La chanteuse britannique est de retour avec son troisième album,
après s’être mariée et avoir fondé une famille. Pourtant ses
chansons traitent toujours d’amours compliqués, comme si elle ne
pouvait s’inspirer de son récent bonheur.
25, qui marque son
passage de la mi-vingtaine, présente 11 chansons, surtout des
ballades déchirantes. L’ensemble demeure tout de même basé sur sa
voix puissante, à l’image du succès « Hello » qui nous berce avant
de nous réveiller avec un refrain de grande envergure. C’est dans
ces moments que la chanteuse brille véritablement, mais il n’y en a
malheureusement peu qui créent un tel effet. L’exception serait
probablement « When We Were Young », un hymne parfait pour les
nouveaux mariés. Le principal défaut de
25, malgré sa
production impeccable, est certainement qu’il ne propose que très
peu d’évolution par rapport à
21. Il faudra regarder un peu plus vers l’avant la prochaine
fois. (chronique principale de janvier 2016)
Âgée de seulement 19 ans, Alessia Caracciolo présente son
tout premier album complet, suite au succès de « Here » et du
mini-album Four Pink Walls. On retrouve d’ailleurs ce
mini-album dans la première moitié du CD. La jeune femme de Brampton
en Ontario propose une musique pop à forte tendance R&B. Ses
compositions font preuve d’une grande maturité pour son âge et ses
observations sont justes. Même si Alessia s’est fait aider à
l’écriture, on sent qu’avec tout le talent qu’elle possède elle
pourra rapidement tout écrire seule. Voici donc une artiste à
surveiller de près au cours des prochaines années. Le court album de
10 pièces et 35 minutes ajoute trois titres dans sa version de luxe
pour un total de 47 minutes. (découverte du mois de janvier 2016)
Le gagnant de la dernière édition de
La Voix, Kevin Bazinet,
nous offre son tout premier album. Il s’agit d’un disque
essentiellement en anglais auquel ont été ajoutées trois chansons en
français dont le succès « Jusqu’où tu m’aimes » et sa reprise unique
de « L’amour existe encore ». On peut aussi entendre un duo avec
Alicia Moffet pour « Surrendered ». Kevin signe les paroles et
la musique de la majorité des pièces du disque, mais il peut aussi
compter sur des collaborateurs de renom comme
Marc Dupré (son
coach), Tino Izzo (le réalisateur) et
Jérôme Couture.
Kevin surprend par son aplomb à interpréter de très bonnes chansons
à tendance soul / R&B.
(janvier 2016)
À peine un an et demi après
Ghost Stories, le quatuor britannique est de retour avec un
nouvel album. Beaucoup plus lumineux que le précédent,
A Head
Full of Dreams nous ramène dans une atmosphère qui respire le
bonheur, avec une touche d’électro dansante. Il s’agit certainement
d’une bonne bouffée d’air frais, par contre les compositions ne sont
peut-être pas à la hauteur. Certaines sentent en effet le réchauffé,
avec en plus ces parallèles beaucoup trop faciles à faire avec
U2, entre autres au
niveau des guitares qui rappellent souvent
The Edge. Bon, ce
n’est pas la première fois que cette comparaison s’impose, mais
quand les compositions manquent en plus d’originalité, ça devient
plutôt gênant. Les chansons joyeuses bénéficient en certaines
occasions de rythmes disco et d’arrangements électroniques. On peut
aussi entendre des collaborateurs de renom comme
Beyoncé,
Tove Lo et Noel Gallagher qui viennent ajouter une touche
de renouveau au quatuor qui semble parfois tourner en rond. Beyoncé
par exemple est particulièrement efficace pour nous faire apprécier
« Hymn For the Weekend ». Les autres chansons incontournables du
disque sont sans contredit la chanson-titre qui nous arrive dès la
pièce d’ouverture et le premier extrait, « Adventure of a Lifetime ».
Pour le reste, peu d’éléments intéressants réussissent à capter
notre attention.
(janvier 2016)
Sur son troisième album, l’ex-participant à Star Académie explore
quelques nouvelles sonorités. L’ensemble demeure toujours
essentiellement folk pop, dominé par la guitare acoustique et la
voix douce du chanteur. Par contre, William ajoute des claviers, de
l’orgue B3 et même du violoncelle, puis il présente quelques pièces
franchement folks. Il ajoute aussi une teinte blues très agréable à
la pièce d’ouverture, « Une moto dans la peau ». Avec
Le courant
passe, DesLauriers présente qui il est vraiment musicalement.
(janvier 2016)
La chanteuse irlandaise présente un premier album en 7 ans avec
Dark Sky Island. Son huitième album en carrière compte plusieurs
moments forts de pop celtique avec des éléments d’inspiration
classique. En fait, on y retrouve peut-être le meilleur assemblage
de chansons depuis ses albums à succès d’il y a 25 ans et plus. Par
exemple, dès la pièce d’ouverture, « The Humming », on sait que l’on
a affaire à un classique du genre.
Dark Sky Island marque le
retour du Loxian, un langage inventé par l’auteure
Roma
Ryan pour l’album Amarantine en 2005. Il est utilisé ici
dans « The Forge of the Angels » et dans l’excellente « The Loxian
Gate ». Même si ce nouvel album emprunte des éléments qui ont fait
son succès dans le passé, il est résolument tourné vers l’avenir
tout en bénéficiant de toute l’expérience d’Enya. Un très bon
disque!
(janvier 2016)
Pour son nouvel album, la chanteuse belgo-canadienne d’origine
italienne a collaboré avec Élodie Hesme pour les textes et
David Gategno pour la musique. Gategno assure aussi la
réalisation de l’album qui présente une musique pop adulte de grande
envergure avec des arrangements de cordes et orchestrations. On
reconnaîtra aisément le style de Lara, mais elle présente plus que
jamais des textes remplis d’espoir et de joie de vivre. On retrouve
toujours bien évidemment une poignée de chansons chargées d’émotion,
marque de commerce de l’artiste depuis ses débuts il y a 25 ans.
L’ensemble de 11 titres devrait plaire aux amateurs du genre et de
Lara Fabian.
(janvier 2016)
La chanteuse pop britannique est de retour avec son très attendu
troisième album. Après avoir atteint le statut de star
internationale avec 20 millions de copies vendues de ses deux
premiers albums, voilà qu’Ellie Goulding présente un disque de
grande envergure. Elle passe donc à un tout autre niveau. Moins
atmosphérique que son précédent disque,
Delirium revient à un
son pop accrocheur et entraînant pour rejoindre un large auditoire.
Plus facile d’accès, le disque capte rapidement notre attention. Les
quelques pièces à tendance un peu plus R&B, comme le premier
extrait, « On My Mind », bénéficient d’une production de premier
plan. Avec ce nouvel enregistrement, Ellie Goulding solidifie sa
place sur la scène pop mondiale. Il s’agit certainement de son album
le plus complet et satisfaisant à ce jour. Une version de luxe de
Delirium ajoute six titres additionnels aux 16 pièces de la
version standard.
(janvier 2016)
Le chanteur / rappeur présente son premier album solo en cinq ans,
si on exclut son disque de Noël lancé en 2012.
Heart Blanche
est un album aux rythmes efficaces, rempli de positivisme. On y
trouve aussi une bonne dose de nostalgie, avec de nombreuses
références au passé. À l’ouverture du CD, Green nous laisse quelque
peu indifférent avec une intro inutile et un pastiche des années
1980 avec « Est. 1980s ». Il faut attendre l’excellente « Mother May
I » pour véritablement adhérer à l’album qui présente par la suite
plusieurs morceaux plaisants (« Tonight », « Sign of the Times »,
« Music to My Soul », etc.). Il rend hommage à
Robin Williams
et autres comédiens disparus dans la pièce simplement intitulée
« Robin Williams ». Un peu de remplissage dans les dernières pistes
fait en sorte que Heart Blanche ne passera certainement pas à
l’histoire, mais CeeLo Green offre tout de même quelques très bonnes
chansons, dignes de son vaste talent.
(janvier 2016)
Après l’excellent album
Visions en 2012, l’artiste de Vancouver originaire de
Montréal s’est installée à Los Angeles pour la préparation d’Art
Angels. Claire Boucher (alias Grimes) nous offre à
nouveau une musique électro créative, parfois planante et souvent
dansante. En fait, sur Art Angels, elle prend une tangente
plus pop que jamais avec de nombreuses chansons entraînantes aux
mélodies inoubliables. Son son devient plus riche et il sollicitera
assurément le maximum de vos enceintes acoustiques. Il n’y a que sa
voix très haute perchée qui contraste quelque peu avec l’ensemble,
mais on réussit à s’y habituer quand même assez rapidement comme
faisant partie de son univers. L’originalité n’est peut-être pas au
même niveau que sur
Visions, mais Grimes réussit à offrir quelques petits
bijoux, le plus intéressant étant sans contredit « Kill V. Maim »
qui se démarque agréablement du reste de l’album. Il s’agit donc
encore une fois d’un excellent disque pour cette artiste canadienne
unique, certainement celui qui lui permettra de véritablement
exploser à l’international.
(janvier 2016)
De l’amour n’est rien de moins que le 50e album studio en
carrière pour Johnny Hallyday. Réalisé et composé par
Yodelice,
l’album contient 10 chansons dont plusieurs reviennent aux racines
américaines du blues, du country et du rockabilly. Les guitares et
l’harmonica donnent une bonne dose de nostalgie aux musiques
d’Hallyday. Il n’y a que les textes autour du thème incontournable
de l’amour qui semblent souvent présenter une dissonance évidente
avec la musique, et ce dès la chanson-titre avec son refrain trop
facile. Dommage parce que musicalement, Johnny Hallyday n’a pas
sonné aussi bien depuis longtemps.
(janvier 2016)
Le quatuor de Vancouver dirigé par le charismatique
Jacob Hoggard
est de retour avec Hello, déjà son sixième album studio
depuis ses débuts en 2005 (son huitième au total). Plus pop que
jamais, Hello est littéralement transporté par sa
chanson-titre (rien à voir avec le plus récent succès d’Adele).
Pour le reste, il s’agit d’une musique pop rock plutôt commune à
laquelle s’ajoute une touche d’électro agréable. Des mélodies
intéressantes vous feront chanter alors que quelques rythmiques
efficaces vous feront taper du pied. Sans être d’une originalité
débordante, le groupe tente visiblement d’aller vers l’avant en
faisant évoluer son style. Hello n’est peut-être pas
renversant, mais tout de même plaisant à entendre.
(janvier 2016)
First Comes the Night est le 13e album de la carrière de
Chris Isaak. Même s’il présente un album de chansons originales,
Isaak fait ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire s’inspirer
grandement des années 1950 et 1960 pour une musique pop rock d’une
autre époque. Par contre, c’est dans ce contexte qu’il se porte le
mieux puisqu’il réussit à éviter les clichés et peut être pris au
sérieux. Enregistré à Nashville et réalisé par
Paul Worley (Dixie
Chicks, Lady Antebellum,
Martina McBride),
Dave
Cobb et Mark Needham,
First Comes the Night
possède d’importantes influences country en de nombreuses occasions.
L’ensemble demeure tout de même enraciné dans une musique pop rock
d’autrefois, qui ne renverse peut-être aucune barrière, mais qui
demeure fidèle au style de Chris Isaak.
(janvier 2016)
JoeyStarr fait partie des rappeurs français les plus facilement
reconnaissables. Malgré une carrière remarquable au cinéma, il n’a
pas abandonné la musique, et le voici donc de retour en compagnie de
Nathy Boss. Ce sont deux styles et deux générations qui
s’affrontent sur Caribbean Dandee, un disque hip hop
passablement varié intégrant plusieurs doses intéressantes de
reggae. On y retrouve aussi des éléments d’électronique. En bout de
ligne, c’est un album créatif difficile à qualifier que nous offrent
JoeyStarr et Nathy, un très bon enregistrement de hip hop qui va
bien au-delà des frontières du genre.
(janvier 2016)
La chanteuse et mannequin originaire du Mali maintenant établie à
Paris nous arrive avec un nouvel album fortement influencé par la
terreur djihadiste qui s’abat sur son pays d’origine. En effet,
l’invasion de Tombouctou et la dernière prise d’otages à Bamako par
une filiation d’Al-Qaïda font en sorte que
Motel Bamako ne
respire plus autant la joie de vivre que son précédent disque,
Love Revolution. On est bien loin de la chansonnette pop
comme « French Cancan » qui lui a permis d’obtenir un vaste succès.
C’est plutôt une musique soul sombre que nous offre ici Inna Modja,
une musique qui ne perd par contre rien de son originalité, alors
qu’elle y intègre diverses influences (hip hop, rock, boucles
électroniques et rythmes africains). Elle s’entoure de
collaborateurs judicieusement choisis pour trois duos :
Oxmo
Puccino, Oumou Sangaré et
Baloji. C’est un
excellent disque que présente Inna Modja avec
Motel Bamako,
un disque important pour faire prendre conscience de la situation de
terreur qui règne au Mali.
(janvier 2016)
Le Jamaïcain Omar Samuel Pasley (alias OMI) nous a offert le
succès de l’été 2015 avec « Cheerleader », avant de revenir avec un
autre ver d’oreille, « Hula Hoop ». Son premier album présente un
agréable mélange de pop dansante et de reggae, toujours en
simplicité. Parmi les collaborations à l’album, notons plus
particulièrement celle du chanteur dancehall
Busy Signal pour
la pièce « Color of My Lips » qui prend toute une dose d’adrénaline.
L’ensemble du disque se digère plutôt bien, même si on sent qu’il a
été lancé un peu rapidement pour profiter de l’engouement créé par
« Cheerleader ». Il s’agit en bout de ligne d’un album léger mais
hautement divertissant, un album parfait pour une escapade au soleil
un verre à la main.
(janvier 2016)
Depuis ses débuts en 2011, le jeune groupe anglais aligne les albums
avec régularité, soit un par année. One Direction lancent donc déjà
leur cinquième disque avec Made in the A.M., leur premier en
tant que quatuor suite au départ de
Zayn Malik. Par contre,
c’est à peu près le seul changement qu’apporte ce nouvel opus,
puisque le groupe conserve la même formule pop avec des moments
dansants, des pièces mid-tempo émotives et des ballades. La
production demeure de très haute qualité, avec la même équipe de
Julian Bunetta et John Ryan à la réalisation. Le groupe
emprunte en certaines occasions à des artistes du passé, comme « What
a Feeling » qui semble contenir une partie de « Dreams » de
Fleetwood Mac ou « Never Enough » qui peut rappeler
Def
Leppard au refrain. Même la pièce d’ouverture, « Hey Angel »,
nous plonge rapidement dans « Bittersweet Symphony » de
The Verve.
Une fois quelques ballades franchement ennuyantes passées, on pourra
tout de même conclure que One Direction propose une bonne musique
pop des années 2010. Les radios s’en régaleront, mais surtout leurs
fans…
(janvier 2016)
La jeune chanteuse pop d’Edmonton en Alberta est de retour avec un
troisième album. Ce qui surprend dès le début de
Phoenix,
c’est l’abus de ballades au piano. Même si elles permettent de bien
mettre en évidence la voix puissante d’Alyssa, elles nous font vite
espérer un véritable démarrage, qui ne viendra jamais. En plus, ce
sont des ballades lourdes et sombres que nous offre Alyssa Reid, que
l’on peut maintenant assurément surnommer l’Adele canadienne.
L’album de 10 pièces et 36 minutes peut à peine être considéré comme
un album complet si on considère que les deux derniers titres sont
les versions radio de « Tomorrow » et « Dangerous » présentées
précédemment. Phoenix devrait donc plutôt être considéré
comme un mini-album augmenté. Mais puisque les ballades deviennent
rapidement lassantes, considérons que c’est bien suffisant pour
cette fois. Espérons seulement qu’Alyssa retrouvera sa joie de vivre
pour le prochain album, question de nous redonner le sourire.
(janvier 2016)
Il aura fallu attendre leur 11e album pour que le groupe de Québec
présente un album éponyme. Avec ce nouveau disque, le quatuor rock
prouve qu’il n’a rien perdu de sa fougue, toujours un peu
adolescente. Réalisé par leur ami Gordie Johnson (Big
Sugar), l’album d’à peine 33 minutes contient 10 pièces
originales plutôt variées. Leur son rock intègre en effet des
moments de pop, de reggae et de funk. Les trois premiers extraits
(« Cette fille », « As-tu assez d’amour pour en donner? » et
« Bleu ») ont déjà connu un immense succès dans les radios, et
plusieurs autres pièces possèdent autant de potentiel. Sans briller
par son originalité, le nouvel album des Respectables contient
suffisamment de moments intéressants pour satisfaire leurs fans.
(janvier 2016)
Après l’album de reprises
Soul 2 paru en 2012, le chanteur britannique revient avec un
disque de chansons originales. Sur
7, Seal présente un vaste
éventail de styles de soul, allant de ballades langoureuses à des
pièces pop un peu plus dansantes. Les meilleurs moments incluent
« Life on the Dancefloor » et « Do You Ever », mais surtout, la
puissante « Padded Cell », assurément le moment fort de ce CD de
près de 50 minutes. Pour le reste, il ne renverse aucune barrière et
ne devrait pas trop s’attirer de nouveaux fans. Par contre, ses
admiratrices de longue date ne seront pas trop déboussolées. Un
album honnête, sans plus.
(janvier 2016)
C’est une Ingrid St-Pierre épanouie et en contrôle que l’on retrouve
sur son troisième album. Après avoir su définir son style, elle
l’assume complètement sur Tokyo. Elle livre toujours ses très
belles histoires de sa voix douce accompagnée d’un piano discret,
mais on peut aussi entendre de la harpe, de la guitare, des cuivres
et de la batterie en quelques occasions. La réalisation de
Philippe Brault est impeccable et met parfaitement en évidence
la voix très agréable d’Ingrid. Le principal défaut de
Tokyo
est qu’il ne contient que 10 morceaux totalisant moins de 40
minutes. On en prendrait plus…
(janvier 2016)
Sur son cinquième album, le groupe vocal américain présente surtout
des succès pop contemporains, tout en conservant quelques classiques
du passé. On peut entendre entre autres les hits « Can’t Feel My
Face » de The Weeknd, « Marvin Gaye » de
Charlie Puth,
« All About That Bass (No Tenors) » de
Meghan Trainor et « Take
Me to Church » de Hozier, sans oublier « Beggin’/Counting
Stars », « Red » et « Shup Up and Dance ». Parmi les classiques
d’une autre époque, notons « (Sittin’ On) The Dock of the Bay/Proud
Mary », « Make You Feel My Love » de
Bob Dylan et la
surprenante « Creep » de
Radiohead. L’album de 13 titres se
termine agréablement avec un medley de presque 6 minutes de musiques
de films, incluant James Bond. Les interprétations a capella
de Straight No Chaser démontrent à nouveau tout leur talent vocal.
Elles permettent de redécouvrir des chansons que l’on a souvent
entendues, et même d’en apprécier la qualité mélodique.
(janvier 2016)
Les demi-sœurs Martha Wainwright et
Lucy Wainwright Roche
présentent pour la première fois un album en duo. Elles proposent
une musique folk qui n’est pas sans nous rappeler ce que la mère et
la tante de Martha, les sœurs Kate et
Anna McGarrigle,
ont présenté récemment. Par contre, il s’agit ici de berceuses,
souvent assez anciennes. Certaines constituent une histoire de
famille avec une composition de Loudon Wainwright, leur père,
une de Kate McGarrigle, la mère de Martha, et une de
Terre Roche,
la sœur de la mère de Lucy, Suzzy, toutes deux membres du
trio The Roches avec leur autre soeur
Maggy. Loudon et
Terre ont aussi une composition conjointe, « Screaming Issue ».
Parmi les autres titres, on en retrouve de
Paul Simon,
Townes Van Zandt, Richard Thompson et
Irving Berlin.
Il y en a 16 en tout qui sauront assurément vous bercer grâce à leur
douceur.
(janvier 2016)
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le parcourt du jeune
chanteur canadien Justin Bieber est plutôt atypique. Âgé de
seulement 21 ans, on a déjà l’impression qu’il a vécu toutes les
étapes, les hauts et les bas, de la carrière de chanteur. De la
Bieber Mania à ses innombrables frasques, il a fait autant parler de
lui pour sa vie privée que pour sa carrière musicale. Le jeune homme
possède un talent indéniable, mais l’utiliser à bon escient ne
semble pas toujours facile pour lui.
Purpose nous arrive
alors que trois de ses chansons ont déjà flirté avec le sommet des
palmarès : « Where Are Ü Now » (avec
Diplo et
Skrillex),
« What Do You Mean? » et « Sorry ». On peut donc croire que le
succès de l’album est assuré. Par contre, Bieber nous propose un
album plutôt inégal où les ballades romantiques souvent ennuyantes
semblent dominer les pièces R&B efficaces. Il peut compter sur
plusieurs artistes invités comme Big Sean,
Travis Scott
et Halsey, mais ce n’est pas suffisant pour ramener un peu
d’énergie à l’album qui manque grandement de stéroïdes. Si
Purpose représente un nouveau départ pour Justin Bieber, il
devra assurément travailler fort pour demeurer au sommet. (chronique
principale de décembre 2015)
Garrett Borns est un jeune auteur-compositeur, chanteur et
multi-instrumentiste du Michigan qui nous arrive avec un tout
premier album. Il présente une musique pop alternative passablement
créative. On y trouve des éléments de disco, de funk et de rock,
avec toujours de très bonnes mélodies pop. Sa voix de falsetto
contribue assurément à le distinguer. Même s’il semble puiser
l’essentiel de ses influences dans les années 1970, BORNS offre une
musique bien de son époque avec des arrangements et une réalisation
dignes des plus grandes productions des années 2010. Avec
Dopamine, BORNS propose des chansons qui ont le pouvoir magique
de nous faire nous sentir bien dès la première écoute. Après
quelques écoutes additionnelles, l’album risque donc d’avoir de très
bonnes capacités thérapeutiques. (découverte du mois de décembre
2015)
Les frères Erik et
Sonny Caouette, originaires de
Chapais, ont fait des rencontres déterminantes au cours des
dernières années. Erik a participé à
Phénomia9 à Vrak-TV,
puis ils ont fait la première partie d’artistes de renom (Plume
Latraverse, Les Respectables,
Les Trois Accords,
etc.). Ils ont surtout rencontré Mario Pelchat qui les a pris
sous son aile. Les 2 Frères présentent leur tout premier disque à
tendance folk rock réalisé par Steve Marin. Il contient
plusieurs succès potentiels dans un style qui s’apparente
passablement à Kaïn avec quelques éléments traditionnels.
(décembre 2015)
L’auteur-compositeur, violoniste et chanteur qui s’est fait
découvrir lors de Star Académie 2005 revient avec un deuxième album,
son premier en sept ans. On y trouve 11 pièces dont trois
instrumentales (incluant ses versions de « The Scientist » de
Coldplay et« Le monde est stone »). Marc Angers propose
un très beau mélange de musiques classique, traditionnelle, celtique
et folk, avec aussi des mélodies influencées par la pop britannique.
Dix ans après ses débuts remarqués, voilà que le rouquin semble
enfin avoir trouvé un son qui lui est propre.
(décembre 2015)
Le duo québécois Blé est de retour avec un deuxième album suite au
succès d’Avion-Papier.
Sur Pluie de grêle, on peut découvrir une nouvelle maturité
de la part de Thierry Doucet et
Miro Belzil, tant au
niveau de la musique que des textes. L’album de 10 pièces réalisé
par Jay Lefebvre (Simple Plan,
Roch Voisine,
Eva Avila, Andréanne A. Malette) contient plusieurs
chansons accrocheuses alliant pop et rock, dont le premier extrait,
« Et si ». Le groupe qui fait fureur sur les réseaux sociaux,
incluant 10 millions de visionnements sur YouTube, poursuivra
certainement dans sa voie déjà entamée de groupe bien de son époque.
(décembre 2015)
Les quatre membres de Blitz//Berlin sont originaires de la côte
ouest canadienne, mais ils ont formé le groupe à Toronto après y
être déménagés. Ils ont tous fait partie de groupes punk ou indie
auparavant, mais ils ont démarré ce projet pour composer la musique
de films d’horreur. Le projet s’étend maintenant à un groupe à temps
plein et ils présentent leur premier album avec
Distance. Le
disque contient des influences très variées entre indie rock, indie
pop, électro, new wave et musique d’ambiance. Très
cinématographique, Distance ressemble en fait à la bande
originale d’un film qui n’existe pas encore. C’est un disque qui
s’écoute bien du début à la fin, sans grandes surprises, mais aussi
sans véritables faiblesses.
(décembre 2015)
Jena Gogo et
Jay Mitchell ont grandi en
Colombie-Britannique, mais c’est dans un bar de Toronto en 2013
qu’ils se sont rencontrés et ont décidé de former un groupe. Le
quintette présente aujourd’hui un premier mini-album de 6 titres,
incluant le premier extrait, l’excellente « Cold Water ». Ils nous
offrent un son folk rock plutôt indie qu’ils appellent eux-même « Rocky
Mountain Desert Rock ». Les Blue Sky Miners représentent la crème du
nouveau mouvement folk à Toronto. Il faudra assurément les
surveiller de près dans les années à venir.
(décembre 2015)
Buzz est un quintette de cuivres montréalais qui a été fondé en 2002
et qui n’a pas sorti d’albums depuis six ans. Il nous arrive
aujourd’hui avec Preludes & Rhapsodies qui reprend des
classiques de Liszt,
Debussy,
Gershwin et
Brahms, mais avec un éclairage nouveau, un style unique. Buzz
s’offre la plus totale des libertés dans l’interprétation de ces six
œuvres qui bénéficiaient déjà d’une certaine liberté par définition,
contrairement à d’autres œuvres classiques comme le concerto ou la
sonate. Le talentueux quintette est appuyé par
Valérie Milot
à la harpe et Matt Herskowitz au piano.
(décembre 2015)
Caveboy est un trio féminin de Montréal qui offre une musique indie
pop à tendances électro et dream pop. Elles présentent un mini-album
de 6 pièces totalisant 22 minutes, une excellente carte de visite
pour ce très bon groupe. Le mini-album présente une musique
rafraîchissante et extrêmement agréable à écouter, et ce en toutes
occasions. Voici donc un groupe à découvrir et dont il faudra
surveiller le premier album complet.
(décembre 2015)
La jeune artiste franco-ontarienne
Céleste Lévis a ébloui par
sa voix unique lors de la dernière édition de
La Voix. Elle
nous offre maintenant son premier album, réalisé par
David
Laflèche, qui l’a accompagnée depuis son aventure télévisuelle.
Céleste signe à elle seule les paroles et la musique de six des 13
titres offerts, en plus de participer à la musique de « Rêve » avec
Laflèche, une chanson offerte par Mathieu Lippé. Les autres
collaborateurs à l’écriture sont Andréa Lindsay et
Luc De
Larochellière (« Larmes de cendres »),
Martine Pratte et
Richard Séguin (« Ma façon à moi »),
Vincent Vallières
(« Cinq ans sans nouvelles »), David Fleury (« Adieu, à
demain »), ainsi que Lynda Lemay (« Trouvez-moi belle »).
Elle reprend aussi le classique de
Léo Ferré « Avec le
temps ». Non seulement sa voix basse et profonde nous enchante
rapidement, mais Céleste peut en plus compter sur des arrangements
musicaux de première qualité qui embellissent encore plus l’ensemble
pop à tendance folk. Parmi les quatre finalistes de
La Voix III,
c’est très certainement Céleste qui présente l’album le plus solide,
équilibré et intéressant.
(décembre 2015)
Les Manitobaines de Chic Gamine sont de retour avec un troisième
album d’indie pop, avec aussi de bons moments de rock énergique,
comme la pièce d’ouverture, « All Night ». Les influences de Motown
et des années 1960 disparaissent pratiquement sur
Light a Match
qui s’avère un album beaucoup plus contemporain. Il faut dire
que cinq ans se sont écoulés depuis leur dernière parution, sans
oublier le départ d’Ariane Jean et l’arrivée du
multi-instrumentiste Benoit Morier, ce qui explique peut-être
en partie ce changement de cap. Le groupe se réinvente assurément
avec Light a Match, mais chose certaine, c’est pour le mieux.
Une très belle évolution pour Chic Gamine!
(décembre 2015)
Après quatre ans d’absence sur disque, le temps de faire des bébés,
les Cowboys Fringants sont de retour avec leur neuvième album. Le
groupe y fait un retour aux sources avec plus de chansons engagées.
Par contre, les Cowboys semblent encore moins subtils qu’auparavant
côté textes. Des rimes faciles viennent envelopper leurs
dénonciations sociales souvent gratuites. Ils ne disent pas tout
haut ce que tout le monde pense tout bas; ils disent tout haut ce
que tout le monde dit déjà tout haut de toute façon… Plus
professionnels qu’auparavant, ils ont embauché les réalisateurs
Gus Van Go et Werner F, question de les encadrer quelque
peu. Le groupe explore certains territoires inédits, avec des
moments de hard rock et même d’un punk à la
Bérurier Noir.
Sans égaler leurs meilleurs albums à ce jour, les fans y trouveront
leur compte à un moment ou un autre avec des chansons plaisantes à
entonner en chœur.
(décembre 2015)
Fille de Jane Birkin et demi-sœur de
Charlotte
Gainsbourg, Lou Doillon baigne dans la musique et le cinéma
depuis sa plus tendre enfance. Après l’excellent
Placesen 2012, elle présente son deuxième album avec
Lay
Low. Elle offre une musique rock alternative plutôt adulte avec
une forte tendance pop en plusieurs occasions, un son folk à la
Joni Mitchell, ainsi que des influences rétro qui nous ramènent
dans les années 1960. L’album de 11 titres ne totalise
malheureusement que 32 minutes, ce qui est bien peu pour apprécier
tout le talent et l’originalité de Lou Doillon.
(décembre 2015)
Pour son nouvel album, la chanteuse française Arielle Dombasle
s’associe au groupe The Hillbilly Moon Explosion pour offrir un
disque à saveur rockabilly, totalement en anglais. Le groupe suisse
démontre déjà depuis un certain temps sa passion pour la musique des
années 1950 et il faut avouer que la fusion avec Arielle Dombasle se
fait plus naturellement qu’on l’aurait cru. Les 12 chansons
offertes, dont le succès « Chick Habit » paru précédemment, brossent
un excellent portrait de l’Amérique des années 1950. Mais surtout,
ce sont toutes des pièces entraînantes et divertissantes qui
réussiront assurément à capter rapidement votre attention.
(décembre 2015)
Deux ans et demi après le succès international d’In
a Time Lapse, le compositeur et pianiste italien Ludovico
Einaudi est de retour avec Elements. L’album en 12 morceaux
présente un excellent mélange entre musiques néoclassique, new age
et électronique. En plus du piano, on peut y entendre des cordes,
percussions, guitares et instruments électroniques. À ses musiciens
habituels, il ajoute l’ensemble à cordes néerlandais
Amsterdam
Sinfonietta, le musicien électronique berlinois
Robert Lippok,
les percussionnistes de la Parco della Musica de Rome, le
percussionniste brésilien Mauro Refosco et le violoniste
sud-africain Daniel Hope. Le disque se présente comme une
suite qui s’enchaîne magnifiquement en un seul et même concept.
Voici donc une nouvelle œuvre plus que réussie pour Ludovico
Einaudi.
(décembre 2015)
Trois ans après leur premier album, le duo d’Elise Larouche
et Marc Papillon-Ferland revient avec un album plus lumineux,
un album pop festif et dansant. Les textes d’Elise sont
magnifiquement mis en musique par Papillon, qui assure aussi la
réalisation du disque à tendance électro-pop. Certains rythmes
rappellent la musique house (« Dans la danse »), alors que d’autres
prennent une tangente urbaine (« Gratte-ciel » avec
Sarahmée).
Le duo propose un premier extrait accrocheur et ensoleillé avec
« Ensemble ». Voici un album rafraîchissant et positif, un album qui
fait du bien!
(décembre 2015)
EL VY est un duo formé de Matt Berninger (The National)
et Brent Knopf (Ramona Falls,
Menomena). Sur ce
premier album que les deux amis mijotent depuis des années, ils nous
proposent une musique quelque peu minimaliste, mais avec de très
bonnes mélodies, à l’image de l’efficace chanson-titre. Malgré
l’aspect minimaliste du disque, on y retrouve de très beaux
arrangements qui, même s’ils sont discrets, viennent enrichir
agréablement l’ensemble. Sans être facile d’accès pour un large
auditoire, Return To the Moon contient quelques très bonnes
chansons accrocheuses. Le duo a déjà annoncé son intention de
revenir rapidement avec un nouvel album, et il faudra le surveiller
de près.
(décembre 2015)
Emilie Kahn est une Montréalaise qui propose une musique
indie folk avec quelques tendances jazz. Elle forme un duo avec
Ogden, qui est en fait sa harpe… Et c’est très juste de considérer
Ogden comme un membre à part entière du duo puisque que la harpe
semble être une véritable extension d’Emilie plutôt qu’un simple
instrument. Emilie signe tous les textes et musiques de ce premier
album. Il contient deux pièces parues sur un précédent mini-album,
« Babel » et « Long Gone », mais elles ont été réarrangées pour
10 000. Voici un très bon disque par un duo unique!
(décembre 2015)
Après deux mini-albums et plusieurs extraits radio, le quatuor pop
rock de Québec présente enfin un album complet, réalisé par
John
Nathaniel (Marie-Mai,
Marc Dupré).
C’est la vie
est un album de 11 titres totalement en anglais qui présente des
mélodies efficaces sur une musique rock accessible qui s’adresse à
un vaste auditoire, à l’image du premier extrait, « Part of the Rain ».
Sans révolutionner le genre, ils possèdent assurément ce qu’il faut
pour connaître beaucoup de succès.
(décembre 2015)
Sam Shepherd est un réalisateur et DJ britannique qui aime
fusionner les genres. Déjà connu en tant que DJ pour ses montages
post-dubstep et house, il présente un tout autre style sur ce
premier album sous le pseudonyme de Floating Points. On y retrouve
un amalgame électronique expérimental entre nouveau jazz, dubstep et
techno ambiant. Majoritairement instrumental, avec des voix qui ne
viennent qu’ajouter à l’ambiance, Elaenia se veut avant tout
un exercice de styles au cours duquel Shepherd fait différents
essais pour en arriver à un mélange de sons hors du commun. Sans
être véritablement dansant, l’album offre tout de même sa part de
passages entraînants. Mais il s’agit avant tout d’une musique
d’ambiance très contemporaine. Floating Points nous offre un premier
album extrêmement créatif et d’une grande richesse musicale.
(décembre 2015)
Le quatuor montréalais est de retour avec son très attendu deuxième
album. Le groupe indie rock à tendance folk propose encore une fois
un solide album, qui a été écrit entre Montréal et un voyage de surf
dans le sud de la Californie. Ces influences diverses s’entendent
rapidement alors que le groupe peut passer d’une musique pop de
chambre aérienne avec des touches d’électro à une musique rock ou
folk un peu plus enracinée. Il y a bien quelques longueurs un peu
lassantes dans la deuxième moitié du CD, mais l’album se termine
agréablement avec leur premier extrait entraînant, « Trust ». Dans
l’ensemble, Sun Leads Me On est un album plus équilibré que
leur premier essai, avec différents styles mais cimentés par une
excellente ligne directrice.
(décembre 2015)
Le groupe rock acadien présente son troisième album, toujours
empreint d’humour et de légèreté. Les Hôtesses d’Hilaire sont
fortement influencés des années 1970 avec un rock à tendance
psychédélique assurément disjoncté. Créée en 1972 dans la cave à
Hilaire Brideau, la troupe prend son envol dans les années 2000
autour du chanteur et guitariste Serge Brideau. À travers des
personnages loufoques, le quintette critique la société
d’aujourd’hui avec véhémence, bizarrement sur une musique qui
appartient à une autre époque. Le parallèle le plus évident demeure
Aut’ Chose, mais on y trouve aussi des influences de
Pink Floyd,
The
Doors et même Frank Zappa.
(décembre 2015)
Après 40 ans de carrière, la guitariste et chanteuse grecque revient
avec un nouvel album exceptionnel. Elle est accompagnée pour
l’occasion par des musiciens de premier plan dont
Gaspar Claus
(violoncelle), Cesar Stroscio (bandonéon), ainsi que sa
fidèle collaboratrice Katerina Fotinaki.
Reste la lumière
est entièrement basé sur des poèmes grecs empreints de
mélancolie, surtout considérant la situation de son pays. La voix et
la guitare d’Angélique contribuent grandement à nous procurer ce
sentiment de tension extrêmement poignant. Il s’agit assurément d’un
disque sombre, mais la force qu’il dégage amène une bonne dose
d’espoir. Angélique Ionatos présente un album solide sur lequel elle
sait démontrer plus que jamais son immense talent d’interprète.
(décembre 2015)
L’acteur, chanteur et philanthropiste Tom Jackson présente son
nouvel album, Ballads Not Bullets, pour lequel une partie des
revenus sera remise à la Croix-Rouge canadienne. L’album contient 10
pièces pour un total de moins de 34 minutes. Tel qu’annoncé par le
titre, on y trouve bon nombre de ballades, mais aussi des chansons
folk parlées et quelques pièces un peu plus énergiques de pop rock
adulte. On retrouve bien peu d’éléments intéressants sur ce disque,
mis à part que ses profits vont à une bonne cause.
(décembre 2015)
Pour son nouvel album, un premier totalement en anglais, Anik Jean
ralentit dangereusement le rythme avec une musique souvent sombre.
Les très beaux arrangements de violon et piano amènent aussi une
bonne dose de tristesse et de mélancolie. En plus, il faut attendre
la quatrième pièce, « Absinthe My Love », pour retrouver un riff de
guitare digne de la rockeuse. Cela dit, le style qu’adopte Anik sur
Lost Soul lui sied plutôt bien et fait ressortir encore plus
son côté mystérieux. Le premier extrait, « Closer », met en vedette
le chanteur Richard D’Anjou (Too Many Cooks), et c’est
d’ailleurs le guitariste Dan Georgesco (Too Many Cooks,
Porn Flakes) qui joue la plupart des guitares sur l’album, Anik
en jouant elle-même aussi. À noter également la participation de
Jason Rockman (Slaves on Dope) pour la pièce « Change
Your Mind », le moment le plus lourd de l’album et de loin. Anik
nous offre une deuxième partie à son succès « Mon Chéri ». Puis
l’album se conclut avec une version radio de la ballade « Closer ».
C’est un très bon disque que nous propose encore une fois Anik Jean,
mais un album qui demandera une certaine adaptation de la part de
ses fans.
(décembre 2015)
Les jumelles qui ont fait tant jaser lors de la première édition de
La Voix en 2013 nous arrivent avec un premier album, après
des mois de travail. Sabrina et
Stéphanie se sont
entourées de nombreux collaborateurs de renom dont
Marc Dupré
(leur coach), Nelson Minville,
France D’Amour,
Christian Marc Gendron (avec qui elles chantent en trio),
Richard Turcotte, Étienne Drapeau, et plusieurs autres.
Les jumelles écrivent aussi quelques textes et musiques, dont la
chanson-titre. En plus des 10 pièces originales, les jumelles Barabé
présentent en boni leur version du classique de
Bette Midler,
« The Rose », interprété lors des auditions à l’aveugle à
La Voix.
Réalisé par Guy Tourville,
Réflexion propose
essentiellement des chansons d’amour positives qui s’adressent à un
public de tous âges. Évidemment, ce sont les harmonies vocales
parfaites des jumelles qui les font se démarquer rapidement dans le
paysage pop québécois.
(décembre 2015)
Le jeune auteur-compositeur et interprète de Maniwaki s’est fait
remarquer lors de son passage à La Voix III, alors que tous
se sont retournés pour lui aux auditions à l’aveugle. Mathieu
Langevin lance maintenant son premier album produit de façon
indépendante sur lequel il présente un authentique son folk à
tendance pop. C’est définitivement lorsqu’il s’accompagne à la
guitare acoustique qu’il est le plus à l’aise, ce qu’il fait tout au
long de l’album, même si plusieurs des chansons de
Sauve-toi pas
bénéficient d’arrangements plus complets qu’une simple guitare-voix.
Langevin peut compter sur quelques collaborateurs de renom pour
l’appuyer à l’écriture comme Hugo Perreault,
Richard
Séguin, Steve Veilleux,
Pascal Dufour et
Roger
Tabra. Le jeune homme surprend par son aplomb et son naturel, et
ce premier album confirme son immense talent.
(décembre 2015)
La chanteuse du Texas nous arrive déjà avec un cinquième album
depuis ses débuts en 2008 alors qu’elle était âgée d’à peine 16 ans.
Plus confiante que jamais, elle a maintenant le parfait contrôle sur
sa carrière, et ça s’entend sur Confident. Elle présente un
solide mélange de pop dansante, de pop rock, de R&B et d’électro
pour possiblement son meilleur assemblage de chansons à ce jour.
Elle peut compter sur des réalisateurs de renom comme
Max Martin
et Steve Mac, et on peut certainement la comparer à plusieurs
autres chanteuses contemporaines comme
Katy Perry et
Beyoncé. Par contre, Demi semble établir de plus en plus son
propre style et démontrer sa personnalité. Ses collaborations avec
Iggy Azalea et
Sirah ne sont pas les plus réussies et
c’est seule qu’elle peut totalement s’affirmer. Il manque peut-être
quelques bombes commerciales à l’album pour le pousser au sommet,
mais l’ensemble s’écoute magnifiquement bien. La version de luxe
ajoute quatre titres aux 11 de l’album, dont deux remix de son
succès « Cool For the Summer ».
(décembre 2015)
Le Matos –
Chronicles of the Wasteland / Turbo Kid Original Motion Picture Soundtrack
Le Matos est un duo montréalais formé de
Jean-Philippe Bernier
et Jean-Nicolas Leupi. Après un premier album en 2013,
Join Us, ils reviennent avec un album double.
Chronicles of
the Wasteland est en fait une version réarrangée de la bande
sonore originale du film post-apocalyptique
Turbo Kid du trio
de réalisateurs RKSS paru en 2015. On y trouve des sonorités
vieillottes de synthétiseurs qui nous ramènent à une musique pop
d’antan, tout de même bien dansante. Par contre, il faut surtout
comprendre qu’il s’agit ici d’un album-concept prévu pour
accompagner un film et en ce sens, l’album est très réussi. On
arrive presque à deviner l’essence du film et certaines séquences,
et ce sans même l’avoir vu. À noter la seule performance vocale du
disque par Pawws pour l’excellente « No Tomorrow ».
Évidemment, avec plus de deux heures de musique, l’album double
risque de devenir redondant et le manque d’originalité vous
rattrapera assurément. Mais, il s’agit tout de même d’un album
intéressant dans le genre, avec de nombreux passages agréables et
entraînants.
(décembre 2015)
Sébastien Côté (alias King Melrose) présente son deuxième
album, transporté par le succès de « Ne me laisse pas tomber » qui a
envahi les radios tout l’été. Il propose à nouveau un excellent
mélange de pop, soul et R&B pour une musique rafraîchissante et
ensoleillée. Réalisé par Toby Gendron,
Bleu inclut la
participation d’Ima (pour le duo « You and Me »), ainsi que
celles d’Alexandre Poulin et
Frédérick Baron à
l’écriture. C’est un très bon disque que nous offre King Melrose,
mais son principal défaut est d’être trop court avec seulement 10
pièces totalisant moins de 33 minutes.
(décembre 2015)
La chanteuse indie folk californienne présente un très solide
quatrième album, malgré sa voix haute qui semble toujours fragile.
Elle offre un excellent mélange de folk traditionnel, de musique de
chambre remontant au 18e siècle et de pop des années 1970. Le seul
moment s’apparentant au rock arrive à la troisième piste, « Leaving
the City ». Le reste est plutôt varié et dense avec de nombreux
moments de musique médiévale auxquels sa voix unique se prête
parfaitement. Si sa carrière pouvait se résumer jusque là à l’album
Ys, Divers devient aujourd’hui une œuvre majeure à
son répertoire.
(décembre 2015)
Issu de la scène blues rock montréalaise, l’auteur-compositeur et
interprète Eddie Paul présente son tout premier album, réalisé par
Seb Black. Assez varié, l’album de 11 titres totalisant moins
de 40 minutes inclut plusieurs chansons avec un bon potentiel
commercial. C’est le cas entre autres pour l’excellente « The
Warning Song », qui nous arrive comme une bouffée de fraîcheur dès
la deuxième piste, ainsi que pour la chanson-titre qui suit ensuite.
(décembre 2015)
La voix lactée est le huitième album d’un artiste qui tente
sans cesse de se renouveler. Maintenant quarantenaire, Oxmo Puccino
veut nous faire voyager dans l’interstellaire. Qu’il soit conteur,
rappeur ou chanteur, le poète nous offre un hip hop qui demeure
positif. Coréalisée par Renaud Letang (Feist,
Alain
Souchon, Gonzales),
La voix lactée a été
entièrement conçue à deux. Il en résulte une œuvre unique dans le
répertoire d’Oxmo Puccino, une œuvre qui ravira ses nombreux fans de
partout dans la francophonie.
(décembre 2015)
Sur son nouvel album, le saxophoniste et compositeur de renommée
mondiale Yannick Rieu réalise une fusion entre musique jazz et
musique traditionnelle chinoise, influencé par ses nombreux voyages
dans ce vaste pays. Rieu propose donc un hybride entre sonorités
urbaines et du terroir en intégrant à sa musique des enregistrements
croqués sur le vif au cours de ses voyages. On peut donc y entendre
des instruments traditionnels chinois qui viennent contraster avec
sa musique contemporaine. Si le mariage s’effectue généralement
bien, on retrouve tout de même des exceptions quelque peu
cacophoniques. C’est tout de même un bel exercice de styles.
(décembre 2015)
Née à Montréal de parents italiens et maintenant établie à Shediac
au Nouveau-Brunswick, Rosa Laricchiuta s’est fait remarquer
lors de la dernière édition de La Voix où elle a atteint la
finale dans l’équipe d’Éric Lapointe. Elle se définit
elle-même comme la version féminine de Lapointe et a su le prouver
lors de ses performances toujours énergiques. Sur ce premier album,
l’interprète de 41 ans nous livre un son rock avec de bonnes
mélodies pop. Il n’y manque que quelques pièces vraiment énergiques
après la pièce d’ouverture, « Bête de scène ». Aussi, avec seulement
neuf pièces totalisant moins de 35 minutes, on aurait certainement
apprécié quelques morceaux additionnels pour rendre l’album vraiment
complet, surtout qu’on n’y retrouve rien de ses performances à
La
Voix.
(décembre 2015)
Bill Ryder-Jones est un artiste discret mais pas inconnu. Il est l’un
des co-fondateurs (à l’âge de 13 ans!) et ex-guitariste de l’excellente
formation britannique The Coral. En 2008, il décide de
s’émanciper pour mener une aventure solo. À 32 ans seulement, après une
carrière déjà conséquente, il sort un troisième album lumineux, chargé
d’une volée de chansons admirables qui rappelleront tour à tour les
Strokes (« You Can’t Hide A Light With The Dark »),
Elliott Smith
(« Two To Birkenhead ») et Eels (« Let’s Get Away From Here »).
Outre ces inspirations indéniablement respectables, Bill Ryder-Jones
échafaude un album tout en nuances, très équilibré, bâti de pop
brillante, de folk brumeux et d’artifices parfois bruitistes (les
fantômes de Pavement ne sont pas loin). Le travail sur les
ambiances, l’utilisation des instruments et notamment des strates de
guitare, la voix grave, fragile et parfois tragique donnent une
profondeur incroyable à l’ensemble. Tout ce décorum sert à merveille ses
textes introspectifs et autobiographiques dont la maison familiale (et
tous ses souvenirs) a servi de QG pour accomplir ce
West Kirby County
Primary. Au fil des écoutes, on est saisi par tant d’élégance, tant
de sensibilité et tant de prouesses mélodiques qui aboutissent parfois
sur quelques comètes qui mettent à genou dont le bijou « Satellites »
et, entre autres, « Wild Roses » et « Daniel » . Petit détail qui a son
importance, le disque est produit et fignolé par l’éminent
James Ford
(Last Shadow Puppets,
Arctic Monkeys,
Foals, …)
dont on ne peut minimiser le rôle dans le perfectionnement de cette
œuvre. Magistrale?
(décembre 2015)
Saltarelllo est un duo de l’Abitibi formé de
Julie Pomerleau
et Luc Lafrenière.
Cliff of the Dawn est leur sixième
album qui propose une musique du monde, une musique trance nordique
aux influences de différentes sonorités de la planète. Surtout, le
groupe s’inspire des mythes scandinaves médiévaux et de l’ambiance
mystique des cultures païennes européennes. Les voyages et les
mémoires ancestrales semblent les passionner et ils savent très bien
le transmettre en musique. En fait, le groupe réussit à faire le
pont entre les cultures autochtones et leurs ancêtres en allant
jusqu’à utiliser des instruments anciens. Les voix servent plus à
créer une atmosphère qu’à raconter une histoire et l’ensemble est
plutôt hypnotisant. Voici donc un album incomparable qui saura vous
envelopper dans son univers particulier.
(décembre 2015)
Après 15 ans d’absence sur disque, soit depuis l’excellent
Tourist, Ludovic Navarre (alias St Germain) revient
avec un nouvel album. Son style nouveau jazz fusionnant jazz et
house est de retour, mais avec diverses influences de musiques du
monde. Il intègre des rythmes et des chants du Mali et de l’Afrique
de l’ouest avec des traces de blues et des guitares funky. Dans le
cas de l’excellente « Real Blues », c’est un échantillonnage de
Lightnin’ Hopkins qui fournit l’aspect blues, sur une musique
house légère et addictive. Sur cet album éponyme, on retrouve en
partie les éléments de jazz électro qui nous ont séduits sur
Tourist, mais avec un peu plus de douceur et moins de
rythmes dansants. Même si St Germain s’avère peut-être un peu moins
innovateur qu’en 2000, il présente tout de même d’un excellent album
qui devrait plaire à ses fans de longue date.
(décembre 2015)
Après avoir dirigé les formations Big Wreck et
Thornley,
Ian Fletcher Thornley présente un premier album solo sur lequel les
guitares deviennent acoustiques et la musique, introspective. Il met
ici l’accent sur ses textes et sa voix qui s’avère d’ailleurs bien
agréable dans ce contexte. Il ne propose rien de moins que 13 titres
totalisant 58 minutes. Même si on peut y trouver quelques longueurs,
Secrets présente plusieurs chansons de très grande qualité,
le rendant agréable à écouter jusqu’au bout.
(décembre 2015)
Le duo montréalais prend une nouvelle direction musicale sur ce
mini-album de six titres totalisant presque 30 minutes.
Simon
et Erika ont d’abord entrepris d’écrire seulement quelques
chansons avant de se retrouver avec un album presque complet.
Black Matter présente une musique plus minimaliste à la première
approche, mais avec différents ajouts qui en font une musique plutôt
riche au final. La contribution des batteurs
Liam O’Neill (Suuns)
et Stefan Schneider (Bell Orchestre,
Luyas)
s’avère passablement importante, sans oublier les arrangements de
cordes de Daniel Bjarnason (Sigur Ros,
Ben Frost).
Avec Black Matter, Thus Owls présentent une musique pop
expérimentale plutôt sombre et lente, mais dont la richesse
impressionne.
(décembre 2015)
Pour son cinquième album, le groupe québécois revient à un son rock
énergique, quelque part entre les
Beatles
et le grunge des années 1990. Comme c’est le cas avec la
chanson-titre, on se retrouve à entonner avec eux leurs paroles plus
stupides et absurdes les unes que les autres. Et ne leur demandez
pas la signification de leurs textes puisqu’ils ne le savent
assurément pas… Mais leur musique est entraînante et leurs mélodies
sont toujours plaisantes à chanter, et ce n’est pas là la recette du
succès? D’ailleurs les hits s’accumulent parmi les 10 titres de
l’album et parions que plusieurs défileront dans les radios au cours
des prochains mois. Avec seulement 36 minutes,
Joie d’être gai
s’écoute sans difficultés et avec beaucoup de plaisir jusqu’à la
fin. Voici quelques titres en vrac pour vous faire sourire :
« J’épile ton nom », « St-Bruno (Nuit de la poésie III) », « Top
bronzés », « J’ai un massage pour toi », « Non toi raccroche » et
« C’est pas facial ».
(décembre 2015)
Le rappeur de Los Angeles lance son premier album mélangeant un rap
aux rimes efficaces et du R&B. Souvent comparé à
Future,
celui-ci participe d’ailleurs à l’album, tout comme une panoplie
d’artistes allant de Brandy à
Kanye West en passant
par Kendrick Lamar,
Wiz Khalifa,
Babyface,
Trey Songz, Diddy,
R. Kelly, et plusieurs autres.
C’est donc tout un alignement sur lequel peut compter ce nouveau
venu de la scène hip hop américaine. Sur
Free TC, Ty Dolla $ign
présente plusieurs excellentes compositions, suffisamment variées
pour conserver notre intérêt et souvent passablement créatives. Ses
intrusions fréquentes dans une musique R&B lancinante font en sorte
que plusieurs chansons nous forcent à suivre le rythme, en plus de
nous rester en tête. C’est donc un disque très réussi qui nous est
offert ici.
(décembre 2015)
Pour son premier album en sept ans, Janet Jackson est bien décidée à
reprendre où elle avait laissé, et même d’aller un peu plus loin.
Elle s’entoure de collaborateurs de renom comme Missy Elliott
et J. Cole, avec Jimmy Jam et Terry Lewis, les
auteurs-compositeurs derrière ses plus grands succès en carrière. Il
en résulte un disque de premier plan, bien ancré dans son époque. La
jeune sœur Jackson évite habilement le piège de revenir dans sa zone
de confort qui a fait sa renommée dans les années 1980 et 1990. Elle
présente une musique pop d’une grande efficacité avec de très bonnes
mélodies et une belle énergie dansante. Il n’y manque peut-être
qu’un peu plus de soul pour ajouter de l’émotion à l’album. Aussi,
avec 17 titres totalisant 64 minutes, le CD s’avère un peu long et
il aurait pu être amputé de quelques morceaux moins réussis.
L’ensemble demeure tout de même très honnête pour Janet Jackson qui
n’a certainement pas à rougir d’Unbreakable, peut-être son
meilleur album depuis
Janet il y a 22 ans. (chronique principale de novembre 2015)
Andra Day est une chanteuse soul rétro de San Diego en Californie.
Après avoir contribué à l’album en hommage à Nina Simone,
Nina Revisited, avec sa version de « Mississippi Goddamn »,
elle présente son tout premier album. On peut rapidement la comparer
à Amy Winehouse et Alice Smith, le tout dans un style
très traditionnel de soul / R&B. Elle a coécrit chacune des 13
chansons de l’album dont plusieurs sont des ballades. Les pièces qui
se démarquent sont par contre un peu plus énergiques : « Gold » et
« Mistakes ». La voix plutôt versatile et dynamique d’Andra Day nous
permet d’apprécier même les morceaux qui pourraient sembler moins
intéressants au premier abord. Il en résulte un album complet et
plaisant à écouter jusqu’à la fin. (découverte du mois de novembre
2015)
Get Up est le treizième album studio du Canadien Bryan Adams,
le tout en 35 ans de carrière. Pour l’occasion, il renoue avec son
collaborateur de longue date Jim Vallance, avec qui il a
coécrit la majorité de ses plus grands succès dans les années 1980.
Autre ajout important : le réalisateur Jeff Lynne. Il en
résulte un album énergique qui surprend dès la pièce d’ouverture, « You
Belong To Me », par son côté rock ‘n’ roll. Adams semble s’être
amusé comme un petit fou pendant l’enregistrement du disque qui ne
contient malheureusement que neuf chansons originales auxquelles on
ajoute quatre versions acoustiques des meilleures pièces. Malgré
l’ajout de ces enregistrements acoustiques, le CD franchit à peine
les 36 minutes, une somme bien insuffisante pour un album digne de
ce nom. Avec Get Up, Bryan Adams nous offre de bien bonnes
chansons, mais il aurait fallu en ajouter quelques-unes pour réussir
à nous satisfaire totalement. (novembre 2015)
Pour son troisième album, il n’était pas question que Bernard
Adamus fasse des compromis. Toujours aussi cru et direct, Sorel
Soviet So What ne prend pas bien des détours pour présenter ce
que pense Adamus. Et s’il faut sacrer pour appuyer le sujet,
allons-y à 100 %. Adamus propose encore une fois une excellente
musique folk rock à tendance traditionnelle ou grivoise, avec un
peu de country et de blues. La principale différence cette fois
est qu’il a réussi à capter l’attention des radios et des
télévisions avec le premier extrait, « Hola les lolos », une
chanson pas plus politiquement correcte pourtant. L’album a été
enregistré live en studio et ce son direct du studio fait
maintenant partie intégrante du style de Bernard Adamus. Sorel
Soviet So What est plus festif que son précédent et demeure
extrêmement divertissant jusqu’à la fin. Un très bon disque!
(novembre 2015)
Ariane Gauthier (alias Ari Cui Cui) présente aux enfants un
nouvel album sous le thème du voyage. Elle y propose un tour du
monde qui passe par le Japon, l’Australie et le Mali, mais aussi par
un tour en ballon et du camping dans sa propre maison. Réalisé de
main de maître par Sébastien « Watty » Langlois et
Matt
Laurent, Mijote un voyage propose une musique de qualité
que les enfants auront en tête longtemps.
(novembre 2015)
La chanteuse jazz montréalaise est de retour avec un nouvel album,
mais cette fois-ci, elle révèle enfin son talent d’auteure-compositrice
grâce à quatre chansons de son cru. Elle présente des rythmes vifs
interprétés par des musiciens de premier plan dirigés par le
multi-instrumentiste et arrangeur Don Thompson. Fidèle à son
habitude, elle offre plusieurs standards du jazz en y ajoutant sa
touche personnelle. L’énergie que l’on retrouve tout au long du CD
laisse croire que le plaisir fut immense en studio lors des
enregistrements. Avec Spring, Susie Arioli donne à ses fans
et à tout amateur de jazz une musique positive et divertissante. Il
s’agit possiblement de l’un de ses meilleurs enregistrements à ce
jour. (novembre 2015)
Il y a 40 ans disparaissait la chanteuse française
Joséphine
Baker et pour souligner cet anniversaire, la Québécoise Joe
Bocan se fond dans la peau de la légende pour reprendre 14 de ses
classiques, ainsi qu’une version radio de « J’ai deux amours », en
duo avec Dominique Fils-Aimé. Après des débuts fracassants à
Paris en 1925, la Baker a été reconnue comme la première star noire
mondialement connue et a influencé toute une société, avant
Marilyn Monroe, Madonna ou
Lady Gaga. Non
seulement Joe Bocan lui rend un très bel hommage, mais elle devient
littéralement Joséphine Baker pendant les 42 minutes de
Dis-moi
Joséphine.
(novembre 2015)
C’est
en vélofestifdans
les rues du
Plateau-Mont-Royal à
Montréal que
Simon Boudreau a lancé
son nouvel
album, à
la grande
surprise des passants.
Avec Devant les
possibles, Boudreau
présente
un excellent album folk àtendancetraditionnelle,
avec en boni
des mélodies
pop inoubliables.
Plusieurs
chansons possèdent
en effetcetélémentaccrocheur
pour nousresterdans
« la mémoirelongtemps »
commeil
le ditsibienlui-mêmedans
« La mémoire ».
Devant les possibles
contient
en plus deuxsuccèsnuméro
1 : « Fleur bleue »
et « La trotteuse ».
C’est
un superbe
album quenous
propose l’auteur-compositeur
et interprète,
un disque
de premier plan et
inspiré sans grandesfaiblesses.
(novembre 2015)
Nicolas Boulericeestl’un
des fondateursdugroupetraditionnelLe Vent du Nord
avec qui ilchantedepuis
13 ans. Maison de
boisest
son premier album solo, un disquedépouilléessentiellement
piano-voix
avec seulementquelquesaccompagnements
de basse
et batterie,
ainsique
la voix
de Mia Lacroix.
On y trouvedouze
chansons bienpersonnelles
et poétiquesqu’il
a mises
de côtédepuisunevingtained’années.
Le côtéintimiste
de l’albumcontrastevéritablement
avec la musique
festive du
Vent duNord
et est
beaucoup moinsdestinéà
la scène. Il s’agissaitavant
tout pour Nicolas
Boulerice de réaliser
un projet
studio qu’ilcaressaitdepuislongtemps.
(novembre 2015)
Les trois quatuors à cordes de l’opus 44 de Mendelssohn ont été
complétés en 1838, alors que sa réputation était en hausse. Le
« Quatuor à cordes en ré majeur, op. 44, no 1 » a été le premier
publié, mais le dernier complété. Quant au « Quatuor à cordes en mi
mineur, op. 44, no 2 », il a été le premier complété. Ces deux
superbes concertos sont interprétés magnifiquement par le quatuor à
cordes Cecilia, l’ensemble en résidence à la faculté de musique de
l’Université de Toronto. (novembre 2015)
Les Chiclettessont
un trio fémininfranco-ontarienformé
de Nathalie Nadon,
Julie Kim Beaudry
et Geneviève
Cholette. Ellesprésententleurdeuxième
album dans
un style jazz pop qui
s’inspire de Ray Charlesàses
débuts et des
Andrews Sistersdans
les années
1940. Enregistréà
Toronto, Voyage à
trois contientneufpiècesdont
six chansons originales.
Leurstextesaudacieuxsonttotalementassumés,
et ellesn’hésitentaucunementàparler
de l’homme
macho jusqu’à
le rabaisser,
thème
principal dudisque.
Leurénergie
et leurs
harmonies vocalesexceptionnelles,
jumeléesàleur
immense pouvoir
de séduction,
rendentl’albumtotalementirrésistible
et trèsdivertissant,
mêmes’ilest
beaucoup trop court avec seulement
28 minutes.
(novembre 2015)
Après un virage pop plutôt raté en 2009 sur
Scream, l’ex-chanteur de Soundgarden reprend
graduellement ses esprits. Pour Higher Truth, il a demandé
les services du réalisateur Brendan O’Brien (Pearl Jam,
Soundgarden, Korn, Stone Temple Pilots, Rage
Against the Machine, The Black Crowes). Cornell propose
un son rock alternatif assez doux, avec quelques moments de pop
baroque, une musique beaucoup plus intéressante d’un point de vue
créatif que l’électro-pop ratée de
Scream. Les arrangements demeurent subtils tout en étant
riches, et plusieurs chansons ont une atmosphère presque acoustique,
une atmosphère enveloppante et chaleureuse. Malgré 15 titres
totalisant plus de 62 minutes, Higher Truth contient une
belle ligne directrice et s’écoute avec bonheur jusqu’à la fin. Une
belle surprise! (novembre 2015)
Le supergroupe de Jack White avec Alison Mosshart (The
Kills) au micro est de retour avec son troisième album. Le
groupe repousse quelque peu les barrières sur ce troisième essai
avec des chansons plus agressives que jamais nous ramenant au métal
des années 1970 ou au grunge des années 1990. Alison n’a plus rien
de son sex appeal avec une voix plus sauvage que jamais. Et ce côté
sale de Dead Weather est bien loin d’être désagréable, au contraire!
On a plutôt l’impression que le quatuor a enfin trouvé son véritable
terrain de jeu. Le groupe nous propose ses meilleures compositions à
ce jour et il s’agit possiblement de l’un des projets parallèles les
plus intéressants pour Jack White. (novembre 2015)
Le groupe de black metal de San Francisco nous revient avec un
troisième album, deux ans après l’excellent
Sunbather. Cette fois-ci, Deafheaven ne présentent que cinq
pièces, mais variant entre 8 et 10 minutes pour un total de 46
minutes tout de même. Des riffs et des rythmes recherchés rendent ce
groupe unique, surtout en Amérique alors que le black metal trouve
généralement son nid dans les pays scandinaves. Là où on retrouve la
connexion avec le métal de la baie de San Francisco, c’est lorsque
le groupe incorpore certains riffs et solos dignes des bonnes années
de Metallica
et compagnie, entre autres dans « Baby Blue ». New Bermuda
est beaucoup moins expérimental que son prédécesseur, mais le groupe
aime toujours explorer des genres qui n’ont rien à voir avec le
métal, avec des rythmes et des atmosphères à faire sourciller les
mordus de métal. Sans impressionner de la même façon qu’avec
Sunbather, Deafheaven nous offrent à nouveau un
excellent disque, d’une grande originalité! (novembre 2015)
Le groupe indie rock d’Atlanta nous arrive avec ce qui s’avère être
l’un de ses albums les plus lumineux à ce jour. Pas nécessairement
dans les termes abordés, mais certainement à travers ses mélodies
accrocheuses et ses arrangements riches. En fait, Deerhunter
présentent possiblement leur album le plus accessible en carrière.
Et accessible ne veut pas du tout dire moins complexe. Même si on
est bien loin du rock expérimental abordé précédemment, le son dream
pop de Fading Frontier offre plus que son lot de subtilités
et d’explorations musicales. Le groupe atteint le summum de
l’accessibilité avec le premier extrait du disque, « Snakeskin »,
une pièce funky et tellement accrocheuse. En plus, en nous arrivant
vers la fin de l’album, elle nous suit inlassablement après avoir
complété l’écoute du CD. Voici un très bon disque, à la fois
original et accrocheur! (novembre 2015)
Pour son troisième album, Lana Del Rey prend une tangente très
mélancolique, voire mélodramatique. Les chansons s’avèrent surtout
introspectives avec une atmosphère profonde, lourde et chargée
d’émotion. Les moments de hip hop que l’on pouvait entendre sur
Born To Diesont complètement disparus, tout comme les
éléments plus lumineux d’Ultraviolence.Honeymoon est plutôt centré sur sa voix avec de très beaux
arrangements tout en douceur. Par contre, vers la moitié du CD, le
plaisir diminue quelque peu et on prendrait bien un changement de
rythme pour conserver l’intérêt. Malheureusement, avec 14 titres
totalisant 65 minutes, Honeymoon met notre patience à rude
épreuve, à moins de se retrouver conquis par la voix de la
chanteuse. (novembre 2015)
La chanteuse native de Toronto Allyson Baker a fait partie de
Teen Crud Combo (groupe inspiré de Motörhead)
avant de se réorienter au sein de Dirty Ghosts. Ils ont fait
paraître leur premier album en 2012, Metal Moon, et les voici
de retour avec leur deuxième enregistrement. Laissée à elle-même,
Allyson a tout écrit elle-même pour ce nouveau disque autour des
thèmes de l’isolation, l’incertitude et les mauvaises perceptions.
Heureusement, elle a su trouver son alter ego en Tony Sevener,
nouveau batteur du groupe. Leur style indie rock prend des allures
un peu plus pop en certaines occasions et on peut les comparer à
The Stranglers et à The Police. Sans nous renverser,
Dirty Ghosts présentent un album énergique et plaisant à écouter.
(novembre 2015)
Après une présence remarquée à la première édition de La Voix
par son énergie rock incomparable au Québec, Andie Duquette
présente son premier album, un disque autoproduit. Avec Ton
problème, l’auteure-compositrice et chanteuse de talent ne
dénature en rien ses origines et ses influences de rockeuse. Elle
présente en fait un son rock comme on n’entend pas si souvent en
français. Il y a bien quelques références faciles à faire avec
Marie-Mai dans certains morceaux pop rock. Par contre, pour
une bonne partie du CD de 32 minutes, Andie pousse le rock à
l’extrême avec plusieurs pièces résolument hard rock meublées par
un mur de guitares et une énergie débordante. En réalité, elle va
là où on aurait aimé voir Rémi Chassé par exemple. Parmi
ses collaborateurs à l’écriture, notons John Nathaniel (Marie-Mai,
Final State, Marc Dupré) et Bryan Levesque (PERKiNS).
Sur Ton problème, Andie Duquette exploite sa voix au
maximum et pourra assurément se défoncer sur scène avec des
chansons aussi énergiques en poche.
(novembre 2015)
Les mauvaises langues ont
tendance à dire que notre France est un refuge à chanteuses et
chanteurs de variété télévisuelle, une ruche à enfants de la
télé(-réalité), un repère de chansonniers populaires que le rock
fuit comme la peste. Tout n’est pas faux mais en surface
seulement. Seuls Téléphone
et Noir Désir
ont gagné la consécration des plus grandes foules dans la durée.
Mais derrière les fagots, sur la face cachée, des foules
d’activistes œuvrent ardemment à sortir la France de cette
nébuleuse d’insipidité. Feu! Chatterton sont de ceux-là. Guidés
par des influences en or (Noir Désir, Gainsbourg,
Bashung,
Radiohead…
tous des purs créateurs), les parisiens ont embrasé la toile et
les salles à taille humaine depuis leur premier EP de 4 titres
sorti à la rentrée 2014. Et signé chez Barclay depuis. Feu!
Chatterton n’est pas qu’un sinistre brasier de hype
qui s’éteint à peine allumé. Au contraire, équilibré entre des
textes marqués de références littéraires, d’un chant
particulièrement investi et d’un exceptionnel travail de
composition, le groupe ouvre la voix sur de multiples
expérimentations. Rien n’arrête cette imagination débordante, les
parisiens pulvérisent les modèles préconçus. De balade
crépusculaire au
songwriting léché
(« Le Long Du Léthé ») en passant par les envolées lyrique d’un
Brel des temps modernes (« Côte
Concorde ») jusqu’au groove
sexy d’un « Boeing » décomplexé, les idées fusent, les succès
s’accumulent. Il y a bel âge qu’on n’avait pas entendu pareille
beauté qu’« Harlem », un bail que l’électro
rock n’avait pas sonné comme « La Malinche », ici, chez nous. Et
ce 16 octobre, la sentence tombe, l’attente n’a donc pas été
vaine. Voilà ce que titrent à la capitale, les journaux ce
vendredi-là…
(novembre 2015)
Flying Joes est un trio montréalais né des cendres de Jelly Fiche
qui présente son tout premier album. Ils offrent un son rock brut
légèrement teinté de blues avec des influences de Led Zeppelin,
Bad Company et Thin Lizzy. Les riffs de guitare sont
au cœur de leur musique qui déménage royalement. Le légendaire
réalisateur Glen Robinson (Ramones,
AC/DC, Keith
Richards, Voivod) y est sûrement pour quelque chose. Même
s’ils œuvrent dans un territoire qui a été largement surexploité par
le passé, les musiciens de Flying Joes réussissent à donner une
bonne dose d’énergie à leur musique pour la rendre plus
qu’intéressante et très divertissante. (novembre 2015)
Gang Signs est un trio de Vancouver qui nous arrive avec son premier
album. Il s’agit du nouveau projet créatif de Peter Ricq du
duo Humans, qui est accompagné pour l’occasion par le
chanteur et claviériste Matea Sarenac et le batteur Adam
Fink. Ils proposent un son électronique plutôt sombre, à la
limite du lugubre, une espèce de new wave cinématographique, mais
avec aussi son côté dansant. On peut les comparer à New Order
et Depeche Mode, mais avec la froideur de Joy Division
et Kraftwerk. The Cure ne sont jamais bien loin non
plus. On peut donc affirmer sans surprise que le groupe puise son
inspiration dans la musique alternative dansante des années 1980.
Malgré une originalité quelque peu discutable, Geist possède
une bonne ligne directrice qui plaira probablement aux amateurs des
groupes cités précédemment. (novembre 2015)
La chanteuse et multi-instrumentiste de la Caroline du Nord présente
un premier album solo, réalisé par T-Bone Burnett. Sur ce
premier essai, elle tente de s’éloigner quelque peu de son
expérience avec The Carolina Chocolate Drops, en offrant un
excellent mélange de blues et de country avec quelques éléments de
jazz. Elle reprend des chansons écrites et/ou popularisées par des
femmes dont Dolly Parton, Nina Simone et Patsy
Cline. Elle présente aussi la chanson-titre qui a été écrite par
Charles Aznavour. Une des grandes particularités de Rhiannon
Giddens, c’est qu’elle en mesure de donner une touche contemporaine
à des chansons d’une autre époque tout en conservant ce côté
vieillot si agréable à l’oreille. Un très bon disque d’interprète!
(novembre 2015)
Avec tout ce qui s’est passé dans la vie de Selena Gomez depuis deux
ans (séparation, nouvelle compagnie de disque, problème de
management, etc.), pas surprenant qu’elle désire un nouveau départ
avec Revival. Elle prend un peu plus le contrôle de l’album,
participant à l’écriture. Il en résulte un album un peu plus adulte
avec un agréable mélange de pop dansante et de ballades, intégrant
aussi plusieurs pièces R&B. Par contre, elle tente d’en faire un peu
trop par moments et certaines pièces dites « adultes » deviennent
beaucoup trop forcées. En plus, parmi les 14 titres, quelques-uns
sont franchement ennuyants et doivent être sautés pour pouvoir
continuer à apprécier l’ensemble. Malgré ces moments moins
intéressants, Selena Gomez présente une production d’un grand
professionnalisme. (novembre 2015)
Nos histoires est le septième album pour La Grande Sophie, de
son vrai nom Sophie Huriaux. La chanteuse pop française s’est
fortement inspirée de Hanoï au Vietnam pour ce nouvel opus, ville où
elle a complété sa dernière tournée et qui lui a donné le goût de se
remettre rapidement à l’écriture. On peut d’ailleurs entendre la
chanson « Hanoï ». Sur « Tu dors » elle est accompagnée au piano par
Jeanne Cherhal et c’est la première fois qu’elle se permet un
tel dépouillement. À noter aussi, le très bon premier extrait, « Maria
Yudina ».
(novembre 2015)
Un an après
Listen qui contient les succès « Dangerous » et « Lovers on
the Sun », David Guetta propose une version enrichie de l’album. En
plus des 14 titres parus sur le CD original, on peut entendre rien
de moins que huit chansons en boni, dont le nouveau succès avec
Sia et Fetty Wap, « Bang My Head », en deux versions. Un
deuxième CD intitulé Listenin’ inclut 23 pièces rares dans
une version en continu de 56 minutes. Un très bel ajout à l’album
Listen dont la chronique se trouve
ici.
(novembre 2015)
L’astronaute Chris Hadfield a été le premier Canadien à marcher dans
l’espace et à commander la station spatiale internationale. Dans ses
temps libres, il se donnait à la musique et il a même enregistré
quelques pièces en orbite. Sur Space Sessions: Songs From a Tin
Can, on peut entendre pour la première fois de la musique
enregistrée dans l’espace, même si le tout a été complété sur terre,
bien évidemment. Hadfield propose 11 compositions personnelles dans
un style folk rock introspectif teinté d’un peu de country.
Certaines comme « Beyond the Terra » sont particulièrement réussies
alors que d’autres ne se démarquent pas vraiment. En boni, il nous
offre sa version bien personnelle de « Space Oddity » de David Bowie.
(novembre 2015)
Le duo britannique Heymoonshaker est certainement l’un des groupes
les plus improbables de la scène blues. Il est composé du chanteur
et guitariste Andrew Balcon et du beatbox humain
Dave Crowe. Malgré le côté minimaliste de leur musique, ils
réussissent à créer une certaine envergure pour une musique qui
demeure puissante. Toujours ancré dans le blues, leur son s’en
éloigne tout de même passablement sur Noir alors que le duo
explore le rock et le soul. Aussi, une section de cordes est ajoutée
pour des arrangements un peu plus enrobés et enveloppants. Mais ce
qui impressionne toujours autant, c’est la performance de Crowe, lui
qui fait toutes les percussions avec sa bouche, même si on en vient
à l’oublier. Ce premier album complet du duo maintenant basé en
Suède prouve plus que jamais l’immense talent de Heymoonshaker.
(novembre 2015)
Pour son troisième album, Geneviève Jodoin est entourée du Quatuor
Orphée aux cordes, avec les magnifiques arrangements d’Antoine
Gratton. Il en résulte une musique folk plutôt riche qui nous
berce tout au long des 40 minutes. Pour les paroles, la compositrice
est appuyée par Marc Séguin et Frédéric Boudreault (son
amoureux qui est aussi le bassiste et le réalisateur du disque). Elle
s’est même vue offrir une chanson de Richard Desjardins,
« L’homme canon ». En plus de la ballade, Geneviève explore le rock
sur « J’m’arrêterai pas ». Elle aborde les thèmes de la nostalgie
(« L’amitié »), de l’amour, du désir (« Les planètes ») et du temps
(« Hiver de gris »). Celle qu’on a vue comme choriste pour plusieurs
émissions de télévision, dont Belle et Bum pendant 7 ans, offre
encore une fois un excellent album.
(novembre 2015)
Né à Chicago, le producteur et DJ Ryan Raddon (alias Kaskade)
s’est surtout fait connaître dans la baie de San Francisco. Après
plusieurs années de travail intense, il nous arrive avec peut-être son
album le plus accompli à ce jour. La recherche sonore y est
exceptionnelle et il propose des pièces modernes tout en faisant un
clin d’œil au passé avec quelques moments qui peuvent rappeler New
Order ou les Pet Shop Boys. Mais les amateurs de musique
house n’ont pas à s’en faire puisque sa musique se transporte toujours
aussi bien dans les clubs. C’est plus du point de vue de la richesse
musicale que Kaskade réussit à intégrer diverses subtilités grandement
intéressantes. Il navigue allégrement entre musique pop et underground
pour un style house extrêmement efficace et profonde. C’est donc un
album de premier plan que nous propose le DJ américain.
(novembre 2015)
Jana Kramer est une chanteuse country pop originaire de Detroit. Pour
son deuxième album, elle emprunte l’idée d’Adele et nous dit
son âge avec le titre du disque. Elle propose une musique plutôt
légère comparable à Miranda Lambert, avec de nombreuses
ballades et pièces pop bonbon. Par contre, elle semble vouloir laisser
sortir la tigresse en elle en quelques occasions, mais ce n’est pas là
qu’elle est à son meilleur. En fait, l’exercice semble un peu forcé,
comme si elle tentait de montrer la mauvaise fille qu’elle n’est pas
vraiment. Même si elle fait nouvellement partie de la grande famille
de Nashville, Jana Kramer semble plutôt tout droit sortie d’une série
de Disney. La démarche est intéressante, mais on n’y croit pas
tellement encore. Elle devra faire une coupure avec son passé si elle
veut qu’on croit en la mauvaise fille du country qu’elle tente de
présenter.
(novembre 2015)
Le duo québécois présente son cinquième album en carrière, mais le
premier en français après des projets instrumentaux et de poésie
lituanienne. Le disque commence en légèreté avec « Doupidou », même si
la chanson traite de séparation. L’ensemble demeure plutôt intimiste
jusqu’à la fin, dominé par le piano et les voix avec seulement
quelques guitares et percussions discrètes pour enrichir l’ensemble.
Les textes sont de Michel Piquemal et Claudie Stanké.
(novembre 2015)
L’Anglais Jamie Lawson est un chanteur de rock alternatif adulte qui
s’est fait connaître dans les bars irlandais avant d’être découvert
par Ed Sheeran. Sur ce premier album éponyme, il propose un son
pop rock acoustique avec des influences de folk et des mélodies
toujours d’une grande efficacité. Âgé de 40 ans, Lawson est plus
mature que la plupart des autres chanteurs britanniques dans le genre
qui sont apparus ces dernières années, et ça s’entend. L’ensemble de
36 minutes coule agréablement sans moments ennuyants ou
inintéressants.
(novembre 2015)
Après un
album de musique originale, le pianiste de renommée mondiale est
de retour à pieds joints dans la musique classique. Pour l’occasion,
il s’attaque à des œuvres de Rachmaninov, Haydn et Ravel. D’abord,
il interprète la « Sonate pour piano no 2 en si bémol mineur, op.
36 » de Sergei Rachmaninov. Par contre, alors qu’elle a été
raccourcie de 6 minutes par Rachmaninov lui-même en 1931, c’est
plutôt la version de Vladimir Horowitz de 1940 qu’Alain
Lefèvre interprète ici, reprenant ainsi l’essentiel de l’œuvre
originale. Il exécute ensuite la « Sonate en fa majeur, no 38, Hob.
XVI: 23 » de Joseph Haydn, composée en 1773. Puis, il conclut
avec « La Valse » de Maurice Ravel. Comme à son habitude,
Lefèvre conserve une maîtrise absolue de son instrument et réussit à
nous faire redécouvrir ces œuvres d’une autre époque.
(novembre 2015)
Majical Cloudz est un duo montréalais qui a été formé en 2010. Il
s’agit en fait du projet solo de Devon Welsh qui a débuté avec
des enregistrements-maison très lo-fi avant de s’adjoindre les
services du multi-instrumentiste Matthew Otto. Le duo propose
un son électronique plutôt atmosphérique avec des éléments d’indie
rock. Are You Alone? est leur deuxième album, qui reprend là où
ils nous avaient laissés avec l’excellent
Impersonator en 2013. Plus hypnotisant que le précédent, ce
nouvel album emprunte à d’autres genres musicaux plus classiques,
grâce entre autres à l’utilisation judicieuse du piano et du saxophone
en certaines occasions. L’ensemble nécessite assurément quelques
bonnes écoutes pour y adhérer complètement, mais l’effort s’en trouve
grandement récompensé. Voici un album solide et très original, même si
une certaine lassitude peut s’installer si on ne réussit pas à
accrocher à son atmosphère particulière.
(novembre 2015)
Après son très bel hommage à Paolo Conte en 2012, la chanteuse
jazz est de retour avec un autre album dans sa série Espresso
Manifesto. Sur Canto, Daniela Nardi rend hommage aux
traditions italiennes, combinant les charmes d’antan aux grooves
modernes. Elle interprète 10 chansons intemporelles composées par des
grands noms de la musique pop et du jazz italien. Elle ajoute aussi
une pièce de son cru à l’ensemble déjà bien garni. Canto
présente un mélange de bossa nova, de pop et de soul, avec quelques
éléments de blues. L’album a été enregistré entre Toronto et Naples,
et il compte autant de grands musiciens d’Italie que du Canada. Voici
une très belle aventure musicale qu’il fait bon de déguster jusqu’à la
fin.
(novembre 2015)
Sur ce nouvel album de l’OSM avec Kent Nagano, ce sont les
concertos pour violon de Camille Saint-Saëns qui sont à
l’honneur. Accompagné du violoniste
Andrew Wan, l’orchestre
interprète donc ainsi l’intégrale des concertos pour violon de ce
grand compositeur français. Les trois concertos ont été enregistrés
lors de concerts donnés à la Maison symphonique de Montréal en
novembre 2014. Simultanément avec cet album, l’OSM lance un autre CD
mettant en vedette Saint-Saëns,
Symphonie et créations pour orgue et orchestre, qui contient
la « Symphonie no 3 en do mineur, op. 78, avec orgue » de
Saint-Saëns, en plus d’œuvres de SamyMoussa et
KaijaSaariaho. Cet autre enregistrement provient des
concerts inauguraux du Grand Orgue Pierre-Béique en mai et juin
2014.
(novembre 2015)
Après l’excellent album
More Than Any Other Dayparul’an passé, le groupe
indie rock montréalais est déjà de retour avec son deuxième disque.
Encore une fois, Ought osent présenter de longues chansons, la pièce
centrale étant assurément « Beautiful Blue Sky » qui s’étend de belle
façon sur presque huit minutes. L’album de seulement huit titres
atteint tout de même les 40 minutes et surtout, il est efficace
jusqu’au bout. Pourtant, leur musique peut sembler austère au premier
abord avec un post-punk expérimental quelque peu cacophonique et dénué
de mélodies. Mais, ils réussissent à capter notre attention par on ne
sait quel truc. C’est probablement leur créativité qui nous les rend
si passionnants. Même si Sun Coming Down ne possède peut-être
pas l’attrait instantané de leur premier album, Ought nous prouvent
encore une fois toute leur pertinence au sein de la scène alternative
montréalaise.
(novembre 2015)
Pour souligner ses 25 ans de carrière, l’humoriste François Pérusse
présente le 10e tome de son fameux
Album du peuple, pour le
plus grand plaisir de ses nombreux fans. Son 13e album au total
inclut de nombreuses surprises et nouveautés, mais aussi quelques
souvenirs tirés du passé. Il propose entre autres des extraits des
2 minutes du peuple jamais mises sur disque, ainsi que des
morceaux de choix de son répertoire qu’il a remontés pour
l’occasion. Musicalement, le tome 10 comprend un remix surprise de
« Bonne fête »,ainsi que trois nouvelles chansons :
« Sacrons-nous la paix », « La quincaillerie » et « Remplissage ».
Tout au long du disque, Pérusse redonne vie à certains de ses
personnages les plus célèbres comme le gars qui magasine et Mona sa
tendre épouse, l’animateur Louis-Paul Fafard-Allard, le grognon Bob
Hartley, ainsi que l’incontournable traducteur. En plus des 73
minutes de l’album, un mot de passe caché sur le disque donne accès
à 25 minutes de contenu additionnel sur son site.
(novembre 2015)
Avec Gloria, le compositeur et guitariste Sylvain Picard
présente une suite jazz en 10 mouvements d’une durée totale de 62
minutes. Il est accompagné pour l’occasion du saxophoniste Yannick
Rieu, du trompettiste Maxime St-Pierre et du contrebassiste
Guy Boisvert. Commandé par l’église du Gesù, Gloria se
voulait une messe jazz de rite catholique romain respectant la
structure traditionnelle. Cet album magistral crée un climat propice à
l’introspection, au recueillement et à la célébration. L’émotion est
au rendez-vous tout au long de cet album très efficace de musique
sacrée contemporaine.
(novembre 2015)
Pour son tout premier album solo, le talentueux pianiste Charles
Richard-Hamelin, l’un des plus prometteurs de sa génération, rend
hommage à Frédéric Chopin. Il a choisi pour l’occasion des
œuvres tardives de Chopin composées entre 1843 et 1846 : la « Sonate
No 3, op. 58 », « Polonaise-fantaisie, op. 61 » et deux « Nocturnes,
op. 62 ». Ces œuvres complexes et chargées d’émotion sont
magnifiquement interprétées par Richard-Hamelin, avec une technique
extrêmement solide. Avec ce premier enregistrement de très grande
qualité, Charles Richard-Hamelin prouve qu’il a définitivement sa
place aux côtés des pianistes d’envergure et de renommée mondiale.
(novembre 2015)
Après 23 ans d’attente, Keith Richards est de retour avec un
nouvel album solo. Crosseyed Heart nous donne rapidement
l’impression d’avoir été enregistré rapidement, sans grands
arrangements. Et c’est un compliment pour le guitariste des Stones
qui a toujours été à son meilleur dans un style un peu sale et
cru. Richards présente en plus de bien bonnes compositions parmi
les 15 titres offerts, dont « Heartstopper », « Trouble » et
« Blues in the Morning ». Il ne faut pas passer sous silence non
plus le duo avec Norah Jones pour « Illusion », ainsi que
l’adaptation de « Goodnight Irene » de Lead Belly avec de
nouvelles paroles. Ce qui est particulièrement plaisant avec Keith
Richards c’est qu’il n’a rien à prouver à personne depuis
longtemps déjà et qu’il peut se permettre de seulement se faire
plaisir. Du même coup, il nous fait plaisir aussi avec un
excellent mélange de rock ‘n’ roll, blues, country et folk. Voici
donc un très bon disque de la part de ce guitariste légendaire.
(novembre 2015)
Le groupe house londonien est de retour avec un deuxième album après
l’excellent
Homeparu en 2013. Encore une fois, on y retrouve des éléments
de drum ‘n’ bass et de dubstep, mais dans l’ensemble, leur musique est
un peu plus accessible sur We the Generation avec passablement
de pop et de R&B. Les 14 pièces totalisent au-delà de 61 minutes et
incluent de nombreux collaborateurs dont Mahalia, Dizzee
Rascal, Ella Eyre, Ed Sheeran, Lianne La Havas
et Bobby Womack. Moins orienté vers les pistes de danse des
plus grands clubs, We the Generation risque par contre de
rejoindre un public beaucoup plus large.
(novembre 2015)
Sans être une nouvelle venue sur la scène urbaine québécoise ayant
fait partie de Diaspora, Sarahmée présente son premier album
avec Légitime. Née à Dakar au Sénégal, puis voyageant de la
Tunisie au Rwanda en passant par le Québec, Sarahmée développe depuis
un an sa carrière de rappeuse en France et en Afrique francophone.
Sarahmée offre une musique qui allie le rap et la pop, toujours avec
de très beaux arrangements musicaux. Sœur de Karim Ouellet,
elle chante en duo avec son frère sur « Laisser tomber ». On peut
aussi l’entendre en compagnie de Shy’m et de Caleb (H’Sao),
puis elle assemble tout un collectif rap pour « Déter » alors qu’on
retrouve à ses côtés l’élite du rap français. Sarahmée nous offre un
album très réussi qui risque fort de se démarquer sur la scène rap
québécoise.
(novembre 2015)
Le DJ et producteur allemand est de retour avec un deuxième album,
après le succès planétaire de
Prayerl’an passé, catapulté grâce aux succès instantanés de
« Prayer in C » et « Waves ». Robin Schulz présente à nouveau une
musique house commerciale, extrêmement accrocheuse et toujours
entraînante. La principale différence est qu’on n’y retrouve plus de
remix d’autres artistes, mais plutôt 15 chansons originales par Schulz
lui-même. Évidemment, il demeure presque toujours accompagné par des
chanteurs invités dont Francesco Yates pour la chanson-titre,
Akon, Aleesia et Moby. Les succès incontournables
sont « Headlights », « Yellow » et la chanson-titre, mais il faut
aussi mentionner l’excellente « Heatwave » avec Akon et « Pride » avec
soFly et Nius. La pièce avec Moby, « Moonlit Sky »,
vient clore de belle façon ce très agréable album qui satisfera
assurément ses fans.
(novembre 2015)
Le groupe indie rock de Saskatoon est de retour avec son cinquième
album, bien ancré dans la tradition rock canadienne. En fait, au
premier abord, on a l’impression d’entendre un groupe de bars qui
décide de faire ses propres chansons. Les références sont nombreuses
avec des groupes comme Bachman Turner Overdrive et The Guess
Who, mais aussi Thin Lizzy, Lynyrd Skynyrd,Led Zeppelinet plusieurs autres du genre. Par contre, il ne faut pas
se méprendre : même si le groupe semble emprunter largement au passé,
il réussit à renouveler le genre et à demeurer très plaisant à
écouter, ce qui constitue en soi un véritable tour de force. Future
Nostalgia contient rien de moins que 18 pièces, mais ce ne sont
que de courtes chansons qui totalisent à peine 50 minutes. Il s’agit
donc d’un bien bon album de rock classique, un album un peu sale, mais
aux mélodies tellement agréables.
(novembre 2015)
Après avoir attiré l’attention avec leur très efficace album
Le poids des confettisil y a deux ans, Les Soeurs Boulay
ont trimbalé leurs valises sur les routes du Québec, du Canada et
de l’Europe (en tournée), puis de l’Inde et du Mexique (pour le
plaisir). C’est donc dans ce contexte que sont nées les chansons
de 4488 de l’Amour. À leurs voix parfaitement compatibles
et aux guitares acoustiques s’ajoutent cette fois quelques
guitares électriques, batteries et basses. On peut aussi entendre
des cuivres, des percussions étranges et des atmosphères exotiques
grâce à la réalisation et aux arrangements de Philippe B.
La magie qui opère entre les deux soeurs est toujours au
rendez-vous, mais 4488 de l’Amour est un peu plus touffu.
Cette densité ajoute un très bel habillement à l’album qui devient
du même coup le meilleur du duo à ce jour.
(novembre 2015)
Après avoir attiré l’attention avec son cinquième album,
Wakin on a Pretty Daze, le chanteur alternatif est de
retour avec B’lieve I’m Goin Down… Un peu moins excentrique
cette fois-ci, Vile remplace souvent la guitare électrique par un
piano discret, une guitare acoustique ou un banjo. Les guitares
électriques ne viennent qu’occasionnellement ajouter aux
arrangements musicaux pour un peu plus de profondeur. L’ensemble
de 61 minutes s’avère donc plutôt introspectif et mélancolique
dans un style qui n’est pas sans nous rappeler le grand Bob
Dylan en certaines occasions. L’exercice est très réussi avec
seulement quelques pièces qui semblent s’étirer un peu trop. Il
s’agit encore une fois d’un très bon disque pour cet ex-membre de
The War on Drugs.
(novembre 2015)
Le Torontois Francesco Yates n’est âgé que de 19 ans mais il reçoit
déjà toute la reconnaissance d’artistes comme Pharrell Williams
pour son écriture et son sens de la musique pop. Il nous présente un
mini-album de six titres qui donne rapidement un aperçu de son vaste
talent. Il propose un très bon mélange de pop et de R&B avec plusieurs
ballades d’une grande efficacité, dont le premier extrait, « Call ».
On peut détecter des influences de Michael Jackson et Justin
Timberlake, mais parions que Yates réussira rapidement à établir
son propre style. Voici un artiste canadien à surveiller de très près!
(novembre 2015)
Duran Duran semblent plus que jamais en paix avec leur passé sur
Paper Gods, alors qu’ils font un clin d’œil à certains de leurs
albums sur la pochette. En plus, ils ont demandé à Nile Rogers
de participer à la réalisation (avec Marc Ronson), lui qui
avait réalisé
Notorious en 1986. Musicalement, le groupe demeure
reconnaissable parmi tant d’autres et les comparaisons avec leurs
meilleures années sont inévitables. Par contre, Paper Gods
présente dans l’ensemble une musique moderne qui passe très bien en
2015. Ce combat constant entre le passé et le présent demeure
certainement l’élément le plus intéressant de cet album qui permet
au groupe de demeurer à la page. On compte plusieurs collaborations
sur le disque, les plus pertinentes à souligner étant Mr. Hudson,
Kiesza, ainsi que Janelle Monae sur l’excellente
« Pressure Off ». Sans rien révolutionner, Paper Gods
contient suffisamment de moments de qualité pour conserver l’intérêt
de leurs fans. (chronique du mois d'octobre 2015)
Maddie Marlow et Taylor Dye sont un jeune duo féminin
de Nashville qui s’est formé tout récemment et présente son premier
album. Le rafraîchissant duo nous offre une musique country
contemporaine, avec à la fois de l’énergie et de la créativité. La
réalisation de Dann Huff est plutôt commerciale et en ce
sens, on peut rapidement les comparer à Taylor Swift. Par
contre, la créativité de Maddie & Tae leur permet de se démarquer.
Plusieurs pièces ressortent du lot, dont le succès « Girl in a
Country Song ». Mais surtout, ce qu’on remarque tout au long du
disque, c’est la joie de vivre qui s’en dégage. Start Here
est un album positif qui est très agréable à écouter. Il ne s’agit
peut-être que d’un départ pour le jeune duo, mais parions qu’on n’a
pas fini d’en entendre parler. (découverte du mois d'octobre 2015)
Pour son troisième album,
Brigitte Boisjoli
s’est rendue à Nashville pour enregistrer un hommage à
l’incontournable légende du country Patsy Cline.
Elle nous fait découvrir une nouvelle facette de son talent en
interprétant plusieurs succès de cette artiste disparue trop jeune,
dont « Crazy »
qui l’a d’abord fait craquer pour l’œuvre de Cline.
Pour l’occasion, Brigitte était entourée de quelques-uns des meilleurs
musiciens de Nashville dont le pianiste de PatsyCline,
Hargus « Pig »
Robbins. L’album a
été réalisé par le maître incontesté de ce genre musical, Robby Turner.
Même si la personnalité pétillante de Brigitte s’efface quelque peu
derrière les succès de
Cline, il demeure
agréable de redécouvrir 12 incontournables de son répertoire.
(octobre 2015)
Celui qu’on considérait comme l’avenir du blues prouve depuis ses
débuts qu’il désire aller bien au-delà de cette étiquette. Sur The
Story of Sonny Boy Slim, son deuxième album studio, il
explore de nouveaux territoires plutôt loin du blues classique. Il y a
toujours de bonnes guitares, mais musicalement, Gary Clark Jr. va
ailleurs. Il présente un excellent mélange de musique afro-américaine
entre R&B, soul, funk, rock, hip hop et même gospel. Par contre, le
fil conducteur demeure ancré dans le blues, son influence première.
Les amateurs de Stevie Ray Vaughan trouveront peut-être que
Clark ne démontre pas assez son talent de guitariste. C’est qu’il se
sert de son instrument avant tout pour communiquer son message et son
émotion, sans grandes envolées. C’est tout à son honneur, puisqu’il
nous offre un album de très grande qualité.
(octobre 2015)
L’auteure-compositrice et chanteuse folk américaine présente un nouvel
album de reprises, 21 ans après
Cover Girl. Cette fois-ci, on y retrouve des titres souvent
obscurs par des artistes comme Bruce Springsteen, Paul Simon,
Tom Waits, Stevie Wonder, Robbie Robertson,
John Fogerty, et plusieurs autres. L’interprétation complètement
dépouillée devrait bien rendre justice à la qualité des compositions
présentées. Par contre, Shawn Colvin tombe plus souvent qu’autrement
dans une version somnifère de toutes ces chansons. L’un des rares
moments forts est sans contredit sa version de « Hold On » de Tom
Waits. Pour le reste, vous aurez bien peu de matériel intéressant à
vous mettre sous la dent, les versions originales demeurant
certainement plus appréciables. À noter les collaborations de David
Crosby sur « Baker Street » et de Marc Cohn sur « Gimme a
Little Sign ».
(octobre 2015)
Le groupe montréalais fête ses 20 ans de carrière cette année et pour
l’occasion, il est entré en studio pour enregistrer les 10 nouvelles
chansons contenues sur Times Infinity, Volume One. Murray
Lightburn et sa bande ont semblé particulièrement inspirés pour ce
sixième enregistrement qui présente un bel enchaînement de pièces
plutôt introspectives, mais avec un grand raffinement. Les
arrangements sont magnifiques et mettent très bien en valeur les
thèmes de la sentimentalité face à l’incertitude et le concept de
l’amour éternel dans toute sa fragilité. Le deuxième volume de
Times Infinity devrait paraître au début de 2016.
(octobre 2015)
Immortalized est le sixième album du groupe métal de Chicago et
leur premier en cinq ans. Il y reste bien leur fond de son métal
percutant, avec une batterie appuyée et de bons riffs de guitare, mais
avec des refrains de rock contemporain souvent assez communs. Surtout,
le groupe se tourne beaucoup trop vers son passé alors qu’on reconnaît
les mêmes vieux rythmes au point de presque pouvoir remplacer certains
refrains par des précédents, sans grands ajustements. Le premier
extrait, « The Vengeful One » aurait pu paraître en 2002, « Who Taught
You How To Hate » sonne comme un rock d’aréna déjà trop entendu et la
chanson-titre rappelle Muse. Disturbed vont jusqu’à revisiter
« The Sound of Silence » de Simon & Garfunkel, une idée
intéressante, mais qui demeure tout de même assez bizarre dans la
bouche de David Draiman. L’énergique « The Light » est
peut-être le moment le plus digne de mention du disque qui tombe
beaucoup trop rapidement dans une musique métal mid-tempo sans
originalité. Disturbed présentent peut-être leur pire album à ce jour
avec Immortalized.
(octobre 2015)
Le chanteur country de l’Illinois lance son deuxième album à ce jour.
Il ne perd pas de temps et explore déjà différents styles musicaux,
dont le disco sur l’excellente « You Can’t Stop Me », un duo avec
Thomas Rhett. Il brise ainsi la barrière entre le R&B contemporain
et le country, peut-être pour élargir son auditoire. Chose certaine,
l’exercice est plus que réussi puisque « You Can’t Stop Me » s’avère
être assurément le plat de résistance de ce disque, avec l’énergique
succès « Lose My Mind ». Eldredge est aussi solide dans son style de
country dansant qui emprunte un peu au rock. C’est dans les ballades
qu’il nous perd quelque peu, même si sa voix est puissante. En fait,
c’est un album qui manque d’équilibre, avec de petits bijoux
surprenants et des ballades ou pièces mid-tempo plus convenues.
(octobre 2015)
Connu dans le milieu du hip hop sous le pseudonyme de Farfadet,
Maxime Gabriel émerge finalement sous son propre nom. Sur Farfadet,
l’auteur-compositeur et interprète tire ses influences autant du hip
hop que du pop rock québécois. On dit même qu’il représente un mélange
entre Dédé Fortin et Drake. Par contre, il faut avouer
que le hip hop domine toujours, même s’il chante plus que
précédemment. L’artiste de Saint-Hyacinthe présente un univers rêveur
et porteur d’espoir alors qu’il porte un regard sensible sur notre
condition d’être humain. Cet univers est d’ailleurs parfaitement
représenté dans son premier extrait, « Millionnaire ». À noter les
participations de Rymz et Souldia pour la pièce « Super
héros ».
(octobre 2015)
La chanteuse originaire du Nouveau-Brunswick voue une admiration sans
bornes pour Édith Piaf et elle a décidé de lui rendre hommage
sur son plus récent album. Le CD auto-produit est particulièrement
réussi du point de vue des arrangements, et il met parfaitement en
valeur l’excellente voix de Patsy qui rend un hommage bien senti à son
idole. Tous les plus grands succès de la Môme y sont inclus dont « Les
trois cloches », « L’homme à la moto », « La vie en rose », « Non, je
ne regrette rien » et « L’hymne à l’amour ».
(octobre 2015)
Aussi connu sous le nom de Ghost B.C., le groupe de métal
suédois est de retour avec son troisième album. Le groupe qui a
présenté précédemment un style mélangeant black metal et goth metal
nous arrive avec son album le plus accessible à ce jour avec des
mélodies pop et une voix plus nette que jamais. Le réalisateur Klas
Ahlund (Usher, Katy Perry, Madonna) y est
certainement pour quelque chose. Ghost propose tout de même de très
bons riffs de guitare, dans un style hard rock, avec encore quelques
moments un peu plus lugubres ou inquiétants. Malgré ces quelques
moments, les hommes masqués n’ont à peu près plus que leurs costumes
et leurs textes sataniques pour faire peur à qui que ce soit. Disons
que l’impact n’est plus le même lorsque livré avec une voix trop
gentille… En fait, Alice Cooper et Blue Öyster Cult nous
viennent beaucoup plus rapidement en tête que toute référence black
metal scandinave. Le rock progressif est aussi bien présent en
plusieurs occasions, et « Mummy Dust » est le meilleur lien possible
avec Mercyful Fate. Cela dit, même si Ghost feront rager les
fans de black metal, ils nous offrent tout de même un album très bien
écrit et agréable à écouter. Papa Emeritus (III pour
l’occasion) et sa bande présentent un album très varié et grandement
efficace.
(octobre 2015)
La chanteuse londonienne qui aura 26 ans le 20 octobre présente son
tout premier album avec I Cry When I Laugh. Elle présente un
mélange de pop fortement influencée par les années 1980 et de R&B,
avec une voix soul en de nombreuses occasions. Malheureusement, malgré
de bonnes mélodies et des rythmes dansants, elle réussit difficilement
à capter notre attention. L’auteure-compositrice aurait donc besoin
d’un coup de main à l’écriture. La pièce de résistance de l’album est
en fait un succès de Clean Bandit, « Rather Be », auquel Jess
ne fait que prêter sa voix… À noter aussi la collaboration d’Emeli
Sandé sur « Saddest Vanilla ». Jess Glynne ne manque assurément
pas de talent d’interprète, mais elle devra mieux s’entourer pour la
composition de pièces plus solides.
(octobre 2015)
Thomas Hellman – Rêves
américains, tome 1 : La ruée vers l’or
Pour son nouvel album, l’auteur-compositeur
et interprète montréalais raconte l’histoire américaine en textes et
en chansons. Accompagné de ses fidèles compagnons Sage Reynolds
(contrebasse) et
Olaf Gundel
(guitare, piano et percussions), Hellman
présente des chansons folks toutes douces fortement inspirées de la
culture americana. Majoritairement en français, le disque propose
plusieurs textes parlés, question de raconter avec encore plus
d’impact cette histoire fascinante, l’histoire de ses ancêtres puisque
son père est américain. Ce projet qu’il caressait depuis bien
longtemps s’avère être un franc succès, très agréable à écouter tout
en étant intéressant d’un point de vue historique.
(octobre 2015)
Avant toute chose, Hollywood
Vampires n’est pas un projet sorti de nulle part… c’est un vibrant
hommage à un mythique club de célébrités, picolos de première qui
avaient établi leur QG au Rainbow
Bar & Grill sur SunsetStrip
(quasi collé au RoxyTheatre).
Quelques hectolitres d’alcool ont coulé dans les gorges (grandes)
ouvertes de John
Lennon, Keith Moon
(jamais le dernier!), Harry Nilsson
ou encore Bernie
Taupin, et bien sûr
AliceCooper.
De temps à autre Jim
Morrison, Jimi Hendrix
et d’autres y passaient pour se la coller... Aidé par Johnny Depp
et Joe Perry,
Alice Cooper est à l’initiative du projet qu’il dédie à ses « DeadDrunkFriends
». Ce premier album éponyme contient majoritairement des reprises de
classiques du rock joués par un paquet de guests
dont Dave Grohl,
Slash,
Brian Johnson,
Perry Farrell,
Zak Starkey
(le fiston de Ringo
Starr), Paul McCartney…
Comme tout album de reprises, surtout joué par un paquet de génies, le
plus intéressant reste la manière dont sont revisitées les versions.
Et de ce côté, l’appréciation est fracturée. Quelques-unes sont assez
convenues, trop semblables et présentant un intérêt limité (« MyGeneration
», « WholeLotta
Love » malgré les vocalises réussies de Brian Johnson, « Jeepster
» qui n’a pas le sexappeal
des T-Rex
ou encore « I Got
A Line On You
» bien en dessous de l’original de Spirit).
À l’inverse, le medley
des Doors
avec l’aide de Robby
Krieger est
intéressant et Alice Cooper fait un putain de boulot au micro. Celui
de « School’s Out /
Another Brick In TheWall
» est assez épatant, comme une évidence… L’hommage à Lennon
avec son « Cold Turkey
» est assez fidèle mais puissant. Reste, en guise de conclusion, que
la crépusculaire compo d’Alice Cooper et ses potes légitimement
intitulée « MyDeadDrunkFriends
» est une bien belle consécration. Mais pas de mystère, la seule vraie
excitation sera de croiser ces types-là sur scène (accompagnés de
Duff McKagan
et Matt Sorum
notamment…).
(octobre 2015)
Après cinq ans d’absence sur disque, le légendaire groupe métal
britannique est de retour avec rien de moins qu’un album double de 92
minutes. On y trouve trois pièces de plus de 10 minutes dont la grande
conclusion de 18 minutes, « Empire of the Clouds », composée par
Bruce Dickinson. Même si ça peut sembler osé pour Iron Maiden
d’offrir un disque aussi vaste à ce stade-ci de leur carrière, il faut
avouer que The Book of Souls prend des allures épiques en
plusieurs occasions. Le groupe ne réinvente assurément pas la roue,
puisqu’on y trouve tous les éléments qui l’ont caractérisé jusqu’ici.
Par contre, il présente plusieurs compositions de très grandes
qualités qui pourraient se retrouver aux côtés de leurs meilleurs
coups en carrières. Les deux CD sont plutôt bien équilibrés avec
chacun leurs moments forts et leurs passages plus prévisibles. Par
contre, le deuxième disque semble proposer une meilleure évolution
jusqu’à sa conclusion, le seul véritable moment faible étant
assurément « Shadows of the Valley ». Le premier disque s’ouvre
magnifiquement avec « If Eternity Should Fail » et « Speed of Light ».
On y retrouve plus tard « The Red and the Black », signée par Steve
Harris et qui rappelle « Rime of the Ancient Mariner ». Avant de
passer au deuxième acte, on ne pouvait oublier l’excellente
chanson-titre. The Book of Souls est un album surprenant, pas
nécessairement musicalement, mais parce qu’on ne pensait plus pouvoir
entendre une œuvre aussi accomplie de la part d’Iron Maiden. À classer
pas trop loin de leurs classiques…
(octobre 2015)
Picking Up the Pieces est le premier véritable album de Jewel
en cinq ans, si on exclut ses disques pour enfants. Elle revient cette
fois-ci avec une musique folk introspective plus près du son qui nous
l’a fait découvrir il y a 20 ans. L’auteure-compositrice et interprète
qui avait pris une tangente pop au tournant du millénaire revient en
fait au style qui lui va le mieux, soit en tant que raconteuse. Elle a
écrit des centaines de chansons touchantes de ce type au cours des
années et le style lui colle à la peau. Jewel présente quelques petits
bijoux avec sa voix reconnaissable entre toutes dont « Love Used To Be »
et « Everything Breaks ». Elle collabore aussi avec deux géants sur
des titres de premier plan : avec Rodney Crowell sur « It
Doesn’t Hurt Right Now » et avec Dolly Parton sur « My Father’s
Daughter ». Quelques-unes des pièces présentées remontent à l’époque
de
Pieces of You il y a 20 ans, mais elles n’avaient jamais été
enregistrées. Même si on ne retrouve plus sa naïveté des débuts, la
poétesse de l’Alaska nous offre un très bon album folk, un ajout plus
qu’intéressant à sa longue discographie.
(octobre 2015)
Avec I Am, la chanteuse anglaise présente son premier album à
l’extérieur de la machine de Simon Cowell qui l’a propulsée au
statut de star. Elle en profite pour faire évoluer son son vers un
style un peu plus soul, même si des éléments d’électronique viennent
meubler les arrangements souvent dansants. Par contre, elle n’hésite
aucunement à casser ce rythme avec une ballade au piano pour mettre sa
voix en valeur (« You Know Me When », etc.). Elle écrit la majorité
des chansons en compagnie de Toby Gad et il s’agit dans
l’ensemble de ses meilleures compositions à ce jour. Comme quoi une
nouvelle équipe peut apporter un bon vent de fraîcheur sur une
carrière qui semblait peu encline à évoluer. Évidemment, il faut avoir
un intérêt pour la musique pop / R&B, mais Leona Lewis nous offre
probablement son meilleur album à ce jour.
(octobre 2015)
Lindemann est le nouveau duo du chanteur de Rammstein, Till
Lindemann, et du multi-instrumentiste suédois Peter Tägtgren
(Hypocrisy, PAIN). Ils nous proposent un son métal
industriel qui n’est pas si loin de Rammstein, mais auquel ils
ajoutent des orchestrations grandioses. Aussi, l’Allemand Till
Lindemann s’exprime totalement en anglais pour la première fois. Les
thèmes abordés tournent souvent autour du sexe, toujours abordé d’un
angle plutôt tordu. En fait, l’humour noir et l’humour sarcastique
sont au cœur de cet album qui présente une musique industrielle de
très grande qualité. On a même l’impression d’entendre un Rammstein
rajeuni de 15 ans qui bénéficierait du talent musical de Tägtgren.
Voici donc un album pour lequel nous n’avions pas de grandes attentes
et qui s’avère des plus intéressants. En boni, on a droit à un très
beau livret, magnifiquement illustré, avec les deux protagonistes dans
les situations les plus farfelues, dont une dernière Cène représentant
des marins dans une orgie de drogue et d’alcool.
(octobre 2015)
L’auteure-compositrice,
pianiste et chanteuse est de retour avec un nouvel album, quatre ans
après Le désert des solitudesqui fut acclamé de
la critique. Pour ce quatrième disque, elle a collaboré avec le
réalisateur et arrangeur Jean Massicotte
(Lhasa,
Pierre Lapointe,
Arthur H,
Patrick Watson).
Elle signe la majorité des textes qui demeurent dans le style de la
chanson française introspective avec quelques éléments plus pop. On
retrouve aussi quelques collaborateurs à l’écriture, dont son amoureux
Moran,
sa mère Jacinthe
Dompierre, son ami
Christian Mistral
et un texte de
Richard Desjardins,
« Black Jack », que Catherine met habilement en musique. Les pièces
s’enchaînent magnifiquement, tout en douceur et en romantisme, et avec
une belle évolution. C’est donc encore une fois un très bon disque que
propose Catherine Major avec La maison du monde.
(octobre 2015)
Le jeune rappeur de Pittsburgh lance déjà son troisième album avec
GO:OD AM. Rapidement à l’écoute de ce disque de 70 minutes, on
devine qu’il sort probablement de réhabilitation, même sans connaître
sa vie personnelle. Tous ses textes en sont teintés, comme s’il
s’agissait du centre de son univers depuis déjà un bon moment. Mis à
part ses textes qui ne rejoindront pas nécessairement tout le monde,
sa musique demeure créative tout en étant passablement accessible. En
fait, il semble reprendre certains éléments créatifs de son deuxième
album pour les amener ailleurs. La richesse musicale est notable et
ce, tout au long du CD. Question d’ajouter un peu plus de variété à
l’album, Miller s’entoure de plusieurs collaborateurs comme Lil B,
Miguel, Chief Keef, Little Dragon, etc. Avec
GO:OD AM, Mac Miller est en mesure de tabler sur son passé pour se
tourner vers l’avenir, un avenir plus que prometteur puisqu’il propose
son disque le plus solide à ce jour.
(octobre 2015)
Mario Pelchat
présente son 17e album en carrière, mais cette fois-ci, il rend
hommage à la légende française Gilbert Bécaud.
Il présente donc 12 chansons de cet immense compositeur, interprète et
arrangeur qui ont influencé toute l’industrie. On peut bien évidemment
entendre les classiques « Je t’appartiens », « Et maintenant » et « Je
reviens te chercher ». On retrouve aussi trois duos plus
qu’intéressants avec Hélène Ségara
(« L’amour est mort »), Garou
(« Seul sur son étoile »), ainsi que la fille de Gilbert Bécaud,
Emily
(« La fille au tableau », écrite par Luc Plamondon).
L’album a reçu l’approbation de Kitty Bécaud,
son épouse, qui signe un mot dans le livret à l’égard de Pelchat.
Si de nombreuses versions des chansons de Bécaud
sont apparues à travers les années, Mario Pelchat
les fait siennes pour un hommage extrêmement réussi.
(octobre 2015)
Après avoir atteint la
demi-finale de La
Voix en 2014,
Mathieu Provençal présente son nouvel album, Le toit du monde.
Ancré dans le rock, l’album offre aussi des moments plus acoustiques
ou plus pop. Par contre, ce rockeur naturel demeure à son meilleur
lorsque ça brasse passablement alors qu’il a tout à fait la puissance
de voix nécessaire pour soutenir la musique. Il s’était déjà fait
remarquer ce printemps avec « Tu dors encore (Ma belle Aurore) », son
premier extrait, et il remet ça avec deux reprises puissantes :
« Déjeuner en paix » de Stephan Eicher
et « UnchainMyHeart »
popularisée par Joe
Cocker. Avec ce
nouveau disque, Provençal réussit à créer un bon mélange entre musique
rock ou plus douce, avec de très bonnes compositions.
(octobre 2015)
Le groupe Raffy
présente son deuxième album avec Libérer l’animal.
Raffy
est aussi la chanteuse, saxophoniste, trompettiste, percussionniste et
surtout, l’auteure-compositrice
du groupe. En compagnie de ses trois acolytes Marc-André Binette
(voix, guitare, ukulele),
Martin Gauthier
(basse) et François
« Banane » Mathieu
(batterie), elle propose une musique pop rock avec des influences de
musique du monde.
Libérer l’animal
contient plusieurs rythmes chauds pour nous faire oublier les froides
soirées d’automne. En plus, ses textes sont positifs et tournés vers
l’avenir, malgré une certaine légèreté à la limite de la nonchalance.
Raffy
présente un album agréable à écouter, un album qui contient plusieurs
succès radios potentiels.
(octobre 2015)
Le groupe post-grunge de Jacksonville en Floride est de retour avec
son cinquième album. Toujours aussi inspirés par Creed et
Nickelback, Shinedown nous offrent un bon nombre de pièces
mid-tempo qui manquent souvent de punch. Par contre, il s’agit
certainement de leur album le plus commercial à ce jour avec des
pièces toutes prêtes pour envahir les radios. L’album débute
d’ailleurs en force avec les accrocheuses « Asking For It » et « Cut
the Cord ». Le groupe s’éloigne quelque peu du post-grunge sur « State
of My Head » avec un mélange de vieux rock alternatif et d’électro-pop.
Une chose est certaine, avec ce style rock contemporain, le groupe n’a
plus de liens avec ses racines métal. À part « Black Cadillac » vers
la fin qui brasse passablement et efficacement, on peut dire que
Threat To Survival n’a rien de bien menaçant et s’avère plutôt
propret. On y trouve tout de même quelques pièces intéressantes qui
pourront nous réconcilier avec ce groupe souvent décrié comme une pâle
copie de Nickelback.
(octobre 2015)
Le jeune violoncelliste virtuose Stéphane Tétreault est accompagné de
la pianiste Marie-Ève Scarfone pour reprendre des œuvres pour
violoncelle et piano de Joseph Haydn, Franz Schubert et
Johannes Brahms. On peut y entendre d’abord le « Divertimento
en ré majeur d’après Hob » de Haydn, puis la « Sonate en la mineur
Arpeggione » de Schubert, et finalement la « Sonate no 1 en mi
mineur » de Brahms. Sur ce deuxième enregistrement solo, le jeune
prodige de 22 ans fait corps avec son instrument qu’il maîtrise à la
perfection. Et ce, malgré la complexité des trois œuvres offertes.
(octobre 2015)
Né à Rome, Vincenzo Thoma
a d’abord connu le succès en France avec Richard Cocciante et Lara Fabian.
Puis il est venu au Québec dans les années 1990 et a collaboré
avec plusieurs artistes de renom en tant que compositeur : Roch Voisine,
Marie-Élaine
Thibert, Ima,
Bruno Pelletier
et Mario Pelchat.
Il est maintenant prêt à offrir son premier album en français,
coréalisé avec
Bernie Cossentino
(Bobby Bazini)
et mixé par
Ghislain-Luc Lavigne
(Serge Fiori).
Le disque de 10 titres présente le parcours d’un immigrant sur une
musique pop aux influences du monde qui est enrobée dans de très
beaux arrangements de cordes.
(octobre 2015)
L’auteure-compositrice et interprète Tina-Ève nous offre un album
pop rock plutôt surprenant avec Dompter la bête. Elle
possède une voix et une intensité souvent comparées à une jeune
Diane Dufresne. Mais sa fougue peut rappeler Marie-Pierre
Arthur, alors que ses atmosphères musicales se rapprochent
agréablement de Portishead ou de Radiohead (avec une
voix un peu trop devant par contre). C’est un bien beau disque que
présente cette artiste unique!
(octobre 2015)
Le fameux chanteur et
guitariste malien Vieux Farka
Touré s’associe à la chanteuse américaine Julia Easterlin
pour cet album surprenant. Le duo improbable s’est rencontré à New
York en 2014 et en moins de deux heures, ils avaient déjà composé
quatre chansons. Sur Touristes,
ils présentent six chansons originales, deux adaptations de
chansons traditionnelles, ainsi que les reprises de « Masters of
War »
de Bob Dylan
et « I’m Not
Done »
de Fever Ray.
Leurs univers se rencontrent dans un mélange du sud des États-Unis
et de l’Afrique, un mélange entre blues, folk et musiques du
monde. Les thèmes abordés sont aussi importants alors qu’on y
parle de famille, de leurs origines et de la guerre au Mali. Voici
deux artistes qui ne parlent peut-être pas la même langue, mais
qui s’assemblent magnifiquement en musique.
(octobre 2015)
Le groupe métal d’Orlando en Floride prend une tangente plus
accessible sur Silence in the Snow. En effet, il prend des
allures de groupe hard rock alors que la voix est plus propre et
mélodieuse que jamais et que les riffs ne risquent pas de trop vous
décoiffer. Il y a bien quelques moments un peu plus rapides qui
peuvent rappeler leurs tendances speed metal d’antan, mais les
guitares sont plus souvent qu’autrement éclipsées par la voix de
Matt Heafy qui semble vouloir voler la vedette à tout prix. On
peut sans doute découvrir une amélioration dans sa qualité de
chanteur, mais il reste qu’il ne fera assurément jamais partie des
grandes voix du métal. Leur désir d’offrir des refrains accrocheurs
leur joue parfois des tours alors que dans certains cas ils deviennent
presque interchangeables. C’est le cas entre autres pour « Dead and
Gone » et « Beneath the Sun ». En conclusion, Trivium présentent un
album de pop metal honnête, mais qui ne risque pas de rallier beaucoup
de leurs fans précédents.
(octobre 2015)
Pour son 12e album, le
chanteur country québécois rend hommage au légendaire Georges Hamel,
disparu l’an passé. Pour l’occasion, il s’est entouré de musiciens
chevronnés :
Jean-Guy Grenier
(Patrick Norman,
Guylaine Tanguay)
à la basse, guitare et banjo, André Proulx
(Paul Daraîche,
Roch Voisine)
au violon et mandoline, ainsi que François Fortin
(Patrick Norman,
GuylaineTanguay)
à la batterie. L’album a été réalisé par une figure bien connue du
country, Jasmin
Bessette, et on
y retrouve 12 pièces tirées du vaste répertoire de Georges Hamel.
(octobre 2015)
Vishtèn est un trio de l’Île-du-Prince-Édouard qui présente un
mélange de musique traditionnelle acadienne avec de nouvelles
sonorités et des traces celtiques. Superbement réalisé par Éloi
Painchaud, Terre Rouge est définitivement l’album le
plus accompli à ce jour pour les sœurs Pastelle et
Emmanuelle Leblanc et le violoniste virtuose Pascal Miousse.
Le groupe amène la musique trad acadienne à un tout autre niveau.
Et les rythmiques vous feront assurément taper du pied. Un très
beau disque dans le genre!
(octobre 2015)
Il s’agit déjà du 11e
album studio de
Wilco en 20 ans de
carrière et pourtant, le groupe semble toujours être en mesure de
nous surprendre. Cette fois-ci, c’est avec des sonorités de
guitare quelque peu expérimentales en ouverture qui ne sont pas
sans nous rappeler Sonic Youth.
Jeff Tweedy
et sa bande donnent l’impression de s’être franchement amusés en
studio, comme s’ils avaient laissé l’inspiration sortir sans
retenue. Il en résulte un album beaucoup moins réfléchi que les
derniers, mais tellement agréable à écouter. En plus, les mélodies
sont puissantes et on retrouve quelques riffs de guitare
captivants, enveloppés d’une superbe distorsion. Wilco
prend définitivement un coup de jeune avec Star Wars
alors qu’on a l’impression de retourner 20 ans en arrière avec un
groupe de jeunes musiciens qui font des essais sans deviner qu’ils
deviendront l’un des groupes américains les plus encensés des deux
décennies à venir. Un très bel album!
(octobre 2015)
Après une participation remarquée à l’émission La Voix en
2013alors qu’elle s’est rendue en finale dans l’équipe de
Marc Dupré, Renée Wilkin nous arrive avec un premier album.
L’auteure-compositrice et interprète propose plusieurs chansons
originales, avec aussi l’aide de Nelson Minville et de son
coach. Sa musique pop présente de forts accents de soul, de R&B et
même de gospel, grâce à sa voix puissante. Elle offre plusieurs
chansons énergiques et des mélodies inoubliables, comme avec les
premiers extraits « Nos derniers pas » et la chanson-titre. On
peut aussi entendre la chanson écrite par Marc Dupré qu’elle a
interprété lors de la finale de La Voix, « Comment je te
dirais », ainsi que deux chansons en anglais. Renée Wilkin propose
un album à la hauteur de son talent vocal. (octobre 2015)
La chanteuse pop de la
Colombie-Britannique est de retour avec son troisième album, trois
ans après le succès de Kiss,
propulsé par la bombe « Call Me Maybe ».
Même si on ne retrouve aucun succès de cette envergure sur E-MO-TION,
la plupart des 12 chansons demeurent au-dessus de la moyenne de ce
qui se fait dans ce genre musical souvent jetable après usage.
Carly
réussit à proposer une musique pop légère et divertissante, tout
en étant créative. Les influences des années 1980 sont bien
évidentes tout au long du disque, mais la jeune femme de 29 ans
réussit habilement à transporter ces influences en 2015 pour un
ensemble moderne et à la mode. En ce sens, on peut en partie la
comparer à une autre de ses grandes influences, Robyn.
En bout de ligne, E-MO-TION
est plus uniforme que Kissavec une
meilleure ligne directrice. Il n’y manque qu’un autre « Call Me
Maybe ».
(chronique principale de septembre 2015)
Years
& Years
est un jeune groupe pop électro
londonien formé en 2010. Le trio propose une musique basée sur les
synthétiseurs et la voix du chanteur Olly Alexander.
Leur son se trouve donc quelque part entre la pop des années 1980
et Justin
Timberlake. On
retrouve aussi quelques moments un peu plus deep
house ou post-punk à la New Order.
Le groupe offre plusieurs introductions assez planantes, mais
aussi quelques rythmes bien appuyés grâce à la basse de Mikey Goldsworthy.
En fait, le groupe semble avoir des influences très variées, même
s’il demeure avant tout un trio pop. Chose certaine, c’est un bien
bon premier album que les trois jeunes hommes nous présentent.
(découverte du mois de septembre 2015)
La Française Jeanne Added présente un premier album rock électro
plutôt sombre et lourd. Réalisé par Dan Levy (de The Do),
le disque contient en effet 40 minutes de cette musique minimaliste
mais percutante, quelque part entre pop électro et post-punk, avec
quelques ballades cinématiques. La voix de Jeanne ensorcèle alors
qu’elle livre des textes personnels ou un peu plus dénonciateurs, le
tout en anglais pour créer un peu de distance avec elle-même. C’est un
très bon album que nous offre l’auteure-compositrice et interprète de
Reims.
(septembre 2015)
The Arcs est un projet parallèle de Dan Auerbach (Black Keys)
qui fait équipe pour l’occasion avec le multi-instrumentiste Leon
Michaels. Sur ce premier album, le groupe présente un heureux
mélange d’indie rock, de blues rock et de country folk, avec quelques
éléments de soul / R&B. La production est de qualité et se différencie
passablement du côté plus minimaliste des Black Keys. Par contre, on
retrouve quelques points d’ancrage avec le groupe principal d’Auerbach,
surtout dans les chansons blues. C’est un très bon album que nous
offrent The Arcs, un album varié mais cohérent, et qui s’écoute
magnifiquement bien jusqu’à la fin. (septembre 2015)
Le groupe electro pop / indie rock australien est de retour avec son
deuxième album, deux ans après
When It Was Now. On peut encore les comparer aux Killers
et à Imagine Dragons, mais le principal problème est qu’ils
tentent encore une fois d’aller dans toutes les directions avec des
murs de guitares interrompus par des synthétiseurs vieillots. C’est
comme si à chaque fois qu’ils prennent une direction plutôt pop ils se
disent qu’il faut être plus rock, et vice-versa. Pour un album varié,
c’est réussi, mais on perd rapidement le focus pour ne plus trop
savoir à qui on a affaire. Heureusement qu’une fois cet agacement
passé on arrive à profiter de plusieurs hymnes dignes de remplir des
arénas. Les rythmes sont dynamiques et les mélodies, efficaces. Et ce
n’est pas dénué de créativité, malgré plusieurs ressemblances. En
plus, la réalisation de Frederik Thaae est impeccable et met
bien en valeur la musique d’Atlas Genius. Inanimate Objects
constitue donc un album plutôt énigmatique qui peut à la fois nous
entraîner et nous séduire, ou bien nous laisser sur notre appétit et
nous ennuyer. En fait, le plus important en écoutant l’album est
d’avoir une attitude positive.
(septembre 2015)
La chanteuse de Tracadie-Sheila
au Nouveau-Brunswick a participé à la 5e édition de Star Académie
en 2012. Elle présente enfin son tout premier album qui allie
musique pop, rock et folk. Joannie
a pu compter sur de nombreux auteurs-compositeurs
de grand talent dont Viviane Audet,
Catherine Durand,
Nancy Dumais,
Mathieu Lippé,
Félix Dyotte,
Jean-François
Breau et Michel Rivard.
Réalisé par
David Brunet,
Pot Mason
met parfaitement en valeur la belle voix de Joannie,
toujours accompagnée de guitare acoustique. Elle présente quelques
très bonnes chansons dont le summum est atteint avec l’excellente
« Vaudou ». À noter la participation de son collègue de Star
Académie
François Lachance
qui chante en duo avec elle pour « Dans une autre vie », écrite
par une autre collègue de la même édition, Andréanne A. Malette.
(septembre 2015)
Avec un nouvel album à venir en 2016, Bon Jovi ont décidé de faire
patienter leurs fans en lançant des chansons jamais parues,
incomplètes jusqu’à maintenant et deux nouvelles. Même s’il est
étiqueté comme un album pour les fans, Burning Bridges
ressemble plus à une obligation contractuelle avant de passer
ailleurs. Plusieurs textes manquent d’ailleurs de subtilités à ce
sujet, dont la chanson-titre. Il s’agit du premier disque sans
Richie Sambora et c’est peut-être aussi une façon de préparer
le public à ce qui l’attend dans le futur. Ce qui est inquiétant,
c’est que le seul titre co-signé par Sambora, « Saturday Night
Gave Me Sunday Morning », s’avère être l’un des meilleurs moments
de ce disque de 10 pièces. « I’m Your Man » ressort aussi du lot,
mais pour le reste, Burning Bridges manque dangereusement
de mélodies et exagère franchement sur les ballades et les
chansons mid-tempo sans énergie. Attendons le vrai nouvel album
avant de juger du futur du groupe du New Jersey, mais chose
certaine, on se serait bien passé de ce collage musical sans grand
intérêt, sauf peut-être pour leurs plus grands fans.
(septembre 2015)
Il y a moins d’un an et demi,
le Saguenéen
lançait un premier album, et le voilà déjà de retour avec un disque
phare. Réalisé par
Louis-Jean Cormier,
Portraits de famine
est brut et
irrévérencieux. Brach
a su canaliser ses inspirations au sujet de la famille et de la
carence dans un album plus homogène, avec une excellente ligne
directrice. Le son rock parfois brutal peut aussi devenir chaotique en
certaines occasions, même si on peut qualifier l’ensemble de pop rock
avec des passages planants. Les moments grunge demeurent les plus
intéressants du disque, ainsi que les passages parlés (« Bonne
journée » et « Divagation parlementaire »). C’est un album grinçant,
mais tellement agréable que nous propose Philippe Brach!
Voici un artiste qui fera assurément sa place dans le paysage musical
québécois.
(septembre 2015)
Âgée de seulement 16 ans, Sabrina Carpenter est l’une des têtes
d’affiche de Disney depuis quelques années déjà. Après le succès
« Can’t Blame a Girl for Trying » et un mini-album l’an passé, elle
présente maintenant son premier disque complet. En plus de son
précédent hit, on y retrouve « We’ll Be the Stars » et la
chanson-titre. Son style de musique pop est généralement acoustique et
basé sur les mélodies. Sabrina a elle-même participé à l’écriture de
quelques titres, en plus de compter sur des collaborateurs, comme
Meghan Trainor pour deux pièces dont « Can’t Blame a Girl for
Trying ». Sabrina Carpenter possède une voix solide pour transporter
sa pop légère et accrocheuse qui plaira assurément à son jeune
auditoire féminin.
(septembre 2015)
Rémi Chassé a impressionné
par sa voix puissante et son énergie lors de l’édition 2014 de
La Voix,
alors qu’il s’est retrouvé en finale dans l’équipe de Louis-Jean Cormier.
Le rockeur présente maintenant son premier album qui contient une
majorité de chansons un peu plus pop, dont plusieurs ballades
(peut-être un peu trop!). On y retrouve l’excellent succès « Sans
adieux », de loin le meilleur morceau parmi les 10 offerts. On
peut aussi entendre une version inédite acoustique de « Une armée
dans ma voix » offerte par Louis-Jean
Cormier pour la finale de La Voix.
L’album a été réalisé par Hubert Maheux,
guitariste et collaborateur de longue date, et Guillaume Beauregard,
auteur-compositeur,
interprète et fondateur des Vulgaires Machins.
Malgré de bons moments, Debout dans l’ombre
nous laisse quelque peu sur notre appétit par rapport aux attentes
élevées que l’on avait pour ce talentueux rockeur à la voix
reconnaissable entre tous.
(septembre 2015)
Le duo électro de Manchester en Angleterre lance un nouvel album
qui apporte un vent de fraîcheur, à l’image du succès « Go ».
Born in the Echoes ressort les meilleurs éléments du groupe (deep
house, drum ‘n’ bass, big beat, rythmes funky, etc.) pour nous
offrir un album de premier plan, peut-être leur meilleur du 21e
siècle. En fait, le seul aspect qui se retrouve quelque peu
délaissé par le duo, c’est le trip hop et autres pièces plus
introspectives. Les rythmes dansants sont efficaces, mais ne
surpassent jamais la créativité des musiques, parce que oui la
musique électronique peut être créative et originale! Les Chemical
Brothers ont su se démarquer dans le genre depuis 25 ans et ils
entendent bien revenir à l’avant-plan avec ce nouveau disque,
question de se mesurer à nouveau à leurs compétiteurs français de
Daft Punk. Born in the Echoes est un excellent
album, fait sur mesure pour que le duo puisse à nouveau remplir
des stades à travers le monde.
(septembre 2015)
Pour son troisième album, Philémon Cimon a demandé les services de
Philippe Brault pour le co-réaliser avec lui. Après avoir
enregistré son premier disque à Cuba avec des musiciens locaux (Les
sessions cubaines), Cimon est retourné à La Havane pour ce nouvel
enregistrement, mais cette fois-ci avec des musiciens de Montréal. Des
Cubains se sont tout de même joints à eux à la dernière minute pour
ajouter des cuivres. Pour ce qui est des textes, Cimon ose plus que
jamais avec des textes coquins, s’attaquant même à certains tabous.
Avec Les femmes comme des montagnes, Philémon Cimon semble
franchement s’amuser, et il présente en plus son album le plus solide
et cohérent à ce jour.
(septembre 2015)
Béatrice Martin s’apprête à conquérir l’Amérique alors qu’elle
vient de signer un contrat avec Cherrytree Records (Interscope) aux
États-Unis. En attendant, elle présente son troisième album, un disque
bilingue sur lequel elle démontre tout son talent dans la langue de
Shakespeare. En fait, sa prononciation est moins maniérée lorsqu’elle
chante en anglais, bizarrement. Et c’est particulièrement évident
lorsqu’on compare l’excellent succès « Carry On » à sa version
française, « Oublie-moi ». Pour ce nouvel album, Coeur de Pirate s’est
associée à un trio de réalisateurs de renommée internationale :
Bjorn Yttling (Lykke Li, Franz Ferdinand), Rob
Ellis (PJ Harvey) et Ash Workman (Metronomy).
Les arrangements font briller les mélodies de Béatrice qui présente
plusieurs chansons déchirantes sur le difficile passage à l’âge
adulte. Les changements constants entre le français et l’anglais,
ainsi que le travail de trois réalisateurs causent certaines
inégalités sur l’album. Par contre, la qualité de plusieurs
compositions sauve la mise pour un disque solide en bout de ligne, un
album qui servira de carte de visite pour Coeur de Pirate en
territoires anglophones.
(septembre 2015)
Daniel Bejar (alias Destroyer) pousse un peu plus loin son
exploration de la musique pop de chambre sur Poison Season. Il
s’agit du 10e album de son projet solo et il atteint de nouveaux
sommets de créativité. Il marie presque parfaitement les guitares et
les cuivres dans une musique pop rock et jazz inspirée directement de
New York. On peut d’ailleurs entendre trois versions d’une pièce
intitulée « Times Square ». On retrouve plusieurs morceaux parlés
plutôt que chantés et sa voix s’adapte très bien à la musique qui
l’accompagne. Pour une pop sophistiquée et théâtrale qui met l’accent
sur les cuivres et le piano, Poison Season représente
certainement ce qui s’est fait de mieux dans le genre depuis
longtemps. Voici donc un album inspiré qui risque fort de conquérir
tout amateur de musique indie pop différente.
(septembre 2015)
D’origine sénégalaise, Élage Diouf réside au Québec depuis près de 20
ans. Il s’est fait connaître pour ses innombrables collaborations,
notamment avec Les Colocs et le Cirque du Soleil. Après
avoir remporté de nombreux prix avec son premier album,
Aksil, en 2010, il est de retour avec Melokaane.
Coréalisé par Diouf et Alain Bergé, l’album essentiellement en
wolof aborde les thèmes de la célébration, la résilience, la fragilité
de la vie, les difficultés d’intégration des immigrants, les rapports
spirituels, etc. Il présente des hommages à Nelson Mandela et
Thomas Sankara, deux figures emblématiques de la lutte contre
l’apartheid et du respect des droits de l’homme. Diouf offre aussi une
très belle adaptation en wolof du classique de Peter Gabriel,
« Secret World ». Finalement, on retrouve deux collaborations
efficaces : « Tay » avec le guitariste Jordan Officer et « Just
One Day » avec le chanteur Johnny Reid. Melokaane est un
album de musique du monde festif avec des sons chauds et dansants,
très agréable à écouter jusqu’à la fin.
(septembre 2015)
Le rappeur de Los Angeles n’avait pas présenté d’albums depuis 16 ans,
mais il est maintenant de retour avec Compton. C’est le film de
son ancien groupe, N.W.A. (Straight Outta Compton), qui
a inspiré Dr. Dre pour ce qui se veut la bande originale du film. En
fait, c’est plutôt toute la carrière de N.W.A. qui l’a inspiré,
puisqu’on retrouve bon nombre de références au passé et d’extraits de
précédents albums tout au long de Compton. Les collaborateurs
pleuvent sur le disque, à commencer par son ex-collègue dans N.W.A.,
Ice Cube. On peut aussi entendre Kendrick Lamar,
Xzibit, Snoop Dogg, Eminem et plusieurs autres.
Malgré une ligne directrice dans le plus pur style rap californien,
Compton inclut de nombreuses variations et inspirations R&B, pop
et rock. Dr. Dre présente donc un album solide qui a tout pour plaire
à ses nombreux fans qui commençaient à s’impatienter.
(septembre 2015)
Mike Evin est un chanteur, pianiste et auteur-compositeur originaire
de Montréal qui propose une musique pop rock passablement
accessible. Life As a Lover est son cinquième album studio et
il présente encore une fois une musique joyeuse et entraînante.
Réalisé par Howie Beck (Feist,
Walk Off the Earth, Hannah Georgas), l’album a été
enregistré à Toronto. Il offre une énergie contagieuse qui
nous le rend tout de suite sympathique et intéressant. Même s’il
demeure ancré dans l’underground, Mike Evin possède tout ce qu’il
faut pour se faire découvrir d’un plus vaste auditoire. (septembre
2015)
Le groupe post-punk anglais est de retour, deux ans après le succès de
Holy Fire. Le groupe poursuit dans la même direction avec
What Went Down, mais avec une production encore plus puissante, de
belles atmosphères rock et plusieurs rythmes entraînants. Le groupe
s’éloigne donc plus que jamais des expérimentations de ses débuts,
alors qu’il se creuse beaucoup moins la tête. Par contre,
l’inspiration est toujours bien présente avec de très solides
compositions qui surprennent par leur originalité. Le chanteur
Yannis Philippakis pousse sa voix au maximum tout au long du
disque et on réalise plus que jamais qu’il en a toute une. Le groupe
ralentit quelque peu le rythme en certaines occasions, mais ce sont
pour la plupart des pièces mid-tempo d’une grande efficacité, comme la
très agréable « Birch Tree ». Avec What Went Down, non
seulement Foals ne décevront pas leurs fans, mais ils risquent de s’en
attirer beaucoup d’autres.
(septembre 2015)
Quelques titres des jeunes
Londoniens avaient déjà émergé sur Soundcloud
puis sur les plateformes de streaming
l’an dernier, suscitant un intérêt certain. Les onze titres de leur
premier album A
Dream Outside sorti
chez Transgressive Records confirment les espoirs et positionnent
Gengahr,
ex-RES,
comme un ovni pop bigrement talentueux. Bien écrit, malicieusement
composé, ce premier album offre une belle osmose tout en apportant son
lot de bouleversements en cours de route. Sur un fond de pop légère et
de chant aérien,
Gengahr déclenche
parfois la tempête en glissant quelques embardées rock (« Heroine
») voire bruitistes («
DizzyGhosts »,
« Embers
») avant de retomber sur une instrumentale géniale (« Dark
Star »). En fouillant dans cette collection jubilatoire, on trouve
deux bons singles
tubesques comme «
Powder
» et surtout l’obsédante « She’s A Witch
». Le parcours rappelle Alt-J
dont ils ont assuré la première partie (notamment au Zénith de Paris)
avec ce premier album convaincant, intrigant et séduisant pour lequel
il ne manque que l’étincelle supplémentaire pour passer un cap. Mais
la marche n’est plus très haute…
(septembre 2015)
Le guitariste blues rock canadien lance son 14e album en carrière avec
Vicksburg Call. Après avoir partagé la scène avec certains des
plus grands noms du blues et du rock comme Johnny Winter,
B.B. King, Bo Diddley, Buddy Guy et ZZ Top,
il propose peut-être son album le plus cohérent à ce jour. Il a été
enregistré live en studio dans une atmosphère intimiste, et on peut
sentir l’intensité et l’émotion qui s’en dégage. Gogo nous offre un
excellent mélange de pièces originales et de versions choisies pour un
très bon album dans le genre en bout de ligne, même s’il ne réinvente
rien.
(septembre 2015)
Kaléidoscope est un supergroupe
québécois qui regroupe plusieurs musiciens d’expérience. Il y a
Guy Lapointe,
auteur-compositeur
et interprète, journaliste à Radio-Canada
et membre fondateur des Colocs,
ainsi que le guitariste Pierre Gauthier,
instigateur d’Aut’Chose
aux côtés de
Lucien Francoeur.
On retrouve aussi le bassiste Pierre Dumas
(Daniel Lavoie),
le batteur
Jacques-André Couture,
le claviériste
Yves Drapeau et
Thibaud de Corta
(Frères à Ch’val)
aux harmonies vocales, sans oublier la petite dernière, la jeune
percussionniste
Mira Shanti-Staffieri.
Ce premier album de Kaléidoscope a été réalisé par François Lalonde
(Lhasa de Sela,
Dobacaracol,
etc.). Le groupe propose un son essentiellement pop rock qui
mélange fête et réflexion. L’ensemble demeure toujours
musicalement riche et les textes peuvent être soit légers (la
chanson-titre),
nous faire réfléchir (« C’est la guerre ») ou rendre hommage
(« Pour Dédé »). Un monde de rêve contient plusieurs
éléments intéressants, même si on s’y perd quelque peu avec la
ligne directrice. Même la pochette porte à confusion et on dirait
un album pour enfants…
(septembre 2015)
Les Karpinka Brothers nous viennent directement de Saskatoon,
Saskatchewan avec un son folk rock / pop rock qui peut rappeler les
Barenaked Ladies dans leurs moments les plus énergiques. On
peut aussi les comparer à Van Morrison et Joel Plaskett.
You Can Count on Me est leur troisième album, mais avec
seulement neuf titres totalisant 23 minutes, on devrait plutôt
parler d’un mini-album. Quelques titres ressortent du lot dont le
premier extrait, « Tetherball ». (septembre 2015)
L’étoile montante du country canadien présente son deuxième album,
exactement deux ans après
Started With a Song. Il présente un son country plutôt pop,
visant assurément un vaste auditoire. Malheureusement, peu de titres
présentent suffisamment d’intérêt pour vraiment capter notre
attention. Parmi les 10 titres inclus (pour seulement 35 minutes), on
retrouve une majorité de pièces mid-tempo qui n’offrent ni la
puissance émotive, ni l’énergie pour séduire un public qui ne serait
pas attiré par le genre au premier abord. D’un autre côté, les
inconditionnels de country risquent fort de crier à la trahison avec
une production pop un peu trop léchée. En bout de ligne, on retrouve
bien peu d’éléments intéressants sur Pick Me Up, le succès #1
« Airwaves » étant sans aucun doute le meilleur moment de ce CD. C’est
tout dire! À noter aussi la plus énergique « I Can Play Guitar », en
duo avec Hunter Hayes.
(septembre 2015)
La chanteuse londonienne est de retour avec un deuxième album, trois
ans après
Is Your Love Big Enough? qui avait su attirer l’attention. Sur
Blood, Lianne renoue avec ses origines grecques et jamaïcaines,
mais surtout, elle propose une production de plus grande envergure.
Des rythmes plus appuyés différencient l’album de son prédécesseur,
même si on retrouve encore quelques chansons introspectives. L’album
est à nouveau réalisé par Matt Hales (Aqualung) et on y
retrouve des collaborateurs de grand talent comme Jamie Lidell,
Howard Lawrence (Disclosure), Mark Batson et
Paul Epworth. Si Lianne La Havas a réussi à attirer l’attention
avec son premier enregistrement, cette fois-ci elle s’établit
véritablement comme une artiste de premier plan dans le paysage pop
avec une musique créative intégrant un peu de soul et de rock.
(septembre 2015)
Après 11 ans de séparation, le groupe anglais est retourné en
studio pour enregistrer un nouvel album. Un concert devant 65 000
personnes en juillet 2014, et la rencontre par la suite en
Thaïlande entre Pete Doherty et Carl Barât leur aura
finalement permis d’enterrer la hache de guerre. Le groupe qui a
fait écarquiller les yeux de plusieurs en 2002 revient donc avec
un troisième disque. Plus matures, les Libertines ne tentent pas
de reproduire la musique de leurs 20 ans, mais abordent plutôt des
thèmes de leur âge (« Fame and Fortune », « Iceman »). Ceux qui
trouveront la production un peu trop polie n’auront qu’à regarder
du côté du réalisateur. Drôle de choix que ce Jake Gosling
(One Direction, Ed Sheeran)! On retrouve
heureusement encore quelques très bons morceaux, dont « You’re My
Waterloo » et « Dead For Love » qui traînaient dans leur tiroir
depuis 1999. On peut entendre une belle évolution sur l’album qui
gagne en énergie vers la fin. En bout de ligne, c’est un bon
retour pour les Libertines qui ne devraient pas trop déboussoler
leurs fans de la première heure, malgré une évolution certaine ces
11 dernières années.
(septembre 2015)
La jeune artiste complète de 25 ans présente un deuxième album, deux
ans après celui qui l’a fait connaître,
WomanChild. Elle signe cinq des 12 pièces de For One to
Love, mettant en évidence une personnalité forte, un intellect
vif, de l’humour, du romantisme et une grande honnêteté. Elle reprend
des standards jazz, ainsi que « Le mal de vivre » de Barbara.
Son style jazz en format trio, avec le jeune et talentueux pianiste
Aaron Diehl, met parfaitement en valeur la voix puissante de
Cécile. Sa personnalité brillante et éclatée ressort tout au long du
disque pour un album qui ne ressemble à aucun autre. Elle le
personnalise encore plus en fournissant les illustrations de la
pochette. Voici un excellent album de jazz, un album contemporain tout
en faisant d’agréables bonds dans le temps.
(septembre 2015)
Le rappeur de Philadelphie présente un deuxième album qui l’amène à un
autre niveau. Les orchestrations et les chœurs dans la pièce
d’ouverture, « Lord Knows », en donnent un bon aperçu. Il présente
plusieurs pièces toutes prêtes pour la radio, ainsi que des morceaux
de party par excellence, peut-être influencés par sa nouvelle relation
avec Nicki Minaj. La base de sa musique demeure tout de même un
rap à tendance hardcore. L’album profite aussi de collaborateurs de
renom qui contribuent à réorienter quelque peu le style de Meek Mill.
L’influence de Chris Brown est évidente dans « All Eyes On You »,
qui permet aussi d’entendre Nicki Minaj. Celle-ci revient plus tard
pour « Bad For You », et les autres collaborateurs incluent Drake,
Future, The Weeknd, Rick Ross et Diddy.
Dream Worth More Than Money est un très bon album de hip hop et il
contribue à transporter Meek Mill dans la cour des grands.
(septembre 2015)
Le compositeur, interprète et réalisateur Pierre Philippe Côté,
mieux connu sous le nom de Pilou, présente son premier album en
tant que Peter Henry Phillips. Ce projet totalement en anglais offre
une musique indie rock quelque peu planante avec de bonnes mélodies
pop. L’ensemble s’avère plutôt cinématographique et les images ne
tardent pas à nous venir en tête. Pour cet aspect, il a certainement
été influencé par certains artistes avec qui il a travaillé comme
Jorane, Elisapie Isaac, Ariane Moffatt et Tomas
Jensen. Il a aussi travaillé comme chanteur sur les deux derniers
albums de DJ Champion, en plus de se faire connaître chaque
semaine à l’émission Belle & Bum sur les ondes de Télé-Québec.
Réalisateur émérite depuis une dizaine d’années, il a aussi signé la
trame sonore complète du dernier film de Denys Arcand, Le
règne de la beauté, dans lequel on peut entendre deux chansons de
son projet Peter Henry Phillips. The Origin est un album solide
et cohérent jusqu’à la fin qui crée une belle ambiance.
(septembre 2015)
Six ans après Chamber Music,
le joueur de kora
Ballaké Sissoko et
le violoncelliste Vincent Segal
sont de retour, simplement en duo cette fois-ci, pour fusionner
leurs deux instruments. Ils se partagent la composition des neuf
pièces de l’album qui présentent plusieurs facettes entre musiques
mandingues, baroques, brésiliennes, jazz et gitanes. Musique de Nuit propose une musique
apaisante, à écouter dans un contexte bien particulier, à l’abri
de notre tourbillon quotidien.
(septembre 2015)
Après que les deux membres restants de Sublime aient
reformé le groupe avec Rome Ramirez pour présenter un
premier album il y a 4 ans, voilà que le nouveau trio perd un
autre membre original, Bud Gaugh, qui est remplacé par
Josh Freese (Vandals, Devo, Guns N’ Roses).
Sublime with Rome (et Josh) présentent donc Sirens, un
autre album dans le plus pur style ska / reggae, mais qui laisse
de côté le punk pour une musique beaucoup plus pop. Une production
de grande envergure apporte un très bel enrobage aux compositions
du trio, même si Sublime with Rome prend de plus en plus des
allures de projet parallèle pour le duo Eric Wilson et Rome
Ramirez. On retrouve plusieurs chansons agréables à l’oreille
parmi les 11 que contient l’album. Par contre, rien ne se démarque
véritablement ni ne bouleversera les conventions. Un moment
intéressant à noter toutefois est leur adaptation de « Skankin’ »
de Fishbone. Sirens contient une musique ensoleillée
et légère qui accompagnera en toile de fond votre escapade en
Californie ou n’importe où ailleurs sous le soleil.
(septembre 2015)
Avec The Great Unknown, Rob Thomas présente son troisième album
solo, son premier en 6 ans puisque Matchbox Twenty se sont
réunis entre temps. Cette fois-ci, Thomas travaille avec une variété
de réalisateurs autour de son fidèle collaborateur Matt Serletic.
Il compte entre autres sur Ryan Tedder (OneRepublic) et
Ricky Reed (Jason Derulo, Jessie J) pour donner
une touche pop moderne à l’album. En ce sens, l’objectif est atteint
alors que l’auteur-compositeur et interprète propose des chansons
beaucoup plus dynamiques que sur son précédent disque. On retrouve
encore tout de même quelques ballades mid-tempo, mais l’essentiel du
CD demeure un son pop rock rythmé et léger, tout désigné pour envahir
les radios. En fait, The Great Unknown est certainement son
album le plus agréable à écouter depuis le mégasuccès de « Smooth »
enregistré pour Santana il y a 16 ans!
(septembre 2015)
Whisky Legs a vu le jour dans le quartier St-Roch à Québec en 2013. Le
trio est composé de la chanteuse et pianiste Maude Brochu, du
batteur et multi-instrumentiste Pascal Denis et du guitariste
Guillaume Méthot. Dans un mélange entre nostalgie et modernité,
le groupe présente une musique blues rock avec des éléments de soul et
de groove. La voix de Maude Brochu attire tout de suite l’attention
par sa profondeur et sa puissance, et elle contribue grandement au son
du trio. On peut la comparer en partie à Amy Winehouse. Le
groupe présente un album de 13 pièces qui atteint les 60 minutes, en
partie grâce au tour de force de huit minutes de « Too Late ».
Basement Confessions est un très bon premier album qui allie le
meilleur des années 1960 et 1970 à un son soul et blues plus
contemporain, digne de Gary Clark Jr.
(septembre 2015)
Young Empires est un
groupe indie
pop / electro
pop canadien qui s’est formé il y a six ans. Ils présentent
finalement leur très attendu premier album sur lequel on peut
entendre le son qu’ils ont su développer au cours des dernières
années. À la lumière de la chanson-titre
à succès, le groupe nous offre une musique rafraîchissante et
divertissante qui nous accroche rapidement un sourire aux lèvres.
Ils utilisent les synthétiseurs à profusion sur une rythmique
toujours efficace qui nous fait taper du pied. Le disque manque
peut-être de quelques succès un peu plus instantanés, mais
l’ensemble s’écoute à merveille pour notre plus grand plaisir.
(septembre 2015)
Après une tournée en tant que chanteur de Queen,
l’ex-finaliste d’American Idol est de retour avec un nouvel
album. Premier disque pour Warner, The Original High renoue
également avec les réalisateurs Max Martin et Shellback,
ceux qui étaient derrière le succès « Whataya Want From Me » en
2009. Lambert semble avoir enfin trouvé le bon équilibre entre la
pop, l’électro et le rock, toujours en conservant les rythmes
dansants qui le caractérisent depuis ses débuts. On peut même
entendre la guitare grinçante de Brian May (Queen)
sur le rythme électro de « Lucy ». L’autre artiste invitée est la
Suédoise Tove Lo pour la pièce « Rumors ». Adam Lambert
réussit à présenter de bien bonnes chansons pop sur ce nouvel album,
mais ce sont les pièces mid-tempo qui demeurent les moins
intéressantes. Il devrait donc définitivement se concentrer sur les
morceaux dansants, que ce soit dans le style disco des années 1970
ou dans un style électro plus contemporain. Malgré quelques moments
un peu moins emballants, Lambert présente possiblement son meilleur
enregistrement à ce jour. C’est peut-être son séjour au sein de
Queen qui lui a donné cette inspiration… (chronique principale
d'août 2015)
Algiers est un trio indie rock qui a été formé à Atlanta en 2009
et qui se promène depuis entre Londres et New York. Il propose un
mélange de post-punk et de blues avec quelques éléments
d’industriel et de bonnes mélodies pop et gospel. Même si le
mélange peut sembler bizarre au premier abord, c’est un premier
album extrêmement original que nous proposent Algiers. On y
retrouve une intensité hors du commun, livrée avec une précision
chirurgicale. Les trois musiciens semblent très bien savoir où ils
s’en vont et ils nous traînent à leur suite. Difficile à comparer,
la musique d’Algiers mérite assurément qu’on y tende l’oreille
puisque le groupe réussit à présenter un premier album
remarquable. (découverte du mois d'août 2015)
Alexandra Adamoski est une jeune chanteuse country de 23 ans
d’Edmonton. L’auteure-compositrice et interprète présente un premier
mini-album de 6 titres après avoir performé sur plusieurs scènes à
travers le pays. Elle propose une approche passablement différente de
la musique country avec une touche résolument pop qui la rendra
rapidement comparable à Shania Twain et Taylor Swift.
Elle présente de bonnes chansons sur Say Hello to Goodbye, ce
qui attirera certainement les projecteurs sur elle au cours des
prochaines années comme étant la nouvelle étoile montante du country
canadien.
(août 2015)
Le groupe métal progressif de la Caroline du Nord existe depuis 15
ans et il nous offre déjà son huitième album studio. Plus leur
carrière avance et plus les gars de Between the Buried and Me
laissent de côté leur influence première, le death metal, pour une
musique plus expérimentale et progressive. En ce sens, le groupe
peut nous rappeler Voivod en plusieurs occasions. Coma
Ecliptic est un album-concept qui propose un voyage dans la
tête d’un homme plongé dans le coma qui fait un retour sur
différentes étapes de sa vie. Même si le concept peut sembler
quelque peu original et laisse supposer un album expérimental un
peu bizarre, il s’avère plutôt être le disque le plus accessible
du groupe à ce jour. Bien sûr, il faut apprécier les musiques
progressives qui nous amènent dans toutes sortes de directions,
mais plusieurs moments du CD de 68 minutes possèdent ce qu’il faut
pour rejoindre un assez large auditoire. On retrouve des
influences du rock des années 1970 avec des solos de guitare à la
Brian May ou des rythmiques qui rappellent Rush,
mais ce sont surtout les très efficaces mélodies pop qui nous
surprennent, surtout lorsque l’on connaît leur passé dominé par la
voix gutturale. Coma Ecliptic est un album varié, mais qui
possède tout de même une ligne directrice solide, basée sur le son
typique de Between the Buried and Me. Il faut nécessairement
plusieurs écoutes pour en découvrir toutes les subtilités, mais la
grande accessibilité du disque rend l’exercice plaisant. Voici
donc possiblement le meilleur album du groupe à ce jour. À
découvrir!
(août 2015)
Une pause aura été plus que bénéfique pour le groupe de hard rock
anglais qui revient en force avec Last of Our Kind, son
quatrième album au total. Le groupe semble plus uni que jamais et
nous offre de bien bonnes chansons aux riffs et aux mélodies
inoubliables. La voix de falsetto de Justin Hawkins ne
semble plus voler la vedette et fait plutôt partie intégrante de
la musique extrêmement efficace du groupe. Bien sûr, The Darkness
s’inspire encore et toujours du son hard rock des années 1970 et
1980, mais il réussit à en faire un style bien à lui et à le
transporter agréablement dans les années 2010. Dès les pièces
d’ouverture « Barbarian », « Open Fire » et la chanson-titre, on
retrouve avec plaisir des chansons entraînantes comme celles qui
avaient su nous séduire à l’arrivée du groupe il y a 12 ans. Même
si la surprise n’est plus la même, le peu d’attente vis-à-vis un
nouvel album de The Darkness fait en sorte qu’on est tout de même
un peu surpris d’autant apprécier et de taper continuellement du
pied. Quelques pièces mid-tempo peuvent quelque peu casser le
rythme, mais l’ensemble demeure de grande qualité, digne d’un des
grands albums de hard rock de la dernière décennie.
(août 2015)
À l’ancienne, décontractés et offensifs, les Dead Daisies renvoient au
rock empirique des années 70 et 80. Qui? Les Dead Daisies on vous dit!
Quelques bretteurs de luxe qui se sont mis à la colle pour former un
supergroupe. Pour être explicite, le groupe, après quelques
changements, compte parmi ses membres Richard Fortus et
Dizzy Reed de l’actuel line up de Guns N’ Roses,
Marco Mendoza (ex-Thin Lizzy et Ted Nudgent),
Brian Tichy (ex-Whitesnake et Ozzy Osbourne) et
John Corabi (éphémère remplaçant de Vince Neil au sein de
Mötley
Crüe). Une bonne section d’artificiers prêts à redorer le
blason vétuste du hard rock & roll. Revolucion est le second
album du groupe, le premier avec John Corabi au chant. Avec 13 titres
au compteur et près d’une heure de riffs, les Dead Daisies sont
généreux. Deux indicateurs qui démontrent déjà que le disque est étiré
et aurait clairement mérité d’être plus compact pour moins traîner en
longueur. Mais globalement, malgré ce bon vieux style largement éculé,
le combo évite l’excès de mauvais goût. La production est punchy, le
son compact et agressif et les musicos évitent la surenchère. Richard
Fortus prouve encore qu’il reste l’un des guitaristes les plus fidèles
aux belles années du hard rock US (et que le lead devrait lui être
entièrement confié au sein de Gn’R…). Corabi est convaincant, plus que
Sammy Hagar dans Chickenfoot… Et sans tutoyer les
sommets et sans livrer quelques hits imparables, les Dead Daisies
soulèvent un vent de nostalgie plutôt agréable avec quelques morceaux
dignes d’intérêts (« Mexico », « Evil », « Get Up, Get Ready », …). Et
au final, Revolucion prouve que la nostalgie n’est pas
forcément qu’un soupir de lamentation mais peut parfois prendre la
forme d’un véritable hommage à un vrai courant fondateur.
(août 2015)
Le groupe post-grunge ontarien Finger Eleven existe déjà depuis plus
de 20 ans. Par contre, ils présentent leur premier album depuis 2010.
Ils ne réinventent pas leur style sur Five Crooked Lines avec
des riffs métal et une voix qui rappelle le son grunge. Par contre, le
travail du réalisateur Dave Cobb leur a permis de simplifier
leur musique qui devenait de plus en plus complexe inutilement depuis
quelques albums. Ils présentent donc de très bonnes mélodies (à la Beatles
parfois) et quelques pièces aux rythmiques entraînantes, surtout
l’excellente « Wolves and Doors » et la « zeppelinesque » « Gods of
Speed ». Le groupe explore aussi le métal stoner avec « Save Your
Breath » qui peut rappeler Black Sabbath.
En fait, c’est un album qui revient aux sources que nous proposent les
gars de Finger Eleven, un album bien agréable à écouter.
(août 2015)
Heartbeat City est un nouveau groupe indie rock de Winnipeg avec
certaines influences folks. On peut les comparer en partie aux
Weakerthans et à Band of Horses. Dirigé par Ian La Rue,
musicien bien connu de la scène de Winnipeg, le groupe présente
plusieurs très bonnes chansons, aux mélodies toujours accrocheuses.
Dans la deuxième moitié du CD contenant 10 pièces, on retrouve
plusieurs morceaux qui s’étirent un peu en longueur, s’approchant
même des 7 minutes pour ce qui est des deux derniers titres.
L’ensemble demeure malgré tout grandement intéressant. (août 2015)
Le groupe montréalais d’origine tchadienne revient à la base avec son
nouvel album, Saar (« source » en kabalaye). La famille
Rimtobaye présente en effet une musique essentiellement a capella
avec comme seuls accompagnements une guitare acoustique, parfois soul
et parfois blues, et quelques percussions traditionnelles. Ce sont
donc surtout les harmonies vocales qui sont mises en évidence pour
présenter les très belles chansons de H’Sao, chansons qui s’inspirent
de différentes musiques du monde entre gospel, jazz, pop, soul, R&B,
reggae et musique tchadienne. Le groupe se permet même d’inviter la
cantatrice Marie-Josée Lord pour reprendre le classique « Summertime ».
Une bonne dose d’émotion rend ce quatrième album particulièrement
intéressant pour le groupe qui présente probablement sa plus grande
réussite à ce jour. Voici donc un album riche et varié qui réussira à
capter l’attention de tout amateur de musique du monde.
(août 2015)
Âgé de seulement 19 ans, le jeune auteur-compositeur, chanteur et
guitariste virtuose de Québec présente son tout premier album. Il nous
offre 16 titres fusionnant le rock, le blues et le folk avec une
énergie hors du commun, peut-être insufflée par son réalisateur,
Antoine Gratton. Kearney nous offre 16 chansons de grande qualité,
aux mélodies pop inoubliables, et il réussit à très bien varier les
ambiances tout au long du CD. Même si la guitare demeure son
instrument de prédilection, le talentueux musicien s’essaie aussi avec
aplomb au mellotron, à l’omnichord, au banjo, à la flûte, à l’orgue et
au glockenspiel, en plus de jouer des percussions. Mais, c’est son
talent de chanteur que l’on découvre avant tout sur La vie en mauve,
alors qu’il s’avère être un interprète incomparable, certainement le
meilleur pour livrer ses très belles chansons. En somme, c’est un
excellent premier album que nous propose Simon Kearney, démontrant
toute l’étendue de son talent. Voici un jeune artiste complet qu’il
faudra surveiller de très près! (août 2015)
Victoria Loren Kelly (Tori Kelly) est née en Californie en 1992
et était attirée par la musique dès son plus jeune âge. Après
différents concours de chant, Tori a décidé d’apprendre la guitare et
de travailler ses propres chansons. Sur ce premier album, elle propose
un très bon mélange de pop et de R&B contemporain, une musique à la
fois entraînante et intelligente. En plus, elle possède une voix soul
qui impressionne rapidement. Tori Kelly représente donc en quelque
sorte un mélange entre Taylor Swift et Alicia Keys.
Réalisé par Max Martin (Kelly Clarkson, P!nk,
Ellie Goulding), Unbreakable Smile contient autant des
ballades émotives que des pièces de rock mélodique et de la pop
acoustique. Elle propose donc un vaste éventail qui met en valeur
toute l’étendue de son talent. Plusieurs pièces comme la chanson-titre
et les succès « Nobody Love » et « Should’ve Been Us », ainsi que
d’autres bons moments, méritent qu’on s’attarde à l’album de cette
talentueuse artiste. À noter les participations d’Ed Sheeran et
de LL Cool J. Nous entendrons sûrement encore parler de Tori
Kelly au cours des prochaines années.
(août 2015)
Guitariste émérite en Haïti, Philippe Laraque s’est établi dans
la région de Montréal il y a 15 ans. Après 50 ans de carrière, Toto
présente son 10e album, le septième volume de Guitarement vôtre.
L’album instrumental de 17 titres totalisant 77 minutes présente
encore une fois son excellent mélange de musiques du monde. On peut y
entendre du konpa, rara, siwèl, flamenco, jazz bossa, zumba et kizomba.
À noter entre autres son excellente version du Concerto d’Aranjuez
de Joaquim Rodrigo dans une version kizomba, ainsi qu’un
hommage à Chucho Valdes dans le même style. Après plusieurs
autres hommages, il conclut l’album avec
« Mélodie pour Haïti ». Malgré sa longueur, ce nouvel album de
Toto Laraque s’écoute très bien jusqu’à la fin et crée une belle
ambiance, chaude et feutrée.
(août 2015)
Melanie Martinez est une jeune chanteuse américaine de 20 ans qui
présente son premier album avec Cry Baby, après avoir participé
à la troisième saison de The Voice aux États-Unis. Elle propose
une musique pop intelligente qui intègre de nombreux éléments
d’électronique, ainsi qu’un peu de rock. Sa voix douce est peut-être
au cœur de sa musique, mais elle peut compter sur des arrangements de
premier plan qui viennent l’enrober de très belle façon. Elle livre 13
chansons de qualité qui s’enchaînent magnifiquement bien, sans
faiblesses apparentes. Il en résulte certainement l’un des meilleurs
albums pop électro de l’année. Une très belle découverte!
(août 2015)
Miguel Jontel Pimentel est un chanteur, auteur-compositeur et
réalisateur de la Californie qui fait carrière depuis déjà un bon
moment, mais principalement derrière les projecteurs. Il a entre
autres travaillé avec Usher et Mariah Carey.
Wildheart est son troisième album et il contient un très bon
mélange de pop et de R&B, incluant même une bonne guitare rock en
plusieurs occasions, grâce entre autres à la collaboration de
Lenny Kravitz pour les deux pièces qui clôturent l’album. Miguel
présente donc un bon disque dans le genre. (août 2015)
La chanteuse country du Texas est de retour avec un nouvel album aux
accents folk et pop. L’ensemble est plutôt doux et met l’accent sur
les mélodies et la très belle voix de Kacey. Contrairement à plusieurs
albums country qui demeurent crus, les arrangements de Pageant
Material sont superbes et créent une très belle atmosphère autour
de cette voix. Kacey nous offre plusieurs excellentes compositions,
surtout dans la première moitié de l’album qui inclut du matériel de
premier plan avec des chansons comme « High Time », « Dime Store
Cowgirl », « Biscuits » et la chanson-titre. L’artiste fait preuve
d’humour en plusieurs occasions, ce qui ajoute une touche de légèreté
bien agréable. En fait, l’ensemble du disque s’avère à la fois
intelligent et plaisant à écouter.
(août 2015)
Le groupe emo du Missouri est de retour avec son septième album,
Black Cat. Never Shout Never gagnent en maturité et présentent
possiblement le meilleur mélange à ce jour de leurs différentes
influences, entre emo-folk, rock psychédélique et pop-punk dansant.
Réalisé de main de maître par Dennis Herring (Elvis Costello,
Modest Mouse), l’album offre quelques très bonnes chansons qui
bénéficient de la production de grande envergure et de qualité. On
retrouve tout de même des pièces un peu plus dénudées et intimistes
pour un très bon éventail de styles et d’ambiances. En somme, Black
Cat est un album agréable à écouter, certainement leur plus solide
à ce jour.
(août 2015)
La chanteuse country canadienne Lindi Ortega lance déjà son quatrième
album depuis 2011. Faded Gloryville présente un très bon
mélange de country, folk, pop et rock mis en valeur par une poignée de
réalisateurs de talent. Il inclut de très bonnes pièces, à commencer
par la superbe chanson-titre qui risque fort de vous rester en tête
longtemps. Par contre, enregistré lors de trois séances distinctes en
studio, l’album manque peut-être quelque peu de focus. On comprend
bien l’idée de vouloir montrer un bon échantillonnage de toutes ses
influences, mais les variations de styles ne sont pas toujours
heureuses.
(août 2015)
Cinq ans après son dernier
album en espagnol, l’excellent Armando,
le rappeur floridien d’origine cubaine est de retour avec Dale.
Pour l’occasion, il s’entoure d’une multitude de collaborateurs,
de Ricky Martin
à Sensato
en passant par
Don Miguelo,
Mohombi,
Wisin
et Yandel.
Il est tellement bien entouré qu’on l’entend à peine en de
nombreuses occasions alors que ses invités lui volent
littéralement la vedette. Pitbull n’a donc d’autres choix que de
venir nous lancer son célèbre « Mr. Worldwide »
de façon régulière pour être bien certain qu’on ne l’oublie pas.
En fait, Dale
ressemble
pratiquement à une super compilation de musique latine. Efficace?
Assurément, puisque vous ne pourrez vous empêcher de danser. Par
contre, on peut se demander si le disque n’aurait pas été aussi
bon sans la présence de Pitbull. Peut-être pas puisque après tout
il joue le rôle de chef d’orchestre et crée le lien entre tous ces
artistes pour mettre ensemble 12 très bonnes pièces latines.
(août 2015)
Pour son nouvel album, la chanteuse du Vermont a décidé de travailler
sans les Nocturnals, le groupe qui l’accompagnait depuis ses
débuts il y a plus de 10 ans. Par contre, plusieurs des musiciens du
groupe collaborent toujours avec Grace, dont son mari, le batteur
Matt Burr. Elle laisse aussi de côté le country sur Midnight
alors qu’elle propose plutôt un album pop rock avec plusieurs succès
potentiels. Réalisé par Eric Valentine (Queens of the Stone
Age, Nickel Creek), l’album montre un tout autre visage de
la chanteuse qui rappelle les sonorités pop des années 1980. Même si
elle peut ressembler à un mélange entre Heart, Stevie Nicks
et Madonna,
Grace Potter assume entièrement sa nouvelle direction musicale et
réussit à mettre le style à sa main. Il en résulte un album
extrêmement efficace, bien produit et avec très peu de faiblesses, qui
est agréable à écouter jusqu’à la fin.
(août 2015)
Après avoir connu un grand succès en tant que chanteur du groupe
fun., Nate Ruess se lance en solo avec un premier album. Il faut
dire que fun. est en « pause » pour une durée indéterminée. Ruess peut
donc exploiter tout son côté romantique dans une musique pop rock
alternative qui met l’accent sur sa voix puissante. Avec les
réalisateurs de fun. Jeff Bhasker et Emile Haynie, il
réussit à créer une atmosphère riche et grandiose, fortement
influencée de l’univers de Freddie Mercury et Queen.
C’est d’ailleurs lorsqu’il se laisse aller dans la démesure que Nate
Ruess brille le plus, comme dans les excellentes « Great Big Storm »
et « Harsh Light ». Le chanteur peut compter sur des collaborateurs de
renom en Beck et Jeff Tweedy qui viennent ajouter de
leur talent à son œuvre. Même si l’album présente plusieurs
inégalités, il met aussi en valeur de très belle façon la voix et la
personnalité de Ruess qui n’a pas à rougir de son album. Les fans de
fun. apprécieront certainement.
(août 2015)
Le duo de Los Angeles est de retour avec son deuxième album.
TST offre une musique indie pop psychédélique fortement
influencée des années 1960. On peut les comparer en partie à
Tame Impala, Jacco Gardner et MGMT, avec une
bonne dose d’écho sur la voix. L’ensemble est surtout mid-tempo
avec une sorte de nostalgie indéfinissable. Mais ce qu’il faut
surtout retenir, c’est le côté enveloppant et apaisant de leur
musique, qui réussit à nous hypnotiser rapidement et conserve
notre intérêt jusqu’à la fin. The Smoking Trees réussissent un
véritable tour de force avec TST, celui de véritablement
s’imposer sur la scène indie.
(août 2015)
Le jeune rappeur californien présente son premier album complet après
le mini-album
Hell Can Wait paru l’an passé. En fait, Summertime ’06
est plus qu’un album complet mais bien un album double de 20 titres,
même si le total demeure sous la barre d’une heure. Son tour de force,
c’est qu’il réussit à conserver notre intérêt tout au long des deux CD
avec une excellente ligne directrice tout en maintenant de belles
variations de styles. Ses mélodies s’avèrent aussi d’une grande
efficacité, tout autant que son flow. En fait, c’est un
excellent album conceptuel que nous propose le jeune homme de 22 ans.
Summertime ’06 risque fort de se retrouver parmi les meilleurs
albums de l’année, alors qu’il prend les devants de la scène rap.
(août 2015)
Avec Water for Your Soul,
l’adolescente prodige de la musique soul gagne en maturité et elle
intègre des influences diverses entre reggae, hip hop et musique
du monde. On retrouve bien évidemment toujours certaines chansons
de pop rock adulte qui viennent compléter à merveille son
répertoire R&B / néo-soul. Mais ce sont les moments flirtant avec
les rythmes africains (« Stuck
on You »),
intégrant du flamenco (« Cutthe
Line ») ou encore possédant un agréable rythme léger de reggae
(« Love Me ») qui attirent véritablement l’attention envers Water for Your Soul.
Il s’agit de son premier album en quatre ans et son travail avec
SuperHeavy
(avec Mick
Jagger, Dave Stewart
et Damien Marley)
semble avoir apporté un nouveau souffle à son écriture. Joss
Stone présente donc un disque rafraîchissant, son meilleur depuis
bien longtemps.
(août 2015)
Le groupe australien Tame Impala est de retour avec son quatrième
album, trois ans après l’excellent
Lonerism. Le groupe se réoriente quelque peu avec Currents
alors que l’on peut entendre un mur de synthétiseurs. Kevin
Parker a enregistré l’album par lui-même et il devient ainsi un
peu plus unidimensionnel. Par contre, il ajoute une certaine touche de
hip hop et de R&B au soft rock des années 1970. La nouvelle direction
empruntée peut sembler rafraîchissante au premier abord, mais
plusieurs chansons mid-tempo perdent notre intérêt en cours de route,
devenant même ennuyantes par moments surtout par leur livraison
vocale. C’est tout de même motivant de voir que Tame Impala peut aller
de l’avant sans rester coincé dans un style bien précis. Et
Currents est bien loin d’être un mauvais album; il n’y manque que
la guitare psychédélique qui a fait leur réputation jusqu’ici…
(août 2015)
The Tequila Mockingbird Orchestra est un regroupement de musiciens
passablement hétéroclite de la Colombie-Britannique. Il offre un son
folk aux influences à la fois traditionnelles et indie rock. Le groupe
utilise l’accordéon à profusion, ainsi que des violons et de la
contrebasse. Ces troubadours des temps modernes proposent un amalgame
de chansons d’amour qui est bien loin de séduire à la première écoute
à cause de rythmes franchement ennuyants. On retrouve quelques
chansons intéressantes parmi les neuf (dont « Wolfe et Montcalm »),
mais la plupart nous obligent à passer à la suivante. Le groupe
possède certainement un bon potentiel par sa singularité, mais il
faudrait bien nous le faire découvrir pleinement.
(août 2015)
Horizontal Lines est le tout premier album de ce duo
d’Hamilton en Ontario. Il présente un son indie pop souvent
planant avec des influences folk. Les arrangements de cordes et
d’instruments à vent de Kirk Starkey créent une ambiance
magique pour cet album qui risque d’en séduire plus d’un. Les
mélodies sont toujours accrocheuses, même si l’ensemble demeure
hors des sentiers battus. Le CD de tout juste 30 minutes (pour
seulement 8 titres) présente bizarrement quelques longueurs et
l’arrivée de pièces un peu plus entraînantes comme « We Talk » est
la bienvenue. Twin Within nous offrent malgré tout un bon premier
disque.
(août 2015)
Après une participation remarquée à la deuxième édition de La
Voix, Valectra présente son deuxième album, « surfant sur la
vague » provoquée par l’émission. Valérie Cormier de son
vrai nom propose un album totalement en anglais sur lequel elle
participe à toutes les étapes, de la composition à la réalisation
en passant par les arrangements et le mixage, le tout lancé sur sa
propre étiquette, Spin Gloss Records. Elle interprète des chansons
pop aux accents lounge avec quelques éléments de rock et de
musique du monde. Elle reprend d’ailleurs admirablement le
classique de Bob Marley « Is This Love ». L’artiste
complète a accompagné pendant plusieurs années des chanteurs de
renom en tant que pianiste, claviériste et accordéoniste, entre
autres Éric Lapointe, Lhasa de Sela, Richard
Petit et The Box. Toute cette expérience accumulée
s’entend assurément sur cet album qui semble avoir été mûri
longtemps.
(août 2015)
Ghost Notes est le premier album de Veruca Salt depuis 2006
et seulement leur cinquième en carrière. Par contre, cette
fois-ci, ils reviennent aux musiciens originaux, une première
depuis 1998. Le groupe qui s’est d’abord fait connaître dans la
période post-grunge semble quelque peu figé dans le temps avec un
son qui remonte à cette époque. Des guitares grinçantes, des
rythmiques efficaces et de très bonnes mélodies caractérisent
toujours le groupe. Il en résulte donc un album plus
qu’intéressant, qui ravive des souvenirs d’une autre époque, mais
qui s’écoute toujours aussi bien en 2015. Quelques pièces
mid-tempo présentent peut-être un peu moins d’intérêt, mais
lorsque nous arrivent les bombes « Love You Less » et « Laughing
in the Sugar Bowl », on rajeunit de 20 ans et on réalise que le
groupe comble un vide dans le rock actuel. Pour un bon mélange de
rock alternatif, hard rock et pop, on peut toujours compter sur
Veruca Salt qui nous en met plein les oreilles.
(août 2015)
Pour son nouvel album, Neil Young s’entoure du groupe des frères
Lucas et Micah Nelson, fils de Willie Nelson.
Promise of the Real apporte une nouvelle énergie rock à Young qui lui
permet de dénoncer librement les impacts écologiques de la
multinationale Monsanto, entreprise spécialisée dans les
biotechnologies agricoles dont la modification génétique. Même si le
groupe apporte un son rock à la guitare électrique qui peut rappeler
l’époque de Crazy Horse, ou même son travail avec Pearl Jam,
Young présente encore quelques pièces toutes en douceur, à la guitare
acoustique (« Wolf Moon », etc.). Un DVD s’ajoute au CD et présente le
travail réalisé en studio pour arriver au résultat final de ce très
bel album protestataire.
(août 2015)
Maintenant âgé dans la trentaine, Mika présente son premier album
depuis qu’il a été juge à The Voice : la plus belle voix en
France. Il a donc nécessairement gagné en maturité depuis le
plutôt décevant album
The Origin of Loveen 2012. Et c’est ce qu’on perçoit
rapidement à l’écoute de No Place in Heaven qui nous
apparaît comme un album de pop mature. Par contre, Mika n’a rien
perdu de ses mélodies inoubliables, de sa théâtralité et de son
brin de folie. Sa musique pop accrocheuse vient enrober des textes
souvent personnels, dans lesquels il prend position et règle des
comptes avec son passé, entre autres avec son père dans la
chanson-titre et avec sa mère dans « All She Wants ». Mika
présente certainement un album mature, mais un disque qui demeure
riche musicalement et extrêmement divertissant jusqu’à la fin. En
fait, l’artiste possède plus que jamais le secret de la création
d’une musique pop de qualité. (chronique principale de juillet
2015)
Il y a longtemps que
Jamie Smith
de The XX
œuvre en parallèle de son groupe en remixant
différentes chansons populaires, entre autres d’Adele,
et en présentant des compositions sur la toile. Mais voilà qu’il
présente enfin son tout premier album, en tant que Jamie XX.
Le spécialiste de l’électronique abuse certainement des
synthétiseurs sur In Colour,
mais sa créativité sans bornes nous le fait rapidement oublier. La
pièce d’ouverture, « Gosh »,
risque d’en laisser plus d’un perplexe. Par contre, dès que les
rythmes lents prennent possession de nous à compter de la deuxième
pièce, on ne peut plus s’en départir. De l’hypnotisme de haute
voltige! L’instrumentale « Obvs »
est certainement le chef-d’œuvre incontournable de l’album, alors
que le simple « Loud
Places » (mettant en vedette Romy qu’on retrouve aussi sur
« SeeSaw »)
capte rapidement notre attention et qu’on ne peut plus s’en
défaire. Le rythme augmente constamment jusqu’à la fin avec des
pièces de plus en plus dansantes sur fond de drum
‘n’ bass. En fait, c’est la majorité de l’album qui nous habite
lorsqu’on en arrive à la fin. Voici donc un superbe album, dansant
mais tout en douceur, qui n’a pas d’égal dans le style électro.
(découverte du mois de juillet 2015)
Les Aristocrats sont un groupe de rock progressif hors du commun.
Formé du guitariste Guthrie Govan (Steven Wilson,
Asia), du bassiste Bryan Beller (Joe Satriani,
Steve Vai) et du batteur Marco Minnemann (Steven Wilson,
Joe Satriani), le trio propose une musique instrumentale plutôt
crue où la virtuosité des musiciens n’a d’égal que leur puissance.
Pour ce nouvel album, ils se sont installés aux légendaires studios
Sunset Sound à Hollywood qui ont vu défiler les Rolling
Stones, Van Halen et Led Zeppelin
entre autres. Ils présentent donc neuf nouvelles compositions plus
complexes et profondes que jamais, même si l’improvisation semble
toujours au rendez-vous. Plus expérimental que leurs deux albums
précédents, Tres Caballeros a tout ce qu’il faut pour
satisfaire un auditoire de rock progressif exigeant. Le DVD offert en
boni contient des performances enregistrées en concert à San Pedro en
Californie entre le 29 janvier et le 1er février 2015, ainsi qu’une
vidéo de leur travail en studio.
(juillet 2015)
Aznavour a franchi les 90 ans l’an passé, mais pas question de
retraite pour cette légende de la chanson française. Toujours en
tournée mondiale, il nous offre maintenant un tout nouvel album,
empreint de nostalgie. Il y évoque des souvenirs de jeunesse dans les
rues de Montmartre, ses souvenirs avec Édith Piaf, etc. Aux 11
chansons en français magnifiquement orchestrées, il ajoute un titre en
anglais, « You’ve Got To Learn », en duo avec le chanteur soul
Benjamin Clementine. Il s’agit d’une adaptation de la chanson « Il
faut savoir ». Aznavour ne peut certainement pas réécrire des chansons
de l’envergure de ses nombreux classiques, mais sa vigueur
impressionne toujours autant.
(juillet 2015)
Trois ans après Coline, un premier album bilingue, le groupe
parisien est de retour avec un disque totalement en français. Le CD
contient aussi deux pièces instrumentales qui peuvent rappeler les
sonorités de Mogwai. Le groupe présente une belle cohérence et
une meilleure homogénéité tout au long de l’album, ce qui représente
certainement un pas en avant pour le trio. Les textes d’Éric
Javelle contiennent une certaine poésie avec souvent une belle
naïveté adolescente. Ils manquent par contre d’un peu de subtilités et
la simplicité de plusieurs titres les rend un peu trop proprets. Baden
Baden ont tout de même leur place bien établie dans le nouveau courant
pop rock français.
(juillet 2015)
Avec ce nouvel album, le Stephen Barry Band fête son 40e anniversaire.
Pour l’occasion, le légendaire bassiste et son groupe nous offrent des
relectures de 10 classiques du blues (« Little Red Rooster », « As
Long As I Have You ») et du rock (« Salt of the Earth » des Rolling
Stones), en plus d’une version incomparable de « Higher Ground »
de Stevie Wonder. On peut également découvrir deux chansons
originales qui se fondent merveilleusement bien à l’ensemble :
« Cerveaux » et « Sister Francis ». Ce neuvième album, pour le groupe
qui a performé sur la même scène que les plus grands (John Lee
Hooker, Bo Diddley, Buddy Guy, Big Mama Thornton,
etc.), a été enregistré à Montréal et on y retrouve à titre de
guitariste invité un des membres fondateurs du groupe, Jorn
Reissner. Malgré un bon disque, le Stephen Barry Band demeure
avant tout un groupe festif à découvrir sur scène. À surveiller à
travers le Québec tout l’été!
(juillet 2015)
The Beatdown & Hugo Mudie –
The Beatdown Meets Hugo Mudie
The Beatdown est un chaleureux groupe reggae de Montréal né des
cendres de One Night Band en 2009. En quelques années
seulement, le quatuor s’est produit à plus de 400 reprises un peu
partout à travers le monde dans le cadre de différents festivals
et avec des groupes comme Fishbone, Black Crowes,
The Skatalites, The Slackers, UK Subs et The
Creepshow. Pour cet album, The Beatdown fait équipe avec Hugo
Mudie (Miracles, Sainte-Catherines) pour un album à
saveur rocksteady et dub. La voix à la fois rauque et douce d’Hugo
se fusionne parfaitement aux rythmes accrocheurs de The Beatdown
pour une musique reggae qui rappelle les origines du style dans
les années 1960 en Jamaïque. Cet amalgame n’est pas aussi sans
rappeler la réorientation de The Clash
vers le reggae au début des années 1980. Voici donc un très bel
album pour accompagner l’été chaud de Montréal.
(juillet 2015)
C’est dans une formule en trio que Benjamin Biolay reprend 12 grandes
chansons du répertoire de Charles Trenet, en compagnie de ses
fidèles compagnons et musiciens Nicolas Fiszman et Denis
Benarrosh. On peut y entendre évidemment les classiques « Revoir
Paris », « Verlaine », « Que reste-t-il de nos amours? », « L’âme des
poètes », « Le temps des cerises », etc. En prime, Biolay nous offre
une composition personnelle, « La chanson du faussaire ». À noter la
présence de Vanessa Paradis qui chante en duo avec Biolay sur
« J’ai ta main ». Sur cet album, Benjamin Biolay et ses comparses
rendent un magnifique hommage au « fou chantant », alors qu’ils
s’approprient de belle façon toutes ces chansons incontournables du
répertoire français.
(juillet 2015)
Les quatre chanteuses et musiciennes des Bluebell Sisters se
surnomment les sœurs Betts, des sœurs de la scène tout de bleu vêtues
et accompagnées par leur « frère » à la batterie. Ce tout premier
album du quintet présente 12 reprises des années 1950 en plus de deux
chansons originales qui cadrent parfaitement dans l’ensemble
mélangeant rhythm & blues, rockabilly et doo-wop. L’album réalisé par
Éric Goulet vous fera assurément bouger en plus de vous
replonger dans l’une des époques musicales les plus excitantes du 20e
siècle.
(juillet 2015)
Le guitariste et compositeur Thomas Carbou, reconnu pour son jeu
unique à la guitare à huit cordes, présente son nouvel album,
accompagné de David Binney au saxophone et de Jim Black
à la batterie et aux percussions. Other Colors of Hekatê est
la suite logique à sa trilogie Hekatê, en référence à la déesse
grecque tricéphale Hécate. L’album marie donc encore une fois le jazz
et la musique du monde dans un ensemble plutôt expérimental. L’album
de 12 titres totalisant au-delà de 61 minutes nous fait voyager entre
divers univers musicaux du jazz contemporain grâce à une bonne dose
d’exotisme.
(juillet 2015)
Presque 30 ans de carrière ont forgé le style unique du groupe punk
britannique qui présente encore une fois un nouvel album, son 31e.
Mark E. Smith et sa bande ne se réinventent assurément pas sur
Sub-Lingual Tablet, mais ils semblent toujours avoir du plaisir à
jouer ensemble, ce qui est déjà pas mal pour un groupe de cet âge. Le
groupe navigue entre différents styles de rock alternatif et de punk
rock avec quelques incartades vers le métal ou le rap. On peut
entendre quelques bonnes mélodies de la part de Smith, mais ce sont
les rythmes entraînants qui dominent pour la majeure partie du disque.
Sans renverser de barrières, The Fall demeure bien présent avec son
style unique.
(juillet 2015)
Contrairement à son premier album, découverte excitante pour le commun
des mortels, Jacco Gardner était largement attendu pour son deuxième
disque. Ce qui alimente clairement la thèse du toujours difficile –
pardonnez l’immonde banalité de ce cliché – deuxième album (c’est
dit…). Cabinet Of Curiosities portait à merveille son nom tant
l’univers caché derrière cette pochette bariolée et mystique donnait
des ambiances influencées mais terriblement personnalisées par la
touche classieuse du jeune Hollandais. Littéralement obnubilé par la
pop et le psychédélisme, Jacco n’édulcore pas plus ici son obsession
pour les ambiances ombrageuses et contrastées. Ce multi-instrumentiste
méticuleux pousse même plus loin l’expérimentation et propose trois
titres instrumentaux, sans compter certains peu fournis en parole…
Passant le temps d’une tournée mondiale de génie caverneux à
globe-trotters, Gardner a glané un paquet d’instruments dont
l’étreinte bien orchestrée apporte, il est vrai, une nouvelle
consonance très 60’s. Outre ces fils d’instruments parfaitement cousus
main, c’est l’inépuisable qualité mélodique qui force (sans exagérer)
le plus grand respect. « Brightly » est une merveille de pop baroque
absolument grandiose dont les notes ne cherchent qu’à virevolter pour
offrir une montée en puissance dantesque. Difficile de s’en remettre.
Mais l’instrumentale « Grey Lanes » offre un autre voyage antique
merveilleux, « Outside Forever » est une ballade fantasmagorique, «
Find Yourself » aspire par sa ligne de basse assommante et « Face To
Face » transporte par ses instrumentations improbables. Hypnophobia
est un fantastique répertoire de chansons qui laissent place à une
imagination sans limites et à des surprises mélodiques permanentes.
(juillet 2015)
HoneyHoney est un duo country rock de Venice en Californie formé de
Suzanne Santo et Ben Jaffe. Pour ce troisième album, ils
laissent tomber complètement leurs influences jazz et néo-soul des
débuts pour se concentrer sur un son rock alternatif aux fortes
intonations country, surtout à cause du violon et du banjo. Ils
semblent avoir enfin vraiment trouvé un son qui leur est propre. Après
une première séance d’enregistrement à Nashville, ils ont tout
recommencé, insatisfaits du résultat. Finalement, 3 représente
un immense pas en avant pour HoneyHoney, tant musicalement qu’au
niveau créatif. Il s’agit d’un album riche et varié qui présente de
très bons moments jusqu’à la fin.
(juillet 2015)
L’auteure-compositrice et interprète d’origine suisse présente son
quatrième album avec Supermoon. Il a été enregistré entre
Bruxelles et San Francisco et offre des atmosphères variées entre pop
planante (« Love is Not the Answer »), musique ambiante (chanson-titre)
et rythmes appuyés (« Superman Woman »). Elle interprète aussi une
chanson en allemand, « Die Ganze Welt », et une en français, « La
chanson d’Hélène ». Passant du rock à la musique pop et avec un peu de
folk, Supermoon est assurément un album éclectique qui en donne
pour tous les goûts. Ce qui est particulièrement agréable, c’est que
malgré un changement de style constant, Sophie Hunger réussit à créer
un album homogène avec une bonne ligne directrice, un album que l’on a
envie d’écouter jusqu’au bout tellement il contient de solides
compositions. Voici donc un autre très bon disque de la part de cette
artiste talentueuse.
(juillet 2015)
La chanteuse jazz américaine est de retour sur disque avec un très bel
album, à la fois nostalgique et contemporain. Elle reprend par exemple
avec brio « Que reste-t-il de nos amours? » de Charles Trenet
qui devient « I Wish You Love » dans une version bilingue. Elle
reprend aussi entre autres des classiques de George Gershwin
(« Our Love is Here to Stay ») et Cole Porter (« I’ve Got You
Under My Skin »). En plus des surprenantes relectures qu’elle nous
offre, Halie propose de nombreuses compositions originales, avec
l’aide du guitariste Daniel Gallo entre autres qui apporte une
touche de blues et de soul au son jazz plus standard de Halie. La voix
chaude et sensuelle de la chanteuse se trouve littéralement au cœur de
cet enregistrement qui a tout pour séduire son auditoire.
(juillet 2015)
Avec son 4e album, le groupe français Moriarty reprend où il avait
laissé avec The Missing Room en 2011. Ils ont ouvert les voûtes
pour retrouver des bouts d’enregistrements ou de textes saisis çà et
là au cours des dernières années, souvent en tournée, pour les
compléter enfin. Il y a aussi eu l’adaptation musicale de Maître et
Marguerite de Boulgakov, une pièce radiophonique qui a
donné naissance à six nouveaux morceaux. Finalement, on peut entendre
deux toutes nouvelles chansons : « History of Violence » et « Diamonds
Never Die ». Les thèmes tournent souvent autour de la mort et de
l’au-delà, d’où le titre d’Epitaph.
(juillet 2015)
Un album de Muse est toujours très attendu, même si leur dernier, paru
il y a trois ans, The 2nd Law, n’était pas à la hauteur. Pour
son septième disque, le trio dirigé par Matt Bellamy prend
position politiquement, entre autres contre les guerres modernes. Ils
y vont d’ailleurs sans trop de subtilités, et ce dès la pochette.
Musicalement, l’apport du réalisateur Robert John « Mutt » Lange
donne une touche hard rock à l’album qui n’est pas désagréable à
l’oreille. Muse présente bien évidemment encore un mur de son qui
devient doublement impressionnant sur scène considérant que ce n’est
qu’un trio que nous avons devant les yeux. Le thème anti-guerre s’est
inspiré par moments de The Wall de Pink Floyd,
entre autres avec l’intermède « Drill Sergeant ». Les autres
influences demeurent les habituels Radiohead, Coldplay
et U2,
mais on peut aussi découvrir une guitare à la Van Halen dans « Reapers ».
Le problème reste souvent le même par contre avec Muse : lorsqu’ils ne
sont pas en mesure de présenter des compositions vraiment originales,
ils tombent rapidement dans le cliché, le tout enveloppé dans une
cacophonie sonore à nous étourdir complètement. C’est exactement ce
qui se passe avec Drones qui présente pourtant de meilleures
idées que leur disque précédent, mais devient épuisant à la longue et
manque surtout de subtilité.
(juillet 2015)
No Joy est un groupe indie rock / shoegaze montréalais qui existe
depuis 2009. More Faithful est leur troisième album et présente
un véritable mur de guitares distorsionnées tout en incluant de très
bonnes mélodies pop. Des moments un peu plus surréalistes nous
transportent en territoires doom et gothique. L’ensemble est donc
plutôt varié, mais il se tient magnifiquement grâce à un fil directeur
solide et une énergie créatrice incomparable. La basse ronronnante et
la guitare puissante s’avèrent un véritable plaisir pour les oreilles.
Il s’agit certainement de leur album le plus efficace à ce jour,
propulsant du même coup le groupe parmi les meilleurs de la scène
indie montréalaise et canadienne.
(juillet 2015)
Après un premier album il y a trois ans qui a su plaire tant au
public qu’à la critique, le groupe indie islandais est de retour
avec un deuxième album qui devrait répondre aux attentes. Ils ont
toujours un certain côté folk grâce à l’utilisation abondante
d’instruments acoustiques. Par contre, ils réussissent à en faire
un véritable mur de son aux allures cinématographiques, voire
orchestrales. En ce sens, leur musique pop de chambre se rapproche
assurément d’Arcade Fire à qui on les a souvent comparés.
On les imagine définitivement plus aisément dans un stade en plein
air que dans un petit bar enfumé tellement leurs chansons
possèdent une envergure incomparable. Les refrains accrocheurs
ajoutent à cet amalgame propice au méga concert où toute
l’assistance peut prendre plaisir à chanter à tue-tête. Beneath
the Skin n’a peut-être comme seul défaut que de manquer de
ligne directrice, avec de très bons moments de romantisme, mais
aussi plusieurs autres thèmes disparates. Musicalement par contre,
rien à redire! Les fans du premier album retrouveront avec plaisir
ce qu’ils avaient tout de suite apprécié, sans toutefois un hit
de la trempe de « Little Talks », l’un des plus grands succès
radio de 2012.
(juillet 2015)
La chanteuse folk écossaise est de retour avec un deuxième album
studio intime, empreint de mélancolie. Par contre, elle présente un
côté plus sombre et un peu plus indie que sur
Under Mountainsparu en 2012. Sa voix sublime capte tout de
suite notre attention encore une fois, et elle s’adapte parfaitement à
ce son folk plutôt noir. Si elle explore quelque peu pour ce qui est
du son de l’album, les compositions par contre demeurent en territoire
connu, souvent prévisible. Malgré tout, ses fans devraient à nouveau
apprécier ce que Rachel Sermanni a à offrir.
(juillet 2015)
L’une des joueuses de
sitar les plus respectées de sa génération, Anoushka
Shankar en est déjà à son huitième album. Comme toujours, son jeu
unique lui permet de traverser habilement les barrières entre
musique classique et musique du monde. Home ne contient que quatre
titres, mais qui varient entre 10 et 18 minutes chacun.
Entièrement enregistré à sa maison de Londres, l’album présente
une atmosphère intimiste très méditative, inspirée par son père,
le légendaire
Ravi Shankar.
Elle rend encore une fois hommage aux traditions de son pays
d’origine, l’Inde, et elle constitue certainement l’une des plus
grandes ambassadrices pour faire le pont entre l’orient et
l’occident. Home
est un album qu’il faut écouter dans un contexte bien précis, soit
dans un contexte de recueillement et de réflexion.
(juillet 2015)
Le groupe américain offre
une musique indie
rock, mais sur des arrangements pour le chant choral, basé sur les
harmonies vocales. Le chœur de plus de 20 chanteurs ne présente
que deux pièces a capella dont la chanson d’ouverture, « FromtheSnow-TippedHills ».
Pour le reste, on retrouve des arrangements de guitares,
synthétiseurs, cordes et batterie qui nous transportent
instantanément dans un univers indie
rock, bien loin du chant choral auquel on nous a habitués. Ce
premier album contient des pièces rares ou des créations
originales d’auteurs comme Sia,
Aimee Mann,
Tegan & Sara,
Ben Lee,
A.C. Newman
(The New
Pornographers),
Ben Gibbard
(Death Cab For
Cutie), The Flaming Lips,
Justin Vernon
(Bon Iver),
etc. La pièce la plus accessible est certainement « Nervous
Soul » de Ben
Gibbard qui se
présente comme une simple chanson pop, très agréable à l’oreille.
L’ensemble de cet album éponyme, réalisé par Ben Lee, navigue dans
différents répertoires entre le chant choral et l’indie
rock et il peut parfois devenir quelque peu déboussolant. Par
contre, il s’agit d’un exercice de style plutôt intéressant.
(juillet 2015)
Simon Premier (Simon Proulx) est le chanteur et mélodiste du
célèbre groupe québécois Les Trois Accords. Le Drummondvillois
a décidé de se lancer dans un projet parallèle et il a écrit 10
chansons en anglais, dont plusieurs textes ludiques qui peuvent
rappeler Les Trois Accords. Il a travaillé avec Gus Van Go et
Werner F et il en résulte un album dominé largement par le
rock, même si les mélodies demeurent irrésistibles. C’est un album
franchement énergique qui nous force tout de suite à taper du pied.
Malheureusement, avec seulement 32 minutes, on aimerait bien en
entendre plus.
(juillet 2015)
Il y a déjà plus de 30 ans que le groupe anglais Simply Red fait
carrière. Par contre, Big Love est leur premier album en huit
ans, ce qui représente leur plus longue pause à ce jour. C’est que le
chanteur et leader du groupe, Mick Hucknall, s’est lancé dans
une carrière solo pendant cette période, une expérience qui fut peu
fructueuse. Hucknall et Simply Red étant indissociables, les voici de
nouveau réunis pour un album pop rock romantique à souhait. L’ensemble
est plutôt léger dans un style soul qui rappelle les années 1970.
Quelques rares pièces accélèrent la cadence dans un style qui se
rapproche souvent du disco. Big Love s’avère peut-être un peu
trop propret, mais c’est un style qui colle bien à Simply Red.
(juillet 2015)
Lorsque le DJ maître du dubstep (Skrillex) rencontre le DJ qui s’est
fait un nom dans le hip hop et la musique basse du sud (Diplo), il en
résulte assurément un disque sur lequel la basse domine et les rythmes
se heurtent constamment. On pourrait arrêter là et l’essentiel aurait
été dit à propos de Jack Ü. Le court album de 10 titres
totalisant 35 minutes présente en effet un mélange souvent conflictuel
entre les styles des deux producteurs. Rythmé mais pas souvent
dansant, l’album présente quelques mélodies intéressantes grâce aux
chanteurs et surtout aux chanteuses invités. Kiesza rend en
effet « Take Ü There » intéressante, alors qu’AlunaGeorge (« To
Ü ») et Justin Bieber (« Where Are Ü Now ») créent des succès.
À noter aussi le remix très réussi de « Take Ü There » par Missy
Elliott. Pour le reste, on se retrouve surtout en territoire
underground, difficile d’accès et difficile à suivre. Le principal
« avantage » de Jack Ü est qu’il possède toute la puissance
nécessaire pour perturber vos voisins.
(juillet 2015)
Bridie Monds-Watson est une jeune chanteuse irlandaise d’à
peine 18 ans. Elle a choisi Soak comme nom d’artiste pour combiner
soul et folk, mais elle avoue elle-même que sa musique ne représente
ni l’un ni l’autre des styles. En fait, elle nous offre plutôt une
musique indie rock introspective, même si des influences folks peuvent
être décelées en certaines occasions. Ses compositions s’avèrent
passablement adolescentes avec des tendances souvent mélodramatiques.
Elles sont pour la plupart basées sur sa guitare et sa voix. Soak
possède un fort accent irlandais lorsqu’elle chante et son phrasé peut
rappeler par moments la québécoise Cœur de Pirate. Sa voix
demeure tout de même suffisamment spéciale pour qu’on ait le goût d’en
entendre plus dans le futur. Il faudra voir comment elle évoluera en
passant la vingtaine, mais Soak possède définitivement un talent brut
qu’il ne reste qu’à polir.
(juillet 2015)
Après trois mini-albums, le quatuor de Brooklyn, New York présente son
tout premier album complet, transporté par le succès « Renegades ». X
Ambassadors proposent un son indie rock avec de très bonnes mélodies
pop. Leur musique intègre des instruments acoustiques et électriques,
ainsi qu’un peu d’électronique utilisée avec parcimonie. Réalisé
habilement par Alex Da Kid (Eminem, Nicki Minaj,
Imagine Dragons), l’album inclut des collaborations dont
Jamie N Commons sur le succès « Jungle » et Imagine Dragons pour
« Fear ». Le talent du chanteur Sam Harris est incontestable,
tout comme celui du claviériste Casey Harris et du guitariste
Noah Feldsuh. VHS contient 20 titres, mais avec
plusieurs intermèdes pour un total ne dépassant pas les 48 minutes. On
y retrouve plusieurs très bonnes compositions, malgré une certaine
inégalité tout au long du disque.
(juillet 2015)
Sur son nouvel album, Jason Derulo présente plusieurs chansons pop
plutôt légères, qui s’éloignent de ses influences R&B, comme c’est
le cas entre autres avec le premier extrait, « Want To Want Me ». On
peut aussi y entendre deux autres succès : « Cheyenne » et « Get
Ugly ». On y retrouve plusieurs collaborations d’importance, par
exemple avec K. Michelle, Meghan Trainor, Stevie
Wonder et Keith Urban (« Broke »), Julia Michaels,
ainsi que Jennifer Lopez et Matoma (l’excellente « Try
Me »). Les chansons R&B un peu plus underground sont toujours bien
présentes sur le disque, mais elles alternent rapidement avec des
chansons pop dansantes. En plus, avec 11 titres totalisant moins de
39 minutes, Derulo ne tombe pas dans le piège de présenter un album
trop long qui risquerait de nous faire perdre l’intérêt en chemin.
Il en résulte donc un album qui demeure agréable à écouter jusqu’à
la fin. En fait, Everything Is 4 est possiblement son
enregistrement le plus intéressant et plaisant à écouter jusqu’à
maintenant. (chronique principale de juin 2015)
Holychild est un duo de Los Angeles composé de la chanteuse Liz
Nistico et du multi-instrumentiste Louie Diller. Ils
présentent leur tout premier album au titre inspiré de
The Shape of Jazz to Comed’Ornette Coleman. Par
contre, musicalement, Holychild n’a rien à voir avec le jazz, mais
présente plutôt un son électro pop avec des guitares rock. Le duo
s’inspire autant de l’énergie punk, que du hip hop et du dancehall
dans un mélange qui se compare au new wave des années 1980 et au pop
rock des années 1990. Les 12 pièces offertes sur The Shape of
Brat Pop to Come présentent non seulement une belle énergie,
mais aussi une créativité bien rafraîchissante. Sans que des pièces
se démarquent véritablement, l’album contient très peu de
faiblesses. C’est donc un très bon premier disque que nous offre
Holychild. (découverte du mois de juin 2015)
Après une longue période d’attente, voici enfin le premier album d’Andee
(Andrée-Anne Leclerc), une ex-participante à Star Académie.
Après une rencontre marquante avec Sébastien Lefebvre (Simple
Plan) et une signature avec Universal, elle présente un album en
anglais qui mélange pop et rock à sa voix soul, dans un ensemble
passablement énergique. Réalisé par Lefebvre, Black and White
Heart inclut les succès « Never Gone » et « Sorries », en plus
d’une collaboration avec Hedley pour la version bilingue de
« Kiss You Inside Out ». On peut entendre trois versions françaises
pour « Never Gone », « Tu enflammes mon corps » et la chanson-titre.
Finalement, on retrouve une troisième version de cette dernière, un
remix par Lesko Cerf. La voix puissante de la chanteuse est
mise en évidence tout au long de ce disque qui lui colle
parfaitement à la peau. Musicalement par contre, peu de titres se
démarquent par leur créativité. (juin 2015)
Après plus de 25 ans d’existence, le groupe punk de Pittsburgh en
Pennsylvanie semble n’avoir rien perdu de son énergie et de sa
fougue dénonciatrice. Anti-Flag présente en effet un dixième album
généralement dynamique, malgré des morceaux plus lents.
Malheureusement, le style est saturé depuis bien longtemps et peu de
groupes du genre peuvent encore espérer une certaine crédibilité
dans leur opposition au capitalisme et à notre société moderne.
C’est surtout le cas pour Anti-Flag lorsqu’ils nous arrivent avec
une production léchée comme celle-ci, à tel point qu’à certains
moments c’est Simple Plan qui nous vient en tête plutôt que
Black Flag, comme dans des refrains puissants comme « Sky is
Falling » et « Without End ». Il est important de mentionner deux
collaborations d’envergure à American Spring : Tim
Armstrong (Rancid, Transplants) sur « Brandenburg
Gate»
et Tom Morello (Rage Against the Machine,
Audioslave) sur « Without End ». Malgré quelques bons moments,
il faut se rendre à l’évidence qu’Anti-Flag ne peut plus attirer de
vrais amateurs de punk rock, mais plutôt des fans d’un pop punk
beaucoup trop commercial. (juin 2015)
Randy Bachman annonce rapidement ses couleurs avec le titre de son
nouvel album. Il nous livre en effet son album solo le plus lourd à
ce jour, abusant sans retenue de la distorsion. Pour l’occasion, il
s’entoure d’une nouvelle section rythmique totalement féminine :
Anna Ruddick (basse) et Dale Anne Brendon (batterie). Le
trio est accompagné de plusieurs guitaristes invités, dont le
regretté Jeff Healey, Neil Young, Peter Frampton
et Joe Bonamassa. Et de la guitare, il y en a en quantité sur
Heavy Blues avec un véritable mur de son qui nous assaillit.
La réalisation de Kevin Shirley (Iron Maiden, Rush,
Led
Zeppelin) apporte une bonne dose de tonus à l’album qui
possède une très bonne énergie rock, même si les compositions ne
révolutionnent certainement pas le genre. En fait, avec ce nouveau
disque, Bachman a le produit idéal pour partir pour une longue
tournée qui connaîtra certainement beaucoup de succès. (juin 2015)
Après plus de 25 ans de carrière, le groupe ontarien demeure
toujours bien présent dans le paysage rock canadien. Silverball
est leur troisième album sans Steven Page, et il poursuit
dans la même direction que les deux précédents. On y trouve en effet
de très efficaces mélodies pop rock dont plusieurs sont
inoubliables. Même si on retrouve toujours des influences folks
alternatives, l’ensemble demeure à tendance pop, extrêmement
accessible. « Say What You Want » possède un petit quelque chose de
R.E.M., alors que d’autres moments rappellent les années 1970
avec des traces de ELO et des Beach Boys. À noter que
Silverball marque aussi le retour de Kevin Hearn qui
avait remporté son combat contre le cancer il y a quelques années.
Une chanson lui est d’ailleurs dédiée, « Tired of Fighting With You ».
Le groupe semble plus en forme que jamais sur ce 12e album, qui
s’avère plutôt plaisant à écouter jusqu’à la fin. (juin 2015)
Après un succès enviable au tournant des années 2000, le duo
montréalais a pris une longue pause avant de se retrouver en 2013.
Les voici de retour sur disque avec Seeds, un disque ne
contenant que huit pièces pour un total d’à peine plus de 30
minutes. Bet.e & Stef présentent à nouveau ce mélange de jazz et
de musique du monde qui a fait leur renommée, avec en plus une
touche pop non négligeable. Les mélodies sont en effet toujours
grandement efficaces et inoubliables. Ils ajoutent aussi quelques
éléments de folk et d’électro, peut-être pour suivre la forte
tendance actuelle. Leur amalgame de styles demeure tout aussi
efficace et agréable à écouter jusqu’à la fin. C’est simplement
dommage que l’album soit si court parce qu’on en aurait
certainement pris plus. Voici le disque idéal pour accompagner vos
journées d’été ensoleillées! Vous pourrez les voir sur une scène
extérieure le 1er juillet dans le cadre du Festival
international de jazz de Montréal.
(juin 2015)
Les Bouches Bées est un trio féminin québécois qui présente une
musique folk incluant quelques accents de country et de bluegrass. La
réalisation de François Lalonde (Chic Gamine, Lhasa
de Sella) et les très beaux arrangements sont magnifiquement
complétés par des harmonies vocales hors du commun. L’album contient
12 chansons originales de grande qualité, en plus d’une reprise, « Je
t’oublierai, je t’oublierai » de Plamondon et Cocciante,
popularisée par Isabelle Boulay. La maîtrise des instruments et
de la voix est impressionnante chez Les Bouches Bées et parions que
nous les entendrons encore longtemps.
(juin 2015)
Originaire d’une famille francophone de Cornwall en Ontario, Mélanie
Brulée s’est tournée vers la musique au début des années 2000
lorsqu’elle est partie pour l’Australie. À 90 % en français,
Débridée propose un très beau mélange de folk et de rock
énergique. On peut y entendre quelques chansons de première catégorie
comme « Obtus » (le premier extrait), l’entraînante et inoubliable
« Astéroïde », ainsi que son excellente version de « Marilyn et John »
de Vanessa Paradis. Mélanie Brulée possède un style
rétro-moderne extrêmement charmant, surtout lorsque mis en valeur par
de très belles mélodies.
(juin 2015)
Dix-huit. Dix-huit longues et
interminables années se sont écoulées depuis la sortie d’Album
of the Year,
excellente conclusion discographique… finalement non définitive. Après
un regroupement en 2009 pour une série de concerts dont de gros
festivals, Faith
No More ne laissait pas présager de la sortie d’un nouveau disque
studio… Sol Invictus
est pourtant bien réel, massif et loin d’être dissonant dans la
discographie des californiens. Reformé avec le même line-up
que celui d’Album
of the Year –
comprenez sans Jim
Martin à la guitare
– Faith
No More a de nouveau fait appel à Matt Wallace
pour une cinquième collaboration, cette fois-ci au mixage (l’album
étant produit par
Billy Gouldhimself…).
Groupe indescriptible à moins d’user d’une combinaison interminable de
styles, de qualificatifs et de superlatifs, Faith
No More est une curiosité musicale. Et Mike Patton,
monstrueux chanteur caméléon, n’y est certainement pas pour rien.
Sol Invictus
lui offre comme toujours un terrain idéal pour une multitude de
cabrioles vocales passant très aisément du punk au heavymetal,
du crooner au hip hop, de la ballade à la vocifération hardcore.
Lui, Mike Patton, le général, éclaire une nouvelle fois ce disque de
son chant habité, investi et torturé… Derrière, c’est aussi le grand
écart musical dont « Sol Invictus
» est une introduction perchée, « Superhero
» un mid-tempo
obscur, « SunnySide-up
» une ballade dramatiquement poignante et « Black Friday » une pop «
p(f)unk
» décalée. Comme toujours, Faith
No More offre un festin rugueux et copieux dont l’assimilation demande
patience, écoutes et dépiautage en règle. Et là, c’est le panard. Donc
s’il fallait rassurer les sceptiques et les angoissés, Faith
No More n’a pas levé le pied. L’énergie est surabondante, la
créativité luxuriante et l’envie foisonnante. Rien ne laisse penser à
un hiatus discographique d’une quinzaine d’années. Rien ne laisse
penser que la flamme s’est éteinte. Mais tout laisse penser que Faith
No More a clairement manqué à l’appel durant tout ce temps.
(juin 2015)
Florence Welch et son groupe sont de retour avec leur
troisième album qui présente en quelque sorte un virage. Trois ans
et demi après l’excellent
Ceremonials, ce nouveau disque réalisé par Markus Dravs
(Arcade Fire, Coldplay) offre une musique et des
textes un peu plus terre-à-terre. C’est peut-être la maturité qui
a rejoint Florence alors que ses chansons pop souvent champ gauche
d’auparavant deviennent ici des chansons grand public, parfois
sans grande personnalité. C’est particulièrement le cas dans la
deuxième moitié du CD alors qu’on peut entendre plusieurs pièces
franchement ennuyantes. On retrouve bien quelques morceaux
intéressants au début, avec des arrangements de qualité et de
belles orchestrations, mais ce n’est pas suffisant pour répondre
aux exigences élevées que nous sommes en droit d’avoir avec cette
artiste unique qui a su impressionner avec ses deux premiers
enregistrements. Il reste à voir si How Big, How Blue, How
Beautiful n’est qu’une transition vers quelque chose de
meilleur. À suivre!
(juin 2015)
Les GoodLovelies
sont un trio féminin torontois offrant une musique folk et de superbes
mélodies vocales sur des chansons de grande qualité. Ce nouvel album
débute en force avec la surprenante « In theMorning »,
marquée d’une touche d’électronique, ainsi que l’excellente « Waiting
For You ».
Parmi les musiciens qui accompagnent le trio, notons Les Cooper à la guitare et mandoline (qui
réalise et mixe aussi l’album), ainsi que Luke Doucet
(Whitehorse)
à la guitare électrique sur deux titres. Burn the Plan est définitivement un
excellent album par les GoodLovelies,
un disque qui plaira à tout amateur de folk mélodique.
(juin 2015)
Toujours à la limite entre chant lyrique et chant populaire, Josh
Groban présente sur Stages une musique qui lui colle
parfaitement à la peau. Il présente en effet certaines des meilleures
œuvres extraites de spectacles musicaux de Broadway et de quelques
films (comme « Over the Rainbow » de TheWizard of Oz),
avec des arrangements pop mais aussi des orchestrations grandioses.
Les extraits de spectacles musicaux incluent Les Misérables,
Notre-Dame de Paris (« Le temps des cathédrales ») et ThePhantom of the Opera (« All I Ask From You » avec Kelly
Clarkson). Groban ne va pas tant dans l’opéra et demeure plutôt
dans un registre pop grand public. Il présente tout de même de belle
façon certaines œuvres inoubliables.
(juin 2015)
Originaire du Tennessee, Holly Herndon est déménagée à Berlin pour se
fondre à la scène techno. De retour aux États-Unis, elle a découvert
le plaisir de créer à partir d’un ordinateur. Sur ce deuxième album,
elle offre une musique électronique plutôt expérimentale, souvent
downtempo, mais avec aussi certains accents pop occasionnels. À cette
musique souvent difficile d’accès, elle ajoute différents thèmes qui
lui tiennent à cœur comme la politique, les concepts idéologiques et
la technologie. Il en résulte donc un album complet, une œuvre
créatrice à part entière qui vient confirmer le talent de la
compositrice.
(juin 2015)
Après une dizaine d’années de carrière, l’auteur-compositeur et
chanteur canadien présente finalement son tout premier album solo,
Golden. Il est accompagné pour l’occasion de quelques
collaborateurs dont Brian Murphy (Alvvays), trois
membres de Ladies of the Canyon et Rich Knox (Danko
Jones). Réalisé par John Dinsmore (Sarah Harmer,
Kathleen Edwards, Elliott Brood), l’album présente une
musique folk rock avec de très bonnes mélodies et quelques accents
country. (juin 2015)
Les amis de longue date concrétisent leur plaisir de jouer ensemble
sur cet album ironiquement intitulé Leboeuf Deschamps. On
retrouve d’abord deux chansons originales de Deschamps, la chanson de
party « Partis pour la nuit » et le duo « Ensemble ». Par la suite, on
peut entendre une toute nouvelle version de « Toujours vivant » de
Gerry Boulet par Deschamps. Puis, on peut redécouvrir deux des
plus grands succès solos de Leboeuf dans des versions d’aujourd’hui :
« De ville en aventure » et « Le fauve ». Pour le reste, il s’agit de
relectures de succès d’Offenbach,
le groupe qui a permis aux deux rockeurs de se faire découvrir du
public. C’est le guitariste et réalisateur Ricky Paquette qui a
réalisé l’album, alors que Glen Robinson (Keith Richards,
Ramones, Tori Amos) en a assuré le mixage.
(juin 2015)
Violoniste du Cap-Breton acclamée à travers le monde, Natalie
MacMaster a vendu plus de 200 000 albums en carrière. Quant à Donnell
Leahy, il est aussi violoniste et le directeur musical du groupe
celtique Leahy. Ils se sont rencontrés à l’adolescence, ont eu
chacun leur carrière, avant de se retrouver et de se marier.
Bizarrement, One est leur premier album conjoint, issu d’une
rencontre fortuite avec le légendaire réalisateur Bob Ezrin (Pink
Floyd, Alice Cooper, KISS,
Deep Purple) qui a recruté Justin Cortelyou (Taylor
Swift, Ke$ha, Alan Jackson) comme coréalisateur. Le
duo présente une musique rock celtique instrumentale mettant en
évidence leur virtuosité au violon. Ils reprennent aussi plusieurs
airs traditionnels pour un heureux mélange entre la musique du passé
et la musique contemporaine. One est un album de violon unique.
(juin 2015)
Avec son nouvel album, le chanteur et bassiste revient à la
chanson d’actualité. C’est à l’émission Ce show… avec Mike Ward
sur les ondes de Musique Plus que Mononc’ Serge a recommencé à
écrire en lien avec l’actualité, ce qu’il n’avait pas fait depuis
la fin des années 1990. Suite à la fin de l’émission, il a
continué à présenter ses chansons sous la forme de capsules vidéo
sur Internet. L’album Mononc’ Serge 2015 regroupe 12
morceaux présentés dans ces contextes, en plus d’un titre inédit.
Ses textes sont dénonciateurs et revendicateurs, pleins d’humour,
d’impolitesses et de verve. Les titres de ce douzième album sont
toujours très évocateurs : « Coupe Couillard », « PCP et PKP »,
« L’État islamique », « Stephen Harper », « Les séparatistes »,
« Charlie Hebdo », etc.
(juin 2015)
Le groupe folk rock alternatif londonien est de retour avec son
quatrième album, qui s’éloigne quelque peu de ses enregistrements
précédents alors qu’il laisse tomber son célèbre banjo.
Certainement qu’ils avaient le désir de se dissocier des nombreux
groupes apparus depuis quelques années qui semblaient tous vouloir
faire du Mumford & Sons. Pourtant, même en tentant de se
réorienter, le groupe ressemble à peu près à tout ce qu’on peut
entendre de nos jours dans le rock alternatif basé sur les
instruments acoustiques. Du moins au niveau du son, puisque pour
ce qui est de la qualité des compositions, on repassera. Mumford &
Sons ont toujours privilégié le son par rapport à la créativité,
et on aura encore moins de difficulté à s’en rendre compte sur
Wilder Mind. L’album n’est pas totalement inintéressant, mais
plusieurs chansons deviennent rapidement insipides lorsque l’on
s’y attarde un peu trop. Il est donc préférable de conserver une
oreille distante, voire distraite, si on veut pouvoir apprécier ce
nouveau disque de Mumford & Sons. Même leurs plus grands fans
risquent d’être quelque peu déçus.
(juin 2015)
Le premier album de la chanteuse et pianiste jazz de 21 ans Ariel
Pocock paraît enfin au Canada. Réalisé par Matt Pierson (Jane
Monheit, Joshua Redman), Touchstone met surtout en
vedette son style pianistique nerveux, même si sa voix sublime
impressionne aussi grandement. Elle est entourée de musiciens
chevronnés dont Larry Grenadier à la contrebasse et Eric
Harland à la batterie. Elle intègre des pièces du répertoire jazz
traditionnel comme « Devil May Care », « All the Things You Are » et
« When I Fall in Love », mais elle met aussi de l’avant un répertoire
plus contemporain. Avec Touchstone, Ariel Pocock démontre un
immense talent en tant que musicienne et chanteuse de jazz.
(juin 2015)
Philip Sayce est peut-être né au Pays de Galles, mais c’est le Canada
qui l’a vu grandir dès l’âge de deux ans. Même s’il a lancé quelques
albums, aucun jusqu’à maintenant n’était disponible au Canada. Avec
Influence, son premier album sur une étiquette majeure,il
peut enfin faire connaître sa musique chez lui. Sayce nous offre un
son blues rock fortement influencé de Stevie Ray Vaughan, mais
surtout de Jimi Hendrix,
son idole. Parmi les 13 titres qu’il nous offre sur Influence,
sept sont des reprises de classiques du genre comme « Evil Woman » et
« On the Road Again ». C’est un album énergique et très divertissant
que nous offre Philip Sayce avec Influence, un album qui trouve
ses racines directement dans les années 1970.
(juin 2015)
Le duo torontois est formé d’Andrea Ramolo et Cindy Doire.
Créé en 2012, Scarlett Jane nous offre son deuxième album dans le
style folk pop, avec quelques influences country. Cet album éponyme a
été écrit à Cuba lors d’un séjour consacré à la création musicale en
2013. Il contient de courts récits remplis de détails évocateurs qui
démontrent une belle maturité par rapport à leur premier disque. Leurs
harmonies vocales demeurent aux limites de la perfection, tellement
les deux artistes semblent faites pour performer ensemble. À noter
aussi leur interprétation d’une très belle chanson en français,
« Cours ». Voici donc un excellent album qui nous est proposé par ce
duo fusionnel…
(juin 2015)
SC Mira est un groupe indie rock de Winnipeg dirigé par la chanteuse,
guitariste et auteure-compositrice Sadye Cage. Waiting Room
Baby est un premier mini-album pour eux et il présente six pièces
énergiques avec des mélodies accrocheuses et quelques influences
folks. Buck 65 collabore à l’une d’entre elles, « Motel Honey ».
Même si le CD s’avère beaucoup trop court pour découvrir tout le
potentiel de Sadye Cage et sa bande, il reste que ce sont de bien
solides compositions qui nous sont offertes ici. Ce sera amplement
suffisant pour créer de grandes attentes pour la suite.
(juin 2015)
Sea Perry est un groupe pop rock de Sudbury en Ontario qui possède
certaines influences folk. Do What You Do a été enregistré à
Toronto avec le réalisateur Michael Jack (Rush,
Bono, Nelly Furtado). On y trouve des refrains
franchement accrocheurs, à chanter en chœur et à tue-tête. Ce qui
démarque vraiment Sea Perry, c’est son positivisme présent dans
pratiquement chacune des 10 pièces de l’album, empreintes de ce
besoin de persévérance et de profiter de la vie. Des titres comme
« Molly’s Shoes », « Burning California », « Lion » et la
chanson-titre risquent fort de vous rester en tête pour bien
longtemps. Sea Perry ne sont pas sans nous rappeler les Barenaked
Ladies, mais dans une version revampée de 20 ans de moins. Voici
donc un album très agréable à écouter. (juin 2015)
Originaire de Las Vegas, Shamir Bailey propose une musique
électro-pop intégrant des éléments de hip hop et de la musique house
des années 1990. Sur ce premier album, il nous offre quelques pièces
dansantes incontournables, qui plairont autant aux amateurs de musique
pop que de hip hop. Il avait déjà attiré l’attention avec le simple
« On the Regular », que l’on retrouve ici, mais il confirme avec
Ratchet qu’on avait bien raison de croire en son potentiel. On
peut entendre des influences de Prince, Michael
Jackson, Grace Jones et des Scissor Sisters,
mais il intègre parfaitement toutes ces influences dans un tout qui
lui ressemble. Ses compositions sont très efficaces et empruntent
autant au passé qu’aux outils technologiques contemporains. Voici donc
un excellent premier album de la part d’un artiste extrêmement
prometteur!
(juin 2015)
Le chanteur folk rock alternatif de Detroit est de retour avec un
nouvel album qui poursuit la route déjà bien entamée dans son
cheminement créatif. Par contre, sur Carrie & Lowell, Sufjan
Stevens rend hommage à sa mère décédée en 2012 et à son beau-père.
C’est un album qui transpire l’amour, mais aussi la tristesse, la
colère et l’incertitude, puisque Sufjan a eu une relation difficile
avec sa mère qui a rompu avec son père alors qu’il n’avait qu’un an.
Il présente assurément ses chansons les plus personnelles à ce jour,
avec une bonne dose d’émotion et bien peu de retenue. Musicalement,
Stevens nous offre en douceur de très belles mélodies qui
contribuent à nous transporter rapidement dans son univers familial.
Avec Carrie & Lowell, Sufjan Stevens met ses tripes sur la
table et on ne pourra certainement pas l’accuser de se forger une
carapace. Voici donc un bien bon album, un bel ajout à son œuvre!
(juin 2015)
Le groupe traditionnel québécois est de retour avec déjà son huitième
album en carrière. Les 15 chansons de Têtu abordent les thèmes
de la politique, de l’amour et de la satire dans des chansons sobres a
capella ou bien dans des orchestrations plus sophistiquées grâce au
quatuor à cordes invité, Quatuor Trad. Les harmonies vocales
demeurent incomparables tout au long de ce disque lumineux. Le groupe,
qui s’est bâti une solide réputation à l’international depuis sa
formation en 2002, présente encore une fois un disque solide qui sera
certainement très agréable à trimballer en tournée.
(juin 2015)
Enregistré entre Los Angeles et Montréal, Love Songs for Robots
possède certainement plus d’envergure que l’album intimiste
Adventures in Your Own Backyard, l’enregistrement maison de
Patrick Watson paru il y a trois ans. Il demeure par contre tout aussi
intense et mélancolique que ce qu’il nous a présenté par le passé.
Plus de synthétiseurs ajoutent quelques couches aux arrangements
finaux beaucoup plus complexes que sur le disque précédent, pour un
ensemble ambiant, mais d’une grande richesse, mélangeant
science-fiction et musique folk. C’est encore une fois un très bon
album que nous offre Patrick Watson avec ce cinquième enregistrement,
mais il vous faudra assurément un peu de patience pour adhérer
complètement à son univers plutôt difficile d’accès.
(juin 2015)
La passion du musicien,
compositeur et réalisateur pour les trains remonte à son enfance alors
qu’il accompagnait ses deux grands-pères, employés de l’industrie
ferroviaire, dans les locomotives et wagons. Après de nombreuses
années de recherche de sons, Erik West Millette
rend hommage aux grands express transcontinentaux et il présente
l’ambitieux projet de 2 CD et un livre intitulé West Trainz.
Toutes les musiques s’inspirent des trains qu’il a eu la chance de
prendre, et elles sont entrecoupées de véritables sons ferroviaires.
Pour ce faire, il s’entoure de collaborateurs de renom dont Gianmaria Testa,
Pierre Flynn,
Jordan Officer,
Thomas Hellman,
Bïa,
Marie-Jo Thério,
Yves Desrosiers,
et plusieurs autres. En grande partie instrumental, le double album
offre une musique jazz passablement originale, intégrant aussi des
éléments de blues. L’ensemble est plus qu’intéressant et nous
transporte dans un voyage captivant, d’abord en Amérique sur le 1er
CD, puis dans le reste du monde ensuite avec le 2e disque. Pour Erik
West Millette,
West Trainz n’est pas que le projet de
sa carrière, il est aussi le projet de sa vie!
(juin 2015)
Après la séparation abrupte des Beach Boys en pleine tournée
de leur 50e anniversaire, qui a laissé Brian seul de son côté,
celui-ci en a profité pour entrer en studio avec Jeff Beck et
le réalisateur Don Was. Le projet n’aura pas abouti, mais
plusieurs enregistrements tirés de ces sessions sont à la base de
No Pier Pressure, enregistré avec son collaborateur de longue
date Joe Thomas. La branche pro-Brian des Beach Boys est tout
de même très présente sur l’album : Al Jardine, David
Marks et Blondie Chaplin. L’album de 18 titres totalisant
56 minutes peut s’avérer rapidement déstabilisant, dès la deuxième
pièce en fait avec la quasi-disco « Runaway Dancer » mettant en
vedette Sebu Simonian de Capital Cities. Elle ne
semble définitivement pas avoir sa place sur un album de Brian
Wilson. On retrouve aussi plusieurs morceaux lents à tendance
atmosphérique avec de très bonnes harmonies vocales. Wilson tend
même vers le jazz sur « Half Moon Bay » avec Mark Isham. Les
autres collaborateurs incluent She & Him, Nate Ruess
et Kacey Musgraves (pour deux des pièces les plus réussies du
disque, « The Right Time » et « Guess You Had To Be There »).
Malheureusement, il s’agit d’un album trop inégal et trop long pour
Brian Wilson, qui présente quand même de très bonnes compositions,
mais entrecoupées de morceaux beaucoup plus faibles. En charcutant
quelques-uns de ces points faibles, Wilson aurait certainement
réussi à présenter un album de grande qualité. No Pier Pressure
fait donc partie de ces disques à écouter à la pièce,
télécommande bien en main. (chronique principale de mai 2015)
Courtney
Barnett - Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit
Courtney Barnett est une auteure-compositrice, guitariste et
chanteuse australienne qui nous propose une musique rock alternative
à la fois inspirée et entraînante. Après deux mini-albums qui ont
provoqué beaucoup de réactions, Courtney nous offre enfin son si
attendu premier album. Elle présente un rock garage qui peut
rappeler le grunge de Nirvana
en plusieurs occasions, ainsi que les origines du punk. Par contre,
on y entend aussi des influences un peu plus folks, qui peuvent la
rapprocher quelque peu de Patti Smith. Là où elle est
particulièrement forte, c’est qu’elle réussit à piger dans ses
diverses influences américaines et d’en faire siennes en les livrant
à sa façon, avec son charmant accent australien dont elle est très
fière. Voici donc une auteure-compositrice de grand talent, une
artiste complète pour laquelle il faut absolument tendre l’oreille.
(découverte du mois de mai 2015)
Arménienne née au Liban et
Parisienne de formation, SylvaBalassanian
est maintenant établie à Montréal. Elle a débuté dès l’âge de 15 ans
aux côtés de Georges
Moustaki et de
Charles Aznavour,
avant de présenter ses chansons douces au piano à travers le monde.
Elle a aussi accompagné Gilbert Bécaud,
Jean Ferrat
et Claude Léveillée.
Sur Lady Sylva,
elle propose des influences chaudes du Liban, des couleurs orientales
et des plaintes de l’Arménie à travers ses chansons uniques. Son style
chansonnier piano-voix
se marie magnifiquement aux musiques du monde. À noter la
participation de
Sophie Faucher pour
la narration de « Adana », ainsi que l’intro de Schubert
sur « Miel ». Aussi, on peut entendre un chant traditionnel arménien
dès l’ouverture, « Chinar ».
Après un premier album acclamé en 2003, Sylva
s’était faite discrète, se contentant de tourner sans arrêt. Mais
voilà qu’il est grand temps de redécouvrir son art en studio. (mai
2015)
Blick Bassy est un Camerounais d’origine établi à Paris depuis une
dizaine d’années. Il est un guitariste adepte du finger-picking
blues auquel il mélange jazz et rythmes africains complexes.
Influencé par Skip James, ses racines camerounaises dominent
tout de même sur cet album presque entièrement dans sa langue
maternelle. Non seulement il maîtrise parfaitement son instrument,
mais il possède en plus une voix singulière qui nous permet de le
distinguer rapidement. Blick Bassy nous offre une musique qui nous
transperce et qui ne laissera donc personne indifférent.
(mai 2015)
Bears of Legend est un collectif folk rock de la Mauricie qui présente
un nouvel album inspiré d’un vieux journal de bord retrouvé en mer sur
un mystérieux voilier. Ghostwritten Chronicles raconte les
histoires métaphoriques d’un équipage qui se déroulent entre les
années 1400 et 1700. Chaque personnage présenté est illustré dans le
livret et on y décrit son contexte. L’album concept intégrant des
instruments folkloriques est étoffé et ambitieux. De magnifiques
harmonies vocales rendent le projet tout de même accessible, et elles
sont accompagnées d’orchestrations d’envergure qui ajoutent aux
arrangements riches et originaux. La poésie du disque est également
inspirante, sur un son mélangeant folk, classique et rock progressif.
Essentiellement en anglais, Ghostwritten Chronicles est un
album enrichissant et grandement intéressant. À découvrir!
(mai 2015)
Jamais, depuis les florissantes années 60 et 70, le rock n’avait connu
une telle recrudescence de groupes psychédéliques. Alors même que le
psychédélisme symbolisait la contre-culture et les hippies fervents
consommateurs à outrance de LSD et autres psychotropes, cette
résurgence n’est plus qu’un courant musical. Malgré tout, des
formations comme Tame Impala, Foxygen, Temples ou
Jonathan Wilson ont sorti des disques très convaincants.
Derrière Black Rivers se cachent en fait les deux frangins Williams,
Jez et Andy, membres du trio anglais Doves.
Échappés de leur groupe, le binôme explore un son profond, aérien,
psychédélique donc, et très suggestif. Concrètement, ce premier album
demande un véritable investissement de la part de l’auditeur avant de
se révéler doucement au fil des écoutes, passant avec le temps de
conventionnel à convaincant. Élément déterminant, Black Rivers
comporte quelques grands titres, des franches réussites où la maîtrise
des compositions donne un aperçu de l’alchimie réelle entre Jez et
Andy. Pour n’en citer que quelques-unes, la gainsbourienne «
Harbour Lights », son chant francophone et sa ligne de basse
hallucinogène ou « The Ship » et son électro détraquée. Mais surtout,
« The Forest » offre la légèreté, le trip céleste ultime et la
jouissance sur son envolée psychédélique finale. Magnifique moment.
Seules quelques chansons plus anecdotiques comme « The Wind That
Shakes The Barley », « Age Of Innocence » peuvent légèrement modérer
l’enthousiasme mais c’est bien peu de choses…
(mai 2015)
Pour The Magic Whip, Damon Albarn, Graham Coxon
et compagnie se sont retrouvés en studio pour la première fois depuis
le décevant
Think Tanken 2003. Dans l’intervalle, ils ont multiplié les
projets chacun de leur côté, mais c’est plutôt agréable de retrouver
le quatuor qui a été parmi les groupes à l’avant-scène du brit pop
dans les années 1990. The Magic Whip semble être une véritable
continuité de leurs meilleurs albums et non pas une réunion des années
plus tard. C’est comme si tout ce temps-là Blur était demeuré bien
vivant et avait poursuivi son processus créatif. Débuté à Hong Kong
lors d’une session d’enregistrement de 5 jours, le disque s’inspire
assurément de ce séjour en Asie avec des textes dépeignant une
certaine solitude due à l’éloignement. Musicalement, les pièces sont
généralement douces, souvent lentes, avec de très belles mélodies,
enrobées de textures extrêmement riches. Les arrangements sont
absolument superbes et contribuent à présenter Blur sous son meilleur
jour. Il y a bien quelques petites inégalités ou pièces moins
excitantes, mais l’ensemble s’écoute magnifiquement bien. Voici donc
de quoi combler les fans du groupe laissés à eux même depuis
13paru il y a 16 ans.
(mai 2015)
Circuit des Yeux est un projet folk rock expérimental de Haley Fohr
qui existe depuis 2007. In Plain Speech est son 4e album et il
continue de s’éloigner du son bruyant et cacophonique des débuts. Même
s’il demeure totalement expérimental, l’album présente de belles
lignes mélodiques et de grandes montées mélodramatiques qui le rendent
plutôt agréable à écouter. D’un point de vue créatif, Fohr explore
différents sons et styles toujours aussi originaux. Elle réussit par
contre plus que jamais à créer une certaine ligne directrice tout au
long de l’album de 54 minutes. La musique peut s’appuyer sur de riches
orchestrations et des arrangements léchés, qui la rendent passablement
cinématographique. Avec In Plain Speech, Circuit des Yeux
présente probablement son album le plus accompli à ce jour.
(mai 2015)
Jesse Cook a toujours su fusionner les genres, passant du jazz au new
age et aux musiques du monde. Sur One World, le guitariste se
dépasse plus que jamais à ce chapitre avec un amalgame digne d’un
véritable tour du monde. Les guitares, sitars et violons se marient
aux claviers et aux sonorités électroniques. Il réussit donc le tour
de force de créer une ligne directrice quasi-parfaite entre le passé
et le présent, tout en nous faisant voyager. Contrairement à ses
enregistrements précédents qui pouvaient contenir des pièces de
flamenco ou de rumba, One World intègre magnifiquement toutes
ses influences en un son distinct plutôt original. Non seulement ce
nouvel album diffère de tout ce qu’il a fait auparavant, mais il
constitue peut-être en plus l’un de ses plus réussis d’un point de vue
créatif. Voici donc un très bel album pour vous transporter ailleurs.
(mai 2015)
Alors que Chris Walla a quitté le groupe en plein
enregistrement de Kintsugi, Ben Gibbard a embauché le
réalisateur Rich Costey (Kimbra, Muse,
Interpol) pour l’aider à finaliser l’album. Il s’agit possiblement
du disque le plus doux du groupe à ce jour avec des mélodies pop
évidentes qui l’amène plus que jamais en territoires indie pop et new
wave. Gibbard et sa bande sont aussi très à l’aise lorsqu’ils
explorent le disco rock (« Good Help (Is So Hard to Find) »). L’album
contient quelques très bonnes chansons, comme « Black Sun » et « The
Ghosts of Beverly Drive », et l’ensemble s’harmonise bien d’un titre à
l’autre pour un album de 45 minutes solide jusqu’à la fin. Il ne
s’agit certainement pas du meilleur enregistrement du groupe à ce
jour, mais il présente suffisamment de matériel intéressant pour
satisfaire son auditoire.
(mai 2015)
Le quatuor britannique est de retour avec un nouvel album qui poursuit
dans la même direction musicale que son premier enregistrement paru il
y a trois ans. Django Django a su s’établir avec un son
caractéristique fusionnant rock et électronique, le tout accompagné
d’une rythmique tout aussi particulière. On retrouve à nouveau des
influences de Devo, mais aussi des Beach Boys et de
Brian Eno. La qualité des mélodies domine tout au long du disque
et plusieurs titres ressortent du lot comme les excellentes « Giant »,
« Found You » et le premier extrait, « First Light ». Quelques
morceaux un peu moins convaincants dans la deuxième moitié peuvent
laisser quelque peu incertains, mais Born Under Saturn demeure
tout de même un album d’une grande créativité.
(mai 2015)
En 2010-2011, le musicien italien a été invité à diriger l’orchestre
lors du festival Notte della Taranta, voulant faire revivre les
anciens chants de la tradition du Salento (le « talon » de la botte
italienne). Sur cet album, Einaudi offre une relecture de ces chants
qui servaient autrefois à chasser les maux du monde et à créer une
connexion avec les traditions et les cultures musicales afin de faire
cohabiter l’ancien et le moderne. Plusieurs musiciens de renom
collaborent à cette aventure musicale : Ballaké Sissoko,
Justin Adams, Mercan Dede, Redi Hasa, Mauro
Durante, etc. Taranta Project est un album complexe et
dense qui regroupe des influences de partout dans le monde tout en
éliminant le fossé entre les musiques traditionnelles et
contemporaines.
(mai 2015)
Deux ans après le succès d’Old
Yellow Moon, le duo country est de retour avec The
Traveling Kind. Harris et Crowell ont coécrit 6 des 11 chansons et
ils semblent avoir une chimie incomparable dans un tel contexte, comme
quand ils chantent et jouent d’ailleurs. Ils se permettent une paire
de reprises au passage : « I Just Wanted To See You So Bad » de
Lucinda Williams et « Her Hair Was Red » d’Amy Allison.
Malgré quelques chansons qui bougent passablement, c’est dans les
pièces plus intimistes que le duo atteint véritablement l’harmonie (« You
Can’t Say We Didn’t Try », la chanson-titre, etc.). Réalisé par Joe
Henry, The Traveling Kind confirme à nouveau que ces amis
de longue date auraient dû joindre leurs forces bien avant les années
2010.
(mai 2015)
Finaliste de La Voix II, que plusieurs voyaient comme la
gagnante du concours, Valérie Lahaie n’a pas perdu de temps à sa
sortie de l’aventure et s’est tout de suite mise au travail pour
l’écriture de son premier album, en compagnie de son coach et mentor
Éric Lapointe. Elle co-écrit donc chacune des 11 pièces avec
des auteurs comme Frédérick Baron, Edgar Bori, Jamil,
Gaële, Roger Tabra (« J’existe ») et bien sûr Éric
Lapointe. Réalisé par Stéphane Dufour, le fidèle acolyte de
Lapointe, l’album aux sonorités pop rock présente une majorité de
ballades qui mettent parfaitement en valeur la voix puissante de la
chanteuse et pianiste. Elle propose plusieurs chansons personnelles et
touchantes, ce qui crée un très bel ensemble à écouter jusqu’à la fin.
Surtout qu’on y retrouve certaines de ses pièces les plus marquantes
comme « J’existe », interprétée à la finale de La Voix, et « Tu
m’as jamais dit que j’étais belle ».
(mai 2015)
Avec sa voix pop lyrique, Brigitte M avait ébloui sur son album
From Metal to Crystal en reprenant des classiques hard rock et
métal à sa façon. Ce sont d’autres chansons immortelles qu’elle
interprète ici dans un style bien à elle. Elle rend
ainsi hommage à Queen
(« The Show Must Go On »), Scorpions
(« Send Me an Angel »), Aerosmith
(« Dream On »), Sting (« Fields of Gold »), Styx
(« Suite Madame Blue »), Evanescence (« My Immortal »), et même
Édith Piaf (« Non, je ne regrette rien »). Pour le
premier extrait, « Space Countdown », Brigitte se permet de fusionner
« Space Oddity » de David Bowie
avec « The Final Countdown » de Europe et « La reine de la
nuit » de Mozart. Dans tous les cas, elle livre ces grands
classiques avec toute la douceur et la subtilité qui la caractérise,
donnant ainsi une nouvelle vie à ces chansons intemporelles.
(mai 2015)
Né à Sao Luis de Maranhao au Brésil, le chanteur, guitariste,
compositeur et arrangeur a adopté le Québec en 2007. Avec Meu Quelê
(Mon enfant), il fusionne les traditions brésiliennes et la
musique du monde contemporaine. Les mélodies riches et les rythmiques
complexes sont enveloppées dans de superbes arrangements. La fusion
semble parfaite entre la guitare et la voix de Neto et les percussions
innovatrices et uniques de Rogério Boccato (Antonio Carlos
Jobim, Milton Nascimento, Joe Zawinul). Les deux
musiciens signent également la réalisation du disque. À noter aussi
les participations de la flûtiste Amina Mezaache, de l’auteure-compositrice
et interprète Bïa Krieger, et de la chanteuse et compositrice
Anne Boccato. Meu Quelê présente des textes en Portugais
sur une musique brésilienne contemporaine.
(mai 2015)
Lorsque le troubadour ontarien présente un nouvel album, on peut
s’attendre à un enregistrement de qualité alors qu’il compte toujours
un nombre impressionnant de compositions de premier plan sur chaque
nouveau disque. C’est encore le cas sur Carousel One qui
contient quelques petites perles de mélodies pop avec en plus de très
beaux arrangements pour mettre en valeur son doigté à la guitare. Ce
14e album présente un peu plus de diversité que sur ses
enregistrements précédents, s’éloignant parfois passablement du son
folk qui l’a longtemps caractérisé. Réalisé par Jim Scott (Wilco,
Foo Fighters), l’album compte plusieurs musiciens d’expérience
qui entourent de belle façon Sexsmith qui semble moins seul que jamais
avec sa guitare. « Getaway Car » aurait très bien pu être enregistrée
par les
Beatles des dernières années, et différentes références du
passé comme celle-ci nous viennent en tête à différents moments de
l’album. Le travail en solo de George Harrison semble avoir
aussi été une influence importante sur cette œuvre de Ron Sexsmith.
Par contre, dès qu’on prend la peine de s’arrêter aux chansons, on
découvre qu’elles lui appartiennent entièrement. Carousel One
se confirme comme un autre très bon album par Ron Sexsmith.
(mai 2015)
Mine de rien, Postcards from Paradise est le 18e album solo de
l’ex-Beatle.
On y retrouve encore quelques chansons autobiographiques, mais
surtout, un bon nombre de titres ensoleillés qui nous arrivent juste à
temps pour la belle saison. On peut même y entendre un très agréable
morceau de reggae avec « Right Side of the Road », coécrit avec
Richard Marx. La plupart des fidèles acolytes de Starr collaborent
à nouveau à l’album, dont Todd Rundgren, Dave Stewart,
Steve Lukather et Joe Walsh. Starr réussit à présenter
quelques titres intéressants comme « Rory and the Hurricanes », « You
Bring the Party Down » et la chanson-titre. Par contre, comme c’est
souvent le cas avec un disque de Ringo Starr, Postcards from
Paradise présente plusieurs inégalités au cours de ses 44 minutes.
(mai 2015)
Après avoir lancé le livre C’est fou mais c’est tout – Parcours
discographique des
Beatles
au Canada en novembre 2014, ce fan incontesté des Beatles récidive
avec cette fois un album reprenant une quinzaine de compositions de
son groupe préféré. Le disque ne contient pas nécessairement les plus
grands succès du quatuor, mais on y retrouve tout de même des
incontournables comme « Love Me Do » et « Here Comes the Sun ». C’est
accompagné de nombreux amis musiciens (Patrick Norman,
Michel Normandeau, Bruce Huard, Richard Séguin,
etc.) et de membres de sa famille que Valiquette interprète avec un
plaisir certain ses pièces préférées du Fab Four au ukulélé. Il
reprend même deux de leurs chansons dans leur adaptation française :
« C’est fou mais c’est tout » (version française de Pierre Labelle
de « Hold Me Tight » popularisée par Les Baronets) et « Des
bises de moi pour toi » (adaptation française de Claude François
de « From Me To You »). Véritable parcours discographique du groupe,
P.S. I Love Uke a la particularité de naviguer entre leur
premier enregistrement (« Love Me Do ») et leur dernier (« The End »)
en présentant un extrait de chaque album du groupe. En fait, le
principal défaut du CD est qu’il ne dure qu’un peu plus de 30 minutes
et qu’on aurait aimé entendre quelques titres additionnels.
(mai 2015)
L’auteur-compositeur et interprète Florent Vollant présente son
quatrième album solo. Puamuna signifie « rêve » en langue innue
et il a été créé au Studio Makusham chez lui à Maliotenam, une
première. Pour ce disque qui revient à la source même de l’inspiration
innue, Vollant est accompagné de plusieurs collaborateurs. D’abord,
Richard Séguin lui offre une chanson en français, « Tout est
lié ». Puis, il y a Pascale Picard qui l’accompagne en duo sur
« Apu peikussian », une version en innu d’une de ses chansons. Vollant
rend aussi hommage à Willie Dunn en reprenant la pièce « Son of
the Sun ». L’album a été réalisé par Réjean Bouchard (Chloé
Sainte-Marie) et Kim Fontaine, deux excellents guitaristes.
Avec Puamuna, Florent Vollant nous offre à nouveau un très bel
album, tout en douceur et qui nous porte à rêvasser, même si on ne
comprend pas la langue.
(mai 2015)
Après deux années marquées par la maladie, le bluesman québécois est
de retour en grande forme avec After the Storm. Ce 11e album en
carrière pour Bob Walsh présente un son blues intense, avec quelques
influences folks, mais surtout de jazz. Il s’accompagne entre autres
d’une importante section de cuivres. Walsh alterne entre des
relectures de classiques de Charles Calhoun, Leon Russel,
Bill Whiters, etc., et des compositions originales par Ray
Bonneville, Vincent Beaulne et plusieurs autres. Qu’il est
bon de pouvoir entendre à nouveau la voix unique de ce géant du blues
québécois, une véritable légende vivante qui a su affronter la
tempête!
(mai 2015)
Trois ans après l’excellent
Sonik Kicks, l’ex-membre de The Jam est de retour sur
disque, mais cette fois-ci, sans Simon Dine, son fidèle
collaborateur des dernières années. Sur Saturns Pattern, Weller
se laisse aller dans une atmosphère planante et aérienne en plusieurs
occasions, tout en revenant constamment à des rythmiques plus
énergiques. Il présente même un blues garage passablement lourd par
moments comme sur « White Sky », « Long Time » et « In the Car ».
C’est un album varié et rempli de subtilités que nous offre Paul
Weller, un album extrêmement satisfaisant.
(mai 2015)
Le chanteur country américain du Kentucky fait carrière depuis une
trentaine d’années et il présente un nouvel album qui rend hommage au
passé tout en étant résolument tourné vers l’avenir de la musique
country. Avec des compositions solides qui réussissent à éviter les
pires clichés du genre, Yoakam impressionne rapidement par sa capacité
à faire le pont entre le passé et le futur. Il offre un très bon
mélange de country, de pop et de rock tout en respectant une certaine
ligne directrice et sans grandes faiblesses. Si Dwight Yoakam trouvait
un nouveau souffle en 2012 avec
3 Pears, et bien cette fois-ci il se retrouve solidement
installé dans les années 2010. Second Hand Heart est un très
bon disque que les amateurs de country ne devraient assurément pas
ignorer.
(mai 2015)
La Française d’origine marocaine est de retour avec son deuxième
album, cinq ans après Handmade. Hindi Zahra présente à nouveau
un son jazz aux influences folks et orientales, mais avec aussi une
teinte de blues et de très bonnes mélodies pop. Sa voix chaude est
accompagnée par une musique acoustique plutôt riche et de très bonnes
percussions. Homeland permet donc encore une fois de faire un
très beau voyage pendant 48 minutes.
(mai 2015)
La sortie d’un nouvel album de la reine de la musique pop est
toujours un événement en soi, mais quand plusieurs titres se
retrouvent dévoilés sur la toile avant même d’avoir pu être
complétés, l’album tant attendu prend une toute autre dimension.
Pour contrer le tout, Madonna a décidé de présenter 6 chansons en
primeur. Voici maintenant le produit fini de 14 titres avec une
version de luxe de 19 morceaux qui ajoute entre autres « Veni Vidi
Vici » (avec Nas) et la chanson-titre. Elle présente à
nouveau un très bon mélange des genres avec des chansons électro
dansantes (grâce à Diplo et Avicii), des chansons hip
hop plus lentes (grâce entre autres à Kanye West), du reggae,
et différents autres clins d’œil à gauche et à droite. Même si elle
semble favoriser la vulgarité avec des titres comme « Unapologetic
Bitch » et « Bitch I’m Madonna » (avec Nicki Minaj), ainsi
que dans plusieurs textes, Madonna réussit à bien balancer ces gros
mots pour éviter de nous agacer sur le long terme. Elle réussit
aussi à équilibrer la qualité des chansons offertes pour un album
qui ne contient que très peu de moments faibles, même dans sa
version allongée. Malgré le fait qu’elle fasse carrière depuis plus
de 30 ans, Madonna n’a rien perdu de son originalité et elle sait
parfaitement s’adapter aux années 2010, aux nouveaux courants
musicaux et aux nouvelles technologies. Résultat : elle réussit
encore une fois à nous offrir un album de premier plan, peut-être
son meilleur en 15 ans. (chronique principale d'avril 2015)
Big Data est le projet du réalisateur new yorkais et gradué de
Harvard Alan Wilkis. Il présente un son électro pop basé sur
les synthétiseurs et il exploite grandement les thèmes de l’homme
contre la machine. Pour son premier album complet, Wilkis travaille
avec différents chanteurs invités qui contribuent en grande partie
au son de Big Data. On peut entendre entre autres Jamie Lidell,
Kimbra, Rivers Cuomo, Dragonette et Twin
Shadow. Parmi les pièces les plus intéressantes du CD de 10
titres, notons « The Glow » (avec Kimbra), « Snowed In » (avec
Rivers Cuomo) et bien évidemment, le premier extrait à succès, « Dangerous »
(avec Daniel Armbruster de Joywave). Aux éléments
électroniques s’ajoutent constamment une guitare et une basse
distorsionnées, ainsi qu’une batterie puissante qui donnent une
attitude rock à l’album, même s’il contient plusieurs pièces pop
plutôt dansantes. L’exploration sonore de Big Data est assurément
très réussie et il en résulte un très bon disque, extrêmement
satisfaisant. (découverte du mois d'avril 2015)
Avec la présentation de son cinquième album, le groupe pop punk de
Baltimore semble avoir atteint sa vitesse de croisière. Il nous offre
en effet un disque avec un peu plus de subtilités, un bon mélange des
genres pour un enregistrement riche et varié. Quelques ballades
viennent toutefois casser le rythme, mais ils essaient au moins de
nouvelles choses, ce qui est apprécié dans un genre qui semble vivoter
depuis quelques années. Pour ajouter un peu de crédibilité à
l’ensemble, le groupe s’entoure de deux collaborateurs de renom dans
leur style : Mark Hoppus (Blink 182) sur « Tidal Waves »
et Joel Madden (Good Charlotte) sur « Bail Me Out ». Le
groupe laisse un peu plus de place à la musique pop en calmant ses
ardeurs rock, mais l’ensemble demeure tout de même grandement
intéressant. All Time Low se permet même d’introduire des
orchestrations à ses arrangements de grande envergure. Future
Hearts est un bon disque dans l’ensemble, même si le groupe
s’éloigne de plus en plus du son qui a fait sa renommée à ses débuts.
(avril 2015)
Awolnation est un projet solo du Californien Aaron Bruno qui
lui permet de mélanger les genres dans un style qui peut nous rappeler
Beck. Il intègre le rock, la musique pop et l’électronique dans
un ensemble électro pop souvent difficile à saisir. Généralement
moderne, le son de ce deuxième album peut aussi faire
occasionnellement un clin d’œil déstabilisant au new wave des années
1980. Par exemple, sur le premier extrait, « Hollow Moon (Bad Wolf) »,
on a l’impression d’entendre Men Without Hats au refrain.
Nine Inch Nails et Muse sont aussi des noms qui peuvent
nous venir en tête dans les moments les plus rock. Dans l’ensemble,
Run contient de belles explorations musicales, mais livrées avec
un manque évident de ligne directrice. Ça fait donc beaucoup de
matériel à digérer en peu de temps, surtout avec 55 minutes de
musique. Les idées sont là et il ne reste qu’à démêler le tout pour un
prochain album.
(avril 2015)
Le plus jeune des frères Butler et membre d’Arcade Fire, Will
Butler présente un tout premier album solo. Par contre, avec seulement
8 titres totalisant 27 minutes, on peut pratiquement parler d’un
mini-album. Très éclectique, Policy regroupe des styles
musicaux différents d’une pièce à l’autre : du rock qui rappelle
The Strokes (« Take My Side »), du new wave (« Anna »), et bien
évidemment du rock alternatif qui évoque Arcade Fire (« Son of God »,
« What I Want »). Le multi-instrumentiste tente certainement de
montrer toutes les facettes de son talent, mais il en résulte un
disque décousu, sans ligne directrice. Butler devra absolument
canaliser son énergie créatrice pour nous offrir un album plus
cohérent dans le futur.
(avril 2015)
Suite au succès du
Treizième étage et à sa célébrité nouvelle due à sa présence à
La Voix, Louis-Jean Cormier revient avec un nouvel album qui
poursuit l’œuvre déjà entamée. Il présente à nouveau un son rock
aérien auquel s’intègre un peu de folk contemporain et de pop
orchestrale. L’ex-Karkwa n’a rien perdu de son talent d’auteur-compositeur
et il propose encore plusieurs petits bijoux d’originalité. On peut
tout de même reconnaître des éléments de son œuvre passée, tant en
solo qu’avec le groupe qui l’a fait connaître. Le premier extrait à
découvrir est la très belle pièce orchestrale « Si tu reviens ».
(avril 2015)
Pendant sa dernière tournée de près de 100 spectacles, Jipé Dalpé a
réussi à créer un mini-album de cinq pièces, L’homme allumette.
Pour l’occasion, il a réuni des réalisateurs de renom : Éloi
Painchaud (Jorane, Elisapie Isaac), François
Lafontaine (Karkwa, Marie-Pierre Arthur, Arthur H)
et Pierre Fortin (Galaxie, Les Dale Hawerchuk,
Mara Tremblay). Il peut aussi compter sur deux collaborateurs
spéciaux. D’abord, Dalpé a composé la musique de « Attends pas » sur
un texte de Yann Perreau. Puis, pour « Bon à rien », il a
coécrit le texte avec Gaële, une complice de longue date. Plus
rock et énergique que son album précédent (avec de la trompette et des
arrangements de cuivres), L’homme allumette laisse deviner la
direction que Jipé Dalpé entend prendre sur son prochain
enregistrement. Pour un aperçu, vous pouvez déjà découvrir le premier
extrait, « Ne craque pas pour un homme ». L’homme allumette
risque fort de vous mettre l’eau à la bouche en attendant son
quatrième album qui est prévu pour 2016.
(avril 2015)
Née à Paris d’un père français
et d’une mère argentine, Lola Dargenti
a été découverte en 2011 par Rick Allison
(Lara Fabian,
Chimène Badi,
Patrick Bruel,
Johnny Hallyday).
Elle se fait connaître avec la chanson « Bon anniversaire », puis avec
le nouvel extrait « La
Libertad », retenu par
le réseau TVA pour son autopromotion printemps-été.
Avec Indalo,
la chanteuse présente un album pop chaleureux avec des sonorités
latines dignes de ses origines. Elle participe activement à l’écriture
des chansons sur une majorité de musiques par Allison.
Parmi les 13 titres de l’album, notons plus particulièrement sa
version espagnole du classique de Francis Cabrel
« Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai » qui devient « Te amé, te
amo
y te amaré ».
Le disque se conclut aussi par une reprise d’un succès des années 1980
composé par son père, Jacques Davidovici
(« Un soir de pluie »). Pour un album de musique pop romantique et
ensoleillée, Lola
Dargenti nous offre un
disque très réussi.
(avril 2015)
Charles Dubé présente son
quatrième album en un peu plus de 10 ans, réalisé par Carl Bastien.
L’auteur-compositeur et interprète nous offre une excellente musique
pop rock avec des parties plus folks, une musique énergique d’une
grande efficacité qui capte rapidement notre attention dès la pièce
d’ouverture, « Près du feu ». Avec plusieurs rythmes entraînants, Dubé
réussit à nous faire taper du pied et à nous donner le goût de le
réécouter à répétition. Pour ce qui est des thèmes abordés, Dubé
insiste sur l’importance de ne pas regarder en arrière et de plutôt
foncer vers l’avant en faisant ce qu’il nous plaît, comme c’est le cas
dans le premier extrait, « Comme il te plait ». Album idéal pour un
road trip, Variations sur l’ensemble vous accompagnera sur la
route de belle façon pendant toute la saison estivale.
(avril 2015)
Un an et demi après la sortie de son premier album, Sally Folk est
déjà de retour avec son Deuxième acte. Sans grandes surprises,
elle poursuit dans le son rétro qui a fait sa marque de commerce
jusqu’à maintenant. Son style extravagant intrigue à tout coup et l’auteure-compositrice-interprète
continue à jouer habilement avec les mots, traitant de relations
humaines ou amoureuses sous différents angles. L’album a été réalisé
de main de maître par Michel Dagenais (Jean Leloup,
Daniel Bélanger, Marc Déry, Maxime Landry) et il
présente à nouveau un pop rock caractéristique à la Sally Folk avec
ses influences des années 1960. Ses fans ne seront donc pas déçus et
ils apprécieront encore une fois la musique de cette artiste
originale.
(avril 2015)
Alors que le groupe éphémère du frangin tête à claque a explosé au
bout de deux albums moyens, Noel Gallagher continue de tracer sa route
avec, lui aussi, un deuxième disque avec les High Flying Birds,
produit par lui-même pour la première fois. Non pas que son premier
essai fût réellement fulgurant mais on ressent une certaine forme de
fluidité, de stabilité avec ce projet. Si l’on oublie le premier
single « In the Heat of the Moment » trop convenu, Chasing
Yesterday mérite qu’on y jette une oreille voire les deux.
D’ailleurs, comme entrée en matière, « Riverman » fait office de très
belle ouverture : une ballade sur fond de guitare acoustique où
l’électricité se dépose comme une nappe hypnotique avant le miraculeux
final Floydien au saxophone. Si Noel Gallagher n’a rien du
songwriter subtil, il démontre qu’il reste fin mélodiste.
Malheureusement, tout l’album n’est pas du même acabit et,
globalement, on ne trouve rien de très aventureux. On est même dans un
réel classicisme entre pop british et rock seventies. Malgré tout, ça
n’empêche pas Noel Gallagher de placer quelques franches réussites
mélodiques (« While the Song Remains the Same »), du rock
rentre-dedans diablement efficace (« Lock All the Doors », « The
Mexican ») et même du hors-piste réjouissant (« The Right Stuff »).
D’ailleurs, ce dernier titre, perle de pop-soul, laisse quelques
regrets : Noel pourrait gagner à être plus audacieux, clairement. Le
passé d’Oasis est peut-être trop lourd ? Lui joue sur
l’ambiguïté, Oasis est définitivement mort mais pourrait revenir.
Difficile donc de s’en affranchir.
(avril 2015)
Après
Good Kid, M.A.A.D City, acclamé tant par la critique que le
public, le rappeur californien est de retour trois ans plus tard avec
To Pimp a Butterfly. La pression ne semble pas avoir eu raison
de sa créativité alors que Lamar présente à nouveau un album de
premier plan. Les arrangements demeurent une des pièces maîtresses de
cet album avec l’inclusion de différents effets sonores qui viennent
enrichir le tout de belle façon. Un autre fait rare dans le rap pour
Kendrick Lamar est sa capacité à ne jamais proposer deux fois la même
chanson. Les 16 pièces sont différentes et apportent toutes quelque
chose d’unique pour un album de 78 minutes varié et plaisant à
découvrir jusqu’à la fin. En fait, l’album semble progresser
constamment avec plusieurs de ses meilleures compositions vers la fin.
C’est donc mission accomplie encore une fois pour Kendrick Lamar avec
un album qui figurera assurément dans les premières positions des
palmarès des meilleurs albums de l’année.
(avril 2015)
Après plusieurs albums d’interprétations d’André Mathieu,
François Dompierre, Chopin, etc., voilà qu’Alain Lefèvre
nous présente son quatrième enregistrement en tant que compositeur.
Avec quelques éléments de jazz, le pianiste virtuose nous offre
certains moments de sa vie à travers des pièces qui, dans certains
cas, ont nécessité des années d’aboutissement. Le compositeur peut
compter sur l’appui de musiciens de renom pour certains morceaux :
Angèle Dubeau (violon), Michel Donato (contrebasse) et
Paul Brochu (batterie). On peut aussi entendre un texte de
Johanne Martineau (« Au bout de mes rêves ») interprété par
Léane Labrèche-Dor. Avec Rive gauche, c’est un très beau
disque que nous offre Alain Lefèvre.
(avril 2015)
Le Lemon Bucket Orkestra est un ensemble folk klezmer gypsy qui a
été formé à Toronto. Le groupe, qui possède même une énergie punk en
plusieurs occasions, nous offre un mélange de styles inspirés de
l’Europe de l’Est (Roumanie, Ukraine, Hongrie, Bulgarie, etc.), tous
interprétés avec des instruments acoustiques. Leur énergie est
définitivement contagieuse et nous attire inévitablement dans leur
univers tout à fait unique. Le Lemon Bucket Orkestra demeure
assurément un ensemble à découvrir avec leur musique originale qui
vous en mettra plein les oreilles. (avril 2015)
Le groupe de rock expérimental de Providence, Rhode Island existe
déjà depuis 20 ans et nous présente son septième album. Le mur de
bruit qui nous attaque dès la pièce d’ouverture, « The Metal East »,
crée assurément deux effets : soit capter notre attention pour qu’on
veuille en entendre plus, soit nous rebuter et faire en sorte qu’on
écoute la suite avec retenue. Il s’agit d’un album à la production
de grande envergure sur lequel la basse et la distorsion dominent
largement. Tout le reste demeure surtout bruyant pour un mélange
assourdissant de métal avec des influences industrielles et punks.
Dans le style post-rock, Lightning Bolt est certainement l’un des
groupes les plus violents. En ce sens, les 9 titres totalisant plus
de 67 minutes vous sembleront peut-être exagérés, puisque le
martelage est incessant et peut devenir agaçant. Par contre, plus
l’album avance et plus la qualité des compositions se distingue. À
moins que ce soit notre oreille qui réussisse à s’adapter à leur
style non conventionnel. Dans tous les cas, vous ne vous ferez pas
d’amis chez vos voisins si vos osez monter le volume! (avril 2015)
Lisbonne Télégramme est un nouveau groupe québécois formé de la
chanteuse Maritza Bossé-Pelchat, découverte lors de la première
édition de Star Académie en 2003, et de trois ex-membres du défunt
groupe The Blue Seeds (François Dufault, Martin
Farmer et Éric Rathé). Accompagné de la violoniste
Sophie Trudeau (Godspeed You! Black Emperor) à titre
d’invitée spéciale, le quatuor propose une musique folk rock indie aux
atmosphères aériennes et contemplatives. Les neuf titres se présentent
comme un tout qu’il faut écouter dans son ensemble plutôt qu’à la
pièce. Il faut aussi écouter l’album attentivement pour saisir toutes
les subtilités de son côté introspectif. Par contre, si vous n’êtes
pas en mesure d’accrocher à cette atmosphère particulière après
quelques morceaux, vous aurez certainement de la difficulté à vous
rendre au bout des 40 minutes puisque rien ne risque de vous
surprendre par la suite. Voici donc un album d’automne typique mais
qui est lancé à la mauvaise saison.
(avril 2015)
Voici le troisième album de la chanteuse pop rock anglaise Marina
Diamandis. Alors que sur son disque précédent elle a travaillé
avec de nombreux collaborateurs et réalisateurs, sur Froot elle
a plutôt décidé de tout écrire elle-même et de ne confier la
réalisation qu’à un individu, Dave Kosten (Bat For Lashes,
Brooke Fraser). Il en résulte un album avec une meilleure
direction musicale, un album sérieux, mais avec tout de même quelques
moments pop plus éclatés. On peut y entendre une atmosphère plus
enveloppante et introspective que sur
Electra Heart, avec plusieurs passages cinématographiques, un
peu dans le style d’Annie Lennox, et une utilisation constante
des synthétiseurs pour un son à tendance new wave / électro pop. Il
s’agit probablement de l’album de la maturité pour Marina qui réussit
à créer un très bel équilibre entre son côté rationnel intellectuel et
sa folie créatrice. Un très bon disque!
(avril 2015)
Pour son plus récent album, le chanteur pop folk du Nouveau-Brunswick
a compté sur Ian Kelly pour la réalisation et les arrangements.
Il s’entoure par ailleurs de plusieurs auteurs et compositeurs de
renom dont Marc Déry, Étienne Drapeau, Marc Dupré,
Éric Maheu, François Lachance, Viviane Audet,
Jean-François Breau, et même Corey Hart. On peut aussi
entendre un très bon duo avec Marie-Élaine Thibert pour
« Jamais loin ». McGraw présente plusieurs mélodies inoubliables sur
Changer d’air, des mélodies qui risquent de vous accompagner
bien longtemps.
(avril 2015)
Moon King est un duo de Toronto qui présente un premier album rock
alternatif rempli d’émotion. Daniel Benjamin et Maddy
Wilde ont passé passablement de temps en tournée au cours des
deux dernières années et ont pu ainsi perfectionner leur son plutôt
cru. Sur Secret Life, ils réussissent à transposer sur disque
leur énergie brute. On peut tout de même y entendre une production
plus nuancée que le mur de son de leurs précédents mini-albums.
C’est un premier essai réussi que nous propose Moon King. Voyons
voir comment ils évolueront dans le futur. (avril 2015)
Navert est un nouveau duo électro pop composé d’Annie-Claude Navert
(voix et synthétiseurs) et Guillaume Chartrain (guitares et
synthétiseurs). À mi-chemin entre Ariane Moffatt et Fanny
Bloom, leur style demeure plutôt sombre, malgré quelques titres un
peu plus dansants. Ce premier album offre plusieurs morceaux
grandement intéressants comme « Ta cadence » et la chanson-titre. On y
retrouve aussi une belle surprise avec leur excellente version de
« Ils s’aiment », le classique de Daniel Lavoie. Voici un
nouveau duo à surveiller de près dans l’univers électro pop québécois.
(avril 2015)
Le groupe originaire de la Californie maintenant basé à Montréal est
formé du multi-instrumentiste Loga Ramin Torkian et de la
chanteuse Azam Ali. Leur musique du monde sort des sentiers
battus, avec des éléments d’électro qui s’amalgament aux instruments
acoustiques, tout en demeurant fidèle à leurs racines
moyen-orientales. Pour la première fois, Azam Ali prend aussi le rôle
de musicienne en programmant tous les beats de l’album. Sa voix
demeure par contre ensorcelante, une voix qu’on peut d’ailleurs
entendre dans de grandes productions hollywoodiennes. Rabia Al
Basri, une poétesse née au VIIIe siècle où se trouve aujourd’hui
l’Irak, est l’inspiration principale au cœur de ce disque à tendance
féministe. Avec The Fourth Light, le duo présente l’album de la
maturité avec 9 pièces solides, un album qui construit un pont entre
l’occident et l’orient, mais aussi entre le présent et le passé.
(avril 2015)
Avec First Kiss, Kid Rock présente un album empreint de
nostalgie sur lequel il se replonge dans ses souvenirs de jeunesse. Il
laisse tomber du même coup son jeu de mauvais garçon. Musicalement, on
ne retrouve plus rien du rap rock qui l’a rendu célèbre. Il nous offre
plutôt un rock commun facilement comparable à Bon Jovi
ou Bryan Adams. On peut d’ailleurs presque chanter « Summer of
‘69 » sur la chanson-titre. On retrouve des accents de country et de
blues à différents moments sur l’album, mais sans que ça procure plus
d’excitation pour l’ensemble. Quelques rythmes intéressants vous
feront taper du pied mais pour la créativité, on repassera.
(avril 2015)
Finaliste du Festival international de la chanson de Granby en 2014,
Anthony Roussel propose un premier album aux accents folk rock inspiré
par les plus grands poètes. De sa voix puissante et rocailleuse, il
réussit à nous attirer dans son univers unique, magnifiquement réalisé
par Kevin Thompson (Martha Wainwright, Guillaume D’aou).
Après s’être produit une douzaine de fois en première partie de
Daniel Boucher en 2013, Anthony l’a invité à participer à son
album et on peut l’entendre sur « Les indignés ». Un jour viendra
est un très bon disque par un nouvel artiste complet qu’il faudra
surveiller attentivement.
(avril 2015)
Pour son deuxième album, San Fermin poursuit avec son mélange de pop
de chambre et de rock alternatif. Les superbes orchestrations viennent
meubler à merveille la musique unique du groupe. Ellis Ludwig-Leone,
le cerveau derrière le groupe, semble un peu plus vouloir mettre
l’accent sur la musique pop par contre, avec des mélodies inoubliables
qui s’enchaînent tout au long des 15 titres totalisant 43 minutes. Les
arrangements se trouvent en effet simplifiés sur plusieurs morceaux de
l’album, même si les variations de styles demeurent toujours une force
pour San Fermin. La voix basse du chanteur Allen Tate est
idéale pour raconter les histoires que le groupe a à nous proposer.
Mais c’est la grande créativité de Ludwig-Leone qui impressionne
toujours autant. Voici assurément un groupe à découvrir, un groupe qui
possède tout pour figurer parmi les artistes les plus originaux de sa
génération.
(avril 2015)
Selah Sue est une chanteuse de néo soul / R&B belge qui a présenté son
premier album en 2011. Elle nous arrive maintenant avec Reason,
un disque inspiré qui inclut des mélodies pop, des éléments
d’électronique, des influences funk et beaucoup plus. On y retrouve de
superbes arrangements musicaux et des orchestrations qui apportent une
grande richesse à l’ensemble. À noter la collaboration du rappeur
Childish Gambino sur « Together ». En plus des 13 compositions de
l’album, on retrouve un deuxième CD contenant 4 chansons en boni, dont
une version acoustique intimiste du premier extrait, « Alone ».
(avril 2015)
Pour son premier album, le groupe torontois nous offre seulement huit
titres totalisant 31 minutes. Par contre, la plupart de ses
compositions originales sont solides et d’une grande efficacité.
Réalisé par Cone McCaslin (Sum 41) et mixé par Gus
Van Go et Werner F, Northern Lies présente un son
rock plutôt accessible avec des mélodies accrocheuses et des
rythmiques entraînantes. On peut aussi entendre des influences folks à
différents moments du disque, Bob Dylan semblant toujours prêt
à venir se joindre au groupe. Même si on en aurait pris un peu plus de
la part de Sun K, voici un excellent enregistrement qui laisse
présager un futur plus que prometteur pour le groupe.
(avril 2015)
We Are Harlot est un groupe hard rock formé à Los Angeles en 2011 par
le chanteur Danny Worsnop (Asking Alexandria) et le
guitariste Jeff George (Sebastian Bach), avant de
recruter le bassiste Brian Weaver (Silvertide) et le
batteur Bruno Agra (Revolution Renaissance). Le quatuor
s’inscrit parfaitement dans la tradition pop métal des années 1970 et
1980 avec des références évidentes à Aerosmith,
Def
Leppard et KISS. Avec
cet album éponyme, ils présentent un tout premier disque, qui rend en
quelque sorte hommage aux groupes de la Sunset Strip qui pullulaient
dans les années 1980. Musicalement par contre, on ne peut pas dire que
le groupe amène le genre plus loin, tout ayant déjà été fait à un
moment ou un autre, par un groupe ou un autre. C’est donc un album qui
s’adresse avant tout à une nouvelle génération qui ne connaît pas trop
la belle époque, ou bien aux plus grands nostalgiques de l’ère du
fixatif et du maquillage chez les rockeurs.
(avril 2015)
Avec ce nouvel album soul d’une grande chaleur, Ben Wilkins peut
difficilement éviter le jeu des comparaisons avec des noms comme
Stevie Wonder et Jamiroquai qui nous viennent rapidement en
tête. Par contre, même s’il s’inspire largement du soul des années
1970 qui flirtait avec le funk, Wilkins réussit à produire un album
moderne, qui bénéficie de toutes les technologies d’aujourd’hui. Le
Torontois d’origine et Montréalais d’adoption a pris quelques années
pour écrire les chansons de All From Hello, un album qui
s’inspire de simples rencontres qui peuvent se transformer en
relations amoureuses. Sa nouvelle ville l’inspire aussi grandement
avec un titre comme « Breakfast at Figaro » en référence à la
Croissanterie le Figaro dans le Mile-End. Wilkins peut compter sur
plusieurs collaborateurs tels Joe Grass (Barr Brothers,
Patrick Watson), Kwansa Shelly (Bran Van 3000),
Alex Lefaivre (Parc-X Trio), William Côté (Trio
Jérôme Beaulieu). Mais surtout, il a approché la légendaire
Bonnie Pointer (Pointer Sisters) pour chanter sur le
premier extrait, « Day To Day ».
(avril 2015)
Le gagnant de la deuxième
saison de La Voix
présente son tout premier album, réalisé par Rick Haworth.
Le jeune prodige à la voix de Johnny Cash
offre un mélange électrique et acoustique de country contemporain,
comme avec les deux versions du 1er extrait, « Baby WhatYouWant
Me To Do », une reprise de Jimmy Reed.
Yoan
Garneau aurait pu simplement s’asseoir sur ses lauriers et présenter
un disque de reprises, mais il n’en est rien. Il a plutôt préféré
s’effacer pendant quelques mois pour écrire et il nous offre 7
chansons originales, la plupart en anglais. On peut aussi entendre une
chanson de son père
Sylvain Garneau,
« Dis-moi », et bien sûr la chanson de Luc De Larochellière
qui lui a permis de gagner le concours, « T’aimer trop ». Deux duos
très intéressants sont à noter : « J’entends siffler le train » (une
adaptation de « 500 Miles » de Hedy West)
avec sa coach,
Isabelle Boulay, et
« GoodHeartedWoman »
(de Waylon Jennings
et Willie Nelson)
avec une autre étoile montante du country canadien, Brett Kissel.
Avec seulement 4 titres en français, on peut dire que Yoan
est déjà prêt à s’attaquer au marché anglophone. Surtout qu’avec sa
voix unique, basse et mature, il a ce qu’il faut pour séduire un vaste
auditoire amateur de country.
(avril 2015)
Avec Vulnicura, la créative Islandaise présente certainement
son album le plus intense depuis longtemps. Elle nous plonge à
nouveau dans son atmosphère bien particulière, mais cette fois-ci,
nous y noie complètement. Cœurs brisés, s’abstenir, car elle
pourrait vous faire pleurer toutes les larmes de votre corps!
Musicalement, on reconnaît bien évidemment le style unique de Björk,
un son trip hop où l’électro domine toujours largement. Oubliez les
pièces dansantes qui ont fait ses plus grands succès des débuts; sur
Vulnicura, Björk demeure plutôt dans des atmosphères
planantes. Malgré le fait que la talentueuse artiste ait présenté
des concepts intéressants au cours des dernières années (Medulla,
Volta,
Biophilia), il reste que c’est quand elle s’ouvre
pour nous présenter ses émotions brutes qu’elle semble à son
meilleur. On doit peut-être remercier la fin de sa relation de
nombreuses années avec Matthew Barney, certainement
l’inspiration majeure derrière Vulnicura. Les réalisateurs
Arca et Haxan Cloak y sont probablement aussi un peu pour
quelque chose dans ce disque sombre qui, heureusement, se termine
sur une note d’espoir avec « Quicksand ». Il en résulte le meilleur
album de Björk depuis
Homogenicen 1997, même s’il s’agit peut-être de son disque
le plus triste en carrière. (chronique du mois de mars 2015)
Emile Haynie est un chanteur, auteur-compositeur et réalisateur de
Buffalo qui nous présente son premier album avec We Fall. Il
offre un son pop rock aux influences indie et baroque, même s’il a
travaillé dans le passé avec plusieurs artistes de hip hop comme
Eminem, Ghostface Killah et Kid Cudi. Il a aussi
réalisé la musique d’artistes pop tels Pink, OneRepublic
et Bruno Mars. Très cinématographique et orchestrale, sa
musique s’inspire de la pop psychédélique des années 1960 et aussi
de la musique soul. Plusieurs de ses sources d’inspiration
collaborent d’ailleurs à l’album dont Rufus Wainwright,
Andrew Wyatt (Fires of Rome), Brian Wilson (Beach
Boys) et Colin Blunstone (The Zombies). On peut
aussi entendre Lana Del Rey, Charlotte Gainsbourg,
Lykke Li, Randy Newman, Julia Holter, Father
John Misty, etc. Avec We Fall, Emile Haynie présente un
album d’une grande créativité et extrêmement agréable à écouter. Une
très belle découverte! (découverte du mois de mars 2015)
Suite au succès de l’excellent album
Aux alentours il y a trois ans, Marie-Pierre Arthur revient
avec un nouveau disque tout aussi inspiré. Sur ce troisième
enregistrement, elle sort des sentiers battus en présentant une
musique aux sonorités bien particulières, très 1970 mais
réactualisées, établissant et imposant de plus en plus son style
unique. Elle peut toujours compter sur François Lafontaine, son
conjoint, pour la réalisation et sur Gaële pour l’aider à
l’écriture. Elle s’entoure aussi de collaborateurs de renom pour
l’accompagner en musique ou en voix : Olivier Langevin,
Louis-Jean Cormier, Antoine Désilets, Yannick Rieu,
etc. Si l’aurore est un album à déguster lentement et à
réécouter à répétition.
(mars 2015)
Après deux disques corrects mais pas non plus mémorables avec les
Dirty Pretty Things, Carl Barât s’était chargé d’un premier album
solo en contre-pied total. Très orchestré, presque baroque, ce premier
disque éponyme – pourtant bon – avait divisé sévèrement la critique.
D’humeur plus électrique, Barât expédie un album furibond de 35
minutes à peine. Commencé seul, comme un deuxième album solo, l’ex-Libertines
a recruté en cours de route, sur le net, quelques musicos prêts à
rentrer dans la gueule de ce bon vieux punk. Car oui, ici, les Jackals
jouent un bon vieux punk cher à l’Angleterre des années 70 mais
presque injustement boudé depuis. On sent du Clash,
du Buzzcocks et même du New Model Army dans certaines
intonations. À travers ces 10 titres nerveux et empaquetés, Barât
lâche quelques sautes d’humeur et redonne libre court à ses
aspirations électriques. Globalement, la production est puissante, le
disque est brut à souhait et donne un coup de fouet aussi bref
qu’intense. Mais, malgré quelques pièces bien exécutées et
jubilatoires sous amphétamine (« A Storm Is Coming », « March of the
Idle », « Summer in the Trenches »), rien ici ne fera oublier que les
Libertines planchent actuellement sur un troisième album. Monde cruel.
(mars 2015)
Six ans se sont écoulés depuis son dernier album studio et Bïa est
maintenant prête à présenter Navegar. C’est un album rempli de
sensualité et de joie de vivre qui a été créé entre Rio et Montréal.
Seulement deux musiciens accompagnent la très belle voix de Bïa sur 13
titres à la fois minimalistes et si riches. De nombreux invités
collaborent au disque : Gianmaria Testa (pour sa chanson « La
Tua Voce »), Alejandra Ribera, Jordan Officer, Andrea
Lindsay, Joe Grass, Charles Imbeau et plusieurs
autres. Elle reprend plusieurs classiques dont « Besame Mucho », « Cucurrucucu
Paloma » et « Eleanor Rigby » (des Beatles).
La chaleur brésilienne se dégage tout au long de ce disque qui ne peut
laisser personne indifférent. Bïa rappelle quelque peu Florence K
et Bet.e & Stef, mais elle réussit certainement à offrir son
album le plus accompli à ce jour.
(mars 2015)
Après 40 ans de carrière, Chris de Burgh présente son 20e album
studio de matériel original. Ne restant pas tourné vers son passé,
l’auteur-compositeur et interprète exprime ses préoccupations
d’aujourd’hui, sa vision du monde actuel. En ce sens, le premier
extrait, « The Keeper of the Keys », traite du droit de chaque être
humain à vivre dans la dignité et à avoir accès à l’éducation.
L’album de 55 minutes a été divisé en deux parties bien distinctes,
« Sunrise » et « Sunset », entrecoupées d’un instrumental de 2
minutes, « Meridiem ». Tout au long de l’album, de très belles
orchestrations accompagnent les mélodies, le piano et les autres
instruments, ce qui en fait un disque de musique pop épique, à
tendance cinématographique ou classique. On y retrouve aussi de bons
moments d’émotion. (mars 2015)
Helen Callus – Père et fils : Musique du Cercle de Johann Sebastian
Bach à Leipzig
Accompagnée du réputé claveciniste Luc Beauséjour, l’altiste de
renommée internationale Helen Callus présente pour son huitième
enregistrement trois œuvres de Bach adaptées pour alto, mais aussi de
deux artistes qui se sont inspiré du grand maître. On retrouve donc le
« Trio en do mineur pour deux claviers et basse » de Johann Ludwig
Krebs, ainsi que la « Sonate no 2 en mi mineur » de Carl
Friedrich Abel, composée en fin de carrière. Ces deux très belles
œuvres sont précédées des « Sonates nos 1-3 pour clavecin obligé et
viole de gambe » de Bach qu’il aurait composées pour Abel. L’ensemble
constitue donc un dialogue entre les générations de l’époque baroque,
joué de main de maître par l’une des altistes les plus en vue de sa
génération.
(mars 2015)
La légende du rock canadien, maintenant âgée de 61 ans, est de
retour avec son premier album en neuf ans. Après avoir fait la pluie
et le beau temps dans les années 1980 et au début des années 1990,
d’abord avec Red Rider, puis en solo, Tom Cochrane a été
beaucoup moins en demande par la suite. Il revient maintenant avec
un album qui ne surprendra personne, avec un son rock aux sonorités
country ou blues. Ses influences du sud des États-Unis demeurent
bien présentes, lui qui est pourtant originaire du Manitoba, bien
plus au nord. Sur Take It Home, on retrouve quelques titres
franchement intéressants comme l’énergique et joyeux premier extrait
« Sunday Afternoon Hang », la très belle « Pink Time » et « First
Time Around ». Même si ce ne sont pas toutes les compositions qui se
démarquent par leur créativité, il s’agit tout de même d’un bon
album dans l’ensemble. Il reste à voir maintenant s’il s’agira du
dernier enregistrement de Tom Cochrane, lui qui l’a affirmé
ouvertement. (mars 2015)
Le classique du Carnaval de
Québec « Carnaval Mardi Gras » a été interprété par bon nombre
d’artistes québécois, mais il prend maintenant une tournure tropicale
grâce à La Compagnie Créole. Il s’agit de la pièce maîtresse de cet
album regroupant des hymnes de carnaval et de bal du monde entier. On
passe par la France avec une nouvelle version de « Le bal masqué »,
Trinidad (« Hot Hot Hot »), la Guyane (« Cayenne Carnaval ») et
beaucoup plus. L’album se conclut même avec un « Medley
Carnaval » (France-Brésil-Italie)
qui inclut « Brigitte Bardot » et « Noche
de Carnaval ». Le quatuor antillais réussira encore une fois à faire
danser ses nombreux fans grâce à cet album grandement festif et
chaleureux.
(mars 2015)
Née à New York, la Camerounaise d’origine habite maintenant à
Montréal. La guitariste, chanteuse et auteure-compositrice présente
le premier album d’une trilogie explorant le blues et les racines de
la musique. Pour Monologues, elle a enregistré en version
solo acoustique dans son propre studio. Cette virtuose de la guitare
prouve assurément dans une telle version dépouillée tout son talent,
autant pour sa précision que pour son groove entraînant. Sa voix
grave et sensuelle peut parfois sembler sur le point de lâcher, mais
considérant l’aspect minimaliste de l’ensemble, elle ne fait
qu’ajouter au charme de l’exercice. Ses textes parlent de la vie en
général, sa beauté, mais aussi les injustices sociales et
l’intolérance. Après l’écoute des 9 pièces totalisant 33 minutes, sa
maîtrise du blues ne fait plus aucun doute et on ne peut qu’être
éblouis par ce talent brut. (mars 2015)
Ce quatrième mixtape de Drake est paru sur la toile sans
aucune promotion, à la surprise de tous. Lorsqu’on l’écoute, on se
rend compte rapidement qu’il a tout d’un véritable album, avec une
certaine vision artistique et une excellente qualité de production.
Le rappeur torontois s’appuie sur une musique hip hop minimaliste
qui s’emboîte à merveille tout au long des 17 pièces totalisant 68
minutes. Il expérimente constamment avec sa voix, changeant sa
livraison ou son rythme dans des structures de chansons souvent
déstabilisantes. Mais le tout se fait toujours en douceur, sans nous
agacer ou nous faire décrocher. Il ne gâche donc pas notre plaisir
dans ses explorations musicales. Au contraire, Drake montre plus que
jamais toute l’ampleur de son talent. En fait, ce qui évolue le
moins ce sont certainement ses textes qui reviennent sur son
ascension rapide et sa popularité. Il présente heureusement
plusieurs textes plus personnels traitant entre autres de sa
relation avec sa mère et de différents moments de solitude et
d’égarement. (mars 2015)
Véritable légende vivante de la musique folk rock, Bob Dylan
continue à offrir de nouveaux albums sur une base régulière. C’est
donc trois ans après
Tempestqu’il nous revient avec Shadows in the Night,
son 36e album en carrière. Cette fois-ci, il reprend des
standards de la musique américaine, des chansons des années 1940 et
1950 popularisées par le crooner Frank Sinatra. Même
si l’album ne contient que 10 titres totalisant 35 minutes, ses
arrangements riches et son interprétation unique de ces grandes
chansons sont impressionnants. Les reprises sont remplies de
nostalgie et nous ramènent bien loin au siècle précédent. Sa voix
n’est peut-être plus ce qu’elle était, mais malgré des ratées, il
réussit à livrer ces textes avec émotion et un immense respect pour
l’œuvre originale. On peut seulement lui reprocher de mettre un peu
trop l’accent sur sa voix alors que les arrangements musicaux sont
si réussis derrière. Par contre, une proximité se crée ainsi avec le
chanteur à la voix nasillarde mais tellement sincère. (mars 2015)
East End Radicals est un quatuor punk de Montréal qui n’hésite pas à
dénoncer avec des textes politiques ou sociaux qui demeurent près
des gens, près de la classe ouvrière. Sur Zero Hour, ils
présentent 12 titres énergiques en plus d’inclure les 4 pièces du
mini-album Generation Checkout. On peut y entendre des
influences de Rancid et des Dropkick Murphys, mais le
groupe possède une énergie rock ‘n’ roll qui lui est unique comme
dans les excellentes « Let’s Get Back », « Whistleblower » et « Forgotten
Society ». (mars 2015)
Le groupe pop punk, devenu plutôt pop rock avec le temps, est de
retour avec son sixième album. Il reprend plus que jamais des
éléments de la musique pop actuelle avec de nombreuses pièces
énergiques aux mélodies mémorables, comme la chanson-titre par
exemple. Dans « Centuries », le groupe se permet même d’inclure un
échantillonnage de Suzanne Vega, alors que « Immortals » est
d’abord apparue dans le film d’animation de Disney Big Hero 6.
Il est donc plus évident que jamais que le groupe tente de ratisser
le plus large possible. La disco rock « Novocaine » est certainement
l’une des pièces les plus efficaces du disque, même si ce ne sont
pas les morceaux énergiques qui manquent tout au long du CD.
Malheureusement, la créativité n’est pas toujours au rendez-vous
dans ces chansons pop rock, ce qui fait que certaines seront
beaucoup moins pertinentes à long terme. (mars 2015)
Fences est le nom d’artiste de Chris Mansfield qui s’est
d’abord fait connaître à Seattle. Après un album éponyme en 2010, il
est finalement de retour avec son deuxième album, Lesser Oceans.
Il nous propose un son indie rock à très forte tendance pop grâce à
des mélodies d’une grande efficacité. Sur ce deuxième essai, il nous
offre plusieurs petits bijoux dont « Songs about Angels » et « The
Lake ». Il ne faut pas oublier non plus « Arrows » qui met en
vedette Ryan Lewis et Macklemore. Grâce à ses 10
titres seulement totalisant moins de 34 minutes, Lesser Oceans
présente peu de moments décevants, pour un excellent CD jusqu’à
la fin. (mars 2015)
Tetsuo & Youth est le cinquième album du rappeur Lupe Fiasco.
Il s’agit d’un album-concept par saisons avec des intermèdes en
conséquence. Fiasco fait plusieurs essais surprenants, entre autres
en intégrant du banjo à l’excellente « Dots & Lines ». Il présente
aussi un succès radiophonique potentiel avec « Blur My Hands »,
mettant en vedette Guy Sebastian. En plus de Sebastian,
l’album inclut de nombreux collaborateurs dont Ayesha Jaco,
Nikki Jean, Troi et Crystal Torres. Plusieurs
pièces s’étirent en longueur, pour un album totalisant près de 80
minutes. Mais c’est surtout qu’elles s’avèrent particulièrement
riches avec des arrangements souvent complexes. Tetsuo & Youth
est en effet un album qui va bien au-delà du rap avec une
musique particulièrement touffue et toujours très efficace. Lupe
Fiasco retrouve donc totalement son esprit créatif des débuts avec
un album qui, sans égaler le fameux
Food & Liquor, peut être considéré comme une œuvre
totalement accomplie, surtout après quelques écoutes. (mars 2015)
C’est en 2002 que le guitariste virtuose Olivier Langevin a
fondé Galaxie 500 (maintenant Galaxie). Le groupe, qui avait au
départ un son rock plutôt lourd, fait un virage électro plus dansant
depuis
Tigre et diesel en 2011. Zulu va encore un peu plus
loin dans le rock électro énergique avec des pièces franchement
entraînantes comme « Dragon », « Portugal » et le premier extrait,
« Robot Lynx ». Langevin, Fred Fortin, François Lafontaine
et les percussionnistes présentent un album au potentiel commercial
énorme, tout en demeurant franchement créatif. Il intègre même des
rythmes africains. C’est un disque qui s’avère non seulement original,
mais aussi tellement agréable à écouter jusqu’à la fin. À voir en
spectacle sans hésiter!
(mars 2015)
Après avoir fait parler de lui
l’automne dernier avec le vidéoclip « Charles Aznavour », partagé par
Aznavour lui-même, le rappeur québécois présente son premier album,
Prison d’or.
Fortement inspiré par le rap français de Youssoupha,
La Fouine,
etc., Kasper
nous offre le fruit de trois ans de travail acharné. Il nous présente
16 pièces plutôt variées, avec des textes revendicateurs (« Joyeux
Halloween », « Micro Mitrailleur ») et des rythmes dansants (« Mamacita »
avec Qbanito,
la chanson-titre).
À noter que la version numérique compte un titre additionnel par
rapport à la version physique. Voici un très bon disque par ce nouveau
rappeur à surveiller. (mars 2015)
Gaëlle Bellaunay
(alias Kensico) est née en banlieue de Paris avant de parcourir le
monde et de s’arrêter à Montréal. Pour ce premier album, elle fait
confiance à Daran pour la réalisation et pour l’aider à
l’écriture.
Quelques noms d’envergure participent aussi à ce projet totalement
en anglais : Schneebi (Afghan Whigs, Joseph Arthur,
Bran Van 3000), Chris Goss (Queens of the Stone Age,
Mark Lanegan, Kyuss) et Alain Johannes (Queens
of the Stone Age, Chris Cornell, Them Crooked Vultures).
Il en résulte un album éclectique au rock planant, transporté par la
très belle voix de Kensico. Les ambiances sonores sont magnifiques
et vous feront assurément voyager. Un très bon premier essai par la
talentueuse chanteuse! (mars 2015)
Pour son nouvel album, la chanteuse et pianiste jazz canadienne
Diana Krall reprend de grands succès de la chanson pop, un exercice
qu’elle avoue elle-même avoir trouvé difficile. Ses interprétations
toutes en douceur nous font redécouvrir des classiques comme « California
Dreamin’ » de The Mapas and the Papas, « Desperado » et « I
Can’t Tell You Why » des Eagles, « Sorry Seems To Be the
Hardest Word » d’Elton John, « Don’t Dream It’s Over » de
Crowded House et la chanson-titre de Bob Dylan (en duo
avec Blake Mills). Elle se permet aussi un très beau duo avec
Michael Bublé pour « Alone Again (Naturally) ». Finalement,
on peut entendre une chanson de Paul McCartney, « If I Take
You Home Tonight », une pièce qu’il a laissée de côté pour son album
Kisses on the Bottom. (mars 2015)
Pour son deuxième album,
la chanteuse d’origine brésilienne va un peu plus loin dans son
atmosphère musicale dépouillée (violoncelle et piano) et son chant
tout en délicatesse. Elle réussit tout de même à explorer de
nouveaux territoires musicaux mélangeant le folk, la musique pop
de chambre et les musiques du monde. Pour la réalisation, elle est
appuyée par l’auteur-compositeur
brésilien
Marcelo Camelo
(Los Hermanos).
Parmi les titres à souligner, notons l’excellente « Juste une
chanson », le seul texte en français à travers toutes ces chansons
en portugais. C’est une atmosphère totalement envoûtante que crée
Dom La Nena
sur Soyo.
Il serait donc bien difficile de ne pas craquer pour ce petit bout
de femme au talent démesuré. (mars 2015)
La chanteuse française Luce offre une musique pop unique qui emprunte
à l’univers de Philippe Katerine, lui qui avait d’ailleurs
collaboré à l’écriture de son premier disque. Réalisé par Mathieu
Boogaerts (qui participe aussi à l’écriture), ce deuxième album
présente à nouveau une musique éclatée qui réussit malgré tout à être
entraînante. Des textes d’une autre dimension sont accompagnés par une
musique plutôt sobre qui laisse toute la place à la chanteuse, malgré
de beaux arrangements. On retrouve plusieurs bons moments sur Chaud
qui permettra certainement à la chanteuse d’atteindre de nouveaux
sommets dans sa carrière.
(mars 2015)
Au pays d’Alice
est avant tout un spectacle qui a été commandé pour le Festival
d’Île-de-France en 2011. Le trompettiste Ibrahim Maalouf et le
rappeur Oxmo Puccino ont créé une œuvre inspirée d’Alice au
pays des merveilles de Lewis Carroll, mais dans un style
fusionnant le hip hop et le jazz avec des éléments de classique.
Souvent poétiques ou surréalistes, les textes peuvent aussi s’avérer
particulièrement dénonciateurs. Ils sont agréablement accompagnés
d’arrangements musicaux riches et du Chœur d’enfants de la Maîtrise de
Radio France. Peu de titres se démarquent du lot, mais l’exercice
derrière cet album-concept s’avère très réussi.
(mars 2015)
Marilyn Manson et son fidèle collègue Tyler Bates sont de
retour avec un nouvel album, leur neuvième. Ils présentent un son un
peu plus influencé par le blues avec plusieurs titres plus lents comme
l’introduction (« Killing Strangers ») et « Third Day of a Seven Day
Binge ». Par contre, lorsque le duo revient à des morceaux qui
bougent, il ne le fait pas à moitié avec quelques classiques
instantanés comme « Deep Six » que vous voudrez écouter à répétition
pour vous insuffler une bonne dose d’énergie. En fait, on retrouve
quelque peu les textes sombres et le dynamisme qui a fait la renommée
de Marilyn Manson, mais sans tomber dans le piège de tenter de refaire
le même vieux matériel. Il y a bien encore quelques touches
d’industriel à gauche et à droite, mais le principal point qui unit
Manson à son passé est sa voix, car pour le reste, on se retrouve
assurément ailleurs. Il faut se rendre à l’évidence que Manson ne peut
plus choquer aussi facilement qu’avant, et c’est bien parfait qu’il ne
tente plus de le faire à tout prix. The Pale Emperor semble
donc moins forcé, plus naturel, ce qui change passablement du Marilyn
Manson de la dernière décennie. On peut donc affirmer qu’il présente
sans doute son meilleur album en 15 ans.
(mars 2015)
Sur 22h22, Ariane Moffatt offre un beau mélange entre
chansons pop énergiques et ballades sentimentales. Dans les
moments les plus dansants, elle présente une musique électro
moderne, intégrant du dubstep, alors que pour plusieurs ballades
on la retrouve plutôt seule au piano. En d’autres occasions, elle
mélange habilement les atmosphères pop planantes et l’électro pour
une musique trip hop qu’elle est la seule à pouvoir produire au
Québec à ce niveau de qualité. Sa maternité récente l’influence
dans certaines chansons, entre autres dans « Matelots et frères »,
un montage musical autour de voix et de sons de bébés
(probablement ses jumeaux). Elle arrange et réalise elle-même
l’album en compagnie de Jean-Phi Goncalves (Beast),
avec la participation de François Lafontaine (Karkwa).
À part quelques transitions un peu moins réussies entre des pièces
de styles très variés, l’ensemble est de grande qualité, à l’image
de la carrière d’Ariane Moffatt à ce jour.
(mars 2015)
Le chanteur R&B à succès
présente déjà son sixième album, trois ans après l’échec
commercial et critique de R.E.D.
Au cours des dernières années, ce sont plutôt ses nombreuses
collaborations avec des rappeurs, et avec David Guetta
pour « Play
Hard », qui ont attiré l’attention. Il utilise donc la formule
éprouvée en s’entourant de collaborateurs pour plusieurs des
pièces de son nouvel album : Schoolboy Q,
Charisse Mills,
T.I.,
Jeezy
et Juicy J.
Il revient même avec le succès de Pitbull,
« Time of Our Lives »,
inclus sur l’album Globalizationet auquel
Ne-Yo
prêtait sa voix. Il s’agit assurément du moment le plus dansant du
disque, malgré quelques autres bons passages énergiques, entre
autres avec l’excellente « ComingwithYou »,
coécrite avec
T.E. Hermansen.
Plusieurs titres se démarquent et possèdent un grand potentiel
commercial, autant des pièces dansantes que mid-tempo
ou des ballades un peu plus sirupeuses. En ce sens, il s’agit
possiblement de son meilleur album depuis Because of You,
paru il y a huit ans. L’album de 14 pièces totalisant 54 minutes
présente un bel équilibre et s’avère donc très agréable à écouter
dans son ensemble, malgré quelques ballades superflues. Une
version de luxe ajoute 20 minutes au CD, mais peu d’éléments
méritent qu’on s’y attarde.
(mars 2015)
Le batteur jazz né à Winnipeg et maintenant installé à New York lance
son deuxième album avec Dialectics. Curtis Nowosad est entouré
pour l’occasion par Jimmy Greene au saxophone, Derrick
Gardner à la trompette, Steve Kirby à la basse et Will
Bonness au piano. Composé majoritairement de pièces originales,
l’album inclut aussi des interprétations de Thelonious Monk (« Bye-Ya »),
Wayne Shorter (« Speak No Evil ») et Mercer/Schertzinger
(« I Remember You »). Considéré comme l’un des principaux albums de
jazz à surveiller en ce début d’année 2015 par Peter Hum du
Ottawa Citizen, Dialectics répond assurément aux attentes avec
un jazz contemporain riche et extrêmement intéressant jusqu’à la fin.
(mars 2015)
Kevin Barnes et son groupe sont de retour avec un nouvel album
qui prend une tangente un peu plus personnelle. En effet, il a été
écrit suite à la séparation de Barnes et sa femme après plus de 10 ans
de vie commune. Avec Aureate Gloom, le quintet explore un peu
plus le rock psychédélique des années 1960 et 1970, avec des
influences évidentes de Lou Reed, Iggy Pop,David Bowie
et Patti Smith. La seule chanson de l’album qui n’est pas
personnelle à Barnes est la pièce d’ouverture, « Bassem Sabry », du
nom du journaliste et activiste égyptien décédé en 2014 dans des
circonstances nébuleuses. Malgré des sujets parfois difficiles,
Aureate Gloom offre plusieurs bons titres énergiques et immédiats.
Il s’agit en fait de l’un des albums les plus intenses du groupe, tout
en étant plutôt cohérent jusqu’à la fin. Voici donc un autre très bon
disque pour Of Montreal.
(mars 2015)
Joel Plaskett & The Park Avenue Sobriety Test –
Joel Plaskett & The Park Avenue Sobriety Test
Le chanteur canadien nous revient avec un nouvel album sur lequel il
cherche plus que jamais sa place dans la société. Accompagné de
talentueux musiciens, Plaskett a lui-même réalisé ce neuvième album
dans son studio de Dartmouth en Nouvelle-Écosse. On y retrouve
plusieurs collaborateurs dont Mo Kenney, Dave Marsh,
Chris Pennell, Tim Brennan, Ian McGettigan et
J.P. Cormier. Plaskett mélange allègrement les styles avec des
éléments de folk, de country, de rock et de pop. L’une des chansons
les plus efficaces du disque est certainement l’excellente « On a Dime »,
au refrain puissant totalement inoubliable. Plusieurs autres refrains
possèdent par ailleurs cette puissance mélodique tout simplement
captivante. Voici donc un très bon album de la part de ce troubadour
canadien.
(mars 2015)
Purity Ring est le projet electro pop du duo formé de Corin Roddick
et Megan James à Edmonton en 2010. Another Eternity est
leur deuxième album et il va un peu plus loin dans les ambiances
électro avec une production aux inspirations hip hop. Vocalement par
contre, Megan James se tourne plus que jamais vers la musique pop avec
des mélodies tout simplement mémorables. Il en résulte donc un album à
la fois riche musicalement et grandement accessible, ce qui pourrait
certainement s’avérer être la recette du succès pour Purity Ring.
L’album s’écoute en effet d’un seul trait jusqu’à la fin, sans
véritables moments de déception. Another Eternity est donc
l’album le plus réussi du duo à ce jour.
(mars 2015)
Le groupe de punk celtique canadien est de retour avec un album
grandement énergique. Les Real McKenzies, qui comptent 23 ans
d’existence, n’ont en effet rien perdu de leur fougue à travers
toutes ces années à tourner sans répit. Sans réinventer le genre,
ils parviennent toutefois à nous offrir plusieurs bien bonnes
chansons qui combleront leurs fans autant que ceux des Dropkick
Murphys et The Pogues. Rats in the Burlap
possède une énergie brute qui s’avère extrêmement appréciée.
(mars 2015)
Le groupe indie rock féminin d’Olympia, Washington a pris une longue
pause suite au très solide album
The Woodsen 2005. Le trio est de retour 10 ans plus tard avec
No Cities to Love, amenant du même coup tout un bagage de vie
et de nouvelles expériences. Il en résulte donc un album d’une grande
maturité, même si leur énergie punk demeure au rendez-vous. À
seulement 32 minutes, le CD évolue d’ailleurs à vitesse grand V et ne
donne que bien peu de répit jusqu’à la fin, si ce n’est que quelques
passages un peu plus lents. Une des particularités du disque est que
le groupe renoue avec le réalisateur John Goodmanson, lui qui
avait travaillé sur tous les premiers albums du trio. La complicité
qui opère permet au groupe de se laisser aller sans retenues et sans
trop se poser de questions. Le résultat est concluant alors que les 10
pièces s’avèrent à la fois originales et rafraîchissantes. Les filles
de Sleater-Kinney reprennent donc où elles avaient laissé il y a 10
ans et poursuivent leur belle évolution.
(mars 2015)
L’acteur et chanteur Maxime Desbiens-Tremblay présente son
deuxième album aux sonorités folk et pop rock. Le disque de seulement
33 minutes contient 10 pièces sur lesquelles la guitare acoustique
domine largement, malgré certains rythmes très efficaces et quelques
morceaux aux accents plus rock. Le titre qui se distingue
définitivement parmi les autres demeure sans contredit le premier
extrait, l’excellente « Aime/Pardonne ». Tremblay partage les
arrangements et la réalisation avec Éloi Painchaud. Les
enregistrements se sont passés directement avec les musiciens en
studio et il en résulte un album brut, sans artifices.
(mars 2015)
Les projets du Britannique Steven Wilson se sont multipliés au cours
des 25 dernières années, mais le plus célèbre demeure sans doute le
groupe Porcupine Tree avec lequel il a lancé près d’une
quinzaine d’albums entre 1987 et 2012. En plus de tous ses projets en
groupe, Wilson a présenté plusieurs albums solos, et il revient
maintenant avec un album-concept, Hand. Cannot. Erase. Le thème
de l’album a été inspiré de l’histoire de Joyce Carol Vincent, trouvée
morte à la fin de 2003 à l’âge de 38 ans dans son appartement de
Londres, entourée de cadeaux de Noël non distribués. L’album de 11
titres pour 66 minutes est extrêmement riche musicalement. On y trouve
des pièces complexes en plusieurs étapes dont une de 10 minutes (« 3
Years Older »), une de 9 minutes (« Routine ») et une de plus de 13
minutes (« Ancestral »). Ces pièces alternent heureusement avec des
chansons qui offrent un certain répit, tout en demeurant des pièces
pop intelligentes. L’album crée une très belle atmosphère, tout en
nous faisant réfléchir sur notre société. Voici donc un album dans une
classe à part qui possède tout ce qu’il faut pour devenir un véritable
classique. Il s’agit assurément de son album le plus accompli à ce
jour.
(mars 2015)
Viet Cong est un groupe de Calgary qui s’est formé en 2012. Avec ce
premier album, ils nous présentent leur musique indie rock plutôt
bizarre. En effet, une musique lo-fi emplie d’électronique et de
bruit accompagne des mélodies pop souvent beaucoup plus accessibles
que leur musique. Pour le moins éclectique, leur son évolue d’une
pièce à l’autre, et plus le CD avance, plus on a hâte de découvrir
ce qu’ils nous réservent. L’album ne compte que sept titres,
certains autour des 3 minutes, d’autres des 6 minutes et la grande
finale, « Death », dure plus de 11 minutes. Cette dernière peut déjà
être considérée comme un véritable chef-d’œuvre. Quelle belle façon
de conclure un court album de 37 minutes, puisque l’on se retrouve
inévitablement avec l’envie de le réécouter! Quelques inégalités
dans la première moitié du disque viendront peut-être gâcher votre
plaisir, mais à la fin, on en prendrait plus. Voici donc un très bon
premier album, qui place la barre bien haute pour la suite de leur
carrière! (découverte du mois de février 2015)
Le jeune auteur-compositeur et interprète de 23 ans Bastian Baker est
né Bastien Kaltenbacher à Lausanne en Suisse. Son premier album
paru il y a quatre ans est enfin disponible au Canada avec deux titres
en boni : une version acoustique en concert de la chanson-titre et sa
version de « Hallelujah » de Leonard Cohen. Baker nous propose
une musique pop acoustique à tendance folk pour accompagner ses textes
totalement en anglais. Ses chansons accrocheuses aux mélodies
inoubliables sont interprétées avec solidité et on y trouve bon nombre
de succès potentiels, même si l’originalité n’est malheureusement pas
toujours au rendez-vous.
(février 2015)
En 2011, Hanni El Khatib avait marqué de son empreinte avec un premier
album brut, tranchant, aux accents 50’s / 60’s propulsées avec une
vraie énergie rock n’ roll, voire punk. La presse s’est donc empressée
de s’enticher – à juste titre – d’un nouveau mec à suivre…
L’enthousiasme un peu débordant, Hanni El Khatib succombe à la
tentation de laisser à Dan Auerbach la production de
Head in the Dirt, un deuxième album sans l’âme du premier.
L’empreinte du compositeur des Black Keys étant bien trop
appuyée… Acte manqué. Sur Moonlight, le contre-pied est total,
Hanni El Khatib reprend les rênes, seul, complètement seul,
autocratiquement seul : dans la production, assisté par un ingé son
qui l’a guidé et dans les instruments pratiquement tous joués de ses
propres mains. Un pur délire DIY… Renvoyant à son premier opus,
Moonlight est plus brut, plus personnel. L’album offre plutôt
quelques réminiscences 70’s là où
Will the Guns Come Out s’inspirait des deux précédentes
décennies. Dans un sens, l’album arrondit les angles, délaissant le
punk des débuts et insufflant quelques effluves pop (« Chasin », «
Home », …) et autres ballades (« Mexico »). Le son lui aussi est moins
râpeux et les riffs tombent un peu à plat (« Melt Me », « Al Black »).
El Khatib indique qu’il a pris le temps et pourtant, le travail ne
semble pas à la hauteur… pas une grande chanson, pas un seul titre
n’atteint l’intensité de « Fuck It. You Win. ». Insipide? Peut-être.
Revigorant? Même pas…
(février 2015)
Le jeune trompettiste français s’entoure de Roberto Negro au
piano, Florent Nisse à la contrebasse et Gautier Garrigue
à la batterie pour nous présenter son deuxième album en carrière. Sur
Layers, le quatuor semble plus uni que jamais et nous offre une
musique originale aux diverses influences. L’atmosphère générale est
plutôt cinématographique, à la fois complexe et accessible. C’est un
album tout en finesse et en richesse que nous donnent David Enhco et
son quartet. Voici donc un très bon enregistrement de jazz
contemporain.
(février 2015)
L’auteur-compositeur et interprète Josh Tillman se fait
maintenant appeler Father John Misty, et il présente son deuxième
album sous ce pseudonyme. Il propose un son pop rétro avec des
éléments d’indie rock et de folk, mais surtout, il réussit à créer une
atmosphère vraiment unique autour de sa musique. En effet, même si les
références au passé sont nombreuses, c’est un style bien de son époque
qu’il offre à son auditoire. Réalisé encore une fois de main de maître
par Jonathan Wilson, I Love You, Honeybear est un album
à la fois simple et tellement riche grâce à de superbes arrangements
intégrant diverses sonorités (claviers, cordes, voix, etc.). Mélodiste
hors-pair, Tillman réussit à nous captiver rapidement, et ce sera tout
un défi de décrocher avant la fin. Voici un album à écouter
attentivement et à répétition, question d’en saisir toutes les
subtilités.
(février 2015)
Après une
première partie en 2014, le collectif hip hop français est de
retour avec la deuxième partie de Vieux frères. Bien plus qu’un
simple ensemble hip hop, Fauve propose des éléments de pop, de rock et
d’électro. Dans ses passages les plus pop, le collectif tombe assez
rapidement dans la variété française, mais le mélange des genres
demeure la force principale derrière leur créativité. Malgré cet
amalgame de styles, il reste que leur son s’appuie avant tout sur les
textes, souvent intéressants, parfois poétiques, mais aussi trop
présents en plusieurs occasions. Si vous avez apprécié la
première partie de Vieux frères, vous en aurez
encore pour votre argent avec ce nouvel album, même si vous ne serez
assurément pas renversés.
(février 2015)
Le duo folk pop de Terre-Neuve est formé du chanteur et guitariste
Andrew James O’Brien, ainsi que de la chanteuse, pianiste et
accordéoniste Catherine Allan. Après un bon album solo par
O’Brien en 2011 (Songs
for Searchers), le duo nous
offre enfin son tout premier disque. Leur musique généralement douce
avec de très belles harmonies vocales s’adresse à un large auditoire.
Avec ses 11 titres totalisant 43 minutes, The Bliss contient
quelques moments mémorables, emplis de positivisme. Le premier
extrait, la chanson-titre, donne un bon aperçu de ce qu’ils ont à nous
offrir.
(février 2015)
La fusion entre le saxophoniste jazz Kenny G et la bossa nova
brésilienne s’avère tout à fait naturelle. Il n’est donc pas
surprenant de l’entendre rendre hommage à cette musique chaude et
suave. En fait, la question devrait être « pourquoi ne l’a-t-il pas
fait avant? », lui qui fait carrière depuis plus de 30 ans.
Brazilian Nights présente une bonne musique d’ambiance pendant 60
minutes (90 minutes pour la version de luxe avec un deuxième CD
enregistré en concert). Le principal défaut à l’album est que Kenny G
semble interpréter chaque morceau machinalement, un peu froidement, ce
qui ne cadre pas avec les chaudes nuits brésiliennes justement. Il est
donc préférable de ne pas trop porter attention à la musique et de la
laisser en arrière-plan, là où elle est la plus agréable.
(février 2015)
Francesca Gagnon a été la voix du spectacle Alegria du
Cirque du Soleil alors que René Dupéré a composé la musique de
plusieurs des créations du Cirque. Ils se sont retrouvés 20 ans après
l’aventure d’Alegria dans le cadre d’un concert-bénéfice et ont
décidé à ce moment de collaborer à nouveau ensemble. Dupéré se
retrouve donc au piano et aux harmonies vocales pour accompagner
Francesca dans l’interprétation de grands classiques de la chanson
française et québécoise, ainsi que des musiques du monde. On peut
entendre entre autres « Évangéline » de Michel Conte, « Le
déserteur » de Boris Vian, « De la main gauche » de Danielle
Messia, « Une chance qu’on s’a » de Jean-Pierre Ferland, « Vai
Vedrai » de Franco Dragone et Dupéré, ainsi que trois
incontournables de Jacques Brel (« La chanson des vieux
amants », « Amsterdam » et « Ne me quitte pas »). Les arrangements
minimalistes de Dupéré sont très agréables. Par contre, on peut saisir
un manque de constance dans l’émotion livrée, qui peut être
exceptionnelle (« De la main gauche », « Une chance qu’on s’a »), mais
aussi nous laisser indifférents.
(février 2015)
Fils de Serge Gainsbourg et de l’actrice/mannequin Bambou,
Lucien Gainsbourg a décidé de suivre les traces de sa demi-sœur
Charlotte et de se lancer dans une carrière d’acteur et chanteur.
Après avoir rendu hommage à son père en 2011 sur
From Gainsbourg to Lulu, il présente maintenant ses propres
chansons et tente du même coup de se faire découvrir d’un auditoire
plus jeune que celui de son père. Sur Lady Luck, on retrouve
plusieurs pièces pop rock de grande qualité et énergiques, toutes en
anglais. Il explore le funk en certaines occasions, entre autres avec
la chanson-titre. Sa voix suave est plutôt agréable lorsqu’il nous
susurre à l’oreille. Les claviers et le piano occupent une place
prépondérante dans sa musique, mais ils sont toujours enrichis
d’autres instruments, dont du violoncelle et du glockenspiel dans
« Noces funèbres ». Lulu accueille quelques invités de renom, le temps
d’une chanson : Matthieu Chedid et son frère, l’actrice Anne
Hathaway et Ara Starck, fille du célèbre designer. Dans « Moushka »
et « Destiny », il interprète des dialogues imaginaires avec sa mère
et son père respectivement. C’est un premier album de chansons
originales très réussi que nous propose le plus jeune des Gainsbourg.
(février 2015)
Âgé de seulement 22 ans, Jean Michaël Grégoire a déjà participé à de
nombreux projets musicaux. Par contre, c’est son tout premier album
qu’il nous offre maintenant avec Point de départ. Réalisé par
Pierre « Baz » Bazinet (Sass Jordan, Céline Dion,
Luba), l’album inclut 10 chansons. L’auteur-compositeur et
interprète s’entoure de collaborateurs de renom pour l’appuyer dans
l’écriture de ce projet si longtemps attendu, notamment Bruno
Pelletier, Daniel Lavoie et Stephan Moccio. Grégoire
présente une majorité de chansons d’amour, mais traite aussi d’amitié,
d’espoir, de départs et de deuil. Il interprète ses chansons avec une
voix puissante, mais empreinte de sensibilité et d’authenticité.
(février 2015)
Heymoonshaker est un duo blues anglais plutôt original. Il est composé
d’Andrew Balcon (chant et guitare) et de Dave Crow
(boîte à rythmes humaine et harmonica). Après avoir lancé le
mini-album de sept titres Shakerism en 2013, le groupe en
présente maintenant une réédition avec deux pièces en boni. On y
trouve plusieurs très bonnes compositions où Crow impressionne
grandement avec ses percussions vocales.
(février 2015)
Le groupe rock alternatif de Las Vegas est de retour avec un deuxième
album après le succès obtenu avec
Night Visionsen 2012. Fort de ce succès qui les a pris par
surprise, ils reviennent avec un disque qui possède encore plus
d’envergure, espérant certainement profiter de cette nouvelle
popularité. On retrouve à nouveau leurs influences des Killers,
l’autre groupe populaire à provenir de Las Vegas, mais ils établissent
de plus en plus leur propre son. Ils utilisent la réverbération à
outrance et intègrent quelques éléments d’électronique et de musique
du monde à leur style pourtant déjà bien chargé. Malheureusement, à
essayer de trop en faire, on se retrouve avec un assemblage plutôt
hétéroclite qui s’enchaîne quelque peu bizarrement d’une pièce à
l’autre. Il s’agit tout de même d’un bon album avec des moments
intéressants et accrocheurs qui ont tout pour plaire à la masse.
(février 2015)
Jorane – Le Journal d’Anne Frank (bande
sonore originale)
La pièce de théâtre Le Journal d’Anne Frank est présentée au
Théâtre du Nouveau Monde à Montréal jusqu’au 7 février avant de partir
en tournée à travers le Québec. La musique a été entièrement composée
par Jorane et est maintenant présentée sur CD et en version numérique.
L’album contient 13 titres dont trois versions de « Berceuse pour Anne
Frank » (quatuor, solo et voix-violoncelle). On peut aussi y découvrir
une superbe pièce de 22 minutes intitulée « Les camps ». Jorane
démontre à nouveau tout son talent de compositrice et de musicienne.
(février 2015)
Six ans se sont déjà écoulés depuis le dernier album de Jean Leloup,
Mille excuses Milady. Il était donc normal qu’on ait cessé
d’attendre, mais quelle bonne nouvelle que d’apprendre la sortie d’À
Paradis City! Leloup n’a rien perdu de son talent de mélodiste
qu’il démontre encore tout au long de ce nouveau disque. Les textes
éclatés sont à nouveau accompagnés de musiques simples, mais tout de
même riches. Avec l’expérience et la reconnaissance, Leloup semble
bénéficier maintenant d’une totale liberté, ce qui lui convient
parfaitement pour sa création. C’est ce sentiment que l’on perçoit à
l’écoute des 10 pièces de l’album qui ne contiennent aucun moment
faible et nous restent toutes en tête. Même si on reconnaît son style
et qu’on peut faire des parallèles avec certains de ses succès
précédents, il n’en demeure pas moins qu’il réussit toujours à nous
surprendre à un moment ou un autre d’une chanson. C’est donc avec
beaucoup de bonheur qu’on peut à nouveau écouter un album de Jean
Leloup.
(février 2015)
Née en Suède, Sarah MacDougall est maintenant bien établie à
Whitehorse au Canada. La chanteuse de folk contemporain présente son
troisième album, autoproduit grâce à l’argent recueilli en ligne par
des dons du public. Le disque de 8 titres totalisant 34 minutes
inclut des chansons aux mélodies inoubliables, mais surtout très
variées, entre rock alternatif, pop, folk et country. Malgré une
voix unique, elle peut nous rappeler Kate Bush en différentes
occasions. Les arrangements musicaux sont riches et incluent des
cordes et synthétiseurs, mais la musique s’inspire toujours du folk
acoustique, le meilleur véhicule pour sa très belle poésie. (février
2015)
Sur son 10e album en carrière, l’incomparable guitariste Harry Manx
présente sept pièces instrumentales, ainsi que des versions de « Summertime »
de Gershwin et « Waiting in Vain » de Bob Marley. Pour
l’occasion, Manx utilise la fameuse Mohan Veena, l’instrument à 20
cordes qui donne son titre à l’album, un hybride entre guitare et
sitar. Il en résulte un disque de blues américain grandement teinté de
musique classique indienne. Participent à ce très bel album Clayton
Doley (claviers), Niel Golden (tabla), Kelby McNair
(batterie) et son fidèle ingénieur et programmeur Wynn Gogol.
Tout en douceur, 20 Strings and the Truth devrait vous
permettre un superbe voyage intérieur, vous libérant du même coup de
tous vos tracas quotidiens. Mélomanes, voici certainement un album à
découvrir!
(février 2015)
Le groupe de death metal britannique qui a dominé le genre à la fin
des années 1980 et dans la première moitié des années 1990 est de
retour avec son 15e album studio en plus de 30 ans de carrière. Même
si Napalm Death est demeuré actif tout au long des 20 dernières
années, le groupe ne semblait plus en mesure de produire des albums de
la qualité de
Scum ou de
Fear Emptiness Despair. Par contre, il semble bien que cette
fois-ci l’inspiration était au rendez-vous alors qu’ils nous
présentent certainement leur album le plus créatif en 20 ans. Le
sentiment d’urgence demeure bien présent dans leur musique extrême,
mais les variations de tempos apportent une richesse non négligeable à
Apex Predator-Easy Meat. Ils abordent même l’industriel par
moments, avec une grande efficacité d’ailleurs. Les thèmes
anti-capitalistes demeurent fidèles à ce qu’ils offraient il y a 27
ans sur leur premier disque. Des riffs agressifs et une rythmique
matraqueuse font toujours partie intégrante de leur musique, mais les
subtilités entre les pièces ajoutent une grande richesse à l’album qui
ne contient à peu près pas de moments faibles. Voici donc un retour
inattendu pour Napalm Death qui s’installe à nouveau au sommet de son
art.
(février 2015)
Trois ans après sa participation remarquée à Star Académie, la
talentueuse auteure-compositrice et interprète Sophie Pelletier
présente son très attendu premier album. Il a été réalisé par André
Papanicolaou et compte des musiciens accomplis comme Rémy Malo
(basse), Simon Blouin (batterie), Jipé Dalpé
(trompette), Papanicolaou (guitares, piano, orgue B3) et le Quatuor
4Ailes (cordes). Parmi les auteurs-compositeurs qui ont collaboré
au disque, notons Sylvie Paquette, Steve Marin, Éric
Goulet et Nelson Minville. On y retrouve de très bonnes
chansons pop rock énergiques aux mélodies accrocheuses, parfois à
tendance blues (« Fil décousu ») ou country (« Ville en ville »). On
peut aussi entendre plusieurs ballades qui cassent quelque peu le
rythme du disque sans toutefois apporter quoi que ce soit de plus à
l’album. C’est donc dans les moments plus dynamiques que Sophie
Pelletier réussit véritablement à attirer notre attention (« Sans
remords », « Tous les deux »).
(février 2015)
Le quintet de bluegrass Punch Brothers présente un 4e album, avec
T-Bone Burnett comme réalisateur. Le groupe pousse quelque peu
l’audace sur The Phosphorescent Blues avec un style
passablement progressif. Il ouvre d’ailleurs l’album avec une pièce de
plus de 10 minutes qui crée de drôles d’attentes pour la suite. Les
Punch Brothers reviendront plus tard avec une suite de Debussy,
« Passepied », ainsi qu’un prélude d’Alexander Scriabin. La
seule autre reprise du disque est une chanson traditionnelle, « Boll
Weevil ». La sophistication que l’on retrouve sur The
Phosphorescent Blues propulse le groupe à un autre niveau, qui
plaira peut-être encore aux fans de bluegrass traditionnel, mais
surtout aux amateurs de musiques aux amalgames variés, entre folk
alternatif, rock progressif et musiques d’ambiance, le tout lié par de
magnifiques arrangements.
(février 2015)
Shred Kelly est un groupe canadien de la Colombie-Britannique qui a
su réinventer la musique folk depuis son apparition. Ils nous
proposent en effet un son folk rock contemporain avec des influences
alternatives et une énergie qui tend parfois vers le punk, un style
qu’ils nomment « stoke folk ». Sing to the Night est leur
troisième album, lancé de façon indépendante. Les éléments qui
caractérisent véritablement le groupe sont des riffs de banjo jamais
entendus, un dynamisme contagieux et de superbes harmonies vocales.
Ils ajoutent aussi une atmosphère unique faite de synthétiseurs. Ils
proposent donc une très belle fusion de styles, qui allie en plus la
nostalgie du passé à un son plus contemporain. Voici donc un très
bon disque à découvrir. (février 2015)
Après le mini-album
en français Éphémère sans repèrel’an passé, Luke Doucet et Melissa McClelland
sont de retour dans leur langue maternelle avec Leave No Bridge Unburned.
Le couple canadien a demandé cette fois les services du réalisateur
Gus Van Go,
auquel s’est joint son fidèle collaborateur Werner F.
On retrouve les éléments country rock qui rendent le duo intéressant,
mais en y ajoutant de l’intensité et une pointe de créativité. En
ouverture du disque, « Baby What’s Wrong »
est une variation sur le « Désert noir » de Calexico,
mais en plus noir. Le sud des États-Unis semble fasciner Whitehorse en
plusieurs occasions, comme par exemple dans « YouGetOlder »
où on retrouve des trompettes mariachi qui évoquent les villes
frontalières poussiéreuses. On continue aussi de faire s’affronter la
banlieue et la ville, comme dans « Downtown »
où la descente aux enfers du maire de Toronto y est traitée avec une
certaine nostalgie de la banlieue. L’amour est toujours bien sûr de la
partie alors qu’avec « SweetDisaster »,
Melissa avoue présenter son premier véritable chant d’amour pour
Luke.
Avec Leave No Bridge
Unburned,
Whitehorse présente possiblement son meilleur album à ce jour.
(février 2015)
Le chanteur folk pop britannique nous offre son quatrième album, 4 ans
après
Running Still. Charlie Winston se présente plus que jamais
comme un artiste complet : auteur-compositeur, chanteur, musicien et
réalisateur. En plus, on découvre une certaine théâtralité tout au
long de Curio City, alors qu’il s’extériorise comme il ne
l’avait jamais fait auparavant. Il explore aussi de nouvelles avenues,
comme avec l’électro pop très années 1980 du premier extrait,
« Lately ». Sans rien révolutionner, Charlie Winston propose un album
qui devrait plaire à ses fans.
(février 2015)
Noah Lennox (alias Panda Bear) présente son cinquième album
solo, quatre ans après
Tomboy. Sa musique a grandement évolué au cours des années et
elle prend une nouvelle direction sur Panda Bear Meets the Grim
Reaper. Il utilise plus que jamais les couches sonores et les
synthétiseurs pour créer une musique enveloppante et une atmosphère
bien particulière. La réverbération est présente pratiquement tout au
long de ce disque pour trafiquer la voix du chanteur. Le titre de
l’album fait référence à la mort et ce thème revient dans « Tropic of
Cancer » alors qu’il y traite de la maladie et du décès de son père.
L’ajout d’un échantillonnage de harpe de « Casse-Noisette » ajoute à
la beauté de cette chanson touchante. Panda Bear ne présente pas
seulement des pièces atmosphériques, mais aussi des chansons plus
énergiques d’électro pop. Il nous offre un album extrêmement solide et
complet, un album qui risque fort de vous hypnotiser
rapidement. (janvier 2015)
En plus d’être musicien pour Vincent Vallières, Andre
Papanicolaou fait régulièrement la première partie de ses
spectacles. Avec Strange Nights, il présente son deuxième
album, réalisé par Brad Barr (Barr Brothers). Il
nous offre un son pop rock aux mélodies grandement accrocheuses,
ainsi que quelques ballades à tendance folk. Parmi les 11 pièces
de l’album, Papanicolaou nous fait don de plusieurs chansons à la
fois originales et plaisantes à écouter. Le premier extrait,
« Invitation Inn », a connu passablement de succès dans les radios
et à Musique Plus, et si vous avez apprécié, vous risquez fort de
vous laisser séduire par l’ensemble de ce très bel album. (janvier
2015)
Depuis qu’il est passé dans l’underground, Joshua Radin est devenu
beaucoup plus introspectif. Il présente en effet une musique toute
simple mettant avant tout en valeur la mélodie, contrairement à ses
débuts où les couches musicales se superposaient pour un son de plus
grande envergure. On retrouve bien quelques atmosphères enveloppantes,
mais ce n’est clairement pas là l’objectif. Sur ce sixième album, il
semble plus que jamais jouer dans les plates-bandes de Jack Johnson
et Jason Mraz, même Mumford & Sons sur la très efficace
« Belong ». Sheryl Crow prête sa voix à « Beautiful Day », un
autre des bons moments du disque. Malheureusement, trop de pièces
manquent d’originalité pour que l’album réponde entièrement aux
attentes. Onward and Sideways devrait tout de même satisfaire
ses fans fidèles, puisqu’ils ne seront pas trop déboussolés. (janvier
2015)