|
Recherche personnalisée sur tout Musicomania.ca
|
pour
CHERCHER dans cette page
|
fÉvrIER :
|
Louis-Pierre Bergeron &
Meagan Milatz –
Bravura
Pour Bravura, le corniste Louis-Pierre
Bergeron et la pianiste Meagan Milatz s’inspirent de Beethoven.
Sa « Sonate pour cor et piano en fa majeur, op. 17 » (1800) est la
première véritable sonate pour cor et piano de l’histoire de la
musique et elle est l’œuvre centrale de cet album. Ce chef-d’œuvre
est accompagné de pièces pour cor naturel et pianoforte de
Vincenzo Righini (1756-1812), Cipriani Potter
(1792-1871), Franz Xaver Süssmayr (1766-1803) et
Nikolaus Freiherr Von Krufft (1779-1818). Bergeron est le
quatrième cor de l’Orchestre du Centre national des Arts,
après avoir performé avec l’OSM, l’Orchestre Métropolitain
et l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières. Il
collabore aussi régulièrement avec Les Violons du Roy. Quant
à Milatz, elle est lauréate de nombreux concours et se produit en
soliste avec des orchestres à travers le Canada, dont l’Orchestre
symphonique de McGill. (découverte du mois de février 2024) |
ATMA Classique
½
|
JANVIER :
|
Véritable légende du rock progressif et
artistique, Peter Gabriel présente enfin son premier album en 21
ans. Chacune des 12 pièces de I/O sont parues en simple au
cours de 2023 en deux versions : Bright et Dark.
Gabriel est même parti en tournée avant la sortie du disque. On
retrouve donc sur l’album le côté lumineux (Bright) et le
côté sombre (Dark) qui contiennent les 12 mêmes pièces. C’est
dans le contexte de l’album que chaque chanson prend tout son sens,
alors qu’il y a une certaine cohésion entre elles (malgré des
changements de styles fréquents). Les pièces alternent entre une
tendance atmosphérique qui peut rappeler le Genesis des
bonnes années et un côté plus pop dansant, fortement influencé par
les années 1980. L’album présente en quelque sorte une suite logique
à
Up, son dernier album studio de chansons originales paru en
2002. Sur I/O, Gabriel propose une musique qui demande un
certain effort, mais qui nous récompense grandement par sa
profondeur. (chronique principale de janvier 2024) |
½
|
Zoe Wees est une chanteuse pop adulte allemande
aux influences R&B. Elle s’est fait connaître à travers le monde
avec le succès « Control » en 2019, puis plus tard avec « Girls Like
Us » en 2021, deux pièces qui se retrouvent sur ce premier album.
Elle possède une voix puissante et touchante qui lui permet de
proposer des ballades ou chansons mid-tempo émotives qui nous
atteignent droit au cœur. En plus de ses premiers succès, on peut
découvrir sur Therapy son duo avec 6LACK, « That’s How
It Goes », « Lightning », « Daddy’s Eyes », « Don’t Give Up »,
« Third Wheel » et « Hold Me Like You Used To ». L’album ne propose
pas moins de 20 titres pour un total frôlant les 60 minutes. Il y a
bien quelques morceaux un peu moins intéressants ou répétitifs, mais
l’ensemble s’avère extrêmement solide, très efficace pour mettre en
évidence le talent de chanteuse de Zoe.
Vidéoclips :
« Control » -
« Girls Like Us » -
« That’s How It Goes » -
« Hold Me Like You Used To » -
« Daddy’s Eyes » -
« Lightning » |
½
|
décembre :
|
Lorsqu'elle a été nommée pour être intronisée au
Temple de la renommée du rock ‘n’ roll en 2022, Dolly Parton a
d’abord refusé, affirmant qu'elle n'était pas une chanteuse de rock
‘n’ roll. Elle a finalement accepté son intronisation, promettant en
retour de produire son premier album rock. Puisque la reine de la
musique country ne fait jamais les choses à moitié, voici donc
Rockstar, un double album de 30 titres de rock mélangeant
chansons originales et reprises. Sur son 49e album en carrière, la
chanteuse de 77 ans, qui n’a rien perdu de sa voix, performe en duo
avec de nombreux artistes incluant Sting sur l’excellente «
Every Breath You Take », Elton John pour « Don’t Let the Sun
Go Down on Me » (l’une des meilleures du disque), Joan Jett & the
Blackhearts, Ann Wilson (Heart), Rob Halford
(Judas Priest), Steven Tyler (Aerosmith),
Debbie Harry (Blondie), Simon Le Bon (Duran
Duran), Kid Rock, Stevie Nicks, Peter Frampton,
Melissa Etheridge, Pat Benatar, Chris Stapleton,
Miley Cyrus, Paul McCartney et Ringo Starr sur
« Let It Be » des Beatles, P!nk et Brandi Carlile
sur « (I Can’t Get No) Satisfaction » des Rolling Stones, et
plusieurs autres. Un grand nombre des reprises sont beaucoup trop
similaires à l’originale pour s’avérer vraiment intéressantes, mis à
part la voix unique de Dolly qui est souvent le seul élément
distinctif de la chanson. Elle cause tout de même la surprise en
quelques occasions, notamment lorsqu’on entend les premières notes
de « Stairway to Heaven » de Led Zeppelin. On ne peut
qu’attendre la suite alors qu’elle est accompagnée de Lizzo
et Sasha Flute, mais nous ne serons pas renversés par sa
version. Sa reprise de « Purple Rain » de Prince n’a rien
d’exceptionnel non plus, ne nous touche pas et elle est quelque peu
inutile. Dolly effleure le blues rock, le pop rock et bien sûr le
country rock. Les chansons originales ne se démarquent pas
particulièrement et sonnent souvent comme des chansons rock des
années 1990. Dolly Parton ne se prend pas au sérieux tout au long de
l’album et on sent qu’elle a réalisé ce projet pour se faire plaisir
avant tout. C’est certain qu’avec plus de 140 minutes de musique, le
tout aurait pu être passablement resserré pour n’en conserver que le
meilleur. Mais Dolly voulait aller à fond dans son trip rock et on
ne peut que la féliciter pour son audace. En plus, il s’agit de son
plus grand succès en carrière au Billboard 200. (chronique
principale de décembre 2023) |
|
Jung Kook –
Golden
Junk Kook est d’abord connu comme l’un des
membres du groupe de K-pop masculin BTS. Le jeune
auteur-compositeur et interprète sud-coréen de 26 ans nous arrive
avec un premier album distribué à travers le monde. Avec Golden,
il prouve qu’il a peut-être le plus grand potentiel parmi les
membres du groupe pour véritablement percer en solo. Il présente en
effet une musique pop grandement efficace, avec des beats funky ou
R&B et des mélodies inoubliables. Et contrairement à plusieurs
artistes issus de la K-pop, il présente le tout en anglais, ce qui
facilitera assurément sa percée dans plusieurs marchés mondiaux.
Kook peut compter sur des réalisateurs de renom, tels que
BloodPop, Diplo, Andrew Watt et Cirkut, en
plus d’auteurs-compositeurs comme Shawn Mendes et Ed
Sheeran. On peut entendre aussi le rappeur Jack Harlow
sur la plaisante « 3D », Major Lazer sur la sensuelle «
Closer to You », DJ Snake sur l'hymne électronique dansant «
Please Don't Change », ainsi que Latto sur « Seven », qui a
conquis les palmarès et battu des records (la version éditée est
également incluse). Tout a donc été mis en place pour faire de Jung
Kook une star internationale, qui n’a rien à envier à Justin
Timberlake, Justin Bieber ou Harry Styles. Ses
chansons entraînantes à tendance R&B sont d’une grande efficacité,
tout comme sa voix plutôt agréable. Il n’y a que les ballades plus
lancinantes qui peuvent s’avérer parfois ennuyantes (ce n’est pas
facile d’écrire de bonnes ballades), mais l’ensemble demeure solide
et aucun doute qu’on entendra parler de Jung Kook encore longtemps.
(découverte du mois de décembre 2023) |
|
FouKi –
Rap Club
Après
Zayon en février, le rappeur le plus populaire du Québec
revient déjà avec un nouvel album, Rap Club. Pour les 11
pièces totalisant moins de 34 minutes, il s’entoure de nombreux
collaborateurs : Avril Jensen, Souldia, Zach Zoya,
Lost, Shreez, Rymz, Imposs, Joe Rocca,
Benny Adam et plusieurs autres. En fait, il n’est seul que
sur deux titres, « Yihou » et la conclusion, « Rebaptisé »,
reprenant la présentation de Ginette Reno au Gala de l’ADISQ
2022 qui l’a rebaptisé « Funky ». Sur ce cinquième album, Léo
Fougères (c’est son vrai nom) fusionne habilement les sonorités
contemporaines avec des éléments du rap classique. Les rythmes sont
contagieux pendant que ses textes dépeignent la vie urbaine, le
succès, les rêves et les défis. Rap Club marque de belle
façon les 20 ans de Disques 7ième Ciel, en plus de présenter une
belle évolution musicale pour FouKi. Peut-être moins de succès radio
en vue pour le prolifique rappeur, mais un album cohérent du début à
la fin. (décembre 2023) |
½
|
Destins tragiques
L'altiste Elvira Misbakhova avec
l’orchestre de chambre I Musici de Montréal sous la direction
de Jean-François Rivest mettent l’alto à l’honneur sur
Destins tragiques. Ils y proposent des œuvres des années 1930
composées à partir de personnages tragiques de Shakespeare de
Roméo et Juliette et de Lady Macbeth. On peut d’abord
découvrir un arrangement pour alto et piano (par Vadim
Borissovski) orchestré pour alto et ensemble à cordes (par
François Vallières) du ballet Roméo et Juliette de
Prokofiev. Puis, l’album se termine avec une Fantaisie sur
des thèmes de l’opéra « Lady Macbeth de Mtsensk » de
Chostakovitch, arrangée pour alto et orchestre à cordes par
Airat Ichmouratov, chef d’orchestre montréalais d’origine
tatare. Elvira Misbakhova est alto solo de l’Orchestre
Métropolitain et membre régulière de la section alto de
l’Orchestre I Musici de Montréal depuis juin 2022.
(décembre 2023) |
ATMA Classique
|
novembre :
|
Kylie est à son meilleur lorsqu’elle présente une
musique joyeuse et dansante, et c’est ce qu’elle propose sur
Tension. Le premier extrait, « Padam Padam », débute le tout
dans la légèreté et met la table pour les 10 pièces à venir, faites
sur mesure pour les planchers de danse. L’Australienne nous en met
plein la vue avec la chanson-titre, « Hold on to Now » et
l’excellente « 10 Out of 10 », mettant en vedette Oliver Heldens.
On peut entendre sur Tension quelques-uns de ses refrains les
plus accrocheurs depuis longtemps, de véritables vers d’oreille. On
peut entendre des influences des années 1980, mais ce sont surtout
les années 1990 qui servent de base à la musique de Kylie,
complètement modernisée. Considérant que sa carrière remonte au
milieu des années 1980, c’est particulièrement impressionnant de
voir à quel point Kylie Minogue réussit à demeurer bien en phase
avec notre époque. Voici donc un autre très bon disque de la part de
la reine australienne de la musique pop! (chronique principale de
novembre 2023)
Vidéoclips :
« Padam Padam » -
« Tension » |
½
|
Rêve –
Saturn Return
Née à Montréal sous le nom de Briannah Donolo,
Rêve est maintenant basée à Toronto. Elle propose une musique
électronique dansante sur mesure tant pour les planchers de danse
que pour les radios pop. « CTRL + ALT + DEL » avec Banx & Ranx
lui aura permis de devenir une superstar, en plus de lui mériter un
prix Juno en 2023. « Tongue » et « Whitney » ont aussi conquis la
planète pop, et tous ces succès sont inclus sur Saturn Return,
son premier album complet. On peut également y entendre les très
efficaces « Big Boom » et « Hypersexual ». En fait, peu de moments
sans intérêt se trouvent sur Saturn Return qui offre une
musique pop dansante de qualité. (découverte du mois de novembre
2023)
Vidéoclips :
« CTRL + ALT + DEL » -
« Whitney » -
« Tongue »
|
½
|
Après plus de 20 ans de carrière, le duo
londonien The Kills nous arrive enfin avec son sixième album, sept
ans après
Ash & Ice, peut-être son disque le plus faible. Alison
Mosshart et Jamie Hince proposent avec God Games
un très bel album, créatif et varié. Coréalisé avec Paul Epworth,
l’album présente une musique riche et très actuelle, contrairement à
leur réputation plus minimaliste. Comme à son habitude, le duo
explosif ne manque pas de drame (« New York »), en plus de revenir
dans le passé avec une renaissance de la Sunset Strip à Los Angeles
dans les années 1980 (la chanson d’amour apocalyptique « 103 »). The
Kills savent aussi être plus introspectifs, comme dans le mélange
trip hop et ambiant de la chanson-titre. Alison semble au sommet de
son art, démontrant toute la richesse de sa voix en plusieurs
occasions, notamment sur « Love and Tenderness » et « Going to
Heaven ». God Games est leur premier album composé
principalement aux claviers plutôt qu’à la guitare, un changement
qui donne de brillants résultats. (novembre 2023) |
½
|
octobre :
|
Âgée de seulement 20 ans, Olivia Rodrigo présente
déjà son deuxième album avec GUTS, après le surprenant
Sour paru il y a deux ans. Sur ce nouveau disque, Olivia reprend
les éléments qui ont fait le succès de son premier album, tout en
évitant plusieurs pièges d’un deuxième enregistrement. Elle
travaille à nouveau avec le réalisateur Daniel Nigro dans le
même studio/garage. Puis elle approfondit un peu plus ses ballades
soul et ses hymnes pop punks qui ont tant attiré l’attention sur
Sour. Dans « Bad Idea, Right? », Olivia est volontairement
imparfaite, alors que « All-American Bitch » passe rapidement du
folk introspectif au punk rageur. Les contrastes semblent toutefois
moins grands entre ses diverses explorations musicales, peut-être
parce que la surprise est simplement moins au rendez-vous sur ce
deuxième disque. Olivia réussit à ne pas tomber dans les extrêmes
avec un album qui n’est ni trop cru, ni trop poli. Résultat :
l’album s’écoute à merveille du début à la fin, en plus de n’avoir
aucun moment faible.
(chronique principale d'octobre 2023)
Vidéoclips :
« Vampire » -
« Bad Idea, Right? » -
« Get Him Back! » |
|
Après avoir travaillé avec plusieurs artistes
dont Ariana Grande, et avoir sorti un mini-album en 2020
intitulé
Jaguar, Victoria Monét nous arrive enfin avec son premier
album complet. Elle considère Jaguar II comme la grande sœur
de
Jaguar. Avec ses 11 pièces, l’album propose un meilleur
aperçu de son talent, tant comme auteure-compositrice que comme
chanteuse de R&B à la voix exceptionnelle. Son inspiration vient
principalement de la musique soul cinématique des années 1970, avec
une touche de funk, de disco et de dancehall (« Party Girls » avec
Buju Banton). Victoria nous propose un premier album
extrêmement solide, qui s’écoute à merveille du début à la fin.
(découverte du mois d'octobre 2023)
Vidéoclips :
« Smoke » -
« Party Girls » -
« On My Mama »
|
½
|
Caroline Nadeau –
Forever Lasting Canadian Songs
Après l’album
Chansons pour durer toujours il y a 10 ans, qui regroupait
12 grandes chansons québécoises revisitées en version jazz, Caroline
Nadeau revient avec un album pour le public anglophone. Elle propose
donc 10 chansons du répertoire canadien, à commencer par « Takin’
Care of Business » de Bachman-Turner Overdrive. On peut
également redécouvrir des pièces de Neil Young, Joni
Mitchell, Gordon Lightfoot, Alannah Myles, K.D.
Lang, Shania Twain, Leonard Cohen et Gino
Vannelli. Tous ces classiques de la chanson canadienne sont
arrangés par Vincent Morel (directeur et arrangeur de
l’ensemble jazz vocal Bémol 9, dont Caroline est
membre depuis 27 ans), Karl Surprenant (son contrebassiste)
et John Sadowy (son pianiste). Les pièces prennent désormais
des accents blues, jazz, bossa-nova, gospel et pop, ce qui jette un
nouvel éclairage sur ces chansons immortelles.
(octobre 2023) |
½
|
Les Soupers du Roy
Arion Orchestre Baroque,
dirigé par le chef et bassoniste Mathieu Lussier, présente
les Soupers du Roy, l’esprit français du « Grand Siècle des
Lumières ». Tirant son titre d’une œuvre de Michel-Richard
Delalande, l’album propose des œuvres de compositeurs baroques
français provenant du Centre de musique baroque de Versailles
(CMBV) : André Cardinal Destouches, François Colin de
Blamont, Jean-Philippe Rameau et François Francoeur.
L’orchestre montréalais Arion Orchestre Baroque est un spécialiste
depuis plus de 40 ans de la musique ancienne sur instruments
d’époque. Voici un très bel album pour redécouvrir la musique
baroque française!
(octobre 2023) |
ATMA Classique
|
septembre :
|
Deux ans après l’excellent
Phoenix, la Montréalaise Charlotte Cardin est déjà de retour
avec un deuxième album. 99 Nights poursuit dans le même
chemin d’expérimentation pop de la chanteuse, tout en étant un peu
plus personnel. Elle propose encore une fois un très bon mélange de
chansons pop entraînantes à tendance électro-pop, sur mesure pour la
radio, et de pièces pop plus intimistes, flirtant parfois avec la
soul et le R&B. Elle exorcise ses peines accumulées, et elle semble
plus que jamais dans son élément, comme si elle avait découvert son
style bien à elle. Son gérant et ami Jason Brando, avec qui
elle coécrit depuis toujours, participe à peu près à toutes les
chansons. Charlotte collabore aussi avec Lubalin, Mathieu
Sénéchal, Aliocha (son conjoint) et Patrick Watson
pour le choix des bons mots. Elle a aussi demandé l’aide de
réalisateurs internationaux comme Sam Avant, Rob Grimaldi,
Jorgen Odegard et DFA. À noter aussi un duo avec le
rappeur montréalais Skiifall pour « Enfer ». « Confetti » est
déjà un succès confirmé un peu partout dans le monde et d’autres
morceaux se démarquent assurément : « Jim Carrey » (dans lequel elle
déclare son amour pour le célèbre acteur), « Looping », « Next to
You » et la chanson-titre. Les autres pièces viennent compléter
admirablement l’ensemble de 12 titres qui s’avère cohérent et
agréable du début à la fin. Mission accomplie pour ce deuxième
album! (chronique principale
de septembre 2023) |
|
Cian Ducrot est un auteur-compositeur et
interprète irlandais qui a une formation en musique classique. Il
s’est d’abord fait remarquer aux auditions à l’aveugle de la version
britannique de The Voice en 2016, avant de devenir un
phénomène des réseaux sociaux. Il a commencé à partager ses
premières chansons originales en 2018 avant de présenter son premier
album indépendant en 2020, contenant une collection de ses premières
chansons pop intimistes. Il fait ses débuts sur une étiquette
majeure en 2021 avec la chanson « Not Usually Like This », incluse
sur le mini-album Make Believe. Après les succès « All for
You » et « I’ll Be Waiting » en 2022, Ducrot propose enfin son
premier album à grand déploiement, Victory. On y découvre 14
pièces pop intimistes aux mélodies inoubliables, incluant évidemment
ses deux premiers succès incontournables, en plus de « Part of Me »,
« Heaven » et la chanson-titre. Même si l’album s’avère quelque peu
inégal, il démontre tout le talent d’interprète de l’artiste. À
noter qu’une version de luxe contient huit morceaux additionnels,
des pièces de l’album mais avec chœur et cordes.
(découverte du mois de septembre 2023)
Vidéoclips :
« All for You » -
« I’ll Be Waiting »
|
|
Karkwa – Dans la
seconde
Après une pause en 2012 pour se consacrer à leur
famille et à des projets solos, on ne croyait plus à un retour du
groupe rock québécois Karkwa. Le quintet revient pourtant avec son
premier album studio en 13 ans, soit depuis l’excellent
Les chemins de verre, leur disque le plus solide jusqu’à
maintenant. L’attente en aura valu la peine puisqu’on retrouve le
groupe à son meilleur. Aventureux, intense et grandement créatif,
Dans la seconde propose seulement huit titres et une
introduction totalisant 33 minutes. Mais l’ensemble s’avère
tellement cohérent qu’il s’écoute d’un bloc, avec grand plaisir.
Après l’ouverture toute en douceur, Louis-Jean Cormier et sa
bande nous offrent l’énergique « Parfaite à l’écran », disponible
depuis ce printemps. Karkwa enchaîne habilement les morceaux
atmosphériques et les envolées rocks épiques, avec des textes à la
fois poétiques et intuitifs. En fait, la déception s’installe à la
conclusion, puisqu’on en prendrait beaucoup plus.
(septembre 2023)
Vidéoclip :
« Parfaite à l’écran » |
|
AOÛT
:
|
Blur –
The Ballad of Darren
Après huit ans d’absence, le groupe anglais Blur
s’est réuni pour The Ballad of Darren, mais c’est la première
fois que tout le groupe se retrouvait en studio en 20 ans. Damon
Albarn et sa bande proposent peut-être ici leur meilleur
assemblage de chansons depuis le fameux
album éponyme de 1997 qui avait connu un succès immense grâce à
« Song 2 » et « Beetlebum ». On ne retrouve pas de tels succès
instantanés sur The Ballad of Darren, mais le disque contient
plusieurs magnifiques ballades mid-tempo dont la mélodie vous
restera en tête longtemps. C’est James Ford (Arctic
Monkeys, Florence + the Machine, Gorillaz) qui
assure ici la réalisation, réussissant à créer une atmosphère bien
particulière, qui mélange musiques électro lounge et britpop, avec
une bonne dose de mélancolie et des influences de David Bowie.
Seul l’extrait « St. Charles Square » se différencie quelque peu du
lot et rappelle leur période faste des années 1990. En somme, Blur
nous offre un très bel album pour fêter ses 35 ans avec The
Ballad of Darren, un disque qui fait du bien à l’âme.
(chronique principale d'août 2023)
Vidéoclip :
« St. Charles Square » |
½
|
La jeune chanteuse anglaise de 19 ans présente
son tout premier album avec Mirror. L’album débute avec une
pièce remplie d’innocence, « Never Been in Love », avant d’affirmer
que l’amour est surestimé dans « Love Is An Overstatement ». Puis
arrive son méga succès planétaire « Fingers Crossed », et plus tard,
la douce ballade « Narcissist », l’incontournable « Flowers », ainsi
que les succès plus récents « Best Friend Breakup » et « That
Part ». Lauren présente une grande majorité de ballades, mettant
toujours en vedette sa voix puissante, le tout enrobé dans des
arrangements riches. C’est un premier album réussi pour la jeune
artiste, mais attendons pour voir comment elle pourra évoluer dans
le futur.
(découverte du mois d'août 2023)
Vidéoclips :
« Fingers Crossed » -
« Flowers » -
« Narcissist » -
« Best Friend Breakup » -
« That Part »
|
|
Clara et Robert Schumann – Musique de chambre pour cor
Le corniste Louis-Philippe Marsolais a
sélectionné des œuvres de musique de chambre de Clara et Robert
Schumann pour divers instruments, dont certaines sont des
transcriptions pour cor. Pour les interpréter, il est accompagné par
David Jalbert au piano avec aussi comme invités Stéphane
Tétreault et Cameron Crozman au violoncelle, ainsi que
Philip Chiu au piano. On peut d’abord découvrir les « 3
Romances, op. 22 » de Clara Schumann, avant les opus 94, 73 et 70 de
Robert Schumann, considérés au départ comme Hausmusik
(musique d’agrément, souvent destinée aux musiciens amateurs), ce
qui explique le manque d’enthousiasme suscité à l’époque.
Heureusement, ces compositions sont aujourd’hui reconnues comme
d’authentiques chefs-d’œuvre. On peut aussi redécouvrir l’opus 85,
ainsi que « Andante et variations en si bémol majeur, op. 46 », une
conclusion de 18 minutes.
(août 2023) |
ATMA Classique
|
Tendres échos
Anne Thivierge
(flûte traversière) présente l’album Tendres échos en
compagnie de Mélisande Corriveau (viole de gambe) et Eric
Milnes (clavecin). Même si elle est le premier instrument qu’on
enseigne aux enfants, la flûte est un très bel instrument à vent qui
touche et éblouit depuis des centaines d’années. Inspirée par le
répertoire baroque français des 17e et 18e
siècles, la flûtiste met en lumière des œuvres pour flûte et basse
continue de François Couperin (1668-1733), Michel Blavet
(1700-1768), Marin Marais (1656-1728) et Jean-Marie
Leclair (1697-1764). L’album débute avec la « Sonate pour flûte
et basse continue en ré mineur, op. 2, no. 2 » de Blavet. Ensuite,
c’est Couperin qui nous est présenté grâce au « Concert royal no. 2
pour flûte et basse continue en ré majeur et mineur ». On peut
découvrir les « Pièces pour viole de gambe et basse continue, Suite
no. 1 en ré mineur » de Marais, des extraits joués à la flûte selon
une adaptation d’Anne Thivierge. La flûtiste adapte également les
« Pièces de clavecin du 14e ordre en ré majeur » (extraits joués à
la flûte) de Couperin, avant de conclure avec la « Sonate en trio
pour flûte, viole de gambe et basse continue en ré majeur, op. 2,
no. 8 » de Leclair. Voici un excellent album qui nous permet de
redécouvrir toute la beauté de la flûte.
(août 2023) |
ATMA Classique
|
JUIllet :
|
Janelle Monae présente son quatrième album, le
premier en cinq ans. Le disque est mis en valeur par le premier
extrait, « Float », qui bénéficie d’une fanfare avec Seun Kuti &
Egypt 80. Les bois et les cuivres ajoutent une richesse hors du
commun à la composition, qui est aussi la plus longue de l’album à
quatre minutes. Les 13 autres pièces durent en moyenne la moitié de
« Float », pour un disque qui défile à vive allure. Janelle laisse
tomber la science-fiction pour être plus terre-à-terre, mais elle
présente toujours une musique R&B qui est très « champ gauche » avec
d’excellentes mélodies pop, mais rien pour attirer les radios. Les
touches africaines et brésiliennes qu’elle ajoute à sa musique
s’avèrent particulièrement agréables. Janelle Monae présente encore
une fois un excellent album avec The Age of Pleasure, même si
elle réussit un peu moins à nous surprendre. Elle aime toujours
provoquer cependant comme en fait foi le vidéoclip de « Lipstick
Lover ». (chronique principale de juillet 2023)
Vidéoclip :
« Lipstick Lover » |
½
|
Sur Feed the Beast, l’Allemande transgenre
Kim Petras poursuit la tradition pop de Madonna et Kylie
Minogue avec une musique énergique et toujours dansante. Elle
intègre magnifiquement l’électronique à sa musique pour un son d’une
grande modernité. On peut y entendre le succès « Alone » (avec
Nicki Minaj), mais aussi les excellentes « King of Hearts » et
« Coconuts ». On la retrouve en duo avec BANKS pour la pièce
« BAIT ». L’album extrêmement entraînant se conclut avec un autre
succès, « Brrr », ainsi que la magistrale « Unholy » (avec Sam
Smith). Avec ses 15 pièces dont plusieurs qui sont faites sur
mesure pour les radios, Feed the Beast se présente
pratiquement comme une compilation de succès. L’album s’écoute donc
à merveille sur toute sa longueur (41 minutes). (découverte du mois
de juillet 2023)
Vidéoclips :
« Unholy » -
« Alone »
|
½
|
JUIN :
|
Quatre ans après leur retour ensemble, les Jonas
Brothers reviennent avec The Album. Est-ce qu’il s’agit
vraiment de l’album du trio pop avec un A majuscule? Probablement
pas. Ils ont pourtant embauché Jon Bellion comme producteur
exécutif, lui qui a collaboré avec succès avec Jason Derulo,
Justin Bieber, Maroon 5 et Eminem (avec
Rihanna). Quelques pièces sont évidemment incontournables et
surtout, inoubliables, notamment « Wings », « Waffle House » et
peut-être la chanson de l’été 2023, « Summer Baby ». Cependant elles
sont un peu éparpillées sur l’album qui contient aussi quelques
pièces un peu trop faciles, aux mélodies efficaces certes, mais qui
manquent d’originalité. Et avec 12 titres totalisant moins de 33
minutes, il s’agit d’un album un peu mince qui aurait bénéficié de
quelques morceaux solides additionnels. The Album s’écoute
bien, mais s’avèrera plus agréable par morceaux.
(chronique principale de juin 2023)
Vidéoclips :
« Wings » -
« Waffle House »
|
|
Le Nigérian d’origine, maintenant installé au
Canada, présente enfin son très attendu premier album, When It
Blooms. Nonso Amadi propose un excellent mélange de musique
afro-beat, R&B et électronique. Amadi s’entoure ici de
collaborateurs talentueux, notamment l’auteur-compositeur et
interprète soul nigérian Tay Iwar sur « Pieces » et la
chanteuse R&B Londonienne Tamera sur « Shivers ». Sur When
It Blooms, on compte un total de cinq extraits présentés
précédemment : son retour épique avec « Foreigner », sa
collaboration avec Majid Jordan, « Different » (un succès
mondial), « Eye to Eye » (une favorite de MTV), l’hymne patriotique
« Ease Up », ainsi que sa plus récente collaboration, « Lock Up »,
mettant en vedette Zinoleesky. Ces cinq succès seulement
totalisent plus de 50 millions d’écoute en ligne. L’album de 15
titres enchaîne les pièces à merveille pendant près de 50 minutes.
C’est donc un très solide premier opus que nous offre Nonso Amadi!
(découverte du mois de juin 2023)
Vidéoclips :
« Foreigner » -
« Different » -
« Lock Up »
|
½
|
Louise
Bessette – Hommage à François Dompierre
La pianiste Louise Bessette a décidé de rendre
hommage au compositeur et pianiste François Dompierre pour célébrer
ses 80 ans. Elle présente plusieurs œuvres composées pour le cinéma,
des œuvres inédites, ainsi que des pièces pour deux pianos avec le
compositeur lui-même au deuxième piano. On peut entendre la pièce
« Entre mer et chanterelles » écrite pour Louise Bessette en hommage
au compositeur Gilles Tremblay. Puis il y a « L’âme à la
tendresse », une paraphrase sur le thème d’origine, ainsi que
« Autour d’un piano (variations d’antan) ». Il faut aussi noter un
duo particulier dans « Un bonheur d’occasion » alors que Dompierre
improvise pendant que Bessette joue une partition écrite par le
compositeur. François Dompierre est l’un des plus illustres
compositeurs québécois et sa musique touche un large éventail de
styles, du classique au jazz en passant par les bandes originales de
films. À noter qu’il s’agit du premier album d’ATMA Classique
enregistré en Dolby Atmos, un format de son immersif qui rehausse
l’expérience d’écoute (seulement disponible sur les plateformes
Apple).
(juin 2023) |
ATMA Classique
½
|
En famille
souligne les 15 ans d’existence du groupe traditionnel québécois Bon
Débarras. Pour l’occasion, tous les membres anciens et actuels du
trio se sont réunis dans le but de revisiter sept pièces
significatives pour chacun des membres de la famille. Le groupe
profite donc d’un son nouveau à six musiciens, en plus d’un invité
très spécial, Bori. En famille, c’est aussi une série
de sept épisodes, chacun tourné dans un lieu différent autour d’une
des chansons de l’album. Voici une très belle façon de fêter les 15
ans de cet excellent groupe traditionnel québécois.
(juin 2023) |
Productions de l'onde
½
|
Un peu plus d’un an après le décès tragique du
batteur Taylor Hawkins d’une surdose de drogues, Dave
Grohl (qui a aussi perdu sa mère en août 2022) et sa bande
présentent un 11e album avec un objectif bien différent des
précédents. On y perçoit un immense désir de vivre, tout en rendant
hommage à Hawkins, un hommage mis en valeur en conclusion du disque
avec « Rest », un message direct au regretté batteur. Musicalement,
les Foo Fighters s’approchent un peu plus du son rock énergique de
leurs débuts, peut-être propulsés par le retour forcé de Grohl
derrière la batterie, une première depuis 1997. Cependant, le groupe
possède une tendance progressive à ne pas négliger, mise en évidence
dans « The Teacher », une mini-suite de 10 minutes. À noter la
collaboration de Violet, la fille de Dave Grohl, dans la très
belle ballade « Show Me How ». But Here We Are est un album
varié, mais dont les pièces s’enchaînent à merveille, en plus d’être
grandement satisfaisantes. Les faiblesses sont rares, ce qui en fait
le meilleur album du groupe depuis au moins
Wasting Light en 2011.
(juin 2023) |
|
Noel Gallagher’s High Flying Birds –
Council Skies
Six ans après le très efficace
Who Built the Moon?, Noel Gallagher est de retour avec ses
oiseaux de haut vol. Pour l’occasion, le réalisateur David Holmes
est remplacé par Paul Stacey, un ingénieur de son qui
travaille avec Gallagher depuis Standing on the Shoulder of
Giants d’Oasis. Il en résulte un retour au son des débuts
des High Flying Birds, moins rock ‘n’ roll et plus en douceur.
Council Skies débute d’ailleurs dans une grande douceur avec
« I’m Not Giving Up Tonight », avant de présenter possiblement sa
chanson la plus solide avec l’excellente « Pretty Boy », un peu plus
rythmée. Par la suite, le groupe alterne entre ballades et pièces
mid-tempo, entrecoupées par quelques moments plus énergiques. Même
si l’album est très varié, les mélodies demeurent toujours efficaces
et les orchestrations sont magnifiques. Council Skies est
donc un album agréable à écouter sur toute sa longueur.
(juin 2023) |
½
|
Notturna –
Calcutta 1789 : À la croisée de l’Europe et de l’Inde
Sur son nouvel album, Notturna présente un
portrait fascinant de la vie musicale en Inde au XVIIIe siècle,
pendant la période coloniale britannique. L’ensemble, qui joue sur
des instruments à vent anciens, y associe la musique indienne
traditionnelle à des œuvres de Bach, Handel,
Purcell et d’autres compositeurs européens. Le programme est
inspiré d’un concert de 1789 découvert dans les archives de
Calcutta, un échange culturel entre les musiciens indiens et anglais
amenés en Inde dans l’entourage de la Compagnie britannique des
Indes orientales. Sous la direction artistique du hauboïste
Christopher Palameta, Notturna est rejoint par Uwe Neumann
(sitar) et Shawn Mativetsky (tabla).
(juin 2023) |
ATMA Classique
|
Âgée de seulement 27 ans, la pianiste Élisabeth
Pion a perfectionné son art à Londres pendant quelques années avant
de faire ses débuts en récital solo au Wigmore Hall en 2021. Elle
présente maintenant son premier album avec Femmes de légende,
dont la pièce maîtresse éponyme compile les portraits de sept femmes
mythiques de la compositrice française Mélanie « Mel »
Bonis (1858-1937) : « Mélisande », « Desdémona », « Ophélie »,
« Viviane », « Phoebé », « Salomé » et « Omphale ». On peut aussi
entendre une œuvre majeure de Lili Boulanger (1893-1918),
« Thème et variations en do mineur », ainsi que trois pièces brèves.
On redécouvre en plus des œuvres françaises moins féminines d’Henri
Dutilleux (1916-2013) (la suite « Au gré des ondes »), de
Thomas Adès (né en 1971) (un arrangement de « Berceuse » de son
opéra L’ange exterminateur) et de Claude Debussy
(1862-1918) (« L’isle joyeuse »). Finalement, Élisabeth propose une
composition personnelle avec « Balcony on a Wednesday Night », une
courte pièce aux accents jazz d’une minute et demie. L’ensemble
plutôt varié contient de très bons morceaux qui s’emboîtent bien
ensemble, pour un très solide premier album dans le répertoire
d’Élisabeth Pion.
(juin 2023) |
ATMA Classique
½
|
MAI :
|
Pour ceux qui préfèrent Ellie Goulding dans une
atmosphère dansante, Higher than Heaven propose un excellent
retour dans cet univers. Sur ce cinquième album, Ellie présente des
pièces pop entraînantes basées sur les synthétiseurs. Elle évite
ainsi l'introspection profonde et l'orientation personnelle de son
prédécesseur paru il y a trois ans,
Brightest Blue. Décrit par l'artiste comme son album « le
moins personnel » à ce jour, Higher than Heaven se concentre
sur les sensations fortes et l'évasion. Les moments les plus
accrocheurs de l'album sont réalisés par Koz (Dua Lipa,
Lykke Li, Lights), qui puise les textures les plus
addictives à travers les décennies (disco, pop des années 1980 et
house des années 1990) pour des titres comme « Midnight Dreams »,
« Cure for Love », le lancinant « Like a Saviour » et l'étincelante
chanson-titre. Par ailleurs, la nostalgique « By the End of the
Night » trouve un équilibre idéal entre les côtés amusant et
mélancolique d’Ellie. « Love Goes On » et l'entraînante « Easy
Lover » (avec Big Sean) bénéficient d'une chaude douceur R&B
grâce au coauteur/réalisateur Greg Kurstin, alors que le
moment le plus intense du disque arrive dans la seconde moitié avec
l’extrait incontournable « Let It Die », un ver d'oreille à propos
d’une séparation tragique. L'un de ses albums les plus solides à ce
jour, Higher than Heaven se situe quelque part entre
l’électronique d'Halcyon
et le blitz commercial de
Delirium. Bien qu'il ne puise pas dans ses expériences
personnelles, l’album reste l'un des efforts les plus immédiats et
les plus faciles à écouter de son répertoire.
(chronique principale de mai 2023)
Vidéoclips :
« Let it Die » -
« Like a Saviour » -
« Better Man » |
|
Boygenius est un supertrio qui unit les
auteures-compositrices et interprètes Julien Baker, Phoebe
Bridgers et Lucy Dacus. Leur amitié s’est transformée en
collaboration en 2018 pour un mini-album, et elles nous présentent
aujourd’hui un tout premier album complet avec The Record.
Boygenius propose un mélange de rock alternatif et de folk rock,
avec plusieurs mélodies pop inoubliables. Les trois artistes
talentueuses réussissent habilement à s’éclipser au bénéfice du
trio, ce qui est plutôt rare dans un supergroupe. Les trois membres
de Boygenius s’expriment donc d’une seule voix sur des titres comme
« Without You Without Them » (en intro), « $20 », « True Blue » et
« Not Strong Enough ». Le côté folk du disque revient à plusieurs
moments avec comme point d’exclamation la pièce « Leonard Cohen ».
Cependant des morceaux plus rock avec de solides riffs de guitare
comme « Satanist » et « Anti-Curse » nous ramènent rapidement au son
rock alternatif des années 1990. En fait, le groupe navigue aisément
entre le folk et le rock tout au long du disque de 42 minutes. Voici
un premier essai des plus réussis pour le trio Boygenius.
(découverte du mois de mai 2023)
Vidéoclips :
« Not Strong Enough » -
« Emily I’m Sorry » |
½
|
Pour son 11e album studio, Metallica nous offre
une bonne touche de nostalgie, revenant à son style agressif et
rapide des années 1980. Des riffs thrash efficaces, une batterie
roulante infatigable et des compositions métal complexes
s’enchaînent pendant 77 minutes. Plusieurs pièces de plus de six
minutes (jusqu’à 11 minutes pour « Inamorata » en conclusion) nous
sont livrées avec un aplomb impressionnant pour un groupe métal
faisant carrière depuis plus de 40 ans. Même si on a l’impression de
redécouvrir le Metallica des premières années, le groupe réussit
encore à innover. Dans « Crown of Barbed Wire », on peut entendre
Kirk Hammett présenter une série d’accords complexes qui donnent
beaucoup de texture et de richesse à cette pièce solide, dans
laquelle James Hetfield explore aussi de nouveaux registres
vocaux. Dans « Shadows Follow », ce sont les harmonies vocales
puissantes qui donnent un peu de fraîcheur à un morceau pourtant
lourd. Quant à « You Must Burn! », il s’agit presque d’une
composition gothique, principalement grâce à la basse de Rob
Trujillo, avec des éléments de rock progressif fusionnés avec
Black Sabbath. Plusieurs autres titres reviennent au cœur du
thrash metal (« Lux Aeterna », « Room of Mirrors », la
chanson-titre), alors que « Sleepwalk my Life Away » semble être un
mélange entre « Enter Sandman » et Stone Temple Pilots. Voici
un album rafraîchissant qui contient suffisamment de compositions de
qualité pour retrouver notre intérêt.
(mai 2023)
Vidéoclips :
« Lux Aeterna » -
« If Darkness Had a Son » -
« 72 Seasons » -
« Crown of Barbed Wire » -
« You Must Burn! » -
« Inamorata » |
½
|
Le Chœur Bach d’Ottawa, dirigé par Lisette
Canton, présente six motets de Johann Sebastian Bach. Il
est accompagné d’un continuo baroque élargi mettant en vedette
Jonathan Oldengarm (organiste), Matthew Larkin
(clavecin), Lucas Harris (théorbe), Jean-Christophe
Lizotte (violoncelle) et Reuven Rothman (contrebasse).
L’ensemble fondé en 2002 par Canton, lauréat d’un prix Juno, offre à
son auditoire un vaste éventail de musique chorale ancienne de
grande qualité. Mais c’est l’œuvre de Bach qui demeure au cœur de
son répertoire.
(mai 2023) |
ATMA Classique
½
|
Le duo mexicain formé des guitaristes Rodrigo
Sanchez et Gabriela Quintero revient avec son premier
album depuis 2019, l’acclamé
Mettavolution, gagnant d’un Grammy. Pour l’occasion, Rodrigo
y Gabriela vont un peu plus loin, ajoutant des textures orchestrales
et de l’électronique à leur duo guitaristique fusionnant flamenco,
tango et autres musiques traditionnelles mexicaines. Le premier
morceau, « True Nature », utilise un léger délai numérique, de la
réverbération et de multiples rythmes funky dans une mélodie
complexe encadrée par les cordes frénétiques de Gabriela. L’extrait
« Egoland » fait le lien entre le funk, le rock latin, le surf et un
drame orchestral aride qui reprend les idées du western spaghetti de
Morricone. Le troisième extrait, « Descending to Nowhere », a
été inspiré par le film surréaliste d'Alejandro Jodorowsky,
La Montaña Sagrada (La montagne sacrée), une rumba funky qui
s’oppose à la dramatique « The Ride of the Mind ». Avec In
Between Thoughts… A New World, Rodrigo y Gabriela nous offrent
un album varié et ambitieux, mais qui surprend par sa cohésion et
les liens qui unissent les neuf compositions des plus originales.
(mai 2023)
Vidéoclip :
« Descending to Nowhere » |
|
Les Voix Humaines présentent une nouvelle mouture
alors que Mélisande Corriveau succède à la cofondatrice du
duo, Margaret Little, et est accompagnée de Susie Napper.
Le nouveau duo se produisait déjà ensemble depuis deux décennies et
il joue sur des violes historiques du luthier londonien Barak
Norman. Anguille sous roche présente des pièces du
répertoire français empreintes d’humour, de virtuosité et de
tendresse. Ce sont toutes des œuvres pour deux violes des
compositeurs baroques français Couperin, Marais et
Rameau, des œuvres uniques à l’époque mises en valeur par le
nouveau duo Les Voix Humaines.
(mai 2023) |
ATMA Classique
½
|
La chanteuse londonienne débute son cinquième
album avec du funk (la chanson-titre), du disco (le succès « Free
Yourself »), de la pop des années 1980 (« Pearls ») et de la soul
des années 1970 (« Hello Love »). Voici donc un bon aperçu de ses
influences principales du moment. Jessie Ware collabore à nouveau
avec James Ford, qui avait travaillé sur
What’s Your Pleasure, son album précédent paru en 2020. Elle
collabore aussi avec Stuart Price qui a créé de superbes
titres dansants pour les Pet Shop Boys et Dua Lipa ces
dernières années. Moins électronique et plus organique, l’album
réfère majoritairement aux années 1970 avec l’utilisation riche des
guitares, du piano, des cuivres et des cordes (« Free Yourself »,
« Begin Again », « Beautiful People »). Une seule autre ballade nous
est offerte à part « Hello Love » (« Lightning »), ce qui fait que
l’ensemble du disque demeure énergique et dansant. Vocalement,
Jessie prend encore un peu plus d’assurance et s’approche de
Grace Jones dans la chanson-titre et de Madonna dans
« Shake the Bottle ». Teena Marie nous vient aussi en tête à
différents moments, même si Jessie conserve sa personnalité sur ce
nouveau disque où elle semble franchement s’amuser. Voici
probablement son album le plus agréable à écouter à ce jour, une
bonne fusion d’inspirations dansantes d’antan et de bijoux créatifs
de 2023.
(mai 2023)
Vidéoclips :
« Free Yourself » -
« Pearls » -
« Begin Again » |
|
AVRIL :
|
Lana Del Rey –
Did You Know That There’s a Tunnel under Ocean Blvd
Plutôt prolifique, Lana Del Rey présente déjà son
neuvième album en un peu plus de 10 ans de carrière. Après
l’excellent
Norman Fucking Rockwell! en 2019 et trois autres albums en
2020 et 2021, Lana revient tout de même avec un long disque de 16
titres pour 77 minutes. Elle y poursuit son chemin dans la musique
pop orchestrale, malgré une plus grande maturité. On a aussi une
impression de distance entre l’album et nous, plus que jamais
auparavant. Cependant, Lana Del Rey conserve un sens de la mélodie
incomparable qui captera encore une fois l’attention à plusieurs
moments de l’album. Avec Did You Know That There’s a Tunnel Under
Ocean Blvd, Lana n’égale assurément pas le brio de
Norman Fucking Rockwell!, mais elle propose encore une fois
un album solide et enveloppant.
(chronique principale d'avril 2023) |
½
|
Gracie Abrams est une jeune chanteuse pop de Los
Angeles qui présente son tout premier album complet avec Good
Riddance. Elle collabore encore avec Aaron Dessner pour
la réalisation et la co-écriture, lui qui avait participé à
This Is What It Feels Like en 2021. Dessner a aussi
travaillé avec Taylor Swift (Folklore,
Evermore), que Gracie considère comme son idole musicale.
Good Riddance se présente essentiellement comme un album de
rupture, inspiré par des amis et des membres de sa famille, mais
aussi par sa propre rupture avec le réalisateur Blake Slatkin.
L’influence de Swift se fait sentir sur plusieurs chansons plutôt
introspectives, chantées d’une voix douce. Dessner a permis à Gracie
de rencontrer des musiciens alternatifs comme ses coéquipiers de
The National (Bryan Devendorf and Bryce Dessner),
Rob Moose (piano, cordes et orchestrations), Thomas
Bartlett (claviers) et James Krivchenia de Big Thief
(batterie et percussions). Tous ces musiciens apportent une certaine
richesse au disque, mais c’est sans compter la présence de Brian
Eno qui a coréalisé « Right Now » en conclusion du CD. Gracie
Abrams nous offre un album intéressant avec Good Riddance, un
disque pop avec de la substance.
(découverte du mois d'avril 2023)
Vidéoclips :
« Where Do We Go Now? » -
« I Know It Won’t Work » |
|
Après un premier album acclamé de la critique (La
Peste), l’ensemble qui joue sur instruments d’époque, Les
Barocudas, revient avec Basta Parlare! (Assez parlé!).
L’ensemble explore un style qui a balayé l’Italie du XVIIe siècle,
en particulier des œuvres mettant en valeur le violon et la flûte à
bec. Au trio composé de Marie Nadeau-Tremblay (violon),
Tristan Best (viole de gambe) et Nathan Mondry (orgue)
s’ajoutent des musiciens invités : Vincent Lauzer (flûte à
bec), Antoine Malette-Chénier (harpe baroque), Hank Knox
(clavecin) et Matthias Soly-Letarte (percussions). L’album
contient des œuvres de compositeurs baroques italiens comme Dario
Castello (1602-1631), Giovanni Lengrenzi (1626-1690),
Tarquinio Merula (1594-1665) et Biagio Marini
(1597-1663), des œuvres considérées comme radicales à l’époque.
Après une période dominée par la musique vocale, des formes
musicales plus axées sur la complexité, la virtuosité et le lyrisme
ont commencé à prendre leur place au 17e siècle, et c’est ce que les
Barocudas nous permettent de découvrir avec Basta parlare!.
(avril 2023) |
ATMA Classique
½
|
Sheng Cai –
Sheng Cai Plays Rachmaninoff
Sur son plus récent album, le pianiste canadien
Sheng Cai présente des œuvres pour piano du compositeur russe
Sergei Rachmaninoff (1873-1943). On y trouve d’abord « Six
moments musicaux, op. 16 », des œuvres romantiques dédiées à
Zatayevitch et révisées en 1940, puis Cai nous offre « Quatre
transcriptions pour piano de l’opéra Aleko », des transcriptions
personnelles. Cai propose ensuite la romantique « Sonate pour piano
no. 2 en si bémol mineur, op. 36 », la version originale de 1913. En
conclusion, le pianiste présente « Polka de W. R. » de Rachmaninoff
et Franz Behr (1837-1898). Sur cet hommage à Rachmaninoff,
Sheng Cai propose une belle créativité, donnant une nouvelle vie à
ces œuvres incontournables.
(avril 2023) |
ATMA Classique
|
mars :
|
P!nk –
Trustfall
Pour son premier album en quatre ans, P!nk
présente un mélange particulièrement habile de ballades touchantes
et de chansons pop entraînantes. Trustfall nous apparaît
comme une sorte de séance de thérapie motivationnelle, abordant les
thèmes du changement, de l'acceptation de soi, de la perte d’êtres
chers et bien sûr, de l'amour. Sur ce neuvième album, P!nk pousse sa
voix plus que jamais et elle impressionne grandement. Cette voix
appuie à merveille ses textes d’une grande profondeur, ce qui ne
l’empêche pas de se rendre sur les planchers de danse avec des
titres plus légers comme « Never Gonna Not Dance Again ». Notons la
collaboration des Lumineers, de First Aid Kit et de
Chris Stapleton sur trois pièces à tendance folk et country,
mais ce ne sont pas les meilleurs moments de l’album. P!nk est
plutôt à son meilleur lorsqu’elle domine la scène grâce à sa forte
personnalité et sa voix. Avec Trustfall, P!nk propose encore
une fois un très bon album, qui pourra en débalancer quelques-uns
par ses variations de styles, mais qui ne contient que bien peu de
moments faibles. (chronique
principale de mars 2023)
Vidéoclips :
« Never Gonna Not Dance Again » -
« Trustfall » |
½
|
Free Range est le projet de
l’auteure-compositrice, chanteuse et guitariste de Chicago Sofia
Jensen. Le trio (complété par Jack Henry et Bailey
Minzenberger) propose une musique acoustique douce et intimiste
aux mélodies inoubliables, avec malgré tout quelques guitares
électriques discrètes. Même s’il s’agit d’une musique contemplative
plutôt ensoleillée, l’album a été complètement enregistré tard le
soir, au plus profond de la pandémie de COVID-19. Si « All My
Thoughts » et « Want to Know » ont été les deux premiers extraits de
Practice, c’est « Growing Away » qui est la chanson la plus
immédiate, celle qui nous donne envie d’y revenir à répétition.
C’est un premier album folk intéressant et agréable que nous
proposent Sofia Jensen et sa bande.
(découverte du mois de mars 2023)
Vidéoclips :
« All My Thoughts » -
« Want to Know » -
« Growing Away » -
« Forgotten » |
Mick Music
|
Originaire de Mont-Joli, Vincent Boilard est
hautbois solo associé à l’Orchestre symphonique de Montréal.
Avec Lumières nordiques, il propose un premier album solo
consacré à des œuvres de compositeurs canadiens contemporains. Il
est accompagné pour l’occasion par le Quatuor Molinari.
L’album inclut les quatre œuvres suivantes : « Serenata da Camera,
op. 19 » de Stewart Grant, « Searching for Sophia » d’Elizabeth
Raum, « Requiem Parentibus, op. 34 » de Michael Parker,
ainsi que « In the Stillness of the Summer Wind » de Brian
Cherney. Lumières nordiques est un album très agréable
avec de solides interprétations de ces grands compositeurs
canadiens.
(mars 2023) |
ATMA Classique
½
|
Kimi Djabaté est un multi-instrumentiste de la
Guinée-Bissau, spécialiste en guitare, percussions et balafon (un
xylophone africain). Il a grandi dans une famille de griots, des
troubadours ouest-africains qui se promenaient de village en village
pour préserver les traditions orales anciennes. Sur son nouvel
album, Dindin, Djabaté se sert des traumatismes de son
enfance et les transforme en chansons d’amour joyeuses. Il mélange
les rythmes afro-portugais traditionnels, les grooves afrobeat, le
blues électrique du désert et des touches de rythmes cubains. Le
résultat est à la fois doux et rythmé, réussissant à nous toucher
rapidement. Voici donc un très bel album de la part de Kimi Djabaté,
très agréable!
(mars 2023) |
Cumbancha
½
|
Pour son nouvel album, FouKi élargit encore un
peu plus sa palette musicale. Il se replonge dans le plus quétaine
des années 1980 avec l’excellente « 80’s », se déchaîne contre notre
monde de cowboys dans la pièce du même titre, et propose même sa
chanson bien à lui pour fêter le Québec à la St-Jean-Baptiste,
« St-Han Quinzou » (avec P’tit Belliveau). Évidemment, on
retrouve le hip hop musical et riche qui nous l’a fait connaître, et
il y a une très belle variété parmi les 12 pièces de l’album. On
peut entendre un duo particulièrement solide avec Imposs
(« On l’fait »), ainsi qu’un trio avec Swing et Primero
(« No Stress »). Avec Zayon, FouKi frappe à nouveau dans le
mil, avec plusieurs rythmes entraînants construits sur mesure pour
les radios. Encore un autre excellent disque pour le jeune rappeur
québécois à succès!
(mars 2023)
Vidéoclips :
« Zayon » -
« 80’s » |
½
|
Pour son quatrième album chez Warner Classics,
Alain Lefèvre poursuit dans la lignée de
My Paris Years paru en 2019. Il y évoque donc encore une
fois son passage au Conservatoire National Supérieur de Musique de
Paris en tant que jeune étudiant, poursuivant son incursion dans le
répertoire français. Cette fois, le pianiste virtuose s’attaque à
des œuvres de César Franck (1822-1890), Claude Debussy
(1862-1918) et Pierre Max Dubois (1930-1995). De Franck, il
propose « Prélude, Fugue et Variation in B minor Op. 18 M.30 » et de
Debussy, on peut redécouvrir cinq œuvres, dont l’évanescente
« Rêverie L.76(68) ». Quant à Dubois, il s’agit de celui qui a
enseigné la composition à Lefèvre lors de ses études à Paris. Élève
de Darius Milhaud, Dubois a écrit une musique pleine d’esprit
et de brio. On peut entendre ici « 10 Études de concert pour le
piano, Nos. IV, VIII & X », ainsi que la « Sonate pour piano
(1985) », dédiée à Alain Lefèvre. Voici donc un bel hommage de
Lefèvre à ses années de formation dans la Ville Lumière.
(mars 2023) |
Parlophone /
Warner Classics
½
|
Depuis 2019, Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre
métropolitain de Montréal ont entrepris d’enregistrer le cycle
complet des symphonies de Jean Sibelius (1865-1957). Ils nous
proposent ici les Symphonies 3 & 4 de l’œuvre de sept
symphonies du compositeur finlandais. Sous la direction de
Nézet-Séguin, la « Symphonie No 3 en do majeur, op. 52 » et la
« Symphonie No 4 en la mineur, op. 63 » ont été enregistrées à la
Maison symphonique de Montréal par l’Orchestre métropolitain. Ce
sont deux œuvres magnifiques de Sibelius, interprétées de main de
maître par un orchestre et son chef au sommet de leur art.
(mars 2023) |
ATMA Classique
½
|
Le groupe pop punk américain est de retour avec
un nouvel album, six ans après
After Laughter. Paramore n’a plus rien de punk depuis déjà
un certain temps, mais c’est encore plus évident sur This Is Why.
Leur sixième album présente bien quelques traces de leur passé plus
agressif, mais l’ensemble s’avère définitivement pop rock, un son
sur mesure pour les radios. La pause musicale du groupe a permis à
Hayley Williams d’explorer de nouveaux horizons musicaux et
il en reste des traces évidentes sur This Is Why. On retrouve
en effet des textes plus poétiques et confessionnels que ce à quoi
le groupe nous a habitué. Paramore présente aussi des influences
certaines des années 1980, notamment dans les synthétiseurs, ainsi
que du disco-punk de la fin des années 1970. L’ensemble s’écoute à
merveille, surtout qu’on n’y retrouve que 10 titres totalisant 36
minutes. Le renouveau de This Is Why laisse présager une
renaissance pour Paramore qui a encore bien des contrées à
conquérir.
(mars 2023)
Vidéoclips :
« This Is Why » -
« The News » -
« Liar » -
« Running Out of Time » |
½
|
Claude Debussy : Images oubliées
Le violoncelliste Stéphane Tétreault et le
pianiste Olivier Hébert-Bouchard unissent leurs talents pour
nous présenter des œuvres de Claude Debussy (1862-1918) transcrites
pour violoncelle et piano. La pièce maîtresse de cet album est
certainement la « Sonate pour violoncelle et piano, L. 135 ». Mais
les deux interprètes offrent aussi des transcriptions inédites de
« Rêverie », « Danse bohémienne », « La plus que lente », ainsi que
la célèbre « Clair de lune », extraite de la « Suite bergamasque, L.
75 ». En transformant ces œuvres pour soliste en œuvres pour deux
instruments, Tétreault et Hébert-Bouchard permettent aux
compositions de Debussy d’atteindre une nouvelle dimension, souvent
plus grandiose. Il en résulte un nouveau point de vue très
intéressant sur ces œuvres classiques de Debussy.
(mars 2023) |
ATMA Classique
|
février :
|
Le groupe Maneskin a été formé en 2016 à Rome en
Italie. Le quatuor propose un rock alternatif énergique avec
d’excellentes mélodies pop et un soupçon d’électronique. On les a
d’abord découverts en 2022 avec trois succès colossaux : « I Wanna
Be Your Slave », « Supermodel » et « Mammamia ». Cependant, ils
avaient déjà connu le succès en Italie avec leurs deux premiers
albums,
Il ballo della vita et
Teatro d’Ira, Vol. 1, avant de remporter l’Eurovision 2021
avec la pièce « Zitti e buoni ». Rush! est le premier album
international de Maneskin, contenant « Supermodel » et « Mammamia »,
mais aussi les succès plus récents « The Loneliest », « Gossip »
(avec Tom Morello) et « Baby Said ». Le disque se déploie
avec énergie sur toute sa longueur, avec des refrains accrocheurs à
souhait. Il n’y a que quelques ballades rock pour venir casser ce
rythme effréné, des ballades dignes des années 1980. D’ailleurs
cette décennie nous vient en tête en quelques occasions avec des
influences new wave évidentes. C’est un solide album que nous
propose ce jeune groupe au talent impressionnant. Un vent de
fraîcheur dans le paysage rock!
(chronique principale de février 2023)
Vidéoclips :
« Supermodel » -
« Mammamia » -
« The Loneliest » -
« Gossip »
|
|
Avec Cope Land, le collectif québécois
dirigé par le guitariste et compositeur Ben Copland Gilbert
présente peut-être l’album le plus surprenant de l’année. L’artiste
s’entoure pour l’occasion de jeunes musiciens de jazz prêts à
s’éloigner de leurs racines pour nous offrir une œuvre unique. Il en
résulte un mélange jazz hétéroclite, intégrant aussi du métal, du
rock progressif, du funk et du rap. Crossroad Copeland nous propose
de gros riffs de guitare distortionnée, de spectaculaires solos de
cuivres, et des voix puissantes. Même si certains passages s’avèrent
brutaux (« Lift Off »), on peut entendre plusieurs moments de
douceur, notamment en conclusion avec « Lion Sea » et
« Playground ». Les musiciens incluent le bassiste Carl Mayotte,
le tromboniste Alex Desjardins, les trompettistes Violet
Hébert et Antoine Tardif, le batteur Gregory
Kustka-Tsimbidis, le saxophoniste Hugo Leclerc, ainsi que
la chanteuse Jeanne Laforest. Il est difficile de faire
entrer le groupe dans une catégorie précise, mais il est très
agréable de découvrir ce qu’il a à nous offrir, sans contraintes.
(découverte du mois de février 2023) |
½
|
Le compositeur et violoncelliste Dominique
Beauséjour-Ostiguy s’associe avec le pianiste Jean-Michel Dubé pour
l’album Aux deux hémisphères. Il s’agit du premier album de
Beauséjour-Ostiguy dédié uniquement à ses œuvres originales. Et
comme il a débuté en tant que pianiste, le violoncelliste apprécie
particulièrement composer pour ces deux instruments. Aux deux
hémisphères propose un mélange de ses deux principales
inspirations : la musique postromantique russe et la musique tango
argentine. Il alterne entre introversion et extraversion, passant
d’une musique douce et planante à une musique puissante aux rythmes
éclatants. Il en résulte une musique originale et intense à saveur
cinématographique, dans laquelle le violoncelle et le piano occupent
une place égale. À noter que sa « Sonate pour violoncelle et piano
no.1 en fa mineur » a été composée en 2014 alors que
Beauséjour-Ostiguy n’avait que 19 ans, suivie de près par « Hymne à
la nature » en 2015. Les trois autres pièces sont nées d’une période
créative pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19 : « Do
Mi Si La Do Ré » (lire Domicile adoré), « Voltige » et sa
pièce maîtresse, « Sonate pour violoncelle et piano no.2 en sol
mineur ».
(février 2023) |
Espace 21 / Société
métropolitaine du disque
½
|
La célèbre pianiste canadienne de renommée
internationale Janina Fialkowska a de grandes affinités avec
Frédéric Chopin (1810-1849). Elle a en effet enregistré six
albums consacrés à Chopin depuis ses débuts chez ATMA Classique en
2005. Son plus récent disque, Chopin Recital 4, a été
enregistré au Palais Montcalm à Québec. Il contient deux
« Polonaises », deux « Nocturnes », trois « Préludes », la « Ballade
no 1 en sol mineur, op.23 », la « Valse no 19 en la mineur »
(publiée à titre posthume), la « Berceuse en ré bémol majeur,
op.57 », le « Scherzo no 3 en do dièse mineur, op.39 », ainsi que la
« Grande valse brillante en mi bémol majeur, op.18 » (la première et
la plus connue des valses du compositeur). Il s’agit donc d’un très
bon survol de l’œuvre de Chopin, interprété magnifiquement par la
grande pianiste.
(février 2023) |
ATMA Classique
½
|
Maxime Goulet –
Symphonie de la tempête de verglas
Le compositeur québécois Maxime Goulet travaille
dans de nombreuses sphères de la création musicale, allant de la
musique symphonique aux jeux vidéo. Ses œuvres de musique classique
sont régulièrement jouées dans le monde entier par des ensembles
prestigieux, dont l'Orchestre symphonique de Montréal. Il a
composé plus de 30 bandes sonores de jeux vidéo, et il est le
créateur de la Symphonie du jeu vidéo de Montréal, en collaboration
avec l'Orchestre Métropolitain, lors des célébrations du 375e
anniversaire de la ville de Montréal. Pour souligner les 25 ans de
la tempête de verglas qui s’est abattue sur le Québec en janvier
1998, Goulet nous arrive avec la « Symphonie de la tempête de
verglas », une symphonie en quatre mouvements : « Tourmente »,
« Chaleur », « Noirceur » et « Lumière ». Elle nous remémore l’une
des pires catastrophes naturelles de l’histoire du Québec et
l’héroïsme qui en est ressorti, en plus de nous conscientiser aux
problèmes environnementaux. L’album inclut aussi « Toute une
journée » et « Histoire de pêche ». Goulet peut compter pour
l’occasion sur l’Orchestre classique de Montréal sous la
direction de Jacques Lacombe, avec Kornel Wolak à la
clarinette.
(février 2023) |
ATMA Classique
|
|
|
|