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JANVIER :
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Mount Westmore est un supergroupe de rap
regroupant Snoop Dogg, Ice Cube, E-40 et Too
$hort. Le quatuor nous propose 16 titres totalisant plus d’une
heure d’un rap franchement efficace. Chacun se relance pour nous
imposer son style bien à lui, mais le tout se fait dans la
camaraderie et le plaisir. En plus, le groupe s’entoure de
réalisateurs talentueux : Rick Rock, Ant Banks, Big
Zeke, Soopafly, Kato On the Track, Fredwreck,
Dem Jointz, ProHoeZak, etc. Le quatuor nous a déjà
présenté trois extraits (« Too Big », « Free Game » et
« Activated »), trois pièces solides qui donnent un bon aperçu de
l’ensemble qui nous est offert, sans oublier « Big Subwoofer » sorti
il y a un an. Voici donc un incontournable pour tout amateur de rap,
particulièrement si vous appréciez le son de la côte ouest.
(chronique principale de janvier 2023)
Vidéoclips :
« Big Subwoofer » -
« Too Big » -
« Free Game » |
½
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Babehoven –
Light Moving Time
Babehoven est un duo formé en 2017 à Portland,
Oregon qui est maintenant basé à Hudson, New York. Il est composé de
l’auteure-compositrice et chanteuse Maya Bon, ainsi que de
son collaborateur, le musicien Ryan Albert. Le duo nous
propose une musique simple, voire basique, appuyée surtout sur la
voix de Maya. Il s’agit d’une musique folk alternative minimaliste,
avec des mélodies pop. Après quelques mini-albums, Babehoven a signé
un contrat de disques à New York et il nous présente aujourd'hui son
tout premier album complet avec Light Moving Time. L’album a
été précédé de trois premiers extraits : « I’m On Your Team »,
« Stand It » et « Often ». Leur musique est douce et s’apprivoise
très facilement tout au long des 10 pièces. Ce sont 40 minutes qui
demeurent agréables jusqu’à la fin. Voici donc un très bon premier
essai pour ce duo qui possède incontestablement le sens de la
mélodie. (découverte du mois de janvier 2023)
Vidéoclips :
« I’m On Your Team » -
« Stand It » -
« Often » |
½
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décembre :
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Cinq ans après
Feed the Machine, qui retournait à la base du son du groupe,
Nickelback poursuit dans la même direction sur Get Rollin’.
Ils laissent de côté encore une fois toute la fioriture qui les
faisait s’éloigner de leur son brut et lourd. Le son de l’album
n’est donc pas tout ce qu’il y a de plus moderne, mais il atteint
son objectif. On le découvre rapidement avec l’énergique premier
extrait « San Quentin », une de leurs compositions les plus
efficaces depuis des années. Cependant, on réalise rapidement que
les musiciens n’ont plus 20 ans lorsque l’on entend la nostalgique
« Those Days » et qu’on a l’impression d’avoir affaire à des
grands-pères sur « Skinny Little Missy ». Les refrains accrocheurs
demeurent au rendez-vous dans des pièces comme « High Time »,
« Tidal Wave » (aux influences des années 1980) et autres ballades
mid-tempo. Les vétérans rockers canadiens ont suffisamment
d’expérience pour savoir quelle musique produire pour satisfaire
leur auditoire, et c’est encore évident sur Get Rollin’.
Malheureusement, Nickelback ne réussit pas à faire évoluer sa
musique dans une direction bien surprenante.
(chronique principale de décembre 2022)
Vidéoclips :
« San Quentin » -
« Those Days » |
½
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Installé à Toronto, Aysanabee est un
multi-instrumentiste, réalisateur et auteur-compositeur Oji-Cri du
Clan des Suceurs de la Première Nation de Sandy Lake, dans le
Nord-Ouest de l’Ontario. Il a commencé à créer de la musique sous le
nom de jeune fille de sa mère pendant la pandémie. Avec Watin
(du nom de son grand-père), il présente son premier album intégrant
un superbe mélange de musique alternative, de rock, de soul et
d’arrangements électroniques. À la fois hypnotique et mélodique, sa
musique peut se comparer à celle de Bon Iver, Matt Corby,
Kings of Leon et Sam Smith. L’album contient 10
chansons, entrecoupées de neuf intermèdes incluant la voix de son
grand-père. En fait, le projet a débuté par des conversations entre
lui et son grand-père, parlant de sujets qu’ils n’avaient jamais
abordés ensemble : sa vie dans la zone de trappage de Sandy Lake,
tomber en amour, sa vie dans un pensionnat indien et tout laisser
derrière. Excellente source d’inspiration pour Aysanabee, il en a
résulté trois simples rapides, d’abord « We Were Here » en juillet,
puis « Nomads » en août et « Ego Death » en octobre. Il a donné près
de 100 concerts en un an, incluant une présence au Festival
international de jazz de Montréal. Watin est un album
personnel qui peut quand même rejoindre un vaste auditoire, un album
très agréable pendant près de 47 minutes.
(découverte du mois de décembre 2022)
Vidéoclip :
« We Were Here » |
½
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Consolations est
le premier enregistrement solo pour le harpiste Antoine
Malette-Chénier. Il a été inspiré par le désir de toucher l’âme et
le cœur de ses auditeurs avec une musique romantique, un récital
intime propice à la communion et au partage d’émotions.
Malette-Chénier propose des œuvres pour harpe, originales ou
transcrites, dont plusieurs sont enregistrées pour la première fois.
Elles peuvent sembler sombres, lumineuses, contemplatives ou
dramatiques, mais elles sont toutes remplies d’espoir. Les 16
pièces, dont plusieurs transcriptions de Schumann et de
Liszt, défilent de belle façon pendant 70 minutes pour une
atmosphère bien agréable. Antoine Malette-Chénier joue un répertoire
s’étendant de la Renaissance au baroque (sur instruments d’époque)
jusqu’à la musique contemporaine. Il est harpe solo de l’Orchestre
symphonique de Trois-Rivières et a joué avec plusieurs ensembles
au Canada, en France et aux États-Unis, dont l’Orchestre
symphonique de Montréal, les Violons du Roy, le Nouvel
Ensemble Moderne et les Voix humaines. Diplômé de
l’Université de Montréal, de l’Université McGill et de la Yale
School of Music, Malette-Chénier détient aussi une maîtrise en
harpes historiques du Conservatoire national supérieur de musique et
danse de Lyon.
(décembre 2022) |
ATMA Classique
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Oscar Peterson –
On a Clear Day: The Oscar peterson Trio - Live in Zurich, 1971
Le légendaire pianiste et compositeur jazz
montréalais est peut-être décédé il y a 15 ans, mais sa musique et
ses performances incomparables demeurent bien présentes dans
l’imaginaire collectif. En 1971, il part dans une tournée mondiale
en trio (avec le bassiste danois Niels-Henning Orsted Pedersen
et le batteur Louis Hayes) et il s’arrête à Zurich en Suisse.
Ce concert inédit est maintenant présenté sur CD, une véritable
pièce de collection puisque ce trio n’a joué ensemble qu’en 1971 et
qu’il s’agit ici de leur seul enregistrement en concert, en plus
d’un album studio intitulé
Great Connection. Même si le trio a collaboré sur une courte
période seulement, ce concert a été enregistré à la fin de leur
tournée. Le groupe y démontre alors qu’il est au sommet de son art
créatif, qu’il a une maîtrise parfaite de son jeu et une excellente
synergie. Dans des pièces comme « The Lamp is Low », « Mack the
Knife » et la chanson-titre, Peterson semble tout simplement en
transe. C’est donc un épisode unique de l’histoire du jazz qui est
immortalisé sur cet album mémorable.
(décembre 2022) |
SRF / Two Lions /
Mack Avenue
½
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Après deux albums en 1986 (Metalized)
et 1988 (Sweet
Dreams), et avoir fait la première partie de Metallica,
le groupe québécois Sword s’est séparé en 1991. Le groupe dirigé par
Rick Hughes (qu’on a aussi vu comme leader de Saints &
Sinners, comme choriste et en tant que participant à La Voix)
a fait un retour en 2011 et joué depuis dans différents festivals.
Sword revient maintenant officiellement avec son troisième album qui
reprend exactement là où le groupe nous a laissés après Sweet
Dreams. Le quatuor formé de Hughes (voix), son frère Dan
(batterie), Mike Plant (guitare) et Mike Larock
(basse) propose à nouveau son mélange de métal et de hard rock, avec
des influences évidentes de Metallica, Iron Maiden, Dio
et Queensrÿche. Plusieurs riffs de guitare s’avèrent vraiment
efficaces, notamment avec les premiers extraits « (I Am) in
Kommand » et « Dirty Pig ». Leur son ne révolutionnera assurément
pas le genre, mais c’est un album agréable qui plaira aux
nostalgiques du métal des années 1980.
(décembre 2022) |
Massacre
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Nelligan
Plus de 30 ans après sa création sur scène par
André Gagnon (musique) et Michel Tremblay (textes),
l’opéra Nelligan renaît sur disque dans sa version intégrale
(sur 2 CD). La distribution de cette nouvelle mouture choisie par
Normand Chouinard (15 acteurs-chanteurs de la production du
Théâtre du Nouveau-Monde) inclut le populaire ténor Marc Hervieux
(Nelligan vieux), le baryton Dominique Côté (Nelligan jeune),
Kathleen Fortin (la mère de Nelligan), Linda Sorgini
et Jean Maheux. La direction musicale est assurée par la
pianiste Esther Gonthier, avec Rosalie Asselin (piano)
et Chloé Dominguez (violoncelle). Nelligan retrace les
grands moments de la vie tragique d’Émile Nelligan, poète
national, né le 24 décembre 1879 et décédé le 18 novembre 1941 (à
l’âge de 61 ans), après avoir passé plus de 40 ans interné à
l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu de Montréal. Ce
magnifique coffret de deux disques comprend le livret de l’opéra
avec le texte complet de Michel Tremblay. La couverture de l’album
présente un portrait de Nelligan par le peintre québécois Mathieu
Laca, créé à partir de sa photo la plus célèbre.
(décembre 2022) |
ATMA Classique
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Albertine en cinq temps – L’opéra
Réalisé d’après la pièce de Michel Tremblay,
l’opéra Albertine en cinq temps a été enregistré à la salle
de concert du Domaine Forget de Charlevoix à la suite de la création
de l’œuvre au Théâtre du Rideau Vert dans une mise en scène de
Nathalie Deschamps en septembre dernier. L’opéra met en scène
une femme de 70 ans qui, dans sa chambre d’un CHSLD, se rappelle ses
souvenirs à différentes étapes de sa vie. Sur une musique composée
et orchestrée par Catherine Major et un libretto (livret) par
le Collectif de la Lune Rouge, l’opéra met en vedette six
grandes voix lyriques québécoises : Chantal Lambert
(Albertine à 70 ans), Monique Pagé (Albertine à 60 ans),
Chantal Dionne (Albertine à 50 ans), Florence Bourget
(Albertine à 40 ans), Catherine St-Arnaud (Albertine à 30
ans) et Marianne Lambert (Madeleine). Voici une façon
différente de redécouvrir l’œuvre de Tremblay.
(décembre 2022) |
ATMA Classique
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Suite Tango
Les virtuoses Denis Plante (bandonéon) et
Stéphane Tétreault (violoncelle) unissent leurs forces pour
nous offrir Suite Tango, un recueil de six suites de danse
pour bandonéon et violoncelle. Ces suites s’inspirent des
« Suites pour violoncelle seul » de
Johann Sebastian Bach, tout en présentant un univers musical
singulier mettant en vedette le tango. Le recueil de mélodies
surprend par sa variété rythmique et sa sensualité. L’ensemble de
près d’une heure s’avère original et bien agréable, un très bel
ajout à votre collection.
(décembre 2022) |
ATMA Classique
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novembre :
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Avec Midnights, Taylor Swift revient à un
style électro-pop comparable à ce qu’elle nous avait offert sur
Reputation en 2017. Ce sont 13 chansons mid-tempo ou plutôt
dansantes qu’elle présente, des rythmes parfaits pour des nuits
chaudes et festives. On peut d’ailleurs découvrir en plus une
version allongée, « 3 AM Edition », qui contient sept titres
additionnels pour se rendre aux petites heures du matin. On peut
entendre plusieurs confessions, comme celles qu’on peut faire en
période d’insomnie, avec des regrets, récriminations, résignations,
etc. Cependant, l’ambiance très cool du disque le rend vraiment
agréable sur toute sa longueur. Sans être très surprenants, les
textures et arrangements de Jack Antonoff s’avèrent
particulièrement réussis, même si on sent qu’il est un peu moins
dans son élément que sur
Folklore par exemple. Voici un autre disque extrêmement
efficace de la part de Taylor Swift qui continue de nous
impressionner par sa large palette créative.
(chronique principale de novembre 2022)
Vidéoclips :
« Anti-Hero » -
« Bejeweled » |
½
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Sophianne Girard est une interprète et
compositrice jazz montréalaise qui présente son premier album avec
For Some Reason, après diverses explorations musicales. Les
huit pièces alternent entre chansons et pièces instrumentales, et
tirent leurs influences des standards jazz, du jazz latin, du jazz
modal et de la pop. Certains textes dénoncent, d’autres sont
imaginaires, et finalement on retrouve des textes bien personnels.
Le tout est interprété avec une très belle voix claire qui lui est
propre. Voici donc un très bon premier essai par cette artiste
talentueuse.
(découverte du mois de novembre 2022) |
½
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Le guitariste, arrangeur et compositeur
Jean-Michel Leblanc présente son deuxième album avec Intriqué.
Il nous propose un jazz fusion avec un heureux mélange d’influences,
du folk au rock progressif, en passant par le rock psychédélique, le
hard-bop, la pop contemporaine et la musique de film. En fait,
Leblanc explore habilement les contrastes musicaux sur cet album
conceptuel. L'artiste de Saint-Hyacinthe présente huit pièces à la
fois expérimentales et accessibles, un mélange instrumental et
chanté (avec la voix de Jeanne Laforest) qui ne plaira pas
qu’aux amateurs de jazz. Entouré de ses musiciens, Leblanc peut
aussi compter sur le Quatuor Andara pour les cordes. Voici un
disque plutôt créatif, qui va dans plusieurs directions, tout en
conservant un fil conducteur.
(novembre 2022) |
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Après 20 ans de carrière, Les Trois Accords ont
toujours le sens de la mélodie sur Présence d’esprit. Le
groupe nous présente encore une fois 10 titres inoubliables, de
véritables vers d’oreille, à commencer par les premiers extraits,
« Piscine hors terre » et « Internet ». Une pièce se démarque du
lot, « Pâté chinois », un des rares moments touchants dans le
répertoire du groupe, qui est généralement plutôt léger. L’ensemble
pop rock demeure toujours aussi efficace et plaira assurément aux
nombreux fans des Trois Accords, qui continuent de s’accumuler
depuis toutes ces années.
(novembre 2022) |
½
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octobre :
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Avec son dixième album, on peut dire que Björk
réussit à présenter le meilleur mélange de concepts expérimentaux et
d’expériences personnelles. Tout un exploit considérant son penchant
de toujours pour les expérimentations quelque peu arides et
difficiles d’accès. Évidemment, il faut encore une fois aborder
l’album avec une grande ouverture d’esprit, puisque Björk est bien
loin de nous offrir le tout sur un plateau d’argent. C’est à nous de
faire l’effort. Cependant, l’artiste islandaise de bientôt 57 ans
propose quelques-unes de ses pièces les plus touchantes à ce jour.
Elle traite en fait de différents types d’amour et comment ils
s’expriment. Qu’elle mentionne sa fille, sa mère, ses ancêtres ou
l’être aimé, elle demeure toujours touchante… sur un fond encore une
fois innovateur où les arrangements vous challengeront en plusieurs
occasions. (chronique
principale d'octobre 2022) |
½
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Jockstrap –
I Love You Jennifer B
Après deux mini-albums en 2018 et 2020, le duo
londonien présente enfin son tout premier album complet avec I
Love You Jennifer B. Jockstrap propose une musique électronique
expérimentale qui réinvente en quelque sorte la pop orchestrale à la
base de leur son. Leur style bizarre peut être repoussant au premier
abord, mais une fois apprivoisé, il s’avère très intéressant et on
se retrouve captivé par leurs mélodies accrocheuses. Ils se frottent
aussi avec la musique de club sur « Greatest Hits » et « 50/50 ».
Surtout, l’originalité demeure au rendez-vous du début à la fin, ce
qui en fait un excellent disque.
(découverte du mois d'octobre 2022) |
½
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Après cinq ans d’absence, le groupe alternatif
torontois revient avec son troisième album. Les membres du groupe ne
l’ont pas eu facile depuis
Antisocialites en 2017 : démos volées, instruments
endommagés et changements de personnel. Cependant, ils semblent
s’être servis de ces expériences difficiles comme de moteurs de
création, alors qu’Alvvays présente un disque encore plus solide que
le précédent. Le groupe mise sur ses forces (mélodies accrocheuses
et riffs grinçants), mais en les amenant à un autre niveau. On y
intègre des synthétiseurs qui rappellent les années 1980 et donnent
une touche new wave pas du tout désagréable. Chaque pièce s’écoute à
merveille et elles s’enchaînent toutes de magnifique façon. Avec
seulement 39 minutes pour 14 chansons, l’efficacité de celles-ci
s’avère presque toujours immédiate. Voici donc un album très
plaisant à découvrir pièce après pièce, avec comme point
d’exclamation l’énergique « Pomeranian Spinster ».
(octobre 2022) |
½
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Gentiane Michaud-Gagnon
est une talentueuse pianiste et compositrice originaire du Saguenay.
Avec Walls Made of Glass, Gentiane MG présente son troisième
album, en compagnie de ses fidèles acolytes Levi Dover
(contrebasse) et Louis-Vincent Hamel (batterie). Sur ce
nouveau disque, l’exploration sonore est à l’honneur. Inspirée par
son environnement, elle propose 10 pièces lumineuses, passionnées et
pleines de contrastes. Son approche du jazz contemporain se fond en
plusieurs occasions avec une musique classique impressionniste et
poétique. Elle réussit donc à créer son propre univers à partir de
ses diverses influences. Parallèlement à l’album, Gentiane publie un
livre contenant des partitions pour chacune des compositions,
accompagnées de poèmes, de peintures, de dessins et de collages.
(octobre 2022) |
Effendi /
Three Pines /
Propagande
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septembre :
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Muse –
Will of the People
La compagnie de disques désirait faire paraître
une compilation des plus grands succès du groupe, mais Muse a plutôt
décidé de nous offrir son neuvième album, avec des chansons qui
ressemblent en quelque sorte à ce qu’ils ont fait de plus populaire
dans le passé. Le résultat est d’une grande efficacité alors que le
groupe propose peut-être ses chansons les plus solides depuis The
Resistance en 2009. Dès l’ouverture, Muse nous plonge dans
l’univers de Marilyn Manson sur la chanson-titre avec une
fusion entre « The Beautiful People » de Manson et « Psycho ». La
pièce satirique est inspirée de l’attaque sur le Capitole à
Washington en janvier 2021. « Compliance » nous ramène aux deux
derniers albums avec ses synthétiseurs, alors que « Verona »
rappelle U2 et que « Liberation » nous transporte dans
l’univers de Queen, tout en revisitant « United States of
Eurasia ». En conclusion du disque, avec « Euphoria » et « We Are
Fucking Fucked » le groupe revisite les succès « Time Is Running
Out » et « Knights of Cydonia ». Au niveau des thèmes abordés, Muse
s’écarte des menaces extraterrestres pour s’intéresser un peu plus
aux menaces réelles qui pèsent sur notre monde. Il s’agit donc
possiblement de son album le plus sociopolitique à ce jour. Mais
musicalement, le groupe a tout mis en place pour obtenir un succès
garanti, avec un enchaînement de hits potentiels et de pièces à
l’image de leurs succès passés (ce que certains pourraient leur
reprocher cependant). En bout de ligne, Will of the People
s’avère être un album de très grande qualité, 10 pièces agréables à
écouter du début à la fin.
(chronique principale de septembre 2022)
Vidéoclips :
« Won’t Stand Down » -
« Compliance » -
« Will of the People » -
« Killed or Be Killed » -
« You Make Me Feel Like It’s Halloween » |
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A Family Curse est un super duo formé de la
chanteuse Kandle et de son père, Neil Osborne, leader
de 54-40. Pour leur premier album ensemble, le duo père-fille
nous propose un mélange très intéressant de blues rock et
d’Americana, avec une touche de rock alternatif. Les 10 chansons
réussissent à fusionner à merveille le passé et le présent pour un
ensemble intemporel très agréable. Les pièces s’avèrent à la fois
entraînantes et hypnotiques, et la qualité des arrangements est
impressionnante considérant l’enregistrement minimaliste à la maison
(guitare slide, voix et batterie). Voici un album surprenant, qui ne
laissera personne indifférent. Si Kandle et Neil pensaient faire un
simple petit projet sur le côté avant de revenir à leurs
engagements, parions que leur agenda sera quelque peu bouleversé par
la forte demande de concerts.
(découverte du mois de septembre 2022)
Vidéoclips :
« Cemetery Blues » -
« Shake & Shudder » -
« Getaway Car » |
½
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L’Harmonie des saisons dirigée par Eric
Milnes nous présente cinq concertos de Johann Sebastian Bach.
En compagnie des solistes Julia Wedman (violon), Jessy
Dubé (violon), Matthew Jennejohn (hautbois d’amour et
hautbois) et Eric Milnes (clavecin), on peut redécouvrir les
concertos BWV 1043 (2 violons), 1055R (hautbois d’amour), 1041
(violon), 1054 (clavecin) et 1060R (hautbois), cinq très belles
œuvres du répertoire de Bach et parmi ses plus connues.
L’interprétation unique de l’Harmonie des saisons, sur instruments
d’époque, donne une dimension traditionnelle à ces concertos de Bach
souvent entendus. Un excellent disque!
(septembre 2022) |
ATMA Classique
½
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Paul Marleyn & Stéphane Lemelin –
Sonates pour piano et violoncelle
Paul Marleyn (violoncelle) et Stéphane Lemelin
(piano) explorent la musique de trois compositeurs romantiques
français : Édouard Lalo (1823-1892), Paul Lacombe
(1837-1927) et Fernand de La Tombelle (1854-1928). L’album
contient une sonate pour chacun des compositeurs. Composée en 1856,
la « Sonate pour piano et violoncelle en la mineur » de Lalo est
dédiée au célèbre pianiste et compositeur russe Anton Rubinstein.
La méconnue « Sonate pour piano et violoncelle, op. 100 » de Lacombe
a été composée en 1902 et dédiée à Jules Loeb, professeur au
Conservatoire de Paris. Quant à la mélodique « Sonate pour piano et
violoncelle en ré mineur » de La Tombelle, elle a été composée en
1905. Voici un très beau disque pour les amateurs de sonates
romantiques.
(septembre 2022) |
ATMA Classique
½
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À la surprise de tous, et de lui-même, Éric
Blanchard revient avec un deuxième album de Rick et les Bons
Moments. Le réalisateur et multi-instrumentiste, connu pour son
travail avec Pépé, Mordicus, Les Chercheurs d’or
et Raton Lover, était pourtant prêt à prendre sa retraite, à
52 ans, fatigué de la tournée et bien installé dans son nouveau
chez-soi à Sainte-Rita dans le Bas-Saint-Laurent. Mais le plaisir
qu’il a eu sur scène à présenter le premier album de Rick et les
Bons Moments et un élan de créativité lui ont donné le goût de
rassembler son groupe pour un nouvel essai. Il n’aura fallu que
quatre jours en studio pour pondre ce nouvel opus de 10 pièces d’une
grande efficacité. Plus énergique que le premier, Sainte-Rita
propose des chansons simples qui racontent ce que vit et observe
Rick depuis quelques années, notamment dans les deux premiers
extraits, la chanson-titre et « Paddleboard ». L’album présente de
bonnes pièces pop rock, avec un soupçon de folk et de country, des
pièces sur mesure pour les radios. Voici donc une très belle
surprise de la part de ce musicien de grande expérience!
(septembre 2022)
Vidéoclips :
« Sainte-Rita » -
« Paddleboard » |
Rosemarie
½
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Maestrino Mozart : Airs d’opéra d’un jeune génie
Pour ce nouvel album, Marie-Ève Munger
propose de revisiter les œuvres d’opéra du jeune Wolfgang Amadeus
Mozart, écrites entre l’âge de 10 et 16 ans. La soprano est
accompagnée pour l’occasion par Les Boréades de Montréal,
spécialistes du répertoire baroque, sous la direction de Philippe
Bourque. On y découvre 12 œuvres d’une étonnante richesse qui
démontrent déjà tout le talent de ce compositeur légendaire.
(septembre 2022) |
ATMA Classique
½
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août :
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Après l’acte 1 en 2021, Imagine Dragons complète
l'histoire avec Mercury: Act 2, qu’il ajoute au premier pour
un album double. Ce deuxième disque contient 18 titres qui examinent
le temps qui s'écoule après le choc et le chagrin de la perte. Alors
que la première partie traitait de ces émotions désordonnées avec
certains des moments les plus crus et les plus vulnérables du
répertoire habituel du groupe, sur mesure pour la radio, la deuxième
partie perd quelque peu le fil et du même coup, de cohérence. On
retrouve encore plusieurs bonnes chansons, mais il y a tout
simplement trop d’essais dans toutes sortes de directions. L’acte 2
démarre en force avec les irrésistibles premiers extraits « Bones »
et « Sharks », mais il prend rapidement une tendance plus réfléchie,
qui ne leur va pas nécessairement bien. Dan Reynolds se
lamente sur ses défauts sur « I Don't Like Myself » et il implore un
soulagement sur « Take It Easy ». La deuxième moitié est alourdie
par des moments similaires qui étouffent leurs pièces plus
accrocheuses. En compilant les deux parties sur Mercury : Acts 1
& 2, le groupe présente l'expérience complète à travers 32
titres, incluant le simple à succès « Enemy » tiré de la bande
originale d'Arcane League of Legends.
(chronique principale d'août 2022)
Vidéoclips :
« Wrecked » -
« Bones » -
« Sharks » |
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DC Gore –
All These Things
Dominic Gore
fait partie d’une riche tradition d’originaux britanniques. Une
espèce de mélange entre Martin Parr et Jarvis Cocker,
Gore présente son tout premier album avec All These Things.
Satire et candeur se côtoient sur ce premier essai aux allures new
wave, grâce à une utilisation presque abusive de synthétiseurs
analogiques. Le résultat est un mélange d’électro pop dansante
sophistiquée et de rock artistique. Dès son plus jeune âge, Gore se
sentait en marge de la société alors que ses parents n’avaient pas
de télévision et qu’il était donc complètement écarté de la culture
populaire. Cette enfance unique se reflète dans sa musique qui ne
correspond à aucun courant musical clair, une musique intemporelle
d’une grande originalité. Presque entièrement autoproduit, All
These Things propose de nombreux éléments d’intérêt qui sauront
plaire à un vaste auditoire, notamment grâce à ses rythmes dansants.
(découverte du mois d'août 2022) |
½
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Six ans après
Lemonade, Beyoncé est de retour avec le premier album d’une
trilogie, transporté par le premier extrait, « Break My Soul ».
Renaissance débute avec une introduction lente et unique, « I’m
That Girl », avant de prendre du rythme pour devenir un très bel
enchaînement R&B aux influences house et disco. Si « Break My Soul »
est assurément l’extrait idéal, parfait pour les radios, plusieurs
des pièces du disque ont aussi un excellent potentiel commercial, en
plus de s’emboîter magnifiquement pendant plus d’une heure. Voici un
album sans aucune ballade et d’une grande originalité, sûrement l’un
des meilleurs albums R&B de l’année.
(août 2022)
Vidéoclip :
« Break My Soul » |
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L’Acadien Laurie LeBlanc s’est beaucoup ennuyé de
pouvoir festoyer en famille pendant la pandémie. Il présente donc
aujourd’hui un album entièrement dédié aux plaisirs estivaux.
L’artiste country explore en effet tous les aspects de la fête en
été, du cocktail à la plage, en passant par le barbecue, le soleil
et les vacances. Il rend même hommage aux Beach Boys. LeBlanc
présente un album bilingue de 12 pièces, à moitié en français et à
moitié en anglais. La chanson-titre se retrouve dans les deux
langues. C’est un album positif, sur mesure pour faire la fête! Et
selon ses propres dires, ce serait son dernier en carrière…
(août 2022) |
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Après des années à naviguer dans l’univers pop
qui peut s’avérer parfois (souvent) insipide, Demi Lovato prend un
virage pop punk sur Holy Fvck. Le résultat est concluant
alors qu’elle nous propose son album le plus authentique à ce jour,
et peut-être son plus solide en carrière. Les riffs agressifs sont
convaincants et Demi semble véritablement fâchée, pas seulement pour
les apparences, abordant les thèmes de la mortalité, des
traumatismes et des dépendances. « Freak » (avec Yungblud), « Skin
of My Teeth » et
« Substance »
vous convaincront rapidement, ainsi que la particulièrement lourde,
presque métal, « Eat Me » (avec Royal & the Serpent). Quant à
la chanson-titre mid-tempo, elle n’est pas moins agressive dans ses
propos. La deuxième moitié contient un peu plus de ballades rock
puissantes, mais toujours avec une bonne dose d’agressivité. Demi
rappelle inévitablement P!nk, les moments les plus punks d’Avril
Lavigne, et même Courtney Love dans ses moments de rage
les plus intenses. Avec Holy Fvck, Demi Lovato vient
s’insérer parfaitement dans le nouveau mouvement pop punk du début
des années 2020, avec Yungblud notamment. Il reste à voir ce qu’elle
nous réserve pour la suite. Reviendra-t-elle à un son pop rock plus
radiophonique ou continuera-t-elle à nous cracher toute sa rage au
visage, sans compromis?
(août 2022)
Vidéoclips :
« Skin of My Teeth » -
« Substance » |
|
Après quatre ans d’absence, le groupe de Las
Vegas est de retour avec Viva Las Vengeance. Pour ce septième
album de Panic! At the Disco, Brendon Urie nous arrive avec
un véritable hommage au rock ‘n’ roll dans un enregistrement
extrêmement agréable et divertissant tout au long des 12 pièces. Il
navigue allègrement entre le pop punk, l’emo et le rock dansant,
avec des envolées vocales dignes de Broadway. Mais surtout, la
musique demeure comparable aux plus grands hymnes rock, de Queen
à Cheap Trick. Pourtant, malgré des arrangements qui semblent
grandioses, Urie a pratiquement tout enregistré directement, sans
retravailler quoi que ce soit, du moins pas à cette étape. Sachant
cela, le résultat s’avère encore plus intéressant et rappelle la
belle époque de la musique authentique sur vinyle. Les influences
des années 1970 se font d’ailleurs sentir en plusieurs occasions :
Elvis Costello sur « Middle of a Breakup », AC/DC sur
« Sugar Soaker », Thin Lizzy sur « Star Spangled Banger »,
ainsi que les Ramones à l’ouverture de la chanson-titre.
Voici un album solide encore une fois pour Panic! At the Disco, un
disque qui prend des allures d’album-concept tellement les pièces
s’enchaînent à merveille, pour 44 minutes qui passent à vitesse
grand V.
(août 2022)
Vidéoclips :
« Viva Las Vengeance » -
« Don’t Let the Light Go Out » -
« Sad Clown » -
« Sugar Soaker » |
½
|
juillet :
|
Drake –
Honestly, Nevermind
Sur Honestly, Nevermind, le rappeur
torontois propose une nouvelle orientation pour sa musique rap /
R&B, axée sur une rythmique presque house. Pour l’occasion, Drake
s’entoure des réalisateurs 40, Carnage et Black
Coffee, mais de très peu de collaborateurs contrairement à ses
albums précédents. On peut redécouvrir ses capacités vocales, à
notre plus grand plaisir, et les rythmes sont irrésistibles et
extrêmement entraînants. Puis, le côté plus lumineux de l’album
s’avère grandement agréable en comparaison avec ses enregistrements
récents beaucoup plus sombres. En plus de la tendance house, on peut
entendre quelques passages latins et des ballades R&B un peu plus
lentes, mais l’ensemble demeure très intéressant, un pur bonheur!
Voici un disque grandement réussi, certainement l’un de ses
meilleurs albums à ce jour.
(chronique principale de juillet 2022)
Vidéoclip :
« Falling Back » |
½
|
Horsegirl –
Versions of Modern Performance
Horsegirl est un jeune trio féminin de Chicago
qui tire principalement ses influences de Kim Gordon de
Sonic Youth. Sur son premier album, le trio propose une musique
fusionnant le shoegaze, le rock alternatif et la pop indépendante.
On peut les comparer à My Bloody Valentine, Pavement,
mais surtout Sonic Youth bien entendu. Leur son rappelle beaucoup
les années 1990 et crée ainsi un lien solide entre le passé et le
présent. Horsegirl réussit en effet à reprendre certains des
meilleurs éléments du rock des années 1990 et à en faire une musique
d’aujourd’hui. Versions of Modern Performance s’avère être un
album solide du début à la fin.
(découverte du mois de juillet 2022) |
½
|
Forestare – Douze guitares à Paris
Forestare est un ensemble de guitares canadien
fondé il y a 20 ans. Il est composé de 12 guitares et d’une
contrebasse et a créé le plus grand répertoire de musique pour
orchestre de guitares au monde depuis sa formation. Sur Douze
guitares à Paris, Forestare propose un hommage à la musique
française, intégrant des œuvres des maîtres Claude Debussy
(« Suite bergamasque ») et Maurice Ravel (« Ma mère l’Oye »),
mais aussi des compositions des guitaristes contemporains Roland
Dyens et Arnaud Dumond. Pascal Germain-Berardi
agit à titre de chef invité et directeur musical et contribue à
mettre en valeur ces interprétations uniques. Avis aux amateurs de
guitare classique, Douze guitares à Paris vous en mettra
plein les oreilles.
(juillet 2022) |
ATMA Classique
½
|
The Beatles and India (DVD/blu-ray)
Dès son plus jeune âge, George Harrison
écoutait de la musique indienne avec sa mère. Il a su propager sa
passion pour l’Inde à ses partenaires des Beatles et ils se
sont rendus là-bas en 1968 en compagnie de leurs épouses et une
vingtaine d’amis, pour un drôle de pèlerinage dans le but de
s’imprégner de la culture et méditer. C’est ce périple qui est
raconté dans le film The Beatles and India, dirigé par
Ajoy Bose, un adolescent rebelle de Calcutta au moment où les
Beatles étaient de passage. Ce voyage à Rishikesh, incluant leur
rencontre avec le Maharishi Mahesh Yogi (concepteur de la
méditation transcendantale), a grandement influencé le groupe, ce
qui transparaît sur le double album The Beatles (The White
Album). Le film trace un bon portrait de ce périple en Inde des
Beatles. Malheureusement, on n’y retrouve aucune musique du groupe,
mais plutôt des reprises par Benji Merrison et des pièces
inspirées des Beatles.
(juillet 2022) |
MVD
|
JUIN
:
|
Simple Plan –
Harder Than It Looks
Six ans après
Taking One for the Team, le groupe pop punk montréalais est
de retour avec son sixième album en 20 ans de carrière. Simple Plan
présente de très bonnes chansons de pop rock, fusionnant leur son
punk d’antan (« Best Day of My Life ») avec des moments pop rock
plus actuels (« Iconic »). Dès l’ouverture avec « Wake Me Up (When
This Nightmare’s Over) », on retrouve le style qui a rendu le groupe
célèbre à travers le monde, et cette tendance se poursuit avec
« Ruin My Life » (avec Deryck Whibley de Sum 41) et le
premier extrait, « The Antidote ». Harder Than It Looks est
varié tout en incluant peu de moments faibles. Il s’avère seulement
un peu court avec ses 10 pièces totalisant moins de 35 minutes.
(chronique principale de juin 2022)
Vidéoclips :
« The Antidote » -
« Ruin My Life » -
« Wake Me Up (When This Nightmare’s Over) » |
½
|
The Smile –
A Light for Attracting Attention
The Smile est un projet parallèle de Thom
Yorke et Jonny Greenwood de Radiohead, accompagnés
du batteur Tom Skinner du groupe de jazz moderne Sons of
Kemet. On y retrouve aussi le réalisateur de Radiohead, Nigel
Godrich. Le trio propose un superbe mélange de rock progressif
et de musique psychédélique avec plusieurs moments
d’expérimentations extrêmement réussies. On reconnaît plusieurs des
éléments caractéristiques de Radiohead, qui nous ramènent 15-20 ans
en arrière. Le groupe nous présente un album généreux de 13 pièces
pour plus de 53 minutes, mais surtout sans faiblesses. On peut
découvrir plusieurs chansons grandement efficaces et originales,
notamment « The Opposite », « You Will Never Work in Television
Again » et « Pana-Vision », sans oublier l’excellente « We Don’t
Know What Tomorrow Brings ». C’est un album de très grande qualité
que nous propose The Smile, qui nous rappelle certains des meilleurs
enregistrements de Radiohead.
(découverte du mois de juin 2022)
Vidéoclips :
« Free in the Knowledge » -
« Thin Thing » |
½
|
Le duo de l’Ohio nous arrive déjà avec un nouvel
album, un an après
Delta Kream qui reprenait des classiques du blues. Dan
Auerbach et Patrick Carney reviennent avec 10 chansons
courtes et efficaces dans le style blues garage qui les a fait
connaître, avec des éléments de boogie, de soul et de rock
psychédélique. Billy F. Gibbons (ZZ Top) vient ajouter
sa touche unique à « Good Love », alors que Greg Cartwright
de Reigning Sound et Angelo Petraglia de Kings of
Leon viennent donner vie à « Wild Child » en introduction au
disque. Toutes les pièces sont intéressantes et, à part pour la
ballade « How Long », l’ensemble demeure entraînant jusqu’à la fin.
Voici donc encore une fois un enregistrement solide de la part des
Black Keys.
(juin 2022)
Vidéoclip :
« Wild Child » |
½
|
Le multi-instrumentiste colombien-montréalais
Ramon Chicharron présente son quatrième album en carrière avec
Destello de estrellas (étincelles d’étoiles). Il propose 12
pièces latines, dansantes et ensoleillées, toutes dans sa langue
maternelle. Chicharron mélange des rythmes latins et caribéens avec
des sonorités électroniques, à l’image des trois premiers extraits :
« Contigo Escapar » (avec Natasha Kanapé Fontaine),
« Estrellas », ainsi que « Yerbatero » (avec Elkin Robinson).
Les collaborateurs incluent également Cruzito, Boogat,
Poirier et Ephniko. Voici un très bon album pour les
amateurs de musique électro-tropicale.
(juin 2022) |
Ray-On
½
|
Florence Welch
est de retour avec son cinquième album, après une absence de quatre
ans. D’après son titre, on peut s’attendre à ce que Dance Fever
nous offre des pièces dansantes et énergiques, mais il n’en est
rien. Il s’agit plutôt d’un album pur et introspectif avec de très
jolies compositions presque spirituelles. On retrouve tout de même
quelques bonnes pièces pop entraînantes, notamment « Free » et « My
Love ». Cependant, « Choreomania » et « Cassandra » reviennent à des
textes parlés confessionnels et des orgues d’églises, pour des
chansons beaucoup plus douces. L’ensemble offre une belle cohérence
et demeure agréable sur toute la longueur, pour possiblement le
meilleur album de Florence + the Machine en 10 ans.
(juin 2022) |
½
|
mai
:
|
Pour leur 12e album, les Red Hot Chili Peppers
accueillent à nouveau le guitariste John Frusciante, qui
était absent depuis une décennie. Ils renouent également avec le
réalisateur légendaire Rick Rubin, absent du dernier album,
The Getaway, paru il y a six ans. Toutes ces retrouvailles
semblent amener un regain de plaisir au sein du groupe. Cependant la
maturité de la dernière décennie demeure bien au rendez-vous. Plutôt
que d’enchaîner les succès comme par le passé, le groupe propose un
ensemble cohérent avec des arrangements élaborés pendant 17 chansons
pour un total de 73 minutes. Il y a bien des éléments de funk plus
légers à différents endroits, mais l’ensemble demeure sérieux,
peut-être un peu trop. D’ailleurs, malgré de bons moments (« Black
Summer », « Poster Child », « The Heavy Wing »), l’album paraît un
peu trop long et aurait pu être resserré pour conserver le plaisir
sur toute sa longueur. Sans être inintéressant, le très élaboré
Unlimited Love risque de repousser plusieurs de leurs fans qui
se tourneront plutôt vers leurs succès du passé.
(chronique principale de mai 2022)
Vidéoclips :
« Black Summer » -
« These Are the Ways » |
|
Originaire de New York et d’Athens en Georgie,
Night Palace nous arrive avec son tout premier album. Diving
Rings présente un mélange de rock alternatif et de pop aérienne,
le tout basé sur les mélodies accrocheuses et la très belle voix d’Avery
Draut. La douceur d’une pièce comme « Into the Wake, Mystified »
peut rappeler Alvvays ou Cate Le Bon. La section de
cordes de « Enjoy the Moon! » rappelle quant à elle une musique pop
d’une autre époque, jusqu’à
Pet Sounds des Beach Boys. Les arrangements
sophistiqués de musique pop de chambre s’avèrent superbes pour
envelopper les moments un peu plus rock du disque. Les chansons de
Diving Rings seraient certainement efficaces dans leur plus
simple expression, mais les arrangements que l’on retrouve ici
ajoutent une couche fascinante à l’album. Voici donc un premier
disque incomparable pour Night Palace, un groupe qu’il faudra
surveiller de près dans le futur.
(découverte du mois de mai 2022)
Vidéoclips :
« Enjoy the Moon! » -
« Titania » |
½
|
La chanteuse jazz Laura Anglade et le
guitariste montréalais Sam Kirmayer s’assemblent pour nous
offrir des relectures de certaines des plus grandes chansons
françaises. Accompagné de l’accordéoniste new yorkais Benjamin
Rosenblum pour deux chansons, le duo présente des versions jazz
de grandes chansons d’artistes comme Maurice Chevalier,
Boris Vian, Édith Piaf, Charles Aznavour,
Barbara, Jacques Brel, etc. L’album se veut d’abord un
hommage à l’identité française de Laura, qui est originaire d’un
petit village du sud de la France, même si elle a grandi au
Connecticut. Grâce à sa très belle et unique voix, Laura Anglade
présente des versions élégantes de ces classiques de la chanson
française.
(mai 2022) |
Justin Time /
SIX
½
|
Cinq ans après le décevant
Everything Now, le groupe montréalais est de retour avec son
sixième album. Arcade Fire réussit à retrouver ses repères sur WE,
avec un album émotif grandement influencé par la pandémie, mais qui
contient aussi de très bons moments de divertissement (« Age of
Anxiety II (Rabbit Hole) », « The Lightning II »). Notons aussi la
présence d’un collaborateur de renom en Peter Gabriel qui
accompagne le groupe sur « Unconditional II (Race and Religion) »
(une pièce qui place Régine Chassagne à l’avant-plan). La
première moitié du disque, composée des suites « Age of Anxiety » et
« End of the Empire », est un peu plus personnelle, alors que l’on
retrouve leur travail de groupe qui aime avoir du plaisir ensemble
dans la deuxième moitié, avec les suites « The Lightning » et
« Unconditional ». Cette deuxième moitié nous ramène inévitablement
aux sonorités de
Funeral et
Neon Bible. L'album se termine par la douce chanson titre
acoustique. La réalisation de Nigel Godrich, Win Butler
et Régine Chassagne s’avère plutôt réussie, ce qui nous réconcilie
avec leur passé, même si l’album contient encore des inégalités
parmi les 10 pistes.
(mai 2022)
Vidéoclips :
« The Lightning I, II » -
« Unconditional I (Lookout Kid) » |
½
|
Après deux mini-albums, le collectif instrumental
montréalais Banitsa présente son premier album complet avec
Ravaudage. Depuis ses débuts en 2015, le groupe s’est produit
sur toutes les scènes canadiennes et dans de multiples festivals en
France, en Autriche, en Allemagne, en Pologne et en Lettonie. Le
quintette s’inspire à la fois du jazz et du classique dans une
musique parfois festive et parfois intimiste. Banitsa combine des
éléments du folklore québécois avec des rythmes et mélodies des
Balkans, le tout avec des influences de jazz et des arrangements
progressifs. Leur son distinctif et inattendu peut se marier au
cinéma, au cirque, au théâtre et à la danse. Les 11 pièces de
Ravaudage mettent donc de l’avant une démarche artistique
audacieuse.
(mai 2022) |
Malasartes
|
Avec Fables, le pianiste canadien Philip
Chiu présente un album solo sur lequel il associe deux
transcriptions pour piano de la musique de Maurice Ravel
(1875-1937) à « Mnidoonskaa » (« Une multitude d'insectes »), une
œuvre de 2021 de la compositrice anishinaabekwe Barbara
Assiginaak. De Ravel, on peut redécouvrir le « Quatuor à cordes
en fa majeur » qui remonte à 1903 (une transcription du « Quatuor
pour piano seul » de Lucien Garban publiée en 1921), ainsi
que « Ma mère l’Oye : cinq pièces enfantines », une version pour
piano solo de Jacques Charlot publiée en 1910. Pour les
amateurs de piano solo, Philip Chiu est un maître qui offre de très
belles interprétations.
(mai 2022) |
ATMA Classique
½
|
Voici le premier enregistrement de l’ensemble I
Musici de Montréal pour ATMA Classique, ainsi que leur premier
enregistrement en 10 ans. On peut y découvrir l’œuvre en réponse à
la dévastation de la Seconde Guerre mondiale, « Métamorphoses :
Étude pour 23 instruments à cordes, TrV 290 », du compositeur
allemand Richard Strauss (1864-1949), ainsi que la très belle
« Symphonie No 4, Los Angeles » du compositeur estonien Arvo Pärt
(1935-…). Pärt décrit sa symphonie comme « un salut à la grande
puissance de l'esprit humain et de la dignité humaine ». Dirigé par
Jean-Marie Zeitouni, l’orchestre de chambre a enregistré les
deux œuvres à plusieurs mois d’intervalle dû à la pandémie mondiale.
Elles réussissent à toucher profondément les auditeurs avec leurs
hommages à la beauté et leurs messages d'espoir intemporels. Le tout
est interprété de main de maître par un orchestre de près de 40 ans
d’expérience et de grand talent, pour un superbe album!
(mai 2022) |
ATMA Classique
½
|
Deux ans après nous avoir donné l’album
anglophone
Fly, Sébastien Lacombe revient en français sur Le chemin
des possibles, son sixième album. Il propose une musique
lumineuse, la quête d’un monde meilleur sur une musique riche et
orchestrale qui alterne avec des moments acoustiques plus
intimistes. Le disque a été écrit entre Paris et Montréal, un voyage
musical à travers la vie humaine. Enregistré à Montréal, Le
chemin des possibles a été coréalisé par Lacombe et Olaf
Gundel, sous la direction artistique d’Erik West Millette.
Il s’agit de son album le plus personnel à ce jour avec comme toile
de fond la pandémie, mais surtout le cancer de son grand frère
Stéphane pour qui il est devenu proche aidant jusqu’à son décès.
Plusieurs textes traitent d’ailleurs directement de cette perte :
« Bats-toi encore », « Nous les vivants » et « Les étoiles ». Les
moments forts de l’album résident dans les pièces les plus
énergiques comme « La vallée des fantômes » et « Tout est parfait »,
la pièce centrale du disque qui a été complètement réécrite à la fin
du processus.
(mai 2022) |
L-A be /
SIX
|
Ranee Lee –
Because You Loved Me
Sur Because You Loved Me, la chanteuse
jazz Ranee Lee s’attaque au répertoire de Céline Dion,
réinterprétant certains de ses plus grands succès. Elle reprend ces
immenses succès de la musique pop dans un style bien différent,
souvent une reconstruction complète de l’original alors que même la
mélodie se perd à travers l’ensemble jazz quelque peu funky. Pour
l’aider dans sa mission de faire revivre les chansons de Céline,
Ranee s’est tournée vers son fidèle collaborateur, le pianiste et
réalisateur Taurey Butler, qui a travaillé sur de nouveaux
arrangements. Cependant, il y avait un manque important sur cet
album puisqu’il s’agissait de son premier enregistrement sans son
mari, le guitariste Richard Ring, décédé d’un cancer en 2018.
Ranee présente les succès « My Heart Will Go On », « I’m Alive »,
« All By Myself », « The Power of Love », ainsi que la
chanson-titre. Mais elle propose aussi un medley de « House of the
Rising Sun / Je crois », en plus de « Nature Boy », popularisée par
Nat King Cole, une des chansons préférées à la fois de Ranee
et de Céline. Grâce à certaines improvisations jazz, l’album de neuf
pièces s’étend tout de même sur 55 minutes. Il propose une façon
totalement différente de redécouvrir les plus grands succès de
Céline Dion.
(mai 2022) |
Justin Time /
SIX
½
|
La Torontoise Lydia Persaud présente son deuxième
album, trois ans après
Let Me Show You. L’auteure-compositrice et interprète
démontre tout son talent sur Moody31, avec un jazz groovy et
des sonorités qui rappellent la musique soul des années 1970. Le ton
et la sonorité de « Let Me Be There For You » et « Think of Me »
font même référence grâce à un clin d’œil subtil à « Here My Dear »,
un classique de Marvin Gaye. Réalisé par Scott McCannell
(qui joue aussi la basse), l’album met en vedette certains des
meilleurs musiciens de la scène torontoise : Christine Bougie
(guitare), Chino de Villa (percussions et batterie), Ben
McDonald (claviers et chœurs), Kyla Charter (chœurs) et
James Baley (chœurs). Le ukulélé de Lydia fait également
partie intégrante de Moody31. En plus des grooves efficaces,
les mélodies sont sublimes et les huit chansons présentent des
histoires personnelles uniques à Lydia qu’elle interprète de sa très
belle voix sensuelle. Le seul problème du disque, c’est qu’à
seulement 20 minutes, il s’agit plutôt d’un mini-album qui aurait dû
être présenté comme tel, pour éviter une certaine frustration en
bout de ligne.
(mai 2022) |
Next Door /
SIX
½
|
La pianiste et compositrice montréalaise Ariane
Racicot nous arrive avec son tout premier album, Envolée.
Connue en ligne pour sa reprise de « Bohemian Rhapsody » (plus de 18
millions de visionnements sur YouTube), Ariane possède d’abord une
formation classique, puis jazz. Elle nous propose ici cinq pièces
originales et riches de jazz moderne avec de fortes influences de
rock progressif et même du métal qu’elle écoute et affectionne
depuis son adolescence. Elle forme son trio habituel avec le
bassiste Antoine Rochefort et le batteur Guillaume Picard,
et elle peut compter sur l’ingénieur de son Maxime Philippe
pour la réalisation. Même si l’album s’avère plutôt court à
seulement 32 minutes, il présente de très bons moments de jazz
contemporain.
(mai 2022) |
MCM /
Believe
½
|
Sigrid –
How to Let Go
La jeune chanteuse norvégienne revient avec son
deuxième album, trois ans après
Sucker Punch. Sigrid gagne en maturité et présente un disque
encore plus solide que son précédent, grâce à des compositions de
grande qualité qui s’avèrent en plus rafraîchissantes. Elle propose
des chansons pop dansantes positives, ainsi que des ballades
mid-tempo aux arrangements grandioses. « Risk of Getting Hurt »
présente un croisement entre Sia et Natasha Bedingfield,
pendant que la guitare dans « It Gets Dark » en ouverture rappelle
KT Tunstall. Quant à l’acoustique « Grow », elle nous
transporte dans le territoire de Coldplay. Finalement, avec
« Bad Life », Sigrid se permet même un duo avec Oli Sykes de
Bring Me the Horizon. How to Let Go s’avère être un
album extrêmement efficace qui fera certainement la fierté de Sigrid
pour plusieurs années à venir.
(mai 2022)
Vidéoclips :
« Mirror » -
« Burning Bridges » - « It
Gets Dark » -
« Bad Life » |
|
Mythes
La flûtiste Ariane Brisson et le pianiste
Olivier Hébert-Bouchard présentent Mythes, un album de
transcriptions pour flûte traversière et piano d'œuvres de Claude
Debussy (1862-1918), Leoš Janáček (1854-1928), Maurice
Ravel (1875-1937), Ralph Vaughan Williams (1872-1958) et
Karol Szymanowski (1882-1937). Toutes les transcriptions ont
été réalisées par Ariane Brisson. Inspiré du monde magique et
mythique des farfadets et des fées, l’album comprend le « Prélude à
l'après-midi d'un faune » de Debussy dans un arrangement de
Gustave Samazeuilh, « Pohadka » de Janáček (Un conte de fées) et
la « Sonatine pour piano » de Ravel. On retrouve en plus « Lark
Ascending » de Vaughan Williams (en ouverture) et « Mythes pour
violon et piano, op. 30 » de Szymanowski (en conclusion). Les
interprétations d’Ariane sont exceptionnelles, alors qu’elle est
parfaitement accompagnée au piano par Hébert-Bouchard. Il en résulte
un album léger et agréable; simplement magique, voire mythique.
(mai 2022) |
ATMA Classique
|
Transfiguration
Sur Transfiguration, le trio formé de
Stéphane Tétreault (violoncelle), Valérie Milot (harpe)
et Bernard Riche (batterie) nous propose des
réinterprétations de pièces contemporaines, sauf pour un extrait du
Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns
(1835-1921), « XVIII : Le Cygne », arrangé pour violoncelle et
harpe. On peut y découvrir des œuvres très cinématographiques de
Alexandre Grogg, François Vallières, Marjan Mozetich,
Caroline Lizotte et Kelly-Marie Murphy. On peut
également redécouvrir « Cogs in Cogs » du groupe de rock progressif
anglais Gentle Giant en conclusion du disque. Voici un album
très agréable du début à la fin!
(mai 2022) |
ATMA Classique
|
avril
:
|
Voici déjà le sixième album pour Charlotte
Emma Aitchison (alias Charli XCX) et elle n’a même pas encore 30
ans. Après des albums de musique pop alternative, Charli XCX prend
plus que jamais une direction grand public sur Crash, son
dernier disque pour Atlantic Records. Elle assume maintenant
totalement son statut de star de la pop avec des influences du début
des années 1990 et du tournant de l’an 2000. La production est
d’envergure, mais la créativité demeure pleinement au rendez-vous,
un mélange qui fonctionne bien pour Charli, particulièrement sur
« New Shapes » (avec Christine and the Queens et Caroline
Polachek). Sur « Yuck », elle rafraîchit le son de la fin des
années 1980, pendant que « Used to Know Me » inclut un
échantillonnage de « Show Me Love » de Robin S. remontant à
1993. Quant à « Beg For You » (avec Rina Sawayama), elle
intègre les grands succès « Cry for You » de September et
« Don't Cry » de Milk Inc. Charli s’avère donc
particulièrement habile pour revisiter un répertoire d’une autre
époque tout en y apportant sa touche créative. Il en résulte un
album pop dansant extrêmement agréable qui plaira tant aux
nostalgiques des années 1980 et 1990, qu’aux amateurs de musique pop
actuelle et originale.
(chronique principale d'avril 2022)
Vidéoclips :
« Good Ones » -
« New Shapes » -
« Beg For You » -
« Baby » -
« Every Rule » |
½
|
Manela –
Éphémère
Manela est un quatuor jazz québécois formé de
Marie Neige Lavigne (violon), Bernard Falaise (guitare),
Jean Félix Mailloux (contrebasse) et Pierre Tanguay
(batterie). Éphémère est leur premier album et présente des
improvisations, de très belles mélodies, des rythmes efficaces,
ainsi que des influences africaines et indiennes. Les neuf pièces
originales sont des compositions de Marie Neige Lavigne,
l’instigatrice du projet. Elle est une violoniste compositrice qui
cumule plus de 20 ans d’expérience et elle est aussi membre
fondatrice de Cordâme. Manela propose un très bel album de
jazz, qui sera certainement apprécié par de nombreux fans du genre.
(découverte du mois d'avril 2022) |
Malasartes
½
|
Cordâme – Ravel Inspirations
L’ensemble dirigé par Jean Félix Mailloux
(contrebasse, compositions et arrangements) poursuit son exploration
des compositeurs français, après Satie et Debussy.
Cette fois c’est Maurice Ravel (1875-1937) qui est à
l’honneur avec sept des 13 pièces de Ravel Inspirations qui
sont basées sur ses œuvres les plus célèbres, notamment « Prélude du
Tombeau de Couperin », « Pavane pour une infante défunte » et
« Boléro ». En plus, de ces adaptations d’œuvres de Ravel, Mailloux
a composé six pièces inspirées par l’univers impressionniste de
Ravel. La musique de Cordâme se situe à nouveau au carrefour entre
la musique de chambre et le jazz, une façon originale de redécouvrir
l’univers de Ravel.
(avril 2022) |
Malasartes
½
|
En 2016, Angel Forrest faisait paraître
Angel’s 11, un album de collaborations avec 11 guitaristes
virtuoses. Elle remet ça six ans plus tard, mais cette fois-ci avec
11 de ses chanteurs et chanteuses fétiches. Son premier choix
spontané a été Harry Manx, dont elle admire le talent sans
avoir jamais travaillé avec lui. Il chante avec Angel sur « Gypsy
Heart ». Les autres collaborations incluent Ricky Paquette,
Rob Lutes, Reney Ray, Dawn Tyler Watson,
Jonas Tomalty, ainsi que son mari, D. Columbus (Denis
Coulombe). Tous ces artistes donnent une autre perspective à ces
nouvelles compositions d’Angel Forrest, qui s’inspirent de
l’actualité : violence policière sur les noirs, violence conjugale,
effets de la pandémie sur les jeunes, etc. Avant même la sortie du
disque, on pouvait en découvrir un premier extrait country-blues,
« My Favourite », avec D. Columbus. Voici un disque efficace et
agréable de la part d’Angel Forrest.
(avril 2022) |
Ad Litteram
|
Le groupe anglais Ibibio Sound Machine est de
retour avec son quatrième album. Electricity propose à
nouveau un heureux mélange de funk et disco ouest-africain avec des
rythmes électroniques parfois pop, mais souvent plus underground que
par le passé. Le collectif afro-futuriste a demandé pour la première
fois l’aide de réalisateurs extérieurs en Hot Chip (Al
Doyle et Joe Goddard) qui ont permis de réorienter
quelque peu leur style vers une musique électro / new wave à la
Kraftwerk. La première pièce, « Protection From Evil » en donne
d’ailleurs un très bon aperçu. La chanteuse Eno Williams y
alterne entre sa langue maternelle (le ibibio) et l’anglais, et ce
sera le cas tout au long du disque. La chanson-titre inclut des voix
robotisées et des batteries électroniques, mais avec une mélodie
pop-soul. Quant à « Afo Ken Doko Mien », il s’agit d’une magnifique
chanson d’amour sur une texture électro ambiante. « All That You
Want » peut rappeler LCD Soundsystem par l’ambiance des
synthétiseurs, mais se transforme rapidement en musique disco
électro européenne. Finalement, « Something We’ll Remember » est un
hymne disco incontournable, parfait pour les planchers de danse. En
somme, Electricity présente un superbe mélange de musique
dansante énergique, de créativité et de cultures diverses.
L’ensemble est à la fois varié et cohérent, accessible et
underground. Voici donc un album très original de la part d’Ibibio
Sound Machine, certainement leur meilleur à ce jour.
(avril 2022)
Vidéoclips :
« Electricity » -
« Protection From Evil » |
½
|
Jordane – Reine de papier
Ex-participante à La Voix et à The
Launch, Jordane Labrie effectue un virage important dans
sa carrière avec l’album Reine de papier. Pour la première
fois, elle assume entièrement l’écriture et la composition des 11
chansons du disque. L’attention se concentre sur les textes de
Jordane dans un style plus près de la chanson québécoise que de la
musique folk pop qui la caractérisait auparavant. Le premier
extrait, « Pile ou face », en donne un bon aperçu. Une seule
exception : « Les réveiller », qui côtoie de très près le rock avec
une guitare énergique. L’ensemble se base donc surtout sur les
textes poignants de Jordane, qui présente une belle maturité sur
Reine de papier.
(avril 2022) |
|
La musicienne accomplie Mélisande McNabney
présente son nouvel album, Fantasias, interprété sur un
pianoforte fabriqué en 2019 par Rodney Regier, d'après un
instrument du facteur viennois du 18e siècle Anton Walter.
L’album inclut des œuvres de J. S. Bach, C. P. E. Bach,
Mozart et Koželuch, ainsi que deux improvisations de
Mélisande d'après Carl Philipp Emanuel Bach (« Première
improvisation : exercices sur la gamme et modulation » et « Seconde
improvisation : fantaisie libre et modulation »). Mélisande fait
preuve de tout son esprit créatif dans ces improvisations, en plus
de montrer sa sensibilité. Voici un rare album entièrement au
pianoforte, mais avec un résultat plus qu’intéressant.
(avril 2022) |
ATMA Classique
|
Spiritualized –
Everything Was Beautiful
Après 30 ans de carrière, le groupe anglais nous
arrive avec son neuvième album. Si
And Nothing Hurt en 2018 présentait un mélange un peu
psychédélique de blues et de gospel, Everything Was Beautiful
revient à un rock alternatif un peu plus standard, bien que les
chansons aient été créées à la même période. On y trouve évidemment
toujours de nombreux éléments d’une grande créativité, dans des
pièces longues qui avoisinent souvent les six minutes (jusqu’à 10
minutes avec la conclusion, « I’m Coming Home Again »). Pourtant,
malgré la longueur des sept pièces, elles s’écoutent à merveille et
passent à la vitesse de l’éclair, pour un album très agréable. Le
groupe demeure extrêmement original et fait de nombreux essais. Il
prend même une tangente country inattendue avec « Crazy », l’un des
rares moments intimistes du disque. Mais le moment fort de l’album
demeure la pièce d’ouverture, « Always Together With You », un hymne
rock de grande envergure aux influences glam rock des années 1970.
Avec Everything Was Beautiful, Spiritualized nous offre
possiblement son album le plus solide en 25 ans, soit depuis
l’excellent
Ladies and Gentlemen… We Are Floating in Space.
(avril 2022) |
½
|
Après avoir amené le reggaeton à un vaste
auditoire il y a 20 ans, Daddy Yankee a connu énormément de succès,
non seulement auprès de la population latine, mais à travers le
monde. Maintenant âgé de 45 ans, le Porto-Ricain a annoncé qu’il
présentait son dernier album avant une retraite bien méritée
(quoique plutôt hâtive). Il reste à voir s’il s’agit simplement de
la fameuse stratégie marketing de partir pour mieux revenir, dans un
retour triomphal et inespéré. Avec LegenDaddy, il part tout
de même par la grande porte avec un solide album de 19 titres et
près de 55 minutes. Il présente encore une fois des rythmes dansants
incontournables et plusieurs succès potentiels, à commencer par « X
Ultima Vez » (avec Bad Bunny), « Rumbaton », « Hot » (avec
Pitbull), « Zona Del Perreo » (avec Natti Natasha et
Becky G) - « Agua » (avec Rauw Alejandro et Nile
Rodgers), « Bombon » (avec El Alfa et Lil Jon),
« La Ola » « El Abusador Del Abusador », « Impares » et « Remix ».
Voilà donc une belle façon de s’en aller vers une retraite dorée,
tout en laissant la place à la relève.
(avril 2022)
Vidéoclips :
« Rumbaton » -
« Hot » -
« Zona Del Perreo » -
« Remix » -
« Agua » -
« Bombon » -
« La Ola » -
« El Abusador Del Abusador » -
« Impares » |
½
|
MARS
:
|
Trois ans après
Head Above Water, Avril Lavigne nous revient remplie
d’énergie avec un album très efficace de moins de 34 minutes. Alors
qu’elle était partagée entre son côté punk et son côté émotif sur la
plupart de ses albums, c’est clairement la version punk d’Avril que
l’on peut découvrir sur Love Sux. On peut entendre en effet
12 chansons courtes extrêmement énergiques, et ce dès l’ouverture
avec « Cannonball », « Bois Lie » (avec Machine Gun Kelly),
« Bite Me », « Love It When You Hate Me » (avec Blackbear),
et la chanson-titre, qui défilent toutes à la vitesse de l’éclair
pour notre plus grand plaisir. Les collaborations de Machine Gun
Kelly et Blackbear sont plutôt inutiles, mais notons aussi celle de
Mark Hoppus dans « All I Wanted », une participation beaucoup
plus intéressante et digne d’intérêt. Avec Travis Barker qui
agissait en tant que batteur sur l’album, il s’agissait presque
d’une réunion de Blink-182. Avec Love Sux, Avril
Lavigne lâche son fou et reprend ses droits en tant que princesse du
punk. Voici un excellent album de pop punk pour un défoulement
grandement efficace!
(chronique principale de mars 2022)
Vidéoclip :
« Bite Me » |
½
|
Priscilla Block est une chanteuse country pop de
Raleigh en Caroline du Nord qui nous présente son tout premier
album, après des mini-albums en 2017 et 2021. Elle propose des
pièces country standards, mais ses mélodies sont généralement plutôt
pop. On retrouve également des éléments de rock sudiste en plusieurs
occasions (par exemple dans le plus récent extrait, « My Bar ») pour
une musique assez variée dans l’ensemble. Priscilla possède la voix
et l’énergie pour rejoindre un vaste auditoire. En plus, elle signe
elle-même toutes les chansons. Elle se retrouve même en nomination
aux prochains ACM Awards (le 7 mars) en tant que Nouvelle artiste
féminine de l’année. Bonne chance!
(découverte du mois de mars 2022)
Vidéoclips :
« Just About Over You » -
« Thick Thighs » -
« Wish You Were the Whiskey » -
« Peaked in High School » -
« My Bar » |
|
Fidèle complice d’Angel Forrest sur
disque, sur scène et dans la vie, D. Columbus a collaboré avec de
nombreux artistes pop et blues au Québec en tant que musicien,
compositeur ou réalisateur au cours de sa carrière de 30 ans (Hugo
Lapointe, Annie Villeneuve, Paul Deslauriers,
John McGale, Breen Leboeuf, Martin Deschamps et
plusieurs autres). Après avoir participé à plus de 20 albums, D.
Columbus présente aujourd’hui son premier enregistrement solo,
Eleven Dollar Bill, un disque country totalement en anglais aux
influences pop et folks. Il propose 10 pièces efficaces qui
rappellent la musique country américaine. À noter la présence
d’Angel Forrest sur « To Love Somebody » en conclusion de l’album.
(mars 2022) |
Ad Litteram
|
Le violoniste virtuose Philippe Dunnigan présente
son nouvel album, Ensemble. Dunnigan, qui a 30 ans de
carrière sur la scène musicale québécoise, est le violon-solo de
l’orchestre de Céline Dion depuis plus d’une décennie. Pour
Ensemble, il s’est entouré de certains des meilleurs
musiciens, incluant Scott Price au piano et le Quatuor
Philippe Dunnigan (avec Madeleine Messier au violon,
Ligia Paquin à l’alto et Christine Giguère au
violoncelle). L’album présente des compositions de Fannie
Gaudette, René Dupéré, François Dompierre,
Michel Legrand, FM LeSieur et plusieurs autres. Le disque
de neuf titres s’avère très efficace dans tout son ensemble.
(mars 2022) |
Spectra /
SIX
½
|
Le groupe indie rock de Sydney en Australie nous
arrive avec son troisième album, le premier depuis 2017. Angel in
Realtime a été largement inspiré du père du chanteur David
Le'aupepe qui est décédé du cancer en 2018. Même si l’album est
très autobiographique, il rejoint aussi émotionnellement un vaste
auditoire. Gang of Youths présente des hymnes comme « In the Wake of
Your Leave », « The Angel of 8th Ave. » et « The Man Himself » qui
sont contagieux et peuvent évoquer des artistes comme Bruce
Springsteen, U2 et même New Order avec leur
mélange rock et new wave. Des sections orchestrales viennent ajouter
de la richesse à l’album qui s’avère très complet et cohérent du
début à la fin. Voici donc l’album de leur carrière jusqu’ici…
(mars 2022) |
½
|
Publié sur la nouvelle maison de disques
instrumentale québécoise Popop, Sfumato est le troisième
album du pianiste, claviériste et compositeur Martin Lizotte.
Sfumato signifie « une technique picturale donnant au sujet des
contours imprécis ». L’album propose une musique très
cinématographique et d’une grande beauté qui s’étend sur 13 pièces
(en version CD). Encore une fois, il s’agit d’un bien bon album pour
cet excellent musicien et compositeur.
(mars 2022) |
Popop
½
|
Cécile McLorin Salvant continue de repousser les
frontières du jazz sur Ghost Song. Cécile propose encore une
fois de solides compositions originales (« Thunderclouds », « Moon
Song », la chanson-titre, etc.), mais aussi des reprises de chansons
traditionnelles (« The World is Mean », « Unquiet Grave ») ou
contemporaines (« Optimistic Voices/No Love Dying », « Until » de
Sting). Elle offre en plus une superbe version de « Wuthering
Heights » de Kate Bush dès l’ouverture du disque. L’album a
été conçu dans le contexte de la perte de deux personnes proches :
sa grand-mère et son batteur de longue date Lawrence Leathers,
tué tragiquement lors d’une dispute conjugale en 2019. C’est ce
sentiment de perte terrible qui plane au-dessus de Ghost Song,
un autre album exceptionnel de la part de Cécile McLorin Salvant.
(mars 2022) |
½
|
Le groupe québécois nous arrive avec un premier
album de chansons originales en 10 ans, un an après le mini-album
Again, Pt. 1 qui rendait hommage à certains de leurs
artistes préférés. Les frères Ivan et Colin Doruschuk,
complétés depuis 2016 par le guitariste Sho Murray, explorent
des thèmes très variés sur Again, Pt. 2 : l’état de la
planète (« If the World Should End Today », « The Human Race »), le
sens de la vie (« Just Another Day », « Where the Wild Go »), l’état
de l’art (« Heaven », « My Own Advice »), et bien sûr l’amour (« The
Love Inside Your Heart », « When Does Love Begin »). Musicalement,
le trio nous propose toujours son son électro-pop complètement axé
sur les synthétiseurs. Le mélange numérique et analogique joint le
présent à leurs belles années. Ils ont même utilisé le synthétiseur
Prophet 5, utilisé à l’époque pour l’enregistrement de « The Safety
Dance », leur plus grand succès en carrière. Le seul problème est
qu’au début des années 1980, Men Without Hats faisaient partie des
innovateurs avec leur son électronique, mais qu’aujourd’hui ils
sonnent plutôt vieillots. On retrouve tout de même de bonnes
chansons entraînantes aux mélodies inoubliables. Notons que 2022
représente le 40e anniversaire de leur premier album,
Rhythm of Youth.
(mars 2022) |
Sonic Envy /
Curve /
SIX
|
La chanteuse espagnole nous revient avec son
troisième album, quatre ans après
El Mal Querer. Sur Motomami, Rosalia propose une
musique très innovatrice qui mélange habilement pop latine, musique
électronique et autres influences du monde. Deux énergies semblent
s’affronter avec des pièces énergiques dansantes et des morceaux
beaucoup plus introspectifs. On retrouve en plus plusieurs moments
expérimentaux, même si on tente désespérément de créer un tout
harmonieux. Il faudra assurément quelques bonnes écoutes pour
complètement adhérer à la proposition qui s’avère passablement
déstabilisante au premier abord. Les moments les plus électroniques
peuvent rappeler Moby, alors que l’expérimentation nous
ramène à Björk. Billie Eilish nous vient également en
tête en plusieurs occasions. Notons deux collaborations : The
Weeknd pour « La Fama » et Tokischa pour « La Combi ».
Voici un excellent album pour Rosalia, possiblement son meilleur,
même s’il demande un certain effort d’écoute et d’adhésion.
(mars 2022) |
½
|
Le groupe de métal alternatif et industriel de
l’Illinois a fait paraître quatre albums entre 1993 et 2001, mais
depuis, plus de nouvelles, jusqu’à aujourd’hui. Avec Chasing
Ghosts, Stabbing Westward replonge dans le meilleur de son côté
métal industriel. Pour l’occasion, les anciens d’Orgy,
Carlton Bost (guitare) et Bobby Amaro (batterie),
rejoignent le chanteur et guitariste Christopher Hall et le
programmeur Walter Flakus. Le groupe réussit à éviter la
nostalgie, tout en présentant la suite logique de
Darkest Days paru en 1998. Il s’agit d’un album énergique et
grandement efficace qui peut se comparer aux meilleurs albums
industriels. Des titres comme « Cold » et « Control Z » sont des
incontournables et pourraient devenir des classiques dans le genre.
Quant à « Push » et « The End », ce sont des pièces épiques de plus
de sept minutes. En fait, les 10 titres de Chasing Ghosts ne
contiennent aucune véritable faiblesse. Voici donc l’album que tout
le monde attendait de la part de Stabbing Westward depuis plus de 20
ans.
(mars 2022) |
|
The Weather Station –
How Is It That I Should Look at the Stars
C’est seulement un an après la sortie d’Ignorance
que Tamara Lindeman est de retour avec un nouvel album.
How Is It That I Should Look at the Stars se veut complémentaire
au disque précédent, alors que les chansons ont été écrites au même
moment, dans la même émotion et que les thèmes se recoupent :
conflit, déconnexion, amour, oiseaux et climat. Ce nouvel album a
été enregistré en seulement trois jours et il en résulte un tout
intimiste avec énormément de silences, peut-être un peu trop.
L’album extrêmement calme regroupe 10 ballades sur 32 minutes et
laisse toute la place aux textes simples et naïfs. Il permet donc
d’apprécier la pureté des compositions de Tamara. L’album a été fait
sans avis aux compagnies de disques et en réunissant un nouveau
groupe de musiciens (majoritairement de la scène jazz et
d’improvisation de Toronto), sans batterie ni percussions. Les
musiciens improvisaient en studio pour accompagner Tamara au piano.
Voici donc un album spontané, d’une immense sensibilité et d’une
douceur absolue, qui plaira aux amateurs de musique intimiste.
(mars 2022) |
Next Door /
SIX
½
|
De la cour de Louis XIV à Shippagan!
La soprano acadienne Suzie LeBlanc s’est
entourée de Ellen Torrie (soprano et guitare), Marie
Nadeau-Tremblay (violon baroque), Vincent Lauzer (flûte à
bec) et Sylvain Bergeron (guitare baroque et archiluth) pour
nous offrir des chants traditionnels acadiens et airs de cour du
XVIIe siècle. Il s’agit de son quatrième album de chansons
traditionnelles acadiennes et elles vont du sérieux au comique. La
majorité de ces chansons viennent de France, mais elles n’ont pas de
frontières. Et on peut facilement faire des parallèles entre les
chansons acadiennes et les airs de cour.
(mars 2022) |
ATMA Classique
|
Viola Borealis
Sur cet album mettant en vedette le violon alto,
l’altiste Marina Thibeault et l’Orchestre de l’Agora,
dirigé par Nicolas Ellis, présentent deux concertos
classiques, ainsi que deux œuvres pour alto solo (« Ningodwaaswi »
et « Niizh ») de Melody McKiver, de la nation autochtone
anichinabée. Le disque inclut le premier concerto pour alto de
l’histoire, le « Concerto pour alto et orchestre en sol majeur TWV
51:G9 » de Georg Philip Telemann (1681-1767). On peut
également y découvrir l’un des plus récents, le « Concerto pour
alto » de Peteris Vasks (1946-…). À noter que les deux œuvres
solos de Melody McKiver sont tirées de l’œuvre Reckoning,
dédiée à la mémoire de la grand-mère de la compositrice, une
survivante des pensionnats autochtones. Voici un très bel album pour
tout amateur d’alto, très agréable!
(mars 2022) |
ATMA Classique
|
Jean-Michel Pilc –
Alive: Live at Dièse Onze, Montréal
Lors de cet enregistrement en concert au Dièse
Onze à Montréal le 26 juin 2021, le pianiste Parisien Jean-Michel
Pilc a démontré plus que jamais la puissance de la spontanéité et de
l’improvisation dans la musique jazz. Avec ses comparses
Rémi-Jean LeBlanc à la basse et Jim Doxas à la batterie,
Pilc a improvisé pendant plus de deux heures et ce n’est que la
première partie qu’on retrouve sur cet album. On peut y entendre
cinq pièces : deux compositions personnelles (« 11 Sharp » et
« Alive »), « Softly As in a Morning Sunrise » composée par Oscar
Hammerstein II et Sigmund Romerg pour l’opérette New
Moon en 1928, ainsi que deux classiques de Miles Davis
(« Nardis » et « All Blues). Les sept autres pièces du spectacle
sont également disponibles en version électronique seulement. On
peut y découvrir notamment une version explosive de « Freedom Jazz »
d’Eddie Harris, les standards « Someday My Prince Will Come »
et « My Funny Valentine », ainsi qu’une très inattendue version de
« Eleanor Rigby » des Beatles. Le tout se conclut avec la
très efficace « Mr. P.C. » de John Coltrane, presque 14
minutes à tendance latine. Le CD vous semblera incomplet avec
seulement les cinq premières pièces, mais l’ensemble disponible en
ligne s’avère très satisfaisant avec deux heures et 15 minutes
d’excellente musique jazz.
(mars 2022) |
Justin Time /
SIX
½
|
février :
|
Deux ans après l’excellent
After Hours, The Weeknd est de retour avec un autre album de
premier plan. Cette fois-ci, le thème est une émission de radio
diffusée à l’aube avec Jim Carrey en tant qu’animateur un peu
effrayant de cette radio matinale. Carrey crée le lien entre
certaines pièces, tout en ajoutant à l’atmosphère de l’ensemble,
avant de livrer un épilogue de trois minutes, « Phantom Regret ». Il
en résulte un album d’une grande cohérence dans lequel chaque pièce
est à sa place, pour une écoute agréable du début à la fin. Peu de
titres se démarquent parmi les 16 offerts, si ce n’est les succès
« Take My Breath » et « Sacrifice ». Mis à part Carrey, on peut
entendre d’autres collaborateurs : Tyler, the Creator dans
« Here We Go… Again » et Lil Wayne dans « I Heard You’re
Married ». Avec Dawn FM, l’artiste torontois raffine son art
encore un peu plus, pour un album de R&B de première qualité. Même
si 2022 est encore jeune, le disque risque fort de se retrouver
parmi les meilleurs de l’année. À noter qu’une version de luxe est
aussi disponible, sous-titrée
Alternate World. On y trouve trois pièces additionnelles :
un remix house de « Take My Breath » mettant en vedette Agents of
Time, ainsi que deux collaborations avec Swedish House Mafia
pour un remix de « Sacrifice » et le succès « Moth to a Flame ».
(chronique principale de février 2022)
Vidéoclips :
« Take My Breath » -
« Sacrifice » -
« Gasoline » -
« Moth to a Flame » |
|
Avec quatre mini-albums qui ont cumulé plusieurs
millions d’écoutes en ligne, la Québécoise Margaux Sauvé
(alias Ghostly Kisses) s’est taillé une place plus qu’enviable sur
la scène musicale mondiale. L’auteure-compositrice et interprète
nous arrive enfin avec son premier album complet, Heaven, Wait.
Suite à une longue dépression, ce disque représente pour elle la
renaissance. On y trouve de nombreuses transitions : de l’amitié à
l’amour (« Heaven, Wait »), de la vie à la mort (« Your Heart Is
Gold »), de la solitude à la relation (« Heartbeat »), de l’enfance
à l’âge adulte (« Green Book »). La musique de Ghostly Kisses est
une pop douce et feutrée, une très belle musique électro d’ambiance
avant-gardiste. Même si l’on retrouve toujours un certain côté
sombre et mélancolique, l’album s’avère plus lumineux que ce qu’elle
a fait auparavant, voire dansant en certaines occasions. Sa voix
nous susurre à l’oreille et nous envoûte rapidement. L’artiste a
travaillé avec des réalisateurs de renom : Tim Bran (London
Grammar, Aurora, Birdy) et Thomas Bartlett
(The National, Sufjan Stevens, Florence and the
Machine). Il en résulte un album impressionnant par sa
cohérence, ses arrangements et la qualité de ses compositions. C’est
un premier disque de très haut calibre que nous propose cette
artiste à surveiller de près dans les années à venir.
(découverte du mois de février 2022)
Vidéoclips :
« Don’t Know Why » -
« Heartbeat » |
½
|
Le duo shoegaze de Baltimore est de retour sur
disque, quatre ans après
7. L’inspiration était définitivement au rendez-vous puisque
Victoria Legrand et Alex Scally nous présentent un
album double de presqu’une heure et demie. Ils réalisent l’album
eux-mêmes et semblent bénéficier d’une totale liberté créatrice.
Once Twice Melody débute avec une série de quatre pièces de
première qualité : la chanson-titre, « Superstar », « Pink Funeral »
et « Through Me ». D’abord, « Once Twice Melody » inclut des
synthétiseurs et une batterie électronique qui rappellent les débuts
du duo, avant d’ajouter des cordes, une gracieuseté de l’arrangeur
David Campbell, qui donnent une pop symphonique
rappelant les années 1960. Quant à « Superstar », il s’agit d’un
classique instantané au rythme très agréable. On retrouve évidemment
quelques titres un peu plus tristes dignes du shoegaze, mais Once
Twice Melody s’avère plutôt lumineux en général. Surtout, Beach
House nous offrent un excellent divertissement, une musique indie
pop créative et de très grande qualité.
(février 2022) |
½
|
Le groupe pop punk canadien est de retour avec
son sixième album, le premier en six ans, soit depuis l’efficace
Afraid of Heights en 2016. Billy Talent revient à sa recette
gagnante sur Crisis of Faith avec des pièces entraînantes
inoubliables. L’album débute en force avec « Forgiveness I + II »,
une pièce presque progressive en deux parties et qui totalise 6
minutes et 40 secondes. C’est à la fois osé et très satisfaisant,
pour un grand moment dans leur carrière. Il y a aussi la ballade
sombre « The Wolf » qui se distingue passablement de ce à quoi le
groupe nous a habitué. Les huit autres pièces du disque sont un peu
plus standards pour Billy Talent avec les riffs et les mélodies que
l’on connaît et que l’on apprécie depuis bientôt 20 ans. On retrouve
notamment trois titres mémorables à fredonner sans arrêt : « Hanging
Out with All the Wrong People », « One Less Problem » et « End of
Me » (mettant en vedette Rivers Cuomo de Weezer). Avec
Crisis of Faith, Billy Talent nous offre un bien bon album,
un excellent divertissement qui propose en plus sa part de
créativité.
(février 2022) |
½
|
Un an après ses débuts sur disque avec
For the First Time, le groupe anglais est déjà de retour
avec Ants From Up There. Black Country, New Road propose un
mélange de post-rock intimiste et de jazz-folk, avec quelques
envolées à la Arcade Fire. Malheureusement, quelques jours
avant le lancement de leur nouvel album, leur leader, Isaac Wood,
a quitté le groupe, ce qui a porté quelque peu ombrage à ce
lancement. C’est dommage parce que Ants From Up There intègre
de meilleures compositions que le précédent, avec un peu plus de
nuances et plusieurs touches créatives intéressantes. Il en résulte
un excellent disque, très intéressant et agréable à découvrir sur
toute sa longueur.
(février 2022) |
½
|
Avec Aubades, Jean-Michel Blais fait la
transition de pianiste à compositeur pour un ensemble. Inspiré de la
Renaissance et du Moyen-Âge, Blais propose une musique symphonique
qui va bien au-delà de ses œuvres précédentes rendant hommage au
piano. Suite au confinement de mars 2020, il s’est isolé dans une
création improvisatrice qui a débouché sur plus de 500 différentes
improvisations transformées en 11 compositions. Pour
l’orchestration, Blais a eu la chance de collaborer avec Alex
Weston, originaire de Brooklyn, ex-assistant de Phillip Glass
pendant plus de sept ans. Le tout est interprété par un ensemble de
12 musiciens, dirigé par Nicolas Ellis, assistant de
Yannick Nézet-Séguin à l’Orchestre Métropolitain. Toute
la musique a été enregistrée avec des microphones rapprochés, une
pratique qui tient davantage de la musique pop et contraste avec la
tradition classique par une atmosphère plus intime, moins distante.
Voici assurément l’album le plus accompli de Jean-Michel Blais, un
album qui risque fort de devenir une référence dans le style
néoclassique.
(février 2022) |
Arts & Crafts /
SIX
|
Geoffroy –
Live Slow, Die Wise
L’auteur-compositeur et interprète québécois
revient avec son troisième album. Geoffroy avait déjà lancé un
premier extrait au début de l’été dernier (« Cold World »), avant de
revenir en octobre avec « Strangers on a Train » et « Life as It
Comes ». L’album nous plonge dans un univers introspectif, plus
mature et réfléchi, inspiré d’artistes comme Ry Cooder,
Paul Simon, Nick Drake et Jeff Buckley. Sur
Live Slow, Die Wise l’approche à l’écriture de Geoffroy est plus
contemplative et philosophique. Écrit et composé pendant le
confinement de 2020, l’album a pris forme au début de 2021 grâce à
la coréalisation de Louis-Jean Cormier. Geoffroy y renoue
avec la guitare acoustique en solo, redécouvrant le plaisir d’une
instrumentation organique, enregistrée en direct. Malheureusement,
l’album prend des allures de mini-album avec seulement sept titres
pour un total de moins de 26 minutes.
(février 2022)
Vidéoclips :
« Cold World » -
« Strangers on a Train » -
« Life as It Comes » |
444%
/
SIX
|
Korn –
Requiem
Après
The Nothing en 2019 qui a impressionné par sa pertinence,
les vétérans de Korn reviennent avec Requiem. Le court album
de neuf titres totalisant moins de 33 minutes permet de retrouver le
groupe qui a fait les belles années du nu-metal dans les
années 1990. Avec bientôt 30 ans d’expérience, Jonathan Davis
et sa bande savent encore nous en mettre plein les oreilles avec un
métal brusque et lourd, et ce dès les premiers moments avec
l’excellente « Forgotten ». Mais c’est avec « Hopeless and Beaten »
que la lourdeur atteint son apogée. L’album se conclut avec « Worst
Is on Its Way » qui est probablement la pièce qui s’approche le plus
du passé du groupe. Sinon, Korn réussit à nous amener dans des
territoires inexplorés jusque-là et c’est avec beaucoup de plaisir
qu’on découvre Requiem.
(février 2022) |
½
|
Ce nouvel album du Quatuor Saguenay (anciennement
Quatuor Alcan) présente pour la première fois Marie Bégin
en tant que premier violon. Elle apporte un vent de fraîcheur au
Quatuor et aux œuvres de Félix Mendelssohn (1809-1847) et
Maurice Ravel (1875-1937). En plus du « Quatuor à cordes en mi
mineur, op. 44 no 2 » de Mendelssohn et du « Quatuor à cordes en fa
majeur » de Ravel, on peut découvrir « Federico II », le premier
mouvement d’inspiration folklorique du cycle Viaggio in Italia
de Giovanni Sollima (1962-…), une œuvre qui date de 2000.
Le Quatuor Saguenay fête ses 33 ans de belle façon avec ce nouveau
disque, qui cadre parfaitement dans la tradition d’excellence du
groupe qui a maintenant une trentaine d’enregistrements à son actif.
Voici un excellent disque de musique de chambre de la part de cet
incomparable quatuor de chez-nous.
(février 2022) |
ATMA Classique
|
Spoon –
Lucifer on the Sofa
Cinq ans après
Hot Thoughts, le groupe texan revient avec un nouvel album.
Alors que le précédent était plutôt lumineux, Lucifer on the Sofa
est plus enfumé et cru, un peu à la texane. Il faut dire qu’après
plusieurs années à Los Angeles, Britt Daniel est revenu à
Austin pour ce disque, un retour à la maison en quelque sorte qui a
sûrement influencé l’ambiance sonore. Après presque 30 ans de
carrière, Spoon réussit encore à innover, même s’il débute l’album
avec une reprise, « Held » de Smog, qu’il interprétait en
concert aussi loin qu’au début des années 2000. C’est une chanson
parfaite pour jeter les bases de cet album de rock ‘n’ roll digne
des plus grands concerts rock. Pour la première fois depuis
longtemps, les guitares sont bien en avant et dictent la tendance,
comme dans « The Hardest Cut », un groove unique aux influences de
The Who, The Kinks et ZZ Top. Quant à « Wild »,
elle peut rappeler Bruce Springsteen et Bob Seger.
Avec Lucifer on the Sofa, Spoon réussit à remettre le bon
vieux rock ‘n’ roll au goût du jour, pour notre plus grand plaisir.
(février 2022) |
½
|
Onze ans après
Ukulele Songs, le leader de Pearl Jam est de retour
avec un deuxième album solo. Earthling inclut plusieurs
chansons énergiques et très agréables, à commencer par l’excellente
« Power of Right ». L’album de 13 titres s’avère plus lumineux que
ce à quoi nous a habitué Pearl Jam, même si on peut reconnaître
certaines influences sonores du groupe légendaire. « Invincible »
peut rappeler Peter Gabriel en ouverture, alors que « The
Dark » semble s’inspirer du rock alternatif des années 1980. Quant à
« Fallout Today », elle propose plusieurs couches plutôt riches de
guitare acoustique. Eddie Vedder accueille quelques artistes
invités : Ringo Starr à la batterie sur « Long Way »,
Elton John en duo avec lui et au piano sur « Picture » et
Stevie Wonder à la harpe sur « Try ». L’album est plutôt varié
dans l’ensemble, peut-être même un peu trop alors que la cohérence
n’est pas toujours au rendez-vous entre les pièces. Mais ce qu’on
retient principalement d’Earthling, c’est le plaisir que nous
procurent la plupart des pièces, puisque Eddie Vedder présente
assurément sa musique la plus joyeuse en carrière.
(février 2022) |
½
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Le groupe traditionnel Le Vent du Nord fête ses
20 ans cette année et c’est avec un nouvel album, intitulé 20
printemps, qu’il souligne le tout. Le groupe, qui est reconnu à
travers le monde même s’il chante en français, devait lancer son
album à Glasgow en Écosse, mais la tournée européenne qui devait les
y amener a dû être reportée. C’est donc à Boston le 4 février qu’a
eu lieu le lancement international de ce 11e album du quintette
québécois. Le groupe mélange encore une fois habilement les œuvres
traditionnelles et les compositions originales comme « Tour du
monde », l’excellente « Ma Louise » et « Dans
l’eau-de-vie-de-l’arbre ».
(février 2022) |
La Compagnie du Nord
½
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Amour et Fantaisie : Mélodies de Lionel Daunais
Sur Amour et Fantaisie, le baryton
Dominique Côté, accompagné d’Esther Gonthier au piano et
de l’Ensemble vocal Charlevoix, rend hommage à Lionel
Daunais (1901-1982), artiste unique du paysage musical canadien
et possiblement le premier auteur de chansons au Québec. Daunais est
reconnu comme auteur, compositeur, interprète, metteur en scène,
directeur artistique et animateur à la radio. Ses mélodies
accrocheuses tirent leurs influences de la chanson française, avec
des accents de jazz. Ce récital a été enregistré à la Chapelle
historique du Bon-Pasteur de Montréal. On peut y entendre deux
poèmes de Paul Eluard, des extraits de cinq poèmes d’Éloi
de Grandmont, des chansons pour enfants, ainsi que ses pièces
folkloriques les plus connues (« À Montréal », « Les patates », « Le
voyage de noces » et « La tourtière »).
(février 2022) |
ATMA Classique
½
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Paris 1847 : La musique d’Eugène Jancourt
Paris 1847 est
le premier enregistrement entièrement consacré à l’œuvre du
compositeur français et virtuose du basson Eugène Jancourt
(1815-1901). C’est le bassoniste Mathieu Lussier qui est à la
base du projet, accompagné de Camille Paquette-Roy
(violoncelle), Sylvain Bergeron (guitare) et Valérie Milot
(harpe). On peut entendre les Trois petites sonates pour le
basson de Jancourt, ainsi que la « Troisième grande sonate en ré
majeur » qui clôt le disque. On y retrouve aussi des œuvres de
Donizetti, Bellini et Schubert arrangées par
Jancourt. La version numérique de l’album inclut en boni les deux
premières grandes sonates tirées du recueil des Trois grandes
sonates pour basson. Toutes ces œuvres pour basson s’avèrent
très agréables à écouter, ce qui en fait un excellent album et une
très belle découverte pour ceux qui ne seraient pas familiers avec
l’œuvre d’Eugène Jancourt.
(février 2022) |
ATMA Classique
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Rêves enclos
Rêves enclos
présente de nouvelles mélodies du pianiste Louis Dominique Roy
sur des poèmes québécois d’Émile Nelligan, Éloi de
Grandmont, Hector de Saint-Denys-Garneau, Alfred
Desrochers, Gilles Vigneault et Arthur de Bussières.
Ces poèmes sont chantés par le baryton Olivier Laquerre avec
Louis Dominique Roy au piano, ainsi qu’occasionnellement le
violoncelle de Sébastien Lépine et le cor de
Louis-Philippe Marsolais. On peut également découvrir une pièce
pour piano, « Vol des oiseaux au-dessus de la mer… », ainsi que
trois « Poèmes de la mort ». L’album se conclut avec « Chaconne en
mi mineur » de Dietrich Buxtehude. Rêves enclos
s’adresse avant tout aux amateurs de poésie.
(février 2022) |
ATMA Classique
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