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janvier 2019 :
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LP – Heart to Mouth
L’Américaine derrière le succès « Lost on You » est de retour avec
son cinquième album studio. Les premiers extraits, « Girls Go Wild »
et « Recovery », transportent littéralement Heart to Mouth
qui oscille entre chansons pop rock entraînantes et pièces plus
émotives. Laura Pergolizzi présente ici de son propre aveu
son album le plus personnel à ce jour, directement du cœur. Les
mélodies demeurent toujours aussi efficaces, avec des sonorités qui
nous viennent d’on ne sait trop où. Ses fans de longue date ou ceux
qui l’ont découverte avec
Lost on You ne devraient pas trop être mélangés avec
Heart to Mouth qui poursuit avec logique l’œuvre déjà bien
entamée de l’auteure-compositrice et interprète. Voici donc encore
une fois un album très solide et agréable à écouter de la part de
LP. (chronique principale de janvier 2019)
Vidéoclip :
« Recovery » |
BlackBox /
SIX
½
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Sur son premier album solo, le chanteur chinois
Kris Wu s’éloigne de la K-pop qui nous l’a fait connaître au sein d’EXO.
Il présente plutôt un mélange de rap et de R&B assez lent, axé sur
les rimes, le tout en anglais. Particulièrement grâce au premier
extrait, « Like That », Wu a effectué une très bonne percée sur la
plupart des palmarès aux États-Unis. Il s’entoure de différents
collaborateurs : Jhené Aiko, Travis Scott et Rich
the Kid (pour le plus récent extrait, « Coupe »). Sans pour
autant présenter un album débordant d’originalité, Kris Wu a réussi
à trouver la recette pour rejoindre un auditoire international. On
assiste donc ici à sa véritable éclosion. (découverte du mois de
janvier 2019) |
Ace Unit
/
Interscope
/
Universal
|
Bianca Ortolano / Gary Moffet –
Bianca Ortolano / Gary Moffet
La chanteuse canadienne Bianca Ortolano s’associe
au légendaire guitariste Gary Moffet (April Wine) pour
proposer un album de folk pop aux sonorités parfois jazz ou blues.
En plus de quelques chansons originales, elle présente des pièces de
Bob Dylan (« Don’t Think Twice It’s All Right »), Roy
Orbison (« Blue Bayou »), Carole King (« Crying in the
Rain »), etc. Le duo s’entoure de musiciens de renom, dont Daniel
Zanella (batterie et percussions), Jean Pellerin (basse),
Bob Stagg (piano, orgue, accordéon, trompette) et Jeff
Smallwood (dobro). Notons aussi les participations de Jim
Zeller (voix et harmonica sur « Don’t Think Twice It’s All
Right ») et Nancy Martinez (voix sur « Crying in the Rain »).
Voici un album très intéressant à l’atmosphère chaleureuse pour ce
duo improbable. (janvier
2019) |
Alto Cantina
½
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décembre :
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En trois albums, le quatuor de Las Vegas est
devenu l’un des groupes les plus en vue sur la planète, allant même
jusqu’à aligner trois succès #1 sur son précédent disque,
Evolve (« Believer », « Thunder » et « Whatever It Takes »).
Imagine Dragons nous reviennent un an et demi plus tard avec
Origins, leur quatrième album, qui se veut le compagnon à
Evolve. Le groupe poursuit ses diverses explorations
sonores, ne se limitant à aucun genre ni aucune tendance musicale.
Le groupe peut en effet passer d’un rock assez lourd à des mélodies
pop parfois même dansantes, sans oublier quelques incursions new
wave avec des synthétiseurs d’une autre époque et un peu d’électro
des années 2010. Si le résultat n’était pas toujours convaincant
l’an passé, Imagine Dragons semblent avoir trouvé une meilleure
ligne directrice sur Origins qui s’avère un peu moins
chaotique. On retrouve bien évidemment quelques hits qui ressortent
à travers le lot (comme l’incontournable « Natural »), mais
l’ensemble s’enchaîne plus agréablement. L’avantage avec Imagine
Dragons, c’est qu’on peut inclure leur musique dans n’importe quelle
playlist et elle demeure cohérente. Si vous avez apprécié
Evolve, vous devriez être enchantés avec Origins.
(chronique principale de décembre 2018)
Vidéoclip :
« Natural » |
KIDinaKORNER /
Interscope
/
Universal
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Le nom de The Maple City nous provient du surnom
de leur ville d’origine, Chatham, Ontario. Le collectif folk rock
dirigé par l’auteur-compositeur et interprète Jason McFadden
présente son premier album avec Brief Golden Age. Leur son
roots s’inspire à la fois de Bob Dylan et de Violent
Femmes. Leur plaisir de jouer ensemble, entre amis, transpire
tout au long du disque, et plus particulièrement dans des pièces
comme « Come With Me », « Love Means… » et « No Predator / No
Prey ». L’amitié semble en effet au cœur de leur œuvre (« Friend of
Mine », « Long Lost Friends »). C’est un album léger et agréable à
écouter sur toute sa longueur qui vous fera assurément taper du pied
avec le sourire. (découverte du mois de décembre 2018)
Vidéoclip :
« Come With Me » |
½
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Le groupe rock québécois Caravane est de retour
avec son troisième album, seulement cinq ans après ses débuts. Sur
Supernova, le quatuor va un peu plus loin dans son mélange de
rock énergique et planant, avec de très belles atmosphères
enveloppantes. Le disque a été enregistré au studio
Breakglass (Arcade Fire, Half Moon Run, Patrick
Watson) par le réalisateur Jesse Mac Cormack (Philippe
Brach, Helena Deland, Rosie Valland). Supernova
pose une réflexion lucide sur le monde d’aujourd’hui. Voici un
album très solide de la part de Caravane, certainement leur plus
accompli à ce jour.
(décembre 2018) |
Coyote
½
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Avec son premier album il y a quatre ans, le
groupe anglais avait impressionné par son habileté à fusionner les
rythmes dansants de house et de pop avec des cordes et de la musique
classique. Lors de la parution de « Rockabye » (avec Sean Paul
et Anne-Marie) il y a deux ans, Clean Bandit prenait un
virage plus pop et a obtenu un immense succès instantané. C’est
probablement ce qui a dicté la ligne directrice de ce nouveau
disque, alors que les fusions house-classique sont du passé (on
retrouve tout de même encore des traces de violon et de
violoncelle). C’est plutôt un album de pop dansante pure qui nous
est offert avec What is Love, un disque rafraîchissant qui a
un trop plein de succès immédiats. Plusieurs de ces titres sont
parus au cours de la dernière année et ont joué en boucle un peu
partout, ce qui fait que l’album prend des allures de compilation.
Clean Bandit peut rappeler une version moderne d’Ace of Base
en plusieurs occasions avec aussi quelques moments de hip hop / R&B.
Le groupe s’entoure en plus d’une brochette d’artistes de renom :
Marina and the Diamonds, Demi Lovato, Ellie Goulding,
Big Boi, Rita Ora, Charli XCX, et plusieurs
autres. C’est un disque pop de qualité que nous offre Clean Bandit
avec What is Love.
(décembre 2018)
Vidéoclips :
« Rockabye »
-
« Symphony »
-
« I Miss You »
-
« Solo »
-
« Baby »
|
Big Beat /
Atlantic /
Warner
½
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Claude
Gauthier – 80 ans et 60 ans de chansons
Âgé de bientôt 80 ans, Claude Gauthier fête ses
60 ans de carrière avec son 21e album de chansons originales. Sa
voix y est bien mise en évidence alors qu’il s’accompagne seulement
à la guitare. On retrouve tout de même une instrumentation riche qui
vient enrober le tout. Avec des textes traitant de l’amitié avec un
brin de nostalgie, l’auteur-compositeur demeure actuel dans son
propos. Parmi les 12 pièces, on peut découvrir une nouvelle chanson
de Noël, « Noël aux cheveux blancs », une sorte de clin d’œil au
classique « Marie Noël ». On retrouve finalement un enregistrement
inédit en concert de « Chanson d’automne ». Avec 80 ans et 60 ans
de chansons, Claude Gauthier prouve qu’il demeure un monument de
la chanson québécoise.
(décembre 2018) |
Musicor
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Le trio de musique traditionnelle dirigé par
Nicolas Pellerin présente déjà son quatrième album avec
Chouïa. Les trois acolytes proposent à nouveau une musique trad
métissée, moderne et riche. Les Grands Hurleurs s’entourent encore
une fois de collaborateurs du passé comme Jorane, Élage
Diouf et le Quatuor Esca. Désirant probablement faire un
retour sur leurs 10 années de carrière, ils reprennent trois
chansons marquantes de leurs album précédents : « Chez-moi »,
« Trégate » et « Corsaire ». Chouïa est un autre
enregistrement de première qualité pour le trio qui semble toujours
aussi inspiré par la musique d’une autre époque.
(décembre 2018) |
Coyote
½
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Après quatre ans d’absence sur disque et un
changement d’équipe, Marie-Mai est de retour. En compagnie du
réalisateur, compositeur et musicien allemand Oliver Som,
elle présente un album à saveur plus pop, basé sur les rythmes
électro et la programmation. Elle explore tout de même un peu le
rock en quelques occasions, ainsi que le hip hop (la chanson-titre)
avec la participation de Koriass. Son conjoint, David
Laflèche, a collaboré à l’album en jouant la guitare sur
« Exister », en participant à la direction artistique, et à la
composition de « Ton histoire » avec Marie-Mai et Oliver Som.
Ingrid St-Pierre a aussi collaboré à l’écriture de « Un pied
dans la porte », en plus d’y jouer le piano. Le piano se retrouve
d’ailleurs au cœur de quelques autres pièces (« La fin », « Ton
histoire »), ce qui ralentit le rythme et ajoute un côté
introspectif au disque. C’est l’album de la maturité que propose
Marie-Mai avec Elle et moi, son plus personnel à ce jour.
(décembre 2018)
Vidéoclips :
« Empire » -
« Je décolle » |
Spectra
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Muse –
Simulation Theory
Avec son plus récent disque, le trio britannique
nous plonge en pleine atmosphère de science-fiction, avec des
synthétiseurs tous droits sortis d’un monde parallèle. Les
orchestrations et le dubstep disparaissent complètement sur
Simulation Theory, et le groupe s’essaie même au rap sur « Break
It To Me ». Cependant, les rythmes demeurent entraînants tout au
long du disque qui offre un bon mélange de rock, de pop et
d’électro. Surtout, Muse nous arrive avec une belle cohésion tout au
long des 11 pièces qui ne totalisent que 42 minutes. C’est concis,
mais vaste à la fois avec des explorations dans différentes
directions. Il y a bien quelques passages aux synthétiseurs quelque
peu vieillots qui peuvent sembler provenir d’un film de
science-fiction de série B des années 1980, mais l’ensemble s’avère
très agréable malgré tout. Muse demeurent à la hauteur de leur
réputation avec Simulation Theory.
(décembre 2018)
Vidéoclips :
« The Dark Side » -
« Pressure » -
« Algorithm » |
Warner
½
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Même si Fred Pellerin considère la chanson comme
son activité secondaire, il présente déjà son quatrième album avec
Après. Occupé ces quatre dernières années par les tournées de
contes au Québec et en Europe, les écritures de documentaires et de
films et les nombreuses collaborations, c’est à temps perdu, presque
en cachette, que Pellerin a enregistré ce nouveau disque.
Complètement dépouillé, Après propose 10 chansons qui mettent
bien en avant les textes de David Portelance, Manu Trudel,
Martin Léon, etc. Pellerin offre des versions toutes
personnelles de « L’étoile du Nord » et de « La chanson du
camionneur », en plus de reprendre « Amène-toi chez nous » de
Jacques Michel.
(décembre 2018) |
Tempête
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enfants :
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Le colibri chante et danse
(livre et CD)
Le colibri chante et danse
est une collection de chansons et comptines
latino-américaines. Ce sont 16 pays de l’Amérique latine qui sont à
l’honneur dans cet album riche et diversifié de 19 chansons et
comptines traditionnelles en espagnol. Le livre présente à la fois
les paroles originales et leur traduction française. La sélection
musicale et les illustrations ont été réalisées par Mariana Ruiz
Johnson, avec la participation spéciale de Grupo Cantaro,
un ensemble musical mexicain formé il y a près de 40 ans qui
consacre sa carrière aux chansons pour enfants. En plus du CD, une
carte avec un code unique permet de télécharger toutes les chansons
gratuitement. (décembre 2018) |
La Montagne secrète
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La laine des moutons
(livre musical)
La laine des moutons
est une collection des plus belles comptines
traditionnelles interprétées par Carmen Campagne, décédée en
juillet dernier. Ces comptines sont disponibles gratuitement en
ligne et sont accompagnées par un livre à couverture souple
contenant des illustrations de Marie-Ève Tremblay. L’album
musical s’adresse principalement aux enfants de 3 à 5 ans et il vise
à leur faire vivre les premiers moments d’éveil musical. En plus de
La laine des moutons, deux autres albums sont disponibles :
Le crapaud et son solo de banjo, ainsi que Le roi, la
reine et le petit prince. (décembre 2018) |
La Montagne secrète
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Nous sommes faits l’un pour l’autre
(livre audio)
Voici un album audio qui propose un recueil de
courts textes illustrés autour des bonheurs simples de Petit Soleil,
un cochon tendre et attentionné, et de son amitié avec Petite Souris
et Mademoiselle Lapin. L’album empreint d’humour et de philosophie
mettra le sourire aux lèvres des enfants de 7 à 9 ans.
L’enregistrement sonore du livre d’une durée d’environ 20 minutes,
réalisé par Olaf Gundel, est disponible gratuitement en
ligne. C’est l’actrice Pascale Bussières qui en fait la
lecture. Les textes et les illustrations sont de Jiu Er.
(décembre 2018) |
La Montagne secrète
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Tam Ti Delam (livre et
CD)
Tam Ti Delam est
une collection visant à initier le jeune public au patrimoine de la
chanson québécoise (Leclerc, Vigneault, Léveillée,
La Bolduc, etc.). Le livre présente des illustrations de
Marie Lafrance et les interprètes sur le CD incluent Mes
Aïeux, Ariane Moffatt, Mara Tremblay, Florence
K, Catherine Major, Dumas, Catherine Durand,
Bïa et Jorane. En plus des paroles illustrées, le
livre présente la biographie des créateurs. Le CD est accompagné
d’un code unique permettant de télécharger toutes les chansons
gratuitement. L’album musical s’adresse principalement aux enfants
de 5 à 9 ans. (décembre 2018) |
La Montagne secrète
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NOVEMBRE :
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Le duo de l’Ohio a surpris tout le monde en 2015
avec son album
Blurryface qui contenait le méga succès « Stressed Out ».
L’album s’est écoulé à plus de sept millions d’exemplaires à travers
le monde et a permis au duo de remporter un premier Grammy. Trois
ans plus tard, Tyler Joseph et Josh Dun sont de retour
avec un nouveau disque de première qualité. Twenty One Pilots
réussissent encore une fois à mélanger habilement les styles en
intégrant du rock alternatif, du rap et de l’électro à leur musique
pop toujours accrocheuse. Ils plongent pourtant dans leurs démons
personnels avec plusieurs moments sombres, mais réussissent toujours
à conserver un excellent divertissement. Il faut cependant porter
une attention particulière à leur musique qui s’avère un peu plus
complexe à différents moments. En somme, même si on ne réussit pas à
y retrouver un succès de la trempe de « Stressed Out », Trench
présente un ensemble plus riche et original que l’enregistrement
précédent. Peut-être que le succès n’a pas été facile pour le duo,
mais il en résulte tout de même leur meilleur album à ce jour.
(chronique principale de novembre 2018) |
Fueled by Ramen
/
Warner
½
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Hater est un groupe suédois formé en 2016 qui
arrive en Amérique du Nord avec son premier album (le deuxième au
total). Il propose un mélange d’indie pop et de rock avec des
mélodies toujours accrocheuses grâce à la voix douce de Caroline
Landahl. Celle-ci se retrouve d’ailleurs au cœur de l’œuvre du
quatuor, son point central autour duquel tout semble graviter. La
musique peut parfois être plutôt minimaliste, mais la réalisation de
Joakim Lindberg peut aussi mener à des arrangements riches de
plusieurs couches musicales. C’est cette variété qui rend Siesta
si intéressant, et ce dès la première écoute. Mais il y a
surtout de la place pour la découverte lors des écoutes
subséquentes. Voici un excellent album de musique indie
contemporaine! (découverte du mois de novembre 2018) |
Fire
½
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Stéphanie Boulay – Ce que je te donne ne disparaît
pas
Profitant d’une pause des Sœurs Boulay,
pour permettre l’accouchement de Mélanie, Stéphanie présente
un premier album solo. Il s’agit d’un album plutôt court de huit
titres totalisant 28 minutes. L’univers des deux sœurs n’est pas
bien loin dans la musique de Stéphanie qui demeure folk et
intimiste. Cependant, la guitare acoustique est souvent enveloppée
dans de très beaux arrangements un peu plus complexes, gracieuseté
du réalisateur Alex McMahon. On peut y entendre du piano, de
la flûte et de la harpe, ce qui donne une toute autre ambiance
derrière la voix douce de Stéphanie. Voici un disque très agréable
pour l’aînée des Sœurs Boulay!
(novembre 2018)
Vidéoclip :
« Ta fille » |
Grosse Boîte
½
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Avec son troisième album, l’ex-participant à
La Voix dans l’équipe de Marc Dupré présente un album à
la pop dansante et rassembleuse. Jérôme Couture vise assurément un
large auditoire et de bons chiffres dans les radios avec Mon
paradis qui semble construit sur mesure pour obtenir du succès.
On peut découvrir certains moments plus électro qui captent
l’attention, comme en ouverture dans « 100 X plus grand ». On peut
aussi entendre des sonorités funk (« Sur le rythme ») et reggae
(« Julia »). Des pièces nous ramènent par ailleurs dans l’univers de
ses deux premiers disques : « Prier encore » (le premier extrait) et
« Mon vieux ». L’album a été réalisé par Gautier Marinof avec
des collaborateurs tels que John Nathaniel, Amélie
Larocque et Marc Dupré. Avec Mon paradis, Couture
poursuit dans la direction entamée précédemment.
(novembre 2018) |
L-A be
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Annie Dufresne – La révolution pas tranquille
La chanteuse et comédienne Annie Dufresne revient
avec un nouvel album. À l’écoute de la chanson d’ouverture,
« St-Tite au grand galop », on pourrait croire que la rockeuse a
décidé de présenter un album country. Mais le rythme revient
rapidement au rock ensuite, passablement lourd par moments. Annie
fait même sa propre version des deux plus grands succès de
Twisted Sister dans « Je veux faire du rock alors on ne va pas
se laisser faire ». Elle propose aussi une version 2.0 de « Call
Me » de Blondie avec « Texte-moé ». Annie Dufresne possède
une énergie hors du commun qu’elle extériorise complètement sur
La révolution pas tranquille. Voici un disque qui donne
définitivement le goût d’aller la voir en spectacle.
(novembre 2018) |
Médiator
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Depuis quelques années, l’auteur-compositeur et
interprète Robby Johnson est établi à Nashville. Par contre, le
Beauceron demeure près de ses racines québécoises et avait envie de
proposer un album en français. Voici donc Jusqu’au bout, un
disque résolument pop aux quelques très rares racines country,
transporté par le premier extrait, « Au bout de nos doigts », ainsi
que la chanson-titre. Johnson a collaboré avec plusieurs artistes de
renom pour la création de cet album, notamment Corneille,
Marie-Mai, Ingrid St-Pierre, David Laflèche et
Gregory Charles. Avec Jusqu’au bout, Robby Johnson
présente une nouvelle facette de sa personnalité.
(novembre 2018) |
Audiogram
½
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L’ex-participante à La Voix présente son
deuxième album avec Celle que je suis. Geneviève Leclerc
propose pour l’occasion des relectures bien personnelles de
classiques de la chanson, en plus de quatre chansons originales
offertes par des auteurs et compositeurs reconnus (Rick Allison,
Didier Golemanas, Frédérick Baron, Nelson Minville,
Christian Marc Gendron, Marc-André Sauvageau et
Amélie Laroque). Sa musique pop adulte s’inspire du jazz en
plusieurs occasions, en plus de faire toute la place à sa voix
puissante et riche en nuances. Parmi les succès qu’elle reprend
habilement, notons « J’attendrai » de Dalida, « Tue-moi » de
Dan Bigras, « Ma gueule » de Johnny Hallyday, « Avec
le temps » de Léo Ferré, ainsi que le premier extrait, « Je
n’t’aime plus » de Mario Pelchat. Elle conclut le disque avec
la pièce de Noël de George Michael, « Last Christmas ».
(novembre 2018) |
Musicor
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L’auteure-compositrice et interprète torontoise
Barbra Lica est de retour avec son quatrième album, You’re Fine.
Pour s’inspirer, elle s’est rendue à Nashville afin de réfléchir à
la musique jazz qui l’a influencée. Elle voulait aussi explorer le
son de l’endroit, question de le fusionner à sa musique jazz pop
légère. Elle a coécrit l’album avec de nouveaux collaborateurs et il
a été réalisé à Nashville par Marc Roger. Des musiciens
réputés ont participé aux enregistrements, notamment Paul
Franklin (Vince Gill, Mark Knopfler, Shania
Twain) et le multi-instrumentiste Wanda Vick Burchfield (Taylor
Swift, Trisha Yearwood, Jason Aldean). Avec
You’re Fine, Barbra Lica réussit le tour de force d’unifier à
merveille le jazz et le country, avec comme trait d’union sa très
belle voix chaude.
(novembre 2018) |
Justin Time /
SIX
½
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Après avoir séduit avec son premier album en
2015, l’auteur-compositeur et interprète québécois Elliot Maginot
revient avec son deuxième disque, Comrades. Coréalisé avec
Connor Seidel (Matt Holubowski), le CD présente une
musique plus pop que précédemment avec des arrangements et des
atmosphères riches, qui peuvent rappeler Phil Collins. C’est
cette qualité des arrangements qui frappe dès l’écoute de la
première pièce, « Common Place (Comrade I) », et cette impression se
poursuit tout au long du disque sur lequel la voix agile et
expressive de l’artiste est toujours mise en valeur. Question
d’ajouter des harmonies élaborées à l’ensemble, Maginot n’a pas
hésité à inviter ses amies chanteuses, dont Les Sœurs Boulay,
Sarah Bourdon, Ariane Brunet et Marie-Claudel
Chénard. Véritablement transporté par la pièce d’ouverture,
Comrades se déploie avec une grande beauté et beaucoup d’émotion
sur toute sa longueur.
(novembre 2018) |
Audiogram
½
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La reine de la musique country québécoise revient
avec un nouvel album qui sera suivi d’une ultime tournée dès le
printemps 2019. Arrière-saison a été enregistré en partie à
Montréal et en partie à Nashville. La réalisation a été confiée à
Carl Marsh (Shania Twain, Tom Jones, Garth
Brooks, Willie Nelson). Plusieurs grands noms ont
collaboré à l’écriture, notamment Paul Daraîche, Nelson
Minville, Gaston Mandeville, Steve Marin et
Didier Barbelivien. On peut entendre des chansons typiquement
country, mais aussi du folk et de la pop adulte contemporaine. Les
arrangements très réussis mettent parfaitement en valeur la voix
mature de Renée et les textes qui lui collent à la peau, qu’elle
« n’aurait pu chanter à 30 ou 40 ans », affirme-t-elle.
Arrière-saison présente plusieurs très beaux moments, un bon
prétexte pour partir dans un « Dernier tour de piste », comme le dit
la chanson du même titre.
(novembre 2018) |
Martin Leclerc
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Après un mini-album en 2017, l’artiste et poète
de la Côte-Nord présente son premier album complet avec Petikat.
Matiu explore différents styles, passant dès le début du folk
intimiste (« Soundcheck »), au rock ‘n’ roll (« Nuitsheuakan »),
puis au reggae (« Jean-Guy »). Malgré ces fréquents changements de
rythmes, l’ensemble se définit dans le folk rock, qu’il nomme
lui-même son « folk bipolaire ». Ce membre de la communauté
Mani-Utenam extériorise ses sentiments et tente de conscientiser le
monde aux conditions déplorables dans lesquelles vivent les membres
des premières Nations. Matiu réussit rapidement à susciter l’intérêt
envers sa musique et sa voix rugueuse, et il nous présente un disque
très intéressant!
(novembre 2018) |
117 /
SIX
½
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Maurane – Brel
La chanteuse belge est décédée le 7 mai 2018 à
l’âge de 57 ans, mais pas sans nous avoir laissé un nouvel album.
Peu de temps avant sa mort, Maurane avait en effet enregistré un
album de reprises de Jacques Brel, un autre géant de la
Belgique, qui avait été son influence première. C’est un projet qui
lui tenait tant à cœur que sa fille, Lou Villafranca, ne
pouvait faire autrement que de faire aboutir le projet (en plus d’en
dessiner la pochette). Les enregistrements n’étaient pas complétés,
mais les musiciens de Maurane y ont mis la touche finale. On peut y
entendre de grands classiques du chanteur interprétés brillamment
par Maurane comme « La chanson des vieux amants », « La quête »,
« Quand on n’a que l’amour », « Voir un ami pleurer », « Ne me
quitte pas », ainsi que le premier extrait, « Vesoul ». L’album est
paru le 12 octobre, date du 40e anniversaire de la disparition de
Brel.
(novembre 2018) |
Polydor /
Universal France
½
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Voici le sixième album de chansons originales par
Ariane Moffatt. Elle y signe toutes les paroles et musiques, en plus
de l’avoir réalisé et fait les arrangements, appuyée par Philippe
Brault. Ariane propose une musique résolument pop avec des
sonorités électro et des influences certaines des années 1970.
Petites mains précieuses contient 10 titres extrêmement solides,
apposés du sceau de qualité d’Ariane Moffatt, que ce soit pour les
compositions ou les arrangements. Un très bon disque, encore une
fois!
(novembre 2018) |
Simone
½
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Voici enfin le très attendu nouvel album de Safia
Nolin. Encore plus sombre que
Limoilou, Dans le noir traite à nouveau d’échecs
relationnels, mais avec un peu moins de naïveté que sur son premier
enregistrement. L’emballage demeure minimaliste avec un mélange
guitare-voix intimiste. Son style folk unique contient des sonorités
à la Nirvana (notamment dans « Miroir »). Enregistré et mixé
en huit jours à Saint-Zénon, Dans le noir a été réalisé par
Safia, Joseph Marchand et Philippe Brault. Même s’il s’avère
franchement déprimant, l’album propose une très belle poésie qui le
rend vraiment agréable à écouter.
(novembre 2018) |
Bonsound
½
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L’auteure-compositrice et interprète Pascale
Picard revient après une absence sur disque de quatre ans. Pendant
cette pause, elle est bien loin de s’être reposée alors qu’elle
s’est produite à travers le Québec et la France, a animé une
émission de radio et a eu un enfant. Elle s’associe cette fois au
réalisateur et multi-instrumentiste Antoine Gratton et prend
une nouvelle direction artistique. Elle s’appuie en effet un peu
plus sur le piano et les cordes pour accompagner sa guitare
acoustique et sa voix franche. Pour la première fois, Pascale
présente une chanson en français, « La tempête », parmi les neuf
titres de l’album. Elle avoue elle-même avoir beaucoup de difficulté
à écrire en français et a dû détruire une quinzaine de chansons
avant de conserver celle-ci. The Beauty We’ve Found est un
autre très bel album par Pascale Picard, qui nous transporte dans un
univers dont elle seule a le secret.
(novembre 2018) |
Simone /
SIX
½
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Qualité Motel –
C’est pas la qualité qui compte
Qualité Motel est le projet parallèle des cinq
membres de Valaire. C’est pas la qualité qui compte
est leur deuxième album, après six ans sur la route. Appuyés par de
nombreux collaborateurs, ils proposent une musique électronique
entraînante, aux textes plutôt légers et humoristiques. On peut
entendre à un moment ou un autre des invités de marque dont Simon
Proulx (Les Trois Accords), Sarahmée, Koriass,
Karim Ouellet, Fanny Bloom, Marie-Élaine Thibert,
Jimmy Hunt et Lary Kidd. Même Curieux Bégin (Christian
Bégin) est utilisé à ses dépends dans la pièce « Basilic ». Le
groupe offre une musique assurément divertissante!
(novembre 2018) |
Costume /
SIX
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Reney Ray est une artiste franco-ontarienne qui
propose une musique folk aux influences country. Après un été en
tournée et un passage remarqué en demi-finale du Festival
international de la chanson de Granby, elle présente son premier
album éponyme. L’album est littéralement transporté par le premier
extrait très accrocheur, « Le monde est con ». Mais il faut dire que
Reney possède un sens inné de la mélodie qu’elle démontre tout au
long des 11 pièces du disque. Elle alterne habilement entre chansons
ensoleillées et émouvantes, et l’ensemble demeure toujours agréable
à écouter. Voici donc un album tout simple, sans prétention, mais
grandement efficace.
(novembre 2018) |
Ad Litteram
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Le dernier album en anglais des Respectables,
Sweet Mama, datait de 2009. Le quatuor originaire de Québec
est de retour dans la langue de Shakespeare avec The Power of
Rock ‘n’ Roll, réalisé par Bernard Fowler (Rolling
Stones, Dead Daisies). Sébastien Plante et sa
bande présentent plusieurs bombes rock ‘n’ roll, avec certaines
influences blues. Des pièces comme « Give Some », « Wheel in My
Hand » et la chanson-titre transportent l’album. Pendant ce temps,
le groupe sort de sa zone de confort dans l’excellente « Mardi
Gras » et présente deux ballades aux superbes arrangements de cordes
avec « As Good As Love Gets » et « Oasis ». Sans être renversant
d’originalité (beaucoup de déjà entendu), l’ensemble de 11 titres
demeure cohérent jusqu’à la fin pour un album passablement solide,
et surtout très agréable à écouter.
(novembre 2018) |
Vega
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Après un album électronique plutôt froid en
Body Talk, Robyn revient avec un enregistrement plus chaud
et sensuel. Elle venait pourtant de sortir d’une période difficile
et n’avait même plus envie d’enregistrer un nouveau disque. Les
chansons de Honey ont été inspirées d’événements sombres (la
perte d’un ami, une rupture, etc.), mais il en résulte un album
passablement joyeux, voire même ensoleillé. La preuve que la musique
peut devenir un bon exutoire pour tous ses malheurs. La chanteuse
suédoise propose à nouveau des pièces pop dansantes et énergiques,
pour un excellent divertissement. Des titres comme le premier
extrait, « Missing U », nous restent inlassablement en tête.
L’ensemble est original et cohérent pour l’un de ses albums les plus
solides à ce jour. Certainement l’un des meilleurs disques pop de
l’année!
(novembre 2018) |
Konichiwa /
Interscope
/
Universal
½
|
Suite à l’accueil enthousiaste du
Concerto de Québec d’André Mathieu en 2017, le pianiste
Jean-Philippe Sylvestre revient avec un nouvel album et une autre
œuvre de Mathieu. Il s’agit cette fois du « Concerto no 4 en mi
mineur pour piano et orchestre », qui est associé à la « Rhapsodie
sur un thème de Paganini, op. 43 » de Rachmaninov. Accompagné de l’Orchestre
Métropolitain de Montréal dirigé par Alain Trudel,
Sylvestre nous fait donc découvrir une autre œuvre incomparable du
répertoire du compositeur québécois. L’enregistrement a été réalisé
dans le cadre du Festival Classica à Saint-Lambert.
(novembre 2018) |
ATMA Classique
|
They Call Me Rico est le pseudonyme de
Frédéric Pellerin, un véritable homme-orchestre qui s’est
produit plus de 500 fois au Canada et en Europe. Pour Sweet
Exile, il a décidé de s’adjoindre les services de Jean Joly
(basse) et Josselin Soutrenon (batterie) pour créer une
section rythmique digne de ce nom. Il en résulte un blues rock
puissant et de classe mondiale. Les guitares demeurent sales et les
mélodies, efficaces. En plus du blues et du rock, Rico explore le
folk à l’occasion, toujours avec sa voix rocailleuse. They Call Me
Rico présente possiblement son album le plus accompli à ce jour avec
Sweet Exile.
(novembre 2018) |
Voxtone /
SIX
|
Pour leur sixième album, Les Trois Accords créent
certaines attentes avec un titre comme Beaucoup de plaisir.
Par contre, c’est plutôt réussi, avec une majorité de pièces
franchement divertissantes. Ça débute avec la chanson-titre et le
premier succès, « Corinne », puis ça se poursuit avec les
excellentes « Ouvre tes yeux Simon! », « Tout le monde capote »,
etc. En fait, ce sont les moments faibles qui sont plutôt rares,
avec un excellent mélange de divertissement léger et de compositions
passablement originales. Le groupe propose à nouveau une bonne
fusion entre rock et pop accrocheuse, avec des mélodies toujours
efficaces et des textes souvent ridicules qui n’en deviennent que
plus plaisants à chanter (« Bactérie #1 », « Albino trois-quarts »,
« Cernes noirs »). Beaucoup de plaisir contient 11 succès
assurés, déjà dignes d’une compilation de grands succès. Très
agréable!
(novembre 2018) |
La
Tribu
½
|
octobre :
|
Bizarrement, Egypt Station est le premier
album solo de Sir Paul McCartney à atteindre directement la 1re
position du Billboard à sa sortie. Voici donc un autre exploit à
ajouter à la longue liste de l’ex-Beatle. Mais il faut dire
qu’il y a peut-être une raison à ce succès rapide : Egypt Station
est un album de très grande qualité qui faisait déjà jaser avant
sa sortie, notamment grâce aux excellents extraits « I Don’t Know »
et « Come On To Me ». Le nouvel extrait, « Fuh You », fait également
fureur, sans oublier l’excellente « Who Cares ». Macca semble en
effet n’avoir rien perdu de sa touche magique, matérialisée par le
réalisateur Greg Kurstin (Adele, Beck, Lily
Allen, Foo Fighters, P!nk). Les chansons s’avèrent
généralement assez simples, entre pop, rock et folk, mais elles
demeurent efficaces dans l’ensemble, incluant quelques-unes qu’on
veut jouer en boucle. Sans se positionner parmi les enregistrements
les plus originaux de la carrière de McCartney, Egypt Station
est un très bon album, bien agréable à écouter. (chronique
principale d'octobre 2018) |
Capitol
/
Universal
½
|
L’auteure-compositrice et interprète londonienne
Tirzah Mastin travaille des productions expérimentales depuis
plusieurs années déjà avec son amie Mica Levi (Micachu &
the Shapes). Sur ce premier album, réalisé et mixé par Levi,
Tirzah propose un superbe mélange de musique électronique
alternative et de R&B, interprétée avec sa très belle voix soul.
Souvent minimaliste, son son devient rapidement hypnotique, avec de
nombreuses répétitions sonores qui nous restent en tête à notre
insu. Les arrangements s’avèrent uniques et passablement
sophistiqués. Pour ce qui est de la voix, plusieurs chansons
proviennent de la première prise de son, ce qui donne cette
impression de spontanéité, souvent un peu crue. Voici un album d’une
grande originalité qui mérite d’être réécouté à quelques reprises
pour bien s’en imprégner. (découverte du mois d'octobre 2018) |
Domino
½
|
Après le succès de l’album
Les Frères Cueilleurs, qui s’est mérité le Félix de l’Album
hip hop de l’année en 2017, Alaclair Ensemble est de retour avec
Le sens des paroles. Le groupe intègre à nouveau quelques
éléments de musique traditionnelle, ce qui a fait sa renommée à ses
débuts. Par contre, ces éléments s’avèrent beaucoup plus discrets
sur ce nouveau disque qui demeure avant tout un album de hip hop
contemporain. Le groupe propose encore une fois de solides
compositions enrobées dans de riches arrangements.
(octobre 2018) |
7ième
Ciel
/
SIX
|
Trois ans après
Ghostwritten Chronicles, le collectif québécois est de
retour avec un nouvel album. Moins folk que le précédent, ce nouvel
album propose de très bonnes envolées rock et pop. Enregistré en
Mauricie et réalisé par Francis Perron, A Million Lives
propose à nouveau cette approche créative qui a fait la renommée
du groupe sur son précédent enregistrement. Les ambiances aériennes
réussissent à nous séduire rapidement et nous font adhérer avec
plaisir à la musique de Bears of Legend. Il s’agit probablement ici
de leur album le plus audacieux à ce jour, mais il demeure à la fois
accessible et très agréable à écouter. Un très bon disque!
(octobre 2018) |
SIX
½
|
Melanie Brulée –
Fires, Floods & Things We Leave Behind
La chanteuse folk rock originaire de Cornwall en
Ontario et maintenant installée à Toronto s’est inspirée d’un
road trip entre Nashville et Las Vegas passant par la légendaire
route 66 pour l’écriture de ce nouvel album. Il en résulte des
sonorités résolument country et des textures aux influences de
bandes sonores de Morricone et Tarantino. Les 12
chansons de Fires, Floods & Things We Leave Behind sont
basées sur l’idée de 12 étapes vers la sobriété, un hommage à ceux
qui ont réussi et un encouragement à ceux qui n’ont pas été en
mesure d’y arriver, incluant son père. C’est un album grandement
intéressant que nous propose Melanie Brulée, un disque de country
folk moderne et passablement original.
(octobre 2018) |
½
|
La chanteuse française, dont le vrai nom est
Héloïse Létissier, présente son très attendu deuxième album,
simplement intitulé Chris. Elle y propose une musique toute
aussi simple, une pop qui semble facile mais sophistiquée à la fois.
Suite au succès de
Chaleur Humaine, elle s’est dit qu’elle n’avait plus rien à
prouver à personne et ça s’entend. Elle nous offre en effet des
chansons plutôt personnelles, mais dans un style électro pop unique
dont elle seule a le secret. On se retrouve rapidement captivés à
l’écoute de l’album, nous obligeant à en entendre encore et toujours
plus. Chris est offert en édition limitée de 2 CD sur
laquelle on peut entendre les versions anglaises et françaises de
toutes ces très bonnes chansons. Les mélodies demeurent efficaces,
sur des rythmes qui font inévitablement taper du pied. Le test du
deuxième album est réussi haut la main pour Christine and the
Queens, avec certainement l’un des meilleurs albums pop de l’année.
(octobre 2018) |
Because
/
Universal
|
Pour son cinquième album, Erin Costelo s’éloigne
encore un peu plus de ses comparaisons avec Carole King et
Nina Simone. Il faut dire qu’elle possède un style bien à elle,
indéfinissable et inimitable. Elle présente en effet un habile
mélange entre folk, americana et soul, avec des moments pop bien en
évidence et des influences jazz. Elle s’inspire à la fois de Ryan
Adams et de Randy Newman. Elle reprend d’ailleurs un
titre de Newman, « I’ll Be Home », en conclusion du disque. Erin
s’entoure ici de musiciens de renom : Glenn Milchem (Blue
Rodeo), Anna Ruddick (Randy Bachman), Leith
Fleming-Smith (Matt Mays) et son fidèle collaborateur, le
guitariste Clive MacNutt. Ce sont 10 chansons agréables que
nous propose Erin Costelo sur Sweet Marie.
(octobre 2018) |
Venue /
Pheromone
½
|
Daniel Girard – D
Actif dans les années 1980 et 1990, Daniel Girard
s’est tenu loin des projecteurs depuis. Il revient maintenant avec
un nouvel album, qui se veut un hommage à huit Daniel célèbres de la
chanson francophone : Lanois, Balavoine, Gérard,
Lavoie, Boucher, Bélanger, Hétu et
Guichard. L’album contient aussi deux chansons originales en
conclusion : « L’étoile » (le premier extrait) et « Tourne à
l’envers ». En plus du nouvel extrait, « La folie en quatre » de
Daniel Bélanger, les chansons incontournables incluent « Ô Marie »
de Daniel Lanois, « Qui sait » de Daniel Lavoie, « Le poète des
temps gris » de Daniel Boucher et le classique « Je t’attendais » de
Daniel Hétu. Girard interprète le tout de sa voix puissante, pour un
très bel hommage à tous ces auteurs-compositeurs.
(octobre 2018) |
PUR
|
Depuis une dizaine d’années, Jason Hudon s’est
surtout fait voir sur scène avec la troupe Québec Issime,
mais il a aussi participé à la tournée 20e anniversaire des
Colocs. Il a fait paraître un premier album en 2015, Mon
amour est dément, qui contenait le succès festif et humoristique
« Lucky ». Il est maintenant de retour avec un deuxième
enregistrement à la musique pop légère et accrocheuse, souvent
dansante et festive. Réalisé par Peter Ranallo (Nicola
Ciccone, Mario Pelchat, Bobby Bazini, Oliver
Jones), FX - Porte-bonheur est le premier album au Canada
disponible sur la nouvelle application Armido. Cette nouvelle
plateforme développée par une équipe québécoise mélange le monde
virtuel et la réalité. Elle permet d’avoir accès à du contenu
interactif inédit et de découvrir des exclusivités sur l’artiste.
(octobre 2018) |
Mido /
PUR
|
Kandle –
Holy Smoke
L’auteure-compositrice et interprète montréalaise
Kandle Osborne présente son très attendu deuxième album,
Holy Smoke. On y trouve encore une fois de très efficaces
mélodies pop, mais avec une facture sonore plutôt noire, presque
gothique par moments. Les influences garage des White Stripes
apparaissent aussi en plusieurs occasions, elle qui a d’ailleurs
joué récemment dans un clip de Jack White. Kandle s’entoure
ici d’une armée de collaborateurs chevronnés : Peter Dreimanis
(July Talk), Leon Taheny, John Agnello (Kurt
Vile, Sonic Youth), Devon Portielje (Half Moon
Run), Alex Bonenfant à la réalisation, ainsi que Sam
Goldberg Jr. (Broken Social Scene) qui y est pour
beaucoup dans l’esthétique sonore du disque. C’est un album plus
qu’intéressant que nous propose Kandle, un album à la fois séduisant
et sombre.
(octobre 2018) |
Sleepless /
SIX
½
|
Après plus de 35 ans de carrière, l’Australien
Paul Kelly aligne les albums depuis quelques années. Il nous arrive
maintenant avec Nature, qui regroupe des poèmes mis en
musique de Dylan Thomas, Walt Whitman, Sylvia Plath,
Gerard Manley Hopkins et Philip Larkin. Kelly propose
aussi pour la première fois certains poèmes personnels qu’il a mis
en musique. Après le succès de l’album
Life is Fine en 2017, Paul Kelly présente un disque
intimiste très agréable à écouter, principalement par la qualité de
sa poésie.
(octobre 2018) |
Cooking Vinyl
|
Le cadet des frères Lapointe présente son
cinquième album avec Mon arc est une guitare. Hugo propose à
nouveau un son pop rock aux mélodies efficaces avec quelques riffs
de guitare intéressants. Il s’entoure d’une équipe de premier plan
avec notamment Éric Goulet à la réalisation, aux arrangements
et aux claviers, en plus qu’il lui ait offert la chanson « Porté
Disparu ». D’autres auteurs-compositeurs ont aussi offert des
chansons à Hugo, dont Luc De Larochellière (pour deux),
Sally Folk et Marc Déry. On peut finalement entendre un
très beau duo avec Valérie Lahaie, « Qui ressemble à
l’amour ».
(octobre 2018) |
Instinct
|
Dès décembre 2016, Salomé Leclerc commence à
travailler des chansons pour ce qui allait devenir Les choses
extérieures, album qui paraît finalement presque deux ans plus
tard. Il n’aura donc pas été facile pour l’auteure-compositrice et
interprète d’accoucher de ces 10 nouvelles chansons. Elle signe la
réalisation du disque, mais a tout de même collaboré avec plusieurs
grands noms de l’industrie : Philippe Brault, Félix Dyotte,
Sébastien Blais-Montpetit, Antoine Corriveau et
Ghyslain-Luc Lavigne. Salomé joue tous les instruments, mais on
peut aussi entendre les cordes de Mélanie Bélair qui viennent
s’ajouter aux très beaux arrangements. Ce qui frappe en entendant
les premiers moments de l’album, c’est l’assurance que la chanteuse
semble avoir dans la voix, solide et inébranlable. C’est comme si
elle assumait plus que jamais ce qu’elle a à nous raconter. Il en
résulte peut-être son album le plus abouti à ce jour.
(octobre 2018)
Vidéoclip :
« Ton équilibre » |
Audiogram
½
|
Jérôme Mardaga – Raid aérien
L’auteur-compositeur belge Jérôme Mardaga (alias
Jeronimo) présente un nouvel album qui s’éloigne
considérablement de ses œuvres précédentes. Il a enregistré,
composé, joué et réalisé Raid aérien, un disque sombre et
dense. Les compositions rock de très grande qualité sont enveloppées
dans de très beaux arrangements aux couches sonores superposées.
Mardaga a eu l’idée après avoir vu le film Blairwitch Project
d’enregistrer un cauchemar, avec ses lieux flous, instables et
inquiétants, une nuit sans lune et un terrain accidenté. C’est un
peu l’atmosphère que l’on ressent à l’écoute de cet album qui se
déroule comme un cauchemar qu’on a de la difficulté à expliquer
lorsqu’on en ressort, exténué. Comme l’affirme lui-même Mardaga,
Raid aérien est un album à écouter fort en roulant la nuit.
(octobre 2018) |
Granvia /
SIX
½
|
Guy Marin a passé plus de 20 ans sur les eaux du
fleuve et de la mer. Il s’agit du point de départ pour l’inspiration
de ce troisième album en carrière. C’est un disque à l’intimité folk
qui parle d’amour et d’amitié, mais aussi de son coin de pays dans
« La Côte de Beaupré », de l’environnement dans « La gigue à Marin »
et des défis du milieu scolaire dans « Le fil d’Ariane ». Avec son
premier extrait, « Femmes », il rend hommage à la gente féminine.
Sur Kwey en 2014, Guy Marin rendait hommage à ses racines
autochtones, alors qu’il prend une toute autre direction sur cet
album éponyme.
(octobre 2018) |
PUR
|
L’incomparable chanteuse jazz Cécile McLorin
Salvant est accompagnée de Sullivan Fortner au piano pour
livrer un album intime avec The Window. C’est forte d’un
Grammy pour
Dreams and Daggers qu’elle revient cette fois avec cette
formule en duo. Elle présente surtout des reprises du cabaret
français et du rhythm & blues. Elle reprend notamment à sa façon
« Visions » de Stevie Wonder, « Were Thine That Special
Face » de Cole Porter, ainsi que « Somewhere », tirée de
West Side Story. Cécile ne propose qu’une seule chanson
originale, « À clef », entièrement chantée en français. Sur The
Window, on peut entendre un mélange d’enregistrements studio et
en concert au Village Vanguard de New York. Le duo McLorin
Salvant-Fortner réussit à nous éblouir, tout en demeurant dans la
douceur. C’est comme s’ils ne jouaient que pour nous. Voici donc
encore une grande réussite pour Cécile McLorin Salvant.
(octobre 2018) |
Mack Avenue /
Justin Time /
SIX
½
|
Avec son alter ego Monsieur Mono, Éric Goulet
(Possession Simple, Les Chiens) se permet de présenter
des chansons bien personnelles et souvent tristes. Sur ce troisième
album, il ne fait pas exception, et il enrobe sa très belle poésie
de piano et de cordes (avec la participation du quatuor Esca).
Goulet réalise lui-même l’album, avec l’assistance d’André
Papanicolaou. Quant à la prise de son et au mixage, ils sont de
Ghyslain-Luc Lavigne. C’est un très bel album que nous
propose Monsieur Mono avec Le Grand Nulle Part, un album qui
nous habite complètement du début à la fin.
(octobre 2018) |
½
|
Al Muirhead’s Canadian Quintet –
Undertones
Véritable figure emblématique de la scène jazz
canadienne, Al Muirhead est maintenant âgé de 82 ans. Le
trompettiste, compositeur et arrangeur revient tout de même avec un
nouvel album au sein d’un quintet fraîchement assemblé pour
l’occasion. Passé maître dans l’art de la trompette basse (un
instrument plutôt rare), Muirhead propose à sa façon huit standards
du jazz. Il nous offre aussi deux compositions originales en hommage
à des proches disparus : « A Tune For Cal », pour son frère aîné, et
« Takin’ It To the Bank, Tom », pour son ami et collaborateur, le
pianiste Tommy Banks, décédé quelques semaines avant cet
enregistrement qui a eu lieu à la mi-février 2018.
(octobre 2018) |
Chronograph /
SIX
½
|
L’un des musiciens folks les plus populaires au
pays et membre de la fameuse famille Rankin, Jimmy Rankin a vécu et
travaillé à Nashville pendant sept ans. De retour en
Nouvelle-Écosse, il a tout de suite commencé à enregistrer Moving
East, son nouvel album, avec le réalisateur Joel Plaskett.
Il s’est inspiré de la mer et des gens pour produire un album
roots de la Côte Est. On y trouve bon nombre d’histoires du
Cap-Breton, en plus d’une célébration de son retour chez lui. Avec
la pièce d’ouverture, « Loving You Never Gets Old », on dirait bien
que Rankin s’est inspiré de la musique country de Nashville. Mais
par la suite, l’album demeure résolument folk avec quelques
discrètes pointes celtiques.
(octobre 2018) |
Songdog / High Romance /
True North /
SIX
|
Sabrina Bellemare
(alias Sabrina Sabotage) s’est d’abord fait connaître au sein du duo
pop Orange Orange au milieu des années 2000 aux côtés de
Dominique Hamel. Mais, c’est à La Voix 4 en 2016 dans
l’équipe de Pierre Lapointe qu’elle s’est véritablement fait
un nom auprès du grand public. Sabrina présente finalement son
premier album solo éponyme, qui contient une musique pop dansante et
envoûtante aux sonorités électro. Elle y traite d’amour et de joie
de vivre, mais aussi de moments plus sombres qu’elle a dû vivre au
cours des dernières années, alors qu’elle avait perdu ses repères. À
noter sa reprise moderne et bien personnelle de « Vivre dans la
nuit » de Nuance. C’est un premier enregistrement
particulièrement réussi que nous propose Sabrina Sabotage.
(octobre 2018)
Vidéoclip :
« Cœur de robot » |
St Laurent
½
|
Shad –
A Short Story About a War
Avec A Short Story About a War, le rappeur
présente un audacieux album-concept. Shad a imaginé un monde
totalement en guerre où les tireurs d’élite, les révolutionnaires,
les lanceurs de pierres et l’establishment s’entrechoquent,
pendant qu’un personnage téméraire qui ne croit pas aux pouvoirs des
balles d’armes à feu traverse le paysage. Le concept se veut un
miroir à peine déformant de notre monde dans lequel il aborde les
thèmes de la migration, l’écologie, la politique et surtout,
l’esprit humain. Cependant, même si les thèmes peuvent s’avérer
plutôt incisifs, Shad réussit à présenter plusieurs pièces
franchement accrocheuses. Musicalement, l’album est riche avec des
idées complexes sur fond de rap, bien sûr, mais aussi de funk et de
jazz. Le rappeur peut compter sur plusieurs collaborateurs qui
apportent également leur couleur à l’album : Kaytranada,
2oolman, A Tribe Called Red, Lido Pimienta, etc.
(octobre 2018) |
Secret City /
SIX
½
|
Survivant est le
sixième album pour le rappeur québécois. Il s’agit de l’album de la
renaissance pour Souldia, un vent de renouveau. L’homme de 33 ans y
résume la victoire après la traversée des sentiers de la mort.
Survivant d’une longue aventure périlleuse, Souldia fait le point
sur sa vie. Il est entouré pour l’occasion par de nombreux
collaborateurs dont le rappeur français Sinik, Farfadet,
RYMZ, Enima, Fou Furieux, Marième et
Izzy-S. Pour accompagner ses textes frappants, Souldia présente
une musique hip hop aux sonorités R&B.
(octobre 2018) |
Explicit /
SIX
|
Civilianaires
est le sixième album studio pour le groupe canadien The Trews qui
présente ici un son rafraîchi. L’album a été réalisé par Derek
Hoffman et le légendaire Bob Rock (Metallica,
Mötley Crüe, Bush). Il y a aussi Max Kerman (Arkells)
qui a coécrit et coréalisé le deuxième extrait, « Vintage Love »,
ainsi que Serena Ryder qui a coécrit la chanson-titre. The
Trews proposent un hard rock énergique qui flirte aussi parfois avec
un son plus alternatif. L’album est littéralement transporté par les
incontournables « Vintage Love » et « The New Us », deux véritables
bouffées de fraîcheur.
(octobre 2018) |
Cadence
|
Britannique d’origine, Sam Tucker est débarqué en
Gaspésie et a adopté le Québec. Il a ensuite pu se faire découvrir
d’un vaste auditoire en se rendant en demi-finale de La Voix
en 2017. Le public est alors tombé sous le charme de cet interprète
hors-pair au charisme sans bornes. Tucker présente un premier
mini-album de chansons originales. On peut y entendre six titres qui
naviguent entre le folk, le rock et le blues, des pièces qui sont
parfaites pour sa voix puissante. Tucker s’est entouré d’une équipe
toute étoile pour enregistrer ce disque, avec le réalisateur Rob
Heaney (Franklin Electric, Patrick Watson), le
guitariste Joe Grass, le bassiste Mishka Stein et le
batteur Robbie Kuster. Pour « Pretty Face » en conclusion du
disque, Tucker est appuyé par Lisa Moore (Blood and Glass).
Avec Aye Avast (qui signifie « garder le cap »), Sam Tucker
démontre tout son talent d’interprète et qu’il n’a rien à envier aux
plus grands artistes folks au Canada.
(octobre 2018) |
Audiogram
½
|
Pour la première fois, la superstar Carrie
Underwood coréalise son album, aux côtés de David Garcia.
Elle coécrit aussi neuf des 12 titres, ce qui en fait son disque le
plus personnel à ce jour sur lequel elle se laisse aller à ses
émotions. Le CD inclut une 13e pièce en boni, « The Champion »
(mettant en vedette Ludacris), qui a ouvert le Super Bowl
LII, en plus d’avoir été entendue aux Jeux olympiques d’hiver de
2018. Sur Cry Pretty, Carrie présente une musique qui possède
toujours ses influences country, mais qui semble un peu plus
s’enraciner dans les musiques soul et pop. Il s’agit d’un album très
solide, pour une artiste en plein contrôle de sa carrière.
(octobre 2018) |
Capitol
Records Nashville
/
Universal
½
|
Kenny « Blues Boss » Wayne est un légendaire
pianiste de blues qui revient avec un nouvel album, enregistré à
Edmonton. Il est accompagné pour l’occasion par le bassiste
Russel Jackson (BB King), le batteur Joey DiMarco,
le guitariste Yuji Ihara, le saxophoniste Dave Babcock,
ainsi que le trompettiste Bob Tildesley. On peut aussi
entendre des collaborateurs spéciaux : Billy Branch à
l’harmonica, Duke Robillard à la guitare et la chanteuse
Lynne Chwyl. Blues Boss propose une musique blues pure au groove
incomparable, qui rend hommage en quelque sorte à la fois à Ray
Charles et à Fats Domino, deux de ses légendes préférées
récemment disparues. Inspired by the
Blues est un disque très agréable!
(octobre 2018) |
Stony Plain /
SIX
|
septembre :
|
Quatre ans après
The Pinkprint, Nicki Minaj revient avec son quatrième album,
Queen. Comme ce fut le cas sur tous ses albums précédents,
Nicki semble toujours partagée entre offrir un rap authentique et
une musique pop qui rejoindra un large auditoire. C’est lorsqu’elle
réussit à bien fusionner les deux qu’elle s’en tire le mieux, comme
c’est le cas en ouverture avec « Ganja Burns » et « Majesty » (avec
Eminem et Labrinth). Par la suite, elle met surtout
l’accent sur un rap passablement agressif, et ce n’est pas souvent
très réussi. En plus, avec plus d’une heure de musique, on
préférerait avoir quelques pièces en moins pour solidifier
l’ensemble. Heureusement, les nombreux collaborateurs ajoutent un
peu de leur personnalité à certaines chansons, ce qui apporte un
petit plus intéressant. En plus d’Eminem et Labrinth, on peut
entendre Lil Wayne, Ariana Grande, The Weeknd,
Future et plusieurs autres. C’est donc encore une fois un
album inégal que nous propose Nicki Minaj, mais avec moins de hits
explosifs que sur son disque précédent. (chronique principale de
septembre 2018) |
½
|
Groupe australien formé à Melbourne, Rolling
Blackouts Coastal Fever présente une musique indie rock qui nous
captive rapidement, avec des refrains accrocheurs, de superbes riffs
de guitare et des rythmes efficaces et entraînants. Avec ce premier
album, ils peuvent nous faire penser à un mélange entre R.E.M.,
The Cure et The Strokes. Par contre, ils offrent des
compositions d’une grande originalité qui fait oublier plutôt
rapidement toute comparaison. À la fin des 35 minutes, on a
l’impression d’avoir découvert un bien bon nouveau groupe, et
l’envie de revenir au début est irrésistible. Voici l’un des
meilleurs albums d’indie rock à être parus cette année jusqu’à
maintenant. (découverte du mois de septembre 2018) |
Sub Pop
½
|
Après avoir voulu « marier Renée Martel »
sur son premier album en 2017, le cowboy nouveau genre Pascal Allard
est déjà de retour avec son deuxième disque. On réalise rapidement
qu’il y a bien plus que du country dans sa musique alors qu’il
présente de l’Americana et du folk, avec une touche de pop aux
mélodies accrocheuses. Ce « Cowboy en running », comme il le dit si
bien dès le deuxième titre, propose des chansons de grande qualité
et il ne tente d’aucune façon d’entrer dans une catégorie
spécifique, malgré ses influences country évidentes. Allard partage
sa voix en trois occasions, avec Manon Bédard (« Jamais pas
du tout »), Ariane Laniel (« Ver d’oreille) et Gildor Roy
(« Mon chandail de Rocky 3 »). Il faut souligner que Pascal Allard
signe lui-même la réalisation qui s’avère particulièrement réussie,
créant une très belle atmosphère, douce et riche à la fois.
(septembre 2018) |
Hook /
SIX
|
Babylones –
Le désordre pour le style
Babylones est un duo rock québécois qui sévit
depuis une quinzaine d’années. Le multi-instrumentiste Charles
Blondeau (KROY, Simon Kingsbury) et le guitariste
Benoît Philie ont en effet vécu leurs premières
expérimentations musicales dans les sous-sols d’une banlieue
montréalaise alors qu’ils n’étaient encore qu’adolescents. Après
avoir présenté en mai dernier le premier extrait, l’énergique et
excellente « Millionnaires », voilà qu’ils nous offrent leur premier
album, Le désordre pour le style. On peut y entendre un rock
passablement alternatif avec des envolées parfois psychédéliques.
Des guitares mordantes et une basse lourde se fusionnent à des
synthétiseurs plus planants et une voix douce. Un premier album
surprenant!
(septembre 2018) |
L-A be /
SIX
½
|
The Beths –
Future Me Hates Me
The Beths est un groupe d’Auckland en
Nouvelle-Zélande qui fait ses débuts sur disque avec un premier
album complet. Ils proposent un son rock énergique qui peut même
s’inspirer du punk en certaines occasions, mais avec la voix douce
d’Elizabeth Stokes. Les riffs de guitares sont toujours
intéressants et excitants, mais c’est tout autant le cas pour les
mélodies accrocheuses et les très belles harmonies vocales. Les 10
chansons du disque défilent à merveille dans un enchaînement
quasi-parfait. Il en résulte donc un excellent album d’indie rock.
(septembre 2018) |
Carpark
½
|
Le saxophoniste Samuel Blais a effectué des
tournées en Europe, en Asie et en Amérique au cours des dernières
années, en plus de collaborer avec des grands noms du jazz. C’est
l’inspiration de ces nombreux voyages qui est derrière
Equilibrium, son plus récent album. Il y démontre toute sa
maturité, tant au saxophone (alto ou baryton) qu’à la composition.
Musicalement, Blais évolue entre différents styles, explorant au
passage le jazz improvisé, le classique contemporain et même le rock
progressif. Il présente à la fois son côté fragile et son intensité
dans une musique contemporaine et intemporelle.
(septembre 2018) |
Odd Sound /
SIX
|
Choses Sauvages est un quintet québécois formé
d’amis de longue date. Ils présentent un premier album éponyme qui
allie R&B, funk et pop française. Les 10 chansons proposent de
douces mélodies inoubliables, ainsi que plusieurs rythmes dansants.
La section rythmique est d’ailleurs au cœur de cet album énergique
au groove incomparable. Les synthétiseurs occupent aussi une place
importante, apportant une touche indéniable des années 1980. Voici
donc un premier album très agréable par ce groupe à surveiller.
(septembre 2018) |
Audiogram
|
Thomas Hellman –
Rêves américains, tome 2 : La Grande Crise
Trois ans après le
tome 1, La ruée vers l’or, l’auteur-compositeur et
raconteur revient avec le tome 2 des Rêves américains, La Grande
Crise. Dans un mélange de textes récités et de chansons sur une
musique folk ou bluegrass, Thomas Hellman raconte brillamment
l’histoire américaine. On peut entendre de vieilles chansons de
l’époque de la grande crise économique des années 1930 dont il fait
des adaptations bilingues, ainsi que des extraits d’œuvres
littéraires mis en musique (Steinbeck, Thoreau,
Frank H Mayer, Leon Ray Livingstone). Mais aussi,
l’auteur-compositeur n’étant jamais bien loin, on peut découvrir de
ses propres textes et chansons. Avec ce tome 2, Hellman propose à
nouveau un voyage littéraire, musical et historique à travers
l’Amérique, qui contribue à nous faire réfléchir sur notre époque.
On peut découvrir Thomas Hellman sur scène alors qu’il présente le
concert Rêves américains, de la ruée vers l’or à la Grande Crise,
notamment au Lion d’or à Montréal le 26 septembre dans le
cadre du Festival international de la littérature.
(septembre 2018) |
L-A be /
SIX
½
|
Sur son 19e album, Colin James revient avec la
suite de
Blue Highways paru il y a deux ans. L’artiste canadien a
sélectionné des chansons dans le répertoire d’artistes blues qu’il
affectionne particulièrement. On y découvre en effet neuf nouvelles
versions de titres par ses artistes préférés, incluant Howlin’
Wolf, Muddy Waters, Blind Willie Johnson et
Robert Johnson. On peut aussi entendre deux pièces originales :
« I Will Remain » et l’excellent premier extrait « 40 Light Years ».
Finalement, le CD se conclut avec une deuxième version de la
chanson-titre, cette fois acoustique. Sur Miles To Go, Colin
James semble plus à l’aise que jamais dans le style qui l’a vu
naître et progresser.
(septembre 2018) |
Stony Plain /
True North /
SIX
½
|
Koriass – La
nuit des longs couteaux
Le plus reconnu des rappeurs québécois est de
retour avec son cinquième album après une période difficile. Cette
période sombre de la vie de Koriass déteint grandement sur La
nuit des longs couteaux qui s’avère plutôt noir. Il s’agit aussi
de son retour sur disque après le succès de
Love Suprême qui a obtenu huit nominations à l’ADISQ et
remporté le Félix pour l’album hip hop de l’année en 2016. En ce
sens, c’est un retour en force pour Koriass, malgré le côté sombre
de l’album. On retrouve plusieurs pièces de grande qualité, à
commencer par le premier extrait, « Cinq à sept ». « Éléphant »,
malgré son texte choquant, est très efficace et constitue un
véritable exutoire pour Koriass qui laisse sortir tous ses démons.
La nuit des longs couteaux demeure solide jusqu’à la fin, et
permettra à Koriass de demeurer le chef de file de la scène hip hop
québécoise.
(septembre 2018) |
7ième
Ciel
/
SIX
½
|
Yves Lambert et son trio sont de retour avec un
nouvel album de musique traditionnelle québécoise. Dès la pièce
d’ouverture, « La poule à Jean-Paul », on peut détecter une touche
de modernité très agréable. D’ailleurs, Lambert s’imprègne
constamment d’artistes contemporains et de nouvelles musiques qu’il
réussit à intégrer habilement à une musique typiquement
traditionnelle et du 19e siècle, mise en valeur par le
violon et l’accordéon. En compagnie des multi-instrumentistes
Tommy Gauthier et Olivier Rondeau, Yves Lambert poursuit
son œuvre en tant que figure de proue de la musique traditionnelle
québécoise, et ce depuis 42 ans (dont 26 ans au sein de La
Bottine Souriante).
(septembre 2018) |
La Prûche Libre /
SIX
½
|
À la surprise générale, Pierre Lapointe présente
un nouvel album alors qu’il sera encore en tournée pour plusieurs
mois avec l’album
La science du cœur paru en octobre 2017. Réalisé par
Philippe Brault, Ton corps est déjà froid est un disque
de rock comme Lapointe n’en a jamais présenté auparavant. C’est
entouré des Beaux Sans-Cœur (incluant Brault à la basse) que
l’artiste nous offre en effet une musique énergique aux influences
diverses : rock ‘n’ roll, rock alternatif, rock rétro, pop punk et
rock garage. Même vocalement Pierre Lapointe s’avère méconnaissable.
Sur ce court album de 31 minutes, on peut entendre 12 pièces qui ont
été enregistrées d’un seul coup, presque sans retouches. Suite à une
poignée de concerts en Abitibi et à Montréal se concluant le 7
septembre, il est déjà prévu que les Beaux Sans-Cœur retournent dans
l’ombre. Mais ils nous auront laissé un album particulièrement
excitant.
(septembre 2018) |
Audiogram
½
|
Mitski –
Be the Cowboy
Après avoir obtenu la reconnaissance avec
Puberty 2, Mitski Miyawaki revient deux ans plus tard
avec Be the Cowboy. Elle propose 14 chansons courtes mais
magnifiquement construites, aux mélodies toujours très agréables.
L’enrobage peut s’avérer passablement rock au départ avec des
guitares grinçantes, mais l’ensemble demeure plutôt doux et émotif
par la suite. L’ajout de synthétiseurs donne aussi une touche plus
pop à certaines pièces. Mitski nous présente encore une fois des
compositions d’une grande originalité livrées avec sa personnalité
unique. Un album agréable à écouter et surtout à réécouter pour bien
s’en imprégner. (septembre 2018) |
Dead Oceans
½
|
L’auteur-compositeur et interprète originaire de
Fredericton au Nouveau-Brunswick présente un premier album en
français. David Myles prouve donc à nouveau toute sa versatilité. Il
a travaillé pour l’occasion avec plusieurs chanteuses québécoises,
notamment Marie-Pierre Arthur, Gaële, Carole Facal
(Caracol) et Florence K. Réalisé par François
Lafontaine (Karkwa), Le grand départ propose une
musique principalement acoustique qui met l’accent sur les textes.
Myles présentera ce nouveau matériel sur scène en compagnie de ses
fidèles comparses : Alan Jeffries (guitare, voix) et Kyle
Cunjak (basse, contrebasse, voix).
(septembre 2018) |
L-A be /
SIX
|
Vera est le
quatrième album du trio jazz torontois composé de Chris Donnelly
(claviers), Dan Fortin (basse) et Ernesto Cervini
(batterie et divers instruments). Myriad3 propose une musique un peu
plus lumineuse que sur son disque précédent,
Moons. Évidemment, le tout demeure très cinématographique,
pour une musique d’ambiance hors du commun. On retrouve aussi une
forte intensité en plusieurs occasions, certainement inspirée par
leur amour de styles éclectiques comme le shoegaze et le hard rock.
L’ensemble demeure tout de même plutôt méditatif, voire même
hypnotique. En plus de ses compositions très réussies, le trio
reprend un classique d’Igor Stravinsky datant de 1919,
« Piano-Rag-Music », et lui donne un tout nouveau souffle.
(septembre 2018) |
Alma /
SIX
½
|
Après avoir pris le contrôle complet de sa
carrière en 2016 en produisant son album
For Dreaming, Roxanne Potvin est de retour avec un
mini-album de cinq titres. Elle présente toujours un mélange de folk
rock et pop, mais avec aussi des incursions dans le soul, le blues
et le R&B, en plus de quelques sonorités psychédéliques. Elle
conclut le tout avec une très belle ballade en français, « Nuit
électrique », coécrite avec Damien Blass-Bouchard. Une chose
est certaine, Roxanne Potvin n’a rien perdu de sa force créatrice et
elle propose encore une fois des chansons de très grande qualité. À
noter qu’une série de vidéoclips accompagnera les chansons de ce
mini-album.
(septembre 2018) |
Comino /
Fontana North
½
|
L’auteure-compositrice et interprète Brigitte
Saint-Aubin propose un projet ambitieux avec Design intérieur.
En effet, en plus d’un album, on pourra découvrir un spectacle de
théâtre musical solo avec musique vivante et projections vidéo. Le
spectacle sera présenté dans le cadre du festival Coup de Cœur
Francophone, dans l’Arène du Théâtre aux Écuries les 6 et 7
novembre. Design intérieur est une autofiction présentant le
récit d’une femme de 45 ans, Brigitte, qui retourne au Cégep pour
étudier en design d’intérieur à la suite de la mort de sa mère. Il
s’agit d’une quête de sens pour l’artiste qui aborde avec
philosophie et poésie son rapport au temps qui passe. Avec ce nouvel
album et ce spectacle, Brigitte Saint-Aubin nous offre une œuvre
complète d’une grande originalité.
(septembre 2018) |
L-A be /
SIX
½
|
Après un début de carrière en tant que chanteuse
country, l’artiste autochtone ontarienne Crystal Shawanda propose un
troisième album de blues avec Voodoo Woman (le premier à
sortir du Canada). Sa voix puissante et intense rappelle à la fois
Janis Joplin et Beth Hart. Elle reprend plusieurs
grands classiques du blues (avec aussi une bonne dose de rock) :
« Hound Dog », « I’d Rather Go Blind », « Misty Blue » et la
chanson-titre. Crystal signe aussi trois titres parmi les 10 que
compte l’album. Voici un album intense qui ne manque pas d’énergie.
(septembre 2018) |
New Sun /
True North /
SIX
|
Shelmi – No Go Zone
Shelmi est un trio français créé en 2016 et qui
présente aujourd’hui son premier album. Le groupe y brosse avec
autodérision et nonchalance un portrait de sa génération qui hésite
entre mélancolie et révolte. Musicalement, Shelmi propose une
musique pop aux mélodies inoubliables, sur un fond d’électronique et
avec des traces de hip hop. Enregistré dans des studios improvisés
entre l’été 2016 et l’hiver 2017, No Go Zone a été mixé en
Autriche chez des producteurs viennois. On y découvre une musique
agréable qui s’écoute à merveille jusqu’à la fin.
(septembre 2018) |
Tôt Ou Tard
/
SIX
|
Découvert du grand public lors de son passage
remarqué à La Voix en 2016, Soran a prouvé qu’il pouvait
chanter à peu près n’importe quoi et l’interpréter à sa façon. Il
s’est aussi révélé sur les réseaux sociaux et les plateformes de
musique en ligne où il a accumulé plus de deux millions d’écoutes.
Soran lance aujourd’hui un premier mini-album de six titres en
anglais, et c’est cette fois en tant qu’auteur-compositeur,
arrangeur et réalisateur qu’il se présente au public, lui qui vient
à peine d’atteindre les 20 ans. Le talentueux artiste propose un
très bon mélange de pop, d’électro et de reggae, pour un ensemble
rafraîchissant et original.
(septembre 2018) |
Audiogram
½
|
Chris Velan s’est particulièrement fait connaître
pour avoir été derrière le projet du Sierra Leone’ Refugee All
Stars il y a une douzaine d’années. Mais, il poursuit tout de
même une carrière solo depuis 15 ans en tant qu’auteur-compositeur
et interprète. Pour Amateur Hour, il a commencé à écrire à
propos d’une relation, avant de se rendre compte qu’il explorait la
relation avec lui-même. Il présente donc 10 chansons sous la forme
de monologues où les personnages sont forcés de répondre et réagir à
des nouvelles inattendues sur eux-mêmes. Le Montréalais a enregistré
l’album en une semaine d’hiver dans son studio de campagne enneigée.
Réalisé par Rod Shearer, l’album s’avère moins folk que ses
précédents avec des sonorités plutôt pop rock.
(septembre 2018) |
Newsong /
SIX
|
août :
|
Après de nombreux problèmes personnels et
controverses au cours des deux dernières années, il semble que Kanye
a dû s’enfermer en studio au cours des derniers mois pour évacuer
ses démons. Il en a résulté plusieurs albums récemment, soit en tant
que collaborateur ou réalisateur. Il revient maintenant avec son
huitième album solo, Ye, qui n’est en fait qu’un mini-album
de sept titres. C’est tant mieux diront les plus mauvaises langues,
parce que Kanye nous transporte rapidement dans l’inconfort, que
l’on ressentira jusqu’au bout. Donc, c’est une bonne chose que le
supplice ne dure que 23 minutes. La coupure entre sa vie personnelle
et professionnelle semble désormais inexistante, alors qu’il
transpose tous ses problèmes sur disque à notre plus grand désarroi.
Il place carrément ses problèmes de santé mentale au cœur de cet
album. L’artiste qui fut particulièrement créatif à une certaine
époque n’est plus l’ombre de lui-même. Espérons que l’enregistrement
de cet album aura au moins permis de le soulager, parce que c’est
désormais l’auditeur qui a besoin d’une thérapie. (chronique
principale d'août 2018) |
|
Lindsey Jordan,
alias Snail Mail, est une jeune artiste de 18 ans au talent naturel
indiscutable. Après un mini-album il y a deux ans qui avait su
attirer l’attention, elle présente enfin son premier album complet.
La chanteuse et guitariste présente en formule trio une musique
indie rock plutôt lo-fi empreinte de mélancolie. La guitare demeure
au cœur de sa musique et accompagne magnifiquement sa très belle
voix et ses superbes mélodies. On tombe rapidement sous le charme et
on ne peut plus décrocher jusqu’à la fin de ce très bel album.
Lush possède tout ce qu’il faut pour devenir un grand album dans
le genre. Et Snail Mail a une carrière bien prometteuse devant elle.
(découverte du mois d'août 2018) |
Matador
|
juiLLET :
|
Suite à l’immense succès de ses deux premiers
albums lancés en 2014 et 2015, le quatuor 5 Seconds of Summer a pris
une pause du studio et revient maintenant avec son troisième disque.
La chanson-titre à succès, ainsi que le premier extrait, « Want You
Back », donnent le ton à cet album de musique pop très adolescente.
Leur côté emo des débuts, qui leur a même valu l’étiquette pop punk
quand ils sont apparus en spectacle en première partie de One
Direction, est complètement disparu ici. Cependant, on retrouve
une certaine part de rock à quelques pièces, sûrement dû au fait
qu’il s’agit d’un groupe complet et non pas simplement d’un groupe
vocal comme tant d’autres dans le genre. 5SOS propose une musique
énergique aux refrains grandement accrocheurs. Donc, même si peu de
titres ressortent du lot, le groupe a tout pour connaître un autre
succès incroyable avec Youngblood. (chronique principale de
juillet 2018)
Vidéoclips :
« Want You Back » -
« Youngblood » |
Capitol
/
Universal
|
Le duo britannique formé de Tracyanne Campbell
(Camera Obscura) et Danny Coughlan (Crybaby)
présente son tout premier album. Le disque éponyme se déploie tout
en douceur et avec beaucoup d’émotivité. Le mélange des deux voix
s’avère particulièrement réussi, ce qui n’empêche pas qu’ils
puissent briller chacun de leur côté tout au long du CD. Le style de
Danny n’est pas sans nous rappeler Roy Orbison, ce qui
s’agence tout de même bien avec l’indie pop contemporaine de
Tracyanne. Danny attire toute l’attention sur lui avec
« Jacqueline », une ballade triste et touchante. Cependant, c’est
Tracyanne qui vole la vedette dans la pièce d’ouverture, « Home &
Dry », ainsi qu’à plusieurs autres moments du disque. Quelques
pièces mid-tempo possèdent un petit côté country pas désagréable du
tout, qui ajoute une saveur intéressante à leur musique apaisante.
Tracyanne et Danny se complètent magnifiquement bien sur ce premier
album, qui n’aurait pu voir le jour sans cette fusion entre les deux
artistes. (découverte du mois de juillet 2018) |
Merge
½
|
Après quatre ans d’absence sur disque, Jill
Barber se réinvente sur Metaphora. Elle entre en effet dans
le monde de la musique pop. Avec son nouvel extrait, « Une femme
doit faire », que l’on retrouve ici en version anglaise (« Girl’s
Gotta Do »), elle a déjà réussi à attirer l’attention. Il s’agit
d’une pièce accrocheuse et rythmée qui traite de l’égalité
homme-femme. Après avoir prouvé son talent dans le folk, le jazz et
même la chanson française, voilà que Jill démontre toute son
habileté pour écrire aussi de très bonnes chansons pop. Il faut dire
qu’elle a eu de l’aide de Ryan Guldemond (Mother Mother)
qui a collaboré avec elle pour l’écriture de l’ensemble de l’album.
Jill a confié la réalisation à un autre grand nom, Gus Van Go
(Whitehorse, Arkells), qui de son studio de New York
est toujours accompagné de la force créative de Werner F. Le
collectif Likeminds a aussi collaboré à l’album, ainsi que
Gavin Brown et Maia Davies qui ont réalisé quelques
pistes à Toronto. On peut entendre de nombreux morceaux dansants,
mais aussi quelques titres plus introspectifs au piano, dont la
touchante « Mercy ». C’est un album audacieux que propose Jill
Barber avec Metaphora, mais elle relève le défi avec brio en
présentant un enregistrement pop de grande qualité.
(juillet 2018) |
Outside /
SIX
½
|
Cinq ans se sont écoulés depuis le dernier album
en solo de Neko Case, mais elle revient en force sur Hell-On.
La chanteuse alternative à tendances folk et country présente en
effet un disque grandement inspiré qui navigue habilement entre les
genres. Les mélodies réussissent à nous accrocher dès le départ et
il serait bien difficile d’arrêter l’écoute avant la fin. Neko
assure la réalisation de l’album, avec Bjorn Yttling qui
coréalise cinq chansons (il a aussi coécrit l’ensemble des 12
pièces). La voix chaude et dominante de Neko est enveloppée dans de
très beaux arrangements qui apportent une grande richesse à l’album.
Avec l’inspiration et la qualité de la réalisation qu’on y retrouve,
on peut certainement considérer Hell-On parmi ses
enregistrements les plus intéressants en carrière.
(juillet 2018) |
Anti- /
Epitaph
|
Le chanteur folk rock de Toronto revient avec un
nouvel album, Better Human. Il nous raconte neuf histoires,
comme lui seul sait le faire, sur une musique folk assez
traditionnelle avec aussi des moments plus pop, très accrocheurs.
Pour l’occasion, Kunder s’entoure de quelques collaborateurs qui
ajoutent leurs voix à la sienne : Oh Susanna, Jim Guthrie
et Carleigh Aikins (Paper Bird, Bahamas). Il y
a aussi Sarah MacDougall et Maia Davies (Ladies of
the Canyon) qui ont coécrit respectivement « Better Days » et
« Fight for Time » (le premier extrait). C’est un album très
agréable que nous propose Ben Kunder, encore une fois.
(juillet 2018) |
Comino /
Fontana North
|
Après le très solide
Death of a Bachelor il y a deux ans, Panic! At the Disco est
de retour. À nouveau réalisé par Jake Sinclair, ce sixième
album studio du groupe s’inscrit en quelque sorte comme la suite
logique du précédent. Il présente une idée conceptuelle qui
s’inspire cette fois-ci du R&B et du hip hop des années 1990, en
fusion presque parfaite avec le son pop rock maintenant très
caractéristique du groupe. On pourrait parler de surproduction en
plusieurs occasions avec des emballages musicaux costauds qui vont
dans toutes les directions, mais c’est cette musique chargée qui
rend le groupe doublement intéressant ces dernières années. Les
arrangements peuvent rappeler une ambiance de comédie musicale, mais
ce sont surtout les mélodies grandement accrocheuses qui deviennent
complètement addictives. Le groupe propose donc encore une fois un
album excitant et rafraîchissant à la fois.
(juillet 2018) |
½
|
Après avoir repris des classiques country et
avoir présenté un spectacle en hommage à Céline Dion, voilà
que la chanteuse country québécoise est allée en studio à Nashville
pour reprendre des incontournables du « king ». Ce 13e album
regroupe en effet 13 classiques d’Elvis Presley interprétés à
la façon de Guylaine Tanguay, soit avec sa touche country habituelle
et sa voix puissante. Pour la pièce « That’s All Right (Mama) »,
Guylaine et ses musiciens se sont rendus au célèbre studio Sun à
Memphis, presque 64 ans après qu’Elvis y ait enregistré cette
reprise d’Arthur « Big Boy » Crudup. Cette expérience
quasi-mythique, dans la pénombre du studio avec Steve Mandile
à la guitare et Jerry Dean à la contrebasse, se retrouve en
conclusion de CD. Pour découvrir Elvis sous un tout nouveau jour,
Guylaine Tanguay propose une très belle option à tout ce qu’on a
déjà entendu comme imitateurs du « king ».
(juillet 2018) |
Création
½
|
juin :
|
Après de gros succès radio il y a deux ans, dont
l’incontournable « Marvin Gaye », le chanteur pop américain revient
avec son deuxième album. Il contient à nouveau quelques
bombes, comme « Attention » et « How Long ». Mais ce qui retient
surtout l’attention sur Voicenotes, c’est une bien plus
grande cohérence tout au long du disque. Puth semble maintenant en
plein contrôle de sa carrière, alors qu’on l’avait littéralement
propulsé à l’avant-plan avec son premier album à la suite de son
succès sur YouTube. Il s’ouvre un peu plus sur sa vie personnelle en
plusieurs occasions, mais il livre surtout de solides chansons pop.
On peut encore le comparer à Justin Timberlake, mais il
établit de plus en plus son propre style de pop / R&B aux influences
soul. On peut entendre quelques collaborateurs sur Voicenotes :
Kehlani, Boyz II Men et James Taylor.
(chronique principale de juin 2018)
Vidéoclips :
« Attention » -
« How Long » -
« Done For Me » |
Atlantic /
Warner
|
Même s’il n’est âgé que de 23 ans, le guitariste
montréalais est présent dans le paysage musical québécois depuis
plus de 10 ans. Il a partagé la scène avec de nombreux artistes dont
Victor Wainwright, Steve Strongman, Frank Marino,
Paul DesLauriers, Jack de Keyzer et Ronnie Baker
Brookes. Sur A Fool’s Heart, Saladino mélange habilement
les styles, passant aisément du blues au rock et au soul, avec même
une touche de funk en certaines occasions. L’album a été enregistré
à Montréal et réalisé par Connor Seidel (Matt Holubowski,
Beatrice Keeler). Beatrice Keeler prête d’ailleurs sa voix à
l’album, ce qui ajoute une touche féminine très appréciée. C’est un
disque solide que nous proposent Justin Saladino et ses musiciens,
un album agréable à écouter du début à la fin et qui nous fait
sentir bien. Mission accomplie! (découverte du mois de juin 2018) |
Bros
/
SIX
½
|
Pour son cinquième album, Annie Blanchard
présente des classiques country francophones. L’album résolument
ensoleillé propose les incontournables « Un jour à la fois »,
« Travailler c’est trop dur », « J’suis ton amie », « La prison de
Londres » et « L’hôtel et la boisson ». On peut aussi y entendre le
premier extrait, « C’est la saison », l’adaptation française de
« Let Your Love Flow » des Bellamy Brothers, popularisée au
Québec par Patrick Norman. En plus, il nous est possible de
découvrir une nouvelle version du plus grand succès d’Annie en
carrière, « Évangéline », qui a remporté le Félix de la Chanson de
l’année au gala de l’ADISQ. Sur Welcome soleil, Annie
Blanchard présente des chansons qui lui collent à la peau et qui se
fusionnent parfaitement avec sa très jolie voix.
(juin 2018) |
Bobten
½
|
Chromeo –
Head Over Heels
Le duo électro montréalais revient avec son
cinquième album, enregistré dans son studio de Los Angeles. Dave
1 et P-Thugg y démontrent tout leur amour pour le funk,
le soul et le R&B, des styles qui les ont influencés depuis leur
adolescence. Pour Head Over Heels, Chromeo intègre de
nombreux collaborateurs, dont The-Dream, French Montana,
Raphael Saadiq, Rodney Jerkins, des membres de Toto,
et plusieurs autres. Le duo en est déjà à son quatrième extrait de
Head Over Heels avec le plus récent, « Bad Decision », qui
fait suite à « Must’ve Been » (avec DRAM), « Juice » et
l’excellente « Bedroom Calling » (avec The-Dream). Cette dernière
est considérée par Billboard comme l’une des meilleures chansons de
Chromeo depuis des années. Chromeo nous présentent un album
particulièrement rafraîchissant avec Head Over Heels, un
disque qui rappelle les années 1980, tout en demeurant très
contemporain. (juin 2018)
Vidéoclips :
« Juice » -
« Must’ve Been » |
Last Gang /
SIX
½
|
Cœur de Pirate –
En cas de tempête, ce jardin sera fermé
Pour son premier album depuis
Roses il y a trois ans, Cœur de Pirate poursuit dans sa
lignée pop avec plusieurs chansons passablement énergiques aux
mélodies inoubliables, toutes en français cette fois. On n’a qu’à
penser au premier extrait, « Prémonition », mais aussi à
« Combustible » et « Dans la nuit » (mettant en vedette le rappeur
Loud). On a l’impression en plusieurs occasions que le disque
a été pensé pour le marché français, tant par l’accent employé que
les sonorités. Cependant, Cœur de Pirate réussit à conserver sa
personnalité unique et présente un autre album solide.
(juin 2018)
Vidéoclips :
« Prémonition » -
« Dans la nuit » |
Grosse Boîte
½
|
Pour son septième album en carrière, Corneille a
décidé de reprendre des succès des années 1980 et 1990 qui lui
manquaient. On retrouve donc des pièces indémodables de Toto,
Wham!, Sade, Lenny Kravitz, Tracy Chapman,
Simply Red, Cindy Lauper, Chris Isaak, et
beaucoup plus. Corneille interprète le tout de sa voix suave, tantôt
en version R&B dansante et tantôt acoustique. Il a travaillé pour
l’occasion avec certains des réalisateurs les plus en vue en
France actuellement : Ofenbach, Joe Rafaa (M.
Pokora), Fred Savio (Christophe Maé) et Thierry
de Cara (Fréro Delavega). Parmi les morceaux qui se
démarquent particulièrement, notons « Careless Whisper » (l’une des
trois chansons en deux versions), « Smooth Operator », « It Ain’t
Over ‘Til It’s Over » et « Time After Time ». Sur Love & Soul,
c’est l’interprète en Corneille qui prend le devant de la scène
pour notre plus grand bonheur.
(juin 2018) |
Wagram /
323
/
Musicor
½
|
Le chanteur indie rock à tendance pop revient
avec son quatrième album en 6 ans. Après
Pure Comedy il y a à peine un an qui s’étendait sur 75
minutes, Father John Misty (alias Josh Tillman) resserre le
tout sur God’s Favorite Customer pour un total sous les 40
minutes. C’est un album plus léger et rafraîchissant, un disque aux
très belles mélodies accrocheuses. On peut entendre des ballades qui
rappellent Elton John à ses débuts. La voix de Tillman est
mise à l’avant-plan tout au long de l’album, ce qui pourra rebuter
certains amateurs de musique avant tout, mais les arrangements
demeurent de très grande qualité. C’est donc un autre très bon album
que nous propose Father John Misty, un disque très agréable et plus
accessible que le précédent.
(juin 2018) |
Sub Pop
½
|
Après des incursions dans le jazz et la chanson
en français, Florence K revient à ses premiers amours avec un album
de musique latine/cubaine. Pour l’occasion, elle a travaillé avec
Alex Cuba et il en résulte un album combinant magnifiquement la
salsa et le reggaeton. Majoritairement en espagnol, on y trouve tout
de même des moments en anglais et en français, notamment avec
« Morena » que l’on peut entendre en deux versions, en espagnol et
en français en conclusion du disque. Les rythmes demeurent toujours
efficaces et Florence est certainement l’un des rares non-Cubaines à
écrire et interpréter aussi bien les rythmes de ce pays au
patrimoine musical riche. Voici donc un album chaud et ensoleillé
qui accompagnera merveilleusement votre été, ou un voyage dans les
Caraïbes…
(juin 2018) |
½
|
Lapointe demeure fidèle à lui-même sur
Délivrance. Le rockeur québécois présente en effet un bon
mélange de chansons rock agressives, de pièces mid-tempo et de
ballades. Les pièces rock à l’image du premier titre, « La nuit »,
sont mises en évidence par la guitare grinçante de son acolyte de
toujours Stéphane Dufour. Cependant, peu importe le rythme de
la chanson, c’est la voix rauque unique du chanteur qui s’impose,
même qu’il chante mieux que jamais sur ce nouveau disque. Il y
interprète des textes de grands noms comme Michel Rivard,
Jean-Jacques Goldman, Luc De Larochellière, Lynda
Lemay et Luc Plamondon. Il ressort même des textes du
défunt Roger Tabra, son fidèle collaborateur pendant des
années. Puis il reprend « Le p’tit bonheur » de Félix Leclerc
« pour ses deux petits bonhommes ». On peut aussi entendre des duos
qui ne passent pas inaperçus avec Noémie Lafortune (pour « La
guerre a perdu » de Zachary Richard) et avec Travis
Cormier (pour la presque métal « La bête », un texte de Lapointe
et Lynda Lemay!). Avec Délivrance, Lapointe explore toutes
ses zones de confort, dans un rock intemporel et qui lui est unique.
Il s’agit certainement de son meilleur album depuis longtemps,
question de s’assurer de demeurer au sommet du rock québécois.
(juin 2018) |
Instinct
½
|
Pour son nouvel album, le pianiste cubain laisse
quelque peu de côté ses racines latines et propose plutôt une
musique jazz totalement originale. Ces compositions ont été conçues
pour ce trio unique complété par son jeune frère Ruy Adrian à
la batterie et Gaston Joya à la basse. Un Dia Cualquiera
(Une journée ordinaire) propose l’idée d’entrer en studio
et de jouer librement, comme on le ferait à la maison. Il en résulte
donc un album spontané où le plaisir de jouer semble évident. En
plus des compositions originales, Lopez-Nussa propose deux
interprétations très réussies du répertoire d’Ernesto Lecuona,
« Danza de los Nanigos » et « Y la Negra Bailaba ». À l’image de
Gershwin aux États-Unis, Lecuona est considéré comme l’un des
plus grands compositeurs cubains, ayant réussi à intégrer des formes
indigènes et populaires au répertoire classique. Le pianiste reprend
également le célèbre boléro « Contigo En La Distancia », repris par
plusieurs artistes à travers le temps dont Placido Domingo et
Christina Aguilera. Aussi à l’aise lorsqu’il improvise avec
son trio, Lopez-Nussa semble comme un poisson dans l’eau tout au
long de cet album à son image.
(juin 2018) |
Justin Time /
SIX
½
|
La chanteuse d’origine canadienne maintenant
installée en Nouvelle-Zélande a su conquérir le Québec lors de ses
dernières tournées. Sur Sassafrass (qui se dit d’une personne
qui n’a pas peur de dire ce qu’elle pense), Tami Neilson semble
avoir envie plus que jamais de s’amuser. Elle propose une musique
énergique alliant rockabilly, soul, blues et country. Avec sa
nouvelle coupe de cheveux en prime, on dirait qu’elle participe à la
trame sonore d’un film de Tarantino. L’ensemble des
arrangements musicaux donne d’ailleurs une qualité cinématographique
à l’album. Dès la pièce d’ouverture et premier extrait, « Stay Outta
My Business », Tami nous offre un groove irrésistible en
accompagnement à sa voix puissante. Elle se permet de reprendre une
composition de son père Ron Neilson, « One Thought of You ».
Puis elle défend les femmes d’Hollywood et toutes les femmes
agressées par des hommes dans « Smoking Gun » et « Kitty Cat », deux
chansons au ton bien différent pour traiter pratiquement du même
sujet, la première étant beaucoup plus sombre. Finalement, elle rend
hommage à Glen Campbell le jour de sa mort dans « Manitoba
Sunrise at Motel 6 ».
(juin 2018) |
Outside /
SIX
|
Sur redisCOVERed, la chanteuse britannique
reprend des chansons très variées, tant pop que rock et même hip
hop, dans des versions dépouillées piano-voix avec quelques
percussions, cordes et cuivres discrets. Judith Owen nous fait donc
redécouvrir ces chansons souvent très connues dans une version jazzy
plutôt douce. On peut entendre par exemple « Hotline Bling » (Drake),
« Shape of You » (Ed Sheeran), « Black Hole Sun » (Soundgarden),
« Hot Stuff » (Donna Summer), « Smoke on the Water » (Deep
Purple), « Summer Nights » de Grease, « Play That Funky
Music » (Wild Cherry), « Blackbird » (Beatles) et
plusieurs autres. Elle rend aussi hommage à l’une de ses plus
grandes influences, Joni Mitchell, en revisitant « Cherokee
Louise » et « Ladies Man ». Judith réussit à déconstruire habilement
ces chansons familières pour les faire siennes. Il en résulte un
album rafraîchissant à souhait, et surtout, qui demeure cohérent du
début à la fin.
(juin 2018) |
Twanky
/
SIX
½
|
Mai :
|
Cinq ans se sont écoulés depuis son dernier
album, et voilà que l’artiste singulière Janelle Monae est de retour
avec une nouvelle œuvre futuriste de R&B. Comme à son habitude, elle
navigue entre les styles avec une facilité inouïe, intégrant
musiques rock, pop et funk à un ensemble à la fois déconcertant et
captivant. Janelle réussit plus que jamais à nous conquérir dès les
premières pièces et il s’avère bien difficile de ne pas rester
jusqu’au bout par la suite, surtout que l’album est un peu plus
court ici avec 43 minutes. Avec « Make Me Feel », elle propose un
funk irrésistible qui a tout ce qu’il faut d’originalité et
d’attractivité pour devenir un classique. Les deux autres extraits
du disque, « PYNK » et « I Like That », possèdent aussi ce pouvoir
d’attraction qui rend Janelle Monae si envoûtante. Elle s’entoure en
plus de géants de la musique avec les collaborations discrètes de
Brian Wilson, Pharrell Williams et Grimes.
L’artiste continue d’intriguer, mais surtout elle frappe dans le mil
avec Dirty Computer, un petit bijou de sa génération et
assurément son album le plus complet à ce jour. (chronique
principale de mai 2018)
Vidéoclips :
« Make Me Feel » -
« PYNK » -
« I Like That » |
Bad Boy /
Warner
½
|
Soccer Mommy est le nom de scène de Sophie
Allison, une jeune auteure-compositrice et interprète de 20 ans
qui a grandi à Nashville. Elle a d’abord lancé l’an dernier une
collection d’enregistrements-maison présentés sur le web, et elle
revient cette fois avec son véritable premier album. Sur Clean,
Soccer Mommy nous offre 10 chansons indie rock qui conservent
toujours un côté dépouillé, même si elles bénéficient ici
d’arrangements nettement plus élaborés que ses enregistrements
précédents. On peut déjà sentir qu’elle développe de plus en plus
son propre style qui deviendra rapidement reconnaissable. C’est un
très bon premier essai par Soccer Mommy qui demeurera une artiste à
surveiller de près au cours des prochaines années. (découverte du
mois de mai 2018)
Vidéoclips :
« Your Dog » -
« Cool » |
Fat Possum
½
|
Le duo composé de Justine Laberge et
David Bussières est de retour sur disque après avoir obtenu de
nombreux succès radios depuis le début de sa carrière. Lancé 11 ans
jour pour jour après leur premier album,
Lever l’ancre, ce quatrième opus d’Alfa Rococo propose à
nouveau une musique pop légère et dansante dominée par les claviers.
Les mélodies demeurent inoubliables et les vers d’oreille sont
nombreux sur L’amour et le chaos, à commencer par le premier
extrait, « Incendie », et la chanson-titre.
(mai 2018) |
Coyote
½
|
Quatre ans après
Big Romance et deux ans après sa collaboration avec sa sœur
Jill Barber pour
The Family Album, le Torontois revient avec Phase of the
Moon, qu’il réalise lui-même. Transporté par le premier extrait,
« Back To You », ainsi que la très belle chanson-titre, l’album se
présente tout en douceur, autour de la voix de Matthew et ses
arrangements discrets de piano et guitare acoustique, accompagnés
occasionnellement de cordes. Ces chansons sont nées dans le quartier
Montmartre à Paris, où le chanteur et son épouse se sont installés
pendant un mois au début de 2017. L’album est empreint d’une
certaine mélancolie, de réconfort et d’apaisement. Enregistré en
trois jours en Ontario, Phase of the Moon présente des
chansons bien personnelles, qui ramènent Matthew Barber à ses
racines. Très agréable!
(mai 2018) |
Outside /
SIX
½
|
Beach House est un duo de Baltimore formé en 2005
par Victoria Legrand et Alex Scally. Vous l’aurez
deviné grâce au titre, ils en sont déjà à leur septième album. Ils
proposent une musique alternative qui navigue entre indie rock et
pop aérienne. Depuis quelques années, ils se sont grandement
épanouis et ont élargi leur spectre musical. Ils poursuivent cette
évolution sur ce septième opus alors que peu de pièces se
ressemblent véritablement. Il n’y a que la voix vaporeuse de
Victoria qui fait le lien tout au long du disque, mais après tout,
c’est leur marque de commerce. Beach House a travaillé différemment
en studio cette fois-ci. Ils ont d’abord changé de réalisateur en
embauchant Sonic Boom en remplacement de leur fidèle
collaborateur, Chris Coady. Puis, ils ont invité en studio
leur batteur de tournée, James Barone. Mais surtout, ils ont
enregistré les chansons au fur et à mesure de leur écriture, pour
une plus grande spontanéité et pour ne pas nuire à la créativité. Le
résultat est riche, varié et il réussit à conserver notre intérêt
jusqu’au bout. Un très bon disque par un duo qui sait maintenant où
il se situe dans sa carrière.
(mai 2018) |
Sub Pop
½
|
Suite au succès inattendu de
Les magiciens, Claude Bégin revient avec son deuxième album,
Bleu nuit. Le multi-instrumentiste en signe la réalisation,
les arrangements, les musiques et la majorité des textes. En fait,
certains des textes ont été coécrits avec Marie-Mai,
Laurence Nerbonne, Clodelle et Eman, qui prêtent
aussi leurs voix à ces quatre chansons. On peut entendre également
Sylvie Morin, sa maman, dans la pièce « La main d’un ange »
en conclusion du disque. Bégin présente des mélodies pop grandement
accrocheuses enrobées de très beaux arrangements de cordes,
interprétées par Marianne Croft, et de piano. À surveiller de
près : le premier extrait, « Ma voiture volante », monte rapidement
aux palmarès, et parions que la chanson-titre avec Clodelle
provoquera tout autant de réactions.
(mai 2018)
Vidéoclip :
« Ma voiture volante » |
Coyote
½
|
Le pianiste et compositeur québécois Jean-Michel
Blais est de retour avec un nouvel album, Dans ma main. Lui
qui œuvre dans un style néo-classique, il a décidé cette fois-ci d’y
intégrer de l’électro minimaliste. Il en résulte un amalgame de
musique post-classique et de pop contemporaine intégrant des
sonorités synthétiques qui viennent briser son univers intime au
piano en diverses occasions. La pièce-titre tire son influence du
poète Hector de Saint-Denys Garneau. Blais explore
l’influence de la spiritualité sur la vie quotidienne, lui qui est
fasciné par le silence presque religieux que provoque sa musique en
concert. Avec Dans ma main, Jean-Michel Blais franchit un
nouveau jalon important dans sa carrière en présentant un album de
néo-classique innovateur.
(mai 2018) |
Arts & Crafts
/
SIX
½
|
The Box –
Take Me Home
Le légendaire groupe pop rock montréalais est de
retour à la surprise générale avec un mini-album de quatre pièces,
disponible sur les plateformes numériques. Jean-Marc Pisapia
et sa bande proposent des chansons qui s’insèrent à merveille dans
l’œuvre du groupe, avec notamment des rythmes efficaces et des
mélodies inoubliables. Avec seulement 15 minutes de musique, on est
rapidement déçu parce qu’on en prendrait encore longtemps de ces
compositions efficaces. Après neuf ans d’absence sur disque, The Box
est définitivement de retour en force, prêt à retrouver son public
des années 1980 qui ne l’a jamais oublié.
(mai 2018) |
The Great Tomato Company
/
SIX
½
|
Jeremy Dutcher –
Wolastoqiyik Lintuwakonawa
Jeremy Dutcher est un ténor et compositeur de
formation classique qui n’hésite pas à mélanger ses racines de la
Première Nation Wolastoq à la musique qu’il crée. Il en résulte une
musique totalement originale qui allie musiques classique,
traditionnelle et pop. Dutcher accompagne en plus son album d’une
pochette au visuel puissant, très artistique, photographiée par
Matt Burns. La musique de Dutcher n’est pas des plus accessibles
au premier abord et demande assurément une période d’adaptation.
(mai 2018) |
SIX
|
Juliana Hatfield –
Juliana Hatfield Sings Olivia Newton-John
Même si on ne s’en douterait pas naturellement,
la chanteuse rock alternative Juliana Hatfield a eu Olivia
Newton-John en admiration dans son enfance. Sur ce nouvel album,
elle se fait plaisir en reprenant 13 classiques de son héroïne. En
fait, c’est le positivisme de ses chansons qu’elle appréciait tant
chez Olivia, toujours livré avec sa jolie voix mélodieuse. Juliana
dit que de l’écouter lui permet de s’évader dans un très bel
endroit. On peut entendre « Magic », « Physical », « Totally Hot »,
« Xanadu » et « Hopelessly Devoted To You », sans oublier « I
Honestly Love You » qui débute le CD, en plus de revenir à la toute
fin en reprise. Avec cet album, Juliana Hatfield permet de
redécouvrir les chansons d’Olivia Newton-John sous un nouveau jour.
Bien agréable! À noter qu’un dollar par album vendu sera remis au
Olivia Newton-John Cancer Wellness & Research Centre (ONJ Centre).
(mai 2018) |
American Laundromat
½
|
Sur son sixième album, le quatuor de Boston Lake
Street Dive atteint de nouveaux sommets en puissance et en
virtuosité. Il faut dire que leur formation en jazz n’y est
certainement pas étrangère. Ce sont les deux femmes du groupe qui en
prennent le contrôle ici. D’abord, la bassiste Bridget Kearney
(qui a présenté un album solo l’an passé) a composé ou participé à
la composition de sept des 10 chansons du disque. Ensuite, la
chanteuse Rachael Price, originaire du Tennessee, vole la
vedette avec sa voix puissante et sa présence imposante dans chaque
chanson. Le groupe présente une musique pop rock solide, avec
toujours quelques influences de soul rétro, mais plus discrètes
qu’auparavant. On peut peut-être faire quelques rapprochements avec
des groupes des années 1970 comme Fleetwood Mac, mais
l’ensemble de Free Yourself Up demeure totalement original.
Certainement leur meilleur album à ce jour!
(mai 2018) |
Nonesuch /
Warner
½
|
Depuis
Dirty Pictures (Part 1), le chanteur et pianiste Adam
Weiner est devenu sans équivoque le leader du groupe de
Philadelphie Low Cut Connie, et c’est encore plus évident ici (on le
retrouve même sur la pochette). Le groupe amène encore un peu plus
loin son exploration du vieux rock ‘n’ roll mis au goût du jour. En
fait, à part des sonorités d’une autre époque plus évidentes en
certaines occasions, il s’agit d’un album de pop rock contemporain
d’une grande originalité. Le dosage semble parfait entre nouvelles
créations et influences du passé. Le groupe présente donc peut-être
son album le plus réussi à ce jour. Un disque très agréable!
(mai 2018) |
Contender
½
|
Après 12 ans d’absence en studio, la Manitobaine
Loreena McKennitt revient avec Lost Souls, un premier album
original depuis
An Ancient Muse. L’auteure-compositrice et interprète
présente à nouveau le son qui l’a toujours caractérisé, soit un folk
aux influences celtiques et new age, avec des passages d’inspiration
moyen-orientale. Sa voix haut perchée accompagnée de piano demeure
envoûtante et nous fait assurément voyager. Certains des neuf titres
offerts ont été composés il y a plusieurs années déjà, alors que
d’autres sont plus récents. Certains s’inspirent des poèmes de
John Keats et de W.B. Yeats, tandis que la chanson-titre
tire sa source du livre Brève histoire du progrès de
Ronald Wright. Les instruments sont nombreux sur Lost Souls
et enrobent magnifiquement le piano et la voix de Loreena, pour
un album riche et très agréable à écouter attentivement jusqu’à la
fin.
(mai 2018) |
Quinlan Road
/
Universal
½
|
Modern Studies est un collectif écossais formé en
2015 qui présente aujourd’hui son deuxième album. Ils offrent une
musique indie pop / pop de chambre avec des éléments de folk et de
jazz expérimental, le tout enveloppé dans de superbes arrangements
de cordes. Grâce à ces orchestrations, plusieurs des 10 pièces
évoluent dans un crescendo qui nous accroche complètement.
Impossible de s’en détacher ensuite tellement on se retrouve
hypnotisés. Plus sophistiqué que leur premier opus, Welcome
Strangers transporte le groupe a un autre niveau. Un excellent
disque, extrêmement agréable à écouter sur toute sa longueur!
(mai 2018) |
Fire
½
|
Obia Le Chef est un rappeur montréalais / haïtien
qui s’est d’abord fait remarquer pour ses prouesses à des joutes
verbales à Montréal et Paris. Avec Soufflette, il présente
son premier album solo officiel. Ses deux premières mixtapes qui
remontent à 2011 et 2013 sont déjà considérés comme des projets
cultes sur la scène rap québécoise. Il est entouré ici de
producteurs de renom, dont DoomX, High Klassified et
Kaytranada. Il propose une musique énergique et variée qui
plaira à un auditoire plutôt vaste.
(mai 2018) |
7ième Ciel
/
SIX
½
|
Le groupe de métal hardcore australien existe
depuis 15 ans, et il semble s’améliorer d’album en album. Ce sixième
disque de Parkway Drive emprunte au métal mélodique popularisé par
les Britanniques dans les années 1980 (Iron Maiden, Judas
Priest), sans toutefois dénaturer le style du groupe développé
au cours des années. Leur côté agressif demeure bien présent appuyé
par la voix gutturale de Winston McCall. Mais des moments
entraînants beaucoup plus lumineux, comme « Prey » par exemple,
viennent équilibrer les choses, pour un album de métal qui a le
potentiel de rejoindre un vaste auditoire. Le rap métal de
« Absolute Power » nous ramène aux bonnes années de Rage Against
the Machine qui rencontreraient Sepultura. Quant à « The
Void » (pas la plus intéressante), elle aurait pu paraître sur
l’album noir de Metallica il y a 27 ans. En conclusion, ce
que Parkway Drive réussit sur Reverence c’est qu’il s’ouvre
complètement en laissant tomber ses œillères. Il en résulte donc un
album varié et qui demeure solide dans tous les aspects explorés.
Bravo!
(mai 2018) |
Epitaph
½
|
Originaire d’Edmonton et maintenant installé à
Montréal, Michael Rault propose son troisième album avec It’s a
New Day Tonight. Il nous offre à nouveau un très beau mélange de
folk rock des années 1970, de pop des années 1960 et de
néo-psychédélisme. On peut le comparer notamment à Tame Impala
chez ses contemporains, ainsi qu’à Wings, George Harrison
et Badfinger dans les années 1970, d’où l’album pourrait
facilement être sorti. Les thèmes qu’il aborde ici tournent autour
du sommeil et du rêve, des concepts qui l’ont attiré. Enregistrées
au légendaire studio Daptone à Brooklyn, les chansons ne bénéficient
pratiquement pas d’arrangements ajoutés, pour un effet très live en
studio. C’est un album très agréable qui nous est présenté par
Michael Rault, et qui se termine en plus dans un long jam ensoleillé
avec « When the Sun Shines ».
(mai 2018) |
Sleepless /
Daptone
/
SIX
½
|
Shinedown –
Attention Attention
Après plus de 15 ans de carrière, le groupe
floridien revient avec son sixième album. Fidèles à eux-mêmes, les
gars de Shinedown présentent un mélange de post-grunge et de hard
rock. Attention Attention contient plusieurs rythmes et
mélodies efficaces, à commencer par « Devil » et la chanson-titre.
Le premier extrait, « The Human Radio », laisse quant à lui quelque
peu indifférent malgré un refrain énergique. Et c’est
malheureusement ce qu’on retrouve encore en majorité sur ce nouvel
opus, soit des titres qui manquent d’originalité, de personnalité et
qui ne provoquent que bien peu de réactions positives. On semble
vouloir plonger dans le métal en plusieurs occasions, mais on ne se
rend jamais assez loin. Shinedown demeure donc la version américaine
de Nickelback avec une bonne dose de Billy Talent.
(mai 2018)
Vidéoclips :
« The Human Radio » -
« Devil » |
Atlantic /
Warner
½
|
Dana Sipos –
Trick of the Light
La chanteuse folk canadienne Dana Sipos,
totalement indépendante et nomade, nous revient avec un nouvel album
sur lequel elle a travaillé avec le réalisateur expérimental
Sandro Perri. Il en résulte un album unique duquel transpirent
les échos des grands espaces, même si le disque a été enregistré à
Toronto. À noter aussi la collaboration de Mary Margaret O’Hara
à la pièce « When the Body Breaks ». Avec Trick of the Light,
Dana Sipos présente un album qui reflète bien sa personnalité libre.
(mai 2018) |
Roaring Girl /
Fontana North
|
L’ex-participante à La Voix Rita Tabbakh a
toujours été passionnée de chanson française, dès son plus jeune
âge. Pour son tout premier album, elle a donc décidé de rendre
hommage aux plus grandes de ces chansons françaises, de redonner une
nouvelle vie à ces mélodies inoubliables plusieurs décennies plus
tard. Rita reprend de très belle façon des titres de Piaf,
Aznavour, Ferré, Sardou, Dassin,
Gainsbourg, Brel, Ferrat, Dalida, ainsi que
Véronique Sanson. On peut entendre 12 classiques intemporels
interprétés avec une grande douceur, qui met doublement en évidence
la voix magnifique de Rita Tabbakh, et nous fait ainsi redécouvrir
toute la puissance de ces grandes chansons chargées d’émotion. Pour
« Et si tu n’existais pas » de Joe Dassin, Rita est accompagnée d’Alexandre
Désilets dans un très beau duo. Avec ce premier enregistrement,
Rita Tabbakh démontre à merveille son immense talent d’interprète.
(mai 2018) |
Propagande
½
|
Valery Vaughn, c’est un duo rock québécois qui
s’inspire tant de Galaxie et Gros Mené que de Death
From Above et Motörhead. Sur ce premier album, Vincent
Huard-Tremblay et Victor Tremblay-Desrosiers proposent un
rock énergique avec une ligne de basse lourde et une guitare pleine
de distorsion. Leurs sonorités se rapprochent du métal en de
nombreuses occasions, avec même des relents du Black Sabbath
des débuts. Leur énergie débordante se transportera assurément sur
scène. À découvrir!
(mai 2018) |
Costume
/
SIX
|
Le duo ontarien The Young Novelists est en fait
un couple formé de Graydon James et Laura Spink. Ils
aiment bien explorer l’histoire d’un groupe de petite ville de
province, son appartenance à la communauté, etc. Leurs textes
souvent poétiques sont toujours chantés avec de superbes harmonies.
In City & Country, leur troisième album, a été enregistré à
Montréal en compagnie du réalisateur Howard Bilerman (Arcade
Fire, Leonard Cohen). On y trouve de grands moments
d’indie rock transportés par la guitare électrique, mais le duo
explore aussi le folk en plusieurs occasions. On retrouve beaucoup
de mélancolie dans les ballades. Wilco semble avoir été une
influence importante pour le couple.
(mai 2018) |
|
Francis Cabrel –
L’essentiel 1977-2017 (3 CD)
Une première collection double était parue il y a
quelques années sous le titre L’essentiel 1977-2007. Pour
souligner les 40 ans de carrière de Francis Cabrel, voici maintenant
que cette anthologie est augmentée d’un troisième CD, couvrant
jusqu’à 2017. Ce sont donc 51 chansons incontournables qui sont
réunies dans ce très beau coffret, incluant trois chansons
inédites : « Des montagnes de tout », « Le fils unique » et « Lily,
Rosemary et le valet de cœur » (une adaptation de « Lily, Rosemary
and the Jack of Heart » de Bob Dylan, son idole). Francis
Cabrel compte tellement de succès plus grands que nature tout au
long de sa carrière qu’il serait trop long de les énumérer, mais ils
se retrouvent tous à un moment ou un autre de cette œuvre ultime. Le
seul défaut du coffret est d’avoir un livret qui manque de détails
(on n’y retrouve que des citations extraites de ses chansons).
(mai 2018) |
Tandem
|
avril :
|
Huit ans après son album éponyme, le groupe
californien revient avec un autre disque éponyme, comme quoi il
manque d’inspiration même pour ses titres d’albums. Il s’en est
passé des choses au cours de ces dernières années. Non seulement
Stone Temple Pilots a perdu son chanteur, Scott Weiland,
décédé d’une surdose en 2015, mais il a aussi perdu Chester
Bennington (Linkin Park) qui avait joint le groupe
pendant deux ans et qui s’est enlevé la vie l’an passé. Les trois
membres restants ont donc dû procéder à une nouvelle embauche et
l’heureux élu a été Jeff Gutt, un participant à The X
Factor. Gutt a un style vocal très similaire à Weiland, ce qui
ne sera pas trop dépaysant pour les fans du groupe. Musicalement,
STP ne s’éloigne aucunement des terrains battus en proposant
toujours un hard rock rappelant les années 1990. Les mélodies et les
riffs sont généralement efficaces, mais les surprises s’avèrent
plutôt rares. C’est un rock convenu, un match parfait pour le
groupe, mais qui n’éblouira personne malheureusement. Même les plus
grands fans auront du mal à accrocher à ce nouvel opus et se
rabattront probablement sur les classiques du groupe. (chronique
principale d'avril 2018) |
Warner
|
The Savilles est un quatuor torontois qui nous
arrive avec son premier album complet après un mini-album en 2016.
La chanteuse Meagan Brittanie, le guitariste montréalais
Sylvain Marquis, le bassiste Gabriele Mabrucco et le
batteur Nate Finucci proposent une musique électro-pop avec
de bons éléments de rock. Le tout se fusionne parfaitement avec de
superbes mélodies totalement inoubliables. On peut comparer les
Savilles à un mélange entre Alvvays, Yeah Yeah Yeahs
et She & Him. C’est un disque rafraîchissant et extrêmement
agréable jusqu’à la fin. Son principal défaut, c’est d’être bien
trop court avec seulement huit titres totalisant un peu plus de 25
minutes. Ironiquement, le CD se conclut avec « I Want More » (je
veux plus). (découverte du mois d'avril 2018) |
Gypsy Soul
/
SIX
½
|
Après avoir véritablement établi son style en
2016 sur
Magnolia, la chanteuse ontarienne revient à nouveau avec un
album aux mélodies pop incomparables sur fond de folk et d’indie
pop. Plus folk au début, l’album prend son envol au troisième titre
avec le succès potentiel « Your Voice » avant de poursuivre sur la
même voie avec « What’s Good For You ». Si Separate Rooms
reprend les éléments qui ont fait le succès du disque précédent, il
présente cependant une plus grande maturité. Encore un très bon
album de la part de Megan Bonnell!
(avril 2018) |
Cadence
½
|
Camaromance (alias Martine Groulx)
présente une musique inspirée par des amours déchus, un cœur souvent
lourd et brisé. L’artiste propose un folk introspectif plutôt
recherché sur lequel elle vient posée sa voix haut perchée qui
contribue à illuminer l’ensemble. Huit années se sont écoulées
depuis son dernier disque, elle qui croyait ne plus en faire, mais
Camaromance n’a rien perdu de son esprit créatif, inspirée par une
série de deuils récents. Il en résulte son album le plus personnel à
ce jour. Les 12 pièces présentent 12 personnages qui donnent leur
prénom au titre. Il s’agit en quelque sorte de 12 tableaux d’une
œuvre bien chargée. Un très bon disque!
(avril 2018) |
Simone
/
SIX
½
|
La légende anglaise à l’âge vénérable de 85 ans,
Petula Clark, s’est entourée de collaborateurs québécois pour ce
nouvel album en français. Vu d’ici a été coréalisé par
Louis-Jean Cormier et Antoine Gratton. Puis on compte de
nombreux collaborateurs d’ici pour l’écriture des chansons : Antoine
Gratton, Luc De Larochellière, France D’Amour,
Nelson Minville, Frédérick Baron, Steve Marin,
Kevin Bazinet, Rick Allison, Diane Cadieux,
Tino Izzo, Alexandre Poulin, et plusieurs autres. C’est
Louis-Jean Cormier qui signe le premier extrait, « Le chemin de la
gare ». Petula a également collaboré à l’écriture de la dernière
chanson, « Jamais adieu », avec Nelson Minville. Entièrement produit
à Montréal, l’album reflète parfaitement l’atmosphère québécoise que
Petula Clark voulait donner à son album. Elle présentera ses
nouvelles chansons sur les plus grandes scènes du Québec au cours du
mois de mai, avec un arrêt au Théâtre Maisonneuve de Montréal le 10
mai. (avril 2018) |
Martin Leclerc
|
L’auteur-compositeur et interprète Damon
McMahon est de retour avec son projet Amen Dunes, quatre ans
après
Love qui a reçu toutes sortes d’éloges. Freedom a été
produit sur fond de drame alors que la mère de McMahon a été
diagnostiquée en phase terminale du cancer au début des
enregistrements. Tout en conservant les chansons plutôt simples,
McMahon leur donne une certaine envergure grâce à une richesse
musicale peu présente précédemment. Il travaille à nouveau avec
Godspeed You! Black Emperor qui vient ajouter à l’ensemble déjà
bien touffu. Amen Dunes amène donc la musique indie folk à un autre
niveau, un niveau rarement atteint jusque-là, grâce à un excellent
mélange de folk, de rock et d’électronique. Les arrangements rendent
les chansons franchement lumineuses, pour son album le plus riche et
le plus accessible à ce jour. Un excellent disque!
(avril 2018) |
Sacred Bones
½
|
Dans la jeune vingtaine, le rappeur montréalais
FouKi et son producteur QuietMike (alias LeMichel
Silencieux) présentent un premier album avec Zay. Ces
figures montantes du rap québécois l’ont enregistré à Montréal
entourés de plusieurs collaborateurs au micro, notamment Vendou
(L’Amalgame), Mike Shabb et Kevin Na$h. L’album
de rap navigue entre humour et introspection avec quelques traces de
reggae et même de folk. Leurs racines culturelles semblent être
autant québécoises qu’européennes et américaines. FouKi présente
donc un rap varié et rassembleur qui peut capter l’attention d’un
vaste auditoire.
(avril 2018)
Vidéoclip :
« Makeup » |
7ième Ciel
/
SIX
|
Mark Kingswood est un chanteur britannique qui a
adopté le Québec depuis peu. Sur ce premier album, le crooner
propose un mélange de pop et de jazz qui n’est pas sans nous
rappeler Michael Bublé en plusieurs occasions. Kingswood y
fait même référence dans « Got a Thing for Swing ». Auteur et
compositeur, il signe plusieurs des 13 titres offerts. On peut aussi
l’entendre reprendre des classiques de R.E.M. (« Losing My
Religion ») et George Michael (« One More Try »). La première
prend une toute autre dimension dans cette atmosphère intimiste, ce
qui en fait une très bonne ballade. Sur Strong, c’est entouré
d’une soixantaine de musiciens que Mark Kingswood nous offre une
musique aux arrangements riches.
(avril 2018) |
21K
|
La carrière de la légende du soul Bettye LaVette
a pris tout un tournant au milieu des années 2000 quand elle a
commencé à s’entourer de rockeurs et de bluesmen. C’est au cours de
ces dernières années qu’elle a produit ses meilleurs albums, et elle
poursuit sur sa lancée avec Things Have Changed. Cette
fois-ci, elle reprend 12 chansons du vaste répertoire de Bob
Dylan. Souvent à consonance blues, l’album présente ces chansons
indémodables sous un tout nouveau jour. Il faut dire qu’une
interprétation par Bettye LaVette permet à la chanson de se
transformer et elle en fait sienne. C’est ce qu’elle réussit tout au
long du CD de près d’une heure, alors qu’on en vient à oublier
complètement la version originale, et même son créateur. À noter,
les participations de Keith Richards et Trombone Shorty.
En plus de la chanson-titre en ouverture, les moments forts du
disque nous arrivent avec « It Ain’t Me Babe », « Don’t Fall Apart
on Me Tonight » et « The Times They Are A-Changin' ». Mais, c’est
tout l’ensemble qui mérite une écoute attentive qui s’avèrera des
plus agréables. La magie opère toujours avec Bettye LaVette!
(avril 2018) |
Verve
/
Universal
|
Trois ans après l’excellent
Pageant Material, la chanteuse country du Texas revient avec
son sixième album (en excluant son
disque de Noël d’il y a deux ans). Ce qui frappe dès les
premiers titres de l’album, c’est son côté lumineux qui nous
transporte tout de suite sous le soleil. Sa voix douce et charmante
y est certainement pour quelque chose, mais les arrangements riches
contribuent pour beaucoup. En fait, ils nous sortent rapidement du
carcan country pour nous rappeler une musique pop des années 1960 ou
le folk des années 1970, robes fleuries en prime. Elle explore même
le disco sur « High Horse ». Kacey Musgraves réussit encore une fois
à nous séduire avec un disque rafraîchissant et enveloppant, un
disque parfait pour la saison estivale. En plus, vous ne pourrez
vous débarrasser de plusieurs des mélodies qui sont extrêmement
accrocheuses tout au long des 13 titres. Golden Hour peut
certainement être considéré comme son album le plus solide à ce jour
et il prend ainsi une sérieuse option sur l’album country de
l’année.
(avril 2018) |
MCA Nashville
/
Universal
|
Le groupe formé il y a 20 ans en Virginie est de
retour avec un nouvel album explosif. En effet, en s’associant avec
le réalisateur Dave Cobb, largement reconnu à Nashville, Old
Crow Medicine Show s’est assuré d’élargir son répertoire et d’ainsi
prendre une nouvelle direction. Volunteer contient toujours
des éléments de musiques folk, roots et traditionnelle, mais avec un
son country beaucoup plus évident qu’auparavant. Surtout, ce que
Cobb réussit à faire avec le groupe, c’est de recréer sur disque
l’ambiance de leurs spectacles enflammés. On s’en rend rapidement
compte avec la pièce d’ouverture énergique au possible, « Flicker &
Shine », du jamais entendu sur disque jusque là pour le groupe. On
retrouve d’autres titres pour nous faire taper du pied tout au long
du disque, mais on peut aussi entendre des ballades plaintives
toutes aussi efficaces, question de nous faire respirer quelque peu.
Old Crow Medicine Show présente peut-être son album le plus cohésif
à ce jour avec Volunteer. Très réussi!
(avril 2018) |
Columbia Nashville /
Sony
½
|
Dans la foulée du mouvement #metoo, le trio
féminin de la Saskatchewan ne pouvait faire autrement que de traiter
du sujet. Rosie & the Riveters ont écrit plus de 40 chansons pour ce
nouvel album, avant de se rendre à Toronto pour travailler avec des
compositeurs comme Royal Wood et Matthew Barber. Il en
résulte 12 chansons folks à tendance rétro, mais qui demeurent très
actuelles. On peut également entendre des éléments de jazz, de pop
et de soul. Leur prise de position peut sembler quelque peu bizarre
dans leur contexte musical, mais quand on sait que le nom du groupe
s’inspire de Rosie the Riveter, une icône féministe active
pendant la Seconde Guerre Mondiale, Ms. Behave prend tout son
sens dans le soutien aux femmes agressées sexuellement. D’ailleurs,
tous les profits de la pièce « I Believe You » seront versés à YWCA
Canada qui supporte les survivants d’agressions sexuelles.
(avril 2018) |
SIX
|
Mikhaëlle Salazar est une Québécoise d’origine
chilienne. Elle a suivi les traces de son père bassiste, guitariste
et chanteur, et elle a entrepris l’étude du violon dès l’âge de cinq
ans. Elle se consacre plus tard au chant jazz et sort diplômée de
l’Université de Montréal en 2015. Elle se produit avec différents
groupes, en plus de participer à des émissions de télévision en tant
que choriste, comme En direct de l’univers à Radio-Canada.
Mikhaëlle présente aujourd’hui son premier mini-album qui contient
cinq titres de jazz latin, fortement influencés par les musiques du
Brésil, de Cuba et du Chili : salsa, samba, bossanova et funk. Elle
livre surtout une surprenante relecture de « Mille après mille », le
classique de Willie Lamothe, dans une nouvelle version
bossanova bilingue. Elle réussira probablement à attirer l’attention
grâce à cette reprise hors du commun, en plus de présenter une
musique chaude et ensoleillée tout au long de Deslembrança.
(avril 2018) |
½
|
SC Mira –
Keep Crawling / Drug Warm Coma
Avec ce CD, le groupe pop rock de Winnipeg dirigé
par la chanteuse et guitariste Sadye Cage assemble deux
mini-albums. Keep Crawling était paru en septembre dernier
avec les excellentes « Free », « Mexico » et « Breaking My Skin ».
Quant à Drug Warm Coma, un autre mini-album de trois pièces,
on l’entend ici pour la première fois. Même si le dernier s’avère
moins accrocheur que le premier, SC Mira saura assurément vous
séduire avec ce disque beaucoup trop court.
(avril 2018) |
Sugar Gator
½
|
L’auteure-compositrice et interprète présente son
cinquième album avec Standing Still. Elle propose 10 titres
folk roots en alternance entre anglais et français, intégrant aussi
du gaélique irlandais. Parmi ses compositions originales, on peut
entendre deux pièces traditionnelles réarrangées : « Tout passe »
(acadienne, inspirée de la version d’Yves Marchand) et
« Samhradh, Samhradh » (irlandaise, inspirée de la version de The
Gloaming). Sur la chanson-titre, on peut entendre un texte
récité par le chanteur atikamekw Sakay Ottawa. Kyra propose
un très beau mélange entre des sons du Québec, de l’Irlande et de
l’Afrique de l’Ouest avec un superbe équilibre entre guitare, kora,
violoncelle et percussions. Sa voix chaude vient envelopper le tout,
en plus de rendre ses mélodies inoubliables. Pour une musique folk à
la fois douce et riche, Kyra Shaughnessy comble les attentes avec
Standing Still.
(avril 2018) |
½
|
Royal Wood –
Ever After the Farewell
Pour son nouvel album, l’auteur-compositeur et
interprète canadien s’est rendu à Londres pour enregistrer avec
Jamie Scott (Rag’n’Bone Man, Justin Bieber,
Major Lazer, Tom Odell, Macklemore). Au cours des
dernières années, Royal Wood a dû jongler entre le décès de son père
et sa rencontre avec le grand amour, et ce mélange d’émotions
s’entend sur Ever After the Farewell. On y trouve en effet
une fusion entre les regrets du passé et un futur florissant rempli
de positivisme. Musicalement, Royal Wood élargit encore un peu plus
son spectre avec des influences des années 1960 et une musique pop
rock franchement contemporaine. Quelques ballades acoustiques plus
introspectives s’ajoutent agréablement à l’ensemble. Sur Ever
After the Farewell, Royal Wood joue pratiquement de tous les
instruments et a enregistré presque chaque pièce le jour même de sa
création. Il en résulte possiblement son album le plus immédiat, un
disque qui capte rapidement notre attention et la conserve jusqu’à
la fin.
(avril 2018) |
Outside /
SIX
½
|
MARS :
|
Après le succès de son premier album,
Dream Your Life Away, grâce surtout au hit radio
« Riptide », l’auteur-compositeur et interprète australien est de
retour sur disque. Vance Joy présente à nouveau sa musique folk
mélodique à tendance tantôt pop, tantôt rock. Nation of Two
contient encore une fois de grands succès potentiels, à commencer
par l’incontournable premier extrait « Lay It On Me ». Superbe
mélodiste, Joy réussit à nous accrocher avec la majorité de ses
chansons. Il ne manque qu’un peu de créativité musicale par moments
pour qu’il parvienne véritablement à se distinguer des Ed Sheeran,
Jack Johnson, James Blunt et compagnie. Malgré tout,
son style commence quelque peu à se dessiner, pour un deuxième album
plus cohérent que le premier. (chronique principale de mars 2018)
Vidéoclips :
« Lay It On Me » -
« We’re Going Home » -
« Call If You Need Me » |
Atlantic /
Warner
|
I’m With Her est un super trio féminin composé de
Sara Watkins (Nickel Creek), Aoife O'Donovan (Crooked
Still) et Sarah Jarosz. Elles proposent une musique folk
dépouillée et discrète aux influences bluegrass. Des textures
chaudes et de superbes harmonies vocales viennent enrichir le tout.
See You Around est un album qui s’installe lentement,
demandant ainsi un minimum de patience. Par contre, les amateurs de
musique folk toute en douceur s’en verront grandement récompensés au
bout des 40 minutes. (découverte du mois de mars 2018) |
Rounder
|
Anne Bisson Trio –
Four Seasons in Jazz: Live at Bernie’s
Four Seasons in Jazz
a été enregistré en direct du studio de matriçage de Bernie
Grundman à Hollywood (en mars 2017), en version complètement
analogique, directement au disque. Anne Bisson y propose une musique
jazz toute douce qui prend parfois des allures de folk. Elle y
interprète les quatre saisons avec trois pièces chacune, en plus de
l’introduction à l’été, « I Can See Clearly Now ». L’album se
conclut avec trois pièces en boni, incluant une chanson originale
inédite, « Come On, Lolita », à paraître sur son prochain album. Si
vous aimez le jazz dépouillé piano-voix, Anne Bisson réussira
assurément à capter votre attention.
(mars 2018) |
Camilio /
Musinfo
|
Fanny Bloom présente aujourd’hui son troisième
album, Liqueur, qui a presque été composé entièrement à son
chalet qu’elle surnomme « le studio des Pays d’en haut ». Avec ses
complices Thomas Hébert et Julien Harbec (La Patère
Rose), Fanny a su créer une musique pop rafraîchissante et
colorée. L’électronique demeure toujours bien présente et est
utilisée avec intelligence, pour des moments de grande créativité
musicale. Les superbes mélodies et la voix vaporeuse de Fanny
s’ajoutent à l’ensemble pour une fusion parfaite. Son duo avec
Karim Ouellet pour la pièce « Nos cœurs » doit aussi être
souligné. Voici donc un disque ensoleillé qui vous accompagnera à
merveille tout au long de la saison estivale à venir.
(mars 2018)
Vidéoclip :
« On s’aimera » |
Grosse Boîte
½
|
Le trio féminin revient à la charge avec son
deuxième album, Compte à rebours. Les Bouches Bées
poursuivent dans le style folk léger qui les a caractérisées dès
leurs débuts, mais en y ajoutant une bonne dose de mélodies pop, au
détriment de leurs sonorités country. À tel point que plusieurs
chansons ne font un lien au passé que grâce à la guitare acoustique
utilisée. Les structures et rythmes pop s’avèrent orientés vers un
plus vaste auditoire. Des pièces introspectives comme « Mon jardin »
et « Et pourtant » au centre de l’album viennent tout de même casser
ce rythme et leur permettre de revenir au style qui nous les a fait
connaître.
(mars 2018) |
Grand V
½
|
Suite à la sortie de son premier album en 2013,
le duo Cats on Trees a connu un immense succès en France. Grâce
notamment aux succès « Siren’s Call » et « Jimmy », l’album
éponyme s’est vendu à plus de 220 000 exemplaires et a permis au
duo de donner au-delà de 200 spectacles en France lors d’une tournée
de 2 ans. Sur Neon, Nina et Yohan reviennent
avec une musique pop aux mélodies hors du commun, sur des rythmes
électro-pop. Ils s’inspirent tant des Beach Boys que d’Arcade
Fire, un bon mélange entre musique analogique d’une autre époque
et de sonorités contemporaines. Leurs mélodies inoubliables livrées
avec un charme fou par Nina réussissent à nouveau à nous séduire.
Difficile de ne pas craquer!
(mars 2018) |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Véritable révélation en France l’automne dernier
grâce à son hit « Fête de trop », Eddy De Pretto présente maintenant
un premier album de rien de moins que 15 titres. Il traite de sujets
délicats sans aucune gêne (le sexe, la fête, la nuit, la drogue).
Musicalement, il présente une pop française contemporaine qui
s’inspire autant de la chanson française (Claude Nougaro) que
du rap américain (Kanye West). Les sonorités qu’il emprunte
au rap le distinguent assurément de la masse des chanteurs français
d’aujourd’hui. Créant un buzz sur les plateformes en ligne avec
plusieurs millions d’écoutes, Eddy De Pretto se positionne déjà
comme un artiste majeur de la nouvelle scène française.
(mars 2018)
Vidéoclip :
« Fête de trop » |
Initial Artist
Services /
SIX
½
|
La chanteuse de Calgary à la voix exceptionnelle
est de retour avec son deuxième album, quatre ans après
Gold. Auteure-compositrice et interprète grandement
prometteuse, Ellen Doty propose une musique jazz à tendance pop et
même soul. Par contre, sur Come Fall, elle a décidé d’épurer
complètement son son, se retrouvant ainsi souvent simplement
accompagnée d’un piano bien discret. Des percussions toutes aussi
discrètes s’ajoutent parfois à l’ensemble, mais c’est tout. Pas de
basse, ni guitare, ni cuivres. C’est un autre album réussi que nous
présente Ellen Doty.
(mars 2018) |
Alma /
Universal
/
SIX
|
Avec Fiesta, l’ex-académicien se lance
dans une nouvelle aventure. Il présente sept chansons originales en
espagnol, ainsi que quatre classiques de la pop latine :
« Despacito », « Bailando », « Vivir Mi Vida » et « La Copa de la
Vida ». Dès l’écoute du premier extrait, « Vivir Mi Vida », on peut
découvrir une énergie explosive et positive qui lui va à merveille
et qui demeurera présente tout au long du disque. Suite à cet album
idéal pour faire la fête, Drapeau se lancera dans une tournée
québécoise qui débutera au Casino de Montréal les 10 et 17 mars. Il
ira même en Argentine du 15 au 26 avril dans le cadre du Trophée
Roses des Andes dont il est le porte-parole, en plus de faire une
tournée à Cuba à l’automne.
(mars 2018) |
|
Dumas –
Nos idéaux
Le prolifique Dumas en est maintenant à une
douzaine d’albums en 15 ans de carrière. Sur Nos idéaux, il
présente encore une fois un agréable mélange d’électronique, de pop
et de rock, un son épuré qu’il ralentit quelque peu en plusieurs
occasions. Il s’agit peut-être de l’album le plus personnel de Dumas
à ce jour, alors qu’il se permet une remise en question et une
introspection, notamment avec l’extrait « À l’est d’Éden ». L’album
a été réalisé par le tandem inséparable de Gus Van Go et
Werner F, ainsi que par le duo Likeminds. On reconnaît
aisément son style bien à lui, que Dumas réussit tout de même à
mettre au goût du jour.
(mars 2018) |
½
|
Après cinq ans d’attente, les membres de Franz
Ferdinand effectuent un retour sur disque avec Always Ascending.
Dès la pièce d’ouverture (la chanson-titre), on peut percevoir que
le groupe est quelque peu perdu, avec un mélange de disco et
d’électro bon marché, qui habillent des changements de rythme plus
inutiles qu’imprévisibles. Le tout se confirme par la suite avec de
nombreuses pièces qui sonnent vieillottes. Il y a bien quelques
rythmes pour nous faire taper du pied, mais le groupe ne semble plus
être l’ombre de lui-même. On a plutôt envie de retourner rapidement
aux premiers albums du groupe lorsqu’on entend des pastiches de
leurs meilleures chansons, en beaucoup moins intéressant. On peut
même entendre la ligne mélodique de « Take Me Out » pendant « Lazy
Boy ». Très décevant ce cinquième album de Franz Ferdinand!
(mars 2018) |
½
|
Myles Goodwyn –
Myles Goodwyn and Friends of the Blues
Membre fondateur d’April Wine en 1969,
c’est à l’aube de ses 70 ans que le chanteur et guitariste Myles
Goodwyn présente aujourd’hui ses compositions blues qu’il a
accumulées pendant toutes ces années. Il s’est entouré pour
l’occasion de vrais musiciens de blues : Jack de Keyzer,
Garret Mason, David Wilcox, Amos Garret, Kenny
Wayne, Joe Murphy, Frank Marino, Shaun
Verreault, Bill Stevenson et Rick Derringer. La
voix de Goodwyn demeure claire et puissante tout au long des 12
titres de l’album qui dépasse les 52 minutes. Il s’agit d’un album
de blues rock efficace par une légende du rock canadien.
(mars 2018) |
Linus
/
SIX
|
Pour son deuxième album de chansons populaires,
le célèbre ténor n’interprète rien de moins que 18 classiques des
répertoires québécois, français, italien et américain. « Une chance
qu’on s’a » côtoie donc « Quand on n’a que l’amour », « Over the
Rainbow », « Caruso », « Smile / What a Wonderful World », « C’est
beau la vie », « My Way (Comme d’habitude) », « La quête » et « O
sole mio ». Tous ces incontournables ont été enregistrés devant
public au studio Piccolo à Montréal dans un format piano-voix, alors
que Marc Hervieux est accompagné par Claude Webster au piano,
pour la première fois sur disque.
(mars 2018) |
Zone3
½
|
Deux ans après
Pêcher rien, Simon Kingsbury revient avec son deuxième
album. Moins folk que le précédent, Plaza présente plutôt une
musique pop rock avec un groupe complet de musiciens.
Écrit, composé, enregistré et mixé en
moins de 6 mois, Plaza représente à la perfection un
processus de création intense. Le premier extrait, « Tuer la bête »,
en donne un excellent aperçu. Vous ne serez donc pas surpris par le
reste du disque.
(mars 2018) |
Ad
Litteram
|
Moby –
Everything Was Beautiful, and Nothing Hurt
Cinq ans se sont écoulés depuis son album
Innocents, mais Moby est finalement de retour sur disque dans
son style bien à lui de musique électro très cinématographique. Il
faut dire que ces dernières années il avait exploré d’autres
horizons avec son projet punk de The Void Pacific Choir. Sur
Everything Was Beautiful, and Nothing Hurt, son 15e album, on
retrouve le Moby que l’on avait découvert dans les années 1990,
particulièrement avec Play qui fêtera bientôt son 20e
anniversaire. Moby s’inspire bien entendu toujours du trip hop
anglais, mais on retrouve aussi des influences soul et gospel à
travers sa musique mélancolique. Il réussit ainsi à nous offrir une
musique contemporaine, mais en lien direct avec le passé. Moby
souligne que toutes les chansons de l’album possèdent des
imperfections ou sont incomplètes, à l’image des tisserands du
Moyen-Orient qui introduisent délibérément des défauts dans leurs
tapis, croyant que seul le Divin peut être parfait. Même si ces
imperfections s’avèrent être discrètes dans ce disque de Moby, il y
a quand même des moments surprenants, comme « The Ceremony of
Innocence » qui ne possède aucune ligne de basse. Malgré ces
imperfections, c’est un album très réussi que nous propose Moby.
(mars 2018) |
Little Idiot /
Arts & Crafts
/
SIX
½
|
Sur
A Crow Looked at Me paru l’an passé, Phil Elverum
racontait à quel point le décès de son épouse, Geneviève Castrée
(une artiste d’origine québécoise), avait changé sa vie. Il revient
déjà avec Now Only, tentant de regarder vers l’avenir avec sa
fille. C’est avec beaucoup de tendresse que l’auteur-compositeur et
interprète raconte à quel point il change, qu’il le veuille ou non.
Moins triste que son disque précédent, celui-ci s’avère tout de même
extrêmement introspectif, s’éloignant du rock la plupart du temps
pour flirter avec le folk, s’accompagnant seul à la guitare. Now
Only marquera peut-être moins les esprits que l’album précédent,
acclamé par la critique, mais les fans de Mount Eerie seront ravis
de voir où Elverum en est rendu avec sa vie. Un disque à découvrir
lentement et qui vous laissera une très belle lueur d’espoir face à
la mort.
(mars 2018) |
P.W. Elverum & Sun
½
|
Le guitariste virtuose montréalais présente son
quatrième album avec Three Rivers. Après avoir repris des
pièces qui lui ont été marquantes sur
Blue Skies, il revient avec 11 chansons originales intégrant
du blues, du soul, du funk et du gospel, le tout avec des sonorités
de la Nouvelle-Orléans. Officer collabore à nouveau avec le batteur
Charley Drayton (Keith Richards, Divinyls,
B-52’s) qui a réalisé l’album dans un studio de New York. C’est
à travers des séances d’improvisations en studio que le duo a réussi
à créer un langage unique à ce disque qui replonge dans les racines
des influences de Jordan Officer. Un très bon disque pour tout
amateur de vieux blues.
(mars 2018) |
Spectra
½
|
Voici le premier album de ce trio franco-ontarien
qui fusionne musiques rock et traditionnelle. Après avoir roulé leur
bosse en Ontario, les Rats d’Swompe prennent le Québec d’assaut avec
le premier extrait à succès (la chanson-titre) qui a déjà envahi les
radios. On peut reconnaître des influences des Cowboys Fringants
et de Kaïn, mais aussi du rock à saveur irlandaise. Le groupe
propose plusieurs compositions originales avec un propos bien de sa
génération. Mais les Rats d’Swompe démontrent aussi toute leur
affection pour la chanson traditionnelle d’ici en reprenant à leur
façon des titres comme « Le temps des pommes », « Le p’tit
cordonnier », « La dernière bûche » et « Chevaliers de la table
ronde ». Avec Vivre en ville, le trio propose un album
dynamique d’une grande efficacité, un album qui fait le lien entre
les traditions et les préoccupations actuelles.
(mars 2018) |
Passeport
|
Pour son nouvel album, le quatuor montréalais
désirait prendre son temps, être plus relaxe dans sa création. Suuns
est donc entré aux studios Breakglass avec Jace Lasek des
Besnard Lakes pour cinq sessions réparties sur plusieurs mois.
L’album a été mixé à la perfection par le réputé John Congleton
(St. Vincent), arrivé tout droit de Dallas pour l’occasion.
Plus libre que jamais, le groupe se laisse aller dans des
explorations musicales hors du commun. Le premier extrait, « Watch
You, Watch Me », en donne d’ailleurs un bon aperçu avec des rythmes
uniques de la part du batteur Liam O’Neill pour accompagner
un mélange organique/synthétique bien particulier. Un peu moins
noirs que par le passé, Ben Shemie et sa bande empruntent une
voie plus ludique avec Felt. C’est un album qui nécessite
toujours un certain effort d’adaptation et qui s’adresse donc à un
public averti. Cependant, on peut y entendre des prouesses créatives
impressionnantes, avec un très bon mélange de rock expérimental et
d’électro.
(mars 2018)
Vidéoclips :
« Watch You, Watch Me » -
« Make It Real » |
Secret City
/
SIX
½
|
Après avoir grandement impressionné avec son
premier album,
Pop or Not, il y a deux ans, le groupe de Manchester revient
avec un nouvel album. Sur Empty Words, Dom Thomas et
sa bande ne voulaient pas reproduire ce qui avait fonctionné sur le
premier enregistrement. Moins influencé par la pop française et le
funk, ce nouveau disque propose plutôt une musique indie pop
d’avant-garde, intégrant de l’électronique. Whyte Horses se
retrouvent alors propulsés des années 1960 à 2018. On retrouve
toujours bien évidemment leurs influences premières, mais un peu
mieux saupoudrées et intégrées à l’ensemble. Le disque demeure ainsi
rafraîchissant, tout en sollicitant un peu plus notre intellect.
Audrey Pic remplace Julie Margat en tant que chanteuse
principale, apportant ainsi plus d’expérience. On peut aussi
entendre Mélanie Pain (Nouvelle Vague), Leonore
Wheatley (The Soundcarriers) et La Roux (qui vole
la vedette sur « Best of It »). En bout de ligne, les qualités tant
appréciées du premier album se retrouvent toujours sur Empty
Words, mais avec une évolution certaine vers une musique plus
contemporaine.
(mars 2018) |
CRC
½
|
Brimbelle – De
la ferme au marché (DVD)
Après
Brimbelle chante la ferme du Foin-Foin, la chanteuse pour
enfants Brimbelle propose le DVD musical De la ferme au marché
(aussi
offert en album). C’est sur un style country folk qu’elle fait
découvrir aux jeunes de moins de 8 ans comment les produits du
terroir se rendent jusqu’au marché. Accompagnée sur le DVD et en
spectacle par la mascotte Foin-Foin, Brimbelle présente un
bon divertissement pour les tout-petits, avec des compositions de
qualité.
(mars 2018) |
Gregg
|
février :
|
Fall Out Boy avaient complété ce septième album
l’an passé, mais insatisfaits, ils ont tout supprimé pour
recommencer de zéro. Il en résulte probablement leur disque le plus
pop à ce jour avec de nombreuses mélodies accrocheuses et quelques
rythmes dansants. Ils peuvent encore puiser dans le hard rock à
l’occasion, notamment avec « The Last of the Real Ones ». Par
contre, c’est plutôt le premier extrait, « Champion », qui
représente le meilleur compromis entre leur style actuel et le son
rock de leur passé. Peu de moments sur l’album réussissent à
véritablement ressortir du lot, et l’ensemble s’avère plutôt moyen,
mi-figue mi-raisin. Rien de bien intéressant donc, et peut-être leur
album le moins réussi à ce jour. (chronique principale de février
2018)
Vidéoclips :
« Champion » -
« The Last of the Real Ones » -
« Hold Me Tight or Don’t » |
Island /
Universal
½
|
Lior Shoov est une auteure-compositrice et
artiste multidisciplinaire d’origine israélienne qui demeure
maintenant à Paris. Elle parcourt le monde depuis cinq ans,
trimballant des instruments étranges dans ses bagages. Tout est
prétexte à percussions pour accompagner sa voix douce et unique,
allant de divers tambourins jusqu’à de simples jouets. Lior mélange
ainsi allégrement les styles, entre chanson, musique du monde et
improvisation. C’est donc une artiste bien singulière que l’on
découvre avec cet album éponyme incomparable. (découverte du mois de
février 2018) |
Musique Sauvage
/
L-A be /
SIX
½
|
Le duo canadien est de retour avec son troisième
album à saveur folk pop. Big Little Lions présentent 13 chansons
originales, souvent énergiques, où les harmonies vocales dominent
largement. On retrouve une belle cohésion tout au long du disque,
qui demeure solide du début à la fin. Il s’agit peut-être de leur
essai le plus réussi à ce jour. Une chose est certaine : plusieurs
des mélodies proposées vous resteront en tête longtemps. Vous
pourrez les découvrir en tournée un peu partout à travers le Canada
au cours des prochains mois.
(février 2018) |
Far Flung /
Riptide
|
Voici le troisième album en quatuor pour le
pianiste Robi Botos. Accompagné de Seamus Blake (saxophone),
Mike Downes (basse) et Larnell Lewis (batterie), Botos
s’impose de plus en plus dans le paysage jazz canadien. Il est en
plus accompagné ici par des invités de renom : Cory Henry
(orgue Hammond B3), Ingrid Jensen (trompette) et Lionel
Loueke (guitare), sans oublier un quatuor à cordes pour deux
morceaux. Enregistré à Montréal en une journée, après avoir été joué
en concert à Toronto et Montréal, l’album conserve son atmosphère
live alors que le groupe a performé ensemble dans la même pièce.
Le disque se termine en force avec une reprise unique de « Calhoun
Square » de Prince. Avec Old Soul, Robi Botos plaira
tant aux amateurs de jazz que de soul avec une musique remplie
d’espoir et d’humilité. Très agréable!
(février 2018) |
A440
/
SIX
½
|
Considérée comme l’une des plus grandes
chanteuses jazz au Canada, Holly Cole revient à l’avant-scène avec
Holly, après six ans d’absence sur disque. La native
d’Halifax propose 11 interprétations de grands standards du genre,
dont l’incontournable de George Gershwin, « I Was Doing All
Right », qu’elle nous offre en compagnie de l’incomparable
tromboniste et chanteur Wycliffe Gordon. Elle remet ça un peu
plus tard avec un autre titre de Gershwin, « They Can’t Take That
Away From Me ». Enregistré en majeure partie au Studio Sear Sound de
New York avec le réalisateur Russ Titelman (Eric Clapton,
Randy Newman, Rickie Lee Jones), l’album
possède en plus des arrangements du pianiste Larry Goldings.
Holly ajoute sa touche bien personnelle à toutes ces grandes
chansons qui prennent ici une nouvelle dimension intemporelle.
(février 2018) |
Rumpus Room /
Universal
/
SIX
½
|
Olivier Couture – Avant de crever
Olivier Couture a parcouru les routes du Québec
en tant que chansonnier, et il a participé à l’émission On
connait la chanson animée par Mario Tessier à TVA en 2014
où il a remporté la bourse de 200 000 $. Il lance maintenant son
tout premier album, réalisé par ses acolytes Alexandre Pomerleau
et Samuel Bonneau. Avant de crever présente une
musique pop rock énergique dans laquelle Couture semble avoir un
plaisir fou. Le premier extrait (« Cette Montréalaise »), « Tarte à
la crème », « Au revoir Clara » et la chanson-titre possèdent toutes
un groove contagieux qui vous fera taper du pied et chanter à
tue-tête, dans un désir de surpasser le chanteur qui y va à fond de
train. C’est un premier album bien agréable que nous propose Olivier
Couture, un divertissement de qualité qui attirera certainement
l’attention.
(février 2018)
Vidéoclip :
« Cette Montréalaise » |
St Laurent
½
|
En prévision d’une nouvelle tournée québécoise au
printemps 2019, Yves Duteil présente ce nouveau disque de 12
chansons à son fidèle auditoire. Il s’agit d’un album rempli
d’émotion et d’optimisme pour l’avenir. Il favorise notamment un
rapprochement avec le peuple musulman dans « Mohammed, Aïcha ».
Duteil propose souvent des orchestrations d’une grande richesse,
mais il sait aussi demeurer intimiste avec des passages piano-voix.
Respect devrait encore une fois plaire à ses nombreux fans.
(février 2018) |
Martin Leclerc
|
L’auteure et interprète montréalaise qui s’est
fait connaître du grand public à La Voix en 2015 présente son
deuxième album. Nameless est inspiré du poème Still I Rise
de Maya Angelou, écrivaine, poétesse et figure
emblématique du mouvement noir américain pour les droits civiques.
Apaisant, envoûtant et intense, l’album de Dominique Fils-Aimé rend
hommage à la résilience et à la force des peuples face à
l’adversité. Il s’agit d’un disque soul minimaliste aux influences
blues afro-américaines du début du 20e siècle, une musique
libératrice qui représentait un exutoire pour les esclaves à
l’époque. La voix de Do Mi alterne entre puissance et douceur, avec
des passages particulièrement suaves. Avec Nameless,
l’artiste nous offre un album qui fait du bien à l’âme. C’est
seulement dommage qu’il soit beaucoup trop court avec tout juste
huit pièces totalisant 25 minutes.
(février 2018) |
Ensoul
/
SIX
½
|
Le prolifique artiste de Chicago présente déjà
son quatrième album depuis qu’il évolue sans les Harpoons.
Avec Transangelic Exodus, Ezra Furman propose certainement
son album le plus varié à ce jour, avec des passages aériens ou
cinématographiques et d’autres plus agressifs aux guitares
grinçantes. En ouverture, Furman rappelle Springsteen sur
« Suck the Blood from My Wound » par sa voix écorchée. Lou Reed
nous vient aussi en tête en plusieurs occasions. Mais, là où Furman
se distingue, c’est qu’il peut aller dans différentes directions
musicales, tout en ayant une histoire claire, celle d’un homme en
amour avec un ange, poursuivis par le gouvernement. Il avoue que ce
soit un mélange de fiction et de retour sur lui-même. Dans tous les
cas, Ezra Furman frappe dans le mil avec Transangelic Exodus,
que l’on reconnaitra probablement comme son meilleur enregistrement
jusqu’à maintenant.
(février 2018) |
Bella Union
½
|
Galaxie – Super
Lynx Deluxe
Olivier Langevin
et sa bande sont de retour avec un nouvel album éclaté fusionnant
rock énergique, souvent psychédélique, et musique électronique
dansante. La distorsion des guitares continuera de vous faire
dresser les cheveux, mais le travail d’orfèvre qui se trouve
derrière ce mur de guitare mérite qu’on s’y attarde. Galaxie réussit
encore une fois à nous accrocher dès le premier morceau, la
chanson-titre, mais le groupe conserve son pouvoir d’attraction tout
au long du disque avec des pièces comme « Magie Magie » ou
« Jujube » qui ne peuvent laisser personne indifférent. Il sera donc
bien difficile de décrocher avant la fin des 33 minutes, le seul
moment où on a le droit au relâchement. Voici donc un autre
excellent enregistrement par ce groupe qui nous semble au sommet de
son art depuis
Zulu il y a trois ans.
(février 2018) |
Lazy At Work
/
SIX
½
|
Après
Burn the Plan il y a trois ans, le trio folk féminin de
Toronto est de retour sur disque avec Shapeshifters.
Caroline Brooks, Kerri Ough et Susan Passmore nous
offrent à nouveau de superbes harmonies vocales avec un son encore
plus accessible, un pas de plus vers la musique pop. Elles sont donc
prêtes à attaquer un auditoire beaucoup plus large qu’avec leur son
traditionnel antérieur. Considérant la qualité de leurs mélodies et
de leurs harmonies, le résultat s’avère particulièrement réussi.
Voici donc un album d’une grande efficacité, qui saura attirer
l’attention de nombreux fans de musique pop intelligente.
(février 2018)
Vidéoclip :
« I See Gold » |
Fontana North
½
|
Le soulman anglais revient avec un nouvel
album de R&B au son rétro. Enregistré live en studio directement sur
une bande 8 pistes, Whatever It Takes semble tout droit sorti
des années 1955-65. L’album s’inspire fortement de son épouse
Jesse, rencontrée à New York il y a quelques années. Il en
résulte un certain lâcher prise de la part de James Hunter qui
semble avoir reçu une illumination lors de l’écriture de ces
chansons. Plusieurs titres de grande qualité capteront rapidement
votre attention, au point de croire qu’il s’agit de la reprise d’un
classique pré-Motown. Eh bien non, puisque les 10 chansons de
l’album sont originales. Même s’il ne dure que 27 minutes,
Whatever It Takes risque de surprendre même les plus sceptiques.
Voici donc un très beau voyage dans le temps au niveau du son, mais
avec d’excellentes compositions d’aujourd’hui par James Hunter.
(février 2018) |
Daptone
½
|
Le chanteur, guitariste et pianiste français
Sébastien Izambard est surtout connu pour son travail au sein du
groupe Il Divo. Pour son nouvel album, le ténor revient à la
musique pop qu’il n’a pas explorée depuis 20 ans. On y trouve bien
sûr encore des traces du style de chant classique qui l’a rendu
célèbre, mais on peut aussi y entendre des influences de Coldplay,
The Weeknd, James Blake et Adele. Il nous offre
une musique pop parfois dansante, avec en plus plusieurs ballades,
dont la chanson-titre. Sans renverser aucune barrière, le Parisien
s’éloigne passablement de son travail des 15 dernières années avec
son célèbre groupe vocal lyrique.
(février 2018) |
eOne
/
SIX
½
|
Raphaëlle Lannadère (qui se fait appelée
simplement L) présente un tout nouvel album de chanson française
contemporaine. On y trouve de sublimes orchestrations, les cordes
dominant complètement cet album à la fois sobre et lumineux. L fait
preuve d’une très grande inventivité pour livrer ses textes à la
poésie bien personnelle dans des arrangements riches. Voici donc
encore une fois un très bel album par cette artiste unique dans le
paysage français.
(février 2018) |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Darlène est un
opéra postmoderne qui est présenté simultanément sous forme
d’album-concept par Hubert Lenoir (23 ans) et de
roman par sa copine Noémie D. Leclerc (21 ans).
Véritables portraits de leur génération, les deux œuvres peuvent
exister séparément, mais prennent tout leur sens lorsque combinées.
Noémie et Hubert écrivaient chacun de leur côté lorsqu’ils ont
réalisé qu’ils racontaient finalement la même histoire. Hubert
Lenoir s’est d’abord fait connaître au sein du groupe The Seasons,
qui a connu le succès en 2014 grâce à l’album
Pulp. Mélodiste hors-pair, il a écrit, composé et interprété
tout l’album, qui s’avère être un très bon mélange entre opéra rock
et musique pop. Ce premier album varié et souvent surprenant a été
complètement produit à Québec et se veut une réponse à l’industrie
musicale en pleine révolution. Voici un disque bien original par un
jeune artiste au talent infini.
(février 2018) |
Simone
½
|
Pour son nouvel album, la soprano québécoise
interprète des héroïnes d’opéras de Verdi, Puccini et
Massenet, en compagnie de l’Orchestre symphonique de Laval
dirigé par Alain Trudel. Elle redonne vie à certains des
personnages de femmes les plus importants de l’opéra, comme Violetta
(La Traviata), Cio-Cio-San (Madama Butterfly), Salomé
(Hérodiade), ainsi que Aïda et Thaïs des opéras du même
titre. Plus qu’une simple interprétation, elle incarne véritablement
ces personnages féminins plus grands que nature. L’album a été
enregistré en concert le 25 octobre 2017 à l’Église
Sainte-Rose-de-Lima à Laval. En rappel en conclusion du CD, on peut
entendre sa version de « Somewhere » de Leonard Bernstein
tirée de West Side Story, avec des arrangements de Simon
Leclerc.
(février 2018) |
ATMA Classique
½
|
Voix inoubliable derrière le mégasuccès
« Drinkin’ in L.A. » de Bran Van 3000, Stephane Moraille
s’est éloignée des projecteurs depuis une dizaine d’années pour se
consacrer aux droits d’auteur en tant qu’avocate spécialisée.
L’auteure-compositrice et interprète originaire de la périphérie de
Port-au-Prince fait un retour aux sources avec Daïva. La
structure de chaque pièce s’appuie sur un rythme traditionnel
haïtien auquel s’ajoutent les percussions, les guitares, les cuivres
et les cordes imaginés par le réalisateur Pierre-Luc Cérat
(Bran Van 3000). Il en résulte une musique soul teintée de R&B, de
house et de jazz. Plusieurs titres mettent en valeur sa voix
puissante, notamment « Zanmi », « Good Hands » et « Twilit ». Pour
les paroles, Stephane alterne entre le créole et l’anglais.
« Reckoning » est construite à partir d’un texte de Jim Corcoran
et s’intègre à la perfection au mouvement #moiaussi. Avec Daïva,
Stephane Moraille réussit habilement à fusionner les genres, en plus
de faire des liens avec ses racines. Voici donc un album d’une
grande originalité, très agréable à écouter jusqu’à la fin.
(février 2018) |
Audiogram
½
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Ought –
Room Inside the World
Le groupe indie rock montréalais revient en force
avec son troisième album, Room Inside the World, après que le
chanteur Tim Darcy ait fait paraître un album solo l’an
dernier. Ought présente toujours se mélange de rock underground et
de new wave plus accessible. Un peu plus lumineux que les
précédents, le disque présente tout de même quelques passages plus
sombres qui peuvent sembler s’étirer un peu trop. Mais l’ensemble
demeure étudié et créatif. On peut bien les comparer à différents
groupes, allant de The Cure à Protomartyr, mais ils
réussissent de plus en plus à établir leur style propre. Un des
moments forts : « Desire » avec son chœur de 70 chanteurs. Voici un
album à écouter attentivement et à quelques reprises pour bien s’en
imprégner.
(février 2018) |
Royal Mountain
/
Merge
½
|
Jean-Philippe Rio-Py
est originaire de la campagne française. Pianiste et compositeur
aguerri, Riopy peut déjà être entendu dans des bandes annonces de
films (The Danish Girl, The Sense of an Ending), des
documentaires sur des chaînes anglaises (BBC, ITV, Channel 4), ainsi
que des campagnes publicitaires (Ikea, Armani, Samsung). Après un
premier extrait au printemps 2017 (« I Love You »), Riopy présente
enfin son premier album totalement instrumental, dans un style
néo-classique aux influences new age. Il offre plusieurs
compositions solides tout au long des 16 pièces (57 minutes).
(février 2018) |
Warner
Classics
½
|
Le duo hip hop présente enfin son premier album,
avec des rythmes bruts et efficaces pour accompagner son rap punché
aux influences des années 1990 qui demeure toujours imagé. Séba et
Horg donnent souvent dans la critique sociale, mais avec toujours
une dimension caricaturale. L’auteur-compositeur et rappeur Séba
s’est d’abord fait connaître avec son projet Gatineau, ainsi
que Cargo Culte (avec Alex McMahon et Jean-François
Lemieux). Quant à DJ Horg, on l’a vu aux côtés de
Samian au cours des dernières années, lui qui compte 22 ans de
carrière et de nombreuses réalisations, notamment « Le Beat à Tibi »
d’Anodajay et Raoul Duguay. Grosso-Modo propose
une musique rafraîchissante et toujours divertissante, un hip hop
contemporain, tout en s’inspirant d’une autre époque.
(février 2018) |
L-A be /
SIX
½
|
Superchunk –
What a Time to Be Alive
Même s’il compte presque 30 ans de carrière, le
groupe indie rock de la Caroline du Nord n’a rien perdu de son
énergie adolescente. Au contraire, Superchunk semble plus dynamique
que jamais sur What a Time to Be Alive. En effet, sur ce 11e
album et le premier en 5 ans, le groupe semble s’amuser comme dans
ses plus belles années, une énergie contagieuse pendant 32 minutes
où le rock intense (mais mélodique) rencontre le punk en certaines
occasions. Chacune des 11 pièces est intéressante à différents
niveaux. L’album a été écrit dans la foulée des élections
américaines en 2016, et il prend ainsi un sens particulier et
important. Avec What a Time to Be Alive, Superchunk prouve à
la face du monde entier qu’il a non seulement encore sa place sur la
scène indie rock, mais qu’il a réussi à produire l’un de ses
meilleurs albums à ce jour. Un sans-faute!
(février 2018) |
Merge
|
janvier :
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Arthur H – Amour
chien fou (2 CD)
Au cours des dernières années, le poète et
rockeur français a senti le besoin de partir, avec sa compagne
Léonore Mercier, pour faire un tour du monde. Il en résulte ce
disque double inspiré par ses nombreuses péripéties à travers le
monde, entre Mexico, Tokyo, Bali, Paris et Montréal (où l’album a
été mixé et masterisé). Arthur H y rêve de Lily Dale, de la
dame du lac et de Merlin, mais aussi de retrouver Lhasa
« Sous les étoiles à Montréal ». Eh oui, Amour chien fou est
rempli de chansons d’amour alors qu’Arthur se dévoile et se met à nu
avant de s’échapper. C’est un album qui capte notre attention tout
doucement, avant de certainement réussir à en séduire plusieurs.
Idéal pour ses fans de longue date.
(janvier 2018) |
Mystic Rumba /
AllPoints /
Believe
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La chanteuse et pianiste canadienne Laila Biali
présente son deuxième album de musique originale, un disque éponyme
extrêmement lumineux. Toujours influencée par le jazz, elle se
réoriente quelque peu vers la musique pop et soul avec plusieurs
mélodies accrocheuses. On peut même entendre les reprises de deux
chansons très populaires auprès d’un vaste auditoire : « Yellow » de
Coldplay et « Let’s Dance » du regretté David Bowie.
L’ensemble s’écoute à merveille, avec de nombreux passages vraiment
agréables. Un très bel album!
(janvier 2018) |
Joshua Tree /
Chronograph
/
SIX
½
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Née à Montréal et maintenant établie à Toronto,
Danielle Duval s’est entourée de solides collaborateurs pour Lose
It. Elle a d’abord travaillé avec Sam Roberts, que l’on
peut entendre notamment sur « Nowhere is Far » alors qu’il chante et
joue la plupart des instruments. Elle a aussi collaboré avec les
jumeaux torontois Mark et Matt Thibideau qui
contribuent à donner une atmosphère de synthétiseurs rétro pendant
la majorité du disque. Ce style électro-pop énergique est mis en
valeur par la réalisation du célèbre tandem de Gus Van Go et
Werner F. La musique riche, à la fois contemporaine et aux
couleurs d’un passé new wave, est dominée par la voix profonde de
Danielle qui conserve complètement le contrôle de l’album. Elle nous
offre donc un enregistrement solide avec Lose It.
(janvier 2018)
Vidéoclip :
« Undercover » |
PeoplePlay
/
SIX
½
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Les Ticky Jones est un trio country rock féminin
formé en 2014. Enregistré, réalisé et mixé par la
multi-instrumentiste Michelle Lambert (Noir Silence),
Tête pas de poule inclut des chansons originales énergiques,
ainsi que des reprises. On peut notamment redécouvrir « Mon oncle
Edmond » de Jean Lapointe et « Protest Song » de Richard
Séguin. Johanne Aubé, Michelle Lambert et Vicky
Vachon tirent d’ailleurs leurs influences de ces deux grands de
la chanson québécoise, ainsi que de Plume Latraverse, sans
oublier des artistes country contemporains comme Keith Urban
ou Zac Brown Band. Sur ce deuxième album, les Ticky Jones
semblent vouloir plus que jamais prendre leur place sur la scène
country québécoise contemporaine.
(janvier 2018) |
Studio ML /
SIX
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