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2016 :

           

         

 

         

 

 

 

 

 

JANVIER 2016 :

 

 Adele – 25

Adele25

La chanteuse britannique est de retour avec son troisième album, après s’être mariée et avoir fondé une famille. Pourtant ses chansons traitent toujours d’amours compliqués, comme si elle ne pouvait s’inspirer de son récent bonheur. 25, qui marque son passage de la mi-vingtaine, présente 11 chansons, surtout des ballades déchirantes. L’ensemble demeure tout de même basé sur sa voix puissante, à l’image du succès « Hello » qui nous berce avant de nous réveiller avec un refrain de grande envergure. C’est dans ces moments que la chanteuse brille véritablement, mais il n’y en a malheureusement peu qui créent un tel effet. L’exception serait probablement « When We Were Young », un hymne parfait pour les nouveaux mariés. Le principal défaut de 25, malgré sa production impeccable, est certainement qu’il ne propose que très peu d’évolution par rapport à 21. Il faudra regarder un peu plus vers l’avant la prochaine fois. (chronique principale de janvier 2016)

Vidéoclip : « Hello »

XL Recordings

 

     

 

Alessia Cara – Know-It-All

Alessia Cara Know-It-All

Âgée de seulement 19 ans, Alessia Caracciolo présente son tout premier album complet, suite au succès de « Here » et du mini-album Four Pink Walls. On retrouve d’ailleurs ce mini-album dans la première moitié du CD. La jeune femme de Brampton en Ontario propose une musique pop à forte tendance R&B. Ses compositions font preuve d’une grande maturité pour son âge et ses observations sont justes. Même si Alessia s’est fait aider à l’écriture, on sent qu’avec tout le talent qu’elle possède elle pourra rapidement tout écrire seule. Voici donc une artiste à surveiller de près au cours des prochaines années. Le court album de 10 pièces et 35 minutes ajoute trois titres dans sa version de luxe pour un total de 47 minutes. (découverte du mois de janvier 2016)

Vidéoclip : « Here »

Def Jam / Universal

½

   

Kevin Bazinet – Talk To Me

Kevin BazinetTalk To Me

Le gagnant de la dernière édition de La Voix, Kevin Bazinet, nous offre son tout premier album. Il s’agit d’un disque essentiellement en anglais auquel ont été ajoutées trois chansons en français dont le succès « Jusqu’où tu m’aimes » et sa reprise unique de « L’amour existe encore ». On peut aussi entendre un duo avec Alicia Moffet pour « Surrendered ». Kevin signe les paroles et la musique de la majorité des pièces du disque, mais il peut aussi compter sur des collaborateurs de renom comme Marc Dupré (son coach), Tino Izzo (le réalisateur) et Jérôme Couture. Kevin surprend par son aplomb à interpréter de très bonnes chansons à tendance soul / R&B. (janvier 2016)

½

 

 Coldplay – A Head Full of Dreams

Coldplay A Head Full of Dreams

À peine un an et demi après Ghost Stories, le quatuor britannique est de retour avec un nouvel album. Beaucoup plus lumineux que le précédent, A Head Full of Dreams nous ramène dans une atmosphère qui respire le bonheur, avec une touche d’électro dansante. Il s’agit certainement d’une bonne bouffée d’air frais, par contre les compositions ne sont peut-être pas à la hauteur. Certaines sentent en effet le réchauffé, avec en plus ces parallèles beaucoup trop faciles à faire avec U2, entre autres au niveau des guitares qui rappellent souvent The Edge. Bon, ce n’est pas la première fois que cette comparaison s’impose, mais quand les compositions manquent en plus d’originalité, ça devient plutôt gênant. Les chansons joyeuses bénéficient en certaines occasions de rythmes disco et d’arrangements électroniques. On peut aussi entendre des collaborateurs de renom comme Beyoncé, Tove Lo et Noel Gallagher qui viennent ajouter une touche de renouveau au quatuor qui semble parfois tourner en rond. Beyoncé par exemple est particulièrement efficace pour nous faire apprécier « Hymn For the Weekend ». Les autres chansons incontournables du disque sont sans contredit la chanson-titre qui nous arrive dès la pièce d’ouverture et le premier extrait, « Adventure of a Lifetime ». Pour le reste, peu d’éléments intéressants réussissent à capter notre attention. (janvier 2016)

Vidéoclip : « Adventure of a Lifetime »

Parlophone / Warner

     

 William DesLauriers – Le courant passe

William DesLauriersLe courant passe

Sur son troisième album, l’ex-participant à Star Académie explore quelques nouvelles sonorités. L’ensemble demeure toujours essentiellement folk pop, dominé par la guitare acoustique et la voix douce du chanteur. Par contre, William ajoute des claviers, de l’orgue B3 et même du violoncelle, puis il présente quelques pièces franchement folks. Il ajoute aussi une teinte blues très agréable à la pièce d’ouverture, « Une moto dans la peau ». Avec Le courant passe, DesLauriers présente qui il est vraiment musicalement. (janvier 2016)

 

 Enya – Dark Sky Island

Enya Dark Sky Island

La chanteuse irlandaise présente un premier album en 7 ans avec Dark Sky Island. Son huitième album en carrière compte plusieurs moments forts de pop celtique avec des éléments d’inspiration classique. En fait, on y retrouve peut-être le meilleur assemblage de chansons depuis ses albums à succès d’il y a 25 ans et plus. Par exemple, dès la pièce d’ouverture, « The Humming », on sait que l’on a affaire à un classique du genre. Dark Sky Island marque le retour du Loxian, un langage inventé par l’auteure Roma Ryan pour l’album Amarantine en 2005. Il est utilisé ici dans « The Forge of the Angels » et dans l’excellente « The Loxian Gate ». Même si ce nouvel album emprunte des éléments qui ont fait son succès dans le passé, il est résolument tourné vers l’avenir tout en bénéficiant de toute l’expérience d’Enya. Un très bon disque! (janvier 2016)

Vidéoclip : « So I Could Find My Way »

Aigle / Warner

½

 

 Lara Fabian – Ma vie dans la tienne

Lara FabianMa vie dans la tienne

Pour son nouvel album, la chanteuse belgo-canadienne d’origine italienne a collaboré avec Élodie Hesme pour les textes et David Gategno pour la musique. Gategno assure aussi la réalisation de l’album qui présente une musique pop adulte de grande envergure avec des arrangements de cordes et orchestrations. On reconnaîtra aisément le style de Lara, mais elle présente plus que jamais des textes remplis d’espoir et de joie de vivre. On retrouve toujours bien évidemment une poignée de chansons chargées d’émotion, marque de commerce de l’artiste depuis ses débuts il y a 25 ans. L’ensemble de 11 titres devrait plaire aux amateurs du genre et de Lara Fabian. (janvier 2016)

Vidéoclips : « Quand je ne chante pas » - « Ma vie dans la tienne »

SPRL / Warner

   

 Ellie Goulding – Delirium

Ellie Goulding Delirium

La chanteuse pop britannique est de retour avec son très attendu troisième album. Après avoir atteint le statut de star internationale avec 20 millions de copies vendues de ses deux premiers albums, voilà qu’Ellie Goulding présente un disque de grande envergure. Elle passe donc à un tout autre niveau. Moins atmosphérique que son précédent disque, Delirium revient à un son pop accrocheur et entraînant pour rejoindre un large auditoire. Plus facile d’accès, le disque capte rapidement notre attention. Les quelques pièces à tendance un peu plus R&B, comme le premier extrait, « On My Mind », bénéficient d’une production de premier plan. Avec ce nouvel enregistrement, Ellie Goulding solidifie sa place sur la scène pop mondiale. Il s’agit certainement de son album le plus complet et satisfaisant à ce jour. Une version de luxe de Delirium ajoute six titres additionnels aux 16 pièces de la version standard. (janvier 2016)

Vidéoclips : « Love Me Like You Do » - « On My Mind »

Polydor / Universal

½

   

 CeeLo Green – Heart Blanche

CeeLo Green Heart Blanche

Le chanteur / rappeur présente son premier album solo en cinq ans, si on exclut son disque de Noël lancé en 2012. Heart Blanche est un album aux rythmes efficaces, rempli de positivisme. On y trouve aussi une bonne dose de nostalgie, avec de nombreuses références au passé. À l’ouverture du CD, Green nous laisse quelque peu indifférent avec une intro inutile et un pastiche des années 1980 avec « Est. 1980s ». Il faut attendre l’excellente « Mother May I » pour véritablement adhérer à l’album qui présente par la suite plusieurs morceaux plaisants (« Tonight », « Sign of the Times », « Music to My Soul », etc.). Il rend hommage à Robin Williams et autres comédiens disparus dans la pièce simplement intitulée « Robin Williams ». Un peu de remplissage dans les dernières pistes fait en sorte que Heart Blanche ne passera certainement pas à l’histoire, mais CeeLo Green offre tout de même quelques très bonnes chansons, dignes de son vaste talent. (janvier 2016)

Vidéoclip : « Music to My Soul »

Atlantic / Warner

   

 Grimes – Art Angels

Grimes Art Angels

Après l’excellent album Visions en 2012, l’artiste de Vancouver originaire de Montréal s’est installée à Los Angeles pour la préparation d’Art Angels. Claire Boucher (alias Grimes) nous offre à nouveau une musique électro créative, parfois planante et souvent dansante. En fait, sur Art Angels, elle prend une tangente plus pop que jamais avec de nombreuses chansons entraînantes aux mélodies inoubliables. Son son devient plus riche et il sollicitera assurément le maximum de vos enceintes acoustiques. Il n’y a que sa voix très haute perchée qui contraste quelque peu avec l’ensemble, mais on réussit à s’y habituer quand même assez rapidement comme faisant partie de son univers. L’originalité n’est peut-être pas au même niveau que sur Visions, mais Grimes réussit à offrir quelques petits bijoux, le plus intéressant étant sans contredit « Kill V. Maim » qui se démarque agréablement du reste de l’album. Il s’agit donc encore une fois d’un excellent disque pour cette artiste canadienne unique, certainement celui qui lui permettra de véritablement exploser à l’international. (janvier 2016)

½

   

 Johnny Hallyday – De l’amour

Johnny HallydayDe l’amour

De l’amour n’est rien de moins que le 50e album studio en carrière pour Johnny Hallyday. Réalisé et composé par Yodelice, l’album contient 10 chansons dont plusieurs reviennent aux racines américaines du blues, du country et du rockabilly. Les guitares et l’harmonica donnent une bonne dose de nostalgie aux musiques d’Hallyday. Il n’y a que les textes autour du thème incontournable de l’amour qui semblent souvent présenter une dissonance évidente avec la musique, et ce dès la chanson-titre avec son refrain trop facile. Dommage parce que musicalement, Johnny Hallyday n’a pas sonné aussi bien depuis longtemps. (janvier 2016)

Warner

   

 Hedley – Hello

Hedley Hello

Le quatuor de Vancouver dirigé par le charismatique Jacob Hoggard est de retour avec Hello, déjà son sixième album studio depuis ses débuts en 2005 (son huitième au total). Plus pop que jamais, Hello est littéralement transporté par sa chanson-titre (rien à voir avec le plus récent succès d’Adele). Pour le reste, il s’agit d’une musique pop rock plutôt commune à laquelle s’ajoute une touche d’électro agréable. Des mélodies intéressantes vous feront chanter alors que quelques rythmiques efficaces vous feront taper du pied. Sans être d’une originalité débordante, le groupe tente visiblement d’aller vers l’avant en faisant évoluer son style. Hello n’est peut-être pas renversant, mais tout de même plaisant à entendre. (janvier 2016)

Vidéoclips : « Lost in Translation » - « Hello »

Capitol / Universal

   

 Chris Isaak – First Comes the Night

Chris Isaak First Comes the Night

First Comes the Night est le 13e album de la carrière de Chris Isaak. Même s’il présente un album de chansons originales, Isaak fait ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire s’inspirer grandement des années 1950 et 1960 pour une musique pop rock d’une autre époque. Par contre, c’est dans ce contexte qu’il se porte le mieux puisqu’il réussit à éviter les clichés et peut être pris au sérieux. Enregistré à Nashville et réalisé par Paul Worley (Dixie Chicks, Lady Antebellum, Martina McBride), Dave Cobb et Mark Needham, First Comes the Night possède d’importantes influences country en de nombreuses occasions. L’ensemble demeure tout de même enraciné dans une musique pop rock d’autrefois, qui ne renverse peut-être aucune barrière, mais qui demeure fidèle au style de Chris Isaak. (janvier 2016)

Wicked Game / Vanguard / Concord

   

 

JoeyStarr & Nathy – Caribbean Dandee

JoeyStarr fait partie des rappeurs français les plus facilement reconnaissables. Malgré une carrière remarquable au cinéma, il n’a pas abandonné la musique, et le voici donc de retour en compagnie de Nathy Boss. Ce sont deux styles et deux générations qui s’affrontent sur Caribbean Dandee, un disque hip hop passablement varié intégrant plusieurs doses intéressantes de reggae. On y retrouve aussi des éléments d’électronique. En bout de ligne, c’est un album créatif difficile à qualifier que nous offrent JoeyStarr et Nathy, un très bon enregistrement de hip hop qui va bien au-delà des frontières du genre. (janvier 2016)

2ZR / Naïve / SIX

½

 Inna Modja – Motel Bamako

Inna ModjaMotel Bamako

La chanteuse et mannequin originaire du Mali maintenant établie à Paris nous arrive avec un nouvel album fortement influencé par la terreur djihadiste qui s’abat sur son pays d’origine. En effet, l’invasion de Tombouctou et la dernière prise d’otages à Bamako par une filiation d’Al-Qaïda font en sorte que Motel Bamako ne respire plus autant la joie de vivre que son précédent disque, Love Revolution. On est bien loin de la chansonnette pop comme « French Cancan » qui lui a permis d’obtenir un vaste succès. C’est plutôt une musique soul sombre que nous offre ici Inna Modja, une musique qui ne perd par contre rien de son originalité, alors qu’elle y intègre diverses influences (hip hop, rock, boucles électroniques et rythmes africains). Elle s’entoure de collaborateurs judicieusement choisis pour trois duos : Oxmo Puccino, Oumou Sangaré et Baloji. C’est un excellent disque que présente Inna Modja avec Motel Bamako, un disque important pour faire prendre conscience de la situation de terreur qui règne au Mali. (janvier 2016)

Vidéoclip : « Tombouctou »

Warner

½

     

 OMI – Me 4 U

OMI Me 4 U

Le Jamaïcain Omar Samuel Pasley (alias OMI) nous a offert le succès de l’été 2015 avec « Cheerleader », avant de revenir avec un autre ver d’oreille, « Hula Hoop ». Son premier album présente un agréable mélange de pop dansante et de reggae, toujours en simplicité. Parmi les collaborations à l’album, notons plus particulièrement celle du chanteur dancehall Busy Signal pour la pièce « Color of My Lips » qui prend toute une dose d’adrénaline. L’ensemble du disque se digère plutôt bien, même si on sent qu’il a été lancé un peu rapidement pour profiter de l’engouement créé par « Cheerleader ». Il s’agit en bout de ligne d’un album léger mais hautement divertissant, un album parfait pour une escapade au soleil un verre à la main. (janvier 2016)

Vidéoclips : « Cheerleader » - « Hula Hoop »

Ultra / Sony

   

 One Direction – Made in the A.M.

One Direction Made in the A.M.

Depuis ses débuts en 2011, le jeune groupe anglais aligne les albums avec régularité, soit un par année. One Direction lancent donc déjà leur cinquième disque avec Made in the A.M., leur premier en tant que quatuor suite au départ de Zayn Malik. Par contre, c’est à peu près le seul changement qu’apporte ce nouvel opus, puisque le groupe conserve la même formule pop avec des moments dansants, des pièces mid-tempo émotives et des ballades. La production demeure de très haute qualité, avec la même équipe de Julian Bunetta et John Ryan à la réalisation. Le groupe emprunte en certaines occasions à des artistes du passé, comme « What a Feeling » qui semble contenir une partie de « Dreams » de Fleetwood Mac ou « Never Enough » qui peut rappeler Def Leppard au refrain. Même la pièce d’ouverture, « Hey Angel », nous plonge rapidement dans « Bittersweet Symphony » de The Verve. Une fois quelques ballades franchement ennuyantes passées, on pourra tout de même conclure que One Direction propose une bonne musique pop des années 2010. Les radios s’en régaleront, mais surtout leurs fans… (janvier 2016)

Vidéoclips : « Drag Me Down » - « Perfect »

Syco / Columbia / Sony

   

 Alyssa Reid – Phoenix

Alyssa Reid Phoenix

La jeune chanteuse pop d’Edmonton en Alberta est de retour avec un troisième album. Ce qui surprend dès le début de Phoenix, c’est l’abus de ballades au piano. Même si elles permettent de bien mettre en évidence la voix puissante d’Alyssa, elles nous font vite espérer un véritable démarrage, qui ne viendra jamais. En plus, ce sont des ballades lourdes et sombres que nous offre Alyssa Reid, que l’on peut maintenant assurément surnommer l’Adele canadienne. L’album de 10 pièces et 36 minutes peut à peine être considéré comme un album complet si on considère que les deux derniers titres sont les versions radio de « Tomorrow » et « Dangerous » présentées précédemment. Phoenix devrait donc plutôt être considéré comme un mini-album augmenté. Mais puisque les ballades deviennent rapidement lassantes, considérons que c’est bien suffisant pour cette fois. Espérons seulement qu’Alyssa retrouvera sa joie de vivre pour le prochain album, question de nous redonner le sourire. (janvier 2016)

Vidéoclip : « Dangerous »

Wax / Universal

½

   

 Les Respectables – Les Respectables

Les RespectablesLes Respectables

Il aura fallu attendre leur 11e album pour que le groupe de Québec présente un album éponyme. Avec ce nouveau disque, le quatuor rock prouve qu’il n’a rien perdu de sa fougue, toujours un peu adolescente. Réalisé par leur ami Gordie Johnson (Big Sugar), l’album d’à peine 33 minutes contient 10 pièces originales plutôt variées. Leur son rock intègre en effet des moments de pop, de reggae et de funk. Les trois premiers extraits (« Cette fille », « As-tu assez d’amour pour en donner? » et « Bleu ») ont déjà connu un immense succès dans les radios, et plusieurs autres pièces possèdent autant de potentiel. Sans briller par son originalité, le nouvel album des Respectables contient suffisamment de moments intéressants pour satisfaire leurs fans. (janvier 2016)

Entourage

   

 Seal – 7

Seal 7

Après l’album de reprises Soul 2 paru en 2012, le chanteur britannique revient avec un disque de chansons originales. Sur 7, Seal présente un vaste éventail de styles de soul, allant de ballades langoureuses à des pièces pop un peu plus dansantes. Les meilleurs moments incluent « Life on the Dancefloor » et « Do You Ever », mais surtout, la puissante « Padded Cell », assurément le moment fort de ce CD de près de 50 minutes. Pour le reste, il ne renverse aucune barrière et ne devrait pas trop s’attirer de nouveaux fans. Par contre, ses admiratrices de longue date ne seront pas trop déboussolées. Un album honnête, sans plus. (janvier 2016)

Reprise / Warner

 

Ingrid St-Pierre – Tokyo

Ingrid St-PierreTokyo

C’est une Ingrid St-Pierre épanouie et en contrôle que l’on retrouve sur son troisième album. Après avoir su définir son style, elle l’assume complètement sur Tokyo. Elle livre toujours ses très belles histoires de sa voix douce accompagnée d’un piano discret, mais on peut aussi entendre de la harpe, de la guitare, des cuivres et de la batterie en quelques occasions. La réalisation de Philippe Brault est impeccable et met parfaitement en évidence la voix très agréable d’Ingrid. Le principal défaut de Tokyo est qu’il ne contient que 10 morceaux totalisant moins de 40 minutes. On en prendrait plus… (janvier 2016)

La Tribu

½

 

 Straight No Chaser – The New Old Fashioned

Straight No Chaser The New Old Fashioned

Sur son cinquième album, le groupe vocal américain présente surtout des succès pop contemporains, tout en conservant quelques classiques du passé. On peut entendre entre autres les hits « Can’t Feel My Face » de The Weeknd, « Marvin Gaye » de Charlie Puth, « All About That Bass (No Tenors) » de Meghan Trainor et « Take Me to Church » de Hozier, sans oublier « Beggin’/Counting Stars », « Red » et « Shup Up and Dance ». Parmi les classiques d’une autre époque, notons « (Sittin’ On) The Dock of the Bay/Proud Mary », « Make You Feel My Love » de Bob Dylan et la surprenante « Creep » de Radiohead. L’album de 13 titres se termine agréablement avec un medley de presque 6 minutes de musiques de films, incluant James Bond. Les interprétations a capella de Straight No Chaser démontrent à nouveau tout leur talent vocal. Elles permettent de redécouvrir des chansons que l’on a souvent entendues, et même d’en apprécier la qualité mélodique. (janvier 2016)

Atlantic / Warner

½

   

 The Wainwright Sisters – Songs in the Dark

The Wainwright Sisters Songs in the Dark

Les demi-sœurs Martha Wainwright et Lucy Wainwright Roche présentent pour la première fois un album en duo. Elles proposent une musique folk qui n’est pas sans nous rappeler ce que la mère et la tante de Martha, les sœurs Kate et Anna McGarrigle, ont présenté récemment. Par contre, il s’agit ici de berceuses, souvent assez anciennes. Certaines constituent une histoire de famille avec une composition de Loudon Wainwright, leur père, une de Kate McGarrigle, la mère de Martha, et une de Terre Roche, la sœur de la mère de Lucy, Suzzy, toutes deux membres du trio The Roches avec leur autre soeur Maggy. Loudon et Terre ont aussi une composition conjointe, « Screaming Issue ». Parmi les autres titres, on en retrouve de Paul Simon, Townes Van Zandt, Richard Thompson et Irving Berlin. Il y en a 16 en tout qui sauront assurément vous bercer grâce à leur douceur. (janvier 2016)

PIAS

½

   

 

décembre :

 

 Justin Bieber – Purpose

Justin BieberPurpose

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le parcourt du jeune chanteur canadien Justin Bieber est plutôt atypique. Âgé de seulement 21 ans, on a déjà l’impression qu’il a vécu toutes les étapes, les hauts et les bas, de la carrière de chanteur. De la Bieber Mania à ses innombrables frasques, il a fait autant parler de lui pour sa vie privée que pour sa carrière musicale. Le jeune homme possède un talent indéniable, mais l’utiliser à bon escient ne semble pas toujours facile pour lui. Purpose nous arrive alors que trois de ses chansons ont déjà flirté avec le sommet des palmarès : « Where Are Ü Now » (avec Diplo et Skrillex), « What Do You Mean? » et « Sorry ». On peut donc croire que le succès de l’album est assuré. Par contre, Bieber nous propose un album plutôt inégal où les ballades romantiques souvent ennuyantes semblent dominer les pièces R&B efficaces. Il peut compter sur plusieurs artistes invités comme Big Sean, Travis Scott et Halsey, mais ce n’est pas suffisant pour ramener un peu d’énergie à l’album qui manque grandement de stéroïdes. Si Purpose représente un nouveau départ pour Justin Bieber, il devra assurément travailler fort pour demeurer au sommet. (chronique principale de décembre 2015)

Vidéoclips : « Where Are Ü Now » - « What Do You Mean? » - « Sorry »

Def Jam / Universal

   

     

 BORNS – Dopamine

BORNS Dopamine

Garrett Borns est un jeune auteur-compositeur, chanteur et multi-instrumentiste du Michigan qui nous arrive avec un tout premier album. Il présente une musique pop alternative passablement créative. On y trouve des éléments de disco, de funk et de rock, avec toujours de très bonnes mélodies pop. Sa voix de falsetto contribue assurément à le distinguer. Même s’il semble puiser l’essentiel de ses influences dans les années 1970, BORNS offre une musique bien de son époque avec des arrangements et une réalisation dignes des plus grandes productions des années 2010. Avec Dopamine, BORNS propose des chansons qui ont le pouvoir magique de nous faire nous sentir bien dès la première écoute. Après quelques écoutes additionnelles, l’album risque donc d’avoir de très bonnes capacités thérapeutiques. (découverte du mois de décembre 2015)

Vidéoclip : « 10,000 Emerald Pools »

Interscope / Universal

½

   

2 Frères – Nous autres

2 FrèresNous autres

Les frères Erik et Sonny Caouette, originaires de Chapais, ont fait des rencontres déterminantes au cours des dernières années. Erik a participé à Phénomia9 à Vrak-TV, puis ils ont fait la première partie d’artistes de renom (Plume Latraverse, Les Respectables, Les Trois Accords, etc.). Ils ont surtout rencontré Mario Pelchat qui les a pris sous son aile. Les 2 Frères présentent leur tout premier disque à tendance folk rock réalisé par Steve Marin. Il contient plusieurs succès potentiels dans un style qui s’apparente passablement à Kaïn avec quelques éléments traditionnels. (décembre 2015)

Vidéoclip : « Maudite promesse »

MP3

 Marc Angers – Marc Angers

Marc AngersMarc Angers

L’auteur-compositeur, violoniste et chanteur qui s’est fait découvrir lors de Star Académie 2005 revient avec un deuxième album, son premier en sept ans. On y trouve 11 pièces dont trois instrumentales (incluant ses versions de « The Scientist » de Coldplay et « Le monde est stone »). Marc Angers propose un très beau mélange de musiques classique, traditionnelle, celtique et folk, avec aussi des mélodies influencées par la pop britannique. Dix ans après ses débuts remarqués, voilà que le rouquin semble enfin avoir trouvé un son qui lui est propre. (décembre 2015)

Vidéoclips : « Le monde est stone » - « La vie légère »

½

   

 Blé – Pluie de grêle

BléPluie de grêle

Le duo québécois Blé est de retour avec un deuxième album suite au succès d’Avion-Papier. Sur Pluie de grêle, on peut découvrir une nouvelle maturité de la part de Thierry Doucet et Miro Belzil, tant au niveau de la musique que des textes. L’album de 10 pièces réalisé par Jay Lefebvre (Simple Plan, Roch Voisine, Eva Avila, Andréanne A. Malette) contient plusieurs chansons accrocheuses alliant pop et rock, dont le premier extrait, « Et si ». Le groupe qui fait fureur sur les réseaux sociaux, incluant 10 millions de visionnements sur YouTube, poursuivra certainement dans sa voie déjà entamée de groupe bien de son époque. (décembre 2015)

Vidéoclip : « Et si »

Kay

   

 

Blitz//Berlin Distance

Les quatre membres de Blitz//Berlin sont originaires de la côte ouest canadienne, mais ils ont formé le groupe à Toronto après y être déménagés. Ils ont tous fait partie de groupes punk ou indie auparavant, mais ils ont démarré ce projet pour composer la musique de films d’horreur. Le projet s’étend maintenant à un groupe à temps plein et ils présentent leur premier album avec Distance. Le disque contient des influences très variées entre indie rock, indie pop, électro, new wave et musique d’ambiance. Très cinématographique, Distance ressemble en fait à la bande originale d’un film qui n’existe pas encore. C’est un disque qui s’écoute bien du début à la fin, sans grandes surprises, mais aussi sans véritables faiblesses. (décembre 2015)

Wax / Universal

 Blue Sky Miners – Blue Sky Miners EP

Blue Sky Miners Blue Sky Miners EP

Jena Gogo et Jay Mitchell ont grandi en Colombie-Britannique, mais c’est dans un bar de Toronto en 2013 qu’ils se sont rencontrés et ont décidé de former un groupe. Le quintette présente aujourd’hui un premier mini-album de 6 titres, incluant le premier extrait, l’excellente « Cold Water ». Ils nous offrent un son folk rock plutôt indie qu’ils appellent eux-même « Rocky Mountain Desert Rock ». Les Blue Sky Miners représentent la crème du nouveau mouvement folk à Toronto. Il faudra assurément les surveiller de près dans les années à venir. (décembre 2015)

 Buzz – Preludes & Rhapsodies

Buzz Preludes & Rhapsodies

Buzz est un quintette de cuivres montréalais qui a été fondé en 2002 et qui n’a pas sorti d’albums depuis six ans. Il nous arrive aujourd’hui avec Preludes & Rhapsodies qui reprend des classiques de Liszt, Debussy, Gershwin et Brahms, mais avec un éclairage nouveau, un style unique. Buzz s’offre la plus totale des libertés dans l’interprétation de ces six œuvres qui bénéficiaient déjà d’une certaine liberté par définition, contrairement à d’autres œuvres classiques comme le concerto ou la sonate. Le talentueux quintette est appuyé par Valérie Milot à la harpe et Matt Herskowitz au piano. (décembre 2015)

Fidelio / SIX

½

 

 Caveboy – Caveboy EP

Caveboy Caveboy EP

Caveboy est un trio féminin de Montréal qui offre une musique indie pop à tendances électro et dream pop. Elles présentent un mini-album de 6 pièces totalisant 22 minutes, une excellente carte de visite pour ce très bon groupe. Le mini-album présente une musique rafraîchissante et extrêmement agréable à écouter, et ce en toutes occasions. Voici donc un groupe à découvrir et dont il faudra surveiller le premier album complet. (décembre 2015)

Vidéoclips : « In the Grottos » - « Something Like Summer »

½

 

 Céleste – Céleste

CélesteCéleste

La jeune artiste franco-ontarienne Céleste Lévis a ébloui par sa voix unique lors de la dernière édition de La Voix. Elle nous offre maintenant son premier album, réalisé par David Laflèche, qui l’a accompagnée depuis son aventure télévisuelle. Céleste signe à elle seule les paroles et la musique de six des 13 titres offerts, en plus de participer à la musique de « Rêve » avec Laflèche, une chanson offerte par Mathieu Lippé. Les autres collaborateurs à l’écriture sont Andréa Lindsay et Luc De Larochellière (« Larmes de cendres »), Martine Pratte et Richard Séguin (« Ma façon à moi »), Vincent Vallières (« Cinq ans sans nouvelles »), David Fleury (« Adieu, à demain »), ainsi que Lynda Lemay (« Trouvez-moi belle »). Elle reprend aussi le classique de Léo Ferré « Avec le temps ». Non seulement sa voix basse et profonde nous enchante rapidement, mais Céleste peut en plus compter sur des arrangements musicaux de première qualité qui embellissent encore plus l’ensemble pop à tendance folk. Parmi les quatre finalistes de La Voix III, c’est très certainement Céleste qui présente l’album le plus solide, équilibré et intéressant. (décembre 2015)

Tandem

½

   

 Chic Gamine – Light a Match

Chic Gamine Light a Match

Les Manitobaines de Chic Gamine sont de retour avec un troisième album d’indie pop, avec aussi de bons moments de rock énergique, comme la pièce d’ouverture, « All Night ». Les influences de Motown et des années 1960 disparaissent pratiquement sur Light a Match qui s’avère un album beaucoup plus contemporain. Il faut dire que cinq ans se sont écoulés depuis leur dernière parution, sans oublier le départ d’Ariane Jean et l’arrivée du multi-instrumentiste Benoit Morier, ce qui explique peut-être en partie ce changement de cap. Le groupe se réinvente assurément avec Light a Match, mais chose certaine, c’est pour le mieux. Une très belle évolution pour Chic Gamine! (décembre 2015)

½

   

Les Cowboys Fringants – Octobre

Les Cowboys FringantsOctobre

Après quatre ans d’absence sur disque, le temps de faire des bébés, les Cowboys Fringants sont de retour avec leur neuvième album. Le groupe y fait un retour aux sources avec plus de chansons engagées. Par contre, les Cowboys semblent encore moins subtils qu’auparavant côté textes. Des rimes faciles viennent envelopper leurs dénonciations sociales souvent gratuites. Ils ne disent pas tout haut ce que tout le monde pense tout bas; ils disent tout haut ce que tout le monde dit déjà tout haut de toute façon… Plus professionnels qu’auparavant, ils ont embauché les réalisateurs Gus Van Go et Werner F, question de les encadrer quelque peu. Le groupe explore certains territoires inédits, avec des moments de hard rock et même d’un punk à la Bérurier Noir. Sans égaler leurs meilleurs albums à ce jour, les fans y trouveront leur compte à un moment ou un autre avec des chansons plaisantes à entonner en chœur. (décembre 2015)

La Tribu

½

 Lou Doillon – Lay Low

Lou Doillon Lay Low

Fille de Jane Birkin et demi-sœur de Charlotte Gainsbourg, Lou Doillon baigne dans la musique et le cinéma depuis sa plus tendre enfance. Après l’excellent Places en 2012, elle présente son deuxième album avec Lay Low. Elle offre une musique rock alternative plutôt adulte avec une forte tendance pop en plusieurs occasions, un son folk à la Joni Mitchell, ainsi que des influences rétro qui nous ramènent dans les années 1960. L’album de 11 titres ne totalise malheureusement que 32 minutes, ce qui est bien peu pour apprécier tout le talent et l’originalité de Lou Doillon. (décembre 2015)

Universal

½

   

 Arielle Dombasle & The Hillbilly Moon Explosion – French Kiss

Arielle Dombasle & The Hillbilly Moon Explosion – French Kiss

Pour son nouvel album, la chanteuse française Arielle Dombasle s’associe au groupe The Hillbilly Moon Explosion pour offrir un disque à saveur rockabilly, totalement en anglais. Le groupe suisse démontre déjà depuis un certain temps sa passion pour la musique des années 1950 et il faut avouer que la fusion avec Arielle Dombasle se fait plus naturellement qu’on l’aurait cru. Les 12 chansons offertes, dont le succès « Chick Habit » paru précédemment, brossent un excellent portrait de l’Amérique des années 1950. Mais surtout, ce sont toutes des pièces entraînantes et divertissantes qui réussiront assurément à capter rapidement votre attention. (décembre 2015)

DEP / Universal

   

 Ludovico Einaudi – Elements

Ludovico Einaudi Elements

Deux ans et demi après le succès international d’In a Time Lapse, le compositeur et pianiste italien Ludovico Einaudi est de retour avec Elements. L’album en 12 morceaux présente un excellent mélange entre musiques néoclassique, new age et électronique. En plus du piano, on peut y entendre des cordes, percussions, guitares et instruments électroniques. À ses musiciens habituels, il ajoute l’ensemble à cordes néerlandais Amsterdam Sinfonietta, le musicien électronique berlinois Robert Lippok, les percussionnistes de la Parco della Musica de Rome, le percussionniste brésilien Mauro Refosco et le violoniste sud-africain Daniel Hope. Le disque se présente comme une suite qui s’enchaîne magnifiquement en un seul et même concept. Voici donc une nouvelle œuvre plus que réussie pour Ludovico Einaudi. (décembre 2015)

Ponderosa / SIX

½

 

Eli et Papillon – Colorythmie

Eli et Papillon Colorythmie

Trois ans après leur premier album, le duo d’Elise Larouche et Marc Papillon-Ferland revient avec un album plus lumineux, un album pop festif et dansant. Les textes d’Elise sont magnifiquement mis en musique par Papillon, qui assure aussi la réalisation du disque à tendance électro-pop. Certains rythmes rappellent la musique house (« Dans la danse »), alors que d’autres prennent une tangente urbaine (« Gratte-ciel » avec Sarahmée). Le duo propose un premier extrait accrocheur et ensoleillé avec « Ensemble ». Voici un album rafraîchissant et positif, un album qui fait du bien! (décembre 2015)

Maisonnette

½

 EL VY – Return To the Moon

EL VY Return To the Moon

EL VY est un duo formé de Matt Berninger (The National) et Brent Knopf (Ramona Falls, Menomena). Sur ce premier album que les deux amis mijotent depuis des années, ils nous proposent une musique quelque peu minimaliste, mais avec de très bonnes mélodies, à l’image de l’efficace chanson-titre. Malgré l’aspect minimaliste du disque, on y retrouve de très beaux arrangements qui, même s’ils sont discrets, viennent enrichir agréablement l’ensemble. Sans être facile d’accès pour un large auditoire, Return To the Moon contient quelques très bonnes chansons accrocheuses. Le duo a déjà annoncé son intention de revenir rapidement avec un nouvel album, et il faudra le surveiller de près. (décembre 2015)

4AD

 

 Emilie & Ogden – 10 000

Emilie & Ogden 10 000

Emilie Kahn est une Montréalaise qui propose une musique indie folk avec quelques tendances jazz. Elle forme un duo avec Ogden, qui est en fait sa harpe… Et c’est très juste de considérer Ogden comme un membre à part entière du duo puisque que la harpe semble être une véritable extension d’Emilie plutôt qu’un simple instrument. Emilie signe tous les textes et musiques de ce premier album. Il contient deux pièces parues sur un précédent mini-album, « Babel » et « Long Gone », mais elles ont été réarrangées pour 10 000. Voici un très bon disque par un duo unique! (décembre 2015)

Vidéoclip : « What Happened »

Secret City / SIX

½

   

 Final State – C’est la vie

Final State C’est la vie

Après deux mini-albums et plusieurs extraits radio, le quatuor pop rock de Québec présente enfin un album complet, réalisé par John Nathaniel (Marie-Mai, Marc Dupré). C’est la vie est un album de 11 titres totalement en anglais qui présente des mélodies efficaces sur une musique rock accessible qui s’adresse à un vaste auditoire, à l’image du premier extrait, « Part of the Rain ». Sans révolutionner le genre, ils possèdent assurément ce qu’il faut pour connaître beaucoup de succès. (décembre 2015)

Vega

½

 

 Floating Points – Elaenia

Floating Points Elaenia

Sam Shepherd est un réalisateur et DJ britannique qui aime fusionner les genres. Déjà connu en tant que DJ pour ses montages post-dubstep et house, il présente un tout autre style sur ce premier album sous le pseudonyme de Floating Points. On y retrouve un amalgame électronique expérimental entre nouveau jazz, dubstep et techno ambiant. Majoritairement instrumental, avec des voix qui ne viennent qu’ajouter à l’ambiance, Elaenia se veut avant tout un exercice de styles au cours duquel Shepherd fait différents essais pour en arriver à un mélange de sons hors du commun. Sans être véritablement dansant, l’album offre tout de même sa part de passages entraînants. Mais il s’agit avant tout d’une musique d’ambiance très contemporaine. Floating Points nous offre un premier album extrêmement créatif et d’une grande richesse musicale. (décembre 2015)

Luaka Bop

½

   

 Half Moon Run – Sun Leads Me On

Half Moon Run Sun Leads Me On

Le quatuor montréalais est de retour avec son très attendu deuxième album. Le groupe indie rock à tendance folk propose encore une fois un solide album, qui a été écrit entre Montréal et un voyage de surf dans le sud de la Californie. Ces influences diverses s’entendent rapidement alors que le groupe peut passer d’une musique pop de chambre aérienne avec des touches d’électro à une musique rock ou folk un peu plus enracinée. Il y a bien quelques longueurs un peu lassantes dans la deuxième moitié du CD, mais l’album se termine agréablement avec leur premier extrait entraînant, « Trust ». Dans l’ensemble, Sun Leads Me On est un album plus équilibré que leur premier essai, avec différents styles mais cimentés par une excellente ligne directrice. (décembre 2015)

Vidéoclip : « Turn Your Love »

Indica / Glassnote / Universal

½

   

 Les Hôtesses d’Hilaire – Touche-moi pas là

Les Hôtesses d’HilaireTouche-moi pas là

Le groupe rock acadien présente son troisième album, toujours empreint d’humour et de légèreté. Les Hôtesses d’Hilaire sont fortement influencés des années 1970 avec un rock à tendance psychédélique assurément disjoncté. Créée en 1972 dans la cave à Hilaire Brideau, la troupe prend son envol dans les années 2000 autour du chanteur et guitariste Serge Brideau. À travers des personnages loufoques, le quintette critique la société d’aujourd’hui avec véhémence, bizarrement sur une musique qui appartient à une autre époque. Le parallèle le plus évident demeure Aut’ Chose, mais on y trouve aussi des influences de Pink Floyd, The Doors et même Frank Zappa. (décembre 2015)

L-A be / SIX

 

 Angélique Ionatos – Reste la lumière

Angélique IonatosReste la lumière

Après 40 ans de carrière, la guitariste et chanteuse grecque revient avec un nouvel album exceptionnel. Elle est accompagnée pour l’occasion par des musiciens de premier plan dont Gaspar Claus (violoncelle), Cesar Stroscio (bandonéon), ainsi que sa fidèle collaboratrice Katerina Fotinaki. Reste la lumière est entièrement basé sur des poèmes grecs empreints de mélancolie, surtout considérant la situation de son pays. La voix et la guitare d’Angélique contribuent grandement à nous procurer ce sentiment de tension extrêmement poignant. Il s’agit assurément d’un disque sombre, mais la force qu’il dégage amène une bonne dose d’espoir. Angélique Ionatos présente un album solide sur lequel elle sait démontrer plus que jamais son immense talent d’interprète. (décembre 2015)

 Tom Jackson – Ballads Not Bullets

Tom Jackson Ballads Not Bullets

L’acteur, chanteur et philanthropiste Tom Jackson présente son nouvel album, Ballads Not Bullets, pour lequel une partie des revenus sera remise à la Croix-Rouge canadienne. L’album contient 10 pièces pour un total de moins de 34 minutes. Tel qu’annoncé par le titre, on y trouve bon nombre de ballades, mais aussi des chansons folk parlées et quelques pièces un peu plus énergiques de pop rock adulte. On retrouve bien peu d’éléments intéressants sur ce disque, mis à part que ses profits vont à une bonne cause. (décembre 2015)

Tomali / Universal

 Anik Jean – Lost Soul

Anik Jean Lost Soul

Pour son nouvel album, un premier totalement en anglais, Anik Jean ralentit dangereusement le rythme avec une musique souvent sombre. Les très beaux arrangements de violon et piano amènent aussi une bonne dose de tristesse et de mélancolie. En plus, il faut attendre la quatrième pièce, « Absinthe My Love », pour retrouver un riff de guitare digne de la rockeuse. Cela dit, le style qu’adopte Anik sur Lost Soul lui sied plutôt bien et fait ressortir encore plus son côté mystérieux. Le premier extrait, « Closer », met en vedette le chanteur Richard D’Anjou (Too Many Cooks), et c’est d’ailleurs le guitariste Dan Georgesco (Too Many Cooks, Porn Flakes) qui joue la plupart des guitares sur l’album, Anik en jouant elle-même aussi. À noter également la participation de Jason Rockman (Slaves on Dope) pour la pièce « Change Your Mind », le moment le plus lourd de l’album et de loin. Anik nous offre une deuxième partie à son succès « Mon Chéri ». Puis l’album se conclut avec une version radio de la ballade « Closer ». C’est un très bon disque que nous propose encore une fois Anik Jean, mais un album qui demandera une certaine adaptation de la part de ses fans. (décembre 2015)

½

   

 Les Jumelles Barabé – Réflexion

Les Jumelles BarabéRéflexion

Les jumelles qui ont fait tant jaser lors de la première édition de La Voix en 2013 nous arrivent avec un premier album, après des mois de travail. Sabrina et Stéphanie se sont entourées de nombreux collaborateurs de renom dont Marc Dupré (leur coach), Nelson Minville, France D’Amour, Christian Marc Gendron (avec qui elles chantent en trio), Richard Turcotte, Étienne Drapeau, et plusieurs autres. Les jumelles écrivent aussi quelques textes et musiques, dont la chanson-titre. En plus des 10 pièces originales, les jumelles Barabé présentent en boni leur version du classique de Bette Midler, « The Rose », interprété lors des auditions à l’aveugle à La Voix. Réalisé par Guy Tourville, Réflexion propose essentiellement des chansons d’amour positives qui s’adressent à un public de tous âges. Évidemment, ce sont les harmonies vocales parfaites des jumelles qui les font se démarquer rapidement dans le paysage pop québécois. (décembre 2015)

Productions Clés

   

 Mathieu Langevin – Sauve-toi pas

Mathieu LangevinSauve-toi pas

Le jeune auteur-compositeur et interprète de Maniwaki s’est fait remarquer lors de son passage à La Voix III, alors que tous se sont retournés pour lui aux auditions à l’aveugle. Mathieu Langevin lance maintenant son premier album produit de façon indépendante sur lequel il présente un authentique son folk à tendance pop. C’est définitivement lorsqu’il s’accompagne à la guitare acoustique qu’il est le plus à l’aise, ce qu’il fait tout au long de l’album, même si plusieurs des chansons de Sauve-toi pas bénéficient d’arrangements plus complets qu’une simple guitare-voix. Langevin peut compter sur quelques collaborateurs de renom pour l’appuyer à l’écriture comme Hugo Perreault, Richard Séguin, Steve Veilleux, Pascal Dufour et Roger Tabra. Le jeune homme surprend par son aplomb et son naturel, et ce premier album confirme son immense talent. (décembre 2015)

½

   

 Demi Lovato – Confident

Demi Lovato Confident

La chanteuse du Texas nous arrive déjà avec un cinquième album depuis ses débuts en 2008 alors qu’elle était âgée d’à peine 16 ans. Plus confiante que jamais, elle a maintenant le parfait contrôle sur sa carrière, et ça s’entend sur Confident. Elle présente un solide mélange de pop dansante, de pop rock, de R&B et d’électro pour possiblement son meilleur assemblage de chansons à ce jour. Elle peut compter sur des réalisateurs de renom comme Max Martin et Steve Mac, et on peut certainement la comparer à plusieurs autres chanteuses contemporaines comme Katy Perry et Beyoncé. Par contre, Demi semble établir de plus en plus son propre style et démontrer sa personnalité. Ses collaborations avec Iggy Azalea et Sirah ne sont pas les plus réussies et c’est seule qu’elle peut totalement s’affirmer. Il manque peut-être quelques bombes commerciales à l’album pour le pousser au sommet, mais l’ensemble s’écoute magnifiquement bien. La version de luxe ajoute quatre titres aux 11 de l’album, dont deux remix de son succès « Cool For the Summer ». (décembre 2015)

Vidéoclips : « Cool For the Summer » - « Confident » - « Waitin’ For You » (feat. Sirah)

Hollywood / Island / Universal

½

   

 Le Matos – Chronicles of the Wasteland / Turbo Kid Original Motion Picture Soundtrack

Le Matos Chronicles of the Wasteland / Turbo Kid Original Motion Picture Soundtrack

Le Matos est un duo montréalais formé de Jean-Philippe Bernier et Jean-Nicolas Leupi. Après un premier album en 2013, Join Us, ils reviennent avec un album double. Chronicles of the Wasteland est en fait une version réarrangée de la bande sonore originale du film post-apocalyptique Turbo Kid du trio de réalisateurs RKSS paru en 2015. On y trouve des sonorités vieillottes de synthétiseurs qui nous ramènent à une musique pop d’antan, tout de même bien dansante. Par contre, il faut surtout comprendre qu’il s’agit ici d’un album-concept prévu pour accompagner un film et en ce sens, l’album est très réussi. On arrive presque à deviner l’essence du film et certaines séquences, et ce sans même l’avoir vu. À noter la seule performance vocale du disque par Pawws pour l’excellente « No Tomorrow ». Évidemment, avec plus de deux heures de musique, l’album double risque de devenir redondant et le manque d’originalité vous rattrapera assurément. Mais, il s’agit tout de même d’un album intéressant dans le genre, avec de nombreux passages agréables et entraînants. (décembre 2015)

Fantôme / SIX

 

 King Melrose – Bleu

King MelroseBleu

Sébastien Côté (alias King Melrose) présente son deuxième album, transporté par le succès de « Ne me laisse pas tomber » qui a envahi les radios tout l’été. Il propose à nouveau un excellent mélange de pop, soul et R&B pour une musique rafraîchissante et ensoleillée. Réalisé par Toby Gendron, Bleu inclut la participation d’Ima (pour le duo « You and Me »), ainsi que celles d’Alexandre Poulin et Frédérick Baron à l’écriture. C’est un très bon disque que nous offre King Melrose, mais son principal défaut est d’être trop court avec seulement 10 pièces totalisant moins de 33 minutes. (décembre 2015)

Vidéoclip : « Ne me laisse pas tomber »

Tandem

½

   

 Joanna Newsom – Divers

Joanna Newsom Divers

La chanteuse indie folk californienne présente un très solide quatrième album, malgré sa voix haute qui semble toujours fragile. Elle offre un excellent mélange de folk traditionnel, de musique de chambre remontant au 18e siècle et de pop des années 1970. Le seul moment s’apparentant au rock arrive à la troisième piste, « Leaving the City ». Le reste est plutôt varié et dense avec de nombreux moments de musique médiévale auxquels sa voix unique se prête parfaitement. Si sa carrière pouvait se résumer jusque là à l’album Ys, Divers devient aujourd’hui une œuvre majeure à son répertoire. (décembre 2015)

Drag City

½

 

 Eddie Paul – Panda-Monium

Eddie Paul Panda-Monium

Issu de la scène blues rock montréalaise, l’auteur-compositeur et interprète Eddie Paul présente son tout premier album, réalisé par Seb Black. Assez varié, l’album de 11 titres totalisant moins de 40 minutes inclut plusieurs chansons avec un bon potentiel commercial. C’est le cas entre autres pour l’excellente « The Warning Song », qui nous arrive comme une bouffée de fraîcheur dès la deuxième piste, ainsi que pour la chanson-titre qui suit ensuite. (décembre 2015)

Emery Street / Outside

 

 Oxmo Puccino – La voix lactée

Oxmo PuccinoLa voix lactée

La voix lactée est le huitième album d’un artiste qui tente sans cesse de se renouveler. Maintenant quarantenaire, Oxmo Puccino veut nous faire voyager dans l’interstellaire. Qu’il soit conteur, rappeur ou chanteur, le poète nous offre un hip hop qui demeure positif. Coréalisée par Renaud Letang (Feist, Alain Souchon, Gonzales), La voix lactée a été entièrement conçue à deux. Il en résulte une œuvre unique dans le répertoire d’Oxmo Puccino, une œuvre qui ravira ses nombreux fans de partout dans la francophonie. (décembre 2015)

High Life

½

 

 Yannick Rieu – Da Li

Yannick Rieu Da Li

Sur son nouvel album, le saxophoniste et compositeur de renommée mondiale Yannick Rieu réalise une fusion entre musique jazz et musique traditionnelle chinoise, influencé par ses nombreux voyages dans ce vaste pays.  Rieu propose donc un hybride entre sonorités urbaines et du terroir en intégrant à sa musique des enregistrements croqués sur le vif au cours de ses voyages. On peut donc y entendre des instruments traditionnels chinois qui viennent contraster avec sa musique contemporaine. Si le mariage s’effectue généralement bien, on retrouve tout de même des exceptions quelque peu cacophoniques. C’est tout de même un bel exercice de styles. (décembre 2015)

Song / SIX

 Rosa – Rosa

RosaRosa

Née à Montréal de parents italiens et maintenant établie à Shediac au Nouveau-Brunswick, Rosa Laricchiuta s’est fait remarquer lors de la dernière édition de La Voix où elle a atteint la finale dans l’équipe d’Éric Lapointe. Elle se définit elle-même comme la version féminine de Lapointe et a su le prouver lors de ses performances toujours énergiques. Sur ce premier album, l’interprète de 41 ans nous livre un son rock avec de bonnes mélodies pop. Il n’y manque que quelques pièces vraiment énergiques après la pièce d’ouverture, « Bête de scène ». Aussi, avec seulement neuf pièces totalisant moins de 35 minutes, on aurait certainement apprécié quelques morceaux additionnels pour rendre l’album vraiment complet, surtout qu’on n’y retrouve rien de ses performances à La Voix. (décembre 2015)

S7

   

Bill Ryder-Jones – West Kirby County Primary

Bill Ryder-Jones West Kirby County Primary

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Bill Ryder-Jones est un artiste discret mais pas inconnu. Il est l’un des co-fondateurs (à l’âge de 13 ans!) et ex-guitariste de l’excellente formation britannique The Coral. En 2008, il décide de s’émanciper pour mener une aventure solo. À 32 ans seulement, après une carrière déjà conséquente, il sort un troisième album lumineux, chargé d’une volée de chansons admirables qui rappelleront tour à tour les Strokes (« You Can’t Hide A Light With The Dark »), Elliott Smith (« Two To Birkenhead ») et Eels (« Let’s Get Away From Here »). Outre ces inspirations indéniablement respectables, Bill Ryder-Jones échafaude un album tout en nuances, très équilibré, bâti de pop brillante, de folk brumeux et d’artifices parfois bruitistes (les fantômes de Pavement ne sont pas loin). Le travail sur les ambiances, l’utilisation des instruments et notamment des strates de guitare, la voix grave, fragile et parfois tragique donnent une profondeur incroyable à l’ensemble. Tout ce décorum sert à merveille ses textes introspectifs et autobiographiques dont la maison familiale (et tous ses souvenirs) a servi de QG pour accomplir ce West Kirby County Primary. Au fil des écoutes, on est saisi par tant d’élégance, tant de sensibilité et tant de prouesses mélodiques qui aboutissent parfois sur quelques comètes qui mettent à genou dont le bijou « Satellites » et, entre autres, « Wild Roses » et « Daniel » . Petit détail qui a son importance, le disque est produit et fignolé par l’éminent James Ford (Last Shadow Puppets, Arctic Monkeys, Foals, …) dont on ne peut minimiser le rôle dans le perfectionnement de cette œuvre. Magistrale? (décembre 2015)

   

 Saltarello – Cliff of the Dawn

Saltarello Cliff of the Dawn

Saltarelllo est un duo de l’Abitibi formé de Julie Pomerleau et Luc Lafrenière. Cliff of the Dawn est leur sixième album qui propose une musique du monde, une musique trance nordique aux influences de différentes sonorités de la planète. Surtout, le groupe s’inspire des mythes scandinaves médiévaux et de l’ambiance mystique des cultures païennes européennes. Les voyages et les mémoires ancestrales semblent les passionner et ils savent très bien le transmettre en musique. En fait, le groupe réussit à faire le pont entre les cultures autochtones et leurs ancêtres en allant jusqu’à utiliser des instruments anciens. Les voix servent plus à créer une atmosphère qu’à raconter une histoire et l’ensemble est plutôt hypnotisant. Voici donc un album incomparable qui saura vous envelopper dans son univers particulier. (décembre 2015)

 St Germain – St Germain

St Germain St Germain

Après 15 ans d’absence sur disque, soit depuis l’excellent Tourist, Ludovic Navarre (alias St Germain) revient avec un nouvel album. Son style nouveau jazz fusionnant jazz et house est de retour, mais avec diverses influences de musiques du monde. Il intègre des rythmes et des chants du Mali et de l’Afrique de l’ouest avec des traces de blues et des guitares funky. Dans le cas de l’excellente « Real Blues », c’est un échantillonnage de Lightnin’ Hopkins qui fournit l’aspect blues, sur une musique house légère et addictive. Sur cet album éponyme, on retrouve en partie les éléments de jazz électro qui nous ont séduits sur Tourist, mais avec un peu plus de douceur et moins de rythmes dansants. Même si St Germain s’avère peut-être un peu moins innovateur qu’en 2000, il présente tout de même d’un excellent album qui devrait plaire à ses fans de longue date. (décembre 2015)

Parlophone / Warner

½

     

 Ian Fletcher Thornley – Secrets

Ian Fletcher Thornley Secrets

Après avoir dirigé les formations Big Wreck et Thornley, Ian Fletcher Thornley présente un premier album solo sur lequel les guitares deviennent acoustiques et la musique, introspective. Il met ici l’accent sur ses textes et sa voix qui s’avère d’ailleurs bien agréable dans ce contexte. Il ne propose rien de moins que 13 titres totalisant 58 minutes. Même si on peut y trouver quelques longueurs, Secrets présente plusieurs chansons de très grande qualité, le rendant agréable à écouter jusqu’au bout. (décembre 2015)

Anthem / Warner

 

 Thus Owls – Black Matter

Thus Owls Black Matter

Le duo montréalais prend une nouvelle direction musicale sur ce mini-album de six titres totalisant presque 30 minutes. Simon et Erika ont d’abord entrepris d’écrire seulement quelques chansons avant de se retrouver avec un album presque complet. Black Matter présente une musique plus minimaliste à la première approche, mais avec différents ajouts qui en font une musique plutôt riche au final. La contribution des batteurs Liam O’Neill (Suuns) et Stefan Schneider (Bell Orchestre, Luyas) s’avère passablement importante, sans oublier les arrangements de cordes de Daniel Bjarnason (Sigur Ros, Ben Frost). Avec Black Matter, Thus Owls présentent une musique pop expérimentale plutôt sombre et lente, mais dont la richesse impressionne. (décembre 2015)

Vidéoclip : « Black Matter »

Secret City / SIX

½

Les Trois Accords – Joie d’être gai

Les Trois AccordsJoie d’être gai

Pour son cinquième album, le groupe québécois revient à un son rock énergique, quelque part entre les Beatles et le grunge des années 1990. Comme c’est le cas avec la chanson-titre, on se retrouve à entonner avec eux leurs paroles plus stupides et absurdes les unes que les autres. Et ne leur demandez pas la signification de leurs textes puisqu’ils ne le savent assurément pas… Mais leur musique est entraînante et leurs mélodies sont toujours plaisantes à chanter, et ce n’est pas là la recette du succès? D’ailleurs les hits s’accumulent parmi les 10 titres de l’album et parions que plusieurs défileront dans les radios au cours des prochains mois. Avec seulement 36 minutes, Joie d’être gai s’écoute sans difficultés et avec beaucoup de plaisir jusqu’à la fin. Voici quelques titres en vrac pour vous faire sourire : « J’épile ton nom », « St-Bruno (Nuit de la poésie III) », « Top bronzés », « J’ai un massage pour toi », « Non toi raccroche » et « C’est pas facial ». (décembre 2015)

La Tribu

½

 Ty Dolla $ign – Free TC

Ty Dolla $ign Free TC

Le rappeur de Los Angeles lance son premier album mélangeant un rap aux rimes efficaces et du R&B. Souvent comparé à Future, celui-ci participe d’ailleurs à l’album, tout comme une panoplie d’artistes allant de Brandy à Kanye West en passant par Kendrick Lamar, Wiz Khalifa, Babyface, Trey Songz, Diddy, R. Kelly, et plusieurs autres. C’est donc tout un alignement sur lequel peut compter ce nouveau venu de la scène hip hop américaine. Sur Free TC, Ty Dolla $ign présente plusieurs excellentes compositions, suffisamment variées pour conserver notre intérêt et souvent passablement créatives. Ses intrusions fréquentes dans une musique R&B lancinante font en sorte que plusieurs chansons nous forcent à suivre le rythme, en plus de nous rester en tête. C’est donc un disque très réussi qui nous est offert ici. (décembre 2015)

Vidéoclips : « Only Right » - « Blasé » - « When I See Ya » - « Saved »

Atlantic / Warner

½

   

 

NovembRE :

 

Janet Jackson – Unbreakable

Janet JacksonUnbreakable

Pour son premier album en sept ans, Janet Jackson est bien décidée à reprendre où elle avait laissé, et même d’aller un peu plus loin. Elle s’entoure de collaborateurs de renom comme Missy Elliott et J. Cole, avec Jimmy Jam et Terry Lewis, les auteurs-compositeurs derrière ses plus grands succès en carrière. Il en résulte un disque de premier plan, bien ancré dans son époque. La jeune sœur Jackson évite habilement le piège de revenir dans sa zone de confort qui a fait sa renommée dans les années 1980 et 1990. Elle présente une musique pop d’une grande efficacité avec de très bonnes mélodies et une belle énergie dansante. Il n’y manque peut-être qu’un peu plus de soul pour ajouter de l’émotion à l’album. Aussi, avec 17 titres totalisant 64 minutes, le CD s’avère un peu long et il aurait pu être amputé de quelques morceaux moins réussis. L’ensemble demeure tout de même très honnête pour Janet Jackson qui n’a certainement pas à rougir d’Unbreakable, peut-être son meilleur album depuis Janet il y a 22 ans. (chronique principale de novembre 2015)

Vidéoclips : « No Sleeep » (feat. J. Cole) – « BURNITUP! » (feat. Missy Elliott)

Rhythm Nation / BMG / Universal

½

     

               

Andra Day – Cheers To the Fall

Andra DayCheers To the Fall

Andra Day est une chanteuse soul rétro de San Diego en Californie. Après avoir contribué à l’album en hommage à Nina Simone, Nina Revisited, avec sa version de « Mississippi Goddamn », elle présente son tout premier album. On peut rapidement la comparer à Amy Winehouse et Alice Smith, le tout dans un style très traditionnel de soul / R&B. Elle a coécrit chacune des 13 chansons de l’album dont plusieurs sont des ballades. Les pièces qui se démarquent sont par contre un peu plus énergiques : « Gold » et « Mistakes ». La voix plutôt versatile et dynamique d’Andra Day nous permet d’apprécier même les morceaux qui pourraient sembler moins intéressants au premier abord. Il en résulte un album complet et plaisant à écouter jusqu’à la fin. (découverte du mois de novembre 2015)

Vidéoclip : « Forever Mine »

Warner

½

   

 Bryan Adams – Get Up

Bryan AdamsGet Up

Get Up est le treizième album studio du Canadien Bryan Adams, le tout en 35 ans de carrière. Pour l’occasion, il renoue avec son collaborateur de longue date Jim Vallance, avec qui il a coécrit la majorité de ses plus grands succès dans les années 1980. Autre ajout important : le réalisateur Jeff Lynne. Il en résulte un album énergique qui surprend dès la pièce d’ouverture, « You Belong To Me », par son côté rock ‘n’ roll. Adams semble s’être amusé comme un petit fou pendant l’enregistrement du disque qui ne contient malheureusement que neuf chansons originales auxquelles on ajoute quatre versions acoustiques des meilleures pièces. Malgré l’ajout de ces enregistrements acoustiques, le CD franchit à peine les 36 minutes, une somme bien insuffisante pour un album digne de ce nom. Avec Get Up, Bryan Adams nous offre de bien bonnes chansons, mais il aurait fallu en ajouter quelques-unes pour réussir à nous satisfaire totalement. (novembre 2015)

Vidéoclips : « You Belong To Me » - « Brand New Day »

Polydor / Universal

   

Bernard Adamus – Sorel Soviet So What

Bernard AdamusSorel Soviet So What

Pour son troisième album, il n’était pas question que Bernard Adamus fasse des compromis. Toujours aussi cru et direct, Sorel Soviet So What ne prend pas bien des détours pour présenter ce que pense Adamus. Et s’il faut sacrer pour appuyer le sujet, allons-y à 100 %. Adamus propose encore une fois une excellente musique folk rock à tendance traditionnelle ou grivoise, avec un peu de country et de blues. La principale différence cette fois est qu’il a réussi à capter l’attention des radios et des télévisions avec le premier extrait, « Hola les lolos », une chanson pas plus politiquement correcte pourtant. L’album a été enregistré live en studio et ce son direct du studio fait maintenant partie intégrante du style de Bernard Adamus. Sorel Soviet So What est plus festif que son précédent et demeure extrêmement divertissant jusqu’à la fin. Un très bon disque! (novembre 2015)

Grosse Boîte

½

 

 Ari Cui Cui – Mijote un voyage

Ari Cui CuiMijote un voyage

Ariane Gauthier (alias Ari Cui Cui) présente aux enfants un nouvel album sous le thème du voyage. Elle y propose un tour du monde qui passe par le Japon, l’Australie et le Mali, mais aussi par un tour en ballon et du camping dans sa propre maison. Réalisé de main de maître par Sébastien « Watty » Langlois et Matt Laurent, Mijote un voyage propose une musique de qualité que les enfants auront en tête longtemps. (novembre 2015)

PML

½

 

Susie Arioli – Spring

Susie ArioliSpring

La chanteuse jazz montréalaise est de retour avec un nouvel album, mais cette fois-ci, elle révèle enfin son talent d’auteure-compositrice grâce à quatre chansons de son cru. Elle présente des rythmes vifs interprétés par des musiciens de premier plan dirigés par le multi-instrumentiste et arrangeur Don Thompson. Fidèle à son habitude, elle offre plusieurs standards du jazz en y ajoutant sa touche personnelle. L’énergie que l’on retrouve tout au long du CD laisse croire que le plaisir fut immense en studio lors des enregistrements. Avec Spring, Susie Arioli donne à ses fans et à tout amateur de jazz une musique positive et divertissante. Il s’agit possiblement de l’un de ses meilleurs enregistrements à ce jour. (novembre 2015)

Spectra / SIX

½

Joe Bocan – Dis-moi Joséphine

Joe BocanDis-moi Joséphine

Il y a 40 ans disparaissait la chanteuse française Joséphine Baker et pour souligner cet anniversaire, la Québécoise Joe Bocan se fond dans la peau de la légende pour reprendre 14 de ses classiques, ainsi qu’une version radio de « J’ai deux amours », en duo avec Dominique Fils-Aimé. Après des débuts fracassants à Paris en 1925, la Baker a été reconnue comme la première star noire mondialement connue et a influencé toute une société, avant Marilyn Monroe, Madonna ou Lady Gaga. Non seulement Joe Bocan lui rend un très bel hommage, mais elle devient littéralement Joséphine Baker pendant les 42 minutes de Dis-moi Joséphine. (novembre 2015)

MP3

½

Simon Boudreau – Devant les possibles

Simon BoudreauDevant les possibles

C’est en vélo festif dans les rues du Plateau-Mont-Royal à Montréal que Simon Boudreau a lancé son nouvel album, à la grande surprise des passants. Avec Devant les possibles, Boudreau présente un excellent album folk à tendance traditionnelle, avec en boni des mélodies pop inoubliables. Plusieurs chansons possèdent en effet cet élément accrocheur pour nous rester dans « la mémoire longtemps » comme il le dit si bien lui-même dans « La mémoire ». Devant les possibles contient en plus deux succès numéro 1 : « Fleur bleue » et « La trotteuse ». C’est un superbe album que nous propose l’auteur-compositeur et interprète, un disque de premier plan et inspiré sans grandes faiblesses. (novembre 2015)

Vidéoclips : « Fleur bleue » - « La trotteuse »

Audio Playground / Sony

½

 

 

Nicolas Boulerice Maison de bois

Nicolas Boulerice est l’un des fondateurs du groupe traditionnel Le Vent du Nord avec qui il chante depuis 13 ans. Maison de bois est son premier album solo, un disque dépouillé essentiellement piano-voix avec seulement quelques accompagnements de basse et batterie, ainsi que la voix de Mia Lacroix. On y trouve douze chansons bien personnelles et poétiques qu’il a mises de côté depuis une vingtaine d’années. Le côté intimiste de l’album contraste véritablement avec la musique festive du Vent du Nord et est beaucoup moins destiné à la scène. Il s’agissait avant tout pour Nicolas Boulerice de réaliser un projet studio qu’il caressait depuis longtemps. (novembre 2015)

SIX

 Cecilia String Quartet – Mendelssohn, Op. 44, Nos 1, 2

Cecilia String Quartet Mendelssohn, Op. 44, Nos 1, 2

Les trois quatuors à cordes de l’opus 44 de Mendelssohn ont été complétés en 1838, alors que sa réputation était en hausse. Le « Quatuor à cordes en ré majeur, op. 44, no 1 » a été le premier publié, mais le dernier complété. Quant au « Quatuor à cordes en mi mineur, op. 44, no 2 », il a été le premier complété. Ces deux superbes concertos sont interprétés magnifiquement par le quatuor à cordes Cecilia, l’ensemble en résidence à la faculté de musique de l’Université de Toronto. (novembre 2015)

Analekta

 

 

Les ChiclettesVoyage à trois

Les Chiclettes sont un trio féminin franco-ontarien formé de Nathalie Nadon, Julie Kim Beaudry et Geneviève Cholette. Elles présentent leur deuxième album dans un style jazz pop qui s’inspire de Ray Charles à ses débuts et des Andrews Sisters dans les années 1940. Enregistré à Toronto, Voyage à trois contient neuf pièces dont six chansons originales. Leurs textes audacieux sont totalement assumés, et elles n’hésitent aucunement à parler de l’homme macho jusqu’à le rabaisser, thème principal du disque. Leur énergie et leurs harmonies vocales exceptionnelles, jumelées à leur immense pouvoir de séduction, rendent l’album totalement irrésistible et très divertissant, même s’il est beaucoup trop court avec seulement 28 minutes. (novembre 2015)

SIX

 Chris Cornell – Higher Truth

Chris CornellHigher Truth

Après un virage pop plutôt raté en 2009 sur Scream, l’ex-chanteur de Soundgarden reprend graduellement ses esprits. Pour Higher Truth, il a demandé les services du réalisateur Brendan O’Brien (Pearl Jam, Soundgarden, Korn, Stone Temple Pilots, Rage Against the Machine, The Black Crowes). Cornell propose un son rock alternatif assez doux, avec quelques moments de pop baroque, une musique beaucoup plus intéressante d’un point de vue créatif que l’électro-pop ratée de Scream. Les arrangements demeurent subtils tout en étant riches, et plusieurs chansons ont une atmosphère presque acoustique, une atmosphère enveloppante et chaleureuse. Malgré 15 titres totalisant plus de 62 minutes, Higher Truth contient une belle ligne directrice et s’écoute avec bonheur jusqu’à la fin. Une belle surprise! (novembre 2015)

Vidéoclip : « Nearly Forgot My Broken Heart »

Universal

½

   

 The Dead Weather – Dodge and Burn

The Dead WeatherDodge and Burn

Le supergroupe de Jack White avec Alison Mosshart (The Kills) au micro est de retour avec son troisième album. Le groupe repousse quelque peu les barrières sur ce troisième essai avec des chansons plus agressives que jamais nous ramenant au métal des années 1970 ou au grunge des années 1990. Alison n’a plus rien de son sex appeal avec une voix plus sauvage que jamais. Et ce côté sale de Dead Weather est bien loin d’être désagréable, au contraire! On a plutôt l’impression que le quatuor a enfin trouvé son véritable terrain de jeu. Le groupe nous propose ses meilleures compositions à ce jour et il s’agit possiblement de l’un des projets parallèles les plus intéressants pour Jack White. (novembre 2015)

Vidéoclip : « I Feel Love (Every Million Miles) »

Third Man

½

   

Deafheaven – New Bermuda

DeafheavenNew Bermuda

Le groupe de black metal de San Francisco nous revient avec un troisième album, deux ans après l’excellent Sunbather. Cette fois-ci, Deafheaven ne présentent que cinq pièces, mais variant entre 8 et 10 minutes pour un total de 46 minutes tout de même. Des riffs et des rythmes recherchés rendent ce groupe unique, surtout en Amérique alors que le black metal trouve généralement son nid dans les pays scandinaves. Là où on retrouve la connexion avec le métal de la baie de San Francisco, c’est lorsque le groupe incorpore certains riffs et solos dignes des bonnes années de Metallica et compagnie, entre autres dans « Baby Blue ». New Bermuda est beaucoup moins expérimental que son prédécesseur, mais le groupe aime toujours explorer des genres qui n’ont rien à voir avec le métal, avec des rythmes et des atmosphères à faire sourciller les mordus de métal. Sans impressionner de la même façon qu’avec Sunbather, Deafheaven nous offrent à nouveau un excellent disque, d’une grande originalité! (novembre 2015)

Anti- / Epitaph

½

   

 Deerhunter – Fading Frontier

DeerhunterFading Frontier

Le groupe indie rock d’Atlanta nous arrive avec ce qui s’avère être l’un de ses albums les plus lumineux à ce jour. Pas nécessairement dans les termes abordés, mais certainement à travers ses mélodies accrocheuses et ses arrangements riches. En fait, Deerhunter présentent possiblement leur album le plus accessible en carrière. Et accessible ne veut pas du tout dire moins complexe. Même si on est bien loin du rock expérimental abordé précédemment, le son dream pop de Fading Frontier offre plus que son lot de subtilités et d’explorations musicales. Le groupe atteint le summum de l’accessibilité avec le premier extrait du disque, « Snakeskin », une pièce funky et tellement accrocheuse. En plus, en nous arrivant vers la fin de l’album, elle nous suit inlassablement après avoir complété l’écoute du CD. Voici un très bon disque, à la fois original et accrocheur! (novembre 2015)

Vidéoclip : « Snakeskin »

4AD

½

   

 Lana Del Rey – Honeymoon

Lana Del ReyHoneymoon

Pour son troisième album, Lana Del Rey prend une tangente très mélancolique, voire mélodramatique. Les chansons s’avèrent surtout introspectives avec une atmosphère profonde, lourde et chargée d’émotion. Les moments de hip hop que l’on pouvait entendre sur Born To Die sont complètement disparus, tout comme les éléments plus lumineux d’Ultraviolence. Honeymoon est plutôt centré sur sa voix avec de très beaux arrangements tout en douceur. Par contre, vers la moitié du CD, le plaisir diminue quelque peu et on prendrait bien un changement de rythme pour conserver l’intérêt. Malheureusement, avec 14 titres totalisant 65 minutes, Honeymoon met notre patience à rude épreuve, à moins de se retrouver conquis par la voix de la chanteuse. (novembre 2015)

Vidéoclip : « High by the Beach »

Interscope / Universal

   

 Dirty Ghosts – Let It Pretend

Dirty GhostsLet It Pretend

La chanteuse native de Toronto Allyson Baker a fait partie de Teen Crud Combo (groupe inspiré de Motörhead) avant de se réorienter au sein de Dirty Ghosts. Ils ont fait paraître leur premier album en 2012, Metal Moon, et les voici de retour avec leur deuxième enregistrement. Laissée à elle-même, Allyson a tout écrit elle-même pour ce nouveau disque autour des thèmes de l’isolation, l’incertitude et les mauvaises perceptions. Heureusement, elle a su trouver son alter ego en Tony Sevener, nouveau batteur du groupe. Leur style indie rock prend des allures un peu plus pop en certaines occasions et on peut les comparer à The Stranglers et à The Police. Sans nous renverser, Dirty Ghosts présentent un album énergique et plaisant à écouter. (novembre 2015)

Last Gang

   

Andie Duquette – Ton problème

Andie DuquetteTon problème

Après une présence remarquée à la première édition de La Voix par son énergie rock incomparable au Québec, Andie Duquette présente son premier album, un disque autoproduit. Avec Ton problème, l’auteure-compositrice et chanteuse de talent ne dénature en rien ses origines et ses influences de rockeuse. Elle présente en fait un son rock comme on n’entend pas si souvent en français. Il y a bien quelques références faciles à faire avec Marie-Mai dans certains morceaux pop rock. Par contre, pour une bonne partie du CD de 32 minutes, Andie pousse le rock à l’extrême avec plusieurs pièces résolument hard rock meublées par un mur de guitares et une énergie débordante. En réalité, elle va là où on aurait aimé voir Rémi Chassé par exemple. Parmi ses collaborateurs à l’écriture, notons John Nathaniel (Marie-Mai, Final State, Marc Dupré) et Bryan Levesque (PERKiNS). Sur Ton problème, Andie Duquette exploite sa voix au maximum et pourra assurément se défoncer sur scène avec des chansons aussi énergiques en poche. (novembre 2015)

½

 

Feu! Chatterton – Ici le jour (a tout enseveli)

Feu! Chatterton Ici le jour (a tout enseveli)

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Les mauvaises langues ont tendance à dire que notre France est un refuge à chanteuses et chanteurs de variété télévisuelle, une ruche à enfants de la télé(-réalité), un repère de chansonniers populaires que le rock fuit comme la peste. Tout n’est pas faux mais en surface seulement. Seuls Téléphone et Noir Désir ont gagné la consécration des plus grandes foules dans la durée. Mais derrière les fagots, sur la face cachée, des foules d’activistes œuvrent ardemment à sortir la France de cette nébuleuse d’insipidité. Feu! Chatterton sont de ceux-là. Guidés par des influences en or (Noir Désir, Gainsbourg, Bashung, Radiohead… tous des purs créateurs), les parisiens ont embrasé la toile et les salles à taille humaine depuis leur premier EP de 4 titres sorti à la rentrée 2014. Et signé chez Barclay depuis. Feu! Chatterton n’est pas qu’un sinistre brasier de hype qui s’éteint à peine allumé. Au contraire, équilibré entre des textes marqués de références littéraires, d’un chant particulièrement investi et d’un exceptionnel travail de composition, le groupe ouvre la voix sur de multiples expérimentations. Rien n’arrête cette imagination débordante, les parisiens pulvérisent les modèles préconçus. De balade crépusculaire au songwriting léché (« Le Long Du Léthé ») en passant par les envolées lyrique d’un Brel des temps modernes (« Côte Concorde ») jusqu’au groove sexy d’un « Boeing » décomplexé, les idées fusent, les succès s’accumulent. Il y a bel âge qu’on n’avait pas entendu pareille beauté qu’« Harlem », un bail que l’électro rock n’avait pas sonné comme « La Malinche », ici, chez nous. Et ce 16 octobre, la sentence tombe, l’attente n’a donc pas été vaine. Voilà ce que titrent à la capitale, les journaux ce vendredi-là… (novembre 2015)

 

Flying Joes – Let It Out

Flying JoesLet It Out

Flying Joes est un trio montréalais né des cendres de Jelly Fiche qui présente son tout premier album. Ils offrent un son rock brut légèrement teinté de blues avec des influences de Led Zeppelin, Bad Company et Thin Lizzy. Les riffs de guitare sont au cœur de leur musique qui déménage royalement. Le légendaire réalisateur Glen Robinson (Ramones, AC/DC, Keith Richards, Voivod) y est sûrement pour quelque chose. Même s’ils œuvrent dans un territoire qui a été largement surexploité par le passé, les musiciens de Flying Joes réussissent à donner une bonne dose d’énergie à leur musique pour la rendre plus qu’intéressante et très divertissante. (novembre 2015)

SIX

½

   

 Gang Signs – Geist

Gang Signs – Geist

Gang Signs est un trio de Vancouver qui nous arrive avec son premier album. Il s’agit du nouveau projet créatif de Peter Ricq du duo Humans, qui est accompagné pour l’occasion par le chanteur et claviériste Matea Sarenac et le batteur Adam Fink. Ils proposent un son électronique plutôt sombre, à la limite du lugubre, une espèce de new wave cinématographique, mais avec aussi son côté dansant. On peut les comparer à New Order et Depeche Mode, mais avec la froideur de Joy Division et Kraftwerk. The Cure ne sont jamais bien loin non plus. On peut donc affirmer sans surprise que le groupe puise son inspiration dans la musique alternative dansante des années 1980. Malgré une originalité quelque peu discutable, Geist possède une bonne ligne directrice qui plaira probablement aux amateurs des groupes cités précédemment. (novembre 2015)

File Under: Music

 

 Rhiannon Giddens – Tomorrow is My Turn

Rhiannon GiddensTomorrow is My Turn

La chanteuse et multi-instrumentiste de la Caroline du Nord présente un premier album solo, réalisé par T-Bone Burnett. Sur ce premier essai, elle tente de s’éloigner quelque peu de son expérience avec The Carolina Chocolate Drops, en offrant un excellent mélange de blues et de country avec quelques éléments de jazz. Elle reprend des chansons écrites et/ou popularisées par des femmes dont Dolly Parton, Nina Simone et Patsy Cline. Elle présente aussi la chanson-titre qui a été écrite par Charles Aznavour. Une des grandes particularités de Rhiannon Giddens, c’est qu’elle en mesure de donner une touche contemporaine à des chansons d’une autre époque tout en conservant ce côté vieillot si agréable à l’oreille. Un très bon disque d’interprète! (novembre 2015)

Nonesuch / Warner

½

   

 Selena Gomez – Revival

Selena GomezRevival

Avec tout ce qui s’est passé dans la vie de Selena Gomez depuis deux ans (séparation, nouvelle compagnie de disque, problème de management, etc.), pas surprenant qu’elle désire un nouveau départ avec Revival. Elle prend un peu plus le contrôle de l’album, participant à l’écriture. Il en résulte un album un peu plus adulte avec un agréable mélange de pop dansante et de ballades, intégrant aussi plusieurs pièces R&B. Par contre, elle tente d’en faire un peu trop par moments et certaines pièces dites « adultes » deviennent beaucoup trop forcées. En plus, parmi les 14 titres, quelques-uns sont franchement ennuyants et doivent être sautés pour pouvoir continuer à apprécier l’ensemble. Malgré ces moments moins intéressants, Selena Gomez présente une production d’un grand professionnalisme. (novembre 2015)

Vidéoclips : « Good For You » - « Same Old Love »

Interscope / Universal

   

La Grande Sophie – Nos histoires

La Grande SophieNos histoires

Nos histoires est le septième album pour La Grande Sophie, de son vrai nom Sophie Huriaux. La chanteuse pop française s’est fortement inspirée de Hanoï au Vietnam pour ce nouvel opus, ville où elle a complété sa dernière tournée et qui lui a donné le goût de se remettre rapidement à l’écriture. On peut d’ailleurs entendre la chanson « Hanoï ». Sur « Tu dors » elle est accompagnée au piano par Jeanne Cherhal et c’est la première fois qu’elle se permet un tel dépouillement. À noter aussi, le très bon premier extrait, « Maria Yudina ». (novembre 2015)

DEP / Universal

 

 David Guetta – Listen Again

David Guetta Listen Again

Un an après Listen qui contient les succès « Dangerous » et « Lovers on the Sun », David Guetta propose une version enrichie de l’album. En plus des 14 titres parus sur le CD original, on peut entendre rien de moins que huit chansons en boni, dont le nouveau succès avec Sia et Fetty Wap, « Bang My Head », en deux versions. Un deuxième CD intitulé Listenin’ inclut 23 pièces rares dans une version en continu de 56 minutes. Un très bel ajout à l’album Listen dont la chronique se trouve ici. (novembre 2015)

Parlophone / Warner

½

     

 Chris Hadfield - Space Sessions: Songs From a Tin Can

Chris Hadfield - Space Sessions: Songs From a Tin Can

L’astronaute Chris Hadfield a été le premier Canadien à marcher dans l’espace et à commander la station spatiale internationale. Dans ses temps libres, il se donnait à la musique et il a même enregistré quelques pièces en orbite. Sur Space Sessions: Songs From a Tin Can, on peut entendre pour la première fois de la musique enregistrée dans l’espace, même si le tout a été complété sur terre, bien évidemment. Hadfield propose 11 compositions personnelles dans un style folk rock introspectif teinté d’un peu de country. Certaines comme « Beyond the Terra » sont particulièrement réussies alors que d’autres ne se démarquent pas vraiment. En boni, il nous offre sa version bien personnelle de « Space Oddity » de David Bowie. (novembre 2015)

Warner

 

 Heymoonshaker – Noir

HeymoonshakerNoir

Le duo britannique Heymoonshaker est certainement l’un des groupes les plus improbables de la scène blues. Il est composé du chanteur et guitariste Andrew Balcon et du beatbox humain Dave Crowe. Malgré le côté minimaliste de leur musique, ils réussissent à créer une certaine envergure pour une musique qui demeure puissante. Toujours ancré dans le blues, leur son s’en éloigne tout de même passablement sur Noir alors que le duo explore le rock et le soul. Aussi, une section de cordes est ajoutée pour des arrangements un peu plus enrobés et enveloppants. Mais ce qui impressionne toujours autant, c’est la performance de Crowe, lui qui fait toutes les percussions avec sa bouche, même si on en vient à l’oublier. Ce premier album complet du duo maintenant basé en Suède prouve plus que jamais l’immense talent de Heymoonshaker. (novembre 2015)

Vidéoclip : « Take the Reins »

Ad Litteram / Dify / SIX

½

   

 

Geneviève JodoinTableaux

Pour son troisième album, Geneviève Jodoin est entourée du Quatuor Orphée aux cordes, avec les magnifiques arrangements d’Antoine Gratton. Il en résulte une musique folk plutôt riche qui nous berce tout au long des 40 minutes. Pour les paroles, la compositrice est appuyée par Marc Séguin et Frédéric Boudreault (son amoureux qui est aussi le bassiste et le réalisateur du disque). Elle s’est même vue offrir une chanson de Richard Desjardins, « L’homme canon ». En plus de la ballade, Geneviève explore le rock sur « J’m’arrêterai pas ». Elle aborde les thèmes de la nostalgie (« L’amitié »), de l’amour, du désir (« Les planètes ») et du temps (« Hiver de gris »). Celle qu’on a vue comme choriste pour plusieurs émissions de télévision, dont Belle et Bum pendant 7 ans, offre encore une fois un excellent album. (novembre 2015)

4 de Trèfle

½

 

 Kaskade – Automatic

Kaskade Automatic

Né à Chicago, le producteur et DJ Ryan Raddon (alias Kaskade) s’est surtout fait connaître dans la baie de San Francisco. Après plusieurs années de travail intense, il nous arrive avec peut-être son album le plus accompli à ce jour. La recherche sonore y est exceptionnelle et il propose des pièces modernes tout en faisant un clin d’œil au passé avec quelques moments qui peuvent rappeler New Order ou les Pet Shop Boys. Mais les amateurs de musique house n’ont pas à s’en faire puisque sa musique se transporte toujours aussi bien dans les clubs. C’est plus du point de vue de la richesse musicale que Kaskade réussit à intégrer diverses subtilités grandement intéressantes. Il navigue allégrement entre musique pop et underground pour un style house extrêmement efficace et profonde. C’est donc un album de premier plan que nous propose le DJ américain. (novembre 2015)

Vidéoclips : « Never Sleep Alone » (feat. Tess Comrie) - « Disarm You » (feat. Ilsey)

Warner

½

   

 Jana Kramer – Thirty One

Jana Kramer Thirty One

Jana Kramer est une chanteuse country pop originaire de Detroit. Pour son deuxième album, elle emprunte l’idée d’Adele et nous dit son âge avec le titre du disque. Elle propose une musique plutôt légère comparable à Miranda Lambert, avec de nombreuses ballades et pièces pop bonbon. Par contre, elle semble vouloir laisser sortir la tigresse en elle en quelques occasions, mais ce n’est pas là qu’elle est à son meilleur. En fait, l’exercice semble un peu forcé, comme si elle tentait de montrer la mauvaise fille qu’elle n’est pas vraiment. Même si elle fait nouvellement partie de la grande famille de Nashville, Jana Kramer semble plutôt tout droit sortie d’une série de Disney. La démarche est intéressante, mais on n’y croit pas tellement encore. Elle devra faire une coupure avec son passé si elle veut qu’on croit en la mauvaise fille du country qu’elle tente de présenter. (novembre 2015)

Vidéoclips : « Love » - « I Got the Boy »

Elektra / Warner

   

 

Kristina & Alexandre StankéTa tête est folle

Le duo québécois présente son cinquième album en carrière, mais le premier en français après des projets instrumentaux et de poésie lituanienne. Le disque commence en légèreté avec « Doupidou », même si la chanson traite de séparation. L’ensemble demeure plutôt intimiste jusqu’à la fin, dominé par le piano et les voix avec seulement quelques guitares et percussions discrètes pour enrichir l’ensemble. Les textes sont de Michel Piquemal et Claudie Stanké. (novembre 2015)

Kristal Audio

 

 Jamie Lawson – Jamie Lawson

Jamie Lawson Jamie Lawson

L’Anglais Jamie Lawson est un chanteur de rock alternatif adulte qui s’est fait connaître dans les bars irlandais avant d’être découvert par Ed Sheeran. Sur ce premier album éponyme, il propose un son pop rock acoustique avec des influences de folk et des mélodies toujours d’une grande efficacité. Âgé de 40 ans, Lawson est plus mature que la plupart des autres chanteurs britanniques dans le genre qui sont apparus ces dernières années, et ça s’entend. L’ensemble de 36 minutes coule agréablement sans moments ennuyants ou inintéressants. (novembre 2015)

Vidéoclip : « Wasn’t Expecting That »

Gingerbread Man / Atlantic / Warner

½

   

 Alain Lefèvre – RACHMANINOV - HAYDN - RAVEL

Alain Lefèvre RACHMANINOV - HAYDN - RAVEL

Après un album de musique originale, le pianiste de renommée mondiale est de retour à pieds joints dans la musique classique. Pour l’occasion, il s’attaque à des œuvres de Rachmaninov, Haydn et Ravel. D’abord, il interprète la « Sonate pour piano no 2 en si bémol mineur, op. 36 » de Sergei Rachmaninov. Par contre, alors qu’elle a été raccourcie de 6 minutes par Rachmaninov lui-même en 1931, c’est plutôt la version de Vladimir Horowitz de 1940 qu’Alain Lefèvre interprète ici, reprenant ainsi l’essentiel de l’œuvre originale. Il exécute ensuite la « Sonate en fa majeur, no 38, Hob. XVI: 23 » de Joseph Haydn, composée en 1773. Puis, il conclut avec « La Valse » de Maurice Ravel. Comme à son habitude, Lefèvre conserve une maîtrise absolue de son instrument et réussit à nous faire redécouvrir ces œuvres d’une autre époque. (novembre 2015)

Analekta

 

 Majical Cloudz – Are You Alone?

Majical Cloudz Are You Alone?

Majical Cloudz est un duo montréalais qui a été formé en 2010. Il s’agit en fait du projet solo de Devon Welsh qui a débuté avec des enregistrements-maison très lo-fi avant de s’adjoindre les services du multi-instrumentiste Matthew Otto. Le duo propose un son électronique plutôt atmosphérique avec des éléments d’indie rock. Are You Alone? est leur deuxième album, qui reprend là où ils nous avaient laissés avec l’excellent Impersonator en 2013. Plus hypnotisant que le précédent, ce nouvel album emprunte à d’autres genres musicaux plus classiques, grâce entre autres à l’utilisation judicieuse du piano et du saxophone en certaines occasions. L’ensemble nécessite assurément quelques bonnes écoutes pour y adhérer complètement, mais l’effort s’en trouve grandement récompensé. Voici un album solide et très original, même si une certaine lassitude peut s’installer si on ne réussit pas à accrocher à son atmosphère particulière. (novembre 2015)

Arts & Crafts

½

   

 Daniela Nardi – Espresso Manifesto: Canto

Daniela Nardi Espresso Manifesto: Canto

Après son très bel hommage à Paolo Conte en 2012, la chanteuse jazz est de retour avec un autre album dans sa série Espresso Manifesto. Sur Canto, Daniela Nardi rend hommage aux traditions italiennes, combinant les charmes d’antan aux grooves modernes. Elle interprète 10 chansons intemporelles composées par des grands noms de la musique pop et du jazz italien. Elle ajoute aussi une pièce de son cru à l’ensemble déjà bien garni. Canto présente un mélange de bossa nova, de pop et de soul, avec quelques éléments de blues. L’album a été enregistré entre Toronto et Naples, et il compte autant de grands musiciens d’Italie que du Canada. Voici une très belle aventure musicale qu’il fait bon de déguster jusqu’à la fin. (novembre 2015)

Minerva Road / eOne / SIX

½

   

 Orchestre symphonique de Montréal – Intégrale des concertos pour violon de Saint-Saëns

Orchestre symphonique de Montréal Intégrale des concertos pour violon de Saint-Saëns

Sur ce nouvel album de l’OSM avec Kent Nagano, ce sont les concertos pour violon de Camille Saint-Saëns qui sont à l’honneur. Accompagné du violoniste Andrew Wan, l’orchestre interprète donc ainsi l’intégrale des concertos pour violon de ce grand compositeur français. Les trois concertos ont été enregistrés lors de concerts donnés à la Maison symphonique de Montréal en novembre 2014. Simultanément avec cet album, l’OSM lance un autre CD mettant en vedette Saint-Saëns, Symphonie et créations pour orgue et orchestre, qui contient la « Symphonie no 3 en do mineur, op. 78, avec orgue » de Saint-Saëns, en plus d’œuvres de Samy Moussa et Kaija Saariaho. Cet autre enregistrement provient des concerts inauguraux du Grand Orgue Pierre-Béique en mai et juin 2014. (novembre 2015)

Analekta

 

 Ought – Sun Coming Down

Ought Sun Coming Down

Après l’excellent album More Than Any Other Day paru l’an passé, le groupe indie rock montréalais est déjà de retour avec son deuxième disque. Encore une fois, Ought osent présenter de longues chansons, la pièce centrale étant assurément « Beautiful Blue Sky » qui s’étend de belle façon sur presque huit minutes. L’album de seulement huit titres atteint tout de même les 40 minutes et surtout, il est efficace jusqu’au bout. Pourtant, leur musique peut sembler austère au premier abord avec un post-punk expérimental quelque peu cacophonique et dénué de mélodies. Mais, ils réussissent à capter notre attention par on ne sait quel truc. C’est probablement leur créativité qui nous les rend si passionnants. Même si Sun Coming Down ne possède peut-être pas l’attrait instantané de leur premier album, Ought nous prouvent encore une fois toute leur pertinence au sein de la scène alternative montréalaise. (novembre 2015)

Constellation

½

   

 François Pérusse – L’album du peuple, Tome 10

François PérusseL’album du peuple, Tome 10

Pour souligner ses 25 ans de carrière, l’humoriste François Pérusse présente le 10e tome de son fameux Album du peuple, pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans. Son 13e album au total inclut de nombreuses surprises et nouveautés, mais aussi quelques souvenirs tirés du passé. Il propose entre autres des extraits des 2 minutes du peuple jamais mises sur disque, ainsi que des morceaux de choix de son répertoire qu’il a remontés pour l’occasion. Musicalement, le tome 10 comprend un remix surprise de « Bonne fête », ainsi que trois nouvelles chansons : « Sacrons-nous la paix », « La quincaillerie » et « Remplissage ». Tout au long du disque, Pérusse redonne vie à certains de ses personnages les plus célèbres comme le gars qui magasine et Mona sa tendre épouse, l’animateur Louis-Paul Fafard-Allard, le grognon Bob Hartley, ainsi que l’incontournable traducteur. En plus des 73 minutes de l’album, un mot de passe caché sur le disque donne accès à 25 minutes de contenu additionnel sur son site. (novembre 2015)

Zéro / Universal

½

 

Sylvain PicardGloria

Avec Gloria, le compositeur et guitariste Sylvain Picard présente une suite jazz en 10 mouvements d’une durée totale de 62 minutes. Il est accompagné pour l’occasion du saxophoniste Yannick Rieu, du trompettiste Maxime St-Pierre et du contrebassiste Guy Boisvert. Commandé par l’église du Gesù, Gloria se voulait une messe jazz de rite catholique romain respectant la structure traditionnelle. Cet album magistral crée un climat propice à l’introspection, au recueillement et à la célébration. L’émotion est au rendez-vous tout au long de cet album très efficace de musique sacrée contemporaine. (novembre 2015)

Elixir / SIX

½

 

 Charles Richard-Hamelin – Chopin

Charles Richard-Hamelin Chopin

Pour son tout premier album solo, le talentueux pianiste Charles Richard-Hamelin, l’un des plus prometteurs de sa génération, rend hommage à Frédéric Chopin. Il a choisi pour l’occasion des œuvres tardives de Chopin composées entre 1843 et 1846 : la « Sonate No 3, op. 58 », « Polonaise-fantaisie, op. 61 » et deux « Nocturnes, op. 62 ». Ces œuvres complexes et chargées d’émotion sont magnifiquement interprétées par Richard-Hamelin, avec une technique extrêmement solide. Avec ce premier enregistrement de très grande qualité, Charles Richard-Hamelin prouve qu’il a définitivement sa place aux côtés des pianistes d’envergure et de renommée mondiale. (novembre 2015)

Analekta

 

Keith Richards – Crosseyed Heart

Keith Richards Crosseyed Heart

Après 23 ans d’attente, Keith Richards est de retour avec un nouvel album solo. Crosseyed Heart nous donne rapidement l’impression d’avoir été enregistré rapidement, sans grands arrangements. Et c’est un compliment pour le guitariste des Stones qui a toujours été à son meilleur dans un style un peu sale et cru. Richards présente en plus de bien bonnes compositions parmi les 15 titres offerts, dont « Heartstopper », « Trouble » et « Blues in the Morning ». Il ne faut pas passer sous silence non plus le duo avec Norah Jones pour « Illusion », ainsi que l’adaptation de « Goodnight Irene » de Lead Belly avec de nouvelles paroles. Ce qui est particulièrement plaisant avec Keith Richards c’est qu’il n’a rien à prouver à personne depuis longtemps déjà et qu’il peut se permettre de seulement se faire plaisir. Du même coup, il nous fait plaisir aussi avec un excellent mélange de rock ‘n’ roll, blues, country et folk. Voici donc un très bon disque de la part de ce guitariste légendaire. (novembre 2015)

Virgin / Universal

½

   

 Rudimental – We the Generation

Rudimental We the Generation

Le groupe house londonien est de retour avec un deuxième album après l’excellent Home paru en 2013. Encore une fois, on y retrouve des éléments de drum ‘n’ bass et de dubstep, mais dans l’ensemble, leur musique est un peu plus accessible sur We the Generation avec passablement de pop et de R&B. Les 14 pièces totalisent au-delà de 61 minutes et incluent de nombreux collaborateurs dont Mahalia, Dizzee Rascal, Ella Eyre, Ed Sheeran, Lianne La Havas et Bobby Womack. Moins orienté vers les pistes de danse des plus grands clubs, We the Generation risque par contre de rejoindre un public beaucoup plus large. (novembre 2015)

Vidéoclips : « Never Let You Go » - « Rumour Mill » - « I Will For Love » - « We the Generation » - « Lay It All On Me »

Asylum / Atlantic / Warner

   

Sarahmée – Légitime

Sarahmée Légitime

Sans être une nouvelle venue sur la scène urbaine québécoise ayant fait partie de Diaspora, Sarahmée présente son premier album avec Légitime. Née à Dakar au Sénégal, puis voyageant de la Tunisie au Rwanda en passant par le Québec, Sarahmée développe depuis un an sa carrière de rappeuse en France et en Afrique francophone. Sarahmée offre une musique qui allie le rap et la pop, toujours avec de très beaux arrangements musicaux. Sœur de Karim Ouellet, elle chante en duo avec son frère sur « Laisser tomber ». On peut aussi l’entendre en compagnie de Shy’m et de Caleb (H’Sao), puis elle assemble tout un collectif rap pour « Déter » alors qu’on retrouve à ses côtés l’élite du rap français. Sarahmée nous offre un album très réussi qui risque fort de se démarquer sur la scène rap québécoise. (novembre 2015)

Vidéoclips : « Des hauts » - « Sur une planète »

Silence d'or

½

 

 Robin Schulz – Sugar

Robin Schulz Sugar

Le DJ et producteur allemand est de retour avec un deuxième album, après le succès planétaire de Prayer l’an passé, catapulté grâce aux succès instantanés de « Prayer in C » et « Waves ». Robin Schulz présente à nouveau une musique house commerciale, extrêmement accrocheuse et toujours entraînante. La principale différence est qu’on n’y retrouve plus de remix d’autres artistes, mais plutôt 15 chansons originales par Schulz lui-même. Évidemment, il demeure presque toujours accompagné par des chanteurs invités dont Francesco Yates pour la chanson-titre, Akon, Aleesia et Moby. Les succès incontournables sont « Headlights », « Yellow » et la chanson-titre, mais il faut aussi mentionner l’excellente « Heatwave » avec Akon et « Pride » avec soFly et Nius. La pièce avec Moby, « Moonlit Sky », vient clore de belle façon ce très agréable album qui satisfera assurément ses fans. (novembre 2015)

Vidéoclips : « Headlights » (feat. Ilsey) – « Sugar » (feat. Francesco Yates)

Tonspiel / Warner

½

 

 The Sheepdogs – Future Nostalgia

The Sheepdogs Future Nostalgia

Le groupe indie rock de Saskatoon est de retour avec son cinquième album, bien ancré dans la tradition rock canadienne. En fait, au premier abord, on a l’impression d’entendre un groupe de bars qui décide de faire ses propres chansons. Les références sont nombreuses avec des groupes comme Bachman Turner Overdrive et The Guess Who, mais aussi Thin Lizzy, Lynyrd Skynyrd, Led Zeppelin et plusieurs autres du genre. Par contre, il ne faut pas se méprendre : même si le groupe semble emprunter largement au passé, il réussit à renouveler le genre et à demeurer très plaisant à écouter, ce qui constitue en soi un véritable tour de force. Future Nostalgia contient rien de moins que 18 pièces, mais ce ne sont que de courtes chansons qui totalisent à peine 50 minutes. Il s’agit donc d’un bien bon album de rock classique, un album un peu sale, mais aux mélodies tellement agréables. (novembre 2015)

Vidéoclip : « Downtown »

Warner

½

   

Les Soeurs Boulay – 4488 de l’Amour

Les Soeurs Boulay4488 de l’Amour

Après avoir attiré l’attention avec leur très efficace album Le poids des confettis il y a deux ans, Les Soeurs Boulay ont trimbalé leurs valises sur les routes du Québec, du Canada et de l’Europe (en tournée), puis de l’Inde et du Mexique (pour le plaisir). C’est donc dans ce contexte que sont nées les chansons de 4488 de l’Amour. À leurs voix parfaitement compatibles et aux guitares acoustiques s’ajoutent cette fois quelques guitares électriques, batteries et basses. On peut aussi entendre des cuivres, des percussions étranges et des atmosphères exotiques grâce à la réalisation et aux arrangements de Philippe B. La magie qui opère entre les deux soeurs est toujours au rendez-vous, mais 4488 de l’Amour est un peu plus touffu. Cette densité ajoute un très bel habillement à l’album qui devient du même coup le meilleur du duo à ce jour. (novembre 2015)

Grosse Boîte

½

 

Kurt Vile – B’lieve I’m Goin Down…

Kurt Vile B’lieve I’m Goin Down…

Après avoir attiré l’attention avec son cinquième album, Wakin on a Pretty Daze, le chanteur alternatif est de retour avec B’lieve I’m Goin Down… Un peu moins excentrique cette fois-ci, Vile remplace souvent la guitare électrique par un piano discret, une guitare acoustique ou un banjo. Les guitares électriques ne viennent qu’occasionnellement ajouter aux arrangements musicaux pour un peu plus de profondeur. L’ensemble de 61 minutes s’avère donc plutôt introspectif et mélancolique dans un style qui n’est pas sans nous rappeler le grand Bob Dylan en certaines occasions. L’exercice est très réussi avec seulement quelques pièces qui semblent s’étirer un peu trop. Il s’agit encore une fois d’un très bon disque pour cet ex-membre de The War on Drugs. (novembre 2015)

Matador

½

   

 Francesco Yates – Francesco Yates

Francesco Yates Francesco Yates

Le Torontois Francesco Yates n’est âgé que de 19 ans mais il reçoit déjà toute la reconnaissance d’artistes comme Pharrell Williams pour son écriture et son sens de la musique pop. Il nous présente un mini-album de six titres qui donne rapidement un aperçu de son vaste talent. Il propose un très bon mélange de pop et de R&B avec plusieurs ballades d’une grande efficacité, dont le premier extrait, « Call ». On peut détecter des influences de Michael Jackson et Justin Timberlake, mais parions que Yates réussira rapidement à établir son propre style. Voici un artiste canadien à surveiller de très près! (novembre 2015)

Atlantic / Warner

½

   

 

octobre :

 

Duran Duran – Paper Gods

Duran DuranPaper Gods

Duran Duran semblent plus que jamais en paix avec leur passé sur Paper Gods, alors qu’ils font un clin d’œil à certains de leurs albums sur la pochette. En plus, ils ont demandé à Nile Rogers de participer à la réalisation (avec Marc Ronson), lui qui avait réalisé Notorious en 1986. Musicalement, le groupe demeure reconnaissable parmi tant d’autres et les comparaisons avec leurs meilleures années sont inévitables. Par contre, Paper Gods présente dans l’ensemble une musique moderne qui passe très bien en 2015. Ce combat constant entre le passé et le présent demeure certainement l’élément le plus intéressant de cet album qui permet au groupe de demeurer à la page. On compte plusieurs collaborations sur le disque, les plus pertinentes à souligner étant Mr. Hudson, Kiesza, ainsi que Janelle Monae sur l’excellente « Pressure Off ». Sans rien révolutionner, Paper Gods contient suffisamment de moments de qualité pour conserver l’intérêt de leurs fans. (chronique du mois d'octobre 2015)

Warner

     

     

Maddie & Tae – Start Here

Maddie & TaeStart Here

Maddie Marlow et Taylor Dye sont un jeune duo féminin de Nashville qui s’est formé tout récemment et présente son premier album. Le rafraîchissant duo nous offre une musique country contemporaine, avec à la fois de l’énergie et de la créativité. La réalisation de Dann Huff est plutôt commerciale et en ce sens, on peut rapidement les comparer à Taylor Swift. Par contre, la créativité de Maddie & Tae leur permet de se démarquer. Plusieurs pièces ressortent du lot, dont le succès « Girl in a Country Song ». Mais surtout, ce qu’on remarque tout au long du disque, c’est la joie de vivre qui s’en dégage. Start Here est un album positif qui est très agréable à écouter. Il ne s’agit peut-être que d’un départ pour le jeune duo, mais parions qu’on n’a pas fini d’en entendre parler. (découverte du mois d'octobre 2015)

Vidéoclips : « Girl in a Country Song » - « Fly »

Universal

½

   

 Brigitte Boisjoli – Patsy Cline

Brigitte BoisjoliPatsy Cline

Pour son troisième album, Brigitte Boisjoli s’est rendue à Nashville pour enregistrer un hommage à l’incontournable légende du country Patsy Cline. Elle nous fait découvrir une nouvelle facette de son talent en interprétant plusieurs succès de cette artiste disparue trop jeune, dont « Crazy » qui l’a d’abord fait craquer pour l’œuvre de Cline. Pour l’occasion, Brigitte était entourée de quelques-uns des meilleurs musiciens de Nashville dont le pianiste de Patsy Cline, Hargus « Pig » Robbins. L’album a été réalisé par le maître incontesté de ce genre musical, Robby Turner. Même si la personnalité pétillante de Brigitte s’efface quelque peu derrière les succès de Cline, il demeure agréable de redécouvrir 12 incontournables de son répertoire. (octobre 2015)

Musicor

 

 Gary Clark Jr. – The Story of Sonny Boy Slim

Gary Clark Jr. The Story of Sonny Boy Slim

Celui qu’on considérait comme l’avenir du blues prouve depuis ses débuts qu’il désire aller bien au-delà de cette étiquette. Sur The Story of Sonny Boy Slim, son deuxième album studio, il explore de nouveaux territoires plutôt loin du blues classique. Il y a toujours de bonnes guitares, mais musicalement, Gary Clark Jr. va ailleurs. Il présente un excellent mélange de musique afro-américaine entre R&B, soul, funk, rock, hip hop et même gospel. Par contre, le fil conducteur demeure ancré dans le blues, son influence première. Les amateurs de Stevie Ray Vaughan trouveront peut-être que Clark ne démontre pas assez son talent de guitariste. C’est qu’il se sert de son instrument avant tout pour communiquer son message et son émotion, sans grandes envolées. C’est tout à son honneur, puisqu’il nous offre un album de très grande qualité. (octobre 2015)

Vidéoclip : « Church »

Warner

½

   

 Shawn Colvin – Uncovered

Shawn Colvin Uncovered

L’auteure-compositrice et chanteuse folk américaine présente un nouvel album de reprises, 21 ans après Cover Girl. Cette fois-ci, on y retrouve des titres souvent obscurs par des artistes comme Bruce Springsteen, Paul Simon, Tom Waits, Stevie Wonder, Robbie Robertson, John Fogerty, et plusieurs autres. L’interprétation complètement dépouillée devrait bien rendre justice à la qualité des compositions présentées. Par contre, Shawn Colvin tombe plus souvent qu’autrement dans une version somnifère de toutes ces chansons. L’un des rares moments forts est sans contredit sa version de « Hold On » de Tom Waits. Pour le reste, vous aurez bien peu de matériel intéressant à vous mettre sous la dent, les versions originales demeurant certainement plus appréciables. À noter les collaborations de David Crosby sur « Baker Street » et de Marc Cohn sur « Gimme a Little Sign ». (octobre 2015)

Fantasy / Concord

½

   

 The Dears – Times Infinity, Volume One

The Dears Times Infinity, Volume One

Le groupe montréalais fête ses 20 ans de carrière cette année et pour l’occasion, il est entré en studio pour enregistrer les 10 nouvelles chansons contenues sur Times Infinity, Volume One. Murray Lightburn et sa bande ont semblé particulièrement inspirés pour ce sixième enregistrement qui présente un bel enchaînement de pièces plutôt introspectives, mais avec un grand raffinement. Les arrangements sont magnifiques et mettent très bien en valeur les thèmes de la sentimentalité face à l’incertitude et le concept de l’amour éternel dans toute sa fragilité. Le deuxième volume de Times Infinity devrait paraître au début de 2016. (octobre 2015)

Pheromone / SIX

½

 

 Disturbed – Immortalized

Disturbed Immortalized

Immortalized est le sixième album du groupe métal de Chicago et leur premier en cinq ans. Il y reste bien leur fond de son métal percutant, avec une batterie appuyée et de bons riffs de guitare, mais avec des refrains de rock contemporain souvent assez communs. Surtout, le groupe se tourne beaucoup trop vers son passé alors qu’on reconnaît les mêmes vieux rythmes au point de presque pouvoir remplacer certains refrains par des précédents, sans grands ajustements. Le premier extrait, « The Vengeful One » aurait pu paraître en 2002, « Who Taught You How To Hate » sonne comme un rock d’aréna déjà trop entendu et la chanson-titre rappelle Muse. Disturbed vont jusqu’à revisiter « The Sound of Silence » de Simon & Garfunkel, une idée intéressante, mais qui demeure tout de même assez bizarre dans la bouche de David Draiman. L’énergique « The Light » est peut-être le moment le plus digne de mention du disque qui tombe beaucoup trop rapidement dans une musique métal mid-tempo sans originalité. Disturbed présentent peut-être leur pire album à ce jour avec Immortalized. (octobre 2015)

Vidéoclip : « The Vengeful One »

Reprise / Warner

½

   

 Brett Eldredge – Illinois

Brett Eldredge Illinois

Le chanteur country de l’Illinois lance son deuxième album à ce jour. Il ne perd pas de temps et explore déjà différents styles musicaux, dont le disco sur l’excellente « You Can’t Stop Me », un duo avec Thomas Rhett. Il brise ainsi la barrière entre le R&B contemporain et le country, peut-être pour élargir son auditoire. Chose certaine, l’exercice est plus que réussi puisque « You Can’t Stop Me » s’avère être assurément le plat de résistance de ce disque, avec l’énergique succès « Lose My Mind ». Eldredge est aussi solide dans son style de country dansant qui emprunte un peu au rock. C’est dans les ballades qu’il nous perd quelque peu, même si sa voix est puissante. En fait, c’est un album qui manque d’équilibre, avec de petits bijoux surprenants et des ballades ou pièces mid-tempo plus convenues. (octobre 2015)

Vidéoclip : « Lose My Mind »

Atlantic / Warner

   

Maxime Gabriel – Farfadet

Maxime Gabriel – Farfadet

Connu dans le milieu du hip hop sous le pseudonyme de Farfadet, Maxime Gabriel émerge finalement sous son propre nom. Sur Farfadet, l’auteur-compositeur et interprète tire ses influences autant du hip hop que du pop rock québécois. On dit même qu’il représente un mélange entre Dédé Fortin et Drake. Par contre, il faut avouer que le hip hop domine toujours, même s’il chante plus que précédemment. L’artiste de Saint-Hyacinthe présente un univers rêveur et porteur d’espoir alors qu’il porte un regard sensible sur notre condition d’être humain. Cet univers est d’ailleurs parfaitement représenté dans son premier extrait, « Millionnaire ». À noter les participations de Rymz et Souldia pour la pièce « Super héros ». (octobre 2015)

Vidéoclip : « Millionnaire »

Diasporama / Silence d'or

 Patsy Gallant – Patsy Gallant chante Piaf

Patsy Gallant – Patsy Gallant chante Piaf

La chanteuse originaire du Nouveau-Brunswick voue une admiration sans bornes pour Édith Piaf et elle a décidé de lui rendre hommage sur son plus récent album. Le CD auto-produit est particulièrement réussi du point de vue des arrangements, et il met parfaitement en valeur l’excellente voix de Patsy qui rend un hommage bien senti à son idole. Tous les plus grands succès de la Môme y sont inclus dont « Les trois cloches », « L’homme à la moto », « La vie en rose », « Non, je ne regrette rien » et « L’hymne à l’amour ». (octobre 2015)

½

 

 Ghost – Meliora

Ghost Meliora

Aussi connu sous le nom de Ghost B.C., le groupe de métal suédois est de retour avec son troisième album. Le groupe qui a présenté précédemment un style mélangeant black metal et goth metal nous arrive avec son album le plus accessible à ce jour avec des mélodies pop et une voix plus nette que jamais. Le réalisateur Klas Ahlund (Usher, Katy Perry, Madonna) y est certainement pour quelque chose. Ghost propose tout de même de très bons riffs de guitare, dans un style hard rock, avec encore quelques moments un peu plus lugubres ou inquiétants. Malgré ces quelques moments, les hommes masqués n’ont à peu près plus que leurs costumes et leurs textes sataniques pour faire peur à qui que ce soit. Disons que l’impact n’est plus le même lorsque livré avec une voix trop gentille… En fait, Alice Cooper et Blue Öyster Cult nous viennent beaucoup plus rapidement en tête que toute référence black metal scandinave. Le rock progressif est aussi bien présent en plusieurs occasions, et « Mummy Dust » est le meilleur lien possible avec Mercyful Fate. Cela dit, même si Ghost feront rager les fans de black metal, ils nous offrent tout de même un album très bien écrit et agréable à écouter. Papa Emeritus (III pour l’occasion) et sa bande présentent un album très varié et grandement efficace. (octobre 2015)

Vidéoclips : « Cirice » - « From the Pinnacle to the Pit »

Seven Four / Concord

½

   

 Jess Glynne – I Cry When I Laugh

Jess Glynne I Cry When I Laugh

La chanteuse londonienne qui aura 26 ans le 20 octobre présente son tout premier album avec I Cry When I Laugh. Elle présente un mélange de pop fortement influencée par les années 1980 et de R&B, avec une voix soul en de nombreuses occasions. Malheureusement, malgré de bonnes mélodies et des rythmes dansants, elle réussit difficilement à capter notre attention. L’auteure-compositrice aurait donc besoin d’un coup de main à l’écriture. La pièce de résistance de l’album est en fait un succès de Clean Bandit, « Rather Be », auquel Jess ne fait que prêter sa voix… À noter aussi la collaboration d’Emeli Sandé sur « Saddest Vanilla ». Jess Glynne ne manque assurément pas de talent d’interprète, mais elle devra mieux s’entourer pour la composition de pièces plus solides. (octobre 2015)

Vidéoclips : « Rather Be » - « Hold My Hand » - « Don’t Be So Hard on Yourself » - « Why Me »

Atlantic / Warner

½

   

 

Thomas HellmanRêves américains, tome 1 : La ruée vers l’or

Pour son nouvel album, l’auteur-compositeur et interprète montréalais raconte l’histoire américaine en textes et en chansons. Accompagné de ses fidèles compagnons Sage Reynolds (contrebasse) et Olaf Gundel (guitare, piano et percussions), Hellman présente des chansons folks toutes douces fortement inspirées de la culture americana. Majoritairement en français, le disque propose plusieurs textes parlés, question de raconter avec encore plus d’impact cette histoire fascinante, l’histoire de ses ancêtres puisque son père est américain. Ce projet qu’il caressait depuis bien longtemps s’avère être un franc succès, très agréable à écouter tout en étant intéressant d’un point de vue historique. (octobre 2015)

SIX

½

Hollywood Vampires – Hollywood vampires

Hollywood Vampires Hollywood vampires

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Avant toute chose, Hollywood Vampires n’est pas un projet sorti de nulle part… c’est un vibrant hommage à un mythique club de célébrités, picolos de première qui avaient établi leur QG au Rainbow Bar & Grill sur Sunset Strip (quasi collé au Roxy Theatre). Quelques hectolitres d’alcool ont coulé dans les gorges (grandes) ouvertes de John Lennon, Keith Moon (jamais le dernier!), Harry Nilsson ou encore Bernie Taupin, et bien sûr Alice Cooper. De temps à autre Jim Morrison, Jimi Hendrix et d’autres y passaient pour se la coller... Aidé par Johnny Depp et Joe Perry, Alice Cooper est à l’initiative du projet qu’il dédie à ses « Dead Drunk Friends ». Ce premier album éponyme contient majoritairement des reprises de classiques du rock joués par un paquet de guests dont Dave Grohl, Slash, Brian Johnson, Perry Farrell, Zak Starkey (le fiston de Ringo Starr), Paul McCartney… Comme tout album de reprises, surtout joué par un paquet de génies, le plus intéressant reste la manière dont sont revisitées les versions. Et de ce côté, l’appréciation est fracturée. Quelques-unes sont assez convenues, trop semblables et présentant un intérêt limité (« My Generation », « Whole Lotta Love » malgré les vocalises réussies de Brian Johnson, « Jeepster » qui n’a pas le sex appeal des T-Rex ou encore « I Got A Line On You » bien en dessous de l’original de Spirit). À l’inverse, le medley des Doors avec l’aide de Robby Krieger est intéressant et Alice Cooper fait un putain de boulot au micro. Celui de « School’s Out / Another Brick In The Wall » est assez épatant, comme une évidence… L’hommage à Lennon avec son « Cold Turkey » est assez fidèle mais puissant. Reste, en guise de conclusion, que la crépusculaire compo d’Alice Cooper et ses potes légitimement intitulée « My Dead Drunk Friends » est une bien belle consécration. Mais pas de mystère, la seule vraie excitation sera de croiser ces types-là sur scène (accompagnés de Duff McKagan et Matt Sorum notamment…). (octobre 2015)

Universal

   

 Iron Maiden – The Book of Souls

Iron Maiden The Book of Souls

Après cinq ans d’absence sur disque, le légendaire groupe métal britannique est de retour avec rien de moins qu’un album double de 92 minutes. On y trouve trois pièces de plus de 10 minutes dont la grande conclusion de 18 minutes, « Empire of the Clouds », composée par Bruce Dickinson. Même si ça peut sembler osé pour Iron Maiden d’offrir un disque aussi vaste à ce stade-ci de leur carrière, il faut avouer que The Book of Souls prend des allures épiques en plusieurs occasions. Le groupe ne réinvente assurément pas la roue, puisqu’on y trouve tous les éléments qui l’ont caractérisé jusqu’ici. Par contre, il présente plusieurs compositions de très grandes qualités qui pourraient se retrouver aux côtés de leurs meilleurs coups en carrières. Les deux CD sont plutôt bien équilibrés avec chacun leurs moments forts et leurs passages plus prévisibles. Par contre, le deuxième disque semble proposer une meilleure évolution jusqu’à sa conclusion, le seul véritable moment faible étant assurément « Shadows of the Valley ». Le premier disque s’ouvre magnifiquement avec « If Eternity Should Fail » et « Speed of Light ». On y retrouve plus tard « The Red and the Black », signée par Steve Harris et qui rappelle « Rime of the Ancient Mariner ». Avant de passer au deuxième acte, on ne pouvait oublier l’excellente chanson-titre. The Book of Souls est un album surprenant, pas nécessairement musicalement, mais parce qu’on ne pensait plus pouvoir entendre une œuvre aussi accomplie de la part d’Iron Maiden. À classer pas trop loin de leurs classiques… (octobre 2015)

Vidéoclip : « Speed of Light »

Parlophone / Warner

½

     

 Jewel – Picking Up the Pieces

Jewel Picking Up the Pieces

Picking Up the Pieces est le premier véritable album de Jewel en cinq ans, si on exclut ses disques pour enfants. Elle revient cette fois-ci avec une musique folk introspective plus près du son qui nous l’a fait découvrir il y a 20 ans. L’auteure-compositrice et interprète qui avait pris une tangente pop au tournant du millénaire revient en fait au style qui lui va le mieux, soit en tant que raconteuse. Elle a écrit des centaines de chansons touchantes de ce type au cours des années et le style lui colle à la peau. Jewel présente quelques petits bijoux avec sa voix reconnaissable entre toutes dont « Love Used To Be » et « Everything Breaks ». Elle collabore aussi avec deux géants sur des titres de premier plan : avec Rodney Crowell sur « It Doesn’t Hurt Right Now » et avec Dolly Parton sur « My Father’s Daughter ». Quelques-unes des pièces présentées remontent à l’époque de Pieces of You il y a 20 ans, mais elles n’avaient jamais été enregistrées. Même si on ne retrouve plus sa naïveté des débuts, la poétesse de l’Alaska nous offre un très bon album folk, un ajout plus qu’intéressant à sa longue discographie. (octobre 2015)

Sugar Hill

½

   

 Leona Lewis – I Am

Leona Lewis I Am

Avec I Am, la chanteuse anglaise présente son premier album à l’extérieur de la machine de Simon Cowell qui l’a propulsée au statut de star. Elle en profite pour faire évoluer son son vers un style un peu plus soul, même si des éléments d’électronique viennent meubler les arrangements souvent dansants. Par contre, elle n’hésite aucunement à casser ce rythme avec une ballade au piano pour mettre sa voix en valeur (« You Know Me When », etc.). Elle écrit la majorité des chansons en compagnie de Toby Gad et il s’agit dans l’ensemble de ses meilleures compositions à ce jour. Comme quoi une nouvelle équipe peut apporter un bon vent de fraîcheur sur une carrière qui semblait peu encline à évoluer. Évidemment, il faut avoir un intérêt pour la musique pop / R&B, mais Leona Lewis nous offre probablement son meilleur album à ce jour. (octobre 2015)

Vidéoclip : « Thunder »

Def Jam / Universal

½

   

 Lindemann – Skills in Pills

Lindemann Skills in Pills

Lindemann est le nouveau duo du chanteur de Rammstein, Till Lindemann, et du multi-instrumentiste suédois Peter Tägtgren (Hypocrisy, PAIN). Ils nous proposent un son métal industriel qui n’est pas si loin de Rammstein, mais auquel ils ajoutent des orchestrations grandioses. Aussi, l’Allemand Till Lindemann s’exprime totalement en anglais pour la première fois. Les thèmes abordés tournent souvent autour du sexe, toujours abordé d’un angle plutôt tordu. En fait, l’humour noir et l’humour sarcastique sont au cœur de cet album qui présente une musique industrielle de très grande qualité. On a même l’impression d’entendre un Rammstein rajeuni de 15 ans qui bénéficierait du talent musical de Tägtgren. Voici donc un album pour lequel nous n’avions pas de grandes attentes et qui s’avère des plus intéressants. En boni, on a droit à un très beau livret, magnifiquement illustré, avec les deux protagonistes dans les situations les plus farfelues, dont une dernière Cène représentant des marins dans une orgie de drogue et d’alcool. (octobre 2015)

Vidéoclips : « Praise Abort » - « Fish On »

Warner

½

     

 Catherine Major – La maison du monde

Catherine MajorLa maison du monde

L’auteure-compositrice, pianiste et chanteuse est de retour avec un nouvel album, quatre ans après Le désert des solitudes qui fut acclamé de la critique. Pour ce quatrième disque, elle a collaboré avec le réalisateur et arrangeur Jean Massicotte (Lhasa, Pierre Lapointe, Arthur H, Patrick Watson). Elle signe la majorité des textes qui demeurent dans le style de la chanson française introspective avec quelques éléments plus pop. On retrouve aussi quelques collaborateurs à l’écriture, dont son amoureux Moran, sa mère Jacinthe Dompierre, son ami Christian Mistral et un texte de Richard Desjardins, « Black Jack », que Catherine met habilement en musique. Les pièces s’enchaînent magnifiquement, tout en douceur et en romantisme, et avec une belle évolution. C’est donc encore une fois un très bon disque que propose Catherine Major avec La maison du monde. (octobre 2015)

Spectra

½

 

 Mac Miller – GO:OD AM

Mac Miller – GO:OD AM

Le jeune rappeur de Pittsburgh lance déjà son troisième album avec GO:OD AM. Rapidement à l’écoute de ce disque de 70 minutes, on devine qu’il sort probablement de réhabilitation, même sans connaître sa vie personnelle. Tous ses textes en sont teintés, comme s’il s’agissait du centre de son univers depuis déjà un bon moment. Mis à part ses textes qui ne rejoindront pas nécessairement tout le monde, sa musique demeure créative tout en étant passablement accessible. En fait, il semble reprendre certains éléments créatifs de son deuxième album pour les amener ailleurs. La richesse musicale est notable et ce, tout au long du CD. Question d’ajouter un peu plus de variété à l’album, Miller s’entoure de plusieurs collaborateurs comme Lil B, Miguel, Chief Keef, Little Dragon, etc. Avec GO:OD AM, Mac Miller est en mesure de tabler sur son passé pour se tourner vers l’avenir, un avenir plus que prometteur puisqu’il propose son disque le plus solide à ce jour. (octobre 2015)

Warner

½

   

 Mario Pelchat – Et maintenant… Bécaud

Mario PelchatEt maintenant… Bécaud

Mario Pelchat présente son 17e album en carrière, mais cette fois-ci, il rend hommage à la légende française Gilbert Bécaud. Il présente donc 12 chansons de cet immense compositeur, interprète et arrangeur qui ont influencé toute l’industrie. On peut bien évidemment entendre les classiques « Je t’appartiens », « Et maintenant » et « Je reviens te chercher ». On retrouve aussi trois duos plus qu’intéressants avec Hélène Ségara (« L’amour est mort »), Garou (« Seul sur son étoile »), ainsi que la fille de Gilbert Bécaud, Emily (« La fille au tableau », écrite par Luc Plamondon). L’album a reçu l’approbation de Kitty Bécaud, son épouse, qui signe un mot dans le livret à l’égard de Pelchat. Si de nombreuses versions des chansons de Bécaud sont apparues à travers les années, Mario Pelchat les fait siennes pour un hommage extrêmement réussi. (octobre 2015)

MP3

½

 

 

Mathieu ProvençalLe toit du monde

Après avoir atteint la demi-finale de La Voix en 2014, Mathieu Provençal présente son nouvel album, Le toit du monde. Ancré dans le rock, l’album offre aussi des moments plus acoustiques ou plus pop. Par contre, ce rockeur naturel demeure à son meilleur lorsque ça brasse passablement alors qu’il a tout à fait la puissance de voix nécessaire pour soutenir la musique. Il s’était déjà fait remarquer ce printemps avec « Tu dors encore (Ma belle Aurore) », son premier extrait, et il remet ça avec deux reprises puissantes : « Déjeuner en paix » de Stephan Eicher et « Unchain My Heart » popularisée par Joe Cocker. Avec ce nouveau disque, Provençal réussit à créer un bon mélange entre musique rock ou plus douce, avec de très bonnes compositions. (octobre 2015)

Artic

½

 

 

RaffyLibérer l’animal

Le groupe Raffy présente son deuxième album avec Libérer l’animal. Raffy est aussi la chanteuse, saxophoniste, trompettiste, percussionniste et surtout, l’auteure-compositrice du groupe. En compagnie de ses trois acolytes Marc-André Binette (voix, guitare, ukulele), Martin Gauthier (basse) et François « Banane » Mathieu (batterie), elle propose une musique pop rock avec des influences de musique du monde. Libérer l’animal contient plusieurs rythmes chauds pour nous faire oublier les froides soirées d’automne. En plus, ses textes sont positifs et tournés vers l’avenir, malgré une certaine légèreté à la limite de la nonchalance. Raffy présente un album agréable à écouter, un album qui contient plusieurs succès radios potentiels. (octobre 2015)

Pixie

 

 Shinedown – Threat To Survival

Shinedown Threat To Survival

Le groupe post-grunge de Jacksonville en Floride est de retour avec son cinquième album. Toujours aussi inspirés par Creed et Nickelback, Shinedown nous offrent un bon nombre de pièces mid-tempo qui manquent souvent de punch. Par contre, il s’agit certainement de leur album le plus commercial à ce jour avec des pièces toutes prêtes pour envahir les radios. L’album débute d’ailleurs en force avec les accrocheuses « Asking For It » et « Cut the Cord ». Le groupe s’éloigne quelque peu du post-grunge sur « State of My Head » avec un mélange de vieux rock alternatif et d’électro-pop. Une chose est certaine, avec ce style rock contemporain, le groupe n’a plus de liens avec ses racines métal. À part « Black Cadillac » vers la fin qui brasse passablement et efficacement, on peut dire que Threat To Survival n’a rien de bien menaçant et s’avère plutôt propret. On y trouve tout de même quelques pièces intéressantes qui pourront nous réconcilier avec ce groupe souvent décrié comme une pâle copie de Nickelback. (octobre 2015)

Vidéoclip : « Cut the Cord »

Atlantic / Warner

½

   

 Stéphane Tétreault – Haydn – Schubert – Brahms

Stéphane Tétreault Haydn – Schubert – Brahms

Le jeune violoncelliste virtuose Stéphane Tétreault est accompagné de la pianiste Marie-Ève Scarfone pour reprendre des œuvres pour violoncelle et piano de Joseph Haydn, Franz Schubert et Johannes Brahms. On peut y entendre d’abord le « Divertimento en ré majeur d’après Hob » de Haydn, puis la « Sonate en la mineur Arpeggione » de Schubert, et finalement la « Sonate no 1 en mi mineur » de Brahms. Sur ce deuxième enregistrement solo, le jeune prodige de 22 ans fait corps avec son instrument qu’il maîtrise à la perfection. Et ce, malgré la complexité des trois œuvres offertes. (octobre 2015)

Analekta

 

Vincenzo ThomaDe Rome à Montréal

Né à Rome, Vincenzo Thoma a d’abord connu le succès en France avec Richard Cocciante et Lara Fabian. Puis il est venu au Québec dans les années 1990 et a collaboré avec plusieurs artistes de renom en tant que compositeur : Roch Voisine, Marie-Élaine Thibert, Ima, Bruno Pelletier et Mario Pelchat. Il est maintenant prêt à offrir son premier album en français, coréalisé avec Bernie Cossentino (Bobby Bazini) et mixé par Ghislain-Luc Lavigne (Serge Fiori). Le disque de 10 titres présente le parcours d’un immigrant sur une musique pop aux influences du monde qui est enrobée dans de très beaux arrangements de cordes. (octobre 2015)

Tina-Ève – Dompter la bête

Tina-ÈveDompter la bête

L’auteure-compositrice et interprète Tina-Ève nous offre un album pop rock plutôt surprenant avec Dompter la bête. Elle possède une voix et une intensité souvent comparées à une jeune Diane Dufresne. Mais sa fougue peut rappeler Marie-Pierre Arthur, alors que ses atmosphères musicales se rapprochent agréablement de Portishead ou de Radiohead (avec une voix un peu trop devant par contre). C’est un bien beau disque que présente cette artiste unique! (octobre 2015)

Productions EM

½

 

Vieux Farka Touré & Julia Easterlin – Touristes

Vieux Farka Touré & Julia Easterlin Touristes

Le fameux chanteur et guitariste malien Vieux Farka Touré s’associe à la chanteuse américaine Julia Easterlin pour cet album surprenant. Le duo improbable s’est rencontré à New York en 2014 et en moins de deux heures, ils avaient déjà composé quatre chansons. Sur Touristes, ils présentent six chansons originales, deux adaptations de chansons traditionnelles, ainsi que les reprises de « Masters of War » de Bob Dylan et « I’m Not Done » de Fever Ray. Leurs univers se rencontrent dans un mélange du sud des États-Unis et de l’Afrique, un mélange entre blues, folk et musiques du monde. Les thèmes abordés sont aussi importants alors qu’on y parle de famille, de leurs origines et de la guerre au Mali. Voici deux artistes qui ne parlent peut-être pas la même langue, mais qui s’assemblent magnifiquement en musique. (octobre 2015)

Six Degrees / SIX

½

   

 Trivium – Silence in the Snow

Trivium Silence in the Snow

Le groupe métal d’Orlando en Floride prend une tangente plus accessible sur Silence in the Snow. En effet, il prend des allures de groupe hard rock alors que la voix est plus propre et mélodieuse que jamais et que les riffs ne risquent pas de trop vous décoiffer. Il y a bien quelques moments un peu plus rapides qui peuvent rappeler leurs tendances speed metal d’antan, mais les guitares sont plus souvent qu’autrement éclipsées par la voix de Matt Heafy qui semble vouloir voler la vedette à tout prix. On peut sans doute découvrir une amélioration dans sa qualité de chanteur, mais il reste qu’il ne fera assurément jamais partie des grandes voix du métal. Leur désir d’offrir des refrains accrocheurs leur joue parfois des tours alors que dans certains cas ils deviennent presque interchangeables. C’est le cas entre autres pour « Dead and Gone » et « Beneath the Sun ». En conclusion, Trivium présentent un album de pop metal honnête, mais qui ne risque pas de rallier beaucoup de leurs fans précédents. (octobre 2015)

Vidéoclips : « Silence in the Snow » - « Blind Leading the Blind » - « Until the World Goes Cold »

Roadrunner / Warner

   

 

René TurgeonGeorges Hamel… à ma façon

Pour son 12e album, le chanteur country québécois rend hommage au légendaire Georges Hamel, disparu l’an passé. Pour l’occasion, il s’est entouré de musiciens chevronnés : Jean-Guy Grenier (Patrick Norman, Guylaine Tanguay) à la basse, guitare et banjo, André Proulx (Paul Daraîche, Roch Voisine) au violon et mandoline, ainsi que François Fortin (Patrick Norman, Guylaine Tanguay) à la batterie. L’album a été réalisé par une figure bien connue du country, Jasmin Bessette, et on y retrouve 12 pièces tirées du vaste répertoire de Georges Hamel. (octobre 2015)

 

 

VishtènTerre Rouge

Vishtèn est un trio de l’Île-du-Prince-Édouard qui présente un mélange de musique traditionnelle acadienne avec de nouvelles sonorités et des traces celtiques. Superbement réalisé par Éloi Painchaud, Terre Rouge est définitivement l’album le plus accompli à ce jour pour les sœurs Pastelle et Emmanuelle Leblanc et le violoniste virtuose Pascal Miousse. Le groupe amène la musique trad acadienne à un tout autre niveau. Et les rythmiques vous feront assurément taper du pied. Un très beau disque dans le genre! (octobre 2015)

SIX

½

Wilco – Star Wars

Wilco Star Wars

Il s’agit déjà du 11e album studio de Wilco en 20 ans de carrière et pourtant, le groupe semble toujours être en mesure de nous surprendre. Cette fois-ci, c’est avec des sonorités de guitare quelque peu expérimentales en ouverture qui ne sont pas sans nous rappeler Sonic Youth. Jeff Tweedy et sa bande donnent l’impression de s’être franchement amusés en studio, comme s’ils avaient laissé l’inspiration sortir sans retenue. Il en résulte un album beaucoup moins réfléchi que les derniers, mais tellement agréable à écouter. En plus, les mélodies sont puissantes et on retrouve quelques riffs de guitare captivants, enveloppés d’une superbe distorsion. Wilco prend définitivement un coup de jeune avec Star Wars alors qu’on a l’impression de retourner 20 ans en arrière avec un groupe de jeunes musiciens qui font des essais sans deviner qu’ils deviendront l’un des groupes américains les plus encensés des deux décennies à venir. Un très bel album! (octobre 2015)

Anti- / Epitaph

   

Renée Wilkin – L’amour, la guerre

Renée WilkinL’amour, la guerre

Après une participation remarquée à l’émission La Voix en 2013 alors qu’elle s’est rendue en finale dans l’équipe de Marc Dupré, Renée Wilkin nous arrive avec un premier album. L’auteure-compositrice et interprète propose plusieurs chansons originales, avec aussi l’aide de Nelson Minville et de son coach. Sa musique pop présente de forts accents de soul, de R&B et même de gospel, grâce à sa voix puissante. Elle offre plusieurs chansons énergiques et des mélodies inoubliables, comme avec les premiers extraits « Nos derniers pas » et la chanson-titre. On peut aussi entendre la chanson écrite par Marc Dupré qu’elle a interprété lors de la finale de La Voix, « Comment je te dirais », ainsi que deux chansons en anglais. Renée Wilkin propose un album à la hauteur de son talent vocal. (octobre 2015)

L-Abe

 

 

Septembre :

 

Carly Rae Jepsen – E-MO-TION

Carly Rae Jepsen E-MO-TION

La chanteuse pop de la Colombie-Britannique est de retour avec son troisième album, trois ans après le succès de Kiss, propulsé par la bombe « Call Me Maybe ». Même si on ne retrouve aucun succès de cette envergure sur E-MO-TION, la plupart des 12 chansons demeurent au-dessus de la moyenne de ce qui se fait dans ce genre musical souvent jetable après usage. Carly réussit à proposer une musique pop légère et divertissante, tout en étant créative. Les influences des années 1980 sont bien évidentes tout au long du disque, mais la jeune femme de 29 ans réussit habilement à transporter ces influences en 2015 pour un ensemble moderne et à la mode. En ce sens, on peut en partie la comparer à une autre de ses grandes influences, Robyn. En bout de ligne, E-MO-TION est plus uniforme que Kiss avec une meilleure ligne directrice. Il n’y manque qu’un autre « Call Me Maybe ». (chronique principale de septembre 2015)

Vidéoclips : « I Really Like You » - « Run Away With Me »

604 / Universal

½

     

     

Years & Years – Communion

Years & Years Communion

Years & Years est un jeune groupe pop électro londonien formé en 2010. Le trio propose une musique basée sur les synthétiseurs et la voix du chanteur Olly Alexander. Leur son se trouve donc quelque part entre la pop des années 1980 et Justin Timberlake. On retrouve aussi quelques moments un peu plus deep house ou post-punk à la New Order. Le groupe offre plusieurs introductions assez planantes, mais aussi quelques rythmes bien appuyés grâce à la basse de Mikey Goldsworthy. En fait, le groupe semble avoir des influences très variées, même s’il demeure avant tout un trio pop. Chose certaine, c’est un bien bon premier album que les trois jeunes hommes nous présentent. (découverte du mois de septembre 2015)

Vidéoclips : « Real » - « Take Shelter » - « Desire » - « King » - « Shine » - « Foundation »

Interscope / Universal

½

   

 Jeanne Added – Be Sensational

Jeanne Added Be Sensational

La Française Jeanne Added présente un premier album rock électro plutôt sombre et lourd. Réalisé par Dan Levy (de The Do), le disque contient en effet 40 minutes de cette musique minimaliste mais percutante, quelque part entre pop électro et post-punk, avec quelques ballades cinématiques. La voix de Jeanne ensorcèle alors qu’elle livre des textes personnels ou un peu plus dénonciateurs, le tout en anglais pour créer un peu de distance avec elle-même. C’est un très bon album que nous offre l’auteure-compositrice et interprète de Reims. (septembre 2015)

Vidéoclip : « A War is Coming »

Naïve / SIX

½

 

 The Arcs – Yours, Dreamily

The Arcs Yours, Dreamily

The Arcs est un projet parallèle de Dan Auerbach (Black Keys) qui fait équipe pour l’occasion avec le multi-instrumentiste Leon Michaels. Sur ce premier album, le groupe présente un heureux mélange d’indie rock, de blues rock et de country folk, avec quelques éléments de soul / R&B. La production est de qualité et se différencie passablement du côté plus minimaliste des Black Keys. Par contre, on retrouve quelques points d’ancrage avec le groupe principal d’Auerbach, surtout dans les chansons blues. C’est un très bon album que nous offrent The Arcs, un album varié mais cohérent, et qui s’écoute magnifiquement bien jusqu’à la fin. (septembre 2015)

Vidéoclip : « Put a Flower in Your Pocket »

Nonesuch / Warner

½

   

 Atlas Genius – Inanimate Objects

Atlas Genius Inanimate Objects

Le groupe electro pop / indie rock australien est de retour avec son deuxième album, deux ans après When It Was Now. On peut encore les comparer aux Killers et à Imagine Dragons, mais le principal problème est qu’ils tentent encore une fois d’aller dans toutes les directions avec des murs de guitares interrompus par des synthétiseurs vieillots. C’est comme si à chaque fois qu’ils prennent une direction plutôt pop ils se disent qu’il faut être plus rock, et vice-versa. Pour un album varié, c’est réussi, mais on perd rapidement le focus pour ne plus trop savoir à qui on a affaire. Heureusement qu’une fois cet agacement passé on arrive à profiter de plusieurs hymnes dignes de remplir des arénas. Les rythmes sont dynamiques et les mélodies, efficaces. Et ce n’est pas dénué de créativité, malgré plusieurs ressemblances. En plus, la réalisation de Frederik Thaae est impeccable et met bien en valeur la musique d’Atlas Genius. Inanimate Objects constitue donc un album plutôt énigmatique qui peut à la fois nous entraîner et nous séduire, ou bien nous laisser sur notre appétit et nous ennuyer. En fait, le plus important en écoutant l’album est d’avoir une attitude positive. (septembre 2015)

Vidéoclip : « Molecules »

Warner

   

Joannie Benoît – Pot Mason

Joannie Benoît Pot Mason

La chanteuse de Tracadie-Sheila au Nouveau-Brunswick a participé à la 5e édition de Star Académie en 2012. Elle présente enfin son tout premier album qui allie musique pop, rock et folk. Joannie a pu compter sur de nombreux auteurs-compositeurs de grand talent dont Viviane Audet, Catherine Durand, Nancy Dumais, Mathieu Lippé, Félix Dyotte, Jean-François Breau et Michel Rivard. Réalisé par David Brunet, Pot Mason met parfaitement en valeur la belle voix de Joannie, toujours accompagnée de guitare acoustique. Elle présente quelques très bonnes chansons dont le summum est atteint avec l’excellente « Vaudou ». À noter la participation de son collègue de Star Académie François Lachance qui chante en duo avec elle pour « Dans une autre vie », écrite par une autre collègue de la même édition, Andréanne A. Malette. (septembre 2015)

EDC

 

Bon Jovi – Burning Bridges

Bon Jovi Burning Bridges

Avec un nouvel album à venir en 2016, Bon Jovi ont décidé de faire patienter leurs fans en lançant des chansons jamais parues, incomplètes jusqu’à maintenant et deux nouvelles. Même s’il est étiqueté comme un album pour les fans, Burning Bridges ressemble plus à une obligation contractuelle avant de passer ailleurs. Plusieurs textes manquent d’ailleurs de subtilités à ce sujet, dont la chanson-titre. Il s’agit du premier disque sans Richie Sambora et c’est peut-être aussi une façon de préparer le public à ce qui l’attend dans le futur. Ce qui est inquiétant, c’est que le seul titre co-signé par Sambora, « Saturday Night Gave Me Sunday Morning », s’avère être l’un des meilleurs moments de ce disque de 10 pièces. « I’m Your Man » ressort aussi du lot, mais pour le reste, Burning Bridges manque dangereusement de mélodies et exagère franchement sur les ballades et les chansons mid-tempo sans énergie. Attendons le vrai nouvel album avant de juger du futur du groupe du New Jersey, mais chose certaine, on se serait bien passé de ce collage musical sans grand intérêt, sauf peut-être pour leurs plus grands fans. (septembre 2015)

Island / Universal

   

 Philippe Brach – Portraits de famine

Philippe BrachPortraits de famine

Il y a moins d’un an et demi, le Saguenéen lançait un premier album, et le voilà déjà de retour avec un disque phare. Réalisé par Louis-Jean Cormier, Portraits de famine est brut et irrévérencieux. Brach a su canaliser ses inspirations au sujet de la famille et de la carence dans un album plus homogène, avec une excellente ligne directrice. Le son rock parfois brutal peut aussi devenir chaotique en certaines occasions, même si on peut qualifier l’ensemble de pop rock avec des passages planants. Les moments grunge demeurent les plus intéressants du disque, ainsi que les passages parlés (« Bonne journée » et « Divagation parlementaire »). C’est un album grinçant, mais tellement agréable que nous propose Philippe Brach! Voici un artiste qui fera assurément sa place dans le paysage musical québécois. (septembre 2015)

Spectra

½

 

 Sabrina Carpenter – Eyes Wide Open

Sabrina Carpenter Eyes Wide Open

Âgée de seulement 16 ans, Sabrina Carpenter est l’une des têtes d’affiche de Disney depuis quelques années déjà. Après le succès « Can’t Blame a Girl for Trying » et un mini-album l’an passé, elle présente maintenant son premier disque complet. En plus de son précédent hit, on y retrouve « We’ll Be the Stars » et la chanson-titre. Son style de musique pop est généralement acoustique et basé sur les mélodies. Sabrina a elle-même participé à l’écriture de quelques titres, en plus de compter sur des collaborateurs, comme Meghan Trainor pour deux pièces dont « Can’t Blame a Girl for Trying ». Sabrina Carpenter possède une voix solide pour transporter sa pop légère et accrocheuse qui plaira assurément à son jeune auditoire féminin. (septembre 2015)

Vidéoclips : « Can’t Blame a Girl for Trying » - « The Middle of Starting Over » - « We’ll Be the Stars » - « Eyes Wide Open »

Hollywood / Universal

   

Rémi Chassé – Debout dans l’ombre

Rémi ChasséDebout dans l’ombre

Rémi Chassé a impressionné par sa voix puissante et son énergie lors de l’édition 2014 de La Voix, alors qu’il s’est retrouvé en finale dans l’équipe de Louis-Jean Cormier. Le rockeur présente maintenant son premier album qui contient une majorité de chansons un peu plus pop, dont plusieurs ballades (peut-être un peu trop!). On y retrouve l’excellent succès « Sans adieux », de loin le meilleur morceau parmi les 10 offerts. On peut aussi entendre une version inédite acoustique de « Une armée dans ma voix » offerte par Louis-Jean Cormier pour la finale de La Voix. L’album a été réalisé par Hubert Maheux, guitariste et collaborateur de longue date, et Guillaume Beauregard, auteur-compositeur, interprète et fondateur des Vulgaires Machins. Malgré de bons moments, Debout dans l’ombre nous laisse quelque peu sur notre appétit par rapport aux attentes élevées que l’on avait pour ce talentueux rockeur à la voix reconnaissable entre tous. (septembre 2015)

Vidéoclip : « Sans adieux »

Musicor

 

The Chemical Brothers – Born in the Echoes

The Chemical Brothers Born in the Echoes

Le duo électro de Manchester en Angleterre lance un nouvel album qui apporte un vent de fraîcheur, à l’image du succès « Go ». Born in the Echoes ressort les meilleurs éléments du groupe (deep house, drum ‘n’ bass, big beat, rythmes funky, etc.) pour nous offrir un album de premier plan, peut-être leur meilleur du 21e siècle. En fait, le seul aspect qui se retrouve quelque peu délaissé par le duo, c’est le trip hop et autres pièces plus introspectives. Les rythmes dansants sont efficaces, mais ne surpassent jamais la créativité des musiques, parce que oui la musique électronique peut être créative et originale! Les Chemical Brothers ont su se démarquer dans le genre depuis 25 ans et ils entendent bien revenir à l’avant-plan avec ce nouveau disque, question de se mesurer à nouveau à leurs compétiteurs français de Daft Punk. Born in the Echoes est un excellent album, fait sur mesure pour que le duo puisse à nouveau remplir des stades à travers le monde. (septembre 2015)

Vidéoclips : « Go » - « Sometimes I Feel So Deserted »

Virgin / Universal

½

   

 Philémon Cimon – Les femmes comme des montagnes

Philémon CimonLes femmes comme des montagnes

Pour son troisième album, Philémon Cimon a demandé les services de Philippe Brault pour le co-réaliser avec lui. Après avoir enregistré son premier disque à Cuba avec des musiciens locaux (Les sessions cubaines), Cimon est retourné à La Havane pour ce nouvel enregistrement, mais cette fois-ci avec des musiciens de Montréal. Des Cubains se sont tout de même joints à eux à la dernière minute pour ajouter des cuivres. Pour ce qui est des textes, Cimon ose plus que jamais avec des textes coquins, s’attaquant même à certains tabous. Avec Les femmes comme des montagnes, Philémon Cimon semble franchement s’amuser, et il présente en plus son album le plus solide et cohérent à ce jour. (septembre 2015)

Vidéoclip : « Je t’ai jeté un sort »

Audiogram

½

 

 Coeur de Pirate – Roses

Coeur de Pirate Roses

Béatrice Martin s’apprête à conquérir l’Amérique alors qu’elle vient de signer un contrat avec Cherrytree Records (Interscope) aux États-Unis. En attendant, elle présente son troisième album, un disque bilingue sur lequel elle démontre tout son talent dans la langue de Shakespeare. En fait, sa prononciation est moins maniérée lorsqu’elle chante en anglais, bizarrement. Et c’est particulièrement évident lorsqu’on compare l’excellent succès « Carry On » à sa version française, « Oublie-moi ». Pour ce nouvel album, Coeur de Pirate s’est associée à un trio de réalisateurs de renommée internationale : Bjorn Yttling (Lykke Li, Franz Ferdinand), Rob Ellis (PJ Harvey) et Ash Workman (Metronomy). Les arrangements font briller les mélodies de Béatrice qui présente plusieurs chansons déchirantes sur le difficile passage à l’âge adulte. Les changements constants entre le français et l’anglais, ainsi que le travail de trois réalisateurs causent certaines inégalités sur l’album. Par contre, la qualité de plusieurs compositions sauve la mise pour un disque solide en bout de ligne, un album qui servira de carte de visite pour Coeur de Pirate en territoires anglophones. (septembre 2015)

Vidéoclip : « Carry On »

Dare To Care

½

 

 Destroyer – Poison Season

Destroyer Poison Season

Daniel Bejar (alias Destroyer) pousse un peu plus loin son exploration de la musique pop de chambre sur Poison Season. Il s’agit du 10e album de son projet solo et il atteint de nouveaux sommets de créativité. Il marie presque parfaitement les guitares et les cuivres dans une musique pop rock et jazz inspirée directement de New York. On peut d’ailleurs entendre trois versions d’une pièce intitulée « Times Square ». On retrouve plusieurs morceaux parlés plutôt que chantés et sa voix s’adapte très bien à la musique qui l’accompagne. Pour une pop sophistiquée et théâtrale qui met l’accent sur les cuivres et le piano, Poison Season représente certainement ce qui s’est fait de mieux dans le genre depuis longtemps. Voici donc un album inspiré qui risque fort de conquérir tout amateur de musique indie pop différente. (septembre 2015)

Vidéoclip : « Times Square »

Merge

½

   

 Élage Diouf – Melokaane

Élage Diouf Melokaane

D’origine sénégalaise, Élage Diouf réside au Québec depuis près de 20 ans. Il s’est fait connaître pour ses innombrables collaborations, notamment avec Les Colocs et le Cirque du Soleil. Après avoir remporté de nombreux prix avec son premier album, Aksil, en 2010, il est de retour avec Melokaane. Coréalisé par Diouf et Alain Bergé, l’album essentiellement en wolof aborde les thèmes de la célébration, la résilience, la fragilité de la vie, les difficultés d’intégration des immigrants, les rapports spirituels, etc. Il présente des hommages à Nelson Mandela et Thomas Sankara, deux figures emblématiques de la lutte contre l’apartheid et du respect des droits de l’homme. Diouf offre aussi une très belle adaptation en wolof du classique de Peter Gabriel, « Secret World ». Finalement, on retrouve deux collaborations efficaces : « Tay » avec le guitariste Jordan Officer et « Just One Day » avec le chanteur Johnny Reid. Melokaane est un album de musique du monde festif avec des sons chauds et dansants, très agréable à écouter jusqu’à la fin. (septembre 2015)

Pump Up the World / SIX

½

 

 Dr. Dre – Compton

Dr. Dre Compton

Le rappeur de Los Angeles n’avait pas présenté d’albums depuis 16 ans, mais il est maintenant de retour avec Compton. C’est le film de son ancien groupe, N.W.A. (Straight Outta Compton), qui a inspiré Dr. Dre pour ce qui se veut la bande originale du film. En fait, c’est plutôt toute la carrière de N.W.A. qui l’a inspiré, puisqu’on retrouve bon nombre de références au passé et d’extraits de précédents albums tout au long de Compton. Les collaborateurs pleuvent sur le disque, à commencer par son ex-collègue dans N.W.A., Ice Cube. On peut aussi entendre Kendrick Lamar, Xzibit, Snoop Dogg, Eminem et plusieurs autres. Malgré une ligne directrice dans le plus pur style rap californien, Compton inclut de nombreuses variations et inspirations R&B, pop et rock. Dr. Dre présente donc un album solide qui a tout pour plaire à ses nombreux fans qui commençaient à s’impatienter. (septembre 2015)

Aftermath / Interscope / Universal

½

   

Mike Evin – Life As a Lover

Mike Evin Life As a Lover

Mike Evin est un chanteur, pianiste et auteur-compositeur originaire de Montréal qui propose une musique pop rock passablement accessible. Life As a Lover est son cinquième album studio et il présente encore une fois une musique joyeuse et entraînante. Réalisé par Howie Beck (Feist, Walk Off the Earth, Hannah Georgas), l’album a été enregistré à Toronto. Il offre une énergie contagieuse qui nous le rend tout de suite sympathique et intéressant. Même s’il demeure ancré dans l’underground, Mike Evin possède tout ce qu’il faut pour se faire découvrir d’un plus vaste auditoire. (septembre 2015)

½

 Foals – What Went Down

Foals What Went Down

Le groupe post-punk anglais est de retour, deux ans après le succès de Holy Fire. Le groupe poursuit dans la même direction avec What Went Down, mais avec une production encore plus puissante, de belles atmosphères rock et plusieurs rythmes entraînants. Le groupe s’éloigne donc plus que jamais des expérimentations de ses débuts, alors qu’il se creuse beaucoup moins la tête. Par contre, l’inspiration est toujours bien présente avec de très solides compositions qui surprennent par leur originalité. Le chanteur Yannis Philippakis pousse sa voix au maximum tout au long du disque et on réalise plus que jamais qu’il en a toute une. Le groupe ralentit quelque peu le rythme en certaines occasions, mais ce sont pour la plupart des pièces mid-tempo d’une grande efficacité, comme la très agréable « Birch Tree ». Avec What Went Down, non seulement Foals ne décevront pas leurs fans, mais ils risquent de s’en attirer beaucoup d’autres. (septembre 2015)

Vidéoclips : « What Went Down » - « Mountain at My Gates »

Warner

½

   

Gengahr – A Dream Outside

Gengahr A Dream Outside

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Quelques titres des jeunes Londoniens avaient déjà émergé sur Soundcloud puis sur les plateformes de streaming l’an dernier, suscitant un intérêt certain. Les onze titres de leur premier album A Dream Outside sorti chez Transgressive Records confirment les espoirs et positionnent Gengahr, ex-RES, comme un ovni pop bigrement talentueux. Bien écrit, malicieusement composé, ce premier album offre une belle osmose tout en apportant son lot de bouleversements en cours de route. Sur un fond de pop légère et de chant aérien, Gengahr déclenche parfois la tempête en glissant quelques embardées rock (« Heroine ») voire bruitistes (« Dizzy Ghosts », « Embers ») avant de retomber sur une instrumentale géniale (« Dark Star »). En fouillant dans cette collection jubilatoire, on trouve deux bons singles tubesques comme « Powder » et surtout l’obsédante « She’s A Witch ». Le parcours rappelle Alt-J dont ils ont assuré la première partie (notamment au Zénith de Paris) avec ce premier album convaincant, intrigant et séduisant pour lequel il ne manque que l’étincelle supplémentaire pour passer un cap. Mais la marche n’est plus très haute… (septembre 2015)

½

 

 David Gogo – Vicksburg Call

David Gogo Vicksburg Call

Le guitariste blues rock canadien lance son 14e album en carrière avec Vicksburg Call. Après avoir partagé la scène avec certains des plus grands noms du blues et du rock comme Johnny Winter, B.B. King, Bo Diddley, Buddy Guy et ZZ Top, il propose peut-être son album le plus cohérent à ce jour. Il a été enregistré live en studio dans une atmosphère intimiste, et on peut sentir l’intensité et l’émotion qui s’en dégage. Gogo nous offre un excellent mélange de pièces originales et de versions choisies pour un très bon album dans le genre en bout de ligne, même s’il ne réinvente rien. (septembre 2015)

Cordova Bay / SIX

   

Kaléidoscope – Un monde de rêve

Kaléidoscope – Un monde de rêve

Kaléidoscope est un supergroupe québécois qui regroupe plusieurs musiciens d’expérience. Il y a Guy Lapointe, auteur-compositeur et interprète, journaliste à Radio-Canada et membre fondateur des Colocs, ainsi que le guitariste Pierre Gauthier, instigateur d’Aut’Chose aux côtés de Lucien Francoeur. On retrouve aussi le bassiste Pierre Dumas (Daniel Lavoie), le batteur Jacques-André Couture, le claviériste Yves Drapeau et Thibaud de Corta (Frères à Ch’val) aux harmonies vocales, sans oublier la petite dernière, la jeune percussionniste Mira Shanti-Staffieri. Ce premier album de Kaléidoscope a été réalisé par François Lalonde (Lhasa de Sela, Dobacaracol, etc.). Le groupe propose un son essentiellement pop rock qui mélange fête et réflexion. L’ensemble demeure toujours musicalement riche et les textes peuvent être soit légers (la chanson-titre), nous faire réfléchir (« C’est la guerre ») ou rendre hommage (« Pour Dédé »). Un monde de rêve contient plusieurs éléments intéressants, même si on s’y perd quelque peu avec la ligne directrice. Même la pochette porte à confusion et on dirait un album pour enfants… (septembre 2015)

Vidéoclip : « C’est la guerre »

Artic

 

The Karpinka Brothers – You Can Count on Me

The Karpinka BrothersYou Can Count on Me

Les Karpinka Brothers nous viennent directement de Saskatoon, Saskatchewan avec un son folk rock / pop rock qui peut rappeler les Barenaked Ladies dans leurs moments les plus énergiques. On peut aussi les comparer à Van Morrison et Joel Plaskett. You Can Count on Me est leur troisième album, mais avec seulement neuf titres totalisant 23 minutes, on devrait plutôt parler d’un mini-album. Quelques titres ressortent du lot dont le premier extrait, « Tetherball ». (septembre 2015)

½

 

 Brett Kissel – Pick Me Up

Brett Kissel Pick Me Up

L’étoile montante du country canadien présente son deuxième album, exactement deux ans après Started With a Song. Il présente un son country plutôt pop, visant assurément un vaste auditoire. Malheureusement, peu de titres présentent suffisamment d’intérêt pour vraiment capter notre attention. Parmi les 10 titres inclus (pour seulement 35 minutes), on retrouve une majorité de pièces mid-tempo qui n’offrent ni la puissance émotive, ni l’énergie pour séduire un public qui ne serait pas attiré par le genre au premier abord. D’un autre côté, les inconditionnels de country risquent fort de crier à la trahison avec une production pop un peu trop léchée. En bout de ligne, on retrouve bien peu d’éléments intéressants sur Pick Me Up, le succès #1 « Airwaves » étant sans aucun doute le meilleur moment de ce CD. C’est tout dire! À noter aussi la plus énergique « I Can Play Guitar », en duo avec Hunter Hayes. (septembre 2015)

Vidéoclip : « Airwaves »

Bak 2 Bak / Warner

   

 Lianne La Havas – Blood

Lianne La Havas Blood

La chanteuse londonienne est de retour avec un deuxième album, trois ans après Is Your Love Big Enough? qui avait su attirer l’attention. Sur Blood, Lianne renoue avec ses origines grecques et jamaïcaines, mais surtout, elle propose une production de plus grande envergure. Des rythmes plus appuyés différencient l’album de son prédécesseur, même si on retrouve encore quelques chansons introspectives. L’album est à nouveau réalisé par Matt Hales (Aqualung) et on y retrouve des collaborateurs de grand talent comme Jamie Lidell, Howard Lawrence (Disclosure), Mark Batson et Paul Epworth. Si Lianne La Havas a réussi à attirer l’attention avec son premier enregistrement, cette fois-ci elle s’établit véritablement comme une artiste de premier plan dans le paysage pop avec une musique créative intégrant un peu de soul et de rock. (septembre 2015)

Vidéoclips : « Unstoppable » - « What You Don’t Do »

Warner

½

   

The Libertines – Anthems For Doomed Youth

The Libertines Anthems For Doomed Youth

Après 11 ans de séparation, le groupe anglais est retourné en studio pour enregistrer un nouvel album. Un concert devant 65 000 personnes en juillet 2014, et la rencontre par la suite en Thaïlande entre Pete Doherty et Carl Barât leur aura finalement permis d’enterrer la hache de guerre. Le groupe qui a fait écarquiller les yeux de plusieurs en 2002 revient donc avec un troisième disque. Plus matures, les Libertines ne tentent pas de reproduire la musique de leurs 20 ans, mais abordent plutôt des thèmes de leur âge (« Fame and Fortune », « Iceman »). Ceux qui trouveront la production un peu trop polie n’auront qu’à regarder du côté du réalisateur. Drôle de choix que ce Jake Gosling (One Direction, Ed Sheeran)! On retrouve heureusement encore quelques très bons morceaux, dont « You’re My Waterloo » et « Dead For Love » qui traînaient dans leur tiroir depuis 1999. On peut entendre une belle évolution sur l’album qui gagne en énergie vers la fin. En bout de ligne, c’est un bon retour pour les Libertines qui ne devraient pas trop déboussoler leurs fans de la première heure, malgré une évolution certaine ces 11 dernières années. (septembre 2015)

Vidéoclips : « Gunga Din » - « Heart of the Matter »

Virgin / Universal

½

   

 Cécile McLorin Salvant – For One to Love

Cécile McLorin Salvant For One to Love

La jeune artiste complète de 25 ans présente un deuxième album, deux ans après celui qui l’a fait connaître, WomanChild. Elle signe cinq des 12 pièces de For One to Love, mettant en évidence une personnalité forte, un intellect vif, de l’humour, du romantisme et une grande honnêteté. Elle reprend des standards jazz, ainsi que « Le mal de vivre » de Barbara. Son style jazz en format trio, avec le jeune et talentueux pianiste Aaron Diehl, met parfaitement en valeur la voix puissante de Cécile. Sa personnalité brillante et éclatée ressort tout au long du disque pour un album qui ne ressemble à aucun autre. Elle le personnalise encore plus en fournissant les illustrations de la pochette. Voici un excellent album de jazz, un album contemporain tout en faisant d’agréables bonds dans le temps. (septembre 2015)

Mack Avenue / Justin Time / SIX

½

   

 Meek Mill – Dream Worth More Than Money

Meek Mill Dream Worth More Than Money

Le rappeur de Philadelphie présente un deuxième album qui l’amène à un autre niveau. Les orchestrations et les chœurs dans la pièce d’ouverture, « Lord Knows », en donnent un bon aperçu. Il présente plusieurs pièces toutes prêtes pour la radio, ainsi que des morceaux de party par excellence, peut-être influencés par sa nouvelle relation avec Nicki Minaj. La base de sa musique demeure tout de même un rap à tendance hardcore. L’album profite aussi de collaborateurs de renom qui contribuent à réorienter quelque peu le style de Meek Mill. L’influence de Chris Brown est évidente dans « All Eyes On You », qui permet aussi d’entendre Nicki Minaj. Celle-ci revient plus tard pour « Bad For You », et les autres collaborateurs incluent Drake, Future, The Weeknd, Rick Ross et Diddy. Dream Worth More Than Money est un très bon album de hip hop et il contribue à transporter Meek Mill dans la cour des grands. (septembre 2015)

Vidéoclips : « Jump Out the Face » - « All Eyes On You »

Maybach / Atlantic / Warner

½

   

 Peter Henry Phillips – The Origin

Peter Henry Phillips The Origin

Le compositeur, interprète et réalisateur Pierre Philippe Côté, mieux connu sous le nom de Pilou, présente son premier album en tant que Peter Henry Phillips. Ce projet totalement en anglais offre une musique indie rock quelque peu planante avec de bonnes mélodies pop. L’ensemble s’avère plutôt cinématographique et les images ne tardent pas à nous venir en tête. Pour cet aspect, il a certainement été influencé par certains artistes avec qui il a travaillé comme Jorane, Elisapie Isaac, Ariane Moffatt et Tomas Jensen. Il a aussi travaillé comme chanteur sur les deux derniers albums de DJ Champion, en plus de se faire connaître chaque semaine à l’émission Belle & Bum sur les ondes de Télé-Québec. Réalisateur émérite depuis une dizaine d’années, il a aussi signé la trame sonore complète du dernier film de Denys Arcand, Le règne de la beauté, dans lequel on peut entendre deux chansons de son projet Peter Henry Phillips. The Origin est un album solide et cohérent jusqu’à la fin qui crée une belle ambiance. (septembre 2015)

Coyote / SIX

½

 

Ballaké Sissoko & Vincent Segal – Musique de Nuit

Ballaké Sissoko & Vincent Segal Musique de Nuit

Six ans après Chamber Music, le joueur de kora Ballaké Sissoko et le violoncelliste Vincent Segal sont de retour, simplement en duo cette fois-ci, pour fusionner leurs deux instruments. Ils se partagent la composition des neuf pièces de l’album qui présentent plusieurs facettes entre musiques mandingues, baroques, brésiliennes, jazz et gitanes. Musique de Nuit propose une musique apaisante, à écouter dans un contexte bien particulier, à l’abri de notre tourbillon quotidien. (septembre 2015)

Six Degrees / SIX

½

   

Sublime with Rome – Sirens

Sublime with Rome Sirens

Après que les deux membres restants de Sublime aient reformé le groupe avec Rome Ramirez pour présenter un premier album il y a 4 ans, voilà que le nouveau trio perd un autre membre original, Bud Gaugh, qui est remplacé par Josh Freese (Vandals, Devo, Guns N’ Roses). Sublime with Rome (et Josh) présentent donc Sirens, un autre album dans le plus pur style ska / reggae, mais qui laisse de côté le punk pour une musique beaucoup plus pop. Une production de grande envergure apporte un très bel enrobage aux compositions du trio, même si Sublime with Rome prend de plus en plus des allures de projet parallèle pour le duo Eric Wilson et Rome Ramirez. On retrouve plusieurs chansons agréables à l’oreille parmi les 11 que contient l’album. Par contre, rien ne se démarque véritablement ni ne bouleversera les conventions. Un moment intéressant à noter toutefois est leur adaptation de « Skankin’ » de Fishbone. Sirens contient une musique ensoleillée et légère qui accompagnera en toile de fond votre escapade en Californie ou n’importe où ailleurs sous le soleil. (septembre 2015)

Vidéoclip : « Wherever You Go »

Vagrant / Universal

   

 Rob Thomas – The Great Unknown

Rob Thomas The Great Unknown

Avec The Great Unknown, Rob Thomas présente son troisième album solo, son premier en 6 ans puisque Matchbox Twenty se sont réunis entre temps. Cette fois-ci, Thomas travaille avec une variété de réalisateurs autour de son fidèle collaborateur Matt Serletic. Il compte entre autres sur Ryan Tedder (OneRepublic) et Ricky Reed (Jason Derulo, Jessie J) pour donner une touche pop moderne à l’album. En ce sens, l’objectif est atteint alors que l’auteur-compositeur et interprète propose des chansons beaucoup plus dynamiques que sur son précédent disque. On retrouve encore tout de même quelques ballades mid-tempo, mais l’essentiel du CD demeure un son pop rock rythmé et léger, tout désigné pour envahir les radios. En fait, The Great Unknown est certainement son album le plus agréable à écouter depuis le mégasuccès de « Smooth » enregistré pour Santana il y a 16 ans! (septembre 2015)

Vidéoclip : « Trust You »

Atlantic / Warner

½

   

 

Whisky Legs Basement Confessions

Whisky Legs a vu le jour dans le quartier St-Roch à Québec en 2013. Le trio est composé de la chanteuse et pianiste Maude Brochu, du batteur et multi-instrumentiste Pascal Denis et du guitariste Guillaume Méthot. Dans un mélange entre nostalgie et modernité, le groupe présente une musique blues rock avec des éléments de soul et de groove. La voix de Maude Brochu attire tout de suite l’attention par sa profondeur et sa puissance, et elle contribue grandement au son du trio. On peut la comparer en partie à Amy Winehouse. Le groupe présente un album de 13 pièces qui atteint les 60 minutes, en partie grâce au tour de force de huit minutes de « Too Late ». Basement Confessions est un très bon premier album qui allie le meilleur des années 1960 et 1970 à un son soul et blues plus contemporain, digne de Gary Clark Jr. (septembre 2015)

Bros / SIX

 

Young Empires – The Gates

Young Empires The Gates

Young Empires est un groupe indie pop / electro pop canadien qui s’est formé il y a six ans. Ils présentent finalement leur très attendu premier album sur lequel on peut entendre le son qu’ils ont su développer au cours des dernières années. À la lumière de la chanson-titre à succès, le groupe nous offre une musique rafraîchissante et divertissante qui nous accroche rapidement un sourire aux lèvres. Ils utilisent les synthétiseurs à profusion sur une rythmique toujours efficace qui nous fait taper du pied. Le disque manque peut-être de quelques succès un peu plus instantanés, mais l’ensemble s’écoute à merveille pour notre plus grand plaisir. (septembre 2015)

Vidéoclip : « The Gates »

Pirates Blend / Sony

½

 

 

AOÛT :

 

Adam Lambert – The Original High

Adam LambertThe Original High

Après une tournée en tant que chanteur de Queen, l’ex-finaliste d’American Idol est de retour avec un nouvel album. Premier disque pour Warner, The Original High renoue également avec les réalisateurs Max Martin et Shellback, ceux qui étaient derrière le succès « Whataya Want From Me » en 2009. Lambert semble avoir enfin trouvé le bon équilibre entre la pop, l’électro et le rock, toujours en conservant les rythmes dansants qui le caractérisent depuis ses débuts. On peut même entendre la guitare grinçante de Brian May (Queen) sur le rythme électro de « Lucy ». L’autre artiste invitée est la Suédoise Tove Lo pour la pièce « Rumors ». Adam Lambert réussit à présenter de bien bonnes chansons pop sur ce nouvel album, mais ce sont les pièces mid-tempo qui demeurent les moins intéressantes. Il devrait donc définitivement se concentrer sur les morceaux dansants, que ce soit dans le style disco des années 1970 ou dans un style électro plus contemporain. Malgré quelques moments un peu moins emballants, Lambert présente possiblement son meilleur enregistrement à ce jour. C’est peut-être son séjour au sein de Queen qui lui a donné cette inspiration… (chronique principale d'août 2015)

Vidéoclip : « Ghost Town »

Warner

½

     

       

Algiers – Algiers

Algiers Algiers

Algiers est un trio indie rock qui a été formé à Atlanta en 2009 et qui se promène depuis entre Londres et New York. Il propose un mélange de post-punk et de blues avec quelques éléments d’industriel et de bonnes mélodies pop et gospel. Même si le mélange peut sembler bizarre au premier abord, c’est un premier album extrêmement original que nous proposent Algiers. On y retrouve une intensité hors du commun, livrée avec une précision chirurgicale. Les trois musiciens semblent très bien savoir où ils s’en vont et ils nous traînent à leur suite. Difficile à comparer, la musique d’Algiers mérite assurément qu’on y tende l’oreille puisque le groupe réussit à présenter un premier album remarquable. (découverte du mois d'août 2015)

Vidéoclip : « Blood »

Matador

½

   

 Alee – Say Hello to Goodbye

Alee Say Hello to Goodbye

Alexandra Adamoski est une jeune chanteuse country de 23 ans d’Edmonton. L’auteure-compositrice et interprète présente un premier mini-album de 6 titres après avoir performé sur plusieurs scènes à travers le pays. Elle propose une approche passablement différente de la musique country avec une touche résolument pop qui la rendra rapidement comparable à Shania Twain et Taylor Swift. Elle présente de bonnes chansons sur Say Hello to Goodbye, ce qui attirera certainement les projecteurs sur elle au cours des prochaines années comme étant la nouvelle étoile montante du country canadien. (août 2015)

Wax / Universal

Between the Buried and Me – Coma Ecliptic

Between the Buried and Me Coma Ecliptic

Le groupe métal progressif de la Caroline du Nord existe depuis 15 ans et il nous offre déjà son huitième album studio. Plus leur carrière avance et plus les gars de Between the Buried and Me laissent de côté leur influence première, le death metal, pour une musique plus expérimentale et progressive. En ce sens, le groupe peut nous rappeler Voivod en plusieurs occasions. Coma Ecliptic est un album-concept qui propose un voyage dans la tête d’un homme plongé dans le coma qui fait un retour sur différentes étapes de sa vie. Même si le concept peut sembler quelque peu original et laisse supposer un album expérimental un peu bizarre, il s’avère plutôt être le disque le plus accessible du groupe à ce jour. Bien sûr, il faut apprécier les musiques progressives qui nous amènent dans toutes sortes de directions, mais plusieurs moments du CD de 68 minutes possèdent ce qu’il faut pour rejoindre un assez large auditoire. On retrouve des influences du rock des années 1970 avec des solos de guitare à la Brian May ou des rythmiques qui rappellent Rush, mais ce sont surtout les très efficaces mélodies pop qui nous surprennent, surtout lorsque l’on connaît leur passé dominé par la voix gutturale. Coma Ecliptic est un album varié, mais qui possède tout de même une ligne directrice solide, basée sur le son typique de Between the Buried and Me. Il faut nécessairement plusieurs écoutes pour en découvrir toutes les subtilités, mais la grande accessibilité du disque rend l’exercice plaisant. Voici donc possiblement le meilleur album du groupe à ce jour. À découvrir! (août 2015)

Metal Blade

½

   

The Darkness – Last of Our Kind

The Darkness Last of Our Kind

Une pause aura été plus que bénéfique pour le groupe de hard rock anglais qui revient en force avec Last of Our Kind, son quatrième album au total. Le groupe semble plus uni que jamais et nous offre de bien bonnes chansons aux riffs et aux mélodies inoubliables. La voix de falsetto de Justin Hawkins ne semble plus voler la vedette et fait plutôt partie intégrante de la musique extrêmement efficace du groupe. Bien sûr, The Darkness s’inspire encore et toujours du son hard rock des années 1970  et 1980, mais il réussit à en faire un style bien à lui et à le transporter agréablement dans les années 2010. Dès les pièces d’ouverture « Barbarian », « Open Fire » et la chanson-titre, on retrouve avec plaisir des chansons entraînantes comme celles qui avaient su nous séduire à l’arrivée du groupe il y a 12 ans. Même si la surprise n’est plus la même, le peu d’attente vis-à-vis un nouvel album de The Darkness fait en sorte qu’on est tout de même un peu surpris d’autant apprécier et de taper continuellement du pied. Quelques pièces mid-tempo peuvent quelque peu casser le rythme, mais l’ensemble demeure de grande qualité, digne d’un des grands albums de hard rock de la dernière décennie. (août 2015)

Vidéoclips : « Barbarian » - « Open Fire » - « Last of Our Kind »

Canary Dwarf / Kobalt

½

   

 The Dead Daisies – Revolucion

The Dead Daisies Revolucion

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

À l’ancienne, décontractés et offensifs, les Dead Daisies renvoient au rock empirique des années 70 et 80. Qui? Les Dead Daisies on vous dit! Quelques bretteurs de luxe qui se sont mis à la colle pour former un supergroupe. Pour être explicite, le groupe, après quelques changements, compte parmi ses membres Richard Fortus et Dizzy Reed de l’actuel line up de Guns N’ Roses, Marco Mendoza (ex-Thin Lizzy et Ted Nudgent), Brian Tichy (ex-Whitesnake et Ozzy Osbourne) et John Corabi (éphémère remplaçant de Vince Neil au sein de Mötley Crüe). Une bonne section d’artificiers prêts à redorer le blason vétuste du hard rock & roll. Revolucion est le second album du groupe, le premier avec John Corabi au chant. Avec 13 titres au compteur et près d’une heure de riffs, les Dead Daisies sont généreux. Deux indicateurs qui démontrent déjà que le disque est étiré et aurait clairement mérité d’être plus compact pour moins traîner en longueur. Mais globalement, malgré ce bon vieux style largement éculé, le combo évite l’excès de mauvais goût. La production est punchy, le son compact et agressif et les musicos évitent la surenchère. Richard Fortus prouve encore qu’il reste l’un des guitaristes les plus fidèles aux belles années du hard rock US (et que le lead devrait lui être entièrement confié au sein de Gn’R…). Corabi est convaincant, plus que Sammy Hagar dans Chickenfoot… Et sans tutoyer les sommets et sans livrer quelques hits imparables, les Dead Daisies soulèvent un vent de nostalgie plutôt agréable avec quelques morceaux dignes d’intérêts (« Mexico », « Evil », « Get Up, Get Ready », …). Et au final, Revolucion prouve que la nostalgie n’est pas forcément qu’un soupir de lamentation mais peut parfois prendre la forme d’un véritable hommage à un vrai courant fondateur. (août 2015)

   

 Finger Eleven – Five Crooked Lines

Finger Eleven Five Crooked Lines

Le groupe post-grunge ontarien Finger Eleven existe déjà depuis plus de 20 ans. Par contre, ils présentent leur premier album depuis 2010. Ils ne réinventent pas leur style sur Five Crooked Lines avec des riffs métal et une voix qui rappelle le son grunge. Par contre, le travail du réalisateur Dave Cobb leur a permis de simplifier leur musique qui devenait de plus en plus complexe inutilement depuis quelques albums. Ils présentent donc de très bonnes mélodies (à la Beatles parfois) et quelques pièces aux rythmiques entraînantes, surtout l’excellente « Wolves and Doors » et la « zeppelinesque » « Gods of Speed ». Le groupe explore aussi le métal stoner avec « Save Your Breath » qui peut rappeler Black Sabbath. En fait, c’est un album qui revient aux sources que nous proposent les gars de Finger Eleven, un album bien agréable à écouter. (août 2015)

Vidéoclip : « Wolves and Doors »

Bicycle / Concord / Universal

   

 

Heartbeat CityThunder Amongst Us

Heartbeat City est un nouveau groupe indie rock de Winnipeg avec certaines influences folks. On peut les comparer en partie aux Weakerthans et à Band of Horses. Dirigé par Ian La Rue, musicien bien connu de la scène de Winnipeg, le groupe présente plusieurs très bonnes chansons, aux mélodies toujours accrocheuses. Dans la deuxième moitié du CD contenant 10 pièces, on retrouve plusieurs morceaux qui s’étirent un peu en longueur, s’approchant même des 7 minutes pour ce qui est des deux derniers titres. L’ensemble demeure malgré tout grandement intéressant. (août 2015)

H’Sao – Saar

H’SaoSaar

Le groupe montréalais d’origine tchadienne revient à la base avec son nouvel album, Saar (« source » en kabalaye). La famille Rimtobaye présente en effet une musique essentiellement a capella avec comme seuls accompagnements une guitare acoustique, parfois soul et parfois blues, et quelques percussions traditionnelles. Ce sont donc surtout les harmonies vocales qui sont mises en évidence pour présenter les très belles chansons de H’Sao, chansons qui s’inspirent de différentes musiques du monde entre gospel, jazz, pop, soul, R&B, reggae et musique tchadienne. Le groupe se permet même d’inviter la cantatrice Marie-Josée Lord pour reprendre le classique « Summertime ». Une bonne dose d’émotion rend ce quatrième album particulièrement intéressant pour le groupe qui présente probablement sa plus grande réussite à ce jour. Voici donc un album riche et varié qui réussira à capter l’attention de tout amateur de musique du monde. (août 2015)

Ndjam / SIX

½

 

Simon Kearney – La vie en mauve

Simon KearneyLa vie en mauve

Âgé de seulement 19 ans, le jeune auteur-compositeur, chanteur et guitariste virtuose de Québec présente son tout premier album. Il nous offre 16 titres fusionnant le rock, le blues et le folk avec une énergie hors du commun, peut-être insufflée par son réalisateur, Antoine Gratton. Kearney nous offre 16 chansons de grande qualité, aux mélodies pop inoubliables, et il réussit à très bien varier les ambiances tout au long du CD. Même si la guitare demeure son instrument de prédilection, le talentueux musicien s’essaie aussi avec aplomb au mellotron, à l’omnichord, au banjo, à la flûte, à l’orgue et au glockenspiel, en plus de jouer des percussions. Mais, c’est son talent de chanteur que l’on découvre avant tout sur La vie en mauve, alors qu’il s’avère être un interprète incomparable, certainement le meilleur pour livrer ses très belles chansons. En somme, c’est un excellent premier album que nous propose Simon Kearney, démontrant toute l’étendue de son talent. Voici un jeune artiste complet qu’il faudra surveiller de très près! (août 2015)

Vidéoclip : « Hey Man »

Sphère

½

 

 Tori Kelly – Unbreakable Smile

Tori Kelly Unbreakable Smile

Victoria Loren Kelly (Tori Kelly) est née en Californie en 1992 et était attirée par la musique dès son plus jeune âge. Après différents concours de chant, Tori a décidé d’apprendre la guitare et de travailler ses propres chansons. Sur ce premier album, elle propose un très bon mélange de pop et de R&B contemporain, une musique à la fois entraînante et intelligente. En plus, elle possède une voix soul qui impressionne rapidement. Tori Kelly représente donc en quelque sorte un mélange entre Taylor Swift et Alicia Keys. Réalisé par Max Martin (Kelly Clarkson, P!nk, Ellie Goulding), Unbreakable Smile contient autant des ballades émotives que des pièces de rock mélodique et de la pop acoustique. Elle propose donc un vaste éventail qui met en valeur toute l’étendue de son talent. Plusieurs pièces comme la chanson-titre et les succès « Nobody Love » et « Should’ve Been Us », ainsi que d’autres bons moments, méritent qu’on s’attarde à l’album de cette talentueuse artiste. À noter les participations d’Ed Sheeran et de LL Cool J. Nous entendrons sûrement encore parler de Tori Kelly au cours des prochaines années. (août 2015)

Vidéoclips : « Nobody Love » - « Unbreakable Smile » - « Should’ve Been Us »

Capitol / Universal

½

   

Toto Laraque – Guitarement vôtre, vol. 7

Toto LaraqueGuitarement vôtre, vol. 7

Guitariste émérite en Haïti, Philippe Laraque s’est établi dans la région de Montréal il y a 15 ans. Après 50 ans de carrière, Toto présente son 10e album, le septième volume de Guitarement vôtre. L’album instrumental de 17 titres totalisant 77 minutes présente encore une fois son excellent mélange de musiques du monde. On peut y entendre du konpa, rara, siwèl, flamenco, jazz bossa, zumba et kizomba. À noter entre autres son excellente version du Concerto d’Aranjuez de Joaquim Rodrigo dans une version kizomba, ainsi qu’un hommage à Chucho Valdes dans le même style. Après plusieurs autres hommages, il conclut l’album avec « Mélodie pour Haïti ». Malgré sa longueur, ce nouvel album de Toto Laraque s’écoute très bien jusqu’à la fin et crée une belle ambiance, chaude et feutrée. (août 2015)

 Melanie Martinez – Cry Baby

Melanie Martinez Cry Baby

Melanie Martinez est une jeune chanteuse américaine de 20 ans qui présente son premier album avec Cry Baby, après avoir participé à la troisième saison de The Voice aux États-Unis. Elle propose une musique pop intelligente qui intègre de nombreux éléments d’électronique, ainsi qu’un peu de rock. Sa voix douce est peut-être au cœur de sa musique, mais elle peut compter sur des arrangements de premier plan qui viennent l’enrober de très belle façon. Elle livre 13 chansons de qualité qui s’enchaînent magnifiquement bien, sans faiblesses apparentes. Il en résulte certainement l’un des meilleurs albums pop électro de l’année. Une très belle découverte! (août 2015)

Vidéoclips : « Dollhouse » - « Carousel » - « Pity Party » - « Soap » - « Sippy Cup »

Atlantic / Warner

½

   

Miguel – Wildheart

MiguelWildheart

Miguel Jontel Pimentel est un chanteur, auteur-compositeur et réalisateur de la Californie qui fait carrière depuis déjà un bon moment, mais principalement derrière les projecteurs. Il a entre autres travaillé avec Usher et Mariah Carey. Wildheart est son troisième album et il contient un très bon mélange de pop et de R&B, incluant même une bonne guitare rock en plusieurs occasions, grâce entre autres à la collaboration de Lenny Kravitz pour les deux pièces qui clôturent l’album. Miguel présente donc un bon disque dans le genre. (août 2015)

½

   

 Kacey Musgraves – Pageant Material

Kacey Musgraves Pageant Material

La chanteuse country du Texas est de retour avec un nouvel album aux accents folk et pop. L’ensemble est plutôt doux et met l’accent sur les mélodies et la très belle voix de Kacey. Contrairement à plusieurs albums country qui demeurent crus, les arrangements de Pageant Material sont superbes et créent une très belle atmosphère autour de cette voix. Kacey nous offre plusieurs excellentes compositions, surtout dans la première moitié de l’album qui inclut du matériel de premier plan avec des chansons comme « High Time », « Dime Store Cowgirl », « Biscuits » et la chanson-titre. L’artiste fait preuve d’humour en plusieurs occasions, ce qui ajoute une touche de légèreté bien agréable. En fait, l’ensemble du disque s’avère à la fois intelligent et plaisant à écouter. (août 2015)

Mercury / Universal

½

   

 Never Shout Never – Black Cat

Never Shout Never Black Cat

Le groupe emo du Missouri est de retour avec son septième album, Black Cat. Never Shout Never gagnent en maturité et présentent possiblement le meilleur mélange à ce jour de leurs différentes influences, entre emo-folk, rock psychédélique et pop-punk dansant. Réalisé de main de maître par Dennis Herring (Elvis Costello, Modest Mouse), l’album offre quelques très bonnes chansons qui bénéficient de la production de grande envergure et de qualité. On retrouve tout de même des pièces un peu plus dénudées et intimistes pour un très bon éventail de styles et d’ambiances. En somme, Black Cat est un album agréable à écouter, certainement leur plus solide à ce jour. (août 2015)

Warner

   

 Lindi Ortega – Faded Gloryville

Lindi Ortega Faded Gloryville

La chanteuse country canadienne Lindi Ortega lance déjà son quatrième album depuis 2011. Faded Gloryville présente un très bon mélange de country, folk, pop et rock mis en valeur par une poignée de réalisateurs de talent. Il inclut de très bonnes pièces, à commencer par la superbe chanson-titre qui risque fort de vous rester en tête longtemps. Par contre, enregistré lors de trois séances distinctes en studio, l’album manque peut-être quelque peu de focus. On comprend bien l’idée de vouloir montrer un bon échantillonnage de toutes ses influences, mais les variations de styles ne sont pas toujours heureuses. (août 2015)

Last Gang

   

Pitbull – Dale

Pitbull Dale

Cinq ans après son dernier album en espagnol, l’excellent Armando, le rappeur floridien d’origine cubaine est de retour avec Dale. Pour l’occasion, il s’entoure d’une multitude de collaborateurs, de Ricky Martin à Sensato en passant par Don Miguelo, Mohombi, Wisin et Yandel. Il est tellement bien entouré qu’on l’entend à peine en de nombreuses occasions alors que ses invités lui volent littéralement la vedette. Pitbull n’a donc d’autres choix que de venir nous lancer son célèbre « Mr. Worldwide » de façon régulière pour être bien certain qu’on ne l’oublie pas. En fait, Dale ressemble pratiquement à une super compilation de musique latine. Efficace? Assurément, puisque vous ne pourrez vous empêcher de danser. Par contre, on peut se demander si le disque n’aurait pas été aussi bon sans la présence de Pitbull. Peut-être pas puisque après tout il joue le rôle de chef d’orchestre et crée le lien entre tous ces artistes pour mettre ensemble 12 très bonnes pièces latines. (août 2015)

Vidéoclip : « Piensas » (feat. Gente de Zona)

RCA / Sony

½

   

 Grace Potter – Midnight

Grace Potter Midnight

Pour son nouvel album, la chanteuse du Vermont a décidé de travailler sans les Nocturnals, le groupe qui l’accompagnait depuis ses débuts il y a plus de 10 ans. Par contre, plusieurs des musiciens du groupe collaborent toujours avec Grace, dont son mari, le batteur Matt Burr. Elle laisse aussi de côté le country sur Midnight alors qu’elle propose plutôt un album pop rock avec plusieurs succès potentiels. Réalisé par Eric Valentine (Queens of the Stone Age, Nickel Creek), l’album montre un tout autre visage de la chanteuse qui rappelle les sonorités pop des années 1980. Même si elle peut ressembler à un mélange entre Heart, Stevie Nicks et Madonna, Grace Potter assume entièrement sa nouvelle direction musicale et réussit à mettre le style à sa main. Il en résulte un album extrêmement efficace, bien produit et avec très peu de faiblesses, qui est agréable à écouter jusqu’à la fin. (août 2015)

Hollywood / Universal

½

   

 Nate Ruess – Grand Romantic

Nate Ruess Grand Romantic

Après avoir connu un grand succès en tant que chanteur du groupe fun., Nate Ruess se lance en solo avec un premier album. Il faut dire que fun. est en « pause » pour une durée indéterminée. Ruess peut donc exploiter tout son côté romantique dans une musique pop rock alternative qui met l’accent sur sa voix puissante. Avec les réalisateurs de fun. Jeff Bhasker et Emile Haynie, il réussit à créer une atmosphère riche et grandiose, fortement influencée de l’univers de Freddie Mercury et Queen. C’est d’ailleurs lorsqu’il se laisse aller dans la démesure que Nate Ruess brille le plus, comme dans les excellentes « Great Big Storm » et « Harsh Light ». Le chanteur peut compter sur des collaborateurs de renom en Beck et Jeff Tweedy qui viennent ajouter de leur talent à son œuvre. Même si l’album présente plusieurs inégalités, il met aussi en valeur de très belle façon la voix et la personnalité de Ruess qui n’a pas à rougir de son album. Les fans de fun. apprécieront certainement. (août 2015)

Vidéoclips : « Nothing Without Love » - « Great Big Storm »

Fueled by Ramen / Warner

   

The Smoking Trees – TST

The Smoking Trees TST

Le duo de Los Angeles est de retour avec son deuxième album. TST offre une musique indie pop psychédélique fortement influencée des années 1960. On peut les comparer en partie à Tame Impala, Jacco Gardner et MGMT, avec une bonne dose d’écho sur la voix. L’ensemble est surtout mid-tempo avec une sorte de nostalgie indéfinissable. Mais ce qu’il faut surtout retenir, c’est le côté enveloppant et apaisant de leur musique, qui réussit à nous hypnotiser rapidement et conserve notre intérêt jusqu’à la fin. The Smoking Trees réussissent un véritable tour de force avec TST, celui de véritablement s’imposer sur la scène indie. (août 2015)

Ample Play

½

 Vince Staples – Summertime ‘06

Vince Staples Summertime ‘06

Le jeune rappeur californien présente son premier album complet après le mini-album Hell Can Wait paru l’an passé. En fait, Summertime ’06 est plus qu’un album complet mais bien un album double de 20 titres, même si le total demeure sous la barre d’une heure. Son tour de force, c’est qu’il réussit à conserver notre intérêt tout au long des deux CD avec une excellente ligne directrice tout en maintenant de belles variations de styles. Ses mélodies s’avèrent aussi d’une grande efficacité, tout autant que son flow. En fait, c’est un excellent album conceptuel que nous propose le jeune homme de 22 ans. Summertime ’06 risque fort de se retrouver parmi les meilleurs albums de l’année, alors qu’il prend les devants de la scène rap. (août 2015)

Def Jam / Universal

   

Joss Stone – Water for Your Soul

Joss Stone Water for Your Soul

Avec Water for Your Soul, l’adolescente prodige de la musique soul gagne en maturité et elle intègre des influences diverses entre reggae, hip hop et musique du monde. On retrouve bien évidemment toujours certaines chansons de pop rock adulte qui viennent compléter à merveille son répertoire R&B / néo-soul. Mais ce sont les moments flirtant avec les rythmes africains (« Stuck on You »), intégrant du flamenco (« Cut the Line ») ou encore possédant un agréable rythme léger de reggae (« Love Me ») qui attirent véritablement l’attention envers Water for Your Soul. Il s’agit de son premier album en quatre ans et son travail avec SuperHeavy (avec Mick Jagger, Dave Stewart et Damien Marley) semble avoir apporté un nouveau souffle à son écriture. Joss Stone présente donc un disque rafraîchissant, son meilleur depuis bien longtemps. (août 2015)

Stone'd / Sony

½

 

 Tame Impala – Currents

Tame Impala Currents

Le groupe australien Tame Impala est de retour avec son quatrième album, trois ans après l’excellent Lonerism. Le groupe se réoriente quelque peu avec Currents alors que l’on peut entendre un mur de synthétiseurs. Kevin Parker a enregistré l’album par lui-même et il devient ainsi un peu plus unidimensionnel. Par contre, il ajoute une certaine touche de hip hop et de R&B au soft rock des années 1970. La nouvelle direction empruntée peut sembler rafraîchissante au premier abord, mais plusieurs chansons mid-tempo perdent notre intérêt en cours de route, devenant même ennuyantes par moments surtout par leur livraison vocale. C’est tout de même motivant de voir que Tame Impala peut aller de l’avant sans rester coincé dans un style bien précis. Et Currents est bien loin d’être un mauvais album; il n’y manque que la guitare psychédélique qui a fait leur réputation jusqu’ici… (août 2015)

Modular / Universal

½

   

 The Tequila Mockingbird Orchestra – LOVE.

The Tequila Mockingbird Orchestra LOVE.

The Tequila Mockingbird Orchestra est un regroupement de musiciens passablement hétéroclite de la Colombie-Britannique. Il offre un son folk aux influences à la fois traditionnelles et indie rock. Le groupe utilise l’accordéon à profusion, ainsi que des violons et de la contrebasse. Ces troubadours des temps modernes proposent un amalgame de chansons d’amour qui est bien loin de séduire à la première écoute à cause de rythmes franchement ennuyants. On retrouve quelques chansons intéressantes parmi les neuf (dont « Wolfe et Montcalm »), mais la plupart nous obligent à passer à la suivante. Le groupe possède certainement un bon potentiel par sa singularité, mais il faudrait bien nous le faire découvrir pleinement. (août 2015)

Bitter North

½

 

Twin Within Horizontal Lines

Horizontal Lines est le tout premier album de ce duo d’Hamilton en Ontario. Il présente un son indie pop souvent planant avec des influences folk. Les arrangements de cordes et d’instruments à vent de Kirk Starkey créent une ambiance magique pour cet album qui risque d’en séduire plus d’un. Les mélodies sont toujours accrocheuses, même si l’ensemble demeure hors des sentiers battus. Le CD de tout juste 30 minutes (pour seulement 8 titres) présente bizarrement quelques longueurs et l’arrivée de pièces un peu plus entraînantes comme « We Talk » est la bienvenue. Twin Within nous offrent malgré tout un bon premier disque. (août 2015)

Hidden Pony

 

Valectra – Surfing on this Wave

Valectra Surfing on this Wave

Après une participation remarquée à la deuxième édition de La Voix, Valectra présente son deuxième album, « surfant sur la vague » provoquée par l’émission. Valérie Cormier de son vrai nom propose un album totalement en anglais sur lequel elle participe à toutes les étapes, de la composition à la réalisation en passant par les arrangements et le mixage, le tout lancé sur sa propre étiquette, Spin Gloss Records. Elle interprète des chansons pop aux accents lounge avec quelques éléments de rock et de musique du monde. Elle reprend d’ailleurs admirablement le classique de Bob Marley « Is This Love ». L’artiste complète a accompagné pendant plusieurs années des chanteurs de renom en tant que pianiste, claviériste et accordéoniste, entre autres Éric Lapointe, Lhasa de Sela, Richard Petit et The Box. Toute cette expérience accumulée s’entend assurément sur cet album qui semble avoir été mûri longtemps. (août 2015)

Spin Gloss

 

Veruca Salt – Ghost Notes

Veruca Salt Ghost Notes

Ghost Notes est le premier album de Veruca Salt depuis 2006 et seulement leur cinquième en carrière. Par contre, cette fois-ci, ils reviennent aux musiciens originaux, une première depuis 1998. Le groupe qui s’est d’abord fait connaître dans la période post-grunge semble quelque peu figé dans le temps avec un son qui remonte à cette époque. Des guitares grinçantes, des rythmiques efficaces et de très bonnes mélodies caractérisent toujours le groupe. Il en résulte donc un album plus qu’intéressant, qui ravive des souvenirs d’une autre époque, mais qui s’écoute toujours aussi bien en 2015. Quelques pièces mid-tempo présentent peut-être un peu moins d’intérêt, mais lorsque nous arrivent les bombes « Love You Less » et « Laughing in the Sugar Bowl », on rajeunit de 20 ans et on réalise que le groupe comble un vide dans le rock actuel. Pour un bon mélange de rock alternatif, hard rock et pop, on peut toujours compter sur Veruca Salt qui nous en met plein les oreilles. (août 2015)

Vidéoclip : « Laughing in the Sugar Bowl »

El Camino

½

   

 Neil Young + Promise of the Real – The Monsanto Years (CD + DVD)

Neil Young + Promise of the Real The Monsanto Years (CD + DVD)

Pour son nouvel album, Neil Young s’entoure du groupe des frères Lucas et Micah Nelson, fils de Willie Nelson. Promise of the Real apporte une nouvelle énergie rock à Young qui lui permet de dénoncer librement les impacts écologiques de la multinationale Monsanto, entreprise spécialisée dans les biotechnologies agricoles dont la modification génétique. Même si le groupe apporte un son rock à la guitare électrique qui peut rappeler l’époque de Crazy Horse, ou même son travail avec Pearl Jam, Young présente encore quelques pièces toutes en douceur, à la guitare acoustique (« Wolf Moon », etc.). Un DVD s’ajoute au CD et présente le travail réalisé en studio pour arriver au résultat final de ce très bel album protestataire. (août 2015)

Reprise / Warner

½

   

 

JuILLET :

 

Mika – No Place in Heaven

Mika No Place in Heaven

Maintenant âgé dans la trentaine, Mika présente son premier album depuis qu’il a été juge à The Voice : la plus belle voix en France. Il a donc nécessairement gagné en maturité depuis le plutôt décevant album The Origin of Love en 2012. Et c’est ce qu’on perçoit rapidement à l’écoute de No Place in Heaven qui nous apparaît comme un album de pop mature. Par contre, Mika n’a rien perdu de ses mélodies inoubliables, de sa théâtralité et de son brin de folie. Sa musique pop accrocheuse vient enrober des textes souvent personnels, dans lesquels il prend position et règle des comptes avec son passé, entre autres avec son père dans la chanson-titre et avec sa mère dans « All She Wants ». Mika présente certainement un album mature, mais un disque qui demeure riche musicalement et extrêmement divertissant jusqu’à la fin. En fait, l’artiste possède plus que jamais le secret de la création d’une musique pop de qualité. (chronique principale de juillet 2015)

Vidéoclips : « Boum Boum Boum » - « Talk About You » - « Good Guys »

Republic / Universal

½

     

     

Jamie XX – In Colour

Jamie XX In Colour

Il y a longtemps que Jamie Smith de The XX œuvre en parallèle de son groupe en remixant différentes chansons populaires, entre autres d’Adele, et en présentant des compositions sur la toile. Mais voilà qu’il présente enfin son tout premier album, en tant que Jamie XX. Le spécialiste de l’électronique abuse certainement des synthétiseurs sur In Colour, mais sa créativité sans bornes nous le fait rapidement oublier. La pièce d’ouverture, « Gosh », risque d’en laisser plus d’un perplexe. Par contre, dès que les rythmes lents prennent possession de nous à compter de la deuxième pièce, on ne peut plus s’en départir. De l’hypnotisme de haute voltige! L’instrumentale « Obvs » est certainement le chef-d’œuvre incontournable de l’album, alors que le simple « Loud Places » (mettant en vedette Romy qu’on retrouve aussi sur « SeeSaw ») capte rapidement notre attention et qu’on ne peut plus s’en défaire. Le rythme augmente constamment jusqu’à la fin avec des pièces de plus en plus dansantes sur fond de drum ‘n’ bass. En fait, c’est la majorité de l’album qui nous habite lorsqu’on en arrive à la fin. Voici donc un superbe album, dansant mais tout en douceur, qui n’a pas d’égal dans le style électro. (découverte du mois de juillet 2015)

Vidéoclip : « Loud Places »

Young Turks / XL / Beggars

   

 The Aristocrats – Tres Caballeros (CD + DVD)

The Aristocrats Tres Caballeros (CD + DVD)

Les Aristocrats sont un groupe de rock progressif hors du commun. Formé du guitariste Guthrie Govan (Steven Wilson, Asia), du bassiste Bryan Beller (Joe Satriani, Steve Vai) et du batteur Marco Minnemann (Steven Wilson, Joe Satriani), le trio propose une musique instrumentale plutôt crue où la virtuosité des musiciens n’a d’égal que leur puissance. Pour ce nouvel album, ils se sont installés aux légendaires studios Sunset Sound à Hollywood qui ont vu défiler les Rolling Stones, Van Halen et Led Zeppelin entre autres. Ils présentent donc neuf nouvelles compositions plus complexes et profondes que jamais, même si l’improvisation semble toujours au rendez-vous. Plus expérimental que leurs deux albums précédents, Tres Caballeros a tout ce qu’il faut pour satisfaire un auditoire de rock progressif exigeant. Le DVD offert en boni contient des performances enregistrées en concert à San Pedro en Californie entre le 29 janvier et le 1er février 2015, ainsi qu’une vidéo de leur travail en studio. (juillet 2015)

Boing! / Conveyor / SIX

½

   

 Charles Aznavour – Encores

Charles AznavourEncores

Aznavour a franchi les 90 ans l’an passé, mais pas question de retraite pour cette légende de la chanson française. Toujours en tournée mondiale, il nous offre maintenant un tout nouvel album, empreint de nostalgie. Il y évoque des souvenirs de jeunesse dans les rues de Montmartre, ses souvenirs avec Édith Piaf, etc. Aux 11 chansons en français magnifiquement orchestrées, il ajoute un titre en anglais, « You’ve Got To Learn », en duo avec le chanteur soul Benjamin Clementine. Il s’agit d’une adaptation de la chanson « Il faut savoir ». Aznavour ne peut certainement pas réécrire des chansons de l’envergure de ses nombreux classiques, mais sa vigueur impressionne toujours autant. (juillet 2015)

DEP / Universal

 Baden Baden – Mille éclairs

Baden BadenMille éclairs

Trois ans après Coline, un premier album bilingue, le groupe parisien est de retour avec un disque totalement en français. Le CD contient aussi deux pièces instrumentales qui peuvent rappeler les sonorités de Mogwai. Le groupe présente une belle cohérence et une meilleure homogénéité tout au long de l’album, ce qui représente certainement un pas en avant pour le trio. Les textes d’Éric Javelle contiennent une certaine poésie avec souvent une belle naïveté adolescente. Ils manquent par contre d’un peu de subtilités et la simplicité de plusieurs titres les rend un peu trop proprets. Baden Baden ont tout de même leur place bien établie dans le nouveau courant pop rock français. (juillet 2015)

Vidéoclip : « À tes côtés »

Naïve / SIX

 

 The Stephen Barry Band – Treat Her Right

The Stephen Barry Band – Treat Her Right

Avec ce nouvel album, le Stephen Barry Band fête son 40e anniversaire. Pour l’occasion, le légendaire bassiste et son groupe nous offrent des relectures de 10 classiques du blues (« Little Red Rooster », « As Long As I Have You ») et du rock (« Salt of the Earth » des Rolling Stones), en plus d’une version incomparable de « Higher Ground » de Stevie Wonder. On peut également découvrir deux chansons originales qui se fondent merveilleusement bien à l’ensemble : « Cerveaux » et « Sister Francis ». Ce neuvième album, pour le groupe qui a performé sur la même scène que les plus grands (John Lee Hooker, Bo Diddley, Buddy Guy, Big Mama Thornton, etc.), a été enregistré à Montréal et on y retrouve à titre de guitariste invité un des membres fondateurs du groupe, Jorn Reissner. Malgré un bon disque, le Stephen Barry Band demeure avant tout un groupe festif à découvrir sur scène. À surveiller à travers le Québec tout l’été! (juillet 2015)

Bros / SIX

 

The Beatdown & Hugo Mudie – The Beatdown Meets Hugo Mudie

The Beatdown & Hugo Mudie – The Beatdown Meets Hugo Mudie

The Beatdown est un chaleureux groupe reggae de Montréal né des cendres de One Night Band en 2009. En quelques années seulement, le quatuor s’est produit à plus de 400 reprises un peu partout à travers le monde dans le cadre de différents festivals et avec des groupes comme Fishbone, Black Crowes, The Skatalites, The Slackers, UK Subs et The Creepshow. Pour cet album, The Beatdown fait équipe avec Hugo Mudie (Miracles, Sainte-Catherines) pour un album à saveur rocksteady et dub. La voix à la fois rauque et douce d’Hugo se fusionne parfaitement aux rythmes accrocheurs de The Beatdown pour une musique reggae qui rappelle les origines du style dans les années 1960 en Jamaïque. Cet amalgame n’est pas aussi sans rappeler la réorientation de The Clash vers le reggae au début des années 1980. Voici donc un très bel album pour accompagner l’été chaud de Montréal. (juillet 2015)

Stomp / Warner

   

 Trenet

Benjamin BiolayTrenet

C’est dans une formule en trio que Benjamin Biolay reprend 12 grandes chansons du répertoire de Charles Trenet, en compagnie de ses fidèles compagnons et musiciens Nicolas Fiszman et Denis Benarrosh. On peut y entendre évidemment les classiques « Revoir Paris », « Verlaine », « Que reste-t-il de nos amours? », « L’âme des poètes », « Le temps des cerises », etc. En prime, Biolay nous offre une composition personnelle, « La chanson du faussaire ». À noter la présence de Vanessa Paradis qui chante en duo avec Biolay sur « J’ai ta main ». Sur cet album, Benjamin Biolay et ses comparses rendent un magnifique hommage au « fou chantant », alors qu’ils s’approprient de belle façon toutes ces chansons incontournables du répertoire français. (juillet 2015)

DEP / Universal

½

 

 Les Bluebell Sisters – Les Bluebell Sisters

Les Bluebell SistersLes Bluebell Sisters

Les quatre chanteuses et musiciennes des Bluebell Sisters se surnomment les sœurs Betts, des sœurs de la scène tout de bleu vêtues et accompagnées par leur « frère » à la batterie. Ce tout premier album du quintet présente 12 reprises des années 1950 en plus de deux chansons originales qui cadrent parfaitement dans l’ensemble mélangeant rhythm & blues, rockabilly et doo-wop. L’album réalisé par Éric Goulet vous fera assurément bouger en plus de vous replonger dans l’une des époques musicales les plus excitantes du 20e siècle. (juillet 2015)

Bros / SIX

½

 

 Thomas Carbou – Other Colors of Hekatê

Thomas Carbou Other Colors of Hekatê

Le guitariste et compositeur Thomas Carbou, reconnu pour son jeu unique à la guitare à huit cordes, présente son nouvel album, accompagné de David Binney au saxophone et de Jim Black à la batterie et aux percussions. Other Colors of Hekatê  est la suite logique à sa trilogie Hekatê, en référence à la déesse grecque tricéphale Hécate. L’album marie donc encore une fois le jazz et la musique du monde dans un ensemble plutôt expérimental. L’album de 12 titres totalisant au-delà de 61 minutes nous fait voyager entre divers univers musicaux du jazz contemporain grâce à une bonne dose d’exotisme. (juillet 2015)

Ad Litteram / SIX

½

The Fall – Sub-Lingual Tablet

The Fall Sub-Lingual Tablet

Presque 30 ans de carrière ont forgé le style unique du groupe punk britannique qui présente encore une fois un nouvel album, son 31e. Mark E. Smith et sa bande ne se réinventent assurément pas sur Sub-Lingual Tablet, mais ils semblent toujours avoir du plaisir à jouer ensemble, ce qui est déjà pas mal pour un groupe de cet âge. Le groupe navigue entre différents styles de rock alternatif et de punk rock avec quelques incartades vers le métal ou le rap. On peut entendre quelques bonnes mélodies de la part de Smith, mais ce sont les rythmes entraînants qui dominent pour la majeure partie du disque. Sans renverser de barrières, The Fall demeure bien présent avec son style unique. (juillet 2015)

Cherry Red / MVD

 

 Jacco Gardner – Hypnophobia

Jacco Gardner Hypnophobia

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Contrairement à son premier album, découverte excitante pour le commun des mortels, Jacco Gardner était largement attendu pour son deuxième disque. Ce qui alimente clairement la thèse du toujours difficile – pardonnez l’immonde banalité de ce cliché – deuxième album (c’est dit…). Cabinet Of Curiosities portait à merveille son nom tant l’univers caché derrière cette pochette bariolée et mystique donnait des ambiances influencées mais terriblement personnalisées par la touche classieuse du jeune Hollandais. Littéralement obnubilé par la pop et le psychédélisme, Jacco n’édulcore pas plus ici son obsession pour les ambiances ombrageuses et contrastées. Ce multi-instrumentiste méticuleux pousse même plus loin l’expérimentation et propose trois titres instrumentaux, sans compter certains peu fournis en parole… Passant le temps d’une tournée mondiale de génie caverneux à globe-trotters, Gardner a glané un paquet d’instruments dont l’étreinte bien orchestrée apporte, il est vrai, une nouvelle consonance très 60’s. Outre ces fils d’instruments parfaitement cousus main, c’est l’inépuisable qualité mélodique qui force (sans exagérer) le plus grand respect. « Brightly » est une merveille de pop baroque absolument grandiose dont les notes ne cherchent qu’à virevolter pour offrir une montée en puissance dantesque. Difficile de s’en remettre. Mais l’instrumentale « Grey Lanes » offre un autre voyage antique merveilleux, « Outside Forever » est une ballade fantasmagorique, « Find Yourself » aspire par sa ligne de basse assommante et « Face To Face » transporte par ses instrumentations improbables. Hypnophobia est un fantastique répertoire de chansons qui laissent place à une imagination sans limites et à des surprises mélodiques permanentes. (juillet 2015)

   

 HoneyHoney – 3

HoneyHoney 3

HoneyHoney est un duo country rock de Venice en Californie formé de Suzanne Santo et Ben Jaffe. Pour ce troisième album, ils laissent tomber complètement leurs influences jazz et néo-soul des débuts pour se concentrer sur un son rock alternatif aux fortes intonations country, surtout à cause du violon et du banjo. Ils semblent avoir enfin vraiment trouvé un son qui leur est propre. Après une première séance d’enregistrement à Nashville, ils ont tout recommencé, insatisfaits du résultat. Finalement, 3 représente un immense pas en avant pour HoneyHoney, tant musicalement qu’au niveau créatif. Il s’agit d’un album riche et varié qui présente de très bons moments jusqu’à la fin. (juillet 2015)

Rounder

½

   

 Sophie Hunger – Supermoon

Sophie Hunger Supermoon

L’auteure-compositrice et interprète d’origine suisse présente son quatrième album avec Supermoon. Il a été enregistré entre Bruxelles et San Francisco et offre des atmosphères variées entre pop planante (« Love is Not the Answer »), musique ambiante (chanson-titre) et rythmes appuyés (« Superman Woman »). Elle interprète aussi une chanson en allemand, « Die Ganze Welt », et une en français, « La chanson d’Hélène ». Passant du rock à la musique pop et avec un peu de folk, Supermoon est assurément un album éclectique qui en donne pour tous les goûts. Ce qui est particulièrement agréable, c’est que malgré un changement de style constant, Sophie Hunger réussit à créer un album homogène avec une bonne ligne directrice, un album que l’on a envie d’écouter jusqu’au bout tellement il contient de solides compositions. Voici donc un autre très bon disque de la part de cette artiste talentueuse. (juillet 2015)

Vidéoclip : « Supermoon »

Two Gentlemen / SIX

½

   

 Halie Loren – Butterfly Blue

Halie Loren Butterfly Blue

La chanteuse jazz américaine est de retour sur disque avec un très bel album, à la fois nostalgique et contemporain. Elle reprend par exemple avec brio « Que reste-t-il de nos amours? » de Charles Trenet qui devient « I Wish You Love » dans une version bilingue. Elle reprend aussi entre autres des classiques de George Gershwin (« Our Love is Here to Stay ») et Cole Porter (« I’ve Got You Under My Skin »). En plus des surprenantes relectures qu’elle nous offre, Halie propose de nombreuses compositions originales, avec l’aide du guitariste Daniel Gallo entre autres qui apporte une touche de blues et de soul au son jazz plus standard de Halie. La voix chaude et sensuelle de la chanteuse se trouve littéralement au cœur de cet enregistrement qui a tout pour séduire son auditoire. (juillet 2015)

Justin Time / SIX

½

 Moriarty – Epitaph

MoriartyEpitaph

Avec son 4e album, le groupe français Moriarty reprend où il avait laissé avec The Missing Room en 2011. Ils ont ouvert les voûtes pour retrouver des bouts d’enregistrements ou de textes saisis çà et là au cours des dernières années, souvent en tournée, pour les compléter enfin. Il y a aussi eu l’adaptation musicale de Maître et Marguerite de Boulgakov, une pièce radiophonique qui a donné naissance à six nouveaux morceaux. Finalement, on peut entendre deux toutes nouvelles chansons : « History of Violence » et « Diamonds Never Die ». Les thèmes tournent souvent autour de la mort et de l’au-delà, d’où le titre d’Epitaph. (juillet 2015)

Air Rytmo / SIX

 Muse – Drones

Muse Drones

Un album de Muse est toujours très attendu, même si leur dernier, paru il y a trois ans, The 2nd Law, n’était pas à la hauteur. Pour son septième disque, le trio dirigé par Matt Bellamy prend position politiquement, entre autres contre les guerres modernes. Ils y vont d’ailleurs sans trop de subtilités, et ce dès la pochette. Musicalement, l’apport du réalisateur Robert John « Mutt » Lange donne une touche hard rock à l’album qui n’est pas désagréable à l’oreille. Muse présente bien évidemment encore un mur de son qui devient doublement impressionnant sur scène considérant que ce n’est qu’un trio que nous avons devant les yeux. Le thème anti-guerre s’est inspiré par moments de The Wall de Pink Floyd, entre autres avec l’intermède « Drill Sergeant ». Les autres influences demeurent les habituels Radiohead, Coldplay et U2, mais on peut aussi découvrir une guitare à la Van Halen dans « Reapers ». Le problème reste souvent le même par contre avec Muse : lorsqu’ils ne sont pas en mesure de présenter des compositions vraiment originales, ils tombent rapidement dans le cliché, le tout enveloppé dans une cacophonie sonore à nous étourdir complètement. C’est exactement ce qui se passe avec Drones qui présente pourtant de meilleures idées que leur disque précédent, mais devient épuisant à la longue et manque surtout de subtilité. (juillet 2015)

Vidéoclips : « Dead Inside » - « Mercy »

Warner

   

 No Joy – More Faithful

No Joy More Faithful

No Joy est un groupe indie rock / shoegaze montréalais qui existe depuis 2009. More Faithful est leur troisième album et présente un véritable mur de guitares distorsionnées tout en incluant de très bonnes mélodies pop. Des moments un peu plus surréalistes nous transportent en territoires doom et gothique. L’ensemble est donc plutôt varié, mais il se tient magnifiquement grâce à un fil directeur solide et une énergie créatrice incomparable. La basse ronronnante et la guitare puissante s’avèrent un véritable plaisir pour les oreilles. Il s’agit certainement de leur album le plus efficace à ce jour, propulsant du même coup le groupe parmi les meilleurs de la scène indie montréalaise et canadienne. (juillet 2015)

Arts & Crafts

½

   

Of Monsters and Men – Beneath the Skin

Of Monsters and Men Beneath the Skin

Après un premier album il y a trois ans qui a su plaire tant au public qu’à la critique, le groupe indie islandais est de retour avec un deuxième album qui devrait répondre aux attentes. Ils ont toujours un certain côté folk grâce à l’utilisation abondante d’instruments acoustiques. Par contre, ils réussissent à en faire un véritable mur de son aux allures cinématographiques, voire orchestrales. En ce sens, leur musique pop de chambre se rapproche assurément d’Arcade Fire à qui on les a souvent comparés. On les imagine définitivement plus aisément dans un stade en plein air que dans un petit bar enfumé tellement leurs chansons possèdent une envergure incomparable. Les refrains accrocheurs ajoutent à cet amalgame propice au méga concert où toute l’assistance peut prendre plaisir à chanter à tue-tête. Beneath the Skin n’a peut-être comme seul défaut que de manquer de ligne directrice, avec de très bons moments de romantisme, mais aussi plusieurs autres thèmes disparates. Musicalement par contre, rien à redire! Les fans du premier album retrouveront avec plaisir ce qu’ils avaient tout de suite apprécié, sans toutefois un hit de la trempe de « Little Talks », l’un des plus grands succès radio de 2012. (juillet 2015)

Vidéoclip : « Crystals »

Island / Republic / Universal

½

   

 Rachel Sermanni – Tied to the Moon

Rachel Sermanni Tied to the Moon

La chanteuse folk écossaise est de retour avec un deuxième album studio intime, empreint de mélancolie. Par contre, elle présente un côté plus sombre et un peu plus indie que sur Under Mountains paru en 2012. Sa voix sublime capte tout de suite notre attention encore une fois, et elle s’adapte parfaitement à ce son folk plutôt noir. Si elle explore quelque peu pour ce qui est du son de l’album, les compositions par contre demeurent en territoire connu, souvent prévisible. Malgré tout, ses fans devraient à nouveau apprécier ce que Rachel Sermanni a à offrir. (juillet 2015)

Middle of Nowhere

 

Anoushka Shankar – Home

Anoushka Shankar Home

L’une des joueuses de sitar les plus respectées de sa génération, Anoushka Shankar en est déjà à son huitième album. Comme toujours, son jeu unique lui permet de traverser habilement les barrières entre musique classique et musique du monde. Home ne contient que quatre titres, mais qui varient entre 10 et 18 minutes chacun. Entièrement enregistré à sa maison de Londres, l’album présente une atmosphère intimiste très méditative, inspirée par son père, le légendaire Ravi Shankar. Elle rend encore une fois hommage aux traditions de son pays d’origine, l’Inde, et elle constitue certainement l’une des plus grandes ambassadrices pour faire le pont entre l’orient et l’occident. Home est un album qu’il faut écouter dans un contexte bien précis, soit dans un contexte de recueillement et de réflexion. (juillet 2015)

Deutsche Grammophon / Universal

½

   

The Silver Lake Chorus – TSLC

The Silver Lake Chorus TSLC

Le groupe américain offre une musique indie rock, mais sur des arrangements pour le chant choral, basé sur les harmonies vocales. Le chœur de plus de 20 chanteurs ne présente que deux pièces a capella dont la chanson d’ouverture, « From the Snow-Tipped Hills ». Pour le reste, on retrouve des arrangements de guitares, synthétiseurs, cordes et batterie qui nous transportent instantanément dans un univers indie rock, bien loin du chant choral auquel on nous a habitués. Ce premier album contient des pièces rares ou des créations originales d’auteurs comme Sia, Aimee Mann, Tegan & Sara, Ben Lee, A.C. Newman (The New Pornographers), Ben Gibbard (Death Cab For Cutie), The Flaming Lips, Justin Vernon (Bon Iver), etc. La pièce la plus accessible est certainement « Nervous Soul » de Ben Gibbard qui se présente comme une simple chanson pop, très agréable à l’oreille. L’ensemble de cet album éponyme, réalisé par Ben Lee, navigue dans différents répertoires entre le chant choral et l’indie rock et il peut parfois devenir quelque peu déboussolant. Par contre, il s’agit d’un exercice de style plutôt intéressant. (juillet 2015)

Six Degrees / SIX

   

 Simon I – Simon I

Simon I – Simon I

Simon Premier (Simon Proulx) est le chanteur et mélodiste du célèbre groupe québécois Les Trois Accords. Le Drummondvillois a décidé de se lancer dans un projet parallèle et il a écrit 10 chansons en anglais, dont plusieurs textes ludiques qui peuvent rappeler Les Trois Accords. Il a travaillé avec Gus Van Go et Werner F et il en résulte un album dominé largement par le rock, même si les mélodies demeurent irrésistibles. C’est un album franchement énergique qui nous force tout de suite à taper du pied. Malheureusement, avec seulement 32 minutes, on aimerait bien en entendre plus. (juillet 2015)

La Tribu

½

 

 Simply Red – Big Love

Simply Red Big Love

Il y a déjà plus de 30 ans que le groupe anglais Simply Red fait carrière. Par contre, Big Love est leur premier album en huit ans, ce qui représente leur plus longue pause à ce jour. C’est que le chanteur et leader du groupe, Mick Hucknall, s’est lancé dans une carrière solo pendant cette période, une expérience qui fut peu fructueuse. Hucknall et Simply Red étant indissociables, les voici de nouveau réunis pour un album pop rock romantique à souhait. L’ensemble est plutôt léger dans un style soul qui rappelle les années 1970. Quelques rares pièces accélèrent la cadence dans un style qui se rapproche souvent du disco. Big Love s’avère peut-être un peu trop propret, mais c’est un style qui colle bien à Simply Red. (juillet 2015)

East West / Warner

   

 Skrillex and Diplo – Jack Ü

Skrillex and Diplo Jack Ü

Lorsque le DJ maître du dubstep (Skrillex) rencontre le DJ qui s’est fait un nom dans le hip hop et la musique basse du sud (Diplo), il en résulte assurément un disque sur lequel la basse domine et les rythmes se heurtent constamment. On pourrait arrêter là et l’essentiel aurait été dit à propos de Jack Ü. Le court album de 10 titres totalisant 35 minutes présente en effet un mélange souvent conflictuel entre les styles des deux producteurs. Rythmé mais pas souvent dansant, l’album présente quelques mélodies intéressantes grâce aux chanteurs et surtout aux chanteuses invités. Kiesza rend en effet « Take Ü There » intéressante, alors qu’AlunaGeorge (« To Ü ») et Justin Bieber (« Where Are Ü Now ») créent des succès. À noter aussi le remix très réussi de « Take Ü There » par Missy Elliott. Pour le reste, on se retrouve surtout en territoire underground, difficile d’accès et difficile à suivre. Le principal « avantage » de Jack Ü est qu’il possède toute la puissance nécessaire pour perturber vos voisins. (juillet 2015)

Vidéoclip : « Where Are Ü Now »

Mad Decent / Atlantic / Warner

   

 Soak – Before We Forgot How To Dream

Soak Before We Forgot How To Dream

Bridie Monds-Watson est une jeune chanteuse irlandaise d’à peine 18 ans. Elle a choisi Soak comme nom d’artiste pour combiner soul et folk, mais elle avoue elle-même que sa musique ne représente ni l’un ni l’autre des styles. En fait, elle nous offre plutôt une musique indie rock introspective, même si des influences folks peuvent être décelées en certaines occasions. Ses compositions s’avèrent passablement adolescentes avec des tendances souvent mélodramatiques. Elles sont pour la plupart basées sur sa guitare et sa voix. Soak possède un fort accent irlandais lorsqu’elle chante et son phrasé peut rappeler par moments la québécoise Cœur de Pirate. Sa voix demeure tout de même suffisamment spéciale pour qu’on ait le goût d’en entendre plus dans le futur. Il faudra voir comment elle évoluera en passant la vingtaine, mais Soak possède définitivement un talent brut qu’il ne reste qu’à polir. (juillet 2015)

Rough Trade / Beggars

½

   

 X Ambassadors – VHS

X Ambassadors VHS

Après trois mini-albums, le quatuor de Brooklyn, New York présente son tout premier album complet, transporté par le succès « Renegades ». X Ambassadors proposent un son indie rock avec de très bonnes mélodies pop. Leur musique intègre des instruments acoustiques et électriques, ainsi qu’un peu d’électronique utilisée avec parcimonie. Réalisé habilement par Alex Da Kid (Eminem, Nicki Minaj, Imagine Dragons), l’album inclut des collaborations dont Jamie N Commons sur le succès « Jungle » et Imagine Dragons pour « Fear ». Le talent du chanteur Sam Harris est incontestable, tout comme celui du claviériste Casey Harris et du guitariste Noah Feldsuh. VHS contient 20 titres, mais avec plusieurs intermèdes pour un total ne dépassant pas les 48 minutes. On y retrouve plusieurs très bonnes compositions, malgré une certaine inégalité tout au long du disque. (juillet 2015)

Vidéoclips : « Renegades » - « Jungle »

Interscope / Universal

   

 

JuIN :

 

Jason Derulo – Everything Is 4

Jason DeruloEverything Is 4

Sur son nouvel album, Jason Derulo présente plusieurs chansons pop plutôt légères, qui s’éloignent de ses influences R&B, comme c’est le cas entre autres avec le premier extrait, « Want To Want Me ». On peut aussi y entendre deux autres succès : « Cheyenne » et « Get Ugly ». On y retrouve plusieurs collaborations d’importance, par exemple avec K. Michelle, Meghan Trainor, Stevie Wonder et Keith Urban (« Broke »), Julia Michaels, ainsi que Jennifer Lopez et Matoma (l’excellente « Try Me »). Les chansons R&B un peu plus underground sont toujours bien présentes sur le disque, mais elles alternent rapidement avec des chansons pop dansantes. En plus, avec 11 titres totalisant moins de 39 minutes, Derulo ne tombe pas dans le piège de présenter un album trop long qui risquerait de nous faire perdre l’intérêt en chemin. Il en résulte donc un album qui demeure agréable à écouter jusqu’à la fin. En fait, Everything Is 4 est possiblement son enregistrement le plus intéressant et plaisant à écouter jusqu’à maintenant. (chronique principale de juin 2015)

Vidéoclip : « Want To Want Me »

Warner

     

     

Holychild – The Shape of Brat Pop to Come

HolychildThe Shape of Brat Pop to Come

Holychild est un duo de Los Angeles composé de la chanteuse Liz Nistico et du multi-instrumentiste Louie Diller. Ils présentent leur tout premier album au titre inspiré de The Shape of Jazz to Come d’Ornette Coleman. Par contre, musicalement, Holychild n’a rien à voir avec le jazz, mais présente plutôt un son électro pop avec des guitares rock. Le duo s’inspire autant de l’énergie punk, que du hip hop et du dancehall dans un mélange qui se compare au new wave des années 1980 et au pop rock des années 1990. Les 12 pièces offertes sur The Shape of Brat Pop to Come présentent non seulement une belle énergie, mais aussi une créativité bien rafraîchissante. Sans que des pièces se démarquent véritablement, l’album contient très peu de faiblesses. C’est donc un très bon premier disque que nous offre Holychild. (découverte du mois de juin 2015)

Vidéoclips : « Running Behind » - « Money All Around »

Glassnote / Universal

½

   

 Andee – Black and white Heart

AndeeBlack and white Heart

Après une longue période d’attente, voici enfin le premier album d’Andee (Andrée-Anne Leclerc), une ex-participante à Star Académie. Après une rencontre marquante avec Sébastien Lefebvre (Simple Plan) et une signature avec Universal, elle présente un album en anglais qui mélange pop et rock à sa voix soul, dans un ensemble passablement énergique. Réalisé par Lefebvre, Black and White Heart inclut les succès « Never Gone » et « Sorries », en plus d’une collaboration avec Hedley pour la version bilingue de « Kiss You Inside Out ». On peut entendre trois versions françaises pour « Never Gone », « Tu enflammes mon corps » et la chanson-titre. Finalement, on retrouve une troisième version de cette dernière, un remix par Lesko Cerf. La voix puissante de la chanteuse est mise en évidence tout au long de ce disque qui lui colle parfaitement à la peau. Musicalement par contre, peu de titres se démarquent par leur créativité. (juin 2015)

Vidéoclips : « Never Gone » - « Sorries »

Universal

 

 Anti-Flag – American Spring

Anti-FlagAmerican Spring

Après plus de 25 ans d’existence, le groupe punk de Pittsburgh en Pennsylvanie semble n’avoir rien perdu de son énergie et de sa fougue dénonciatrice. Anti-Flag présente en effet un dixième album généralement dynamique, malgré des morceaux plus lents. Malheureusement, le style est saturé depuis bien longtemps et peu de groupes du genre peuvent encore espérer une certaine crédibilité dans leur opposition au capitalisme et à notre société moderne. C’est surtout le cas pour Anti-Flag lorsqu’ils nous arrivent avec une production léchée comme celle-ci, à tel point qu’à certains moments c’est Simple Plan qui nous vient en tête plutôt que Black Flag, comme dans des refrains puissants comme « Sky is Falling » et « Without End ». Il est important de mentionner deux collaborations d’envergure à American Spring : Tim Armstrong (Rancid, Transplants) sur « Brandenburg Gate » et Tom Morello (Rage Against the Machine, Audioslave) sur « Without End ». Malgré quelques bons moments, il faut se rendre à l’évidence qu’Anti-Flag ne peut plus attirer de vrais amateurs de punk rock, mais plutôt des fans d’un pop punk beaucoup trop commercial. (juin 2015)

Spinefarm / Caroline

½

 

 Bachman – Heavy Blues

BachmanHeavy Blues

Randy Bachman annonce rapidement ses couleurs avec le titre de son nouvel album. Il nous livre en effet son album solo le plus lourd à ce jour, abusant sans retenue de la distorsion. Pour l’occasion, il s’entoure d’une nouvelle section rythmique totalement féminine : Anna Ruddick (basse) et Dale Anne Brendon (batterie). Le trio est accompagné de plusieurs guitaristes invités, dont le regretté Jeff Healey, Neil Young, Peter Frampton et Joe Bonamassa. Et de la guitare, il y en a en quantité sur Heavy Blues avec un véritable mur de son qui nous assaillit. La réalisation de Kevin Shirley (Iron Maiden, Rush, Led Zeppelin) apporte une bonne dose de tonus à l’album qui possède une très bonne énergie rock, même si les compositions ne révolutionnent certainement pas le genre. En fait, avec ce nouveau disque, Bachman a le produit idéal pour partir pour une longue tournée qui connaîtra certainement beaucoup de succès. (juin 2015)

Linus / SIX

   

 Barenaked Ladies – Silverball

Barenaked LadiesSilverball

Après plus de 25 ans de carrière, le groupe ontarien demeure toujours bien présent dans le paysage rock canadien. Silverball est leur troisième album sans Steven Page, et il poursuit dans la même direction que les deux précédents. On y trouve en effet de très efficaces mélodies pop rock dont plusieurs sont inoubliables. Même si on retrouve toujours des influences folks alternatives, l’ensemble demeure à tendance pop, extrêmement accessible. « Say What You Want » possède un petit quelque chose de R.E.M., alors que d’autres moments rappellent les années 1970 avec des traces de ELO et des Beach Boys. À noter que Silverball marque aussi le retour de Kevin Hearn qui avait remporté son combat contre le cancer il y a quelques années. Une chanson lui est d’ailleurs dédiée, « Tired of Fighting With You ». Le groupe semble plus en forme que jamais sur ce 12e album, qui s’avère plutôt plaisant à écouter jusqu’à la fin. (juin 2015)

Raisin' / Warner

½

   

Bet.e & Stef – Seeds

Bet.e & Stef Seeds

Après un succès enviable au tournant des années 2000, le duo montréalais a pris une longue pause avant de se retrouver en 2013. Les voici de retour sur disque avec Seeds, un disque ne contenant que huit pièces pour un total d’à peine plus de 30 minutes. Bet.e & Stef présentent à nouveau ce mélange de jazz et de musique du monde qui a fait leur renommée, avec en plus une touche pop non négligeable. Les mélodies sont en effet toujours grandement efficaces et inoubliables. Ils ajoutent aussi quelques éléments de folk et d’électro, peut-être pour suivre la forte tendance actuelle. Leur amalgame de styles demeure tout aussi efficace et agréable à écouter jusqu’à la fin. C’est simplement dommage que l’album soit si court parce qu’on en aurait certainement pris plus. Voici le disque idéal pour accompagner vos journées d’été ensoleillées! Vous pourrez les voir sur une scène extérieure le 1er juillet dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. (juin 2015)

Universal

½

   

Les Bouches Bées – Au fil des avenues

Les Bouches BéesAu fil des avenues

Les Bouches Bées est un trio féminin québécois qui présente une musique folk incluant quelques accents de country et de bluegrass. La réalisation de François Lalonde (Chic Gamine, Lhasa de Sella) et les très beaux arrangements sont magnifiquement complétés par des harmonies vocales hors du commun. L’album contient 12 chansons originales de grande qualité, en plus d’une reprise, « Je t’oublierai, je t’oublierai » de Plamondon et Cocciante, popularisée par Isabelle Boulay. La maîtrise des instruments et de la voix est impressionnante chez Les Bouches Bées et parions que nous les entendrons encore longtemps. (juin 2015)

4 de Trèfle

½

 

Mélanie Brulée – Débridée

Mélanie BruléeDébridée

Originaire d’une famille francophone de Cornwall en Ontario, Mélanie Brulée s’est tournée vers la musique au début des années 2000 lorsqu’elle est partie pour l’Australie. À 90 % en français, Débridée propose un très beau mélange de folk et de rock énergique. On peut y entendre quelques chansons de première catégorie comme « Obtus » (le premier extrait), l’entraînante et inoubliable « Astéroïde », ainsi que son excellente version de « Marilyn et John » de Vanessa Paradis. Mélanie Brulée possède un style rétro-moderne extrêmement charmant, surtout lorsque mis en valeur par de très belles mélodies. (juin 2015)

Lapin Blanc / SIX

Faith No More – Sol Invictus

Faith No More Sol Invictus

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Dix-huit. Dix-huit longues et interminables années se sont écoulées depuis la sortie d’Album of the Year, excellente conclusion discographique… finalement non définitive. Après un regroupement en 2009 pour une série de concerts dont de gros festivals, Faith No More ne laissait pas présager de la sortie d’un nouveau disque studio… Sol Invictus est pourtant bien réel, massif et loin d’être dissonant dans la discographie des californiens. Reformé avec le même line-up que celui d’Album of the Year – comprenez sans Jim Martin à la guitare – Faith No More a de nouveau fait appel à Matt Wallace pour une cinquième collaboration, cette fois-ci au mixage (l’album étant produit par Billy Gould himself…). Groupe indescriptible à moins d’user d’une combinaison interminable de styles, de qualificatifs et de superlatifs, Faith No More est une curiosité musicale. Et Mike Patton, monstrueux chanteur caméléon, n’y est certainement pas pour rien. Sol Invictus lui offre comme toujours un terrain idéal pour une multitude de cabrioles vocales passant très aisément du punk au heavy metal, du crooner au hip hop, de la ballade à la vocifération hardcore. Lui, Mike Patton, le général, éclaire une nouvelle fois ce disque de son chant habité, investi et torturé… Derrière, c’est aussi le grand écart musical dont « Sol Invictus » est une introduction perchée, « Superhero » un mid-tempo obscur, « Sunny Side-up » une ballade dramatiquement poignante et « Black Friday » une pop « p(f)unk » décalée. Comme toujours, Faith No More offre un festin rugueux et copieux dont l’assimilation demande patience, écoutes et dépiautage en règle. Et là, c’est le panard. Donc s’il fallait rassurer les sceptiques et les angoissés, Faith No More n’a pas levé le pied. L’énergie est surabondante, la créativité luxuriante et l’envie foisonnante. Rien ne laisse penser à un hiatus discographique d’une quinzaine d’années. Rien ne laisse penser que la flamme s’est éteinte. Mais tout laisse penser que Faith No More a clairement manqué à l’appel durant tout ce temps. (juin 2015)

Reclamation / Ipecac

½

   

Florence + the Machine – How Big, How Blue, How Beautiful

Florence + the Machine How Big, How Blue, How Beautiful

Florence Welch et son groupe sont de retour avec leur troisième album qui présente en quelque sorte un virage. Trois ans et demi après l’excellent Ceremonials, ce nouveau disque réalisé par Markus Dravs (Arcade Fire, Coldplay) offre une musique et des textes un peu plus terre-à-terre. C’est peut-être la maturité qui a rejoint Florence alors que ses chansons pop souvent champ gauche d’auparavant deviennent ici des chansons grand public, parfois sans grande personnalité. C’est particulièrement le cas dans la deuxième moitié du CD alors qu’on peut entendre plusieurs pièces franchement ennuyantes. On retrouve bien quelques morceaux intéressants au début, avec des arrangements de qualité et de belles orchestrations, mais ce n’est pas suffisant pour répondre aux exigences élevées que nous sommes en droit d’avoir avec cette artiste unique qui a su impressionner avec ses deux premiers enregistrements. Il reste à voir si How Big, How Blue, How Beautiful n’est qu’une transition vers quelque chose de meilleur. À suivre! (juin 2015)

Vidéoclips : « What Kind of Man » - « St. Jude »

Island / Universal

   

 Good Lovelies – Burn the Plan

Good Lovelies Burn the Plan

Les Good Lovelies sont un trio féminin torontois offrant une musique folk et de superbes mélodies vocales sur des chansons de grande qualité. Ce nouvel album débute en force avec la surprenante « In the Morning », marquée d’une touche d’électronique, ainsi que l’excellente « Waiting For You ». Parmi les musiciens qui accompagnent le trio, notons Les Cooper à la guitare et mandoline (qui réalise et mixe aussi l’album), ainsi que Luke Doucet (Whitehorse) à la guitare électrique sur deux titres. Burn the Plan est définitivement un excellent album par les Good Lovelies, un disque qui plaira à tout amateur de folk mélodique. (juin 2015)

Six Shooter / SIX

½

   

 Josh Groban – Stages

Josh Groban Stages

Toujours à la limite entre chant lyrique et chant populaire, Josh Groban présente sur Stages une musique qui lui colle parfaitement à la peau. Il présente en effet certaines des meilleures œuvres extraites de spectacles musicaux de Broadway et de quelques films (comme « Over the Rainbow » de The Wizard of Oz), avec des arrangements pop mais aussi des orchestrations grandioses. Les extraits de spectacles musicaux incluent Les Misérables, Notre-Dame de Paris (« Le temps des cathédrales ») et The Phantom of the Opera (« All I Ask From You » avec Kelly Clarkson). Groban ne va pas tant dans l’opéra et demeure plutôt dans un registre pop grand public. Il présente tout de même de belle façon certaines œuvres inoubliables. (juin 2015)

Reprise / Warner

   

 Holly Herndon – Platform

Holly Herndon Platform

Originaire du Tennessee, Holly Herndon est déménagée à Berlin pour se fondre à la scène techno. De retour aux États-Unis, elle a découvert le plaisir de créer à partir d’un ordinateur. Sur ce deuxième album, elle offre une musique électronique plutôt expérimentale, souvent downtempo, mais avec aussi certains accents pop occasionnels. À cette musique souvent difficile d’accès, elle ajoute différents thèmes qui lui tiennent à cœur comme la politique, les concepts idéologiques et la technologie. Il en résulte donc un album complet, une œuvre créatrice à part entière qui vient confirmer le talent de la compositrice. (juin 2015)

4AD

½

   

 Ben Kunder – Golden

Ben KunderGolden

Après une dizaine d’années de carrière, l’auteur-compositeur et chanteur canadien présente finalement son tout premier album solo, Golden. Il est accompagné pour l’occasion de quelques collaborateurs dont Brian Murphy (Alvvays), trois membres de Ladies of the Canyon et Rich Knox (Danko Jones). Réalisé par John Dinsmore (Sarah Harmer, Kathleen Edwards, Elliott Brood), l’album présente une musique folk rock avec de très bonnes mélodies et quelques accents country. (juin 2015)

Breen Leboeuf & Martin Deschamps – Leboeuf Deschamps

Breen Leboeuf & Martin DeschampsLeboeuf Deschamps

Les amis de longue date concrétisent leur plaisir de jouer ensemble sur cet album ironiquement intitulé Leboeuf Deschamps. On retrouve d’abord deux chansons originales de Deschamps, la chanson de party « Partis pour la nuit » et le duo « Ensemble ». Par la suite, on peut entendre une toute nouvelle version de « Toujours vivant » de Gerry Boulet par Deschamps. Puis, on peut redécouvrir deux des plus grands succès solos de Leboeuf dans des versions d’aujourd’hui : « De ville en aventure » et « Le fauve ». Pour le reste, il s’agit de relectures de succès d’Offenbach, le groupe qui a permis aux deux rockeurs de se faire découvrir du public. C’est le guitariste et réalisateur Ricky Paquette qui a réalisé l’album, alors que Glen Robinson (Keith Richards, Ramones, Tori Amos) en a assuré le mixage. (juin 2015)

MDI

½

 Natalie MacMaster + Donnell Leahy – One

Natalie MacMaster + Donnell Leahy – One

Violoniste du Cap-Breton acclamée à travers le monde, Natalie MacMaster a vendu plus de 200 000 albums en carrière. Quant à Donnell Leahy, il est aussi violoniste et le directeur musical du groupe celtique Leahy. Ils se sont rencontrés à l’adolescence, ont eu chacun leur carrière, avant de se retrouver et de se marier. Bizarrement, One est leur premier album conjoint, issu d’une rencontre fortuite avec le légendaire réalisateur Bob Ezrin (Pink Floyd, Alice Cooper, KISS, Deep Purple) qui a recruté Justin Cortelyou (Taylor Swift, Ke$ha, Alan Jackson) comme coréalisateur. Le duo présente une musique rock celtique instrumentale mettant en évidence leur virtuosité au violon. Ils reprennent aussi plusieurs airs traditionnels pour un heureux mélange entre la musique du passé et la musique contemporaine. One est un album de violon unique. (juin 2015)

Linus / eOne / SIX

 

Mononc’ Serge – Mononc’ Serge 2015

Mononc’ SergeMononc’ Serge 2015

Avec son nouvel album, le chanteur et bassiste revient à la chanson d’actualité. C’est à l’émission Ce show… avec Mike Ward sur les ondes de Musique Plus que Mononc’ Serge a recommencé à écrire en lien avec l’actualité, ce qu’il n’avait pas fait depuis la fin des années 1990. Suite à la fin de l’émission, il a continué à présenter ses chansons sous la forme de capsules vidéo sur Internet. L’album Mononc’ Serge 2015 regroupe 12 morceaux présentés dans ces contextes, en plus d’un titre inédit. Ses textes sont dénonciateurs et revendicateurs, pleins d’humour, d’impolitesses et de verve. Les titres de ce douzième album sont toujours très évocateurs : « Coupe Couillard », « PCP et PKP », « L’État islamique », « Stephen Harper », « Les séparatistes », « Charlie Hebdo », etc. (juin 2015)

SIX

 

Mumford & Sons – Wilder Mind

Mumford & Sons Wilder Mind

Le groupe folk rock alternatif londonien est de retour avec son quatrième album, qui s’éloigne quelque peu de ses enregistrements précédents alors qu’il laisse tomber son célèbre banjo. Certainement qu’ils avaient le désir de se dissocier des nombreux groupes apparus depuis quelques années qui semblaient tous vouloir faire du Mumford & Sons. Pourtant, même en tentant de se réorienter, le groupe ressemble à peu près à tout ce qu’on peut entendre de nos jours dans le rock alternatif basé sur les instruments acoustiques. Du moins au niveau du son, puisque pour ce qui est de la qualité des compositions, on repassera. Mumford & Sons ont toujours privilégié le son par rapport à la créativité, et on aura encore moins de difficulté à s’en rendre compte sur Wilder Mind. L’album n’est pas totalement inintéressant, mais plusieurs chansons deviennent rapidement insipides lorsque l’on s’y attarde un peu trop. Il est donc préférable de conserver une oreille distante, voire distraite, si on veut pouvoir apprécier ce nouveau disque de Mumford & Sons. Même leurs plus grands fans risquent d’être quelque peu déçus. (juin 2015)

Glassnote / Universal

   

 Ariel Pocock – Touchstone

Ariel Pocock Touchstone

Le premier album de la chanteuse et pianiste jazz de 21 ans Ariel Pocock paraît enfin au Canada. Réalisé par Matt Pierson (Jane Monheit, Joshua Redman), Touchstone met surtout en vedette son style pianistique nerveux, même si sa voix sublime impressionne aussi grandement. Elle est entourée de musiciens chevronnés dont Larry Grenadier à la contrebasse et Eric Harland à la batterie. Elle intègre des pièces du répertoire jazz traditionnel comme « Devil May Care », « All the Things You Are » et « When I Fall in Love », mais elle met aussi de l’avant un répertoire plus contemporain. Avec Touchstone, Ariel Pocock démontre un immense talent en tant que musicienne et chanteuse de jazz. (juin 2015)

Justin Time / SIX

½

 

 Philip Sayce – Influence

Philip Sayce Influence

Philip Sayce est peut-être né au Pays de Galles, mais c’est le Canada qui l’a vu grandir dès l’âge de deux ans. Même s’il a lancé quelques albums, aucun jusqu’à maintenant n’était disponible au Canada. Avec Influence, son premier album sur une étiquette majeure, il peut enfin faire connaître sa musique chez lui. Sayce nous offre un son blues rock fortement influencé de Stevie Ray Vaughan, mais surtout de Jimi Hendrix, son idole. Parmi les 13 titres qu’il nous offre sur Influence, sept sont des reprises de classiques du genre comme « Evil Woman » et « On the Road Again ». C’est un album énergique et très divertissant que nous offre Philip Sayce avec Influence, un album qui trouve ses racines directement dans les années 1970. (juin 2015)

Warner

½

 

 Scarlett Jane – Scarlett Jane

Scarlett Jane Scarlett Jane

Le duo torontois est formé d’Andrea Ramolo et Cindy Doire. Créé en 2012, Scarlett Jane nous offre son deuxième album dans le style folk pop, avec quelques influences country. Cet album éponyme a été écrit à Cuba lors d’un séjour consacré à la création musicale en 2013. Il contient de courts récits remplis de détails évocateurs qui démontrent une belle maturité par rapport à leur premier disque. Leurs harmonies vocales demeurent aux limites de la perfection, tellement les deux artistes semblent faites pour performer ensemble. À noter aussi leur interprétation d’une très belle chanson en français, « Cours ». Voici donc un excellent album qui nous est proposé par ce duo fusionnel… (juin 2015)

Warner

½

 

 SC Mira – Waiting Room Baby

SC Mira Waiting Room Baby

SC Mira est un groupe indie rock de Winnipeg dirigé par la chanteuse, guitariste et auteure-compositrice Sadye Cage. Waiting Room Baby est un premier mini-album pour eux et il présente six pièces énergiques avec des mélodies accrocheuses et quelques influences folks. Buck 65 collabore à l’une d’entre elles, « Motel Honey ». Même si le CD s’avère beaucoup trop court pour découvrir tout le potentiel de Sadye Cage et sa bande, il reste que ce sont de bien solides compositions qui nous sont offertes ici. Ce sera amplement suffisant pour créer de grandes attentes pour la suite. (juin 2015)

Pipe & Hat / Maple

½

 Sea Perry – Do What You Do

Sea PerryDo What You Do

Sea Perry est un groupe pop rock de Sudbury en Ontario qui possède certaines influences folk. Do What You Do a été enregistré à Toronto avec le réalisateur Michael Jack (Rush, Bono, Nelly Furtado). On y trouve des refrains franchement accrocheurs, à chanter en chœur et à tue-tête. Ce qui démarque vraiment Sea Perry, c’est son positivisme présent dans pratiquement chacune des 10 pièces de l’album, empreintes de ce besoin de persévérance et de profiter de la vie. Des titres comme « Molly’s Shoes », « Burning California », « Lion » et la chanson-titre risquent fort de vous rester en tête pour bien longtemps. Sea Perry ne sont pas sans nous rappeler les Barenaked Ladies, mais dans une version revampée de 20 ans de moins. Voici donc un album très agréable à écouter. (juin 2015)

½

 Shamir – Ratchet

Shamir Ratchet

Originaire de Las Vegas, Shamir Bailey propose une musique électro-pop intégrant des éléments de hip hop et de la musique house des années 1990. Sur ce premier album, il nous offre quelques pièces dansantes incontournables, qui plairont autant aux amateurs de musique pop que de hip hop. Il avait déjà attiré l’attention avec le simple « On the Regular », que l’on retrouve ici, mais il confirme avec Ratchet qu’on avait bien raison de croire en son potentiel. On peut entendre des influences de Prince, Michael Jackson, Grace Jones et des Scissor Sisters, mais il intègre parfaitement toutes ces influences dans un tout qui lui ressemble. Ses compositions sont très efficaces et empruntent autant au passé qu’aux outils technologiques contemporains. Voici donc un excellent premier album de la part d’un artiste extrêmement prometteur! (juin 2015)

XL / Beggars

   

Sufjan Stevens – Carrie & Lowell

Sufjan StevensCarrie & Lowell

Le chanteur folk rock alternatif de Detroit est de retour avec un nouvel album qui poursuit la route déjà bien entamée dans son cheminement créatif. Par contre, sur Carrie & Lowell, Sufjan Stevens rend hommage à sa mère décédée en 2012 et à son beau-père. C’est un album qui transpire l’amour, mais aussi la tristesse, la colère et l’incertitude, puisque Sufjan a eu une relation difficile avec sa mère qui a rompu avec son père alors qu’il n’avait qu’un an. Il présente assurément ses chansons les plus personnelles à ce jour, avec une bonne dose d’émotion et bien peu de retenue. Musicalement, Stevens nous offre en douceur de très belles mélodies qui contribuent à nous transporter rapidement dans son univers familial. Avec Carrie & Lowell, Sufjan Stevens met ses tripes sur la table et on ne pourra certainement pas l’accuser de se forger une carapace. Voici donc un bien bon album, un bel ajout à son œuvre! (juin 2015)

½

 

 Le Vent du Nord – Têtu

Le Vent du NordTêtu

Le groupe traditionnel québécois est de retour avec déjà son huitième album en carrière. Les 15 chansons de Têtu abordent les thèmes de la politique, de l’amour et de la satire dans des chansons sobres a capella ou bien dans des orchestrations plus sophistiquées grâce au quatuor à cordes invité, Quatuor Trad. Les harmonies vocales demeurent incomparables tout au long de ce disque lumineux. Le groupe, qui s’est bâti une solide réputation à l’international depuis sa formation en 2002, présente encore une fois un disque solide qui sera certainement très agréable à trimballer en tournée. (juin 2015)

SIX

 

 Patrick Watson – Love Songs for Robots

Patrick Watson Love Songs for Robots

Enregistré entre Los Angeles et Montréal, Love Songs for Robots possède certainement plus d’envergure que l’album intimiste Adventures in Your Own Backyard, l’enregistrement maison de Patrick Watson paru il y a trois ans. Il demeure par contre tout aussi intense et mélancolique que ce qu’il nous a présenté par le passé. Plus de synthétiseurs ajoutent quelques couches aux arrangements finaux beaucoup plus complexes que sur le disque précédent, pour un ensemble ambiant, mais d’une grande richesse, mélangeant science-fiction et musique folk. C’est encore une fois un très bon album que nous offre Patrick Watson avec ce cinquième enregistrement, mais il vous faudra assurément un peu de patience pour adhérer complètement à son univers plutôt difficile d’accès. (juin 2015)

Vidéoclip : « Places You Will Go »

Secret City

½

   

 Erik West Millette – West Trainz (2 CD + Book)

Erik West MilletteWest Trainz (2 CD + livre)

La passion du musicien, compositeur et réalisateur pour les trains remonte à son enfance alors qu’il accompagnait ses deux grands-pères, employés de l’industrie ferroviaire, dans les locomotives et wagons. Après de nombreuses années de recherche de sons, Erik West Millette rend hommage aux grands express transcontinentaux et il présente l’ambitieux projet de 2 CD et un livre intitulé West Trainz. Toutes les musiques s’inspirent des trains qu’il a eu la chance de prendre, et elles sont entrecoupées de véritables sons ferroviaires. Pour ce faire, il s’entoure de collaborateurs de renom dont Gianmaria Testa, Pierre Flynn, Jordan Officer, Thomas Hellman, Bïa, Marie-Jo Thério, Yves Desrosiers, et plusieurs autres. En grande partie instrumental, le double album offre une musique jazz passablement originale, intégrant aussi des éléments de blues. L’ensemble est plus qu’intéressant et nous transporte dans un voyage captivant, d’abord en Amérique sur le 1er CD, puis dans le reste du monde ensuite avec le 2e disque. Pour Erik West Millette, West Trainz n’est pas que le projet de sa carrière, il est aussi le projet de sa vie! (juin 2015)

L-A be / SIX

½

 

 

MAI :

 

Brian Wilson – No Pier Pressure

Brian WilsonNo Pier Pressure

Après la séparation abrupte des Beach Boys en pleine tournée de leur 50e anniversaire, qui a laissé Brian seul de son côté, celui-ci en a profité pour entrer en studio avec Jeff Beck et le réalisateur Don Was. Le projet n’aura pas abouti, mais plusieurs enregistrements tirés de ces sessions sont à la base de No Pier Pressure, enregistré avec son collaborateur de longue date Joe Thomas. La branche pro-Brian des Beach Boys est tout de même très présente sur l’album : Al Jardine, David Marks et Blondie Chaplin. L’album de 18 titres totalisant 56 minutes peut s’avérer rapidement déstabilisant, dès la deuxième pièce en fait avec la quasi-disco « Runaway Dancer » mettant en vedette Sebu Simonian de Capital Cities. Elle ne semble définitivement pas avoir sa place sur un album de Brian Wilson. On retrouve aussi plusieurs morceaux lents à tendance atmosphérique avec de très bonnes harmonies vocales. Wilson tend même vers le jazz sur « Half Moon Bay » avec Mark Isham. Les autres collaborateurs incluent She & Him, Nate Ruess et Kacey Musgraves (pour deux des pièces les plus réussies du disque, « The Right Time » et « Guess You Had To Be There »). Malheureusement, il s’agit d’un album trop inégal et trop long pour Brian Wilson, qui présente quand même de très bonnes compositions, mais entrecoupées de morceaux beaucoup plus faibles. En charcutant quelques-uns de ces points faibles, Wilson aurait certainement réussi à présenter un album de grande qualité. No Pier Pressure fait donc partie de ces disques à écouter à la pièce, télécommande bien en main. (chronique principale de mai 2015)

Capitol / Universal

     

     

Courtney Barnett - Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit

Courtney Barnett - Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit

Courtney Barnett est une auteure-compositrice, guitariste et chanteuse australienne qui nous propose une musique rock alternative à la fois inspirée et entraînante. Après deux mini-albums qui ont provoqué beaucoup de réactions, Courtney nous offre enfin son si attendu premier album. Elle présente un rock garage qui peut rappeler le grunge de Nirvana en plusieurs occasions, ainsi que les origines du punk. Par contre, on y entend aussi des influences un peu plus folks, qui peuvent la rapprocher quelque peu de Patti Smith. Là où elle est particulièrement forte, c’est qu’elle réussit à piger dans ses diverses influences américaines et d’en faire siennes en les livrant à sa façon, avec son charmant accent australien dont elle est très fière. Voici donc une auteure-compositrice de grand talent, une artiste complète pour laquelle il faut absolument tendre l’oreille. (découverte du mois de mai 2015)

Sony

   

 

Sylva Balassanian – Lady Sylva

Sylva BalassanianLady Sylva

Arménienne née au Liban et Parisienne de formation, Sylva Balassanian est maintenant établie à Montréal. Elle a débuté dès l’âge de 15 ans aux côtés de Georges Moustaki et de Charles Aznavour, avant de présenter ses chansons douces au piano à travers le monde. Elle a aussi accompagné Gilbert Bécaud, Jean Ferrat et Claude Léveillée. Sur Lady Sylva, elle propose des influences chaudes du Liban, des couleurs orientales et des plaintes de l’Arménie à travers ses chansons uniques. Son style chansonnier piano-voix se marie magnifiquement aux musiques du monde. À noter la participation de Sophie Faucher pour la narration de « Adana », ainsi que l’intro de Schubert sur « Miel ». Aussi, on peut entendre un chant traditionnel arménien dès l’ouverture, « Chinar ». Après un premier album acclamé en 2003, Sylva s’était faite discrète, se contentant de tourner sans arrêt. Mais voilà qu’il est grand temps de redécouvrir son art en studio. (mai 2015)

Artic

 

 Blick Bassy – AKÖ

Blick Bassy AKÖ

Blick Bassy est un Camerounais d’origine établi à Paris depuis une dizaine d’années. Il est un guitariste adepte du finger-picking blues auquel il mélange jazz et rythmes africains complexes. Influencé par Skip James, ses racines camerounaises dominent tout de même sur cet album presque entièrement dans sa langue maternelle. Non seulement il maîtrise parfaitement son instrument, mais il possède en plus une voix singulière qui nous permet de le distinguer rapidement. Blick Bassy nous offre une musique qui nous transperce et qui ne laissera donc personne indifférent. (mai 2015)

Naïve / No Format / SIX

½

 Bears of Legend – Ghostwritten Chronicles

Bears of Legend Ghostwritten Chronicles

Bears of Legend est un collectif folk rock de la Mauricie qui présente un nouvel album inspiré d’un vieux journal de bord retrouvé en mer sur un mystérieux voilier. Ghostwritten Chronicles raconte les histoires métaphoriques d’un équipage qui se déroulent entre les années 1400 et 1700. Chaque personnage présenté est illustré dans le livret et on y décrit son contexte. L’album concept intégrant des instruments folkloriques est étoffé et ambitieux. De magnifiques harmonies vocales rendent le projet tout de même accessible, et elles sont accompagnées d’orchestrations d’envergure qui ajoutent aux arrangements riches et originaux. La poésie du disque est également inspirante, sur un son mélangeant folk, classique et rock progressif. Essentiellement en anglais, Ghostwritten Chronicles est un album enrichissant et grandement intéressant. À découvrir! (mai 2015)

La Tanière / SIX

½

 Black Rivers – Black Rivers

Black Rivers Black Rivers

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Jamais, depuis les florissantes années 60 et 70, le rock n’avait connu une telle recrudescence de groupes psychédéliques. Alors même que le psychédélisme symbolisait la contre-culture et les hippies fervents consommateurs à outrance de LSD et autres psychotropes, cette résurgence n’est plus qu’un courant musical. Malgré tout, des formations comme Tame Impala, Foxygen, Temples ou Jonathan Wilson ont sorti des disques très convaincants. Derrière Black Rivers se cachent en fait les deux frangins Williams, Jez et Andy, membres du trio anglais Doves. Échappés de leur groupe, le binôme explore un son profond, aérien, psychédélique donc, et très suggestif. Concrètement, ce premier album demande un véritable investissement de la part de l’auditeur avant de se révéler doucement au fil des écoutes, passant avec le temps de conventionnel à convaincant. Élément déterminant, Black Rivers comporte quelques grands titres, des franches réussites où la maîtrise des compositions donne un aperçu de l’alchimie réelle entre Jez et Andy. Pour n’en citer que quelques-unes, la gainsbourienne « Harbour Lights », son chant francophone et sa ligne de basse hallucinogène ou « The Ship » et son électro détraquée. Mais surtout, « The Forest » offre la légèreté, le trip céleste ultime et la jouissance sur son envolée psychédélique finale. Magnifique moment. Seules quelques chansons plus anecdotiques comme « The Wind That Shakes The Barley »,  « Age Of Innocence » peuvent légèrement modérer l’enthousiasme mais c’est bien peu de choses… (mai 2015)

½

 

 Blur – The Magic Whip

Blur The Magic Whip

Pour The Magic Whip, Damon Albarn, Graham Coxon et compagnie se sont retrouvés en studio pour la première fois depuis le décevant Think Tank en 2003. Dans l’intervalle, ils ont multiplié les projets chacun de leur côté, mais c’est plutôt agréable de retrouver le quatuor qui a été parmi les groupes à l’avant-scène du brit pop dans les années 1990. The Magic Whip semble être une véritable continuité de leurs meilleurs albums et non pas une réunion des années plus tard. C’est comme si tout ce temps-là Blur était demeuré bien vivant et avait poursuivi son processus créatif. Débuté à Hong Kong lors d’une session d’enregistrement de 5 jours, le disque s’inspire assurément de ce séjour en Asie avec des textes dépeignant une certaine solitude due à l’éloignement. Musicalement, les pièces sont généralement douces, souvent lentes, avec de très belles mélodies, enrobées de textures extrêmement riches. Les arrangements sont absolument superbes et contribuent à présenter Blur sous son meilleur jour. Il y a bien quelques petites inégalités ou pièces moins excitantes, mais l’ensemble s’écoute magnifiquement bien. Voici donc de quoi combler les fans du groupe laissés à eux même depuis 13 paru il y a 16 ans. (mai 2015)

Vidéoclip : « Lonesome Street »

Parlophone / Warner

½

     

 Circuit des Yeux – In Plain Speech

Circuit des Yeux In Plain Speech

Circuit des Yeux est un projet folk rock expérimental de Haley Fohr qui existe depuis 2007. In Plain Speech est son 4e album et il continue de s’éloigner du son bruyant et cacophonique des débuts. Même s’il demeure totalement expérimental, l’album présente de belles lignes mélodiques et de grandes montées mélodramatiques qui le rendent plutôt agréable à écouter. D’un point de vue créatif, Fohr explore différents sons et styles toujours aussi originaux. Elle réussit par contre plus que jamais à créer une certaine ligne directrice tout au long de l’album de 54 minutes. La musique peut s’appuyer sur de riches orchestrations et des arrangements léchés, qui la rendent passablement cinématographique. Avec In Plain Speech, Circuit des Yeux présente probablement son album le plus accompli à ce jour. (mai 2015)

Thrill Jockey

½

   

 Jesse Cook – One World

Jesse Cook One World

Jesse Cook a toujours su fusionner les genres, passant du jazz au new age et aux musiques du monde. Sur One World, le guitariste se dépasse plus que jamais à ce chapitre avec un amalgame digne d’un véritable tour du monde. Les guitares, sitars et violons se marient aux claviers et aux sonorités électroniques. Il réussit donc le tour de force de créer une ligne directrice quasi-parfaite entre le passé et le présent, tout en nous faisant voyager. Contrairement à ses enregistrements précédents qui pouvaient contenir des pièces de flamenco ou de rumba, One World intègre magnifiquement toutes ses influences en un son distinct plutôt original. Non seulement ce nouvel album diffère de tout ce qu’il a fait auparavant, mais il constitue peut-être en plus l’un de ses plus réussis d’un point de vue créatif. Voici donc un très bel album pour vous transporter ailleurs. (mai 2015)

eOne

½

 

 Death Cab For Cutie – Kintsugi

Death Cab For Cutie Kintsugi

Alors que Chris Walla a quitté le groupe en plein enregistrement de Kintsugi, Ben Gibbard a embauché le réalisateur Rich Costey (Kimbra, Muse, Interpol) pour l’aider à finaliser l’album. Il s’agit possiblement du disque le plus doux du groupe à ce jour avec des mélodies pop évidentes qui l’amène plus que jamais en territoires indie pop et new wave. Gibbard et sa bande sont aussi très à l’aise lorsqu’ils explorent le disco rock (« Good Help (Is So Hard to Find) »). L’album contient quelques très bonnes chansons, comme « Black Sun » et « The Ghosts of Beverly Drive », et l’ensemble s’harmonise bien d’un titre à l’autre pour un album de 45 minutes solide jusqu’à la fin. Il ne s’agit certainement pas du meilleur enregistrement du groupe à ce jour, mais il présente suffisamment de matériel intéressant pour satisfaire son auditoire. (mai 2015)

Vidéoclip : « Black Sun »

Atlantic / Warner

½

   

 Django Django – Born Under Saturn

Django Django Born Under Saturn

Le quatuor britannique est de retour avec un nouvel album qui poursuit dans la même direction musicale que son premier enregistrement paru il y a trois ans. Django Django a su s’établir avec un son caractéristique fusionnant rock et électronique, le tout accompagné d’une rythmique tout aussi particulière. On retrouve à nouveau des influences de Devo, mais aussi des Beach Boys et de Brian Eno. La qualité des mélodies domine tout au long du disque et plusieurs titres ressortent du lot comme les excellentes « Giant », « Found You » et le premier extrait, « First Light ». Quelques morceaux un peu moins convaincants dans la deuxième moitié peuvent laisser quelque peu incertains, mais Born Under Saturn demeure tout de même un album d’une grande créativité. (mai 2015)

Vidéoclip : « First Light »

Because / Warner

½

   

 Ludovico Einaudi – Taranta Project

Ludovico Einaudi Taranta Project

En 2010-2011, le musicien italien a été invité à diriger l’orchestre lors du festival Notte della Taranta, voulant faire revivre les anciens chants de la tradition du Salento (le « talon » de la botte italienne). Sur cet album, Einaudi offre une relecture de ces chants qui servaient autrefois à chasser les maux du monde et à créer une connexion avec les traditions et les cultures musicales afin de faire cohabiter l’ancien et le moderne. Plusieurs musiciens de renom collaborent à cette aventure musicale : Ballaké Sissoko, Justin Adams, Mercan Dede, Redi Hasa, Mauro Durante, etc. Taranta Project est un album complexe et dense qui regroupe des influences de partout dans le monde tout en éliminant le fossé entre les musiques traditionnelles et contemporaines. (mai 2015)

Ponderosa / SIX

 

 Emmylou Harris & Rodney Crowell – The Traveling Kind

Emmylou Harris & Rodney Crowell – The Traveling Kind

Deux ans après le succès d’Old Yellow Moon, le duo country est de retour avec The Traveling Kind. Harris et Crowell ont coécrit 6 des 11 chansons et ils semblent avoir une chimie incomparable dans un tel contexte, comme quand ils chantent et jouent d’ailleurs. Ils se permettent une paire de reprises au passage : « I Just Wanted To See You So Bad » de Lucinda Williams et « Her Hair Was Red » d’Amy Allison. Malgré quelques chansons qui bougent passablement, c’est dans les pièces plus intimistes que le duo atteint véritablement l’harmonie (« You Can’t Say We Didn’t Try », la chanson-titre, etc.). Réalisé par Joe Henry, The Traveling Kind confirme à nouveau que ces amis de longue date auraient dû joindre leurs forces bien avant les années 2010. (mai 2015)

Nonesuch / Warner

½

 

Valérie Lahaie – Vertige

Valérie LahaieVertige

Finaliste de La Voix II, que plusieurs voyaient comme la gagnante du concours, Valérie Lahaie n’a pas perdu de temps à sa sortie de l’aventure et s’est tout de suite mise au travail pour l’écriture de son premier album, en compagnie de son coach et mentor Éric Lapointe. Elle co-écrit donc chacune des 11 pièces avec des auteurs comme Frédérick Baron, Edgar Bori, Jamil, Gaële, Roger Tabra (« J’existe ») et bien sûr Éric Lapointe. Réalisé par Stéphane Dufour, le fidèle acolyte de Lapointe, l’album aux sonorités pop rock présente une majorité de ballades qui mettent parfaitement en valeur la voix puissante de la chanteuse et pianiste. Elle propose plusieurs chansons personnelles et touchantes, ce qui crée un très bel ensemble à écouter jusqu’à la fin. Surtout qu’on y retrouve certaines de ses pièces les plus marquantes comme « J’existe », interprétée à la finale de La Voix, et « Tu m’as jamais dit que j’étais belle ». (mai 2015)

Instinct

½

 

 Brigitte M – Immortals

Brigitte M Immortals

Avec sa voix pop lyrique, Brigitte M avait ébloui sur son album From Metal to Crystal en reprenant des classiques hard rock et métal à sa façon. Ce sont d’autres chansons immortelles qu’elle interprète ici dans un style bien à elle. Elle rend ainsi hommage à Queen (« The Show Must Go On »), Scorpions (« Send Me an Angel »), Aerosmith (« Dream On »), Sting (« Fields of Gold »), Styx (« Suite Madame Blue »), Evanescence (« My Immortal »), et même Édith Piaf (« Non, je ne regrette rien »). Pour le premier extrait, « Space Countdown », Brigitte se permet de fusionner « Space Oddity » de David Bowie avec « The Final Countdown » de Europe et « La reine de la nuit » de Mozart. Dans tous les cas, elle livre ces grands classiques avec toute la douceur et la subtilité qui la caractérise, donnant ainsi une nouvelle vie à ces chansons intemporelles. (mai 2015)

Vidéoclip : « Space Countdown »

Amusic / Sony

 Isaac Neto – Meu Quelê

Isaac Neto Meu Quelê

Né à Sao Luis de Maranhao au Brésil, le chanteur, guitariste, compositeur et arrangeur a adopté le Québec en 2007. Avec Meu Quelê (Mon enfant), il fusionne les traditions brésiliennes et la musique du monde contemporaine. Les mélodies riches et les rythmiques complexes sont enveloppées dans de superbes arrangements. La fusion semble parfaite entre la guitare et la voix de Neto et les percussions innovatrices et uniques de Rogério Boccato (Antonio Carlos Jobim, Milton Nascimento, Joe Zawinul). Les deux musiciens signent également la réalisation du disque. À noter aussi les participations de la flûtiste Amina Mezaache, de l’auteure-compositrice et interprète Bïa Krieger, et de la chanteuse et compositrice Anne Boccato. Meu Quelê présente des textes en Portugais sur une musique brésilienne contemporaine. (mai 2015)

Carcarasom

½

   

 Ron Sexsmith – Carousel One

Ron Sexsmith Carousel One

Lorsque le troubadour ontarien présente un nouvel album, on peut s’attendre à un enregistrement de qualité alors qu’il compte toujours un nombre impressionnant de compositions de premier plan sur chaque nouveau disque. C’est encore le cas sur Carousel One qui contient quelques petites perles de mélodies pop avec en plus de très beaux arrangements pour mettre en valeur son doigté à la guitare. Ce 14e album présente un peu plus de diversité que sur ses enregistrements précédents, s’éloignant parfois passablement du son folk qui l’a longtemps caractérisé. Réalisé par Jim Scott (Wilco, Foo Fighters), l’album compte plusieurs musiciens d’expérience qui entourent de belle façon Sexsmith qui semble moins seul que jamais avec sa guitare. « Getaway Car » aurait très bien pu être enregistrée par les Beatles des dernières années, et différentes références du passé comme celle-ci nous viennent en tête à différents moments de l’album. Le travail en solo de George Harrison semble avoir aussi été une influence importante sur cette œuvre de Ron Sexsmith. Par contre, dès qu’on prend la peine de s’arrêter aux chansons, on découvre qu’elles lui appartiennent entièrement. Carousel One se confirme comme un autre très bon album par Ron Sexsmith. (mai 2015)

Warner

½

     

 Ringo Starr – Postcards from Paradise

Ringo Starr Postcards from Paradise

Mine de rien, Postcards from Paradise est le 18e album solo de l’ex-Beatle. On y retrouve encore quelques chansons autobiographiques, mais surtout, un bon nombre de titres ensoleillés qui nous arrivent juste à temps pour la belle saison. On peut même y entendre un très agréable morceau de reggae avec « Right Side of the Road », coécrit avec Richard Marx. La plupart des fidèles acolytes de Starr collaborent à nouveau à l’album, dont Todd Rundgren, Dave Stewart, Steve Lukather et Joe Walsh. Starr réussit à présenter quelques titres intéressants comme « Rory and the Hurricanes », « You Bring the Party Down » et la chanson-titre. Par contre, comme c’est souvent le cas avec un disque de Ringo Starr, Postcards from Paradise présente plusieurs inégalités au cours de ses 44 minutes. (mai 2015)

Universal

     

 GILLES VALIQUETTE – P.S. I LOVE UKE : UN HOMMAGE AUX BEATLES

Gilles ValiquetteP.S. I LOVE UKE : UN HOMMAGE AUX BEATLES

Après avoir lancé le livre C’est fou mais c’est tout – Parcours discographique des Beatles au Canada en novembre 2014, ce fan incontesté des Beatles récidive avec cette fois un album reprenant une quinzaine de compositions de son groupe préféré. Le disque ne contient pas nécessairement les plus grands succès du quatuor, mais on y retrouve tout de même des incontournables comme « Love Me Do » et « Here Comes the Sun ». C’est accompagné de nombreux amis musiciens (Patrick Norman, Michel Normandeau, Bruce Huard, Richard Séguin, etc.) et de membres de sa famille que Valiquette interprète avec un plaisir certain ses pièces préférées du Fab Four au ukulélé. Il reprend même deux de leurs chansons dans leur adaptation française : « C’est fou mais c’est tout » (version française de Pierre Labelle de « Hold Me Tight » popularisée par Les Baronets) et « Des bises de moi pour toi » (adaptation française de Claude François de « From Me To You »). Véritable parcours discographique du groupe, P.S. I Love Uke a la particularité de naviguer entre leur premier enregistrement (« Love Me Do ») et leur dernier (« The End ») en présentant un extrait de chaque album du groupe. En fait, le principal défaut du CD est qu’il ne dure qu’un peu plus de 30 minutes et qu’on aurait aimé entendre quelques titres additionnels. (mai 2015)

PGV / Universal

½

 Florent Vollant – Puamuna

Florent VollantPuamuna

L’auteur-compositeur et interprète Florent Vollant présente son quatrième album solo. Puamuna signifie « rêve » en langue innue et il a été créé au Studio Makusham chez lui à Maliotenam, une première. Pour ce disque qui revient à la source même de l’inspiration innue, Vollant est accompagné de plusieurs collaborateurs. D’abord, Richard Séguin lui offre une chanson en français, « Tout est lié ». Puis, il y a Pascale Picard qui l’accompagne en duo sur « Apu peikussian », une version en innu d’une de ses chansons. Vollant rend aussi hommage à Willie Dunn en reprenant la pièce « Son of the Sun ». L’album a été réalisé par Réjean Bouchard (Chloé Sainte-Marie) et Kim Fontaine, deux excellents guitaristes. Avec Puamuna, Florent Vollant nous offre à nouveau un très bel album, tout en douceur et qui nous porte à rêvasser, même si on ne comprend pas la langue. (mai 2015)

Instinct

½

 

 Bob Walsh – After the Storm

Bob Walsh After the Storm

Après deux années marquées par la maladie, le bluesman québécois est de retour en grande forme avec After the Storm. Ce 11e album en carrière pour Bob Walsh présente un son blues intense, avec quelques influences folks, mais surtout de jazz. Il s’accompagne entre autres d’une importante section de cuivres. Walsh alterne entre des relectures de classiques de Charles Calhoun, Leon Russel, Bill Whiters, etc., et des compositions originales par Ray Bonneville, Vincent Beaulne et plusieurs autres. Qu’il est bon de pouvoir entendre à nouveau la voix unique de ce géant du blues québécois, une véritable légende vivante qui a su affronter la tempête! (mai 2015)

Bros / SIX

½

 Paul Weller – Saturns Pattern

Paul Weller Saturns Pattern

Trois ans après l’excellent Sonik Kicks, l’ex-membre de The Jam est de retour sur disque, mais cette fois-ci, sans Simon Dine, son fidèle collaborateur des dernières années. Sur Saturns Pattern, Weller se laisse aller dans une atmosphère planante et aérienne en plusieurs occasions, tout en revenant constamment à des rythmiques plus énergiques. Il présente même un blues garage passablement lourd par moments comme sur « White Sky », « Long Time » et « In the Car ». C’est un album varié et rempli de subtilités que nous offre Paul Weller, un album extrêmement satisfaisant. (mai 2015)

Parlophone / Warner

½

     

 Dwight Yoakam – Second Hand Heart

Dwight Yoakam Second Hand Heart

Le chanteur country américain du Kentucky fait carrière depuis une trentaine d’années et il présente un nouvel album qui rend hommage au passé tout en étant résolument tourné vers l’avenir de la musique country. Avec des compositions solides qui réussissent à éviter les pires clichés du genre, Yoakam impressionne rapidement par sa capacité à faire le pont entre le passé et le futur. Il offre un très bon mélange de country, de pop et de rock tout en respectant une certaine ligne directrice et sans grandes faiblesses. Si Dwight Yoakam trouvait un nouveau souffle en 2012 avec 3 Pears, et bien cette fois-ci il se retrouve solidement installé dans les années 2010. Second Hand Heart est un très bon disque que les amateurs de country ne devraient assurément pas ignorer. (mai 2015)

Reprise / Warner

½

 

 Hindi Zahra – Homeland

Hindi Zahra Homeland

La Française d’origine marocaine est de retour avec son deuxième album, cinq ans après Handmade. Hindi Zahra présente à nouveau un son jazz aux influences folks et orientales, mais avec aussi une teinte de blues et de très bonnes mélodies pop. Sa voix chaude est accompagnée par une musique acoustique plutôt riche et de très bonnes percussions. Homeland permet donc encore une fois de faire un très beau voyage pendant 48 minutes. (mai 2015)

Parlophone / Warner

½

   

 

AVRIL :

 

Madonna – Rebel Heart

MadonnaRebel Heart

La sortie d’un nouvel album de la reine de la musique pop est toujours un événement en soi, mais quand plusieurs titres se retrouvent dévoilés sur la toile avant même d’avoir pu être complétés, l’album tant attendu prend une toute autre dimension. Pour contrer le tout, Madonna a décidé de présenter 6 chansons en primeur. Voici maintenant le produit fini de 14 titres avec une version de luxe de 19 morceaux qui ajoute entre autres « Veni Vidi Vici » (avec Nas) et la chanson-titre. Elle présente à nouveau un très bon mélange des genres avec des chansons électro dansantes (grâce à Diplo et Avicii), des chansons hip hop plus lentes (grâce entre autres à Kanye West), du reggae, et différents autres clins d’œil à gauche et à droite. Même si elle semble favoriser la vulgarité avec des titres comme « Unapologetic Bitch » et « Bitch I’m Madonna » (avec Nicki Minaj), ainsi que dans plusieurs textes, Madonna réussit à bien balancer ces gros mots pour éviter de nous agacer sur le long terme. Elle réussit aussi à équilibrer la qualité des chansons offertes pour un album qui ne contient que très peu de moments faibles, même dans sa version allongée. Malgré le fait qu’elle fasse carrière depuis plus de 30 ans, Madonna n’a rien perdu de son originalité et elle sait parfaitement s’adapter aux années 2010, aux nouveaux courants musicaux et aux nouvelles technologies. Résultat : elle réussit encore une fois à nous offrir un album de premier plan, peut-être son meilleur en 15 ans. (chronique principale d'avril 2015)

Vidéoclip : « Living for Love »

Interscope / Universal

½

     

         

Big Data – 2.0

Big Data2.0

Big Data est le projet du réalisateur new yorkais et gradué de Harvard Alan Wilkis. Il présente un son électro pop basé sur les synthétiseurs et il exploite grandement les thèmes de l’homme contre la machine. Pour son premier album complet, Wilkis travaille avec différents chanteurs invités qui contribuent en grande partie au son de Big Data. On peut entendre entre autres Jamie Lidell, Kimbra, Rivers Cuomo, Dragonette et Twin Shadow. Parmi les pièces les plus intéressantes du CD de 10 titres, notons « The Glow » (avec Kimbra), « Snowed In » (avec Rivers Cuomo) et bien évidemment, le premier extrait à succès, « Dangerous » (avec Daniel Armbruster de Joywave). Aux éléments électroniques s’ajoutent constamment une guitare et une basse distorsionnées, ainsi qu’une batterie puissante qui donnent une attitude rock à l’album, même s’il contient plusieurs pièces pop plutôt dansantes. L’exploration sonore de Big Data est assurément très réussie et il en résulte un très bon disque, extrêmement satisfaisant. (découverte du mois d'avril 2015)

Vidéoclip : « Dangerous »

Warner

½

   

 All Time Low – Future Hearts

All Time LowFuture Hearts

Avec la présentation de son cinquième album, le groupe pop punk de Baltimore semble avoir atteint sa vitesse de croisière. Il nous offre en effet un disque avec un peu plus de subtilités, un bon mélange des genres pour un enregistrement riche et varié. Quelques ballades viennent toutefois casser le rythme, mais ils essaient au moins de nouvelles choses, ce qui est apprécié dans un genre qui semble vivoter depuis quelques années. Pour ajouter un peu de crédibilité à l’ensemble, le groupe s’entoure de deux collaborateurs de renom dans leur style : Mark Hoppus (Blink 182) sur « Tidal Waves » et Joel Madden (Good Charlotte) sur « Bail Me Out ». Le groupe laisse un peu plus de place à la musique pop en calmant ses ardeurs rock, mais l’ensemble demeure tout de même grandement intéressant. All Time Low se permet même d’introduire des orchestrations à ses arrangements de grande envergure. Future Hearts est un bon disque dans l’ensemble, même si le groupe s’éloigne de plus en plus du son qui a fait sa renommée à ses débuts. (avril 2015)

Vidéoclips : « Something’s Gotta Give » - « Kids in the Dark »

Hopeless

½

   

 Awolnation – Run

Awolnation Run

Awolnation est un projet solo du Californien Aaron Bruno qui lui permet de mélanger les genres dans un style qui peut nous rappeler Beck. Il intègre le rock, la musique pop et l’électronique dans un ensemble électro pop souvent difficile à saisir. Généralement moderne, le son de ce deuxième album peut aussi faire occasionnellement un clin d’œil déstabilisant au new wave des années 1980. Par exemple, sur le premier extrait, « Hollow Moon (Bad Wolf) », on a l’impression d’entendre Men Without Hats au refrain. Nine Inch Nails et Muse sont aussi des noms qui peuvent nous venir en tête dans les moments les plus rock. Dans l’ensemble, Run contient de belles explorations musicales, mais livrées avec un manque évident de ligne directrice. Ça fait donc beaucoup de matériel à digérer en peu de temps, surtout avec 55 minutes de musique. Les idées sont là et il ne reste qu’à démêler le tout pour un prochain album. (avril 2015)

Vidéoclip : « Hollow Moon (Bad Wolf) »

Red Bull

   

 Will Butler – Policy

Will Butler Policy

Le plus jeune des frères Butler et membre d’Arcade Fire, Will Butler présente un tout premier album solo. Par contre, avec seulement 8 titres totalisant 27 minutes, on peut pratiquement parler d’un mini-album. Très éclectique, Policy regroupe des styles musicaux différents d’une pièce à l’autre : du rock qui rappelle The Strokes (« Take My Side »), du new wave (« Anna »), et bien évidemment du rock alternatif qui évoque Arcade Fire (« Son of God », « What I Want »). Le multi-instrumentiste tente certainement de montrer toutes les facettes de son talent, mais il en résulte un disque décousu, sans ligne directrice. Butler devra absolument canaliser son énergie créatrice pour nous offrir un album plus cohérent dans le futur. (avril 2015)

Merge

   

Louis-Jean Cormier – Les grandes artères

Louis-Jean CormierLes grandes artères

Suite au succès du Treizième étage et à sa célébrité nouvelle due à sa présence à La Voix, Louis-Jean Cormier revient avec un nouvel album qui poursuit l’œuvre déjà entamée. Il présente à nouveau un son rock aérien auquel s’intègre un peu de folk contemporain et de pop orchestrale. L’ex-Karkwa n’a rien perdu de son talent d’auteur-compositeur et il propose encore plusieurs petits bijoux d’originalité. On peut tout de même reconnaître des éléments de son œuvre passée, tant en solo qu’avec le groupe qui l’a fait connaître. Le premier extrait à découvrir est la très belle pièce orchestrale « Si tu reviens ». (avril 2015)

½

 

 Jipé Dalpé – L’homme allumette

Jipé DalpéL’homme allumette

Pendant sa dernière tournée de près de 100 spectacles, Jipé Dalpé a réussi à créer un mini-album de cinq pièces, L’homme allumette. Pour l’occasion, il a réuni des réalisateurs de renom : Éloi Painchaud (Jorane, Elisapie Isaac), François Lafontaine (Karkwa, Marie-Pierre Arthur, Arthur H) et Pierre Fortin (Galaxie, Les Dale Hawerchuk, Mara Tremblay). Il peut aussi compter sur deux collaborateurs spéciaux. D’abord, Dalpé a composé la musique de « Attends pas » sur un texte de Yann Perreau. Puis, pour « Bon à rien », il a coécrit le texte avec Gaële, une complice de longue date. Plus rock et énergique que son album précédent (avec de la trompette et des arrangements de cuivres), L’homme allumette laisse deviner la direction que Jipé Dalpé entend prendre sur son prochain enregistrement. Pour un aperçu, vous pouvez déjà découvrir le premier extrait, « Ne craque pas pour un homme ». L’homme allumette risque fort de vous mettre l’eau à la bouche en attendant son quatrième album qui est prévu pour 2016. (avril 2015)

Tapamal

½

 Lola Dargenti – Indalo

Lola DargentiIndalo

Née à Paris d’un père français et d’une mère argentine, Lola Dargenti a été découverte en 2011 par Rick Allison (Lara Fabian, Chimène Badi, Patrick Bruel, Johnny Hallyday). Elle se fait connaître avec la chanson « Bon anniversaire », puis avec le nouvel extrait « La Libertad », retenu par le réseau TVA pour son autopromotion printemps-été. Avec Indalo, la chanteuse présente un album pop chaleureux avec des sonorités latines dignes de ses origines. Elle participe activement à l’écriture des chansons sur une majorité de musiques par Allison. Parmi les 13 titres de l’album, notons plus particulièrement sa version espagnole du classique de Francis Cabrel « Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai » qui devient « Te amé, te amo y te amaré ». Le disque se conclut aussi par une reprise d’un succès des années 1980 composé par son père, Jacques Davidovici (« Un soir de pluie »). Pour un album de musique pop romantique et ensoleillée, Lola Dargenti nous offre un disque très réussi. (avril 2015)

Vidéoclip : « Bon anniversaire »

Fréquence +

 Charles Dubé – Variations sur l’ensemble

Charles DubéVariations sur l’ensemble

Charles Dubé présente son quatrième album en un peu plus de 10 ans, réalisé par Carl Bastien. L’auteur-compositeur et interprète nous offre une excellente musique pop rock avec des parties plus folks, une musique énergique d’une grande efficacité qui capte rapidement notre attention dès la pièce d’ouverture, « Près du feu ». Avec plusieurs rythmes entraînants, Dubé réussit à nous faire taper du pied et à nous donner le goût de le réécouter à répétition. Pour ce qui est des thèmes abordés, Dubé insiste sur l’importance de ne pas regarder en arrière et de plutôt foncer vers l’avant en faisant ce qu’il nous plaît, comme c’est le cas dans le premier extrait, « Comme il te plait ». Album idéal pour un road trip, Variations sur l’ensemble vous accompagnera sur la route de belle façon pendant toute la saison estivale. (avril 2015)

Musicor

½

 

 Sally Folk – Deuxième acte

Sally FolkDeuxième acte

Un an et demi après la sortie de son premier album, Sally Folk est déjà de retour avec son Deuxième acte. Sans grandes surprises, elle poursuit dans le son rétro qui a fait sa marque de commerce jusqu’à maintenant. Son style extravagant intrigue à tout coup et l’auteure-compositrice-interprète continue à jouer habilement avec les mots, traitant de relations humaines ou amoureuses sous différents angles. L’album a été réalisé de main de maître par Michel Dagenais (Jean Leloup, Daniel Bélanger, Marc Déry, Maxime Landry) et il présente à nouveau un pop rock caractéristique à la Sally Folk avec ses influences des années 1960. Ses fans ne seront donc pas déçus et ils apprécieront encore une fois la musique de cette artiste originale. (avril 2015)

Entourage

½

 

Noel Gallagher's High Flying Birds – Chasing Yesterday

Noel Gallagher's High Flying Birds Chasing Yesterday

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Alors que le groupe éphémère du frangin tête à claque a explosé au bout de deux albums moyens, Noel Gallagher continue de tracer sa route avec, lui aussi, un deuxième disque avec les High Flying Birds, produit par lui-même pour la première fois. Non pas que son premier essai fût réellement fulgurant mais on ressent une certaine forme de fluidité, de stabilité avec ce projet. Si l’on oublie le premier single « In the Heat of the Moment » trop convenu, Chasing Yesterday mérite qu’on y jette une oreille voire les deux. D’ailleurs, comme entrée en matière, « Riverman » fait office de très belle ouverture : une ballade sur fond de guitare acoustique où l’électricité se dépose comme une nappe hypnotique avant le miraculeux final Floydien au saxophone. Si Noel Gallagher n’a rien du songwriter subtil, il démontre qu’il reste fin mélodiste. Malheureusement, tout l’album n’est pas du même acabit et, globalement, on ne trouve rien de très aventureux. On est même dans un réel classicisme entre pop british et rock seventies. Malgré tout, ça n’empêche pas Noel Gallagher de placer quelques franches réussites mélodiques (« While the Song Remains the Same »), du rock rentre-dedans diablement efficace (« Lock All the Doors », « The Mexican ») et même du hors-piste réjouissant (« The Right Stuff »). D’ailleurs, ce dernier titre, perle de pop-soul, laisse quelques regrets : Noel pourrait gagner à être plus audacieux, clairement. Le passé d’Oasis est peut-être trop lourd ? Lui joue sur l’ambiguïté, Oasis est définitivement mort mais pourrait revenir. Difficile donc de s’en affranchir. (avril 2015)

 

 Kendrick Lamar – To Pimp a Butterfly

Kendrick Lamar To Pimp a Butterfly

Après Good Kid, M.A.A.D City, acclamé tant par la critique que le public, le rappeur californien est de retour trois ans plus tard avec To Pimp a Butterfly. La pression ne semble pas avoir eu raison de sa créativité alors que Lamar présente à nouveau un album de premier plan. Les arrangements demeurent une des pièces maîtresses de cet album avec l’inclusion de différents effets sonores qui viennent enrichir le tout de belle façon. Un autre fait rare dans le rap pour Kendrick Lamar est sa capacité à ne jamais proposer deux fois la même chanson. Les 16 pièces sont différentes et apportent toutes quelque chose d’unique pour un album de 78 minutes varié et plaisant à découvrir jusqu’à la fin. En fait, l’album semble progresser constamment avec plusieurs de ses meilleures compositions vers la fin. C’est donc mission accomplie encore une fois pour Kendrick Lamar avec un album qui figurera assurément dans les premières positions des palmarès des meilleurs albums de l’année. (avril 2015)

Vidéoclip : « i »

Interscope / Universal

   

 Alain Lefèvre – Rive gauche

Alain Lefèvre Rive gauche

Après plusieurs albums d’interprétations d’André Mathieu, François Dompierre, Chopin, etc., voilà qu’Alain Lefèvre nous présente son quatrième enregistrement en tant que compositeur. Avec quelques éléments de jazz, le pianiste virtuose nous offre certains moments de sa vie à travers des pièces qui, dans certains cas, ont nécessité des années d’aboutissement. Le compositeur peut compter sur l’appui de musiciens de renom pour certains morceaux : Angèle Dubeau (violon), Michel Donato (contrebasse) et Paul Brochu (batterie). On peut aussi entendre un texte de Johanne Martineau (« Au bout de mes rêves ») interprété par Léane Labrèche-Dor. Avec Rive gauche, c’est un très beau disque que nous offre Alain Lefèvre. (avril 2015)

Analekta

½

 

 Lemon Bucket Orkestra – Moorka

Lemon Bucket Orkestra Moorka

Le Lemon Bucket Orkestra est un ensemble folk klezmer gypsy qui a été formé à Toronto. Le groupe, qui possède même une énergie punk en plusieurs occasions, nous offre un mélange de styles inspirés de l’Europe de l’Est (Roumanie, Ukraine, Hongrie, Bulgarie, etc.), tous interprétés avec des instruments acoustiques. Leur énergie est définitivement contagieuse et nous attire inévitablement dans leur univers tout à fait unique. Le Lemon Bucket Orkestra demeure assurément un ensemble à découvrir avec leur musique originale qui vous en mettra plein les oreilles. (avril 2015)

½

 Lightning Bolt – Fantasy Empire

Lightning BoltFantasy Empire

Le groupe de rock expérimental de Providence, Rhode Island existe déjà depuis 20 ans et nous présente son septième album. Le mur de bruit qui nous attaque dès la pièce d’ouverture, « The Metal East », crée assurément deux effets : soit capter notre attention pour qu’on veuille en entendre plus, soit nous rebuter et faire en sorte qu’on écoute la suite avec retenue. Il s’agit d’un album à la production de grande envergure sur lequel la basse et la distorsion dominent largement. Tout le reste demeure surtout bruyant pour un mélange assourdissant de métal avec des influences industrielles et punks. Dans le style post-rock, Lightning Bolt est certainement l’un des groupes les plus violents. En ce sens, les 9 titres totalisant plus de 67 minutes vous sembleront peut-être exagérés, puisque le martelage est incessant et peut devenir agaçant. Par contre, plus l’album avance et plus la qualité des compositions se distingue. À moins que ce soit notre oreille qui réussisse à s’adapter à leur style non conventionnel. Dans tous les cas, vous ne vous ferez pas d’amis chez vos voisins si vos osez monter le volume! (avril 2015)

Thrill Jockey

½

 

 Lisbonne Télégramme – Miroir d’automne

Lisbonne Télégramme Miroir d’automne

Lisbonne Télégramme est un nouveau groupe québécois formé de la chanteuse Maritza Bossé-Pelchat, découverte lors de la première édition de Star Académie en 2003, et de trois ex-membres du défunt groupe The Blue Seeds (François Dufault, Martin Farmer et Éric Rathé). Accompagné de la violoniste Sophie Trudeau (Godspeed You! Black Emperor) à titre d’invitée spéciale, le quatuor propose une musique folk rock indie aux atmosphères aériennes et contemplatives. Les neuf titres se présentent comme un tout qu’il faut écouter dans son ensemble plutôt qu’à la pièce. Il faut aussi écouter l’album attentivement pour saisir toutes les subtilités de son côté introspectif. Par contre, si vous n’êtes pas en mesure d’accrocher à cette atmosphère particulière après quelques morceaux, vous aurez certainement de la difficulté à vous rendre au bout des 40 minutes puisque rien ne risque de vous surprendre par la suite. Voici donc un album d’automne typique mais qui est lancé à la mauvaise saison. (avril 2015)

L-Abe / SIX

 Marina and the Diamonds – Froot

Marina and the Diamonds Froot

Voici le troisième album de la chanteuse pop rock anglaise Marina Diamandis. Alors que sur son disque précédent elle a travaillé avec de nombreux collaborateurs et réalisateurs, sur Froot elle a plutôt décidé de tout écrire elle-même et de ne confier la réalisation qu’à un individu, Dave Kosten (Bat For Lashes, Brooke Fraser). Il en résulte un album avec une meilleure direction musicale, un album sérieux, mais avec tout de même quelques moments pop plus éclatés. On peut y entendre une atmosphère plus enveloppante et introspective que sur Electra Heart, avec plusieurs passages cinématographiques, un peu dans le style d’Annie Lennox, et une utilisation constante des synthétiseurs pour un son à tendance new wave / électro pop. Il s’agit probablement de l’album de la maturité pour Marina qui réussit à créer un très bel équilibre entre son côté rationnel intellectuel et sa folie créatrice. Un très bon disque! (avril 2015)

Vidéoclips : « Froot » - « Immortal » - « I’m a Ruin » - « Forget »

Atlantic / Warner

½

   

 Maxime McGraw – Changer d’air

Maxime McGrawChanger d’air

Pour son plus récent album, le chanteur pop folk du Nouveau-Brunswick a compté sur Ian Kelly pour la réalisation et les arrangements. Il s’entoure par ailleurs de plusieurs auteurs et compositeurs de renom dont Marc Déry, Étienne Drapeau, Marc Dupré, Éric Maheu, François Lachance, Viviane Audet, Jean-François Breau, et même Corey Hart. On peut aussi entendre un très bon duo avec Marie-Élaine Thibert pour « Jamais loin ». McGraw présente plusieurs mélodies inoubliables sur Changer d’air, des mélodies qui risquent de vous accompagner bien longtemps. (avril 2015)

Passeport

 

 Moon King – Secret Life

Moon KingSecret Life

Moon King est un duo de Toronto qui présente un premier album rock alternatif rempli d’émotion. Daniel Benjamin et Maddy Wilde ont passé passablement de temps en tournée au cours des deux dernières années et ont pu ainsi perfectionner leur son plutôt cru. Sur Secret Life, ils réussissent à transposer sur disque leur énergie brute. On peut tout de même y entendre une production plus nuancée que le mur de son de leurs précédents mini-albums. C’est un premier essai réussi que nous propose Moon King. Voyons voir comment ils évolueront dans le futur. (avril 2015)

Last Gang

 

 Navert – Temps bipolaire

NavertTemps bipolaire

Navert est un nouveau duo électro pop composé d’Annie-Claude Navert (voix et synthétiseurs) et Guillaume Chartrain (guitares et synthétiseurs). À mi-chemin entre Ariane Moffatt et Fanny Bloom, leur style demeure plutôt sombre, malgré quelques titres un peu plus dansants. Ce premier album offre plusieurs morceaux grandement intéressants comme « Ta cadence » et la chanson-titre. On y retrouve aussi une belle surprise avec leur excellente version de « Ils s’aiment », le classique de Daniel Lavoie. Voici un nouveau duo à surveiller de près dans l’univers électro pop québécois. (avril 2015)

Vidéoclip : « Ta cadence »

L-Abe / SIX

½

 

 Niyaz – The Fourth Light

Niyaz The Fourth Light

Le groupe originaire de la Californie maintenant basé à Montréal est formé du multi-instrumentiste Loga Ramin Torkian et de la chanteuse Azam Ali. Leur musique du monde sort des sentiers battus, avec des éléments d’électro qui s’amalgament aux instruments acoustiques, tout en demeurant fidèle à leurs racines moyen-orientales. Pour la première fois, Azam Ali prend aussi le rôle de musicienne en programmant tous les beats de l’album. Sa voix demeure par contre ensorcelante, une voix qu’on peut d’ailleurs entendre dans de grandes productions hollywoodiennes. Rabia Al Basri, une poétesse née au VIIIe siècle où se trouve aujourd’hui l’Irak, est l’inspiration principale au cœur de ce disque à tendance féministe. Avec The Fourth Light, le duo présente l’album de la maturité avec 9 pièces solides, un album qui construit un pont entre l’occident et l’orient, mais aussi entre le présent et le passé. (avril 2015)

Terrestrial Lane / SIX

½

 

 Kid Rock – First Kiss

Kid Rock First Kiss

Avec First Kiss, Kid Rock présente un album empreint de nostalgie sur lequel il se replonge dans ses souvenirs de jeunesse. Il laisse tomber du même coup son jeu de mauvais garçon. Musicalement, on ne retrouve plus rien du rap rock qui l’a rendu célèbre. Il nous offre plutôt un rock commun facilement comparable à Bon Jovi ou Bryan Adams. On peut d’ailleurs presque chanter « Summer of ‘69 » sur la chanson-titre. On retrouve des accents de country et de blues à différents moments sur l’album, mais sans que ça procure plus d’excitation pour l’ensemble. Quelques rythmes intéressants vous feront taper du pied mais pour la créativité, on repassera. (avril 2015)

Vidéoclip : « First Kiss »

Atlantic / Warner

   

Anthony Roussel – Un jour viendra

Anthony RousselUn jour viendra

Finaliste du Festival international de la chanson de Granby en 2014, Anthony Roussel propose un premier album aux accents folk rock inspiré par les plus grands poètes. De sa voix puissante et rocailleuse, il réussit à nous attirer dans son univers unique, magnifiquement réalisé par Kevin Thompson (Martha Wainwright, Guillaume D’aou). Après s’être produit une douzaine de fois en première partie de Daniel Boucher en 2013, Anthony l’a invité à participer à son album et on peut l’entendre sur « Les indignés ». Un jour viendra est un très bon disque par un nouvel artiste complet qu’il faudra surveiller attentivement. (avril 2015)

Festival Granby

½

 San Fermin – Jackrabbit

San Fermin Jackrabbit

Pour son deuxième album, San Fermin poursuit avec son mélange de pop de chambre et de rock alternatif. Les superbes orchestrations viennent meubler à merveille la musique unique du groupe. Ellis Ludwig-Leone, le cerveau derrière le groupe, semble un peu plus vouloir mettre l’accent sur la musique pop par contre, avec des mélodies inoubliables qui s’enchaînent tout au long des 15 titres totalisant 43 minutes. Les arrangements se trouvent en effet simplifiés sur plusieurs morceaux de l’album, même si les variations de styles demeurent toujours une force pour San Fermin. La voix basse du chanteur Allen Tate est idéale pour raconter les histoires que le groupe a à nous proposer. Mais c’est la grande créativité de Ludwig-Leone qui impressionne toujours autant. Voici assurément un groupe à découvrir, un groupe qui possède tout pour figurer parmi les artistes les plus originaux de sa génération. (avril 2015)

Downtown / Fontana North

½

   

 Selah Sue – Reason

Selah Sue Reason

Selah Sue est une chanteuse de néo soul / R&B belge qui a présenté son premier album en 2011. Elle nous arrive maintenant avec Reason, un disque inspiré qui inclut des mélodies pop, des éléments d’électronique, des influences funk et beaucoup plus. On y retrouve de superbes arrangements musicaux et des orchestrations qui apportent une grande richesse à l’ensemble. À noter la collaboration du rappeur Childish Gambino sur « Together ». En plus des 13 compositions de l’album, on retrouve un deuxième CD contenant 4 chansons en boni, dont une version acoustique intimiste du premier extrait, « Alone ». (avril 2015)

Vidéoclip : « Alone »

Because / Warner

½

 

 Sun K – Northern Lies

Sun K Northern Lies

Pour son premier album, le groupe torontois nous offre seulement huit titres totalisant 31 minutes. Par contre, la plupart de ses compositions originales sont solides et d’une grande efficacité. Réalisé par Cone McCaslin (Sum 41) et mixé par Gus Van Go et Werner F, Northern Lies présente un son rock plutôt accessible avec des mélodies accrocheuses et des rythmiques entraînantes. On peut aussi entendre des influences folks à différents moments du disque, Bob Dylan semblant toujours prêt à venir se joindre au groupe. Même si on en aurait pris un peu plus de la part de Sun K, voici un excellent enregistrement qui laisse présager un futur plus que prometteur pour le groupe. (avril 2015)

Maple / Fontana North / Universal

½

   

 We Are Harlot – We Are Harlot

We Are Harlot We Are Harlot

We Are Harlot est un groupe hard rock formé à Los Angeles en 2011 par le chanteur Danny Worsnop (Asking Alexandria) et le guitariste Jeff George (Sebastian Bach), avant de recruter le bassiste Brian Weaver (Silvertide) et le batteur Bruno Agra (Revolution Renaissance). Le quatuor s’inscrit parfaitement dans la tradition pop métal des années 1970 et 1980 avec des références évidentes à Aerosmith, Def Leppard et KISS. Avec cet album éponyme, ils présentent un tout premier disque, qui rend en quelque sorte hommage aux groupes de la Sunset Strip qui pullulaient dans les années 1980. Musicalement par contre, on ne peut pas dire que le groupe amène le genre plus loin, tout ayant déjà été fait à un moment ou un autre, par un groupe ou un autre. C’est donc un album qui s’adresse avant tout à une nouvelle génération qui ne connaît pas trop la belle époque, ou bien aux plus grands nostalgiques de l’ère du fixatif et du maquillage chez les rockeurs. (avril 2015)

Roadrunner / Warner

   

 Ben Wilkins – All From Hello

Ben Wilkins All From Hello

Avec ce nouvel album soul d’une grande chaleur, Ben Wilkins peut difficilement éviter le jeu des comparaisons avec des noms comme Stevie Wonder et Jamiroquai qui nous viennent rapidement en tête. Par contre, même s’il s’inspire largement du soul des années 1970 qui flirtait avec le funk, Wilkins réussit à produire un album moderne, qui bénéficie de toutes les technologies d’aujourd’hui. Le Torontois d’origine et Montréalais d’adoption a pris quelques années pour écrire les chansons de All From Hello, un album qui s’inspire de simples rencontres qui peuvent se transformer en relations amoureuses. Sa nouvelle ville l’inspire aussi grandement avec un titre comme « Breakfast at Figaro » en référence à la Croissanterie le Figaro dans le Mile-End. Wilkins peut compter sur plusieurs collaborateurs tels Joe Grass (Barr Brothers, Patrick Watson), Kwansa Shelly (Bran Van 3000), Alex Lefaivre (Parc-X Trio), William Côté (Trio Jérôme Beaulieu). Mais surtout, il a approché la légendaire Bonnie Pointer (Pointer Sisters) pour chanter sur le premier extrait, « Day To Day ». (avril 2015)

Midnight Train / SIX

 

 Yoan – Yoan

YoanYoan

Le gagnant de la deuxième saison de La Voix présente son tout premier album, réalisé par Rick Haworth. Le jeune prodige à la voix de Johnny Cash offre un mélange électrique et acoustique de country contemporain, comme avec les deux versions du 1er extrait, « Baby What You Want Me To Do », une reprise de Jimmy Reed. Yoan Garneau aurait pu simplement s’asseoir sur ses lauriers et présenter un disque de reprises, mais il n’en est rien. Il a plutôt préféré s’effacer pendant quelques mois pour écrire et il nous offre 7 chansons originales, la plupart en anglais. On peut aussi entendre une chanson de son père Sylvain Garneau, « Dis-moi », et bien sûr la chanson de Luc De Larochellière qui lui a permis de gagner le concours, « T’aimer trop ». Deux duos très intéressants sont à noter : « J’entends siffler le train » (une adaptation de « 500 Miles » de Hedy West) avec sa coach, Isabelle Boulay, et « Good Hearted Woman » (de Waylon Jennings et Willie Nelson) avec une autre étoile montante du country canadien, Brett Kissel. Avec seulement 4 titres en français, on peut dire que Yoan est déjà prêt à s’attaquer au marché anglophone. Surtout qu’avec sa voix unique, basse et mature, il a ce qu’il faut pour séduire un vaste auditoire amateur de country. (avril 2015)

Productions J

 

 

MARS :

 

Björk – Vulnicura

BjörkVulnicura

Avec Vulnicura, la créative Islandaise présente certainement son album le plus intense depuis longtemps. Elle nous plonge à nouveau dans son atmosphère bien particulière, mais cette fois-ci, nous y noie complètement. Cœurs brisés, s’abstenir, car elle pourrait vous faire pleurer toutes les larmes de votre corps! Musicalement, on reconnaît bien évidemment le style unique de Björk, un son trip hop où l’électro domine toujours largement. Oubliez les pièces dansantes qui ont fait ses plus grands succès des débuts; sur Vulnicura, Björk demeure plutôt dans des atmosphères planantes. Malgré le fait que la talentueuse artiste ait présenté des concepts intéressants au cours des dernières années (Medulla, Volta, Biophilia), il reste que c’est quand elle s’ouvre pour nous présenter ses émotions brutes qu’elle semble à son meilleur. On doit peut-être remercier la fin de sa relation de nombreuses années avec Matthew Barney, certainement l’inspiration majeure derrière Vulnicura. Les réalisateurs Arca et Haxan Cloak y sont probablement aussi un peu pour quelque chose dans ce disque sombre qui, heureusement, se termine sur une note d’espoir avec « Quicksand ». Il en résulte le meilleur album de Björk depuis Homogenic en 1997, même s’il s’agit peut-être de son disque le plus triste en carrière. (chronique du mois de mars 2015)

One Little Indian

     

   

Emile Haynie – We Fall

Emile HaynieWe Fall

Emile Haynie est un chanteur, auteur-compositeur et réalisateur de Buffalo qui nous présente son premier album avec We Fall. Il offre un son pop rock aux influences indie et baroque, même s’il a travaillé dans le passé avec plusieurs artistes de hip hop comme Eminem, Ghostface Killah et Kid Cudi. Il a aussi réalisé la musique d’artistes pop tels Pink, OneRepublic et Bruno Mars. Très cinématographique et orchestrale, sa musique s’inspire de la pop psychédélique des années 1960 et aussi de la musique soul. Plusieurs de ses sources d’inspiration collaborent d’ailleurs à l’album dont Rufus Wainwright, Andrew Wyatt (Fires of Rome), Brian Wilson (Beach Boys) et Colin Blunstone (The Zombies). On peut aussi entendre Lana Del Rey, Charlotte Gainsbourg, Lykke Li, Randy Newman, Julia Holter, Father John Misty, etc. Avec We Fall, Emile Haynie présente un album d’une grande créativité et extrêmement agréable à écouter. Une très belle découverte! (découverte du mois de mars 2015)

Interscope / Universal

½

   

Marie-Pierre Arthur – Si l’aurore

Marie-Pierre ArthurSi l’aurore

Suite au succès de l’excellent album Aux alentours il y a trois ans, Marie-Pierre Arthur revient avec un nouveau disque tout aussi inspiré. Sur ce troisième enregistrement, elle sort des sentiers battus en présentant une musique aux sonorités bien particulières, très 1970 mais réactualisées, établissant et imposant de plus en plus son style unique. Elle peut toujours compter sur François Lafontaine, son conjoint, pour la réalisation et sur Gaële pour l’aider à l’écriture. Elle s’entoure aussi de collaborateurs de renom pour l’accompagner en musique ou en voix : Olivier Langevin, Louis-Jean Cormier, Antoine Désilets, Yannick Rieu, etc. Si l’aurore est un album à déguster lentement et à réécouter à répétition. (mars 2015)

Vidéoclip : « Rien à faire »

Simone

½

 

 Carl Barât and The Jackals - Let It Reign

Carl Barât and The Jackals Let It Reign

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Après deux disques corrects mais pas non plus mémorables avec les Dirty Pretty Things, Carl Barât s’était chargé d’un premier album solo en contre-pied total. Très orchestré, presque baroque, ce premier disque éponyme – pourtant bon – avait divisé sévèrement la critique. D’humeur plus électrique, Barât expédie un album furibond de 35 minutes à peine. Commencé seul, comme un deuxième album solo, l’ex-Libertines a recruté en cours de route, sur le net, quelques musicos prêts à rentrer dans la gueule de ce bon vieux punk. Car oui, ici, les Jackals jouent un bon vieux punk cher à l’Angleterre des années 70 mais presque injustement boudé depuis. On sent du Clash, du Buzzcocks et même du New Model Army dans certaines intonations. À travers ces 10 titres nerveux et empaquetés, Barât lâche quelques sautes d’humeur et redonne libre court à ses aspirations électriques. Globalement, la production est puissante, le disque est brut à souhait et donne un coup de fouet aussi bref qu’intense. Mais, malgré quelques pièces bien exécutées et jubilatoires sous amphétamine (« A Storm Is Coming », « March of the Idle », « Summer in the Trenches »), rien ici ne fera oublier que les Libertines planchent actuellement sur un troisième album. Monde cruel. (mars 2015)

   

Bïa – Navegar

BïaNavegar

Six ans se sont écoulés depuis son dernier album studio et Bïa est maintenant prête à présenter Navegar. C’est un album rempli de sensualité et de joie de vivre qui a été créé entre Rio et Montréal. Seulement deux musiciens accompagnent la très belle voix de Bïa sur 13 titres à la fois minimalistes et si riches. De nombreux invités collaborent au disque : Gianmaria Testa (pour sa chanson « La Tua Voce »), Alejandra Ribera, Jordan Officer, Andrea Lindsay, Joe Grass, Charles Imbeau et plusieurs autres. Elle reprend plusieurs classiques dont « Besame Mucho », « Cucurrucucu Paloma » et « Eleanor Rigby » (des Beatles). La chaleur brésilienne se dégage tout au long de ce disque qui ne peut laisser personne indifférent. Bïa rappelle quelque peu Florence K et Bet.e & Stef, mais elle réussit certainement à offrir son album le plus accompli à ce jour. (mars 2015)

Bïa Musik / SIX

½

 

 Chris de Burgh – The Hands of Man

Chris de BurghThe Hands of Man

Après 40 ans de carrière, Chris de Burgh présente son 20e album studio de matériel original. Ne restant pas tourné vers son passé, l’auteur-compositeur et interprète exprime ses préoccupations d’aujourd’hui, sa vision du monde actuel. En ce sens, le premier extrait, « The Keeper of the Keys », traite du droit de chaque être humain à vivre dans la dignité et à avoir accès à l’éducation. L’album de 55 minutes a été divisé en deux parties bien distinctes, « Sunrise » et « Sunset », entrecoupées d’un instrumental de 2 minutes, « Meridiem ». Tout au long de l’album, de très belles orchestrations accompagnent les mélodies, le piano et les autres instruments, ce qui en fait un disque de musique pop épique, à tendance cinématographique ou classique. On y retrouve aussi de bons moments d’émotion. (mars 2015)

Justin Time / SIX

   

 Helen Callus – Fathers and Sons: Music From Johann Sebastian Bach's Circle in Leipzig

Helen CallusPère et fils : Musique du Cercle de Johann Sebastian Bach à Leipzig

Accompagnée du réputé claveciniste Luc Beauséjour, l’altiste de renommée internationale Helen Callus présente pour son huitième enregistrement trois œuvres de Bach adaptées pour alto, mais aussi de deux artistes qui se sont inspiré du grand maître. On retrouve donc le « Trio en do mineur pour deux claviers et basse » de Johann Ludwig Krebs, ainsi que la « Sonate no 2 en mi mineur » de Carl Friedrich Abel, composée en fin de carrière. Ces deux très belles œuvres sont précédées des « Sonates nos 1-3 pour clavecin obligé et viole de gambe » de Bach qu’il aurait composées pour Abel. L’ensemble constitue donc un dialogue entre les générations de l’époque baroque, joué de main de maître par l’une des altistes les plus en vue de sa génération. (mars 2015)

Analekta

   

 Tom Cochrane – Take It Home

Tom CochraneTake It Home

La légende du rock canadien, maintenant âgée de 61 ans, est de retour avec son premier album en neuf ans. Après avoir fait la pluie et le beau temps dans les années 1980 et au début des années 1990, d’abord avec Red Rider, puis en solo, Tom Cochrane a été beaucoup moins en demande par la suite. Il revient maintenant avec un album qui ne surprendra personne, avec un son rock aux sonorités country ou blues. Ses influences du sud des États-Unis demeurent bien présentes, lui qui est pourtant originaire du Manitoba, bien plus au nord. Sur Take It Home, on retrouve quelques titres franchement intéressants comme l’énergique et joyeux premier extrait « Sunday Afternoon Hang », la très belle « Pink Time » et « First Time Around ». Même si ce ne sont pas toutes les compositions qui se démarquent par leur créativité, il s’agit tout de même d’un bon album dans l’ensemble. Il reste à voir maintenant s’il s’agira du dernier enregistrement de Tom Cochrane, lui qui l’a affirmé ouvertement. (mars 2015)

Vidéoclip : « Sunday Afternoon Hang »

Sky Is Falling / Universal

   

 La Compagnie Créole – Au bal masqué du monde

La Compagnie CréoleAu bal masqué du monde

Le classique du Carnaval de Québec « Carnaval Mardi Gras » a été interprété par bon nombre d’artistes québécois, mais il prend maintenant une tournure tropicale grâce à La Compagnie Créole. Il s’agit de la pièce maîtresse de cet album regroupant des hymnes de carnaval et de bal du monde entier. On passe par la France avec une nouvelle version de « Le bal masqué », Trinidad (« Hot Hot Hot »), la Guyane (« Cayenne Carnaval ») et beaucoup plus. L’album se conclut même avec un « Medley Carnaval » (France-Brésil-Italie) qui inclut « Brigitte Bardot » et « Noche de Carnaval ». Le quatuor antillais réussira encore une fois à faire danser ses nombreux fans grâce à cet album grandement festif et chaleureux. (mars 2015)

Eupoca / Note A Bene / Productions J

 

 Cécile Doo-Kingué – Anybody Listening Part 1: Monologues

Cécile Doo-KinguéAnybody Listening Part 1: Monologues

Née à New York, la Camerounaise d’origine habite maintenant à Montréal. La guitariste, chanteuse et auteure-compositrice présente le premier album d’une trilogie explorant le blues et les racines de la musique. Pour Monologues, elle a enregistré en version solo acoustique dans son propre studio. Cette virtuose de la guitare prouve assurément dans une telle version dépouillée tout son talent, autant pour sa précision que pour son groove entraînant. Sa voix grave et sensuelle peut parfois sembler sur le point de lâcher, mais considérant l’aspect minimaliste de l’ensemble, elle ne fait qu’ajouter au charme de l’exercice. Ses textes parlent de la vie en général, sa beauté, mais aussi les injustices sociales et l’intolérance. Après l’écoute des 9 pièces totalisant 33 minutes, sa maîtrise du blues ne fait plus aucun doute et on ne peut qu’être éblouis par ce talent brut. (mars 2015)

CDK / SIX

½

 

Drake – If You're Reading This It's Too Late

Drake – If You're Reading This It's Too Late

Ce quatrième mixtape de Drake est paru sur la toile sans aucune promotion, à la surprise de tous. Lorsqu’on l’écoute, on se rend compte rapidement qu’il a tout d’un véritable album, avec une certaine vision artistique et une excellente qualité de production. Le rappeur torontois s’appuie sur une musique hip hop minimaliste qui s’emboîte à merveille tout au long des 17 pièces totalisant 68 minutes. Il expérimente constamment avec sa voix, changeant sa livraison ou son rythme dans des structures de chansons souvent déstabilisantes. Mais le tout se fait toujours en douceur, sans nous agacer ou nous faire décrocher. Il ne gâche donc pas notre plaisir dans ses explorations musicales. Au contraire, Drake montre plus que jamais toute l’ampleur de son talent. En fait, ce qui évolue le moins ce sont certainement ses textes qui reviennent sur son ascension rapide et sa popularité. Il présente heureusement plusieurs textes plus personnels traitant entre autres de sa relation avec sa mère et de différents moments de solitude et d’égarement. (mars 2015)

Cash Money / Universal

½

 Bob Dylan – Shadows in the Night

Bob DylanShadows in the Night

Véritable légende vivante de la musique folk rock, Bob Dylan continue à offrir de nouveaux albums sur une base régulière. C’est donc trois ans après Tempest qu’il nous revient avec Shadows in the Night, son 36e album en carrière. Cette fois-ci, il reprend des standards de la musique américaine, des chansons des années 1940 et 1950 popularisées par le crooner Frank Sinatra. Même si l’album ne contient que 10 titres totalisant 35 minutes, ses arrangements riches et son interprétation unique de ces grandes chansons sont impressionnants. Les reprises sont remplies de nostalgie et nous ramènent bien loin au siècle précédent. Sa voix n’est peut-être plus ce qu’elle était, mais malgré des ratées, il réussit à livrer ces textes avec émotion et un immense respect pour l’œuvre originale. On peut seulement lui reprocher de mettre un peu trop l’accent sur sa voix alors que les arrangements musicaux sont si réussis derrière. Par contre, une proximité se crée ainsi avec le chanteur à la voix nasillarde mais tellement sincère. (mars 2015)

Columbia / Sony

½

   

East End Radicals – Zero Hour

East End RadicalsZero Hour

East End Radicals est un quatuor punk de Montréal qui n’hésite pas à dénoncer avec des textes politiques ou sociaux qui demeurent près des gens, près de la classe ouvrière. Sur Zero Hour, ils présentent 12 titres énergiques en plus d’inclure les 4 pièces du mini-album Generation Checkout. On peut y entendre des influences de Rancid et des Dropkick Murphys, mais le groupe possède une énergie rock ‘n’ roll qui lui est unique comme dans les excellentes « Let’s Get Back », « Whistleblower » et « Forgotten Society ». (mars 2015)

Stomp / ULG / Warner

 

 Fall Out Boy – American Beauty / American Psycho

Fall Out BoyAmerican Beauty / American Psycho

Le groupe pop punk, devenu plutôt pop rock avec le temps, est de retour avec son sixième album. Il reprend plus que jamais des éléments de la musique pop actuelle avec de nombreuses pièces énergiques aux mélodies mémorables, comme la chanson-titre par exemple. Dans « Centuries », le groupe se permet même d’inclure un échantillonnage de Suzanne Vega, alors que « Immortals » est d’abord apparue dans le film d’animation de Disney Big Hero 6. Il est donc plus évident que jamais que le groupe tente de ratisser le plus large possible. La disco rock « Novocaine » est certainement l’une des pièces les plus efficaces du disque, même si ce ne sont pas les morceaux énergiques qui manquent tout au long du CD. Malheureusement, la créativité n’est pas toujours au rendez-vous dans ces chansons pop rock, ce qui fait que certaines seront beaucoup moins pertinentes à long terme. (mars 2015)

Vidéoclips : « Centuries » - « Irresistible »

Universal

   

 Fences – Lesser Oceans

FencesLesser Oceans

Fences est le nom d’artiste de Chris Mansfield qui s’est d’abord fait connaître à Seattle. Après un album éponyme en 2010, il est finalement de retour avec son deuxième album, Lesser Oceans. Il nous propose un son indie rock à très forte tendance pop grâce à des mélodies d’une grande efficacité. Sur ce deuxième essai, il nous offre plusieurs petits bijoux dont « Songs about Angels » et « The Lake ». Il ne faut pas oublier non plus « Arrows » qui met en vedette Ryan Lewis et Macklemore. Grâce à ses 10 titres seulement totalisant moins de 34 minutes, Lesser Oceans présente peu de moments décevants, pour un excellent CD jusqu’à la fin. (mars 2015)

Elektra / Warner

½

 

 Lupe Fiasco – Tetsuo & Youth

Lupe FiascoTetsuo & Youth

Tetsuo & Youth est le cinquième album du rappeur Lupe Fiasco. Il s’agit d’un album-concept par saisons avec des intermèdes en conséquence. Fiasco fait plusieurs essais surprenants, entre autres en intégrant du banjo à l’excellente « Dots & Lines ». Il présente aussi un succès radiophonique potentiel avec « Blur My Hands », mettant en vedette Guy Sebastian. En plus de Sebastian, l’album inclut de nombreux collaborateurs dont Ayesha Jaco, Nikki Jean, Troi et Crystal Torres. Plusieurs pièces s’étirent en longueur, pour un album totalisant près de 80 minutes. Mais c’est surtout qu’elles s’avèrent particulièrement riches avec des arrangements souvent complexes. Tetsuo & Youth est en effet un album qui va bien au-delà du rap avec une musique particulièrement touffue et toujours très efficace. Lupe Fiasco retrouve donc totalement son esprit créatif des débuts avec un album qui, sans égaler le fameux Food & Liquor, peut être considéré comme une œuvre totalement accomplie, surtout après quelques écoutes. (mars 2015)

Vidéoclip : « Deliver »

Atlantic / Warner

½

 

 Galaxie – Zulu

GalaxieZulu

C’est en 2002 que le guitariste virtuose Olivier Langevin a fondé Galaxie 500 (maintenant Galaxie). Le groupe, qui avait au départ un son rock plutôt lourd, fait un virage électro plus dansant depuis Tigre et diesel en 2011. Zulu va encore un peu plus loin dans le rock électro énergique avec des pièces franchement entraînantes comme « Dragon », « Portugal » et le premier extrait, « Robot Lynx ». Langevin, Fred Fortin, François Lafontaine et les percussionnistes présentent un album au potentiel commercial énorme, tout en demeurant franchement créatif. Il intègre même des rythmes africains. C’est un disque qui s’avère non seulement original, mais aussi tellement agréable à écouter jusqu’à la fin. À voir en spectacle sans hésiter! (mars 2015)

La meute

½

 Kasper – Prison d’or

KasperPrison d’or

Après avoir fait parler de lui l’automne dernier avec le vidéoclip « Charles Aznavour », partagé par Aznavour lui-même, le rappeur québécois présente son premier album, Prison d’or. Fortement inspiré par le rap français de Youssoupha, La Fouine, etc., Kasper nous offre le fruit de trois ans de travail acharné. Il nous présente 16 pièces plutôt variées, avec des textes revendicateurs (« Joyeux Halloween », « Micro Mitrailleur ») et des rythmes dansants (« Mamacita » avec Qbanito, la chanson-titre). À noter que la version numérique compte un titre additionnel par rapport à la version physique. Voici un très bon disque par ce nouveau rappeur à surveiller. (mars 2015)

Vidéoclips : « Joyeux Halloween » - « Charles Aznavour »

High Life

½

 Kensico – White Sage

KensicoWhite Sage

Gaëlle Bellaunay (alias Kensico) est née en banlieue de Paris avant de parcourir le monde et de s’arrêter à Montréal. Pour ce premier album, elle fait confiance à Daran pour la réalisation et pour l’aider à l’écriture. Quelques noms d’envergure participent aussi à ce projet totalement en anglais : Schneebi (Afghan Whigs, Joseph Arthur, Bran Van 3000), Chris Goss (Queens of the Stone Age, Mark Lanegan, Kyuss) et Alain Johannes (Queens of the Stone Age, Chris Cornell, Them Crooked Vultures). Il en résulte un album éclectique au rock planant, transporté par la très belle voix de Kensico. Les ambiances sonores sont magnifiques et vous feront assurément voyager. Un très bon premier essai par la talentueuse chanteuse! (mars 2015)

LMM / SIX

½

 Diana Krall – Wallflower

Diana KrallWallflower

Pour son nouvel album, la chanteuse et pianiste jazz canadienne Diana Krall reprend de grands succès de la chanson pop, un exercice qu’elle avoue elle-même avoir trouvé difficile. Ses interprétations toutes en douceur nous font redécouvrir des classiques comme « California Dreamin’ » de The Mapas and the Papas, « Desperado » et « I Can’t Tell You Why » des Eagles, « Sorry Seems To Be the Hardest Word » d’Elton John, « Don’t Dream It’s Over » de Crowded House et la chanson-titre de Bob Dylan (en duo avec Blake Mills). Elle se permet aussi un très beau duo avec Michael Bublé pour « Alone Again (Naturally) ». Finalement, on peut entendre une chanson de Paul McCartney, « If I Take You Home Tonight », une pièce qu’il a laissée de côté pour son album Kisses on the Bottom. (mars 2015)

Verve / Universal

 

Dom La Nena – Soyo

Dom La Nena Soyo

Pour son deuxième album, la chanteuse d’origine brésilienne va un peu plus loin dans son atmosphère musicale dépouillée (violoncelle et piano) et son chant tout en délicatesse. Elle réussit tout de même à explorer de nouveaux territoires musicaux mélangeant le folk, la musique pop de chambre et les musiques du monde. Pour la réalisation, elle est appuyée par l’auteur-compositeur brésilien Marcelo Camelo (Los Hermanos). Parmi les titres à souligner, notons l’excellente « Juste une chanson », le seul texte en français à travers toutes ces chansons en portugais. C’est une atmosphère totalement envoûtante que crée Dom La Nena sur Soyo. Il serait donc bien difficile de ne pas craquer pour ce petit bout de femme au talent démesuré. (mars 2015)

Six Degrees / SIX

½

 

 Luce – Chaud

LuceChaud

La chanteuse française Luce offre une musique pop unique qui emprunte à l’univers de Philippe Katerine, lui qui avait d’ailleurs collaboré à l’écriture de son premier disque. Réalisé par Mathieu Boogaerts (qui participe aussi à l’écriture), ce deuxième album présente à nouveau une musique éclatée qui réussit malgré tout à être entraînante. Des textes d’une autre dimension sont accompagnés par une musique plutôt sobre qui laisse toute la place à la chanteuse, malgré de beaux arrangements. On retrouve plusieurs bons moments sur Chaud qui permettra certainement à la chanteuse d’atteindre de nouveaux sommets dans sa carrière. (mars 2015)

Vidéoclip : « Polka »

Tôt ou Tard / SIX

Ibrahim Maalouf et Oxmo Puccino – Au pays d’Alice…

Ibrahim Maalouf et Oxmo PuccinoAu pays d’Alice…

Au pays d’Alice est avant tout un spectacle qui a été commandé pour le Festival d’Île-de-France en 2011. Le trompettiste Ibrahim Maalouf et le rappeur Oxmo Puccino ont créé une œuvre inspirée d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, mais dans un style fusionnant le hip hop et le jazz avec des éléments de classique. Souvent poétiques ou surréalistes, les textes peuvent aussi s’avérer particulièrement dénonciateurs. Ils sont agréablement accompagnés d’arrangements musicaux riches et du Chœur d’enfants de la Maîtrise de Radio France. Peu de titres se démarquent du lot, mais l’exercice derrière cet album-concept s’avère très réussi. (mars 2015)

Mi'ster / SIX

½

 Marilyn Manson – The Pale Emperor

Marilyn Manson The Pale Emperor

Marilyn Manson et son fidèle collègue Tyler Bates sont de retour avec un nouvel album, leur neuvième. Ils présentent un son un peu plus influencé par le blues avec plusieurs titres plus lents comme l’introduction (« Killing Strangers ») et « Third Day of a Seven Day Binge ». Par contre, lorsque le duo revient à des morceaux qui bougent, il ne le fait pas à moitié avec quelques classiques instantanés comme « Deep Six » que vous voudrez écouter à répétition pour vous insuffler une bonne dose d’énergie. En fait, on retrouve quelque peu les textes sombres et le dynamisme qui a fait la renommée de Marilyn Manson, mais sans tomber dans le piège de tenter de refaire le même vieux matériel. Il y a bien encore quelques touches d’industriel à gauche et à droite, mais le principal point qui unit Manson à son passé est sa voix, car pour le reste, on se retrouve assurément ailleurs. Il faut se rendre à l’évidence que Manson ne peut plus choquer aussi facilement qu’avant, et c’est bien parfait qu’il ne tente plus de le faire à tout prix. The Pale Emperor semble donc moins forcé, plus naturel, ce qui change passablement du Marilyn Manson de la dernière décennie. On peut donc affirmer qu’il présente sans doute son meilleur album en 15 ans. (mars 2015)

Vidéoclip : « Deep Six »

Dine Alone

½

   

Ariane Moffatt – 22h22

Ariane Moffatt22h22

Sur 22h22, Ariane Moffatt offre un beau mélange entre chansons pop énergiques et ballades sentimentales. Dans les moments les plus dansants, elle présente une musique électro moderne, intégrant du dubstep, alors que pour plusieurs ballades on la retrouve plutôt seule au piano. En d’autres occasions, elle mélange habilement les atmosphères pop planantes et l’électro pour une musique trip hop qu’elle est la seule à pouvoir produire au Québec à ce niveau de qualité. Sa maternité récente l’influence dans certaines chansons, entre autres dans « Matelots et frères », un montage musical autour de voix et de sons de bébés (probablement ses jumeaux). Elle arrange et réalise elle-même l’album en compagnie de Jean-Phi Goncalves (Beast), avec la participation de François Lafontaine (Karkwa). À part quelques transitions un peu moins réussies entre des pièces de styles très variés, l’ensemble est de grande qualité, à l’image de la carrière d’Ariane Moffatt à ce jour. (mars 2015)

Simone

½

 

Ne-Yo – Non-Fiction

Ne-Yo Non-Fiction

Le chanteur R&B à succès présente déjà son sixième album, trois ans après l’échec commercial et critique de R.E.D. Au cours des dernières années, ce sont plutôt ses nombreuses collaborations avec des rappeurs, et avec David Guetta pour « Play Hard », qui ont attiré l’attention. Il utilise donc la formule éprouvée en s’entourant de collaborateurs pour plusieurs des pièces de son nouvel album : Schoolboy Q, Charisse Mills, T.I., Jeezy et Juicy J. Il revient même avec le succès de Pitbull, « Time of Our Lives », inclus sur l’album Globalization et auquel Ne-Yo prêtait sa voix. Il s’agit assurément du moment le plus dansant du disque, malgré quelques autres bons passages énergiques, entre autres avec l’excellente « Coming with You », coécrite avec T.E. Hermansen. Plusieurs titres se démarquent et possèdent un grand potentiel commercial, autant des pièces dansantes que mid-tempo ou des ballades un peu plus sirupeuses. En ce sens, il s’agit possiblement de son meilleur album depuis Because of You, paru il y a huit ans. L’album de 14 pièces totalisant 54 minutes présente un bel équilibre et s’avère donc très agréable à écouter dans son ensemble, malgré quelques ballades superflues. Une version de luxe ajoute 20 minutes au CD, mais peu d’éléments méritent qu’on s’y attarde. (mars 2015)

Vidéoclips : « She Knows » - « Time of Our Lives » - « Coming with You »

Island / Universal

½

   

 Curtis Nowosad – Dialectics

Curtis Nowosad Dialectics

Le batteur jazz né à Winnipeg et maintenant installé à New York lance son deuxième album avec Dialectics. Curtis Nowosad est entouré pour l’occasion par Jimmy Greene au saxophone, Derrick Gardner à la trompette, Steve Kirby à la basse et Will Bonness au piano. Composé majoritairement de pièces originales, l’album inclut aussi des interprétations de Thelonious Monk (« Bye-Ya »), Wayne Shorter (« Speak No Evil ») et Mercer/Schertzinger (« I Remember You »). Considéré comme l’un des principaux albums de jazz à surveiller en ce début d’année 2015 par Peter Hum du Ottawa Citizen, Dialectics répond assurément aux attentes avec un jazz contemporain riche et extrêmement intéressant jusqu’à la fin. (mars 2015)

Cellar Live

½

 

 Of Montreal – Aureate Gloom

Of Montreal Aureate Gloom

Kevin Barnes et son groupe sont de retour avec un nouvel album qui prend une tangente un peu plus personnelle. En effet, il a été écrit suite à la séparation de Barnes et sa femme après plus de 10 ans de vie commune. Avec Aureate Gloom, le quintet explore un peu plus le rock psychédélique des années 1960 et 1970, avec des influences évidentes de Lou Reed, Iggy Pop, David Bowie et Patti Smith. La seule chanson de l’album qui n’est pas personnelle à Barnes est la pièce d’ouverture, « Bassem Sabry », du nom du journaliste et activiste égyptien décédé en 2014 dans des circonstances nébuleuses. Malgré des sujets parfois difficiles, Aureate Gloom offre plusieurs bons titres énergiques et immédiats. Il s’agit en fait de l’un des albums les plus intenses du groupe, tout en étant plutôt cohérent jusqu’à la fin. Voici donc un autre très bon disque pour Of Montreal. (mars 2015)

Polyvinyl

½

 Joel Plaskett & The Park Avenue Sobriety Test – Joel Plaskett & The Park Avenue Sobriety Test

Joel Plaskett & The Park Avenue Sobriety Test – Joel Plaskett & The Park Avenue Sobriety Test

Le chanteur canadien nous revient avec un nouvel album sur lequel il cherche plus que jamais sa place dans la société. Accompagné de talentueux musiciens, Plaskett a lui-même réalisé ce neuvième album dans son studio de Dartmouth en Nouvelle-Écosse. On y retrouve plusieurs collaborateurs dont Mo Kenney, Dave Marsh, Chris Pennell, Tim Brennan, Ian McGettigan et J.P. Cormier. Plaskett mélange allègrement les styles avec des éléments de folk, de country, de rock et de pop. L’une des chansons les plus efficaces du disque est certainement l’excellente « On a Dime », au refrain puissant totalement inoubliable. Plusieurs autres refrains possèdent par ailleurs cette puissance mélodique tout simplement captivante. Voici donc un très bon album de la part de ce troubadour canadien. (mars 2015)

Pheromone / SIX

½

 

 Purity Ring – Another Eternity

Purity Ring Another Eternity

Purity Ring est le projet electro pop du duo formé de Corin Roddick et Megan James à Edmonton en 2010. Another Eternity est leur deuxième album et il va un peu plus loin dans les ambiances électro avec une production aux inspirations hip hop. Vocalement par contre, Megan James se tourne plus que jamais vers la musique pop avec des mélodies tout simplement mémorables. Il en résulte donc un album à la fois riche musicalement et grandement accessible, ce qui pourrait certainement s’avérer être la recette du succès pour Purity Ring. L’album s’écoute en effet d’un seul trait jusqu’à la fin, sans véritables moments de déception. Another Eternity est donc l’album le plus réussi du duo à ce jour. (mars 2015)

Last Gang

½

 

The Real McKenzies – Rats in the Burlap

The Real McKenzies Rats in the Burlap

Le groupe de punk celtique canadien est de retour avec un album grandement énergique. Les Real McKenzies, qui comptent 23 ans d’existence, n’ont en effet rien perdu de leur fougue à travers toutes ces années à tourner sans répit. Sans réinventer le genre, ils parviennent toutefois à nous offrir plusieurs bien bonnes chansons qui combleront leurs fans autant que ceux des Dropkick Murphys et The Pogues. Rats in the Burlap possède une énergie brute qui s’avère extrêmement appréciée. (mars 2015)

Stomp / ULG / Warner

 

 Sleater-Kinney – No Cities to Love

Sleater-Kinney No Cities to Love

Le groupe indie rock féminin d’Olympia, Washington a pris une longue pause suite au très solide album The Woods en 2005. Le trio est de retour 10 ans plus tard avec No Cities to Love, amenant du même coup tout un bagage de vie et de nouvelles expériences. Il en résulte donc un album d’une grande maturité, même si leur énergie punk demeure au rendez-vous. À seulement 32 minutes, le CD évolue d’ailleurs à vitesse grand V et ne donne que bien peu de répit jusqu’à la fin, si ce n’est que quelques passages un peu plus lents. Une des particularités du disque est que le groupe renoue avec le réalisateur John Goodmanson, lui qui avait travaillé sur tous les premiers albums du trio. La complicité qui opère permet au groupe de se laisser aller sans retenues et sans trop se poser de questions. Le résultat est concluant alors que les 10 pièces s’avèrent à la fois originales et rafraîchissantes. Les filles de Sleater-Kinney reprennent donc où elles avaient laissé il y a 10 ans et poursuivent leur belle évolution. (mars 2015)

Vidéoclip : « A New Wave »

Sub Pop

½

 

 Tremblay – Porcelaine

TremblayPorcelaine

L’acteur et chanteur Maxime Desbiens-Tremblay présente son deuxième album aux sonorités folk et pop rock. Le disque de seulement 33 minutes contient 10 pièces sur lesquelles la guitare acoustique domine largement, malgré certains rythmes très efficaces et quelques morceaux aux accents plus rock. Le titre qui se distingue définitivement parmi les autres demeure sans contredit le premier extrait, l’excellente « Aime/Pardonne ». Tremblay partage les arrangements et la réalisation avec Éloi Painchaud. Les enregistrements se sont passés directement avec les musiciens en studio et il en résulte un album brut, sans artifices. (mars 2015)

Vidéoclip : « Aime/Pardonne »

Sphère

 Steven Wilson – Hand. Cannot. Erase.

Steven Wilson Hand. Cannot. Erase.

Les projets du Britannique Steven Wilson se sont multipliés au cours des 25 dernières années, mais le plus célèbre demeure sans doute le groupe Porcupine Tree avec lequel il a lancé près d’une quinzaine d’albums entre 1987 et 2012. En plus de tous ses projets en groupe, Wilson a présenté plusieurs albums solos, et il revient maintenant avec un album-concept, Hand. Cannot. Erase. Le thème de l’album a été inspiré de l’histoire de Joyce Carol Vincent, trouvée morte à la fin de 2003 à l’âge de 38 ans dans son appartement de Londres, entourée de cadeaux de Noël non distribués. L’album de 11 titres pour 66 minutes est extrêmement riche musicalement. On y trouve des pièces complexes en plusieurs étapes dont une de 10 minutes (« 3 Years Older »), une de 9 minutes (« Routine ») et une de plus de 13 minutes (« Ancestral »). Ces pièces alternent heureusement avec des chansons qui offrent un certain répit, tout en demeurant des pièces pop intelligentes. L’album crée une très belle atmosphère, tout en nous faisant réfléchir sur notre société. Voici donc un album dans une classe à part qui possède tout ce qu’il faut pour devenir un véritable classique. Il s’agit assurément de son album le plus accompli à ce jour. (mars 2015)

Kscope / SIX

   

 

FÉVRIER :

 

Viet Cong – Viet Cong

Viet CongViet Cong

Viet Cong est un groupe de Calgary qui s’est formé en 2012. Avec ce premier album, ils nous présentent leur musique indie rock plutôt bizarre. En effet, une musique lo-fi emplie d’électronique et de bruit accompagne des mélodies pop souvent beaucoup plus accessibles que leur musique. Pour le moins éclectique, leur son évolue d’une pièce à l’autre, et plus le CD avance, plus on a hâte de découvrir ce qu’ils nous réservent. L’album ne compte que sept titres, certains autour des 3 minutes, d’autres des 6 minutes et la grande finale, « Death », dure plus de 11 minutes. Cette dernière peut déjà être considérée comme un véritable chef-d’œuvre. Quelle belle façon de conclure un court album de 37 minutes, puisque l’on se retrouve inévitablement avec l’envie de le réécouter! Quelques inégalités dans la première moitié du disque viendront peut-être gâcher votre plaisir, mais à la fin, on en prendrait plus. Voici donc un très bon premier album, qui place la barre bien haute pour la suite de leur carrière! (découverte du mois de février 2015)

Vidéoclips : « Continental Shelf » - « Silhouettes »

Flemish Eye

½

   

 Bastian Baker – Tomorrow May Not Be Better

Bastian Baker Tomorrow May Not Be Better

Le jeune auteur-compositeur et interprète de 23 ans Bastian Baker est né Bastien Kaltenbacher à Lausanne en Suisse. Son premier album paru il y a quatre ans est enfin disponible au Canada avec deux titres en boni : une version acoustique en concert de la chanson-titre et sa version de « Hallelujah » de Leonard Cohen. Baker nous propose une musique pop acoustique à tendance folk pour accompagner ses textes totalement en anglais. Ses chansons accrocheuses aux mélodies inoubliables sont interprétées avec solidité et on y trouve bon nombre de succès potentiels, même si l’originalité n’est malheureusement pas toujours au rendez-vous. (février 2015)

Vidéoclips : « Lucky » - « Hallelujah » - « I’d Sing For You »

Bobten

 Hanni El Khatib - Moonlight

Hanni El Khatib - Moonlight

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

En 2011, Hanni El Khatib avait marqué de son empreinte avec un premier album brut, tranchant, aux accents 50’s / 60’s propulsées avec une vraie énergie rock n’ roll, voire punk. La presse s’est donc empressée de s’enticher – à juste titre – d’un nouveau mec à suivre… L’enthousiasme un peu débordant, Hanni El Khatib succombe à la tentation de laisser à Dan Auerbach la production de Head in the Dirt, un deuxième album sans l’âme du premier. L’empreinte du compositeur des Black Keys étant bien trop appuyée… Acte manqué. Sur Moonlight, le contre-pied est total, Hanni El Khatib reprend les rênes, seul, complètement seul, autocratiquement seul : dans la production, assisté par un ingé son qui l’a guidé et dans les instruments pratiquement tous joués de ses propres mains. Un pur délire DIY… Renvoyant à son premier opus, Moonlight est plus brut, plus personnel. L’album offre plutôt quelques réminiscences 70’s là où Will the Guns Come Out s’inspirait des deux précédentes décennies. Dans un sens, l’album arrondit les angles, délaissant le punk des débuts et insufflant quelques effluves pop (« Chasin », « Home », …) et autres ballades (« Mexico »). Le son lui aussi est moins râpeux et les riffs tombent un peu à plat (« Melt Me », « Al Black »). El Khatib indique qu’il a pris le temps et pourtant, le travail ne semble pas à la hauteur… pas une grande chanson, pas un seul titre n’atteint l’intensité de « Fuck It. You Win. ». Insipide? Peut-être. Revigorant? Même pas… (février 2015)

½

 

 David Enhco – Layers

David Enhco Layers

Le jeune trompettiste français s’entoure de Roberto Negro au piano, Florent Nisse à la contrebasse et Gautier Garrigue à la batterie pour nous présenter son deuxième album en carrière. Sur Layers, le quatuor semble plus uni que jamais et nous offre une musique originale aux diverses influences. L’atmosphère générale est plutôt cinématographique, à la fois complexe et accessible. C’est un album tout en finesse et en richesse que nous donnent David Enhco et son quartet. Voici donc un très bon enregistrement de jazz contemporain. (février 2015)

NOME / SIX

 Father John Misty – I Love You Honeybear

Father John Misty I Love You Honeybear

L’auteur-compositeur et interprète Josh Tillman se fait maintenant appeler Father John Misty, et il présente son deuxième album sous ce pseudonyme. Il propose un son pop rétro avec des éléments d’indie rock et de folk, mais surtout, il réussit à créer une atmosphère vraiment unique autour de sa musique. En effet, même si les références au passé sont nombreuses, c’est un style bien de son époque qu’il offre à son auditoire. Réalisé encore une fois de main de maître par Jonathan Wilson, I Love You, Honeybear est un album à la fois simple et tellement riche grâce à de superbes arrangements intégrant diverses sonorités (claviers, cordes, voix, etc.). Mélodiste hors-pair, Tillman réussit à nous captiver rapidement, et ce sera tout un défi de décrocher avant la fin. Voici un album à écouter attentivement et à répétition, question d’en saisir toutes les subtilités. (février 2015)

Sub Pop

 

Fauve – Vieux frères – Partie 2

FauveVieux frères – Partie 2

Après une première partie en 2014, le collectif hip hop français est de retour avec la deuxième partie de Vieux frères. Bien plus qu’un simple ensemble hip hop, Fauve propose des éléments de pop, de rock et d’électro. Dans ses passages les plus pop, le collectif tombe assez rapidement dans la variété française, mais le mélange des genres demeure la force principale derrière leur créativité. Malgré cet amalgame de styles, il reste que leur son s’appuie avant tout sur les textes, souvent intéressants, parfois poétiques, mais aussi trop présents en plusieurs occasions. Si vous avez apprécié la première partie de Vieux frères, vous en aurez encore pour votre argent avec ce nouvel album, même si vous ne serez assurément pas renversés. (février 2015)

Parlophone / Warner

 Fortunate Ones – The Bliss

Fortunate Ones The Bliss

Le duo folk pop de Terre-Neuve est formé du chanteur et guitariste Andrew James O’Brien, ainsi que de la chanteuse, pianiste et accordéoniste Catherine Allan. Après un bon album solo par O’Brien en 2011 (Songs for Searchers), le duo nous offre enfin son tout premier disque. Leur musique généralement douce avec de très belles harmonies vocales s’adresse à un large auditoire. Avec ses 11 titres totalisant 43 minutes, The Bliss contient quelques moments mémorables, emplis de positivisme. Le premier extrait, la chanson-titre, donne un bon aperçu de ce qu’ils ont à nous offrir. (février 2015)

Vidéoclip : « The Bliss »

Old Farm Pony

 

 Kenny G – Brazilian Nights

Kenny G Brazilian Nights

La fusion entre le saxophoniste jazz Kenny G et la bossa nova brésilienne s’avère tout à fait naturelle. Il n’est donc pas surprenant de l’entendre rendre hommage à cette musique chaude et suave. En fait, la question devrait être « pourquoi ne l’a-t-il pas fait avant? », lui qui fait carrière depuis plus de 30 ans. Brazilian Nights présente une bonne musique d’ambiance pendant 60 minutes (90 minutes pour la version de luxe avec un deuxième CD enregistré en concert). Le principal défaut à l’album est que Kenny G semble interpréter chaque morceau machinalement, un peu froidement, ce qui ne cadre pas avec les chaudes nuits brésiliennes justement. Il est donc préférable de ne pas trop porter attention à la musique et de la laisser en arrière-plan, là où elle est la plus agréable. (février 2015)

Concord / Universal

 

 Francesca Gagnon & René Dupéré – Chante-moi une histoire…

Francesca Gagnon & René Dupéré – Chante-moi une histoire…

Francesca Gagnon a été la voix du spectacle Alegria du Cirque du Soleil alors que René Dupéré a composé la musique de plusieurs des créations du Cirque. Ils se sont retrouvés 20 ans après l’aventure d’Alegria dans le cadre d’un concert-bénéfice et ont décidé à ce moment de collaborer à nouveau ensemble. Dupéré se retrouve donc au piano et aux harmonies vocales pour accompagner Francesca dans l’interprétation de grands classiques de la chanson française et québécoise, ainsi que des musiques du monde. On peut entendre entre autres « Évangéline » de Michel Conte, « Le déserteur » de Boris Vian, « De la main gauche » de Danielle Messia, « Une chance qu’on s’a » de Jean-Pierre Ferland, « Vai Vedrai » de Franco Dragone et Dupéré, ainsi que trois incontournables de Jacques Brel (« La chanson des vieux amants », « Amsterdam » et « Ne me quitte pas »). Les arrangements minimalistes de Dupéré sont très agréables. Par contre, on peut saisir un manque de constance dans l’émotion livrée, qui peut être exceptionnelle (« De la main gauche », « Une chance qu’on s’a »), mais aussi nous laisser indifférents. (février 2015)

Aureka

 Lulu Gainsbourg – Lady Luck

Lulu Gainsbourg Lady Luck

Fils de Serge Gainsbourg et de l’actrice/mannequin Bambou, Lucien Gainsbourg a décidé de suivre les traces de sa demi-sœur Charlotte et de se lancer dans une carrière d’acteur et chanteur. Après avoir rendu hommage à son père en 2011 sur From Gainsbourg to Lulu, il présente maintenant ses propres chansons et tente du même coup de se faire découvrir d’un auditoire plus jeune que celui de son père. Sur Lady Luck, on retrouve plusieurs pièces pop rock de grande qualité et énergiques, toutes en anglais. Il explore le funk en certaines occasions, entre autres avec la chanson-titre. Sa voix suave est plutôt agréable lorsqu’il nous susurre à l’oreille. Les claviers et le piano occupent une place prépondérante dans sa musique, mais ils sont toujours enrichis d’autres instruments, dont du violoncelle et du glockenspiel dans « Noces funèbres ». Lulu accueille quelques invités de renom, le temps d’une chanson : Matthieu Chedid et son frère, l’actrice Anne Hathaway et Ara Starck, fille du célèbre designer. Dans « Moushka » et « Destiny », il interprète des dialogues imaginaires avec sa mère et son père respectivement. C’est un premier album de chansons originales très réussi que nous propose le plus jeune des Gainsbourg. (février 2015)

Vidéoclip : « Lady Luck »

DEP / Universal

½

 

 Jean-Michaël Grégoire – Point de départ

Jean-Michaël GrégoirePoint de départ

Âgé de seulement 22 ans, Jean Michaël Grégoire a déjà participé à de nombreux projets musicaux. Par contre, c’est son tout premier album qu’il nous offre maintenant avec Point de départ. Réalisé par Pierre « Baz » Bazinet (Sass Jordan, Céline Dion, Luba), l’album inclut 10 chansons. L’auteur-compositeur et interprète s’entoure de collaborateurs de renom pour l’appuyer dans l’écriture de ce projet si longtemps attendu, notamment Bruno Pelletier, Daniel Lavoie et Stephan Moccio. Grégoire présente une majorité de chansons d’amour, mais traite aussi d’amitié, d’espoir, de départs et de deuil. Il interprète ses chansons avec une voix puissante, mais empreinte de sensibilité et d’authenticité. (février 2015)

Artiste

 Heymoonshaker – Shakerism (Definitive Edition)

Heymoonshaker Shakerism (Definitive Edition)

Heymoonshaker est un duo blues anglais plutôt original. Il est composé d’Andrew Balcon (chant et guitare) et de Dave Crow (boîte à rythmes humaine et harmonica). Après avoir lancé le mini-album de sept titres Shakerism en 2013, le groupe en présente maintenant une réédition avec deux pièces en boni. On y trouve plusieurs très bonnes compositions où Crow impressionne grandement avec ses percussions vocales. (février 2015)

Vidéoclips : « Cream F Feeling » - « Colly Drop »

Shaker / SIX

 Imagine Dragons – Smoke + Mirrors

Imagine Dragons Smoke + Mirrors

Le groupe rock alternatif de Las Vegas est de retour avec un deuxième album après le succès obtenu avec Night Visions en 2012. Fort de ce succès qui les a pris par surprise, ils reviennent avec un disque qui possède encore plus d’envergure, espérant certainement profiter de cette nouvelle popularité. On retrouve à nouveau leurs influences des Killers, l’autre groupe populaire à provenir de Las Vegas, mais ils établissent de plus en plus leur propre son. Ils utilisent la réverbération à outrance et intègrent quelques éléments d’électronique et de musique du monde à leur style pourtant déjà bien chargé. Malheureusement, à essayer de trop en faire, on se retrouve avec un assemblage plutôt hétéroclite qui s’enchaîne quelque peu bizarrement d’une pièce à l’autre. Il s’agit tout de même d’un bon album avec des moments intéressants et accrocheurs qui ont tout pour plaire à la masse. (février 2015)

Vidéoclips : « I Bet My Life » - « Shots »

Interscope / Universal

Jorane – Le Journal d’Anne Frank (bande sonore originale)

JoraneLe Journal d’Anne Frank (bande sonore originale)

La pièce de théâtre Le Journal d’Anne Frank est présentée au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal jusqu’au 7 février avant de partir en tournée à travers le Québec. La musique a été entièrement composée par Jorane et est maintenant présentée sur CD et en version numérique. L’album contient 13 titres dont trois versions de « Berceuse pour Anne Frank » (quatuor, solo et voix-violoncelle). On peut aussi y découvrir une superbe pièce de 22 minutes intitulée « Les camps ». Jorane démontre à nouveau tout son talent de compositrice et de musicienne. (février 2015)

Spectra

½

 Jean Leloup – À Paradis City

Jean LeloupÀ Paradis City

Six ans se sont déjà écoulés depuis le dernier album de Jean Leloup, Mille excuses Milady. Il était donc normal qu’on ait cessé d’attendre, mais quelle bonne nouvelle que d’apprendre la sortie d’À Paradis City! Leloup n’a rien perdu de son talent de mélodiste qu’il démontre encore tout au long de ce nouveau disque. Les textes éclatés sont à nouveau accompagnés de musiques simples, mais tout de même riches. Avec l’expérience et la reconnaissance, Leloup semble bénéficier maintenant d’une totale liberté, ce qui lui convient parfaitement pour sa création. C’est ce sentiment que l’on perçoit à l’écoute des 10 pièces de l’album qui ne contiennent aucun moment faible et nous restent toutes en tête. Même si on reconnaît son style et qu’on peut faire des parallèles avec certains de ses succès précédents, il n’en demeure pas moins qu’il réussit toujours à nous surprendre à un moment ou un autre d’une chanson. C’est donc avec beaucoup de bonheur qu’on peut à nouveau écouter un album de Jean Leloup. (février 2015)

Vidéoclip : « Feuille au vent »

Grosse Boîte

 

 Sarah MacDougall – Grand Canyon

Sarah MacDougallGrand Canyon

Née en Suède, Sarah MacDougall est maintenant bien établie à Whitehorse au Canada. La chanteuse de folk contemporain présente son troisième album, autoproduit grâce à l’argent recueilli en ligne par des dons du public. Le disque de 8 titres totalisant 34 minutes inclut des chansons aux mélodies inoubliables, mais surtout très variées, entre rock alternatif, pop, folk et country. Malgré une voix unique, elle peut nous rappeler Kate Bush en différentes occasions. Les arrangements musicaux sont riches et incluent des cordes et synthétiseurs, mais la musique s’inspire toujours du folk acoustique, le meilleur véhicule pour sa très belle poésie. (février 2015)

Vidéoclip : « I Want To See the Light (Lost From Our Eyes) »

 Harry Manx – 20 Strings and the Truth

Harry Manx 20 Strings and the Truth

Sur son 10e album en carrière, l’incomparable guitariste Harry Manx présente sept pièces instrumentales, ainsi que des versions de « Summertime » de Gershwin et « Waiting in Vain » de Bob Marley. Pour l’occasion, Manx utilise la fameuse Mohan Veena, l’instrument à 20 cordes qui donne son titre à l’album, un hybride entre guitare et sitar. Il en résulte un disque de blues américain grandement teinté de musique classique indienne. Participent à ce très bel album Clayton Doley (claviers), Niel Golden (tabla), Kelby McNair (batterie) et son fidèle ingénieur et programmeur Wynn Gogol. Tout en douceur, 20 Strings and the Truth devrait vous permettre un superbe voyage intérieur, vous libérant du même coup de tous vos tracas quotidiens. Mélomanes, voici certainement un album à découvrir! (février 2015)

Dog My Cat / SIX

½

 

 Napalm Death – Apex Predator-Easy Meat

Napalm Death Apex Predator-Easy Meat

Le groupe de death metal britannique qui a dominé le genre à la fin des années 1980 et dans la première moitié des années 1990 est de retour avec son 15e album studio en plus de 30 ans de carrière. Même si Napalm Death est demeuré actif tout au long des 20 dernières années, le groupe ne semblait plus en mesure de produire des albums de la qualité de Scum ou de Fear Emptiness Despair. Par contre, il semble bien que cette fois-ci l’inspiration était au rendez-vous alors qu’ils nous présentent certainement leur album le plus créatif en 20 ans. Le sentiment d’urgence demeure bien présent dans leur musique extrême, mais les variations de tempos apportent une richesse non négligeable à Apex Predator-Easy Meat. Ils abordent même l’industriel par moments, avec une grande efficacité d’ailleurs. Les thèmes anti-capitalistes demeurent fidèles à ce qu’ils offraient il y a 27 ans sur leur premier disque. Des riffs agressifs et une rythmique matraqueuse font toujours partie intégrante de leur musique, mais les subtilités entre les pièces ajoutent une grande richesse à l’album qui ne contient à peu près pas de moments faibles. Voici donc un retour inattendu pour Napalm Death qui s’installe à nouveau au sommet de son art. (février 2015)

Century

½

 

 Sophie Pelletier – Le désert, la tempête

Sophie PelletierLe désert, la tempête

Trois ans après sa participation remarquée à Star Académie, la talentueuse auteure-compositrice et interprète Sophie Pelletier présente son très attendu premier album. Il a été réalisé par André Papanicolaou et compte des musiciens accomplis comme Rémy Malo (basse), Simon Blouin (batterie), Jipé Dalpé (trompette), Papanicolaou (guitares, piano, orgue B3) et le Quatuor 4Ailes (cordes). Parmi les auteurs-compositeurs qui ont collaboré au disque, notons Sylvie Paquette, Steve Marin, Éric Goulet et Nelson Minville. On y retrouve de très bonnes chansons pop rock énergiques aux mélodies accrocheuses, parfois à tendance blues (« Fil décousu ») ou country (« Ville en ville »). On peut aussi entendre plusieurs ballades qui cassent quelque peu le rythme du disque sans toutefois apporter quoi que ce soit de plus à l’album. C’est donc dans les moments plus dynamiques que Sophie Pelletier réussit véritablement à attirer notre attention (« Sans remords », « Tous les deux »). (février 2015)

Vidéoclip : « Sans remords »

AMusic

 Punch Brothers – The Phosphorescent Blues

Punch Brothers The Phosphorescent Blues

Le quintet de bluegrass Punch Brothers présente un 4e album, avec T-Bone Burnett comme réalisateur. Le groupe pousse quelque peu l’audace sur The Phosphorescent Blues avec un style passablement progressif. Il ouvre d’ailleurs l’album avec une pièce de plus de 10 minutes qui crée de drôles d’attentes pour la suite. Les Punch Brothers reviendront plus tard avec une suite de Debussy, « Passepied », ainsi qu’un prélude d’Alexander Scriabin. La seule autre reprise du disque est une chanson traditionnelle, « Boll Weevil ». La sophistication que l’on retrouve sur The Phosphorescent Blues propulse le groupe à un autre niveau, qui plaira peut-être encore aux fans de bluegrass traditionnel, mais surtout aux amateurs de musiques aux amalgames variés, entre folk alternatif, rock progressif et musiques d’ambiance, le tout lié par de magnifiques arrangements. (février 2015)

Nonesuch / Warner

½

 

 Shred Kelly – Sing to the Night

Shred KellySing to the Night

Shred Kelly est un groupe canadien de la Colombie-Britannique qui a su réinventer la musique folk depuis son apparition. Ils nous proposent en effet un son folk rock contemporain avec des influences alternatives et une énergie qui tend parfois vers le punk, un style qu’ils nomment « stoke folk ». Sing to the Night est leur troisième album, lancé de façon indépendante. Les éléments qui caractérisent véritablement le groupe sont des riffs de banjo jamais entendus, un dynamisme contagieux et de superbes harmonies vocales. Ils ajoutent aussi une atmosphère unique faite de synthétiseurs. Ils proposent donc une très belle fusion de styles, qui allie en plus la nostalgie du passé à un son plus contemporain. Voici donc un très bon disque à découvrir. (février 2015)

½

 Whitehorse – Leave No Bridge Unburned

Whitehorse Leave No Bridge Unburned

Après le mini-album en français Éphémère sans repère l’an passé, Luke Doucet et Melissa McClelland sont de retour dans leur langue maternelle avec Leave No Bridge Unburned. Le couple canadien a demandé cette fois les services du réalisateur Gus Van Go, auquel s’est joint son fidèle collaborateur Werner F. On retrouve les éléments country rock qui rendent le duo intéressant, mais en y ajoutant de l’intensité et une pointe de créativité. En ouverture du disque, « Baby What’s Wrong » est une variation sur le « Désert noir » de Calexico, mais en plus noir. Le sud des États-Unis semble fasciner Whitehorse en plusieurs occasions, comme par exemple dans « You Get Older » où on retrouve des trompettes mariachi qui évoquent les villes frontalières poussiéreuses. On continue aussi de faire s’affronter la banlieue et la ville, comme dans « Downtown » où la descente aux enfers du maire de Toronto y est traitée avec une certaine nostalgie de la banlieue. L’amour est toujours bien sûr de la partie alors qu’avec « Sweet Disaster », Melissa avoue présenter son premier véritable chant d’amour pour Luke. Avec Leave No Bridge Unburned, Whitehorse présente possiblement son meilleur album à ce jour. (février 2015)

Vidéoclip : « Downtown »

Six Shooter / SIX

½

 

 Charlie Winston – Curio City

Charlie Winston Curio City

Le chanteur folk pop britannique nous offre son quatrième album, 4 ans après Running Still. Charlie Winston se présente plus que jamais comme un artiste complet : auteur-compositeur, chanteur, musicien et réalisateur. En plus, on découvre une certaine théâtralité tout au long de Curio City, alors qu’il s’extériorise comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Il explore aussi de nouvelles avenues, comme avec l’électro pop très années 1980 du premier extrait, « Lately ». Sans rien révolutionner, Charlie Winston propose un album qui devrait plaire à ses fans. (février 2015)

Vidéoclip : « Lately »

Universal

 

 

JANVIER :

 

 Panda Bear – Panda Bear Meets the Grim Reaper

Panda Bear Panda Bear MEets the Grim Reaper

Noah Lennox (alias Panda Bear) présente son cinquième album solo, quatre ans après Tomboy. Sa musique a grandement évolué au cours des années et elle prend une nouvelle direction sur Panda Bear Meets the Grim Reaper. Il utilise plus que jamais les couches sonores et les synthétiseurs pour créer une musique enveloppante et une atmosphère bien particulière. La réverbération est présente pratiquement tout au long de ce disque pour trafiquer la voix du chanteur. Le titre de l’album fait référence à la mort et ce thème revient dans « Tropic of Cancer » alors qu’il y traite de la maladie et du décès de son père. L’ajout d’un échantillonnage de harpe de « Casse-Noisette » ajoute à la beauté de cette chanson touchante. Panda Bear ne présente pas seulement des pièces atmosphériques, mais aussi des chansons plus énergiques d’électro pop. Il nous offre un album extrêmement solide et complet, un album qui risque fort de vous hypnotiser rapidement. (janvier 2015)

Domino

½

 

Andre Papanicolaou – Strange Nights

Andre Papanicolaou Strange Nights

En plus d’être musicien pour Vincent Vallières, Andre Papanicolaou fait régulièrement la première partie de ses spectacles. Avec Strange Nights, il présente son deuxième album, réalisé par Brad Barr (Barr Brothers). Il nous offre un son pop rock aux mélodies grandement accrocheuses, ainsi que quelques ballades à tendance folk. Parmi les 11 pièces de l’album, Papanicolaou nous fait don de plusieurs chansons à la fois originales et plaisantes à écouter. Le premier extrait, « Invitation Inn », a connu passablement de succès dans les radios et à Musique Plus, et si vous avez apprécié, vous risquez fort de vous laisser séduire par l’ensemble de ce très bel album. (janvier 2015)

Vidéoclip : « Invitation Inn »

Spectra

½

 Joshua Radin – Onward and Sideways

Joshua Radin Onward and Sideways

Depuis qu’il est passé dans l’underground, Joshua Radin est devenu beaucoup plus introspectif. Il présente en effet une musique toute simple mettant avant tout en valeur la mélodie, contrairement à ses débuts où les couches musicales se superposaient pour un son de plus grande envergure. On retrouve bien quelques atmosphères enveloppantes, mais ce n’est clairement pas là l’objectif. Sur ce sixième album, il semble plus que jamais jouer dans les plates-bandes de Jack Johnson et Jason Mraz, même Mumford & Sons sur la très efficace « Belong ». Sheryl Crow prête sa voix à « Beautiful Day », un autre des bons moments du disque. Malheureusement, trop de pièces manquent d’originalité pour que l’album réponde entièrement aux attentes. Onward and Sideways devrait tout de même satisfaire ses fans fidèles, puisqu’ils ne seront pas trop déboussolés. (janvier 2015)

Glass Bead / Wax / Universal

 

 

 

 

       

 

 

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