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CHRONIQUE PRINCIPALE :
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Pour leur 12e album, les Red Hot Chili Peppers
accueillent à nouveau le guitariste John Frusciante, qui
était absent depuis une décennie. Ils renouent également avec le
réalisateur légendaire Rick Rubin, absent du dernier album,
The Getaway, paru il y a six ans. Toutes ces retrouvailles
semblent amener un regain de plaisir au sein du groupe. Cependant la
maturité de la dernière décennie demeure bien au rendez-vous. Plutôt
que d’enchaîner les succès comme par le passé, le groupe propose un
ensemble cohérent avec des arrangements élaborés pendant 17 chansons
pour un total de 73 minutes. Il y a bien des éléments de funk plus
légers à différents endroits, mais l’ensemble demeure sérieux,
peut-être un peu trop. D’ailleurs, malgré de bons moments (« Black
Summer », « Poster Child », « The Heavy Wing »), l’album paraît un
peu trop long et aurait pu être resserré pour conserver le plaisir
sur toute sa longueur. Sans être inintéressant, le très élaboré
Unlimited Love risque de repousser plusieurs de leurs fans qui
se tourneront plutôt vers leurs succès du passé.
Vidéoclips :
« Black Summer » -
« These Are the Ways » |
  


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DÉCOUVERTE DU
MOIS
:
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Originaire de New York et d’Athens en Georgie,
Night Palace nous arrive avec son tout premier album. Diving
Rings présente un mélange de rock alternatif et de pop aérienne,
le tout basé sur les mélodies accrocheuses et la très belle voix d’Avery
Draut. La douceur d’une pièce comme « Into the Wake, Mystified »
peut rappeler Alvvays ou Cate Le Bon. La section de
cordes de « Enjoy the Moon! » rappelle quant à elle une musique pop
d’une autre époque, jusqu’à
Pet Sounds des Beach Boys. Les arrangements
sophistiqués de musique pop de chambre s’avèrent superbes pour
envelopper les moments un peu plus rock du disque. Les chansons de
Diving Rings seraient certainement efficaces dans leur plus
simple expression, mais les arrangements que l’on retrouve ici
ajoutent une couche fascinante à l’album. Voici donc un premier
disque incomparable pour Night Palace, un groupe qu’il faudra
surveiller de près dans le futur.
Vidéoclips :
« Enjoy the Moon! » -
« Titania » |
  ½

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13-19 mai :
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Ranee Lee –
Because You Loved Me
Sur Because You Loved Me, la chanteuse
jazz Ranee Lee s’attaque au répertoire de Céline Dion,
réinterprétant certains de ses plus grands succès. Elle reprend ces
immenses succès de la musique pop dans un style bien différent,
souvent une reconstruction complète de l’original alors que même la
mélodie se perd à travers l’ensemble jazz quelque peu funky. Pour
l’aider dans sa mission de faire revivre les chansons de Céline,
Ranee s’est tournée vers son fidèle collaborateur, le pianiste et
réalisateur Taurey Butler, qui a travaillé sur de nouveaux
arrangements. Cependant, il y avait un manque important sur cet
album puisqu’il s’agissait de son premier enregistrement sans son
mari, le guitariste Richard Ring, décédé d’un cancer en 2018.
Ranee présente les succès « My Heart Will Go On », « I’m Alive »,
« All By Myself », « The Power of Love », ainsi que la
chanson-titre. Mais elle propose aussi un medley de « House of the
Rising Sun / Je crois », en plus de « Nature Boy », popularisée par
Nat King Cole, une des chansons préférées à la fois de Ranee
et de Céline. Grâce à certaines improvisations jazz, l’album de neuf
pièces s’étend tout de même sur 55 minutes. Il propose une façon
totalement différente de redécouvrir les plus grands succès de
Céline Dion. |
Justin Time /
SIX
  ½


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La pianiste et compositrice montréalaise Ariane
Racicot nous arrive avec son tout premier album, Envolée.
Connue en ligne pour sa reprise de « Bohemian Rhapsody » (plus de 18
millions de visionnements sur YouTube), Ariane possède d’abord une
formation classique, puis jazz. Elle nous propose ici cinq pièces
originales et riches de jazz moderne avec de fortes influences de
rock progressif et même du métal qu’elle écoute et affectionne
depuis son adolescence. Elle forme son trio habituel avec le
bassiste Antoine Rochefort et le batteur Guillaume Picard,
et elle peut compter sur l’ingénieur de son Maxime Philippe
pour la réalisation. Même si l’album s’avère plutôt court à
seulement 32 minutes, il présente de très bons moments de jazz
contemporain. |
MCM /
Believe
  ½


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6-12 mai
:
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Cinq ans après le décevant
Everything Now, le groupe montréalais est de retour avec son
sixième album. Arcade Fire réussit à retrouver ses repères sur WE,
avec un album émotif grandement influencé par la pandémie, mais qui
contient aussi de très bons moments de divertissement (« Age of
Anxiety II (Rabbit Hole) », « The Lightning II »). Notons aussi la
présence d’un collaborateur de renom en Peter Gabriel qui
accompagne le groupe sur « Unconditional II (Race and Religion) »
(une pièce qui place Régine Chassagne à l’avant-plan). La
première moitié du disque, composée des suites « Age of Anxiety » et
« End of the Empire », est un peu plus personnelle, alors que l’on
retrouve leur travail de groupe qui aime avoir du plaisir ensemble
dans la deuxième moitié, avec les suites « The Lightning » et
« Unconditional ». Cette deuxième moitié nous ramène inévitablement
aux sonorités de
Funeral et
Neon Bible. L'album se termine par la douce chanson titre
acoustique. La réalisation de Nigel Godrich, Win Butler
et Régine Chassagne s’avère plutôt réussie, ce qui nous réconcilie
avec leur passé, même si l’album contient encore des inégalités
parmi les 10 pistes.
Vidéoclips :
« The Lightning I, II » -
« Unconditional I (Lookout Kid) » |
  ½

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Après deux mini-albums, le collectif instrumental
montréalais Banitsa présente son premier album complet avec
Ravaudage. Depuis ses débuts en 2015, le groupe s’est produit
sur toutes les scènes canadiennes et dans de multiples festivals en
France, en Autriche, en Allemagne, en Pologne et en Lettonie. Le
quintette s’inspire à la fois du jazz et du classique dans une
musique parfois festive et parfois intimiste. Banitsa combine des
éléments du folklore québécois avec des rythmes et mélodies des
Balkans, le tout avec des influences de jazz et des arrangements
progressifs. Leur son distinctif et inattendu peut se marier au
cinéma, au cirque, au théâtre et à la danse. Les 11 pièces de
Ravaudage mettent donc de l’avant une démarche artistique
audacieuse. |
Malasartes
  


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Sigrid –
How to Let Go
La jeune chanteuse norvégienne revient avec son
deuxième album, trois ans après
Sucker Punch. Sigrid gagne en maturité et présente un disque
encore plus solide que son précédent, grâce à des compositions de
grande qualité qui s’avèrent en plus rafraîchissantes. Elle propose
des chansons pop dansantes positives, ainsi que des ballades
mid-tempo aux arrangements grandioses. « Risk of Getting Hurt »
présente un croisement entre Sia et Natasha Bedingfield,
pendant que la guitare dans « It Gets Dark » en ouverture rappelle
KT Tunstall. Quant à l’acoustique « Grow », elle nous
transporte dans le territoire de Coldplay. Finalement, avec
« Bad Life », Sigrid se permet même un duo avec Oli Sykes de
Bring Me the Horizon. How to Let Go s’avère être un
album extrêmement efficace qui fera certainement la fierté de Sigrid
pour plusieurs années à venir.
Vidéoclips :
« Mirror » -
« Burning Bridges » - « It
Gets Dark » -
« Bad Life » |
   

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Transfiguration
Sur Transfiguration, le trio formé de
Stéphane Tétreault (violoncelle), Valérie Milot (harpe)
et Bernard Riche (batterie) nous propose des
réinterprétations de pièces contemporaines, sauf pour un extrait du
Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns
(1835-1921), « XVIII : Le Cygne », arrangé pour violoncelle et
harpe. On peut y découvrir des œuvres très cinématographiques de
Alexandre Grogg, François Vallières, Marjan Mozetich,
Caroline Lizotte et Kelly-Marie Murphy. On peut
également redécouvrir « Cogs in Cogs » du groupe de rock progressif
anglais Gentle Giant en conclusion du disque. Voici un album
très agréable du début à la fin! |
ATMA Classique
   


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1-5 mai
:
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Voici le premier enregistrement de l’ensemble I
Musici de Montréal pour ATMA Classique, ainsi que leur premier
enregistrement en 10 ans. On peut y découvrir l’œuvre en réponse à
la dévastation de la Seconde Guerre mondiale, « Métamorphoses :
Étude pour 23 instruments à cordes, TrV 290 », du compositeur
allemand Richard Strauss (1864-1949), ainsi que la très belle
« Symphonie No 4, Los Angeles » du compositeur estonien Arvo Pärt
(1935-…). Pärt décrit sa symphonie comme « un salut à la grande
puissance de l'esprit humain et de la dignité humaine ». Dirigé par
Jean-Marie Zeitouni, l’orchestre de chambre a enregistré les
deux œuvres à plusieurs mois d’intervalle dû à la pandémie mondiale.
Elles réussissent à toucher profondément les auditeurs avec leurs
hommages à la beauté et leurs messages d'espoir intemporels. Le tout
est interprété de main de maître par un orchestre de près de 40 ans
d’expérience et de grand talent, pour un superbe album! |
ATMA Classique
   ½


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Deux ans après nous avoir donné l’album
anglophone
Fly, Sébastien Lacombe revient en français sur Le chemin
des possibles, son sixième album. Il propose une musique
lumineuse, la quête d’un monde meilleur sur une musique riche et
orchestrale qui alterne avec des moments acoustiques plus
intimistes. Le disque a été écrit entre Paris et Montréal, un voyage
musical à travers la vie humaine. Enregistré à Montréal, Le
chemin des possibles a été coréalisé par Lacombe et Olaf
Gundel, sous la direction artistique d’Erik West Millette.
Il s’agit de son album le plus personnel à ce jour avec comme toile
de fond la pandémie, mais surtout le cancer de son grand frère
Stéphane pour qui il est devenu proche aidant jusqu’à son décès.
Plusieurs textes traitent d’ailleurs directement de cette perte :
« Bats-toi encore », « Nous les vivants » et « Les étoiles ». Les
moments forts de l’album résident dans les pièces les plus
énergiques comme « La vallée des fantômes » et « Tout est parfait »,
la pièce centrale du disque qui a été complètement réécrite à la fin
du processus. |
L-A be /
SIX
  


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La Torontoise Lydia Persaud présente son deuxième
album, trois ans après
Let Me Show You. L’auteure-compositrice et interprète
démontre tout son talent sur Moody31, avec un jazz groovy et
des sonorités qui rappellent la musique soul des années 1970. Le ton
et la sonorité de « Let Me Be There For You » et « Think of Me »
font même référence grâce à un clin d’œil subtil à « Here My Dear »,
un classique de Marvin Gaye. Réalisé par Scott McCannell
(qui joue aussi la basse), l’album met en vedette certains des
meilleurs musiciens de la scène torontoise : Christine Bougie
(guitare), Chino de Villa (percussions et batterie), Ben
McDonald (claviers et chœurs), Kyla Charter (chœurs) et
James Baley (chœurs). Le ukulélé de Lydia fait également
partie intégrante de Moody31. En plus des grooves efficaces,
les mélodies sont sublimes et les huit chansons présentent des
histoires personnelles uniques à Lydia qu’elle interprète de sa très
belle voix sensuelle. Le seul problème du disque, c’est qu’à
seulement 20 minutes, il s’agit plutôt d’un mini-album qui aurait dû
être présenté comme tel, pour éviter une certaine frustration en
bout de ligne. |
Next Door /
SIX
  ½


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avril
:
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Voici déjà le sixième album pour Charlotte
Emma Aitchison (alias Charli XCX) et elle n’a même pas encore 30
ans. Après des albums de musique pop alternative, Charli XCX prend
plus que jamais une direction grand public sur Crash, son
dernier disque pour Atlantic Records. Elle assume maintenant
totalement son statut de star de la pop avec des influences du début
des années 1990 et du tournant de l’an 2000. La production est
d’envergure, mais la créativité demeure pleinement au rendez-vous,
un mélange qui fonctionne bien pour Charli, particulièrement sur
« New Shapes » (avec Christine and the Queens et Caroline
Polachek). Sur « Yuck », elle rafraîchit le son de la fin des
années 1980, pendant que « Used to Know Me » inclut un
échantillonnage de « Show Me Love » de Robin S. remontant à
1993. Quant à « Beg For You » (avec Rina Sawayama), elle
intègre les grands succès « Cry for You » de September et
« Don't Cry » de Milk Inc. Charli s’avère donc
particulièrement habile pour revisiter un répertoire d’une autre
époque tout en y apportant sa touche créative. Il en résulte un
album pop dansant extrêmement agréable qui plaira tant aux
nostalgiques des années 1980 et 1990, qu’aux amateurs de musique pop
actuelle et originale.
(chronique principale d'avril 2022)
Vidéoclips :
« Good Ones » -
« New Shapes » -
« Beg For You » -
« Baby » -
« Every Rule » |
  ½


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Manela –
Éphémère
Manela est un quatuor jazz québécois formé de
Marie Neige Lavigne (violon), Bernard Falaise (guitare),
Jean Félix Mailloux (contrebasse) et Pierre Tanguay
(batterie). Éphémère est leur premier album et présente des
improvisations, de très belles mélodies, des rythmes efficaces,
ainsi que des influences africaines et indiennes. Les neuf pièces
originales sont des compositions de Marie Neige Lavigne,
l’instigatrice du projet. Elle est une violoniste compositrice qui
cumule plus de 20 ans d’expérience et elle est aussi membre
fondatrice de Cordâme. Manela propose un très bel album de
jazz, qui sera certainement apprécié par de nombreux fans du genre.
(découverte du mois d'avril 2022) |
Malasartes
  ½


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Cordâme – Ravel Inspirations
L’ensemble dirigé par Jean Félix Mailloux
(contrebasse, compositions et arrangements) poursuit son exploration
des compositeurs français, après Satie et Debussy.
Cette fois c’est Maurice Ravel (1875-1937) qui est à
l’honneur avec sept des 13 pièces de Ravel Inspirations qui
sont basées sur ses œuvres les plus célèbres, notamment « Prélude du
Tombeau de Couperin », « Pavane pour une infante défunte » et
« Boléro ». En plus, de ces adaptations d’œuvres de Ravel, Mailloux
a composé six pièces inspirées par l’univers impressionniste de
Ravel. La musique de Cordâme se situe à nouveau au carrefour entre
la musique de chambre et le jazz, une façon originale de redécouvrir
l’univers de Ravel.
(avril 2022) |
Malasartes
  ½


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En 2016, Angel Forrest faisait paraître
Angel’s 11, un album de collaborations avec 11 guitaristes
virtuoses. Elle remet ça six ans plus tard, mais cette fois-ci avec
11 de ses chanteurs et chanteuses fétiches. Son premier choix
spontané a été Harry Manx, dont elle admire le talent sans
avoir jamais travaillé avec lui. Il chante avec Angel sur « Gypsy
Heart ». Les autres collaborations incluent Ricky Paquette,
Rob Lutes, Reney Ray, Dawn Tyler Watson,
Jonas Tomalty, ainsi que son mari, D. Columbus (Denis
Coulombe). Tous ces artistes donnent une autre perspective à ces
nouvelles compositions d’Angel Forrest, qui s’inspirent de
l’actualité : violence policière sur les noirs, violence conjugale,
effets de la pandémie sur les jeunes, etc. Avant même la sortie du
disque, on pouvait en découvrir un premier extrait country-blues,
« My Favourite », avec D. Columbus. Voici un disque efficace et
agréable de la part d’Angel Forrest.
(avril 2022) |
Ad Litteram
  

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Le groupe anglais Ibibio Sound Machine est de
retour avec son quatrième album. Electricity propose à
nouveau un heureux mélange de funk et disco ouest-africain avec des
rythmes électroniques parfois pop, mais souvent plus underground que
par le passé. Le collectif afro-futuriste a demandé pour la première
fois l’aide de réalisateurs extérieurs en Hot Chip (Al
Doyle et Joe Goddard) qui ont permis de réorienter
quelque peu leur style vers une musique électro / new wave à la
Kraftwerk. La première pièce, « Protection From Evil » en donne
d’ailleurs un très bon aperçu. La chanteuse Eno Williams y
alterne entre sa langue maternelle (le ibibio) et l’anglais, et ce
sera le cas tout au long du disque. La chanson-titre inclut des voix
robotisées et des batteries électroniques, mais avec une mélodie
pop-soul. Quant à « Afo Ken Doko Mien », il s’agit d’une magnifique
chanson d’amour sur une texture électro ambiante. « All That You
Want » peut rappeler LCD Soundsystem par l’ambiance des
synthétiseurs, mais se transforme rapidement en musique disco
électro européenne. Finalement, « Something We’ll Remember » est un
hymne disco incontournable, parfait pour les planchers de danse. En
somme, Electricity présente un superbe mélange de musique
dansante énergique, de créativité et de cultures diverses.
L’ensemble est à la fois varié et cohérent, accessible et
underground. Voici donc un album très original de la part d’Ibibio
Sound Machine, certainement leur meilleur à ce jour.
(avril 2022)
Vidéoclips :
« Electricity » -
« Protection From Evil » |
  ½

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Jordane – Reine de papier
Ex-participante à La Voix et à The
Launch, Jordane Labrie effectue un virage important dans
sa carrière avec l’album Reine de papier. Pour la première
fois, elle assume entièrement l’écriture et la composition des 11
chansons du disque. L’attention se concentre sur les textes de
Jordane dans un style plus près de la chanson québécoise que de la
musique folk pop qui la caractérisait auparavant. Le premier
extrait, « Pile ou face », en donne un bon aperçu. Une seule
exception : « Les réveiller », qui côtoie de très près le rock avec
une guitare énergique. L’ensemble se base donc surtout sur les
textes poignants de Jordane, qui présente une belle maturité sur
Reine de papier.
(avril 2022) |
  


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La musicienne accomplie Mélisande McNabney
présente son nouvel album, Fantasias, interprété sur un
pianoforte fabriqué en 2019 par Rodney Regier, d'après un
instrument du facteur viennois du 18e siècle Anton Walter.
L’album inclut des œuvres de J. S. Bach, C. P. E. Bach,
Mozart et Koželuch, ainsi que deux improvisations de
Mélisande d'après Carl Philipp Emanuel Bach (« Première
improvisation : exercices sur la gamme et modulation » et « Seconde
improvisation : fantaisie libre et modulation »). Mélisande fait
preuve de tout son esprit créatif dans ces improvisations, en plus
de montrer sa sensibilité. Voici un rare album entièrement au
pianoforte, mais avec un résultat plus qu’intéressant.
(avril 2022) |
ATMA Classique
   


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Spiritualized –
Everything Was Beautiful
Après 30 ans de carrière, le groupe anglais nous
arrive avec son neuvième album. Si
And Nothing Hurt en 2018 présentait un mélange un peu
psychédélique de blues et de gospel, Everything Was Beautiful
revient à un rock alternatif un peu plus standard, bien que les
chansons aient été créées à la même période. On y trouve évidemment
toujours de nombreux éléments d’une grande créativité, dans des
pièces longues qui avoisinent souvent les six minutes (jusqu’à 10
minutes avec la conclusion, « I’m Coming Home Again »). Pourtant,
malgré la longueur des sept pièces, elles s’écoutent à merveille et
passent à la vitesse de l’éclair, pour un album très agréable. Le
groupe demeure extrêmement original et fait de nombreux essais. Il
prend même une tangente country inattendue avec « Crazy », l’un des
rares moments intimistes du disque. Mais le moment fort de l’album
demeure la pièce d’ouverture, « Always Together With You », un hymne
rock de grande envergure aux influences glam rock des années 1970.
Avec Everything Was Beautiful, Spiritualized nous offre
possiblement son album le plus solide en 25 ans, soit depuis
l’excellent
Ladies and Gentlemen… We Are Floating in Space.
(avril 2022) |
  ½

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Après avoir amené le reggaeton à un vaste
auditoire il y a 20 ans, Daddy Yankee a connu énormément de succès,
non seulement auprès de la population latine, mais à travers le
monde. Maintenant âgé de 45 ans, le Porto-Ricain a annoncé qu’il
présentait son dernier album avant une retraite bien méritée
(quoique plutôt hâtive). Il reste à voir s’il s’agit simplement de
la fameuse stratégie marketing de partir pour mieux revenir, dans un
retour triomphal et inespéré. Avec LegenDaddy, il part tout
de même par la grande porte avec un solide album de 19 titres et
près de 55 minutes. Il présente encore une fois des rythmes dansants
incontournables et plusieurs succès potentiels, à commencer par « X
Ultima Vez » (avec Bad Bunny), « Rumbaton », « Hot » (avec
Pitbull), « Zona Del Perreo » (avec Natti Natasha et
Becky G) - « Agua » (avec Rauw Alejandro et Nile
Rodgers), « Bombon » (avec El Alfa et Lil Jon),
« La Ola » « El Abusador Del Abusador », « Impares » et « Remix ».
Voilà donc une belle façon de s’en aller vers une retraite dorée,
tout en laissant la place à la relève.
(avril 2022)
Vidéoclips :
« Rumbaton » -
« Hot » -
« Zona Del Perreo » -
« Remix » -
« Agua » -
« Bombon » -
« La Ola » -
« El Abusador Del Abusador » -
« Impares » |
  ½

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MARS
:
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Trois ans après
Head Above Water, Avril Lavigne nous revient remplie
d’énergie avec un album très efficace de moins de 34 minutes. Alors
qu’elle était partagée entre son côté punk et son côté émotif sur la
plupart de ses albums, c’est clairement la version punk d’Avril que
l’on peut découvrir sur Love Sux. On peut entendre en effet
12 chansons courtes extrêmement énergiques, et ce dès l’ouverture
avec « Cannonball », « Bois Lie » (avec Machine Gun Kelly),
« Bite Me », « Love It When You Hate Me » (avec Blackbear),
et la chanson-titre, qui défilent toutes à la vitesse de l’éclair
pour notre plus grand plaisir. Les collaborations de Machine Gun
Kelly et Blackbear sont plutôt inutiles, mais notons aussi celle de
Mark Hoppus dans « All I Wanted », une participation beaucoup
plus intéressante et digne d’intérêt. Avec Travis Barker qui
agissait en tant que batteur sur l’album, il s’agissait presque
d’une réunion de Blink-182. Avec Love Sux, Avril
Lavigne lâche son fou et reprend ses droits en tant que princesse du
punk. Voici un excellent album de pop punk pour un défoulement
grandement efficace!
(chronique principale de mars 2022)
Vidéoclip :
« Bite Me » |
  ½


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Priscilla Block est une chanteuse country pop de
Raleigh en Caroline du Nord qui nous présente son tout premier
album, après des mini-albums en 2017 et 2021. Elle propose des
pièces country standards, mais ses mélodies sont généralement plutôt
pop. On retrouve également des éléments de rock sudiste en plusieurs
occasions (par exemple dans le plus récent extrait, « My Bar ») pour
une musique assez variée dans l’ensemble. Priscilla possède la voix
et l’énergie pour rejoindre un vaste auditoire. En plus, elle signe
elle-même toutes les chansons. Elle se retrouve même en nomination
aux prochains ACM Awards (le 7 mars) en tant que Nouvelle artiste
féminine de l’année. Bonne chance!
(découverte du mois de mars 2022)
Vidéoclips :
« Just About Over You » -
« Thick Thighs » -
« Wish You Were the Whiskey » -
« Peaked in High School » -
« My Bar » |
  


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Fidèle complice d’Angel Forrest sur
disque, sur scène et dans la vie, D. Columbus a collaboré avec de
nombreux artistes pop et blues au Québec en tant que musicien,
compositeur ou réalisateur au cours de sa carrière de 30 ans (Hugo
Lapointe, Annie Villeneuve, Paul Deslauriers,
John McGale, Breen Leboeuf, Martin Deschamps et
plusieurs autres). Après avoir participé à plus de 20 albums, D.
Columbus présente aujourd’hui son premier enregistrement solo,
Eleven Dollar Bill, un disque country totalement en anglais aux
influences pop et folks. Il propose 10 pièces efficaces qui
rappellent la musique country américaine. À noter la présence
d’Angel Forrest sur « To Love Somebody » en conclusion de l’album.
(mars 2022) |
Ad Litteram
  

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Le violoniste virtuose Philippe Dunnigan présente
son nouvel album, Ensemble. Dunnigan, qui a 30 ans de
carrière sur la scène musicale québécoise, est le violon-solo de
l’orchestre de Céline Dion depuis plus d’une décennie. Pour
Ensemble, il s’est entouré de certains des meilleurs
musiciens, incluant Scott Price au piano et le Quatuor
Philippe Dunnigan (avec Madeleine Messier au violon,
Ligia Paquin à l’alto et Christine Giguère au
violoncelle). L’album présente des compositions de Fannie
Gaudette, René Dupéré, François Dompierre,
Michel Legrand, FM LeSieur et plusieurs autres. Le disque
de neuf titres s’avère très efficace dans tout son ensemble.
(mars 2022) |
Spectra /
SIX
  ½


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Le groupe indie rock de Sydney en Australie nous
arrive avec son troisième album, le premier depuis 2017. Angel in
Realtime a été largement inspiré du père du chanteur David
Le'aupepe qui est décédé du cancer en 2018. Même si l’album est
très autobiographique, il rejoint aussi émotionnellement un vaste
auditoire. Gang of Youths présente des hymnes comme « In the Wake of
Your Leave », « The Angel of 8th Ave. » et « The Man Himself » qui
sont contagieux et peuvent évoquer des artistes comme Bruce
Springsteen, U2 et même New Order avec leur
mélange rock et new wave. Des sections orchestrales viennent ajouter
de la richesse à l’album qui s’avère très complet et cohérent du
début à la fin. Voici donc l’album de leur carrière jusqu’ici…
(mars 2022) |
  ½

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Publié sur la nouvelle maison de disques
instrumentale québécoise Popop, Sfumato est le troisième
album du pianiste, claviériste et compositeur Martin Lizotte.
Sfumato signifie « une technique picturale donnant au sujet des
contours imprécis ». L’album propose une musique très
cinématographique et d’une grande beauté qui s’étend sur 13 pièces
(en version CD). Encore une fois, il s’agit d’un bien bon album pour
cet excellent musicien et compositeur.
(mars 2022) |
Popop
  ½

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Cécile McLorin Salvant continue de repousser les
frontières du jazz sur Ghost Song. Cécile propose encore une
fois de solides compositions originales (« Thunderclouds », « Moon
Song », la chanson-titre, etc.), mais aussi des reprises de chansons
traditionnelles (« The World is Mean », « Unquiet Grave ») ou
contemporaines (« Optimistic Voices/No Love Dying », « Until » de
Sting). Elle offre en plus une superbe version de « Wuthering
Heights » de Kate Bush dès l’ouverture du disque. L’album a
été conçu dans le contexte de la perte de deux personnes proches :
sa grand-mère et son batteur de longue date Lawrence Leathers,
tué tragiquement lors d’une dispute conjugale en 2019. C’est ce
sentiment de perte terrible qui plane au-dessus de Ghost Song,
un autre album exceptionnel de la part de Cécile McLorin Salvant.
(mars 2022) |
  ½

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Le groupe québécois nous arrive avec un premier
album de chansons originales en 10 ans, un an après le mini-album
Again, Pt. 1 qui rendait hommage à certains de leurs
artistes préférés. Les frères Ivan et Colin Doruschuk,
complétés depuis 2016 par le guitariste Sho Murray, explorent
des thèmes très variés sur Again, Pt. 2 : l’état de la
planète (« If the World Should End Today », « The Human Race »), le
sens de la vie (« Just Another Day », « Where the Wild Go »), l’état
de l’art (« Heaven », « My Own Advice »), et bien sûr l’amour (« The
Love Inside Your Heart », « When Does Love Begin »). Musicalement,
le trio nous propose toujours son son électro-pop complètement axé
sur les synthétiseurs. Le mélange numérique et analogique joint le
présent à leurs belles années. Ils ont même utilisé le synthétiseur
Prophet 5, utilisé à l’époque pour l’enregistrement de « The Safety
Dance », leur plus grand succès en carrière. Le seul problème est
qu’au début des années 1980, Men Without Hats faisaient partie des
innovateurs avec leur son électronique, mais qu’aujourd’hui ils
sonnent plutôt vieillots. On retrouve tout de même de bonnes
chansons entraînantes aux mélodies inoubliables. Notons que 2022
représente le 40e anniversaire de leur premier album,
Rhythm of Youth.
(mars 2022) |
Sonic Envy /
Curve /
SIX
  


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La chanteuse espagnole nous revient avec son
troisième album, quatre ans après
El Mal Querer. Sur Motomami, Rosalia propose une
musique très innovatrice qui mélange habilement pop latine, musique
électronique et autres influences du monde. Deux énergies semblent
s’affronter avec des pièces énergiques dansantes et des morceaux
beaucoup plus introspectifs. On retrouve en plus plusieurs moments
expérimentaux, même si on tente désespérément de créer un tout
harmonieux. Il faudra assurément quelques bonnes écoutes pour
complètement adhérer à la proposition qui s’avère passablement
déstabilisante au premier abord. Les moments les plus électroniques
peuvent rappeler Moby, alors que l’expérimentation nous
ramène à Björk. Billie Eilish nous vient également en
tête en plusieurs occasions. Notons deux collaborations : The
Weeknd pour « La Fama » et Tokischa pour « La Combi ».
Voici un excellent album pour Rosalia, possiblement son meilleur,
même s’il demande un certain effort d’écoute et d’adhésion.
(mars 2022) |
  ½

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Le groupe de métal alternatif et industriel de
l’Illinois a fait paraître quatre albums entre 1993 et 2001, mais
depuis, plus de nouvelles, jusqu’à aujourd’hui. Avec Chasing
Ghosts, Stabbing Westward replonge dans le meilleur de son côté
métal industriel. Pour l’occasion, les anciens d’Orgy,
Carlton Bost (guitare) et Bobby Amaro (batterie),
rejoignent le chanteur et guitariste Christopher Hall et le
programmeur Walter Flakus. Le groupe réussit à éviter la
nostalgie, tout en présentant la suite logique de
Darkest Days paru en 1998. Il s’agit d’un album énergique et
grandement efficace qui peut se comparer aux meilleurs albums
industriels. Des titres comme « Cold » et « Control Z » sont des
incontournables et pourraient devenir des classiques dans le genre.
Quant à « Push » et « The End », ce sont des pièces épiques de plus
de sept minutes. En fait, les 10 titres de Chasing Ghosts ne
contiennent aucune véritable faiblesse. Voici donc l’album que tout
le monde attendait de la part de Stabbing Westward depuis plus de 20
ans.
(mars 2022) |
   

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The Weather Station –
How Is It That I Should Look at the Stars
C’est seulement un an après la sortie d’Ignorance
que Tamara Lindeman est de retour avec un nouvel album.
How Is It That I Should Look at the Stars se veut complémentaire
au disque précédent, alors que les chansons ont été écrites au même
moment, dans la même émotion et que les thèmes se recoupent :
conflit, déconnexion, amour, oiseaux et climat. Ce nouvel album a
été enregistré en seulement trois jours et il en résulte un tout
intimiste avec énormément de silences, peut-être un peu trop.
L’album extrêmement calme regroupe 10 ballades sur 32 minutes et
laisse toute la place aux textes simples et naïfs. Il permet donc
d’apprécier la pureté des compositions de Tamara. L’album a été fait
sans avis aux compagnies de disques et en réunissant un nouveau
groupe de musiciens (majoritairement de la scène jazz et
d’improvisation de Toronto), sans batterie ni percussions. Les
musiciens improvisaient en studio pour accompagner Tamara au piano.
Voici donc un album spontané, d’une immense sensibilité et d’une
douceur absolue, qui plaira aux amateurs de musique intimiste.
(mars 2022) |
Next Door /
SIX
  ½


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De la cour de Louis XIV à Shippagan!
La soprano acadienne Suzie LeBlanc s’est
entourée de Ellen Torrie (soprano et guitare), Marie
Nadeau-Tremblay (violon baroque), Vincent Lauzer (flûte à
bec) et Sylvain Bergeron (guitare baroque et archiluth) pour
nous offrir des chants traditionnels acadiens et airs de cour du
XVIIe siècle. Il s’agit de son quatrième album de chansons
traditionnelles acadiennes et elles vont du sérieux au comique. La
majorité de ces chansons viennent de France, mais elles n’ont pas de
frontières. Et on peut facilement faire des parallèles entre les
chansons acadiennes et les airs de cour.
(mars 2022) |
ATMA Classique
  


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Viola Borealis
Sur cet album mettant en vedette le violon alto,
l’altiste Marina Thibeault et l’Orchestre de l’Agora,
dirigé par Nicolas Ellis, présentent deux concertos
classiques, ainsi que deux œuvres pour alto solo (« Ningodwaaswi »
et « Niizh ») de Melody McKiver, de la nation autochtone
anichinabée. Le disque inclut le premier concerto pour alto de
l’histoire, le « Concerto pour alto et orchestre en sol majeur TWV
51:G9 » de Georg Philip Telemann (1681-1767). On peut
également y découvrir l’un des plus récents, le « Concerto pour
alto » de Peteris Vasks (1946-…). À noter que les deux œuvres
solos de Melody McKiver sont tirées de l’œuvre Reckoning,
dédiée à la mémoire de la grand-mère de la compositrice, une
survivante des pensionnats autochtones. Voici un très bel album pour
tout amateur d’alto, très agréable!
(mars 2022) |
ATMA Classique
   


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Jean-Michel Pilc –
Alive: Live at Dièse Onze, Montréal
Lors de cet enregistrement en concert au Dièse
Onze à Montréal le 26 juin 2021, le pianiste Parisien Jean-Michel
Pilc a démontré plus que jamais la puissance de la spontanéité et de
l’improvisation dans la musique jazz. Avec ses comparses
Rémi-Jean LeBlanc à la basse et Jim Doxas à la batterie,
Pilc a improvisé pendant plus de deux heures et ce n’est que la
première partie qu’on retrouve sur cet album. On peut y entendre
cinq pièces : deux compositions personnelles (« 11 Sharp » et
« Alive »), « Softly As in a Morning Sunrise » composée par Oscar
Hammerstein II et Sigmund Romerg pour l’opérette New
Moon en 1928, ainsi que deux classiques de Miles Davis
(« Nardis » et « All Blues). Les sept autres pièces du spectacle
sont également disponibles en version électronique seulement. On
peut y découvrir notamment une version explosive de « Freedom Jazz »
d’Eddie Harris, les standards « Someday My Prince Will Come »
et « My Funny Valentine », ainsi qu’une très inattendue version de
« Eleanor Rigby » des Beatles. Le tout se conclut avec la
très efficace « Mr. P.C. » de John Coltrane, presque 14
minutes à tendance latine. Le CD vous semblera incomplet avec
seulement les cinq premières pièces, mais l’ensemble disponible en
ligne s’avère très satisfaisant avec deux heures et 15 minutes
d’excellente musique jazz.
(mars 2022) |
Justin Time /
SIX
  ½


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février :
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Deux ans après l’excellent
After Hours, The Weeknd est de retour avec un autre album de
premier plan. Cette fois-ci, le thème est une émission de radio
diffusée à l’aube avec Jim Carrey en tant qu’animateur un peu
effrayant de cette radio matinale. Carrey crée le lien entre
certaines pièces, tout en ajoutant à l’atmosphère de l’ensemble,
avant de livrer un épilogue de trois minutes, « Phantom Regret ». Il
en résulte un album d’une grande cohérence dans lequel chaque pièce
est à sa place, pour une écoute agréable du début à la fin. Peu de
titres se démarquent parmi les 16 offerts, si ce n’est les succès
« Take My Breath » et « Sacrifice ». Mis à part Carrey, on peut
entendre d’autres collaborateurs : Tyler, the Creator dans
« Here We Go… Again » et Lil Wayne dans « I Heard You’re
Married ». Avec Dawn FM, l’artiste torontois raffine son art
encore un peu plus, pour un album de R&B de première qualité. Même
si 2022 est encore jeune, le disque risque fort de se retrouver
parmi les meilleurs de l’année. À noter qu’une version de luxe est
aussi disponible, sous-titrée
Alternate World. On y trouve trois pièces additionnelles :
un remix house de « Take My Breath » mettant en vedette Agents of
Time, ainsi que deux collaborations avec Swedish House Mafia
pour un remix de « Sacrifice » et le succès « Moth to a Flame ».
(chronique principale de février 2022)
Vidéoclips :
« Take My Breath » -
« Sacrifice » -
« Gasoline » -
« Moth to a Flame » |
   


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Avec quatre mini-albums qui ont cumulé plusieurs
millions d’écoutes en ligne, la Québécoise Margaux Sauvé
(alias Ghostly Kisses) s’est taillé une place plus qu’enviable sur
la scène musicale mondiale. L’auteure-compositrice et interprète
nous arrive enfin avec son premier album complet, Heaven, Wait.
Suite à une longue dépression, ce disque représente pour elle la
renaissance. On y trouve de nombreuses transitions : de l’amitié à
l’amour (« Heaven, Wait »), de la vie à la mort (« Your Heart Is
Gold »), de la solitude à la relation (« Heartbeat »), de l’enfance
à l’âge adulte (« Green Book »). La musique de Ghostly Kisses est
une pop douce et feutrée, une très belle musique électro d’ambiance
avant-gardiste. Même si l’on retrouve toujours un certain côté
sombre et mélancolique, l’album s’avère plus lumineux que ce qu’elle
a fait auparavant, voire dansant en certaines occasions. Sa voix
nous susurre à l’oreille et nous envoûte rapidement. L’artiste a
travaillé avec des réalisateurs de renom : Tim Bran (London
Grammar, Aurora, Birdy) et Thomas Bartlett
(The National, Sufjan Stevens, Florence and the
Machine). Il en résulte un album impressionnant par sa
cohérence, ses arrangements et la qualité de ses compositions. C’est
un premier disque de très haut calibre que nous propose cette
artiste à surveiller de près dans les années à venir.
(découverte du mois de février 2022)
Vidéoclips :
« Don’t Know Why » -
« Heartbeat » |
  ½


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Le duo shoegaze de Baltimore est de retour sur
disque, quatre ans après
7. L’inspiration était définitivement au rendez-vous puisque
Victoria Legrand et Alex Scally nous présentent un
album double de presqu’une heure et demie. Ils réalisent l’album
eux-mêmes et semblent bénéficier d’une totale liberté créatrice.
Once Twice Melody débute avec une série de quatre pièces de
première qualité : la chanson-titre, « Superstar », « Pink Funeral »
et « Through Me ». D’abord, « Once Twice Melody » inclut des
synthétiseurs et une batterie électronique qui rappellent les débuts
du duo, avant d’ajouter des cordes, une gracieuseté de l’arrangeur
David Campbell, qui donnent une pop symphonique
rappelant les années 1960. Quant à « Superstar », il s’agit d’un
classique instantané au rythme très agréable. On retrouve évidemment
quelques titres un peu plus tristes dignes du shoegaze, mais Once
Twice Melody s’avère plutôt lumineux en général. Surtout, Beach
House nous offrent un excellent divertissement, une musique indie
pop créative et de très grande qualité.
(février 2022) |
  ½


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Le groupe pop punk canadien est de retour avec
son sixième album, le premier en six ans, soit depuis l’efficace
Afraid of Heights en 2016. Billy Talent revient à sa recette
gagnante sur Crisis of Faith avec des pièces entraînantes
inoubliables. L’album débute en force avec « Forgiveness I + II »,
une pièce presque progressive en deux parties et qui totalise 6
minutes et 40 secondes. C’est à la fois osé et très satisfaisant,
pour un grand moment dans leur carrière. Il y a aussi la ballade
sombre « The Wolf » qui se distingue passablement de ce à quoi le
groupe nous a habitué. Les huit autres pièces du disque sont un peu
plus standards pour Billy Talent avec les riffs et les mélodies que
l’on connaît et que l’on apprécie depuis bientôt 20 ans. On retrouve
notamment trois titres mémorables à fredonner sans arrêt : « Hanging
Out with All the Wrong People », « One Less Problem » et « End of
Me » (mettant en vedette Rivers Cuomo de Weezer). Avec
Crisis of Faith, Billy Talent nous offre un bien bon album,
un excellent divertissement qui propose en plus sa part de
créativité.
(février 2022) |
  ½


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Un an après ses débuts sur disque avec
For the First Time, le groupe anglais est déjà de retour
avec Ants From Up There. Black Country, New Road propose un
mélange de post-rock intimiste et de jazz-folk, avec quelques
envolées à la Arcade Fire. Malheureusement, quelques jours
avant le lancement de leur nouvel album, leur leader, Isaac Wood,
a quitté le groupe, ce qui a porté quelque peu ombrage à ce
lancement. C’est dommage parce que Ants From Up There intègre
de meilleures compositions que le précédent, avec un peu plus de
nuances et plusieurs touches créatives intéressantes. Il en résulte
un excellent disque, très intéressant et agréable à découvrir sur
toute sa longueur.
(février 2022) |
  ½


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Avec Aubades, Jean-Michel Blais fait la
transition de pianiste à compositeur pour un ensemble. Inspiré de la
Renaissance et du Moyen-Âge, Blais propose une musique symphonique
qui va bien au-delà de ses œuvres précédentes rendant hommage au
piano. Suite au confinement de mars 2020, il s’est isolé dans une
création improvisatrice qui a débouché sur plus de 500 différentes
improvisations transformées en 11 compositions. Pour
l’orchestration, Blais a eu la chance de collaborer avec Alex
Weston, originaire de Brooklyn, ex-assistant de Phillip Glass
pendant plus de sept ans. Le tout est interprété par un ensemble de
12 musiciens, dirigé par Nicolas Ellis, assistant de
Yannick Nézet-Séguin à l’Orchestre Métropolitain. Toute
la musique a été enregistrée avec des microphones rapprochés, une
pratique qui tient davantage de la musique pop et contraste avec la
tradition classique par une atmosphère plus intime, moins distante.
Voici assurément l’album le plus accompli de Jean-Michel Blais, un
album qui risque fort de devenir une référence dans le style
néoclassique.
(février 2022) |
Arts & Crafts /
SIX
   


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Geoffroy –
Live Slow, Die Wise
L’auteur-compositeur et interprète québécois
revient avec son troisième album. Geoffroy avait déjà lancé un
premier extrait au début de l’été dernier (« Cold World »), avant de
revenir en octobre avec « Strangers on a Train » et « Life as It
Comes ». L’album nous plonge dans un univers introspectif, plus
mature et réfléchi, inspiré d’artistes comme Ry Cooder,
Paul Simon, Nick Drake et Jeff Buckley. Sur
Live Slow, Die Wise l’approche à l’écriture de Geoffroy est plus
contemplative et philosophique. Écrit et composé pendant le
confinement de 2020, l’album a pris forme au début de 2021 grâce à
la coréalisation de Louis-Jean Cormier. Geoffroy y renoue
avec la guitare acoustique en solo, redécouvrant le plaisir d’une
instrumentation organique, enregistrée en direct. Malheureusement,
l’album prend des allures de mini-album avec seulement sept titres
pour un total de moins de 26 minutes.
(février 2022)
Vidéoclips :
« Cold World » -
« Strangers on a Train » -
« Life as It Comes » |
444%
/
SIX
  


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Korn –
Requiem
Après
The Nothing en 2019 qui a impressionné par sa pertinence,
les vétérans de Korn reviennent avec Requiem. Le court album
de neuf titres totalisant moins de 33 minutes permet de retrouver le
groupe qui a fait les belles années du nu-metal dans les
années 1990. Avec bientôt 30 ans d’expérience, Jonathan Davis
et sa bande savent encore nous en mettre plein les oreilles avec un
métal brusque et lourd, et ce dès les premiers moments avec
l’excellente « Forgotten ». Mais c’est avec « Hopeless and Beaten »
que la lourdeur atteint son apogée. L’album se conclut avec « Worst
Is on Its Way » qui est probablement la pièce qui s’approche le plus
du passé du groupe. Sinon, Korn réussit à nous amener dans des
territoires inexplorés jusque-là et c’est avec beaucoup de plaisir
qu’on découvre Requiem.
(février 2022) |
  ½


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Ce nouvel album du Quatuor Saguenay (anciennement
Quatuor Alcan) présente pour la première fois Marie Bégin
en tant que premier violon. Elle apporte un vent de fraîcheur au
Quatuor et aux œuvres de Félix Mendelssohn (1809-1847) et
Maurice Ravel (1875-1937). En plus du « Quatuor à cordes en mi
mineur, op. 44 no 2 » de Mendelssohn et du « Quatuor à cordes en fa
majeur » de Ravel, on peut découvrir « Federico II », le premier
mouvement d’inspiration folklorique du cycle Viaggio in Italia
de Giovanni Sollima (1962-…), une œuvre qui date de 2000.
Le Quatuor Saguenay fête ses 33 ans de belle façon avec ce nouveau
disque, qui cadre parfaitement dans la tradition d’excellence du
groupe qui a maintenant une trentaine d’enregistrements à son actif.
Voici un excellent disque de musique de chambre de la part de cet
incomparable quatuor de chez-nous.
(février 2022) |
ATMA Classique
   


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Spoon –
Lucifer on the Sofa
Cinq ans après
Hot Thoughts, le groupe texan revient avec un nouvel album.
Alors que le précédent était plutôt lumineux, Lucifer on the Sofa
est plus enfumé et cru, un peu à la texane. Il faut dire qu’après
plusieurs années à Los Angeles, Britt Daniel est revenu à
Austin pour ce disque, un retour à la maison en quelque sorte qui a
sûrement influencé l’ambiance sonore. Après presque 30 ans de
carrière, Spoon réussit encore à innover, même s’il débute l’album
avec une reprise, « Held » de Smog, qu’il interprétait en
concert aussi loin qu’au début des années 2000. C’est une chanson
parfaite pour jeter les bases de cet album de rock ‘n’ roll digne
des plus grands concerts rock. Pour la première fois depuis
longtemps, les guitares sont bien en avant et dictent la tendance,
comme dans « The Hardest Cut », un groove unique aux influences de
The Who, The Kinks et ZZ Top. Quant à « Wild »,
elle peut rappeler Bruce Springsteen et Bob Seger.
Avec Lucifer on the Sofa, Spoon réussit à remettre le bon
vieux rock ‘n’ roll au goût du jour, pour notre plus grand plaisir.
(février 2022) |
  ½


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Onze ans après
Ukulele Songs, le leader de Pearl Jam est de retour
avec un deuxième album solo. Earthling inclut plusieurs
chansons énergiques et très agréables, à commencer par l’excellente
« Power of Right ». L’album de 13 titres s’avère plus lumineux que
ce à quoi nous a habitué Pearl Jam, même si on peut reconnaître
certaines influences sonores du groupe légendaire. « Invincible »
peut rappeler Peter Gabriel en ouverture, alors que « The
Dark » semble s’inspirer du rock alternatif des années 1980. Quant à
« Fallout Today », elle propose plusieurs couches plutôt riches de
guitare acoustique. Eddie Vedder accueille quelques artistes
invités : Ringo Starr à la batterie sur « Long Way »,
Elton John en duo avec lui et au piano sur « Picture » et
Stevie Wonder à la harpe sur « Try ». L’album est plutôt varié
dans l’ensemble, peut-être même un peu trop alors que la cohérence
n’est pas toujours au rendez-vous entre les pièces. Mais ce qu’on
retient principalement d’Earthling, c’est le plaisir que nous
procurent la plupart des pièces, puisque Eddie Vedder présente
assurément sa musique la plus joyeuse en carrière.
(février 2022) |
  ½


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Le groupe traditionnel Le Vent du Nord fête ses
20 ans cette année et c’est avec un nouvel album, intitulé 20
printemps, qu’il souligne le tout. Le groupe, qui est reconnu à
travers le monde même s’il chante en français, devait lancer son
album à Glasgow en Écosse, mais la tournée européenne qui devait les
y amener a dû être reportée. C’est donc à Boston le 4 février qu’a
eu lieu le lancement international de ce 11e album du quintette
québécois. Le groupe mélange encore une fois habilement les œuvres
traditionnelles et les compositions originales comme « Tour du
monde », l’excellente « Ma Louise » et « Dans
l’eau-de-vie-de-l’arbre ».
(février 2022) |
La Compagnie du Nord
  ½


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Amour et Fantaisie : Mélodies de Lionel Daunais
Sur Amour et Fantaisie, le baryton
Dominique Côté, accompagné d’Esther Gonthier au piano et
de l’Ensemble vocal Charlevoix, rend hommage à Lionel
Daunais (1901-1982), artiste unique du paysage musical canadien
et possiblement le premier auteur de chansons au Québec. Daunais est
reconnu comme auteur, compositeur, interprète, metteur en scène,
directeur artistique et animateur à la radio. Ses mélodies
accrocheuses tirent leurs influences de la chanson française, avec
des accents de jazz. Ce récital a été enregistré à la Chapelle
historique du Bon-Pasteur de Montréal. On peut y entendre deux
poèmes de Paul Eluard, des extraits de cinq poèmes d’Éloi
de Grandmont, des chansons pour enfants, ainsi que ses pièces
folkloriques les plus connues (« À Montréal », « Les patates », « Le
voyage de noces » et « La tourtière »).
(février 2022) |
ATMA Classique
  ½


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Paris 1847 : La musique d’Eugène Jancourt
Paris 1847 est
le premier enregistrement entièrement consacré à l’œuvre du
compositeur français et virtuose du basson Eugène Jancourt
(1815-1901). C’est le bassoniste Mathieu Lussier qui est à la
base du projet, accompagné de Camille Paquette-Roy
(violoncelle), Sylvain Bergeron (guitare) et Valérie Milot
(harpe). On peut entendre les Trois petites sonates pour le
basson de Jancourt, ainsi que la « Troisième grande sonate en ré
majeur » qui clôt le disque. On y retrouve aussi des œuvres de
Donizetti, Bellini et Schubert arrangées par
Jancourt. La version numérique de l’album inclut en boni les deux
premières grandes sonates tirées du recueil des Trois grandes
sonates pour basson. Toutes ces œuvres pour basson s’avèrent
très agréables à écouter, ce qui en fait un excellent album et une
très belle découverte pour ceux qui ne seraient pas familiers avec
l’œuvre d’Eugène Jancourt.
(février 2022) |
ATMA Classique
   


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Rêves enclos
Rêves enclos
présente de nouvelles mélodies du pianiste Louis Dominique Roy
sur des poèmes québécois d’Émile Nelligan, Éloi de
Grandmont, Hector de Saint-Denys-Garneau, Alfred
Desrochers, Gilles Vigneault et Arthur de Bussières.
Ces poèmes sont chantés par le baryton Olivier Laquerre avec
Louis Dominique Roy au piano, ainsi qu’occasionnellement le
violoncelle de Sébastien Lépine et le cor de
Louis-Philippe Marsolais. On peut également découvrir une pièce
pour piano, « Vol des oiseaux au-dessus de la mer… », ainsi que
trois « Poèmes de la mort ». L’album se conclut avec « Chaconne en
mi mineur » de Dietrich Buxtehude. Rêves enclos
s’adresse avant tout aux amateurs de poésie.
(février 2022) |
ATMA Classique
  


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