe
stable, il a souhaité pouvoir reprendre et rejouer quelques-uns de
ses classiques avec eux : « La Fidélité » ou une autre version de «
Non, Non, Non (Je Ne Suis Plus
Saoûl) ». On retrouve également des
versions alternatives (singles…) de « Je M’En Vais » ou « La Guerre
». A chacun de faire son choix dans ce qu’il jugera plus ou moins
pertinent… Malgré les arrangements parfois meilleurs, certains
titres comme « La Fidélité » se révèlent plus rock et authentiques
en version originale… Une plume de velours, une sensibilité
exceptionnelle, Miossec balance son cœur, ses tripes et son poitrail
avec, dans toutes ces compositions absolument magiques. (février
2008) |
½
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Modern Life Is War -
Midnight In America
Ma première
réaction lorsque j’ai reçu ce 3e
album de Modern Life Is War
a été : « Pas encore un album de hardcore ».
C’est que le marché est envahi de ces groupes pas tous bons musiciens et
surtout pas tous bons compositeurs, et que vient un temps où on n’a pas le
goût d’en entendre plus. Sauf qu’après avoir porté attention à
Midnight In America,
j’ai découvert un album différent. Le rythme est ralenti et la voix n’est
pas trop criarde, ce qui laisse une bonne place à la mélodie et à la
qualité des compositions. Par moments, on peut presque parler de blues hardcore,
un style qui n’a pas été très développé dans l’histoire. Évidemment, on
retrouve aussi des pièces dans le plus pur style punk hardcore
comme « Fuck The Sex Pistols »
et « Pendulum ».
Habilement dirigé par le chanteur
Jeffrey Eaton,
Modern Life Is War
est un groupe différent qui mérite d’être découvert. (décembre 2007)
Equal Vision
½
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Mother Mother -
Touch Up
Mother Mother
est un quintet de Vancouver qui existe depuis 2005. Ils nous offrent un
son indie
pop et folk rock plutôt bizarre basé sur les expérimentations et les
harmonies vocales. On peut saisir leurs influences jazz en différentes
occasions, eux qui ont tous étudié le jazz et les formes d’art classique.
On peut surtout comparer le groupe aux
Pixies
et aux B-52’s,
mais la première pièce, "Dirty Town",
m’a également fait penser à
Primus. Touch Up
était paru
en 2006 sur une étiquette indépendante, mais leur signature avec Last Gang
Records en a permis la réédition avec une nouvelle pochette, différents
ajouts et 2 nouvelles pièces. C’est un album créatif plutôt difficile
d’approche, malgré de toujours bonnes harmonies vocales. Le rythme est
rarement constant et le groupe semble aller dans toutes les directions, ce
qui peut être assez déboussolant. C’est un album pour les amateurs de
musique différente… (découverte du mois de novembre 2007)
Last Gang
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Motion City Soundtrack
- Even If It Kills Me
Avec leur précédent album,
Commit This To Memory, il a fallu qu’on réédite l’album avec un
DVD en boni pour que j’apprécie finalement leur travail. C’est que j’avais
l’impression que le groupe n’était vraiment bon que dans ses moments les
plus punks alors que la majorité du disque était plutôt pop. En fait, on a
beau parler de Motion City Soundtrack comme d’un groupe pop punk dans la
lignée de Blink 182, je crois qu’il faut plutôt les considérer
comme un groupe pop rock, point à la ligne. Après avoir éclairci ce point,
je peux finalement parler du nouveau disque du groupe, Even If It Kills
Me. Le quintet a travaillé avec Ric Ocasek et ça s’entend en
différentes occasions alors qu’on peut établir un parallèle évident avec
son ancien groupe, The Cars, surtout sur l’excellente « This Is For
Real », ma préférée de l’album. La pièce d’ouverture, « Fell In Love
Without You », est également très efficace et on retrouve d’autres très
bonnes mélodies du genre tout au long du disque. La ballade au piano « The
Conversation » vient casser le rythme en plein milieu du CD et elle est
plutôt déprimante. Par contre, elle est la seule pièce aussi lente à
travers des rythmes énergiques. Malheureusement, malgré la qualité de ses
mélodies, peu de titres nous restent en tête encore une fois sur Even
If It Kills Me qui ne va pas au-delà de la qualité de leur précédent
disque. Les fans apprécieront encore une fois et le groupe réussira
probablement à en conquérir de nouveaux, mais on a encore la sensation que
le groupe peut faire mieux. Soyons patients… (décembre 2007)
Epitaph
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Motor
-
Unhuman
Motor est un duo
formé du DJ
français Mr. No
et du DJ
américain Bryan Black.
Ils ont également évolué en trio à l’occasion avec l’ajout de
Hugo Menendez. Unhuman
est leur 2e
album en moins d’un an. Encore une fois, ils nous proposent une musique
électronique dansante et sombre. Généralement techno, elle s’en
différencie très souvent par l’ajout de la voix, une voix qui permet de
s’approcher passablement d’un son industriel. On peut les comparer en
plusieurs occasions à Skinny Puppy,
Front 242, Kraftwerk
et Daft Punk.
Quant à "Night Drive", elle n’est pas sans nous rappeler les bonnes années
de Depeche Mode.
Le premier extrait, "Bleep
#1", sera assurément une favorite des planchers de danse, pendant que
d’autres sont un peu plus expérimentales et moins accessibles. La version
américaine du CD contient une pièce en boni, "Don’t
Stop". Unhuman
est un très bon disque pour les amateurs de musique électronique
énergique. (juin 2007)
Mute
½
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Navaz! - East Of West
Navaz! est un trio de la Colombie-Britannique qui nous propose une
fusion de jazz et de musique persane. Le groupe est né de la
collaboration entre la chanteuse iranienne
Neda Jalali et le
guitariste Eric Tompkins. Jalali chante essentiellement en
farsi, mais aussi en espagnol, en français, en italien, en arabe et
en anglais. Elle possède une voix douce et mélodieuse qui se mélange
parfaitement à la guitare de Tompkins, ainsi qu’au sitar d’Ali
Razmi. Ce CD autoproduit présente 12 compositions efficaces qui
créent une ambiance unique, une ambiance chaude qui intègre des
rythmes brésiliens et espagnols. Même si l’atmosphère du disque est
principalement ambiante, on retrouve occasionnellement quelques
rythmes dansants.
East Of West
est un très bon disque…
(octobre 2008) |
½
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Nekromantix
-
Life Is A Grave & I Dig It!
C’est un nouveau
groupe qui nous revient avec un nouvel album alors que Kim Nekroman
a décidé de changer de musiciens. Il s’est installé en Californie et a
recruté le guitariste Tröy Deströy (The
Rezurex) et le batteur Andy DeMize
(The
Rockets). Le son s’en
trouve donc du même coup rafraîchi, tout en restant bien évidemment du psychobilly
pur. J’avoue avoir eu certains doutes en écoutant la première pièce, "NekroHigh",
une pièce différente, mais qui ne m’a pas trop accrochée. Par la suite,
avec "Horny in a Hearse", Nekroman
va puiser dans ses racines
rockabilly avec un rythme
beaucoup plus près des Stray Cats que du psychobilly
qu’il a inventé. La
chanson-titre est
excellente, puis le groupe étend son spectre musical sur "My
Girl", une de mes préférées du disque qui montre tout le talent des 3
musiciens. On retrouve ensuite des classiques instantanés du psychobilly
avec "Rot in Hell!"
et "Voodoo Shop Hop", sur
lesquels la vitesse d’exécution nous essouffle simplement à les écouter.
J’avais adoré
Dead Girls Don’t Cry
lancé en 2004, mais j’avoue que la
profondeur musicale exceptionnelle et surprenante que l’on retrouve sur Life is a Grave & I Dig
It! en fait peut-être le meilleur album du groupe en carrière,
malgré quelques moments un peu moins accrocheurs. (mai 2007)
Hellcat /
Epitaph
½
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The New Pornographers -
Challengers
Voici le 4e album de ce supergroupe indie pop de
Vancouver. Encore une fois, c’est A.C. Newman qui a composé la
majorité des pièces du disque, soit 9 sur 12, les 3 autres ayant été
écrites par Danny Bejar. Newman nous prouve à nouveau son immense
talent dans l’écriture de superbes mélodies qui nous font fredonner
rapidement plusieurs des chansons offertes sur Challengers. C’est
le cas dès l’ouverture avec l’excellente "My Rights Versus Yours" qui est
suivie par ma préférée, "All The Old Showstoppers". Le groupe explore
différents styles, offrant du même coup un vaste éventail tout au long de
l’album. On peut passer de ballades pratiquement folks (la chanson-titre)
à un rock n’ roll rapide (l’excellente "All The Things That Go To Make
Heaven And Earth"). Ce sont peut-être d’ailleurs ces grandes variations
tout au long du disque qui peuvent représenter son point le plus négatif
alors qu’on s’y perd quelque peu. Les guitares sont toujours bien
présentes, même si ce sont les voix de Neko Case, Kathryn Calder,
Bejar et Newman qui demeurent en évidence. On peut comparer les New
Pornographers par moments à The Arcade Fire et leur musique entre
aisément dans le même giron que bien des groupes brit pop. Malgré de très
bonnes mélodies et une simplicité toute pop, les New Pornographers ont la
particularité de toujours nous offrir des compositions originales d’une
grande profondeur. Il faut donc quelques bonnes écoutes attentives pour
vraiment apprécier toutes les facettes de leur musique, même si la
première écoute risque d’être grandement suffisante pour vous séduire
totalement. La réalisation de l’album est à nouveau de premier plan grâce
au travail de Phil Palazzolo, John Collins et Newman, et les
arrangements sont tout simplement magnifiques. Challengers est un
très bon disque qui comblera les fans du groupe. (octobre 2007)
Last Gang
½
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Stevie Nicks
-
Crystal Visions... The Very Best Of Stevie Nicks
Stevie Nicks s’est d’abord fait connaître au sein de Fleetwood Mac
alors qu’elle a composé ou participé à la composition de plusieurs
classiques du groupe, en plus de donner sa voix unique au groupe. Elle a
ensuite entamé une carrière solo faite de hauts et de bas, mais incluant
tout de même quelques succès importants des années 80, dont le classique "Edge
of Seventeen", maintes fois repris. Ses succès incluent aussi "I Can’t
Wait", "If Anyone Falls in Love", "Talk to Me" et "Stand Back". Toutes ces
pièces sont évidemment incluses ici, en plus de titres inédits et en
concert. On retrouve entre autres "Silver Springs", une pièce enregistrée
avec Fleetwood Mac pour le classique
Rumours, mais qui avait été rejetée faute d’espace sur le disque,
un rejet que Nicks a mis bien du temps à accepter. On retrouve également
une version de "Dreams" avec Deep Dish. Parmi les pièces en
concert, on peut entendre le classique de Fleetwood Mac "Rhiannon", la
reprise de
Led Zeppelin "Rock and Roll" (un défi qu’on lui a lancé qu’elle a
largement relevé), ainsi que 2 pièces avec l’Orchestre symphonique de
Melbourne, "Landslide" et "Edge of Seventeen". Une
version avec DVD
est également disponible contenant 13 vidéoclips. Cette compilation de Stevie Nicks est définitivement sa meilleure à ce jour, malgré des
inégalités et un désordre complet. (mai 2007)
Reprise /
Warner
½
|
Offenbach
- L'ultime Offenbach
(2 CD +
1 DVD)
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la musique du légendaire
groupe rock québécois Offenbach demeure ancrée dans les mémoires et
est toujours bien vivante en 2008. Plusieurs compilations ont été
mises sur le marché au cours des années, incluant les coffrets
1-3-5 et 2-4-6 et la série de 4 CD Les incontournables,
mais voici le coffret ultime. On y retrouve 2 CD contenant les 38
plus grands succès du groupe, mais surtout, on y redécouvre Le
dernier show au Forum capté en 1985. Le vidéo de ce concert
était épuisé depuis longtemps et sans cesse redemandé par les fans.
On le retrouve ici dans son intégralité pour une durée de 185
minutes dans une version remasterisée en format 5.1. C’est donc plus
de 3 heures de spectacle incluant un long rappel d’une demi-heure
dans lequel la dernière formation du groupe, composée de Gerry
Boulet, John McGale, Breen Leboeuf, Johnny
Gravel et Pat Martel, nous offre rien de moins que 44
titres couvrant la totalité de leur carrière. Tout y est, des plus
grands classiques à quelques pièces plus obscures, dont certaines du
dernier album du groupe, Rockorama. Le groupe y va aussi d’un
superbe medley de vieux rock n’ roll en rappel. Coincé entre le
début et la fin de « Chu un rocker », leur célèbre adaptation de
« I’m A Rocker » de Chuck Berry, on retrouve « Jailhouse
Rock », « Slow Down » et « Great Balls Of Fire ». En fait, le seul
titre d’importance manquant lors de ce concert a été leur magnifique
reprise de « Quand les hommes vivront d’amour » de Raymond
Lévesque. Mais, comme on la retrouve sur CD, c’est un moindre
mal. L’ultime Offenbach est offert en édition limitée de
30 000 exemplaires dans un superbe boîtier métallique incluant des
photos et un magnifique livret ultra détaillé. On y retrouve
l’histoire du groupe de ses débuts à 1985 par le biographe de Gerry
Boulet,
Mario
Roy, qui a
écrit l’excellent livre
Gerry Boulet : Avant de m’en aller. Pour les années
suivantes, le groupe s’est retrouvé à différents moments pour des
spectacles uniques, mais surtout pour une tournée en 1997-98 et un
album en 2005 avec Martin Deschamps (Nature).
Ces années sont bien détaillées dans le livret par John McGale qui a
désormais le leadership du groupe (lui qui l’avait déjà passablement
pris de toute façon sur les derniers enregistrements du groupe). Le
titre de L’ultime Offenbach est particulièrement bien choisi,
car voici LE document à se procurer sur le groupe, autant pour les
fans de la première heure que pour les plus jeunes qui voudraient
les découvrir. Pour en savoir un peu plus sur le groupe, vous pouvez
visiter la musicographie d’Offenbach revue et améliorée à l’adresse
www.musicomania.ca/offenbach. (mars 2008) |
½
|
Olympia
-
Emergencies
Olympia est un
groupe de Washington D.C. qui est né en 2005 des cendres de Fairweather
et de Brand New Disaster,
deux groupes dans le genre post hardcore
/ emo.
Emergencies
est le premier album du quatuor et
leur promet un bel avenir. Sans être d’une originalité débordante, il
offre 11 pièces rock de qualité avec des refrains accrocheurs et une
énergie sans bornes. Bon, je me serais bien passé de quelques ballades
dont la chanson-titre
que j’ai trouvée profondément ennuyante, ainsi que la très lente "Who’s Bad Party
Time", mais les pièces énergiques compensent quelque peu pour ces moments
que j’ai trouvés plutôt faibles. Le principal problème de l’album c’est
qu’il présente un beau paradoxe : avec autant de mélodies inoubliables, on
n’en retient pas grand-chose à la toute fin. C’est tout de même un bon
premier essai pour ce groupe qui possède beaucoup de potentiel pour le
futur. (juin 2007)
Equal Vision
|
Orange -
Escape From L.A.
Voici le 2e
album de l’excellent jeune groupe pop punk californien Orange. J’avais
bien aimé leur premier album,
Welcome To The World Of… Orange,
qui avait l’avantage de se
différencier de la majorité des groupes pop punks actuels par un son un
peu plus britannique. Le groupe poursuit dans la même veine ici. On peut
faire quelques parallèles avec
Sum 41, Green Day
et Social Distortion,
mais il faut véritablement aller explorer le punk anglais de 1977 pour
trouver les véritables points de comparaison de ce groupe. Il faut dire
que la réalisation y est certainement pour quelque chose alors qu’on a
droit à un son un peu moins poli que chez la majorité de leurs
contemporains. Même que la voix puissante du chanteur,
Joe Dexter,
peut parfois déranger les oreilles sensibles alors qu’on a l’impression
qu’il est beaucoup trop près du micro pour vociférer de la sorte, façon
Sex Pistols.
Malgré ce son qui peut sembler parfois un peu trop carré, les mélodies
sont tellement efficaces qu’on ne peut faire autrement que les fredonner
rapidement. Finalement, si vous avez résisté à chanter jusqu’à la fin, la
11e
pièce vous fera craquer alors qu’ils reprennent habilement le méga-succès
des années 80 "Karma
Chameleon" de
Culture Club. Escape From L.A.
est
encore une fois un très bon disque qui donne un souffle nouveau au pop
punk californien. (novembre 2007)
Hellcat /
Epitaph
½
|
Dolores O’Riordan - Are You Listening?
Depuis la séparation des
Cranberries en 2001, la chanteuse
Dolores O’Riordan s’était faite plutôt discrète. C’est qu’au cours des
dernières années elle s’est consacrée à sa famille, avant de revenir en
studio en 2006 pour son premier album en solo. Au printemps de 2007,
elle nous offrait donc
Are You Listening?, un disque d’une grande
maturité. On y retrouve un son qui se rapproche grandement de celui de
son ancien groupe, même si les accents rock sont passablement laissés de
côté. C’est plutôt dans les mélodies et les atmosphères pop qu’elle nous
rappelle le son qui l’a rendu célèbre. L’ajout d’orchestrations et
d’arrangements complexes donne une certaine envergure à ce disque qui
n’a rien d’intimiste. Forte de toute son expérience passée,
Dolores O’Riordan
nous présente donc un album d’une grande solidité qui séduira assurément
ses fans de longue date. Un très bon premier album solo! (février 2008) |
½
|
Otep
- The Ascension
Otep est un groupe de métal aux accents gothiques et
industriels qui a été formé à Los Angeles en 2000. The Ascension
est le 3e album du groupe et le son qu’on y retrouve se situe
quelque part entre Slipknot et Evanescence. Le disque a
d’ailleurs été réalisé par Dave Fortman qui a aussi travaillé avec
Evanescence et Mudvayne. Le groupe, dirigé par la chanteuse Otep
Shamaya, présente ici un changement de musiciens alors que le
guitariste Karma Cheema et le batteur Brian Wolff viennent
se joindre à Shamaya et au fondateur du groupe, le bassiste eViL j
(Jason McGuire). Le guitariste de Mudvayne, Greg Tribbett,
collabore à l’album alors qu’il a co-écrit 3 pièces, « Invisible », « Crooked
Spoons » et « Confrontation ». Le premier extrait du CD est leur très
bonne reprise de « Breed » de Nirvana,
dont le
vidéoclip a été réalisé par Paul R. Brown qui a travaillé par
le passé avec Smashing Pumpkins et James Blunt. Le reste de
l’album comporte de bons moments alors que le groupe se différencie
passablement de ce qu’il a fait dans le passé. Par contre, leur son peut
quelque peu écorcher les oreilles en certaines occasions. La section
rythmique prend même par moments des airs de death metal (« Eet The
Children », « March Of The Martyrs »). À d’autres moments, on tombe dans
la ballade à la Evanescence (« Perfectly Flawed », « Invisible »). Il est
donc plutôt difficile de trouver une ligne directrice à ce disque qui
semble aller dans toutes les directions. Il intègre différents éléments
pour plaire à un peu tout le monde à un moment ou à un autre, mais peu de
gens risquent d’aimer l’ensemble, à part peut-être leurs fans de la
première heure qui trouveront ici une évolution intéressante. (janvier
2008)
Koch
|
Jonathan Painchaud -
Qu’on se lève
Après avoir travaillé avec Okoumé et avec son frère
Éloi, voilà que Jonathan Painchaud nous présente son 2e
album solo. Qu’on se lève nous offre un mélange agréable de pièces
rythmées et de ballades, oscillant entre le rock, le folk et le country.
En plus d’Okoumé, les noms qui nous viennent rapidement en tête à l’écoute
du disque sont Kaïn et Vincent Vallières. Le thème récurrent
de l’album est « les chums » comme on peut s’en rendre compte avec
l'excellent premier extrait à succès "Les vieux chums" et "Laisse-toi pas
détruire". Dans la chanson-titre, Jonathan passe à peu près tous les
problèmes sociaux en revue en disant qu’on doit prendre l’avenir entre nos
mains pour que ça change. Il y a Éloi qui collabore encore une fois au
disque, mais on peut aussi entendre la voix douce et mélodieuse de
Jorane sur "Le méchant". Ce sont 12 pièces à l’atmosphère changeante
que nous propose ici Jonathan, ce qui fait que certaines personnes
pourront être séduites seulement par une portion du disque en fonction de
leurs goûts personnels. Dans l’ensemble, Qu’on se lève est un album
solide, fidèle à la réputation d’excellent auteur-compositeur de Jonathan
Painchaud. (octobre 2007)
Sphère
½
|
Paramore - Riot!
Riot!
est le 2e
album du quatuor pop punk du Tennessee Paramore,
mais le 1er
sur une étiquette majeure. On peut les comparer à
Simple Plan, Amber Pacific
et Red Jumpsuit
Apparatus, mais à cause
de la présence féminine de la jeune
Hayley Williams
au micro, on peut surtout les comparer à
Avril Lavigne
et au groupe québécois Meesh. Ils nous offrent
un pop rock énergique aux influences punks, à l’image du premier extrait
du disque, l’excellente "Misery
Business". Les arrangements sont léchés, peut-être un peu trop, les
mélodies sont toujours efficaces et accrocheuses au maximum et la voix
puissante de Williams capte rapidement notre attention. Sans être d’une
originalité débordante, l’album présente peu de pièces véritablement
faibles, ce qui en fait un disque léger qui s’écoute bien pendant 39
minutes. Les amateurs du genre sont déjà tombés sous le charme pour la
plupart. Pour les autres, plusieurs risquent de tendre l’oreille vers ce
jeune groupe à l’énergie contagieuse. (découverte du mois d'octobre 2007)
Atlantic /
Warner
½
|
Parkway Drive - Horizons
À peine plus d’un
an après la sortie de son premier album en Amérique,
Killing With A Smile,
le groupe hardcore
australien Parkway
Drive est de retour avec
Horizons.
Le groupe poursuit dans la même direction visant à repousser les
frontières du métal
hardcore, même s’il est
plutôt difficile de révolutionner un style assez limité qui a tout vu au
cours des 25 dernières années. Peut-être qu’en Australie ils proposent un
son tout à fait nouveau, mais ce n’est pas vraiment le cas lorsqu’on en
sort, des États-Unis à l’Angleterre en passant par l’Allemagne et les pays
scandinaves, sans oublier le Québec. On peut d’ailleurs reconnaître un peu
du Voivod
des débuts en certaines occasions, même si le groupe se compare surtout à
ses contemporains de Killswitch Engage et
Hatebreed.
Si vous avez apprécié leur premier album, vous aimerez tout autant ce
nouveau disque qui offre les mêmes riffs lourds, parfois lents et parfois
rapides, coiffés d’une voix gutturale. Par contre, le groupe ne va pas
vraiment plus loin, malgré quelques bons moments. (janvier 2008)
Epitaph
|
Pascale Picard - Me, Myself
& Us
Pascale Picard est une fille de Québec qui a décidé de
chanter en anglais, et on peut dire que la décision lui a été plutôt
profitable jusqu’à maintenant considérant le succès qu’elle a eu en 2007.
Cette jeune auteure-compositeure nous propose une musique folk et pop
contemporaine et urbaine avec certains élans de rock bien marqués. Sa
musique est construite autour de la guitare acoustique, parfois appuyée
par une guitare électrique passablement lourde, voire même métal sur « Annoying ».
Mais, ce qui attire tout de suite l’attention, c’est la voix de Pascale. À
la fois douce et puissante, tout en étant remplie d’émotion, elle nous
rappelle Lisa Loeb. La solidité de la jeune femme, appuyée par le
talent immense de ses musiciens, donne à ce disque un aplomb rarement vu
pour un premier album. Du méga succès « Gate 22 » aux excellentes « Thinking
Of It » et « Smilin’!! », Me Myself & Us ne comporte que bien peu
de faiblesses et réussit rapidement à nous captiver. C’est un excellent
disque qui nous a non seulement permis de découvrir une jeune chanteuse
prometteuse, mais aussi d’avoir sous la main l’un des bons albums
québécois de l’année. (découverte du mois de janvier 2008)
|
Pierce The Veil
- A Flair For The
Dramatic
Pierce The
Veil est un nouveau groupe de San Diego en Californie. Dirigé par les
frères Victor and Michael Fuentes,
le groupe nous propose une musique rock alternative plutôt complexe et
difficile à comparer. On retrouve un peu de post punk, d’emo,
de progressif et de métal, toujours avec d’excellentes mélodies pop, mais
sur des structures musicales changeant continuellement. C’est donc une
musique qu’il faut apprivoiser lentement, mais qui attire tout de même
rapidement notre attention. Bien fignolée avec de très bons arrangements,
la musique de Pierce The
Veil a tout ce qu’il faut pour percer l’underground américain et se faire
connaître d’un public plus large. Un simple coup de pouce promotionnel
ferait l’affaire. (août 2007)
Equal Vision
½
|
Pink Martini - Hey Eugene!
Le groupe très éclectique de Portland nous avait offert un
album unique en 2004 avec
Hang On Little Tomato. Trois ans plus tard, Pink Martini est de
retour avec le brillant Hey Eugene!, un disque qui va encore un peu
plus loin dans la pop cabaret. On retrouve à nouveau les éléments de
musique latine qu’ils nous ont présentés précédemment (comme dans « Tempo Perdido »). Par contre, le groupe explore également cette fois-ci le monde
arabe avec « Bukra Wba’do », interprétée à l’origine par la star
égyptienne Abdel Halim Hafez. Quant à « Taya Tan », elle nous amène
au Japon, alors que « Ojala » fait une incursion dans la
chanson française. La culture russe est également à l’honneur avec « Dosvedanya
Mio Bombino ». C’est donc plus que jamais un tour du monde complet que
nous propose Pink Martini avec cet album coloré. L’uniformité de
l’ensemble est particulièrement surprenante compte tenu des influences
diverses assemblées ici. Avec Hey Eugene!, Pink Martini nous prouve
qu’il est possible de conserver le focus tout en explorant diverses
influences. Le groupe nous arrive donc sans aucun doute avec son meilleur
album à ce jour. (août 2009)
|
Robert Plant &
Alison Krauss
-
Raising Sand
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Depuis quelques années, Robert Plant est redevenu l’un des artistes
piliers du rock. En 2005, le chanteur sort l’excellent
Mighty Rearranger avant de redevenir, en fin d’année
dernière, l’incontournable leader de
Led Zeppelin pour un
mémorable concert. Toujours très éclectique dans ses influences,
Plant a touché au rock, au blues, à la world, au folk…
expérimentateur mais jamais dispersé. Fruit de la collaboration
entre Plant et Alison
Krauss, chanteuse de country et
bluegrass,
Raising Sand est, sans conteste l’un des meilleurs albums de
2007. Un album pur, superbe. Les 13 titres sont, certes, des
reprises (à l’exception de «
Please Read
The
Letter », écrit par
Page et Plant), mais l’alchimie entre les deux protagonistes et
le mariage incroyable de leurs voix, transforment ces reprises en
morceaux très personnels.
Raising Sand est un mélange magique
de country, de blues et de folk. Chacun des titres glisse sur des
mélodies rondes et pacifistes, interprétés par des voix suaves et
parfaitement ajustées. Le producteur et guitariste
T Bone Burnet
a largement participé au choix judicieux des différents titres
transcendés par Robert Plant et
Alison
Krauss : «
Rich
Woman », «
Killing
The Blues », «
Polly Gone Home », « Gone, Gone, Gone » ou «
Please Read
The
Letter », de magnifiques versions, fruits de la
relation très spirituelle entre les deux chanteurs. Une connexion
musicale et vocale sans faille. (mars 2008) |
|
Iggy
Pop - Live In San Fran 1981
Voici un concert enregistré en 1981 à San Francisco vers la fin de
la tournée de l’album
Party. On y retrouve des classiques incontournables comme
« TV Eye » et « 1969 » des
Stooges, ainsi que « Some
Weird
Sin » et « Lust For Life » du classique de 1977
Lust For Life,
sans oublier « Dum
Dum Boys » de l’excellent
album
The Idiot. Par contre, plusieurs moins grands fans de
Iggy
Pop auront de la difficulté à en reconnaître d’autres, alors qu’il a
préféré aller du côté plus obscur de sa carrière et, évidemment, de
faire la promotion de son album le plus récent. Les 5 titres de cet
album risquent fort de vous laisser indifférent, à part peut-être
« Houston Is Hot
Tonight » qui est passablement efficace. En boni
aux 12 pièces en concert, on retrouve 2 enregistrements inédits en
studio réalisés par
Ric Ocasek
en 1983 : « Fire
Engine » et
« Warrior
Tribe ». Ces enregistrements sont malheureusement une
bonne représentation du
Iggy Pop de ces années-là, alors qu’il se
cherchait musicalement. Il s’agit donc ici d’un album en concert qui
s’adresse exclusivement aux fans les plus fidèles de la légende du
punk. On y retrouve des bons moments, mais rien pour que l’album
devienne mémorable. Ce concert était paru en vidéo en 1986. (mars
2008) |
MVD
½
|
Ben Popp
- Sur du vent
Nouvel album du prolifique chanteur français indépendant, Sur du vent
nous propose 12 pièces pop efficaces. Sur certains titres, comme
« Demain est une fête », « Nos au revoirs » et l’énergique « It’s My
Birthday », la guitare électrique est bien présente et nous amène en
territoire un peu plus rock que sur la majorité des titres, plutôt
acoustique. La chanson-titre, quant à elle, est une très belle ballade
aux arrangements particulièrement réussis. D’autres pièces ont moins
attiré mon attention, mais dans l’ensemble, Sur du vent est un
bon album de Ben Popp. (février 2008) |
|
Omara Portuondo - Duets
Omara Portuondo
est une véritable légende cubaine, la chanteuse la plus connue au pays.
Elle a entre autres participé au célèbre
Buena Vista Social Club
en 1996, mais ce qu’on
retrouve ici, c’est plutôt une compilation de duos enregistrés au cours
des 25 dernières années (sauf un qui remonte à 1974). Elle y est
accompagnée la plupart du temps par l’orchestre
Egrem
qui met en vedette entre autres
Rubén Gonzalez, Juan Pablo Torres
et Orlando Lopez.
On y retrouve des duos célèbres avec
Arnaldo Rodriguez
("Habana Travel"), Pedro Rivera
("Como Es Posible"),
Miguel Angel Cespedes
("Para Vivir
de Lejos"
et "Amor, Dame Vida"), Pio Leyva
("Reclamo Mistico"), Maria Felicia Perez
("Libre de Pecado"),
Juan Pablo Torres ("Eso No
Lo He Dicho Yo") et plusieurs autres.
Mais la personne qui revient le plus souvent en compagnie d’Omara
est Elena Burke
dont le nom apparaît 6 fois, incluant l’excellente pièce d’ouverture
entraînante "Este Son
Homenaje". Après plusieurs
chansons rythmées dignes de la meilleure musique cubaine, on retrouve
quelques ballades romantiques consécutives qui viennent casser quelque peu
le rythme du disque, même si elles sont de qualité et contribuent à mettre
bien en évidence la voix exceptionnelle des interprètes. Je préfère
largement Omara
lorsqu’elle nous présente des rythmes de bolero
ou avec le mambo de "Deja
Que Suba
la Marea".
Ces 20 titres totalisant plus de 75 minutes contribuent grandement à nous
faire comprendre pourquoi cette grande diva a été acclamée à travers le
monde. (octobre 2007)
Disconforme /
MVD
½
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Preach - Translantic
Preach
est un DJ
québécois (né Philippe
Babin) qui a fait ses
classes à Québec et Montréal dans les plus grands clubs incluant Sona
et Aria. Après avoir attiré l’attention de certains des DJ
les plus renommés (dont Tiësto,
Carl Cox, Paul Van Dyk
et Marco V),
il a décidé de traverser l’Atlantique en 2005 pour se rendre à Breclav
en République Tchèque. Translantic a été en
quelque sorte inspiré par ce voyage et la découverte de nouvelles
cultures. Le projet a duré un an et demi pendant lequel Preach
a travaillé avec des musiciens et choristes. Sa popularité n’a cessé de
grandir alors qu’il a performé à Londres, Madrid, Toronto, Montréal (au
Bal en Blanc) et Amsterdam. La sortie de son premier album l’amènera
maintenant en tournée à travers le monde. Il a entièrement composé les 13
pièces de cet album de 73 minutes qui est essentiellement techno trance,
mais qui offre aussi des moments électroniques plus doux comme sur « Love Like Water »
qui propose une musique électronique d’ambiance accompagnant la magnifique
voix de Tracy Saxby.
Parmi les autres artistes invités présents sur le disque, on retrouve la
guitare et la voix de Raymond Elma, ainsi que
les voix de Saskia
Lie-Atjam (connue pour
son travail avec Ferry
Corsten),
Ali Lundblad
et
Fla Priscilla.
Malgré la présence de ces voix, l’album demeure majoritairement
instrumental, dans la plus pure tradition techno. C’est un très bon
disque, digne des meilleurs DJ
de la planète. (décembre 2007)
Black Hole /
Fusion3
½
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Queens Of The Stone Age
-
Era Vulgaris
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Josh
Homme fait partie de ces artistes qui marquent une génération. Sans
être populaire au point d’un Kurt Cobain ou d’un James Hetfield,
il a réussi à conduire les Queens Of The Stone Age au succès,
démocratisant par la même occasion un genre assez nouveau le stoner
rock (ce qu’il échoua avec son précédent groupe Kyuss).
Aujourd’hui, QOSTA est l’une des grosses têtes d’affiche de festivals,
encore abordable, et qui assure une certaine réussite aux organisateurs.
Tiraillé par ses projets multiples (avec Eagles Of Death Metal
entre autres), Homme se recentre sur les Queens pour amener sur un plateau
ce cinquième opus à la pochette d’aussi mauvais goût que de trimballer un
Iguane dans une pub SFR (si vous me suivez…). Bref. Déjà, la tâche semble
rude de passer après l’excellente suite de
Rated R,
Songs For The Deaf et
Lullabies To Paralyse… Avec ces trois là, les Queens n’ont plus
grand-chose à prouver. Dès les premières écoutes, on reconnaît à ce «
nouveau-né » un air de famille indéniable avec le précédent. C’est bien le
sang de Josh Homme qui coule ici. Riffs démoniaques bouillonnants,
production distanciatrice et étouffant volontairement le son (pour moins
de clarté), la musique des Queens emprunte toujours des mimiques au grunge
des Nirvana et à la fusion de
groupe comme les Smashing Pumpkins ou Faith No More. Pas
forcément dans les influences directes, mais dans certaines conceptions.
Pour autant, les morceaux stoner les plus « Queensesques » comme "Turnin'
On The Screw", le single "Sick, Sick, Sick" ou "Battery Acid", de
véritables brûlots ornés d’une production « brouaaesque », ne sont pas
forcément les plus intéressants. Ils peinent à tenir la comparaison avec
les quelques perles des précédents opus. À l’inverse, Homme délivre
quelques titres plus originaux, servis par une approche moins directe,
comme "I’m Designer" et son chant trafiqué, ou l’excellente "Into The
Hollow" et son ambiance vicieuse à la
Black Sabbath. D’autres titres comme "Make It Wit Chu", plus
popesque, ou "3’s & 7’s" plus rock et grunge, tirent également leur
épingle du jeu. Au final, par un mix de styles toujours bienvenu, Era
Vulgaris séduit sans emballer réellement, et souffre une nouvelle fois
de la comparaison avec les précédents enregistrements studio du groupe.
(octobre 2007)
|
Queensrÿche - Take Cover
Le groupe métal
progressif Queensrÿche a été incapable dans les années 90 et 2000 d’être à
la hauteur de la réputation qu’il s’est créé avec les excellents albums
Operation: Mindcrime et
Empire. Donc, la meilleure façon pour attirer l’attention à
nouveau sur eux est de nous offrir un album de reprises. Voici donc
Take Cover, un CD de 11 titres présentant quelques-unes des pièces
favorites du groupe. L’album débute avec l’excellente reprise de
Pink Floyd « Welcome To The
Machine » avant un extrait de Jesus Christ Superstar, « Heaven On
Their Minds » de Tim Rice et Andrew Lloyd-Webber. On
retrouve ensuite 2 pièces de Crosby Stills Nash & Young : « Almost
Cut My Hair » et le classique « For What It’s Worth. Les autres
interprétations les plus réussies sont celles de
Queen (« Innuendo »),
Black Sabbath (« Neon Knights »),
The Police (« Synchronicity II ») et Peter Gabriel (« Red
Rain »). L’album se termine avec la meilleure pièce du disque, « Bullet
The Blue Sky » de U2 dans une version de
plus de 10 minutes enregistrée en concert. Un album de reprises n’est
jamais totalement satisfaisant, mais le talent des musiciens de
Queensrÿche et la voix puissante de son chanteur, Geoff Tate, nous
font grandement apprécier ces pièces de qualité. (janvier 2008)
Rhino /
Warner
½
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Recoil - SubHuman
Recoil
a démarré comme un projet parallèle d’Alan
Wilder dans les années
80, lui qui était alors membre de
Depeche Mode.
Lorsqu’il a quitté le groupe en 1995, il a fait de Recoil
un « groupe » à temps plein, même s’il en est le seul membre fixe. SubHuman est le 5e
album du groupe et il nous propose une musique électronique riche en
sonorités. Pour les voix, il a cette fois demandé les services de
Joe Richardson,
un bluesman de la Louisiane, ainsi que de la britannique
Carla Trevaskis
qui a entre autres travaillé avec
Fred de Faye
(Eurythmics)
et Dave McDonald
(Portishead).
J’ai trouvé que la voix féminine de Carla Trevaskis
était beaucoup mieux adaptée à la musique électronique ambiante de Recoil. Joe
Richardson donne un ton blues, parfois même folk, à une musique qui se
veut aux antipodes de ces styles ancrés dans les traditions du Sud des
États-Unis. J’ai donc été particulièrement déçu d’entendre des moments de
blues et de folk sur cet album que j’espérais entièrement électronique.
C’est bon pour les fans de blues, sauf qu’aucun n’ira se procurer un album
de Recoil
s’il veut entendre du blues. On ne retrouve que 7 pièces sur l’album qui
dure pourtant plus de 60 minutes. Ce sont donc de longues pièces qui nous
accrochent lentement mais sûrement dans leur ambiance bien particulière.
En conclusion, c’est un album plutôt inégal compte tenu de ce mélange de
styles incongru, mais Wilder nous offre tout de même un album créatif. Une
version de luxe avec DVD incluant l’album avec un son ambiophonique
est également disponible. (septembre 2007)
Mute
|
Les Rita Mitsouko - Variéty
Le duo français
formé par
Catherine Ringer
et Fred Chichin
est de retour sur disque avec
Variéty.
On peut parler ici d’un album international alors qu’il a été enregistré à
Paris et New York, mixé à Londres, et masterisé à Portland. Les textes
sont majoritairement en français, mais une version différente a été lancée
pour le marché anglais. On retrouve une collaboration surprenante alors
que Serj Tankian
de System Of A Down
prête sa voix à "Terminal Beauty" en conclusion du disque. Musicalement,
le duo ne va pas plus loin que ce à quoi il nous a habitué. J’ai même
trouvé à la moitié du disque qu’il nous offre un son pop rock plutôt
commun et assez lent, loin d’être aussi éclaté que ce qu’on a pu découvrir
dans les années 80. Il a fallu que j’attende aussi loin qu’à la 11e
pièce pour être quelque peu diverti (et j’ai bien failli ne pas m’y
rendre). "Ding Ding Dong (Ringing At Your
Bell)" est un peu plus énergique que la moyenne et elle est suivie par
"Terminal Beauty" avec Serj Tankian
qui attire une certaine curiosité sans être exceptionnelle. Les Rita Mitsouko
font partie de cette catégorie d’artistes qui ont une horde de fans
inconditionnels qui sont prêts à les suivre dans toutes les directions
qu’ils choisissent de prendre. C’est donc encore une fois un succès
assuré, mais pour ma part, rien ne m’a véritablement impressionné sur cet
album. (juillet 2007)
Warner
|
Arturo Sandoval -
Arturo Sandoval & His Group
Arturo Sandoval est un musicien cubain qui est né dans la province
de La Havane. Trompettiste de grand talent, il est reconnu comme
l’un des meilleurs au monde. Ce CD se veut un regroupement de 2 de
ses albums parus en 1981 et 1982. On y retrouve donc 11 pièces
totalisant 68 minutes de musique jazz de grande qualité. Il est
important de souligner la présence tout au long du disque de
l’excellent bassiste
Jorge Reyes, un des meilleurs à Cuba.
Par rapport à d’autres musiciens cubains, je dirais que le son de
Sandoval s’inscrit un peu mieux dans les standards jazz
internationaux, malgré certains moments plus pop. Même si la
trompette peut parfois être un instrument agaçant à l’oreille, cette
compilation contribuera certainement pour plusieurs à une certaine
réconciliation. Un excellent disque d’un musicien à découvrir… (juin
2008) |
Disconforme
/
MVD
½
|
Siggi Schwarz & Michael Schenker – Live Together 2004
Siggi Schwarz et Michael Schenker sont 2 virtuoses allemands de la
guitare électrique spécialisés dans le hard rock des années 70 et
80. Le deuxième a entre autres joué avec
UFO,
Scorpions
(il est le frère de
Rudolph),
Contraband
et le
Michael Schenker Group
(MSG). Accompagnés du
chanteur-bassiste
Martin Hesener et du batteur
Bernd
Elsenhans, ils joignent ici leurs forces pour ce concert
enregistré en décembre 2004 à Heidenheim en Allemagne. Ils y
interprètent quelques-unes de leurs pièces préférées, à commencer
par le classique des
Kinks, « You Really Got Me ». On
retrouve aussi plusieurs titres de
Free et
Bad Company,
ainsi que 3 pièces de UFO. Le son, qui n’a pas été retravaillé en
studio, est particulièrement réussi alors que le mixage place bien
en avant les 2 guitares, toujours jouées à la perfection. Les
amateurs de hard rock des années 70 qui apprécient la guitare
électrique en auront plein les oreilles avec ce duo génial. (février
2008) |
MVD
|
Scorpions -
Humanity - Hour 1
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Un nouvel album de
Scorpions? Après les immenses succès planétaires des années 80 (Blackout,
Love
At First Sting),
et un excellent
Crazy
World en 1990,
Scorpions va connaître une véritable traversée du désert durant toute la
décennie, avant de prendre une sorte de nouveau départ au début des années
2000. En 2004, l'album
Unbreakable redonne un
peu d'air et d'authenticité au groupe, lui permettant de se lancer dans
une tournée revigorante. En 2006, les allemands rentrent en studio avec le
producteur Desmond
Child, qui a déjà fait ses armes sur des albums de
Kiss, Aerosmith,
Bon Jovi
et autre Steve Vai. Mai 2007,
Humanity
- Hour
1 arrive dans les bacs... Fallait-il s'attendre à rechausser le
perfecto, jeans
moulés burnes, et autre casquette en cuir de vachette? La bonne vieille
ambiance du hard 80... La peur du hard FM, le hard commercial... celui
dans lequel baignait tout de même un peu le combo de Hanovre, malgré tout
le respect qu'on lui doit. Scorpions, en 2007, qu'est ce que ça peut
donner? Ça fait maintenant près de 15 ans que le hard semble périmé, seuls
quelques irréductibles s'en sortent en luttant férocement. Autant dire que
la tâche était difficile. Mais dès l'intro, Scorpions écrase tout préjugé,
balayant d'un coup de riff hargneux, d'éventuelles concessions du groupe
sur son style. Hard, voir
heavy, "Hour
1" prend directement d'assaut les enceintes. Dès "The Game
Of Life", on reprend le fil du style Scorpions, du hard très mélodique,
sur fond assez lourd, des refrains immédiats. Le groupe oscille ensuite
entre titres mid
tempo ("You're Lovin'
Me To Death")
et boulets de canon soniques ("321"). Marque de fabrique des allemands,
les mythiques ballades ne sont pas exclues, avec "Your
Last Song" ou "Love Is War".
Klaus Meine,
lui, chante mieux que jamais, sa voix est aussi ajustée que celle d'une
diva un jour de gala! Rudolf Schenker
et Matthias Jabs
se promènent sur le manche entre deux riffs assassins, pour apporter la
touche solo, indispensable à tout bon album de hard. Que lui reprocher?
Les ingrédients y sont, sans exception, les morceaux sont particulièrement
bien composés et maîtrisés, la production est propre et décuple la
puissance de l'ensemble. Finalement, c'est presque trop maîtrisé... trop
simple, largement ficelé. Il manque une certaine prise de risques. En
2007, les temps changent, le son aussi... l'authenticité doit être une
valeur ajoutée, et pas uniquement un acquis. Pour autant,
Humanity
- Hour
1 est un excellent Scorpions. (juillet 2007)
½
|
Semtazone -
Trafic intense
Semtazone est un groupe français qui navigue entre le rock
et la chanson française et qui s'inspire de différentes cultures
musicales, incluant des rythmes d'Afrique du Nord. Le groupe existe depuis
6 ans, a lancé 2 albums autoproduits et a donné plus de 450 spectacles en
Europe et au Maroc. Trafic intense a été enregistré lors de 10
concerts qui ont demandé des heures d'écoute et de mixage. Le disque donne
un bon aperçu de l'énergie du groupe sur scène, en plus de présenter leur
richesse musicale et leur maturité, malgré les inconvénients du direct qui
ne permet pas de travailler autant le son. 12 pièces ont été retenues pour
cet album qui totalise 55 minutes et réussit parfaitement à vous faire
entrer dans leur univers bien particulier. L'album devrait être distribué
bientôt au Québec et le groupe y sera en tournée entre le 9 et le 18
novembre prochain, incluant un passage à Montréal dans le cadre du Coup de
coeur francophone le 10 novembre. (août 2007)
|
Smashing Pumpkins - Zeitgeist
Billy Corgan
a désintégré son groupe à la fin de 2000 alors que la chimie n’y était plus,
tout comme l’inspiration. Il a ensuite formé un nouveau groupe,
Zwan,
mais suite à un album moyen, il a décidé de présenter un album en solo, sans
plus de succès. Il se dit maintenant que finalement la solution est peut-être
de recréer les Smashing Pumpkins,
même s’il n’y a que le batteur,
Jimmy Chamberlin,
qui a accepté l’invitation à réintégrer les rangs. Avec Corgan
qui joue tous les autres instruments, on se retrouve avec un album qui
pourrait plus être une suite à son album solo qu’un retour des Pumpkins.
On a l’impression en écoutant
Zeitgeist
que Corgan
s’est retrouvé acculé au pied du mur et qu’il ne lui restait plus qu’une
solution avant de sombrer dans l’oubli : reformer le groupe qui l’a rendu
célèbre. Il se débat comme un diable dans l’eau bénite pour prouver que son
groupe existe toujours, ce qui donne peut-être l’album le plus lourd du
groupe. Oubliez les douces ballades à la "1979" ici, puisqu’on retrouve plus
un véritable défoulement. Le principal problème de ce disque, c’est qu’il
semble exagérément forcé et manque honteusement de créativité pour un gars qui
était reconnu comme un des artistes américains les plus créatifs des années
90. Peu de mélodies sont véritablement accrocheuses, et même lorsqu’elles le
sont, elles sont totalement camouflées par les guitares hurlantes. Si la chose
qui vous intéressait des
Smashing Pumpkins
était leur côté « heavy »,
vous y trouverez peut-être votre compte. Mais, vous devez savoir que ces 12
pièces n’ont vraiment rien à voir avec les pièces quasi-métal qu’on pouvait
retrouver sur l’excellent
Mellon Collie And The Infinite Sadness.
Elles sont plutôt du même acabit que quelques-uns des pires moments des 2
derniers albums du groupe avant sa séparation. Peu de bons moments vous
resteront en tête si ce n’est "Tarantula" et peut-être "United
States" qui offre au moins un rythme différent du reste. Une
version de luxe avec livret de 76 pages est également disponible, ce qui
peut peut-être compenser pour le manque d’intérêt vis-à-vis la musique…
(septembre 2007)
Warner
|
The Snake The Cross The Crown
-
Cotton Teeth
Après
Mander Salis, un album que j'avais adoré en 2004, voilà que The
Snake The Cross The Crown a décidé de prendre du recul. Les gars nous
reviennent maintenant avec un son plus près de leurs racines avec de
nombreuses influences country et folk, un peu à la Wilco. Mais, si
vous croyez qu'ils ont complètement abandonné le indie rock aux influences
britanniques, détrompez-vous. Ils réussissent plutôt à parfaitement marier
les styles pour en faire une musique extrêmement riche. Tantôt comparable
à The Band et Creedence Clearwater Revival ("The Great
American Smokeout", "Gypsy Melodies"), le groupe se transforme
littéralement pour s'apparenter à Coldplay et Travis ("Cakewalk",
la chanson-titre). Alors que c'était un album de grande qualité qu'ils
nous avaient offert avec le précédent, voilà que le groupe passe carrément
à un autre niveau avec Cotton Teeth, un album d'une grande
sensibilité créative. Sur les 10 pièces qui composent cet album de 49
minutes, bien peu nous agacent alors que la plupart nous accrochent
totalement. Il y a bien "Floating In & Out" qui nous énerve quelque peu
avec un son électronique qui semble sorti de nulle part, mais on se dit
qu'après tout la perfection n'est pas de ce monde. Malgré cette tache à
son dossier, Cotton Teeth fera assurément partie des meilleurs
albums de 2007. (mai 2007)
Equal Vision
|
Societys Parasites
- Societys Parasites
Societys
Parasites est un groupe de punk hardcore nouveau genre qui nous provient
directement des rues de Los Angeles. La principale différence entre ces
punks et leurs compères californiens est la rage qu’on retrouve dans
chacune de leurs pièces. Toute cette rage nous est lancée à la figure sur
une musique ultra rapide, et l’album de 15 titres dure tout juste 24
minutes. Après une introduction plutôt conventionnelle, le disque débute
véritablement avec "In The City" et ne vous laissera plus jamais reprendre
votre souffle, en partie grâce à la réalisation de Elvis Cortez de
Left Alone. Basse bruyante et solos de guitare dignes des bonnes
années du speed metal en mettront plein les oreilles aux amateurs
de punk rapide, agressif et sans compromis. Il s’agit d’un album
extrêmement libérateur et vous vous sentirez particulièrement calme
lorsque le mur de bruit s’arrêtera. Sans être vraiment créatif d’un point
de vue musical, il s’agit d’un bon album de vrai punk rock, comme il s’en
fait peu de nos jours… (découverte du mois de juin 2007)
Hellcat
/
Epitaph
½
|
Soulkid #1
-
Americanized
Soulkid #1 est un
nouveau groupe de Los Angeles en Californie qui nous offre son tout
premier album. Celui-ci contient un heureux mélange de rock alternatif, de
soul, de R&B et de hip hop. Les influences vont de Beck à David
Bowie, en passant par le son de Motown et le boogie des années 70.
L'écriture des pièces d'Americanized remonte à 2000-2001 alors que
Marc Godfrey est parti de son Vancouver natal pour s'établir en
Californie. Chaque pièce du CD a été inspiré par un secteur différent de
la ville de Los Angeles. Americanized devait paraître en 2003, mais
le groupe s'est retrouvé sans contrat suite à la décision de Dreamworks de
les laisser tomber lors de leur nouvelle association avec Interscope.
Finalement, 4 ans plus tard, on peut enfin entendre cet album qui mérite
fortement de s'y attarder. On a déjà pu entendre la pièce "(More Bounce
In) California" qui a connu un grand succès sur Internet et dans
l'underground américain, en plus de se faire entendre sur les bandes
originales des films Win a Date with Tad Hamilton et Legally
Blonde 2, ainsi que les émissions de télévision The O.C. et
Laguna Beach. Depuis, les équipes sportives du sud de la Californie en
ont fait un hymne pour divertir leurs fans pendant les pauses. En plus de
cette excellente pièce, l'album contient plusieurs autres succès
potentiels ("Until It's Gone...", "It's Your Lifestyle, Baby", "Some Kind
of Wonderful Drug") et les faiblesses y sont plutôt rares. C'est un album
créatif et varié qui laisse figurer un futur plus qu'intéressant pour ce
groupe des années 2000... (février 2007)
Secret Agent
½
|
Spice Girls - Greatest Hits
Un retour ensemble des 5
filles pour une nouvelle tournée était le prétexte idéal pour une
compilation de leurs plus grands succès. Pourtant, les
Spice Girls n’ont
enregistré que 2 albums à succès en 1996 et 1997, plus un flop après le
départ de Geri Halliwell en 2000. Le groupe britannique, qui se
voulait la réplique aux « boys
bands » qui envahissaient la planète pop
des années 90, a connu plus de succès grâce à son côté féministe qu’à la
qualité de ses compositions. Les entraînantes « Wannabe », « Say You’ll
Be
There », « Spice Up
Your Life » et « Stop » demeurent aussi futiles
une décennie plus tard, mais leurs mélodies sont encore efficaces. Par
contre, leurs ballades ennuyantes ne sont pas moins ennuyantes avec le
recul. Cette compilation de 15 titres contient nécessairement des pièces
moins connues et facilement oubliables, mais elle fait tout de même un
bon résumé de leur carrière et rappellera de bons souvenirs à leurs
jeunes fans de l’époque (féminines pour la grande majorité). On retrouve
en prime 2 nouvelles pièces : l’endormante « Headlines (Friendship
Never
Ends) » et « Voodoo ». Deux autres versions de l’album sont
disponibles : une
version avec DVD contenant tous leurs vidéoclips et une
édition limitée de 3 CD et 1 DVD dans un coffret unique.
(mars 2008) |
Virgin /
EMI
½
|
Static Thought - In The
Trenches
Static Thought
s'est formé au début des années 2000 sous la forme d'un trio. Après un
mini-album en 2003, le groupe nous présente maintenant son tout premier
album complet avec le jeune chanteur et guitariste de 17 ans Eric
Urbach. Le quatuor nous offre un punk rock rapide et énergique aux
influences hardcore, mais toujours mélodique. Les influences du groupe
vont de G.B.H. à Rancid, en passant par U.K. Subs,
Black Flag, Dead Boys,
Motörhead
et NOFX. Parmi les contemporains, on peut les comparer à The
Unseen, Left Alone et Time Again. Leur musique est
totalement rafraîchissante parmi tous les autres groupes du genre qui
semblent carrément se torturer à faire des trucs originaux intéressants
qui ne ressembleront en rien à du pop punk. On sent que les 4 gars de
Static Thought ont produit l'album qu'ils voulaient bien faire, sans
aucune préoccupation de publics cibles et de ventes d'albums. Le résultat
est particulièrement efficace et nous arrive en plein visage tel une
droite au menton. Un de mes éléments préférés du disque est la présence de
riffs de guitare tout à fait incroyables en rapidité et en efficacité.
C'est particulièrement le cas dans "Social Unrest", une pièce dans
laquelle la basse de Mike Have-Not est également plutôt
impressionnante. L'album se termine avec une très bonne reprise de "Next
To You" de The Police, une version qui rappelle
Motörhead,
surtout grâce à la voix de Urbach. In The Trenches est un album
parfait pour les amateurs de vrai punk, vous savez celui qu'on entend de
moins en moins de nos jours parce que toujours dilué dans un autre genre
musical pour en faire une bouillie qui n'a plus de punk rock que le nom.
C'est un premier album divertissant et de grande qualité que nous offre ce
nouveau groupe de la baie de San Francisco qui a un très bel avenir devant
lui. Excellent départ! (découverte du mois de mars 2007)
Hellcat /
Epitaph
|
The Stooges
- The Weirdness
The
Stooges c’est ce groupe légendaire dont faisait partie Iggy Pop et
qui a jeté les bases de ce qui allait devenir le punk rock. Malgré
quelques apparitions et enregistrements sporadiques à travers les années,
le groupe n’avait pas enregistré d’albums depuis 1973, soit depuis le
légendaire
Raw Power. Personne n’avait de grandes attentes vis-à-vis ce
premier disque en 34 ans, puisque l’histoire nous a souvent prouvé qu’il
était préférable de ne pas revenir après autant d’années pendant
lesquelles on est devenu de véritables légendes. C’est donc avec une
certaine indifférence que je me suis mis à la tâche pour écouter ce nouvel
album et, comme je m’y attendais, rien ne m’a fait tomber de ma chaise.
Dès la première pièce, "Trollin’", j’avais l’impression d’écouter une
nouvelle version de ce qu’a fait Iggy Pop au cours des 25 dernières
années, soit un rock plutôt commun qui peut bien passer en spectacle
connaissant la folie d’Iggy, mais qui laisse de glace sur CD. Les frères
Asheton fonctionnent encore bien ensemble et la section rythmique
est efficace avec Mike Watt à la basse, mais Iggy n’est carrément
pas à la hauteur. Il était pourtant bien en voix sur ses derniers
enregistrements solo, mais ici, c’est souvent lui qui gâche la sauce, sans
oublier que ses textes sont généralement ridicules (mais ça ce n’est pas
tellement nouveau!). Il y a bien quelques titres intéressants comme "My
Idea of Fun" et "She Took My Money" (à la
Rolling Stones),
mais elles sont malheureusement vite oubliées quand on entend des pièces
comme l’ennuyante chanson-titre et la redondante "The End of Christianity".
The Weirdness est donc une bien pâle copie des 3 albums géniaux
lancés par le groupe entre 1969 et 1973. C’est un rock commun sans grande
énergie qu’il faut avant tout écouter par curiosité pour la légende que le
groupe représente, mais ce nouveau disque ne passera définitivement pas à
l’histoire. (critique principale de mai 2007)
Virgin /
EMI
|
Teddybears - Soft Machine
Teddybears est un
groupe suédois qui s’est déjà fait passablement entendre dans différentes
publicités et émissions de télévision (par exemple "Cobrastyle"
qu’on a pu entendre dans une publicité de Heineken et "Punkrocker"
pour Cadillac). Il faut dire que le son pop éclectique et énergique du
groupe est parfait pour l’industrie publicitaire. Ils nous proposent une
musique intégrant des éléments d’électronique et de rock, une musique
toujours dansante avec des mélodies inoubliables. D’ailleurs, on devient
rapidement complètement dépendant de cet album qui s’écoute avec une
facilité déconcertante, tout en nous proposant une musique d’une
originalité certaine. En plus de
Fatboy Slim
qui nous vient en tête sur "Cobrastyle",
on peut comparer les Teddybears à
Gorillaz, Groove Armada, Goldfrapp
et Scissor Sisters
(en quelques occasions seulement). Les invités ne manquent pas sur
l’album, à commencer par la légende du punk
Iggy Pop
sur "Punkrocker". On peut aussi entendre
Neneh Cherry
sur "Yours
to Keep",
Elephant Man
sur "Are you Feelin’ It",
le MC jamaïcain Mad
Cobra sur "Cobrastyle"
et Malte
sur l’excellente "Different Sound", qui est une de mes
préférées du disque. On retrouve également
Daddy Boastin’
comme invité sur 2 pièces, ainsi
que Ebbot Lundberg de
Soundtrack of our Lives
sur "Riot Going
On" et Paloa
sur la reprise cachée de "Yours
to Keep"
telle qu’entendue dans la pub télé de Virgin Mobile. La deuxième moitié de
l’album est un peu plus prévisible, mais demeure tout de même efficace. Il
s’agit donc d’un excellent premier album pour ce groupe qui attirera bien
des regards dans les années à venir. Une bien belle découverte!
(découverte du mois d'avril 2007)
Warner
|
John Tesh
- A Passionate Life (CD + DVD)
John Tesh
est un pianiste new age / néo-classique nous présentant depuis bientôt 20
ans une musique d’ambiance essentiellement instrumentale. Sur
A Passionate Life,
on retrouve quelques-uns de ses succès revisités, accompagnés de quelques
reprises intéressantes. Le CD contient 12 titres et le DVD, 9 titres.
Seulement 2 pièces se retrouvent autant sur le CD que sur le DVD, soit les
excellentes "Cante
Domine" (avec des chants grégoriens) et "Valley
Of Dreams". Les images du
DVD ont été tournées dans de très belles salles ou en pleine nature, ce
qui donne des images tout simplement magnifiques. Pour l’enregistrement du
son, il a été fait directement lors de la capture de ces images. Parmi les
reprises que l’on peut entendre, il y a d’abord sur le CD "Desert
Rose" et "Shape Of My Heart"
de Sting,
"In Your Eyes" de
Peter Gabriel
et "Bring Me To Life", le
méga succès d’Evanescence.
Le DVD quant à lui contient un autre succès de Sting,
"Fields Of Gold", et l’excellente "Against
All Odds" de
Phil Collins.
Dans l’ensemble, j’avoue avoir été surpris par un album de grande qualité
qui s’écoute bien dans différentes circonstances malgré le fait qu’il
s’agit essentiellement d’un album d’ambiance. Les orchestrations, toujours
présentes, créent un son riche et profond et on se retrouve à monter le
volume bien malgré nous. Un très bon disque qui peut servir de porte
d’entrée pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le genre. (août
2007)
Garden City
/
Warner
|
Tiësto - In Search Of Sunrise 6:
Ibiza
Après un an
d’attente insoutenable pour ses fans, le DJ
de renom Tiësto
est finalement de retour avec le 6e
album de la série sur les lieux qui l’ont inspiré à travers le monde lors
de ses nombreuses tournées. Cette fois-ci, c’est l’île d’Ibiza en Espagne
qui est en vedette, une île reconnue pour ses événements grandioses et ses
clubs de nuit où se produisent les meilleurs DJ
de la planète. Cette compilation double parfaitement mixée pendant 155
minutes nous offre une musique techno trance
en continu à la manière de
Tiësto. Il a su y
reproduire l’atmosphère d’Ibiza d’une façon magnifique, à tel point qu’on
a l’impression de sentir le soleil et l’atmosphère de l’île. Ceux qui y
sont déjà allés seront encore plus à même de s’en rendre compte. Tiësto
possède cette capacité unique de choisir les bons morceaux et de les
fusionner à la perfection, et il vient à nouveau nous prouver qu’il est
probablement le meilleur DJ
au monde en ce moment. Un CD double de premier choix pour vous mettre dans
l’ambiance des planchers de danse d’Ibiza… (novembre 2007)
Black Hole /
Fusion3
½
|
Tiger Army - Music From Regions
Beyond
Pas facile de
revenir avec un nouvel album après un disque aussi solide que
Ghost Tigers Rise,
leur excellent 3e
album paru en 2004. Le groupe psychobilly
californien réussit malgré tout à évoluer sur ce 4e
disque allant au-delà du genre et présentant des pièces ayant un plus
grand potentiel commercial ("Forever
Fades Away" est un succès
assuré). Une des influences qu’on retrouve le plus sur ce disque est le
new wave
des années 80 (surtout sur "As The
Cold Rain Falls")
et certains diront qu’ils s’éloignent un peu trop de leur son de base. En
effet, on retrouve occasionnellement un peu trop de surproduction et on a
parfois l’impression que le groupe visait le succès radio à tout prix, ce
qui va à l’encontre même de leur philosophie. En bout de ligne, ce que ce
disque gagne en variété et en chansons accrocheuses, il le perd en énergie
et en authenticité. Plusieurs des mélodies vous demeureront en tête, mais
vous n’aurez pas la même satisfaction qu’avec leur disque précédent. Il
s’agit malgré tout d’un bon album qui devrait leur permettre d’élargir
leur base de fans. (juillet 2007)
Hellcat /
Epitaph
|
Timbaland
- Shock Value
Timbaland est
surtout connu en tant réalisateur pour de nombreux artistes renommés dont
Missy Elliott, Aaliyah, Jay-Z, Ludacris,
Snoop Dog, Ginuwine, Nas, Justin Timberlake et
Nelly Furtado. Plusieurs de ces artistes viennent à leur tour
collaborer à ce 5e album de Timbaland. Nelly Furtado et Justin
Timberlake apportent leur contribution à l’excellent succès "Give It To
Me", alors que Timberlake revient sur le titre suivant, "Release", ainsi
que sur "Bounce" qui met aussi en vedette Dr. Dre et Missy Elliott.
Des noms reviennent souvent (Keri Hilson, Sebastian), alors
que d’autres noms vous feront sourciller (The Hives, Fall Out
Boy, Elton John). Avec aussi 50 Cent, She Wants
Revenge, One Republic et plusieurs autres, Timbaland est
particulièrement bien entouré pour ce 2e album sans son acolyte
Magoo (qui ne participe ici qu’à un titre). Ses succès des
dernières années, surtout ceux avec Timberlake et Furtado, jumelés avec
une machine promotionnelle exceptionnelle, ont permis de mettre en place
tous les outils pour faire de Shock Value un méga succès
planétaire. L’album commence effectivement en force et crée des attentes
plutôt élevées pour la suite. Malheureusement, il perd de la vigueur à la
5e avec "Bounce" et on aura bien du mal à reprendre nos esprits
par la suite. C’est que malgré la qualité exceptionnelle de la production,
les compositions sont vraiment déficientes et on se retrouve avec
plusieurs pièces au rythme facile et inintéressant (et on ne parle même
pas des paroles!). Quelques pièces plairont beaucoup aux stripteaseuses
qui s’en approprieront certainement pour leur numéro. C’est
particulièrement le cas avec "Fantasy" qui nous amène presque
automatiquement des images d’effeuilleuses autour d’un poteau tellement
elle semble avoir été écrite et arrangée dans ce but. Alors que je
m’attendais à un album de la trempe d’un Justin Timberlake ou d’un
Usher, j’ai plutôt découvert un produit qu’on pourrait mettre côte à
côte avec un disque de P. Diddy dans la catégorie futile et
insignifiant. Certaines pièces seront assurément parmi les plus
téléchargées comme "Oh Timbaland", "The Way I Are" et le succès "Give It
To Me", mais le problème c’est qu’elles transportent l’album à elles
seules, un album qui dure en plus un très long 62 minutes. La presque emo
"One And Only" avec Fall Out Boy a l’avantage de changer l’atmosphère à la
15e pièce. Le remix de "Apologize" de One Republic et "2 Man
Show", avec Elton John au piano, viendront compléter pas trop mal cet
album, ce qui aura l’avantage de nous laisser une impression correcte
vis-à-vis le disque. Mais ce n’est que de la poudre aux yeux… (juin 2007)
Interscope /
Universal
½
|
Mel Tormé - The
Very Best Of Mel Tormé
Mel Tormé
est un chanteur jazz dans la lignée de
Frank Sinatra, Bing Crosby
et Louis Armstrong.
Après avoir débuté dans les années 40, il a surtout connu du succès dans
les années 50 et 60, mais l’ère du rock n’ roll lui a beaucoup nui par la
suite. Il a malgré tout été très actif (et populaire dans le milieu jazz)
jusqu’à sa mort en 1999. Sa voix incomparable en faisait un excellent
chanteur de charme. Cette compilation ultime de 22 titres débute en force
avec « Lulu’s Back In Town »,
sa carte de visite par excellence en concert pendant des années. On
entendra par la suite tous ses plus grands succès : « Careless
Hands », « Comin’
Home Baby », « Born To Be Blue »,
« A Stranger
In Town »,
etc. On retrouve également un medley
de George Gershwin de 15 minutes, le
classique de Irving
Berlin « Puttin’
On The
Ritz », et le tout se termine par son succès « The
Christmas Song ». Le principal avantage de cette collection est qu’elle
couvre les années 40 à 80 en incluant, en plus des succès, quelques-unes
de ses meilleures performances sur disque et en concert. Elle met malgré
tout l’accent sur les années 50 et 60, soit ses meilleures années.
The Very Best Of Mel Tormé est donc certainement sa compilation la plus complète et la plus
intéressante sur un seul disque. (décembre 2007)
Rhino /
Warner
½
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Juan Pablo Torres - Algo Nuevo
Algo Nuevo est la réédition de 2 albums du groupe
Algo Nuevo du musicien Cubain Juan Pablo Torres. Les 2 albums, Con todos los
hierros et Super-son, sont parus en janvier et juillet 1977
respectivement et on les retrouve maintenant en entier sur un seul CD, 30
ans plus tard. Torres a été fortement influencé par le jazz américain et
on peut s'en rendre compte aisément sur ces 2 albums, même si ses racines
créoles occupent toujours une place de choix. Les rythmes latins sont
habilement accompagnés d'orchestrations et il est particulièrement
intéressant d'entendre les percussions qui font partie intégrante de la
mélodie. Ce n'est pas seulement du jazz cubain que le groupe de Torres
nous propose ici puisque les rythmes peuvent nous amener dans différents
pays du monde latin, dont le Mexique sur "Rompe Cocorioco", une pièce qui
nous rappelle grandement le Santana des débuts. Par contre,
l'interprétation de quelques classiques cubains comme "Tres Lindas Cubanas"
et "Échale Salsita" nous rappelle que le joueur de trombone et arrangeur
Juan Pablo Torres tire avant tout ses influences de La Havane.
Généralement instrumentale, la musique de Algo Nuevo peut inclure
occasionnellement quelques paroles, ou du moins quelques sons faits avec
la voix. Les 20 titres totalisant 66 minutes forment un ensemble uniforme
qui aurait pu être enregistré pour un seul album, ce qui rend doublement
intéressant cette réédition de 2 des meilleurs albums du groupe Algo Nuevo
de Juan Pablo Torres. Un incontournable pour les amateurs de jazz latin...
(août 2007)
Disconforme /
MVD
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Juan Pablo Torres - Romantic Cuba
Juan Pablo Torres
est un musicien et arrangeur célèbre à Cuba et un peu partout à travers le
monde. Il a travaillé avec des noms aussi célèbres que Charles Aznavour,
Dizzy Gillespie, Bebo Valdés, Giovanni Hidalgo,
Chucho Valdés, Arturo Sandoval et plusieurs autres. On nous
présente ici une réédition de 2 de ses albums sur un seul CD. Il y a
d'abord Mangle: Instrumental (1975) sur lequel il dirige
l'orchestre Egrem avec le pianiste Pedro Coto. Le deuxième,
Grupo Algo Nuevo (1981), a également été dirigé et arrangé par
Torres alors qu'on retrouve son groupe, Algo Nuevo. Par contre,
pour celui-ci, il est également musicien soliste alors qu'il joue son
instrument de prédilection, le trombone. Le premier des 2 albums, qu'on
retrouve ici sur les pièces 1 à 12, nous offre un jazz instrumental
relaxant et très romantique. On retrouve plusieurs classiques du jazz
latin par des légendes comme Félix Reina, Carlo Puebla et
Alfredo Morales. Par contre, la pièce-titre est une composition de
Torres et est décrite comme un boléro tropical. Le rythme change
passablement à la 13e pièce alors qu'on passe au 2e
album. Les rythmes sont un peu plus dansants et populaires, alors que
l'orchestre symphonique est remplacé par une section rythmique (batterie,
congas et basse), des cuivres et du piano. On peut même entendre quelques
voix occasionnellement. La musique demeure jazz et romantique, mais est un
peu plus festive. Les 8 pièces de ce 2e album sont de loin mes
préférées et font en sorte de me faire apprécier doublement ce très bon
disque de collection. On retrouve également un très beau livret détaillé
d'une vingtaine de pages. Malheureusement, Juan Pablo Torres est décédé le
17 avril 2005 à Miami, mais cette réédition de 2 de ses très bons albums
lui aurait certainement plu. (juillet 2007)
Disconforme /
MVD
|
The Traveling Wilburys -
Collection (2 CD + DVD)
Les Traveling Wilburys
étaient un super groupe formé par
George Harrison
qui a assemblé en 1988 des noms aussi prestigieux que
Roy Orbison, Bob Dylan, Tom Petty
et Jeff Lynne
le temps d’une chanson qui allait devenir un album. Les 5 personnages
utilisaient alors des pseudonymes avec comme nom de famille « Wilbury ». Traveling Wilburys
Volume 1 s’est vendu à
plus de 5 millions d’exemplaires et se classe parmi les 100 meilleurs
albums de l’histoire selon le magazine Rolling
Stone. Suite au décès d’Orbison,
les membres restants ont décidé de remettre ça en 1990, sous des
pseudonymes différents, avec un 2e
album intitulé Traveling
Wilburys Volume 3 (eh
oui! volume 3!), un album beaucoup moins intéressant que le précédent. Les
2 albums, qui n’étaient plus disponibles depuis longtemps, réapparaissent
enfin en version remasterisée. Chacun des disques contient 2 chansons en
boni : 2 qui n’étaient jamais parues auparavant ("Maxine"
et "Like
A Ship"),
1 tirée de la compilation
Nobody’s Child: Romanian Angel
Appeal ("Nobody’s
Child") et 1 qui était parue sur la face B de "She’s My
Baby" ("Runaway"). Pour
combler le trou laissé par un volume 2 inexistant, on nous présente ici un
DVD contenant un documentaire d’un peu plus de 20 minutes sur l’histoire
du groupe avec des images en studio, ainsi que les 5 vidéoclips produits
par le groupe avec un son remasterisé ("Handle With
Care", "End
Of The
Line", "She’s My
Baby", "Inside
Out" et "Wilbury
Twist"). Le tout nous est offert dans un très beau coffret de collection
avec un livret de 16 pages. Une
édition de luxe est également disponible avec un livret de 40 pages et
d’autres extras exclusifs. On peut dire qu’encore une fois l’étiquette
Rhino a su nous concocter un très beau coffret qui vient parfaitement
boucler la carrière de ce groupe légendaire. (juillet 2007)
Rhino /
Warner
½
|
The Unseen
-
Internal Salvation
The Unseen fait
certainement partie des meilleurs groupes américains actuels dans le genre
punk hardcore avec une énergie hors du commun qui vous arrive droit à la
figure. J'avais adoré leur album précédent,
State Of Discontent, et Internal Salvation, leur 6e
album, poursuit tout à fait dans la même direction. Si vous aimez les
albums qui alternent pièces rapides et ballades, pour vous permettre de
reprendre votre souffle, The Unseen n'est définitivement pas le groupe
pour vous. On dirait plutôt qu'ils sont en plein milieu d'un sprint et que
le dernier des musiciens qui terminera de jouer l'album paiera la tournée
de bière aux autres gars. Et personne ne veut la payer cette bière...
L'album de 13 pièces, incluant une intro, dure à peine plus de 30 minutes.
Des pièces comme "Such Tragedy" et "Break Away" deviendront assurément des
favorites en spectacle pour un bon défoulement collectif. C'est un album
plaisant à écouter qui ne vous donnera aucun moment ennuyant. Ils ne
réinventent pas le genre, mais au moins ils sont divertissants... (août
2007)
Hellcat /
Epitaph
½
|
The Used
-
Lies For The Liars
Voici le 3e véritable album du groupe emo de
l’Utah The Used. On peut toujours les comparer en partie à My Chemical
Romance et faire des liens avec
The Black Parade, mais The Used ne réussissent définitivement pas
à aller aussi loin dans leur art. Les orchestrations du premier extrait
"The Bird And The Worm" ne sont pas en mesure de rendre la pièce géniale.
De plus, malgré plusieurs bonnes mélodies pop, peu d’entre elles nous
restent en tête. Malgré un son qui s’approche un peu plus du métal,
l’agressivité qu’on retrouvait sur leurs enregistrements précédents est en
voie d’extinction ici, ce qui fera faire demi-tour à tout un public
d’adolescents qui était justement attiré par cette attitude si utile pour
le défoulement, surtout en spectacle. Lies For The Liars représente
en quelque sorte un tournant dans la carrière de The Used, mais le
résultat n’est pas vraiment supérieur aux albums précédents et c’est
encore une fois un album moyen qu’on a entre les mains. Au début, on
parlait d’un groupe au potentiel intéressant, mais on doit commencer à se
faire à l’idée que c’est un groupe qui ne risque pas d’aller beaucoup plus
loin que ce à quoi il nous a habitué jusqu’à maintenant. Si ça vous plaît,
tant mieux, mais n’attendez rien de plus… (août 2007)
Reprise /
Warner
|
Bebo Valdés - Featuring The Legendary Vocalists
Bebo
Valdés est un légendaire pianiste cubain qui a fait la pluie et le beau
temps à La Havane avec son groupe,
Sabor de Cuba
(Saveur de Cuba). Ce qui nous est
présenté ici est rien de moins que 25 pièces enregistrées avec de célèbres
chanteurs et chanteuses comme
Omara Portuondo, Celeste Mendoza, Pio Leyva, Pacho Alonso
et
« Guapacha » Borcela.
Ces chansons ont toutes été enregistrées à La Havane entre 1957 et 1960,
dont la grande majorité en 1960. Ce sont des classiques du jazz cubain
avec un très bon mélange de pièces dansantes et de morceaux un peu plus
romantiques et doux. Le CD est présenté dans une très belle pochette et
accompagné d’un livret détaillé qui vous en apprendra beaucoup sur les
artistes en vedette. Non seulement cette compilation de 73 minutes brosse
un excellent portrait du talent musical de Cuba, mais elle présente une
tranche d’histoire de ce pays unique. Il s’agit définitivement d’un disque
à ajouter à votre collection… (novembre 2007)
Disconforme /
MVD
|
Vanna
- Curses
Vanna est un groupe
post hardcore de Boston qui nous présente son tout premier album, malgré
une feuille de route déjà longue de concerts aux 4 coins de l'Amérique. Le
groupe nous avait également offert un mini-album de 6 titres en 2006
intitulé
The Search Party Never Came, qui avait fait passablement jaser au
sein de la scène punk hardcore américaine. Leur son, fusionnant le punk et
le métal, s'inspire de groupes comme Norma Jean et Underoath.
Leurs collègues chez Epitaph, Escape The Fate et From First To
Last, nous viennent aussi en tête en maintes occasions. La majeure
partie de l'album est basée sur la voix criarde de Chris Preece,
mais on retrouve tout de même des moments mélodiques dans certains
refrains. Peu de pièces ressortent véritablement du lot, à part peut-être
le premier extrait, "The Things He Carried". Dans l'ensemble, Curses
demeure un album hardcore qui offre bien peu de moments pour
fredonner. Donc, oreilles sensibles, prière de s'abstenir. (octobre 2007)
Vidéoclip : "The
Things He Carried"
Epitaph
|
Velvet Revolver
- Libertad
Les anciens membres
de Guns N’ Roses (Slash, Duff McKagan et Matt
Sorum) accompagnés du chanteur du défunt groupe Stone Temple Pilots
(Scott Weiland) sont de retour avec un 2e album après le
succès de
Contraband paru en 2004. Le principal problème de ce 1er
album selon moi était la distance qui existait entre le son de Guns N’
Roses et le style de Weiland. Ce problème est pratiquement résolu ici
alors qu’on sent que Weiland a su beaucoup plus s’intégrer dans le son du
groupe pour un ensemble plus homogène. Peut-être que la réalisation de
Brendan O’Brien y est pour quelque chose puisqu’il a travaillé avec
Stone Temple Pilots dans le passé. Ce qui ne change pas sur Libertad,
c’est qu’on sent toujours que Velvet Revolver est un groupe de vedettes et
que leur ego menace à tout moment de faire exploser le groupe. En
attendant, ils réussissent à faire sortir leur trop plein d’énergie sur
scène, car il ne faut pas se le cacher, si le groupe enregistre des
albums, c’est dans le seul but de partir en tournée ensuite. Encore une
fois, Libertad ne renverse aucune barrière et l’originalité n’est
définitivement pas au cœur du disque. Il s’agit simplement d’un bon album
de rock n’ roll qui brasse à souhait, toutes des pièces plaisantes à jouer
sur scène et plaisantes à écouter pour un défoulement garanti. C’est un
album parfait pour les nostalgiques du meilleur hard rock des années 80 et
pour ceux qui désespèrent d’entendre à nouveau Guns N’ Roses sur disque un
jour… Une
version avec DVD est également disponible.
(critique principale de septembre 2007)
|
Porter Wagoner
- Wagonmaster
À quelques jours
d’atteindre la barre des 80 ans, le chanteur country traditionnel
américain Porter Wagoner
est toujours actif et il nous offre ici un xe
album enregistré en tout juste 3 jours. Il faut noter sa collaboration
avec Dolly Parton
pour l’écriture de "My Many Hurried Southern
Trips", mais c’est la pièce qui suit qui constitue assurément la pièce
centrale du disque. En effet, "Committed
To Parkview" a été écrite
par Johnny Cash
et donnée en 1983 au réalisateur de
Wagonmaster
Marty Stuart
qui faisait alors partie des
musiciens de Cash. On la retrouve ici enregistrée par Wagoner
pour la première fois. Ce qui surprend à l’écoute de
Wagonmaster,
c’est principalement d’entendre à quel point il chante bien malgré son âge
et il paraît avoir 30 ans de moins. Wagoner,
qui est toujours demeuré fidèle aux racines du country, poursuit encore
une fois dans la même direction, 55 ans après ses premiers
enregistrements. Il n’a jamais été question pour lui de lorgner la musique
pop et a toujours été en tête de liste des plus grands chanteurs de la
scène musicale de Nashville. C’est donc encore une fois un très bon album
qu’il nous offre, un album qui présente un bel équilibre entre les
chansons joyeuses et entraînantes et les chansons un peu plus
mélancoliques. (août 2007)
Anti- /
Epitaph
½
|
The Weakerthans -
Reunion Tour
Déjà 4 ans se sont écoulés depuis
Reconstruction Site, leur 3e album qui leur a permis de
se faire remarquer d'un plus large public. Même s'il n'a jamais été
question que le groupe se sépare, voilà que le groupe nous revient avec
Reunion Tour. On sent une plus grande maturité et une plus grande
confiance en soi sur cet album. En effet, John K. Samson et son
groupe semblent maintenant parfaitement savoir dans quelle direction ils
désirent aller musicalement et ce qu'ils ont à dire. Des musiques de
grande qualité accompagnent leurs textes souvent sarcastiques sur leur
entourage dans lesquels on reconnaît des types de gens qu'on rencontre
régulièrement. L'album débute en force avec l'excellente "Civil Twilight"
qui donne le ton à cet album résolument rock, laissant quelque peu le folk
et le country de côté (malgré l'apparition de quelques soupçons en
certaines occasions, dont la pièce de fermeture, "Utilities"). "Hymn of
the Medical Oddity" présente un jeune garçon qui a été élevé comme une
fille suite à une expérimentation médicale tragique. "Relative Surplus
Value" est également très bonne, tout comme "Tournament of Hearts" qui
parle de curling, un "sport" très populaire dans leur ville natale de
Winnipeg. On retrouve à nouveau le personnage de Virtute the Cat, le
narrateur qu'on pouvait entendre sur leur précédent album. Le poème mis en
musique de "Elegy for Gump Worsley" a grandement modifié mon opinion de
l'album en cassant dramatiquement un rythme que j'adorais jusque là. Même
si quelques ballades sont présentes sur le disque, elles viennent bien
contrebalancer les pièces un peu plus rythmées. Mais, cette pièce à propos
du célèbre gardien de but n'avait tout simplement pas sa place sur le
disque selon moi. Malgré ce malheureux accrochage, c'est encore une fois
un excellent album que nous proposent The Weakerthans, un album qui montre
un peu mieux la direction que prend le groupe musicalement. On sent que le
chef-d'oeuvre est à portée de main. À suivre... (octobre 2007)
Anti- /
Epitaph
½
|
Kanye West - Graduation
C’est toute une
réputation que s’est bâti Kanye
West en quelques années seulement.
The College Dropout est
reconnu par plusieurs comme le meilleur album hip hop des années 2000 et
Late Registration est
venu éclipser tous les autres disques de la catégorie en 2005. C’est donc avec
beaucoup d’intérêt (et d’appréhension) que nous attendions son 3e
album, Graduation.
Il nous offre ici un disque un peu plus personnel, un peu moins grandiose que
son précédent. Moins de grandes envolées, moins d’artistes invités de renom et
seulement 51 minutes (plutôt que les 70 minutes qui sont devenues un standard
dans le hip hop) font de ce disque un album un peu plus intimiste et d’une
grande douceur. Il utilise le synthétiseur en quantité industrielle, souvent
dans un style qui se rapproche des années 80 (« Flashing Lights »,
etc.). L’échantillonnage est encore une fois bien présent et est
particulièrement évident sur "Stronger"
alors qu’il utilise abondamment et de très belle façon la pièce "Harder, Better, Faster, Stronger"
de Daft Punk,
ce qui en fait une de mes préférées du disque. "Good Morning"
ouvre magnifiquement le CD, nous réveillant doucement avant l’écoute de
l’album. D’autres pièces de première qualité se retrouvent en "Good
Life", "Can’t Tell Me Nothing"
et "Drunk And
Hot Girls". Le piano sur "Everything
I Am" est superbe, tout en
douceur. Les moments faibles sont rares sur l’album, le pire selon moi étant
"Barry Bonds". C’est un CD de très grande qualité que nous offre encore une
fois Kanye
West, un album qui est peut-être même supérieur à
Late Registration même
s’il donne dans un style légèrement différent. Il s’agit certainement du
meilleur album hip hop de l’année jusqu’à maintenant. (novembre 2007)
Roc-A-Fella /
Universal
|
The White Stripes
- Icky Thump
Voici le 6e
album du duo blues / garage minimaliste The White Stripes, qui fête son 10e
anniversaire cette année. Alors que
Get Behind Me Satan avait été bien loin de faire l'unanimité en
2005, Jack et Meg White nous reviennent avec un disque qui
va puiser plus que jamais dans les racines profondes de la musique
américaine. On revisite tous les styles de blues du dernier siècle, tout
en intégrant du folk, du hillbilly et du country (peut-être influencé par
le fait que l'album a été enregistré à Nashville). Le piano est mis de
côté ici pour revenir aux bonnes vieilles guitares, électriques ou
acoustiques. Un nouvel instrument fait son apparition en quelques
occasions, la cornemuse. L'instrument permet à "Prickly Thorn, But Sweetly
Worn" et "St. Andrew (This Battle Is In The Air)" d'explorer le son folk
écossais. Dans l'ensemble, Icky Thump est un album plus rock que le
précédent, avec des moments particulièrement lourds ("Little Cream Soda"),
mais on peut difficilement le comparer aux autres albums du duo. La
chanson-titre est un succès assuré, mais c'est selon moi la suivante, la
country rock "You Don't Know What Love Is (You Just Do As You're Told)"
qui risque de séduire le plus les radios avec son excellente mélodie. On
peut entendre une reprise de Patti Page, "Conquest", qui est
chargée de cuivres et de rythmes flamenco qui la rendent totalement
unique. L'énergique "Rag And Bone" sera assurément un grand succès en
spectacle, tout comme l'excellente "I'm Slowly Turning Into You", alors
que la ballade "A Martyr For My Love For You" est peut-être la pièce la
plus faible du disque, malgré une bonne mélodie. Le duo réussit à nouveau
à nous surprendre avec plusieurs explorations musicales qui font de
Icky Thump un autre album original dans la discographie des White
Stripes. Si
Get Behind Me Satan
vous avait quelque peu
tenus à distance, vous pouvez sans problème revenir au groupe avec Icky
Thump qui ramène certains éléments qui ont fait sa réputation, tout en
allant encore plus loin. Par contre, si vous cherchez un "hit" à la "Seven
Nation Army", oubliez-ça... (critique du mois d'août 2007)
Warner
|
Wilco
-
Sky Blue Sky
Voici le 6e
album de l’excellent groupe américain Wilco (excluant leur travail avec Billy Bragg).
Après s’être orienté vers un son plus britannique au cours des dernières
années et s’être laissé allé dans l’expérimentation, surtout sur
A Ghost Is Born,
voilà que le groupe revient au style de ses débuts avec ses influences
country. On pourrait même dire qu’ils nous présentent enfin la suite
logique de
Being There, lancé
en 1996, que plusieurs considèrent comme leur meilleur album en carrière.
Il s’agit ici du premier album depuis l’arrivée de 2 nouveaux membres : Nels Cline
et Pat Sansone.
La présence de Cline
se fait particulièrement sentir, lui qui est un guitariste de jazz
d’expérience et de grand talent. Malgré ce retour aux sources, on peut
dire que le groupe continue d’évoluer de belle façon avec cette créativité
toujours aussi débordante. Comme c’est toujours le cas avec la musique de
Wilco, vous aurez besoin de quelques bonnes écoutes attentives pour
vraiment adhérer à cet album qui allie à la fois simplicité et profondeur
musicale. Ne cherchez pas le « hit », parce que vous ne trouverez que 12
pièces qui composent un album d’une grande solidité. Même s’ils reviennent
à un style qui m’a toujours un peu moins plu chez eux et qui m’ennuie par
moments (mais c’est très personnel), je dois reconnaître qu’ils nous
offrent à nouveau un album de première qualité. Une
version avec DVD est également offerte.
(juin 2007)
Nonesuch
/
Warner
½
|
David Wilcox - Boy In
The Boat
Le chanteur et guitariste blues rock canadien David Wilcox
(ne pas confondre avec le chanteur folk américain du même nom) nous
présente ici un tout nouvel album. Wilcox nous offre une musique aux
accents country et rock, le tout présenté avec beaucoup d’énergie. Il
semble être plus en forme que jamais. Les dynamiques « Drop The Pressure »
et « Pistol Packin’ Mama » démarrent le tout en beauté et provoquent
automatiquement de grandes attentes pour ce qu’il reste à venir. Par la
suite, le rythme ralentit passablement pour le blues de « Catman ». C’est
ce type d’alternance qu’on retrouvera tout au long du disque de 12 pièces
totalisant seulement 38 minutes sur lequel on retrouve 5 compositions
originales à travers des classiques et pièces traditionnelles. Boy In
The Boat est un album qui s’écoute à merveille, un album idéal pour
tout amateur de musique blues rock. (janvier 2008)
Stony Plain
/
Warner
½
|
Neil Young -
Chrome Dreams II
En voyant le titre
de ce nouvel album de Neil Young, on cherche vite dans sa discographie
pour voir quand a été publié le premier disque de cette série pour
finalement réaliser qu’il n’existe pas. En fait, Chrome Dreams avait été enregistré
vers 1977, mais avait été rejeté par Young qui avait simplement fait
paraître des pièces de ces séances d’enregistrement sur des albums
subséquents. Certaines de ces pièces se sont avérées être parmi les
meilleures de sa carrière : « Like
A Hurricane », « Powderfinger »,
« Pocahontas »,
etc. En intitulant son nouvel album
Chrome Dreams II,
Young se met lui-même une certaine
pression puisqu’il doit égaler la qualité d’un album qu’il n’avait pas
jugé suffisamment bon pour le publier, mais qui contenait des pièces de
première qualité. Ce nouvel album contient seulement 10 titres mais
totalise tout de même 66 minutes. On y retrouve de bonnes chansons
incluant la pièce d’ouverture quelque peu country « Beautiful Bluebird ».
« Ordinary
People », enregistrée en 1988, possède une mélodie inoubliable et est la
pièce centrale du disque, même si elle devient carrément interminable avec
ses 18 minutes. On retrouve une autre pièce de plus de 14 minutes, « No Hidden Path ».
L’album, qui est essentiellement un collage de pièces autour de « Ordinary
People », se rapproche surtout du son et de l’ambiance de
Freedom paru en
1989. On ne peut évidemment pas le comparer à ses plus grands classiques,
mais Chrome Dreams II constitue tout de même un très bon disque.
(janvier 2008)
Reprise /
Warner
½
|
Neil
Young -
Live At Massey Hall 1971
(CD + DVD)
Dans la poursuite du lancement entamé de classiques en concert par Neil
Young, voici un album enregistré au Massey Hall de Toronto en 1971. Il
s’agit d’un concert acoustique en solo qui a été enregistré après l’album
After the Gold Rush, et qui aurait dû être lancé sur disque avant
le classique
Harvest. Sauf que Young était tellement excité par ses nouvelles
chansons qu’il voulait à tout prix les présenter le plus tôt possible.
Nous entendons donc ici pour la première fois cet enregistrement en
concert, même si des copies illégales ont largement circulé depuis 36 ans,
faisant de cet enregistrement un album-pirate légendaire. Lorsqu’on écoute
ce disque, on réalise qu’il aurait très bien pu être offert au public
entre ses 2 classiques sans venir briser quoi que ce soit dans sa
carrière. L’enregistrement est irréprochable et met parfaitement en valeur
la voix de Young qui est plus claire et précise que jamais. On peut y
entendre 17 pièces parmi ses meilleures, incluant 2 chansons de son album
à venir, "Old Man" et "The Needle and the Damage Done", maintenant
devenues des classiques incontournables. D’autres pièces jouées ici
n’allaient paraître sur disque que plus tard au cours de la décennie ("Journey
Through the Past", "Love in Mind" et "See the Sky About to Rain"), alors
que 2 pièces ne paraîtraient jamais sur un disque de Neil Young avant
aujourd’hui ("Dance Dance Dance", donnée à son groupe Crazy Horse,
et "Bad Fog of Loneliness"). Cette édition spéciale inclut en boni un DVD
présentant des images du spectacle avec un son haute fidélité. Bien que
les images soient sombres et pas trop vivantes (Young étant seul, assis
avec sa guitare), il s’agit d’une pièce d’anthologie pour tout fan du folk
rockeur canadien. (mai 2007)
Reprise /
Warner
|
Youth Group
- Casino Twilight
Dogs
Après un premier
album très apprécié en Amérique (Skeleton Jar, leur 2e au total), les Australiens de Youth Group
se sont retrouvés sur la populaire émission The O.C.
avec la pièce "Shadowland", puis avec la reprise
de Rod Stewart "Forever Young" qui est devenue #1 en Australie.
Voici donc le nouvel album très attendu Casino Twilight Dogs qui
contient ce fameux succès. Le groupe indie rock poursuit dans la même
direction que sur son précédent album avec un son voyageant quelque part
entre Coldplay, The Frames et Elliott Smith. Sur ce
nouvel essai, on peut également entendre une forte influence des Beach
Boys, surtout du légendaire album
Pet Sounds. Ils nous proposent une musique extrêmement riche qui
bénéficie d'une réalisation de première qualité. L'utilisation
occasionnelle d'orchestrations (particulièrement dans "Start Today
Tomorrow") vient aussi ajouter à cette richesse musicale, donnant une
certaine classe au disque. Vous apprécierez certainement le premier
extrait, "Catching & Killing", mais aussi "On a String" et "Sorry", deux
autres succès assurés. Les faiblesses sont bien rares sur Casino
Twilight Dogs et, comme je m'y attendais alors que j'avais bien aimé
le disque précédent, ils atteignent maintenant un autre niveau de qualité.
Youth Group est définitivement un groupe dont on entendra parler
longtemps... (février 2007)
Anti- /
Epitaph
|
The Zombies - Live at the
Bloomsbury Theatre, London (2 CD)
Au lieu de « The
Zombies », on devrait lire ici « Colin Blunstone
& Rod Argent of The
Zombies ». Mais c’est trop long et je me suis dit que si ça ne posait pas
de problèmes de voir le nom « The
Zombies » sur l’album, aussi bien l’assumer jusqu’au bout et continuer de
l’inscrire. Les deux bonshommes se sont retrouvés pour un spectacle en
2000 après une longue séparation de plusieurs décennies et l’énergie a
tellement bien passé qu’ils ont décidé d’en refaire quelques-uns.
Finalement, 6 ans plus tard, ils se retrouvent avec deux albums studio, de
nombreux spectacles et ce double CD en concert (une
version en DVD est également sur le marché). Ils sont entourés de Keith Airey
à la guitare,
Jim Rodford
(ex-The
Kinks et
Argent)
à la basse et le fils de Jim,
Steve Rodford,
à la batterie. Accompagnés d’un quatuor à cordes, ils nous présentent 25
pièces, la plupart du répertoire des Zombies ou de Argent. C’est donc plus
de 100 minutes de classiques qui nous sont offerts avec en conclusion
l’excellente "Summertime" de
Gershwin.
Une qualité sonore impeccable et la forme exceptionnelle de ces musiciens
qui ont plus de 40 ans d’expérience font en sorte que les pièces présentées
n’ont vieilli d’aucune façon et sont toujours aussi efficaces en 2007.
Vous réentendrez avec grand plaisir "Time Of The Season",
"She’s Not There",
"Hold Your
Head Up", "God
Gave Rock N’ Roll To You"
et plusieurs autres. Un livret un peu plus détaillé avec de l’information
sur les pièces offertes aurait été grandement apprécié, mais il s’agit
tout de même d’un album à classer dans la catégorie des grands
enregistrements en concert. (juin 2007)
Rhino /
Warner
|
Compilations :
|
Healing
The Divide: A Concert For Peace And Reconciliation
Healing The
Divide
est un organisme à but non
lucratif qui a été fondé par
Richard Gere
en 2001 et qui vise à trouver des
solutions aux crises humanitaires. Ce CD présente un concert bénéfice qui
a eu lieu le 21 septembre 2003 au Avery
Fisher Hall du Lincoln
Center à New York pendant
le voyage de 20 jours du
Dalai Lama
en Amérique. Les ventes du disque iront évidemment à l’organisme. Ce
concert mettait en vedette
Tom Waits,
et sa performance de 50 minutes est résumée ici en 4 pièces interprétées
en compagnie du Kronos
Quartet avec
Greg Cohen.
On retrouve également une introduction par le Dalai
Lama, ainsi que la musique de
The Gyoto Tantric Choir, Anoushka Shankar, Nawang Khechong, R. Carlos Nakai, Philip Glass
et Foday Musa Suso. Healing The Divide se veut un
rapprochement entre l’est et l’ouest, mais il faut l’avouer, vous
entendrez essentiellement une musique de l’est sur ce disque qui plaira
surtout aux amateurs de musique asiatique… et de Tom Waits.
Un album totalement éclectique qui n’a comme seul avantage que de venir en
aide à l’organisme. (novembre 2007)
Anti- /
Epitaph
½
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Les
Invincibles
(bande sonore)
Après 2 saisons de
la série télévisée
Les Invincibles,
voici enfin sur disque le meilleur
de la musique qui occupait une place si importante dans la série tel un
personnage en soi. C’est
Kim Bingham
(Me Mom & Morgentaler, David Usher)
qui assurait la direction musicale de la série et interprète la majorité
des pièces présentées ici. Il n’y a que "On" qui est interprétée par Rémi-Pierre Paquin
et son groupe fictif Skydome, qu’on a pu
entendre dans la série. Kim
a composé 3 pièces sur l’album soit "The Heroes Take"
(la chanson thème), "On" et "The
River". Toutes les autres sont des reprises dont plusieurs sont des
classiques du rock. On retrouve entre autres "Every Breath You Take"
de The Police,
"I Wanna Be Sedated"
des
Ramones,
"Cry Cry Cry"
de Johnny Cash,
"Every Rose Has Its Thorn"
de Poison,
"Veronica" d’Elvis
Costello, "I Don’t Wanna Grow
Up" de
Tom Waits
(aussi reprise par les Ramones) et "Oh Daddy"
de Fleetwood Mac.
On en retrouve 12 en tout pour un total d’un peu plus de 40 minutes. Les
interprétations sont toujours justes et plusieurs des pièces présentées
vous replongeront dans certains moments dramatiques de la série. Une
certaine ligne directrice a été créée par Kim Bingham
qui fait en sorte qu’il s’agit ici d’une bande sonore moins décousue qu’à
l’habitude. C’est donc un disque qui s’écoute magnifiquement bien du début
à la fin avec certaines pièces plus grandes que nature. Vous pouvez aussi
vous procurer le
coffret de 4 DVD de la saison 1 des Invincibles. (juillet 2007)
Warner
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