Le commencement
Nés en Écosse à
Glasgow, les frères Young (George,
Malcolm et Angus) arrivent en Australie en
1963, et s'installent dans la banlieue de Sydney. C'est
George qui commence le premier à jouer de la guitare,
suivi par Malcolm puis Angus. Dans les années 60, George
connaît le succès avec les Easybeats. Ce succès
déteint sur Malcolm qui rejoint en 1971 le Velvet
Underground de New Castle (à ne pas confondre avec
celui de Lou Reed). En novembre 1973, Malcolm
crée son propre groupe : AC/DC.
Le nom AC/DC
vient d'une suggestion de Margaret, sa sœur, qui
a vu ce sigle au dos d'une machine à coudre de marque
Singer. AC/DC est le sigle pour « alternating
current/direct current » (en français, « courant
alternatif/courant continu »). Cependant, les membres du
groupe ne réalisent pas la connotation que le terme
pouvait avoir : en argot, AC/DC signifie « à voile et à
vapeur », c'est-à-dire bisexuel. Une autre connotation,
satanique celle-ci, mais totalement fausse, défendait la
traduction suivante : « AnteChrist Death to Christ » (ou
bien, selon certains « AnteChrist Devil's Child »). Une
autre idée de Margaret est l'utilisation de l'uniforme
de collégien comme costume de scène (selon certaines
sources, Angus Young travaillait déjà à cette époque et
certaines rumeurs disaient alors qu'il ne prenait pas le
temps d'enlever son costume d'écolier pour aller répéter,
c'est ce qui aurait donné l'idée du costume). Cet
uniforme est devenu partie intégrante de l'image du
groupe.
En 1973, le
groupe est composé de Malcolm Young (guitare rythmique),
Angus Young (guitare solo), Dave Evans (chant),
Larry Van Kriedt (basse) et Colin Burgess
(batterie). La sortie d'un 45 tours et la tournée des
clubs qui s'ensuit amènent à se rencontrer AC/DC et
Michael Browning qui devient le gérant du groupe. Le
groupe subit de nombreux changements de batteur (Ron
Carpenter, Russell Coleman puis Peter
Clack) et de bassiste (Rob Bailey). Ronald
Belford « Bon » Scott, le chauffeur du groupe, leur propose
ses services de musicien et redevient chanteur, après
ses débuts en 1967 avec The Spektors, puis The
Valentines et Fraternity, sa place de
chauffeur ayant été pour lui avant tout un moyen comme
un autre de subvenir à ses besoins. Voilà des mois en
effet que Bon scott, depuis son dernier groupe,
Fraternity, était tenu éloigné du monde du rock à cause
d'un grave accident de moto.
Le groupe
enregistre son premier album High Voltage en 1975
avec Malcolm, Angus, Bon Scott, George Young et Tony
Currenti, réalisé par George Young et Harry Vanda,
ancien membre des Easybeats. Sorti en mars 1975 en
Australie seulement, cet album n'a pas le succès
escompté. Le « line-up » se fixe après le recrutement de
Mark Evans à la basse et Phil Rudd à la
batterie.
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Le début du succès
Le deuxième
album du groupe, TNT, sort à la fin de 1975 en
Australie et est un succès : il se vend à plus de
100 000 exemplaires.
La popularité du
groupe est énorme en Australie. Pour conquérir une
reconnaissance internationale Michael Browning décroche
un contrat avec Atlantic Records. Un recoupement entre
les 2 premiers albums sera mis sur le marché en 1976
sous le titre encore une fois de High Voltage et
il connaîtra un premier succès mondial. Dirty Deeds
Done Dirt Cheap, leur troisième album, est
enregistré en janvier 1976 et sort en septembre.
En avril 1976,
AC/DC s'installe à Londres. Pendant huit mois, le groupe
enchaîne les concerts, aussi bien en première partie
qu'en tête d'affiche. Il revient en Australie en
décembre.
Let There Be Rock
sort en mars 1977. En juin, Mark Evans quitte le
groupe et est remplacé par Cliff Williams. AC/DC
tourne désormais aux États-Unis, principalement en
ouverture (Reo Speedwagon,
KISS, Rush,
Black Sabbath)
ou dans des petites salles. Pendant la tournée
européenne, AC/DC fait néanmoins la tête d'affiche.
En 1978 sort Powerage et le
premier album en concert du groupe, If You Want Blood
You’ve Got It. Tout deux sont de grands
succès.
Les réalisateurs
Harry Vanda et George Young sont écartés au profit de
Eddie Kramer (KISS,
Led Zeppelin)
puis de Mutt Lange pour l'enregistrement de
Highway to Hell. Mutt Lange donne à AC/DC un son
plus rempli tout en gardant le tranchant qui a fait son
succès. L'album de la consécration sort en juillet 1979.
Le succès est phénoménal. AC/DC enchaîne les tournées
avec des spectacles toujours aussi grandioses.
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Le décès de Bon Scott
Le 19 février
1980, Bon Scott, après une soirée apparemment fort
arrosée, se serait fait raccompagner par un certain
Alisdair Kinear (sans doute un nom d'emprunt qui lui
fut attribué par la police afin de protéger sa véritable
identité), qui lui aurait proposé de le ramener chez lui.
Bon, endormi dans une Renault 5, aurait été d'après les
déclarations de Kinear à la police absolument impossible
à réveiller. Kinear, plutôt que de ramener Bon chez lui,
aurait décidé de l'emmener à son propre domicile,
espérant qu'il se fut réveillé durant le trajet. Le
chanteur dormant toujours une fois les deux hommes
arrivés, Kinear l'aurait laissé dans la voiture, le
couvrant d'une couverture et barrant le véhicule. Le
lendemain, tard dans l'après-midi, Kinear se serait
réveillé, se serait souvenu de son passager et serait
descendu le chercher. Arrivé à la voiture et trouvant
Bon encore endormi, il l'aurait emmené à l'hôpital où
les médecins auraient constaté qu'il était déjà décédé,
la mort étant due à une asphyxie causée par ses propres
vomissements. Cette version des faits n'est pas
totalement attestée, seules les causes de la mort de Bon
sont certaines.
Alors que ce
décès aurait pu être le coup de grâce de la carrière
d'AC/DC, le groupe décide de continuer. C'est Brian
Johnson qui prendra le poste du chanteur. Les
membres rendront alors hommage à leur défunt chanteur en
jouant un morceau de guitare : « Bonny », lors d'un
concert dans sa ville natale.
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Le succès continue
En juillet 1980
sort Back in Black, moins blues que Highway to
Hell, toujours réalisé par Mutt Lange. Cet album,
qui débute par des sons de cloche (pour la pièce
« Hell's Bells »), est évidemment un hommage à Bon
Scott. Back in Black devient la seconde meilleure
vente d'album, toutes catégories, juste après
Thriller de Michael Jackson : l'album s'est
vendu à 63 millions d'exemplaires à lui seul. AC/DC
collectionne alors les prix, les récompenses, les titres
honorifiques et les premières places. Désormais, AC/DC
fait ses shows toujours et encore plus spectaculaires
avec une cloche en bronze de plus d'une tonne frappée
d'un « AC/DC » et d'un « Hells Bells », en référence à
la première piste de l'album.
L'engouement
continue en 1981 avec la sortie de For Those About to
Rock We Salute You, toujours avec Mutt Lange, et la
tournée Cannon and Bell en 1982, qui se fera avec
des canons de la guerre de Sécession.
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Le déclin
En 1983, AC/DC
enregistre un album très binaire, Flick of the Switch,
sur lequel le groupe s'autoproduit pour la première fois.
Il sort en juillet 1983 et est un relatif échec
commercial. Phil Rudd est ensuite remplacé à cause de
rapports tendus avec Malcolm Young.
Simon Wright
prend la place du batteur au sein du groupe. En janvier,
AC/DC est à l'affiche de la première édition du Rock
in Rio aux côtés de Van Halen et de
Scorpions, 2 triomphes devant 260 000 spectateurs
époustouflés par le phénomène Angus Young. Fly on the
Wall, sorti en juin 1985, autoproduit lui aussi, est
tant un échec commercial que musical, comme l'album
précédent, pour les fans en tout cas clairement un cran
en dessous des autres. En revanche, la qualité des
concerts est toujours élevée.
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Le retour au sommet
La carrière d'AC/DC
est relancée en 1986 quand Stephen King leur
propose de faire la bande originale de son film
Maximum Overdrive. Il en découlera l'album Who
Made Who (une compilation), réalisé par Harry Vanda
et George Young pour la première fois depuis 1978.
En 1988, AC/DC
sort Blow up Your Video, enregistré en France et
réalisé par Harry Vanda et George Young, qui entérine le
retour au sommet d'AC/DC. Le groupe connaît un retour
triomphal en France au Zénith de Paris, le 6 avril 1988.
Au terme de la
tournée européenne, Malcolm Young, épuisé par sa
dépendance à l'alcool, cède sa place à son neveu
Stevie qui le remplace pour les 110 dates de la
tournée américaine.
Simon Wright
quitte le groupe en 1989 (Malcolm lui reproche de ne
jamais être totalement synchro avec les autres
instruments du groupe) et il est remplacé par Chris
Slade. En 1990, c'est le retour de Malcolm Young.
AC/DC lance The Razor's Edge, un excellent disque
réalisé par Bruce Fairbairn. Les ventes sont
énormes, et les tournées magistrales. Le deuxième album
en concert d'AC/DC sera enregistré pendant la tournée.
L’album, intitulé simplement Live, est mis sur le
marché en 1992. Il faut attendre 1995 pour le retour de
Phil Rudd à la batterie et un nouvel album,
Ballbreaker.