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janvier 2021 :
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À peine cinq mois après l’excellent
Folklore, qui a tout détrôné en 2020, Taylor Swift nous
propose déjà la suite, à la surprise de tous. C’est son troisième
album en 16 mois, ce qui ne diminue en rien leur qualité.
Evermore est la suite logique de
Folklore, enregistré dans le même contexte, avec la même
équipe et explorant les mêmes émotions. Celui-ci est simplement un
peu plus relâché alors qu’on avait l’impression que
Folklore formait un tout impossible à modifier. Preuve de sa
grande maturité, Taylor n’hésite plus à s’exprimer directement,
quitte à paraître un peu trop explicite pour son image de fille
sage. Elle collabore à nouveau avec Aaron Dessner (The
National) qui a coréalisé et coécrit la majorité de l’album. On
peut d’ailleurs entendre The National sur la pièce « Coney Island ».
À noter aussi les participations de HAIM sur « No Body, No
Crime » et Bon Iver sur la chanson-titre en conclusion du
disque. Evermore n’est peut-être pas aussi bien ficelé que
Folklore, mais il compte lui aussi de nombreuses chansons de
grande qualité parmi les 15 titres offerts. Un autre bon coup de la
part de cette artiste qui se démarque de plus en plus.
(chronique principale de janvier 2021)
Vidéoclip :
« Willow » |
Universal
½
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Quoi de mieux qu’une musique surf rock pour nous
transporter sur les plages de la Californie en plein hiver! Voici ce
que nous propose ce trio de Toronto, pourtant formé bien loin des
vagues de la mer (le lac Ontario ne se compare sûrement pas aux
plages de Santa Monica ou de San Diego). Avec Surfin’ the
Apocalypse, Chairmen of the Boards nous proposent un premier
album qui représente bien l’année 2020, mais avec une touche de
positivisme pour la suite avec des pièces instrumentales toutes plus
ensoleillées les unes que les autres. On en compte 14 au total,
incluant bien sûr la chanson-titre, mais aussi le très efficace
premier extrait, « Board Whacks », ainsi que les excellentes pièces
d’ouverture, « Stormy Monday Payoff » et « Run-a-Wave ». Ils
reprennent aussi une pièce de Dick Dale, « Taco Wagon ». Les
nostalgiques du bon vieux surf rock des années 1960 seront comblés
avec ce nouveau groupe dans le vent.
(découverte du mois de janvier 2021) |
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Depuis quelques années déjà, la chanteuse pop
Miley Cyrus a une attitude rock dans son côté provocateur. Cette
fois, c’est musicalement qu’elle assume sa personnalité rock avec un
son pop rock énergique aux influences des années 1980 et 1990. Ce
style lui va plutôt bien alors qu’elle semble avoir trouvé
l’équilibre parfait entre sa personnalité provocatrice et sa musique
à la fois accrocheuse et plus agressive. Elle s’entoure de
collaborateurs de renom de la scène rock : Billy Idol sur
« Night Crawling » et Joan Jett sur « Bad Karma ». Puis, elle
rend un bel hommage à Stevie Nicks et son succès « Edge of
Seventeen » dans son remix du succès « Midnight Sky » intitulé
« Edge of Midnight ». Elle reprend finalement deux classiques rock
(« Heart of Glass » de Blondie et « Zombie » des
Cranberries) dans des versions en concert. À noter aussi
l’excellente collaboration de Dua Lipa pour le succès
« Prisoner ». On retrouve un peu de tout sur ce très bon album de
Miley Cyrus : des succès instantanés, des pièces rock énergiques,
des ballades rock dignes des années 1980, d’excellents duos rock et
des reprises rock percutantes. Que demander de plus!
(janvier 2021)
Vidéoclips :
« Midnight Sky » -
« Heart of Glass » -
« Prisoner » |
½
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Alors que son premier album solo,
McCartney, est paru en 1970 suite à la dissolution des
Beatles et que
McCartney II a été lancé en 1980 après la fin des Wings,
voilà que Sir Paul McCartney a choisi le confinement de 2020 pour
produire McCartney III. Par contre, le seul lien avec les
deux précédents est son approche d’homme-orchestre alors qu’il a
tout joué lui-même. Les arrangements minimalistes, majoritairement
acoustiques, font en sorte de mettre en évidence la voix
vieillissante de McCartney, alors que les thèmes nous ramènent
inévitablement à ce qu’il a fait dans le passé. C’est évidemment
très agréable d’entendre de la nouvelle musique de la part de cette
prolifique légende vivante, mais il reste qu’il semble avoir perdu
la fraîcheur d’antan sur McCartney III. Pour la première fois
on ressent ses 78 ans et ses 60 ans de carrière. Heureusement,
quelques pièces énergiques comme « Lavatory Lil » et « Slidin’ »
nous rappellent pourquoi tant de générations ont aimé sa musique.
Les fans invétérés de McCartney y trouveront des points d’intérêt
pour justifier leur amour pour l’artiste, mais il n’a plus
l’étincelle qu’il avait lors des deux premiers albums de la
trilogie.
(janvier 2021) |
Universal
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Histoires sans paroles – Harmonium Symphonique
Suite au projet de Montréal Symphonique
réalisé dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, le
producteur Nicolas Lemieux et le chef Simon Leclerc
ont décidé d’aller un peu plus loin en reprenant l’œuvre complète
d’Harmonium en version symphonique. Il n’aura pas fallu insister
longtemps auprès de Serge Fiori pour qui c’était un rêve
d’enfance que de produire de la musique symphonique. La trilogie
d’Harmonium semble d’ailleurs se diriger vers une telle quête si on
considère son évolution du premier album à L’heptade. Il ne
restait qu’un pas à faire et voici donc Harmonium Symphonique
par l’Orchestre symphonique de Montréal, avec les voix des
Petits chanteurs de Laval, de Luce Dufault et de Kim
Richardson, ainsi que la guitare de Sylvain Quesnel. On y
retrouve l’intégralité de l’œuvre d’Harmonium, soit toutes les
pièces des albums Harmonium, Si on avait besoin d’une
cinquième saison et L’heptade, mais réécrites en version
symphonique par Simon Leclerc, qui est derrière plusieurs projets de
musique populaire reprise par un grand orchestre (Bruno Pelletier,
Isabelle Boulay, Laurence Jalbert, Starmania,
Notre-Dame de Paris, Montréal Symphonique, etc.). Il
n’était pas question de respecter l’ordre chronologique, et l’album
double de 140 minutes en deux actes débute avec l’Épilogue
pour se terminer avec le Prologue. Évidemment, vous y
reconnaîtrez facilement les plus grands succès du groupe
(« Aujourd’hui, je dis bonjour à la vie », « Pour un instant », « Un
musicien parmi tant d’autres », « L’exil », « Dixie », « 100 000
raisons », « Comme un fou »), mais il s’agit d’un nouvel ensemble
avec sa personnalité unique qu’a créé Leclerc, un tout à écouter
d’un bloc (du moins en deux morceaux pour les deux actes). Voici
donc l’œuvre ultime d’Harmonium, un groupe qui n’aura duré que le
temps de trois albums entre 1974 et 1976, mais qui laissera
désormais une trace indélébile avec Histoires sans paroles –
Harmonium Symphonique. L’album double est disponible
exclusivement sur le site
www.harmoniumsymphonique.com, en version numérique, ou en
coffrets de deux CD ou de quatre vinyles accompagnés d’un livret
illustré de photos prises lors de l’enregistrement à la Maison
symphonique de Montréal en plein confinement (avec distanciation
physique), en présence de Serge Fiori.
(janvier 2021) |
½
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décembre :
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Avec son nouvel album, la vedette pop
australienne revient à sa pop dansante typique, pour le plus grand
bonheur de ses fans. Et comme le sous-entend si bien le titre du
disque, Kylie tire plus que jamais ses influences du disco avec un
son parfois assez près des années 1970 ou du début des années 1980.
Un des moments qui s’en détache est le premier extrait, « Say
Something », une pièce électro-pop avec de la guitare. On peut aussi
y entendre les incontournables « Magic », « Miss a Thing » et « I
Love It ». Kylie s’entoure pour l’occasion de plusieurs
collaborateurs de renom : Skylar Adams (avec qui elle a
travaillé sur Golden il y a deux ans), Teemu Brunila (David
Guetta, Jason Derulo), Maegan Cottone (Iggy
Azalea, Demi Lovato), ainsi que son fidèle collaborateur
Biff Stannard. Ce 15e enregistrement de l’icône de la pop est
un album énergique sans temps morts. À noter qu’une version de luxe
est aussi disponible avec 4 titres additionnels pour un total de 16.
(chronique principale de décembre 2020)
Vidéoclips :
« Say Something » -
« Magic » |
½
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Rooks –
The High Road
Rooks est un trio formé à Calgary en 2018 qui a
pour but de nous faire revivre les meilleures années du bon vieux
rock ‘n’ roll avec un mur de guitares, soit les années 1970. Ils
peuvent nous rappeler Thin Lizzy et les Rolling Stones,
avec assurément des influences des Black Keys. La guitare
énergique demeure à l’avant-plan de ce premier disque qui s’avère
malheureusement trop court avec seulement huit titres totalisant 33
minutes. Il s’agit tout de même d’un très bon album de rock ‘n’ roll
pour les nostalgiques. Un bon divertissement!
(découverte du mois de décembre 2020)
Vidéoclip :
« Vagrant Dreams » |
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AC/DC –
Power Up
Six ans après
Rock or Bust, le groupe australien revient avec un nouvel
album explosif, digne de ses meilleures années. Pourtant, les
dernières années n’ont pas été faciles pour les membres d’AC/DC.
D’abord, le guitariste Malcolm Young s’est retiré en 2014
alors qu’il souffrait de démence (il est décédé en 2017). Puis, le
batteur Phil Rudd s’est retrouvé dans une saga judiciaire, le
chanteur Brian Johnson a dû abandonner la tournée à cause
d’une perte d’audition et finalement, le bassiste Cliff Williams
a démissionné à la fin de la dernière tournée. Il ne restait donc
que l’éternel adolescent Angus Young qui devait se sentir
bien seul dans ses shorts d’écolier… C’est aux funérailles de
Malcolm qu’Angus a réussi à convaincre la bande de se retrouver pour
enregistrer à nouveau avec l’intention de rendre hommage à son
frère, un peu comme ils l’avaient fait au tournant des années 1980
suite au décès de Bon Scott, produisant ce qui allait devenir
leur plus grand classique,
Back in Black. C’est Stevie Young, neveu d’Angus et
Malcolm, qui chausse les souliers du disparu à la guitare rythmique,
lui qui l’avait déjà fait lors d’une tournée du groupe à la fin des
années 1980, alors que Malcolm combattait une dépendance à l’alcool.
Le groupe ne tente pas de réinventer la roue sur Power Up,
mais se plonge plutôt dans ce qui a fait son succès, intégrant même
quelques clins d’œil moqueurs au passé. Les 12 pièces sont
énergiques à souhait et réussiront à nouveau à vous faire taper du
pied le poing bien levé.
(décembre 2020) |
½
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Plus de trois ans après son premier album à
succès (certifié or), Roxane Bruneau est de retour avec un nouveau
disque bien personnel. L’auteure-compositrice et interprète signe
tous les textes mais collabore avec le réalisateur et musicien
Mathieu Brisset pour la musique. Acrophobie contient 12
chansons originales, incluant deux locomotives de grande puissance,
les extraits « Aime-moi encore » et « À ma manière », deux
classiques instantanés de la pop québécoise d’aujourd’hui. À noter
que l’artiste a enregistré toutes les voix dans sa douche du
sous-sol. Le résultat s’avère particulièrement impressionnant avec
un son d’une grande modernité et de très beaux arrangements
musicaux. Même si quelques titres sont moins marquants dans la
deuxième moitié du disque, il s’agit encore d’un très bon album de
la part de cette jeune artiste au talent illimité.
(décembre 2020)
Vidéoclips :
« Aime-moi encore » -
« À ma manière » |
½
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novembre :
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Après deux grandes réussites en 2018 (Sweetener)
et 2019 (thank
u, next), la Floridienne de 27 ans revient avec un troisième
album en autant d’années, son sixième en carrière. Annoncé seulement
deux semaines avant sa parution, Positions ne contient
assurément pas de bombes radio comme sur les deux disques
précédents. En plus, à part peut-être les cordes dans « shut up »,
peu de moments risquent de surprendre. Elle propose à nouveau son
mélange habile de pop, de néo-soul et de R&B, avec des morceaux
dansants et des pièces plus intimistes et sensuelles comme « off the
table », en duo avec The Weeknd. Plus osée que jamais, Ariana
semble désormais à l’aise de traiter ouvertement de sexe, comme on
peut le découvrir dans « 34+35 » et dans « nasty », mais aussi en
filigrane dans « my hair », « love language » et la chanson-titre.
En plus de son style habituel, Ariana explore discrètement le funk
sur « motive » (avec Doja Cat) et « love language », ainsi
que le jazz sur « my hair » qui se termine au saxophone. L’album se
conclut avec la chanson d’amour suprême, « pov », dans une
atmosphère qui rappelle Mariah Carey. Avec Positions,
Ariana Grande propose un autre bon album pop, même s’il n’égale pas
ses deux précédents. Sa voix demeure toujours aussi envoûtante et
elle prouve ici qu’elle n’a pas besoin de jouer dans la haute
voltige pour démontrer tout son talent.
(chronique principale de novembre 2020)
Vidéoclip :
« positions » |
½
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Formé à Los Angeles en 2017, The Jaded Hearts
Club est un supergroupe incluant Matt Bellamy (Muse),
Nic Cester (Jet), Miles Kane (The Last
Shadow Puppets, The Rascals), Graham Coxon (Blur),
Jamie Davis (Margo Price) et Sean Payne (The
Zutons). C’est Jamie Davis qui a eu l’idée d’assembler des
musiciens britanniques pour reproduire les Beatles du temps
du Cavern Club au début des années 1960. Le sextet reprend
des classiques et pièces plus obscures du rock, du soul et du jazz
dans un style rock plutôt sale et cru, un style garage avec un mur
de guitares où la distorsion domine largement. On peut redécouvrir
notamment « Reach Out I’ll Be There », « I Put a Spell On You » et
« Money (That’s What I Want) », sans oublier « Fever » par Bellamy
en conclusion. Il y en a 11 en tout pour un total de 30 petites
minutes, le point négatif de ce disque qui nous donne le goût d’en
entendre plus ou de les voir en spectacle.
(découverte du mois de novembre 2020)
Vidéoclip :
« I Put a Spell On You » |
½
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Abelaïd – Les cœurs du mal
C’est sous le pseudonyme d’Abelaïd que
l’humoriste et auteur Adib Alkhalidey a décidé de pondre un
premier album en tant qu’auteur-compositeur et chanteur. Un premier
extrait, « L’indolence », était paru il y a quelques semaines, sans
que l’on sache alors quelle était la véritable identité d’Abelaïd.
En plus de son album Les cœurs du mal, il dévoile aujourd’hui
un vidéoclip pour la chanson-titre qu’il a lui-même réalisé.
Musicalement, le disque réalisé par Mathieu Magny et
contenant neuf chansons originales présente à la fois de la
vulnérabilité, de la beauté et une intensité absolue. Abelaïd
possède une voix calme et un peu rauque qui cadre bien avec son
style mélancolique et candide. Le projet d’Abelaïd permet à son
créateur de raconter de nouvelles histoires, mais en musique cette
fois. Un projet très réussi et bien agréable à écouter!
(novembre 2020) |
Spectra
/
SIX
½
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Pour son nouvel album, Daniel Bélanger n’hésite
pas à expérimenter à nouveau. Il crée cette fois une véritable trame
sonore à un film qui n’existe pas, à votre propre imaginaire, votre
propre cinéma. Travelling est majoritairement instrumental et
Bélanger y joue la plupart des instruments (guitares acoustiques et
électriques, banjo, sifflet, basse, piano, orgue, Omnichord,
« électronie », saxophone soprano, flûtes, percussions et batterie).
Il s’entoure aussi de musiciens chevronnés : Chantal Bergeron
(violon), Heather Schnarr (violon), Mélanie Bélair
(violon), Ligia Paquin (alto), Sofia Gentile (alto),
Jacques Kuba Séguin (trompette et bugle), Martin Roy
(contrebasse) et Carl Bastien (MS-20, piano et basse).
L’orchestre est dirigé par Achille Cassel. Voici une œuvre
instrumentale incomparable, qui s’écoute dans toutes les
circonstances de la vie, et à répétition svp.
(novembre 2020) |
Audiogram
½
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Nicolas Boulerice –
Maison de pierres – Confiné aux voyages
C’est accompagné de son ami et contrebassiste
Frédéric Samson (Small World Project) que Nicolas
Boulerice (Le Vent du Nord) nous propose cet album de musique
traditionnelle minimaliste. Suivant Maison de bois sorti il y
a cinq ans, Maison de pierres présente en effet une musique
dépouillée contrebasse-voix qui met bien en évidence les textes
traditionnels. Enregistré à l’église de Saint-Antoine-sur-Richelieu
avec l’ingénieur de son renommé Charles-Émile Beaudin (La
Voix, Céline Dion, OSM), originaire du même
village, l’album propose une musique profonde. L’ambiance sonore a
été enrichie par plusieurs voisins avec des cloches, des chevaux et
des tonneaux. Il y a aussi Olivier Demers qui collabore aux
arrangements en plus d’ajouter du violon. Un projet de spectacle en
lien avec l’album devrait voir le jour sous peu.
(novembre 2020) |
La Compagnie du Nord
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C’est accompagnée de L’Harmonie des saisons,
un ensemble dirigé par Eric Milnes qui joue sur des
instruments d’époque, que la soprano Hélène Brunet présente
Solfeggio. Elle y propose des airs baroques et classiques de
Bach, Handel, Vivaldi, Mozart et
Leonardo Vinci. Les deux airs de ce dernier, tirés de
L’Elpidia, sont d’ailleurs enregistrés ici en première
mondiale : « Aria: D’alme luce » et « Aria: Pupillette vezzosette ».
Avec ces 13 très belles pièces d’un répertoire incontournable,
Hélène Brunet révèle plus que jamais tout son talent d’interprète.
Un excellent disque qui plaira à tout amateur de musique classique!
(novembre 2020) |
ATMA Classique
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Violoneux au sein du groupe traditionnel Le
Vent du Nord depuis près de 20 ans, Olivier Demers propose un
premier album en solo. Pour l’occasion, il troque le violon pour la
guitare sur 12 compositions originales instrumentales. Le livret
contient tout de même des textes inspirés par ces musiques sans
paroles, des textes de Michel Rivard, Manon Desroches,
Benoît Archambault, David Marin, Roxanne Bouchard
et plusieurs autres. À l’envers d’un monde est en réalité un
monde intérieur et intimiste, « le portrait lent d’une société qui
va tellement vite », souligne Olivier Demers. Le compositeur avait
déjà des milliers de compositions à la guitare dans ses tiroirs et
il lui a fallu en choisir 12 pour former un tout cohérent. Le
résultat s’avère convaincant.
(novembre 2020) |
La Compagnie du Nord
½
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La compositrice, contrebassiste et chanteuse
canadienne présente son cinquième album, Surfboard. En
formule trio avec le pianiste Klaus Mueller et le batteur
brésilien Portinho, Brandi Disterheft est aussi accompagnée
du virtuose saxophoniste ténor George Coleman. Elle propose
un programme varié en 14 morceaux allant du jazz au blues, en
passant par les standards brésiliens et américains. Les rythmes
brésiliens viennent d’ailleurs donner une atmosphère chaude à
l’album, comme dans « Coup de foudre » par exemple, une composition
personnelle de Brandi. Coleman présente des solos remarquables sur
les standards « My Foolish Heart » et « Speak Low », ainsi que sur
« Coup de foudre ». Brandi a choisi judicieusement plusieurs
classiques comme « Where or When », « On Broadway », « The Pendulum
at Falcon’s Lair » (d’Oscar Pettiford) et « Del Sasser » (de
Sam Jones). Portinho lui a aussi fait connaître deux pièces
obscures du répertoire brésilien : « Nana » de Moacir Santos
et la chanson-titre, une pièce moins connue d’Antonio Carlos
Jobim. Voici donc un autre excellent album de la part de cette
artiste jazz incomparable de Vancouver.
(novembre 2020) |
Justin Time /
SIX
½
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Farley – La ballade de Farley
Avec La ballade de Farley, Serge Fortin
assume plus que jamais son pseudonyme et son style country festif.
L’auteur-compositeur et interprète présente en effet un album sur
mesure pour faire la fête et oublier les mauvais moments dans nos
vies. Il met le feu à la cabane avec 11 chansons lumineuses et
entraînantes. Bienvenue aux amateurs de danse en ligne! S’il peut
ramener le romantisme d’un Hank Williams avec « J’range ma
guitare », il parle plutôt de sexe dans « Déculotte-moi », avec une
touche de cajun et du yodel. Le honky tonk est à l’honneur
dans « Tu fais si bien du ch’val », alors que c’est Merle Haggard
qui nous vient en tête à l’écoute de « Quand tu bois du Jose
Cuervo ». Avec « Sacré Cayouche », il rend hommage à l’artiste
acadien dans un style inspiré de Johnny Cash. Quant à « Quand
ça fait 3… 4… », un texte d’Alain Dessureault, il s’agit
d’une jolie vision des mythologies américaines du cowboy sur un
boogie country énergique. Réalisé par Farley lui-même, l’album est
paru sur l’étiquette de Diane Tell, Tuta Music. Voici le
disque idéal pour oublier la grisaille de l’automne et le froid de
l’hiver.
(novembre 2020)
Vidéoclip :
« Quand ça fait 3… 4… » |
Tuta Music
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FouKi – Grignotines
de Luxe
Un mois seulement après la parution du mini-album
Grignotines, FouKi surprend tout le monde avec un album
complet de 12 titres. Le rappeur québécois ajoute donc huit pièces à
« Bijou », « Oui toi », « Brioches à la cannelle » et la
chanson-titre. Parmi les ajouts intéressants, notons « PCU »,
« Zayllionnaire », ainsi que « Copilote », une collaboration
énergique avec Jay Scott. Le thème alimentaire se poursuit
avec « Table d’hôte », « Beigne », « Crêpe sirop d’érable » et
« Ananas Mango ». Voici un autre très bon album de la part de FouKi!
(novembre 2020)
Vidéoclip :
« Bijou » |
7ième Ciel /
SIX
½
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Pour son nouvel album, le Montréalais Peter Katz
prend une direction beaucoup plus pop que précédemment, laissant de
côté ses influences folk. Il présente en effet une musique pop
contemporaine dominée par les synthétiseurs. Les mélodies demeurent
bien à l’avant-plan, mais enrobées dans une musique de 2020 aux
fortes influences new wave des années 1980 et pop rock des années
1990. Ce sont des sonorités qui vont particulièrement bien à Katz
qui semble dans son élément sur ce nouveau disque. Réalisé par
Derek Hoffman (The Trews, Caveboy), City of Our
Lives est un album très agréable à écouter, peut-être son
meilleur à ce jour.
(novembre 2020) |
Plaid Shirt /
Fontana North
½
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Notturna –
L’amant jaloux
Notturna, un collectif de musiciens qui jouent
sur instruments d’époque, se consacre à l’interprétation de la
musique de chambre baroque inédite. Dans le cas de L’amant jaloux
(1778), l’ensemble propose une version instrumentale pour quintette
de l’opéra-comique en trois actes d’André-Ernest-Modeste Grétry,
dirigée par Christopher Palameta (hautbois et direction
artistique). Cette version, qui daterait de 1778, est dans un
arrangement de l’époque pour flûte, hautbois, violon, alto et basse.
Sur l’album, on peut aussi découvrir une autre pièce d’André Grétry,
l’« Entr’acte » de La Caravane du Caire (1783), ainsi qu’une
œuvre de 1755 de François-André Danican Philidor, le
« Quatuor no 2 en fa majeur pour hautbois, deux violons et basse »
(de L’Art de la modulation). Voici donc un très bel album qui
nous permet de redécouvrir une musique baroque oubliée.
(novembre 2020) |
ATMA Classique
½
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L’amour, les angoisses existentielles et la
condition humaine sont au cœur de ce nouvel album de Peter Peter. Il
aborde ces thèmes avec mélancolie, lucidité et espoir sur une
musique pop rock aux mélodies à la fois inventives et envoûtantes.
Son style électro-pop intégrant synthétiseurs et échantillonnages
recherchés s’avère tout simplement irrésistible. En conclusion, il
s’aventure même dans l’électro-funk dansant avec « Répétition »,
écrite en collaboration avec Aurélien Fradagrada (Head On
Television). Établi à Paris depuis quelques années, Peter Peter
a enregistré et réalisé Super comédie entre le Québec et la
France avec les réalisateurs Emmanuel Éthier, Pierrick
Devin et Aurélien Fradagrada. Encore une fois, c’est un
excellent album que nous propose cet artiste de grand talent.
(novembre 2020) |
Audiogram
½
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Sur ce nouvel album, le Quatuor Molinari présente
les principales œuvres de musique de chambre de Penderecki, qui vont
de 1960 à 2008. On y découvre notamment les « Quatuors à cordes nos
1-3 », « Der unterbrochene Gedanke » (La pensée interrompue), le
« Trio à cordes », ainsi que le « Quatuor pour clarinette et trio à
cordes ». Le quatuor, accompagné du clarinettiste invité André
Moisan, permet de réaliser l’atmosphère particulièrement sombre
que crée l’œuvre de Penderecki, figure marquante de la musique
polonaise contemporaine décédée le 29 mars 2020 à Cracovie.
(novembre 2020) |
ATMA Classique
½
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L’auteure-compositrice et interprète montréalaise
Zoe Sanders présente un premier mini-album de huit titres avec
Viral Education. Elle propose une musique pop intelligente avec
des passages dansants et de l’électro. Le disque a été réalisé par
Alexis Aubin-Marchand et Thomas B. Champagne (alias
lefutur) qui cosignent aussi la musique et les arrangements. Le
trio a concocté des pièces aux thèmes universels sur des grooves
entraînants. De sa jolie voix éraillée, Zoe scrute avec lucidité les
habitudes et les travers de sa génération à l’ère des médias
sociaux. Dans l’énergique « Silver Boy », composée avec Soran
qui signe aussi la réalisation, Zoe célèbre le célibat, tout juste
avant de lâcher son fou avec « Dance Floor ». Elle conclut le tout
avec « Open Waters », une chanson dépouillée au piano dans laquelle
elle démontre une grande vulnérabilité. Avec 27 minutes de musique,
il en manque bien peu à Viral Education pour qu’on puisse le
considérer comme un album complet. Un très bon disque!
(novembre 2020) |
Audiogram
½
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octobre :
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Planifié pour une sortie en mars, il aura fallu
attendre 6 mois de plus pour pouvoir découvrir le septième album
d’Alicia Keys, quatre ans après sa dernière parution. Depuis le
premier extrait, « Underdog », on aura donc eu droit à plusieurs
extraits supplémentaires avant même d’entendre l’ensemble d’Alicia.
Si « Underdog » est un hymne pop incontournable, le reste du disque
est plutôt varié. On peut y entendre plusieurs ballades romantiques,
la plus intéressante étant probablement son duo avec Khalid
pour « So Done ». Quelques titres ressortent du lot, mais l’ensemble
des 15 pièces manque passablement de constance. On retrouve donc
certains bons moments, mais il s’agit malheureusement d’un album
quelque peu inégal.
(chronique principale d'octobre 2020)
Vidéoclips :
« Underdog » -
« So Done » -
« 3 Hour Drive » -
« Love Looks Better » |
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Billy Raffoul est un auteur-compositeur et
interprète ontarien qui présente son tout premier album. Enregistré
avec seulement deux microphones dans la chambre de son amoureuse,
International Hotel est un disque minimaliste et intimiste qui
met de l’avant sa voix rauque bien particulière. Avec le premier
extrait, « What Makes a Man », Raffoul dénonce le racisme
systémique, en plus d’avoir enregistré pour la première fois de
l’harmonica. Cet extrait démontre toute l’intensité de cet
interprète unique qui peut même rappeler Tom Waits par
moments. Après un premier enregistrement de cette qualité, un avenir
prometteur attend certainement Billy Raffoul.
(découverte du mois d'octobre 2020)
Vidéoclip :
« What Makes a Man » |
Interscope
/
Universal
½
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Sad Hunk est le
cinquième album du Torontois Afie Jurvanen (alias Bahamas).
Réalisé par Robbie Lackritz (Feist, Jack Johnson,
Robbie Robertson), le disque contient 10 nouvelles chansons
d’indie rock avec de très bonnes mélodies pop et des inspirations
R&B, soul et folk. Même des influences caribéennes peuvent surgir
par moments. Bahamas fait preuve de beaucoup d’autodérision, comme
en fait preuve le titre et la pochette. Sad Hunk est le
surnom que lui donne son épouse depuis une séance photo où il se
retrouvait inévitablement à moitié dans l’ombre, l’air sombre et
mystérieux. Musicalement, Bahamas semble avoir atteint un certain
sommet dans sa carrière, mais il n’hésite pas à se remettre en
question. C’est donc un album solide, dans la lignée de ses œuvres
précédentes, mais qui tente aussi de se renouveler. Un très bon
disque!
(octobre 2020) |
Barchords /
Brushfire
/
SIX
½
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L’auteure-compositrice et interprète de Vancouver
Leah Barley présente son tout premier album avec Bring Out Your
Dead. Elle y présente huit chansons originales qui oscillent
entre jubilation et cœur brisé, le tout dans un style folk et
country conventionnel, intégrant un peu de bluegrass à l’occasion.
Guitariste et spécialiste du banjo, Leah Barley est aussi
accompagnée du violoniste et collaborateur de longue date John
Kastelic, ainsi que du multi-instrumentiste Ross Christopher
Fairbairn. Voici une musique qui intègre les sonorités d’il y a
100 ans aux réalités d’aujourd’hui.
(octobre 2020) |
½
|
C’est en temps de pandémie que le trio classique
montréalais en profite pour revisiter l’une des plus grandes
pandémies de l’histoire de l’humanité, la peste. Chaque pièce
correspond à un épisode ou un aspect de cette pandémie du 17e
siècle, avec des œuvres de Schmelzer, Castello,
Fontana, Pandolfi, Farina, Salomone Rossi
et Michelangelo Rossi, tous des compositeurs et violonistes
affectés par la peste, fatale dans certains cas. Le trio composé de
la violoniste Marie Nadeau-Tremblay, de Ryan Gallagher
(viole de gambe et basse de violon) et de Nathan Mondry
(clavecin et orgue) propose neuf très belles sonates qui nous
replongent directement au 17e siècle.
(octobre 2020) |
ATMA Classique
½
|
Le trio traditionnel québécois propose son
quatrième album, Repères, sept mois après le mini-album
Repaires. Neuf pièces s’ajoutent ici aux quatre titres de
cet EP, explorant les repères identitaires, géographiques,
linguistiques et culturels. Du « Reel à Cofa » au « Reel du rêve »,
Repères présente des liens puissants avec les traditions
québécoises, incluant des collaborations judicieusement choisies
avec Joséphine Bacon (« Nutshimit »), Gaston Miron
(« Batèche »), Michel Faubert (« Suite Faubert »,
« Rince-bouche »), en plus du directeur artistique Edgar Bori
et du réalisateur / contrebassiste Cédric Dind-Lavoie. Le
résultat s’avère très agréable à écouter et vous reconnectera avec
vos origines québécoises tout en vous faisant assurément taper du
pied.
(octobre 2020) |
Productions de l'onde
½
|
Quatre ans après
This House Is Not For Sale, Bon Jovi revient avec son
deuxième album sans Richie Sambora à la guitare et son
quinzième en carrière. Si le précédent contenait ses premiers
moments intéressants en plus de 15 ans, ce n’est sûrement pas à
cause de l’absence de son guitariste. À moins que l’atmosphère ait
été simplement assainie à son départ. Sur Bon Jovi 2020, le
groupe propose quelques pièces énergiques en ouverture
(« Limitless », « Do What You Can »), mais ça se gâche assez
rapidement par la suite avec plusieurs chansons franchement
ennuyantes, comme « American Reckoning » qui ne semble jamais
prendre son envol malgré de bonnes intentions, et qui nous oblige à
passer à la suivante avant même l’arrivée de l’harmonica. On
retrouve aussi plusieurs pièces qui s’inspirent un peu trop de leurs
œuvres passées, mais avec beaucoup moins d’envergure. Il en résulte
donc un album très moyen, avec peut-être quelques points d’intérêt,
mais rien de bien excitant. Une version de luxe de l’album est aussi
disponible avec deux chansons en boni et une deuxième version de
« Do What You Can » en duo avec Jennifer Nettles.
(octobre 2020)
Vidéoclips :
« Limitless » -
« Do What You Can » |
Island
/
Universal
½
|
Deux ans après la parution du mini-album
Freewheelin’ Walking, acclamé de la critique, The Brooks
reviennent avec un nouvel album qui représente un virage important
pour le groupe. Maintenant reconnu à l’international, le collectif
montréalais aux musiciens virtuoses propose un album-concept qui
fusionne parfaitement funk, jazz, soul et musique orchestrale.
Any Day Now débute avec « Nebula/Intro » et est entrecoupé de
morceaux instrumentaux (« Moonbeam »,
« Headband »,
« Blue
Dream »).
Inspiré
par sa ville d'accueil,
Alan Prater
parle de son expérience à Montréal sur « Zender ».
Les thèmes de l’amour et de la séduction reviennent en différentes
occasions (« So Turned On », « Never Thought », « Gameplay »). Quant
à « The Crown », elle a été inspirée par l’incendie qui a ravagé la
cathédrale Notre-Dame-de-Paris, tandis que le premier extrait,
« Turn Up the Sound », invite simplement à fuir son quotidien, à
monter le volume et à se laisser aller. L’album se conclut de
magnifique façon avec une autre pièce instrumentale, « Étoile
polaire/Conclusion ». Voici un album exceptionnel auquel il faut
absolument porter attention!
(octobre 2020) |
|
Voici le premier album de Damoizeaux. Inspiré par
Django Reinhardt et le jazz manouche des années 1930, le
quintet québécois propose un mélange parfait de styles, incluant des
sonorités pop et jazz, ainsi que des images cinématographiques et
poétiques. Damoizeaux nous rappelle certainement Pink Martini
et les Puppini Sisters, avec des influences très
contemporaines qui s’ajoutent à leur nostalgie plus qu’évidente.
En plume s’avère être un album très agréable qui vous
transportera dans l’univers unique de Damoizeaux.
(octobre 2020) |
Rosemarie /
SIX
½
|
Les frères Jim Doxas (batterie) et Chet
Doxas (saxophone) présentent leur nouveau groupe, Doxas
Brothers, avec ce premier album enregistré en quatuor (avec Marc
Copland au piano et Adrian Vedady à la basse). Inspirés
par les grands du jazz qu’ils ont côtoyés (Oliver Jones,
Carla Bley, Steve Swallow, Dave Douglas, Joe
Lovano, John Abercrombie et Maria Schneider
notamment), ils proposent une musique jazz métissée, qui emprunte
parfois au free jazz et parfois aux standards. La présence
toujours importante du piano n’est pas sans nous rappeler Oliver
Jones. Les neuf pièces de The Circle totalisent plus de 60
minutes, ce qui vous en mettra plein les oreilles.
(octobre 2020) |
Justin Time /
SIX
½
|
Le chanteur et musicien traditionnel Simon
Beaudry (Le Vent du Nord) s’allie avec le virtuose
pianiste classique Philippe Prud’homme pour Chansons en
noires et blanches. Il en résulte un album piano-voix mixant
musique traditionnelle, poésie et musique classique. En plus des
chants folkloriques et morceaux instrumentaux (reel), on peut
découvrir des chansons méconnues d’auteurs comme Gilles Vigneault,
Léo Ferré, Jean-Claude Mirandette et Jean-Roger
Caussimon. Ce projet inédit au Québec propose un mélange plus
que réussi entre ces styles, sans en dénaturer l’un ou l’autre, tout
en mettant en évidence la beauté des textes.
(octobre 2020) |
La Compagnie du Nord
½
|
FouKi – Grignotines
Après avoir explosé au cours de la dernière
année, le rappeur québécois FouKi revient avec un nouveau mini-album
de quatre titres, Grignotines. Il y a déjà eu le premier
extrait, « Oui toi », et on peut entendre maintenant un nouvel
extrait, l’excellent « Bijou ». À la fin de la chanson-titre, on
peut entendre Louis-José Houde lors du dernier gala de
l’ADISQ qui réfère aux demandes de grignotines de FouKi dans sa loge
lors de ses spectacles. Ce sont quatre très bonnes pièces que nous
offre à nouveau le rappeur de l’heure au Québec.
(octobre 2020)
Vidéoclip :
« Bijou » |
7ième Ciel /
SIX
½
|
Jacques Hétu –
Musique pour vents
Pour souligner les 10 ans du décès de Jacques
Hétu, voici l’essentiel de ses œuvres pour instruments à vents,
interprétés par l’ensemble à vent Pentaèdre. Né en 1938, Hétu
demeure l’un des compositeurs canadiens les plus joués à travers le
monde, avec ses cinq symphonies, son opéra (Le Prix), de
nombreux concertos, ainsi que plusieurs œuvres de musique de
chambre. Pentaèdre inclut Ariane Brisson (flûte traversière),
Martin Carpentier (clarinette), Élise Poulin
(hautbois), Mathieu Lussier (basson) et Louis-Philippe
Marsolais (cor). Ils sont accompagnés par un invité très spécial
au piano, Philip Chiu, ce qui permet de présenter notamment
plusieurs pièces pour flûte et piano, ainsi que
« Prélude et danse pour piano, op. 24 ».
Vous découvrirez un univers musical expressif et moderne qui s’avère
tout à fait passionnant.
(octobre 2020) |
ATMA Classique
|
Yves Jarvis –
Sundry Rock Song Stock
L’auteur-compositeur montréalais présente son
troisième album avec Sundry Rock Song Stock. La réinvention
de Jean-Sébastien Audet (alias Un Blonde), renommé de
son deuxième prénom et du nom de sa mère, propose une musique
immensément personnelle. Les influences d’Yves Jarvis sont
passablement vastes, allant de Miles Davis, au compositeur
italien d’avant-garde Franco Battiato, en passant par le
groupe post-punk néerlandais The Ex. Cet ex-musicien ambulant
est retourné à la base pour l’enregistrement de ce nouveau disque,
se créant un studio de fortune à l’extérieur et utilisant des
instruments improvisés, notamment des mélodies jouées sur un verre à
vin afin d’imiter une flûte. Après le jaune de
Good Will Come To You et le bleu de
The Same But By Different Means, c’est le vert de la nature
qui est à l’honneur sur Sundry Rock Song Stock. Toujours
aussi expérimental et empreint de créativité, ce nouveau disque
empli de métaphores propose cette fois 10 titres plus conventionnels
(plutôt que les 22 du dernier album variant entre quelques secondes
et 8 minutes). Si vous aimez l’univers d’Yves Jarvis, vous ne serez
pas déçus. Si vous ne le connaissez pas encore, quelques écoutes
attentives devraient vous convaincre de la créativité et du talent
illimité de ce compositeur.
(octobre 2020) |
Flemish Eye /
SIX
½
|
Après quatre albums francophones, Sébastien
Lacombe présente son tout premier enregistrement en anglais avec
Fly. Grandement influencé par Leonard Cohen,
l’auteur-compositeur et interprète montréalais a toujours voulu
proposer un album folk dans la langue de Shakespeare. Lui qui est
depuis 2016 le chanteur principal du spectacle The Wall Live
Extravaganza en tournée au Canada et aux États-Unis, il a
finalement pu entrer en studio pour réaliser son rêve. Lacombe offre
une musique folk et rock avec des moments plus entraînants, comme le
nouvel extrait, « My Thousand Dollar Car ». Coréalisé avec Erik
West Millette (WestTrainz, Dr. John), l’album au
mélange introspectif et dynamique s’avère plutôt réussi et Lacombe
semble avoir profité d’une parfaite liberté de création dans une
période tumultueuse de sa vie sur le plan amoureux. Fly est
donc un très bel album, son plus intéressant à ce jour.
(octobre 2020)
Vidéoclips :
« Gold in Your Soul » -
« Rise » -
« My Thousand Dollar Car » |
B-12 / Labombe /
SIX
½
|
L’auteure-compositrice et interprète AMÉ
devient Amay Laoni pour son nouvel album, réalisé à nouveau par son
complice, Étienne Chagnon. On y retrouve son univers sonore
unique et ses idées imagées. Amay présente 12 chansons électro-pop
lumineuses, dynamiques et singulières. Pour l’écriture, elle a
collaboré avec Mike Clay (Clay and Friends) sur « À la
prochaine », Realmind (Loud, Eli Rose) sur
« Comme il faut qu’on se quitte », ainsi que Benny Adam (Zaho,
Yseult) sur « Ça va ». Avec ses mélodies inoubliables et ses
rythmes soutenus, Le tournant s’avère son projet le plus
accompli à ce jour.
(octobre 2020) |
Oblik /
SIX
½
|
Après près de 30 ans de carrière avec les
Respectables, Sébastien Plante présente enfin son premier album
solo, un projet qu’il chérissait depuis longtemps. Les chansons
qu’il offre sur The Lost Songbook ont été écrites à travers
les années, mises dans un tiroir, pour enfin être enregistrées et
mixées dans trois studios en plein confinement dû à la pandémie. Il
s’agit d’un album intimiste et authentique qui va du pop rock au
folk, avec quelques traces de blues comme il sait si bien le jouer
en spectacle. Ses influences du rock des années 1960 ne sont jamais
bien loin (Beatles, Rolling Stones), mais il propose
surtout de solides compositions aux mélodies inoubliables qui vous
feront taper du pied. Un très bon disque!
(octobre 2020)
Vidéoclip :
« I’m Still Dreaming » |
Vega
½
|
Après quatre albums et des spectacles à travers
le monde, le quatuor vocal présente son nouveau disque,
Rendez-vous. Il y fait un voyage dans le temps, traitant de
rencontres et de rapprochements, avec un mélange d’humour et de
sérieux. Quartom propose plusieurs classiques de maîtres comme
Handel, Schubert et Mendelssohn, en plus de six
titres de Mozart. L’album de 20 pièces se termine intensément
avec un pot-pourri d’extraits de l’opéra Carmina Burana de
Carl Orff. Les amateurs de chant classique a capella y
trouveront à nouveau leur compte, même si un violon occasionnel
pourrait être le bienvenue dans le cadre de pièces de cette
envergure.
(octobre 2020) |
PVB
|
TWRP –
Over the Top
TWRP est un groupe de Toronto formé en 2007 qui
propose une musique rock fortement influencée des années 1980,
principalement dans les synthétiseurs et les voix retravaillées
électroniquement. Le groupe a aussi un côté humoristique et
sarcastique qui ressort en certaines occasions, même si c’est un peu
moins évident sur Over the Top que par le passé. TWRP
s’entoure d’ailleurs d’artistes invités qui donnent majoritairement
dans la comédie : Planet Booty, Dan Avidan (Ninja
Sex Party), Andrew Huang et The Gambler. Voici
donc un album divertissant contenant plusieurs éléments
intéressants, mais rien pour passer à l’histoire malheureusement.
(octobre 2020) |
|
septembre :
|
Trois ans après
Witness qui n’avait impressionné personne, Katy Perry est de
retour avec le sourire sur ce court album de 12 titres totalisant 36
minutes. Elle semble en effet avoir un peu plus de plaisir sur des
pièces comme « Never Really Over », « Champagne Problems » et la
chanson-titre. Elle trempe dans la musique house avec « Teary
Eyes », puis dans le disco avec « Tucked ». Charlie Putt a
coécrit l’escapade R&B « Harleys in Hawaii », très agréable chanson
estivale. Elle enchaîne les chansons pop légères de trois minutes à
un rythme effréné, même si peu de titres ressortent du lot par leur
originalité. Voici donc un album agréable qui porte naturellement à
sourire… (chronique principale de septembre 2020)
Vidéoclips :
« Never Really Over » -
« Smile » -
« Cry About It Later » -
« Tucked » -
« Champagne Problems » |
Capitol
/
Universal
|
Pour son premier album, le duo canadien formé de
Cody Bowles (voix et batterie) et Kevin Comeau
(guitare et claviers) s’est rendu à Nashville pour travailler avec
Dave Cobb (Rival Sons, Chris Stapleton). Crown
Lands nous proposent un court album de sept titres au son rock
plutôt corrosif. Dès le départ, on peut entendre un rock garage qui
rappelle les Black Keys ou les White Stripes. Mais
leur rock agressif ressemble rapidement à Wolfmother avec des
influences plus qu’évidentes de Led Zeppelin. La voix de Cody
Bowles rappelle d’ailleurs celle de Robert Plant par sa
puissance. L’album éponyme présente de très bons moments et une
belle énergie. Il semble malheureusement incomplet.
(découverte du mois de septembre 2020)
Vidéoclip :
« Leadfoot » |
Universal
|
Comment Debord est un septuor montréalais qui
présente une musique au groove qui rappelle les années 1970. Ils ont
aussi une passion pour la langue québécoise qu’ils font sonner de
façon particulière. Les claviers, les guitares et la section
rythmique offrent une belle richesse musicale, même dans les
ballades plus intimistes. Rémi Gauvin signe les textes imagés
alors que tout le groupe participe à la musique. Les influences sont
assurément variées, mais on décèle certainement Harmonium et
autres artistes psychédéliques ou funks des années 1970. Réalisé par
Warren C. Spicer (Plants and Animals, Chocolat,
Ludovic Alarie), l’album éponyme a été enregistré
majoritairement sur ruban analogique, question de procurer ce
feeling d’il y a 45 ans. Voici donc un disque unique par un groupe
québécois probablement un peu nostalgique, tout en étant ancré dans
son époque.
(septembre 2020) |
Audiogram
½
|
La chanteuse, arrangeure et réalisatrice Sophie
Day présente aujourd’hui un vibrant hommage à Clémence DesRochers.
Elle y propose 10 chansons marquantes de la longue carrière de
l’humoriste et chanteuse, incluant « La vie d’factrie » (récemment
intronisée au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens), « On
a eu un bien bel été », « Deux vieilles » et « Je ferai un jardin ».
Sophie signe les arrangements pour orchestre de chambre contemporain
et jazz, ainsi que la coréalisation avec Jon Day et
Padraig Buttner-Schnirer (Elizabeth Shepherd). Elle
s’entoure de plusieurs interprètes de talent pour des duos :
Étienne Dupuis (« Ça sent l’printemps »), Catherine Major
(« Deux vieilles »), Ranee Lee (« On a eu un bien bel été »),
Bruno Pelletier (« La ville depuis ») et Kathleen Fortin
(« L’homme de ma vie »). L’album présente une belle uniformité et
une cohérence parfaite entre les chansons modernisées, pour une
ambiance jazz feutrée très agréable.
(septembre 2020) |
Jon Jon / Propagande /
SIX
½
|
Au cours des deux dernières années, le batteur
des Strumbellas, Jeremy Drury, a profité des quelques pauses
de tournée du groupe pour se payer des sessions en studio pour
enregistrer ses nouvelles compositions. Il en résulte cet album aux
ambiances variées de 10 pièces (dont deux versions de « Last
Breath »). Drury passe en effet d’un rock alternatif assez lourd au
folk rock, en explorant même le country (« Tadoussac », « A Hundred
Times », « Open Road »). L’ensemble demeure énergique et très
agréable jusqu’à la fin. On en aurait pris plus…
(septembre 2020) |
½
|
The Killers –
Imploding the Mirage
Le groupe de Las Vegas nous arrive avec un
sixième album, Imploding the Mirage, 16 ans après le
classique
Hot Fuss qui les a rendus célèbres. Après quelques passages
plus difficiles et des albums un peu trop sombres, les Killers font
un virage sur ce nouveau disque qui rappelle le côté rafraîchissant
de leurs débuts. Ils reviennent à des synthétiseurs qui rappellent
les années 1980 (« Running Towards a Place »), tout en solidifiant
la cohérence de l’ensemble qui s’écoute comme un tout très agréable
et sans grandes faiblesses. L’excellent succès « Caution » nous
permet d’entendre Lindsey Buckingham (Fleetwood Mac)
jouer un solo de guitare qui conclut la pièce, l’un des meilleurs
extraits du groupe depuis longtemps. On peut aussi entendre K.D.
Lang en duo avec Brandon Flowers dans « Lightning
Fields », ainsi que Weyes Blood dans « My God ». Natalie
Mering de Weyes Blood fait d’ailleurs des chœurs tout au long du
disque. Avec Imploding the Mirage, The Killers reprennent
confiance en leurs moyens et reviennent à l’avant-scène. Voici donc
certainement leur meilleur album depuis
Hot Fuss.
(septembre 2020)
Vidéoclips :
« Caution » -
« My Own Soul’s Warning » |
½
|
L’auteure-compositrice et interprète a d’abord
prêté sa plume à des succès comme « Pure Fire » de Polina Grace
et « There With You » de Margau, en plus d’écrire pour
Jérôme Couture (qui fait ici un duo avec elle sur
« Obsession »). Koraly présente maintenant son premier album, pour
lequel elle s’est entourée de nombreux collaborateurs de renom. Le
premier extrait paru il y a un an, « Aveugle », a été réalisé par
Realmind (Loud), alors que « Te revoir » avec Dan
D-Noy a atteint un vaste auditoire en 2020 en demeurant 27
semaines consécutives dans le Top 100 BDS. Elle a aussi travaillé
avec les réalisateurs Jay Lefebvre (Simple Plan,
Roch Voisine), Guy Tourville (France D’Amour) et
Lucas Liberatore. Koraly propose une musique pop dansante aux
arrangements modernes et aux mélodies inoubliables, une musique
parfaite pour les radios. En plus des 10 chansons majoritairement en
français, elle nous offre des versions anglaises de « Lost » et de
« Aussi haut, aussi loin » (qui devient « Just as Far, Just as
High »). Voici un album très efficace de pop québécoise aux allures
internationales.
(septembre 2020)
Vidéoclips :
« Aveugle » -
« Aussi haut, aussi loin » -
« Te revoir » |
Caméléon
½
|
Le groupe religieux de la Caroline du Sud prend
un virage sur Out of Body, s’éloignant de la musique pop que
l’on retrouvait sur
Hard Love il y a quatre ans. Needtobreathe reviennent plutôt
aux sources sur ce septième enregistrement avec un disque positif,
un baume pour l’âme. Musicalement, ils se situent quelque part entre
Mumford & Sons, Kings of Leon et The Revivalists.
Suite au départ du membre fondateur Bo Rinehart, le trio
restant a dû s’adapter pour produire un album de qualité à effectif
réduit. Le résultat s’avère plutôt réussi avec plusieurs hymnes à
entonner en chœur lors de leurs futurs concerts. Il s’agit en fait
de leur album le plus cohérent à ce jour avec 11 très bonnes
chansons qui s’enchaînent à merveille. En plus, le groupe n’abuse
pas de son étiquette chrétienne, même s’il conserve un certain
niveau de spiritualité. Voici donc une bien belle réussite pour
Needtobreathe, peut-être leur meilleur album à ce jour. Bravo!
(septembre 2020)
Vidéoclips :
« Hang On » -
« Who Am I » -
« Mercy’s Shore » |
½
|
Considéré comme l’une des plus grandes voix de sa
génération, Gregory Porter présente son sixième album avec All
Rise, trois ans après son hommage à Nat King Cole. Il
propose à nouveau son mélange unique de jazz, soul, R&B, blues,
gospel et pop avec plusieurs chansons incontournables qui ont le
potentiel de devenir des classiques dans plus d’un de ces styles. On
peut découvrir notamment la vivifiante « Revival », la chanson de
contestation « Mister Holland » et l’ode à l’aviation « Concorde ».
Ce sont 15 pièces qu’on peut entendre en tout, en plus d’une reprise
de « Revival ». Réalisé par Troy Miller (Calvin Harris,
Rag’n’Bone Man, Amy Winehouse), All Rise
réussit à transporter Porter à un autre niveau, entouré d’un chœur
de 10 voix et des cordes du London Symphony Orchestra. Il
peut à la fois présenter une facette émotive et intimiste tout en
demeurant universel et en regroupant tout le monde autour de son
œuvre, peu importe leurs goûts musicaux. Voici donc l’album d’un
artiste au sommet de son art…
(septembre 2020)
Vidéoclip :
« Revival » |
Blue Note /
Universal
|
Sur ce nouvel album, les influences multiples de
Shred Kelly explosent avec beaucoup de bonheur. D’abord il y a
Arcade Fire, mais on peut aussi entendre du folk rock et du rock
plus agressif à la Smashing Pumpkins. Réalisé par Nygel
Asselin et mixé par Ben Kaplan, Like a Rising Sun
présente un rythme plutôt rapide, tout en conservant une bonne dose
d’émotion. Le groupe canadien semble avoir atteint un bel équilibre
dans sa carrière avec ce nouvel enregistrement plus qu’intéressant.
(septembre 2020) |
DevilDuck
|
août :
|
Moins d’un an après
Lover, Taylor Swift revient avec un album audacieux qui la
fait sortir de sa zone de confort. L’album-surprise a été
entièrement conçu pendant le confinement dû à la pandémie mondiale.
Folklore contient une musique folk pop particulièrement
inventive, 16 très belles histoires qui s’enchaînent à merveille
pendant plus d’une heure. Taylor se réinvente encore une fois et
nous montre un nouveau côté de sa personnalité qu’on ne connaissait
pas, un côté plus sombre. Cette facette plus introspective nous
donne du même coup le goût d’en découvrir plus. Elle a bien
évidemment demandé conseil à son fidèle collaborateur Jack
Antonoff, mais elle s’est surtout tournée vers un nouveau
collègue, Aaron Dessner (The National), qui a su
donner une orientation différente à son écriture. Les mélodies
demeurent au centre de sa musique et chaque chanson s’écoute avec
beaucoup de plaisir. Même à 63 minutes, l’album ne contient aucune
longueur et se déguste du début à la fin. Voici certainement l’un
des meilleurs disques de l’année, une très belle surprise de la part
d’une artiste qui peut nous envoyer d’autres surprises du genre
aussi souvent qu’elle le désire… (chronique principale d'août 2020)
Vidéoclip :
« Cardigan » |
|
Figueroa –
The World as We Know It
Amon Tobin nous
présente son tout nouveau projet, Figueroa. Ce premier album,
coréalisé avec la légendaire Sylvia Massy (Tool,
Prince, Johnny Cash, Red Hot Chili Peppers),
propose un mélange tout à fait original de folk alternatif et de
musique électronique. Il s’agit essentiellement d’un album
guitare-voix, mais nouveau genre. L’enregistrement de The World
as We Know It s’est étendu sur plusieurs années, le tout ayant
débuté il y a presque une décennie dans une forêt isolée du nord de
la Californie, dans un contexte purement exploratoire. Le tout a
plus tard été retravaillé dans les studios de Capitol Records à
Hollywood pour en arriver à ce disque de huit chansons hors du
commun. Avec à peine plus de 30 minutes, l’album s’avère plutôt
court, mais il réussit tout de même à nous charmer dès l’ouverture
avec « Weather Girl ». Pour ceux qui cherchent un son nouveau à se
mettre sous la dent, plus besoin de chercher…
(découverte du mois d'août 2020) |
½
|
Pour son quatrième album, la chanteuse anglaise
propose un album en deux parties. D’abord il y a Brightest Blue
qui contient 13 titres d’une musique pop plus introspective avec des
éléments de R&B. Ensuite, on peut découvrir EG.0 avec cinq
titres pop grandement énergiques en compagnie de collaborateurs
comme Blackbear, Diplo, Lauv, Swae Lee
et le regretté Juice Wrld. Si la partie principale contient
un peu plus de substance, les dernières pièces créeront plutôt
l’atmosphère pop dansante qui l’a rendue populaire au cours des
dernières années, des pièces sur mesure pour les radios. Pour créer
ce produit fini, Ellie s’est entourée d’auteurs-compositeurs et
réalisateurs de renom, notamment Tobias Jesso Jr.,
Starsmith, Ilya, Serpentwithfeet, Patrick
Wimberly (de Chairlift) et Jim Eliot. L’ensemble
s’avère solide malgré ses deux facettes diamétralement opposées.
(août 2020)
Vidéoclips :
« Close To Me » -
« Worry About Me » -
« Power » -
« Slow Grenade » |
Interscope
/
Universal
½
|
James Bay est en
fait une réédition du premier album éponyme de Midnight Shine paru
en 2013, une version repiquée numériquement qui inclut deux titres
en boni : une nouvelle version radio de leur premier succès, « Since
You Been Gone », et « Misguided Woman ». Jamais parue auparavant,
« Misguided Woman » est l’une des premières chansons écrites par le
chanteur et guitariste Adrian Sutherland. Originaire du nord
de l’Ontario dans la Baie-James, Adrian Sutherland & Midnight Shine
proposent un mélange de rock classique et contemporain avec des
traces de folk et des influences Cries. James Bay est un
excellent disque à redécouvrir.
(août 2020) |
½
|
Matt Weidinger impressionne malgré son jeune âge
grâce à une voix puissante et une grande maturité musicale. Sur son
plus récent album, il nous présente à nouveau un très beau mélange
de rock, de soul et de blues, rendant hommage au passé tout en étant
fier de son époque. Breakage a été enregistré en seulement
trois jours au studio Union Sound de Toronto. En plus de huit
chansons originales, Weidinger nous offre une version plutôt
inventive du classique de Led Zeppelin « Going to
California ». Bien installé à l’orgue Hammond sur plusieurs pièces,
Weidinger joue aussi du piano électrique et de la guitare,
accompagné par sa fidèle section rythmique composée de Mark
McIntyre (basse) et Ben Rollo (batterie). C’est un disque
énergique et grandement agréable qui nous est présenté ici, un
disque qui met parfaitement en valeur l’immense talent de Matt
Weidinger.
(août 2020)
Vidéoclip :
« Breakage » |
½
|
JUILLET :
|
Après avoir dominé la scène pop au cours des
années 2000, les Black Eyed Peas se sont fait plus discrets dans les
derniers 10 ans. Avec Translation, ils semblent prêts à
revenir en force avec déjà deux succès incontournables de l’année,
« Ritmo (Bad Boys For Life) » (avec un échantillonnage de « Rhythm
of the Night » et la présence de J Balvin) et « Mamacita »
(peut-être le succès de l’été 2020 avec Ozuna). Les artistes
invités sont nombreux, à commencer par Shakira, Nicky Jam,
Tyga, Becky G et French Montana. Mais c’est
surtout l’acquisition de J. Rey Soul qui retient l’attention,
avec une voix particulièrement comparable à celle de Fergie
qui a quitté le groupe depuis ses plus grands succès. Est-ce un
hasard? Probablement pas puisque le trio n’avait impressionné
personne sur
Masters of the Sun il y a deux ans. Grâce à J. Rey Soul et
les autres invités, les Black Eyed Peas reviennent aux hymnes
dansants qui sont devenus auparavant indissociables de la culture
pop américaine. Le hip hop et les rythmes latins s’y fusionnent à la
perfection pour mettre le feu sur le plancher de danse. Le groupe
lance des clins d’œil à Madonna, Lisa Lisa and Cult Jam,
Miami Sound Machine, La Bouche et MC Hammer. Et
même si c’est parfois sans grande subtilité, il faut avouer que ça
fonctionne pour conserver l’ambiance de fête tout au long de
l’album. Dans un seul moment de lucidité, les Black Eyed Peas nous
livrent « News Today » en conclusion, conséquence de la pandémie
actuelle, du racisme systémique et de la brutalité policière. Pour
les 14 autres titres, il s’agit plutôt d’un party incessant et
divertissant, même si l’originalité n’est pas toujours au
rendez-vous.
(chronique principale de juillet 2020)
Vidéoclips :
« Ritmo (Bad Boys For Life) » -
« Mamacita » -
« Feel the Beat » |
|
Jesse Maxwell est un artiste de Toronto aux
talents multiples qui nous arrive avec son tout premier album.
Radio Silence regroupe neuf pièces originales composées à
diverses époques de sa vie, ce qui résulte en quelque sorte en une
compilation de ses premières œuvres. On y trouve un habile mélange
de pop, de R&B et de néo-soul, avec même des influences de jazz et
de blues. Parmi les moments sombres de l’album, notons « Room in
Hell » qui relate son passage en désintoxication. Cependant,
l’ensemble du disque demeure assez doux et crée même une ambiance
feutrée très agréable. Radio Silence peut s’avérer quelque
peu inégal et certainement trop court (32 minutes), mais il laisse
présager un avenir prometteur pour Jesse Maxwell.
(découverte du mois de juillet 2020) |
Trans Phatt
|
Après l’excellent
Palermo Hollywood en 2016, couronné d’une Victoire de la
musique, et
Volver en 2017, le neuvième album de Benjamin Biolay était
grandement attendu. Et Biolay ne déçoit pas avec Grand Prix,
un disque qui peut même faire écho à son homonyme par Teenage
Fanclub, un des meilleurs albums du groupe écossais lancé en
1995. Il s’agit pour lui d’un virage naturel alors qu’il revient à
sa mélomanie en prolongeant la métaphore automobile tout au long des
13 pièces. Les mélodies pop inoubliables sont sur mesure pour les
radios, tout en bénéficiant d’une musique recherchée et
d’arrangements audacieux. New Order et The Smiths
peuvent nous venir en tête en plusieurs occasions, sans oublier
The Strokes. Avec Grand Prix, Benjamin Biolay s’élève
encore un peu plus au firmament des artistes pop français. Voici
donc possiblement son album le plus accompli à ce jour, l’un des
meilleurs disques français depuis longtemps…
(juillet 2020) |
|
Bob Dylan –
Rough and Rowdy Ways
Avec Rough and Rowdy Ways, le légendaire
Bob Dylan présente peut-être son meilleur album depuis le sombre
Time Out of Mind en 1997. Il s’agit de son premier disque de
chansons originales depuis
Tempest en 2012 et il explore sur cet album double les
différents styles musicaux qui le caractérisent depuis les années
1960 : blues, country, folk, rockabilly, gospel, etc. La sortie de
l’album a été devancée par trois extraits pour bien mettre la
table : la méditative « I Contain Multitudes », la bluesy « False
Prophet » et le titre touffu de près de 17 minutes « Murder Most
Foul », la 10e et unique pièce sur le deuxième disque. Dylan propose
plusieurs longues pièces de six, sept ou même neuf minutes pour
l’excellente « Key West (Philosopher Pirate) », mais il réussit à
nous captiver par ses textes et sa musique ce qui rend toujours
l’écoute agréable. L’ensemble de 70 minutes s’écoule donc plus
rapidement qu’on l’aurait imaginé. Sur Rough and Rowdy Ways,
Bob Dylan prouve qu’à la veille de ses 80 ans il peut encore avoir
des éclairs de génie créatif, avec un album de très grande qualité
qui occupera une place importante dans sa discographie des 40
dernières années.
(juillet 2020) |
½
|
HAIM –
Women in Music Pt. III
Pour leur troisième album, les sœurs de San
Francisco proposent une musique un peu plus profonde, malgré
l’apparence légère et ensoleillée de leur musique pop. C’est que
plusieurs épreuves récentes dans leurs vies les ont inspirées pour
Women in Music Pt. III. Musicalement, le trio présente à
nouveau une musique pop aux influences des années 1970 et 1980, avec
aussi un parallèle à faire avec Roxette et les années 1990
sur « Another Try ». L’album de 51 minutes contient 13 pièces et
trois en boni. Bizarrement, c’est l’un de ces titres en boni, « Now
I’m In It », qui est l’un des plus lumineux et intéressants du
disque, sans oublier la légèreté de la conclusion avec « Summer
Girl ». L’ensemble de Women in Music Pt. III a tout pour
plaire aux fans du trio.
(juillet 2020)
Vidéoclips :
« Summer Girl » -
« The Steps » -
« I Know Alone » -
« Don’t Wanna » |
½
|
Klô Pelgag –
Notre-Dame-des-Sept-Douleurs
Inspirée par le village sur l’île Verte où elle
est souvent passée, Klô Pelgag nous présente
Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, un nouvel album de 12 pièces.
Encore une fois, le disque à l’imaginaire déjanté et angoissé est
riche en créativité et en sonorités diverses. Klô nous propose une
pop baroque pas nécessairement facile d’accès, mais qui nous habite
après quelques écoutes attentives. Pour la première fois, l’artiste
signe les arrangements de plusieurs chansons (« Rémora », « La
maison jaune », « Où vas-tu quand tu dors »). Owen Pallett
vient aussi prendre en charge les arrangements de trois pièces : « À
l’ombre des cyprès », « J’aurai les cheveux longs » et « Soleil ».
Le disque gagne en énergie dans la deuxième moitié avec les
excellentes « Mélamine » et « Où vas-tu quand tu dors? ». Voici donc
un autre album très complet et sans faiblesses de la part de cette
talentueuse artiste.
(juillet 2020)
Vidéoclips :
« Rémora » -
« La maison jaune » |
Les Faux-Monnayeurs /
Secret City
|
Rufus Wainwright présente son neuvième album en
carrière avec Unfollow the Rules, son premier disque pop
depuis 2012. Il s’agit en quelque sorte de la conclusion de son
album éponyme paru en 1998, le premier qu’il a produit à Los
Angeles. Celui qui est passé maître dans la musique pop de chambre
semble cependant se perdre quelque peu sur ce nouvel enregistrement.
Les références au passé sont nombreuses, à tel point qu’on a une
impression de réchauffé en certaines occasions. Sa musique demeure
majestueuse et sa voix, enivrante, mais on sent une perte de
créativité qui peut s’avérer parfois agaçante. L’album est construit
en trois actes de quatre chansons. Il comporte plusieurs points
d’intérêt et plaira à de nombreux fans de Wainwright, mais il reste
qu’il répond difficilement aux attentes plutôt élevées.
(juillet 2020) |
BMG /
SIX
|
Jessie Ware –
What’s Your Pleasure?
La chanteuse anglaise Jessie Ware nous arrive
avec son quatrième album en carrière, What’s Your Pleasure.
Elle se spécialise désormais dans une musique à la fois dansante et
intimiste, avec des influences disco évidentes (« Mirage (Don’t
Stop) », « Save a Kiss », la chanson-titre). Toutefois, c’est « Safe
From Harm » de Massive Attack qui nous vient en tête pendant
« In Your Eyes ». Sur ce nouveau disque, Jessie se situe quelque
part entre la nostalgie de Bananarama et la modernité de
Goldfrapp, avec des arrangements d’une grande richesse. Avec
What’s Your Pleasure, elle semble avoir enfin réussi à assembler
toutes ses forces en 12 morceaux cohérents d’un tout totalisant 53
minutes. Voici donc un excellent enregistrement contenant une
musique pop de très grande qualité.
(juillet 2020)
Vidéoclips :
« Spotlight » -
« Save a Kiss » -
« Soul Control » -
« Step Into My Life » |
|
Ken Yates est un auteur-compositeur et interprète
de London en Ontario. Il nous offre son troisième album avec
Quiet Talkers. Réalisé par Jim Bryson, le disque propose
un son folk rock avec des influences de country. C’est un album
plutôt sombre et introspectif, avec tout de même quelques moments un
peu plus lumineux (« Two Wrongs », « Evangeline »). Yates affirme
qu’il s’agit de son enregistrement le plus personnel à ce jour alors
qu’il ose parler de lui-même pour la première fois. Quiet Talkers
est un disque agréable qu’apprécieront les amateurs de musique folk.
(juillet 2020) |
|
Le légendaire folk rockeur canadien ne ralentit
pas le rythme à la veille de ses 75 ans et nous revient encore avec
une nouvelle parution. Il faut cependant mentionner que Homegrown
a été enregistré en 1975 et aurait pu paraître à la place de
l’excellent
Tonight’s the Night. Après avoir fait écouter les deux
enregistrements à un cercle fermé d’amis, Neil Young avait décidé de
lancer le deuxième qu’il considérait plus abouti. Homegrown
pendant ce temps allait être tabletté pendant plus de 45 ans.
Quelques pièces sont parues à gauche et à droite, dont une version
plus brute de « White Line » par Crazy Horse sur
Ragged Glory. Mais l’ensemble est demeuré hors-circuit, même
pour les fans les plus extrêmes, et il voit enfin le jour. En
écoutant attentivement le disque, on réalise pourquoi Young a
préféré le rejeter. C’est qu’il aborde d’un peu trop près des sujets
sensibles à l’époque, dont la fin de sa romance avec Carrie
Snodgress. Le temps ayant fait son œuvre, Young a redécouvert
récemment les qualités de cet album sans fioritures qui contient une
certaine légèreté qu’on ne lui connaissait pas à ce moment-là.
L’album prend doublement son sens lorsqu’on l’oppose au plus cohésif
Tonight’s the Night. Homegrown n’est peut-être pas
essentiel dans la vaste discographie de Neil Young, mais il a tout
de même son importance pour aider à positionner le personnage du
milieu des années 1970. Un très bon disque sans faiblesses
apparentes! (juillet 2020) |
½
|
juin :
|
Voici le très attendu nouvel album de Lady Gaga,
Chromatica. Avec le premier extrait, « Stupid Love », ainsi
que les énergiques « Alice » et « Rain On Me » (en duo avec
Ariana Grande), on a l’impression que l’artiste revient au son
pop dansant qui nous l’a fait connaître il y a 12 ans. Pourtant,
Lady Gaga réussit encore une fois à nous surprendre avec son album
le plus personnel à ce jour. Joanne se confesse en effet plus
que jamais à travers ses textes. En plus, l’intégration d’intermèdes
orchestraux (« Chromatica I, II & III ») est très intéressante et
ajoute une belle richesse à l’album, qui demeure avant tout un album
pop aux influences des années 1990. D’ailleurs, les comparaisons
avec Madonna peuvent s’avérer souvent faciles,
particulièrement dans « Babylon » qui rappelle un peu trop
« Vogue ». Mis à part ces comparaisons avec la madone, Lady Gaga
nous offre un album pop d’une grande efficacité avec plusieurs
succès incontournables.
(chronique principale de juin 2020)
Vidéoclips :
« Stupid Love » -
« Rain On Me » |
½
|
Originaire d’Edmonton, Mallory Chipman s’est fait
un nom en solo sur la scène jazz avec deux albums mettant en vedette
sa voix dynamique. En 2018, elle s’est entourée de cinq musiciens
pour former The Mystics dans le but d’explorer plus en profondeur
ses racines rock. Elle propose donc sur Aquarian un rock
expérimental énergique, avec bien sûr quelques influences jazz à
différents moments du disque. Elle explore ses influences de
Frank Zappa, Joni Mitchell et Esperanza Spalding
avec huit pièces hors du commun, dont une pièce parlée et un
instrumental improvisé utilisant un synthétiseur modulaire et des
effets électroniques. L’essentiel de l’album a été composé par
Mallory, seule dans un studio d’une ville isolée au nord d’Edmonton.
Si Mallory Chipman nous montre une nouvelle facette de sa
personnalité créative sur Aquarian, il faut avouer que le
résultat s’avère particulièrement réussi. On aimerait seulement en
entendre plus. À suivre!
(découverte du mois de juin 2020) |
½
|
Norah Jones –
Pick Me Up Off the Floor
Pour l’album
Begin Again en 2019, Norah Jones avait cumulé des pièces
sorties tout au long de 2018 qu’elle a assemblées pour le disque.
Cependant, un certain nombre de chansons ont été laissées de côté.
Après les avoir réécoutées, Norah se disait qu’elles feraient un bon
album en soi. Voici donc Pick Me Up Off the Floor, un album
solide qui vient prouver que son instinct était bon. En fait, on
découvre une plus grande uniformité et une meilleure ligne
directrice sur ce nouvel enregistrement que sur
Begin Again. On y retrouve un hybride jazz/folk/pop parfait
pour une fin de soirée relaxante. C’est un album chaud qui vous
réconfortera assurément et vous redonnera le désir d’en écouter plus
de la part de Norah Jones. Un disque surprenant et combien efficace!
(juin 2020) |
Blue Note /
Universal
½
|
Le duo de Vancouver formé de Logan Thackray
et Nathan Turner présente son deuxième album avec The
Happening. Ils proposent une musique folk alternative dans une
ambiance ensoleillée et très décontractée. Des rythmes soul viennent
joliment s’ajouter à l’ensemble qui s’avèrera parfait pour
accompagner votre été tout en douceur. Les textes traitent tout de
même de sujets sérieux comme l’apathie politique, la société de
consommation, l’urgence climatique, le colonialisme, les droits des
premières nations, etc. On peut d’ailleurs entendre Rex Smallboy,
de la nation crie Neyaskweyahk (Ermineskin), qui vient rapper sur la
pièce « Where Do We Go », qu’il a aussi co-écrite. C’est un album
très agréable que nous propose le duo Logan and Nathan.
(juin 2020) |
Fallen Tree
|
Sur son nouvel album, le Canadien Joe Nolan
propose un folk rock essentiellement acoustique. Ce sont ses
influences folks des années 1970 qui l’ont poussé à produire cet
album extrêmement dépouillé et il faut dire que le résultat est
impressionnant. On a carrément l’impression qu’il chante et joue à
nos côtés. Le guitariste Kevin Breit (Norah Jones)
ajoute aussi une touche unique au disque. Si vous appréciez la
musique guitare-voix, voici un très bel album qui s’écoute à
merveille dans une ambiance intimiste.
(juin 2020) |
Fallen Tree
½
|
Le Canadien Owen Pallett nous arrive avec un
nouvel album très attendu, six ans s’étant écoulés depuis
l’excellent
In Conflict, l’un des meilleurs disques de 2014. Island
est entièrement acoustique et majoritairement orchestral, alors
que Pallett se retrouve accompagné pour l’occasion par l’Orchestre
contemporain de Londres. L’auteur-compositeur et interprète
possède une formation classique et pour la première fois, il ne
s’est pas préoccupé de la façon de jouer sur scène ces chansons
souvent complexes. C’est un album introspectif tout en douceur qui
réfléchit sur la vie tout en nous donnant suffisamment d’espace pour
bien respirer. Voici donc un très bel enregistrement d’une durée
d’une heure par Owen Pallett. Très agréable jusqu’à la fin!
(juin 2020)
Vidéoclip :
« A Bloody Morning » |
Secret City
½
|
Sur ce mini-album de six titres, la Torontoise
Vivienne Wilder propose un son rock énergique aux inspirations de
Siouxsie and the Banshees, Bloc Party et The Cure.
À travers les textes, Vivienne fait la guerre au cynisme ambiant,
avec une énergie punk extrêmement forte. Du moins, c’est le cas dès
l’ouverture avec « Jimmy » et « Never Lovers », alors qu’elle
s’adoucit ensuite avec la ballade « Gem ». La pièce-titre résume
bien le propos de l’ensemble, avant de continuer en force à nouveau
avec « Ricky » et de terminer en douceur avec « Forever for
Tonight ». Avec moins de 22 minutes, l’enregistrement vous semblera
assurément trop court. Vivienne Wilder réussit à nous offrir un
disque solide qui nous rendra tous impatients d’entendre la suite.
(juin 2020) |
Fallen Tree
½
|
mai :
|
Dua Lipa –
Future Nostalgia
La chanteuse pop anglaise présente un deuxième
album, après son disque éponyme de 2017 qui avait su attirer
l’attention. Dua Lipa nous arrive aujourd’hui avec un enregistrement
qui démontre une plus grande expérience et qui contient de très
solides compositions pop, à commencer par le premier extrait,
« Don’t Start Now », ainsi que l’excellente pièce pop rock
« Physical » et le plus récent extrait, « Break My Heart ». Elle
intègre des influences disco, de la pop dansante des années 1980 et
de la musique de club des années 1990 et 2000, tout en conservant un
niveau élevé de créativité. Le résultat : il n’y a aucun temps mort
tout au long des 11 pièces, toutes agréables à écouter. Dua Lipa
nous rappelle Madonna et Lady Gaga en diverses
occasions, mais elle réussit de belle façon à imposer sa propre
personnalité. C’est donc un album surprenant par sa solidité qu’elle
nous propose avec Future Nostalgia, certainement l’un des
meilleurs albums pop de l’année jusqu’à maintenant. (chronique
principale de mai 2020)
Vidéoclips :
« Don’t Start Now » -
« Physical » -
« Break My Heart » |
|
Jessie Reyez –
Before Love Came to Kill Us
La Torontoise d’origine colombienne présente
enfin son très attendu premier album, Before Love Came to Kill Us,
après deux mini-albums. Il faut dire que son premier extrait,
« Figures », remonte à 2016 et a été certifié platine. Jessie Reyez
propose une musique R&B d’une grande créativité et interprétée de
façon unique, avec une voix parfois douce, parfois puissante et même
un peu rauque à l’occasion. Les textes demeurent toujours bien en
évidence, très directs, même si les arrangements musicaux
bénéficient d’une grande richesse. L’auteure-compositrice et
interprète semble vouloir passer ses messages à tout prix, avec
souvent une certaine rage. Mais musicalement, elle réussit à se
différencier de la masse et à conserver notre intérêt d’une chanson
à l’autre. On y trouve deux collaborations notables : Eminem
dans « Coffin » et 6Lack dans « Imported ». Sinon, elle
assume seule tout ce qu’elle nous offre ici. Les 14 pièces de
l’album ne présentent que bien peu de faiblesses et si vous
appréciez, la version de luxe vous donnera trois titres
additionnels. Voici un premier album à la fois inspiré et inspirant
pour Jessie Reyez.
(découverte du mois de mai 2020)
Vidéoclips :
« Figures » -
« Imported » -
« Love in the Dark » -
« I Do » -
« Coffin » -
« Same Side » |
FMLY /
Island
/
Universal
½
|
Le groupe alternatif montréalais nous revient
avec un nouvel album, son huitième en carrière. Dix-sept ans après
No Cities Left qui les a propulsés, Murray Lightburn,
Natalia Yanchak et compagnie semblent vouloir boucler la
boucle. Il faut dire qu’à l’époque l’album était né des cendres du
11 septembre 2001 et que celui-ci nous arrive à l’aube d’une autre
période de grande incertitude et de questionnements. C’est ce climat
qui teinte de très belle façon l’ensemble des 10 pièces de
Dangers Rock. Encore une fois, The Dears réussissent à créer une
musique superbe à partir d’émotions particulièrement sombres. Sans
pouvoir le comparer aux plus grands albums du groupe, voici à
nouveau un disque de musique indie de premier plan.
(mai 2020) |
Dangerbird /
SIX
½
|
Dirty Cheetah est un quatuor québécois qui nous
présente son tout premier album. Ils proposent un punk rock brut
inspiré des Ramones, avec des traces parfois plus hardcore et
parfois plus pop. Les textes souvent politisés s’inscrivent
parfaitement dans les principes de base du genre. C’est à un rythme
effréné que Dirty Cheetah passe à travers 10 chansons coup de poing
pour un total de 28 minutes seulement. Mais il est grandement
rafraîchissant d’entendre un vrai groupe punk sans fioritures, et
qui vient du Québec en plus. Très plaisant à écouter!
(mai 2020)
Vidéoclip :
« Addicted » |
½
|
Harrow Fair est un duo country rock canadien
formé de la chanteuse/multi-instrumentiste Miranda Mulholland
et du chanteur/multi-instrumentiste Andrew Penner. Sins We
Made est leur deuxième album et présente un mélange de country
traditionnel avec des pièces à tendance rock ou pop. Ils proposent
tant des pièces entraînantes comme « Rules of Engagement » que des
titres plus introspectifs comme « Seat at the Table » ou « Loved You
Enough ». La richesse musicale est toujours de mise, ce qui est
notable pour un duo. Voici donc un album très intéressant dans le
genre.
(mai 2020) |
Roaring Girl /
Fontana North
|
Après une carrière de 15 ans, Lynn Jackson nous
revient avec son 11e album de folk rock. L’artiste ontarienne prend
ici le contrôle de la production pour offrir un album qui lui
ressemble un peu plus. Elle ajoute aussi de la richesse aux
arrangements avec des cordes, des cuivres et des choristes. Lynn n’a
pas peur de plonger plus en détails dans le rock avec des titres
comme « Running It Down » et « Sometimes It’s Ok ». Elle explore
aussi le blues sur « Outcast ». Parmi les 14 chansons, elle présente
plusieurs pièces au-delà des cinq minutes, pour un total de plus
d'une heure de musique.
(mai 2020) |
Busted Flat
|
Voici un album-surprise de la part du tandem
formé du vétéran rappeur Koriass et de la nouvelle sensation du rap
québécois FouKi. Il faut dire que les deux avaient collaboré en
plusieurs occasions au cours des dernières années et que leur chimie
s’est toujours avérée évidente. Ils s’allient aujourd’hui à l’équipe
de génies du son de Ruffsound, QuietMike et leurs
invités pour ce nouveau projet de 14 titres. Un des premiers albums
à avoir été produit pendant la crise sanitaire de la Covid-19, il en
est question notamment dans la chanson-titre, « Génies en herbe ».
Mais bien d’autres sujets y sont abordés comme les médias sociaux,
la société de consommation, etc. Le duo nous propose un très bel
album de 48 minutes qui se défile à la vitesse de l’éclair.
(mai 2020) |
7ième Ciel /
SIX
½
|
Voici déjà le 12e album pour l’auteur-compositeur
et interprète de Fredericton au Nouveau-Brunswick. Reconnu pour son
habileté à fusionner les genres, David Myles propose cette fois un
assemblage de 10 chansons d’amour dans un enrobage de pop légère et
acoustique qui flirte avec le jazz. Les harmonies vocales demeurent
de première qualité et bénéficient d’arrangements léchés. La
réalisation de James Bunton amène une certaine classe autour
d’une musique empreinte de douceur. Leave Tonight est
probablement l’album le plus personnel de Myles à ce jour, un album
qui en plus s’avère très agréable à l’oreille.
(mai 2020) |
Little Tiny /
SIX
|
Perfume Genius –
Set My Heart on Fire, Immediately
Perfume Genius est le projet musical de
l’Américain Mike Hadreas. Il propose un habile mélange de
musique indie pop et de ballades au piano avec des influences de
David Bowie. Set My Heart on Fire, Immediately est son
cinquième album et probablement son plus accompli à ce jour. Un peu
moins personnel que les précédents, ce nouveau disque explore le
corps humain, influencé par l’art de la danse contemporaine. Il
s’agit d’une œuvre grandiose et théâtrale, même dans ses moments
plus intimistes. Ce touche-à-tout réussit véritablement à en offrir
pour tous les goûts sur cet album. Même si l’ensemble demeure
alternatif, des mélodies plus accrocheuses pourront séduire un plus
vaste auditoire, et les changements de rythmes sont nombreux. Voici
un album surprenant qui présente des moments de grâce.
(mai 2020) |
½
|
L’artiste néo-soul californien avait impressionné
en 2017 avec
Aromanticism, son tout premier album. Moses Sumney revient à
la charge aujourd’hui avec un album double de 20 titres (pour un
total de 65 minutes). Il repousse à nouveau les frontières avec une
musique pop soul indescriptible, comprenant des moments d'une
intensité presque rock et des envolées orchestrales très
cinématographiques. Sumney ne nous laisse aucun moment de répit,
nous tenant en haleine tout au long des 20 pièces. C’est un album
intense certes, mais aussi tellement enrichissant par la liberté
créative qu’on y retrouve et qui nous nourrit. Grae n’est
assurément pas un album facilement accessible, mais l’effort sera
grandement récompensé. Voici certainement l’un des disques les plus
originaux de l’année.
(mai 2020) |
½
|
En ce printemps mouvementé, Mara Tremblay nous
apporte un vent de fraîcheur avec son huitième album solo. Elle
propose 10 chansons douces et réconfortantes grâce à sa voix
aérienne et des sonorités planantes. Dans la bouleversante
« Paris », elle raconte un amour impossible, alors que « On verra
demain » est une valse poignante créée à Nashville qui traite du
lâcher-prise. Nashville a aussi inspiré « Je reste ici » et « Si
belle » (pour son aîné, Victor). Quant à « Comme un cadeau », elle
est plutôt dédiée à son benjamin, Édouard. Finalement, la
chanson-titre a été développée dans le cadre d’une classe de maître
animée par les monuments Gilles Vigneault et Mouffe à
Saint-Placide. Pour la première fois, Mara enregistre les chansons
de quelqu’un d’autre (à part certaines reprises) alors que « Le jour
va où tu le mènes » et la ballade « Il me faut l’amour » ont été
écrites par Stéphane Lafleur (Avec pas d’casque). Pour
la réalisation du disque, elle renoue avec un complice de longue
date, Olivier Langevin, qui joue en plus les guitares, la
basse, des synthétiseurs et du piano. « Dessiner ton visage » et
« Le plus beau des désastres » sont le fruit d’une première
collaboration entre les deux amis. Les atmosphères que l’on retrouve
tout au long d’Uniquement pour toi vous feront assurément
voyager dans un univers parallèle. Voici donc une autre grande
réussite pour cette artiste immensément talentueuse.
(mai 2020) |
Audiogram
½
|
avril :
|
Propulsé par les premiers extraits « Heartless »
et « Blinding Lights », After Hours battait déjà des records
de précommandes en ligne avant sa sortie. Abel Tesfaye (alias
The Weeknd) en avait donc lourd sur les épaules en présentant ce
nouvel album. Le Torontois d’origine éthiopienne atteint de nouveaux
sommets avec ce nouvel enregistrement grâce à une musique recherchée
et extrêmement créative. Son mélange pop et R&B avec une bonne dose
d’électro est plus réussi que jamais. The Weeknd semble avoir
consolidé son propre style, évitant ainsi toute comparaison. Il
reprend bien quelques éléments électro-pop d’une autre époque,
notamment dans « Blinding Lights » (euro-pop), « Hardest to Love »
(drum ‘n’ bass) et « Too Late » (dubstep), mais l’ensemble demeure
moderne et utilise toutes les nouvelles technologies. Avec la
chanson d’amour « Scared to Live », il nous replonge dans la musique
pop des années 1980, mais il réussit encore une fois à la
moderniser. Il installe une atmosphère unique et bien à lui dès la
pièce d’ouverture, « Alone Again », et on comprend rapidement que
c’est un album de rupture qui nous attend. Mais rien de larmoyant
ici! Il s’agit plutôt d’un très bel album à l’atmosphère captivante
où s’insèrent très bien les quelques succès incontournables.
(chronique principale d'avril 2020)
Vidéoclips :
« Heartless » -
« Blinding Lights » -
« In Your Eyes » |
XO /
Republic
/
Universal
|
Dogleg est un groupe de Detroit qui nous présente
son tout premier album. Il propose un rock post-hardcore énergique
et direct avec un mur de guitares et aucune fioriture. Malgré son
style plutôt agressif, Melee contient des mélodies efficaces
qui le rendent particulièrement accrocheur. Et avec seulement 35
minutes, on évite les détours inutiles pour nous rendre droit au
but. En ce sens, le groupe peut nous rappeler ...And You Will
Know Us By the Trail of Dead et At the Drive-In, avec un
petit côté garage à la Strokes. C’est un premier
enregistrement réussi pour ce groupe qu’il faudra surveiller de
près.
(découverte du mois d'avril 2020) |
½
|
100 Mile House est un duo folk d’Edmonton en
Alberta formé de Peter Stone et Denise MacKay. Sur
Love and Leave You, ils proposent des chansons d’amour ancrées
dans la mélancolie. Le couple enveloppe sa douce musique acoustique
d’une magnifique section de cordes qui ajoute une certaine richesse
musicale à l’ensemble. Mais le tout demeure axé sur les textes, plus
que jamais auparavant en fait. Après la reconnaissance de Hiraeth
en 2016, c’est un album plus dépouillé mais toujours très solide que
proposent 100 Mile House.
(avril 2020) |
Fallen Tree
|
Pour son deuxième album, le Montréalais d’origine
parisienne a décidé d’y aller dans la sensualité avec un disque
plutôt épuré aux guitares dépouillées. Trois ans après
Eleven Songs, Aliocha se présente donc dans sa plus simple
expression, même sur la couverture. Il met de l’avant sa poésie
sensuelle sans fioritures sur une musique mélangeant habilement
folk, soul et pop aérienne. Enregistré à Paris, Naked a été à
nouveau réalisé par le Français Samy Osta (Feu! Chatterton).
Voici un autre album solide de la part d’Aliocha, un disque agréable
à écouter du début à la fin.
(avril 2020) |
Audiogram
½
|
Fiona Apple –
Fetch the Bolt Cutters
Il aura fallu huit ans d’attente depuis
l’excellent
The Idler Wheel…, mais voici enfin un nouvel album pour
Fiona Apple. Il s’agit seulement de son cinquième enregistrement en
près de 25 ans de carrière. Avec Fetch the Bolt Cutters, elle
expérimente plus que jamais, avec un piano qui devient un peu fou en
certaines occasions et diverses percussions minimalistes.
Vocalement, elle présente aussi d’agréables moments de folie, tout
en livrant des textes souvent bien personnels. Si son disque
précédent pouvait être considéré par plusieurs comme son plus solide
en carrière, Fiona nous arrive avec un autre album de premier plan.
13 chansons à écouter avec attention et qui demeurent toutes
intéressantes. Très solide!
(avril 2020) |
|
Louis-Jean Cormier nous arrive avec son troisième
album solo, le premier en cinq ans. Avec Quand la nuit tombe,
l’ex-leader de Karkwa semble avoir atteint son sommet
artistique puisqu’il propose un disque grandement inspiré. Chacune
des 10 chansons nous captive et nous entraîne dans son univers
particulier. Cormier passe d’un rock sans guitares, à la pop
atmosphérique et à l’électro avec une habileté désarmante. Il avoue
avoir eu sa conjointe, Rebecca Makonnen, comme muse tout au
long de l’écriture du disque et il propose plusieurs textes
poignants. Notons aussi la présence du slameur David Goudreault
sur la pièce « Les poings ouverts ». Dès l’ouverture avec « 100
mètres haies », la table est mise et on sait qu’il nous en faudra
beaucoup pour décrocher. Ça n’arrivera pas pendant les 43 minutes de
l’album, avec des pièces incontournables comme « Tout tombe à sa
place », la magnifique « Croire en rien » et « Face au vent ».
Louis-Jean Cormier réussit le tour de force de présenter son
meilleur album à ce jour, tout un défi après l’excellent
Les grandes artères sorti en 2015.
(avril 2020)
Vidéoclip :
« 100 mètres haies » |
|
Le légendaire groupe de Seattle fête ses 30 ans
cette année et nous présente pour l’occasion un tout nouvel album,
Gigaton. Ce 10e enregistrement studio est leur premier depuis
Lightning Bolt en 2013. Pearl Jam semble revigoré d’une
énergie nouvelle dès les pièces d’ouverture, « Who Ever Said » et
« Superblood Wolfmoon ». Peut-être que c’est parce qu’ils sentent
plus que jamais l’urgence de la crise des changements climatiques,
le titre de l’album référant à la quantité de glace fondue aux deux
pôles. C’est d’ailleurs le thème récurrent tout au long du disque
avec plusieurs images apocalyptiques en lien avec le climat, mais
aussi avec d’autres sujets préoccupants. Notamment Donald Trump qui
est la cible d’Eddie Vedder dans « Quick Escape » et « Never
Destination ». Musicalement, l’énergie contagieuse de la première
moitié, qui nous ramène aux meilleures années du groupe, fait place
à des moments plus méditatifs et introspectifs par la suite.
L’ensemble présente tout de même une belle cohérence et surtout,
beaucoup de plaisir d’écoute. C’est donc un album surprenant
d’efficacité que nous proposent ces vieux routiers du grunge. Une
bien belle surprise!
(avril 2020)
Vidéoclip :
« Dance of the Clairvoyants » |
Monkeywrench /
Republic
/
Universal
½
|
La chanteuse afro-colombienne établie au Canada
présente son troisième album, Miss Colombia, après avoir fait
écarquiller les yeux en 2017 avec
La Papessa. Lido Pimienta va encore un peu plus loin dans
son mélange de musiques électro, pop et cumbia, avec des
arrangements inspirés de l’héritage indigène et afro-colombien.
Enregistré entre son studio-maison à Toronto et un village reculé de
la Colombie, avec l’aide du coréalisateur Prince Nifty,
Miss Colombia permet à l’artiste de s’épanouir encore un peu
plus. À noter que le titre de l’album provient de l’erreur de
Steve Harvey en 2015 qui avait proclamé la gagnante de Miss
Universe comme étant Miss Colombia plutôt que Miss Philippines. Sur
ce nouveau disque, Lido Pimienta réussit un véritable tour de force
en fusionnant parfaitement les musiques actuelles et
traditionnelles, tout en mettant en valeur la culture
afro-colombienne. Voici donc un album surprenant, qu’il faut écouter
attentivement pour en découvrir toutes les subtilités.
(avril 2020) |
Anti- /
Fontana North
½
|
Emily Rockarts est une auteure-compositrice et
interprète montréalaise qui nous arrive avec son tout premier album,
Little Flower. À voir la maturité qui se dégage de l’ensemble
du disque, on a pourtant l’impression qu’elle possède une bien plus
longue feuille de route. À l’ouverture avec « Get it All Back », on
découvre une pièce pop atmosphérique introspective. Mais n’allez pas
croire que ce morceau représente l’ensemble des neuf pièces, puisque
dès la suivante, « Stay », c’est plutôt un rock énergique qui nous
est proposé. Emily passera entre ces diverses ambiances tout au long
du disque nous laissant toujours un peu hors d’équilibre. Par
contre, si vous n’aimez qu’une seule de ses personnalités, vous
trouverez bien peu de titres pour vous combler. C’est quand même un
premier disque réussi pour Emily Rockarts, un disque d’une grande
sensibilité.
(avril 2020) |
|
Après sept ans d’absence, le groupe new yorkais
est finalement de retour avec son sixième album. Le virage pop rock
est particulièrement évident pour The Strokes sur The New
Abnormal, avec des rythmes empruntés aux années 1980. À tel
point qu’on a l’impression d’entendre « Dancing With Myself » de
Billy Idol dans « Bad Decisions », ainsi que « The Ghost in
You » de Psychedelic Furs dans « Eternal Summer ». On peut
entendre plusieurs moments rafraîchissants sur ce nouveau disque de
45 minutes, mais le groupe semble manquer de souffle et surtout
d’inspiration au bout de ces neuf titres. The New Abnormal ne
passera pas à l’histoire, mais on a entendu pire de la part des
Strokes.
(avril 2020)
Vidéoclips :
« At the Door » -
« Bad Decisions » |
½
|
Katie Crutchfield
(alias Waxahatchee) est de retour avec son cinquième album, Saint
Cloud. Elle propose un disque plus chaud et accessible, laissant
de côté la distorsion pour un son country rock plus mélodique.
L’atmosphère est plutôt décontractée et on apprécie rapidement la
voix douce de la chanteuse qui nous enveloppe agréablement. C’est
peut-être sa sobriété nouvellement acquise qui la rend si détendue.
On peut percevoir des influences certaines de Bob Dylan à
plusieurs moments de l’album, plus particulièrement dans « Hell » et
« War ». Mais l’ensemble demeure agréable du début à la fin avec 11
titres solides qui nous rendent automatiquement bien. Un très bel
album!
(avril 2020) |
½
|
mars :
|
Plus de quatre ans après
Purpose, Justin Bieber revient avec son septième album. À 25
ans (il fête ses 26 ans aujourd’hui, 1er mars), il devient ainsi le
plus jeune artiste de l’histoire à atteindre sept fois le #1 du
Billboard 200, après Elvis Presley qui à 26 ans atteignait le
sommet avec
Blue Hawaii en 1961. Le seul groupe à avoir fait mieux est
bien évidemment The Beatles avec
Rubber Soul (le plus vieux membre du groupe, Ringo Starr,
avait alors 25 ans et 6 mois). Une fois cet exploit historique
souligné, que reste-t-il à nous mettre sous la dent avec Changes?
Pas grand-chose en fait… Il s’agit d’un album de R&B tout ce qu’il y
a de plus conventionnel avec une tonne de chansons d’amour
similaires et qui parlent à peu près toutes de sa femme, Hailey
Baldwin. Même elle doit être gênée de tant d’attention… Peu de
pièces se démarquent du lot, même pas les premiers extraits,
« Intentions » (avec Quavo) et « Yummy », malgré plus de 500
millions d’écoutes sur les plateformes numériques. Les jeunes fans
de Bieber l’apprécient visiblement toujours, mais si ces chansons
étaient d’un autre, elles passeraient probablement inaperçu. Un
petit moment d’intérêt nous arrive vers la fin avec « At Least for
Now » qui aborde ses problèmes de santé mentale. La production
monstre et les mélodies accrocheuses séduiront certainement encore,
mais Bieber ne change pas la face de la musique pop avec ce nouvel
album pourtant tant attendu.
(chronique principale de mars 2020)
Vidéoclips :
« Yummy » -
« Intentions » |
Def Jam
/
Universal
½
|
Katie Pruitt nous arrive tout droit d’Atlanta,
Georgie avec un style unique de musique Americana mélangeant
habilement country, folk et pop, incluant même des passages rock,
comme dans la chanson-titre qui peut rappeler Fleetwood Mac.
Elle propose plusieurs chansons mettant en évidence la douceur de sa
voix, mais elle présente aussi des envolées en puissance souvent
impressionnantes. Elle possède donc un registre très large et peut
plaire à un auditoire beaucoup plus vaste que seulement les amateurs
de country. Malgré 10 pièces totalisant 46 minutes de musique, on en
redemande et on a déjà hâte à la suite. Voici donc une artiste très
talentueuse qui fera assurément parler d’elle dans le futur.
(découverte du mois de mars 2020) |
½
|
Le jeune portoricain Bad Bunny présente déjà son
troisième album. Il laisse quelque peu de côté le style trap
du disque précédent pour se concentrer sur le reggaeton et l’amener
à un autre niveau. Il réussit à intégrer les origines du genre et en
créer une nouvelle version plus futuriste. Pas évident pour un style
surexploité depuis 20 ans… Ses prouesses vocales et sa livraison
ajoutent aux rythmes chauds propices aux déhanchements, ce qui
permet de rehausser un genre souvent associé à une musique pop
facile, sans profondeur. Bad Bunny prouve ici qu’avec un peu de
créativité c’est possible d’aller un peu plus loin. Voici donc un
album surprenant, à la fois intelligent et divertissant.
(mars 2020)
Vidéoclips :
« VETE » -
« Ignorantes » -
« Si Veo a Tu Mama » -
« La Dificil » -
« Pero Ya No » |
½
|
Sur son nouvel album, la chanteuse originaire de
Saint-Tite teinte son style country d’un peu de folk, de pop et de
rock. Elle y raconte en chansons le chemin parcouru au cours des
dernières années alors qu’elle a passé par toute une gamme
d’émotions. Elle a en effet subi une rupture et le décès de son ami
Marc Gendron, coréalisateur de son album précédent, mais elle
a aussi eu le bonheur de devenir mère. Plusieurs pièces sont
empreintes de mélancolie ou d’optimisme. Deux de ces titres ont été
écrits lors d’une résidence de création à Nashville, la Mecque de la
musique country. Cindy signe six chansons de l’album alors qu’elle
s’en est faite offrir par des artistes de renom comme Daniel
Bélanger, Paul Daraîche, ainsi que Luc De
Larochellière et Andrea Lindsay. Elle a écrit « T’as
jamais rien compris à la musique country » avec son complice Éloi
Painchaud. Elle reprend aussi de façon personnelle « Essence »
de Lucinda Williams en duo avec Sam Tucker.
Finalement, c’est Rob Heaney qui signe la réalisation, puis
le multi-instrumentiste légendaire Rick Haworth a collaboré
au disque et se joindra à la tournée à venir. Avec Après l’orage,
Cindy Bédard propose un album riche et lumineux.
(mars 2020) |
Audiogram
½
|
Après divers projets, collaborations et tournées,
Olivier Bélisle revient à la base avec un album dépouillé. Avec
Broderie, il présente en effet un album épuré de folk teinté de
blues. Le chanteur, compositeur et multi-instrumentiste propose un
délire musical original, livré avec sa voix unique. Bélisle signe
toutes les chansons, sauf « Quitte ou double » qui a été écrite avec
Olivier Gourde et « Crabe ou pas » avec Maxime Bouchard.
Quant à « L’inflation à Saint-Fidèle », il s’agit d’une adaptation
d’un poème de Patrice Desbiens.
(mars 2020) |
L-A be /
SIX
|
Binette – Cours, Binette! Cours!
Binette est auteur-compositeur, musicien et
chanteur depuis 2000, mais seulement à temps partiel puisqu’il
poursuit une carrière chez Postes Canada. Sur Cours, Binette!
Cours!, il propose un son rock rageur et intense, accompagné
d’un mur de guitares. En compagnie de Samuel Matte, il traite
des décisions parfois trop rapides que l’on prend et qui nous
éloignent de nos passions. Binette s’entoure pour l’occasion de
musiciens chevronnés : le batteur Stéphane Gaudreau (Bob
Bissonnette, Anik Jean, Jean Leloup), les
guitaristes Samuel Matte et Martin Bachand (Véronique
Dicaire, Ludovick Bourgeois, Isabelle Boulay) et
le bassiste Patrick Boissé (Véronique Dicaire, Nancy
Dumais, Amélie Veille). C’est un album sans compromis que
nous présente ce facteur rockeur.
(mars 2020) |
Big Fat Truck
/
SIX
|
Ayla Brook & The Sound Men –
Desolation Sounds
L’auteur-compositeur et interprète canadien Ayla
Brook a formé les Sound Men à Edmonton, Alberta et ils présentent
ensemble un très bon album de rock souvent énergique. Réalisé par
Terra Lightfoot, Desolations Sounds peut rappeler Blue
Rodeo et Tom Petty en plusieurs occasions (« Lift You
Up », « All That I Wanted To Do »), mais avec aussi des moments plus
folks (« She Smiles Like a River », « Love & Laughter », « Little
Birdie »). Les thèmes récurrents sont les amis et la famille, sur un
album franchement rafraîchissant, même s’il ne réinvente pas le
genre.
(mars 2020) |
Fallen Tree
|
Le membre des collectifs Valaire et
Qualité Motel présente un premier album solo. Il y explore de
nouvelles facettes de la création musicale avec la complicité des
réalisateurs To et Kilojules, alias Toki, aussi
membres des collectifs. Ils ont créé ensemble des pièces groovy aux
sonorités riches et aux arrangements de qualité. Le bassiste
France Basilic (Valaire, Qualité Motel), le chanteur Alan
Prater (The Brooks) et la chanteuse Fanny Bloom
complètent cette équipe toute étoile autour de l’auteur-compositeur
et multi-instrumentiste. Avec un humour mordant, Clavis jette un
regard ironique sur les dérives de notre société de consommation sur
des musiques qui mélangent de vieux échantillonnages, de vrais
instruments et des programmations électroniques. Les rythmes
entraînants rappellent quelque peu ce que fait Les Louanges,
mais ils sont souvent en décalage avec les textes.
(mars 2020) |
Audiogram
|
Luce Dufault – Dire combien je
t’aime
Luce Dufault présente son neuvième album de
chansons originales avec Dire combien je t’aime. Il s’agit
d’un disque aux textes soignés et aux mélodies mémorables,
accompagnés de très beaux arrangements et d’orchestrations riches.
Le tout enveloppe de belle façon la voix incomparable de Luce qui
semble plus en contrôle que jamais de son instrument. Elle
interprète des pièces de Nelson Minville, Antoine Gratton,
Daniel Bélanger, Richard Séguin, Daniel Lavoie,
Zachary Richard, Andrea Lindsay et Luc De
Larochellière. Elle signe même « La chanson de Cohen » en
compagnie de Marc Chabot. Luce fait preuve de générosité
alors qu’il y en a 14 en tout pour un total de 53 minutes.
(mars 2020) |
Lunou /
Martin Leclerc
|
Sur son nouvel album, Florence K a voulu changer
de style. Elle laisse donc de côté les rythmes latins qui nous l’ont
fait connaître pour plutôt offrir neuf chansons en français, toutes
en douceur. Elle propose ainsi probablement son album le plus
personnel à ce jour, réalisé par Jean Massicotte (Lhasa,
Pierre Lapointe). Florence présente une musique pop élégante
avec une touche d’électro. Elle flirte aussi avec la soul, notamment
avec le refrain de « Ce n’est que ma tête ». Pour les textes, elle
est appuyée par Moran et David Goudreault (qui chante
aussi avec elle sur « Pas grand-chose pour être heureux »). La voix
de Florence semble plus touchante que jamais dans la langue de
Molière. En conclusion, même si l’album s’avère bien différent de ce
qu’elle a fait par le passé, il s’agit encore une fois d’un très
beau disque, un enregistrement de grande qualité.
(mars 2020) |
½
|
Fuso – Danser dans la tornade
Fuso présente un deuxième album de musique
ensoleillée aux rythmes reggae. C’est une musique multicolore qui
nous fait aisément voyager, le vent dans les cheveux. L’album
s’ouvre avec une pièce écrite par sa grand-mère en 1951, « Quand
j’aurai mon voilier », une chanson dépouillée qui s’avère peu
représentative du reste du disque par contre. Si la thématique de
l’amour revient tout au long de l’album, celui-ci traite aussi
d’espoir sur des titres comme « Chance », « Perds pas le moral » et
« Chasseurs d’étoiles ». Cependant, c’est l’extrait « Tornade » qui
demeure le moment fort de cet enregistrement, avec un rythme
contagieux et une mélodie à fredonner sans cesse. Voici l’album
parfait pour rêver de vacances ou de l’été à venir.
(mars 2020) |
R-Musik
½
|
Green Day –
Father of All Motherfuckers
Le groupe punk arrive avec son 13e album studio
en 32 ans de carrière. Green Day propose un son plus glam avec plus
de pièces dansantes que sur tout autre album lancé auparavant. Le
trio explore aussi des sons jamais entendus jusque-là. Notamment, la
voix de falsetto dans la chanson-titre est quelque peu
déstabilisante, alors que le riff rappelle « Fire » de Jimi
Hendrix. Sur « Meet Me on the Roof », le groupe plonge plus que
jamais dans le dance pop. « Oh Yeah! » semble reprise en partie de
« Do You Wanna Touch Me (Oh Yeah) » de Joan Jett, alors que
« Graffitia » s’inspire assurément de The Clash et que « Stab
You in the Heart » semble copiée de « Hippy Hippy Shake ». Si le
groupe voulait peut-être rendre hommage au passé sur ce nouveau
disque, il semble plutôt avoir manqué d’inspiration. Par contre, il
s’agit d’un album extrêmement énergique et agréable à écouter.
(mars 2020)
Vidéoclips :
« Oh Yeah! » -
« Meet Me on the Roof » |
|
Le pianiste torontois nous arrive avec son
premier album pour piano solo, OMA. Il inclut son premier
extrait, « Determination of the Crossing », qui représente son
interprétation musicale de l’acte d’évasion, accompagné d’un superbe
vidéoclip de Jacob Mittermaier-Zubeck. R Grunwald a
principalement travaillé avec Jill Barber, Donovan Woods
et David Myles au cours de la dernière décennie, en plus
d’avoir composé la musique de plusieurs films et émissions de
télévision. Sur OMA, il s’assume enfin, seul derrière son
piano, avec un titre qui évoque sa grand-mère de 96 ans exilée au
Chili de sa Pologne natale. C’est inspiré par les œuvres de
Chilly Gonzales et Max Richter qu’il a décidé de se
lancer dans ce projet audacieux il y a cinq ans. Même si les liens
avec le jazz se font naturellement, Grunwald présente plutôt une
musique pop instrumentale et minimaliste, dont la mélodie demeure en
son centre. C’est une musique généralement lente, qui réussit à nous
captiver rapidement malgré une approche quelque peu ardue. Voici
donc un disque particulièrement réussi de la part de R Grunwald.
(mars 2020)
Vidéoclip :
« Determination of the Crossing » |
Common Noise /
Outside /
SIX
½
|
Après 10 ans d’attente, Ozzy Osbourne revient
avec un nouvel album studio, son 12e en solo. Il s’agit ici d’un
retour aux sources avec des références passablement lourdes
grandement influencées par ses années avec Black Sabbath. Il
reprend même au début de « Straight to Hell » le Alright Now!
entendu en 1971 dans le classique « Sweet Leaf ». Ozzy, qui est
malade depuis quelques temps, semble pourtant revigoré sur
Ordinary Man qui n’a rien à envier à ses meilleurs
enregistrements en carrière dans les années 1980-90. C’est entouré
du guitariste et réalisateur Andrew Watt (Post Malone),
du bassiste Duff McKagan (Guns N’ Roses) et du batteur
Chad Smith (Red Hot Chili Peppers) qu’Ozzy s’éclate
littéralement sur ce disque franchement rafraîchissant pour cette
légende métal de 71 ans. Il se permet même un duo avec une autre
légende, Elton John, pour la ballade de la chanson-titre, une
pièce sans personnalité par contre. Il collabore également deux fois
avec Post Malone pour l’énergique « It’s a Raid » et « Take What You
Want » (mettant aussi en vedette Travis Scott). Il y a bien
quelques titres moins efficaces parmi les 11 de l’album, mais il
s’agit tout de même de son meilleur disque depuis
No More Tears en 1991 grâce à des moments plutôt inspirés.
(mars 2020)
Vidéoclips :
« Under the Graveyard » -
« Straight to Hell » |
½
|
Le trio jazz souligne son 10e anniversaire avec
un nouvel album. Ce cinquième disque arrive après de nombreuses
distinctions et tournées à travers le monde (11 pays sur 4
continents). Rythme de passage s’avère plus que jamais une
œuvre collective alors que le trio prend toujours les devants sur
chacun de ses membres. Même Emie, la leader et pianiste, s’efface
quelque peu derrière le jeu d’ensemble en compagnie du
contrebassiste et bassiste électrique Nicolas Bédard (qui
signe 3 des 8 compositions) et du batteur Dominic Cloutier.
Les compositions atmosphériques du trio créent une très belle
ambiance pendant toutes les 46 minutes de Rythme de passage.
La pièce d’ouverture qui annonce bien la suite, « Yatse Club », est
un clin d’œil humoristique à l’accent italien d’un chauffeur de taxi
à Turin lorsqu’il prononçait « Jazz Club ». Rythme de passage
ne contient que des bons moments et contribuera certainement à
renforcer la position du trio parmi la crème du jazz contemporain.
(mars 2020) |
UNImusiQC /
SIX
½
|
Quatre ans après son premier album,
Partir avant, Rosie Valland est de retour sur disque.
Maintenant réalisatrice, elle y propose une musique pop aux
inspirations des années 1990, sur des airs légers. Le mixage est
signé par le renommé Joe Zook (U2, Katy Perry,
Weezer, P!nk, Modest Mouse), établi à Los
Angeles. On peut entendre deux titres qui avaient déjà vu le jour
auparavant : la chanson-titre et l’excellente « Chaos ». Sur Blue,
Rosie Valland présente une musique pop élégante, riche et
intelligente, pour un album très agréable à écouter.
(mars 2020) |
Secret City
½
|
février :
|
Selena Gomez nous arrive avec son très attendu
sixième album, Rare. C’est un disque qui jette un regard sur
sa guérison et sa croissance. Elle avoue qu’il s’agit de son
enregistrement dont elle est la plus fière à ce jour. Il faut dire
que même si Rare est un album de pure musique pop jusqu’à la
fin, les textes s’avèrent particulièrement recherchés, ce qui en
fait une pop franchement intelligente. L’équipe
d’auteurs-compositeurs qui l’entourent y sont assurément pour
quelque chose, et le tout bénéficie d’une production de premier
plan. Selena réussit toujours à demeurer quelque peu à l’écart de la
masse, tout en offrant une musique pop grandement accessible. Avec
Rare, elle présente peut-être son meilleur album à ce jour,
aussi rafraîchissant que son premier, avec en prime une grande
maturité.
(chronique principale de février 2020) |
Interscope
/
Universal
½
|
Loving –
If I Am Only My Thoughts
Loving est un groupe de Victoria en
Colombie-Britannique qui nous arrive avec son tout premier album,
après un mini-album qui avait attiré l’attention. Le trio propose un
son folk pop à tendance psychédélique, qui semble tout droit sorti
d’un film des années 1960 ou 1970. À différents moments, on
reconnaît des influences des Beatles, des Beach Boys
et de Simon and Garfunkel. Le groupe nous offre d’excellentes
mélodies totalement inoubliables, en plus de créer une atmosphère
douce et extrêmement agréable. If I Am Only My Thoughts est
en fait un album apaisant qui nous procure un immense sentiment de
bien-être.
(découverte du mois de février 2020) |
Last Gang
½
|
Après trois albums avec son groupe,
Rattlesnake Choir, John Borra présente son premier album solo
depuis 2002. Avec Blue Wine, Borra demeure l’une des figures
emblématiques de la scène country et folk alternative de Toronto. On
y découvre bien sûr une certaine maturité, mais aussi des textes
sophistiqués, particulièrement bien fignolés. Il s’est entouré pour
l’occasion d’une équipe de musiciens toute étoile incluant Mike
Boguski (claviériste de Blue Rodeo) et son collaborateur
de longue date, Sam Ferrara. Il a collaboré avec la poète
Eva H.D. pour trois chansons : « Machu Picchu », « The Wars » et
« Hambre and Dolores ». Borra revisite aussi « Foggy Notion » de
Velvet Underground, qui met en vedette Kevin Hearn (Barenaked
Ladies).
(février 2020) |
Cousin Jeb
½
|
Suite au succès de son premier album, transporté
par le succès « Desert Song », Ludovick Bourgeois est de retour sur
disque. Le gagnant de La Voix en 2017 propose à nouveau des
chansons pop rock grandement accrocheuses, sur mesure pour les
radios. Ludovick a encore confié la réalisation à Fred St-Gelais,
qui est devenu un collaborateur incontournable pour lui. Ils sont
partis ensemble sur un road trip aux États-Unis qui allait
inspirer ce deuxième album. Une vingtaine de chansons ont été
enregistrées pour finalement en avoir conservé 11, incluant les très
personnelles « Que sera ma vie », « Je le ferai » (avec Marc
Dupré) et « Le saut de l’ange ».
(février 2020) |
L-A be /
SIX
|
Caveboy –
Night in the Park, Kiss in the Dark
Caveboy est un trio féminin de Montréal qui nous
arrive avec son style lumineux. Elles offrent en effet une musique
indie pop particulièrement accrocheuse qui rappelle grandement les
années 1980. On peut les comparer à HAIM et Tegan & Sara,
mais avec cette dimension ensoleillée qui nous amène tout droit à
l’été. Les synthétiseurs des années 1980 sont entrecoupés de
guitares énergiques et même de solos. Avec 10 pièces totalisant
seulement 33 minutes de musique, il vous sera bien difficile de ne
pas vous rendre à la fin, sourire fendu jusqu’aux oreilles. Vous
pourriez même avoir un désir incontrôlable de reprendre tout de
suite l’écoute à la première piste. Très agréable!
(février 2020) |
½
|
Le nouveau mini-album des Chercheurs d’Or
rappelle les sonorités d’un western moderne, avec un son
country-folk énergique. On y trouve quatre chansons et trois pièces
instrumentales pour un total de 20 minutes. Les sept pièces
bénéficient du talent de Simon Pedneault à la réalisation (Lou-Adriane
Cassidy, Gabrielle Shonk, Tire Le Coyote).
Caballero est un mini-album concept qui s’écoute d’un trait, une
belle façon de souligner 10 ans de carrière…
(février 2020) |
Super Ranch /
SIX
|
L’auteure-compositrice et interprète de
l’Île-du-Prince-Édouard nous arrive avec un nouvel album qu’elle a
produit et réalisé elle-même. Rose Cousins était entrée en studio
dans le but d’enregistrer une chanson avec des musiciens de Toronto
qu’elle appréciait, et elle en est ressortie avec tout un album
contenant probablement son écriture la plus riche à ce jour. On y
découvre un très beau mélange de folk et de rock alternatif, avec de
superbes orchestrations. Le thème de la solitude semble récurrent,
tant pour ceux qui luttent contre la solitude que ceux qui veulent
plus de moments seuls. Bravado nous séduit rapidement par ses
atmosphères chaleureuses, bercées par la très belle voix de Rose.
(février 2020) |
Outside /
SIX
½
|
Dan Bejar (alias
Destroyer) souligne ses 25 ans de carrière avec un nouvel
enregistrement. Il poursuit dans son style indie pop aux mélodies
accrocheuses, avec une bonne dose d’électronique. Même si l’ensemble
est plutôt mid-tempo, on peut entendre quelques rythmes dansants
particulièrement entraînants qui cadreraient plutôt bien dans une
liste musicale des années 1980. Il réussit à mélanger habilement des
textes comiques ou bizarres avec une musique cool et bien de son
époque. Ce génie musical propose encore une fois un album intemporel
et incomparable, qui s’écoute très agréablement sur toute sa
longueur. Sans égaler le classique
Poison Season paru il y a cinq ans, Have We Met
plaira assurément aux fans de Destroyer.
(février 2020) |
Merge
½
|
Eminem –
Music to be Murdered By
Eminem a surpris tout le monde le 17 janvier avec
un nouvel album. Malgré son effet de surprise, Music to be
Murdered By est un album touffu et extrêmement complet, avec 20
titres (dont des intros et intermèdes) pour un total de 64 minutes.
Le rappeur s’entoure bien évidemment de plusieurs collaborateurs :
Ed Sheeran, Juice WRLD, Skylar Grey,
Anderson.Paak, et plusieurs autres. On retrouve des textes
plutôt sombres, dans la lignée du titre de l’album. Mais la
musicalité demeure d’une importance capitale, comme on peut s’en
rendre compte avec le premier extrait, « Darkness », et avec
« Leaving Heaven » (mettant en vedette Skylar Grey). La production
est de premier plan et on y retrouve des éléments intéressants,
comme par exemple le scratching pour camoufler des mots
politiquement incorrects dans la version propre. « Godzilla » (avec
Juice WRLD) possède aussi son moment divertissant avec un record de
vitesse pour débiter les textes, un véritable exercice de diction,
voire même un tour de force. En somme, Music to be Murdered By
s’avère un disque solide avec de nombreux points d’intérêt, sans
toutefois réinventer le genre.
(février 2020) |
Shady / Aftermath /
Interscope
/
Universal
|
Ashley Nicolette Frangipane
(alias Halsey) nous arrive avec son troisième album à ce jour. La
jeune artiste du New Jersey propose un disque pop extrêmement bien
fignolé avec Manic. Elle y explore différentes atmosphères
avec plusieurs changements d’ambiances, parfois même à l’intérieur
d’une même pièce. Elle peut passer de sonorités à la Beatles
(« I Hate ») ou à la Avril Lavigne (« 3am ») avec des moments
de pop rock contemporain, du country, du hip hop et encore plus. Un
mince fil directeur relie habilement l’ensemble pour un disque
audacieux mais grandement réussi. Elle peut rejoindre ainsi un vaste
auditoire qui découvrira en prime son meilleur album à ce jour.
(février 2020)
Vidéoclips :
« Without Me » -
« You Should Be Sad » |
Capitol
/
Universal
½
|
Pour son nouvel album, la chanteuse folk d’Ottawa
propose essentiellement des chansons tristes, mais avec aussi un
certain positivisme. Elle traite d’intimidation (la chanson-titre),
d’acceptation (« Clean Slate ») et de pardon (« Higher Ground »).
Après huit ans de sobriété, Lynne a su chasser ses démons, et ça
s’entend plus que jamais sur Just Words qui la montre en
pleine confiance. Voici donc un très bon album de folk, mais qui
possède aussi ses moments plus country ou rock.
(février 2020) |
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Suite à son premier album,
Solitudes, en 2016, Matt Holubowski a parcouru les scènes du
Canada, des États-Unis et de l’Europe. Résultat : Weird Ones
a été concocté entre Paris, Cracovie, Banff et Montréal.
L’auteur-compositeur et interprète a retrouvé le réalisateur
Connor Seidel, même s’il pousse un peu plus loin ses
expérimentations sonores, naviguant entre douceur et intensité. Sa
base folk emprunte des envolées pop et rock, tout en conservant la
mélancolie qui l’habite. Les ambiances demeurent surtout planantes,
autour de sa voix si caractéristique. Holubowski aborde pour la
première fois le thème de l’amour en puisant dans ses expériences
personnelles. À ses musiciens se greffent la violoniste Mélanie
Bélair, le corniste Pietro Amato et la chanteuse Claudia
Bouvette.
(février 2020) |
Audiogram
½
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Jordane – Les chansons-polaroïd
Après avoir terminé la tournée de son premier
album,
12 jours, Jordane nous revient avec un mini-album de quatre
titres. On y trouve trois chansons folks originales, ainsi qu’une
reprise bien personnelle du classique country « Quand le soleil dit
bonjour aux montagnes ». Elle est accompagnée pour l’occasion de son
collaborateur Clément Desjardins (guitare) et du réalisateur
et multi-instrumentiste Jeannot Bournival (Fred Pellerin).
(février 2020) |
Coin d'table
/
SIX
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Adam Karch –
Everything Can Change
Ce cinquième album d’Adam Karch a été enregistré
à Montréal et réalisé par Karch lui-même. Il y présente un mélange
de performances en solo et en trio avec Richard Deschênes
(basse) et Marc-André Drouin (batterie). Il alterne aussi
entre compositions originales et reprises de classiques comme
« Don’t Think Twice It’s Alright » de Bob Dylan, « After
Midnight » de JJ Cale, popularisée par Eric Clapton,
ainsi que « Preachin’ Blues » de Robert Johnson. Le Québécois
propose à nouveau un superbe amalgame de folk, de blues et de
country, pour notre plus grand plaisir. Il s’agit peut-être de son
enregistrement le plus solide à ce jour.
(février 2020) |
Bros /
SIX
½
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Kid Francescoli est le projet musical de
l’artiste français Mathieu Hocine qui a collaboré avec
Julia Minkin depuis 2013. Pour ce troisième album, enregistré
chez lui Marseille, Hocine s’entoure de nouvelles voix féminines :
Samantha, Sarah Rebecca, Nassee et Alizée
(alias iOni). Kid Francescoli propose tout de même à nouveau
une musique électro-pop légère et grandement accrocheuse, sur des
textes majoritairement en anglais, mais aussi en français et en
portugais. Il s’agit d’une musique ensoleillée qui nous accroche
rapidement un sourire. Les amateurs du genre en redemanderont…
(février 2020) |
Yotanka /
Audiogram
½
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Après quatre extraits radio (« Tempérance »,
« Mythologie », « Content » et la chanson-titre), Mon Doux Saigneur
présente finalement son deuxième album, Horizon. Le
quintette, dirigé par l’auteur-compositeur, chanteur,
homme-orchestre, coréalisateur et arrangeur Emerik St-Cyr Labbé,
revient avec son style unique fusionnant le rock lo-fi, le folk et
des bribes de country. Les riffs de guitare demeurent toujours aussi
accrocheurs, tout comme les mélodies mémorables, pour une bonne
poignée de hits garantis parmi les 12 titres. Voici donc un album
très agréable!
(février 2020) |
Grosse Boîte
½
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La tromboniste canadienne Audrey Ochoa nous
arrive avec un album contenant sept compositions originales, ainsi
que la reprise de « Postcards » de Ben Sures. Alors qu’il
s’agissait au départ d’un projet de duo avec le pianiste Chris
Andrew, Audrey a plutôt décidé de se faire confiance et
d’utiliser l’expérience acquise afin d’arranger des sections de
cordes avec des cuivres et une section rythmique. Il en résulte un
projet ambitieux et riche qui mélange musique de chambre, jazz
contemporain et jazz latin. En bout de ligne, Audrey Ochoa réussit à
fusionner la tradition et la modernité sur Frankenhorn, avec
un jazz contemporain bien ancré dans l’histoire.
(février 2020) |
Chronograph /
SIX
½
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Depuis 2012, le groupe Orloge Simard ne laisse
personne indifférent. Leur côté déjanté en séduit plus d’un, comme
ce fut le cas lors de leurs passages aux Francofolies de Montréal et
au Festival d’été de Québec. Le groupe du Saguenay dirigé par
Olivier Simard revient avec un nouvel album de 11 titres
racontant les péripéties de Roxan Puppetville, un personnage culte
qui les accompagne depuis longtemps. Orloge Simard demeure cru dans
ses propos, avec des grossièretés toujours bien placées.
(février 2020) |
L-A be /
SIX
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Cinq ans après
Currents, qui avait surtout connu du succès grâce à
l’enivrante « Let It Happen », Tame Impala présente un nouveau
disque. Kevin Parker revient à une musique électro plus
expérimentale, mais moins psychédélique. Le seul titre pop digne de
« Let It Happen » est « Tomorrow’s Dust ». Sinon le tempo s’avère
grandement ralenti par rapport au disque précédent qui comptait des
collaborations avec Lady Gaga et Kanye West. Si Tame
Impala a atteint les grandes ligues grâce à
Currents, on sent que son créateur avait plutôt envie de
revenir à la base de la musique électro qui l’intéresse. C’est
plutôt réussi, au risque de perdre en route quelques nouveaux fans
acquis ces dernières années. Parker demeure un auteur-compositeur de
premier plan qui propose une musique hors du commun. The Slow
Rush est donc encore une fois une valeur sûre, qui possède en
plus l’avantage d’être intéressant sur toute sa longueur
contrairement à l’album précédent de Tame Impala.
(février 2020) |
Island
/
Universal
½
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Après un premier album acclamé de la critique en
2017, le trio new yorkais est de retour sur disque. Wilsen a
collaboré pour l’occasion avec le réalisateur Andrew Sarlo (Big
Thief, Bon Iver). Ruiner est encore une fois
dominé par la voix feutrée et timide de Tamsin Wilson qui
avoue faire enfin la paix avec sa personnalité introvertie et son
monstre intérieur, d’où le titre de l’album. Les guitares occupent
tout de même une place de choix avec une belle énergie rock en
plusieurs occasions pour venir contraster les moments planants, plus
cinématographiques. Voici à nouveau un très bel album de la part de
ce talentueux groupe!
(février 2020) |
Secret City /
SIX
½
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