|
Recherche personnalisée sur tout Musicomania.ca
|
pour
CHERCHER dans cette page
|
FÉVRIER 2015
:
|
Pour le troisième album de Nicki Minaj, il avait été annoncé qu’elle
ferait un retour au style de ses débuts avec un rap plus hardcore.
En fait, elle présente sur The Pinkprint un mélange de ce qui
a fait son succès jusqu’à maintenant. Il y a bien des titres un peu
plus hardcore, mais on peut aussi entendre des passages R&B et pop.
Plutôt que de se contenter de rapper, Nicki chante sur une grande
partie du disque, et c’est bien loin d’être désagréable. Les textes
provocateurs, sexuellement explicites, sont bien entendu toujours au
rendez-vous (« Get On Your Knees »), mais on retrouve aussi des
textes un peu plus touchants à propos de ruptures amoureuses (« I
Lied »). On peut évidemment y entendre le succès « Anaconda » dont
le vidéoclip a créé tout un tollé sur la toile l’été dernier, même
s’il est bien inoffensif au fond. Musicalement, The Pinkprint
est certainement son album le plus accompli avec des musiques riches
et bien souvent originales. Il y a bien quelques moments plus
faibles ou qui écorchent l’oreille, mais l’ensemble des 16 titres
s’écoute avec plaisir jusqu’à la fin. Une version de luxe ajoute 5
pièces pour un total de 80 minutes. À noter les participations entre
autres d’Ariana Grande, Jessie Ware, Beyoncé,
Chris Brown, Drake, Lil Wayne, Meek Mill
et Skylar Grey. Avec The Pinkprint, Nicki Minaj semble
avoir définitivement atteint le sommet de sa carrière. (chronique
principale de février 2015)
Vidéoclips :
« Pills N Potions »
-
« Anaconda » -
« Only » |
Cash Money /
Universal
½
|
AC/DC –
Rock or Bust
Rock or Bust est le premier album en six ans pour les rockers
australiens et comme ce fut le cas en 2000 avec
Stiff Upper Lip, ils réussissent encore à surprendre. Même
si leur style a peu évolué depuis 35 ans, soit depuis l’arrivée de
Brian Johnson au micro, ils nous offrent encore de bonnes
compositions énergiques. Il s’agit assurément d’un son rock ‘n’ roll
d’une autre époque, mais il n’y a qu’AC/DC qui peut en jouer
efficacement en 2015. L’enregistrement de Rock or Bust ne
s’est pas fait sans heurts alors qu’on apprenait la maladie de
Malcolm Young l’obligeant à tirer sa révérence (il souffre de
démence). Angus s’est donc retrouvé avec toute la
responsabilité du groupe sur ses frêles épaules. Il s’en tire plutôt
bien, même s’il s’agit ici du plus court album du groupe parmi les
15 qu’il a lancés à ce jour (avec 11 titres totalisant seulement 35
minutes). Le batteur Phil Rudd a aussi eu ses problèmes, avec
la justice cette fois, et a dû quitter le groupe avant la parution
de l’album. Malgré les embûches et les nombreuses rumeurs de
séparation, AC/DC présente un de ses meilleurs albums depuis un bon
moment. Donc, s’il s’agit de leur dernier enregistrement, les gars
pourront se retirer la tête haute.
(février 2015)
Vidéoclips :
« Rock or Bust » -
« Play Ball » |
Columbia /
Sony
½
|
Le groupe écossais qui existe depuis plus de 35 ans a surtout connu
le succès dans la première moitié des années 1980. Par la suite, il
n’a pu réussir à présenter des albums vraiment intéressants, jusqu’à
Graffiti Soul en 2009 qui présentait de bons moments. Avec
Big Music, le groupe réussit à apprivoiser pleinement le
style électro pop des années 2010 et nous présente certainement son
meilleur album en près de 30 ans. L’équilibre entre les
synthétiseurs un peu vieillots, les guitares acérées et la rythmique
puissante est meilleur que jamais. Dans un élan d’inspiration, le
groupe présente plusieurs très bonnes compositions dont « Honest
Town » et « Blood Diamonds » coécrites avec Iain Cook (Chrvrches).
Il en aura fallu du temps, mais voilà que Simple Minds semble avoir
retrouvé sa voie et repris la place qui lui revenait aux côtés de
jeunes groupes qui s’en sont inspiré.
(février 2015)
Vidéoclips :
« Honest Town » -
« Let the Day Begin » |
Universal
½
|
Il ne reste des Smashing Pumpkins que Billy Corgan et son
guitariste Jeff Schroeder, ce qui confirme plus que jamais le
contrôle total qu’exerce Corgan, même s’il continue à mettre de
l’avant le nom du groupe. Pour ce nouvel album, c’est Tommy Lee
(Mötley Crüe) qui
vient appuyer le duo à la batterie, mais vous ne vous en rendrez
jamais compte. Musicalement, Monuments to an Elegy a des
allures d’album solo pour Billy Corgan qui reprend des textures
qu’il avait mis de l’avant sur
The Future Embrace, son seul album solo lancé en 2005. Une
des principales différences de l’album par rapport aux derniers
enregistrements des Pumpkins est l’intensité qui est un peu moins au
rendez-vous. Les pièces s’avèrent en général plus légères, moins
agressives. Il s’agit peut-être finalement de l’album de la maturité
pour Corgan qui ne semblait pas vouloir décrocher jusque-là du style
abrasif qui l’avait rendu populaire il y a plus de 20 ans. On
retrouve de bien bonnes chansons sur ce nouveau disque dont le
principal défaut est d’être trop court avec seulement 9 titres
totalisant 32 minutes. Nous voilà donc dans l’obligation de le
réécouter à répétition…
(février 2015)
Vidéoclip :
« Being Beige » |
Universal
½
|
Amaury Vassili
– Amaury Vassili chante Mike Brant
Mike Brant était un chanteur français d’origine israélienne qui a
connu le succès au début des années 1970 avant de s’enlever la vie
en 1975 à l’âge de seulement 28 ans. Il a interprété plusieurs
grandes chansons d’amour, dont le succès international « Laisse-moi
t’aimer ». Sur cet album le ténor français Amaury Vassili,
spécialiste de la pop lyrique, lui rend hommage en interprétant à sa
façon 13 chansons de Brant. On y retrouve tous ses plus grands
succès, avec en prime « Qui saura » (en duo virtuel avec Mike
Brant). L’album se conclut avec un titre inédit composé par Brant,
« Où que tu sois ». Moins lyrique que sur la plupart de ses albums,
Vassili prend plus que jamais l’allure d’un chanteur pop. Il réussit
à livrer efficacement les chansons de Brant, même si l’émotion n’est
pas toujours au rendez-vous.
(février 2015) |
Warner
|
Le légendaire groupe rap qui existe depuis plus de 20 ans est de
retour avec un nouvel album explosif. En fait, Wu-Tang Clan est
devenu au cours des années un collectif d’artistes dirigé par RZA.
Sept ans se sont écoulés depuis
8 Diagrams et RZA ne semble avoir rien perdu de sa fougue et
de son énergie. Les Raekwon et Ghostface Killah sont
toujours présents mais laissent de plus en plus de place à RZA qui
peut totalement s’épanouir, au détriment de ses collègues qui
semblent plus agir à titre de collaborateurs. L’ensemble est varié,
mais s’enchaîne à merveille avec de très solides compositions. Les
différents artistes impliqués sont dirigés de main de maître par RZA
qui est plus en contrôle de sa carrière que jamais. Après 7 ans
d’absence, les fans seront sûrement heureux de retrouver un Wu-Tang
Clan en grande forme.
(février 2015) |
Warner
½
|
Après sa participation remarquée au succès « I Love It » d’Icona
Pop et la parution d’un très bon premier album au printemps
2013,
True Romance, la chanteuse électro pop est de retour en
force. Elle enchaîne les succès potentiels sur Sucker, même
si elle ne retient aucun écart de langage, surtout dans la
chanson-titre. La version non censurée de l’album est sans doute
préférable pour ne pas se faire écorcher les oreilles par des bips
sonores à la place des jurons assurément moins agaçants. L’ensemble
de l’album est un peu plus lumineux et accessible que son précédent,
comme si elle était bien décidée à ratisser large. Elle vise
certainement de rejoindre un jeune public avec une pop qui leur
parle, mais elle présente aussi quelques textes plus personnels.
Chose certaine, elle offre plusieurs succès incontournables et
mémorables comme « Break the Rules » et « Boom Clap ». Voici donc un
deuxième disque particulièrement réussi pour la talentueuse
auteure-compositrice et interprète anglaise.
(février 2015)
Vidéoclips :
« Boom Clap » -
« Break the Rules » -
« Breaking Up » -
« Doing It » |
Atlantic
/
Warner
½
|
JANVIER 2015
:
|
Pitbull – Globalization
Le rappeur de Miami nous arrive déjà avec un huitième album, encore
plus « global » que
Global Warming il y a deux ans. Il est vrai que Mr.
Worldwide, comme il aime se surnommer lui-même, présente un heureux
mélange de styles de musiques du monde, entre pop, dance, hip hop,
dancehall et latine. Malgré des invités de renom dès les pièces
d’ouverture (Sean Paul sur « Ah Leke » et Chris Brown
sur « Fun »), c’est plutôt long avant que le plaisir n’arrive
véritablement sur Globalization. D’autres invités viendront
mettrent leur touche « magique » à l’album un peu plus tard :
Ne-Yo, Jason Derulo, Juicy J, Jennifer Lopez
et plusieurs autres. Finalement, c’est avec « Fireball » et avec la
seule chanson sans collaborateurs, « Celebrate » (du film
Penguins of Madagascar), que Pitbull réussit vraiment à
réchauffer l’atmosphère. Puis, il nous offre la chanson-thème
officielle de la Coupe du monde de soccer 2014, « We Are One (Ole
Ola) », en conclusion du CD (avec Jennifer Lopez et
Claudia Leitte). C’est malheureusement trop peu trop tard, parce
qu’on vient déjà de sauter quelques pistes sans intérêt. Avec
seulement 39 minutes, il s’agit en fait d’un bon mini-album augmenté
de titres additionnels inutiles pour pouvoir présenter un album
complet. (chronique principale de janvier 2015)
Vidéoclips :
« Wild Wild Love » -
« We Are One (Ole Ola) » -
« Fireball » -
« Celebrate » |
RCA /
Sony
½
|
Arca –
Xen
Alejandro Ghersi (alias Arca) est un réalisateur né à Caracas
et maintenant établi à New York. Après des collaborations avec
Kanye West et FKA Twigs, il présente un premier album de
hip hop abstrait, une musique passablement expérimentale et
totalement instrumentale. Des sons divers s’amalgament en un tout
plutôt atmosphérique, mais surtout extrêmement riche et créatif. Des
éléments de trip hop viennent compléter le mélange de styles
hétéroclites pour un album certainement difficile d’approche, mais
grandement enrichissant. Arca travaille présentement avec Björk
pour un prochain album assurément très attendu. (découverte du mois
de janvier 2015) |
Mute
½
|
Hoodie
Allen –
People Keep Talking
Le rappeur new yorkais Steven Markowitz (alias Hoodie Allen)
est d’abord devenu une vedette sur Internet. Il présente maintenant
son tout premier album, People Keep Talking. Il offre un très
bon mélange entre rap et pop pour une musique passablement
accessible et agréable à écouter. Son principal problème se situe
surtout au niveau des textes juvéniles, souvent un peu trop faciles
et insignifiants. En plusieurs occasions, on a l’impression
d’écouter une version rap d’un boys band. Au moins, Allen
peut compter sur une production de qualité, en plus de la
participation de collaborateurs de talent en Ed Sheeran,
Max et Alex Wiley. (janvier 2015) |
Warner
|
Annette – Papillon amiral
Originaire de la Saskatchewan, Annette Campagne s’est d’abord
fait connaître en tant que membre fondatrice du groupe Hart Rouge
avant de se lancer dans une carrière solo 10 ans plus tard. Pour ce
nouvel album, l’auteure-compositrice et interprète décide d’offrir
une musique avec un peu plus de mordant. Elle propose donc un son
pop rock avec quelques pièces passablement énergiques. Réalisé par
Davy Gallant (Kaïn, Roch Voisine, Garou)
et son fidèle acolyte Gilles Tessier, Papillon amiral
présente une majorité de titres en français, mais aussi quelques
pièces en anglais. L’album présente certains moments intéressants,
dont le premier extrait, « Tu es ma lumière », et un duo avec
Gabriel Yacoub, « Orpailleur d’amour ». (janvier
2015) |
|
Paul Cargnello –
The Hardest Part is You May Never Know
À chaque album, le Montréalais Paul Cargnello semble tenter de
déstabiliser son public. C’est encore le cas sur ce 10e album du
prolifique auteur-compositeur et interprète. On retrouve quand même
encore son mélange unique de rock, blues, reggae et musique du
monde, avec un son garage qui écorche agréablement l’oreille. Il
propose aussi une excellente ballade folk avec « Just a Fad » et
présente deux titres en français parmi les 12 pièces que compte
l’album : « Les Montréalais » et « Rebel Architectes ». C’est
lorsqu’il sort de son son brut en ajoutant un peu trop
d’arrangements que Cargnello perd un peu de son lustre, bizarrement.
On l’aime un peu sale la musique de Paul Cargnello, et il en reste
tout de même suffisamment sur ce nouveau disque pour qu’on
l’apprécie totalement. (janvier 2015) |
Stomp /
ULG /
Warner
½
|
Close
Talker –
Flux
Close Talker est un groupe indie rock de Saskatoon qui nous arrive
avec un premier album complet. Grâce à leurs mélodies accrocheuses
et leurs harmonies vocales, on peut les comparer en partie à Bon
Iver et au Bombay Bicycle Club. Flux a été
enregistré au Breakglass Studio de Montréal au printemps 2014 alors
que le club de hockey des Canadiens de Montréal avait transformé la
métropole pour la fièvre des séries éliminatoires. Cette énergie
unique a sans doute inspiré le groupe qui nous offre un premier
disque d’une grande efficacité. (janvier 2015) |
Nevado
/
SIX
½
|
Dumas –
Dumas
Moins de trois ans après
L’heure et l’endroit, Dumas est de retour avec un nouvel
album de musique électro-pop rythmée et grandement efficace. Funky
et sexy en plusieurs occasions, cet album éponyme semble présenter
un tournant dans la carrière de Dumas. Les textures musicales sont
sublimes, mais ça, Dumas nous y avait déjà habitués. C’est surtout
que l’album s’avère plus groovy que jamais et le mélange entre les
synthétiseurs, les guitares et la voix vaporeuse frôle la
perfection. Peut-être que la nouvelle équipe de collaborateurs y est
pour quelque chose : Alexandre Soublière aux textes, ainsi
que Jonathan Dauphinais et Étienne Dupuis-Cloutier aux
musiques et à la réalisation. C’est toujours un bonheur pur que
d’écouter un nouvel album de Dumas. (janvier 2015)
|
La
Tribu
½
|
Marc Dupré
– Là dans ma tête
Il s’agit déjà du 5e album pour l’auteur-compositeur et interprète Marc
Dupré. Il a écrit bon nombre de succès radio au cours des dernières
années, pas seulement pour lui mais pour aussi une panoplie d’autres
interprètes. Sur Là dans ma tête, l’artiste prolifique nous offre
encore une fois une quantité de succès potentiels dans le genre pop
rock, avec un enchaînement de mélodies inoubliables. La principale
évolution est qu’il intègre quelques discrets éléments d’électro à son
style basé avant tout sur la guitare. Il est certain que Dupré ne
décevra pas ses fans avec ce nouveau disque, et il devrait à nouveau
obtenir sa part de succès dans les radios commerciales adultes. (janvier
2015)
|
DAMA / Productions J
|
Baxter Dury
–
It's a Pleasure
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Nouvelle peau, nouvelle vie? Après le succès commercial surprise
(surtout en France) d’Happy
Soup, son troisième disque, Baxter Dury a signé chez Pias. Ce
qui n’est jamais une faute de goût. Mais l’anglais prétend que son
quotidien est resté le même, quelques garanties artistiques en plus dans
les poches… Produit par Dan Carey (Eugene McGuinness,
Bat For Lashes, The Kills, Tame Impala), ce quatrième
album studio est donc pris très au sérieux. Exit le rock psychédélique
et la production presque garage des deux premiers albums. Par contre,
les subtilités mélodiques - caractéristiques d’un virage pris sur le
précédent opus et d’un son devenu très personnel – sont, elles, toujours
bien là. Les petites affaires, historiettes, chroniques et mésaventures
sont inlassablement racontées avec ce recul et cette dérision. Plutôt
hérité d’un son 80’s, les dix pièces du disque ne sont guères
sophistiquées, le style assez minimaliste et le chant absolument
nonchalant de Baxter Dury (souvent en duo avec Fabienne Débarre
de We Were Evergreen) suffisent largement à composer quelques
pépites originales. Un coup de boîte à rythme, une grosse ligne de basse
et Dury sort le très Gainsbourien « Palm Trees ». Des chœurs
légers, une guitare feutrée et Dury délivre la pop sucrée de « Other
Men’s Girl ». Une rythmique effacée, une batterie minimaliste et Dury
convoque la « Police ». Au final, le résultat est assez enthousiasmant,
faisant de It’s a Pleasure un recueil de titres légers, de pop
classieuse bien cachée derrière une pochette hideuse. Une affaire de
goût… (janvier 2015)
|
½
|
In This Moment –
Black
Widow
Dirigé de main de maître par la chanteuse Maria Brink, le
groupe de métal mélodique de Los Angeles est de retour avec son
cinquième album. Encore une fois réalisé par Kevin Churko (Ozzy
Osbourne, Hellyeah, Five Finger Death Punch),
l’album montre à nouveau un fort penchant mélodique mis en évidence
grâce à la voix puissante de Brink qui réussit à tomber dans
l’émotion brute en plusieurs occasions. Par ailleurs, le groupe
n’hésite pas à présenter des morceaux franchement hardcore ou
gothiques, un peu à la manière de Lacuna Coil. Malgré
plusieurs bons moments, avec 13 pièces totalisant 60 minutes l’album
s’avère un peu trop long à cause de quelques titres qui auraient pu
être charcutés sans aucun problème. (janvier 2015)
Vidéoclips :
« Sick Like Me » -
« Big Bad Wolf » |
Atlantic
/
Warner
|
Marie-Ève Janvier &
Jean-François Breau – Libre
Pour son nouvel album, le couple chéri prend un virage folk alors que la
guitare acoustique domine en accompagnement à des textes emplis de
sincérité et d’authenticité. Quatorze auteurs-compositeurs de renom ont
collaboré au disque dont Michel Rivard, Diane Tell,
Sébastien Lacombe, Ingrid St-Pierre, Alex Nevsky,
Vincent Vallières, Zachary Richard, Florence K et leur
fidèle complice Nelson Minville. Un thème est récurrent tout au
long du disque, celui de l’enfance. Le couple semble plus uni que jamais
et ce, même en musique. (janvier 2015)
|
Musicor
|
Lisa Leblanc
-
Highways, Heartaches and Time Well Wasted
La jeune chanteuse du Nouveau-Brunswick a connu un succès inespéré
en 2012 avec son premier album, principalement grâce au désormais
classique « Aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde ». Deux ans plus
tard, elle revient avec un mini-album, entièrement en anglais cette
fois, inspiré d’un road trip aux États-Unis. On y retrouve 5
chansons originales et la reprise de « Katie Cruel » popularisée par
Karen Dalton. Lisa est plus créative que jamais dans son
style folk trash, qui brasse passablement par moments, surtout dans
« Gold Diggin’ Hoedown ». Avec moins de 18 minutes, le principal
défaut du disque c’est qu’il est trop court. On a hâte à un prochain
album complet de la part de cette artiste originale. (janvier
2015)
|
Bonsound
½
|
Lofofora –
L’épreuve du contraire
Le groupe de métal alternatif français existe déjà depuis 25 ans.
Sur ce nouvel album, ils poursuivent leur oeuvre dénonciatrice,
s’attaquant à tout signe de conformisme. Musicalement, le groupe
continue d’intégrer des éléments de rap métal et de punk hardcore
pour une musique passablement lourde. Par contre, ce sont les textes
qui occupent l’avant-scène en général reléguant à un rôle secondaire
les riffs de guitare et la section rythmique pourtant ravageuse. Les
fans du groupe devraient tout de même encore apprécier. (janvier
2015) |
At(h)ome /
SIX
|
Nickelback –
No Fixed Address
Bizarrement, c’est sur son huitième album que Chad Kroeger
est le plus aventureux, alors qu’il s’éloigne des riffs puissants
sans grande originalité qui ont fait sa renommée. Il ajoute des
éléments d’électronique intéressants et des rythmes en boucle,
jumelés à des influences parfois country rock. Le disco n’est pas
bien loin sur des morceaux comme « She Keeps Me Up » et « Get ‘Em
Up » et l’humour est souvent au rendez-vous tout au long du disque.
Quand le sarcasme laisse la place à des titres plus politisés comme
le premier extrait, « Edge of a Revolution », on y croit un peu
moins, mais on apprécie tout de même l’effort. On ne pourra
certainement pas accuser Nickelback de tenter de s’éloigner de son
style post-grunge plutôt dépassé. Au contraire, le groupe semble
regarder vers l’avenir avec No Fixed Address. Reste à voir si
le public suivra, mais il s’agit d’un bon album dans l’ensemble. (janvier
2015)
Vidéoclip :
« Edge of a Revolution » |
Republic /
Universal
|
One Direction –
Four
Le populaire jeune groupe londonien revient avec un quatrième album
en autant d’années. One Direction poursuit dans la même direction
que sur ses disques précédents, sans grandes surprises. Même si les
cinq comparses demeurent efficaces à interpréter des ballades, ce
sont les pièces plus énergiques et divertissantes qui se démarquent
véritablement sur Four. Leur admiration pour la musique des
années 1980 ne se dément pas en plusieurs occasions, même si leur
musique reste bien actuelle. Avec Four, on réalise que One
Direction devrait se concentrer sur les chansons joyeuses et
entraînantes, puisque l’émotion n’est pas toujours au rendez-vous
dans les chansons qui devraient être touchantes. (janvier
2015)
|
Sony
|
Mario
Peluso & Les Hobos Hurleurs –
Mario Peluso & Les Hobos Hurleurs
Pour l’auteur-compositeur et interprète de l’Abitibi Mario Peluso,
il s’agit de la première incursion à l’intérieur d’un groupe en près
de 20 ans. Le groupe propose un heureux mélange de country, de folk
et de rock largement inspiré des années 1970, de CCR à
Neil Young, mais surtout, axé sur le plaisir. Parmi les Hobos
Hurleurs, on retrouve Richard Boisvert (guitares, mandoline,
banjo) et Richard Deschênes (basse, contrebasse) qui sont
entre autres connus pour avoir collaboré avec Michel Pagliaro,
Steve Hill et Luc De Larochellière. Martin Landry
complète le quatuor à la batterie et aux percussions. Peluso et sa
bande avaient préalablement offert un premier extrait, « Plein l’cul »,
qui fait bouger et réfléchir à la fois. On peut aussi entendre « Sur
son épaule », une pièce que Peluso avait enregistrée en début de
carrière et qui a été reprise récemment par Richard Desjardins. (janvier
2015) |
Artic
|
Pink Floyd –
The Endless River
Vingt ans se sont écoulés depuis leur dernier album et peu de fans
croyaient encore que leur groupe préféré pourrait faire un retour
sur disque. L’album est constitué essentiellement de pièces
instrumentales, enregistrées à l’époque de
Division Bell et initialement prévues pour un projet
atmosphérique. Ces morceaux ont été retravaillés par les deux seuls
membres restants, David Gilmour et Nick Mason, avec
l’aide de Youth, Andy Jackson et Phil Manzanera
(Roxy Music). Ce dernier a ajouté une couche de guitares à la
musique essentiellement basée sur les claviers du regretté
Richard Wright. Le résultat n’est pas si différent de ce que le
groupe a offert comme sonorités sur ses deux derniers disques, à
part le fait que ce soit instrumental à 95 %. Il faut en fait
attendre la dernière pièce, « Louder Than Words », pour entendre
enfin la voix de Gilmour qui était au coeur des derniers
enregistrements du groupe. C’est plutôt sa guitare qu’il fait parler
sur The Endless River. À l’écoute de l’album, on réalise que
le groupe semble vouloir définitivement boucler la boucle et passer
à autre chose. Ce nouvel album est intéressant, mais il agit surtout
comme le point final à une superbe carrière s’étendant sur près de
50 ans. (janvier 2015)
|
Columbia /
Sony
|
Damien
Rice –
My Favourite Faded Fantasy
Le chanteur irlandais est de retour avec son 3e album en carrière
après une pause de 8 ans. Malgré cette longue période d’attente,
Rice ne présente qu’un album de 8 titres totalisant 50 minutes. Il a
demandé les services du réalisateur Rick Rubin pour l’aider à
créer des atmosphères uniques autour de ses chansons pop, folk et
rock alternatif. My Favourite Faded Fantasy est un album
qu’on apprend à découvrir lentement et qui devient de plus en plus
intéressant et intriguant. Les textures et les arrangements sont
sublimes, dignes du perfectionniste qu’est Damien Rice. Voici donc
un autre très bon album de la part de cet artiste unique. (janvier
2015) |
Warner
½
|
RYMZ –
Indélébile
Après de nombreux spectacles et 15 000 albums vendus avec le groupe
Mauvais Acte et le collectif Jungle Music, Rymz
présente finalement un tout premier album solo. On le considère
comme le mauvais garnement instruit du rap québécois et il flirte
avec les nouveaux courants musicaux lourds et sophistiqués. Il s’est
entouré de certains des meilleurs compositeurs de rap à Montréal en
Shash’U et Ruffsound qui permettent de bien enrober la
poésie incomparable du rappeur. En plus, son « flow » est impeccable
et il possède un sens inné de la mélodie. Contrairement à d’autres
rappeurs dans le genre qui mélangent un peu trop facilement des
expressions anglaises à leurs textes en français, le rappeur
originaire de Saint-Hyacinthe est fier de mettre en valeur sa langue
maternelle. En bout de ligne, Rymz nous offre un album moderne
extrêmement bien ficelé qui risque fort de créer de la jalousie chez
ses pairs. (janvier 2015)
Vidéoclips :
« Oubliez-moi » -
« Krève » (ft. Souldia) |
Silence d'or
½
|
Shy’m
–
Solitaire
Après l’excellent album
Caméléon il y a deux ans, la chanteuse pop française est de
retour avec un disque encore plus pop. Shy’m laisse quelque peu de
côté ses influences R&B sur Solitaire qui s’approche un peu
plus de l’univers d’une Mylène Farmer. Propulsé par le simple
mid-tempo « La malice », au refrain particulièrement accrocheur, ce
cinquième album de la populaire chanteuse contient malheureusement
plusieurs titres sans grand intérêt et qui manquent franchement de
créativité. En plus, la chanteuse qui a déjà prouvé son talent vocal
par le passé semble s’asseoir sur ses lauriers et ne pas aller au
bout de ses capacités. Il en résulte des mélodies qui tombent à plat
et réussissent à nous ennuyer plutôt qu’à nous accrocher. Même les
textes ne sont pas à la hauteur. Que reste-t-il? Quelques
explorations électro peut-être, mais certainement pas suffisamment
d’éléments intéressants pour combler qui que ce soit, même ses fans
de la première heure. (janvier 2015)
Vidéoclips :
« La malice » -
« L’effet de serre » |
Warner
½
|
Sir Path –
Le
Québécois
Sur son nouvel album, le rappeur Sir Pathétik affirme ses
racines québécoises avec fierté. Il change son nom de scène pour
simplement Sir Path et c’est sous ce pseudonyme qu’il présente son
12e album. Dès la première écoute, cet album de 17 titres totalisant
60 minutes surprend par une facture plus pop et même folk en
certaines occasions. De nombreux collaborateurs accompagnent Sir
Path tout au long du disque dont le groupe rock Sens, Alex
Lavoie, Emmanuelle Duval-Auger (La Voix) et
l’Acadien Matt Mallet. Le rappeur le plus populaire du Québec
nous offre encore une fois de très bonnes mélodies, souvent
inoubliables. (janvier 2015)
Vidéoclip :
« Vie de bum » |
High Life
|
Alain Souchon & Laurent Voulzy –
Alain Souchon & Laurent Voulzy
Après 40 ans d’amitié, les deux chanteurs joignent finalement leurs
voix pour présenter un premier album ensemble. Les textes de Souchon
se marient agréablement aux musiques très sixties de Voulzy,
le tout cimenté par leurs deux voix qui se conjuguent à merveille.
Le duo présente 12 chansons sans grandes faiblesses pour une durée
totale de 45 minutes. Du premier extrait, « Derrière les mots », au
son pop rock de « Bad Boys », Souchon et Voulzy prouvent qu’ils
forment une équipe hors du commun, un tandem naturel. (janvier
2015)
|
Parlophone
/
Warner
½
|
Tamara Weber-Fillion –
Time, Wind &
Fire
Lors de la dernière édition de La Voix, Tamara a su attirer
l’attention grâce à sa grande sensibilité artistique et sa voix
unique. Elle présente un premier album, entièrement en anglais, sur
lequel elle peut faire place à toute sa créativité. La native de
Port-au-Prince en Haïti qui a grandi à Saint-Georges-de-Beauce nous
offre un assemblage de 12 très belles chansons folks aux mélodies
inoubliables et aux harmonies vocales magnifiques. La timide
auteure-compositrice et interprète s’ouvre telle une fleur sur cet
album de très grande qualité. (janvier 2015)
|
Bros /
SIX
½
|
Neil
Young –
Storytone
(2 CD)
Après une année 2014 chargée, tant sur le plan professionnel que
personnel, Neil Young présente rien de moins qu’un album double. En
fait, les 2 CD contiennent les mêmes 10 pièces, mais l’un est
enregistré avec un grand orchestre alors que l’autre est joué en
solo. Avec l’orchestre, Young va dans plusieurs directions parfois
très énergiques et parfois plus intimistes, ce qui crée une certaine
dichotomie sur le disque. Par contre, lorsqu’on le retrouve en solo,
on redécouvre le chanteur folk des belles années. C’est seulement
dommage que l’album soit inégal en général. (janvier 2015) |
Reprise /
Warner
|
DÉCEMBRE
:
|
Taylor
Swift –
1989
La jeune chanteuse country pop américaine avait pris un virage un
peu plus pop sur son album
Red
en 2012, mais cette fois-ci c’est tête première qu’elle
plonge dans la musique pop laissant derrière tous ses fans des
premières années.
Max Martin et
Shellback collaborent
encore un peu plus au disque, dont un seul titre, « This Love », a
été écrit par Taylor seule. Les autres collaborateurs incluent
Ryan Tedder (OneRepublic),
Jack Antonoff (fun.)
et Imogen Heap. Tant qu’à offrir un album pop, aussi bien ne
pas le faire à moitié. Taylor nous offre donc une production à grand
déploiement, qui s’inspire certainement de la pop des années 1980,
mais qui utilise toutes les technologies de 2014. Les rythmes
contagieux vous feront assurément taper du pied, même s’il ne s’agit
pas nécessairement d’une musique sur mesure pour les planchers de
danse. En fait, 1989
présente surtout une suite de mélodies
pop inoubliables, pratiquement tous des succès radio potentiels. Le
seul problème est qu’avec un disque de pop pure, Taylor s’aventure
dangereusement dans un territoire déjà trop bien occupé, elle qui
possédait auparavant cet élément distinctif et unique, soit ses
influences country qui pouvaient surprendre pour une fille d’un si
jeune âge. Elle devient donc maintenant une chanteuse pop parmi tant
d’autres, son seul point distinctif étant qu’elle possède une
maturité rare pour une célébrité de son âge, lui permettant de
demeurer en parfait contrôle de sa carrière. (chronique principale
de décembre 2014)
Vidéoclips :
« Shake It Off » -
« Blank Space » |
Universal
|
Leighton Meester –
Heartstrings
Leighton Meester est une chanteuse pop du Texas qui réussit à livrer
d’excellentes mélodies grâce à sa très belle voix. Elle a d’abord
débuté comme actrice avant de collaborer avec Cobra Starship
pour « Good Girls Go Bad » et avec Robin Thicke. Sur ce
premier album, elle nous offre un son adulte alternatif extrêmement
agréable à l’oreille, une musique d’une grande maturité. Les
orchestrations magnifiques accompagnent à la perfection la voix de
Leighton, et les arrangements riches contribuent à mettre tout son
talent en valeur. En fait, le principal défaut de Heartstrings
est d’être bien trop court avec seulement 9 pièces totalisant 32
minutes. Il nous donne envie de le réécouter en boucle tellement il
est apaisant. Voici une bien belle surprise! (découverte du mois de
décembre 2014)
Vidéoclip :
« Heartstrings » |
Vagrant /
Universal
½
|
Mélissa Bédard –
S’aimer
Après un premier album de reprises de chansons connues,
l’ex-académicienne s’est faite offrir des chansons originales par
plusieurs auteurs comme
Andréanne A. Mallette et Ariane
Brunet.
Sébastien Côté (King Melrose) a quant à
lui signé quatre des 10 pièces de l’album.
Corey Hart a aussi
composé la musique de « Évidemment » sur un texte de Martine
Pratte. Même si son album est généralement pop, Mélissa plonge
un peu plus dans le soul avec « Merci », écrite et composée par
Georges Thurston, un cadeau de Lorraine Cordeau. Le
disque regorge de textes positifs et d’espoir passant le message de
croire en ses rêves.
(décembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 42, 28 novembre 2014) |
Tandem
|
Guy Bélanger –
Blues Turn
Pour son nouvel album, l’harmoniciste originaire de Québec revient à
son premier amour, le blues, même s’il incorpore des influences de
gospel, de country et de rock. Pour l’enregistrement, Bélanger s’est
déplacé de Montréal à Chicago en passant par Toronto. Il a travaillé
avec quelques-uns des meilleurs musiciens à Chicago, en plus de
pouvoir compter sur le chanteur et guitariste
Jimmy Johnson à
titre d’invité spécial. Avec
Blues Turn, le bluesman
québécois démontre qu’il n’a plus rien à prouver et qu’il fait
partie des plus grands instrumentistes et compositeurs dans le genre
au pays.
(décembre 2014) |
Bros /
SIX
½
|
Daniel Boucher –
Toutte est temporaire
Sur son quatrième album, Daniel Boucher n’hésite en aucun temps à
expérimenter, à échantillonner. En fait, plusieurs pièces de
Toutte est temporaire
relèvent véritablement du délire, laissant
du même coup de côté le grand charisme du chanteur qu’il est. « La
langue » est basée sur un échantillonnage d’un discours d’Yvon
Deschamps lors d’un grand rassemblement de la Saint-Jean-Baptiste, sur un rythme basse-batterie. Elle avait été
présentée lors du spectacle de la Fête nationale 2014. L’autre
morceau déjà connu du public est le premier extrait,
« Embarques-tu? ». Parmi les autres délires offerts, notons la pièce
d’ouverture, « Histoire de ma vie (Scusez menutte) » et « Salon
magique ». Boucher exprime ses doutes dans « À ma place » et son
désarroi devant une mort qu’il espère temporaire dans la chanson-titre. Même si peu de compositions sont véritablement
mauvaises, le désir d’expérimenter rend le projet plutôt inégal et
difficile d’accès. On en oublie même les qualités premières du
chanteurs qui sont entre autres de séduire son public avec sa voix
et ses textes.
(décembre 2014)
Vidéoclip :
« Embarques-tu? »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 42, 28 novembre 2014) |
Boucane Bleue
|
La
Cantinière –
La différence
Au début du 20e siècle, Octave Brien et son frère Ludger
se promenaient dans les veillées à la recherche de chansons. Ils
mémorisaient les paroles et les mélodies. Plus tard, le fils
d’Octave, Marc, se découvre un intérêt particulier pour les
chansons que son père chante et en transcrit environ 450 dans des
cahiers. Le groupe traditionnel La Cantinière a sélectionné 12
chansons de ce répertoire qu’il nous présente sur ce premier album,
immortalisant du même coup ce précieux héritage de
Sainte-Marie-Salomé dans Lanaudière. Le groupe interprète ces
chansons avec une grande richesse musicale, donnant du même coup un
nouveau souffle vers les années 2000 à cette musique d’une autre
époque. On peut entendre sur l’album deux invités lanaudois de
renom : Martin Deschamps et Yves Lambert.
(décembre 2014) |
La Prûche Libre /
SIX
|
Cheak –
Refus
global
Connu dans le milieu du hip hop underground québécois pour ses
textes engagés et lucides, le rappeur Cheak présente finalement son
premier album,
Refus global. Auteur-compositeur et
interprète, il est l’un des rares rappeurs québécois à composer
toutes ses musiques et à jouer de plusieurs instruments pour enrober
ses textes. Sur les 12 pièces de l’album, il traite des sujets qui
lui tiennent à coeur : l’aigreur de la vie (« Y’en aura pas d’facile »),
une société contrôlée (« Zombie »), la dérive (« Mauvaise passe »),
l’isolement (« Moonchild »), ou encore la recherche d’un ailleurs
(« Calme toé »). Cheak aime mélanger les genres en intégrant du
reggae (« On est c’qu’on est », « Calme toé ») du jazz (« La
droiture du gauchiste », etc. Cheak est un rappeur à surveiller dans
le paysage hip hop québécois.
(décembre 2014)
Vidéoclip :
« Zombie » |
High Life
|
Julien Clerc – Partout la musique vient
Pour son nouvel album, le géant de la pop française s’entoure de
collaborateurs d’envergure pour co-écrire avec lui les 12 chansons
présentées. On retrouve entre autres
Carla Bruni pour deux
titres (« Les amoureux » et « Le chemin des rivières »), Maxime
Le Forestier pour « On va, on vient, on rêve », Gérard
Duguet-Grasser pour deux pièces et Alex Beaupain pour les
7 morceaux restants. Sur
Partout la musique vient, on
retrouve des ballades plus introspectives, mais la pop énergique est
bien présente tout au long du disque, à l’image du premier extrait,
« On ne se méfie jamais assez ».
(décembre 2014)
Vidéoclip :
« On ne se méfie jamais assez »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 42, 28 novembre 2014) |
Parlophone
/
Warner
|
Daniel
Coutu
Magicien –
Science ou Magie III : L’incroyable expérience
Daniel Coutu est magicien et vulgarisateur scientifique, en plus
d’être l’animateur de
Par ici la magie à Radio-Canada. La
musique faisant partie intégrante de ses tours de magie, il est donc
logique qu’il présente un album de chansons en lien avec la magie.
Il propose 12 pièces dont certaines sont issues de sa 3e série de
spectacles, en plus de pièces inédites et de la chanson-titre de
Par ici la magie. Coutu signe la majorité des textes, mais il
s’appuie aussi sur de talentueux collaborateurs dont
Sonia
Johnson. Ses chansons rythmées et remplies d’humour s’adressent
avant tout à un jeune auditoire.
(décembre 2014) |
PrestiGO
½
|
Couturier –
Comme un seul homme
Félix-Antoine Couturier s’est fait découvrir du grand public
lors de sa participation à
La Voix
en 2013, mais il roulait
déjà sa bosse depuis un bon moment. Diplômé en guitare classique du
Cégep St-Laurent en 2001, Couturier a joué au sein de plusieurs
groupes, dont Kodiak tout de suite après leur victoire au
Festival de la chanson de Granby. Il a lui-même participé à de
nombreux concours en 2011 et 2012 avant d’être sélectionné pour
La Voix où il a traversé les premières étapes avant de se
classer parmi les six finalistes de son équipe. Son mini-album,
Fuir le plancher, a grandement attiré l’attention à l’été 2013,
autant du public que des critiques. Couturier présente maintenant
son premier album complet en tant qu’auteur-compositeur et
interprète. Il se permet même de jouer tous les instruments sur cet
excellent mélange de rock énergique et de pop accrocheuse. Il
présente des chansons créatives sans compromis qui possèdent à la
fois tous les éléments commerciaux nécessaires pour intéresser les
fans de La Voix. Voici donc un très bon premier opus par cet
artiste de grand talent.
(décembre 2014)
Vidéoclip :
« Comme un seul homme »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 43, 5 décembre 2014) |
Slam
½
|
Daran
– Le monde perdu
Daran présente son 8e album studio avec Le monde perdu,
certainement son plus personnel à ce jour. Il s’agit d’un disque
totalement acoustique, guitare, voix et harmonica. Le premier
extrait, « Gens du voyage », est une chanson d’une grande douceur et
d’une sensibilité touchante qui parle du déplacement des populations
et des conséquences sur leur vie de tous les jours. Cet album
introspectif enregistré et réalisé à Montréal présente un Daran plus
émouvant que jamais.
(décembre 2014) |
LMM /
SIX
½
|
Dunnigan –
There You Are
Pour ce nouvel album, le violoniste québécois Philippe Dunnigan
a demandé les services de plusieurs compositeurs et arrangeurs de
grand talent. Il nous présente donc un album de musique classique
contemporaine sur lequel on retrouve aussi quelques accents de jazz.
Parmi les compositeurs présents, notons François Dompierre,
Catherine Major, Benoît Groulx, Marc Bélanger
et Jean-François Groulx. On peut aussi entendre des
arrangements de pièces d’Antonio Carlos Jobim (« Luiza ») et
Sting (« August Winds »). Notons que pour enregistrer cet
album, Dunnigan a utilisé un Stradivarius Auer 1691. There You
Are est définitivement un album très agréable à écouter.
(décembre 2014) |
1890
½
|
Echosmith –
Talking Dreams
Echosmith est un groupe de Los Angeles formé en 2009 et composé des
frères
Sierota
avec leur jeune soeur Sydney
comme
chanteuse. Talking Dreams
est leur premier album, d’abord
paru à l’automne 2013, et maintenant réédité avec une nouvelle
pochette. Le quatuor nous offre un son pop rock entraînant fortement
influencé par le rock dansant des années 1980. En ce sens, on peut
les comparer en grande partie aux
Killers
et à Paramore,
mais aussi à
U2 pour leurs
sonorités de guitares et à
Fleetwood Mac pour leurs harmonies
vocales. Le jeune groupe présente une certaine légèreté, mais
possède surtout des mélodies inoubliables. Parions donc qu’avec plus
d’expérience ils pourront nous offrir une musique avec un peu plus
de substance tout en demeurant aussi agréable à l’oreille.
(décembre 2014)
Vidéoclips :
« Come Together » -
« Talking Dreams » -
« Cool Kids » |
Warner
|
The
Flaming Lips –
With a Little Help From My Fwends
C’est avec tout l’éclatement qu’on leur connaît que les gars des Flaming Lips ont décidé de reprendre le meilleur album de
l’histoire,
Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des
Beatles. Si l’album original
avait déjà son côté psychédélique, il prend une toute autre
dimension ici avec les expérimentations des Flaming Lips. Le groupe
explore différents sons et amalgame toutes sortes de variations de
styles et de rythmes dans un ensemble parfois cacophonique, mais
assurément créatif. C’est en compagnie de nombreux artistes invités
que le groupe s’exécute :
My Morning Jacket,
J. Mascis,
Miley Cyrus,
Moby,
Dr. Dog,
Tegan and Sara,
Foxygen et plusieurs autres.
With a Little Help From My
Fwends présente en quelque sorte une déconstruction de ce grand
album de l’histoire. Les fans les plus ardents des
Beatles y verront donc peut-être
un exercice blasphématoire. Par contre, la qualité des explorations
musicales des Flaming Lips rend assez bien justice à l’oeuvre
originale.
(décembre 2014) |
Warner
½
|
Foo
Fighters –
Sonic Highways
Difficile de croire que presque 20 ans se sont écoulés depuis la
formation des Foo Fighters. Pourtant, Sonic Highways est déjà
leur 8e album studio depuis 1995. L’album tire son inspiration du
studio Sound City de Los Angeles et des plus grandes villes de rock
‘n’ roll en Amérique. Il rend hommage au vrai rock ‘n’ roll
d’arénas, celui qui pullulait dans les années 1980. Même si le
disque ne contient que 8 pièces, elles sont toutes grandement
efficaces pour nous remémorer les belles années du hard rock des
années 1970 et 1980. En fait, il s’agit d’un album de rock pur,
comme il s’en fait de moins en moins. C’est seulement dommage qu’à
chaque chanson on ait l’impression de l’avoir déjà entendue dans le
passé. En conclusion,
Sonic Highways
nous donne plus envie de
retourner écouter les albums de notre enfance que de le réécouter en
boucles. Pas qu’il soit désagréable, mais il manque définitivement
d’originalité.
(décembre 2014)
Vidéoclip :
« Something From Nothing » |
RCA /
Sony
|
Foxygen
–
...And Star Power
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Avec son premier album,
We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic, Foxygen
avait non seulement dévoilé une aptitude hors norme à créer des pépites
mais également un réel caractère décalé et autodestructeur. Mosaïque
seventies combinant blues, pop psychédélique et rock garage et surtout
un grain de folie adulescent, ce premier essai – sans compter
leur mini-album introductif - était une réussite inattendue pour un
groupe qui vit sur le fil du rasoir. Derrière, le binôme porteur a
plusieurs fois failli partir en lambeaux à force d’annulations,
d’engueulades et de séparations avortées. Et si à l’instar de
Ziggy
Stardust, Foxygen organisait son rock & roll suicide en bonne et due
forme. Si ce n’est pas le cas, ce disque ressemble étrangement à des
noces funèbres. Premier indice, vingt-quatre morceaux pour plus de 80
minutes de rock nébuleux et de folk brumeux. Vingt-quatre? Plutôt que de
trop tailler dans la masse de fiertés dégénérées composées pour ce
disque, les deux associés du diable ont pris le pari d’envoyer en rafale
cette pléiade de morceaux sans faire le ménage nécessaire… Le résultat
est naturellement confus, bordélique et terriblement frustrant.
Frustrant car, derrière un flot de titres inutiles et à peine peaufinés
(principalement sur le disque 2), on retrouve les perles qui élèvent Foxygen au rang d’artistes grandement prometteurs. Comment ne pas frémir
devant la mélancolie automnale de « Coulda Been My Love », comment ne
pas saluer le chant versatile de « Cosmic Vibration » ou comment ne pas
planer sur la mélodie sixties de « You And I »? La quadrilogie « Star
Power », un peu barrée, est également intéressante à décortiquer. Mais
la suite, notamment cette foutue deuxième galette, est aussi indigeste
qu’une choucroute industrielle. Tout y est si barré, si inachevé, si
décalé… suicidaire donc. À force d’évolution, Foxygen a planté son
héritage pour pousser le décalage un poil trop loin. Et dire que le
changement c’est maintenant…
(décembre 2014)
|
½
|
David
Guetta –
Listen
Le DJ parisien est de retour avec un nouvel album rempli de
collaborateurs de renom. On retrouve entre autres Sam Martin,
Emeli Sandé, Nico & Vinz, John Legend, Sia,
Nicki Minaj, Afrojack, Magic! et Birdy.
Guetta signe les 14 compositions du disque, même s’il se fait
grandement aider. Bizarrement, à une époque où la musique
électronique dansante a la cote, celui qui a été l’un des premiers à
en profiter pour devenir une superstar se tourne un peu plus vers la
musique pop dans son format conventionnel. On peut tout de même
entendre une majorité de pièces dansantes, mais elles ne semblent
pas venir d’un DJ. En fait, Guetta s’efface quelque peu sur ce
disque pour laisser toute la place à ses collaborateurs qui
apportent leur propre couleur à l’album. En soit, ce n’est pas une
mauvaise chose, mais c’est un peu plus décousu et il y manque la
personnalité de son créateur. Par contre, ne vous détrompez pas,
Listen contient encore une fois toute une série de succès
garantis.
(décembre 2014)
Vidéoclips :
« Lovers on the Sun » -
« Dangerous » |
Parlophone
/
Warner
|
Marc Hervieux –
Hervieux
Pour son deuxième album pop et huitième au total, le ténor québécois
interprète 14 chansons originales. Parmi les auteurs et compositeurs
qui ont offert leur talent au disque, notons
Jean-François Breau,
Maxime Landry, Sylvain Cossette, Richard Séguin,
Patrick Bourgeois et Tino Izzo. Hervieux explore des
styles variés, entre pop nostalgique, ballades orchestrales, rythmes funkys et énergie rock. Enrichis par un quatuor à cordes, les
arrangements collent à la peau du ténor, même si les compositions et
les mélodies ne laissent pas toujours la place désirée à sa voix
puissante. Les variations de styles peuvent également être
agaçantes, et peu de titres réussissent à véritablement capter notre
attention.
(décembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 41, 21 novembre 2014) |
Zone3
½
|
Billy Idol
–
Kings & Queens of the Underground
Le rockeur originaire de Londres présente un premier album en 9 ans,
un deuxième seulement depuis
Cyberpunk
en 1993. Ce nouveau disque se veut en fait un
compagnon à son autobiographie. Par contre, les chansons de
Kings
& Queens of the Underground
n’ont rien d’autobiographiques. On
retrouve bien évidemment des traces du son de son passé avec une
certaine influence punk, mais tellement passée et repassée dans la
grosse machine pop qu’il n’en reste plus grand-chose d’authentique. Idol présente encore une fois des chansons aux arrangements électro,
lui qui a exploré le genre il y a longtemps déjà. La principale
différence sur ce nouvel opus en comparaison au précédent est que le
chanteur semble beaucoup plus calme, plus serein. Il chante mieux
que jamais, même si on soupçonne aisément une assistance importante
de la technologie. Après tout, l’enfant terrible approche déjà la
soixantaine. En conclusion, le principal problème de ce nouveau CD
par Billy Idol est un manque flagrant de créativité. Il est plaisant
à écouter, mais pas trop longtemps et surtout, vous n’en retiendrez
que bien peu de choses. « Postcards from the Past » et « Can’t Break
Me Down » sont certainement parmi les bons moments du disque, mais
pas par leur originalité. Plutôt parce qu’elles nous rappellent ce
qu’on aimait de Billy Idol dans les années 1980, soit des chansons
rock énergiques inoubliables.
(décembre 2014)
Vidéoclip :
« Can’t Break Me Down » |
½
|
James Farm –
City Folk
James Farm est un quatuor de jazz contemporain formé de Joshua
Redman (saxophone), Aaron Parks (piano), Matt Penman
(basse) et Eric Harland (batterie). Formé en 2009, le quatuor
présente maintenant son deuxième album. Le CD de 10 titres totalise
64 minutes, toujours dans un style de jazz franchement créatif.
Encore une fois, Redman, Parks et Penman contribuent à hauteur de
trois compositions chacun, alors que Harland en signe une. Par
contre, dans leur interprétation, les quatre musiciens s’unissent
dans un ensemble particulièrement cohérent et tout de même
accessible malgré sa complexité. Un très bon disque de jazz moderne!
(décembre 2014) |
Nonesuch
/
Warner
½
|
Jireh
Gospel Choir –
Get Up
Formé en 1996 par la musicienne montréalaise d’origine jamaïcaine
Carol Bernard, le Jireh Gospel Choir est l’un des ensembles
vocaux les plus reconnus au Canada. Ils interprètent des grands
classiques du répertoire gospel, mais aussi des chansons originales
qui s’inspirent en partie du R&B, du soul, du jazz et du blues. En
2012, le groupe s’est vu décerner le prestigieux prix de « La
chanson gospel de l’année » par le Gospel Music Association of
Canada pour sa composition « Quoi qu’il arrive ». Get Up est
le troisième album pour la formation, et il regroupe 18 chanteurs et
20 musiciens. Il compte 13 chansons dont 3 en français et 11
originales. Il s’agit d’un bon disque de gospel contemporain.
(décembre 2014) |
|
Kiesza
–
Sound of a Woman
La chanteuse de Calgary s’est fait connaître au cours des derniers
mois grâce à son méga succès inspiré des années 1990 « Hideaway ».
Elle est l’une des rares pièces à tendance house de ce premier album
qui va dans toutes les directions possibles de la musique pop. On
peut même entendre des ballades toutes douces au piano qui,
heureusement, mettent en valeur sa très belle voix. À noter entre
autres sa reprise plutôt lente de « What Is Love? » de Haddaway,
l’un des plus grands succès
dance des années 1990. On
comprend rapidement que les influences de Kiesza viennent de la
décennie qui a bercé son enfance. Par contre, on retrouve un
dangereux manque de ligne directrice sur
Sound of a Woman
qui
s’éparpille beaucoup trop, avec en plus quelques titres franchement
inintéressants. Ce premier disque de Kiesza est malheureusement un
album à écouter à la pièce.
(décembre 2014)
Vidéoclips :
« Hideaway » -
« Giant in my Heart » -
« No Enemiesz » |
Island
/
Universal
|
Knife Party
–
Abandon Ship
Knife Party est un projet parallèle pour deux membres du groupe
australien Pendulum, Gareth McGrillen et Rob Swire.
Le duo nous présente un premier album complet de musique house et
dubstep remplie d’énergie. Le groupe explore aussi des moments plus
funky comme sur « EDM Trend Machine » (qui n’a bizarrement rien d’EDM).
Les fans de Pendulum risquent de beaucoup apprécier, même si le rock
est complètement laissé de côté ici. Une pièce comme « Resistance »,
basée sur la basse, pourra certainement capter leur attention. Quant
à « Give It Up », c’est plutôt les amateurs de Fatboy Slim
qu’elle risque fort de séduire. Knife Party présente un bien bon
album dans le genre.
(décembre 2014)
Vidéoclip :
« Begin Again » |
Earstorm
/
Warner
½
|
Stéphanie Lapointe – Les amours parallèles
Après cinq ans d’absence sur disque, l’ex-académicienne est de
retour avec son troisième album. Réalisé par
Émilie Laforest
et Joseph Marchand du tandem Forêt, Les amours
parallèles présente des textes recherchés et des mélodies
efficaces chuchotées comme seule Stéphanie Lapointe peut le faire.
Les arrangements musicaux d’une grande richesse demeurent tout de
même discrets, laissant toute la place à la chanteuse dans un style
qui n’est pas sans nous rappeler une chanson française d’une autre
époque. Pour ce nouvel opus, Stéphanie laisse sa plume de côté et
fait plutôt appel à des auteurs et compositeurs de renom dont
Jimmy Hunt, Philémon Cimon, Leif Vollebekk et
Philippe B, qui signe la très belle chanson-titre. On peut aussi
entendre une reprise de
Jane Birkin, « Pourquoi ». Cet album
intime présente plus que jamais un voyage intérieur tout en douceur
pour la talentueuse interprète.
(décembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 41, 21 novembre 2014) |
Simone
½
|
Annie
Lennox –
Nostalgia
Comme l’indique le titre de son nouvel album, Annie Lennox mise sur
la nostalgie pour nous faire entrer dans son univers. Elle reprend
en effet de grands standards jazz, pop et R&B. Même si elle demeure
une chanteuse pop à la voix incomparable, elle semble tout à fait à
l’aise dans une atmosphère jazzy, et ce depuis plusieurs années. Que
ce soit en interprétant à sa façon « Georgia On My Mind », « I Put a Spell On You », « Summertime » ou « Strange Fruit », elle réussit
toujours à faire ressortir le meilleur de chaque chanson, nous
l’offrant tout en douceur. En plus, elle bénéficie d’une production
de premier plan. Avec
Nostalgia,
Annie Lennox réussit le tour
de force de nous faire redécouvrir et apprécier des classiques très
souvent entendus dans toutes sortes de versions.
(décembre 2014) |
Blue Note /
Universal
½
|
Émilie Lévesque – Ça tourne
Après une année de changements alors qu’elle est entre autres
devenue maman, l’ex-participante à
Star Académie présente un
deuxième album, deux ans après
Le goût du bonheur. La magnifique voix d’Émilie Lévesque est
enrobée plus que jamais dans de superbes arrangements musicaux pour
un disque beaucoup plus riche musicalement. Ses chansons pop légères
possèdent toujours des mélodies inoubliables. Il s’agit donc d’un
autre album agréable à écouter par cette artiste qui semble respirer
le bonheur.
(décembre 2014) |
Vega
|
Little
Big Town –
Pain Killer
Longtemps comparé à
Fleetwood Mac, le groupe de country
contemporain Little Big Town a réussi à s’en différencier avec
l’album
Tornado
en 2012. Avec
Pain Killer,
le groupe prend
véritablement son envol. L’album bénéficie d’une production plus
grande que nature, mais on y trouve aussi une certaine prise de
risques alors qu’on sort des sentiers battus et qu’on ose essayer de
nouvelles sonorités. On peut entendre des guitares distorsionnées,
des éléments d’électronique, un peu de reggae et trois pièces folk
rock en conclusion du CD. Les compositions de grande qualité
deviennent rapidement contagieuses et il est donc plutôt facile
d’adhérer à ce nouvel album.
Pain Killer
est certainement le
meilleur album de Little Big Town à ce jour.
(décembre 2014)
Vidéoclip :
« Day Drinking » |
Capitol /
Universal
½
|
Moist
–
Glory Under Dangerous Skies
Le groupe rock canadien Moist s’est formé à Vancouver en 1992 et a
profité de la vague post-grunge pour développer une horde de fans.
Après plusieurs années de séparation pendant lesquelles le chanteur
David Usher a réussi à obtenir une belle carrière solo, le
groupe est de retour pour présenter un nouvel album, son quatrième.
Pour cet enregistrement, on découvre plusieurs nouveaux
visages : Jonathan Gallivan à la guitare,
Louis Lalancette
à la basse et Francis Fillion à la batterie. Réalisé par le
guitariste Mark Makoway,
Glory Under Dangerous Skies
poursuit où le groupe avait laissé il y a 15 ans avec un
rock plutôt commun, sans grandes surprises.
(décembre 2014) |
Universal
|
Patrick Norman – Après la tombée du rideau
Pour souligner ses 45 ans de carrière, ce n’est pas une
rétrospective de ses succès que nous offre Patrick Norman, mais bien
un tout nouvel album. Son 29e disque en carrière contient 11 titres,
dont des duos avec
Marilou et Marie-Pierre Arthur. On
peut aussi y entendre une version rafraîchie de « Viens danser »,
tirée de
L’amour n’a pas d’adresse paru il y a 3 ans, ainsi que son
plus récent succès radio, « C’était l’été ». En conclusion du CD, on
découvre l’instrumentale « Chanson pour Maxence » qui confirme sa
maîtrise exceptionnelle de la guitare.
Après la tombée du rideau
contient un mélange agréable de folk et de pop adulte.
(décembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 40, 14 novembre 2014) |
Gestions Patrick Normand
|
Alex
Pangman –
New
La chanteuse jazz torontoise à tendance swing avait certainement un
besoin de renouveau avec ce nouvel album. Elle est partie
s’installer en studio à la Nouvelle-Orléans, avec un nouveau
réalisateur et de nouveaux musiciens pour enregistrer neuf
classiques du genre et une nouvelle composition originale, « It’s
Never Enough ». C’est Andrew « Goat » Gilchrist (d’origine
canadienne) qui assure la réalisation de cet album totalement
acoustique sur fond de tradition de la Nouvelle-Orléans. Le fantôme
de Louis Armstrong ne devait pas flotter trop loin dans ce
contexte si inspirant. Alex Pangman réussit encore à nous replonger
dans une atmosphère d’il y a près d’un siècle alors que le jazz
obtenait ses lettres de noblesse.
(décembre 2014) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Fred Pellerin – Plus tard qu’on pense
Trois ans après
C’est un monde, le conteur Fred Pellerin fait un retour en
musique avec Plus tard qu’on pense, un album contenant des
chansons sur le temps qui passe, qui presse et celui qui reste. En
plus de plusieurs textes de Pellerin, on peut entendre des chansons
de René Richard Cyr, Gilles Vigneault, Stephen
Faulkner, et même une traduction d’un morceau de Tom Waits.
Pellerin chante mieux que jamais et est appuyé par de très beaux
arrangements de Jeannot Bournival qui ajoutent une superbe
richesse musicale au disque folk intimiste. Ses fans seront
assurément comblés.
(décembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 43, 5 décembre 2014) |
Tempête
½
|
Michel Robichaud –
Beau mystère
Gagnant de plusieurs concours dont le Festival de la chanson de
Granby et le Festival en chanson de Petite-Vallée en 2014,
l’auteur-compositeur et interprète Michel Robichaud présente son
premier album, un disque folk contemporain progressif qu’il
coréalise avec
Michel Duguay. Il compte sur de nombreux
collaborateurs dont
Antoine Gratton (piano et arrangements de
cuivres) et Richard Séguin (harmonica). D’abord seulement
disponible en version numérique, l’album physique est en vente lors
des spectacles.
(décembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 39, 7 novembre 2014) |
Albert
/
Believe Digital
|
Sagot –
Valse 333
L’ancien membre de
Karkwa Julien Sagot est de retour avec un
deuxième album solo. Le multi-instrumentiste et poète éclaté nous
offre avec
Valse 333 le fruit d’un travail de recherche en
studio s’étendant sur un an. Il présente le résultat de ses
explorations électroacoustiques qui propose un voyage sensoriel hors
du commun. Cinématique et atmosphérique,
Valse 333 nous
plonge dans une expérience artistique unique, hors des sentiers
battus, où les règles de la chanson sont transgressées au profit des
sonorités et des diverses expérimentations.
(décembre 2014) |
Simone
½
|
Stefie Shock –
Avant l’aube
Avec
Avant l’aube,
Stefie Shock présente un sixième album à
mi-chemin entre le sérieux et la folie. Les rythmes dansants et les
mélodies accrocheuses sont toujours au rendez-vous dans une musique électro-pop extrêmement captivante, comme avec le premier extrait,
« Want You To Want Me », pour lequel la voix d’Amélie Mandeville
se mêle admirablement à celle beaucoup plus grave du chanteur.
Parmi les neuf titres de l’album, on peut en entendre deux en
anglais : « Everything’s in Everything » et la reprise funky
audacieuse de « Everybody Knows » de
Leonard Cohen. Stefie se
permet une autre reprise avec « Madame rêve » d’Alain Bashung.
Mis à part ces deux versions, l’auteur-compositeur et interprète
signe tous les textes de ce nouvel album, un ajout important à sa
discographie déjà bien garnie.
(décembre 2014)
Vidéoclip :
« Want You To Want Me »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 40, 14 novembre 2014) |
Tandem
½
|
Baptiste Trotignon –
HIT
Voici le premier album en trio en 13 ans pour le pianiste parisien
Baptiste Trotignon. HIT est basé sur l’idée de la percussion,
inspirée entre autres par le batteur et percussionniste Jeff
Ballard. Les 11 compositions de Trotignon empruntent parfois à
la musique pop, parfois à la musique latine, et parfois aux autres
musiques du monde. Par contre, elles demeurent toujours en parfaite
symbiose dans un contexte de trio jazz contemporain.
(décembre 2014) |
Naïve
/
Naxos
½
|
Zaz –
Paris
Pour son nouvel album, Isabelle Geffroy (alias Zaz) rend
hommage à Paris en reprenant les plus belles chansons écrites au
sujet de la capitale française. Elle y interprète des pièces
remontant jusqu’aux années 1930, souvent dans un style jazzy, swing
manouche. Parmi les morceaux présentés, notons « Champs-Élysées »
popularisée en français par Joe Dassin, « I Love Paris –
J’aime Paris » de Cole Porter (avec Nikki Yanofsky),
« La romance de Paris » de Charles Trenet (avec Thomas
Dutronc), « Paris canaille » de Léo Ferré, « La
complainte de la butte » de Jean Renoir et « J’aime Paris au
mois de mai » de Charles Aznavour (mettant en vedette
Aznavour lui-même). Souvent accompagnée d’un grand orchestre et
d’une chorale gospel, Zaz donne une belle envergure à ces hymnes sur
Paris et contribue ainsi à rendre la ville lumière encore plus
scintillante.
(décembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 43, 5 décembre 2014) |
Play On
/
Warner
½
|
NOVEMBRE
:
|
U2 –
Songs of Innocence
Il aura fallu 5 ans depuis
No Line on the Horizon
avant que U2 soit finalement prêt à
présenter un nouvel album à ses nombreux fans. Ils nous avaient
pourtant offert un nouveau simple dès le début de 2014 avec
« Invisible », mais son échec a encore une fois contrecarré leurs
plans. Résultat, il aura fallu attendre l’automne pour avoir enfin
droit à
Songs of Innocence, et « Invisible » ne s’y retrouve
même pas... Autre controverse : grâce à une entente avec iTunes, le
groupe a envoyé gratuitement l’album à tous les abonnés du service
numérique, un mois avant sa sortie officielle. Si les fans du groupe
s’en voyaient ravis, les autres ont fortement réagi sur les réseaux
sociaux s’étant sentis obligés d’écouter l’album contre leur gré. En
plus, l’album n’étant pas à la hauteur des attentes (seul le
magazine Rolling Stone l’a encensé), on retrouve beaucoup plus
d’effets négatifs que positifs à cette manoeuvre promotionnelle
audacieuse que seulement U2 pouvait se permettre... Parlons de
l’album lui-même maintenant. En fait, il y a très peu à dire. « The
Miracle (of Joey Ramone) » débute le tout de belle façon, mais la
suite n’a rien de bien impressionnant. L’ajout d’éléments
électroniques peu entendus depuis
Pop peut attirer quelque peu l’attention. Par contre, on
demeure en territoires bien connus tout au long du disque avec un
enchaînement de chansons qui nous rappellent à peu près tout ce
qu’ils ont fait depuis
Achtung Baby. La version physique officielle contient un
deuxième CD avec des pistes additionnelles et des versions
acoustiques. Une version différente de « Invisible » est camouflée à
la fin de ce disque boni. (chronique principale de novembre 2014)
Vidéoclip :
« The Miracle (of Joey Ramone) » |
Island
/
Universal
|
Ex
Hex –
Rips
Ex Hex est un trio indie rock féminin de Washington, D.C. qui a été
formé il y a quelques années à peine. Suite à leur signature avec Merge Records en 2013,
Mary Timony et sa bande présentent
leur tout premier album,
Rips. Elles s’inspirent d’une
musique punk rock, mais elles ont surtout un son glam rock énergique
qui n’est pas sans nous rappeler
Cheap Trick et
The Cars.
La recette est simple : des riffs de guitare inoubliables, de
superbes mélodies, et le tout accompagné par une section rythmique
qui n’offre aucun répit pendant 35 minutes. Ce sont 12 chansons
d’une grande efficacité et extrêmement plaisantes à écouter que nous
offrent les filles de Ex Hex, à l’image de leur plus récent extrait,
« Waterfall ». Voici donc un album agréable et joyeux qui vous fera
passer un bien bon moment! (découverte du mois de novembre 2014)
Vidéoclips :
« Hot and Cold » -
« Waterfall » |
Merge
½
|
Bryan
Adams –
Tracks of My Years
Pour son douzième album studio et le premier depuis 2008,
l’auteur-compositeur et interprète canadien a décidé de se faire un
cadeau et de reprendre des classiques de sa jeunesse et qui l’ont
influencé. Après avoir passé passablement de temps en studio, il a
réussi à donner le son voulu à chacune des chansons choisies pour
éviter qu’elles soient trop similaires à la version originale. On
peut entendre « Any Time At All » des
Beatles, « Lay Lady Lay » de
Bob Dylan, « Rock and Roll Music » de
Chuck Berry,
« Down on the Corner » de CCR, « God Only Knows » des
Beach Boys, et plusieurs autres. Adams nous offre aussi une
nouvelle chanson originale, « She Knows Me ». Les interprétations
sont très réussies sur cet album qui réussit à nous faire oublier la
plupart des versions originales. C’est donc l’interprète qui se
dépasse sur ce nouveau disque de Bryan Adams. Une version de luxe
ajoute 5 titres additionnels aux 11 de la version standard.
(novembre 2014) |
Polydor /
Universal
½
|
A*Star
–
A*Star is My Name
Après d’excellents albums en français en plus d’avoir arrangé et
réalisé de nombreux albums de qualité,
Antoine Gratton nous
arrive avec son alter ego, A*Star, pour son premier disque
entièrement en anglais. Le chanteur et pianiste de grand talent
présente un album à la hauteur des attentes avec 14 très bonnes
compositions dans le style pop rock énergique. Après une fin plus en
douceur, A*Star is My Name passe à un deuxième CD de versions
acoustiques alors qu’Antoine se retrouve en compagnie du
Quatuor
Orphée. Il y réinterprète la plupart des chansons entraînantes
du premier CD dans un style beaucoup plus intimiste et touchant. On
y découvre donc les deux principales facettes de la personnalité
d’Antoine Gratton, un homme aux mille visages qui pourra assurément
s’éclater sur scène, peu importe la formule retenue.
(novembre 2014) |
Sphère /
eOne
½
|
Tony
Bennett & Lady Gaga –
Cheek to Cheek
À première vue, le duo formé du crooner Tony Bennett et de la diva
pop Lady Gaga peut sembler bizarre, mais les deux ont déjà collaboré
ensemble en 2011. Aussi, Lady Gaga a un passé de chanteuse de
cabaret. Il est donc plutôt pertinent d’entendre le duo reprendre
ces standards du jazz avec un grand orchestre. Grâce à des pièces de
Cole Porter,
Irving Berlin (dont la chanson-titre),
Duke Ellington, et plusieurs autres, on découvre à quel point
Bennett n’a rien perdu de son aplomb vocal malgré ses 88 ans. Quant
à Lady Gaga, on réalise rapidement que sa voix cadre magnifiquement
dans un tel contexte jazz. Par contre, elle semble incertaine de ses
capacités en certaines occasions, ce qui enlève de la puissance et
du lustre à son interprétation. Le principal défaut de l’album est
qu’on ne peut se défaire de la personnalité du duo et que les
chansons prennent automatiquement l’arrière-plan. De bien meilleures
interprétations de ces classiques sont parues à travers les années,
malheureusement.
(novembre 2014) |
Interscope /
Universal
|
Caribou
–
Our Love
Dan Snaith présente déjà un 6e album sous le pseudonyme de
Caribou. L’artiste électro nous offre encore une fois un très bon
album indie pop aux ambiances relaxantes. Par contre, plus que
jamais sa musique s’oriente vers les planchers de danse où les DJ
prendront un malin plaisir à la remixer. Un peu d’habillage et ses
rythmes contagieux posséderaient toutes les caractéristiques
nécessaires pour satisfaire les fans de musique house. Son approche
demeure tout de même assez psychédélique malgré de bonnes mélodies
pop, ce qui risque surtout de plaire aux fans de musique indie. Son
amour des percussions et synthétiseurs des années 1980 est bien
difficile à cacher pour Caribou qui semble toujours plongé entre
deux époques. Les compositions sont assurément de grande qualité,
mais Our Love
n’arrive quand même pas à rivaliser avec
l’excellent
Andorra lancé en 2007.
(novembre 2014) |
Merge
½
|
Leonard Cohen –
Popular Problems
Le Montréalais fête ses 80 ans avec un tout nouvel album, qui
s’inscrit parfaitement dans la lignée de
Old Ideas
paru il y a deux ans. Tout en respectant la
tradition folk qu’il a lui-même développée dès les années 1960, il
réussit à aller un peu plus loin avec l’intégration d’influences
blues, gospel et même country (« Did I Ever Love You »). L’album est
totalement dominé par le piano, avec également une bonne présence de
voix féminines pour venir contraster sa voix de baryton plus basse
que jamais. La plupart des 9 compositions surprennent par leur
originalité dans un style qu’on pourrait croire surexploité, surtout
en ces années de résurrection commerciale pour le folk. Il faut donc
se rendre à l’évidence que parmi toute cette nouvelle génération
bourrée de talent et d’ambition, ce sont des vieux routiers comme
Cohen qui continuent de dominer la marche.
(novembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 35, 10 octobre 2014) |
Columbia /
Sony
|
Marie-Ève Côté –
Chaque seconde
Marie-Ève Côté, qu’on a pu découvrir dans l’édition de 2004 de Star
Académie, présente son deuxième album. Il s’agit d’un album-concept
où la mélancolie et la nostalgie côtoient l’espoir et l’amour. Pour
la première fois, c’est en tant qu’auteure-compositeure et
interprète qu’elle s’offre à nous, appuyée par le réalisateur
Jeff Grenier (Hugo Lapointe, David Jalbert,
Mélanie Renaud) et l’arrangeur Claude Pineault. Elle
interprète 12 chansons douces dans lesquelles ce sont les subtilités
de sa voix qui nous transportent plutôt que sa puissance brute. On
peut tout de même découvrir toutes les possibilités de sa très belle
voix.
(novembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 38, 31 octobre 2014) |
!DEM
|
Melissa Etheridge –
This Is M.E.
Sur ce 12e album, Melissa Etheridge s’entoure de nombreux
collaborateurs pour offrir des styles variés, parfois assez loin de
ce à quoi elle nous a habitués. On retrouve entre autres plusieurs
spécialistes de R&B dont
Roccstar,
Jon Levine et
Jerry Wonder. Il y a aussi des choix plus logiques comme
l’auteur Jerrod Bettis qui a travaillé avec
Adele et
Gavin DeGraw. Plus pop et énergique que la majorité de ses
albums passés, This is M.E. risque d’être très plaisant à
présenter en spectacle par la chanteuse alors qu’elle pourra
vraiment s’éclater. C’est seulement dommage que les différents
essais ne soient pas toujours fructueux et qu’ils n’aillent pas tous
bien ensemble. De plus, ses fans de musique
roots risquent de
rester sur leur appétit.
(novembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 35, 24 octobre 2014) |
|
Pierrot Fournier –
Léo du
Lac
Ce chansonnier du Saguenay-Lac-Saint-Jean s’est surtout fait
connaître depuis 30 ans pour ses interprétations de géants de la
chanson française. En plus d’être reconnu comme le plus grand
interprète de
Brel au Québec, il a chanté les textes de
Brassens, Ferré, Reggiani, Ferrat, mais
aussi de Claude Léveillée. Sur Léo du Lac, ce sont ses
propres mots qu’il nous offre avec beaucoup d’authenticité. La
pianiste Jocelyne Tremblay signe 7 des 13 musiques, alors que
Fournier a lui-même composé la musique des autres chansons.
Enregistré et réalisé par l’auteur-compositeur et interprète
Jean
Custeau, l’album paraît malheureusement en son absence alors
qu’il nous a quittés subitement en août dernier. Sur
Léo du Lac,
Pierrot Fournier présente non seulement son amour de la chanson
française, mais aussi la valse, le tango et le musette.
(novembre 2014) |
Artic
|
The Garlics –
Day and
Night
Le duo composé de
May L’Archevêque-Wells (voix, guitares) et
Olivier Mimeault (guitares) s’est formé en 2009 au Collège
Saint-Sacrement de Terrebonne. Ils ont produit deux albums depuis ce
temps et nous arrivent maintenant avec un troisième disque dans le
plus pur style pop rock. The Garlics partagent ce nouvel album entre
des textes en anglais et en français, mais leur musique est toujours
aussi énergique et les mélodies, tout simplement inoubliables.
L’album a été réalisé et mixé par
John Nathaniel qui
participe aussi à l’écriture des chansons. À noter la participation
de Sébastien Lefebvre (Simple Plan) pour sa
collaboration à l’écriture du texte de « Sleep Tonight ». Sans
renverser les barrières du genre, les Garlics proposent un album
très efficace, un excellent divertissement.
(novembre 2014)
Vidéoclip :
« Hey Pretty Face » |
|
Jennifer Hudson –
JHUD
Après le très efficace
I Remember Me
il y a trois ans, la chanteuse R&B de Chicago
est de retour avec un troisième album qui poursuit dans la même
veine. On y retrouve quelques éléments vieillots rappelant le disco
et la pop du début des années 1980. Les compositions de
Pharrell
Williams sont particulièrement réussies, surtout le premier
extrait, « I Can’t Describe » (avec
T.I.). On retrouve aussi
un très bon titre de
R. Kelly, « It’s Your World ». Parmi les
autres collaborateurs à l’album, notons
Iggy Azalea et
Timbaland. C’est un album passablement énergique que nous
propose Jennifer Hudson, un album qui vous fera bouger tout en
mettant en évidence la très belle voix de la chanteuse.
(novembre 2014)
Vidéoclips :
« I Can’t Describe » -
« Walk It Out » |
½
|
Iceage
–
Plowing into the Field of Love
Le groupe de rock alternatif expérimental danois présente un
troisième album sur lequel il laisse de côté son style hardcore. Il
intègre en effet des instruments acoustiques à l’ensemble laissant
du même coup beaucoup plus d’espace pour respirer. Les influences
folk et blues sont évidentes, mais le ton monocorde du chanteur
Elias Bender Rønnenfelt peut devenir passablement agaçant sur le
long terme. L’expérimentation demeure au rendez-vous avec des
superpositions de rythmes à la limite de la cacophonie en plusieurs
occasions. Il s’agit donc encore une fois d’un album créatif pour Iceage, mais tellement difficile à apprécier aux premières écoutes
qu’il peut en devenir décourageant de tant vouloir y adhérer. En
plus, est-ce que ce virage moins punk plaira à leurs fans? Pas
certain.
(novembre 2014) |
Matador /
Beggars
|
Lenny
Kravitz –
Strut
Pour son dixième album, Lenny Kravitz laisse de côté tout message
sociopolitique exploité sur
Black and White America. De par le titre de l’album et la
première pièce simplement intitulée « Sex », on comprend que le
New-yorkais a bien l’intention de se laisser aller dans les plaisirs
de la chair. Il présente de bonne pièces entraînantes, tout ce qu’il
faut pour se déhancher allègrement. Ces rythmes contagieux s’étirent
souvent sur plusieurs minutes, pour un album de 12 pièces totalisant
53 minutes. L’efficacité du disque, sans prétention, le rend tout à
fait captivant, comme quoi ce n’est pas nécessairement quand il
traite de sujets sérieux qu’il est à son meilleur. Quelques ballades
manquent quelque peu d’intérêt, comme par exemple la reprise de
Smokey Robinson, « Ooo Baby Baby ». Mais l’ensemble demeure très
intéressant et permet l’ajout d’un morceau important à son
répertoire.
(novembre 2014)
Vidéoclip :
« The Chamber » |
Red Ink
/ Roxie
½
|
Maxime Landry – 3e Rue Sud
Pour son 4e album, Maxime Landry a décidé de revenir à son influence
première, le country. Il signe 8 des 12 titres offerts et se permet
des duos avec Laurence Jalbert, Paul Daraîche et
Renée Martel. En conclusion, on peut même entendre les trois
artistes accompagner Landry dans l’interprétation de « Un coin du
ciel », le classique de
Marcel Martel. Réalisé par Scott
Price,
3e Rue Sud
présente Maxime Landry sous un jour
nouveau, même si le traitement musical demeure plutôt pop.
(novembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 38, 31 octobre 2014) |
Productions J
|
Matt
Laurent –
Matt Laurent
Matt Laurent est un auteur-compositeur et interprète de talent qui
roule sa bosse depuis plusieurs années, mais il est aussi reconnu
comme réalisateur et arrangeur, en plus d’avoir écrit plusieurs
succès pour d’autres artistes. Son plus récent projet,
Lucky Uke,
lui a permis de rejoindre un nouveau public avec ses reprises au
ukulélé de succès hard rock des années 1980 comme « Cum On Feel the Noize » et « We’re Not Gonna Take It ». Sur ce quatrième album solo
éponyme, Laurent présente une majorité de textes en anglais sauf
pour une paire d’exceptions en français dont le premier extrait,
« On va s’parler d’amour ». Il présente deux duos : « Until You Go
(Un jour d’été) » avec
France D’Amour et l’excellente « Please, Please Stay » avec Colbie Caillat. On peut aussi entendre sa
douce version de « Drive My Car » des
Beatles. Ce qui frappe
rapidement avec ce nouvel album, c’est l’efficacité incomparable des
mélodies qui nous entrent rapidement en tête. On retrouve peu de
moments faibles parmi les 11 titres de l’album qui s’enchaînent de
très belle façon. Voici donc un excellent disque de la part de Matt
Laurent.
(novembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 35, 10 octobre 2014) |
Vega
½
|
Nico &
Vinz –
Black Star Elephant
Nico Sereba et
Vincent Dery sont un duo d’Oslo en
Norvège et ils ont commencé à travailler ensemble en 2012 sous le
nom d’Envy. Après avoir changé de nom en 2013, ils proposent
maintenant leur premier album en tant que Nico & Vinz. Ils jouent un
R&B à forte tendance pop et incluent à leur répertoire quelques
ballades poignantes malgré une musique généralement bien rythmée. En
fait, leur son s’approche beaucoup plus d’une pop afro-beat que
d’une musique scandinave. On peut les comparer en partie à
Bruno
Mars, mais certains pourront aussi faire un parallèle avec
Sting en certaines occasions. Le principal problème, c’est
qu’ils sont trop facilement comparables à d’autres artistes du
genre, preuve de leur manque de personnalité. Résultat, malgré un
son qui plaît au départ, on se lasse rapidement lorsque l’on
commence à se perdre dans le jeu des comparaisons. En plus, avec 21
titres totalisant près de 60 minutes, l’album ne vous donne que bien
peu de chances de patienter jusqu’à la fin.
(novembre 2014) |
Warner
½
|
Mario Pelchat – Un homme qui vous ressemble
Mario Pelchat fête 34 ans de carrière en présentant son 16e album à
son fervent public. Fidèle à lui-même, il offre d’excellentes
mélodies qui ont tout pour plaire à nouveau à ses nombreuses
admiratrices. Et il faut le dire, sa voix demeure toujours aussi
puissante, même surprenante en plusieurs occasions. Le chanteur du
Lac St-Jean est toujours resté honnête vis-à-vis son auditoire et il
le prouve encore une fois avec
Un homme qui vous ressemble. À
noter l’excellente réalisation de
Peter Ranallo.
(novembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 36, 17 octobre 2014) |
MP3
|
Prince –
Art Official Age
Ce sont deux albums en simultanée que présente Prince alors qu’en
plus de son album solo
Art Official Age, il offre aussi un
disque en compagnie du trio féminin
3rdEyeGirl,
PlectrumElectrum. Pour
Art Official Age, Prince
n’hésite pas à revenir à un son funky des années 1980 pour meubler
sa musique R&B et électronique tout de même contemporaine. Les
chansons dansantes sont nombreuses et il intègre aussi du rap dans
certains couplets. En fait, Prince présente encore une fois ce qu’il
fait de mieux avec un mélange de tout ce qui l’inspire.
Malheureusement, malgré une bonne créativité dans l’ensemble,
plusieurs chansons sont dénuées d’intérêt ce qui favorise de faire
des sauts en de nombreuses occasions. Prince a beau demeurer un
artiste original dans sa façon de créer, il demeure qu’il a de la
difficulté à présenter de bons albums complets depuis plusieurs
années déjà.
(novembre 2014) |
Warner
|
Prince & 3rdEyeGirl
– PlectrumElectrum
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Pour ceux qui auraient raté le train en marche – et ils sont nombreux –
les trois musiciennes de 3rdEyeGirl sont le
backing band de
Prince depuis fin 2012. Composé de
Donna Grantis à la guitare,
Ida Nielsen à la basse et Hannah Welton à la batterie, le
trio est maintenant un groupe… avec Prince dans le line-up. Allez
comprendre… D’autant que le jour même de la sortie, Prince publiait
Art Official Age, un nouveau disque sous son propre pseudo.
PlectrumElectrum est donc le premier album du combo qui combine
réellement les différentes inspirations de Prince avec un penchant plus
rock. Souvent très élitiste sur ses dernières livraisons, Prince manie
habituellement le funk, le jazz et le R&B avec une réelle passion de
puriste converti. Avec 3rdEyeGirl, le kid de Minneapolis s’offre une
parenthèse plus élémentaire, parfois teintée de funk et de soul mais
résolument orientée (pop-) rock. Il officie partiellement au chant mais
laisse fréquemment sa place à Grantis ou Nielsen au micro. Le résultat
global est plus efficace que surprenant, tirant sur un rock Zeppelinien
et Creamesque («
PretzelBodyLogic ») où quelques digressions Hendrixiennes («
PlectrumElectrum ») se
seraient incrustées dans le décor. Le groupe n’oublie pas quelques
touches plus feutrées de funk et R&B («
BoyTrouble »), de pop
sucrée («
StopThisTrain
») et éthérée («
TicTacToe
»). Quelques perles surgissent ici et là («
AnotherLove », « FIXURLIFEUP ») pour donner du corps à un disque plutôt honorable mais
pas de la stature même du kid. Ne boudons cependant pas notre plaisir
coupable à y revenir…
(novembre 2014)
|
Warner
|
Chloé
Sainte-Marie – À la croisée des silences (2 CD +
livre)
Sur
À la croisée des silences, Chloé Sainte-Marie interprète
les textes de poètes québécois sur des musiques d’Yves Desrosiers
et
Sylvie Paquette, et des arrangements de Réjean
Bouchard. Les 57 poèmes présentés sur 2 CD incluent entre autres
des oeuvres de Claude Gauvreau, Fernand Ouellette,
Roland Giguère, Gilbert Langevin, Hector de
Saint-Denys Garneau et Anne Hébert. Les CD sont inclus
dans un livre offrant tous les poèmes sur papier. Après cinq ans de
deuil, Chloé Sainte-Marie renaît véritablement avec cet album
double.
(novembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 37, 24 octobre 2014) |
FGC
|
Sixx: A.M.
–
Modern Vintage
Nikki Sixx, le bassiste et principal compositeur de
Mötley Crüe, a décidé de
créer son propre groupe en 2006 en compagnie du chanteur
James
Michael et de
DJ Ashba. Sixx présente le troisième album
de Sixx: A.M. dans la foulée de la tournée d’adieu de son groupe
principal. Comme l’indique très bien le titre de
Modern Vintage,
le groupe emprunte aux éléments qui ont fait les heures de
gloire du hard rock, tout en utilisant un peu plus la technologie
moderne, avec entre autres de l’électronique dans les rythmes et les
textures. L’album est plus accessible et dansant que les deux
disques précédents du groupe, mais il demeure tout de même bien
enraciné dans le rock. Un rock efficace du 21e siècle, à mille lieux
de ce que Sixx a pu écrire pour
Mötley Crüe depuis les années 1990. Alors que
Mötley Crüe
fait ses adieux, Sixx: A.M. semble vouloir prendre son envol avec
assurément son meilleur album. À noter leur version très moderne de
« Drive » de
The Cars.
(novembre 2014) |
Eleven Seven /
Universal
½
|
Soprano – Cosmopolitanie
Cosmopolitanie
est le troisième album solo du
rappeur/chanteur marseillais Soprano. Sur ce nouveau disque, il
présente beaucoup plus que du rap, n’hésitant pas à alterner entre
rap et chant sur des pièces variées qui vont jusqu’à la pop
énergique, le gospel et la ballade. Il explore encore des thèmes
sérieux, qui lui tiennent à coeur, mais on retrouve un peu plus de
titres orientés vers le grand public. Même si Soprano semble tout
aussi à l’aise dans les différents styles qu’il expérimente, il
reste que le passage de chansons pop dansantes à des pièces plus
intimistes ou du rap sombre n’est pas toujours joyeux. En fait, la
ligne directrice est difficile à suivre et on en vient à décrocher
tellement les contrastes sont grands. Prises individuellement, la
majorité des chansons sont efficaces, mais c’est l’enchaînement qui
laisse à désirer.
(novembre 2014)
Vidéoclips :
« Cosmo » -
« Préface » |
Parlophone
/
Warner
|
Mara
Tremblay –
À la manière des anges
Ce sixième album de Mara Tremblay nous arrive cinq ans après
l’excellent
Tu m’intimides. Réalisé par ses vieux complices Olivier
Langevin et Pierre Girard, À la manière des anges
se présente comme une suite logique à son précédent disque avec de
superbes ambiances sonores créées par les synthétiseurs, des
arrangements minutieux de cordes et des guitares captivantes. Ses
influences country ne sont plus vraiment au rendez-vous, sauf dans
« Nostalgie » et dans une adaptation française de
Dolly Parton,
« Les arbres sont bleus ». Par contre, sa poésie est plus efficace
que jamais. Même si moins surprenant que
Tu m’intimides, ce nouvel opus de la chanteuse
demeure à un haut niveau de qualité.
(novembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 37, 24 octobre 2014) |
Audiogram
½
|
Weezer
–
Everything Will Be Alright in the End
Dans un tel désir de revenir au son de leurs débuts, Weezer ont
décidé d’embaucher à nouveau
Ric Ocasek pour réaliser leur
neuvième album. Après le tournant pop de
Raditude
et le retour dans l’underground avec
Hurley, le groupe retrouve le chemin du rock propre et de
grande envergure sur
Everything Will Be Alright in the End.
Même s’il est de retour en territoire connu,
Rivers Cuomo se
permet tout de même quelques explorations musicales, dont une
conclusion à tendance progressive. Mais il faut l’avouer,
l’essentiel de cet album présente le son que Weezer fait le mieux et
qui a permis au groupe de se créer toute sa base de fans. Même si
les surprises sont un peu moins au rendez-vous sur ce nouveau
disque, il plaira assurément à une grande partie de leur fidèle
auditoire.
(novembre 2014)
Vidéoclip :
« Back to the Shack » |
Republic /
Universal
½
|
OCTOBRE
:
|
Maroon
5 –
V
Deux ans après le décevant album
Overexposed,
le groupe pop rock californien est de retour
avec un disque plus convaincant. Sur ce cinquième album, savamment
intitulé V,
Adam Levine et sa bande présentent à
nouveau des mélodies grandement accrocheuses, mais sur des
compositions souvent plus inspirées. Ils laissent tomber les essais
hip hop pour plaire à un public plus jeune pour se concentrer sur le
son pop rock dans lequel ils sont les plus à l’aise. Les succès
potentiels sont nombreux et parions que le groupe saura encore une
fois conquérir les palmarès, comme c’est déjà le cas avec le premier
extrait, « Maps ». À noter en conclusion de l’album la présence en
tant que chanteuse invitée de
Gwen Stefani pour l’efficace et
puissante ballade au piano « My Heart is Open ».
(chronique principale d'octobre 2014)
Vidéoclip :
« Maps »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 32, 19 septembre 2014) |
Interscope
/
Universal
|
Alvvays
–
Alvvays
Alvvays est un groupe indie rock / indie pop de Toronto qui a été
formé en 2011. Dirigé par la chanteuse
Molly Rankin, fille de
John Morris Rankin du groupe
The Rankin Family, le
groupe peut rappeler les
Cranberries en certaines occasions
avec des mélodies inoubliables sur une guitare efficace, parfois
douce et parfois plus énergique. Le quintet nous offre plusieurs
excellentes compositions parmi les neuf que contient l’album de
seulement 35 minutes. Il réussit à capter notre attention dès
l’ouverture avec les excellentes « Adult Diversion » et « Archie, Marry Me », puis on n’a qu’à se laisser porter ensuite. La voix de Molly nous berce jusqu’à la fin. Voici un très bon disque auquel il
ne manque qu’une étincelle pour le voir exploser. (découverte du
mois d'octobre 2014)
Vidéoclips :
« Adult Diversion » -
« Archie, Marry Me » -
« Next of Kin »
|
Royal Mountain
½
|
Alfa
Rococo –
Nos coeurs ensemble
Quatre ans après
Chasser le malheur, Justine Laberge et David
Bussières reviennent avec un nouvel album. Encore une fois
rempli de vers d’oreille,
Nos coeurs ensemble
présente une
pop aux influences des années 1980, mais au goût d’aujourd’hui. Le
côté électronique créé par l’utilisation constante de claviers se
mêle admirablement aux guitares pour un style toujours accessible et
agréable à l’oreille. Dès le premier extrait, « Lumière », Alfa
Rococo nous accueille dans son univers duquel nous n’avons plus
aucune envie de nous échapper pour les 45 prochaines minutes. (octobre 2014)
Vidéoclip :
« Lumière »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 32, 19 septembre 2014) |
Coyote
½
|
Alt-J
–
This Is All Yours
Après un premier album qui a fait des vagues dans le milieu indie
rock (An
Awesome Wave), le groupe de Leeds en Angleterre revient en
force avec This Is All Yours. L’introduction expérimentale,
presque new age, annonce un virage musical pour Alt-J, mais on
entend ensuite des morceaux dans la lignée de ce qu’ils nous ont
déjà offert. Il y a bien certaines expérimentations plus champ
gauche en différentes occasions, mais à part qu’on sent des
influences de
Peter Gabriel, ça cadre toujours assez bien
dans leur style souvent plus éclaté que la moyenne. Peu de titres
ressortent de l’ensemble, si ce n’est que la très efficace et
énergique « Left Hand Free ». Par contre, l’album présente plusieurs
compositions de très grande qualité et c’est là qu’ils réussissent à
nous prouver que l’on doit continuer de s’intéresser à eux. À suivre
de près pour les années à venir! (octobre 2014)
Vidéoclips :
« Left Hand Free » -
« Hunger of the Pine » -
« Every Other Freckle » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Rich Aucoin –
Ephemeral
Natif d’Halifax, le petit frère de
Paul Aucoin nous revient
avec un nouvel album dans le genre indie rock quelque peu éclaté.
Inspiré de l’histoire du
Petit Prince d’Antoine de
Saint-Exupéry,
Epĥemeral
présente une musique
majoritairement électronique et de grande envergure, digne des
spectacles d’Aucoin. Des refrains puissants accompagnent les
guitares efficaces et les rythmes endiablés de l’album qui possède
une énergie hors du commun. Mais surtout, Rich Aucoin nous offre de
très solides compositions, originales et difficiles à comparer. Le
principal défaut d’Ephemeral est qu’il nous paraît beaucoup
trop court avec seulement 10 pièces totalisant 30 minutes. (octobre 2014)
Vidéoclips :
« Are You Experiencing? » -
« Yelling in Sleep » |
Bonsound
½
|
Betty
Bonifassi –
Betty Bonifassi
Connue pour son travail avec
Bet.e & Stef et
Beast,
ainsi que sa participation aux
Triplettes de Belleville
et sa
collaboration avec
DJ Champion, Betty Bonifassi présente
finalement un premier album sous son propre nom. L’une des plus
grandes voix au pays, elle se sert ici de son instrument pour
interpréter des chants traditionnels de travail chantés par des
esclaves ou des prisonniers et répertoriés par
Alan Lomax.
Les musiques sont principalement de Betty et
Jean-François
Lemieux avec quelques collaborateurs. On retrouve aussi deux
chansons originales : « Working Down » et « How Does It Feel ».
Musicalement, l’album s’avère plutôt inclassable avec des éléments
de jazz, de soul, de funk, de rock et de trip hop. Extrêmement
créatif, le disque se veut un excellent hommage aux esclaves
africains déportés en Amérique à des fins de main-d’oeuvre. En plus,
le CD est présenté dans un très beau livret rigide, question de nous
donner le goût de nous procurer le CD plutôt que la version
numérique. (octobre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 34, 3 octobre 2014) |
L-A be /
SIX
½
|
Steph
Cameron –
Sad-Eyed Lonesome Lady
Sur son premier album, Steph Cameron semble revenir aux racines
mêmes du folk, un style que
Bob Dylan
a su rendre plus grand
que nature dans les années 1960. La jeune auteure-compositeure et
interprète de la Colombie-Britannique n’a pris que 3 jours à l’été
2014 pour enregistrer son album à Toronto. En plus de ses influences
folks des années 1960, on peut entendre certaines influences de
blues et de bluegrass. Elle possède un style unique à la guitare
avec un jeu sec et rythmé qui devient rapidement le coeur de
l’album, avec sa voix évidemment. Voici un premier album très réussi
par une chanteuse folk des temps modernes qui n’hésite pas à se
tourner vers ses inspirations de départ. (octobre 2014) |
Pheromone /
SIX
½
|
Adam Cohen
–
We Go Home
Adam Cohen a lancé
We Go Home à seulement une semaine de la
sortie d’un nouvel album par son père,
Leonard. Bizarrement,
Adam n’a jamais autant sonné comme son père avec un disque intimiste
de folk pop centré sur sa voix et la guitare acoustique. Avant de
présenter We Go Home, il avait complété un autre album entier
qu’il a jeté à la poubelle. Il a plutôt décidé de retrouver ses
racines, ses influences premières. Enregistré en partie à Montréal
et sur l’île d’Hydra en Grèce,
We Go Home
a été coréalisé par
son ami et collaborateur de longue date, le multi-instrumentiste
Don Miguel. Adam peut compter sur plusieurs musiciennes de grand
talent pour ce quatrième album, dont la violoncelliste, guitariste
et choriste Mai Bloomfield. (octobre 2014)
Vidéoclip :
« We Go Home »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 34, 3 octobre 2014) |
Rezolute
/
Universal
/
SIX
½
|
Counting
Crows –
Somewhere Under Wonderland
Après des années difficiles suite à la fin de leur contrat avec Geffen, le groupe rock alternatif de San Francisco revient en force
avec
Somewhere Under Wonderland. Plus relaxe et optimiste, le
groupe semble prêt à un renouveau après plus de 20 ans de carrière.
Les gars se permettent même de débuter l’album avec une longue
chanson de plus de 8 minutes avec différentes ambiances, « Palisades
Park », une décision ambitieuse mais qui fonctionne à merveille. Counting Crows n’hésitent pas à se promener entre un son rock
énergique, des pièces à tendance un peu plus country et des morceaux
de folk doux à la guitare acoustique. L’équilibre est plutôt bon
tout au long du disque et leurs fans y trouveront certainement
satisfaction. Le groupe présente probablement son meilleur album
depuis bien longtemps. (octobre 2014)
Vidéoclip :
« Palisades Park » |
Capitol /
Universal
½
|
Étienne Drapeau – T’es toute ma vie
C’est avec ce cinquième album qu’Étienne Drapeau fête ses 10 ans de
carrière, deux ans après
Le monde est beau. Il signe tous les textes et a demandé les
services de Marc Dupré à la direction artistique ainsi que
pour la composition de quelques musiques. La réalisation a quant
elle été confiée à
Gautier Marinof (Céline Dion,
Garou, Marc Dupré, Lynda Lemay, Patrick Norman).
La chanson-titre connaît déjà un immense succès depuis le début de
l’été. À l’image de la plupart des autres pièces, on y retrouve un
texte romantique et un rythme entraînant. On peut tout de même
découvrir quelques autres thèmes parmi les 12 titres de l’album dont
« Réparer les coeurs » qui a été écrite pour
Sainte-Justine au
coeur du monde dont Étienne est porte-parole.
(octobre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 34, 3 octobre 2014) |
Musicor
|
Pascal Dufour – Sur un fil
Cet ex-membre des
Respectables présente déjà son troisième
album solo. Le multi-instrumentiste et excellent mélodiste propose
des chansons remplies de questionnements sur notre mode de vie
effréné. Son style pop rock s’aventure parfois vers le folk, et il
présente des ballades d’une grande efficacité. Par contre, on
retrouve toujours quelques bonnes pièces énergiques qui peuvent
rappeler vaguement ses 17 ans avec le groupe rock le plus populaire
au Québec. (octobre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 36, 17 octobre 2014) |
Esperanto / MC
|
Electric Youth –
Innerworld
Electric Youth est un duo électro-pop de Toronto formé de Bronwyn
Griffin pour la voix et
Austin Garrick pour les musiques.
Le couple a formé le duo en 2009 avant de se faire découvrir grâce à
la bande originale du film
Drive en 2011. Ils proposent une
musique riche et très cinématographique qui a tout pour survivre aux
courants musicaux. C’est d’ailleurs leur objectif que leur album
devienne le préféré de gens qui ne sont pas encore nés. Avec
Innerworld, Electric Youth présentent enfin leur premier album
complet. Grâce à l’utilisation de nombreux synthétiseurs d’une autre
époque, le son de l’album est à 80 % analogique. Il est donc digne
de la musique électronique des années 1980, un accompagnement idéal
pour tout film d’adolescents de cette époque. Par contre, il demeure
plutôt unidimensionnel avec une constante mélancolie qui peut
devenir agaçante à la longue. (octobre 2014)
Vidéoclips :
« Innocence » -
« Runaway » |
Last Gang
|
Piers Faccini & Vincent Ségal –
Songs of Time Lost
Pour ce nouvel album, la voix et la guitare de Piers Faccini
s’accompagnent du violoncelle de Vincent Ségal pour interpréter
autant des reprises que des chansons originales. Faccini et Ségal se
sont rencontrés il y a 25 ans, et leur complicité musicale a été
instantanée. Après diverses collaborations à travers leurs carrières
respectives, les deux musiciens travaillent finalement ensemble sur
un album conjoint. On retrouve on peu tous les styles sur cet album,
même si le dénominateur commun demeure le lien entre la voix, la
guitare et le violoncelle. Des moments de blues et de jazz se
côtoient, et ce dans toutes les langues. On retrouve même un morceau
de créole, « Mangé pou le coeur » du Réunionnais
Alain Péters,
ainsi qu’une valse country, « Quicksilver Daydreams of Maria » de
Townes Van Zandt. Le répertoire napolitain traditionnel et
contemporain est également exploré. Faccini reprend deux de ses
titres de 1996, « A Half of Me » et « The Closing of Our Eyes ».
Quant à Ségal, il présente deux nouvelles chansons : « Cradle to the
Grave » et « Everyday Away From You ». (octobre 2014) |
No Format /
Naïve
/
SIX
|
Fiestango – Clair-obscur
L’ensemble Fiestango est le groupe de tango le plus en vogue à
Montréal.
Amélie Lamontagne (violon),
Geneviève Bigonnesse
(contrebasse) et Janie Caron (piano) sont accompagnées de
l’actrice Maude Guérin (voix),
Luis Lopez (cajon),
Frédéric Demers (trompette) et
Alexandre Ethier
(guitare). Clair-obscur
est un album qui se promène entre
l’ombre et la lumière avec une alternance de mélodies poignantes, de
violents accords et de sons doux. Le trio revisite de grandes
oeuvres du tango (« La Cumparsita »), mais aussi des morceaux
originaux dont « Les Mélanco-oliques » d’Helmut Lipsky. On
peut aussi entendre des oeuvres du Montréalais reconnu
internationalement
Victor Simon. L’ensemble Fiestango fête
ses 10 ans de carrière cette année et voici un très bon album pour
célébrer cet anniversaire. (octobre 2014) |
½
|
Interpol
– El Pintor
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Depuis plus de dix ans, à chaque nouvel album, les découvreurs pionniers
du premier Interpol – aussi noir que brillant – frétillent et trépignent
en attendant la sortie d’une nouvelle fulgurance. Et souvent,
malheureusement, l’espoir se mue en une déception plus ou moins
profonde. Si
Antics avait du mérite, les deux suivants ont fait sombrer
Interpol dans le quelconque… La seule preuve vivante du génie de ce
groupe se trouvait malheureusement dans le premier et grand disque solo
de son leader Paul Banks. Interpol avait-il encore son mot à dire
? Après une tournée estivale acclamée, Interpol a, avec
El Pintor,
comment dire… retrouvé la foi ! Le disque est émaillé de dix pièces
solides, foutrement bien écrites et dont les mélodies s’intègrent peu à
peu tant elles regagnent en épaisseur. Le son, si reconnaissable, et la
froideur urbaine du groupe retrouvent de leur superbe sans omettre une
énergie sèche (« Anywhere », « All The Rage Back Home »). Les New-Yorkais persistent également à jouer sur les ambiances et les
atmosphères parfois hypnotiques (« My Desire »), parfois plus étoffées
(« My Blue Supreme ») voir bruitistes (« Ancient Ways »). Pour pallier
au départ du bassiste
Carlos Dengler en 2010, c’est Banks
lui-même qui se colle (parfaitement) aux lignes. Il se remet également à
chanter avec verve, puissance et cette distance nonchalante qui le
caractérise depuis toujours. L’impact de son interprétation est
d’ailleurs non négligeable dans la réussite de ce cinquième disque
magistralement soutenu par l’immense travail de
Daniel Kessler à
la guitare et Sam Fogarino à la basse. Du grand luxe pour une
belle production. Interpol est bien plus beau vivant que mort. (octobre 2014)
|
|
Wiz
Khalifa –
Blacc Hollywood
Le rappeur est de retour avec son cinquième album, un disque sur
lequel il semble vouloir devenir un peu plus sérieux. Malgré tout,
on retrouve encore à profusion ses thèmes préférés de l’argent, de
la drogue et du sexe, avec quelques pièces aux ambiances de clubs de
danseuses. Plusieurs mélodies sont grandement réussies, mais il
manque une certaine dose de créativité à ses compositions et surtout
à ses textes pour faire de
Blacc Hollywood un album de
premier plan. On retrouve plusieurs collaborateurs célèbres, et
c’est là l’un des éléments les plus intéressants du disque. On peut
entendre entre autres
Juicy J,
Curren$y,
Nas,
Rick Ross,
Snoop Dogg et
Nicki Minaj. Sans être
mauvais, Blacc Hollywood
aurait eu besoin d’un coup de pouce
créatif pour en faire un album de grande qualité pour Wiz Khalifa. (octobre 2014)
Vidéoclips :
« We Dem Boyz » -
« KK » -
« Promises » |
Atlantic
/
Warner
|
Kimbra
–
The Golden Echo
La Néo-Zélandaise de 24 ans est de retour avec un deuxième album,
trois ans après
Vows
qui avait su attirer grandement l’attention. Mais c’est
surtout son duo avec
Gotye pour le mégasuccès « Somebody That
I Used to Know » qui l’a fait connaître du monde entier. Elle
présente encore une fois un excellent mélange d’indie pop et de R&B
avec de superbes mélodies vocales sur une musique inspirée et
enivrante. Elle s’entoure de nombreux collaborateurs d’horizons
divers avec des membres de
The Mars Volta,
Muse,
Silverchair, etc., en plus de
John Legend et
Bilal.
Pourtant, malgré ces gens aux styles très variés, Kimbra conserve un
contrôle parfait sur son album qui ne part aucunement dans toutes
sortes de directions. C’est sa personnalité qui ressort tout au long
des 12 pièces pour un album extrêmement cohérent jusqu’à la fin. En
ce sens, elle réussit un coup de maître qui rend
The Golden Echo
encore plus intéressant que son premier disque. Voici donc un
très bon exemple d’album qui emprunte aux styles du passé pour en
faire une très bonne musique actuelle. (octobre 2014)
Vidéoclips :
« 90s Music » -
« Miracle » |
Warner
½
|
La Bronze
– La Bronze
Actrice de talent, La Bronze s’est fait découvrir en tant qu’auteure-compositrice
et interprète dans le cadre de divers concours au Québec et en
Ontario. Elle signe maintenant la majorité des textes et des
musiques de son tout premier album. Elle propose un son pop rock
intégrant des influences électroniques qui peut s’apparenter au trip
hop de Portishead par moments. Réalisé par Sébastien
Blais-Montpetit (Radio Radio, DJ Champion,
Caracol), l’album compte aussi des collaborateurs de renom :
Misteur Valaire pour la musique de « Mon coeur est fauve » et
Moran pour le texte de « Pas de mâle ». Non seulement la musique
de La Bronze est originale, mais sa poésie présente des sonorités
grandement intéressantes qui nous accrochent littéralement. Voici
donc un premier album extrêmement réussi par cette artiste
débordante de créativité. (octobre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 33, 26 septembre 2014) |
High Life /
Kartel
½
|
The Mandevilles –
Windows and Stones
Pour son nouvel album, le groupe ontarien The Mandevilles a demandé
les services du réalisateur
GGGarth Richardson (Rage
Against the Machine,
Biffy Clyro). Encore une fois, le
groupe présente son mélange unique de rock ‘n’ roll et roots avec
une touche de country évidente par moments, un mélange qui peut
rappeler
Fleetwood Mac,
Tom Petty ou
Melissa
Etheridge.
Windows and Stones
a été enregistré à
Vancouver pratiquement
live en studio, ce qui donne plus que
jamais le feeling des concerts du groupe. En plus, le quatuor a
accueilli un 5e membre,
Waylon Glintz, et tous ont participé
à l’écriture du disque dans la collégialité. Il en résulte l’album
le plus cru du groupe, le plus près de ce qu’ils sont réellement sur
scène. En plus, ce troisième opus offre plusieurs excellentes
compositions. Il s’agit donc probablement de leur meilleur album à
ce jour pour The Mandevilles. (octobre 2014)
Vidéoclip :
« Hangovers » |
MDM /
SIX
|
Sinéad O’Connor –
I’m Not Bossy, I’m the Boss
Après une longue période de confusion, l’artiste irlandaise est
revenue avec un album sur lequel elle offrait ce qu’elle fait de
mieux, soit d’excellentes mélodies pop, sur
How About I Be Me (And You Be You)?
en 2012. Elle poursuit
dans la même tendance avec
I’m Not Bossy, I’m the Boss, qui
s’ouvre avec ce qui serait la chanson-titre de son disque précédent.
Elle présente plusieurs très bonnes chansons pop rock. Le
saxophoniste
Seun Kuti prête son instrument à la funky
« James Brown », alors que l’on peut entendre le travail de
Brian
Eno à différents moments, lui qui vient ajouter des textures à
la musique plus directe de Sinéad. Sans égaler ce qu’elle a produit
de meilleur au début de sa carrière,
I’m Not Bossy, I’m the Boss
présente une musique de qualité pour Sinéad O’Connor, question
de nous faire oublier ses années d’errance. (octobre 2014)
Vidéoclip :
« Take Me To Church » |
½
|
Opeth –
Pale Communion
Le groupe suédois qui existe depuis plus de 20 ans nous présente un
autre album dans la lignée d’Heritage,
paru en 2011. Leurs fans avaient alors crié à la trahison Opeth
ayant fait un virage plus progressif, laissant du même coup de côté
leur son death metal caractéristique. Ces fans risquent donc de
passer tout droit de
Pale Communion
qui donne encore une fois
dans un style beaucoup plus doux où les expérimentations
progressives dominent largement sur les ambiances gothiques qu’ils
créaient dans le passé. En échange, les amateurs de
King Crimson
et Deep Purple risquent de se retrouver dans la musique
d’Opeth qui tout en étant plus actuelle, peut facilement être
comparée avec ces légendes du rock des années 1970. Il y a deux
façons de prendre cet album : en le comparant avec ce qu’ils ont
fait auparavant ou en remettant les compteurs à zéro. Si on compare
Pale Communion
avec leurs oeuvres précédentes, on peut
effectivement trouver que le groupe se trahit lui-même et de ce
point de vue, on peut en ressortir plutôt négatif. Par contre, si on
ne prend que l’album tel qu’il est sans se préoccuper de leur passé,
on réalise que tous les ingrédients sont présents pour un album de
grande qualité et original. Un peu plus de puissance dans la
réalisation aurait toutefois été appréciée.
(octobre 2014) |
Roadrunner /
Warner
½
|
Bruno Pelletier & Guy St-Onge
– Musique & cinéma
Sur cet album, Bruno Pelletier s’associe au musicien multi-instrumentiste et réalisateur Guy St-Onge pour interpréter
quelques-unes des plus belles musiques de films avec de nouveaux
arrangements, plus symphoniques. Parmi les morceaux incontournables
chargés d’émotions, on retrouve « Le coeur est un oiseau » (Le
Party), « Calling You » (Bagdad Café), « Your Song » (Moulin
Rouge), « The Long and Winding Road » (Let It Be), « Against
All Odds » (Against All Odds), « Love Song » (50 First
Dates), et plusieurs autres. Cet album aux interprétations
magnifiques vous permettra de redécouvrir certaines des musiques de
films les plus populaires et de revoir les images qui y sont
associées. (octobre 2014)
Introduction
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 33, 26 septembre 2014) |
Musicor
½
|
Robert
Plant and the Sensational Space Shifters –
Lullaby and... the Ceaseless
Roar
Même si l’ex-Led Zeppelin
est finalement retourné dans son Angleterre natale après un long
séjour en Amérique, il poursuit ici dans la lignée de
Band of Joy
paru en 2010. Cette fois-ci par contre il
s’entoure de nouveaux musiciens, les Sensational Space Shifters, et
présente des chansons originales. Plant explore différents styles de
rock et de folk, atteignant même parfois des extrêmes ambiants
presque inquiétants, à la limite du new age. Souvent enivrante et
captivante, sa musique peut aussi aller dans des territoires plus
habituels avec un rock qui n’est pas sans nous rappeler le
Led Zeppelin de la période « Kashmir ».
Sur ce nouveau disque, Robert Plant réussit encore à prouver que
c’est possible de s’influencer du passé pour créer une musique
nouvelle. En fait, elle en devient même déstabilisante et il faut un
certain temps pour adhérer à ce style unique. Bon, il y a bien
quelques morceaux un peu plus soporifiques, mais l’ensemble demeure
de grande qualité. C’est seulement dommage que l’on ne puisse plus
entendre cette voix qui nous a fait vibrer, premièrement parce que
la puissance n’y est plus et deuxièmement parce que la musique
souvent douce ne s’y prête pas tellement. (octobre 2014)
Vidéoclip :
« Rainbow » |
Nonesuch
/
Warner
½
|
Robin
Schulz –
Prayer
Le DJ et producteur allemand a d’abord fait sa renommée en faisant
des remix de chansons populaires comme « Waves » de Mr. Probz
et « Prayer in C » de Lilly Wood & The Prick. Il n’est donc
pas bien surprenant que son tout premier album contienne
essentiellement des remix. En plus de ceux nommés précédemment, on
peut entendre « No Rest For the Wicked » de Lykke Li, « Rather
Be » de Clean Bandit, « A Sky Full of Stars » de Coldplay,
et plusieurs autres. On retrouve aussi une poignée de pièces
originales parmi les 20 titres que compte l’album de 67 minutes. La
particularité de Robin Schulz est qu’il offre une musique house
plutôt mélodique et légère, même si toujours très dansante.
Prayer est donc un album très agréable à écouter, et pas
seulement sur les planchers de danse. (octobre 2014)
Vidéoclips :
« Waves » (Mr. Probz) –
« Prayer in C » (Lilly Wood & The Prick) –
« Willst Du » (Alligatoah) –
« Sun Goes Down » (Jasmine Thompson) |
Tonspiel
/
Warner
½
|
Slipknot
-
.5: The Gray Chapter
Le groupe métal de Des Moines en Iowa nous arrive avec un premier
album en 6 ans, le premier depuis le décès du bassiste
Paul Gray
en 2010 qui les a tous grandement affectés. Il s’agit aussi de leur
premier enregistrement sans le batteur
Joey Jordison qui a
quitté en 2013. Malgré une section rythmique renouvelée, le groupe
n’a rien perdu de son dynamisme, et ce 5e disque studio pour Slipknot présente un mélange très efficace entre le métal brut de
leurs débuts et les lignes mélodiques des années plus récentes. Le
groupe poursuit habilement dans sa mission de nous en mettre plein
les oreilles avec cet album de 14 pièces totalisant près de 74
minutes. (octobre 2014)
Vidéoclips :
« The Negative One » -
« The Devil in I » |
Roadrunner /
Warner
½
|
Kinnie
Starr –
From Far Away
L’auteure-compositeure et interprète native de Calgary et maintenant
établie en Colombie-Britannique nous revient avec un nouvel album,
toujours dans le style indie rock avec de fortes influences de folk.
Aussi poète et rappeuse à ses heures, elle assume en plus le rôle de
réalisatrice et joue tous les instruments. Sur
From Far Away,
elle nous offre 10 titres totalisant seulement 32 minutes qui
naviguent entre chansons rock musclées et doux moments acoustiques.
Malheureusement, elle tente tellement de tout faire en si peu de
temps qu’elle en perd énormément de cohérence. L’album devient alors
rapidement décousu et il est bien difficile de demeurer captivé
jusqu’à la fin. Dommage, car ce n’est pas le talent qui manque chez
cette artiste multidisciplinaire. (octobre 2014) |
Aporia
|
The Wilderness of Manitoba
–
Between Colours
Le groupe indie folk canadien est en constante évolution, et c’est
encore le cas sur
Between Colours.
Le groupe ajoute encore
plus de richesse à son son folk de grande envergure. Parfois plus
rock, leur style devient aussi de plus en plus cinématographique. Le
groupe compte sur des collaborateurs d’envergure comme
Michael
Phillip Wojewoda (Rheostatics) au thérémine et
Alex
Lifeson (Rush) à la guitare pour un solo mémorable.
Between Colours contient une richesse d’instrumentation
incomparable grâce à l’ajout de synthétiseurs et la superposition de
plusieurs guitares, sans oublier l’alternance des voix entre
Will
Whitwham et
Amanda Balsys. (octobre 2014) |
Pheromone /
SIX
½
|
Karl Wolf
–
Stereotype
Le Montréalais d’adoption et Libanais d’origine est de retour avec
un nouvel album combinant R&B, pop et hip hop. Parmi les 16 chansons
de son cinquième album, on retrouve par contre peu de succès
instantanés. Il n’y a en fait que « Summertime » qui possède tout le
potentiel nécessaire pour atteindre les sommets. Pour le reste, il
s’agit essentiellement d’une musique R&B assez standard avec un
certain manque de créativité. À noter, sa bonne reprise énergique de
« Go Your Own Way » de Fleetwood Mac. (octobre 2014)
Vidéoclips :
« Summertime/Let’s Get Rowdy » -
« Go Your Own Way » |
Universal
½
|
SEPTEMBRE :
|
Jason
Mraz –
Yes!
Changement passablement important par rapport aux albums précédents
de Jason Mraz, Yes!
présente uniquement des chansons
acoustiques. Enregistré en compagnie du groupe folk féminin
Raining Jane, ce nouveau disque offre tout de même plusieurs
musiques accrocheuses, avec quelques titres entraînants. Il était
prévu au départ de ne réaliser qu’un projet parallèle sans grande
prétention, mais la qualité des chansons présentées a vite changé
l’objectif pour en faire son cinquième album officiel.
Yes!
nous livre encore sa bonne part de chansons d’amour. Après tout,
c’est devenu la marque de commerce de Mraz, surtout après le succès
planétaire de « I’m Yours ». Parmi les 14 pièces de l’album, on peut
entendre une reprise, « It’s so Hard to Say Goodbye to Yesterday »
de
Boyz II Men. Les chansons les plus intéressantes incluent
aussi le premier extrait « Love Someone », qui débute l’album en
force après une courte intro, en plus de « Best Friend » et « You
Can Rely on Me ». C’est encore un très bel album que nous offre
Jason Mraz, la suite logique de
Love is a Four Letter Word paru il y a 2 ans.
(chronique principale de septembre 2014)
Vidéoclip :
« Love Someone »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 25, 1er août 2014) |
Atlantic
/
Warner
½
|
Bleachers –
Strange Desire
Bleachers est un projet parallèle pour le guitariste du groupe
Fun.,
Jack Antonoff. Le groupe formé à New York présente
un son pop rock avec des influences new wave et des éléments
électroniques. Les refrains sont puissants et ces hymnes épiques
sont parfaits pour faire chanter la foule en choeur lors de
concerts. D’autres titres un peu plus doux peuvent venir compléter
une soirée en beauté et c’est ce mélange entre grandiose et
intimiste qui crée un album extrêmement intéressant à écouter. En
plus, il devient de mieux en mieux à chaque écoute, même si quelques
compositions moins originales, un peu trop inspirées du passé,
finissent par ressortir. Antonoff et sa bande peuvent compter sur
deux collaboratrices de renom en
Grimes, qui vient faire des
acrobaties vocales sur « Take Me Away », et Yoko Ono,
beaucoup moins spectaculaire sur « I’m Ready To Move On/Wild Heart
(Reprise) ». Voici un très bon premier disque par ce groupe qui
pourrait devenir à surveiller si Antonoff décidait de s’y consacrer
à temps plein. (découverte du mois de septembre 2014)
Vidéoclip :
« I Wanna Get Better » |
RCA /
Sony
½
|
Constance Amiot – 12ème
Parallèle
Constance Amiot est née en Côte d’Ivoire et a grandi au Cameroun
puis aux États-Unis. Elle puise donc ses influences dans les
musiques du monde pour nous offrir un son pop folk tout en douceur.
Elle propose plusieurs titres en français dont le premier extrait,
« Montparnasse », mais aussi de nombreux textes en anglais. Sur
« Résonances », Constance s’offre un superbe duo avec
Jean-Pierre
Nataf, leader du groupe
Les Innocents, très populaire
dans les années 1990. La douce guitare et la voix feutrée de
Constance Amiot nous bercent inlassablement tout au long des 12
pièces du disque qui s’enchaînent rapidement pendant moins de 34
minutes. (septembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 33, 26 septembre 2014) |
Artic
|
Angèle Arsenault
– Vivre! (2 CD)
Avant son décès le 25 février 2014, Angèle Arsenault avait travaillé
à de nouvelles chansons, enregistrées en 2012-2013. Voici donc
l’album posthume
Vivre!
qui contient 16 pièces dont 12
nouvelles de la part de l’Acadienne de l’Île-du-Prince-Édouard. Elle
passe le message de vivre pleinement notre vie en chantant, en
pleurant et en dansant avec nos amis et notre famille. Angèle était
sur le point de présenter un disque en anglais à ses fans acadiens
anglophones qui le réclamaient depuis longtemps et
Home est
offert ici en boni. Il contient 16 enregistrements bruts, sans ajout
d’instruments ou de voix. Voici donc le cadeau ultime à ses fans.
(septembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 31, 12 septembre 2014) |
Plages
|
Asa –
Bed of Stone
La Française d’origine nigériane présente un troisième album plus
pop, clairement moulé pour rejoindre un plus vaste auditoire. On
reconnaît toujours son phrasé unique qui la rend irrésistible en
plusieurs occasions. Par contre, sa musique perd pratiquement tout
ce qu’elle contenait d’influences africaines, incluant les textes en
yoruba. Elle coécrit deux chansons avec
Piers Faccini, dont
l’excellente « Bed of Stone »
qui donnera son titre à
l’album. Même si elle perd quelque peu de sa singularité avec
Bed
of Stone, Asa présente tout de même quelques bonnes chansons de
soul avec un très fort emballage pop.
(septembre 2014)
Vidéoclip :
« Dead Again » |
Naïve
/
SIX
|
Bernhari
– Bernhari
Véritable homme-orchestre,
Alexandre Leclerc-Bernier (alias Bernhari) présente une musique indie rock à tendance pop shoegaze en
français. Naviguant entre les univers de
Dumas,
My Bloody
Valentine et
Claude Léveillée, il propose une musique
unique, une certaine rêverie enivrante. Réalisé par
Emmanuel
Éthier (Jimmy Hunt,
Peter Peter,
Kandle),
ce premier album éponyme offre une belle profondeur musicale,
magnifiquement orchestrée. La voix douce et timide de Bernhari vient
s’ajouter telle un instrument de plus dans l’équation. Il semble
obsédé par une façon de chanter typiquement française, mais ces
manières se fusionnent suffisamment bien à sa musique pour qu’on en
oublie les inconvénients. Sans être un grand disque dans le genre,
voici un album intéressant et agréable à écouter.
(septembre 2014) |
Audiogram
|
Irina Björklund – La vie
est une fête
D’origine finlandaise, Irina Björklund a grandi en France où elle a
pu s’imprégner de la culture pop française. L’actrice, compositrice
et chanteuse est revenue en France après plusieurs années en
Amérique et a décidé de reprendre des chansons finlandaises dans la
langue de Molière. Réalisé par
Marc Collin et
Liset Alea,
La vie est une fête
s’inscrit dans la nouvelle vague de
musique pop française. La voix douce d’Irina honore parfaitement ces
chansons qui n’avaient jamais franchi la frontière finlandaise
jusqu’à ce jour.
(septembre 2014) |
Kaiho /
Naïve /
Naxos
|
Megan Bonnell –
Hunt and
Chase
Megan Bonnell est une jeune chanteuse, guitariste et pianiste folk
qui a grandi dans la campagne ontarienne avant de s’établir à
Toronto. Elle a parcouru l’Amérique du Nord avec
Justin Nozuka,
en plus de découvrir la scène internationale en compagnie de
John
Grant. Sur ce premier album, Megan nous propose une musique
douce et réconfortante empreinte d’une poésie unique pour une
chanteuse de cet âge. Les sonorités tout de même riches sont basées
avant tout sur la voix feutrée de la chanteuse, une guitare
acoustique subtile et un piano tout en douceur à l’occasion. Sans
révolutionner le genre, Megan Bonnell possède une émotivité bien à
elle qui permet d’offrir un bel album.
(septembre 2014) |
Nevado
/
SIX
|
DragonForce –
Maximum Overload
Le groupe power metal londonien DragonForce présente déjà un sixième
album en 15 ans de carrière. Le groupe n’a rien perdu de sa
rapidité, de sa précision et de sa virtuosité à travers ces années.
Pour
Maximum Overload, les gars ont décidé de travailler pour
la première fois avec un réalisateur extérieur,
Jens Bogren (Opeth,
Katatonia). Ce réalisateur leur a apporté une certaine
discipline qui les a forcés à travailler plus fort. Il en résulte un
album encore plus intense que par le passé. Le niveau de créativité
est aussi augmenté d’un cran, même si le groupe conserve les
éléments qui ont fait sa réputation comme les vieux sons de jeux
vidéo et le jeu de guitare unique. On ne retrouve qu’un
collaborateur sur l’album,
Matt Heafy (Trivium) qui
prête sa voix à trois titres dont le premier extrait, « The Game ».
Pour la première fois, le groupe fait une reprise d’une chanson bien
connue, et pas n’importe laquelle : « Ring of Fire » de Johnny
Cash. Ce moment surprenant nous arrive à la toute fin, lorsque
l’étourdissement est à son comble, mais leur version bien
personnelle en fait le moment fort du CD.
(septembre 2014)
Vidéoclip :
« The Game » |
Metal Blade /
Universal
½
|
Ariana Grande –
My Everything
La jeune chanteuse pop floridienne présente déjà son deuxième album.
Sur ce nouveau disque, elle s’entoure de plusieurs réalisateurs
talentueux pour donner un nouveau souffle à sa musique (Max
Martin,
David Guetta,
Benny Blanco,
Ryan Tedder,
etc.). Elle insuffle une énergie R&B à sa musique pop légère très
axée sur les années 1990, et du même coup, elle met encore plus en
évidence sa voix puissante. On peut entendre de nombreux chanteurs
invités dont Iggy Azalea,
The Weeknd,
Zedd,
Big Sean et plusieurs autres. Ariana rappelle beaucoup trop
Mariah Carey en de nombreuses occasions et elle aurait tout
intérêt à s’en détacher. Mais vocalement, il est certain qu’elle
s’amuse dans le même registre. En fait, ce qu’il manque encore à Ariana, c’est qu’elle se forge sa propre personnalité. Elle pourra
ainsi se différencier de ses concurrentes et devenir du même coup
une grande chanteuse pop. Car le talent y est, n’en doutez surtout
pas!
(septembre 2014)
Vidéoclips :
« Problem » -
« Break Free »
|
Republic /
Universal
|
In-Flight Safety –
Conversationalist
In-Flight Safety est un groupe de Halifax qui a été formé il y a une
dizaine d’années. Il tire ses influences essentiellement de la
musique britpop, dont de groupes comme Travis,
Coldplay
et Radiohead.
Arcade Fire et
U2 ne sont jamais trop loin non plus.
Sur ce troisième album complet, le groupe poursuit dans la direction
qu’il a établie il y a 5 ans sur
We Are an Empire, My Dear. Des chansons rock dynamiques aux
mélodies efficaces s’enchaînent à un bon rythme pendant 35 minutes.
Le seul inconvénient est qu’on ne peut se débarrasser de leurs
influences, qui semblent demeurer bien présentes dans chacune de
leurs compositions. Dommage, parce que
Conversationalist
s’avère tout de même un album agréable à écouter jusqu’à la fin.
(septembre 2014) |
Ooh La La /
Fontana North
|
Jorane
– Mélopée
Pour son 13e album en carrière, Jorane effectue un retour aux
sources avec du chant dans son propre langage, de la harpe et du
violoncelle. Les 11 variations sur les thèmes de la pureté et de
l’amour offrent un agréable moment de détente à son auditoire. Avec
Mélopée, Jorane semble n’avoir qu’un seul but : nous
permettre de nous évader tout en relaxation, et surtout sans
casse-tête ni questionnement. C’est donc particulièrement réussi
avec une musique cinématographique qui nous transporte carrément
ailleurs. Qu’il est bon de retrouver la Jorane qui nous avait
séduits au départ!
(septembre 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 29, 29 août 2014) |
La Meute
½
|
Vance Joy –
Dream Your Life Away
L’auteur-compositeur et interprète australien présente son tout
premier album. James Keogh (alias Vance Joy) propose une
musique folk pop aux mélodies d’une grande efficacité, extrêmement
accrocheuses. Construit autour du succès international « Riptide »,
Dream Your Life Away
contient quelques autres titres
intéressants comme « Winds of Change » en ouverture et « Best That I
Can » vers la fin. Par contre, l’ensemble devient rapidement
prévisible avec peu de pièces qui réussissent à se démarquer des
autres, et surtout des artistes qui l’ont influencé (Jack Johnson,
Mumford & Sons,
James Blunt,
Jason Mraz). Pour
les amateurs de crooners folks contemporains, Vance Joy vous
procurera peut-être quelques moments intéressants. D’autre part,
l’album ne répond assurément pas aux attentes créées autour de « Riptide »,
avec des musiques et des textes sans grande créativité.
(septembre 2014)
Vidéoclips :
« Riptide » -
« From Afar » -
« Mess is Mine » -
« First Time » |
Atlantic
/
Warner
½
|
King 810
–
Memoirs of a Murderer
King 810 est un groupe de nu metal de Flint, Michigan qu’on peut
comparer en partie à
Slipknot
et
Korn, avec aussi des
passages qui rappellent
Pantera par la voix et les riffs de
guitare. Après un album indépendant en 2012, le groupe présente son
premier disque pour Roadrunner Records. Il s’agit d’un long CD de 16
titres totalisant 68 minutes. Comme son titre l’indique,
Memoirs
of a Murderer plonge dans l’univers sombre et tordu d’un
meurtrier avec des textes certainement très durs et des atmosphères
dignes de films d’horreur. Le groupe réussit à alterner de belle
façon entre les rythmes rapides et les passages plus lents et très
lourds. Par contre, pour ce qui est de l’originalité, elle n’est pas
souvent au rendez-vous avec tous les clichés du métal qui sont
regroupés dans un même album. La voix dramatique de
David Gunn
est beaucoup trop exagérée et en plus, le son général de l’album
semble vieillot et dépassé. Finalement, il ne reste que bien peu de
bons éléments à se mettre sous la dent. Des pièces comme « Fat Around the Heart » et « Eyes » risquent de vous rester en tête, mais
ce sont là bien peu de bons moments parmi 16 pièces trop souvent
caricaturales. (septembre 2014)
Vidéoclips :
« Killem All » -
« Fat Around the Heart » -
« War Outside » -
« State of Nature » |
Roadrunner
/
Warner
|
La Roux –
Trouble in Paradise
Après le mégasuccès obtenu il y a 5 ans grâce au tube « Bulletproof »,
il n’est pas facile de revenir à la charge avec du matériel original
et aussi accrocheur pour La Roux. Ces années d’attente et d’angoisse
pour
Elly Jackson ont résulté au départ de son collaborateur
Ben Langmaid. Elle a souffert du syndrome de la page blanche,
d’attaques de panique, de pertes de voix, etc., l’obligeant à
reporter plusieurs séances d’enregistrement. Le titre de son nouvel
album n’a donc pas été si difficile à trouver. Par contre, à voir
tous les artistes électro-pop inspirés du new wave des années 1980
qui sont apparus au cours de ces dernières années, on réalise
aisément que La Roux a encore toute sa place dans le paysage musical
actuel. L’artiste britannique poursuit dans la même direction sur
Trouble in Paradise
qui puise encore largement dans les années
1980, peut-être même encore plus que son premier disque. Les
références à
David Bowie
demeurent encore présentes, mais elle s’inspire un peu plus du disco
et même du reggae (« Tropical Chancer »). Malgré des rythmes
dansants, La Roux présente une plus grande vulnérabilité dans son
écriture. Surtout, on n’y trouve plus de hits de la trempe de « Bulletproof »,
ce qui risque fort de la reléguer rapidement au second plan dans le
genre. Il s’agit tout de même d’un très bon album.
(septembre 2014)
Vidéoclip :
« Let Me Down Gently » |
Polydor /
Universal
½
|
Jenny
Lewis –
The Voyager
La chanteuse de Las Vegas revient avec un troisième album, mais déjà
6 ans se sont écoulés depuis son dernier, l’excellent
Acid Tongue. Sur
The Voyager, on réalise rapidement
le thème qui enveloppe l’ensemble des compositions. Infidélité,
mariage raté, déception et regrets s’enchaînent pour un véritable
album de défoulement. Musicalement, Jenny propose un son pop rock
avec quelques influences de country et de folk. Si on ignore les
textes, on n’a pas l’impression d’écouter un album déprimant, au
contraire. Elle nous propose une musique joyeuse et énergique qui
nous fait rapidement oublier le thème récurrent de la femme de 30
ans qui ne fait plus confiance aux hommes.
The Voyager
n’est
certainement pas un album renversant, mais il demeure tout de même
de qualité.
(septembre 2014)
Vidéoclip :
« Just One of the Guys » |
Warner
½
|
Lea Longo
–
Songs of a Siren
Sur cet album remarquable, la Québécoise Lea Longo présente une
musique jazz aux influences de mantra. Il s’agit d’un recueil de
chansons d’amour connues dont « Fever », « Here’s To Life », « The Very Thought of You » et « Love is All You Need ». Cette dernière
est aussi présentée dans une deuxième version à la toute fin, un mix
de
Ben Leinbach. La voix sensuelle de Lea, les très belles
harmonies vocales et les arrangements musicaux intégrant les choeurs
et mantras indiens au coeur de la musique créent un mélange
envoûtant. Évidemment, il faut un contexte bien particulier pour que
la musique se mêle agréablement à l’ambiance, mais la douceur des
interprétations vous séduira à tout coup.
(septembre 2014) |
Sweet Life
|
Manic Street Preachers –
Futurology
Le groupe britpop du Pays de Galles fait déjà carrière depuis plus
de 20 ans et il présente encore des albums de qualité à ses fans
fidèles. Tel qu’illustré par son titre, ce nouvel album propulse les Manic Street Preachers vers le futur, eux qui regardaient plutôt
derrière avec beaucoup de nostalgie depuis quelques années. C’est
donc un virage important que le trio réalise avec
Futurology.
Il nous présente des chansons à la fois énergiques et inspirées avec
de nombreux éléments d’électronique. Les moments rock surprennent
dans le répertoire du groupe, mais le groupe explore aussi en
plusieurs occasions le disco pour un album pop rock créatif. Un
album unique dans la discographie des Manic Street Preachers,
Futurology
constitue un excellent divertissement, à la fois par
sa qualité de production que par l’intelligence des compositions.
(septembre 2014)
Vidéoclips :
« Walk Me to the Bridge » -
« Futurology »
|
Columbia /
Sony
½
|
Pallbearer –
Foundations of Burden
Le groupe doom metal de l’Arkansas nous arrive avec un deuxième
album qui risque fort d’ébranler les fondations du métal.
Évidemment, on peut encore faire des parallèles avec
Black Sabbath avec un son
lourd et lent, ainsi que la voix plutôt haute de
Brett Campbell.
Par contre, un meilleur contrôle vocal de sa part le rend beaucoup
moins agaçant sur
Foundations of Burden. De plus, l’ajout
d’un nouveau batteur plus habile et dynamique en
Mark Lierly
sera assurément très bien accueilli. En fait, Pallbearer construit
sur la base solide du premier album, en apportant des modifications
importantes qui le font maintenant passer à un autre niveau.
Foundations of Burden contient seulement 6 morceaux, dont 4 qui
franchissent les 10 minutes, pour un total plus qu’acceptable de 54
minutes. Il s’agit d’un excellent disque, qui devient quelque peu
hypnotisant à la longue, mais qui demeure surtout agréable à écouter
jusqu’à la fin.
(septembre 2014) |
Profound Lore
½
|
Tom Petty
& The Heartbreakers –
Hypnotic Eye
Après un retour à la fin des années 2000, les Heartbreakers de Tom
Petty présentent peut-être leur meilleur album en plus de 30 ans
avec
Hypnotic Eye. Dès la pièce d’ouverture, « American Dream
Plan B », on perçoit une énergie nouvelle dans un rock ‘n’ roll plus
qu’efficace. « Fault Lines » poursuit dans le même veine alors qu’on
retrouve plus loin quelques pièces plus introspectives de très
grande qualité à tendance blues et jazz. Il est bien lointain le
temps où on ne pouvait que les comparer aux
Beatles. Sur
Hypnotic Eye,
on retrouve un bien bel équilibre entre pièces
punchées
et moments plus lents où la qualité des musiciens prend le devant de
la scène. Voici donc un album extrêmement agréable à écouter qui
risque fort de rallier leurs amateurs de la première heure, en plus
de s’attirer la sympathie d’un nouvel auditoire.
(septembre 2014) |
Reprise /
Warner
½
|
Rival Sons
– Great Western Valkyrie
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Deux ans après
Head Down, temps durant lequel Rival Sons a bouffé de l’asphalte
encore et encore, les Californiens de Rival Sons reviennent avec un
quatrième album enregistré en six semaines qui distille toujours ce rock
séculaire dignement hérité de
Led
Zeppelin et
Free avec un aspect plus acide. Avant tout,
outre une section rythmique solide, des mélodies puissantes, Rival Sons
possède une voix dantesque : celle de
Jay Buchanan. Dire qu’elle
est puissante serait un euphémisme, dire qu’elle est
bluesy
serait imprécis mais dire qu’elle est prodigieuse semble plus à-propos.
Quelque part entre Jim Morrison et
Ian Astbury… Tout au
long du disque, Rival Sons plonge dans les
seventies avec un son
résolument vintage, axé sur les guitares et les claviers
d’époque. Les ondes de chocs sont légions sur le disque, parfois ultra
percutantes et parfois plus dispensables. Le style est parfaitement
maîtrisé, la guitare tranche, la basse (de
Dave Beste, nouveau
membre…) groove et ronronne, la batterie claque fort et le
clavier soulève les ambiances. Du coup, « Electric Man » et son riff
gras, « Secret » et son clavier démoniaque, « Open My Eyes » et son
esprit soul font mouche. Mais, dès lors que le groupe pose le tempo et
s’ouvre aux balades
bluesy et soli éraillés, que la voix monte et
descend comme un manège de gosse, on touche aux splendeurs de l’essence
du rock : « Good Things » est le sommet mélodique d’un bon disque qui
aurait pu être une pépite.
(septembre 2014)
|
½
|
Royal
Blood –
Royal Blood
Après un mini-album de 4 pièces il y a quelques mois à peine, le duo
de Brighton en Angleterre présente un premier album complet. Par
contre, avec seulement 10 titres totalisant moins de 33 minutes,
leur album éponyme semble tout de même incomplet. En plus, on peut y
entendre 3 des 4 morceaux présentés sur
Out of the Black EP : « Come On Over », « Little Monster »
et l’excellente chanson-titre. Mais, il faut bien avouer que c’est
un album qui s’écoute vraiment bien que nous proposent Royal Blood.
Les comparaisons avec les
White Stripes et les
Black Keys
demeurent inévitables, avec l’envergure de
Muse et les
influences de
Led Zeppelin.
Leur son rock bluesé présente une très belle énergie et ne laisse
aucun moment faible sur l’album, qui s’écoute d’un trait. Seulement
une paire de compositions tombe quelque peu à plat, mais l’ensemble
est extrêmement réussi, surtout considérant que le duo n’a été formé
qu’il y a un an. Pour les amateurs de blues rock garage, Royal Blood
s’ajoute à vos options intéressantes.
(septembre 2014)
Vidéoclips :
« Out of the Black » -
« Little Monster » -
« Come On Over » -
« Figure It Out » |
Imperial Galactic
/
Warner
½
|
Brian
Setzer –
Rockabilly Riot! All Original
En 2005, Brian Setzer rendait hommage à Sun Records en présentant
l’album
Rockabilly Riot. En 2012, un album en concert portait le
même titre, et ce qui différencie celui-ci, c’est qu’on n’y trouve
que des chansons originales. Malgré tout, vous aurez souvent
l’impression d’entendre des reprises alors que les références et
clins d’oeil au passé sont nombreux. À tel point que l’originalité
n’est pas tant au rendez-vous... Malgré ce manque de créativité, on
ne peut pas lui en vouloir d’avoir essayé, après toutes ces années à
reprendre les classiques du rock ‘n’ roll. Et il faut avouer qu’il
présente tout de même un bon assemblage de chansons énergiques qui
vous feront taper du pied, tout en faisant remonter votre nostalgie
des années 1950.
(septembre 2014) |
Surfdog /
Universal
|
Sloan –
Commonwealth
Le groupe originaire d’Halifax (maintenant établi à Toronto)
présente en quelque sorte 4 mini-albums, écrits et enregistrés par
chacun de ses membres, et regroupés sur un même CD. Divisé en cartes
à jouer,
Commonwealth présente le côté carreau avec 5 pièces
de Jay Ferguson, le côté coeur avec 5 pièces de
Chris
Murphy, le côté trèfle avec 4 titres de
Patrick Pentland
et finalement, le côté pique avec 1 titre d’Andrew Scott.
Autant dans le concept que dans le son de l’album, on sent
l’influence des
Beatles,
avec des mélodies que ne renierait certainement pas
Paul
McCartney, surtout dans la partie appartenant à Ferguson. Murphy
présente une musique un peu plus psychédélique, alors que Pentland
propose un rock plus direct et que Scott expérimente pendant 17
minutes. Il existe donc une certaine cassure entre les 4 parties de
l’album, mais l’ensemble réussit malgré tout à demeurer cohérent.
Commonwealth
est un album ambitieux, mais qui répondra aux
attentes de nombreux fans ayant soif de renouveau.
(septembre 2014) |
Yep Roc
½
|
Tennis –
Ritual in Repeat
Tennis est un groupe qui s’est formé à Denver en 2010 et qui en est
déjà à son troisième album. Le groupe indie rock a ajouté une bonne
dose de pop à son deuxième album et il poursuit dans la même
direction sur
Ritual in Repeat. Ils travaillent à nouveau
avec Patrick Carney (Black Keys) pour environ la
moitié du disque. Il compte encore une fois sur une section
rythmique efficace, grâce surtout à la batterie de
James Barone,
et sur la voix unique d’Alaina Moore. Le groupe présente des
compositions de grande qualité avec de nombreuses pièces mid-tempo
efficaces et qui nous restent en tête. Surtout,
Ritual in Repeat
nous donne à tout coup le goût de le recommencer du début dès
qu’on arrive à la fin des 38 minutes.
(septembre 2014) |
Communion /
Universal
½
|
Willows –
Willows
Geneviève Toupin présente un premier album sous le nom de Willows, son alter ego et nouveau nom de scène. La Franco-Manitobaine offre un album essentiellement en français avec
quelques incursions vers l’anglais. Ses chansons folks sont
interprétées avec une grande douceur, toutes en subtilités. Elle
parle de ses racines et explore son biculturalisme. Pour ce
troisième album au total, elle s’entoure de nombreux collaborateurs
dont
Marianne Houle de
Monogrenade
(violoncelle,
voix), Antoine Gratton (arrangements),
Benoît Morier
(basse, direction artistique),
Guillaume Chartain (guitare,
voix, prise de son) et plusieurs autres. Même si
Willows
demeure fortement ancrée dans le folk, on y trouve aussi quelques
incursions dans le soul et la pop. Paradoxalement, l’album se veut
son plus personnel à ce jour, mais avec cette nouvelle identité,
elle semble du même coup s’en détacher. Il s’agit de son meilleur
album à ce jour et le passage vers Willows s’avère fructueux pour
l’artiste.
(septembre 2014) |
Sirène des plaines
/
SIX
½
|
Hedwig and the Angry Inch
(musique
du spectacle musical de Broadway)
Dans le spectacle musical de Broadway
Hedwig and the Angry Inch,
Neil Patrick Harris joue une chanteuse transsexuelle
allemande. On ne peut que faire des comparaisons avec le personnage
de Ziggy Stardust créé par
David
Bowie il y a 40 ans. Même musicalement Hedwig n’est pas si
loin de Ziggy avec plusieurs moments de rock ‘n’ roll énergique et
des passages plus mélodramatiques, bien rendus par Harris. L’album
s’écoute bien, mais il se veut avant tout un souvenir transportable
pour ceux qui ont assisté au spectacle.
(septembre 2014)
Les coulisses du spectacle (ABC) |
Atlantic
/
Warner
|
AOÛT :
|
Jennifer Lopez –
A.K.A.
Après plusieurs albums sans grand intérêt, Jennifer Lopez tente de
relancer sa carrière de chanteuse avec
A.K.A. Même si
RedOne
est toujours présent en tant que producteur exécutif,
elle s’entoure de gens qui peuvent la ramener en plein cœur de la
scène pop actuelle, comme
Pitbull,
T.I.,
Rick Ross
et
Iggy Azalea avec qui Jennifer fait des duos. C’est
Leon Youngblood qui réalise les pièces les plus intéressantes du
disque : « Acting Like That » (avec Iggy Azalea), « So Good » et la chanson-titre (avec T.I.). On peut entendre plusieurs ballades R&B
moins intéressantes, mais les moments les plus énergiques
réussissent à nous faire taper du pied, incluant la divertissante « Booty »
(avec Pitbull) en conclusion du CD. Une version de luxe de l’album
ajoute 6 titres additionnels. Sans nécessairement se remettre à
l’avant-plan de la scène pop, Jennifer réussit à présenter un album
bien de son époque incluant quelques éléments intéressants.
(chronique principale d'août 2014)
Vidéoclips :
« I Luh Ya Papi » -
« First Love »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 22, 11 juillet 2014) |
Capitol /
Universal
½
|
Tessanne Chin –
Count on my Love
Originaire de Kingston en Jamaïque, Tessanne Chin connaissait déjà
un certain succès dans son pays natal lorsque le monde entier l’a
découverte lors de sa présence à la 5e saison de
The Voice
aux États-Unis, concours qu’elle a remporté en bout de ligne. Pour
ce premier album, elle nous propose un excellent mélange de musique
R&B et pop avec plusieurs moments de reggae tirés directement de son
influence première. Quelques titres se démarquent de l’ensemble,
mais ce qu’on retient surtout, c’est sa polyvalence et son aisance à
passer d’un style à l’autre avec fluidité.
Count on my Love
réussit donc à demeurer cohérent jusqu’à la fin, malgré les diverses
explorations musicales. (découverte du mois d'août 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 23, 18 juillet 2014) |
Republic
/
Universal
½
|
Big
Wreck –
Ghosts
Le groupe grunge d’origine canadienne présente un deuxième album
depuis son retour en 2012 avec un nouvel alignement de musiciens. On
peut toujours entendre un son comparable à
Soundgarden,
Alice In Chains et
Led
Zeppelin, mais le groupe tente cette fois-ci une plus grande
exploration rock progressive. Il étend aussi son champ d’expertise
avec quelques passages acoustiques. Du même coup,
Ghosts
devient un album à plus large spectre musical que ce qu’ils nous
avaient offerts précédemment. Sans rien révolutionner, le groupe
présente un album solide, possiblement son meilleur à ce jour.
(août 2014)
Vidéoclip :
« Ghosts » |
Anthem /
Warner
½
|
The Brian Jonestown
Massacre
– Revelation
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Anton Newcombe est l’un des génies imprévisibles du rock
underground de ces vingt dernières années. Miraculeusement encore debout
et surtout vivant, Newcombe est soit disant clean depuis fin
2008. Le quatorzième album studio du Brian Jonestown Massacre sonne
comme une sorte de synthèse musicale des treize précédents. Très enclin
aux débordements mélodiques, aux expérimentations sonores sans limite ni
calcul, Newcombe et son
band apparaissent bien plus sages ici.
Après Who Killed Sgt. Pepper assez déjanté et
Aufhenben
très bigarré, Revelation apparaît comme un brûlot rock des plus
empiriques, à peine teinté de quelques trouvailles sonores discrètes.
Pourtant, c’est bien lui qui a composé, enregistré et même produit
intégralement cet énième disque sous son propre label sans la moindre
pression, si ce n’est celle qu’il s’impose à lui-même. Mais Newcombe
s’est tellement essoré depuis ses débuts qu’il devient difficile
d’analyser objectivement un nouvel album de son propre combo. Pour
autant,
Revelation reste un bel objet rock 'n' roll suintant le
garage et les égouts. Rien que pour la finesse de certaines mélodies (« Memory Camp ») et la fragilité des mots (« Food For Clouds »), Newcombe
déclenche encore l’allégresse mais sans exagération. Le gars a
clairement toujours la flamme et la brillance mais, ou mais (!), inutile
d’accorder trop d’importance à un disque qui se fond joliment dans une
discographie tellement émaillé de pépites qu’il n’apparaîtrait
certainement pas parmi les plus belles réussites.
(août 2014)
|
|
Common
–
Nobody’s Smiling
Le rappeur de Chicago est de retour avec un nouvel album, son
premier en trois ans. Sur ce disque, il fait part de son inquiétude
par rapport à la situation de sa ville. Pour l’occasion, il
s’entoure de nombreux artistes originaires de Chicago, dont
No.
I.D.,
Dreezy,
Lil Herb et
Malik Yusef. Il
s’agit peut-être ici de l’un de ses albums les plus durs à ce jour
avec non seulement des textes dénonciateurs, mais aussi des rythmes
souvent agressifs. Malgré tout, il n’approche certainement pas la
dureté des pièces de
Yeezus
de
Kanye West à lesquelles
il a participé. Common présente plusieurs compositions de qualité
parmi les 10 pièces offertes.
Nobody’s Smiling
est en fait
son meilleur album depuis un bon moment, peut-être depuis
Be
paru en 2005.
(août 2014)
Vidéoclips :
« Kingdom » -
« Diamonds » |
Def Jam /
Universal
½
|
Da Cruz –
Disco E Progresso
Da Cruz est né de la collaboration entre la chanteuse brésilienne
Mariana Da Cruz et le musicien électronique
Ane H. Bien
décidée à changer notre vision de la musique brésilienne, Mariana
apporte une nouvelle couleur à la bossa nova avec l’intégration de
différentes influences allant du disco au jazz en passant par le
funk, l’afrobeat, le dancehall et la samba. Ce quatrième album du
groupe est un disque double en deux parties bien distinctes.
D’abord, le
bright side
contient une musique festive toujours
rythmée qui demeure chaude malgré les nombreux éléments
électroniques qu’elle inclut. Quant au
dark side,
on y
retrouve des rythmes un peu plus durs aux influences industrielles,
incluant du new wave et des sons indus, avec des thèmes exprimant le
désarroi d’un peuple devant la situation économique de son pays.
Voici un très bon album de musique du monde aux influences variées.
(août 2014)
Vidéoclip :
« Bola da Discoteca »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 26, 8 août 2014) |
S.P.A.C.E. /
SIX
½
|
Lana Del Rey –
Ultraviolence
Après un premier album qui a créé tout un émoi en 2012 malgré de
nombreuses faiblesses, Lana Del Rey a su peaufiner son style et elle
nous revient avec un deuxième essai beaucoup plus senti. Réalisé par
Dan Auerbach des
Black Keys, l’album possède une
atmosphère sombre toute particulière dans laquelle la mélancolie ne
se dément pas jusqu’à la fin. Il s’agit donc d’un album dense, mais
qui réussit tout de même assez rapidement à nous séduire. On y
retrouve peut-être peu de hits instantanés, mais on peut entendre
par contre des compositions extrêmement satisfaisantes. Avec
Ultraviolence, la New Yorkaise répond enfin aux attentes créées
autour de son premier enregistrement. Un excellent album de pop
alternative avec de la substance!
(août 2014)
Vidéoclips :
« West Coast » -
« Shades of Cool »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 22, 11 juillet 2014) |
Interscope /
Universal
½
|
FaltyDL –
In the Wild
Drew Lustman (alias FaltyDL) présente un heureux mélange de
house, techno hardcore, drum ‘n’ bass, dubstep et garage sans jamais
véritablement se spécialiser dans aucun de ces styles. Le
New-yorkais adore les changements brusques et nous déstabilise
constamment. Il n’est donc pas le candidat idéal pour emplir les
planchers de danse. Pour ce quatrième album studio, FaltyDL a
collaboré avec l’artiste visuel
Chris Shen
pour créer en
quelque sorte une collection de sons et d’effets spatiaux qui nous
semblent plus visuels qu’auditifs. On a l’impression de voir les
grands espaces sauvages à l’écoute de plusieurs pièces, d’où le
titre de l’album,
In the Wild. Le disque totalement
instrumental présente des arrangements plus près que jamais de la
musique de film. Il n’y a qu’un pas à faire pour que FaltyDL plonge
dans l’électro-symphonique.
In the Wild
n’est certainement
pas un album facile d’approche, mais après quelques écoutes, vous
découvrirez une excellente musique d’ambiance qui risque plus de
plaire aux amateurs des
Flaming Lips qu’aux fans de house
dansant. Voici donc un très bon disque d’électro expérimentale.
(août 2014) |
Ninja Tune
½
|
Fatboy Slim –
Bem Brasil (2 CD)
Le DJ Fatboy Slim profite de l’année de la Coupe du monde au Brésil
pour présenter sa version bien personnelle de la musique
brésilienne. Le premier CD présente des pièces dansantes extrêmement
énergiques qui feront assurément bouger bien plus que les fans de
bossa nova avec leur approche house et dubstep. On y retrouve même
« Put Your Hands Up For Detroit » de
Fedde Le Grand qui
devient pour l’occasion « Put Your Hands Up For Brasil ». Le
deuxième CD présente quant à lui des pièces un peu plus ambiantes
pour la fin de soirée. On y trouve entre autres deux pièces de
Gilberto Gil, cette légende de la musique brésilienne. Avec ces
deux disques, Fatboy Slim nous permet de voir le Brésil d’un autre
oeil, mais toujours de façon aussi festive.
(août 2014) |
Decca /
Universal
½
|
The Flaming
Lips –
7 Skies H3
Après plus de 30 ans d’existence, le groupe rock alternatif
américain ne s’est pas assagi, et surtout, il n’a rien perdu de son
désir d’explorer de nouveaux horizons. En 2011, il se lançait dans
la composition d’une pièce s’étendant sur rien de moins que 24
heures, 7 Skies H3.
Pour en faire un format un peu plus
commercialisable, la composition a été divisée en 10 pièces
totalisant 50 minutes. On y retrouve de nombreux passages
instrumentaux, des moments expérimentaux totalement cacophoniques,
ainsi que des morceaux plus atmosphériques dans le pur style des Flaming Lips. Définitivement pas un album facile d’approche,
7
Skies H3 se présente surtout comme une autre oeuvre unique dans
le vaste répertoire du groupe, ce qui devrait du même coup combler
ses fans.
(août 2014) |
Warner
|
The Gaslight Anthem –
Get Hurt
De moins en moins punk et de plus en plus accessible, The Gaslight
Anthem prend un tournant vers le rock des années 1970 sur ce
cinquième album. Ils ont aussi un petit quelque chose de
Pearl
Jam qui nous fait oublier les comparaisons avec
Bruce
Springsteen des derniers albums. Par son côté pop,
Get Hurt
risque fort de devenir le plus populaire du groupe à ce jour.
Par contre, même si plusieurs mélodies méritent qu’on y revienne à
plusieurs reprises, les compositions semblent manquer dramatiquement
de personnalité, comme si on avait été piger allégrement dans le
panier d’influences à chaque pièce. C’est un album qui s’écoute
bien, mais qui manque de créativité pour en faire la bombe qu’on
aurait pu espérer.
(août 2014)
Vidéoclips :
« Get Hurt » -
« Rollin’ and Tumblin’ » |
Island
/
Universal
|
Ghost Town –
The After Party
Ghost Town est un jeune groupe d’Hollywood qui fusionne habilement
les genres. Ils présentent en effet un rock énergique avec une
direction emo et des mélodies pop, sans oublier une forte tendance
vers l’électronique et le dubstep, avec même quelques influences
métal / industriel. Malgré une sensibilité pop, ils peuvent aussi
par moments se fondre admirablement dans un contexte de film
d’horreur avec des pièces comme « You’re So Creepy » et « Hocus Pocus ». C’est surtout la voix du chanteur, Kev Ghost, qui
ramène constamment le groupe sur le chemin de la musique pop plus
conventionnelle. Ghost Town offre tout de même sa bonne part de
morceaux grinçants qui peuvent les rendre plus attrayants pour un
auditoire plus alternatif. C’est seulement dommage que le mélange
des styles ne soit pas toujours totalement réussi.
(août 2014)
Vidéoclip :
« You’re So Creepy » |
Fueled By Ramen
/
Warner
|
Ranee Lee
–
What’s Going On
La Montréalaise d’adoption présente son 12e album en carrière. La
grande dame du jazz canadien signe 3 des 10 pièces en plus de
reprendre des standards du jazz, du soul et du reggae. Elle est
accompagnée pour l’occasion par plusieurs musiciens de renom dont
les pianistes Taurey Butler et
Chad Linsley, le
guitariste Richard Ring et le saxophoniste
Chet Doxas.
Le quatuor à cordes Birds on a Wire participe aussi à quatre
chansons. Parmi les morceaux les plus célèbres que nous offre Ranee
Lee, on retrouve le classique « What’s Going On » de Marvin Gaye
qui est devenu la chanson-titre du disque, ainsi que « One Love » de
Bob Marley qu’elle interprète avec trois de ses
petites-filles. « I Mean You » de
Coleman Hawkins,
Jon
Hendricks et
Thelonius Monk possède un rythme latin,
alors que « Lazy Afternoon » de John Latouche et
Jerome
Moross nous plonge dans une ambiance cinématographique. Avec
What’s Going On, la chanteuse présente un bon aperçu de tout son
registre musical, tout en faisant briller sa voix unique plus que
jamais. Un très bon album de jazz d’ambiance!
(août 2014) |
Justin Time
/
SIX
½
|
Linkin
Park –
The Hunting Party
Après une association au réalisateur
Rick Rubin pour trois
albums, Linkin Park prend un virage pour The Hunting Party
avec
Brad Delson et
Mike Shinoda qui co-réalisent le
disque. L’autre tournant important est que le groupe délaisse les
ambiances électroniques des derniers albums pour revenir à un son
rock plus pur. Ce retour aux sources risque d’être plutôt bien reçu
de la part de leurs fans de la première heure, puisque c’est dans ce
style que le groupe est à son meilleur. Plusieurs pièces possèdent
le potentiel de devenir des classiques de Linkin Park et certains
artistes de renom viennent participer à cette renaissance du groupe
métal californien. Notons entre autres
Page Hamilton (Helmet)
et Tom Morello (Rage Against the Machine,
Audioslave). Avec
The Hunting Party, Linkin Park fait un
retour en force et reprendra assurément la place qui lui revient sur
la scène métal.
(août 2014)
Vidéoclip :
« Until It’s Gone » |
Warner
½
|
Luluc
–
Passerby
Luluc est un duo indie folk australien qui s’est formé il y a une
quinzaine d’années. Il leur aura fallu par contre attendre 2008
avant de présenter un premier album à leurs fans australiens. Six
ans plus tard, ils arrivent avec leur deuxième album, offert en
Amérique cette fois. Ils avaient passablement attiré l’attention
avec leur premier disque, mais ils prennent un nouvel élan avec ce
nouvel opus, coréalisé par
Aaron Dessner (The National).
Passerby
demeure un album en toute simplicité malgré l’ajout
de certains instruments à la base folk. Ces ajouts demeurent subtils
et chaleureux, et ils apportent juste ce qu’il faut de nuances aux
10 très belles chansons d’amour. Pas facile de demeurer créatif dans
un style tant exploité depuis des décennies. Le groupe réussit tout
de même à nous offrir un vent de fraîcheur. Une très belle réussite
si vous aimez votre musique bien calme.
(août 2014) |
Sub Pop
½
|
Mastodon –
Once More ‘Round the Sun
Le groupe de métal alternatif d’Atlanta présente un sixième album en
15 ans de carrière. Ils explorent cette fois-ci les mélodies les
plus accessibles que l’on pouvait retrouver sur leur précédent
disque,
The Hunter, avec un son plutôt hard rock. On retrouve même
plusieurs influences du rock des années 1970, avec par exemple « High
Road » qui peut nous rappeler
Thin Lizzy. Le rock progressif
est toujours présent dans leur son, mais le grunge / sludge n’est
jamais bien loin non plus avec
Alice In Chains qui nous
viennent en tête en certaines occasions. Même si Mastodon présentent
certainement leurs compositions les plus accessibles à ce jour, il
reste que la plupart d’entre elles demeurent à la fois très
inspirées. Voici donc un solide album qui s’avère aussi bien
agréable à écouter.
(août 2014)
Vidéoclip :
« High Road » |
Reprise /
Warner
½
|
Phillip Phillips –
Behind the Light
Le chanteur pop rock de la Georgie s’est d’abord fait découvrir à
l’émission American Idol,
surtout qu’il a remporté les grands
honneurs de la 11e édition.
Behind the Light
est son deuxième
album depuis sa sortie de l’émission. On peut encore y entendre des
influences évidentes du
Dave Matthews Band, avec aussi des
éléments inspirés de
Jason Mraz et
Jack Johnson. Il
ajoute également des influences folks à la
Mumford & Sons et
The Lumineers. Son aisance à la guitare acoustique et sa voix
soul viennent toutefois contraster avec la production d’envergure
meublée d’arrangements orchestraux. À l’ouverture de l’album, on se
dit qu’il s’agit d’un style qui lui colle bien à la peau. Par
contre, la redondance prend ensuite rapidement le dessus sur la
surprise pour un album qui finalement n’impressionne pas tant dans
sa deuxième moitié. Le contenant semble dominer largement le contenu
et même si l’emballage lui va bien, il cache l’évidence de certaines
faiblesses créatives.
(août 2014)
Vidéoclip :
« Raging Fire » |
Interscope /
Universal
½
|
Quatuor Ébène –
Brazil
Sur ce nouvel album du quatuor à cordes, c’est le Brésil qui est à
l’honneur en cette année de Coupe du monde de soccer. Pour
l’occasion, ils peuvent compter sur deux voix célèbres : celles de
Stacey Kent et
Bernard Lavilliers. En plus des trois
chansons de Lavilliers, on peut entendre des reprises célèbres de
Stevie Wonder (« I Can’t Help It »),
Wayne Shorter (« Ana
Maria »), Sting (« Fragile »),
Tom Jobim (« Aguas de Marços »), Jim Tomlinson
(« The Ice Hotel »), Charlie
Chaplin (« Smile »), etc. Ils présentent ici une fusion de bossa
nova et samba avec des rythmes et influences de divers pays. Ce
mélange très agréable à l’oreille vous transportera assurément sous
le chaud soleil du Brésil, et ce pendant plus de 66 minutes.
(août 2014) |
Erato /
Warner /
Naxos
|
Ed
Sheeran –
X
Le jeune chanteur pop rock anglais à forte tendance folk nous
revient avec un deuxième album qui poursuit dans la même direction
que son premier disque. Il présente encore une fois une bonne dose
de chansons d’amour et on peut toujours le comparer à
Jason Mraz.
Là où il se différencie de son alter ego américain, c’est lorsqu’il
utilise des rythmiques inspirées du hip hop. Cette tendance s’avère
particulièrement évidente sur « Sing », une collaboration avec
Pharrell Williams. Celui-ci collabore à une autre chanson un peu
plus tard, « Runaway ». L’inclusion de rap dans quelques pièces du
disque apporte une touche différente et originale à l’album et aide
du même coup Sheeran à se distinguer de la masse de chanteurs pop
rock qui s’accompagnent à la guitare acoustique. Avec
X,
le
chanteur britannique présente son meilleur opus à ce jour.
(août 2014)
Vidéoclips :
« Sing » -
« One » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Trey
Songz –
Trigga
Le sixième album de Trey Songz n’était même pas encore disponible
qu’on en trouvait déjà quatre extraits sur les palmarès. Pas
surprenant donc que
Trigga
soit son album le plus commercial
à ce jour, et possiblement l’un des albums de R&B contemporain les
plus accessibles. Les morceaux incontournables incluent « Cake », « Foreign »
(en 2 versions dont un remix mettant en vedette
Justin Bieber),
ainsi que « Nana ». En plus de Bieber, Trey Songz peut compter sur
la présence de plusieurs chanteurs de renom dont
Nicki Minaj,
Mila J et
Juicy J. Dans ses textes, le séducteur est
bien loin de s’assagir. Au contraire, sa confiance ne semble plus
avoir de limites vis-à-vis les femmes. Mais, une musique inspirée et
une production de grande qualité nous permettent d’oublier quelque
peu les textes souvent prétentieux du chanteur de la Virginie. Voici
donc un album de grande qualité, assurément son meilleur à ce jour.
(août 2014)
Vidéoclips :
« Nana » -
« SmartPhones » -
« Foreign » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Spoon
–
They Want My Soul
Le groupe indie rock d’Austin au Texas existe déjà depuis 20 ans et
il présente son huitième album studio. Après
Transference
en 2010 qui contenait un mélange de démos et
pièces studio, le groupe a pris une pause pour permettre à ses
membres de se lancer dans des projets personnels, le plus
intéressant étant certainement celui de
Britt Daniel qui a
formé Divine Fits avec
Dan Boeckner (Wolf Parade). Spoon effectue donc un retour quatre ans plus tard, complètement
revigoré. Les gars semblent bénéficier d’une meilleure cohésion,
pour l’un de leurs albums les plus efficaces depuis longtemps. On
retrouve de solides compositions sur
They Want My Soul
qui
font que l’album n’a rien à envier aux meilleurs enregistrements du
groupe à ce jour. Sans contenir véritablement de succès instantanés,
le disque inclut tout de même de très bonnes mélodies, grandement
accrocheuses. Voici donc un excellent album à ajouter à votre
collection.
(août 2014)
Vidéoclip :
« Do You » |
Republic /
Universal
½
|
A
Sunny Day in Glasgow –
Sea When Absent
Ben Daniels et ses soeurs
Lauren et
Robin ont
commencé à enregistrer ensemble au milieu des années 2000 et ils en
sont maintenant à leur quatrième album. Ils présentent un son indie
pop aux influences shoegaze à la
My Bloody Valentine. Pour la
première fois sur
Sea When Absent, Ben s’est retiré de la
réalisation, ainsi que de l’écriture des textes et mélodies vocales.
Le groupe de Philadelphie présente un son plus direct, laissant de
côté l’écho et les nombreux effets utilisés abondamment sur ses
enregistrements précédents. On y retrouve également d’excellentes
mélodies accrocheuses qui en font certainement leur album le plus
pop à ce jour. Finalement, que Ben prenne un peu moins de place est
peut-être une très bonne chose pour le groupe qui semble trouver un
nouveau souffle. Malgré ce changement de cap, les fans du groupe ne
seront pas trop déboussolés puisque le son typique au groupe avec
différentes textures est toujours bien présent. Il ne s’agit en fait
que d’une simple évolution pour un groupe qui préfère foncer vers
l’avant que regarder vers l’arrière. Seul l’avenir saura nous dire
si A Sunny Day in Glasgow a pris la bonne direction, mais il semble
que le virage soit particulièrement réussi sur
Sea When Absent.
(août 2014) |
Lefse /
Red Ink
½
|
Tank
–
Stronger
Le chanteur R&B de Milwaukee nous arrive avec un nouvel album après
avoir collaboré avec
Tyrese et
Ginuwine dans
TGT.
Malgré son titre qui crée de grandes attentes,
Stronger
tombe
beaucoup trop rapidement dans les clichés du genre, surtout les
ballades. Rien ne réussit véritablement à nous transporter. Les
quelques tentatives un peu plus rythmées nous donnent quelque peu
confiance, mais c’est de courte durée. C’est le cas entre autres dès
l’ouverture avec « You’re My Star » avec
Kelly Rowland à
l’arrière-plan. C’est un album franchement ennuyant que nous propose
Tank, peut-être son plus faible à ce jour, ironiquement.
(août 2014)
Vidéoclip :
« You’re My Star » |
Atlantic
/
Warner
|
Les Tavarneux –
Mort de soif... (2 CD)
Les Tavarneux nous offrent
un rock québécois énergique et rempli d’humour qui nous plonge dans
l’univers festif des soirées bien arrosées. Quelques éléments de
folk et de country viennent aussi teinter leur son qui peut rappeler
Plume Latraverse,
Mononc’ Serge
et
Les Colocs.
Après deux ans de travail intense, le groupe dirigé par
Marc-Alain Lavoie
(auteur-compositeur, chanteur, guitariste et harmoniciste) nous
offre rien de moins qu’un album double de 28 titres totalisant 92
minutes. Même si plusieurs des pièces présentées possèdent de belles
qualités et font taper du pied, on en vient à atteindre une certaine
saturation de tounes de taverne. Une sélection des meilleurs
morceaux aurait probablement été préférable pour un album plus
concis. Une chose est certaine : leur musique est toute indiquée
pour être jouée dans les bars, à tel point qu’on peut difficilement
les imaginer sur d’autres scènes.
(août 2014) |
Prod.Guitare kc
|
Robin
Thicke –
Paula
Après le succès inattendu de « Blurred Lines » l’an passé, le
chanteur R&B récidive déjà avec un nouvel album. Sorti juste à temps
pour la saison estivale,
Paula
présente une musique soul
légère et ensoleillée qui vous permettra d’accompagner agréablement
votre été. Le CD débute en force en ce sens avec « You’re My Fantasy »
et le premier extrait, « Get Her Back ». Quelques ballades viennent
quelque peu changer l’ambiance, mais l’ensemble demeure un bon
divertissement léger. Difficile par contre d’y trouver un autre
succès de l’ampleur de « Blurred Lines » qui a battu plusieurs
records.
(août 2014)
Vidéoclip :
« Get Her Back »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 23, 18 juillet 2014) |
Star Trak /
Interscope /
Universal
½
|
JUILLET :
|
Jack
White –
Lazaretto
Ce 2e album solo du génie de la guitare et ex-White Stripes
nous arrive seulement deux ans après
Blunderbuss, mais il réussit encore une fois à évoluer à
travers son propre univers personnel. Oui on peut toujours faire des
références à ses projets précédents (Raconteurs,
Dead
Weather, etc.), mais la créativité demeure au rendez-vous. Sur
Lazaretto, ce fou de blues intègre des violons en plus de la
guitare slide et du piano, question de s’éloigner encore un peu plus
du son blues garage minimaliste qui l’a rendu célèbre. Par contre,
les arrangements demeurent simples et un peu sales, ce qui fait
partie depuis longtemps de sa marque de commerce. Les textes de
Lazaretto
sont inspirés d’écrits de jeunesse, mais ajustés au
goût du jour et orientés vers le futur. Musicalement, l’album
contient les pièces les plus bizarres de White depuis longtemps.
Changements de rythmes et de styles improbables, sonorités
extravagantes et arrangements crus font de ce disque une œuvre d’art
en soi. Évitez les comparaisons puisque vous vous tromperez
assurément. Jack White demeure un personnage unique et son nouveau
disque vous lancera de nombreux défis mais finira par vous combler
en bout de ligne. (chronique principale de juillet 2014)
Vidéoclip :
« Lazaretto » |
Third Man /
Columbia /
Sony
½
|
Ought –
More Than Any Other Day
Ought est un quatuor de Montréal qui a débuté en 2011 et qui joue un
son indie rock / post-punk. Ils possèdent aussi des influences new wave et présentent des moments lourds passablement près du métal.
More Than Any Other Day
est leur tout premier album complet qui
permettra enfin de les découvrir au-delà de la scène locale. On peut
y entendre des influences du post-grunge des années 1990, mais aussi
du rock alternatif des années 1970 et 1980. Le punk n’est jamais
bien loin, mais on peut aussi entendre de longs passages plus
expérimentaux. On retrouve donc un mélange d’influences qui pourrait
devenir cacophonique après un moment, mais au contraire, le groupe
réussit à remarquablement regrouper ces différents genres en un tout
cohérent qui leur est bien personnel. Ought ne nous propose
définitivement pas un album facile d’accès, mais il présente
suffisamment de belles qualités pour qu’on veuille suivre leur
évolution. (découverte du mois de juillet 2014) |
Constellation
½
|
Afrojack –
Forget the World
Nick Van De Wall (alias Afrojack) est un DJ des Pays-Bas qui
s’est fait remarquer ces dernières années grâce à des collaborations
avec
David Guetta et
Pitbull, en plus d’avoir remixé
des pièces de
Madonna et
Lady Gaga. Avec
Forget the World, il présente son tout
premier album pour lequel il peut compter sur de nombreux
collaborateurs dont
Snoop Dogg,
Wiz Khalifa et
Sting. La présence de ce dernier peut d’ailleurs sembler un peu
bizarre sur « Catch Tomorrow », alors qu’il ne semble pas du tout à
l’aise dans ce contexte dansant. Afrojack est non seulement un
maître du rythme, mais il possède aussi un sens inné de la mélodie,
faisant en sorte qu’il propose non seulement des morceaux sur mesure
pour les planchers de danse, mais aussi pour la radio. Le succès
instantané « Ten Feet Tall » ressemble à une version techno de
Coldplay et il est possible de faire quelques liens du genre au
cours du CD. Les succès s’enchaînent et
Forget the World
s’apparente en bout de ligne à une simple compilation, plutôt qu’à
un album présentant une certaine cohérence. Les pièces pour vous
faire danser ne manquent pas, mais l’originalité, un peu plus.
(juillet 2014)
Vidéoclip :
« The Spark » (feat. Spree Wilson)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 18, 13 juin 2014) |
Island
/
Universal
|
Lily Allen –
Sheezus
La chanteuse pop rock de Londres présente son premier album en 5
ans. Après deux disques de grande qualité qui ont beaucoup plu aux
critiques, les attentes étaient grandes pour
Sheezus.
Malheureusement, le disque déçoit quelque peu avec des compositions
qui ne semblent pas être à la hauteur à la première écoute, ce qui
se confirmera aux écoutes subséquentes. Depuis 5 ans, le visage de
la musique pop a passablement changé et elle semble ne se retrouver
qu’une joueuse parmi tant d’autres, sans grande originalité. La
fraîcheur de ses débuts n’y est plus et c’est sans grande excitation
que l’on écoute les 12 pistes (plus deux titres bonis).
(juillet 2014)
Vidéoclips :
« Hard Out Here » -
« Somewhere Only We Know » -
« Air Balloon » -
« Our Time » -
« Sheezus »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 16, 30 mai 2014) |
Parlophone
/
Warner
½
|
Tori Amos
–
Unrepentant Geraldines
Tori Amos est de retour avec un album de chansons originales. Par
contre, cette fois-ci, elle semble revenir 20 ans en arrière avec
des pièces qui rappellent sa meilleure période dans les années 1990.
Même si les mélodies s’avèrent grandement accrocheuses, ce ne sont
tout de même pas de véritables chansons pop qu’on retrouve sur
Unrepentant Geraldines. Il s’agit plutôt de pièces
introspectives favorisant la méditation et qui créent une ambiance
bien particulière, avec une certaine touche celtique. Tout en
douceur, l’album ne vous provoquera jamais, mais vous séduira plutôt
sur toute sa longueur approchant les 60 minutes. Un très bon disque
par une artiste unique qui ne possède aucune crainte de perdre son
public.
(juillet 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 17, 6 juin 2014) |
Mercury
/
Universal
½
|
Jean-Louis Aubert –
Aubert chante Houellebecq : Les parages du vide
Pour son huitième album solo, Jean-Louis Aubert interprète les
textes du poète et romancier Michel Houellebecq. Inspiré par le
recueil
Configuration du dernier rivage, Aubert a mis de la
musique sur plusieurs poèmes de Houellebecq pour créer
Les
parages du vide. Des musiques généralement douces mais souvent
rythmées donnent une nouvelle couleur à ces textes uniques.
L’ex-membre de Téléphone se permet encore tout de même un peu
de rock sur certains poèmes qui s’y prêtent particulièrement bien.
On en retrouve 16 en tout, pour un total de près de 40 minutes.
Voici une excellente façon de découvrir la poésie de Houellebecq.
(juillet 2014) |
La Loupe /
Parlophone
/
Warner
½
|
BB Brunes
– Long courrier
Le groupe pop rock français est de retour avec un nouvel album,
toujours dans le style de pop rock énergique.
Long courrier
contient 12 chansons originales en plus de deux titres qui
reviennent en duo à la fin du CD : « Bye Bye » avec
Vanessa
Paradis et « Long courrier » avec
Benjamin Biolay.
Quelques pièces se démarquent du lot comme « Grande Rio » et « Coups
et blessures », mais on retrouve aussi plusieurs compositions moins
resplendissantes, qui passent un peu plus inaperçues.
(juillet 2014) |
Music Hall
|
Big
Smo –
Kuntry Livin’
John Smith (alias Big Smo) est né à San Diego en Californie,
mais a grandi au Tennessee. Fan de
Kid Rock et de
Run-D.M.C., il a développé son propre style de rap en y
fusionnant un son country. Actif depuis une dizaine d’années, il
réussit enfin à attirer l’attention d’une étiquette de disques
majeure pour un premier album à large distribution.
L’auteur-compositeur et interprète est aussi producteur et il
possède depuis peu sa propre émission de télé-réalité. Sur
Kuntry
Livin’, il présente quelques pièces de grand intérêt, avec
passablement d’énergie et une certaine originalité. Il peut en plus
compter sur la participation de quelques gros noms dont
Frankie
Ballard,
Darius Rucker et
Haden Carpenter. Par
contre, certains titres ne sont pas à la hauteur et on en vient à
s’impatienter, surtout quand Kid Rock ne peut faire autrement que de
nous rester en tête.
(juillet 2014) |
Elektra
/
Warner
|
Birdy
–
Fire Within
Fire Within
est le deuxième album pour la jeune chanteuse
anglaise de 18 ans, mais son premier de chansons originales. Malgré
tout, le CD débute avec une reprise, celle de « Skinny Love » de
Bon Iver. Elle participe à la majorité des compositions, mais
peut compter sur l’appui de plusieurs collaborateurs de talent dont
Ben Lovett (Mumford & Sons) et
Sia. Elle offre
quelques chansons pop accrocheuses et efficaces, mais en présente
aussi plusieurs de qualité inférieure, pas très originales. Il
s’agit pour elle de découvrir le métier d’auteure-compositrice, et
considérant son jeune âge on peut lui pardonner plus aisément ses
écarts vers une musique formatée et trop facile.
(juillet 2014)
Vidéoclips :
« Skinny Love » -
« Wings » -
« Light Me Up » -
« Words as Weapons »
|
Warner
|
Geneviève Breton –
Geneviève Breton
Après avoir fait les auditions de
Star Académie et avoir
frôlé de faire partie des 14 participants à l’émission, la jeune
femme de Stornoway en Estrie était motivée plus que jamais à faire
carrière en chanson. En juin 2013, Geneviève Breton s’entoure d’une
nouvelle équipe et commence à écrire ses propres chansons, mais son
rêve s’arrêtera abruptement dans la nuit du 6 juillet, victime de la
tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic. Elle avait 28 ans. Après une
longue période de questionnements et de doutes, ses parents
Ginette Cameron et
Réal Breton ont décidé de terminer cet
album posthume par amour pour leur fille. Avec
Samuel Busque
(Noir Silence,
Tocadéo,
3 Gars su’l Sofa) à la
direction du projet et
Michel Francoeur (Bobby Bazini,
Nicolas Ciccone) à la réalisation et aux arrangements, un
travail colossal de recherche et d’écoute de diverses trames audio a
commencé. Des enregistrements de reprises comme « Ain’t No Sunshine »,
« At Last », « Tout », « Georgia on my Mind » et « Mes blues passent
pu dans’ porte », ainsi que des morceaux originaux ont été
découverts, puis complétés et arrangés. Les chansons écrites par
Geneviève incluent le premier extrait, « Tout de nous », et « Je
sais ». Une partie des profits de l’album sera remise au département
de musique de la polyvalente Montignac de Lac-Mégantic.
(juillet 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 19, 20 juin 2014) |
Tribal
|
Le Café Bleu International –
Le Café Bleu International plays Édith
Piaf
Le Café Bleu International est un trio jazz allemand composé du
saxophoniste Matthieu Bordenave, du guitariste et claviériste
Leonhard Kuhn et du batteur
Jay Lateef. Il se veut un
hommage à la belle époque du jazz européen. Le trio reprend ici
quelques morceaux importants du répertoire d’Édith Piaf incluant les
incontournables « La vie en rose » (en 3 versions), « Hymne à
l’amour », « Milord », etc. Les interprétations sont contemporaines
et on a parfois de la difficulté à reconnaître les mélodies de ces
grandes chansons. Elles ont au moins l’avantage d’apporter du neuf à
ces compositions légendaires.
(juillet 2014) |
Enja /
Vivo
|
Mariah
Carey –
Me. I Am Mariah… The Elusive Chanteuse
On sent une certaine nostalgie chez Mariah tout au long de ce nouvel
album, peut-être dû au fait qu’elle compte presque 25 ans de
carrière. Elle s’entoure pour l’occasion de nombreux collaborateurs
à l’écriture et à la réalisation. On peut également entendre
différentes voix pour l’accompagner dont
Nas,
Miguel
et Wale. Elle présente toujours une musique R&B généralement
douce et centrée sur sa voix. Par contre, les différents
collaborateurs apportent une couleur intéressante à l’album en le
modernisant, malgré ses nombreux clins d’œil au passé. Le disque est
très varié, autant en son qu’en qualité, ce qui peut devenir
franchement agaçant. Mais on peut au moins dire que l’ensemble n’est
pas trop uniforme et on a la chance de trouver des moments qui
conviennent un peu plus à nos préférences. Le CD s’essouffle vers la
fin avec des morceaux beaucoup moins réussis, dont la reprise bon
marché de « One More Try » de
George Michael.
(juillet 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 19, 20 juin 2014) |
Def Jam /
Universal
|
Paule-Andrée Cassidy –
Libre échange
Depuis près de 20 ans, Paule-Andrée Cassidy interprète avec
envergure des textes de grande qualité. Pour ce nouvel album, elle
signe 5 pièces en collaboration avec son fidèle acolyte
Reggie
Brassard. Les deux autres chansons originales sont des cadeaux
de Michel Rivard (« Les étoiles du sud ») et
Stéphane
Robitaille (« Ma chanson »). En plus de ces chansons originales, Paule-Andrée ajoute 9 reprises dont des titres de
Gilles
Vigneault (« Je chante pour »),
Daniel Boucher (« Le
poète des temps gris »),
Georges Brassens (« Il n’y a pas
d’amour heureux ») et
Leonard Cohen (« Dance Me to the End of
Love »). Elle inclut aussi des chansons en espagnol et en portugais,
ainsi que deux chansons de capoeira. La chanson et le tango se
rencontrent sur cet album pour un « libre échange » tout en douceur
où les textes sont rois.
(juillet 2014) |
Alias Perdu
|
Christine and the Queens –
Chaleur humaine
Christine and the Queens est le pseudonyme de
Héloïse Letissier,
une auteure-compositrice, chanteuse et pianiste née à Nantes en
France. Après avoir fait la première partie du spectacle de
Stromae pour quelques représentations, elle nous offre son tout
premier album, Chaleur humaine. Il s’agit d’un album électro-pop dominé par les synthétiseurs et le piano, avec certains
arrangements de cordes. Le disque contient presque autant de pièces
en anglais qu’en français parmi les 11 présentées. Même si sa
musique inclut de nombreux éléments électroniques, elle se rapproche
tout de même de la pop française conventionnelle, sans grands
éléments inventifs.
(juillet 2014) |
Because
/
Warner
|
Clean Bandit –
New Eyes
Le groupe britannique mélange habilement le house dansant et la
musique classique grâce à l’ajout de nombreux arrangements de
cordes. Leur musique demeure tout de même très dansante et plaira
surtout aux amateurs de house ou de pop énergique.
New Eyes
est leur premier album officiel et contient entre autres « Mozart’s
House », une pièce parue en 2013 sur le mini-album du même titre. Le
mélange des genres s’avère franchement intéressant en plusieurs
occasions, mais il arrive que la fusion semble forcée.
(juillet 2014) |
Atlantic
/
Warner
|
Natalie Dessay, Agnès Jaoui, Helena Noguerra, Liat Cohen –
Rio-Paris
Sur
Rio-Paris, la soprano Natalie Dessay continue d’explorer
des territoires musicaux hors de l’opéra et de la chanson classique,
en compagnie des chanteuses Agnès Jaoui et Helena Noguerra, ainsi
que de la guitariste Liat Cohen. Cette fois-ci Dessay visite Rio de Janeiro, ville-hôte de la Coupe du monde de soccer 2014 et des Jeux
Olympiques de 2016. L’album inclut des compositions de
Villa-Lobos,
Gilberto,
Jobim,
Gismonti,
Baden Powell, etc. Cette version guitare-voix de ces grandes
chansons crée un lien unique entre Rio et Paris.
(juillet 2014) |
Erato /
Warner
/
Naxos
|
Toumani Diabaté & Sidiki Diabaté –
Toumani & Sidiki
Le père et le fils se joignent pour enregistrer ce poignant duo de
kora. Originaire du Mali, Toumani Diabaté fait carrière depuis 25
ans, devenant une légende vivante de la musique folk africaine.
Suivant les traces de son père, Sidiki se présente à son tour comme
un joueur émérite de kora, cet instrument à 21 cordes typiquement
africain de la famille de la harpe. Pour la réalisation de leur
premier album père-fils, les Diabaté ont fait confiance à
Nick
Gold (Buena Vista Social Club,
Fatoumata Diawara,
Ali Farka Touré) et
Lucy Duran (Bassekou Kouyate,
King Africa,
Taj Mahal,
Mory Kanté). Le
résultat est époustouflant alors que l’on se retrouve rapidement
habité par l’instrument. La dizaine de pièces instrumentales
présentée est constituée essentiellement de morceaux obscurs de kora
et de classiques du Mali, joués selon une approche contemporaine.
Leur musique presque mystique nous hante tout au long des 44
minutes. Que vous soyez amateurs de musique africaine, d’instruments
à cordes, de kora ou simplement de Toumani Diabaté, voici un album
unique qui vous satisfera assurément.
(juillet 2014) |
World Circuit
/
Warner
½
|
Hunter
Hayes –
Storyline
Le jeune chanteur country louisianais présente un nouvel album de
grande qualité. Même s’il suit les pas de
Taylor Swift dans
un style de country plutôt pop et accessible, Hunter Hayes réussit à
s’en démarquer sur ce 2e album complet avec certains éléments de
rock. Réalisé par Hayes et
Dann Huff,
Storyline
offre
une musique énergique qui plaira à un auditoire passablement large.
Quelques ballades comme « Still Fallin » viennent changer le rythme,
sans toutefois briser la magie. Il y a bien sa voix aiguë et
nasillarde qui peut parfois agacer, mais il nous livre des
compositions solides, bien appuyé par des musiciens de grand talent.
Avec Storyline,
Hunter Hayes franchit une étape importante
dans sa carrière.
(juillet 2014)
Vidéoclip :
« Invisible »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 16, 30 mai 2014) |
Atlantic
/
Warner
½
|
Jolie Holland –
Wine Dark Sea
La chanteuse folk alternative de Houston est de retour avec un
sixième album en un peu plus de 10 ans. Après avoir exploré
plusieurs genres de la musique américaine (jazz, country, blues,
gospel et folk), elle présente un album de folk rock passablement
différent avec Wine Dark Sea grâce à la présence de musiciens
à tendance plus expérimentale. Le résultat est surprenant et
impressionnant alors que Jolie nous offre certaines de ses
compositions les plus touchantes enveloppées dans des arrangements
musicaux riches et extrêmement satisfaisants. On retrouve plusieurs
moments de blues écorché, à la limite du rock garage, ainsi que du
soul qui semble tout droit tiré de Memphis à une époque lointaine.
Jolie Holland déborde définitivement de créativité sur Wine Dark
Sea, ce qui rend l’album vraiment intéressant du début à la fin.
Voilà un excellent exemple d’artiste qui s’inspire du passé mais le
met au goût du jour et en fait son propre style. Avec ce nouvel
album, Jolie Holland frappe dans le mil et présente son meilleur
enregistrement à ce jour. Bravo!
(juillet 2014) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Michael Jackson –
Xscape
Xscape
est le deuxième album posthume d’importance suite au
départ du roi de la pop en 2009. Sa pièce de résistance constitue
certainement le succès « Love Never Felt So Good » coécrite avec
Paul Anka
et chantée en duo avec
Justin Timberlake dans
sa version radio. Le reste du disque contient 7 pièces enregistrées
avant son décès dont les arrangements ont été complétés par
Timbaland et
L.A. Reid. Le style nous rappelle le Jackson
des meilleures années tout en ayant un son des années 2010, un son
qui ne se trouve probablement pas si loin de ce qu’il aurait désiré
considérant son intérêt pour les nouvelles tendances. C’est un court
album qui nous est offert avec
Xscape, mais si vous en voulez
un peu plus, une version de luxe propose les versions démos des 8
chansons du disque, en plus de la version de « Love Never Felt So Good » en duo avec Justin Timberlake.
Xscape
demeure avant
tout un album pour les fans inconditionnels de Michael Jackson.
(juillet 2014)
Vidéoclip :
« Love Never Felt So Good » (feat. Justin Timberlake)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 17, 6 juin 2014) |
|
Ray Lamontagne
– Supernova
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Quatre ans après la sortie de son dernier album, Ray Lamontagne accouche
d’un
Supernova certainement bien mûri, lui qui sortait
habituellement un disque au rythme de tous les deux ans. L’épuisement
l’avait amené à un réel besoin de se ressourcer. Trop souvent réduit au
rang de songwriter folk, Ray Lamontagne a souvent livré des
disques à multiples facettes, intégrant blues, country et soul,
notamment. Ce nouvel essai lui permet de se dévêtir un peu plus d’un
folk qui deviendrait vite trop ankylosant. Comme pour sabrer cette
image, Lamontagne investit le studio de
Dan « Black Keys » Auerbach
qui, lui-même, revêt le costard de producteur pour l’occasion. Sans
dénaturer le tempérament de l’artiste – comme il l’avait malheureusement
fait avec Hanni El Khatib – Auerbach met en exergue une
profondeur psychédélique des vieilles entrailles de la
west coast
californienne. Quelle belle idée! Musicalement, les rythmes sont plus
versatiles, les gimmicks moins attendus et la tonalité parfois
bien plus aérienne et exploratoire. Malgré tout les efforts et les bons
points, le défaut de ce
Supernova
est cette irrégularité
déconcertante. Il peut autant tutoyer les sommets (fantastique « Airwaves ») que toucher l’anecdotique (« No Other Way »). Reste que
certains fans purs et durs vont avoir du mal à avaler la direction
prise…
(juillet 2014)
|
½
|
Romain Lateltin – Pas de
chichi entre nous
Romain Lateltin est de retour avec un quatrième album sans
prétention, candide et poétique à la fois. C’est la légèreté de sa
pop enfantine qui frappe au premier abord, aidée par le banjo et le
ukulélé. Lateltin est encore une fois entouré de ses fidèles
acolytes,
Fred Gayot à l’écriture et
Christian Morfin
à la réalisation. En plus, il peut compter sur plusieurs musiciens
pour collaborer à l’album dont
Yvon Chery à la contrebasse,
Laurent Badoux à la guitare,
Arnaud Druart au
trombone, etc. Cet album efficace est présenté dans un très beau
boîtier de qualité.
(juillet 2014) |
Amstar
|
Little
Dragon –
Nabuma Rubberband
Le groupe indie pop / électro suédois existe déjà depuis près de 20
ans même si on les connaît en Amérique seulement depuis une dizaine
d’années, entre autres grâce à leur collaboration avec
Gorillaz.
Nabuma Rubberband
est leur quatrième album et il a été
influencé autant par la musique de
Prince et de
Janet
Jackson que par le sombre hiver suédois. Little Dragon présente
plusieurs de ses meilleures compositions à ce jour, dans un ensemble
cohérent et extrêmement satisfaisant. Par contre, l’album contient
plusieurs ballades et leur disposition sur l’album peut parfois
sembler bizarre, comme c’est le cas entre autres pour la pièce
d’introduction, « Mirror ». Le premier extrait paru il y a quelques
mois, « Klapp Klapp », vient par contre corriger rapidement le tir,
et c’est aussi le cas un peu plus tard avec « Paris ».
(juillet 2014)
Vidéoclips :
« Klapp Klapp » -
« Paris » -
« Pretty Girls » |
Republic
/
Universal
½
|
Isabelle Longnus – Code
bleu
Originaire des bords de la Méditerranée et installée à Vancouver,
Isabelle Longnus a attiré l’attention à l’automne 2013 en
envahissant le square Philips au centre-ville de Montréal en
compagnie d’un troupeau d’agneaux pour questionner le fait que nous
ne soyons tous que des moutons sans courage. Cette fois, c’est en
musique qu’elle fait parler d’elle avec une douzaine de chansons
présentant de courtes histoires où s’entremêlent l’humour et
l’amour. Son style musical s’inspire du rock alternatif, avec de
très bonnes mélodies pop. L’album réalisé par
Marc Pérusse (Serge
Fiori,
Luc de Larochellière,
Daniel Lavoie) a été
enregistré au studio Divan Vert de Montréal dans un contexte
d’exploration créative pour cette féministe et environnementaliste
engagée.
(juillet 2014) |
Martin
Leclerc
|
LP –
Forever for Now
Laura Pergolizzi (alias LP) a grandi à New York avant de
s’installer à Los Angeles. Son style se situe quelque part entre
Feist,
Chrissie Hynde et
Joan Jett avec une
attitude franchement rock et des textes intelligents. Même s’il
s’agit de son premier album pour une étiquette majeure, LP roule sa
bosse depuis plus d’une décennie de manière indépendante. Sur
Forever for Now,
le réalisateur
Rob Cavallo
(Green Day,
Goo Goo Dolls,
My Chemical Romance) réussit à faire
ressortir le côté pop de LP qui propose d’excellentes mélodies.
Voici donc un excellent album de pop rock, efficace et original.
(juillet 2014) |
Warner
½
|
Lydia Lunch & Cypress Grove
–
A Fistful of Desert Blues
La chanteuse, poétesse et actrice Lydia Lunch s’associe au
guitariste Cypress Grove pour ce nouvel album. Sur A Fistful of
Desert Blues, le duo interprète des chansons d’amour sombres et
gothiques. Les textes parlés de Lunch sont fortement appuyés par la
guitare (électrique ou acoustique) de Grove dans un style qui
mélange le folk et le blues. L’atmosphère créée est sombre et
démontre avec crédibilité tout l’aspect tragique des relations de
couple. Plusieurs pièces sont poignantes, et l’émotion se propage
ainsi tout au long du CD qui de surcroît présente une belle
continuité jusqu’à la fin.
A Fistful of Desert Blues
est
assurément un album différent, mais oh combien intéressant!
(juillet 2014) |
Rustblade /
MVD
½
|
Natalie Merchant –
Natalie Merchant
Maintenant âgée de 50 ans, cette ex-membre de
10,000 Maniacs
qui s’est lancée en solo en 1995 avec l’excellent album
Tigerlily nous arrive avec son sixième album. Par contre, si
on laisse de côté son album de reprises folks,
The House Carpenter’s Daughter,
et son double album pour
enfants,
Leave Your Sleep, il s’agit en fait de son premier véritable
album original en 13 ans. Malgré le temps qui s’est écoulé, personne
n’aura de difficulté à reconnaître le style de la chanteuse pop rock
adulte avec de fortes tendances folks. L’ensemble se déroule
passablement en douceur dans un style idéal pour sa voix. Ses fans
de longue date apprécieront donc assurément ce retour en force.
(juillet 2014) |
Nonesuch
/
Warner
½
|
Conor
Oberst –
Upside Down Mountain
Le chanteur rock alternatif du Nebraska nous arrive avec un 1er
album solo de matériel original depuis 2008. Pour l’occasion, il a
travaillé avec le réalisateur
Jonathan Wilson qui a réussi à
atténuer en partie l’effet tremblotant de la voix d’Oberst, tout en
mettant bien en avant les guitares. Même si la guitare acoustique
domine toujours, on retrouve plusieurs passages où la guitare
électrique grafigne passablement. Le style de l’album nous rappelle
en partie le folk rock californien du début des années 1970 et c’est
un style qui va plutôt bien à Conor Oberst. En fait, il s’agit
peut-être du disque qui lui permettra de se faire découvrir par un
nouvel auditoire. Un très bon disque!
(juillet 2014) |
Nonesuch
/
Warner
½
|
Parquet Courts –
Sunbathing Animal
Le groupe de Brooklyn nous arrive avec un deuxième album seulement
un an et demi après leur excellent premier disque,
Light Up Gold.
Sunbathing Animal
reprend l’essentiel de ce qui a attiré
l’attention vers leur premier album incluant leurs mélodies
grandement accrocheuses. Par contre, ils semblent prendre une bonne
dose de maturité, qui est bien loin d’être désagréable à entendre.
Des pièces comme « Black & White », « Instant Disassembly » et la chanson-titre assurent le groupe de la satisfaction de ses fans.
Mais, un morceau incontournable comme « Always Back in Town »
deviendra certainement le classique de l’album, et peut-être même du
groupe.
(juillet 2014) |
½
|
PAWS
–
Youth Culture Forever
PAWS est un trio indie rock de Glasgow en Écosse qui présente une
énergie punk et des influences grunge tout en conservant de très
bonnes mélodies pop.
Youth Culture Forever
est leur deuxième
album et certainement leur plus abouti à ce jour. Un peu moins
garage et expérimental, cet album aux mélodies accessibles et à la
rythmique dynamique risque de plaire à un plus large auditoire,
surtout à ceux qui trouvaient leurs débuts un peu trop bruyants. Par
contre, ne vous détrompez pas, le groupe demeure très incisif avec
une guitare distorsionnée à souhait et une basse lourde. Grâce à une
plus grande subtilité,
Youth Culture Forever devient aisément
le meilleur album du groupe à ce jour et il reste à voir comment PAWS saura continuer à évoluer.
(juillet 2014) |
Fat Cat
½
|
Priests –
Bodies and Control and Money and Power
Priests est un groupe indie rock qui s’est formé à Washington en
2011. Ce premier album de leur part ne constitue en fait qu’un mini-album de 7 pièces totalisant 17 minutes. Leurs influences punks
sont indéniables, mais leur son s’oriente plutôt vers un post-punk
grinçant qui n’est pas sans nous rappeler
Sonic Youth et
Fugazi en différentes occasions. Difficile d’accès, l’album ne
présentera aucune mélodie pop avant « Right Wing », l’avant-dernier
morceau du CD qui pourrait nous faire penser à
Courtney Love.
Beau travail de marketing de nous présenter ce disque comme un album
complet, mais il y manque définitivement quelques titres pour en
faire un album digne de ce nom. Priests demeure tout de même un
groupe à surveiller pour ceux qui aiment leur rock alternatif plutôt
bruyant.
(juillet 2014) |
Don Giovanni
½
|
Rush
Midnight –
Rush Midnight
L’homme derrière Rush Midnight est Russ Manning, un gars
originaire de Brooklyn. Il a joint
Twin Shadow au début des
années 2010 et c’est en tournée qu’il a commencé à écrire et mixer
les chansons de son futur projet. Il nous offre une musique électro-pop aux fortes influences funks. L’album a été réalisé par
Jesse F. Keeler (MSTRKRFT,
Death From Above 1979)
et il contient plusieurs chansons franchement entraînantes.
(juillet 2014) |
Last Gang
|
Santana
–
Corazon
Carlos Santana renoue avec le producteur exécutif
Clive Davis
pour Corazon, lui qui était derrière le mégasuccès de l’album
Supernatural
en 1999. Il s’agit en quelque sorte du premier
vrai album de musique latine pour Santana, alors qu’il intégrait
seulement des éléments latins à son style de rock auparavant.
Majoritairement en espagnol, l’album présente une panoplie
d’artistes invités dont c’est la langue maternelle (Gloria
Estefan,
Pitbull,
Miguel,
Romeo Santos,
etc.). On peut aussi entendre
Ziggy Marley sur une reprise de
son père, « Iron Lion Zion ». Avec Pitbull, le légendaire guitariste
donne une cure de rajeunissement à l’un de ses plus grands succès en
carrière, « Oye Como Va ». Même si quelques titres manquent quelque
peu de créativité, on retrouve de bien bonnes chansons latines sur
Corazon. En plus, Santana semble parfaitement à l’aise dans
un contexte où la musique latine domine, même si c’est sa guitare
qui s’en trouve effacée par moments.
(juillet 2014) |
½
|
Shaka
Ponk –
The White Pixel Ape Smoking Isolate to Keep in Shape
La version française de
Gorillaz est de retour avec un nouvel
album explosif, son quatrième. Encore une fois, le groupe réussit à
fusionner de belle façon l’électro-pop, le punk et le rock ‘n’ roll,
toujours avec une énergie contagieuse qui nous oblige à taper du
pied. Le groupe virtuel représenté par la face de singe en remet
avec 13 nouvelles chansons dont bien peu qui vous laisseront
indifférents. La recette demeure pourtant simple : des claviers qui
hypnotisent, des guitares qui grafignent et une section rythmique
sans répits. L’album débute en force avec le rock ‘n’ roll de
« Lucky G1rl », un son que l’on peut entendre à diverses reprises
même si les claviers apparaîtront beaucoup plus souvent en général.
« Scarify » présente un funk énergique où le métal n’est annulé que
par les claviers. Par contre, la suivante, « Black Listed »,
présente à fond de train un mélange agréable de métal et de punk. À
l’autre extrême, on peut entendre la première ballade du collectif,
« Heal Me Kill Me », mise en valeur par une section de cordes. C’est
donc encore une fois un album extrêmement varié et énergique que
nous offre Shaka Ponk. Les fans du groupe seront comblés.
(juillet 2014)
Vidéoclips :
« Wanna Get Free » -
« Lucky G1rl » |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Yann
Tiersen –
Infinity
Trois ans après
Skyline, le compositeur français est de retour avec
Infinity. Ce huitième album de Yann Tiersen ne surprendra
personne par son atmosphère cinématographique, puisqu’il s’est
d’abord fait connaître en tant que compositeur de musique de film.
Principalement enregistré en Islande,
Infinity a été
grandement influencé par la dimension nordique de ce pays et des
îles Féroé. Tiersen nous offre un son post-rock créatif mais plutôt
froid, qui peut demander un certain effort avant de venir nous
atteindre véritablement. Par contre, lorsqu’on y adhère, on s’en
trouve comblé, puisque
Infinity
présente une meilleure
cohésion que son prédécesseur. Pour conclure en beauté, Yann Tiersen
nous offre l’une de ses meilleures compositions en carrière, « Meteorites »,
en collaboration avec
Aidan Moffat. Cette oeuvre magistrale
contribue à faire d’Infinity
l’un de ses albums les plus
remarquables à ce jour, et ce malgré sa difficulté d’approche. Une
belle réussite!
(juillet 2014) |
Mute
/
Bonsound
½
|
Tune-Yards
–
Nikki Nack
Tune-Yards est un projet expérimental de Merrill Garbus (Sister
Suvi), qui s’est par la suite adjoint les services de la
bassiste Nate Brenner. Leur troisième album,
Nikki Nack,
intègre des influences de musiques du monde à leur style indie
pop. Même si plusieurs passages demeurent passablement
expérimentaux, on retrouve plus de morceaux accessibles sur ce
nouvel album avec certaines mélodies très efficaces. Tune-Yards ont
confié la réalisation à
Malay et
John Hill qui ont
travaillé entre autres avec
Big Boi et
M.I.A. Du même
coup, une certaine influence de R&B vient teinter l’album. Malgré
certains moments accrocheurs, l’ensemble de
Nikki Nack
demandera un certain effort et des écoutes répétées pour
véritablement adhérer au concept. Par contre, le duo semble sur la
bonne voie vers l’atteinte de la réussite avec assurément son
meilleur album à ce jour.
(juillet 2014) |
4AD
/
Beggars
½
|
Young
Magic –
Breathing Statues
Young Magic est un duo électro-pop basé à Brooklyn qui nous arrive
avec un deuxième album. Le duo est composé du réalisateur australien
Isaac Emmanuel et de la chanteuse indonésienne
Melati
Malay. Ils n’hésitent pas à expérimenter et à présenter du
matériel passablement différent par rapport à leur premier disque.
En plus, l’album ayant été enregistré durant leur dernière tournée
un peu partout à travers le monde (Maroc, France, République
Tchèque, Australie, Islande et leur studio de New York), on retrouve
des influences variées tout au long de l’album, inspirées par le
lieu du moment. Malgré tout, ils réussissent à présenter un album
qui demeure bien cohérent du début à la fin. Leur musique
électronique, jumelée à la voix douce de Melati, contribue à nous
envelopper dans une atmosphère hypnotique et enivrante. Il est plus
facile d’adhérer aux expérimentations de Young Magic sur
Breathing Statues, et il est bien difficile de s’en défaire.
(juillet 2014) |
Carpark /
Hi-Scores /
Last Gang
½
|
JUIN :
|
Coldplay
–
Ghost Stories
Pour son sixième album, le groupe londonien présente une musique
empreinte de mélancolie, peut-être en lien avec la séparation
récente de Chris Martin d’avec l’actrice
Gwyneth Paltrow.
Les 9 titres de Ghost Stories
sont plutôt lents et
introspectifs avec ce côté atmosphérique qu’a toujours adoré Coldplay. Les textures musicales prennent le dessus sur les
guitares, ce qui ne s’avère pas négatif en soi, mais qui fera en
sorte que vous écouterez
Ghost Stories dans d’autres
contextes que ce à quoi le groupe vous aura habitué. Un réalisateur
différent prend en charge chaque chanson, y apportant sa touche
personnelle, mais l’ensemble demeure tout de même parfaitement
cohérent. La présence de
Timbaland et
Avicii surprend,
mais leur apport à « True Love » et « A Sky Full of Stars »
respectivement donne un nouvel aspect électronique plus
qu’intéressant au son du groupe. « A Sky Full of Stars » est
d’ailleurs le seul morceau à s’aventurer vers les planchers de
danse, avec tous les remix qui risquent de suivre. Avec
Ghost
Stories, Coldplay réussit à présenter un album tout de même
assez différent de ce qu’il a produit auparavant. On y retrouve de
quoi plaire à tous, sauf peut-être pour les fans de rock. (chronique
principale de juin 2014)
Vidéoclip :
« Magic »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 18, 13 juin 2014) |
Parlophone
/
Warner
½
|
Protomartyr –
Under
Color of Official Right
Protomartyr est un groupe de post-punk qui a été formé à Détroit en
2010. Ils ont lancé un premier album indépendant en 2012,
No
Passion, qui a créé certains remous dans l’underground. Ils sont
de retour aujourd’hui avec
Under Color of Official Right qui
va un peu plus loin dans l’exploration musicale, en plus de contenir
plus de nuances. Les arrangements sont de grande qualité et
l’ensemble présente différentes influences qui forment un tout très
original. Les moments les plus expérimentaux demandent
nécessairement un plus grand effort d’écoute. Par contre, lorsque le
groupe accélère le rythme dans des moments punks comme « Son of
Dis », ce sont tous les amateurs de punk contemporain qui seront
comblés. Voici un album qu’il fait plaisir de redécouvrir à chaque
nouvelle écoute et qui apporte suffisamment de substance pour
satisfaire pleinement son auditoire. Une très belle découverte!
(découverte du mois de juin 2014)
Vidéoclip :
« Come & See » |
Hardly Art
½
|
Damon Albarn –
Everyday Robots
L’ex-membre de
Blur
et
Gorillaz présente une musique
plutôt introspective et souvent mélancolique sur
Everyday Robots.
Il s’agit de son premier véritable album solo, si on met de côté son
projet d’opéra de
Dr. Dee. Albarn présente certainement son album le plus
personnel à ce jour, remontant même à ses souvenirs d’enfance. Le
disque a été réalisé par
Richard Russell et inclut des
collaborations de
Brian Eno et
Natasha Khan (Bat
For Lashes). Malgré des moments plus difficiles à apprivoiser,
des chansons pop comme « Mr. Tembo » ajoutent une fraîcheur à
l’album pour le rendre plus accessible. Quelques écoutes d’Everyday
Robots sont nécessaires, mais on finit par découvrir un très bon
disque.
(juin 2014)
Vidéoclips :
« Everyday Robots » -
« Lonely Press Play » -
« Heavy Seas of Love » -
« Mr. Tembo »
|
Parlophone
/
Warner
½
|
Jill
Barber –
Fool’s Gold
Jill Barber est une chanteuse jazz pop aux influences folk qui a
grandi à Toronto, mais qui réside à Halifax depuis quelques années
déjà. La sœur de Matthew Barber s’entoure à nouveau de
Les
Cooper et
Drew Jurecka pour la réalisation, deux
collaborateurs de longue date qui font aussi partie de son groupe de
tournée. Le premier extrait, « Broken for Good » (et sa version
française, « Brisé à jamais »), nous fait revivre la période Motown.
C’est un style qui revient en quelques autres occasions, mais
l’ensemble demeure surtout une fusion entre jazz et pop, une musique
de cabaret idéale. En plus, la voix d’or de Jill cadre parfaitement
dans ce contexte.
(juin 2014) |
Outside /
SIX
½
|
Matthew
Barber – Big Romance
Matthew Barber a grandi à Toronto et est le frère de la chanteuse
jazz pop Jill Barber (elle participe d’ailleurs à la pièce « Hold
Me »). Il présente une musique essentiellement folk avec des
éléments de rock et de pop.
Big Romance
est son huitième
album et pour la réalisation, il fait cette fois-ci confiance à
Gary Louris (The Jayhawks,
Golden Smog) plutôt que
de le réaliser lui-même comme ce fut le cas pour ses deux derniers
disques. Les sujets de Barber vont de l’amour à la mort, en passant
par le désespoir. Il évolue donc dans un spectre très large au
niveau de ses textes, comme c’est le cas d’ailleurs musicalement
avec un mélange de ballades, de morceaux rock plus énergiques et de
mélodies pop inoubliables.
(juin 2014) |
Outside /
SIX
|
The
Black Keys –
Turn Blue
Le duo de l’Ohio est de retour avec son huitième album, 3 ans après
le méga-succès de
El Camino grâce entre autres au hit « Lonely Boy ». Dan
Auerbach et
Patrick Carney
travaillent à nouveau avec
Danger Mouse qui est presque devenu un membre à part entière du
groupe au cours des dernières années. Leur association apporte un
son qui frôle la perfection avec un rock garage qui n’a plus de
garage que quelques occasionnelles inspirations. Sur
Turn Blue,
les Black Keys explorent quelques nouvelles avenues un peu plus
psychédéliques. L’album débute d’ailleurs avec un morceau qui
rappelle peut-être un peu trop
Pink
Floyd (« Weight of Love »). Tout au long du disque, le
groupe réussit à naviguer dans des eaux inexplorées, tout en
conservant son identité propre. On peut peut-être leur reprocher
quelques mélodies un peu faciles, mais l’ensemble demeure de très
grande qualité, à l’image de leur carrière jusqu’à maintenant.
(juin 2014)
Vidéoclip :
« Fever » |
Nonesuch
/
Warner
½
|
Jesse
Boykins III –
Love Apparatus
Le chanteur R&B alternatif de Chicago nous arrive avec un troisième
album de très grande qualité avec
Love Apparatus. On y
retrouve son simple de 2010 « B4 the Night is Thru » qui demeure
l’un des moments forts de ce disque de 14 titres. Plusieurs pièces downtempo créent une atmosphère quelque peu hypnotique, mais ce sont
les morceaux plus rythmés qui attirent surtout l’attention. L’album
est essentiellement réalisé par
Machine Drum, avec aussi la
participation de Hadyn
et
Chad Beatz pour une pièce
chacun. Sur Love Apparatus,
Jesse Boykins III démontre son
talent d’interprète R&B, mais surtout sa capacité à pondre des
compositions de première qualité qui fusionnent différents genres en
un tout cohérent et original. Voici donc sans aucun doute son
meilleur album à ce jour!
(juin 2014)
Vidéoclip :
« B4 the Night is Thru » |
Nomadic
½
|
Philippe Brach – La foire et l’ordre
Philippe Brach est un Saguenéen qui nous présente son premier album
après avoir remporté le concours Ma première Place des Arts en 2013.
Il présente en fait sa vision du monde depuis son arrivée à
Montréal. Sans censure, il traite de monde écorché et décalé dans
lequel il baigne sur un fond de musique rock. L’auteur-compositeur
et interprète de grand talent nous offre des textes souvent crus,
mais qui dépeignent sans détour le portrait du monde qui l’entoure.
Le son peut sembler quelque peu vieillot, mais les textes sont bien
de leur époque.
(juin 2014) |
Spectra
½
|
Johnny
Cash –
Out Among the Stars
Si les sessions d’enregistrement avaient été complétées au moment
prévu, Out Among the Stars
serait paru autour de 1984. Cet
album oublié a été découvert en 2012 lors d’un travail d’archivage.
L’album aurait été laissé de côté par Johnny Cash car il trouvait la
réalisation de Billy Sherrill un peu trop pop. On peut
entendre plusieurs reprises dont « I’m Movin’ On » de
Hank Snow
(en duo avec Waylon Jennings), ainsi que deux duos avec
June Carter Cash. L’ensemble comporte plusieurs succès
potentiels, en plus d’une ligne directrice intéressante. Il est donc
surprenant qu’il ait fallu attendre 30 ans et plus de 10 ans après
le décès de Cash pour enfin pouvoir entendre cet excellent album
posthume.
(juin 2014) |
½
|
Jérôme Couture – Jérôme Couture
Un an après la finale de la première saison de la version québécoise
de La Voix, Jérôme Couture est prêt à présenter son tout
premier album. Même s’il s’est fait connaître du grand public grâce
à La Voix, le protégé de
Marc Dupré possède une longue
feuille de route, en plus d’une formation en musique, jazz et
populaire. Ce sont toutes ses connaissances et expériences qu’il
assemble pour cet album pop rock dynamique. Réalisé par Dupré, le
disque semble construit sur mesure pour sa personnalité, mettant
parfaitement en valeur sa voix puissante et son énergie. Le
talentueux interprète vise un large auditoire avec ce premier disque
et il devrait assurément ravir ses fans.
(juin 2014)
Vidéoclip :
« Goodbye Girl »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 14, 16 mai 2014) |
L-A be /
SIX
|
Ellen
Doty –
Gold
Ellen Doty est une auteure-compositrice et interprète de Calgary qui
présente son tout premier album. Elle offre une musique jazz
grandement influencée de la musique pop et soul. On peut également
découvrir des influences blues sur le premier extrait, « No Good
Man ». Ellen possède une voix remarquable, en plus de se servir
admirablement de sa plume pour écrire des chansons inoubliables.
(juin 2014)
Vidéoclip :
« No Good Man » |
|
Victoria Duffield – Accelerate
La jeune chanteuse pop canadienne est de retour avec un deuxième
album, après avoir complété une tournée avec les
Backstreet Boys.
La chanteuse et danseuse présente évidemment un album à son image,
c’est-à-dire qu’il est tout à fait prêt à s’attaquer aux planchers
de danse et ne demande qu’à se faire remixer par les meilleurs DJ de
la planète. Musicalement, on retrouve peu d’éléments créatifs, mais
l’album présente suffisamment de morceaux énergiques pour demeurer
attirant pour les amateurs de musique pop dansante. (juin 2014)
Vidéoclip :
« More Than Friends » |
Warner
|
The
Ghost of a Saber Tooth Tiger –
Midnight Sun
The Ghost of a Saber Tooth Tiger (ou The GOASTT) est l’alliance
créatrice du couple formé de
Sean Lennon (fils de
John
Lennon et
Yoko Ono) et
Charlotte Kemp Muhl. Formé
en 2008, The GOASTT présente ce qu’on pourrait considérer comme son
premier véritable album après plusieurs expérimentations, entre
autres dans des rythmes brésiliens et du folk. Le duo présente
aujourd’hui un rock psychédélique avec souvent de très bonnes
mélodies pop. Le couple ne semble pas s’être donné de balises
claires pour Midnight Sun
alors qu’il semble totalement libre
de toutes contraintes. Il en résulte un produit qu’on pourrait
comparer en partie aux
Flaming Lips ou à
Tame Impala.
Mais surtout, on découvre un disque complètement original, un des
meilleurs qu’ait enregistré Sean Lennon à ce jour en incluant ses
projets précédents.
(juin 2014) |
Chimera
½
|
David Goudreault – La
faute au silence
Le poète et slameur David Goudreault est le premier Québécois à
avoir remporté la Coupe du Monde de poésie à Paris en 2011.
Récipiendaire de la médaille de l’Assemblée nationale du Québec pour
ses réalisations artistiques et son implication sociale, il performe
à la fois sur les scènes du Québec et de la France. Il visite aussi
des milliers d’élèves pour leur présenter son art.
La faute au
silence est son troisième album pour lequel il s’entoure de
plusieurs complices pour mettre en lumière sa poésie, des tranches
de vie et des réflexions. Musicalement, son slam s’approche
évidemment du rap en plusieurs occasions, mais aussi du rock et
d’une pop accessible qui peut rappeler
Stefie Shock. On le
retrouve en duo avec l’auteure
Kim Thuy pour « La voie du
milieu » et avec
Grand Corps Malade pour « Juste de la
poésie », lui qui collabore aussi au texte et qui a invité Goudreault à faire ses premières parties de spectacles pour sa
tournée québécoise à l’automne 2014. La réalisation et les
arrangements du disque ont été confiés à
Jipé Dalpé, qui
compose en plus la majorité des musiques.
La faute au silence
devrait plaire aux amateurs de slam et aux fans de David Goudreault.
(juin 2014) |
Véga
|
Éric Goulet – Vol. 2
L’auteur-compositeur et interprète québécois roule sa bosse depuis
un bon moment déjà, de
Possession Simple à
Monsieur Mono
en passant par Les Chiens. Il a aussi travaillé comme
réalisateur avec plusieurs grands noms comme
Yann Perreau,
WD-40,
Vincent Vallières et
Alexandre Belliard.
Goulet se tourne vers le country en 2011 avec un premier album solo,
Vol. 1. Il récidive maintenant avec un deuxième volume qui
inclut à nouveau d’excellents morceaux de country, tout en intégrant
ses diverses influences passées. Il revisite d’ailleurs deux
importantes chansons de son propre répertoire en version un peu plus
country, les excellentes « Comme un cave » et « La dernière
chanson ». Il reprend aussi un classique du country québécois
popularisé par Tex Lecor en 1977, « Lucille ». Mais, il
présente surtout plusieurs chansons originales remarquables dont
« La grande évasion » sur un texte d’Alexandre Belliard
et
l’excellente « Le trou de ma guitare », probablement un futur
classique du nouveau country. Goulet s’entoure comme toujours de
musiciens de premier plan, incluant
Rick Hayworth à la
guitare et Guy Bélanger à l’harmonica sur « Comme un cave ».
(juin 2014) |
L-A be /
SIX
½
|
Corey
Hart –
Ten Thousand Horses
Le chanteur montréalais qui a conquis le monde au milieu des années
1980 prend officiellement sa retraite. Il présente pour l’occasion
un nouvel album comme cadeau à ses fans,
Ten Thousand Horses,
son premier album en 16 ans. Le disque ne contient en fait que 7
chansons puisque l’on y retrouve quatre versions de la chanson-titre :
trois versions anglaises en duo avec
Jane Siberry et une en
français avec Julie Masse, son épouse. En plus, ces 7 titres
incluent 2 versions démo : « Sweet River » et « Walk in Beauty ».
C’est donc un album inachevé que propose Corey Hart, en quelque
sorte un mini-album augmenté. En plus, on ne peut pas dire que « Ten Thousand Horses » est une bien grande chanson, ce qui peut donc
s’avérer un peu pénible à entendre en quatre versions pas si
différentes. Corey Hart performera au Centre Bell de Montréal le 3
juin pour son concert d’adieu.
(juin 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 12, 2 mai 2014) |
Siena /
Universal
|
Les
Hay Babies – Mon Homesick Heart
Les Hay Babies sont un trio féminin du Nouveau-Brunswick qu’on
compare beaucoup trop à
Lisa Leblanc depuis leur apparition.
Leur son folk et l’utilisation de la mandoline y sont sûrement pour
quelque chose, mais là s’arrête la comparaison. En fait, c’est
plutôt une version française de
Fleetwood Mac qui nous vient
en tête, avec des influences certaines de
Beau Dommage. Donc,
le style des Hay Babies s’ancre directement dans les années 1970.
L’album a été réalisé par
François Lafontaine (Karkwa,
Galaxie) et mixé par
Mathieu Parisien (Arthur H,
Karkwa,
Patrick Watson). Les arrangements sont soignés
et mettent parfaitement en évidence les textes puissants et parfois
personnels des trois filles qui possèdent des mélodies accrocheuses
et des harmonies vocales savoureuses grâce à leur accent acadien.
Les Hay Babies présentent un album de grande qualité dans le genre indie folk avec une touche de country.
(juin 2014)
Vidéoclip :
« Fil de téléphone » |
Simone
½
|
Adam Karch –
Blueprints
Le guitariste Adam Karch présente un troisième album solo et
acoustique. Il possède un son folk fortement influencé du gospel et
c’est avec cette approche unique qu’il reprend des classiques de
tous les genres. On y entend ses versions dépouillées de « Walk on the Wild Side » du défunt
Lou Reed, « Into the Mystic » de
Van Morrison, « Little Wing » de
Jimi Hendrix, « I’m on Fire »
de
Bruce Springsteen et « Stand By Me » de
Ben E. King.
Par contre, sa version la plus surprenante demeure celle de « Stayin’ Alive » des Bee Gees. Les 12 pièces de l’album incluent aussi
une chanson originale un peu sombre, « Sin ». Avec
Blueprints,
le virtuose de la guitare démontre tout son talent d’interprète,
pour un album qui comblera les amateurs de musique folk à sa plus
simple expression.
(juin 2014) |
Bros /
SIX
½
|
Leisure Cruise – Leisure Cruise
Le vétéran musicien canadien
Dave Hodge (Broken Social
Scene,
Bran Van 3000) et la chanteuse
Leah Siegel
(Firehorse,
The Citizens Band) se sont rencontrés par
hasard après avoir travaillé sur une publicité télé. Ils ont
commencé à écrire ensemble et ont tellement apprécié qu’ils ont
décidé de créer un duo. Leisure Cruise est donc né au printemps
2013. Ils présentent maintenant un premier album fusionnant un son indie rock, des mélodies pop et de l’électronique. En fait, leur
musique est basée avant tout sur les synthétiseurs avec des rythmes
dansants. Elle rappelle en partie
David Bowie et
Blondie, avec des éléments plus
contemporains dans le style de
Metric et
Paramore.
C’est un album qui est à la fois sérieux et léger, mélancolique et
festif. Voici un très bon disque d’électro-pop.
(juin 2014) |
Last Gang
½
|
Lykke Li
–
I Never Learn
La Suédoise est de retour avec son troisième album,
I Never Learn.
Depuis ses débuts, on lui connaît un excellent mélange entre indie
pop et électronique, un mélange qui a pris un peu plus de muscle sur
Wounded Rhymes
en 2011. Sur ce nouveau disque, elle semble
avoir finalement découvert son propre style avec le meilleur de ses
envolées pop épiques et des ballades d’une grande beauté. Le mélange
acoustique et électronique est également mieux équilibré que jamais.
Souvent tristes et personnels, ses textes vous toucheront assurément
avec cet enrobage musical incomparable. Elle réalise elle-même
l’album avec son fidèle collaborateur
Björn Yttling (de
Peter Björn and John) et le résultat est tout simplement
sublime, nous enveloppant complètement dans son univers à la fois
intimiste et grandiose. Voici donc sans l’ombre d’un doute l’un des
meilleurs albums de l’année.
(juin 2014)
Vidéoclips :
« I Never Learn » -
« Love Me Like I’m Not Made of Stone » -
« No Rest For the Wicked »
|
Warner
|
The
Lost Fingers –
Wonders of the World
Le groupe de jazz manouche québécois s’est fait connaître en
reprenant de façon bien personnelle des chansons pop des années 1980
et 1990. Sur Wonders of the World, le groupe retravaille à
nouveau 12 succès anglophones. Les
one hit wonders
inoubliables incluent leur premier extrait, « Black Betty », ainsi
que « Venus », « (I Just) Died in Your Arms Tonight », « Groove is
in the Heart », « The Ketchup Song », « Lovefool », « Tom’s Diner »,
« Cotton Eye Joe » et « Turn the Beat Around ». À noter que suite au
départ de
Christian Roberge, on a droit à un ajout important
au groupe : la candidate à
La Voix 2013,
Valérie Amyot,
qui vient ajouter une voix féminine grandement appréciée.
François Rioux devient quant à lui le 4e membre à la guitare. Du
même coup, le groupe se tourne vers un style jazz un peu plus pop,
avec des sonorités de musique du monde. Voici donc encore une fois
un album rafraîchissant pour les Lost Fingers.
(juin 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 15, 23 mai 2014) |
Tandem
½
|
Manteca –
Monday Night at the Mensa Disco
Le collectif jazz torontois fête son 35e anniversaire et pour
l’occasion, il relance son 11e album paru originalement en septembre
2013. Les neuf musiciens interprètent magnifiquement les sept pièces
composées par le pianiste
Doug Wilde et le percussionniste
Matt Zimbel. Le Mensa Disco est un endroit fictif tiré de
l’imagination de Zimbel où les intellectuels se réunissent pour
danser. Les rythmes peuvent parfois sembler étranges en fusionnant
jazz, funk et musiques du monde, mais les mélodies accrocheuses
rendent l’album irrésistible dès une première écoute. Les amateurs
de jazz contemporain original seront comblés avec cet album unique
dans la carrière de Manteca.
(juin 2014) |
Pheromone /
SIX
½
|
Marie-Mai
– M
Moins de deux ans après
Miroir, Marie-Mai est déjà prête à nous offrir un nouvel
album, son cinquième, un disque qui ne devait même pas voir le jour.
En 10 ans de carrière, elle a obtenu 4 disques platine, 8 Félix et
12 Centre Bell. Parions que le succès se poursuivra avec
M
qui contient déjà un extrait radio retentissant en « Jamais trop
tard », un duo inoubliable avec
Jonas qui s’est rapidement
hissé au sommet des palmarès. Plus que jamais, Marie-Mai joue avec
les styles en allant à fond dans le rock, dans l’électronique et
même dans le hip hop. On retrouve plusieurs musiques puissantes sur
ce nouveau disque qui plaira assurément aux amateurs de rock autant
qu’aux fans d’électro dansante. En plus de Jonas, on retrouve une
collaboration de
Boogat sur « Ne m’écoute pas ». Marie-Mai
bénéficiait d’une liberté totale pour la création de ce nouveau
disque et ça s’entend. Il s’agit de l’un de ses meilleurs
enregistrements à ce jour.
(juin 2014)
Vidéoclips :
« Jamais trop tard » (avec Jonas) –
« Conscience » -
« Indivisible » -
« Tourner »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 15, 23 mai 2014) |
Musicor
½
|
Sarah McLachlan –
Shine On
L’excellente chanteuse d’Halifax en est déjà rendue à 25 ans de
carrière. La femme de 46 ans a perdu son père il y a 4 ans en plus
de se séparer de son mari, et ça s’entend dans les moments les plus
sombres de Shine On
(« Broken Heart », « Song for my Father »).
Par contre, on peut aussi entendre de l’espoir et de la joie
pour un album plutôt bien équilibré entre ballades personnelles et
morceaux énergiques. Musicalement, Sarah demeure dans le style de
pop rock adulte qui l’a rendue célèbre, sans grandes innovations
créatives. Ses fans devraient encore apprécier.
(juin 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 15, 23 mai 2014) |
Verve /
Universal
½
|
Mélisande (Électrotrad) –
Les métamorphoses
Le collectif Mélisande (Électrotrad) a d’abord attiré les curieux en
ligne en 2013 avec l’extrait « Je fais la difficile » qui a obtenu
plus de 3 000 écoutes et 1 500 téléchargements. Un an plus tard, ils
présentent un tout premier album, Les métamorphoses. L’auteure-compositrice
et interprète Mélisande laisse momentanément de côté ses
réalisations personnelles pour se plonger dans ce projet qui puise
dans le riche héritage de la chanson traditionnelle. En compagnie de
Robin Boulianne, Mark Busic et Alexandre de
Grosbois-Garand, elle présente une musique d’une grande
modernité en intégrant des instruments électriques, des claviers, de
la programmation et de l’électronique à cette musique d’une autre
époque. Leur proposition artistique est donc particulièrement
rafraîchissante avec un très bon mélange de musique traditionnelle,
folk, rock progressif et électro-pop.
(juin 2014) |
La Prûche Libre /
SIX
|
Miossec
– Ici bas, ici même
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Rarement Miossec avait mis la presse autant à genoux. Depuis
Boire,
peut-être même jamais. Les critiques dithyrambiques filent et
ruissellent le long du visage de vieux loup de mer, buriné par les
années et le bon vent du
Finistère Nord. Miossec est
définitivement et brillamment entré au panthéon des incontournables. Une
telle débauche d’éloges doit fondamentalement toucher le brestois. Bien
sûr chacun renvoie l’épure de ce disque au premier du nom, Miossec
lui-même s’y rapporte. Mais c’est oublier qu’il ne se répète jamais et
c’est surtout oublier, dans cet océan de louanges, que la discographie
du Monsieur est si belle, classieuse et intense. La carcasse cabossée
mais l’allure fière, Miossec livre, dans un écrin soyeux arrangé par
Albin De La Simone, une nouvelle salve de textes du quotidien, beaux
comme des moments de vie. Moins carnassier et moins égratigné, Miossec
amène doucement mais sûrement ces petites complaintes finalement moins
insurgées qu’à l’accoutumé. Résigné ou apaisé? Va savoir, peut-être que
la quiétude de sa demeure bretonne a redonné quelques élans positifs au
garçon. Musicalement libéré de toute tension rock 'n’ roll, Miossec
assume la douceur et le raffinement de ses chansons. D’où la connivence
réussie mais pas forcément gagnée au départ avec Albin De La Simone.
L’un et l’autre étaient à l’origine de parfaits étrangers. L’utilisation
des instruments et des orchestrations se fait de manière très délicate
pour servir des textes de haute volée (« Le Cœur », « Samedi Soir Au
Vauban », « Nos Morts », « Des Touristes »). Reste que, parmi toutes ces
belles choses, on en vient à regretter la bonne chaleur de l’animal, lui
qui incitait à rester anthropophage le plus longtemps… (juin 2014)
|
½
|
Pacifika –
Amor Planeta
Le trio de Vancouver présente son troisième album avec
Amor
Planeta. Cette fois-ci,
Silvana Kane,
Adam Popowitz
et Toby Peter avaient bien l’intention de changer leur façon
de faire en studio. Au lieu d’improviser autour de leurs idées, Popowitz et Peter arrivaient avec leurs morceaux auxquels Silvana
ajoutait sa couleur péruvienne.
Amor Planeta
(Planète
d’amour) célèbre l’amour sous toutes ses formes avec certains
passages ambiants menés par la guitare et des moments plus intenses
comme « Panamericana » et « Las Bellezas ». « Satélites » s’inspire
de la bossa nova brésilienne et apporte un côté rafraîchissant à
l’album. Avec ce nouvel album, Pacifika frappe dans le mil et
réussit à nous offrir un album extrêmement agréable à écouter,
surtout sous le chaud soleil de l’été.
(juin 2014) |
Six Degrees /
SIX
½
|
Owen Pallett – In Conflict
Owen Pallett est un chanteur, violoniste, réalisateur et arrangeur indie rock / indie pop de Mississauga en Ontario. Il tire ses
influences d’Arcade Fire
(avec qui il a d’ailleurs travaillé
et tourné) et Rufus Wainwright. Pour son deuxième album sous
son propre nom, Pallett a pu compter sur l’expertise et les conseils
de Brian Eno surtout pour les synthétiseurs et les guitares.
L’expérience de Pallett dans les arrangements de cordes avec Arcade Fire lui sert également énormément puisqu’il s’agit de l’une des
forces de l’album. Sa musique pop de chambre sonne merveilleusement
bien alors que l’équilibre entre les arrangements de cordes,
l’électronique et les guitares frôle la perfection en de nombreuses
occasions. Les faiblesses se font rares, voire inexistantes, ce qui
fait de In Conflict
l’un des meilleurs albums de l’année,
toutes catégories confondues.
(juin 2014) |
Secret City
|
Kevin Parent –
Face à l’ouest
Face à l’ouest
est le premier album de Kevin Parent depuis
2009. Pour l’occasion, il revient à un style dépouillé où la guitare
acoustique règne. L’album aux accents country et folk a été
enregistré rapidement, souvent en une seule prise, en compagnie du
réalisateur Éloi Painchaud. Toute la place est laissée à la
poésie particulière de Parent qui peut s’exprimer librement, sans
contraintes. Malgré ce contexte quelque peu improvisé, le Gaspésien
réussit à nous offrir quelques chansons au potentiel pop évident. Un
très bon disque pour le grand Kevin Parent!
(juin 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 21, 4 juillet 2014) |
Universal
½
|
The Planet Smashers –
Mixed Messages
Il y a 20 ans se formait à Montréal un jeune groupe de ska punk qui
allait profiter d’un retour en force du genre à la fin des années
1990. Les Planet Smashers sont toujours bien présents aujourd’hui et
ils présentent leur huitième album,
Mixed Messages. Ils n’ont
rien perdu de leur fougue, même si on sent une certaine nostalgie
par moments. La réalisation du groupe et de
Rene D La Muerte
est plutôt propre, mais enveloppe bien les mélodies accrocheuses et
les rythmes dansants. C’est difficile de réinventer un genre comme
le ska, mais dans la mesure où on a du plaisir, c’est que
Mixed
Messages est un album réussi.
(juin 2014) |
Stomp /
ULG /
Warner
|
Royal Blood –
Out of the Black EP
Royal Blood est un duo de Brighton en Angleterre qui propose un son
blues rock garage aux influences des
White Stripes et
Black Keys, mais avec aussi une envergure qui s’apparente à
Muse et
Arctic Monkeys. Toujours en attente d’un premier
album de leur part, voici un mini-album de quatre titres qui offre
une excellente introduction au groupe, créant du même coup de fortes
attentes pour leur premier disque complet à venir.
(juin 2014)
Vidéoclip :
« Come On Over » |
Imperial Galactic /
Warner
½
|
Secret
Broadcast – Filthy Souls
Secret Broadcast est un duo rock ‘n’ roll de Toronto composé du
chanteur et guitariste
Matt Lightstone et du batteur
Keith
Heppler. Pour ce nouvel album, ils ont travaillé avec le
réalisateur de Seattle
Adam Kasper (Foo Fighters,
Nirvana,
Pearl Jam,
Queens of the Stone Age,
Soundgarden). Cela dit, Secret Broadcast ne réinvente certainement pas le rock ‘n’ roll, mais il
ajoute une bonne dose d’énergie à un style qui se dilue de plus en
plus. Par ailleurs, les mélodies demeurent extrêmement accrocheuses
tout au long du disque. Il y a bien de nombreux parallèles à faire
avec les Foo Fighters, mais le groupe a quand même réussi à se
forger son propre style.
(juin 2014) |
eOne
|
Meaghan
Smith –
Have a Heart
La chanteuse jazz ontarienne nous arrive avec un nouvel album qui
s’aventure un peu plus loin dans la musique pop. En fait, lorsqu’on
ne connaît pas son passé et ses influences de départ, on pourrait
croire que Meaghan Smith n’est qu’une chanteuse pop de plus dans le
paysage musical canadien. Par contre, elle saupoudre juste ce qu’il
faut de ses influences jazz tout au long du disque pour le rendre un
peu plus original que la moyenne. Il faudra tout de même plus de
créativité pour pouvoir la considérer parmi les grandes du genre,
comme Norah Jones par exemple.
(juin 2014) |
Warner
|
Teenage Kicks – Spoils of Youth
Teenage Kicks est un groupe indie rock de Toronto qui présente des
influences punks. Ce premier album ne s’est pas fait sans heurts
alors que le groupe a perdu des membres, a enregistré des bandes
inutilisables à Hollywood et a eu à gérer quelques conflits
internes. Le résultat demeure tout de même intéressant sur
Spoils
of Youth avec une bonne dose d’énergie livrée avec des guitares
puissantes et une section rythmique dynamique. Même si le groupe ne
révolutionne pas le rock, il présente des éléments intéressants qui
risquent de leur procurer un certain nombre de fans pour les années
à venir. Voici donc un groupe à surveiller!
(juin 2014) |
Rezolute
/
Universal
|
The Used –
Imaginary Enemy
Depuis quelques années, le groupe emo de l’Utah semble découvrir son
style de plus en plus, et ça se concrétise avec
Imaginary Enemy,
son sixième album. Les thèmes sont communs au punk en général avec
plusieurs clichés, mais le groupe présente des hymnes parfaits pour
obtenir l’intérêt de la foule en spectacle. The Used réussit ici à
s’imposer comme l’un des groupes les plus solides de sa génération.
La réalisation de
John Feldman est de grande qualité et
permet de mettre en évidence les forces du groupe. Même si les
clichés pourront en rebuter certains, il reste que The Used présente
possiblement son album le plus complet et le plus réussi à ce jour.
(juin 2014)
Vidéoclip :
« Cry » |
Hopeless
½
|
Gilles Vigneault –
Vivre debout
Le légendaire conteur et poète québécois présente son nouvel album,
Vivre debout, inspiré du spectacle du même titre. Premier
disque de chansons originales depuis 2008, il a été réalisé par
Daniel Lavoie. Gilles Vigneault offre 12 chansons et un récital
de trois poèmes inédits. Âgé de 85 ans, Vigneault n’a rien perdu de
sa lucidité vis-à-vis le monde qui l’entoure et il livre encore des
textes puissants sur une musique épurée qui s’appuie sur le piano de
Jean-François Groulx.
(juin 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 12, 2 mai 2014) |
|
Neil
Young –
A Letter Home
Sur
A Letter Home, Neil Young reprend des chansons de ses
contemporains datant surtout des années 1960-70. On peut y entendre
entre autres des titres de
Bob Dylan,
Gordon Lightfoot,
Willie Nelson et
Bruce Springsteen. Mais, ce qui
surprend surtout, c’est la méthode d’enregistrement employée. Young
a utilisé un Voice-O-Graph, une cabine d’enregistrement qui date des
années 1940 et qui permettait d’enregistrer une chanson ou un
message directement sur un disque vinyle. Populaire dans les arcades
et les foires dans les années 1950 et 1960, le Voice-O-Graph est
pratiquement disparu par la suite, mais
Jack White en a
installé un dans son studio de Nashville et Young a décidé d’y
enregistrer un album complet. Le résultat est plutôt sobre,
tremblotant et inégal, en plus de faire largement contraste avec les
surproductions d’aujourd’hui. Par contre, c’est un contexte qui va
parfaitement au style de Neil Young et des chansons reprises sur
A Letter Home. Voici donc un album qui s’adresse avant tout aux
nostalgiques de musique folk d’une autre époque.
(juin 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 19, 20 juin 2014) |
Reprise /
Warner
|
Noah
(bande
originale du film)
Pour la trame sonore du film de
Darren Aronofsky
Noah,
le compositeur britannique
Clint Mansell a de nouveau fait
confiance au Kronos Quartet, après avoir travaillé avec eux
en 2006 pour un autre projet d’Aronofsky, The Fountain.
Évidemment, on retrouve une grande tension dramatique dans la
musique de Noah, avec des violoncelles qui s’ajoutent à
l’électronique. On retrouve plusieurs pièces de grande qualité qui
en font une bande sonore cohérente et extrêmement agréable à
écouter, même sans avoir vu le film. Pour ceux qui aiment le mélange
entre musique classique et musique électronique moderne, voici une
excellente bande originale qui peut s’écouter en différentes
circonstances. À noter à la toute fin la présence de
Patti Smith
en tant que chanteuse pour la très efficace « Mercy is ».
(juin 2014)
Bande-annonce du film |
Nonesuch
/
Warner
½
|
MAI :
|
Shakira
–
Shakira
Pendant les 5 ans d’attente depuis son dernier album en anglais,
She Wolf, la belle Colombienne est loin d’être demeurée
inactive. Elle a en effet travaillé sur l’émission télé
The Voice,
en plus de former un nouveau couple avec le joueur de soccer
Gerard Piqué et d’accoucher de son premier enfant en janvier
2013. Son nouvel album représente donc un nouveau départ pour la
chanteuse, probablement la raison derrière un album éponyme.
Musicalement, Shakira ne surprendra pas vraiment avec toujours ce
mélange de pop et de rock, avec des éléments d’électronique et de
musique latine. Plusieurs titres se démarquent de l’ensemble, à
commencer par les deux premiers extraits, « Can’t Remember to Forget You » (avec Rihanna) et « Empire », ainsi que « You Don’t
Care About Me » et la dansante « Dare (La La La) ». D’autres pièces
attirent l’attention comme la reggae « Cut Me Deep » (avec Magic!),
la ballade acoustique « 23 », la collaboration avec son collègue de
The Voice
Blake Shelton pour « Medicine », ainsi que
la puissante « The One Thing » qui rappelle Alanis Morissette.
Après avoir énuméré 8 des 12 titres de l’album, on réalise que
plusieurs d’entre eux tirent leur épingle du jeu. Par contre,
l’ensemble manque quelque peu de cohérence et ressemble plus à une
compilation aux influences diverses qu’à un véritable album avec sa
propre ligne directrice. Il présente tout de même de très bons
moments. Une version de luxe avec 3 titres additionnels est
également disponible. (chronique principale de mai 2014)
Vidéoclips :
« Can’t Remember to Forget You » -
« Empire »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 10, 18 avril 2014) |
RCA /
Sony
½
|
Perfect Pussy –
Say Yes
To Love
Perfect Pussy est un groupe de Syracuse, New York qui nous arrive
avec un tout premier album. Ils présentent un son punk / indie rock
extrêmement bruyant où semble régner une certaine cacophonie.
Pourtant, l’ensemble présente une belle cohérence et des
compositions de grande qualité. Malgré le bruit des guitares et de
la batterie, la chanteuse
Meredith Graves demeure au coeur du
son du groupe. Comme s’ils étaient dans un incessant combat visant à
découvrir celui qui réussirait à sortir vivant de cet immense
défoulement collectif. Avec seulement 8 titres totalisant 23 minutes
(dont une fin psychédélique qui s’étire), l’album peut sembler
incomplet, mais c’est certainement amplement suffisant pour vous
donner toute une décharge électrique.
Say Yes To Love
est un
album surprenant qui vous fera réaliser que le punk rock est encore
bien vivant et que c’est encore possible de demeurer créatif dans le
genre. Voici les descendants directs de
Sonic Youth et ils
tiennent le flambeau bien haut, le poing levé. (découverte du mois
de mai 2014) |
Captured Tracks
½
|
APigeon
–
APigeon is Born
Annie « Pigeon » Sama
vient ajouter un pavé de plus dans la
mare de la musique électronique montréalaise. Elle présente malgré
tout une musique plus organique qu’informatique qui n’est pas dénuée
de chaleur. Les comparaisons avec
Björk,
Feist et
Sinéad O’Connor sont incontournables, mais APigeon réussit tout
de même à apporter une fraîcheur agréable à un style grandement
exploité depuis quelques années. Sa poésie et ses mélodies
inspirées, jumelées à des influences pop et folk, possèdent en effet
quelque chose d’unique qui la rendent tout de suite attrayante.
APigeon is Born
est un album tout en douceur et en ambiances qui
devrait vous transporter dans son univers jusqu’à la toute fin.
(mai 2014) |
½
|
Isabelle Boulay – Merci Serge Reggiani
Dix ans après le décès de Serge Reggiani, la chanteuse québécoise a
décidé de reprendre les plus grands succès de cette légende
française d’origine italienne. Réalisé par
Benjamin Biolay et
Philippe B, l’album présente 14 des plus grands succès de
Reggiani en mettant l’accent sur les textes et la voix d’Isabelle.
C’est un magnifique hommage que rend Isabelle Boulay à cet artiste
qui a été une grande source d’inspiration et un modèle pour elle.
Parmi les chansons incontournables du répertoire de Reggiani, on
peut entendre entre autres « Ma solitude », « Il suffirait de
presque rien » et « L’Italien ».
(mai 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 14, 16 mai 2014) |
Audiogram
½
|
Olivier Dion – Olivier Dion
L’ex-académicien Olivier Dion présente son premier album, réalisé
par Marc Dupré et
Gautier Marinof. Il s’entoure d’une
équipe d’auteurs-compositeurs d’envergure incluant Dupré et Marinof,
mais aussi
Nelson Minville,
Tino Izzo,
Richard
Turcotte,
Frédérick Baron, etc. Dion collabore aussi à
une poignée de textes parmi les 12 titres présentés. Il nous offre
une pop énergique plutôt légère avec des histoires d’amour en trames
de fond. Malgré le dynamisme de chansons comme « Qu’est-ce qu’on
attend? » et le premier extrait, « Fou », peu d’entre elles se
démarquent véritablement et on a un vague sentiment de déjà entendu.
Seule « Sortir de l’ombre » réussit à attirer notre attention. À
noter la participation de
Brigitte Boisjoli qui chante en duo
avec lui sur « Seuls ensemble », ainsi que la présence des choristes
Jonathan Guilbault (La Voix),
Vanessa Duchel (Star
Académie) et
Andie Duquette (La Voix).
(mai 2014)
Vidéoclip :
« Fou »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 11, 25 avril 2014) |
Productions J
½
|
Yves
Duteil – Flagrant délice
L’auteur-compositeur et interprète français souligne 40 ans de
carrière artistique en présentant un nouvel album de 12 chansons
originales, dont une collaboration avec
Jean-Pierre Marcellesi
pour « Le souffle court ».
Flagrant délice
présente des
textes sensibles et poétiques démontrant tout son amour pour son
épouse Noëlle. Il s’imagine porter un enfant dans « Naître »,
revient sur son passé avec « La chanson des justes » et se moque des
nouvelles technologies dans « Je t’MMS ». La plume de Duteil demeure
passablement créative et il devrait encore séduire son fidèle
auditoire. Il est en tournée partout dans la francophonie et une
trentaine de spectacles sont déjà confirmés au Québec entre juin et
novembre.
(mai 2014) |
Productions Martin Leclerc
|
Future –
Honest
Nayvadius Cash (alias Future) est un rappeur d’Atlanta en
Georgie qui présente son deuxième album, transporté par le succès « Move That Dope ». Il revient avec la même formule qu’il avait mise en
place en 2012 sur
Pluto avec des pièces mid-tempo d’une grande musicalité et
aux mélodies totalement accrocheuses. Il peut en plus compter sur
plusieurs collaborateurs de renom dont
Pharrell Williams et
Pusha T sur « Move That Dope », Wiz Khalifa,
Kanye
West,
Drake et
André 3000. Les pièces solides de
hip hop s’enchaînent agréablement sur cet album qui contient bien
peu de faiblesses. En fait, Future franchit une nouvelle étape avec
Honest
et il pourra désormais être reconnu parmi les grands
du rap contemporain.
(mai 2014)
Vidéoclips :
« Honest » -
« Move That Dope » (feat. Pharrell Williams & Pusha T) –
« I Won » (feat. Kanye West) |
Epic /
Sony
½
|
Dominiq Hamel – Dominiq Hamel
L’ex-membre de
Gatineau et
Orange Orange lance sa
carrière solo avec ce premier opus. Après des années plutôt
expérimentales, Hamel poursuit l’aventure pop entamée avec Orange
Orange. Des mélodies pop inoubliables et des rythmes entraînants
meublent en effet ce disque grandement accrocheur alliant les
sonorités électro au funk et au rock. Impliqué à toutes les étapes
de la production de l’album en plus de jouer tous les instruments, Dominiq Hamel présente assurément son disque le plus personnel à ce
jour. Malheureusement, les compositions et les textes ne sont pas
toujours à la hauteur des ambitions de l’artiste. Quelques textes un
peu carrés et des musiques parfois prévisibles gâchent quelque peu
le plaisir. Il s’agit malgré tout d’un bon premier essai pour cet
artiste complet qui aurait peut-être intérêt à s’entourer de
quelques solides collaborateurs dans le futur. On retrouve tout de
même quelques artistes invités aux voix :
Jacobus de
Radio
Radio pour « Trouve ton move »,
Élizabeth Blouin-Brathwaite
sur « Fraise et disco » et
David Brown de
The New Cities
pour « Comme dans les G.I. Joe ». À noter que la pochette aux images
en 3D inclut des lunettes spéciales rouge et bleu pour apprécier le
design.
(mai 2014) |
Kartel
|
Enrique Iglesias –
Sex and Love
Enrique semble vouloir attaquer de plein fouet la musique pop
dansante dès l’ouverture de l’album
Sex and Love,
et ce n’est
pas inefficace avec les participations de
Pitbull (« I’m a
Freak ») et FloRida (« There Goes My Baby »). Par contre,
c’est quand il présente une musique latine qu’il est le plus à
l’aise, et on s’en rend compte rapidement sur « Bailando » et « El Perdedor ». En fait, c’est dans ce contexte qu’il réussit à quelque
peu se distinguer, même si c’est plutôt difficile de demeurer
original dans ce genre. Entre pièces pop ultra-énergiques, chansons
latines rythmées et ballades plutôt insignifiantes, l’album souffre
d’un manque de cohésion évident qui cause sa perte après quelques
morceaux seulement. On comprend aisément qu’il veuille plaire à tous
ses publics, mais il faut se rendre à l’évidence qu’il ne peut tout
faire à la fois. Bien peu de gens risquent de trouver leur
satisfaction tout au long du disque et opteront plutôt pour une
écoute à la pièce pour combler leurs besoins.
Sex and love,
sans mauvais jeu de mot, n’est rien d’autre qu’un album fourre-tout,
avec de bons moments, mais que vous devrez chercher à travers le CD
selon vos goûts personnels. Une version de luxe contient 7 titres
additionnels pour un total de 18, question de vous mélanger encore
un peu plus!
(mai 2014)
Vidéoclips :
« Heart Attack » -
« I’m a Freak » -
« Bailando » |
Republic
/
Universal
½
|
Ima –
Love moi
Après avoir vendu plus de 250 000 albums au cours des dernières
années, Ima entreprend un nouveau virage avec Love moi.
La
chanteuse prend en effet en charge l’écriture et la composition des
13 chansons du disque, en compagnie de collaborateurs tels
Mathieu Lippé,
Frédérick Baron et
Andy Dacoulis.
Le premier extrait, « Dis-moi », a déjà suscité de fortes réactions,
et plusieurs autres morceaux aux rythmes chauds vous accompagneront
vers l’été avec le sourire. Majoritairement en français,
Love moi
inclut aussi des moments en anglais (« Cause I’ve Met U ») et en
espagnol (« Mira Lo Que Siento »).
(mai 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 9, 11 avril 2014) |
Divine Angel
|
iSH –
Up & Up
iSH est un rappeur de Toronto qui présente un premier
enregistrement, un mini-album de 7 titres totalisant 23 minutes. Il
compte déjà quelques succès à son actif : « Rollin’ » (avec Stef
Lang), « You Got It » et son plus récent, « Light Up » (avec
Daniel Richter). L’orientation plutôt pop de sa musique en fait
nécessairement un candidat à de nombreux succès potentiels et à une
présence aux Juno. Par contre, il ne présente pas les compositions
les plus originales, avec peu de choses jamais entendues. Un album
complet risque de s’avérer trop long avec du remplissage. (mai 2014)
Vidéoclips :
« Rollin’ » -
« You Got It » -
« Light Up » |
Warner
|
Kaiser Chiefs
– Education, Education, Education & War
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Kaiser Chiefs sort d’une période houleuse et aborde un sérieux tournant
dans l’histoire du groupe. La parution de
The Future is Medieval avait été assez branlante : le groupe
avait laissé libre court à une nouvelle forme de commercialisation,
chacun pouvant piocher dans une sélection étendue de morceaux pour
construire sa propre tracklist. Concept innovant mais marketing
brouillon. La tournée qui s’en suivit fût marquée par le départ du
batteur Nick Hodgson - sérieux responsable du succès de Kaiser Chiefs – qui préfère se consacrer à l’écriture et à la production plutôt
qu’à la scène. Kaiser Chiefs, légèrement fragilisé, décide de tracer à
nouveau sa route et sort Education, Education, Education & War
dans le sillon des premiers disques : absolument taillé pour le live.
Enregistré à Atlanta, l’album sonne résolument
british, sans
aucun doute. Les premiers échos de la presse sont mitigés, accusant
notamment les anglais d’un manque de renouvellement. Oui, mais. Certes,
Rick Wilson et les siens battent le pavé de la britpop comme à
leurs débuts mais il n’y a pas tromperie. Après tout, Kaiser Chiefs n’a
jamais promis d’intellectualiser leur rock de stade, puisque c’est ça
dont nous parlons. Et pour ce qui est d’échafauder des paquets de
chansons à l’efficacité redoutable, les Anglais n’ont pas leur pareil.
L’enchaînement de « The Factory Gates » à « One More Last Song » en
passant par « Misery Company » est grisant. Reste quelques mélodies
moins heureuses (« Bows And Arrows », « Cannons », …) mais rien qui ne
saccage la récente histoire des gars de Leeds.
(mai 2014)
|
|
Manchester Orchestra –
Cope
Manchester Orchestra est un groupe indie rock d’Atlanta en Georgie
qui a débuté alors que ses membres n’étaient encore que des
adolescents. Ce 4e album a été enregistré au studio du groupe qui se
trouve en fait dans la maison des parents d’Andy Hull, là où
il a réalisé ses premiers enregistrements à l’adolescence. Avec
Cope, Manchester Orchestra nous offrent possiblement leur
meilleur album à ce jour avec un son post-hardcore un peu plus
agressif. On retrouve aussi des riffs de guitare et des mélodies qui
peuvent rappeler Weezer en différentes occasions. C’est quand
même un changement de cap important par rapport à l’audacieux album-concept
Simple Math qu’ils ont présenté il y a 3 ans. Par contre, ce
son aux guitares rugueuses semble leur aller comme un gant, comme
s’ils avaient finalement le style dans lequel ils sont le plus à
l’aise.
(mai 2014) |
Universal
½
|
Jorge Martinez –
Carnaval
Jorge Martinez est un virtuose argentin de la guitare qui vit au
Québec depuis 1998. Il présente son deuxième album avec
Carnaval
pour lequel il peut compter sur d’excellents musiciens et des
collaborations spéciales de
Michel Donato (« Manha de
Carnaval ») et de la chanteuse
Geneviève Jodoin (sur 5
titres). Il nous offre une musique emplie d’émotion et de passion
qui allie le flamenco contemporain à des accents latins et
orientaux, le tout avec une touche certaine de modernité. Martinez
est certainement un maître dans la fusion des styles, avec la
guitare qui occupe toujours le cœur de sa musique. Majoritairement à
la guitare acoustique, il peut aussi passer avec habileté à la
guitare électrique en certaines occasions. Pour les amateurs de
musique du monde, Jorge Martinez constitue certainement un talent à
découvrir.
(mai 2014) |
SIX
½
|
Kylie
Minogue –
Kiss Me Once
L’Australienne ne semble pas avoir l’intention de vieillir, ni de se
faire éclipser par la nouvelle génération de chanteuses pop. Elle
présente son 12e album en 25 ans de carrière et demeure toujours
aussi solide avec des compositions et une production de grande
qualité. Elle continue d’offrir des pièces dansantes efficaces avec
des éléments électroniques empruntés à la pop européenne. Les
chansons sexy et ensoleillées sont légion et lui collent
parfaitement à la peau, comme c’est le cas entre autres pour « Sexy
Love » qui possède tout ce qu’il faut pour devenir le succès de
l’été. Pharrell Williams lui offre une excellente composition
(« I Was Gonna Cancel ») et les autres incontournables incluent « Into the Blue » et la très sexy « Les Sex ». En fait, on ne retrouve
qu’un moment facilement oubliable, son duo avec
Enrique Iglesias
pour la ballade franchement très ennuyante « Beautiful ». Tous ceux
qui avaient apprécié son album
Aphrodite
il y a 4 ans ne seront certainement pas déçus
puisque Kylie présente encore une fois l’un de ses meilleurs albums
en carrière. Comme le bon vin, elle ne fait que s’améliorer avec le
temps!
(mai 2014)
Vidéoclips :
« Into the Blue » -
« Sexercize »
|
Parlophone
/
Warner
½
|
Needtobreathe –
Rivers in the Wasteland
Le groupe de la Caroline du Sud à tendance chrétienne présente déjà
son cinquième album. Le trio nous offre à nouveau ce qu’il sait
faire de mieux dans le rock alternatif, tout en conservant des
comparaisons évidentes avec
Coldplay et des influences folks
du sud des États-Unis. Le CD débute tout en douceur avec « Wasteland »,
mais le rythme s’accélère ensuite pour une bonne dose de rock,
malgré toujours ce fond de folk nouveau genre. Là où le groupe
semble quelque peu se chercher depuis le succès de
The Reckoning
il y a 3 ans, c’est qu’il semble dans un
dilemme entre poursuivre vers le succès grand public ou revenir à
ses racines chrétiennes qui ne sont pas nécessairement compatibles
avec ce type de succès. Mis à part les textes qui risquent de
brouiller les pistes pour leurs différents fans, Needtobreathe
présente un album très solide musicalement. Et oui, le potentiel de
succès demeure au rendez-vous.
(mai 2014)
Vidéoclips :
« The Heart » -
« Difference Maker »
|
Atlantic
/
Warner
½
|
Neon Trees –
Pop Psychology
Le quatuor de l’Utah est de retour avec un troisième album et
possiblement son plus solide à ce jour. Le groupe indie rock donne
plus que jamais dans la pop légère et accessible, et c’est là que ça
peut quelque peu agacer. Par contre,
Pop Psychology présente
des chansons pop d’une grande efficacité, aux mélodies inoubliables.
En plus, les textes sont plus personnels que jamais suite aux aveux
de Tyler Glenn en tant que gai. D’accord, les structures des
chansons sont plutôt simples et sans grande créativité, mais il
s’agit tout de même d’une bonne musique new wave, qui s’écoute
merveilleusement bien jusqu’à la fin. (mai 2014)
Vidéoclips :
« Sleeping with a Friend » -
« I Love You (But I Hate Your Friends) » -
« Voices in the Halls » -
« First Things First » |
Island /
Def Jam
/
Universal
½
|
Justin Nozuka –
Ulysees
Le jeune auteur-compositeur et interprète de New York est de retour
avec un troisième album. Encore une fois, il nous offre une fusion
quasi-parfaite entre folk et rock alternatif intimiste avec
certaines influences R&B.
Jeff Buckley est certainement le
premier nom qui nous vient en tête, mais Nozuka réussit à présenter
du matériel qui ne manque pas d’originalité. Sur
Ulysees,
sa
voix chaude de ténor semble mieux exploitée que jamais et cadre
magnifiquement dans son univers musical méditatif. Plusieurs
morceaux utilisent le chant choral en accompagnement, créant du même
coup une ambiance presque mystique. Il faut se rendre à l’évidence
que Nozuka présente certainement son album le moins accessible à ce
jour. Par contre, si vous vous placez dans le bon environnement pour
en faire l’écoute,
Ulysees
risque de vous satisfaire
grandement.
(mai 2014) |
Coalition
/
Warner
½
|
Paolo
Nutini –
Caustic Love
Pour son troisième album, son premier en 5 ans, le chanteur écossais
prend une nouvelle tangente vers le soul et le R&B, avec une touche
funky. Fortement influencé par les années 1960-70, Nutini réussit à
intégrer ces styles d’une autre époque à son propre son pop rock.
Caustic Love
a été enregistré avec un grand orchestre entre
Glasgow, Valence, Londres et New York. Les cuivres, les guitares et
les choeurs procurent une envergure inégalée à cet album pour en
faire son plus solide à ce jour. La voix rauque de Nutini n’aura
jamais été aussi bien utilisée, comme si on lui avait enfin trouvé
le contexte idéal pour se révéler. Cette performance inspirée
constitue une fusion quasi-parfaite entre le passé et le présent. À
noter la présence de la toujours excellente
Janelle Monae sur
« Fashion », et Nutini se paie un duo virtuel avec Bettye LaVette
grâce à un échantillonnage de sa voix dans « Let Me Down Easy ».
Caustic Love est un album de premier plan qui risque fort de
plaire à un vaste auditoire.
(mai 2014)
Vidéoclip :
« Scream (Funk My Life Up) »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 13, 9 mai 2014) |
Atlantic
/
Warner
½
|
Pascale Picard –
All Things Pass
L’auteure-compositrice et interprète de Québec nous revient avec un
troisième album, toujours enraciné dans le pop rock, avec des textes
personnels et puissants. Co-réalisé par Stéphane Rancourt,
All Things Pass
a été mixé en Californie par
Sheldon Gomberg
(Ben Harper,
Ryan Adams,
She&Him) et masterisé
par
Gavin Lurssen (Robert Plant,
Queens of the
Stone Age,
Eric Clapton). Avec ce nouveau disque, Pascale
parcourt avec vulnérabilité ses différentes sources d’inspiration, à
travers une musique rafraîchissante et des textes intimistes. Elle
ne décevra assurément pas ses fans avec encore une fois des chansons
de grande qualité. Par contre, on aurait pris quelques titres
additionnels aux 10 morceaux présentés qui totalisent seulement 38
minutes.
(mai 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 11, 25 avril 2014) |
Simone
½
|
Sylvain et ses Marcel –
Sylvain et ses Marcel
Connu pour ses rôles en tant que comédien et acteur dramatique,
Sylvain Marcel a toujours aussi eu une passion pour la musique.
Après plusieurs apparitions en tant que chanteur sur des émissions
de télé et sur scène, voilà qu’il nous offre un premier album en
compagnie de ses fils
Antoine et
Félix Racine-Marcel,
son neveu Joël Desmarais-Racine, sa belle-fille
Valérie
Filiatrault et le batteur adoptif
Alexandre Desautels. À
l’image du premier extrait, « La même grosseur… », le groupe propose
une musique rock aux textes qui dénoncent sans détours les
aberrations et les incohérences de notre planète. Quelques pointes
d’humour, souvent sarcastiques, apparaissent aussi en plusieurs
occasions. Musicalement très réussi, l’album présente plusieurs
morceaux entraînants et grandement divertissants.
(mai 2014)
Vidéoclip :
« La même grosseur… »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 14, 16 mai 2014) |
EDC
|
Timber
Timbre –
Hot Dreams
Timber Timbre est un trio indie folk canadien dirigé par le
chanteur, auteur-compositeur et multi-instrumentiste Taylor Kirk.
Avec Hot Dreams, ils présentent leur 3e album, après le très
bon
Creep On Creepin’ On il y a 3 ans. Après une petite passe rockabilly, ils explorent plutôt ici le rock psychédélique, le
country et surtout le vieux soul. « Grand Canyon » et « Run From
Me » nous rappellent même les westerns spaghetti. La force du groupe
demeure dans les textes souvent intrigants, mais ils réussissent
aussi à créer une ambiance cinématographique bien particulière,
rétro à souhait. Sans être aussi facile d’approche que leur opus
précédent,
Hot Dreams
possède de très belles qualités qui en
captiveront plusieurs.
(mai 2014) |
Arts
& Crafts
½
|
David
Vest –
Roadhouse Revelation
David Vest est né en Alabama en 1943, mais il se considère
maintenant Canadien. Il est un authentique pianiste de boogie-woogie
du sud des États-Unis et c’est ce qu’il démontre sur
Roadhouse
Revelation. Ce maître du blues présente 10 chansons originales,
dont une coécrite avec
Paul deLay, « Crooked Politician ». On
se doit également de mentionner l’ajout de son excellente version de
« Ramblin’ Man », un classique de Hank Williams. Les amateurs
de blues seront certainement comblés à l’écoute de ce nouvel album
par ce pilier du genre et l’un des meilleurs pianistes de sa
génération.
(mai 2014) |
Cordova Bay /
Fontana North
½
|
Whitehorse – Éphémère sans repère
Le duo sentimental et musical de
Luke Doucet et
Melissa
McClelland poursuit son aventure en français sur ce mini-album
de 6 titres. On y retrouve quatre versions françaises de chansons
parues sur leurs deux premiers albums (traduites par
Pierre
Marchand), en plus d’une nouvelle chanson, « Le cadeau », et une
très belle reprise du classique « Un canadien errant ». La fusion
parfaite des voix du couple est encore plus mise en évidence sur ces
chansons en français.
(mai 2014) |
Six Shooter
/
SIX
½
|
Pharrell Williams –
GIRL
Surtout connu pour son travail de compositeur et réalisateur avec
plusieurs des artistes pop et R&B les plus en vue (en solo et avec
les Neptunes), Pharrell Williams a d’abord obtenu du succès
au sein de
N.E.R.D. Depuis quelques années, il semble être
derrière tous les plus grands succès, ce qui l’a en quelque sorte
forcé à revenir à l’avant-plan avec un album solo. On retrouve tout
de même quelques collaborateurs pour des duos, à commencer par
Justin Timberlake sur « Brand New », mais aussi
Miley Cyrus
sur « Come Get It Bae » et Alicia Keys sur « Who You Are ».
L’album demeure généralement R&B, mais on reconnaît aisément sa
touche pop qui a propulsé les succès récents de
Robin Thicke,
Daft Punk, etc. En fait, si vous avez apprécié tous les
morceaux que Pharrell a touchés en 2013, GIRL
vous satisfera
tout autant, avec plusieurs succès potentiels. Dommage que l’album
ne contienne que 10 pièces!
(mai 2014)
Vidéoclips :
« Happy » -
« Marilyn Monroe »
|
Columbia /
Sony
½
|
AVRIL
:
|
Sean
Paul –
Full Frequency
Après l’inégal
Tomahawk Technique il y a 2 ans, le Jamaïcain est de retour
avec une nouvelle dose de hip hop qui risque d’être grandement
appréciée. L’apparition de
Damian « Jr. Gong » Marley (fils
de Bob Marley) pour le premier titre, « Riot », ramène par
ailleurs Sean Paul vers ses racines reggae. Plusieurs collaborateurs
ajoutent de l’envergure à l’album :
Juicy J,
2 Chainz
et Nicki Minaj dans « Entertainment 2.0 », Nyla dans
« Pornstar », Konshens dans le succès « Want Dem All »,
Prince Royce dans « Dangerous Ground » et Iggy Azalea qui
vient rapper dans un faux patois jamaïcain dans « Wickedest Style ».
On retrouve peut-être un peu moins de hits instantanés sur
Full
Frequency que sur son opus précédent, mais les faiblesses sont
beaucoup plus rares ici et l’ensemble s’avère être beaucoup plus
cohérent. Voici donc un album de dancehall qu’il fait plaisir
d’écouter à répétition, sans trop être agacé par des pièces pop
légères sans consistance. (chronique principale d'avril 2014)
Vidéoclips :
« Other Side of Love » -
« Turn it Up » -
« Want Dem All »
|
Atlantic
/
Warner
½
|
Temples –
Sun Structures
Le groupe anglais formé en 2012 a été précédé d’une réputation
d’envergure, appuyé par des artistes comme
Noel Gallagher,
Johnny Marr et
Suede. Le groupe s’est fait rapidement
remarquer sur Internet avec des pièces rock à la fois psychédéliques
et accrocheuses. Mélange entre
MGMT et
Tame Impala, le
groupe réussit à capter notre attention grâce à ses mélodies, son
mur de guitares et ses rythmiques rappelant les années 1960, au
meilleur de l’invasion britannique. En fait, si
Sun Structures
était paru en 1967, il ferait probablement partie aujourd’hui
des classiques du genre. En 2014, Temples présente une belle
fraîcheur dans le paysage rock, mais une impression de déjà entendu
ne peut faire autrement que de nous envahir, ce qui peut devenir
agaçant, surtout lors des morceaux les moins inspirés de l’album.
Quelques pièces demeurent tout de même très efficaces et créent une
dépendance, comme « Shelter Song », « Keep in the Dark » et « Mesmerise ».
(découverte du mois d'avril 2014)
Vidéoclips :
« Shelter Song » -
« Colours to Life » -
« Keep in the Dark » -
« Mesmerise » |
Fat
Possum
½
|
Beck –
Morning Phase
Déjà six ans se sont écoulés depuis le dernier album de Beck, une
attente qui semble représenter une éternité pour le prolifique
compositeur qu’il était il n’y a pas si longtemps. Pour
Morning
Phase, il retrouve les musiciens qui ont permis de faire de
Sea Change son album le plus mélancolique et intimiste en
2002. Pas surprenant alors qu’on plonge dans la même ambiance avec
ce nouveau disque. Comme toujours avec Beck, les arrangements sont
sublimes et il réussit à nous en mettre plein les oreilles même avec
des pièces acoustiques toutes douces. Les influences folk et country
ne sont jamais bien loin, mais la façon d’arranger l’ensemble
demeure unique à Beck. On retrouve quelques très bonnes chansons,
mais aussi des inégalités au point de vue des compositions qu’il
semble tenter de camoufler sous une couche d’arrangements sirupeux.
Il reste que des chansons plus moyennes pour Beck correspondent à
l’excellence chez une majorité d’artistes.
Morning Phase
n’est pas le type de disque qui réussira à vous séduire
instantanément, mais les fans devraient apprécier après quelques
écoutes attentives, surtout les fans de
Sea Change.
(avril 2014) |
Universal
½
|
Dan
Bigras – Le sans visage
Il aura fallu attendre 9 ans pour avoir droit à un nouvel album de
chansons originales de la part de Dan Bigras depuis
Fou
en
2005. Mais l’attente en aura valu la peine alors qu’il nous offre
certaines de ses chansons les plus joyeuses et festives en carrière.
C’est le cas entre autres pour l’excellente « Tit ange » en duo avec
Charlotte Cardin, finaliste de
La Voix en 2013. On
retrouve aussi un duo avec la légende du country
Paul Daraîche
pour la chanson-titre. Un des moments les plus surprenants du disque
nous arrive avec « Vire ta chaise de bord » avec
La Touiteure
Gospeule Coailleure. Mais de qui s’agit-il? Il s’agit d’une
chorale formée de personnalités connues pour autre chose que le
chant et qui regroupe le maire de Montréal,
Denis Coderre,
Marina Orsini,
Bernard Drainville,
Dany Turcotte,
Amir Khadir,
Jean Lapierre,
Manon Massé,
Patrick Lagacé,
Steven Guilbault et
Ali Nestor.
Avec ces 15 titres, Dan Bigras nous présente un album grandement
divertissant, qui conserve en plus ses textes poétiques.
(avril 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 5, 14 mars 2014) |
Ange animal
½
|
Blé – Avion-Papier
Miro Belzil et
Thierry Doucet sont des étoiles du web
qui s’unissent sous le nom de Blé pour présenter un premier album.
Sur Avion-Papier,
le duo excentrique de bloggeurs propose une
musique pop rock facilement accessible aux textes plutôt légers. Par
contre, il faut avouer qu’ils nous offrent de bonnes mélodies,
puisqu’on ne peut plus s’en débarrasser. Belzil et Doucet avec
Patrice Cazeault ont également lancé un livre.
Blé sur la route
est une fiction qui présente les semaines
avant que ne soit formé le duo Blé. Avec l’indication « Tome 1 »,
ils nous indiquent qu’une suite reste à venir.
(avril 2014)
Vidéoclips :
« Avion-Papier » -
« T’es belle » |
Kay
½
|
Bori
– Salade
Edgar Bori présente le dernier volet de sa
trilogie
Balade-Malade-Salade, une aventure entamée à
l’automne 2012. Après l’intimité de
Balade
et l’expérimentation de
Malade, Bori explore les mots de certaines légendes de la
chanson française dans une véritable
salade
musicale. Il
mélange habilement les mots de
Jacques Brel et
Léo Ferré
dans « Brel Ferré », mais il présente aussi des relectures de
Charles Trenet (« Que reste-t-il »),
Claude Nougaro (« Tu
verras ») et
Bourvil (« Le petit bal perdu (c’était bien) »).
Salade
suggère également des collaborations avec des
musiciens légendaires comme le guitariste
Michel Robidoux et
le pianiste François Cousineau. Avec cette
Salade, Bori complète en beauté son ambitieux projet, même si quelques
écoutes sont nécessaires pour arriver à tout digérer. Un
coffret incluant la trilogie complète et un CD de 26 minutes
intitulé La route
(contenant 4 titres inédits) est aussi
offert depuis le 25 mars. (avril 2014) |
De
l'onde
½
|
Kim
Churchill –
Silence / Win
Le chanteur et musicien australien présente son troisième album avec
Silence / Win. Le jeune prodige multi-instrumentiste a
enregistré le disque sur l’île de Vancouver à l’été 2013 avec
Warne Livesey (Midnight Oil,
Matthew Good) comme
réalisateur. Non seulement Churchill y joue tous les instruments,
mais il possède en plus une voix incomparable qui lui permet de
magnifiquement rendre justice à ses textes. Musicalement, il oscille
constamment entre rock alternatif et pop avec plusieurs passages à
la guitare acoustique.
Silence / Win
inclut 11 chansons de
qualité avec de nombreuses mélodies inoubliables.
(avril 2014) |
Fontana
North
/
SIX
|
Cloud
Nothings –
Here and Nowhere Else
Cloud Nothings est un groupe indie rock de Cleveland qui existe
depuis 2009 et qui en est déjà à son quatrième album. Dirigé par
Dylan Baldi, le groupe présente une certaine rage de vivre
adolescente qui est rafraîchissante dans le paysage musical. Plutôt
minimaliste au niveau des arrangements, Cloud Nothings offrent une
musique guitare-basse-batterie directe et sans artifices. Leur
énergie n’est pas sans nous rappeler celle de groupes comme les
Replacements,
Green Day et les
Foo Fighters. Le
batteur Jason Gerycz mène la cadence de main de maître et on
en vient par moments à n’écouter que lui tellement il est
impressionnant. Non seulement les gars de Cloud Nothings nous font
un beau cadeau avec cet album rempli de solides compositions, mais
ils nous donnent en plus l’envie de les voir performer en concert.
(avril 2014)
Vidéoclip :
« I’m Not Part of Me » |
Carpark /
Mom + Pop
½
|
Mac DeMarco –
Salad Days
Originaire de l’Ouest canadien, Mac DeMarco est un multi-instrumentiste polyvalent qui navigue entre musique et
multimédia. Sur ce deuxième album solo, il prend véritablement son
envol avec une musique minimaliste passablement accessible, grâce
entre autres à de superbes riffs de guitare. DeMarco réussit à
resserrer l’ensemble tout en conservant sa naïveté caractéristique.
Une réalisation de grande qualité ajoute par ailleurs un côté
ensoleillé à
Salad Days
qui lui permettra de devenir l’un de
vos albums préférés de l’été. Un très bon disque, à découvrir!
(avril 2014) |
Captured Tracks
½
|
Steeve Diamond – Sinfonia
Après avoir fait l’École nationale de l’humour et avoir œuvré comme
humoriste et imitateur pendant plus de 20 ans, Steeve Diamond décide
finalement de se servir de sa puissante voix pour un album de
chansons sérieuses. Surnommé le ténor de l’humour, Diamond a en
effet connu beaucoup de succès lors de ses imitations de chanteurs
d’opéra (entre autres
Andrea Boccelli). Sur
Sinfonia,
c’est Steeve Diamond le chanteur que l’on peut entendre, parfois en
tant que chanteur d’opéra, mais aussi en tant qu’interprète de
chansons à textes. On retrouve donc quelques chansons classiques de
Rodrigo,
Puccini, etc., mais aussi des classiques
populaires d’Édith Piaf
(« L’hymne à l’amour »),
Julien
Clerc (« Femmes… je vous aime ») et
Jacques Brel (« Voir
un ami pleurer »). L’album est complété par plusieurs compositions
originales, notamment le premier extrait, « Le plus joli des
secrets ». Finalement, on peut entendre un superbe duo avec
Geneviève Charest (Les Misérables) pour la pièce d’Andrew
L. Webber, « Amigos para sempre ». Tout au long de l’album, on
peut entendre une rupture de ton évidente entre les chansons
lyriques et populaires ce qui peut devenir agaçant. Par contre, Diamond possède une voix exceptionnelle et il le démontre bien dans
tous les registres. (avril 2014) |
Artic
|
Gaëtan Essiambre – Directions
Gaëtan Essiambre est surtout connu pour son travail en studio en
tant que compositeur pour la télévision. Il signe entre autres le
thème de Salut Bonjour!, l’émission matinale de TVA depuis
plus de 20 ans, ainsi que ceux de
Un gars, une fille et
Annie et ses hommes. Il a également composé de nombreuses
musiques pour le groupe humoristique
Rock et Belles Oreilles,
en plus d’arranger et réaliser les deux premiers albums des
Denis
Drolet et de composer la musique pour les spectacles de
Mario
Jean et
Jean-Michel Anctil. Sur
Directions, Essiambre explore divers univers musicaux entre rock, pop et folk
avec des arrangements parfois riches et parfois dépouillés.
Plusieurs textes contiennent une bonne dose d’humour qui fera
sourire l’auditeur. Notons la collaboration de
Nelson Minville
à quelques textes, dont « Va donc savoir », le premier extrait de
l’album. Gaëtan Essiambre réalise lui-même ce disque sur lequel il
démontre plus que jamais tout son talent de musicien et chanteur.
(avril 2014) |
Lenoha
|
Feathership –
Howl
Le duo québécois s’est d’abord fait remarquer en 2009 avec un
premier mini-album éponyme. Feathership reviennent finalement avec
leur tout premier album complet, encore une fois entièrement en
anglais. Jean-Philippe Sauvé ou
Jay Pea (chant,
guitare et écriture) et
Vincent Blain (multi-instrumentiste
et réalisateur) présentent une musique folk généralement douce, mais
avec tout de même certaines envolées un peu plus énergiques dans un
style jazz (« Tumbling »), rock (« Silent Frames ») ou rockabilly
(« Morning Love »). Ils nous offrent une musique grandement créative
qui risque fort de faire des remous.
(avril 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 10, 18 avril 2014) |
Maisonnette
½
|
Serge Fiori – Serge Fiori
Pour fêter ses 62 ans, et après 28 ans d’absence sur disque, l’ex-Harmonium
s’offre un nouvel album. L’un des auteurs-compositeurs et
interprètes les plus respectés au Québec, Serge Fiori revient avec
un album inspiré. Les sonorités vous seront rapidement familières
avec sa guitare à 12 cordes et sa voix chaude et profonde. Fiori
réussit le tour de force d’être très actuel tout en demeurant fidèle
à lui-même. Son public de la première heure ne sera donc pas trop
déboussolé et pourra apprécier l’évolution de l’artiste. Réalisé par Fiori avec
Marc Pérusse, l’album présente 11 titres
originaux, dont un court épilogue instrumental composé par Pérusse.
On peut découvrir des chansons de critique sociale (« Le monde est
virtuel », « Crampe au cerveau »), mais aussi plusieurs pièces
personnelles comme « Le chat de gouttière », « Laisse-moi partir »
et « Ce qui est là ». Il fait aussi preuve d’autodérision sur
« Démanché » et « Zéro à dix ». Sur la touchante « Jamais », on peut
entendre la voix de
Monique Fauteux, une autre ex-membre d’Harmonium.
Ce nouvel album présente toute la sensibilité de l’artiste qui
observe le monde qui l’entoure avec lucidité. Même si la guitare
acoustique domine tout au long du disque, les atmosphères sonores
varient avec l’ajout de claviers, de cuivres et de cordes. C’est un
retour grandement réussi pour cette légende vivante!
(avril 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 6, 21 mars 2014)
|
GSI
|
Future Islands –
Singles
Future Islands présente un son électro-pop depuis 2006. Dirigé par
le chanteur
Samuel T. Herring, le groupe en est maintenant à
son quatrième album qui allie parfaitement l’indie rock à une
musique new wave qui peut rappeler les années 1980 par moments. Les
mélodies sont plus accrocheuses que jamais, mais surtout, le groupe
réussit à livrer certaines de ses meilleures compositions à ce jour,
dont plusieurs titres immédiats. L’efficacité de la musique permet
de magnifiquement mettre en évidence la voix puissante et unique de Herring, ce qui nous offre du même coup la possibilité de
véritablement découvrir tout son talent. À la lumière du titre de
l’album, c’est comme si chaque pièce était un
single,
comme
si on avait droit à une compilation de grands succès. Pourtant, vous
n’en reconnaîtrez aucune à la première écoute. Voici donc un album
extrêmement satisfaisant dont les 42 minutes vous sembleront bien
courtes et qui vous forcera à le réécouter en boucles.
(avril 2014)
Vidéoclips :
« Seasons (Waiting on You) » -
« A Dream of You & Me » |
4AD
½
|
Brent Johnson –
Set
the World on Fire
Brent Johnson est un guitariste blues rock natif du Texas qui a
grandi à la Nouvelle-Orléans et qui présente un tout premier album.
Il est entouré d’excellents musiciens, en plus de pouvoir compter
sur des guitaristes de renom comme
Alvin Youngblood Hart (sur
3 titres) et Sonny Landreth, un légendaire guitariste slide
(sur une pièce). Enregistré et mixé au studio The Music Shed de la
Nouvelle-Orléans par
Ben Lorio, le disque a été réalisé par
Johnson lui-même. Sept des 11 chansons présentées sont des
compositions originales. Les quatre autres constituent des reprises
de classiques : « Meet Me in the Morning » de Bob Dylan, « Meet
Me in the Bottom » de Howlin’ Wolf, « As the Years Go Passing
By » d’Albert King
et « The Hucklebuck » de Paul Williams.
Ce prodige de la guitare a commencé à jouer de son instrument dès
son plus jeune âge et il a toujours su qu’il se destinait à la
musique. Avec Set the World on Fire,
il entre définitivement
dans la cour des grands, en pleine possession de ses moyens. Même si
les nouvelles compositions ne sont pas toutes d’une grande
créativité, l’ensemble est joué de manière impeccable avec un doigté
incomparable. Les amateurs de blues rock seront comblés par cet
album digne des plus grands du genre.
(avril 2014) |
Justin Time
/
SIX
|
Daniel Lavoie – La Licorne captive
À l’origine de ce projet, on retrouve le musicien
Laurent Guardo
qui y a mis 10 ans de sa vie. Influencé d’abord par le timbre
particulier de la viole de gambe, Guardo a intégré d’autres
instruments acoustiques comme des guitares, luths et tablas pour
créer un univers musical unique. L’atmosphère tantôt médiévale et
tantôt fantastique fait assurément voyager, autant par les mots que
par cette musique littéralement enivrante. Cette œuvre incomparable
est livrée telle une offrande à Daniel Lavoie, chanteur tout indiqué
pour matérialiser ce projet empreint d’une grande poésie.
La
Licorne captive est un projet à la créativité débordante qui
captera assurément l’attention d’un public friand de la fusion entre
musique classique et contemporaine.
(avril 2014)
Vidéoclip :
Introduction
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 8, 4 avril 2014) |
Le Chant du Monde
/
SIX
½
|
Pat
Metheny Unity Group –
Kin (<-->)
Depuis le dernier album avec Unity, Pat Metheny a produit plusieurs
projets variés dont des collaborations avec
Brad Mehldau, une
symphonie en solo (Orchestrion) et un hommage à
John Zorn.
Par contre, ses nombreux fans piétinaient d’impatience à l’idée que
le Pat Metheny Unity Group revienne avec du matériel un peu plus
accessible. Un nouveau membre s’est ajouté au groupe (le multi-instrumentiste Giulio Carmassi) pour en faire un
quintet tout à fait complet. Le résultat est plus riche que jamais
avec Kin,
un album dans la plus pure tradition jazz qui
explore tout de même diverses influences musicales (latines par
exemple). L’album de 9 titres totalisant 70 minutes réussira, malgré
sa longueur, à conserver votre intérêt jusqu’à la fin grâce à une
atmosphère unique au célèbre guitariste.
(avril 2014) |
Nonesuch
/
Warner
½
|
Metronomy –
Love Letters
Le groupe anglais est de retour avec son quatrième album, 3 ans
après l’incontournable
The English Riviera.
Joseph Mount
revient avec un
disque encore plus intimiste en
Love Letters,
un disque
dépouillé aux arrangements minimalistes qui fusionne de belle façon
les instruments acoustiques et l’électronique. Différents styles et
influences s’intègrent à l’album qui touche à tout. Là où Mount et
sa bande se différencient de ce qu’ils ont fait auparavant, c’est
dans la production de chansons pop dansantes, beaucoup plus rares
sur
Love Letters. En fait, Metronomy redéfinissent en quelque
sorte la musique pop en l’amenant à un autre niveau de créativité et
de subtilités. Sans dire que
Love Letters est supérieur à
leur opus précédent, on peut affirmer que Metronomy poursuivent leur
évolution avec cet excellent nouvel album.
(avril 2014)
Vidéoclips :
« I’m Aquarius » -
« Love Letters »
|
Because
/
Warner
½
|
Jordan Officer –
I’m Free
Comme il le dit lui-même dans l’introduction de la première pièce de
son nouvel album, Jordan Officer est un Montréalais nouvellement
installé à New York qui a joué autant du country que du jazz, mais
qui revient au style qui l’a toujours allumé, le blues.
I’m Free
est son deuxième album solo et il y présente 8 compositions
originales et 2 reprises, « Ain’t Nobody’s Business » et « Hang ‘Em High » (le thème du film western). Le chanteur et guitariste
démontre encore une fois tout son talent de musicien et sa
versatilité après son travail avec la chanteuse jazz
Susie Arioli.
En plus, Officer prouve qu’il peut présenter de bonnes compositions,
même s’il ne révolutionne absolument pas le genre.
(avril 2014) |
|
Marta Pacek
–
Voodoo Dolls and False Alarms
Originaire d’Australie, Marta Pacek a obtenu une opportunité en 2008
de tourner au Canada et elle l’a saisie. Depuis ce temps, elle a
foulé plusieurs scènes à travers le monde avec son style folk
alternatif à tendance country.
Voodoo Dolls and False Alarms
est son troisième album et elle a fait confiance pour l’occasion au
réalisateur américain
Brad Albetta (Martha Wainwright,
Teddy Thompson). Il l’a amenée à intégrer quelques rythmes
électroniques derrière ses compositions de folk contemporain. Il
s’agit d’une belle évolution pour son style qui incorpore aussi
plusieurs guitares rock.
(avril 2014)
Vidéoclip :
« Nothing Going On » |
|
Christina Perri –
Head or Heart
L’auteure-compositrice et interprète de Philadelphie est de retour
avec un deuxième album, 3 ans après le succès obtenu grâce à
Lovestrong. Sur
Head or Heart, Christina Perri va
plus loin dans son style de pop rock avec des compositions et des
arrangements un peu plus recherchés. On peut à nouveau entendre une
bonne portion d’instruments acoustiques, mais l’ensemble s’avère
plus pop avec des mélodies et des harmonies vocales inoubliables,
entre autres dans « Be My Forever » mettant en vedette
Ed Sheeran.
« Trust » et « Burning Gold » sont d’autres exemples de morceaux
incontournables en tout début de CD. Mais surtout, Christina
réussira assurément à vous toucher avec le premier extrait au
refrain puissant, « Human ». Avec Head or Heart,
Christina Perri poursuit sur sa lancée et amène son art au prochain niveau,
preuve qu’il est possible de proposer de la musique pop de grande
qualité.
(avril 2014)
Vidéoclip :
« Human » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Pink
Martini & The Von Trapps –
Dream a Little Dream
Suite au décès de
Maria Von Trapp, la dernière survivante de
la légendaire famille en février 2014 à l’âge de 99 ans, la
poursuite de la tradition familiale prend une toute autre dimension
pour les arrière-petits-enfants de la famille immortalisée dans
The Sound of Music. Pour
Dream a Little Dream,
Sofie,
Melanie,
Amanda et
August Von Trapp s’associent
à Pink Martini pour reprendre des chansons légendaires allant de
Brahms (« In Stiller Nacht ») à
ABBA (« Fernando ») en
passant par l’hymne national du Rwanda (« Rwanda Nziza »). Le
mariage semble parfait entre les musiques de Pink Martini et les
harmonies vocales des Von Trapp, comme s’ils étaient faits l’un pour
l’autre. On ne pouvait évidemment pas faire autrement que de
présenter des moments de
The Sound of Music, mais « The Lonely Goatherd » et « Edelweiss » cadrent bien à travers
l’ensemble. Trois nouvelles pièces à tendance folk d’August Von Trapp viennent compléter ce très bon disque à l’ambiance unique.
(avril 2014) |
Heinz
/
Audiogram
½
|
Radio
Radio – Ej Feel Zoo
Après un album un peu plus expérimental avec
Havre de grâce, le duo rap acadien renoue avec son côté
festif sur ce quatrième disque. Des rythmes entraînants et
accrocheurs meublent en effet
Ej Feel Zoo
qui ne vous donnera
aucun répit. Dès « 50 Shades of Beige » et le hit instantané
« Boomerang », le groupe sait nous accrocher et nous traîner jusqu’à
la fin dans un bonheur pur. Malgré les morceaux dansants qu’ils nous
présentent, les gars de Radio Radio ne vont pas plus dans la
facilité pour autant puisqu’ils fusionnent à merveille les sonorités électro et les guitares électriques, en plus d’enrichir le tout
d’autres instruments comme des violons. En somme, avec
Ej Feel
Zoo Radio Radio ajoute plusieurs pièces incontournables à son
répertoire qu’il pourra inclure dans ses prochains spectacles.
(avril 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 8, 4 avril 2014) |
Bonsound
½
|
Alyssa Reid
–
Time Bomb
La chanteuse pop d’Edmonton avait tout juste 17 ans lorsqu’elle a
atteint le sommet des palmarès en 2010 avec « Alone Again », une
nouvelle version du succès de
Heart,
« Alone ». Elle
lançait un premier album,
The Game, l’année suivante, et elle revient maintenant avec
Time Bomb,
près de 3 ans plus tard. Elle présente une musique
pop énergique avec quelques légères tendances R&B. Malheureusement,
peu de titres réussissent à se démarquer du lot et à capter notre
attention.
(avril 2014)
Vidéoclips :
« Running Guns » -
« Satisfaction Guaranteed »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 3, 28 février 2014) |
Wax /
Universal
|
Skrillex –
Recess
Lorsqu’il a décidé de mettre en place le projet Skrillex en
parallèle à son groupe
From First To Last,
Sonny Moore
était bien loin de croire que ce projet prendrait aussi rapidement
toute la place. Des remix de
Lady Gaga et
Snoop Dogg
et des mini-albums allaient rapidement faire de Skrillex un leader
du dubstep aux États-Unis. Il présente maintenant son premier album
complet et pour l’occasion invite de nombreux collaborateurs plutôt
hétéroclites :
Ragga Twins,
Michael Angelakos,
Kill
the Noise,
Fatman Scoop,
Sam Dew,
Alvin Risk,
Diplo et plusieurs autres. Malgré quelques très bons moments,
l’album manque définitivement de focus et contient certaines
compositions plutôt simples, comme si elles ne servaient qu’à
remplir les 46 minutes. Heureusement que des titres comme « All is Fair in Love and Brostep » (avec les Ragga Twins), l’essoufflante « Dirty Vibe » (avec Diplo,
G-Dragon et
CL) et « Ease my Mind »
(avec Niki and the Dove) viennent sauver la mise et
réussiront à conserver l’intérêt des fans de dubstep. Par contre,
Recess
aurait bien pu être amputé de 4 ou 5 titres pour en faire
un autre excellent mini-album.
(avril 2014)
Vidéoclip :
« Ragga Bomb » (feat. Ragga Twins) |
Big Beat /
Atlantic
/
Warner
|
Thou
–
Heathen
Thou est un groupe doom metal formé en 2005 à Baton Rouge en
Louisiane. Après trois albums et plusieurs mini-albums, le groupe
nous arrive avec un disque épique et lourd qui nous attrape sans
crier gare et nous violente sans relâche pendant 75 longues minutes.
On compte pas moins de 5 pièces autour ou au-dessus des 10 minutes,
dont la pièce d’ouverture à vous donner la chair de poule, « Free Will ». Heureusement, elle est suivie d’un court intermède un peu
plus doux avant de replonger du côté sombre avec « Feral Faun » et
son introduction à la
Metallica.
Quand le mur de guitares se déchaîne, on recule par pur réflexe, et
ce sera le cas tout au long du disque qui contient de nombreux
moments pour tester la capacité d’encaisser de vos enceintes
acoustiques. Le groupe n’hésite jamais à expérimenter et il présente
de très solides compositions dans un style qui en a pourtant vu
d’autres, remontant aussi loin que dans les meilleures années de
Black Sabbath au début des
années 1970. Heathen
ne s’adresse évidemment pas aux oreilles
sensibles, mais si vous vivez assez bien avec une ligne de basse qui
fait bouger vos vêtements par sa puissance, vous en aurez amplement
pour vous satisfaire. L’album a beau être lourd, il est tout de même
rempli de subtilités et de créativité qui le rendent extrêmement
intrigant. L’effort vous semblera grandement récompensé, car il
s’agit certainement du meilleur album de Thou à ce jour.
(avril 2014) |
Gilead
½
|
Wild Beasts
– Present Tense
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Armé d’un prodigieux troisième album, Wild Beasts avait éclairé 2011 de
toute sa splendeur et son sens original de la mélodie avec un
Smother
d’une grande singularité. Difficile donc de prendre la
suite d’une œuvre si accomplie. Libre de ses mouvements, le groupe a
choisi de bouger encore les lignes et d’offrir une expérience
différente. Si leur musique reste assez synthétique et s’appuie sur deux
voix complémentaires et opposées dont celle absolument unique de
Hayden Thorpe, l’atmosphère a clairement changé. Les guitares
cristallines et toujours feutrées de
Smother sont quasi absentes ici. Les claviers prennent
mille facettes et activent d’épaisses couches d'éther réellement
surprenantes. Du coup, on retrouve la subtilité des mélodies mais avec
plus de froideur que par le passé. Les anglais parviennent habilement à
donner du corps à une musique au final très minimaliste, aidés par
Leo Abrahams et
Alex « Lexxx » Dromgoole (Goldfrapp,
Björk,
The Killers). C’est un tour de force assez
exceptionnel mais qui s’accompagne parfois de quelques longueurs (« New
Life », « Nature Boy »). D’ailleurs,
Present Tense souffre d’un
syndrome endogène : quelques chansons absolument bluffantes discrédites
d’autres bien plus insignifiantes. « Pregnant Pause », « A Simple Beautiful Truth », ou la brillante « Past Perfect » font regretter un
manque de régularité dans la qualité des compositions. Mais elles
rappellent également que Wild Beats est l’un de groupes les plus
talentueux, ambitieux et créatifs de ces dernières années. Car la prise
de risque n’était pas simple…
(avril 2014)
|
½
|
Yoav
–
Blood Vine
Yoav est un auteur-compositeur et interprète d’origine israélienne
né à Cape Town en Afrique du Sud. Il présente son troisième album,
Blood Vine, sur lequel il repousse ses propres limites,
d’abord en soutirant le meilleur de sa guitare acoustique, puis en
jouant à peu près tous les instruments tout au long des 11 pièces.
Sa musique pop rock plutôt accessible prend des accents trip hop ou électro en différentes occasions. Sa capacité à fusionner les genres
est grandement agréable à l’oreille et rend l’album particulièrement
intéressant, malgré certains titres moins accrocheurs.
(avril 2014) |
Universal
|
MARS
:
|
Bruce
Springsteen –
High Hopes
High Hopes
est un album bien particulier pour Bruce
Springsteen alors qu’il y donne une seconde vie à certaines chansons
(« American Skin (41 Shots) », « The Ghost of Tom Joad »), en plus
de présenter des pièces laissées de côté au cours de la dernière
décennie. Des reprises de
Suicide,
The Saints et
Tim Scott McConnell viennent compléter le portrait. C’est
l’occasion pour le boss de retrouver son
E-Street Band, et
aussi de s’associer au guitariste
Tom Morello (Rage
Against the Machine). Les chansons présentent un bon équilibre
entre pièces engagées et intimes, et l’ensemble repose sur une très
belle ambiance, souvent atmosphérique. Par contre, la cohésion n’est
pas toujours au rendez-vous entre les différents morceaux ce qui
gâche quelque peu la sauce. Il s’agit tout de même d’un très bon
disque qui prouve que Bruce Springsteen peut encore être pertinent
40 ans plus tard. (chronique principale de mars 2014)
Vidéoclip :
« High Hopes »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 52, 7 février 2014) |
½
|
Boids –
We Stalk Each
Other Like Animals
Boids est un quatuor punk de Montréal qui présente son tout premier
album. Ils présentent un style qui varie entre le punk classique (Ramones,
Descendents) et un son un peu plus hardcore à la
Dead
Kennedys. Ils réussissent à créer un style bien à eux, dans un
genre où ça relève de l’exploit en 2014. C’est un disque rapide de
seulement 28 minutes malgré 13 titres. Le temps de le réaliser et
vous en serez déjà à la fin. Une bonne raison pour le recommencer du
début… Parions que leur tournée en première partie des
Real
McKenzies leur permettra de se faire découvrir de bon nombre de
nouveaux fans enthousiastes. Voici donc un groupe à découvrir pour
tous les amateurs de punk rock. (découverte du mois de mars 2014) |
Stomp
/ ULG
/
Warner
½
|
Against
Me! –
Transgender Dysphoria Blues
Alors que l’avenir
semblait incertain pour la troupe punk floridienne suite à leur album
White Crosses en 2010,
Laura Jane Grace et
James
Bowman portent à bout de bras Against Me! pour ce solide album de
rock qui s’éloigne passablement de leurs racines punk. Comme on peut
s’en douter par son titre, l’album aborde abondamment le sujet du
changement de sexe de Grace (anciennement connue sous le nom de
Tom
Gabel). Par contre, l’album-concept ne présente pas son histoire,
mais plutôt celle d’une prostituée transgenre. Même si la section
rythmique du groupe a complètement été remplacée,
Transgender
Dysphoria Blues est certainement l’album le plus cohérent du groupe
depuis longtemps. Les compositions rock énergiques sont créatives en
plus d’être agréables à écouter. En fait, le principal défaut du CD est
qu’il est trop court avec seulement 10 pièces n’atteignant même pas les
30 minutes. Malgré ce léger inconvénient, le groupe nous présente
peut-être son album le plus original en carrière.
(mars 2014) |
Total Treble
½
|
Mayra Andrade –
Lovely Difficult
Mayra Andrade est née à Cuba et a grandi au Cap-Vert, avant de
s’établir à Paris il y a 11 ans. Cette artiste du monde présente son
quatrième album, composé principalement d’une musique
néo-traditionnelle influencée par tous les pays qu’elle a traversés.
Elle chante dans les 4 langues qu’elle maîtrise et le tout est
réalisé par Mike Pelanconi (Lily Allen,
Graham
Coxon). Mayra fait appel à des amis d’horizons divers pour lui
fournir des chansons, incluant
Yael Naim,
Piers Faccini,
Benjamin Biolay,
Hugh Coltman et
Pascal Danae.
Lovely Difficult
offre de superbes rythmes du monde, même si
la majeure partie du disque demeure acoustique et intimiste.
(mars 2014) |
Columbia /
Sony
½
|
Blackie and the Rodeo Kings –
South
Blackie and the Rodeo Kings est un super trio canadien formé par
Colin Linden
(The Band,
Bob Dylan,
Bruce
Cockburn,
Robert Plant),
Stephen Fearing
(récipiendaire de plusieurs prix Juno) et
Tom Wilson (Junkhouse,
Lee Harvey Osmond). Ils se sont réunis en 1996 pour présenter
leur musique country rock avec un aplomb incomparable au pays. Ce
nouvel album contient 11 chansons originales et une reprise, celle
de « Driftin Snow » de Willie P. Bennett en conclusion du CD,
l’artiste qui constitue leur influence première et la raison pour
laquelle ils ont commencé à jouer ensemble. Le trio présente de
solides compositions qui en font l’un des groupes les plus originaux
dans le genre au Canada. Un très bon disque!
(mars 2014) |
File
Under: Music
/
SIX
½
|
Sharon
Corr –
The Same Sun
Une des fondatrices du groupe irlandais
The Corrs, la
violoniste et chanteuse Sharon a été la deuxième du groupe de frères
et sœurs à se lancer dans une carrière solo après
Andrea.
Quatre ans après ses débuts, elle revient avec un deuxième album.
Elle offre une musique pop adulte aux fortes influences des années
1970. Évidemment les cordes règnent et elles créent une très belle
atmosphère. La réalisation de
Mitchell Froom (Sheryl Crow,
Ron Sexsmith,
Paul McCartney) est de grande qualité et
contribue à mettre en valeur la voix douce de la chanteuse dans un
contexte généralement dépouillé. Le côté rétro de l’album, malgré
son aspect adulte contemporain, réussira certainement à en séduire
plusieurs. Mais, ce sont surtout la qualité de ses mélodies et ses
textes touchants qui risquent de capter votre attention au premier
abord. The Same Sun
est donc un disque tout en douceur qui
est agréable à écouter jusqu’à la fin.
(mars 2014) |
BobbyJean /
Justin
Time /
SIX
½
|
Luc
Cousineau – Le gars, là
Après une carrière sur quatre décennies, l’auteur-compositeur et
interprète Luc Cousineau présente un nouvel album de 10 chansons
originales. Il en avait déjà lancé un premier extrait sur plus de 60
stations de radio à l’automne 2013, « Ainsi d’suite », et il nous
offre maintenant son nouvel extrait, « Faut c’qui faut ».
Le
gars, là propose des chansons toutes simples et authentiques,
écrites avec la précision qu’on lui connaît. Cousineau ne cesse
d’observer son quotidien et c’est ce qu’il nous livre avec un
accompagnement de guitare de très grande qualité, inspiré de
Mark
Knopfler. Il retrouve sa comparse du temps des
Alexandrins,
Lise Vachon, pour deux pièces. L’auteur du classique « Vivre
en amour » ne présente peut-être pas un nouvel album qui passera à
l’histoire, mais il inclut de solides chansons acoustiques jouées
avec un aplomb hors du commun.
(mars 2014) |
Flash Parallèle
|
The
Paul Deslauriers Band –
The Paul Deslauriers Band
Le guitariste virtuose Paul Deslauriers s’entoure de
Greg Morency
à la basse et Sam Harrisson
à la batterie pour son tout
nouvel album. Le trio surdoué nous offre un album dans la plus pure
tradition blues rock avec une puissance incomparable. On peut y
entendre sept chansons originales et trois reprises de grands
classiques : « Love in Vain » de
Robert Johnson, « Nobody’s Fault But Mine » de
Willie Johnson et « Not Fade Away » de
Buddy Holly. L’album a été enregistré live en studio, sans
artifices ni technologies modernes, pour un album débordant
d’authenticité et de spontanéité. Deux invités spéciaux s’ajoutent
au trio : l’harmoniciste et multi-instrumentiste
Steve Marriner
(MonkeyJunk) et le guitariste
Steve Strongman. Pour
les amateurs de blues qui n’attendent rien de moins que la
perfection dans le jeu, le Paul Deslauriers Band ne devrait pas les
décevoir. Un album solide dans le genre!
(mars 2014) |
Big Toe
/
SIX
½
|
Down With Webster –
Party For Your Life
Le groupe de Toronto est de retour avec un deuxième album complet. Le
groupe qui fusionne rock, rap et pop poursuit dans la même direction sur
Party For Your Life,
qui contient plusieurs morceaux dansants
tout indiqués pour les planchers de danse, comme la chanson-titre et
« One in a Million ». En fait, c’est certainement le côté rock de leur
musique qui s’en trouve quelque peu éclipsé. Mais, peu importe puisque
Down With Webster réussit à s’imposer dans une musique pop / hip hop
entraînante. D’un point de vue créatif, le groupe n’apporte pas
grand-chose de neuf au genre, mais il réussit le plus important : nous
divertir.
(mars 2014)
Vidéoclips :
« One in a Million » -
« Party For Your Life » |
Universal
|
Angèle Dubeau –
Blanc
Accompagnée par
La Pietà, la violoniste présente un album
particulièrement significatif considérant sa lutte des derniers mois
contre le cancer. Elle nous offre certains des morceaux qui l’ont
aidée à traverser la maladie. On peut entendre de nombreuses pièces
de compositeurs contemporains comme
Dave Brubeck,
Ennio
Morricone,
Ryuichi Sakamoto,
Cat Stevens (« Morning
Has Broken »), François Dompierre (« Mario ») et
Shawn
Phillips (le classique « Woman » au titre complet interminable).
Cet album lumineux créera assurément une ambiance remarquable dans
votre salon. Pour chaque copie vendue, 2 $ seront versés à la
fondation Cancer du sein du Québec.
(mars 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 6, 21 mars 2014) |
Analekta
½
|
Elbow –
The Take Off and Landing of Everything
Le groupe de Manchester en Angleterre est de retour avec un nouvel
album, leur sixième en carrière. Encore une fois, on peut aisément
établir une connexion entre le chanteur
Guy Garvey et le
légendaire Peter Gabriel. À l’image de ce dernier, Elbow
réussit à bien équilibrer les mélodies pop et les parties musicales
plus expérimentales. Le groupe ajoute énormément de richesse à sa
musique par l’introduction d’instruments à cordes qui apportent du
grandiose à une musique déjà bien touffue.
Coldplay demeurera
à nouveau un point de comparaison pour le groupe, mais il faut
avouer qu’Elbow possède des éléments créatifs insoupçonnés. The
Take Off and Landing of Everything
représente donc encore une
fois un album de premier plan pour ce groupe certainement
sous-estimé.
(mars 2014)
Vidéoclip :
« New York Morning »
|
Fiction
/ Polydor
/
Universal
½
|
Fauve
– Vieux Frères - Partie 1
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
En 2013, tout est barré en sucette pour ce collectif. Fauve explose,
remplit des salles et s’use la santé sans bien comprendre pourquoi tout
le monde en veut. Fauve, c’est le profil idéal du nouveau sauveur du
rock en France. Pas un groupe – un collectif - pas trop populos, pas
trop hype et pas trop confidentiel non plus. Côté musique, on
fusionne à vau-l’eau électro, hip hop, pop et rock et on y va. De
l’encre coule, les claviers s’affolent, la presse se divise et les
réseaux sociaux racontent tout et n’importe quoi. Comme toujours. Après
un premier EP vénéré par un paquet de monde,
Vieux Frères – Partie 1
vient déterrer le Fauve et le met sur la place publique. Nul ne doute
que la presse va se déchirer et s’envoyer quelques
scuds par
média interposé. Au final, ça vaut quoi ? Pour en revenir à ce qu’on
entend, dans un premier temps, les textes prennent clairement le pas sur
le reste. D’entrée, « Ecoute, pauvre conne / J'suis pas quelqu'un de
bien, j'suis pas une belle personne / J'suis une sale bête, une
bouteille de gaz dans une cheminée / Et j'vais finir par te sauter au
visage si tu t'approches trop ». On a bien compris que ces paroles
bien crues, brutes et sanglantes sont avant tout une sorte de
psychanalyse pour exorciser des souffrances à dégueuler avant de péter
un câble en règle. Mais on frôle parfois l’indigestion de mots, de
révolte et d’indignation. Si l’urgence sied parfaitement au style, ces
apitoiements parfois bien sentis finissent par agacer. Le choix du parlé-chanté n’est, en soi, pas une mauvaise idée, d’ailleurs dès que le
groupe s’essaye au chant (« Infirmière ») on sombre dans l’immonde
variété à la française. Musicalement, les textures sont intéressantes et
les mélodies sont clairement habiles et relèvent d’une certaine forme de
talent. Leur aspect relativement cinématographique adoucit la noirceur
de certaines paroles. Mais dans sa forme, ne nous voilons pas la face,
tout est très hip hop dans l’âme et sonne parfois un peu préfabriqué
derrière ces artifices. Fauve est donc différent mais pas tant.
Talentueux, mais pas tant. Détestable, mais pas tant. Fauve n'est pas un
phénomène, c'est juste une bande de mecs qui font leur musique. Pas de
quoi retourner la terre.
(mars 2014)
|
|
Steve
Hill –
Solo Recordings Volume 2
Moins de deux ans après
un premier disque d’enregistrements en solo, le virtuose de la guitare
revient à la charge avec le volume 2. Encore une fois, Steve Hill joue
tous les instruments, mais il a su perfectionner son art pendant la
tournée qui a suivi le lancement du premier disque et il ajoute ici de
nouveaux instruments. Spécialiste du blues, il intègre du rock, du
country et du folk à ce nouvel opus de 11 titres. On y retrouve 8
chansons originales en plus de deux reprises blues des années 1950 et
une pièce de son premier album paru en 1997, « Simple Things ».
Évidemment, on redécouvre rapidement tout son talent de musicien et
d’homme-orchestre. Par contre,
Solo Recordings Volume 2
démontre
aussi un développement plus qu’intéressant de sa qualité d’écriture et
de son talent de chanteur. Voici donc un très bon disque de blues
moderne par l’un des meilleurs musiciens au Québec.
(mars 2014) |
½
|
Kalimba –
Au cœur du rythme
Kalimba est un
personnage campé par Véronique Boucher, une percussionniste
dynamique qui invite les jeunes à bouger. Formée au Collège Lionel-Groulx en batterie avec une spécialisation en composition et
arrangement, elle a participé à de nombreux projets dont les groupes
Garbanzo,
Gatineau, le
Trio BBQ,
Kumpa’nia et
Simple Plan.
Au cœur du rythme
est non seulement un album,
mais aussi un spectacle depuis l’automne 2012. L’album présente deux
filles bien différentes, Kalimba et Martine Bao. Martine est fan de
musique techno alors que Kalimba cherche une musique plus authentique
pour exprimer ses émotions. Mais les deux se retrouvent dans les thèmes
de la motivation, de la résolution de conflits, de l’importance de
bouger et de la musicalité du corps humain. Le disque présente des
rythmes variés, mais qui ont tous le même but : faire bouger les jeunes.
Voici une production de qualité qui plaira assurément aux jeunes
auditeurs.
(mars 2014) |
Prestigo
|
Martin
Lizotte – Pianolitudes
Après de nombreuses
collaborations, voilà qu’on retrouve le pianiste, claviériste et
compositeur montréalais Martin Lizotte seul au piano pour une première
fois. Réalisé par le polyvalent contrebassiste
Mathieu Désy,
Pianolitudes
présente des influences de
Gonzales,
Sakamoto
et Philip Glass. Il s’agit d’un album impressionniste,
minimaliste et psychédélique dont les mélodies captivent notre
imagination et créent un univers tout à fait unique. Son inspiration
vient du jour où Lizotte a appris qu’il allait être père. Il a alors
commencé à écrire et jouer pour sa fille, avant même sa naissance. Il
s’agit d’un album intimiste incomparable qui présente un pianiste et
compositeur au sommet de son art.
(mars 2014) |
L-A be /
SIX
½
|
Andréanne A. Malette – Bohèmes
Après une participation remarquée à l’édition 2012 de
Star
Académie, l’auteure-compositrice et interprète nous arrive avec
un tout premier album. Sur
Bohèmes, Andréanne A. Malette
propose une musique folk généralement douce, mais avec aussi de
fortes tendances pop, grâce à des mélodies inoubliables et des
rythmes entraînants. On peut y entendre « Les cons », pièce qu’elle
avait fait découvrir au public de
Star Académie, ainsi que
son succès « L’autre rive ». On peut aussi entendre un duo avec
François Lachance, un autre ex-académicien, pour « You’re a Part
of Me ». Le disque réalisé par
Jean-François Lemieux
présente
peu de faiblesses et met bien en valeur les textes riches de
l’artiste.
(mars 2014)
Vidéoclip :
« Bohèmes » (en studio)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 5, 14 mars 2014) |
Productions J
½
|
Renée Martel
– La fille de son père
Quinze ans après « À mon père », la reine du country rend à nouveau
hommage à son défunt père, le légendaire Marcel Martel, un des
pionniers de la musique country au Québec. On peut entendre 13
compositions de Marcel Martel, ainsi qu’une nouvelle pièce écrite
par Renée et Nelson Minville, la chanson-titre. On peut même
entendre Marcel en ouverture et en fermeture du CD avec « Pour toi
Renée » et « Mon petit bateau de bois ». Renée se permet deux duos :
avec Georges Hamel, un ami de son père, pour « Sois fidèle et
sincère » et avec
Maxime Landry pour « Hello Central ». Les plus grands classiques
de Marcel Martel sont inclus sur cet album (« Un coin du ciel »,
« Bonsoir chérie », etc.), et qui de mieux que sa fille pour les
interpréter d’une magnifique façon.
(mars 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 5, 14 mars 2014) |
Martin Leclerc
½
|
My Hidden Side – MHS
My Hidden Side est un jeune trio de Québec composé de jumeaux de 12
ans, Alex (guitare) et
Tommy
(batterie), ainsi que de
leur frère aîné de 14 ans,
Jérémy
(voix et basse). Le
talentueux trio d’adolescents présente un premier album de pop punk
entièrement en français, un album débordant d’énergie. Surtout, les
frères Cornellier surprennent par leur maturité, car on a
l’impression d’écouter des musiciens qui auraient aisément une
dizaine d’années d’expérience de plus. Parmi les 10 titres offerts,
on retrouve deux ballades acoustiques qui montrent une autre facette
du groupe. Par contre, l’ensemble demeure énergique avec de bons
riffs de guitare et des mélodies grandement accrocheuses. Le groupe
prouve qu’il est possible de produire une bonne musique rock en
français, tout en traitant des sujets qui préoccupent les
adolescents d’aujourd’hui (amour, amitié, acceptation, suicide,
etc.). L’album a été réalisé par
Éric Blanchard et
Jean-François Côté, alors que le mixage a été confié au vétéran
Pierre Rémillard (Voivod,
Bernard Adamus,
La
Chicane). Les compositions ne révolutionneront certainement pas
le genre et avec à peine plus de 30 minutes, il s’agit d’un CD qui
peut sembler incomplet. Mais, on découvre tout de même un jeune trio
extrêmement talentueux qu’il faudra suivre de près au cours des
prochaines années. Voici les prochains
Simple Plan!
(mars 2014)
Vidéoclip :
« Vouloir partir »
|
Nomade
|
Alejandra Ribera –
La Boca
La Montréalaise originaire de l’Argentine Alejandra Ribera aura mis
2 ans à peaufiner son deuxième album, question de présenter un
produit fini à la hauteur de ses attentes. Au départ, elle désirait
travailler avec le réalisateur
Jean Massicotte (Pierre
Lapointe,
Patrick Watson), mais il n’était pas
disponible. Ensuite, après un an de travail en studio, elle a pris
une autre année à affiner la direction artistique. Il en résulte un
disque international et multilingue qui reflète à la fois les
racines de l’artiste et le chemin parcouru pour atteindre ses
objectifs. La Boca
présente un très beau mélange de folk et
de musique du monde. L’ensemble plutôt intimiste prend une nouvelle
dimension avec le seul duo du disque, « Un cygne, la nuit » (une
chanson adaptée en français par
Jim Corcoran), avec
Arthur
H. À noter sa reprise toute douce de « 500 Miles » des
Proclaimers. La belle poésie de l’artiste est livrée avec
émotion par cette chanteuse à la voix unique, un peu nasillarde. Un
très bel album!
(mars 2014) |
Pheromone
/
Universal
/
SIX
½
|
Sam
Roberts Band –
Lo-Fantasy
Sur
Lo-Fantasy, le Montréalais fait le pari osé de laisser
totalement de côté le style rock qui le caractérisait jusque là, et qui
avait atteint son apogée sur le disque précédent,
Collider. Ici, la pop new wave règne en roi et maître avec des
passages funky et l’utilisation de l’électronique. C’est un changement
de direction intéressant, mais il dénature du même coup la personnalité
même de Roberts qu’on a peine à reconnaître dans ce nouveau style.
L’album contient quelques moments intéressants comme « We’re All in This Together » et « Metal Skin », mais l’ensemble risque plutôt de vous
laisser indifférents. Pas que c’est mauvais, mais seulement qu’il
faudrait un peu plus d’énergie créative pour réussir à attirer notre
attention et la conserver tout au long du CD. Une version contenant un
2e CD de remix est également disponible.
(mars 2014)
Vidéoclip :
« We’re All in This Together » |
Universal
|
Mario Saint-Amand – 22 Câline de Blues
En 2014, Mario Saint-Amand et son Saint-Amand Blues partent en tournée
pour présenter le spectacle
22 Câline de Blues
qui se veut un
hommage aux auteurs qui ont inspiré l’acteur-chanteur. Cet album
contribue à recréer l’ambiance du spectacle avec chacune des 11 pièces
qui est précédée par une présentation de Saint-Amand. Le CD a été
enregistré en direct devant public et présente essentiellement des
pièces de Gerry Boulet et
Offenbach, un naturel pour Saint-Armand qui a incarné Gerry dans
le film du même titre. Les exceptions sont une adaptation française d’un
titre de
Screamin’ Jay Hawkins (« Pourquoi j’ai cru en toi »),
une composition d’Alain Sauvageau (« Comme un soldat »), ainsi
qu’une composition originale de Mario Saint-Amand et
Jean-François
Caron (« Divine »). Les classiques blues présentés par Saint-Amand
prennent une toute autre dimension dans cette version plus douce où le
piano domine. Voici donc de très bonnes interprétations de ces
classiques qui risquent de vous donner envie d’assister à une
performance en direct sur scène.
(mars 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 1, 14 février 2014) |
Saint-Amand Blues
½
|
St.
Vincent –
St. Vincent
St. Vincent est le pseudonyme d’Annie Clark, une Américaine
de Dallas qui a participé au collectif
The Polyphonic Spree
avant de travailler avec
Sufjan Stevens. Elle a débuté sa
carrière solo en 2007 et s’est tout de suite fait remarquée avec
Marry Me. Pour son dernier album,
Love This Giant,
elle a collaboré avec
David Byrne dans un exercice de style
qui a quelque peu partagé la critique. Elle est maintenant de retour
seule en selle pour présenter son 5e album solo, un disque éponyme.
On peut y entendre une musique indie rock extrêmement créative où
les expérimentations ne manquent pas, surtout en ce qui a trait aux
différentes sonorités et textures musicales. St. Vincent n’hésite
pas à fusionner plusieurs genres musicaux, intégrant de l’électro,
du classique, du funk et de la musique pop à un son rock plutôt
éclectique. Elle s’inspire assurément de
David Bowie et de David Byrne
dans sa volonté de transporter la musique pop à un autre niveau, et
le résultat est particulièrement réussi. S’il s’agit certainement de
son album le plus accessible à ce jour, il ne néglige quand même pas
la créativité qui est tout simplement débordante. Voici donc
assurément le meilleur album en carrière de St. Vincent, un disque
qui figurera probablement parmi les meilleurs de l’année.
(mars 2014) |
Universal
|
Switchfoot –
Fading West
Tout au long des années 2000, le groupe de San Diego a porté le flambeau
en tant que groupe chrétien le plus populaire. Au cours des années, leur
style s’est raffiné pour devenir un peu plus pop, laissant de côté les
influences punk et grunge de leurs débuts.
Fading West
est déjà
leur 9e album et ils poursuivent leur évolution, cette fois-ci en
mettant de l’avant leur passion pour le surf. Des rythmes efficaces et
des mélodies ensoleillées accompagnent merveilleusement cette passion.
Plusieurs hymnes meublent cet album grandiose qui se situe quelque part
entre les univers de Coldplay,
U2
et OneRepublic. À moins que ne vous les préfériez lorsqu’ils
donnaient un peu plus dans le rock,
Fading West
risque fort de
vous apparaître comme l’album le plus satisfaisant du groupe à ce jour.
Une très belle réussite!
(mars 2014)
Vidéoclips :
« Love Alone is Worth the Fight » -
« Who We Are » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Molly Thomason –
Columbus Field
Molly Thomason est une jeune chanteuse pop rock de la
Nouvelle-Écosse. Âgée de seulement 19 ans, elle en est déjà à son
troisième album en quatre ans. Cette véritable boule d’énergie
présente une musique aux forts accents de rock ‘n’ roll digne de
Chrissie Hynde
(Pretenders) ou de
Cherie Currie (Runaways).
Par contre, elle présente des mélodies grandement accrocheuses qui
lui permettent de demeurer dans l’univers pop. En fait, elle offre
une musique énergique qui possède tout le potentiel pour envahir les
ondes radio. L’album a été réalisé par le guitariste
John-Angus
MacDonald (The Trews), puis on peut entendre
Nick De
Toro (Sloan) à la batterie et aux claviers, ainsi que
Jason McCaslin (Sum 41) à la basse. En plus, le tout a
été mixé par Gordie Johnson (Big Sugar) et matricé par
Howie Weinberg (Nirvana,
Modest Mouse). Maintenant installée à Toronto et entourée
d’une telle équipe de professionnels, Molly Thomason est non
seulement prête à conquérir le Canada, mais aussi les États-Unis et
le monde. Elle nous propose un album extrêmement solide et
grandement divertissant.
(mars 2014)
YouTube
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 2, 21 février 2014) |
Turtle /
SIX
½
|
Tinariwen
–
Emmaar
Suite à leur album de 2011,
Tassili, le groupe de rebelles Touareg a dû fuir son pays
natal en conflit, le Mali, pour trouver refuge aux États-Unis. Par
contre, ils ont été contraints à enregistrer l’album sans
Abdallah Ag Lamida qui a été kidnappé par les milices islamistes
et libéré seulement un peu plus tard. Contrairement à leur disque
précédent, Emmaar
revient à la guitare électrique,
l’instrument qui leur permet de se démarquer. Leur blues unique nous
rappelle grandement les
Black Keys
et les
Sheepdogs,
mais avec leurs textes dans leur langue d’origine et des influences
folk africaines, Tinariwen demeurent uniques. Évidemment, ils
traitent beaucoup de leur exil et de leur colère. Leur musique par
contre rend l’ensemble un peu plus léger et elle s’écoute avec
énormément de plaisir jusqu’à la fin. Sur
Emmaar, les gars de Tinariwen semblent au sommet de leur inspiration.
(mars 2014) |
Anti- /
Epitaph
½
|
USS –
Advanced Basics
USS (Ubiquitous
Synergy Seeker) est un duo ontarien inclassable qui présente un
mélange de rock, de pop, de dubstep, de hip hop et d’électro.
Advanced Basics
est un mini-album de sept titres qui présente USS à
son meilleur avec des pièces entraînantes.
Ashley Boo-Schultz
(voix et guitare) et Human Kebab (tables tournantes) nous
montrent de quoi ils sont véritablement capables sur ce mini-album et il
ne nous reste qu’à patienter pour un prochain album complet qui
espérons-le pourra être solide sur toute sa longueur.
(mars 2014) |
Coalition
/
Warner
|
Young the Giant –
Mind Over Matter
Après un premier album qui leur a permis de se faire remarquer en 2011,
le groupe indie rock californien est de retour avec une superproduction
qui a tout pour les lancer à plus grande échelle. La réalisation
impeccable de Justin Meldal-Johnsen donne de l’envergure aux
compositions du groupe, qui ne sont malheureusement pas toujours à la
hauteur. De bonnes mélodies et des rythmiques efficaces de guitares et
de synthétiseurs ne sont pas suffisantes pour permettre au groupe de se
démarquer. On se retrouve donc malheureusement à les comparer
constamment à plusieurs de leurs semblables :
Kings of Leon,
Coldplay,
Vampire Weekend, etc. Il manque un élément
essentiel pour que Young the Giant arrivent à véritablement s’établir,
ils devront découvrir leur propre personnalité musicale. En attendant,
Mind Over Matter
s’écoute bien, mais on l’oublie beaucoup trop
rapidement.
(mars 2014)
Vidéoclip :
« It’s About Time » |
Fueled By Ramen
/
Warner
½
|
Yuna
–
Nocturnal
La chanteuse Yuna (née
Yunalis Zarai) est originaire de Kuala Lumpur en Malaisie. Elle présente une musique pop rock accessible
qui peut présenter plusieurs aspects alternatifs ou expérimentaux.
En ce sens, on peut la comparer à la fois à
Ellie Goulding et
à Björk. Avec
Nocturnal, elle présente son troisième
album, le premier pour l’étiquette Verve. Elle offre à nouveau des
mélodies pop extrêmement accrocheuses, parfaitement livrées grâce à
sa très belle voix. Yuna intègre différentes tendances musicales à
sa musique avec quelques touches de R&B ou de musiques africaines.
Elle réussit à créer un ensemble cohérent, accrocheur et très
séduisant qui parvient à capter l’intérêt de son auditoire et le
conserver jusqu’à la fin. Avec
Nocturnal, Yuna prouve au
monde entier qu’elle fait partie des grandes artistes. Il s’agit
assurément de son meilleur enregistrement à ce jour.
(mars 2014)
Vidéoclips :
« I Wanna Go » -
« Rescue » -
« Falling »
|
Verve /
Universal
½
|
FÉVRIER
:
|
Bad Things
–
Bad Things
Bad Things est un groupe de Los Angeles qui a été formé par le
planchiste médaillé d’or aux Olympiques
Shaun White. Aussi
guitariste à ses heures, White et son groupe présentent un son rock
alternatif passablement accessible qui se situe quelque part entre
Kings of Leon, The Killers et
The Strokes. Même si le
groupe tourne autour de White, en écoutant leur premier album on réalise
rapidement que c’est le chanteur
David LeDuke (Billy Boy on
Poison) qui vole la vedette avec sa voix puissante et unique. Sa
voix réussit à livrer de belle façon les mélodies accrocheuses du
groupe, qui nous font oublier la musique en arrière-plan en plusieurs
occasions. Même si un bon nombre des 11 pièces de l’album ne réussiront
peut-être pas à vous accrocher, il reste que des titres comme « Anybody »,
« Saturday Night » et « Lonely Eyes » vous donneront l’envie de les
écouter en boucle.
(février 2014)
Vidéoclip :
« Caught Inside » |
Warner
|
Annie Blanchard –
Annie Blanchard
Après avoir passé la dernière année à partager la scène avec
Renée
Martel, l’Acadienne de Maisonnette au Nouveau-Brunswick revient avec
un troisième album, un disque éponyme. Elle demeure fidèle à ses racines
country folk, même si la tendance pop est bien présente avec plusieurs
chansons qui possèdent tout le potentiel pour se frayer une place dans
les radios. Le premier extrait, « Place à l’amour », s’est d’ailleurs
retrouvé au top 10 des palmarès. Coréalisé par
Jean-Philippe Lagueux
et Louis-Philippe Quesnel, qui ont également écrit plusieurs
chansons avec Annie, l’album compte des collaborateurs de premier plan
en Nelson Minville,
Alexandre Poulin,
Steve Marin,
etc. On y retrouve aussi un duo avec
Sébastien Plante pour « I Still Recall ». Annie présente une majorité de chansons d’amour,
présentées sous différents angles. Par contre, « Mon étoile » va dans
une autre direction alors qu’elle porte sur la joie du moment présent et
le bonheur de filer cheveux au vent vers la Gaspésie. Peu de titres se
démarquent véritablement, mais l’ensemble plaira certainement aux fans
de longue date de l’ex-académicienne. (février 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 51, 31 janvier 2014) |
Musicor
|
Bombay Bicycle Club –
So
Long, See You Tomorrow
Après trois bons albums,
le groupe indie rock londonien semble prendre un nouvel élan avec ce
quatrième effort. On retrouve toujours leur rock mélodique introspectif,
très britannique, mais le groupe poursuit son exploration un peu plus
dansante amorcée sur son disque précédent. Les compositions de
Jack
Steadman s’inspirent de ses nombreux voyages à travers l’Europe et
l’Inde, et il en résulte des influences Bollywood et des sons
diversifiés insérés ici et là. On peut aussi entendre certaines
inspirations en provenance de la musique alternative des années 1980. Ce
qui caractérise
So Long, See You Tomorrow, c’est la capacité qu’a
le Bombay Bicycle Club à fusionner ses influences diverses pour en faire
une musique qui est sienne. Voici donc un album non seulement très
agréable à écouter jusqu’à la fin, mais qui possède en plus une très
belle créativité. Il s’agit certainement de leur meilleur enregistrement
à ce jour et il reste à voir comment le groupe pourra poursuivre sa
progression au cours des prochaines années.
(février 2014) |
Vagrant /
Universal
½
|
Toni
Braxton &
Babyface –
Love,
Marriage and Divorce
Vingt-deux ans après leur collaboration pour le succès « Give U My Heart », Toni Braxton et Kenny « Babyface » Edmonds s’associent à nouveau,
cette fois pour un album complet. Eux qui cumulent les prix Grammy
chacun de leur côté deviennent assurément ensemble une recette de choix
pour obtenir du succès. Comme l’indique le titre de l’album, le duo nous
présente un mélange entre chansons d’amour et chansons de déchirements
amoureux. Par contre, le style R&B langoureux et sensuel favorise
certainement les rapprochements, même après la déchirure. La réalisation
est de grande qualité et permet d’oublier quelque peu que la plupart des
chansons n’ont rien de bien original dans le genre. Le premier extrait
que nous offre le duo est la mid-tempo « Hurt You » qui a elle seule
montre un bon aperçu de ce que l’album a à nous offrir. L’association
entre les deux artistes fonctionne à merveille, même s’ils évoluent dans
un genre qui a été exploré sous toutes ses coutures par le passé.
(février 2014)
Vidéoclip :
« Hurt You »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 2, 21 février 2014) |
Motown
/
Universal
|
Claudel Callender –
Présence
Claudel Callender est un
pianiste, chanteur et compositeur originaire de Montréal qui aime
explorer différents styles musicaux, entre classique, opéra, comédie
musicale et chanson française. Pour l’album
Présence,
il présente
18 compositions instrumentales semi-classiques pour piano et quatuor à
cordes. Il est accompagné pour l’occasion du quatuor
Claudel-Canimex
auquel s’ajoute le contrebassiste
Jacques Roy (Céline Dion,
Corey Hart,
Roch Voisine) qui assure aussi la direction
musicale et les arrangements. Le disque propose diverses atmosphères :
méditatives, romantiques ou enjouées, mais toujours remplies d’espoir.
(février 2014) |
PCC /
Adlib
½
|
Cœur
de Pirate – Trauma : chansons de la série télé, saison 5
Pour la cinquième saison de la série
Trauma, c’est avec Cœur de
Pirate que Fabienne Larouche a décidé de collaborer pour la
musique qui allait l’accompagner. Il s’agit de son premier album en
anglais et aussi de son premier disque de reprises. Elle y revisite des
succès du passé par Kenny Rogers,
Nancy Sinatra et les
Rolling Stones, mais aussi des
chansons contemporaines par
Amy Winehouse (le premier extrait, « You
Know I’m No Good »), The Libertines et
Bon Iver. Elle
présente aussi des pièces québécoises en anglais de
Patrick Watson
et des Sœurs McGarrigle. La langue de Shakespeare semble bien lui
aller alors que le côté parfois irritant de son style de chant unique ne
s’entend pratiquement pas sur cet album qui présente de solides
interprétations folk de ces chansons connues. (février 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 51, 31 janvier 2014) |
Dare To Care
½
|
King Melrose – King
Melrose
King Melrose est un
nouvel auteur-compositeur et interprète québécois originaire de la
région de Lanaudière qui nous arrive avec un premier album. Il avait
remporté le Prix du public du Festival international de la chanson de
Granby en 2010. Ceux qui ont vu le film
Il était une fois les Boys
ont aussi eu la chance de voir le jeune homme de 24 ans dans son
propre rôle musical. Sébastien Côté
présente un son pop à forte
tendance soul qui ne manquera pas de séduire un vaste public, comme ce
fut le cas pour son premier extrait lancé l’automne dernier, « Sauve-moi
de toi ». King Melrose possède une voix unique et un style flamboyant
qui en font une superstar instantanée. En plus, il nous offre plusieurs
très bonnes chansons parmi les 12 présentées, dont l’inoubliable « Poser
un lapin ». Voilà un artiste unique qui apporte une bouffée de fraîcheur
dans le paysage musical québécois.
(février 2014) |
Tandem
½
|
Jay Malinowski
& The Deadcoast –
Martel
Membre du groupe
ontarien Bedouin Soundclash, Jay Malinowski présente un deuxième
album solo. Martel
est un projet ambitieux de 18 titres, un album-concept qui remonte l’arbre généalogique de Malinowski. Les cordes
règnent sur ce disque aux accents britanniques, avec des influences
variant entre les
Manic Street Preachers et les
Beatles. Il pousse même l’audace
jusqu’à reprendre « Sloop John B » des
Beach Boys, un des moments
les plus divertissants de l’album, même s’il cadre plus ou moins dans
l’ensemble. À noter qu’on peut entendre le Louisiannais
Zachary
Richard chanter en français sur « Dying Californian ». L’album peut
sembler difficile d’approche au premier abord, mais après avoir laissé
défilé quelques pistes, on réussit à entrer dans l’univers qui nous est
offert. Il s’agit en bout de ligne d’un disque solide avec de très
belles qualités créatives.
(février 2014) |
Pirates
Blend /
Sony
½
|
André
Rieu –
Love Letters
En compagnie de l’Orchestre
Johann Strauss, le violoniste André Rieu présente son choix des plus
beaux morceaux romantiques. On peut entendre des pièces d’Elgar,
Grieg,
Massenet et
Cole Porter, mais aussi des
compositions célèbres comme « Qué sera sera », « Plaisir d’amour », « My Heart Will Go On » (de Titanic), le thème de
Godfather et
le thème de Romeo and Juliet. Chacune des 15 pièces est
magnifiquement interprétée et rend parfaitement justice à la version
originale. Cette réédition d’une compilation parue en 2008 présente la
musique idéale pour accompagner votre soirée de la St-Valentin dans une
superbe ambiance romantique.
(février 2014) |
Decca
/
Universal
½
|
Dick
Rivers – Fidèle
Fidèle à l’esprit du rock depuis 50 ans, le légendaire chanteur français
Dick Rivers souligne l’occasion en présentant un nouvel album de 12
titres. Il propose plusieurs pièces de grande qualité dans un rock
accessible avec quelques tendances blues. Il ne semble pas avoir perdu
sa fougue d’antan et il surprend par son originalité. L’édition
québécoise du disque inclut aussi 4 succès en boni enregistrés en
concert à l’Olympia de Paris : « Roule pas sur le Rivers », « Viens tout
connaître », « Les yeux bleus » et « Faire un pont 9 ». Avec
Fidèle,
Rivers prouve qu’il demeure bien pertinent après toutes ces années.
(février 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 3, 28 février 2014) |
Mouche /
Musicor
½
|
Ruben Studdard –
Unconditional Love
Après plus de 10 ans de carrière, le chanteur R&B à tendance jazz nous
propose un 6e album. Il nous présente un bon nombre de standards, mais
aussi des morceaux originaux, comme « Meant To Be » en conclusion du CD.
David Foster fait partie des nombreux réalisateurs à travailler
sur l’album, un disque romantique avec beaucoup de classe. Parmi les
classiques que reprend le chanteur avec sa superbe voix, on retrouve « My
Love » de Paul McCartney and Wings, « They Long To Be (Close To You) » des Carpenters (avec
Stevie Wonder à l’harmonica)
et « I Can’t Make You Love Me » de Bonnie Raitt. Pour ajouter un
peu de romantisme à vos soirées de couple, Ruben Studdard demeure un
excellent choix.
(février 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 10 No 2, 21 février 2014)
|
Verve
/
Universal
|
Supersuckers –
Get the Hell
Le groupe rock garage de
l’Arizona existe déjà depuis 25 ans et pour l’occasion il nous revient
avec un premier nouvel album en 6 ans. Ce neuvième album du groupe nous
les présente dans une forme incomparable où les riffs énergiques et les
textes sans trop de sérieux se bousculent dans un rock ‘n’ roll de
grande qualité. Le disque se situe quelque part entre le punk rock
dénonciateur de leurs débuts et le hard rock poseur qu’ils semblaient
ridiculiser à une époque pas si lointaine. En fait, c’est lorsqu’ils ne
se prennent pas au sérieux que les Supersuckers sont à leur meilleur. Et
en ce sens,
Get the Hell
devient un très bon album qui ne vous
donnera aucun répit pendant 35 minutes où défilent les 11 compositions
originales et 2 reprises. Ces reprises sont les surprenantes mais
réussies « Never Let Me Down Again » de Depeche Mode et « Rock
On » de Gary Glitter. Avec ce très bon disque,
Eddie Spaghetti
et sa bande prouvent qu’ils n’ont rien perdu de leur fougue et
qu’ils ont encore suffisamment d’énergie pour poursuivre leur carrière
pour plusieurs années.
(février 2014) |
Acetate
/
MVD
½
|
Cole
Swindell –
Cole Swindell
Originaire de la Georgie, Cole Swindell est ami avec
Luke Bryan
et on peut rapidement faire un lien entre les deux chanteurs de country
contemporain. Swindell a d’ailleurs écrit plusieurs chansons pour son
ami. Cet album éponyme est le premier en carrière pour
l’auteur-compositeur et interprète qui présente un son country très
radiophonique, avec quelques petites touches subtiles de hip hop. Son
premier succès, « Chillin’ It », n’est pas sans rappeler « Cruise » de
Florida Georgia Line interprétée par Luke Bryan. Il s’agit là
d’un des principaux problèmes de cet album alors que chaque pièce en
rappelle une autre et que Swindell semble avoir de la difficulté à
imposer sa propre personnalité. « Hey Y’All » en ouverture du disque
présente un bon divertissement, mais peu d’autres moments réussiront à
attirer votre attention, malgré de bonnes mélodies.
(février 2014)
Vidéoclip :
« Chillin’ It » |
Warner
½
|
Thee Silver Mt. Zion
Memorial Orchestra –
Fuck Off Get Free We Pour Light on Everything
Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra (ou A Silver Mt. Zion) est né à Montréal en
1999 d’un projet parallèle d’Efrim Menuck
de
Godspeed You!
Black Emperor. Quelques changements de nom plus tard et avec de
solides albums sous le bras, le groupe poursuit son exploration musicale
avec tout un orchestre de cordes grinçantes. Avec seulement 6 titres
dont 3 qui franchissent la barre des 10 minutes, vous vous doutez bien
qu’il ne s’agit pas d’une musique pop trop facile d’accès, bien au
contraire! On peut plutôt sentir toute une rage à travers leur
expérimentation qui peut en certaines occasions rappeler vaguement les
intentions premières du punk ou l’agressivité du métal. Les textes sont
souvent politiques et/ou provocateurs et l’ensemble peut être quelque
peu cacophonique. Par contre, la ligne directrice est plus claire que
jamais pour le groupe qui semble avoir enfin découvert le son qui le
caractérise.
(février 2014) |
Constellation
½
|
Warpaint –
Warpaint
Le quatuor indie rock / indie pop féminin de Los Angeles est de retour avec un deuxième album, 4
ans après
The Fool
qui avait pris la critique par surprise. Réalisé par
Flood, cet album éponyme poursuit dans l’univers vaporeux que le
groupe réussit à produire, avec des couches musicales subtiles et
enivrantes. Les quatre ans entre les deux albums auront en plus permis
de cimenter le groupe et de présenter un disque avec une plus grande
cohésion. Les fans de
Bat For Lashes et de
Cocteau Twins
ne risquent pas d’être trop dépaysés, mais le groupe demeure malgré tout
totalement original… et toujours aussi captivant!
(février 2014) |
Rough Trade
½
|
|
|
|