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janvier 2018 :
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Ce nouvel album d’Eminem représente une certaine
évolution pour le célèbre rappeur. Revival contient en effet
un mélange de mises au point sur sa quarantaine et de prises de
positions politiques dans l’ère Trump, ce qui contraste passablement
avec ses propos misogynes et homophobes du passé. Il s’agit aussi
d’un album produit suite à une longue période de désintoxication et
il avoue même qu’il a dû réapprendre à rapper après ses nombreux
abus de drogues. On peut d’ailleurs entendre une différence dans son
flow et sa façon de rapper en général, tout en demeurant
unique dans le genre. Pour la première fois, Eminem semble
nostalgique d’une époque révolue. Il va même jusqu’à utiliser des
échantillonnages comme « I Love Rock ‘n’ Roll » de Joan Jett
dans « Remind Me » et « Zombie » des Cranberries dans « In
Your Head », en plus de recycler les modèles de ses propres
classiques (« Stan », « Love the Way You Lie »). On peut entendre
plusieurs collaborateurs sur l’album, mais bizarrement, un seul
autre rappeur, Phresher. Il y a Beyoncé qui vole la
vedette sur la douce pièce d’ouverture au piano, « Walk On Water »,
sans oublier P!nk, Skylar Grey, Kehlani,
Alicia Keys, X Ambassadors, et bien sûr Ed Sheeran
pour l’excellente « River ». Le principal problème du disque est un
manque de rythmes de qualité, une des principales forces d’Eminem
auparavant. Il s’avère beaucoup moins intéressant lorsqu’il devient
émotif et regarde vers le passé. Revival présente tout de
même sa part de bons moments parmi ses 19 titres.
(chronique principale de janvier 2018)
Vidéoclip :
« Walk On Water » |
Aftermath /
Shady /
Interscope
/
Universal
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Greta Van Fleet est un jeune quatuor du Michigan
formé des jumeaux Josh (voix) et Jake Kiszka
(guitare), avec leur jeune frère Sam à la basse et un
ami de la famille, le batteur Danny Wagner. Le nom du groupe
vient du nom d’une de leurs tantes. Ils proposent un son hard rock
fortement influencé de Led Zeppelin, avec aussi des
comparaisons évidentes avec Kingdom Come et les Black
Crowes. From the Fires est présenté comme un double
mini-album puisqu’on y retrouve les quatre pièces du mini-album
Black Smoke Rising, ainsi que quatre nouveaux titres. Même si
les références au passé s’avèrent beaucoup trop nombreuses et que
Led Zeppelin nous reste en tête tout au long du disque, Greta Van
Fleet nous offrent une musique rock rafraîchissante, qui ravivera la
fibre nostalgique des amateurs de rock des années 1970, tout en
prouvant que la nouvelle génération peut encore jouer un rock ‘n’
roll efficace.
(découverte du mois de janvier 2018)
Vidéoclip :
« Highway Tune » |
Republic
/
Universal
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Après le très solide
Vulnicura en 2015, l’unique artiste islandaise est de retour
avec Utopia, réalisé à nouveau par Arca. Après la
peine d’amour dépeinte sur le disque précédent, elle semble
reprendre goût à la vie ici avec de nombreux moments lumineux. Elle
revient aussi aux instruments de son enfance, dont la flûte qu’elle
a jouée étant petite. Sur « Blissing Me », c’est plutôt la harpe qui
est à l’honneur, proposant une musique presque angélique. La pièce
d’ouverture, « Arisen My Senses », et « Blissing Me » rappellent la
légèreté de ses succès « Venus as a Boy », « Hyperballad » et « All
Is Full of Love » qui ont grandement contribué à sa célébrité
mondiale dans les années 1990. Malgré ses moments légers, Utopia
peut aussi porter à réflexion et certains passages demandent un
peu plus d’efforts à l’écoute pour saisir toutes les strates qui les
composent. Par contre, l’effort s’avère grandement récompensé, comme
c’est souvent le cas avec l’œuvre de Björk. C’est un album à écouter
dans une atmosphère bien particulière, pour ajouter de la richesse à
l’ambiance. Encore une fois, Björk réussit à nous proposer un album
de premier plan.
(janvier 2018) |
½
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IsKwé –
The Fight Within
IsKwé (qui signifie « femme » en cri) est une
artiste unique originaire de Winnipeg et maintenant établie à
Hamilton. Avec The Fight Within, elle présente son deuxième
album autoproduit. IsKwé propose une musique pop alternative avec
des incursions dans le trip hop britannique, dans ses racines cries
et dans le R&B. On y trouve une bonne part d’expérimentation et de
musique ambiante, mais ses mélodies accrocheuses portées par une
très belle voix à la fois douce et puissante la rendent plus
accessible en plusieurs occasions, et ce malgré des textes
politiques percutants. Le principal défaut de l’album est qu’il
semble beaucoup trop court avec seulement neuf titres totalisant à
peine 33 minutes. Voici une artiste canadienne à découvrir
absolument!
(janvier 2018)
Vidéoclip :
« Nobody Knows » |
½
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Un an après Use Less U, le groupe pop rock
de Québec dirigé par Daniel Moisan est de retour avec la
suite, Use Less 2. Et il s’agit en effet d’une suite logique
avec des inspirations de The Cure, Tragically Hip et
REM, ainsi que des traces toujours présentes des Beatles
en arrière-plan. Avec ce sixième album, Mosquito-B proposent à
nouveau un album de qualité qui plaira à tout amateur de rock
anglais. Encore une fois, le groupe offre son album en ligne
seulement au coût d’une livre anglaise (environ 1,70 $CA).
(janvier 2018) |
½
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Après une longue pause notamment marquée par la
maladie, Mélanie Renaud est de retour sur disque avec un habile
mélange entre ballades touchantes et pièces pop plus rythmées.
Réalisé par Claude Sénécal qui signe aussi la plupart des
titres, Fil de fer met parfaitement en valeur la voix riche
et puissante de Mélanie. Le premier extrait, la lumineuse « Laisse
le soleil briller », a bien figuré au palmarès, et plusieurs autres
pièces possèdent le même potentiel (« Refais-moi un cœur », « À quoi
ça sert », « I Never Went Back »). On peut entendre un duo avec
Éric Lapointe pour « Réalise-moi », un texte du regretté
Roger Tabra mis en musique par Sénécal. L’album se conclut avec
un remix de « I Never Went Back » par DJ Champion. C’est un
album agréable que nous propose Mélanie Renaud, pour un retour
réussi.
(janvier 2018) |
Sphère
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Suite à son virage pop il y a trois ans sur
1989, Taylor Swift poursuit dans la même direction avec
Reputation. Plus mature que jamais, elle présente un album
plutôt sombre sur lequel elle se préoccupe de sexualité et de
trahisons. Musicalement, l’album est construit sur un fond
d’électro, avec des boucles rythmiques et de très nombreux
synthétiseurs. Elle s’éloigne donc plus que jamais de la country pop
de ses débuts. L’album semble ancré dans des tons de gris qui le
rendent passablement difficile à adopter rapidement, et ce malgré
quelques très bonnes pièces accrocheuses (« …Ready For It? »,
« Delicate », « Look What You Made Me Do », « Getaway Car », « New
Year’s Day »).
(janvier 2018)
Vidéoclips :
« Look What You Made Me Do » -
« …Ready For It? » |
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décembre :
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Maroon 5 –
Red Pill Blues
Pour leur sixième album, Maroon 5 se sont
entourés de plusieurs collaborateurs : Future, Kendrick
Lamar, A$AP Rocky, Julia Michaels, LunchMoney
Lewis et SZA. Réalisé par J. Kash, Red Pill
Blues poursuit le cheminement de Maroon 5 dans la musique pop.
D’ailleurs, le groupe n’a jamais été aussi populaire, ayant atteint
la douzaine de tops 10 au Billboard Hot 100. Ils ont aussi performé
devant 2,5 millions de personnes au cours de leur dernière tournée
seulement, qui les a menés dans plus de 30 pays. Musicalement,
Maroon 5 mettent de plus en plus l’emphase sur le groove, comme en
fait foi la pièce de plus de 11 minutes « Closure », un agréable
moment funk. Leurs musiques pop à tendance R&B sont généralement
légères, et oubliez les guitares grinçantes qui s’avèrent
complètement absentes des albums du groupe depuis un certain temps
déjà. Maroon 5 proposent encore une fois une série de succès radio,
avec de bons moments. (chronique principale de décembre 2017)
Vidéoclips :
« Don’t Wanna Know »
-
« Cold » -
« What Lovers Do » |
222
/
Interscope
/
Universal
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Alex Lahey –
I Love You Like a Brother
Alex Lahey est une jeune chanteuse qui nous
provient de Melbourne en Australie. Elle propose une musique pop
rock et new wave à l’énergie contagieuse et aux mélodies
inoubliables. Elle explore même le pop punk par moments avec une
influence certaine de Paramore. Suite à une tournée en
ouverture de Tegan and Sara, Alex présente son tout premier
album. I Love You Like a Brother contient 10 chansons
efficaces, toutes aussi plaisantes à écouter l’une que l’autre. Une
très belle découverte et assurément une artiste à surveiller de
près! (découverte du mois de décembre 2017) |
Dead Oceans
½
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Après des périples en
Afrique et au
Costa Rica, Arthur L’aventurier revient au Canada pour parcourir
les montagnes Rocheuses. Il raconte son aventure en 12 chansons,
présentant son ami « Tom le Cowboy » (qui l’accompagne sur scène
lors des spectacles), « Boo le Grizzly », « Les Wapitis » et
plusieurs autres animaux et autres beautés de la nature. En plus du
CD, Arthur propose un film musical sur DVD d’environ 60 minutes,
sans oublier son spectacle qu’il trimballe un peu partout au Québec
pour le plus grand plaisir de son jeune auditoire.
(décembre 2017) |
Gregg
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Après l’excellent album
IRM en 2010, il aura fallu attendre sept ans pour enfin
découvrir un nouveau disque de la part de Charlotte Gainsbourg. Sur
Rest, elle s’entoure de collaborateurs de renom, dont Paul
McCartney qui lui offre une chanson, « Songbird in a Cage », et
Guy-Manuel de
Homem-Christo
(Daft
Punk)
qui a coécrit la chanson-titre et premier extrait. Réalisé par
SebastiAn
(Frank
Ocean,
Kavinsky),
l’album met aussi en vedette
Owen Pallett, Connan
Mockasin, etc. Rest présente une musique pop
adulte de grande qualité, avec un très beau mélange d’orchestrations
et d’électronique. On y trouve un peu de tout avec des moments
dansants et d’autres plus ambiants, mais l’ensemble s’enchaîne à
merveille.
(décembre 2017) |
Because
/
Warner
½
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Depuis sa formation en 2010, le nouveau groupe de
Noel Gallagher n’a jamais cessé de s’améliorer. Les High Flying
Birds atteignent en effet de nouveaux sommets sur Who Built the
Moon. Débordants d’énergie, ils nous offrent certains grooves
franchement entraînants. On n’a qu’à penser aux excellentes « Holy
Mountain » et « She Taught Me How to Fly » qu’on a inévitablement le
goût de réécouter à répétition. Certains titres peuvent rappeler le
rock ‘n’ roll des Rolling Stones (« Black & White
Sunshine »), alors qu’en d’autres occasions, l’ex-Oasis et sa
bande ralentissent le tempo pour nous transporter dans une
atmosphère enveloppante (« Wednesday, Pt. 1 (Interlude) » et « End
Credits (Wednesday, Pt. 2) »). Ce qui surprend surtout sur ce disque
énergique à souhait, c’est la grande originalité des compositions
qui semblent tout à fait nouvelles dans un monde de rock britannique
qui en a vu d’autres. Chapeau!
(décembre 2017) |
Sour Mash /
Universal
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Debbie Lynch-White – La Bolduc
Dans quelques mois sortira le film sur la vie de
Mary Travers (alias La Bolduc), dont le rôle-titre est
interprété par Debbie Lynch-White. Pour ce film, Debbie a dû entrer
en studio pour enregistrer quelques-uns des plus grands succès de La
Bolduc, qui datent principalement de la fin des années 1920 et des
années 1930. Ce sont 10 de ces chansons que l’on peut entendre sur
ce disque. Debbie va bien au-delà de l’hommage alors qu’elle devient
carrément La Bolduc. Elle y traite de la crise économique avec « Ça
va venir découragez-vous pas », « Sans travail » et « La grocerie du
coin ». Elle présente aussi le côté festif de La Bolduc avec « J’ai
un bouton sur la langue » et « Le Jour de l’An ». Debbie Lynch-White
s’avère grandement convaincante dans la peau de La Bolduc, un rôle
qui lui va comme un gant.
(décembre 2017) |
Tandem
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Mononc’ Serge –
Révolution conservatrice
Sur son 12e album, Mononc’ Serge présente 12
chansons plutôt courtes, ce qui lui fait penser qu’il jouera sans
cesse à la radio, que « les droits d’auteur vont rentrer en sale ».
Même s’il a hâte d’être riche, il est mieux de ne pas trop compter
là-dessus. Révolution conservatrice présente bien quelques
mélodies efficaces, mais ses textes revendicateurs lancés en pleine
face ne risquent pas de lui attirer un plus vaste auditoire que par
le passé. Le tout nous est livré sur une musique rock passablement
brute, souvent très efficace.
(décembre 2017) |
Productions Serge /
SIX
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Inspirée par Claude Léveillée depuis son
enfance, Marie Denise Pelletier rend ici hommage à son maître. Elle
reprend en effet 10 chansons immortelles de ce grand de la chanson
québécoise, accompagnée au piano par Benoît Sarrasin. Il
s’agit de chansons significatives pour elle dans le vaste répertoire
de Léveillée. En plus de l’album, un spectacle est présenté, mis en
scène par Serge Postigo.
(décembre 2017) |
Cordonnerie
½
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Le populaire chanteur country américain est de
retour avec son dixième album, qui rend hommage aux plages de Lake
Texoma, tout près d’où il a grandi et où il a enregistré Texoma
Shore. Blake Shelton propose un album poli à souhait où la
surproduction nous rappelle son statut de superstar hollywoodienne.
Les mélodies s’avèrent assurément accrocheuses, mais elles sont
beaucoup trop proprettes. On aimerait bien sentir un peu de rage en
certaines occasions, mais ça n’arrivera jamais pendant les 11 pièces
du disque. Texoma Shore est un album country pop de qualité, qui
s’adresse au grand public, mais qui ne provoque aucune excitation.
(décembre 2017) |
Ten Point
/
Warner
½
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Le groupe traditionnel Les Tireux d’Roches
revient avec son sixième album en presque 20 ans de carrière.
Inspiré de tout le chemin parcouru, Tarmacadam inclut des
textes du répertoire folklorique québécois, mais aussi français,
revus à la manière des Tireux d’Roches. Ce qui impressionne
rapidement avec l’album, c’est la puissance sonore et les
orchestrations qui démontrent toute la virtuosité des musiciens. On
peut aisément les comparer à La Bottine Souriante, mais les
Tireux d’Roches possèdent une personnalité bien à eux que l’on
découvre de plus en plus avec l’avancement de leur œuvre. Un
excellent album de musique traditionnelle!
(décembre 2017) |
Les Faux-Monnayeurs
/
SIX
½
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U2 –
Songs of Experience
Trois ans après
Songs of Innocence, et avec
un an de retard, U2 est de retour sur disque avec Songs of
Experience (la suite s’inspirant du recueil de poèmes Songs
of Innocence and Experience de William Blake). Les textes
de l’album prennent l’allure de lettres intimes s’adressant à des
personnes importantes dans l’entourage de Bono. Musicalement,
le groupe privilégie un peu moins la guitare de The Edge en
plusieurs occasions et l’ensemble s’avère passablement doux. Le
premier extrait, « Get Out of Your Own Way », est certainement le
titre le plus pop et accessible de l’album, avec un refrain
inoubliable. Il y a aussi « American Soul » qui possède un rythme
entraînant, mais on s’en lasse rapidement et la présence de
Kendrick Lamar passe inaperçu. De nombreux autres morceaux
génériques nous laissent indifférents et l’ensemble manque de
cohésion. On ne reconnaît vraiment plus le groupe qui dominait le
monde il n’y a pas si longtemps, mais ça ne le empêchera pas de
repartir pour une immense tournée.
(décembre 2017) |
Island /
Universal
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Martin Valois est un auteur-compositeur et
interprète originaire de la région de Québec maintenant établi en
Outaouais. Il revient avec un deuxième album aux sonorités plus pop
que sur Knipperberg, son premier disque. Ses textes tournent
autour des liens amoureux, des relations entre les hommes et les
femmes. Trois des titres de l'album sont déjà parus en tant
qu'extraits radio :
« Dieu s'est trompé »,
« Ce n'est qu'une question de temps »
et
« Tu't'fous de moi ».
L'auteur YB a collaboré à quatre chansons, en plus de
coréaliser
« Dieu
s'est trompé ».
Les mélodies efficaces que l'on retrouve tout au long de l'album
éponyme risquent fort d'attirer l'attention d'un public amateur de
musique pop québécoise. Valois prépare actuellement une suite à
Knipperberg qui devrait voir le jour en 2019.
(décembre 2017) |
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novembre :
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P!nk –
Beautiful Trauma
Après l’excellent album
The Truth About Love en 2012, P!nk a pris une longue pause
et nous revient maintenant avec Beautiful Trauma. Dès le
début, l’album semble plus que jamais s’inspirer de la musique du
jour avec la chanson titre, la funky « Revenge » (avec Eminem)
et le succès piano/électro « What About Us ». Malheureusement, la
chanteuse s’essouffle rapidement et tombe dans des territoires plus
adultes, plus près d’Adele que des nouvelles chanteuses en
vogue. On comprend qu’elle en est maintenant à la fin de la
trentaine, mais elle semble avoir pris un sérieux coup de maturité
au cours des cinq dernières années, et ce n’est certainement pas
pour le mieux. Ses ballades folks au piano et ses pièces pop adultes
mid-tempo s’avèrent de plus en plus ennuyantes plus l’album
progresse. La plupart des pièces contrastent avec la personnalité
extravagante de P!nk qui ressortait à travers ses meilleurs
enregistrements. Sur Beautiful Trauma, l’atmosphère est non
seulement plus sobre, mais elle ne possède plus rien de ce qui
attirait l’attention sur la chanteuse par le passé. Bonne chance
pour pouvoir vous rendre au bout de cette proposition douteuse!
(chronique principale de novembre 2017)
Vidéoclip :
« What About Us » |
½
|
La chanteuse du Kentucky présente son premier
album, à saveur country pop. Ses influences country sont évidentes
alors qu’elle pige constamment dans une musique country plus
classique pour la mettre au goût du jour et en faire une musique
contemporaine. Elle y ajoute en plus une bonne dose de sa
personnalité lumineuse qui l’oriente vers des mélodies pop
mémorables. Carly Pearce a coécrit plus de la moitié des chansons du
disque et elle y a assurément laissé sa trace. Every Little Thing
s’avère grandement réussi pour cette chanteuse de 27 ans qui a déjà
passablement de métier derrière elle. Voici donc un album agréable,
tant dans les moments énergiques que dans les ballades mettant sa
voix en valeur. (découverte du mois de novembre 2017)
Vidéoclip :
« Every Little Thing » |
Big Machine /
Universal
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Amir –
Addictions
Le chanteur pop français est de retour avec un
nouvel album, Addictions. Amir Haddad y propose encore
une fois un ensemble de chansons pop entraînantes aux mélodies
inoubliables, un assemblage de hits quoi! On peut y entendre
notamment les succès « États d’amour » et « No Vacancy » (avec
OneRepublic). Mais plusieurs des autres titres possèdent aussi
tout ce qu’il faut pour envahir les radios. Avec Addictions,
Amir est certainement en train de devenir l’un des plus grands
chanteurs pop de sa génération. Amir sera en spectacle à
l’Olympia de Montréal le 27 novembre.
(novembre 2017)
Vidéoclip :
« États d’amour » |
Sash /
Warner
|
Après avoir remporté les grands honneurs lors de
la plus récente édition de La Voix, Ludovick Bourgeois nous
arrive maintenant avec un tout premier album éponyme. En fait, il
s’agit pour lui d’un premier album solo alors qu’il a enregistré un
disque avec son père, Patrick Bourgeois (Les BB), il y
a deux ans. Ludovick présente 12 chansons originales en français,
dont le premier extrait, « Desert Song », qu’il a écrit en compagnie
de Fred St-Gelais. Ce dernier assure aussi la réalisation
avec Patrick. Il en résulte un disque pop énergique qui reflète
complètement la personnalité joyeuse et positive de Ludovick. Sa
voix n’est pas sans nous rappeler celle de son père à ses débuts,
mais le fils réussit à établir rapidement son style et à imposer son
prénom.
(novembre 2017) |
Productions J
|
Sur son nouvel album, Philippe Brach ajoute des
orchestrations à son style folk dépouillé, grâce à la participation
de l’Orchestre symphonique de l’agora. C’est d’ailleurs cet
orchestre qui ouvre l’album avec la très belle pièce titre
instrumentale. Un boîtier original pour le CD ajoute ce petit plus
au disque pour le rendre plus intéressant qu’en version numérique.
Il contient entre autres le livret intitulé Lettres du Frère
Hurlant qui juxtapose les chansons de Brach au récit glacial de
Julien Lavoie. D’ailleurs plusieurs textes de Brach
présentent un monde qui est loin d’être reluisant, presque
apocalyptique avec des titres comme « La fin du monde »,
« Pakistan » et « La guerre (expliquée aux adultes) ». Même « Joyeux
anniversaire » en conclusion du CD n’a rien de bien réjouissant.
Même s’il contient plusieurs chansons franchement déprimantes, Le
silence des troupeaux présente de bons moments, et de toute
façon il ne franchit même pas les 30 minutes.
(novembre 2017) |
Spectra
½
|
Maintenant âgé de 70 ans, le chanteur français
Julien Clerc revient avec un nouvel album intitulé À nos amours.
Réalisé par Calogero, le disque de 13 titres contient les
premiers extraits « Je t’aime etc. » et « La mère évanouie ». On y
trouve aussi les efficaces « Aimé » (pour Aimé Césaire,
écrivain et politicien français décédé en 2008), « La Plata », ainsi
que la chanson-titre. Julien Clerc demeure fidèle à lui-même sur ce
nouvel enregistrement qui ne devrait surprendre personne et plaire à
ses nombreux fans.
(novembre 2017)
Vidéoclip :
« Je t’aime etc. » |
Si on chantait /
Parlophone
/
Warner
|
Columbine –
Enfants terribles
Le duo français Columbine est composé de Foda
C et Lujipeka qui sont à la tête d’un collectif de la
banlieue de Rennes. Ils proposent un son hip hop grandement
mélodique et enrobé de très beaux arrangements, qui créent une
atmosphère très agréable. Leurs thèmes tournent beaucoup autour de
l’adolescence, de ses obsessions et de ses malaises. Ils tentent
aussi de se faire une certaine idée du monde de demain, une grande
préoccupation pour leur jeune auditoire. Enfants terribles
est un disque bien plaisant à écouter pour tout amateur de hip hop
français.
(novembre 2017) |
Initial Artist
Services
/
SIX
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Jean-Marc Couture a produit lui-même ce deuxième
album, qui a été réalisé par Carl Bastien. L’ex-académicien
propose toujours une musique rock à tendances blues et pop. Par
contre, il semble plus à l’aise que jamais dans ce style parfait
pour sa voix. Entouré de musiciens chevronnés, Couture peut aussi
compter sur la voix envoûtante de Marie-Christine Depestre.
L’album s’ouvre avec le premier extrait radio, « Lentement », et
plusieurs autres titres possèdent aussi un grand potentiel
commercial, comme par exemple « Y faut que je bouge » et « C’est
toute une dame ». Jean-Marc Couture nous offre un court album de 10
titres qui devrait plaire à ses fans.
(novembre 2017) |
JMC
|
Le trio traditionnel québécois est de retour avec
son quatrième album. On y découvre un nouveau membre en David
Boulanger (violon, voix), qui se joint à Éric Beaudry
(voix, bouzouki, guitare) et Pierre-Luc Dupuis (accordéon,
harmonica, guimbarde, voix). Sur Consolez-vous, De Temps
Antan explorent de nouvelles sonorités en exploitant au maximum
leurs instruments tout en plaçant les voix à l’avant-plan. Le trio
s’entoure de collaborateurs renommés, notamment Éloi Painchaud,
André Marchand, Mélissa Lavergne, Jean-François
Lemieux et Debbie Lynch-White. Avec Consolez-vous,
De Temps Antan nous offrent leur album le plus accompli à ce jour.
Après avoir remporté un Félix en 2014, parions qu’ils seront à
nouveau favoris en 2018 pour l’album traditionnel de l’année.
(novembre 2017) |
L-A be /
SIX
½
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La Famille Ouellette est composée de six frères.
Ils ont remporté la 20e édition des Francouvertes et présentent
maintenant leur premier album après un an de travail. Ils proposent
une musique pop d’une grande richesse avec des arrangements
complexes, des atmosphères envoûtantes et des rythmes variés. On y
ajoute des harmonies vocales incomparables et des cuivres pour se
retrouver avec une musique à la fois touffue et grandement
originale. On retrouve quelques collaborateurs saupoudrés tout au
long du disque, notamment Greg Beaudin (Dead Obies) et
Jason Bajada. Avec Deluxe, c’est un premier album
mature et moderne que nous propose la Famille Ouellette, un disque
d’une grande solidité.
(novembre 2017) |
St-Laurent
½
|
L’ex-chanteur d’Oasis et le plus jeune des
frères Gallagher nous arrive avec un premier album solo, après avoir
tenté sa chance avec Beady Eye, pratiquement calqué sur le
groupe qui l’a rendu célèbre, son frère en moins. Cette fois, c’est
seul qu’il se lance dans une nouvelle aventure, même si l’ombre
d’Oasis plane toujours au-dessus de lui. Plusieurs pièces de As
You Were présentent en effet des similarités avec des chansons
d’Oasis, déjà largement inspirées de l’œuvre des Beatles.
Même si musicalement l’album s’avère plutôt rétro, son son demeure
bien ancré dans le 21e siècle avec quelques boucles rythmiques et
autres manipulations numériques. On reconnaît rapidement le chanteur
tant apprécié dans les années 1990, avec tout son charisme, mais il
ajoute de l’envergure à ses interprétations, semblant chanter mieux
que jamais. Il présente donc un très bon album, énergique et
divertissant.
(novembre 2017) |
Warner
½
|
Ryan Kennedy s’est fait remarquer lors de la
quatrième édition de La Voix où il a atteint la demi-finale
dans l’équipe de Pierre Lapointe. Celui qui est originaire
des Laurentides présente aujourd’hui son deuxième album,
majoritairement en anglais. Il n’y a que les succès « Soul Digger »
(« Je cours toujours »), « Honest Song » et « Morin Heights » que
l’on peut entendre aussi en français à la fin du CD. Kennedy propose
une musique folk à forte tendance pop grâce à des mélodies très
accrocheuses. Il livre ses chansons avec beaucoup de charisme et une
voix unique, qui rappelle quelque peu Neil Young,
certainement une influence pour lui. Avec Love is Gold, Ryan
Kennedy nous offre un album solide qui plaira assurément à un vaste
auditoire. Très agréable!
(novembre 2017)
Vidéoclip :
« Honest Song » |
Go-Musique
½
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La Jarry est un groupe de rock français qui s’est
formé au tournant du millénaire. Après quatre albums, ils reviennent
avec ce mini-album qui présente un retour aux sources du rock pur.
Propulsé par la chanson-titre, le disque contient cinq titres qui
s’enchaînent à merveille. Seul point négatif : on en voudrait plus!
Avec à peine plus de 16 minutes de musique, c’est beaucoup trop peu
pour se faire une véritable opinion de ce groupe solide, mais
quelque peu convenu. La Jarry a fait fureur au Québec ces dernières
années avec notamment des présences remarquées au Festival d’été de
Québec, aux Francofolies de Montréal et à la Fête du Lac des nations
de Sherbrooke. (novembre
2017) |
Jamie /
SIX
|
Sur son nouvel album, Pierre Lapointe propose une
fusion entre chanson française, musique contemporaine et musique
orchestrale. Il peut en effet compter sur l’ensemble de cordes de l’Orchestre
symphonique de Montréal dirigé par Simon Leclerc, ce qui
ajoute une richesse grandiose à ses chansons toutes simples.
Lapointe jette un regard lucide sur l’amour à l’époque du numérique
et de l’importance de l’image. On y retrouve des textes crus et
critiques de l’être humain (« Qu’il est honteux d’être humain »,
« Sais-tu vraiment qui tu es »), mais aussi qui présentent un
soupçon d’espoir (« Le retour d’un amour », « Prince charmant »,
« Une lettre »). Enregistré à Montréal et mixé à Paris, l’album a
été réalisé en collaboration avec David François Moreau, un
musicien, compositeur et arrangeur français, qui signe en plus
quatre musiques. Ont aussi collaboré à la composition Félix
Dyotte (« Zopiclone ») et Daniel Bélanger (« Une
lettre »). La science du cœur est un album-concept qui
s’écoute sans interruption, un album d’avant-garde qui s’inspire
aussi de la musique classique, tout en intégrant d’excellentes
mélodies pop. Un très bon disque pour Pierre Lapointe encore une
fois!
(novembre 2017) |
Audiogram
½
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Après sa présence à la finale de La Voix
en 2015 et un premier album en français, Rosa est de retour avec un
premier enregistrement en anglais. Il s’agit d’un mini-album de cinq
titres résolument rock, sur lequel elle revient à ses influences
premières. Elle part ainsi à la conquête de nouveaux marchés comme
les États-Unis, qu’elle a déjà explorés grâce à une tournée au sein
du Trans-Siberian Orchestra. En plus des quatre chansons
énergiques et de la ballade « He Loves Me » qui mettent parfaitement
en valeur la voix puissante de Rosa, on peut entendre en boni une
nouvelle pièce en français, « Laisse-moi partir ». Avec Free,
Rosa Laricchiuta s’ouvrira assurément de nouvelles portes, elle qui
possède un talent vocal brut.
(novembre 2017) |
PUR
½
|
Le groupe de Toronto est de retour sur disque
avec If I Had the Strength, après une tournée d’un an qui les
a menés aux quatre coins du monde. Le Lemon Bucket Orkestra puise à
nouveau son inspiration dans les traditions folks d’Europe de l’Est.
Par contre, cet album se présente beaucoup plus comme un tout, avec
une solide ligne narrative, plutôt qu’un regroupement de chansons
individuelles. On y traite du fait de revenir à la maison et de
n’être plus tout à fait les mêmes, ce qui est possiblement ce que
ressentait le leader du groupe, Mark Marczyk, à son retour de
tournée. Le groupe propose encore une fois un album grandement
énergique, qui sera très agréable à découvrir en spectacle.
(novembre 2017) |
Outside
|
Après quelques années de vache maigre, il semble
bien que Marilyn Manson ait retrouvé sa créativité ces dernières
années avec des albums de plus en plus solides. Il poursuit dans
cette direction avec Heaven Upside Down, son 10e
enregistrement en carrière. On y retrouve à nouveau les éléments
bluesy de
The Pale Emperor habilement mélangés avec le son
industriel qui a fait ses belles années et sa renommée. Quelques
titres s’avèrent particulièrement accrocheurs, comme « Kill4Me » et
« Jesus Crisis ». Manson et Tyler Bates nous offrent
plusieurs pièces franchement agressives, voire même inquiétantes
(« Revelation #12 », « We Know Where You Fucking Live »), mais elles
sont faites sur mesure pour Marilyn Manson. On retrouve donc un
Marilyn Manson à son meilleur, avec une musique qui pourrait servir
de bande originale de tout film d’horreur. Oreilles sensibles,
s’abstenir!
(novembre 2017) |
Concord /
Universal
½
|
Après un mini-album l’an passé, Andréanne Martin
présente son tout premier album complet. Elle s’est d’abord
démarquée lors de la première édition de La Voix (dans
l’équipe d’Ariane Moffatt), avant d’apparaître dans les
émissions Faites comme chez vous (Coup de cœur du public)
et Belle et Bum. Andréanne propose un style soul aux
inspirations pop et rock. Les cuivres occupent une place
prépondérante et l’aident à établir rapidement son propre style hors
des sentiers battus. Déjà le premier extrait, la chanson-titre,
réussit à tirer son épingle du jeu dans les radios. À noter aussi sa
reprise unique du classique « Tout écartillé » de Robert
Charlebois. Andréanne a su s’entourer de gens de renom,
notamment Pierre Huet (Beau Dommage, Paul Piché,
Offenbach) qui signe les textes de « Jack l’éventreur ». Elle
a pu en plus perfectionner son art lors d’une rencontre d’écriture
avec Francis Cabrel. C’est un premier disque extrêmement
réussi que nous propose Andréanne Martin.
(novembre 2017) |
PUR
½
|
Après presque 10 ans d’activité, Jessica Lea
Mayfield semble avoir atteint le sommet de sa carrière avec ce
quatrième album. Son style est mieux défini que jamais alors qu’elle
propose un son indie rock avec un chant doux et nostalgique. Les
guitares grinçantes viennent ajouter du piquant à l’ensemble en
plusieurs occasions, dont la pièce d’ouverture, « Wish You Could See
Me Now ». Réalisé par John Agnello (Sonic Youth,
The Hold Steady), Sorry is Gone présente de bien bons
moments, même s’il a été écrit dans un contexte de séparation pour
Jessica. Contexte personnel mais aussi professionnel puisque son
ex-mari, Jesse Newport, a aussi réalisé son disque précédent,
Make My Head Sing… Beaucoup de fuzz et d’écho créent une
atmosphère bien particulière sur cet album autour de la voix de
Jessica. Définitivement son meilleur enregistrement à ce jour!
(novembre 2017) |
ATO
½
|
Héra Ménard est une jeune auteure-compositrice et
interprète qui présente son tout premier album, enregistré dans les
nouveaux studios de l’Université Laval à Québec. Elle propose un
savant mélange de country et de pop, alors qu’elle semble avoir des
influences assez diverses, quelque part entre Sheryl Crow,
Shania Twain et Ray Lamontagne. Elle explore même le
bluegrass sur « Les jours heureux (Inspiration) ». Parmi les 13
titres, on en retrouve quelques-uns en anglais, dont sa version bien
personnelle de « Knocking on Heaven’s Door » de Bob Dylan qui
conclut le disque. Voici un album très intéressant, avec de bien
bonnes chansons.
(novembre 2017) |
Passeport
½
|
Celle que l’on surnomme la « Canada’s Sweetheart
of Swing » va encore un peu plus loin dans son exploration des
standards jazz des années 1920, 30 et 40 avec ce nouvel album de
sept titres. Hot Three a été enregistré au studio
Twerk-O-Phonic Sound de la Nouvelles-Orléans sur une acétate 78
tours via une table portative Presto. Aucune erreur était possible
et il fallait éviter toute vibration, l’aiguille risquant de gâcher
une prise. Avec son trio de musiciens, on peut dire qu’Alex Pangman
a vraiment su se transporter dans les années 1930 et ressentir ce
que les musiciens de l’époque devaient ressentir, eux qui devaient
toujours être nerveux de tout gâcher avant la fin de la séance
d’enregistrement. Aussi, avec ce type d’enregistrement, aucune
post-production ou ajout d’effet était possible. Donc, même sur CD,
ce qu’on entend provient directement du travail effectué en studio,
en mono bien entendu. Le choix de chansons représente aussi très
bien l’époque avec des standards de cette période. Évidemment, avec
à peine 20 minutes, c’est un peu court pour un album, mais ça
représente bien les limites de l’époque. Même par chanson, ils
étaient limités à 3 minutes 15. Pour les nostalgiques d’une époque
révolue depuis longtemps, voici ce qu’il vous faut pour vous
replonger presque un siècle derrière.
(novembre 2017) |
Justin Time /
SIX
|
Sur ce premier enregistrement, Lydia Persaud
présente un style folk unique au ukulélé, avec une voix plutôt soul.
L’artiste de Toronto a su s’entourer de musiciens de grand talent,
dont Robbie Grunwald (claviers, basse et guitare) qui assure
en plus la réalisation. Low Light est malheureusement un
mini-album de quatre pièces seulement (moins de 14 minutes), mais il
se présentera comme une excellente carte de visite pour cette
artiste au talent illimité qu’il faudra surveiller de près.
(novembre 2017) |
½
|
Depuis quelques années, l’ex-chanteur de Led
Zeppelin semble plus inspiré que jamais, en plus de n’avoir rien
perdu de sa voix puissante. Robert Plant remet ça avec Carry Fire
qui semble vouloir nous hypnotiser dès la pièce d’ouverture, « The
May Queen ». On y retrouve un son qui peut rappeler Led Zeppelin à
l’époque de « Stairway to Heaven », tout en conservant la
personnalité unique que Plant a su acquérir au cours de sa longue
carrière solo de 35 ans. On peut en effet entendre tout au long de
cet album de fortes inspirations folks anglaises, qui l’ont placé
dans une case à part ces dernières années. Son mélange folk et rock
avec des traces moyen-orientales s’en trouve à nouveau
particulièrement réussi et il est bien difficile de ne pas demeurer
accroché jusqu’à la fin des 11 pièces. La présence encore une fois
des Sensational Space Shifters y est possiblement pour
quelque chose. À noter sa reprise d’une vieille chanson obscure de
1958 de Ersel Hickey, « Bluebirds Over the Mountains », qui
prend toute sa forme ici, comme si elle venait de la main même de
Plant. Carry Fire s’avère être un album complet, sans
véritables faiblesses.
(novembre 2017) |
Nonesuch
/
Warner
½
|
Le groupe français qui s’exprime en anglais est
de retour avec son sixième album, après un mini-album amuse-gueule
plus tôt cette année (ApeTizer).
Plus que jamais Shaka Ponk fusionne les genres, alors que l’on
retrouve toujours cet habile mélange entre rock énergique (« Gung
Ho », « Fear Ya ») et électro-pop (« Faking Love »). Le groupe
pousse même en direction du métal sur « Wataman » et il marie rock
et funk sur « Rusty Fonky ». Sur « Slam & Slam’Ed », c’est le rap
qui est à l’honneur avec la collaboration d’Edouard Baer.
Puis, le groupe nous offre sa première ballade avec « Mysterious
Ways ». Malgré ses explorations diverses, Shaka Ponk conserve ses
mélodies mémorables et ses rythmes très entraînants. Mais surtout,
le groupe demeure bien de son époque, tant musicalement qu’au niveau
des textes. C’est un disque qui s’avère encore une fois vraiment
divertissant sur toute sa longueur, malgré près d’une heure de
musique. Avec The EVOL, Shaka Ponk présentent assurément leur
album le plus abouti à ce jour, un album complet et riche.
(novembre 2017)
Vidéoclips :
« Gung Ho »
-
« Mysterious Ways »
-
« Wrong Side » |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Le pianiste parisien s’entoure ici de nombreux
artistes de renom pour rendre hommage à Barbara, cette grande dame
de la chanson française décédée il y a 20 ans. Alexandre Tharaud est
accompagné de Dominique A, Vanessa Paradis,
Jean-Louis Aubert, Radio Elvis, Bénabar, Jane
Birkin, Albin de la Simone, Rokia Traoré,
Juliette Binoche et plusieurs autres. En fait, ce sont 15
chansons de Barbara qui sont présentées, en plus de « Pierre » qu’on
retrouve en prélude et en postlude. Certains seront tristes de ne
pas entendre « L’aigle noir », mais la plupart de ses plus grandes
chansons s’ajoutent à des pièces moins diffusées sur ce très bel
hommage piano-voix. Un deuxième CD, intitulé Écho, propose
des textes sans musiques et des musiques sans textes, comme une fin
de soirée en toute simplicité. Voici donc un très bel album qui
permet de redécouvrir une partie de l’œuvre de Barbara.
(novembre 2017) |
Erato /
Warner
Classics
/
SIX
½
|
Avec son deuxième album, Subduction, la
pianiste et compositrice Julie Thériault nous offre des pièces
instrumentales envoûtantes, très cinématographiques. Elle qui est
aussi peintre, elle signe la toile que l’on retrouve sur la
pochette. Le mot « subduction » se définit en océanographie comme un
mouvement lent, mais irréversible. C’est un peu l’impression que
nous donne l’album avec des pièces lentes, un mélange d’ombre et de
lumière, qui nous amènent dans un long voyage. On voit pratiquement
des images défiler devant nous. Un chœur de 20 voix masculines
s’ajoute à plusieurs pièces, ainsi que l’ensemble de cordes de l’Orchestre
symphonique de Bratislava. On peut aussi entendre la violoniste
d’origine arménienne Nuné Melik qui vient enrichir « Etna »
et « Vlast » de son violon Landolfi 1750. C’est Michel Bélanger
qui a assuré la direction artistique de Subduction, réalisé
et mixé par Julie Thériault (qui signe aussi les arrangements) et
Claude Champagne. Voici un très beau disque pour une atmosphère
agréable et détendue.
(novembre 2017) |
Audiogram
½
|
Après le folk de son album éponyme en 2011 et la
pop d’À
la manière des anges en 2014, Mara Tremblay revient avec un
album plus rock avec Cassiopée, son septième disque en
carrière. Par contre, on y trouve encore quelques envolées pop
aériennes toutes en douceur. Mara s’est impliquée à toutes les
étapes de la production de Cassiopée, même au design de la
pochette. Elle est tout de même entourée de fidèles collaborateurs,
comme son fils Victor Tremblay-Desrosiers à la batterie et
François Sunny Duval à la guitare, sans oublier Benoît
Bouchard à la console et au mixage. Véritable histoire de
famille, « Entre toi et moi » a été écrite par son fils, Édouard
Tremblay-Grenier, qui la chante avec sa mère. Il a aussi coécrit
« Avec le soleil » avec Mara, et il y participe à la guitare.
L’amour, l’amitié et la passion demeurent au cœur des thèmes abordés
par Mara, qui les livre toujours avec autant d’authenticité et de
sincérité. C’est encore une fois un excellent disque que nous
propose Mara Tremblay, un album très agréable à écouter sur toute sa
longueur.
(novembre 2017) |
Audiogram
½
|
Il y a déjà 15 ans que le groupe indie rock a été
formé à Cleveland, Ohio, avant de se relocaliser à Richmond,
Virginie. J. Roddy Walston and the Business présentent aujourd’hui
leur quatrième album. Ils proposent une fusion entre rock alternatif
contemporain, rock classique et rock sudiste. Leurs mélodies
accrocheuses les rendent aussi grandement accessibles à un auditoire
plus amateur de pop. Ils nous accrochent littéralement dès
l’ouverture du CD avec les incontournables « You Know Me Better » et
« Blade of Truth », en plus des excellentes « The Wanting » et « Bad
Habits » un peu plus tard. Même si l’album s’avère quelque peu
inégal, il présente suffisamment de pièces entraînantes pour
conserver notre intérêt.
(novembre 2017) |
ATO
|
Weezer –
Pacific Daydream
Après le solide
White Album l’an passé, Weezer prend un nouveau virage avec
Pacific Daydream. D’abord clairement influencé par sa
Californie natale, avec des titres comme « Beach Boys » et « Feels
Like Summer », le groupe propose en plus des chansons littéralement
pop qui laissent de côté les guitares abrasives pour affronter les
Maroon 5 et autres boys bands contemporains. Ils
ajoutent même des rythmes et autres éléments électroniques, une
première pour Weezer. Les mélodies pop se veulent peut-être un
hommage aux Beach Boys, mais c’est raté… Non seulement le
groupe ne rejoindra pas l’auditoire de ces légendes, mais il manque
en plus de la fraîcheur pour exciter la nouvelle génération
d’auditeurs. Une surproduction enveloppe le tout dans un beau petit
disque bien propret qui s’adresse à qui finalement? Personne!
(novembre 2017) |
|
The White Buffalo, c’est le projet de Jake
Smith, un Californien né en Oregon qui a commencé à jouer de la
musique à seulement 19 ans. Il propose un mélange de folk, de rock
et de country, avec une forte tendance sudiste. Darkest Darks,
Lightest Lights est son cinquième album et il poursuit dans la
même direction avec plusieurs chansons solides interprétées de sa
voix grave et profonde. The White Buffalo s’est déjà fait remarquer
par sa musique dans différents films et émissions de télévision,
mais avec cet album, il pourrait fort bien attirer l’attention d’un
plus large auditoire.
(novembre 2017) |
Unison
|
octobre :
|
Jack Johnson –
All the Light Above it Too
Pour son premier album en quatre ans, l’Hawaïen
Jack Johnson propose 10 chansons légères et ensoleillées, des
chansons complètement dépouillées prenant des allures de musique
folk en plusieurs occasions. Ses mélodies pop demeurent tout de même
à l’avant-plan pour une musique grandement accessible et tellement
plaisante à fredonner à l’infini. Quelques titres bénéficient
d’arrangements plus complets, comme « Big Sur » par exemple qui ne
manque pas d’attirer notre attention au beau milieu de cet ensemble
tout en simplicité. Avec ce septième album, Johnson nous offre un
album tout simple c’est vrai, mais oh combien lumineux et agréable à
écouter jusqu’au bout! On se retrouve presque malgré nous sur une
plage d’Hawaï à nous laisser bercer par les vagues en bruit de fond
à la musique captivante de Jack Johnson.
(chronique principale d'octobre 2017) |
Brushfire
/
Island /
Republic
/
Universal
½
|
Après avoir formé plusieurs groupes,
l’auteur-compositeur et interprète londonien Jack Cooper présente
son tout premier album solo. Il y propose un son indie plutôt doux
qui fait une introspection sur sa jeunesse. Complètement enregistré
et réalisé seul à la maison, Sandgrown est rempli de
mélancolie. Les mélodies s’avèrent inoubliables et son jeu de
guitare appuie magnifiquement sa voix douce et intimiste. On compte
deux instrumentaux très agréables, même si on y regrette sa voix.
Avec seulement neuf titres totalisant à peine 30 minutes, le
principal défaut de l’album est qu’il est beaucoup trop court. Il
faut donc le rejouer en boucles!
(découverte du mois d'octobre 2017) |
Trouble in Mind
½
|
Alvvays –
Antisocialites
Après un premier album éponyme acclamé de la
critique en 2014, le groupe indie rock de Toronto est de retour avec
Antisocialites. Les attentes étaient grandes, mais le groupe
réussit à ramener le même son indie pop passablement bruyant, un
mélange entre new wave et pop punk, avec un niveau de confiance
encore plus élevé. Il en résulte d’excellentes chansons empreintes
de romantisme et d’émotivité, sur un court disque de moins de 33
minutes. Les arrangements sont de plus grande envergure, plus
complets que sur leur CD précédent. Antisocialites est un
album extrêmement solide qui ne comporte que peu de faiblesses en
plus de compter plusieurs chansons mémorables (« In Undertow »,
« Dreams Tonite », « Plimsoll Punks », « Lollipop (Ode to Jim) »).
(octobre 2017) |
Polyvinyl
½
|
Jake Bugg –
Hearts That Strain
Sur Hearts That Strain, le chanteur
britannique laisse tomber les éléments d’électronique de son disque
précédent pour plutôt se concentrer sur un style folk rock inspiré
des années 1960 et 1970. Même s’il présente une musique qui semble
provenir d’une autre époque, elle va beaucoup mieux à Jake Bugg que
tout ce qu’il a pu produire précédemment. En fait, c’est comme s’il
venait de vraiment découvrir sa personnalité musicale. Le
réalisateur Dan Auerbach y est peut-être pour quelque chose
puisqu’il l’a invité à Nashville pour enregistrer ce disque unique
de seulement 36 minutes. La voix de Bugg peut parfois agacer, mais
musicalement, il s’agit de son meilleur album à ce jour et de loin,
alors que l’on s’y plaît jusqu’à la fin. À noter la présence
remarquée d’une chanteuse invitée, Noah Cyrus (la jeune sœur
de Miley) qui prête sa voix à la magnifique « Waiting ».
(octobre 2017) |
Virgin EMI /
Universal
½
|
Annie Comtois a obtenu un succès planétaire avec
« Mes souliers » et a présenté plus de 300 spectacles en Amérique du
Nord. Elle lance maintenant un troisième enregistrement, un
mini-album de six titres. Avec Les escales,
l’auteure-compositrice et interprète québécoise nous fait voyager à
travers différentes aventures de la vie, toujours avec le sourire.
Elle propose un mélange de folk rock, de soul, de pop et de chanson
française, un ensemble qui se solidifie autour de sa voix
ensoleillée. Un très bon exemple est son premier extrait, « Tes
lunettes roses », ainsi que la pièce qui conclut le disque, « Carte
postale ».
(octobre 2017)
Vidéoclip :
« Tes lunettes roses » |
Delaniche
|
Sylvie DesGroseilliers a commencé sa carrière de
chanteuse sur le tard, mais elle s’est bien reprise depuis avec
trois albums, des présences à Belle et Bum et à La Voix,
ainsi que plusieurs revues musicales. Sur Women of Soul,
disponible en format numérique, elle rend hommage à plusieurs
chanteuses noires comme Etta James, Aretha Franklin,
Patti Labelle, Tina Turner, Donna Summer et
Whitney Houston. En boni, elle interprète une chanson originale,
« Laisse-toi aller », en plus de reprendre le classique de George
Thurston (Boule Noire), « Aimer d’amour », qu’elle a si
souvent interprété avec son style unique. La voix soul de Sylvie se
trouve dans une classe à part pour nous faire redécouvrir à sa façon
de si grandes chansons. En plus, elle nous en offre pour notre
argent avec plus de 77 minutes de musique. Et avec une tournée pour
accompagner l’album qui débarquera à Montréal le 8 novembre à la
Maison de la culture Maisonneuve, quelle belle façon de se préparer
à souligner 20 ans de carrière en 2018!
(octobre 2017) |
PUR
½
|
Avec Politesses, Félix Dyotte propose un
deuxième album léger qui favorise l’abandon et nous fait rêver de
voyages. À ses fidèles musiciens s’ajoutent des collaboratrices de
renom comme Evelyne Brochu pour « Je cours » et Béatrice
Martin (Cœur de Pirate) pour « Croix ». On peut aussi
entendre Philémon Cimon dans « Pour ce que valent tes
larmes ». La direction des cordes a encore une fois été confiée à
Philippe Brault, qui réussit à apporter une magie à cette
musique douce et réconfortante intégrant aussi de l’électro.
Politesses contient 13 titres qui s’enchaînent à merveille.
(octobre 2017) |
Coyote
½
|
Sur leur neuvième album, les Foo Fighters
prennent un certain virage musical alors qu’ils s’orientent un peu
plus vers le rock progressif, plutôt que l’alternatif et le
post-grunge qui les caractérisait jusque-là. Les guitares demeurent
toujours aussi grinçantes, mais dans des chansons qui évoluent
constamment, tant dans le rythme que dans l’atmosphère. Il est clair
que Dave Grohl s’inspire ici de Josh Homme et
Queens of the Stone Age. Les éléments occasionnels de hardcore
sont intéressants, mais l’ensemble s’avère plutôt déstabilisant et
difficile à suivre. Il y a bien un côté rafraîchissant à cette
évolution pour le groupe de Seattle, mais les fans auront peut-être
de la difficulté à adhérer à cette nouvelle direction musicale.
(octobre 2017) |
RCA /
Sony
|
Le Montréalais Lewis Furey est surtout connu pour
avoir composé de la musique pour les films et les albums de son
épouse, l’actrice et chanteuse Carole Laure. Quant à
Johannes Brahms (1833-1897), il est surtout reconnu pour ses
symphonies, ses concertos, sa musique de chambre et ses nombreuses
œuvres pour piano. Par contre, il a aussi écrit près de 200 chansons
(lieder) parues dans 33 recueils. Sur cet album, Lewis Furey
rend hommage aux lieder de Brahms en en adaptant 17 en
anglais et en les interprétant en version piano-voix, soit dans la
plus pure tradition allemande. On peut en reconnaître quelques-unes,
dont la plus célèbre, la berceuse « Lullaby & Goodnight ».
(octobre 2017) |
ATMA
|
Le duo formé du couple Jacques Dion et
Geneviève Garceau avait été absent depuis 14 ans. Les voici de
retour avec un premier album et un nouveau spectacle. Nouveau
départ contient 10 chansons country à tendance folk, pop et même
rock sur la pièce d’ouverture, « Une bonne journée ». Jacques Dion
joue de la guitare, écrit et compose depuis toujours. Il est surtout
connu pour avoir signé le classique « Ce n’était qu’un rêve »
popularisé par sa sœur Céline. On retrouve d’ailleurs leur
propre version de la chanson en conclusion du disque. Avec cet
album, le duo Jacques & Geneviève trouvera sûrement sa place à
l’avant-scène.
(octobre 2017) |
Baraka
|
Jamil – Toutes les libertés, volume un – Chansons autorisées
Jamil revient de loin, mais il est de retour sur
disque avec rien de moins que le premier volume d’une trilogie. Sur
Chansons autorisées, il propose huit chansons hors normes
pour un total de moins de 33 minutes. Cet amoureux des mots
s’entoure de chanteuses et mélodistes hors-pair alors que Lynda
Thalie prête sa voix à « Gens du naufrage » et qu’Amélie
Veille signe la musique de « Sur ton bord de mer » et la chante
en duo avec Jamil. Valérie Lahaie signe aussi la mélodie de
« J’aime les mots ». Chansons autorisées se présente
principalement comme une introduction à la trilogie alors qu’il
semble incomplet en soi.
(octobre 2017) |
Leïla
|
Le charismatique chanteur country américain nous
revient avec son deuxième album, intitulé Everybody. Chris
Janson présente un son country contemporain à forte tendance pop
grâce à des mélodies inoubliables et des rythmes entraînants. La
production est de qualité avec des arrangements de grande envergure
qui donnent un côté beaucoup plus urbain que rural à sa musique
country. On pourrait même dire que le disque est parfois surproduit
et qu’on aurait peut-être préféré un son un peu plus sale, plus
écorché. Janson propose clairement une musique pour les radios et
les spectacles à grand déploiement dans les arénas. L’ensemble
s’avère ensoleillé et divertissant, ce qui devrait satisfaire une
bonne part de l’auditoire amateur de country contemporain.
(octobre 2017) |
Warner
|
Wyclef Jean –
Carnival III: The Fall and Rise of a Refugee
Bizarrement, après nous avoir offert le
mini-album
J’ouvert plus tôt cette année, qui totalisait près de 48
minutes dans sa version de luxe, Wyclef Jean nous arrive avec son
premier album complet en 10 ans qui n’atteint même pas les 43
minutes. Carnival III est lancé 20 ans après
The Carnival, son premier album solo après s’être fait
découvrir au sein des Fugees. Il s’agit d’un album habituel
pour Jean, sans grandes surprises. Rempli de positivisme, il
représente au moins une bouffée de fraîcheur en ce sens. Par contre,
il s’avère musicalement sans grand intérêt avec des morceaux qui
manquent cruellement de personnalité. Encore une fois, il fusionne
habilement les genres, avec des rythmes du monde, du soul, du hip
hop et bien sûr du R&B. Mais, rien ne réussit à véritablement se
démarquer du lot, étonnamment sans saveur. Carnival III
compte bon nombre de collaborateurs, mais qui n’ajoutent rien de
plus à l’ensemble, même Emeli Sandé. Finalement, malgré ses
défauts et incohérences, on peut conclure que
J’ouvert proposait un ensemble plus intéressant, surtout
avec sa reprise de « Ne me quitte pas » de Jacques Brel.
(octobre 2017) |
Heads /
Sony
½
|
Kaïn – Welcome bonheur
Après l’album
Pleurer pour rire en 2013, le populaire groupe québécois est
de retour avec Welcome bonheur, son sixième opus en 17 ans de
carrière. Dès l’écoute de la chanson-titre, on sent un désir
d’explorer de nouveaux territoires avec un rock ‘n’ roll efficace.
Kaïn remet ça avec le dynamique succès « Comme un bum ». Par contre,
on retrouve toujours plusieurs titres dans leur style unique de folk
contemporain. On sent une certaine maturité s’installer, comme si le
groupe réalisait que les années passent et qu’il faut profiter de la
vie. C’est donc un album extrêmement positif que nous proposent
Steve Veilleux et sa bande, un disque agréable à écouter
jusqu’au bout et qui plaira assurément à leurs nombreux fans.
(octobre 2017)
Vidéoclip :
« Comme un bum » |
Musicor
½
|
Originaire d’Ottawa et maintenant établie à
Paris, Kyrie Kristmanson est une artiste à part entière, dans le
plus pur sens du terme. De sa voix envoûtante, elle nous propose une
musique folk aux influences moyenâgeuses. Elle est en plus
accompagnée ici du Quatuor Noce, une jeune formation française
classique qui aime l’expérimentation. Sur cet album de 10 titres,
Kyrie propose un voyage dans un autre monde et une autre époque.
Plutôt difficile d’accès, tant pour les amateurs de folk que de
classique, Modern Ruin est un album à découvrir lentement,
avec une grande ouverture.
(octobre 2017) |
Naïve /
SIX
|
L’auteure-compositrice et interprète française en
a fait du chemin depuis sa victoire il y a 15 ans lors de la
deuxième édition de Star Academy en France. Nolwenn Leroy est
aujourd’hui de retour sur disque avec Gemme, un album
enregistré à Londres et réalisé par Jamie Ellis (Adele,
Florence and the Machine). Elle y propose d’ailleurs quelques
titres en anglais (« The Lake », « A Dream », « Run It Down »). Elle
présente un album plus pop que ses précédents mais surtout, les 11
chansons nous plongent dans un univers unique et inhabituel, celui
des minéraux et des pierres. C’est un disque de qualité que nous
propose Nolwenn Leroy, un disque qui réussit à bien mettre en valeur
la voix de la chanteuse.
(octobre 2017) |
DEP /
Universal
|
Lights –
Skin & Earth
Seulement un an après
Midnight Machines, la prolifique chanteuse ontarienne est
déjà de retour avec un nouvel album. Lights y présente des chansons
particulièrement accrocheuses qui vont de l’électro pop dansante
(« Until the Light ») au rock plutôt agressif (« Savage »). On y
retrouve toujours bien sûr des chansons plus douces de pop
alternative, mais dans tous les cas, sa voix demeure à l’honneur.
Malgré les variations de styles, elle réussit à créer une ligne
directrice solide influencée par les bandes dessinées qu’elle a
produites récemment. En fait, chacune des 14 pièces tire son
inspiration d’un chapitre. Elle présente des compositions de premier
plan, chargées d’émotion, et d’une grande puissance. Une poignée de
réalisateurs ont réussi à faire scintiller ces chansons aux qualités
exceptionnelles pour en faire l’album le plus agréable de Lights à
ce jour. En fait, ce sont les moments plus faibles qui se font rares
alors que l’ensemble demeure efficace jusqu’à la fin. On peut
certainement affirmer que Lights réussit à nous offrir son album le
plus convaincant avec Skin & Earth. À écouter en boucle!
(octobre 2017)
Vidéoclips :
« Giants » -
« Skydiving » -
« Savage » -
« New Fears » |
Universal
|
Le groupe torontois Lowest of the Low a été formé
il y a plus de 25 ans, mais il a pris de longues pauses en cours de
route. Il s’agit donc seulement de leur cinquième album, le premier
en 13 ans. Les gars proposent toujours un son rock alternatif qui
balance entre les années 1980 et 1990, un son qui a plutôt vieillit
quoi! On peut aussi entendre quelques moments de hard rock (« The
Hard Way ») et des mélodies pop un peu partout sur l’album. Do
the Right Now offre de très bons moments, mais il faut avouer
que Lowest of the Low n’est pas le groupe le plus original. Leur
musique s’adresse donc principalement aux nostalgiques d’une époque
révolue de l’histoire du rock, soit quand les guitares occupaient
toute la place avant d’être remplacées par des arrangements
électroniques.
(octobre 2017) |
Pheromone
|
Gagnante du Grammy pour le meilleur album jazz
vocal en 2016 pour l’album
For One to Love, l’artiste franco-américaine est déjà de
retour, et avec un album double de 112 minutes en plus. Cécile
McLorin Salvant ne lésine pas et poursuit son ascension fulgurante,
elle qui n’est âgée que de 27 ans. Elle propose 23 titres, des
compositions originales et des reprises judicieusement choisies, qui
tournent autour du thème des relations interpersonnelles. Coréalisé
par Cécile et Al Pryor, Dreams and Daggers a été
enregistré devant public à New York. En plus de son trio régulier,
elle est accompagnée du quatuor à cordes Catalyst Quartet et
du pianiste Sullivan Fortner. Il s’agit d’un album ambitieux,
rempli d’humour et d’intelligence, et qui confirme le talent
incomparable de Cécile McLorin Salvant.
(octobre 2017) |
Justin Time /
SIX
|
Oktopus est un groupe montréalais qui propose une
musique klezmer (musique juive ashkénaze) influencée tant par le
classique que le jazz et la chanson québécoise. Ils puisent dans la
musique de l’Europe de l’Est et proposent un mélange à la fois
festif et mélancolique. Même si la majorité des 12 pièces
constituent des arrangements de pièces traditionnelles klezmer, le
classique est bien présent avec « Danse hongroise No 5 » de
Brahms et « Le rêve d’Anne Frank » de Prokofiev avec la
voix de Jorane. Quant au jazz, on le retrouve dans « Funk
Tashlikh », chantée par Karen Young, et « Freylekh ». Par
ailleurs, le groupe nous offre une version unique et extrêmement
réussie de « Le p’tit bonheur » de Félix Leclerc. Le
réalisateur François Lalonde a réussi à créer une uniformité
à travers cet album qui sur papier pourrait sembler aller dans
toutes les directions. En fait, c’est le style unique du groupe qui
cimente le tout pour en faire une œuvre complète en soi. Si vous
aimez le klezmer et les musiques d’Europe de l’Est, voici un album à
découvrir.
(octobre 2017) |
|
Le duo de Vancouver est de retour avec un nouvel
album, moins d’un an après
Positive Thinking. Sur Dollhouse, The Pack AD
continue de s’éloigner de ses influences blues et punk qui ont fait
qu’il a abondamment été comparé aux White Stripes et aux
Black Keys. Becky Black (voix et guitare) et Maya
Miller (batterie) demeurent dans un style indie rock souvent
grinçant, parfois même expérimental, mais avec de solides mélodies
pop qui les rendent tout à fait accessibles à un vaste auditoire.
The Pack AD nous propose encore une fois un excellent album, dont le
principal défaut est d’être trop court avec seulement 28 minutes.
(octobre 2017) |
Cadence
½
|
Pour son nouvel album, Dany Placard entame un
sérieux virage. Alors qu’il avait un disque folk presque complet, il
décide de le mettre à la poubelle, parce qu’il en a assez du folk,
qu’il a fait le tour. Avec Full Face, il propose plutôt un
album de rock alternatif avec des paroles plus abstraites et des
atmosphères bien particulières. La chanson-titre et premier extrait
en montre d’ailleurs un bon aperçu. C’est un album plus
qu’intéressant que nous présente Dany Placard, un disque rock de
premier plan qui risque fort de se démarquer parmi les albums
québécois de l’année.
(octobre 2017)
Vidéoclip :
« Full Face » |
Simone
½
|
En 1996, S.V. Ray a accédé à la grande finale du
Festival international de la chanson de Granby. Plus de 20 ans plus
tard, il présente son deuxième album avec Génération. Il
propose 12 chansons francophones dans un style country avec de très
bonnes mélodies pop. Il a d’ailleurs obtenu des succès radio avec
« C’est ma voie » et « Tiens bon la route ». S.V. Ray rend hommage à
son père sur « Daddy », à sa conjointe sur « Thank God For You » et
à son fils sur « C’est toi qui choisis ». Parmi les musiciens qui
ont collaboré à l’album, notons Guy Gagner au violon (Guylaine
Tanguay), John McDiarmid au piano (Patrick Norman)
et Maxime Lalanne à la batterie (Marie-Mai, Marc
Dupré). Ray signe tous les textes, musiques et arrangements, en
plus d’avoir coréalisé l’album avec Luc Boivin. C’est un
album de country contemporain efficace, un album passablement
divertissant.
(octobre 2017) |
Unknown
|
Suite à l’immense succès de ses deux premiers
albums, le DJ allemand est de retour avec Uncovered, un album
de 18 titres totalisant près de 68 minutes. On y trouve à nouveau la
musique house très pop typique à Robin Schulz, parfaite tant pour
les planchers de danse que les radios commerciales. Il s’entoure de
collaborateurs de renom dont David Guetta, un autre DJ, pour
le succès « Shed a Light ». On peut aussi entendre James Blunt
(sur l’excellente « OK »), Rhys, Nico Santos et
Cheat Codes. Schulz ne présente assurément pas d’aussi gros
succès potentiels que sur ses disques précédents, mais ses fans
apprécieront certainement quand même.
(octobre 2017)
Vidéoclips :
« Shed a Light »
-
« OK » |
Tonspiel
/
Warner
|
Avec son cinquième album, Annie Clark
(alias St. Vincent) présente des chansons beaucoup plus
personnelles, se cachant moins derrière son personnage
qu’auparavant. On y retrouve des chansons qui datent de plusieurs
années, tirées de mémos vocaux, messages textes, bouts de mélodies
et notes diverses, recueillies lors de ses différents voyages autour
du monde. Réalisé par Jack Antonoff (Lorde, Taylor
Swift), Masseduction propose un son plus pop que sur ses
précédents disques, avec toujours une bonne dose de guitares, de
synthétiseurs et d’autres éléments d’électro souvent complexes.
Plusieurs rythmiques s’avèrent entraînantes, comme par exemple avec
la chanson-titre. Mais ce sont les mélodies inoubliables qui nous
attirent rapidement sur cet album de premier plan, certainement son
plus solide à ce jour. Grâce à Masseduction, St. Vincent
s’assure encore une place parmi les meilleurs albums de l’année, une
habitude qu’elle conserve maintenant depuis trois albums.
(octobre 2017) |
Loma Vista /
Concord /
Universal
|
TIBZ – Nation
C’est transporté par l’immense succès radio de
« Nation » que TIBZ présente son tout premier album du même titre.
Le chanteur français propose une musique pop énergique avec des
éléments de musique folk. Il possède un sens inné de la mélodie qui
nous pousse à chanter avec lui et à continuer de fredonner ses
chansons à l’infini. En plus de la chanson-titre, plusieurs pièces
possèdent un grand potentiel commercial comme « On n’est pas bien
là? », « Mon sud », « Été indien » (rien à voir avec le classique de
Joe Dassin) et « Ton sourire ». C’est un album surprenant par
sa grande efficacité et sa solidité que nous offre TIBZ. Une bien
belle découverte!
(octobre 2017)
Vidéoclip :
« Nation » |
My Major Company /
Musicor
½
|
Now est le
premier album de la chanteuse canadienne en 15 ans, seulement le
cinquième de sa carrière qui s’étend sur trois décennies. Shania
Twain demeure tout de même la chanteuse country ayant vendu le plus
d’albums à ce jour (75 millions). Sur ce nouveau disque, elle se
permet pour la première fois d’écrire toutes les chansons, en plus
d’agir en tant que coréalisatrice. On peut entendre 16 chansons aux
styles plutôt variés alors que la musique country côtoie une pop des
années 1960 ou plus moderne, une musique adulte contemporaine et
plusieurs ballades. Rapidement on réalise que Shania a perdu son
côté flamboyant et divertissant des années 1990, ce qui l’a rendue
célèbre en fait. Ici, c’est plutôt sa douleur des dernières années
(maladie, séparation) qui ressort tout au long du disque, alors
qu’elle semble presque s’apitoyer sur son sort, à moins que ce soit
sa thérapie personnelle qu’elle nous offre. Par contre, il reste
bien peu de côtés excitants à cette musique franchement ennuyante
dans l’ensemble. Quelques titres plus intéressants nous arrivent
vers la fin (« You Can’t Buy Love » et le premier extrait « Life’s
About to Get Good »), mais c’est trop peu trop tard. Now n’a
plus rien à voir avec ce que l’on connaissait (et aimait) de Shania
Twain.
(octobre 2017)
Vidéoclip :
« Life’s About to Get Good » |
Mercury /
Universal
|
The Weather Station, c’est en fait une dame,
Tamara Lindeman, une auteure-compositrice et interprète
torontoise qui propose un son folk indie depuis une dizaine
d’années. Deux ans après l’album acclamé par la critique
Loyalty, elle est de retour avec un nouvel enregistrement
éponyme. Sur ce nouvel album, elle se réinvente en ajoutant des
arrangements musicaux plus audacieux à ses récits poétiques. Sa voix
demeure vibrante et unique, mais les cordes qui s’ajoutent à
l’ensemble lui donnent une richesse musicale grandement appréciée.
(octobre 2017) |
Outside /
SIX
½
|
Pour son nouvel album, la pianiste et chanteuse
jazz de Toronto sort de sa zone de confort alors qu’elle se retrouve
seule au piano plutôt qu’entourée de musiciens chevronnés. Carol
Welsman y propose 16 chansons qui ont été choisies par ses fans et
qui sont remplies de romantisme. On peut y entendre quelques
chansons françaises (« Les feuilles mortes », « Les parapluies de
Cherbourg », « Les moulins de mon cœur »), des classiques latins
(« Besame Mucho », « Corcovado », « Garota de Ipanema), ainsi qu’un
bon nombre de standards américains. For You est un album
intimiste qui nous permet de redécouvrir la voix chaude et sensuelle
de Carol Welsman.
(octobre 2017) |
Welcar
/
SIX
½
|
Enregistré à Malibu un jour de 1976,
Hitchhiker est un album qui est resté dans la voûte de Neil
Young et n’a jamais été publié, contrairement à Homegrown et
Chrome Dreams, ses cousins de la même époque. Il nous est
enfin présenté plus de 40 ans plus tard, alors qu’il hésitait à le
considérer comme une œuvre achevée jusqu’à ces dernières années.
Réalisé par David Briggs, il s’agit d’un album enregistré
totalement en solo, alors que Young est seul à la guitare et
occasionnellement à l’harmonica. Les chansons sonnent comme des
classiques de Neil Young, mais en version très dépouillée et
relâchée. Avec un peu plus d’arrangements et de conviction de la
part de Young, elles auraient pu se retrouver sur la plupart de ses
albums sans Crazy Horse. La seule pièce à être parue sur un
autre disque est « Campaigner » qu’on a pu entendre sur
Decade en 1977. Les fans inconditionnels de Neil Young
auront beaucoup de plaisir à découvrir cette œuvre inconnue. Si vous
n’en êtes pas, beaucoup d’autres albums de sa vaste carrière
risquent de vous satisfaire davantage.
(octobre 2017) |
Reprise
/
Warner
|
septembre :
|
Cinq ans se sont écoulés depuis le deuxième album
de la blonde chanteuse, cinq ans pendant lesquels Kesha a surtout
mis son énergie dans une bataille légale avec son ex-collaborateur
Dr. Luke qu’elle a d’abord accusé d’harcèlement sexuel et
psychologique. Cette situation toujours tendue transparaît dans
plusieurs des textes de Rainbow. Musicalement, Kesha
s’oriente vers une musique un peu plus rock, folk et même country.
Elle présente plusieurs excellentes compositions, originales et qui
mettent en valeur ses capacités vocales. L’utilisation de pianos et
de cordes, notamment dans la chanson-titre, ajoute une certaine
richesse à l’ensemble et le fait passer au niveau supérieur. Kesha
collabore en plus avec des artistes surprenants, comme Eagles of
Death Metal sur 2 titres, The Dap-Kings Horns et Dolly
Parton. Rainbow ne contient peut-être pas de succès
instantanés de la trempe de « TiK ToK », mais il s’avère beaucoup
plus intéressant que ses deux disques précédents. (chronique
principale de septembre 2017)
Vidéoclips :
« Woman » -
« Praying »
-
« Learn To Let Go »
-
« Rainbow » |
Kemosabe
/
RCA /
Sony
½
|
Après nous avoir présenté le méga succès « Take
My Hand » et un mini-album, le duo irlandais Picture This propose
son tout premier album complet. On peut y entendre un son folk pop
avec quelques tendances rock, mais surtout des mélodies complètement
inoubliables. D’ailleurs, le récent extrait, « Everything I Need »,
est déjà un favori des radios commerciales et risque de ne plus vous
quitter après quelques écoutes. Ryan Hennessy (voix et
guitare) et Jimmy Rainsford (batterie) possèdent assurément
une recette gagnante et un talent indéniable pour écrire des
chansons d’une grande efficacité. (découverte du mois de septembre
2017)
Vidéoclips :
« Take My Hand »
-
« Never Change »
-
« Everything I Need » |
Island /
Republic /
Universal
½
|
Jason Bajada –
Loveshit II (Blondie & the Backstabberz)
Jason Bajada a toujours carburé aux drames
romantiques. Par contre, dans la foulée de l’excellent album
Volcano et du succès radio de
« Pékin (Les amitiés) », il a carrément frappé un mur. Peine
d’amour, amitiés qui s’effondrent et trahisons l’ont fait glisser
vers des idées suicidaires et un séjour en hôpital psychiatrique. Si
son album
Loveshit en 2009 lui avait
permis de chasser quelques démons, quoi de plus logique que de
présenter un Loveshit II pour se vider le cœur. C’est ce que
Bajada fait à fond sur ce double album de 20 titres totalisant 74
minutes. Grâce à la réalisation de Philippe Brault qui sait
mettre en valeur le talent de mélodiste de Bajada, l’album ne semble
pas trop misérabiliste finalement, mais plutôt tourné vers l’avenir
et rempli d’espoir. Les chansons pop rock efficaces alternent avec
des pièces mid-tempo qui peuvent rappeler Morrissey (« The
Worst Year of My Life ») ou The Cure (« Painkiller »). Il
nous offre aussi la poignante ballade acoustique « You Had Me at I’m
Gonna Ruin Your Life ». Même si Jason Bajada raconte des histoires
généralement sombres, il réussit à nous faire conserver notre bonne
humeur, un tour de force en soi!
(septembre 2017) |
Audiogram
½
|
Pour son troisième album, Vallée d’argent,
Sarah Bourdon s’est fortement inspirée d’un séjour marquant au Costa
Rica. Pour sa première expérience de réalisation,
l’auteure-compositrice et interprète fait équipe avec Marc Bell
(Jason Bajada, Ariane Brunet, Karim Diouf). Il
en résulte un album varié qui oscille entre douceur et puissance. Il
a été enregistré en grande partie en direct, question de préserver
l’énergie et la spontanéité. On peut y entendre la section rythmique
de The Brooks (Maxime Bellavance et Alexandre
Lapointe), ainsi que le pianiste et claviériste François
Lafontaine (Karkwa, Alexandre Désilets,
Marie-Pierre Arthur). Des arrangements de cordes réalisés par la
violoniste Mélanie Bélair et interprétés par le quatuor à
cordes Mommies on the Run ajoutent une couche d’arrangements
sur quelques titres. L’album présente un savant mélange de textures
et de nuances à travers duquel la voix puissante de Sarah ressort en
plusieurs occasions. Mélodiste hors-pair, Sarah Bourdon présente une
pop orchestrale de grande qualité, tout en faisant un retour sur ses
débuts folk avec « As a Statue of Love » en conclusion du disque.
(septembre 2017) |
Audiogram
½
|
Le légendaire auteur-compositeur et interprète
canadien revient avec son premier album en sept ans, qui sera suivi
d’une imposante tournée. Bientôt intronisé au Panthéon des auteurs
et compositeurs canadiens, Bruce Cockburn demeure toujours aussi
pertinent avec ses textes percutants et son style folk rock unique.
Ce 33e album a été réalisé par Colin Linden qui réussit à
soutirer le meilleur de l’artiste de 72 ans. Son jeu de guitare
demeure remarquable et est au cœur de ce disque extrêmement
intéressant. Les 11 titres incluent « 3 Al Purdys » en l’honneur d’Al
Purdy qui est à la source même de l’inspiration pour ce disque.
Avec Bone on Bone, Bruce Cockburn semble plus solide que
jamais, en parfait contrôle de son art.
(septembre 2017) |
True North
/
SIX
½
|
Suite au succès de
One World il y a deux ans, le guitariste et compositeur
canadien revient avec un nouvel album. Comme son titre
l’indique, Jesse Cook explore plus que jamais les musiques du monde
sur Beyond Borders, un véritable voyage musical. Il y a bien
toujours ce fond de new age joué de main de maître à la guitare
acoustique, mais l’ensemble oblige à une bien plus grande ouverture
sur le monde avec des traces de musique latine, méditerranéenne, de
flamenco, etc. C’est donc encore une fois un album très agréable à
écouter que nous propose Jesse Cook.
(septembre 2017) |
eOne
/
SIX
½
|
Daran –
Endorphine
Trois ans après
Le monde perdu, Daran est de retour avec son 10e album en
carrière, un album intense et revendicateur. La plupart des textes
ont été écrits par son fidèle comparse Pierre-Yves Lebert,
sauf deux par Erwan Le Berre (Atomique DeLuxe). Daran
a composé toutes les musiques dans son studio situé au sous-sol de
sa résidence montréalaise. Plusieurs des enregistrements de voix
proviennent des premiers jets, ce qui donne un aspect brut
particulièrement intéressant. Et il enregistre lui-même tous les
instruments. Endorphine demeure dans la lignée de ses albums
précédents, sans grandes surprises. Par contre, les fans de Daran
devraient encore apprécier ses critiques sociales puissantes.
(septembre 2017) |
Le mouvement des marées
/
SIX
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Établi à Toronto depuis une vingtaine d’années,
le pianiste natif de La Havane effectue son grand retour sur disque
avec Contumbao. Pour l’occasion, Hilario Duran est retourné à
La Havane pour enregistrer au célèbre studio Egrem, qu’il avait
connu dans les années 1970 et 1980. Il est entouré de musiciens
reconnus pour l’enregistrement de ces 12 pièces de jazz aux
influences cubaines. On peut même entendre un invité très spécial en
Chucho Valdes, une grande influence d’Hilario, qui s’exécute
dans un duo de piano enflammé avec lui sur la pièce « Duo
Influenciado ». Cette pièce a été enregistrée à Toronto pendant la
tournée de Valdes avec Joe Lovano. C’est encore une fois un
album de grande qualité que nous propose Hilario Duran avec
Contumbao.
(septembre 2017) |
ALMA
/
SIX
½
|
Le pianiste, arrangeur et compositeur Jean
Fernand Girard présente seulement son deuxième album, même s’il fait
carrière depuis plus de 30 ans aux côtés d’artistes comme Bob
Walsh et Marie-Michèle Desrosiers, en plus d’agir comme
réalisateur et directeur musical à la télévision et sur scène. Il
est entouré pour l’occasion de musiciens de renom, dont ses vieux
complices, Guy Bélanger à l’harmonica et Jean Cyr à la
contrebasse. Girard nous offre un jazz pur et libre qui laisse
beaucoup de place à l’improvisation, tout en mettant en évidence le
talent des musiciens qui semblent en parfait contrôle de leur
instrument. Jazz Waves est un disque de plus de 50 minutes
qui demeure agréable à écouter jusqu’à la fin.
(septembre 2017) |
Bros
/
SIX
½
|
Musicien polyvalent, le pianiste et compositeur
Jean-François Groulx revient à un style jazz plus standard après
avoir exploré les musiques du monde. Accompagné du contrebassiste
Adrian Vedady et du batteur Paul Brochu (UZEB),
Groulx propose huit pièces de jazz contemporain au groove
entraînant. Les mélodies sont accrocheuses à souhait, mais
l’ensemble demeure suffisamment raffiné pour satisfaire les fans
invétérés de jazz. Spirale s’avère magnifiquement interprété
par le trio qui semble en parfaite cohésion tout au long du disque.
(septembre 2017) |
De l'onde
½
|
Matt Herskowitz
Trio – Forget Me Not: Homage to Lew Soloff
Matt Herskowitz est un pianiste et compositeur
reconnu mondialement qui est né dans l’état de New York, mais a
adopté Montréal depuis presque 20 ans. Il est aussi à l’aise dans le
classique que le jazz, mais c’est ce dernier qu’il exploite à fond
sur Forget Me Not, originalement lancé en 2005, mais
réarrangé en hommage au grand trompettiste Lew Soloff. L’album
présente un heureux mélange de styles alors que le jazz intègre du
classique contemporain, du funk, du blues et de la musique latine et
brésilienne. On peut y découvrir 10 pièces totalisant 66 minutes,
quelques compositions originales d’Herskowitz, mais aussi « Four
Women » de Nina Simone, « Etude on the Days of Wine & Roses »
de Henry Mancini, et plusieurs autres reprises interprétées
de main de maître.
(septembre 2017) |
Justin Time /
SIX
|
Le duo folk de Saskatoon est de retour avec son
quatrième album, Talk is Cheap. L’album autoproduit de 10
pièces contient une musique folk à la fois légère et entraînante,
grâce à une tendance pop indéniable qui rappelle les années 1960.
Les frères Karpinka sont accompagnés par des musiciens de renom :
Mathieu Charbonneau (Timber Timbre) au piano et aux
claviers, Jamie Thompson (Unicorns, Islands) à
la batterie et aux percussions, Sophie Trudeau (Godspeed
You! Black Emperor) au violon, Joel Kerr (Sarah Slean)
à la basse et Krista Muir aux chœurs. Voici un très bon
album, bien agréable à écouter!
(septembre 2017) |
½
|
Peter Katz – La
somme de tous nos efforts
Originaire de Montréal, l’auteur-compositeur et
interprète Peter Katz a quitté sa ville natale il y a 15 ans et il
poursuit une carrière internationale depuis une dizaine d’années
avec une solide base de fans notamment en Suisse et aux Pays-Bas.
Désirant se rapprocher de ses racines, il présente La somme de
tous nos efforts qui contient des pièces de son répertoire
adaptées en français. L’album inclut un duo avec Emilie-Claire
Barlow, ainsi que le succès « Brother » avec Rémi Chassé.
On peut y entendre de bien bonnes chansons, mais il y en a
malheureusement trop peu avec un CD de seulement neuf titres
totalisant 34 minutes (incluant un boni de « Brother » dans une
version remixée par Skydancers).
(septembre 2017)
Vidéoclips :
« Brother » -
« Ma chère » |
Plaid Shirt
/
SIX
|
Rob Lutes –
Walk in the Dark
Le Torontois Rob Lutes présente son septième
album avec Walk in the Dark. On y trouve toujours son doigté
unique à la guitare alors qu’il nous propose une musique folk bluesy
se situant quelque part entre Neil Young, Bob Dylan et
Lou Reed. L’album a été enregistré à Montréal en seulement
trois jours et il présente magnifiquement sa voix soul et son groove
contagieux. Lutes coréalise le disque avec Rob Heaney (Cirque
du Soleil) et il est entouré par des musiciens de renom : Rob
MacDonald (guitare), Bob Stagg (claviers), Guy
Bélanger (harmonica), Joe Grass (guitare), sans oublier
Ian Kelly. Lutes explore différents sujets, en plus de rendre
hommage à James Cotton (« There’s No Way To Tell You That
Tonight ») et au guitariste Joseph Spence (l’instrumentale
« Spence »). Deux titres ont été coécrits avec l’Américain Dale
Boyle et on retrouve une pièce de John Prine (« Rocky
Mountain Time »). C’est un album solide du début à la fin que nous
offre un Rob Lutes en grande forme.
(septembre 2017) |
Lucky Bear
/
SIX
½
|
Le trio dirigé par la pianiste et compositrice
Emie R. Roussel est complété par le bassiste Nicolas Bédard
et le batteur Dominic Cloutier. Il a eu l’occasion au cours
des deux dernières années de se produire dans 11 pays sur quatre
continents. Le trio revient donc avec un quatrième album fortement
inspiré de ces nombreuses découvertes culturelles. Les trois
musiciens présentent un mélange de musiques acoustique et
électrique, mais toujours avec d’excellentes mélodies et un rythme
efficace. Aux sept pièces en trio, on ajoute trois pièces
spécialement composées pour des invités. Il y a d’abord la chanteuse
guadeloupéenne Malika Tirolien qui prête sa voix au superbe
soul jazz de « Away ». Puis, on peut entendre le trompettiste
canado-néo-zélandais Lex French, rencontré en 2014 en
Océanie, sur « De Tadoussac à Auckland ». Finalement, on retrouve le
bassiste canadien Norman Lachapelle, influence majeure pour
Nicolas Bédard, sur la pièce « Tout le monde ensemble ». Avec
Intersections, c’est un album inspiré et inspirant que nous
propose le Emie R. Roussel Trio, un album de jazz contemporain
grandement créatif.
(septembre 2017) |
Effendi
/
SIX
½
|
Le groupe formé il y a 15 ans à Ottawa présente
déjà son huitième album avec Under Burning Skies. Le Souljazz
Orchestra explore bien sûr le jazz et le soul, mais aussi le funk
que l’on peut entendre tout au long de cet album. Le groupe utilise
des claviers analogiques, ce qui ajoute une touche de disco et de
boogie à leur musique déjà bien métissée. Les cuivres demeurent à
l’avant-plan, alors qu’une boîte à rythmes donne la cadence. Le
sextet semble plus en contrôle que jamais de son art et surtout, il
demeure toujours prêt à monter sur scène pour donner une performance
époustouflante. Voici un excellent disque de la part de ce collectif
canadien unique!
(septembre 2017) |
Do Right! Music
/
SIX
½
|
août
:
|
Après un album plutôt ennuyant en 2015 avec
Honeymoon, Lana Del Rey
revient avec un peu plus de positivisme sur Lust For Life.
Par contre, le tempo n’est pas nécessairement plus énergique que sur
le précédent. Après tout, elle travaille à nouveau avec son fidèle
collaborateur, le réalisateur Rick Nowels. On peut entendre
plusieurs collaborateurs de renom, entre autres pour les premiers
extraits, « Summer Bummer » (A$AP Rocky et Playboi Carti),
« Groupie Love » (A$AP Rocky) et la chanson-titre (The Weeknd).
On peut aussi entendre Stevie Nicks sur « Beautiful People
Beautiful Problems », ainsi que Sean Ono Lennon sur « Tomorrow
Never Came ». À 72 minutes, l’album pourra vous sembler bien long,
mais il s’agit avant tout d’un album atmosphérique à faire jouer en
boucle en arrière-plan dans un contexte plutôt calme. Peu de titres
ressortent du lot et plusieurs vous paraîtront bien monotones. Si
elle avait pu concentrer l’album autour des meilleures compositions,
Lana Del Rey aurait certainement offert un produit de bien plus
grande qualité. (chronique principale d'août 2017)
Vidéoclip :
« Lust For Life » |
Polydor
/
Interscope
/
Universal
|
Dua Lipa est une jeune chanteuse anglaise de 21
ans qui présente son premier album. L’auteure-compositrice et
interprète propose des chansons pop accrocheuses majoritairement
dansantes, mais surtout grandement inspirées. Elle a passé un temps
fou en studio ces dernières années à peaufiner son style et a lancé
en cours de route 6 simples dont 3 top 40 au Royaume-Uni. Ce sont
ces succès qui procurent les moments forts du disque, dont « Hotter
Than Hell », « Be the One » et « Blow Your Mind (Mwah) ». Elle offre
aussi un duo avec Miguel pour « Lost in Your Light ». Ce qui
frappe rapidement chez Dua Lipa, ce sont ses capacités vocales sans
limites, qui se trouvent parfaitement mises en valeur par
d’excellentes chansons. Dans certains passages un peu plus lents,
elle se transforme en chanteuse soul de haut niveau qui n’a rien à
envier aux plus grandes (Adele, Sia, etc.). L’album se
conclut avec une magnifique ballade minimaliste, « Homesick »,
écrite avec Chris Martin (Coldplay). Il s’agit donc
d’un premier album à la fois surprenant et extrêmement satisfaisant
que nous propose Dua Lipa. Ce disque ouvre le chemin sur une très
belle carrière à suivre de près. (découverte du mois d'août 2017)
Vidéoclips :
« Hotter Than Hell » -
« Be the One » -
« Blow Your Mind (Mwah) » -
« Lost in Your Light » -
« New Rules » |
Warner
½
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Pour ce cinquième album studio, Arcade Fire ont
mis le paquet en embauchant des réalisateurs de renom pour
coréaliser avec eux. Il y a tout d’abord Thomas Bangalter (Daft
Punk) et Steve Mackey (Pulp), mais aussi les
participations de Geoff Barrow (Portishead) et
Marcus Dravs (qui avait déjà travaillé avec le groupe
montréalais par le passé). Pour ce qui est des musiciens invités, on
retrouve des amis de longue date comme Owen Pallett et
Sarah Neufeld, sans oublier le légendaire Daniel Lanois
qui joue la guitare pedal steel sur quelques titres. Musicalement,
le groupe poursuit dans une direction pop où l’électronique domine
largement sur les guitares. Par contre, les textes sombres viennent
contraster ces musiques qui semblent souvent légères. Il n’y a que
« Infinite Content » qui détonne un peu à travers l’ensemble avec un
style rock garage beaucoup plus agressif dans sa première partie et
une musique country légère dans sa seconde. On retrouvera un rock
‘n’ roll plus direct à un seul autre moment, sur « Good God Damn »,
alors que l’ensemble s’inspire surtout du disco. Arcade Fire
explorent encore une fois de nouveaux territoires sur Everything
Now. Par contre, ils semblent toujours demeurer en équilibre
entre créativité et musique déjà entendue. C’est un album efficace,
mais qui ne changera assurément pas la face de la musique.
(août 2017) |
Sony
½
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L’Australien Kim Churchill présente son cinquième
album avec Weight_Falls, incluant le premier extrait,
« Second Hand Car ». Il lui aura fallu 18 mois d’écriture pour en
arriver à ce nouveau disque qui fait suite à
Silence/Win paru en 2014. Il trouvait ses chansons trop
propres, trop polies et il a fini par tout jeter et recommencer. Il
a donc écrit une nouvelle version de l’album en seulement une
semaine, avant de prendre deux mois à l’enregistrer en compagnie du
réalisateur Ian Pritchett dans un garage de Sydney. Il en
résulte un album varié et brut sur lequel on retrouve toujours les
guitares complexes et les mélodies efficaces de Kim Churchill. Les
surprises se situent surtout au niveau des percussions énergiques et
des harmonies vocales originales. Churchill nous offre un album de
grande qualité, qui plaira assurément à ses fans. (août 2017) |
Cadence
/
SIX
½
|
Coldplay –
Kaleidoscope EP
Même s’il porte le titre d’une pièce de l’album
A Head Full of Dreams, ce nouveau mini-album de Coldplay ne
contient pas la pièce « Kaleidoscope ». Il contient plutôt cinq
autres chansons, dont le méga-succès « Something Just Like This » en
collaboration avec les Chainsmokers dans une version en
concert identifiée comme Tokyo Remix. On retrouve aussi une
collaboration avec Big Sean pour « Miracles », sans oublier
que Brian Eno a contribué à l’écriture de l’excellente « ALIEN ».
Kaleidoscope réussira certainement à vous faire patienter
jusqu’au prochain album de Coldplay, tout en surfant sur
l’atmosphère plus pop de
A Head Full of Dreams.
(août 2017) |
Parlophone
/
Warner
½
|
Cydemind est un groupe de métal progressif
québécois qui a la particularité d’être dirigé par le violon plutôt
que la guitare. Par contre, les riffs de guitare demeurent tout de
même recherchés, sans oublier une section rythmique qui martèle
chaque pièce avec vigueur. Sur Erosion, le groupe ne nous
propose que six titres, mais qui totalisent tout de même 64 minutes.
Il faut dire que la chanson-titre à elle seule s’étend sur plus de
27 minutes en conclusion du CD. Réalisé et mixé par Chris
Donaldson, un Montréalais spécialiste de métal lourd, l’album
instrumental propose un superbe mélange entre rock progressif, jazz
et métal symphonique. Une belle surprise et qui s’écoute à
merveille!
(août 2017) |
½
|
The Dears –
Times Infinity, Volume Two
Deux ans après le 1er volume, voici le #2 de
Times Infinity pour le groupe montréalais The Dears. Il faut
dire qu’il a été enregistré au même moment que le premier, mais
qu’on ne le découvre que maintenant. Il est donc naturel que le
volume 2 poursuive dans le même ton plutôt intimiste et grandement
accessible. On y retrouve de grands moments de musique pop, mais
aussi des incursions bluesy ou R&B qui cassent quelque peu le rythme
grand public de l’album. Murray Lightburn vole la vedette
avec sa voix sur ce disque, alors qu’il prend des airs de David
Bowie en certaines occasions. On retrouve peut-être un peu moins
de compositions de premier plan que sur le premier de la série, mais
il y a suffisamment d’humour et de cynisme pour rendre le volume 2
intéressant lui aussi.
(août 2017) |
Dangerbird /
Fontana North
½
|
Le duo hip hop québécois a remporté tous les
honneurs avec son premier album,
XXL. Eman & Vlooper sont de retour avec un nouvel album,
La joie. Leur musique combine l’excellent flow d’Eman (membre d’Accrophone
et d’Alaclair Ensemble) et les rythmes modernes du
réalisateur Vlooper (Beatmaker et aussi membre d’Alaclair
Ensemble). Il en résulte une musique hip hop contemporaine qui
intègre un style soul au rap. Les amateurs du genre et du groupe
devraient y trouver leur compte.
(août 2017) |
7ieme Ciel /
SIX
|
Sur son troisième album, le trio de Los Angeles
Foster the People propose une musique pop plutôt funky. On y
retrouve aussi des passages de hip hop, de new wave ou de pop un peu
plus expérimentale. Les synthétiseurs sont nombreux, soit influencés
par les années 1980, ou soit inspirés par une musique électro
contemporaine. Malgré des mélodies pop efficaces, on sent tout au
long de Sacred Hearts Club que le groupe de Mark Foster
avait le goût d’explorer un peu plus, de pousser ses limites. Le
résultat s’avère plus qu’intéressant avec un disque agréable à
écouter jusqu’à la fin malgré des facettes franchement cérébrales.
Très réussi!
(août 2017) |
Columbia /
Sony
½
|
HAIM –
Something to Tell You
Les trois sœurs californiennes sont de retour
avec un deuxième album, après avoir conquis un vaste auditoire avec
Days Are Gone il y a quatre ans. Sur Something to Tell
You, elles semblent plus à l’aise que jamais dans la pop des
années 1990 avec des influences de Sheryl Crow, Shania
Twain et Amy Grant. On peut également faire des
comparaisons évidentes avec Wilson Phillips et Fleetwood
Mac en de nombreuses occasions. En fait, c’est ce qui partagera
les opinions sur cet album. Soit on appréciera leur musique pop
rafraîchissante aux accents d’une autre époque, soit le pastiche
d’autrefois pourra s’apparenter fortement à de la copie. En somme,
les sœurs Haim présentent un bon mélange des deux, avec des pièces
pop efficaces et des ressemblances un peu trop frappantes avec des
œuvres du passé. Elles osent un peu moins sur Something to Tell
You, mais demeurent tout de même intéressantes.
(août 2017) |
Columbia /
Sony
|
Ce treizième album par le célèbre rappeur crée
une certaine cassure avec son passé. D’abord, on n’y trouve qu’un
seul beatmaker, No I.D., un fait rare pour Jay-Z. Les
rythmes variés s’avèrent dignes de la réputation de ce rappeur
d’expérience. On peut entendre sur 4:44 des influences de
soul, de funk et de reggae, sans oublier des programmations
électroniques, qui viennent toutes ajouter de la profondeur à ce
court album de 36 minutes. Une certaine émotivité se dégage de
l’ensemble du disque qui semble parfois vouloir plonger dans la
nostalgie. En l’absence de succès radios, on peut surtout découvrir
des pièces parfaites pour les fins de soirées tranquilles à la
maison. Seulement deux apparitions sont notables sur l’album :
Frank Ocean et Beyoncé (sa charmante épouse). C’est un
enregistrement à la fois mature et moderne que nous offre Jay-Z, un
disque qui peut tant plaire à ses fans de longue date qu’à la
nouvelle génération d’amateurs de rap. Un très bon album!
(août 2017) |
Roc Nation /
Universal
½
|
Karim Kharbouch
(alias French Montana) est un rappeur né au Maroc qui habite dans le
Bronx. Il présente son deuxième album officiel qui contient rien de
moins que 18 titres. On peut y entendre une panoplie de
collaborateurs, de Pharrell à Travis Scott en passant
par Swae Lee, The Weeknd, Future, T.I.,
Young Thug, etc. French Montana explore en quelque sorte tous
les aspects du hip hop, en passant par à peu près tous les clichés
entourant ce mode de vie. Un nom nous revient en tête tout au long
du disque : Drake. Plusieurs pièces semblent s’en inspirer de
beaucoup trop près pour demeurer originales. Jungle Rules
souffre d’un certain étirement en longueur avec plus de 64 minutes
et plusieurs morceaux qui n’apportent rien de neuf au genre.
Quelques moments vous paraîtront intéressants, mais malheureusement
trop peu.
(août 2017) |
Bad Boy /
Epic /
Sony
½
|
Le Newyorkais d’origine dominicaine Romeo Santos a connu un succès
phénoménal au cours des dernières années. Malgré tout, il résiste à
la tentation de prendre un virage pop sur ce troisième album, comme
l’ont fait plusieurs de ses compatriotes latino-américains. Santos
demeure donc fidèle à ses origines et présente un nouveau style de
bachata accompagné seulement de claviers et percussions avec des
guitares discrètes. Il ne nous offre rien de moins que 18 titres
totalisant 65 minutes. Il s’entoure encore une fois de
collaborateurs de renom, mais d’origine latine cette fois plutôt que
des superstars américaines. On peut donc entendre les voix de
Juan Luis Guerra, Daddy Yankee, Julio Iglesias,
Nicky Jam, Ozuna et Jessie Reyez. Avec Daddy
Yankee et Nicky Jam, Santos présente un incontournable reggaeton en
« Bella y Sensual », qui semble copiée sur « Debate de 4 » parue sur
son premier disque. La principale faiblesse de l’album dans son
ensemble se situe au niveau des textes qui tournent toujours autour
du sexe, de son statut de casanova, etc. Malgré un CD un peu trop
long avec plusieurs pièces comparables, on retrouve sur Golden
quelques succès potentiels qui devraient permettre à Romeo Santos de
demeurer populaire : « Héroe Favorito », « Imitadora », etc.
(août 2017)
Vidéoclip :
« Imitadora » |
Sony
|
Après quatre décennies en compagnie de ses
Destroyers, le chanteur et guitariste George Thorogood présente
un tout premier album solo. Il y propose des versions acoustiques,
complètement dépouillées, de classiques du blues, ainsi que
certaines pièces de blues contemporain. On peut y entendre sa
version unique de « One Bourbon, One Scotch, One Beer » de John
Lee Hooker, « Pictures From Life’s Other Side » de Hank
Williams, ainsi que « No Expectations » des Rolling Stones.
La version CD contient également une 15e chanson en boni, « Dynaflow
Blues » de Robert Johnson. Sur cet album où il joue tous les
instruments, George Thorogood démontre plus que jamais son talent de
musicien de blues, preuve que tout ce temps-là il n’avait pas besoin
des artifices des Destroyers.
(août 2017) |
Rounder /
Universal
|
Après le surprenant
Lost in the Dream en 2014, le groupe de Philadelphie est de
retour avec son quatrième enregistrement en carrière, A Deeper
Understanding, qui en est la suite logique. On peut y entendre
un habile mélange d’indie rock et de rock plus commercial, avec des
mélodies toujours d’une grande efficacité. La voix d’Adam
Granduciel présente de nombreuses similarités avec celle de
Bob Dylan, à un point tel que c’en est troublant par moments.
Malgré l’accessibilité de la plupart des chansons du disque, le
groupe conserve une certaine liberté créatrice sur A Deeper
Understanding, allant même jusqu’à livrer sept pièces de plus de
six minutes (sur un total de 10), dont une de plus de 11 minutes (le
premier extrait, « Thinking of a Place »). Il n’était donc pas
question d’offrir des chansons sur mesure pour les radios pour
Granduciel et sa bande. Le groupe gagne en profondeur et en intérêt
dans les pièces plus lentes et introspectives (« Knocked Down »).
The War On Drugs nous offrent donc à nouveau un excellent album,
créatif et agréable jusqu’à la fin.
(août 2017) |
Atlantic /
Warner
½
|
White Hot Guilt est un projet parallèle de
Josh Warburton (July Talk) et du réalisateur torontois
Thomas D’Arcy (Small Sins, Tommy Hawkins). Les
deux se sont rencontrés il y a plusieurs années et c’est leur désir
de produire ensemble une musique un peu plus pop qui les a réunis.
Sur ce mini-album de cinq titres, le duo propose une musique électro
pop funky dans laquelle les cuivres occupent une place importante en
accompagnement de la voix de falsetto de Warburton, un ensemble qui
peut rappeler les Scissor Sisters. Mais surtout, ce qu’on
retient tout au long du CD, c’est le plaisir qui s’en dégage,
peut-être une façon d’expulser ses démons pour Warburton qui sort à
peine de désintoxication. C’est une première impression plus que
réussie pour ce duo qui laisse présager de bien bonnes choses dans
le futur.
(août 2017) |
TDM
½
|
juillet
:
|
Sur
Prism il y a quatre ans, Katy Perry a atteint une certaine
maturité avec une musique un peu plus adulte, sauf pour la dansante
« Dark Horse ». C’est sur cette dernière que Katy a décidé de
construire pour Witness qui est beaucoup plus orienté vers
les clubs avec une musique électro énergique. Les rythmes
électroniques et les synthétiseurs dominent complètement ici. Par
contre, ce n’est pas toujours réussi, au contraire! La seule pièce
qui procure un minimum d’excitation est le succès « Chained to the
Rhythm », avec peut-être aussi « Pendulum ». Sinon, on peut entendre
des titres franchement ennuyants, dont deux ballades inutiles, la
pire étant de loin « Bigger Than Me ». Katy traite de sujets sociaux
qui pourraient être intéressants, mais sur une musique tellement
insipide qu’on n’a plus le goût d’écouter jusqu’au bout. Witness
se présente comme un bien bizarre d’album et aurait été plus
pertinent en début de carrière, lorsque Katy Perry manquait
d’assurance.
(chronique principale de juillet 2017)
Vidéoclips :
« Chained to the Rhythm » -
« Bon Appétit » |
Capitol
/
Universal
|
Nick Hakim nous arrive de Washington, D.C. avec
un style de R&B plutôt underground. L’auteur-compositeur, interprète
et multi-instrumentiste propose une musique aérienne quelque peu
psychédélique avec une voix douce, une musique atmosphérique sur
laquelle on peut se laisser bercer lorsqu’elle joue en arrière-plan.
Par contre, pour véritablement découvrir toutes les subtilités sur
Green Twins, un certain effort est nécessaire. L’album
propose en effet plus de profondeur que les deux mini-albums
présentés précédemment et qui ont permis à Hakim de se faire
reconnaître. On découvre donc le vrai visage et toutes les
possibilités artistiques de Nick Hakim sur Green Twins, un
album qui lui apportera assurément la reconnaissance, même si le
succès populaire sera difficile à acquérir avec une musique d’une
telle consistance.
(découverte du mois de juillet 2017)
Vidéoclip :
« Roller Skates » |
ATO
½
|
Le groupe pop punk de Baltimore présente de
nouveaux albums avec une grande régularité depuis 10 ans. All Time
Low en sont donc déjà à leur septième disque avec Last Young
Renegade, qui fait suite à l’acclamé
Future Hearts paru il y a deux ans et qui était le dernier
pour Hopeless Records. Ce nouvel enregistrement présente aussi un
changement de cap pour le groupe qui devient beaucoup plus pop que
rock avec des synthétiseurs et des rythmes dansants. On retrouve
bien quelques relents du passé, mais ce n’est clairement pas ce qui
domine ici. L’ensemble demeure tout de même intense et chargé
d’émotivité ce qui plaira peut-être tout de même à leur premier
public, à condition d’être prêt à les suivre dans leur nouvelle voie
qui rappelle OneRepublic en plusieurs occasions. À noter la
présence de Tegan and Sara pour la très efficace « Ground
Control ». En conclusion, malgré leur virage pop, All Time Low
présentent suffisamment de titres intéressants pour s’attirer un
vaste auditoire.
(juillet 2017) |
Fueled by Ramen
/
Warner
|
Il y a 60 ans, Chuck Berry faisait partie des
précurseurs du rock ‘n’ roll en lançant son premier album. Paru
trois mois après son décès à l’âge de 90 ans, Chuck est son
premier disque de chansons originales en 38 ans et il aurait
certainement aimé être encore là pour le présenter au public. C’est
que pendant plus de 20 ans dans les années 1980 et 1990 il avait
perdu tout intérêt pour l’écriture de nouvelles chansons, envie qui
lui a repris plus tard dans les années 2000. Ce nouvel album est
donc le fruit de plusieurs années de travail et présente un artiste
légendaire à la voix encore puissante. Ce qu’on réalise rapidement
sur « Wonderful Woman » et « Big Boys », c’est qu’il n’avait
aucunement perdu de son énergie avec la guitare à la main, pour du
Chuck Berry comme on le connaissait bien. Il ralentit par la suite
le rythme sur quelques pièces, mais le rythme revient à différents
moments du disque de 10 pièces dont « Lady B. Goode », un clin d’œil
certain à son plus grand succès. Il présente aussi l’un de ses plus
beaux poèmes mis en chanson avec « Dutchman ». Avec Chuck,
cette légende du rock ‘n’ roll prouve qu’elle pouvait encore jusqu’à
récemment rivaliser avec n’importe quel artiste d’aujourd’hui. Un
album surprenant et extrêmement plaisant à écouter, qui boucle de
façon magnifique une carrière incomparable!
(juillet 2017) |
Dualtone /
eOne
½
|
Benjamin Booker est un auteur-compositeur et
interprète de la Virginie qui propose un mélange de blues et de rock
un peu sale, certainement inspiré par le blues garage des White
Stripes, Black Keys et compagnie. Par contre, malgré sa
voix rauque, il présente des mélodies un peu plus pop à tendances
soul et folk. Sur ce deuxième album, il s’implique davantage
politiquement et socialement, suite à l’ascension du mouvement Black
Lives Matter. Ce mélange de chansons engagées et personnelles,
accompagnées de musiques riches et variées, résulte en un album
complet extrêmement agréable à écouter, son œuvre la plus accomplie
à ce jour. Une très belle surprise!
(juillet 2017) |
ATO
½
|
Cheap Trick ont connu un succès inespéré avec
leur album de l’an passé
Bang, Zoom, Crazy... Hello. C’est donc possiblement ce qui
les a motivés à revenir avec un nouveau disque à peine plus d’un an
plus tard. We’re All Alright! reprend le plus intéressant du
précédent, tout en allant encore un peu plus loin avec un rock
énergique digne de leurs meilleures années, avec en prime un réel
plaisir tout à fait contagieux. En fait, leur son est un peu plus
rock qu’à la fin des années 1970 et 1980 alors que le groupe
s’inspirait un peu plus des Beatles. Sur We’re All Alright!,
ils mettent plus de l’avant leur côté hard rock avec des pièces
grandement énergiques bien appuyées sur la section rythmique. C’est
donc un album extrêmement agréable que nous proposent Cheap Trick,
un album parfait pour accompagner vos escapades sur la route tout au
long de l’été.
(juillet 2017) |
Big Machine /
Universal
½
|
Julie Daraîche – 50 ans d’amour
Pour son nouvel album, Julie Daraîche a invité de
nombreux artistes de la scène country actuelle. On peut y entendre
des duos avec Jonathan Godin, David Bernatchez,
Rhéal Leblanc, Nicolas Dufresne, Louis Bérubé,
Patricia Caron et Kathy Lavigne. Elle chante aussi avec
sa fille Dani (« Je veux chanter ») et avec sa nièce Katia
(« Dans mes chansons »), sans oublier le premier extrait,
« J’aimerais si tout recommençait », avec son frère Paul, qui
assure aussi les arrangements et la réalisation du disque. 50 ans
d’amour contient 12 chansons originales dans le plus pur style
de country québécois.
(juillet 2017) |
Martin Leclerc
½
|
DragonForce –
Reaching Into Infinity (CD + DVD)
Les maîtres du power metal sont de retour avec un
nouvel album plus rapide que l’éclair, malgré ses 70 minutes. Sur ce
septième album, DragonForce accueillent un nouveau batteur en Gee
Anzalone. Ils y présentent une musique toujours aussi rapide et
lourde avec une exécution parfaite, mais les harmonies et mélodies
semblent plus accessibles que jamais. Pourront-ils atteindre le
sommet des palmarès tout en continuant de démontrer toute leur
virtuosité? C’est bien possible puisque Reaching Into Infinity
possède tout ce qu’il faut pour plaire à un vaste auditoire, tant
que vous n’êtes pas trop étourdis par la section rythmique infernale
et les prouesses des guitaristes Sam Totman et Herman Li,
peut-être le meilleur duo de guitaristes présentement. À noter que
le groupe rend hommage à « Seventh Son of a Seventh Son » d’Iron
Maiden avec la pièce de 11 minutes « Edge of the World ». Ils
offrent aussi deux titres en boni (« Hatred and Revenge » et « Evil
Dead »), ainsi qu’un DVD contenant des pièces enregistrées en
concert au Festival Woodstock en Pologne en 2016. Avec Reaching
Into Infinity, on peut affirmer aisément que DragonForce
présentent leur album le plus solide en 10 ans, soit depuis
l’incontournable
Ultra Beatdown en 2008.
(juillet 2017) |
Electric Generation /
Cadence
|
Découvert à La Voix en 2013, Jonathan
Guilbault présente un premier mini-album de cinq titres. Il propose
une musique pop rock qui alterne entre pièces rythmées (« Un jour »,
« Le bon détour ») et ballades (« De tes yeux », « Ici bas »).
Guilbault possède une voix intéressante qui transporte bien
l’émotion sans toutefois être vraiment puissante.
(juillet 2017) |
|
Le groupe de Kingston en Ontario existe depuis
déjà 30 ans. Sur ce septième album, Hugh Dillon et sa bande
proposent encore une fois ce mélange de rock accessible à la
Tragically Hip et de hard rock à la AC/DC, avec des
influences évidentes en plusieurs occasions des Rolling Stones.
Une section rythmique efficace vous fera assurément taper du pied
pendant plusieurs pièces. La guitare demeure aussi grandement
efficace avec des riffs de qualité. Malgré de bien bons moments de
divertissement, les Headstones demeurent un groupe prévisible plus
souvent qu’autrement.
(juillet 2017) |
Cadence
|
Le groupe rock de Las Vegas évolue définitivement
sur son troisième album. On y trouve toujours quelques côtés sombres
un peu lourds, mais le groupe semble tenter de demeurer plus joyeux
que par le passé. Evolve contient des chansons beaucoup plus
pop avec l’utilisation presque excessive de synthétiseurs, à
commencer par la disco « I Don’t Know Why ». Par moments, Imagine
Dragons semblent vouloir imiter sans grand succès Coldplay
dans leur tournant pop, avec en prime de fortes influences des
années 1980. Il reste bien quelques titres rock électro
intéressants, mais trop peu pour solidifier cet album beaucoup trop
disparate. Même le méga succès « Believer », qui a envahi les
radios, devient quelque peu lassant avec le temps. Evolve est
un album un peu frustrant en bout de ligne, parce qu’on aimerait
l’aimer mais on n’y arrive pas. On semble plutôt avoir affaire à un
groupe qui se cherche.
(juillet 2017)
Vidéoclip :
« Believer » |
Interscope
/
Universal
½
|
La chanteuse country se fait plaisir avec ce
nouvel album. Comme annoncé, il s’agit d’un véritable party country
avec des grands classiques et succès du genre qui ont tous le point
commun de faire bouger. Chaque pièce représente un coup de cœur pour
Véronique Labbé et certaines ont même une signification particulière
à ses yeux. C’est le cas notamment pour « Ce n’est qu’un rêve », la
première chanson qu’elle a interprétée devant un public, ainsi que
« Le Ford à mon grand-père » qui lui procure un brin de nostalgie.
Même si le disque est dominé par des chansons entraînantes, on y
découvre aussi quelques ballades comme « Maman si tu l’aimes » et
« Tennessee Whiskey ». À noter aussi sa très belle interprétation de
l’excellente « Wagon Wheel », même si elle demeure très fidèle à la
version originale. Véronique Labbé ne réinvente peut-être pas le
genre, mais elle présente tout de même un album country des plus
divertissants.
(juillet 2017) |
Sélect
|
Après
747 en 2014, le trio country pop a pris une pause, le temps
d’albums solos par Charles Kelley et Hillary Scott.
Lady Antebellum revient maintenant avec Heart Break, réalisé
en Californie par Busbee. Il en résulte un son un peu
plus soft rock et moins country. Plusieurs pièces mid-tempo
s’inspirent soit des années 1960 et 1970, soit d’une musique adulte
contemporaine. Plusieurs mélodies sont suffisamment captivantes pour
obtenir un certain succès radio. Par contre, on retrouve bon nombre
de pièces interchangeables et pas très excitantes.
(juillet 2017)
Vidéoclip :
« You Look Good » |
Capitol
/
Universal
½
|
Lorde –
Melodrama
Après un premier album qui a grandement attiré
l’attention en 2013, la jeune Néo-Zélandaise maintenant âgée de 20
ans est de retour avec Melodrama. Si
Pure Heroine présentait déjà une certaine originalité pour
cette jeune auteure-compositrice et interprète, Lorde prend
véritablement son envol sur celui-ci. On peut d’ailleurs en avoir un
très bon aperçu avec les premiers extraits : « Green Light », « Liability »
et « Perfect Places ». Pour faire évoluer son son, Lorde a confié la
réalisation à Jack Antonoff (Fun) et Bleachers.
Il en résulte un disque plus mature, mais surtout plus élaboré et
créatif que le précédent. On peut y entendre plusieurs textures,
entre intériorité et rythmes entraînants. Mais peu importe le
contexte de la chanson, Lorde réussit à nous captiver et à nous
transporter jusqu’à la fin, jusqu’à en demander encore plus. 41
minutes ne sont assurément pas suffisantes pour cet excellent album,
sûrement un des meilleurs de l’année…
(juillet 2017)
Vidéoclip :
« Green Light » |
Universal
|
Le duo folk pop de Toronto présente son quatrième
album studio avec The Knight Sessions. Brenley MacEachern
et Lisa MacIsaac (la sœur d’Ashley MacIsaac) offrent
possiblement leur album le plus mature à ce jour avec en plus
plusieurs titres particulièrement réussis. Les harmonies vocales
demeurent à la base même de leur musique, et les arrangements tout
simples de guitare acoustique ou de violon ne font que les mettre en
valeur sans jamais voler la vedette. Vous ne pourrez vous empêcher
de continuer de fredonner sans arrêt certaines des mélodies
inoubliables de ce nouveau disque de grande qualité.
(juillet 2017) |
Passenger Sounds /
Cadence
½
|
Quatuor Ébène & Michel Portal –
Eternal Stories
Le Quatuor Ébène se transforme facilement entre
ensemble classique et groupe de jazz. Dans le cas de Eternal
Stories, le quatuor à cordes s’associe au jazzman Michel Portal
aux clarinettes, mais aussi au percussionniste Richard Héry
et au claviériste Xavier Tribolet. Ils y interprètent leurs
propres compositions, dont quatre titres de Portal. Le clou de
l’album est lorsqu’ils reprennent des extraits des « Five Tango
Sensations », une œuvre tardive d’Astor Piazzolla. Le Quatuor
Ébène demeure inventif sur ce nouvel album et il permet peut-être en
plus à Michel Portal de réaliser un rêve, celui de produire un album
avec un quatuor à cordes, comme l’avait fait Charlie Parker
en 1949.
(juillet 2017) |
Erato /
Warner
/
SIX
½
|
Paul Rossy –
Jazz Poetry: The Music of Paul Rossy
Le docteur Paul Rossy est pédiatre le jour et
auteur-compositeur-interprète le soir. Il a lancé en avril dernier
un premier album de chansons originales en collaboration avec Ian
Kelly,
Goodbye Sings the Wind, pour soutenir l’Hôpital de Montréal
pour enfants. Suite à sa participation au Festival international de
jazz de Montréal l’an dernier, Dr Rossy a été inspiré et a eu envie
de donner une couleur jazz à ses chansons. Il a donc à nouveau
confié la réalisation à Ian Kelly pour Jazz Poetry qui
contient une réinterprétation en version jazz des chansons de
Goodbye Sings the Wind. Les profits seront à nouveau remis à
la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants.
(juillet 2017) |
Sunset Hill /
Outside
½
|
Simon Okely est
un multi-instrumentiste de Melbourne en Australie. Après avoir été
membre du groupe Oh Mercy en tant que guitariste, il a décidé
de se lancer dans une carrière solo sous le pseudonyme de Slow
Dancer. In a Mood est son deuxième album sur lequel il offre
un mélange de folk et de soft rock avec une touche de soul / R&B. En
fait, il nous fait penser à un mélange contemporain entre
Christopher Cross et Van Morrison. Slow Dancer joue de
tous les instruments en plus de chanter de sa voix puissante qu’il
rend plus douce et chaude pour les besoins de ce disque parfait pour
la chambre à coucher. Il ne réinvente rien et semble plutôt
nostalgique du passé, mais il propose tout de même une musique
agréable à écouter, une musique qui nous berce et nous réconforte.
(juillet 2017) |
ATO
|
Styx –
The Mission
Après plus de 45 ans de carrière, les vieux
routiers du rock progressif reviennent avec un premier album de
chansons originales en 14 ans. The Mission est un
album-concept autour d’une mission sur Mars en 2033. Quant au son,
il n’a rien de futuriste alors que le groupe revient au son qui l’a
rendu populaire à la fin des années 1970. Par contre, on réalise
rapidement que c’est là où Styx se sent le plus à l’aise avec
plusieurs bonnes pièces énergiques dignes de leurs meilleures
années. C’est plutôt rafraîchissant d’entendre le groupe reprendre
où il a laissé il y a plus de 35 ans. The Mission est donc un
album surprenant et très agréable à écouter.
(juillet 2017) |
Universal
|
En 2016, le réalisateur Ian Brennan (Tinariwen,
Tasili), celui-là même qui est derrière les projets du
Zomba Prison Project, s’est rendu sur Ukerewe, la plus grande
île intérieure d’Afrique, accessible seulement par un traversier de
fortune, un voyage de quatre heures. C’est un endroit tellement
isolé que les gens s’y rendaient pour abandonner leurs enfants
albinos. L’île est d’ailleurs devenue un havre pour les personnes
dans cette condition. Brennan y a organisé des ateliers de
composition, encourageant les gens à exprimer leur expérience et
leurs sentiments. Le chant et la danse étant plutôt mal vus sur
l’île, Brennan aura dû être convaincant pour permettre au groupe de
s’ouvrir. Souvent ignorés et laissés de côté même par leur propre
famille, il n’est donc pas bien surprenant que les albinos se soient
exprimés en majorité sur les thèmes de la solitude et de l’abandon.
La plupart des chansons présentées sur l’album ont été écrites en
Kikirewe et en Jeeta, deux dialectes officiellement censurés du pays
depuis son unification en 1964. Comme dans le cas du Zomba Prison
Project, Brennan permet à un groupe non entendu jusque-là de
s’exprimer librement. Il en résulte un album touchant de 23 titres
(quelque peu inégaux) pour un peu plus de 30 minutes. (juillet 2017) |
Six Degrees /
SIX
|
Whitehorse –
Panther in the Dollhouse
Le duo québécois composé de Luke Doucet et
Melissa McClelland est de retour avec un nouvel album, deux
ans seulement après
Leave No Bridge Unburned. Moins autobiographique que le
précédent, Panther in the Dollhouse présente plutôt des
personnages sombres et imparfaits dans un contexte plus
cinématographique. Avec l’ajout du duo de réalisateurs Likeminds
et de plusieurs musiciens, le son du groupe prend aussi une certaine
expansion vers le rock, délaissant au passage leur petit côté
country qui n’était jamais bien loin auparavant. On peut
certainement affirmer que Whitehorse atteignent un nouveau stade
dans leur carrière grâce à cet excellent disque.
(juillet 2017)
Vidéoclips :
« Boys Like You » -
« Nighthawks » |
Six Shooter /
SIX
½
|
juin :
|
Alors que Linkin Park semblait s’être quelque peu
retrouvé d’un point de vue créatif en 2014 avec
The Hunting Party, voilà qu’il s’enlise à nouveau avec un
virage pop plus que douteux. Le métal est en effet complètement
absent ici, tout comme les riffs intéressants, et oubliez les cris
de Chester Bennington qui donnaient tant d’énergie à leurs
premiers enregistrements. Nous avons maintenant droit à une musique
pop rock teintée d’électro, mais surtout qui manque franchement de
caractère et de dynamisme. On retrouve bien quelques moments
intéressants, bâtis sur mesure pour les radios, mais ils sont
beaucoup trop rares. Même le premier extrait, « Heavy », ne renverse
aucune barrière malgré sa mélodie intéressante. One More Light
est donc un album qui laissera assurément les fans de la première
heure indifférents, sans permettre au groupe de véritablement
rejoindre un nouvel auditoire. (chronique principale de juin 2017)
Vidéoclip :
« Heavy » |
Warner
|
Scott Helman est un jeune chanteur pop rock de
Toronto qui propose son tout premier album avec Hôtel de Ville.
Plus rock que Justin Bieber, Helman présente surtout une
musique beaucoup plus originale, l’amenant tout de suite dans une
classe à part. Mais il reste que chaque mélodie est inoubliable et
faite sur mesure pour les radios. C’est simple, les 12 titres d’Hôtel
de Ville pourraient se retrouver au sommet des palmarès. Depuis
son premier mini-album en 2014,
Augusta, le jeune homme de 21 ans n’a cessé de travailler sa
musique, tournant à travers le monde. Ça s’entend rapidement sur
Hôtel de Ville qui ne présente que bien peu de faiblesses. Pour
une musique pop de qualité, Scott Helman est définitivement un nom à
retenir. (découverte du mois de juin 2017)
Vidéoclip :
« Kinda Complicated » |
Warner
½
|
Aliocha –
Eleven Songs
Le jeune Aliocha est un naturel, autodidacte, qui
s’inspire de Bob Dylan, Eliott Smith, John Lennon
et Nick Drake, tout en y apportant sa touche personnelle
pleine d’imperfections. En voyageant entre Montréal, Paris et Los
Angeles, il a su tracer sa voie, surtout lorsqu’il a fait la
rencontre à Paris du brillant réalisateur Samy Osta (La
Femme, Feu! Chatterton). Après avoir fait paraître le
mini-album
Sorry Eyes en France à l’automne 2016, le voici de retour
avec un album qui sort simultanément en Europe et au Canada. Aliocha
y propose une musique folk inspirée à la fois du folk rock
contemporain et de la musique des années 1960. Quelques touches pop
ou plus psychédéliques viennent ajouter de la couleur à un album qui
possède en bout de ligne beaucoup de personnalité. Un très bon
disque!
(juin 2017) |
Audiogram
½
|
Surtout connu pour son travail avec The Black
Keys, dans un style blues garage, Dan Auerbach a aussi réalisé
bon nombre d’albums de différents genres : Pretenders,
Lana Del Rey, Cage the Elephant, JEFF the Brotherhood,
Dr. John, etc. Pour cet album solo, Auerbach va complètement
ailleurs, explorant le vieux soul de Memphis et le vieux country de
Nashville. Il rappelle très souvent le Jeff Lynne des années
1980, du temps des Traveling Wilburys, un style qu’il
affectionnait tout particulièrement. L’album ne contient que 10
pièces totalisant 35 minutes, mais elles s’avèrent tout simplement
rafraichissantes, en plus d’être grandement créatives. Voici donc un
divertissement de très grande qualité, auquel il ne manque que deux
ou trois morceaux pour faire la différence et transporter l’album au
sommet de 2017.
(juin 2017) |
Nonesuch
/
Warner
½
|
Après six ans d’absence sur disque, Debbie
Harry et sa bande sont de retour avec un nouvel album,
Pollinator. Par contre, ça parait plus que jamais depuis leur
retour dans les années 2000 que Blondie tentent de rappeler leur
passé glorieux tout en s’accrochant à une musique électro pop plus
contemporaine. Là où c’était plutôt réussi sur leurs albums
précédents, ici ça sonne carrément faux. Ce n’est pas la panoplie d’auteurs-compositeurs
et musiciens invités qui allait rendre Pollinator aussi
intéressant que leurs albums d’il y a 40 ans. Ni leurs reprises de
Johnny Marr (« My Monster ») et Charli XCX (« Gravity »).
En fait, c’est difficile de comprendre à qui s’adresse Blondie avec
cet album, puisque tant les fans de la première heure qu’un public
plus jeune ne devraient y porter aucune attention.
(juin 2017) |
½
|
Voici le 14e album en carrière pour Isabelle
Boulay, après six ans d’attente. Réalisé par Benjamin Biolay,
En Vérité contient des chansons écrites par des
auteurs-compositeurs de renom, des deux côtés de l’Atlantique :
Carla Bruni, Julien Clerc, Alex Nevsky, Cœur de
Pirate, Didier Golmanas, La Grande Sophie,
Raphaël (qui réalise aussi deux titres) et Benjamin Biolay.
L’album présente une musique pop adulte qui ressemble toujours à son
style, avec aussi quelques influences country et latines. Si on en
croit le titre et les photos non retouchées, de magnifiques photos
de Peter Lindbergh, Isabelle se retrouve plus que jamais en
quête de vérité, sans artifices. C’est le thème récurrent tout au
long de ce disque qui plaira assurément à ses nombreux fans, tant au
Québec qu’en France. À noter qu’Isabelle Boulay fêtera ses 25 ans de
carrière sur les Plaines d’Abraham le 6 juillet, jour de son 45e
anniversaire, dans le cadre de la soirée d’ouverture du Festival
d’été de Québec.
(juin 2017) |
Audiogram
|
La nuit philharmonique,
le cinquième album de la Française Delphine Coutant, a été lancé en
Europe à l’automne 2016 et il est enfin présenté au Québec. Elle y
présente une chanson française accompagnée d’orchestrations de
cordes et de cuivres, avec aussi des moments plus pop, le tout
magnifiquement réalisé par Matthieu Ballet (Thomas Fersen,
Alain Bashung, Miossec). Elle brise assurément bien
des conventions de la chanson française avec une musique originale
et variée. Delphine Coutant sera de passage aux Francofolies de
Montréal le 10 juin à la Place-des-Arts en compagnie d’Ingrid
St-Pierre et Fanny Bloom.
(juin 2017) |
Comme le café /
SIX
½
|
Faith
Evans
and The Notorious B.I.G. –
The King & I
Même s’il est annoncé comme un album de Faith
Evans et The Notorious B.I.G., The King & I est beaucoup plus
un album de Faith Evans, majoritairement R&B, avec des
échantillonnages du regretté rappeur. En fait, il se présente comme
un album-souvenir au sujet de la relation du duo. Plusieurs des
échantillonnages ont déjà été souvent entendus et leur utilisation
n’est pas toujours judicieuse, en venant même à nuire à plusieurs
des 25 pièces. On peut entendre plusieurs artistes invités (Jamal
Woolard, Lil’ Cease, Mama Wallace, Snoop Dogg,
Busta Rhymes, Lil’ Kim, etc.), mais c’est insuffisant
pour redonner de la crédibilité à l’ensemble. Avec 72 minutes de
musique, The King & I contient beaucoup trop de moments
inintéressants pour satisfaire même les plus grands fans
nostalgiques de The Notorious B.I.G.
(juin 2017) |
Rhino
/
Warner
|
Après une longue pause de six ans, le groupe de
Seattle est de retour avec un album d’une grande complexité. En
effet, Fleet Foxes proposent toujours ce mélange d’indie
rock, de folk et de country, mais ils ajoutent une touche de rock
progressif qui peut rappeler les débuts de Yes. Crack-Up
est assurément leur album le plus dense, cérébral, complexe et
difficile d’accès à ce jour. Par contre, il s’avère rapidement
grandement enrichissant. Les harmonies vocales demeurent la force du
groupe, et de ce point de vue, ils peuvent rappeler les moments les
plus psychédéliques des Beach Boys. Comme pour confirmer la
démarche artistique sophistiquée du groupe, ils ont choisi de
présenter comme premier extrait une pièce de 9 minutes en deux
parties, « Third of May / Odaigahara ». Parfois orchestral et
parfois expérimental, Crack-Up ne laissera personne
indifférent, représentant un beau défi aux premières écoutes. Par
contre, avec un peu de patience, vous y découvrirez plusieurs
couches et subtilités musicales toutes plus intéressantes les unes
que les autres. Fleet Foxes offrent donc un album très original, qui
ne demande qu’un peu d’effort d’appréciation.
(juin 2017) |
Nonesuch
/
Warner
½
|
Marvin Jouno –
Intérieur nuit (réédition de 2017)
Voici un nouveau nom qui brasse les cartes de la
pop française, Marvin Jouno. L’auteur-compositeur et interprète a
présenté en effet un premier album de 11 pièces en 2016,
Intérieur nuit. Son thème tourne autour des longues nuits
d’insomnie, les nuits d’hiver, les nuits de solitude. Des musiques
accrocheuses captent rapidement notre attention, pour ensuite
conserver notre intérêt jusqu’à la fin. Les arrangements sont
toujours riches et accompagnent à merveille sa voix qui rappelle
Biolay ou Murat. Cette réédition de l’album contient cinq
pièces en boni, dont deux remix pour « Love Later » et le succès
« Quitte à me quitter ». On y trouve aussi le film Intérieur nuit,
un film de 48 minutes que Jouno a réalisé avec son complice
Romlain Winkler. Marvin Jouno sera en spectacle à Montréal dans
le cadre des Francofolies les 12 et 13 juin.
(juin 2017)
Vidéoclips :
« Quitte à me quitter » -
« Love Later (Robbie Remix) »
Film :
Intérieur nuit |
Un plan simple /
Sony
½
|
Après avoir atteint les sommets du hip hop québécois à la tête du
groupe Loud Lary Ajust, Lary Kidd présente finalement un
premier album solo. Le rappeur semble fasciné par la société de
violence et de consommation, à laquelle il adhère complètement
jusqu'à ce qu'il se sente dégoûté. Ce sont ces contradictions qui
subsistent tout au long de Contrôle, un album au titre approprié
puisque le MC semble toujours sur le point de le perdre ce contrôle.
Du moins dans ses textes puisque musicalement, Lary Kidd semble plus
en contrôle que jamais sur sa carrière et son art. L'album s'avère
plutôt sombre tout au long des 13 titres, mais le flow incomparable
de Kidd capte notre attention pour la conserver jusqu'à la fin. Un
très bon disque!
(juin 2017) |
Coyote
½
|
Pour son deuxième album de l’année, le collectif
australien fonce dans la science-fiction avec un rock progressif
énergique rempli de synthétiseurs et de voix robotisées. Murder
of the Universe est divisé en trois chapitres, chacun racontant
une partie de l’humanité qui est poussée à l’extinction dans un
monde futuriste dominé par la machine. Plusieurs passages rappellent
le Judas Priest de la fin des années 1980, sans les
interminables solos de guitares. Dans le troisième chapitre, les
descriptions très graphiques de cyborgs qui vomissent et du
meurtre de l’univers risquent de choquer certaines oreilles
sensibles. Mais en fait, peu de moments vraiment intéressants en
ressortent et on peut se demander si c’était vraiment nécessaire
d’aller jusque-là. Plusieurs pièces de l’album offrent le
divertissement attendu, mais manquent quelque peu de créativité,
demeurant plus souvent qu’autrement prévisibles. Murder of the
Universe s’avère donc certainement leur album le plus faible
parmi les trois derniers. Par contre, ils ont annoncé cinq albums en
2017, ce qui fait qu’il en resterait encore trois pour augmenter le
niveau de créativité. À suivre…
(juin 2017) |
ATO
½
|
Pour ce premier album, l’auteur-compositeur et
interprète de Toronto nous arrive avec une musique pop accompagnée
d’une guitare électrique qui écorche au passage. Taylor Knox nous
rappelle grandement les sonorités pop rock des années 1970, mais
aussi de contemporains comme Teenage Fanclub et Tame
Impala. LOVE débute en force avec les pièces énergiques
et efficaces « Wishing Well » et « The Stars ». Plusieurs titres
sauront ensuite conserver votre intérêt et vous donner envie d’en
entendre plus. Plusieurs éléments de ce premier disque méritent
qu’on porte une attention particulière à cet artiste dans le futur.
(juin 2017) |
Cadence
|
La chanteuse et pianiste canadienne est de retour
avec un nouvel album de standards du jazz, après avoir revisité des
classiques pop rock en 2015 sur
Wallflower. Diana Krall s’est impliquée plus que jamais
alors qu’elle a choisi chaque chanson, a conçu les arrangements et a
mis en place trois groupes distincts pour l’enregistrement des 11
pièces. Que ce soit en version trio, quatuor ou quintette, chaque
chanson est interprétée toute en douceur, avec une bonne dose de
romantisme. On peut entendre plusieurs incontournables du genre
comme « Moonglow », « Blue Skies », « Sway », « Dream », ainsi que
le premier extrait, « Night and Day », un classique de Cole
Porter. Turn Up the Quiet constitue un très bon disque de
fin de soirée par cette grande dame du jazz.
(juin 2017) |
Verve /
Universal
½
|
L’ex-finaliste de La Voix présente déjà
son deuxième album, Étoile anonyme. Pour l’occasion, elle a
su développer un nouveau répertoire plus représentatif de la jeune
femme contemporaine qu’elle est. Elle s’est entourée de différents
collaborateurs pour les textes : David Goudreault, Jamil,
Amylie, Alexandre Poulin, sans oublier bien sûr son
mentor et ami, Éric Lapointe. C’est Jean-François Lemieux
(Daniel Bélanger, Jean Leloup) qui assure la
réalisation, et il a réussi à faire ressortir le côté lumineux de
Valérie, porté par sa voix puissante. On peut y entendre plusieurs
pièces toutes douces, sur lesquelles elle s’exécute seule au piano.
Mais la chanteuse sait aussi s’envoler dans le firmament avec des
mélodies inoubliables comme « J’y vais » (le premier extrait), la
chanson-titre, etc. Voici donc un excellent deuxième album pour
Valérie Lahaie, un album agréable à écouter dans toutes ses
facettes.
(juin 2017)
Vidéoclip :
« J’y vais » |
Instinct
½
|
Lenni-Kim – Les autres
Ce jeune chanteur québécois de 15 ans a réussi le
double exploit d’avoir été signé par les deux leaders musicaux
français (Warner et TF1) et d’avoir été le plus jeune artiste à se
produire à une demi-finale de The Voice en France. C’est tout
de même au Québec qu’il a décidé de lancer son album en premier,
alors que les Français pourront se le procurer le 30 juin. Réalisé
par Louis Côté (Wyclef Jean, K-Maro, Shy’m),
l’album présente 12 pièces originales fusionnant pop dansante et
électro. L’ambiance demeure festive, du succès YouTube « Don’t
Stop » (un vidéoclip réalisé par Jason Roy-Léveillée vu plus
d’un million de fois) à l’excellente « Celebration », sans oublier
le plus récent extrait, « Yolo ». « Pourquoi tout perdre » fait
partie des 25 chansons les plus vendues de 2015 et son vidéoclip a
dépassé les 1,8 million de vues. Majoritairement en français, Les
autres contient aussi quelques pièces en anglais, ou du moins
quelques phrases par-ci par-là. Lenni-Kim nous offre une musique pop
adolescente et rafraîchissante.
(juin 2017)
Vidéoclips :
« Pourquoi tout perdre » -
« Don’t Stop » -
« Yolo » |
LKL
|
Shai Maestro Trio –
The Stone Skipper
Accompagné de Jorge Roeder et Ziv
Ravitz, le pianiste israélien Shai Maestro nous offre un album
jazz d’une grande puissance avec The Stone Skipper. Il s’agit
du quatrième disque du trio depuis ses débuts en 2011. La fluidité
des trois musiciens est incomparable et ils semblent ne faire qu’un
(le trio prend donc tout son sens). Maestro repousse les frontières
du jazz en intégrant quelques éléments d’électronique et des voix
qui arrivent de nulle part pour se fusionner parfaitement à sa
musique. L’album de 15 morceaux se présente comme un récit, et
chaque musicien s’est mis au service du récit en évitant les
envolées en virtuosité. Même Maestro a su s’effacer au piano en
plusieurs occasions pour laisser respirer l’œuvre dans son
déploiement. Il s’agit sans contredit de l’album le plus personnel
du trio à ce jour, avec plusieurs moments méditatifs. À découvrir!
(juin 2017) |
SIX
½
|
Meklit –
When the People Move, the Music Moves Too
Meklit est une Californienne d’origine
éthiopienne qui propose un mélange de musique du monde et de jazz.
Sur ce nouvel album, elle fusionne encore plus les genres dans un
ensemble énergique et particulièrement créatif. Réalisé par le
chanteur et compositeur Dan Wilson (Adele, John
Legend), le disque nous transporte dans toutes sortes
d’atmosphères avec des arrangement riches intégrant des violons,
claviers, cuivres, clarinettes, etc. Malgré la richesse musicale, la
voix soul puissante de Meklit ressort très bien à travers
l’ensemble. Le parrain de l’éthio-jazz, Mulatu Astatke, a en
quelque sorte contribué à cet album lorsqu’il a dit à Meklit en
2011 : « Trouvez votre contribution à l’éthio-jazz et continuez à
innover! ». Il en résulte cet album festif qui intègre tant la
culture éthiopienne qu’américaine. Parmi les musiciens qui ont
participé au disque, notons Andrew Bird et Preservation
Hall Horns. Un disque incomparable à découvrir!
(juin 2017) |
Six Degrees /
SIX
½
|
Le Montréalais d’origine haïtienne Jowee Omicil
propose un métissage musical incomparable. Le jazz demeure
évidemment au cœur de l’œuvre de ce trompettiste et
multi-instrumentiste, mais on y trouve aussi des accents caribéens,
africains, latins ou gospel. L’arrangeur, compositeur et réalisateur
maintenant établi à Paris présente son nouvel album, son premier
disque international, sur lequel il a bien l’intention de faire la
fête. Il s’entoure pour l’occasion de musiciens de grand talent des
quatre coins du monde. Omicil fait un clin d’œil à Aznavour,
Tinariwen et Jay-Z. Il franchit même « Le pont
d’Avignon » en afro-pop, en plus de présenter des sons proches de la
musique indienne. En fait, c’est un voyage constant que l’on fait en
compagnie de Jowee Omicil qui va vraiment dans toutes les
directions, peut-être même un peu trop se dit-on après un certain
temps. Il réussit au moins à mettre le tout à sa main, à en faire
une œuvre personnelle. Donc c’est tout à son honneur!
(juin 2017) |
Jazz Village /
PIAS /
SIX
½
|
La suite Under the Influence est une
commande de 2015 de l’Orchestre national de jazz de Montréal à la
saxophoniste, compositrice et chef d’orchestre Christine Jensen. On
y trouve cinq parties par des compositeurs de renom tels Kenny
Wheeler, Jan Jarczyk, John Coltrane, Lee Konitz
et Wayne Shorter. La voix feutrée de Sienna Dahlen
accompagne magnifiquement l’orchestre. Fondé en 2012, l’Orchestre
national de jazz de Montréal compte une vingtaine de musiciens et
est déjà considéré d’envergure mondiale. Quant à Christine Jensen,
la Montréalaise fait partie de l’élite jazz au Canada.
(juin 2017) |
Justin Time /
SIX
½
|
Paramore –
After Laughter
Quatre ans après leur excellent album éponyme,
Paramore sont de retour avec After Laughter. La chanteuse
Hayley Williams semble avoir de la difficulté à conserver son
entourage, alors que le bassiste Jeremy Davis a quitté le
groupe pour la deuxième fois. Paramore semble donc de plus en plus
se centrer autour de sa chanteuse, la seule à avoir fait partie des
cinq albums du groupe. En plus, on a l’impression que la musique du
groupe suit de plus en plus l’inspiration pop de Hayley. After
Laughter contient plusieurs mélodies contagieuses et les
éléments de rock alternatif qu’il pouvait rester précédemment
semblent maintenant du passé. Leur musique new wave qui semble
joyeuse au premier abord présente plutôt un combat incessant contre
les ruptures. Mais ce n’est rien de bien surprenant puisque les
départs du groupe demeurent leur inspiration principale depuis leurs
débuts il y a 12 ans. After Laughter demeure tout de même un
album très agréable à écouter.
(juin 2017)
Vidéoclips :
« Hard Times » -
« Told You So » |
Fueled by Ramen
/
Warner
½
|
Sur son deuxième album, l’ex-participante à Star
Académie démontre une certaine maturité, comme si elle avait
découvert son style bien à elle. Sophie Pelletier s’est entourée de
nombreux collaborateurs de renom comme Gaële, Dumas,
Fred St-Gelais, Sam Joly, Patrick Bouchard et
Marc Dupré. Sur cet album, réalisé de main de maître par
Gautier Marinof, elle propose une musique pop intelligente
enrobée dans des arrangements recherchés incluant une guitare rock,
des synthétiseurs ou des cuivres. Sa voix est toujours mise en
valeur, mais c’est surtout l’ambiance générale qui ressort du lot.
Ses fans de la première heure la reconnaîtront aisément, mais elle
risque fort de gagner de nouveaux admirateurs, assoiffés d’une
musique pop différente et de qualité.
(juin 2017) |
UniForce
½
|
La jeune pianiste, chanteuse et compositrice
revient avec un nouvel album intitulé Living in Twilight, de
la pièce des Weepies qu’elle reprend de belle façon. L’album
contient un mélange de classiques du répertoire américain, de
réinterprétations contemporaines étonnantes et de compositions
originales. Parmi les classiques, notons « The Very Thought of You »
de Ray Nobles, « So In Love » de Cole Porter et « 500
Miles High » de Chick Corea. Ses interprétations de chansons
contemporaines incluent la surprenante « Someone Like You » d’Adele,
« To Be Alone With You » de Sufjan Stevens en version
instrumentale, ainsi que l’émouvante « Go Leave » de Kate
McGarrigle. Certaines influences ressortent particulièrement
tout au long du disque, dont des traces de musiques cubaine et
brésilienne. Ariel Pocock propose donc une musique jazz aux accents
variés, une musique douce mais d’une grande richesse. Elle sera de
passage au Québec au début de juillet pour trois spectacles.
(juin 2017) |
Justin Time /
SIX
½
|
Pour ce huitième album, et le premier en quatre
ans, le groupe indie rock a pris tout son temps, enregistrant
suffisamment de matériel pour un album double, puis recommençant le
tout une nouvelle fois. Ils ont continué à travailler avec le
réalisateur Mike D, mais aussi avec Danger Mouse et
John Hill. Ils se sont entourés d’une vingtaine de musiciens et
de neuf ingénieurs, peut-être pour recréer l’ambiance de
collégialité de Woodstock qui a été leur première influence pour le
disque. On y retrouve un mélange d’indie rock et de glam, mais il
s’agit surtout de leur album le plus pop à ce jour. On n’a qu’à
écouter leur succès « Feel It Still » pour s’en laisser convaincre,
une courte pièce de moins de trois minutes qui rappelle Pharrell
Williams. On retrouve bien quelques éléments intéressants sur
Woodstock, mais ce n’est malheureusement plus le groupe qu’on a
connu, comme s’ils se cherchaient. Tout de même un bon potentiel
commercial…
(juin 2017)
Vidéoclips :
« Feel It Still » -
« Rich Friends » |
Atlantic
/
Warner
|
Royal Blood –
How Did We Get So Dark?
Trois ans après son premier album, le duo
britannique est de retour avec un autre disque percutant. Un peu
moins lourd que le précédent, How Did We Get So Dark présente
toujours des éléments comparables aux White Stripes dans un
style garage un peu sale. Des guitares fuzzy et quelques claviers
s’ajoutent au son du groupe qui prend de l’ampleur. Les mélodies
sont inoubliables, sur des musiques toujours énergiques et
entraînantes qui vous feront assurément taper du pied. En somme,
même s’il ne dure que 34 minutes, c’est un album très satisfaisant
que nous proposent les gars de Royal Blood.
(juin 2017)
Vidéoclips :
« Lights Out » -
« Hook, Line & Sinker » -
« I Only Lie When I Love You » |
Warner
½
|
Le jeune rappeur californien est de retour avec
son deuxième album complet, deux ans après un début fracassant. Pour
Big Fish Theory, Vince Staples peut compter sur une belle
brochette d’invités : Bon Iver, Damon Albarn,
Kendrick Lamar, Rick Ross, Juicy J, Kilo Kish,
etc. Staples repousse encore quelques barrières du rap en utilisant
l’électronique de façon grandiose. Les arrangements sont superbes et
mettront souvent à l’épreuve vos enceintes acoustiques avec une
basse qui prend aux tripes. Staples joue admirablement avec la
musicalité de ses pièces, ce qui amène souvent sa livraison vocale
et ses textes au second plan. Big Fish Theory est donc un
album extrêmement intéressant si vous appréciez un hip hop plus
musical que parlé. Sans égaler les qualités créatrices de son
premier album, voici à nouveau un disque de premier plan pour ce
rappeur de la nouvelle génération.
(juin 2017)
Vidéoclips :
« Big Fish » -
« Rain Come Down » |
Def Jam /
Universal
½
|
Un an après une victoire très serrée sur
Travis Cormier en finale de la quatrième édition de La Voix,
Stéphanie St-Jean présente enfin son premier album au public. Sans
surprise, c’est avec la chanson qui lui a permis de gagner qu’elle
débute le tout : « Ma chambre » écrite par son coach Pierre
Lapointe et qui fait référence à son passé obscur. L’album pop
rock présente un mélange entre ce style de ballades et des pièces
plus dynamiques et efficaces. Stéphanie nous présente des chansons
d’auteurs-compositeurs de renom dont Fred Fortin, Michel
Rivard, Daniel Bélanger et Sarah Bourdon. Elle
reprend aussi « Oh Happy Day » d’Edwin R. Hawkins. Les
arrangements musicaux s’avèrent particulièrement réussis tout au
long du disque, mais la voix puissante de Stéphanie domine tout de
même et occupe le centre de l’espace. C’est un disque surprenant et
extrêmement efficace que nous offre Stéphanie St-Jean.
(juin 2017) |
Productions J
½
|
Pour son nouvel album, Guylaine Tanguay nous
offre des classiques du country, 13 souvenirs marquants de la
chanteuse. Parmi ces classiques, certains lui ont été légués par sa
mère comme « Partons la mer est belle », « De la neige sur la bible
de mon père », ainsi que le pot-pourri « Prière d’une mère / Le cœur
ne vieillit pas / Mon enfant je te pardonne ». Un autre pot-pourri
traditionnel country arrivera un peu plus tard. Elle s’adresse à ses
filles avec le premier extrait, « À mes filles », écrit par Paul
Daraîche, puis elle rend hommage à l’homme de sa vie avec
émotion dans « La dernière ». Guylaine reprend de belle façon en
version country « Ce n’était qu’un rêve », popularisée par une jeune
Céline Dion. Finalement, on peut l’entendre en duo avec
Patrick Norman pour la pièce « J’ai tant besoin de toi ». Les
classiques ne manquent pas sur cet album qui risque fort de combler
autant les fans de country que les admirateurs de la chanteuse.
(juin 2017) |
Création
|
Suite au succès de son album-hommage à Georges
Hamel en 2015, René Turgeon revient sur disque. Il s’agit déjà
du 13e album pour le chanteur country. Pour l’occasion, il présente
un mélange de chansons originales et de reprises, surtout en
français, mais avec quelques titres en anglais. On peut entendre des
artistes invités comme Alyson Turgeon (sa fille), Annie
Blanchard et Paul Daraîche (pour la reprise de son
classique « À ma mère (Perce les nuages) »). Daraîche réalise aussi
l’album en plus de signer deux chansons originales. Parmi les
reprises intéressantes, notons l’excellente « Take Me Home, Country
Roads » de John Denver.
(juin 2017) |
|
Après un premier album lancé il y a deux ans, la
finaliste de la deuxième édition de La Voix est de retour sur
disque. Elle revient cette fois à son style de prédilection en
reprenant 12 classiques soul et R&B de 1967. Réalisé par Erik
West Millette (d’ailleurs né en 1967), Soul 67 propose
des versions modernisées mais quand même près des originales
indémodables de « Chain of Fools », « Knock on Wood », « I’d Rather
Go Blind », « Ain’t No Mountain High Enough », « You Keep Me Hangin’
On », « (You Make Me Feel Like) A Natural Woman », etc. Sa voix
puissante rend bien l’essence de ces 12 succès, un beau cadeau pour
ses fans.
(juin 2017) |
L-A be /
SIX
|
mai
:
|
Après une intrusion peu fructueuse dans la
musique country en 2013 sur
Feels Like Home, Sheryl Crow prend un virage drastique avec
Be Myself et revient au style pop rock qui l’a rendue
populaire dans les années 1990. Elle travaille à nouveau avec les
réalisateurs Jeff Trott et Tchad Blake, qui étaient
derrière les succès de son album éponyme de 1996 et de
The Globe Sessions en 1998. Plusieurs rythmes nous
rappellent d’ailleurs ces années fructueuses pour la chanteuse.
« Roller Skate » nous fait penser à « All I Want To Do » et « Strangers
Again » n’est pas sans nous rappeler « It It Makes You Happy ».
Sheryl semble particulièrement heureuse de se replonger dans ce
style qui l’a non seulement rendue célèbre, mais qui lui a permis
d’atteindre son sommet créatif. Évidemment, la fraîcheur de l’époque
n’y est plus tout à fait 20 ans plus tard. Mais les chansons
ensoleillées et plaisantes à écouter nous permettront de redécouvrir
l’artiste qui a tant séduit à ses débuts. Be Myself s’avère
donc être un album plus qu’honnête, sur lequel Sheryl Crow est
fidèle à elle-même. (chronique principale de mai 2017) |
Warner
½
|
Wilsen –
I Go Missing in My Sleep
Wilsen est un trio de Brooklyn, New York dirigé
par l’auteure-compositrice et interprète Tamsin Wilson. Ils
se sont démarqués sur la scène indépendante en 2013, et après deux
mini-albums, ils arrivent enfin avec un premier disque complet. Les
extraits « Garden » et « Centipede » ont préalablement connu un
vaste succès sur les plateformes d’écoute en continu (2,7 millions
d’écoutes sur Spotify pour « Garden »). La musique du groupe, plutôt
introspective et enveloppante, demeure largement dominée par la voix
de Tamsin qui nous captive dès les premières écoutes. Voici donc un
album d’une grande richesse musicale qui créera chez vous une
atmosphère de rêve. (découverte du mois de mai 2017)
Vidéoclips :
« Garden » -
« Centipede » |
Secret City /
SIX
½
|
Il y a 12 ans, le bassiste, multi-instrumentiste
et réalisateur Jean-François Lemieux a eu l’idée de fusionner
la musique techno occidentale et les musiques traditionnelles
africaines. Voici donc enfin Afrikana Soul Sister, un hybride
ingénieux entre deux univers qui ne se seraient pas rencontrés
autrement. Par contre, dès la pièce d’ouverture et premier extrait,
« Mayébo », cette fusion semble naturelle. Pour ce premier album,
Lemieux a assemblé des créateurs de tous les horizons comme
Joanie Labelle, Djely Tapa, Mélissa Lavergne,
Sylphir Soulay, Kattam Tam, Sarah Lachbar,
Dramen Koré, Élage Diouf, et plusieurs autres. C’est un
très bel album qui nous est offert, avec des rythmes contagieux
incessants.
(mai 2017) |
Audiogram
½
|
Après une date de sortie reportée à quelques
reprises, voici finalement le 13e album de la chanteuse R&B Mary J.
Blige. L’album est propulsé par le premier extrait, « Love Yourself »,
qui met en vedette Kanye West. On peut aussi entendre des
collaborations de DJ Khaled, Missy Elliot et Quavo
sur « Glow Up », ainsi que Prince Charlez et
Kaytranada un peu plus tard sur le disque. Toute en voix, la
chanteuse prouve à nouveau qu’elle peut régner au sommet du R&B,
malgré une compétition féroce. Il y a bien des titres moins
intéressants, mais il s’agit tout de même d’un album R&B de premier
plan à la production sans failles.
(mai 2017) |
Capitol
/
Universal
|
Le Haïtien d’origine et Montréalais d’adoption
David Bontemps alterne entre ses carrières de pianiste classique,
compositeur et leader du quintette de jazz créole Makaya. Sur
ce deuxième album en tant que pianiste, il propose 12 variations
sur le thème carnavalesque Gede Nibo du compositeur
Ludovic Lamothe, du nom d’une divinité du vaudou haïtien et qui
date de 1934, soit la fin de l’année de l’occupation américaine
d’Haïti. Ces déclinaisons de Gede Nibo par David Bontemps
représentent de grands défis techniques. L’album se conclut avec la
pièce « ANKH », composée par Bontemps en 2010 à la suite du séisme
qui a ravagé Haïti. C’est une pièce qui ne se joue que de la main
gauche. L’album ne dure que 34 minutes, mais il est d’une grande
intensité, en plus de démontrer tout le talent que possède le
pianiste.
(mai 2017) |
½
|
Depuis le succès de
The Spirit Room en 2001, la chanteuse de l’Arizona n’aura
produit en solo qu’un seul album (en 2003) et un mini-album country
(en 2010). Il est donc normal qu’il y ait une sorte d’effervescence
à la sortie d’un nouvel album par Michelle Branch. La première
impression avec Hopeless Romantic est qu’il s’agit d’un
nouveau départ pour celle qui a eu des problèmes contractuels avec
sa compagnie de disques et qui s’est en plus divorcée au cours des
dernières années. On sent peu de nostalgie, mais plutôt un désir de
regarder vers l’avenir. Son style pop adulte prend un tournant
quelque peu électro-pop sur ce nouvel album bien ancré dans son
époque. C’est un album très agréable à écouter que nous offre
Michelle Branch, avec en prime quelques succès potentiels.
(mai 2017)
Vidéoclips :
« Hopeless Romantic »
-
« Best You Ever » |
Verve /
Universal
½
|
Sur son nouvel album, le Zac Brown Band se
rapproche un peu plus du style de ses débuts, avec un mélange entre
country traditionnel et contemporain. Ce retour à ses origines se
découvre tant dans le titre que dans les trois premières pièces : « Roots »,
« Real Thing » et « Long Haul ». On peut entendre ce son plutôt doux
qui nous ramène aux années 1970. Le groupe laisse tomber du même
coup ses explorations musicales des dernières années pour revenir à
un confort certain, qui aura soit le même effet sur ses fans ou plus
probable, qu’ils aient l’impression que le groupe recule plutôt que
d’aller de l’avant. Et il faut l’avouer, ça devient franchement
agaçant de se faire marteler qu’ils font un retour aux sources… Pour
les fans nostalgiques de leurs débuts seulement.
(mai 2017) |
Elektra
/
Warner
½
|
L’auteur-compositeur, interprète et ancien membre
des Parfaits Salauds est de retour avec un premier album de
chansons originales en neuf ans. Dès les premières pièces de La
Minerve, on a l’impression de faire un retour dans le temps,
quelque part au début des années 1990 alors que les Parfaits Salauds
trônaient au sommet de leur carrière. La voix de Rémy Caset crée cet
effet, mais aussi sa musique qui rappelle grandement les classiques
« 200 jours » et « S.O.S. ». Caset gagne en intérêt dans les élans
plus rock ‘n’ roll de « Les filles rebelles » par exemple. L’album a
été réalisé par Hugo Perreault (Okoumé, Richard
Séguin), et trois guitaristes accompagnent Caset dans son
aventure. En plus de la nostalgie qui peut survenir à tout moment,
on peut entendre quelques très bons passages sur La Minerve,
malgré un certain manque d’originalité par instants, surtout dans
les sonorités.
(mai 2017) |
Artic /
SIX
|
Le duo new-yorkais a su attirer l’attention au
cours de la dernière année avec plusieurs grands succès radio, ainsi
que leur collaboration avec Coldplay pour « Something Just
Like This ». Les Chainsmokers offrent un style électro dansant assez
simple, basé avant tout sur le rythme, sans grandes subtilités. En
fait, la plupart de leurs pièces ne présentent que bien peu
d’intérêt, même d’un point de vue de plancher de danse, à cause de
nombreux changements de rythme. Il ne reste que les radios pour
adhérer à leur musique et encore là, leur manque de substance ne
permet pas de conserver l’intérêt bien longtemps. On retrouve
quelques moments divertissants sur Memories, mais ils sont de
bien courte durée. Les Chainsmokers n’ont d’autres choix que de
s’appuyer sur Coldplay pour propulser leur album. Ils devront donc
se rendre à l’évidence qu’il est préférable pour eux de lancer un
vidéoclip lorsqu’ils tiennent quelque chose d’efficace entre les
mains, plutôt que de produire un album complet.
(mai 2017)
Vidéoclip :
« Paris » |
|
À l’aube de leurs 50 ans de carrière, les vieux
routiers de Deep Purple ont été envahis par le désir de présenter du
nouveau matériel, quatre ans après leur dernier album studio,
Now What?!, qui a connu un succès inespéré en Europe. Plus
lourd et plus long que son prédécesseur (avec 66 minutes),
InFinite présente par contre rapidement quelques longueurs étant
un peu moins constant. Ian Gillan demeure toujours aussi
solide derrière le micro et il est magnifiquement accompagné par la
section rythmique et l’orgue typiques au son de Deep Purple, le tout
à nouveau réalisé par le fidèle collaborateur Bob Ezrin. Vous
ne serez donc pas trop dépaysés par le son toujours reconnaissable
de l’un des groupes qui a fondé le hard rock. Il n’y a en fait que
la voix transformée dans un style futuriste de la première chanson,
« Time for Bedlam », qui ne cadre pas vraiment avec l’ensemble (du
disque et de leur carrière). Sinon, il s’agit toujours de ce mélange
de métal classique et de rock progressif qui a fait leur célébrité.
À noter aussi leur reprise de « Roadhouse Blues » de The Doors.
Les fans du groupe devraient encore apprécier.
(mai 2017) |
|
Le groupe virtuel dirigé par Damon Albarn
est de retour sur disque après sept ans d’absence. Albarn laisse ici
toute la place à ses collaborateurs, ce qui donne un album un peu
plus fractionné par pièces plutôt qu’une œuvre complète. Mais ce
n’est pas si négatif considérant la qualité des compositions
intégrant rock alternatif, électro et hip hop. En plus, on retrouve
quelques thèmes récurrents avec même quelques subtiles allusions
politiques à Trump et au Brexit. Les collaborateurs à l’album
incluent Vince Staples, Grace Jones, Danny Brown,
Mavis Staples, Pusha T, ainsi que De La Soul.
On peut tout de même entendre une pièce laissant le champ libre à
Albarn, « Busted and Blue », qui aurait aisément pu se retrouver sur
son dernier album solo. Avec Humanz, Gorillaz nous offrent un
album énergique et suffisamment varié pour conserver notre intérêt
tout au long des 50 minutes. Voici donc un très bon disque qui est
assurément digne de leurs meilleures années, peut-être la suite
logique de
Demon Days paru il y a 12 ans déjà.
(mai 2017)
Vidéoclip :
« Saturnz Barz » |
Parlophone
/
Warner
½
|
L’auteur-compositeur et interprète David Jalbert
présentait son cinquième album le 5 mai, soit le jour de son
anniversaire. Il atteint une certaine maturité musicale avec ce
nouveau disque, sans toutefois renier ses influences premières comme
Louise Attaque et les Cowboys Fringants. Jalbert
propose à nouveau une musique festive, en plus de se permettre une
reprise énergique de « Fleurs de Macadam » de Jean-Pierre Ferland.
Par contre, il laisse aussi sortir son côté tendre avec « Aly »,
écrite pour sa fille, et la conclusion du CD, « Qu’attendais-tu? ».
David Jalbert présente donc non seulement son album le plus accompli
à ce jour, mais aussi son plus personnel.
(mai 2017) |
Goliath
/
SIX
½
|
Le contreténor français Philippe Jaroussky
réalise un rêve de longue date en racontant le mythe d’Orphée à
travers la musique de trois compositeurs baroques : Monteverdi,
Sartorio et Rossi. Il crée donc ainsi une sorte de
mini-opéra à deux voix et un chœur autour des personnages d’Orphée
et Eurydice. L’Orfeo de Monteverdi, composé en 1607, est
considéré comme le premier opéra de l’histoire. L’épopée d’Orphée et
de sa défunte épouse Eurydice a nourri l’imaginaire de nombreux
compositeurs au cours des décennies suivantes. Les opéras de Rossi
(1647) et Sartorio (1672) sont des œuvres beaucoup plus élaborées
que celle de Monteverdi. Pour La Storia di Orfeo, Jaroussky
est accompagné par le chef Diego Fasolis, ainsi que par
Emöke Barath dans le rôle d’Eurydice. L’enchaînement des pièces
s’est fait tout naturellement, en donnant une plus grande place à
Eurydice que dans les opéras originaux. C’est une œuvre bien
intéressante qui nous est proposée ici, surtout si vous appréciez
l’opéra baroque.
(mai 2017) |
Erato /
Warner
/
SIX
½
|
The Junction a été formé à Brampton en Ontario il
y a une quinzaine d’années. Le trio propose une musique indie rock
qui intègre quelques éléments électro avec une légère tendance new
wave. Ils ont aussi un petit côté aérien et planant par moments qui
nous transporte ailleurs. The Junction nous offrent une musique
intéressante et passablement créative. Il n’y manque que quelques
passages un peu plus forts pour capter notre attention et la
conserver. Il se peut donc que vous ne soyez pas trop enclin à
écouter City Nights à répétition, malgré ses très belles
qualités.
(mai 2017) |
Culvert
|
Après une mixtape en 2016 qui a brisé quelque peu
le rythme effréné auquel il nous a habitué pour la sortie de très
bons albums, voilà que le rappeur Kendrick Lamar est de retour avec
DAMN. Il poursuit dans la lignée des excellents
Good Kid, M.A.A.D City et
To Pimp a Butterfly avec des rythmes entraînants et un
flow incomparable. Si bien qu’après seulement quelques titres on
se retrouve totalement subjugués par le talent brut de cet artiste
extrêmement complet. Sur DAMN, Lamar se questionne
constamment sur sa santé mentale, mais après tout, la folie n’est
jamais bien loin du génie. À entendre la constance dont il fait
preuve depuis le début de sa carrière, c’est ainsi que l’on doit
commencer à le considérer. L’album de 14 titres totalisant 55
minutes présente bien peu d’éléments de faiblesse et au contraire,
demeure cohérent du début à la fin. Un tour de force considérant le
style rempli de clichés dans lequel il œuvre. C’est donc encore une
fois un album de premier plan que propose Kendrick Lamar, un album
qui se dirige tout droit parmi les meilleurs de l’année. Bravo!
(mai 2017)
Vidéoclips :
« HUMBLE. » -
« DNA. » |
Aftermath /
Interscope
/
Universal
|
Mélina Laplante s’est fait remarquer en 2014 à
La Voix lorsqu’elle a interprété « If I Were a Boy » de
Beyoncé. L’auteure-compositrice et interprète présente
aujourd’hui un mini-album de six pièces originales, grâce au
sociofinancement. Elle possède une voix soul unique qui lui permet
des interprétations touchantes de ses chansons. Celle qui a une
formation en piano classique est influencée en diverses occasions
par le blues, le soul et le R&B, même si à la base il s’agit bel et
bien de musique pop québécoise. Mélina propose un premier
enregistrement intéressant, qui créera assurément des attentes pour
une suite plus significative.
(mai 2017) |
|
Lubik est un quatuor rock formé en 2010 en
Abitibi. Avec Vivant, ils présentent leur deuxième album,
encore plus lourd et déchainé que leur précédent. Leur rock
énergique flirte parfois avec le rock garage. Enregistré en Abitibi
et réalisé par Yannick St-Amand, l’album propose une musique
crue remplie de rage. Alexandre Picard et sa bande nous
offrent une musique qui brasse assurément, tout en martelant des
textes inspirés par les épreuves et les aléas de la vie. Une musique
rock accrocheuse et divertissante à souhait!
(mai 2017) |
117
/
SIX
|
Avec Faith Lift, il s’agit déjà du 15e
album que nous propose Harry Manx. Il possède une sonorité unique
sur cet enregistrement alors qu’il joue de plusieurs guitares et
qu’il est accompagné du Sydney Opera String Quartet. On y
redécouvre certaines grandes chansons du répertoire de Manx
réarrangées pour un quatuor à cordes par Clayton Doley. On
peut également y entendre une nouvelle pièce, sa très belle version
de l’immortelle « Love and Happiness » d’Al Green. Avec
Faith Lift, c’est un album tout en douceur que nous offre Manx,
un véritable baume pour l’âme.
(mai 2017) |
Dog My Cat /
SIX
½
|
John Mayer –
The Search for Everything
Deux mini-albums contenant huit des 12 titres
offerts sur The Search for Everything sont parus avant
l’album, laissant bien peu de place à la surprise. Par contre, le
fait que John Mayer revient au style soul qui lui va si bien est
grandement apprécié. Il nous fait rapidement oublier sa longue
incartade dans le country rock. L’album propose un agréable mélange
de pièces funky et de ballades soul, même si quelques ballades en
moins faciliteraient certainement une écoute ininterrompue jusqu’à
la fin (certaines peuvent s’avérer lassantes). Malgré ses quelques
faiblesses, The Search for Everything présente un retour
intéressant pour le populaire chanteur et musicien.
(mai 2017)
Vidéoclip :
« Still Feel Like Your Man » |
|
Eleanor McCain –
True North: The Canadian Songbook (2 CD)
Dans le contexte du 150e anniversaire du Canada,
Eleanor McCain présente un album double de 32 classiques de la
musique canadienne. Native du Nouveau-Brunswick, Eleanor a parcouru
le pays d’est en ouest en compagnie du réalisateur Don Breithaupt,
du chef d’orchestre Martin MacDonald et de l’ingénieur
Jeremy Tusz pour enregistrer un album avec 10 différents
orchestres, un projet audacieux. Elle présente ainsi des
incontournables de différents genres musicaux dans son style de pop
orchestrale d’une grande douceur. L’album débute en force avec le
premier extrait, l’unique « Hallelujah » de Leonard Cohen. On
peut aussi entendre « Helpless » de Neil Young, « Run To You »
de Bryan Adams, « I’ll Always Be There » de Roch Voisine
(qui vient d’ailleurs l’accompagner en duo), « If You Could Read My
Mind » de Gordon Lightfoot, « Angel » de Sarah McLachlan,
et plusieurs autres. On peut même entendre deux titres en français :
« Le monde est stone » de Michel Berger et Luc Plamondon
(extrait de l’opéra rock Starmania), ainsi que « Aujourd’hui,
je dis bonjour à la vie » de Serge Fiori (Harmonium).
Voici donc un excellent survol de la musique qu’a su produire le
Canada au cours des dernières décennies.
(mai 2017) |
Retriever /
eOne
/
SIX
½
|
La Brésilienne d’origine Nina Miranda a vécu
toute sa vie entre son pays natal et Londres où elle a su s’intégrer
à la scène trip hop. Après avoir fait partie de plusieurs groupes,
elle présente enfin son premier album solo. Elle y offre un superbe
mélange de styles et d’influences entre ses origines latines, l’électro,
une musique pop des années 1960 et 1970, et des rythmes africains.
Le tout se marie parfaitement dans un ensemble uniforme et d’une
grande originalité. À travers cette fusion de genres, Nina Miranda
réussit aussi à prendre position politiquement en mettant en garde
contre la complaisance, un appel à l’action. Voici un album quelque
peu hétéroclite au premier abord, mais qui s’avère avoir une ligne
directrice solide. Un premier disque de grande qualité pour Nina
Miranda!
(mai 2017) |
Six Degrees /
SIX
½
|
Après 45 ans de carrière, le populaire groupe
suisse continue de tourner constamment et remplit des salles partout
au Québec. C’est probablement ce qui a inspiré le titre de ce nouvel
album, La route m’a donné rendez-vous. Parmi les 14 titres,
on peut entendre un mélange de reprises, d’adaptations et de
chansons originales, à tendance rétro avec une touche de country. En
ouverture, « Si on ressortait les vinyles » est une adaptation du
succès « Marvin Gaye » de Charlie Puth. Le groupe reprend
aussi en version française « The Rose » de Bette Midler, en
plus de faire une émouvante version de « Ceux qui s’en vont, ceux
qui nous laissent » popularisée par Ginette Reno. Le disque
se conclut avec une reprise plutôt fidèle de « Hotel California »
des Eagles, ainsi qu’un « Medley Michel Delpech ». C’est un
album grandement inégal qui nous est offert, surtout avec des
chansons originales assez faibles. Mais au moins, quelques versions
peuvent capter l’intérêt.
(mai 2017) |
Shangali
½
|
Depuis
Omniprésent paru en 2012, le Franco-Ontarien a parcouru les
scènes du Québec, a coanimé deux émissions de télé, s’est marié et
est devenu père. Ce sont toutes ces expériences de Damien Robitaille
qui enrichissent ce nouveau disque aux influences diverses allant du
soul au gospel en passant par le disco et autres sonorités des
années 1970. L’auteur-compositeur et interprète est accompagné pour
l’occasion de deux voix incomparables, celles de Dawn Cumberbatch
et Marie-Christine Depestre. Robitaille présente bien
évidemment ses habituelles pièces aux groove entraînant ou à
l’humour bon enfant, mais il offre aussi quelques moments de
recueillement bien agréables, le tout réalisé par son fidèle
complice Carl Bastien (Dumas). Même s’il s’est quelque
peu assagi sur Univers parallèles, Damien Robitaille conserve
sa singularité et un talent indéniable pour la rime et la mélodie.
Un très bon album!
(mai 2017)
Vidéoclip :
« Tout feu tout flamme » |
Audiogram
½
|
SWMRS –
Drive North
Après plusieurs incarnations, dont Emily’s
Army qui a fait paraître un album en 2011 réalisé par Billie
Joe Armstrong, SWMRS est né en 2014 dans la foulée du départ du
guitariste Travis Neumann. Le groupe punk rock d’Oakland en
Californie voulait alors faire une coupure avec son passé. Drive
North est le premier album de la nouvelle mouture et il propose
toujours un mélange de punk et de rock garage, mais avec de trop
nombreux éléments de musiques pop et d’électro, souvent plus
déstabilisants qu’intéressants. En fait, ce qu’on remarque
rapidement c’est que toutes les pièces sont franchement différentes,
tant dans le style que l’énergie. Il n’y a donc aucune ligne
directrice perceptible et on pourrait même croire que Drive North
est une compilation de plusieurs artistes ou pire, une bande
sonore de film d’ados… Quelques rythmes efficaces réussissent à
capter notre attention, mais ils semblent avoir été entendus très
souvent dans le passé. Et par la suite, une pièce plutôt décevante
nous ramène au point de départ. Voici donc un album inégal avec très
peu de contenu intéressant.
(mai 2017) |
Fueled by Ramen
/
Warner
½
|
Pour son cinquième album en carrière, Annie
Villeneuve s’est impliquée plus que jamais en participant à
l’écriture de toutes les chansons, ainsi qu’à la réalisation et à la
production (avec l’aide du sociofinancement). Elle s’entoure aussi
de collaborateurs de premier plan pour la composition avec Marc
Dupré, Matt Laurent, Ariane Brunet, etc. Pour ce
nouvel opus, Annie a réalisé son rêve d’aller enregistrer à
Nashville, sous la direction du réalisateur Chad Carlson,
reconnu notamment pour son travail avec Taylor Swift. Annie
évoque des thèmes comme la jeunesse perdue, le désir, l’amour et sa
petite Léa, le tout sur une musique folk pop aux mélodies douces et
remarquables. Sûrement inspirée par le studio, elle propose aussi
quelques touches de country bien discrètes, entre autres dans « Plus
fort que nous », un efficace duo avec Matt Laurent. En plus des 10
chansons originales, on peut redécouvrir un classique du rock des
années 1980, « I Want To Know What Love Is » de Foreigner.
(mai 2017) |
Musicor
|
avril
:
|
Quatre ans après
Moon Landing, le chanteur britannique revient sur terre avec
The Afterlove. Sur ce cinquième album, James Blunt propose un
son pop un peu plus poli, avec des arrangements d’envergure qui nous
font quelque peu oublier le style guitare-voix qui a fait sa
renommée dès son tout premier succès, « You’re Beautiful ». Blunt
s’est entouré de collaborateurs de renom pour l’aider
occasionnellement à la réalisation, à l’écriture et pour quelques
voix : Ryan Tedder (OneRepublic) et Ed Sheeran.
Le trio joint d’ailleurs ses forces pour chanter la touchante « Time
of our Lives ». La direction plus pop de l’album en fait
certainement son plus accessible à ce jour. Vocalement, Blunt nous
rappelle Adam Levine en plusieurs occasions, au point d’en
venir à nous demander si ce n’est pas un nouvel album de Maroon 5
que l’on écoute. Si c’était le cas, ce serait le meilleur album de
ce groupe depuis longtemps puisque Blunt présente son disque le plus
solide et cohérent à ce jour. Un excellent album de pop adulte
contemporaine, un disque sans failles importantes qui s’écoute
magnifiquement bien jusqu’à la fin. (chronique principale d'avril
2017)
Vidéoclips :
« Love Me Better »
-
« Bartender » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Jay Som
–
Everybody Works
Jay Som est le pseudonyme de l’auteure-compositrice
et multi-instrumentiste Melina Duterte. La Californienne
s’est d’abord fait connaître sur la toile en y partageant des
chansons indie pop de chambre sous divers noms dont une démo de 9
pièces en 2016,
Turn Into (maintenant éditée par Polyvinyl Records). Elle
présente aujourd’hui son premier album officiel contenant un très
agréable mélange d’indie rock et de pop aérienne. Les arrangements
sont superbes, peu importe la direction que prend le style de la
chanson. Chaque titre ajoute quelque chose de neuf à l’album pour en
arriver à la fin des 10 titres avec un disque particulièrement
complet et tellement satisfaisant. Jay Som amène un vent de
fraîcheur dans le paysage musical indie, ce qui permettra
certainement à Everybody Works de se tailler une place parmi
les meilleurs albums de l’année. (découverte du mois d'avril 2017)
Vidéoclip :
« Baybee » |
Polyvinyl
|
Connu précédemment sous le nom de Les 8 Babins,
le groupe folk rock québécois présente un premier album en tant que
Babins, tout simplement. Le groupe prend du même coup une nouvelle
direction musicale rock avec une touche de jazz bien évidente, ainsi
qu’un peu de blues. Les rythmes sont entraînants et vous ne pourrez
plus vous débarrasser de plusieurs des mélodies. C’était assurément
un pari risqué pour Babins d’entamer une telle réorientation, mais
il faut avouer que le résultat surprend rapidement et agréablement.
(avril 2017) |
Kay
|
Moins de deux ans après
Devant les possibles, l’auteur-compositeur et interprète
Simon Boudreau est déjà de retour avec Les aléas de l’ailleurs.
L’amoureux des mots y traite de différents sujets, qui tournent
souvent autour du départ, de l’ailleurs, de l’autre et des
différences. Après un album folk il y a deux ans, Boudreau présente
un disque un peu plus électrique, avec en plus des mélodies pop
incontournables qui lui permettront certainement encore d’obtenir
quelques succès radio. Les chansons nous accrochent en effet assez
rapidement, au point de chanter avec lui dès le deuxième refrain.
C’est donc encore une fois un très bon album que propose Simon
Boudreau. (avril 2017) |
Audio Playground /
Sony
½
|
Coco Méliès est un duo québécois qui s’est
d’abord fait connaître en 2014 avec
Lighthouse, ce qui l’a mené en concert un peu partout au
Québec, ainsi qu’en Europe. Avec The Riddle, le duo revient
avec un autre album folk raffiné et lumineux, grâce à de riches
arrangements et la coréalisation de Connor Seidel (Matt
Holubowski). Les superbes harmonies vocales demeurent au cœur de
leur œuvre, avec en plus de très belles orchestrations et quelques
touches discrètes d’électro. C’est un très bel album que nous
offrent Coco Méliès, un album qui va bien au-delà de la musique folk
jouée seul à la guitare.
(avril 2017) |
Audiogram
½
|
Crystal Fairy est un supergroupe composé de
membres des Melvins (Buzz Osborne et Dale Crover),
d’At the Drive-In (Omar Rodriguez-Lopez) et du groupe
mexicain Le Butcherettes (Teri Gender Bender). Le
quatuor propose un rafraîchissant mélange de stoner metal, grunge et
punk, avec bien sûr des influences des années 1990, mais avec
surtout une couleur tout à fait moderne. Dirigé de main de maître
par la versatile chanteuse mexicaine, le groupe aligne les 11 titres
de ce premier album avec une puissance et une énergie hors du
commun. C’est un disque qui nous accroche dès les premiers instants,
et dont il est bien difficile de se défaire avant la fin.
(avril 2017) |
Ipecac
½
|
Alex Cuba –
Lo Unico Constante
Alexis Puentes,
alias Alex Cuba, revient avec un autre très bel album de pop latine.
Le chanteur originaire de Cuba présente une musique un peu plus
dépouillée que par le passé, une musique acoustique qui met l’accent
sur sa douce voix soul. On se croirait dans les rues ensoleillées de
La Havane. Lo Unico Constante tire surtout ses influences du
filin (dérivé de l’anglais feeling), un mouvement remontant aux
années 1940 inspiré de genres aux racines cubaines axés sur la
guitare, comme la trova, le jazz américain et le soul. Les mélodies
chaudes, les très belles harmonies et les paroles soignées sont à
l’honneur, comme dans « Todas Las Cabezas Estan Locas ». Cette pièce
a été enregistrée à Montréal avec le réalisateur Jean Massicotte,
le guitariste Benoît Charest (Les Triplettes de Belleville)
et la chanteuse Bïa. C’est à Madrid que Cuba s’est rendu pour
enregistrer la conclusion du CD, « Lagrimas Del Que Llora », avec le
guitariste Josemi Carmona, héritier d’une dynastie du
flamenco, les Carmonas de Jerez. Malgré des pièces
enregistrées à différents endroits dans le monde, le coréalisateur
Joby Baker a réussi à créer un ensemble cohérent. Avec Lo
Unico Constante, le néo-Canadien réussit encore une fois à faire
évoluer la musique cubaine dans une très belle direction. Un
excellent disque!
(avril 2017) |
Caracol /
SIX
½
|
Richard D’Anjou –
Beautiful Me
Richard D’Anjou s’est fait connaître dans les
années 1990 en tant que chanteur du groupe Too Many Cooks aux
côtés du guitariste Dan Georgesco (Porn Flakes). Après
plusieurs années dans l’ombre, le Sherbrookois reprend du service
pour son premier album solo. Il présente un album entièrement en
anglais et résolument rock, avec plusieurs pièces qui brassent
passablement comme « Free » et la chanson-titre en ouverture du CD.
Malgré quelques titres plus folks, on ne peut faire autrement que de
se remémorer les bonnes années de Too Many Cooks en plusieurs
occasions, même que Georgesco vient y mettre son grain de sel au
piano. D’Anjou est aussi entouré de Jean-François Lemieux
(basse et réalisation), Jean-Sébastien Chouinard (guitares),
Pierre Fortin (batterie), Catherine Ledoux (violon) et
Lulu Hughes (chœurs). Il signe tous les textes et la musique,
sauf pour la musique de « This Place » qui est de Pascal Dufour
(Respectables). C’est donc un premier album bien personnel
que nous offre ce chanteur marquant du rock québécois.
(avril 2017) |
L-A be /
SIX
|
Dans un climat sociopolitique difficile, Depeche
Mode nous arrive avec son album le plus engagé, mais aussi le plus
sombre, intense et agressif depuis longtemps. Le trio laisse aller
toute sa frustration et il en résulte son meilleur album en 12 ans,
même un des meilleurs depuis le classique
Violator en 1990. Avec sa musique électro plutôt créative,
Depeche Mode rivalise toujours avec les artistes contemporains, lui
qui a pavé la voie. Si le premier extrait, « Where’s the Revolution »,
s’avère certainement être l’un des moments forts du disque,
plusieurs autres pièces comme « Scum » et « So Much Love » ne vous
laisseront assurément pas indifférents. En fait, c’est tout l’album
qui s’écoute à merveille, même dans sa version de luxe de 17 titres
et une heure 15, puisque les cinq versions alternatives encore plus
sombres sont aussi intéressantes que les chansons originales. Avec
Spirit, Depeche Mode reprend sa place au sommet de la musique
pop électronique.
(avril 2017)
Vidéoclip :
« Where’s the Revolution » |
½
|
Drake –
More Life
Moins d’un an après le décevant
Views, le rappeur/chanteur torontois revient avec un album
de rien de moins que 22 pièces. More Life présente des
influences variées, avec des rythmes africains, ainsi que de très
bonnes pièces pop. En fait, Drake arrive avec ce que l’on préfère de
lui, avec une énergie créatrice hors du commun dans un très bon
mélange entre rap, R&B et pop. Drake s’entoure d’une équipe de
collaborateurs de premier plan avec les participations de Kanye
West, Young Thug, 2 Chainz, ainsi que du jeune
chanteur britannique de 19 ans Jorja Smith à qui Drake laisse
toute la place sur la pièce « Get It Together » du producteur house
africain Black Coffee. More Life nous apparaît plus
comme une vaste liste de lecture qu’un album en soi. Par contre, on
retrouve le Drake qui semble avoir du plaisir à chanter, ce qui
manquait cruellement à son album précédent.
(avril 2017) |
Universal
½
|
Le groupe pop rock québécois est de retour avec
un nouvel album, deux ans après
C’est la vie. Le court CD de 34 minutes contient tout de
même deux succès d’envergure avec « WAYN? » et « Fever ». Le premier
a même atteint 50 000 écoutes sur Spotify, une rareté pour une
chanson en français par un artiste québécois. Il aura fallu 6 mois à
temps complet au quatuor pour composer et enregistrer ce nouveau
disque, isolés dans un chalet de Charlevoix. Malgré des titres
toujours en anglais, l’album éponyme contient une majorité de textes
en français. Le groupe nous arrive aussi avec de nouvelles
sonorités, des arrangements électro plus introspectifs qui
accompagnent leur musique pop rock aux mélodies inoubliables. La
maturité est palpable et le groupe a clairement gagné en assurance
au cours des dernières années en tournée. C’est donc un disque
agréable que nous proposent les gars de Final State.
(avril 2017)
Vidéoclips :
« WAYN? » -
« Fever » |
St Laurent
|
Chanteur et compositeur pour le groupe anglophone
Harvest Breed, le Sherbrookois présente maintenant un premier
album solo et en français. Charles-Antoine Gosselin propose une
musique folk atmosphérique lumineuse et extrêmement agréable à
écouter. Les excellents textes de Gosselin sont magnifiquement
enveloppés par la réalisation d’André Papanicolaou qui a su
faire ressortir le meilleur de l’artiste, même si peu de prises ont
été nécessaires pour la plupart des enregistrements. Bleu soleil
s’avère donc être un très bel album qui arrive à point pour la
saison printannière.
(avril 2017) |
Sélect
½
|
Le quatuor rock canadien est de retour avec un
troisième album rafraîchissant et énergique, un disque à son image.
L’album s’ouvre en force avec le premier extrait, la chanson-titre,
qui donne le ton et nous force à écouter la suite. Le nouvel
extrait, « Grief Money », s’avère tout aussi entraînant, en plus
d’être accompagné d’un vidéoclip mettant en « vedette » Donald Trump.
Il y a bien quelques titres un peu moins intéressants et dynamiques,
mais l’ensemble demeure tout de même solide. Hollerado, dirigés par
le chanteur Menno Versteeg, possèdent un sens inné de la
mélodie et leurs pièces pop rock possèdent tout ce qu’il faut pour
capter notre attention. Born Yesterday s’écoute donc avec
beaucoup de plaisir.
(avril 2017)
Vidéoclips :
« Born Yesterday »
-
« Grief Money » |
Royal Mountain
½
|
Imany –
The Wrong Kind of War
Imany est une auteure-compositrice et interprète
qui a grandi en France et qui propose un très beau mélange de
musiques folk et pop. Elle s’est fait connaître ces derniers mois
grâce à un remix dansant de « Don’t Be So Shy » par les jeunes DJ
russes Filatov & Karas. Cette pièce avait pourtant été écrite
pour le film Sous la jupe des filles et n’avait aucune
intention populaire. C’est pourtant la carte de visite qui aura
propulsé Imany au titre de célébrité mondiale. L’album, beaucoup
plus introspectif, présente néanmoins de très belles chansons aux
textes intéressants enveloppés d’une texture bien contemporaine.
(avril 2017)
Vidéoclip :
« Don’t Be So Shy (Filatov Karas Remix) » |
Ultra
|
En 40 ans de carrière dont près de 25 en solo,
cet artiste insaisissable de la scène alternative new-yorkaise en a
produit des albums incompris, sur lesquels le désir
d’expérimentation s’avérait souvent plus fort que le plaisir que
l’auditeur pouvait en retirer. Le Brésilien d’origine revient avec
un nouvel album, le premier contenant du nouveau matériel depuis
2004. Arto Lindsay semble cette fois-ci au sommet de son art, avec
un parfait contrôle des ambiances électro, des mélodies, de la
poésie, de l’expérimentation et du bruit, tous bien dosés dans un
ensemble plutôt cohérent et contemporain. Sa musique sophistiquée
n’est peut-être plus autant à l’avant-garde, mais elle représente au
moins très bien son époque. Voici donc un disque très agréable, pour
une ambiance électro tout de même chaleureuse.
(avril 2017) |
Ponderosa
/
SIX
½
|
Le chanteur originaire du Bas-Saint-Laurent
présente son troisième album. Avec Les amants de l’aube,
Mathieu Lippé propose une musique électro-pop avec des traces de
folk. Il prend donc une toute autre direction que le slam auquel il
nous a habitués par le passé. Il aura fallu trois ans à Lippé pour
amener le disque à maturité. Réalisé par Jean-François Lemieux
et Marc Pérusse, l’album aborde les thèmes de la liberté, de
l’amour, de la nature et de la quête de sens. Après le succès
enviable de « Tout autour », Lippé présente un nouvel extrait, la
chanson-titre, un véritable hymne au renouveau parfait pour
l’arrivée du printemps.
(avril 2017) |
Martin Leclerc
|
-M-, Toumani et Sidiki Diabaté – Lamomali
Matthieu Chédid,
alias -M-, s’associe à Toumani et Sidiki Diabaté pour nous offrir un
album malien, une musique afro pop hors de l’ordinaire. On peut en
plus y découvrir de nombreux artistes invités comme Fatoumata
Diawara, Oxmo Puccino, Amadou et Mariam,
Ibrahim Maalouf, Youssou N’Dour, Santigold et
plusieurs autres. Le tout est porté par la Kora de Toumani et Sidiki
Diabaté, cet instrument unique transmis de génération en génération.
-M- rêvait d’un grand album de musique afro pop depuis une vingtaine
d’années, dès ses premières collaborations avec des musiciens
africains. C’est donc mission accomplie avec Lamomali, qui
fait un superbe pont entre les cultures. Il s’agit surtout de l’un
des meilleurs albums de -M- depuis des années. À découvrir!
(avril 2017) |
3e Bureau / Wagram /
SIX
½
|
Mastodon –
Emperor of Sand
Pour son septième album studio en 15 ans, le
groupe métal d’Atlanta s’est tourné à nouveau vers le réalisateur de
renom Brendan O’Brien (AC/DC, Korn, Pearl
Jam, Billy Talent et beaucoup d’autres). Mais, ce qui
différencie Emperor of Sand des enregistrements précédents de
Mastodon, c’est qu’il s’agit d’un album-concept, ce que le groupe
n’avait pas fait depuis
Blood Mountain en 2006. En ce sens, les 11 titres de l’album
sont indissociables et s’enchaînent à merveille. Autour du thème du
temps qui passe trop vite, le disque raconte l’histoire d’un homme
faisant face à une sentence de peine de mort par un sultan du
désert. L’album prend un tout autre sens lorsque l’on sait que la
mère du guitariste Bill Kelliher est décédée du cancer du
cerveau en 2016. Musicalement, le groupe est fidèle à lui-même avec
une section rythmique sans failles et une paire de guitaristes en
parfaite communion. Plusieurs titres présentent de bonnes mélodies
ainsi que des harmonies vocales rarement entendues pour le groupe.
Par contre, la plupart des chansons se ressemblent à un point tel
que l’on ne sait plus trop où on se trouve sur le CD. Emperor of
Sand contient tout de même suffisamment d’éléments intéressants
pour désirer y revenir plus tard.
(avril 2017) |
Reprise
/
Warner
|
Matthew Vachon
est un jeune auteur-compositeur-interprète originaire de la
communauté innue de Mani-Utenam sur la Côte-Nord. Il propose ici un
premier mini-album de 19 minutes. Matiu met en musique son quotidien
sur un son folk rock souvent énergique et toujours un peu sale à
cause de sa voix éraillée. On peut assurément sentir des influences
de Kashtin, eux aussi originaires de Mani-Utenam. Il
mentionne à la blague qu’il aimerait devenir le Bob Dylan
innu, et il a certainement du potentiel pour y arriver parce que
c’est un bien bon assemblage de chansons qu’il nous offre sur ce
premier enregistrement beaucoup trop court.
(avril 2017) |
117
/
SIX
½
|
Le groupe montréalais de musique traditionnelle
qui intègre des éléments d’électro et de jazz fait paraître son
troisième album. Avec ID, MAZ propose un disque
impressionnant de maturité, comme si le quatuor devenait finalement
confortable dans son style unique. Les amateurs purs et durs de
musique traditionnelle y trouveront encore leur compte avec une
bonne dose de violons et de podorythmie. Par contre, le groupe
s’évade parfois dans des horizons purement jazz comme sur « Layopto ».
L’électro est aussi saupoudrée en diverses occasions pour une
tangente très contemporaine. Enregistré au mythique studio Chemin 4
dans Lanaudière, l’album a été coréalisé par Mark Busic (Le
Vent du Nord, Les Charbonniers de l’Enfer) et Marc
Maziade. Avec ID, MAZ fait mieux que jamais le lien entre
les traditions québécoises et la modernité.
(avril 2017) |
Bleu 44 /
SIX
½
|
Pitbull –
Climate Change
Pour son nouvel album, la superstar de la Floride
s’entoure encore une fois d’une pléiade de vedettes pour enchaîner
les succès pop. On peut d’abord entendre Kiesza dans « We Are
Strong » où elle chante carrément « Love is a Battlefield » de
Pat Benatar. S’enchaînent ensuite Robin Thicke (avec
Joe Perry et Travis Barker), Flo Rida et
Lunchmoney Lewis (pour le succès « Greenlight »), Enrique
Iglesias, Jennifer Lopez, Jason Derulo et
plusieurs autres. On peut même entendre le deuxième fils de Bob
Marley, Stephen, sur le nouvel extrait, la douce et
acoustique « Options ». On retrouve un peu de tout sur Climate
Change, mais s’il y a un dénominateur commun, c’est le désir de
faire la fête et de nous faire passer un bon moment. En ce sens,
Pitbull atteint en plein la cible alors que la plupart des 12 pièces
pourraient envahir les radios. On ne découvre rien de bien
surprenant, mais les fans de Pitbull y trouveront encore une fois
leur compte.
(avril 2017)
Vidéoclips :
« Greenlight » -
« Options » |
|
Samuele – Les
filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent
Féministe et fière de l’être, l’auteure-compositrice
et interprète québécoise montre rapidement ses couleurs avec
« Égalité de papier », un texte parlé de plus de trois minutes sur
le discours égalitaire et la place réservée aux femmes dans la
société. Musicalement, Samuele propose un folk rock puissant à forte
tendance blues. Sa poésie aux textes coups de poings ne laissera
assurément personne indifférent. Elle traite de féminisme, de
romantisme et d’amours impossibles, mais elle s’inspire aussi des
manifestations étudiantes du printemps 2012 dans « La révolte ».
Voici une artiste de grand talent à découvrir!
(avril 2017) |
Intempo
½
|
L’auteur-compositeur-interprète et conteur
revient avec Appalaches & Hochelaga, un album qui démontre
bien son parcourt entre sa Gaspésie natale et sa vie adulte dans
Hochelaga-Maisonneuve à Montréal. Il s’agit d’un troisième album
pour Jonathan Savage qui poursuit son chemin dans le folk rock, avec
un peu plus de guitare électrique cette fois-ci, comme dans la
subtile « J’étais électrique (même avec une guitare
acoustique) » à tendance blues. Tout au long des neuf pièces, il
aime jouer sur les double sens, en plus de passer de textes amusants
à touchants. Musicalement, l’album est plus solide que le précédent,
avec toujours de très bonnes mélodies. Pourtant, Savage avouera
qu’il aura été bien difficile à écrire, avec des nuits d’insomnie à
trouver la bonne rime ou la bonne mélodie. Il aura même fallu plus
de 10 ans pour voir enfin aboutir « Bertrand Gouin » et « Laura ».
Le résultat par contre s’avère convaincant. Comme si Jonathan Savage
avait enfin mis le doigt sur son style, le son qui lui va bien. Un
très bon disque!
(avril 2017) |
Bonhomme Jos
½
|
L’auteur-compositeur et interprète canadien
présente son 13e album en carrière avec The Last Rider. Ron
Sexsmith propose encore une fois ce style alternatif adulte qui
tourne autour de la guitare, mais avec cette fois une richesse
musicale inégalée grâce à des arrangements de grande envergure. S’il
s’est parfois approché d’un style folk rock assez minimaliste, il
prend plutôt ici de l’ampleur pop, ce qui le rendra attrayant pour
un plus vaste auditoire adulte contemporain. Sexsmith possède même
ce petit quelque chose de Paul McCartney en plusieurs
occasions tout au long du disque. L’album de 15 titres se termine en
force avec possiblement l’une de ses meilleures chansons en
carrière, « Man at the Gate (1913) ». C’est donc une fois de plus un
album captivant que nous propose cet artiste hors-normes.
(avril 2017) |
Warner
½
|
Orloge Simard –
Beuvez tousjours, ne mourez jamais
Orloge Simard (Olivier Simard) revient
avec un deuxième album sur lequel la liberté artistique demeure à
l’honneur. Reconnus pour leurs trips d’acides intelligents, Orloge
et ses musiciens demeurent toujours aussi psychédéliques avec une
bonne dose d’influences baroques. Les styles musicaux s’enchaînent
et s’entremêlent entre le rock des Colocs, la musique
traditionnelle, le folk et le hip hop. Des synthétiseurs dignes des
années 1960 viennent accompagner le tout en plusieurs occasions. Les
14 histoires racontées sur Beuvez tousjours, ne mourez jamais
favorisent la jouissance de la vie et les excès. Les textes crus et
explicites sont un standard, des aventures sexuelles de la « Cabane
à pêche » et de la « Pendaison de crémaillère », jusqu’à « Eurk! Un
condom », sans oublier bien sûr « Golden Shower ». Comme l’avoue
lui-même Orloge, « ces chansons sont des caricatures absurdes de la
vulgarité quotidienne, et le propos est volontairement stupide ».
Donc, c’est simple, oreilles sensibles s’abstenir!
(avril 2017) |
Papillon /
SIX
|
La chanteuse torontoise présente son neuvième
album avec Metaphysics. Mixé par David Bottrill
(récipiendaire d’un Grammy) et Vic Florencia (lauréat d’un
Juno), le disque propose une musique pop adulte avec de très beaux
arrangements et des orchestrations d’une grande richesse. La
formation classique que Sarah a reçu dès son plus jeune âge
réapparaît en plusieurs occasions tout au long des 10 pièces
originales. En effet, les mélodies toujours très efficaces
s’approchent parfois du chant lyrique, même si on peut aussi
entendre des éléments de rock contemporain. Les orchestrations quant
à elle nous ramènent parfois jusqu’aux années 1970, pour un bon
mélange entre modernité et rétro. C’est un album de grande classe
que nous propose Sarah Slean.
(avril 2017) |
Cadence /
SIX
|
Trey Songz –
Tremaine the Album
Sur son septième album, Trey Songz présente
surtout des chansons lentes et sirupeuses, avec de très rares pièces
énergiques plus propices à devenir des succès. Sur Tremaine,
on réalise rapidement que Trey Songz ne peut faire autrement que de
parler de lui-même. Ses prouesses sexuelles demeurent au cœur de son
œuvre qui n’est que bien rarement romantique malgré le style
langoureux. Le seul moment d’humilité arrive dans « #1 Fan » alors
qu’il s’interroge sur sa capacité à rencontrer les attentes
sexuelles de sa plus grande admiratrice. Plusieurs moments
rappellent son album
Trigga paru il y a trois ans, mais en bien moins intéressant
et sans aucune créativité. Le seul passage quelque peu digne
d’intérêt d’un point de vue musical est « Animal ». Pour le reste,
Tremaine the Album est un disque narcissique rempli de
clichés qui ne présente aucune valeur artistique.
(avril 2017)
Vidéoclip :
« Animal » |
Atlantic
/
Warner
|
Le guitariste et chanteur malien s’est rendu en
2016 aux Sessions Woodstock, une série d’enregistrements en
studio devant public dans l’état de New York. C’est le résultat de
cette session que l’on peut découvrir avec plaisir sur Samba.
Il y présente un superbe mélange de folk africain, de blues malien,
de jazz et de musique du monde, avec en primes des touches de funk,
de reggae et de rock. Le titre de l’album signifie « le deuxième-né »,
soit sa propre place au sein de sa famille, celle du légendaire
Ali Farka Touré. Centré autour de la famille, Vieux rend aussi
hommage à sa petite sœur dans « Mariam ». « Homafu Wawa » quant à
elle salue les gens du Nord du Mali qui ont résisté à l’occupation
des djihadistes, à toutes les femmes qui ont souffert de la violence
et aux hommes qui ont connu une fin tragique. Engagé socialement à
plusieurs niveaux, Vieux Farka Touré s’adresse à ceux qui gaspillent
les ressources naturelles et assassinent les animaux sauvages dans
« Nature ». Musicalement très varié, Samba constitue
peut-être l’une de ses œuvres les plus complètes et solides à ce
jour.
(avril 2017) |
Six Degrees /
SIX
½
|
Les rêves errants
est le deuxième album de compositions originales
par le Trio Jonathan Turgeon. Le disque a été enregistré avec la
participation de Frank Lozano, saxophoniste bien connu de la
scène jazz montréalaise. Jonathan Turgeon (piano), Hugo Blouin
(contrebasse) et Jean-Philippe Godbout (batterie) proposent
une musique jazz moderne, un peu dans la foulée de Brad Mehldau.
L’album compte huit titres totalisant plus de 42 minutes pendant
lesquelles l’improvisation semble se fondre à l’écriture. La
cohérence entre les musiciens fait en sorte de créer un album
extrêmement agréable à écouter et qui nous procure l’envie de les
découvrir dans un de leurs spectacles uniques.
(avril 2017) |
SIX
½
|
Vincent Vallières présente son septième album qui
attire déjà l’attention grâce au premier extrait inoubliable « Bad
Luck ». Pour Le temps des vivants (un titre emprunté au poème
de Gilbert Langevin), l’auteur-compositeur et interprète
possédait un désir de renouveau, tant dans l’écriture que dans
l’interprétation. Il explore de nouvelles sonorités, en plus de
travailler avec de nouveaux collaborateurs comme le
multi-instrumentiste et réalisateur François Plante, le
multi-instrumentiste George Donoso III et la chanteuse
Amélie Mandeville qui accompagne Vincent sur la moitié des
titres. Vallières propose toujours un son folk, mais avec des élans
plus rock ou de bonnes mélodies pop qui s’ajoutent à des chansons
intimistes toutes en douceur. Il signe l’ensemble des 11 textes et
musiques, avec des collaborateurs comme Philippe B. pour le
texte de « Au matin du lendemain », Pascale Richard qui a
coécrit « Fille en fleur », ainsi que François Plante pour deux
compositions. Le temps des vivants ne dure peut-être que 31
minutes, mais il demeure efficace et excitant du début à la fin.
(avril 2017)
Vidéoclip :
« Bad Luck » |
Spectra
|
Quatre ans après ses débuts avec
Rubberband, le chanteur country américain est de retour avec
un nouvel album sur lequel il ne se gêne pas pour innover. Charlie
Worsham présente en effet un heureux mélange de styles autour de son
son country avec des éléments de rock, de pop, de soul et de folk.
Il effleure même le disco sur « Birthday Suit ». Worsham est aussi
accompagné par une section de cuivres et les arrangements s’avèrent
plutôt élaborés. Intéressant au départ par son éclectisme,
Beginning of Things devient par la suite quelque peu agaçant
puisque les chansons sont toutes différentes et manquent cruellement
de cohérence. Le point positif est que Charlie Worsham prouve qu’il
peut aller au-delà de la musique country traditionnelle pour plaire
à un auditoire plus vaste, amateur de musique country contemporaine
variée.
(avril 2017) |
Warner
|
mars
:
|
Après l’addition et la multiplication, voici
maintenant l’album de la division pour le chanteur britannique alors
qu’il nous offre ÷ (Divide). Suite à une pause d’un an, Ed
Sheeran présente à nouveau un album de pop adulte aux mélodies
inoubliables qui plaira assurément à la gent féminine. On peut
évidemment entendre bon nombre de pièces acoustiques plutôt
introspectives, mais il sait aussi interpréter des titres un peu
plus pop dansants, comme les premiers extraits, « Castle on the
Hill » et le succès monstre « Shape of You ». Malgré ces succès
incontournables, Sheeran risque d’avoir bien de la difficulté à
revenir aux ventes de X, le deuxième meilleur vendeur de 2015
à travers le monde. (chronique principale de mars 2017)
Vidéoclips :
« Castle on the Hill » -
« Shape of You » |
Asylum /
Atlantic
/
Warner
|
Sampha Sisay est
un auteur-compositeur, chanteur, claviériste et réalisateur
londonien qui propose un superbe mélange de pop, R&B et
électronique. Après plusieurs collaborations avec des artistes comme
The XX, Jessie Ware, Drake, Beyoncé,
Kanye West, Frank Ocean et Solange, il présente
son tout premier album solo. Et il s’agit véritablement d’un album
produit en solitaire alors que le seul collaborateur, Kanye West,
apparaît en tant que co-auteur pour une pièce. Sa musique plutôt
hétéroclite et difficile à décrire attire tout de suite l’attention
par son originalité et sa richesse. C’est un album qui se déguste
lentement, d’une pièce à l’autre, avec des moments forts vocalement
ou au niveau des arrangements électro. Il présente aussi des
passages plutôt personnels et émouvants, installé seul au piano.
Avec sa voix soul, Sampha pourrait aisément passer pour un autre de
ces chanteurs R&B plutôt communs s’il n’apportait pas cette couleur
musicale unique qui le rend inclassable. Il vient de placer la barre
bien haute pour la suite de sa carrière… (découverte du mois de mars
2017)
Vidéoclips :
« Blood on Me » -
« (No One Knows Me) Like the Piano » |
|
Pascal Allard –
Je voulais marier Renée Martel
Sur son premier album country, l’auteur-compositeur
et interprète de Drummondville a tout fait : il l’a écrit, composé
et réalisé, en plus de jouer tous les instruments. Pascal Allard
présente des chansons personnelles et authentiques, tout en
démontrant ouvertement son amour du country… et de Renée Martel. Il
passe de chansons émouvantes (« Comme ma fille », « Mes anges sur le
payroll du diable ») à humoristiques (« Le prix du gaz ») et à
romantiques (« Robe de princesse »). Mais, c’est la chanson-titre
qui donne sa véritable identité à l’album dans un style country pop
grandement accessible à la mélodie inoubliable. Pascal Allard assume
pleinement ses racines country tout au long des 12 pièces de
l’album. (mars 2017) |
SIX
|
L’harmoniciste québécois Guy Bélanger revient
avec un nouvel album, son septième en carrière. Le compositeur
propose un disque concocté en plein tumulte, alors qu’il vivait de
grandes victoires, mais aussi des deuils profonds. On peut y
entendre 10 pièces instrumentales entre blues et folk, ainsi que
deux chansons dont l’une interprétée par Luce Dufault
(« Who’s Left Standing »). Bélanger est accompagné de musiciens de
premier plan qu’il a rencontrés lors de ses voyages et tournées,
comme le violoncelliste Eric Longsworth et le guitariste
Preston Reed. Il est aussi entouré de deux musiciens rencontrés
alors qu’il était musicien invité sur la récente tournée québécoise
de Céline Dion : le guitariste Kaven Girouard et le
percussionniste Paul Picard. Traces & Scars est un
album tout en douceur et lumineux que Guy Bélanger dédie à son ami
Bob Walsh, disparu en 2016.
(mars 2017) |
Bros
/
SIX
|
Chicano Batman est un groupe de Los Angeles qui
existe depuis 2008 et nous propose un mélange original de rock
psychédélique, de funk et de musique latine. Même si leur musique
demeure passablement alternative, elle possède de bonnes mélodies
accrocheuses qui la rendent plus accessible à un large auditoire.
Sur ce troisième album, le groupe élargit encore un peu plus son
répertoire avec des influences brésiliennes, du funk latin, de l’afrobeat
et du vieux soul/R&B américain. Dans une même chanson, on peut
constater des évolutions et changements de direction, ce qui nous
laisse constamment sur le qui-vive. Avec Freedom is Free,
Chicano Batman nous offre donc un funk multiculturel hors-du-commun,
une musique d’une grande richesse et à la palette diversifiée. Un
très bon disque!
(mars 2017) |
ATO
½
|
Five Alarm Funk est un groupe de Vancouver qui,
comme son nom l’indique, donne dans le funk. Il s’agit d’un mélange
parfait entre funk et rock, toujours énergique et assurément
divertissant. Sweat demeure presque totalement instrumental
avec seulement quelques voix qui s’intègrent à gauche et à droite
sans jamais dominer. C’est la musique qui occupe tout le premier
plan avec une section de cuivres toujours bien présente. L’album de
12 titres s’étend sur 60 minutes, mais on l’écoute jusqu’à la fin
avec beaucoup de plaisir.
(mars 2017) |
|
Sally Folk est de retour avec son Troisième
acte, moins de deux ans après le
Deuxième acte. Après avoir définitivement établi son style
pop à saveur rétro, la voici plus solide que jamais, parfaitement en
contrôle tant de sa musique que de son image. L’album a été réalisé
par son fidèle complice Michel Dagenais (Jean Leloup,
Daniel Bélanger, Marc Déry) qui réussit à soutirer le
meilleur de la talentueuse auteure-compositrice et chanteuse à la
personnalité unique. Sally aborde des thèmes à la limite du
politiquement correct, comme dans le premier extrait, « J’aurai ton
enfant quand même ». Et elle joue constamment avec cette fine ligne
entre ce qu’on peut dire tout haut ou non, souvent en rapport avec
les relations entre les hommes et les femmes. Elle conclut même le
CD en chantant le « Kamasutra ». Sally réussit donc encore une fois
à nous divertir autant avec ses musiques qu’avec ses textes.
(mars 2017) |
Musicor
½
|
Solide Mirage
est le quatrième album studio de Frànçois & The Atlas Mountains.
Frànçois Marry et sa bande continuent à se poser des questions
sur l’évolution du monde dans lequel on vit. Par contre, ils
laissent quelque peu de côté le son rock, parfois grunge, pour
proposer une musique un peu plus douce aux influences diverses,
entre autres du Moyen-Orient. Pour le vidéoclip du premier extrait,
« Grand dérèglement », le groupe collabore avec le danseur de dabké
Mohamed Aukal, ambulancier palestinien qui a fui Gaza avec sa
famille, rencontré de manière purement fortuite dans un centre
d’accueil pour réfugiés de Bruxelles. Enregistré à Molenbeek et
réalisé par Ash Workman, Solide Mirage contient de
beaux arrangements de cordes signés et interprétés par Owen
Pallett.
(mars 2017)
Vidéoclip :
« Grand dérèglement » |
Domino
/
SIX
|
Après 10 ans de carrière, Alynda Segarra
et sa bande semblent avoir atteint le sommet de leur carrière sur ce
sixième album, The Navigator. La chanteuse de la
Nouvelle-Orléans propose en effet un album-concept
pseudo-autobiographique partiellement inspiré de sa première écoute
du chef-d’œuvre de David Bowie,
The Rise and Fall of Ziggy Stardust. On y suit Navita, une
Portoricaine folk punk qui découvre son identité à travers les
différents quartiers de New York. Le style indie folk des
enregistrements précédents de Hurray for the Riff Raff prend de
nouvelles directions, intégrant du gospel, des cordes, un piano
énergique et des arrangements riches. Il en résulte une atmosphère
enveloppante bénéficiant de plusieurs couches musicales qui méritent
quelques écoutes attentives. The Navigator s’avère être un
disque surprenant par son originalité.
(mars 2017) |
ATO
½
|
Seulement 10 mois après l’excellent
Nonagon Infinity, qui a su attirer l’attention des
critiques, voilà que sont de retour les bizarres Australiens de King
Gizzard and the Lizard Wizard. Alors que leur disque précédent
offrait en quelque sorte une boucle sans fin, le groupe propose
plutôt ici une incursion dans le réglage microtonal qui présente un
intervalle inférieur à un demi-ton, un style plutôt méconnu en
occident. C’est peut-être ce qui nous laisse croire que nous y
entendons des sonorités étrangères, une touche d’exotisme
moyen-orientale. Pourtant, King Gizzard demeure dans un style indie
rock plutôt sale, le son garage rock qu’on lui connaissait déjà.
Leur musique demeure assurément psychédélique et expérimentale, mais
on arrive assez rapidement à s’y habituer après quelques pièces. En
ce sens, le groupe réussit un peu moins à nous surprendre par
rapport à son disque précédent. À noter l’indication « Volume 1 »
sur la pochette qui laisse croire à une suite et le groupe aurait
laissé entendre qu’il allait produire quatre autres albums en 2017
dans la lignée de celui-ci. À suivre dans leurs nouvelles aventures…
(mars 2017) |
Flightless /
ATO
½
|
Les virtuoses du klezmer reviennent avec un
cinquième album, Nigun, qui veut dire mélodie en hébreu. Avec
des pièces tirées du riche répertoire klezmer d’Europe de l’Est et
des compositions originales, l’album se situe à mi-chemin entre
tradition et modernité. On y trouve même une composition du père du
bluegrass, Bill Monroe (« Jerusalem Ridge »). Nigun
propose une vaste palette d’émotions avec un mélange de fougue,
d’humour, de mélancolie et de tristesse, toujours avec des
arrangements étoffés. Le collectif formé il y a 15 ans regroupe des
virtuoses de tous les milieux : classique, jazz, traditionnel et
tzigane. Kleztory est reconnu comme l’un des meilleurs groupes
klezmer au monde. Avec Nigun, le groupe demeure assurément à
l’avant-plan dans le genre.
(mars 2017) |
Amerix
|
Ce nouvel album de la contralto québécoise,
entièrement dédié à Rossini, a été enregistré en décembre 2015 à
Montpellier. Pour ces opéras, arias et duos, Marie-Nicole Lemieux
est brillamment accompagnée par l’Orchestre et le Chœur de
l’Opéra National Montpellier Languedoc-Roussillon et la soprano
italienne Patrizia Ciofi, dirigés par le chef Enrique
Mazzola. Le riche programme contient des extraits de Tancredi,
L’Italiana in Algeri, Semiramide, Il barbiere di
Siviglia, Matilda di Shabran, La gazza ladra et
La pietra del paragone. En conclusion, Marie-Nicole et Patrizia
nous offrent le « Duo des chats » attribué à Rossini. Sur ce très
bel album, Marie-Nicole Lemieux semble se trouver parfaitement à sa
place, comme si l’œuvre de Rossini avait été écrite spécifiquement
pour elle!
(mars 2017) |
Erato /
Warner
/
SIX
|
Mélisande poursuit son œuvre de nous faire
redécouvrir des chansons traditionnelles françaises et québécoises
en les revisitant dans une version électronique d’aujourd’hui. Non
seulement le collectif donne un nouveau souffle à ces chansons d’une
autre époque, mais il leur donne aussi une atmosphère dansante très
contemporaine. Même qu’au début de plusieurs titres dont la pièce
d’ouverture, « Plantons la vigne », on a plutôt l’impression
d’entendre un nouveau groupe électro à la mode. Le CD regroupe 11
chansons traditionnelles habilement remaniées. On compte quelques
artistes invités comme Nicolas Boulerice (Le Vent du Nord),
Alexandre Désilets et David Goudreault. Moins rock que
leur premier album, Les millésimes allie de belle façon l’électro
pop et la musique traditionnelle.
(mars 2017) |
Du Moulin /
Borealis
|
Old 97’s –
Graveyard Whistling
Le groupe country rock de Dallas aligne les
albums depuis 1994, si bien qu’il nous offre aujourd’hui son 11e
album studio en carrière. Leur dernier disque paru en 2014,
Most Messed Up, présentait un son passablement sale qui
éraflait sur son passage. Pour Graveyard Whistling, les Old
97’s reviennent à un style plus poli, malgré bon nombre de pièces
énergiques qui déménagent passablement, dont la déchaînée « Drinkin’
Song » qui est probablement celle qui se rapproche le plus du style
de leur disque précédent. Les quatre gars parlent encore de
l’importance d’avoir du bon temps, même s’ils en comprennent
maintenant les conséquences. C’est donc un album qui possède encore
l’énergie de leurs débuts, mais avec un brin de maturité en prime.
Surtout, le groupe connaît parfaitement son style et sait où il s’en
va, ce qui fait que l’album dégage une certaine confiance, propre
aux groupes expérimentés. Il en résulte donc un excellent album et
un divertissement de premier plan.
(mars 2017) |
ATO
½
|
Judith Owen est une auteure-compositrice,
chanteuse et pianiste pop rock britannique plutôt introspective à
tendances adulte et jazz. Sur ses albums précédents, elle avait su
nous surprendre avec des reprises habiles et originales de « Smoke
on the Water » de Deep Purple et de « In the Summertime » de
Mungo Jerry. Cette fois-ci, elle nous offre « More Than
This » de Roxy Music qu’elle a enregistré sur le piano et
dans le studio de Bryan Ferry à Londres. « Aquarius » est
quant à elle une adaptation légère de la comédie musicale Hair.
Pour ce qui est de ses compositions personnelles, plusieurs
possèdent des qualités dignes des plus grandes
auteures-compositrices dans le genre. Elle est par ailleurs appuyée
par des musiciens de renom : le bassiste Leland Sklar (James
Taylor, Bonnie Raitt, Lyle Lovett), le guitariste
Waddy Wachtel (James Taylor, Jackson Browne, Bryan
Ferry) et le batteur Russell Kunkel (Bob Dylan,
Carole King, Carly Simon, James Taylor). Judith sera de
passage à Montréal le 3 avril au Théâtre St-Denis en première partie
du spectacle de Bryan Ferry.
(mars 2017) |
Twanky
/
SIX
½
|
Sur son nouvel album, la chanteuse jazz
canadienne d’origine suédoise démontre autant son talent
d’interprète que celui de compositrice. Johanna Sillanpaa signe en
effet sept des 11 pièces offertes sur From This Side. Elle
reprend aussi des classiques dont « Blue Skies » d’Irving Berlin
et « Woodstock » de Joni Mitchell. Pour ce disque tout en
douceur, Johanna est accompagnée par des musiciens de premier plan :
George Koller (contrebasse), Ingrid Jensen
(trompette), Chris Andrew (piano et arrangements) et Tyler
Hornby (batterie et arrangements). Voici un disque extrêmement
agréable à écouter grâce à la voix séduisante de Johanna qui nous
berce d’un bout à l’autre.
(mars 2017) |
Chronograph /
SIX
½
|
Paule Tremblay –
Puisque tout change (2016)
L’auteure-compositrice et interprète québécoise
est reconnue pour avoir écrit pour des artistes comme Bruno
Pelletier, Annie Villeneuve, Marie-Chantal Toupin
et Marc Dupré. Paule Tremblay a été véritablement découverte
en tant qu’artiste solo avec ce quatrième album paru en octobre
2016. Avec ce nouveau disque, elle s’est classée parmi les meilleurs
vendeurs francophones en précommande sur iTunes et l’album a atteint
le top 40 francophone dès sa sortie. Réalisé par Boris Petrowski
(Michel Legrand, Zachary Richard, Jean Leloup),
Puisque tout change contient l’excellente chanson-titre,
ainsi que son plus récent extrait, « Passe aux aveux ». Voici un
très bon disque de chanson québécoise que Paule présentera en
supplémentaire à la Place des Arts de Montréal le 5 mai prochain.
(mars 2017) |
PUR
½
|
Mat Vezio – Avant
la mort des fleurs cueillies
L’auteur-compositeur et interprète Mat Vezio
présente un premier album de 12 titres aux mélodies contagieuses. Il
propose une musique extravagante avec des influences de Leonard
Cohen dans sa poésie et de Nick Cave dans ses moments les
plus sombres. Réalisé par Antoine Corriveau (une première
pour lui), le disque contient des arrangements toujours riches et
denses pour accompagner la voix feutrée toute en douceur de Mat
Vezio. Avant la mort des fleurs cueillies aura pris trois ans
à peaufiner, mais il faut avouer que le résultat final est
saisissant. Sur le deuxième extrait aux accents country folk,
« Fukushima », on peut entendre les voix d’Amylie et de
Mélanie Boulay, puis sur « Les appeaux », c’est avec Laura
Sauvage que Vezio s’exécute. C’est un premier album d’une grande
maturité que nous offre Mat Vezio, un album avec plus d’envergure
que le disque intimiste qu’il avait en tête au départ.
(mars 2017) |
Simone /
SIX
½
|
L’Allemand Yeshe Reiners est un véritable
globetrotter qui s’est finalement établi en Australie après avoir
voyagé en Europe, en Afrique, en Asie et au Québec (où il a
collaboré avec Harry Manx). Après deux albums et sa fameuse
reprise de « La ballade de Jean Batailleur » de Zachary Richard,
il présente un mini-album de cinq titres qu’il décrit comme son
œuvre la plus personnelle en carrière, celle qui lui ressemble le
plus. Musicalement, Yeshe présente un métissage complet de styles,
avec une base de folk, mais incluant diverses influences africaines.
Sa maîtrise de plusieurs instruments africains lui procure
d’ailleurs une sonorité bien particulière. C’est un mini-album qui
vous laissera à coup sûr sur votre appétit et vous donnera envie
d’en entendre plus.
(mars 2017) |
World CitiZen /
SIX
½
|
février
:
|
Le groupe alternatif américain revient avec un
nouvel album qui réussira à nouveau à surprendre sur plusieurs
points. Le psychédélisme demeure présent, mais on peut aussi
entendre des passages plus mélodiques, entre hip hop et rock
progressif. Les orchestrations sont aussi bien présentes pour une
musique atmosphérique éclectique de grande envergure. La voix de
Wayne Coyne semble reléguée au second plan en plusieurs
occasions, laissant toute la place aux éléments électroniques, aux
orchestrations grandioses et aux cordes. Plusieurs des 12 pièces de
l’album ressemblent presque à des contes de fée pour adultes, avec
de douces mélodies mélancoliques parfaites pour nous conduire tout
droit vers le sommeil. Le groupe ayant collaboré avec Myley Cyrus
récemment, elle leur rend la pareille en participant au dernier
titre, « We a Family ». Le groupe réussit peut-être un peu moins à
impressionner que par le passé d’un point de vue créatif, mais il
demeure intrigant à écouter jusqu’au bout… à moins que le sommeil ne
vous gagne avant.
(chronique principale de février 2017)
Vidéoclips :
« How?? » -
« Nidgy Nie (Never No) » |
|
La chanteuse indie pop de l’Alabama a joué dans
différents groupes depuis l’adolescence. Elle présente enfin son
premier album solo après s’être séparée de son amoureux et
guitariste Kyle Gilbride, alors qu’ils jouaient ensemble au
sein du groupe Swearin’. Il s’agissait donc d’une double
séparation pour la chanteuse de 28 ans qui n’a pas vraiment eu le
choix que d’aller de l’avant. Tourist in This Town présente
plusieurs petits bijoux de pop alternative, avec en plus des moments
d’introspection un peu tristes. La chanteuse montre moins
d’agressivité qu’avec Swearin’ et demeure plutôt dans la douceur,
même dans les moments plus énergiques. Malheureusement, avec
seulement 10 titres totalisant 32 minutes, on reste quelque peu sur
notre appétit, mais le disque demeure solide de bout en bout.
(découverte du mois de février 2017)
Vidéoclips :
« Dean’s Room » -
« I Don’t Ever Wanna Leave California » |
Merge
½
|
AFI –
AFI (The Blood Album)
Quatre ans après
Burials, le groupe punk californien est de retour avec un
disque éponyme sous-titré The Blood Album. Il s’agit de leur
10e album sur lequel ils poursuivent leur évolution, notable d’un
enregistrement à l’autre. Sur celui-ci, on retrouve différents
éléments du passé, mais le groupe s’oriente surtout vers un son
post-punk mélodique. Rien à voir avec leur punk hardcore du début,
ce qui enrage leurs fans de la première heure depuis le tournant des
années 2000. Ils devront en revenir parce qu’il est évident depuis
longtemps que le groupe ne reviendra pas à ce style. Sur The
Blood Album, AFI s’inspire du rock alternatif des années 1980
avec des groupes comme The Cure, Joy Division et
Depeche Mode qui peuvent nous venir en tête, mais avec des
sonorités des années 2010. « The Wind That Carries Me Away » semble
d’ailleurs être un clin d’œil à « I Feel You » de Depeche Mode. Sur
les 14 titres du CD, on retrouve tout de même une poignée de pièces
énergiques qui rappelleront les années véritablement punks du groupe
et plairont aux nostalgiques. C’est donc encore une fois un album
solide que nous offrent AFI, un album plaisant à écouter jusqu’à la
fin. Leur évolution n’est certainement pas terminée et voyons voir
ce qui nous attend pour la suite.
(février 2017)
Vidéoclips :
« White Offerings » -
« Snow Cats » -
« Aurelia » |
Conveyor /
Universal
½
|
La chanteuse et pianiste Anne Bisson et le
violoncelliste Vincent Bélanger unissent leurs talents pour
présenter un mélange audacieux de jazz et de classique. Il s’agit
d’un quatrième album pour Anne Bisson et d’un troisième pour Vincent
Bélanger qui sont reconnus pour leur musique intimiste. Un concept
original de Lily Luo de XLO Electric, Conversations
contient 10 pièces : 6 instrumentales et 4 chantées (une en
français, deux en anglais et une en mandarin). On y retrouve sept
pièces originales, ainsi que trois reprises de Marc Bélanger
(« Rêverie sentimentale »), André Gagnon (« Dédéthoven ») et
David Chesky (« Sutton Place Chorinho »). Le duo est
accompagné de la harpiste Isabeau Corriveau et des
contrebassistes Jean-Bertrand Carbou et Jacques Roy
pour quelques titres.
(février 2017) |
Camilio
|
Le trio traditionnel québécois est de retour avec
un nouvel album présentant 10 pièces originales ainsi qu’une reprise
du « Rill pour rire » popularisé par Diane Dufresne dont les
paroles sont de Luc Plamondon et la musique de François
Cousineau. Sur ce troisième disque réalisé par Cédric
Dind-Lavoie (Jorane, Yves Lambert), Bon Débarras
s’inspire toujours bien évidemment des classiques de la musique
traditionnelle, tout en la rendant bien de son époque avec une
certaine touche urbaine et universelle. Le premier extrait, « All
You Can Beat », connait un succès radio tant au Québec qu’en France
depuis sa sortie à la mi-janvier. Plusieurs autres pièces festives
font d’En panne de silence un album à la fois extrêmement
divertissant et créatif. (février 2017) |
De l'onde
½
|
Laurence Castera s’est d’abord fait remarquer à
l’émission La Voix en 2014 dans l’équipe de Marc Dupré.
Il a ensuite participé au Festival international de la chanson de
Granby en 2015 où il a remporté le prix du public. Il présente
maintenant son premier album contenant un mélange de tristesse et
d’espoir. On y retrouve une musique pop rock aux mélodies
accrocheuses, mais aux musiques sombres et ambiantes. Réalisé par
Francis Perron (Bears of Legend), le disque a été
enregistré presque entièrement live en studio. Il y a bien quelques
fausses notes qui ont été conservées, mais on cherchait avant tout
l’émotion plutôt que la perfection. En ce sens, Le bruit des mots
est particulièrement réussi et il surprend dès les premières
pièces par son atmosphère unique. L’album permet certainement à
Castera d’évacuer quelques démons, mais il permet aussi de rêver de
bonheur. Un disque agréablement surprenant!
(février 2017) |
Coyote
½
|
Chinese Man est un trio français mystérieux formé
de High Ku, SKY et Zé Mateo. Ils sont entourés
d’un collectif d’artistes de tout acabits assemblés sur l’étiquette
Chinese Man Records, d’abord spécialisée dans les vinyles
indépendants. Cinq ans après
Racing with the Sun, Chinese Man reviennent avec leur
deuxième album, élaboré entre Marseille et Bombay. Musicalement, ils
incorporent des sonorités indiennes à une musique trip hop et hip
hop qui rappelle Gorillaz. D’ailleurs, Chinese Man aiment
aussi gâter leur public avec du visuel et des animations 3D. Leur
musique demeure axée sur les rythmes et réussira à tout coup à vous
faire taper du pied dans votre salon ou à enflammer les planchers de
danse. Shikantaza est un disque de 64 minutes extrêmement
créatif sur lequel vous découvrirez plusieurs morceaux grandement
intéressants et entraînants.
(février 2017) |
Chinese Man /
SIX
½
|
Après un mini-album en 2013, voici enfin le
premier album complet du trio ontarien Courage My Love. Ils nous
proposent un CD de 14 titres totalisant un peu plus de 40 minutes.
Le trio composé des jumelles Arn-Horn et de Brandon
Lockwood présente un son pop punk passablement dynamique. Leur
énergie devient rapidement communicative et nous fait taper du pied.
Par contre, la créativité n’est pas toujours au rendez-vous et on a
plusieurs impressions de déjà-vu tout au long du disque. Les voix
puissantes demeurent la source même de leur son.
(février 2017)
Vidéoclip :
« Stereo » |
Warner
|
L’auteure-compositrice et interprète originaire
de l’Île-du-Prince-Edouard maintenant établie à Halifax présente un
nouvel album de folk. Pour l’occasion, elle a demandé les services
du réalisateur Joe Henry, qui a emmené avec lui des
collaborateurs de longue date de Los Angeles : l’ingénieur de son
Ryan Freeland, le batteur Jay Bellerose et le bassiste
David Piltch, qui ont travaillé ensemble à plusieurs projets (Bonnie
Raitt, Solomon Burke, Allen Toussaint, Billy
Bragg). Parmi les musiciens, on retrouve aussi le pianiste
Aaron Davis (Holly Cole, Jane Siberry), son ami
Kinley Dowling (Hey Rosetta!) au violon pour ajouter plus
de cordes à l’ensemble, ainsi que Jill Barber parmi les
choristes. Rose s’éloigne passablement du bluegrass sur Natural
Conclusion présentant plutôt un folk à la fois intimiste et
d’une grande richesse. Elle présente une belle maturité et semble
avoir atteint un nouveau palier dans sa carrière. Un très beau
disque!
(février 2017) |
Outside /
SIX
½
|
Le chanteur français est de retour avec un nouvel
album, quatre ans après
Un homme. Entièrement enregistré piano-voix en deux jours
seulement, L’un de nous traite avant tout de la femme. Albin
de la Simone poursuit bien évidemment dans le style intimiste qui
lui va si bien, lui qui préfère chanter sans micro en concert,
question de laisser s’approcher les spectateurs. Il possède tout de
même un brin de folie grandement apprécié qui le rend original à
travers toute la chanson française. Sur « À quoi », il s’offre un
duo avec Sabina Sciubba, la chanteuse du groupe américain
Brazilian Girls.
(février 2017) |
Tôt ou Tard
/
SIX
|
Ce jeune auteur-compositeur et interprète de
Varennes a été demi-finaliste au dernier Festival international de
la chanson de Granby, en plus de participer à l’émission de TVA
Faites comme chez vous. Showman rassembleur, il est considéré
comme le pionnier du Castor-Blues-Québécois, un blues rock
divertissant aux accents sudistes influencé par les White Stripes
et le Jon Spencer Blues Explosion. Sur ce premier mini-album,
Raphaël Dénommé présente six chansons enregistrées live en studio.
Il possède assurément un univers unique et déjanté. Réalisé par
Stéphane Papillon et Guy Ritchot, ce disque contenant une
face « A » et une face « B » propose un son blues rock rarement
entendu en français. Donc, Raphaël Dénommé prend de véritables
allures de père fondateur d’un nouveau genre au Québec. Un très bon
disque qui ne fera que vous mettre en appétit pour un éventuel album
complet!
(février 2017) |
R-Management
/
SIX
½
|
Pour fêter ses 30 ans de carrière,
l’accordéoniste français se paie rien de moins qu’un album double en
formule quatuor avec de talentueux amis musiciens. Richard Galliano
est en effet accompagné de Sylvain Luc à la guitare,
Philippe Aerts à la contrebasse et André Ceccarelli à la
batterie. Sur New Jazz Musette, il donne un nouveau souffle
au Musette, ce vieux style italo-français du début du 20e siècle. Il
redonne aussi ses lettres de noblesse à l’accordéon, instrument
souvent considéré comme dépassé. Galliano interprète une sélection
de 18 de ses compositions préférées dans un style jazz romantique
pour une ambiance agréable.
(février 2017) |
Ponderosa
/
SIX
½
|
L’auteur-compositeur, chanteur, guitariste et
réalisateur de la Nouvelle-Écosse présente son quatrième album avec
Yes Man, le premier en sept ans. Ian Janes propose un très
bon mélange entre rock, country, folk et soul, avec des mélodies
toujours accrocheuses. L’album a été enregistré et réalisé entre la
Californie, le Tennessee, Terre-Neuve et chez lui à Dartmouth. Il
offre des compositions personnelles, mais aussi des collaborations :
Andy Stochansky (Goo Goo Dolls, Ani DiFranco),
Jamie Hartman (Joss Stone, Natalie Imbruglia,
Christina Aguilera), Byron Hill (Ray Charles,
George Strait), Lee Ann et Daryl Burgess (Irma
Thomas, Colin James, Patty Loveless), ainsi que
Joel Plaskett avec qui il a coécrit la chanson-titre. Comme on
peut le constater avec le premier extrait, « Broken Record », et sur
plusieurs pièces parmi les neuf du CD, Ian Janes semble en parfait
contrôle de son art.
(février 2017) |
SIX
|
Avec ce mini-album de 10 chansons, Wyclef Jean
propose un avant-goût de son prochain album à paraître à l’été et
qui s’intitulera Carnival III: Road to Clefication. Il
paraîtra juste à temps pour souligner le 20e anniversaire du
classique album
The Carnival. L’auteur-compositeur, interprète, acteur et
producteur présente 10 pièces variées entre hip hop, R&B et pop. Il
peut compter sur des collaborateurs comme Young Thug pour
l’excellent premier extrait « I Swear », Walk the Moon,
T-Baby, Allyson Casado, Farina et Nutron.
La version numérique de l’album contient quatre titres en extra :
des versions acoustiques ainsi que sa reprise bien personnelle de
« Ne me quitte pas » de Jacques Brel. J’ouvert
contient de superbes moments qui risquent fort de vous rendre
impatients de mettre la main sur Carnival III.
(février 2017)
Vidéoclip :
« I Swear » |
eOne /
SIX
½
|
Steve Kirby’s Oceanic Jazz Orchestra –
All Over the Map
Le bassiste de Winnipeg et son ensemble
présentent un album de 11 pièces de jazz avec des éléments
classiques. Toutes composées et réalisées par Steve Kirby, ces
pièces intemporelles ont été enregistrées entre Winnipeg et Toronto
et mixées à New York par Brian Montgomery (Esperanza
Spalding, Paul McCartney). L’ingénieur de son Mark
Wilder (Herbie Hancock, Pat Metheny, Miles
Davis), qui a masterisé All Over the Map à New York, dit
avoir été ému devant « cet album exceptionnel sur plusieurs plans »
et que Steve Kirby est « un musicien redoutable ». Le son est frais
et aventureux, en plus d’explorer plusieurs styles musicaux à un
moment ou un autre à travers le jazz : folk, rock, hip hop, baroque,
électronique et même l’impressionnisme français. All Over the Map
est assurément un album qui nous fait voyager, tant musicalement
qu’à travers l’Amérique.
(février 2017) |
Head in the Sand
½
|
Originaire d’un petit village près de
Mont-Laurier, Antoine Mainville nous arrive avec un deuxième
mini-album de cinq titres, un projet réalisé suite à une campagne de
sociofinancement sur Indiegogo.com. Il propose un son folk pop
unique, très cinématographique. L’auteur-compositeur et interprète
s’est entouré d’une équipe du tonnerre avec Nicolas Petrowski
(Florence K) à la réalisation, Boris Petrowski aux
arrangements de cordes et Warren Spicer (Plants and
Animals, Katie Moore, Laurence Hélie) au mixage.
Les musiciens ont été habilement choisis : Robbie Kuster à la
batterie, Mishka Stein (Patrick Watson) à la basse,
Dan Thouin au piano et Nicolas Basque (Plants and Animals,
Alex Nevsky, Marie-Pierre Arthur) à la guitare. À
quand un vrai un premier album? Espérons-le pour bientôt. Son
premier extrait, le dynamique « Sous ton foulard d’hiver », est
offert gratuitement jusqu’au 9 février
sur son site.
(février 2017) |
½
|
Almanach est le
troisième album de Patrice Michaud, mais il est surtout le premier
depuis le mégasuccès de « Mécaniques générales » qui fait désormais
partie des classiques de la chanson populaire québécoise. Son nouvel
extrait, « Kamikaze », a déjà réussi à se faufiler au sommet des
palmarès radio et l’album contient d’autres pièces avec un potentiel
de succès. Michaud aborde les thèmes de la liberté, du deuil, de la
solitude et bien sûr de l’amour. Réalisé et arrangé par Philippe
Brault, Almanach possède de très belles textures sonores
avec des guitares parfois tonitruantes, des cuivres, des percussions
puissantes et des chœurs riches. On y trouve plusieurs pièces
entraînantes et même le côté folk de ses enregistrements précédents
semble se déployer dans un ensemble plus complexe. Mais, ce qui
impressionne surtout sur ce troisième essai, c’est la cohésion que
Michaud réussit à conserver entre ces compositions plutôt variées.
Il peut compter sur des collaborateurs de renom en Ariane Moffatt
(« Les terres de la Couronne »), Brad Barr (« L’anse
blanche » et « La saison des pluies »), ainsi qu’Antoine Gratton
(pour les arrangements des chœurs et des cuivres). On peut
finalement entendre son fils Loïc, 4 ans et demi, dans « Tout le
monde le saura ». En conclusion, Almanach est un excellent
disque qui plaira à tous les fans de l'écriture particulière de
Patrice Michaud.
(février 2017)
Vidéoclip :
« Kamikaze » |
Spectra
½
|
Avec son langage québécois coloré, Geneviève
Morissette est débarquée à Paris au début de 2015 pensant y rester
deux semaines. Elle n’en est finalement pas repartie. Elle a tout de
suite charmé l’Hexagone avec son style qui rappelle un mélange entre
Robert Charlebois et Diane Dufresne. Touchante
lorsqu’elle s’installe seule au piano, elle atteint le summum de la
folie dans ses pièces pop rock énergiques. « La Morissette » comme
on l’appelle maintenant en France revient finalement chez elle pour
présenter son premier album, réalisé par Antoine Gratton. On
y trouve 10 titres qui reflètent souvent sa nouvelle vie de
Parisienne (« Paris », « Comme dans un film », « Michel Drucker »).
Elle chante en duo avec Oldelaf sur « Comme dans un film » où
elle se moque des différences entre les accents français et
québécois. Dans d’autres pièces, c’est carrément le joual qui est à
l’honneur. Il aura fallu cinq ans d’attente depuis le Festival
international de la chanson de Granby, mais voilà que « La
Morissette » rentre chez elle, et par la grande porte…
(février 2017) |
Musicor
/
SIX
|
L’auteur-compositeur et chanteur québécois est de
retour avec son troisième album, le premier en cinq ans. Ces
dernières années, il a eu la chance de se faire découvrir en France
où il est de plus en plus en demande. Il prend une pause dans son
escapade européenne pour nous présenter Noir éden et quelques
spectacles au Québec en mars. Ce nouveau disque, qu’il a réalisé
lui-même, offre un son pop sur une musique électronique dominée par
la programmation. Les mélodies sont accrocheuses à souhait, même
s’il a souvent tendance à murmurer ses textes plutôt que de les
chanter. Peter Peter nous présente une musique électro pop de grande
qualité, qui n’a rien à envier aux plus grands du genre. Non
seulement Noir éden lui permettra d’élargir son public, mais
il pourrait en plus lui faire conquérir la francophonie. Un
excellent disque!
(février 2017)
Vidéoclips :
« Noir éden » -
« Bien réel » -
« Loving Game » |
Audiogram
½
|
Voici le deuxième album du groupe Raton Lover,
originaire de Québec. On peut y entendre les premiers extraits « Frencher
des Françaises », « Traverser novembre » et le plus récent, la
chanson-titre. Le groupe propose un son folk rock aux influences du
rock des années 1960 et 1970, quelque part entre les Beatles,
The Band et Harmonium. Sur ce deuxième disque réalisé
par Dany Placard et mixé par Pierre Rémillard, le
quintette se permet même quelques incursions dans le country et le
rock progressif. Leur son folk énergique possède définitivement de
l’envergure, avec en plus de très bonnes mélodies. Le court CD de 10
pièces s’écoute particulièrement bien d’un bout à l’autre!
(février 2017)
Vidéoclip :
« Le sens du vent » |
Bonne maison
½
|
Au cours des dernières années, l’auteur-compositeur,
interprète et multi-instrumentiste montréalais a frappé un mur. Ses
propres chansons ne lui convenaient plus en spectacle et le meilleur
moment arrivait lorsqu’il reprenait des pièces de Ray Charles
ou de Townes Van Zandt à la fin. Leif Vollebekk a donc décidé
d’organiser un spectacle secret dans un petit bar de Montréal et de
n’y interpréter que des reprises. Cette expérience lui a permis de
changer son approche de la composition et de laisser les chansons
prendre forme d’elles-mêmes. En voici le résultat, qu’il réalise
lui-même. La plupart des 10 morceaux de Twin Solitude lui
sont venues d’une traite, souvent dans les situations les plus
inattendues. Par exemple, la contemplative « Michigan » a été
composée sur une guitare à moitié accordée, juste avant d’aller au
lit. « Elegy » lui est venue alors qu’il roulait à vélo à travers
Montréal. Plusieurs autres chansons rappellent les nombreuses heures
que Vollebekk a passé sur la route depuis sa jeunesse un peu partout
en Amérique du Nord. C’est le cas pour « Big Sky Country »,
influencée par un voyage à Vancouver quand il était jeune où il fut
marqué par les grands espaces du Montana et par la chanson « The
Gift » d’Ian Tyson que ses parents écoutaient en boucle.
Twin Solitude est un très bon album folk, complètement
intemporel!
(février 2017) |
Secret City /
SIX
½
|
JANVIER :
|
Avec L’appartement, Ludovic Alarie
présente un deuxième album introspectif et doux, un disque parfait
pour vos froides soirées d’hiver. Encore une fois réalisé par
Warren C. Spicer de Plants and Animals, le disque propose
une ambiance feutrée extrêmement agréable mettant en valeur la
qualité des chansons. La musique est à la base même de cet album
alors que les textes ne viennent qu’ajouter à l’ensemble, confirmer
nos sentiments. C’est donc un très bel album que propose à nouveau
Ludovic Alarie, une musique pop ambiante de grande qualité. (janvier
2017) |
Coyote
½
|
Andrea Ramolo est membre du duo folk canadien
Scarlett Jane et elle présente son troisième album solo. On
trouve sur Nuda 10 morceaux empreints de vulnérabilité et
elle offre en bonus le disque Da Sola qui contient les 10
pièces de Nuda, mais en version acoustique complètement
intimiste. Réalisé par Michael Timmins (The Cowboy Junkies),
Nuda propose un univers sonore country folk riche pour
accompagner les récits personnels de l’auteure-compositrice et
interprète. Quant à Da Sola, il a été réalisé par sa complice
Faye Blais. Parmi les 10 titres, la Torontoise d’origine
italienne reprend le classique italien « Caruso ».
(janvier 2017) |
SIX
½
|
Dès
La boca en 2014, Alejandra Ribera écrivait à propos des
diverses sources de lumière. Elle quitte cette fois-ci les
profondeurs des eaux mythologiques pour s’intéresser aux profondeurs
du cœur humain. Elle nous offre le tout avec des arrangements
délicats basés avant tout sur une atmosphère intimiste. On peut
sentir des influences de Damien Rice, Rufus Wainwright
et Fiona Apple. Les arrangements de cuivres ont été écrits
par Bryden Baird (Feist) et le mix a été confié à
Trina Shoemaker (Sheryl Crow). Alejandra réalise
elle-même l’album, mais avec l’apport de l’ingénieur L. Stu Young
(Prince), elle réussit à donner au disque des sonorités
intemporelles et classiques à la fois. Voici donc un album
extrêmement doux, mais qui s’écoute à merveille dans un contexte
particulier.
(janvier 2017) |
Pheromone /
SIX
½
|
Le fils du légendaire hockeyeur Patrick Roy
s’est retrouvé à la croisée des chemins dans sa carrière
musicale il y a quelques années, avant d’être introduit à Corey
Hart. Grâce à son nouveau mentor, Jonathan Roy fait maintenant
ses débuts dans une carrière internationale avec un album de neuf
titres dont plusieurs succès instantanés. On peut notamment y
entendre les mégasuccès « Daniella Denmark » et « You’re My Ace »,
ainsi que le nouvel extrait, « Good Things », au vidéoclip plutôt
osé qui a fait grandement jaser à sa sortie. Avec Mr. Optimist
Blues, Jonathan Roy semble avoir enfin découvert le son qui lui
convient le mieux puisque c’est un album qui lui colle à la peau.
(janvier 2017)
Vidéoclips :
« Daniella Denmark » -
« Good Things » |
Siena
/
Warner
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EL-P et
Killer Mike sont de retour avec leur troisième album. Le super
duo de rappeurs revient avec un disque de premier plan dans le
genre, un disque avec beaucoup de moments de grande créativité en
plus d’être entraînants. Ce n’était pas évident de parvenir à
rivaliser avec un deuxième album incomparable, mais le duo réussit
habilement à poursuivre le travail déjà amorcé avec 14 titres
solides. On pourrait même affirmer qu’ils réussissent à le
surpasser. Une production de grande envergure contribue certainement
à mettre en valeur les compositions de RTJ3. Le duo n’hésite
aucunement à dénoncer la brutalité policière et les inégalités
sociales. À noter les collaborations de Zack de la Rocha (Rage
Against the Machine), Tunde Adebimpe (TV on the Radio)
et Kamasi Washington. Alors que l’album semble solide sur
toute sa durée, il atteint son apothéose à la toute fin avec les
pièces maîtresses « Thursday in the Danger Room » et « A Report to
Your Shareholders / Kill Your Masters ». Voici donc encore une fois
un excellent disque de la part de ces rappeurs hors-pair.
(janvier 2017) |
Mass Appeal
½
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Talisco –
Capitol Vision
Talisco est un artiste français qui chante en
anglais. Avec Capitol Vision, il nous offre son deuxième
album qui illustre parfaitement son périple américain et son amour
de Los Angeles, et ce dès la première pièce, « A Kiss from L.A. ».
Talisco raconte ses aventures, ce qui lui est véritablement arrivé,
sur des mélodies inoubliables. Il intègre des éléments de rock et d’électro
à une musique pop futuriste issue des néons du centre-ville de L.A.
Il utilise aussi de vieux synthétiseurs analogiques pour brasser
encore un peu plus les cartes. C’est un disque plein de créativité
que nous propose Talisco avec Capitol Vision.
(janvier 2017) |
Simone /
SIX
½
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USS –
New World Alphabet
Le duo électro pop de Toronto est de retour,
trois ans après
Advanced Basics. Encore une fois, USS nous propose un disque
qui s’apparente plus à un mini-album avec seulement huit titres
totalisant 26 minutes. Par contre, on peut y entendre plusieurs
compositions solides qui empruntent à différents styles entre rock,
hip hop et pop. Il reste qu’il manque quelques morceaux de premier
plan sur New World Alphabet pour en faire un album complet
qui pourrait véritablement attirer l’attention. USS ne semble donc
pas encore prêt à rejoindre la masse.
(janvier 2017) |
Coalition
/
Warner
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