Buy Music CDs at CD Universe. Audio Samples and Reviews Available on Music New Releases 

 

     

 

Recherche personnalisée sur tout Musicomania.ca

 

 

pour CHERCHER dans cette page

 

 

2017 :

 

   

         

         

 

         

 

 

 

 

 

JANVIER 2017 :

 

 The Rolling Stones – Blue & Lonesome

The Rolling Stones – Blue & Lonesome

Après presque 55 ans de carrière, les vieux routiers du rock ‘n’ roll reviennent avec un nouvel album, 11 ans après A Bigger Bang. Les Rolling Stones sont entrés en studio pour enregistrer et en sont ressortis trois jours plus tard avec un disque blues de 12 titres sous le bras, leur meilleur enregistrement depuis une éternité. C’est après avoir enregistré une version plutôt réussie de « Blue and Lonesome » de Little Walter que le groupe a décidé d’enregistrer d’autres reprises de blues de Chicago. On y trouve des pièces de Willie Dixon, Howlin’ Wolf, Eddie Taylor, Jimmy Reed, etc. Le groupe est plus uni que jamais et ça s’entend sur Blue & Lonesome qui demeure solide du début à la fin. Il faut dire que c’est un retour aux sources pour les Rolling Stones dont l’inspiration première provenait du blues. Est-ce que Blue & Lonesome sera le dernier album des Rolling Stones? Peut-être pas, mais si les rumeurs à ce sujet s’avèrent fondées, on pourra dire que le groupe aura fait sa sortie par la grande porte en fermant la boucle de très belle façon. À noter la présence d’Eric Clapton sur deux titres, lui qui enregistrait dans le studio voisin. (chronique principale de janvier 2017)

Polydor / Universal

½

   

           

Sebastian Kole – Soup

Sebastian Kole – Soup

Sebastian Kole est d’abord reconnu comme un excellent auteur-compositeur ayant écrit des succès pour Alessia Cara (« Here »), Jennifer Lopez, Demi Lovato, Maroon 5 et Brandy. Il présente maintenant son premier album, Soup, un habile mélange de R&B et de pop urbaine aux influences du sud. Kole offre en quelque sorte une fusion entre Adele, Coldplay et John Legend, avec plusieurs ballades, mais aussi des chansons énergiques et divertissantes. Il possède par ailleurs une voix puissante et très agréable. À noter que trois des chansons de l’album peuvent être entendues dans la série d’ABC Grey’s Anatomy. (découverte du mois de janvier 2017)

Motown / Universal

½

   

 LP – Lost on You

LP – Lost on You

Après l’excellent Forever for Now en 2014, la chanteuse de Los Angeles est revenue avec un album de premier plan à la toute fin de 2016. Lost on You inclut entre autres son plus grand succès radio à ce jour avec l’inoubliable chanson-titre. Laura Pergolizzi propose plusieurs chansons à tendance plus pop que sur ses enregistrements précédents, ce qui risque de lui permettre de finalement rejoindre un large auditoire. Malgré tout, elle ne perd aucunement ses habiletés créatives alors qu’elle nous offre des compositions de grande qualité qui n’ont rien à envier à son œuvre passée. Elle semble simplement s’assumer un peu plus qu’auparavant. Voici donc un disque très solide qui propulsera LP au titre de superstar. (janvier 2017)

Vidéoclip : « Lost on You »

BMG / Vagrant / Warner

½

   

 Mosquito-B – Use Less U

Mosquito-B – Use Less U

Mosquito-B est un groupe de Québec créé il y a près de 20 ans par l’auteur-compositeur et multi-instrumentiste Daniel L. Moisan. Ils proposent une musique pop rock inspirée des Beatles et de The Cure. Après deux albums en français, le groupe est revenu avec deux albums en anglais et a pu se frayer un chemin dans le marché britannique. Mosquito-B est maintenant de retour avec son cinquième album, Use Less U, mixé et coréalisé par Paul Northfield (Rush, April Wine, Dream Theater) et masterisé à Londres par Ray Staff (Rolling Stones, Led Zeppelin, David Bowie, Black Sabbath, Muse). Orienté vers le nouveau marché de la musique, le groupe offre son album en ligne seulement au coût d’une livre anglaise (environ 1,70 $CA), une stratégie justifiée par le fait que la totalité de ce montant ira au groupe ce qui représente plus que les profits via un contrat de disque. Musicalement, Moisan et sa bande sont fidèles à leurs racines ancrées dans le rock britannique, avec aussi des éléments de comparaison avec REM et Tragically Hip. Mosquito-B propose plusieurs excellentes compositions parmi les 14 titres de Use Less U (« Not Easy », « The Neon Riders », « The Room », « I Don’t Know », le premier extrait « Left for Love », etc.), pour un album très agréable à écouter jusqu’à la fin. (janvier 2017)

Vidéoclip : « Left for Love »

Présentation des chansons

½

St. Paul & The Broken Bones – Sea of Noise

St. Paul & The Broken Bones Sea of Noise

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Compatriote des Alabama Shakes et formé en 2012 à Birmingham, Alabama, par Paul Janeway au chant et Jesse Philips à la basse, St. Paul & The Broken Bones arrive avec un deuxième album aux orchestrations denses et à la production magnifiquement léchée. Toujours emmené par la voix boisée et épicée de « St. » Paul Janeway et renforcé par le groove et l’apport de leur nouveau claviériste, le groupe se choit dans l’ivresse de la soul d’Otis Redding et Marvin Gaye. Mieux produit à l’aide de Paul Butler (artificier de The Bees, Michael Kiwanuka et Devendra Banhart) et plus équilibré par les claviers d’Al Gamble, Sea of Noise n’apporte cependant aucune surprise. Paul et ses saints ne réinventent en rien la soul classique, ils lui rendent juste un vibrant hommage, cordes sous le pied, souffle dans les cuivres et émotions dans la voix. D’ailleurs, la voix de Paul Janeway est toujours plus incroyable avec le groove et la puissance des grandes voix black, bien soutenue par des musiciens brillants. Et ce qui rend ce disque aussi plaisant à se repasser en boucle, c’est la quasi-égale qualité de ses morceaux, ballades poignantes (« I ‘ll Be Your Woman », « Sanctify »), groove de folie (« Flow With It (You Got Me Feeling Like) », « Midnight On The Earth ») et sweet soul (« Tears In The Diamond ») avec, en fond, ces vieux airs de rock sudiste qui font du bien. Sea of Noise est un panier d’émotions, un plaisir coupable de nostalgie mais en aucun cas un épanchement de grisaille. (janvier 2017)

½

   

 Vianney – Vianney

Vianney – Vianney

Le chanteur français s’est fait découvrir avec son premier album, Idées blanches, paru en France en 2014 et au Québec au printemps 2016. Il a remporté un prix Victoire et a vu depuis une de ses chansons enregistrée par Céline Dion pour son dernier album. Sur ce disque éponyme, Vianney propose une écriture autobiographique sur des musiques douces, sans arrangements extravagants. Il met donc l’accent sur ses textes, fortement influencés par une rupture amoureuse. À noter aussi une chanson touchante inspirée des événements tragiques du 13 novembre à Paris, « L’homme et l’âme ». (janvier 2017)

Tôt ou Tard / SIX

 

 The Weeknd – Starboy

The Weeknd – Starboy

Le chanteur R&B torontois revient avec un nouvel album et la chanson-titre à succès, mettant en vedette le duo français Daft Punk. Sur Starboy, The Weeknd se moque de sa popularité récente et de tout ce qu’elle comporte comme paradoxes. Il présente quelques chansons de grande qualité en plus de la chanson-titre (« Party Monster », « Rockin’ »). Par contre, il nous offre aussi plusieurs morceaux sans personnalité, qui peuvent laisser franchement indifférents. Et ce n’est pas son échantillonnage de Tears for Fears dans « Secrets » qui vient sauver la mise, puisque l’exercice paraît seulement bizarre. Avec la ballade « True Colors », il nous montre en effet ses vraies couleurs dans une ballade extrêmement ennuyante. En somme, si le nouvel album de The Weeknd peut sembler intéressant au départ, il s’avère plutôt grandement décevant par la suite. (janvier 2017)

Vidéoclip : « Starboy »

Republic / Universal

½

   

 

décembre :

 

 Bruno Mars – XXIVK MAgic

Bruno Mars XXIVK MAgic

Après le méga succès de « Uptown Funk » avec Mark Ronson en 2014, Bruno Mars revient avec un nouvel album solo. Quatre ans après Unorthodox Jukebox, il nous arrive avec un troisième disque beaucoup plus cohérent d’un bout à l’autre. Mars explore plus que jamais son côté funk, définitivement là où il est à son meilleur, avec toujours ce fond de R&B et de soul qui lui est caractéristique. Ce sont le rock, le new wave et le reggae qui disparaissent complètement ici, laissant du même coup des pièces beaucoup plus compatibles ensemble pour un album plus solide sur toute sa longueur. C’était le principal problème de son disque précédent qui contenait pourtant de grands succès dont l’incontournable « Locked Out of Heaven ». Sur XXIVK Magic, Bruno Mars rend plutôt hommage aux radios noires des années 1970 et 1980, avec des influences évidentes de Michael Jackson, Lionel Ritchie et bien sûr James Brown dans les moments les plus funky. Mars joue malheureusement à fond la carte du mauvais garçon dans la majorité des neuf chansons, ce qu’il n’a pas besoin de faire. Il s’agit tout de même de son meilleur album à ce jour. (chronique principale de décembre 2016)

Vidéoclip : « 24K Magic »

Atlantic / Warner

   

     

 DNCE - DNCE

DNCE DNCE

Avec une seule chanson, « Cake By the Ocean », le nouveau groupe de Joe Jonas (des Jonas Brothers) est devenu une sensation planétaire en moins d’un an. Flanqué de Cole Whittle (Semi-Precious Weapons) à la basse et aux claviers, du Sud-Coréen JinJoo Lee à la guitare et de Jack Lawless à la batterie, Jonas nous arrive maintenant avec le premier album de DNCE. En plus de « Cake By the Ocean », le disque contient les succès récents « Toothbrush » et « Body Moves », en plus d’autres titres contagieux (« Doctor You », « Naked »). Le quatuor propose un mélange de pop et de rock dansant, toujours funky et énergique, avec des refrains qui revisitent le disco. On peut par moments les comparer à Maroon 5, mais DNCE se veut avant tout une alternative à la musique pop jetable et interchangeable, une preuve que la musique pop peut être de qualité. Passera-t-elle l’épreuve du temps? Plusieurs pièces de DNCE risquent de réussir ce tour de force, avec non seulement des mélodies inoubliables, mais aussi des compositions suffisamment riches pour demeurer intéressantes lors de plusieurs nouvelles écoutes. Même les ballades offertes (« Almost », « Truthfully ») demeurent plaisantes à écouter en évitant bien des clichés. C’est donc un album extrêmement agréable que nous offrent Joe Jonas et sa bande! (découverte du mois de décembre 2016)

Vidéoclips : « Cake By the Ocean » - « Toothbrush » - « Body Moves »

Republic / Universal

½

   

 Bobby Bazini – Summer Is Gone

Bobby Bazini Summer Is Gone

Le Québécois présente son troisième album avec Summer Is Gone. Réalisé par Martin Terefe (Mike Posner, Shawn Mendes, James Blunt), l’album offre encore une fois des chansons pop rock à tendance soul, le tout livré avec la voix unique de Bazini. À en croire le premier extrait, « C’est là vie », l’artiste semble bien décidé à reprendre où il avait laissé il y a deux ans avec l’album à succès Where I Belong, avec une chanson à la mélodie inoubliable qui ne devrait pas avoir de difficulté à conquérir les radios. Pour la première fois, Bobby Bazini collabore avec des auteurs et compositeurs pour l’écriture, ce qui ajoute un regard extérieur très intéressant sur plusieurs pièces. Il réussit à conserver ses influences du passé tout en modernisant son son pour le rendre au goût du jour. C’est encore une fois un très bon disque que propose Bobby Bazini, une belle évolution pour lui. (décembre 2016)

Universal

½

   

 Daniel Bélanger – Paloma

Daniel BélangerPaloma

Après un album de rockabilly en 2013 avec Chic de ville, Daniel Bélanger est de retour avec un son plus facilement reconnaissable sur Paloma, l’un des disques les plus attendus de l’année. Bélanger explore à nouveau des atmosphères planantes et des voix aériennes, mais avec aussi des guitares mordantes et un rythme entraînant. Même s’il a joué à peu près tous les instruments, de toutes les guitares aux claviers, Bélanger a su s’entourer de musiciens de premier plan : Jean-François Lemieux (basse), Marc Chartrain (batterie) et Maxime Lalanne (batterie). L’album a été mixé en partie à Los Angeles par Shaun Lopez et à Montréal par Michel Bélanger et Claude Champagne. Avec Paloma, Daniel Bélanger revient en territoire connu, là où il est à son meilleur. Le principal défaut du CD est qu’il ne dure que 35 minutes, ce qui peut être frustrant à la fin. C’est donc encore un grand disque pour Bélanger! (décembre 2016)

Audiogram

 

Bon Jovi – This House is Not for Sale

Bon JoviThis House is Not for Sale

Avec This House is Not for Sale, le groupe du New Jersey présente son 14e album en plus de 30 ans de carrière. Bon Jovi prend un virage important avec cet album puisqu’il s’agit du premier sans Richie Sambora, le guitariste qui occupait une place importante au sein de la formation et qui est parti avec fracas. Le groupe est loin de s’apitoyer sur son sort alors qu’il revient à un son rock énergique et agressif, sans trop de ballades larmoyantes. En ce sens, ce nouvel enregistrement rappelle passablement Have a Nice Day paru en 2005, le premier disque réalisé par John Shanks qui revient ici pour une sixième collaboration. Sans revenir au style de ses meilleures années dans les années 1980, Bon Jovi réussit à rafraîchir son son avec un album agréable à écouter dans l’ensemble. (décembre 2016)

Vidéoclip : « This House is Not for Sale »

Island / Universal

½

   

 Nick Cave & The Bad Seeds – Skeleton Tree

Nick Cave & The Bad Seeds – Skeleton Tree

L’artiste australien n’a jamais hésité à visiter les coins les plus sombres de l’être humain, et c’est encore le cas sur Skeleton Tree, son 16e album. Il faut dire que Nick Cave a vécu tout un drame pendant la préparation de ce nouveau disque : son fils de 15 ans est décédé tragiquement en juillet 2015 après être tombé d’une falaise. Ce drame teinte l’ensemble de Skeleton Tree qui devient du même coup peut-être son œuvre la plus touchante à ce jour. Il s’agit d’un album modeste de huit titres et 40 minutes, avec une pochette noire. Dans l’ensemble plutôt intimiste, l’album ne contient pas de grandes envolées orchestrales. La plupart des pièces donnent l’impression d’une lecture d’auteur sur un fond de musique d’ambiance. Skeleton Tree contient donc une atmosphère bien particulière, sombre, touchante et captivante. Il s’agit encore une fois d’un excellent disque pour Nick Cave et sa bande. (décembre 2016)

Kobalt

½

     

 Alexandre Da Costa – Stradivarius à l’opéra

Alexandre Da CostaStradivarius à l’opéra

Le violoniste et chef d’orchestre québécois de réputation internationale Alexandre Da Costa présente sur Stradivarius à l’opéra une sélection de grands airs d’opéra arrangés pour lui. En tant que chef invité de l’Orchestre symphonique de Vienne et accompagné de son Stradivarius « Di Barbaro » datant de 1727, Da Costa présente des incontournables tels que « Carmen : Habanera » de Bizet, « Roméo et Juliette : Montaigu et Capulet » de Prokofiev, « Turandot : Nessun Dorma » de Puccini et « La Valkyrie : Liebeslied (Chanson d’amour) » de Richard Wagner. On peut aussi entendre une belle surprise en ouverture avec une Rhapsodie sur un thème de Freddie Mercury et Brian May de Queen. Stradivarius à l’opéra est déjà le 25e album de la jeune carrière d’Alexandre Da Costa, et possiblement celui qui lui permettra de se faire connaître d’un auditoire un peu plus vaste. (décembre 2016)

Spectra

 

 Joyce DiDonato – In War & Peace

Joyce DiDonato In War & Peace

La cantatrice Joyce DiDonato a remporté de nombreux prix Grammy en plus d’être reconnue pour son charisme et son discours engagé. Mais elle est avant tout l’une des plus grandes chanteuses d’opéra au monde. Sur cet album contenant 15 arias baroques explorant la nature humaine, elle tente de savoir comment trouver la paix au milieu du chaos mondial actuel qui a trouvé son paroxysme lors des attaques terroristes de Paris et Bruxelles. Elle est accompagnée pour l’occasion de l’ensemble baroque Il Pomo d’Oro dirigé par Maxim Emelyanychev. L’album se divise en deux parties : « War » et « Peace ». Parmi les morceaux présentés, on retrouve surtout des titres de Purcell et Handel, mais aussi de Monteverdi et des premières mondiales de Leo et de Jommelli. Voici un album grandiose pour tout amateur d’opéra. (décembre 2016)

Erato / Warner / SIX

½

     

 Jean-Pierre Ferland – Chansons jalouses

Jean-Pierre Ferland – Chansons jalouses

Sur ce nouvel album, la légende vivante que représente Jean-Pierre Ferland a décidé de reprendre des chansons qu’il aurait aimé avoir écrites. On peut y entendre ses versions toutes personnelles de « Bozo » (Félix Leclerc), « Les vieux amants » (Jacques Brel), « Si Dieu existe » (Claude Dubois) et « Ordinaire » (Robert Charlebois). Il reprend même « Mon ange » d’Éric Lapointe, en plus de changer une toute petite ligne de « Si j’étais un homme » de Diane Tell pour la masculiniser et en faire sienne. Les versions de Ferland de ces grandes chansons s’avèrent d’une efficacité incomparable. On en aurait pris beaucoup plus que les 10 pièces offertes. (décembre 2016)

½

   

 Kids United - Un monde meilleur

Kids United - Un monde meilleur

Kids United est un groupe français formé de six enfants de 9 à 16 ans : Carla, Erza, Gloria, Esteban, Nilusi et Gabriel. Le groupe a été créé en 2015 pour une campagne d’UNICEF. Sur ce premier album (paru en 2015 en France, mais maintenant disponible au Québec), on retrouve une majorité de succès français, mais aussi quelques pièces étrangères : « Imagine » de John Lennon, « Happy » de Pharrell Williams et « Last Christmas » de George Michael. Les succès français incluent « On écrit sur les murs », « Sauver l’amour » (avec Hélène Ségara), « Il faudra leur dire » (avec Corneille), « Toi + Moi », « Parce qu’on vient de loin » et « Papaoutai ». On peut aussi se procurer le deuxième album du jeune groupe, Tout le bonheur du monde, avec d’autres grands succès, notamment « L’oiseau et l’enfant », « Destin », « Laissez-nous chanter », « Qui a le droit », « Heal the World », « J’ai demandé à la lune » et la chanson-titre. (décembre 2016)

Play On / Warner

 

 Jean-François Léger – 50 ans de Bossa Nova

Jean-François Léger50 ans de Bossa Nova

Sur cet album, Jean-François Léger rend à hommage à la bossa nova brésilienne, mais aussi à celle de la France et du Québec. Il a su choisir des classiques qui ont marqué un tournant dans l’histoire de cette musique au cours des années 1960. On peut notamment entendre ces incontournables du Brésil : « Chega de Saudade », Manha de Carnaval », « Desafinado » et bien sûr « Garota de Ipanema ». On peut aussi découvrir les chansons françaises de George Moustaki (« Les eaux de mars »), ainsi que « Une fenêtre ouverte » popularisée par Pauline Ester. Finalement, le Québec n’est pas en reste avec « Chanter danser » de Gilles Rivard et « Gilberto » de Diane Tell. Arrangé de façon sobre, l’album propose une ambiance chaude et feutrée qui mettra un peu de soleil dans vos froides soirées d’hiver. (décembre 2016)

Nuits d'Afrique

 

Cass McCombs – Mangy Love

Cass McCombs Mangy Love

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

La Californie est une incroyable terre de musiciens. Même les songwriters sont abreuvés de l’atmosphère décomplexée de cette région à la fois mythique et creuset de la liberté d’expression. Cass McCombes est de ceux-là. Depuis plus d’une douzaine d’années, McCombes ne s’est jamais enferré dans ses succès (d’estime ou autres), il pétrit une nouvelle fois sa musique, l’étire et la distend avec l’aide bienveillante de Rob Schnapf (Elliott Smith, Beck, …) et Dan Horne (Jonathan Wilson, Allah-Las, …). Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le Californien sort du sillon et poursuit sa réinvention perpétuelle mais jamais l’un de ses disques n’aura eu des allures aussi protéiformes. Mangy Love est un sensationnel melting pot musical où garage rock hypnotique (« Rancid Girl ») alterne avec le groove sexy (« Laughter Is The Medicine »), la pop funky de Steely Dan (« Opposite House », « Switch ») ou le folk planant (« Low Flyin’ Bird » et sa rythmique éthérée). Décloisonné, plutôt axé sur la précision des textes sociopolitiques acerbes, McCombes et ses deux coproducteurs affublent aussi le disque de basses rondes et rutilantes (« Cry ») et de coups de génie (les chœurs floydiens de « It »). La finesse de l’affaire, c’est d’avoir réussi à libérer les esprits, à laisser libre court aux diverses orientations mélodiques sans sombrer dans l’incohérence la plus totale. Bien au contraire, Mangy Love est un modèle du genre. (décembre 2016)

   

 Metallica – Hardwired… To Self-Destruct

Metallica Hardwired… To Self-Destruct

Si on fait abstraction de leur projet avec Lou Reed il y a cinq ans pour Lulu, il aura fallu attendre huit ans pour un nouvel album de Metallica. Par contre, Hardwired… To Self-Destruct est la suite logique de Death Magnetic qui marquait un retour à leur son des années 1980. Ici, non seulement on peut aisément comparer le groupe à ce qu’il a fait du temps de …And Justice For All, mais il propose en plus de longues pièces entre 6 et 8 minutes. Avec 12 titres, ce sont donc près de 78 minutes de musique qui nous sont offertes, bizarrement sur deux CD alors que l’espace était suffisant sur un seul, probablement pour se remémorer les années des vinyles doubles. Plusieurs pièces de ce nouvel album ont une batterie qui nous mitraille et une guitare déchaînée, mais le groupe ralentit aussi le rythme en de nombreuses occasions, comme s’il ne pouvait plus soutenir la cadence pendant tout un album double. Il faut dire qu’après 35 ans de carrière bien comptés, Metallica fait partie des vétérans du métal et n’a peut-être plus l’énergie de la nouvelle génération. Il reste qu’il y a suffisamment de moments pour satisfaire leurs fans des débuts, tout en ne délaissant pas ceux qui sont arrivés plus tard. Le groupe rend hommage au regretté Lemmy Kilmister, décédé il y a un an, sur « Murder One ». Seule la chanson-titre se limite à trois minutes, mais il s’agit assurément de la pièce la plus rapide avec un Lars Ulrich particulièrement en forme derrière sa batterie. Les autres moments intéressants incluent « Moth Into Flame », « Dream No More » et « Spit Out the Bone » en conclusion. Un album très efficace! (décembre 2016)

Vidéoclips : « Hardwired » - « Spit Out the Bone » - Autres vidéoclips

Blackened / Warner

½

     

 Alex Nevsky – Nos eldorados

Alex Nevsky Nos eldorados

Suite au succès monstre d’Himalaya mon amour il y a trois ans, la pression est forte pour Alex Nevsky à la sortie de Nos eldorados. Par contre, reconnu comme l’un des meilleurs auteurs-compositeurs de sa génération, il n’a rien à craindre. Encore une fois, Nevsky propose des mélodies pop inoubliables qui feront le délice des radios commerciales pendant longtemps. Après tout, les succès incontournables « Les coloriés » et « On leur a fait croire » bénéficient toujours d’une solide présence sur les ondes, trois ans plus tard. Ici c’est le premier extrait, « Polaroid », qui risque de tourner pendant plusieurs mois, tant dans les radios que dans votre tête. L’album contient plusieurs autres succès potentiels, mais surtout un grand nombre de chansons créatives pour une pop de premier plan avec des touches d’électro. Nevsky nous offre deux duos : avec Cœur de Pirate pour « Jeter un sort » et avec Koriass pour « Réveille l’enfant qui dort ». Yann Perreau lui a offert les bases d’un poème écrit pour son fils qui est devenu « La beauté ». Il présente aussi la conclusion de « Katharina » qu’on pouvait découvrir sur son disque précédent. Avec Nos eldorados, c’est encore une fois un album de grande qualité que nous propose Alex Nevsky, certainement l’un des meilleurs albums québécois de l’année. (décembre 2016)

Performance sur Ici Musique : « Polaroid »

Audiogram

½

 

 Quartom – Acte III

QuartomActe III

Quartom est un quatuor vocal québécois qui existe depuis 2008 et est formé de Gaétan Sauvageau (ténor), Benoit Le Blanc (baryton), Julien Patenaude (baryton) et Philippe Martel (baryton-basse). Totalement a capella, ils reprennent de grands classiques. Sur ce troisième album on peut entendre notamment des œuvres de Gounod, Verdi, Handel, Bizet, Gershwin, Mozart et Wagner. Le CD de 18 pièces se conclut avec un pot-pourri d’airs d’opéras italiens par Rossini, Verdi, Donizetti et Puccini. Évidemment, pour apprécier ce genre d’album, il faut avoir une véritable passion pour la voix. On y trouve certaines longueurs plutôt lassantes qui nous font regretter l’absence de musique. Mais il reste que les quatre membres de Quartom possèdent des voix exceptionnelles. (décembre 2016)

ATMA

 

 Qw4rtz – A Cappella 101

Qw4rtzA Cappella 101

Sur A Cappella 101, le quatuor de chanteurs et bruiteurs présente de grands succès québécois et français a cappella, bizarrement sans aucun instrument de musique. Avec leur bouche seulement, ils nous offrent des classiques québécois comme « Julie » des Colocs, « Journée d’Amérique » de Richard Séguin, « Fais-moi un show de boucane » des Sœurs Boulay, « Deux par deux rassemblés » de Pierre Lapointe et « Mécaniques générales » de Patrice Michaud. Les classiques français incluent « Hymne à l’amour » d’Édith Piaf, « Emmenez-moi » de Charles Aznavour, « Comme d’habitude » de Claude François, « Papaoutai » de Stromae, ainsi que « Boum boum boum / Elle me dit » de Mika. Le quatuor impressionne rapidement par sa virtuosité vocale, mais surtout, il nous fait redécouvrir 13 chansons populaires qu’on adore. (décembre 2016)

Analekta

½

 

 Sting – 57th and 9th

Sting 57th and 9th

Avec 57th and 9th, c’est un retour au pop rock qu’effectue Sting après différentes explorations. Intitulé ainsi à cause du coin de rue à Manhattan qu’il traversait chaque jour pour se rendre au studio, 57th and 9th tourne toujours autour des thèmes du voyage et du déplacement. Dans sa première moitié, le CD présente plusieurs chansons énergiques avec même du rock ‘n’ roll. Par contre, Sting ralentit grandement le tempo dans une deuxième moitié beaucoup plus introspective. Dans l’ensemble, l’ex-leader de The Police propose de très bonnes compositions, comme quoi il n’a rien perdu de sa touche pop. (décembre 2016)

Vidéoclip : « I Can’t Stop Thinking About You »

A&M / Interscope / Universal

½

   

 Alexandre Tharaud – Tharaud Plays Rachmaninov

Alexandre Tharaud Tharaud Plays Rachmaninov

Le pianiste français rend un bel hommage à Rachmaninov sur ce nouvel album, en compagnie de l’Orchestre philharmonique Royal Liverpool sous la direction d’Alexander Vedernikov, un spécialiste de Rachmaninov. Tharaud présente d’abord le chef-d’œuvre du « Concerto de piano No. 2, Op. 18 ». Il poursuit avec « Cinq morceaux de fantaisie, Op. 3 », la « Vocalise, Op. 34 » (avec la cantatrice Sabine Devieilhe) et deux rares « Pièces pour six mains » (Romance et Valse). Tharaud demeure éblouissant tout au long de cet album de 66 minutes sur lequel il n’hésite pas à explorer des œuvres un peu plus obscures du répertoire de Rachmaninov. (décembre 2016)

Erato / Parlophone / Warner / SIX

½

   

 David Usher – Let It Play

David Usher Let It Play

Avec Let It Play, David Usher présente un album-concept sur lequel on peut découvrir toute son admiration pour la musique québécoise. Il reprend 10 succès québécois contemporains en version anglaise, tout en tentant de conserver leur essence originale. On peut donc entendre des chansons d’Alex Nevsky, Dumas, Ingrid St-Pierre, Karim Ouellet, Daniel Lavoie et plusieurs autres. On retrouve aussi la version française de son succès « Black Black Heart » en duo avec Marie-Mai. Évidemment, on pourra dire que ses versions sont un peu trop près des originales, mais il est très intéressant de redécouvrir ces grands succès de la musique québécoise dans la langue de Shakespeare. C’est là qu’on réalise toute la qualité de cette musique qui pourrait fort bien voyager à travers le monde. (décembre 2016)

Evil Empire

½

 

 Martha Wainwright – Goodnight City

Martha Wainwright Goodnight City

La Montréalaise Martha Wainwright est de retour sur disque après avoir fait paraître la bande sonore de la série télé Trauma il y a trois ans, ainsi qu’un album avec sa sœur Lucy l’an passé. Sur Goodnight City, elle présente à nouveau cet habile mélange de folk et de pop alternative, avec sa voix unique remplie d’émotion et sa personnalité attachante. Cette fois par contre elle va un peu plus loin avec des pièces énergiques déchirantes qui rappellent le côté punk de Patti Smith. Elle a coécrit « Look Into My Eyes » avec sa tante, Anna McGarrigle, puis son frère Rufus lui offre « Francis ». Elle chante aussi une chanson écrite par Merrill Garbus de Tune-Yards, « Take the Reins ». Sur Goodnight City, Martha Wainwright va un peu plus loin dans sa création avec un album qu’il faut découvrir avec patience et ouverture. Une belle évolution pour elle! (décembre 2016)

Cadence

½

   

 

novembre :

 

 Green Day – Revolution Radio

Green Day Revolution Radio

Après l’ambitieux projet de trois albums par Green Day à l’automne 2012 (Uno, Dos et Tré), Billy Joe Armstrong a dû être admis en désintoxication, forçant du même coup le trio à prendre une pause. Ils reviennent maintenant en force avec un titre qui semble inspiré de The Clash, Revolution Radio. On y trouve plusieurs chansons énergiques qui rappellent les meilleures années du groupe, comme par exemple le premier extrait (« Bang Bang »), « Say Goodbye », « Bouncing Off the Wall » et la chanson-titre. Elles alternent avec des pièces un peu plus pop dont certaines qui viennent quelque peu briser le rythme de l’ensemble pour nous faire réaliser du même coup que Green Day ne font plus d’albums-concepts, à notre grand regret. Évidemment, ce n’est pas une tâche facile que de refaire un disque de la qualité d’American Idiot. Mais une ligne directrice mieux définie manque assurément à Revolution Radio. N’empêche que le groupe présente suffisamment de titres énergisants pour nous donner le goût d’aller les voir en concert encore une fois. (chronique principale de novembre 2016)

Vidéoclip : « Bang Bang »

Reprise / Warner

½

   

     

 Kirty – Kirty

Kirty Kirty

Kirsten Scholte (alias Kirty) est une auteure-compositrice et interprète d’Orillia, Ontario, maintenant installée à Toronto, qui nous offre son deuxième album. Sur ce disque éponyme, elle propose une musique essentiellement folk avec de très bonnes mélodies pop et des traces de rock plutôt doux. Elle présente plusieurs compositions solides dont les remarquables « Letting You Down » et « Be Here », sans oublier le premier extrait, « That’s Not Me ». Kirty possède une voix charmante qui réussit à nous séduire rapidement. Résultat : après avoir débuté l’écoute de l’album, il est plutôt difficile de ne pas se rendre jusqu’à la fin des 10 pièces. Il s’agit donc d’un album très agréable à découvrir! (découverte du mois de novembre 2016)

Postwar

½

   

 Éric Bélanger – Par-dessus l’épaule

Éric BélangerPar-dessus l’épaule

L’auteur-compositeur et chansonnier québécois est de retour avec un nouveau disque de folk intimiste, son quatrième, sur lequel il manie les mots mieux que jamais. Le titre Par-dessus l’épaule est tiré du livre La passion des femmes de Sébastien Japrisot. Avec le premier extrait, « Grain de beauté », Bélanger aborde un thème que plusieurs se répètent tous les jours, que tout est noir et qu’il n’y a rien de beau dans leur vie. Encore une fois, le chanteur propose des chansons douces à tendance folk, avec de délicats arrangements de cordes. Bélanger est accompagné à la réalisation et aux guitares par son complice Denis Ferland. Avec ce nouveau disque, Éric Bélanger demeure fidèle à lui-même, ce qui plaira à ses fans. (novembre 2016)

CALQ / SIX

 Bon Iver – 22, a Million

Bon Iver 22, a Million

22, a Million est le troisième album de Bon Iver, mais le premier en cinq ans. Justin Vernon redéfinit à nouveau le son indie indescriptible de Bon Iver avec un mélange d’électro et de folk, de rock et d’expérimentation. Plutôt difficile d’approche, c’est un album qu’il faut écouter attentivement et à quelques reprises, question d’en saisir toutes les subtilités. Sa complexité peut devenir aussi un désavantage alors que la frustration d’avoir de la difficulté à comprendre ce qui se passe peut prendre le dessus. Parmi les expérimentations, notons les voix régulièrement modifiées ou accélérées, les synthétiseurs saccadés et les saxophones traités. Le tout est accompagné soit par une douce guitare ou un piano. On retrouve aussi quelques passages R&B sur l’album qui s’avère assurément très créatif. (novembre 2016)

Jagjaguwar

½

   

 Mathieu Boogaerts – Promeneur

Mathieu BoogaertsPromeneur

Avec 20 ans de carrière, Mathieu Boogaerts fait assurément partie des vétérans de la nouvelle scène pop française. Il présente maintenant son septième album qu’il a enregistré seul dans une maison isolée à la montagne. Il a seulement invité deux violonistes à le rejoindre pour une journée. Promeneur est une rêverie alors que Boogaerts nous transporte dans des paysages variés, tant dans ses souvenirs que dans le futur. Chantées tout doucement, ses très belles mélodies captent rapidement notre attention. Voici un album doux, mais tout de même riche, un album qui se déguste lentement pendant 13 titres totalisant moins de 38 minutes. (novembre 2016)

Tôt ou Tard / SIX

½

 

 Michael Bublé – Nobody But Me

Michael Bublé Nobody But Me

Le crooner canadien fête 15 ans de carrière en proposant un nouvel album fidèle à son image. Sur ce neuvième enregistrement, il offre en effet une majorité de standards jazz, entrecoupés de titres un peu plus pop. Parmi les moments forts du CD, notons un très beau duo avec Meghan Trainor, « Someday », sur lequel les deux chanteurs sont accompagnés par un ukulélé. Aussi à surveiller, sa version à la Sinatra de « My Baby Just Cares For Me ». Les nouvelles chansons « Today Is Yesterday’s Tomorrow » et « Nobody But Me » prouvent que Bublé peut aussi offrir du nouveau matériel original de qualité. Ses fans devraient donc être à nouveau satisfaits. (novembre 2016)

Reprise / Warner

   

 Chris de Burgh – A Better World

Chris de Burgh A Better World

Le prolifique auteur-compositeur et chanteur pop rock est encore une fois de retour avec un nouvel album, son 26e en carrière. A Better World jette un regard approfondi sur le monde actuel et ses grands enjeux à travers un mélange de pièces pop rock énergiques, comme dans le premier extrait, « Bethlehem », et de ballades plus adultes. De nombreuses orchestrations et des arrangements grandioses viennent meubler le tout autour de sa superbe voix profonde et puissante. C’est un disque avec de bien bons moments qui devrait plaire à nouveau à son fidèle auditoire. (novembre 2016)

Rockware / Justin Time / SIX

   

 Brent Cobb – Shine on Rainy Day

Brent Cobb Shine on Rainy Day

Après avoir lancé un premier album à l’âge de 20 ans, Brent Cobb a pris 10 ans de pause avant de faire un retour maintenant avec Shine on Rainy Day. En fait, il a surtout écrit pour d’autres pendant cette période : Luke Bryan, Miranda Lambert, Kenny Chesney, etc. Par contre, plus à l’aise en Georgie qu’à Nashville, il a décidé de revenir à ses racines du sud profond. Il y a bien cette touche de country dans sa musique qui peut rappeler Nashville, mais l’essence de son style est bien folk et roots. Il propose 10 chansons efficaces qui plairont tant aux amateurs de country que de folk. (novembre 2016)

Elektra / Warner

   

 Leonard Cohen – You Want It Darker

Leonard Cohen You Want It Darker

Le Montréalais Leonard Cohen a amorcé sa carrière musicale sur le tard alors qu’il avait la trentaine bien entamée. 50 ans plus tard, il ne présente donc que son 14e album studio en carrière alors qu’il est maintenant âgé de 82 ans. Par contre, ces dernières années se sont avérées particulièrement créatives pour celui qui a d’abord débuté en tant que poète. Après l’excellent Old Ideas en 2012 et l’incontournable Popular Problems il y a deux ans, le voici de retour avec un autre album de premier plan. Annoncé comme son dernier album, You Want It Darker se présente comme une conclusion exceptionnelle à sa trilogie ultime. Réalisé par son fils Adam, le disque propose encore une fois de très belles compositions, interprétées avec sa superbe voix de plus en plus basse. Il conclut le tout avec une reprise, « String Reprise / Treaty », qui met magnifiquement un point final à ce trop court CD de 36 minutes. (novembre 2016)

Columbia / Sony

   

 Jérôme Couture – Gagner sa place

Jérôme Couture Gagner sa place

Deux ans après un premier album à succès, le dynamique participant à La Voix revient avec un nouveau disque de 12 titres et 40 minutes. Le protégé de Marc Dupré (directeur musical) propose à nouveau son style de pop rock énergique, fait sur mesure pour les radios commerciales québécoises, comme on peut le découvrir avec ses deux premiers extraits : « My Sweetest Thing » et « Plus fort que tout ». Gautier Marinof demeure à la réalisation, mais Couture ajoute aussi John Nathaniel (Andie Duquette, Alexe Gaudreault, Final State). Le résultat est un album qui ne se différencie pas tant du précédent, si ce n’est qu’une maturité accrue chez le jeune trentenaire. Ses fans seront donc assurément satisfaits. (novembre 2016)

L-A be

 

 Les Dales Hawerchuk – Désavantage numérique

Les Dales HawerchukDésavantage numérique

Les Dales Hawerchuk reviennent avec un quatrième album, toujours inspirés du hockey. Ils ont enregistré Désavantage numérique live en studio avec Pierre Fortin (Galaxie) et on peut d’ailleurs sentir une forte influence de Galaxie dans ce son rock, un peu garage et pas mal grunge. Olivier Langevin vient aussi apporter son soutien pour quelques titres. Les guitares demeurent puissantes tout au long des 11 titres et ont le dessus rapidement sur les mélodies qui sont quand même toujours efficaces. Par contre, c’est définitivement le rock un peu sale qui domine ici avec des rythmes déchaînés jusqu’à la fin. Le quatuor semble à nouveau avoir un plaisir fou à présenter des chansons qu’il aime avant tout. Sur « Jupe noire », le groupe retourne même aux origines du rock ‘n’ roll avec un Chuck Berry qui semble nous attendre dans le tournant. Puis sur « Lemmy », ils rendent « hommage » à Lemmy Kilmister avec une pièce rapide qui n’est pas sans rappeler Motörhead. Avec Désavantage numérique, les Dales Hawerchuk ajoutent plusieurs pièces qui deviendront des incontournables en concert, dont le premier extrait, « Désastre ». (novembre 2016)

La meute / SIX

½

 

 Les Deuxluxes – Springtime Devil

Les Deuxluxes Springtime Devil

Les Deuxluxes, c’est un duo montréalais formé du couple Anna Frances Meyer et Étienne Barry. Ils proposent de revisiter l’âge d’or du rock ‘n’ roll avec un rockabilly d’une autre époque. Par contre, ils créent un très bon lien avec la musique d’aujourd’hui avec des explorations rock garage à la White Stripes. On peut également détecter des influences de la musique soul des années 1960 et du western spaghetti, le tout dans un enrobage sexy à souhait. Le duo a beau être minimaliste, il réussit à présenter une musique grandement énergique sur ce premier album plutôt créatif. C’est un excellent disque qui nous est offert avec Springtime Devil, bien qu’il franchisse à peine la barre des 30 minutes. (novembre 2016)

Vidéoclip : « Springtime Devil »

Bonsound

½

 

 Dragonette – Royal Blues

Dragonette Royal Blues

Le trio électro-pop de Toronto est de retour sur disque, quatre ans après l’excellent Bodyparts. Sur ce quatrième album, Martina Sorbara et compagnie présentent à nouveau cette musique pop entraînante qui a fait leur succès au cours des dernières années, une musique que l’on peut comparer en partie à Icona Pop et Gwen Stefani. Inspiré principalement de la séparation entre Martina Sorbara et le bassiste Dan Kurtz, le disque demeure tout de même ensoleillé malgré le thème principal abordé. Après des collaborations avec Basement Jaxx, Kaskade et Martin Solveig, Dragonette est prêt à demeurer en tête de la scène pop dansante canadienne avec encore une fois un disque très efficace, parfait pour les planchers de danse. (novembre 2016)

Universal

½

   

 Élixir de Gumbo – Le beau piège

Élixir de Gumbo – Le beau piège

Le groupe abitibien Élixir de Gumbo a remporté les Francouvertes 2015 et nous arrive maintenant avec un nouvel album, quatre ans après Hamérricana. L’auteur-compositeur et réalisateur Dylan Perron et sa bande proposent un disque de 16 titres en deux temps. D’abord, on retrouve des pièces douces de folk orchestral avec de très beaux arrangements d’un trio de cordes. Puis, le groupe revient au style qui l’a fait connaître, soit un son bluegrass festif. À travers les chansons originales, on peut entendre une reprise énergique du classique de Gilles Vigneault, « J’ai planté un chêne ». C’est un disque de 60 minutes quelque peu déstabilisant que proposent Élixir de Gumbo avec Le beau piège. Il aurait peut-être été préférable d’en faire deux albums distincts plus uniformes. (novembre 2016)

117 / SIX

 

 Piers Faccini – I Dreamed an Island

Piers Faccini I Dreamed an Island

Le Britannique Piers Faccini est de retour avec un sixième album folk, mais plus métissé que jamais d’influences de différentes musiques du monde. Ses racines françaises et italiennes y sont certainement pour quelque chose, mais il va beaucoup plus loin faisant un tour complet de la Méditerranée jusqu’au Moyen-Orient. Ces influences viennent probablement de cette île à laquelle il a rêvé, en quelque sorte un nouveau pays qui englobe plusieurs cultures. L’artiste traite de tolérance, de terrorisme et de Donald Trump (très d’actualité). Évidemment, les fans de Faccini ne seront pas tant déboussolés, mais ils en découvriront un peu plus sur lui. (novembre 2016)

Beating Drum / Six Degrees / SIX

   

Jonny Fritz – Sweet Creep

Jonny Fritz Sweet Creep

Jonny Fritz (aussi connu sous le nom de Jonny Corndawg) est un gars qui propose un mélange bizarre de country et de rock, comme s’il n’assumait pas complètement son attirance pour le country. En plus, il ne peut s’empêcher d’intégrer une touche d’humour à ses chansons. Sur son quatrième album, le deuxième sous son propre nom, il tente d’emprunter un nouveau sentier avec des instruments de piètre qualité : échantillonnages de percussions, guitares bon marché et synthétiseurs d’une autre époque. On devine aisément que le disque de 11 titres (et seulement 30 minutes) n’a pas été enregistré en studio et ça se confirme lorsqu’il affirme l’avoir fait dans une cour arrière. Malgré les défauts apparents, il faut avouer que Fritz réussit à présenter une créativité suffisamment intéressante pour réussir à nous captiver. Sweet Creep finit par en devenir sympathique et on ne peut le comparer à rien d’autre. Il faut assurément aimer le genre, mais c’est un album intrigant. (novembre 2016)

ATO

 

 André Gagnon – Les voix intérieures

André GagnonLes voix intérieures

Six ans après Les chemins ombragés, le pianiste québécois revient avec Les voix intérieures composé de 10 pièces intimistes et méditatives. André Gagnon nous procure à nouveau des pièces automnales et tristounettes, une musique d’ambiance passablement grise qui ne risque pas de vous remonter le moral si vous vous sentez déprimés. Aux neuf pièces originales s’ajoute « Aria », une reprise d’un morceau paru en 1986 sur l’album Comme dans un film, avec le violoncelliste Guy Fouquet, la mezzo Catherine Robbin et le claviériste Scott Price. L’album s’ouvre avec « Perdue et retrouvée » qui devait figurer sur son disque précédent mais qui a été égarée. Quant à « Compassion », elle a été composée à l’invitation de son producteur au Japon suite au tsunami qui a frappé son pays en 2011. Elle rend hommage aux habitants de ce pays où le pianiste a toujours de nombreux admirateurs. Avec Les voix intérieures, les fans d’André Gagnon n’auront aucune surprise en redécouvrant les mêmes mélodies introspectives qui ont fait partie de la majorité de son œuvre, surtout depuis une trentaine d’années. Gagnon en est à plus de 50 albums en carrière, et ce n’est pas celui-ci qui lui permettra de se démarquer. (novembre 2016)

Audiogram

 

 Claude Gauthier – D’amour et de tendresse

Claude Gauthier – D’amour et de tendresse

Le chansonnier québécois présente son 17e album en carrière avec D’amour et de tendresse. À 77 ans, Claude Gauthier se consacre désormais à l’écriture, par simple plaisir. Sur ce nouveau disque, il présente des chansons intimistes où la poésie demeure au cœur de l’œuvre. Il a invité Daniel Lavoie à se joindre à lui pour la composition de « Les mamans ». Il nous offre aussi son interprétation de « Marie-Noël » qu’il a écrite pour Robert Charlebois qui en a fait le succès que l’on connaît. Gauthier assure lui-même la direction artistique de l’album, mais il s’est tout de même entouré de précieux collaborateurs comme Michel Robidoux aux arrangements musicaux, guitares, claviers et à la basse, ainsi que Mélanie Caron au piano et à l’accordéon. Ses fans de longue date devraient encore une fois apprécier les 12 chansons que Claude Gauthier a à nous offrir. (novembre 2016)

Musicor

 

 Norah Jones – Day Breaks

Norah Jones Day Breaks

Après un album en duo avec Billie Joe Armstrong en 2013 pour rendre hommage aux Everly Brothers (Foreverly), la chanteuse jazz est de retour en solo avec son sixième album. Sur Day Breaks, Norah Jones laisse tomber la musique ambiante de Little Broken Hearts (2012) pour revenir à un son jazz pop plus simple au piano, plus près du son de ses débuts sur le désormais classique Come Away With Me. Elle propose surtout des chansons originales, mais aussi trois reprises minutieusement choisies, pour former un tout uniforme et complet. Parmi ses réinterprétations, notons sa remarquable version bluesy de « Don’t Be Denied » de Neil Young. Les autres reprises sont de Horace Silver (« Peace ») et Duke Ellington (« Fleurette africaine (African Flower) »). De telles pièces apportent leur soutien de belle façon à ses chansons originales, puisqu’elles semblent toutes lui coller à la peau. Day Breaks présente une grande profondeur et démontre tout le talent de l’artiste. Il s’agit donc d’un très beau disque, un bijou pour ses fans! (novembre 2016)

Vidéoclip : « Carry On »

Blue Note / Universal

½

   

 Kings of Leon – WALLS

Kings of Leon WALLS

Pour leur septième album, Kings of Leon sont débarqués à Los Angeles pour travailler avec le réalisateur Markus Dravs (Florence + The Machine, Arcade Fire, Mumford & Sons). Il en résulte une production de premier plan où chaque instrument est parfaitement mis en valeur, incluant le chanteur Caleb Followill. Cette envergure contraste grandement avec le son garage de leurs débuts, mais va très bien dans le sens que le groupe s’oriente depuis quelques années. Déjà sur mesure pour les arénas, le groupe possède maintenant un enchaînement de succès radios potentiels avec une bonne musique pop rock débordante d’énergie. WALLS nous tient en haleine jusqu’à la fin, son principal défaut étant d’être trop court avec seulement 10 titres. Voici donc un très bon disque pour Kings of Leon. (novembre 2016)

Vidéoclips : « Waste a Moment » - « WALLS »

RCA / Sony

½

   

 Korn – The Serenity of Suffering

Korn The Serenity of Suffering

Avec son 12e album en carrière, le groupe de nu metal effectue un retour aux sources avec un son métal plus brut, digne de ses premiers enregistrements, jusqu’à Issues et Untouchables au tournant du nouveau millénaire. Dès les premières pièces de l’album, les fans de la première heure seront ravis avec des riffs de guitare particulièrement agressifs, une voix qui alterne entre le guttural et le mélodique, et une section rythmique à en bouleverser ses voisins. En fait, Korn exécute ce qu’il fait de mieux, sans se mettre de pression ni tenter de tout réinventer. Le groupe possède un son unique, donc pourquoi ne pas l’exploiter à fond. Les plus critiques diront que le groupe regarde plus vers l’arrière que vers l’avant, mais après tout, ce sont là leurs années les plus créatives alors qu’ils ont su prendre l’avant-scène d’une industrie métal en pleine révolution. Ceux qui regrettaient ces années fastes pourront enfin redécouvrir ce qui les avait allumés au premier abord. En plus, Jonathan Davis chante mieux que jamais et le groupe semble à nouveau soudé. (novembre 2016)

Vidéoclips : « Rotting in Vain » - « Take Me »

Roadrunner / Warner

½

     

 Lady Gaga – Joanne

Lady Gaga Joanne

Sur Joanne, Lady Gaga prend un virage plus pop rock que sur ses albums précédents beaucoup plus dansants. Elle semble même s’inspirer du country en quelques occasions, entre autres avec la chanson-titre qui apparaît comme un clin d’œil à « Jolene » de Dolly Parton. La chanteuse peut compter sur des collaborateurs surprenants issus de l’industrie rock : Father John Misty, Beck, Florence Welch et Josh Homme (Queens of the Stone Age). Homme a d’ailleurs coécrit deux des meilleurs titres du disque, les énergiques « Diamond Heart » et « John Wayne ». C’est plutôt le mélange des genres qui rend Joanne quelque peu déstabilisant. Entre ballades pop rock au piano, disco rock, country et pop dansante, il y a de quoi se poser des questions. C’est donc un album à écouter à la pièce plutôt que dans son ensemble, ce qui est dommage parce qu’on y trouve plusieurs compositions efficaces. (novembre 2016)

Vidéoclip : « Perfect Illusion »

Interscope / Universal

   

 Stephan McNicoll – Foncer

Stephan McNicollFoncer

L’auteur-compositeur et interprète originaire de l’Outaouais s’est fait découvrir lors de la première édition de La Voix, mais il possédait déjà une longue feuille de route. Il revient au-devant de la scène avec son troisième album, transporté par les deux premiers extraits à succès, « Tomber en amour » et « Un peu de soleil ». Un séjour en Espagne a influencé les sonorités de deux pièces, « Le combat » et la chanson-titre, enrichies par la guitare flamenca de Stefano Pando. Sinon, pour le reste, McNicoll demeure dans une musique pop québécoise sur mesure pour les radios, avec quelques accents de rock. À noter son excellente reprise de « Cœur de rockeur » de Julien Clerc. (novembre 2016)

Amusic

 Mac Miller – The Divine Feminine

Mac Miller The Divine Feminine

Suite au succès de GO:OD AM en 2015, le rappeur de Pittsburgh est déjà de retour avec un nouvel album. Sur ce quatrième opus, c’est Ariana Grande qui introduit Mac Miller, alors que sa grand-mère conclut le CD en racontant sa relation avec son grand-père. Il a donc voulu faire une grande place aux femmes sur The Divine Feminine. Par contre, entre les deux, Miller demeure passablement macho, se vantant de ses prouesses au lit à qui veut bien l’entendre. Il faut donc passer outre assez rapidement le thème de la féminité et plutôt se concentrer sur la musique. Le kid de Pittsburgh s’est entouré d’une équipe de producteurs de premier plan qui ont réussi à soutirer le meilleur de lui. Il présente donc une musique riche qui va bien au-delà du rap. Il peut aussi compter sur des collaborateurs de renom. En plus d’Ariana Grande, sa nouvelle flamme, on peut entendre le piano de Robert Glasper, ainsi que les voix d’Anderson Paak, Kendrick Lamar et CeeLo Green. C’est encore un album solide que propose Mac Miller, une suite parfaitement logique à GO:OD AM. (novembre 2016)

Vidéoclip : « Dang! »

Warner

½

   

 Alexis Normand – Alexis Normand

Alexis NormandAlexis Normand

L’auteure-compositrice et interprète de la Saskatchewan est déjà bien connue sur la scène musicale francophone de l’Ouest. Alexis Normand roule sa bosse depuis quelques années déjà entre sa province natale et le Québec où elle a participé à de nombreux concours, dont une demi-finale au Festival international de la chanson de Granby en 2010. Après un premier album en 2013, Mirador, elle présente un disque éponyme, réalisé par Marc Pérusse. Elle propose un son folk avec une touche de jazz, sur des textes bien ficelés, le tout interprété en finesse et en nuances. Que ce soit à la guitare ou au piano, Alexis présente de riches mélodies avec sa voix envoûtante. Sur « Sing Me Home », elle chante la Saskatchewan et le Manitoba en duo avec Daniel Lavoie. Elle chante aussi Johnny Cash sur la chanson du même titre. Qu’elle traite d’amour ou nous raconte des histoires, elle réussit à nous séduire tout au long du disque, très personnel et tout en douceur. (novembre 2016)

Cordonnerie

 

 Klô Pelgag – L’étoile thoracique

Klô Pelgag L’étoile thoracique

Chloé Pelletier-Gagnon (alias Klô Pelgag) est originaire de Sainte-Anne-des-Monts en Gaspésie. Suite à son premier album couronné de succès en 2013, L’alchimie des monstres, elle est de retour avec L’étoile thoracique. L’auteure-compositrice et interprète de 26 ans présente un album pop moderne d’une grande richesse avec pas moins de 30 musiciens, dont un orchestre à cordes de 20 instrumentistes dirigés par Nicolas Ellis (chef assistant à l’Orchestre symphonique de Québec), un sextet de cuivre et un trio de cordes. Les arrangements sont signés Mathieu Pelletier-Gagnon, son frère, et Klô est en mesure d’offrir un album d’envergure, à la hauteur de ses ambitions. Ses très belles compositions possèdent toute la puissance nécessaire pour les porter sur les plus grandes scènes. Il y a bien quelques moments à la limite de la cacophonie qu’on aurait peut-être préférés en version plus dépouillée, mais ses métaphores puissantes s’avèrent grandement réussies. La Révélation de l’année au Gala de l’ADISQ de 2014 propose un deuxième album qui vient consolider son emprise sur la musique pop québécoise contemporaine. (novembre 2016)

Vidéoclip : « Samedi soir à la violence »

Coyote

½

 

 Pink Martini – Je dis oui!

Pink Martini Je dis oui!

Le groupe francophile de la côte ouest américaine nous arrive avec un nouvel album avec un titre français ainsi que trois chansons dans la langue de Molière composées pour le film Souvenir mettant en vedette Isabelle Huppert. Ce neuvième disque contient aussi une version unique de « Blue Moon » avec Rufus Wainwright, ainsi que « Finnisma Di », une version en arabe par Ari Shapiro de l’un de leurs premiers succès, « La soledad ». Le groupe propose à nouveau une musique jazz et pop métissée, avec diverses influences de musiques du monde et des textes dans huit langues. Le premier extrait, « Joli garçon », donne une touche de pop française au groupe, qui réussit à aller toujours un peu plus loin dans l’utilisation de ses influences passées. C’est encore une fois un très bon album qui nous est offert par Pink Martini, un album varié et grandement intéressant! (novembre 2016)

Heinz / Audiogram

½

   

Pixies – Head Carrier

Pixies Head Carrier

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Remettre les Pixies sur pattes en 2004, c’est une chose. Mais il fallait un paquet de burnes grosses comme des boulets pour se risquer à donner une suite à leur discographie parfaite. Car à la fin des années 80 et au début des années 90, le groupe a sorti quatre albums cultes dont l’inébranlable Doolittle. Mais, derrière ses airs d’expert-comptable proche de la retraite – costard trop grand, lunettes et plus un poil sur la caillasse – Black Francis a rameuté sa troupe pour une cure de jouvence. Head Carrier est tendu comme un string, serré comme un étau, 12 morceaux bazardés en 33 minutes montre en main. Les Pixies reviennent à un rock assez brut et juvénile avec une part d’innocence. Comme si l’arrivée de Paz Lenchantin à la basse avait donné un nouveau souffle, une nouvelle identité : celle de l’alchimie d’un groupe retrouvé. Peu de groupes ont d’ailleurs réussi leur come-back avec un disque qui tient la marée (Indie Cindy, assemblage d’EP, mis à part), les Pixies l’ont fait. « Head Carrier », premier morceau éponyme est même une vraie réussite avec sa basse pachydermique, son riff de fonte et sa guitare acérée. Une claque, l’une des seules à proprement dite. Mais l’album alterne souvent les bonnes mélodies pop puissantes (« Might As Weel Be Gone », « Oone », « Tenement Song ») et les déflagrations punks (« Baal’s Back », « Um Chagga Lagga ») avec Black qui s’époumone à en crever. En plus de redonner une basse consistante aux Pixies, Paz Lenchantin s’harmonise très bien vocalement avec Franck Black, ce qui ramène à l’une des marques de fabrique des Bostoniens. L’équilibre est retrouvé, l’honneur est sauf. Dans sa chronique d’Head Carrier dans Rock & Folk, Stan Cuesta concluait « Les spécialistes vont faire la fine bouche, comme d’habitude. On les emmerde, comme d’habitude. ». Le point de vue se défend. La bonne nouvelle, c’est qu’on est en phase. (novembre 2016)

½

   

 Alexandre Poulin – Les temps sauvages

Alexandre PoulinLes temps sauvages

Trois ans après Le mouvement des marées qu’il a transporté sur de nombreuses scènes européennes et québécoises, Alexandre Poulin revient avec son quatrième album, Les temps sauvages. L’auteur-compositeur et interprète de Sherbrooke présente 10 nouvelles chansons folk contemporaines, souvent introspectives et toujours poétiques. Son univers devient un peu plus électrique et planant que par le passé, ce qui le rapproche encore plus du style de Vincent Vallières à qui on le compare souvent. Sur certains titres, comme « Les serpents » par exemple, c’en est carrément frappant alors qu’il a même une voix qui s’y compare dangereusement. Les moments forts de l’album sont le premier extrait, « Nos cœurs qui battent », ainsi que la très belle ballade « Les amours satellites ». (novembre 2016)

Victoire

 

 Emeli Sandé – Long Live the Angels

Emeli Sandé Long Live the Angels

Suite au succès de son premier album en 2012 (Our Version of Events), la chanteuse britannique est enfin de retour avec Long Live the Angels. Emeli Sandé présente à nouveau ce mélange de chansons poignantes, entre pop adulte et R&B, surtout des ballades (inspirées par son divorce récent), mais aussi des pièces plus énergiques. Les collaborations sont rares sur ce disque, mais on peut tout de même entendre son père, qu’elle est allée visiter en Zambie, ainsi qu’un chœur d’enfants local sur « Tenderly ». Dans l’ensemble, l’album se concentre autour de la voix de la chanteuse qui n’a besoin que de bien peu d’artifices, surtout avec des compositions aussi solides. Seule une chorale gospel vient ajouter des harmonies vocales intéressantes à l’occasion. C’est un album particulièrement réussi que propose Emeli Sandé qui passe amplement le test du deuxième album. (novembre 2016)

Capitol / Universal

½

   

 Slater & Fils – Cours d’inconduite

Slater & FilsCours d’inconduite

Slater & Fils est né à Saint-Jean-sur-Richelieu en 2012 des cendres de Slater’s Sons, groupe qui existait depuis 1996. Le quintette propose un rock alternatif énergique aux influences punk et ska, avec un peu de Mononc’ Serge dans la livraison. Ils ont une approche humoristique de la société et de leur génération, sans toutefois porter un message social. Les 11 chansons originales contenues sur Cours d’inconduite incluent les deux premiers extraits, « Chronique d’un anxieux chronique » et « L’achat ». L’énergie du groupe est contagieuse et c’est sur scène qu’elle prend tout son sens. (novembre 2016)

Rude Mekanicals

 Adrien Soleiman – Brille

Adrien SoleimanBrille

Brille est le premier album du Parisien Adrien Soleiman, une nouvelle voix de la pop française et un héritier d’Alain Bashung et Christophe. Il possède une très belle poésie qu’il enveloppe dans un mélange de sonorités organiques et synthétiques, sûrement une inspiration anglaise, surtout qu’il a fait confiance au réalisateur anglais Ash Workman (Metronomy, Christine and the Queens). Il présente donc une musique passablement riche, mais à la fois simple et efficace. Saxophoniste de formation, c’est d’abord dans le jazz et la bossa nova qu’il s’est exécuté. Ce n’est qu’à la trentaine qu’il s’est tourné vers la pop, à notre plus grand plaisir. C’est un premier essai grandement réussi et complètement captivant que nous propose Adrien Soleiman. (novembre 2016)

Tôt ou Tard / SIX

½

 

 Soul & Sister – Tandem

Soul & Sister Tandem

Ce duo frère et sœur s’est fait découvrir à l’émission Faites comme chez vous à TVA. Charles-David Lapierre écrit les textes et la musique, puis il est accompagné de sa sœur Maude à la voix. Ils proposent une musique introspective particulièrement douce, soit à la guitare acoustique ou au piano, qui oscille entre folk, alternatif et musique planante. Avec Tandem, le duo présente deux albums de chansons originales en simultané, soit le Volume 1 avec 13 chansons en français et le Volume 2 avec 13 titres en anglais. Parmi les pièces clés du Volume 1, on retrouve le premier extrait, « Mille ans », ainsi que « La marche des hommes ». Quant au Volume 2, on peut y entendre « Eden’s Gate » et « God’s Whisper ». Avec deux heures de musique, vous devrez assurément apprécier leur style épuré pour pouvoir écouter les deux albums en enchaînement. Si c’est le cas, vous serez enchantés! (novembre 2016)

PUR

 Sum 41 – 13 Voices

Sum 41 13 Voices

Après cinq ans d’attente, le groupe pop punk ontarien présente finalement un nouvel album studio, son sixième. Il faut dire que Deryck Whibley a frôlé la mort il y a deux ans des suites d’un abus d’alcool, et qu’au sortir du coma, il a dû réapprendre à marcher et jouer de la guitare. Maintenant il va mieux, mais il ne peut s’empêcher de raconter son histoire tout au long du disque. Le groupe propose à nouveau quelques élans métal ou punk hardcore, mais l’ensemble demeure plutôt mélodique, bien ancré dans le pop punk. Après une première moitié emplie de rage, Sum 41 deviennent plus sages dans la deuxième moitié avec des chansons pleines d’espoir. Des arrangements de cordes surprennent en quelques occasions et contribuent à ajouter de la richesse à ce court album de 10 titres. Le disque peut sembler quelque peu dramatique au départ, mais le groupe réussit à créer un ensemble cohérent et agréable à écouter. 13 Voices est donc un très bon album. (novembre 2016)

Hopeless

½

   

 Teenage Fanclub – Here

Teenage Fanclub Here

Après six ans d’absence sur disque, le groupe indie écossais est de retour avec possiblement son meilleur album en 20 ans. Ce dixième album contient toujours des éléments de rock et de pop, mais avec cette fois une certaine touche folk qui leur va particulièrement bien. Enregistré en France et à Glasgow, le disque offre un son organique plutôt doux. Les refrains demeurent toujours aussi accrocheurs et Here contient assurément une musique grandement agréable à écouter, qui se déguste lentement. Son principal défaut est peut-être d’être un peu trop uniforme, ce qui pourra devenir lassant pour ceux qui aiment moins ce style acoustique mélancolique. Il reste que Teenage Fanclub n’a rien perdu de sa touche pop, après presque 30 ans de carrière. (novembre 2016)

Merge

½

   

 Yellowcard – Yellowcard

Yellowcard Yellowcard

Il aura fallu attendre près de 20 ans pour que le groupe de Jacksonville en Floride présente un album éponyme, leur 10e opus qui serait aussi leur dernier avant de se retirer. En plus, il s’avère qu’il soit probablement leur meilleur enregistrement à ce jour. Yellowcard propose toujours un son à tendance pop punk, mais plus mature et avec plus de nuances que par le passé. Le groupe nous offre d’ailleurs son album le plus varié à ce jour avec bien peu de chansons qui se comparent. Ils passent de chansons énergiques dominées par la guitare électrique, à des titres plus introspectifs sans tomber dans la ballade ennuyante. Ils se permettent même des incursions acoustiques comme dans « I’m a Wrecking Ball ». Alors que l’album nous procure plusieurs surprises agréables en cours de route, il ne cesse de s’améliorer pour une finale en force avec l’énergique « Savior’s Robes » et l’hymne ultime de « Fields & Fences ». C’est donc avec cette très belle conclusion que se termine la carrière d’un groupe contemporain qui en aura marqué plus d’un. (novembre 2016)

Vidéoclips : « Rest in Peace » - « The Hurt is Gone »

Hopeless

½

   

 

octobre :

 

 M.I.A. – A.I.M.

M.I.A. A.I.M.

Sur son cinquième album, la rappeuse londonienne originaire du Sri Lanka semble vouloir revenir à son héritage de réfugiée, entre autres avec le premier extrait, « Borders », qui aborde la présente crise des réfugiés. Musicalement, elle fusionne à nouveau le hip hop et l’électro avec des sons en provenance du Moyen-Orient. C’est le cas notamment dans son nouvel extrait, « Go Off », réalisé par Skrillex et Blaqstarr, qui propose une basse puissante en accompagnement à sa voix saccadée. Malheureusement, l’album s’essouffle rapidement par la suite alors que M.I.A. semble se perdre quelque peu dans différents essais plus ou moins réussis. Elle demeure créative, mais elle perd quelque peu notre intérêt sur plusieurs morceaux, dont la dépouillée et franchement ennuyante « Jump In ». Des rumeurs ont couru à l’effet que A.I.M. serait possiblement son dernier album et on aurait pu s’attendre à mieux pour l’occasion. L’album présente de nombreux éléments intéressants, mais il inclut aussi beaucoup trop de remplissage, surtout dans sa version de luxe de 17 titres. Les fans de longue date M.I.A. devraient tout de même y trouver leur compte. (chronique principale d'octobre 2016)

Vidéoclips : « Borders » - « Go Off »

Interscope / Universal

   

       

Goldroom – West of the West

Goldroom West of the West

Goldroom est un trio électro dansant formé à Los Angeles en 2011 par l’auteur-compositeur et réalisateur Josh Legg (ex-NightWaves). Leur musique est basée sur les synthétiseurs et se promène agréablement entre l’introspection et le plancher de danse. Leur musique, qui peut sembler légère à la base, demeure à la fois intelligente et divertissante. Réalisé par Josh Abraham (Velvet Revolver, Courtney Love, Limp Bizkit, Orgy, Linkin Park, etc.), West of the West est un album qui s’écoute de façon particulièrement agréable, sans jamais nous déranger. Un parfait mélange de musique pop et de musique plus ambiante à écouter à l’arrière-plan d’une soirée entre amis. Une bien belle découverte! (découverte du mois d'octobre 2016)

Downtown / Interscope / Universal

½

   

 The Balconies – Rhonda

The Balconies – Rhonda

Le trio The Balconies s’est formé à Ottawa en 2007 en tant que projet parallèle pour la chanteuse et guitariste Jacquie Neville et son frère Steve à la basse. Maintenant un quatuor, ils nous présentent leur troisième album dans un style indie rock passablement accessible, suffisamment pour conquérir les radios. Des groupes comme Metric peuvent nous venir en tête même si un côté plus sombre à la Interpol peut aussi nous arriver en certaines occasions. (octobre 2016)

Band of Skulls – By Default

Band of Skulls By Default

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Avec ce quatrième album, Band of Skulls continue de tracer son sillon. Un premier album donnait la mesure en 2009 avant d’amorcer un retour triomphal trois ans plus tard avec Sweet Sour, véritable tour de force où blues gras du bide et psychédélisme fleuretaient comme de vieux amants. Et pourtant cette mayonnaise maintes fois éculée prenait méchamment bien, Sweet Sour reste à date l’apogée discographique du combo de Southampton. Un bon poil moins inspiré sur Himalayan, le groupe polissait déjà son style et donnait l’impression de jouer sur la corde sensible de la vulgarisation : Band of Skulls devenait plus accessible, plus radiophonique, sans réellement sombrer dans le populos. By Default offre les mêmes symptômes : un rock tellurique d’une qualité tout à fait acceptable bon nombre de ses contemporains se sustenteraient de cette matière – qui manque cependant de caractère. Objectivement (mot tout à fait antinomique avec l’essence même du chroniqueur), cet album produit par Gil Norton (Pixies, Foo Fighters) est tout de même meilleur que le précédent. Jouant nettement plus sur la variation de tempo, le combo oscille sensiblement entre heavy rock zeppelinien (« Black Magic »), blues sautillant des Black Keys (« Back of Beyond »), rock groovy (« So Good »), et hard mélodique (« Embers »). Cette fusion de styles, melting pot bordélique, manque de cohérence et provoque du coup un disque assez inégal. A aucun moment cela ne remet en cause les performances musicales – guitare virevoltante, batterie écrasante, chants et voix entremêlés – dont Band of Skulls n’a pas à rougir. Tout cela montre simplement une nouvelle fois que les prouesses musicales doivent être au service de compositions solides. C’est là que Band of Skulls a encore une marge de progression. (octobre 2016)

   

 Annie Blanchard – Those Were the Days

Annie Blanchard Those Were the Days

Pour ce nouvel album, l’ex-participante de Star Académie originaire du Nouveau-Brunswick a décidé d’interpréter certaines de ses chansons préférées des années 1960 et 1970 en anglais. L’Acadienne revisite ces grands succès dans un style pop plutôt doux à saveur country. L’album débute en force avec son excellente interprétation de « The Rose » d’Amanda McBroom popularisée par Bette Midler en 1979. Les autres moments forts du disque nous arrivent avec « Leaving on a Jet Plane » de John Denver, « If You Could Read My Mind » de Gordon Lightfoot, « Don’t Stop » de Fleetwood Mac, l’excellente « Angel of the Morning » rendue populaire par Carrie Rodriguez, ainsi que la dynamique chanson-titre de Mary Hopkin pour conclure le CD. La majorité des chansons lui vont à merveille et elle les chante avec sa très belle voix d’une douceur désarmante. En fait, elle réussit à s’approprier ces chansons que l’on connaissait déjà très bien pour la plupart. Une belle surprise! (octobre 2016)

Bobten

½

 

 Danny Brown – Atrocity Exhibition

Danny Brown Atrocity Exhibition

Après l’excellent album Old il y a trois ans, le rappeur est de retour avec Atrocity Exhibition, dont le titre a été inspiré par une chanson de Joy Division. Évidemment, les comparaisons s’arrêtent ici. Brown poursuit dans la direction entamée précédemment avec une musique hip hop extrêmement riche. Les thèmes par contre s’avèrent plutôt sombres, dépeignant les atrocités du monde d’aujourd’hui. Seule « Dance in the Water » réussit à nous donner un peu de répit de ce côté. Les collaborations s’avèrent peu nombreuses sur l’album, la plus intéressante étant certainement celle de Kendrick Lamar dans « Really Doe ». Sans pouvoir totalement comparer ce nouveau disque à son précédent, on peut considérer que Danny Brown réussit encore à offrir un album de grande qualité, qui plaira assurément à ses fans. (octobre 2016)

Warp

½

   

 Thomas Carbou & Patrick Graham – Impulse

Thomas Carbou & Patrick Graham – Impulse

Le guitariste virtuose Thomas Carbou s’associe au percussionniste Patrick Graham pour la présentation d’Impulse, un album qui fusionne les genres alors que le jazz se mêle aux musiques du monde et à la musique électronique. Les deux musiciens sont habitués de jouer ensemble et ça s’entend en plusieurs occasions alors qu’ils ne font qu’un, demeurant totalement au service de la musique. Complètement instrumental, Impulse nous fait voyager à travers l’Afrique, le Brésil et l’Inde avec des paysages sonores uniques et des grooves contagieux. Le duo nous offre un très bel album de jazz contemporain! (octobre 2016)

Ad Litteram / SIX

½

   

 Antoine Corriveau – Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter

Antoine CorriveauCette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter

Pour son troisième opus, Antoine Corriveau s’offre un pop rock plutôt noir. Parfois engagé (« Rendez-vous », « Croix blanche », « Musique pour la danse »), Corriveau sait aussi traiter de ses aventures charnelles et amoureuses (« Parfaite », « Deux animaux »). Dans « Constellations » (avec Fanny Bloom), on se retrouve dans une ambiance enfumée de fin de soirée. Les arrangements de cordes sont signés Marianne Houle, alors que son fidèle complice Nicolas Grou demeure bien présent à la réalisation. L’auteur-compositeur et interprète présente une œuvre inspirée, à la hauteur des attentes. (octobre 2016)

Coyote

½

 

 Dalton Télégramme – Sous la fourrure

Dalton TélégrammeSous la fourrure

Le quatuor de Liège en Belgique présente un tout premier album avec Sous la fourrure. Réalisé par Seb Martel (M, Camille, Morcheeba), le disque offre 12 titres aux sonorités country et folk, tout en demeurant dans la nouvelle chanson française. Après s’être fait remarquer à Montréal dans le cadre des Francofolies de 2014, les Dalton reviendront au Club Soda le 11 novembre prochain en première partie de Yann Perreau. (octobre 2016)

Space / L'autre distribution / SIX

 Vincent Delerm – À présent

Vincent DelermÀ présent

Sur À présent, Vincent Delerm nous offre des cuivres, des synthétiseurs et de très belles orchestrations accompagnés d’une boîte à rythmes. Le mélange de programmation et de musique acoustique est parfaitement illustré avec l’instrumental « Un été ». Très cinématographique, l’album a été enregistré au studio Ferber , le temple français de la musique de film, en compagnie des réalisateurs Clément Ducol et Maxime Le Guil. Delerm collabore avec Benjamin Biolay sur « Les chanteurs sont tous les mêmes », avec aussi la présence de Camille pour des chœurs. Avec À présent, Vincent Delerm nous présente un très bel album, un disque dans le moment présent. (octobre 2016)

Tôt ou Tard / SIX

½

 

Drive-By Truckers – American Band

Drive-By Truckers American Band

Après 20 ans d’existence, le groupe rock américain semble vouloir devenir plus patriotique que jamais avec American Band. Pourtant, le premier groupe qui nous vient en tête dès l’écoute de « Ramon Casiano », c’est Tragically Hip, un groupe canadien… Il faut dire que les références extérieures n’ont jamais manqué avec Drive-By Truckers qui semblent s’inspirer d’un peu n’importe qui. Pendant ce temps, de nombreuses critiques américaines parlent d’American Band comme de peut-être leur meilleur album à ce jour. Bon, il y a bien des chansons solides, engagées et efficaces, mais l’originalité est loin d’être à son paroxysme. Même si le groupe n’a jamais autant dénoncé la politique et la société américaine, il reste que musicalement, il nous propose un son déjà entendu plus d’une fois. R.E.M. par-ci, CCR et Lynyrd Skynyrd par-là, avec une trace de U2 dans les moments qui s’éloignent un peu plus du sud des États-Unis façonnent le son de ce groupe ancré dans la culture américaine. Leurs fans apprécieront certainement, même si seul le propos semble amener le groupe ailleurs. (octobre 2016)

ATO

   

 Catherine Durand – La pluie entre nous

Catherine DurandLa pluie entre nous

L’auteure-compositrice et interprète Catherine Durand nous revient avec son sixième album, quatre ans après Les murs blancs du Nord. Sur La pluie entre nous, l’artiste se distancie quelque peu de son approche folk des disques précédents. Elle explore plutôt des textures modernes avec des ambiances électro et des synthétiseurs. Ariane Moffatt vient d’ailleurs l’appuyer aux synthétiseurs. Catherine peut aussi compter sur les collaborations d’Emmanuel Éthier (réalisation, guitares, basses et claviers), Joe Grass (pedal steel), Salomé Leclerc (textes, guitare et voix) et Gaële (textes). Le premier extrait, « Marcher droit », présente une excellente mélodie pop qui nous accroche dès la première écoute. (octobre 2016)

Select

½

 

 The Game – 1992

The Game 1992

Le rappeur de Compton, Los Angeles, Californie présente son huitième album avec 1992. Il poursuit dans le gangster rap inspiré de sa jeunesse, mais aussi de différents événements passés qui ont eu lieu à Los Angeles, comme par exemple l’affaire OJ Simpson. The Game reprend un classique d’Ice-T, « Colors », qu’il transforme à sa façon en « True Colors / It’s On ». Il présente aussi l’excellente « 92 Bars » qui écorche Meek Mill et quelques autres rappeurs au passage. En plus, il propose son plus grand succès radio en cinq ans avec « All Eyez », mettant en vedette Jeremih. The Game demeure fidèle à sa réputation sur 1992, sans grandes surprises. (octobre 2016)

Vidéoclip : « All Eyez »

eOne

   

Gringo Star – The Sides and in Between

Gringo Star The Sides and in Between

Influencé par les groupes britanniques des années 1960, le groupe d’Atlanta présente avant tout un son rock garage bien contemporain. Les Hives et les Vaccines nous viennent donc autant en tête que les Kinks, les Animals, les Zombies et les Beatles. D’abord connus sous le nom de A Fir Ju Well, ils ont finalement adopté le nom de Gringo Star comme un clin d’œil au célèbre batteur des Fab Four, Ringo. Sur ce quatrième album, le groupe y va à fond dans une distorsion de guitare d’une autre époque, tout en conservant des mélodies efficaces, souvent mémorables. Ils mélangent habilement les références au passé et un son alternatif plus moderne. Par contre, il semble parfois y avoir une certaine dichotomie entre leur amour pour l’invasion britannique des années 1960 et leur désir de proposer quelque chose de neuf pour une nouvelle génération d’amateurs. Le résultat s’avère donc parfois hasardeux et nous laisse quelque peu pantois. (octobre 2016)

Nevado

½

 Matt Holubowski – Solitudes

Matt Holubowski Solitudes

Matt Holubowski s’est démarqué par son style unique lors de sa participation à La Voix. En effet, un son folk et sa voix au timbre singulier en ont fait tout de suite un talent à part dans le concours. Peu de temps après, il remplissait déjà des salles un peu partout et développait un peu plus chaque jour son style déjà particulier, centré sur sa guitare acoustique et sa voix. Solitudes est son premier album complet sur lequel il peut enfin laisser libre cours à tout son talent. On y trouve 11 titres majoritairement en anglais, mais avec aussi des pièces en français (« La mer / Mon père », « L’imposteur »). Si les attentes pouvaient déjà s’avérer élevées à son égard, on peut dire qu’il remplit parfaitement son mandat puisqu’il présente un album recherché et intelligent qui correspond très bien à la hauteur de son talent. Comme le suggère si bien son titre, Solitudes est un album à écouter en solitaire, en y posant toute notre attention. Un excellent disque! (octobre 2016)

Audiogram

½

 

 Ivy – S’armer de patience

IvyS’armer de patience

C’est avec la voix de Gilles Vigneault que débute ce nouvel album de ce poète et leader de la scène slam montréalaise sur le titre savamment choisi « Mon pays ». Sur S’armer de patience, Ivy nous propose 13 titres percutants accompagné du trio MISC composé du pianiste Jérôme Beaulieu, du contrebassiste Philippe Leduc et du batteur William Côté. L’album a été réalisé par Yves Desrosiers et il propose un très bel amalgame entre les mots et la musique. Sur la chanson-titre, Ivy se lance dans la chanson traditionnelle, et il évoque tout au long du disque le pays, le changement, le courage, la foi et le pouvoir de la parole. En plus de Vigneault, le disque permet d’entendre des artistes renommés : Michel Rivard, Marjo, Raoul Duguay, etc. (octobre 2016)

L'Incidental / SIX

 

Joseph – I’m Alone, No You’re Not

Joseph I’m Alone, No You’re Not

Joseph est un trio de sœurs de Portland, Oregon qui propose une musique folk à très forte tendance pop, grâce notamment à d’excellentes mélodies et de superbes harmonies vocales. Elles présentent un tout premier album qui possède certains éléments intéressants, avec un grand pouvoir de séduction. Les arrangements sont léchés avec de belles orchestrations. Des pièces comme « SOS (Overboard) » risquent fort de vous rester en tête longtemps, même si plus tard des compositions s’avèrent plus faibles et ne donnent pas nécessairement le goût de se rendre au bout. Le talent d’interprètes des sœurs Closner est indéniable, mais elles devront peut-être s’entourer de compositeurs plus solides d’un point de vue créatif. (octobre 2016)

ATO

½

   

 KNLO – Long jeu

KNLOLong jeu

KNLO (alias Akena Okoko ou KenLo Craqnuques) est un rappeur et compositeur de Québec maintenant installé à Montréal qui a fait partie de plusieurs collectifs dont Movezerbe, K6A et Alaclair Ensemble, en plus de participer à une quinzaine de projets instrumentaux. Long jeu est son premier album solo de rap et il y aborde les thèmes de la pauvreté et de la guérison collective. Ses grooves intégrant parfois du jazz, du soul et du funk sont souvent contagieux, mais il peut aussi surprendre par son expérimentation. De nombreux collaborateurs participent au disque dont Robert Nelson, Lou Phelps, Jew3lz, Caro Dupont et l’excellent Kaytranada. KNLO se confirme définitivement comme un artiste à découvrir, un rappeur unique en son genre. (octobre 2016)

7ième Ciel / SIX

½

   

 Dom La Nena – Cantando

Dom La Nena Cantando

Pour ce mini-album, la Brésilienne propose un recueil de quatre chansons en anglais, en espagnol, en portugais et en français qui parcourent en quelque sorte son histoire personnelle. C’est seule avec son violoncelle qu’elle présente des œuvres de Beirut, Violeta Parra, Lupicinio Rodrigues, ainsi que « Les vieux » de Jacques Brel. L’auteure-compositrice et interprète de grand talent aime bien reprendre des chansons des autres à l’occasion. Elle se fait donc plaisir sur Cantando avec des pièces qui ont marqué sa jeunesse. C’est seulement dommage que le disque dure moins de 13 minutes. (octobre 2016)

Six Degrees / SIX

½

   

 Daniel Lanois – Goodbye To Language

Daniel Lanois Goodbye To Language

Pour son nouvel album, le Canadien Daniel Lanois fait équipe avec Rocco DeLuca pour présenter un enregistrement instrumental totalement expérimental sur lequel la guitare lapsteel est à l’honneur. Goodbye To Language est donc un album atmosphérique qui se rapproche beaucoup plus de son travail avec Brian Eno dans les années 1980 que de ses enregistrements folks des dernières années. Les arrangements et effets sont subtils mais nombreux, et on retrouve plusieurs couches musicales qui nous font doublement apprécier le travail de réalisateur de Lanois. C’est un album qui crée rapidement des hallucinations en plus de nous hypnotiser à tout coup. Avec ce nouveau disque, Daniel Lanois nous propose une musique d’avant-garde unique, certainement sa meilleure œuvre depuis Shine en 2003. Par contre, une grande ouverture d’esprit et de la patience s’avèrent nécessaires pour réussir à adhérer complètement à sa proposition. (octobre 2016)

Anti- / Epitaph

½

   

 Plume Latraverse – Rechut! (Odes de ma tanière)

Plume LatraverseRechut! (Odes de ma tanière)

Plume Latraverse (Michel de son prénom) fait partie de ces légendaires rockeurs québécois au côté des Charlebois et Boulet. Par contre, depuis un bon moment déjà, il aime se laisser désirer. Surtout, il nous arrive avec du matériel dans un style qu’on n’attendait pas. Ce fut le cas en 2008 avec Plumonymes, paru presque dans l’anonymat total, et il remet ça avec Rechut! Les chansons de ce nouvel album sont nées en tournée où il a eu alors la piqûre et une « rechute » pour l’envie d’enregistrer un album. Dominé par les inoubliables « Souvenir archangélique » et « Vieux os! », ce nouveau disque propose un mélange de folk et de rock, avec une bonne part de poésie. On y retrouve d’ailleurs des textes de Beaudelaire et Verlaine, habilement mis en musique par Latraverse. Certaines pièces ne peuvent certainement pas rivaliser avec son œuvre passée, mais à 70 ans, Plume Latraverse peut encore proposer des morceaux intéressants. (octobre 2016)

Dragon

 

 Daniel Lavoie – Mes longs voyages

Daniel LavoieMes longs voyages

Pour son 24e album en carrière, l’auteur-compositeur et interprète a enregistré tant à Montréal qu’à L’Isle-aux-Coudres. Réalisé par Guy St-Onge, le disque de 14 titres contient une majorité de chansons originales, dont le premier extrait, « J’oublie jamais, jamais, d’aimer ». Mais Lavoie interprète aussi quelques pièces de ceux qu’il appelle ses héros, comme Léo Ferré (« Avec le temps »), Alain Bashung (« La nuit je mens ») et Félix Leclerc (la chanson-titre). C’est un album tout en douceur que nous propose Daniel Lavoie avec Mes longs voyages, un album basé sur sa voix et ses textes. (octobre 2016)

Spectra

 

 Lisa Leblanc – Why You Wanna Leave, Runaway Queen?

Lisa Leblanc Why You Wanna Leave, Runaway Queen?

Après un mini-album en anglais en 2014 qui lui a permis d’établir un peu plus sa renommée dans le Canada anglais, revoici Lisa Leblanc mais cette fois-ci pour un album complet de 12 titres. Majoritairement en anglais, Why You Wanna Leave, Runaway Queen? propose aussi quelques moments en français, dont l’excellente « Ti-gars ». Sur cet album, la chanteuse folk rock s’aventure un peu plus en territoires blues et rock avec quelques titres franchement mémorables (« Could You Wait ‘Til I’ve Had My Coffee? », « City Slickers and Country Boys »). Elle fait aussi une reprise surprenante et grandement intéressante de « Ace of Spades » de Motörhead. Avec cet album, la Néo-Brunswickoise s’installe plus que jamais dans le paysage musical canadien, au sommet de la scène folk et blues rock. (octobre 2016)

Bonsound

½

   

 Lynda Lemay – Décibels et des silences

Lynda Lemay Décibels et des silences

Pour l’aider à la réalisation de son nouvel album, Lynda Lemay a travaillé avec Claude « Mégo » Lemay (Céline Dion). Tout au long des 15 pièces, l’auteure-compositrice et interprète présente son style bien à elle, un mélange de chanson et de pop française. Elle est accompagnée de chœurs et d’orchestrations qui ajoutent une richesse agréable à l’album, faisant oublier en plusieurs occasions les textes simples de l’auteure, certainement poétiques, mais très souvent premier degré. À noter en conclusion du disque une chanson interprétée par sa fille Ruby Weisinger, « Ne pars pas ». (octobre 2016)

Warner

½

 

 Barbra Lica – I’m Still Learning

Barbra Lica I’m Still Learning

La Torontoise Barbra Lica est une étoile montante de la scène jazz canadienne. Avec ce troisième album, elle fait définitivement son entrée parmi les grands. Elle réussit à nous charmer dès la pièce d’ouverture, « Coffee Shop », et sa voix ravissante nous transporte tel un rayon de soleil jusqu’à sa séduisante reprise de « Lovefool » des Cardigans. L’auteure-compositrice et interprète nous accroche tout de suite un sourire aux lèvres avec son attitude optimiste qui respire la joie de vivre. Ses chansons jazz pop ont toutes ces mélodies irrésistibles qui nous donnent envie de chanter en chœur avec la chanteuse avant qu’elle devienne notre meilleure amie. Voici donc l’album rafraichissant par excellence! (octobre 2016)

Justin Time / SIX

½

 

 Lowlands – Erie

Lowlands – Erie

Lowlands est un groupe folk rock de Guelph en Ontario qui est dirigé par le chanteur et guitariste Gordon Auld. Suite à leur premier album, Huron, ils reviennent avec Erie, dans leur série d’albums dédiés à chacun des cinq Grands Lacs. Réalisé par Gavin Gardiner, l’album contient un son folk dans lequel le banjo et la guitare pedal steel sont à l’honneur. La voix d’Auld se démarque également de l’ensemble qui s’avère plutôt nostalgique. On peut y entendre des chansons très efficaces, mais quelques longueurs quelque peu lassantes peuvent nous forcer à accélérer le pas jusqu’à la fin. (octobre 2016)

Chelsea

 Misses Satchmo – Is That All There Is

Misses Satchmo Is That All There Is

Pour son troisième album, le quintet québécois fondé à Saint-Éli-de-Caxton en 2008 reprend à sa façon des pièces qui caractérisent la Nouvelle-Orléans et la culture afro-américaine. Misses Satchmo demeurent bien ancrés dans le style jazz des années 1930. Le groupe présente des standards comme « It Ain’t Necessarily So », la douce « Why Don’t You Do Right », l’entraînante « Ol Man Mose », « Jonah and the Whale », ainsi que le medley « My Babe / Muddy Water ». Ils réussissent à interpréter mieux que quiconque cette musique incontournable d’une autre époque. (octobre 2016)

Bros / SIX

½

 

 Agnes Obel – Citizen of Glass

Agnes Obel Citizen of Glass

L’artiste danoise est de retour avec son troisième album, trois ans après le succès d’Aventine qui lui a permis d’obtenir la reconnaissance mondiale. Enregistré à Berlin, Citizen of Glass poursuit admirablement le travail entamé sur ses précédents disques. Elle nous propose donc une musique pop de chambre toute en douceur dans laquelle les violons et le piano sont à l’honneur, en plus d’y ajouter cette fois certains éléments électroniques discrets et des modulations vocales. Sur certaines pièces à tendance gothique comme « Trojan Horses », Agnes nous fait penser à un mélange entre Enya et Nick Cave. Plusieurs moments ne manqueront pas de vous séduire, comme par exemple le premier extrait, « Familiar ». Sur ce nouvel album, Agnes Obel réussit à donner une touche de modernité à son style aux influences d’époques lointaines. Il s’agit encore une fois d’un très bon disque, même s’il nécessite une atmosphère bien particulière pour véritablement l’apprécier. (octobre 2016)

Play It Again Sam / SIX

½

   

 Bruno Pelletier – Regarde autour

Bruno PelletierRegarde autour

Pour son 13e album en carrière, Bruno Pelletier semble être dans une période particulièrement heureuse de sa vie alors qu’il approche de la mi-cinquantaine. Il propose en effet un ensemble de 12 pièces majoritairement lumineuses. Les mélodies sont efficaces et les rythmes s’avèrent plutôt entraînants alors que sa voix n’a rien perdu de sa puissance. Tout en demeurant résolument pop rock le son de Pelletier fait quelques incursions dans le folk, notamment avec le premier extrait, la chanson-titre. Les fans de Bruno Pelletier auront assurément un sourire accroché au visage à l’écoute de ce nouvel opus passablement divertissant. (octobre 2016)

Artiste / Musicor

 

 Caroline Savoie – Caroline Savoie

Caroline SavoieCaroline Savoie

Après une présence remarquée dans l’aventure The Voice en France dans l’équipe de Mika, l’Acadienne Caroline Savoie a tout raflé à l’édition 2015 du Festival international de la chanson de Granby. C’est à New York qu’elle s’est rendue pour enregistrer ce premier album éponyme en compagnie du réalisateur Jay Newland, l’homme derrière le classique Come Away With Me de Norah Jones. Caroline nous offre une musique folk pop chaleureuse, une musique intimiste livrée avec un grand naturel et beaucoup de charisme. En plus de ses 10 compositions originales qui semblent gagner en aplomb tout au long du disque, l’artiste présente une version bien personnelle de « Buckets of Rain » de Bob Dylan en conclusion du CD. (octobre 2016)

Vidéoclip : « Y’en aura »

Spectra

½

 

 Regina Spektor – Remember Us to Life

Regina Spektor Remember Us to Life

Cinq ans après le succès de What We Saw from the Cheap Seats, Regina Spektor est de retour avec Remember Us to Life. Elle présente ses chansons majoritairement piano et voix avec une grande douceur et une diction impeccable. Par contre, on peut aussi entendre des orchestrations complètes pour une musique pop théâtrale souvent plus intéressante que ses ballades. Elle explore même le hip hop sur « Small Bill$ ». Sa tendance très théâtrale peut parfois agacer et on l’imagine facilement sur une scène de Broadway. Remember Us to Life s’avère quelque peu inégal, malgré de très bons moments. Elle demeure tout de même une artiste au style original. (octobre 2016)

Sire / Warner

   

 Les Tavarneux – Mort de rire

Les TavarneuxMort de rire

Après Mort de soif en 2014, Les Tavarneux sont de retour avec Mort de rire et leur rock ‘n’ roll à tendance folk aux influences de Plume Latraverse. Sur ce deuxième album, Marc-Alain Lavoie et sa bande ne présentent rien de moins que 19 chansons originales pour un total de 67 minutes, incluant le premier extrait, « En TK ». Mort de rire contient de nombreux textes teintés d’humour et dépeignant un portrait quelque peu décourageant de la société d’aujourd’hui. Le tout nous est livré dans une ambiance festive et une énergie hors du commun, avec en plus des refrains accrocheurs parfaits pour chanter en chœur lors de leurs concerts. Même si quelques pièces sur Mort de rire présentent un peu moins d’intérêt, il s’agit d’un album festif contenant plusieurs classiques québécois instantanés comme « J’ai engraissé mon chimpanzé », « Toune de marde » ou « L’ail, l’ail, l’ail ». (octobre 2016)

 

 Two Door Cinema Club – Gameshow

Two Door Cinema Club Gameshow

Le groupe new wave irlandais revient avec son troisième album, le premier depuis Beacon en 2012. Two Door Cinema Club prennent une tangente un peu plus dansante sur Gameshow avec une musique pop bien chargée en synthétiseurs et plusieurs moments de disco. Les Scissor Sisters et les Bee Gees peuvent d’ailleurs nous venir en tête sur des titres comme « Bad Decisions » et « Fever ». Si au premier abord, cette nouvelle direction peut s’avérer troublante pour leurs fans de la première heure, elle parvient rapidement à nous convaincre qu’il s’agit d’une belle évolution pour le groupe qui ne cesse de regarder vers l’avant, malgré des influences bien ancrées dans le passé. Gameshow est beaucoup plus énergique que le précédent et c’est tant mieux. Mais surtout, le trio réussit à nous proposer à nouveau des compositions de très haute qualité. Il en résulte certainement leur album le plus accessible, mais aussi leur plus complet et réussi à ce jour. À découvrir! (octobre 2016)

Vidéoclips : « Are We Ready? (Wreck) » - « Bad Decisions »

Glassnote / Universal

½

   

Wildlife – Age of Everything

Wildlife Age of Everything

Wildlife est un quintet de Toronto qui existe depuis 10 ans et qui propose une musique indie rock à forte tendance pop, une musique sur mesure pour la radio. On peut déceler des influences de rock alternatif et même de punk dans leur section rythmique et leurs guitares, mais le groupe demeure avant tout un groupe de pop rock aux mélodies mémorables. Avec ce nouveau disque, Wildlife demeurent bien de leur temps avec un son moderne, une musique de leur génération. (octobre 2016)

Wax

 

 

septembre :

 

 Britney Spears – Glory

Britney SpearsGlory

Suite au décevant Britney Jean en 2013, Britney a senti le besoin de fouetter sa carrière. D’abord un spectacle permanent à Las Vegas, puis maintenant un retour sur disque avec Glory. Elle y présente une pop moderne avec des influences hip hop, R&B et électro, le tout demeurant toujours dansant. On peut faire aisément des liens avec Justin Bieber en plusieurs occasions, mais Britney ne renie aucunement ce qu’elle a fait précédemment, surtout sur les albums Blackout et Femme Fatale, ses deux plus intéressants des 10 dernières années. Le rythme est un peu plus lent que la moyenne de ses disques, mais on peut toujours entendre quelques titres énergiques sur lesquels elle ne se prend pas au sérieux, comme « Clumsy » et « Do You Wanna Come Over? » par exemple. On retrouve donc plusieurs éléments intéressants sur Glory qui contient suffisamment de hits contemporains pour ramener la blonde chanteuse au top 40. Un beau mélange de maturité et de folie! (chronique principale de septembre 2016)

Vidéoclip : « Make Me… » (feat. G-Eazy)

   

         

 Kaytranada – 99.9%

Kaytranada 99.9%

Le DJ et producteur Louis Kevin Célestin (alias Kaytranada) est né en Haïti, mais a grandi à Montréal. Sur ce premier album, il propose un savant mélange de musique électro à tendance house, de R&B contemporain et de hip hop. Il est entouré de collaborateurs tout au long du disque alors qu’il signe seul quatre titres seulement parmi les 15 offerts. Son exploration en solo inclut un retour au R&B des années 1980, mais il demeure généralement bien de son époque, exploitant à plein les technologies modernes. Des fusions avec BadBadNotGood et Karriem Riggins permettent de découvrir un côté instrumental un peu plus planant, aux limites du trip hop. Le mélange de chanteurs et de rappeurs, qui peut sembler déstabilisant au premier abord, s’avère plus qu’enrichissant en bout de ligne. Un des moments forts du disque nous arrive vers la fin avec une excellente collaboration avec la Montréalaise Shay Lia pour « Leave Me Alone ». 99.9% est un album d’une heure qui demeure agréable à écouter du début à la fin. (découverte du mois de septembre 2016)

Vidéoclip : « Glowed Up »

XL

½

   

 Alaclair Ensemble – Les Frères Cueilleurs

Alaclair Ensemble Les Frères Cueilleurs

Avec Les Frères Cueilleurs, le collectif hip hop, qui comprend entre autres Maybe Watson et Claude Bégin, revient aux sources avec une musique plus axée sur le rap, moins variée que sur ses albums précédents. Tout en demeurant totalement contemporain, le groupe mise un peu plus sur le old school avec un brin de nostalgie. Par contre, ce sont les textes qui demeurent à l’avant-plan avec des thèmes comme la famille, la nostalgie, la compétitivité, la réussite, l’amour et la vigilance. Même s’il est un peu plus unidimensionnel que par le passé, Alaclair Ensemble devrait toujours plaire à ses fans. (septembre 2016)

Vidéoclip : « Alaclair High »

7ième Ciel / SIX

   

 Céline Dion – Encore un soir

Céline DionEncore un soir

Un nouvel album en français par la plus grande chanteuse au monde est toujours très attendu dans la francophonie. Parmi les 12 chansons offertes par Céline Dion sur Encore un soir, notons sa reprise personnelle et touchante de « Ordinaire » de Robert Charlebois, minutieusement adaptée et féminisée par Mouffe, la parolière de la version originale de 1969. On y trouve aussi bien sûr le premier extrait à succès, la chanson-titre. Une édition de luxe (limitée) de l’album avec trois titres additionnels est aussi disponible. (septembre 2016)

   

 Sara Dufour – Dépanneur Pierrette

Sara Dufour Dépanneur Pierrette

Sara Dufour s’est fait remarquer à La Voix grâce à son énergie contagieuse et sa personnalité unique. Elle présente maintenant son premier album, un disque folk et country avec aussi des éléments de rock un peu sale. On devine aisément son plaisir à chanter des chansons qu’elle aime, des chansons authentiques. L’album a été réalisé par Dany Placard qui réussit à faire ressortir la personnalité forte de la jeune femme de Dolbeau-Mistassini. À l’image du premier extrait, « Dans l’sens contraire », Sara nous propose des chansons dynamiques, mais elle sait aussi nous toucher avec des pièces comme « On the Road », « La toune en do » et « Tu dors encore ». Des titres comme « Johnny » et « Chez nous c’est Ski-Doo » ont tout de futurs classiques typiquement québécois. C’est donc un très bon premier disque que nous offre Sara Dufour, un disque énergique qui nous donne le goût d’aller la voir en spectacle. (septembre 2016)

L-A be / SIX

½

 

 Nick Fradiani – Hurricane

Nick Fradiani Hurricane

Le natif du Connecticut Nick Fradiani est devenu une célébrité instantanée lorsqu’il a remporté la 14e édition d’American Idol. Il présente maintenant son premier album aux mélodies pop incluant aussi quelques sonorités de rock. Fradiani a collaboré à l’écriture de 11 des 12 titres offerts et il s’avère être un auteur passablement talentueux. Malheureusement, malgré un style pop plutôt léger, il présente peu de pièces se démarquant véritablement de l’ensemble, donc les hits potentiels sont peu nombreux. Les succès « Beautiful Life » et « Get You Home » représentent donc les morceaux les plus remarquables du disque. L’artiste possède assurément de belles qualités, mais il lui faudra de l’aide pour l’écriture de chansons plus efficaces. (septembre 2016)

Vidéoclips : « Beautiful Life » - « Get You Home »

Universal

½

   

 Grouplove – Big Mess

Grouplove Big Mess

Avec son troisième album, le quintette de Los Angeles poursuit son périple dans une musique pop rock qui possède tout ce qu’il faut pour plaire aux radios. Le disque est à nouveau réalisé par le batteur Ryan Rabin (le fils de Trevor Rabin de Yes), même si Phil Ek (Band of Horses, The Shins) participe aussi pour quelques pièces. Le groupe semble avoir pris un bon coup de maturité lors de sa tournée des dernières années. Le résultat est que Big Mess s’avère plus solide et cohérent que les précédents, comme si Grouplove avait enfin vraiment adhéré à son propre style, qui se situe quelque part entre MGMT, Fun et Katy Perry. Mais surtout, ce qu’on retient rapidement à l’écoute de Big Mess, c’est le plaisir et la joie de vivre qui s’en dégagent. C’est un album intelligent et de grande qualité, qui offre en plus un excellent divertissement. Le meilleur des deux mondes quoi! (septembre 2016)

Vidéoclip : « Welcome to Your Life »

Atlantic / Warner

½

   

 Michael Kaeshammer – No Filter

Michael Kaeshammer No Filter

No Filter est le 11e album du pianiste virtuose et chanteur canadien. Il y présente un mélange de chansons originales et de pièces instrumentales, toujours dans ce style bien à lui. Il demeure en effet bien difficile de le catégoriser, flirtant avec le jazz, la musique pop et la chanson plus classique. Ses influences variées sont à la base même de cet éclectisme musical. Réalisé par Kaeshammer lui-même, l’album a été enregistré live en studio en seulement deux jours à Toronto. Le premier extrait, « Everybody Catches Love Sometime », a été écrit avec James Bryan des Philosopher Kings, et on peut y entendre Randy Bachman à la guitare. Kaeshammer semble se découvrir en tant que parolier sur No Filter, avouant lui-même que les textes viennent habituellement avant la musique. Après 20 ans de carrière, l’artiste d’origine allemande semble plus à l’aise que jamais dans ce style musical qu’il a fait évoluer. (septembre 2016)

eOne / SIX

 

The Kills – Ash & Ice

The Kills Ash & Ice

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

On pouvait penser qu’au bout d’un cinquième album avec ce line-up toujours aussi resserré, The Kills n’aurait plus grand chose à dire. Depuis Blood Pressures sorti en 2011, le binôme a vécu séparément des émotions fortes et des aventures musicales pour Allison Mosshart (avec The Dead Weather) et personnellement éprouvantes pour Jamie Hince dont une séparation avec Kate Moss et de multiples opérations de la main. Suite à quoi, Hince réapprend à jouer de la guitare avec trois doigts uniquement et aborde une évolution forcée de son jeu. Dans sa quête de renouvellement perpétuel, ce handicap devenait presque une aubaine… Le résultat est assez saisissant : Ash & Ice est un disque de rock viscéral, tortueux et sensuel. La tension s’expose tout au long de ce disque aux riffs charnels (« Doing It To Death », Heart Of Dog ») et au chant envoûtant (« Hum For Your Buzz », « Hard Habit To Break »). Clairement, l’enregistrement délocalisé à Los Angeles (puis finalisé ensuite aux studios Electric Lady à New York) se ressent : ville ouverte, sans limite, libérée et tout simplement différente. Sans aucun doute possible, tous ces ingrédients et l’influence de la Cité des Anges sont bien présents. Sur les treize chansons – généreux les Kills ! – le binôme réussit à varier les tempos, à ruser et à surprendre avec des riffs et des sonorités loin des conventions garage rock dépersonnalisées. D’ailleurs, le travail de Jamie Hince est assez remarquable : les sonorités de guitare sont protéiformes et offrent un terrain fertile aux exercices vocaux d’Allison qui effectue également un travail remarquable. Ash & Ice tient donc le pari de faire dans l’épuré sans sombrer dans le simpliste. (septembre 2016)

½

   

 Sébastien Lacombe – Nous serons des milliers

Sébastien LacombeNous serons des milliers

L’auteur-compositeur et interprète présente son quatrième album avec Nous serons des milliers. Il coréalise lui-même le disque avec Peter Van Uytfanck (Jimmy Hunt, Kandle), avec en plus les conseils d’Érik West-Millette (West Trainz). Un peu moins folk que son précédent disque, ce nouvel album inclut de nombreux éléments de musique du monde. Les textes demeurent par contre toujours aussi poétiques et engagés. La chanson-titre a connu un certain succès l’automne dernier, tant dans les radios qu’en ligne avec un vidéoclip d’animation visionné plus de 40 000 fois. Sur ce nouvel enregistrement, Lacombe démontre tout son talent d’auteur-compositeur avec un album varié qui demeure solide du début à la fin. (septembre 2016)

Vidéoclip : « Nous serons des milliers »

Labombe / SIX

½

 Mauves – Coco

MauvesCoco

Le quatuor de Québec présente son troisième album, dont le point de départ, le premier extrait « Longtemps », tire ses origines d’un quidam rencontré dans un bar qui leur a balancé quatre lignes sur mesure pour une nouvelle chanson. Le groupe propose un son rock aux mélodies pop, avec de savants arrangements parfois plus ambiants. Le disque de 35 minutes inclut seulement 10 titres, mais qui se fusionnent parfaitement dans un ensemble original et extrêmement agréable à l’oreille. (septembre 2016)

Coyote

½

 

 Idina Menzel – idina.

Idina Menzel idina.

La spécialiste des spectacles musicaux, qui a aussi prêté sa voix à Elsa dans le succès de Disney Frozen, revient avec son cinquième album de chansons originales. Elle offre à nouveau une musique pop adulte extrêmement léchée dans laquelle c’est sa voix qui occupe toute la place au détriment d’une musique souvent moyenne et inintéressante. On y retrouve tout de même quelques éléments d’électronique, ainsi que des guitares occasionnelles, mais rien pour dominer la voix de la chanteuse qui prend tout le centre de la scène, telle une production de Broadway à grand déploiement. En fait, il ne manque que le visuel pour se croire dans un tel spectacle. Malgré tout, on peut sentir qu’Idina présente peut-être son album le plus personnel à ce jour. Par contre, le manque de détachement de la scène qui l’a vu naître demeure plus qu’évident. C’est donc un album pour ceux qui la suivent depuis longtemps ou qui sont tombés sous son charme sur scène. (septembre 2016)

Warner

½

   

Okkervil River – Away

Okkervil River Away

Le prolifique groupe du Texas nous offre déjà son huitième album studio en 16 ans. Tirant son inspiration du décès de son grand-père, Will Sheff semble plutôt présenter un album solo qu’un disque d’Okkervil River. Des instrumentations jazz, orchestrales, voire même d’avant-garde créent une atmosphère bien particulière sur le disque, qui conserve toujours quelques éléments d’indie rock, mais grandement camouflés dans l’ensemble. La mélancolie demeure au rendez-vous tout au long des 57 minutes de ce CD, qui prend des tendances un peu trop larmoyantes par moments. Les fans de la première heure risquent fort de regretter le style plus énergique qui les avait accrochés. Sheff avait probablement besoin d’enregistrer ce disque pour évacuer toute sa peine, mais Away ne marquera certainement pas l’histoire du groupe, malgré de bons moments. (septembre 2016)

ATO

   

 Angel Olsen – My Woman

Angel OlsenMy Woman

La chanteuse folk et indie rock présente déjà son quatrième album. Moins acoustique que ses précédents disques, My Woman propose une palette plus large avec des guitares distorsionnées et même de l’électronique. Enregistré live en studio à Los Angeles, le CD offre un son plutôt brut et une énergie hors du commun. À travers une majorité de pièces rock, Angel nous offre des moments plus variés comme du jazz rock (« Those Were the Days ») et même un solo de piano à la toute fin sur « Pops ». En plus de laisser de côté son folk acoustique, il y a aussi le country qui disparaît complètement de My Woman. Par contre, il s’agit d’un virage grandement intéressant pour cette artiste complète au talent sans bornes. Même si ses fans de la première heure risquent de faire la grimace, Angel Olsen présente possiblement son meilleur album à ce jour, son album le plus complet et le plus divertissant. (septembre 2016)

Jagjaguwar

½

   

 Piano Cameleons – Piano Cameleons

Piano Cameleons Piano Cameleons

Piano Cameleons est un duo montréalais composé du Torontois d’origine John Roney et du polyvalent Matt Herskowitz. Sur cet album, le duo s’affronte au piano dans une virtuosité fusionnant jazz et musique classique. Ils interprètent des œuvres de Chopin, Bach, Schumann, Rachmaninoff, Gershwin et même Brubeck. On peut aussi les entendre en compagnie du grand Oliver Jones pour le « Minuet in G major » de Christian Petzold. Ces improvisateurs hors-pair réussissent à parfaitement amalgamer des standards du jazz avec des pièces immortelles du répertoire classique. Un très beau duel! (septembre 2016)

Justin Time / SIX

½

 

 Justin Rutledge – EAST

Justin Rutledge EAST

L’auteur-compositeur et interprète de Toronto s’est déraciné pour son nouvel album allant s’établir plus à l’est, à la campagne. Inspiré par la beauté et la sérénité de son nouvel environnement rural, il a composé son septième album en route vers Halifax en Nouvelle-Écosse où il l’a enregistré, pour la première fois hors de Toronto. On y retrouve un peu moins la petite touche country qui le caractérisait jusque-là, à part peut-être un peu de pop teinté de country sur « The Old Oak » et « Blue Jeans ». Rutledge explore surtout de nouveaux styles, intégrant même des éléments de gospel (« The Great Ascension ») à son rock introspectif. Sa voix demeure toujours feutrée, au service des mots, et EAST s’avère peut-être être son album le plus accompli à ce jour. Un très bon disque, très agréable à écouter et à déguster tout doucement! (septembre 2016)

Outside / SIX

½

   

 Vaudou Game – Kidayu

Vaudou GameKidayu

Le groupe lyonnais Vaudou Game est dirigé par le chanteur et guitariste togolais Peter Solo. Le groupe propose une musique afro-funk chaude qui semble tout droit sortie des années 1970. On y trouve aussi des chants vaudou, du blues et du rock, mais avec toujours cette énergie dansante contagieuse. Ils privilégient des instruments vintage pour recréer le son analogique d’une époque révolue. Avec Kidayu, c’est un deuxième album dynamique à souhait que nous offrent Vaudou Game. Il fait appel à la nostalgie et plaira par le fait même à tout amateur du funk des années 1970. (septembre 2016)

Hot Casa / SIX

 

 Zomba Prison Project – I Will Not Stop Singing

Zomba Prison Project I Will Not Stop Singing

Suite au succès inattendu du premier album de Zomba Prison Project en 2015, Ian Brennan et sa femme, la cinéaste et photographe italienne Marilena Delli, sont retournés à la prison à sécurité maximale du Malawi pour enregistrer les 14 titres inclus sur I Will Not Stop Singing. Ce sont encore une fois les prisonniers et officiers de la prison qui sont à l’honneur avec plusieurs chansons extrêmement touchantes, à commencer par « I Will Not Return To Prison », aux allures de cantique. Agnes Chiwisa offre aussi des prestations exceptionnelles, alors qu’Elias Chimenya, un condamné à perpétuité, nous glace le sang avec « Sister, Take Good Care of Your Husband ». « I Will Never Stop Grieving for You, My Wife » est née d’un atelier d’écriture dirigé par Brennan à sa dernière journée d’enregistrement en prison. Elle explore les émotions du compositeur suite au décès de sa femme et mère de ses 4 enfants. Un autre moment d’une grande émotion pour un disque qui nous transporte dans un univers bien particulier! (septembre 2016)

Six Degrees / SIX

 

 

août :

 

 Billy Talent – Afraid of Heights

Billy Talent Afraid of Heights

Quatre ans après l’excellent Dead Silence, le groupe canadien est de retour avec son cinquième album. Afraid of Heights est possiblement leur disque le plus varié, explorant différents styles, et incluant du piano, des synthétiseurs et une guitare acoustique. Il s’agit du premier album sans le batteur Aaron Solowoniuk, forcé au repos dû à de multiples scléroses. Il est remplacé par Jordan Hastings (Alexisonfire). Le guitariste Ian D’Sa a fait un travail monumental à la réalisation du disque alors que Billy Talent sonne mieux que jamais. Le groupe nous rappelle « The Unforgiven » de Metallica avec « Rabbit Down the Hole », alors que c’est Muse qui nous vient en tête pendant « Horses & Chariots ». Le groupe prend position dans « This Is Our War », ce qui élargit encore un peu plus leur palette. Par contre, la pièce maîtresse de l’album demeure la chanson-titre, que l’on retrouve en reprise à la toute fin du CD. Avec Afraid of Heights, Billy Talent démontrent tout l’éventail de leur talent, tant comme compositeurs que comme musiciens. Il en résulte donc un album complet sur lequel chaque pièce présente des éléments intéressants, ce qui par le fait même nous donne envie de l’écouter jusqu’à la fin. Un très bon disque! (chronique principale d'août 2016)

Vidéoclip : « Afraid of Heights »

Warner

½

   

     

Jamie Kilstein & The Agenda – A Bit Much

Jamie Kilstein & The Agenda – A Bit Much

Jamie Kilstein a réussi à se faire connaître en tant qu’humoriste, mais c’est maintenant en tant que leader d’un groupe de rock alternatif qu’il se fait découvrir. Efficace à la guitare, c’est surtout en tant que chanteur que Kilstein se démarque avec des textes dénonçant vigoureusement des injustices comme l’homophobie, le sexisme, le racisme, les parents irresponsables, les injustices économiques, etc. Dans plusieurs pièces, c’est en parlant qu’il nous lance ses textes corrosifs, plus en tant que rappeur/poète qu’en tant qu’humoriste mis en musique. Par contre, les meilleurs assemblages textes et musique nous arrivent lorsqu’il chante véritablement, est un peu moins cinglant et s’adresse à un public pas nécessairement partisan de ses idées. Parce qu’il faut le dire : si vous n’êtes pas de la même opinion que Kilstein, vous risquez fort de trouver le temps bien long! Même chose si les jurons vous agacent… Il s’agit d’un bon album pour ceux qui aiment les artistes qui prennent position, avec une musique indie rock énergique et intéressante. Mais il s’agit surtout pour Jamie Kilstein de faire passer ses messages autrement que seul sur une scène derrière un micro à faire rire la foule à tout prix. (découverte du mois d'août 2016)

Vidéoclip : « Fuck the NRA »

Don Giovanni

   

 Nicholas Angelich – Dedication

Nicholas Angelich Dedication

Sur son nouvel album, le pianiste Nicholas Angelich interprète trois œuvres de Liszt, Schumann et Chopin qui étaient dédiées à l’un des deux autres. On retrouve d’abord la « Sonate en si mineur » que Liszt a dédié à Robert Schumann. Puis, c’est au tour de Schumann de dédier « Kreisleriana, Op. 16 » à Frédéric Chopin. Finalement, Chopin dédie ses « Études, Op. 10, nos 10 & 12 » à Franz Liszt. Avec cet album de 78 minutes, Angelich rend un bel hommage à ces trois pianistes et compositeurs nés à 18 mois d’intervalle qui se vouaient admiration et respect mutuel. (août 2016)

Erato / Warner / SIX

     

 Banks & Steelz – Anything But Words

Banks & Steelz – Anything But Words

Voici un projet parallèle de Paul Banks (Interpol) et RZA (Wu-Tang Clan). Le duo présente un mélange de new wave, indie rock et rap. On peut certainement les comparer à Gorillaz et aux Beastie Boys. L’album inclut des collaborations de Kool Keith, Method Man, Masta Killa, Ghostface Killah et Florence Welch (Florence + The Machine). Ils réussissent à nous offrir un album grandement varié et dynamique qui en séduira plus d’un par son énergie. En fait, on a l’impression que les deux artistes s’élèvent en présence l’un de l’autre pour devenir une force indestructible, comme s’ils étaient faits pour jouer ensemble. Après une première moitié énergique et divertissante, le duo ralentit le rythme pour emprunter un sentier plus trip hop, tout aussi intéressant. C’est donc un album plus que réussit que nous proposent ces deux artistes de talent. (août 2016)

Warner

½

   

 Jeff Beck – Loud Hailer

Jeff Beck Loud Hailer

Six ans après Emotion & Commotion, le légendaire guitariste est de retour avec un nouvel album de musique originale. Jeff Beck emprunte cette fois un tout autre sentier avec la collaboration de la chanteuse Rosie Bones et de la guitariste Carmen Vandenberg. Il présente une musique rock parfois lourde avec des tendances blues et funky. Il explore passablement et ses deux collaboratrices apportent un vent de fraîcheur à cet album qui allie le passé à une musique plus contemporaine. Plusieurs éléments intéressants meublent Loud Hailer, ce qui permet à Jeff Beck de demeurer à la page malgré 50 ans de carrière derrière le manche. (août 2016)

Atco / Rhino / Warner

½

   

Blind Pilot – And Then Like Lions

Blind Pilot And Then Like Lions

Blind Pilot est un groupe indie rock qui a été formé à Portland au milieu des années 2000. Ils présentent leur troisième album, cinq ans après celui qui les a fait connaître, l’excellent We Are the Tide. Ils proposent encore une fois un album indie à tendance folk, mais avec un peu moins d’éléments pop, malgré de très bonnes mélodies. Le groupe varie entre électrique et acoustique, avec certains arrangements riches qui rappellent que Blind Pilot est composé de six musiciens. Les couches de guitares, des éléments d’électro, des trompettes et même un vibraphone ajoutent à la richesse du disque qui réussit à capter rapidement l’attention, en plus de conserver l’intérêt jusqu’à la fin. C’est donc encore un très bon enregistrement que proposent Blind Pilot. (août 2016)

ATO

½

   

 Blink-182 – California

Blink-182 California

Après une longue période d’incertitude, les gars de Blink-182 présentent finalement leur septième album, seulement leur deuxième en 13 ans. Ils semblent avoir retrouvé leur forme des beaux jours alors qu’ils nous offrent un pop punk énergique et inspiré. Il faut dire que l’on a droit ici à une troisième mouture du groupe avec l’ajout du guitariste Matt Skiba (Alkaline Trio) en remplacement du membre fondateur Tom DeLonge. C’est donc un vent de fraîcheur qui souffle sur Blink-182 et leur redonne du même coup un peu de leur jeunesse et de leur insouciance adolescente. Skiba a su s’intégrer habilement au groupe et on retrouve toujours les riffs et autres éléments caractéristiques à Blink. En plus, le groupe nous livre 16 titres en moins de 43 minutes, donc ce sont des chansons courtes et efficaces que l’on peut entendre sur California. Le réalisateur John Feldmann (Goldfinger) a su conserver le groupe dans un excellent focus pour un disque avec une très belle ligne directrice, digne de leurs meilleures années. L’énergie revient enfin au sein de Blink-182, 15 ans après s’être envolée! (août 2016)

Vidéoclip : « Bored To Death »

½

   

 Dinosaur Jr. – Give a Glimpse of What Yer Not

Dinosaur Jr. Give a Glimpse of What Yer Not

Après 33 ans d’existence, le groupe rock alternatif américain présente possiblement son album le plus original en 25 ans. Give a Glimpse of What Yer Not se démarque en effet par sa créativité débordante, une musique alternative qui rappelle leurs meilleures années, avec une touche de Hüsker Dü et des Goo Goo Dolls à leurs débuts, sans oublier le grunge et le folk garage. Sans surprendre véritablement, Dinosaur Jr. réussissent à nous prouver qu’ils possèdent toujours un sens mélodique communicatif. J. Mascis et Lou Barlow proposent certaines des meilleures chansons du répertoire de Dinosaur Jr., revenant ainsi plusieurs années en arrière, bien avant leur retour de 2007. (août 2016)

Jagjaguwar

½

   

 The Earls of Leicester – Rattle & Roar

The Earls of Leicester – Rattle & Roar

Créé à Nashville en 2013 par le maître du dobro Jerry Douglas, The Earls of Leicester se veut un hommage à Lester Flatt et Earl Scruggs du groupe The Foggy Mountain Boys. Ils présentent un deuxième album avec 17 titres du répertoire de Flatt et Scruggs. Fidèles aux chansons originales, The Earls of Leicester ne réussissent malheureusement pas à transporter cette musique bluegrass classique à un autre niveau. Par contre, la réalisation de grande qualité de Douglas réussit à donner un certain lustre à Rattle & Roar qu’on ne retrouvait pas sur leur premier disque. Le groupe réussit donc à évoluer de belle façon, tout en demeurant fidèle à ces classiques du bluegrass. (août 2016)

Rounder / Concord

   

Fuso – Fuso

FusoFuso

Guillaume Fuso est né en France, mais il est maintenant établi à Montréal. Sur ce premier album, l’auteur-compositeur et interprète propose des chansons pop ensoleillées d’une grande efficacité. Elles sont même parfois totalement dansantes comme la disco funk « Fucked It Up ». Un fait demeure constant tout au long du disque : le positivisme et la joie qui se dégagent des textes. Fuso présente un mélange de textes en français et en anglais tout au long du CD, question de rejoindre un auditoire le plus large possible. C’est un très bon premier disque qu’il nous offre, un album parfait pour la saison estivale, qui saura en plus nous réchauffer en toutes saisons. (août 2016)

Father & Son

½

 

Lisa Hannigan – At Swim

Lisa Hannigan At Swim

L’Irlandaise Lisa Hannigan s’est d’abord fait connaître pour son travail aux côtés de Damien Rice. Après avoir été remerciée en 2007, elle a commencé à assembler ses propres chansons folks pop. Elle nous arrive maintenant avec son troisième album, At Swim. Réalisé par Aaron Dessner (The National), l’album présente une musique introspective avec de très bonnes mélodies pop, malgré une tendance fortement indie. En manque d’inspiration, Lisa a dû voyager pour l’écriture de ce nouveau disque. Le résultat s’avère particulièrement intéressant alors que les 11 pièces s’enchaînent magnifiquement. Il s’agit donc certainement de son album le plus solide à ce jour. (août 2016)

Hoop / ATO

½

   

Allan Hurd – TDAH, Vol. 1

Allan HurdTDAH, Vol. 1

Après avoir été le complice des Jumelles Barabé sur scène et avoir travaillé en duo au sein du groupe électro-acoustique LaSwitch, l’auteur-compositeur et multi-instrumentiste Allan Hurd présente son tout premier album. Il a exploré différents styles musicaux au cours des années et il présente ici un très beau mélange de blues et de rock avec des passages folks, le tout en français. TDAH, Vol. 1 est le premier d’une trilogie qui présente chronologiquement les 24 heures d’une journée atypique. Un thème sert de fil entre les 11 titres : la nécessité de profiter de chaque instant qui passe. Catherine Durand prête sa voix à « Embarques-tu? », et on a pu découvrir Hurd il y a quelques mois déjà avec le premier extrait, « Ariane ». C’est un très bel album que nous propose Allan Hurd, un album aux sonorités originales et à la rythmique entraînante. (août 2016)

Ourse

½

 

 Chantal Kreviazuk – Hard Sail

Chantal Kreviazuk Hard Sail

La prodigieuse pianiste et excellente chanteuse pop rock de Winnipeg est de retour avec son sixième album en carrière, son premier enregistrement studio en 7 ans. Elle présente à nouveau une musique pop adulte avec des éléments de rock et de très beaux arrangements. Les mélodies demeurent d’une grande efficacité et Chantal les livre avec une voix puissante. Malheureusement, avec seulement 10 titres totalisant à peine plus de 35 minutes, Hard Sail semble incomplet. Il offre tout de même de bons moments. (août 2016)

Vidéoclip : « Into Me »

Hummingburd / Warner

   

Miossec – Mammifères

Miossec Mammifères

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Une histoire de dingue, à la Miossec. Jamais là où on l’attend, jamais embourgeoisé, encore moins suffisant et contenté. Capable de réécrire le testament à chaque album. Bref rappel des faits : Miossec est encore sur la route pour défendre Ici-bas, Ici-même, son ami Remy Kolpa-Kopoul dépose les armes le 3 mai 2015, chez lui, à Brest. Coup de tonnerre, chaudes larmes, putain de faucheuse. Miossec monte à Paris rendre hommage et prend la foudre. La rencontre avec sa nouvelle compagne et violoniste Mirabelle Gilis puis Johann Riche et Leander Lyons. En un claquement de doigt, le coup d’un soir devient un groupe, une nouvelle aventure. Ces dernières années, Miossec a muté, s’est forcément assagit… de trublion il est devenu troubadour. Une drôle de pub Columbia (sa nouvelle maison de disque) parue notamment dans Rock & Folk lui offrait une demi page pour la sortie de Mammifères, quand l’autre moitié défendait le nouveau Fallen Angels de Bob Dylan… un signe? « Je viens du rock » rappelait Miossec à Ouest France mais dans tous les cas, Mammifères marque toujours un peu plus la rupture avec ce rock. Miossec s’est donc définitivement offert un dernier tour de piste avec Chansons Ordinaires ? Ce dixième album surprend, le brestois casse une nouvelle fois le modèle et intègre fièrement quelques effluences tziganes, de l’accordéon et du violoncelle. Il en ressort sans aucun doute un album de chansons, un disque de cabaret, un truc humain proche des gens. Bien sûr, en 2016, les petits dossiers de Miossec ressortent (la vie, la mort, l’amour, les gens), d’autres apparaissent comme ces maudits attentats. Les textes sont toujours taillés dans l’acier, moins dans le caillou poli par la mer. On est plus loin du port de Brest et le chant acariâtre de Miossec (qui réapparait dans « Les Ecailles ») s’est évaporé. Ce Miossec là - sans le vouloir - séduira l’auditoire, la presse et les nostalgiques des grands paroliers… moins ceux qui ont aimé ses grands coups de pompe dans la fourmilière (« Regarde un Peu La France »), ses mélodies à fleur de peau (« Madame »), ses accès de tendresse et de culpabilité (« Je M’en Vais »). A croire que les bières ne s’ouvrent plus manuellement. (août 2016)

   

 Skillet – Unleashed

Skillet Unleashed

Le quatuor post-grunge originaire de Memphis et installé à Nashville existe depuis 20 ans déjà et présente son dixième album. Le groupe chrétien présente encore un rock puissant avec un message positif rempli d’espoir. Musicalement, il s’agit d’un album de grande envergure qui a tout pour plaire à un vaste auditoire amateur par exemple de Nickelback. Par moments, ils peuvent nous rappeler Muse, mais certains autres moments passablement agressifs nous amènent presque aux pieds de Slipknot. Le groupe réussit même à faire un clin d’œil à la reprise de « Blue Monday » par Orgy sur « Burn It Down ». Les hymnes d’aréna pleuvent sur Unleashed qui se transpose aisément sur scène avec une énergie débordante. Il s’agit certainement du meilleur album de Skillet en 10 ans, soit depuis Comatose. (août 2016)

Vidéoclip : « Feel Invincible »

Atlantic / Warner

½

   

 Switchfoot – Where the Light Shines Through

Switchfoot Where the Light Shines Through

Le prolifique groupe de San Diego présente déjà son 10e album en 20 ans de carrière. Ils y reprennent les différents sons explorés tout au long de leur carrière pour un album varié qui rejoindra assurément un vaste auditoire. On y trouve un peu du pop punk de leurs débuts, du rock à grand déploiement du début des années 2000, du new wave inspiré des années 1980 et de l’électro. Les moments un peu plus pop ne manqueront assurément pas d’attirer l’attention, comme dans le premier extrait dansant, « Float ». Le rock dansant revient par ailleurs à différents moments du disque, en particulier avec « If the House Burns Down Tonight » et « Healer of Souls ». Switchfoot réussissent en plus à nous surprendre avec une incursion dans le monde du hip hop : la bluesy « Bull in a China Shop » et « Looking for America » avec le rappeur Lecrae. L’album pourra peut-être sembler trop varié en cours de route, avec une ligne directrice un peu floue, mais on y entend suffisamment de compositions de qualité pour vouloir réécouter l’ensemble du CD en boucle. Il s’agit du meilleur album de Switchfoot depuis The Beautiful Letdown paru en 2003. (août 2016)

Vidéoclip : « Float »

Vanguard / Concord

½

   

 Steven Tyler – We’re All Somebody from Somewhere

Steven Tyler We’re All Somebody from Somewhere

À 68 ans, le leader d’Aerosmith présente bizarrement son tout premier album solo. Il s’est rendu à Nashville pour enregistrer un album rock, mais à tendance country. On y trouve de nombreuses ballades plutôt pop, avec toujours cette petite touche de country à l’arrière-plan. Tyler a réussi à trouver une ligne directrice qui lui va bien, mais ce ne sont malheureusement pas toutes ses chansons qui sont dignes d’intérêt. En fait, les plus intéressantes demeurent celles qui se comparent un peu plus au rock ‘n’ roll d’Aerosmith. L’album se conclut avec deux reprises assez inutiles : « Janie’s Got a Gun » (d’Aerosmith) et « Piece of my Heart » (avec The Loving Mary Band). (août 2016)

Dot / Big Machine / Universal

   

Union Duke – Golden Days

Union Duke Golden Days

Union Duke est un quintette indie folk de Toronto. Ils présentent leur troisième album avec Golden Days, un excellent mélange de pièces énergiques avec quelques passages plus introspectifs (la ballade « Right For Me » par exemple). Ils utilisent tant le banjo que le violon pour ajouter aux guitares acoustiques et ainsi créer une musique riche et variée. Dans leurs moments les plus rock et énergiques, ils peuvent assurément rappeler les Barenaked Ladies. Mais dans l’ensemble, le groupe demeure plus acoustique, donc plus folk. (août 2016)

 Young the Giant – Home of the Strange

Young the Giant Home of the Strange

Le groupe indie californien présente son troisième album avec Home of the Strange. Young the Giant semblent véritablement y trouver leur son avec une musique aux arrangements raffinés et aux rythmes funky irrésistibles. Pour l’occasion, ils ont travaillé avec les réalisateurs Jeff Bhasker (Kanye West, Bruno Mars, Mark Ronson) et Alex Salibian (Elle King, Mikky Ekko). Leur tendance pop les amène dans le territoire de OneRepublic, tout en conservant un petit quelque chose de Coldplay. Mais surtout, le groupe réussit à nous offrir des idées musicales variées qui permettent de conserver notre intérêt jusqu’à la fin, malgré une direction beaucoup plus commerciale. Avec ce nouveau disque, Young the Giant semblent réussir enfin à s’établir dans une niche bien à eux. Home of the Strange se distingue donc aisément des précédents pour devenir l’album emblématique du groupe. (août 2016)

Vidéoclip : « Something To Believe In »

Fueled By Ramen / Warner

½

   

 

juillet :

 

 Red Hot Chili Peppers – The Getaway

Red Hot Chili PeppersThe Getaway

Pour leur 11e album, les Red Hot Chili Peppers ont décidé pour la première fois depuis longtemps de ne pas travailler avec le réalisateur Rick Rubin. C’est plutôt Brian Burton (alias Danger Mouse) qui en prend la responsabilité. Le groupe gagne en maturité et propose un album tout en nuances avec des influences soul et funk des années 1970. Plusieurs pièces offrent une certaine douceur très agréable à l’oreille et l’ensemble suit une très belle ligne directrice. De subtiles influences disco (chanson-titre) ou électro (« Go Robot ») prouvent leur grande polyvalence et des capacités créatrices toujours bien présentes. On peut aussi entendre des influences des Beatles (« The Longest Wave », « Feasting on the Flowers »). Même si on reconnaît le style des Red Hot Chili Peppers, ils réussissent juste assez à nous surprendre. À noter une collaboration de taille avec Elton John qui joue du piano dans « Sick Love ». Avec The Getaway, les Red Hot Chili Peppers reprennent leur place de choix parmi les plus grands groupes au monde. (chronique principale de juillet 2016)

Vidéoclip : « Dark Necessities »

Warner

½

   

       

 Kaleo – A/B

Kaleo A/B

Kaleo est un groupe islandais qui s’est formé il y a quatre ans. Sur ce premier album, ils proposent un son indie rock avec des influences blues et folk. Dès la pièce d’ouverture, « No Good » (entendue dans la promotion de la série Vinyl sur HBO), on pense au son blues garage des Black Keys. Mais le groupe ralentit ensuite le rythme pour l’excellente « Way Down We Go ». L’album réalisé par Jacquire King (Kings of Leon, City and Colour) présente cet agréable mélange de ballades parfois plus folk et de riffs énergiques tout au long des 10 pièces totalisant 42 minutes. C’est un excellent premier disque que nous offre le quatuor, un disque grandement accrocheur et suffisamment varié pour conserver notre intérêt jusqu’à la fin. (découverte du mois de juillet 2016)

Vidéoclips : « All the Pretty Girls » - « No Good » - « Way Down We Go »

Elektra / Atlantic / Warner

½

   

 Ana Alcaide – Leyenda: World Music Inspired by Feminine Legends

Ana AlcaideLeyenda: World Music Inspired by Feminine Legends

Ana Alcaide est une auteure-compositrice et interprète espagnole. Sur cet album, elle s’est inspirée de la mythologie et de légendes féminines espagnoles, d’Europe et d’ailleurs dans le monde. Elle y joue de son instrument de prédilection, le nyckelharpa suédois, qu’elle accompagne de voix, d’une flûte et de chants d’oiseaux. Il en résulte une musique du monde unique aux influences folk, jazz et classique. Un très bel hommage aux femmes en général! (juillet 2016)

ARC

   

 Amir – Au cœur de moi

AmirAu cœur de moi

Après un album en hébreu et une participation au Concours Eurovision, le Franco-Israélien lance son premier disque en français. Le CD de 12 titres inclut bon nombre de succès pop instantanés à commencer par les premiers simples « J’ai cherché » et « On dirait ». Des mélodies accrocheuses et des rythmes entraînants rendent Amir Haddad sur mesure pour envahir les radios à travers la francophonie. Ce n’est que lorsqu’il ralentit le rythme pour tomber dans la ballade à textes qu’Amir perd de l’intérêt (« À ta manière »). Heureusement, l’ensemble demeure à la hauteur pour un album pop de qualité. (juillet 2016)

Vidéoclip : « J’ai cherché »

Sash / Warner

   

 BadBadNotGood – IV

BadBadNotGood IV

BadBadNotGood est un groupe de Toronto fondé en 2010. Ils se sont d’abord fait connaître grâce à leurs interprétations jazz de pièces hip hop. Ils présentent maintenant une fusion entre jazz, électro, funk et R&B. Après une collaboration avec Ghostface Killah l’an passé pour l’album Sour Soul, le groupe revient avec son quatrième album bien à lui. Ils accueillent maintenant à temps plein le saxophoniste Leland Whitty en tant que quatrième membre et font évoluer du même coup leur son. C’est surtout l’électro qui prend plus de place et on peut aussi entendre des rythmes un peu plus soutenus. Aussi, les nombreux chanteurs invités ajoutent une couleur nouvelle à la musique de BadBadNotGood. Même si le jazz demeure à l’avant-plan, l’album présente un mélange hétéroclite de styles qui demeure bien agréable à écouter. (juillet 2016)

Arts & Crafts / SIX

½

   

 

Alison Balsom & Tom Poster Légende: Works For Trumpet and Piano

La trompettiste Alison Balsom explore un mélange de classique et de baroque depuis le début des années 2000. Depuis quelques temps, elle tente surtout d’apprivoiser des pièces françaises contemporaines. En compagnie de son collaborateur de longue date, le pianiste Tom Poster, elle présente des morceaux d’artistes contemporains dont George Enescu, Paul Hindemith et Leonard Bernstein, en plus de Maurice Ravel et George Gershwin. Le duo Balsom/Poster semble tout simplement fusionnel tant l’ensemble parait indissociable. Il s’agit assurément d’un excellent disque! (juillet 2016)

Parlophone / Warner / SIX

½

     

Thomas Cohen - Bloom Forever

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Thomas Cohen est un anonyme ici, une célébrité malgré lui outre-manche. Ex-mari de Peaches Geldof - fille de Bob Geldof, fondateur du Live Aid et Liv 8 – décédée d’une overdose en 2014, l’ex-membre de S.C.U.M. se retire en Islande pour travailler calmement une bonne partie de Bloom Forever, son premier album solo. Six morceaux sortiront de ce voyage, les trois derniers seront enregistrés à Londres. Bloom Forever a donc été terminé dans la douleur (certains morceaux datent de quatre ans voire plus), mais cette période sombre n’entraîne pas ce rock indie dans les méandres profonds des lamentations. Bien sûr, il aura fallu purger la douleur (splendide « Honeymoon » et sa guitare déchirante, « Only Us » et son chant larmoyant). Mais ce disque court, resserré comme il faut (9 chansons), dispose de quelques envolées musicales épiques (« Ain’t Gonna Be No Rain » et ses chœurs galvanisants), de pop enjouée (« Hazy Shades » et son piano enlevé) et jazzy (« New Morning Comes ») et de ballade foudroyante (« Bloom Forever »). Parce que la force de la vie reprend le dessus, Thomas Cohen refile une belle leçon de courage… peut-être dû à la naïveté salvatrice de son jeune âge. Cause ou conséquence, cet album est inspiré, très bien produit, le son indé et profond évite l’écueil du dégueulasse par opposition au surproduit. Tout est minutieusement pesé mais sans intellectualiser à outrance. Du coup, ce courant vintage électrise ses chansons et les guitares se font généreuses, la basse ardente, les pianos et claviers vivifiants. (juillet 2016)

   

 

Dexys Let the Record Show: Dexys Do Irish and Country Soul

Les Dexys Midnight Runners ont connu leur apogée dans les années 1980 grâce à leur capacité à fusionner habilement le rock, le new wave, le soul et le folk irlandais. En 2012, le chanteur Kevin Rowland est revenu avec une nouvelle mouture du groupe simplement nommée Dexys. Sur ce deuxième album de son nouveau groupe, Rowland reprend des classiques du folk irlandais, mais aussi des morceaux d’artistes plus connus comme « To Love Somebody » des Bee Gees, « You Wear It Well » de Rod Stewart, « 40 Shades of Green » de Johnny Cash, « How Do I Live » de LeAnn Rimes et « Both Sides Now » de Joni Mitchell. Il en résulte un bon mélange de soul et de folk, comme seul les Dexys peuvent nous en offrir. (juillet 2016)

100% / Rhino / Warner

   

 Brandi Disterheft – Blue Canvas

Brandi Disterheft Blue Canvas

Quatre ans après Gratitude, la chanteuse et contrebassiste jazz canadienne revient avec son troisième album, en formule trio avec le chevronné pianiste Harold Mabern (âgé de 80 ans) et le légendaire batteur Joe Farnsworth. En plus de son instrument de prédilection, Brandi débute au violoncelle dans « When the Mood is Right ». L’ensemble de Blue Canvas s’avère passablement varié, tant en humeurs et en tempos qu’en ambiances. Parmi les moments forts de l’album, notons leur interprétation de la rhapsodie « Daahoud » de Clifford Brown, ainsi que « Beehive » de Mabern. L’album se conclut en force 45 minutes plus tard avec la reprise rafraîchissante de « Willow Weep For Me » d’Ann Ronell. C’est donc encore une fois un excellent disque que nous propose Brandi Disterheft avec Blue Canvas, un disque qui ne manque assurément pas de virtuosité. (juillet 2016)

Justin Time / SIX

½

   

Mike Doughty – Haughty Melodic (2005) (2016 Re-Issue)

Mike Doughty Haughty Melodic (2005) (RÉÉDITION DE 2016)

Cinq ans après la séparation de Soul Coughing, Mike Doughty présentait un premier album solo accompagné d’un groupe de musiciens avec Haughty Melodic. La guitare y est particulièrement présente et pour la basse, il préférait une basse acoustique. À l’image de son titre, les mélodies s’avèrent très efficaces, ce qui en fait certainement l’un de ses albums les plus accessibles. Onze ans après sa parution originale, voici une réédition du CD avec deux pièces en boni : « I’m Still Drinking In My Dreams » et une version démo par Dan Wilson de « All the Time ». Haughty Melodic demeure encore aujourd’hui le meilleur album pour découvrir Mike Doughty en solo, puisqu’il était alors à son meilleur. (juillet 2016)

ATO

½

   

 Garbage – Strange Little Birds

Garbage Strange Little Birds

Strange Little Birds est le sixième album de Shirley Manson et sa bande, et il représente une étape cruciale dans la carrière de Garbage, suite à leur retour en 2012. On retrouve à nouveau le son qui les a rendus célèbres dans les années 1990, mais ils réussissent à aller un peu plus loin avec des atmosphères captivantes en de nombreuses occasions. Shirley chante mieux que jamais et même si elle traite de problèmes sociologiques ou personnels, elle nous ensorcelle au point d’en oublier les thèmes abordés. Malgré que l’on reconnaisse leur style du passé, Garbage réussit à nous maintenir dans une ambiance des années 2010 avec un son qui demeure généralement bien contemporain. En fait, Strange Little Birds s’écoute tellement bien qu’en remontant le temps, on réalise qu’il s’agit peut-être de leur meilleur album depuis leur disque éponyme de 1995, celui-là même qui les a propulsés au titre de superstars. (juillet 2016)

Vidéoclip : « Empty »

½

     

 Gojira – Magma

Gojira Magma

Le groupe métal français présente son sixième album en 20 ans de carrière. Ils laissent finalement tomber le death metal pour plutôt se concentrer sur un métal plus mélodique avec des chansons courtes et accessibles. Ils se rapprochent en fait du métal alternatif en de nombreuses occasions, malgré quelques moments toujours aussi extrêmes comme dans la 3e piste par exemple, « The Cell ». Un album plus simple pour Gojira conserve tout de même son lot de complexités et de pièces progressives. Certains journalistes parlent de Magma comme du Black Album de Metallica. La comparaison est facile et assez juste, mais n’a rien de honteux, puisqu’il s’agit peut-être de l’album qui leur permettra enfin de rejoindre un auditoire plus large, hors des inconditionnels de métal. Un très bon disque! (juillet 2016)

Vidéoclips : « Stranded » - « Silvera » - « Low Lands »

Roadrunner / Warner

½

     

 Reuben Hollebon – Terminal Nostalgia

Reuben Hollebon Terminal Nostalgia

Reuben Hollebon est un auteur-compositeur et interprète britannique. Jusqu’à maintenant, il avait surtout travaillé comme ingénieur de son pour des artistes comme Nitin Sawhney et Courtney Barnett, ainsi qu’avec l’Orchestre symphonique de Londres. Il présente son tout premier album sur lequel il propose une musique folk rock alternative. Grâce à l’intégration d’un orgue et d’un piano, son son prend parfois une toute autre direction devenant une musique d’ambiance hypnotique, entre autres dans « Fields, For Fields ». Terminal Nostalgia peut s’avérer assez difficile d’approche au premier abord, mais il présente plusieurs éléments intéressants si on arrive à ne pas sombrer dans un sommeil profond… (juillet 2016)

Bright Antenna / ADA

   

 Jadea Kelly – Love & Lust

Jadea Kelly Love & Lust

Jadea Kelly avoue candidement que ce troisième album a été son plus difficile à créer, de par son contexte sombre sur fond d’infidélité et de rupture amoureuse. Malgré le dur processus par lequel a dû passé Jadea, Love & Lust brille par son honnêteté, son intensité et toute l’émotion qui s’en dégage. En fait, l’artiste ontarienne semble avoir atteint le summum de sa carrière en tant qu’auteure-compositrice. Elle présente un mélange agréable de musique folk et d’indie pop contemporaine, tel un amalgame entre Patsy Cline et Feist. Voici donc un album à découvrir! (juillet 2016)

Fontana North

½

   

 Christophe Maé – L’attrape-Rêves

Christophe MaéL’attrape-Rêves

Le chanteur français revient avec son quatrième album, après l’excellent Je veux du bonheur paru en 2013. Il propose à nouveau une très bonne musique pop française, mais il y intègre encore plus d’influences avec des éléments de rock, de R&B, et même de hip hop. Dès les premières pièces (la chanson-titre, « La Parisienne » et « Californie »), Christophe Maé nous captive avec ses mélodies accrocheuses et totalement inoubliables. Il ne reste ensuite qu’à déguster la suite alors que l’album ne contient que 10 titres totalisant 41 minutes. Il s’agit encore une fois d’un très bon disque, qui ravira ses fans en plus de lui permettre de conquérir un nouvel auditoire, avide de musique pop de qualité. (juillet 2016)

Warner

½

   

 Mansfield TYA – Corpo Inferno

Mansfield TYACorpo Inferno

Mansfield TYA est un duo français qui présente une musique unique. Julia Lanoë et Carla Pallone proposent un savant mélange de chanson française moderne, de musique pop, de musique baroque et d’éléments électroniques. Elles offrent donc une musique contemporaine qui brille par son originalité. Corpo Inferno est un album sophistiqué aux rythmes contagieux qui ne laissera aucun auditeur indifférent. À noter la participation de Shannon Wright pour la bouleversante « Loup noir ». (juillet 2016)

Vicious Circle / SIX

½

 Metronomy – Summer 08

Metronomy Summer 08

Deux ans après Love Letters, Joe Mount et sa bande sont de retour avec Summer 08. Comme le veut son titre, l’album fait un retour sur l’été 2008, soit tout de suite après la sortie de l’album Nights Out. Il s’agit d’un album joyeux avec de nombreux rythmes disco et funk. L’ensemble s’écoute à merveille alors que Mount réussit à demeurer toujours aussi créatif. À noter la présence de Robyn sur la pièce « Hang With Out to Dry », un ajout plus qu’intéressant à ce très bel album du groupe anglais. (juillet 2016)

Vidéoclips : « Old Skool » - « Night Owl »

Because / Warner

½

   

 Mitski – Puberty 2

Mitski Puberty 2

La chanteuse japonaise Mitski Miyawaki est maintenant établie à Brooklyn, New York et elle fait ses débuts sur l’étiquette indépendante américaine Dead Oceans après trois autres albums. Elle propose un son rock alternatif avec quelques injections à tendance punk et une attitude qui peut rappeler Patti Smith. Ses textes sont souvent durs et dépeignent les hauts et les bas de sa génération. Ils sont livrés avec une voix puissante et ensorcelante qui peut être franchement impressionnante dans les basses. Des riffs de guitare parfois grinçants accompagnent de belle façon la voix de cette jeune artiste au talent remarquable. L’ensemble de 11 titres totalisant seulement 31 minutes vous montrera toute l’étendue de ce talent avec un agréable mélange de pièces rock et de ballades puissantes. Puberty 2 est un très bel album auquel il ne manque qu’un ou deux titres qui se démarqueraient pour en faire un disque historique. (juillet 2016)

Vidéoclips : « Your Best American Girl » - « Happy »

Dead Oceans

½

   

 

Moulettes Preternatural

Le groupe expérimental anglais revient avec un nouvel album qui repousse à nouveau quelques barrières. Moulettes présentent un rock alternatif extrêmement exploratoire avec des éléments d’électro et de folk progressif, un mélange parfait des genres quoi! Par contre, il faut assurément s’accoutumer à leur style quelque peu décousu qui va dans plusieurs directions. Après quelques morceaux, on arrive à comprendre leur ligne directrice et on peut alors véritablement apprécier. Preternatural est un album qui sera surtout efficace dans un contexte de musique d’ambiance, lors d’un souper entre amis par exemple. Par contre, l’écouter attentivement permet aussi de découvrir quelques moments forts plutôt intéressants. (juillet 2016)

Craft Pop / Pipe & Hat / Fontana North

   

 Needtobreathe – Hard Love

Needtobreathe Hard Love

Avec leur sixième album, Needtobreathe s’attaquent de plein fouet à la musique commerciale avec des chansons faites sur mesure pour les radios populaires. Plus que jamais ils nous font penser à Kings of Leon et OneRepublic avec des mélodies pop totalement inoubliables. Même la voix de Bear Rinehart se compare parfaitement à celle de Caleb Followill de Kings of Leon. Cela dit, Needtobreathe réussissent tout de même à conserver leur propre personnalité, question de ne pas perdre leurs fans fidèles. Hard Love leur permettra seulement de rejoindre un auditoire plus vaste et possiblement de conquérir les radios. Il s’agit de leur album le plus accessible à ce jour, mais il présente aussi plusieurs chansons de grande qualité pour un disque très efficace en bout de ligne. (juillet 2016)

Vidéoclip : « Happiness »

Atlantic / Warner

½

   

 Radiohead – A Moon Shaped Pool

Radiohead A Moon Shaped Pool

Thom Yorke et sa bande sont de retour sur disque, cinq ans après The King of Limbs. Probablement incapables de s’entendre sur un ordre logique pour les 11 pièces de l’album, ils les ont simplement placées en ordre alphabétique. Une autre bizarrerie de la part de Radiohead qui nous laisse le choix de les écouter dans notre ordre préféré. Autre fait à noter, certains des morceaux ont été travaillés depuis longtemps. Par exemple, le groupe a commencé à plancher sur « Burn the Witch » au tournant des années 2000, alors que « True Love Waits » est apparue en concert aussi loin qu’en 1995. Par contre, on ne sent à aucun moment qu’il s’agit d’un album de raretés ou de pièces rejetées, comme si c’était simplement le bon moment pour les présenter au public. A Moon Shaped Pool surprend par son uniformité et sa solidité jusqu’à la fin. L’électro fait toujours bien partie de la musique du groupe pour une musique ambiante qui peut sembler parfois lourde, mais qui n’est jamais inintéressante. Yorke continue de nous hypnotiser avec sa voix sur un fond musical d’une qualité peu entendue depuis Kid A. Moins expérimental que sur ses derniers enregistrements, Radiohead continue encore de gagner en maturité et en profondeur. (juillet 2016)

     

 

Janie RenéeL’Éden est un bazar

Originaire de l’est de l’Ontario, Janie Renée se produit non seulement au Canada, mais aussi dans les Caraïbes françaises, en Autriche et en France. L’Éden est un bazar est son deuxième album, après Les valises paru il y a 4 ans. L’auteure-compositrice et interprète propose des pièces originales sur fond de jazz, de swing, de bossa nova et d’autres danses latines. Ses textes sont colorés avec souvent une touche humoristique. Les cuivres et percussions occupent une place importante sur l’album ce qui lui donne une certaine richesse. Même si la musique latine n’est jamais bien loin, plusieurs chansons s’inspirent directement de Paris et de la chanson française en général. C’est un album chaleureux que nous propose Janie Renée avec L’Éden est un bazar. (juillet 2016)

 Liz Stringer – All the Bridges

Liz Stringer All the Bridges

Liz Stringer est une chanteuse australienne qui nous arrive avec un très bon album de pop rock. Le soul dans sa voix basse apporte aussi un feeling bien particulier. On peut également détecter des influences de musique folk, surtout dans la deuxième moitié, mais l’ensemble bouge passablement avec un bon assemblage de pièces rythmées. Par son énergie, elle nous rappelle en particulier les années 1980 avec un petit quelque chose de Blondie et des Pretenders. C’est donc un album très satisfaisant que l’on peut découvrir avec All the Bridges. (juillet 2016)

Roaring Girl / Fontana North / Universal

   

 

Guylaine TanguayClassique Country

La chanteuse country préférée des Québécois revient de Nashville avec son sixième album en carrière. Réalisé par Steve Mandile, Classique Country propose des succès incontournables du country américain et québécois, mais aussi de la musique pop avec « I Will Always Love You ». On peut y entendre les incontournables « Ring of Fire », « Always On My Mind » et « Jolene », ainsi que « Vole colombe » et « Un coin du ciel ». La seule chanson originale, « Danse avec moi », écrite par Nelson Minville, est offerte en boni et constitue le premier extrait. Il faut aussi mentionner un duo exceptionnel avec Tommy Cash (le frère de Johnny Cash) pour la pièce « Jackson ». Les amateurs de country en auront pour tous les goûts, alors que le disque aborde un son country plus traditionnel, mais aussi le country pop. Quelques versions peuvent sembler manquer de personnalité dans l’interprétation, mais l’ensemble démontre tout de même de belles qualités, entre autres les arrangements qui mettent bien en valeur la voix de la chanteuse. (juillet 2016)

Création

 

 Tegan and Sara – Love You To Death

Tegan and Sara Love You To Death

Les sœurs Quin reviennent avec un nouvel album, trois ans après Heartthrob. La direction plus pop de cet album les avait quelque peu éloignées de leur premier public, mais ils ont su à la fois trouver de nombreux nouveaux fans. Tegan and Sara poursuivent dans la même voie sur Love You To Death, démontrant à nouveau leur immense talent de mélodistes. Réalisé encore une fois par Greg Kurstin, l’album présente un superbe mélange de pop rock, new wave et ballades romantiques. Leurs textes demeurent profonds et honnêtes, mais ils atteignent une cible plus large qu’auparavant. Avec Love You To Death, Tegan and Sara prouvent plus que jamais que la musique pop peut être à la fois divertissante et intelligente. (juillet 2016)

Vidéoclips : « Boyfriend » - « 100x » - « U-Turn »

Warner

½

     

 

Allen Toussaint American Tunes

Le pianiste natif de la Nouvelle-Orléans est décédé à l’automne 2015, mais non sans nous avoir laissé cet hommage à la musique américaine. C’est le réalisateur Joe Henry qui a complété l’album, laissé en suspens par le départ subi d’Allen Toussaint en novembre 2015 alors qu’il était en tournée à Madrid. Sur American Tunes, Toussaint poursuit son exploration jazz entreprise sur The Bright Mississippi en 2009. Par contre, les standards jazz ne comptent que pour une partie de ce nouvel album qui présente aussi des versions de son propre répertoire et des chansons un peu plus contemporaines. On retrouve deux titres de Duke Ellington, un de Bill Evans, un de Earl King, ainsi que « American Tune » de Paul Simon en conclusion du disque. Qu’il soit seul au piano ou accompagné par des chanteurs invités, Allen Toussaint impressionne par son aplomb au piano qui donne une nouvelle vie aux pièces interprétées. À noter plus particulièrement la performance vocale exceptionnelle de Rhiannon Giddens sur les deux morceaux de Duke Ellington, « Rocks In My Bed » et « Come Sunday ». (juillet 2016)

Nonesuch / Warner

½

     

 The Tragically Hip – Man Machine Poem

The Tragically Hip Man Machine Poem

Depuis que l’on sait que le chanteur Gord Downie est atteint du cancer du cerveau, les fans espéraient un nouvel album rapide de la part de Tragically Hip. Voici donc enfin Man Machine Poem, 4 ans après leur album précédent, Now For Plan A. Comme il s’agit probablement de leur dernier disque, il prend une signification bien particulière et on l’écoute assurément différemment. Dès le premier morceau, « Man », on constate un virage un peu plus expérimental ou progressif. On est loin du rock d’aréna de leurs meilleures années, ce que les fans auraient bien aimé pour ce dernier enregistrement. On sent une certaine mélancolie et les thèmes abordés tournent évidemment beaucoup autour de la mortalité et du regret du passé. En ce sens, Downie reprend un peu la formule de David Bowie sur son dernier album, alors qu’il mettait en scène sa propre mort. Par contre, c’est passablement moins réussi dans le cas de Tragically Hip. Plusieurs pièces vous sembleront trop longues et ennuyantes. Ce sont les textes qui occupent l’avant-plan avec des mélodies qui semblent parfois improvisées et une musique qui ne sert que d’accompagnement, sans riffs vraiment remarquables. On retrouve tout de même quelques bons moments, mais rien pour ramener le groupe ontarien dans les radios rock. (juillet 2016)

Universal

   

 

Amélie VeilleLes moments parfaits

L’auteure-compositrice et interprète de la Beauce présente son 4e album avec Les moments parfaits. Ayant passé passablement de temps outre-mer au cours des dernières années, Amélie Veille a su établir des liens avec des créateurs français. Les paroliers Boris Bergman et Claude Lemesle font donc partie des collaborateurs de ce nouveau disque, réalisé toutefois par le Québécois Antoine Gratton. Fidèle à ses influences, Amélie propose à nouveau une musique pop toute en douceur. Ce sont 11 « moments parfaits » où le positivisme domine pour notre plus grand plaisir, un disque qui vous fera oublier rapidement la grisaille de votre quotidien. À noter les participations d’Andréanne A. Malette (« Comment s’habillent les filles ») et de Maxime Landry (« Ton côté du lit »). (juillet 2016)

Vidéoclip : « Je prends tout de toi »

Artic

½

 

 Vianney – Idées blanches (2 CD)

VianneyIdées blanches (2 CD)

Grâce à ce premier album paru à l’automne 2014, le jeune auteur-compositeur et interprète français s’est vu couronner Artiste masculin de l’année au dernier gala des Victoires de la musique. Enfin disponible au Québec, Idées blanches nous est présenté avec un disque en boni contenant des versions acoustiques. Influencé par la chanson française de Brassens et Le Forestier, Vianney Bureau propose une pop française contemporaine aux mélodies incomparables. Il évoque une certaine parenté avec Jean-Jacques Goldman et Gérald de Palmas, mais il se démarque rapidement avec un phrasé qui lui est unique et une voix remarquable entre toutes. À ses excellentes compositions s’ajoutent quelques reprises : « Lean On » de Major Lazer, « Man Down » de Rihanna et « Dis, quand reviendras-tu? » de Barbara. On peut aussi entendre deux remix pour « Veronica » et « Les gens sont méchants ». Voici un très bel album par un artiste incomparable de la nouvelle scène pop française. (juillet 2016)

Vidéoclip : « On est bien comme ça »

Tôt ou Tard / SIX

½

 

 The Virginmarys – Divides

The Virginmarys Divides

The Virginmarys est un trio indie rock anglais qui s’est formé en 2009 et présente maintenant son troisième album. Ils ont une tendance hard rock bien assumée avec une section rythmique particulièrement dynamique et de très bons riffs de guitare. Une attitude un peu agressive à la Billy Talent ou qui rappelle le punk garage de The Hives n’empêche pas le groupe d’avoir des mélodies efficaces et des rythmes entraînants faits sur mesure pour la scène. Ils sont sûrement très divertissants à voir en spectacle. Voici donc un groupe à écouter le volume à fond, mais attention aux excès de vitesse sur la route! (juillet 2016)

Vidéoclips : « Into Dust » - « Motherless Land »

Wind-Up / Concord

½

   

 

juin :

 

 Beyoncé – Lemonade

Beyoncé Lemonade

Le sixième album de Beyoncé a été devancé par une présence remarquée à la mi-temps du Super Bowl il y a quelques mois, créant du même coup une certaine attente. Sur Lemonade, Beyoncé ne sent définitivement pas le besoin de plaire à tout prix et d’envahir les radios commerciales. Elle se concentre plutôt à faire ce qu’elle sait faire de mieux : produire des chansons remarquables par leur créativité et démontrant la personnalité forte de la femme. Elle défend avec conviction les femmes noires, tout en dénonçant les infidélités des hommes, mais elle prend aussi position socialement et politiquement. Elle évite quand même tous les clichés et réussit à surprendre musicalement en plusieurs occasions, comme par exemple dans « Don’t Hurt Yourself » où elle est accompagnée de Jack White qui amène Beyoncé dans des territoires inexplorés jusque-là. Après une construction constante, l’album se conclut en force avec les incontournables « Freedom », « All Night » et « Formation ». Les artistes invités incluent The Weeknd, Kendrick Lamar et James Blake. On peut voir un côté plus sombre de l’artiste sur Lemonade, mais il s’agit d’un ajout de grande importance, voire essentiel, à sa discographie. Quelques écoutes sont fortement suggérées, mais Lemonade figurera assurément parmi les meilleurs albums de l’année. (chronique principale de juin 2016)

Vidéoclip : « Formation »

   

     

 Michelle Willis – See Us Through

Michelle Willis See Us Through

Née en Angleterre, Michelle Willis a grandi à Toronto. Elle a perfectionné son art grâce à de nombreuses collaborations (notamment Iggy Pop) et grâce à son travail en tant que claviériste de studio. Elle joue toujours dans différents groupes, mais elle présente finalement son tout premier album solo, See Us Through. Véritable album d’auteure-compositrice, il inclut un son folk rock centré sur les claviers, une musique plutôt douce qui réussit rapidement à capter notre attention grâce à de très belles mélodies. Un album remarquable! (découverte du mois de juin 2016)

GroundUP / Universal

½

   

 Guillaume Arsenault – De l’autre côté des montagnes

Guillaume ArsenaultDe l’autre côté des montagnes

Le Gaspésien présente déjà son cinquième album, un disque mélodieux, tendre et intimiste. Guillaume Arsenault demeure toujours près de la nature qui fait partie intégrante de son œuvre. Il a d’ailleurs fait le pari audacieux de demeurer dans sa Gaspésie natale pour poursuivre sa carrière, malgré un public restreint et dispersé, ainsi que l’éloignement géographique et professionnel. Avec De l’autre côté des montagnes, Arsenault propose un album empli d’amour, tant pour la nature que pour la femme de sa vie, avec des parallèles fréquents entre les deux. Voici donc un très bel album qui réussit à nous faire sentir la fraîcheur de la nature gaspésienne. (juin 2016)

Productions de l’arbre / SIX

½

 

 Frankie Ballard – El Rio

Frankie Ballard El Rio

Pour son troisième album, le chanteur country prend une direction un peu plus rock, s’inspirant entre autres des années 1980. John Mellencamp nous vient d’ailleurs rapidement en tête. Frankie Ballard reprend aussi « You’ll Accomp’ny Me » de Bob Seger, une des rares ballades de l’album, qui dégage autrement passablement d’énergie. Ballard présente plusieurs très bonnes chansons, toutes en simplicité, mais d’une grande efficacité. Le son d’El Rio rappelle peut-être John Mellencamp, mais son matériel le plus mémorable dont Scarecrow. Avec ce nouveau disque, Frankie Ballard présente son enregistrement le plus cohérent et efficace à ce jour. (juin 2016)

Warner

½

   

 Manon Bédard – Née Country

Manon Bédard Née Country

Avec Née Country, la yodleuse et chanteuse présente son sixième album en carrière, mais son premier en sept ans. Manon Bédard offre 12 chansons country inspirées de son parcours, dont la pièce-titre, sa première composition personnelle. On peut aussi découvrir trois chansons originales écrites par Paul Daraîche et Daniel Laquerre. Parmi les autres morceaux, on peut entendre des classiques d’Angèle Arsenault (« Je veux toute toute la vivre ma vie »), Paul Dwayne (« Ma p’tite guitare »), Ginette Reno (« Des croissants de soleil »), Stéphane Venne (« Il était une fois des gens heureux »), et même de Roger Miron (« Hommage au cowboy »). Réalisé par Stéphane Dufour et André Rondeau, l’album présente de très beaux arrangements intégrant du violon et du banjo. Surtout, il dégage une joie de vivre unique à la chanteuse, pour un album qui fait du bien. (juin 2016)

Prod2

 

 Champion – Best Seller

Champion Best Seller

DJ Champion (alias Maxime Morin) est de retour avec son quatrième album de compositions originales. Le disque commence peut-être tout en douceur avec « I Can’t Let Go », mais il se transforme rapidement ensuite en un album pour faire la fête et ce, dès le 2e titre, « Life Is Good ». Ces deux pièces ainsi que deux autres n’avaient pas trouvé leur place sur son disque précédent, cadrant moins bien dans l’ambiance, mais sur Best Seller, le moment était bien choisi pour les introduire. En plus de ses rythmes énergisants et de la guitare électrique omniprésente, Champion considère toujours la voix comme importante depuis la performance de Betty Bonifassi sur « No Heaven », le succès qui l’a fait connaître. Ici, les chanteuses invitées sont Lou Laurence, Marie-Christine Depestre et Anna Frances Meyer qui offrent toutes des performances remarquables. Même avec très peu de mots, Anna Frances Meyer réussit à nous envoûter dans « Boy Toy ». C’est un album solide que nous présente encore une fois Champion, un disque parfait pour la saison estivale. (juin 2016)

Vidéoclip : « Life Is Good »

½

 

 Eric Clapton – I Still Do

Eric Clapton I Still Do

Pour son 23e album, Eric Clapton renoue avec le réalisateur Glyn Johns, celui-là même qui l’avait orienté pour Slowhand en 1977. Par contre, Clapton n’est plus du tout au même endroit sur I Still Do avec une majorité de chansons douces et touchantes. Il y a bien quelques moments de blues pur, comme avec le premier titre, « Alabama Woman Blues », mais ça ne constitue plus le cœur de son œuvre. Le disque contient une majorité de reprises, des standards du blues, de la pop ou du folk avec des pièces de J.J. Cale, Robert Johnson, Skip James, Bob Dylan, etc. Les deux seules chansons originales de Clapton, « Spiral » et « Catch the Blues », viennent magnifiquement compléter l’ensemble. Certains pourraient dire qu’ils auraient préféré entendre un album de chansons originales, mais le jeu de Clapton et son interaction avec Johns sont tout simplement magiques. Il en résulte un album extrêmement agréable à écouter qui trouvera son nombre appréciable d’admirateurs. (juin 2016)

ADA / Universal

½

   

The Claypool Lennon Delirium – Monolith of Phobos

The Claypool Lennon Delirium Monolith of Phobos

Lorsque le bassiste Les Claypool s’unit au chanteur et guitariste Sean Lennon, il ne peut qu’en sortir du matériel original expérimental. C’est ce qu’ils ont décidé de faire l’an passé et il en résulte ce délire collectif de 11 titres. Monolith of Phobos est un voyage plutôt surréaliste dans un monde progressif psychédélique. Heureusement, malgré une expérimentation constante, le duo réussit à concentrer quelque peu ses efforts pour une musique tout de même cohérente dans sa folie. Leur musique se centre autour de la basse de Claypool dans une rythmique énergique même si quelque peu difficile à suivre. C’est un album créatif et très efficace que nous propose ce duo hors du commun. (juin 2016)

Prawn Song / Chimera / ATO

½

   

 Dan + Shay – Obsessed

Dan + Shay Obsessed

Daniel Smyers et Shay Mooney ont décidé de former un duo à Nashville en 2012. Quatre ans plus tard, ils présentent leur deuxième album, Obsessed, un disque country pop qui s’adresse à un vaste auditoire. En fait, avec le nombre de ballades que l’on compte sur le CD, Dan + Shay tombent plus aisément dans un territoire adulte contemporain que country. Le duo est enveloppé dans des arrangements somptueux et sirupeux, des arrangements qui sont un peu trop présents puisqu’ils enlèvent tout le côté intimiste du duo qui pourrait être intéressant. Après les efficaces « All Nighter » et « Road Trippin’ », Obsessed devient plutôt rempli de ballades ennuyantes et sans grand intérêt. (juin 2016)

Warner

½

     

The Dead Ships – Citycide

The Dead Ships Citycide

The Dead Ships est un trio de rock garage de Los Angeles qui présente son premier album, après trois ans de tournée intensive un peu partout en Amérique. Ils possèdent des influences certaines de The Strokes, mais aussi des Pixies, avec un son axé sur une guitare électrique énergique et puissante. Ils ne révolutionnent certainement pas le genre, mais c’est plutôt agréable d’entendre un son rock pur en 2016, alors que les amalgames de styles ont la cote. Citycide est un album honnête et efficace qui offre quelques très bons moments. (juin 2016)

Vidéoclip : « Big Quiet »

Nevado

 

 The Paul Deslauriers Band – Relentless

The Paul Deslauriers Band Relentless

Deux ans après un premier album remarquable, Paul Deslauriers est de retour avec un nouveau disque de blues rock énergique. Cette fois-ci, tout le trio a été mis à contribution pendant le processus créatif. Ce sont 10 chansons originales que nous proposent Deslauriers (guitare, voix), Greg Morency (basse) et Sam Harrisson (batterie), avec des textes de Paul Deslauriers, aidé par Alec McElcheran. L’énergie contagieuse du trio sur scène est transposée à la perfection sur cet album qui figurera assurément parmi les meilleurs albums de blues de l’année. (juin 2016)

Big Toe / SIX

½

 Drake – Views

Drake Views

Attendu depuis longtemps, voici enfin le nouvel album du rappeur torontois. Malheureusement, Views laisse rapidement l’impression d’un pétard mouillé. D’abord, il semble ne jamais démarrer avec l’interminable « Keep the Family Close » de 5 minutes 30. Ensuite, il y a un manque évident de mélodies accrocheuses, le son semble parfois dépassé et surtout, on sait qu’on a 20 titres pour un total de 81 minutes devant nous! Même le plus patient des fans peinera à se rendre jusqu’au bout de cette épreuve, mais c’est quand même à la toute fin que se trouvent probablement les meilleurs moments avec la chanson-titre et le succès « Hotline Bling ». Le seul autre passage divertissant arrive à la 16e piste avec « Too Good », un duo avec Rihanna à tendance dancehall. On le dit souvent, mais la base même de la musique est de procurer du plaisir. Quand ça devient ardu, c’est que c’est raté… Même au niveau des textes Drake revient avec son thème récurrent de ses histoires d’amour qui ne mènent nulle part. Ça intéresse qui? Drake a connu un succès à ses débuts qui a créé un engouement autour de lui. Mais franchement, il serait probablement temps d’en revenir, puisqu’il prouve de plus en plus qu’il ne peut se comparer aux meilleurs Américains (Kendrick Lamar et cie). (juin 2016)

Vidéoclip : « Hotline Bling »

Republic / Universal

   

 Fitz and the Tantrums – Fitz and the Tantrums

Fitz and the Tantrums Fitz and the Tantrums

Sur ses deux albums précédents, le groupe de Los Angeles présentait des influences R&B et soul plutôt rétro. Sur cet album éponyme, Fitz and the Tantrums se tournent vers un son pop contemporain. Généralement dansante et parfaite pour les radios, leur musique est assurément très plaisante à écouter, avec des hymnes contagieux comme le succès « Handclap » et « Complicated ». Pour ce disque, Michaël Fitzpatrick et sa bande ont collaboré avec l’auteur Sam Hollander (Katy Perry, Panic At The Disco, Neon Trees). Il a sûrement contribué de façon importante au groupe par sa sensibilité et son habileté avec les rythmes programmés énergiques. Le réalisateur Jesse Shatkin (Sia, Tegan and Sara) y est sûrement aussi pour quelque chose. Un excellent album pop dansant! (juin 2016)

Vidéoclip : « Handclap »

Elektra / Warner

½

   

 Alexe Gaudreault – Alexe Gaudreault

Alexe GaudreaultAlexe Gaudreault

Pour son premier album, cette ex-participante à La Voix s’est entourée d’une équipe chevronnée dirigée par le réalisateur et musicien John Nathaniel (Marie-Mai, Andie Duquette), qui a collaboré à tous les textes et composé les musiques. Alexe présente un album grandement personnel, qui raconte en quelque sorte son histoire parsemée d’embûches. Dans les moments les plus doux, sa voix peut rappeler parfois celle de Cœur de Pirate, par contre lorsqu’elle prend vraiment son envol, on peut rapidement découvrir toutes ses possibilités vocales. Musicalement, elle propose une musique pop aux arrangements riches intégrant des éléments d’électro très modernes. Les mélodies sont inoubliables et les textes vous resteront aussi en tête. C’est un premier disque de grande classe que nous propose Alexe Gaudreault. (juin 2016)

Vidéoclip : « Éclat »

Musicor

 

Margaret Glaspy – Emotions and Math

Margaret Glaspy Emotions and Math

La Californienne d’origine maintenant établie à New York présente un superbe mélange de chansons introspectives sur un fond rock cru et passablement agressif. Sa guitare domine en de nombreuses occasions, comme pour affronter en duel sa voix posée. Margaret cite des influences de Weezer et on peut en effet reconnaître le style du groupe dans sa façon de jouer la guitare à plusieurs moments. Par contre, là s’arrêtent les comparaisons puisqu’elle s’avère généralement beaucoup plus introspective avec une Fiona Apple par exemple qui peut nous venir en tête. Des influences blues sont aussi évidentes à d’autres moments. C’est donc un premier album très réussi que nous offre la chanteuse américaine. (juin 2016)

ATO

½

   

 Goo Goo Dolls – Boxes

Goo Goo Dolls Boxes

Depuis la fin des années 1990, un nouvel album des Goo Goo Dolls ne crée plus beaucoup d’émois. Désormais un duo formé de John Rzeznik et Robby Takac, les Goo Goo Dolls présentent un onzième album sur fond de conscience écologique. Par contre, il s’agit certainement du seul élément de modernité sur l’album qui présente un son d’une autre époque, un pop rock commun d’il y a 20 ans. Il y a bien quelques rythmes qui peuvent rappeler le hip hop de Twenty One Pilots, mais ce ne sont pas des essais bien convaincants. L’ensemble demeure surtout axé autour des ballades et pièces mid-tempo qui caractérisent le groupe depuis maintenant près de 20 ans. On est donc encore une fois bien loin du rock alternatif agressif de leurs premières années. Quelques mélodies intéressantes réussiront probablement à capter l’attention d’un certain public et par le fait même de certaines radios. Mais Boxes ne contient rien de plus remarquable que ce que le groupe nous a offert depuis le tournant du nouveau millénaire. (juin 2016)

Warner

½

     

 Ariana Grande – Dangerous Woman

Ariana Grande Dangerous Woman

La Floridienne est de retour avec son troisième album. Maintenant bien installée dans le monde adulte, Ariana Grande présente un très beau mélange de soul classique, de pop des années 1990 et de R&B contemporain. Le réalisateur Max Martin et son collègue suédois Ilya y sont certainement pour quelque chose dans ce son alliant le présent au passé. C’est dans les pièces dansantes qu’Ariana se démarque véritablement, comme par exemple avec « Be Alright ». Les pièces R&B un peu plus lourdes sont aussi grandement intéressantes. Parmi les collaborateurs, notons Nicki Minaj, Lil Wayne, Macy G et Future. Avec Dangerous Woman, Ariana réussit à nous offrir un album plus cohérent que son précédent. (juin 2016)

Vidéoclips : « Dangerous Woman » - « Into You » - « Let Me Love You »

Republic / Universal

½

   

Les Handclaps – Sessions: Brooklyn

Les Handclaps Sessions: Brooklyn

Depuis leur premier album en 2009, le trio québécois en a fait du chemin. Leur musique a en effet été entendue dans plusieurs publicités et même dans des séries américaines comme The Blacklist, The Middle et Awkward. Pour ce nouvel album, ils présentent en fait une compilation de toutes ces chansons enregistrées à Brooklyn avec les réalisateurs Gus Van Go et Werner F (The Stills, Trois Accords, Cowboys Fringants). Plusieurs des 19 pièces ont déjà été entendues régulièrement, à commencer par l’excellent succès « Je pense encore à toi » qui a joué abondamment dans une publicité de Bell Fibe, mais aussi « Nouvelle-Angleterre » et « I’m So Into You ». On peut entendre des noms célèbres comme collaborateurs : James Di Salvio (Bran Van 3000) et Ivan Doroschuk (Men Without Hats). Hugo Clermont, Lorraine Muller et Daniel Saucier nous offrent une musique pop rock énergique aux mélodies inoubliables, une musique qui ne laissera personne indifférent. (juin 2016)

½

 Cynthia Harvey – Cynthia Harvey

Cynthia HarveyCynthia Harvey

La chanteuse du Saguenay s’est fait découvrir lors de la première édition de La Voix dans l’équipe de Marie-Mai. Elle présente aujourd’hui son tout premier album après une carrière de chanteuse soliste de plus de 20 ans. L’artiste à la voix profonde et puissante attire rapidement l’attention, mais le CD semble progresser et prendre de l’ampleur pour atteindre sa vitesse de croisière à la 4e piste, l’excellente « Parfum de déjà-vu ». À ne pas rater avant la fin sa version bien personnelle de « Déjeuner en paix » de Stephan Eicher, ainsi qu’un duo avec Tim Brink, « Pour ce qu’il reste ». L’album a été réalisé par Rob Langlois (Marie-Mai) qui a aussi composé toutes les chansons en compagnie de Cynthia, avec quelques collaborateurs (Marie-Mai, Fred St-Gelais, Nelson Minville, etc.). L’album est peut-être quelque peu inégal, mais il contient plusieurs morceaux de grande qualité et bien divertissants. (juin 2016)

Sélect

 The Joy Formidable – Hitch

The Joy Formidable Hitch

Le trio du Pays de Galles présente son troisième album, qu’ils ont enregistré à la maison après une longue tournée, sûrement dans un désir de se reconnecter avec leurs influences premières. Musicalement, The Joy Formidable ne s’éloignent pas vraiment par contre de ce qu’ils nous ont offert auparavant, avec un son indie rock provenant directement des années 1990. Ils ont peut-être un certain côté gothique avec des références du passé, mais il reste qu’ils réussissent à nous offrir de bien bonnes mélodies. Sans égaler leurs deux albums précédents, Hitch est un disque honnête que leurs fans apprécieront probablement. (juin 2016)

Cadence / Universal

   

 Adam Karch – Moving Forward

Adam Karch Moving Forward

Après le très réussi Blueprints il y a deux ans, l’auteur-compositeur et guitariste revient à nouveau avec un album qui se situe quelque part entre le blues et le folk. Adam Karch présente un mélange de chansons en solo et en trio avec ses comparses Marc-André Drouin (basse) et Bernard Deslauriers (batterie). On y retrouve bon nombre de compositions originales, mais aussi des interprétations surprenantes comme « Night Moves » de Bob Seger, l’excellente « City Boy » de Keb’ Mo, ainsi que « Werewolves of London » de Warren Zevon. Karch reprend en plus une de ses propres chansons dans une version très groovy, « Did You Get the Latest News », qui date de 2002 et qu’on pouvait entendre sur son premier album, Crossroad Diaries. Enregistré à Montréal, Moving Forward présente un Adam Karch au sommet de son art, fort d’une maturité acquise au cours des dernières années en tournée. Encore une fois, voici un excellent album qui a tout pour plaire aux amateurs d’une musique authentique. (juin 2016)

Bros / SIX

½

 

 Yves Lambert Trio – Laissez courir les chiens

Yves Lambert Trio – Laissez courir les chiens

Yves Lambert est de retour en formule trio en compagnie de Tommy Gauthier (violon, mandoline, guitare, voix et pieds) et Olivier Rondeau (guitares acoustique et électrique, banjo, voix). Le trio réinvente la musique traditionnelle québécoise, intégrant des auteurs et compositeurs contemporains, ainsi qu’une sonorité du 21e siècle mise en valeur par une réalisation impeccable. Comme il le fait si bien depuis 40 ans, Yves Lambert poursuit sa démarche de faire évoluer avec fierté la musique traditionnelle d’un Québec en changement constant. Certaines pièces sont franchement ancrées dans leur époque, comme « Dans le bayou St-Laurent » qui traite de pipeline et d’environnement, ainsi que « Suite pour Justin » qui évoque le nouveau Premier Ministre Justin Trudeau et ses promesses ensoleillées. On peut aussi détecter des influences d’ailleurs, que ce soit d’Irlande ou d’Écosse. Encore un très bon disque par Yves Lambert et ses acolytes! (juin 2016)

La Prûche Libre / SIX

½

 

 The Low Anthem – Eyeland

The Low Anthem Eyeland

Le groupe indie folk de Providence, Rhode Island présente un quatrième album qui déborde d’idées et d’expérimentations, malheureusement pas toujours réussies. Plusieurs pièces sont passablement cacophoniques et deviennent difficiles à supporter sur toute leur longueur. Par exemple, « Ozzie », qui démarre pourtant de façon énergique, presque rock ‘n’ roll, se voit ralentie sans raisons apparentes en plein milieu pour y ajouter toutes sortes d’effets non pertinents et surtout, inintéressants. Cet hommage au OzzFest aurait facilement pu devenir l’hymne incontournable de l’album si on ne l’avait pas massacré. The Low Anthem rangent définitivement le folk pour plutôt se perdre dans un rock progressif des années 1970 mélangé avec des expérimentations électroniques à la Radiohead (en pas mal moins réussies). Leur pause des cinq dernières années n’aura définitivement pas été bénéfique pour le groupe qui s’égare dangereusement de ce qu’il faisait de mieux. S’ils avaient un désir si profond d’expérimentation, ils n’avaient qu’à proposer un projet parallèle, pas un nouvel album de The Low Anthem qui ne fera que s’éloigner leurs fans d’autrefois. (juin 2016)

Washington Square / Concord

½

 

 Brad Mehldau Trio – Blues and Ballads

Brad Mehldau Trio Blues and Ballads

Sur son nouvel album en formule trio en compagnie de Larry Grenadier (basse) et Jeff Ballard (batterie), le pianiste Brad Mehldau reprend sept standards du jazz, du blues et des ballades pop. On y trouve des titres de Buddy Johnson, Cole Porter, Charlie Parker, etc. On peut même entendre « And I Love Her » des Beatles et « My Valentine » de Paul McCartney. Le tout est interprété dans un style jazz acoustique extrêmement doux. Sans être aussi audacieux que certains de ses disques précédents dans le choix des chansons, Mehldau a tout de même fait des choix judicieux qui défilent à merveille pendant 55 minutes. L’album s’écoute avec plaisir jusqu’à la fin, procurant une excellente musique d’ambiance. (juin 2016)

Nonesuch / Warner

½

   

 The Monkees – Good Times!

The Monkees Good Times!

Les Monkees fêtent 50 ans de carrière cette année. C’est donc un bon moment pour présenter un nouvel album, 20 ans après leur dernier enregistrement studio. Il s’agit possiblement de leur dernier album, mais si c’est le cas, quelle bonne façon de clore une carrière hors du commun! Good Times reprend le style qui les a rendus si populaires au milieu des années 1960 avec des chansons accrocheuses qui nous donnent le goût de les chanter en chœur. La qualité des compositions est impressionnante et même si le style réfère au passé, le son demeure bien ancré dans son époque contemporaine. C’est un album qui s’écoute bien jusqu’à la fin, avec le sourire aux lèvres et une certaine nostalgie de l’âge d’or de la musique pop. À noter les collaborations de Rivers Cuomo et Noel Gallagher, deux fans du groupe. (juin 2016)

Warner

½

   

 Mudcrutch – 2

Mudcrutch 2

Mudcrutch s’est formé en 1970 avec un Tom Petty âgé de seulement 17 ans. Populaire dans les bars, le groupe s’est séparé avant d’avoir enregistré un album complet et allait paver la voie pour Tom Petty & the Heartbreakers. Les cinq musiciens se sont réunis en 2007 pour enregistrer leur premier album éponyme et les voici de retour avec la suite. On reconnaît rapidement le style de Tom Petty avec un son pop rock à tendance country et des ballades tristes. Contrairement au disque précédent, celui-ci ne présente que des chansons originales de chacun des musiciens, avec tout de même une domination de Petty qui a écrit sept des 11 titres. Un des meilleurs moments du CD nous est offert par Tom Leadon avec « The Other Side of the Mountain ». Mais l’ensemble propose une belle cohérence et demeure solide du début à la fin. Il s’agit en fait du meilleur matériel de Tom Petty depuis des années. (juin 2016)

Reprise / Warner

½

     

 Kevin Parent – Kanji

Kevin Parent Kanji

Pour son huitième album, le Gaspésien renoue avec ses racines anglophones et présente son deuxième disque dans la langue de Shakespeare, son premier depuis 2007. Kevin Parent renoue aussi avec ses racines folk, country rock et blues. C’est un voyage au Japon qui a inspiré la chanson-titre de ce nouvel album, ainsi que d’autres à venir sur un prochain album. Pour l’instant, Parent était impatient de présenter les huit titres qui sont apparus lors de séances d’enregistrement à Los Angeles. Ça en fait donc un court album de 31 minutes, mais d’une richesse rarement entendue sur ses derniers albums. On sent que l’artiste s’est retrouvé dans un contexte où il se sentait particulièrement à l’aise, au cœur de son véritable univers musical. Kanji est un album extrêmement efficace qui plaira assurément à ses fans de la première heure. (juin 2016)

Universal

½

 

 Blake Shelton – If I’m Honest

Blake Shelton If I’m Honest

Suite à son divorce d’avec Miranda Lambert, Blake Shelton est de retour avec un disque un peu plus lumineux que le précédent. Il en profite pour nous présenter sa nouvelle flamme alors que Gwen Stefani l’accompagne sur « Go Ahead and Break My Heart ». Les ballades pop et romantiques dominent sur If I’m Honest, et c’est un album qui s’adresse certainement plus à un vaste auditoire qu’à un public country. Shelton semble surtout vouloir rejoindre ses nouveaux fans qui l’ont connu grâce à The Voice. Des 15 titres offerts, quelques-uns se démarquent comme « Straight Outta Cold Beer », « Came Here To Forget » et « Go Ahead and Break My Heart ». Par contre, l’ensemble peut devenir rapidement lassant, tant pour ses fans de la première heure que pour de vrais amateurs de country. If I’m Honest s’avère plutôt ennuyant et bonne chance pour l’écouter dans son ensemble! (juin 2016)

Ten Point / Warner

½

     

 Paul Simon – Stranger to Stranger

Paul Simon Stranger to Stranger

Le légendaire Paul Simon est de retour avec un nouvel album, cinq ans après l’excellent So Beautiful or So What. Stranger to Stranger débute de façon bien surprenante avec « The Werewolf », une pièce au rythme unique de basse, batterie et maracas. C’est d’ailleurs un album essentiellement basé sur le rythme que nous offre Paul Simon avec seulement une paire de pièces acoustiques qui se démarquent du lot. Malgré ses 50 ans de carrière, Simon n’est assurément pas nostalgique et se tourne plutôt vers l’avenir. Il réussira encore une fois à en surprendre plus d’un avec le très efficace Stranger to Stranger. Malgré ses 37 minutes seulement, c’est un disque à savourer à chaque morceau, jusqu’à la fin. (juin 2016)

Concord / Universal

½

   

 Félix Soude – L’âge que j’ai

Félix SoudeL’âge que j’ai

Découvert au Festival de la chanson de Petite-Vallée en 2007, le natif de Gaspé a parcouru les routes du Québec, du Nouveau-Brunswick et même de la France au cours des dernières années. Félix Soude propose un son unique fusionnant des influences folk, blues et country avec des moments rappelant le punk ou à l’autre extrême, la chanson française. Il peut nous rappeler Dédé Fortin, Plume Latraverse ou Mononc’ Serge, un mélange de chansonnier et de protestataire avec des textes engagés teintés d’humour. L’âge que j’ai est son deuxième album, le premier en cinq ans. Il y partage ses réflexions sur le couple (qu’il compare à une prison), le travail routinier et l’absence de grands rêves collectifs. Si vous aimez des textes grinçants livrés sans mettre de gants blancs, Félix Soude saura assurément vous séduire avec son folk trash entraînant. (juin 2016)

½

Teleman - Brilliant Sanity

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Brilliant Sanity est de ces disques qu’il est difficile d’évaluer. Parce qu’il est bon, vraiment bon. Parce qu’il est léger, parfois trop. Parce qu’il faut souligner le plaisir d’écoutes répétitives et intégrales, saluant au passage la cohérence de cette collection de chansons qualitatives. Qualitatives oui, un peu plus qu’ordinaires, sans être extraordinaires. D’où la difficulté. Pour remettre les choses dans le contexte, Teleman est une émanation de Pete & the Pirates, les frangins Sanders et Peter Cattermoul étant d’anciens équipiers. Après un premier album de rodage, les Londoniens sont donc revenus avec ce recueil de chansons pop plutôt abouties et surtout très bien arrangées. On traîne un peu sur les rives de l’électro, on taquine le groove, on aperçoit l’ampleur des sons synthétiques. On sent très vite l’ambition de créer, tester et façonner un son propre et unique. Produit par Dan Carey (Franz Ferdinand, Bat For Lashes, Eugene McGuinness), Brilliant Sanity est d’ailleurs empreint d’une belle rondeur qui apporte la sucrosité à ce disque à la fois léger mais pris au sérieux par ses concepteurs. Du coup, on enquille les titres comme des bières un soir de finale de ligue des champions. On y prend du plaisir, on garde un bon souvenir sans conserver en bouche le goût indélébile de tout ce que l’on s’est envoyé. C’est signe d’une bière premium industriel : c’est bon mais pas de quoi se taper la tronche au sol. Retour à la case départ, tout le monde comprendra maintenant pourquoi ce disque est si difficile à évaluer. L’enthousiasme est de mise, la qualité aussi. Manque sûrement l’étincelle, celle qui transcende le bon disque en grand disque. Mais qu’à cela ne tienne, la prochaine tentative risque d’être la bonne. (juin 2016)

½

 

 David Thibault – David Thibault

David ThibaultDavid Thibault

Après avoir ébloui le public dès l’âge de 16 ans avec ses interprétations parfaites d’Elvis Presley, David Thibault a participé à The Voice en France et est devenu une méga star dans toute la francophonie. Maintenant âgé de 19 ans, il présente son premier album, qui contient bien sûr son lot de classiques du rock ‘n’ roll : « That’s All Right Mama », « Only the Lonely », « Stray Cat Strut », « Folsom Prison Blues », « Great Balls of Fire », etc. Par contre, il nous offre aussi des chansons originales, dont « Saint-Raymond », un clin d’œil à son patelin, et « Sous les mots » à laquelle David a participé à la composition. En boni, on peut découvrir des remix de « Blue Hotel » et « Stray Cat Strut ». Avec ce premier disque, le jeune homme présente essentiellement la musique qui l’a d’abord influencé. Il en offre sa version bien personnelle, même si les liens avec les chansons originales se font très facilement. Il ne réinvente peut-être pas le genre, mais il fera remonter les nostalgiques dans le temps. (juin 2016)

DEP / Universal

   

 Train – Does Led Zeppelin II

Train Does Led Zeppelin II

Le groupe américain a décidé de rendre hommage à son groupe préféré, Led Zeppelin, en reprenant entièrement leur deuxième album, l’excellent Led Zeppelin II, l’un des meilleurs albums de l’histoire. Train va peut-être un peu trop loin par contre dans son désir de demeurer fidèle à l’original puisqu’ils copient toutes les mimiques, tous les sons, jouant même avec les effets stéréo comme en 1969. C’est à s’y méprendre par moments alors que si on est plus ou moins attentifs on pourrait croire que c’est l’original qu’on écoute. Alors en ce sens, on doit se poser la question : est-ce que l’exercice était nécessaire? Assurément pas puisque qu’on peut toujours écouter l’original qui a même été réédité récemment. Train aurait certainement pu y mettre un peu de sa personnalité, mais le résultat ne ressemble même pas à leur autre matériel, ce qui risque de déboussoler les fans du groupe. (juin 2016)

Crush / Atlantic / Warner

   

 Cuong Vu Trio – Cuong Vu Trio Meets Pat Metheny

Cuong Vu Trio – Cuong Vu Trio Meets Pat Metheny

Le trompettiste Cuong Vu a joué régulièrement avec le guitariste Pat Metheny depuis le début des années 2000. Par contre, c’est la première fois qu’ils collaborent ensemble pour tout un album avec le trio de Cuong Vu. Leur collaboration pour un album de jazz d’avant-garde peut sembler bizarre au premier abord, mais il ne faut pas oublier la polyvalence de Metheny qui peut s’adapter à différents contextes. Le quatuor présente donc une musique jazz moderne d’une grande créativité, qui ne manque assurément pas d’expérimentations sonores. C’est un album difficile d’approche au départ, mais qui s’apprivoise lentement, pour finalement découvrir que l’univers des deux musiciens s’amalgame extrêmement bien. (juin 2016)

Nonesuch / Warner

½

     

 West Trainz – Train Songs

West Trainz Train Songs

Après l’audacieux livre-CD double lancé l’an passé, Erik West Millette reprend du service avec le collectif West Trainz. Il s’agit encore une fois d’un hommage musical aux trains qui l’ont toujours passionné. Il est entouré d’interprètes de première classe comme Nanette Workman, Bïa, Emilie-Claire Barlow, Betty Bonifassi, Thomas Hellman, Steve Hill, et plusieurs autres. Train Songs présente 11 chansons des années 1940 aux années 1970 qui évoquent l’univers ferroviaire. On peut entendre des classiques comme « Mystery Train » de Junior Parker, « Number 9 Train » de Bobby Robinson, « The Locomotion » de Goffin et King, « Hear My Train a Comin’ » de Jimi Hendrix, et même « Le train du Nord » de Félix Leclerc repris à la façon de Bïa. On peut aussi découvrir comme premier extrait « The City of New Orleans » de Steve Goodman par Zachary Richard. L’ensemble contient bon nombre de morceaux de blues, mais il explore aussi le rock, le jazz et la musique pop. Un disque surprenant et grandement intéressant! (juin 2016)

L-A be / SIX

½

 

 

mai :

 

 Prince – HITnRUN Phase Two

PrinceHITnRUN Phase Two

La parution au Canada du dernier album du prince de la musique prend toute une signification puisqu’elle survient huit jours après son décès. Le prolifique compositeur n’a pas ralenti le rythme ces dernières années, même si son état de santé s’aggravait. HITnRUN Phase Two est en effet son quatrième album depuis 2014 pour un total s’approchant des 40 en carrière. Moins pop que la phase 1, HITnRUN Phase Two présente un son funk et soul qui rappelle The Revolution. On peut aussi entendre des moments de jazz et une pièce rock énergique en « Screwdriver ». Même s’il est très éclectique, le disque présente de très bons passages, possiblement son meilleur assemblage de chansons depuis 3121 paru il y a 10 ans. Prince est peut-être disparu, mais parions que plusieurs enregistrements inédits traînent dans ses tiroirs, lui qui composait et enregistrait constamment dans son studio de Minneapolis. On devrait donc voir apparaître du matériel inédit de Prince au cours des prochaines années. En attendant, profitons du très bon dernier album qu’il nous a offert. (chronique principale de mai 2016)

Republic / Universal

½

   

     

 Ferraro – Losing Sleep

Ferraro Losing Sleep

Ferraro est un quatuor de Toronto formé des frères Cosmo, Gianni et Tally Ferraro, accompagnés du guitariste Tom Ionescu. Ils proposent un son indie rock qui peut rappeler The Strokes, mais qui s’inspire grandement de l’âge d’or du rock avec de nombreuses références aux années 1950 et 1960, les Beatles en tête. Leur musique est entraînante et son effet dynamisant est immédiat. Losing Sleep s’avère être particulièrement contagieux et il donne assurément le goût de les voir sur scène. Parions que vous aurez plusieurs des 10 chansons de l’album en tête longtemps. Le seul problème de Losing Sleep c’est qu’il est trop court avec seulement 32 minutes. (découverte du mois de mai 2016)

Cadence

½

   

 The Abrams – The Abrams

The Abrams The Abrams

Le duo canadien formé des frères John et James Abrams a déjà fait paraître trois albums sous le nom de Abrams Brothers. Ils prennent maintenant une direction un peu moins country pour plutôt offrir un folk rock à tendance pop, beaucoup plus orienté vers un large auditoire. Ce mini-album éponyme propose six titres aux mélodies grandement accrocheuses qui les rendront immédiatement attrayants pour les amateurs de Mumford & Sons et The Lumineers. Il s’agit d’une belle carte de visite pour leur ouvrir toutes grandes les portes des radios commerciales. (mai 2016)

Lightbox / Warner

     

 Atlas GéoCircus – Le monde est petit

Atlas GéoCircusLe monde est petit

À peine revenu d’un tour du monde, Atlas GéoCircus (alias Yan Imbault) propose un album unique avec des chansons drôles et parfois touchantes. Son jeune auditoire se promènera d’un continent à l’autre alors qu’Atlas GéoCircus chante ses expéditions et fait part de ses souvenirs souvent loufoques. Les chansons entraînantes et amusantes sont inoubliables et risquent fort de rester en tête des enfants (et de leurs parents). En plus, elles donnent envie de voyager tellement ça semble agréable de découvrir le monde. À noter la présence de deux collaborateurs : le magicien Daniel Coutu qui a participé à l’écriture de « C’est comment? » et la cantatrice Natalie Choquette qui prête sa voix à la pièce « Au cirque ». (mai 2016)

PrestiGO

 

 Mathieu Bérubé – Saudade

Mathieu BérubéSaudade

L’auteur-compositeur et interprète de Saint-Eustache présente son tout premier album avec Saudade. Il s’agit d’un album intimiste aux sonorités folk, avec une très belle poésie. Les superbes arrangements contribuent à mettre de l’avant la qualité de l’écriture de Mathieu Bérubé. L’album de 13 titres totalise 55 minutes, dont 8 minutes et 30 secondes pour la seule dernière pièce, la presque progressive « Parachute ». C’est un premier album impressionnant que nous offre ce nouveau visage des plus talentueux. Il réussit à se démarquer par son écriture dans un style qui a pourtant été largement exploité depuis longtemps. Mathieu Bérubé demeurera assurément un nom à se souvenir pour les années à venir. (mai 2016)

Ad Litteram / SIX

½

 Blue Man Group – Three

Blue Man Group Three

Le Blue Man Group a été formé il y a 25 ans à New York. Conçu avant tout pour la scène, le projet a aussi apporté de sa musique originale et voici le troisième album studio offert par la bande d’hommes en bleu. Totalement instrumentale, leur musique s’avère plutôt expérimentale, avec l’utilisation de nombreux instruments créés par eux, surtout des percussions. Cette musique s’écoute très bien seule, mais il faut dire que leurs spectacles très visuels manquent considérablement. C’est donc préférable d’avoir déjà vu leurs spectacles hauts en couleur, ce qui donne une nouvelle dimension à l’album. (mai 2016)

Vidéoclip : « The Forge »

Rhino / Warner

 

 Maryanne Côté – 1949

Maryanne Côté1949

La jeune auteure-compositrice et interprète présente un tout premier album dans le style folk teinté de pop rock. Elle s’est d’abord fait découvrir en présentant ses compositions guitare à la main sur diverses plateformes web. De sa voix soul et mélancolique, Maryanne Côté possède une façon unique de livrer des textes sincères bien de sa génération. Dans le premier extrait, « Ma petite sœur », elle exprime tout ce qu’elle n’a jamais pu dire à sa sœur. Avec « Ton nom », ce sont ses blessures d’une ancienne relation qui refont surface avec une mélodie extrêmement accrocheuse. Quant à la chanson-titre, elle permet à Maryanne de se dévoiler et de livrer ses états d’âme. L’album a été réalisé par Hubert Maheux (Rémi Chassé), et on y retrouve les collaborations de Miro Belzil (Blé) pour la musique de « C’est avec ça que j’ai grandi », ainsi que Bobby John (Olivier Dion, Serena Ryder, Andie Duquette, Sarah May) pour la composition de « Ton nom » et « Coule ». (mai 2016)

Kay

½

 France D’Amour – Bubble Bath & Champagne 2

France D’AmourBubble Bath & Champagne 2

Suite au succès de son album Bubble Bath & Champagne en 2011, France D’Amour revient avec un deuxième opus dans le style jazz s’inspirant de la musique des années 1920 à 1940. Cette fois, la chanteuse québécoise ne présente que des pièces originales (11), incluant aussi trois titres en français. Parmi les morceaux en français, notons plus particulièrement « Un sou noir », une chanson beaucoup plus pop que le reste et qui risque fort de conquérir les radios. Le premier extrait quant à lui, « 1, 2, 3 et voilà », cadre beaucoup plus dans l’atmosphère générale du disque. Sur « And I’ll Be Singing », France chante en duo avec Jason Lang. En compagnie de son fidèle complice Guy Tourville, France coréalise et joue toutes les guitares et banjos. Il faut aussi noter la collaboration de Corinne Simon-Duneau pour l’aider à l’écriture de plusieurs textes en anglais. Si vous avez aimé le premier volume de cette série, vous y retrouverez la même atmosphère chaude et agréable. (mai 2016)

 

 Deftones – Gore

Deftones Gore

Après plus de 20 ans de carrière, le groupe métal californien continue d’offrir cette musique lourde et sombre, mise de l’avant par le titre de l’album, Gore. Par contre, l’envolée de flamands roses de la couverture semble créer une dichotomie avec les thèmes explorés par le quintet. Deftones ont encore confié la réalisation de l’album à Matt Hyde qui avait travaillé sur leur disque précédent. Chino Moreno navigue entre une voix d’une grande beauté et une voix démoniaque, montrant du même coup toute sa versatilité. C’est toujours sur un fil de fer que le groupe semble gambader, entre musique attrayante et repoussante, entre musique grand public et musique pour les spécialistes de métal. En certaines occasions, le groupe rend hommage au métal du passé avec des riffs dignes de Judas Priest ou Iron Maiden. Mais en général, les gars de Deftones demeurent plutôt bien ancrés dans le 21e siècle. Gore est un album qui évolue habilement pour atteindre son summum au milieu avec « Hearts/Wires », « Pittura Infamante » et « Xenon ». Il termine tout de même en force avec la chanson-titre, l’excellente « Phantom Bride » (avec Jerry Cantrell à la guitare) et « Rubicon ». En fait, les moments faibles sont rares et il faut écouter l’album dans son ensemble pour véritablement apprécier la qualité de l’œuvre. Une belle réussite! (mai 2016)

Vidéoclip : « Prayers/Triangles »

Reprise / Warner

½

     

 Lorraine Desmarais Big Band – Danses Danzas Dances

Lorraine Desmarais Big Band – Danses Danzas Dances

La pianiste virtuose Lorraine Desmarais nous offre un nouvel album de compositions originales pour big band. Il s’agit d’un premier disque en formation big band depuis Lorraine Desmarais Big Band qui s’est mérité un Félix en 2009. Danses Danzas Dances est son 12e album en carrière. Sur ce nouveau disque, elle nous propose un tour du monde dansant en compagnie des meilleurs jazzmen montréalais. Elle est entourée de Jean-Pierre Zanella (saxophones alto et soprano, flûte), Alexandre Côté (saxophone alto, flûte), Jean Fréchette (saxophone baryton, clarinette), Ron Di Lauro (trompette, flugelhorn), Richard Gagnon (trombone), Bob Ellis (trombone basse), Frédéric Alarie (contrebasse), et plusieurs autres. C’est d’abord le tango qui lui a donné le goût d’écrire des pièces de danse, mais on trouve aussi sur l’album un triple swing, une habanera, une milonga, un boléro romantique, une samba, etc. Il y en a 10 en tout totalisant 57 minutes. Même si tout ne se danse pas nécessairement, c’est un véritable délice pour les oreilles et un incontournable pour tout amateur de jazz. (mai 2016)

Scherzo / SIX

½

 

 D-Track – Message texte à Nelligan

D-TrackMessage texte à Nelligan

Après des détours par le slam et la photo, le rappeur originaire de Gatineau maintenant établi à Montréal revient au rap de ses débuts. Il se différencie par la richesse de ses textes et de ses arrangements musicaux, même si des rimes faciles viennent parfois réaliser une cassure avec l’ensemble. Son débit peut aussi nous ennuyer par moments par sa redondance. À noter les collaborations d’Ogden (Alaclair Ensemble) et de Dramatik (Muzion). Malgré ses quelques faiblesses, Message texte à Nelligan brille par sa créativité, avec des influences jazz et funk. Il permettra certainement à D-Track de se maintenir parmi les meilleurs rappeurs au Québec. (mai 2016)

Coyote

 

 Élété – Taar

Élété – Taar

L’artiste d’origine tchadienne présente son premier album solo avec Taar. Maintenant installé à Montréal, le chanteur et percussionniste Élété fusionne sa culture d’origine à celle de sa terre d’accueil. Il propose 11 titres en français, en anglais et en sara. Réalisé par son frère, Caleb Rimtobaye (H’Sao), qui signe les paroles et la musique de la majorité des pièces, l’album propose un mélange entre rythmes traditionnels africains, reggae et hip hop. Notons les participations d’Élage Diouf (Les Colocs), Ilam, le rappeur sénégalais Didier Awadi et Tibass Kazematik. On retrouve aussi la chanteuse sénégalaise maintenant établie au Québec, Sarahmée (petite sœur de Karim Ouellet), sur la pièce « Je cours vers la radio », chanson qu’elle a coécrite avec Caleb. Élété nous offre un album ensoleillé qui ne peut que nous mettre le sourire aux lèvres à l’approche de la saison estivale. (mai 2016)

Ndjam / SIX

 

 Escondido – Walking With a Stranger

Escondido Walking With a Stranger

Escondido est un duo de Nashville formé de Tyler James et Jessica Maros. Ils proposent un son pop rock teinté de quelques touches de country et même de musique mexicaine. Suite à l’excellent album The Ghost of Escondido paru en 2013, le duo revient maintenant avec son deuxième enregistrement. Encore une fois, ils nous présentent plusieurs excellentes chansons dans un ensemble cohérent et très agréable à écouter. La voix de Jessica nous séduit rapidement, dès la première pièce, « Footprints ». (mai 2016)

Kill Canyon / Cadence

½

   

 Frightened Rabbit – Painting of a Panic Attack

Frightened Rabbit Painting of a Panic Attack

Le groupe écossais est de retour avec son cinquième album studio. Réalisé de main de maître par Aaron Dessner (The National), l’album réussit à transporter le son indie rock plutôt introspectif du groupe dans une ambiance de beaucoup plus grande envergure. On les retrouve ici quelque part entre The Killers et Arcade Fire. Il y a bien encore quelques pièces mid-tempo plus intimistes, mais l’ensemble se démarque par son pouvoir d’attraction rapide. Il s’agit certainement de leur album le plus accessible à ce jour, tout en étant peut-être leur plus solide, avec plusieurs compositions de premier plan. On n’a qu’à mentionner les quatre titres qui lancent les hostilités : « Death Dream », « Get Out », « I Wish I Was Sober » et « Woke Up Hurting ». Avec Painting of a Panic Attack, il n’y a plus aucun doute que Frightened Rabbit viennent de faire leur entrée dans les grandes ligues. Voyons voir maintenant ce qui nous attend pour la suite. (mai 2016)

Vidéoclips : « Get Out » - « Woke Up Hurting »

Atlantic / Warner

½

   

 The Gloaming – The Gloaming 2

The Gloaming The Gloaming 2

Le groupe irlandais nous offre son deuxième album. The Gloaming présentent toujours leur mélange de musique traditionnelle irlandaise, de classique contemporain, de post-rock, de jazz et de musique expérimentale. Ce n’est donc définitivement pas une musique commune qu’ils nous proposent alors qu’ils demeurent absolument incomparables. Le violoniste Martin Hayes souligne que ce deuxième disque est encore plus expressif et chargé d’émotions que le premier. Peut-être un peu plus ancré dans la musique traditionnelle que le précédent, The Gloaming 2 nous offre encore une fois une expérience musicale hors du commun. (mai 2016)

Justin Time / SIX

½

   

 PJ Harvey – The Hope Six Demolition Project

PJ Harvey The Hope Six Demolition Project

L’auteure-compositrice et interprète anglaise est de retour avec son premier album en cinq ans. Elle propose à nouveau un son cru qui mélange blues et rock, mais avec des éléments de jazz et même de spiritualité. Comme sur son album précédent, Let England Shake, les meilleurs moments demeurent ses passages chargés d’émotion faisant un retour sur les désastres de la guerre. Par contre, en certaines occasions, elle semble dénoncer de façon un peu gratuite, voire même accuser en pointant du doigt. S’il y a un sentiment qu’on ne désire pas en écoutant de la musique, c’est bien de se sentir jugés… En ce sens, quelques chansons comme « Medicinals » nous font décrocher de cet ensemble plutôt inégal sur lequel l’artiste ne prend qu’une position d’observatrice. On a entendu beaucoup plus satisfaisant et personnel de la part de PJ Harvey dans le passé. (mai 2016)

Vagrant / Universal

   

 Intakto – Lazos

IntaktoLazos

Le duo composé de l’auteur-compositeur, guitariste et chanteur Alejandro Venegas et du violoniste Simon Claude est de retour avec un nouvel album, son troisième, neuf ans après Todavia. Enregistré à Montréal avec le réalisateur François Lalonde, Lazos est l’album ultime de l’amitié. Il contient de très belles chansons, majoritairement en espagnol, dont la pièce d’ouverture, « Un poco de ti », ainsi que la magnifique « Tu semilla en mi canto ». L’album se conclut avec l’émouvante instrumentale « Con motto ». La magie opère toujours entre ce duo alliant une guitare du sud et un violon du nord. Ils ont su développer leur style au cours des 20 dernières années et ils semblent désormais en parfait contrôle de leur art. (mai 2016)

Justin Time / SIX

½

   

 King Gizzard and the Lizard Wizard – Nonagon Infinity

King Gizzard and the Lizard Wizard Nonagon Infinity

King Gizzard and the Lizard Wizard est un groupe australien formé il y a cinq ans. Très prolifiques, ils présentent déjà un cinquième album depuis 2014 seulement, et aucun ne peut être comparé au précédent. Ils proposent un rock alternatif psychédélique particulièrement original. Sur Nonagon Infinity, ils semblent en mesure de canaliser leurs diverses expérimentations des derniers albums dans un ensemble un peu plus cohérent. Les neuf pièces que compose l’album (pour un total de 42 minutes) ont été créées pour s’écouter en un seul temps, sans pauses, telles une boucle musicale sans fin. Le résultat est assurément hypnotisant avec un rythme rapide qui ne s’interrompt que rarement, chaque pièce reprenant un élément de la précédente. Au début du CD, on retrouve des traces de métal des années 1970, de Black Sabbath à Blue Oÿster Cult. Par la suite, on revient plutôt à un mélange de vieux rock progressif à la Frank Zappa et de plus contemporain à la Flaming Lips, avec aussi quelques éléments de jazz. Voici un groupe créatif à souhait qu’il faut découvrir à tout prix, surtout avec cet album incomparable! (mai 2016)

ATO

½

   

 Lorraine Klaasen – Nouvelle journée

Lorraine Klaasen Nouvelle journée

Pour la première fois, Lorraine Klaasen présente une chanson en français, la chanson-titre de son nouvel album. Pour le reste, Nouvelle journée contient des chansons en anglais, mais aussi dans des langues tribales de son pays natal, l’Afrique du Sud (tsonga, sotho, isizulu et xhosa). Lorraine rend hommage à sa mère, Thandie Klaasen, en reprenant « Izani Nonke », une de ses chansons les plus critiques vis-à-vis les élus qui nous gouvernent. La chanteuse présente aussi « Where to Now », une ballade soul qu’elle avait écrite il y a près de 30 ans implorant la compassion et condamnant la cupidité. Sur Nouvelle journée, Lorraine Klaasen offre à nouveau un excellent mélange entre musiques du monde et soul pour un disque ensoleillé, optimiste et dansant. (mai 2016)

Justin Time / SIX

½

   

The Last Shadow Puppets – Everything You've Come To Expect

The Last Shadow Puppets Everything You've Come To Expect

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Stylés entre Mods et petites frappes, détendus au possible - d’aucuns diront presque désinvoltes - Miles Kane et Alex Turner réaniment les Last Shadow Puppets attendus avec obstination par la presse et le public depuis 2008. Des lustres donc… Sans stress ni pression, les deux néo-californiens se sont retrouvés pour ériger une nouvelle collection de chansons classieuses et sensuelles. Pour évacuer le doute, les Puppets frappent direct dans le buffet. « Aviator » offre une profondeur mélodique, la grandiloquence attendue et prouve encore le génie musical du binôme. Impressionnant, le riff de fond est simplement dément, les deux voix se télescopent et les arrangements de cordes amènent la puissance. Un grand morceau pour mettre d’entrée tout le monde d’accord. Le brelan de titres introductifs se poursuit avec l’élégante « Miracle Aligner » et surtout « Dracula Teeth » et sa basse chaloupée. Basse qui tient d’ailleurs une belle place dans cet album, comme marque de référence (avouée…) au Gainsbourg époque Mélody Nelson. À même de pousser la chansonnette avec un certain goût pour la ballade charnelle, Alex Turner sort le grand jeu et les mimiques crooners sur « Everything You’ve Come To Expect » et « Sweet Dreams ». Pas complètement assagi et porté par un jeu de guitare bigarré et une âme vicelarde, Kane lâche les chevaux sur l’honorable single « Bad Habits ». Mais c’est lorsqu’il casse ses propres modèles que le binôme dépasse ses limites comme sur « The Element of Surprise », sorte de « Let’s Dance » du disque, et « Pattern », pop sucrée assumée aux orchestrations corpulentes. Clairement, le travail parfaitement exécuté de James Ford à la production (habituel producteur des Arctic Monkeys et du premier Last Shadow Puppets) et Owen Pallett aux orchestrations (également sur le premier album et proche d’Arcade Fire) donne une ampleur et une forte valeur ajoutée à ce disque. Sans atteindre la fraîcheur et l’ébahissement en partie dus à l’effet de surprise sur The Age of The Understatement, ce deuxième album constitue un véritable retour en force qui réussit beaucoup de choses tout en évitant la déception et l’amertume. (mai 2016)

   

 Cyndi Lauper – Detour

Cyndi Lauper Detour

Celle qui rivalisait avec Madonna dans les années 1980 pour le titre de reine de la pop effectue un véritable « détour » musical sur ce nouvel album. Cyndi Lauper présente en effet ses standards country préférés des années 1940, 1950 et 1960. Si sa voix se prête bien à l’exercice, ses interprétations par contre n’ont rien de très lumineux et on se demande même si c’est un album qui était nécessaire. On peut entendre quelques moments intéressants comme « Funnel of Love », « Heartaches by the Number » et « Hard Candy Christmas » en conclusion. Par contre, l’ensemble s’avère quelque peu décousu et serait probablement plus intéressant sur scène dans une revue musicale. Detour est avant tout pour Cyndi un disque pour se faire plaisir à elle-même. Notons la présence d’artistes invités de renom : Willie Nelson, Vince Gill, Jewel, Alison Krauss et Emmylou Harris (pour la chanson-titre). (mai 2016)

Vidéoclip : « Funnel of Love »

Rhino / Warner

   

 Marie-Annick Lépine – J’ai brodé mon cœur

Marie-Annick LépineJ’ai brodé mon cœur

La violoniste et multi-instrumentiste des Cowboys Fringants présente un deuxième album solo tout en douceur. C’est un disque touchant et apaisant qui s’adresse avant tout aux nouveaux parents et à leurs enfants. On y retrouve 13 chansons que Marie-Annick a écrites, mises en musique, réalisées et illustrées. Elle peut compter sur l’appui précieux de deux complices, Catherine Durand et Gaëlle, sans oublier Karl Tremblay, chanteur des Cowboys (et son amoureux), qui ajoute sa voix en plusieurs occasions. Les jeunes enfants risquent fort d’apprécier la voix douce de Marie-Annick et ses très belles mélodies. (mai 2016)

Vidéoclip : « J’ai brodé mon cœur »

La Tribu

 

 Lights – Midnight Machines

Lights Midnight Machines

La chanteuse ontarienne a encore une fois décidé sur Midnight Machines de laisser tomber sa dimension électronique pour plutôt offrir un album acoustique. Une tradition qu’elle perpétue désormais à chacun de ses albums, il s’agit surtout de relectures de pièces de Little Machines paru en 2014, ainsi que deux nouvelles chansons : « Follow You Down » et « Head Cold ». Il n’y en a que huit en tout pour un total avoisinant les 40 minutes. Une section de cordes vient ajouter de la richesse et de la magie à l’album qui réussit à nous conquérir rapidement par son atmosphère chaleureuse. En fait, on pourrait même dire que Lights est à son meilleur dans ce contexte. Un bien beau disque! (mai 2016)

Vidéoclip : « Meteorites »

Interscope / Universal

½

   

 Renée Martel & Patrick Norman – Nous

Renée Martel & Patrick NormanNous

Après 40 ans d’une profonde amitié, les deux légendes du country, Renée Martel et Patrick Norman, unissent enfin leurs voix sur un même album. Avec la collaboration du réalisateur et arrangeur Éric Goulet, le duo présente des chansons originales de Nelson Minville, Albert Babin, Luc De Larochellière et Michel Rivard. La thématique de l’album tourne autour de l’amitié, de la tendresse et de l’amour qui unit ces deux icônes de la musique québécoise. Sans égaler certaines œuvres précédentes des deux artistes, Nous procure avant tout le plaisir de voir ces deux légendes réunies pour la première fois sur un album de chansons originales. (mai 2016)

Martin Leclerc

 

 MCC – Charmant fiel

MCCCharmant fiel

MCC, alias Marie-Claudel Chénard, présente un premier mini-album de cinq titres. Mais MCC c’est aussi pour Montreal Cotton Company, une usine de coton de Valleyfield démolie en grande partie aujourd’hui, où son grand-père a travaillé. L’usine figure sur la pochette du CD, en plus d’avoir inspiré la chanson « MOCO ». Coréalisé par les frères Frédéric et Jean-Philippe Levac (Pandaléon), Charmant fiel comprend une musique acoustique ambiante caractérisée par le doigté unique de MCC à la guitare. Sa guitare et sa voix douce sont enrichies par des claviers et des percussions discrètes. Ce EP nous donne assurément le goût d’en entendre plus! (mai 2016)

½

 Tim Moxam – Soft Summer

Tim Moxam Soft Summer

Suite à la séparation des Great Bloomers, le chanteur canadien s’est lancé dans une carrière solo dont voici le premier album. Accompagné de sa guitare acoustique, Tim Moxam présente un très beau mélange entre musiques folk et country rock. Soft Summer contient des chansons grandement personnelles dont plusieurs vivent depuis longtemps déjà ayant été remodelées plusieurs fois. Moxam a enfin pu les compléter et nous les offrir sur disque. Même si ces pièces datent de différents moments de sa vie, il a réussi à en faire un tout cohérent, cimenté par sa personnalité unique. Si vous aimez le genre country folk, l’ensemble tout en douceur s’écoute à merveille. (mai 2016)

Vidéoclip : « Bones »

Fontana North

   

 Jonathan Painchaud – La tête haute

Jonathan PainchaudLa tête haute

Après plus de 20 ans de carrière, Jonathan Painchaud présente son cinquième album solo, La tête haute. Il est un quarantenaire profondément heureux qui savoure pleinement la vie, et ça fait du bien à entendre. Musicalement, l’auteur-compositeur et interprète semble plus libre que jamais et il en résulte un album lumineux qui se déguste avec plaisir. Réalisé par son frère Éloi, La tête haute inclut bien sûr des chansons folk douces, mais des mélodies pop viennent rendre l’ensemble accessible à un large auditoire. Le Madelinot comblera à nouveau ses fans de longue date, même si le disque ne contient que 10 titres totalisant 31 minutes. (mai 2016)

L-A be / SIX

½

   

 Meghan Patrick – Grace & Grit

Meghan Patrick Grace & Grit

Meghan Patrick est une chanteuse country ontarienne qui arrive avec son tout premier album, Grace & Grit. Elle a débuté en tant que chanteuse du groupe bluegrass The Stone Sparrows. Elle propose un country pop contemporain grandement énergique, auquel s’ajoute sa voix puissante. Parmi les collaborateurs à l’album, notons Chad Kroeger qui a co-écrit et réalisé plusieurs titres dont le premier extrait, « Bow Chicka Wow Wow ». On retrouve aussi Joe Nichols qui chante en duo avec Meghan sur « Still Loving You ». C’est un premier album très réussi que nous offre Meghan Patrick, elle qui risque fort de devenir la prochaine Shania Twain. (mai 2016)

Vidéoclip : « Bow Chicka Wow Wow »

Warner

   

 Yann Perreau – Le fantastique des astres

Yann PerreauLe fantastique des astres

Pour son cinquième album, Yann Perreau nous fait visiter sa planète bien particulière. Le fantastique des astres offre un univers surprenant avec des élans dansants, presque latins ou à la Stromae. C’est le cas notamment pour le premier extrait, « J’aime les oiseaux », une véritable bouffée de fraîcheur. Très théâtral, c’est comme si Perreau avait pensé l’album en fonction d’une éventuelle comédie musicale. Il navigue de belle façon entre morceaux entraînants dominés par l’électro et des pièces plus touchantes dans lesquelles il rend hommage aux deux femmes de sa vie : sa mère (« À l’amour et à la mer ») et son amoureuse (« T’embellis ma vie »). Par contre, pour la première fois, Perreau semble se perdre entre sa poésie, ses prises de position et le désir du divertissement ultime. Il frappe donc dans toutes les directions, les yeux fermés, ce qui est déstabilisant et frustrant. Frustrant parce qu’on veut tant l’aimer ce cinquième opus, mais il nous laisse sur notre appétit. Réalisé par le mystérieux Tante Blanche, l’album inclut la participation de trois collaborateurs de talent : Pierre Kwenders, Inès Talbi et Laurence Nerbonne. (mai 2016)

Vidéoclip : « J’aime les oiseaux »

Bonsound

 

 Ludo Pin – Les moyens du bord

Ludo PinLes moyens du bord

Il y a seulement six ans que Ludo Pin s’est installé au Québec et il présente déjà son troisième album depuis ce temps. La paternité et la lecture de L’usage du monde de Nicolas Bouvier ont donné un nouveau souffle à son écriture, lui faisant prendre du recul et lui permettant d’affronter ses doutes et ses questionnements sous un autre angle. Musicalement, l’artiste demeure dans des ambiances électro pop légères, à l’image du premier extrait, « Amour à mort ». Dans cette nouvelle aventure, Ludo Pin est encore une fois appuyé par son fidèle collaborateur Navet Confit qui semble avoir la touche pour faire sortir le meilleur de Ludo. Sa voix douce demeure chaleureuse et envoûtante et ses rythmes mid-tempo réussissent à nous faire taper du pied à tout coup. Les moyens du bord est donc encore un très bon disque pour Ludo Pin, un disque à la hauteur des attentes de ses fans. (mai 2016)

Coyote

½

 

 Renaud – Renaud

RenaudRenaud

Le chanteur parisien demeure toujours bien actif à l’aube de ses 64 ans, « toujours debout » comme il le dit si bien dans le premier extrait de cet album éponyme. Pourquoi un album titré de son nom aussi tard dans sa carrière? Peut-être parce qu’il réussit à offrir l’un de ses albums les plus personnels à ce jour. Musicalement par contre, Renaud demeure dans le style folk rock qui l’a rendu célèbre tout au long de ses 40 ans de carrière. Il propose plusieurs très bonnes chansons, pour un album qui réussira certainement à satisfaire encore ses fans de longue date. (mai 2016)

Vidéoclip : « Toujours debout »

Parlophone / Warner

   

 Royal Tusk – Dealbreaker

Royal Tusk Dealbreaker

Royal Tusk est un groupe d’Edmonton qui présente son premier album complet. Réalisé par Eric Ratz (Big Wreck, Monster Truck, Arkells, Billy Talent), Dealbreaker offre un son rock contemporain énergique. Leur côté rock ‘n’ roll n’est pas sans nous rappeler Billy Talent en plusieurs occasions. Ils ont aussi une énergie à la Collective Soul, un groupe pour qui ils font d’ailleurs quelques premières parties de spectacles. Sans déborder d’originalité, Royal Tusk proposent une musique entraînante et divertissante. (mai 2016)

Vidéoclip : « Fever »

Cadence / Universal

   

 RYMZ – Petit prince

RYMZPetit prince

Le jeune MC de 27 ans possède une impressionnante feuille de route sur la scène hip hop québécoise. Avec Petit prince, il lance son deuxième album solo, deux ans après Indélébile. Les textes provocateurs et les compositions lourdes ne sont pas sans rappeler le rap américain. Véritable bête de scène, c’est dans ce contexte que la musique et le flow de RYMZ prennent tout leur sens, accompagné d’un DJ et d’un batteur. Pour ce nouvel album, le rappeur s’entoure de plusieurs collaborateurs, dont Souldia, Leïla Lanova et Maxime Gabriel. Les fans de rap québécois sauront assurément apprécier ce talentueux MC. (mai 2016)

Silence d'Or / SIX

 

 Vox Sambou – The Brasil Session

Vox SambouThe Brasil Session

The Brasil Session est le troisième album de l’auteur-compositeur et interprète montréalais d’origine haïtienne. Vox Sambou représente de façon irréprochable le métissage des genres pour une musique du monde riche de diverses influences. Comme son titre l’indique, on peut bien sûr entendre de la musique brésilienne, mais on retrouve aussi des éléments de rock de diverses origines, des rythmes traditionnels, des éléments afro-latins, du reggae et du rap. Les textes naviguent entre l’anglais, le français, l’espagnol et le créole. Avec The Brasil Session, celui qui est très impliqué auprès des adolescents du quartier Côte-des-Neiges à Montréal solidifie sa position de leader de la nouvelle musique du monde au pays. (mai 2016)

Ndjam / SIX

½

 

 Samito – Samito

Samito Samito

Originaire du Mozambique, ce néo-Montréalais présente un mélange de musique acoustique, de rock et d’électro, y intégrant des rythmes et des textes inspirés de ses racines. Il s’agit donc d’une musique du monde métissée qui possède tout le groove nécessaire pour plaire à un vaste auditoire. Avec son premier extrait, « LOL », Samito prouve son immense talent de mélodiste. Ses textes passent de l’anglais au portugais en passant par le tswa. Sur ce premier album éponyme de huit titres, on peut entendre plusieurs moments énergiques et entraînants qui satisferont les amateurs les plus exigeants. C’est seulement dommage que l’ensemble ne dure que 27 minutes. (mai 2016)

Costume / SIX

½

 

 Richard Séguin – Les horizons nouveaux

Richard SéguinLes horizons nouveaux

Après plus de 40 ans de carrière, Richard Séguin présente son 14e album solo. On y trouve 11 chansons originales dont le premier extrait, « Le manteau ». L’auteur-compositeur et interprète s’entoure de fidèles complices musiciens en Hugo Perreault et Simon Godin aux guitares, Myëlle au violoncelle et Marc-André Larocque à la batterie. Il peut aussi compter sur des collaborateurs de renom : Bears of Legend sur « Quand on ne saura plus chanter », ainsi que Vincent Vallières et Patrice Michaud sur « Roadie », en hommage aux techniciens de scène. La poésie de Séguin témoigne toujours d’une grande préoccupation humanitaire. Et sa voix n’a pas vieilli, demeurant toujours aussi efficace après toutes ces années. Sans se réinventer, Séguin ne décevra certainement pas ses fans avec Les horizons nouveaux. (mai 2016)

Spectra

 

 Andy Shauf – The Party

Andy Shauf The Party

Le jeune auteur-compositeur et interprète de Regina en Saskatchewan s’inspire autant de Neil Young que d’Elliott Smith et de Wilco. Par contre, il réussit à créer son propre univers grandement fantaisiste sur The Party. Il propose une musique pop sophistiquée, généralement acoustique, mais aux arrangements tout de même riches. Certains titres se démarquent du lot comme « The Magician » et « The Worst in You », mais l’ensemble devrait être écouté attentivement à quelques reprises pour être totalement assimilé. La récompense n’en sera que meilleure puisqu’il s’agit certainement de l’un des meilleurs albums canadiens à paraître depuis le début de 2016. À découvrir! (mai 2016)

Arts & Crafts / SIX

½

   

 Kyra Shaughnessy – Passage

Kyra Shaughnessy Passage

Originaine de la région de Lac-Mégantic, Kyra Shaughnessy est une poète, auteure-compositrice et interprète qui fait carrière depuis une dizaine d’années. Sur son troisième album, conçu avec le réalisateur Dany Placard, elle propose toujours une musique folk, mais intégrant des sonorités et influences d’Irlande, d’Afrique de l’Ouest et des Premières Nations. Elle alterne entre le français et l’anglais (avec aussi du gaélique irlandais), et elle évolue dans une atmosphère enveloppante. Les arrangements magnifiques enrichissent l’ensemble qui met parfaitement en valeur la voix pure de Kyra. Passage est un très bel album, à la fois personnel et universel. (mai 2016)

½

 Les Sombres Héros – Les Sombres Héros à Santiago de Cuba

Les Sombres HérosLes Sombres Héros à Santiago de Cuba

Les Sombres Héros, ce sont deux Québécois amoureux de musique cubaine : Mathieu Leduc et Nicolas Gareau. Ils mélangent habilement l’humour joual aux chansons typiquement cubaines en espagnol. Le duo s’est envolé pour Santiago de Cuba au printemps 2015 pour enregistrer aux Studios Egrem en compagnie d’un groupe de maestros cubanos. Ils ont aussi eu l’idée d’immortaliser cette aventure sur vidéo afin d’en produire un documentaire qui parait simultanément avec l’album. Le CD de 9 titres contient deux reprises de chansons cubaines et sept nouvelles compositions. Il arrive que le passage entre l’espagnol et le joual (ou le français chanté à l’espagnol) égratigne quelque peu l’oreille, mais le disque propose généralement une belle fusion entre les deux cultures. (mai 2016)

 

 The Strumbellas – Hope

The Strumbellas Hope

Le groupe indie de Toronto ne pensait certainement pas envahir les radios avec un succès instantané. C’est pourtant ce qui est arrivé avec le premier extrait de Hope, « Spirits », une chanson pop rock totalement inoubliable. Simon Ward et sa bande ont définitivement réussi à produire leur véritable hymne qu’ils devront interpréter le reste de leur carrière. Le reste de l’album offre un mélange d’indie pop, de folk et de rock. D’autres titres se comparent avantageusement à « Spirits ». C’est le cas notamment pour la suivante, « Shovels & Dirt », dont le refrain avec un chœur possède le même potentiel accrocheur. The Strumbellas présentent dans l’ensemble un album qui crée une dépendance et vous fera certainement chanter en chœur. (mai 2016)

Vidéoclip : « Spirits »

Six Shooter / Universal

½

   

 Cole Swindell – You Should Be Here

Cole SwindellYou Should Be Here

Le chanteur country américain est de retour avec son deuxième album, You Should Be Here. Dès la première pièce, « Flatliner », il est accompagné de Dierks Bentley, question de donner un peu d’énergie à ce début d’album. Par contre, il revient tout de suite à une chanson mid-tempo sans grand intérêt avec « Middle of a Memory ». C’est un peu le sentiment qui nous habitera tout au long du CD avec plusieurs morceaux faciles à ignorer entre mid-tempo et ballades. Ce sont toujours les chansons entraînantes qui sont les plus réussies pour Cole Swindell, mais il n’en présente malheureusement que trop peu. Ceux qui avaient aimé son premier disque ne seront pas trop déstabilisés alors que l’on retrouve la même recette sur You Should Be Here. (mai 2016)

Vidéoclip : « You Should Be Here »

Warner

½

     

 Chaim Tannenbaum – Chaim Tannenbaum

Chaim Tannenbaum – Chaim Tannenbaum

Avec plus de 50 ans de carrière, le Montréalais de 68 ans est une véritable légende du folk ayant joué avec les plus grands, dont la famille élargie McGarrigle/Wainwright. Chaim Tannenbaum a participé à plus de 20 albums, soit en tant que musicien multi-instrumentiste ou en tant que réalisateur. Par contre, il présente son tout premier album solo. « Enfin », diront ses proches et ses admirateurs. L’album de 13 titres contient une musique folk plutôt traditionnelle, totalement acoustique. Professeur de philosophie à la retraite, Tannenbaum habite maintenant à New York. Il sera possible de l’entendre en concert à Montréal le 9 juin à l’Upstairs. (mai 2016)

StorySound / SIX

   

 

Victoria + Jean Divine Love

Victoria + Jean est un duo de Bruxelles qui présente son tout premier album avec Divine Love. Pour l’occasion, ils se sont entourés d’une liste impressionnante de réalisateurs : Ian Caple (Tricky, Kate Bush), John Parish (PJ Harvey, Goldfrapp), Rob Kirwan (Depeche Mode, U2), Christopher Berg (The Knife, Fever Ray, Depeche Mode), Joe Hirst (Florence + the Machine, Stone Roses, M.I.A.) et Alistair Chant (PJ Harvey). Leur musique est basée sur la voix envoûtante de Victoria et la guitare électrique de Jean. À noter que Victoria et Jean, qui forment aussi un couple dans la vie, ont voulu produire un vidéoclip pour chacune des 12 pièces de l’album. Il en résulte comme un ensemble de courts-métrages, tous plus intéressants les uns que les autres. Voici un premier album convaincant de la part de ce duo belge de grande talent. (mai 2016)

Vidéoclips : « Divine Love » - « Härligt Sverige » - « Where We Belong »

Cadence / Universal

½

   

 

VioleTT PiManifeste contre la peur

VioleTT Pi est une bibitte indescriptible, le projet déjanté de Karl Gagnon. Des textes plus souvent qu’autrement absurdes et incompréhensibles sont accompagnés d’une musique mélangeant l’électro, le rock et le punk dans une désorganisation complète et déroutante. Assurément créatif, Manifeste contre la peur ne se compare à rien de connu sur cette planète. Il y a bien l’électro punk de Peaches qui peut nous venir en tête, mais les moments rock nous ramènent rapidement dans une atmosphère bien québécoise. Si vous recherchez désespérément une musique unique, vous visez juste avec VioleTT Pi que vous ne pourrez accuser de copier qui que ce soit. (mai 2016)

L-A be / SIX

½

 

 Rufus Wainwright – Take All My Loves: 9 Shakespeare Sonnets

Rufus Wainwright Take All My Loves: 9 Shakespeare Sonnets

Take All My Loves n’est pas sa première incursion dans le monde de Shakespeare, mais dans ce cas-ci, Rufus Wainwright présente un habile mélange entre sa musique pop de chambre, l’opéra et des lectures. Trois des sonnets sont déjà parus sur , mais ils sont présentés ici dans de nouveaux arrangements. On retrouve 16 pistes en tout, donc plusieurs des poèmes se retrouvent en deux versions différentes. Parmi les artistes invités, notons d’abord la cantatrice Anna Prohaska, mais aussi Helena Bonham Carter, Carrie Fisher, Martha Wainwright et Florence Welch (Florence + the Machine). L’Orchestre symphonique de la BBC fait aussi de nombreuses apparitions. Certains fans pourraient être déçus de ne pas entendre Wainwright chanter très souvent sur l’album, mais il agit plutôt comme chef d’orchestre d’un album varié qui vise avant tout de mettre en avant l’œuvre de Shakespeare. En fait, Wainwright prouve surtout sa grande polyvalence en tant que musicien et arrangeur. Un très bel album empli de créativité! (mai 2016)

Deutsche Grammophon / Universal

½

   

 White Lung – Paradise

White Lung Paradise

Après 10 ans de carrière, le groupe indie rock de Vancouver semble enfin véritablement prendre son envol avec ce quatrième album. Dynamique à souhait, Paradise capte rapidement notre attention avec des rythmes accrocheurs, malgré un son rock qui n’a rien de conventionnel. Leurs racines punk et noise ne sont en effet jamais bien loin, avec aussi quelques expérimentations à la guitare, qui voyage entre punk et métal. La voix de Mish Barber-Way se démarque tout au long du disque, malgré une guitare grinçante et une section rythmique remarquable. Les influences de Hole et des Pixies sont évidentes, mais White Lung semblent avoir enfin trouvé leur propre voie. Dommage qu’on ait seulement droit à 10 pièces totalisant 28 minutes. Pas le choix : il faut le réécouter en boucle, mais ce sera avec un véritable plaisir! Un superbe album, très divertissant! (mai 2016)

Vidéoclips : « Hungry » - « Below »

Domino

½

   

 

Yes We Mystic Forgiver

Forever est le premier album du groupe indie rock de Winnipeg, Yes We Mystic. Le groupe propose un mélange de brit pop à la Radiohead et Coldplay avec une musique indie introspective montréalaise comme Patrick Watson et Wolf Parade. L’album a d’ailleurs été réalisé par Jace Lasek qui a travaillé avec les deux derniers. Le groupe intègre aussi d’autres influences comme du folk et de la musique pop orchestrale qui peut parfois rappeler Arcade Fire. C’est un premier disque surprenant et vraiment intéressant qui nous est offert par Yes We Mystic, un groupe à surveiller de très près. (mai 2016)

½

 

avril :

 

 

Gwen StefaniThis Is What the Truth Feels Like

Dix ans se sont écoulés depuis son dernier album solo, mais voilà que Gwen Stefani présente finalement son troisième enregistrement. Cette longue pause a été marquée par ses enfants, mais surtout par son divorce d’avec Gavin Rossdale (Bush). Ça s’entend rapidement sur This Is What the Truth Feels Like alors qu’une bonne poignée de chansons parlent de libération (« Used To Love You », « Me Without You », etc.). Musicalement, elle présente un son pop qui se veut moderne, mais avec des tendances un peu trop adultes par moments. Ses rythmes dansants s’approchent certainement plus de Kylie et Madonna que des nouvelles sensations pop. Le rock est malheureusement rayé de la carte et les fans de la première heure de No Doubt ne risquent pas de se sentir concernés. Ils devront attendre le nouvel album de leur groupe préféré à venir bientôt, mais avec un homme à la place de Gwen, Davey Havok (AFI)!? Pour revenir à ce nouvel album, après plusieurs pièces mid-tempo sans grand intérêt, Gwen plonge tête baissée dans une musique de club axée sur la basse et réalisée à la perfection. Même si on obtient enfin un peu d’excitation, ce n’est rien pour nous convaincre de la pertinence de ce nouveau disque et les chances de revenir immédiatement au titre #1 sont plutôt minces. Gwen présente certainement une pop de qualité, mais elle ne réussit pas à se démarquer autant qu’on l’aurait voulu. (chronique principale d'avril 2016)

Vidéoclips : « Used To Love You » - « Make Me Like You »

Interscope / Universal

   

     

Bullion – Loop the Loop

Bullion Loop the Loop

Après s’être fait connaître avec des échantillonnages des Beach Boys, Nathan Jenkins présente un premier album de musique originale. Le producteur londonien est depuis passé de rythmes hip hop à une musique électro beaucoup plus pop. Ce qui ne veut pas dire qu’il est devenu accessible pour autant. Au contraire, la musique de Bullion demeure plutôt champ gauche avec quelques bons rythmes, mais surtout, la nécessité d’écouter attentivement ce qu’il a à nous offrir si on veut véritablement adhérer à son œuvre. Par contre, une fois qu’on y a mis l’effort, on ne peut que se laisser convaincre de l’efficacité de ses compositions. N’attendez rien pour la radio, mais sa musique électro pop aux influences new wave, parfois à la Gary Numan (l’excellente « Speed »), devrait arriver à vous séduire. L’intégration occasionnelle de cuivres aide aussi à rendre sa musique plus terre à terre. Voici un très bon exemple que la musique métissée des années 2010 peut être particulièrement créative et toute aussi agréable à écouter. Bullion nous offre une musique d’ambiance incomparable. (découverte du mois d'avril 2016)

Deek

½

   

 3 Doors Down – Us and the Night

3 Doors Down Us and the Night

Après cinq ans d’absence, le groupe américain est de retour sur disque. Ils ont deux membres d’importance en moins par contre suite au départ du guitariste Matt Roberts (un membre fondateur) et du bassiste de longue date Todd Harrell qui ont dû être remplacés. Aussi, pour donner de la vie à la musique du groupe devenue franchement monotone sur Time of My Life, ils ont embauché le réalisateur Matt Wallace. En ce sens c’est réussi puisque le groupe revient à des rythmes énergiques, des refrains puissants et des riffs pour emplir les stades sur leur chemin. Par contre, on repassera pour l’originalité avec 11 chansons qui rappellent toutes plus Nickelback les unes que les autres. C’en devient gênant, et ce très rapidement avec les premières pièces, « The Broken » et « In the Dark ». 3 Doors Down n’ont peut-être jamais été des génies de la création, mais là leur réservoir est vide. Seul point positif : Us and the Night ne nous fait pas autant bailler que leur précédent CD, réussissant même à nous faire taper du pied à l’occasion. (avril 2016)

Vidéoclip : « In the Dark »

Republic / Universal

½

   

 Matthew Barber & Jill Barber – The Family Album

Matthew Barber & Jill Barber The Family Album

Après une douzaine d’années à avoir fait carrière chacun de leur côté, le frère et la sœur se retrouvent enfin sur un même album. Ils avaient bien collaboré à différents disques l’un de l’autre et avaient tourné ensemble, mais The Family Album est un premier enregistrement conjoint. Ils présentent cinq nouvelles chansons, deux de Matthew et trois de Jill, dans un style country folk. Les six autres pièces de l’album sont des reprises soigneusement choisies dans un répertoire folk des années 1960 et 1970. Notons entre autres « If I Needed You » de Townes Van Zandt et « Comes a Time » de Neil Young. On peut aussi entendre la version anglaise de « La complainte du partisan » de Leonard Cohen. L’album a été réalisé de main de maître par Michael Piersante (Willie Nelson, Robert Plant & Allison Krauss, Elvis Costello) et on peut y découvrir tant leurs influences du folk canadien que de l’americana. Même s’ils demeurent grandement efficaces chacun de leur côté, il semble que Matthew et Jill gagnent en solidité lorsqu’ils s’assemblent. (avril 2016)

Outside / SIX

½

   

 Bibio – A Mineral Love

Bibio A Mineral Love

Le Britannique Bibio, de son vrai nom Stephen Wilkinson, mélange habilement l’électronique et l’acoustique pour une musique indie folk électro unique. Sur A Mineral Love, il explore à nouveau la modernité de la musique du 21e siècle, mais en la joignant à des ambiances R&B et funk qui nous ramènent tout droit aux années 1970. Il laisse quelque peu de côté l’échantillonnage pour jouer de vraies chansons en studio. C’est quand il utilise de vieux synthétiseurs ou une guitare funky d’une autre époque qu’il présente ses meilleurs moments. Bibio nous offre une musique empreinte de douceur et de subtilités qui crée une ambiance bien particulière et extrêmement agréable. Parmi les participations à l’album, notons Gotye, Olivier St Louis et Wax Stag. (avril 2016)

Warp

½

   

 Jean-Michel Blais – Il

Jean-Michel Blais Il

Le pianiste et compositeur québécois présente un tout premier album de musique néo-classique ou classique contemporaine. Il s’agit d’un album minimaliste où seulement le piano s’exprime. À travers les huit pièces totalisant 27 minutes, il réussit à faire passer admirablement l’émotion. C’est comme si un film défilait devant nos yeux. Jean-Michel Blais deviendra assurément un artiste grandement reconnu. (avril 2016)

Arts & Crafts / SIX

½

 

 Megan Bonnell – Magnolia

Megan Bonnell Magnolia

Après un premier album d’une grande efficacité avec Hunt and Chase, la jeune artiste ontarienne revient avec un disque plus abouti sur lequel elle étend un peu son champ d’action avec de solides mélodies pop sur un fond variant entre folk, indie pop et musique alternative plus adulte. Elle augmente son niveau de créativité en assumant sa propre personnalité et en offrant un album qui n’appartient qu’à elle. Un très bel accomplissement pour cette jeune artiste au talent infini... Et quel plaisir que d’entendre sa voix à nouveau! (avril 2016)

Maple / Universal

½

   

 Ariane Brunet – Stella

Ariane BrunetStella

Pour son troisième album, Ariane Brunet présente une musique pop aérienne dans laquelle le groove occupe une place prépondérante. Sa voix feutrée offre une grande part de soul et elle semble avoir atteint une belle maturité artistique. Elle s’entoure d’une équipe de collaborateurs masculins pour l’aider à l’écriture des textes et de la musique (Alexandre Désilets, Mathieu Lippé, le rappeur parisien Vincha et le guitariste Jean-Alexandre Beaudoin) et pour la réalisation (Marc Bell). À ses musiciens s’ajoute occasionnellement une section de cuivres, qui vient enrichir l’ensemble. Moins autobiographique que ses disques précédents, Stella raconte plusieurs histoires qui existent autour d’elle et qu’elle désire mieux comprendre. C’est encore un excellent album que nous propose la jeune artiste de 24 ans, un album qui comblera ses nombreux fans. (avril 2016)

Victoire

½

 

 Nicola Ciccone – Esprit libre

Nicola CicconeEsprit libre

Plus de trois ans après son dernier album en français, l’auteur-compositeur et interprète italo-québécois est de retour avec un nouveau disque de chansons originales dans la langue de Molière. Au cours de cette période, Nicola Ciccone a publié deux livres, couru deux marathons, donnée de nombreux spectacles, mais il a aussi traversé des épreuves dont un deuil important. Tout ce vécu teinte Esprit libre qui traduit son urgence de vivre, par exemple avec le premier extrait, « J’veux pas mourir avant d’être mort ». Il rend hommage à son père dans « Oh toi mon père » et il évoque les menaces contre la chanson francophone dans « Cette chanson-là, elle jouera pas à la radio ». On y trouve bien évidemment des chansons d’amour comme « J’veux plus quêter l’amour » et « La solitude à deux », mais on peut aussi y entendre des chansons festives comme « Quand on joue avec le feu » et « Les bons gars finissent derniers ». Avec Esprit libre et sa très bonne chanson-titre, Nicola Ciccone continue de suivre son propre chemin, sans se préoccuper des conventions. (avril 2016)

Matita

 

 Clarika – De quoi faire battre mon cœur

ClarikaDe quoi faire battre mon cœur

Voici le septième album de la chanteuse française Clarika. Son écriture demeure particulièrement précise, que ce soit dans les moments pop rock entraînants ou dans les passages plus doux.  Les superbes arrangements de cordes jouent assurément un rôle important dans l’ensemble avec un enrobage somptueux des textes de Clarika. Donnons le crédit au réalisateur, Fred Pallem. Parmi les 13 chansons de l’album, notons deux duos : « La cible » avec La Maison Tellier et « Dire qu’à cette heure » avec Alexis HK. Parmi les thèmes abordés, il y a la séparation, inspirée de sa séparation amoureuse et artistique d’avec le compositeur et arrangeur Jean-Jacques Nyssen avec qui elle était en couple depuis 25 ans. (avril 2016)

At(h)ome / SIX

 

 Matt Corby – Telluric

Matt Corby Telluric

L’auteur-compositeur et interprète de Sydney en Australie présente son premier album avec Telluric. Il propose un mélange de pop rock adulte et de rock alternatif plutôt introspectif. Des noms comme Jack Johnson et Josh Rouse peuvent nous venir en tête, mais Corby possède une voix particulière ainsi qu’un phrasé unique. Il présente un album de 11 pièces totalisant 46 minutes et l’ensemble demeure passablement cohérent jusqu’à la fin avec quelques très bons moments. (avril 2016)

Vidéoclip : « Monday »

Atlantic / Warner

   

 

Edward Sharpe and the Magnetic Zeros Person A

Le groupe indie psychédélique de Los Angeles présente son quatrième album en carrière. Pour l’occasion, la formation de 10 musiciens a changé son processus créatif en enfermant tout le monde dans la même pièce pour écrire et enregistrer. Il en résulte un travail d’ensemble un peu plus cohérent, malgré des envolées de certains instruments ou de voix qui ressortent parfois bizarrement du lot. Mais ces spasmes répondent après tout à leur envie de présenter une musique psychédélique presque expérimentale. Des élans jazz viennent aussi garnir l’ensemble plutôt indéfinissable. Même s’ils semblent réussir à resserrer leur œuvre, il reste que les Magnetic Zeros possèdent une personnalité échevelée qui continue de se démarquer, comme si on écoutait un grand jam interminable. Il faut donc avoir la capacité d’entrer dans leur univers éclectique pour pouvoir véritablement apprécier Person A. (avril 2016)

Community

½

   

 Frédéric Giroux – Le deuxième souffle

Frédéric Giroux – Le deuxième souffle

Ce membre fondateur de Mes Aïeux a profité de la pause du groupe pour travailler à son premier album solo. Frédéric Giroux présente 10 chansons originales aux sonorités folks dans lesquelles il se dévoile et fait part de ses préoccupations, ses réflexions sur l’existence et la quête du bonheur. Entouré d’une nouvelle équipe de collaborateurs, dont Denis Ferland à la direction artistique, il s’éloigne des sentiers battus par son groupe. Il se fait aider par l’auteur Daniel Beaumont pour quatre textes, ainsi que par Julie Ménard pour « Face au nord » et Marc-André Paquet pour « Des cendres dans la tête ». Par contre, Giroux signe toutes les musiques, qui peuvent parfois s’approcher du répertoire de Mes Aïeux, mais tirent généralement une ligne avec le passé. Le premier extrait, « T’es belle à voir aller », rend hommage à sa fille atteinte de fibrose kystique, et elle ne laisse personne indifférent. Avec ce premier disque, Frédéric Giroux trouve effectivement un « deuxième souffle » plus qu’intéressant à sa carrière. Un excellent album! (avril 2016)

Victoire

½

 

 Katerine – Le film

KaterineLe film

Sur ce 10e album, le chanteur fantaisiste français Philippe Katerine présente 16 chansons s’apparentant aux scènes d’un film, enregistrées dans le même ordre qu’elles lui sont venues en tête. Pour l’occasion, il laisse de côté les envolées électro des derniers albums pour une musique minimaliste piano-voix, avec quelques rares percussions, une chorale d’enfants et des sons d’animaux. Il revient donc à la base de ses chansons fantaisistes aux sonorités enfantines. Ses histoires rocambolesques n’en sont que plus mémorables alors que l’on entre avec plaisir dans son univers complètement éclaté. Katerine est une bibitte unique, un artiste à part entière qui réussit toujours à nous faire sourire. Voici donc un film/disque bien singulier et agréable à suivre jusqu’à sa conclusion. (avril 2016)

Cinq7 / Wagram / SIX

½

 

 Kendrick Lamar – untitled unmastered.

Kendrick Lamar untitled unmastered.

Lancé sans avertissement, untitled unmastered contient huit démos qui ne sont que numérotés et datés. D’après les dates, on comprend que l’essentiel de ce matériel a été enregistré pendant les séances en studio pour l’excellent album To Pimp a Butterfly paru en 2015. Avec un album d’une telle solidité, pas surprenant que les « restants » soient aussi efficaces. Mais surtout, les huit pièces s’enchaînent dans un ensemble cohérent, très agréable à écouter. Les musiques accompagnent magnifiquement les paroles de Lamar traitant essentiellement d’extinction et de survie. Son hip hop est toujours doux mais entraînant, puis il semble s’inspirer du jazz et du soul en de nombreuses occasions. Vocalement, il est appuyé à différents moments par Bilal et Cee Lo Green. Lamar a beau présenter cet album comme un disque de démos, il reste qu’il réussit encore une fois un tour de force avec un enregistrement de très grande qualité. Kanye West devrait peut-être s’inspirer de l’humilité de Kendrick Lamar au lieu de promettre le meilleur album de tous les temps. (avril 2016)

Aftermath / Interscope / Universal

½

   

 François Léveillée – La part des anges

François LéveilléeLa part des anges

Trois ans et demi après avoir fait un retour à la chanson sur Le deuxième rôle de ta vie, François Léveillée remet ça avec La part des anges, son cinquième album en carrière. L’auteur-compositeur et interprète (et humoriste à ses heures…) s’interroge sur l’amour à l’ère du virtuel, la génétique, etc., parfois avec humour mais souvent avec émotion. Il donne aussi des conseils à sa fille dans « Faut pas te décourager ». D’ailleurs, il interprète la chanson-titre avec sa fille Sarah Toussaint-Léveillé. François Léveillée présente certainement son album le plus personnel à ce jour. Malgré des arrangements sobres et doux, on peut entendre de belles orchestrations de cordes, du piano, de l’accordéon et une bonne dose de guitares acoustiques. Si vous avez apprécié son disque précédent, il devrait à nouveau vous séduire avec La part des anges. (avril 2016)

Orage

 

 Lost Love – Comfortable Scars

Lost Love Comfortable Scars

Formé en 2013, le jeune quatuor de Montréal nous arrive avec son deuxième album, Comfortable Scars. Lost Love proposent un son pop punk mélodique qui va droit au but. Les 11 chansons accrocheuses traitent de l’importance de faire la paix, de trouver son confort et de moments douloureux du passé. En fait, ils parlent de sujets de leur génération, ce qui n’a rien à voir avec le punk dénonciateur et revendicateur d’autrefois. Avec moins de 32 minutes, Comfortable Scars réussira assurément à vous divertir, sans trop d’efforts. (avril 2016)

Stomp / ULG / Warner

 Moran – Le silence des chiens

MoranLe silence des chiens

Moran revient avec un quatrième album ponctué de sa voix chaude et d’une guitare dominante. Les chansons introspectives traitent d’amour et de désir, pour son album le plus personnel à ce jour. Réalisé, enregistré et mixé avec son complice de longue date, le guitariste Thomas Carbou, Le silence des chiens offre une atmosphère feutrée, toute en douceur. Moran est appuyé par deux collaboratrices de renom : sa conjointe Catherine Major pour le premier extrait, « Tic-Tac », et Luce Dufault pour une reprise de son classique « Soirs de scotch ». Avec Le silence des chiens, Moran présente possiblement son album le plus cohérent à ce jour. Une très belle œuvre! (avril 2016)

Ad Litteram / SIX

½

 Kevin Morby – Singing Saw

Kevin Morby Singing Saw

Kevin Morby s’est d’abord fait connaître au sein de deux groupes de Brooklyn, The Babies et Woods. Maintenant établi à Los Angeles, il travaille en solo depuis 2013. Singing Saw est son troisième album et Morby y augmente l’étendue de son son avec l’ajout de claviers, de trompettes et d’éléments électroniques. Il s’agit bien toujours d’une musique rock alternative par un auteur-compositeur à la voix unique. Par contre, sa musique prend une toute autre dimension ici, gagnant agréablement en richesse. Ce nouveau son nous permet d’apprécier encore plus la qualité des compositions de Kevin Morby. C’est comme s’il passait à un autre niveau. Voici donc un album incomparable, qui risque fort de se retrouver parmi les meilleurs de l’année. (avril 2016)

Dead Oceans

½

   

 Motel Raphaël – System

Motel Raphaël System

Motel Raphaël est un trio féminin d’indie pop montréalais qui existe depuis 2012. On les compare avantageusement à Tegan and Sara, Feist et Arcade Fire. Après un premier album plutôt folk, Motel Raphaël prend une direction complètement nouvelle sur System avec des compositions beaucoup plus complexes. Les 14 pièces sont finement ficelées pour former un tout cohérent et tellement agréable à écouter. Leurs harmonies vocales savoureuses ajoutent à l’ensemble qui s’avère particulièrement excitant. Voici donc un excellent disque par un groupe dont on n’a pas fini d’entendre parler! (avril 2016)

Stomp / ULG / Warner

½

 

 David Myles – Here Now

David Myles Here Now

Le Canadien David Myles représente certainement l’un des meilleurs mélanges entre pop, folk et soul, quelque part entre Justin Timberlake et James Taylor. Avec le mini-album Here Now, il s’installe plus que jamais dans le monde pop avec six titres entraînants aux mélodies inoubliables. Il collabore encore une fois avec Classified qui réalise l’album, en plus de livrer un vers sur l’émouvante « Don’t Leave It Up To Me ». Ce très bon disque nous arrive pour nous faire patienter, alors qu’un album en français devrait voir le jour au printemps 2017. (avril 2016)

Little Tiny / SIX

½

   

 Laurence Nerbonne – XO

Laurence NerbonneXO

Suite à la fin d’Hôtel Morphée, Laurence Nerbonne se lance en solo avec un tout premier album, XO. L’auteure-compositrice et interprète présente une musique électro pop aux influences R&B, hip hop et indie pop. Surtout, elle propose une musique sophistiquée dans laquelle la richesse musicale n’a d’égal que la qualité de la production. Les mélodies accrocheuses à souhait s’accompagnent de rythmes entraînants mis en valeur par la réalisation de Philippe Brault. À noter la présence de Lary Kidd (Loud Lary Ajust) pour « Balade luxueuse ». Pour le reste, Laurence fait pratiquement tout elle-même, un vrai album solo quoi! Pour une musique pop de grande qualité, Laurence Nerbonne vous en mettra plein les oreilles. (avril 2016)

Coyote

½

 

 Karim Ouellet – Trente

Karim OuelletTrente

Après le succès du premier extrait, « Karim et le loup », voici enfin le nouvel album de Karim Ouellet, son troisième. Il est toujours accompagné par son ami Claude Bégin qui coréalise le disque, cosigne les musiques et joue de plusieurs instruments. Encore une fois, Ouellet réussit à présenter des musiques lumineuses accompagnant des textes plus tourmentés, traitant d’incertitude, d’amour à sens unique ou de la fragilité du temps. Avec « Karim et le loup », il fait un clin d’œil à l’œuvre intemporelle « Pierre et le loup » de Prokofiev, accompagné de la chorale de l’école l’Escale et du Plateau à Québec. Avec ce nouvel album, le jeune trentenaire s’interroge sur ce qui l’attend, puisque « tout ce qui monte va redescendre » comme il le dit si bien dans la chanson-titre. Par contre, l’auteur-compositeur et interprète ne semble pas sur le point de redescendre avec encore une fois un album à la hauteur de son talent. (avril 2016)

Coyote

½

 

 Parquet Courts – Human Performance

Parquet Courts Human Performance

Le groupe indie de Brooklyn, New York revient avec son troisième album, Human Performance. Après des enregistrements bien bizarres, surtout pour le mini-album Monastic Living, Parquet Courts revient avec un meilleur focus. Il en résulte possiblement son album le plus cohérent à ce jour. De très bons riffs et des rythmes entraînants réussissent même à nous faire taper du pied à travers une atmosphère qui demeure extrêmement exploratoire. C’est le cas notamment avec « One Man No City » qui intègre des bongos rythmés dans un long jam de plus de 6 minutes. Par contre, on se limite généralement à des pièces courtes dont plusieurs sous la barre des trois minutes. On retrouve même quelques moments de rock ‘n’ roll particulièrement captivants. Il s’agit d’un album de premier plan pour Parquet Courts, un album qui risque fort de se retrouver parmi les meilleurs de l’année. Le groupe fait certainement partie des groupes américains les plus créatifs en ce moment, et ils réussiront en plus à élargir leur auditoire avec Human Performance. Une belle réussite! (avril 2016)

Rough Trade

   

Iggy Pop – Post Pop Depression

Iggy Pop Post Pop Depression

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Définitivement, Iggy est autant iguane que caméléon. Notamment depuis la fin des années 90, Iggy a tout essayé. Le folk douteux d’Avenue B, le heavy metal poisseux de Beat ’Em Up, un premier rapprochement Stoogien avec Skull Ring, le disque crooner pour élite francilienne (Preliminaires) jusqu’au disque de reprises (Après). Iggy s’est paumé au passage, diluant son mythe dans les chemins sinueux de la recherche identitaire. Et puis Bowie est mort cette année. L’iguane n’est plus suspendu à son bienfaiteur. La fin? Non, c’est oublier qu’Iggy a de la ressource. Beaucoup de ses contemporains sont partis tôt, plus tôt, il y a parfois bien longtemps. Il est le dernier des Stooges originels, il est le dernier du quatuor Reed-Pop-Bowie-Warhol, il est le dernier des grands punks. Immortel? Peut-être pas mais il se faufile avec son allure reptilienne et il revient avec un nouvel exhausteur de rock : Josh Homme à la baguette (au manche et aux manettes surtout…). Iggy laisse planer le doute d’un dernier baroud d’honneur discographique avec ce Post Pop Depression. Du coup, il y a mis son cœur, ses textes et même ses foutues économies (l’album est autofinancé par Iggy et Josh). Ni vu, ni connu, les deux gonzes ont bossé d’arrache pieds sur un album classouille, façon rock en costard mais torse poil en dessous. Non seulement Josh a du goût, du flegme et un amour vache pour les arrangements subtils mais il a ramené des copains dans le désert : Dean Fertita (de QOTSA et The Dead Weather) et Matt Helders le batteur prodige des Arctic Monkeys. L’empreinte de Josh est aussi palpable que celle de Bowie sur The Idiot et Lust For Life mais l’intelligence du grand roux, c’est de mettre cette patte au service d’Iggy. Ses riffs sont ciselés, un peu froids, stoner quelque part et bluesy partout. Les arrangements sont fins et parfaitement bien sentis. Et puis, le respect de la parole donné : Iggy ne voulait plus beugler mais être fier de ce (potentiel) dernier album studio, il peut se réjouir : le trio introductif tutoie la perfection avec le riff lancinant de « Break Into Your Heart », la basse corpulente de « Gardenia » et le rock asiatique de « American Valhalla » (« China Girl », quelqu’un?). Plus surprenant, Iggy n’hésite pas à mêler sa voix de crooner aux chœurs de Josh, Matt et même des voix féminines (captivante « Sunday », somptueuse « Chocolate Drops »). Si l’Iguane ramène beaucoup de choses à l’âge et au vieillissement dans ce disque, il n’en garde pas moins son énergie dévastatrice qu’il crache impunément en conclusion : « For all your evil and poisonous intentions / Because I'm sick / And it's your fault / And I'm gonna go heal myself now / Yeah! ». La traversée du désert est bel et bien terminée. (avril 2016)

   

 Heather Rankin – A Fine Line

Heather Rankin A Fine Line

Heather Rankin fait partie de la célèbre famille Rankin originaire du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse, qui a fait la pluie et le beau temps sur la scène folk canadienne dans les années 1990 avant de se séparer en 1999. Heather a poursuivi une carrière d’actrice et elle présente maintenant l’album A Fine Line. On retrouve toujours quelques traces du folk celtique qui a caractérisé la musique de sa famille, mais avec une direction beaucoup plus pop adulte. Elle renoue avec sa sœur Cookie et son frère Jimmy le temps d’une chanson, « We Walk As One ». On peut aussi entendre Quake Matthews sur sa reprise de « Everybody Wants To Rule the World » de Tears For Fears. Réalisé par David Tyson, qui collabore aussi à l’écriture de plusieurs chansons, A Fine Line offre quelques moments intéressants, sans grandes surprises. (avril 2016)

Back Street / Maple

   

 Redfoo – Party Rock Mansion

Redfoo Party Rock Mansion

Le plus jeune fils du fondateur de Motown, Berry Gordy Jr., présente un premier album solo, après le succès monstre de son groupe, LMFAO. Par contre, les différences sont plutôt rares alors qu’on peut entendre le même style de musique pour faire la fête avec des rythmes dansants et des paroles plus ridicules les unes que les autres (« Booty Man », « Juicy Wiggle »). On retrouve quelques incontournables qui risquent d’obtenir autant de succès que les « Party Rock Anthem », « Champagne Showers » et « Sexy and I Know It » de LMFAO. C’est le cas entre autres pour « Keep Shining », « Party Train », et bien sûr l’incontournable « Juicy Wiggle ». Par contre, l’album s’avère quelque peu inégal et ne procure pas toujours le même niveau de plaisir. Heureusement, il y a toujours « Juicy Wiggle » pour nous rendre le sourire… (avril 2016)

Vidéoclips : « New Thang » - « Juicy Wiggle » - « Where the Sun Goes » (feat. Stevie Wonder) – « Booty Man » (3600)

   

 Rednext Level – Argent légal

Rednext LevelArgent légal

Tork, le compositeur derrière Rednext Level, insiste pour dire que sa musique n’est pas du rap, mais plutôt du tropical gangster house pop rap. Il s’agit en fait d’un mélange de toutes les musiques électroniques et hip hop. Tork, Maybe Watson et Robert Nelson (alias Ogden), ces derniers découverts au sein d’Alaclair Ensemble, réussissent avec brio à créer une musique pour tous les publics, avec suffisamment de moments pop pour intéresser les radios et un vaste auditoire. En plus, ils peuvent compter sur deux collaborateurs de renom : Claude Bégin pour la néo-funk « Faible pour toi » et Karim Ouellet pour la dancehall « Partir ». Sur Argent Légal, Rednext Level rendent hommage à la classe moyenne avec des textes souvent ridicules, mais des musiques grandement divertissantes. (avril 2016)

Vidéoclips : « Sri Lanka » - « 40K »

Coyote

½

 

 Rose Bouche – En attente de toi

Rose BoucheEn attente de toi

Danyka présente un premier mini-album pour Rose Bouche avec En attente de toi. Elle offre trois chansons écrites en collaboration avec Gerry Stober, Dominiq Hamel (« Bar Hop ») et Yann Perreau (l’excellente chanson-titre). Antoine Gratton a aussi participé, entre autres aux arrangements de « L.A Tombée », qu’on retrouve en boni dans une version acoustique piano-chœurs. Rose Bouche propose une musique pop rock efficace et d’une grande richesse avec l’intégration de violons, de piano et d’accordéon. Le tout accompagne magnifiquement la puissante voix de Danyka. (avril 2016)

Vidéoclips : « L.A Tombée » (version acoustique) - « En attente de toi » (version acoustique en concert)

½

 

Sainte Rose Sweet Talk EP

Sainte Rose est un groupe indie rock québécois qui présente un deuxième mini-album après Bloodlines EP paru au printemps 2015. Il s’agit du second volet d’une trilogie. Sweet Talk EP contient quatre chansons et pour chacune seront tournés des vidéoclips. On peut déjà découvrir celui de « Wounded » qui se présente plus comme un court-métrage qu’un simple vidéoclip. Sainte Rose est composé de Marc Gebrayel et de deux duos de frères : Joey et Mikey Berlangieri, puis Corey et Bryan Blondi. Désirant conserver un parfait contrôle sur leur musique, ils ont refusé quelques offres et ont enregistré ce disque dans leur studio personnel. Leur musique emprunte énormément au pop rock avec des mélodies très efficaces et des rythmes entraînants. (avril 2016)

Vidéoclip : « Wounded »

Allen Stone – Radius (2016 Edition with Bonus Tracks)

Allen Stone Radius (2016 Edition with Bonus Tracks)

Radius nous est arrivé quatre ans après son premier album éponyme, soit au printemps 2015. Un an plus tard, une nouvelle édition voit le jour avec six nouvelles chansons en boni ainsi qu’une version alternative du succès « Freedom ». Allen Stone propose une musique soul intégrant du pop rock et quelques rares traces de blues. Même s’il a assurément du soul dans le ventre, Stone s’éparpille un peu trop avec des moments qui rejoignent presque Maroon 5. Et les chansons en boni n’aident en rien cet éparpillement qui se fait maintenant sur 21 titres totalisant près de 74 minutes. Allen Stone possède un grand talent d’interprète, mais il n’a toujours pas su l’exploiter correctement avec un style s’apparentant un peu trop à Bruno Mars. (avril 2016)

Vidéoclip : « Perfect World »

Capitol / ATO

 

 Suuns – Hold/Still

Suuns Hold/Still

Le groupe indie rock montréalais fête ses 10 ans cette année et pour l’occasion, il nous offre son troisième album (en excluant celui avec Jerusalem in My Heart paru l’an passé). Suuns se sont rendus à Dallas pour enregistrer Hold/Still avec le réalisateur John Congleton (St. Vincent, Swans). Les arrangements demeurent minimaux, mais ils réussissent à tout coup à nous hypnotiser. Le groupe se laisse un peu plus aller dans la voie électronique, avec des moments presque industriels (« Resistance »). Leurs rythmes électro lourds peuvent aussi rappeler PJ Harvey en certaines occasions. Si la première moitié de l’album réussit à nous captiver, la deuxième par contre s’étire quelque peu en longueur, notamment avec « Careful » qui dure 7 minutes interminables. Heureusement, le CD se termine de belle façon avec la concise et efficace « Infinity », parfaite pour nous donner le goût de réécouter l’album, ce qui nous permettra de mieux l’apprécier. (avril 2016)

Secret City / SIX

½

   

 They Call Me Rico – This Time

They Call Me Rico This Time

En 2009, le chanteur des Madcaps, Frédéric Pellerin (alias Rico), quitte momentanément le groupe pour lancer le projet solo They Call Me Rico. Deux albums studios et un en concert plus tard, il revient avec This Time. Il poursuit ainsi son exploration blues et folk, ses premières amours. Il signe les 10 nouvelles chansons, paroles et musiques, et il entame un virage plus rock. L’album a été enregistré de façon analogique et essentiellement live dans deux studios de la région de Lyon, dont son tout nouveau studio, Magnéto. L’homme-orchestre s’entoure pour l’occasion de musiciens québécois et français comme Dominic « Rock » Laroche (Voïvod), Nicolas Grimard (Caïman Fu) et le violoniste et claviériste lyonnais Charlie Glad. Le mastering a été réalisé à Londres par Ray Staff (Muse, Led Zeppelin, David Bowie). Le résultat est un son blues rock plutôt sale et extrêmement efficace, un son à la fois contemporain et garage. (avril 2016)

Voxtone / SIX

½

   

 Steve Veilleux – T’en souviens-tu encore, Godin?

Steve VeilleuxT’en souviens-tu encore, Godin?

Le chanteur et principal auteur-compositeur de Kaïn se permet pour la deuxième fois de présenter un album en solo. Cette fois-ci, il s’est plongé dans l’œuvre du député et poète Gérald Godin pour mettre en musique certains de ses poèmes et cantouques coups de poing, ainsi que de très beaux poèmes d’amour. Ce sont donc douze poèmes de Godin qui ont droit à une deuxième vie en musique. Veilleux assure aussi la coréalisation avec le multi-instrumentiste Davy Gallant. Les arrangements peuvent être parfois épurés, mais certains morceaux brassent passablement, question de bien accompagner les textes durs de Godin. Et si vous croyez que ce sont simplement des poèmes interprétés sur fond musical, détrompez-vous! Veilleux a su créer des musiques et des mélodies à part entière à partir des textes de Godin qui après tout avaient déjà leur part de musicalité. On peut aussi entendre quelques extraits de discours enflammés par Godin dans « Juin 68 ». Parmi les œuvres les plus célèbres présentées, notons le « Cantouque des hypothéqués », « Libertées surveillées » (traitant des arrestations arbitraires dont il a été victime en octobre 1970 avec sa conjointe Pauline Julien), ainsi que le fameux « T’en souviens-tu Godin? » (écrit en 1976 lors de son élection comme député du Parti Québécois). Avec cet album, non seulement Steve Veilleux rend un vibrant hommage à ce poète si près de ses racines et de la classe ouvrière, mais il transporte son œuvre à un autre niveau grâce à une musique de grande qualité, entraînante et divertissante. (avril 2016)

Introduction

R-Musik / SIX

½

 

 Weezer – Weezer (The White Album)

Weezer Weezer (The White Album)

Voici le 10e album en carrière pour Weezer, le quatrième simplement identifié par une couleur. Il faut se rendre à l’évidence que malgré quelques très bons disques, ce sont les albums bleu, vert et rouge qui se démarquent dans leur désormais impressionnante discographie. Il faut maintenant ajouter le blanc à cette liste. Le groupe a apporté une bouffée de fraîcheur en 2014 avec Everything Will Be Alright in the End, mais il réussit à nouveau à se renouveler avec de très bonnes expérimentations. La force de Rivers Cuomo et sa bande est de réussir à expérimenter tout en demeurant accessibles et divertissants. Des mélodies inoubliables et des rythmes porteurs atteignent à nouveau l’objectif, le tout dans un court ensemble de 10 pièces totalisant 34 minutes. (avril 2016)

Vidéoclips : « Thank God For Girls » - « King of the World » - « California Kids »

Crush / Atlantic / Warner

½

   

 Royal Wood – Ghost Light

Royal Wood Ghost Light

L’auteur-compositeur, chanteur, multi-instrumentiste et réalisateur de Toronto a pratiquement tout fait sur son nouvel album, jusqu’à la coréalisation avec Bill Lefler. Les seules autres collaborations sont celles de Hannah Georgas et Felicity Williams (Bahamas). Grâce à très peu d’assistance électronique, Ghost Light demeure essentiellement organique et chaleureux. Wood explore diverses sonorités de guitares et de percussions, y ajoutant du piano et des orchestrations, ce qui en fait une musique pop rock d’une grande richesse et extrêmement variée. Le premier extrait, « Long Way Out », en donne un excellent aperçu, mais c’est le cas tout au long des 13 titres. Avec Ghost Light, Royal Wood donne un nouveau souffle à sa carrière en prenant l’avant-scène du pop rock canadien. Un disque surprenant et combien agréable! (avril 2016)

Vidéoclip : « Long Way Out »

Cadence / Universal / SIX

½

   

 

MARS :

 

 Simple Plan – Taking One For the Team

Simple PlanTaking One For the Team

Cinq ans après Get Your Heart On!, le groupe montréalais lance son cinquième album studio. Après des escapades plus pop, Simple Plan revient avec un son rock à tendance pop punk, toujours dans une atmosphère légère et divertissante. Les chansons sont généralement énergiques, et même lorsque le groupe ralentit le rythme, les pièces conservent leur pertinence. Le groupe avoue avoir conservé les 14 meilleures compositions parmi des dizaines et des dizaines de chansons et on arrive facilement à y croire puisqu’il s’agit de leur meilleur assemblage de pièces depuis leurs débuts fracassants en 2002. On peut entendre plusieurs artistes invités dont Jordan Pundik de New Found Glory et Nelly (pour le succès instantané à la Maroon 5 « I Don’t Wanna Go To Bed » qu’on retrouve une deuxième fois en boni dans une version française). Taking One For the Team contient plusieurs moments forts (« Opinion Overload », « Everything Sucks », « I Dream About You » en duo avec Juliet Simms), mais c’est l’ensemble qui impressionne par sa constance, un exploit que Simple Plan n’a pas réussi souvent depuis quelques années. Voici donc un album de pop punk efficace qui soutire le meilleur du genre tout en étant tourné vers l’avenir. Un excellent divertissement! (chronique principale de mars 2016)

Vidéoclips : « Boom » - « I Don’t Wanna Go To Bed » - « Opinion Overload »

Atlantic / Warner

½

   

       

 BJ the Chicago Kid – In My Mind

BJ the Chicago Kid In My Mind

Bryan James Sledge (alias BJ the Chicago Kid) est déménagé de Chicago à Los Angeles à l’âge de 19 ans pour démarrer sa carrière en tant que chanteur gospel. Après avoir travaillé avec Stevie Wonder et différents artistes gospel et R&B, il présente enfin son tout premier album, plus de 10 ans après ses débuts. In My Mind contient plusieurs des simples qu’il a présentés précédemment pour un total de 15 titres totalisant au-delà de 62 minutes. BJ propose une musique R&B contemporaine avec de grandes influences de soul classique et de gospel. On y retrouve aussi quelques rares traces de hip hop. C’est un excellent album de R&B que nous propose BJ the Chicago Kid, un album riche, créatif et complet qui ne contient que bien peu de faiblesses. Il est peut-être seulement un peu trop long, puisqu’il est possible d’en venir à décrocher, surtout si on n’est pas parmi les plus grands fans de R&B. (découverte du mois de mars 2016)

Vidéoclips : « Church » - « Turnin Me Up »

Motown / Universal

½

   

 Amon Amarth – Jomsviking

Amon Amarth Jomsviking

Après neuf albums, le groupe métal suédois Amon Amarth présente finalement un premier album-concept. Jomsviking raconte l’histoire d’un brigand qui s’est fait expulsé de son village après avoir « accidentellement » disposé de l’homme qui allait épouser la femme qu’il aimait. On suit sa quête pour revenir conquérir son amoureuse. Les vikings nous offrent un excellent mélange de death metal et d’harmonies de guitares à la Iron Maiden. Certains riffs sont particulièrement efficaces, comme dans « Wanderer » par exemple. Peu de pièces vous laisseront indifférents sur cet album qui contient tout ce qu’on aime du groupe depuis une vingtaine d’années (rapidité, lourdeur, précision, virtuosité). Jomsviking est un excellent album de métal mélodique, certainement l’un des meilleurs de la carrière d’Amon Amarth. (mars 2016)

Metal Blade

½

   

 Jason Bajada – Volcano

Jason BajadaVolcano

Pour son deuxième album en français, le Montréalais Jason Bajada semble obsédé par le sommeil, le repos, etc. En plus, sa musique et surtout sa voix apaisante font en sorte de créer ce désir de faire la grasse matinée en compagnie de l’être cher. Il accélère seulement le tempo en quelques occasions, dont pour les excellentes « Pékin (les amitiés) » et « Des grenades dans les yeux » sur lesquelles les guitaristes Jocelyn Tellier et Olivier Langevin semblent se faire plaisir. L’album présente une musique pop aérienne très agréable avec quelques touches plus rétro ou même psychédéliques. Dans l’ensemble, il s’agit avant tout d’un disque de chansons d’amour, mais avec une orientation franchement contemporaine et une réalisation impeccable. Un excellent album! (mars 2016)

Vidéoclip : « Pékin (les amitiés) »

Audiogram

½

 

 

Betty Bonifassi Lomax

Sur son nouvel album, Betty Bonifassi poursuit son exploration de l’œuvre d’Alan Lomax en faisant revivre huit chants d’esclaves africains déportés vers l’Amérique. Elle reprend à nouveau trois chansons de son premier disque paru à l’automne 2014, ce qui ne laisse que cinq nouveaux titres. Avec un total de 31 minutes, Lomax ressemble donc plus à un mini-album qu’à un CD complet. Musicalement, Betty fonce un peu plus dans un blues pur avec des éléments de rock, ce qui enrichit ces chansons traditionnelles. Il faut aussi souligner l’importante présence de la chorale féminine Les Marjo’s qui donne une couleur particulière à l’album. Lomax se veut un compagnon idéal à son premier album éponyme. Par contre, il y manque quelques titres pour réussir à véritablement nous satisfaire. (mars 2016)

L-A be / SIX

   

 Jim Bryson – Somewhere We Will Find Our Place

Jim Bryson Somewhere We Will Find Our Place

L’auteur-compositeur et interprète natif d’Ottawa s’est fait une renommée avec son style country alternatif unique au Canada. Absent sur disque depuis quelques années, le voici de retour avec Somewhere We Will Find Our Place. Il s’agit d’un album de 10 pièces totalisant 39 minutes qui présente plusieurs bonnes compositions à tendance folk. Tout au long de l’album, sa voix semble nous souffler à l’oreille ses douces mélodies, ce qui est bien agréable. Il ne révolutionne assurément pas le genre, mais figure tout de même parmi les artistes les plus intéressants de la scène country folk canadienne actuelle. (mars 2016)

Maple / Universal

   

 Basia Bulat – Good Advice

Basia Bulat Good Advice

La chanteuse indie pop de Toronto présente son quatrième album avec Good Advice. Elle a décidé pour l’occasion de confier la réalisation du disque à son ami et collaborateur Jim James (My Morning Jacket) et elle s’est même rendue en voiture jusqu’à son studio de Louisville au Kentucky. Moins folk que ses œuvres précédentes, l’album contient une guitare électrique, des synthétiseurs et une section rythmique qui appuient un peu plus sa voix charmante. Elle présente donc un son plus pop, comme si elle sortait enfin de sa coquille pour montrer ce qu’elle peut vraiment faire avec sa voix, tant en émotion qu’en puissance. Assurément son disque le plus accessible à ce jour, Good Advice présente aussi Basia Bulat sous son meilleur jour. Un excellent album par une artiste au sommet de son art! (mars 2016)

Secret City / SIX

½

   

 Toronzo Cannon – The Chicago Way

Toronzo Cannon The Chicago Way

Après avoir enflammé les bars blues de Chicago et être devenue une star nationale au Festival blues de Chicago en 2015, Toronzo Cannon est prêt à conquérir le monde. Sur The Chicago Way, il présente 11 chansons originales et il fait honneur à la nouvelle génération de bluesmen en provenance de la ville des vents. Il propose un blues dans le plus pur style de Chicago dans lequel il démontre toute sa virtuosité. Sans révolutionner le genre, Toronzo Cannon réussit à poursuivre la tradition de belle façon avec The Chicago Way. Avis aux amateurs du genre, le blues est encore bien vivant à Chicago! (mars 2016)

Alligator

   

 Nick Carter – All American

Nick Carter All American

L’ex-membre des Backstreet Boys, le plus jeune du groupe, présente son troisième album solo, deux ans après son duo avec Jordan Knight. Il offre une musique pop mélodique, parfois énergique, avec des éléments de rock. Sur le premier titre, « 19 in 99 », on croirait entendre Simple Plan dans leurs moments les plus accessibles. Puis, sur « Get Over Me », Avril Lavigne vient lui porter main forte, alors qu’il nous rappelle le son new wave des Gogo’s dans « Tijuana ». Carter s’essaie même au reggae dans « Second Wind ». Très souvent sur le disque les enrobages ajoutés semblent superflus et surtout bon marché. « Swet » en donne le meilleur exemple avec des synthétiseurs cheaps et des cuivres étouffés à l’arrière. Une fois les quelques titres entraînants passés, Carter ne semble plus rien avoir à nous offrir d’intéressant. La bonne surprise n’aura pas duré longtemps! (mars 2016)

Vidéoclips : « I Will Wait » - « 19 in 99 »

Kaotic / Maple / Universal

½

   

 The Cat Empire – Rising With the Sun

The Cat Empire Rising With the Sun

Le groupe australien qui mélange musiques rock et reggae est de retour avec son septième album. Enregistré à Melbourne avec le réalisateur Jan Skubiszewski (Jon Butler Trio), Rising With the Sun poursuit dans l’ambiance créée par le groupe dans sa tournée des plus grands festivals. The Cat Empire ont en effet joué devant plus de 500 000 personnes lors de leur dernière tournée mondiale, dont une présence remarquée au Festival international de jazz de Montréal et un concert à guichet fermé au mythique Royal Albert Hall à Londres. Le groupe présente donc encore une fois des rythmes efficaces et des mélodies parfaites pour entonner en chœur dans une foule de plusieurs milliers de personnes. Les rythmes du monde viennent à nouveau ajouter de la richesse aux chansons pop rock du groupe, avec en plus une présence importante des cuivres. Les chansons ont été créées rapidement en studio à partir de simples idées ou sons. Il en résulte donc une spontanéité grandement rafraîchissante pour une musique très agréable à écouter, qu’il faut découvrir sur scène. À noter aussi la pochette qui est une création de l’artiste australien Aaron Hayward. (mars 2016)

Vidéoclips : « Wolves » - « Bulls »

Two Shoes / Fontana North / SIX

½

   

 Céu – Tropix

Céu Tropix

La chanteuse brésilienne présente son quatrième album avec Tropix. Elle étend encore un peu plus ses horizons musicaux avec l’incorporation d’électro à sa musique brésilienne, ce qui lui permet du même coup de continuer de se renouveler. Malgré l’utilisation de synthétiseurs, la musique de Céu demeure chaude, une musique parfaite pour une ambiance feutrée de fin de soirée. On y trouve de nombreux clins d’œil au passé avec des références au disco et au new wave, mais avec toujours un regard vers l’avenir. Céu signe 11 des 12 chansons du disque, la douzième étant une reprise de « Chico Buarque Song » de Fellini, un groupe brésilien obscur. Une fois de plus Céu réussit à nous séduire. Une artiste incomparable! (mars 2016)

Six Degrees / SIX

½

   

The Cult – Hidden City

The Cult Hidden City

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Toujours porté par les fondateurs et indispensables Ian Astbury et Billy Duffy, The Cult n’a pas dit son dernier riff. Le groupe anglais, naturalisé californien, achève ainsi la trilogie entamée par Born Into This et poursuivi avec Choice of Weapon. Empreint de spiritualité, d’une vraie force sombre et de textes poignants, ce dixième album du Cult est une stricte réussite servie par les guitares acerbes et redoutablement bien ficelées de Billy Duffy, guitar hero injustement mésestimé. Peut-être que l’on n’attendait plus le binôme à ce niveau, fautifs que nous sommes d’avoir été incrédules. Mais peut-être aussi avions-nous négligé cette synergie naturelle entre les deux hommes. La claque est d’autant plus violente que ce Hidden City est un recueil gracieux de chansons vertigineuses, blindées d’émotions fortes et d’une voix robuste et fragile à la fois. De sinistre mémoire, nous n’avions pas autant chialé comme des mômes qu’en écoutant en boucle ce « Birds of Paradise » et son final grandiose au piano. La portée émotionnelle de « Deeply Order Chaos », hommage cinglant post-attaque de Charlie, est sans appel : « I'm a European / Tears fall on the altar / I'm a European / Patience is my daughter / Is this the western dream / Defend our liberty ». Constant et consistant, l’album, chargé d’électricité non statique, prend ses marques dès « Dark Energy » et ce, jusqu’à l’épilogue troublant de « Sound and Fury ». Une renaissance monumentale. (mars 2016)

   

 Dan San – Shelter

Dan San Shelter

Dan San est un groupe folk indie belge qui nous revient avec un deuxième album un peu plus aérien. Après une période de ressourcement, les six musiciens sont de retour en force. Ils ont fait confiance cette fois-ci à Yann Arnaud (Air, Phoenix, Syd Matters) qui a été séduit par le projet et a voulu les amener ailleurs. Il a privilégié un enregistrement live en studio pour capter l’émotion et l’essence de leur musique. Il faut aussi noter l’arrivée du multi-instrumentiste Olivier Marguerit qui donne une nouvelle lumière aux chansons en ajoutant des sonorités synthétiques. Il en résulte donc un album moins folk et plus contemporain où se mélangent instruments acoustiques et synthétiseurs. Sans dénaturer ses influences premières, le groupe passe vraiment à un autre niveau et s’approche un peu plus du style d’un Patrick Watson par exemple. (mars 2016)

Simone / SIX

½

   

 Dead Obies – Gesamtkunstwerk

Dead Obies Gesamtkunstwerk

Il y a un an et demi, le groupe rap québécois présentait un premier album, Montréal $ud, qui lui a permis d’obtenir un succès critique et populaire au Québec, en plus de partir en tournée en France. Maintenant à l’avant-scène du rap québécois, les Dead Obies reviennent avec un nouveau disque au titre imprononçable qui est fait sur mesure pour la scène. En fait, une partie de l’album de 81 minutes a été enregistré en concert lors d’une série de trois spectacles affichant complet au Centre Phi de Montréal. Le groupe continue de mélanger les styles, tant vocalement (joual, slang, créole, français et anglais) que musicalement (hip hop, soul, R&B et électro). Ils explorent tout de même de nouvelles avenues avec des basses puissantes et des synthétiseurs aériens pour une musique à l’atmosphère vaporeuse qui se ressent plus qu’elle ne s’écoute. C’est un bien bon album que proposent les Dead Obies, un album créatif et varié. Son seul problème est qu’il est un peu trop long et aurait pu être synthétisé pour le rendre plus constant. Les fans de la première heure apprécieront sûrement quand même. (mars 2016)

Bonsound

½

   

 Angel Forrest – Angel’s 11

Angel Forrest Angel’s 11

Angel Forrest fait déjà carrière depuis 27 ans et elle nous arrive maintenant avec son 10e album. Pour l’occasion, elle rend hommage à 11 guitaristes en leur permettant de jouer sur une des 11 chansons de ce disque. On y retrouve Rob MacDonald, Ricky Paquette, Paul Deslauriers, Steve Hill, Adam Karch, et plusieurs autres grands guitaristes du blues rock canadien. Même si elle donne une place de choix à chacun des guitaristes, Angel les domine tous avec sa voix puissante, rocailleuse et reconnaissable entre toutes. Angel’s 11 contient surtout du blues à la base, mais avec un mélange de rock et de jazz qui le rend varié et complet. Il n’y manque que quelques compositions un peu plus marquantes pour en faire un grand album de blues, considérant la qualité des interprétations. (mars 2016)

Ad Litteram / SIX

   

 Ron Hawkins – Spit Sputter and Sparkle

Ron Hawkins Spit Sputter and Sparkle

Le chanteur de Toronto est surtout connu en tant que leader du groupe The Lowest of the Low, mais il compte aussi son lot d’albums solo dont les excellents Greasing the Star Machine (1998) et Crackstatic (2000). Sur ce nouveau disque, il présente un excellent mélange de rock alternatif et de rock plus classique, flirtant occasionnellement avec le rockabilly (« Strum and Drag »). Il offre quelques très bonnes compositions qui nous obligent à taper du pied. Par contre, l’ensemble peut s’avérer quelque peu inégal avec des chansons franchement ennuyantes. (mars 2016)

Pheromone / Universal

   

 Steve Hill – Solo Recordings Volume 3

Steve Hill Solo Recordings Volume 3

Le guitariste virtuose québécois est de retour avec son volume 3 des Solo Recordings. Il offre encore une fois un blues rock puissant, aux limites du hard rock en plusieurs occasions. Mais surtout, il continue de jouer à l’homme-orchestre en jouant tout lui-même. Il faut le voir seul sur scène avec sa guitare et sa batterie pour découvrir l’immensité de son talent. Même s’il propose plusieurs chansons qui brassent passablement, Hill présente aussi quelques pièces plus mélodiques sur des bases acoustiques (« Slowly Slipping Away », « Troubled Times » et « Emily »). Il réinvente également trois reprises parmi les 12 titres de l’album : « Still a Fool & a Rollin Stone », « Rollin & Tumblin / Stop Breaking Down » et « Going Down the Road Feeling Bad ». Avec Solo Recordings Volume 3, Steve Hill présente peut-être son meilleur album à ce jour, un album varié mais cohérent jusqu’à la fin qui met parfaitement en valeur la virtuosité de ce guitariste hallucinant. (mars 2016)

No Label / SIX

½

 

 Laurence Jalbert – Ma route

Laurence JalbertMa route

Pour son nouvel album après avoir fêté ses 40 ans de carrière, Laurence Jalbert fait encore une fois confiance au réalisateur et guitariste Rick Haworth, si habile pour faire ressortir les sonorités country qui lui sont chères. Sur Ma route, Laurence bénéficie de plusieurs collaborations précieuses à l’écriture des textes et de la musique dont Bourbon Gautier (pour 4 pièces), Dany Bédar, Sophie Nault, Danny Boudreau et Catherine Durand (pour la chanson-titre). Laurence signe elle-même 3 titres en compagnie du compositeur Jean-Philippe Lagueux. (mars 2016)

Musicor

 

 The James Hunter Six – Hold On!

The James Hunter SixHold On!

Le James Hunter Six est un groupe soul britannique formé autour de James Hunter. Pour leur quatrième album, le premier pour Daptone Recording, ils ont décidé de se rendre en Californie et d’enregistrer les 10 chansons directement sur un enregistreur 8 pistes. Le résultat est donc un son mono reflétant encore plus l’atmosphère des années 1950 qui est au cœur de la musique du sextet. La nostalgie est décidément au rendez-vous, mais la variété dans les compositions impressionne grandement, même si on ne compte que 30 minutes de musique. Le soul se mélange avec des éléments de R&B, de funk et de Motown pour une musique riche et d’une autre époque. Hold On! est donc un album sur mesure pour les nostalgiques. (mars 2016)

Daptone

   

 Kattam et ses Tam-Tams – De Tombouctou à Bombay!!!

Kattam et ses Tam-TamsDe Tombouctou à Bombay!!!

Pendant des années, Kattam et ses Tam-Tams a fait chanter, danser et voyager les enfants dans les maisons de la culture, écoles et garderies. Voici finalement l’album De Tombouctou à Bombay!!! qui propose un véritable voyage musical entre l’Afrique de l’Ouest et l’Inde, en passant par l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Reconnu comme percussionniste de talent qui a collaboré à de nombreux artistes (Marie-Mai, Éric Lapointe, Lynda Thalie, Mélissa Lavergne, Mes Aïeux, Martin Léon et plusieurs groupes de musique du monde), Kattam présente certains airs connus et de nouvelles pièces peuplées d’intermèdes dont des bruits de forêts et de villages tirés de l’album de Mamady Keïta, Wassolon. Les pièces célèbres incluent les succès commerciaux « I Like To Move It » et « Alors on danse », ainsi que la populaire chanson pour enfants « Si tu aimes le soleil ». Le tout est interprété avec une panoplie de percussions dont des balafons, djembés, gongoma, doum-doums, krin, derboukas, tambourines, clochettes et beaucoup plus. Notons que l’album met en vedette des centaines de voix d’enfants des écoles Le Plateau et Katimavik-Hébert, ainsi qu’une dizaine de musiciens invités. Les rythmes traditionnels s’inspirent des musiques pop, techno, électro, rap, funk et dub. Il en résulte donc un album original, entraînant et divertissant à souhait, tant pour les petits que pour les plus grands. (mars 2016)

Kattam Tam

 

 Ian Kelly – SuperFolk

Ian Kelly SuperFolk

Sur son cinquième album, le chanteur montréalais présente une paire de chansons en français parmi les 13 titres offerts, dont le très bon premier extrait, « Montréal ». Pour la petite histoire, Ian Kelly s’était fait volé son album alors qu’il se trouvait sur un disque dur dans sa voiture. Heureusement, il a pu être retrouvé et nous est maintenant présenté. SuperFolk poursuit dans le style acoustique auquel il nous a habitués, généralement à la guitare, mais parfois aussi au piano. On peut entendre plusieurs mélodies inoubliables, interprétées avec cet aplomb qui nous transperce à tout coup. On n’écoute pas les chansons d’Ian Kelly, on les vit! Il frappe à nouveau dans le mil avec SuperFolk et parions qu’il créera encore bien des remous dans les mois à venir. (mars 2016)

Sunset Hill

½

   

 Killswitch Engage – Incarnate

Killswitch Engage Incarnate

Le groupe métal de Boston est de retour après la décevante réunion avec le chanteur Jesse Leach pour l’album Disarm the Descent en 2013. L’album a quand même réussi à obtenir sa part de succès, mais les attentes sont maintenant grandes envers Incarnate. Le groupe ne perd rien de sa fougue hardcore, mais fait en plus des incursions dans le death metal mélodique et dans le métal progressif. Il réussit donc à se réinventer quelque peu, le tout dans une production à haute voltige. Tant la voix de Leach que les guitares, tout est clair et à sa place pour un son qui n’est pas sans nous rappeler le meilleur de Pantera dans les années 1990. C’est peut-être seulement un peu trop propre pour les fans de metalcore, mais ça s’écoute drôlement bien. Killswitch Engage proposent donc un album aux mélodies grandement efficaces mises en valeur par une réalisation irréprochable. Sans revenir aux belles années du groupe, Incarnate réussit là où le précédent disque avait échoué, soit présenter à nouveau un groupe uni. (mars 2016)

Roadrunner / Warner

     

 The Knocks – 55

The Knocks 55

The Knocks est un duo new yorkais formé en 2008 et composé de James « JPatt » Patterson et Ben « DJ B-Roc » Ruttner. Le duo a d’abord produit des remixes de Katy Perry (« I Kissed a Girl »), Britney Spears (« 3 ») et Chris Brown (« Beautiful People ») avant de lancer des mini-albums. Les DJ et producteurs proposent maintenant leur premier album incluant une musique pop / house dansante plutôt douce empruntant au soul, au funk, au disco et au rap. Les 15 titres de 55 comptent plusieurs pièces parues précédemment en tant que simples ou sur leurs mini-albums. On a donc l’impression de découvrir une compilation de succès (« Classic », « Dancing With Myself », « Collect My Love », « I Wish (My Taylor Swift) »). Pourtant, l’ensemble se tient passablement bien et s’écoute malgré tout comme un album. On y entend de nombreux collaborateurs comme Cam’Ron, Powers, Fetty Wap, Wyclef Jean, X Ambassadors, Matthew Koma, Alex Newell (Glee), Justin Tranter (Semi Precious Weapons), Walk the Moon, Carly Rae Jepsen, etc. Dans le genre musique dansante, voici un très bon disque! (mars 2016)

Vidéoclips : « Classic » - « Dancing With Myself » - « Collect My Love » - « I Wish (My Taylor Swift) » - « Comfortable »

Big Beat / Warner

½

   

 Ray Lamontagne – Ouroboros

Ray Lamontagne Ouroboros

Pour son sixième album, Ray Lamontagne a encore voulu brasser la soupe en amenant à bord Jim James (My Morning Jacket) en tant que coréalisateur. Il conserve la guitare blues fuzzy apportée précédemment par Dan Auerbach, mais il plonge plus que jamais dans le vieux rock psychédélique anglais, quelque part entre Cream et Pink Floyd. Les comparaisons avec Van Morrison peuvent définitivement disparaître alors qu’il n’y a plus rien de soul dans la voix de l’Américain sur Ouroboros. Il propose plutôt un vieux son rock sale aux envolées expérimentales complexes qui nécessite une bonne dose de patience pour véritablement y adhérer. Ouroboros est un disque ambitieux, mais pas totalement maîtrisé. (mars 2016)

RCA / Sony

   

 Greg Laswell – Everyone Thinks I Dodged a Bullet

Greg Laswell Everyone Thinks I Dodged a Bullet

L’auteur-compositeur et interprète californien présente son septième album sur lequel il semble particulièrement hanté par un amour brisé. Everyone Thinks I Dodged a Bullet contient en effet un assemblage de chansons sombres dans lesquelles la tristesse ou la dépression sont accentuées par les synthétiseurs, le piano et les rythmes électroniques. L’ambiance n’est pas inintéressante, mais elle devient lourde à la longue et ne risque pas de vous remettre sur pied après une séparation. Laswell possède un talent fou pour la mélodie et la musique pop cinématique et orchestrale, mais il y va un peu fort cette fois-ci. Il crée une distance avec l’auditeur qui voudra à tout prix se sortir de cette ambiance déprimante. Il réussit au moins à terminer en force avec « Not Surprised », mais encore faut-il avoir pu se rendre jusque-là avant de jeter l’éponge. (mars 2016)

Vanquard / Concord

   

 L.E.J. – En attendant l’album…

L.E.J. En attendant l’album…

Les trois Françaises de L.E.J. (Elijay) se sont fait grandement remarquer sur la toile à l’été 2015 avec un medley de reprises de succès planétaires en version dépouillée voix, violoncelle et percussions (« Summer 2015 »). Avec plus de 46 millions de visionnements, elles sont devenues de véritables vedettes d’Internet. Elles présentent sur cet album 11 morceaux qu’elles ont su se réapproprier habilement. On y retrouve entre autres « Hanging Tree », « Can’t Hold Us », « Survivor », « Get Lucky », deux medleys et un « Hip Hop Mash Up ». Leurs voix s’harmonisent parfaitement pour des versions toujours intéressantes des chansons qu’elles reprennent. Elles se produiront pour la première fois au Canada sur la scène du Petit Olympia à Montréal le 14 mars. (mars 2016)

Vidéoclips : « Summer 2015 (Medley) » - « Hip Hop Mash Up »

½

 

 Macklemore & Ryan Lewis – The Unruly Mess I’ve Made

Macklemore & Ryan Lewis The Unruly Mess I’ve Made

Suite au succès monstrueux de The Heist, récompensé d’un Grammy, le duo rappeur/producteur est de retour avec son deuxième album. Pour l’occasion, ils ont mis le paquet avec une musique de très grande envergure, certainement un peu trop chargée par moments. La démesure leur va plutôt bien, mais elle devient vite étourdissante après le très bon succès « Downtown », même dans les morceaux plus doux. Les artistes invités se bousculent tout au long des 13 pièces qui totalisent près d’une heure. On peut entendre Mike Slap, KRS, Ed Sheeran, Leon Bridges, XP, Carla Morrison, et plusieurs autres. Le duo se promène constamment entre hip hop et pop, avec chacun ses moments mémorables. Par contre, l’ensemble demeure déstabilisant et manque de constance. Avec un album aussi touffu, difficile de vouloir le réécouter immédiatement lorsqu’il se termine. Macklemore et Ryan Lewis y allaient peut-être pour le grand coup en visant un nouveau Grammy, mais ils ont essayé d’en faire un peu trop. (mars 2016)

Vidéoclip : « Downtown »

Warner

   

 

Andréanne MartinMon beau bandit

Originaire de Lac-Beauport, Andréanne Martin présente un premier mini-album de cinq titres, dans le style soul funky. Elle s’est d’abord fait remarquer dans la première édition de La Voix en 2013 et elle fait partie des quatre coups de cœur de l’émission Faites comme chez vous diffusée l’automne dernier sur les ondes de TVA. Gagnante de plusieurs prix et concours, elle participe cette saison à l’émission Belle & Bum à Télé-Québec. Avant de pouvoir découvrir tout un album de cette auteure-compositrice et interprète originale, vous pouvez faire jouer en boucle ce court CD de 16 minutes. (mars 2016)

 Miike Snow – iii

Miike Snow iii

Miike Snow est un trio électro pop suédois dont deux des membres sont surtout connus sous le nom de Bloodshy & Avant et ont produit des succès pour Britney Spears, Madonna et Kylie Minogue. Ce troisième album, savamment intitulé iii, présente possiblement ce que le trio a enregistré de meilleur à ce jour. Il arrive quatre ans après le décevant Happy To You. Ce que l’on apprécie particulièrement sur iii, c’est l’injection d’une bonne dose de soul dans leur musique pop d’avant-garde. En quelques occasions, le groupe prend une tendance introspective et mélancolique, mais l’ensemble est plutôt entraînant avec des rythmes bien appuyés. Les mélodies demeurent efficaces tout au long du disque qui contient en plus une bonne part de créativité, malgré quelques clins d’œil au passé avec entre autres l’utilisation de vieux synthétiseurs. La chanteuse Charlie XCX vient donner un boost d’énergie à « For U », alors que l’on peut entendre des échantillonnages de la chanteuse jazz et soul Marlena Shaw dans le premier extrait, « Heart is Full ». Un autre moment fort nous arrive avec l’excellent succès « Genghis Khan », sans oublier la surprenante « Over and Over » qui flirte avec la musique industrielle. Pour un très bon album de musique pop créative, impossible de se tromper avec iii. (mars 2016)

Vidéoclips : « Heart is Full » - « Genghis Khan »

Atlantic / Warner

½

   

 

Valérie Milot Orbis

Orbis est le septième album de la harpiste trifluvienne Valérie Milot, qui est encore une fois accompagnée des Violons du Roy. Après des œuvres pour harpe et orchestre bien connues des périodes classique et romantique, elle prend une direction beaucoup plus contemporaine, allant dans des territoires rarement explorés à la harpe. Elle interprète donc des œuvres du Canadien Marjan Mozetich, des Américains Steve Reich et John Cage, du violoniste et arrangeur québécois Antoine Bareil, ainsi que deux pièces d’artistes phares du rock progressif, Gentle Giant et Frank Zappa. Plusieurs des morceaux présentés installent une atmosphère planante, aux limites du new age. Mais surtout, l’album montre toutes les possibilités de cet instrument qui figure parmi les plus anciens instruments à cordes. En plus des Violons du Roy dirigés par Mathieu Lussier, on peut entendre la voix cristalline de la soprano Marianne Lambert dans la pièce « Castille 1382 » qui a été composée spécifiquement pour Valérie Milot par Antoine Bareil, inspiré de Jacob de Senleches. Voici un album à la harpe comme vous n’en avez jamais entendu. (mars 2016)

Analekta

½

   

 Roxanne Potvin – For Dreaming

Roxanne Potvin For Dreaming

La Montréalaise d’adoption est de retour sur disque après cinq ans d’absence. Roxanne Potvin poursuit le virage entamé sur Play avec un son beaucoup plus pop qu’auparavant, même si le folk fait toujours sentir sa présence. Sa musique riche et mélodique laisse aussi toute la place à sa virtuosité en tant que guitariste. Alors qu’elle a participé à toutes les étapes du processus créatif, de l’écriture à la réalisation, l’auteure-compositrice se livre plus que jamais dans une musique intimiste et bien personnelle. Il s’agit assurément de son album le plus accompli à ce jour, un album sur mesure pour les fans de musique pop contemporaine et intelligente. (mars 2016)

SIX

½

 Eric Prydz – Opus (2 CD)

Eric Prydz Opus (2 CD)

Le DJ suédois maintenant établi à Los Angeles, aussi membre de Swedish House Mafia, a beaucoup travaillé au cours des dernières années, mais il présente son tout premier album de matériel original. On le connaissait jusque-là pour ses reprises ou remix, dont sa version de « Call On Me » de Steve Winwood au vidéoclip qui a fait beaucoup jaser, ou encore « Proper Education », une version dansante de « Another Brick in the Wall, Pt. 2 » de Pink Floyd. C’est un album double de 19 titres totalisant deux heures de musique qu’il nous propose avec Opus. Il nous offre une musique house progressive incontournable autant pour les fans de musique électronique que pour les simples danseurs qui ne peuvent quitter un plancher de danse. Les moments forts ne manquent pas tout au long du disque avec « Black Dyce », « Floj », « Breathe » et plusieurs autres. Il ne faut surtout pas oublier l’épique pièce-titre à la toute fin qui se construit graduellement sur neuf minutes pour devenir une favorite tant des clubs house que trance. En fait, Prydz a peut-être pris son temps avant de lancer son premier « opus », mais l’attente en valait le coût puisqu’il propose l’un des meilleurs albums dans le genre depuis longtemps. (mars 2016)

Vidéoclips : « Liberate » - « Generate »

Astralwerks / Universal

½

   

 Radio Radio – Light the Sky

Radio Radio Light the Sky

Le duo électro-rap acadien nous arrive avec son cinquième album, mais cette fois-ci, totalement en anglais. Même si leur musique s’adapte magnifiquement à la langue de Shakespeare, on appréciait particulièrement leur singularité lorsqu’ils s’exprimaient en chiac. Sur Light the Sky, Radio Radio semblent décidés plus que jamais à nous faire danser, avec des rythmes concoctés sur mesure pour les planchers de danse. L’arrivée de deux beatmakers talentueux en Shash’U et J.u.D. pour remplacer Arthur Comeau ajoute sûrement à cette ambiance festive pleine d’énergie. Malgré cette énergie débordante, Radio Radio réussit moins à capter notre attention sur ce nouvel album qui semble un peu trop s’intégrer à la masse des enregistrements du genre. Les gars de Radio Radio peuvent très bien s’exprimer en anglais s’ils le désirent, mais quelques morceaux en chiac devraient toujours faire partie de leur univers, puisque c’est là qu’ils brillent véritablement. (mars 2016)

Vidéoclip : « My Dance Floor »

Bonsound

   

 

Bonnie Raitt Dig in Deep

Après 45 ans de carrière et âgée de 66 ans, Bonnie Raitt est toujours bien présente dans le paysage blues rock américain. Dig in Deep nous arrive quatre ans après le surprenant Slipstream, et il s’agit de son 20e album en carrière. Le disque a été réalisé par Bonnie, sauf « You’ve Changed My Mind », enregistrée en 2010, qui a été écrite et réalisée par Joe Henry, celui-là même qui avait réalisé son enregistrement précédent. Bonnie signe cinq des 12 chansons du disque, en plus de reprendre de très belle façon « Need You Tonight » d’INXS et « Shakin’ Shakin’ Shakes » de Los Lobos. Encore une fois, sa guitare slide et sa voix dominent largement cet album varié qui présente un superbe mélange de pièces énergiques, mid-tempo, ainsi que deux ballades en conclusion, la composition de Joe Henry et « The Ones We Couldn’t Be ». Bonnie Raitt réussit à nouveau à nous offrir un album solide dans le genre. (mars 2016)

Redwing

½

   

 Marie-Ève Roy – Bleu Nelson

Marie-Ève RoyBleu Nelson

La chanteuse, guitariste et pianiste Marie-Ève Roy fait partie du groupe punk Vulgaires Machins depuis près de 20 ans. Elle a profité d’une pause indéterminée du groupe pour exprimer sa propre musicalité et il en résulte ce premier album solo. Réalisé par Julien Mineau (Malajube, Fontarabie), le disque présente un mélange efficace entre pop rock, électro et pop atmosphérique avec des sons parfois rétro. On y sent une certaine mélancolie, mais surtout une libération de pouvoir livrer ses propres émotions sans avoir à se cacher derrière son groupe. Écrit en partie en Nouvelle-Zélande, Bleu Nelson est donc un album bien personnel, à l’image de sa créatrice. Un album de pop aérienne idéal pour nous faire voyager! (mars 2016)

Costume / SIX

½

 Santigold – 99¢

Santigold 99¢

Santi White (alias Santigold) est de retour avec son troisième album. Son amalgame entre les styles demeure toujours aussi pertinent puisqu’elle continue de marcher habilement sur la ligne entre musique commerciale et indie pop. Sur 99 Cents, elle intègre à nouveau des éléments de new wave, de reggae, de R&B et d’électro à une musique pop souvent accessible qui possède aussi ses moments déstabilisants. En fait, ce qui est surtout déstabilisant avec Santigold, c’est qu’elle propose encore une fois une musique pop extrêmement créative tout au long des 12 pièces. Même s’il s’agit de son album le plus accessible à ce jour, peu de titres ressortent du lot et quelques écoutes vous aideront assurément à accepter son univers bien à elle. Un autre bon disque pour l’artiste américaine! (mars 2016)

Vidéoclips : « Who Be Lovin’ Me » (feat. ILOVEMAKONNEN) – « Chasing Shadows »

Atlantic / Warner

½

   

 Jacques Kuba Séguin – Litania Projekt

Jacques Kuba Séguin Litania Projekt

Le compositeur et trompettiste Jacques Kuba Séguin présente son deuxième album avec l’ensemble Litania Projekt en tandem avec le Quatuor Bozzini, en plus d’en assurer la réalisation. Sa musique jazz aux inspirations classiques semble parfois improvisée, mais offre toujours cette structure bien évidente, très souvent cinématographique. Il mélange tellement bien les styles que « Études des lueurs » est une suite en quatre mouvements qui emprunte beaucoup plus d’éléments au classique qu’au jazz. Séguin et ses accompagnateurs présentent une musique non seulement intéressante et intelligente, mais grandement plaisante à écouter dans un contexte ambiant plutôt relaxant. (mars 2016)

Odd Sound / SIX

½

 

 

Catherine Servedio Catherine Servedio

La Montréalaise présente son premier album qui contient une musique pop aérienne et éclectique avec des éléments d’électro et un petit côté folk par moments. On y retrouve aussi un côté rétro avec des influences d’une musique pop ambiante des années 1970 et 1980, entre autres d’une musique de film de l’époque. Pourtant, l’album présente une facture très contemporaine avec une atmosphère mélodramatique. Catherine réussit à nous séduire rapidement avec sa voix douce et ensorcelante, pour un premier album très réussi. (mars 2016)

Radar international

 

 Stefie Shock – 12 belles dans la peau : Chansons de Gainsbourg

Stefie Shock12 belles dans la peau : Chansons de Gainsbourg

Pour souligner les 25 ans du décès de Serge Gainsbourg, Stefie Shock s’entoure de 12 femmes pour présenter en duo quelques-unes de ses plus grandes chansons. Les 12 chanteuses et actrices incluent Marie-Pierre Arthur, Klô Pelgag, Gaële, Fanny Bloom, Evelyne Brochu, Sophie Beaudet, Stéphanie Lapointe, Pascale Bussières et Anne Dorval. Les chansons offertes comprennent « La javanaise », « L’anamour » et « Ford Mustang ». Une grande absente à noter : la sensuelle « Je t’aime moi non plus », popularisée dans les années 1970 en duo avec Jane Birkin. Avec cet album, Stefie Shock rend un bel hommage à la fois à son idole qu’aux femmes qui l’entourent. (mars 2016)

Coyote / Simone

½

 

 The Small Glories – Wondrous Traveler

The Small Glories Wondrous Traveler

The Small Glories est un duo folk de Winnipeg au Manitoba qui lance son tout premier album. Cara Luft et JD Edwards nous livrent une musique folk acoustique avec une grande maîtrise de leurs instruments : guitare, banjo et voix. Les deux pourraient fort bien faire carrière chacun de leur côté, mais quand ils s’unissent, la magie opère et ils deviennent un tandem puissant. Réalisé par Neil Osborne (54-40), le disque enregistré « live to tape » met magnifiquement en valeur le talent des deux musiciens, leurs harmonies vocales et la qualité de leurs compositions. Voici un excellent album folk, assurément l’un des meilleurs de l’année jusqu’à maintenant! (mars 2016)

½

   

 

Esperanza Spalding Emily’s D+Evolution

Après quatre ans d’attente, la chanteuse et bassiste américaine est finalement de retour avec son cinquième album. Cette fois-ci, elle laisse de côté les standards jazz et latins en prenant une toute autre direction. Elle propose plutôt un album-concept autour du personnage d’Emily (qui est son 2e prénom). Musicalement, on trouve toujours des éléments de jazz, mais l’ensemble pourrait surtout être décrit comme un pop rock expérimental. Elle coréalise l’album avec le légendaire Tony Visconti (David Bowie) et il en résulte un mélange de rock progressif avec des guitares agressives, du jazz fusion énergique et une musique pop poétique. C’est un mélange qui surprend quelque peu au départ et risque d’effrayer plusieurs de ses fans de longue date. Par contre, la richesse créative de ce disque en fait une œuvre unique pour l’artiste, sûrement son enregistrement le plus éclaté à ce jour. (mars 2016)

Concord / Universal

½

   

 Rokia Traoré – Né So

Rokia Traoré Né So

Trois ans après un album plus rock avec Beautiful Africa, la chanteuse malienne revient à un style folk intégrant les musiques du monde, surtout africaines bien entendu. Ce sixième album de Rokia Traoré pousse à l’introspection et au questionnement sur son identité, alors que son pays est toujours en pleine guerre civile. Encore réalisé par John Parish (PJ Harvey), le disque intimiste est basé sur des rythmes subtils et une guitare acoustique inventive. Les textes naviguent entre le bambara, le français et même l’anglais, entre autres sur « Strange Fruit », une pièce de 1937 rendue populaire par Billie Holiday. Les textes semblent d’ailleurs prendre plus d’importance que jamais dans l’œuvre de Rokia Traoré. Notons les participations de John Paul Jones (Led Zeppelin) et Devendra Banhart, même s’ils ne se font pas tellement remarquer. Né So est un album qui procure un grand sentiment de satisfaction. (mars 2016)

Nonesuch / Warner

½

     

 Underworld – Barbara Barbara, We Face a Shining Future

Underworld Barbara Barbara, We Face a Shining Future

Pour leur nouvel album, Rick Smith et Karl Hyde ont entamé un processus d’écriture unique, écrivant une nouvelle pièce chaque jour sans trop réfléchir. Il en a résulté quelques semaines plus tard plusieurs compositions intéressantes sur lesquelles ils ont pu mettre un peu plus d’effort ensuite pour en arriver à cet album de neuf titres dépassant les 55 minutes. En bout de ligne, ce processus créatif a sûrement été bénéfique pour le duo britannique puisqu’ils présentent leur meilleur album en 15 ans, peut-être même le meilleur depuis Second Toughest in the Infants paru il y a 20 ans. Avec leur style techno et house progressif, qui ralentit parfois le rythme, ils font assurément un clin d’œil à leurs meilleures années, mais Underworld (les directeurs musicaux de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Londres en 2012) demeurent bien tournés vers l’avenir. Barbara Barbara, We Face a Shining Future est un album électronique de premier plan, un ajout important à la discographie d’Underworld. (mars 2016)

Caroline / Universal

½

 

 

Martin ValoisKnipperberg

L’auteur-compositeur originaire de Québec qui vit maintenant en Outaouais présente son premier album. Il nous invite à découvrir cette planète imaginaire appelée Knipperberg où seuls le respect et l’amour règnent. Sa musique présente un mélange de pop et de rock avec quelques orchestrations et beaucoup de guitares. Il est d’ailleurs accompagné par le guitariste virtuose Steve Hill sur « Bienvenue dans mon monde », dès l’ouverture du CD. On peut aussi entendre une touche de country dans le premier extrait, « Réussir mes échecs ». L’album de 12 titres est divisé en quatre chapitres : « Bienvenue à Knipperberg, pause café et combat face à moi-même », « La peine et l’obsession », « Prophète de malheur » et « L’espoir ». L’album présente un bon mélange entre acoustique et électrique, entre pièces énergiques et ballades plus introspectives. (mars 2016)

PMV

 

Kanye WestThe Life of Pablo

Narcissique, égocentrique et mégalomane s’appliquent de plus en plus à Kanye West alors qu’il prétend depuis déjà un certain temps être sur le point de lancer le meilleur album de l’histoire. Après différents changements de titres, il a finalement présenté son nouvel album lors d’un méga lancement au Madison Square Garden de New York le 11 février, avant de retourner en studio au cours des jours suivants pour retoucher certains des 18 morceaux de The Life of Pablo. Pas si parfait que ça finalement cet album M. West! L’album est finalement réapparu dans sa version finale quelques jours plus tard sur la plateforme de partage Tidal (de son ami Jay-Z), mais West s’est empressé de déclarer qu’il ne serait pas disponible ailleurs. Résultat : The Life of Pablo n’est nulle part dans le top 200 du Billboard, alors que quatre de ses précédents albums s’y retrouvent. Ça sent plutôt le suicide professionnel… Cela dit, c’est bien dommage car l’album présente d’excellents moments, même des passages géniaux dignes des plus grands enregistrements hip hop de l’histoire. La première moitié inclut des expérimentations quelque peu déstabilisantes, mais on y découvre quelques petits bijoux dont la pièce d’ouverture, « Ultralight Beam », et de très bons passages de soul, R&B et même gospel. Il faut seulement éviter de porter attention à ses textes dans lesquels il s’aime beaucoup trop (par exemple dans « I Love Kanye »). La deuxième moitié présente un hip hop plus conventionnel, mais avec la touche créative habituelle de Kanye West. Et que dire de l’apparition surprise de Kendrick Lamar pour l’excellente « No More Parties in L.A. ». L’album contient assurément des inégalités, mais on y trouve suffisamment de compositions de premier plan pour en faire l’un des meilleurs albums jusqu’à maintenant en 2016. En le resserrant un peu, il aurait peut-être pu s’approcher de la perfection tant convoitée, mais il semble qu’il en a été incapable finalement… (mars 2016)

½

 The Wild Feathers – Lonely is a Lifetime

The Wild Feathers Lonely is a Lifetime

Après le succès de son premier album éponyme et l’immense tournée qui a suivi, le groupe établi à Nashville est de retour avec son deuxième opus, Lonely is a Lifetime. On y retrouve encore des traces du rock classique américain de leurs débuts, mais le groupe étend son son bien au-delà. On peut même entendre de grandes influences brit pop avec des groupes comme Oasis et Blur qui peuvent nous venir en tête à divers moments. Autant leur style peut maintenant être aisément projeté dans un contexte d’aréna, autant ils s’éloignent un peu trop de ce qui a séduit le public au départ, soit ce côté très americana, près de ses racines. Ici, tout est un peu trop propre et surproduit, pour un album de pop rock qui plaira probablement au grand public, mais qui devrait laisser leurs fans indifférents et orphelins. Décevant! (mars 2016)

Warner

     

 

FÉVRIER :

 

 David Bowie – Blackstar

David Bowie Blackstar

Deux jours après la sortie de Blackstar le 8 janvier, qui était aussi le jour de son 69e anniversaire, on apprenait le décès de David Bowie, des suites d’un long combat contre le cancer. Il avait pratiquement réussi à dissimuler les 18 derniers mois de sa vie, cloîtré pour l’enregistrement de ce qui allait être sa dernière œuvre d’une longue et fructueuse carrière. Pour ce nouvel album, Bowie n’hésite pas à expérimenter. Il y a bien quelques références au passé, mais il réussit encore une fois à innover. Après tout, il a contribué directement à mettre de l’avant plusieurs styles tout au long de sa carrière, donc ce n’est pas un petit cancer qui allait l’empêcher de demeurer à l’avant-garde! Deux chansons avaient déjà été présentées en 2014 pour promouvoir la compilation Nothing Has Changed (« Sue (Or in a Season of Crime) » et « Tis a Pity She Was a Whore »), et elles ont été revampées pour Blackstar. Par ailleurs, ce nouveau disque contient deux chefs-d’œuvre instantanés avec la chanson-titre de 10 minutes et « Lazarus » (dans laquelle il a préparé sa propre mort). Malgré ses 40 minutes au total, avec seulement 7 titres, Blackstar sent un peu l’œuvre inachevée lorsque se termine « I Can’t Give Everything Away ». Il s’agit pourtant tout de même de son album le plus accompli en 35 ans. Une bien belle façon de nous dire adieu! (chronique principale de février 2016)

Vidéoclips : « Blackstar » - « Lazarus »

Columbia / Sony

     

Coasts – Coasts

Coasts Coasts

Coasts a été formé en 2011 à Bristol en Angleterre. Le quintet présente un premier album dans un style indie rock / new wave intégrant des éléments d’électronique. On peut les comparer plus facilement à des groupes américains comme Imagine Dragons et X Ambassadors qu’à des groupes anglais. Il y a par contre les Irlandais Two Door Cinema Club qui peuvent aussi nous venir en tête avec un rock dansant généralement entraînant. Les rythmes dictés par la batterie dominent largement le disque avec leur puissance. Mais les mélodies mémorables occupent également une place plus qu’importante dans la musique de Coasts avec des refrains accrocheurs qui seront repris en chœur avec beaucoup de plaisir lors de leurs concerts, sûrement à grand déploiement très bientôt. Une simple écoute de « Modern Love » donne rapidement un aperçu de tout leur potentiel rassembleur. « Oceans », « You », « Your Soul » et « Tonight » constituent les autres pièces maîtresses de ce CD de 16 titres. Quelques morceaux viennent ralentir le rythme en certaines occasions mais, malgré ses 60 minutes, l’album conserve une certaine cohérence jusqu’à la fin. Quelques titres en moins auraient seulement pu resserrer encore un peu plus cet excellent disque. (découverte du mois de février 2016)

Vidéoclips : « A Rush of Blood » - « Modern Love » - « Oceans » - « You »

Capitol / Universal

½

   

 

AaRON We Cut the Night

Il y a 10 ans, le duo français faisait des débuts remarqués avec le succès « Lili ». Simon Buret et Olivier Coursier présentent maintenant un tout nouvel album d’électro-pop aérienne, aux influences de Radiohead et Portishead. Les atmosphères planantes du disque sont toujours hypnotiques, et on se retrouve plus d’une fois à ne plus vraiment écouter mais à plutôt se laisser porter par cette musique sombre qui prend aux tripes. Depeche Mode ne se trouvent jamais bien loin dans la musique d’AaRON. Certaines mélodies irrésistibles nous obligent à chanter avec eux, entre autres dans « The Leftovers » et « Blouson noir ». Par contre, les moments lumineux s’avèrent plutôt rares et We Cut the Night offre plutôt une musique parfaite pour les oiseaux de nuit. Avec ce nouvel album, AaRON réussit à se renouveler de très belle façon pour un disque impressionnant. Impressionnant par ses atmosphères et son pouvoir d’attraction unique. À écouter du début à la fin! (février 2016)

JUNZI Arts / SIX

½

 

Salvatore AdamoL’amour n’a jamais tort

Voici le 25e album original d’Adamo en carrière. Encore une fois, il propose des mélodies pop inoubliables qui nous poussent à siffloter. Sa poésie demeure toujours aussi belle, une musique en soi. Elle est en plus accompagnée d’une musique pop française agréable qui comblera ses nombreux fans. Les arrangements classiques sont tout de même modernes et les orchestrations sont magnifiques pour enrober ses textes. Sans réinventer le genre, Adamo présente un très bel album qui saura en séduire plus d’une! (février 2016)

DEP / Universal

 

Pablo AlboranTerral

L’album Terral, de l’Espagnol Pablo Alboran, est paru en 2014. Voici maintenant une édition française à laquelle s’ajoutent quelques titres en français. On peut d’abord y entendre « Inséparables » (avec Zaz), suivie de « Ne m’oublie pas ». En boni, on peut découvrir « Quimera » (avec Ricky Martin) et une autre chanson en français, « En extase ». Les huit autres pièces sont en espagnol, toutes des ballades. (février 2016)

Vidéoclips : « Inséparables » - « Ne m’oublie pas »

Parlophone / Warner

½

   

 

Matt Andersen Honest Man

L’auteur-compositeur et interprète du Nouveau-Brunswick nous arrive déjà avec son septième album, suite au succès de Weightless lancé en 2014. Enregistré à New York avec le réalisateur Commissioner Gordon (Joss Stone, Amy Winehouse, Santana, Quincy Jones), Honest Man présente surtout le côté personnel de Matt Andersen, avec aussi des sujets politiques. C’est un blues intimiste que nous propose l’artiste, avec une forte tendance folk, country et même R&B. Par contre, pour la première fois on découvre des éléments d’électro (échantillonnage, boucles rythmiques, etc.) qu’on peut facilement considérer inutiles dans la musique d’Andersen, puisqu’il est à son meilleur dans un style dépouillé guitare-voix. Parmi les pièces à retenir plus particulièrement, notons la touchante ballade « I’m Giving In » qui ne vous laissera sûrement pas indifférent. (février 2016)

True North / SIX

   

Brubeck en Tête Points on Jazz

Le quatuor québécois Brubeck en Tête présente l’univers musical du légendaire Dave Brubeck, chef de file du mouvement cool jazz. Le groupe joue la suite en huit mouvements Points of Jazz, créée pour l’American Ballet Theatre en 1958, des extraits de la suite The Light in the Wilderness, ainsi que deux pièces rarement exécutées, « Brandenburg Gate » et « The Golden Horn ». On y trouve aussi « Koto Song » qui met en vedette le Erhu, violon chinois à deux cordes parfaitement maîtrisé par Marie-Soleil Bélanger. Écrite originalement pour deux pianos, Points of Jazz est offerte ici dans un arrangement pour piano, quatuor à cordes et batterie, une première pour cette œuvre de jazz qui emprunte plusieurs éléments au classique. L’album permet de se replonger dans l’œuvre intemporelle de cette véritable légende du jazz. (février 2016)

Tambour Battant / SIX

½

 Caboose Band - Caboose Band

Caboose Band – Caboose Band

Pendant de nombreuses années, le Caboose Band a dynamisé L’auberge du chien noir, cette populaire émission de Radio-Canada. Le groupe musical fictif sort maintenant de l’écran pour présenter un album et une tournée. Réalisé par Toby Gendron, l’album de 12 titres inclut 9 chansons originales de Stéphan Côté mises en musique par Renaud Paradis. Il s’agit de leurs premières armes à titre d’auteur et de compositeur pour ces deux acteurs. On retrouve aussi deux collaborations : « Le flash » signée par Pierre-Alexandre Fortin et « Mots difficiles » cosignée par Julie Daoust. Celle-ci interprète aussi l’excellente « Je veux » de Zaz, tandis que Renaud Paradis présente un medley de deux grands succès : « Pas question d’aventure » de Claude Dubois et « Caruso » de Lucio Dalla. Finalement, tout le groupe s’unit pour reprendre « Emmenez-moi » de Charles Aznavour. L’album s’avère quelque peu inégal, avec certaines compositions qui ne sont pas à la hauteur et des interprétations un peu plus faibles par ces chanteurs qui sont d’abord acteurs. Les fans de l’émission seront certainement intéressés malgré tout par cette extension du groupe. (février 2016)

Martin Leclerc

½

 

 

Michel Cusson Solo

Un jour sur une plage de la côte est américaine, le compositeur et guitariste québécois Michel Cusson voit une femme jeter à la mer en panique toutes ses photos de famille. Elle semble vouloir effacer son passé. Incapable de laisser ces souvenirs disparaître, Cusson récupère les photos et les oubliera dans une boîte pendant des années. Le jour où il décide d’y jeter un coup d’œil, ces photos deviennent la source d’inspiration d’un projet musical personnel. Mûri depuis une dizaine d’années, Solo inclut neuf pièces instrumentales influencées par cette histoire reconstituée à partir d’images altérées d’une vie inconnue. Cusson nous offre une musique planante et cinématographique fusionnant le jazz et la musique du monde, avec même quelques touches de musique arabe. Le guitariste virtuose réussit à nous faire voyager et à varier les émotions transmises d’un morceau à l’autre. Encore une fois, Michel Cusson réussit à bouleverser par son immense talent de compositeur et musicien. (février 2016)

SIX

½

 Dream Theater – The Astonishing (2 CD)

Dream Theater The Astonishing (2 CD)

Le groupe de métal progressif ne fait jamais les choses à moitié et c’est le cas une fois de plus avec The Astonishing, un album de 34 titres en deux actes qui dépasse les 130 minutes. Il s’agissait peut-être là de leur façon bien à eux de souligner leurs 30 ans de carrière. Le guitariste John Petrucci a conçu un opéra rock de science-fiction qui dépasse tout ce que le groupe a pu offrir jusque-là en albums-concepts. Il a carrément inventé un nouveau pays dont on peut découvrir la carte dans le livret, un pays qui interdit toute musique créée ou jouée par des humains et qui compte sur un petit groupe de rebelles pour perpétuer la tradition. Pour cet album grandiose réalisé par Petrucci, le groupe est accompagné de l’Orchestre symphonique de Prague et trois chœurs, tous dirigés par David Campbell (le père de Beck). C’est le chanteur James LaBrie qui assure les voix des personnages, alors que toute la musique semble dirigée par les claviers, pianos et orgues de Jordan Rudess. Évidemment, le jeu de guitare de John Petrucci demeure hallucinant, lui qui est considéré par plusieurs comme l’un des meilleurs guitaristes au monde. Sa performance dans « A Better Life » est particulièrement remarquable, même s’il offre un peu moins de solos qu’à l’habitude au cours de l’album. Peu de pièces ressortent du lot, mais l’album a d’abord été conçu pour être écouté en entier, un exercice plutôt exigeant mais grandement enrichissant. On ne peut pas aller jusqu’à dire que The Astonishing rivalise avec les plus grands opéras rock de l’histoire comme Tommy, mais il offre de grands moments de satisfaction et comblera certainement les nombreux fans invétérés du groupe. (février 2016)

Vidéoclip : « The Gift of Music »

Roadrunner / Warner

½

     

 

Kevin Gates Islah

Après deux albums qui ont su attirer l’attention en 2013 et 2014, le rappeur louisianais est de retour avec Islah. Contrairement à la plupart des autres artistes du genre, il ne s’entoure pas d’une pluie de collaborateurs, mais présente plutôt une œuvre personnelle. La seule exception est pour une pièce en boni, « Jam », sur laquelle il est accompagné de Trey Songz, Ty Dolla $ign et Jamie Foxx. Le nouveau marié laisse place à ses sentiments amoureux en quelques occasions, mais le tout reste enveloppé dans une atmosphère machiste propre au rap de la côte est. Il traite aussi de sujets plus durs comme le trafic de drogue, la prison, la dépression et les pensées suicidaires. Musicalement, Gates présente plus de substance que par le passé avec plusieurs couches parfaitement fusionnées dans une musique riche qui s’avère très intéressante à découvrir tout au long du CD. Voici donc un très bon disque par un rappeur qui possède un bel avenir devant lui. (février 2016)

Vidéoclips : « La Familia » - « Really Really » - « 2 Phones » - « Pride »

Atlantic / Warner

½

   

 GoGo Penguin – Man Made Project

GoGo Penguin Man Made Project

Le trio de Manchester en Angleterre se présente avant tout comme un trio de jazz expérimental. Mais il va bien au-delà du traditionnel trio de piano jazz en intégrant des éléments d’électro (sans aide d’ordinateurs), de trip hop, de brit pop et d’indie rock. En fait, ils empruntent autant à Radiohead et Massive Attack qu’à certains standards jazz des plus innovateurs. Brad Mehldau et St Germain peuvent aussi nous venir en tête. La virtuosité des trois musiciens ne laisse aucun doute alors que la batterie de Rob Turner peut sembler sortir tout droit d’une boîte à rythmes préprogrammée et que le piano de Chris Illingworth remplace admirablement tout autre instrument, incluant la voix. La basse puissante de Nick Blacka meuble quant à elle tout temps mort pour en faire un album d’une richesse surprenante. Les 10 pièces instrumentales que nous offre le groupe impressionnent par leur créativité, même si après un moment la surprise est un peu moins au rendez-vous. Malgré sa complexité, Man Made Project s’écoute admirablement jusqu’à la fin. (février 2016)

Blue Note / Universal

½

   

 Elton John – Wonderful Crazy Night

Elton John Wonderful Crazy Night

Pour son nouvel album, le vétéran chanteur et pianiste anglais semble bien décidé à avoir à nouveau du plaisir, si on se fie au titre, à la pochette et à la majorité des textes de Bernie Taupin, son fidèle collaborateur. Elton John rassemble ses musiciens de tournée pour la première fois depuis 2006 et fait encore une fois confiance à T-Bone Burnett pour la réalisation, lui qui avait travaillé à l’album en duo avec Leon Russell, The Union, en 2010. Son son des années 1970 pourrait fort bien récupérer d’anciens fans, mais malheureusement, après les premiers morceaux, la plupart des compositions tombent à plat et nous donnent bien peu de plaisir en bout de ligne. On peut trouver le CD agréable à écouter en différentes occasions, mais il y a peu de chances que l’on veuille y revenir à répétitions, ce qui est bien là le signe d’un album qui manque d’inspiration et rate son objectif. Wonderful Crazy Night s’avère donc être bien loin de l’album tant espéré qui aurait marqué un retour au génie d’Elton John dans les années 1970. (février 2016)

Vidéoclip : « Blue Wonderful »

Virgin / Universal

½

   

Simon Kingsbury – Pêcher rien

Simon KingsburyPêcher rien

Simon Kingsbury a lancé un mini-album en 2011 avant de se faire remarquer aux Francouvertes en 2012. Il présente finalement un premier album complet, réalisé par George Donoso III. Pêcher rien offre de bons moments de rock, un peu lents mais avec une guitare puissante. On y découvre aussi son côté folk ou bluesy en plusieurs occasions. L’auteur-compositeur interprète avec solidité les 10 pièces de l’album qui atteint seulement les 33 minutes. C’est un disque qui contient plusieurs éléments prometteurs qui seront à surveiller de près pour le reste de sa carrière. (février 2016)

Ad Litteram / SIX

 

 Koriass – Love Suprême

KoriassLove Suprême

Le rappeur montréalais présente son très attendu quatrième album, Love Suprême. Il inclut 12 titres aux textes solides, intenses et personnels qui sont magnifiquement mis en musique par lui et ses co-compositeurs, Ruffsound (Yvon Krevé, Sans Pression, K-Maro, MC Solaar) et Philippe Brault (Pierre Lapointe). Brault co-réalise aussi le disque avec Koriass. On peut entendre les narrations de l’acteur Gilbert Sicotte sur les cinq intermèdes « Hate Suprême », sans oublier les participations de Sabrina Halde, Loud et Larry. Love Suprême offre un hip hop riche, pour possiblement l’album le plus accompli de Koriass à ce jour. (février 2016)

7ième Ciel / SIX

½

 Lake Street Dive – Side Pony

Lake Street Dive Side Pony

Lake Street Dive est un quatuor de Boston offrant une musique soul contemporaine. On y trouve un mélange d’influences allant du rock des années 1960 à la musique de Motown, avec assurément un fort penchant jazz. Side Pony est leur quatrième album qui poursuit dans la même direction que précédemment. Leur musique est centrée autour de la voix de Rachael Price, et même si l’album a été enregistré à Nashville, on n’y trouve aucune trace de country, un style qui faisait aussi partie de leurs influences au départ. Parmi les moments remarquables du CD, notons plus particulièrement « I Don’t Care About You », qui ressemble à un mélange entre les Beatles et Janis Joplin, ainsi que la disco/soul « Can’t Stop » qui contient un échantillonnage de « Love Pains », un succès de 1978 de Major Lance. L’album présente plusieurs éléments intéressants, surtout pour les nostalgiques. Par contre, on y trouve bien peu d’innovations. (février 2016)

Nonesuch / Warner

     

 Majid Jordan – Majid Jordan

Majid Jordan Majid Jordan

Majid Jordan est un duo torontois formé du chanteur Majid Al Maskati et du réalisateur Jordan Ullman. Endossés par Drake, ils présentent un premier album axé sur les ambiances sonores et les rythmes R&B qui font taper du pied. Ils demeurent surtout efficaces lorsque leurs rythmes peuvent être transportés sur les pistes de danse, parce que dans certaines pièces sirupeuses de fin de soirée comme « Love Is Always There » et « Warm », ils deviennent franchement ennuyants. Heureusement, on retrouve ces ballades mid-tempo en quantité limitée. Les mélodies accrocheuses et rythmes captivants nous réconfortent et nous font réaliser que ce premier album du duo n’est pas si mal finalement. À écouter en sautant quelques titres pour conserver le plaisir. (février 2016)

Vidéoclips : « My Love » (feat. Drake) – « Something About You » - « King City »

Warner

   

 

Makaya Elements

Makaya est un quintette montréalais de jazz créole. Après un premier album en 2009, le groupe revient avec Elements. On y retrouve 11 titres, quatre pièces chantées et sept instrumentales, sept compositions originales et quatre reprises. Parmi les reprises, notons plus particulièrement le premier extrait, « Gwog Mwen », de Gérard Dupervil, un standard de 1963 de la musique haïtienne interprété par le Jazz des Jeunes et souvent repris depuis. On peut aussi entendre leur version unique d’une pièce folk traditionnelle haïtienne, « Peze Kafe », attribuée à Lina Mathon. Leur musique jazz, qui n’utilise aucune batterie, s’inspire fortement des racines africaines qui ont façonné les musiques créoles. Leurs rythmes efficaces créent rapidement une attirance envers leur musique irrésistible. Avec Makaya, il n’y a pas de meilleure façon de célébrer le Mois de l’histoire des noirs. (février 2016)

Vidéoclip : « Gwog Mwen »

½

 

 Matt & Florence – Quiet Nights

Matt & Florence Quiet Nights

Matt Dusk et Florence K associent leurs deux voix pour nous offrir un album d’une grande douceur. Ils présentent des arrangements jazz avec de superbes orchestrations qui rappellent une musique de crooner d’une autre époque. Le duo très fusionnel interprète de grands standards comme « Girl of Ipanema », « Ces mots stupides/Somethin’ Stupid » et « You Are the Sunshine of My Life ». Quiet Nights est assurément un album de choix pour la St-Valentin, un album rétro mais moderne à la fois. (février 2016)

Vidéoclip : « Ces mots stupides/Somethin’ Stupid »

Royal Crown / Productions J

½

   

 Modern Space – Before Sunrise

Modern Space Before Sunrise

Modern Space est un quintette de Toronto qui présente un premier mini-album de sept titres totalisant près de 25 minutes. Ils nous offrent un son rock énergique avec des mélodies pop grandement efficaces. Le groupe possède déjà une solide expérience de scène en compagnie de groupes comme The Vaccines et The Arkells, et parions qu’avec des chansons aussi entraînantes et plaisantes à chanter ils obtiennent beaucoup de succès en spectacle. Un premier album complet devra assurément être surveillé de près puisqu’on pourra certainement entendre parler d’eux longtemps. (février 2016)

Vidéoclip : « Let It Out »

Warner

     

 Monster Truck – Sittin’ Heavy

Monster Truck Sittin’ Heavy

Monster Truck est un groupe de Hamilton en Ontario qui donne dans le rock classique et le rock ‘n’ roll, avec aussi des influences de blues. Leur musique est axée sur un mur de guitares et sur des rythmes entraînants. Leur deuxième album, Sittin’ Heavy, a été réalisé par Eric Ratz (Billy Talent), et il poursuit dans la même énergie brute que démontrée précédemment. Sur « For the People », on peut entendre Ian Thornley (Big Wreck) à titre d’invité. Même si l’album ne renversera aucune barrière rock qui n’aurait pas déjà été démolie, quelques titres se démarquent du lot : « Don’t Tell Me How To Live », « She’s a Witch » et « The Enforcer ». (février 2016)

Dine Alone / SIX

   

 Panic! At the Disco – Death of a Bachelor

Panic! At the Disco Death of a Bachelor

Le groupe de Las Vegas nous revient avec son cinquième album. Il offre un excellent mélange d’emo et de pop rock avec une très grande théâtralité. Death of a Bachelor représente la vision du chanteur Brendon Urie dont le mariage en 2013 a marqué « la mort de son célibat ». Urie coréalise l’album presque concept avec Jake Sinclair (P!nk, Taylor Swift, Five Seconds of Summer). Le groupe explore de nouveaux horizons avec quelques éléments de hip hop, des envolées musicales à la Queen, des inspirations gospel (« Hallelujah »), et même un phrasé à la Sinatra (la ballade « Impossible Year » en conclusion du CD). Un échantillonnage de « Rock Lobster » des B-52’s vient donner de la vie à l’excellente « Don’t Threaten Me With a Good Time ». Death of a Bachelor constitue une production grandiose qui poursuit dans la direction empruntée par le groupe il y a quelques années et qui s’éloigne toujours de plus en plus du punk rock. (février 2016)

Vidéoclips : « Hallelujah » - « Emperor’s New Clothes » - « Victorious » - « Death of a Bachelor »

Fueled By Ramen / Warner

½

     

 Charlie Puth – Nine Track Mind

Charlie Puth Nine Track Mind

Le chanteur du New Jersey a déjà connu un immense succès avec « Marvin Gaye » (mettant en vedette Meghan Trainor), premier extrait de ce tout premier album. Le disque s’ouvre en force avec l’inoubliable « One Call Away », mais il s’essouffle malheureusement très rapidement avec un abus de ballades et de pièces mid-tempo qui deviennent franchement ennuyantes plus le CD avance. Il est donc bien facile de se limiter aux trois premiers titres et de laisser tomber tout ce qui suit l’excellente « Marvin Gaye », aux influences Motown. (février 2016)

Vidéoclips : « Marvin Gaye » - « One Call Away »

Atlantic / Warner

   

 Rihanna – Anti

Rihanna Anti

Le travail sur Anti a débuté il y a plus d’un an, à l’automne 2014. Malgré plusieurs simples apparus en 2015 dont « Bitch Better Have My Money », aucun de ces succès est inclus sur l’album, probablement parce qu’ils ne cadraient pas dans l’atmosphère particulière du disque. Anti est en effet un album qui s’écoute comme un tout, plutôt qu’un ramassis de hits. On y retrouve une belle sensibilité, mise en valeur par les ambiances uniques du disque. L’accent est mis beaucoup plus sur cette ambiance que sur des rythmes et des mélodies pop accrocheuses, comme ce fut surtout le cas par le passé pour Rihanna. Il en résulte donc son album le plus consistant et cohérent à ce jour, pas mal pour une chanteuse pop souvent regardée un peu de haut. Voici donc ce qui pourrait s’avérer être l’un des meilleurs albums pop / R&B de l’année. (février 2016)

Def Jam / Universal

½

   

Savages – Adore Life

Savages Adore Life

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Pas évident de se libérer d’un premier album méchamment réussi pour un combo féminin qui a collé un gros coup de Doc dans le dargeot d’un rock policé. Car oui, Silence Yourself est ébouriffant et Adore Life était férocement attendu. Dès lors, le choix est cornélien. Rupture ? Continuité ? Le choix est tranché, on n’arrête rien, on poursuit tout, on maintient et on évolue : en deux mots, Adore Life est la suite logique de son prédécesseur, sans plagiat. Mais punk mais tout aussi raide. Depuis, le groupe a tourné, s’est aguerri. La musique de Savages reste sous haute tension, aucun relâchement ne semble permis dans ce fatras d’électricité. Même les quelques morceaux mid-tempo (« Adore Life », « Slowing Down The World ») s’ornent d’un décor sombre et d’un chant presque tragique, sinon habité. Savages a pris toute la dimension du post-punk, la puissance froide de ses lignes de basses assourdissantes, l’âpreté des guitares austères et des couches bruitistes. L’urgence est de mise, bien sûr, (« The Answer »), la pression monte (« Evil »), les guitares s’emballent, la voix s’empale (« Sad Person ») et plus rien n’existe autour, ce disque gravite dans la tête, obsède, presque obscène. Il était temps de sortir de cet accès de noirceur. Mais quel travail, quelle puissance mélodique. La fin est de toute beauté, « Méchanics » conclut presque aussi brillamment que « Marshal Dear ». Presque. (février 2016)

   

 Suede – Night Thoughts

Suede Night Thoughts

Le groupe londonien, qui avait pris une longue pause dans les années 2000, revient avec un deuxième album en trois ans. Sur Night Thoughts, le leader Brett Anderson semble atteindre une nouvelle maturité et il en résulte le meilleur album du groupe en plus de 20 ans. À la fois grandiose et intimiste, l’album mise sur ce que le groupe a toujours fait de mieux, soit une musique brit pop intelligente qui demande un minimum d’effort. Peu de titres ressortent du lot, et c’est sur l’ensemble que l’on doit se concentrer. Night Thoughts n’est peut-être pas un album-concept, mais les pièces s’enchaînent magnifiquement pour former un tout qu’il ne faut surtout pas fractionner. L’album atteint tout de même son point culminant à la cinquième pièce avec l’épique « I Don’t Know How To Reach You », qui dépasse les 6 minutes. Voici donc un superbe album pour Suede, un album qui se déguste lentement pendant 48 minutes et qui nous donne envie ensuite d’y revenir. (février 2016)

Vidéoclips : « No Tomorrow » - « Pale Snow »

Warner

     

 

Tedeschi Trucks Band Let Me Get By

Le Tedeschi Trucks Band est un collectif américain assemblé autour de Derek Trucks et Susan Tedeschi. Ils présentent ensemble un blues rock particulièrement riche intégrant du piano, de l’orgue et des cuivres aux guitares électriques. La voix de Susan ajoute aussi une belle couleur à l’ensemble qui saura satisfaire les fans de blues rock les plus exigeants. Le Tedeschi Trucks Band est très agréable à écouter et sûrement bien plaisant à découvrir sur scène. (février 2016)

Swamp Family / Concord / Universal

   

 The Temperance Movement – White Bear

The Temperance Movement White Bear

The Temperance Movement est un groupe de rock ‘n’ roll britannique qui présente son deuxième album, White Bear. Ils proposent un son rock parfois dur aux influences blues. Les années 1970 ne sont jamais bien loin et ils semblent plutôt nostalgiques des bonnes années du rock. Autant plusieurs chansons brassent passablement, l’album offre aussi quelques moments plus doux, comme dans les couplets de la chanson-titre par exemple, où le refrain nous frappe en plein front par la suite. Sans révolutionner le rock, The Temperance Movement nous arrivent avec une option intéressante et divertissante. Le groupe sera en concert au Corona de Montréal le 9 mars en première partie de Monster Truck, avec qui ils sont en tournée à travers le Canada. (février 2016)

Fantasy / Concord

   

Toothgrinder – Nocturnal Masquerade

Toothgrinder Nocturnal Masquerade

Toothgrinder est un groupe de métal hardcore du New Jersey qui arrive avec son premier album, après le mini-album Schizophrenic Jubilee. Ils présentent une musique passablement violente, mais avec aussi certains moments de « douceur » intégrés dans plusieurs pièces. La voix gutturale n’a assurément rien de mélodique, mais les guitares réussissent très souvent à capter notre attention pour un son d’ensemble qui n’est pas trop agressif en bout de ligne. Le tempo change continuellement, question de nous garder sur le qui-vive, et ils réussissent à entretenir notre curiosité tout au long du disque. Sans révolutionner le post-hardcore, Toothgrinder propose une alternative intelligente à tout ce qu’on retrouve dans le marché. (février 2016)

Spinefarm / Universal

   

 Sarah Toussaint-Léveillé – La mort est un jardin sauvage

Sarah Toussaint-LéveilléLa mort est un jardin sauvage

Pour faire suite à La mal lunée paru il y a trois ans, Sarah Toussaint-Léveillé (fille de l’humoriste François Léveillé) revient avec La mort est un jardin sauvage, son deuxième album. L’artiste multi-instrumentiste ose encore un peu plus dans son univers folk pop. Sa poésie est riche et superbement mise en valeur par de très beaux arrangements, à la fois doux et puissants. Un peu plus sombre que son précédent enregistrement, La mort est un jardin sauvage s’avère aussi plus personnel et mieux assumé. Sarah en signe d’ailleurs elle-même la réalisation en compagnie de Socalled. Voici donc encore une fois un très bon album de la part de Sarah Toussaint-Léveillée, un album introspectif qui pousse à la réflexion. (février 2016)

Orage

½

 

 Erik Truffaz Quartet – Doni Doni

Erik Truffaz Quartet Doni Doni

Le trompettiste français revient avec un nouvel album en formule quatuor accompagné de Benoit Corboz, Marcello Giuliani et Arthur Hnatek (en remplacement de Marc Erbetta à la batterie). Doni Doni présente une musique jazz  très fortement inspirée de musique africaine. La chanteuse malienne Rokia Traoré vient d’ailleurs chanter sur quatre morceaux, alors qu’on peut entendre le rappeur Oxmo Puccino, né aussi au Mali, en conclusion de l’album sur « Le complément du verbe ». L’autre moitié du CD demeure tout de même instrumentale avec une musique jazz qui flirte parfois avec la pop instrumentale. Doni Doni est un disque bien agréable à écouter du début à la fin. (février 2016)

Foufino / Parlophone / Warner

½

   

 

Roman Zavada – Résonances boréales

Avec Résonances boréales, le pianiste montréalais, reconnu en tant qu’accompagnateur pour des films muets, présente un projet unique. Inspiré par les aurores boréales lors d’une balade en voiture jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine, Roman Zavada a eu l’idée d’un dialogue entre les aurores et son piano. Après être allé une première fois aux Territoires-du-Nord-Ouest en 2013 pour s’inspirer, il y est retourné en 2015 et y a rapporté plus de 10 heures d’enregistrements de piano sous les aurores boréales, ainsi qu’une vingtaine d’heures de matériel vidéo. Il a superposé les textures sonores et résonances de trois pianos différents pour en faire une musique riche évoquant l’immensité du Grand Nord et la beauté des aurores boréales. Il nous manque peut-être le visuel sur l’album, mais sa musique évocatrice réussit à nous plonger dans l’atmosphère qu’il a voulu créer. Par contre, un film immersif a été produit, inspiré des compositions de l’album, et il sera présenté à la Société des arts technologiques (SAT) de Montréal du 18 février au 4 mars avec une performance live de Zavada. (février 2016)

Vidéoclips : Introduction Démo 360o

SIX

½

 

JANVIER :

 

Arno – Human Incognito

Arno Human Incognito

Le rockeur belge est de retour avec un nouvel album studio, enregistré entre Bruxelles et Bristol en Angleterre avec le réalisateur de renom John Parish (PJ Harvey, Eels). PJ Harvey est d’ailleurs un nom qui nous vient en tête à l’écoute de Human Incognito, avec bien sûr Tom Waits et Leonard Cohen. Arno revient à un son de base centré sur la guitare en laissant tomber l’essentiel des synthétiseurs utilisés précédemment. C’est donc un excellent mélange entre folk expérimental et rock ‘n’ roll que nous offre le vieux routier, qui n’a visiblement rien perdu de sa passion et de ses capacités créatives. Sa voix rauque livre admirablement ses textes inspirés, en français et en anglais. Encore une fois, voici un excellent disque pour Arno. (janvier 2016)

Naïve / SIX

½

 

 Brown – Brown

Brown – Brown

Brown est un projet musical intergénérationnel regroupant les frères Beaudin-Kerr (Dead Obies, Jam) et leur père Robin Kerr (Uprising). Ils présentent un premier album contenant 12 titres rap alliant old school et modernité. On y trouve aussi des traces de rock steady et de dancehall, de leur pays d’origine, la Jamaïque. Le trio met en valeur le brown power, ce qu’on a vu peu souvent au nord de la frontière américaine. C’est un mélange culturel incomparable qui nous est proposé. Chaque pièce est différente, mais l’ensemble se suit admirablement bien jusqu’à la fin. Un album unique à faire son apparition sur la scène hip hop québécoise! (janvier 2016)

7ième Ciel / SIX

½

 Daughter – Not to Disappear

Daughter Not to Disappear

Formé à Londres en 2010, le trio Daughter propose une musique indie pop plutôt intimiste avec des moments de rock et d’électro. Not to Disappear est leur deuxième album après If You Leave en 2013. Les textes d’Elena Tonra s’avèrent souvent sombres et tristes alors qu’elle traite de séparation, de brisure, de solitude et de déception. Il ne s’agit donc pas d’un disque bien ensoleillé! Par contre, l’ensemble crée un univers très agréable qui nous enveloppe rapidement dans son atmosphère réconfortante, transportée par la très belle voix d’Elena et les guitares efficaces. Quelques longueurs pourraient être évitées, mais il s’agit tout de même d’un deuxième enregistrement réussi pour Daughter. (janvier 2016)

Glassnote / Universal

½

 

 Cécile Doo-Kingué – Anybody Listening Part 2: Dialogues

Cécile Doo-Kingué Anybody Listening Part 2: Dialogues

Après le discret et tout doux Monologues paru l’an passé, la guitariste et chanteuse revient avec le deuxième album de sa trilogie exploratoire du blues et des racines de la musique. Cette fois-ci, elle branche sa guitare électrique pour nous proposer une musique énergique, qui a du groove, et qui est même parfois dure. Il s’agit d’un excellent mélange de blues et de rock auquel se prête admirablement sa voix chaude. On peut aussi y entendre quelques influences jazz, folk et soul. Pour l’occasion, Cécile s’est entourée de certains des meilleurs musiciens et choristes à Montréal. Il en résulte une musique riche et rassembleuse, un blues contemporain interprété avec un doigté certain. Comme point final au CD, Cécile s’offre même une reprise impressionnante de « Manic Depression » de Jimi Hendrix. Encore une fois, Cécile Doo-Kingué démontre l’ampleur de tout son talent dans ce disque qui se veut un parfait complément à Monologues. Il reste à voir comment elle complètera sa trilogie… (janvier 2016)

CDK / SIX

½

 Aidan Knight – Each Other

Aidan Knight Each Other

Avec deux succès acclamés par la critique, « All Clear » et « The Arp », ce troisième album du chanteur de Victoria en Colombie-Britannique est déjà sur une lancée. Knight y propose une musique indie pop / indie rock dense qui n’est pas sans rappeler Patrick Watson ou Jeff Buckley. Ses textes présentent un mélange de mélancolie, de réconfort et de positivisme. Même s’il ne dure que 33 minutes, l’album de 8 titres est suffisamment touffu pour nous en donner pour notre argent. Quelques pièces additionnelles auraient peut-être été de trop. Voici donc un enregistrement plus que réussi pour Aidan Knight. (janvier 2016)

Vidéoclip : « All Clear »

Outside / SIX

½

   

 

 

 

       

 

 

Recherche personnalisée


 

 

 

Copyright © 2001-2020, Musicomania.ca. Tous droits réservés / All rights reserved.

S'abonner à musicomania_ca sur Twitter / Join musicomania_ca on Twitter