Après presque 55 ans de carrière, les vieux
routiers du rock ‘n’ roll reviennent avec un nouvel album, 11 ans
après
A Bigger Bang. Les Rolling Stones sont entrés en studio pour
enregistrer et en sont ressortis trois jours plus tard avec un
disque blues de 12 titres sous le bras, leur meilleur enregistrement
depuis une éternité. C’est après avoir enregistré une version plutôt
réussie de « Blue and Lonesome » de Little Walter que le
groupe a décidé d’enregistrer d’autres reprises de blues de Chicago.
On y trouve des pièces de Willie Dixon, Howlin’ Wolf,
Eddie Taylor, Jimmy Reed, etc. Le groupe est plus uni
que jamais et ça s’entend sur Blue & Lonesome qui demeure
solide du début à la fin. Il faut dire que c’est un retour aux
sources pour les Rolling Stones dont l’inspiration première
provenait du blues. Est-ce que Blue & Lonesome sera le
dernier album des Rolling Stones? Peut-être pas, mais si les rumeurs
à ce sujet s’avèrent fondées, on pourra dire que le groupe aura fait
sa sortie par la grande porte en fermant la boucle de très belle
façon. À noter la présence d’Eric Clapton sur deux titres,
lui qui enregistrait dans le studio voisin. (chronique principale de
janvier 2017)
Sebastian Kole est d’abord reconnu comme un
excellent auteur-compositeur ayant écrit des succès pour Alessia
Cara (« Here »), Jennifer Lopez, Demi Lovato,
Maroon 5 et Brandy. Il présente maintenant son premier
album, Soup, un habile mélange de R&B et de pop urbaine aux
influences du sud. Kole offre en quelque sorte une fusion entre
Adele, Coldplay et John Legend, avec plusieurs
ballades, mais aussi des chansons énergiques et divertissantes. Il
possède par ailleurs une voix puissante et très agréable. À noter
que trois des chansons de l’album peuvent être entendues dans la
série d’ABC Grey’s Anatomy. (découverte du mois de janvier
2017)
Après l’excellent
Forever for Nowen 2014, la chanteuse de Los Angeles est
revenue avec un album de premier plan à la toute fin de 2016.
Lost on You inclut entre autres son plus grand succès radio à ce
jour avec l’inoubliable chanson-titre. Laura Pergolizzi
propose plusieurs chansons à tendance plus pop que sur ses
enregistrements précédents, ce qui risque de lui permettre de
finalement rejoindre un large auditoire. Malgré tout, elle ne perd
aucunement ses habiletés créatives alors qu’elle nous offre des
compositions de grande qualité qui n’ont rien à envier à son œuvre
passée. Elle semble simplement s’assumer un peu plus qu’auparavant.
Voici donc un disque très solide qui propulsera LP au titre de
superstar.
(janvier 2017)
Mosquito-B est un groupe de Québec créé il y a
près de 20 ans par l’auteur-compositeur et multi-instrumentiste
Daniel L. Moisan. Ils proposent une musique pop rock inspirée
des Beatles et de The Cure. Après deux albums en
français, le groupe est revenu avec deux albums en anglais et a pu
se frayer un chemin dans le marché britannique. Mosquito-B est
maintenant de retour avec son cinquième album, Use Less U,
mixé et coréalisé par Paul Northfield (Rush, April
Wine, Dream Theater) et masterisé à Londres par Ray
Staff (Rolling Stones, Led Zeppelin, David
Bowie, Black Sabbath, Muse). Orienté vers le
nouveau marché de la musique, le groupe offre son album en ligne
seulement au coût d’une livre anglaise (environ 1,70 $CA), une
stratégie justifiée par le fait que la totalité de ce montant ira au
groupe ce qui représente plus que les profits via un contrat de
disque. Musicalement, Moisan et sa bande sont fidèles à leurs
racines ancrées dans le rock britannique, avec aussi des éléments de
comparaison avec REM et Tragically Hip. Mosquito-B
propose plusieurs excellentes compositions parmi les 14 titres de
Use Less U (« Not Easy », « The Neon Riders », « The Room », « I
Don’t Know », le premier extrait « Left for Love », etc.), pour un
album très agréable à écouter jusqu’à la fin.
(janvier 2017)
Compatriote des Alabama Shakes et formé en 2012 à Birmingham,
Alabama, par Paul Janeway au chant et Jesse Philips à la
basse, St. Paul & The Broken Bones arrive avec un deuxième album aux
orchestrations denses et à la production magnifiquement léchée. Toujours
emmené par la voix boisée et épicée de « St. » Paul Janeway et renforcé
par le groove et l’apport de leur nouveau claviériste, le groupe se
choit dans l’ivresse de la soul d’Otis Redding et Marvin Gaye.
Mieux produit à l’aide de Paul Butler (artificier de The Bees,
Michael Kiwanuka et Devendra Banhart) et plus équilibré
par les claviers d’Al Gamble, Sea of Noise n’apporte
cependant aucune surprise. Paul et ses saints ne réinventent en rien la
soul classique, ils lui rendent juste un vibrant hommage, cordes sous le
pied, souffle dans les cuivres et émotions dans la voix. D’ailleurs, la
voix de Paul Janeway est toujours plus incroyable avec le groove et la
puissance des grandes voix black, bien soutenue par des musiciens
brillants. Et ce qui rend ce disque aussi plaisant à se repasser en
boucle, c’est la quasi-égale qualité de ses morceaux, ballades
poignantes (« I ‘ll Be Your Woman », « Sanctify »), groove de folie («
Flow With It (You Got Me Feeling Like) », « Midnight On The Earth ») et
sweet soul (« Tears In The Diamond ») avec, en fond, ces vieux airs de
rock sudiste qui font du bien. Sea of Noise est un panier
d’émotions, un plaisir coupable de nostalgie mais en aucun cas un
épanchement de grisaille.
(janvier 2017)
Le chanteur français s’est fait découvrir avec
son premier album,
Idées blanches, paru en France en 2014 et au Québec au
printemps 2016. Il a remporté un prix Victoire et a vu depuis une de
ses chansons enregistrée par Céline Dion pour son dernier
album. Sur ce disque éponyme, Vianney propose une écriture
autobiographique sur des musiques douces, sans arrangements
extravagants. Il met donc l’accent sur ses textes, fortement
influencés par une rupture amoureuse. À noter aussi une chanson
touchante inspirée des événements tragiques du 13 novembre à Paris,
« L’homme et l’âme ».
(janvier 2017)
Le chanteur R&B torontois revient avec un nouvel
album et la chanson-titre à succès, mettant en vedette le duo
français Daft Punk. Sur Starboy, The Weeknd se moque
de sa popularité récente et de tout ce qu’elle comporte comme
paradoxes. Il présente quelques chansons de grande qualité en plus
de la chanson-titre (« Party Monster », « Rockin’ »). Par contre, il
nous offre aussi plusieurs morceaux sans personnalité, qui peuvent
laisser franchement indifférents. Et ce n’est pas son
échantillonnage de Tears for Fears dans « Secrets » qui vient
sauver la mise, puisque l’exercice paraît seulement bizarre. Avec la
ballade « True Colors », il nous montre en effet ses vraies couleurs
dans une ballade extrêmement ennuyante. En somme, si le nouvel album
de The Weeknd peut sembler intéressant au départ, il s’avère plutôt
grandement décevant par la suite.
(janvier 2017)
Après le méga succès de « Uptown Funk » avec
Mark Ronson en 2014, Bruno Mars revient avec un nouvel album
solo. Quatre ans après
Unorthodox Jukebox, il nous arrive avec un troisième disque
beaucoup plus cohérent d’un bout à l’autre. Mars explore plus que
jamais son côté funk, définitivement là où il est à son meilleur,
avec toujours ce fond de R&B et de soul qui lui est caractéristique.
Ce sont le rock, le new wave et le reggae qui disparaissent
complètement ici, laissant du même coup des pièces beaucoup plus
compatibles ensemble pour un album plus solide sur toute sa
longueur. C’était le principal problème de son disque précédent qui
contenait pourtant de grands succès dont l’incontournable « Locked
Out of Heaven ». Sur XXIVK Magic, Bruno Mars rend plutôt
hommage aux radios noires des années 1970 et 1980, avec des
influences évidentes de Michael Jackson, Lionel Ritchie
et bien sûr James Brown dans les moments les plus funky. Mars
joue malheureusement à fond la carte du mauvais garçon dans la
majorité des neuf chansons, ce qu’il n’a pas besoin de faire. Il
s’agit tout de même de son meilleur album à ce jour. (chronique
principale de décembre 2016)
Avec une seule chanson, « Cake By the Ocean », le
nouveau groupe de Joe Jonas (des Jonas Brothers) est
devenu une sensation planétaire en moins d’un an. Flanqué de Cole
Whittle (Semi-Precious Weapons) à la basse et aux
claviers, du Sud-Coréen JinJoo Lee à la guitare et de Jack
Lawless à la batterie, Jonas nous arrive maintenant avec le
premier album de DNCE. En plus de « Cake By the Ocean », le disque
contient les succès récents « Toothbrush » et « Body Moves », en
plus d’autres titres contagieux (« Doctor You », « Naked »). Le
quatuor propose un mélange de pop et de rock dansant, toujours funky
et énergique, avec des refrains qui revisitent le disco. On peut par
moments les comparer à Maroon 5, mais DNCE se veut avant tout
une alternative à la musique pop jetable et interchangeable, une
preuve que la musique pop peut être de qualité. Passera-t-elle
l’épreuve du temps? Plusieurs pièces de DNCE risquent de
réussir ce tour de force, avec non seulement des mélodies
inoubliables, mais aussi des compositions suffisamment riches pour
demeurer intéressantes lors de plusieurs nouvelles écoutes. Même les
ballades offertes (« Almost », « Truthfully ») demeurent plaisantes
à écouter en évitant bien des clichés. C’est donc un album
extrêmement agréable que nous offrent Joe Jonas et sa bande!
(découverte du mois de décembre 2016)
Le Québécois présente son troisième album avec Summer Is Gone.
Réalisé par Martin Terefe (Mike Posner, Shawn
Mendes, James Blunt), l’album offre encore une fois des
chansons pop rock à tendance soul, le tout livré avec la voix unique
de Bazini. À en croire le premier extrait, « C’est là vie »,
l’artiste semble bien décidé à reprendre où il avait laissé il y a
deux ans avec l’album à succès
Where I Belong, avec une chanson à la mélodie inoubliable
qui ne devrait pas avoir de difficulté à conquérir les radios. Pour
la première fois, Bobby Bazini collabore avec des auteurs et
compositeurs pour l’écriture, ce qui ajoute un regard extérieur très
intéressant sur plusieurs pièces. Il réussit à conserver ses
influences du passé tout en modernisant son son pour le rendre au
goût du jour. C’est encore une fois un très bon disque que propose
Bobby Bazini, une belle évolution pour lui. (décembre 2016)
Après un album de rockabilly en 2013 avec
Chic de ville, Daniel Bélanger est de retour avec un son
plus facilement reconnaissable sur Paloma, l’un des disques
les plus attendus de l’année. Bélanger explore à nouveau des
atmosphères planantes et des voix aériennes, mais avec aussi des
guitares mordantes et un rythme entraînant. Même s’il a joué à peu
près tous les instruments, de toutes les guitares aux claviers,
Bélanger a su s’entourer de musiciens de premier plan :
Jean-François Lemieux (basse), Marc Chartrain (batterie)
et Maxime Lalanne (batterie). L’album a été mixé en partie à
Los Angeles par Shaun Lopez et à Montréal par Michel
Bélanger et Claude Champagne. Avec Paloma, Daniel
Bélanger revient en territoire connu, là où il est à son meilleur.
Le principal défaut du CD est qu’il ne dure que 35 minutes, ce qui
peut être frustrant à la fin. C’est donc encore un grand disque pour
Bélanger!
(décembre 2016)
Avec This House is Not for Sale, le groupe du New Jersey
présente son 14e album en plus de 30 ans de carrière. Bon Jovi prend
un virage important avec cet album puisqu’il s’agit du premier sans
Richie Sambora, le guitariste qui occupait une place
importante au sein de la formation et qui est parti avec fracas. Le
groupe est loin de s’apitoyer sur son sort alors qu’il revient à un
son rock énergique et agressif, sans trop de ballades larmoyantes.
En ce sens, ce nouvel enregistrement rappelle passablement
Have a Nice Day paru en 2005, le premier disque réalisé par
John Shanks qui revient ici pour une sixième collaboration.
Sans revenir au style de ses meilleures années dans les années 1980,
Bon Jovi réussit à rafraîchir son son avec un album agréable à
écouter dans l’ensemble.
(décembre 2016)
L’artiste australien n’a jamais hésité à visiter
les coins les plus sombres de l’être humain, et c’est encore le cas
sur Skeleton Tree, son 16e album. Il faut dire que Nick Cave
a vécu tout un drame pendant la préparation de ce nouveau disque :
son fils de 15 ans est décédé tragiquement en juillet 2015 après
être tombé d’une falaise. Ce drame teinte l’ensemble de Skeleton
Tree qui devient du même coup peut-être son œuvre la plus
touchante à ce jour. Il s’agit d’un album modeste de huit titres et
40 minutes, avec une pochette noire. Dans l’ensemble plutôt
intimiste, l’album ne contient pas de grandes envolées orchestrales.
La plupart des pièces donnent l’impression d’une lecture d’auteur
sur un fond de musique d’ambiance. Skeleton Tree contient
donc une atmosphère bien particulière, sombre, touchante et
captivante. Il s’agit encore une fois d’un excellent disque pour
Nick Cave et sa bande.
(décembre 2016)
Le violoniste et chef d’orchestre québécois de
réputation internationale Alexandre Da Costa présente sur
Stradivarius à l’opéra une sélection de grands airs d’opéra
arrangés pour lui. En tant que chef invité de l’Orchestre
symphonique de Vienne et accompagné de son Stradivarius « Di
Barbaro » datant de 1727, Da Costa présente des incontournables tels
que « Carmen : Habanera » de Bizet, « Roméo et Juliette :
Montaigu et Capulet » de Prokofiev, « Turandot : Nessun Dorma »
de Puccini et « La Valkyrie : Liebeslied (Chanson d’amour) »
de Richard Wagner. On peut aussi entendre une belle surprise
en ouverture avec une Rhapsodie sur un thème de Freddie Mercury
et Brian May de Queen. Stradivarius à l’opéra
est déjà le 25e album de la jeune carrière d’Alexandre Da Costa, et
possiblement celui qui lui permettra de se faire connaître d’un
auditoire un peu plus vaste.
(décembre 2016)
La cantatrice Joyce DiDonato a remporté de nombreux prix Grammy en
plus d’être reconnue pour son charisme et son discours engagé. Mais
elle est avant tout l’une des plus grandes chanteuses d’opéra au
monde. Sur cet album contenant 15 arias baroques explorant la nature
humaine, elle tente de savoir comment trouver la paix au milieu du
chaos mondial actuel qui a trouvé son paroxysme lors des attaques
terroristes de Paris et Bruxelles. Elle est accompagnée pour
l’occasion de l’ensemble baroque Il Pomo d’Oro dirigé par
Maxim Emelyanychev. L’album se divise en deux parties : « War »
et « Peace ». Parmi les morceaux présentés, on retrouve surtout des
titres de Purcell et Handel, mais aussi de
Monteverdi et des premières mondiales de Leo et de
Jommelli. Voici un album grandiose pour tout amateur d’opéra.
(décembre 2016)
Sur ce nouvel album, la légende vivante que
représente Jean-Pierre Ferland a décidé de reprendre des chansons
qu’il aurait aimé avoir écrites. On peut y entendre ses versions
toutes personnelles de « Bozo » (Félix Leclerc), « Les vieux
amants » (Jacques Brel), « Si Dieu existe » (Claude Dubois)
et « Ordinaire » (Robert Charlebois). Il reprend même « Mon
ange » d’Éric Lapointe,en plus de changer une toute
petite ligne de « Si j’étais un homme » de Diane Tell pour la
masculiniser et en faire sienne. Les versions de Ferland de ces
grandes chansons s’avèrent d’une efficacité incomparable. On en
aurait pris beaucoup plus que les 10 pièces offertes.
(décembre 2016)
Kids United est un groupe français formé de six
enfants de 9 à 16 ans : Carla, Erza, Gloria,
Esteban, Nilusi et Gabriel. Le groupe a été créé
en 2015 pour une campagne d’UNICEF. Sur ce premier album (paru en
2015 en France, mais maintenant disponible au Québec), on retrouve
une majorité de succès français, mais aussi quelques pièces
étrangères : « Imagine » de John Lennon, « Happy » de
Pharrell Williams et « Last Christmas » de George Michael.
Les succès français incluent « On écrit sur les murs », « Sauver
l’amour » (avec Hélène Ségara), « Il faudra leur dire » (avec
Corneille), « Toi + Moi », « Parce qu’on vient de loin » et
« Papaoutai ». On peut aussi se procurer le deuxième album du jeune
groupe,
Tout le bonheur du monde, avec d’autres grands succès,
notamment « L’oiseau et l’enfant », « Destin », « Laissez-nous
chanter », « Qui a le droit », « Heal the World », « J’ai demandé à
la lune » et la chanson-titre.
(décembre 2016)
Sur cet album, Jean-François Léger rend à hommage
à la bossa nova brésilienne, mais aussi à celle de la France et du
Québec. Il a su choisir des classiques qui ont marqué un tournant
dans l’histoire de cette musique au cours des années 1960. On peut
notamment entendre ces incontournables du Brésil : « Chega de
Saudade », Manha de Carnaval », « Desafinado » et bien sûr « Garota
de Ipanema ». On peut aussi découvrir les chansons françaises de
George Moustaki (« Les eaux de mars »), ainsi que « Une fenêtre
ouverte » popularisée par Pauline Ester. Finalement, le
Québec n’est pas en reste avec « Chanter danser » de Gilles
Rivard et « Gilberto » de Diane Tell. Arrangé de façon
sobre, l’album propose une ambiance chaude et feutrée qui mettra un
peu de soleil dans vos froides soirées d’hiver.
(décembre 2016)
La Californie est une incroyable terre de musiciens. Même les
songwriters sont abreuvés de l’atmosphère décomplexée de cette
région à la fois mythique et creuset de la liberté d’expression. Cass
McCombes est de ceux-là. Depuis plus d’une douzaine d’années, McCombes
ne s’est jamais enferré dans ses succès (d’estime ou autres), il pétrit
une nouvelle fois sa musique, l’étire et la distend avec l’aide
bienveillante de Rob Schnapf (Elliott Smith, Beck,
…) et Dan Horne (Jonathan Wilson, Allah-Las, …). Ce
n’est d’ailleurs pas la première fois que le Californien sort du sillon
et poursuit sa réinvention perpétuelle mais jamais l’un de ses disques
n’aura eu des allures aussi protéiformes. Mangy Love est un
sensationnel melting pot musical où garage rock hypnotique («
Rancid Girl ») alterne avec le groove sexy (« Laughter Is The Medicine
»), la pop funky de Steely Dan (« Opposite House », « Switch »)
ou le folk planant (« Low Flyin’ Bird » et sa rythmique éthérée).
Décloisonné, plutôt axé sur la précision des textes sociopolitiques
acerbes, McCombes et ses deux coproducteurs affublent aussi le disque de
basses rondes et rutilantes (« Cry ») et de coups de génie (les chœurs
floydiens de « It »). La finesse de l’affaire, c’est d’avoir
réussi à libérer les esprits, à laisser libre court aux diverses
orientations mélodiques sans sombrer dans l’incohérence la plus totale.
Bien au contraire, Mangy Love est un modèle du genre.
(décembre 2016)
Si on fait abstraction de leur projet avec Lou Reed il y a
cinq ans pour
Lulu, il aura fallu attendre huit ans pour un nouvel album
de Metallica. Par contre, Hardwired… To Self-Destruct est la
suite logique de
Death Magnetic qui marquait un retour à leur son des années
1980. Ici, non seulement on peut aisément comparer le groupe à ce
qu’il a fait du temps de
…And Justice For All, mais il propose en plus de longues
pièces entre 6 et 8 minutes. Avec 12 titres, ce sont donc près de 78
minutes de musique qui nous sont offertes, bizarrement sur deux CD
alors que l’espace était suffisant sur un seul, probablement pour se
remémorer les années des vinyles doubles. Plusieurs pièces de ce
nouvel album ont une batterie qui nous mitraille et une guitare
déchaînée, mais le groupe ralentit aussi le rythme en de nombreuses
occasions, comme s’il ne pouvait plus soutenir la cadence pendant
tout un album double. Il faut dire qu’après 35 ans de carrière bien
comptés, Metallica fait partie des vétérans du métal et n’a
peut-être plus l’énergie de la nouvelle génération. Il reste qu’il y
a suffisamment de moments pour satisfaire leurs fans des débuts,
tout en ne délaissant pas ceux qui sont arrivés plus tard. Le groupe
rend hommage au regretté Lemmy Kilmister, décédé il y a un
an, sur « Murder One ». Seule la chanson-titre se limite à trois
minutes, mais il s’agit assurément de la pièce la plus rapide avec
un Lars Ulrich particulièrement en forme derrière sa
batterie. Les autres moments intéressants incluent « Moth Into Flame »,
« Dream No More » et « Spit Out the Bone » en conclusion. Un album
très efficace!
(décembre 2016)
Suite au succès monstre d’Himalaya
mon amouril y a trois ans, la pression est forte pour Alex
Nevsky à la sortie de Nos eldorados. Par contre, reconnu
comme l’un des meilleurs auteurs-compositeurs de sa génération, il
n’a rien à craindre. Encore une fois, Nevsky propose des mélodies
pop inoubliables qui feront le délice des radios commerciales
pendant longtemps. Après tout, les succès incontournables « Les
coloriés » et « On leur a fait croire » bénéficient toujours d’une
solide présence sur les ondes, trois ans plus tard. Ici c’est le
premier extrait, « Polaroid », qui risque de tourner pendant
plusieurs mois, tant dans les radios que dans votre tête. L’album
contient plusieurs autres succès potentiels, mais surtout un grand
nombre de chansons créatives pour une pop de premier plan avec des
touches d’électro. Nevsky nous offre deux duos : avec Cœur de
Pirate pour « Jeter un sort » et avec Koriass pour
« Réveille l’enfant qui dort ». Yann Perreau lui a offert les
bases d’un poème écrit pour son fils qui est devenu « La beauté ».
Il présente aussi la conclusion de « Katharina » qu’on pouvait
découvrir sur son disque précédent. Avec Nos eldorados, c’est
encore une fois un album de grande qualité que nous propose Alex
Nevsky, certainement l’un des meilleurs albums québécois de l’année.
(décembre 2016)
Quartom est un quatuor vocal québécois qui existe
depuis 2008 et est formé de Gaétan Sauvageau (ténor),
Benoit Le Blanc (baryton), Julien Patenaude (baryton) et
Philippe Martel (baryton-basse). Totalement a capella, ils
reprennent de grands classiques. Sur ce troisième album on peut
entendre notamment des œuvres de Gounod, Verdi,
Handel, Bizet, Gershwin, Mozart et
Wagner. Le CD de 18 pièces se conclut avec un pot-pourri d’airs
d’opéras italiens par Rossini, Verdi, Donizetti
et Puccini. Évidemment, pour apprécier ce genre d’album, il
faut avoir une véritable passion pour la voix. On y trouve certaines
longueurs plutôt lassantes qui nous font regretter l’absence de
musique. Mais il reste que les quatre membres de Quartom possèdent
des voix exceptionnelles.
(décembre 2016)
Sur A Cappella 101, le quatuor de
chanteurs et bruiteurs présente de grands succès québécois et
français a cappella, bizarrement sans aucun instrument de musique.
Avec leur bouche seulement, ils nous offrent des classiques
québécois comme « Julie » des Colocs, « Journée d’Amérique »
de Richard Séguin, « Fais-moi un show de boucane » des
Sœurs Boulay, « Deux par deux rassemblés » de Pierre Lapointe
et « Mécaniques générales » de Patrice Michaud. Les
classiques français incluent « Hymne à l’amour » d’Édith Piaf,
« Emmenez-moi » de Charles Aznavour, « Comme d’habitude » de
Claude François, « Papaoutai » de Stromae, ainsi que
« Boum boum boum / Elle me dit » de Mika. Le quatuor
impressionne rapidement par sa virtuosité vocale, mais surtout, il
nous fait redécouvrir 13 chansons populaires qu’on adore.
(décembre 2016)
Avec 57th and 9th, c’est un retour au pop rock qu’effectue
Sting après différentes explorations. Intitulé ainsi à cause du coin
de rue à Manhattan qu’il traversait chaque jour pour se rendre au
studio, 57th and 9th tourne toujours autour des thèmes du
voyage et du déplacement. Dans sa première moitié, le CD présente
plusieurs chansons énergiques avec même du rock ‘n’ roll. Par
contre, Sting ralentit grandement le tempo dans une deuxième moitié
beaucoup plus introspective. Dans l’ensemble, l’ex-leader de The
Police propose de très bonnes compositions, comme quoi il n’a
rien perdu de sa touche pop.
(décembre 2016)
Le pianiste français rend un bel hommage à Rachmaninov sur ce nouvel
album, en compagnie de l’Orchestre philharmonique Royal Liverpool
sous la direction d’Alexander Vedernikov, un spécialiste
de Rachmaninov. Tharaud présente d’abord le chef-d’œuvre du
« Concerto de piano No. 2, Op. 18 ». Il poursuit avec « Cinq
morceaux de fantaisie, Op. 3 », la « Vocalise, Op. 34 » (avec la
cantatrice Sabine Devieilhe) et deux rares « Pièces pour six
mains » (Romance et Valse). Tharaud demeure éblouissant tout au long
de cet album de 66 minutes sur lequel il n’hésite pas à explorer des
œuvres un peu plus obscures du répertoire de Rachmaninov.
(décembre 2016)
Avec Let It Play, David Usher présente un album-concept sur
lequel on peut découvrir toute son admiration pour la musique
québécoise. Il reprend 10 succès québécois contemporains en version
anglaise, tout en tentant de conserver leur essence originale. On
peut donc entendre des chansons d’Alex Nevsky, Dumas,
Ingrid St-Pierre, Karim Ouellet, Daniel Lavoie
et plusieurs autres. On retrouve aussi la version française de son
succès « Black Black Heart » en duo avec Marie-Mai.
Évidemment, on pourra dire que ses versions sont un peu trop près
des originales, mais il est très intéressant de redécouvrir ces
grands succès de la musique québécoise dans la langue de
Shakespeare. C’est là qu’on réalise toute la qualité de cette
musique qui pourrait fort bien voyager à travers le monde.
(décembre 2016)
La Montréalaise Martha Wainwright est de retour
sur disque après avoir fait paraître la bande sonore de la série
télé
Trauma il y a trois ans, ainsi qu’un album avec sa sœur
Lucy l’an passé. Sur Goodnight City, elle présente à
nouveau cet habile mélange de folk et de pop alternative, avec sa
voix unique remplie d’émotion et sa personnalité attachante. Cette
fois par contre elle va un peu plus loin avec des pièces énergiques
déchirantes qui rappellent le côté punk de Patti Smith. Elle
a coécrit « Look Into My Eyes » avec sa tante, Anna McGarrigle,
puis son frère Rufus lui offre « Francis ». Elle chante aussi
une chanson écrite par Merrill Garbus de Tune-Yards,
« Take the Reins ». Sur Goodnight City, Martha Wainwright va
un peu plus loin dans sa création avec un album qu’il faut découvrir
avec patience et ouverture. Une belle évolution pour elle!
(décembre 2016)
Après l’ambitieux projet de trois albums par Green Day à l’automne
2012 (Uno,
Dos et
Tré), Billy Joe Armstrong a dû être admis en
désintoxication, forçant du même coup le trio à prendre une pause.
Ils reviennent maintenant en force avec un titre qui semble inspiré
de The Clash, Revolution Radio. On y trouve plusieurs
chansons énergiques qui rappellent les meilleures années du groupe,
comme par exemple le premier extrait (« Bang Bang »), « Say Goodbye »,
« Bouncing Off the Wall » et la chanson-titre. Elles alternent avec
des pièces un peu plus pop dont certaines qui viennent quelque peu
briser le rythme de l’ensemble pour nous faire réaliser du même coup
que Green Day ne font plus d’albums-concepts, à notre grand regret.
Évidemment, ce n’est pas une tâche facile que de refaire un disque
de la qualité d’American
Idiot. Mais une ligne directrice mieux définie manque
assurément à Revolution Radio. N’empêche que le groupe
présente suffisamment de titres énergisants pour nous donner le goût
d’aller les voir en concert encore une fois. (chronique principale
de novembre 2016)
Kirsten Scholte
(alias Kirty) est une
auteure-compositrice et interprète d’Orillia, Ontario, maintenant
installée à Toronto, qui nous offre son deuxième album. Sur ce
disque éponyme, elle propose une musique essentiellement folk avec
de très bonnes mélodies pop et des traces de rock plutôt doux. Elle
présente plusieurs compositions solides dont les remarquables « Letting
You Down » et « Be Here », sans oublier le premier extrait, « That’s
Not Me ». Kirty possède une voix charmante qui réussit à nous
séduire rapidement. Résultat : après avoir débuté l’écoute de
l’album, il est plutôt difficile de ne pas se rendre jusqu’à la fin
des 10 pièces. Il s’agit donc d’un album très agréable à découvrir!
(découverte du mois de novembre 2016)
L’auteur-compositeur et chansonnier québécois est
de retour avec un nouveau disque de folk intimiste, son quatrième,
sur lequel il manie les mots mieux que jamais. Le titre
Par-dessus l’épaule est tiré du livre La passion des femmes
de Sébastien Japrisot. Avec le premier extrait, « Grain de
beauté », Bélanger aborde un thème que plusieurs se répètent tous
les jours, que tout est noir et qu’il n’y a rien de beau dans leur
vie. Encore une fois, le chanteur propose des chansons douces à
tendance folk, avec de délicats arrangements de cordes. Bélanger est
accompagné à la réalisation et aux guitares par son complice
Denis Ferland. Avec ce nouveau disque, Éric Bélanger demeure
fidèle à lui-même, ce qui plaira à ses fans. (novembre 2016)
22, a Million
est le troisième album de Bon Iver, mais le premier en cinq ans.
Justin Vernon redéfinit à nouveau le son indie indescriptible de
Bon Iver avec un mélange d’électro et de folk, de rock et
d’expérimentation. Plutôt difficile d’approche, c’est un album qu’il
faut écouter attentivement et à quelques reprises, question d’en
saisir toutes les subtilités. Sa complexité peut devenir aussi un
désavantage alors que la frustration d’avoir de la difficulté à
comprendre ce qui se passe peut prendre le dessus. Parmi les
expérimentations, notons les voix régulièrement modifiées ou
accélérées, les synthétiseurs saccadés et les saxophones traités. Le
tout est accompagné soit par une douce guitare ou un piano. On
retrouve aussi quelques passages R&B sur l’album qui s’avère
assurément très créatif.
(novembre 2016)
Avec 20 ans de carrière, Mathieu Boogaerts fait
assurément partie des vétérans de la nouvelle scène pop française.
Il présente maintenant son septième album qu’il a enregistré seul
dans une maison isolée à la montagne. Il a seulement invité deux
violonistes à le rejoindre pour une journée. Promeneur est
une rêverie alors que Boogaerts nous transporte dans des paysages
variés, tant dans ses souvenirs que dans le futur. Chantées tout
doucement, ses très belles mélodies captent rapidement notre
attention. Voici un album doux, mais tout de même riche, un album
qui se déguste lentement pendant 13 titres totalisant moins de 38
minutes.
(novembre 2016)
Le crooner canadien fête 15 ans de carrière en proposant un nouvel
album fidèle à son image. Sur ce neuvième enregistrement, il offre
en effet une majorité de standards jazz, entrecoupés de titres un
peu plus pop. Parmi les moments forts du CD, notons un très beau duo
avec Meghan Trainor, « Someday », sur lequel les deux
chanteurs sont accompagnés par un ukulélé. Aussi à surveiller, sa
version à la Sinatra de « My Baby Just Cares For Me ». Les
nouvelles chansons « Today Is Yesterday’s Tomorrow » et « Nobody But
Me » prouvent que Bublé peut aussi offrir du nouveau matériel
original de qualité. Ses fans devraient donc être à nouveau
satisfaits.
(novembre 2016)
Le prolifique auteur-compositeur et chanteur pop
rock est encore une fois de retour avec un nouvel album, son 26e en
carrière. A Better World jette un regard approfondi sur le
monde actuel et ses grands enjeux à travers un mélange de pièces pop
rock énergiques, comme dans le premier extrait, « Bethlehem », et de
ballades plus adultes. De nombreuses orchestrations et des
arrangements grandioses viennent meubler le tout autour de sa
superbe voix profonde et puissante. C’est un disque avec de bien
bons moments qui devrait plaire à nouveau à son fidèle auditoire.
(novembre 2016)
Après avoir lancé un premier album à l’âge de 20
ans, Brent Cobb a pris 10 ans de pause avant de faire un retour
maintenant avec Shine on Rainy Day. En fait, il a surtout
écrit pour d’autres pendant cette période : Luke Bryan,
Miranda Lambert, Kenny Chesney, etc. Par contre, plus à
l’aise en Georgie qu’à Nashville, il a décidé de revenir à ses
racines du sud profond. Il y a bien cette touche de country dans sa
musique qui peut rappeler Nashville, mais l’essence de son style est
bien folk et roots. Il propose 10 chansons efficaces qui plairont
tant aux amateurs de country que de folk.
(novembre 2016)
Le Montréalais Leonard Cohen a amorcé sa carrière
musicale sur le tard alors qu’il avait la trentaine bien entamée. 50
ans plus tard, il ne présente donc que son 14e album studio en
carrière alors qu’il est maintenant âgé de 82 ans. Par contre, ces
dernières années se sont avérées particulièrement créatives pour
celui qui a d’abord débuté en tant que poète. Après l’excellent
Old Ideasen 2012 et l’incontournable
Popular Problemsil y a deux ans, le voici de retour avec un
autre album de premier plan. Annoncé comme son dernier album, You
Want It Darker se présente comme une conclusion exceptionnelle à
sa trilogie ultime. Réalisé par son fils Adam, le disque
propose encore une fois de très belles compositions, interprétées
avec sa superbe voix de plus en plus basse. Il conclut le tout avec
une reprise, « String Reprise / Treaty », qui met magnifiquement un
point final à ce trop court CD de 36 minutes.
(novembre 2016)
Deux ans après un premier album à succès, le
dynamique participant à La Voix revient avec un nouveau
disque de 12 titres et 40 minutes. Le protégé de Marc Dupré
(directeur musical) propose à nouveau son style de pop rock
énergique, fait sur mesure pour les radios commerciales québécoises,
comme on peut le découvrir avec ses deux premiers extraits : « My
Sweetest Thing » et « Plus fort que tout ». Gautier Marinof
demeure à la réalisation, mais Couture ajoute aussi John
Nathaniel (Andie Duquette, Alexe Gaudreault,
Final State). Le résultat est un album qui ne se différencie pas
tant du précédent, si ce n’est qu’une maturité accrue chez le jeune
trentenaire. Ses fans seront donc assurément satisfaits.
(novembre 2016)
Les Dales Hawerchuk reviennent avec un quatrième
album, toujours inspirés du hockey. Ils ont enregistré
Désavantage numérique live en studio avec Pierre Fortin (Galaxie)
et on peut d’ailleurs sentir une forte influence de Galaxie dans ce
son rock, un peu garage et pas mal grunge. Olivier Langevin
vient aussi apporter son soutien pour quelques titres. Les guitares
demeurent puissantes tout au long des 11 titres et ont le dessus
rapidement sur les mélodies qui sont quand même toujours efficaces.
Par contre, c’est définitivement le rock un peu sale qui domine ici
avec des rythmes déchaînés jusqu’à la fin. Le quatuor semble à
nouveau avoir un plaisir fou à présenter des chansons qu’il aime
avant tout. Sur « Jupe noire », le groupe retourne même aux origines
du rock ‘n’ roll avec un Chuck Berry qui semble nous attendre
dans le tournant. Puis sur « Lemmy », ils rendent « hommage » à
Lemmy Kilmister avec une pièce rapide qui n’est pas sans
rappeler Motörhead. Avec Désavantage numérique, les
Dales Hawerchuk ajoutent plusieurs pièces qui deviendront des
incontournables en concert, dont le premier extrait, « Désastre ».
(novembre 2016)
Les Deuxluxes, c’est un duo montréalais formé du
couple Anna Frances Meyer et Étienne Barry. Ils
proposent de revisiter l’âge d’or du rock ‘n’ roll avec un
rockabilly d’une autre époque. Par contre, ils créent un très bon
lien avec la musique d’aujourd’hui avec des explorations rock garage
à la White Stripes. On peut également détecter des influences
de la musique soul des années 1960 et du western spaghetti, le tout
dans un enrobage sexy à souhait. Le duo a beau être minimaliste, il
réussit à présenter une musique grandement énergique sur ce premier
album plutôt créatif. C’est un excellent disque qui nous est offert
avec Springtime Devil, bien qu’il franchisse à peine la barre
des 30 minutes.
(novembre 2016)
Le trio électro-pop de Toronto est de retour sur
disque, quatre ans après l’excellent
Bodyparts. Sur ce quatrième album, Martina Sorbara et
compagnie présentent à nouveau cette musique pop entraînante qui a
fait leur succès au cours des dernières années, une musique que l’on
peut comparer en partie à Icona Pop et Gwen Stefani.
Inspiré principalement de la séparation entre Martina Sorbara et le
bassiste Dan Kurtz, le disque demeure tout de même ensoleillé
malgré le thème principal abordé. Après des collaborations avec
Basement Jaxx, Kaskade et Martin Solveig,
Dragonette est prêt à demeurer en tête de la scène pop dansante
canadienne avec encore une fois un disque très efficace, parfait
pour les planchers de danse.
(novembre 2016)
Le groupe abitibien Élixir de Gumbo a remporté
les Francouvertes 2015 et nous arrive maintenant avec un nouvel
album, quatre ans après
Hamérricana. L’auteur-compositeur et réalisateur Dylan
Perron et sa bande proposent un disque de 16 titres en deux
temps. D’abord, on retrouve des pièces douces de folk orchestral
avec de très beaux arrangements d’un trio de cordes. Puis, le groupe
revient au style qui l’a fait connaître, soit un son bluegrass
festif. À travers les chansons originales, on peut entendre une
reprise énergique du classique de Gilles Vigneault, « J’ai
planté un chêne ». C’est un disque de 60 minutes quelque peu
déstabilisant que proposent Élixir de Gumbo avec Le beau piège.
Il aurait peut-être été préférable d’en faire deux albums
distincts plus uniformes.
(novembre 2016)
Le Britannique Piers Faccini est de retour avec
un sixième album folk, mais plus métissé que jamais d’influences de
différentes musiques du monde. Ses racines françaises et italiennes
y sont certainement pour quelque chose, mais il va beaucoup plus
loin faisant un tour complet de la Méditerranée jusqu’au
Moyen-Orient. Ces influences viennent probablement de cette île à
laquelle il a rêvé, en quelque sorte un nouveau pays qui englobe
plusieurs cultures. L’artiste traite de tolérance, de terrorisme et
de Donald Trump (très d’actualité). Évidemment, les fans de
Faccini ne seront pas tant déboussolés, mais ils en découvriront un
peu plus sur lui.
(novembre 2016)
Jonny Fritz (aussi connu sous le nom de Jonny
Corndawg) est un gars qui propose un mélange bizarre de country
et de rock, comme s’il n’assumait pas complètement son attirance
pour le country. En plus, il ne peut s’empêcher d’intégrer une
touche d’humour à ses chansons. Sur son quatrième album, le deuxième
sous son propre nom, il tente d’emprunter un nouveau sentier avec
des instruments de piètre qualité : échantillonnages de percussions,
guitares bon marché et synthétiseurs d’une autre époque. On devine
aisément que le disque de 11 titres (et seulement 30 minutes) n’a
pas été enregistré en studio et ça se confirme lorsqu’il affirme
l’avoir fait dans une cour arrière. Malgré les défauts apparents, il
faut avouer que Fritz réussit à présenter une créativité
suffisamment intéressante pour réussir à nous captiver. Sweet
Creep finit par en devenir sympathique et on ne peut le comparer
à rien d’autre. Il faut assurément aimer le genre, mais c’est un
album intrigant.
(novembre 2016)
Six ans après
Les chemins ombragés, le pianiste québécois revient avec
Les voix intérieures composé de 10 pièces intimistes et
méditatives. André Gagnon nous procure à nouveau des pièces
automnales et tristounettes, une musique d’ambiance passablement
grise qui ne risque pas de vous remonter le moral si vous vous
sentez déprimés. Aux neuf pièces originales s’ajoute « Aria », une
reprise d’un morceau paru en 1986 sur l’album
Comme dans un film, avec le violoncelliste Guy Fouquet,
la mezzo Catherine Robbin et le claviériste Scott Price.
L’album s’ouvre avec « Perdue et retrouvée » qui devait figurer sur
son disque précédent mais qui a été égarée. Quant à « Compassion »,
elle a été composée à l’invitation de son producteur au Japon suite
au tsunami qui a frappé son pays en 2011. Elle rend hommage aux
habitants de ce pays où le pianiste a toujours de nombreux
admirateurs. Avec Les voix intérieures, les fans d’André
Gagnon n’auront aucune surprise en redécouvrant les mêmes mélodies
introspectives qui ont fait partie de la majorité de son œuvre,
surtout depuis une trentaine d’années. Gagnon en est à plus de 50
albums en carrière, et ce n’est pas celui-ci qui lui permettra de se
démarquer.
(novembre 2016)
Le chansonnier québécois présente son 17e album
en carrière avec D’amour et de tendresse. À 77 ans, Claude
Gauthier se consacre désormais à l’écriture, par simple plaisir. Sur
ce nouveau disque, il présente des chansons intimistes où la poésie
demeure au cœur de l’œuvre. Il a invité Daniel Lavoie à se
joindre à lui pour la composition de « Les mamans ». Il nous offre
aussi son interprétation de « Marie-Noël » qu’il a écrite pour
Robert Charlebois qui en a fait le succès que l’on connaît.
Gauthier assure lui-même la direction artistique de l’album, mais il
s’est tout de même entouré de précieux collaborateurs comme
Michel Robidoux aux arrangements musicaux, guitares, claviers et
à la basse, ainsi que Mélanie Caron au piano et à
l’accordéon. Ses fans de longue date devraient encore une fois
apprécier les 12 chansons que Claude Gauthier a à nous offrir.
(novembre 2016)
Après un album en duo avec Billie Joe
Armstrong en 2013 pour rendre hommage aux Everly Brothers
(Foreverly),
la chanteuse jazz est de retour en solo avec son sixième album. Sur
Day Breaks, Norah Jones laisse tomber la musique ambiante de
Little Broken Hearts (2012) pour revenir à un son jazz pop
plus simple au piano, plus près du son de ses débuts sur le
désormais classique
Come Away With Me. Elle propose surtout des chansons
originales, mais aussi trois reprises minutieusement choisies, pour
former un tout uniforme et complet. Parmi ses réinterprétations,
notons sa remarquable version bluesy de « Don’t Be Denied » de
Neil Young. Les autres reprises sont de Horace Silver (« Peace »)
et Duke Ellington (« Fleurette africaine (African Flower) »).
De telles pièces apportent leur soutien de belle façon à ses
chansons originales, puisqu’elles semblent toutes lui coller à la
peau. Day Breaks présente une grande profondeur et démontre
tout le talent de l’artiste. Il s’agit donc d’un très beau disque,
un bijou pour ses fans!
(novembre 2016)
Pour leur septième album, Kings of Leon sont débarqués à Los Angeles
pour travailler avec le réalisateur Markus Dravs (Florence
+ The Machine, Arcade Fire, Mumford & Sons). Il en
résulte une production de premier plan où chaque instrument est
parfaitement mis en valeur, incluant le chanteur Caleb Followill.
Cette envergure contraste grandement avec le son garage de leurs
débuts, mais va très bien dans le sens que le groupe s’oriente
depuis quelques années. Déjà sur mesure pour les arénas, le groupe
possède maintenant un enchaînement de succès radios potentiels avec
une bonne musique pop rock débordante d’énergie. WALLS nous
tient en haleine jusqu’à la fin, son principal défaut étant d’être
trop court avec seulement 10 titres. Voici donc un très bon disque
pour Kings of Leon.
(novembre 2016)
Avec son 12e album en carrière, le groupe de nu metal
effectue un retour aux sources avec un son métal plus brut, digne de
ses premiers enregistrements, jusqu’à
Issueset
Untouchables au tournant du nouveau millénaire. Dès les
premières pièces de l’album, les fans de la première heure seront
ravis avec des riffs de guitare particulièrement agressifs, une voix
qui alterne entre le guttural et le mélodique, et une section
rythmique à en bouleverser ses voisins. En fait, Korn exécute ce
qu’il fait de mieux, sans se mettre de pression ni tenter de tout
réinventer. Le groupe possède un son unique, donc pourquoi ne pas
l’exploiter à fond. Les plus critiques diront que le groupe regarde
plus vers l’arrière que vers l’avant, mais après tout, ce sont là
leurs années les plus créatives alors qu’ils ont su prendre
l’avant-scène d’une industrie métal en pleine révolution. Ceux qui
regrettaient ces années fastes pourront enfin redécouvrir ce qui les
avait allumés au premier abord. En plus, Jonathan Davis
chante mieux que jamais et le groupe semble à nouveau soudé.
(novembre 2016)
Sur Joanne, Lady Gaga prend un virage plus
pop rock que sur ses albums précédents beaucoup plus dansants. Elle
semble même s’inspirer du country en quelques occasions, entre
autres avec la chanson-titre qui apparaît comme un clin d’œil à « Jolene »
de Dolly Parton. La chanteuse peut compter sur des
collaborateurs surprenants issus de l’industrie rock : Father
John Misty, Beck, Florence Welch et Josh Homme
(Queens of the Stone Age). Homme a d’ailleurs coécrit deux
des meilleurs titres du disque, les énergiques « Diamond Heart » et
« John Wayne ». C’est plutôt le mélange des genres qui rend
Joanne quelque peu déstabilisant. Entre ballades pop rock au
piano, disco rock, country et pop dansante, il y a de quoi se poser
des questions. C’est donc un album à écouter à la pièce plutôt que
dans son ensemble, ce qui est dommage parce qu’on y trouve plusieurs
compositions efficaces.
(novembre 2016)
L’auteur-compositeur et interprète originaire de
l’Outaouais s’est fait découvrir lors de la première édition de
La Voix, mais il possédait déjà une longue feuille de route. Il
revient au-devant de la scène avec son troisième album, transporté
par les deux premiers extraits à succès, « Tomber en amour » et « Un
peu de soleil ». Un séjour en Espagne a influencé les sonorités de
deux pièces, « Le combat » et la chanson-titre, enrichies par la
guitare flamenca de Stefano Pando. Sinon, pour le reste,
McNicoll demeure dans une musique pop québécoise sur mesure pour les
radios, avec quelques accents de rock. À noter son excellente
reprise de « Cœur de rockeur » de Julien Clerc.
(novembre 2016)
Suite au succès de
GO:OD AM en 2015, le rappeur de Pittsburgh est déjà de
retour avec un nouvel album. Sur ce quatrième opus, c’est Ariana
Grande qui introduit Mac Miller, alors que sa grand-mère conclut
le CD en racontant sa relation avec son grand-père. Il a donc voulu
faire une grande place aux femmes sur The Divine Feminine.
Par contre, entre les deux, Miller demeure passablement macho, se
vantant de ses prouesses au lit à qui veut bien l’entendre. Il faut
donc passer outre assez rapidement le thème de la féminité et plutôt
se concentrer sur la musique. Le kid de Pittsburgh s’est entouré
d’une équipe de producteurs de premier plan qui ont réussi à
soutirer le meilleur de lui. Il présente donc une musique riche qui
va bien au-delà du rap. Il peut aussi compter sur des collaborateurs
de renom. En plus d’Ariana Grande, sa nouvelle flamme, on peut
entendre le piano de Robert Glasper, ainsi que les voix d’Anderson
Paak, Kendrick Lamar et CeeLo Green. C’est encore
un album solide que propose Mac Miller, une suite parfaitement
logique à
GO:OD AM.
(novembre 2016)
L’auteure-compositrice et interprète de la
Saskatchewan est déjà bien connue sur la scène musicale francophone
de l’Ouest. Alexis Normand roule sa bosse depuis quelques années
déjà entre sa province natale et le Québec où elle a participé à de
nombreux concours, dont une demi-finale au Festival international de
la chanson de Granby en 2010. Après un premier album en 2013,
Mirador, elle présente un disque éponyme, réalisé par
Marc Pérusse. Elle propose un son folk avec une touche de jazz,
sur des textes bien ficelés, le tout interprété en finesse et en
nuances. Que ce soit à la guitare ou au piano, Alexis présente de
riches mélodies avec sa voix envoûtante. Sur « Sing Me Home », elle
chante la Saskatchewan et le Manitoba en duo avec Daniel Lavoie.
Elle chante aussi Johnny Cash sur la chanson du même titre.
Qu’elle traite d’amour ou nous raconte des histoires, elle réussit à
nous séduire tout au long du disque, très personnel et tout en
douceur.
(novembre 2016)
Chloé Pelletier-Gagnon
(alias Klô Pelgag) est originaire de Sainte-Anne-des-Monts en
Gaspésie. Suite à son premier album couronné de succès en 2013,
L’alchimie des monstres, elle est de retour avec L’étoile
thoracique. L’auteure-compositrice et interprète de 26 ans
présente un album pop moderne d’une grande richesse avec pas moins
de 30 musiciens, dont un orchestre à cordes de 20 instrumentistes
dirigés par Nicolas Ellis (chef assistant à l’Orchestre
symphonique de Québec), un sextet de cuivre et un trio de
cordes. Les arrangements sont signés Mathieu Pelletier-Gagnon,
son frère, et Klô est en mesure d’offrir un album d’envergure, à la
hauteur de ses ambitions. Ses très belles compositions possèdent
toute la puissance nécessaire pour les porter sur les plus grandes
scènes. Il y a bien quelques moments à la limite de la cacophonie
qu’on aurait peut-être préférés en version plus dépouillée, mais ses
métaphores puissantes s’avèrent grandement réussies. La Révélation
de l’année au Gala de l’ADISQ de 2014 propose un deuxième album qui
vient consolider son emprise sur la musique pop québécoise
contemporaine.
(novembre 2016)
Le groupe francophile de la côte ouest américaine
nous arrive avec un nouvel album avec un titre français ainsi que
trois chansons dans la langue de Molière composées pour le film
Souvenir mettant en vedette Isabelle Huppert. Ce neuvième
disque contient aussi une version unique de « Blue Moon » avec
Rufus Wainwright, ainsi que « Finnisma Di », une version en
arabe par Ari Shapiro de l’un de leurs premiers succès, « La
soledad ». Le groupe propose à nouveau une musique jazz et pop
métissée, avec diverses influences de musiques du monde et des
textes dans huit langues. Le premier extrait, « Joli garçon », donne
une touche de pop française au groupe, qui réussit à aller toujours
un peu plus loin dans l’utilisation de ses influences passées. C’est
encore une fois un très bon album qui nous est offert par Pink
Martini, un album varié et grandement intéressant!
(novembre 2016)
Remettre les Pixies sur pattes en 2004, c’est une chose. Mais il fallait
un paquet de burnes grosses comme des boulets pour se risquer à donner
une suite à leur discographie parfaite. Car à la fin des années 80 et au
début des années 90, le groupe a sorti quatre albums cultes dont
l’inébranlable Doolittle. Mais, derrière ses airs
d’expert-comptable proche de la retraite – costard trop grand, lunettes
et plus un poil sur la caillasse – Black Francis a rameuté sa
troupe pour une cure de jouvence. Head Carrier est tendu comme un
string, serré comme un étau, 12 morceaux bazardés en 33 minutes montre
en main. Les Pixies reviennent à un rock assez brut et juvénile avec une
part d’innocence. Comme si l’arrivée de Paz Lenchantin à la basse
avait donné un nouveau souffle, une nouvelle identité : celle de
l’alchimie d’un groupe retrouvé. Peu de groupes ont d’ailleurs réussi
leur come-back avec un disque qui tient la marée (Indie Cindy,
assemblage d’EP, mis à part), les Pixies l’ont fait. « Head Carrier »,
premier morceau éponyme est même une vraie réussite avec sa basse
pachydermique, son riff de fonte et sa guitare acérée. Une claque, l’une
des seules à proprement dite. Mais l’album alterne souvent les bonnes
mélodies pop puissantes (« Might As Weel Be Gone », « Oone », « Tenement
Song ») et les déflagrations punks (« Baal’s Back », « Um Chagga Lagga
») avec Black qui s’époumone à en crever. En plus de redonner une basse
consistante aux Pixies, Paz Lenchantin s’harmonise très bien vocalement
avec Franck Black, ce qui ramène à l’une des marques de fabrique des
Bostoniens. L’équilibre est retrouvé, l’honneur est sauf. Dans sa
chronique d’Head Carrier dans Rock & Folk, Stan Cuesta
concluait « Les spécialistes vont faire la fine bouche, comme
d’habitude. On les emmerde, comme d’habitude. ». Le point de vue se
défend. La bonne nouvelle, c’est qu’on est en phase.
(novembre 2016)
Trois ans après
Le mouvement des maréesqu’il a transporté sur de nombreuses
scènes européennes et québécoises, Alexandre Poulin revient avec son
quatrième album, Les temps sauvages. L’auteur-compositeur et
interprète de Sherbrooke présente 10 nouvelles chansons folk
contemporaines, souvent introspectives et toujours poétiques. Son
univers devient un peu plus électrique et planant que par le passé,
ce qui le rapproche encore plus du style de Vincent Vallières
à qui on le compare souvent. Sur certains titres, comme « Les
serpents » par exemple, c’en est carrément frappant alors qu’il a
même une voix qui s’y compare dangereusement. Les moments forts de
l’album sont le premier extrait, « Nos cœurs qui battent », ainsi
que la très belle ballade « Les amours satellites ».
(novembre 2016)
Suite au succès de son premier album en 2012 (Our
Version of Events), la chanteuse britannique est enfin de
retour avec Long Live the Angels. Emeli Sandé présente à
nouveau ce mélange de chansons poignantes, entre pop adulte et R&B,
surtout des ballades (inspirées par son divorce récent), mais aussi
des pièces plus énergiques. Les collaborations sont rares sur ce
disque, mais on peut tout de même entendre son père, qu’elle est
allée visiter en Zambie, ainsi qu’un chœur d’enfants local sur « Tenderly ».
Dans l’ensemble, l’album se concentre autour de la voix de la
chanteuse qui n’a besoin que de bien peu d’artifices, surtout avec
des compositions aussi solides. Seule une chorale gospel vient
ajouter des harmonies vocales intéressantes à l’occasion. C’est un
album particulièrement réussi que propose Emeli Sandé qui passe
amplement le test du deuxième album.
(novembre 2016)
Slater & Fils est né à Saint-Jean-sur-Richelieu
en 2012 des cendres de Slater’s Sons, groupe qui existait
depuis 1996. Le quintette propose un rock alternatif énergique aux
influences punk et ska, avec un peu de Mononc’ Serge dans la
livraison. Ils ont une approche humoristique de la société et de
leur génération, sans toutefois porter un message social. Les 11
chansons originales contenues sur Cours d’inconduite incluent
les deux premiers extraits, « Chronique d’un anxieux chronique » et
« L’achat ». L’énergie du groupe est contagieuse et c’est sur scène
qu’elle prend tout son sens.
(novembre 2016)
Brille est le
premier album du Parisien Adrien Soleiman, une nouvelle voix de la
pop française et un héritier d’Alain Bashung et Christophe.
Il possède une très belle poésie qu’il enveloppe dans un mélange de
sonorités organiques et synthétiques, sûrement une inspiration
anglaise, surtout qu’il a fait confiance au réalisateur anglais
Ash Workman (Metronomy, Christine and the Queens).
Il présente donc une musique passablement riche, mais à la fois
simple et efficace. Saxophoniste de formation, c’est d’abord dans le
jazz et la bossa nova qu’il s’est exécuté. Ce n’est qu’à la
trentaine qu’il s’est tourné vers la pop, à notre plus grand
plaisir. C’est un premier essai grandement réussi et complètement
captivant que nous propose Adrien Soleiman.
(novembre 2016)
Ce duo frère et sœur s’est fait découvrir à
l’émission Faites comme chez vous à TVA. Charles-David
Lapierre écrit les textes et la musique, puis il est accompagné
de sa sœur Maude à la voix. Ils proposent une musique
introspective particulièrement douce, soit à la guitare acoustique
ou au piano, qui oscille entre folk, alternatif et musique planante.
Avec Tandem, le duo présente deux albums de chansons
originales en simultané, soit le Volume 1 avec 13 chansons en
français et le Volume 2 avec 13 titres en anglais. Parmi les pièces
clés du Volume 1, on retrouve le premier extrait, « Mille ans »,
ainsi que « La marche des hommes ». Quant au Volume 2, on peut y
entendre « Eden’s Gate » et « God’s Whisper ». Avec deux heures de
musique, vous devrez assurément apprécier leur style épuré pour
pouvoir écouter les deux albums en enchaînement. Si c’est le cas,
vous serez enchantés!
(novembre 2016)
Après cinq ans d’attente, le groupe pop punk
ontarien présente finalement un nouvel album studio, son sixième. Il
faut dire que Deryck Whibley a frôlé la mort il y a deux ans
des suites d’un abus d’alcool, et qu’au sortir du coma, il a dû
réapprendre à marcher et jouer de la guitare. Maintenant il va
mieux, mais il ne peut s’empêcher de raconter son histoire tout au
long du disque. Le groupe propose à nouveau quelques élans métal ou
punk hardcore, mais l’ensemble demeure plutôt mélodique, bien ancré
dans le pop punk. Après une première moitié emplie de rage, Sum 41
deviennent plus sages dans la deuxième moitié avec des chansons
pleines d’espoir. Des arrangements de cordes surprennent en quelques
occasions et contribuent à ajouter de la richesse à ce court album
de 10 titres. Le disque peut sembler quelque peu dramatique au
départ, mais le groupe réussit à créer un ensemble cohérent et
agréable à écouter. 13 Voices est donc un très bon album.
(novembre 2016)
Après six ans d’absence sur disque, le groupe
indie écossais est de retour avec possiblement son meilleur album en
20 ans. Ce dixième album contient toujours des éléments de rock et
de pop, mais avec cette fois une certaine touche folk qui leur va
particulièrement bien. Enregistré en France et à Glasgow, le disque
offre un son organique plutôt doux. Les refrains demeurent toujours
aussi accrocheurs et Here contient assurément une musique
grandement agréable à écouter, qui se déguste lentement. Son
principal défaut est peut-être d’être un peu trop uniforme, ce qui
pourra devenir lassant pour ceux qui aiment moins ce style
acoustique mélancolique. Il reste que Teenage Fanclub n’a rien perdu
de sa touche pop, après presque 30 ans de carrière.
(novembre 2016)
Il aura fallu attendre près de 20 ans pour que le
groupe de Jacksonville en Floride présente un album éponyme, leur
10e opus qui serait aussi leur dernier avant de se retirer. En plus,
il s’avère qu’il soit probablement leur meilleur enregistrement à ce
jour. Yellowcard propose toujours un son à tendance pop punk, mais
plus mature et avec plus de nuances que par le passé. Le groupe nous
offre d’ailleurs son album le plus varié à ce jour avec bien peu de
chansons qui se comparent. Ils passent de chansons énergiques
dominées par la guitare électrique, à des titres plus introspectifs
sans tomber dans la ballade ennuyante. Ils se permettent même des
incursions acoustiques comme dans « I’m a Wrecking Ball ». Alors que
l’album nous procure plusieurs surprises agréables en cours de
route, il ne cesse de s’améliorer pour une finale en force avec
l’énergique « Savior’s Robes » et l’hymne ultime de « Fields &
Fences ». C’est donc avec cette très belle conclusion que se termine
la carrière d’un groupe contemporain qui en aura marqué plus d’un.
(novembre 2016)
Sur son cinquième album, la rappeuse londonienne
originaire du Sri Lanka semble vouloir revenir à son héritage de
réfugiée, entre autres avec le premier extrait, « Borders », qui
aborde la présente crise des réfugiés. Musicalement, elle fusionne à
nouveau le hip hop et l’électro avec des sons en provenance du
Moyen-Orient. C’est le cas notamment dans son nouvel extrait, « Go
Off », réalisé par Skrillex et Blaqstarr, qui propose
une basse puissante en accompagnement à sa voix saccadée.
Malheureusement, l’album s’essouffle rapidement par la suite alors
que M.I.A. semble se perdre quelque peu dans différents essais plus
ou moins réussis. Elle demeure créative, mais elle perd quelque peu
notre intérêt sur plusieurs morceaux, dont la dépouillée et
franchement ennuyante « Jump In ». Des rumeurs ont couru à l’effet
que A.I.M. serait possiblement son dernier album et on aurait
pu s’attendre à mieux pour l’occasion. L’album présente de nombreux
éléments intéressants, mais il inclut aussi beaucoup trop de
remplissage, surtout dans sa version de luxe de 17 titres. Les fans
de longue date M.I.A. devraient tout de même y trouver leur compte.
(chronique principale d'octobre 2016)
Goldroom est un trio électro dansant formé à Los Angeles en 2011 par
l’auteur-compositeur et réalisateur Josh Legg (ex-NightWaves).
Leur musique est basée sur les synthétiseurs et se promène
agréablement entre l’introspection et le plancher de danse. Leur
musique, qui peut sembler légère à la base, demeure à la fois
intelligente et divertissante. Réalisé par Josh Abraham (Velvet
Revolver, Courtney Love, Limp Bizkit, Orgy,
Linkin Park, etc.), West of the West est un album qui
s’écoute de façon particulièrement agréable, sans jamais nous
déranger. Un parfait mélange de musique pop et de musique plus
ambiante à écouter à l’arrière-plan d’une soirée entre amis. Une
bien belle découverte! (découverte du mois d'octobre 2016)
Le trio The Balconies s’est formé à Ottawa en
2007 en tant que projet parallèle pour la chanteuse et guitariste
Jacquie Neville et son frère Steve à la basse. Maintenant
un quatuor, ils nous présentent leur troisième album dans un style
indie rock passablement accessible, suffisamment pour conquérir les
radios. Des groupes comme Metric peuvent nous venir en tête
même si un côté plus sombre à la Interpol peut aussi nous
arriver en certaines occasions.
(octobre 2016)
Avec ce quatrième album, Band of Skulls continue de tracer son sillon.
Un premier album donnait la mesure en 2009 avant d’amorcer un retour
triomphal trois ans plus tard avec Sweet Sour, véritable tour de
force où blues gras du bide et psychédélisme fleuretaient comme de vieux
amants. Et pourtant cette mayonnaise maintes fois éculée prenait
méchamment bien, Sweet Sour reste à date l’apogée discographique
du combo de Southampton. Un bon poil moins inspiré sur Himalayan,
le groupe polissait déjà son style et donnait l’impression de jouer sur
la corde sensible de la vulgarisation : Band of Skulls devenait plus
accessible, plus radiophonique, sans réellement sombrer dans le populos.
By Default offre les mêmes symptômes : un rock tellurique d’une
qualité tout à fait acceptable
–
bon nombre de ses contemporains se sustenteraient de cette matière – qui
manque cependant de caractère. Objectivement (mot tout à fait
antinomique avec l’essence même du chroniqueur), cet album produit par
Gil Norton (Pixies, Foo Fighters) est tout de même
meilleur que le précédent. Jouant nettement plus sur la variation de
tempo, le combo oscille sensiblement entre heavy rock zeppelinien
(« Black Magic »), blues sautillant des Black Keys (« Back of
Beyond »), rock groovy (« So Good »), et hard mélodique (« Embers »).
Cette fusion de styles, melting pot bordélique, manque de
cohérence et provoque du coup un disque assez inégal. A aucun moment
cela ne remet en cause les performances musicales – guitare
virevoltante, batterie écrasante, chants et voix entremêlés – dont Band
of Skulls n’a pas à rougir. Tout cela montre simplement une nouvelle
fois que les prouesses musicales doivent être au service de compositions
solides. C’est là que Band of Skulls a encore une marge de progression.
(octobre 2016)
Pour ce nouvel album, l’ex-participante de Star Académie originaire
du Nouveau-Brunswick a décidé d’interpréter certaines de ses
chansons préférées des années 1960 et 1970 en anglais. L’Acadienne
revisite ces grands succès dans un style pop plutôt doux à saveur
country. L’album débute en force avec son excellente interprétation
de « The Rose » d’Amanda McBroom popularisée par Bette
Midler en 1979. Les autres moments forts du disque nous arrivent
avec « Leaving on a Jet Plane » de John Denver, « If You
Could Read My Mind » de Gordon Lightfoot, « Don’t Stop » de
Fleetwood Mac, l’excellente « Angel of the Morning » rendue
populaire par Carrie Rodriguez, ainsi que la dynamique
chanson-titre de Mary Hopkin pour conclure le CD. La majorité
des chansons lui vont à merveille et elle les chante avec sa très
belle voix d’une douceur désarmante. En fait, elle réussit à
s’approprier ces chansons que l’on connaissait déjà très bien pour
la plupart. Une belle surprise!
(octobre 2016)
Après l’excellent album
Old il y a trois ans, le rappeur est de retour avec
Atrocity Exhibition, dont le titre a été inspiré par une chanson
de Joy Division. Évidemment, les comparaisons s’arrêtent ici.
Brown poursuit dans la direction entamée précédemment avec une
musique hip hop extrêmement riche. Les thèmes par contre s’avèrent
plutôt sombres, dépeignant les atrocités du monde d’aujourd’hui.
Seule « Dance in the Water » réussit à nous donner un peu de répit
de ce côté. Les collaborations s’avèrent peu nombreuses sur l’album,
la plus intéressante étant certainement celle de Kendrick Lamar
dans « Really Doe ». Sans pouvoir totalement comparer ce nouveau
disque à son précédent, on peut considérer que Danny Brown réussit
encore à offrir un album de grande qualité, qui plaira assurément à
ses fans. (octobre 2016)
Le guitariste virtuose Thomas Carbou s’associe au
percussionniste Patrick Graham pour la présentation d’Impulse,
un album qui fusionne les genres alors que le jazz se mêle aux
musiques du monde et à la musique électronique. Les deux musiciens
sont habitués de jouer ensemble et ça s’entend en plusieurs
occasions alors qu’ils ne font qu’un, demeurant totalement au
service de la musique. Complètement instrumental, Impulse
nous fait voyager à travers l’Afrique, le Brésil et l’Inde avec des
paysages sonores uniques et des grooves contagieux. Le duo
nous offre un très bel album de jazz contemporain!
(octobre 2016)
Antoine
Corriveau – Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans
vouloir s’arrêter
Pour son troisième opus, Antoine Corriveau
s’offre un pop rock plutôt noir. Parfois engagé (« Rendez-vous »,
« Croix blanche », « Musique pour la danse »), Corriveau sait aussi
traiter de ses aventures charnelles et amoureuses (« Parfaite »,
« Deux animaux »). Dans « Constellations » (avec Fanny Bloom),
on se retrouve dans une ambiance enfumée de fin de soirée. Les
arrangements de cordes sont signés Marianne Houle, alors que
son fidèle complice Nicolas Grou demeure bien présent à la
réalisation. L’auteur-compositeur et interprète présente une œuvre
inspirée, à la hauteur des attentes.
(octobre 2016)
Le quatuor de Liège en Belgique présente un tout
premier album avec Sous la fourrure. Réalisé par Seb
Martel (M, Camille, Morcheeba), le disque
offre 12 titres aux sonorités country et folk, tout en demeurant
dans la nouvelle chanson française. Après s’être fait remarquer à
Montréal dans le cadre des Francofolies de 2014, les Dalton
reviendront au Club Soda le 11 novembre prochain en première partie
de Yann Perreau.
(octobre 2016)
Sur À présent, Vincent Delerm nous offre
des cuivres, des synthétiseurs et de très belles orchestrations
accompagnés d’une boîte à rythmes. Le mélange de programmation et de
musique acoustique est parfaitement illustré avec l’instrumental
« Un été ». Très cinématographique, l’album a été enregistré au
studio Ferber , le temple français de la musique de film, en
compagnie des réalisateurs Clément Ducol et Maxime Le Guil.
Delerm collabore avec Benjamin Biolay sur « Les chanteurs
sont tous les mêmes », avec aussi la présence de Camille pour
des chœurs. Avec À présent, Vincent Delerm nous présente un
très bel album, un disque dans le moment présent.
(octobre 2016)
Après 20 ans d’existence, le groupe rock américain semble vouloir
devenir plus patriotique que jamais avec American Band.
Pourtant, le premier groupe qui nous vient en tête dès l’écoute de
« Ramon Casiano », c’est Tragically Hip, un groupe canadien…
Il faut dire que les références extérieures n’ont jamais manqué avec
Drive-By Truckers qui semblent s’inspirer d’un peu n’importe qui.
Pendant ce temps, de nombreuses critiques américaines parlent d’American
Band comme de peut-être leur meilleur album à ce jour. Bon, il y
a bien des chansons solides, engagées et efficaces, mais
l’originalité est loin d’être à son paroxysme. Même si le groupe n’a
jamais autant dénoncé la politique et la société américaine, il
reste que musicalement, il nous propose un son déjà entendu plus
d’une fois. R.E.M. par-ci, CCR et Lynyrd Skynyrd
par-là, avec une trace de
U2dans les moments qui s’éloignent un peu plus du sud des
États-Unis façonnent le son de ce groupe ancré dans la culture
américaine. Leurs fans apprécieront certainement, même si seul le
propos semble amener le groupe ailleurs.
(octobre 2016)
L’auteure-compositrice et interprète Catherine
Durand nous revient avec son sixième album, quatre ans après
Les murs blancs du Nord. Sur La pluie entre nous,
l’artiste se distancie quelque peu de son approche folk des disques
précédents. Elle explore plutôt des textures modernes avec des
ambiances électro et des synthétiseurs. Ariane Moffatt vient
d’ailleurs l’appuyer aux synthétiseurs. Catherine peut aussi compter
sur les collaborations d’Emmanuel Éthier (réalisation,
guitares, basses et claviers), Joe Grass (pedal steel),
Salomé Leclerc (textes, guitare et voix) et Gaële
(textes). Le premier extrait, « Marcher droit », présente une
excellente mélodie pop qui nous accroche dès la première écoute.
(octobre 2016)
Le rappeur de Compton, Los Angeles, Californie
présente son huitième album avec 1992. Il poursuit dans le
gangster rap inspiré de sa jeunesse, mais aussi de différents
événements passés qui ont eu lieu à Los Angeles, comme par exemple
l’affaire OJ Simpson. The Game reprend un classique d’Ice-T,
« Colors », qu’il transforme à sa façon en « True Colors / It’s
On ». Il présente aussi l’excellente « 92 Bars » qui écorche Meek
Mill et quelques autres rappeurs au passage. En plus, il propose
son plus grand succès radio en cinq ans avec « All Eyez », mettant
en vedette Jeremih. The Game demeure fidèle à sa réputation
sur 1992, sans grandes surprises.
(octobre 2016)
Influencé par les groupes britanniques des années
1960, le groupe d’Atlanta présente avant tout un son rock garage
bien contemporain. Les Hives et les Vaccines nous
viennent donc autant en tête que les Kinks, les Animals,
les Zombies et les Beatles.
D’abord connus sous le nom de A Fir Ju Well, ils ont
finalement adopté le nom de Gringo Star comme un clin d’œil au
célèbre batteur des Fab Four, Ringo. Sur ce quatrième album,
le groupe y va à fond dans une distorsion de guitare d’une autre
époque, tout en conservant des mélodies efficaces, souvent
mémorables. Ils mélangent habilement les références au passé et un
son alternatif plus moderne. Par contre, il semble parfois y avoir
une certaine dichotomie entre leur amour pour l’invasion britannique
des années 1960 et leur désir de proposer quelque chose de neuf pour
une nouvelle génération d’amateurs. Le résultat s’avère donc parfois
hasardeux et nous laisse quelque peu pantois.
(octobre 2016)
Matt Holubowski s’est démarqué par son style
unique lors de sa participation à La Voix. En effet, un son
folk et sa voix au timbre singulier en ont fait tout de suite un
talent à part dans le concours. Peu de temps après, il remplissait
déjà des salles un peu partout et développait un peu plus chaque
jour son style déjà particulier, centré sur sa guitare acoustique et
sa voix. Solitudes est son premier album complet sur lequel
il peut enfin laisser libre cours à tout son talent. On y trouve 11
titres majoritairement en anglais, mais avec aussi des pièces en
français (« La mer / Mon père », « L’imposteur »). Si les attentes
pouvaient déjà s’avérer élevées à son égard, on peut dire qu’il
remplit parfaitement son mandat puisqu’il présente un album
recherché et intelligent qui correspond très bien à la hauteur de
son talent. Comme le suggère si bien son titre, Solitudes est
un album à écouter en solitaire, en y posant toute notre attention.
Un excellent disque!
(octobre 2016)
C’est avec la voix de Gilles Vigneault que
débute ce nouvel album de ce poète et leader de la scène slam
montréalaise sur le titre savamment choisi « Mon pays ». Sur
S’armer de patience, Ivy nous propose 13 titres percutants
accompagné du trio MISC composé du pianiste Jérôme
Beaulieu, du contrebassiste Philippe Leduc et du batteur
William Côté. L’album a été réalisé par Yves Desrosiers
et il propose un très bel amalgame entre les mots et la musique. Sur
la chanson-titre, Ivy se lance dans la chanson traditionnelle, et il
évoque tout au long du disque le pays, le changement, le courage, la
foi et le pouvoir de la parole. En plus de Vigneault, le disque
permet d’entendre des artistes renommés : Michel Rivard,
Marjo, Raoul Duguay, etc.
(octobre 2016)
Joseph est un trio de sœurs de Portland, Oregon
qui propose une musique folk à très forte tendance pop, grâce
notamment à d’excellentes mélodies et de superbes harmonies vocales.
Elles présentent un tout premier album qui possède certains éléments
intéressants, avec un grand pouvoir de séduction. Les arrangements
sont léchés avec de belles orchestrations. Des pièces comme « SOS (Overboard) »
risquent fort de vous rester en tête longtemps, même si plus tard
des compositions s’avèrent plus faibles et ne donnent pas
nécessairement le goût de se rendre au bout. Le talent d’interprètes
des sœurs Closner est indéniable, mais elles devront
peut-être s’entourer de compositeurs plus solides d’un point de vue
créatif.
(octobre 2016)
KNLO (alias Akena Okoko ou KenLo Craqnuques) est un
rappeur et compositeur de Québec maintenant installé à Montréal qui
a fait partie de plusieurs collectifs dont Movezerbe, K6A
et Alaclair Ensemble, en plus de participer à une quinzaine
de projets instrumentaux. Long jeu est son premier album solo
de rap et il y aborde les thèmes de la pauvreté et de la guérison
collective. Ses grooves intégrant parfois du jazz, du soul et du
funk sont souvent contagieux, mais il peut aussi surprendre par son
expérimentation. De nombreux collaborateurs participent au disque
dont Robert Nelson, Lou Phelps, Jew3lz, Caro
Dupont et l’excellent Kaytranada. KNLO se confirme
définitivement comme un artiste à découvrir, un rappeur unique en
son genre.
(octobre 2016)
Pour ce mini-album, la Brésilienne propose un
recueil de quatre chansons en anglais, en espagnol, en portugais et
en français qui parcourent en quelque sorte son histoire
personnelle. C’est seule avec son violoncelle qu’elle présente des
œuvres de Beirut, Violeta Parra, Lupicinio
Rodrigues, ainsi que « Les vieux » de Jacques Brel. L’auteure-compositrice
et interprète de grand talent aime bien reprendre des chansons des
autres à l’occasion. Elle se fait donc plaisir sur Cantando
avec des pièces qui ont marqué sa jeunesse. C’est seulement dommage
que le disque dure moins de 13 minutes.
(octobre 2016)
Pour son nouvel album, le Canadien Daniel Lanois fait équipe avec
Rocco DeLuca pour présenter un enregistrement instrumental
totalement expérimental sur lequel la guitare lapsteel est à
l’honneur. Goodbye To Language est donc un album
atmosphérique qui se rapproche beaucoup plus de son travail avec
Brian Eno dans les années 1980 que de ses enregistrements folks
des dernières années. Les arrangements et effets sont subtils mais
nombreux, et on retrouve plusieurs couches musicales qui nous font
doublement apprécier le travail de réalisateur de Lanois. C’est un
album qui crée rapidement des hallucinations en plus de nous
hypnotiser à tout coup. Avec ce nouveau disque, Daniel Lanois nous
propose une musique d’avant-garde unique, certainement sa meilleure
œuvre depuis
Shineen 2003. Par contre, une grande ouverture d’esprit et
de la patience s’avèrent nécessaires pour réussir à adhérer
complètement à sa proposition.
(octobre 2016)
Plume Latraverse (Michel de son prénom) fait
partie de ces légendaires rockeurs québécois au côté des
Charlebois et Boulet. Par contre, depuis un bon moment
déjà, il aime se laisser désirer. Surtout, il nous arrive avec du
matériel dans un style qu’on n’attendait pas. Ce fut le cas en 2008
avec
Plumonymes, paru presque dans l’anonymat total, et il remet
ça avec Rechut! Les chansons de ce nouvel album sont nées en
tournée où il a eu alors la piqûre et une « rechute » pour l’envie
d’enregistrer un album. Dominé par les inoubliables « Souvenir
archangélique » et « Vieux os! », ce nouveau disque propose un
mélange de folk et de rock, avec une bonne part de poésie. On y
retrouve d’ailleurs des textes de Beaudelaire et Verlaine,
habilement mis en musique par Latraverse. Certaines pièces ne
peuvent certainement pas rivaliser avec son œuvre passée, mais à 70
ans, Plume Latraverse peut encore proposer des morceaux
intéressants.
(octobre 2016)
Pour son 24e album en carrière, l’auteur-compositeur
et interprète a enregistré tant à Montréal qu’à L’Isle-aux-Coudres.
Réalisé par Guy St-Onge, le disque de 14 titres contient une
majorité de chansons originales, dont le premier extrait, « J’oublie
jamais, jamais, d’aimer ». Mais Lavoie interprète aussi quelques
pièces de ceux qu’il appelle ses héros, comme Léo Ferré
(« Avec le temps »), Alain Bashung (« La nuit je mens ») et
Félix Leclerc (la chanson-titre). C’est un album tout en
douceur que nous propose Daniel Lavoie avec Mes longs voyages,
un album basé sur sa voix et ses textes.
(octobre 2016)
Après un mini-album en anglais en 2014 qui lui a
permis d’établir un peu plus sa renommée dans le Canada anglais,
revoici Lisa Leblanc mais cette fois-ci pour un album complet de 12
titres. Majoritairement en anglais, Why You Wanna Leave,
Runaway Queen? propose aussi quelques moments en français, dont
l’excellente « Ti-gars ». Sur cet album, la chanteuse folk rock
s’aventure un peu plus en territoires blues et rock avec quelques
titres franchement mémorables (« Could You Wait ‘Til I’ve Had My
Coffee? », « City Slickers and Country Boys »). Elle fait aussi une
reprise surprenante et grandement intéressante de « Ace of Spades »
de Motörhead. Avec cet album, la Néo-Brunswickoise s’installe
plus que jamais dans le paysage musical canadien, au sommet de la
scène folk et blues rock.
(octobre 2016)
Pour l’aider à la réalisation de son nouvel
album, Lynda Lemay a travaillé avec Claude « Mégo » Lemay (Céline
Dion). Tout au long des 15 pièces, l’auteure-compositrice et
interprète présente son style bien à elle, un mélange de chanson et
de pop française. Elle est accompagnée de chœurs et d’orchestrations
qui ajoutent une richesse agréable à l’album, faisant oublier en
plusieurs occasions les textes simples de l’auteure, certainement
poétiques, mais très souvent premier degré. À noter en conclusion du
disque une chanson interprétée par sa fille Ruby Weisinger,
« Ne pars pas ».
(octobre 2016)
La Torontoise Barbra Lica est une étoile montante de la scène jazz
canadienne. Avec ce troisième album, elle fait définitivement son
entrée parmi les grands. Elle réussit à nous charmer dès la pièce
d’ouverture, « Coffee Shop », et sa voix ravissante nous transporte
tel un rayon de soleil jusqu’à sa séduisante reprise de « Lovefool »
des Cardigans. L’auteure-compositrice et interprète nous
accroche tout de suite un sourire aux lèvres avec son attitude
optimiste qui respire la joie de vivre. Ses chansons jazz pop ont
toutes ces mélodies irrésistibles qui nous donnent envie de chanter
en chœur avec la chanteuse avant qu’elle devienne notre meilleure
amie. Voici donc l’album rafraichissant par excellence!
(octobre 2016)
Lowlands est un groupe folk rock de Guelph en
Ontario qui est dirigé par le chanteur et guitariste Gordon Auld.
Suite à leur premier album, Huron, ils reviennent avec
Erie, dans leur série d’albums dédiés à chacun des cinq Grands
Lacs. Réalisé par Gavin Gardiner, l’album contient un son
folk dans lequel le banjo et la guitare pedal steel sont à
l’honneur. La voix d’Auld se démarque également de l’ensemble qui
s’avère plutôt nostalgique. On peut y entendre des chansons très
efficaces, mais quelques longueurs quelque peu lassantes peuvent
nous forcer à accélérer le pas jusqu’à la fin.
(octobre 2016)
Pour son troisième album, le quintet québécois
fondé à Saint-Éli-de-Caxton en 2008 reprend à sa façon des pièces
qui caractérisent la Nouvelle-Orléans et la culture afro-américaine.
Misses Satchmo demeurent bien ancrés dans le style jazz des années
1930. Le groupe présente des standards
comme « It Ain’t Necessarily So », la douce « Why Don’t You Do
Right », l’entraînante « Ol Man Mose », « Jonah and the Whale »,
ainsi que le medley « My Babe / Muddy Water ». Ils
réussissent à interpréter mieux que quiconque cette musique
incontournable d’une autre époque.
(octobre 2016)
L’artiste danoise est de retour avec son troisième album, trois ans
après le succès d’Aventine
qui lui a permis d’obtenir la reconnaissance mondiale. Enregistré à
Berlin, Citizen of Glass poursuit admirablement le travail
entamé sur ses précédents disques. Elle nous propose donc une
musique pop de chambre toute en douceur dans laquelle les violons et
le piano sont à l’honneur, en plus d’y ajouter cette fois certains
éléments électroniques discrets et des modulations vocales. Sur
certaines pièces à tendance gothique comme « Trojan Horses », Agnes
nous fait penser à un mélange entre Enya et Nick Cave.
Plusieurs moments ne manqueront pas de vous séduire, comme par
exemple le premier extrait, « Familiar ». Sur ce nouvel album, Agnes
Obel réussit à donner une touche de modernité à son style aux
influences d’époques lointaines. Il s’agit encore une fois d’un très
bon disque, même s’il nécessite une atmosphère bien particulière
pour véritablement l’apprécier.
(octobre 2016)
Pour son 13e album en carrière, Bruno Pelletier
semble être dans une période particulièrement heureuse de sa vie
alors qu’il approche de la mi-cinquantaine. Il propose en effet un
ensemble de 12 pièces majoritairement lumineuses. Les mélodies sont
efficaces et les rythmes s’avèrent plutôt entraînants alors que sa
voix n’a rien perdu de sa puissance. Tout en demeurant résolument
pop rock le son de Pelletier fait quelques incursions dans le folk,
notamment avec le premier extrait, la chanson-titre. Les fans de
Bruno Pelletier auront assurément un sourire accroché au visage à
l’écoute de ce nouvel opus passablement divertissant.
(octobre 2016)
Après une présence remarquée dans l’aventure
The Voice en France dans l’équipe de Mika, l’Acadienne
Caroline Savoie a tout raflé à l’édition 2015 du Festival
international de la chanson de Granby. C’est à New York qu’elle
s’est rendue pour enregistrer ce premier album éponyme en compagnie
du réalisateur Jay Newland, l’homme derrière le classique
Come Away With Mede Norah Jones. Caroline nous offre
une musique folk pop chaleureuse, une musique intimiste livrée avec
un grand naturel et beaucoup de charisme. En plus de ses 10
compositions originales qui semblent gagner en aplomb tout au long
du disque, l’artiste présente une version bien personnelle de « Buckets
of Rain » de Bob Dylan en conclusion du CD.
(octobre 2016)
Cinq ans après le succès de
What We Saw from the Cheap Seats, Regina Spektor est de
retour avec Remember Us to Life. Elle présente ses
chansons majoritairement piano et voix avec une grande douceur et
une diction impeccable. Par contre, on peut aussi entendre des
orchestrations complètes pour une musique pop théâtrale souvent plus
intéressante que ses ballades. Elle explore même le hip hop sur
« Small Bill$ ». Sa tendance très théâtrale peut parfois agacer et
on l’imagine facilement sur une scène de Broadway. Remember Us to
Life s’avère quelque peu inégal, malgré de très bons moments.
Elle demeure tout de même une artiste au style original.
(octobre 2016)
Après
Mort de soifen 2014, Les Tavarneux sont de retour avec
Mort de rire et leur rock ‘n’ roll à tendance folk aux
influences de Plume Latraverse. Sur ce deuxième album,
Marc-Alain Lavoie et sa bande ne présentent rien de moins que 19
chansons originales pour un total de 67 minutes, incluant le premier
extrait, « En TK ». Mort de rire contient de nombreux textes
teintés d’humour et dépeignant un portrait quelque peu décourageant
de la société d’aujourd’hui. Le tout nous est livré dans une
ambiance festive et une énergie hors du commun, avec en plus des
refrains accrocheurs parfaits pour chanter en chœur lors de leurs
concerts. Même si quelques pièces sur Mort de rire présentent
un peu moins d’intérêt, il s’agit d’un album festif contenant
plusieurs classiques québécois instantanés comme « J’ai engraissé
mon chimpanzé », « Toune de marde » ou « L’ail, l’ail, l’ail ».
(octobre 2016)
Le groupe new wave irlandais revient avec son troisième album, le
premier depuis
Beaconen 2012. Two Door Cinema Club prennent une tangente
un peu plus dansante sur Gameshow avec une musique pop bien
chargée en synthétiseurs et plusieurs moments de disco. Les
Scissor Sisters et les Bee Gees peuvent d’ailleurs nous
venir en tête sur des titres comme « Bad Decisions » et « Fever ».
Si au premier abord, cette nouvelle direction peut s’avérer
troublante pour leurs fans de la première heure, elle parvient
rapidement à nous convaincre qu’il s’agit d’une belle évolution pour
le groupe qui ne cesse de regarder vers l’avant, malgré des
influences bien ancrées dans le passé. Gameshow est beaucoup
plus énergique que le précédent et c’est tant mieux. Mais surtout,
le trio réussit à nous proposer à nouveau des compositions de très
haute qualité. Il en résulte certainement leur album le plus
accessible, mais aussi leur plus complet et réussi à ce jour. À
découvrir!
(octobre 2016)
Wildlife est un quintet de Toronto qui existe depuis 10 ans et qui
propose une musique indie rock à forte tendance pop, une musique sur
mesure pour la radio. On peut déceler des influences de rock
alternatif et même de punk dans leur section rythmique et leurs
guitares, mais le groupe demeure avant tout un groupe de pop rock
aux mélodies mémorables. Avec ce nouveau disque, Wildlife demeurent
bien de leur temps avec un son moderne, une musique de leur
génération.
(octobre 2016)
Suite au décevant
Britney Jean en 2013, Britney a senti le besoin de fouetter
sa carrière. D’abord un spectacle permanent à Las Vegas, puis
maintenant un retour sur disque avec Glory. Elle y présente
une pop moderne avec des influences hip hop, R&B et électro, le tout
demeurant toujours dansant. On peut faire aisément des liens avec
Justin Bieber en plusieurs occasions, mais Britney ne renie
aucunement ce qu’elle a fait précédemment, surtout sur les albums
Blackoutet
Femme Fatale, ses deux plus intéressants des 10 dernières
années. Le rythme est un peu plus lent que la moyenne de ses
disques, mais on peut toujours entendre quelques titres énergiques
sur lesquels elle ne se prend pas au sérieux, comme « Clumsy » et
« Do You Wanna Come Over? » par exemple. On retrouve donc plusieurs
éléments intéressants sur Glory qui contient suffisamment de
hits contemporains pour ramener la blonde chanteuse au top 40. Un
beau mélange de maturité et de folie! (chronique principale de
septembre 2016)
Le DJ et producteur Louis Kevin Célestin (alias Kaytranada)
est né en Haïti, mais a grandi à Montréal. Sur ce premier album, il
propose un savant mélange de musique électro à tendance house, de
R&B contemporain et de hip hop. Il est entouré de collaborateurs
tout au long du disque alors qu’il signe seul quatre titres
seulement parmi les 15 offerts. Son exploration en solo inclut un
retour au R&B des années 1980, mais il demeure généralement bien de
son époque, exploitant à plein les technologies modernes. Des
fusions avec BadBadNotGood et Karriem Riggins
permettent de découvrir un côté instrumental un peu plus planant,
aux limites du trip hop. Le mélange de chanteurs et de rappeurs, qui
peut sembler déstabilisant au premier abord, s’avère plus
qu’enrichissant en bout de ligne. Un des moments forts du disque
nous arrive vers la fin avec une excellente collaboration avec la
Montréalaise Shay Lia pour « Leave Me Alone ». 99.9%
est un album d’une heure qui demeure agréable à écouter du début à
la fin. (découverte du mois de septembre 2016)
Avec Les Frères Cueilleurs, le collectif
hip hop, qui comprend entre autres Maybe Watson et Claude
Bégin, revient aux sources avec une musique plus axée sur le
rap, moins variée que sur ses albums précédents. Tout en demeurant
totalement contemporain, le groupe mise un peu plus sur le old
school avec un brin de nostalgie. Par contre, ce sont les textes
qui demeurent à l’avant-plan avec des thèmes comme la famille, la
nostalgie, la compétitivité, la réussite, l’amour et la vigilance.
Même s’il est un peu plus unidimensionnel que par le passé, Alaclair
Ensemble devrait toujours plaire à ses fans.
(septembre 2016)
Un nouvel album en français par la plus grande
chanteuse au monde est toujours très attendu dans la francophonie.
Parmi les 12 chansons offertes par Céline Dion sur Encore un soir,
notons sa reprise personnelle et touchante de « Ordinaire » de
Robert Charlebois, minutieusement adaptée et féminisée par
Mouffe, la parolière de la version originale de 1969. On y
trouve aussi bien sûr le premier extrait à succès, la chanson-titre.
Une édition de luxe (limitée) de l’album avec trois titres
additionnels est aussi disponible.
(septembre 2016)
Sara Dufour s’est fait remarquer à La Voix
grâce à son énergie contagieuse et sa personnalité unique. Elle
présente maintenant son premier album, un disque folk et country
avec aussi des éléments de rock un peu sale. On devine aisément son
plaisir à chanter des chansons qu’elle aime, des chansons
authentiques. L’album a été réalisé par Dany Placard qui
réussit à faire ressortir la personnalité forte de la jeune femme de
Dolbeau-Mistassini. À l’image du premier extrait, « Dans l’sens
contraire », Sara nous propose des chansons dynamiques, mais elle
sait aussi nous toucher avec des pièces comme « On the Road », « La
toune en do » et « Tu dors encore ». Des titres comme « Johnny » et
« Chez nous c’est Ski-Doo » ont tout de futurs classiques
typiquement québécois. C’est donc un très bon premier disque que
nous offre Sara Dufour, un disque énergique qui nous donne le goût
d’aller la voir en spectacle.
(septembre 2016)
Le natif du Connecticut Nick Fradiani est devenu
une célébrité instantanée lorsqu’il a remporté la 14e édition d’American
Idol. Il présente maintenant son premier album aux mélodies pop
incluant aussi quelques sonorités de rock. Fradiani a collaboré à
l’écriture de 11 des 12 titres offerts et il s’avère être un auteur
passablement talentueux. Malheureusement, malgré un style pop plutôt
léger, il présente peu de pièces se démarquant véritablement de
l’ensemble, donc les hits potentiels sont peu nombreux. Les succès
« Beautiful Life » et « Get You Home » représentent donc les
morceaux les plus remarquables du disque. L’artiste possède
assurément de belles qualités, mais il lui faudra de l’aide pour
l’écriture de chansons plus efficaces.
(septembre 2016)
Avec son troisième album, le quintette de Los
Angeles poursuit son périple dans une musique pop rock qui possède
tout ce qu’il faut pour plaire aux radios. Le disque est à nouveau
réalisé par le batteur Ryan Rabin (le fils de Trevor Rabin
de Yes), même si Phil Ek (Band of Horses,
The Shins) participe aussi pour quelques pièces. Le groupe
semble avoir pris un bon coup de maturité lors de sa tournée des
dernières années. Le résultat est que Big Mess s’avère plus
solide et cohérent que les précédents, comme si Grouplove avait
enfin vraiment adhéré à son propre style, qui se situe quelque part
entre MGMT, Fun et Katy Perry. Mais surtout, ce
qu’on retient rapidement à l’écoute de Big Mess, c’est le
plaisir et la joie de vivre qui s’en dégagent. C’est un album
intelligent et de grande qualité, qui offre en plus un excellent
divertissement. Le meilleur des deux mondes quoi!
(septembre 2016)
No Filter est le 11e album du pianiste virtuose et chanteur
canadien. Il y présente un mélange de chansons originales et de
pièces instrumentales, toujours dans ce style bien à lui. Il demeure
en effet bien difficile de le catégoriser, flirtant avec le jazz, la
musique pop et la chanson plus classique. Ses influences variées
sont à la base même de cet éclectisme musical. Réalisé par
Kaeshammer lui-même, l’album a été enregistré live en studio
en seulement deux jours à Toronto. Le premier extrait, « Everybody
Catches Love Sometime », a été écrit avec James Bryan des
Philosopher Kings, et on peut y entendre Randy Bachman à
la guitare. Kaeshammer semble se découvrir en tant que parolier sur
No Filter, avouant lui-même que les textes viennent
habituellement avant la musique. Après 20 ans de carrière, l’artiste
d’origine allemande semble plus à l’aise que jamais dans ce style
musical qu’il a fait évoluer.
(septembre 2016)
On pouvait penser qu’au bout d’un cinquième album avec ce line-up
toujours aussi resserré, The Kills n’aurait plus grand chose à dire.
Depuis
Blood Pressures sorti en 2011, le binôme a vécu séparément des
émotions fortes et des aventures musicales pour Allison Mosshart
(avec The Dead Weather) et personnellement éprouvantes pour
Jamie Hince dont une séparation avec Kate Moss et de
multiples opérations de la main. Suite à quoi, Hince réapprend à jouer
de la guitare avec trois doigts uniquement et aborde une évolution
forcée de son jeu. Dans sa quête de renouvellement perpétuel, ce
handicap devenait presque une aubaine… Le résultat est assez saisissant
: Ash & Ice est un disque de rock viscéral, tortueux et sensuel.
La tension s’expose tout au long de ce disque aux riffs charnels («
Doing It To Death », Heart Of Dog ») et au chant envoûtant (« Hum For
Your Buzz », « Hard Habit To Break »). Clairement, l’enregistrement
délocalisé à Los Angeles (puis finalisé ensuite aux studios Electric
Lady à New York) se ressent : ville ouverte, sans limite, libérée et
tout simplement différente. Sans aucun doute possible, tous ces
ingrédients et l’influence de la Cité des Anges sont bien présents. Sur
les treize chansons – généreux les Kills ! – le binôme réussit à varier
les tempos, à ruser et à surprendre avec des riffs et des sonorités loin
des conventions garage rock dépersonnalisées. D’ailleurs, le travail de
Jamie Hince est assez remarquable : les sonorités de guitare sont
protéiformes et offrent un terrain fertile aux exercices vocaux d’Allison
qui effectue également un travail remarquable. Ash & Ice tient
donc le pari de faire dans l’épuré sans sombrer dans le simpliste.
(septembre 2016)
L’auteur-compositeur et interprète présente son
quatrième album avec Nous serons des milliers. Il coréalise
lui-même le disque avec Peter Van Uytfanck (Jimmy Hunt,
Kandle), avec en plus les conseils d’Érik West-Millette
(West Trainz). Un peu moins folk que son précédent
disque, ce nouvel album inclut de nombreux éléments de musique du
monde. Les textes demeurent par contre toujours aussi poétiques et
engagés. La chanson-titre a connu un certain succès l’automne
dernier, tant dans les radios qu’en ligne avec un vidéoclip
d’animation visionné plus de 40 000 fois. Sur ce nouvel
enregistrement, Lacombe démontre tout son talent d’auteur-compositeur
avec un album varié qui demeure solide du début à la fin.
(septembre 2016)
Le quatuor de Québec présente son troisième
album, dont le point de départ, le premier extrait « Longtemps »,
tire ses origines d’un quidam rencontré dans un bar qui leur a
balancé quatre lignes sur mesure pour une nouvelle chanson. Le
groupe propose un son rock aux mélodies pop, avec de savants
arrangements parfois plus ambiants. Le disque de 35 minutes inclut
seulement 10 titres, mais qui se fusionnent parfaitement dans un
ensemble original et extrêmement agréable à l’oreille. (septembre
2016)
La spécialiste des spectacles musicaux, qui a
aussi prêté sa voix à Elsa dans le succès de Disney Frozen,
revient avec son cinquième album de chansons originales. Elle offre
à nouveau une musique pop adulte extrêmement léchée dans laquelle
c’est sa voix qui occupe toute la place au détriment d’une musique
souvent moyenne et inintéressante. On y retrouve tout de même
quelques éléments d’électronique, ainsi que des guitares
occasionnelles, mais rien pour dominer la voix de la chanteuse qui
prend tout le centre de la scène, telle une production de Broadway à
grand déploiement. En fait, il ne manque que le visuel pour se
croire dans un tel spectacle. Malgré tout, on peut sentir qu’Idina
présente peut-être son album le plus personnel à ce jour. Par
contre, le manque de détachement de la scène qui l’a vu naître
demeure plus qu’évident. C’est donc un album pour ceux qui la
suivent depuis longtemps ou qui sont tombés sous son charme sur
scène.
(septembre 2016)
Le prolifique groupe du Texas nous offre déjà son
huitième album studio en 16 ans. Tirant son inspiration du décès de
son grand-père, Will Sheff semble plutôt présenter un album
solo qu’un disque d’Okkervil River. Des instrumentations jazz,
orchestrales, voire même d’avant-garde créent une atmosphère bien
particulière sur le disque, qui conserve toujours quelques éléments
d’indie rock, mais grandement camouflés dans l’ensemble. La
mélancolie demeure au rendez-vous tout au long des 57 minutes de ce
CD, qui prend des tendances un peu trop larmoyantes par moments. Les
fans de la première heure risquent fort de regretter le style plus
énergique qui les avait accrochés. Sheff avait probablement besoin
d’enregistrer ce disque pour évacuer toute sa peine, mais Away
ne marquera certainement pas l’histoire du groupe, malgré de
bons moments.
(septembre 2016)
La chanteuse folk et indie rock présente déjà son quatrième album.
Moins acoustique que ses précédents disques, My Woman propose
une palette plus large avec des guitares distorsionnées et même de
l’électronique. Enregistré live en studio à Los Angeles, le
CD offre un son plutôt brut et une énergie hors du commun. À travers
une majorité de pièces rock, Angel nous offre des moments plus
variés comme du jazz rock (« Those Were the Days ») et même un solo
de piano à la toute fin sur « Pops ». En plus de laisser de côté son
folk acoustique, il y a aussi le country qui disparaît complètement
de My Woman. Par contre, il s’agit d’un virage grandement
intéressant pour cette artiste complète au talent sans bornes. Même
si ses fans de la première heure risquent de faire la grimace, Angel
Olsen présente possiblement son meilleur album à ce jour, son album
le plus complet et le plus divertissant.
(septembre 2016)
Piano Cameleons est un duo montréalais composé du
Torontois d’origine John Roney et du polyvalent Matt
Herskowitz. Sur cet album, le duo s’affronte au piano dans une
virtuosité fusionnant jazz et musique classique. Ils interprètent
des œuvres de Chopin, Bach, Schumann,
Rachmaninoff, Gershwin et même Brubeck. On peut
aussi les entendre en compagnie du grand Oliver Jones pour le
« Minuet in G major » de Christian Petzold. Ces
improvisateurs hors-pair réussissent à parfaitement amalgamer des
standards du jazz avec des pièces immortelles du répertoire
classique. Un très beau duel!
(septembre 2016)
L’auteur-compositeur et interprète de Toronto s’est déraciné pour
son nouvel album allant s’établir plus à l’est, à la campagne.
Inspiré par la beauté et la sérénité de son nouvel environnement
rural, il a composé son septième album en route vers Halifax en
Nouvelle-Écosse où il l’a enregistré, pour la première fois hors de
Toronto. On y retrouve un peu moins la petite touche country qui le
caractérisait jusque-là, à part peut-être un peu de pop teinté de
country sur « The Old Oak » et « Blue Jeans ». Rutledge explore
surtout de nouveaux styles, intégrant même des éléments de gospel
(« The Great Ascension ») à son rock introspectif. Sa voix demeure
toujours feutrée, au service des mots, et EAST s’avère
peut-être être son album le plus accompli à ce jour. Un très bon
disque, très agréable à écouter et à déguster tout doucement!
(septembre 2016)
Le groupe lyonnais Vaudou Game est dirigé par le
chanteur et guitariste togolais Peter Solo. Le groupe propose
une musique afro-funk chaude qui semble tout droit sortie des années
1970. On y trouve aussi des chants vaudou, du blues et du rock, mais
avec toujours cette énergie dansante contagieuse. Ils privilégient
des instruments vintage pour recréer le son analogique d’une époque
révolue. Avec Kidayu, c’est un deuxième album dynamique à
souhait que nous offrent Vaudou Game. Il fait appel à la nostalgie
et plaira par le fait même à tout amateur du funk des années 1970.
(septembre 2016)
Suite au succès inattendu du premier album de
Zomba Prison Project en 2015, Ian Brennan et sa femme, la
cinéaste et photographe italienne Marilena Delli, sont
retournés à la prison à sécurité maximale du Malawi pour enregistrer
les 14 titres inclus sur I Will Not Stop Singing. Ce sont
encore une fois les prisonniers et officiers de la prison qui sont à
l’honneur avec plusieurs chansons extrêmement touchantes, à
commencer par « I Will Not Return To Prison », aux allures de
cantique. Agnes Chiwisa offre aussi des prestations
exceptionnelles, alors qu’Elias Chimenya, un condamné à
perpétuité, nous glace le sang avec « Sister, Take Good Care of Your
Husband ». « I Will Never Stop Grieving for You, My Wife » est née
d’un atelier d’écriture dirigé par Brennan à sa dernière journée
d’enregistrement en prison. Elle explore les émotions du compositeur
suite au décès de sa femme et mère de ses 4 enfants. Un autre moment
d’une grande émotion pour un disque qui nous transporte dans un
univers bien particulier!
(septembre 2016)
Quatre ans après l’excellent
Dead Silence, le groupe canadien est de retour avec son
cinquième album. Afraid of Heights est possiblement leur
disque le plus varié, explorant différents styles, et incluant du
piano, des synthétiseurs et une guitare acoustique. Il s’agit du
premier album sans le batteur Aaron Solowoniuk, forcé au
repos dû à de multiples scléroses. Il est remplacé par Jordan
Hastings (Alexisonfire). Le guitariste Ian D’Sa a
fait un travail monumental à la réalisation du disque alors que
Billy Talent sonne mieux que jamais. Le groupe nous rappelle « The
Unforgiven » de
Metallica avec « Rabbit Down the Hole », alors que c’est
Muse qui nous vient en tête pendant « Horses & Chariots ». Le
groupe prend position dans « This Is Our War », ce qui élargit
encore un peu plus leur palette. Par contre, la pièce maîtresse de
l’album demeure la chanson-titre, que l’on retrouve en reprise à la
toute fin du CD. Avec Afraid of Heights, Billy Talent
démontrent tout l’éventail de leur talent, tant comme compositeurs
que comme musiciens. Il en résulte donc un album complet sur lequel
chaque pièce présente des éléments intéressants, ce qui par le fait
même nous donne envie de l’écouter jusqu’à la fin. Un très bon
disque! (chronique principale d'août 2016)
Jamie Kilstein a réussi à se faire connaître en tant qu’humoriste,
mais c’est maintenant en tant que leader d’un groupe de rock
alternatif qu’il se fait découvrir. Efficace à la guitare, c’est
surtout en tant que chanteur que Kilstein se démarque avec des
textes dénonçant vigoureusement des injustices comme l’homophobie,
le sexisme, le racisme, les parents irresponsables, les injustices
économiques, etc. Dans plusieurs pièces, c’est en parlant qu’il nous
lance ses textes corrosifs, plus en tant que rappeur/poète qu’en
tant qu’humoriste mis en musique. Par contre, les meilleurs
assemblages textes et musique nous arrivent lorsqu’il chante
véritablement, est un peu moins cinglant et s’adresse à un public
pas nécessairement partisan de ses idées. Parce qu’il faut le dire :
si vous n’êtes pas de la même opinion que Kilstein, vous risquez
fort de trouver le temps bien long! Même chose si les jurons vous
agacent… Il s’agit d’un bon album pour ceux qui aiment les artistes
qui prennent position, avec une musique indie rock énergique et
intéressante. Mais il s’agit surtout pour Jamie Kilstein de faire
passer ses messages autrement que seul sur une scène derrière un
micro à faire rire la foule à tout prix. (découverte du mois d'août
2016)
Sur son nouvel album, le pianiste Nicholas
Angelich interprète trois œuvres de Liszt, Schumann et
Chopin qui étaient dédiées à l’un des deux autres. On
retrouve d’abord la « Sonate en si mineur » que Liszt a dédié à
Robert Schumann. Puis, c’est au tour de Schumann de dédier « Kreisleriana,
Op. 16 » à Frédéric Chopin. Finalement, Chopin dédie ses
« Études, Op. 10, nos 10 & 12 » à Franz Liszt. Avec cet album
de 78 minutes, Angelich rend un bel hommage à ces trois pianistes et
compositeurs nés à 18 mois d’intervalle qui se vouaient admiration
et respect mutuel.
(août 2016)
Voici un projet parallèle de Paul Banks (Interpol) et
RZA (Wu-Tang Clan). Le duo présente un mélange de new
wave, indie rock et rap. On peut certainement les comparer à
Gorillaz et aux Beastie Boys. L’album
inclut des collaborations de Kool Keith, Method Man,
Masta Killa, Ghostface Killah et Florence Welch (Florence
+ The Machine). Ils réussissent à nous offrir un album
grandement varié et dynamique qui en séduira plus d’un par son
énergie. En fait, on a l’impression que les deux artistes s’élèvent
en présence l’un de l’autre pour devenir une force indestructible,
comme s’ils étaient faits pour jouer ensemble. Après une première
moitié énergique et divertissante, le duo ralentit le rythme pour
emprunter un sentier plus trip hop, tout aussi intéressant. C’est
donc un album plus que réussit que nous proposent ces deux artistes
de talent. (août 2016)
Six ans après
Emotion & Commotion, le légendaire guitariste est de retour
avec un nouvel album de musique originale. Jeff Beck emprunte cette
fois un tout autre sentier avec la collaboration de la chanteuse
Rosie Bones et de la guitariste Carmen Vandenberg. Il
présente une musique rock parfois lourde avec des tendances blues et
funky. Il explore passablement et ses deux collaboratrices apportent
un vent de fraîcheur à cet album qui allie le passé à une musique
plus contemporaine. Plusieurs éléments intéressants meublent Loud
Hailer, ce qui permet à Jeff Beck de demeurer à la page malgré
50 ans de carrière derrière le manche.
(août 2016)
Blind Pilot est un groupe indie rock qui a été formé à Portland au
milieu des années 2000. Ils présentent leur troisième album, cinq
ans après celui qui les a fait connaître, l’excellent
We Are the Tide. Ils proposent encore une fois un album
indie à tendance folk, mais avec un peu moins d’éléments pop, malgré
de très bonnes mélodies. Le groupe varie entre électrique et
acoustique, avec certains arrangements riches qui rappellent que
Blind Pilot est composé de six musiciens. Les couches de guitares,
des éléments d’électro, des trompettes et même un vibraphone
ajoutent à la richesse du disque qui réussit à capter rapidement
l’attention, en plus de conserver l’intérêt jusqu’à la fin. C’est
donc encore un très bon enregistrement que proposent Blind Pilot.
(août 2016)
Après une longue période d’incertitude, les gars
de Blink-182 présentent finalement leur septième album, seulement
leur deuxième en 13 ans. Ils semblent avoir retrouvé leur forme des
beaux jours alors qu’ils nous offrent un pop punk énergique et
inspiré. Il faut dire que l’on a droit ici à une troisième mouture
du groupe avec l’ajout du guitariste Matt Skiba (Alkaline
Trio) en remplacement du membre fondateur Tom DeLonge.
C’est donc un vent de fraîcheur qui souffle sur Blink-182 et leur
redonne du même coup un peu de leur jeunesse et de leur insouciance
adolescente. Skiba a su s’intégrer habilement au groupe et on
retrouve toujours les riffs et autres éléments caractéristiques à
Blink. En plus, le groupe nous livre 16 titres en moins de 43
minutes, donc ce sont des chansons courtes et efficaces que l’on
peut entendre sur California. Le réalisateur John Feldmann
(Goldfinger) a su conserver le groupe dans un excellent focus
pour un disque avec une très belle ligne directrice, digne de leurs
meilleures années. L’énergie revient enfin au sein de Blink-182, 15
ans après s’être envolée!
(août 2016)
Après 33 ans d’existence, le groupe rock
alternatif américain présente possiblement son album le plus
original en 25 ans. Give a Glimpse of What Yer Not se
démarque en effet par sa créativité débordante, une musique
alternative qui rappelle leurs meilleures années, avec une touche de
Hüsker Dü et des Goo Goo Dolls à leurs débuts, sans
oublier le grunge et le folk garage. Sans surprendre véritablement,
Dinosaur Jr. réussissent à nous prouver qu’ils possèdent toujours un
sens mélodique communicatif. J. Mascis et Lou Barlow
proposent certaines des meilleures chansons du répertoire de
Dinosaur Jr., revenant ainsi plusieurs années en arrière, bien avant
leur retour de 2007.
(août 2016)
Créé à Nashville en 2013 par le maître du dobro Jerry Douglas,
The Earls of Leicester se veut un hommage à Lester Flatt et
Earl Scruggs du groupe The Foggy Mountain Boys. Ils
présentent un deuxième album avec 17 titres du répertoire de Flatt
et Scruggs. Fidèles aux chansons originales, The Earls of Leicester
ne réussissent malheureusement pas à transporter cette musique
bluegrass classique à un autre niveau. Par contre, la réalisation de
grande qualité de Douglas réussit à donner un certain lustre à
Rattle & Roar qu’on ne retrouvait pas sur leur premier disque.
Le groupe réussit donc à évoluer de belle façon, tout en demeurant
fidèle à ces classiques du bluegrass.
(août 2016)
Guillaume Fuso
est né en France, mais il est maintenant établi à Montréal. Sur ce
premier album, l’auteur-compositeur et interprète propose des
chansons pop ensoleillées d’une grande efficacité. Elles sont même
parfois totalement dansantes comme la disco funk « Fucked It Up ».
Un fait demeure constant tout au long du disque : le positivisme et
la joie qui se dégagent des textes. Fuso présente un mélange de
textes en français et en anglais tout au long du CD, question de
rejoindre un auditoire le plus large possible. C’est un très bon
premier disque qu’il nous offre, un album parfait pour la saison
estivale, qui saura en plus nous réchauffer en toutes saisons.
(août 2016)
L’Irlandaise Lisa Hannigan s’est d’abord fait
connaître pour son travail aux côtés de Damien Rice. Après
avoir été remerciée en 2007, elle a commencé à assembler ses propres
chansons folks pop. Elle nous arrive maintenant avec son troisième
album, At Swim. Réalisé par Aaron Dessner (The
National), l’album présente une musique introspective avec de
très bonnes mélodies pop, malgré une tendance fortement indie. En
manque d’inspiration, Lisa a dû voyager pour l’écriture de ce
nouveau disque. Le résultat s’avère particulièrement intéressant
alors que les 11 pièces s’enchaînent magnifiquement. Il s’agit donc
certainement de son album le plus solide à ce jour.
(août 2016)
Après avoir été le complice des Jumelles
Barabé sur scène et avoir travaillé en duo au sein du groupe
électro-acoustique LaSwitch, l’auteur-compositeur et
multi-instrumentiste Allan Hurd présente son tout premier album. Il
a exploré différents styles musicaux au cours des années et il
présente ici un très beau mélange de blues et de rock avec des
passages folks, le tout en français. TDAH, Vol. 1 est le
premier d’une trilogie qui présente chronologiquement les 24 heures
d’une journée atypique. Un thème sert de fil entre les 11 titres :
la nécessité de profiter de chaque instant qui passe. Catherine
Durand prête sa voix à « Embarques-tu? », et on a pu découvrir
Hurd il y a quelques mois déjà avec le premier extrait, « Ariane ».
C’est un très bel album que nous propose Allan Hurd, un album aux
sonorités originales et à la rythmique entraînante.
(août 2016)
La prodigieuse pianiste et excellente chanteuse
pop rock de Winnipeg est de retour avec son sixième album en
carrière, son premier enregistrement studio en 7 ans. Elle présente
à nouveau une musique pop adulte avec des éléments de rock et de
très beaux arrangements. Les mélodies demeurent d’une grande
efficacité et Chantal les livre avec une voix puissante.
Malheureusement, avec seulement 10 titres totalisant à peine plus de
35 minutes, Hard Sail semble incomplet. Il offre tout de même
de bons moments.
(août 2016)
Une histoire de dingue, à la Miossec. Jamais là où on l’attend, jamais
embourgeoisé, encore moins suffisant et contenté. Capable de réécrire le
testament à chaque album. Bref rappel des faits : Miossec est encore sur
la route pour défendre Ici-bas, Ici-même, son ami Remy
Kolpa-Kopoul dépose les armes le 3 mai 2015, chez lui, à Brest. Coup
de tonnerre, chaudes larmes, putain de faucheuse. Miossec monte à Paris
rendre hommage et prend la foudre. La rencontre avec sa nouvelle
compagne et violoniste Mirabelle Gilis puis Johann Riche
et Leander Lyons. En un claquement de doigt, le coup d’un soir
devient un groupe, une nouvelle aventure. Ces dernières années, Miossec
a muté, s’est forcément assagit… de trublion il est devenu troubadour.
Une drôle de pub Columbia (sa nouvelle maison de disque) parue notamment
dans Rock & Folk lui offrait une demi page pour la sortie de
Mammifères, quand l’autre moitié défendait le nouveau Fallen
Angels de Bob Dylan… un signe? « Je viens du rock » rappelait
Miossec à Ouest France mais dans tous les cas, Mammifères
marque toujours un peu plus la rupture avec ce rock. Miossec s’est donc
définitivement offert un dernier tour de piste avec Chansons Ordinaires
? Ce dixième album surprend, le brestois casse une nouvelle fois le
modèle et intègre fièrement quelques effluences tziganes, de l’accordéon
et du violoncelle. Il en ressort sans aucun doute un album de chansons,
un disque de cabaret, un truc humain proche des gens. Bien sûr, en 2016,
les petits dossiers de Miossec ressortent (la vie, la mort, l’amour, les
gens), d’autres apparaissent comme ces maudits attentats. Les textes
sont toujours taillés dans l’acier, moins dans le caillou poli par la
mer. On est plus loin du port de Brest et le chant acariâtre de Miossec
(qui réapparait dans « Les Ecailles ») s’est évaporé. Ce Miossec là -
sans le vouloir - séduira l’auditoire, la presse et les nostalgiques des
grands paroliers… moins ceux qui ont aimé ses grands coups de pompe dans
la fourmilière (« Regarde un Peu La France »), ses mélodies à fleur de
peau (« Madame »), ses accès de tendresse et de culpabilité (« Je M’en
Vais »). A croire que les bières ne s’ouvrent plus manuellement.
(août 2016)
Le quatuor post-grunge originaire de Memphis et
installé à Nashville existe depuis 20 ans déjà et présente son
dixième album. Le groupe chrétien présente encore un rock puissant
avec un message positif rempli d’espoir. Musicalement, il s’agit
d’un album de grande envergure qui a tout pour plaire à un vaste
auditoire amateur par exemple de Nickelback. Par moments, ils
peuvent nous rappeler Muse, mais certains autres moments
passablement agressifs nous amènent presque aux pieds de Slipknot.
Le groupe réussit même à faire un clin d’œil à la reprise de « Blue
Monday » par Orgy sur « Burn It Down ». Les hymnes d’aréna
pleuvent sur Unleashed qui se transpose aisément sur scène
avec une énergie débordante. Il s’agit certainement du meilleur
album de Skillet en 10 ans, soit depuis
Comatose.
(août 2016)
Le prolifique groupe de San Diego présente déjà son 10e album en 20
ans de carrière. Ils y reprennent les différents sons explorés tout
au long de leur carrière pour un album varié qui rejoindra
assurément un vaste auditoire. On y trouve un peu du pop punk de
leurs débuts, du rock à grand déploiement du début des années 2000,
du new wave inspiré des années 1980 et de l’électro. Les moments un
peu plus pop ne manqueront assurément pas d’attirer l’attention,
comme dans le premier extrait dansant, « Float ». Le rock dansant
revient par ailleurs à différents moments du disque, en particulier
avec « If the House Burns Down Tonight » et « Healer of Souls ».
Switchfoot réussissent en plus à nous surprendre avec une incursion
dans le monde du hip hop : la bluesy « Bull in a China Shop » et « Looking
for America » avec le rappeur Lecrae. L’album pourra
peut-être sembler trop varié en cours de route, avec une ligne
directrice un peu floue, mais on y entend suffisamment de
compositions de qualité pour vouloir réécouter l’ensemble du CD en
boucle. Il s’agit du meilleur album de Switchfoot depuis
The Beautiful Letdown paru en 2003.
(août 2016)
À 68 ans, le leader d’Aerosmith
présente bizarrement son tout premier album solo. Il s’est rendu à
Nashville pour enregistrer un album rock, mais à tendance country.
On y trouve de nombreuses ballades plutôt pop, avec toujours cette
petite touche de country à l’arrière-plan. Tyler a réussi à trouver
une ligne directrice qui lui va bien, mais ce ne sont
malheureusement pas toutes ses chansons qui sont dignes d’intérêt.
En fait, les plus intéressantes demeurent celles qui se comparent un
peu plus au rock ‘n’ roll d’Aerosmith.
L’album se conclut avec deux reprises
assez inutiles : « Janie’s Got a Gun » (d’Aerosmith)
et « Piece of my Heart » (avec The Loving Mary Band).
(août 2016)
Union Duke est un quintette indie folk de
Toronto. Ils présentent leur troisième album avec Golden Days,
un excellent mélange de pièces énergiques avec quelques passages
plus introspectifs (la ballade « Right For Me » par exemple). Ils
utilisent tant le banjo que le violon pour ajouter aux guitares
acoustiques et ainsi créer une musique riche et variée. Dans leurs
moments les plus rock et énergiques, ils peuvent assurément rappeler
les Barenaked Ladies. Mais dans l’ensemble, le groupe demeure
plus acoustique, donc plus folk.
(août 2016)
Le groupe indie californien présente son troisième album avec
Home of the Strange. Young the Giant semblent véritablement y
trouver leur son avec une musique aux arrangements raffinés et aux
rythmes funky irrésistibles. Pour l’occasion, ils ont travaillé avec
les réalisateurs Jeff Bhasker (Kanye West, Bruno
Mars, Mark Ronson) et Alex Salibian (Elle King,
Mikky Ekko). Leur tendance pop les amène dans le territoire
de OneRepublic, tout en conservant un petit quelque chose de
Coldplay. Mais surtout, le groupe réussit à nous offrir des
idées musicales variées qui permettent de conserver notre intérêt
jusqu’à la fin, malgré une direction beaucoup plus commerciale. Avec
ce nouveau disque, Young the Giant semblent réussir enfin à
s’établir dans une niche bien à eux. Home of the Strange se
distingue donc aisément des précédents pour devenir l’album
emblématique du groupe.
(août 2016)
Pour leur 11e album, les Red Hot Chili Peppers
ont décidé pour la première fois depuis longtemps de ne pas
travailler avec le réalisateur Rick Rubin. C’est plutôt
Brian Burton (alias Danger Mouse) qui en prend la
responsabilité. Le groupe gagne en maturité et propose un album tout
en nuances avec des influences soul et funk des années 1970.
Plusieurs pièces offrent une certaine douceur très agréable à
l’oreille et l’ensemble suit une très belle ligne directrice. De
subtiles influences disco (chanson-titre) ou électro (« Go Robot »)
prouvent leur grande polyvalence et des capacités créatrices
toujours bien présentes. On peut aussi entendre des influences des
Beatles
(« The Longest Wave », « Feasting on the Flowers »). Même si on
reconnaît le style des Red Hot Chili Peppers, ils réussissent juste
assez à nous surprendre. À noter une collaboration de taille avec
Elton John qui joue du piano dans « Sick Love ». Avec The
Getaway, les Red Hot Chili Peppers reprennent leur place de
choix parmi les plus grands groupes au monde. (chronique principale
de juillet 2016)
Kaleo est un groupe islandais qui s’est formé il
y a quatre ans. Sur ce premier album, ils proposent un son indie
rock avec des influences blues et folk. Dès la pièce d’ouverture,
« No Good » (entendue dans la promotion de la série Vinyl sur
HBO), on pense au son blues garage des Black Keys. Mais le
groupe ralentit ensuite le rythme pour l’excellente « Way Down We
Go ». L’album réalisé par Jacquire King (Kings of
Leon, City and Colour) présente cet agréable mélange de
ballades parfois plus folk et de riffs énergiques tout au long des
10 pièces totalisant 42 minutes. C’est un excellent premier disque
que nous offre le quatuor, un disque grandement accrocheur et
suffisamment varié pour conserver notre intérêt jusqu’à la fin.
(découverte du mois de juillet 2016)
Ana Alcaide – Leyenda: World Music Inspired by Feminine Legends
Ana Alcaide est une auteure-compositrice et interprète espagnole.
Sur cet album, elle s’est inspirée de la mythologie et de légendes
féminines espagnoles, d’Europe et d’ailleurs dans le monde. Elle y
joue de son instrument de prédilection, le nyckelharpa suédois,
qu’elle accompagne de voix, d’une flûte et de chants d’oiseaux. Il
en résulte une musique du monde unique aux influences folk, jazz et
classique. Un très bel hommage aux femmes en général!
(juillet 2016)
Après un album en hébreu et une participation au
Concours Eurovision, le Franco-Israélien lance son premier disque en
français. Le CD de 12 titres inclut bon nombre de succès pop
instantanés à commencer par les premiers simples « J’ai cherché » et
« On dirait ». Des mélodies accrocheuses et des rythmes entraînants
rendent Amir Haddadsur mesure pour envahir les radios
à travers la francophonie. Ce n’est que lorsqu’il ralentit le rythme
pour tomber dans la ballade à textes qu’Amir perd de l’intérêt (« À
ta manière »). Heureusement, l’ensemble demeure à la hauteur pour un
album pop de qualité.
(juillet 2016)
BadBadNotGood est un groupe de Toronto fondé en
2010. Ils se sont d’abord fait connaître grâce à leurs
interprétations jazz de pièces hip hop. Ils présentent maintenant
une fusion entre jazz, électro, funk et R&B. Après une collaboration
avec Ghostface Killah l’an passé pour l’album
Sour Soul, le groupe revient avec son quatrième album bien à
lui. Ils accueillent maintenant à temps plein le saxophoniste
Leland Whitty en tant que quatrième membre et font évoluer du
même coup leur son. C’est surtout l’électro qui prend plus de place
et on peut aussi entendre des rythmes un peu plus soutenus. Aussi,
les nombreux chanteurs invités ajoutent une couleur nouvelle à la
musique de BadBadNotGood. Même si le jazz demeure à l’avant-plan,
l’album présente un mélange hétéroclite de styles qui demeure bien
agréable à écouter.
(juillet 2016)
La trompettiste Alison Balsom explore un mélange
de classique et de baroque depuis le début des années 2000. Depuis
quelques temps, elle tente surtout d’apprivoiser des pièces
françaises contemporaines. En compagnie de son collaborateur de
longue date, le pianiste Tom Poster, elle présente des morceaux
d’artistes contemporains dont George Enescu, Paul
Hindemith et Leonard Bernstein, en plus de Maurice
Ravel et George Gershwin. Le duo Balsom/Poster semble
tout simplement fusionnel tant l’ensemble parait indissociable. Il
s’agit assurément d’un excellent disque!
(juillet 2016)
Thomas Cohen est un anonyme ici, une célébrité malgré lui outre-manche.
Ex-mari de Peaches Geldof - fille de Bob Geldof, fondateur
du Live Aid et Liv 8 – décédée d’une overdose en 2014, l’ex-membre de
S.C.U.M. se retire en Islande pour travailler calmement une bonne
partie de Bloom Forever, son premier album solo. Six morceaux
sortiront de ce voyage, les trois derniers seront enregistrés à Londres.
Bloom Forever a donc été terminé dans la douleur (certains
morceaux datent de quatre ans voire plus), mais cette période sombre
n’entraîne pas ce rock indie dans les méandres profonds des
lamentations. Bien sûr, il aura fallu purger la douleur (splendide «
Honeymoon » et sa guitare déchirante, « Only Us » et son chant
larmoyant). Mais ce disque court, resserré comme il faut (9 chansons),
dispose de quelques envolées musicales épiques (« Ain’t Gonna Be No Rain »
et ses chœurs galvanisants), de pop enjouée (« Hazy Shades » et son
piano enlevé) et jazzy (« New Morning Comes ») et de ballade foudroyante
(« Bloom Forever »). Parce que la force de la vie reprend le dessus,
Thomas Cohen refile une belle leçon de courage… peut-être dû à la
naïveté salvatrice de son jeune âge. Cause ou conséquence, cet album est
inspiré, très bien produit, le son indé et profond évite l’écueil du
dégueulasse par opposition au surproduit. Tout est minutieusement pesé
mais sans intellectualiser à outrance. Du coup, ce courant vintage
électrise ses chansons et les guitares se font généreuses, la basse
ardente, les pianos et claviers vivifiants.
(juillet 2016)
Dexys –
Let the Record Show: Dexys Do Irish and Country Soul
Les Dexys Midnight Runners ont connu leur apogée dans les
années 1980 grâce à leur capacité à fusionner habilement le rock, le
new wave, le soul et le folk irlandais. En 2012, le chanteur
Kevin Rowland est revenu avec une nouvelle mouture du groupe
simplement nommée Dexys. Sur ce deuxième album de son nouveau
groupe, Rowland reprend des classiques du folk irlandais, mais aussi
des morceaux d’artistes plus connus comme « To Love Somebody » des
Bee Gees, « You Wear It Well » de Rod Stewart, « 40
Shades of Green » de Johnny Cash, « How Do I Live » de
LeAnn Rimes et « Both Sides Now » de Joni Mitchell. Il en
résulte un bon mélange de soul et de folk, comme seul les Dexys
peuvent nous en offrir.
(juillet 2016)
Quatre ans après Gratitude, la chanteuse
et contrebassiste jazz canadienne revient avec son troisième album,
en formule trio avec le chevronné pianiste Harold Mabern (âgé
de 80 ans) et le légendaire batteur Joe Farnsworth. En plus
de son instrument de prédilection, Brandi débute au violoncelle dans
« When the Mood is Right ». L’ensemble de Blue Canvas s’avère
passablement varié, tant en humeurs et en tempos qu’en ambiances.
Parmi les moments forts de l’album, notons leur interprétation de la
rhapsodie « Daahoud » de Clifford Brown, ainsi que « Beehive »
de Mabern. L’album se conclut en force 45 minutes plus tard avec la
reprise rafraîchissante de « Willow Weep For Me » d’Ann Ronell.
C’est donc encore une fois un excellent disque que nous propose
Brandi Disterheft avec Blue Canvas, un disque qui ne manque
assurément pas de virtuosité.
(juillet 2016)
Mike Doughty –
Haughty Melodic (2005) (RÉÉDITION DE 2016)
Cinq ans après la séparation de Soul Coughing, Mike Doughty
présentait un premier album solo accompagné d’un groupe de musiciens
avec Haughty Melodic. La guitare y est particulièrement
présente et pour la basse, il préférait une basse acoustique. À
l’image de son titre, les mélodies s’avèrent très efficaces, ce qui
en fait certainement l’un de ses albums les plus accessibles. Onze
ans après sa parution originale, voici une réédition du CD avec deux
pièces en boni : « I’m Still Drinking In My Dreams » et une version
démo par Dan Wilson de « All the Time ». Haughty Melodic
demeure encore aujourd’hui le meilleur album pour découvrir Mike
Doughty en solo, puisqu’il était alors à son meilleur.
(juillet 2016)
Strange Little Birds est le sixième album de Shirley
Manson et sa bande, et il représente une étape cruciale dans la
carrière de Garbage, suite à leur retour en 2012. On retrouve à
nouveau le son qui les a rendus célèbres dans les années 1990, mais
ils réussissent à aller un peu plus loin avec des atmosphères
captivantes en de nombreuses occasions. Shirley chante mieux que
jamais et même si elle traite de problèmes sociologiques ou
personnels, elle nous ensorcelle au point d’en oublier les thèmes
abordés. Malgré que l’on reconnaisse leur style du passé, Garbage
réussit à nous maintenir dans une ambiance des années 2010 avec un
son qui demeure généralement bien contemporain. En fait, Strange
Little Birds s’écoute tellement bien qu’en remontant le temps,
on réalise qu’il s’agit peut-être de leur meilleur album depuis leur
disque éponyme de 1995, celui-là même qui les a propulsés au titre
de superstars.
(juillet 2016)
Le groupe métal français présente son sixième
album en 20 ans de carrière. Ils laissent finalement tomber le death
metal pour plutôt se concentrer sur un métal plus mélodique avec des
chansons courtes et accessibles. Ils se rapprochent en fait du métal
alternatif en de nombreuses occasions, malgré quelques moments
toujours aussi extrêmes comme dans la 3e piste par exemple, « The
Cell ». Un album plus simple pour Gojira conserve tout de même son
lot de complexités et de pièces progressives. Certains journalistes
parlent de Magma comme du
Black Albumde Metallica. La
comparaison est facile et assez juste, mais n’a rien de honteux,
puisqu’il s’agit peut-être de l’album qui leur permettra enfin de
rejoindre un auditoire plus large, hors des inconditionnels de
métal. Un très bon disque!
(juillet 2016)
Reuben Hollebon est un auteur-compositeur et
interprète britannique. Jusqu’à maintenant, il avait surtout
travaillé comme ingénieur de son pour des artistes comme Nitin
Sawhney et Courtney Barnett, ainsi qu’avec l’Orchestre
symphonique de Londres. Il présente son tout premier album sur
lequel il propose une musique folk rock alternative. Grâce à
l’intégration d’un orgue et d’un piano, son son prend parfois une
toute autre direction devenant une musique d’ambiance hypnotique,
entre autres dans « Fields, For Fields ». Terminal Nostalgia
peut s’avérer assez difficile d’approche au premier abord, mais il
présente plusieurs éléments intéressants si on arrive à ne pas
sombrer dans un sommeil profond…
(juillet 2016)
Jadea Kelly avoue candidement que ce troisième album a été son plus
difficile à créer, de par son contexte sombre sur fond d’infidélité
et de rupture amoureuse. Malgré le dur processus par lequel a dû
passé Jadea, Love & Lust brille par son honnêteté, son
intensité et toute l’émotion qui s’en dégage. En fait, l’artiste
ontarienne semble avoir atteint le summum de sa carrière en tant qu’auteure-compositrice.
Elle présente un mélange agréable de musique folk et d’indie pop
contemporaine, tel un amalgame entre Patsy Cline et Feist.
Voici donc un album à découvrir!
(juillet 2016)
Le chanteur français revient avec son quatrième
album, après l’excellent
Je veux du bonheur paru en 2013. Il propose à nouveau une
très bonne musique pop française, mais il y intègre encore plus
d’influences avec des éléments de rock, de R&B, et même de hip hop.
Dès les premières pièces (la chanson-titre, « La Parisienne » et
« Californie »), Christophe Maé nous captive avec ses mélodies
accrocheuses et totalement inoubliables. Il ne reste ensuite qu’à
déguster la suite alors que l’album ne contient que 10 titres
totalisant 41 minutes. Il s’agit encore une fois d’un très bon
disque, qui ravira ses fans en plus de lui permettre de conquérir un
nouvel auditoire, avide de musique pop de qualité.
(juillet 2016)
Mansfield TYA est un duo français qui présente
une musique unique. Julia Lanoë et Carla Pallone
proposent un savant mélange de chanson française moderne, de musique
pop, de musique baroque et d’éléments électroniques. Elles offrent
donc une musique contemporaine qui brille par son originalité.
Corpo Inferno est un album sophistiqué aux rythmes contagieux
qui ne laissera aucun auditeur indifférent. À noter la participation
de Shannon Wright pour la bouleversante « Loup noir ».
(juillet 2016)
Deux ans après
Love Letters, Joe Mount et sa bande sont de retour
avec Summer 08. Comme le veut son titre, l’album fait un
retour sur l’été 2008, soit tout de suite après la sortie de l’album
Nights Out. Il s’agit d’un album joyeux avec de nombreux
rythmes disco et funk. L’ensemble s’écoute à merveille alors que
Mount réussit à demeurer toujours aussi créatif. À noter la présence
de Robyn sur la pièce « Hang With Out to Dry », un ajout plus
qu’intéressant à ce très bel album du groupe anglais.
(juillet 2016)
La chanteuse japonaise Mitski Miyawaki est
maintenant établie à Brooklyn, New York et elle fait ses débuts sur
l’étiquette indépendante américaine Dead Oceans après trois autres
albums. Elle propose un son rock alternatif avec quelques injections
à tendance punk et une attitude qui peut rappeler Patti Smith.
Ses textes sont souvent durs et dépeignent les hauts et les bas de
sa génération. Ils sont livrés avec une voix puissante et
ensorcelante qui peut être franchement impressionnante dans les
basses. Des riffs de guitare parfois grinçants accompagnent de belle
façon la voix de cette jeune artiste au talent remarquable.
L’ensemble de 11 titres totalisant seulement 31 minutes vous
montrera toute l’étendue de ce talent avec un agréable mélange de
pièces rock et de ballades puissantes. Puberty 2 est un très
bel album auquel il ne manque qu’un ou deux titres qui se
démarqueraient pour en faire un disque historique.
(juillet 2016)
Le groupe expérimental anglais revient avec un
nouvel album qui repousse à nouveau quelques barrières. Moulettes
présentent un rock alternatif extrêmement exploratoire avec des
éléments d’électro et de folk progressif, un mélange parfait des
genres quoi! Par contre, il faut assurément s’accoutumer à leur
style quelque peu décousu qui va dans plusieurs directions. Après
quelques morceaux, on arrive à comprendre leur ligne directrice et
on peut alors véritablement apprécier. Preternatural est un
album qui sera surtout efficace dans un contexte de musique
d’ambiance, lors d’un souper entre amis par exemple. Par contre,
l’écouter attentivement permet aussi de découvrir quelques moments
forts plutôt intéressants.
(juillet 2016)
Avec leur sixième album, Needtobreathe s’attaquent de plein fouet à
la musique commerciale avec des chansons faites sur mesure pour les
radios populaires. Plus que jamais ils nous font penser à Kings
of Leon et OneRepublic avec des mélodies pop totalement
inoubliables. Même la voix de Bear Rinehart se compare
parfaitement à celle de Caleb Followill de Kings of Leon.
Cela dit, Needtobreathe réussissent tout de même à conserver leur
propre personnalité, question de ne pas perdre leurs fans fidèles.
Hard Love leur permettra seulement de rejoindre un auditoire
plus vaste et possiblement de conquérir les radios. Il s’agit de
leur album le plus accessible à ce jour, mais il présente aussi
plusieurs chansons de grande qualité pour un disque très efficace en
bout de ligne.
(juillet 2016)
Thom Yorke et sa bande sont de retour sur disque, cinq ans
après
The King of Limbs. Probablement incapables de s’entendre sur
un ordre logique pour les 11 pièces de l’album, ils les ont
simplement placées en ordre alphabétique. Une autre bizarrerie de la
part de Radiohead qui nous laisse le choix de les écouter dans notre
ordre préféré. Autre fait à noter, certains des morceaux ont été
travaillés depuis longtemps. Par exemple, le groupe a commencé à
plancher sur « Burn the Witch » au tournant des années 2000, alors
que « True Love Waits » est apparue en concert aussi loin qu’en
1995. Par contre, on ne sent à aucun moment qu’il s’agit d’un album
de raretés ou de pièces rejetées, comme si c’était simplement le bon
moment pour les présenter au public. A Moon Shaped Pool
surprend par son uniformité et sa solidité jusqu’à la fin. L’électro
fait toujours bien partie de la musique du groupe pour une musique
ambiante qui peut sembler parfois lourde, mais qui n’est jamais
inintéressante. Yorke continue de nous hypnotiser avec sa voix sur
un fond musical d’une qualité peu entendue depuis
Kid A. Moins expérimental que sur ses derniers
enregistrements, Radiohead continue encore de gagner en maturité et
en profondeur.
(juillet 2016)
Originaire de l’est de l’Ontario, Janie Renée se
produit non seulement au Canada, mais aussi dans les Caraïbes
françaises, en Autriche et en France. L’Éden est un bazar est
son deuxième album, après Les valises paru il y a 4 ans. L’auteure-compositrice
et interprète propose des pièces originales sur fond de jazz, de
swing, de bossa nova et d’autres danses latines. Ses textes sont
colorés avec souvent une touche humoristique. Les cuivres et
percussions occupent une place importante sur l’album ce qui lui
donne une certaine richesse. Même si la musique latine n’est jamais
bien loin, plusieurs chansons s’inspirent directement de Paris et de
la chanson française en général. C’est un album chaleureux que nous
propose Janie Renée avec L’Éden est un bazar.
(juillet 2016)
Liz Stringer est une chanteuse australienne qui nous arrive avec un
très bon album de pop rock. Le soul dans sa voix basse apporte aussi
un feeling bien particulier. On peut également détecter des
influences de musique folk, surtout dans la deuxième moitié, mais
l’ensemble bouge passablement avec un bon assemblage de pièces
rythmées. Par son énergie, elle nous rappelle en particulier les
années 1980 avec un petit quelque chose de Blondie et des
Pretenders. C’est donc un album très satisfaisant que l’on peut
découvrir avec All the Bridges.
(juillet 2016)
La chanteuse country préférée des Québécois
revient de Nashville avec son sixième album en carrière. Réalisé par
Steve Mandile, Classique Country propose des succès
incontournables du country américain et québécois, mais aussi de la
musique pop avec « I Will Always Love You ». On peut y entendre les
incontournables « Ring of Fire », « Always On My Mind » et « Jolene »,
ainsi que « Vole colombe » et « Un coin du ciel ». La seule chanson
originale, « Danse avec moi », écrite par Nelson Minville,
est offerte en boni et constitue le premier extrait. Il faut aussi
mentionner un duo exceptionnel avec Tommy Cash (le frère de
Johnny Cash) pour la pièce « Jackson ». Les amateurs de
country en auront pour tous les goûts, alors que le disque aborde un
son country plus traditionnel, mais aussi le country pop. Quelques
versions peuvent sembler manquer de personnalité dans
l’interprétation, mais l’ensemble démontre tout de même de belles
qualités, entre autres les arrangements qui mettent bien en valeur
la voix de la chanteuse.
(juillet 2016)
Les sœurs Quin reviennent avec un nouvel album, trois ans
après
Heartthrob. La direction plus pop de cet album les avait
quelque peu éloignées de leur premier public, mais ils ont su à la
fois trouver de nombreux nouveaux fans. Tegan and Sara poursuivent
dans la même voie sur Love You To Death, démontrant à nouveau
leur immense talent de mélodistes. Réalisé encore une fois par
Greg Kurstin, l’album présente un superbe mélange de pop rock,
new wave et ballades romantiques. Leurs textes demeurent profonds et
honnêtes, mais ils atteignent une cible plus large qu’auparavant.
Avec Love You To Death, Tegan and Sara prouvent plus que
jamais que la musique pop peut être à la fois divertissante et
intelligente.
(juillet 2016)
Le pianiste natif de la Nouvelle-Orléans est
décédé à l’automne 2015, mais non sans nous avoir laissé cet hommage
à la musique américaine. C’est le réalisateur Joe Henry qui a
complété l’album, laissé en suspens par le départ subi d’Allen
Toussaint en novembre 2015 alors qu’il était en tournée à Madrid.
Sur American Tunes, Toussaint poursuit son exploration jazz
entreprise sur
The Bright Mississippi en 2009. Par contre, les standards
jazz ne comptent que pour une partie de ce nouvel album qui présente
aussi des versions de son propre répertoire et des chansons un peu
plus contemporaines. On retrouve deux titres de Duke Ellington,
un de Bill Evans, un de Earl King, ainsi que « American
Tune » de Paul Simon en conclusion du disque. Qu’il soit seul
au piano ou accompagné par des chanteurs invités, Allen Toussaint
impressionne par son aplomb au piano qui donne une nouvelle vie aux
pièces interprétées. À noter plus particulièrement la performance
vocale exceptionnelle de Rhiannon Giddens sur les deux
morceaux de Duke Ellington, « Rocks In My Bed » et « Come Sunday ».
(juillet 2016)
Depuis que l’on sait que le chanteur Gord
Downie est atteint du cancer du cerveau, les fans espéraient un
nouvel album rapide de la part de Tragically Hip. Voici donc enfin
Man Machine Poem, 4 ans après leur album précédent, Now
For Plan A. Comme il s’agit probablement de leur dernier disque,
il prend une signification bien particulière et on l’écoute
assurément différemment. Dès le premier morceau, « Man », on
constate un virage un peu plus expérimental ou progressif. On est
loin du rock d’aréna de leurs meilleures années, ce que les fans
auraient bien aimé pour ce dernier enregistrement. On sent une
certaine mélancolie et les thèmes abordés tournent évidemment
beaucoup autour de la mortalité et du regret du passé. En ce sens,
Downie reprend un peu la formule de David Bowie
sur son dernier album, alors qu’il mettait en scène sa propre mort.
Par contre, c’est passablement moins réussi dans le cas de
Tragically Hip. Plusieurs pièces vous sembleront trop longues et
ennuyantes. Ce sont les textes qui occupent l’avant-plan avec des
mélodies qui semblent parfois improvisées et une musique qui ne sert
que d’accompagnement, sans riffs vraiment remarquables. On retrouve
tout de même quelques bons moments, mais rien pour ramener le groupe
ontarien dans les radios rock.
(juillet 2016)
L’auteure-compositrice et interprète de la Beauce
présente son 4e album avec Les moments parfaits. Ayant passé
passablement de temps outre-mer au cours des dernières années,
Amélie Veille a su établir des liens avec des créateurs français.
Les paroliers Boris Bergman et Claude Lemesle font
donc partie des collaborateurs de ce nouveau disque, réalisé
toutefois par le Québécois Antoine Gratton. Fidèle à ses
influences, Amélie propose à nouveau une musique pop toute en
douceur. Ce sont 11 « moments parfaits » où le positivisme domine
pour notre plus grand plaisir, un disque qui vous fera oublier
rapidement la grisaille de votre quotidien. À noter les
participations d’Andréanne A. Malette (« Comment s’habillent
les filles ») et de Maxime Landry (« Ton côté du lit »).
(juillet 2016)
Grâce à ce premier album paru à l’automne 2014,
le jeune auteur-compositeur et interprète français s’est vu
couronner Artiste masculin de l’année au dernier gala des Victoires
de la musique. Enfin disponible au Québec, Idées blanches
nous est présenté avec un disque en boni contenant des versions
acoustiques. Influencé par la chanson française de Brassens
et Le Forestier, Vianney Bureau propose une pop
française contemporaine aux mélodies incomparables. Il évoque une
certaine parenté avec Jean-Jacques Goldman et Gérald de
Palmas, mais il se démarque rapidement avec un phrasé qui lui
est unique et une voix remarquable entre toutes. À ses excellentes
compositions s’ajoutent quelques reprises : « Lean On » de Major
Lazer, « Man Down » de Rihanna et « Dis, quand
reviendras-tu? » de Barbara. On peut aussi entendre deux
remix pour « Veronica » et « Les gens sont méchants ». Voici un très
bel album par un artiste incomparable de la nouvelle scène pop
française.
(juillet 2016)
The Virginmarys est un trio indie rock anglais
qui s’est formé en 2009 et présente maintenant son troisième album.
Ils ont une tendance hard rock bien assumée avec une section
rythmique particulièrement dynamique et de très bons riffs de
guitare. Une attitude un peu agressive à la Billy Talent ou
qui rappelle le punk garage de The Hives n’empêche pas le
groupe d’avoir des mélodies efficaces et des rythmes entraînants
faits sur mesure pour la scène. Ils sont sûrement très divertissants
à voir en spectacle. Voici donc un groupe à écouter le volume à
fond, mais attention aux excès de vitesse sur la route!
(juillet 2016)
Le sixième album de Beyoncé a été devancé par une
présence remarquée à la mi-temps du Super Bowl il y a quelques mois,
créant du même coup une certaine attente. Sur Lemonade,
Beyoncé ne sent définitivement pas le besoin de plaire à tout prix
et d’envahir les radios commerciales. Elle se concentre plutôt à
faire ce qu’elle sait faire de mieux : produire des chansons
remarquables par leur créativité et démontrant la personnalité forte
de la femme. Elle défend avec conviction les femmes noires, tout en
dénonçant les infidélités des hommes, mais elle prend aussi position
socialement et politiquement. Elle évite quand même tous les clichés
et réussit à surprendre musicalement en plusieurs occasions, comme
par exemple dans « Don’t Hurt Yourself » où elle est accompagnée de
Jack White qui amène Beyoncé dans des territoires inexplorés
jusque-là. Après une construction constante, l’album se conclut en
force avec les incontournables « Freedom », « All Night » et
« Formation ». Les artistes invités incluent The Weeknd,
Kendrick Lamar et James Blake. On peut voir un côté plus
sombre de l’artiste sur Lemonade, mais il s’agit d’un ajout
de grande importance, voire essentiel, à sa discographie. Quelques
écoutes sont fortement suggérées, mais Lemonade figurera
assurément parmi les meilleurs albums de l’année. (chronique
principale de juin 2016)
Née en Angleterre, Michelle Willis a grandi à Toronto. Elle a
perfectionné son art grâce à de nombreuses collaborations (notamment
Iggy Pop) et grâce à son travail en tant que claviériste de
studio. Elle joue toujours dans différents groupes, mais elle
présente finalement son tout premier album solo, See Us Through.
Véritable album d’auteure-compositrice, il inclut un son folk rock
centré sur les claviers, une musique plutôt douce qui réussit
rapidement à capter notre attention grâce à de très belles mélodies.
Un album remarquable! (découverte du mois de juin 2016)
Le Gaspésien présente déjà son cinquième album,
un disque mélodieux, tendre et intimiste. Guillaume Arsenault
demeure toujours près de la nature qui fait partie intégrante de son
œuvre. Il a d’ailleurs fait le pari audacieux de demeurer dans sa
Gaspésie natale pour poursuivre sa carrière, malgré un public
restreint et dispersé, ainsi que l’éloignement géographique et
professionnel. Avec De l’autre côté des montagnes, Arsenault
propose un album empli d’amour, tant pour la nature que pour la
femme de sa vie, avec des parallèles fréquents entre les deux. Voici
donc un très bel album qui réussit à nous faire sentir la fraîcheur
de la nature gaspésienne.
(juin 2016)
Pour son troisième album, le chanteur country
prend une direction un peu plus rock, s’inspirant entre autres des
années 1980. John Mellencamp nous vient d’ailleurs rapidement
en tête. Frankie Ballard reprend aussi « You’ll Accomp’ny Me » de
Bob Seger, une des rares ballades de l’album, qui dégage
autrement passablement d’énergie. Ballard présente plusieurs très
bonnes chansons, toutes en simplicité, mais d’une grande efficacité.
Le son d’El Rio rappelle peut-être John Mellencamp, mais son
matériel le plus mémorable dont
Scarecrow. Avec ce nouveau disque, Frankie Ballard présente
son enregistrement le plus cohérent et efficace à ce jour.
(juin 2016)
Avec Née Country, la yodleuse et chanteuse
présente son sixième album en carrière, mais son premier en sept
ans. Manon Bédard offre 12 chansons country inspirées de son
parcours, dont la pièce-titre, sa première composition personnelle.
On peut aussi découvrir trois chansons originales écrites par
Paul Daraîche et Daniel Laquerre. Parmi les autres
morceaux, on peut entendre des classiques d’Angèle Arsenault
(« Je veux toute toute la vivre ma vie »), Paul Dwayne (« Ma
p’tite guitare »), Ginette Reno (« Des croissants de
soleil »), Stéphane Venne (« Il était une fois des gens
heureux »), et même de Roger Miron (« Hommage au cowboy »).
Réalisé par Stéphane Dufour et André Rondeau, l’album
présente de très beaux arrangements intégrant du violon et du banjo.
Surtout, il dégage une joie de vivre unique à la chanteuse, pour un
album qui fait du bien.
(juin 2016)
DJ Champion (alias Maxime Morin) est de
retour avec son quatrième album de compositions originales. Le
disque commence peut-être tout en douceur avec « I Can’t Let Go »,
mais il se transforme rapidement ensuite en un album pour faire la
fête et ce, dès le 2e titre, « Life Is Good ». Ces deux pièces ainsi
que deux autres n’avaient pas trouvé leur place sur son disque
précédent, cadrant moins bien dans l’ambiance, mais sur Best
Seller, le moment était bien choisi pour les introduire. En plus
de ses rythmes énergisants et de la guitare électrique omniprésente,
Champion considère toujours la voix comme importante depuis la
performance de Betty Bonifassi sur « No Heaven », le succès
qui l’a fait connaître. Ici, les chanteuses invitées sont Lou
Laurence, Marie-Christine Depestre et Anna Frances
Meyer qui offrent toutes des performances remarquables. Même
avec très peu de mots, Anna Frances Meyer réussit à nous envoûter
dans « Boy Toy ». C’est un album solide que nous présente encore une
fois Champion, un disque parfait pour la saison estivale. (juin
2016)
Pour son 23e album, Eric Clapton renoue avec le réalisateur Glyn
Johns, celui-là même qui l’avait orienté pour
Slowhanden 1977. Par contre, Clapton n’est plus du tout au
même endroit sur I Still Do avec une majorité de chansons
douces et touchantes. Il y a bien quelques moments de blues pur,
comme avec le premier titre, « Alabama Woman Blues », mais ça ne
constitue plus le cœur de son œuvre. Le disque contient une majorité
de reprises, des standards du blues, de la pop ou du folk avec des
pièces de J.J. Cale, Robert Johnson, Skip James,
Bob Dylan, etc. Les deux seules chansons originales de
Clapton, « Spiral » et « Catch the Blues », viennent magnifiquement
compléter l’ensemble. Certains pourraient dire qu’ils auraient
préféré entendre un album de chansons originales, mais le jeu de
Clapton et son interaction avec Johns sont tout simplement magiques.
Il en résulte un album extrêmement agréable à écouter qui trouvera
son nombre appréciable d’admirateurs.
(juin 2016)
Lorsque le bassiste Les Claypool s’unit au chanteur et
guitariste Sean Lennon, il ne peut qu’en sortir du matériel
original expérimental. C’est ce qu’ils ont décidé de faire l’an
passé et il en résulte ce délire collectif de 11 titres. Monolith
of Phobos est un voyage plutôt surréaliste dans un monde
progressif psychédélique. Heureusement, malgré une expérimentation
constante, le duo réussit à concentrer quelque peu ses efforts pour
une musique tout de même cohérente dans sa folie. Leur musique se
centre autour de la basse de Claypool dans une rythmique énergique
même si quelque peu difficile à suivre. C’est un album créatif et
très efficace que nous propose ce duo hors du commun.
(juin 2016)
Daniel Smyers et
Shay Mooney ont décidé de former un duo à Nashville en 2012.
Quatre ans plus tard, ils présentent leur deuxième album,
Obsessed, un disque country pop qui s’adresse à un vaste
auditoire. En fait, avec le nombre de ballades que l’on compte sur
le CD, Dan + Shay tombent plus aisément dans un territoire adulte
contemporain que country. Le duo est enveloppé dans des arrangements
somptueux et sirupeux, des arrangements qui sont un peu trop
présents puisqu’ils enlèvent tout le côté intimiste du duo qui
pourrait être intéressant. Après les efficaces « All Nighter » et
« Road Trippin’ », Obsessed devient plutôt rempli de ballades
ennuyantes et sans grand intérêt.
(juin 2016)
The Dead Ships est un trio de rock garage de Los Angeles qui
présente son premier album, après trois ans de tournée intensive un
peu partout en Amérique. Ils possèdent des influences certaines de
The Strokes, mais aussi des Pixies, avec un son axé
sur une guitare électrique énergique et puissante. Ils ne
révolutionnent certainement pas le genre, mais c’est plutôt agréable
d’entendre un son rock pur en 2016, alors que les amalgames de
styles ont la cote. Citycide est un album honnête et efficace
qui offre quelques très bons moments.
(juin 2016)
Deux ans après un premier album remarquable, Paul Deslauriers est de
retour avec un nouveau disque de blues rock énergique. Cette
fois-ci, tout le trio a été mis à contribution pendant le processus
créatif. Ce sont 10 chansons originales que nous proposent
Deslauriers (guitare, voix), Greg Morency (basse) et Sam
Harrisson (batterie), avec des textes de Paul Deslauriers, aidé
par Alec McElcheran. L’énergie contagieuse du trio sur scène
est transposée à la perfection sur cet album qui figurera assurément
parmi les meilleurs albums de blues de l’année.
(juin 2016)
Attendu depuis longtemps, voici enfin le nouvel
album du rappeur torontois. Malheureusement, Views laisse
rapidement l’impression d’un pétard mouillé. D’abord, il semble ne
jamais démarrer avec l’interminable « Keep the Family Close » de 5
minutes 30. Ensuite, il y a un manque évident de mélodies
accrocheuses, le son semble parfois dépassé et surtout, on sait
qu’on a 20 titres pour un total de 81 minutes devant nous! Même le
plus patient des fans peinera à se rendre jusqu’au bout de cette
épreuve, mais c’est quand même à la toute fin que se trouvent
probablement les meilleurs moments avec la chanson-titre et le
succès « Hotline Bling ». Le seul autre passage divertissant arrive
à la 16e piste avec « Too Good », un duo avec Rihanna à
tendance dancehall. On le dit souvent, mais la base même de la
musique est de procurer du plaisir. Quand ça devient ardu, c’est que
c’est raté… Même au niveau des textes Drake revient avec son thème
récurrent de ses histoires d’amour qui ne mènent nulle part. Ça
intéresse qui? Drake a connu un succès à ses débuts qui a créé un
engouement autour de lui. Mais franchement, il serait probablement
temps d’en revenir, puisqu’il prouve de plus en plus qu’il ne peut
se comparer aux meilleurs Américains (Kendrick Lamar et cie).
(juin 2016)
Sur ses deux albums précédents, le groupe de Los
Angeles présentait des influences R&B et soul plutôt rétro. Sur cet
album éponyme, Fitz and the Tantrums se tournent vers un son pop
contemporain. Généralement dansante et parfaite pour les radios,
leur musique est assurément très plaisante à écouter, avec des
hymnes contagieux comme le succès « Handclap » et « Complicated ».
Pour ce disque, Michaël Fitzpatrick et sa bande ont collaboré
avec l’auteur Sam Hollander (Katy Perry, Panic At
The Disco, Neon Trees). Il a sûrement contribué de façon
importante au groupe par sa sensibilité et son habileté avec les
rythmes programmés énergiques. Le réalisateur Jesse Shatkin (Sia,
Tegan and Sara) y est sûrement aussi pour quelque chose. Un
excellent album pop dansant!
(juin 2016)
Pour son premier album, cette ex-participante à
La Voix s’est entourée d’une équipe chevronnée dirigée par le
réalisateur et musicien John Nathaniel (Marie-Mai,
Andie Duquette), qui a collaboré à tous les textes et composé
les musiques. Alexe présente un album grandement personnel, qui
raconte en quelque sorte son histoire parsemée d’embûches. Dans les
moments les plus doux, sa voix peut rappeler parfois celle de
Cœur de Pirate, par contre lorsqu’elle prend vraiment son envol,
on peut rapidement découvrir toutes ses possibilités vocales.
Musicalement, elle propose une musique pop aux arrangements riches
intégrant des éléments d’électro très modernes. Les mélodies sont
inoubliables et les textes vous resteront aussi en tête. C’est un
premier disque de grande classe que nous propose Alexe Gaudreault.
(juin 2016)
La Californienne d’origine maintenant établie à New York présente un
superbe mélange de chansons introspectives sur un fond rock cru et
passablement agressif. Sa guitare domine en de nombreuses occasions,
comme pour affronter en duel sa voix posée. Margaret cite des
influences de Weezer et on peut en effet reconnaître le style
du groupe dans sa façon de jouer la guitare à plusieurs moments. Par
contre, là s’arrêtent les comparaisons puisqu’elle s’avère
généralement beaucoup plus introspective avec une Fiona Apple
par exemple qui peut nous venir en tête. Des influences blues sont
aussi évidentes à d’autres moments. C’est donc un premier album très
réussi que nous offre la chanteuse américaine.
(juin 2016)
Depuis la fin des années 1990, un nouvel album
des Goo Goo Dolls ne crée plus beaucoup d’émois. Désormais un duo
formé de John Rzeznik et Robby Takac, les Goo Goo
Dolls présentent un onzième album sur fond de conscience écologique.
Par contre, il s’agit certainement du seul élément de modernité sur
l’album qui présente un son d’une autre époque, un pop rock commun
d’il y a 20 ans. Il y a bien quelques rythmes qui peuvent rappeler
le hip hop de Twenty One Pilots, mais ce ne sont pas des
essais bien convaincants. L’ensemble demeure surtout axé autour des
ballades et pièces mid-tempo qui caractérisent le groupe depuis
maintenant près de 20 ans. On est donc encore une fois bien loin du
rock alternatif agressif de leurs premières années. Quelques
mélodies intéressantes réussiront probablement à capter l’attention
d’un certain public et par le fait même de certaines radios. Mais
Boxes ne contient rien de plus remarquable que ce que le groupe
nous a offert depuis le tournant du nouveau millénaire.
(juin 2016)
La Floridienne est de retour avec son troisième
album. Maintenant bien installée dans le monde adulte, Ariana Grande
présente un très beau mélange de soul classique, de pop des années
1990 et de R&B contemporain. Le réalisateur Max Martin et son
collègue suédois Ilya y sont certainement pour quelque chose
dans ce son alliant le présent au passé. C’est dans les pièces
dansantes qu’Ariana se démarque véritablement, comme par exemple
avec « Be Alright ». Les pièces R&B un peu plus lourdes sont aussi
grandement intéressantes. Parmi les collaborateurs, notons Nicki
Minaj, Lil Wayne, Macy G et Future. Avec
Dangerous Woman, Ariana réussit à nous offrir un album plus
cohérent que son précédent.
(juin 2016)
Depuis leur premier album en 2009, le trio
québécois en a fait du chemin. Leur musique a en effet été entendue
dans plusieurs publicités et même dans des séries américaines comme
TheBlacklist, The Middle et Awkward.
Pour ce nouvel album, ils présentent en fait une compilation de
toutes ces chansons enregistrées à Brooklyn avec les réalisateurs
Gus Van Go et Werner F (The Stills, Trois
Accords, Cowboys Fringants). Plusieurs des 19 pièces ont
déjà été entendues régulièrement, à commencer par l’excellent succès
« Je pense encore à toi » qui a joué abondamment dans une publicité
de Bell Fibe, mais aussi « Nouvelle-Angleterre » et « I’m So Into
You ». On peut entendre des noms célèbres comme collaborateurs :
James Di Salvio (Bran Van 3000) et Ivan Doroschuk
(Men Without Hats). Hugo Clermont, Lorraine Muller
et Daniel Saucier nous offrent une musique pop rock énergique
aux mélodies inoubliables, une musique qui ne laissera personne
indifférent.
(juin 2016)
La chanteuse du Saguenay s’est fait découvrir
lors de la première édition de La Voix dans l’équipe de
Marie-Mai. Elle présente aujourd’hui son tout premier album
après une carrière de chanteuse soliste de plus de 20 ans. L’artiste
à la voix profonde et puissante attire rapidement l’attention, mais
le CD semble progresser et prendre de l’ampleur pour atteindre sa
vitesse de croisière à la 4e piste, l’excellente « Parfum de
déjà-vu ». À ne pas rater avant la fin sa version bien personnelle
de « Déjeuner en paix » de Stephan Eicher, ainsi qu’un duo
avec Tim Brink, « Pour ce qu’il reste ». L’album a été
réalisé par Rob Langlois (Marie-Mai) qui a aussi composé
toutes les chansons en compagnie de Cynthia, avec quelques
collaborateurs (Marie-Mai, Fred St-Gelais, Nelson Minville,
etc.). L’album est peut-être quelque peu inégal, mais il contient
plusieurs morceaux de grande qualité et bien divertissants.
(juin 2016)
Le trio du Pays de Galles présente son troisième album, qu’ils ont
enregistré à la maison après une longue tournée, sûrement dans un
désir de se reconnecter avec leurs influences premières.
Musicalement, The Joy Formidable ne s’éloignent pas vraiment par
contre de ce qu’ils nous ont offert auparavant, avec un son indie
rock provenant directement des années 1990. Ils ont peut-être un
certain côté gothique avec des références du passé, mais il reste
qu’ils réussissent à nous offrir de bien bonnes mélodies. Sans
égaler leurs deux albums précédents, Hitch est un disque
honnête que leurs fans apprécieront probablement.
(juin 2016)
Après le très réussi
Blueprints il y a deux ans, l’auteur-compositeur et
guitariste revient à nouveau avec un album qui se situe quelque part
entre le blues et le folk. Adam Karch présente un mélange de
chansons en solo et en trio avec ses comparses Marc-André Drouin
(basse) et Bernard Deslauriers (batterie). On y retrouve bon
nombre de compositions originales, mais aussi des interprétations
surprenantes comme « Night Moves » de Bob Seger, l’excellente
« City Boy » de Keb’ Mo, ainsi que « Werewolves of London »
de Warren Zevon. Karch reprend en plus une de ses propres
chansons dans une version très groovy, « Did You Get the Latest
News », qui date de 2002 et qu’on pouvait entendre sur son premier
album,
Crossroad Diaries. Enregistré à Montréal, Moving Forward
présente un Adam Karch au sommet de son art, fort d’une maturité
acquise au cours des dernières années en tournée. Encore une fois,
voici un excellent album qui a tout pour plaire aux amateurs d’une
musique authentique.
(juin 2016)
Yves Lambert est de retour en formule trio en
compagnie de Tommy Gauthier (violon, mandoline, guitare, voix
et pieds) et Olivier Rondeau (guitares acoustique et
électrique, banjo, voix). Le trio réinvente la musique
traditionnelle québécoise, intégrant des auteurs et compositeurs
contemporains, ainsi qu’une sonorité du 21e siècle mise en valeur
par une réalisation impeccable. Comme il le fait si bien depuis 40
ans, Yves Lambert poursuit sa démarche de faire évoluer avec fierté
la musique traditionnelle d’un Québec en changement constant.
Certaines pièces sont franchement ancrées dans leur époque, comme
« Dans le bayou St-Laurent » qui traite de pipeline et
d’environnement, ainsi que « Suite pour Justin » qui évoque le
nouveau Premier Ministre Justin Trudeau et ses promesses
ensoleillées. On peut aussi détecter des influences d’ailleurs, que
ce soit d’Irlande ou d’Écosse. Encore un très bon disque par Yves
Lambert et ses acolytes!
(juin 2016)
Le groupe indie folk de Providence, Rhode Island présente un
quatrième album qui déborde d’idées et d’expérimentations,
malheureusement pas toujours réussies. Plusieurs pièces sont
passablement cacophoniques et deviennent difficiles à supporter sur
toute leur longueur. Par exemple, « Ozzie », qui démarre pourtant de
façon énergique, presque rock ‘n’ roll, se voit ralentie sans
raisons apparentes en plein milieu pour y ajouter toutes sortes
d’effets non pertinents et surtout, inintéressants. Cet hommage au
OzzFest aurait facilement pu devenir l’hymne incontournable de
l’album si on ne l’avait pas massacré. The Low Anthem rangent
définitivement le folk pour plutôt se perdre dans un rock progressif
des années 1970 mélangé avec des expérimentations électroniques à la
Radiohead (en pas mal moins réussies). Leur pause des cinq
dernières années n’aura définitivement pas été bénéfique pour le
groupe qui s’égare dangereusement de ce qu’il faisait de mieux.
S’ils avaient un désir si profond d’expérimentation, ils n’avaient
qu’à proposer un projet parallèle, pas un nouvel album de The Low
Anthem qui ne fera que s’éloigner leurs fans d’autrefois.
(juin 2016)
Sur son nouvel album en formule trio en compagnie
de Larry Grenadier (basse) et Jeff Ballard (batterie),
le pianiste Brad Mehldau reprend sept standards du jazz, du blues et
des ballades pop. On y trouve des titres de Buddy Johnson,
Cole Porter, Charlie Parker, etc. On peut même entendre
« And I Love Her » des Beatles et
« My Valentine » de Paul McCartney. Le tout est interprété
dans un style jazz acoustique extrêmement doux. Sans être aussi
audacieux que certains de ses disques précédents dans le choix des
chansons, Mehldau a tout de même fait des choix judicieux qui
défilent à merveille pendant 55 minutes. L’album s’écoute avec
plaisir jusqu’à la fin, procurant une excellente musique d’ambiance.
(juin 2016)
Les Monkees fêtent 50 ans de carrière cette année. C’est donc un bon
moment pour présenter un nouvel album, 20 ans après leur dernier
enregistrement studio. Il s’agit possiblement de leur dernier album,
mais si c’est le cas, quelle bonne façon de clore une carrière hors
du commun! Good Times reprend le style qui les a rendus si
populaires au milieu des années 1960 avec des chansons accrocheuses
qui nous donnent le goût de les chanter en chœur. La qualité des
compositions est impressionnante et même si le style réfère au
passé, le son demeure bien ancré dans son époque contemporaine.
C’est un album qui s’écoute bien jusqu’à la fin, avec le sourire aux
lèvres et une certaine nostalgie de l’âge d’or de la musique pop. À
noter les collaborations de Rivers Cuomo et Noel Gallagher,
deux fans du groupe.
(juin 2016)
Mudcrutch s’est formé en 1970 avec un Tom
Petty âgé de seulement 17 ans. Populaire dans les bars, le
groupe s’est séparé avant d’avoir enregistré un album complet et
allait paver la voie pour Tom Petty & the Heartbreakers. Les
cinq musiciens se sont réunis en 2007 pour enregistrer leur premier
album éponyme et les voici de retour avec la suite. On reconnaît
rapidement le style de Tom Petty avec un son pop rock à tendance
country et des ballades tristes. Contrairement au disque précédent,
celui-ci ne présente que des chansons originales de chacun des
musiciens, avec tout de même une domination de Petty qui a écrit
sept des 11 titres. Un des meilleurs moments du CD nous est offert
par Tom Leadon avec « The Other Side of the Mountain ». Mais
l’ensemble propose une belle cohérence et demeure solide du début à
la fin. Il s’agit en fait du meilleur matériel de Tom Petty depuis
des années.
(juin 2016)
Pour son huitième album, le Gaspésien renoue avec
ses racines anglophones et présente son deuxième disque dans la
langue de Shakespeare, son premier depuis 2007. Kevin Parent renoue
aussi avec ses racines folk, country rock et blues. C’est un voyage
au Japon qui a inspiré la chanson-titre de ce nouvel album, ainsi
que d’autres à venir sur un prochain album. Pour l’instant, Parent
était impatient de présenter les huit titres qui sont apparus lors
de séances d’enregistrement à Los Angeles. Ça en fait donc un court
album de 31 minutes, mais d’une richesse rarement entendue sur ses
derniers albums. On sent que l’artiste s’est retrouvé dans un
contexte où il se sentait particulièrement à l’aise, au cœur de son
véritable univers musical. Kanji est un album extrêmement
efficace qui plaira assurément à ses fans de la première heure.
(juin 2016)
Suite à son divorce d’avec Miranda Lambert,
Blake Shelton est de retour avec un disque un peu plus lumineux que
le précédent. Il en profite pour nous présenter sa nouvelle flamme
alors que Gwen Stefani l’accompagne sur « Go Ahead and Break
My Heart ». Les ballades pop et romantiques dominent sur If I’m
Honest, et c’est un album qui s’adresse certainement plus à un
vaste auditoire qu’à un public country. Shelton semble surtout
vouloir rejoindre ses nouveaux fans qui l’ont connu grâce à The
Voice. Des 15 titres offerts,
quelques-uns se démarquent comme « Straight Outta Cold Beer »,
« Came Here To Forget » et « Go Ahead and Break My Heart ».
Par contre, l’ensemble peut devenir rapidement lassant, tant pour
ses fans de la première heure que pour de vrais amateurs de country.
If I’m Honest s’avère plutôt ennuyant et bonne chance pour
l’écouter dans son ensemble!
(juin 2016)
Le légendaire Paul Simon est de retour avec un
nouvel album, cinq ans après l’excellent
So Beautiful or So What. Stranger to Stranger débute
de façon bien surprenante avec « The Werewolf », une pièce au rythme
unique de basse, batterie et maracas. C’est d’ailleurs un album
essentiellement basé sur le rythme que nous offre Paul Simon avec
seulement une paire de pièces acoustiques qui se démarquent du lot.
Malgré ses 50 ans de carrière, Simon n’est assurément pas
nostalgique et se tourne plutôt vers l’avenir. Il réussira encore
une fois à en surprendre plus d’un avec le très efficace Stranger
to Stranger. Malgré ses 37 minutes seulement, c’est un disque à
savourer à chaque morceau, jusqu’à la fin.
(juin 2016)
Découvert au Festival de la chanson de
Petite-Vallée en 2007, le natif de Gaspé a parcouru les routes du
Québec, du Nouveau-Brunswick et même de la France au cours des
dernières années. Félix Soude propose un son unique fusionnant des
influences folk, blues et country avec des moments rappelant le punk
ou à l’autre extrême, la chanson française. Il peut nous rappeler
Dédé Fortin, Plume Latraverse ou Mononc’ Serge, un
mélange de chansonnier et de protestataire avec des textes engagés
teintés d’humour. L’âge que j’ai est son deuxième album, le
premier en cinq ans. Il y partage ses réflexions sur le couple
(qu’il compare à une prison), le travail routinier et l’absence de
grands rêves collectifs. Si vous aimez des textes grinçants livrés
sans mettre de gants blancs, Félix Soude saura assurément vous
séduire avec son folk trash entraînant.
(juin 2016)
Brilliant Sanity est de ces disques qu’il est difficile
d’évaluer. Parce qu’il est bon, vraiment bon. Parce qu’il est léger,
parfois trop. Parce qu’il faut souligner le plaisir d’écoutes
répétitives et intégrales, saluant au passage la cohérence de cette
collection de chansons qualitatives. Qualitatives oui, un peu plus
qu’ordinaires, sans être extraordinaires. D’où la difficulté. Pour
remettre les choses dans le contexte, Teleman est une émanation de
Pete & the Pirates, les frangins Sanders et Peter
Cattermoul étant d’anciens équipiers. Après un premier album de
rodage, les Londoniens sont donc revenus avec ce recueil de chansons pop
plutôt abouties et surtout très bien arrangées. On traîne un peu sur les
rives de l’électro, on taquine le groove, on aperçoit l’ampleur des sons
synthétiques. On sent très vite l’ambition de créer, tester et façonner
un son propre et unique. Produit par Dan Carey (Franz
Ferdinand, Bat For Lashes, Eugene McGuinness),
Brilliant Sanity est d’ailleurs empreint d’une belle rondeur qui
apporte la sucrosité à ce disque à la fois léger mais pris au sérieux
par ses concepteurs. Du coup, on enquille les titres comme des bières un
soir de finale de ligue des champions. On y prend du plaisir, on garde
un bon souvenir sans conserver en bouche le goût indélébile de tout ce
que l’on s’est envoyé. C’est signe d’une bière premium industriel :
c’est bon mais pas de quoi se taper la tronche au sol. Retour à la case
départ, tout le monde comprendra maintenant pourquoi ce disque est si
difficile à évaluer. L’enthousiasme est de mise, la qualité aussi.
Manque sûrement l’étincelle, celle qui transcende le bon disque en grand
disque. Mais qu’à cela ne tienne, la prochaine tentative risque d’être
la bonne.
(juin 2016)
Après avoir ébloui le public dès l’âge de 16 ans
avec ses interprétations parfaites d’Elvis
Presley, David Thibault a participé à The Voice en
France et est devenu une méga star dans toute la francophonie.
Maintenant âgé de 19 ans, il présente son premier album, qui
contient bien sûr son lot de classiques du rock ‘n’ roll : « That’s
All Right Mama », « Only the Lonely », « Stray Cat Strut », « Folsom
Prison Blues », « Great Balls of Fire », etc. Par contre, il nous
offre aussi des chansons originales, dont « Saint-Raymond », un clin
d’œil à son patelin, et « Sous les mots » à laquelle David a
participé à la composition. En boni, on peut découvrir des remix de
« Blue Hotel » et « Stray Cat Strut ». Avec ce premier disque, le
jeune homme présente essentiellement la musique qui l’a d’abord
influencé. Il en offre sa version bien personnelle, même si les
liens avec les chansons originales se font très facilement. Il ne
réinvente peut-être pas le genre, mais il fera remonter les
nostalgiques dans le temps.
(juin 2016)
Le groupe américain a décidé de rendre hommage à
son groupe préféré, Led Zeppelin,
en reprenant entièrement leur deuxième album, l’excellent Led
Zeppelin II, l’un des meilleurs albums de l’histoire. Train va
peut-être un peu trop loin par contre dans son désir de demeurer
fidèle à l’original puisqu’ils copient toutes les mimiques, tous les
sons, jouant même avec les effets stéréo comme en 1969. C’est à s’y
méprendre par moments alors que si on est plus ou moins attentifs on
pourrait croire que c’est l’original qu’on écoute. Alors en ce sens,
on doit se poser la question : est-ce que l’exercice était
nécessaire? Assurément pas puisque qu’on peut toujours écouter
l’original qui a même été réédité récemment. Train aurait
certainement pu y mettre un peu de sa personnalité, mais le résultat
ne ressemble même pas à leur autre matériel, ce qui risque de
déboussoler les fans du groupe.
(juin 2016)
Le trompettiste Cuong Vu a joué régulièrement
avec le guitariste Pat Metheny depuis le début des années 2000. Par
contre, c’est la première fois qu’ils collaborent ensemble pour tout
un album avec le trio de Cuong Vu. Leur collaboration pour un album
de jazz d’avant-garde peut sembler bizarre au premier abord, mais il
ne faut pas oublier la polyvalence de Metheny qui peut s’adapter à
différents contextes. Le quatuor présente donc une musique jazz
moderne d’une grande créativité, qui ne manque assurément pas
d’expérimentations sonores. C’est un album difficile d’approche au
départ, mais qui s’apprivoise lentement, pour finalement découvrir
que l’univers des deux musiciens s’amalgame extrêmement bien.
(juin 2016)
Après l’audacieux livre-CD double lancé l’an
passé, Erik West Millette reprend du service avec le
collectif West Trainz. Il s’agit encore une fois d’un hommage
musical aux trains qui l’ont toujours passionné. Il est entouré
d’interprètes de première classe comme Nanette Workman,
Bïa, Emilie-Claire Barlow, Betty Bonifassi,
Thomas Hellman, Steve Hill, et plusieurs autres. Train
Songs présente 11 chansons des années 1940 aux années 1970 qui
évoquent l’univers ferroviaire. On peut entendre des classiques
comme « Mystery Train » de Junior Parker, « Number 9 Train »
de Bobby Robinson, « The Locomotion » de Goffin et
King, « Hear My Train a Comin’ » de Jimi Hendrix,
et même « Le train du Nord » de Félix Leclerc repris à la
façon de Bïa. On peut aussi découvrir comme premier extrait
« The City of New Orleans » de Steve Goodman par Zachary
Richard. L’ensemble contient bon nombre de morceaux de blues,
mais il explore aussi le rock, le jazz et la musique pop. Un disque
surprenant et grandement intéressant!
(juin 2016)
La parution au Canada du dernier album du prince de la musique prend
toute une signification puisqu’elle survient huit jours après son
décès. Le prolifique compositeur n’a pas ralenti le rythme ces
dernières années, même si son état de santé s’aggravait. HITnRUN
Phase Two est en effet son quatrième album depuis 2014 pour un
total s’approchant des 40 en carrière. Moins pop que la
phase 1, HITnRUN Phase Two présenteun son funk et
soul qui rappelle The Revolution. On peut aussi entendre des
moments de jazz et une pièce rock énergique en « Screwdriver ». Même
s’il est très éclectique, le disque présente de très bons passages,
possiblement son meilleur assemblage de chansons depuis
3121paru il y a 10 ans. Prince est peut-être disparu, mais
parions que plusieurs enregistrements inédits traînent dans ses
tiroirs, lui qui composait et enregistrait constamment dans son
studio de Minneapolis. On devrait donc voir apparaître du matériel
inédit de Prince au cours des prochaines années. En attendant,
profitons du très bon dernier album qu’il nous a offert. (chronique
principale de mai 2016)
Ferraro est un quatuor de Toronto formé des frères Cosmo,
Gianni et Tally Ferraro, accompagnés du guitariste Tom
Ionescu. Ils proposent un son indie rock qui peut rappeler
The Strokes, mais qui s’inspire grandement de l’âge d’or du rock
avec de nombreuses références aux années 1950 et 1960, les Beatles en
tête. Leur musique est entraînante et son effet dynamisant est
immédiat. Losing Sleep s’avère être particulièrement
contagieux et il donne assurément le goût de les voir sur scène.
Parions que vous aurez plusieurs des 10 chansons de l’album en tête
longtemps. Le seul problème de Losing Sleep c’est qu’il est
trop court avec seulement 32 minutes. (découverte du mois de mai
2016)
Le duo canadien formé des frères John et
James Abrams a déjà fait paraître trois albums sous le nom de
Abrams Brothers. Ils prennent maintenant une direction un peu
moins country pour plutôt offrir un folk rock à tendance pop,
beaucoup plus orienté vers un large auditoire. Ce mini-album éponyme
propose six titres aux mélodies grandement accrocheuses qui les
rendront immédiatement attrayants pour les amateurs de Mumford &
Sons et The Lumineers. Il s’agit d’une belle carte de
visite pour leur ouvrir toutes grandes les portes des radios
commerciales. (mai 2016)
À peine revenu d’un tour du monde, Atlas GéoCircus (alias Yan
Imbault) propose un album unique avec des chansons drôles et
parfois touchantes. Son jeune auditoire se promènera d’un continent
à l’autre alors qu’Atlas GéoCircus chante ses expéditions et fait
part de ses souvenirs souvent loufoques. Les chansons entraînantes
et amusantes sont inoubliables et risquent fort de rester en tête
des enfants (et de leurs parents). En plus, elles donnent envie de
voyager tellement ça semble agréable de découvrir le monde. À noter
la présence de deux collaborateurs : le magicien Daniel Coutu
qui a participé à l’écriture de « C’est comment? » et la cantatrice
Natalie Choquette qui prête sa voix à la pièce « Au cirque ».
(mai 2016)
L’auteur-compositeur et interprète de Saint-Eustache présente son
tout premier album avec Saudade. Il s’agit d’un album
intimiste aux sonorités folk, avec une très belle poésie. Les
superbes arrangements contribuent à mettre de l’avant la qualité de
l’écriture de Mathieu Bérubé. L’album de 13 titres totalise 55
minutes, dont 8 minutes et 30 secondes pour la seule dernière pièce,
la presque progressive « Parachute ». C’est un premier album
impressionnant que nous offre ce nouveau visage des plus talentueux.
Il réussit à se démarquer par son écriture dans un style qui a
pourtant été largement exploité depuis longtemps. Mathieu Bérubé
demeurera assurément un nom à se souvenir pour les années à venir.
(mai 2016)
Le Blue Man Group a été formé il y a 25 ans à New
York. Conçu avant tout pour la scène, le projet a aussi
apporté de sa musique originale et voici le troisième album studio
offert par la bande d’hommes en bleu. Totalement instrumentale, leur
musique s’avère plutôt expérimentale, avec l’utilisation de nombreux
instruments créés par eux, surtout des percussions. Cette musique
s’écoute très bien seule, mais il faut dire que leurs spectacles
très visuels manquent considérablement. C’est donc préférable
d’avoir déjà vu leurs spectacles hauts en couleur, ce qui donne une
nouvelle dimension à l’album.
(mai 2016)
La jeune auteure-compositrice et interprète
présente un tout premier album dans le style folk teinté de pop
rock. Elle s’est d’abord fait découvrir en présentant ses
compositions guitare à la main sur diverses plateformes web. De sa
voix soul et mélancolique, Maryanne Côté possède une façon unique de
livrer des textes sincères bien de sa génération. Dans le premier
extrait, « Ma petite sœur », elle exprime tout ce qu’elle n’a jamais
pu dire à sa sœur. Avec « Ton nom », ce sont ses blessures d’une
ancienne relation qui refont surface avec une mélodie extrêmement
accrocheuse. Quant à la chanson-titre, elle permet à Maryanne de se
dévoiler et de livrer ses états d’âme. L’album a été réalisé par
Hubert Maheux (Rémi Chassé), et on y retrouve les
collaborations de Miro Belzil (Blé) pour la musique de
« C’est avec ça que j’ai grandi », ainsi que Bobby John (Olivier
Dion, Serena Ryder, Andie Duquette, Sarah May)
pour la composition de « Ton nom » et « Coule ».
(mai 2016)
Suite au succès de son album
Bubble Bath & Champagne en 2011, France D’Amour revient avec
un deuxième opus dans le style jazz s’inspirant de la musique des
années 1920 à 1940. Cette fois, la chanteuse québécoise ne présente
que des pièces originales (11), incluant aussi trois titres en
français. Parmi les morceaux en français, notons plus
particulièrement « Un sou noir », une chanson beaucoup plus pop que
le reste et qui risque fort de conquérir les radios. Le premier
extrait quant à lui, « 1, 2, 3 et voilà », cadre beaucoup plus dans
l’atmosphère générale du disque. Sur « And I’ll Be Singing », France
chante en duo avec Jason Lang. En compagnie de son fidèle
complice Guy Tourville, France coréalise et joue toutes les
guitares et banjos. Il faut aussi noter la collaboration de
Corinne Simon-Duneau pour l’aider à l’écriture de plusieurs
textes en anglais. Si vous avez aimé le premier volume de cette
série, vous y retrouverez la même atmosphère chaude et agréable.
(mai 2016)
Après plus de 20 ans de carrière, le groupe métal californien
continue d’offrir cette musique lourde et sombre, mise de l’avant
par le titre de l’album, Gore. Par contre, l’envolée de
flamands roses de la couverture semble créer une dichotomie avec les
thèmes explorés par le quintet. Deftones ont encore confié la
réalisation de l’album à Matt Hyde qui avait travaillé sur
leur disque précédent. Chino Moreno navigue entre une voix
d’une grande beauté et une voix démoniaque, montrant du même coup
toute sa versatilité. C’est toujours sur un fil de fer que le groupe
semble gambader, entre musique attrayante et repoussante, entre
musique grand public et musique pour les spécialistes de métal. En
certaines occasions, le groupe rend hommage au métal du passé avec
des riffs dignes de Judas Priest ou Iron Maiden. Mais
en général, les gars de Deftones demeurent plutôt bien ancrés dans
le 21e siècle. Gore est un album qui évolue habilement pour
atteindre son summum au milieu avec « Hearts/Wires », « Pittura
Infamante » et « Xenon ». Il termine tout de même en force avec la
chanson-titre, l’excellente « Phantom Bride » (avec Jerry
Cantrell à la guitare) et « Rubicon ». En fait, les moments
faibles sont rares et il faut écouter l’album dans son ensemble pour
véritablement apprécier la qualité de l’œuvre. Une belle réussite!
(mai 2016)
La pianiste virtuose Lorraine Desmarais nous offre un nouvel album
de compositions originales pour big band. Il s’agit d’un
premier disque en formation big band depuis
Lorraine Desmarais Big Bandqui s’est mérité un Félix en
2009. Danses Danzas Dances est son 12e album en carrière. Sur
ce nouveau disque, elle nous propose un tour du monde dansant en
compagnie des meilleurs jazzmen montréalais. Elle est entourée de
Jean-Pierre Zanella (saxophones alto et soprano, flûte),
Alexandre Côté (saxophone alto, flûte), Jean Fréchette
(saxophone baryton, clarinette), Ron Di Lauro (trompette,
flugelhorn), Richard Gagnon (trombone), Bob Ellis
(trombone basse), Frédéric Alarie (contrebasse), et plusieurs
autres. C’est d’abord le tango qui lui a donné le goût d’écrire des
pièces de danse, mais on trouve aussi sur l’album un triple swing,
une habanera, une milonga, un boléro romantique, une samba, etc. Il
y en a 10 en tout totalisant 57 minutes. Même si tout ne se danse
pas nécessairement, c’est un véritable délice pour les oreilles et
un incontournable pour tout amateur de jazz.
(mai 2016)
Après des détours par le slam et la photo, le rappeur originaire de
Gatineau maintenant établi à Montréal revient au rap de ses débuts.
Il se différencie par la richesse de ses textes et de ses
arrangements musicaux, même si des rimes faciles viennent parfois
réaliser une cassure avec l’ensemble. Son débit peut aussi nous
ennuyer par moments par sa redondance. À noter les collaborations d’Ogden
(Alaclair Ensemble) et de Dramatik (Muzion).
Malgré ses quelques faiblesses, Message texte à Nelligan
brille par sa créativité, avec des influences jazz et funk. Il
permettra certainement à D-Track de se maintenir parmi les meilleurs
rappeurs au Québec.
(mai 2016)
L’artiste d’origine tchadienne présente son
premier album solo avec Taar. Maintenant installé à Montréal,
le chanteur et percussionniste Élété fusionne sa culture d’origine à
celle de sa terre d’accueil. Il propose 11 titres en français, en
anglais et en sara. Réalisé par son frère, Caleb Rimtobaye (H’Sao),
qui signe les paroles et la musique de la majorité des pièces,
l’album propose un mélange entre rythmes traditionnels africains,
reggae et hip hop. Notons les participations d’Élage Diouf (Les
Colocs), Ilam, le rappeur sénégalais Didier Awadi
et Tibass Kazematik. On retrouve aussi la chanteuse
sénégalaise maintenant établie au Québec, Sarahmée (petite
sœur de Karim Ouellet), sur la pièce « Je cours vers la
radio », chanson qu’elle a coécrite avec Caleb. Élété nous offre un
album ensoleillé qui ne peut que nous mettre le sourire aux lèvres à
l’approche de la saison estivale.
(mai 2016)
Escondido est un duo de Nashville formé de Tyler James et
Jessica Maros. Ils proposent un son pop rock teinté de quelques
touches de country et même de musique mexicaine. Suite à l’excellent
album
The Ghost of Escondidoparu en 2013, le duo revient
maintenant avec son deuxième enregistrement. Encore une fois, ils
nous présentent plusieurs excellentes chansons dans un ensemble
cohérent et très agréable à écouter. La voix de Jessica nous séduit
rapidement, dès la première pièce, « Footprints ».
(mai 2016)
Le groupe écossais est de retour avec son cinquième album studio.
Réalisé de main de maître par Aaron Dessner (The National),
l’album réussit à transporter le son indie rock plutôt introspectif
du groupe dans une ambiance de beaucoup plus grande envergure. On
les retrouve ici quelque part entre The Killers et Arcade
Fire. Il y a bien encore quelques pièces mid-tempo plus
intimistes, mais l’ensemble se démarque par son pouvoir d’attraction
rapide. Il s’agit certainement de leur album le plus accessible à ce
jour, tout en étant peut-être leur plus solide, avec plusieurs
compositions de premier plan. On n’a qu’à mentionner les quatre
titres qui lancent les hostilités : « Death Dream », « Get Out »,
« I Wish I Was Sober » et « Woke Up Hurting ». Avec Painting of a
Panic Attack, il n’y a plus aucun doute que Frightened Rabbit
viennent de faire leur entrée dans les grandes ligues. Voyons voir
maintenant ce qui nous attend pour la suite.
(mai 2016)
Le groupe irlandais nous offre son deuxième album. The Gloaming
présentent toujours leur mélange de musique traditionnelle
irlandaise, de classique contemporain, de post-rock, de jazz et de
musique expérimentale. Ce n’est donc définitivement pas une musique
commune qu’ils nous proposent alors qu’ils demeurent absolument
incomparables. Le violoniste Martin Hayes souligne que ce
deuxième disque est encore plus expressif et chargé d’émotions que
le premier. Peut-être un peu plus ancré dans la musique
traditionnelle que le précédent, The Gloaming 2 nous offre
encore une fois une expérience musicale hors du commun.
(mai 2016)
L’auteure-compositrice et interprète anglaise est de retour avec son
premier album en cinq ans. Elle propose à nouveau un son cru qui
mélange blues et rock, mais avec des éléments de jazz et même de
spiritualité. Comme sur son album précédent,
Let England Shake, les meilleurs moments demeurent ses
passages chargés d’émotion faisant un retour sur les désastres de la
guerre. Par contre, en certaines occasions, elle semble dénoncer de
façon un peu gratuite, voire même accuser en pointant du doigt. S’il
y a un sentiment qu’on ne désire pas en écoutant de la musique,
c’est bien de se sentir jugés… En ce sens, quelques chansons comme
« Medicinals » nous font décrocher de cet ensemble plutôt inégal sur
lequel l’artiste ne prend qu’une position d’observatrice. On a
entendu beaucoup plus satisfaisant et personnel de la part de PJ
Harvey dans le passé.
(mai 2016)
Le duo composé de l’auteur-compositeur,
guitariste et chanteur Alejandro Venegas et du violoniste
Simon Claude est de retour avec un nouvel album, son troisième,
neuf ans après Todavia. Enregistré à Montréal avec le
réalisateur François Lalonde, Lazos est l’album ultime
de l’amitié. Il contient de très belles chansons, majoritairement en
espagnol, dont la pièce d’ouverture, « Un poco de ti », ainsi que la
magnifique « Tu semilla en mi canto ». L’album se conclut avec
l’émouvante instrumentale « Con motto ». La magie opère toujours
entre ce duo alliant une guitare du sud et un violon du nord. Ils
ont su développer leur style au cours des 20 dernières années et ils
semblent désormais en parfait contrôle de leur art.
(mai 2016)
King Gizzard and the Lizard Wizard est un groupe australien formé il
y a cinq ans. Très prolifiques, ils présentent déjà un cinquième
album depuis 2014 seulement, et aucun ne peut être comparé au
précédent. Ils proposent un rock alternatif psychédélique
particulièrement original. Sur Nonagon Infinity, ils semblent
en mesure de canaliser leurs diverses expérimentations des derniers
albums dans un ensemble un peu plus cohérent. Les neuf pièces que
compose l’album (pour un total de 42 minutes) ont été créées pour
s’écouter en un seul temps, sans pauses, telles une boucle musicale
sans fin. Le résultat est assurément hypnotisant avec un rythme
rapide qui ne s’interrompt que rarement, chaque pièce reprenant un
élément de la précédente. Au début du CD, on retrouve des traces de
métal des années 1970, de Black Sabbath
à Blue Oÿster Cult. Par la suite, on revient plutôt à un
mélange de vieux rock progressif à la Frank Zappa et de plus
contemporain à la Flaming Lips, avec aussi quelques éléments
de jazz. Voici un groupe créatif à souhait qu’il faut découvrir à
tout prix, surtout avec cet album incomparable!
(mai 2016)
Pour la première fois, Lorraine Klaasen présente
une chanson en français, la chanson-titre de son nouvel album. Pour
le reste, Nouvelle journée contient des chansons en anglais,
mais aussi dans des langues tribales de son pays natal, l’Afrique du
Sud (tsonga, sotho, isizulu et xhosa). Lorraine rend hommage à sa
mère, Thandie Klaasen, en reprenant « Izani Nonke », une de
ses chansons les plus critiques vis-à-vis les élus qui nous
gouvernent. La chanteuse présente aussi « Where to Now », une
ballade soul qu’elle avait écrite il y a près de 30 ans implorant la
compassion et condamnant la cupidité. Sur Nouvelle journée,
Lorraine Klaasen offre à nouveau un excellent mélange entre musiques
du monde et soul pour un disque ensoleillé, optimiste et dansant.
(mai 2016)
Stylés entre Mods et petites frappes, détendus au possible - d’aucuns
diront presque désinvoltes - Miles Kane et Alex Turner
réaniment les Last Shadow Puppets attendus avec obstination par la
presse et le public depuis 2008. Des lustres donc… Sans stress ni
pression, les deux néo-californiens se sont retrouvés pour ériger une
nouvelle collection de chansons classieuses et sensuelles. Pour évacuer
le doute, les Puppets frappent direct dans le buffet. « Aviator » offre
une profondeur mélodique, la grandiloquence attendue et prouve encore le
génie musical du binôme. Impressionnant, le riff de fond est simplement
dément, les deux voix se télescopent et les arrangements de cordes
amènent la puissance. Un grand morceau pour mettre d’entrée tout le
monde d’accord. Le brelan de titres introductifs se poursuit avec
l’élégante « Miracle Aligner » et surtout « Dracula Teeth » et sa basse
chaloupée. Basse qui tient d’ailleurs une belle place dans cet album,
comme marque de référence (avouée…) au Gainsbourg époque
Mélody Nelson. À même de pousser la chansonnette avec un certain
goût pour la ballade charnelle, Alex Turner sort le grand jeu et les
mimiques crooners sur « Everything You’ve Come To Expect » et « Sweet
Dreams ». Pas complètement assagi et porté par un jeu de guitare bigarré
et une âme vicelarde, Kane lâche les chevaux sur l’honorable single «
Bad Habits ». Mais c’est lorsqu’il casse ses propres modèles que le
binôme dépasse ses limites comme sur « The Element of Surprise », sorte
de « Let’s Dance » du disque, et « Pattern », pop sucrée assumée aux
orchestrations corpulentes. Clairement, le travail parfaitement exécuté
de James Ford à la production (habituel producteur des Arctic
Monkeys et du premier Last Shadow Puppets) et Owen Pallett
aux orchestrations (également sur le premier album et proche d’Arcade
Fire) donne une ampleur et une forte valeur ajoutée à ce disque.
Sans atteindre la fraîcheur et l’ébahissement en partie dus à l’effet de
surprise sur The Age of The Understatement, ce deuxième album
constitue un véritable retour en force qui réussit beaucoup de choses
tout en évitant la déception et l’amertume.
(mai 2016)
Celle qui rivalisait avec Madonna dans
les années 1980 pour le titre de reine de la pop effectue un
véritable « détour » musical sur ce nouvel album. Cyndi Lauper
présente en effet ses standards country préférés des années 1940,
1950 et 1960. Si sa voix se prête bien à l’exercice, ses
interprétations par contre n’ont rien de très lumineux et on se
demande même si c’est un album qui était nécessaire. On peut
entendre quelques moments intéressants comme « Funnel of Love », « Heartaches
by the Number » et « Hard Candy Christmas » en conclusion. Par
contre, l’ensemble s’avère quelque peu décousu et serait
probablement plus intéressant sur scène dans une revue musicale.
Detour est avant tout pour Cyndi un disque pour se faire plaisir
à elle-même. Notons la présence d’artistes invités de renom :
Willie Nelson, Vince Gill, Jewel, Alison Krauss
et Emmylou Harris (pour la chanson-titre).
(mai 2016)
La violoniste et multi-instrumentiste des Cowboys Fringants
présente un deuxième album solo tout en douceur. C’est un disque
touchant et apaisant qui s’adresse avant tout aux nouveaux parents
et à leurs enfants. On y retrouve 13 chansons que Marie-Annick a
écrites, mises en musique, réalisées et illustrées. Elle peut
compter sur l’appui précieux de deux complices, Catherine Durand
et Gaëlle, sans oublier Karl Tremblay, chanteur des
Cowboys (et son amoureux), qui ajoute sa voix en plusieurs
occasions. Les jeunes enfants risquent fort d’apprécier la voix
douce de Marie-Annick et ses très belles mélodies.
(mai 2016)
La chanteuse ontarienne a encore une fois décidé sur Midnight
Machines de laisser tomber sa dimension électronique pour plutôt
offrir un album acoustique. Une tradition qu’elle perpétue désormais
à chacun de ses albums, il s’agit surtout de relectures de pièces de
Little Machinesparu en 2014, ainsi que deux nouvelles
chansons : « Follow You Down » et « Head Cold ». Il n’y en a que
huit en tout pour un total avoisinant les 40 minutes. Une section de
cordes vient ajouter de la richesse et de la magie à l’album qui
réussit à nous conquérir rapidement par son atmosphère chaleureuse.
En fait, on pourrait même dire que Lights est à son meilleur dans ce
contexte. Un bien beau disque!
(mai 2016)
Après 40 ans d’une profonde amitié, les deux légendes du country,
Renée Martel et Patrick Norman, unissent enfin leurs voix sur un
même album. Avec la collaboration du réalisateur et arrangeur
Éric Goulet, le duo présente des chansons originales de
Nelson Minville, Albert Babin, Luc De Larochellière
et Michel Rivard. La thématique de l’album tourne autour de
l’amitié, de la tendresse et de l’amour qui unit ces deux icônes de
la musique québécoise. Sans égaler certaines œuvres précédentes des
deux artistes, Nous procure avant tout le plaisir de voir ces
deux légendes réunies pour la première fois sur un album de chansons
originales.
(mai 2016)
MCC, alias Marie-Claudel Chénard, présente un premier
mini-album de cinq titres. Mais MCC c’est aussi pour Montreal Cotton
Company, une usine de coton de Valleyfield démolie en grande partie
aujourd’hui, où son grand-père a travaillé. L’usine figure sur la
pochette du CD, en plus d’avoir inspiré la chanson « MOCO ».
Coréalisé par les frères Frédéric et Jean-Philippe
Levac (Pandaléon), Charmant fiel comprend une
musique acoustique ambiante caractérisée par le doigté unique de MCC
à la guitare. Sa guitare et sa voix douce sont enrichies par des
claviers et des percussions discrètes. Ce EP nous donne assurément
le goût d’en entendre plus!
(mai 2016)
Suite à la séparation des Great Bloomers, le chanteur
canadien s’est lancé dans une carrière solo dont voici le premier
album. Accompagné de sa guitare acoustique, Tim Moxam présente un
très beau mélange entre musiques folk et country rock. Soft
Summer contient des chansons grandement personnelles dont
plusieurs vivent depuis longtemps déjà ayant été remodelées
plusieurs fois. Moxam a enfin pu les compléter et nous les offrir
sur disque. Même si ces pièces datent de différents moments de sa
vie, il a réussi à en faire un tout cohérent, cimenté par sa
personnalité unique. Si vous aimez le genre country folk, l’ensemble
tout en douceur s’écoute à merveille.
(mai 2016)
Après plus de 20 ans de carrière, Jonathan Painchaud présente son
cinquième album solo, La tête haute. Il est un quarantenaire
profondément heureux qui savoure pleinement la vie, et ça fait du
bien à entendre. Musicalement, l’auteur-compositeur et interprète
semble plus libre que jamais et il en résulte un album lumineux qui
se déguste avec plaisir. Réalisé par son frère Éloi, La
tête haute inclut bien sûr des chansons folk douces, mais des
mélodies pop viennent rendre l’ensemble accessible à un large
auditoire. Le Madelinot comblera à nouveau ses fans de longue date,
même si le disque ne contient que 10 titres totalisant 31 minutes.
(mai 2016)
Meghan Patrick est une chanteuse country ontarienne qui arrive avec
son tout premier album, Grace & Grit. Elle a débuté en tant
que chanteuse du groupe bluegrass The Stone Sparrows. Elle
propose un country pop contemporain grandement énergique, auquel
s’ajoute sa voix puissante. Parmi les collaborateurs à l’album,
notons Chad Kroeger qui a co-écrit et réalisé plusieurs
titres dont le premier extrait, « Bow Chicka Wow Wow ». On retrouve
aussi Joe Nichols qui chante en duo avec Meghan sur « Still
Loving You ». C’est un premier album très réussi que nous offre
Meghan Patrick, elle qui risque fort de devenir la prochaine
Shania Twain.
(mai 2016)
Pour son cinquième album, Yann Perreau nous fait visiter sa planète
bien particulière. Le fantastique des astres offre un univers
surprenant avec des élans dansants, presque latins ou à la
Stromae. C’est le cas notamment pour le premier extrait,
« J’aime les oiseaux », une véritable bouffée de fraîcheur. Très
théâtral, c’est comme si Perreau avait pensé l’album en fonction
d’une éventuelle comédie musicale. Il navigue de belle façon entre
morceaux entraînants dominés par l’électro et des pièces plus
touchantes dans lesquelles il rend hommage aux deux femmes de sa
vie : sa mère (« À l’amour et à la mer ») et son amoureuse
(« T’embellis ma vie »). Par contre, pour la première fois, Perreau
semble se perdre entre sa poésie, ses prises de position et le désir
du divertissement ultime. Il frappe donc dans toutes les directions,
les yeux fermés, ce qui est déstabilisant et frustrant. Frustrant
parce qu’on veut tant l’aimer ce cinquième opus, mais il nous laisse
sur notre appétit. Réalisé par le mystérieux Tante Blanche,
l’album inclut la participation de trois collaborateurs de talent :
Pierre Kwenders, Inès Talbi et Laurence Nerbonne.
(mai 2016)
Il y a seulement six ans que Ludo Pin s’est installé au Québec et il
présente déjà son troisième album depuis ce temps. La paternité et
la lecture de L’usage du monde de Nicolas Bouvier ont
donné un nouveau souffle à son écriture, lui faisant prendre du
recul et lui permettant d’affronter ses doutes et ses
questionnements sous un autre angle. Musicalement, l’artiste demeure
dans des ambiances électro pop légères, à l’image du premier
extrait, « Amour à mort ». Dans cette nouvelle aventure, Ludo Pin
est encore une fois appuyé par son fidèle collaborateur Navet
Confit qui semble avoir la touche pour faire sortir le meilleur
de Ludo. Sa voix douce demeure chaleureuse et envoûtante et ses
rythmes mid-tempo réussissent à nous faire taper du pied à tout
coup. Les moyens du bord est donc encore un très bon disque
pour Ludo Pin, un disque à la hauteur des attentes de ses fans.
(mai 2016)
Le chanteur parisien demeure toujours bien actif à l’aube de ses 64
ans, « toujours debout » comme il le dit si bien dans le premier
extrait de cet album éponyme. Pourquoi un album titré de son nom
aussi tard dans sa carrière? Peut-être parce qu’il réussit à offrir
l’un de ses albums les plus personnels à ce jour. Musicalement par
contre, Renaud demeure dans le style folk rock qui l’a rendu célèbre
tout au long de ses 40 ans de carrière. Il propose plusieurs très
bonnes chansons, pour un album qui réussira certainement à
satisfaire encore ses fans de longue date.
(mai 2016)
Royal Tusk est un groupe d’Edmonton qui présente son premier album
complet. Réalisé par Eric Ratz (Big Wreck, Monster
Truck, Arkells, Billy Talent), Dealbreaker
offre un son rock contemporain énergique. Leur côté rock ‘n’ roll
n’est pas sans nous rappeler Billy Talent en plusieurs occasions.
Ils ont aussi une énergie à la Collective Soul, un groupe
pour qui ils font d’ailleurs quelques premières parties de
spectacles. Sans déborder d’originalité, Royal Tusk proposent une
musique entraînante et divertissante.
(mai 2016)
Le jeune MC de 27 ans possède une impressionnante feuille de route
sur la scène hip hop québécoise. Avec Petit prince, il lance
son deuxième album solo, deux ans après Indélébile. Les
textes provocateurs et les compositions lourdes ne sont pas sans
rappeler le rap américain. Véritable bête de scène, c’est dans ce
contexte que la musique et le flow de RYMZ prennent tout leur
sens, accompagné d’un DJ et d’un batteur. Pour ce nouvel album, le
rappeur s’entoure de plusieurs collaborateurs, dont Souldia,
Leïla Lanova et Maxime Gabriel. Les fans de rap
québécois sauront assurément apprécier ce talentueux MC.
(mai 2016)
The Brasil Session est le troisième album de l’auteur-compositeur et
interprète montréalais d’origine haïtienne. Vox Sambou représente de
façon irréprochable le métissage des genres pour une musique du
monde riche de diverses influences. Comme son titre l’indique, on
peut bien sûr entendre de la musique brésilienne, mais on retrouve
aussi des éléments de rock de diverses origines, des rythmes
traditionnels, des éléments afro-latins, du reggae et du rap. Les
textes naviguent entre l’anglais, le français, l’espagnol et le
créole. Avec The Brasil Session, celui qui est très impliqué
auprès des adolescents du quartier Côte-des-Neiges à Montréal
solidifie sa position de leader de la nouvelle musique du monde au
pays.
(mai 2016)
Originaire du Mozambique, ce néo-Montréalais
présente un mélange de musique acoustique, de rock et d’électro, y
intégrant des rythmes et des textes inspirés de ses racines. Il
s’agit donc d’une musique du monde métissée qui possède tout le
groove nécessaire pour plaire à un vaste auditoire. Avec son premier
extrait, « LOL », Samito prouve son immense talent de mélodiste. Ses
textes passent de l’anglais au portugais en passant par le tswa. Sur
ce premier album éponyme de huit titres, on peut entendre plusieurs
moments énergiques et entraînants qui satisferont les amateurs les
plus exigeants. C’est seulement dommage que l’ensemble ne dure que
27 minutes.
(mai 2016)
Après plus de 40 ans de carrière, Richard Séguin présente son 14e
album solo. On y trouve 11 chansons originales dont le premier
extrait, « Le manteau ». L’auteur-compositeur et interprète
s’entoure de fidèles complices musiciens en Hugo Perreault et
Simon Godin aux guitares, Myëlle au violoncelle et
Marc-André Larocque à la batterie. Il peut aussi compter sur des
collaborateurs de renom : Bears of Legend sur « Quand on ne
saura plus chanter », ainsi que Vincent Vallières et
Patrice Michaud sur « Roadie », en hommage aux techniciens de
scène. La poésie de Séguin témoigne toujours d’une grande
préoccupation humanitaire. Et sa voix n’a pas vieilli, demeurant
toujours aussi efficace après toutes ces années. Sans se réinventer,
Séguin ne décevra certainement pas ses fans avec Les horizons
nouveaux.
(mai 2016)
Le jeune auteur-compositeur et interprète de Regina en Saskatchewan
s’inspire autant de Neil Young que d’Elliott Smith et
de Wilco. Par contre, il réussit à créer son propre univers
grandement fantaisiste sur The Party. Il propose une musique
pop sophistiquée, généralement acoustique, mais aux arrangements
tout de même riches. Certains titres se démarquent du lot comme « The
Magician » et « The Worst in You », mais l’ensemble devrait être
écouté attentivement à quelques reprises pour être totalement
assimilé. La récompense n’en sera que meilleure puisqu’il s’agit
certainement de l’un des meilleurs albums canadiens à paraître
depuis le début de 2016. À découvrir!
(mai 2016)
Originaine de la région de Lac-Mégantic, Kyra Shaughnessy est une
poète, auteure-compositrice et interprète qui fait carrière depuis
une dizaine d’années. Sur son troisième album, conçu avec le
réalisateur Dany Placard, elle propose toujours une musique
folk, mais intégrant des sonorités et influences d’Irlande,
d’Afrique de l’Ouest et des Premières Nations. Elle alterne entre le
français et l’anglais (avec aussi du gaélique irlandais), et elle
évolue dans une atmosphère enveloppante. Les arrangements
magnifiques enrichissent l’ensemble qui met parfaitement en valeur
la voix pure de Kyra. Passage est un très bel album, à la
fois personnel et universel.
(mai 2016)
Les Sombres Héros, ce sont deux Québécois
amoureux de musique cubaine : Mathieu Leduc et Nicolas
Gareau. Ils mélangent habilement l’humour joual aux chansons
typiquement cubaines en espagnol. Le duo s’est envolé pour Santiago
de Cuba au printemps 2015 pour enregistrer aux Studios Egrem en
compagnie d’un groupe de maestros cubanos. Ils ont aussi eu
l’idée d’immortaliser cette aventure sur vidéo afin d’en produire un
documentaire qui parait simultanément avec l’album. Le CD de 9
titres contient deux reprises de chansons cubaines et sept nouvelles
compositions. Il arrive que le passage entre l’espagnol et le joual
(ou le français chanté à l’espagnol) égratigne quelque peu
l’oreille, mais le disque propose généralement une belle fusion
entre les deux cultures.
(mai 2016)
Le groupe indie de Toronto ne pensait certainement pas envahir les
radios avec un succès instantané. C’est pourtant ce qui est arrivé
avec le premier extrait de Hope, « Spirits », une chanson pop
rock totalement inoubliable. Simon Ward et sa bande ont
définitivement réussi à produire leur véritable hymne qu’ils devront
interpréter le reste de leur carrière. Le reste de l’album offre un
mélange d’indie pop, de folk et de rock. D’autres titres se
comparent avantageusement à « Spirits ». C’est le cas notamment pour
la suivante, « Shovels & Dirt », dont le refrain avec un chœur
possède le même potentiel accrocheur. The Strumbellas présentent
dans l’ensemble un album qui crée une dépendance et vous fera
certainement chanter en chœur.
(mai 2016)
Le chanteur country américain est de retour avec son deuxième album,
You Should Be Here. Dès la première pièce, « Flatliner », il
est accompagné de Dierks Bentley, question de donner un peu
d’énergie à ce début d’album. Par contre, il revient tout de suite à
une chanson mid-tempo sans grand intérêt avec « Middle of a Memory ».
C’est un peu le sentiment qui nous habitera tout au long du CD avec
plusieurs morceaux faciles à ignorer entre mid-tempo et ballades. Ce
sont toujours les chansons entraînantes qui sont les plus réussies
pour Cole Swindell, mais il n’en présente malheureusement que trop
peu. Ceux qui avaient aimé son premier disque ne seront pas trop
déstabilisés alors que l’on retrouve la même recette sur You
Should Be Here.
(mai 2016)
Avec plus de 50 ans de carrière, le Montréalais
de 68 ans est une véritable légende du folk ayant joué avec les plus
grands, dont la famille élargie McGarrigle/Wainwright. Chaim
Tannenbaum a participé à plus de 20 albums, soit en tant que
musicien multi-instrumentiste ou en tant que réalisateur. Par
contre, il présente son tout premier album solo. « Enfin », diront
ses proches et ses admirateurs. L’album de 13 titres contient une
musique folk plutôt traditionnelle, totalement acoustique.
Professeur de philosophie à la retraite, Tannenbaum habite
maintenant à New York. Il sera possible de l’entendre en concert à
Montréal le 9 juin à l’Upstairs.
(mai 2016)
Victoria + Jean est un duo de Bruxelles qui présente son tout
premier album avec Divine Love. Pour l’occasion, ils se sont
entourés d’une liste impressionnante de réalisateurs : Ian Caple
(Tricky, Kate Bush), John Parish (PJ Harvey,
Goldfrapp), Rob Kirwan (Depeche Mode, U2), Christopher
Berg (The Knife, Fever Ray, Depeche Mode), Joe
Hirst (Florence + the Machine, Stone Roses,
M.I.A.) et Alistair Chant (PJ Harvey). Leur musique est
basée sur la voix envoûtante de Victoria et la guitare électrique de
Jean. À noter que Victoria et Jean, qui forment aussi un couple dans
la vie, ont voulu produire un vidéoclip pour chacune des 12 pièces
de l’album. Il en résulte comme un ensemble de courts-métrages, tous
plus intéressants les uns que les autres. Voici un premier album
convaincant de la part de ce duo belge de grande talent.
(mai 2016)
VioleTT Pi est une bibitte indescriptible, le projet déjanté de
Karl Gagnon. Des textes plus souvent qu’autrement absurdes et
incompréhensibles sont accompagnés d’une musique mélangeant l’électro,
le rock et le punk dans une désorganisation complète et déroutante.
Assurément créatif, Manifeste contre la peur ne se compare à
rien de connu sur cette planète. Il y a bien l’électro punk de
Peaches qui peut nous venir en tête, mais les moments rock nous
ramènent rapidement dans une atmosphère bien québécoise. Si vous
recherchez désespérément une musique unique, vous visez juste avec
VioleTT Pi que vous ne pourrez accuser de copier qui que ce soit.
(mai 2016)
Take All My Loves n’est pas sa première incursion dans le
monde de Shakespeare, mais dans ce cas-ci, Rufus Wainwright présente
un habile mélange entre sa musique pop de chambre, l’opéra et des
lectures. Trois des sonnets sont déjà parus sur , mais ils sont
présentés ici dans de nouveaux arrangements. On retrouve 16 pistes
en tout, donc plusieurs des poèmes se retrouvent en deux versions
différentes. Parmi les artistes invités, notons d’abord la
cantatrice Anna Prohaska, mais aussi Helena Bonham Carter,
Carrie Fisher, Martha Wainwright et Florence Welch
(Florence + the Machine). L’Orchestre symphonique de la
BBC fait aussi de nombreuses apparitions. Certains fans
pourraient être déçus de ne pas entendre Wainwright chanter très
souvent sur l’album, mais il agit plutôt comme chef d’orchestre d’un
album varié qui vise avant tout de mettre en avant l’œuvre de
Shakespeare. En fait, Wainwright prouve surtout sa grande
polyvalence en tant que musicien et arrangeur. Un très bel album
empli de créativité!
(mai 2016)
Après 10 ans de carrière, le groupe indie rock de
Vancouver semble enfin véritablement prendre son envol avec ce
quatrième album. Dynamique à souhait, Paradise capte
rapidement notre attention avec des rythmes accrocheurs, malgré un
son rock qui n’a rien de conventionnel. Leurs racines punk et noise
ne sont en effet jamais bien loin, avec aussi quelques
expérimentations à la guitare, qui voyage entre punk et métal. La
voix de Mish Barber-Way se démarque tout au long du disque,
malgré une guitare grinçante et une section rythmique remarquable.
Les influences de Hole et des Pixies sont évidentes,
mais White Lung semblent avoir enfin trouvé leur propre voie.
Dommage qu’on ait seulement droit à 10 pièces totalisant 28 minutes.
Pas le choix : il faut le réécouter en boucle, mais ce sera avec un
véritable plaisir! Un superbe album, très divertissant!
(mai 2016)
Forever est le
premier album du groupe indie rock de Winnipeg, Yes We Mystic.
Le groupe propose un mélange de brit pop à la Radiohead
et Coldplay avec une musique indie introspective montréalaise
comme Patrick Watson et Wolf Parade. L’album a
d’ailleurs été réalisé par Jace Lasek qui a travaillé avec
les deux derniers. Le groupe intègre aussi d’autres influences comme
du folk et de la musique pop orchestrale qui peut parfois rappeler
Arcade Fire. C’est un premier disque surprenant et vraiment
intéressant qui nous est offert par Yes We Mystic, un groupe à
surveiller de très près.
(mai 2016)
Dix ans se sont écoulés depuis son dernier album solo, mais voilà
que Gwen Stefani présente finalement son troisième enregistrement.
Cette longue pause a été marquée par ses enfants, mais surtout par
son divorce d’avec Gavin Rossdale (Bush). Ça s’entend
rapidement sur This Is What the Truth Feels Like alors qu’une
bonne poignée de chansons parlent de libération (« Used To Love You »,
« Me Without You », etc.). Musicalement, elle présente un son pop
qui se veut moderne, mais avec des tendances un peu trop adultes par
moments. Ses rythmes dansants s’approchent certainement plus de
Kylie et Madonna
que des nouvelles sensations pop. Le rock est malheureusement rayé
de la carte et les fans de la première heure de No Doubt ne
risquent pas de se sentir concernés. Ils devront attendre le nouvel
album de leur groupe préféré à venir bientôt, mais avec un homme à
la place de Gwen, Davey Havok (AFI)!? Pour revenir à
ce nouvel album, après plusieurs pièces mid-tempo sans grand
intérêt, Gwen plonge tête baissée dans une musique de club axée sur
la basse et réalisée à la perfection. Même si on obtient enfin un
peu d’excitation, ce n’est rien pour nous convaincre de la
pertinence de ce nouveau disque et les chances de revenir
immédiatement au titre #1 sont plutôt minces. Gwen présente
certainement une pop de qualité, mais elle ne réussit pas à se
démarquer autant qu’on l’aurait voulu. (chronique principale d'avril
2016)
Après s’être fait connaître avec des échantillonnages des Beach
Boys, Nathan Jenkins présente un premier album de musique
originale. Le producteur londonien est depuis passé de rythmes hip
hop à une musique électro beaucoup plus pop. Ce qui ne veut pas dire
qu’il est devenu accessible pour autant. Au contraire, la musique de
Bullion demeure plutôt champ gauche avec quelques bons rythmes, mais
surtout, la nécessité d’écouter attentivement ce qu’il a à nous
offrir si on veut véritablement adhérer à son œuvre. Par contre, une
fois qu’on y a mis l’effort, on ne peut que se laisser convaincre de
l’efficacité de ses compositions. N’attendez rien pour la radio,
mais sa musique électro pop aux influences new wave, parfois à la
Gary Numan (l’excellente « Speed »), devrait arriver à vous
séduire. L’intégration occasionnelle de cuivres aide aussi à rendre
sa musique plus terre à terre. Voici un très bon exemple que la
musique métissée des années 2010 peut être particulièrement créative
et toute aussi agréable à écouter. Bullion nous offre une musique
d’ambiance incomparable. (découverte du mois d'avril 2016)
Après cinq ans d’absence, le groupe américain est de retour sur
disque. Ils ont deux membres d’importance en moins par contre suite
au départ du guitariste Matt Roberts (un membre fondateur) et
du bassiste de longue date Todd Harrell qui ont dû être
remplacés. Aussi, pour donner de la vie à la musique du groupe
devenue franchement monotone sur
Time of My Life, ils ont embauché le réalisateur Matt
Wallace. En ce sens c’est réussi puisque le groupe revient à des
rythmes énergiques, des refrains puissants et des riffs pour emplir
les stades sur leur chemin. Par contre, on repassera pour
l’originalité avec 11 chansons qui rappellent toutes plus
Nickelback les unes que les autres. C’en devient gênant, et ce
très rapidement avec les premières pièces, « The Broken » et « In
the Dark ». 3 Doors Down n’ont peut-être jamais été des génies de la
création, mais là leur réservoir est vide. Seul point positif :
Us and the Night ne nous fait pas autant bailler que leur
précédent CD, réussissant même à nous faire taper du pied à
l’occasion.
(avril 2016)
Après une douzaine d’années à avoir fait carrière chacun de leur
côté, le frère et la sœur se retrouvent enfin sur un même album. Ils
avaient bien collaboré à différents disques l’un de l’autre et
avaient tourné ensemble, mais The Family Album est un premier
enregistrement conjoint. Ils présentent cinq nouvelles chansons,
deux de Matthew et trois de Jill, dans un style country folk. Les
six autres pièces de l’album sont des reprises soigneusement
choisies dans un répertoire folk des années 1960 et 1970. Notons
entre autres « If I Needed You » de Townes Van Zandt et « Comes
a Time » de Neil Young. On peut aussi entendre la version
anglaise de « La complainte du partisan » de Leonard Cohen.
L’album a été réalisé de main de maître par Michael Piersante
(Willie Nelson, Robert Plant & Allison Krauss,
Elvis Costello) et on peut y découvrir tant leurs influences du
folk canadien que de l’americana. Même s’ils demeurent grandement
efficaces chacun de leur côté, il semble que Matthew et Jill gagnent
en solidité lorsqu’ils s’assemblent.
(avril 2016)
Le Britannique Bibio, de son vrai nom Stephen Wilkinson,
mélange habilement l’électronique et l’acoustique pour une musique
indie folk électro unique. Sur A Mineral Love, il explore à
nouveau la modernité de la musique du 21e siècle, mais en la
joignant à des ambiances R&B et funk qui nous ramènent tout droit
aux années 1970. Il laisse quelque peu de côté l’échantillonnage
pour jouer de vraies chansons en studio. C’est quand il utilise de
vieux synthétiseurs ou une guitare funky d’une autre époque qu’il
présente ses meilleurs moments. Bibio nous offre une musique
empreinte de douceur et de subtilités qui crée une ambiance bien
particulière et extrêmement agréable. Parmi les participations à
l’album, notons Gotye, Olivier St Louis et Wax Stag.
(avril 2016)
Le pianiste et compositeur québécois présente un tout premier album
de musique néo-classique ou classique contemporaine. Il s’agit d’un
album minimaliste où seulement le piano s’exprime. À travers les
huit pièces totalisant 27 minutes, il réussit à faire passer
admirablement l’émotion. C’est comme si un film défilait devant nos
yeux. Jean-Michel Blais deviendra assurément un artiste grandement
reconnu.
(avril 2016)
Après un premier album d’une grande efficacité avec
Hunt and Chase, la jeune artiste ontarienne revient avec un
disque plus abouti sur lequel elle étend un peu son champ d’action
avec de solides mélodies pop sur un fond variant entre folk, indie
pop et musique alternative plus adulte. Elle augmente son niveau de
créativité en assumant sa propre personnalité et en offrant un album
qui n’appartient qu’à elle. Un très bel accomplissement pour cette
jeune artiste au talent infini... Et quel plaisir que d’entendre sa
voix à nouveau!
(avril 2016)
Pour son troisième album, Ariane Brunet présente une musique pop
aérienne dans laquelle le groove occupe une place prépondérante. Sa
voix feutrée offre une grande part de soul et elle semble avoir
atteint une belle maturité artistique. Elle s’entoure d’une équipe
de collaborateurs masculins pour l’aider à l’écriture des textes et
de la musique (Alexandre Désilets, Mathieu Lippé, le
rappeur parisien Vincha et le guitariste Jean-Alexandre
Beaudoin) et pour la réalisation (Marc Bell). À ses
musiciens s’ajoute occasionnellement une section de cuivres, qui
vient enrichir l’ensemble. Moins autobiographique que ses disques
précédents, Stella raconte plusieurs histoires qui existent
autour d’elle et qu’elle désire mieux comprendre. C’est encore un
excellent album que nous propose la jeune artiste de 24 ans, un
album qui comblera ses nombreux fans.
(avril 2016)
Plus de trois ans après son dernier album en français, l’auteur-compositeur
et interprète italo-québécois est de retour avec un nouveau disque
de chansons originales dans la langue de Molière. Au cours de cette
période, Nicola Ciccone a publié deux livres, couru deux marathons,
donnée de nombreux spectacles, mais il a aussi traversé des épreuves
dont un deuil important. Tout ce vécu teinte Esprit libre qui
traduit son urgence de vivre, par exemple avec le premier extrait,
« J’veux pas mourir avant d’être mort ». Il rend hommage à son père
dans « Oh toi mon père » et il évoque les menaces contre la chanson
francophone dans « Cette chanson-là, elle jouera pas à la radio ».
On y trouve bien évidemment des chansons d’amour comme « J’veux plus
quêter l’amour » et « La solitude à deux », mais on peut aussi y
entendre des chansons festives comme « Quand on joue avec le feu »
et « Les bons gars finissent derniers ». Avec Esprit libre et
sa très bonne chanson-titre, Nicola Ciccone continue de suivre son
propre chemin, sans se préoccuper des conventions.
(avril 2016)
Voici le septième album de la chanteuse française Clarika. Son
écriture demeure particulièrement précise, que ce soit dans les
moments pop rock entraînants ou dans les passages plus doux. Les
superbes arrangements de cordes jouent assurément un rôle important
dans l’ensemble avec un enrobage somptueux des textes de Clarika.
Donnons le crédit au réalisateur, Fred Pallem. Parmi les 13
chansons de l’album, notons deux duos : « La cible » avec La
Maison Tellier et « Dire qu’à cette heure » avec Alexis HK.
Parmi les thèmes abordés, il y a la séparation, inspirée de sa
séparation amoureuse et artistique d’avec le compositeur et
arrangeur Jean-Jacques Nyssen avec qui elle était en couple
depuis 25 ans. (avril 2016)
L’auteur-compositeur et interprète de Sydney en Australie présente
son premier album avec Telluric. Il propose un mélange de pop
rock adulte et de rock alternatif plutôt introspectif. Des noms
comme Jack Johnson et Josh Rouse peuvent nous venir en
tête, mais Corby possède une voix particulière ainsi qu’un phrasé
unique. Il présente un album de 11 pièces totalisant 46 minutes et
l’ensemble demeure passablement cohérent jusqu’à la fin avec
quelques très bons moments.
(avril 2016)
Le groupe indie psychédélique de Los Angeles présente son quatrième
album en carrière. Pour l’occasion, la formation de 10 musiciens a
changé son processus créatif en enfermant tout le monde dans la même
pièce pour écrire et enregistrer. Il en résulte un travail
d’ensemble un peu plus cohérent, malgré des envolées de certains
instruments ou de voix qui ressortent parfois bizarrement du lot.
Mais ces spasmes répondent après tout à leur envie de présenter une
musique psychédélique presque expérimentale. Des élans jazz viennent
aussi garnir l’ensemble plutôt indéfinissable. Même s’ils semblent
réussir à resserrer leur œuvre, il reste que les Magnetic Zeros
possèdent une personnalité échevelée qui continue de se démarquer,
comme si on écoutait un grand jam interminable. Il faut donc avoir
la capacité d’entrer dans leur univers éclectique pour pouvoir
véritablement apprécier Person A.
(avril 2016)
Ce membre fondateur de Mes Aïeux a profité de la pause du
groupe pour travailler à son premier album solo. Frédéric Giroux
présente 10 chansons originales aux sonorités folks dans lesquelles
il se dévoile et fait part de ses préoccupations, ses réflexions sur
l’existence et la quête du bonheur. Entouré d’une nouvelle équipe de
collaborateurs, dont Denis Ferland à la direction artistique,
il s’éloigne des sentiers battus par son groupe. Il se fait aider
par l’auteur Daniel Beaumont pour quatre textes, ainsi que
par Julie Ménard pour « Face au nord » et Marc-André
Paquet pour « Des cendres dans la tête ». Par contre, Giroux
signe toutes les musiques, qui peuvent parfois s’approcher du
répertoire de Mes Aïeux, mais tirent généralement une ligne avec le
passé. Le premier extrait, « T’es belle à voir aller », rend hommage
à sa fille atteinte de fibrose kystique, et elle ne laisse personne
indifférent. Avec ce premier disque, Frédéric Giroux trouve
effectivement un « deuxième souffle » plus qu’intéressant à sa
carrière. Un excellent album!
(avril 2016)
Sur ce 10e album, le chanteur fantaisiste français Philippe
Katerine présente 16 chansons s’apparentant aux scènes d’un
film, enregistrées dans le même ordre qu’elles lui sont venues en
tête. Pour l’occasion, il laisse de côté les envolées électro des
derniers albums pour une musique minimaliste piano-voix, avec
quelques rares percussions, une chorale d’enfants et des sons
d’animaux. Il revient donc à la base de ses chansons fantaisistes
aux sonorités enfantines. Ses histoires rocambolesques n’en sont que
plus mémorables alors que l’on entre avec plaisir dans son univers
complètement éclaté. Katerine est une bibitte unique, un artiste à
part entière qui réussit toujours à nous faire sourire. Voici donc
un film/disque bien singulier et agréable à suivre jusqu’à sa
conclusion.
(avril 2016)
Lancé sans avertissement, untitled unmastered contient huit
démos qui ne sont que numérotés et datés. D’après les dates, on
comprend que l’essentiel de ce matériel a été enregistré pendant les
séances en studio pour l’excellent album
To Pimp a Butterflyparu en 2015. Avec un album d’une telle
solidité, pas surprenant que les « restants » soient aussi
efficaces. Mais surtout, les huit pièces s’enchaînent dans un
ensemble cohérent, très agréable à écouter. Les musiques
accompagnent magnifiquement les paroles de Lamar traitant
essentiellement d’extinction et de survie. Son hip hop est toujours
doux mais entraînant, puis il semble s’inspirer du jazz et du soul
en de nombreuses occasions. Vocalement, il est appuyé à différents
moments par Bilal et Cee Lo Green. Lamar a beau
présenter cet album comme un disque de démos, il reste qu’il réussit
encore une fois un tour de force avec un enregistrement de très
grande qualité. Kanye West devrait peut-être s’inspirer de
l’humilité de Kendrick Lamar au lieu de promettre le meilleur album
de tous les temps.
(avril 2016)
Trois ans et demi après avoir fait un retour à la chanson sur
Le deuxième rôle de ta vie, François Léveillée remet ça avec
La part des anges, son cinquième album en carrière. L’auteur-compositeur
et interprète (et humoriste à ses heures…) s’interroge sur l’amour à
l’ère du virtuel, la génétique, etc., parfois avec humour mais
souvent avec émotion. Il donne aussi des conseils à sa fille dans
« Faut pas te décourager ». D’ailleurs, il interprète la chanson-titre avec sa fille Sarah Toussaint-Léveillé.
François Léveillée présente certainement son album le plus personnel
à ce jour. Malgré des arrangements sobres et doux, on peut entendre
de belles orchestrations de cordes, du piano, de l’accordéon et une
bonne dose de guitares acoustiques. Si vous avez apprécié son disque
précédent, il devrait à nouveau vous séduire avec La part des
anges.
(avril 2016)
Formé en 2013, le jeune quatuor de Montréal nous arrive avec son
deuxième album, Comfortable Scars. Lost Love proposent un son
pop punk mélodique qui va droit au but. Les 11 chansons accrocheuses
traitent de l’importance de faire la paix, de trouver son confort et
de moments douloureux du passé. En fait, ils parlent de sujets de
leur génération, ce qui n’a rien à voir avec le punk dénonciateur et
revendicateur d’autrefois. Avec moins de 32 minutes, Comfortable
Scars réussira assurément à vous divertir, sans trop d’efforts.
(avril 2016)
Moran revient avec un quatrième album ponctué de sa voix chaude et
d’une guitare dominante. Les chansons introspectives traitent
d’amour et de désir, pour son album le plus personnel à ce jour.
Réalisé, enregistré et mixé avec son complice de longue date, le
guitariste Thomas Carbou, Le silence des chiens offre
une atmosphère feutrée, toute en douceur. Moran est appuyé par deux
collaboratrices de renom : sa conjointe Catherine Major pour
le premier extrait, « Tic-Tac », et Luce Dufault pour une
reprise de son classique « Soirs de scotch ». Avec Le silence des
chiens, Moran présente possiblement son album le plus cohérent à
ce jour. Une très belle œuvre!
(avril 2016)
Kevin Morby s’est d’abord fait connaître au sein de deux groupes de
Brooklyn, The Babies et Woods. Maintenant établi à Los
Angeles, il travaille en solo depuis 2013. Singing Saw est
son troisième album et Morby y augmente l’étendue de son son avec
l’ajout de claviers, de trompettes et d’éléments électroniques. Il
s’agit bien toujours d’une musique rock alternative par un
auteur-compositeur à la voix unique. Par contre, sa musique prend
une toute autre dimension ici, gagnant agréablement en richesse. Ce
nouveau son nous permet d’apprécier encore plus la qualité des
compositions de Kevin Morby. C’est comme s’il passait à un autre
niveau. Voici donc un album incomparable, qui risque fort de se
retrouver parmi les meilleurs de l’année.
(avril 2016)
Motel Raphaël est un trio féminin d’indie pop montréalais qui existe
depuis 2012. On les compare avantageusement à Tegan and Sara,
Feist et Arcade Fire. Après un premier album plutôt
folk, Motel Raphaël prend une direction complètement nouvelle sur
System avec des compositions beaucoup plus complexes. Les 14
pièces sont finement ficelées pour former un tout cohérent et
tellement agréable à écouter. Leurs harmonies vocales savoureuses
ajoutent à l’ensemble qui s’avère particulièrement excitant. Voici
donc un excellent disque par un groupe dont on n’a pas fini
d’entendre parler!
(avril 2016)
Le Canadien David Myles représente certainement l’un des meilleurs
mélanges entre pop, folk et soul, quelque part entre Justin
Timberlake et James Taylor. Avec le mini-album Here
Now, il s’installe plus que jamais dans le monde pop avec six
titres entraînants aux mélodies inoubliables. Il collabore encore
une fois avec Classified qui réalise l’album, en plus de
livrer un vers sur l’émouvante « Don’t Leave It Up To Me ». Ce très
bon disque nous arrive pour nous faire patienter, alors qu’un album
en français devrait voir le jour au printemps 2017.
(avril 2016)
Suite à la fin d’Hôtel Morphée, Laurence Nerbonne se lance en
solo avec un tout premier album, XO. L’auteure-compositrice
et interprète présente une musique électro pop aux influences R&B,
hip hop et indie pop. Surtout, elle propose une musique sophistiquée
dans laquelle la richesse musicale n’a d’égal que la qualité de la
production. Les mélodies accrocheuses à souhait s’accompagnent de
rythmes entraînants mis en valeur par la réalisation de Philippe
Brault. À noter la présence de Lary Kidd (Loud Lary
Ajust) pour « Balade luxueuse ». Pour le reste, Laurence fait
pratiquement tout elle-même, un vrai album solo quoi! Pour une
musique pop de grande qualité, Laurence Nerbonne vous en mettra
plein les oreilles.
(avril 2016)
Après le succès du premier extrait, « Karim et le loup », voici
enfin le nouvel album de Karim Ouellet, son troisième. Il est
toujours accompagné par son ami Claude Bégin qui coréalise le
disque, cosigne les musiques et joue de plusieurs instruments.
Encore une fois, Ouellet réussit à présenter des musiques lumineuses
accompagnant des textes plus tourmentés, traitant d’incertitude,
d’amour à sens unique ou de la fragilité du temps. Avec « Karim et
le loup », il fait un clin d’œil à l’œuvre intemporelle « Pierre et
le loup » de Prokofiev, accompagné de la chorale de l’école
l’Escale et du Plateau à Québec. Avec ce nouvel album, le jeune
trentenaire s’interroge sur ce qui l’attend, puisque « tout ce qui
monte va redescendre » comme il le dit si bien dans la chanson-titre.
Par contre, l’auteur-compositeur et interprète ne semble pas sur le
point de redescendre avec encore une fois un album à la hauteur de
son talent.
(avril 2016)
Le groupe indie de Brooklyn, New York revient avec son troisième
album, Human Performance. Après des enregistrements bien
bizarres, surtout pour le mini-album
Monastic Living, Parquet Courts revient avec un meilleur
focus. Il en résulte possiblement son album le plus cohérent à ce
jour. De très bons riffs et des rythmes entraînants réussissent même
à nous faire taper du pied à travers une atmosphère qui demeure
extrêmement exploratoire. C’est le cas notamment avec « One Man No
City » qui intègre des bongos rythmés dans un long jam de plus de 6
minutes. Par contre, on se limite généralement à des pièces courtes
dont plusieurs sous la barre des trois minutes. On retrouve même
quelques moments de rock ‘n’ roll particulièrement captivants. Il
s’agit d’un album de premier plan pour Parquet Courts, un album qui
risque fort de se retrouver parmi les meilleurs de l’année. Le
groupe fait certainement partie des groupes américains les plus
créatifs en ce moment, et ils réussiront en plus à élargir leur
auditoire avec Human Performance. Une belle réussite!
(avril 2016)
Définitivement, Iggy est autant iguane que caméléon. Notamment depuis la
fin des années 90, Iggy a tout essayé. Le folk douteux d’Avenue B,
le heavy metal poisseux de Beat ’Em Up, un premier rapprochement
Stoogien avec Skull Ring, le disque crooner pour élite
francilienne (Preliminaires) jusqu’au disque de reprises (Après).
Iggy s’est paumé au passage, diluant son mythe dans les chemins sinueux
de la recherche identitaire. Et puis Bowie est mort cette année.
L’iguane n’est plus suspendu à son bienfaiteur. La fin? Non, c’est
oublier qu’Iggy a de la ressource. Beaucoup de ses contemporains sont
partis tôt, plus tôt, il y a parfois bien longtemps. Il est le dernier
des Stooges originels, il est le dernier du quatuor Reed-Pop-Bowie-Warhol,
il est le dernier des grands punks. Immortel? Peut-être pas mais il se
faufile avec son allure reptilienne et il revient avec un nouvel
exhausteur de rock : Josh Homme à la baguette (au manche et aux
manettes surtout…). Iggy laisse planer le doute d’un dernier baroud
d’honneur discographique avec ce Post Pop Depression. Du coup, il
y a mis son cœur, ses textes et même ses foutues économies (l’album est
autofinancé par Iggy et Josh). Ni vu, ni connu, les deux gonzes ont
bossé d’arrache pieds sur un album classouille, façon rock en costard
mais torse poil en dessous. Non seulement Josh a du goût, du flegme et
un amour vache pour les arrangements subtils mais il a ramené des
copains dans le désert : Dean Fertita (de QOTSA et The
Dead Weather) et Matt Helders le batteur prodige des
Arctic Monkeys. L’empreinte de Josh est aussi palpable que celle de
Bowie sur The Idiot et Lust For Life mais l’intelligence
du grand roux, c’est de mettre cette patte au service d’Iggy. Ses riffs
sont ciselés, un peu froids, stoner quelque part et bluesy partout. Les
arrangements sont fins et parfaitement bien sentis. Et puis, le respect
de la parole donné : Iggy ne voulait plus beugler mais être fier de ce
(potentiel) dernier album studio, il peut se réjouir : le trio
introductif tutoie la perfection avec le riff lancinant de « Break Into
Your Heart », la basse corpulente de « Gardenia » et le rock asiatique
de « American Valhalla » (« China Girl », quelqu’un?). Plus surprenant,
Iggy n’hésite pas à mêler sa voix de crooner aux chœurs de Josh, Matt et
même des voix féminines (captivante « Sunday », somptueuse « Chocolate
Drops »). Si l’Iguane ramène beaucoup de choses à l’âge et au
vieillissement dans ce disque, il n’en garde pas moins son énergie
dévastatrice qu’il crache impunément en conclusion : « For all your evil
and poisonous intentions / Because I'm sick / And it's your fault / And
I'm gonna go heal myself now / Yeah! ». La traversée du désert est bel
et bien terminée.
(avril 2016)
Heather Rankin fait partie de la célèbre famille Rankin
originaire du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse, qui a fait la pluie et
le beau temps sur la scène folk canadienne dans les années 1990
avant de se séparer en 1999. Heather a poursuivi une carrière
d’actrice et elle présente maintenant l’album A Fine Line. On
retrouve toujours quelques traces du folk celtique qui a caractérisé
la musique de sa famille, mais avec une direction beaucoup plus pop
adulte. Elle renoue avec sa sœur Cookie et son frère Jimmy
le temps d’une chanson, « We Walk As One ». On
peut aussi entendre Quake Matthews sur sa reprise de
« Everybody Wants To Rule the World » de Tears For Fears.
Réalisé par David Tyson, qui collabore aussi à
l’écriture de plusieurs chansons, A Fine Line offre quelques
moments intéressants, sans grandes surprises.
(avril 2016)
Le plus jeune fils du fondateur de Motown, Berry Gordy Jr.,
présente un premier album solo, après le succès monstre de son
groupe, LMFAO. Par contre, les différences sont plutôt rares
alors qu’on peut entendre le même style de musique pour faire la
fête avec des rythmes dansants et des paroles plus ridicules les
unes que les autres (« Booty Man », « Juicy Wiggle »). On retrouve
quelques incontournables qui risquent d’obtenir autant de succès que
les « Party Rock Anthem », « Champagne Showers » et « Sexy and I
Know It » de LMFAO. C’est le cas entre autres pour « Keep Shining »,
« Party Train », et bien sûr l’incontournable « Juicy Wiggle ». Par
contre, l’album s’avère quelque peu inégal et ne procure pas
toujours le même niveau de plaisir. Heureusement, il y a toujours « Juicy
Wiggle » pour nous rendre le sourire…
(avril 2016)
Tork, le compositeur derrière Rednext Level, insiste pour
dire que sa musique n’est pas du rap, mais plutôt du tropical
gangster house pop rap. Il s’agit en fait d’un mélange de toutes
les musiques électroniques et hip hop. Tork, Maybe Watson et
Robert Nelson (alias Ogden), ces derniers découverts
au sein d’Alaclair Ensemble, réussissent avec brio à créer
une musique pour tous les publics, avec suffisamment de moments pop
pour intéresser les radios et un vaste auditoire. En plus, ils
peuvent compter sur deux collaborateurs de renom : Claude Bégin
pour la néo-funk « Faible pour toi » et Karim Ouellet pour la
dancehall « Partir ». Sur Argent Légal, Rednext Level rendent
hommage à la classe moyenne avec des textes souvent ridicules, mais
des musiques grandement divertissantes.
(avril 2016)
Danyka présente un premier mini-album pour Rose Bouche avec
En attente de toi. Elle offre trois chansons écrites en
collaboration avec Gerry Stober, Dominiq Hamel (« Bar
Hop ») et Yann Perreau (l’excellente chanson-titre).
Antoine Gratton a aussi participé, entre autres aux arrangements
de « L.A Tombée », qu’on retrouve en boni dans une version
acoustique piano-chœurs. Rose Bouche propose une musique pop rock
efficace et d’une grande richesse avec l’intégration de violons, de
piano et d’accordéon. Le tout accompagne magnifiquement la puissante
voix de Danyka.
(avril 2016)
Sainte Rose est un groupe indie rock québécois qui présente un
deuxième mini-album après
Bloodlines EP paru au printemps 2015. Il s’agit du second
volet d’une trilogie. Sweet Talk EP contient quatre chansons
et pour chacune seront tournés des vidéoclips. On peut déjà
découvrir celui de « Wounded » qui se présente plus comme un
court-métrage qu’un simple vidéoclip. Sainte Rose est composé de
Marc Gebrayel et de deux duos de frères : Joey et
Mikey Berlangieri, puis Corey et Bryan Blondi.
Désirant conserver un parfait contrôle sur leur musique, ils ont
refusé quelques offres et ont enregistré ce disque dans leur studio
personnel. Leur musique emprunte énormément au pop rock avec des
mélodies très efficaces et des rythmes entraînants.
(avril 2016)
Allen Stone –
Radius (2016 Edition with Bonus Tracks)
Radius nous est arrivé quatre ans après son premier album
éponyme, soit au printemps 2015. Un an plus tard, une nouvelle
édition voit le jour avec six nouvelles chansons en boni ainsi
qu’une version alternative du succès « Freedom ». Allen Stone
propose une musique soul intégrant du pop rock et quelques rares
traces de blues. Même s’il a assurément du soul dans le ventre,
Stone s’éparpille un peu trop avec des moments qui rejoignent
presque Maroon 5. Et les chansons en boni n’aident en rien
cet éparpillement qui se fait maintenant sur 21 titres totalisant
près de 74 minutes. Allen Stone possède un grand talent
d’interprète, mais il n’a toujours pas su l’exploiter correctement
avec un style s’apparentant un peu trop à Bruno Mars.
(avril 2016)
Le groupe indie rock montréalais fête ses 10 ans cette année et pour
l’occasion, il nous offre son troisième album (en excluant celui
avec Jerusalem in My Heart paru l’an passé). Suuns se sont
rendus à Dallas pour enregistrer Hold/Still avec le
réalisateur John Congleton (St. Vincent, Swans).
Les arrangements demeurent minimaux, mais ils réussissent à tout
coup à nous hypnotiser. Le groupe se laisse un peu plus aller dans
la voie électronique, avec des moments presque industriels (« Resistance »).
Leurs rythmes électro lourds peuvent aussi rappeler PJ Harvey
en certaines occasions. Si la première moitié de l’album réussit à
nous captiver, la deuxième par contre s’étire quelque peu en
longueur, notamment avec « Careful » qui dure 7 minutes
interminables. Heureusement, le CD se termine de belle façon avec la
concise et efficace « Infinity », parfaite pour nous donner le goût
de réécouter l’album, ce qui nous permettra de mieux l’apprécier.
(avril 2016)
En 2009, le chanteur des Madcaps, Frédéric Pellerin
(alias Rico), quitte momentanément le groupe pour lancer le projet
solo They Call Me Rico. Deux albums studios et un en concert plus
tard, il revient avec This Time. Il poursuit ainsi son
exploration blues et folk, ses premières amours. Il signe les 10
nouvelles chansons, paroles et musiques, et il entame un virage plus
rock. L’album a été enregistré de façon analogique et
essentiellement live dans deux studios de la région de Lyon, dont
son tout nouveau studio, Magnéto. L’homme-orchestre s’entoure pour
l’occasion de musiciens québécois et français comme Dominic
« Rock » Laroche (Voïvod), Nicolas Grimard (Caïman
Fu) et le violoniste et claviériste lyonnais Charlie Glad.
Le mastering a été réalisé à Londres par Ray Staff (Muse,
Led Zeppelin,
David Bowie).
Le résultat est un son blues rock plutôt sale et extrêmement
efficace, un son à la fois contemporain et garage.
(avril 2016)
Le chanteur et principal auteur-compositeur de Kaïn se permet
pour la deuxième fois de présenter un album en solo. Cette fois-ci,
il s’est plongé dans l’œuvre du député et poète Gérald Godin
pour mettre en musique certains de ses poèmes et cantouques coups de
poing, ainsi que de très beaux poèmes d’amour. Ce sont donc douze
poèmes de Godin qui ont droit à une deuxième vie en musique.
Veilleux assure aussi la coréalisation avec le multi-instrumentiste
Davy Gallant. Les arrangements peuvent être parfois épurés,
mais certains morceaux brassent passablement, question de bien
accompagner les textes durs de Godin. Et si vous croyez que ce sont
simplement des poèmes interprétés sur fond musical, détrompez-vous!
Veilleux a su créer des musiques et des mélodies à part entière à
partir des textes de Godin qui après tout avaient déjà leur part de
musicalité. On peut aussi entendre quelques extraits de discours
enflammés par Godin dans « Juin 68 ». Parmi les œuvres les plus
célèbres présentées, notons le « Cantouque des hypothéqués », « Libertées
surveillées » (traitant des arrestations arbitraires dont il a été
victime en octobre 1970 avec sa conjointe Pauline Julien),
ainsi que le fameux « T’en souviens-tu Godin? » (écrit en 1976 lors
de son élection comme député du Parti Québécois). Avec cet album,
non seulement Steve Veilleux rend un vibrant hommage à ce poète si
près de ses racines et de la classe ouvrière, mais il transporte son
œuvre à un autre niveau grâce à une musique de grande qualité,
entraînante et divertissante.
(avril 2016)
Voici le 10e album en carrière pour Weezer, le quatrième simplement
identifié par une couleur. Il faut se rendre à l’évidence que malgré
quelques très bons disques, ce sont les albums bleu, vert et rouge
qui se démarquent dans leur désormais impressionnante discographie.
Il faut maintenant ajouter le blanc à cette liste. Le groupe a
apporté une bouffée de fraîcheur en 2014 avec
Everything Will Be Alright in the End, mais il réussit à
nouveau à se renouveler avec de très bonnes expérimentations. La
force de Rivers Cuomo et sa bande est de réussir à
expérimenter tout en demeurant accessibles et divertissants. Des
mélodies inoubliables et des rythmes porteurs atteignent à nouveau
l’objectif, le tout dans un court ensemble de 10 pièces totalisant
34 minutes.
(avril 2016)
L’auteur-compositeur, chanteur, multi-instrumentiste et réalisateur
de Toronto a pratiquement tout fait sur son nouvel album, jusqu’à la
coréalisation avec Bill Lefler. Les seules autres
collaborations sont celles de Hannah Georgas et Felicity
Williams (Bahamas). Grâce à très peu d’assistance
électronique, Ghost Light demeure essentiellement organique
et chaleureux. Wood explore diverses sonorités de guitares et de
percussions, y ajoutant du piano et des orchestrations, ce qui en
fait une musique pop rock d’une grande richesse et extrêmement
variée. Le premier extrait, « Long Way Out », en donne un excellent
aperçu, mais c’est le cas tout au long des 13 titres. Avec Ghost
Light, Royal Wood donne un nouveau souffle à sa carrière en
prenant l’avant-scène du pop rock canadien. Un disque surprenant et
combien agréable!
(avril 2016)
Cinq ans après
Get Your Heart On!, le groupe montréalais lance son
cinquième album studio. Après des escapades plus pop, Simple Plan
revient avec un son rock à tendance pop punk, toujours dans une
atmosphère légère et divertissante. Les chansons sont généralement
énergiques, et même lorsque le groupe ralentit le rythme, les pièces
conservent leur pertinence. Le groupe avoue avoir conservé les 14
meilleures compositions parmi des dizaines et des dizaines de
chansons et on arrive facilement à y croire puisqu’il s’agit de leur
meilleur assemblage de pièces depuis leurs débuts fracassants en
2002. On peut entendre plusieurs artistes invités dont Jordan
Pundik de New Found Glory et Nelly (pour le succès
instantané à la Maroon 5 « I Don’t Wanna Go To Bed » qu’on
retrouve une deuxième fois en boni dans une version française).
Taking One For the Team contient plusieurs moments forts
(« Opinion Overload », « Everything Sucks », « I Dream About You »
en duo avec Juliet Simms), mais c’est l’ensemble qui
impressionne par sa constance, un exploit que Simple Plan n’a pas
réussi souvent depuis quelques années. Voici donc un album de pop
punk efficace qui soutire le meilleur du genre tout en étant tourné
vers l’avenir. Un excellent divertissement! (chronique principale de
mars 2016)
Bryan James Sledge (alias BJ the Chicago Kid) est déménagé de
Chicago à Los Angeles à l’âge de 19 ans pour démarrer sa carrière en
tant que chanteur gospel. Après avoir travaillé avec Stevie
Wonder et différents artistes gospel et R&B, il présente enfin
son tout premier album, plus de 10 ans après ses débuts. In My
Mind contient plusieurs des simples qu’il a présentés
précédemment pour un total de 15 titres totalisant au-delà de 62
minutes. BJ propose une musique R&B contemporaine avec de grandes
influences de soul classique et de gospel. On y retrouve aussi
quelques rares traces de hip hop. C’est un excellent album de R&B
que nous propose BJ the Chicago Kid, un album riche, créatif et
complet qui ne contient que bien peu de faiblesses. Il est peut-être
seulement un peu trop long, puisqu’il est possible d’en venir à
décrocher, surtout si on n’est pas parmi les plus grands fans de
R&B. (découverte du mois de mars 2016)
Après neuf albums, le groupe métal suédois Amon Amarth présente
finalement un premier album-concept. Jomsviking raconte
l’histoire d’un brigand qui s’est fait expulsé de son village après
avoir « accidentellement » disposé de l’homme qui allait épouser la
femme qu’il aimait. On suit sa quête pour revenir conquérir son
amoureuse. Les vikings nous offrent un excellent mélange de death
metal et d’harmonies de guitares à la Iron Maiden. Certains
riffs sont particulièrement efficaces, comme dans « Wanderer » par
exemple. Peu de pièces vous laisseront indifférents sur cet album
qui contient tout ce qu’on aime du groupe depuis une vingtaine
d’années (rapidité, lourdeur, précision, virtuosité). Jomsviking
est un excellent album de métal mélodique, certainement l’un des
meilleurs de la carrière d’Amon Amarth. (mars 2016)
Pour son deuxième album en français, le Montréalais Jason Bajada
semble obsédé par le sommeil, le repos, etc. En plus, sa musique et
surtout sa voix apaisante font en sorte de créer ce désir de faire
la grasse matinée en compagnie de l’être cher. Il accélère seulement
le tempo en quelques occasions, dont pour les excellentes « Pékin
(les amitiés) » et « Des grenades dans les yeux » sur lesquelles les
guitaristes Jocelyn Tellier et Olivier Langevin
semblent se faire plaisir. L’album présente une musique pop aérienne
très agréable avec quelques touches plus rétro ou même
psychédéliques. Dans l’ensemble, il s’agit avant tout d’un disque de
chansons d’amour, mais avec une orientation franchement
contemporaine et une réalisation impeccable. Un excellent album!
(mars 2016)
Sur son nouvel album, Betty Bonifassi poursuit son exploration de
l’œuvre d’Alan Lomax en faisant revivre huit chants
d’esclaves africains déportés vers l’Amérique. Elle reprend à
nouveau trois chansons de son premier disque paru à l’automne 2014,
ce qui ne laisse que cinq nouveaux titres. Avec un total de 31
minutes, Lomax ressemble donc plus à un mini-album qu’à un CD
complet. Musicalement, Betty fonce un peu plus dans un blues pur
avec des éléments de rock, ce qui enrichit ces chansons
traditionnelles. Il faut aussi souligner l’importante présence de la
chorale féminine Les Marjo’s qui donne une couleur
particulière à l’album. Lomax se veut un compagnon idéal à
son premier album éponyme. Par contre, il y manque quelques titres
pour réussir à véritablement nous satisfaire.
(mars 2016)
L’auteur-compositeur et interprète natif d’Ottawa s’est fait une
renommée avec son style country alternatif unique au Canada. Absent
sur disque depuis quelques années, le voici de retour avec
Somewhere We Will Find Our Place. Il s’agit d’un album de 10
pièces totalisant 39 minutes qui présente plusieurs bonnes
compositions à tendance folk. Tout au long de l’album, sa voix
semble nous souffler à l’oreille ses douces mélodies, ce qui est
bien agréable. Il ne révolutionne assurément pas le genre, mais
figure tout de même parmi les artistes les plus intéressants de la
scène country folk canadienne actuelle.
(mars 2016)
La chanteuse indie pop de Toronto présente son quatrième album avec
Good Advice. Elle a décidé pour l’occasion de confier la
réalisation du disque à son ami et collaborateur Jim James (My
Morning Jacket) et elle s’est même rendue en voiture jusqu’à son
studio de Louisville au Kentucky. Moins folk que ses œuvres
précédentes, l’album contient une guitare électrique, des
synthétiseurs et une section rythmique qui appuient un peu plus sa
voix charmante. Elle présente donc un son plus pop, comme si elle
sortait enfin de sa coquille pour montrer ce qu’elle peut vraiment
faire avec sa voix, tant en émotion qu’en puissance. Assurément son
disque le plus accessible à ce jour, Good Advice présente
aussi Basia Bulat sous son meilleur jour. Un excellent album par une
artiste au sommet de son art!
(mars 2016)
Après avoir enflammé les bars blues de Chicago et être devenue une
star nationale au Festival blues de Chicago en 2015, Toronzo Cannon
est prêt à conquérir le monde. Sur The Chicago Way, il
présente 11 chansons originales et il fait honneur à la nouvelle
génération de bluesmen en provenance de la ville des vents. Il
propose un blues dans le plus pur style de Chicago dans lequel il
démontre toute sa virtuosité. Sans révolutionner le genre, Toronzo
Cannon réussit à poursuivre la tradition de belle façon avec The
Chicago Way. Avis aux amateurs du genre, le blues est encore
bien vivant à Chicago!
(mars 2016)
L’ex-membre des Backstreet Boys, le plus jeune du groupe,
présente son troisième album solo, deux ans après son duo avec
Jordan Knight. Il offre une musique pop mélodique, parfois
énergique, avec des éléments de rock. Sur le premier titre, « 19 in
99 », on croirait entendre Simple Plan dans leurs moments les
plus accessibles. Puis, sur « Get Over Me », Avril Lavigne
vient lui porter main forte, alors qu’il nous rappelle le son new
wave des Gogo’s dans « Tijuana ». Carter s’essaie même au
reggae dans « Second Wind ». Très souvent sur le disque les
enrobages ajoutés semblent superflus et surtout bon marché. « Swet »
en donne le meilleur exemple avec des synthétiseurs cheaps et des
cuivres étouffés à l’arrière. Une fois les quelques titres
entraînants passés, Carter ne semble plus rien avoir à nous offrir
d’intéressant. La bonne surprise n’aura pas duré longtemps!
(mars 2016)
Le groupe australien qui mélange musiques rock et reggae est de
retour avec son septième album. Enregistré à Melbourne avec le
réalisateur Jan Skubiszewski (Jon Butler Trio),
Rising With the Sun poursuit dans l’ambiance créée par le groupe
dans sa tournée des plus grands festivals. The Cat Empire ont en
effet joué devant plus de 500 000 personnes lors de leur dernière
tournée mondiale, dont une présence remarquée au Festival
international de jazz de Montréal et un concert à guichet fermé au
mythique Royal Albert Hall à Londres. Le groupe présente donc encore
une fois des rythmes efficaces et des mélodies parfaites pour
entonner en chœur dans une foule de plusieurs milliers de personnes.
Les rythmes du monde viennent à nouveau ajouter de la richesse aux
chansons pop rock du groupe, avec en plus une présence importante
des cuivres. Les chansons ont été créées rapidement en studio à
partir de simples idées ou sons. Il en résulte donc une spontanéité
grandement rafraîchissante pour une musique très agréable à écouter,
qu’il faut découvrir sur scène. À noter aussi la pochette qui est
une création de l’artiste australien Aaron Hayward.
(mars 2016)
La chanteuse brésilienne présente son quatrième album avec Tropix.
Elle étend encore un peu plus ses horizons musicaux avec
l’incorporation d’électro à sa musique brésilienne, ce qui lui
permet du même coup de continuer de se renouveler. Malgré
l’utilisation de synthétiseurs, la musique de Céu demeure chaude,
une musique parfaite pour une ambiance feutrée de fin de soirée. On
y trouve de nombreux clins d’œil au passé avec des références au
disco et au new wave, mais avec toujours un regard vers l’avenir.
Céu signe 11 des 12 chansons du disque, la douzième étant une
reprise de « Chico Buarque Song » de Fellini, un groupe
brésilien obscur. Une fois de plus Céu réussit à nous séduire. Une
artiste incomparable!
(mars 2016)
Toujours porté par les fondateurs et indispensables Ian Astbury
et Billy Duffy, The Cult n’a pas dit son dernier riff. Le groupe
anglais, naturalisé californien, achève ainsi la trilogie entamée par
Born Into This et poursuivi avec
Choice of Weapon. Empreint de spiritualité, d’une vraie force
sombre et de textes poignants, ce dixième album du Cult est une stricte
réussite servie par les guitares acerbes et redoutablement bien ficelées
de Billy Duffy, guitar hero injustement mésestimé. Peut-être que
l’on n’attendait plus le binôme à ce niveau, fautifs que nous sommes
d’avoir été incrédules. Mais peut-être aussi avions-nous négligé cette
synergie naturelle entre les deux hommes. La claque est d’autant plus
violente que ce Hidden City est un recueil gracieux de chansons
vertigineuses, blindées d’émotions fortes et d’une voix robuste et
fragile à la fois. De sinistre mémoire, nous n’avions pas autant chialé
comme des mômes qu’en écoutant en boucle ce « Birds of Paradise » et son
final grandiose au piano. La portée émotionnelle de « Deeply Order Chaos
», hommage cinglant post-attaque de Charlie, est sans appel : « I'm
a European / Tears fall on the altar / I'm a European / Patience is my
daughter / Is this the western dream / Defend our liberty ».
Constant et consistant, l’album, chargé d’électricité non statique,
prend ses marques dès « Dark Energy » et ce, jusqu’à l’épilogue
troublant de « Sound and Fury ». Une renaissance monumentale.
(mars 2016)
Dan San est un groupe folk indie belge qui nous revient avec un
deuxième album un peu plus aérien. Après une période de
ressourcement, les six musiciens sont de retour en force. Ils ont
fait confiance cette fois-ci à Yann Arnaud (Air,
Phoenix, Syd Matters) qui a été séduit par le projet et a
voulu les amener ailleurs. Il a privilégié un enregistrement live en
studio pour capter l’émotion et l’essence de leur musique. Il faut
aussi noter l’arrivée du multi-instrumentiste Olivier Marguerit
qui donne une nouvelle lumière aux chansons en ajoutant des
sonorités synthétiques. Il en résulte donc un album moins folk et
plus contemporain où se mélangent instruments acoustiques et
synthétiseurs. Sans dénaturer ses influences premières, le groupe
passe vraiment à un autre niveau et s’approche un peu plus du style
d’un Patrick Watson par exemple.
(mars 2016)
Il y a un an et demi, le groupe rap québécois présentait un premier
album,
Montréal $ud, qui lui a permis d’obtenir un succès critique
et populaire au Québec, en plus de partir en tournée en France.
Maintenant à l’avant-scène du rap québécois, les Dead Obies
reviennent avec un nouveau disque au titre imprononçable qui est
fait sur mesure pour la scène. En fait, une partie de l’album de 81
minutes a été enregistré en concert lors d’une série de trois
spectacles affichant complet au Centre Phi de Montréal. Le groupe
continue de mélanger les styles, tant vocalement (joual, slang,
créole, français et anglais) que musicalement (hip hop, soul, R&B et
électro). Ils explorent tout de même de nouvelles avenues avec des
basses puissantes et des synthétiseurs aériens pour une musique à
l’atmosphère vaporeuse qui se ressent plus qu’elle ne s’écoute.
C’est un bien bon album que proposent les Dead Obies, un album
créatif et varié. Son seul problème est qu’il est un peu trop long
et aurait pu être synthétisé pour le rendre plus constant. Les fans
de la première heure apprécieront sûrement quand même.
(mars 2016)
Angel Forrest fait déjà carrière depuis 27 ans et elle nous arrive
maintenant avec son 10e album. Pour l’occasion, elle rend hommage à
11 guitaristes en leur permettant de jouer sur une des 11 chansons
de ce disque. On y retrouve Rob MacDonald, Ricky Paquette,
Paul Deslauriers, Steve Hill, Adam Karch, et
plusieurs autres grands guitaristes du blues rock canadien. Même si
elle donne une place de choix à chacun des guitaristes, Angel les
domine tous avec sa voix puissante, rocailleuse et reconnaissable
entre toutes. Angel’s 11 contient surtout du blues à la base,
mais avec un mélange de rock et de jazz qui le rend varié et
complet. Il n’y manque que quelques compositions un peu plus
marquantes pour en faire un grand album de blues, considérant la
qualité des interprétations.
(mars 2016)
Le chanteur de Toronto est surtout connu en tant que leader du
groupe The Lowest of the Low, mais il compte aussi son lot
d’albums solo dont les excellents
Greasing the Star Machine (1998) et
Crackstatic(2000). Sur ce nouveau disque, il présente un
excellent mélange de rock alternatif et de rock plus classique,
flirtant occasionnellement avec le rockabilly (« Strum and Drag »).
Il offre quelques très bonnes compositions qui nous obligent à taper
du pied. Par contre, l’ensemble peut s’avérer quelque peu inégal
avec des chansons franchement ennuyantes.
(mars 2016)
Le guitariste virtuose québécois est de retour avec son volume 3 des
Solo Recordings. Il offre encore une fois un blues rock
puissant, aux limites du hard rock en plusieurs occasions. Mais
surtout, il continue de jouer à l’homme-orchestre en jouant tout
lui-même. Il faut le voir seul sur scène avec sa guitare et sa
batterie pour découvrir l’immensité de son talent. Même s’il propose
plusieurs chansons qui brassent passablement, Hill présente aussi
quelques pièces plus mélodiques sur des bases acoustiques (« Slowly
Slipping Away », « Troubled Times » et « Emily »). Il réinvente
également trois reprises parmi les 12 titres de l’album : « Still a
Fool & a Rollin Stone », « Rollin & Tumblin / Stop Breaking Down »
et « Going Down the Road Feeling Bad ». Avec Solo Recordings
Volume 3, Steve Hill présente peut-être son meilleur album à ce
jour, un album varié mais cohérent jusqu’à la fin qui met
parfaitement en valeur la virtuosité de ce guitariste hallucinant.
(mars 2016)
Pour son nouvel album après avoir fêté ses 40 ans de carrière,
Laurence Jalbert fait encore une fois confiance au réalisateur et
guitariste Rick Haworth, si habile pour faire ressortir les
sonorités country qui lui sont chères. Sur Ma route, Laurence
bénéficie de plusieurs collaborations précieuses à l’écriture des
textes et de la musique dont Bourbon Gautier (pour 4 pièces),
Dany Bédar, Sophie Nault, Danny Boudreau et
Catherine Durand (pour la chanson-titre). Laurence signe
elle-même 3 titres en compagnie du compositeur Jean-Philippe
Lagueux.
(mars 2016)
Le James Hunter Six est un groupe soul britannique formé autour de
James Hunter. Pour leur quatrième album, le premier pour Daptone
Recording, ils ont décidé de se rendre en Californie et
d’enregistrer les 10 chansons directement sur un enregistreur 8
pistes. Le résultat est donc un son mono reflétant encore plus
l’atmosphère des années 1950 qui est au cœur de la musique du
sextet. La nostalgie est décidément au rendez-vous, mais la variété
dans les compositions impressionne grandement, même si on ne compte
que 30 minutes de musique. Le soul se mélange avec des éléments de
R&B, de funk et de Motown pour une musique riche et d’une autre
époque. Hold On! est donc un album sur mesure pour les
nostalgiques.
(mars 2016)
Pendant des années, Kattam et ses Tam-Tams a fait chanter, danser et
voyager les enfants dans les maisons de la culture, écoles et
garderies. Voici finalement l’album De Tombouctou à Bombay!!!
qui propose un véritable voyage musical entre l’Afrique de l’Ouest
et l’Inde, en passant par l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
Reconnu comme percussionniste de talent qui a collaboré à de
nombreux artistes (Marie-Mai, Éric Lapointe, Lynda
Thalie, Mélissa Lavergne, Mes Aïeux, Martin
Léon et plusieurs groupes de musique du monde), Kattam présente
certains airs connus et de nouvelles pièces peuplées d’intermèdes
dont des bruits de forêts et de villages tirés de l’album de
Mamady Keïta, Wassolon. Les pièces célèbres incluent les
succès commerciaux « I Like To Move It » et « Alors on danse »,
ainsi que la populaire chanson pour enfants « Si tu aimes le
soleil ». Le tout est interprété avec une panoplie de percussions
dont des balafons, djembés, gongoma, doum-doums, krin, derboukas,
tambourines, clochettes et beaucoup plus. Notons que l’album met en
vedette des centaines de voix d’enfants des écoles Le Plateau et
Katimavik-Hébert, ainsi qu’une dizaine de musiciens invités. Les
rythmes traditionnels s’inspirent des musiques pop, techno, électro,
rap, funk et dub. Il en résulte donc un album original, entraînant
et divertissant à souhait, tant pour les petits que pour les plus
grands.
(mars 2016)
Sur son cinquième album, le chanteur montréalais présente une paire
de chansons en français parmi les 13 titres offerts, dont le très
bon premier extrait, « Montréal ». Pour la petite histoire, Ian
Kelly s’était fait volé son album alors qu’il se trouvait sur un
disque dur dans sa voiture. Heureusement, il a pu être retrouvé et
nous est maintenant présenté. SuperFolk poursuit dans le
style acoustique auquel il nous a habitués, généralement à la
guitare, mais parfois aussi au piano. On peut entendre plusieurs
mélodies inoubliables, interprétées avec cet aplomb qui nous
transperce à tout coup. On n’écoute pas les chansons d’Ian Kelly, on
les vit! Il frappe à nouveau dans le mil avec SuperFolk et
parions qu’il créera encore bien des remous dans les mois à venir.
(mars 2016)
Le groupe métal de Boston est de retour après la décevante réunion
avec le chanteur Jesse Leach pour l’album
Disarm the Descenten 2013. L’album a quand même réussi à
obtenir sa part de succès, mais les attentes sont maintenant grandes
envers Incarnate. Le groupe ne perd rien de sa fougue
hardcore, mais fait en plus des incursions dans le death metal
mélodique et dans le métal progressif. Il réussit donc à se
réinventer quelque peu, le tout dans une production à haute voltige.
Tant la voix de Leach que les guitares, tout est clair et à sa place
pour un son qui n’est pas sans nous rappeler le meilleur de
Pantera dans les années 1990. C’est peut-être seulement un peu
trop propre pour les fans de metalcore, mais ça s’écoute drôlement
bien. Killswitch Engage proposent donc un album aux mélodies
grandement efficaces mises en valeur par une réalisation
irréprochable. Sans revenir aux belles années du groupe,
Incarnate réussit là où le précédent disque avait échoué, soit
présenter à nouveau un groupe uni.
(mars 2016)
The Knocks est un duo new yorkais formé en 2008 et composé de
James « JPatt » Patterson et Ben « DJ B-Roc » Ruttner. Le
duo a d’abord produit des remixes de Katy Perry (« I Kissed a
Girl »), Britney Spears (« 3 ») et Chris Brown (« Beautiful
People ») avant de lancer des mini-albums. Les DJ et producteurs
proposent maintenant leur premier album incluant une musique pop /
house dansante plutôt douce empruntant au soul, au funk, au disco et
au rap. Les 15 titres de 55 comptent plusieurs pièces parues
précédemment en tant que simples ou sur leurs mini-albums. On a donc
l’impression de découvrir une compilation de succès (« Classic »,
« Dancing With Myself », « Collect My Love », « I Wish (My Taylor
Swift) »). Pourtant, l’ensemble se tient passablement bien et
s’écoute malgré tout comme un album. On y entend de nombreux
collaborateurs comme Cam’Ron, Powers, Fetty Wap,
Wyclef Jean, X Ambassadors, Matthew Koma,
Alex Newell (Glee), Justin Tranter (Semi
Precious Weapons), Walk the Moon, Carly Rae Jepsen,
etc. Dans le genre musique dansante, voici un très bon disque!
(mars 2016)
Pour son sixième album, Ray Lamontagne a encore voulu brasser la
soupe en amenant à bord Jim James (My Morning Jacket)
en tant que coréalisateur. Il conserve la guitare blues fuzzy
apportée précédemment par Dan Auerbach, mais il plonge plus
que jamais dans le vieux rock psychédélique anglais, quelque part
entre Cream et Pink Floyd.
Les comparaisons avec Van Morrison peuvent définitivement
disparaître alors qu’il n’y a plus rien de soul dans la voix de
l’Américain sur Ouroboros. Il propose plutôt un vieux son
rock sale aux envolées expérimentales complexes qui nécessite une
bonne dose de patience pour véritablement y adhérer. Ouroboros
est un disque ambitieux, mais pas totalement maîtrisé.
(mars 2016)
L’auteur-compositeur et interprète californien présente son septième
album sur lequel il semble particulièrement hanté par un amour
brisé. Everyone Thinks I Dodged a Bullet contient en effet un
assemblage de chansons sombres dans lesquelles la tristesse ou la
dépression sont accentuées par les synthétiseurs, le piano et les
rythmes électroniques. L’ambiance n’est pas inintéressante, mais
elle devient lourde à la longue et ne risque pas de vous remettre
sur pied après une séparation. Laswell possède un talent fou pour la
mélodie et la musique pop cinématique et orchestrale, mais il y va
un peu fort cette fois-ci. Il crée une distance avec l’auditeur qui
voudra à tout prix se sortir de cette ambiance déprimante. Il
réussit au moins à terminer en force avec « Not Surprised », mais
encore faut-il avoir pu se rendre jusque-là avant de jeter l’éponge.
(mars 2016)
Les trois Françaises de L.E.J. (Elijay) se sont fait grandement
remarquer sur la toile à l’été 2015 avec un medley de reprises de
succès planétaires en version dépouillée voix, violoncelle et
percussions (« Summer 2015 »). Avec plus de 46 millions de
visionnements, elles sont devenues de véritables vedettes
d’Internet. Elles présentent sur cet album 11 morceaux qu’elles ont
su se réapproprier habilement. On y retrouve entre autres « Hanging
Tree », « Can’t Hold Us », « Survivor », « Get Lucky », deux medleys
et un « Hip Hop Mash Up ». Leurs voix s’harmonisent parfaitement
pour des versions toujours intéressantes des chansons qu’elles
reprennent. Elles se produiront pour la première fois au Canada sur
la scène du Petit Olympia à Montréal le 14 mars.
(mars 2016)
Suite au succès monstrueux de
The Heist, récompensé d’un Grammy, le duo rappeur/producteur
est de retour avec son deuxième album. Pour l’occasion, ils ont mis
le paquet avec une musique de très grande envergure, certainement un
peu trop chargée par moments. La démesure leur va plutôt bien, mais
elle devient vite étourdissante après le très bon succès « Downtown »,
même dans les morceaux plus doux. Les artistes invités se bousculent
tout au long des 13 pièces qui totalisent près d’une heure. On peut
entendre Mike Slap, KRS, Ed Sheeran, Leon
Bridges, XP, Carla Morrison, et plusieurs autres.
Le duo se promène constamment entre hip hop et pop, avec chacun ses
moments mémorables. Par contre, l’ensemble demeure déstabilisant et
manque de constance. Avec un album aussi touffu, difficile de
vouloir le réécouter immédiatement lorsqu’il se termine. Macklemore
et Ryan Lewis y allaient peut-être pour le grand coup en visant un
nouveau Grammy, mais ils ont essayé d’en faire un peu trop.
(mars 2016)
Originaire de Lac-Beauport, Andréanne Martin présente un premier
mini-album de cinq titres, dans le style soul funky. Elle s’est
d’abord fait remarquer dans la première édition de La Voix en
2013 et elle fait partie des quatre coups de cœur de l’émission
Faites comme chez vous diffusée l’automne dernier sur les ondes
de TVA. Gagnante de plusieurs prix et concours, elle participe cette
saison à l’émission Belle & Bum à Télé-Québec. Avant de
pouvoir découvrir tout un album de cette auteure-compositrice et
interprète originale, vous pouvez faire jouer en boucle ce court CD
de 16 minutes.
(mars 2016)
Miike Snow est un trio électro pop suédois dont deux des membres
sont surtout connus sous le nom de Bloodshy & Avant et ont
produit des succès pour Britney Spears,
Madonna et
Kylie Minogue. Ce troisième album, savamment intitulé iii,
présente possiblement ce que le trio a enregistré de meilleur à ce
jour. Il arrive quatre ans après le décevant
Happy To You. Ce que l’on apprécie particulièrement sur
iii, c’est l’injection d’une bonne dose de soul dans leur
musique pop d’avant-garde. En quelques occasions, le groupe prend
une tendance introspective et mélancolique, mais l’ensemble est
plutôt entraînant avec des rythmes bien appuyés. Les mélodies
demeurent efficaces tout au long du disque qui contient en plus une
bonne part de créativité, malgré quelques clins d’œil au passé avec
entre autres l’utilisation de vieux synthétiseurs. La chanteuse
Charlie XCX vient donner un boost d’énergie à « For U »,
alors que l’on peut entendre des échantillonnages de la chanteuse
jazz et soul Marlena Shaw dans le premier extrait, « Heart is
Full ». Un autre moment fort nous arrive avec l’excellent succès « Genghis
Khan », sans oublier la surprenante « Over and Over » qui flirte
avec la musique industrielle. Pour un très bon album de musique pop
créative, impossible de se tromper avec iii.
(mars 2016)
Orbis est le septième album de la harpiste trifluvienne
Valérie Milot, qui est encore une fois accompagnée des Violons du
Roy. Après des œuvres pour harpe et orchestre bien connues des
périodes classique et romantique, elle prend une direction beaucoup
plus contemporaine, allant dans des territoires rarement explorés à
la harpe. Elle interprète donc des œuvres du Canadien Marjan
Mozetich, des Américains Steve Reich et John Cage,
du violoniste et arrangeur québécois Antoine Bareil, ainsi
que deux pièces d’artistes phares du rock progressif, Gentle
Giant et Frank Zappa. Plusieurs des morceaux présentés
installent une atmosphère planante, aux limites du new age. Mais
surtout, l’album montre toutes les possibilités de cet instrument
qui figure parmi les plus anciens instruments à cordes. En plus des
Violons du Roy dirigés par Mathieu Lussier, on peut entendre
la voix cristalline de la soprano Marianne Lambert dans la
pièce « Castille 1382 » qui a été composée spécifiquement pour
Valérie Milot par Antoine Bareil, inspiré de Jacob de Senleches.
Voici un album à la harpe comme vous n’en avez jamais entendu.
(mars 2016)
La Montréalaise d’adoption est de retour sur disque après cinq ans
d’absence. Roxanne Potvin poursuit le virage entamé sur
Playavec un son beaucoup plus pop qu’auparavant, même si le
folk fait toujours sentir sa présence. Sa musique riche et mélodique
laisse aussi toute la place à sa virtuosité en tant que guitariste.
Alors qu’elle a participé à toutes les étapes du processus créatif,
de l’écriture à la réalisation, l’auteure-compositrice se livre plus
que jamais dans une musique intimiste et bien personnelle. Il s’agit
assurément de son album le plus accompli à ce jour, un album sur
mesure pour les fans de musique pop contemporaine et intelligente.
(mars 2016)
Le DJ suédois maintenant établi à Los Angeles, aussi membre de
Swedish House Mafia, a beaucoup travaillé au cours des dernières
années, mais il présente son tout premier album de matériel
original. On le connaissait jusque-là pour ses reprises ou remix,
dont sa version de « Call On Me » de Steve Winwood au
vidéoclip qui a fait beaucoup jaser, ou encore « Proper
Education », une version dansante de « Another Brick in the Wall,
Pt. 2 » de Pink
Floyd. C’est un album double de 19 titres totalisant deux
heures de musique qu’il nous propose avec Opus. Il nous offre
une musique house progressive incontournable autant pour les fans de
musique électronique que pour les simples danseurs qui ne peuvent
quitter un plancher de danse. Les moments forts ne manquent pas tout
au long du disque avec « Black Dyce », « Floj », « Breathe » et
plusieurs autres. Il ne faut surtout pas oublier l’épique
pièce-titre à la toute fin qui se construit graduellement sur neuf
minutes pour devenir une favorite tant des clubs house que trance.
En fait, Prydz a peut-être pris son temps avant de lancer son
premier « opus », mais l’attente en valait le coût puisqu’il propose
l’un des meilleurs albums dans le genre depuis longtemps.
(mars 2016)
Le duo électro-rap acadien nous arrive avec son cinquième album,
mais cette fois-ci, totalement en anglais. Même si leur musique
s’adapte magnifiquement à la langue de Shakespeare, on appréciait
particulièrement leur singularité lorsqu’ils s’exprimaient en chiac.
Sur Light the Sky, Radio Radio semblent décidés plus que
jamais à nous faire danser, avec des rythmes concoctés sur mesure
pour les planchers de danse. L’arrivée de deux beatmakers
talentueux en Shash’U et J.u.D. pour remplacer
Arthur Comeau ajoute sûrement à cette ambiance festive pleine
d’énergie. Malgré cette énergie débordante, Radio Radio réussit
moins à capter notre attention sur ce nouvel album qui semble un peu
trop s’intégrer à la masse des enregistrements du genre. Les gars de
Radio Radio peuvent très bien s’exprimer en anglais s’ils le
désirent, mais quelques morceaux en chiac devraient toujours faire
partie de leur univers, puisque c’est là qu’ils brillent
véritablement.
(mars 2016)
Après 45 ans de carrière et âgée de 66 ans, Bonnie Raitt est
toujours bien présente dans le paysage blues rock américain. Dig
in Deep nous arrive quatre ans après le surprenant
Slipstream, et il s’agit de son 20e album en carrière. Le
disque a été réalisé par Bonnie, sauf « You’ve Changed My Mind »,
enregistrée en 2010, qui a été écrite et réalisée par Joe Henry,
celui-là même qui avait réalisé son enregistrement précédent. Bonnie
signe cinq des 12 chansons du disque, en plus de reprendre de très
belle façon « Need You Tonight » d’INXS et « Shakin’ Shakin’
Shakes » de Los Lobos. Encore une fois, sa guitare slide et
sa voix dominent largement cet album varié qui présente un superbe
mélange de pièces énergiques, mid-tempo, ainsi que deux ballades en
conclusion, la composition de Joe Henry et « The Ones We Couldn’t Be ».
Bonnie Raitt réussit à nouveau à nous offrir un album solide dans le
genre.
(mars 2016)
La chanteuse, guitariste et pianiste Marie-Ève Roy fait partie du
groupe punk Vulgaires Machins depuis près de 20 ans. Elle a
profité d’une pause indéterminée du groupe pour exprimer sa propre
musicalité et il en résulte ce premier album solo. Réalisé par
Julien Mineau (Malajube, Fontarabie), le disque
présente un mélange efficace entre pop rock, électro et pop
atmosphérique avec des sons parfois rétro. On y sent une certaine
mélancolie, mais surtout une libération de pouvoir livrer ses
propres émotions sans avoir à se cacher derrière son groupe. Écrit
en partie en Nouvelle-Zélande, Bleu Nelson est donc un album
bien personnel, à l’image de sa créatrice. Un album de pop aérienne
idéal pour nous faire voyager!
(mars 2016)
Santi White (alias Santigold) est de retour avec son
troisième album. Son amalgame entre les styles demeure toujours
aussi pertinent puisqu’elle continue de marcher habilement sur la
ligne entre musique commerciale et indie pop. Sur 99 Cents,
elle intègre à nouveau des éléments de new wave, de reggae, de R&B
et d’électro à une musique pop souvent accessible qui possède aussi
ses moments déstabilisants. En fait, ce qui est surtout
déstabilisant avec Santigold, c’est qu’elle propose encore une fois
une musique pop extrêmement créative tout au long des 12 pièces.
Même s’il s’agit de son album le plus accessible à ce jour, peu de
titres ressortent du lot et quelques écoutes vous aideront
assurément à accepter son univers bien à elle. Un autre bon disque
pour l’artiste américaine!
(mars 2016)
Le compositeur et trompettiste Jacques Kuba Séguin présente son
deuxième album avec l’ensemble Litania Projekt en tandem avec
le Quatuor Bozzini, en plus d’en assurer la réalisation. Sa
musique jazz aux inspirations classiques semble parfois improvisée,
mais offre toujours cette structure bien évidente, très souvent
cinématographique. Il mélange tellement bien les styles que « Études
des lueurs » est une suite en quatre mouvements qui emprunte
beaucoup plus d’éléments au classique qu’au jazz. Séguin et ses
accompagnateurs présentent une musique non seulement intéressante et
intelligente, mais grandement plaisante à écouter dans un contexte
ambiant plutôt relaxant.
(mars 2016)
La Montréalaise présente son premier album qui contient une musique
pop aérienne et éclectique avec des éléments d’électro et un petit
côté folk par moments. On y retrouve aussi un côté rétro avec des
influences d’une musique pop ambiante des années 1970 et 1980, entre
autres d’une musique de film de l’époque. Pourtant, l’album présente
une facture très contemporaine avec une atmosphère mélodramatique.
Catherine réussit à nous séduire rapidement avec sa voix douce et
ensorcelante, pour un premier album très réussi.
(mars 2016)
Stefie Shock – 12 belles dans la
peau : Chansons de Gainsbourg
Pour souligner les 25 ans du décès de Serge Gainsbourg,
Stefie Shock s’entoure de 12 femmes pour présenter en duo
quelques-unes de ses plus grandes chansons. Les 12 chanteuses et
actrices incluent Marie-Pierre Arthur, Klô Pelgag,
Gaële, Fanny Bloom, Evelyne Brochu, Sophie
Beaudet, Stéphanie Lapointe, Pascale Bussières et
Anne Dorval. Les chansons offertes comprennent « La
javanaise », « L’anamour » et « Ford Mustang ». Une grande absente à
noter : la sensuelle « Je t’aime moi non plus », popularisée dans
les années 1970 en duo avec Jane Birkin. Avec cet album,
Stefie Shock rend un bel hommage à la fois à son idole qu’aux femmes
qui l’entourent.
(mars 2016)
The Small Glories est un duo folk de Winnipeg au Manitoba qui lance
son tout premier album. Cara Luft et JD Edwards nous
livrent une musique folk acoustique avec une grande maîtrise de
leurs instruments : guitare, banjo et voix. Les deux pourraient fort
bien faire carrière chacun de leur côté, mais quand ils s’unissent,
la magie opère et ils deviennent un tandem puissant. Réalisé par
Neil Osborne (54-40), le disque enregistré « live to
tape » met magnifiquement en valeur le talent des deux musiciens,
leurs harmonies vocales et la qualité de leurs compositions. Voici
un excellent album folk, assurément l’un des meilleurs de l’année
jusqu’à maintenant!
(mars 2016)
Après quatre ans d’attente, la chanteuse et bassiste américaine est
finalement de retour avec son cinquième album. Cette fois-ci, elle
laisse de côté les standards jazz et latins en prenant une toute
autre direction. Elle propose plutôt un album-concept autour du
personnage d’Emily (qui est son 2e prénom). Musicalement, on
trouve toujours des éléments de jazz, mais l’ensemble pourrait
surtout être décrit comme un pop rock expérimental. Elle coréalise
l’album avec le légendaire Tony Visconti (David
Bowie) et il en résulte un mélange de rock progressif avec
des guitares agressives, du jazz fusion énergique et une musique pop
poétique. C’est un mélange qui surprend quelque peu au départ et
risque d’effrayer plusieurs de ses fans de longue date. Par contre,
la richesse créative de ce disque en fait une œuvre unique pour
l’artiste, sûrement son enregistrement le plus éclaté à ce jour.
(mars 2016)
Trois ans après un album plus rock avec
Beautiful Africa, la chanteuse malienne revient à un style
folk intégrant les musiques du monde, surtout africaines bien
entendu. Ce sixième album de Rokia Traoré pousse à l’introspection
et au questionnement sur son identité, alors que son pays est
toujours en pleine guerre civile. Encore réalisé par John Parish
(PJ Harvey), le disque intimiste est basé sur des rythmes
subtils et une guitare acoustique inventive. Les textes naviguent
entre le bambara, le français et même l’anglais, entre autres sur « Strange
Fruit », une pièce de 1937 rendue populaire par Billie Holiday.
Les textes semblent d’ailleurs prendre plus d’importance que jamais
dans l’œuvre de Rokia Traoré. Notons les participations de John
Paul Jones (Led
Zeppelin) et Devendra Banhart, même s’ils ne se font
pas tellement remarquer. Né So est un album qui procure un
grand sentiment de satisfaction.
(mars 2016)
Underworld –
Barbara Barbara, We Face a Shining Future
Pour leur nouvel album, Rick Smith et Karl Hyde ont
entamé un processus d’écriture unique, écrivant une nouvelle pièce
chaque jour sans trop réfléchir. Il en a résulté quelques semaines
plus tard plusieurs compositions intéressantes sur lesquelles ils
ont pu mettre un peu plus d’effort ensuite pour en arriver à cet
album de neuf titres dépassant les 55 minutes. En bout de ligne, ce
processus créatif a sûrement été bénéfique pour le duo britannique
puisqu’ils présentent leur meilleur album en 15 ans, peut-être même
le meilleur depuis
Second Toughest in the Infants paru il y a 20 ans. Avec leur
style techno et house progressif, qui ralentit parfois le rythme,
ils font assurément un clin d’œil à leurs meilleures années, mais
Underworld (les directeurs musicaux de la cérémonie d’ouverture des
Jeux de Londres en 2012) demeurent bien tournés vers l’avenir.
Barbara Barbara, We Face a Shining Future est un album
électronique de premier plan, un ajout important à la discographie
d’Underworld.
(mars 2016)
L’auteur-compositeur originaire de Québec qui vit maintenant en
Outaouais présente son premier album. Il nous invite à découvrir
cette planète imaginaire appelée Knipperberg où seuls le
respect et l’amour règnent. Sa musique présente un mélange de pop et
de rock avec quelques orchestrations et beaucoup de guitares. Il est
d’ailleurs accompagné par le guitariste virtuose Steve Hill sur
« Bienvenue dans mon monde », dès l’ouverture du CD. On peut aussi
entendre une touche de country dans le premier extrait, « Réussir
mes échecs ». L’album de 12 titres est divisé en quatre chapitres :
« Bienvenue à Knipperberg, pause café et combat face à moi-même »,
« La peine et l’obsession », « Prophète de malheur » et
« L’espoir ». L’album présente un bon mélange entre acoustique et
électrique, entre pièces énergiques et ballades plus introspectives.
(mars 2016)
Narcissique, égocentrique et mégalomane s’appliquent de plus en plus
à Kanye West alors qu’il prétend depuis déjà un certain temps être
sur le point de lancer le meilleur album de l’histoire. Après
différents changements de titres, il a finalement présenté son
nouvel album lors d’un méga lancement au Madison Square Garden de
New York le 11 février, avant de retourner en studio au cours des
jours suivants pour retoucher certains des 18 morceaux de The
Life of Pablo. Pas si parfait que ça finalement cet album M.
West! L’album est finalement réapparu dans sa version finale
quelques jours plus tard sur la plateforme de partage Tidal (de son
ami Jay-Z), mais West s’est empressé de déclarer qu’il ne
serait pas disponible ailleurs. Résultat : The Life of Pablo
n’est nulle part dans le top 200 du Billboard, alors que quatre de
ses précédents albums s’y retrouvent. Ça sent plutôt le suicide
professionnel… Cela dit, c’est bien dommage car l’album présente
d’excellents moments, même des passages géniaux dignes des plus
grands enregistrements hip hop de l’histoire. La première moitié
inclut des expérimentations quelque peu déstabilisantes, mais on y
découvre quelques petits bijoux dont la pièce d’ouverture, « Ultralight
Beam », et de très bons passages de soul, R&B et même gospel. Il
faut seulement éviter de porter attention à ses textes dans lesquels
il s’aime beaucoup trop (par exemple dans « I Love Kanye »). La
deuxième moitié présente un hip hop plus conventionnel, mais avec la
touche créative habituelle de Kanye West. Et que dire de
l’apparition surprise de Kendrick Lamar pour l’excellente
« No More Parties in L.A. ». L’album contient assurément des
inégalités, mais on y trouve suffisamment de compositions de premier
plan pour en faire l’un des meilleurs albums jusqu’à maintenant en
2016. En le resserrant un peu, il aurait peut-être pu s’approcher de
la perfection tant convoitée, mais il semble qu’il en a été
incapable finalement…
(mars 2016)
Après le succès de son premier album éponyme et l’immense tournée
qui a suivi, le groupe établi à Nashville est de retour avec son
deuxième opus, Lonely is a Lifetime. On y retrouve encore des
traces du rock classique américain de leurs débuts, mais le groupe
étend son son bien au-delà. On peut même entendre de grandes
influences brit pop avec des groupes comme Oasis et Blur
qui peuvent nous venir en tête à divers moments. Autant leur style
peut maintenant être aisément projeté dans un contexte d’aréna,
autant ils s’éloignent un peu trop de ce qui a séduit le public au
départ, soit ce côté très americana, près de ses racines. Ici, tout
est un peu trop propre et surproduit, pour un album de pop rock qui
plaira probablement au grand public, mais qui devrait laisser leurs
fans indifférents et orphelins. Décevant!
(mars 2016)
Deux jours après la sortie de Blackstar le 8 janvier, qui
était aussi le jour de son 69e anniversaire, on apprenait le décès
de David Bowie, des suites d’un long combat contre le cancer. Il
avait pratiquement réussi à dissimuler les 18 derniers mois de sa
vie, cloîtré pour l’enregistrement de ce qui allait être sa dernière
œuvre d’une longue et fructueuse carrière. Pour ce nouvel album,
Bowie n’hésite pas à expérimenter. Il y a bien quelques références
au passé, mais il réussit encore une fois à innover. Après tout, il
a contribué directement à mettre de l’avant plusieurs styles tout au
long de sa carrière, donc ce n’est pas un petit cancer qui allait
l’empêcher de demeurer à l’avant-garde! Deux chansons avaient déjà
été présentées en 2014 pour promouvoir la compilation Nothing Has
Changed (« Sue (Or in a Season of Crime) » et « Tis a Pity She
Was a Whore »), et elles ont été revampées pour Blackstar.
Par ailleurs, ce nouveau disque contient deux chefs-d’œuvre
instantanés avec la chanson-titre de 10 minutes et « Lazarus » (dans
laquelle il a préparé sa propre mort). Malgré ses 40 minutes au
total, avec seulement 7 titres, Blackstar sent un peu l’œuvre
inachevée lorsque se termine « I Can’t Give Everything Away ». Il
s’agit pourtant tout de même de son album le plus accompli en 35
ans. Une bien belle façon de nous dire adieu! (chronique principale
de février 2016)
Coasts a été formé en 2011 à Bristol en Angleterre. Le quintet
présente un premier album dans un style indie rock / new wave
intégrant des éléments d’électronique. On peut les comparer plus
facilement à des groupes américains comme Imagine Dragons et
X Ambassadors qu’à des groupes anglais. Il y a par contre les
Irlandais Two Door Cinema Club qui peuvent aussi nous venir
en tête avec un rock dansant généralement entraînant. Les rythmes
dictés par la batterie dominent largement le disque avec leur
puissance. Mais les mélodies mémorables occupent également une place
plus qu’importante dans la musique de Coasts avec des refrains
accrocheurs qui seront repris en chœur avec beaucoup de plaisir lors
de leurs concerts, sûrement à grand déploiement très bientôt. Une
simple écoute de « Modern Love » donne rapidement un aperçu de tout
leur potentiel rassembleur. « Oceans », « You », « Your Soul » et « Tonight »
constituent les autres pièces maîtresses de ce CD de 16 titres.
Quelques morceaux viennent ralentir le rythme en certaines occasions
mais, malgré ses 60 minutes, l’album conserve une certaine cohérence
jusqu’à la fin. Quelques titres en moins auraient seulement pu
resserrer encore un peu plus cet excellent disque. (découverte du
mois de février 2016)
Il y a 10 ans, le duo français faisait des débuts remarqués avec le
succès « Lili ». Simon Buret et Olivier Coursier
présentent maintenant un tout nouvel album d’électro-pop aérienne,
aux influences de Radiohead et Portishead. Les
atmosphères planantes du disque sont toujours hypnotiques, et on se
retrouve plus d’une fois à ne plus vraiment écouter mais à plutôt se
laisser porter par cette musique sombre qui prend aux tripes.
Depeche Mode ne se trouvent jamais bien loin dans la musique
d’AaRON. Certaines mélodies irrésistibles nous obligent à chanter
avec eux, entre autres dans « The Leftovers » et « Blouson noir ».
Par contre, les moments lumineux s’avèrent plutôt rares et We Cut
the Night offre plutôt une musique parfaite pour les oiseaux de
nuit. Avec ce nouvel album, AaRON réussit à se renouveler de très
belle façon pour un disque impressionnant. Impressionnant par ses
atmosphères et son pouvoir d’attraction unique. À écouter du début à
la fin!
(février 2016)
Voici le 25e album original d’Adamo en carrière. Encore une fois, il
propose des mélodies pop inoubliables qui nous poussent à siffloter.
Sa poésie demeure toujours aussi belle, une musique en soi. Elle est
en plus accompagnée d’une musique pop française agréable qui
comblera ses nombreux fans. Les arrangements classiques sont tout de
même modernes et les orchestrations sont magnifiques pour enrober
ses textes. Sans réinventer le genre, Adamo présente un très bel
album qui saura en séduire plus d’une!
(février 2016)
L’album Terral, de l’Espagnol Pablo Alboran, est paru en
2014. Voici maintenant une édition française à laquelle s’ajoutent
quelques titres en français. On peut d’abord y entendre
« Inséparables » (avec Zaz), suivie de « Ne m’oublie pas ».
En boni, on peut découvrir « Quimera » (avec Ricky Martin) et
une autre chanson en français, « En extase ». Les huit autres pièces
sont en espagnol, toutes des ballades.
(février 2016)
L’auteur-compositeur et interprète du Nouveau-Brunswick nous arrive
déjà avec son septième album, suite au succès de
Weightlesslancé en 2014. Enregistré à New York avec le
réalisateur Commissioner Gordon (Joss Stone, Amy
Winehouse, Santana, Quincy Jones), Honest Man
présente surtout le côté personnel de Matt Andersen, avec aussi
des sujets politiques. C’est un blues intimiste que nous propose
l’artiste, avec une forte tendance folk, country et même R&B. Par
contre, pour la première fois on découvre des éléments d’électro
(échantillonnage, boucles rythmiques, etc.) qu’on peut facilement
considérer inutiles dans la musique d’Andersen, puisqu’il est à son
meilleur dans un style dépouillé guitare-voix. Parmi les pièces à
retenir plus particulièrement, notons la touchante ballade « I’m
Giving In » qui ne vous laissera sûrement pas indifférent.
(février 2016)
Le quatuor québécois Brubeck en Tête présente l’univers musical du
légendaire Dave Brubeck, chef de file du mouvement cool
jazz. Le groupe joue la suite en huit mouvements Points of
Jazz, créée pour l’American Ballet Theatre en 1958, des
extraits de la suite The Light in the Wilderness, ainsi que
deux pièces rarement exécutées, « Brandenburg Gate » et « The Golden
Horn ». On y trouve aussi « Koto Song » qui met en vedette le Erhu,
violon chinois à deux cordes parfaitement maîtrisé par
Marie-Soleil Bélanger. Écrite originalement pour deux pianos,
Points of Jazz est offerte ici dans un arrangement pour piano,
quatuor à cordes et batterie, une première pour cette œuvre de jazz
qui emprunte plusieurs éléments au classique. L’album permet de se
replonger dans l’œuvre intemporelle de cette véritable légende du
jazz.
(février 2016)
Pendant de nombreuses années, le Caboose Band a dynamisé
L’auberge du chien noir, cette populaire émission de
Radio-Canada. Le groupe musical fictif sort maintenant de l’écran
pour présenter un album et une tournée. Réalisé par Toby Gendron,
l’album de 12 titres inclut 9 chansons originales de Stéphan Côté
mises en musique par Renaud Paradis. Il s’agit de leurs
premières armes à titre d’auteur et de compositeur pour ces deux
acteurs. On retrouve aussi deux collaborations : « Le flash » signée
par Pierre-Alexandre Fortin et « Mots difficiles » cosignée
par Julie Daoust. Celle-ci interprète aussi l’excellente « Je
veux » de Zaz, tandis que Renaud Paradis présente un medley
de deux grands succès : « Pas question d’aventure » de Claude
Dubois et « Caruso » de Lucio Dalla. Finalement, tout le
groupe s’unit pour reprendre « Emmenez-moi » de Charles Aznavour.
L’album s’avère quelque peu inégal, avec certaines compositions qui
ne sont pas à la hauteur et des interprétations un peu plus faibles
par ces chanteurs qui sont d’abord acteurs. Les fans de l’émission
seront certainement intéressés malgré tout par cette extension du
groupe.
(février 2016)
Un jour sur une plage de la côte est américaine, le compositeur et
guitariste québécois Michel Cusson voit une femme jeter à la mer en
panique toutes ses photos de famille. Elle semble vouloir effacer
son passé. Incapable de laisser ces souvenirs disparaître, Cusson
récupère les photos et les oubliera dans une boîte pendant des
années. Le jour où il décide d’y jeter un coup d’œil, ces photos
deviennent la source d’inspiration d’un projet musical personnel.
Mûri depuis une dizaine d’années, Solo inclut neuf pièces
instrumentales influencées par cette histoire reconstituée à partir
d’images altérées d’une vie inconnue. Cusson nous offre une musique
planante et cinématographique fusionnant le jazz et la musique du
monde, avec même quelques touches de musique arabe. Le guitariste
virtuose réussit à nous faire voyager et à varier les émotions
transmises d’un morceau à l’autre. Encore une fois, Michel Cusson
réussit à bouleverser par son immense talent de compositeur et
musicien.
(février 2016)
Le groupe de métal progressif ne fait jamais les choses à moitié et
c’est le cas une fois de plus avec The Astonishing, un album
de 34 titres en deux actes qui dépasse les 130 minutes. Il
s’agissait peut-être là de leur façon bien à eux de souligner leurs
30 ans de carrière. Le guitariste John Petrucci a conçu un
opéra rock de science-fiction qui dépasse tout ce que le groupe a pu
offrir jusque-là en albums-concepts. Il a carrément inventé un
nouveau pays dont on peut découvrir la carte dans le livret, un pays
qui interdit toute musique créée ou jouée par des humains et qui
compte sur un petit groupe de rebelles pour perpétuer la tradition.
Pour cet album grandiose réalisé par Petrucci, le groupe est
accompagné de l’Orchestre symphonique de Prague et trois
chœurs, tous dirigés par David Campbell (le père de Beck).
C’est le chanteur James LaBrie qui assure les voix des
personnages, alors que toute la musique semble dirigée par les
claviers, pianos et orgues de Jordan Rudess. Évidemment, le
jeu de guitare de John Petrucci demeure hallucinant, lui qui est
considéré par plusieurs comme l’un des meilleurs guitaristes au
monde. Sa performance dans « A Better Life » est particulièrement
remarquable, même s’il offre un peu moins de solos qu’à l’habitude
au cours de l’album. Peu de pièces ressortent du lot, mais l’album a
d’abord été conçu pour être écouté en entier, un exercice plutôt
exigeant mais grandement enrichissant. On ne peut pas aller jusqu’à
dire que The Astonishing rivalise avec les plus grands opéras
rock de l’histoire comme
Tommy, mais il offre de grands moments de satisfaction et
comblera certainement les nombreux fans invétérés du groupe.
(février 2016)
Après deux albums qui ont su attirer l’attention en 2013 et 2014, le
rappeur louisianais est de retour avec Islah. Contrairement à
la plupart des autres artistes du genre, il ne s’entoure pas d’une
pluie de collaborateurs, mais présente plutôt une œuvre personnelle.
La seule exception est pour une pièce en boni, « Jam », sur laquelle
il est accompagné de Trey Songz, Ty Dolla $ign et
Jamie Foxx. Le nouveau marié laisse place à ses sentiments
amoureux en quelques occasions, mais le tout reste enveloppé dans
une atmosphère machiste propre au rap de la côte est. Il traite
aussi de sujets plus durs comme le trafic de drogue, la prison, la
dépression et les pensées suicidaires. Musicalement, Gates présente
plus de substance que par le passé avec plusieurs couches
parfaitement fusionnées dans une musique riche qui s’avère très
intéressante à découvrir tout au long du CD. Voici donc un très bon
disque par un rappeur qui possède un bel avenir devant lui.
(février 2016)
Le trio de Manchester en Angleterre se présente avant tout comme un
trio de jazz expérimental. Mais il va bien au-delà du traditionnel
trio de piano jazz en intégrant des éléments d’électro (sans aide
d’ordinateurs), de trip hop, de brit pop et d’indie rock. En fait,
ils empruntent autant à Radiohead et Massive Attack
qu’à certains standards jazz des plus innovateurs. Brad Mehldau
et St Germain peuvent aussi nous venir en tête. La virtuosité
des trois musiciens ne laisse aucun doute alors que la batterie de
Rob Turner peut sembler sortir tout droit d’une boîte à
rythmes préprogrammée et que le piano de Chris Illingworth
remplace admirablement tout autre instrument, incluant la voix. La
basse puissante de Nick Blacka meuble quant à elle tout temps
mort pour en faire un album d’une richesse surprenante. Les 10
pièces instrumentales que nous offre le groupe impressionnent par
leur créativité, même si après un moment la surprise est un peu
moins au rendez-vous. Malgré sa complexité, Man Made Project
s’écoute admirablement jusqu’à la fin.
(février 2016)
Pour son nouvel album, le vétéran chanteur et pianiste anglais
semble bien décidé à avoir à nouveau du plaisir, si on se fie au
titre, à la pochette et à la majorité des textes de Bernie Taupin,
son fidèle collaborateur. Elton John rassemble ses musiciens de
tournée pour la première fois depuis 2006 et fait encore une fois
confiance à T-Bone Burnett pour la réalisation, lui qui avait
travaillé à l’album en duo avec Leon Russell,
The Union, en 2010. Son son des années 1970 pourrait fort
bien récupérer d’anciens fans, mais malheureusement, après les
premiers morceaux, la plupart des compositions tombent à plat et
nous donnent bien peu de plaisir en bout de ligne. On peut trouver
le CD agréable à écouter en différentes occasions, mais il y a peu
de chances que l’on veuille y revenir à répétitions, ce qui est bien
là le signe d’un album qui manque d’inspiration et rate son
objectif. Wonderful Crazy Night s’avère donc être bien loin
de l’album tant espéré qui aurait marqué un retour au génie d’Elton
John dans les années 1970.
(février 2016)
Simon Kingsbury a lancé un mini-album en 2011 avant de se faire
remarquer aux Francouvertes en 2012. Il présente finalement un
premier album complet, réalisé par George Donoso III.
Pêcher rien offre de bons moments de rock, un peu lents mais
avec une guitare puissante. On y découvre aussi son côté folk ou
bluesy en plusieurs occasions. L’auteur-compositeur interprète avec
solidité les 10 pièces de l’album qui atteint seulement les 33
minutes. C’est un disque qui contient plusieurs éléments prometteurs
qui seront à surveiller de près pour le reste de sa carrière.
(février 2016)
Le rappeur montréalais présente son très attendu quatrième album,
Love Suprême. Il inclut 12 titres aux textes solides, intenses
et personnels qui sont magnifiquement mis en musique par lui et ses
co-compositeurs, Ruffsound (Yvon Krevé, Sans
Pression, K-Maro, MC Solaar) et Philippe Brault
(Pierre Lapointe). Brault co-réalise aussi le disque avec
Koriass. On peut entendre les narrations de l’acteur Gilbert
Sicotte sur les cinq intermèdes « Hate Suprême », sans oublier
les participations de Sabrina Halde, Loud et Larry.
Love Suprême offre un hip hop riche, pour possiblement
l’album le plus accompli de Koriass à ce jour.
(février 2016)
Lake Street Dive est un quatuor de Boston offrant une musique soul
contemporaine. On y trouve un mélange d’influences allant du rock
des années 1960 à la musique de Motown, avec assurément un fort
penchant jazz. Side Pony est leur quatrième album qui
poursuit dans la même direction que précédemment. Leur musique est
centrée autour de la voix de Rachael Price, et même si
l’album a été enregistré à Nashville, on n’y trouve aucune trace de
country, un style qui faisait aussi partie de leurs influences au
départ. Parmi les moments remarquables du CD, notons plus
particulièrement « I Don’t Care About You », qui ressemble à un
mélange entre les Beatles et
Janis Joplin, ainsi que la disco/soul « Can’t Stop » qui
contient un échantillonnage de « Love Pains », un succès de 1978 de
Major Lance. L’album présente plusieurs éléments
intéressants, surtout pour les nostalgiques. Par contre, on y trouve
bien peu d’innovations.
(février 2016)
Majid Jordan est un duo torontois formé du chanteur Majid Al
Maskati et du réalisateur Jordan Ullman. Endossés par
Drake, ils présentent un premier album axé sur les ambiances
sonores et les rythmes R&B qui font taper du pied. Ils demeurent
surtout efficaces lorsque leurs rythmes peuvent être transportés sur
les pistes de danse, parce que dans certaines pièces sirupeuses de
fin de soirée comme « Love Is Always There » et « Warm », ils
deviennent franchement ennuyants. Heureusement, on retrouve ces
ballades mid-tempo en quantité limitée. Les mélodies accrocheuses et
rythmes captivants nous réconfortent et nous font réaliser que ce
premier album du duo n’est pas si mal finalement. À écouter en
sautant quelques titres pour conserver le plaisir.
(février 2016)
Makaya est un quintette montréalais de jazz créole. Après un premier
album en 2009, le groupe revient avec Elements. On y retrouve
11 titres, quatre pièces chantées et sept instrumentales, sept
compositions originales et quatre reprises. Parmi les reprises,
notons plus particulièrement le premier extrait, « Gwog Mwen », de
Gérard Dupervil, un standard de 1963 de la musique haïtienne
interprété par le Jazz des Jeunes et souvent repris depuis.
On peut aussi entendre leur version unique d’une pièce folk
traditionnelle haïtienne, « Peze Kafe », attribuée à Lina Mathon.
Leur musique jazz, qui n’utilise aucune batterie, s’inspire
fortement des racines africaines qui ont façonné les musiques
créoles. Leurs rythmes efficaces créent rapidement une attirance
envers leur musique irrésistible. Avec Makaya, il n’y a pas de
meilleure façon de célébrer le Mois de l’histoire des noirs.
(février 2016)
Matt Dusk et Florence K associent leurs deux voix pour nous offrir
un album d’une grande douceur. Ils présentent des arrangements jazz
avec de superbes orchestrations qui rappellent une musique de
crooner d’une autre époque. Le duo très fusionnel interprète de
grands standards comme « Girl of Ipanema », « Ces mots stupides/Somethin’
Stupid » et « You Are the Sunshine of My Life ». Quiet Nights
est assurément un album de choix pour la St-Valentin, un album rétro
mais moderne à la fois.
(février 2016)
Modern Space est un quintette de Toronto qui présente un premier
mini-album de sept titres totalisant près de 25 minutes. Ils nous
offrent un son rock énergique avec des mélodies pop grandement
efficaces. Le groupe possède déjà une solide expérience de scène en
compagnie de groupes comme The Vaccines et The Arkells,
et parions qu’avec des chansons aussi entraînantes et plaisantes à
chanter ils obtiennent beaucoup de succès en spectacle. Un premier
album complet devra assurément être surveillé de près puisqu’on
pourra certainement entendre parler d’eux longtemps.
(février 2016)
Monster Truck est un groupe de Hamilton en Ontario qui donne dans le
rock classique et le rock ‘n’ roll, avec aussi des influences de
blues. Leur musique est axée sur un mur de guitares et sur des
rythmes entraînants. Leur deuxième album, Sittin’ Heavy, a
été réalisé par Eric Ratz (Billy Talent), et il
poursuit dans la même énergie brute que démontrée précédemment. Sur
« For the People », on peut entendre Ian Thornley (Big
Wreck) à titre d’invité. Même si l’album ne renversera aucune
barrière rock qui n’aurait pas déjà été démolie, quelques titres se
démarquent du lot : « Don’t Tell Me How To Live », « She’s a Witch »
et « The Enforcer ».
(février 2016)
Le groupe de Las Vegas nous revient avec son cinquième album. Il
offre un excellent mélange d’emo et de pop rock avec une très grande
théâtralité. Death of a Bachelor représente la vision du
chanteur Brendon Urie dont le mariage en 2013 a marqué « la
mort de son célibat ». Urie coréalise l’album presque concept avec
Jake Sinclair (P!nk, Taylor Swift, Five
Seconds of Summer). Le groupe explore de nouveaux horizons avec
quelques éléments de hip hop, des envolées musicales à la Queen,
des inspirations gospel (« Hallelujah »), et même un phrasé à la
Sinatra (la ballade « Impossible Year » en conclusion du CD). Un
échantillonnage de « Rock Lobster » des B-52’s vient donner
de la vie à l’excellente « Don’t Threaten Me With a Good Time ».
Death of a Bachelor constitue une production grandiose qui
poursuit dans la direction empruntée par le groupe il y a quelques
années et qui s’éloigne toujours de plus en plus du punk rock.
(février 2016)
Le chanteur du New Jersey a déjà connu un immense succès avec « Marvin
Gaye » (mettant en vedette Meghan Trainor), premier extrait
de ce tout premier album. Le disque s’ouvre en force avec
l’inoubliable « One Call Away », mais il s’essouffle malheureusement
très rapidement avec un abus de ballades et de pièces mid-tempo qui
deviennent franchement ennuyantes plus le CD avance. Il est donc
bien facile de se limiter aux trois premiers titres et de laisser
tomber tout ce qui suit l’excellente « Marvin Gaye », aux influences
Motown.
(février 2016)
Le travail sur Anti a débuté il y a plus d’un an, à l’automne
2014. Malgré plusieurs simples apparus en 2015 dont « Bitch Better
Have My Money », aucun de ces succès est inclus sur l’album,
probablement parce qu’ils ne cadraient pas dans l’atmosphère
particulière du disque. Anti est en effet un album qui
s’écoute comme un tout, plutôt qu’un ramassis de hits. On y retrouve
une belle sensibilité, mise en valeur par les ambiances uniques du
disque. L’accent est mis beaucoup plus sur cette ambiance que sur
des rythmes et des mélodies pop accrocheuses, comme ce fut surtout
le cas par le passé pour Rihanna. Il en résulte donc son album le
plus consistant et cohérent à ce jour, pas mal pour une chanteuse
pop souvent regardée un peu de haut. Voici donc ce qui pourrait
s’avérer être l’un des meilleurs albums pop / R&B de l’année.
(février 2016)
Pas évident de se libérer d’un premier album méchamment réussi pour un
combo féminin qui a collé un gros coup de Doc dans le dargeot d’un rock
policé. Car oui, Silence Yourself est ébouriffant et Adore
Life était férocement attendu. Dès lors, le choix est cornélien.
Rupture ? Continuité ? Le choix est tranché, on n’arrête rien, on
poursuit tout, on maintient et on évolue : en deux mots, Adore Life
est la suite logique de son prédécesseur, sans plagiat. Mais punk mais
tout aussi raide. Depuis, le groupe a tourné, s’est aguerri. La musique
de Savages reste sous haute tension, aucun relâchement ne semble permis
dans ce fatras d’électricité. Même les quelques morceaux mid-tempo («
Adore Life », « Slowing Down The World ») s’ornent d’un décor sombre et
d’un chant presque tragique, sinon habité. Savages a pris toute la
dimension du post-punk, la puissance froide de ses lignes de basses
assourdissantes, l’âpreté des guitares austères et des couches
bruitistes. L’urgence est de mise, bien sûr, (« The Answer »), la
pression monte (« Evil »), les guitares s’emballent, la voix s’empale («
Sad Person ») et plus rien n’existe autour, ce disque gravite dans la
tête, obsède, presque obscène. Il était temps de sortir de cet accès de
noirceur. Mais quel travail, quelle puissance mélodique. La fin est de
toute beauté, « Méchanics » conclut presque aussi brillamment que «
Marshal Dear ». Presque.
(février 2016)
Le groupe londonien, qui avait pris une longue pause dans les années
2000, revient avec un deuxième album en trois ans. Sur Night
Thoughts, le leader Brett Anderson semble atteindre une
nouvelle maturité et il en résulte le meilleur album du groupe en
plus de 20 ans. À la fois grandiose et intimiste, l’album mise sur
ce que le groupe a toujours fait de mieux, soit une musique brit pop
intelligente qui demande un minimum d’effort. Peu de titres
ressortent du lot, et c’est sur l’ensemble que l’on doit se
concentrer. Night Thoughts n’est peut-être pas un
album-concept, mais les pièces s’enchaînent magnifiquement pour
former un tout qu’il ne faut surtout pas fractionner. L’album
atteint tout de même son point culminant à la cinquième pièce avec
l’épique « I Don’t Know How To Reach You », qui dépasse les 6
minutes. Voici donc un superbe album pour Suede, un album qui se
déguste lentement pendant 48 minutes et qui nous donne envie ensuite
d’y revenir.
(février 2016)
Le Tedeschi Trucks Band est un collectif américain assemblé autour
de Derek Trucks et Susan Tedeschi. Ils présentent
ensemble un blues rock particulièrement riche intégrant du piano, de
l’orgue et des cuivres aux guitares électriques. La voix de Susan
ajoute aussi une belle couleur à l’ensemble qui saura satisfaire les
fans de blues rock les plus exigeants. Le Tedeschi Trucks Band est
très agréable à écouter et sûrement bien plaisant à découvrir sur
scène.
(février 2016)
The Temperance Movement est un groupe de rock ‘n’ roll britannique
qui présente son deuxième album, White Bear. Ils proposent un
son rock parfois dur aux influences blues. Les années 1970 ne sont
jamais bien loin et ils semblent plutôt nostalgiques des bonnes
années du rock. Autant plusieurs chansons brassent passablement,
l’album offre aussi quelques moments plus doux, comme dans les
couplets de la chanson-titre par exemple, où le refrain nous frappe
en plein front par la suite. Sans révolutionner le rock, The
Temperance Movement nous arrivent avec une option intéressante et
divertissante. Le groupe sera en concert au Corona de Montréal le 9
mars en première partie de Monster Truck, avec qui ils sont
en tournée à travers le Canada.
(février 2016)
Toothgrinder est un groupe de métal hardcore du New Jersey qui
arrive avec son premier album, après le mini-album
Schizophrenic Jubilee. Ils présentent une musique
passablement violente, mais avec aussi certains moments de
« douceur » intégrés dans plusieurs pièces. La voix gutturale n’a
assurément rien de mélodique, mais les guitares réussissent très
souvent à capter notre attention pour un son d’ensemble qui n’est
pas trop agressif en bout de ligne. Le tempo change continuellement,
question de nous garder sur le qui-vive, et ils réussissent à
entretenir notre curiosité tout au long du disque. Sans
révolutionner le post-hardcore, Toothgrinder propose une alternative
intelligente à tout ce qu’on retrouve dans le marché.
(février 2016)
Pour faire suite à La mal lunée paru il y a trois ans, Sarah
Toussaint-Léveillé (fille de l’humoriste François Léveillé)
revient avec La mort est un jardin sauvage, son deuxième
album. L’artiste multi-instrumentiste ose encore un peu plus dans
son univers folk pop. Sa poésie est riche et superbement mise en
valeur par de très beaux arrangements, à la fois doux et puissants.
Un peu plus sombre que son précédent enregistrement, La mort est
un jardin sauvage s’avère aussi plus personnel et mieux assumé.
Sarah en signe d’ailleurs elle-même la réalisation en compagnie de
Socalled. Voici donc encore une fois un très bon album de la
part de Sarah Toussaint-Léveillée, un album introspectif qui pousse
à la réflexion.
(février 2016)
Le trompettiste français revient avec un nouvel album en formule
quatuor accompagné de Benoit Corboz, Marcello Giuliani
et Arthur Hnatek (en remplacement de Marc Erbetta à la
batterie). Doni Doni présente une musique jazz très
fortement inspirée de musique africaine. La chanteuse malienne
Rokia Traoré vient d’ailleurs chanter sur quatre morceaux, alors
qu’on peut entendre le rappeur Oxmo Puccino, né aussi au
Mali, en conclusion de l’album sur « Le complément du verbe ».
L’autre moitié du CD demeure tout de même instrumentale avec une
musique jazz qui flirte parfois avec la pop instrumentale. Doni
Doni est un disque bien agréable à écouter du début à la fin.
(février 2016)
Avec Résonances boréales, le pianiste montréalais, reconnu en
tant qu’accompagnateur pour des films muets, présente un projet
unique. Inspiré par les aurores boréales lors d’une balade en
voiture jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine, Roman Zavada a eu l’idée
d’un dialogue entre les aurores et son piano. Après être allé une
première fois aux Territoires-du-Nord-Ouest en 2013 pour s’inspirer,
il y est retourné en 2015 et y a rapporté plus de 10 heures
d’enregistrements de piano sous les aurores boréales, ainsi qu’une
vingtaine d’heures de matériel vidéo. Il a superposé les textures
sonores et résonances de trois pianos différents pour en faire une
musique riche évoquant l’immensité du Grand Nord et la beauté des
aurores boréales. Il nous manque peut-être le visuel sur l’album,
mais sa musique évocatrice réussit à nous plonger dans l’atmosphère
qu’il a voulu créer. Par contre, un film immersif a été produit,
inspiré des compositions de l’album, et il sera présenté à la
Société des arts technologiques (SAT) de Montréal du 18 février au 4
mars avec une performance live de Zavada.
(février 2016)
Le rockeur belge est de retour avec un nouvel album studio,
enregistré entre Bruxelles et Bristol en Angleterre avec le
réalisateur de renom John Parish (PJ Harvey, Eels).
PJ Harvey est d’ailleurs un nom qui nous vient en tête à l’écoute de
Human Incognito, avec bien sûr Tom Waits et Leonard
Cohen. Arno revient à un son de base centré sur la guitare en
laissant tomber l’essentiel des synthétiseurs utilisés précédemment.
C’est donc un excellent mélange entre folk expérimental et rock ‘n’
roll que nous offre le vieux routier, qui n’a visiblement rien perdu
de sa passion et de ses capacités créatives. Sa voix rauque livre
admirablement ses textes inspirés, en français et en anglais. Encore
une fois, voici un excellent disque pour Arno. (janvier 2016)
Brown est un projet musical intergénérationnel regroupant les frères
Beaudin-Kerr (Dead Obies, Jam) et leur père
Robin Kerr (Uprising). Ils présentent un premier album
contenant 12 titres rap alliant old school et modernité. On y
trouve aussi des traces de rock steady et de dancehall, de leur pays
d’origine, la Jamaïque. Le trio met en valeur le brown power,
ce qu’on a vu peu souvent au nord de la frontière américaine. C’est
un mélange culturel incomparable qui nous est proposé. Chaque pièce
est différente, mais l’ensemble se suit admirablement bien jusqu’à
la fin. Un album unique à faire son apparition sur la scène hip hop
québécoise!
(janvier 2016)
Formé à Londres en 2010, le trio Daughter propose une musique indie
pop plutôt intimiste avec des moments de rock et d’électro. Not
to Disappear est leur deuxième album après
If You Leaveen 2013. Les textes d’Elena Tonra
s’avèrent souvent sombres et tristes alors qu’elle traite de
séparation, de brisure, de solitude et de déception. Il ne s’agit
donc pas d’un disque bien ensoleillé! Par contre, l’ensemble crée un
univers très agréable qui nous enveloppe rapidement dans son
atmosphère réconfortante, transportée par la très belle voix d’Elena
et les guitares efficaces. Quelques longueurs pourraient être
évitées, mais il s’agit tout de même d’un deuxième enregistrement
réussi pour Daughter.
(janvier 2016)
Après le discret et tout doux
Monologues paru l’an passé, la guitariste et chanteuse
revient avec le deuxième album de sa trilogie exploratoire du blues
et des racines de la musique. Cette fois-ci, elle branche sa guitare
électrique pour nous proposer une musique énergique, qui a du groove,
et qui est même parfois dure. Il s’agit d’un excellent mélange de
blues et de rock auquel se prête admirablement sa voix chaude. On
peut aussi y entendre quelques influences jazz, folk et soul. Pour
l’occasion, Cécile s’est entourée de certains des meilleurs
musiciens et choristes à Montréal. Il en résulte une musique riche
et rassembleuse, un blues contemporain interprété avec un doigté
certain. Comme point final au CD, Cécile s’offre même une reprise
impressionnante de « Manic Depression » de Jimi Hendrix.
Encore une fois, Cécile Doo-Kingué démontre l’ampleur de tout son
talent dans ce disque qui se veut un parfait complément à
Monologues. Il reste à voir comment elle complètera sa
trilogie…
(janvier 2016)
Avec deux succès acclamés par la critique, « All Clear » et « The
Arp », ce troisième album du chanteur de Victoria en
Colombie-Britannique est déjà sur une lancée. Knight y propose une
musique indie pop / indie rock dense qui n’est pas sans rappeler
Patrick Watson ou Jeff Buckley. Ses textes présentent un
mélange de mélancolie, de réconfort et de positivisme. Même s’il ne
dure que 33 minutes, l’album de 8 titres est suffisamment touffu
pour nous en donner pour notre argent. Quelques pièces
additionnelles auraient peut-être été de trop. Voici donc un
enregistrement plus que réussi pour Aidan Knight.
(janvier 2016)