|
Recherche personnalisée sur tout Musicomania.ca
|
pour
CHERCHER dans cette page
|
JANVIER 2017 :
|
Après presque 55 ans de carrière, les vieux
routiers du rock ‘n’ roll reviennent avec un nouvel album, 11 ans
après
A Bigger Bang. Les Rolling Stones sont entrés en studio pour
enregistrer et en sont ressortis trois jours plus tard avec un
disque blues de 12 titres sous le bras, leur meilleur enregistrement
depuis une éternité. C’est après avoir enregistré une version plutôt
réussie de « Blue and Lonesome » de Little Walter que le
groupe a décidé d’enregistrer d’autres reprises de blues de Chicago.
On y trouve des pièces de Willie Dixon, Howlin’ Wolf,
Eddie Taylor, Jimmy Reed, etc. Le groupe est plus uni
que jamais et ça s’entend sur Blue & Lonesome qui demeure
solide du début à la fin. Il faut dire que c’est un retour aux
sources pour les Rolling Stones dont l’inspiration première
provenait du blues. Est-ce que Blue & Lonesome sera le
dernier album des Rolling Stones? Peut-être pas, mais si les rumeurs
à ce sujet s’avèrent fondées, on pourra dire que le groupe aura fait
sa sortie par la grande porte en fermant la boucle de très belle
façon. À noter la présence d’Eric Clapton sur deux titres,
lui qui enregistrait dans le studio voisin. (chronique principale de
janvier 2017) |
Polydor /
Universal
½
|
Sebastian Kole est d’abord reconnu comme un
excellent auteur-compositeur ayant écrit des succès pour Alessia
Cara (« Here »), Jennifer Lopez, Demi Lovato,
Maroon 5 et Brandy. Il présente maintenant son premier
album, Soup, un habile mélange de R&B et de pop urbaine aux
influences du sud. Kole offre en quelque sorte une fusion entre
Adele, Coldplay et John Legend, avec plusieurs
ballades, mais aussi des chansons énergiques et divertissantes. Il
possède par ailleurs une voix puissante et très agréable. À noter
que trois des chansons de l’album peuvent être entendues dans la
série d’ABC Grey’s Anatomy. (découverte du mois de janvier
2017) |
Motown /
Universal
½
|
LP –
Lost on You
Après l’excellent
Forever for Now en 2014, la chanteuse de Los Angeles est
revenue avec un album de premier plan à la toute fin de 2016.
Lost on You inclut entre autres son plus grand succès radio à ce
jour avec l’inoubliable chanson-titre. Laura Pergolizzi
propose plusieurs chansons à tendance plus pop que sur ses
enregistrements précédents, ce qui risque de lui permettre de
finalement rejoindre un large auditoire. Malgré tout, elle ne perd
aucunement ses habiletés créatives alors qu’elle nous offre des
compositions de grande qualité qui n’ont rien à envier à son œuvre
passée. Elle semble simplement s’assumer un peu plus qu’auparavant.
Voici donc un disque très solide qui propulsera LP au titre de
superstar.
(janvier 2017)
Vidéoclip :
« Lost on You » |
BMG /
Vagrant
/
Warner
½
|
Mosquito-B est un groupe de Québec créé il y a
près de 20 ans par l’auteur-compositeur et multi-instrumentiste
Daniel L. Moisan. Ils proposent une musique pop rock inspirée
des Beatles et de The Cure. Après deux albums en
français, le groupe est revenu avec deux albums en anglais et a pu
se frayer un chemin dans le marché britannique. Mosquito-B est
maintenant de retour avec son cinquième album, Use Less U,
mixé et coréalisé par Paul Northfield (Rush, April
Wine, Dream Theater) et masterisé à Londres par Ray
Staff (Rolling Stones, Led Zeppelin, David
Bowie, Black Sabbath, Muse). Orienté vers le
nouveau marché de la musique, le groupe offre son album en ligne
seulement au coût d’une livre anglaise (environ 1,70 $CA), une
stratégie justifiée par le fait que la totalité de ce montant ira au
groupe ce qui représente plus que les profits via un contrat de
disque. Musicalement, Moisan et sa bande sont fidèles à leurs
racines ancrées dans le rock britannique, avec aussi des éléments de
comparaison avec REM et Tragically Hip. Mosquito-B
propose plusieurs excellentes compositions parmi les 14 titres de
Use Less U (« Not Easy », « The Neon Riders », « The Room », « I
Don’t Know », le premier extrait « Left for Love », etc.), pour un
album très agréable à écouter jusqu’à la fin.
(janvier 2017)
Vidéoclip :
« Left for Love »
Présentation des chansons |
½
|
St.
Paul & The Broken Bones
– Sea of Noise
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Compatriote des Alabama Shakes et formé en 2012 à Birmingham,
Alabama, par Paul Janeway au chant et Jesse Philips à la
basse, St. Paul & The Broken Bones arrive avec un deuxième album aux
orchestrations denses et à la production magnifiquement léchée. Toujours
emmené par la voix boisée et épicée de « St. » Paul Janeway et renforcé
par le groove et l’apport de leur nouveau claviériste, le groupe se
choit dans l’ivresse de la soul d’Otis Redding et Marvin Gaye.
Mieux produit à l’aide de Paul Butler (artificier de The Bees,
Michael Kiwanuka et Devendra Banhart) et plus équilibré
par les claviers d’Al Gamble, Sea of Noise n’apporte
cependant aucune surprise. Paul et ses saints ne réinventent en rien la
soul classique, ils lui rendent juste un vibrant hommage, cordes sous le
pied, souffle dans les cuivres et émotions dans la voix. D’ailleurs, la
voix de Paul Janeway est toujours plus incroyable avec le groove et la
puissance des grandes voix black, bien soutenue par des musiciens
brillants. Et ce qui rend ce disque aussi plaisant à se repasser en
boucle, c’est la quasi-égale qualité de ses morceaux, ballades
poignantes (« I ‘ll Be Your Woman », « Sanctify »), groove de folie («
Flow With It (You Got Me Feeling Like) », « Midnight On The Earth ») et
sweet soul (« Tears In The Diamond ») avec, en fond, ces vieux airs de
rock sudiste qui font du bien. Sea of Noise est un panier
d’émotions, un plaisir coupable de nostalgie mais en aucun cas un
épanchement de grisaille.
(janvier 2017) |
½
|
Le chanteur français s’est fait découvrir avec
son premier album,
Idées blanches, paru en France en 2014 et au Québec au
printemps 2016. Il a remporté un prix Victoire et a vu depuis une de
ses chansons enregistrée par Céline Dion pour son dernier
album. Sur ce disque éponyme, Vianney propose une écriture
autobiographique sur des musiques douces, sans arrangements
extravagants. Il met donc l’accent sur ses textes, fortement
influencés par une rupture amoureuse. À noter aussi une chanson
touchante inspirée des événements tragiques du 13 novembre à Paris,
« L’homme et l’âme ».
(janvier 2017) |
Tôt ou Tard
/
SIX
|
Le chanteur R&B torontois revient avec un nouvel
album et la chanson-titre à succès, mettant en vedette le duo
français Daft Punk. Sur Starboy, The Weeknd se moque
de sa popularité récente et de tout ce qu’elle comporte comme
paradoxes. Il présente quelques chansons de grande qualité en plus
de la chanson-titre (« Party Monster », « Rockin’ »). Par contre, il
nous offre aussi plusieurs morceaux sans personnalité, qui peuvent
laisser franchement indifférents. Et ce n’est pas son
échantillonnage de Tears for Fears dans « Secrets » qui vient
sauver la mise, puisque l’exercice paraît seulement bizarre. Avec la
ballade « True Colors », il nous montre en effet ses vraies couleurs
dans une ballade extrêmement ennuyante. En somme, si le nouvel album
de The Weeknd peut sembler intéressant au départ, il s’avère plutôt
grandement décevant par la suite.
(janvier 2017)
Vidéoclip :
« Starboy » |
Republic /
Universal
½
|
décembre :
|
Après le méga succès de « Uptown Funk » avec
Mark Ronson en 2014, Bruno Mars revient avec un nouvel album
solo. Quatre ans après
Unorthodox Jukebox, il nous arrive avec un troisième disque
beaucoup plus cohérent d’un bout à l’autre. Mars explore plus que
jamais son côté funk, définitivement là où il est à son meilleur,
avec toujours ce fond de R&B et de soul qui lui est caractéristique.
Ce sont le rock, le new wave et le reggae qui disparaissent
complètement ici, laissant du même coup des pièces beaucoup plus
compatibles ensemble pour un album plus solide sur toute sa
longueur. C’était le principal problème de son disque précédent qui
contenait pourtant de grands succès dont l’incontournable « Locked
Out of Heaven ». Sur XXIVK Magic, Bruno Mars rend plutôt
hommage aux radios noires des années 1970 et 1980, avec des
influences évidentes de Michael Jackson, Lionel Ritchie
et bien sûr James Brown dans les moments les plus funky. Mars
joue malheureusement à fond la carte du mauvais garçon dans la
majorité des neuf chansons, ce qu’il n’a pas besoin de faire. Il
s’agit tout de même de son meilleur album à ce jour. (chronique
principale de décembre 2016)
Vidéoclip :
« 24K Magic » |
Atlantic
/
Warner
|
Avec une seule chanson, « Cake By the Ocean », le
nouveau groupe de Joe Jonas (des Jonas Brothers) est
devenu une sensation planétaire en moins d’un an. Flanqué de Cole
Whittle (Semi-Precious Weapons) à la basse et aux
claviers, du Sud-Coréen JinJoo Lee à la guitare et de Jack
Lawless à la batterie, Jonas nous arrive maintenant avec le
premier album de DNCE. En plus de « Cake By the Ocean », le disque
contient les succès récents « Toothbrush » et « Body Moves », en
plus d’autres titres contagieux (« Doctor You », « Naked »). Le
quatuor propose un mélange de pop et de rock dansant, toujours funky
et énergique, avec des refrains qui revisitent le disco. On peut par
moments les comparer à Maroon 5, mais DNCE se veut avant tout
une alternative à la musique pop jetable et interchangeable, une
preuve que la musique pop peut être de qualité. Passera-t-elle
l’épreuve du temps? Plusieurs pièces de DNCE risquent de
réussir ce tour de force, avec non seulement des mélodies
inoubliables, mais aussi des compositions suffisamment riches pour
demeurer intéressantes lors de plusieurs nouvelles écoutes. Même les
ballades offertes (« Almost », « Truthfully ») demeurent plaisantes
à écouter en évitant bien des clichés. C’est donc un album
extrêmement agréable que nous offrent Joe Jonas et sa bande!
(découverte du mois de décembre 2016)
Vidéoclips :
« Cake By the Ocean »
-
« Toothbrush »
-
« Body Moves » |
Republic /
Universal
½
|
Le Québécois présente son troisième album avec Summer Is Gone.
Réalisé par Martin Terefe (Mike Posner, Shawn
Mendes, James Blunt), l’album offre encore une fois des
chansons pop rock à tendance soul, le tout livré avec la voix unique
de Bazini. À en croire le premier extrait, « C’est là vie »,
l’artiste semble bien décidé à reprendre où il avait laissé il y a
deux ans avec l’album à succès
Where I Belong, avec une chanson à la mélodie inoubliable
qui ne devrait pas avoir de difficulté à conquérir les radios. Pour
la première fois, Bobby Bazini collabore avec des auteurs et
compositeurs pour l’écriture, ce qui ajoute un regard extérieur très
intéressant sur plusieurs pièces. Il réussit à conserver ses
influences du passé tout en modernisant son son pour le rendre au
goût du jour. C’est encore une fois un très bon disque que propose
Bobby Bazini, une belle évolution pour lui. (décembre 2016) |
Universal
½
|
Après un album de rockabilly en 2013 avec
Chic de ville, Daniel Bélanger est de retour avec un son
plus facilement reconnaissable sur Paloma, l’un des disques
les plus attendus de l’année. Bélanger explore à nouveau des
atmosphères planantes et des voix aériennes, mais avec aussi des
guitares mordantes et un rythme entraînant. Même s’il a joué à peu
près tous les instruments, de toutes les guitares aux claviers,
Bélanger a su s’entourer de musiciens de premier plan :
Jean-François Lemieux (basse), Marc Chartrain (batterie)
et Maxime Lalanne (batterie). L’album a été mixé en partie à
Los Angeles par Shaun Lopez et à Montréal par Michel
Bélanger et Claude Champagne. Avec Paloma, Daniel
Bélanger revient en territoire connu, là où il est à son meilleur.
Le principal défaut du CD est qu’il ne dure que 35 minutes, ce qui
peut être frustrant à la fin. C’est donc encore un grand disque pour
Bélanger!
(décembre 2016) |
Audiogram
|
Bon Jovi –
This
House is Not
for Sale
Avec This House is Not for Sale, le groupe du New Jersey
présente son 14e album en plus de 30 ans de carrière. Bon Jovi prend
un virage important avec cet album puisqu’il s’agit du premier sans
Richie Sambora, le guitariste qui occupait une place
importante au sein de la formation et qui est parti avec fracas. Le
groupe est loin de s’apitoyer sur son sort alors qu’il revient à un
son rock énergique et agressif, sans trop de ballades larmoyantes.
En ce sens, ce nouvel enregistrement rappelle passablement
Have a Nice Day paru en 2005, le premier disque réalisé par
John Shanks qui revient ici pour une sixième collaboration.
Sans revenir au style de ses meilleures années dans les années 1980,
Bon Jovi réussit à rafraîchir son son avec un album agréable à
écouter dans l’ensemble.
(décembre 2016)
Vidéoclip :
« This House is Not for Sale » |
Island /
Universal
½
|
Nick Cave & The Bad Seeds –
Skeleton Tree
L’artiste australien n’a jamais hésité à visiter
les coins les plus sombres de l’être humain, et c’est encore le cas
sur Skeleton Tree, son 16e album. Il faut dire que Nick Cave
a vécu tout un drame pendant la préparation de ce nouveau disque :
son fils de 15 ans est décédé tragiquement en juillet 2015 après
être tombé d’une falaise. Ce drame teinte l’ensemble de Skeleton
Tree qui devient du même coup peut-être son œuvre la plus
touchante à ce jour. Il s’agit d’un album modeste de huit titres et
40 minutes, avec une pochette noire. Dans l’ensemble plutôt
intimiste, l’album ne contient pas de grandes envolées orchestrales.
La plupart des pièces donnent l’impression d’une lecture d’auteur
sur un fond de musique d’ambiance. Skeleton Tree contient
donc une atmosphère bien particulière, sombre, touchante et
captivante. Il s’agit encore une fois d’un excellent disque pour
Nick Cave et sa bande.
(décembre 2016) |
Kobalt
½
|
Le violoniste et chef d’orchestre québécois de
réputation internationale Alexandre Da Costa présente sur
Stradivarius à l’opéra une sélection de grands airs d’opéra
arrangés pour lui. En tant que chef invité de l’Orchestre
symphonique de Vienne et accompagné de son Stradivarius « Di
Barbaro » datant de 1727, Da Costa présente des incontournables tels
que « Carmen : Habanera » de Bizet, « Roméo et Juliette :
Montaigu et Capulet » de Prokofiev, « Turandot : Nessun Dorma »
de Puccini et « La Valkyrie : Liebeslied (Chanson d’amour) »
de Richard Wagner. On peut aussi entendre une belle surprise
en ouverture avec une Rhapsodie sur un thème de Freddie Mercury
et Brian May de Queen. Stradivarius à l’opéra
est déjà le 25e album de la jeune carrière d’Alexandre Da Costa, et
possiblement celui qui lui permettra de se faire connaître d’un
auditoire un peu plus vaste.
(décembre 2016) |
Spectra
|
La cantatrice Joyce DiDonato a remporté de nombreux prix Grammy en
plus d’être reconnue pour son charisme et son discours engagé. Mais
elle est avant tout l’une des plus grandes chanteuses d’opéra au
monde. Sur cet album contenant 15 arias baroques explorant la nature
humaine, elle tente de savoir comment trouver la paix au milieu du
chaos mondial actuel qui a trouvé son paroxysme lors des attaques
terroristes de Paris et Bruxelles. Elle est accompagnée pour
l’occasion de l’ensemble baroque Il Pomo d’Oro dirigé par
Maxim Emelyanychev. L’album se divise en deux parties : « War »
et « Peace ». Parmi les morceaux présentés, on retrouve surtout des
titres de Purcell et Handel, mais aussi de
Monteverdi et des premières mondiales de Leo et de
Jommelli. Voici un album grandiose pour tout amateur d’opéra.
(décembre 2016) |
Erato
/
Warner
/
SIX
½
|
Jean-Pierre Ferland – Chansons jalouses
Sur ce nouvel album, la légende vivante que
représente Jean-Pierre Ferland a décidé de reprendre des chansons
qu’il aurait aimé avoir écrites. On peut y entendre ses versions
toutes personnelles de « Bozo » (Félix Leclerc), « Les vieux
amants » (Jacques Brel), « Si Dieu existe » (Claude Dubois)
et « Ordinaire » (Robert Charlebois). Il reprend même « Mon
ange » d’Éric Lapointe, en plus de changer une toute
petite ligne de « Si j’étais un homme » de Diane Tell pour la
masculiniser et en faire sienne. Les versions de Ferland de ces
grandes chansons s’avèrent d’une efficacité incomparable. On en
aurait pris beaucoup plus que les 10 pièces offertes.
(décembre 2016) |
½
|
Kids United est un groupe français formé de six
enfants de 9 à 16 ans : Carla, Erza, Gloria,
Esteban, Nilusi et Gabriel. Le groupe a été créé
en 2015 pour une campagne d’UNICEF. Sur ce premier album (paru en
2015 en France, mais maintenant disponible au Québec), on retrouve
une majorité de succès français, mais aussi quelques pièces
étrangères : « Imagine » de John Lennon, « Happy » de
Pharrell Williams et « Last Christmas » de George Michael.
Les succès français incluent « On écrit sur les murs », « Sauver
l’amour » (avec Hélène Ségara), « Il faudra leur dire » (avec
Corneille), « Toi + Moi », « Parce qu’on vient de loin » et
« Papaoutai ». On peut aussi se procurer le deuxième album du jeune
groupe,
Tout le bonheur du monde, avec d’autres grands succès,
notamment « L’oiseau et l’enfant », « Destin », « Laissez-nous
chanter », « Qui a le droit », « Heal the World », « J’ai demandé à
la lune » et la chanson-titre.
(décembre 2016) |
Play On /
Warner
|
Sur cet album, Jean-François Léger rend à hommage
à la bossa nova brésilienne, mais aussi à celle de la France et du
Québec. Il a su choisir des classiques qui ont marqué un tournant
dans l’histoire de cette musique au cours des années 1960. On peut
notamment entendre ces incontournables du Brésil : « Chega de
Saudade », Manha de Carnaval », « Desafinado » et bien sûr « Garota
de Ipanema ». On peut aussi découvrir les chansons françaises de
George Moustaki (« Les eaux de mars »), ainsi que « Une fenêtre
ouverte » popularisée par Pauline Ester. Finalement, le
Québec n’est pas en reste avec « Chanter danser » de Gilles
Rivard et « Gilberto » de Diane Tell. Arrangé de façon
sobre, l’album propose une ambiance chaude et feutrée qui mettra un
peu de soleil dans vos froides soirées d’hiver.
(décembre 2016) |
Nuits d'Afrique
|
Cass McCombs
– Mangy Love
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
La Californie est une incroyable terre de musiciens. Même les
songwriters sont abreuvés de l’atmosphère décomplexée de cette
région à la fois mythique et creuset de la liberté d’expression. Cass
McCombes est de ceux-là. Depuis plus d’une douzaine d’années, McCombes
ne s’est jamais enferré dans ses succès (d’estime ou autres), il pétrit
une nouvelle fois sa musique, l’étire et la distend avec l’aide
bienveillante de Rob Schnapf (Elliott Smith, Beck,
…) et Dan Horne (Jonathan Wilson, Allah-Las, …). Ce
n’est d’ailleurs pas la première fois que le Californien sort du sillon
et poursuit sa réinvention perpétuelle mais jamais l’un de ses disques
n’aura eu des allures aussi protéiformes. Mangy Love est un
sensationnel melting pot musical où garage rock hypnotique («
Rancid Girl ») alterne avec le groove sexy (« Laughter Is The Medicine
»), la pop funky de Steely Dan (« Opposite House », « Switch »)
ou le folk planant (« Low Flyin’ Bird » et sa rythmique éthérée).
Décloisonné, plutôt axé sur la précision des textes sociopolitiques
acerbes, McCombes et ses deux coproducteurs affublent aussi le disque de
basses rondes et rutilantes (« Cry ») et de coups de génie (les chœurs
floydiens de « It »). La finesse de l’affaire, c’est d’avoir
réussi à libérer les esprits, à laisser libre court aux diverses
orientations mélodiques sans sombrer dans l’incohérence la plus totale.
Bien au contraire, Mangy Love est un modèle du genre.
(décembre 2016) |
|
Metallica –
Hardwired… To Self-Destruct
Si on fait abstraction de leur projet avec Lou Reed il y a
cinq ans pour
Lulu, il aura fallu attendre huit ans pour un nouvel album
de Metallica. Par contre, Hardwired… To Self-Destruct est la
suite logique de
Death Magnetic qui marquait un retour à leur son des années
1980. Ici, non seulement on peut aisément comparer le groupe à ce
qu’il a fait du temps de
…And Justice For All, mais il propose en plus de longues
pièces entre 6 et 8 minutes. Avec 12 titres, ce sont donc près de 78
minutes de musique qui nous sont offertes, bizarrement sur deux CD
alors que l’espace était suffisant sur un seul, probablement pour se
remémorer les années des vinyles doubles. Plusieurs pièces de ce
nouvel album ont une batterie qui nous mitraille et une guitare
déchaînée, mais le groupe ralentit aussi le rythme en de nombreuses
occasions, comme s’il ne pouvait plus soutenir la cadence pendant
tout un album double. Il faut dire qu’après 35 ans de carrière bien
comptés, Metallica fait partie des vétérans du métal et n’a
peut-être plus l’énergie de la nouvelle génération. Il reste qu’il y
a suffisamment de moments pour satisfaire leurs fans des débuts,
tout en ne délaissant pas ceux qui sont arrivés plus tard. Le groupe
rend hommage au regretté Lemmy Kilmister, décédé il y a un
an, sur « Murder One ». Seule la chanson-titre se limite à trois
minutes, mais il s’agit assurément de la pièce la plus rapide avec
un Lars Ulrich particulièrement en forme derrière sa
batterie. Les autres moments intéressants incluent « Moth Into Flame »,
« Dream No More » et « Spit Out the Bone » en conclusion. Un album
très efficace!
(décembre 2016)
Vidéoclips :
« Hardwired »
-
« Spit Out the Bone »
-
Autres vidéoclips |
Blackened
/
Warner
½
|
Suite au succès monstre d’Himalaya
mon amour il y a trois ans, la pression est forte pour Alex
Nevsky à la sortie de Nos eldorados. Par contre, reconnu
comme l’un des meilleurs auteurs-compositeurs de sa génération, il
n’a rien à craindre. Encore une fois, Nevsky propose des mélodies
pop inoubliables qui feront le délice des radios commerciales
pendant longtemps. Après tout, les succès incontournables « Les
coloriés » et « On leur a fait croire » bénéficient toujours d’une
solide présence sur les ondes, trois ans plus tard. Ici c’est le
premier extrait, « Polaroid », qui risque de tourner pendant
plusieurs mois, tant dans les radios que dans votre tête. L’album
contient plusieurs autres succès potentiels, mais surtout un grand
nombre de chansons créatives pour une pop de premier plan avec des
touches d’électro. Nevsky nous offre deux duos : avec Cœur de
Pirate pour « Jeter un sort » et avec Koriass pour
« Réveille l’enfant qui dort ». Yann Perreau lui a offert les
bases d’un poème écrit pour son fils qui est devenu « La beauté ».
Il présente aussi la conclusion de « Katharina » qu’on pouvait
découvrir sur son disque précédent. Avec Nos eldorados, c’est
encore une fois un album de grande qualité que nous propose Alex
Nevsky, certainement l’un des meilleurs albums québécois de l’année.
(décembre 2016)
Performance sur Ici Musique :
« Polaroid » |
Audiogram
½
|
Quartom est un quatuor vocal québécois qui existe
depuis 2008 et est formé de Gaétan Sauvageau (ténor),
Benoit Le Blanc (baryton), Julien Patenaude (baryton) et
Philippe Martel (baryton-basse). Totalement a capella, ils
reprennent de grands classiques. Sur ce troisième album on peut
entendre notamment des œuvres de Gounod, Verdi,
Handel, Bizet, Gershwin, Mozart et
Wagner. Le CD de 18 pièces se conclut avec un pot-pourri d’airs
d’opéras italiens par Rossini, Verdi, Donizetti
et Puccini. Évidemment, pour apprécier ce genre d’album, il
faut avoir une véritable passion pour la voix. On y trouve certaines
longueurs plutôt lassantes qui nous font regretter l’absence de
musique. Mais il reste que les quatre membres de Quartom possèdent
des voix exceptionnelles.
(décembre 2016) |
ATMA
|
Qw4rtz – A Cappella
101
Sur A Cappella 101, le quatuor de
chanteurs et bruiteurs présente de grands succès québécois et
français a cappella, bizarrement sans aucun instrument de musique.
Avec leur bouche seulement, ils nous offrent des classiques
québécois comme « Julie » des Colocs, « Journée d’Amérique »
de Richard Séguin, « Fais-moi un show de boucane » des
Sœurs Boulay, « Deux par deux rassemblés » de Pierre Lapointe
et « Mécaniques générales » de Patrice Michaud. Les
classiques français incluent « Hymne à l’amour » d’Édith Piaf,
« Emmenez-moi » de Charles Aznavour, « Comme d’habitude » de
Claude François, « Papaoutai » de Stromae, ainsi que
« Boum boum boum / Elle me dit » de Mika. Le quatuor
impressionne rapidement par sa virtuosité vocale, mais surtout, il
nous fait redécouvrir 13 chansons populaires qu’on adore.
(décembre 2016) |
Analekta
½
|
Sting
–
57th and 9th
Avec 57th and 9th, c’est un retour au pop rock qu’effectue
Sting après différentes explorations. Intitulé ainsi à cause du coin
de rue à Manhattan qu’il traversait chaque jour pour se rendre au
studio, 57th and 9th tourne toujours autour des thèmes du
voyage et du déplacement. Dans sa première moitié, le CD présente
plusieurs chansons énergiques avec même du rock ‘n’ roll. Par
contre, Sting ralentit grandement le tempo dans une deuxième moitié
beaucoup plus introspective. Dans l’ensemble, l’ex-leader de The
Police propose de très bonnes compositions, comme quoi il n’a
rien perdu de sa touche pop.
(décembre 2016)
Vidéoclip :
« I Can’t Stop Thinking About You » |
A&M /
Interscope
/
Universal
½
|
Le pianiste français rend un bel hommage à Rachmaninov sur ce nouvel
album, en compagnie de l’Orchestre philharmonique Royal Liverpool
sous la direction d’Alexander Vedernikov, un spécialiste
de Rachmaninov. Tharaud présente d’abord le chef-d’œuvre du
« Concerto de piano No. 2, Op. 18 ». Il poursuit avec « Cinq
morceaux de fantaisie, Op. 3 », la « Vocalise, Op. 34 » (avec la
cantatrice Sabine Devieilhe) et deux rares « Pièces pour six
mains » (Romance et Valse). Tharaud demeure éblouissant tout au long
de cet album de 66 minutes sur lequel il n’hésite pas à explorer des
œuvres un peu plus obscures du répertoire de Rachmaninov.
(décembre 2016) |
Erato
/
Parlophone
/
Warner
/
SIX
½
|
Avec Let It Play, David Usher présente un album-concept sur
lequel on peut découvrir toute son admiration pour la musique
québécoise. Il reprend 10 succès québécois contemporains en version
anglaise, tout en tentant de conserver leur essence originale. On
peut donc entendre des chansons d’Alex Nevsky, Dumas,
Ingrid St-Pierre, Karim Ouellet, Daniel Lavoie
et plusieurs autres. On retrouve aussi la version française de son
succès « Black Black Heart » en duo avec Marie-Mai.
Évidemment, on pourra dire que ses versions sont un peu trop près
des originales, mais il est très intéressant de redécouvrir ces
grands succès de la musique québécoise dans la langue de
Shakespeare. C’est là qu’on réalise toute la qualité de cette
musique qui pourrait fort bien voyager à travers le monde.
(décembre 2016) |
Evil Empire
½
|
La Montréalaise Martha Wainwright est de retour
sur disque après avoir fait paraître la bande sonore de la série
télé
Trauma il y a trois ans, ainsi qu’un album avec sa sœur
Lucy l’an passé. Sur Goodnight City, elle présente à
nouveau cet habile mélange de folk et de pop alternative, avec sa
voix unique remplie d’émotion et sa personnalité attachante. Cette
fois par contre elle va un peu plus loin avec des pièces énergiques
déchirantes qui rappellent le côté punk de Patti Smith. Elle
a coécrit « Look Into My Eyes » avec sa tante, Anna McGarrigle,
puis son frère Rufus lui offre « Francis ». Elle chante aussi
une chanson écrite par Merrill Garbus de Tune-Yards,
« Take the Reins ». Sur Goodnight City, Martha Wainwright va
un peu plus loin dans sa création avec un album qu’il faut découvrir
avec patience et ouverture. Une belle évolution pour elle!
(décembre 2016) |
Cadence
½
|
novembre :
|
Green Day –
Revolution Radio
Après l’ambitieux projet de trois albums par Green Day à l’automne
2012 (Uno,
Dos et
Tré), Billy Joe Armstrong a dû être admis en
désintoxication, forçant du même coup le trio à prendre une pause.
Ils reviennent maintenant en force avec un titre qui semble inspiré
de The Clash, Revolution Radio. On y trouve plusieurs
chansons énergiques qui rappellent les meilleures années du groupe,
comme par exemple le premier extrait (« Bang Bang »), « Say Goodbye »,
« Bouncing Off the Wall » et la chanson-titre. Elles alternent avec
des pièces un peu plus pop dont certaines qui viennent quelque peu
briser le rythme de l’ensemble pour nous faire réaliser du même coup
que Green Day ne font plus d’albums-concepts, à notre grand regret.
Évidemment, ce n’est pas une tâche facile que de refaire un disque
de la qualité d’American
Idiot. Mais une ligne directrice mieux définie manque
assurément à Revolution Radio. N’empêche que le groupe
présente suffisamment de titres énergisants pour nous donner le goût
d’aller les voir en concert encore une fois. (chronique principale
de novembre 2016)
Vidéoclip :
« Bang Bang » |
Reprise
/
Warner
½
|
Kirsten Scholte
(alias Kirty) est une
auteure-compositrice et interprète d’Orillia, Ontario, maintenant
installée à Toronto, qui nous offre son deuxième album. Sur ce
disque éponyme, elle propose une musique essentiellement folk avec
de très bonnes mélodies pop et des traces de rock plutôt doux. Elle
présente plusieurs compositions solides dont les remarquables « Letting
You Down » et « Be Here », sans oublier le premier extrait, « That’s
Not Me ». Kirty possède une voix charmante qui réussit à nous
séduire rapidement. Résultat : après avoir débuté l’écoute de
l’album, il est plutôt difficile de ne pas se rendre jusqu’à la fin
des 10 pièces. Il s’agit donc d’un album très agréable à découvrir!
(découverte du mois de novembre 2016) |
Postwar
½
|
L’auteur-compositeur et chansonnier québécois est
de retour avec un nouveau disque de folk intimiste, son quatrième,
sur lequel il manie les mots mieux que jamais. Le titre
Par-dessus l’épaule est tiré du livre La passion des femmes
de Sébastien Japrisot. Avec le premier extrait, « Grain de
beauté », Bélanger aborde un thème que plusieurs se répètent tous
les jours, que tout est noir et qu’il n’y a rien de beau dans leur
vie. Encore une fois, le chanteur propose des chansons douces à
tendance folk, avec de délicats arrangements de cordes. Bélanger est
accompagné à la réalisation et aux guitares par son complice
Denis Ferland. Avec ce nouveau disque, Éric Bélanger demeure
fidèle à lui-même, ce qui plaira à ses fans. (novembre 2016) |
CALQ /
SIX
|
22, a Million
est le troisième album de Bon Iver, mais le premier en cinq ans.
Justin Vernon redéfinit à nouveau le son indie indescriptible de
Bon Iver avec un mélange d’électro et de folk, de rock et
d’expérimentation. Plutôt difficile d’approche, c’est un album qu’il
faut écouter attentivement et à quelques reprises, question d’en
saisir toutes les subtilités. Sa complexité peut devenir aussi un
désavantage alors que la frustration d’avoir de la difficulté à
comprendre ce qui se passe peut prendre le dessus. Parmi les
expérimentations, notons les voix régulièrement modifiées ou
accélérées, les synthétiseurs saccadés et les saxophones traités. Le
tout est accompagné soit par une douce guitare ou un piano. On
retrouve aussi quelques passages R&B sur l’album qui s’avère
assurément très créatif.
(novembre 2016) |
Jagjaguwar
½
|
Avec 20 ans de carrière, Mathieu Boogaerts fait
assurément partie des vétérans de la nouvelle scène pop française.
Il présente maintenant son septième album qu’il a enregistré seul
dans une maison isolée à la montagne. Il a seulement invité deux
violonistes à le rejoindre pour une journée. Promeneur est
une rêverie alors que Boogaerts nous transporte dans des paysages
variés, tant dans ses souvenirs que dans le futur. Chantées tout
doucement, ses très belles mélodies captent rapidement notre
attention. Voici un album doux, mais tout de même riche, un album
qui se déguste lentement pendant 13 titres totalisant moins de 38
minutes.
(novembre 2016) |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Le crooner canadien fête 15 ans de carrière en proposant un nouvel
album fidèle à son image. Sur ce neuvième enregistrement, il offre
en effet une majorité de standards jazz, entrecoupés de titres un
peu plus pop. Parmi les moments forts du CD, notons un très beau duo
avec Meghan Trainor, « Someday », sur lequel les deux
chanteurs sont accompagnés par un ukulélé. Aussi à surveiller, sa
version à la Sinatra de « My Baby Just Cares For Me ». Les
nouvelles chansons « Today Is Yesterday’s Tomorrow » et « Nobody But
Me » prouvent que Bublé peut aussi offrir du nouveau matériel
original de qualité. Ses fans devraient donc être à nouveau
satisfaits.
(novembre 2016) |
Reprise
/
Warner
|
Le prolifique auteur-compositeur et chanteur pop
rock est encore une fois de retour avec un nouvel album, son 26e en
carrière. A Better World jette un regard approfondi sur le
monde actuel et ses grands enjeux à travers un mélange de pièces pop
rock énergiques, comme dans le premier extrait, « Bethlehem », et de
ballades plus adultes. De nombreuses orchestrations et des
arrangements grandioses viennent meubler le tout autour de sa
superbe voix profonde et puissante. C’est un disque avec de bien
bons moments qui devrait plaire à nouveau à son fidèle auditoire.
(novembre 2016) |
Rockware /
Justin Time /
SIX
|
Brent Cobb –
Shine on Rainy Day
Après avoir lancé un premier album à l’âge de 20
ans, Brent Cobb a pris 10 ans de pause avant de faire un retour
maintenant avec Shine on Rainy Day. En fait, il a surtout
écrit pour d’autres pendant cette période : Luke Bryan,
Miranda Lambert, Kenny Chesney, etc. Par contre, plus à
l’aise en Georgie qu’à Nashville, il a décidé de revenir à ses
racines du sud profond. Il y a bien cette touche de country dans sa
musique qui peut rappeler Nashville, mais l’essence de son style est
bien folk et roots. Il propose 10 chansons efficaces qui plairont
tant aux amateurs de country que de folk.
(novembre 2016) |
Elektra /
Warner
|
Le Montréalais Leonard Cohen a amorcé sa carrière
musicale sur le tard alors qu’il avait la trentaine bien entamée. 50
ans plus tard, il ne présente donc que son 14e album studio en
carrière alors qu’il est maintenant âgé de 82 ans. Par contre, ces
dernières années se sont avérées particulièrement créatives pour
celui qui a d’abord débuté en tant que poète. Après l’excellent
Old Ideas en 2012 et l’incontournable
Popular Problems il y a deux ans, le voici de retour avec un
autre album de premier plan. Annoncé comme son dernier album, You
Want It Darker se présente comme une conclusion exceptionnelle à
sa trilogie ultime. Réalisé par son fils Adam, le disque
propose encore une fois de très belles compositions, interprétées
avec sa superbe voix de plus en plus basse. Il conclut le tout avec
une reprise, « String Reprise / Treaty », qui met magnifiquement un
point final à ce trop court CD de 36 minutes.
(novembre 2016) |
Columbia
/
Sony
|
Deux ans après un premier album à succès, le
dynamique participant à La Voix revient avec un nouveau
disque de 12 titres et 40 minutes. Le protégé de Marc Dupré
(directeur musical) propose à nouveau son style de pop rock
énergique, fait sur mesure pour les radios commerciales québécoises,
comme on peut le découvrir avec ses deux premiers extraits : « My
Sweetest Thing » et « Plus fort que tout ». Gautier Marinof
demeure à la réalisation, mais Couture ajoute aussi John
Nathaniel (Andie Duquette, Alexe Gaudreault,
Final State). Le résultat est un album qui ne se différencie pas
tant du précédent, si ce n’est qu’une maturité accrue chez le jeune
trentenaire. Ses fans seront donc assurément satisfaits.
(novembre 2016) |
L-A
be
|
Les Dales Hawerchuk reviennent avec un quatrième
album, toujours inspirés du hockey. Ils ont enregistré
Désavantage numérique live en studio avec Pierre Fortin (Galaxie)
et on peut d’ailleurs sentir une forte influence de Galaxie dans ce
son rock, un peu garage et pas mal grunge. Olivier Langevin
vient aussi apporter son soutien pour quelques titres. Les guitares
demeurent puissantes tout au long des 11 titres et ont le dessus
rapidement sur les mélodies qui sont quand même toujours efficaces.
Par contre, c’est définitivement le rock un peu sale qui domine ici
avec des rythmes déchaînés jusqu’à la fin. Le quatuor semble à
nouveau avoir un plaisir fou à présenter des chansons qu’il aime
avant tout. Sur « Jupe noire », le groupe retourne même aux origines
du rock ‘n’ roll avec un Chuck Berry qui semble nous attendre
dans le tournant. Puis sur « Lemmy », ils rendent « hommage » à
Lemmy Kilmister avec une pièce rapide qui n’est pas sans
rappeler Motörhead. Avec Désavantage numérique, les
Dales Hawerchuk ajoutent plusieurs pièces qui deviendront des
incontournables en concert, dont le premier extrait, « Désastre ».
(novembre 2016) |
La meute
/
SIX
½
|
Les Deuxluxes, c’est un duo montréalais formé du
couple Anna Frances Meyer et Étienne Barry. Ils
proposent de revisiter l’âge d’or du rock ‘n’ roll avec un
rockabilly d’une autre époque. Par contre, ils créent un très bon
lien avec la musique d’aujourd’hui avec des explorations rock garage
à la White Stripes. On peut également détecter des influences
de la musique soul des années 1960 et du western spaghetti, le tout
dans un enrobage sexy à souhait. Le duo a beau être minimaliste, il
réussit à présenter une musique grandement énergique sur ce premier
album plutôt créatif. C’est un excellent disque qui nous est offert
avec Springtime Devil, bien qu’il franchisse à peine la barre
des 30 minutes.
(novembre 2016)
Vidéoclip :
« Springtime Devil » |
Bonsound
½
|
Le trio électro-pop de Toronto est de retour sur
disque, quatre ans après l’excellent
Bodyparts. Sur ce quatrième album, Martina Sorbara et
compagnie présentent à nouveau cette musique pop entraînante qui a
fait leur succès au cours des dernières années, une musique que l’on
peut comparer en partie à Icona Pop et Gwen Stefani.
Inspiré principalement de la séparation entre Martina Sorbara et le
bassiste Dan Kurtz, le disque demeure tout de même ensoleillé
malgré le thème principal abordé. Après des collaborations avec
Basement Jaxx, Kaskade et Martin Solveig,
Dragonette est prêt à demeurer en tête de la scène pop dansante
canadienne avec encore une fois un disque très efficace, parfait
pour les planchers de danse.
(novembre 2016) |
Universal
½
|
Élixir de Gumbo – Le beau piège
Le groupe abitibien Élixir de Gumbo a remporté
les Francouvertes 2015 et nous arrive maintenant avec un nouvel
album, quatre ans après
Hamérricana. L’auteur-compositeur et réalisateur Dylan
Perron et sa bande proposent un disque de 16 titres en deux
temps. D’abord, on retrouve des pièces douces de folk orchestral
avec de très beaux arrangements d’un trio de cordes. Puis, le groupe
revient au style qui l’a fait connaître, soit un son bluegrass
festif. À travers les chansons originales, on peut entendre une
reprise énergique du classique de Gilles Vigneault, « J’ai
planté un chêne ». C’est un disque de 60 minutes quelque peu
déstabilisant que proposent Élixir de Gumbo avec Le beau piège.
Il aurait peut-être été préférable d’en faire deux albums
distincts plus uniformes.
(novembre 2016) |
117
/
SIX
|
Le Britannique Piers Faccini est de retour avec
un sixième album folk, mais plus métissé que jamais d’influences de
différentes musiques du monde. Ses racines françaises et italiennes
y sont certainement pour quelque chose, mais il va beaucoup plus
loin faisant un tour complet de la Méditerranée jusqu’au
Moyen-Orient. Ces influences viennent probablement de cette île à
laquelle il a rêvé, en quelque sorte un nouveau pays qui englobe
plusieurs cultures. L’artiste traite de tolérance, de terrorisme et
de Donald Trump (très d’actualité). Évidemment, les fans de
Faccini ne seront pas tant déboussolés, mais ils en découvriront un
peu plus sur lui.
(novembre 2016) |
Beating Drum /
Six Degrees
/
SIX
|
Jonny Fritz (aussi connu sous le nom de Jonny
Corndawg) est un gars qui propose un mélange bizarre de country
et de rock, comme s’il n’assumait pas complètement son attirance
pour le country. En plus, il ne peut s’empêcher d’intégrer une
touche d’humour à ses chansons. Sur son quatrième album, le deuxième
sous son propre nom, il tente d’emprunter un nouveau sentier avec
des instruments de piètre qualité : échantillonnages de percussions,
guitares bon marché et synthétiseurs d’une autre époque. On devine
aisément que le disque de 11 titres (et seulement 30 minutes) n’a
pas été enregistré en studio et ça se confirme lorsqu’il affirme
l’avoir fait dans une cour arrière. Malgré les défauts apparents, il
faut avouer que Fritz réussit à présenter une créativité
suffisamment intéressante pour réussir à nous captiver. Sweet
Creep finit par en devenir sympathique et on ne peut le comparer
à rien d’autre. Il faut assurément aimer le genre, mais c’est un
album intrigant.
(novembre 2016) |
ATO
|
Six ans après
Les chemins ombragés, le pianiste québécois revient avec
Les voix intérieures composé de 10 pièces intimistes et
méditatives. André Gagnon nous procure à nouveau des pièces
automnales et tristounettes, une musique d’ambiance passablement
grise qui ne risque pas de vous remonter le moral si vous vous
sentez déprimés. Aux neuf pièces originales s’ajoute « Aria », une
reprise d’un morceau paru en 1986 sur l’album
Comme dans un film, avec le violoncelliste Guy Fouquet,
la mezzo Catherine Robbin et le claviériste Scott Price.
L’album s’ouvre avec « Perdue et retrouvée » qui devait figurer sur
son disque précédent mais qui a été égarée. Quant à « Compassion »,
elle a été composée à l’invitation de son producteur au Japon suite
au tsunami qui a frappé son pays en 2011. Elle rend hommage aux
habitants de ce pays où le pianiste a toujours de nombreux
admirateurs. Avec Les voix intérieures, les fans d’André
Gagnon n’auront aucune surprise en redécouvrant les mêmes mélodies
introspectives qui ont fait partie de la majorité de son œuvre,
surtout depuis une trentaine d’années. Gagnon en est à plus de 50
albums en carrière, et ce n’est pas celui-ci qui lui permettra de se
démarquer.
(novembre 2016) |
Audiogram
|
Claude Gauthier – D’amour et de tendresse
Le chansonnier québécois présente son 17e album
en carrière avec D’amour et de tendresse. À 77 ans, Claude
Gauthier se consacre désormais à l’écriture, par simple plaisir. Sur
ce nouveau disque, il présente des chansons intimistes où la poésie
demeure au cœur de l’œuvre. Il a invité Daniel Lavoie à se
joindre à lui pour la composition de « Les mamans ». Il nous offre
aussi son interprétation de « Marie-Noël » qu’il a écrite pour
Robert Charlebois qui en a fait le succès que l’on connaît.
Gauthier assure lui-même la direction artistique de l’album, mais il
s’est tout de même entouré de précieux collaborateurs comme
Michel Robidoux aux arrangements musicaux, guitares, claviers et
à la basse, ainsi que Mélanie Caron au piano et à
l’accordéon. Ses fans de longue date devraient encore une fois
apprécier les 12 chansons que Claude Gauthier a à nous offrir.
(novembre 2016) |
Musicor
|
Après un album en duo avec Billie Joe
Armstrong en 2013 pour rendre hommage aux Everly Brothers
(Foreverly),
la chanteuse jazz est de retour en solo avec son sixième album. Sur
Day Breaks, Norah Jones laisse tomber la musique ambiante de
Little Broken Hearts (2012) pour revenir à un son jazz pop
plus simple au piano, plus près du son de ses débuts sur le
désormais classique
Come Away With Me. Elle propose surtout des chansons
originales, mais aussi trois reprises minutieusement choisies, pour
former un tout uniforme et complet. Parmi ses réinterprétations,
notons sa remarquable version bluesy de « Don’t Be Denied » de
Neil Young. Les autres reprises sont de Horace Silver (« Peace »)
et Duke Ellington (« Fleurette africaine (African Flower) »).
De telles pièces apportent leur soutien de belle façon à ses
chansons originales, puisqu’elles semblent toutes lui coller à la
peau. Day Breaks présente une grande profondeur et démontre
tout le talent de l’artiste. Il s’agit donc d’un très beau disque,
un bijou pour ses fans!
(novembre 2016)
Vidéoclip :
« Carry On » |
Blue Note /
Universal
½
|
Pour leur septième album, Kings of Leon sont débarqués à Los Angeles
pour travailler avec le réalisateur Markus Dravs (Florence
+ The Machine, Arcade Fire, Mumford & Sons). Il en
résulte une production de premier plan où chaque instrument est
parfaitement mis en valeur, incluant le chanteur Caleb Followill.
Cette envergure contraste grandement avec le son garage de leurs
débuts, mais va très bien dans le sens que le groupe s’oriente
depuis quelques années. Déjà sur mesure pour les arénas, le groupe
possède maintenant un enchaînement de succès radios potentiels avec
une bonne musique pop rock débordante d’énergie. WALLS nous
tient en haleine jusqu’à la fin, son principal défaut étant d’être
trop court avec seulement 10 titres. Voici donc un très bon disque
pour Kings of Leon.
(novembre 2016)
Vidéoclips :
« Waste a Moment »
-
« WALLS » |
RCA
/
Sony
½
|
Korn –
The Serenity of Suffering
Avec son 12e album en carrière, le groupe de nu metal
effectue un retour aux sources avec un son métal plus brut, digne de
ses premiers enregistrements, jusqu’à
Issues et
Untouchables au tournant du nouveau millénaire. Dès les
premières pièces de l’album, les fans de la première heure seront
ravis avec des riffs de guitare particulièrement agressifs, une voix
qui alterne entre le guttural et le mélodique, et une section
rythmique à en bouleverser ses voisins. En fait, Korn exécute ce
qu’il fait de mieux, sans se mettre de pression ni tenter de tout
réinventer. Le groupe possède un son unique, donc pourquoi ne pas
l’exploiter à fond. Les plus critiques diront que le groupe regarde
plus vers l’arrière que vers l’avant, mais après tout, ce sont là
leurs années les plus créatives alors qu’ils ont su prendre
l’avant-scène d’une industrie métal en pleine révolution. Ceux qui
regrettaient ces années fastes pourront enfin redécouvrir ce qui les
avait allumés au premier abord. En plus, Jonathan Davis
chante mieux que jamais et le groupe semble à nouveau soudé.
(novembre 2016)
Vidéoclips :
« Rotting in Vain »
-
« Take Me » |
Roadrunner
/
Warner
½
|
Sur Joanne, Lady Gaga prend un virage plus
pop rock que sur ses albums précédents beaucoup plus dansants. Elle
semble même s’inspirer du country en quelques occasions, entre
autres avec la chanson-titre qui apparaît comme un clin d’œil à « Jolene »
de Dolly Parton. La chanteuse peut compter sur des
collaborateurs surprenants issus de l’industrie rock : Father
John Misty, Beck, Florence Welch et Josh Homme
(Queens of the Stone Age). Homme a d’ailleurs coécrit deux
des meilleurs titres du disque, les énergiques « Diamond Heart » et
« John Wayne ». C’est plutôt le mélange des genres qui rend
Joanne quelque peu déstabilisant. Entre ballades pop rock au
piano, disco rock, country et pop dansante, il y a de quoi se poser
des questions. C’est donc un album à écouter à la pièce plutôt que
dans son ensemble, ce qui est dommage parce qu’on y trouve plusieurs
compositions efficaces.
(novembre 2016)
Vidéoclip :
« Perfect Illusion » |
Interscope
/
Universal
|
L’auteur-compositeur et interprète originaire de
l’Outaouais s’est fait découvrir lors de la première édition de
La Voix, mais il possédait déjà une longue feuille de route. Il
revient au-devant de la scène avec son troisième album, transporté
par les deux premiers extraits à succès, « Tomber en amour » et « Un
peu de soleil ». Un séjour en Espagne a influencé les sonorités de
deux pièces, « Le combat » et la chanson-titre, enrichies par la
guitare flamenca de Stefano Pando. Sinon, pour le reste,
McNicoll demeure dans une musique pop québécoise sur mesure pour les
radios, avec quelques accents de rock. À noter son excellente
reprise de « Cœur de rockeur » de Julien Clerc.
(novembre 2016) |
Amusic
|
Mac Miller –
The Divine Feminine
Suite au succès de
GO:OD AM en 2015, le rappeur de Pittsburgh est déjà de
retour avec un nouvel album. Sur ce quatrième opus, c’est Ariana
Grande qui introduit Mac Miller, alors que sa grand-mère conclut
le CD en racontant sa relation avec son grand-père. Il a donc voulu
faire une grande place aux femmes sur The Divine Feminine.
Par contre, entre les deux, Miller demeure passablement macho, se
vantant de ses prouesses au lit à qui veut bien l’entendre. Il faut
donc passer outre assez rapidement le thème de la féminité et plutôt
se concentrer sur la musique. Le kid de Pittsburgh s’est entouré
d’une équipe de producteurs de premier plan qui ont réussi à
soutirer le meilleur de lui. Il présente donc une musique riche qui
va bien au-delà du rap. Il peut aussi compter sur des collaborateurs
de renom. En plus d’Ariana Grande, sa nouvelle flamme, on peut
entendre le piano de Robert Glasper, ainsi que les voix d’Anderson
Paak, Kendrick Lamar et CeeLo Green. C’est encore
un album solide que propose Mac Miller, une suite parfaitement
logique à
GO:OD AM.
(novembre 2016)
Vidéoclip :
« Dang! » |
Warner
½
|
L’auteure-compositrice et interprète de la
Saskatchewan est déjà bien connue sur la scène musicale francophone
de l’Ouest. Alexis Normand roule sa bosse depuis quelques années
déjà entre sa province natale et le Québec où elle a participé à de
nombreux concours, dont une demi-finale au Festival international de
la chanson de Granby en 2010. Après un premier album en 2013,
Mirador, elle présente un disque éponyme, réalisé par
Marc Pérusse. Elle propose un son folk avec une touche de jazz,
sur des textes bien ficelés, le tout interprété en finesse et en
nuances. Que ce soit à la guitare ou au piano, Alexis présente de
riches mélodies avec sa voix envoûtante. Sur « Sing Me Home », elle
chante la Saskatchewan et le Manitoba en duo avec Daniel Lavoie.
Elle chante aussi Johnny Cash sur la chanson du même titre.
Qu’elle traite d’amour ou nous raconte des histoires, elle réussit à
nous séduire tout au long du disque, très personnel et tout en
douceur.
(novembre 2016) |
Cordonnerie
|
Klô Pelgag –
L’étoile thoracique
Chloé Pelletier-Gagnon
(alias Klô Pelgag) est originaire de Sainte-Anne-des-Monts en
Gaspésie. Suite à son premier album couronné de succès en 2013,
L’alchimie des monstres, elle est de retour avec L’étoile
thoracique. L’auteure-compositrice et interprète de 26 ans
présente un album pop moderne d’une grande richesse avec pas moins
de 30 musiciens, dont un orchestre à cordes de 20 instrumentistes
dirigés par Nicolas Ellis (chef assistant à l’Orchestre
symphonique de Québec), un sextet de cuivre et un trio de
cordes. Les arrangements sont signés Mathieu Pelletier-Gagnon,
son frère, et Klô est en mesure d’offrir un album d’envergure, à la
hauteur de ses ambitions. Ses très belles compositions possèdent
toute la puissance nécessaire pour les porter sur les plus grandes
scènes. Il y a bien quelques moments à la limite de la cacophonie
qu’on aurait peut-être préférés en version plus dépouillée, mais ses
métaphores puissantes s’avèrent grandement réussies. La Révélation
de l’année au Gala de l’ADISQ de 2014 propose un deuxième album qui
vient consolider son emprise sur la musique pop québécoise
contemporaine.
(novembre 2016)
Vidéoclip :
« Samedi soir à la violence » |
Coyote
½
|
Le groupe francophile de la côte ouest américaine
nous arrive avec un nouvel album avec un titre français ainsi que
trois chansons dans la langue de Molière composées pour le film
Souvenir mettant en vedette Isabelle Huppert. Ce neuvième
disque contient aussi une version unique de « Blue Moon » avec
Rufus Wainwright, ainsi que « Finnisma Di », une version en
arabe par Ari Shapiro de l’un de leurs premiers succès, « La
soledad ». Le groupe propose à nouveau une musique jazz et pop
métissée, avec diverses influences de musiques du monde et des
textes dans huit langues. Le premier extrait, « Joli garçon », donne
une touche de pop française au groupe, qui réussit à aller toujours
un peu plus loin dans l’utilisation de ses influences passées. C’est
encore une fois un très bon album qui nous est offert par Pink
Martini, un album varié et grandement intéressant!
(novembre 2016) |
Heinz /
Audiogram
½
|
Pixies
– Head Carrier
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Remettre les Pixies sur pattes en 2004, c’est une chose. Mais il fallait
un paquet de burnes grosses comme des boulets pour se risquer à donner
une suite à leur discographie parfaite. Car à la fin des années 80 et au
début des années 90, le groupe a sorti quatre albums cultes dont
l’inébranlable Doolittle. Mais, derrière ses airs
d’expert-comptable proche de la retraite – costard trop grand, lunettes
et plus un poil sur la caillasse – Black Francis a rameuté sa
troupe pour une cure de jouvence. Head Carrier est tendu comme un
string, serré comme un étau, 12 morceaux bazardés en 33 minutes montre
en main. Les Pixies reviennent à un rock assez brut et juvénile avec une
part d’innocence. Comme si l’arrivée de Paz Lenchantin à la basse
avait donné un nouveau souffle, une nouvelle identité : celle de
l’alchimie d’un groupe retrouvé. Peu de groupes ont d’ailleurs réussi
leur come-back avec un disque qui tient la marée (Indie Cindy,
assemblage d’EP, mis à part), les Pixies l’ont fait. « Head Carrier »,
premier morceau éponyme est même une vraie réussite avec sa basse
pachydermique, son riff de fonte et sa guitare acérée. Une claque, l’une
des seules à proprement dite. Mais l’album alterne souvent les bonnes
mélodies pop puissantes (« Might As Weel Be Gone », « Oone », « Tenement
Song ») et les déflagrations punks (« Baal’s Back », « Um Chagga Lagga
») avec Black qui s’époumone à en crever. En plus de redonner une basse
consistante aux Pixies, Paz Lenchantin s’harmonise très bien vocalement
avec Franck Black, ce qui ramène à l’une des marques de fabrique des
Bostoniens. L’équilibre est retrouvé, l’honneur est sauf. Dans sa
chronique d’Head Carrier dans Rock & Folk, Stan Cuesta
concluait « Les spécialistes vont faire la fine bouche, comme
d’habitude. On les emmerde, comme d’habitude. ». Le point de vue se
défend. La bonne nouvelle, c’est qu’on est en phase.
(novembre 2016) |
½
|
Trois ans après
Le mouvement des marées qu’il a transporté sur de nombreuses
scènes européennes et québécoises, Alexandre Poulin revient avec son
quatrième album, Les temps sauvages. L’auteur-compositeur et
interprète de Sherbrooke présente 10 nouvelles chansons folk
contemporaines, souvent introspectives et toujours poétiques. Son
univers devient un peu plus électrique et planant que par le passé,
ce qui le rapproche encore plus du style de Vincent Vallières
à qui on le compare souvent. Sur certains titres, comme « Les
serpents » par exemple, c’en est carrément frappant alors qu’il a
même une voix qui s’y compare dangereusement. Les moments forts de
l’album sont le premier extrait, « Nos cœurs qui battent », ainsi
que la très belle ballade « Les amours satellites ».
(novembre 2016) |
Victoire
|
Emeli Sandé –
Long Live the Angels
Suite au succès de son premier album en 2012 (Our
Version of Events), la chanteuse britannique est enfin de
retour avec Long Live the Angels. Emeli Sandé présente à
nouveau ce mélange de chansons poignantes, entre pop adulte et R&B,
surtout des ballades (inspirées par son divorce récent), mais aussi
des pièces plus énergiques. Les collaborations sont rares sur ce
disque, mais on peut tout de même entendre son père, qu’elle est
allée visiter en Zambie, ainsi qu’un chœur d’enfants local sur « Tenderly ».
Dans l’ensemble, l’album se concentre autour de la voix de la
chanteuse qui n’a besoin que de bien peu d’artifices, surtout avec
des compositions aussi solides. Seule une chorale gospel vient
ajouter des harmonies vocales intéressantes à l’occasion. C’est un
album particulièrement réussi que propose Emeli Sandé qui passe
amplement le test du deuxième album.
(novembre 2016) |
Capitol /
Universal
½
|
Slater & Fils est né à Saint-Jean-sur-Richelieu
en 2012 des cendres de Slater’s Sons, groupe qui existait
depuis 1996. Le quintette propose un rock alternatif énergique aux
influences punk et ska, avec un peu de Mononc’ Serge dans la
livraison. Ils ont une approche humoristique de la société et de
leur génération, sans toutefois porter un message social. Les 11
chansons originales contenues sur Cours d’inconduite incluent
les deux premiers extraits, « Chronique d’un anxieux chronique » et
« L’achat ». L’énergie du groupe est contagieuse et c’est sur scène
qu’elle prend tout son sens.
(novembre 2016) |
Rude Mekanicals
|
Brille est le
premier album du Parisien Adrien Soleiman, une nouvelle voix de la
pop française et un héritier d’Alain Bashung et Christophe.
Il possède une très belle poésie qu’il enveloppe dans un mélange de
sonorités organiques et synthétiques, sûrement une inspiration
anglaise, surtout qu’il a fait confiance au réalisateur anglais
Ash Workman (Metronomy, Christine and the Queens).
Il présente donc une musique passablement riche, mais à la fois
simple et efficace. Saxophoniste de formation, c’est d’abord dans le
jazz et la bossa nova qu’il s’est exécuté. Ce n’est qu’à la
trentaine qu’il s’est tourné vers la pop, à notre plus grand
plaisir. C’est un premier essai grandement réussi et complètement
captivant que nous propose Adrien Soleiman.
(novembre 2016) |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Ce duo frère et sœur s’est fait découvrir à
l’émission Faites comme chez vous à TVA. Charles-David
Lapierre écrit les textes et la musique, puis il est accompagné
de sa sœur Maude à la voix. Ils proposent une musique
introspective particulièrement douce, soit à la guitare acoustique
ou au piano, qui oscille entre folk, alternatif et musique planante.
Avec Tandem, le duo présente deux albums de chansons
originales en simultané, soit le Volume 1 avec 13 chansons en
français et le Volume 2 avec 13 titres en anglais. Parmi les pièces
clés du Volume 1, on retrouve le premier extrait, « Mille ans »,
ainsi que « La marche des hommes ». Quant au Volume 2, on peut y
entendre « Eden’s Gate » et « God’s Whisper ». Avec deux heures de
musique, vous devrez assurément apprécier leur style épuré pour
pouvoir écouter les deux albums en enchaînement. Si c’est le cas,
vous serez enchantés!
(novembre 2016) |
PUR
|
Après cinq ans d’attente, le groupe pop punk
ontarien présente finalement un nouvel album studio, son sixième. Il
faut dire que Deryck Whibley a frôlé la mort il y a deux ans
des suites d’un abus d’alcool, et qu’au sortir du coma, il a dû
réapprendre à marcher et jouer de la guitare. Maintenant il va
mieux, mais il ne peut s’empêcher de raconter son histoire tout au
long du disque. Le groupe propose à nouveau quelques élans métal ou
punk hardcore, mais l’ensemble demeure plutôt mélodique, bien ancré
dans le pop punk. Après une première moitié emplie de rage, Sum 41
deviennent plus sages dans la deuxième moitié avec des chansons
pleines d’espoir. Des arrangements de cordes surprennent en quelques
occasions et contribuent à ajouter de la richesse à ce court album
de 10 titres. Le disque peut sembler quelque peu dramatique au
départ, mais le groupe réussit à créer un ensemble cohérent et
agréable à écouter. 13 Voices est donc un très bon album.
(novembre 2016) |
Hopeless
½
|
Après six ans d’absence sur disque, le groupe
indie écossais est de retour avec possiblement son meilleur album en
20 ans. Ce dixième album contient toujours des éléments de rock et
de pop, mais avec cette fois une certaine touche folk qui leur va
particulièrement bien. Enregistré en France et à Glasgow, le disque
offre un son organique plutôt doux. Les refrains demeurent toujours
aussi accrocheurs et Here contient assurément une musique
grandement agréable à écouter, qui se déguste lentement. Son
principal défaut est peut-être d’être un peu trop uniforme, ce qui
pourra devenir lassant pour ceux qui aiment moins ce style
acoustique mélancolique. Il reste que Teenage Fanclub n’a rien perdu
de sa touche pop, après presque 30 ans de carrière.
(novembre 2016) |
Merge
½
|
Il aura fallu attendre près de 20 ans pour que le
groupe de Jacksonville en Floride présente un album éponyme, leur
10e opus qui serait aussi leur dernier avant de se retirer. En plus,
il s’avère qu’il soit probablement leur meilleur enregistrement à ce
jour. Yellowcard propose toujours un son à tendance pop punk, mais
plus mature et avec plus de nuances que par le passé. Le groupe nous
offre d’ailleurs son album le plus varié à ce jour avec bien peu de
chansons qui se comparent. Ils passent de chansons énergiques
dominées par la guitare électrique, à des titres plus introspectifs
sans tomber dans la ballade ennuyante. Ils se permettent même des
incursions acoustiques comme dans « I’m a Wrecking Ball ». Alors que
l’album nous procure plusieurs surprises agréables en cours de
route, il ne cesse de s’améliorer pour une finale en force avec
l’énergique « Savior’s Robes » et l’hymne ultime de « Fields &
Fences ». C’est donc avec cette très belle conclusion que se termine
la carrière d’un groupe contemporain qui en aura marqué plus d’un.
(novembre 2016)
Vidéoclips :
« Rest in Peace »
-
« The Hurt is Gone » |
Hopeless
½
|
octobre :
|
Sur son cinquième album, la rappeuse londonienne
originaire du Sri Lanka semble vouloir revenir à son héritage de
réfugiée, entre autres avec le premier extrait, « Borders », qui
aborde la présente crise des réfugiés. Musicalement, elle fusionne à
nouveau le hip hop et l’électro avec des sons en provenance du
Moyen-Orient. C’est le cas notamment dans son nouvel extrait, « Go
Off », réalisé par Skrillex et Blaqstarr, qui propose
une basse puissante en accompagnement à sa voix saccadée.
Malheureusement, l’album s’essouffle rapidement par la suite alors
que M.I.A. semble se perdre quelque peu dans différents essais plus
ou moins réussis. Elle demeure créative, mais elle perd quelque peu
notre intérêt sur plusieurs morceaux, dont la dépouillée et
franchement ennuyante « Jump In ». Des rumeurs ont couru à l’effet
que A.I.M. serait possiblement son dernier album et on aurait
pu s’attendre à mieux pour l’occasion. L’album présente de nombreux
éléments intéressants, mais il inclut aussi beaucoup trop de
remplissage, surtout dans sa version de luxe de 17 titres. Les fans
de longue date M.I.A. devraient tout de même y trouver leur compte.
(chronique principale d'octobre 2016)
Vidéoclips :
« Borders » -
« Go Off » |
Interscope
/
Universal
|
Goldroom –
West of the West
Goldroom est un trio électro dansant formé à Los Angeles en 2011 par
l’auteur-compositeur et réalisateur Josh Legg (ex-NightWaves).
Leur musique est basée sur les synthétiseurs et se promène
agréablement entre l’introspection et le plancher de danse. Leur
musique, qui peut sembler légère à la base, demeure à la fois
intelligente et divertissante. Réalisé par Josh Abraham (Velvet
Revolver, Courtney Love, Limp Bizkit, Orgy,
Linkin Park, etc.), West of the West est un album qui
s’écoute de façon particulièrement agréable, sans jamais nous
déranger. Un parfait mélange de musique pop et de musique plus
ambiante à écouter à l’arrière-plan d’une soirée entre amis. Une
bien belle découverte! (découverte du mois d'octobre 2016) |
Downtown /
Interscope
/
Universal
½
|
The Balconies –
Rhonda
Le trio The Balconies s’est formé à Ottawa en
2007 en tant que projet parallèle pour la chanteuse et guitariste
Jacquie Neville et son frère Steve à la basse. Maintenant
un quatuor, ils nous présentent leur troisième album dans un style
indie rock passablement accessible, suffisamment pour conquérir les
radios. Des groupes comme Metric peuvent nous venir en tête
même si un côté plus sombre à la Interpol peut aussi nous
arriver en certaines occasions.
(octobre 2016) |
|
Band of Skulls
– By Default
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Avec ce quatrième album, Band of Skulls continue de tracer son sillon.
Un premier album donnait la mesure en 2009 avant d’amorcer un retour
triomphal trois ans plus tard avec Sweet Sour, véritable tour de
force où blues gras du bide et psychédélisme fleuretaient comme de vieux
amants. Et pourtant cette mayonnaise maintes fois éculée prenait
méchamment bien, Sweet Sour reste à date l’apogée discographique
du combo de Southampton. Un bon poil moins inspiré sur Himalayan,
le groupe polissait déjà son style et donnait l’impression de jouer sur
la corde sensible de la vulgarisation : Band of Skulls devenait plus
accessible, plus radiophonique, sans réellement sombrer dans le populos.
By Default offre les mêmes symptômes : un rock tellurique d’une
qualité tout à fait acceptable
–
bon nombre de ses contemporains se sustenteraient de cette matière – qui
manque cependant de caractère. Objectivement (mot tout à fait
antinomique avec l’essence même du chroniqueur), cet album produit par
Gil Norton (Pixies, Foo Fighters) est tout de même
meilleur que le précédent. Jouant nettement plus sur la variation de
tempo, le combo oscille sensiblement entre heavy rock zeppelinien
(« Black Magic »), blues sautillant des Black Keys (« Back of
Beyond »), rock groovy (« So Good »), et hard mélodique (« Embers »).
Cette fusion de styles, melting pot bordélique, manque de
cohérence et provoque du coup un disque assez inégal. A aucun moment
cela ne remet en cause les performances musicales – guitare
virevoltante, batterie écrasante, chants et voix entremêlés – dont Band
of Skulls n’a pas à rougir. Tout cela montre simplement une nouvelle
fois que les prouesses musicales doivent être au service de compositions
solides. C’est là que Band of Skulls a encore une marge de progression.
(octobre 2016) |
|
Pour ce nouvel album, l’ex-participante de Star Académie originaire
du Nouveau-Brunswick a décidé d’interpréter certaines de ses
chansons préférées des années 1960 et 1970 en anglais. L’Acadienne
revisite ces grands succès dans un style pop plutôt doux à saveur
country. L’album débute en force avec son excellente interprétation
de « The Rose » d’Amanda McBroom popularisée par Bette
Midler en 1979. Les autres moments forts du disque nous arrivent
avec « Leaving on a Jet Plane » de John Denver, « If You
Could Read My Mind » de Gordon Lightfoot, « Don’t Stop » de
Fleetwood Mac, l’excellente « Angel of the Morning » rendue
populaire par Carrie Rodriguez, ainsi que la dynamique
chanson-titre de Mary Hopkin pour conclure le CD. La majorité
des chansons lui vont à merveille et elle les chante avec sa très
belle voix d’une douceur désarmante. En fait, elle réussit à
s’approprier ces chansons que l’on connaissait déjà très bien pour
la plupart. Une belle surprise!
(octobre 2016) |
Bobten
½
|
Après l’excellent album
Old il y a trois ans, le rappeur est de retour avec
Atrocity Exhibition, dont le titre a été inspiré par une chanson
de Joy Division. Évidemment, les comparaisons s’arrêtent ici.
Brown poursuit dans la direction entamée précédemment avec une
musique hip hop extrêmement riche. Les thèmes par contre s’avèrent
plutôt sombres, dépeignant les atrocités du monde d’aujourd’hui.
Seule « Dance in the Water » réussit à nous donner un peu de répit
de ce côté. Les collaborations s’avèrent peu nombreuses sur l’album,
la plus intéressante étant certainement celle de Kendrick Lamar
dans « Really Doe ». Sans pouvoir totalement comparer ce nouveau
disque à son précédent, on peut considérer que Danny Brown réussit
encore à offrir un album de grande qualité, qui plaira assurément à
ses fans. (octobre 2016) |
Warp
½
|
Thomas Carbou & Patrick Graham –
Impulse
Le guitariste virtuose Thomas Carbou s’associe au
percussionniste Patrick Graham pour la présentation d’Impulse,
un album qui fusionne les genres alors que le jazz se mêle aux
musiques du monde et à la musique électronique. Les deux musiciens
sont habitués de jouer ensemble et ça s’entend en plusieurs
occasions alors qu’ils ne font qu’un, demeurant totalement au
service de la musique. Complètement instrumental, Impulse
nous fait voyager à travers l’Afrique, le Brésil et l’Inde avec des
paysages sonores uniques et des grooves contagieux. Le duo
nous offre un très bel album de jazz contemporain!
(octobre 2016) |
Ad Litteram
/
SIX
½
|
Antoine
Corriveau – Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans
vouloir s’arrêter
Pour son troisième opus, Antoine Corriveau
s’offre un pop rock plutôt noir. Parfois engagé (« Rendez-vous »,
« Croix blanche », « Musique pour la danse »), Corriveau sait aussi
traiter de ses aventures charnelles et amoureuses (« Parfaite »,
« Deux animaux »). Dans « Constellations » (avec Fanny Bloom),
on se retrouve dans une ambiance enfumée de fin de soirée. Les
arrangements de cordes sont signés Marianne Houle, alors que
son fidèle complice Nicolas Grou demeure bien présent à la
réalisation. L’auteur-compositeur et interprète présente une œuvre
inspirée, à la hauteur des attentes.
(octobre 2016) |
Coyote
½
|
Le quatuor de Liège en Belgique présente un tout
premier album avec Sous la fourrure. Réalisé par Seb
Martel (M, Camille, Morcheeba), le disque
offre 12 titres aux sonorités country et folk, tout en demeurant
dans la nouvelle chanson française. Après s’être fait remarquer à
Montréal dans le cadre des Francofolies de 2014, les Dalton
reviendront au Club Soda le 11 novembre prochain en première partie
de Yann Perreau.
(octobre 2016) |
Space / L'autre distribution
/
SIX
|
Sur À présent, Vincent Delerm nous offre
des cuivres, des synthétiseurs et de très belles orchestrations
accompagnés d’une boîte à rythmes. Le mélange de programmation et de
musique acoustique est parfaitement illustré avec l’instrumental
« Un été ». Très cinématographique, l’album a été enregistré au
studio Ferber , le temple français de la musique de film, en
compagnie des réalisateurs Clément Ducol et Maxime Le Guil.
Delerm collabore avec Benjamin Biolay sur « Les chanteurs
sont tous les mêmes », avec aussi la présence de Camille pour
des chœurs. Avec À présent, Vincent Delerm nous présente un
très bel album, un disque dans le moment présent.
(octobre 2016) |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Après 20 ans d’existence, le groupe rock américain semble vouloir
devenir plus patriotique que jamais avec American Band.
Pourtant, le premier groupe qui nous vient en tête dès l’écoute de
« Ramon Casiano », c’est Tragically Hip, un groupe canadien…
Il faut dire que les références extérieures n’ont jamais manqué avec
Drive-By Truckers qui semblent s’inspirer d’un peu n’importe qui.
Pendant ce temps, de nombreuses critiques américaines parlent d’American
Band comme de peut-être leur meilleur album à ce jour. Bon, il y
a bien des chansons solides, engagées et efficaces, mais
l’originalité est loin d’être à son paroxysme. Même si le groupe n’a
jamais autant dénoncé la politique et la société américaine, il
reste que musicalement, il nous propose un son déjà entendu plus
d’une fois. R.E.M. par-ci, CCR et Lynyrd Skynyrd
par-là, avec une trace de
U2 dans les moments qui s’éloignent un peu plus du sud des
États-Unis façonnent le son de ce groupe ancré dans la culture
américaine. Leurs fans apprécieront certainement, même si seul le
propos semble amener le groupe ailleurs.
(octobre 2016) |
ATO
|
L’auteure-compositrice et interprète Catherine
Durand nous revient avec son sixième album, quatre ans après
Les murs blancs du Nord. Sur La pluie entre nous,
l’artiste se distancie quelque peu de son approche folk des disques
précédents. Elle explore plutôt des textures modernes avec des
ambiances électro et des synthétiseurs. Ariane Moffatt vient
d’ailleurs l’appuyer aux synthétiseurs. Catherine peut aussi compter
sur les collaborations d’Emmanuel Éthier (réalisation,
guitares, basses et claviers), Joe Grass (pedal steel),
Salomé Leclerc (textes, guitare et voix) et Gaële
(textes). Le premier extrait, « Marcher droit », présente une
excellente mélodie pop qui nous accroche dès la première écoute.
(octobre 2016) |
Select
½
|
Le rappeur de Compton, Los Angeles, Californie
présente son huitième album avec 1992. Il poursuit dans le
gangster rap inspiré de sa jeunesse, mais aussi de différents
événements passés qui ont eu lieu à Los Angeles, comme par exemple
l’affaire OJ Simpson. The Game reprend un classique d’Ice-T,
« Colors », qu’il transforme à sa façon en « True Colors / It’s
On ». Il présente aussi l’excellente « 92 Bars » qui écorche Meek
Mill et quelques autres rappeurs au passage. En plus, il propose
son plus grand succès radio en cinq ans avec « All Eyez », mettant
en vedette Jeremih. The Game demeure fidèle à sa réputation
sur 1992, sans grandes surprises.
(octobre 2016)
Vidéoclip :
« All Eyez » |
eOne
|
Gringo Star –
The Sides and in Between
Influencé par les groupes britanniques des années
1960, le groupe d’Atlanta présente avant tout un son rock garage
bien contemporain. Les Hives et les Vaccines nous
viennent donc autant en tête que les Kinks, les Animals,
les Zombies et les
Beatles.
D’abord connus sous le nom de A Fir Ju Well, ils ont
finalement adopté le nom de Gringo Star comme un clin d’œil au
célèbre batteur des Fab Four, Ringo. Sur ce quatrième album,
le groupe y va à fond dans une distorsion de guitare d’une autre
époque, tout en conservant des mélodies efficaces, souvent
mémorables. Ils mélangent habilement les références au passé et un
son alternatif plus moderne. Par contre, il semble parfois y avoir
une certaine dichotomie entre leur amour pour l’invasion britannique
des années 1960 et leur désir de proposer quelque chose de neuf pour
une nouvelle génération d’amateurs. Le résultat s’avère donc parfois
hasardeux et nous laisse quelque peu pantois.
(octobre 2016) |
Nevado
½
|
Matt Holubowski s’est démarqué par son style
unique lors de sa participation à La Voix. En effet, un son
folk et sa voix au timbre singulier en ont fait tout de suite un
talent à part dans le concours. Peu de temps après, il remplissait
déjà des salles un peu partout et développait un peu plus chaque
jour son style déjà particulier, centré sur sa guitare acoustique et
sa voix. Solitudes est son premier album complet sur lequel
il peut enfin laisser libre cours à tout son talent. On y trouve 11
titres majoritairement en anglais, mais avec aussi des pièces en
français (« La mer / Mon père », « L’imposteur »). Si les attentes
pouvaient déjà s’avérer élevées à son égard, on peut dire qu’il
remplit parfaitement son mandat puisqu’il présente un album
recherché et intelligent qui correspond très bien à la hauteur de
son talent. Comme le suggère si bien son titre, Solitudes est
un album à écouter en solitaire, en y posant toute notre attention.
Un excellent disque!
(octobre 2016) |
Audiogram
½
|
Ivy – S’armer
de patience
C’est avec la voix de Gilles Vigneault que
débute ce nouvel album de ce poète et leader de la scène slam
montréalaise sur le titre savamment choisi « Mon pays ». Sur
S’armer de patience, Ivy nous propose 13 titres percutants
accompagné du trio MISC composé du pianiste Jérôme
Beaulieu, du contrebassiste Philippe Leduc et du batteur
William Côté. L’album a été réalisé par Yves Desrosiers
et il propose un très bel amalgame entre les mots et la musique. Sur
la chanson-titre, Ivy se lance dans la chanson traditionnelle, et il
évoque tout au long du disque le pays, le changement, le courage, la
foi et le pouvoir de la parole. En plus de Vigneault, le disque
permet d’entendre des artistes renommés : Michel Rivard,
Marjo, Raoul Duguay, etc.
(octobre 2016) |
L'Incidental
/
SIX
|
Joseph –
I’m Alone, No You’re Not
Joseph est un trio de sœurs de Portland, Oregon
qui propose une musique folk à très forte tendance pop, grâce
notamment à d’excellentes mélodies et de superbes harmonies vocales.
Elles présentent un tout premier album qui possède certains éléments
intéressants, avec un grand pouvoir de séduction. Les arrangements
sont léchés avec de belles orchestrations. Des pièces comme « SOS (Overboard) »
risquent fort de vous rester en tête longtemps, même si plus tard
des compositions s’avèrent plus faibles et ne donnent pas
nécessairement le goût de se rendre au bout. Le talent d’interprètes
des sœurs Closner est indéniable, mais elles devront
peut-être s’entourer de compositeurs plus solides d’un point de vue
créatif.
(octobre 2016) |
ATO
½
|
KNLO – Long
jeu
KNLO (alias Akena Okoko ou KenLo Craqnuques) est un
rappeur et compositeur de Québec maintenant installé à Montréal qui
a fait partie de plusieurs collectifs dont Movezerbe, K6A
et Alaclair Ensemble, en plus de participer à une quinzaine
de projets instrumentaux. Long jeu est son premier album solo
de rap et il y aborde les thèmes de la pauvreté et de la guérison
collective. Ses grooves intégrant parfois du jazz, du soul et du
funk sont souvent contagieux, mais il peut aussi surprendre par son
expérimentation. De nombreux collaborateurs participent au disque
dont Robert Nelson, Lou Phelps, Jew3lz, Caro
Dupont et l’excellent Kaytranada. KNLO se confirme
définitivement comme un artiste à découvrir, un rappeur unique en
son genre.
(octobre 2016) |
7ième
Ciel
/
SIX
½
|
Pour ce mini-album, la Brésilienne propose un
recueil de quatre chansons en anglais, en espagnol, en portugais et
en français qui parcourent en quelque sorte son histoire
personnelle. C’est seule avec son violoncelle qu’elle présente des
œuvres de Beirut, Violeta Parra, Lupicinio
Rodrigues, ainsi que « Les vieux » de Jacques Brel. L’auteure-compositrice
et interprète de grand talent aime bien reprendre des chansons des
autres à l’occasion. Elle se fait donc plaisir sur Cantando
avec des pièces qui ont marqué sa jeunesse. C’est seulement dommage
que le disque dure moins de 13 minutes.
(octobre 2016) |
Six Degrees
/
SIX
½
|
Pour son nouvel album, le Canadien Daniel Lanois fait équipe avec
Rocco DeLuca pour présenter un enregistrement instrumental
totalement expérimental sur lequel la guitare lapsteel est à
l’honneur. Goodbye To Language est donc un album
atmosphérique qui se rapproche beaucoup plus de son travail avec
Brian Eno dans les années 1980 que de ses enregistrements folks
des dernières années. Les arrangements et effets sont subtils mais
nombreux, et on retrouve plusieurs couches musicales qui nous font
doublement apprécier le travail de réalisateur de Lanois. C’est un
album qui crée rapidement des hallucinations en plus de nous
hypnotiser à tout coup. Avec ce nouveau disque, Daniel Lanois nous
propose une musique d’avant-garde unique, certainement sa meilleure
œuvre depuis
Shine en 2003. Par contre, une grande ouverture d’esprit et
de la patience s’avèrent nécessaires pour réussir à adhérer
complètement à sa proposition.
(octobre 2016) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Plume Latraverse (Michel de son prénom) fait
partie de ces légendaires rockeurs québécois au côté des
Charlebois et Boulet. Par contre, depuis un bon moment
déjà, il aime se laisser désirer. Surtout, il nous arrive avec du
matériel dans un style qu’on n’attendait pas. Ce fut le cas en 2008
avec
Plumonymes, paru presque dans l’anonymat total, et il remet
ça avec Rechut! Les chansons de ce nouvel album sont nées en
tournée où il a eu alors la piqûre et une « rechute » pour l’envie
d’enregistrer un album. Dominé par les inoubliables « Souvenir
archangélique » et « Vieux os! », ce nouveau disque propose un
mélange de folk et de rock, avec une bonne part de poésie. On y
retrouve d’ailleurs des textes de Beaudelaire et Verlaine,
habilement mis en musique par Latraverse. Certaines pièces ne
peuvent certainement pas rivaliser avec son œuvre passée, mais à 70
ans, Plume Latraverse peut encore proposer des morceaux
intéressants.
(octobre 2016) |
Dragon
|
Pour son 24e album en carrière, l’auteur-compositeur
et interprète a enregistré tant à Montréal qu’à L’Isle-aux-Coudres.
Réalisé par Guy St-Onge, le disque de 14 titres contient une
majorité de chansons originales, dont le premier extrait, « J’oublie
jamais, jamais, d’aimer ». Mais Lavoie interprète aussi quelques
pièces de ceux qu’il appelle ses héros, comme Léo Ferré
(« Avec le temps »), Alain Bashung (« La nuit je mens ») et
Félix Leclerc (la chanson-titre). C’est un album tout en
douceur que nous propose Daniel Lavoie avec Mes longs voyages,
un album basé sur sa voix et ses textes.
(octobre 2016) |
Spectra
|
Lisa Leblanc –
Why You Wanna Leave, Runaway Queen?
Après un mini-album en anglais en 2014 qui lui a
permis d’établir un peu plus sa renommée dans le Canada anglais,
revoici Lisa Leblanc mais cette fois-ci pour un album complet de 12
titres. Majoritairement en anglais, Why You Wanna Leave,
Runaway Queen? propose aussi quelques moments en français, dont
l’excellente « Ti-gars ». Sur cet album, la chanteuse folk rock
s’aventure un peu plus en territoires blues et rock avec quelques
titres franchement mémorables (« Could You Wait ‘Til I’ve Had My
Coffee? », « City Slickers and Country Boys »). Elle fait aussi une
reprise surprenante et grandement intéressante de « Ace of Spades »
de Motörhead. Avec cet album, la Néo-Brunswickoise s’installe
plus que jamais dans le paysage musical canadien, au sommet de la
scène folk et blues rock.
(octobre 2016) |
Bonsound
½
|
Lynda Lemay –
Décibels et des silences
Pour l’aider à la réalisation de son nouvel
album, Lynda Lemay a travaillé avec Claude « Mégo » Lemay (Céline
Dion). Tout au long des 15 pièces, l’auteure-compositrice et
interprète présente son style bien à elle, un mélange de chanson et
de pop française. Elle est accompagnée de chœurs et d’orchestrations
qui ajoutent une richesse agréable à l’album, faisant oublier en
plusieurs occasions les textes simples de l’auteure, certainement
poétiques, mais très souvent premier degré. À noter en conclusion du
disque une chanson interprétée par sa fille Ruby Weisinger,
« Ne pars pas ».
(octobre 2016) |
Warner
½
|
La Torontoise Barbra Lica est une étoile montante de la scène jazz
canadienne. Avec ce troisième album, elle fait définitivement son
entrée parmi les grands. Elle réussit à nous charmer dès la pièce
d’ouverture, « Coffee Shop », et sa voix ravissante nous transporte
tel un rayon de soleil jusqu’à sa séduisante reprise de « Lovefool »
des Cardigans. L’auteure-compositrice et interprète nous
accroche tout de suite un sourire aux lèvres avec son attitude
optimiste qui respire la joie de vivre. Ses chansons jazz pop ont
toutes ces mélodies irrésistibles qui nous donnent envie de chanter
en chœur avec la chanteuse avant qu’elle devienne notre meilleure
amie. Voici donc l’album rafraichissant par excellence!
(octobre 2016) |
Justin Time /
SIX
½
|
Lowlands –
Erie
Lowlands est un groupe folk rock de Guelph en
Ontario qui est dirigé par le chanteur et guitariste Gordon Auld.
Suite à leur premier album, Huron, ils reviennent avec
Erie, dans leur série d’albums dédiés à chacun des cinq Grands
Lacs. Réalisé par Gavin Gardiner, l’album contient un son
folk dans lequel le banjo et la guitare pedal steel sont à
l’honneur. La voix d’Auld se démarque également de l’ensemble qui
s’avère plutôt nostalgique. On peut y entendre des chansons très
efficaces, mais quelques longueurs quelque peu lassantes peuvent
nous forcer à accélérer le pas jusqu’à la fin.
(octobre 2016) |
Chelsea
|
Pour son troisième album, le quintet québécois
fondé à Saint-Éli-de-Caxton en 2008 reprend à sa façon des pièces
qui caractérisent la Nouvelle-Orléans et la culture afro-américaine.
Misses Satchmo demeurent bien ancrés dans le style jazz des années
1930. Le groupe présente des standards
comme « It Ain’t Necessarily So », la douce « Why Don’t You Do
Right », l’entraînante « Ol Man Mose », « Jonah and the Whale »,
ainsi que le medley « My Babe / Muddy Water ». Ils
réussissent à interpréter mieux que quiconque cette musique
incontournable d’une autre époque.
(octobre 2016) |
Bros /
SIX
½
|
L’artiste danoise est de retour avec son troisième album, trois ans
après le succès d’Aventine
qui lui a permis d’obtenir la reconnaissance mondiale. Enregistré à
Berlin, Citizen of Glass poursuit admirablement le travail
entamé sur ses précédents disques. Elle nous propose donc une
musique pop de chambre toute en douceur dans laquelle les violons et
le piano sont à l’honneur, en plus d’y ajouter cette fois certains
éléments électroniques discrets et des modulations vocales. Sur
certaines pièces à tendance gothique comme « Trojan Horses », Agnes
nous fait penser à un mélange entre Enya et Nick Cave.
Plusieurs moments ne manqueront pas de vous séduire, comme par
exemple le premier extrait, « Familiar ». Sur ce nouvel album, Agnes
Obel réussit à donner une touche de modernité à son style aux
influences d’époques lointaines. Il s’agit encore une fois d’un très
bon disque, même s’il nécessite une atmosphère bien particulière
pour véritablement l’apprécier.
(octobre 2016) |
Play It Again Sam /
SIX
½
|
Pour son 13e album en carrière, Bruno Pelletier
semble être dans une période particulièrement heureuse de sa vie
alors qu’il approche de la mi-cinquantaine. Il propose en effet un
ensemble de 12 pièces majoritairement lumineuses. Les mélodies sont
efficaces et les rythmes s’avèrent plutôt entraînants alors que sa
voix n’a rien perdu de sa puissance. Tout en demeurant résolument
pop rock le son de Pelletier fait quelques incursions dans le folk,
notamment avec le premier extrait, la chanson-titre. Les fans de
Bruno Pelletier auront assurément un sourire accroché au visage à
l’écoute de ce nouvel opus passablement divertissant.
(octobre 2016) |
Artiste /
Musicor
|
Après une présence remarquée dans l’aventure
The Voice en France dans l’équipe de Mika, l’Acadienne
Caroline Savoie a tout raflé à l’édition 2015 du Festival
international de la chanson de Granby. C’est à New York qu’elle
s’est rendue pour enregistrer ce premier album éponyme en compagnie
du réalisateur Jay Newland, l’homme derrière le classique
Come Away With Me de Norah Jones. Caroline nous offre
une musique folk pop chaleureuse, une musique intimiste livrée avec
un grand naturel et beaucoup de charisme. En plus de ses 10
compositions originales qui semblent gagner en aplomb tout au long
du disque, l’artiste présente une version bien personnelle de « Buckets
of Rain » de Bob Dylan en conclusion du CD.
(octobre 2016)
Vidéoclip :
« Y’en aura » |
Spectra
½
|
Cinq ans après le succès de
What We Saw from the Cheap Seats, Regina Spektor est de
retour avec Remember Us to Life. Elle présente ses
chansons majoritairement piano et voix avec une grande douceur et
une diction impeccable. Par contre, on peut aussi entendre des
orchestrations complètes pour une musique pop théâtrale souvent plus
intéressante que ses ballades. Elle explore même le hip hop sur
« Small Bill$ ». Sa tendance très théâtrale peut parfois agacer et
on l’imagine facilement sur une scène de Broadway. Remember Us to
Life s’avère quelque peu inégal, malgré de très bons moments.
Elle demeure tout de même une artiste au style original.
(octobre 2016) |
Sire /
Warner
|
Après
Mort de soif en 2014, Les Tavarneux sont de retour avec
Mort de rire et leur rock ‘n’ roll à tendance folk aux
influences de Plume Latraverse. Sur ce deuxième album,
Marc-Alain Lavoie et sa bande ne présentent rien de moins que 19
chansons originales pour un total de 67 minutes, incluant le premier
extrait, « En TK ». Mort de rire contient de nombreux textes
teintés d’humour et dépeignant un portrait quelque peu décourageant
de la société d’aujourd’hui. Le tout nous est livré dans une
ambiance festive et une énergie hors du commun, avec en plus des
refrains accrocheurs parfaits pour chanter en chœur lors de leurs
concerts. Même si quelques pièces sur Mort de rire présentent
un peu moins d’intérêt, il s’agit d’un album festif contenant
plusieurs classiques québécois instantanés comme « J’ai engraissé
mon chimpanzé », « Toune de marde » ou « L’ail, l’ail, l’ail ».
(octobre 2016) |
|
Le groupe new wave irlandais revient avec son troisième album, le
premier depuis
Beacon en 2012. Two Door Cinema Club prennent une tangente
un peu plus dansante sur Gameshow avec une musique pop bien
chargée en synthétiseurs et plusieurs moments de disco. Les
Scissor Sisters et les Bee Gees peuvent d’ailleurs nous
venir en tête sur des titres comme « Bad Decisions » et « Fever ».
Si au premier abord, cette nouvelle direction peut s’avérer
troublante pour leurs fans de la première heure, elle parvient
rapidement à nous convaincre qu’il s’agit d’une belle évolution pour
le groupe qui ne cesse de regarder vers l’avant, malgré des
influences bien ancrées dans le passé. Gameshow est beaucoup
plus énergique que le précédent et c’est tant mieux. Mais surtout,
le trio réussit à nous proposer à nouveau des compositions de très
haute qualité. Il en résulte certainement leur album le plus
accessible, mais aussi leur plus complet et réussi à ce jour. À
découvrir!
(octobre 2016)
Vidéoclips :
« Are We Ready? (Wreck) » -
« Bad Decisions » |
Glassnote /
Universal
½
|
Wildlife –
Age of Everything
Wildlife est un quintet de Toronto qui existe depuis 10 ans et qui
propose une musique indie rock à forte tendance pop, une musique sur
mesure pour la radio. On peut déceler des influences de rock
alternatif et même de punk dans leur section rythmique et leurs
guitares, mais le groupe demeure avant tout un groupe de pop rock
aux mélodies mémorables. Avec ce nouveau disque, Wildlife demeurent
bien de leur temps avec un son moderne, une musique de leur
génération.
(octobre 2016) |
Wax
|
septembre :
|
Suite au décevant
Britney Jean en 2013, Britney a senti le besoin de fouetter
sa carrière. D’abord un spectacle permanent à Las Vegas, puis
maintenant un retour sur disque avec Glory. Elle y présente
une pop moderne avec des influences hip hop, R&B et électro, le tout
demeurant toujours dansant. On peut faire aisément des liens avec
Justin Bieber en plusieurs occasions, mais Britney ne renie
aucunement ce qu’elle a fait précédemment, surtout sur les albums
Blackout et
Femme Fatale, ses deux plus intéressants des 10 dernières
années. Le rythme est un peu plus lent que la moyenne de ses
disques, mais on peut toujours entendre quelques titres énergiques
sur lesquels elle ne se prend pas au sérieux, comme « Clumsy » et
« Do You Wanna Come Over? » par exemple. On retrouve donc plusieurs
éléments intéressants sur Glory qui contient suffisamment de
hits contemporains pour ramener la blonde chanteuse au top 40. Un
beau mélange de maturité et de folie! (chronique principale de
septembre 2016)
Vidéoclip :
« Make Me… » (feat. G-Eazy) |
|
Le DJ et producteur Louis Kevin Célestin (alias Kaytranada)
est né en Haïti, mais a grandi à Montréal. Sur ce premier album, il
propose un savant mélange de musique électro à tendance house, de
R&B contemporain et de hip hop. Il est entouré de collaborateurs
tout au long du disque alors qu’il signe seul quatre titres
seulement parmi les 15 offerts. Son exploration en solo inclut un
retour au R&B des années 1980, mais il demeure généralement bien de
son époque, exploitant à plein les technologies modernes. Des
fusions avec BadBadNotGood et Karriem Riggins
permettent de découvrir un côté instrumental un peu plus planant,
aux limites du trip hop. Le mélange de chanteurs et de rappeurs, qui
peut sembler déstabilisant au premier abord, s’avère plus
qu’enrichissant en bout de ligne. Un des moments forts du disque
nous arrive vers la fin avec une excellente collaboration avec la
Montréalaise Shay Lia pour « Leave Me Alone ». 99.9%
est un album d’une heure qui demeure agréable à écouter du début à
la fin. (découverte du mois de septembre 2016)
Vidéoclip :
« Glowed Up » |
XL
½
|
Avec Les Frères Cueilleurs, le collectif
hip hop, qui comprend entre autres Maybe Watson et Claude
Bégin, revient aux sources avec une musique plus axée sur le
rap, moins variée que sur ses albums précédents. Tout en demeurant
totalement contemporain, le groupe mise un peu plus sur le old
school avec un brin de nostalgie. Par contre, ce sont les textes
qui demeurent à l’avant-plan avec des thèmes comme la famille, la
nostalgie, la compétitivité, la réussite, l’amour et la vigilance.
Même s’il est un peu plus unidimensionnel que par le passé, Alaclair
Ensemble devrait toujours plaire à ses fans.
(septembre 2016)
Vidéoclip :
« Alaclair High » |
7ième
Ciel
/
SIX
|
Un nouvel album en français par la plus grande
chanteuse au monde est toujours très attendu dans la francophonie.
Parmi les 12 chansons offertes par Céline Dion sur Encore un soir,
notons sa reprise personnelle et touchante de « Ordinaire » de
Robert Charlebois, minutieusement adaptée et féminisée par
Mouffe, la parolière de la version originale de 1969. On y
trouve aussi bien sûr le premier extrait à succès, la chanson-titre.
Une édition de luxe (limitée) de l’album avec trois titres
additionnels est aussi disponible.
(septembre 2016) |
|
| |
|